Google
This is a digital copy of a book thaï was prcscrvod for générations on library shelves before it was carefully scanned by Google as part of a project
to make the world's bocks discoverablc online.
It has survived long enough for the copyright to expire and the book to enter the public domain. A public domain book is one that was never subject
to copyright or whose légal copyright term has expired. Whether a book is in the public domain may vary country to country. Public domain books
are our gateways to the past, representing a wealth of history, culture and knowledge that's often difficult to discover.
Marks, notations and other maiginalia présent in the original volume will appear in this file - a reminder of this book's long journcy from the
publisher to a library and finally to you.
Usage guidelines
Google is proud to partner with libraries to digitize public domain materials and make them widely accessible. Public domain books belong to the
public and we are merely their custodians. Nevertheless, this work is expensive, so in order to keep providing this resource, we hâve taken steps to
prcvcnt abuse by commercial parties, including placing lechnical restrictions on automated querying.
We also ask that you:
+ Make non-commercial use of the files We designed Google Book Search for use by individuals, and we request that you use thèse files for
Personal, non-commercial purposes.
+ Refrain fivm automated querying Do nol send automated queries of any sort to Google's System: If you are conducting research on machine
translation, optical character récognition or other areas where access to a laige amount of text is helpful, please contact us. We encourage the
use of public domain materials for thèse purposes and may be able to help.
+ Maintain attributionTht GoogX'S "watermark" you see on each file is essential for informingpcoplcabout this project and helping them find
additional materials through Google Book Search. Please do not remove it.
+ Keep it légal Whatever your use, remember that you are lesponsible for ensuring that what you are doing is légal. Do not assume that just
because we believe a book is in the public domain for users in the United States, that the work is also in the public domain for users in other
countiies. Whether a book is still in copyright varies from country to country, and we can'l offer guidance on whether any spécifie use of
any spécifie book is allowed. Please do not assume that a book's appearance in Google Book Search means it can be used in any manner
anywhere in the world. Copyright infringement liabili^ can be quite severe.
About Google Book Search
Google's mission is to organize the world's information and to make it universally accessible and useful. Google Book Search helps rcaders
discover the world's books while helping authors and publishers reach new audiences. You can search through the full icxi of ihis book on the web
at|http: //books. google .com/l
Google
A propos de ce livre
Ceci est une copie numérique d'un ouvrage conservé depuis des générations dans les rayonnages d'une bibliothèque avant d'être numérisé avec
précaution par Google dans le cadre d'un projet visant à permettre aux internautes de découvrir l'ensemble du patrimoine littéraire mondial en
ligne.
Ce livre étant relativement ancien, il n'est plus protégé par la loi sur les droits d'auteur et appartient à présent au domaine public. L'expression
"appartenir au domaine public" signifie que le livre en question n'a jamais été soumis aux droits d'auteur ou que ses droits légaux sont arrivés à
expiration. Les conditions requises pour qu'un livre tombe dans le domaine public peuvent varier d'un pays à l'autre. Les livres libres de droit sont
autant de liens avec le passé. Ils sont les témoins de la richesse de notre histoire, de notre patrimoine culturel et de la connaissance humaine et sont
trop souvent difficilement accessibles au public.
Les notes de bas de page et autres annotations en maige du texte présentes dans le volume original sont reprises dans ce fichier, comme un souvenir
du long chemin parcouru par l'ouvrage depuis la maison d'édition en passant par la bibliothèque pour finalement se retrouver entre vos mains.
Consignes d'utilisation
Google est fier de travailler en partenariat avec des bibliothèques à la numérisation des ouvrages apparienani au domaine public et de les rendre
ainsi accessibles à tous. Ces livres sont en effet la propriété de tous et de toutes et nous sommes tout simplement les gardiens de ce patrimoine.
Il s'agit toutefois d'un projet coûteux. Par conséquent et en vue de poursuivre la diffusion de ces ressources inépuisables, nous avons pris les
dispositions nécessaires afin de prévenir les éventuels abus auxquels pourraient se livrer des sites marchands tiers, notamment en instaurant des
contraintes techniques relatives aux requêtes automatisées.
Nous vous demandons également de:
+ Ne pas utiliser les fichiers à des fins commerciales Nous avons conçu le programme Google Recherche de Livres à l'usage des particuliers.
Nous vous demandons donc d'utiliser uniquement ces fichiers à des fins personnelles. Ils ne sauraient en effet être employés dans un
quelconque but commercial.
+ Ne pas procéder à des requêtes automatisées N'envoyez aucune requête automatisée quelle qu'elle soit au système Google. Si vous effectuez
des recherches concernant les logiciels de traduction, la reconnaissance optique de caractères ou tout autre domaine nécessitant de disposer
d'importantes quantités de texte, n'hésitez pas à nous contacter Nous encourageons pour la réalisation de ce type de travaux l'utilisation des
ouvrages et documents appartenant au domaine public et serions heureux de vous être utile.
+ Ne pas supprimer l'attribution Le filigrane Google contenu dans chaque fichier est indispensable pour informer les internautes de notre projet
et leur permettre d'accéder à davantage de documents par l'intermédiaire du Programme Google Recherche de Livres. Ne le supprimez en
aucun cas.
+ Rester dans la légalité Quelle que soit l'utilisation que vous comptez faire des fichiers, n'oubliez pas qu'il est de votre responsabilité de
veiller à respecter la loi. Si un ouvrage appartient au domaine public américain, n'en déduisez pas pour autant qu'il en va de même dans
les autres pays. La durée légale des droits d'auteur d'un livre varie d'un pays à l'autre. Nous ne sommes donc pas en mesure de répertorier
les ouvrages dont l'utilisation est autorisée et ceux dont elle ne l'est pas. Ne croyez pas que le simple fait d'afficher un livre sur Google
Recherche de Livres signifie que celui-ci peut être utilisé de quelque façon que ce soit dans le monde entier. La condamnation à laquelle vous
vous exposeriez en cas de violation des droits d'auteur peut être sévère.
A propos du service Google Recherche de Livres
En favorisant la recherche et l'accès à un nombre croissant de livres disponibles dans de nombreuses langues, dont le français, Google souhaite
contribuer à promouvoir la diversité culturelle grâce à Google Recherche de Livres. En effet, le Programme Google Recherche de Livres permet
aux internautes de découvrir le patrimoine littéraire mondial, tout en aidant les auteurs et les éditeurs à élargir leur public. Vous pouvez effectuer
des recherches en ligne dans le texte intégral de cet ouvrage à l'adressefhttp: //book s .google . coïrïl
BULLETIN
SOCIETE INDUSTRIELLE
MULHOUSE
BULLETIN
DE LA
SOCIÉTÉ INDUSTRIELLE
DE
MULHOUSE
TOME XLIII
MULHOUSE
UPRIiaitn V BiDER R C*, ftOITBURS DBS BULLBTINS DS U SOCIÈli WDOSTKBLLI
RDB DE LA JCniCI, 5
1873
K(^S'Zo
ttfiRM» ¥mù
BULLETIN
DE LA
SOCIÉTÉ INDUSTRIELLE
DE MULHOUSE
(JuTier 1879)
RAPPORT ANNUEL
présenté par M. Th. Sghlumberger, secrétaire.
Séance du 18 décembre 187;^.
Messieurs,
Au moment de vous soumettre le résumé de vos travaux pen-
dant l'année 1872, il ne sera peut-être pas hors de propos de
vous rappeler en quelques mots dans quelles conditions générale-
ment défavorables ont dû, surtout depuis un an, s'exercer nos
principales industries.
Vous trouverez dans cette situation difficile, dans de nombreux
départs dus presque tous aux changements politiques que nous
subissons, dans le trouble et l'agitation inséparables d'une période
comme celle que nous traversons, les motifs qui ont empêché
notre Société de donner à ses études toute l'importance qu'elles
avaient prise avant 1 870.
Jugez en effet de la position de l'industriel : il a devant lui, me-
naçante, la date du 31 décembre qui va lui fermer presque com-
plètement le marché français ; les relations qu'il a mis de longues
années à établir vont lui manquer brusquement ; il lui faut à tout
prix chercher de nouveaux débouchés, apprendre à connaître les
besoins d'une consommation qui jusqu'ici trouvait pleinement à
TOHB XLm. JANVIER 1873.
— 6 —
se satisfaire, se conquérir une position sur un terrain où la place
lui est disputée avec acharnement.
En temps ordinaire, une transition aussi radicale ne se serait
pas effectuée sans crise; diverses circonstances concourent au-
jourd'hui à rendre la position plus critique encore.
La main-d'œuvre, en effet, rare et recherchée depuis plusieurs
années, est devenue plus rare encore par suite de Témigration en
grand nombre de la population à l'approche du 1er octobre.
Le combustible a presque doublé de prix depuis quelques mois,
et vous savez tous combien l'emploi de plus en plus général des
machines donne un rôle considérable à cet élément dans l'exploi-
tation d'une industrie.
Pour fabriquer les produits exigés par une consommation nou-
velle, il fallait augmenter ou modifier le matériel ; et ici encore on
s'est trouvé en face d'un obstacle imprévu : une hausse énorme
dans toutes les branches de la construction et de la métallurgie,
et, par suite, un notable surcroit de dépenses dans l'installation
de nouveaux appareils.
Ajoutez enfin une récolte peu abondante dans la plupart des
pays d'Europe, un renchérissement continu des moyens de sub-
sistance, et vous vous rendrez facilement compte des préoccupa-
tions de l'industrie en face d'une situation aussi pleine d'inconnu.
Il n'entre pas dans ma pensée. Messieurs, en vous rappelant
quelques-unes des circonstances au milieu desquelles l'industrie
d'Alsace aura à se mouvoir à son entrée en concurrence directe
avec les fabriques allemandes, de vous faire envisager l'avenir sous
un jour trop sombre.
Nous sommes, c'est certain, à la veille d'une lutte redoutable
qui entraînera probablement bien des souffrances; mais espérons
en la vitalité de notre industrie qui a supporté si vaillamment
déjà tant de secousses, et qui saura, par un redoublement d'efforts
et après des sacrifices momentanés, sortir victorieuse de cette nou-
velle épreuve.
Malgré tant de chances contraires, vos travaux, Messieurs, n'ont
— 7 —
pas été réduits dans la mesure que Ton pouvait craindre, et l'ex-
posé que je vais avoir l'honneur de vous en présenter, vous offrira
des indices d'une reprise de bon augure.
Comité de chimie.
De nombreuses communications ont fourni à votre comité ma-
tière à des rapports, sinon très étendus, du moins pleins d'intérêt
et de variété. Si les essais de longue haleine ont fait défaut, cela
tient à l'option, aux incertitudes qui en sont résultées et à des
causes de ce genre, qui n'entraveront plus des recherches futures
auxquelles les sujets ne manqueront pas. Pour n'en citer qu'un,
d'une étendue presque illimitée, je vous rappellerai le manuel sur
les matières colorantes en usage dans les fabriques d'indiennes,
que le comité s'était proposé de rédiger à un point de vue tout
pratique. Il y a là, par suite des découvertes journalières et des
progrès incessants dans les procédés de fabrication, un champ
d'investigations toujours nouveau.
D'un autre côté. Messieurs, si nous voyons bientôt se réorga-
niser l'Ecole de chimie avec un laboratoire bien monté, nous pou-
vons espérer que les études théoriques y fleuriront comme du
temps où professaient MM. Penot, Schûtzenberger et Rosenstiehl;
et comme j'en suis à exprimer des vœux, peut-être pourra-t-on
aussi réaliser le projet déjà souvent proposé d'un bureau d'essais
et d'analyses pour les drogues, les denrées, les engrais, etc.
Pour suivre dans leur ordre de présentation les questions sou-
mises à votre comité de chimie, je vous mentiormerai :
Un procédé de teinture en noir d'aniline, communiqué par
M. Jules Persoz et décrit dans l'un de vos Bulletins.
Une note sur l'alizarine artificielle, par M. Ch. Girard, et un
mémoire du même auteur sur certaines réactions du phénol et de
ses dérivés. '^
Vous avez ensuite voté l'impression d'un rapport de M. Schû-
tzenberger sur un système de blanchiment au soufre, imaginé par
— 8 —
M. Bastaert, et d'un travail de M. C.-F, Brandt sur les propriétés
de Tacide anthraflavique.
Votre comité vous a, de plus, fait connaître les résultats d'es-
sais sur les racles en verre destinées à l'impression, et soumises à
votre appréciation par M, Arbell, de Stollberg, et une méthode
d'élimination du potassium à l'état d'alun, indiquée par M. Ernest
Schlumberger.
Citons aussi un mémoire de M- C.-F. Brandt sur la prépara-
tion de divers chlorates au moyen du chlorate d'aluminium, et un
rapport de M, E. Kopp sur l'analyse du charbon chimique em-
ployé en impression.
Dans la séance d'octobre, M. Brandt vous donnait lecture
d'une note intéressante sur la composition du noir d'aniUne si
fort en usage aujourd'hui dans les fabriques d'indiennes, et M. Sacc
vous faisait part d'un procédé pour fixer les matières colorantes
sur tissu à l'aide de savons insolubles.
Vos Bulletins se sont enrichis d'une étude sur les densités de
l'acide chlorhydrique, entreprise par M. Kolb, d'Amiens, qui a
dressé une table donnant à 15 degrés de température la richesse
en acide réel de divers mélanges variant de 0 à 25 degrés aréo-
métriques.
Vous devez encore à M. Kolb, votre habile membre correspon-
dant, un mémoire sur les densités de l'acide sulfurique, présenté
au concours des prix, et vous avez récompensé ce travail par une
médaille de l^e classe à la suite du rapport favorable que vous en
a fait votre comité par l'organe de M. Rosenstiehl.
Deux concurrents se sont mis sur les rangs pour obtenir le
prix relatif à la fabrication de la garance artificielle, et, à la de-
mande de M. Jules Meyer, le rapporteur de votre comité, vous
avez décerné une médaille de Ire classse à chacun des deux com-
pétiteurs, MM. Gessert frères d'une part et MM. Meister, Lucius et
Bruning d'autre part.
— 9 —
•
Comité de mécanique.
Depuis que deux de vos créations, rAssociation des chaudières
et l'Association pour prévenir les accidents de fabriques, fonction-
nent avec tant de succès, votre comité trouve dans ces deux direc-
tions une ample moisson de sujets d'études sur lesquelles j'aurai
l'occasion de revenir.
Vous avez tenu à conserver au Bulletin le travail si complet que
vous a soumis M. l'ingénieur des mines Keller sur la situation des
industries textiles dans le département du Haut-Rhin au 1er jan-
vier 1 870 ; ce rapport, approuvé dans la plupart de ses données
par votre comité, constitue un document de la plus haute valeur,
non-seulement au point de vue statistique, mais encore comme
renseignements sur la marche de nos industries, sur les frais
d'installation et d'exploitation pendant les dix dernières années, et
sur les causes des crises qui souvent viennent peser sur nos ma-
nufactures.
Dans le même ordre d'idées, vous avez accueilli avec empresse-
ment les tableaux statistiques dressés par votre président, M. Aug.
DoUfus, sur les diverses industries du Haut-Rhin en 1869 et 1871,
et vous lui avez été reconnaissants d'avoir recueilli et classé un si
grand nombre d'indications, de les avoir réunies en tableaux qui
fournissent, d'un coup d'œil, l'importance exacte des moyens de
production de notre pays.
Nous y trouvons, en effet, le nombre d'établissements, les ou-
vriers occupés, la quantité de broches et de métiers à tisser, les
salaires, les productions en filés et en tissus ; diversement groupés,
ces chiffres nous apprennent combien les filatures emploient
d'ouvriers par mille broches, ce que gagne en moyenne un ouvrier
par jour, combien de marchandises allaient à l'exportation, etc.
Rarement pareille occasion se présente d'obtenir des renseigne-
ments aussi certains, les propriétaires d'ateliers ayant eu tout
intérêt à transmettre des réponses complètes et vraies au syndicat
— iO —
industriel, qui avait à procéder à l'enquête d'où ces documents
sont tirés.
Parmi les communications diverses que votre comité a eu à
examiner, il faut encore citer :
Le régulateur pour machine motrice, de MM. Buss frères.
La solution d'un problème de cinématique, mouvement circu-
laire alternatif en rectiligne alternatif ou réciproquement, par
M. Poulain.
Le projet d'installation d'une grue à vapeur destinée au débar-
quement des houilles arrivant par bateaux.
Un indicateur de niveau d'eau dans les chaudières, inventé par
M. Emile Daniel, de Rouen, et sur lequel M. Victor Zuber vous a
lu un rapport qui a été inséré au Bulletin.
L'explication fournie par M. Bipper, ancien sous-directeur de
l'Ecole de tissage, d'un petit appareil dit compte-c^ôtes, imaginé et
soumis à la Société par M. Bicking, d'Annecy.
Dans la partie du tissage, vous avez aussi entendu le rapport
favorable de M. Gust. DoUfus sur un appareil qui alimente auto-
matiquement de parement la bâche à colle des encoUeuses. Ce
système repose sur le principe de Tinjecteur Giffard, et a été
installé par M. DoUander, manufacturier à Wildenstein.
Votre comité est saisi de l'examen d'un nouveau genre de
pompe rotative, de l'essai d'un compteur d'eau, et il est probable
que la question des bâtiments industriels, soulevée incidemment
par le comité d'utilité publique, dans sa recherche des moyens
propres à abaisser en été la forte température des ateliers, don-
nera lieu au comité de pousser plus loin ses mvestigations sur un
sujet qui touche à un si haut degré la santé et le bien-être des
ouvriers.
Que de points, en effet, sur lesquels on manque de bases pré-
cises! Le grand nombre de cas particuliers rend très difficile
l'établissement de règles fixes ; mais que de renseignements épars
le comité n'arriverait-il pas à réunir en persévérant dans la voie
d'enquête inaugurée par le comité d'utilité publique!
— 14 —
Le concours des prix relatifs aux arts mécaniques n'a pas attiré
beaucoup de candidats; vous navez eu l'occasion de remettre
qu'une seule récompense à MM. Schmerber frères.
Les titres de ces messieurs, appréciés par une Commission
spéciale, étaient basés sur l'introduction depuis quelques années
dans le Haut-Rhin de la fabrication des émeris en grain et en
poudre, et vous avez sanctionné la demande du comité en votant
une médaille de l^e classe à MM. Schmerber frères.
Votre Commission du gaz, récemment reconstituée, aura sous
peu à vous faire connaître son avis sur divers becs économiques
et sur des régulateurs de pression soumis à la Société.
Comité d'histoire naturelle.
A la suite du rapport que vous a lu M. Ph. Becker, au nom
du comité, sur une demande de concourir au prix relatif aux
cryptogames cellulaires du Haut-Rhin, vous avez approuvé les
conclusions de votre délégué, et décerné une médaille de 2*^ classe
à MM. Giorgino et Kampmann fils, auteurs de trois catalogues
comprenant les algues, les lichens et les champignons d'Alsace.
Comme se rattachant à l'histoire naturelle, je vous rappellerai
encore la conférence que vous a faite au printemps dernier M. le
professeur Voulot sur les âges préhistoriques de nos contrées, et
dans laquelle il cherchait à démontrer par un grand nombre de
vestiges et par des analogies avec ce que l'on rencontre dans d'au-
tres pays, que la chaîne des Vosges a été habitée longtemps avant
les temps connus.
Vous avez suivi avec le plus vif intérêt l'exposé de ces vues
neuves et hardies, et avez tenu à conserver au Bulletin les idées
émises par l'infatigable explorateur, sans toutefois vous associer
entièrement à ses opinions, pour lesquelles les moyens de contrôle
vous font défaut.
Au mois de juillet, vous entendiez la lecture d'une notice rédi-
gée par M. Charles Grad, l'un des membres correspondants les
— i2 —
plus actifs, sur les travaux scientifiques de M. Daniel DoUfus-
Âusset.
Dans votre dernière réunion enfin, M. le D"* Kœchlin vous com-
muniquait une note sur YAsclepias syriaca^ au point de vue de
son acclimatation et des emplois que cette plante pourrait fournir
comme matière textile, et vous décidiez l'impression de cette mo-
nographie.
Comité (Futilité publique.
Après de sérieuses délibérations, vous avez remis, il y a un an,
la direction active du Cercle mulhousien à un comité responsable,
agissant entièrement hors de votre contrôle. Pour témoigner tout
votre intérêt à une institution dont vous vous étiez occupés acti-
vement et qui a toutes vos sympathies, vous avez demandé à rece-
voir annuellement communication de la marche du Cercle et avez
appris avec satisfaction son ouverture dès le mois de mars der-
nier, le nombre croissant des adhérents et l'avis de diverses con-
férences qui y ont été tenues avec succès.
Selon le désir du comité, vous avez fait publier l'étude si com-
plète et si bien raisonnnée de votre éminent vice-président, M. le
Dr Penot : De la nécessité de réformer l'enseignement secondaire
en France. Vous avez sans doute encore présentes à la mémoire
les modifications urgentes au système actuel que réclame votre
rapporteur si autorisé en pareilles matières, et le programme
d'études qu il a tracé de main de maître.
Je dois encore signaler un appel que vous adressait à la séance
de février M. Gust. Dollfus en faveur d'une association existant à
Mulhouse entre divers établissements pour venir en aide aux
femmes en couches. Des résultats appréciables paraissent avoir
été atteints, et M. Dollfus croit que l'œuvre rendrait des bienfaits
plus sérieux encore, si elle arrivait à comprendre un plus grand
nombre de sociétaires.
— 43 —
Comité d'histoire et de statistique.
Vous devez à M. Mossmann, votre savant collègue, une intéres-
sante étude sur le village de Dornach, et vous avez cherché à en-
courager de tout votre pouvoir ce genre de recherches qui veulent
à la fois beaucoup d'érudition et beaucoup de patience, en insti-
tuant un prix à décerner à Tauteur d'une monographie sur une
des localités des environs.
Histoire d^un chef de bande des guerres de Bourgogne, né à
Mulhouse^ tel est le titre d'un récit historique excessivement cu-
rieux que vous a présenté le même auteur, et qui a été reproduit
dans l'un de vos derniers Bulletins.
Vos comités de l'industrie des papiers et de commerce n'ont eu
que des sujets de peu d'importance à examiner, à l'exception tou-
tefois du mémoire sur les dessins et marques de fabrique dont
M. le président vous faii^ait connedtre à la dernière séance les
passages les plus saillants , et sur lequel votre comité vous émettra
sous peu son avis, la question étant d'une importance capitale
pour l'industrie des toiles peintes.
Institutions fmictionnant sous la direction ou sous le patronage
de la Société industrielle.
La reprise prévue et qui devait s'annoncer dès le retour de
temps moins agités, n'a pas manqué de se produire pour vos deux
Ecoles de dessins de figures et de machines. Comme vous l'ont
annoncé les organes de vos deux Commissions de surveillance, les
cours y sont suivis par un nombre d'élèves plus grand que jamais,
et la généreuse libéralité de M. Haeifely, qui permet la gratuité de
l'enseignement, n'a pas manqué son but.
Quant aux Ecoles de tissage et de filature, leur marche est des
plus satisfaisantes. Durant l'année scolaire 4874/72, les cours y
ont été fréquentés par :
— 44 —
20 élèves pour la partie du tissage, et par
10 élèves pour la partie de la filature.
Total : 30 élèves, auxquels il a été délivré aux examens de fin
d'année qui ont eu lieu au mois d'août :
9 certificats de capacité de 4* ordre, et
3 certificats de capacité de 2* ordre.
Si on admet, de même que les années précédentes, la classifi-
cation des élèves en trois catégories, savoir :
4** Les fils d'industriels qui trouvent naturellement à leur sortie
de l'Ecole leurs places dans les établissements de leurs pa-
rents;
2* Les fils d'employés industriels envoyés à l'Ecole par les chefs
d'établissements pour y compléter leur instruction avant de
les recevoir définitivement chez eux ;
S" Enfin les jeunes gens qui se décident à suivre les cours de
l'Ecole, soit par vocation, soit par désir d'utiliser dans l'in-
dustrie leurs facultés et leur initiative, soit dans l'espoir de
trouver à leur sortie une place de directeur ou d'aide-direc-
teur; on compte sur les 30 élèves qui cette année ont été à
l'Ecole :
43 élèves de première catégorie;
2 élèves de deuxième catégorie;
4 5 élèves de troisième catégorie ;
ce qui fait voir qu'il y a progression dans la proportion des élèves
étrangers aux aboutissants proprement dits des industries de fila-
ture et de tissage, et qui n'avaient d'autre but et d'autre espoir en
entrant à l'Ecole, que de se créer une carrière industrielle.
La majeure partie des élèves de cette dernière catégorie occupe
en effet en France, en Alsace et à l'Etranger des positions avan-
tageuses de directeurs et d'aide-directeurs, positions pour les-
quelles d'ailleurs on s'adresse à l'Ecole de plus en plus, en vue
d'obtenir des sujets qu'elle a fournis.
Les cours de la douzième année scolaire, commencés le 4 no-
vembre, sont actuellement déjà suivis par 26 élèves, savoir :
— 15 —
10 élèves dont l'année n'est pas terminée, \ Sur lesquels actuelle-
ou qui, après avoir suivi une des branches, f "^®^* ^^ élèves suivent
, , ... > la partie du tissage et
suivent également l autre. 1 14 élèves ceUe de la
16 élèves nouveaux. /filature.
L'Ecole a vu avec regret quitter M. L. Bipper, son sous-direc-
teur, qui s'est rendu à Reims pour y professer des cours de tis-
sage; il a été remplacé par M. Jules Pernet, ancien élève de l'Ecole
centrale et muni du diplôme d'ingénieur mécanicien.
La réunion en une seule des deux Ecoles de filature et de tis-
sage, et ensuite la guerre 1870/71, ont nécessité de la part du
Conseil d'administration de TEcole une démarche auprès des
industriels pour consolider la situation financière, momentané-
ment moins certaine; on a fait le 15 mai un appel pour souscrire
vingt parts de mille francs, et, à une seule action près, la somme
a été couverte; c'est donc l'occasion de rappeler, pour obtenir
encore une adhésion, combien depuis deux ans FEcole a rendu
de services sérieux aux établissements et aux jeunes gens qui se
préparent à la carrière industrielle.
Sous la pression d'impérieuses nécessités, vous vous êtes déci-
dés à voter la fermeture momentanée de l'Ecole de commerce
qui avait atteint en quelques années un si grand succès, vous
contentant, jusqu'au retour de temps meilleurs, d'avoir frayé la
voie à de nombreux imitateurs.
Il en a été de même des bibliothèques populaires et des tours
d'adultes, que la fatalité des circonstances a fait négliger et qui ne
pourront être repris que plus tard.
L'Association alsacienne des propriétaires d'appareils à vapeur,
comme vous le disait M. Ernest Zuber, son président, a continué
à fonctionner régulièrement et à se développer dans une large
mesure ; elle compte aujourd'hui près de 900 chaudières.
Les attributions de ses agents se sont augmentées d'un service
très important, celui des essais à la presse des nouveaux appareils
et celui de la surveillance autrefois exercée par l'administration ;
aussi le Conseil de l'Association, pénétré de ce surcroît de respon-
— 46 —
sabilité, a-t-il entouré Fadmission de nouveaux membres de me-
sures de garanties plus efficaces résultant d'un examen préalable
des chaudières.
D'après le compte-rendu des agents de l'Association, dont vous
a entretenu M. Charles Meunier-DoUfus, l'ingénieur en chef, vous
avez pu juger de l'activité du service par le nombre des visites et
des observations auxquelles elles ont donné lieu.
Le concours des chauffeurs, suspendu depuis deux ans, sera
repris dans (juelques semaines sous la surveillance des inspec-
teurs de l'Association.
Parmi les travaux extraordinaires, les exemples d'essais à l'in-
dicateur, cités par M. Meunier, font voir de quelle grande utilité
peut être dans bien des cas cette méthode de contrôle de la
marche des moteurs.
Pour terminer, M. Meunier relate deux accidents survenus à
des récipients de vapeur, et discute à fond les causes de rupture
des parois.
Une autre de vos fondations, l'Association pour prévenir les
accidents de fabrique, a continué sans relâche sa mission de pro-
pagande et de conseils. M. Engel-DoUfus vous a énuméré les tra-
vaux du dernier exercice dans un rapport qui est un vrai plai-
doyer éloquent et persuasif en faveur de. cette œuvre d'humanité;
il vous fait envisager l'entreprise sous ses côtés les plus élevés,
fait Voir en même temps l'inanité des tentatives entreprises dans
le même but par des Sociétés d'assurances, et exprime l'espoir de
voir bientôt reprendre les séances de la Commission des acci-
dents, qui était destinée à résoudre un autre côté de la question :
l'appréciation par des personnes compétentes des circonstances
dans lesquelles s'était produit un accident, et Tarrangement à
l'amiable des différends survenus entre patrons et ouvriers, et
provenant d'un accident.
Les travaux techniques de l'Association ont fait l'objet de la
part de M. Heller d'un consciencieux rapport, qui contient les
nombreuses variantes dont est susceptible, selon les circonstances.
— 17 —
le monte-courroies Baudouin ; les perfectionnements apportés aux
nettoyeurs de chariots et porte-cylindres dans les métiers à filer;
la description d'un genre de tringles préservatrices contre la sor-
tie des navettes hors des métiers à tisser.
n me reste, pour terminer cette nomenclature, à vous parler
de la plus récente de vos créations, le Musée de dessin industriel
que vous avez organisé dans le courant de cette année, et qui va
prochainement être installé dans le nouvel étage que vous avez
fait construire au-dessus de l'Ecole de dessin.
Cette institution, comme toutes celles (jue vous avez fondées,
n'empruntera à votre patronage que l'autorité nécessaire à lui
donner un caractère de permanence et d'utilité publique, et sera
gérée d'une manière indépendante par votre comité des beaux-
arts, qui vous rendra compte toutes les années de son fonctionne-
ment.
Conseil d'administration.
La situation financière de la Société, telle que vous l'a présen-
tée le mois dernier M. Ernest Zuber, n'a rien que de satisfaisant;
vos revenus continuent à se maintenir en excédant sur les dé-
penses, et pour peu que vos ressources se maintiennent à leur
ancien niveau, vous serez bientôt en mesure de vous libérer en-
tièrement de la petite dette qui grève encore votre budget, et dis-
poserez même de recettes suffisantes pour parer à des besoins
imprévus ou pour tenter une de ces entreprises comme vous en
avez créées un grand nombre depuis dix ans.
Grâce à l'initiative de votre Conseil d'administration, vous avez
vu s'accomplir cette année une réforme depuis longtemps désirée,
celle de la bibliothèque, organisée depuis peu sur de nouvelles
bases. Il y a trois ans, vous aménagiez pour cet objet un local
spacieux, dans lequel depuis s'est pourauivi le travail de classe-
ment des volumes; aujourd'hui vous complétez ces mesures en
faeilitant l'accès et la lecture des ouvrages périodiques, et en
TOME XUn. JANVIEB 1873. 2
i
— 18 —
installant un agent spécial chargé de distribuer les livres aux lec-
teurs à des jours déterminés.
Je ne saurais, en vous parlant du Conseil d'administration,
taire les vides douloureux que cette année a vu s'y produire; c'est
d'abord M. le Dr Weber, enlevé d'une façon si inattendue à votre
affection, après avoir de longues années rempli le poste de secré-
taire d'histoire naturelle; M. le Dr Kœchlin va vous retracer la
carrière si bien remplie de votre regretté collègue. Ce sont ensuite
deux de vos vice-présidents, les secrétaires de presque tous vos
comités que d'inexorables nécessités exilent loin de nous. Poui*
presque tous, il faut l'espérer, l'absence sera de courte durée.
Au mois de juillet vous faisiez vos adieux à votre éminent vice-
président, M. le D' Penot, qui avait partagé vos travaux pendant
de si longues années, lui ofiriez, en souvenir de ses services
signalés, une médaille d'or et lui décerniez par acclamation le titre
de vice-président honoraire.
Les démissions de MM. Henri Ziegler, secrétaire du comité de
mécanique, Scheurer-Kestner, secrétaire du comité de chimie, ont
rendu nécessaires les élections de nouveaux titulaires à ces deux
postes, et vous avez appris avec satisfaction à la dernière séance
que MM. Ernest Zuber et Rosenstiehl avaient tnen voulu aecepter
ces fonctions.
La Société se compose aujourd'hui de :
367 membres ordinaires.
59 » correspondants.
25 » honoraires.
Total : 451 membres,
et s'est augmentée dans le courant de Tannée de 17 membres
ordinaires et de 2 membres honoraires.
Arrivé au terme de ce rapport succinct dont veuillez excuser la
forme trop aride en tenant compte du grand nombre de sujets
qu'il y avait à vous résumer en quelques pages, j'appellerai encore
votre attention sur le genre de travaux tout spéciaux qui ont
absorbé cette année une grande partie de vos séances ; vous avez
— 19 —
pu vous en convaincre, ce sont des questions d'organisation inté-
rieure, dont ridée première a pris naissance au sein de la Société
même : musée de dessins industriels, bibliothèque, Ecole de chi-
mie, etc., qui constituent les principaux motifs de vos délibéra-
tions. Cette situation malheureusement n'est pas près de changer,
pour quelque temps encore les communications du dehors nous
feront probablement défaut, et nous aurons à y suppléer par des
sujets d'étude présentés par les membres mêmes de la Société.
Que chacun veuille donc apporter son contingent à l'œuvre
commune, et trouve dans l'examen d'une des questions qui lui
sont familières l'objet d'un travail à soumettre à votre apprécia-
tion. Nous arriverons de la sorte à traverser une période difficile
et à maintenir notre institution au rang qu elle a su conquérir par
près de cinquante années de travail et d'efforts soutenus.
— 20 —
I
iOUVEiEHT DE LA CAISSE DE LA SOCIÉTÉ
Exercice du i«r décembre i87i au 30 novembre i872.
RECETTES.
Fr. C.
Cotisations de 457 membres à 60 fr 9,420 —
Id. de 214 j> à 50 fr 10,700 —
Location pour assemblées 350 —
Loyer payé par la Bourse 3,000 —
Rentrées arriérées de location de la salle pour 1870
et 1871 1,000 —
Avances remboursées par l'Ecole de commerce. . ... 14,169 60
D'un anonyme pour médailles 333 —
Intérêts des capitaux bonifiés par la Banque 450 75
Souscriptions pour le musée industriel 19,085 —
Solde en caisse du précédent exercice 27,001 91
Total 85,501 26
N.'B, — Manque f\ux recettes le loyer arriéré du 1*' semestre
de location de la Bourse, fir. 2^500, rentré en décembre.
DÉPENSES.
Frais d'impression du Bulletin 4,060 25
Dépenses pour la bibliothèque 1 ,653 45
Fournitures de bureau 62 55
Frais de poste 765 25
Frais généraux 400 —
Eclairage 353 —
Port de paquets et menus frais 64 60
Service des salles et corridors 153 05
Chauffage 825 90
Dépenses et frais pour le Musée 6,378 45
N.'B, — L'achat de la coUection Weber figure dans cette
somme.
A reporter 14,716 50
— 24 —
Fr. C.
Report 14,746 50
Entretien du mobilier 406 45
Entretien et réparation des bâtiments '. . 4,240 —
Assurance contre Tincendie 344 80
Contributions et bien de main-morte 4 ,4 88 —
K'B. — Y compris un arriéré de 1870.
Appointements de l'agent et du concierge 3,369 80
Médailles 345 75
Frais de présidence 2,000 —
Eau de la DoUer 44 80
Remboursé aux souscripteurs de la salle de la Bourse
pour 4874 et 4872. , . . . 3,000 —
Encadrement de deux portraits 440 —
Intérêts du capital Kielmann 360 —
Remboursement de moitié du capital Kielmann 4,000 —
Acomptes payés pour le Musée industriel 23,700 —
Total 54,520 40
Fr. C.
Total des recettes 85,540 26
Total des dépenses 54,520 40
Solde à nouveau 30,990 46
N.'B, — La dépense réeUe pour le Musée industriel s'élève à ce jour à
fr. 26,300, sur lesquels f r. ^500 sont payés par la caisse de l'Ecole de dessin-
Sur le solde de fr. 30,990 16, une somme de fr. 10,105 40 appartient à
diTerses fondations et notamment au Musée industriel; le solde réel du compte
d« la Société est donc de fr. 20,884 76.
i
— 22 —
Ecole de dessin.
RECETTES.
Subvention de la ville 500 —
Loyer des locaux occupés par les Ecoles de chimie et
professionnelle 2,500 —
Deux semestres de rente 4 4/2 0/0 220 —
Dotation de M. HaBffely 2,000 —
Solde en caisse du précédent exercice 2,832 51
Total 8,052 54
DÉPENSES.
Traitements des professeurs et du concierge 3,898 40
Entretien des bâtiments 303 50
Fournitures et mobilier 325 65
Part à la construction du Musée industriel 2,500 —
Eclairage 474 25
Total 7,498 80
N.'B. — Manque aux recettes le loyer arriéré de la bibliothèque et du Musée
du yieux Mulhouse ft. 900, qui n'est rentré qu'en décembre.
Fr. c.
Total des recettes 8,052 54
Total des dépenses 7,498 80
Solde à nouveau 553 74
— 23
CONSEIL D'ADMINISTRATION
au 1^^ janvier 1873.
101. Auguste Dollfus, président.
Engel-Dollfus, j
Ernest Zuber, [ vice-présidents.
Iwan Schlùmbei^er, )
Di* A. Penot, vice-président honoraire.
Théodore Schlumbei^er, secrétaire.
Auguste Lalance, secrétaire-adjoint.
Mathieu Mieg, trésorier.
Auguste Thierry-Mieg, trésorier intérimaire.
Charles Bœringer, économe.
Edouard Thierry-Mieg, bibhothécaire.
Claude Royet, bibliothécaire-adjoint.
Comité de chimie.
MM. Rosenstiehl, secrétaire.
Schneider, secrétaire-adjoint.
Scheurer-Kestner.
Ch. DoUfus-Galline.
Léonard Schwartz.
Eugène Ehrmann.
Eugène Kœchlin.
Edouard Thierry-Mieg.
Claude Royet.
Iwan Schlumberger.
Georges Steinbach.
Oscar Kœchlin.
Jean Gerber-Keller.
— 24 —
%
MM. Jules-Albert Hartmann.
Camille Kœchlio.
Gustave Schœffer.
Charles Thierry-Mieg.
Jean Heilmann.
Henri Haeifely.
Paul Richard.
Eugène Dollius.
Dr Goppelsrœder.
Oscar Scheurer.
Donald Schlumberger.
Frédéric Wolf.
Imbach.
Jules Meyer.
Iwan Steinbach.
Auguste Thierry-Mieg.
Horace Kœchlin.
Jean Meyer.
Edouard Huguenin.
Justin Schultz.
Eugène Bruckner.
Kuhlmann.
Gustave Engel.
Brandt.
Emile Schultz.
Charles Meunier.
Frédéric Witz.
Georges de Coninck.
Comité de mécanique.
MM. Ernest Zuber, secrétaire.
Camille Schœn, secrétaire-adjoint.
Théodore Schlumbei^er, secrétaire-adjoint.
— 25 —
MM. Henri Ziegler.
Gustave Dollfus.
Gaspard Ziegler.
Auguste Dollhis.
Victor Zuber.
Engel-Royet.
Edouard Beugniot.
Grosseteste.
Paul Heilmann.
Fritz Engel.
Alfred Bœringer.
Charles Meunier.
HeUer.
Auguste Lalance.
Emile Bumat.
Henri Thierry.
F.-J. Blech.
Jacques Rieder.
W. Toumier.
E. Fries.
Louis Breitmeyer.
Vincent Steinlen.
Edmond Franger.
Charles Bohn.
Hallauer.
Baudouin.
Louis Berger.
Henri Schwartz fils.
Emile Weiss.
1
S
c
o
a.
2
U
O
o
u
PU
s
s
Comité de commerce.
IIM. Georges Steinbach, secrétaire.
Jean Mantz-Blech.
Jean Dollfus.
— â6 —
Hartmann-Liebach.
J.-Àlb. Schiumberger.
Mathieu Mieg.
Engel-DoUfùs.
Weiss-Schiumberger.
Emile Kœchlin.
Iwan Rack.
Alfred Kœchlin-Schwartz.
Àmédée Schiumberger.
Iwan Zuber.
Imbert-Kœchlin.
Henri Spœrry.
Gustave Favre.
Théodore Hanhart.
Gharies Thierry-Mieg.
Victor de Lacroix.
Lazare Lantz.
Frédéric Braun.
Alfred Engel.
Edouard Schwartz.
Comité d'histoire naturelle.
MM. Dr Eugène Kœchlin, secrétaire.
Edouard Vaucher.
Becker.
Auguste Michel.
Weiss-Schlumberger.
Gerber-Keller.
Oscar Kœchlin.
Kuhlmann.
Dr Kestner.
Joseph Kœchlin.
Charles Zuber.
I
— 27 —
MM. Edouard Weber.
Jean Danner.
Geoi^es WinckeL
Comité d'histoire et statistique.
MM. Charles Thierry-Mieg, secrétaire.
Ehrsam.
Klenck.
Engel-DoUfus.
Mathieu Mieg.
Stœber.
Emile Kœchlin.
Auguste Thierry.
Joseph Coudre.
Comité des beaux-arts.
MM. Alfred Kœchlin-Schwartz, secrétaire.
Eugène Kœchlin.
Nicolas Kœchlin.
Henri Ziegler.
Engel-DoUfus.
Mathieu Mieg.
Zuber-Frauger.
Jundt.
Auguste Klenck.
Jules Bidlingmeyer.
Louis Schœnhaupt.
Louis Risler.
Ernest Lalance.
Alfred Favre.
de Rutté.
Alfred Engel.
— 28 —
MM. Ehrmann.
Rodolphe Kœchlin.
Comité d'utilité publique.
MM. Engel-Dollfiis, secrétaire.
Jean Dollfus.
Henri Thierry-Kœchlin.
Iwan Zuber.
Mantz-Blech.
Georges Steinbach.
Nicolas Kœchlin.
Louis Huguenin.
Chartes Naegely.
Chartes Thierry-Mieg.
J. J. Bourcart.
Auguste Klenck.
J.-G. Gros.
Albert Tachard.
Emile Kœchlin.
Lazare Lantz.
Gustave Schaeffer.
Auguste Lalance.
Frédéric Wolf.
Dr Kœchlin.
Oscar Kœchlin.
Edouard Schwartz.
Kuhlmann.
Comité de l'industrie des papiers,
MM. Amédée Rieder, secrétaire.
Iwan Zuber, secrétaire-adjoint.
Math. Braun, secrétaire-adjoint.
Zuber-Frauger.
Journet.
Outhenin-Chalandre.
Léon Krantz.
Auguste Krantz.
Bichelberger.
Gustave de Bouryes.
Jacques Rieder.
LISTE
d0B membres décades en 1872.
HM. Alfred Kœchlin-Steinbach, manufacturier, à Mulhouse.
John Lightfoot, chimiste, à Lowerhouse.
Hûiler-Saudo, négociant, à Mulhouse.
Membres ordinaires reçu* en iS12.
HM. Frédéric Granier, négociant, à Avignon.
Louis Risler, dessinateur, à Mulhouse.
Jules Bidlingmeyer, dessinateur, à Mulhouse.
Louis Schœnhaupt, dessinateur, à Mulhouse.
Alfred Hombei^er, chimiste, à Mulhouse.
Henri Yunck, directeur de filature, à Malmerspach.
Rossel, ingénieur, à Montbéhard.
Edouard Kœchlin, chimiste, à Lœrrach.
Jean Danner, à Mulhouse.
Edouard Weber, docteur, à Mulhouse.
Geoi^es Winckel, manufacturier, à Bourijach-le-Bas.
Joseph Weiss, chimiste, à Heidenheim.
De^randchamps, ancien notaire, à Ferrette.
Jeanmaire, chimiste, & Mulhouse.
— 30 —
Charles BnisUein, directeur, à rile-Napoléon.
Albert Scheurer, manufacturier, à Thann.
Spencer-Borden, manufacturier, à Fall-River.
Mathieu Mieg fils, manufacturier, à Mulhouse.
Girod, chimiste, à Naeffels.
Jean-Jacques Birckel, ingénieur, à Mulhouse.
•
Membres honoraires.
MM. Coudre, archiviste, à Mulhouse.
Hallauer, ingénieur de l'Association alsacienne, à Mulhouse.
RÈGLEMENT
du Mttsée de dessin industriel de Mulhouse, adopté par la Société
industrielle dans sa séance du 27 septembre i872.
Article premier. — Le Musée de dessin industriel, organisé
sous le patronage de la Société industrielle, a pour lut de former
à Mulhouse les archives de l'industrie des toiles peintes et de con-
courir par là au progrès de tout ce qui se rattache au dessin
industriel.
Art. 2. — Les moyens dy arriver sont :
lo L'abonnement aux échantillons des plus grandes nouveautés
en tissus et impressions;
2o La réunion de toute espèce de matériaux.
Art. 3. — L'administration et la surveillance du Musée sont
confiées à une Commission de sept membres désignée par le comité
des beaux-arts, et faisant partie de la Société industrielle. Elle se
compose d'un secrétaire, d'un trésorier et de cinq membres con-
servateurs.
Art. 4. — Le secrétaire est chargé de la tenue des registres,
de la correspondance et des convocations.
— Si —
Art. 5. — Le trésorier fait rentrer les sommes dues, délivre
les cartes et fait les payements.
Art. 6. — Les conservateurs sont chargés de la surveillance du
Musée et du classement des matériaux.
Art. 7. — Il sera établi un budget à la fin de chaque année.
Art. 8. — La cotisation annuelle est fixée à quinze francs.
Art. 9. — Toute personne payant une cotisation de quinze
francs par an, sera considérée comme membre ordinaire et recevra
une carte d'entrée.
Art. iO. — Toutefois, les fabricants d'impression et les dessi-
nateurs ne faisant pas partie de la Société industrielle auront à
payer par maison ou par atelier une somme annuelle de soixante
francs en dehors de celle de quinze francs par carte.
Art. 11. — Les cartes sont personnelles.
Art. 12. — Aucun livre ou objet faisant partie de la collection
ne pourra, sous aucun prétexte, être emporté du local du Musée.
Art. 13. — L'exclusion d'un membre pourra être prononcée
pour un motif grave.
Art. 14. — Le Musée sera ouvert tous les jours pour les
membres ordinaires, et le dimanche pour le public.
— sa-
li
NOTE
9ur /'Àsclepias syriaca, plante textile, par M. le Dr Kœchun.
Séance du 27 novembre 1873
Aaclepiaa syriaca. Linné. Apocynum syriacum.
Apocynum majua.
Apocyn à ouate soyeuse.
Plante à aoie.
Coton sauvage.
Coton de Silésie.
Berdel-ear ou Beidel-osaor (Egypte).
Botanique. — Tous ces noms s'appliquent à la même plante
ou au moins à des espèces très voisines, ce qui s'explique par sa
facile acclimatation ; d'où il résulte qu'elle est répandue dans un
grand nombre de localités.
Plante vivace, originaire de Syrie, se trouvant aussi en Egypte
dans les lieux humides, cultivée en Amérique ; le fruit, couvert de
deux écorces, l'une verte et membraneuse, l'autre mince, polie,
de couleur safranée, recouvrant une matière filamenteuse sous
laquelle toute la capacité du fruit est remplie d'une espèce de
coton très fm, très mollet, d'un beau blanc, et qu'on nomme
ouate ou houette.
Il y a plusieurs espèces d'apocyn dont le fruit fournit une
matière analogue ; mais on n emploie guère que celui de Syrie ou
de Canada, que l'on appelle aujourd'hui ouate soyeuse. On la tire
d'Alexandrie par la voie de Marseille.
Le coton de Silésie se trouve aux environs de Hirsenberg et
Grieifenberg ; le duvet est aussi fm que la soie et blanc comme
neige, mais si court qu'on ne peut le filer. Il convient parfaite-
ment pour faire des ouates*.
^ Bezon, Diction, gén, dez tissus anc, et mod,j tome I*'.
— 88 —
Cette plante est naturalisée en Alsace depuis deux siècles, et y
a été cultivée pendant quelque temps pour la houppe soyeuse des
graines qui sert à préparer la ouate. Elle croît spontanément aux
environs de Strasbourg*.
EUe est cultivée en grand aux Etats-Unis et en SilésieV
Culture. — La culture de YAsclepias n'exige d'autres soins
que ceux de la première plantation. On sème en couche au prin-
temps ; on couvre de paille les jeunes plants pendant Thiver sui-
vant, et au printemps on les transplante en espaçant de Om,50.
Elle se contente alors d'un sol maigre et pierreux, sans autres
soins que ceux que lui donne la nature, résiste parfaitement au
froid de nos climats et vit jusqu'à 20 ans.
Elle peut aussi se multiplier par racine, et donne alors des
produits dès la première année ; pour cela on coupe des vieilles
souches les racines à yeux, et on les plante à profondeur de 1 2 à
18 centimètres à la distance ci-dessus.
Elle préfère un sol léger, un peu humide, à l'abri du nord;
toute espèce de culture, pourvu qu'elle ne soit pas trop grasse,
Êivorise le développement et augmente le produit de la plante.
A la maturité, on récolte à la fois tous les fruits ; ceux encore
verts achèvent de mûrir et s'ouvrent par l'exposition dans un Ken
sec.
La séparation du duvet d'avec la graine est très facile. Après
la récolte on coupe les tiges et les traite comme le chanvre, et on
obtient des filaments qui ont les propriétés de ce dernier.
Enfin la fleur est très riche en miel'.
Emploi industriel. — lo Fibres de la tige. — Tous les auteurs
qui en parlent attribuent aux fibres de l'écorce de YAsclepias les
mêmes qualités qu'au chanvre. Bouillet dit qu'elle le remplace aux
Etats-Unis et en Silésie où on la cultive en grand. Kirschleger dit
* KiBscm.BOSR, Flore (T Alsace.
* BouiLLBT, Diction, desscienceê.
* Cook: Note, BttU. Soc. incL, Mulhonae, 1839, tome Xm.
TOIŒ LZm. JANVIER 1873.
— 84 —
que Técorce, très tenace, sert à faire des cordes. Cook répète la
même chose; mais la Société industrielle n'a pas eu l'occasion de
faire des essais ou de voir des produits fabriqués, et du reste
l'industrie locale n'aurait pas l'emploi de ce genre de matière
textile, qui conviendrait plutôt aux fabriques du Nord de la
France qui travaillent le lin.
Plusieurs plantes de la même famille donnent des fibres tirées
de l'écorce et remarquables par leur ténacité. Ce sont surtout :
Marsdenia tenacissima;
Calotropis gigantea;
Orthantera viminea,
toutes croissant aux Indes.
2o Duvet du fruit. — L'essai industriel remonte au siècle der-
nier, et ou trouve vers 1780 à Liegnitz, en Silésie, une fabrique
exploitant ce produit pur ou mélangé au coton pour faire des
bas, des gants. Il y a d'autres preuves de l'exploitation dans le
siècle dernier de cette espèce de coton.
Cook ' a fait des essais de cette soie tirée de plantes cultivées
par lui-même, et pense que la fibre pure est trop courte et trop
peu feutrante pour pouvoir s'employer sans mélange de coton ; U
pense que cette plante pourrait utilement être cultivée, vu sa
rusticité dans les terres ingrates.
Emile DoUfus ' a trouvé les fibres du duvet d'Asclepias longues
de 0m,020 à 0^,025, se séparant facilement de la graine, très
brillantes, formées, comme celles de coton, d'un tube aplati, mais
non tournées en hélice comme celles-ci, ce qui en diminue la
valeur textile par suite du manque de feutrage.
La résistance de ces fibres est très faible.
Il conclut à la nécessité de mélanger au moins un quart de
coton au duvet pour pouvoir le filer mécaniquement; malgré ce
mélange pendant le travail qui a été le même que pour le coton.
' Note déjà indiquée.
• NoU, BuH Soc. ind., MuUiouge, 1839, p. 203.
— 35 —
les filaments ont montré une grande disposition à se séparer de
la masse et à voltiger dans Pair des ateliers.
Les fils, et smlout les tissus fabriqués, ont perdu tout le bril-
lant du produit naturel ; ce qu'il attribue à la rupture des fila-
ments pendant le travail.
Il conseillerait donc, si on voulait répéter les essais, de les
faire porter sur des produits qui laisseraient autant que possible
à cette matière son seul avantage, qui est le brillant, tels que
cordonnets, passementerie, gants.
On peut conclure de tout ce qui précède :
Conclusions. — 1 o Que YAsclepias syriaca est d'ime culture
facile et est remarquable par la facilité de son acclimatation ; ce
qui devrait engager à en faire une plante productive;
2o Que le duvet du fruit a trouvé son véritable emploi indus-
triel dans la fabrication des différents objets où l'on emploie la
ouate ; mais que, vu l'abondance, le bon marché et surtout les
qualités spéciales du coton pour la filature mécanique, le duvet
de YAsclepias ne pourrait le remplacer ni même y être mélangé
sans grand inconvénient ;
80 Que la fibre de Técoree a les propriétés du chanvre et peut
être employée aux mêmes usages après avoir été préparée de la
même manière, mais que la Société n'est pas à même de dire si,
après de nouveaux essais et un travail préparatoire, cette fibre
pourrait avoir de la valeur dans la fabrication de fils et de tissus
analogues à ceux de lin.
La note précédente de M. le D^ Kœchlin sur YAsclepias syriaca
a été provoquée par une communication de Mme. Marcelin David, de
Clamart, dont nous extrayons les renseignements suivants :
« Il y a onze ou douze ans, im capitaine de navire m'apporta
des graines de deux différents Asclepias, que je me plus à cultiver
comme plante exotique. Après divers essais, je parvins à en
obtenir des fruits qui me procurèrent de nouvelles semences ; je
i
— So-
les fis avec d'autant plus de soin que je reconnus cette plante
comme filamenteuse, et pensai dès lors que l'on pouvait en tirer
parti au point de vue du progrès industriel
« Je fis fabriquer, il y a quatre ans, par un tisserand de cam-
pagne, qui ne fait que de grosse toile, un échantillon avec les
fibres que j'avais extraites de la tige de YAsclepias, et, d'après cet
essai, je dois croire que par les moyens industriels on tirera de
cette plante un tissu pareil à la plus belle batiste.
<K Je joins à la présente quelques fibres enlevées sur une tige
verte ; vous jugerez par leur finesse et leur solidité sans aucune
préparation ce qu'elles seraient une fois dégagées des matières
gommeuses étrangères.
« La soie contenue dans les follicules serait, je crois, suscep-
tible d'être travaillée; elle est assez longue, forte et d'un blanc
superbe.
« J'ai environ 70 mètres superficiels du culture à'Asclepias
syriaca, plants de trois ans, et d'autres de six et huit ans. Dans ces
derniers les tiges atteignent 2^,30 de hauteur ; j'en aurais une
assez grande quantité pour pouvoir peut-être faire un essai pratique.
« L'autre Asclejdas, dont j'ai également obtenu des fruits, est
une plante volubile, semblable au liseron des haies : fleur axil.
laire par petits bouquets, même fruit, mais la soie de l'intérieur
est cassante.
a La tige a 7 à 8 mètres de longueur, s'enroulant autour de
perches comme celles employées pour le houblon.
<( J'ai cultivé aussi comme plante annuelle YAsclepias de
Curaçao; la tige est également filamenteuse, mais peu produc-
tive. »
S7 -
NOTICE
nécrologique sur M. le docteur Weber, par M. lé Dr Eug. Kc^chlin.
Séance du 18 décembre 1872.
Messieurs,
Je viens un peu tard vous entretenir, selon l'usage consacré de
longue date par la Société industrielle, de notre regretté collègue
Jean Weber.
Il était du nombre toujours décroissant de ceux qui prirent
part, sinon à la création, du moins à l'organisation de notre
Société, et qui eurent aussi le bonheur de vivre pendant les belles
années de prospérité de notre cité, pendant cette ère de jeunesse
où tout grandissait et réussissait ici.
Nos aînés, en se mettant avec tant d'ardeur à l'œuvre pour jeter
les fondations de notre institution, pouvaient sans doute s'attendre
à des moments passagers de crise, où cette prospérité serait pour
quelque temps éclipsée ; mais ils ne pouvaient heureusement pré-
voir la maladie de langueur qui nous mine aujourd'hui et dont
Finfluence décourageante nous laisse sans forces, et nous empêche
d'apporter notre pierre à l'édifice de l'avenir.
Né en 4804, Weber ne reçut pas, comme vous le savez, une
éducation de luxe ; les impressions qui frappèrent son intelligence,
dans le milieu plus que modeste où s'écoula son enfance, ne
s'effacèrent pas, et donnèrent à son esprit cette âpreté au travail
qui le distingua plus tard.
Il a dû sans doute aussi à cette éducation sévère une force de
constitution qui lui a permis de se livrer presque sans interrup-
tion, pendant quarante-deux ans, à une profession des plus fati-
gantes.
C'est au moyen d'une bourse qu'il put aller faire son instruc-
i
— 88 —
tion secondaire au collège de Nancy, en compagnie de plusieurs
Mulhousois. Car alors, comme aujourd'hui, nos . compatriotes
étaient contraints d'aller au dehors apprendre la langue française.
A Nancy, Weber se lia d'amitié avec deux Lorrains, qui, arri-
vés plus tard aux grandeiu*s, Yua comme chirurgien, Malgaigne,
l'autre, Schneider, comme industriel, ne cessèrent de rester avec
lui en très bons termes d'amitié.
En 1823 il se rendit à Paris pour commencer ses études médi-
cales; là encore il eut à lutter avec l'exiguïté de ses ressources
jusqu'à ce que, reçu par concours interne dans les hôpitaux, il put
se mettre un peu à l'aise, car l'administration fournissait à ses
élèves, avec le logement, une nourriture aussi simple que peu
variée.
C'est à cette Ecole, unique dans le monde, que Weber acquit
ce coup d'œil médical, ce jugement sain qui le distinguait dans
la pratique; c'est là que, constamment en contact avec ses ma-
lades, pouvant voir leur physionomie et l'effet des médicaments à
toute heure du jour et de la nuit, passant des salles à l'amphi-
théâtre, il fut le collaborateur du célèbre Louis dans l'étude d'une
maladie connue aujourd'hui de tout le monde, mais qui alors était
un sujet de vives discussions entre les princes de la science, au
grand détriment du malade, que l'un voulait guérir par les saignées
et l'autre par les excitants.
Amère dérision du sort! c'est cette même maladie qu'il avait
tant étudiée et contribué à faire connsutre, qui devait, vingt-cinq
ans plus tard, lui ravir son fils sdné, arrivé à Paris depuis quelques
mois, et enlevé en peu de jours par une épidémie violente provo-
quée par les travaux de démolition alors dans toute leur splendeur.
J'ai assisté à ce drame affreux d'un corps jeune, d'une intelli-
gence saine, frappés à mort en moins de deux jours par ce poison
insaisissable; j'ai vu l'impuissance des soins dévoués du maître
qui avait instruit le père et qui ne pouvait lui conserver son fils ;
j'ai vu l'arrivée des parents qui, appelés en toute hâte, ne trou-
vèrent plus que la dépouille inanimée de leur enfant
— 39 —
Tout cela est horrible et l'est doublement pour un médecin, et
TOUS m'excuserez d'avoir rappelé cette circonstance, toujours pré-
sente à mon esprit, où je reçus pour ainsi dire le baptême du feu.
Après avoir obtenu le prix de l'Ecole praticpie que la Faculté
décerne à ses meilleurs élèves, Weber revint se fixer à Mulhouse
en 1 830, peu de jours après la révolution de juillet, dont il fut
témoin et acteur. Il ne tarda pas à récolter les fruits du travail
persévérant qui avait été la seule occupation de sa jeunesse. Il
arrivait ici avec le prestige que donnait à ses élèves l'Ecole de
Paris à une époque où nos concitoyens en étaient encore réduits
à confier leur santé à quelques médicastres venus d'outre-Rhin,
quelques-uns dans les fourgons des alliés, et dont les diplômes
étaient fort sujets à caution.
Quoique entièrement voué à l'exercice de sa profession, Weber
ne tourna cependant pas, comme tant d'autres, le dos à la science
et aux travaux de l'esprit dès sa sortie de l'Ecole.
Notre Société, encore dans sa période de constitution, lui
décerna, dès le 24 novembre 1830, le titre de membre honoraire,
en même temps qu'à ses deux confrères Curie et Bauer. Il ne con-
sidéra pas cet honneur comme un simple titre, mais il prit
bientôt et ne cessa depuis, soit comme membre du comité d'u*
tilité publique, soit surtout comme secrétaire du comité d'histoire
naturelle, de prendre aux travaux de la Société une part aussi
active que le lui permettaient ses autres occupations,
Il s'occupait principalement avec intérêt de l'entretien de nos
coOections et de leur développement, pour lequel il a souvent fait
appel à votre caisse, et avait en outre mis en train une souscrip-
tion annuelle qui nous a permis de nous enrichir de plusieurs
pièces fort rares et intéressantes. C'est un grand vide que nous
ressentirons au comité d'histoire naturelle au moment où le
déplacement du Musée industriel nous permettra sans doute de
consacrer plus d'espace aux collections, de ne plus avoir à notre
tête cet esprit au jugement sain et aux allures sagement éco-
nomes.
i
— 40 -
Il m'est impossible de vous énumérer tous les travaux qui sont
sortis de la plume féconde de notre collègue ; je me borne à vous
en rappeler quelques-uns parmi ceux qui ont enrichi nos Bulle-
tins.
Ce sont des rapports sur :
La culture des forêts ;
Les travaux de la section d'agriculture ;
Les causes de la détresse de l'industrie ;
La culture du lin;
Divers mémoires traitant de l'industrialisme ;
La circulaire relative à la durée du travail dans les manu-
factures ;
Le travail des femmes ;
Des essais de reproduction de sangsues dans le Haut-Rhin.
Je relève parmi ces publications un travail de 1 832 sur le cho-
léra et sur les mesures à prendre contre cette épidémie, rapport
fait au nom de la Commission sanitaire. Nous voyons dans ce
rapport, fort bien fait, jaillir partout le sens pratique qui distin-
guait notre collée ; il s'efforce de remettre dans leur assiette les
esprits affolés par ce mal nouveau et encore inconnu, et de cal-
mer les frayeurs de la population qui allaient jusqu'à prévoir la
nécessité de la fermeture complète des ateliers par crainte de la
contagion.
Enfin nous devons à Weber plusieurs notices nécrologiques
remarquables sur :
Jean Zuber père;
Joseph Kœchlin-Schlumberger ;
DoUfus-Ausset.
Les occupations professionnelles bientôt fort absorbantes de notre
collègue ne l'empêchèrent pas cependant de se dévouer à d'autres
œuvres de bien public.
En 1834 il fut placé avec son contemporain Bauer à la tête
de l'hospice civil, et il ne cessa pas im seul jour, pendant près de
quarante ans, de consacrer son temps et son savoir au soulagement
— 41 —
de cette intéressante clientèle, prenant aux souffrances des malheu-
reux le même intérêt que s'ils eussent été mieux partagés par la
fortune. Le matin même de sa mort, le 2 avril 4872, il avait
commencé sa laborieuse Journée par son service d'hôpital, quoi-
qu'il se sentît depuis peu atteint mortellement, obéissant ainsi
jusqu*à la fin à la voix du devoir.
Je ne puis non plus passer sous silence les excellents rapports
dans lesquels notre collègue sut vivre constamment avec ses con-
frères Bauer et MûUenbeck qui, moins robustes que lui, le précé-
dèrent dans la tombe minés par les fatigues physiques et morales
de leur profession.
Weber fît partie dès 1 833 du Conseil municipal, où il ne cessa
depuis lors de siéger en qualité de secrétaire.
Il eut encore l'occasion de déployer son activité comme mem-
bre de la Commission cantonale des écoles, du Conseil d'hygiène
et de salubrité publique, enfin comme membre fondateur de là
Société médicale du Haut-Rhin, dont il fut longtemps président.
Il fut récompensé par une médaille pour la vaccine en 4844,
une médaille pour le choléra en 4854, et par le titre d'officier
d'académie en 4870.
Si un succès mérité fut la récompense de notre collègue, il a
été par contre rudement éprouvé dans ses affections. Précédé
dans la tombe par deux de ses fils, il avait supporté ces pertes
cruelles avec ce stoïcisme qui n'est pas de la dureté de cœur,
mais qui devient pour le médecin une condition de l'existence ;
encore n'est-ce qu'en apparence qu'il avait résisté à ces coups du
sort, car moi qui le voyais souvent et lui devais donner des con-
seils, malheureusement inutiles, je ne puis douter que c'est là
qu'il avait puisé l'origine de la maladie qui l'a emporté. Il s'était
rattaché à son dernier fils, sur le point de revenir dans sa ville
natale ; c'était ce retour prochain qui soutenait Weber au miUeu
des souffrances qu'il cachait même à ses proches; mais celte joie
même ne lui fut pas donnée, et, enlevé subitement par un mal
sans remède, il ne put voir son fils à son Ut de mort.
i
— 42 —
Cherchant maintenant à vous résumer les traits saillants du
caractère de notre regretté collègue, je constate que, malgré une
profession fort absorbante, Weber prenait un vif intérêt à la
chose publique, au progrès moral et physique de la cité, et était
prêt en toute circonstance à accepter des charges qui, loin d'être
toujours honorifiques, se transformaient souvent en corvées
ingrates. Ce qui me frappait particuhèrement dans son caractère,
c'était ce jugement sain, ce sens pratique, cette grande droiture,
qui faisait de lui l'homme de bon conseil en toutes choses; c'était
ensuite une fermeté d'âme à toute épreuve, qui n'excluait nulle-
ment l'affection (car je l'ai vu pleurer au chevet de mon père
alors atteint d'une maladie fort grave), mais qui lui permettait de
montrer à ses patients un visage riant, lors même que son âme
était en proie aux plus graves préoccupations. Il était profondé-
ment attaché à sa ville natale et à ses institutions. Sa mort subite
pous prive d'un citoyen dévoué à la chose publique, d'un collègue
loyal et d'un travailleur infatigable.
RÉSUMÉ DES SÉANCES
de to Société industrielle de Miillieiiiie*
SÉANCE DU 37 NOVEMBRE 1872.
Président : M. Anr.rsTK DOLLFUS. — Secrétaire : M. Th. Sghlumbbrgbr
Dotis offerts à la Société.
1. Précis analytique des travaux de rAcadémie de Rouen,
â. Chronique bâioise, par la Société historique de Bftie.
S. Dix-neuf brochures diverses, par la Société des arts et sciences
de BatavÎH.
4. Gompte-rendu de Ja Société de patronage des apprentis Israélites
de Paris.
— 43 —
5. Notice sur la vie et les travaux de M. Daniel Dollfus-Ausset, par
M. Charles Grad.
6. Etude sur le terrain quaternaire du Sahara algérien, par M. Ghi
Grad.
7. Economie du combuiftible par l'application du chauffage écono-
mique, par M. Paul Charpentier.
8. Locomotive à gaz avec suppression de la fumée et de la vapeur
d'échappement, par M. Paul Charpentier.
9. Notice sur les causes de déperdition du sodium dans la prépa-
ration de la soude par le procédé Leblanc, par M. Scheurer-Kestner.
10. Archives communales de la ville de Cernaj, par M. L. Brieile.
11. Le N*" 73 du BuUeHn du Comité des forgea dà France.
12. Dos Anthracen und seine Derivate, par M. G. Auerbach.
13. Vingtième rapport annuel de la cité de Manchester.
14. Matthew Davenport Bill, Londres.
La séance ouvre à 5 1/2 heures en présence d'environ quarante
membres.
Lecture du procès-verbal de la dernière réunion.
Correspondance.
M. Paul Charpentier, ingénieur civil à Paris, demande à concourir
pour la médaille d'honneur figurant au n"" 22 des prix à décerner
dans la section des arts mécaniques. La communication de M. Char-
Iientier concerne un nouveau système de chauffage au gaz. — Renvoi
au comité de mécanique.
M. G. Auerbach annonce d'Elberfeld l'envoi d'un travail sur l'an-
fhracène et ses dérivés, avec prière d'en fiiire l'objet d'un examen cri-
tique. — Le comité de chimie est chargé de ce soin.
MM. E. Maldant et C*, à Paris, désirent concourir pour le prix relatif
h un bec nouveau pour le gaz à la houille. -^ Renvoi à la Commission
du gaz.
Avis d'envoi prochain, de la part de MM. Fischer et Stiehl, du com-
pteur à eau que la Société va expérimenter.
Remise par M. Bonnaymé, garde-mines à Yesoul, de tableaux sta-
flstiques des appareils à vapeur qui existaient au 1*' janvier 1870 et
i
— 44 —
au l*' janvier 1871 dans le département du Haut-Rhin, ainsi que la
nomenclature des mêmes appareils dana la partie non annexée, aa
1* janvier 1872. — L'assemblée décide Timpression de ces documents
au Bulletin.
M. te président demande l'autorisation de céder à la ville, moyen-
nant une réduction du tiers sur leur valeur d'achat, les poêles qui
chauffaient les salles de l'Ecole de dessin, et que l'installation d'un
calorifère dans le bfttiment a rendus superflus^ — Adopté.
Cette recette sera appliquée au musée de dessin industriel, dont
l'installation a permis la suppression des anciens fourneaux.
M. 0. Hallauer remercie la Société qui vient de l'admettre au nombre
de ses membres honoraires.
Dépôt par M. Gh. Lauth, 2, rue de Fleurus, à Paris, et par M. A.
Poirier, 49, rue d'Hauteville, à Paris, à la date du 27 octobre 1872,
d'un pli cacheté qui a été inscrit sous le n** 185.
Remise également d'un pli cacheté, n* 186, à la date du 21 novembre
1872, par M. Alphonse Wehrlin, à Mulhouse.
M. A. Lederlin écrit de Thaon que c'est à sa nouvelle adresse qu'il
désire recevoir à Tavenir les publications de la Société.
Demande d'informations sur la Société, son objets ses statuts, etc.,
par M. Alfred Delesalle, filateur des environs de Lille. Ces renseigne-
ments doivent servir à la création, dans le département du Nord,
d'une Société pareille à celle de Mulhouse. — Ces données ont été
fournies.
Offre de la part de M. le président des plans de la cité ouvrière
du Havre, érigée en grande partie d'après les mêmes principes que
celle de Mulhouse.
M. le secrétaire-adjoint du comité de mécanique fiiit part de la
démission donnée par M. H. Ziegler et de la nomination, à la dernière
séance, par le comité, de M. Ernest Zuber comme secrétaire.
Par suite de l'absence de M. Scheurer-Kestner et du départ de
M. le D* Penot, le comité de chimie a eu également à désigner un
secrétaire, et M. le président annonce que son choix s'est porté sur
M. Rosenstiehl.
A l'occasion de l'entrée en fonctions des deux nouveaux secrétaires
des comités les plus importants, M. le président fait appel à tous les
— 45—
membres de la Société pour len engager à contribuer par leurs propres
travaux à donner de Tactivité aux études et de Tintérét aux séances ;
selon toute apparence, les communications du dehors feront encore
défaut pendant quelque temps, et il y a lieu de remplir momentané-
ment ce ride par l'examen de sujets proposés par les membres mômes
de la Société.
M. Ad. Perrey, ancien professeur au laboratoire de chimie à Mulhouse,
actuellement à Rouen, désire changer son titre de membre honoraire
eu celui de membre correspondant. — Adopté.
Le bureau principal des signaux météorologiques de Washington
adresse une carte des Etats-Unis, accompagnée d'indications sur les
hauteurs du baromètre, les températures et Taspect du del en divers
points de l'Amérique du Nord le 15 octobre 1872, — Dépôt au secré-
tariat
Trtwauâo.
H. le président communique rapidement les démarches entreprises
par la municipalité et par le comité de chimie, pour attirer à Mulhouse
un professeur de valeur, capable de donner une forte impulsion aux
études chimiques. Gomme les ressources de la ville sont très limitées,
on a fait appel aux fabricants de toiles peintes pour les prier de venir
en aide à la réorganisation du laboratoire; on ne sollicite d'eux une
subvention que pour deux ou trois ans de marche, et il faut espérer
que d'ici là, l'Ecole de chimie, institution libre, qui fonctionnera sous
le patronage moral de la Société, possédera, par le nombre de ses
élèves, des revenus suffisants pour prospérer sans subvention nou-
velle. Le premier appel fait a déjà été entendu, et la liste de souscrip-
tion contient déjà des dons importants.
M. le président annonce à l'assemblée la distinction flatteuse dont
vient d'être l'objet l'un de ses membres, M- P- Schutzenberger, auquel
TAcadémie des sciences de Paris vient, en récompense de ses travaux
sur la chimie organique, de décerner le grand prix Yecker.
En l'absence de M. le trésorier empêché, M. Ernest Zuber présente
la situation financière de la Société pendant l'exercice 1871-1872
ainsi que les comptes de l'Ecole de dessins, qui, grâce à la libé-
ralité de M. H. HsBffely, s'équilibrent parfaitement; les cours de cette
Ecole sont plus fréquentés que jamais.
k
— 46 —
L'assemblée approuve ces comptes et en renvoie Texamen à une
Commission de finances, composée de MM. Ernest Zuber, Am. Schlum-
berger-Ehinger, Auguste Thierry et Edouard Thierry-Mieg. Les pré-
visions du budget, telles que les soumet M. Zuber au nom du Conseil
d'administration^ sont adoptées pour la Société et pour l'Ecole de dessins.
Selon les propositions faites à la dernière séance, M. le président
fait part à la Société que la distribution des ouvrages à la biblio-
thèque par M Michel aura lieu les lundis et mardis^ de 5 à 6 heures
du soir, les mercredis et samedis, de S à 4 heures.
H. le D' Kœchlin, au nom du comité d'histoire naturelle, donne lec-
ture d une note sur Vasclepias syriaca, plante textile, soumise à l'exa-
men de la Société par M"* David, de Clamart. Déjà connu et étudié par
divers auteurs, ce végétal ne parait pas offrir, en présence du bon
marché du coton, d'intérêt sérieux pour l'industrie. — L'assemblée
vote l'insertion au Bulletin du travail de M. Koechlin.
M. Aug. Dollfus prévient l'assemblée que les salles destinées à rece-
voir les collections du musée de dessin industriel sont prêtes pour
l'installation du mobilier, et soumet un plan de vitrines, casiers et
armoires préparé pour ce but par le comité des beaux-arts. M. le pré-
sident ajoute que le musée du vieux Mulhouse sera aussi prochaine-
ment transféré dans le nouveau local, et qu'un cabinet d'instruments
physiques, avec chambre obscure pour essais des pouvoirs éclairants
du gaz d'éclairage, sera monté dans la troisième salle de l'étage nou-
vellement construit.
Comme il l'avait annoncé à la dernière séance, M. le président a fait
traduire le mémoire allemand sur les dessins et marques de fabrique,
présenté au concours, et donne en partie lecture de ce travail pour en
fedre connaître l'esprit et les tendances.
La question parait avoir été sérieusement étudiée par l'auteur, qui
connaît à fond la législation sur la matière dans les divers pays indus-
triels, et qui appuie sa manière de voir sur des considérations théo-
riques et pratiques dont le comité de commerce est chargé d'apprécier
la valeur.
M. Alb. Scheurer, de Thann, présenté comme membre ordinaire par
M. Ch. Meunier-Dollfus, et M. Spencer-Borden, de Fall-River, présenté
parMM.Cam. Kœchlin et d'Andiran, sont admis à l'unanimité des voix.
La séance est levée à 7 heures.
— 47
SÉANCE DU 18 DÉCEMBRE 1872.
Président: M. Auguste DOLLFUS. — Secrétaire: M. Th Sghlumbbrgbr
Dons offerts à la Société.
1. Traité des dérivés de la houille, par MM. Charles Girard et
6. de Laire.
2. BuHetin de F Institut national genevois.
8. Mémoires de la Chambre de commerce et d'industrie de Wur-
temberg, 1871.
4. De Tavenir des forêts en Algérie et en Alsace, par M. J. Robin
5. Bulletin de la Société des amis de la paix.
6. Notice sur les grues monte-charges, par M. H. Fontaine.
7. Discours du commandant Maury au Congrès [d'agriculture de
Saint-Louis.
8. Un pic-rouge, par M. le docteur EoBchlin.
La séance est ouverte à 5 1/4 heures, en présence d'environ qua-
rante membres.
Correspondance.
H. Luigi Fino, de Turin, donne sa démission de membre ordinaire
et demande à rester abonné au Bulletin; il a été invité à se mettre
en rapport avec l'éditeur des publications de la Société.
M. Jean DoUfus accompagne d une circulaire l'envoi d'un numéro
du Bulletin de la Société des amis de la paix, et demande à la Société
iudustrielle d'encourager l'œuvre.d'humanité poursuivie par les adeptes
de la fraternité des peuples.
M. Albert Scheurer, récemment admis au nombre des membres de
la Société, adresse ses remerctments pour sa nomination.
Offre de la part de M. E. Lacroix, libraire-éditeur, d'un emploi de
traducteur pour les articles techniques des journaux en langue alle-
mande, dont il donne l'analyse, ou des extraits dans les Annales du
génie dvil.
— 4« —
H. J. Adamina, secrétaire de la Société industrielle et commer-
ciale du canton de Vaud, écrit que cette Compagnie s'occupe en ce
moment de Torganisation de sociétés de secours mutuels pour
femmes, et désire recevoir les documents que la Société industrielle
de Mulhouse pourrait lui transmettre sur cette question. Les rensei-
gnements qu'il a été possible de réunir ont été fournis à M. Adamina.
M. Charles Grad, de Tûrckheim, en avisant l'envoi de la part de
M. Jules Robin d'une brochure sur l'avenir des forêts de TAlgérie,
appelle l'attention sur une nouvelle essence, Y Eucalyptus^ qui parait
destinée à une acclimatation rapide.
M. Desgrandchamps annonce de Ferrette l'expédition de quelques
modèles pouvant intéresser la Société.
La direction du Gewerbe-Verein de Hanovre, qui cherche à créer
une école de chauffeurs^ désire connaître le fonctionnement du con-
cours institué par la Société. Les renseignements ont été fournis.
L'Association des ingénieurs sortis de l'Ecole des arts et manufac-
tures et des mines de Liège , invite les membres de la Société à
prendre part à la séance et aux excursions qui auront lieu le
26 décembre à l'occasion du 25* anniversaire de sa fondation.
M. Girod aine, fabricant de produits chimiques à Aiguebelle (Savoie),
propose un moyen de marquer les tissus de coton en caractères résis-
tant aux opérations de la teinture. — Renvoi au comité de chimie.
M. Gustave Engel, trésorier de l'Association amicale des ancions
élèves des écoles spéciales de Mulhouse, remet à la Société indus-
trielle de Mulhouse, conformément aux statuts, le reliquat de caisse de
l'Association s'élevant à la somme de 507 fr. 80, devenus disponibles
par suite de la dissolution de cette Société.
Sur la proposition de M. le président, ce versement sera employé à
l'ameublement du cabinet de physique (armoires, tables, rayons, etc.),
qui sera installé dans l'une des salles de Tétage nouvellement con-
struit sur le bâtiment de FEcoIe de dessin.
Le président de la Société industrielle d'Amiens annonce que pour
resserrer les liens existant entre les Associations de diverses cités
manufacturières, il a fait décerner le titre de membres honoraires aux
présidents des Sociétés de Mulhouse, Reims, Elbeuf, Saint-Quentin,
Rouen et Fiers.
M. Rosenstiehl sollicite l'appui de la Société pour obtenir de MM. Ges-
— 49 —
sert frères un échantillon d'un nouvel hydrocarbure, qui est on iso-
mère de l'anthracène, et qui vient d'être découvert par M. Greebe
dans Tanthracène brut. Ce spécimen doit servir à M. Rosenstiehl à
achever un travail qull a en préparation sur ce sujet tout d'actualité.
Demande de la part de M. Nicklès, à Ville, du Bulletin qui contient
im mémoire de M. Scheurer-Kestner sur la régénération du soufre des
résidus de soude. Un exemplaire du Bulletin de février 1868 a été
adressé.
M. Ad. Perrey remercie la Société qui l'a admis au nombre de ses
membres honoraires.
M. Rod. de Tûrckheim écrit de Zurich pour appeler l'attention
de la Société sur les conférences d'économie politique qui ont lieu dans
cette ville, et désire que la Société industrielle se mette en rapport avec
la C!ommission de statistique de Zurich. Il adresse à l'appui plusieurs
brochures et circulaires faisant connaître la nature des recherches
auxquelles se livrent nos voisins. — Renvoi au comité d'histoire et
de statistique.
A ce sujet, M. le président fait observer combien il serait utile,
pour juger delà valeur de tant de discussions auxquelles donne lieu
la question ouvrière, de recueillir des données sur les prix des sub*
stances alimentaires, des loyers et de tous les objets de première
nécessité avec leurs fluctuations depuis un grand nombre d'années,
de manière à bien se rendre compte si l'écart entre les salaires et le
coût matériel de la vie a augmenté ou diminué, ou si les besoins ne
se sont pas développés avec le bien-être plus rapidement que les
moyens de les satisfaire, etc.
Travaux.
A la demande du comité d'histoire et de statistique, l'assemblée
décide rinsertion au Bulletin du travail de M. Mossmann, intitulé :
Histoire et un chef de bande des guerres de Bourgogne^ né à MiUhouse.
Elle approuve également l'adjonction de M. Edouard Schwartz au
comité de commerce, sur la proposition de ce dernier.
Le comité de chimie demande à la Société de transformer le titre
de membre correspondant du D' Goppelsrœder en celui de membre
honoraire, et de voter l'adjonction au comité du nouveau professeur
de chimie. — Approuvé.
— 50 —
Selon le vœu du comité de mécanique, rassemblée ratifie une
demande d'échange contre le Bulletin faite par un journal scientifique
de Leipsdg, Der praktisehe Maschinen-ConstruJcteur j sauf nouvelle
approbation après un an.
Deux plis cachetés portant les N"" 187 et 188 ont été déposés par
M. Rosecstiehl.
Dans sa dernière séance, le comité de mécanique a procédé à
la révision de la Uste de ses membres, et propose, pour attirer
à lui les personnes capables de l'aider dans ses travaux, de leur
donner le titre de membres correspondants pour une année, pendant
laquelle elles auront Toccasion de témoigner leur intérêt pour les
études du comité, et deviendront ensuite ou non, selon les cas, mem-
bres ordinaires. — Adopté.
M. Ernest Zuber donne connaissance, au nom de la Commission
des finances, du rapport qu'il a préparé sur les comptes du tréso-
rier, et se plaît à y reconnaître la situation prospère de la Société;
l'actif s^élève, après clôture de l'exercice et liquidation de divers fonds
indépendants, à la somme de fr. 21,4S8.46; aussi l'assemblée vote-
t-elle le remboursement des derniers 4,000 francs qui restent dus aux
héritiers de Mme Kielmann. Dans son exposé, M. Zuber établit ensuite
les montants exacts à ce jour des trois fondations : 1** Daniel DoUfus;
S"* pofur t érection cTun monument à Daniel KcRchlin; et S*" Ecole de
commerce^ et rappelle que ces fondations sont représentées par une
seule espèce de titres portant intérêts, et par suite faciles à réaliser
isolément avec exactitude. L'examen des comptes de l'Ecole de dessin
se présente également sous un jour favorable, et M. le rapporteur
termine son travail en exprimant l'espoir que l'assemblée veuille
bien ratifier la nomination d'un trésorier intérimaire, qui seconderait
dans sa tftche M. Mathieu Mieg, souvent éloigné de Mulhouse.
M. le secrétaire donne lecture du rapport annuel sur la marche de
la Société, et y constate, par le nombre des travaux qui ont vu le
jour, une reprise sensible sur le dernier exercice, tout en insistant
sur la nécessité, pour chaque membre ayant à cœur la prospérité de
notre institution, d'y contribuer personnellement dans la plus grande
mesure possible. Conformément au règlement, l'assemblée procède
ensuite aux élections :
Du président, de deux vice-présidents, d'un secrétaire-adjoint, du
— 51 —
trésorier, d'un trésorier intérimaire et du bibliothécaire ; les suffrages
des trente-six votants se portent presque à l'unanimité pour chacune
de ces fonctions respectives sur : MM. Aug. Dollfus, Engel-Dollfus,
Iwan Schlumberger , Lalance, Mathieu Mieg, Auguste Thierry et
Edouard Thierry.
M. le D* Ecechlin communique la notice nécrologique qu'il a bien
voulu préparer sur le docteur Weber, et fait ressortir toutes les qua*
lités qui font regretter ce collègue assidu; il nous le montre jeune
homme, s'élevant à force de travail et de persévérance à une carrière
des plus difficiles, homme fait se vouant aux affaires publiques, à
rétude des questions scientifiques soit comme membre de la Société
industrielle, soit comme président de la Société médicale du Haut-
Rhin, soit comme délégué de Finspection des écoles.
L'assemblée prête la plus vive attention à cette lecture et en vote,
à la demande du Conseil d'administration, la publication dans le Bul-
letin.
M. Charles Meunier-Dollfus lit un rapport sur des essais qu'il a
exécutés, de concert avec M. Hallauer, sur les rendements comparatif
des chaudières à foyers intérieurs, sans réchauffeurs, et les chau-
dières à trois bouilleurs, munies d*un réchauffeur tubulaire en fonte
placé sous la chaudière (Wesserling), et termine par la description et
le rendement du foyer fumivore que M. Ten-Brink vient de monter
récemment. — Renvoi au comité de mécanique.
M. Kosenstiehl rend compte d'une brochure récente : Vcmthracènt
et ses dérivée, par M. Auerbach. Cet ouvrage reproduit en partie les
publications du Moniteur scienUfiqm sur ce sujet et ouvre par diverses
expériences des voies à de nouvelles découvertes.
Pendant le cours de la séance, M. le président a fait procéder aux
ballottages de :
MM. Mathieu Mieg fils, à Mulhouse, présenté par M. Ernest Zuber.
Girod, chimiste en Suisse, présenté par M. Rosenstiehl.
Birckel, ingénieur à la Société de constructions mécaniques,
présenté par M. Aug. Dollfus.
Leur admission comme membres ordinaires est prononcée à l'unani-
mité des voix.
La séance est levée à 7 1/2 heures.
I
i
MULHOUSE — nCPRIMERIB YSUYS BADER & C'*
par i
Filature
Filature
Teintuï
Impreai
Etoffes-
Tissage
Blanchi
Draps (
MolletO!
.Rubant
■ Fondei!
I Usines
I Lamina
ISerruPÏ
I Quincaj
i.ssssaas.s»"»''2s
il
s- -g-
— to -îo — X — ïO«r- «a*»)»**
« — (H-* — M— se«« — ï^ï< — -.-.«»<
eagï
îM
C 3 i
BULLETIN
DE LA
SOCIÉTÉ INDUSTRIELLE
DE MULHOUSE
(FéTrier k lars 1873)
RAPPORT
de M. F.*G. Heller, inspecteur de l'Associatim pour prévenr
les accidents de machines^ sur les travaux techniques, pendant
l'exercice 1871-72.
Messieurs,
J'ai l'honneur de vous rendre compte des travaux exécutés,
pendant le cinquième exercice» par l'inspection x)rganisée par
l'Association pour prévenir les accidents de machines.
Dans le courant de celte année, le nombre de mes visites
d'inspection s'est élevé à cent vingt et une ; et j'ai pu le plus sou-
vent me contenter d observations verbales, car les conseils que
j'avais à présenter ne portaient plus que sur des chances de dan-
ger moindres ou sur des faits déjà signalés.
Maintenant, en effet, que beaucoup de moyens préventifs ont
été imaginés et reconnus efficaces, l'un des principaux rôles de
l'inspection consiste à les propager et à les faire appliquer ; et ce
résultat, il faut bien le dire, ne peut être entièrement atteint
qu'en réitérant avec persévérance les mêmes recommandations,
et en indiquant sans cesse les mécanismes que, malgré le meil-
leur vouloir, les industriels, au milieu d'autres soins, omettent
souvent d'exécuter faute d'un fréquent rappel.
TOa XLIXL FftVBXEB BT MABS 1873^ 4
I
•
54
Je relaterai plus loin quelques exemples tirés de mon registre
d'inspection; sous certains rapports, la série de mes notes est
moins étendue que les années précédentes; on comprendra en
effet sans peine qu'après cinq ans d'efforts dirigés vers la recherche
et l'appUcation des moyens préventifs, les progrès réalisés soient
déjà tels qu'on puisse prévoir dès maintenant le jour où le nombre
des accidents sera réduit aux proportions les plus minimes.
Très souvent dans mes tournées je n'ai qu'à conseiller l'instal-
lation de ce qui existe ailleurs, ou à rappeler mes précédentes
recommandations, en les appuyant d'exemples parvenus à ma
connaissance, et propres à démontrer l'urgence de mes avis.
Si l'on tient compte des difficultés de toute nature qu'il y avait
à surmonter, des dépenses de temps et d'argent occasionnées aux
industriels par lemploi de nos appareils, on peut se réjouir des
heureux résultats obtenus partout où nos prescriptions ont été
fidèlement suivies ; et nous ne pouvons, pour éviter des redites,
que renvoyer à nos tableaux statistiques et aux conseils que nous
donnions dans nos rapports antérieurs.
Pour bien faire apprécier la valeur des moyens préventifs
recommandés par l'inspection, j'ai indiqué, cette année, dans le
tableau statistique qui accompagne mon mémoire, sous le titre :
Circonstances dans lesquelles l'accident a eu lieuy les imperfec-
tions que présentaient les systèmes de précaution, ou l'absence
complète de moyens préservatifs.
Il m'a semblé qu'en relatant ainsi, en même temps que les
accidents, les causes auxquelles ils sont dus ou les circonstances
dans lesquelles ils se sont produits, je frapperais davantage l'atten-
tion des personnes intéressées dans ces questions, et je provo-
querais la mise en vigueur de mesures propres à éviter le retour
des mêmes malheurs.
Car, comme je l'ai dit en commençant, il reste encore beau-
coup à faire, surtout sous le rapport de la généralisation dans
l'emploi des moyens préventifs ; l'expérience a suffisamment prouvé
— 55 —
refiOeacité d*iin grud nombre de précautions pour que Ton puisse
les appliquer sans hésitation.
A ce sujet je citerai encore une fois quelques cas souvent trop
négligés :
1^ Le manque presque complet de couvre-engrenages dans le
mécanisme produisant la torsion (bancs-à-broches dans les fila-
tures de coton).
Par la position qu'occupent ces engrenages presque hors vue
et néanmoins très rapprochés d'endroits qu oni à visiter les bobi-
neuses dans leur travail, ils présentent un danger constant, et je
ne saurais assez recommander de les bien couvrir. Les accidents
survenus à ces roues sont assez fréquents, et d'autant plus redou-
tables, qu'ils mutilent les mains ; on peut les éviter par un couvre-
roues peu dispendieux et ne gênant aucunement le travail. (Voir
le compte-rendu de la S'' année, page 56, et l'accident no 6 du
tableau statistique joint à ce rapport) ;
^0 La même observation s'applique aux pignons qui comman-
dent les cylindres cannelés dans les métiers à filer (coton et laine).
(Voir le compte^rendu de la 1^^ année, p^^e 32, et le tableau
statistique qui y est annexé, accident du 17 mars 1868.) Dans
beaucoup de filatures ces mécanismes ne sont pas encore cou-
verts;
So Dans les fabriques d'indiennes, il existe encore des ateliers
où la planche de sûreté à appliquer aux rouleaux d'impression,
décrite et recommandée par notre compte-rendu de la l^e année,
n*est pas adoptée aussi généralement qu'il faudrait; les accidents
arrivés depuis à ces machines en font malheureusement foi, et
ces accidents eussent certainement été atténués par l'emploi des
prescriptions indiquées;
4o Dans les transmissions de mouvement,. les têtes de clavettes,
les vis de pression ou autres pièces faisant saillie existent encore
en beaucoup trop grand nombre, sans être recouvertes ou noyées,
et présentent ainsi des chances permanentes de blessures.
L'insistance que je mets à relever ces omissions paraîtra peut-
— 56 —
être un peu exagérée; mais, d'après les indications de la pratique,
je crois être dans le vrai, et, d'un autre côté, j'ai aussi en vue de
diriger l'attention des industriels sur l'importance, lorsqu'ils font
des commandes de machines, d'exiger des constructeurs, quelles
soient livrées munies des dispositions préventives recommandées
par V Association. Il est bien plus facile d'adapter les pièces con-
venables lors de la construction des machines qu'après la mise en
train. Aussi j'engage de tout mon pouvoir les ingénieurs à se
pénétrer de Timportance de la question, et à vouer plus de soins
à l'étude de cette partie de leur tâche.
A cette occasion je citerai deux exemples de bon augure dans
la voie que j'indique; ce sont :
1) Les transmissions établies avec les précautions recomman-
dées par l'Association dans la filature de laine de MM. Reber,
Schwartz de notre ville, et construites par MM. André Kœchlin
et Ce.
2) Une filature en montage dans les Vosges, et dont les ma-
chines, construites par M. N. Schlumberger et C«, de Guebwiller,
doivent être munies de toutes les dispositions préventives connues,
jusqu'aux nettoyeurs mécaniques qui seront appliqués aux métiers
à filer.
Ces faits me paraissent mériter une grande publicité, pour
qu'ils trouvent de nombreux imitateurs.
EXTRAIT DE MES NOTES D'INSPECTION.
Fabrique d'Indienne.
Machine a chlorer, a deux paires de rouleaux de caout-
chouc. ^— Plusieurs accidents étant arrivés par de pareilles
machines, il me parait urgent de recommander un moyen, pour
en prévenir la répétition. Le plus simple et le plus parfait serait
de placer un rouleau avertisseur devant le cylindre inférieur. Ce
— 57 —
rouleau peut être fait plein en bois, ou mieux encore, creux en
cuivre laminé, pourvu qu'il soit léger; on le fera jouer par ses
axes minces des deux bouts, dans des supports à fourche ou sur
des plans inclinés, de manière à pouvoir être soulevé sans efforl,
pour que l'ouvrier qui aurait les doigts pris, puisse les retirer
sans être blessé. Ainsi disposé, ce rouleau diminuerait de beau-
coup le danger des ouvriers, et faciliterait aussi la rentrée des
pièces. Je conseille de le placer à toutes les machines où l'entrée
des rouleaux fait face à l'ouvrier et où il n'est protégé par auunc
moyen, surtout devant les cylindres où l'ouvrier a à introduire la
pièce ; enfin à toutes les machines à rouleaux, agissant avec une
pression telle, qu'ils ne cèdent pas lorsque la main ou les doigts
d'un ouvrier y seraient pris.
Machines a laver au large, a DÉviDoms. — A couvrir le
côté et le dessus des engrenages commandant les dévidoirs; ces
engrenages étant trop à la portée des ouvriers, offrent dans l'état
actuel trop de danger.
Tambour-Rame. — A couvrir d'un côté de la machine tous les
engrenages droits et les roues d'angles, ainsi que celles sur l'axe,
qui portent les poulies des chaînes sans fin; de l'autre côté, à
couvrir les roues droites commandant le rouleau débiteur.
Machine a sécher a seize cylindres en partie superposés.
— A couvrir les roues d'angles sur l'arbre de couche, ainsi que
les roues droites de la commande principale. A placer un rouleau
avertisseur devant les rouleaux apprêteurs de cette machine et
sur ceux de la machine précédente.
Machine a sécher a seize cylindres placés sur une ligne.
— A mettre des planches ou des feuilles de tôle devant les engre-
nages des cylindres pour en empêcher Taccès. A couvrir égale-
ment les engrenages des rouleaux débiteurs, qui, par leur disposi-
tion, offrent du danger.
Machine a sécher a deux grands cylindres superposés. —
Je recommande de couvrir le mouvement à friction, l'arbre du
— 5ïf —
pignon de friction, la vis sans fin et la roue y égrenant. Les
ventilateurs étant trop à la portée des ouvriers, présentent du
danger, que Ton éviterait en y plaçant des tôles cintrées couvrant
les ailes en dessous et derrière; ces tôles, tout en empêchant
Faccès, auront l'avantage d'augmenter TefTet des ventilateurs par
rapport au séchage.
Ataliar de con«traotioii do machines.
MAcmNE A PLANER LE FER. — Je Conseille de mieux couvrir
les engrenages de la commande du plateau; le couvre-roues du
pignon et de la roue droite existants devraient être disposés de
manière à les couvrir tout autour; mettre aussi un couvrenroues
sur les roues et pignons d'angle.
Tours a engrenages. — Je conseille de compléter les couvre-
roues de ces machines; la disposition des engrenages offre sou-
vent du danger facile à éviter. Il est très à. désirer que ces engre-
nages soient bien couverts, non-seulement aux machines
fonctionnant dans les ateliers de la maison, mais aussi à celles
que Ton expédie au dehors; car les machines une fois arrivées
dans les ateliers étrangers, ces précautions restent en souffrance,
et souvent on ne les emploie qu'après des accidents regrettables.
TABLEAU STATISTIQUE.
Le tableau détaillé des accidents arrivés dans les établissements
qui font partie de l'Association, du 1er mai 1871 au 30 avril 1872,
ainsi que les résumés de ceux-ci, classés par machines, par
industries, par personnes, d'après leur gravité et les circonstances
qui les ont produits, se trouvent indiqués au bas du tableau
général.
Plusieurs de ceux-ci ne m'ont pas été signalés directement par
les maisons où ils ont eu lieu ; ce n'est que plus tard, et indirec-
tement, qu'ils ont été portés à ma connaissance. Dès que j'en ai
^ 8ft —
été informé, je me suis rendu sur les lieux pour me renseigner
sur les circonstances dans lesquelles ils s étaient passés, et me
concerter avec les personnes compétentes, sur les mesures de
précaution qu'il y avait à prendre, pour en prévenir la répétition.
Je crois, cette fois-ci, que le nombre d'accidents indiqué n'est
pas loin d'atteindre tous ceux qui sont réellement arrivés.
Le nombre et l'étendue des travaux que j'ai pu produire cette
année paraîtront peut-être restreints, mais les études et les essais
nombreux que nécessitaient la mise en pratique des objets dont
j'avais à m'occuper, ont absorbé la plus grande partie de mon
temps. Mon activité n'en a pas été moins constante; car outre ces
essais, j'ai combiné et fait construire plusieurs monte-cowroies,
dans des circonstances variées, ainsi que des nettoyeurs de métiers
à filer et un nouveau garde-navette.
Une fois lancé dans cette voie, je l'ai suivie avec la persévé-
rance nécessaire pour arriver à des résultats satisfaisants, persuadé
que j'étais du bien général qui doit en résulter.
En terminant cette introduction, je tiens à présenter mes sin-
cères remercîments à tous les membres de l'Association et à
leurs directeurs pour l'accueil bienveillant qu'ils n'ont cessé
de m'accorder, ainsi que pour le concours précieux qu'ils ont
bien voulu me prêter. J'adresse les mêmes remercîments au
comité de mécanique de la Société industrielle, pour son concours
éclairé, qui m'est toujours si précieux dans l'élaboration des tra-
vaux que j'ai l'honneur de vous présenter.
RAPPORT SUR LES MONTE-COURROIES.
Les accidents nombreux et graves arrivés dans divers établisse-
ments par les courroies de transmission, et la connaissance des
dangers auxquels est exposé l'ouvrier chargé de remonter une
courroie sur une poulie en marche, ont attiré depuis longtemps
l'attention des industriels. La Société ipdustrielle, qui s*est tou-
— 60 —
jours proposé pour but de sauvegarder la vie des ouvriers, s'est
aussi occupée de cette question bien avant d'y être sollicitée par
les statuts de votre Association. Des efforts divers ont été tentés ;
s'ils n'ont pas donné de résultats efficaces dès l'abord, ils ont au
moins montré quelle était la marche à suivre pour découvrir un
appareil simple, d'un emploi très général, réalisé plus tard par
M. Baudouin. Dans tous les essais qui ont été faits, on se propo-
sait de remplacer la main de l'homme par un appareil quel-
conque, faisant mécaniquement ce que l'homme ne peut faire
qu'en s'exposant à de très grands dangers.
A notre connaissance, les premiers efforts couronnés d'un peu
de succès sont dus à M. Herland. M. Bumat, secrétaire du comité
de mécanique de la Société industrielle, vous communiqua son
rapport sur le monte-courroie de M. Herland dans la séance du
mois de mai 1860. Ce monte-courroie, qui consiste dans une
came de remonte, fixée sur la poulie en mouvement, ne peut être
employé que dans des circonstances particulières.
Peu après la formation de votre Association, j'eus à vous faire
part des études que j'avais entreprises sur les perches à crochet,
lesquelles avaient été faites dans le but de faire de la perche un
instrument non dangereux et facile à manier, ce qui n'avait pas
toujours été le cas, puisqu'à cette occasion, je vous faisais le récit
d'un accident grave arrivé par une perche. J'indiquais en outre*
les diverses positions dans lesquelles l'ouvrier doit se placer, et la
manière dont il doit s'y prendre pour éviter tout accident. Cet
conseils étaient indiqués faute d'appareil plus perfectionné.
Plus tard, dans le compte-rendu de la 4© année, à propos d'un
accident arrivé pendant une rattache de courroie, j'indiquais que
dans ces cas', lorsqu'il n'y a pas à côté de la poulie de crochet
fixe, servant à recevoir la courroie qui tombe de la poulie, ou
d'autre disposition qui empêche le contact de la courroie avec
l'arbre, il faut isoler la courroie, en la saisissant très près de
^ Voir compte-rendu de la d* année 1868-69, p. 33 à 27.
* Voir comptenrendu de la 4* année 1870-71, p. 30.
— 61 —
Farbre au moyen d'une perche à crochet que Ton tourne un peu
pour en relever le doigt.
Plus loin, en m'occupant toujours des rattaches de courroies*,
j'indiquais qu'il est fort avantageux de fixer au plafond un crochet
à côté de la poulie, de manière à recevoir la courroie quand elle
tombe, et à empêcher qu'en frottant sur Tarbre elle ne soit
entraînée. Si ce moyen n'était pas pratique, ou s'il devait entraîner
à de trop grandes dépenses, on pourrait se servir de la perche à
crochet, comme je l'ai indiqué plus haut, ou bien faire un instru-
ment spécial en tôle, lequel, monté au bout d'une perche, main-
tiendrait plus convenablement la courroie que la perche à crochet.
Dans ces différentes indications, je tenais à faire constater
l'avantage qu'il y a d'isoler la courroie de V arbre ou de la poulie
m mouvement.
Lorsque je fus invité par votre honorable secrétaire-président,
M. Engel-Dollfus, à comparer le nouveau monte-courroie de
M. Baudouin avec celui de M. Herland déjà existant, je lui adres-
sais une lettre dont M. Engel vous fit part. Voici quelles en
étaient les conclusions, sur l'appareil Herland d'abord :
La lame monte-courroie (came de remonte), partie essentielle
de l'appareil, fixée à la poulie et à Tarbre, et par conséquent se
mouvant avec eux, a l'inconvénient de former corps saillant, et
pour cela dangereux quand il est en rotation. Celte lame donne
du faux-lourd aux poulies, ce qui, si elles sont nombreuses sur
une transmission tournant un peu vite, produirait un effet nuisible
sur le moteur et sur les machines qui en reçoivent le mouvement.
La courroie, saisie par cette lame, est jetée trop brusquement
sur la poulie, ce qui détériore la courroie, et cela en proportion
de la vitesse de la transmission et du diamètre de la poulie à
laquelle le monte-courroie est fixé.
Un autre inconvénient, qui est encore plus à craindre, c'est
que la courroie au bas de la poulie ne se trouve prise et remon-
' Voir compte-rendu de la 4* année 1870 >71, pi 53.
— ^% —
tée sur ia poulie en mouvement, aussitôt qu'elle vient toucher la
came de remonte ; ce qui peut arriver soit par une légère inat-
tention de l'ouvrier, soit par un dérangement de la fourche
d'embrayage pendant que l'on est en train de réparer la courroie,
ou d'arranger n'importe quoi à la machine au repos. De ce fait
pourrait résulter un accident.
Je faisais remarquer par contre sur celui de M. Baudouin:
Que cet appareil n'exigeant aucune addition soUdaire avec la
poulie de commande, ni modification dans la forme et la position
de cette dernière, peut être employé dans le plus grand nombre
de cas ordinaires.
Qu'il isole parfaitement la courroie. Que cette propriété, la
sécurité parfaite contre toute remonte inopinée, la sûreté et la
facilité du montage de la courroie pendant la marche normale de
la transmission, sont des qualités qui distinguent et recomman-
dent cet appareil de prime abord.
Après que la lecture de cette lettre fut faite et que le renvoi au
comité de mécanique eut été décidé, ce dernier nomma une Com-
mission mixte, composée de membres du comité de mécanique
de la Société industrielle et de membres de l'Association, pour
s'occuper de ce nouveau monte-courroie. Cette dernière* fut
unanime à reconnaître les mêmes avantages, et est arrivée en fin
de compte aux mêmes conclusions que celles que j'indique
ci-dessus.
Aujourd'hui que le monte-courroie de M. Baudouin est connu
de tous les membres de votre respectable Association, qu'il est
sanctionné par la pratique, puisque déjà plus de quatre cents
(400) fonctionnent sans réclamation, je viens, suivant ma pro-
messe, indiquer quelles sont les règles dont on doit bien se péné^
trer dans l'étude d'une installation de ce genre, pour conserver à
cet appareil son efficacité, tout en donnant des dimensions aussi
faibles que possible aux différentes pièces qui le composent.
* Voir lê Rapport de M. GamiUa Scbœn. Courte-rendu 1870-71, p. &.
Les deux points principaux sur lesquels j'ai cru devoir porter
mes premières études, vu leur importance, sont d'abord la recherche
d'une règle générale et positive indiquant la position du point d'arti-
culatimi du levier, point essentiel, puisque la longueur de ce levier
en dépend; puis de chercher à donner au tourillon du même
levier un frottement suffisant pour l'empêcher de se déranger de
la position qu'il occupe, pendant que l'on passe la courroie sur
lui et sur la jante de la poulie.
Les diveres données que l'on doit se procurer avant de corn-
mencer l'étude d'un monte-courroie, sont :
La cote indiquant la différence de niveau entre l'axe de la pou-
lie motrice et celui de la poulie commandée.
La cote indiquant la distance horizontale des axes de ces
mêmes poulies.
La distance de la poulie motrice au poulrage ou au plafond.
Le diamètre de la poulie motrice et celui de la poulie com-
mandée.
La largeur de la courroie et le sens dans lequel elle marche.
Le côté duquel on veut jeter la courroie, lequel est toujours
indiqué par la position de la poulie folle placée sur la machine.
Dans les machines où il n'existerait pas de poulie folle, on choi-
sira le côté qui paraîtra le plus commode pour l'installation et le
maniement du monte-courroie.
Savoir si la courroie est droite ou croisée.
Connaître enfin le diamètre de l'arbre moteur, qui influe sur la
position du tourillon du levier.
Par contre, les points essentiels à déterminer sont :
Chercher à placer le point d'articulation du levier, de telle
sorte, que sa longueur soit un minimum, sans pour cela que l'effi-
cacité du monte-courroie soit diminuée.
Déterminer.la longueur du levier, d'après la position du point
d'articulation, de manière qu'il soit assez court pour ne pas
forcer à couper ou à évider une partie du plafond.
Donner au levier sur son tourillon par un moyçn quelcfuiqu^,
mais simple, un frottement capable de vaincre reffort produit par
la courroie sur son extrémité lorsqu'on l'étalé sur cedit levier.
Donner enfin aux leviers et aux autres parties de cet appareil
des dimensions convenables pour qu'ils résistent suffisamment.
Par mes différentes recherches, j'ai trouvé que si l'on veut
obtenir d'une manière approximative générale le point d'articula-
tion du levier, il faut ordinairement le placer sur le prolongement
de la ligne qui joint les axes de la poulie motrice et de la poulie
commandée. Il arrive cependant dans quelques cas particuliers,
que si ce centre était placé d'après cette règle, le levier ne pour-
rait pas être baissé suffisamment pour qu'il quitte le brin mon-
tant de la courroie, malgré la courbe que l'on pourrait donner à
la douille sur laquelle il est fixé, parce qu'il viendrait toucher
l'arbre de transmission; dans ce cas, on est alors forcé d'en
dévier un peu ; on en dévie aussi quelquefois pour diminuer
la longueur de ce levier. Cette règle peut être admise dans
les cas où la dislance entre le poulrage ou plafond et les poulies
est de 15 à 20 centimètres au minimum.
J'ai cherché la règle qu'il est préférable de suivre lorsque cette
même distance entre la poulie et le poutrage n'est que de 4 à
5 centimètres, et j'ai trouvé que dans ce cas le centre de l'arbre
moteur est l'endroit le plus rationnel ; il donne la plus faible lon-
gueur de levier qui est égale au rayon de la poulie, augmenté des
sept dixièmes de la largeur de la courroie (parce que la courroie
est presque toujours à 45* lorsqu'elle est sur le levier). On lui
donne cette longueur pour empêcher que la courroie n'échappe ;
ce qui arriverait facilement sans cela, surtout si la transmission
marche un peu vite.
Cette disposition est en réalité un peu plus dispendieuse que la
précédente, puisque l'on doit mettre une douille autour de l'arbre;
mais, par contre, elle a l'avantage de maintenir le levier en place
pendant qu'onl'abandonne pour étaler la cx)urroie sur la poulie.
— 65 —
Je dis que cette douille a Tavantage de maintenir le levier en
place, parce que, vu son grand diamètre, elle se prête mieux que
la première disposition pour le maintenir en place.
En effet, lorsque la poulie est grande, le levier est très long, et
le ressort à boudin de la première disposition doit être très fort,
pour vaincre par le frottement qu'il produit, Teffort exercé par la
courroie sur ce grand bras de levier.
Ce ressort à boudin perd de sa force au bout de peu de temps,
et l'on est alors obligé de se mettre à deux pour monter la cour
roie, l'un pour soutenir le levier pendant que l'autre étale la
courroie. Le diamètre intérieur de cette douille doit être au moins
d'un centimètre plus grand que celui de larbre pour qu'elle ne le
touche pas.
On a essayé de remplacer le ressort à boudin par une douille
enveloppant le tourillon du levier. La partie de cette douille
opposée à celle sur laquelle le levier est fixé, est fendue. On peut
en rapprocher les deux parties au moyen d'un boulon qui sert à
faire varier le frottement.
Cette disposition sera probablement peu employée, parce que
la douille exige un moulage particulier, peu usité.
J'ai essayé de remplacer le ressort à boudin de M. Baudouin
par un ressort plat. Â cet effet, j'ai fixé le levier sur une patte d^
qui est maintenue sur le tourillon au moyen de deux oreilles u ';
entre ces dernières j'ai mis une bague ^, qui est fixée sur l'axe du
levier au moyen d'une vis w à tête noyée. Cette bague g a une
partie plate à sa circonférence. Le ressort plat est retenu par l'un
des boulons n' qui maintient le levier sur la patte indiquée ci-
dessus (voir fig. 11 et 12, pL 2); il vient presser plus ou moins
sur la bague, suivant la différence qui existe entre son rayon et
la distance de son centre à la partie plate. En appuyant sur cette
surface plate de la bague, il maintient bien en place le levier qui
en est solidaire. On règle la position de la partie plane de cette
bague d'après celle que devra occuper le levier pendant qu'on
4
— 66 —
étale la courroie. La vis w, qui la fixe sur le tourillon i du levier,
est noyée pour ne pas gêner le ressort plat.
J'ai fait établir une quarantaine de monte-courroies avec cette
disposition ; la pratique a montré qu elle est très bonne, et moins
coûteuse que celle du ressort à boudin.
Je dois encore dire quelques mots d'une dernière modification
apportée par M. Baudouin, laquelle rend son monte*courroie
automatique.
Si Ton se reporte à son premier système, dans lequel le tou-
rillon du levier occupe une position quelconque par rapport à
l'arbre de transmission, on remarque que, lorsque la courroie est
montée sur la poulie motrice, il faut toujours ramener le levier
en arrière pour le placer dans l'espace laissé libre entre les brins
arrivant et ftiyant de la courroie. Si Ton n'avait pas soin de rame-
ner ce levier en arrière, la courroie le gênerait lorsqu'elle serait
tombée, et que Ton voudrait le mettre dans la position qu'il doit
occuper lorsqu'on veut la remonter.
Si, par contre, on examine son second monte-courroie dans
lequel le centre du tourillon du levier est placé dans Taxe de
Tarbre de transmission et isolé au moyen d'une douille, on voit
qu'il n'est plus nécessaire de ramener ce levier en arrière, puisque
l'arbre de transmission ne le gêne plus comme dans la première
disposition. On n'a donc ici qu'à continuer à pousser le levier
jusqu'à ce qu'on lui ait fait faire un tour complet sur l'arbre.
Cette disposition est déjà préférable à la première; car dans la
supposition où l'on ait oublié de pousser suffisamment ce levier
avant de laisser tomber la courroie, ce mouvement pourrait tou-
jours s'effectuer plus facilement que dans le cas qui précède.
M. Baudouin s'est encore occupé de réaliser un monte-courroie
dans lequel on n'ait qu'à donner l'impulsion au levier. A cet effet,
il a d'abord remplacé le crochet fixé au support du levier, et qui
retient la courroie par un cercle en fer G fixé au levier et au cha-
peau de la douille (voir no» 14 et 15), qui porte trois pattes G' plus
larges que hii-^même, sur lesquelles la courroie vient reposar.
Gette disposition a été établie pour que la courroie ne soit pas
trop lâche quand on veut la remonter.
Il a fixé ensuite une équerre k en tôle sur le levier, maintenue
fixe par Tune de ses branches; l'autre est enveloppée d une bande
de cuir flexible /, qui s'avance sur la jante de la poulie jusqu'aux
trois quarts (3/4) à peu près de la largeur de la courroie. Cette
bande de cuir n'est éloignée de la jante que de quelques milli-
mètres en temps ordinaire. Lorsqu'on place le levier dans la posi-
tion qu'il doit occuper pendant l'étalage de la courroie, celle-ci,
par suite de la partie extrême du levier, inclinée à 45*, descend
sur la jante de la poulie et presse sur cette bande de cuir, qui est
aussitôt entraînée par la poulie en mouvement. Cette bande de
cuir entraîne le levier dans son mouvement par l'intermédiaire de
l'équerre à laquelle il est fixé, et la courroie se remonte ainsi
automatiquement dès qu'on a donné la première impulsion au
levier. Il faut avoir soin de donner au tourillon de celui-ci un
frottement assez dur, surtout si la vitesse est un peu grande, pour
qu'il s'arrête aussitôt que la courroie l'abandonne, et qu^il ne soit
pas entraîné à chaque tour de la poulie. On est aussi forcé de lui
donner un frottement très dur, pour éviter que, pendant les rat-
taches de courroies, le levier ne puisse être facilement dérangé
de la position qu'il occupe, ce qui pourrait causer de graves acci-
dents.
Dans cette disposition, il suffit de pousser le levier au moyeu
de la perche à crochet; la courroie se remonte d'elle-même, sans
que l'on soit obligé de Tétaler sur la jante de la poulie.
Il suffit 'encore de pousser le levier lorsqu'il porte seulement
une partie inclinée à 45\ qui tend à faire descendre la courroie
sur la jante de la poulie ; ce n'est que dans les monte-courroies
qui ne portent aucune disposition spéciale, que l'on doit
l'étaler.
La coOTroie se remonte au moyen d'une perche à crochet; je
me dispenserai de l'explication de son fonctionbemeiït, parce qu'il
— es-
se trouve déjà décrit dans le rapport de M. Camille Schœn. (Voir
compte-rendu 1870-71, page 66.)
Pour compléter cette note, je crois devoir encore observer :
io Que les monte-courroies Baudouin peuvent être employés à
toutes les poulies de transmission, quels qu'en soit le diamètre, la
vitesse à laquelle elles se meuvent ou la largeur de la courroie ;
2o A toutes les poulies écartées d'un support, d'une roue,
d une poulie ou d'un objet quelconque, de la laideur de la cour-
roie, plus une vingtaine de millimètres, espace qui est nécessaire
pour mettre la courroie en bas de la poulie et loger le support
du monte-courroie;
3o Aux poulies montées de deux courroies, ayant de chaque
côté un espace libre égal à celui indiqué ci-dessus, et où l'on
peut faire tomber la courroie du côté qu'elle occupe ;
4o Lorsqu'une machine est commandée par un renvoi, il suffît
de placer le monte-courroie à la poulie de la transmission qui
commande le renvoi. Le montage et les réparations sur place de
la courroie venant du renvoi sur la poulie de la machine, se
feront sans danger, si préalablement on a mis en bas la courroie
de la poulie qui est munie du monte-courroie. Après avoir ter-
miné la réparation et remonté à la main la courroie de la
machine, on remontera celle du renvoi au moyen du monte-
courroie;
5o Lorsqu'une machine n'a pas de poulie folle, disposition très
regrettable par suite de la mise en train instantanée qui doit se
produire lorsqu'on remonte la courroie, surtout pour celles d'une
certaine force, on est obligé de ralentir la transmission, parce que
la courroie se briserait si on lui laissait sa vitesse normale, et que
la courroie doit monter sur la poulie, quoi qu'il arrive, lorsqu'on
Fa étalée et que l'on a poussé le levier du monte-courroie.
Il ne faut donc pas s'aviser de supprimer les poulies folles
lorsque la courroie se remonte au moyen d'un monte-courroie ; il
faudrait, au contraire, en placer partout où elles manquent et où
il est possible de les appliquer.
Le no 4, flg. 1 et fig. 2 (pi. 1), représente un monte-courroie
pkicé dans la condition exceptionnelle d'une seule poulie pour
fommander un cylindre de papeterie. Il est appliqué à une poulie
de Im^SOO chez MM. Zuber et Rieder. C'est le premier que j'aie
(ait établir; voici dans quelles circonstances.
Le !«»' mai 1871 M. Baudouin m'écrivait :
c Le monte-courroie, dont je vous ai parlé est en place et fonc-
« tionne parfaitement. Avec une petite latte de 0ni,025 de dia-
« mètre, munie d'une fourche en gros fil de fer, je jette bas une
t courroie de self-acting aussi tendue que possible, et je la relève
« de même avec cette même latte dans l'espace de 10 à 15
c secondes.
€ Tout se fait sans échelle, simplement à la petite latte. Il n'y a
« donc plus aucun danger, ni pour coudre, ni pour relever la
« courroie.
f Recevez, etc.
« N.'B. — Pour les métiers double vitesse*, il est indispen-
« sable. Je tiens à vous prévenir de suite, car dans les endroits
€ où les transmissions sont resserrées et dangereuses, on peut
« éviter tout accident avec cet appareil. i>
Immédiatement après la réception de cette lettre, je me rendis
dans la filature de MM. Ch. Mieg et C* pour examiner l'appareil
que m'annonçait M. Baudouin, où je fiis tellement pénétré de
l'efficacité de ce premier monte-courroie, que le lendemain j'allai
le communiquer à MM. Zuber et Rieder à l'Ile-Napoléon, et leur
proposai d'en faire une application à Tune des poulies de leur
transmission, qui commande un cylindre de papeterie. Ce monte-
courroie a été fait et fonctionne parfaitement, malgré que l'ouvrier
l'ait par erreur placé à 40 millimètres trop loiit de la poulie. '
Afin de mieux faire comprendre diverses installations de monte-
courroies et diminuer les explications, j'ai cru nécessaire de don-
* Ces métiero servent pour le fia. Poar chacun d'eux U y a deux pouUes
sur la transmission et par conséquent deux courroies, lesquelles sont trte
n^prochées et, par suite, plus dangereuses à manier à La main.
TOlOt LXm. VÉVBIKB BT MARS 1873. 5
— 70 —
ner une série de dessins représentant des applications diverses de
ces appareils et les circonstances qui en ont fait varier la combi-
naison, appareils que j'ai fait construire pour des maisons faisant
partie de l'Association.
Légende explicative générale des monte-oourroies.
A Arbre de transmission.
B Support du tourillon, braquette ou poutre.
C C Poteaux en bois (W 6).
C Traverse (N^ 6).
DV Levier coudé pour faire tomber la courroie (N" 5 et 6).
E Prolongement du levier DD', lequel porte le contrepoids 0
(N« 5).
F Evidement du poutrage ou du plafond.
G Cercle isolateur de la courroie (N~ 14 et 15).
G' Pattes du cercle G.
H Support du crochet isolateur e.
I Support du levier D U.
K Pièce intermédiaire entre le support B et le tourillon i.
L Levier du monte-courroie.
M Massif en pierre de taille, pilier ou poutrage.
N Entretoise du support K.
P Poulie de la transmission.
Q Contrepoids du levier D D' (N* 6).
R Ressort du tourillon (ressort plat ou en spirale).
S Support de la transmission.
T Semelle en bois (N* 6).
Z Cheville à bouton (N« 6).
a Courroie montée.
a! Courroie en bas de la poulie.
— 71 —
b Position de la courroie quand on commence à la
monter
b' Position du levier correspondante à celle b de la
courroie . .^^ ^
c Position de la courroie au moment où elle com-
mence à toucher la jante de toute sa largeur
c' Position du levier correspondante à celle c de la
courroie /
d Douille à patte sur laquelle est fixée le levier et le ressort
plat ou patte de la cravate u\
i Position du levier L à la fin de sa course (N* 1).
e Crochet isolateur de la courroie.
e' Extrémité du tourillon formant crochet isolateur de la cour-
roie.
/ Boulon fixant le support A' (N*^ 4).
g Bague de la douille du levier.
k Ëquerre-support du cuir du monte-courroie automatique
(N~ 14 et 15). '
/ Cuir du monte-courroie automatique,
m Tirants du plafond en briques (N** 10).
n n' Boulons fixant le levier sur la douille d^ ri sert en même
temps à fixer le ressort plat R.
0 Bouton de manœuvre du levier L.
o' Pièce fixée au levier L, laquelle porte le trou ou bouton o".
0 Trou ou bouton servant à manœuvrer la pièce o' du
levier L.
q Goupille du ressort en spirale R (N*** 7 et 13).
r Bague à collet remplaçant la douille fixe sur le tourillon ; le
levier forme cravate autour d'elle (N*** 5 et 6).
1 Partie saillie de la douille empêchant la courroie de tomber
sur l'arbre.
/ Tourillon du levier.
« Douille isolatrice du levier.
v! Cravate à laquelle est fixé le levier.
— 72 —
u Oreilles de la patte d servant à aFticuler sur ie tourillon (,
et entre lesquelles est placée la bague g.
V Vis empêchant le support K de basculer (N* 4).
w Vis fixant la bague du levier (fig. li et 12, pi. II).
z Tourillon du levier D D (N<» 6).
Monte-courroie N« 1.
(Fig. f, 2 et 3, pi. i.)
0
J'ai déjà dit que ce monte-courroie est le premier qide j'aie fait
établir après visite faite auprès de celui de M. Baudouin. J'ai
cherché dans cette installation à diminuer les frais autant que
possible. À cet effet, j'ai profité du massif en pierres de taille M
qui reçoit le support de la transmission S, pour y fixer directe-
ment le tourillon t du levier, ainsi que le crochet e^ qui sert à
isoler la courroie de l'arbre lorsqu'on la descendue de la poulie*
La position du tourillon t du levier est telle, que la partie qui
dépasse la jante de la poulie P vient très longue, parce qu'il est
trop éloigné de l'arbre moteur A. La tension de la courroie aug-
mentant à me^re qu'elle se monte sur la poulie, j'avais cru qu'il
était nécessaire, pour en faciliter le montage, de chercher à faire
diminuer le bras de levier sur lequel elle agit à mesure que sa
tension augmente, et à faire augmenter par centre, celui sur
lequel agit l'ouvrier qui remonte la courroie.
L'espace qui entoure la poulie me permettait cette disposition;
mais dans le plus grand nombre de cas, on ne pourra pas faire le
levier plus grand que le rayon de la poulie augmenté des sept
dixièmes de la largeur de la courroie, parce qu'il viendrait buter
contre un objet extérieur quelconque, plafond, poutrage ou miu*.
On peut du reste se dispenser de cette variation de bras de levier;
car dès que la courroie touche un peu la poulie» elle esL entraînée
par elle, de sorte que Ton n'a pas plus d'effoitt à. vaincre que
quand on commence à la monter.
^ 73 ^
Si BOUS GonsultoDS la fig. 1, on voit facilement que plus on
éloigne le tourillon t de l'arbre moteur A^ plus la partie du levier
qui dépasse la jante de la poulie augmente, parce qu'on est obligé
de lui donner une certaine longueur, pour qu'il puisse prendre la
courroie à l'endroit où elle monte sur la poulie, et ne la quitter
que lorsqu'elle est complètement montée. Le parcours que le
levier doit être capable de faire, dépend de la partie de la jante
enveloppée par la courroie, laquelle varie suivant que la courroie
est droite ou croisée, et suivant le rapport des diamètres des
deux poulies.
Lorsqu'on connaît le parcours, il est facile d'en tirer la lon-
gueur du levier, puisque celui-ci doit le faire complètement. En
admettant . même que ce levier ne soit pas plus long que si le
tourillon était au centre de l'arbre moteur, il dépasserait de beau-
coup la jante de la poulie ; ce qui, comme je l'ai déjà dit, est un
grand inconvénient dans la plupart des cas.
Si nous rapprochons le tourillon t du levier de l'arbre moteur
il, comme je l'ai fait dans la fig. 3, où j'jai conservé le même
diamètre de poulie que dans la fig. 1 , et placé le tourillon dans
la ligne qui joint les axes de la poulie motrice et de la poulie
commandée, noiis aurons une longueur de levier plus faible que
dans la fig. 1, quoique son extrémité doive pouvoir partir et
aboutir aux mêmes points. La partie de ce levier qui dépasse la
jante de la poulie est devenue beaucoup plus faible.
Qe monte-courroie no 1 . est donc établi en principe dans de
mauvaises conditions; il est cependant utile en ce qu'il fait voii*
que l'on peut varier la disposition de ces appareils suivant les
supports dont on peut disposer.
Les diverses positions occupées successivement par la courroie
et le levier sont les suivantes :
b représente la courroie au commencement du montage lors-
qu'on l'étalé sur le levier b\
e' la position du levier pendant que la courroie dans la posi-
tion c touche la jante de la poulie de toute la largeur, moment
— 74 —
pendant lequel il n'agit plus beaucoup, Tadhérence de la courroie
sur la poulie étant assez forte pour l'entraîner.
(Lorsque la courroie commence à toucher la jante de la poulie,
elle est soumise à deux forces ; Tune, produite par son poids, tend
à la renverser, et l'autre tend à l'entraîner sur la poulie par suite
de l'adhérence qui existe entre celle-ci et la courroie. Tant que la
première forc^ est plus grande que la seconde, on est obligé de
pousser la courroie avec le levier pour l'empêcher de tomber et
pour l'appliquer sur la jante de la poulie ; mais dès que la seconde
force l'emporte sur la première, la courroie est entraînée par la
poulie, et on peut ramener le levier en arrière.)
d' est la position du levier arrivé à la fin de la course, laquelle
est déterminée par le crochet e fixé dans le massif en pierres de
taiUeilf.
Le point le plus haut de la circonférence de la poulie, enve-
loppé par la courroie, est déterminé par la ligne y perpendiculaire
à celle qui joint les axes des poulies ; c'est le point auquel on doit
pouvoir arriver avec le levier pour être parfaitement sûr que la
courroie soit remontée.
Ici on ne peut pas pousser le levier jusqu'à ce point supérieur y',
parce qu'il viendrait buter contre le crochet e; ceci na point
d'inconvénient, parce que la courroie se trouve toujours remontée
avant que l'on ait atteint ce crochet e.
Dans les fig. 1 et 3 le trait pointillé représente la courroie des-
cendue de la poulie. •
Monte-courroie N® 2.
I
j Le no 2 est un exemple de vingt-quatre monte-courroies que
1 j'ai placés dans la filature de MM. Reber-Schwartz et C^ de notre
ville, à des poulies de 0m,74 de diamètre, qui commandent des
renvois de métiers à filer automates de leur filature de laine, au
_ 75 —
moyen de courroies horizontales droites et croisées de 0^,1^0 de
largeur.
La braquette 5, qui sert de support au tourillon t du levier L,
est fixée à la poutraison M; elle est disposée de telle façon que le
même modèle peut se placer indistinctement à droite ou à gauche
de la poulie, suivant les circonstances; il porte des coulisses qui
permettent d'en varier un peu la position parallèlement à la
poutre.
La pièce en fer forgé Kj intermédiaire entre cette braquette B
et le tourillon f , porte des coulisses à ses extrémités, pour per-
mettre de varier verticalement la position du tourillon.
Ces deux mouvements sont d'une grande utilité dans la plupart
des cas. Le support de la transmission est fixé à une colonne S
qui supporte le poutrage M.
La courroie est représentée dans deux positions; le trait plein
la représente montée et le trait pointillé lorsqu'elle est tombée de
la poulie, et reposant sur le crochet e et sur la douille du levier
qui risolent de l'arbre moteur. Le levier L est dessiné dans la
position qu'il occupe lorsque la courroie est montée; il porte à
son extrémité cette partie à 45"* dont j'ai déjà parlé, qui tend à
faire descendre la courroie sur la poulie de transmission, et opère
son étalage sans que l'on soit obligé de le faire au moyen de la
perche à crochet.
Monte-courroie N« 3.
(PL 2, fig. 4 et 5.)
Le no 3 est un exemple de six monte-courroies appliqués à des
poulies de Oni,77 de diamètre, qui commandent directement des
métiers à filer automates par des coiu'roies croisées de Oni,100
de largeur, dans la filature de MM. Trapp et G^.
L'entaille F faite dans le plafond existait déjà pour le passage
de la poulie et pour permettre le montage à la main de la cour-
roie. Sur le côté de cette entaille j'ai placé une semelle en bois de
- 7«-
sapiii G, sur laquelle est fixé un support J?, disposé comme dans
le n^ 2, de manière à ce qu'on puisse varier sa position. Ce sup-
port porte le fer plat K, auquel est boulonaé le tourillon t du
levier L qui porte le crochet e^ sur lequel tombe la courroie lors-
qu'elle est descendue de la poulie.
Lorsque l'ouvrier remonte la courroie, il ne peut pas pousser
suffisamment le levier pour qu'il quitte le brin montant de celle-ci,
surtout pour les courroies croisées, parce que l'arbre de trans-
mission le gênerait. En ce moment il quitte le bouton du levier L
et porte le crochet de la perche dans le trou o" de la pièce o'
fixée au levier, et continue à le pousser jusqu'à ce que la courroie
soit montée.
La courroie est ici encore dessinée dans deux positions; le trait
plein indique la courroie montée et le trait pointillé la courroie
descendue de la poulie, reposant sur le crochet isolateur e et sur
1 adouille du levier.
Monte-courroie N" 4.
iH. 2, fig, 6, 7 et «.)
Le n** 4 est un exemple de six monte-courroies appliqués à des
poulies de 0^,77 de diamètre, qui commandent des métiers à filer
automates par des courroies droites et croisées de 0",100 de lar-
geur, dans la filature de coton de M. Camille Weber à Gueb-
vriller.
Ici j'ai profité de la distance convenable qui existe entre le sup-
port de transmission S et la poulie pour loger ce monte-courroie;
à cet effet, j'ai fixé contre le support S une équerre en fer K^
laquelle forme support du tourillon /.
Dans les dispositions précédentes n^" 2 et 3, on avait un sup-
port ou braquette fi, une pièce intermédiaire K et un tourillon t ;
ici, la braquette est remplacée par le support de la transmission S
et la pièce intermédiaire par l'équerre K. Celle-ci est maintenue
— 77 —
au support 5 par un boulon f, qui passe dans Touverture qui
existe entre les bras de ce dernier.
Son écrou est serré contre une platine.
Afin d*empécher qu'il ne puisse pivoter autour du boulon f qui
le fixe, il est maintenu par une petite vis t; qui traverse le support
5 et pénètre dans Téquerre K.
Dans cette même installation, il s'est présenté une poulie pour
le monte^courroie duquel on ne pouvait pas se servir du support
de la transmission. Comme pour ce cas unique il ne valait pas la
peine de faire un modèle, j'ai remplacé ce support (voir fig. 9 et
10) par un fer plat de 80 «n/«n sur %% d'épaisseur, plié en équerre
et vissé au moyen de deux tirefonds contre une des poutres qui
supporte le plafond. Ce fer plat est entretorsé par une seconde
tige N en fer à T de 30 m/m sur 30 m/m fixée au poutrage par un
tirefond et boulonné à la pièce en fer forgé.
Les fig. H et 12 représentent le type de levier employé dans
les monte-courroies qui précèdent. C'est celui de M. Baudouin
dans lequel j'ai remplacé le ressort à boudin par un ressort plat.
La fig. 11 est une coupe du levier et de la patte suivant la
ligne a 6 de la fig. \% et la fig. 12 est un plan dans lequd on a
supposé le levier en bois enlevé pour mieux laisser voir le ressort
que la bague g^ la vis %o qui la maintient sur le tourillon, ainsi
R; les deux boulons nn! qui servent à fixer le levier sur la patte d
de la douille u. Le boulon à embase n' sert en même temps à fixer
le ressort R.
Monte-courroie N® 5.
{PI 3, fig. i, 2 et 3.)
Monte-courroie destiné à une poulie de 0m,570 de diamètre
qui commande une forte courroie oblique de 0",200 de lai^e. La
poulie se trouve très éloignée du poutrage, et le diamètre de
l'arbre de transmission est extrêmement fort suivant celui de la
poulie. On n'a pas fixé le levier sur une douille concentrique &
— 78 —
Tarbre moteur , parce qu'elle serait revenue trop cher en ne
servant que pour un seul appareil.
Le support en fonte B, auquel est boulonné le fer plat K qui
porte le tourillon ty est fixé contre un fort poteau en bois S qui
se trouve à proximité.
Le levier L est représenté dans la position qu'il occupe lorsque
la courroie est montée; son parcours est représenté par deux cir-
conférences indiquées sur la fîg. 1; la circonférence intérieure
indique le chemin parcouru par le point du levier qui saisit la
courroie à l'endroit où elle monte sur la poulie, et la circonfé-
rence extérieure celui du bouton o qui sert à le manœuvrer.
La partie du levier qui dépasse la jante de la poulie est très
grande; mais comme il ny a rien qui le gène dans son mouve-
ment, ceci est sans importance.
Monte-courroie N® 6.
iPLS.fig 4, 5 et 6.)
Monte-courroie destiné à une poulie placée en porte-à-faux,
qui commande une courroie verticale de 160 ^/^ de large, faisant
marcher le renvoi d'un câble en fil de fer.
Le levier est en fer ; son extrémité inférieure est recourbée et forme
cravate autour d'une bague r en fonte sur laquelle il est serré avec
un chapeau, également en fer forgé, au moyen de deux boulons.
Le tourillon t, sur lequel est fixée cette bague, est boulonné par
Tune de ses extrémités sur une traverse en bois J?, placée à l'avant
de la poulie ; l'autre extrémité se loge dans un trou pratiqué à
l'extrémité de l'arbre de transmission. Ceci a été établi pour empê-
cher que le tourillon t ne fléchisse lorsqu'on étale la courroie, et
qu'elle repose de tout son poids sur le levier.
Le poteau C et la traverse C" existaient déjà; on a ajouté seu-
lement la semelle B où se fixe le tourillon t du levier L et le
poteau C.
— 79 —
Ce monte-courroie est automatique, sans avoir le cercle en fer
isolateur de M. Baudouin. Le levier est dessiné aussi dans la posi-
tion qu'il occupe lorsque la courroie est montée.
Cette disposition n'a pas exigé, comme les précédentes, de cro-
chets spéciaux pour isoler la courroie lorsqu'elle tombe de la pou-
lie, parce qu'elle vient reposer sur un tourillon fixe et non pas sur
l'arbre de transmission.
Aux monte-courroies n"** 5 et 6 j'ai ajouté un nouvel élément
qui, dans bien des cas, serait à employer avec avantage : c'est une
disposition pour mettre la courroie en bas de la poulie pendant la
marche de la transmission. Elle se compose du levier débrayeur
DIÏ (voir n« 5), formé de deux branches à angle droit, qui pivote
sur un tourillon z, fixé dans le support en fonte B.
Pour faire tomber la courroie, on n'a qu'à saisir l'extrémité D
du levier débrayeur et à l'abaisser. La partie V vient presser sur
la courroie et la fait dévier de sa marche normale ; on abaisse ce
levier jusqu'à ce que la courroie ait quitté complètement la poulie.
Dans le n** 6 ce levier débrayeur est articulé sur un tourillon z
fixé sur une bande de fer plat /, laquelle est adaptée au poteau C.
Il se manœuvre de la même manière que le précédent.
Lorsque l'extrémité D de ce levier débrayeur ne se trouve pas
à portée de la main, on peut y percer un trou et y passer une
petite corde, que l'on peut descendre à une hauteur convenable
pour pouvoir facilement en saisir l'extrémité.
Dans le n® 5 le levier débrayeur se prolonge en E sur une
petite longueur au delà du tourillon, et porte un contre-poids Q
qui tend constamment à le ramener dans la position qu'il doit
occuper lorsque la courroie est montée sur la poulie.
II agit dès que l'on a lâché l'extrémité du levier D.
Dans le n** 6 ce levier est maintenu en place par une cheville à
bouton z qui vient se loger sous la branche D, et que l'on enlève
à la main lorsqu'on veut faire descendre la courroie.
Les traits pointillés représentent les parcours que doivent faire
les leviers pour débrayer complètement la courroie!
w
Voîei moiiitenant la série de monte-courroies exécutés par
MM. Bourcart et fils^ mécaniciens en notre ville.
Monte-courroie N^ 7
(Pt 4, fig. i, 2 et 5.)
Monte-courroie appliqué à une poulie de i",825 de diamètre,
commandant une machine à déchiqueter le bois de teinture au
moyen d'une courroie de 950 "/" de large, chez MM. H. Haeffdy
et G« (blanchiment et teinture). C'est le plus grand qui ait été
construit jusqu'à ce jour. Une cause qui compliquait son installa-
tion, à part ses grandes dimensions, c est que la transmission est
oblique par rapport au mur, parce que dans l'installation de celle-
ci il &Ilait la mettre perpendiculairement à l'arbre de commande
[nîncipal.
Le tourillon du levier L est fixé à la pièce k qui est boulonnée
au support en fonte J?, lequel est vissé contre une semelle en bois
M; celle-ci est elle-même fixée au mur au moyen de deux bou-
lons qui la traversent.
Le levier du monte-courroie est fixé sur une douille à patte
courbée A^ pour leur permettre de faire le parcours nécessaire,
sans qu^il vienne but^ Tarbre de transmission A.
Monte-courroie N® 8.
{PL 5, fig. i et 2.)
Monte-courroie appliqué à une poulie de i"»490 placée sur une
transmission mue par deux machines à vapeur, qui se trouve
chez MM. Hofer-Grosjean (impression). Quand on a besoin d'un
moteur seulement, la courroie de la susdite poulie est descendue,
et le moteur qui la commande peut rester au repos ; celle-ci a une
largeur de 230 ■/".
Le support B est fixé sur le support de la transmission S; la
douille isolatrice u du levier porte une patte qui vient se boulonna
j
— 84 ~
sur le support B. La ccavate u\ à laquelle est fixé le levier, porte
une partie saillante s qui sert à empêcher que la courroie ne puisse
tomber sur l'arbre moteur.
Monte-courroie N* 0.
(H. 5, flg. 3 et 4.)
Monte^Gourroie appliqué à une poulie de 1",^0, qui com-
mande un renvoi de machine à pousser les mandriers dans les
rouleaux> chez MM. frères KiBchlio (impression).. Le renv<â étant
placé très près de la poulie de commande, la courroie exige une
forte tension, ce qui rend son placement à la main très dificile
et dangereux, d'autant plus que la poulie se trouve très près du
poutrage.
L'arbre de transmission est carré. Le support B de la douille
isolatrice u du levier est fixé à une poutre M; la pièce intermé-
diaire K entre ce support et la douille u du levier L est entre-
toisée par un fer plat N, qui est vissé sur une poutre parallèle à
la première M.
La douille isolatrice u du levier L porte une patte par laquelle
elle est boulonnée sur la pièce K.
Monte^courroie N* 10.
(PL 5, flg. 5 et d.)
Monte-courroie appliqué à une poulie de 0",500, qui commande
une courroie de 75 "/■ de large, chez MM. Warnery et Morlot à
Thenay.
Le plancher de l'étage supérieur à celui dans lequel se trouve
le monte-courroie est formé de voûtes en briques, entretorsées par
des tirants en fer m, que Ybn voit dans les fig. 5 et 6; ils sont
vissés dans des colonnes en fonte' 5, qui reçoivent les butées de
ees voûilei^ 601 bnqvieii
r
»
t
\
I
î
— 88 —
Le support B de la douille u du levier L est fixé sur le support S
de la transmission; la douille n est concentrique à l'arbre moteur A.
MoxLte-courroie N^ 1 1 .
{PL (5, fg. i et 2,)
Monte-courroie appliqué à une poulie de 1"400 de diamètre,
commandant une courroie de 400 ■/" de largeur, qui fait marcher
une pompe centrifuge, chez MM. DoUfus-Mieg et C^. Le placement
de cette courroie était très difficile à la main à cause de sa grande
longueur et dangereux à cause de la hauteur extraordinaire où se
trouvait placée la poulie de la transmission.
Le support B de la douille du levier est fixé sur une poutre M^
Le levier L est représenté dans la position qu'il occupe lorsque
la rx>urroie est montée; la douille sur laquelle il est fixé est con-
centrique à Tarbre moteur A.
Monte-courroie N* 12
(Pl6,fig.3et4)
Monte-courroie excentrique à l'arbre moteur appliqué à une
poulie de 0"y750 de diamètre, qui commande une courroie croisée
oblique de 80 ■/■ de largeur, dans le retordage de MM. Dollfus-
Mieg et C^
La pièce en fer forgé K^ intermédiaire entre le support B du
tourillon et le tourillon t lui-même, porte un petit levier H à l'ex-
trémité duquel se trouve un crochet e qui sert à isoler la courroie.
Le levier du monte-courroie est fixé sur une douille à patte
courbe d, qui permet de le ramener entre les deux brins de la
courroie lorsque celle-ci est montée.
Monte-courroie N* 13.
iPl. 6, fig. 5 et 6.}
Monte-courroie excentrique à l'arbre moteur appliqué à une
— 88 —
poulie de 0*^00 de diamètrey qui commande une courroie de
100 "/■ de large; celle-ci fait marcher une scie circulaire chez
MM. Dreyfus et Lantz frères (filature).
Le support B du tourillon t est fixé au poutrage M; la pièce
intermédiaire K est courbe et porte un crochet isolateur e.
La douille d du levier est ici encore courbe pour lui permettre
de prendre la position indiquée sur la fig. 5.
Monte-courroies N*" 14 et 15.
(PI 7, fig î, 2, 3 et 4.)
Monte-courroies automatiques appliqués à des poulies de 0"y963
et (h J60 de diamètre, qui commandent des courroies verticales
et obliques de 0*,410 de largeur, lesquelles font marcher des
peigneuses chez MM. Steinbach-Kœchlin et G*". Le montage à la
main de ces courroies était très difficile à cause des supports de
transmission et du peu de jeu qui existe entre elles.
Ces deux monte-courroies nous représentent le système auto-
matique de M. Baudouin.
Le cercle en fer isolateur G de la courroie, qui porte trois
pattes G\ est fixé sur le levier L et est relié à sa douille au moyen
d'une tige en fer qui vient se visser sur elle.
Le support B de la douille du n^" 14 est vissé à la partie infé-
rieure d'une poutre M, et celui du n"" 15 est vissé contre la même
poutre, parce que la semelle C gênait son installation.
La pièce K , intermédiaire entre le support B et la douille, est
droite dans le n"" 14 et recourbée dans le n"" 15 à cause de la
semelle C qu'il fallait éviter.
Le levier est représenté dans la position qu*il occupe lorsque la
courroie est remontée dans le n"* 14, et au moment où l'on com-
mence à la remonter dans le n"" 15.
— tt —
t
Moiit«<oourraie N* 16.
(PL7,flg.5et 6.)
i
j Monte-courroie concentrique à Tarbre moteur appliqué à une
î poulie de 0",702 de diamètre, qui commande une courroie
j oblique de 0",400 de largeur, chez MM. Bourcart frères à
I Guebmller (filature de coton).
Le support B de la douille du levier L est fixé sur une colonne
creuse en fonte S, qui sert de support à la transmission. La pièce
iST, en forme d'équerre, qui relie le support B à la douille, est
en fonte, et non en fer forgé comme dans les exemples précé-
dents.
RAPPORT SUR LES GARDE-NAVETTES DES MÉTIERS
A TISSER, PAR M. F.-G. Heller.
Le nombre des accidents graves qui se produisent dans les
tissages mécaniques est petit comparativement à ceux qui arrivent
dans les autres industries comprises dans votre Association ; ce-
pendant il en est un qui arrive encore trop fréquemment et qw
occasionne soit la perte d'un œil, soit des blessures qui, pour
n'être pas aussi graves, n en sont pas moins dangereuses. Ces
accidents sont produits par l'échappement inattendu de la navette
pendant le travail ; ceci arrive généralement à tous les métiers,
mais plus ou moins suivant leur largeur et le genre d'étoffes qu'ils
produisent ; ils augmentent avec la vitesse du métier, à cause de
la grande force que reçoit la navette.
Dès le début ', votre Association s'est efforcée d'encourager les
recherches et l'application de moyens propres à éviter ces acci-
dents en recommandant le mérite des tringles garde-navettes que
MM. P. Laederich et fils avaient fait placer aux métiers de leur
tissage, et dont ils avaient obtenu un résultat assez satisfaisant,
^ Voir U Compte-rendu de la ^ anuée, 1867-69, pag. 15-17.
— 85 —
malgré certaines imperfections que présente cette thngle. Depuis
cette époque, MM. André Kœchlin et Ce se sont fait breveter pour
un appareil plus efficace, qui consiste en un râteau mobile placé
sur le chapeau du battante Quoique cet appareil soit excellent
sous certains rapports, il s'est peu répandu ; son prix d'installation
trop élevé est probablement l'obstacle qui en empêche l'emploi sur
une grande échelle.
Mes efforts en vue de propager lappUcation de la tringle fixe
ou du râteau, ont eu peu de succès, et l'on peut dire que le nombre
d'appareils employés dans les tissages que je visite^ a jusqu'à
présent peu augmenté, sauf 400 métiers du tissage de
MM. Schlumberger fils et C*" que ces messieurs en avaient fait
garnir.
Si l'on compare entre eux les deux moyens proposés jusqu'ici,
savoir la tringle fixe et le garde-navette de MM. André Kœchlin
et C*, on remarque :
lo Que la simple tringle est très légère et par conséquent très
avantageuse, puisque l'on doit toujours donner des dimensions
aussi faibles que possible aux pièces soumises à un mouvement
rapide de va-et-vient ; mais que malheureusement son efficacité
n'est pas suffisante.
2" Que le garde-navette de MM. André Kœchlin et C* est un
peu lourd suivant la vitesse qu'il reçoit (la vitesse des métiers
variant de 120 à 180 coups par minute nous donne de 240 à
360 arrêts et mises en marche pendant le même temps), ce qui
constitue, sinon une perte de force motrice, du moins un incon-
vénient passablement grave par l'usure plus rapide qui doit en
résulter dans les différents organes de la machine.
3* Que ce garde-navette est trop cher pour qu'il puisse se ré-
pandre facilement.
Revenant sur la tringle qui est la disposition la plus simple, on
a cherché à la conserver tout en la rendant plus efficace. On
* Voir le Compte-rendu de la 3* aauée, 186&-70, pag. 90 & 03.
TOMB XLm. FÉTBIBB ET MARS 1873. 6
(
— 86 —
peut dire que son inconvénient essentiel est de ne pas garantir
un espace suffisant, car si on la place trop loin du chapeau, la
navette peut sortir entre elle et le chapeau ; si on la met trop près,
la navette passe en dehors de la tringle.
Un contre-maître de la maison Ch. Mieg et C% Michel Klinger,
se pénétrant de ces divers avantages et inconvénients, eut l'idée
d'appliquer deux tringles au lieu d'une seule, pour garantir plus
d'espace à la fois, et pour que ces tringles ne gênent aucunement
le travail, il les a fixées à chaque bout sur un petit levier articulé
à un support, lequel est vissé sur le chapeau du peigne. Si à
un moment donné ces tringles gênent l'ouvrier, il n a qu'à les
j relever avec le doigt et à les adosser contre le chapeau ; mais
; comme il pourrait arriver que l'ouvrier oubliât de les redescen-
{ dre, on les a disposées de façon à ce qu'elles penchent fort peu
en arrière, de sorte que le premier coup de battant les remet en
î place. Dans les métiers très longs, les tringles fléchiraient si elles
• n'étaient supportées qu'aux extrémités ; dans ce cas, on ajoute
i encore un troisième support au milieu de leur longueur.
] Quoique cette disposition soit très efficace et d'un prix peu
élevé, M. Sins, directeur du même tissage, a cherché à la sim-
plifier. Au lieu de fixer les deux tringles dans deux leviers à chaque
extrémité, comme le faisait le contre-maître Klinger, il a pris un
fil de fer (le même qu avait pris Klinger), et l'a recourbé de ma-
nière à faire ses deux tringles d'une seule pièce en en soudant les
deux extrémités ; puis au lieu d'un levier articulé dans un support
fixé au chapeau du battant, il se sert seulement d'un support percé
d'un trou, dans lequel il engage l'une des tringles, l'autre étant
soutenue par une saillie de ce même support.
Cette disposition ne remplissant pas encore une condition qui
me parut assez essentielle, celle de permettre d'enlever les sup-
ports sans être obligé de dessouder la tringle, ou la tringle sans
enlever les supports, je me suis mis moi-même à l'étude en rem-
plaçant d'abord la soudure par un petit manchon et en essayant
delà simplifier encore. Mes premières recherches se sont portées
— 87 —
sur h moyen de supprimer l'emploi du support en fer forgé de
M. Sins, support qui doit varier de construction à cause des dif-
férentes hauteurs que reçoit le chapeau. Je Tai remplacé par une
petite bande de' tôle que j'ai fixée au chapeau au moyen de deux
vis, puis je l'ai fendu par le milieu à sa partie inférieure, en faisant
servir l'une des moitiés comme pivot de la tringle la plus rappro-
chée du chapeau, et ai dressé Tautre de manière à pouvoir mettre
et enlever la tringle à volonté, en la disposant à peu près hori-
zontalement pour servir de support à la tringle la plus éloignée;
l'inclinaison de ces tringles est ainsi très facile à régler. Cette
bande de tôle a sur les supports en fer forgé l'avantage de pouvoir
être facilement façonnée selon les diverses positions qu'exigent
le chapeau ainsi que la chaîne. Son prix d'installation est très
minime. Dans le premier moment, j'avais fait la seconde partie
de ce support un peu longue pour empêcher que la tringle ne
puisse perdre son équilibre ; mais l'expérience m'ayant prouvé que
cette partie saillante gêne un peu lorsqu'on veut entrer ou sortir
la navette , je lai coupée tout en lui laissant une petite partie
plate, sur laquelle la tringle vient reposer. Pour l'empêcher de
perdre son équilibre, j'ai pris une seconde bande de tôle fy que
j'ai placée de manière à ce qu'elle serve de rondelle à la vis
inférieure de la première bande de tôle, formant support ; et qui,
descendant en équerre, vient reposer sur la tringle et l'empêcher
de se soulever. Le brin formant montant peut aussi être diminué
de beaucoup, ce qui nous donne en dernier lieu un support simple,
&cile à faire, et par suite peu coûteux, et permettant en outre de
sortir facilement la tringle, en desserrant un peu la vis qui main-
tient la bande de tôle f et en faisant tourner un peu celle-ci.
J'ai fait exécuter ce garde-navette dans les conditions que je
viens d^indiquer en arrêtant les tringles à O*,090 des boites de la
navette. Depuis trois mois que cette disposition a été établie, elle
a très bien fonctionné jusqu'à ce jour. Par les moyens que vous
connaissez, on a essayé de faire sortir la navette du métier ; elle
est bien sortie de la chaîne, mais est rentrée dans les bottes. Il s'est
'y 5
■
I
i
i
4
i
:•
' '1
— 88 —
cependant présenté depuis deux cas dans lesquels elle est sortie,
sans force aucune, il est vrai, dans Tespace laissé libre entre Tex-
trémité des tringles et les boites de la navette : cela tient évidem-
ment à ce que les tringles ne sont pas assez longues; pour y
remédier, il faudrait augmenter leur longueur de manière à ne
laisser que 0",060 à O^jOVO entre leurs extrémités et les boites de
la navette. Cet appareil va être établi avec cette dernière modifi-
cation ; dès que sa valeur pratique sera connue, je m empresserai
de vous le faire savoir en vous indiquant encore son prix de
revient.
DESCRIPTION DES DESSINS,
(Les figures 1 et 2, 3 et 4, 5 et 6 6', 7 et 8, sont dessinées en grandeur naturelle.)
Figures 1et2. — Disposition de Michel Klinger^ contre-maître
chez MM. Ch. Mieg et C«.
La fig. i représente une coupe transversale du chapeau et du
battant.
La fig. vu en dessus.
AA sont les tringles fixées au levier B.
L Battant.
P Peigne.
P' Chapeau du peigne.
B Levier supportant les tringles, articulé dans le support C
qui est fixé au chapeau du peigne P', au moyen des deux
vis à tète noyées.
Le dessin au pointillé représente la position du levier mobile et
des tringles lorsqu'on les a adossées contre le chapeau du peigne,
pour permettre de rattacher un fil ou de défaire de la toile défec*
tueuse.
Je ferai remarquer que le contre-maître Klinger a fait toutes
ses pièces en cuivre jaune, pour éviter l'emploi du fer forgé qui
lui paraissait revenir trop cher.
^
— 80 —
Figura Set 4. — Disposition de M. Sins, directeur de tissage
(Aez MM. Ck. Mieg et C^.
La fig. S représente une coupe transversale du chapeau du
peigne et du battant.
La fig. 4 est un plan vu en dessus.
AA Tringles faites d'une seule pièce. L'une d'elles s'engage
dans le trou B du support en fer forgé C, l'autre est
maintenue par la saillie E de ce même support.
a a sont les vis qui servent à fixer le support C sur le chapeau
du peigne. Le dessin en pointillé représente la^ position
des tringles relevées et adossées contre le chapeau.
Première disposition de F.-G. Heller.
Fig. 5. Vue de côté.
Fig. 6. Vue de face.
Fig. 6'. Vue en plan.
A A Tringles (les mêmes que celles de M. Sins).
A' Manchon d'accouplement. A" Bague d'arrêt.
B Support des tringles composé d'une lame de tôle fendue à
sa partie inférieure» et vissée sur le chapeau du peigne
au moyen des vis à bois a a.
e partie du support B dans laquelle reposent et articulent
les tringles.
d Seconde partie de ce même support, supportant la tringle
la plus éloignée du peigne.
La partie d gênant un peu, je l'ai coupée, ce qui m'a donné la
seconde disposition, par suite de la nécessité où je me trouvais
d'empêcher les tringles de se soulever.
Seconde disposition de F.-G. Heller,
Pig, 7. Vue de côté.
Fig. 8. Vue de face.
A A Tringles (les mêmes que dans la disposition précédente);
B Support des tringles, formé d'une lame dé tôle divisée en
deux parties e et dy comme dans le support précédent
d
— 90 —
(ces parties e et d sont plus courtes que dans la pre-
mière disposition). Ce support est fixé sur le chapeau
du peigne au moyen de deux vis a et b. La vis b sert
encore à maintenir en place le chapeau en tôle fy qui
empêche les tringles de se soulever.
NOTE SUR LES NETTOYEURS MÉCANIQUES DES MÉTIERS
A FILER, PAR M. F.-G. Heller.
Dans le rapport des travaux techniques de l'inspection de la
deuxième année (voir Compte-rendu de 1868-69, pag. 37), j'ai eu
l'occasion de vous présenter une note sur le nettoyage des chariots
et porte-cylindres des métiers à filer, dans laquelle je vous ai fait
part de tous les appareils, à moi connus, qui ont été essayés pour
éviter le danger qui existe lorsque ce sont des enfants qui sont
chargés de ce soin.
Dans cette note, j'ai posé les conditions que doit remplir un
type de nettoyeur mécanique, en admettant comme principe le
nettoyage simultané du porte-cylindres et du chariot ; ce principe,
Jean Michel l'avait déjà mis en pratique ; mais, comme son appa-
reil était très incomplet sous d'autres rapports, il n'a pas été beau-
coup employé, même après avoir reçu plusieurs perfectionne-
ments.
On ne peut imputer ce manc|ue d'emploi à l'utilité méconnue
des nettoyeurs, puisqu'un grand nombre de filateurs ne cessent de
I me demander des nettoyeurs mécaniques, mais parce qu'il leur
manquait encore une condition essentielle, celle à laquelle les
filateurs tiennent le plus, qui est qu'ils soient complets et mis en
place. Ceci vient à l'appui de ce que j'indiquais au bas de la
page 49 du Compte-rendu de 1870-71 :
« L'on doit combiner un appareil qui n'exige pour le filateur
« aucune étude, aucun dessin préliminaire, un appareil fait à
« l'avance et dont on n'a qu'à monter les pièces détachées ; il faut
— 9i~
< aussi qu'on n'ait plus à faire, dans chaque cas particulier, des
« pièces spéciales qu'une erreur de construction ou d'ajustage
c fasse mal fonctionner ou fasse juger vicieuses de construction, i^
Le nettoyeur décrit dans le compte-rendu de l'année passée
fonctionne très bien depuis deux ans à tous les métiers à filer des
Glatures de MM. Schlumberger fils et C^ Je viens vous faire
connaître aujourd'hui les quelques modifications de détail ajoutées,
lesquelles en font un appareil qui remplit toutes les conditions
indiquées dans ledit Compte-rendu.
L'appareil lui-môme n a pas subi de modifications visibles,
quelques pièces de détail seules ont été changées, pour en per-
mettre l'application à toutes les dispositions de métiers à filer.
Pour les pièces qui ne seraient pas suffisamment expliquées, je
renvoie à la légende explicative (voir Compte-rendu, A"" année,
pag. 23) et aux figures dans lesquelles les mêmes pièces sont
représentées par les mêmes lettres.
Le corps du nettoyeur est le même, sa forme n'a pas changé ;
mais au lieu que le fil de fer qui sert à porter le tablier soit rivé,
comme dans l'ancien appareil, il est rendu mobile, pour pouvoir
le faire à l'avance, et le démonter à volonté, pour enlever le tablier
sans le découdre.
Le levier E, qui était aussi rivé sui: le nettoyeur B (disposition
qui ne permet pas de changer sa hauteur par rapport au porte-
cylindres), a été muni d'une coulisse dans laquelle passe un boulon
qui sert à le fixer sur le corps du nettoyeur.
Le fil de fer a', de 3 m/m, était relié à son support a au moyen
d'une pièce intermédiaire ; celle-ci a été supprimée, et Ton a
taraudé directement son extrémité, sur laquelle l'écrou vient se
fixer. M. Storck, directeur de filature de MM. Bourcart frères, à
Guebwiller, a employé un fil de fer de 5 m/m pour que le taraudage
l'affaiblisse moins. A l'autre extrémité on peut faire un bourrelet
ou placer une ou deux goupilles, ce qu'a fait M. Storck.
La poulie en fonte ff a été faite en bois, et la hauteur que je lui
ai donnée est telle, qu'elle se prête à toutes les diverses positions
— 92 —
: l'arbre de la main-douce qui peuvent se présenter, pour que
corde / ne s'échappe pas.
La poulie en fonte G est la même que dans la disposition pré-
dente, mais au lieu d'avoir deux dents à sa douille, elle n'en
trte qu'une. Le mouvement lui est communiqué par une cheville
i fer K, l<^ée dans la bobine en bois H, qui est pressée de haut en
ts par un ressort à boudin e' placé au fond du trou qui la reçoit,
qui sert à la faire engrener.
Les doigts essayeurs C, composés de tuyaux en caoutchouc,
irnis de panne sur une partie de leur longueur, sont recouverts
ir toute leur longueur, et portent un bourrelet à l'une de leurs
;trémités, lequel forme arrêt contre l'embase C du nettoyeur. Le
Loutrhouc est ainsi mieux garanti d'une détérioration par l'huile,
: le nettoyage du doigt peut être fait sans crainte de l'arracha
i son support.
J'indique encore sur le dessin l'agrafe e telle que l'a faite M. Storck ;
Je porte un morceau de cuir dans lequel elle pivole; ce cuir
st attaché à la corde F.
Si au point de vue du prix, on compare ce nettoyeur avec :il
isposition ta plus simple qui existait, la simple toile tendue tout
! long de la machine, on voit facilement qu'il y a grande économie.
!n effet, le mètre de celte toile de Im.GO de laideur coûte 4 fr. 80;
vec un mètre on peut faire quatre bandes de 0",40 de lai^e,
e qui donne i fr. 20 pour le prix du mètre courant. Si l'on admet
omme longueur moyenne des métiers à filer 25 mètres, on trouve
lar machine un prix de 30 francs pour la toile, et 35 fr. en
enant compte du fil de fer, supports, etc., et cela pour le net-
oyage du chariot seulement.
— 99 —
NETTOYEURS MÉCANIQUES DES MÉTIERS A FILER,
MODIFIÉS PAR F.-G. HeLLER.
Légende explicative de la planche IX.
Fig. 1 . Coupe transversale par le corps du nettoyeur et par le
porte-cylindres.
Fig. 2. Vue de face du nettoyeur.
Fig. 8. Vue en plan.
A Porte-cylindres.
A' Arbre de la main-douce.
a, a Supports boulonnés sur les deux extrémités du porte-
cylindres, et servant à tenir des deux bouts le fil défera'.
a' Fil de fer servant de support et de guide au corps du net-
toyeur ; il est attaché d'un bout directement à Fun des
supports a; l'autre porte une partie taraudée» munie
d'un écrou qui sert à effectuer sa tension.
b Support de guide en fil de fer ployé.
B Corps du nettoyeur.
F Chariot.
C Tuyaux en caoutchouc garnis de panne sur toute leur lon-
gueur.
D Tablier en panne ou en drap.
d Fil de fer supportant le tablier suspendu dans deux trous
pratiqués dans le corps du nettoyeur.
E Levier boulonné au corps du nettoyeur portant une cou-
lisse pour varier sa position ; ainsi que le coulisseau e
en forme de ressort à boudin, celui-ci est relié à la
corde F au moyen d'un morceau de cuir.
e Coulisseau en forme de ressort à boudin glissant sur le
levier E et portant sur sa partie verticale le morceau de
cuir / de M. Storck, qui pivote sur le coulisseau et est
attaché à la corde F.
F Corde qui mène le nettoyeur.
_ 94 —
G Poulie de commande de la corde /.
G' Poulie de renvoi de la corde /.
H Bobine en bois, dans laquelle est logée la cheville IC en-
grenant dans la dent de la poulie G. Cette cheville est
poussée par le ressort à boudin e' l<^é dans le même
trou qu'elle.
LISTE
des récompenses décernées par le jury atix exposants alsaciens-
lorrains qui ont pris part à l'Exposition universelle de Lyon.
Hors concoura.
HM. J. Ducommun et C'' (machines à coudre) Mulhouse.
Gros, Roman, Marozeau et C*' (tissus
imprimés Wesserling.
Ch. Kestner et C'* (produits chimiques) Thann.
L'Ecole professionnelle de Mulhouse.
IHplôtnes d'honneur.
MM. Bourcarifilset G*' (fils et tissus de coton) Guebwiller.
Dollfus-Mieg et G" (fils de coton simples
et retors, tissus imprimés) Mulhouse.
Doyen (pâtés et terrines de foies gras). . Strasbourg.
J. Ducommun et G'' (machines, outils) . Mulhouse.
Kmile Huber (peluches de soie) Sarreguemines.
rères Kœchlin (tissus imprimés) Mulhouse.
. Kœchlin-Schwartz et G" (fils de laine) Id.
. et J. Kœchlin (farines) Id.
:einbach-Kœchlin et G" (tissus im-
primés) Id.
11. Steiner (tissus imprimés) Ribeauvillé.
u •
— 95
MM. Thierry-Mieg et C'** (tissus imprimés).. . Mulhouse.
Utzschneider et C** (faïences) Sarreguemines.
J. Zuber et C^* (papiers peints) Rixheim.
Exposition collective de l'industrie de Ste-Marie-a.-Mines.
Cercle ouvrier de Dornach.
Médailles d^ar.
MM. de Dietrich et C'^ (produits métallur-
giques) Niederbroriu.
J.-G. Gros (produits chimiques, orseille) Mulhouse.
H. Hseffely et G*® (tissus teints. et im-
primés) Château de Pfastadt,
Josué Heilmann (contrôleur des rondes
des gardes de nuit) Mulhouse.
Albert Henry (pâtés de foies gras) Strasbourg.
Ant. Herzog et C*** (filés et tissus de coton) Logelbach, prffl CollHT.
Les fils d'Emmanuel Lang (tissus de
coton) Mulhouse.
A. Scheurer-Rott et fils (tissus im-
primés) Thann.
Schlumberger fils et G** (tissus écrus et
imprimés) Mulhouse
Schnéegans-Reeb (pâtés de foies gras) Strasbourg.
Weiss-Fries et C** (tissus imprimés) . . . Kingersheim.
Cercle ouvrier de Mulhouse:
Médailles d^argewt.
MM. Adt frères (papier mâché) Forbach.
L. Bian (tissus de coton) Sentheim.
E. Bindschedler (fils de bourre de soie) Thann.
Bischoff (terrines de foies gras) Colmar.
Blin et Bloch (draps feutrés) Bischwiller.
Ch. Blumer (parquets, menuiserie, décla-
ration) '. . . Strasbourg.*
HM. Cl. Courtois et C" (produits chimiques) Mulhoosa.
J. Ducommun et C" (compteurs, ma-
chines à élai^ir les tissus) Id.
Em. Ertlé (fils retors de coton et laine) Id.
Frey-Witz (farines) Id.
Frûhinsholz (tonneaux) Strasbourg.
Hafïher (coffres-forts) Sarreguemines.
Jundt fils (cadres et cartons) Strasbow^.
J. Knapp (bronzes en poudre) Id.
Petit-Gérard (vitraux peints) Id.
Louis Schœnhaupt (dessins) Mulhouse.
Slehelin et O* (machines diverses) .... Bitschwiller-Thann.
A. Straszewiesz (fdés de coton) Guebwiller.
Warnod frères et Meyer (cuivres jaunes
et rouges, trait d'ai^ent) Niederbruck.
Zeller frères (tissus de coton) Oberbruck.
Association pour prévenir les accidents de
machines (fondée sous le patronage de
la Société industrielle) ; Mulhouse.
MédaUleê de hrowee.
MM. Abderhalden (filés de bourre de soie) . . Colmar.
Bareis (machines à hacher les produits
alimentîdres) Id.
Faller et Heysch (bières) Thann.
Gerbaul frères (albumine) Mulhouse.
Herrmann et Gœpfert (tissus de soie) . . Thann.
Horstmann et C'' (filés et Ussus de coton) Haguenao.
ICeim-Gschwind (pompe d'épuisement) Thann.
WfveA Kœchlin-Schwartz (dessins) .... Mulhouse.
Leblanc-Winckler (pompes à purin) . . . Altkirch.
Louis (vins d'Alsace) Ribeauvillé.
D. Mai^ier (pompes) Colmar.
A. Mayer (liqueurs) Thann.
— 97 —
MM. Heyer frères (tissus imprimés) Mulhouse.
F. de Niederhaeusern (tableaux et dessins) Id .
V' Scheidecker-Humbert (poêles en
faïence) Id.
Simon et Schodlhammer (filés de bourre
de soie) Soultzmatt.
Alexandre Stoffel (chocolats) Mulhouse.
Trœndlé et G'** (harnais et accessoires
de tissages) Id.
Constant Zeller et C* (terres cuites) . . . OUwiller.
Mentions honoroMes»
MM. Eug. Arbeit (tableaux) Massevaux.
Bareis et Haehnel fils (charcuterie, pro-
duits alimentaires) Colmar.
Birr (couleurs, vernis, encres) Strasbourg.
Gerhardt (encres et couleurs) Ste-Marie-a.-Mines.
Haas-Bœhmer (brodequins et chaussons) Barr.
Keller (meules) Saverne.
Leblanc-Winckler (chocolats) Altkirch.
Math. Lemaitre (broderies diverses) Colmar.
Longini (lithographies et chromolitho-
graphies) Strasbourg.
V^ Schneider (papiers peints) Colmar.
J. Schreiner (bourre de soie) Saint-Amarin.
Weyer (meules diverses) Saverne.
Wingerter (poteries et terres cuites) . . . Oberbitschdorf.
> l'.
'4
1
J
ri
•■
98 —
RÉSUMÉ DES SÉANCES
de 1» Société industrielle de IHullteuee*
SÉANCR DU 29 JANVIER 187S.
Président: M. Acgcstb DOLLFUS. -~ Secrétaire: If. Th. Schlumbbrgir
Dans offerts à la Société.
1* Le programme de la Société batave de philosophie de Rotterdam.
2** Le programme des questions mises au concours par la Société
industrielle d'Amiens.
S*" Classification de 100 caoutchoucs et gutta-perchas, par M Ber-
nardin, de Gand.
4° Communication de la Société des rabricarits de Mayence.
6* Les N°' 74 et 75 du Bulletin du œmité des forges de France.
6' Le Journal dindustrie, de J.-G. Ackermann, de Vienne.
7"" Trois pièces impressions de Perse, par H. Ëngel-Dollfuâ.
L'ouverture de la séance a lieu à 5 1/4 heures, en présence de qua-
rante membres environ.
Après la lecture du procès-verbal de la dernière réunion, H. le
président fait connaître la liste des objets offerts a la Société pendant
le mois, et pour lesquels les remercîments habituels sont votés.
Parmi ces pièces se trouvent les deux diplômes conférant à notre
Compagnie le titre de membre honoraire de la Société industrielle
d'Amiens et de la Société Alsace- Lorraine établie à Lausanne.
Correspondance.
La famille de M Trapp fait part du deuil qu'elle vient d'éprouver
et M. le président exprime, au nom de l'assemblée, les regi-ets una-
nimes que laisse cet homme de bien.
M. Iwan Schlumberger remercie la Société qui l'a nonuné vice*pré-
sident dans sa dernière réunion.
Le directeur du Manchester Guardian demande des informations
sur la Société industrielle, ainsi qu'un abonnement au Bulletin.
— 99 —
M. Paul Heilmann-Ducommun, au nom de la direction du Cercle
mulhousien, sollicite Tautorisation d'utiliser, pour des conférences
scient] Gques, quelgues-uns des instruments légués à la Société par
M. Daniel DoUfus-Ausset. — Accordé.
M. J.-C. Ackermann, rédacteur d'une feuille scientifique à Vienne
(Autriche), désire connaître le programme des prix mis au concours
par la Société.
MM. Fischer et Sliehl, constructeurs de compteurs d'eau, qui avaient
offert un de leurs appareils à Fessai, reviennent sur leur décision et
veulent être certains d'avance du placement de ce compteur. — Renvoi
au comité de mécanique.
Remise de la part de MM. MaringetMerlz, constructeurs d'appareils
à gaz, d'un système spécial, d'un prospectus descriptif et de témoignages
favorables. — La commission du gaz aura à se prononcer.
MM. A. Scheurer-Rotl et fils, de Thann. annoncent qu'ils souscrivent
pour 400 fr. par an, pendant les trois ou quatre exercices jugés néces-
saires, au cours de chimie appliquée récemment établi à Mulhouse.
— Des remerciments leur sont adressés.
M. Larue-Jeandin, fabricant à Senones (Vosges), désire des ren-
seignements sur le régime en vigueur en Alsace-Lorraine, pour les
brevets d'invention. — On renverra le correspondant à l'article du
traité de paix entre la France et l'Allemagne traitant du sujet.
MM. Gessert frères, d'Elberfeld, avisent Tenvoi du produit isomère
de Tanthracènc dont on leur avait demandé échantillon pour servir
aux essais entrepris par M. Rosenstiehl.
M. le D' Penot, dans une lettre à M. le président, donne quelques
détails sur la nouvelle E)cole de commerce de Lyon, qui compte aujour-
d'hui 118 élèves, et pour laquelle des amphithéâtres sont en construc-
tion, capables de contenir de 200 à 300 auditeurs.
M. Desgrandchamps adresse de Ferrette les plans et la description
d'appareils dont l'examen est renvoyé au comité de mécanique.
M. A. Dollfus, de Gernay, appelle l'attention de la Société sur une
machine à imprimer à i»x couleurs et invite les membres compétents
à visiter ce nouveau système. — La communication »era transmise au
comité de chimie.
I
— 100 —
On renvoie également à Texameii de oe comité divers échantillons
et procédés de teinture, soumis par M. Graf, à Bahl.
MM. Alphonse Girod, Ad. Perrey et F. Goppelsrcsder remercient la
Société des nominations dont ils viennent d'être Tobjet
M. le notaire Diemer donne te montant exact de la dette Kielmann,
qui, conformément au vote de la Société, a été remboursée depuis.
M. Rodolphe de Tûrckheim écrit de Zurich pour remercier la Société
des documents qui lui ont été transmis, et pour inviter les membres
à se livrer à des travaux statistiques sur les fluctuations des salaires,
sur les prix des denrées, les prix des loyers k diverses époques, etc.
M. J. Adamina, secrétaire de la Société industrielle et commerciale du
canton de Vaud, accuse réception de Tenvoi de la publication sur les
institutions de prévoyance du Haut-Rhin.
Un comité constitué à Lyon dans le but de faire rendre justice à
Tun des inventeurs de la machine à coudre, demande le concours de la
Société, et offre pour le musée le buste de Thimonnier. — Le conseil
d*administration est chargé d'étudier cette proposition.
Envoi de la part de la Chambre de commerce de Manchester d'une
note relative au tarif du nouveau traité de commerce franco-anglais.
L'assemblée décide, à la demande du comité de mécanique, l'im-
pression du mémoire de MM. Meunier et Hallauer, sur des expériences
de rendement comparatif entre des chaudières à bouilleurs et des
chaudières à foyers intérieiirs.
Sur la proposition du comité d'histoire et de statistique, l'adjonction
de M. Coudre à ce comité est votée.
M. Iwan Zuber donne lecture du rapport qu'il a préparé, au nom
du comité de commerce, sur deux mémoires présentés au œncours
et relatifs à la propriété des dessins industriels et des marques de
fabrique. Les deux questions : < Dessins industriels et marques de
fabrique », ont été traitées séparément, la première par M. Iwan
Zuber, la seconde par M. Engel-Dollfus.
Le rapporteur écarte d'abord comme insuffisant l'un des mémoires,
et porte toute son attention sur le seccmd travail qui est sérieux et
complet, et parait émaner d'un auteur compétent; le ciOid théprigueet
— 104 —
les principes qui doivent régir la matière sont présentés sous une forme
qui indique un jugement droit et une saine appréciation des divers
intérêts en jeu.
L'auteur cherche à résoudre le problème: partage équitable entre
la Société et Tinventeur quant à la jouissance à espérer de toute nou-
velle valeur d'échange créée ; et les considérations qu'il fait valoir le
conduisent à proposer l'adoption d'un projet de loi conforme aux pres-
criptions en vigueur en France, Angleterre, Etats-Unis, et en général
dans tous les pays industriels ; sous ce rapport aussi son travail est
plein d'intérêt et relate toutes les législations qui existent sur le sujet
dans les diverses contrées.
De son côté M. Engel-DoUfus, dans son appréciation sur les marques
de fabrique, rend justice aux vues de l'auteur, conformes d'ailleurs à
la manière de voir qui prévaut depuis longtemps en Alsace. M. Engel
appuie surtout sur la portéç moralisante de mesures législatives qui
préserveraient les producteurs honnêtes contre des imitations de
marques de fabrique.
L'assemblée adopte les conclusions du comité de commerce, et vote
une médaille de l** classe à l'auteur et des félicitations pour sa belle
étude^ et M. le président proclame lauréat M. Jannasch, professeur à
Proskau, en Silésie.
M. le secrétaire du comité de commerce demande la parole pour
insister sur Turgence de la question, et invite la Société à entretenir
une agitation active en feveur du projet; il engage la présidence à
faire traduire le mémoire et les rapports auxquels ce mémoire a donné
lieu, et de les répandre parmi les personnes compétentes et les autorités
qui ont à se prononcer.
Pour donner un caractère otMel à cette propagande, M. Ernest
Zuber croit que la traduction devrait être faite et distribuée par les
soins de la Chambre de commerce.
L'Assemblée partage cet avis; elle autorise du reste l'auleur à faire
imprimer son manuscrit à ses frais, et décide que le travail du comité
de commerce et le mémoire de M. Jannasch seront insérés au Bulletin
dans le plus bref délai.
H. Hallauer communique une note sur des expériences entreprises
par lui, à l'aide de la méthode de M. Hirn, pour déterminer l'eau
TOMB LXm. FÉTBIBB BT MAB8 1873. 7
— im —
entraînée avec U vapeur hors des chaudières. — Renroi au comité
de mécanique.
M. Fritz Engel-Gro3 soumet la description d'un appareil destiné,
pendant les arrêts, à caler les volants des machines à vapeur. —
Renroi au comité de mécanique et k TAssociation pour prévenir les
accidents de fabrique.
M. le président entretient l'assemblée du changement de professeur
des cours de dessins linéaires, rendu indispensable par suite du départ
subit de M. Drudin ; provisoirement les cours ont été faits avec beaucoup
d'obligeance et un plein succès par M. Neiser, l'un des dessinateurs
en chef d'un atelier de notre ville, auquel U aurait été à désirer
qu'on pût les confier d'une façon définitive. Mais le conseil d'adminis-
tration et le comité de mécanique, désireux de venir en aide à l'Asso-
ciation'alsacienne des chaudières à vapeur, fondée sous le patronage
de la Société, avaient décidé déjà qu'on chercherait à nommer à ce poste
un agent dont cette Association, par suite de son développement, avait
à faire choix pour compléter son personnel sédentaire; le cumul des
deux positions facilitant ce choix, on a trouvé heureusement, en
M. Haffuer. un homme remplissant les conditions d'aptitude voulues
pour CCS doubles fonctions, et sa nomination, soumise à l'approbation
de la Société, est ratifiée à l'unanimité.
Une communication de M. Besson, relative à des indications thermo-
métriques à grande distance, est renvoyée à l'examen du comité de
chimie.
Une note sur un compteur de l'apprêt à incorporer dans le fil aux
machines à parer, présentée par M. Blcking, sera transmise au comité
de mécanique.
M. le président demande l'autorisaUon de faire insérer au Bulletin
3 des maisons ayant obtenu des récompenses à l'Exposition
ille de Lyon en i872. — Adopté.
int le cours de la séance, MM. Charles ZUndel, négociant i
e, et Paul Eullmann, ingénieur à Remiremont, sont admis
nembres ordinaires, à l'unanimité des votant-o.
ince est levée à 7 heures.
40S
PROGËS- VERBAUX
des séeinces du. comité de mécaniquie.
Séance du 22 octobre 1872.
U séance est ouverte à 5 1/2 heures. — Dix membres sont pré-
Bents.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.
On renvoie à M. Engel-Royet les documents adressés par M. Ar-
mengaud sur les régulateurs de MM. Buss.
La commission spéciale s'occupant du gaz d'éclairage n'étant plus en
nombre par suite du départ de plusieurs de ses membres, le comité
procède k sa réorganisation. Sont désignés pour faire partie de cette
commission : MM. Royet, A ug. DoUfus, V. Zuber, Breitmeyer, Th. Schlum-
berger, Grosseteste et Schneider. On renvoie à cette commission un
ouvrage sur la pression du gaz d'éclairage, par M. H. Giroud.
Le secrétaire du comité d'histoire naturelle adresse une note de ce co-
mité concernant VAsclepitu syriacaj sur laquelle M"* David, de Glamart,
demande l'avis de la Société industrielle. Cette note résume les essais
déjà faits précédemment sur cette matière : les fibres provenant de
la tige trouveront un emploi comme substitut du chanvre; pour ce
qui concerne le duvet du fruit, qui a été employé pour faire des ouates,
il est probable que, comme substitut du coton, de nouveaux essais ne
seraient pas plus heureux que précédemment Le comité adopte les
conclusions de la note, et propose d'en adresser copie à M"*' David.
M. Aug. Dollfus informe le comité que les cours de l'Ecole de dessin
ont recommencé il y a plusieurs jours, malgré l'absence du professeur.
M. Drudin, et grâce à l'obligeance de M. Neiser, de la maison Ducom-
mun et G*, qui a consenti à se chaîner des cours, mais à titre provisoire
seulement. Il y aura donc, pour la commission de cette école, à pourvoir
à Ja présentation d*un nouveau professeur. Gette commission de TEcoIe
est reconstituée comme suit : MM. Engel-Royet, G. Ziegler, Steinlen,
Heller, G. Schœn et Aug. Dollfus.
— 104 —
Le comité donne son approbation aux ^lans d'un meuble à placer
dans la bibliothèque pour recevoir les publications nouvelles.
On décide, sur la proposition d'un membre, que Ton mettra à l'ordre
du jour de la prochaine réunion, la révision du mode d'admission de
nouveaux membres au sein du comité, et la révision de la liste des
membres faisant encore partie du comité.
M. Heller donne lecture d'un long et intéressant travail qui forme
le rapport annuel de l'Association pour prévenir les accidents de
febrique ; après avoir donné la statistique des accidents qu'il a pu
contrôler, il s'étend d'une madière spéciale sur les appareils monte-
courroies de M. Baudouin, et étudie tous les cas que leur application
peut présenter dans la pratique ; il donne ensuite les nouvelles dispo-
sitions qu'il a adoptées pour les nettoyeurs de chariots des métiers
selfactings.
Le comité donne son approbation à ce rapport et vote des remer-
ctments à M Heller pour les soins habiles qu'il donne sans cesse à
ces études, qui ont déjà beaucoup contribué à diminuer les malheureux
accidents de fabrique.
La séance est levée à 7 i/2 heures.
Séance du i9 novembre 1872.
La séance est ouverte à 5 4/^ heures. — Douze membres sont pré-
sents.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.
L'ordre du jour appelle la nomination d'un secrétaire en rempla-
cement de M. Henri Ziegler, démissionnaire par suite de son départ
de Mulhouse. Il est procédé à cette élection par un vote au scratin
secret, et le dépouillement donne l'unanimité, moins une voix, à
M. Ernest Zuber, qui est proclamé secrétaire du comité. Notification de
cette élection sera faite à M. le président de la Société industrielle.
Plusieurs membres ayant demandé que le mode d'admission de
nouveaux membres au sein du comité fût modifié, celte question a
— 105 —
été mise à l'ordre du jour, ainsi que la révision de la liste des membres
du comité, dans laquelle plusieurs départs ont laissé des vides. Après
une longue discussion, il est décidé que la révision de la liste des
membres du comité aura lieu toutes les années à la séance du mois
de décembre, et que Ton considérera comme démissionnaires les
membres n*ayant pas pris une paît active et suivie aux travaux du
comité. De plus il est décidé que le comité^ après délibération en séance,
s'adjoindra, à titre de membres correspondants et à titre temporaire
seulement, des membres de la Société industrielle qu'il pensera pou-
vour coopérer d'une manière utile à ses travaux. Ce titre donnera le
droit d'assister aux séances du comité et pourra être échangé contre
celui de membre ordinaire après la ratiflcation par la Société indus-
trielle sur la demande faite par le comité.
Le comité pense ainsi, tout en s'assurant la coopération de nouveaux
membres, leur faciliter le choix d'un sujet à traiter pour faire l'objet
d'un travail exigé pour être admis comme membre ordinaire.
On renvoie à MM. Th. Schlumberger et Âlf. Bœringer l'examen
d'an échantillon de tissu fait avec une chaîne en coton et une trame
en textile, dit soie végétale, envoyé par M. Zurcher, de Lœrrach.
On renvoie à M. Heilmann l'examen d'un vélocipède et d'une ma-
chine présentés tons deux par M. Desgrandschamps, avec prière d'en
frire l'objet d'une communication ultérieure, s'il y a lieu.
La séance est levée à 7 1/2 heures.
Séance du i7 décembre i872.
Dix membres sont présents.
Le procès-verbal de la dernière réunion, lu par M. Schœn, est
adopté sans observations.
Il est procédé à l'élection de deux secrétaires-adjoints : MM. G. Schœn
et Th. Schlumberger sont désignés à l'unanimité pour côs fonctions.
Le comité décide ensuite qu'il sera procédé tous les deux ans à la
réélection des secrétaire et secrétaires-adjoints et, pour la première
fois, dans la séance de décembre 1874.
— 406 —
Conformément i la décision prise dans la précédente séance, il est
procédé à la révision de la liste des membres du comité et à la
nomination des membres correspondants. Sont nommés :
Membres ordinaires : MM. Ernest Zuber, Camille Schœn, Théod.
Schlumberger, Henri Ziegler, Gustave Dollfus, Gaspard Ziegler, Aug.
Dollfus, Victor Zuber, Engel-Royet, Ed. Beugniot, Grosseteste, Paul
Heilmann, Fritz Engel, Alfred Bœringer, Charles Meunier, Aug. La-
lance. Total: 17 membres.
Membres correspondants : MM. Emile Burnat, Henri Thierry, F.-J.
Blech, lesquels, absents de Mulhouse pour un temps indéterminé, ne
recevront pas de convocation. MM. J. Rieder, Tournier, E. Pries,
Breitmeyer, Steinlen, Edmond Franger, Bohn, Hallauer, Baudouin,
Berger, Henri Schwartz flls, Weiss (de S. F. C).
Les nouveaux membres correspondants seront prévenus par lettre
de leur nomination.
Le comité repousse comme gênante, pour la plupart de sis membres,
ridée émise de se réunir le mercredi en place du mardi. Mais il admet
que, pour faciliter la venue des membres du dehors, les séances
puissent avoir lieu le mercredi dans des cas exceptionnels.
Communication d'une lettre de MM. E. Maldant et C"" accompagnant
le prospectus relatif à un régulateur sec de consommation de gaz d*éclai-
rage de leur invention, pour lequel ils désirent concourir pour le
prix proposé. A ce propos, M. Schœn appelle Tattention du comité
sur le danger dincendie qui pourrait résulter de Tinstallation dans le
bâtiment de TEcole de dessin, au dessus de la bibliothèque, du labora-
toire destiné aux expériences photométriques. M. Dollfus explique les
précautions prises pour empêcher la conduite de cette salle d'essai de
demeurer sous pression d'une façon permanente ; néanmoins la com-
mission du gaz sera appelée à s'assurer de l'absence de tout danger.
Le conseil d'administration propose au comité l'échange de nos
Bulletins contre le Practischer Maschinen-Conslructeur, paraissant tous
les mois à Leipzig, et que la Société reçoit depuis un an. Il est décidé
que réchange aura lieu pendant une année, sauf à voir ensuite s'il y
a lieu de continuer.
Communication de la lettre et de brochures adressées par M. Paul
Charpentier en vue de concourir au prix n® 33 des arts mécaniques
*
I
— 107 —
et traitant du chauffage au gaz économique par combustion complète
et sous volume conslant, et de son application aux foyers de locomo-
tives.
Le programme des prix exigeant que Tappareil nouveau ait fonc-
tionné durant au moins trois mois dans le Haut-Rhin, il sera répondu
à M. Charpentier qu'il ne pourra être admis au concours qu autant
qu'il aurait rempli cette condition essentielle. M. Charpentier sera
prié en même temps de tenir la Société au courant des expériences
qu'il dit devoir entreprendre prochainement sur des chaudières fixes.
et d'indiquer en détail la disposition de ses appareils producteurs de gaz
combustible.
Jusqu'à preuve du contraire, le comité est d'avis que le mode de
chauffage de M. Charpentier, appliqué aux chaudières fixes, ne saurait
conduire aux économies de combustible que Fauteur paraît en
attendre.
Le secrétaire passe en revue les travaux actuellement aux mains
des membres du comité, et soumet les plans de la pompe Maginat pré-
sentée dans l'une' des dernières séances par M. Reisz, de Strasbourg.
MM. Zuber et Rieder ont l'intention d'utiliser ces pompes pour une
élévation d'eau, et tâcheront de les disposer de façon à pouvoir mesurer,
au moyen d'un dynamomètre totalisateur, la force absorbée par ces
appareils.
A ce propos, M. Lalance fait part au comité qu'il est en train de
monter une élévation d'eau pour 12,000 litres par minute au moyen
de deux pompes Neut et Dumont conjuguées. Ces pompes seront mues
par une machine à vapeur de la force de 50 chevaux qui se prêterait
fort bien à des essais. M. Lalance met par avance cet appareil à la
disposition du comité pour le cas où il jugerait intéressant de mesurer
le rendement des pompes qui y seront employées.
M. Lalance appelle également l'attention du comité sur l'utilité qu'il
pourrait y avoir à proposer un prix pour un appareil de réglage des
robinets de conduites destinées au chauffage de l'eau. Le comité pense
que cette question présente un intérêt réel au point de vue de l'uti-
lisation économique de la vapeur d'eau, et qu'il y aura lieu d'en faire
Tobjet d'un prix spécial.
— 108 -
Le comité dédde, conrorméinent au désir exprimé par MM. Dollfus*
Mïeg et C, que le concours des chauITcurs aura lieu de prt^férence
dans la belle saison. La marche des générateurs étant plus régulière à
cette époque de l'année, le concours fournira des résultats plus sûrs;
en outre il peut être gênant d enlever les chauffeurs à leur service
durant les froids.
La séance est levée 4 7 1/4 heures.
yULUOlISK - IHPItlUERIE D£ VEUVE BASER wt O.
1 AU 30 AVRIL 1872
L
I dans lesquelles l'accident a eu lieu
Bor le poatrage à une hauteur d'environ 5 mètres au-dessus du sol (il aura
finppa sur une dalle.
ioier et le b&ti de son mouvement de transmission et dessous l'arbre qui
ce passage serré et dangereux Tépaule du garçon toucha l'arbre, qui, étant
i&
prise entre la grande roue du peigneur et le support du couvre-roues.
ses doigts furent pris entre la toUe (cuir) sans fin et le rouleau ûrotteur.
2D fat prise et passa entre le pignon et la roue intermédiaire du mouvement
te^ lis devraient l'être, étant trop accessibles et très dangereux.
Iikre la machine en marche, les déchets furent pris dans les engrenages de la
devant empêcher l'accès à ces engrenages est incomplet en ce qu'il laisse un
vert Cette partie est surtout dangereuse parce qu'elle masque les engre-
an bout de mèche au peigne circulaire, ou voulant en ôter de la laine engorgée,
looleau de pression.
sar les rouleaux, l'ouvrier s'appuya contre les planches placées devant les
Taocès de devant, laissant libre le dessus des engrenages. L'ouvrier se
)ài rouleau auquel il avait à fisûre; dans cette position le bout de sa cravate
commandant les rouleaux ; il fut enlevé du marchepied, traîné par dessus
a Société Industrielle de Mulhouse. Pl.I
^
L
i
Irr.pr. Vcuvt Bëder 8rC" a Mulhoust
ociété industrielle de Mulhouse. PI. II.
Fig.2.
^mp :\:jvrB^J^râr-' .'/::. i.JUSt
\
\
01
i
ciété inclustrielle de MulKo-use. Pl.lII
le
^A
e
de 1/10™*
I
ùtf. mptBsùr i C'.' à Malhitst.
^ Société industrielle de Mulhouse. PI. IV.
1
Imf. /«tnv B*d9r $ C^», Mulhouse.
Courr
'^'{m
j
/mp. Vtu^e Bêder Si C" à Mu.house.
I'
L
BA
;
v^f^
ImD. Veure Bader & C" a Mulhouse.
;tin de la Société industrielle de Mulhouse. PI\
(Miokei)
T
r
I
I
■
!
i
BULLETIN
DE LA
SOCIÉTÉ INDUSTRIELLE
DE MULHOUSE
(Avril t lai 1873)
— ■ ■ . I ■ ■■■!■■'■■■ -■-■'»,■■
DE LA LEGISLATION
en matière de brevets d'invention de dessins et de
marques de fabrique dans l'empire d'Allemagne et
les autres Etats
par le
D' ROBERT JANNASCH
Protetteur d'économie ■ociale à rAcadémie agricole de Proskau (Haute>SiIétie)
MEMOIRE COURONNE PIR Ll SOCIETE INDUSTRIELLE DE MULHOUSE
Séance du 25 Septembre 1872.
PROGRAMME
i Le comité de commerce de la Société industrielle décerne une
médaille de première classe pour un mémoire répondant à cette
question :
La protection des dessins et marques de fabrique est-elle établie
dans l'empire d'Allemagne par la législation de l'empire, ou pvr
I les lois particulières de chaque Etat faisant partie de cet empire ?
' Jusqu'au s'étend cette protection en ce qui concerne séparément :
i® Les marqu£s de fabriqua ;
2^ La propriété des dessins f
La protection est-elle complète ?
TOME XLm. AVRIL BT MAI. 8
— 140 -
S'il y a des lacunes à cet égard, quelles sont-elles ?
L'Alsace, anne(cée à l'empire d'Allemagne, jouirort-elle pour ses
manufactures de la protection équitablement due aux industries
dont le rôle avancé est de créer, d'inventer, d'hinover ?
Ou bien, verra-t-elle, par l'usurpation de ses marquss, des pro-
duits inférieurs chercher à se substituer aux siens, ou, par le pla-
giat de ses dessins, des fabricants peu scrupuleux faire l'écofiomie
d'un cabinet de dessin, et s'épargner les soumis d'une création
entraînant des frais et des chances ?
L'auteur du mémoire devra établir avec soin la situation nou-
velle faite à l'industrie alsacienne ; indiquer les textes de lois sur
lesquels peut s'appuyer la propriété artistique et industrielle dans
Tempire allemand ; signaler les lacunes qui peuvent exister dans
la législation, et faire ressortir avec force la moralité de la protec-
tion due à un genre de propriété littéraire, musicale, ou toute
autre propriété analogue.
Il sera utile de joindre à ce travail une étude comparée de la
législation des divers peuples sur la protection accordée aux des-
sins et marques de fabrique.
— 114 —
MÉMOIRE
traduiit de l'allemand.
Monsieur^ tAvgustcj ^oUfus
Président de la Société industrielle de Mulhouse.
S(rbeti ift be§ ©ûtgerâ ^wc'tt
Segen ift ber 9Rai|e ^reiâ,
®§rt ben ^5ni$ feine SBûrbe,
®l^rei une ber $ânbe ^^ler^.
L'art de créer le gsnie n'est peut-dtre que
Tart de le seconder.
MiRABKAU.
I.
L'économie politique enseigne que tout revenu provient de la
rente foncière, de l'intérêt, des capitaux ou du salaire. L'extrême
division du travail qui, d'une part, est la conséquence d'une cul-
ture avancée, et de l'autre, répond aux exigences des intérêts
moraux et matériels de la société et de l'individu, cette division
du travail fait que le revenu d'une personne ressortit de préfé-
rence ou même tient exclusivement à l'une de ces trois espèces
de revenu.
Tandis qu'à un degré antérieur de culture le capitaliste se
trouvait à la fois agriculteur, entrepreneur, industriel et travail-
leur, il n'est plus, à un degré supérieur de culture, que directeur
d'une entreprise industrielle. Il la dirige par sa perspicacité et son
génie industriel. Comme entrepreneur il bénéficie d'une rémuné-
ration; comme capitaliste il tire les intérêts de sa mise de fonds;
mais pour pouvoir produire, il est forcé de donner un salaire à
— 442 —
ses ouvriers. Il lui faut acheter de l'agriculteur les matières pre-
mières, alors c[ue ses pères produisaient eux-mêmes lesdites
matières pour les objets qu'ils ouvraient de même, et gagnaient,
par là, un salaire. Avec le modeste capital dont ils étaient, pos-
sesseurs, ses pères exploitaient eux-mêmes leur industrie.
De même que dans notre exemple l'industriel est tenu de par-
tager ses revenus avec l'ouvrier, l'agriculteur, et peut-être même
de payer des intérêts au capitaliste qui lui a avancé les fonds
nécessaires à la marche de son industrie, de même aussi le pro-
priétaire foncier qui ne tisse plus les étoffes dont il a besoin pour
se vêtir, qui ne fabrique plus lui-même les instruments aratoires,
est également forcé de distribuer une partie de ses revenus à
l'industriel ou aux ouvriers qui, en ses lieu et place, confection-
nent ces objets. Plus les ouvriers seront capables, plus ils livre-
ront de produits dans un temps déterminé, mieux les produits
seront conditionnés sous le rapport du goût et de la solidité, plus
ces ouvriers feront preuve de connaissances pratiques dans leur
travail, et plus leurs produits auront de valeur, plus considérable
sera leur salaire.
Par les mêmes motifs, l'entrepreneur qui possédera toutes ces
aptitudes et les aura développées à un degré éminent, aura droit
d'exiger pour son compte an salaire plus considérable encore,
autrement dit, sa part dans l'entreprise. Et si les produits livrés
par lui sont supérieurs à ceux de ses concurrents, ou encore, s'ils
répondent à des besoins que, jusqu'alors, nul parmi ses concur-
rents n'a su satisfaire au gré des consommateurs, dans ce cas le
droit de l'entrepreneur à une rémunération plus élevée s'imposera
avec plus de force. La production s'assurera une rémunération
encore autrement importante dans le cas où la concurrence sera
impuissante à imiter ses produits; il pourra même s'assurer un
prix de monopole si, soit par ses aptitudes personnelles, soit par
l'application de machines perfectionnées, ou encore si, au moyen
de procédés à lui seul connus, il produit avec génie. Et nul ne
trouvera exorbitant que le possesseur de ce secret découvert par
— 443 —
lui à grand'peine, et qu'il est parvenu à appliquer après des essais
multipliés, que ce producteur, dis-je, force les consommateurs,
ainsi que l'agriculteur, le bailleur de ionds et le travailleur, à lui
céder une part de la rente foncière ou du salaire par eux perçus,
en compensation du produit dû à son application, que ce produit
consiste d'ailleurs en inventions ou perfectionnements, ou bien en
valeurs produisant une jouissance matérielle ou idéale.
Il est incontestable qu'une forte rémunération du travail stimu-
lera puissamment l'entrepreneur à multiplier ses produits, et le
conduira à augmenter ses revenus et de rechercher de nouvelles
sources de richesses. Ce stimulant lui fait défaut quand il se voit
forcé de partager avec d'autres les fruits de son labeur, quand il
n'est pas seul à jouir des avantages si péniblement arrachés à ses
aptitudes, et que d'autres, par leur participation, amoindrissent
8a part si évidemment légitime.
Or il existe des inventeurs, et même en grand nombre, qui,
dans la situation actuelle, ne peuvent jouir de la rémunération
qui, en toute justice, leur est due. Dès lors l'intérêt légitime de
l'inventeur, comme le droit évident à la propriété des produits de
son travail, requiert la protection sociale en faveur de celui-ci
qui, sans frais ni labeurs, sans aptitudes individuelles marquantes,
sans risques ni périls, imiteraient ces inventions pour en profiter.
L'inventeur demande que sa propriété soit protégée, et il est en
droit de demander cette protection à l'instar de tout autre mem-
bre de la société, et cela en vertu du contrat social. Pourquoi
refuserait-on à l'inventeur cette protection consentie, on le sait,
au travail du premier ouvrier venu? La différence entre l'activité
de l'entrepreneur et celle de l'ouvrier manuel consiste en ceci que
l'activité du premier est bien plutôt le résultat d'efforts intellec-
tuels, tandis que celle du second est bien plutôt le résultat
d'eiforts physiques.
Cependant cette différence dans la nature des efforts de ces
deux genres de producteurs ne constitue point de différence dans
la protection que les deux sont en droit de requérir de la société
— iU —
pour la jouissance du résultat de leurs labeurs; car tout travail,
dans l'un comme dans l'autre cas, est plus ou moins le résultat
d'efforts intellectuels et physiques combinés. Or, il serait ridicule
d'accorder une protection moindre à l'industriel produisant des
objets dans lesquels l'effort intellectuel domine, et une protection
plus accusée à celui dont les produits nécessitent davantage
d'efforts physiques.
II.
L'idée juridique de propriété implique la domination sur l'objet
possédé. Il est clair dès lors que dire c l'inventeur a la propriété
de son idée, > c'est exprimer un non-sens. Nulle puissance n'au-
rait le pouvoir de faire prévaloir la propriété d'une idée. Qui
pourrait défendre à l'esprit entreprenant d'approprier les idées
des grands maîtres, de les continuer et les développer? Gomment
serait-il possible de faire reconnaître à l'inventeur la propriété de
son idée, alors qu'elle est entrée dans toutes les intelligences?
Comment devrait-il, vis-à-vis des tiers, revendiquer son droit de
propriété?
Néanmoins, s'il ne peut être question de la propriété d'une
idée pure, il est facile de concevoir la propriété d'une idée conr
verlie en corps.
La matière dans laquelle l'idée est cristallisée, peut être appro-
priée; par conséquent l'idée également en tant qu'elle est corpo-
rifiée dans cette matière.
Il est indifférent que cette matière soit de la pierre ou du
papier, du fer ou du coton. Pareillement il est tout aussi indiffé-
rent que l'idée soit en elle-même de nature artistique ou scienti-
fique. Dès qu'une idée est corporifiée par le nouvel objet créé, il
s'établit une valmr d'échange; et comme le possesseur de celle-ci
peut exercer sur cet objet d'échange une domination absolue, il
en résulte pour lui le droit de propriété sur cet objet, et la société
a le devoir de le protéger dans cette propriété. L'objet en ques-
tion ne saurait cependant constituer un. monopole au profit de
— 445 —
rinventeur; mais la protection doit lui assurer les avantages éco-
nomiques de ridée, lesquels avantages constituent sa rémunéra-
tion*.
Nous avons vu que la propriété des idées pures ne saurait être
admise. Nous concéderons donc aux théoriciens français unique-
ment le droit des inventeurs à la propriété de leurs idées, mais
dans le cas seulement où ces idées sont susceptibles de se trans-
former en valeurs d'échange. Nous n'acceptons pas non plus le
Monotaupole^ terme forgé par M. Jobard pour désigner le droit
exclusif et perpétuel de propriété, préconisé par lui, de l'inventeur
sur son invention.
La domination légitime sur un objet, la propriété réelle de
celui-ci, implique la supposition que nul autre que l'inventeur
n'eût été capable de saisir l'idée et de la corporifier. Mais cette
supposition est inacceptable. L'état de la culture et de la science
a imprégné l'intelligence de l'inventeur; de là il résulte que la
société, dans sa collectivité et de qui émane cette culture, a une
part dans les idées de l'inventeur, encore que cette part soit res-
treinte.
Un auteur allemand' déclare d'une façon absolue que, < parler
de la propriété d'une idée, c'est dire une absurdité, nul ne pou-
vant prétendre qu'une pensée lui appartient exclusivement. »
Et, en effet, s'il était possible de poursuivre la naissance d'une
idée jusqu'à sa source première, on trouverait toujours qu'une
part de cette < propriété » appartient à un autre; c'est cet autre
' Malgré ces déductions, les théoriciens français maintiennent l'idée de la
propriété intellectuelle :
< Une découverte est la propriété de l'auteur; elle est la plus sacrée de
toutes, puisqu'elle est l'œuvre du génie ; elle doit être accueillie et respectée,
puisqu'elle ajoute à la masse de nos richesses; le gouvernement doit donc la
garantir entre les mains de l'inventeiur. » — Chaptal, De Vindustrie fran-
çaise, 1. II, p. 373.
Filliére, Simon^ rnéme Bastiat, le libre-échangiste, et Jobard, Le Belge,
s'expriment de la même manière.
* ScHMiTT, Der Bûchemachdruck aus dem Gesichtspunkt des Rechts,
léna, 1823.
- «B —
qui a suscité et éveillé cette idée dans Tintelligence de Tinventeur.
Selon nous, ceux qui revendiquent pour la société exclusive-
ment la propriété des inventions par le motif que sans la culture
sociale et son intensité nul n'aurait fait des inventions, ceux-là, à
leur tour, prisent trop l'influence de ladite culture et lui attri-
buent une part trop éminente dans les inventions. Il serait équi-
table de prendre en considération que, malgré l'influence que la
culture sociale exerce sur l'intelligence individuelle, c'est l'inven-
teur qui a le mérite d'avoir, le premier, suivi la voie épineuse qui
conduit à l'invention; malgré les insuccès, malgré les sacrifices
qui ne lui ont pas été épargnés, il ne s'est pas laissé détourner
de ses recherches. L'inventeur a reçu des dons nombreux de la
culture générale; mais aussi il les cultive, lui, et les perfectionne,
tandis que d'autres, à qui la même culture a offert les dons sem-
blables, n'ont rien fait pour leur développement..
C'est pour ce motif que la société ne pourra ni ne voudra
abandonner à l'inventeur seul le développement et le perfection-
nement de ridée. Etant elle-même le pivot de la culture à laquelle
l'inventeur doit une partie de ses connaissances et de son expé-
rience, la société a le droit et en même temps le devoir de pro-
clamer conquêtes de la culture générale les idées des grands
maîtres, et de faire valoir, à l'égard de l'inventeur, son droit sur
ridée. II ne saurait donc être question d'un droit absolu de l'in-
venteur à la propriété des avantages que procure son idée.
La revendication des avantages de l'idée étant commune, d'un
côté à la société et de l'autre à l'inventeur, la société a la tâche
d'établir le plus exactement possible la limite dans laquelle le
droit et les intérêts de l'inventeur d'une part, et, d'autre part, le
droit et les intérêts de la société sont à garantir. Si la société
agissait autrement, si elle négligeait de sauvegarder ses droits
propres, elle établirait, au détriment de la culture générale col-
lective, un monopole au profit de l'inventeur, et ce monopole
tuerait toute initiative ; si, au contraire, elle privait l'inventeur de
la rémunération légitimement due à son activité, elle violerait
— 417 —
d'une façon inique les droits individuels en même temps qu'elle
léserait les intérêts économiques de la collectivité. La société, en
négligeant la protection de l'individu, fait tort à la société elle-
même. L'individu qui ne trouve pas d'avantages à créer des faits
économiques, ne s'y dévouera que difficilement. La société elle-
même en souffre, elle qui participe à ces avantages, dès que ces
avantages, faute de protection, ne peuvent se produire,
m.
Mais comment établir la mesure servant à déterminer la part
revendiquée par l'inventeur aux avantages de son invention, et
comment trouver cette mesure pour la part due à la société?
Est-ce le temps consacré par l'inventeur à la démonstration
par des études spéciales, de l'exactitude de son idée et la valeur
de son application? Dans ce cas, la rémunération n lui accordée
serait rarement en rapport avec l'importance de l'invention. Est-
ce la somme des sacrifices faits par l'inventeur? Cette mesure
serait également impropre. Est-ce l'emploi d'efforts physiques et
intellectuels ? Non, encore que ceux-ci fussent pondérables, ce qui
n'est pas. Quelle est donc cette mesure? Il n'existe point de
mesure pour déterminer a priori la valeur d'une invention indus-
trielle au point de vue de l'économie générale de la société. En
conséquence, la rémunération due à l'inventeur ne peut être
déterminée d'après l'importance de l'invention. Alors même
que la société eût la volonté de déterminer pour chaque cas isolé
la part afférente à l'inventeur et à elle-même, elle n'y réussirait
jamais. Mais, de ce que cette mesure n'existe pas, il ne s'ensuit
nullement qu'on puisse nier, ainsi que cela s'est vu, le droit de
Vinventeur à une rémunération.
Certains veulent que l'activité des grands esprits ne puisse être
rémunérée par des équivalents économiques.
On dit qu'il serait inconséquent de la part de l'Etat de récom-
penser^ par des équivalents matériels, les services rendus au pays
— 448 —
et à Thumanité par les grands savants, les hommes d'Etat et les
artistes.
Il ne saurait, en effet, être question de « récompense » au sens
économique; ce serait tout simplement ridicule. Mais la patrie et
la société peuvent décerner à de tels hommes de grands honneurs
et de réelles distinctions. Sans aucun doute, la haute estime des
contemporains pour la puissance morale et intellectuelle des
grands hommes de leur époque, la conscience de leur propre
grandeur, la conviction d'avoir rendu service à la patrie et à la
société en général, tout cela constitue aux yeux des hommes de
grande valeur une satisfaction plus élevée que le don de n'importe
quelle valeur économique ou matérielle.
Mais dès que les services rendus par les grands hommes pren-
nent corps et se transforment en valeurs d'échange, dès ce mo-
ment la rémunération matérielle peut être admise comme équi-
valent économique. Dès que le peintre a transporté son idée sur
toile; dès que le savant naturaliste a fixé ses découvertes en let-
tres moulées ; dès que Michel-Ange, par ses idées, vivifie la pierre,
l'idée est corporifiée; elle est susceptible d'appropriation; elle est
devenue valeur d'échange.
Nul, pourtant, n'admettra que le prix d'achat d'un livre, d'un
tableau, d'une statue, constitue un équivalent suffisant aux idées
et aux découvertes des artistes et des savants. Les idées que les
maîtres suscitent et éveillent dans l'intelligence de leurs disciples
déterminent une grande période historique dans le développement
de la culture générale. Nulle invention n'a produit dans le déve-
loppement intellectuel de l'humanité des effets aussi immenses
que l'invention de l'imprimerie. Et cependant les profits écono-
miques de cette invention étaient imperceptibles pour Gutenberg.
Admettons que l'inventeur, durant quelques dizaines d'années, eût
pu tenir secrets son invention et ses procédés, et s'attribuer ainsi
le monopole de l'imprimerie. Le prix d3 vente des Hvres par lui
fournis eût-il été une rémunération suffisante de ses efforts? Ces
avantages matériels eussent-ils constitué un équivalent tant soit
— 419 —
peu en rapport avec les jouissances intellectuelles procurées par
l'imprimerie, notamment aux hommes de la Réforme? Pense-t-on
d'ailleurs que les revenus considérables dont a bénéficié Walt
dans les dernières années de sa vie aient constitué une rémunéra-
tion convenable eu égard à l'importance de son invention ? Thaer,
par son enseignement et ses expériences, a universalisé une masse
d'idées qui ont déterminé la plus énorme révolution dans le déve-
loppement économique des peuples. Pense-t-on que la société
tout entière eût été capable de lui offrir une rémunératien écono-
mique en rapport avec les services rendus parce développement?
Thaer a fait imprimer ses idées et les a fait payer à ses élèves.
Mais le prix qu'il en a tiré peut-il être considéré comme l'équiva-
lent des services par lui rendus?
De ce qui vient d'être dit, il résulte que la société est incapable
de mesurer les avantages intellectuels dont la font profiter ses
grands hommes. Pour les biens de nature idéale, la société n'a
point d'équivalent matériel à offrir. Mais pour autant que ces
biens intellectuels revêtent le caractère de valeurs d'échange^ la
société est tenue de protéger les droits du propriétaire sur les
valeurs par lui produites avec tant de peine.
Nous venons de voir pour quelles raisons il est difficile au
législateur de fixer une indemnité et un équivalent même aux
idées susceptibles de revêtir le caractère de valeurs d'échange. La
solution qui parait être la plus simple et la plus juste est celle
qui abandonne à l'inventeur, pour une période donnée, le droit
exclusif à la propriété de ses inventions, et, de cette façon, lui
fournit l'occasion de se rémunérer lui-même de son travail par
l'exploitation de sa découverte. La société, en restreignant, au
point de vue du temps, le droit exclusif de propriété reconnu à
l'inventeur, s'assure à elle-même le droit d'utiliser plus tard l'in-
vention au profit de l'intérêt général. Il coule de source que la
période durant laquelle l'inventeur pourra seul utiliser sa décou-
verte ne doit pas être trop restreinte ; il est au contraire d'intérêt
général qu'il puisse amplement se dédommager sur le terrain des
— 130 —
résultats économiques. Lies inventeurs ayant tous un droit égal à
la protection de la société pour leurs découvertes, il résulte de
ce droit ce devoir : que la société leur doit à tous une protection
d*égale durée. Etablir une distinction dans cette durée et accorder
à lun des inventeurs un petit nombre d'années seulement pour
l'exploitation de son invention, tandis qu'un autre inventeur,
auquel on aura accordé dix années ou plus, pourra pendant tout
ce temps jouir des avantages de son invention — cette distinction
n'est pas admissible, car nous avons vu qu'il n'existe point de
mesure sur laquelle on puisse se baser pour motiver cette diffé-
rence.
Donc, pour les idées qui peuvent être corporifiées, qui peuvent
être converties en valeurs d'échange, la société est tenue d'accor-
der la protection au propriétaire dans le but de lui fournir un
équivalent de son travail. Pour des valeurs de nature idéale créées
par l'inventeur, il ne saurait être question de récompense écono-
mique matérielle; mais dès que les biens intellectuels sont con-
vertis en valeurs échangeables, le devoir strict de la société est de
protéger ces biens économiques, autrement dit le droit de pro-
priété de l'inventeur. Elle a le devoir de lui fournir l'occasion,
comme à tout autre ouvrier ou entrepreneur, de se faire rému-
nérer son activité par la vente de ses produits ; l'inventeur invite
donc le propiiétaire terrien à lui céder une partie de sa rente
foncière ; il invite l'industriel à lui céder une partie du revenu de
son entreprise — en compensation de la valeur d'échange que
son intelligence créatrice a donnée à l'industrie.
Il n'entre pas dans le cadre de ce travail de rechercher de
quelle façon la société peut et doit récompenser la création de
valeurs de nature idéale. Si la société estime avoir l'obligation de
récompenser au moyen de valeurs matérielles ceux à qui elle doit
des valeurs idéales, ces dons n'auront point le caractère de com-
pensation équivalente; ils seront simplement une manière de
reconnaître, en valeurs matérielles, les services rendus. Ceux qui
décernent ces dons entendent par là fournir aux hommes à qui
— 424 —
la société est redevable de l'invention, :i la propagation ou au per-
fectionnement d'idées élevées, les moyens de poursuivre leurs tra-
vaux sans avoir à se préoccuper des besoins matériels de l'exis-
tence. Conclure de ce qu'il est impossible d'accorder à l'inventeur
de valeurs idéales une compensation équivalente quelconque;
conclure de là quil n'y a point de compensation à accorder du
touty c'est ne pas savoir distinguer entre la création de valeurs
de nature idéale et de valeurs ayant pour but des résultats éco-
nomiques.
Il est connu que par l'établissement des brevets d'invention, et
les droits exclusifs de l'inventeur qui s'y rattachent, la législation
a eu pour but de garantir à l'inventeur le droit d'exploitation, en
conséquence nous posons les raisons économiques suivantes; qui
rendent selon nous, cette protection des brevets absolument né-
cessaire.
Le peuple qui ne protège point les créateurs de ces valeurs
d'échange, aura difficilement des inventeurs, des propagateurs de
son industrie. Encore que le génie des grands hommes se soucie
peu d'indemnités matérielles; encore que ces grands hommes,
poussés par leur intelligence, soient forcés de produire de grandes
choses sans se préoccuper de reconnaissance extérieure, l'expé-
rience nous enseigne que les ressources pécuniaires dont l'inven-
teur a besoin dans la poursuite de son but, ne lui sont données
par le capital spéculateur qu'autant que celui-ci a la certitude
que la protection est acquise à l'entreprise. C'est à cette condition
seulement que le capital s'associera au génie et assumera les
risques résultant de la multiplication du procédé inventé.
Il n'est point encourageant pour l'inventeur de voir des hommes
de génie comme Fulton, Hargraves, périr dans la misère. L'exem-
ple de Watt produira un effet tout autre. C'est surtout cet exemple
qui fait voir que, sans une protection suffisante par brevet, le
grand inventeur eût à peine réussi à trouver un bailleur de fonds,
dont les avances ont été reconnues indispensables à l'exploitation
et au perfectionnement de l'invention primitive.
— 422 —
IV.
Les progrès faits dans les diverses industries sont le résultai
d'une application soutenue, d'expérimentations continuelles et
coûteuses. Dans toutes les grandes villes manufacturières, dans la
plupart des industries, les machines ont été perfectionnées par
les fabricants eux-mêmes, et toutes les améliorations sont le fruit
d'efforts multipliés, intellectuels et physiques, et en même temps
de sacrifices en argent.
Les progrès dans l'industrie ont un double résultat : d'abord
une plus grande multiplication des produits, l'emploi de force et
de capital demeurant le même qu'auparavant, et ensuite le perfec-
tionnement des produits.
Le perfectionnement des produits a pour base une culture supé-
rieure des goûts, ainsi que des éléments intellectuels agissant dans
la production. Le fabricant prévoyant cherchera donc à donner
une culture artistique à tous les individus participant à la pro-
duction, c'est-à-dire à toute la population ouvrière.
Allez à Mulhouse, à Lyon, à Paris, et vous vous convaincrez
que le goût que révèle l'industrie de ces villes est le résultat
d'efforts infatigables poursuivis des dizaines d'années durant, et
même pendant un siècle. La population ouvrière de ces villes est
préparée dès son enfance au goût requis dans les diverses indus-
tries au moyen d'écoles de fabrique, d'écoles de dessin et de
modelage. Les talents marquants trouvent là l'occasion de prendre
leur essor, de se développer, et selon leurs aptitudes ils sont plus
tard, dans l'une ou l'autre branche, employés dans l'industrie. //
est facile de se représenter les efforts de temps et de capital
nécessaires pour amalgamer de cette façon les intérêts intellec-
tuels et économiques d'une population avec les intérêts ffune
industrie soit dans une ville, soit dans une province. Un sem-
blable perfectionnement industriel obtenu par la propagation
d'idées économiques et statistiques n'est pas possible, si les capi-
- 123 —
talistes n'ont pas la garantie de voir leurs efforts suivis de succès
matériels. Dès que le premier entrepreneur venu qui n'a eu ni
frais ni peines, peut imiter les dessins et modèles de l'inventeur,
cet entrepreneur peut produire à beaucoup meilleur compte que
ne le peut l'inventeur.
Ceux, au contraire, qui par leur invention en provoquent d'au-
tres; ceux qui ont augmenté l'aisance nationale, le bien-être
matériel et intellectuel du peuple ; ceux qui ont mis la patrie en
état de concourir au marché du monde avec les peuples étrangers,
et qui de cette façon ont contribué à la grandeur politique et
commerciale du pays, ceux-là sont frustrés, volés de la récompense
due à leurs efforts, du salaire dû à leur travail, par des imitateurs
sans capacités et par des spéculateurs égoïstes.
Le législateur n'a à examiner, pour accorder aux nouvelles
inventions la protection de la loi, ni si les valeurs créées consis-
tent en matières premières inconnues avant la découverte des
procédés à protéger, ni si ces valeurs répondent au but de la
protection au point de vue intellectuel ou matériel, ni si c'est
pour leurs avantages et qualités physiques ou chimiques qu'elles
peuvent être utiles, ni si c'est exclusivement à raison de leur
forme qu'elles peuvent avoir de l'importance pour un certain
nombre d'individus. La tâche du législateur, c'est de protéger
toits les produits intellectuels dès qu'ils sont convertis en valeurs
d'échange, et, dans l'intérêt du propriétaire, de les protéger
contre l'imitation ou la contrefaçon. Dès lors on ne voit pas
pourquoi la protection serait requise au profit d'œuvres de l'esprit
qui, par le procédé littéraire, se cristallisent en valeurs d'échainge;
pourquoi on exigerait le droit exclusif de propriété en faveur des
artistes pour les produits de leur art, tandis que l'on refuserait
cette protection aux inventeurs pour des conquêtes qui se mani-
festent dans les produits de l'industrie. Cette inconséquence est
plus frappante encore quand on concède le droit aux peintres de
défendre l'imitation de leurs tableaux, alors que ce même droit
est refiisé aux dessinateurs de l'industrie pour leurs dessins d'art.
— iU —
II n'y a pas le moindre motif à pareille inconséquence, ainsi qu'on
verra plus loin.
Si donc Wœchter considère le droit de l'écrivain à ses œuvres,
le droit d'auteur comme un droit industriel qui doit être protégé
par le motif que la protection du travail et du salaire est l'une
des attributions de l'Etal, nous sommes également en droit de
revendiquer la même protection en (aveur du salaire obtenu de
tout autre travail intellectuel.
Nous ferons observer fmalement que Mohl * et d'autres adver-
saires des brevets d'invention, caractérisent ceux-ci du nom de
monopole, tandis que ceux qui protègent les brevets, disent le
contraire. Ainsi, entr'autres, C.-Th. Kleinschrod" : « D'après les
lois sévères de la logique, il n'est pas juste d'appeler les brevets
d'invention un monopole. L'idée générale d'un monopole consiste
à limiter pour les habitaiits d'un pays certaines libertés dans le
commerce et dans l'industrie dont ils jouissaient auparavant. Un
brevet, par contre, consiste dans un droit exclusit pour une nou-
velle invention, pour laquelle il n'y avait par conséquent pas une
liberté générale auparavant. >
Nous ne pouvons pas partager celte manière de voir. Si nous
comprenons, sous le nom de monopole, !a limitation légale de
libertés économiques dans le commerce et l'industne de toute
espèce en faveur d'une seule personne, alors le brevet limite de
fait le gain de l'invention pour ceux qui, au moyen de recherches
indépendantes, c'est-à-dire d'une manière tout à fait l^ale, arrivent
^ la connaissance et en possession de l'invenlion..
Âussilôt que le brevet limite les libertés économiques qui exis-
taient avant lui, il montre son caractère de monopole. En vue de
ce fait, le législateur doit limiter la durée des brevets d'invention.
Les lois sur les brevets doivent donc seulement constituer un droit
de priorité pour l'inventeur, afin de lui assurer, par ce moyen, une
rémunération comme juste prix de son invention.
* Polizeiim^semchaft^ vol. H, pp. 315 et ss. — Tûbingefi, 1866.
* Gooirontez : Internationale Patentgesetxgehung v. G. Th. v. Klein-
aclvrod, BrliMigen, p. 10.
i^ —
V.
Dans les -pages qui précédent, nous avons démontré, au point
de vue des principes, le droit égal de tous les genres d'inventions,
le droit des auteurs et producteurs à la protection par voie légale.
Nous avons à dessein négligé de faire ressortir que la protection
peut encore être, accordée par motif d'utilité, ou en vertu d'un
contrat passé entre l'inventeur et la société. Nous ne nous ser-
vons pas de cette argumentation, parce qu'elle nous conduirait à
reconnaître l'opinion de ceux qui nient le droit égal à la protec-
tion des œuvres d'invention, alors que nous revendiquons en
faveur de tous les créateurs de nouvelles valeurs d'échange,
n'importe leur nature, une priorité de propriété^ à
rencontre de toute imitation. Ce point de vue nous aidera puis-
samment dans la critique de la législation existante sur les mar-
ques de fabrique.
Nous acceptons la protection des dessins, ainsi que les brevets
d'invention et de perfectionnement, par des motifs plus puissants
encore. Si des prix plus élevés sont payés pour des produits per-
fectionnés de l'art industriel, il devient possible aux entrepreneurs
d'augmenter les salaires de leurs coopérateurs, sans crainte de
faire baisser par la concurrence le prix des marchandises. L'en-
trepreneur, par l'excellence de ses dessins et les dispositions qu'il
a prises, a fait droit au goût du consommateur; il a réussi à
satisfaire les désirs du public acheteur. Gomme pendant un cer-
tain temps il est seul à tenir le marché, grâce au brevet et à la
protection des dessins, les prix de monopole qu'il demande et
qu'il obtient le mettent à même d'augmenter les salaires. Les
ouvriers, de leur côté, savent assez profiter des chances qu'offre
le marché pour en proposer l'élévation. L'inventeur y consentira,
par le motif que dans l'industrie perfectionnée l'activité des
ouvriers contribue puissamment à l'élégance et à la solidité du
produit. Dans ce cas se vérifiera la maxime économique que le
TOME XLm. AVRIL ET MAI 1873. 9
— 426 —
gain plus élevé de V entrepreneur rend l'élévation des salaires
possible.
Pour élever la situation économique de l'homme, Tinitiative de
ce même homme est certes le plus puissant stimulant. Dès lors
qu'une industrie fournit à l'ouvrier le moyen de développer ses
talents, elle exerce, de ce fait même, une. influence prépondérante
sur la transformation sociale de tout le pays. Par l'introduction
de l'art dans une branche industrielle quelconque, les ouvriers
habiles, consciencieux et sûrs, trouvent occasion d'améliorer leur
situation personnelle. C'est dans leurs rangs que se recrutera une
classe moyenne capable et active, si importante dans le dévelop-
pement de la vie politique et économique. La reconstitution d'une
classe moyenne est d'autant plus nécessaire de nos jours, que
l'existence de cette même classe est mise en question par suite
des abus résultant de V excès de la domination capitaliste.
Les fabricants choisiront de préférence leurs employés et direc-
teurs dan>s les rangs des ouvriers qui auront été à même de fré-
quenter des écoles spéciales. Ces ouvriers, réunissant la pratique
complète des détails à des connaissances suffisantes sur l'ensemble
de la branche industrielle qu'ils ont à diriger, fomenteront dans
l'industrie les progrès les plus éclatants. Les fabricants cherche-
ront dès lors à s'attacher ces hommes, soit au moyen d'un salaire
fixe, soit en leur garantissant une part dans les bénéfices. Nous
pourrions citer un grand nombre de maisons de Mulhouse, du
Bas-Rhin, de France et de l'Allemagne du Nord qui, de cette
façon, solidarisent avec les leurs, les intérêts de leurs employés;
de même nous pourrions nommer plusieurs fabricants très con-
sidérables, autrefois simples ouvriers qui, par semblable partici-
pation, sont arrivés à une puissante situation économique.
Pour développer l'industrie et la conduire à de pareilles fins,
un système rationnel de législation protectrice des dessins et des
inventions par brevet est un puissant stimulant, parce que cette
législation tient compte des aspirations et des revendications de
— 127 —
Touvrier ou de Tinventeur, et lui assure dans l'avenir la rémuné-
ration de ses peines.
Du moment où l'invention, soit le perfectionnement, sera connue,
et dans le cas où la protection légale n'est pas acquise, la con-
currence s'acharne, et l'avantage se portera tout entier du côté
de celui qui dispose de la plus grande somme des capitaux.
Faute de capitaux, l'inventeur pauvre ne peut donner à son
affaire l'extension voulue; il ne peut recourir à la division du
travail si nécessaire à la production en masse, et qui lui serait si
profitable; il ne peut établir les grandes machines qui dévelop-
pent la production. Même sous le rapport de l'exploitation com-
merciale de son invention, il se trouve distancé par la concur-
rence. Tandis que le grand capitaliste peut, au moyen de ses
^ents, acheter à bon prix les matières premières et, au moyen
des capitaux dont il dispose, augmenter rapidement le nombre de
ses consommateurs, le petit capitaliste inventeur se trouve empê-
ché d'acheter les matières premières à bonnes conditions; faute
de crédit, il ne peut utiliser les conjonctures favorables du mar-
ché; l'écoulement de ses produits ne s'opère ni avec la rapidité ni
avec la régularité qu'on remarque chez le grand fabricant. Le
petit entrepreneur, faute de capital, ne peut introduire dans son
établissement les perfectionnements que l'expérience de chaque
jour lui enseigne, tandis que cela devient facile au grand capita-
liste. Tous les avantages de la grande industrie, du grand capital
et de la grande exploitation font sentir leur poids à la petite
industrie, au petit capital et à la petite exploitation.
Tous les avantages dont le grand capitaliste jouit peuvent
cependant être retenus par l'inventeur à qui aura été délivré un
brevet d'invention. Possesseur de ce brevet, il peut faire appel au
crédit dès qu'il aura démontré la valeur pratique de son inven-
tion; il peut s'associer à un capitaliste; les capitaux nécessaires
lui sont avancés par la raison que l'invention est garantie, et que,
s'il parvient à dominer le marché, il sera à même de servir les
intérêts des avances faites, et même d'amortir ses emprunts.
— 128 —
L'objection souvent faite que l'invention eût pu, même sans la
protection légale, arriver à s'indemniser de ses peines et travaux
par l'aliénation de sa découverte, cette objection ne vaut pas
contre ce que nous avons dit en faveur du système des brevets et
la protection des dessins. En thèse générale, l'inventeur ne voudra
pas avoir subi des privations et s'être imposé des labeurs pour
voir les résultats de ses peines être perfectionnés et exploités par
d'autres. L'orgueil qu'il met à appliquer lui-même ses idées et
d'en réaliser les données sur une grande échelle, est des plus jus-
tifié. Il ne voudra pas vendre les profits créés par ses idées pour
quelque somme d'argent.
Aux adversaires allemands des brevets et de la protection des
dessins nous rappellerons la bienfaisante influence de ce système
au point de vue social. Nous rappellerons surtout les principes de
Tancienne école économique allemande, qui partout et en tout a
démontré la nécessité, reconnue et soutenue par la conscience
populaire, de protéger efficacement la propriété comme base de
Tordre social. Nous nous associons à ces conclusions. Nous aussi
nous demandons que l'Etat prenne sa vive part aux agissements
et aux réformes au moyen desquels l'ordre social peut être main-
tenu et perfectionné.
Mais si, ainsi qu'il vient d'être dit, nous reconnaissons le fon-
dement de tout le développement du peuple et de l'Etat dans le
droit de propriété rationnellement assis, nous demeurerons con-
séquent en revendiquant le même droit qui, dûment protégé,
favorise l'accumulation des capitaux au profit du travail.
Déserter l'un des principes fondamentaux du droit sous pré-
texte de demeurer < pratique, > nous paraît condamnable et un
spécieux prétexte pour servir le capitalisme. Pour nous, nous
repoussons l'opinion de ceux qui se prononcent contre les brevets
et la protection des dessins, et nous déclarons que les partisans
de cette négation ne comprennent rien au droit et à la justice. Le
but de la société est la protection des droits du travail, puisque.
— 129 —
sans ce droit, le régulier développement économique est absolu-
ment impossible S
De ce qui précède il résulte qu'à nos yeux les brevets d'inven-
tion et la protection des dessins ont absolument le même droit
à la protection légale^. Tout ce que nous avons dit de la protec-
tion des inventions peut servir à démontrer le droit à la protec-
tion des dessins.
VI.
Le dessin est le produit de l'inventeur, de l'artiste qui depuis
des années étudie des dessins, qui a fait de sérieuses études dans
l'histoire de Fart, qui connadt les dessins orientaux aussi bien que
les dessins et les formes antiques ou modernes. Ce n'est pas le
hasard qui le conduit à l'idée exprimée dans le dessin. Il lui a
fallu des études longues et savantes. 11 faut, de plus, à l'artiste
une imagination vive que la nature peut seul lui donner*.
' C'est avec raison que la Chambre de commerce de Mulhouse, dans sa
requête au chancelier de Fempire (Deuisches Handélshlatt, n* 89, 18 juillet
1B71), dit : < L'imitation des dessins serait tout juste une espèce de commu-
< nisme dans l'industrie, la négation de Tune des propriétés les plus justes et
« qui mérite sous tous les rapports la plus grande coneidération. >
» Le Deutsche Handeîsblatt de 1873 (Berlin, ly Meyer, n* 33) se prononce
dans le sens opposé : « Souvent on prétend que la protection par brevet et la
« protection des dessins sont une seule et même chose. C'est là une grande
« erreur. On peut être d'avis divers sur la nécessité et l'utilité des brevets, et
« chacune des opinions contraires peut être armée d'arguments plausibles —
« et malgré cette divergence on peut conclure unanimement à une loi sur la
« protection des dessins. »
• n y a des économistes qui font peu de cas de l'esprit inventeur des indi-
vidus employés dans l'industrie. L'un d'entre eux est le D» Rentsch (ffand-
toœrterbuch der Volkswirthschafts-Léhre, Leipzig, 1870, p. 606). Voici son
opinion : « Les législateurs ont été assez généreux en reconnaissant le droit
c de propriété aux œuvres de l'esprit. Et pourtant cette propriété ne saurait
« en aucun cas être appliquée aux dessins. Au lieu d'être le produit de
« savantes études et de longues recherches qu'il faut supposer dans les œuvres
« Uttéraires et dans les inventions industrielles, le dessin n'est, en thèse
« générale, que le résultat d'une idée ingénieuse du moment. Le dessin n*a
• pour base ni des expérimentations coûteuses ni de^ principes sévères; le
« dessin a pour base la richesse des formes dans la nature créatrice, qui ofi&e
« ses beautés non à un seul individu, mais à tout le monde. >
— 130 —
Nous venons d'indiquer combien l'imitation des dessins peut
nuire à l'inventeur. Dans X Enquête parlementaire sur le régime
économique des industries textiles et du coton (Paris, Wittersheim ,
4870, p 268), un fabricant de Mulhouse se plaint du dommage
L'opinion de Rentsch ne peut, en aucun cas, être admise, et prouve simple-
ment que Uauteur n'a aucune connaissance du sujet qu'il traite eœ professa.
En effet, dans la grande industrie à Mulhouse et à Lyon surtout, mais
aussi en Angleterre et dans d'autres pays, il est arrivé souvent que des fabri-
cants ont acheté dans des expositions des tableaux originaux de grands
maîtres ou en les payant au comptant à des prix très élevés, ou en faisant
participer l'artiste aux bénéfices que rapporte le dessin appliqué sur les étoffes
par l'impression.
Quel est maintenant l'homme équitable qui oserait dénier au fabricant le
droit de propriété absolue sur le tableau ainsi acquis et des copies qu'U en
fait sur les étoffes (si je puis m*exprimer ainsi) avec toutes les conséquences
légales ? Car la loi donne à l'artiste le droit absolu de propriété sur son
œuvre, que celui-ci transmet à son acheteur par la vente même du tableau.
On fait entendre que le dessinateur ou l'artiste n'a qu'a prendre la natuie
créatrice pour modèle de ses dessins. < Nous observerons d'abord que le plus
grand nombre des dessins n'ont rien de commun avec la nature créatrice ; >
ce sont généralement des dessins de fantaisie ; nous nommerons surtout le
dessin cachemire comme l'une des plus anciennes formes; il suffit du reste
de consulter simplement les cartes d'échantillons des grandes fieibriques. —
De plus, la nature se trouverait grandement en défaut, si l'artiste ou le dessi-
nateur voulait l'imiter à priori. Elle jette au hasard les semences et partout
les fleurs qui en éclosent; mais ces fleurs ne s'arrangent nuUement d'après la
loi du contraste des couleurs ; vous trouverez une fleur violette à côté d'une
fleur bleue, une fleur orange à côté d'une fleur rouge, etc., etc, ce qui serait
d'un effet déplorablo dans un dessin de fabrique. 11 dépend du génie de l'ar-
tiste ou du dessinateur d'éviter ces défauts. Une prairie émaillée de fleurs
(comme Ton dit) n'est belle, n'est magnifique que par l'étendue qui frappe nos
yeux; mais isolez-en un pied ou un mètre carré, vous ne trouverez rien
d'admirable à la vue. Du reste, si l'on veut rabaisser le mérite de l'artiste ou
du dessinateur industriel, il serait plus expéditif de dire « qu'il ne fait ces
dessins qu'avec deux lignes: la courbe et la droite, connues de toute éternité; •
mais j'observerai seulement que Raphaël, Michel-Ange , le Titien, etc.,
n'avaient pas autre chose à leur disposition.
Mais -tout n'est pas fini quand le fabricant est en possession d'un dessin et
surtout d'une peinture ; vient alors l'application technique, c'est-à-dire la mise
en œuvre par l'impression. Il serait trop long de parler de toutes les difficultés
que l'on a à surmonter dans ce cas, et, de plus, la description que Ton pour-
rait en faire est trop difficile à faire comprendre aux personnes qui ne sont
pas initiées à cet art. Nous parlons ici antant d'un dessin destiné à l'impres-
sion que des dessins à mettre en carton pour les tissages Jacquard.
— 434 —
causé à rindustrie française par l'imitation des Allemands et des
Anglais des dessins originaux français produits à si grands frais ^ .
' Voici notre prix de revient :
Nous avons fait faire un dessin de 200 fr., plus 800 fr. de gravure, total :
1,000 fr.; nous avons acheté un tissu croisé, qui coûte 36 et souvent 47 oent.
le métré; nous avons eu à dépenser pour la couleur 20 cent, pour la façon
5 cent., puis 4 cent, pour les frais de vente. Je vous dirai que ces prix sont
extrêmement réduits, et que nous ne les avons établis de cette manière que
parce que nous considérions cet article comme un article de surcroît ; mais
pour nos articles courants nous sommes obligés de compter les prix de vente
et de façon à un chiffre beaucoup plus élevé. Ainsi, quand il s*agit de nos
articles courants, nous répartissons les frais de dessin et de gravure sur 30
pièces, tandis que pour l'article dont je parle, nous les avons répartis sur
100 pièces de 100 mètres, comptant que ce serait un article de grande con-
somtnUion. Cela fait doue 10 cent, par mètre pour le dosslu et la gravure.
Donc, en résumé :
Tissu 46 centimes.
Couleur- 20 »
Façon et vente 9 •
Dessin et gravure 10 >
Total 85 centimes.
.Le tissu ne coûte aux Anglais que 40 cent, au lieu de 46 cent.; au lieu de
20 cent, pour la couleur, ils ne payent que 15 cent. Je ne puis donner tous
ces chiffres plus en détail. Les imprimeurs de Rouen les donneront, et prou-
veront que les produits chinûques et la couleur coûtent 25 0/0 plus cher en
France qu'en Angleterre par suite des droits. Il en résulte déjà une différence
de deux sous; cette différence de deux sous assurant aux Anglais une vente
beaucoup plus grande que la nôtre, je puis établir les autres éléments du prix
de revient sur 1,000 pièces au lieu de 100.
Voilà pourquoi j'ai réparti cette partie des frais généraux pour nous sur
100 pièces, tandis que je les répartis sur 1,000 pour l'Angleterre. Je pourrais
môme la diminuer encore, parce que les Anglais comme les Allemands, copiant
généralement nos dessins et n'en gravant |ue les bons, dont la vente est sûre,
ces frais sont, de ce chef, beaucoup plus faibles que les nôtres. En comptant
ainsi, on trouve pour la façon et pour la vente 5 cent, au lieu de 9, également
à cause de la grande production ; pour les trais de dessin, de gravure, 1 cent,
seulement au liou de 10 ; soit un total de 62 cent, seulement, auquel il faut
ajouter environ 15 0/0 de droits d'entrée pour vendre en France, en admet-
tant que les Anglais déclarent la valeur réelle.
En résumé :
Tissu 41 centimes.
Couleur 15 »
Façon et vente 5 •
Dessin et gravure 1
62 centimes.
Droits d'entrée environ.. 8 »
Total 70 centimes.
- 19i —
Les frais d'invention augmentent considérablement le prix des
produits. Le risque auquel s'expose le fabricant en apportant au
marché un dessin nouveau, est donc très grand. De trois à quatre
dessins un seul est admis en moyenne. C'est sur le prix du dessin
admis que ceux qui ont été rebutés doivent être rémunérés. Le
concurrent allemand ou anglais qui n'a pas de dessinateurs imite
le dessin apporté au marché par le fabricant français, et qui a été
admis; il reproduit l'imitation sur des milliers d'exemplaires. Par
là il lui est possible de vendre ce dessin au-dessous du prix fran-
çais. Le fabricant français étant incertain, ne pouvait faire impri-
mer et porter au marché que des centaines d'exemplaires seule-
ment de son dessin. Dès qu'un dessin est goûté au marché^ il est
envoyé aux fabricants de tous les pays par des maisons de Paris
ou de Londres aux fins d'imitation, et le dessin imité peut paraître
en même temps que le dessin original ou immédiatement après.
Le marché, égoïste de sa nature, donne la préférence au bon
marché; le grand capital, qui a commis l'imitation des milliers de
fois, occupe et domine le marché, et l'entrepreneur est volé du
salaire qui lui revenait en sa qualité d'inventeur;
Mulhouse, qui fait tant d'inventions et qui excelle au marché
du monde par ses dessins, fait aujourd'hui partie intégrante de
l'empire d'Allemagne. Ses produits représentent donc au marché
universel les résultats de l'industrie allemande. Mulhouse demande
et préconise la protection des dessins. L'intérêt de l'industrie
allemande requiert-il cette protection? Cette protection lui serait-
elle avantageuse ou préjudiciable? Jusqu'à ce jour, nous l'avouons
avec honte, l'art industriel allemand a presque exclusivement vécu
de l'art étranger ; il a imité les produits du dehorsv Dans quelques
cas isolés seulement l'arr industriel alletnand a su être spontané *
et vivre de lui-même.
* Confrontez Deutsches HanddsblaU, n* 33, 1872.
« Reste à peine à examiner la question de savoir si la protection des
dessins serait opportune. Nous devons constater (ce qui n'est pas très hono-
rable pour rAllemiigne) que ce sont généralement les industriels français qui
— i8S —
Ceux qui ont visité les expositions internationales, auront tout
de suite remarqué l'absence d'art industriel à l'exposition alle-
mande. L'art industriel allemand n'a été représenté un, peu hono-
rablement qu'à la dernière exposition de Paris, Quel contraste
dans la section française et la section belge, où l'élégance du tra*-
vaily la perfection des formes ne laissaient rien à désirer ! La sec-
tion anglaise se distinguait avec avantage par le confort plein de
goût propre à l'art industriel anglais. L'exposition autrichienno
éclipsait également l'exposition allemande.
Sans doute» il faut bien admettre que le goût des Français a
eu la chance de se développer depuis des siècles, vu la politique
de luxe de leurs chefs d'Etat; que, dans ces dernières années
surtout» les aptitudes des commençants ont été guidées par l'éta-
blissement d'écoles de dessin ; que la réunion au centre de l'indus-^
trie française, à Paris, d'industries jeunes et entreprenantes, a
puissamment agi sur les facultés et donné l'impulsion aux entre-
prises; que le grand nombre des branches industrielles, exploitées
côte à côte et puissamment développées, a éminemment favorisé
l'échange d'idées et d'opinions artistiques. Tout cela étant admis,
étant admis même que tout ce que nous venons d'indiquer a favo-
risé l'essor industriel en France, il n'en reste pas moins incon-
testable que la protection légale reconnue à l'inventeur d'un nou-
veau procédé ou d'une nouvelle forme, que la protection accordée
à cette propriété nouvelle a considérablement influé sur le déve-
loppement de l'industrie. Quiconque lit l'histoire de l'industrie de
ce siècle, verra que les Etats qui maintiennent rigoureusement la
protection des brevets et des dessins sont ceux chez lesquels
Tindustrie est le plus développée. La Belgique, T Angleterre, la
France, l'Amérique, tiennent la tête de l'industrie de notre siècle.
— .^ *- - - - — — • r - - - - ■ ■ ■ .r» I I - - I — » m ■ - - - -
ont oonfecttonaé des dessins et que ce sont les industriels allemands qui les
ont imités. Nous faisons observer qu^ ce témoignrge donné à l'industrie alle-
maiide a été formulé par VAssociaUcm des fabricants rhénans du Milieu, et
qae es témoignage a été publié dans une feuille à laquelle on ne peut repro-
cber TabBence d'intérêt pour l'industrie allemande. Ce jugement en a d'autant
plus de poids. »
— iS4 —
L'industrie allemande des porcelaines, autrefois la première en
Europe, a été dépassée par celle de France et d'Angleterre. Chez
nous cette, production est moindre en qualité; la production en
masse, dé qualité moyenne ou inférieure, domine; notre exporta-
tion a diminué. Les seuls établissements de l'Etat ont maintenu
l'art dans l'industrie des porcelaines. Les peintures sont jolies;
par contre les formes sont lourdes et de goût vieilli*. Visitez, par
contre, les grands dépôts de porcelaines à Paris. Quelles élégantes
et jolies formes! Quelles lignes belles et régulières sur ces vases!
L'industrie du verre est exactement logée à la même enseigne.
L'impression des étoffes, autrefois si développée dans l'Allemagne
méridionale, ne peut à aucun degré, ni de loin, soutenir la com-
paraison avec l'impression française, quoiqu'il faille reconnaître
que dans .ces derniers temps il y a eu progrès dans cette branche
en Allemagne.
VIL
Les causes de cette triste infériorité sont faciles à trouver et à
établir. Une industrie ne peut soutenir la concurrence avec l'indus-
trie étrangère qu'autant qu'elle se développe spontanément, autre-
ment dit qu'elle ait son goût propre; qu'autant que les entrepre-
neurs se mettent en mesure de favoriser ce goût; qu'autant que
les ouvriers et les employés les meilleurs aient l'occasion de faire
valoir les ens^ngneraents qu'ils ont acquis par une longue expé-
rience; qu'autant que ceux-ci soient assurés d'une rémunération
pour les réformes apportées au travail; qu'autant qu'il soit, de
cette façon, constitué une population ouvrière dont le bien-être
matériel et moral progresse parallèlement à l'avancement de
l'industrie.
Des ouvriers dirigés et soutenus de cette façon sont autre chose
que de simples salariés. Ils deviennent le soutien intellectuel de
* La manufacture de porcelaine de M. Hutschenreuther à Selb (Bavière)
fait honorable exception. Cette fabrique produit (généralement des formes élé-
gantes et agréables. En Bohême, ce sont les manufactures de Carlsbad qui
produisent des porcelaines fines.
— 4S5 —
rindustrie. Se sachant importants dans le travail, ils seront plus
consciencieux, plus spontanés.
Même ceux des visiteurs qui n'ont pris connaissance de l'indus-
trie parisienne qu'en passant, devront convenir que c'est par la
spontanéité et l'initiative personnelle que l'ouvrier parisien se dis-
tingue de tous les autres travailleurs Former des ouvriers aussi
spontanés et aussi réfléchis, voilà la tâche de toute industrie qui
veut progresser par elle-même. Si l'industrie allemande parvient
à accomplir cette tâche, elle pourra, d'un œil scrutateur, s'appro-
cher des produits de l'industrie étrangère, vouer son attention au
perfectionnement du goût, afin de ne plus dépasser dans ses imi-
tations de mauvais goût les produits bizarres et baroques de
l'Etranger.
Pour développer l'industrie dans cette direction, la protection
des dessins est absolument indispensable. Sans une efficace et
suffisante protection, l'inventeur et l'entrepreneur ne feront point
confectionner des dessins coûteux pour les voir utilisés et exploi-
tés par des tiers.
Les écoles de dessin , les expositions d'art et d'industrie ne feront rien
pour le développement industriel aussi longtemps que la protec-
tion des dessins fera défaut, par la raison toute simple que l'in-
venteur n'a nul intérêt, en cette absence, de pousser à de nou-
veaux essais, et que cet intérêt peut seul le stimuler'.
Dès que le goût fait invasion dans une industrie et s'y déve-
loppe, on le voit gagner de proche en proche d'autres branches
industrielles, par la raison que rarement une indusj^rie se trouve
isolée au point de ne rien apprendre de ses voisins. C'est ainsi
' TeUe est Topinion de V Association des fabricants du Rhin moyen
{Deutsches Handelsblatt, n* 33, 1872) :
€ Il n'est malheureusement que trop vrai que dans la plupart de nos indus-
tries les mots : « art industriel » n'ont aucun sens, malgré toutes les acadé-
mies et toutes les écoles industrielles. Et il en sera ainsi jusqu'au jour où
rindustrie allemande aura perdu l'habitude de penser que c'est jeter son argent
par la fenêtre que de l'employer à faire confectionner des dessins nouveaux
et de goût, par des artistes. *
— 136 —
que les impressions de Mulhouse ont, par la richesse et la beauté
de leurs dessins, contribué au développement de 1 industrie des
tapisseries à Paris. Les dessins, qui avaient été fixés sur du coton,
ont été utilisés dans la fabrication des tapisseries.
Les grandes maisons de commission à Paris, qui détiennent
presque exclusivement l'exportation de produits français d*art
industriel, exportent en même temps les étoffes pour meubles en
laine ou en coton, imprimées avec les mêmes dessins. Les loge-
ments des riches Brésiliens, Turcs et Egyptiens sont bourrés de
produits de Tart industriel français. L'ameublement de chambres
et de demeures entières est commandé à Paris, parce que les
commissionnaires parisiens seuls sont mis à même par l'industrie
française d'établir dans l'aménagement d'une habitation une con-
formité agréable à l'œil.
La grande consommation des produits de l'art industriel rend
possible l'emploi de tous les avantages que présente la division du
travail, et fort souvent on demeure étonné du prix relativement
peu élevé de ces produits. C'est de cette façon que le mobilier
parisien concourt avec succès en Suisse avec le mobilier confec-
tionné dans ce pays. Dans tous les grands magasins de meubles
en Suisse, les produits parisiens l'emportent sur les produits indi-
gènes, vu la beauté de leur forme et leur bas prix. Si, il y a
quelques années, les douanes de l'Allemagne méridionale n'avaient
pas, par l'élévation des tarifs, empêché l'importation du mobilier
parisien, le même fait se serait produit comme en Suisse.
De ce que l'inventeur trouve à appliquer ses dessins non-seu-
lement au coton, mais encore à la laine et aux tapisseries, il est
mis en situation de baisser le prix de sa marchandise, et par là
le prix de confection de ces produits dans cette industrie se
trouve considérablement diminué. Si nous résumons tous les
avantages que présente la protection des dessins; si nous consi-
dérons qu'à l'aide de cette protection plusieurs branches de
rinduslrie allemande peuvent passer à l'art industriel ; qu'en con-
séquence de ce passage ces industries s'émancipent du goût fran-
j
— 137 -
çais qui domine toujours encore; enfin, que dans la nouvelle
situation conquise elles peuvent concourir avec l'art industriel
français sur tous les marchés, on nous approuvera de ce que, avec
la plus grande énergie, nous requérons la protection des dessins.
C'est au moyen de cette protection seulement qu'on fixera chez
nous l'esprit inventeur au profit de l'industrie indigène et qu'on
en préviendra l'expatriation; c'est au moyen de semblable pro-
tection seulement qu'on engagera le capital à se confier au
génie inventeur.
La pensée d'invention et d'entreprise n'a jamais fait défaut au
peuple allemand. Si jusqu'ici de mesquins motifs poUtiques et
commerciaux ont empêché l'essor de cette pensée en Allemagne,
nous osons espérer que l'empire nouvellement fondé saura, en vue
de l'avenir de son industrie, nous débarrasser des misères dues
au morcellement ancien des Etats de la Confédération, de la poli*
tique étroite et des intérêts mesquins de ces Etats, et que la l^is-
lation de l'empire protégera efficacement les droits plus que jus*
tifiés des inventeurs entreprenant la confection des dessins. Selon
toute apparence, c'est la nécessité qui forcera une loi de protec^
tion. Par l'annexion de l'Alsace et de la Lorraine, l'industrie aile*
mande de coton a gagné en force sur l'ancienne ; la production a
été presque doublée, tandis que le marché est à peu près demeuré
le même. Veut-on que l'industrie du coton de l'empire d'Allemagne
prospère? Dans ce cas, il faut étendre le marché. Dans peu de
mois cesseront les faveurs obtenues de la France par l'Allemagne
au profit de l'inriustrie du coton d'Alsace et de Lorraine. De ce
moment l'industrie cotonnière allemande sera forcée de se défaire,
par des débouchés à créer, de la surabondance de ses produits.
Les filés et les simples tissus ne seront pas propres à l'exporta*
tien à moins de pertes sensibles, attendu la concurrence anglaise
qui domine le marché universel.
Par contre, l'expérience a prouvé que les impressions de Mul*
bouse, en raison de l'élégance et de la solidité de leurs dessins,
sont très recherchées à l'Etranger, et peuvent même franchir les
— 138 —
fortes barrières de la douane des Etats-Unis nord-américains. Ces
impressions seraient certainement beaucoup plus répandues, si
l'imitation par le commerce des Anglais n'en restreignait le mar-
ché. Dans les établissements du Haut-Rhin (confrontez : Enquêtes
parlementaires, coton, 1870, p. 276) il a été imprimé en 1869
89,635,447 mètres. Il en a été exporté 65 millions.
De ce dernier chiffre il y a eu 10,901,524 mètres importés,
pour être réexportés sous le régime des admissions temporaires.
La valeur totale de l'exportation était, en nombre rond, de
40 millions de francs. Les tissus importés, puis réexportés après
impression, représentent une valeur de 5 à 6 millions de francs.
L'impression se développe et gagne par la protection des des-
sins. Nous venons de l'établir, et l'expérience des industriels de
Mulhouse confirme notre démonstration. Pour développer l'expor-
tation, il est du plus haut intérêt de l'Allemagne de favoriser de
tout son pouvoir les impressions et de protéger les dessins des
diverses fabriques. Que si ces mesures ne sont pas prises et que
l'exportation n'augmente pas, une grande partie des filés et des
tissus de Mulhouse sera réduite au marché allemand, et les prix
baisseront. Tandis que les fabricants de Mulhouse ne produisent
pour l'exportation que des étoffes solides et de haut prix, les pro-
ducteurs se verront contraints, l'exportation n'étant pas fructueuse,
de diriger toute leur activité vers le marché intérieur. Celui-ci ne
consommant de préférence que des fils et des tissus moins fins, les
filatures et les tissages mulhousiens entameront avec l'industrie alle-
mande une lutte désespérée, et quel que soit le côté vainqueur,
les conséquences de cette lutte se chiffreront par des pertes
énormes de capitaux reproducteurs. Les petits fabricants seront
tous ruinés, et le champ de bataille demeurera abandonné au
grand capital.
Si par l'imitation des impressions dans le reste du Zollverein
la vente des produits de l'impression du Haut-Rhin se trouve res-
treinte au marché intérieur, il arrivera que l'exportation, elle
aussi, en souffrira, par la raison que, dans ce cas, les frais de pro-
— 139 —
duction se répartiront sur un moins grand nombre de pièces, et
que, parlant, chaque pièce devra se vendre à un prix plus élevé;
par conséquent, le nombre de consommateurs à l'Etranger ira
diminuant. On nous objectera peut-être qu'il est bien indifférent à
l'Etranger de payer quelques centimes de plus par mètre, pourvu
qu'il y ait des dessins élégamment exécutés*. Cela fût-il vrai,
qu'il n'y aurait toujours aucun droit pour les autres imprimeurs
du Zollverein à diminuer leurs propres frais de production aux
"^ " ' - — ■ ■ - —
* La preuve qu'il n'en est pas ainsi, la voici : Enquête parlementaire 9ur
le régime économiqite (coton), Paris, 1870, p. 138 :
« Dans de grands pays comme le Mexique, Le Brésil, le jaconas imprimé
français peut lutter avec les jaconas anglais. Je reçois souvent des lettres du
Mexique qui me disent : < A tel prix achetez des jaconas français en propor-
tions grandes, parce que môme avec 2 ou 3 0/0 en sus l'acheteur mexicain
préfère le jaconas français au jaconas angl:vis. » Autrefois c'était le contraire.
Ainsi ma maison faisait autrefois au Mexique pour 25 à 30,000 fr. d'affaires
en jaconas français, et l'année dernière le chiÎQhre s'est élevé à plus de 500,000 fr.
Vous voyez que la différence est excessivement notab;e.
< Il est indispensable de rester à peu près dans les mômes prix ; on nous
paye volontiers une certaine différence pour notre marchandise «n raison du
goût qui est meilleur, de la nouveauté qui est plus grande, enfin du mieux
fini ; mais 11 ne faut pas que cela dépasse une certaine limite, sans cela l'ache-
teur ne veut plus entendre parler de rien. Dans les ordres qu'U donne, il dit :
« Jusqu'à tel prix vous pouvez acheter le produit français, sinon, envoyez la
commission à Manchester.» Aussi combien de fois nous est-il arrivé, pour 1 ou
2 cent, de différence, de ne pouvoir trouver à placer nos commissions en
France et d'être obligés de les envoyer en Angleterre.
« Je puis assurer que ces affaires se font presque toujours sans bénéÛce
pour l'impression, et il est évident que les prix auxquels nous achetons ne
peuvent constituer ce bénéfice de 3 1/2 cent, de façon, que M. Dollfus signa-
lait à l'une des précédentes séances, comme étant le bénéfice moyen des
imprimeurs.
« Les façons s'exécutent presque à perte des imprimeurs; mais la quantité
d'afliaires qu'ils font diminue considérablement leurs frais généraux. »
Voyez en outre p. 139 :
< . . . Je puis vous dire que notre maison (Fould à Paris) s*est mise depuis
trois mois en relations avec une de8 maisons les plus importantes de Glascow,
ceUe de Daglisck-Falconne et C*. Eh bien! cette maison se sert pour ses
impressions de dessins français exécutés par des dessinateurs de Paris et de
Mulhouse qui travaillent pour elle; elle fait des affaires considérables. Ses
marchandises sont facturées aux prix français et vendues franco au port d'em-
barquement, c'est-à-dire dans des conditions qui rendent la lutte impossible
de la part de l'industrie française.
— 440 -
dépens des industriels du Haut-Rhin. Et c'est précisément ce qui
arriverait. L'imprimeur du Bas-Rhin, de Saxe, de Berlin, n'impri-
merait que les dessins dont l'écoulement est ceilain. Le risque
pour lui serait par conséquent moindre ; il n'aurait que faire de
dessinateurs fortement rétribués et, de la sorte, il produirait à
moins de frais que les Alsaciens.
Âpres avoir ainsi établi la nécessité de protéger les dessins^ il
nous reste à examiner quels genres de dessins doivent être pro-
tégés par la loi ?
vm.
L'invention ne peut être protégée qu'autant qu'elle corpo-
rifie une idée nouvelle. Le dessin pareillement, pour avoir droit à
la protection, devra être une création nouvelle. On examinera si,
en effet, les lignes et les formes sont nouvellement inventées ou
bien ne constituent pas des variations de dessins déjà existants.
S'il résulte de cette vérification que le dessin est original, les
autorités publiques, sur requête de l'inventeur, sont tenues d'en
défendre l'imitation et de la réprimer. Incontestablement dan$
nombre de cas il sera très difficile de constater que le dessin
dénoncé comme imitation a en effet ce caractère, ou qu'il ren-
ferme des idées originales. Des experts spéciaux et impartiaux en
décideront. Ces experts ayant le goût très développé et connais-
sant parfaitement les anciennes formes et les anciens dessins,
motiveront leur jugement au vu des pièces. La partie plaignante
serait tenue de fournir la preuve que le dessin ou la forme dénon-
ce est réellement une variation de son invention. C'est ainsi, par
exemple, que la loi autrichienne statue que Ton peut déclarer
imités ceux des dessins qui ne diffèrent de l'original qu'en leurs
dimensions ou leurs couleurs. Dans le doute, la présomption sera
favorable à l'originalité du dessin. Cette disposition empêche la
trop grande extension des droits de l'auteur. Comme en suite de
l'établissement de la protection légale un grand nombre d'inven-
teurs viendront invoquer ce droit, il pourrait être sage et pratique
— 44d —
d'adresser les dessins nouveaux et les formes nouvelles à un point
central, où ils seraient réunis et classés d'après un ordre systé-
matique. Â ce lieu central se créerait promptement une école
d'art industriel où l'on formerait des sujets distingués pour
l'industrie nationale. L'industrie du coton, de la laine et de la
soie, les teintureries, les imprimeries, les fabriques de produits
chimiques, de machines et de porcelaines, etc., etc., exposeraient
dans ce centre leurs inventions, perfectionnements, dessins et
formes protégés par brevet. Un pareil centre d'où l'esprit indus-
triel émergerait dans toutes les branches industrielles, imprime-
rait incontinent une impulsion telle, que les effets en sont
aujourd'hui incalculables. Telle branche profiterait de telle autre.
La peinture sur porcelaine emprunterait à l'impression sur étoffes
des idées pour de nouveaux dessins; les industriels comme les
agronomes apprendraient à connaître les machines qui leur con-
viennent le mieux; par la comparaison ils saisiraient les avan-
tages des divers systèmes; les noms des inventeurs seraient connus
d'un plus grand nombre ; les idées d'entreprise ne pourraient qu'y
gagner ; les avantages qui en résulteraient sont appréciés déjà ; car
déjà les Américains ont en partie réalisé cette idée.
Au moyen de ce centre, la connaissance de l'originalité des
dessins serait rendue facile et simplifiée.
L'inventeur d'un dessin a le droit d'en faire interdire l'imita-
tion dans toutes les branches de l'industrie. Dans le cas où
l'inventeur aliène ce dessin, l'acquéreur n'est autorisé à en faire
remploi que dans la branche exploitée par lui, à moins de stipu-
lation formelle dans le contrat de propriété sur le dessin; autre-
ment il y aurait présomption que le dessin n'a été vendu que
pour l'emploi spécial seulement à l'industrie de l'acquéreur. Par
contre il nous semble juste qu'un inventeur qui aurait vu les diffi-
cultés d'appliquer l'invention à une autre industrie, facilité par
une nouvelle découverte l'application de cette invention, que ce
nouvel inventeur, disons-nous, soit protégé dans la découverte de
ce nouveau procédé par un nouveau brevet.
TOME XLin. AVKIL ET MAI 1873. 10
— 142 —
Le droit d'imiter ledit dessin devra être acquis du premier pro-
priétaire par l'inventeur du perfectionnement.
Dans le cas où l'employé d'un industriel invente un dessin nou-
veau, celui-ci devient la propriété du patron, l'employé étant, pour
son travail, salarié en vertu du contrat de louage.
Les plus anciennes lois françaises rendues de 1737 à 1744 en
faveur des propriétaires inventeurs à Lyon, interdisent l'imitation
de dessins étrangers dans l'industrie de la soie. La loi du 14 juil-
let i 787 * étend cette interdiction à tous les autres tissus, mais
permet cette imitation dans toutes les autres industries, par
exemple les tapisseries. Ces dispositions étaient reçues dans toute
la France.
La loi du 19 juin 1793 protégeait toute propriété d'auteur, par-
ticulièrement les écrits et les objets d'art, contre l'imitation et la
contrefaçon. La loi datée de 1787, que la Révolution a laissé sub-
sister, fut complétée par le décret de 1806. Celle-ci ne parle pas
des arts plastiques, et protège seulement les dessins déposés chez
les Conseils de prud'hommes, qui furent créés en 1806, et qui
remplacèrent les Comités de corporations qui existaient aupara-
vant. Un décret de 1825 confirme la loi de 1806, et accorde aussi,
pour les places où les Conseils de prud'hommes n'existent pas, la
permission de déposer les échantillons aux tribunaux de com-
merce. La pratique judiciaire, qui considère la loi de 1806 comme
un complément de celle de 1793, protège la propriété de l'auteur,
indépendamment de la première loi ; elle s'appuie sur le décret de
1793 et sur les articles 425 et ss. du Code pénal. D'après ces articles,
tout auteur de produits intellectuels possède le droit exclusif de
' L'arrêt du Conseil du 17 juiUet 1787 dit : < Sa Majesté aurait reconnu que
la supériorité qu'ont acquise les manufactures de soieries de son royaume est
principalement due à l'invention, à la correction et au bon goût des dessins,
que l'émulation qui anime les fabricants et les dessinateurs s'anéantirait, s'ils
n'étaient assurés de recueillir les fruits de leurs travaux ; que cette certitude,
d'accord avec les droits de la propriété, a maintenu jusqu'à présent ce genre
de fabrication et lui a mérité la préférence dans les pays étrangers. >
— 143 —
reproduction. Le décret de 1825, qui fut publié sans le concours
des Chambres, est tout à fait ignoré dans la pratique judiciaire.
Dans la province rhénane prussienne, comme dans les parties
de l'ancien grand-duché de Berg réunies à cette province, la loi
française de 1787 a été également mise en vigueur par les décrets
de 1806 et 1811.
Les lois de 1806 et 1811 en vigueur dans la province rhénane
ne renferment aucune disposition spéciale différente des lois géné-
rales sur la propriété des dessins et des formes. Dans la pratique
il était admis que les formes devaient être traitées comme les des-
sins. D'autres proposèrent d'appliquer aux formes les dispositions
de la loi de 1793 sur la propriété littéraire et aux œuvres d'art.
Les deux opinions admettaient, par conséquent, la nécessité de la
protection des formes.
Une troisième opinion, au lieu de prendre Tune ou l'autre des
deux lois pour base de la protection des dessins, préfère déduirs
toute protection de dessins quelconques des principes mêmee
déposés en ces deux lois.
Un arrêt de la Cour de cassation de la Prusse rhénane du
1er juillet 1844 décide que les formes sont à envisager comme
dessins dans le sens des lois de 1806 à 1811.
En Belgique la jurisprudence est à un haut degré imbue des
principes de droit proclamés en France durant la Révolution. En
ce pays deux opinions se font jour sur la protection de la pro-
priété des auteurs. L'une veut étendre la protection dans le sens
de la pratique française; on considère en conséquence la loi de
4806 comme article additionnel à la loi de 1793. L'autre veut
maintenir en vigueur les dispositions de 1787 introduites en Bel-
gique en 1806, et ne tolérer l'imitation au profit des inventeurs
que dans les tissus. Cette opinion concède néanmoins que les
dessins et formes de nature plastique ont droit à la protection.
En Angleterre, la première loi sur la protection des dessins a
été rendue en 1787 (27 en Georges III, v. 38). Elle accorde aux
inventeurs, pour l'usage exclusif des dessins d'impression sur
— 444 —
étoffes, une protection de deux moi&, à dater du jour de la publi-
cation du dessin. En même temps elle ordonne que ie nom du
porteur du privilège sera fixé sur les étoffes. Le délai de jouis-
sance de deux mois a été étendu -à tous les tissus de laine, de
soie et de poils, comme à tous les tissus mélangés, et en 4839
non-seulement à tous les genres de tissus, mais encore à tous tes
genres de marchandises, même à la fonte. La protection de trois
mois a été maintenue en faveur des dessins imprimés sur étoffes; en
foveur de toutes les autres marchandises elle a été fixée à une
année. Une loi de 1842 accorda à tous les dessins nouveaux la
protection légale, soit que ces dessins s'appliquent par l'impres-
sion, la broderie, le tissage ou la peinture, la couture, le modelage,
la gravure, la presse, etc., etc., qu'ils s'appliquent par les procé-
dés chimiques on par les procédés mécaniques.
Aux Etats-Unis ([Amérique^ la protection des dessins daté de
'1842. Les dispositions légales de cette époque ont été étendues le
21 mars 1864, le 8 juillet 4870 et le 3 mai 1871, et depuis lors
tout dessin, toute forme multipliée dans l'industrie et dans Fart
industriel, jouit de la protection légale \
€ Le brevet peut être accordé à l'indigène comme à l'étranger
qui, par son application, son génie, ses peines et à ses frais, a
découvert ou établi un dessin nouveau à lui propre pour un pro-
duit, un buste, haut-relief ou bas-relief; à quiconque a découvert
un pareil dessin pour l'impression sur laine, soie, coton ou autres
tissus ; à quiconque aura découvert un ornement, un tableau qui,
par l'impression, la peinture, la fonte ou par tout autre procédé,
peut être appliqué à un article de fabrique ou transformé en un
semblable article; à quiconque présentera une forme utile ou la
combinaison de plusieurs formes en un seul article, lesquelles
découvertes ont été inconnues avant la demande du brevet à
d'autres qu'au requérant, et n'ont pas été brevetées ou décrites
* Confrontez : Die Paténtgesetzgebung der Ver, Stcuiien v, Nord-Amenka,
tlbersetzt v. Adolf Orr. — 'Brockhaùs, 'Leipzig, 1878 p. ,31.
— 14^.-
dans une publication. Le brevet sera accord^ après l'acquiUemçnt
de la taxe légale et les expériences déterminées par la loi. >
La protection des dessins existe en Autriche depuis le 7 décenj-
bre 1838. Mais cette protection n'est accordée qu'aux dessins et
aux formes susceptibles d'être multipliées par l'industrie. Lps
productions d'art proprement dit ne jouissent pas de c^ bénéfice
et peuvent être imitées. La loi américaine, qui interdit toute imi-
tation de productions artistiques sans l'autorisation de l'inventeur,
nous paraît préférable et ,plus juste que la loi autrichienne.
La loi rtisse sur la protection des dessins est de 1864. Elle
accorde protection contre toute imitation à tous les dessins et
modèles multipliés dans l'industrie. Le dessin déposé auprès de
l'autorité désignée sera original. L'autorité ne s'enquiert poipt
pourtant de savoir si le modèle l'est en effet. Le dessin inscrit est
efËicé dès qu'il est constaté que des étoffes quelconques le portent.
En France, ainsi qu il a été dit, la loi de 1787 prescrivait le
dépôt des dessins ou d'une épreuve de ce dessin auprès des pré-
posés de la maîtrise à laquelle appartenait le requérant. La pro-
tection dépendait de ce dépôt. Après la disparition des maîtrises;,
le dépôt se faisait auprès des Conseils des prud'hommes. La loi de
1806 ordonnait de bien empaqueter les modèles. Depuis 1825 le
dépôt a lieu auprès du tribunal de commerce dans les localisés
où il n'existe point de Conseils de prud'hommes.
Dans les provinces rhénanes prussiennes le dépôt ne peut se
faire qu'auprès d'un Conseil de prud'hommes.
Les lois anglaises de 1842 i\ 1856 ordonnent l'enregistrement
des modèles et en font défendre la protection. La dernière loi
ordonne en outre que les dessins enregistrés qui sont mis au
marché po)rtei:onl l'indexation du nom et du domicile du fabri-
cant, ainsi que du numéro d'ordre sous lequel ils sont enregistrés.
D^i^s le cas où le droit de propriété e^t cédé à un tiers, la cession
sera également enregistrée. Le fabricant peut enregistrer les pro-
duits sur lesquels il pense, en outre, appliquer son dessin et pour
lesquels il requiert la protection.
— 146 —
L'enregistrement s'opère par un employé du Conseil privé pour
le commerce et les colonies. A cet effet, deux exemplaires du des-
sin, revêtus du nom du propriétaire, sont à présenter au régis-
trateur. L'enregistrement opéré, l'un des exemplaires revêtu de la
signature et muni du sceau de l'autorité d'enregistrement, est
rendu an propriétaire.
L'exemplaire rendu sert d'acte public; il établit la propriété
légitime et constate l'inscription légale — jusqu'à preuve du con-
traire.
Le registrateur décide si les modèles présentés sont à inscrire
dans le sens de la loi de 1843, comme dessins de goût ou des-
sins d'utilité.
La législation des Etats- Unis accorde la protection aux dessins
sous les conditions requises pour l'obtention des brevets. ( Voyez
Farticle 8i de la loi,) Les procédés en obtention de protection
sont généralement les mêmes qne pour l'obtention d'un brevet.
La requête désignera exactement la forme caractéristique du des-
sin; elle distinguera soigneusement entre le vieux et ce qui est
présenté comme étant nouveau. Les droits requis seront de même
exactement détaillés comme dans les inventions.
Voici le texte de la loi :
Art. 7. Nulle requête en obtention de brevet n'est soumise à
examen qu'après l'acquittement de la taxe et enregistrement des
détails (de la spécifiMtion) de la requête et du serment, et dépôt
des dessins, modèles et épreuves, quand celles-ci sont exigées.
Dans l'intervalle de deux années, à partir de l'enregistrement de
l'invention, la requête sera complétée et mise en état d'être sou-
mise à l'examen. Dans le cas où le requérant néglige de suivre
l'affaire durant deux années après avertissement à lui parvenu ou
à ses agents par la poste, la requête sera envisagée comme étant
abandonnée, à moins qu'il ne soit démontré au commissaire que
la suspension a été inévitable. Il est désirable que tout ce qui est
nécessaire pour compléter la requête soit transmis en une seule
fois à l'administration. Cet envoi en bloc est-il impossible, alors
— 147 —
chaque envoi partiel sera accompagné d'une lettre indiquant à
quelle requête, par ordre de date, appartient l'envoi.
Art. 8. Le serment sera prêté par le véritable inventeur, s'il
est en vie, et la requête sera présentée par lui-même, même dans
l'occurrence où le brevet est demandé par un cessionnaire. En cas
de mort de l'inventeur, c'est son exécuteur teslamentaiie ou
l'administrateur de ses biens qui prêtera le serment et formulera
la requête.
En Autriche^ procès-verbal est dressé du dépôt. Cette pièce
émimère toutes les indications (nom, domicile, etc.) exigées par
la loi anglaise. Le dépôt s'opère sous enveloppe scellée auprès de
la Chambre de commerce ou d'industrie de l'arrondissement du
déposant. A l'expiration d'une année, le pli est ouvert en présepce
de deux témoins. L'enveloppe enlevée, chacun peut prendre con-
naissance du dessin. Il est également permis de déposer des des-
sins ouverts, afin que chacun en puisse prendre connaissance.
L'enregistrement d'un dessin devient nul si dans l'espace d'une
année le modèle n'est pas mis en vente dans la monarchie autri-
chienne.
En Russie l'enregistrement a lieu, comme en Angleterre et en
Autriche, auprès du Conseil industriel à Moscou. La requête est
appuyée de deux modèles. L'enregistrement s'opère, par ordre de
date, dès la réception, f/un des modèles, comme en Angleterre,
est rendu au déposant, revêtu de signatures. Le modèle rendu
mentionne la durée ds la protection, qui ne peut dépasser dix
années. Le temps durant lequel le dessin doit demeurer secret ne
peut dépasser trois années, et le plus souvent il est fixé à un an.
Toute cession doit être signalée à l'autorité.
IX.
Toutes les législations obligent à l'acquittement d'une taxe.
(jomme cependant une taxe trop élevée entraverait l'esprit d'inven-
tion, le payement d'un droit modéré d'enregistrement a prévalu.
— 148 —
Cette taxe ne doit pas trop charger i'inventeur, et pourtant elle
doit être assez élevée pour amoindrir le flot de dessins insigni-
fiants qui souvent peuvent faire tort à Tinvention sérieuse. Il y a
donc lieu d'imposer les brevets d'invention d'un droit modéré*.
Aux Etats-Unis la taxe d'enregistrement est de 10 à 80 dollars,
selon que le brevet est pris pour trois années et six mois, ou pour
sept années; en Autriche elle est de 10 florins; en Russie la
requête est rédigée sur timbre; la taxe annuelle pendant la durée
du brevet est de 50 kopecks.
Le produit de ces taxes est partout versé à la caisse de l'auto-
rité qui enregistre. En France, pendant toute la durée de la pro-
tection, il est payé un franc chaque année. Dans le cas où le bre-
vet est pris pour un temps indéterminé, le requérant est soumis à
un droit de 10 francs.
Durant la période de protection, le dessin est tenu secret,
puisque par là seulement l'inventeur peut couvrir ses frais d'inven-
tion. Sans ce secret, l'inventeur pourrait être lésé par des imita-
tions clanda^tines. Avant de connaître l'imitation; avant même
d'être en état de prouver la fraude; avant qu'il puisse faire cesser
la fabrication du dessin imité, le marché s'en trouverait inondé et
le préjudice à lui causé serait très considérable en dépit de l'amende
infligée à l'imitateur. Avec le secret, et le propriétaire ayant l'assu-
rance que le dessin sera goûté au marché, il se met à en fabri-
quer un grand nombre, et les jette sur le marché intérieur et
extérieur. De cette façon seulement il peut couvrir les frais
j d'invention et s'assurer une bonne rémunération. Nous ne propo-
sons point do diviser, comme cela se fait en Angleterre, les des-
sins en dessins diUtilitr et dessins de gaût. Cette distinction nous
paraît arbitraire, attendu que, dans la pratique, il sera difficile,
sinon impossible, de déterminer le point où un dessin cesse d'être
^ Confrontez sur cette question le Mémoire du plus ancien collège de la
corporation des marchands à Berlin, adressé au ministre du commerce par le
D' W. Simons : Staatshandhtich fitr den norddetitsrhen Bund, v. D* G.
HiRSCH. Bd. II, 18(?9, p. i2.
— i40i —
utile et où il commence à être de goût. Beaucoup de dessins nou-
veaux et des formes nouvelles peuvent être à la (ois de goût et
pourtant de haute valeur pratique.
La distinction des dessins en dessins-modèles et en dessins-
formes nous parait en droit injustifiable. Cette distinction existe
dans la l^isktion française; mais dans la pratique les tribunaux
français, pas plus que ceux de la Prusse rhénane, n'y ont insisté.
Les dispositions édictées en faveur des dessins ont été appliquées
anx modèles de forme plastique. Pourquoi le propriétaire ne
serait-il pas autorisé à les appliquer également dans l'industrie
textile?
X.
Les plus récentes lois accordent aux inventeurs privilégiés le
droit à des dommages et intérêts aux dépens des imitateurs en
considération des dommages causés. En France, le propriétaire
lésé porte plainte auprès du Conseil des prud'hommes ou du tri-
bunal de commerce, ou, s'il n'en existe pas dans l'arrondissement,
auprès de la premièie instance civile, et il conclut à des dom-
mages et intérêts.
Le Gonseîif de prud'hommes nomme une Commission d'enquête.
Celle-ci fait saisir par la police au domicile ou à l'atelier de l'imi-
tateur les imitations confectionnées, ainsi que les outils servant à ^
la multiplication. Après inventaire et clôture par sceau des objets
saisis, il est dressé procès-verbal de l'enquête, ainsi que de ses
résultats. Au vu de ce procès-verbal, le Conseil de prud'hommes
donne son avis. Il établit le fait de l'imitation et du dommage en
motivant son dire. Ceci n'est pourtant qu'une enquête prépara-
toire. Dans les arrondissements où il n'existe pas de Conseil de
prud'hommes, la plainte est déféçée au tribunal de commerce.
Celui-ci fait constater le fait de l'imitation, et fixe la somme des
dommages et intérêts. Le plaignant fait démontrer son droit et
l'équité de sa demande de dommages et intérêts par les moyens
de droit commun. Les dommages et intérêts sont réduits, et
— 150 —
même il n'en est pas accordé du tout, dès qu'il est constaté que
l'imitation a eu lieu dans une autre branche industrielle. La ques-
tion de savoir si une indemnité est due au propriétaire à raison
du lucrum cessais, conséquence de l'imitation, s'impose d'elle*
même. La législation française ne résout pas la question. Or,
selon nous, l'inventeur, propriétaire exclusif, peut interdire l'imi-
tation même dans les autres branches de l'industrie. Ce droit est
le sien absolument. Donc il y a lieu en sa faveur à des dommages
et intérêts dès qu'il peut déterminer l'importance du dommage à
lui causé par l'imitation.
La loi anglaise fixe pour chaque imitation frauduleuse d'un
dessin une amende de 30 liv. à payer au propriétaire. La loi atUri-
chienne statue que le dommage causé sera déterminé conformé-
ment aux lois civiles. Dès que l'imitation est reconnue dolosive,
le coupable est en outre condamné à une amende de 25 à 300 fr.
En cas de récidive, l'amende peut être élevée et le coupable con -
damné à l'emprisonnement. Les amendes sont versées au fonds
des pauvres de la localité. La question de savoir s'il y a délit est
résolu par les tribunaux administratifs; l'indemnité, par contre,
est fixée par les tribunaux civils. La partie plaignante peut, avant
le prononcé du jugement, demander la saisie des imitations et
des outils qui y ont servi. Si la plainte est reconnue mal fondée,
le plaignant peut être condamné à une amende jusqu'à 300 fr.,
versée également au fonds des pauvres. Pour nous, nous n'admet*
tons pas, comme cela se fait en Autriche, les tribunaux administratifs
en ces conflits ; nous voulons les déférer aux tribunaux civils, les-
quels, par l'audition d'experts et en consultant les Conseils des
prud'hommes, sont le plus à même de prononcer en droit et jus-
tice.
XI.
r.a protection accordée à l'auteur d'un dessin demeure effective
pendant toute la durée du brevet. Cette durée est différente dans
les divers pays. La fixation de cette période dépendra essentielle-
•s
— 151 —
ment de la nature de l'objet dont on veut empêcher l'imitation.
Pourquoi ensuite une protection de plus longue durée en faveur
d'étoffes de meubles et d'une durée moindre seulement pour bro-
deries et schawls imprimés?
Les Etats-Unis envisagent les dessins comme des inventions
ayant, comme celles-ci, droit à la protection.
Les brevets étant accordés pour trois ans et six mois, sept et
quatorze années, la protection des dessins est admise pour de
semblables périodes. L'inventeur fixe cette période lui-même.
En Autriche la protection des dessins est fixée à trois ans, à
dater du jour de l'enregistrement.
Nous rappelons pour mémoire la protection préalable accordée
pour un an aux dessins en Angleterre. Cette protection est accor-
dée aux dessins exposés dans le but d'assurer à l'inventeur pen-
dant la durée de l'exposition le droit exclusif de reproduction.
L'inventeur est tenu de munir le dessin exposé de cette mention :
provisionaly registered. Dès que le dessin entre au marché, la
protection préalable cesse, et il peut être imité par n'importe qui,
dans le cas même où l'inventeur aurait acquis la protection
pleine et entière. Cette manière de distinguer entre la protection
des marchandises et la protection des dessins semble, en théorie,
avoir quelque fondement; dans la pratique, par contre, il ne sau-
rait être admis que la protection des dessins doive être fixée
d'après celle des marchandises. S'il n'est pas possible de détermi-
ner à priori l'importance d'une invention et partant aussi la
durée du brevet eu égard à cette importance; s'il n'est pas pos-
sible de prolonger ou de restreindre la durée de la protection eu
égard aux frais, peines et sacrifices apportés à l'invention par
l'inventeur, il n'est pas non plus possible de faire dépendre dans
les dessins la durée de la protection de considérations analogues.
La législation autrichien/ne, fixant à trois années la durée de la
protection des dessins, nous paraît donc répondre convenablement,
d'un côté aux droits de l'entrepreneur et de l'autre aux exigences
du public. Le premier, durant cette période, a l'occasion d'exploi-
t
i
4
— 152» —
ter son invention et de s'assurer la rémunération de ses peines ; le
public, de son côté, ne peut se plaindre d'une protection trop
longue, nuisible aux intérêts généraux de l'industrie.
XII.
Il nous reste à examiner la question de savoir si, de même qu'à
l'occasion des brevets, la protection des dessins doit également
être étendue aux étrangers.
Le droit de propriété des étrangers aux dessins mérite la même
protection que la propriété d'inventions faites par des étrangers
et qui leur est accordée par les brevets. C'est ce que nous avons
établi à plusieurs reprises, tantôt par des arguments techniques
et tantôt par des arguments juridiques.
Il va de soi que l'inventeur étranger est tenu de multiplier son
dessin dans le pays où il requiert la protection, autrement l'indus-
trie indigène n'aurait aucun intérêt à l'introduction de ce dessin
On ne se départira de cette condition qu'autant que, par traité
avec le pays du requérant, traité basé suf la réciprocité, il ait été
statué autrement.
Nous repoussons les brevets d'importation accordés aux non-
inventeurs, de même que nous protestons contre la protection
accordée à des spéculateurs pour importation de dessins — sans
avoir besoin de motiver cette exclusion après tout ce qui précède.
La législation a pour tâche de protéger la propriété de l'inventeu.
qui fait progresser l'industrie, mais non celle d'amoindrir les
risques du spéculateur.
XIII.
En concluant, nous résumons les résultats auxquels nous
sommes parvenus dans cette discussion :
1. L'intérêt de l'industrie allemande requiert une loi protégeant
la propriété de l'inventeur de dessins.
2. Cette loi, pour remplir son but, sera une loi de l'empire;
i
— 453 —
elle ne dépendra pas de l'initiative des législatures 'des divers
Etats.
3. La protection s'étendra à tous les dessins, qu'ils soient appli-
qués dans l'industrie textile ou non. Les œuvres d'art sont égale-
ment à protéger contre Timitation professionnelle, et cela dans
l'intérêt du droit de propriété des artistes.
4. La revendication juridique de la protection des dessins aura
pour condition le dépôt préalable des dessins et leur enregistre-
ment.
5. Le dépôt se fera, comme aux Etats-Unis, au bureau central,
qui procédera à l'enregistrement. Les dessins sont inscrits par
numéros d'ordre, sans vérification au point de vue de leur origi-
nalité. Il appartient au propriétaire du dessin original de pour-
suivre, par voie juridique, pour imitation, les dessins enregistrés
à une date postérieure, éventuellement d'en requérir l'extinction
au registre. Le registre indique les noms, la raison sociale et le
domicile du propriétaire du dessin, ainsi que la date de l'inscrip-
tion. Sera pareillement enregistrée toute cession du dessin. Les
produits fabriqués avec ce dessin et portés au marché indique-
ront' également le nom et le domicile du propriétaire, comme la
mention : Enregistré (la date). Le dessin ne sera enregistré qu'à
la condition d'être porté au marché dans douze ou dix-huit mois,
à dater de l'enregistrement. Faute de quoi, la protection est
éteinte. La date de l'enregistrement emporte priorité, sauf preuve
du contraire. Les dessins déposés au bureau central sont tenus
secrets, et par conséquent présentés sous enveloppe cachetée.
6. La répression de ceux qui contreviennent à la protection
des dessins sera rigoureuse et suivra le plus possible de près
l'infraction.
La répression consiste :
a) En la confiscation des marchandises imitées se trouvant
encore en la possession du producteur;
b) En la confiscation des outils employés à l'imitation ;
c) En une indemnité à payer par l'imitateur au propriétaire,
\
— 454 —
répondant au dommage à lui causé, pour autant que cela est fai-
sable ;
d) En une amende ou un emprisonnement s'il est prouvé que
l'imitation a été opérée dans une intention dolosive et dans un
but de lucre. La répression atteindra tous les complices qui,
d'une façon ou d'une autre, auront, dans un but de lucre, favo-
risé l'imitation ; par conséquent les employés du propriétaire qui
auraient fourni les dessins à l'imitateur. La récidive sera plus
rigoureusement réprimée;
e) La répression sera la même dans le cas où l'imitation du
dessin original est opérée, sans l'autorisation du propriétaire,
dans une autre branche d'industrie ;
/) La poursuite de l'imitateur n'a lieu que sur plainte de la
partie lésée. La plainte sera déposée au forum locij ce qui veut
dire le tribunal civil du ressort dans lequel l'imitateur a opéré
l'imitation. Pour faciliter la démonstration du fait, le tribunal
requerra l'avis d'un Conseil de prud'hommes voisin, ou bien il
fera appeler des experts spéciaux et les chargera de l'examen de
la cause.
7. La protection des dessins ayant pour but de garantir à
l'entrepreneur une rémunération élevée, il est nécessaire d'étendre
celle-là de façon à fournir à celui-ci l'occasion de s'indemniser
largement. D'autre part, une protection de trop longue durée
constituant un empêchement au progrès industriel, cette protec-
tion sera limitée à trois années, à cinq ans au plus. Ce ne sont
pas les différents genres de dessins qui détermineront cette durée,
ainsi que cela se pratique en Angleterre.
8. Dans l'intérêt du commerce international, il est indispen-
sable d'opérer par des traités de commerce de telle façon que les
pays étrangers, se basant sur la loi de réciprocité dans l'égalité
des droits, accordent à notre pays, c'est-à-dire à ses inventeurs
et propriétaires de dessins, la protection due contre toute imita-
tion.
9. Il ne sera pas accordé de protection légale pour dessins
k.i.
— 155 —
introduits à Tintérieur aux individus qui ne sont ni inventeurs ni
successeurs juridiques d'inventeurs.
10. Les impôts qui pèsent sur les dessins sont à réduire à une
taxe faible à payer annuellement (comme en France). Pour la
première année la taxe est payée au moment de l'enregistrement.
Voilà, selon nous, les principes essentiels devant servir de base
à la nouvelle loi de l'empire sur la protection des dessins^ a
d'ailleurs les industriels allemands doivent être mis en situation
de relever l'industrie et de la perfectionner.
Nous espérons que la législation de l'empire d'Allemagne prou-
vera bientôt, en édictant cette loi, qu'elle conçoit les intérêts de
ses sujets mieux que ne les ont entendus les divers Etats dans
leur politique industrielle et commerciale.
- 456
i
î
4
4
I
. 4
i
Le droit des marques de fabrique.
I.
Sous le nom de marques de fabrique on entendait jadis des
marques indiquant Forigine et la propriété des produits inéus-
triels. Ces marques devaient préserver de toute imitation. De nos
temps, des intermédiaires en vue de réclames^ se servent égale-
ment, à l'instar des fabricants, de semblables marques, afin de
distinguer les marchandises qu'ils vendent, d'autres semblables.
Le droit de marquer du nom du propriétaire ou du fabricant le
produit de son industrie, est une conséquence du droit de pro-
priété. Le droit naturel ne reconnaît point ce droit de propriété
(accusé par la marque); ce n'est qu'avec le développement de
l'industrie moderne qu'on a compris la nécessité, dans l'intérêt
du producteur, de marquer les marchandises, autrefois débitées
dans un cercle restreint, aujourd'hui jetées sur le marché du
monde. Les fabriques et les maisons de commerce jouissant d'une
réputation méritée, les marchandises portant leur marque étaient
recherchées; la marque procurait ainsi des avantages économi-
ques et matériels. Cela étante toute imitation de la marque
devrait être envisagée comme une lésion du droite notamment du
droit de propriété. Dès lors, tenant compte de ce fait, les législa-
teurs ont rendu des lois protectrices de ces marques. Pour cette
raison la disposition de la loi française et italienne, qui prescrit
expressément d'adapter la marque de l'intermédiaire à côté et non
à la place de celle du producteur, nous parait superflue. Dès que
la loi sur les marques de fabrique statue que le droit de marque
est basé sur le droit de propriété, dès lors ce droit peut être
revendiqué contre quiconque y porterait atteinte.
Le droit de marque par les producteurs a été reconnu en bien
des pays, mais non celui des intermédiaires. Nous ne concevons
point les motifs de cette distinction. Pourquoi l'intermédiaire ne
— 457 —
jouirait-il pas aussi bien que le producteur de la réputation indus-
trielle attachée au produit, et pourquoi n'en tirerait-il pas avan-
tage?
C'est donc à juste titre que la loi autrichienne entre autres
comprend sous le nom de marques les signes qui distinguent des
autres marchandises les produits d'un industriel ou les marchan-
dises dun commerçant.
II est hors de doute que la protection accordée aux marques du
n^ociant contribue puissamment à l'élévation du marché. Les
maisons seulement qui tiennent des marchandises excellentes ont
des motifs de faire connaître leurs marques au marché. Si ces marques
pouvaient impunément être imitées, les intérêts du public, comme
ceux du loyal négociant, en souffriraient également. Si la marque
&vorise le commerce, cette faveur s'étend également aux établis-
sements industriels qui pourvoient le négociant de bonnes mar-
chandises. Cela étant, il reste à désirer que les lois qui, en Alle-
magne, auront à fixer cette protection, soient conçues au point
de vue de l'unité et rendues sous forme de législation impériale.
Nous donnerons dans les pages suivantes les principes des lois
indigènes et étrangères, puis nous ferons des propositions en vue
d'une loi générale sur les marques de fabrique, dont la réalisation
est demandée par toute l'industrie allemande.
II.
Très peu d'Etats sont privés de législation sur les marques de
fabrique ; Hambourg, Brème, les deux Mecklenbourg, la Hesse et
la Suisse se trouvent dans la c.atégorie des Etats qui n'ont pas
légiféré sur cette matière. En France, en Belgique, en Angleterre,
en Italie, en Autriche et dans la plupart des Etats de l'empire
allemand le droit des marques de fabrique existe. Par la loi du
8 juillet 4870 et du 3 mars 1874, la protection a été inaugurée
aux Etats-Cnis de l'Amérique du Nord. Avant la Révolution, il
existait en France des dispositions légales interdisant et réprimant
TOMB XLm. AVRIL ET MAI 1B78. 11
— 158 —
l'imitation des marques employées par les membres de certaines
maîtrises ^ .
Les maîtrises ayant été supprimées par la Révolution, et leurs
privilèges abolis, la législation de 1800 garantit à tous les fabri-
cants la protection de leurs marques, et elle réprima toutes les
imitations en leur appliquant la peine encourue par le faux en
écriture privée. La loi de 1809, qui institua les Conseils de
prud'hommes, était suivie des décrets de 1810, 1811 et 1812,
renfermant des dispositions spéciales sur les marques dans la
fabrication de savons, de draps, etc.
La loi de 1825 étendit cette protection aux marques dont se
servaient les intermédiaires, sous la réserve expresse que ces der-
nières marques ne remplaçassent pas les premières, mais qu'elles
fussent placées à côté d'elles.
La législation belge suit la législation française. Les lois de
1800, 1809, 1810, 1811 et 1812 étaient en vigueur dans les
deux pays. La dernière loi (1812) a été complétée en Belgique en
1820.
En Angleterre il y a eu jadis, comme en France^ la protection
des marques dans les maîtrises et aux mêmes conditions. La pre-
mière loi générale sur les marques de fabrique est de 1862.
Une semblable loi a été rendue en Autriche en 1858.
En Prusse, le Landrecht permettait de porter au marché des
marchandises à marques imitées, pourvu que ces marchandises
fussent d'aussi bonne qualité que les marchandises originales.
Dans le cas contraire, le fabricant était coupable de tromperie
envers le public.
La loi ne prit point en considération que par l'imitation les
droits et les intérêts du premier fabricant se trouvaient lésés.
^ On trouTe dans le Livre des métiers par Etienne Boileau, fonctionnaire
de Louis XI, une série d»' semblables dispositions. Voyez Recueil général des
anciennes lois françaises depuis Van 420 jusqu*d la Révolution de 1789,
par MM. Jourdân, Dirrusy et Isambert, vol. I", p. 290
Les maîtrises allemandes accordèrent souvent à leurs membres protection
contre rimitation et la falsification de leurs marques de fabrique.
— 159 —
Dans la partie ouest de la monarchie prussienne, les lois fran-
çaises de 1800, 1809, 1810 et 1812 prescrivant le dépôt des
marques auprès des tribunaux de commerce, étaient en vigueur.
La loi sur les marques a été introduite en 1811 dans les par-
ties de Berg, de Westphalie et de la Prusse rhénane.
Tout fabricant ou artisan revendiquant la protection par marque
au tribunal de commerce ou au Conseil de prud'hommes. La
marque devait être différente de celle des fabricants de la même
industrie déjà déposée. Le dépôt se faisait en deux exemplaires ;
il en était délivré acte au déposant. Les contestations qui pou-
vaient s'élever sur les marques étaient tranchées par le tribunal
de commerce ou le tribunal civil. Les amendes infligées aux imi-
tateurs variaient entre 300 et 3,000 fr. La récidive entraînait une
amende double, ainsi qu'un emprisonnement de trois à six mois.
Dans les anciennes provinces prussiennes, une loi de 1818
établissait la marque de fabrique pour les fers en' barres.
Le 4 juillet 1840 une loi sur les marques fut rendue pour toute
la monarchie. La loi précédente de 1818, comme les lois rhénanes
et westphaliennes, furent abrogées.
Gomme l'industrie des fers dans ces dernières provinces avait
besoin de dispositions non prévues par la loi de 1840, une loi
spéciale fiit rendue, en faveur de cette industrie en 1847. C'est
cette loi qui, avec une ordonnance de 1857, a fait autorité dans
ces provinces jusqu'à ces derniers jours*.
Les lois de Hambourg, Brème, des deux Mecklenbourg et du
grand-duché de Hesse, ne préviennent aucune disposition relative-
ment aux marques de fabrique. Néanmoins, par le traité de com-
merce franco-allemand, les deux villes anséatiques ont garanti la
protection aux Français, sous la condition que leurs marques
fussent déposées auprès des tribunaux de commerce de ces deux
villes.
fiaden et la France s'étaient réciproquement garanti la protec-
tion des marques par traité du 2 juillet 1857.
^ Voyez dans VA^ppendice la loi de Nassau et de Hanovre.
— 160 —
de pénal allemand du i5 mai 1871, par l'article Î87,
clément t'imitation des marques de fabrique en tanl que
i commerce,
cet article :
< Sera puni d'une amende de cinquante à mille thalers
emprisonnement jusqu'à six mois quiconque aura fausse-
rqué des marchandises ou leur emballage du nom ou de
de commerce d'un fabricant, producteur ou commerçant
ifédération, ou quiconque aura sciemment mis en circu-
} marchandises ainsi faussement désignées,
même pénalité protégera contre les atteintes de cette
s sujets d'un pays étranger dans lequel la réciprocité sera
par des lois ou des traités imernationaux dûment publiés,
peine devra être appliquée dans les cas même où l'on
traduit quelqui-s changements dans tes noms ou la raison
lerce dont les marchandises sont marquées, si ces chan-
sont si peu apparents qu'on ne puisse s'en apercevoir
un examen très attentif.
ni.
voici arrivés à la forme des marques de fabrique et à la
de savoir dans quels cas le fait de l'imitation peut être
; comme étant démontré.
; les législations disposent que les marques devront être
it conçues, afm que les signes caractéristiques en soient
it saisis.
les législations exigent le nom de la raison sociale, ainsi
lomicile en toutes lettres; d'autres l'emploi de figures,
de lettres isolées, de sceaux, de timbres, etc. Dans plu-
ats l'emploi de certains signes et figures est prohibé.
ation est démontrée quand la marque imitée ne se dis-
ts ou ne se distingue que difficilement de la marque ori-
[I y a présomption d'imitation quand les parties caracté-
de la marque originale sont imitées clandestineinent.
— 161 —
Beaucoup de législations donnent compétence au tribunal de
commerce et au Conseil des prud'hommes de déclarer que Timi-
tation est constante. Ailleurs c'est le juge ordinaire qui décide
avec la participation d'experts.
En France la loi admet comme marques de fabrique l'emploi
de noms lisiblement écrits, les symboles, armes, timbres, sceaux,
vignettes, reliefs, lettres, etc. Ils peuvent être appliqués aux embal-
lages. Sont passibles de peines tous ceux qui imitent ou emploient
des marques d'autrui; qui mettent dans le commerce des mar-
chandises avec de fausses marques ; qui imitent frauduleusement
la marque originale dans ses caractères non essentiels; qui se
servent de marques par lesquelles les acheteurs sont induits en
erreur ou qui portent au marché des marchandises falsifiées de
cette façon.
La législation belge exige que toute marque de fabrique enre*
gistrée se distingue de toute autre marque de la même branche
industrielle. Il est loisible à tout fabricant et négociant de faire
reconnaître cette distinction de sa marque de celle des autres par
le Conseil des prud'hommes. En cas de contestation par des tiers,
le tribunal de commerce statue en faveur de la marque inscrite
en dernier lieu. Les parties ont le recours au tribunal d'appel.
La loi italienne prescrit la diversité des marques, et ordonne
Tapplicaticn du nom et du domicile du fabricant et du négociant.
Ce dernier ne peut enlever la marque du premier qu'avec son
autorisation. En cas de refus, il ne peut appliquer sa marque qu'à
côté de celle du fabricant.
La loi anglaise prohibe l'imitation faite dans le but de tromper
le p iblic. Sont également punissables les imitations faites de
manière à ce que la marque imitée détermine évidemment une
errair dans le public. Quiconque participe à la confection de la
marque où à la vente de la marchandise ainsi marquée, est réputé
punissable.
Les Etats-Unis n'accordaient avant 1870 la protection qu'aux
marques sur marchandises patentées. Par loi du 8 juillet
— 162
1870 et 3 mars iSli^ la protection est étendue à toutes les
marques.
En Autriche les marques doivent pouvoir facilement se distin-
guer de toutes les autres qui se trouvent dans le commerce. Elles
ne peuvent consister en lettres, mots, chiffres isolés, en armes de
provinces ou d'Etats. Le droit de la marque ne s'étend qu'à une
seule branche d'industrie. La même marque ne peut servir dans
plusieurs branches.
La loi r^*sse subordonne la cession du droit de la marque au
transfert de la raison sociale en tierce main. L'imitation est
déclarée constante dès que, pour distinguer l'imitation de l'origi-
nal, il faut une attention particulière.
La Prusse condamne l'imitation quand la marque ajoute au
nom du propriétaire l'indication de son domicile. L'article %9
statue, comme la loi autrichienne, que l'imitation est constatée
dès que le nom et le domicile du propriétaire sont indiqués; qu'il
existe de légères différences d'avec la marque originale, et que,
pour reconnaître la falsification, il faut une certaine attention.
S'expriment de même la législation de Anhalt-Bernbourç
(22 juin 1852), Waldeck (Code pénal, 15 mai 1815), Oldenbourg
(3 juillet 1858), Lubeck (24 août 1853), Reuss (16 novembre 1854).
En Saûce le Code pénal (l^r octobre 1868), comme dans les
Etats de Thuringe, toute imitation de marque de fabrique ou de
négociant, même clandestine, est interdite.
En Hanovre (la loi du 25 mai 1847, § 223 et ss.) et en Nassau
(22 avril 1839) est interdite l'imitation de toute marque dont la
contrefaçon ne peut, sans grande attention, être distinguée des
marques existantes.
La loi bavaroise du 21 décembre 1 862 protège toutes les mar-
ques, soit qu'elles portent le nom ou la raison sociale du fabricant,
soit qu'elles portent simplement des figures.
En Wurtemberg, conformément à la loi sur l'industrie du
12 février 1862, des fabricants et négociants doivent indiquer les
— 163 —
noms et domicile pour pouvoir revendiquer la protection en cas
d'imitation et de falsification.
Le grand-duché de Badf' accorde protection légale contre
toute imitation de marque.
IV.
La législation de certains Etats exige l'enregistrement des mar-
ques originales; d'autres non.
Dans les premiers Etats la protection dépend de cet enregistre-
ment, dont la date pèse d'un poids décisif en cas de contestation
sur la priorité.
Le dépôt et l'enregistrement s'opèrent dans certains Etats
auprès des tribunaux de commerce ou des Conseils de prud'-
hommes, ou bien auprès des autorités administratives. Dans
d'autres auprès d'une autorité centrale.
Quelques Etats ne prélèvent que des taxes insignifiantes (France),
tandis que dans d'autres pays ces taxes sont assez importantes;
enfin dans d'autres il n'est rien prélevé du tout.
En France^ pour obtenir la poursuite judiciaire, il faut le dépôt
des marques auprès du tribunal de commerce comme pour les
dessins.
En 1809 les Conseils des prud'hommes ont été chargés de
l'enregistrement des marques. Ceux-ci, en cas de contestation,
ont la compétence d'arbitres.
Par la loi du 23 juin 4857, la protection légale et l'usage
exclusif de la marque ne sont accordés que moyennant le dépôt.
En cas de contestation de priorité, c'est la date du dépôt qui est
décisive. Les détenteurs de marques sont tenus de les appliquer à
leurs marchandises. Il n'y a pas d'enquête avant le dépôt.
Les lois bdges, comme les lois françaises, ordonnent l'enregis-
trement des marques auprès des tribunaux de commerce, et en
font dépendre la revendication juridique du droit des marques.
En Italie^ la loi de 4867 ordonne le m^mo enregistrement pro-
duisant la même conséquence.
— 164 —
istrement esl demandé aux préfets. Deux marques sonl
ivec l'indication des produits auxquels elles seront appli-
préfecture transmet au ministère du commerce, qui
l'enregistrement et en donne acte. La marque n'est pas
avant l'enregistrement. La date est décisive en cas de
)n de priorité. Il y a lésion du droit de marque dès
ividu non autorisé imite frauduleusement la marque ou,
lolosive, la porte au marché.
fleterre, l'enregistrement n'existe pas en raison de la
le dimension que prendrait le registre.
Us-Unis, et depuis 1870, la protection de la marque
l'enregistrement préalable.
riche il y a enregistrement. Deux exemplaires sont pré-
% Chambre d'industrie. L'un est inscrit sous le numéro
urant, et déposé; l'autre, sur lequel est mentionnée la
l'heure du dépôt, est rendu au propriétaire. Si plusieurs
lentiques sont présentées par plusieurs individus, c'est
i dépôt qui détermine la priorité. Le registre des mar-
ia disposition du public au ministère du commerce.
1 pas d'enregistrement dans les Ëtats appartenant à
Confédération de l'Allemagne du Nord. Pour l'industrie
aciers des provinces rhénanes prussiennes et de West-
>xiste un régime exceptionnel. Les fabricants des arroa-
s Neuss, de Duisbui^ et Kssen déposent leurs marques
Conseil des prud'hommes à Hagen; les autres produc-
provinces rhénanes auprès du Conseil de Solingen ou
heid. Ces Conseils procèdent à Tenregistrement.
nés édictées par les législateurs contre l'imitation varient
l'imitation est dolosive ou non. Certains pays ne la
[u'aulant qu'elle se pratique évidemment dans le but de
ne par l'imitation le propriétaire se trouve lésé. D'autres
— i66-
n'édictent que de faibles peines. D'autres, reconnaissant dans
l'imitation une atteinte au droit de propriété à réprimer sévère*
ment, édictent amende et prison; en cas de récidive les peines sont
aggravées. Dans plusieurs Etats la propagation sciemment dolo-
sive est mise sur la même ligne que l'imitation. Presque toutes
les législations statuent des dommages et intérêts en faveur du
propriétaire lésé.
Par contre l'imitation demeure indemne dans d'autres branches
industrielles; la poursuite et la condamnation de l'imitateur n'ont
lieu, et cela dans tous les Etats, que sur plainte de la partie lésée;
les amendes dans quelques Etats (Autriche) sont versées au fonds
des pauvres.
En France l'imitation des marques est punie, d'après la loi de
1809, de la réclusion *.
Depuis 1857 il est prononcé une amende de 50 à 3,000 fr. et
un emprisonnement de trois mois à trois ans. En cas de récidive,
tes peines sont doublées. Le condamné est déclaré méligible à la
Chambre de commerce. Le possesseur de marchandises à marques
contrefaites s'expose à la confiscation que le propriétaire de la
marque véritable peut faire opérer du consentement du juge par
un huissier. Celui qui requiert la confiscation, justifiera du dépôt
de sa marque auprès de l'autorité compétente, et fournira caution,
s'il y a lieu.
VL
En Angleterre le contrefacteur est tenu d'indemniser le pro-
priétaire jusqu'à concurrence du dommage causé. Il est en outre
condamné à une amende de 10 schelling minimum.
En Autriche l'indemnité est fixée par le juge ; l'autorité admi-
nistrative, dès qu'elle est convaincue du droit du plaignant, pro-
cède, sur la requête de celui-ci, au séquestre des marchandises
imitées et de l'outillage qui a servi à la falsification. Il est en
outre, en cas de falsification consciente, prononcé une amende
< Bt même da carcan, aboli en 1832.
— 166 —
de 25 à 500 fl., doublée en cas de récidive; si la récidive se
répèle, elle est réprimée par remprisonnement.
En Italie l'amende est portée jusqu'à 2,000 fr., et, en cas de
récidive, à 4,000 fr. L'intermédiaire qui enlève la marque sans
l'autorisation du propriétaire, est atteint de la même peine. Les
marchandises à marques contrefaites sont confisquées.
En Belgique l'imitation est traitée comme en Frnnce. La con-
trefaçon des marques dans la quincaillerie est punie d'une amende
de 300 et de 600 fr.; en cas de récidive avec emprisonnement
jusqu'à six mois. L'imitation des marques de savon est frappée
d'une amende jusqu'à 3,000 fr., et de 6,000 fr. en cas de récidive,
avec confiscation de la marchandise.
La loi prussienne de 1840, convertie en Code pénal en 1851,
et, en cas de récidive, un emprisonnement jusqu'à six mois,
contre quiconque, dans l'emballage des marchandises, emploie
faussement le nom ou la raison sociale, avec le domicile d'un
fabricant, producteur ou négociant indigène.
Pour les dispositions pénale*? de 1847 en vigueur dans les pro-
vinces rhénanes, voir Y Appendice.
En Hanovre les amendes allaient jusqu'à 100 fl. et l'emprison-
nement à six semaines.
' En Nassau l'amende était de 100 fl.
Kn Saxe l'emprisonnement allait jusqu'à quntre mois et Tam^nde
jusqu'à 200 fl.
Dans les pays soumis au Code de Thuringe (Weimar, I8r>0,
20 mars), l'imitation était punie d'un emprisonnement ju qu'à
deux mois ou d'une amende fixée par le juge.
Braunschweig (Code pénal, 10 juillet 1840, article 228) et
Lippe-Dptmold ne punissent l'imitation que dans le cas où elle
est opérée dans l'intention de lucre et qu'elle lèse les intéièis de
tiers. La peine va jusqu'aux travaux forcés durant une année.
En Bavière toute imitation patente ou clandestine, tout com-
' :• merce avec marque contrefaite dans le but de lucre et de trom-
perie, sont punis d'une amende allant jusqu'à 150 fl. En cas de
— 467 —
«
récidive, emprisonnement jusqu'à trois mois et amende jusqu'à
1,000 fl.
La loi ivurtembergeoise du 12 février 1862 statue contre Timi-
tation des marques et le commerce avec marques imitées une
amende jusqu'à 500 fl. et un emprisonnement jusqu'à deux mois.
La récidive empotte quatre mois.
En BadCy l'imitation est punie par le Gode pénal du 6 mars
1845, article 444, d'une amende proportionnelle au dommage
causL^ à déterminer par le juge, ou d'un emprisonnement allant
jusqu'à trois mois. Le Code pénal de F empire d^ Allemagne
(15 mai 1871) qui remplace les codes particuliers^ fixe contre
l'imitation frauduleuse une amende de 50 à 1 ,000 thalers, ou un
empi isonnement jusqu'à six mois.
Le Code de commerce, article 27, statue que l'individu dont les
intérêts se trouvent lésés par l'emploi non autorisé de sa marque,
peut requérir la défense de cet emploi, et réclamer des dommages
et intérêts. Le tribunal de commerce statue. Le jugement qui
intervient peut être publié.
VIL
La plupart des Etats ayant légiféré sur cet objet, garantissent
la protection aux marques étrangères comme aux marques indi-
gènes, pourvu qu'il y ait réciprocité. Dans certains Etats la réci-
procité est établie par des traités très libéralement conçus.
En France^ pour la protection des dessins, les étrangers qui
ont des fabriques au dehors sont placés sur la même ligne que les
nationaux. La protection est égale entre Français et étrangers
pour les marchandises fabriquées au dehors et munies de mar-
ques, dès que le pays éti*anger accorde la réciprocité.
Ultalie et le Hanovre protègent les marques étrangères à
l'égal des marques nationales.
Les marques de fabrique étaient protégées dans tout le Zoll^
verein même avant la législation de l'empire * .
^ Voir la loi bavaroise du 21 décembre 1862.
a réciprocité à l'égard d'Etals non allemands, il
spécial. C'est ainsi que la loi prussienne (Gode
&) frappe de la même peine l'imitation de mar-
!t l'imitation de marques nationales.
le la réciprocité a également été reconnu aux
ppliqué par les lois de 1870 et 1871.
axe d'enregistrement est de 40 fr. et celle de la
En France elle est de 1 fr.; en Autriche de 5 fl.;
le 26 dollars.
VIII.
luxquels nous sommes arrivés par la comparaison
ilations sur les marques de fabrique et dont nous
^commander la mise en pratique, nous conduisent
li suit :
issaire de généraliser la protection des marques,
le on protège una propriété bien acquise,
es marques, pour être efficace, reconnaîlrM les
propriété réellement juridique.
tir une pareille propriété, la loi veillera à ce que
jromptement constatée, la procédure relative à la
lilée et le délit sévèrement réprimé.
t, la marque sera déposée auprès d'une autorité
istrée par celle-ci; afm que les avantages de l'en-
issent servir, en cas de constatation, d'une façon
nécessaire d'établir un bureau central comme aux
rét de l'industrie allemande, ce bureau sera établi
llemagne.
^ue, pour avoir le caractère de marque originale,
deux exemplaires au Bureau central de l'empire
•s, et enregistrée par lui.
nplaires, munis de la description de la marque,
— 169 —
seront, par le tribunal du ressort du requérant, reconnus comme
émanant effectivement de lui. Après enregistrement, l'un des exem-
plaires portant la date de l'enregistrement sera retourné à l'impétrant.
7. Pour tout enregistrement il est dû au bureau central un
droit de deux marcs au maximum aux fins d'entretien du bureau.
8. Une enquête est ordonnée pour savoir si des dispositions
exceptionnelles sont indispensables en faveur de l'industrie du fer,
relativement au dépôt et à l'enregistrement de ses marques.
9. Les marques ne sont pas examinées avant leur enregistrement.
Le propriétaire seul peut intenter une action contre les imitateurs.
10. Celui qui entend revendiquer la protection doit, au préa-
lable, prouver l'enregistrement. La date de l'enregistrement fait
foi et l'emporte, en cas de contestation de priorité, jusqu'à preuve
du contraire.
Sur requête du propriétaire, il est procédé à l'extinction, au
registre, de la marque imitée.
11. La législation de l'empire désignera les signes et figures
dont l'emploi, pour marques, est inadmissible.
Elle statuera que les armes privées n'y peuvent être employées.
Elle interdira et réprimera toute imitation clandestine.
Les caractères qui déterminent le fait de l'imitation sont à
indiquer avec précision (comme en Autriche).
12. Les tribunaux civils connaissent de toutes contestations sur
les marques (sauf dispositions exceptionnelles à établir en faveur
de l'industrie des fers).
Ils prendront l'avis des Chambres de commerce et d'industrie,
des Conseils de prud'hommes et d'experts, mais ils rendront leurs
jugements indépendamment de ces avis.
13. Le principe d'une indemnité pleine et entière est à inscrire
dans la loi en faveur du propriétaire lésé, pour autant que cette
indemnité puisse être déterminée.
14. Les propriétaires de marques ne peuvent empêcher ni pro-
hiber l'application de leurs marques dans une industrie autre que
la leur.
■1
I
— 470 -
15. La loi de l'empire sur le!^ marques accordera une égale
protection aux propriétaires étrangers de marque^, étant admis la
réciprocité. Dans ce cas les traités spéciaux sont inutiles.
i6. Le droit de marque s'éteint après un laps de vingt-cinq
années, s'il n'est renouvelé après cette période. Les marques
éteintes sont signalées par la voie de la publicité.
17. Le bureau central publie dans un organe spécial, chaque
mois, les marques nouvellement enregistrées, ainsi que les mar-
ques éteintes et les cessions de marques.
Les jugements rendus en matière de marques sont également
publiés dans cet oi^ane, à la diligence de la partie gagnante.
Il appert des propositions ci-dessus que les dispositions de
Tempire d'Allemagne (article 287 du Code pénal et article 27 de
la loi sur le commerce) nous semblent insuffisantes à la réglemen-
tation définitive du droit des marques^ et que par ces dispositions
on ne tient pas compte des besoins de l'industrie, pas plus qu'on
reconnaît l'importance et la justice due à la protection des mar-
ques de fabrique.
APPENDICE.
I. Ordonnance royale de Prusse du l^î août 1847 sur les
marques de fabrique dans l'industrie des fers en la pro-
vince de Westphalie et la province rhénane (19 articles).
IL Loi modificative de l'ordonnance ci-dessus du 24 avril 1854
(6 articles).
III. Code pénal du royaume de Saxe du l^r octobre 1868
(article 312).
IV. Ordonnance sur l'industrie dans le royaume de Wurtem-
berg du 12 février 1862 (6 articles).
V. Code pénal de V empire (ï Allemagne du 15 mai 1871
(article 287).
YI. Code pénal du grand-duché de Bade du 6 mars 1845
(article 444).
— 171 —
RAPPORT
de MiA. ËNGEL-DoLLFUS et Iwan Zuber, au nom du comité de
commerce j sur deux mémoires présentés pour le prix no 7.
Séance du 29 janvier 1873
Messieurs,
Vous avez renvoyé à rexamen de votre comité de commerce
deux mémoires présentés pour concourir au prix no 7 traitant de
la protection des dessins et marques de fabrique.
L'initiative prise par l'industrie alsacienne parait enfin porter
ses fruits, et Ton commence à comprendre eu Allemagne toute
l'importance de cette question, comme le prouvent diverses publi-
cations et notamment le rapport de la Chambre de commerce de
Lieipzig, qui, à l'unanimité moins 2 voix, recommande les prin-
cipes développés dans la pétition de la Chambre de commerce de
Mulhouse, pour servir de base à la codification du régime des
dessins et modèles de fabrique en Allemagne; votre comité de
commerce a donc cru devoir hâter l'examen des mémoires envoyés,
et m'a chargé, conjointement avec M. Ëngel-DoUfus, de présenter
ses conclusions.
L'un des mémoires, signé, contrairement au mode usité, se
borne à quelques considérations tellement sommaires, qu'il a dû,
de prime abord, être écarté comme insuffisant pour mériter un
prix.
Le second mémoire, rédigé en langue allemande, porte pour
devise :
c L'art de créer le génie n'est peut-être que l'art de le seconder, >
(Mirabeau), puis quatre vers de Schiller.
Les extraits lus par M. le président dans la séance de novembre
vous ont déjà permis de juger tout l'intérêt que mérite ce volumi-
neux travail que nous allons passer rapidement en revue.
— i7î —
:s avoir établi combien il est juste et rationnel de
intions et créations de toute nature dès l'instant
un corps, lait ressortir qu'il laut toutefois aussi
concours eificace de la société par tous les élé-
ion et d'étude qu'elle offre à chacun.
n partage équitable entre l'inventeur et la société
ince à espérer de toute nouvelle valeur d'échange
le plus juste et le plus simple est de garantir à
>priété exclusive pour un temps limité, mais suf-
lisser largement exploiter son idée,
nt de départ de toutes les lois sur les patentes ou
on.
nsuite ressortir combien on est injuste et incon-
sant toute protection à l'artiste industriel, alors
euvre du peintre, du littérateur ; et il insiste sur
créateurs d'objets d'échange, de quelque nature
droit à la même protection contre Timitation.
mcore une considération d'un haut intérêt social :
ns l'industrie relève le niveau des ouvriers et des
ar il conduit à créer des produits supportant des
i-d'œuvres plus élevées, ce qui est le plus grand
Tavailleur ; mais la protection seule peut garantir
id l'art industriel trop rabaissé par quelques
Is; il attribue la décadence de certaines grandes
lemagne, comme par exemple celles des porce-
ux, des impressions, à l'absence du goût spéci^
on.
)u ajouter que, pour arriver à une certaine répu-
l'arliste industriel quelque chose de plus que
et l'imagination; il faut aussi qu'il connaisse à
£S et les exigences de l'industrie pour laquelle il
'est donc là une condition de plus à remplir, et
que d'être souvent fort difficile et onéreuse.
— in —
Après avoir ainsi plaidé avec beaucoup de force, de clarté et
de logique la cause que nous soutenons, le mémoire passe en
revua les lois protectrices en France, en Belgique, en Angleterre,
aux Etats-Unis, en Autriche et en Russie; il indique leurs dates
et origine, et compare les règlements adoptés dans chaque pays
pour les conditions de dépôt et d'enregistrement, la procédure et
les indemnités en cas de poursuites, la durée de la protection, etc.
Cette partie du travail, la plus utile au point de vue de l'étude
pratique de l'importante question qui nous occupe, fait bien res-
sortir l'isolement injustifiable et pour ainsi dire honteux dans
lequel se place l'Allemagne par l'absence de toute loi protectrice.
Nous signalerons encore les intéressants renseignements sur la
loi aux Etats-Unis peu connue ici; cette loi a cela de remar-
quable qu'elle place sur la même ligne les inventions de toute
nature, y compris les dessins et modèles, et qu'elle protège les
produits industriels à l'égal des œuvres d art; mais, le principe
équitablement admis, se trouve renversé en pratique quant aux
dessins industriels par des taxes beaucoup trop élevées et des
formalités de serment et autres par trop compliquées.
L'auteur donne ensuite en onze paragraphes un aperçu des
clauses et conditions qu'il recommanderait pour une nouvelle loi;
il est pleinement d'accord en général avec les principes soutenus
par la Société industrielle et la Chambre de commerce de Mul-
house; cependant nous devons signaler certaines divergences sur
quelques points*, savoir :
Surle§5.
L'enregistrement des dessins et modèles doit pouvoir se faire
autant que possible auprès d'une juridiction locale, plutôt qu'au-
près d'une administration centrale.
L'enregistrement obligatoire des cessions serait une complica-
tion bien inutile, le cédant pouvant toujours donner ses pouvoirs
à son cessionnaire en cas de poursuites à faire.
* Voir le rapport pubUé dans le Bulletin de la Société industrielle, année
1870, pp. 99 à 126, et comparer notamment pp. 103, 105 à 109 et 119.
TOMB XLm. AVBIL ET MAI 1873. 12
— 474 —
Tout comme la Chambre de commerce de Leipzig, nous repous-
ons l'obligation d'une marque spéciale pour les produits déposés;
i ce point a été omis dans les précédents travaux de la Soàété
idustrielle et de la Chambre de commerce de Mulhouse, c'est
niquement parce que la pratique consacrée en France par une
)ngue expérience Tavait mis hors de toute discussion. L'auteur
u mémoire va jusqu'à demander que les produits fabriqués indi-
uent le nom et domicile du propriétaire et la date de l'enre^s-
-ement, ce qui serait absolument impossible dans beaucoup de
as.
Enfin la condition de devoir exploiter dans un délai donné sous
eine de nullité de la garantie légale, nous paraît inutilement
ivère; en effet, la vente d'un article, créé par exemple pour l'ex-
Drtation, peut rester en suspens pendant des années et l'on ne
)it aucune raison plausible pour en faire une cause de déchéance
rant le terme.
Sur le §6, f.
Le mémoire demande que la plainte soit déposée auprès du
ibunal civil du ressort dans lequel l'imitateur a opéré l'imitation ;
DUS ferons observer que souvent on ignore où s'opère l'imitatico
, que, selon nous, les poursuites doivent avoir lieu là où le délit
été constaté.
Nous recommanderions aussi de préférence la juridiction des
ibunaux de commerce pour toute action civile, et il serait à dé-
rer que la loi prescrivit une tentative préalable de conciliation,
ir exemple par devant les conseils de prud'hommes.
Sur le g 7.
L'auteur propose trois ou au plus cinq années pour la durée de
garantie ; nous estimons qu'il serait plus équitable d'accorder
i choix du déposant de une à quinze années, ou tout au moins
: une à dix années, certains produits riches exigeant bien des
ittées pour couvrir leurs frais.
— i75 —
Sur le § il.
Comme simplification et pour écarter une cause de déchéance,
il y aurait lieu de recommander une laxe annuelle, mais payable
d'avance, pour toute la durée de la garantie demandée. Par contre
cette taxe devrait être très minime et ne pas dépasser un marc
par année et par paquet de un ou plusieurs dessins.
Sous le mérite de ces observations, votre comité de commerce
accorde son entière approbation à cette première partie du mé-
moire relative aux dessins et modèles de fabrique.
Ainsi que le fera ressortir le rapport de M. Engel-Dollfus sur la
seconde partie du mémoire traitant des marques de fabrique, les
conclusions sont encore là entièrement favorables ; votre comité
de commerce est donc d'avid que l'auteur du mémoire portant
(>our devise : < L'art de créer le génie n'est peut-être que l'art de
< le seconder, > a rempli toutes les conditions du programme
pour le prix no VII ; il vous propose en conséquence de lui dé-
cerner une médaille de l'** classe et de le féliciter hautement
de son beau travail.
Janvier 1873. J. Zuber.
RAPPORT
sur la partie relative à la protection à accorder aux marques de
fabrique^ du Mémoire répondant au prix N"" VII du concours
de 187 3 y présenté y au nom du Comité de commuée, par
M. Engel-Dollfus.
Séance du 29 janvier 1873.
Messieurs,
Ce n'est pas sans motifs que la Société industrielle, dans son
programme des prix, a scindé les deux questions de la propriété
Jjs dessins et des marques de fabrique ; elles sont en effet très
distinctes, et par leur origine et dans leurs rapports avec les droits
— 176 —
de la collectivité, qu'il ne faut jamais perdre de vue lorsqu'il s'agit
de l'établissement des titres sur lesquels doit reposer la jouissance
des droits particuliers.
Nous aurions désiré que l'auteur du mémoire dont nous avons
à (aire l'analyse appuyât davantage sur la séparation des deux
questions, séparation de principe bien plus que simple question
d'ordre ou d'exposition.
Il a bien fait ressortir avec clarté et avec une insistance dont
nous lui savons gré, les droits de l'inventeur et de ceux qui met-
tent en œuvre les produits de son imagination et de ses recherches.
II a également montré, en économiste versé, la part antérieure de
la collectivité dans toute découverte et la nécessité de limiter les
droits de l'inventeur. Il a enfin établi, à l'aide d'une argumentation
solide, la théorie complète de la propriété artistique dans ses
rapports avec l'industrie, sans en négliger un côté auquel les
circonstances donnent une importance toute particulière, le côté
économique et social.
Mais il ne semble pas avoir accordé à la question de la pro-
priété des marques de fabrique l'attention et la place à part qu'elle
méritait, et nous devons dès lors chercher à le suppléer dans ce
que son intéressant travail a d'incomplet à nos yeux.
Tout d'abord, quelle distinction fondamentale y a-t-il à faire
entre la propriété d'un dessin et celle d'une marque de fabrique ?
Sur quoi reposent les titres de Tune et de l'autre de ces propriétés ?
Peut-on, doit -on les protéger de la même manière et dans la
même mesure ? Quel est enfin l'état actuel de la protection des
marques dans l'empire allemand?
Nous examinerons successivement les quatre questions et, pour
mieux rendre notre pensée, nous puiserons quelquefois nos
exemples dans les industries qui nous sont familières.
En ce qui concerne la production artistique^ si elle a générale-
ment été précédée de longues études et d'une succession de travaux
d'initiation, il n'en est pas moins vrai, qu'à ne la juger que par
— 177 —
son côté visible pour tous, elle se présente avec un caractère
marqué de spontanéité^ de rapidité et aussi d'intermittence.
Un dessin, une peinture, la plupart des œuvres d'art ne sont à
vrai dire que des éclosions de l'imagination du talent ou du génie,
si on les compare à tant d'œuvres dont l'exécution matérielle
demande un temps considérable !
Le caractère du genre de propriété que représente la marque
de fabrique est de nature toute opposée !
La durée^ la continuité, la permanence dans le travail produc-
teur sont ses attributs essentiels !
Sans la multiplication du produit, sans la continuité de la
vente, plus de rémunération, ou, en d'autres termes, plus de
revenu, plus de propriété.
Pour peu qu'on y réfléchisse, on reconnaît bien vite, entre l'art
et l'industrie, entre la production artistique et la production in-
dustrielle, même quand cette dernière appelle l'art à son aide, des
conditions d'existence si différentes que, pour établir en faveur de
chacune d'elles un système de protection équitable et complet, il
faut recourir 4 des moyens différents.
Nous ne reviendrons pas sur la protection artistique, confondue
avec la propriété industrielle dans les impressions de haute nou-
veauté qui ont fait le renom de notre ville; il a été stipulé pour
elle dans la première partie de notre analyse, par notre collègue
M. Zuber.
Mais nous nous croyons particulièrement fondés à réclamer la
durée illimitée de la propriété des marques de fabrique (durée
illimitée par le renouvellement des dépôts) en faveur des produc-
tions industrielles qui, privées des moyens de séduction par la
simple vue, sont presque exclusivement obligées de chercher à
fonder leur prospérité sur l'intelligence, le travail et les moyens
de succès si lents à produire leur effet, et cependant si dignes
d'encouragement, qu'on appelle: fabrication loyale, consciencieuse,
constante dans la qualité des produits. Tout cela se trouve en
— 178 —
effet presque inévitablement réuni et en quelque sorte condensé
dans la valeur vénale d'une marque réputée!
Et que Ton ne se hâte pas de crier au monopole ou à l'abus!
Car, l'apparition de produits très supérieurs ou un simple relâ-
chement de ceux qui ont contribué à la création de cette valeur,
si lente, si difficile à former, qu'on appelle une marque de fabrique,
amèneront son discrédit, sa chute et la perte rapide des avantages
qui y étaient attachés !
Enseignes en vogue, étiquettes ou marques s'achetant ou s'ac-
ccptant les yeux fermés, réputations de toutes sortes, que deviennent-
elles en très peu de temps, quand elles cessent d'être justifiées
par la valeur du produit qu'elles couvrent?
Qu'elles constituent pour un certain temps un avantage très
marqué au profit de ceux qui réussissent a les répandre dans le
commerce, nous ne le contestons pas, puisque nous demandons
au contraire que cet avantage leur soit assuré (fût-ce même au
prix de quelques petites gênes). Il est équitable, légitime et le
meilleur stimulant aux productions d'élite.
Ce que nous avons simplement voulu faire remarquer, c'est
riu'on se tromperait en croyant que, la confiance du public une
(bis aci|uise, il soit possible de l'enchaîner ou de la capitaliser, en
se dispensant d'efforts nouveaux!
Mais insistons un peu plus sur la distinction que nous avons
entendu établir.
Un artiste peut, par exemple, avoir, économiquement parlant,
beaucoup produit, mais ses œuvres ont une valeur absolue, isolée;
elles sont indépendantes les unes des autres.
Que de temps, quel esprit de suite, que de patience, au contraire,
ne faudra-t-il pas pour créer une marque de fabrique ! et qu'est-
elle au fond cette marque, i\\xQ doit-elle être dans sa véritable
signification, si ce n'est féi^uivalent du nom du fabricant lui-même,
venant donner au consommateur la certitude que ce qu'il achète
est bien identique et de qualité pareille à ce qui lui a déjà été
— 179 -
livré depuis 20, 30 ans et quelquefois plus, avec le même signe
caractéristique !
L'appréciation d'une œuvre d'art moderne ou d'un dessin indus*
trie n'offre aucune chance d'erreur en dehors de l'estimation
même, et son prix est fixé par le jugement des gens compétents
d*après la vue même de l'objet et sur des données qui n'offrent
aucune chance de surprise.
Comment, par contre, faire connaître au public la valeur intrin-
sèque d'une foule de choses que leur contenant obligé cache aux
regards, ou dont l'usage peut seul révéler le mérite?
Comment jugera-t-on à simple vue, de la valeur d'un extrait de
viande ou de lait en flacon^ d'un médicament en boîte, d'un engrais
en saCy d'outils en fer ou en acier, de fils de colon empaquetés?
< Apposez la raison sociale ou le nom des fabricants sur les
emballages ou sur les produits mêmes, nous dira-t-on. Toute
protection leur est acquise dans presque tous les pays. >
Mais on ne songe pas à l'impossibilité absolue de cette apposi-
tion chaque fois qu'elle devra se faire sur un objet de petite di-
mension ou, ce qui est tout aussi fréquent, lorsque la raison
sociale à appliquer sera compliquée ou d'une longueur démesurée.
On sait jusqu'à quel pomt les grandes sociétés anonymes par
actions se multiplient ! elles sont de plus en plus la forme définitive
ou obligatoire de la grande industrie manufacturière.
Les privera-t-on indirectement d'une protection accordée à
d'autres, parceque leur raison sociale, le plus souvent d'une lon-
gueur désespérante et impossible à loger dans la mémoire du
consommateur, ne pourra pas être remplacée par une marque de
fabrique?
Peut-on se figurer une lame de canit portant pour marque :
« Preusmche patentirte Actien-Gesellschaft der Dampf-Mes*
serschmied' und Stahltvaaren- Werkstœtte zu Ober-Ernshausen
in Thunngen\ » Ou bien (je ne fais que copier) un outil avec la
^ Société par actions prussienne, brevetée, des établissements à vapeur de
— ■180 —
Îœrkisch-Sehlesische MaschitienbtM-und Hùttm-Ac-
ïafi {vorm. Egelhy. » Ou encore une pelole de fil
te, pour avoir droit à une protection légaïe, aurait à
ots : « Commandite-Aclien-Gesellsckaft def mecha-
mwollen-, Leinen- und Seiden-Zwimerei in Greitz
le\*
iz pas, Messieurs, que je veuille plaisanter !
î du Code de commerce allemand dit formellement:
règle, la raison sociale d'unesoctété par actions devra
'objet de son entreprise. »
le consommateur, le consommateur étranger surtout,
d'ailleurs les produits qu'il aura à redemander au
; les raisons de commerce seront écrites en langue
res étrangers? En attendant la venue, bien lointaine
d'une langue universelle, n'y a-t-il pas, de ce fait
itable entrave au commerce international ?
hés, ou plutôt ces impossibilités, ajoutées k la ten-
lle du public à désigner des marques plutôt que des
, montrent parquelle tiansition la marque de fabrique,
irtienl à toutes les langues, est venue se substituer à
aie dont elle n'est que te signe représentatif.
aît unanimement le droit qu'a cliacun à la propriélé
lection de son nom; c'est adineltre implicitement le
ileclton de la mnttiur qui n'en est qu'une abréviation
le. Nous voudiions, avec l'auteur du mémoire, que
>énélrat enfin en Allemagne, où elle n'est consacrée
ue pour la seule industrie des fers, et qu'elle! trouvât
s une loi de l'empire; car, pour résumer notre pensée,
iu fabrication d'objets en ader. de Ober-EmshauBen en Tbu-
'sienne par actions pour la conslniction de machines et de bà-
lemiiient Egells),
r actions en coiuriianditft du retordt^i» mécanique de uotoK, de
le i^reitz dann le Voigtland.
— i8i —
il Qous parait aussi injuste qu'impolilique à tous égards, qu'une
industrie progressive soit privée des avantages que cette loi lui
procurerait au grand profit du pays hii-^même.
Le soin jaloux avec lequel les nations les plus avancées protë*
gent la propriété littéraire, artistique ou industrielle, contraste
avec l'indifférence ou plutôt (tranchons le mot) avec la complai-
sance inouïe que rencontre ailleurs la contrefaçon des marques !
L'opinion publique sous ce rapport, il faut bien le dire, est en
avance sur la justice légale; elle blàrae et réprouve ce que la loi
ne punit pas encore, mais punira bien certainement un jour, et
elle se trouve ostensiblement amenée à voir dans ce silence pré*
médité, comme une espèce de connivence tacite, comme une prime
d'encouragement donnée, sous main, aux premiers efforts des pro-
ducteurs nationaux, en quête de débouchés.
Passe encore si elle n'en faisait pas les frais.
Mais c'est le public qui subit et paye la fraude , et quand il la
voit, sans répression légale, érigée en quelque sorte en système
économique, il s'y résigne, et souvent finit par y devenir presque
indifférent, ce qui n'en est (|ue plus fâcheux, car il faut à toute
situation — que la loi parle ou ne parl6 pas — une sanction
morale qui fait complètement défaut ici.
En France , la moralité de la loi s'est élevée parallèlement à
l'intérêt, à la protection et au développement de Vindustrie.
Rendu, dans l'avant-propos do son traité pratique des marques
de fabrique et de commerce, dit avec justesse que la concur-
retice déloyale est le fléau des industriels honnêtes et habiles^
comme la contrefaçon est la ruine des inventeurs.
Les lois de 1824, de 1857, complétées par la faculté addition-
nelle d'action en concurrence déloyale qui s'appuie sur le Code
civil, donnent à l'industriel français sur son marché des droits,
des garanties étendues, qui manquent complètement à l'industrie
alsacienne et même ài son commerce intermédiaire sur le marché
allemand.
L'article 287 du Cod^ pénal de l'empire est à la fois un progrès
182 —
1 recul; mais à le bien considérer, et relativement aux lois
culières des Etats allemands qu'il abr<^e dans leurs disposi-
I prolectrices, il est plutôt un pas rétrograde dans le sens de la
action des marqttes.
rant tout, il faut bien s'entendre sur le véritable sens des
i.
n'est-ce qu'une marque?
u'est-ce qu'une raison de commerce ?
i n'est pas sans motifs que les lois anglaises sont généralemeut
mpagnées de préambules destinés à prévenir les confusions,
ausses interprétations.
)ur nous et pour le dictionnaire, une marque est un signe, un
l)ole, une abréviation, et l'emploi de raisons sociales pour
^er des emballages ou des produits, ne fera pas des raisons
ommerce des marques dans la véritable acception du mot.
'article 287 ne protège pas les marques , il n'en parle même
il ne punit que l'usurpation des raisons de commerce, et nous
ons utile d'en donner la traduction littérale :
Sera puni d'une amende de 50 à 1,000 thalers ou d'un em-
isonnement jusqu'à six mois quiconqueaura faussement marqué
is marchandises ou leur emballage du nom ou de la raison de
mmerce d'un fabricant , producteur ou commerçant de la Con-
lération, ou quiconque aura sciemment mis en circulation des
archandises ainsi faussement désignées.
La même pénalité protégera contre les atteintes de cette nature
s sujets d'un pays étranger dans lequel la réciprocité sera
irantie par des lois ou des traités internationaux dûment pu-
iés.
Cette peine devra être appliquée dans le cas même où l'on
irait introduit quelques changements dans tes noms ou la raison
! commerce dont les marchandises sont marquées, si ces chan-
;menls sont si peu apparents qu'on ne puisse s'en apercevoir
je par un examen très attentif. >
— 183 —
On le voit, cet article 287 ne protège que les raisons de com-
merce.
Il y a bien encore l'article 27 du Code de commerce qui dit :
« Quiconque aura été lésé dans ses droits par l'emploi abusif
« ou indu de sa raison de commerce {Firma\ pourra contraindre
< le délinquant à cesser cet emploi abusif, et lui réclamer des
« dommages et intérêts.
€ Le tribunal de commerce statue, selon sa libre appréciation,
< relativement à l'existence du fait et à l'étendue du dommage.
c 11 est loisible au tribunal de commerce de faire publier aux
c frais de la partie condamnée les faits de la cause ou du juge-
« ment. >
Mais cet article, aussi bien que l'article 287 du Code pénal,
passe sous silence let marqries de fabrique^ et l'auteur dn
mémoire fait évidemment confusion en nous disant qu'elles sont
protégées dans l'empire allemand.
Ce qui prouve du reste surabondamment qu'elles ne le sont
pas, c'est le récit que fait le Deutsckes Handelsblatt (journal
commercial allemand — journal d'économie politique et com-
merciale de Berlin) dans son numéro du 4 janvier 1872, d'une
résolution du Handelstag (Diète du commerce allemand) à la
date du 28 octobre 4868, et d'une pétition adressée en son nom
le 24 mars 4870 par sa délégation au Bundesrath-Ausschuss
pour le commerce et U industrie^ c'est-à-dire au comité pour le
commerce et l'industrie du Conseil fédéral des Etats allemands.
Cette pétition demandait, au nom du commerce allemand, qu'il
fût fait une loi de l'empire pour la protection des marques du
commerce et de l'industrie {zum Schutze der Handels- und
Fabrikzeichen],
Sa demande fut repoussée par des motifs dont nous croyons
devoir donner la traduction littérale à la fin de ce rapport,
d'après le texte que nous fournit le Deutsches Handelsblatt
(journal commercial allemand) ; ils sont de nature à nous faire
penser qu'une nouvelle proposition mieux préparée, mieux appuyée
— 184 —
urtout sur les raisons d'éqailé qui font la force principale des
>is commerciales, aurait un sort tout différent.
La Chambre de commerce de Mulhouse, qui, elle aussi, a cru
evoir scinder les deux questions de la propriété des dessins et
[lodèles et des marques de fabrique, jugera sans doute qu'il y a
ieu de teuter un nouvel effort en faveur de la protection des
larques qu'elle n'a pas abordée encore.
On peut du reste voir combien les idées se modifient, combien
1 législation gagne et s'épure, par l'exemple suivant que nous
mprantons au mémoire qui nous a été envoyé.
En Prusse, le Landrecht (le droit du pays) permettait de porter
u marché des marchandises à marques imitées, pourvu que ces
ftarchandises fussent d'aussi bonne qualité que les marchandises
riginales; dans le cas contraire, le fabricant était coupable de
romperie envers le public.
La loi, fait remarquer avec raison notre auteur anonyme, ne
trit point en considéraiion que par l'imitation les droits et les
ntérèts du premier fabricant se trouvaient lésés....
Hélasl oui, on oubliait, ou plutôt on sacrifiait sans ménage-
aents les droits, non pas du premier fabricant, mais du seul
réaleur ou plutôt du geul méritant, et, avec les siens, ceux de
es'ouvriers et auxiliaires, cependant bien méritants aussi; car en
idmettant même que 1rs produits fussent identiques, on permet-
ait à l'imitateur du nmmtmt de recueillir d'emblée et sans courir
lucune mauvaise chance, tous les avantages que s'était pénible-
nent acquis le premier fabricant par de longues années de livrai-
un consciencieuse, et par les frais considérables qui s'attachent
t l'établissement et à la propagation d'une marque.
•On faisait autre chose encore; on travaillait à la démoralisation
lu commerce intermédiaire en l'excitant en quelque sorte à dén-
ier un produit pour un autre, et en le poussant sur la pente
l'actes Indélicats.
En punissant dès à présent l'imitation des raisons sociales
étrangères ji l'égal de celle des raisons sociales du pays, la loi de
— 186 —
Tempire devra forcément, dans sa perfectibilité, déjà prouvée,
aboutir à la protection des marques de fabrique proprement
dites, qu'elles soient étrangères ou nationales.
La loi, on le sait, n'impose pas au fabricant Tusage de la
marque de fabrique; elle aurait d'excellentes raisons pour le {h*o-
léger et le favoriser; mais, nous le répétons, se retranchant der-
rière des difficultés pratiques, elle l'abandonne momentanément
à l'imitation, et se borne à protéger les raisons sociales.
Si la protection des marques nous était accordée, le manufac-
turier pourrait toujours (comme cela se fait généralement dans
les pays qui ont un commerce puissant et étendu, par exemple
en Angleterre) sacrifier à la facilité dç la vente ou à des considé-
rations financières l'avantage éventuel qu'ofire le débouché direct
avec marque de fabrique.
En obligeant, à déiaut de stipulations contraires, l'intermédiaire
à adapter sa marque à côté et non à la place de celle du produc-
teur, en ne permettant pas que l'origine du produit fût déguisée,
les lois française et italienne n'ont donc fait que s'inspirer de la
vérité et de l'équité qui doivent former la base de toute réglemen-
tation.
Votre comité de commerce se rallie d'une manière générale à
Tavant-projet d une loi sur les marques de fabrique qui termine
le mémoire soumis à son examen. Si l'on venait toutefois à don-
ner à cette esquisse une forme plus arrêtée, il aurait à demander:
lo Que Ton ajoutât à l'article 14 :
« Cependant le possesseur d'une marque pourra s'en réserver
€ l'usage exclusif pour toutes les branches de son genre d'indus-
c trie et de celles qui s'y rattachent par l'analogie des produits
c ou la similitude d'emploi ; »
Que l'on réclamât encore :
2o Une classification des marques existantes, permettant de
s'assurer officiellement et moyennant redevance de l'absence ou
de la préexistence de telle marque que l'on voudrait adopter ;
3"* Des dispositions spéciales donnant aux possesseurs originaires
— 486 —
marques antérieures à la promulgation de la loi les moyens
se Taire garantir la propriété de leurs marques ou d'en faire
ser l'usurpation ;
i° L'obligation pour l'administration de précéder d'une mise en
Heure, la déchéance à prononcer en cas d'oubli du ranouvelle-
nt obligatoire de la marque, tous les quinze ans.
ja question générale des marques de fabrique semble du resle
ir déjà été en Allemagne l'objet de travaux considérables.
?armi les documents que nous recueillons au dernier moment,
is avons à citer : * Veber dm Schutz der Fabrik- uni Waaren-
ihen, nebst den einschlagenden Gesetzen sœmmtlic/ter deutichen
alen, par G. Krug. — Darmstadt et Leipzig, Edouard Zernia,
i6V .
je plaidoyer de Krug en laveur de la limitation aux raisons de
nmerce de ta protection légale repose principalement sur les
icultés excessives, dit-il, qu'entraînerait l'application pratique
ne loi pareille.
I tait cependant une concession importante en disant (page 32) :
I Je crois que le Code de commerce allemand était très pro-
irement appelé à prévoir aussi la protection des marques en
ddition à la protection des raisons de commerce édictée pour
article 27 (dans le sens étroit du mot).
: Gela eût paré aux besoins essentiels du présent. >
1 est amené à cette déclaration (il eu fait l'aveu page 29) par
intérêts évidents de la morale, de la sincérité et de la vérité
'S les transactions.
Ljoutons en passant qu'en Angleterre, en France, en Autriche,
Etals-Unis la loi existe, fonctionne, sans entraves pour le
imer-ce loyal, et qu'aux yeux de Krug même, dont les aipi-
its semblent presque avoir servi de texte au refus donné eo
De la protection des marques de fabrique et de commerce, avec texte
!0M qm ont trait dans les Etats aliemands, par G. Kbuq. — Darinatadt
aipz^, Edouard Zendn, 1S66.
— 187 —
décembre 1871^ par le Bundesausschuss (comit^ fédéral)/ la loi
actuelle qui c pare aux besoins essentiels du présent > , n'est que
le précurseur d'une protection plus étendue pour l'avenir.
Ce qui prouve encore combien le mouvement protectionniste
s'accentue, c'est la convention de dix ans conclue le 25 novembre
1871 entre l' Autriche-Hongrie et les Etats-Unis pour la protec-
tion réciproque des marques de fabrique.
11 nous est encore tombé sous la main :
Une brochure de S. Blanckertz, de Berlin, qui insiste sur la
nécessité de marquer du nom du producteur les produits de l'art
industriel, et qui fait ressortir avec énergie par des considérations
excellentes le préjudice résultant pour l'industrie de la contre-
façon des marques étrangères, c L;i contrefaçon des marques,
qu'elles soient nationales ou étrangères, est une infamie > , s'écrie-
t-il, avec l'accent d'une profonde indignation.
Nous avons enfin parcouru une œuvre plus complète de
R. Klostermann : t Die Patentgesetzgebung aller Lœnder, nebst
den Gesetzen ûber Musterschutz- und Waarenbezeichnungen,
systematisch und vergleichend dargestellt^ von Dr R. Kloster-
mann. — Berlin, Gultentag, 1869*. »
Cet ouvrage est très étendu, très étudié; l'auteur de notre
mémoire paraît y avoir puisé — et c'était son droit — les maté-
riaux de la comparaison succincte qu'il vous a présentée de la
l^islation relative aux dessins, modèles et marques de fabrique
dans les différents Etats ; mais nous remettrons à plus tard l'exa-
men de ces nouvelles sources d'informations, car nous craindrions
qu'il n'atténuât le caractère et la spontanéité des impressions,
dégagées de toute influence juridique, que désire . vous apporter
votre comité de commerce, et qu'il ne nous entraînât à discuter
* Voir à la fin du rapport une note extraite du Deutsches HandeUbîatt,
donnant exactement la position de la question.
* Législation des patentes de tous les pays, avec les lois sur la protection
des dessins et des marques de fabrique, présentées systématiquement et
comparées entr'eUes, par R. ELosTsaifAMN. — Berlin, Gultentag, 1869.
— 188 —
d^s opimon» qui ne sont pas émises dans le mémoire soumis à
votre appréciation.
Il est d'ailleqrs temps de recommander à votre bienveillante
approbation un travail qui nous en parait digne à tous ^^ds, et
qui satisfait complètement aux conditions de votre programme de
prix.
Que son auteur soit Allemand ou Suisse (il doit être l'un ou
Tautre, puisqu'il écrit en langue allemande), il paraît avoir lu
Boileau, car, comme nous, il appelle c un chat un chat et Rollet
un fripon », répudiant avec raison cette morale relative (malheu-
reusement officielle encore, dans la question qui nous occupe)
qui permet, accepte ou tolère tout acte indélicat qui n'est pas
puai par le Code, Quant à votre comité de commerce. Messieurs,
il vous prie instamment de vous associer à lui, en répétant à
haute voix que la contrefaçon des dessins et modèles est un vol
et la contrefaçon des marques une fraude. Il est convaincu
d'ailleurs qu'en pareille ipatière le blâme énei*gique et unanime du
la veille amènQ infailliblement la répression légale du lendemain.
PIÈCE JUSTIFICATIVE.
Feoille commerciale allemande. - Deatsclies HandelsbUU
du 4 janvier 1872.
Proteotion des marcfues.
La correspondance St. communique ce qui suit :
Ainsi que nous l'avons annoncé dans le temps, le Bundesrath
(Conseil fédéral) a renvoya à l'examen de son, comité spécial pour
le CQmmerce et l'industrie une pétition de l'Assemblée générale
du commerce allemand [Handelstag)^ demandant l'établissement
d'uuQ iQi pour la protection des marques de commerce et de
fabrique.
Ce comité s'est acquitté du travail qui lui avait été confié, et il
conclut à ce que le Conseil fédéral veuille bien répondre négati-
— 189 —
vement à la demande du Handelstag, demande qui avait été sou-
mise également à la Commission de la Prozess-Ordnung.
 la pétition n'étaient pas jointes des raisons décisives; on
avait simplement fait valoir aux assemblées générales du Handels^
tag que dans le commerce en gros, et notamment sur les marchés
d'outre- mer, on faisait beaucoup plus attention aux marques
qu'aux raisons de commerce; que l'introduction d'un produit
nouveau sur les marchés du monde et l'intronisation d'une nou-
velle marque étaient devenues chose extrêmement difficile, et que
la contrefaçon de la marque s'exerçant sur des produits de qualité
inférieure causait de graves préjudices aux fabricants loyaux.
Le comité est d'accord avec les pétitionnaires sur ce point que
la compétence du Conseil fédéral en la matière est indiscutable,
vu que dans le cas présent il s'agit de la dispensation de disposi-
tions pénales et consulaires (article 4, no 13); il considère toute-
fois comme mal fondées les raisons invoquées pour établir la
compétence du Conseil.
Ni le no 5 ni le no 6 de l'article 4 (brevets d'invention et pro-
priété littéraire) auxquels se sont référés^ les pétitionnaires, ne
concordent avec la proposition.
Le rapport entre plus particulièrement dans l'examen de la
législation actuelle des Etats allemands sur les marques de
M)rique, passe également en revue les lois en vigueur en France,
Autriche, Belgique, Russie, Italie et aux Etats-Unis d'Amérique, et
élucide ensuite la question de savoir : si les raisons données à
l'appui de la pétition sont assez probantes pour qu'il y ait lieu
d'accorder par une loi de l'empire une protection auxdites mar-
ques de fabrique.
Le comité repousse la motion et refuse d'appuyer la proposi-
tion, ainsi que l'avait déjà fait précédemment le ministre du
commerce en Prusse, parce que, d'après lui, l'étendue des besoins
d'aider aux inconvénients signalés n'est nullement en rapport
avec les difficultés qu'offrirait l'introduction et l'application pra-
tique d'une loi pareille.
TOME XLm. AVRIL ET MAI.
— 190 —
comité rappelle que par le Code pénal la protection des
ues de fabrique a été élaipe en ce sens que, pour motiver,
' ce droit à la protection, il n'est plus besoin, comme cela
exigé par la majeure partie des lois particulières des Etats
lands, que le domicile ou le lieu de la fabrique ait été ajouté
3m ou à la raison de commerce; que la question ne pouvait
itre considérée comme vidée non,plus, vu qu'elle concernait
sèment les signes auxquels se rapporte le § 287 du Gode
I.
le, sans doute, il ne pouvait être contesté qu'il était parfois
difficile de mettre sur la marchandise même ou son embal-
le nom ou la raison sociale, mais qu'il était simplement à
er, dans l'intérêt de la loyauté et de la sincérité des transac-
, qun cette manière de marquer la marchandise, plutôt que
par signes figuratifs, se généralisât.
l'il pouvait être exact que dans le commerce en gros on
ichait parliculièrement à des marques figuratives. Cependant
ne s'opposait à ce que l'on ajoutât (ce qui se fait souvent) le
et la raison sociale i\ la marque, et que l'on créât de celte
1 un mode de désignation h l'abri de la contrefaçon,
liant à l'ai^ment que l'intermédiaire cherchait ii dissimuler
çine de la marchandise, et que celte dernière, pour ce motil,
lit n'être marquée que de signes figuratifs, il n'y avait pas à
outer de poids, vu que, les registres de dépôt des marques
L ouverts à chacun, il était facile au consommateur, quand il
mlait bien, de découvrir le producteur,
ue seulement pour les transactions sur tes marchés où les
leurs De pouvant pas lire le nom ou la raison sociale, se
vent amenés à conclure leurs affaires sur des marques de
ique (ainsi particulièrement sur les marchés orientaux), ces
ques pouvaient avoir de l'importance. Qu'à cet égard, la quan-
de marchandises allemandes qui s'est implantée en Orient
me article de marque, était proportionnellement bien res-
ite, et qu'il y avait à réfléchir avant de songer, en vue de
— 191 —
quelques cas isolés^ à rétablissement d'une loi qui demanderait
d'ailleurs tant de stipulations accessoires.
Que précisément à cause de ces détails étendus, on s'était
résolu en Angleterre à ne pas régler légalement la matière,
comme le propose la Réunion générale du commerce allemand
(Handelstag).
Que l'allégation d'un besoin de première nécessité, sans preuves
à l'appui, ne pouvait être considérée par le comité comme suffi-
sante pour qu'il recommandât au Conseil fédéral de suivre cette
affaire.
Que, de même, le comité ne pouvait appuyer la proposition
éventuelle (ou subsidiaire) faite par le Haiidelstag^ de recomman-
der la matière à l'examen de la Commission pénale, afin qu'elle
passât comme loi d'introduction au nouveau Code pénal.
Que, aussi longtemps que la loi ne reconnaissait pas un droit
absolu sur une marque donnée de fabrique, l'usage en était loi-
sible à chacun ; que personne ne se rendait par là coupable d'une
action défendue, et que dès lors la base de dommages et intérêts
manquait également.
La chose traîne du reste depuis longtemps : le Handelstag
a voté sa résolution le 22 ootobre 1868 ; la péti-
tion de son comité est datée du 21 mars 1870;
elle a été renvoyée par le Bundesrath à son
comité spécial le 14 octobre 1871, et celui-ci a
délivré son rapport le 14 décembre 1871.
- IMPRIMERIE VBU\-B BADBR i
BULLETIN
DE LA
SOCIÉTÉ INDUSTRIELLE
DE MULHOUSE
(JoiD k Juillet 1873)
RAPPORT
sur la question de l'unification des divers systèmes de numéro-
tage des filés ^ présenté au nom du Comité de mécanique par
M. Camille Schœn.
Séance du 30 avril 1873.
Messieurs,
Par Tinitiative de la Chambre commerciale et industrielle de la
Basse-Autriche, il se réunira à Vienne, lors de la prochaine
Exposition, un Congrès international, dans le but d'examiner s'il
serait possible de remplacer par un titrage uniforme les diffé-
rents systèmes de titrages appliqués aux filés, et, dans l'aifirma-
tive, d'étudier et d'arrêter les mesures propres à le mettre en exé-
cution.
A cet effet une Commission préparatoire a rédigé un programme
sous forme de questionnaire, qu'elle a fépandu dans le monde
industriel et commercial, ainsi qu'un exposé des réponses, qui
forment sur la matière un travail préliminaire sérieux.
Tous les hommes compétents sont appelés à être entendus au
sein du Congrès et à prendre part à ses discussions.
La Chambre de commerce de Mulhouse, saisie de cette ques-
tion, s'est adressée à la Société industrielle pour avoir son opinion
sur ce sujet, qui lui i^raît devoir fixer sérieusement l'attention
des industriels de l'Alsace, et nous avons, au nom de votre Comité
de mécanique, à vous faire part des observations provoquées dans
son sein par cette importante question.
TOMB XLm. JUIN ET JUILLET 1873. 13
— 196 —
Ces observations sont condensées dans le rapport que nous
vous soumettons aujourd'hui, et dans lec^el nous recherchons
d'abord ce que c'est que le titrage des filés et comment il se (ait;
nous indiquons les inconvénients que présente le grand nombre
de systèmes de titrage, et les motifs en iaveur de leur unification.
Nous recherchons ensuite parmi ces systèmes celui qui nous
parait le mieux répondre aux exigences pratiques d'une unifica-
tion, tout en étant basé sur le système métrique des poids et
mesures, et nous examinons si le système que nous proposons
peut s'appliquer aux différentes matières textiles, et avec quelles
modifications, s'il y a lieu.
Nous indiquerons enfin les moyens qui nous paraissent devoir
être employés pour faire que cette unification projetée passe dans
le domaine des faits accomplis.
Nous nous appuierons souvent sur le travail préparatoire dont
nous avons parlé, dû à l'initiative intelligente d'un groupe d'in-
dustriels de l'Autriche, qui ont à cœur de mener à bonne fin cette
entreprise, dont ils sentent la grande utilité pour l'industrie et le
commerce; sa réalisation serait l'un des beaux et utiles résultats
de la prochaine Exposition de Vienne.
Si la création du système métrique des poids et mesures res-
tera toujours un' titre glorieux pour les savants qui en ont doté la
France, il y a 80 ans, l'introduction de cette utile institution dans
les pays qui en sont encore privés sera pour eux un bienfait, et
ceux qui auront su la provoquer auront mérité la juste recon-
naissance de leurs concitoyens. Cette initiative prise par les hommes
éminents qui forment cette Commission et dirigent ce mouvement,
nous paraît une voie nouvelle tracée à la propagation de ce sys-
tème. Nous souhaitons donc que leurs efforts soient couronnés
d'un plein succès, sans toutefois nous dissimuler les difficultés
que l'on rencontrera, surtout auprès de ceux qui n'ont pas encore
adopté le système métrique, et chez lesquels, par conséquent, les
besoins d'une modification de leur système de titrage se fait moins
sentir.
— 197 —
Nous sommes souvent d'accord avec la Commission, et si nous
différons d'elle sur quelques points, nous pensons que notre
impartialité et notre expérience dans les deux systèmes les plus
répandus, le système anglais et le système français, seront prises
en sérieuse considération par ceux qui débattent cette question.
Après une pratique de plus d'un demi-siècle de l'un de ces sys-
tèmes, notre industrie aisacienAe, par des circonstances malheu-
reuses, s'est vue forcée violemment, presque du jour au lende-
main, à adopter un autre système, qui ne cadrait plus, ni avec
ses poids, ni avec ses mesures légales. Elle a été obligée de faire
en sens inverse cette transformation qui est aujourd'hui demandée
presque partout, pour mettre une certaine harmonie dans les
bases siir lesquelles se font les transactions.
Notre industrie est montée pour satisfaire à ces nouvelles exi-
gences, et si elle propose maintenant de substituer au système
qu'elle a dû adopter, le système de titrage métrique français, ou
tout au moins un système s'en approchant beaucoup, c'est qu'elle
a su en apprécier tous les avantages.
Du titrage ou numérotage des filés.
On rencontre dans l'industrie les filés sous deux états diffé-
rents : soit sous forme de bobines ou canettes provenant directe-
ment des métiers à filer, soit sous forme d'écheveaux dévidés,
ayant une certaine longueur dépendante du système de titrage, et
réunis en paquets; les filés en bobines se vendent généralement
au poids, les filés dévidés se vendent indistinctement au poids ou
à la longueur.
Les filés destinés à des produits dont la longueur ou la surface
sont l'élément de vente, ne peuvent être vendus sous lune de ces
unités seules; il faut que dans la vente au poids on reçoive une
longueur connue, comme il faut que dans la vente à la longueur
on reçoive un poids déterminé.
C'est la relation entre le poids et la longueur qui constitue le
— 198 —
titrage des iilés, tout à fait indépendant de la manière dont ils se
vendent.
Le titrage au moyen des deux éléments, poids et longueur,
pouvant être établi à volonté, il en est résulté différents systèmes,
qui ont varié suivant l'élément employé comme degré de compa-
raison, ou suivant les unités auxquelles on les rapportait.
On pouvait établir d'abord deux méthodes de titrage : on pou-
vait prendre une unité de longueur de fil et en déterminer le
poids, ou bien, on pouvait prendre un poids constant du fil et en
déterminer la longueur.
Nous ne rechercherons pas les motifs qui ont pu déterminer
plutôt l'adoption de Tune ou de l'autre de ces méthodes; nous
constaterons seulement que la première n'est guère employée que
pour la soie; on mesure un certain nombre de mètres (500 au
nouveau titre ou 475 3/8 à l'ancien titre), que l'on pèse; le .
nombre de grains que représente le poids donne le titre de la soie;
plus il y a de grains ou deniers, plus la soie est grosse.
La seconde méthode, au contraire, est adoptée dans presque
tous les pays pour le coton, la laine, le lin et les autres textiles;
on mesure un certain nombre d'unités de longueur, de yards,
d'aunes, de mètres, etc., et on cherche combien il faut réunir de
ces unités de longueur pour avoir un poids correspondant à une
unité de poids : la livre, le demi-kilogramme ou le kilogramme. On
a appelé numéro du fil le nombre de ces unités de longueur qu'il
faut réunir pour avoir le poids admis comme base du système.
Le mesurage se fait sur des dévidoirs d'un périmètre déterminé,
qui indiquent automatiquement le nombre de tours de fil à enrou-
ler pour obtenir cette longueur convenue, que Ton' appelle en
France écheveau^ en Angleterre hank^ en allemand strœhn.
Le nombre d'écheveaux contenu dans l'unité de poids repré-
sente donc le numéro du fil.
Pour faciliter le travail et le contrôle, on fractionne cet éche-
veau en un certain nombre de parties égales, séparées par uif fil
I
kl
— 199 — .
qui sert d'entrelacs; on a, pour le coton, admis en Angleterre
7 divisions ou lays de 120 yards; en France, 10 divisions ou
échevettes de 100 mètres, ou plus souvent seulement 5 de 200
mètres.
4
Connaissant le poids d'un écheveau, on en détermine le numéro
en divisant le poids admis comme base du système par le poids
de cet écheveau ; le quotient donne le numéro.
En pratique on se sert d'un instrument qui indique par la
simple pesée le numéro du fil : c'est le peson ou la romaine, que
tout le monde connaît. Sur un cadran autour duquel oscille un
levier appelé aiguille, on a marqué les divisions qui correspondent
à la série des numéros depuis 1 jusqu'à 200, 300, etc.; mais au
lieu d'écrire sur les divisions les poids des écheveaux, on y a écrit
les numéros correspondants. En suspendant un écheveau à cette
romaine, le point où s'arrête l'aiguille permet de lire facilement
le numéro de ce fil. lie poids des écheveaux variant avec chaque
système de titrage, il faut autant de romaines ou de graduations
différentes que de systèmes.
Pour titrer des filés encore en bobines, on en dévide un éche-
veau sur le dévidoir correspondant au système de titrage, et on
.pèse cet écheveau à une romaine construite pour ce système.
Pour titrer les filés dévidés, on retire un écheveau du paquet,
et comme il a déjà la longueur conventionnelle, on le suspend à
la romaine qui indique le titre ou le numéro du fil.
. Pour titrer des textiles très hygrométriques, il tant faire autant
que possible cette opération dans les mêmes conditions de
siccité : les laines et les soies sont dans ce cas; aussi a-t-on
établi dans bien des villes pour ces textiles des bureaux de condi-
tionnement, où on les titre en tenant compte de la quantité d'eau
qu'ils peuvent avoir absorbée.
On a pensé qu'avec des moyens de pesage plus sensibles on
pourrait réduire avec l'unité de poids lunité de longueur adoptée,
et prendre par exemple 100 mètres de longueur avec 100 grammes;
le titre resterait le même, si la réduction se faisait de même pour
^
— -200 —
les deux éléments. Mais cela aurait l'inconvénient, d'abord, de
n'avoir plus une moyenne suffisante pour que des- variations acci-
dentelles, qui peuvent se rencontrer dans les filés, n'influent que
peu sur le pesage, et ensuite d'exiger pour les filés dévidés un
nouveau dévidage en plu«.
En effet, à cause des besoins de l'industrie, il ne saurait être
question de réduire les longueurs des écheveaux ù 100 mètres
par exemple ; il en résulterait des inconvénients et des pertes de
temps beaucoup trop considérables. Nous estimons donc que la
base du système ne peut reposer que sur une longueur déterminée
par les besoins industriels, comme cela se pratique jusqu'à pré-
sent, et non sur une longueur réduite*.
En comparant ces deux méthodes de titrage, on voit que,
d'après la méthode adoptée pour la soie, plus le fil est fin, plus
le numéro est bas, tandis que d'après l'autre, plus le fil est fin,
plus le numéro est élevé.
L'adoption de la première méthode bouleverserait donc toutes
les habitudes et ne présenterait aucun avantage sérieux ; aussi il
ne nous parait pas possible qu'on puisse changer la méthode qui
sert de base au titrage actuel de la plus grande partie des matières
textiles et qui est consacrée partout par un long usage, et nous
n'en parlons ici que parce que l'exposé de la Commission prépara-
toire a soulevé cette question, qu'elle résout du reste comme nous.
Nous déclarons que, quel que soil le systcnie de titrage adopté^
il devra être basé sur le nombre d'unités de longueur contenues
dans une unité de poids.
Néoessité de la modifloation et 'de ronlfloatlon das ayvtèmaa
de titrage des filée.
Si nous ne trouvons que deux méthodes quand il s'agit de
savoir comment on compare la longueur et le poids, il n'en est
^ Cette manière de Utrer avec des longueurs réduites peut être d'un emploi
très avantageux pour des essais rapides, et est souvent mise à profit dans
rindustrie.
— 201 —
plus de même lorsque l'on examine les unités de longueur et de
poids que Ton compare. Ici ce ne sont pas seulement des diffé-
rences sensibles d'un pays à l'autre, mais encore dans le même
pays et pour les diverses matières qu'il s'agit de titrer. Ainsi la
laine se titre* autrement que le coton, et tous deux autrement que
le lin, etc. ; d'où autant de systèmes de titrages, qui produisent
une confusion préjudiciable sous bien des rapports, et pour les
producteurs et pour les consommateurs.
Il est cependant évident que si l'on pouvait remonter à l'origine
de tous ces systèmes, on verrait qu'ils ont été d'abord en rapport
simple avec les unités des poids et mesures adoptés dans les pays
où ces filés étaient produits, et que ces unités étaient soit le yard
et la livre anglaise, soit l'une des nombreuses valeurs de l'aune et
de la livre qui variaient presque de ville à ville.
Lorsque les systèmes de poids et mesures furent transformés,
soit par des lois, soit simplement par la force des» choses, pour
faciliter les relations d'échange, la méthode de titrage n'ayant
rien que de conventionnel et étant complètement indépendante
de l'unité sous laquelle le produit était vendu, continua d'être en
vigueur, de sorte que nous nous trouvons aujourd'hui en présence
de longueurs et de poids qui n'ont plus de cours légal, et qui
souvent n'ont pas même d'équivalent exact dans le système des
poids et mesures en vigueur.
Les mêmes motifs qui ont amené la transtormalion du système
des poids et mesures, doivent amener avec tout autant de raison
la modification des systèmes de titrage. Les échanges internatio-
naux, se multipliant avec le développement croissant des voies de
transport et de communications de toutes sortes, font que les
mêmes produits sont offerts aujourd'hui sur tous les marchés et
par tous les lieux de production; il faut donc une base d'entente
commune qui permette que chacun sache rapidement et facile-
ment ce qui lui est offert et ce qu'il doit demander, sans avoir
recours à de longues conversions de chiffres. Pour cela il faut que
ces produits soient demandés et offerts avec un conditionnement
— 209 —
uniforme et sous des dénominations concordantes. Si le premier
avantage qui en résultera est pour Tindustriel, il se résoudra
bientôt par un avantage équivalent pour le consommateur, et, à
ce titre, cette question mérite de fixer l'attention des économistes.
La modification du système de titrage est la conséquence natu-
relle et rationnelle de la transformation des systèmes de poids et
mesures, comme le remplacement des différents systèmes par un
système unique est la conséquence nécessaire des relations crois-
santes entre les industriels et commerçants de tous les pays.
A ces considérations d'intérêt général s'en ajoutent d'autres,
résultant des simplifications qu'apporterait la modification et
l'unification des titrages dans bien des branches du travail indus-
triel, où l'emploi simultané de mesures et de poids différents est
une complication très gênante, surtout lorsque l'on emploie des
filés de diverses matières.
yous déclhrons donc qu'il est urgent et nécessaire de mettre
le système de titrage de^ filés en rapport exact avec le système
des poids et mesures^ et de chercher un système uniforms pour
toutes les matières textiles. Comme c'est le système métrique qui
est appelé à se répandre partout à cause de son extrême simpli-
cité, il faut que le titrage soit en rapport avec ce système.
Nous devons cependant observer que lorsqu'on a adopté les
unités de longueur et de poids pour base des différents systèmes,
comme on n'avait à se conformer à aucun système complet ni de
poids et mesure, ni de numération, on a été surtout guidé par les
exigences pratiques du dévidage, du bobinage, de la teinture, en
un mot, de toute la série des manipulations industrielles; et que
ce sont là autant de données acquises par l'expérience dont il faut
que tout nouveau système s'écarte le moins possible, au risque
de se heurter contre des difficultés insurmontables.
Il n'est en effet pas indifférent d'avoir un écheveau de
0^,75 de périmètre ou de lm,40 ou de 3 mètres. Le dévidage se
ferait bien difficilement pour la plupart des matières avec 3 mètres;
la teinture de même, avec un écheveau si long, serait difficile.
_ 20S —
Pour un écheveau trop court on aurait d'autres inconvénients^
lesquels résideraient surtout dans son épaisseur qui gênerait et le
dévidage et la teinture, et se traduiraient inévitablement par une
augmentation inutile de main-d'œuvre.
Il importe donc de ne pas perdre de vue qu'en faisant corres-
pondre le nouveau système de titrage avec le système métrique, il
faut s'approcher le plus possible de ce qui s'en pratiqué ju^qu' à ce
jour en ce qui concerna sa mise à exécution, c'est-à-dire que les
longueurs de fil et le périmètre des écheveaux doivent s éloigner
le moins possible des dimensions actuellement en usage dans les
9
différentes industries textiles.
Il faut se rappeler que l'on veul unifier et non bouleverser;
qu'on veut faciliter les relations et non les troubler; il ne faut
donc pas sacrifier à une simplification et à une harmonie plus
illusoire que réelle les nécessités et convenances indiquées par
une longue eitpérience.
Envisagée sous ce point de vue, la question se trouve simpli-
fiée, et la solution devra être recherchée au moyen des différents
systèmes actuellement en usage, et si l'un d'eux répond à toutes
les exigences demandées, c'est autour de celui-là qu'on devra se
rallier.
Nous avons résumé ci-après, sous forme de tableaux, en y
ajoutant leurs valeurs métriques, toutes les données que nous
avons pu recueillir sur les systèmes en usage pour les diffé-
rentes matières textiles, et que nous trouvons dans le travail
préparatoire de la Commission.
— 204 ■
—
•
COTON
Tableau L
\
Unité de poids
SYSTÈME
ANOLAI6
SYSTÈME
FRANÇAIS
«
1 livre anglaise
meiores métriques
0*453
0*500
Longueur de récheveau .
840 yards
788^)06
1000-
Périmètre du dévidoir . .
, 1 1/2 yard
1-3716
1-4285
Tours de fil par écheveau
560
700
Subdivisions p' écheveau
7
10
Tours de fil p' subdivision
• *
80
70
1
Unité de vente
Paquet de 10 liv.
ou bien la livre
4'ô3 ou 0*453
le kilogramme
5^
11
I
.9
3
-S
II
a
&
8
0^
:â
W
•S
Q
Js
■îf
9
-i
,8
P^
•s
CO
y
co
v^
D
«*
ij
^^
(X4
•«
w
S
hJ
V.
V)
hJ
a
p^
s
o
-a
Q
O
^
. •
.
"^
&û
Q
u
3
^
1*
1
<
Q
^H
- •
0,
t
p-
-4)
O
u
Ou
Oi
<
4
5
«
o
►
g
>
«
X
■
i
M
I
4
m
I
«
a
n3
O
1-3
O
H
0
C/3
O
H
m
J
wi_
sïdj" -
jil
;niii
M
■S3Si;i!J
— 205 —
^
;»
S
^
H
>
X
o
p
p
I
00
I
S
CD
0»
S
■0
O
'3
c
a
G
ce
>
00
a
®
o
9 P^
»
«0
o
e
co
I
\0
lO
©?
S
I
00
s»
•h
©»
.**
'es
e
es
2
ce
CO ^
51 8
5^
S
co
CQ ^
^ e
§1
CÎ5
i3
s
j$
§
î
'S
o
1 I
c -S
O
•«
o
ts
►
^
€
§
'a
•p
il
g
S. I I.
s
S) a
o *«
i
0 .a
o 0
H cA
CC3
)2
i
— 206 —
1
Unité de poids
Longueur de l'écheveau ....
Périmètre dn dévidoir
Tours de fii par écheveau. . .
Subdivisions p' écheveau. . .
Tours de fil p' subdivision . . .
Unité de vente
ALLEMAGNE
840 yards
1 1/2 yard
560
80
Paaiet lO Haiuliiispfuil
mesores Bétrii|Des
0*467
768-096
1-3716
Padiet de 4^67
FRANCE
Tievx
0-500
720
1-44
500-
Paquet de 5 k*
oU
lldj
1
LA]
Unité de poids
Longueur de l'écheveau .
Périmètre du dévidoir . .
Tours de fil par écheveau
Subdivisions p' écheveau
Tours de fil p' subdivision
Unité de vente
VIENNE
1 livre
de Vienne
1760 Ellen
de Vienne
2 Ellen
de Vienne
880
1 livre
de Vienne
mesures
métrîqaes
0*560
1371-39
1-558
0*560
BOHÊME
1 livre
800 Ellen
de Leipiig
2 Ellen
de Leipzig
400
1 livre
anglaise
métriqves
0*453
548-48
1-371
0*453
SAÎI
1 livre
anglaise
1203 Eileo
deLei|Big
3 Ellen
de Lei|Bi|
400
1 livre
anglaise
— 207 —
Ignée
•
Tableau III.
p
ANGLETERRE
*
1
REIMS
et le Nord de la
France
ALSACE
pour le rayon
ALSACE
ponr
l'Allemagne
SAXE
le anglaise
Il yards
^oa 2 yards
mcrares métriques
0»453
1*000
0*500
0*467
1 livre saxonne
mesures
métriqu»
0*467
512-
0-914 à 1-820
710-
1-42
700
1-40
750
1-34
. 1300 Ellen
de Uipiig
2 Ellen de Berlin
734
1-34
)à280
500
500
560
560
5
5
7
7
100 ■
100
80
80
livre
0^453 Paquet de 5 k*
Paquet de 5 k*
-
tDËE
Tableau IV.
VRLIN
COCKEBILL
ANGLAIS
SEDAN
0
1
rfand
Ellen
te
métriques
0*500
1434-
1 Zollpfund
2240 Ellen
de Berlin
mesures
métriques
0*500
1-494
1 livre
anglaise
560 yards
mesires
métriques
0*453
512-
1 livre
de Paris
1256 aunes
de Paris
mesures
métriques
0*4895
1495-
0*500
3600-
1*000
1000-
Dlen
llin
1-667
4 Ellen
de Berlin
2-668
1 yard
0-91138
1297 aunes
1-557
2-
1-42
)
560
560
1800
700
lànd
1
1
0*500
1 Zollpfund
0*500
1 livre
anglaise
0-453
1 livre
de Paris
1/2 kil.
1/2 kil.
— 208 —
BOURRE DE SOIE
Tableau V
Unité de poids
SY8TÉMB
ANGLAIS
SYSTÉUE
FRANÇAIS
1 livre anglaise
mesarw mélriqueB
0*443
1 gramme 1*000
Lonipieor de récheyeap .
840 yards
768-096
1 mètre 1000-
Périmètre dn dévidoir . .
1 1/2 yard
1,3716
Tours de fil par écbevean
560
•
•
Subdivisions p' écheveaa
7
Tonrs de fil p' subdivision
80
Unité de vente
SOIE
(ORGANSm ET TRAME. SoiE GRÉGE)
Tableau VI
LYON
NOUVEAU TITRE
FRANÇAIS
ANCIEN TTTRE
ITALIEN
Le titre est égal an poids en
grainzrrO-TOSllô
grain
ileiiiHiicijEnuuie (KD5
D'nn écheveau de
500-
400 aun=4T6- 3'8
450-
Avec un périmètre
variable
variable
variable
Unité de vente
poids du pays
poids du pays
poids du pays
209 —
JUTE
Tableau VII
Unité de poids
Longaeur de l'écheveau.
Périmètre du dévidoir . .
Tours de fil par écheveau
Subdivisions p' écheveau
Tours de fil p' subdivision
Unité de vente
SYSTÈME ANGLAIS
1 livre anglaise
300 yards
0*453
274,314
SYSTÈME
ÉCOSSAIS
Le numéro est
égal au poids
en livre anglaise^
que pèsent
48 leas de 300
yards ou 14400
yards soit
13J67 mètres
— 210 -
Titrage du coton.
Le système français proposé comme rase d'unification; ses
avantages ; réfutation des objections tîu'otf lui fait.
Le coton étant de tous les textiles celui qui occupe le premier
rang comme quantité de matière fabriquée, c'est par lui que nous
commencerons nos recherches.
Le système anglais n'est en rapport ni avec le système métrique,
ni avec le système décimal ; il a pour base la livre anglaise et ie
yard.
Le système français, au contraire, est basé sur le système
métrique, et en le comparant avec le système anglais, on voit
qu'il s'en rapproche sensiblement, tout en ayant pour éléments de
comparaison des valeurs métriques et décimales. .
Gela se conçoit facilement , ce système ayant été établi dans ie
temps avec l'intention bien arrêtée de le concilier le plus possible
avec le système anglais alors employé en France, pour ne pro-
duire que peu de perturbation dans ce qui existait. C'est cette
considération qui a engagé à prendre pour unité de comparaison
le demi-kilogramme et non le kilogramme ; mais cela ne pouvait
avoir aucun inconvénient, ce poids étant un multiple exact du
système comme le kilogramme lui-mêïne, et par conséquent facile
à déterminer.
Les modifications nécessitées pour la mise à exécution de ce
système ont été facilitées par le choix des dimensions indiquées
dans le tableau.
Une roue de 70 dents remplaçant une roue de 80 dents, une
petite surmise sur les baguettes des dévidoirs, voilà tout ce que
cette transformation a exigé avec une division nouvelle des
romaines.
Afin de se rapprocher du conditionnement de l'écheveau ancien,
on a pris un dévidoir un peu plus grand pour ne pas superposer
trop de fils, et ainsi l'écheveau, tout en ayant plus de longueur,
n'est p^ devenu beaucoup plus gros.
— m -
Le dévidage n'occasionne pas d'augmentation de main-d'œuvre;
au contraire, il donne une économie.
L'unité de 0,500 pour base de poids a l'avantage de permettre
un contrôle rapide des filés quand ils se vendent en dévidés.
Ces filés sont mis en paquets de 40 livres anglaises au système
anglais, ou de 5 kilogr. au système français.
Ce mode de paquetage est général et ne se laisserait pas modi-
fier sans complications ou dépenses de matériel, et probablement
sans gêner les besoins des consommateurs, si on voulait leur
imposer des paquets de 10 kilogr. D'après l'un et l'autre système,
un paquet contient dix fois autant d'écheveaux que le fil a de
numéros, et comme l'on réunit 10 écheveaux pour en faire
une toque, on aura dans un paquet autant de toques égales qu'il
y a de numéros dans le fil .
Les paquets des numéros impairs ne contiendraient plus un
nombre de toques en rapport exact avec le numéro, si on adoptait
le kilogramme pour base du système; en effet, avec du no 35, par
exemple, il faudrait 35, X 5 = 175 écheveaux ou 17 1/2 toques.
La conversion d'un numéro de l'ancien système dans le numéro
équivalent du nouveau est simple et se calcule facilement de tête,
le rapport entre les deux étant à peu de chose près comme 5 est
à 6.
On voit les sérieux motifs qui ont dicté il y a plus d'un demi-
siècle aux. novateurs français le système de titi^e qu'il s'agissait
de faire adopter partout, dans les villes comme dans les cam-
pagnes, et nous croyons que c'est grâce à ce rapprochement entre
le nouveau système et l'ancien que son application n'est pas res-
tée lettre morte pour l'industrie et le commerce, comme l'a été
celle du système décrété à la même époque pour la laine, qui n'est
pratiqué qu'exceptionnellement.
Aujourd'hui on fait à ce système deux reproches ayant rapport,
Tun au titrage lui-même, l'autre seulement à la mise à exécution ;
on lui reproche : io de n'avoir pas pour base le kilogramme;
TOME XLTO. JUIN ET JUILLET 1873. 14
— 212 —
2o d'avoir pour périmètre un nombre trop fractionnaire ou pas
assez rond, si l'on peut s'exprimer ainsi.
Nous avons vu les raisons qui ont amené, lors de l'établisse-
ment du système français, la comparaison plutôt avec 500 grammes
qu'avec 4 .000 grammes. Ces motifs nous paraissent exister encore
aujourd'hui, surtout si, comme nous le craignons, on ne parvient
pas à faire adopter simultanément par tous les pays un système
de titrage uniforme. Si on n'avait pas à compter avec des sys-
tèmes existants et qui continueront à exister au moins pendant
un certam temps; si un nouveau système, sans aucun précédent,
était à créer, nous n'insisterions pas pour adopter plutôt 500
grammes que 1.000 grammes; mais dans l'état où se présente la
question aujourd'hui, nous croyons plus convenable d'adopter
500 grammes, et nous sommes convaincus que cela faciliterait
beaucoup la transformation.
Il convient cependant d'examiner les avantages qui résulteraient
de l'adoplion du kilogramme. On cite surtout parmi ceux-là la
facilité qu'auraient les tisseurs pour leurs calculations de prix de
revient, de mise en manutention, quand ils emploient dans un
même tissu des filés de nature, de couleurs ou de numéros diffé-
rents.
Cherchons à faire ressortir cet avantage par un exemple : un
tisseur a besoin, pour un tissu, de 800.000 mètres de fil d'une
couleur, de 600.000 mètres de fil d'une autre couleur; les deux
filés marquent no 20 au titrage français. Pour mettre ces quan-
tités en teinture ou pour faire un prix de revient, il est avanta-
geux de savoir le poids de chacune de ces quantités.
On sait qu'en no 20, 20.000 mètres pèsent 0k,500; il faudra
donc 800.000 : 20.000 ou quarante fois 0^,500, soit 20 kilogr.
de l'un des filés, et 600.000 : 20.000 ou trente fois 0k,500, soit
15 kilogr. de l'autre filé.
Si on avait pour base du système de titrage le kilogramme au
lieu du demi-kilogramme, le numéro de ce fil serait 40; le calcul
se simplifierait un peu, car on sait que 40.000 mètres pèsent un
— 213 —
kilogramme ; U faudra 800.000 : 40.000 ou 20 kilogr. de l'un des
filés, et 600.000 : 40.000 ou 15 kilogr. de Fautre.
n est incontestable que cette calculation est plus simple quand
il s'agit de réduire les quantités en poids, mais l'avantage dispa-
rait quand on compte par mètres ou par nombre d'écheveaux ; la
calculation est la même dans les deux cas.
Si le système de titrage, ayant pour base le kilogramme, est
plus avantageux sous certains rapports, il s'écarte davantage des
principaux systèmes en usage, et il faut peser si l'avantage signalé
est assez important pour ne pas accepter un système existant
ayant obtenu la sanction de l'expérience, et déjà pratiqué par un
pays qui compte dans la production industrielle.
Si nous insistons sur ce point, c'est que nous savons combien
il est dilficile de changer des usages invétérés, lorsqu'il n'y a pas
nécessité absolue pour le faire. On a déjà proposé pour bien des
comparaisons industrielles des unités ayant plus de rapport avec
le système métrique et le système décimal, mais qui ont trouvé
des résistances insurmontables. Ainsi on a proposé dans le temps
de remplacer le cheval vapeur de 75 kilogrammëtres par l'unité
de 100 kilogrammètres, qu'on appelait dyne, avec des multiples et
sous-multiples décimaux, hectodyne, kilodyne, centidyne, etc. ; on
a complètement échoué.
Le quart de pouce aussi n'a-t-il pas été conservé comme me-
sure du duitagc des tissus, ainsi que les portées ? Serait-on sûr
du succès avec une modification plus radicale que celle que l'on
a déjà faite ?
Examinons à présent l'objection qui concerne la mise à exécu-
tion du système. On propose pour périmètre du dévidoir 1,25 ou
1 ,50 au lieu de 1 ,428, afin d'avoir un nombre moins fractionnaire
ou plus rond. Nous répondons à cette objection que 1 ,4^85 est
le nombre le plus rapproché du périmètre anglais qui permette
de donner un nombre de tours multiple de 10, qui, répété dix
fois, donne 1.000 mètres. De plus, avec le périmètre théorique
1,4985 on obtiendrait un écheveau plus long que 1.000 mètres.
— 214 —
car le périmètre augmente au fur et à mesure que le dévidoir se
remplit, et cela d'autant plus que le fii est plus gros. Il faut donc,
en pratique, réduire un peu cette dimension ; pour les numéros
fins, 1,42 donne un écheveau de 1.000 mètres; pour les gros
numéros, il faut un peu moins.
Le périmètre ne peut donc pas être établi d'une manière tout
à fait absolue pour tous les numéros de filés ; il exige une petite
correction que l'expérience indique et qui devient d'autant plus
indispensable que l'on adopte un périmètre plus petit, avec lequel
le fil se superpose d'autant plus souvent.
S'il est nécessaire d'adopter une mesure uniforme pour péri-
mètre du dévidoir, afin que la longueur des écheveaux puisse être
facilement contrôlée, en comptant le nombre de fils et en mesu-
rant l'écheveau plié, il faudrait cependant se garder d'exagérer
l'importance d'un périmètre approchant à 1 ou 2 millimètres
près d'un périmètre théorique. Nous savons tous qu'en dévidant
plus ou moins vite ou en tendant plus ou moins le fil, on peut
obtenir sur un même dévidoir des écheveaux plus ou moins
lâches, dont les longueurs peuvent varier plus ou moins entre
elles.
En adoptant 1,25 ou 1,50 pour périmètre, nous voyons donc
qu'on obtiendrait un nombre plus rond qu'en théorie et non en
pratique^ car il faudrait le modifier, et nous ne pensons pas dès
lors qu'il convienne, pour s'y arrêter, de sacrifier d'autres condi-
tions plus importantes à notre avis.
Examinons en effet ce qui résulterait de l'adoption des deux
mesures mises en avant, 1^,25 et 1^,50.
Cette dernière mesure, la Commission préparatoire ne s'y arrête
pas, et avec raison, car on ne pourrait obtenir un nombre de
tours exact pour faire 10 échevettes de 100 mètres. D faudrait
donner soixante-six tours de dévidoir par échevette, ce qui don-
nerait 99 mètres et pour l'écheveau 990 mètres. Il y manquerait
10 mètres, que l'on dit devoir être compensés par l'augmentation
du périmètre, provenant de la superposition des fils. G est
— 215 —
possible, mais la concordance et Tharmonie disparaît encore
plus qu'avec 1,42.
On ferait la même objection pour 1^,1/3.
Avec le périmètre de 1,25 proposé par la Commission, il fau-
di'ait enrouler 800 fils l'un sur l'autre par écheveau, au lieu de
700 d'après le système français et 560 d'après le système anglais.
Cet écheveau deviendrait de près de moitié plus gros que l'éche-
veau anglais et de un septième plus gros que l'écheveau français.
Ce serait là un inconvénient dont il faut tenir compte, car dans
bien des cas on a trouvé l'écheveau français trop gros, soit pour
la teinture, soit pour le dévidage, surtout pour les bas numéros,
et alors l'on est obligé de dévider par 500 mètres au lieu de 1 .000,
et de réunir ensuite ces deux demi-écheveaux pour en faire un
écheveau complet.
Cette diminution du périmètre du dévidoir entraînerait dans
tous les cas une augmentation sensible de main-d'œuvre pour les
gros numéros, et pour les numéros fins elle n'aurait aucun avan-
tage ; nous pensons que ces motifs sont assez sérieux pour faire
abandonner complètement l'idée d'un périmètre plus petit, qui
n'aurait, comme nous l'avons vu précédemment, pas même l'avan-
tage de la simplicité.
Tous ces motifs nous engagent à proposer pour le coton V adop-
tion du système de titrage français, parce qu'il a pour base le
système métrique et n exige qu'une tramformation insignifiante
des appareils employés pour le système anglais^ et qu'il ne crée
pour les manipulations industrielles aucufie difficulté nouvelle.
Cependant, si l'adoption du kilogramme comme base du système
devait rallier plus d'adhérents à l'unification, ou si, pour d'autres
textiles, elle devait présenter des facilités importantes, nous ne
verrions pas d'obstacle majeur à cette modification, qui ne chan-
gerait que l'appellation des numéros de filés qui seraient doublés.
Nous devons ajouter toutefois que cette plus grande division des
numéros ne donnerait aucun avantage à l'industrie, qui trouve
dans la division actuelle de quoi suffire largement à tous ses
— 216 -
besoins; bien au contraire, le doublement des numéros pourrait
lui créer des inconvénients par le plus grand écai^t qui paraîtrait
exister entre les numéros échantillonnés sur les mêmes filés. On
sait qu'aujourd'hui on a une marge de trois numéros pour faire
la moyenne dans les filés ordinaires ; par exemple 27/29 devien-
drait 54/58. Cet écart, quoique le même que maintenant, parautrait
excessif et donnerait souvent lieu à des contestations ; pour les
numéros fins, il irait encore en augmentant.
Si on substituait le kilogramme au demi-kilogramme, la mise
à exécution du système devra toujours être basée sur un périmètre
de 1 ,4285, avec 700 tours pour l'écheveau.
Titrage de la laine, du lin, de la Juta.
Comparaison des systèmes actuels avec le système proposé
POUR l'unification.
Nous avons à présent à rechercher si le système s'appliquerait
facilement et sans inconvénient aux autres matières textiles, et
pour cela nous allons les passer successivement en revue à l'aide
des tableaux que nous donnons plus loin.
Pour la laine peignée nous trouvons pour longueur d'écheveau
700 à 768 mètres dans les différents systèmes usités en France
et en Allemagne, et 572 mètres dans le système anglais. Le nom-
bre de tours de fil par écheveau varie de 500 à 560. L'unité de
poids est la livre variant de 0,453 à 0,500, ou bien le kilogramme.
Le périmètre des dévidoirs varie de 1,37 à 1,44 jusqu'à l"n,82.
On avait dans le temps décrété en France comme base du
titrage un écheveau de 1 .000 mètres, avec le kilogramme pour
unité de poids; mais malgré toutes les ordonnances, ce système
n'a été adopté qu'exceptionnellement, et peut-être faut- il en
rechercher la raison dans la grande différence de ce système avec
ceux partout en usage.
Avec le système employé pour le coton, on aurait 1 .000 mètres
pour l'écheveau, 1^,42 pour le périmètre et 700 tours de fil.
— 217 —
L'écheveau serait un peu plus long et un peu plus épais, mais
cela ne pourrait être un inconvénient pour les opérations indus-
trielles, car on retrouve des épaisseurs d'écheveaux plus fortes
pour la laine cardée soumise aux mêmes manipulations que la
laine peignée.
L'unité de poids avec le demi-kilogramme restant à peu près
celle adoptée dans la plupart des systèmes, les numéros ne chan-
geraient sensiblement que par suite de la plus grande longueur
de l'écheveau; ils seraient plus gros d'un tiers environ.
Nous ne voyons donc aucun inconvénient à l'adoption pour la
laine peignée du système que nous proposons.
Pour la laine cardée nous trouvons des longueurs d'écheveaux
de 800 à 1,500 mètres, avec des périmètres de dévidoir de 1,50
à 2,00. Le nombre de tours de fil par écheveau varie de 560 jusqu'à
966. En France, dans quelques localités, nous trouvons le titrage
basé sur le kilogramme et sur 1 .000 mètres, mais ce n'est pas général .
Avec le système que nous proposons, on resterait dans la moyenne
de tous les systèmes, comme longueur d'écheveau, comme péri-
mètre et comme tours de fil, de sorte que pour cette matière
encore on ne rencontrerait aucun obstacle provenant des mani-
pulations industrielles, et on ne s'écarterait pas beaucoup des divers
systèmes en usage.
Les numéros usuels dans les filés de laine peignée et cardée
seraient compris entre 5 et 160 nouveau titrage, de sorte qu'avec
des numéros représentés par des nombres entiers, on satisferait à
tous les besoins des industries lainières.
Les matières qu'il nous reste à passer en revue sont d'un
emploi moins fi*équent dans notre rayon industriel, de sorte que
nous serons moins alfirmatifs en ce qui les concerne que pour
les textiles qui sont fabriqués sur une plus vaste échelle dans
notre contrée.
Pour le lin, nous trouvons des écheveaux de 274 et de 1.000
mètres, avec des périmètres de dévidoir variant de 2^,28 à 2^,74;
l'unité de poids est la livre ou le demi-kilogramme.
L
— 218 —
Ces filés ont été fabriqués et vendus autrefois en Alsace avec
le conditionnement et le titrage du coton. Cependant la longueur
plus grande du périmètre paraissant être un avantage parce qu'il
est généralement adopté, il serait convenable de ne pas s'en écar-
ter beaucoup, el nous proposerions d'adopter pour périmètre
2in,50, comme le fait la Commission préparatoire; cette mesure
est admise par la filature de lin en France, et elle est la moyenne
entre les mesures adoptées en Angleterre, 2m,28 et 2'n,74, et celle
adoptée en Autriche, 2m,34.
Pour le chanvre et pour la jute nous faisons la même observa-
lion que pour le lin ; le même mode leur convient.
Pour ces derniers textiles les numéros usuels dévidés d'après
le système en usage étant 1 à 300 pour le lin et 1 à 18 pour la
jute, on obtiendrait pour les gros numéros des nombres fraction-
naires avec le système que nous proposons; ils deviendraient 0,25
à 100 pour le lin et 0,40 à 5,5 pour la jute.
A cause de cette division en nombres fractionnaires que l'on
retrouve pour certains articles spéciaux de laine cardée, le système
ayant pour base le kilogramme conviendrait peut-être mieux pour
ces textiles souvent employés en très gros numéros.
Pour la bourre de soie, l'Angleterre a adopté le même système
que pour le coton, il se rapproche assez du système que nous
proposons pour que ce dernier puisse être adopté sans inconvé-
nient.
Dans le système employé en France, le nombre de mètres qu'il
faut pour peser un gramme donne le numéro du titrage; cela
revient à la comparaison d'un écheveau de 1 .000 mètres avec une
unité de poids de un kilogramme Ce système est celui décrété
pour la laine, mais qui n'est adopté que rarement.
Le système nouveau s'y appliquerait sans difficulté.
Pour la soie grége le titrage reposant sur une méthode com-
plètement différente de celle des autres textiles, le titrage nouveau
différerait complètement de l'ancien.
E)n ce qui concerne la possibilité matérielle d'appliquer à la
i
— 219 —
soie le système que nous proposons, nous n'y voyons aucun
obstacle.
Les sortes que l'on rencontre dans le commerce titrent de 100
jusqu'à 9 deniers au système français, les numéros équivalents
d'après le nouveau système seraient 45 à 500. Si l'on adoptait le
kilogramme pour base du système, ces numéros deviendraient 90
à 1.000.
Ici l'avantage, signalé pour les gros numéros par l'adoption du
kilogramme comme base du système, disparait, les grands chiffres
n'étant pas d'un emploi commode.
Le grand obstacle à l'adoption de ce système ne pourrait venir
que de l'habitude contractée par le commerce et l'industrie de
titrer en sens inverse de la méthode que nous proposons ; mais si
l'on veut unifier le titrage de tous les textiles, il faut que cette
transformation radicale se fasse.
C'est aux grands centres de production et de consommation à
émettre leur avis sur l'opportunité que présentera cette transfor-
mation et sur les obstacles qu'elle pourra rencontrer, et peut-être
à décider de rester provisoirement en dehors de l'unification.
Gonolttsions.
Nous voyons donc que le système employé pour titrer le coton
peut être appliqué sans difficultés à tous les autres textiles; que
sa mise à exécution n'exige que des transformation? peu coûteuses,
les appareils existants pouvant être modifiés à peu de frais. Nous
voyons aussi que si pour certaines matières, dont le titrage est
basé sur une méthode différente, l'unification projetée peut ren-
contrer des obstacles, ils ne viendront pas de l'application maté-
rielle du système.
Toutes ces considérations nous font conclure à proposer povr
système de titrage uniforme pour toutes les matières textiles le
système actuellement employé en France pour titrer les filés de
coton. Le nombre décheveaux de i.OOO mètres nécessaire pour
— 220 —
peser 0,500 grammes donnera le titre ou le numéro du textile.
On donnera 70 tours de dévidoir par échevette et iO échevettes
feront Vécheveau; le périmètre théorique de 1^4285 sera appli-
qué pour le coton, la laine peignée^ la laine cardée, la bourre de
soie, la soie grége. On adoptera pour le lin, le chanvre, la jute
un périmètre théorique de 2^,50; dans ce cas 40 tours de dévi-
doir feront V échevette et 400 tours Vécheveau.
Si le kilogramme était absolument nécessaire pour gagner des
partisans à l'unification, nous n'y verrions pas d'obstacle majeur
et nous nous rangerions à son adoption, sans toutefois la con-
seiller, pour les nombreuses raisons que nous avons développées
ci-haut.
Pour l'exécution du système nous ne saurions admettre qu'on
la modifie en quoi que ce soit ; les motifs qu'on aurait pour le
faire ne nous paraissent nullement justifiés.
Moyens à employer pour généraliser l'unlfioation des
titrages de filés.
Il nous reste à examiner comment on pourra faire adopter ce
système de titrage unique pour toutes les industries textiles.
Les chambres de commerce, les corporations d'arts et de mé-
tiers, les sociétés industrielles, après s'être prononcées au sein
du Congrès sur l'opportunité de l'unification et sur l'adoption
d'un système uniforme, par l'organe de leurs délégués, prêteront
certainement leur appui et leur concours pour engager leurs
commettants à adopter cette transformation dont ils ne tarderont
pas à apprécier la grande utilité.
La propagation de tableaux analogues à ceux publiés par la
Commission donnant la comparaison entre les anciens titrages avec
celui qu'elle propose, sera d'une nécessité indispensable pour
initier chacun à la transformation. Ce sera l'œuvre du Congrès,
lorsqu'on se sera mis d'accord sur le système, de poursuivre l'éta-
blissement de ces tableaux, qui devront embrasser tous les numé-
ros et tous les textiles, et être répandus partout.
— 221 —
La construction de romaines comparatives graduées spéciale-
ment pour chaque textile à l'ancien et au nouveau titre, sera
très utile pendant la période de transition, surtout si on n'arrive
pas à faire adopter par tous les pays le système nouveau.
Mais on a à lutter contre des habitudes invétérées, contre des
intérêts peut-être puissants, qui se croiront lésés si le langage
international devient un peu plus clair, surtout contre l'usage de
systèmes de titrage qui ne seront changés dans certains pays que
quand on y aura adopté le système métrique lui-même.
Il ne faut donc pas se dissimuler les résistances que l'on ren-
contrera, et rien ne doit être négligé pour les vaincre.
Nous pensons que les principales tentatives devront se porter
vers la propagation du système métrique, que quelques nations de
l'Europe viennent d'adopter, mais que d'autres, et parmi elles la
plud industrielle, l'Angleterre, n'ont pas encore. C'est de là que
viendra la grande difficulté qui fera obstacle à l'unification géné-
rale. Le système anglais ayant le yard et- la livre anglaise pour
base, ne peut pas être changé dans ce pays tant que le mètre et le
kilogramme n'auront pas remplacé le yard et la livre. Du jour où
cette substitution sera faite, la modification du système de titrage
s'imposera d'elle-même, comme elle s'impose aujourd'hui à tous
les industriels des pays qui ont le système métrique.
L'action du Congrès ne sera donc directement efficace qu'au-
près des pays qui ont le système métrique; mais ce n'est pas une
raison pour ne pas commencer. Aujourd'hui ces pays sont assez
nombreux pour que, par la force des choses, ils entraînent plus
tard les autres.
Quand on a modifié le système des poids et mesures, la loi est
intervenue pour proscrire l'usage complet des anciens systèmes
après un temps déterminé. Le marchand ne pouvait plus posséder
que les nouvelles mesures, les nouveaux poids soigneusement con-
trôlés et marqués par Tadministration. C'était à la fois une garan-
tie pour l'acheteur et pour le vendeur ; l'acheteur savait que par-
tout le même poids, la même mesure lui était présentée; il n'avait
à débattre que la qualité et le prix; le vendeur était sûr qu'un
concurrent déloyal ne pouvait tromper son acheteur en lui offrant
la même qualité à un prix inférieur, mais en ne lui donnant pas
le poids ou la mesure réglementaire.
Ne pourrait-on pas faire quelque chose d'analogue en exigeant
qu'au bout d'un certain temps toutes les transactions de filés
soient réglées sur le nouveau titrage, qui serait le titrage légal 1
Ne pourrait-on pas exiger que les livres de commerce, les inven-
taires, les factures ne mentionnent que des mesures légales ; que
les ventes de filés ne se fassent plus autrement qu'en poids et
mesures métriques?
Quand on a décrété une unité de poids et une unité de mesure
pour régler les transactions, on ne doit plus pouvoir vendre à
l'une quelconque des aunes ou des livres abrogées, et ce n'est que
pai* une intervention légale qu'on arrivera à faire que l'usage du
nouveau système des poids et mesures ne soit pas seulement
facultatif, mais obligatoire dans toute espèce de transaction.
Ce n'est qu une intervention légale qui pourrait faire disparaître
certaines anomalies que l'on rencontre encore dans la vente des
filés. Par exemple les filés en bobines se vendent au ZoUpfund,
tandis que les filés dévidés se vendent à la livre anglaise, tous
deux des unités qui ne devraient plus avoir cours.
Certes on n'empêcherait pas de vendre une quantité représen-
tée sous ces anciennes unités, par exemple un paquet de iO livres
anglaises ou d 0 anciennes livres de Berlin ; mais on pourrait exi-
ger que la transaction soit basée sur 4^,53391* ou sur ^fill^.
Cette légère entrave amènerait peu à peu la modification des nom-
breux conditionnements sous lesquels on vend les filés.
Dans tous les contrôles officiels, dans les déclarations de
douanes, dans les expertises en cas de contestation, dans les
bureaux de conditionnement, la loi pourrait exiger l'adoption du
nouveau système, le seul légal.
Gomment et jusqu'où cette intervention législative pourrait-elle
s'étendre? C'est ce qu'il ne nous est pas possible de discuter
— 223 —
maintenant, mais nous croyons qu'elle est indispensable pour
établir un peu d'harmonie dans les nombreuses manières dont se
font les transactions des textiles, basées sur des mesures et sur des
poids abrogés par les lois, mais conservées por des habitudes
difficiles à déraciner.
Nous ne pensons pas que Ton puisse nous faire un reproche
d'invoquer une action répressive contre les usages commerciaux
pour l'adoption des résolutions votées au sein d'un Congrès où
tous les intéressés sont convoqués, où toutes leurs observations
sont entendues et discutées sérieusement. Ces résolutions, approu-
vées par ceux qui ont délégué leurs représentants au sein du
Congrès, ne seront que l'expression d'une transaction imposée par
le but que l'on veut atteindre et dont chacun aura apprécié l'utilité.
Quand, pour une transformation pareille, on a eu soin de
prendre l'avis préalable des intéressés et que l'on a tenu un juste
compte de leurs observations, il n'y a pas à lîsquer que ces der-
niers se sentent violentés lors de l'application de cette transforma-
tion.
Le Comité de mécanique approuve les conclusions du présent
rapport; il demande à la Société industrielle l'impression du rap-
port, ainsi que des notes et tableaux qui l'accompagnent.
— 224 —
NOTE.
Conversion des numéros anciens en numéros nouveaux.
A. Coton, laine, lin, bourre de soie.
Voici la formule générale qui permet de déterminer le numéro
d'un système quelconque correspondant au numéro du système
basé sur le même principe, que nous proposons comme système
de titrage uniforme pour tous les textiles.
Longueur de l'écheveau raètr^
Numéro du Numéro de vv ancien système
nouveau système l'ancien système 2 X unité de poids ^„ „.«»„„«a-
^ base de l'ancien système ^" «^°""^*
Voici comment cette formule s'établit :
Deux systèmes ayant même longueur d'écheveau, mais ayant
pour base des poids différents, auront leurs numéros en raison
directe des poids. Soit N le numéro du système nouveau, ayant
pour base de poids P, soit iV' le numéro correspondant dans un
système ayant pour base le poids P\ on aura
N : N" :: P : f.
Si ces deux systèmes ont même base de poids, mais des lon-
gueurs d'écheveaux différentes, leurs numéros seront en raison
inverse de ces longueurs; soit N le numéro du système ayant
pour longueur d'écheveau L et N\ le numéro correspondant dans
le système ayant pour longueur L\ on aura
N \N :. L \ L
multipliant les deux proportions terme à terme,
on a ÎN : 2 N" :: PU : PL
ou N\ N :: PU : fl
remplaçant P et L par leurs valeurs en grammes et en mètres
dans le système nouveau,
on aura -iV ! M :: soo U \ looo P'
500 1j Lt
d'où(l) N = N'^ B^^^Vp'
— 225 —
qui est la valeur algébrique de la formule que nous avons donnée
ci-haut.
En résolvant cette équation (1) par rapport
1000 r^
à iV on aurait N' = N —
ou N' = N-
500 Lt
P'
V
On voit donc que pour passer d'un numéro du système nouveau
à l'ancien, il faut multiplier ce numéro par le double du poids,
base de l'ancien système, et diviser par la longueur de l'écheveau
ou
unité de poids, base
Numéro de __ Numéro du y^ 2 X de Tancien système ^" g*'^"^'»^^
l'ancien système nouveau système Longueur de Técheveau .„ ^.-
ancien système ®" ^^^^^^
En remplaçant dans ces formules les lettres par leurs vaiem^s
correspondantes dans les différents systèmes pour le coton, la
laine, le lin, etc., et en effectuant les calculs, on obtiendra un
coefficient par lequel il suffira de multiplier un des numéros
quelconques de l'un des systèmes, pour avoir le numéro correspon-
dant dans l'autre. On pourra ainsi établir les tableaux comparatifs
pour tous les systèmes.
On trouvera plus loin deux tables où ces valeurs sont calculées ;
nous y avons joint, dans une colonne spéciale, le numéro corres-
pondant au N"" 10 et 50 du nouveau système. Dans la table  se
trouve le coefficient par lequel il faut multiplier les anciens nu-
méros pour avoir les nouveaux numéros ; dans la table B se trouve
le coefficient par lequel il faut multiplier le nouveau numéro pour
obtenir le numéro correspondant dans l'ancien système.
B. Soie grége et jute.
Cherchons à présent à établir la relation entre les numéros du
nouveau système proposé et les anciens titrages de la soie, fondés
sur une méthode complètement différente.
— 226 —
Avec Tancien titre de Lyon, une longueur de 476 mètres pesant
i grain ou denier, soit 0»%053115, donnait le titre i ; le poids
de 1000 mètres à ce titre serait
1000
0,053115 X -|^ = 0«',11153.
Dans le nouveau système, le numéro de cet écheveau est donné
500
par la relation N = -p- en appelant P le poids en grammes de
Técheveau de 1000 mètres.
En remplaçant P par la valeur correspondant à un écheveau
marquant 1 denier, on aurait N = ^^ mmm^ , = 4484.
0,11154
Ainsi le N" 1 du système de l'ancien titrage égal au N° 4484 du
système que nous proposons. Comme d'après c^tte méthode, les
numéros sont en raison directe des poids des écheveaux, en appe-
lant n et nf deux titres de soie, et P et F les deux poids corres-
pondant à un écheveau de 1000 mètres, on aurait
n : n' :: p : F.
Dans le nouveau système, les numéros sont en raison inverse
des poids des écheveaux, c'est-à-dire que plus un écheveau est
lourd, plus le numéro est bas ; on aura donc entre les deux numé-
ros correspondant aux poids P et F et les poids, la relation
n: rf :: P : F
multipliant ces relations terme à terme,
on a nN \n' N .: PF : FP
d'où (2) . nN=n' N'
résolvant cette question par rapport à N', en prenant n égal à 1 ,
et pour N sa valeur correspondante 4484, on aura
^, ^ 4484 X 1
n'
c'est-à-dire que pour convertir les titres anciens en nouveaux, il
faut diviser 4484 par ces titres, et le quotient donnera les
numéros du nouveau système.
— 997 —
Par exemple : Combien titrera au nouveau système un écbeveau
de soie marquant 69 deniers à l'ancien titre de Lyon,
4484
ce sera du N' 79,3.
En opérant de même pour les autres titrages de la soie, on
aurait pour le titre nouveau de Lyon, pour poids d'un écheveau de
1000 mètres en N^ 1 0,0534 \ 5 x ^ =^ 0«^4 0693
500
et le numéro correspondant dans le titrage proposé serait
0,10623 "~
on aurait de même pour le titre italien, pour poids d'écheveau de
1000 mètres
0«%05 X '^ = 0»',1141
et le numéro correspondant dans le titrage proposé serait
«^ = *^
Si l'on veut passer du titrage nouveau à l'ancien, il faut
résoudre l'équation (9) par rapport à J\' et on aura
Nous avons vu que les valeurs de N sont 4484, 4709 et 4500
dans les trois systèmes employés, n = 1 et iV' le numéro du nou-
veau système; on aura donc le numéro d'un système ancien en
divisant les valeurs de N par le numéro du titre nouveau. Soit par
exemple, à déterminer le titre en deniers, ancien système Lyon, du
4484
N^ 78, on aura n' = —=^ = 57,4
78
soit 57^*%4.
Pour la jute, système écossais, on a pour base le nombre de
livres anglaises que pèsent 13.167 mètres. 13.167 mètres pesant
453 grammes, font du NM .
TOME XLm. JUIN ET JUILLET 1873. . 15
453
Le poids de 1000 mètres serait .^^^„ = 34»',4.
^ 13167
En N" 1 écossais les 1000 mètres 'pèsent 3^%^. Ce serait du
^, 4500 , , ^^
^"=14:4= *^>^^-
En faisant l'application à l'équation (2), on a
Y' — ^^'^^ >^ ^
~" n'
pour passer au nouveau système, et
, 14,53 X 1
n = —
N'
pour passer du nouveau à l'ancien.
Ainsi, à quel numéro nouveau correspond le titre 3, ancien
système écossais
X =^J^ = 4,84
A quel numéro de l'ancien système correspond le N** 5 du nou-
veau titre
Nous donnons ci-après deux tables où ces différentes valeurs
sont calculées : la table C permet de convertir les numéros de
l'ancien système en numéros du nouveau système, la table D
montre la transformation inverse.
.^ÊiMÊHi^^i^afiSfi^fZ:v::%'^i
Colon
Lin
Id
Id
uiit neiEiii-
Id.
Ed.
UiunrÉie ■
Anglais
Anglais
AntriehieD
Pnmçaia
Allemand
Français (vieni)
Anglais
Alsace, pow le njon. - • ■
Reims <i nord 4e U Fnw«
Alsace, pHr l'AUtmifM. .
Vienne
Bohème
Berlin
Cockerill ....
Anglais
n'=K
N'=H
N'=N
N'=N
N'=N
H'=
N'=N
N'=N
N'=N
âsoâ
2X500
1000
2X457.7
2X1000
710
2X467
734
2X560
1371
2X453
812,7
2X500
1434
2X500
1494
2X453
2,81 N
1,272 K
0.816 N
1,114 H
0,6B7 N
0,669 N
1,76 H
— 234 —
TABLE C.
MATIÈRES
Soie
Id
Id.
Jute
SYSTÈMES
Ancien titre Lyon
Nouveaa titre Lyon ... .
Système italien
Ecossais
APPLICATION
de la
VORMULB
N' =
N' =
N' =
N' =
4484
n'
4709
4500
14,53
n
NUMÉRO
10 60
n L'IIUU STITill
correspondant
dans le nouveau
à
448,4
470,9
450.0
1,45
89,6
94^
90.0
0,29
TABLE D
MATIÈRES
Soie
Id.
Id.
Jute.
SYSTÈMES
Non veau titre Lyon
Système italien
Ecossais
Ancien titre Lyon
APPLICATION
de la
FORMULE
»' =
n' =
»' =
n' =
4484
N'
4700
N'
4500
N'
14^3
N'
NUMÉRO
10 50
M nofiiu smiii
conespondant
dans l'ancien
à
448,4
470,9
450
1,45
89,6
94,2
90
0,29
— 232 —
NOTE
sur la comparaison des chaudières à foyers intérieurs, sans
réchauffeurs (dites chaudières de Comouailles et du Lança-
shirej, avec les chaudières à trois bouilleurs, munies im
réchauffeur tubulaire en fonte ^ placé sous la chaudière
(chaudière de WesserlingJ.
Par MM. Charles Meunieb-Dollfus et O. Hallauer, ingénieurs de
V Association alsacienne.
Séance du 18 décembre 1872.
Messieurs,
J'ai l'honneur de vous présenter au nom de M. Hallauer, ingé-
nieur de l'Association alsacienne, et au mien, le travail suivant
qui a été entrepris sur la demande de l'administration de la blan-
chisserie et teinturerie de Thaon, dans le but de déterminer les
rendements respectifs de différentes chaudières à foyer intérieur et
de chaudières à foyer extérieur.
Les premières à un ou deux foyers intérieurs sont très répandues
en Angleterre dans le Gornouailles et le Lancashire : dans cette
dernière province les chaudières sont généralement munies de
deux foyers. Des générateurs de ces systèmes ont été essayés par
nous chez MM. Sulzer frères, constructeurs à Winterthur.
Les secondes sont deux chaudières de l'établissement de
MM. Gros, Roman, Marozeau et G^e à Wesserling, que nous avons
également étudiées (*).
L'administration de la blanchisserie de Thaon désirait connaître
nettement les valeurs intrinsèques de ces deux systèmes, car d'a-
près les résultats obtenus tous les générateurs de la nouvelle usine
devaient affecter l'une ou l'autre de ces formes.
C) La description du système de ces générateurs se trouve dans les Bulletins
de la Société Industrielle, tome XXX, page 237.
— 233 —
Afin d'opérer de part et d'autre avec le même combustible, les
essais ont été faits, à une dizaine de jours d'intervalle, dans les
deux localités avec la même houille qui consistait en charbon tout
venant de Von der Heydty bassin de Saarbrûck.
Chaudières à foyer intérieur.
Les chaudières à foyer intérieur, qui font l'objet de cette étude,
se composent d'une enveloppe cylindrique que traversent de pari
en part un ou deux tubes où se trouve la grille : la partie de l'appa-
reil où s'opère la combustion est donc entièrement entourée d'eau.
Ces chaudières construites par MH. Suizer frères présentent les
dimensions principales suivantes :
Longueur de la chaudière 6"^144
Diamètre de la chaudière Im920
Diamètre du tube intérieur .... Om720
Foyers .... 27-*eo
- mesBaiiowiT. i-*80
Surface de chauffe totale ..... 52^*40 { cîhaudière.. a3-*oo
52-»40
Sans entrer dans les détails de la constraction de ces généra-
teurs, nous croyons devoir signaler l'ingénieuse disposition des
foyers intérieurs. Les bords des viroles qui les forment, au lieu
d'être superposés et rivés l'un sur l'autre comme on le fait géné-
ralement, sont relevés en forme de cornière arrondie, un anneau
de tôle est interposé entre eux. Les rivets qui les relient se trou-
vent ainsi plongés dans l'eau du générateur au lieu d'être exposés
à la flamme.
Ce mode d'assemblage permet la dilatation des foyers intérieurs,
à une température naturellement plus élevée que l'enveloppe cylin-
drique, et met ces générateurs à l'abri des dislocations que pro-
duisent parfois les forces mises en jeu par l'inégale dilatation des
différentes parties de l'appareil.
La chaudière à deux foyers porte dans chacun de ses carneaux
intérieurs deux tubes Galloway.
— 234 —
Ces chaudières ofïrent une disposition toute spéciale comme
circulation des gaz chauds, ainsi que nous l'avons d^à indiqué.
La fumée, après avoir traversée le l^r carneau intérieur, passe
sous la chaudière, puis vient lécher la paroi supérieure du géné-
rateur pour se rendre à la cheminée.
Les constructeurs du générateur, en modifiant ainsi le circuit,
avaient compté surchauffer ou tout au moins sécher la vapeur
produite ; mais la proportion d'eau entrcunée par cette vapeur,
observée directement en appliquant la méthode de M. Hirn, a été
trouvée de 6,56 ""/o. C'est le chiffre que l'on obtient généralement sur
un générateur placé dans de bonnes conditions moyennes de mar-
che. La vapeur n'a donc rien absorbé, et cependant ce trajet a
fait perdre à la fumée 62^
Cette déperdition de chaleur doit être tout entière attribuée au
refroidissement par la paitie supérieme du massif, et nous soimnes
amenés à condamner comme essentiellement vicieuse la disposi-
tion adoptée. Cette disposition est du reste interdite par l'article 8
du décret du 25 janvier 1865, ou tout au moins elle ne pourrait
être admise qu'après un avis favorable émis spécialement par les
agents de l'administration.
Chaudière à un seul foyer intérievr.
Cet appareil, le premier essayé, donne les mêmes rendements
que la chaudière à deux foyers intérieurs, dont nous examinerons
plus loin la valeur.
Nous avons relevé les températures des gaz chauds, soit direc-
tement à l'aide du thermomètre, soit au moyen d'une masse de
fer plongée dans le courant gazeux ; ces observations fort com-
plètes portent sur les quatre points principaux du circuit :
l"" Â la sortie du l^r carneau que forme le tube où Ton place
le foyer ;
S"" A la sortie du 2^ carneau placé sous la chaudière et où les
gaz se rendent de l'arrière à l'avant ;
— 235 -
291" du 1'^ au T
62" du 2* au 3*
28* du 3* au 4*
S"* A la sortie du 3« carneau où les gaz se dirigent de l'avant
vers Tarrière de la chaudière, en léchant les parois qui forment la
chambre de vapem* du générateur ;
A"" Â Textrémité du conduit passant sous le massif et par lequel
les gaz se rendent à la cheminée ; ce dernier chiffre nous donne
la perte de chaleur par un conduit enterré, de dimensions con-
nues ; voici les valeurs observées :
1" carneau 583"* différence ou A
2* carneau 292** chaleur abandonnée
3* carneau 230*" soit à l'eau de la chaudière
4' carneau 202*" soit au massif
On voit tout d'abord que par la partie supérieure de la maçon-
nerie du fourneau, il se perd 62'', puis dans le canal inférieur
allant à la cheminée 28^ En supprimant les deux derniers car-
neaux et en plaçant, sur le parcours des gaz chauds qui ont alors
392°, un appareil réchauffeur convenablement disposé, on pourrait
amener la fumée à sortir à iSS"" environ, c'est-à*dire abaisser sa
température de lO?"" au bénéfice de l'eau d'alimentation et par
suite des rendements.
Ces derniers sont cependant fort beaux comme nous allons le
voir.
La houille employée pour ces essais était du charbon de Von
der Heydt tout venant (bassin de la Sarre) : l'eau était jaugée
directement. — Nous donnons sous forme de tableaux les poids
de houille brûlée et d'eau évaporée, supposée prise à 0°, ainsi que
les rendements ou poids d'eau vaporisée par un kilogramme de
bouille, pure et tout venant brut, puis le poids total des scories et
leur proportion Vo.
Houille brûlée en ii^SO' de marche.
as
as
Chaudières à un foyer
intérieur tans réchaufTeurs
TOTALK
pure
97*
TOTALB
brote
1127^5
Par heure et mètre
carré de snrfece de grille
TOTALB
72*6
Vide
2m^
— 236 —
Eau à (f vaporisée en f ii>^' de marche.
Chaudière à un foyer intérieur
■ans réchaaffeurs
Totale
Par heare
et mètre carré
de surface
de chauffe
Par kilog. de houtUe
00 rendement des chandièrei
Pure Brute
7442*
47*1
7*348
6*334
Chaudières à deux foyers intérieurs, sans réchauffeurs.
Ce système est de beaucoup préférable au précédent ; la dispo-
sition des deux tubes où sont placés les foyers, rend le nettoyage
intérieur assez facile et permet de détacher les incrustations cal-
caires partout où elles se forment ; le diamètre des tubes étant
plus petit, il s'en suit que Ton peut obtenir, avec des tôles relati-
vement minces, une résistance suffisante à l'écrasement ; aussi
est-ce ce type que nous choisirons pour le comparer aux chau-
dières à bouilleurs et foyer extérieur ; il a du reste, comme nous
l'avons déjà dit, donné les mêmes rendements que le premier
système.
Il a été impossible, par suite de la construction même du massif,
de prendre la température à la sortie du 1 er carneau ; nous don-
nons les résultats observés aux trois autres points :
2* carneau, circalation inférieure 363"* différence ou chaleur A
3* carneau, sortie de la chaudière 206^ abandonnée, soit 57*
4* carneau, canal conduisant à la cheminée .... 187° à l'eau, soit au massif 19*
La perte par la partie supérieure des maçonneries est à 5"" près
la même que pour l'essai précédent ; celle par le canal de sortie
est inférieure de O"", ce qui peut tenir à une meilleure construction
qui l'isole plus du sol environnant.
L'essai a été fait avec la même houille et a duré deux journées
entières.
237 —
Houille brûlée en 23 heures de marche.
Chaudières à deux foyers
intérieun sans réchaaffeurs
Totale
pure
2221^5
Totale
brute
2S60k
Par beare et mètre
carré de surfkce de grille
Totale
64*7
Vide
300*8
SCOKIBS
Totales
338*5
Pour cent
13.22
Eau à Ù" vaporisée en 23 heures de marche.
Totale
16507*
Par beare et i^ar mètre
carré de sarflice de cbaoffe
14*6
Par ou kilog. de bouille
00 reudement des cbaodières
Pore
7*431
Brute
6^448
Eau entraînée par la vapeur.
C'est sur cette chaudière que l'eau entraînée a été déterminée
directement par la méthode de M. Him ; six essais ont donné une
moyenne de 6,56 ^/o et les résultats ont varié dans les hmites
suivantes : maximum 7 Vo, minimum 5,61 %. En opérant avec
soin on peut arriver à des résultats suffisamment approchés
pour la pratique ; nous n'avions cependant à notre disposition
qu'une bascule ordinaire, pouvant peser 50 kilogrammes très
exactement, il est vrai, et un thermomètre donnant Vu ^^ degré.
Chaudières de Wesserling.
Nous avons employé la même houille, et placé les générateurs
à peu près dans les mêmes conditions de marche que les précé-
dents.
Ces chaudières présentent la surface de chauffe suivante :
Chaudière 33^48
Réchauffeurs .... 47m«25
Surface de chauffe totale 80m '43
— 238 —
Les températures ont été relevées d'une manière tout aussi
complète :
1* A la sortie da l"" carneau
où se trouvent les boailleurs 579' différence on chalenr . . A
2* A la sortie du 3* cameau
sous la chaudière 228* abandonnée, soit à Teaa 351*
3* A la sortie du 6* carneau
à Textrémité des réchauffeurs 168* soit an massif. 60*
Nous nous empressons d'appeler tout d'abord l'attention sur un
lait qui semble à première vue erroné, mais qui s'explique cepen-
dant bien. L'eau dans les réchaufFeurs gagne 110** — 41° ^ 69%
tandis que les gaz dans le même trajet perdent seulement 60^,
lorsqu'ils devraient abandonner environ le double de ce que gagne
l'eau, soit 140", ainsi qu'il en a été fait la remarque lors des essais
faits chez M. Hirn et chez M. Wehrlin-Hofer.
L'examen du plan d'installation de ces appareils nous a permis
d'assigner à ce phénomène sa véritable cause.
Les avant-chauffeurs en fonte sont placés directement sous le
premier carneau où se trouvent les bouilleurs ; des plaques de fonte
placées sur la dernière rangée de tuyaux forment la séparation.
Les gaz sortent de ce premier canal à 570", et, par conséquent,
sont dans tout leur parcours à une température très élevée ; ils
chauffent directement ces plaques qui transmettent par conducti-
bilité et par rayonnement une quantité de chaleur considérable ;
aussi l'eau est-elle portée dans la dernière rangée de tuyaux seu-
lement à la température élevée de 410**; ceci n'a lieu qu'au
détriment des chaudières qui se trouvent placées dans d'assez
mauvaises conditions, car elles sont entièrement isolées et la partie
supérieure du générateur n'est pas suffisamment protégée contre
le refroidissement.
Des chaudières du même système où ces pertes de chaleur ont
été évitées donnent de meilleurs résultats.
Les résultats des expériences ont été les suivants :
— 239 —
Houille brûlée en 22 heures de marche.
Chaudières de WeMerling
N«* 18 et 19 dei rouleaux
TOTALI
pore
3433^
Totale
brute
3863^
Par heure et mètre
carré de sorftoa de grille
Totale
354
VlOB
1704
Sgordu
Totalbs
430^
POl'R CENT
11.16
Eau à 0° vaporisée en 22 heures de marche.
QiaudJères de Weaserliop
Nm 18 et 19 des rouleaux
Totale
23257k
Par benre et mètre carré
de sarface de chauffe
lans réchanff.
15^7
avec réchanff.
6>>5
Par kilog. de honiUe
OD rendement des chaudières
Pure
6^774
Brute
6K)18
Comparaison des deux systhnes essayés.
Ainsi que nous l'avons dit, nous prenons la chaudière à deux
foyers intérieurs, sans réchauffeurs, pour la mettre en regard de
la chaudière à bouilleurs, munie de son réchauffeur. Ces deux
appareils étant placés dans les mêmes conditions d'essai, les ren-
dements en houille pure donneront immédiatement leur valeur
relative.
A la chaudière à deux foyers intérieurs le rendement en houille
pure est de 7^431
A la chaudière à bouilleurs et réchauffeur tubulaire le
rendement en houille pure est de 61^774
Cette dernière est donc, malgré son réchaufïeur, inférieure à la
7,431 — 6,774
chaudière à deux foyers intérieurs de . .
7,431
= 8 84Vo
De plus, en ajoutant un avant-chauffeur aux chaudières à foyer
intérieur, on augmenterait sensiblement encore leur rendement,
qui se trouverait de beaucoup supérieur à celui donné par les
chaudières à bouilleurs et réchauffeurs. Ce résultat est uniquement
dû à ce que le foyer, placé dans l'intérieur même du générateur,
~ 240 —
est par suite complètement entouré d'eau. Les pertes dues au
rayonnement et au refroidissement sont ainsi considérablement
réduites. Ces expériences viennent confirmer l'opinion que Fun de
nous a exprimée avec M. Scheurer-Kestner, dans les recherches
sur la combustion de la houille. (Voir Bulletin de la Société
industrielle, tome XXXIX, page 373.)
A la suite de ces essais, l'administration de la blanchisserie de
Thaon a adopté le système des générateurs à deux foyers intérieurs,
qui seront munis de réchauffeurs-bouilleurs latéraux et sur lequel
nous pourrons faire des essais dans des conditions plus favorables
encore. En terminant cette note qu'il nous soit permis de rendre
hommage à l'esprit de progrès qui a provoqué c«s études, dont
l'administration de Thaon a supporté toutes les charges et dont
elle s'est empressée de nous accorder la publicité.
NOTE
sur l'essai d'un foyer fumivore de M. Ten Brink.
Quelque temps après ces expériences, M. Ten Brink, ingénieur
distingué, inventeur d'un foyer fumivore pour les locomotives,
appliqué avec succès dans plusieurs compagnies et notamment à
celle d'Orléans, nous priait d'examiner un nouveau foyer fumivore
de son invention qu'il venait d'installer à sa manufacture d'Arien.
Nous croyons devoir joindre nos observations sur ce foyer à
celles qui précèdent, car le foyer de M. Ten Brink est également
intérieur.
Nouveau foyer fumivore de M. Ten Brink.
Les nombreuses tentatives faites jusqu'ici, dans le but de sup-
primer la fumée noire, ne sont pas encourageantes et après les
essais sérieux, entrepris par la Société industrielle, il est permis
d'affirmer que les résultats plus ou moins satisfaisants obtenus
comme fumivorité se sont traduits toujours par une augmentation
de consommation de combustible, par un abaissement des rende-
— 241 ~
ments, attendu que ces effets n'étaient généralement acquis que
par une consommation codsidérable d'air par kilogramme de
houille brûlée.
Aussi sommes-nous heureux d'appeler l'attention des indus-
triels sur le nouveau foyer de M. Ten Brink, car d'après nos expé*
riences cet appareil permet d'obtenir une fumivorité satisfaisante,
tout en donnant des rendements élevés.
Nous devons le faire d'autant plus que M. Ten Brink renonce
généreusement à tirer un profit quelconque de son invention.
L'appareil que nous avons essayé est appliqué à une petite
chaudière à tube intérieur. Il se compose d'une caisse cylindrique
à base elliptique, dans laquelle sont placés deux tubes contenant
chacun l'un des foyers; cette caisse et les grilles elle-mêmes sont
inclinées à 50". La partie inférieure des tubes est fermée par une
plaque de fonte qui intercepte la communication avec la chambre
par derrière; les scories et les cendres achèvent la fermeture des
tubes. Deux tubulures, placées l'une à la partie supérieure, l'autre
à la partie inférieure du ciel de la boîte à feu, maintiennent la
caisse toujours pleine d'eau et ménagent une active circulation.
La houille est chargée au moyen d'une trémie formée par la
plaque en avant des foyers, son poids l'amène sur la grille même
où les charges précédentes sont déjà à l'état de coke. Les houilles
maigres se prêtent bien à ce mode de chargement; si le foyer était
alimenté avec des houilles grasses collantes, le chauffeur devrait
en facihter la descente au moyen d'un ringard. Cette disposition
oblige le chauffeur à casser la houille en assez petits fragments ;
on' sait combien il est difficile d'obtenir ce résultat dans la
pratique \
L'air froid traverse la couche incandescente, s'échauffe et brûle
les gaz produits soit par le coke, soit par la houille fraîche. Les
gaz suivent le canal placé à la partie supérieure du foyer, se
rendent dans une chambre assez vaste, achèvent de s'y brûler,
^ L'ouverture de la trémie est variable, et Ton peut faire fonctioimer Tappa-
reil avec des couches plus ou moins épaisses de combustible.
— sa-
pais ils s'engagent dans le carneau intérieur de la chaudière et
de là dans ceux des réchauifeurs. Daâs le cas particulier qui nous
occupe, comme le tube intérieur présente une section insuffisante,
les gaz passent à la fois au travers et autour du générateur, car
le foyer de M. Ten Brink a été appliqué à une vieille chaudière
précédemment installée différemment.
Trois réchauffeurs à bouilleurs, placés latéralement, utilisent la
la chaleur des gaz à leur sortie de la chaudière, en établissant une
circulation méthodique.
Lorsque la quantité de combustible brûlé sur ces grilles de
1m*16 est très-considérable, on est obligé d'introduire, par une
prise disposée à cet effet au-dessus de la trémie, une petite quan-
tité d'air, afin de rendre la fumivorité complète.
La surface de chauffe du générateur est distribuée comme suit :
1^ Surface de chauffe du foyer 7«i'32
2^ Surface de chauffe de la chaudière . . i 4m*53
3** Surface de chauffe des réchauffeurs . . 20m*70
Total 42m»55
La surface totale d'une grille est 0^*58, celle des deux lnnM6.
Les températures relevées sont les suivantes :
Fumée à la sortie de la chaudière 326* différence A
Fumée à la sortie du réchauffeur 122*5 » 103*5
Eau d'alimentation à l'entrée des réchauffears 21*6 gain A
Eau d'alimentation à la sortie des réchauffeurs 90*3 » 68*7
Le combustible brûlé était de la houille d'Itzenplitz, deuxième
qualité (bassin de Saarbrûck); les rendements obtenus sont
remarquables.
Houille brûlée en 36 heures de marche.
TOTAL!
pue
Totale
bnite
Pir heure et mètre
carré de surfoce
de grille
Totale
-^ 1
sconns |
Totales
ProportMm •/•
1802^
2190^
52^45
388»
17.72
— 248 —
Eau à 0" vaporisée en 36 heures de marche.
TOTALK
Par heure et mètre carré de «nrface
de chaaffe
1
Par kilog. de bouille 1
ou rendement des chaudières 1
sus réchanffenrs
avec réchanfléars
Pure
Bmte
15176^4
19^29
9^90
»k3â
6>-930
Pour se rendre compte des résultats obtenus avec les différents
appareils que nous avons étudiés, nous les résumons dans le
tableau suivant :
Gkandière à on foyer intérieur
Natitrb
db la houillr
Rrndbment
DB LA
HOUILLB PURE
Températurb
de la famée i la
sortie de ra|>pareil
Von der Hqrdt, S«« sorte
Id.
Id.
ItsenpliU, t"« sorte
7.348
7.4S1
6.TI4
8.423
230*
908*
i68*
12i«5
Chudières à deux foyers intériears
Cbandière i bouilleor et réchiaffenr. . . .
Chaudière à foyer Ten Brink
Il est regrettable que dans l'essai du foyer fumivore de M. Ten
Brink nous n'ayons pas eu à notre disposition exactement le même
combustible que dans les expériences précédentes. Toutefois il est
extrêmement probable que s'il existe un écart entre les pouvoirs
calorifiques de la houille d'Itzenplitz et de Yon der Heydt, cet écart
n'est pas considérable.
En effet l'un de nous a déterminé avec M. Scheurer-Kestner
les pouvoirs calorifiques des houilles de Friedrichsthal et de Von
der Heydt, qui toutes deux font partie du deuxième étage du
bassin de Saarbrûck, l'une à l'est, l'autre à l'ouest, et ces pou-
voirs calorifiques sont égaux puisqu'ils ont été trouvés de 8457 et
de 8462.
Or la houille dltzenplitz, dans la partie est du bassin, a donné
à l'essai 17.72 % de scories, tandis que la houille de Friedrichs-
thal, dans les essais entrepris chez M. Kestner, contenait 17.80
TOMB XLm. JUIN BT JUILLET 1873. 16
— 244 —
de scories. (Voir Bulletin de la Société industrielle, tome XXXIX,
page 296.)
Ces nombres démontrent que le résultat obtenu avec le foyer
de M. Ten Brink est deii.l Vo plus élevé que celui des chau-
dières à foyer intérieur sans réchaufieur, et ce fait justifie Topinion
que nous avons émise précédemment, en insistant sur l'utilité
d'installer des appareils réchaufieurs à la suite de ces générateurs.
La température de Teau d'alimentation s'est en effet élevée de
68**7 par son passage dans le réchaufîeur.
Enfin l'écart, entre les rendements de la chaudière de M. Ten
Brink et la chaudière à bouilleurs avec réchauffeur tubulaire,
s'élève à 19.5 Vc
Il est juste d'ajouter que dans ce dernier appareil la disposition
du réchauffeur est vicieuse et que l'élévation de température de
l'eau d'alimentation est due au moins autant au contact direct de
la flamme circulant sous les bouilleurs et léchant les plaques de
fonte qui se posent sur les tubes des réchaufïeurs, qu'au refroidis-
sement de la fumée à la sortie de la chaudière.
Nous souhaitons voir appliquer le système de foyer de M. Ten
Brink à des chaudières à bouilleurs, convaincus que bien installé,
cet appareil donnera des résultats analogues à ceux de nos essais.
— 245 —
APPLICATION DU PANDYNAMOMÈTRE
à la mesure du travail des machines à vapeur à balancier
par G.-A. Hirn.
Séance du 30 avril 1873.
Toutes les pièces mouvantes de nos machines, quelque résis-
tantes qu'elles semblent relativement, se déforment temporaire-
ment sous l'action des efforts qu'elles subissent et qu'elles trans-
mettent. Si puissants qu'on les fasse, nos arbres de transmission
se tordent, nos manivelles, nos balanciers de machines à vapeur
se courbent. Ces déformations passagères sont en général beau-
coup plus grandes qu'on ne le pense. Dans bien^ des cas, elles
sont susceptibles d'une mesure précise; et la valeur moyenne que
nous leur trouvons nous permet alors de déterminer, avec précision
aussi, l'effort moyen appliqué aux pièces qui les éprouvent et le
travail mécanique moyen qui est exécuté par ces pièces.
Les personnes qui, à l'Exposition universelle de 4867, ont étu-
dié la section des instruments de précision, ont pu y remarquer
le modèle d'un Pandynamomètre fondé sur le principe précédent.
Comme appareil de démonstration, il permettait de constater et
de mesurer la torsion qu'éprouvait un gros arbre en fer forgé
sous l'action du moindre effort moteur.
J'ai donné dans les Annales des Mines une description assez
étendue du Pandynamomètre^ tel que je l'avais établi à cette
époque. J'y reviendrai dans un travail spécial, pour faire connaître
quelques perfectionnements que j'ai faits, et surtout pour dire
dans quels cas son emploi est ou facile ou absolument impossible.
Ici, je vais parler d'une application que je viens de faire tout
récemment du principe du pandynamomètre à un cas particulier,
et limité aujourd'hui, il est vrai : à la mesure de la flexion du
balancier des machines à vapeur verticales.
— 246 —
Construire un instrument à la fois précis et simple qui puisse
tracer à tous instants le diagramme de la flexion du balancier, et
qui permette par conséquent de se rendre compte de la détente,
du mode de réglage des tiroirs, et de calculer finalement le tra-
vail de la vapeur et du moteur : tel est le problème que je me
suis posé, et que j'ai résolu avec un succès qui a dépassé ma
propre attente.
Je vais décrire l'appareil dans sa simplicité, je dirai dans sa
naïveté primitive. Il est à la portée de chacun; un menuisier et
un tourneur ordinaires suffisent pour l'exécuter très convenable-
ment.
Planche I. — BB' Balancier de la machine.
RR' Règle plate en bois de sapin de la même longueur. Cette
règle, libre par le bout jR, est liée d'une façon rigide par le bout
jR' au balancier à l'aide de la fourche ss\ Â son milieu elle est
maintenue sur l'arête du balancier par la fourche en boisnn^n,
entre les joues de laquelle elle est d'ailleurs libre aussi, et sur le
fond de laquelle elle pose simplement de son propre poids.
 l'extrémité B du balancier est adaptée une tige de fer en
équerre, sur la partie horizontale de laquelle se trouve une poulie
c. A l'extrémité jR, et sur le flanc de la règle, est fixé le tourillon
d'une poulie p (0^,1 ou plus de diamètre).
Vers le milieu de la règle, et dans la direction de la gorge de p,
se trouve une troisième poulie / sur laquelle est fixé le levier ou
plutôt l'aiguille en bois, plate et très mince / 1'.
Un cordon fff, flexible, mais aussi peu extensible qu'il se peut,
part de la cheville o, à l'aide de laquelle on peut plus ou moins
l'enrouler et le tendre, passe sur les poulies c et jo, va faire trois
quarts de tour sur la poulie /, et est attaché par son extrémité
libre au ressort en hélice rr^ que porte une tige verticale en bois
fixée à la règle RR\ Pour éviter tout glissement, ce cordon est
d'ailleurs fixé en un point de la circonférence de la poulie à l'aide
d'une pointe ou clou sans tête.
— 247 —
Chacun aperçoit à première vue que si le balancier Bff fléchit
dans un sens ou dans l'autre dans son plan vertical d'oscillation,
l'extrémité B s'approchera ou s'éloignera de l'extrémité libre jR
de la règle rigide jRR'. Le cordon inextensible fff^ attaché défait
en c (puisqu'il ne peut s'allonger entre o et e)^ et toujours tendu
également par le ressort très élastique rr, fera évidemment, par
suite d'un mouvement relatif de B et jR, tourner la poulie / et
jouer dans un sens ou l'autre le levier / 1\ La flexion du balancier
BB' sera ainsi donnée immédiatement par l'arc que parcourra
l'extrémité de //'•
Cette extrémité porte un crayon qui appuie sur la planchette
couverte de papier ddd'd\ et qui y trace le diagramme de la
flexion. Rien de plus simple que la façon dont s'obtient ce tracé.
La planchette ddd'd' porte en arrière : !<> une fourche qui, tout
en la maintenant verticale, lui permet de 'patiner à frottement
très doux sur l'arête supérieure de la règle BR; 2» une goupille
en fer bien arrondie, qui va s'engager librement, mais sans jeu,
dans une fente verticale pratiquée dans la pièce de bois immobile
ff999j attachée solidement soit au plafond, soit à tout autre sup-
port. Par cette disposition, la goupille reste sur une même verti-
cale et retient la planchette qui, par suite du mouvement du
balancier, oscille relativement sur BR à droite et à gauche du
milieu.
Supposons, par exemple, le piston (du côté B) parvenu au haut
de sa course : !<> le milieu de BB' se trouvera transporté à droite
de la goupille qui maintient ddd'd' ; relativement, au contraire,
ddd' d' aura voyagé à gauche de ce milieu vers la poulie /; le
crayon se trouvera du côté d'd' ; 2o an moment où la vapeur
affluera au haut du cylindre, le balancier fléchira vers le bas;
son extrémité B s'éloignera de B; le cordon fff^ tenu en o et de
fait en ^, se déroulera de la poulie /; le crayon ira au haut de sa
course.
La marche descendante ayant commencé, la planchette fuira
relativement du côté droit ; le crayon tracera une ligne, qui sera
droite, si la pression reste invariable au cylindre pendant l'afflût de
la vapeur. Au moment où la vapeur sera coupée et où la détente
commencera, le crayon descendra tout en marchant vers d dj et
tracera une courbe. Au bas de la course tout aura lieu à l'inverse :
la planchette se sera éloignée le plus possible de la poulie /, le
crayon sera arrivé du côté dd et k son excursion inférieure, etc.
La graduation et Tusage des diagrammes ainsi tracés sont des
plus simples.
La machine étant arrêtée, on place la manivelle bien verticale-
ment au haut, puis au bas de sa course, et Ton donne à chaque
fois la vapeur, dont on mesure la pression avec un manomètre à
mercure ; on a soin d'ouvrir le plus possible les robinets de purge
du côté opposé à celui où donne la vapeur. On mesure sur ddd'd'
l'excursion totale du crayon pour une pression connue. D'après
les expériences de beaucoup d'observateurs et d'après une foule
d'expériences que j'ai faites moi-même, on peut considérer la
flexion et la torsion du fer, de l'acier, de la fonte, etc., comme
rigoureusement proportionnelles à l'effort que supportent les
pièces. A l'aide des ordonnées des diagrammes et du titrage pré-
cédent, on peut donc aisément trouver la pression qui s'est exer-
cée sur le piston en chaque point de sa course, et déterminer
ainsi, comme avec Tindicateur Watt, les circonstances les plus
détaillées et la somme du travail de la vapeur. Quelques réflexions
et quelques remarques générales sont pourtant indispensables ici:
1o Chacun conçoit que l'exactitude de la marche de l'appareil
dépend de la rigidité de la règle RR. Celle que j'ai employée est
tout d'une pièce : elle a Om,05 d'épaisseur sur Oin,25 de largeur;
mais il est clair qu'il vaudrait mieux la former de trois planches
de 0n),02, collées ensemble sur toute leur longueur; à l'aide de
cette précaution, on empêcherait le bois de travailler et de se
déjeter.
J'ai mis fin à peu près complètement aux vibrations, en adap-
tant à la règle une pièce de bois d'équerre tt^ du sommet de
j
— 249 —
laquelle aux extrémités R et R sont fortement tendues deux
ficelles aa\ a a';
2o L'aiguille ou levier / /' doit être, comme j'ai dit, en bois
léger, très mince (0m,002 au plus), et assez large.
C'est du rapport de la longueur de ce levier au rayon de la
poulie / que dépend évidemment la grandeur des ordonnées du
diagramme. On ne gagne point à exagérer cette dernière, car
l'aiguille / /' fouette d'autant plus qu'elle est plus longue. Le rap-
port de 1 à 9 ou à 10, entre le rayon de la poulie et la longueur
de l'aiguille, conduit à une amplification plus que suffisante, et
évite les oscillations violentes auxquelles donne lieu un rapport
plus grand (1 à 20 par exemple);
So La tension du cordeau fff, opérée par le ressort rr, ne doit
être ni trop forte ni trop faible; avec quelques tâtonnements on
trouve vite celle qui convient. En ce qui concerne le cordeau lui-
même, j'ai eu recours à une ficelle ordinaire, en chanvre retors,
vernie avec le vernis des harnais de tissage. De o en c cette ficelle
était doubée, afin d'éviter tout retrait.
Chacun saisit l'utilité de la cheville o : elle sert à ramener pen-
dant la marche même de la machine le levier //' dans une posi-
tion telle qu'il oscille également des deux côtés de la ligne paral-
lèle à l'arête de BB';
4o Le sommet plat de RR\ où patine la planchette ddd'd',
doit être enduit de plombagine, pour éviter toute vibration.
A peine ai-je besoin de dire que la planchette peut s'enlever et
se replacer facilement pendant la marche même, de sorte qu'on
peut changer le papier du diagramme à volonté ;
5o La surface des diagrammes tracés avec l'appareil répond
visiblement au travail disponible total de la vapeur, diminué :
1o de celui que coûte le frottement du piston moteur; 2^ de celui
que coûtent la pompe pneumatique, la pompe à eau froide et la
pompe alimentaire, dont les tiges, dans la plupart des machines,
sont toutes attachées au balancier. La correction à faire pour
arriver au travail total de la machine n'est toutefois pas très
— «0 —
grande, puisque des machines bien construites, de près de 150
chevaux de force, consomment à peine 15 chevaux pour leur
propre marche, et que sur ces 15 chevaux la moitié au moins
doit être attribuée aux frottements des diverses pièces comman-
dées indirectement par le balancier.
Cette correction en plus ou en moins, selon qu'on veut con-
naître le travail disponible ou celui que donnerait la machine au
frein, est facile à déterminer pour chaque machine en particulier.
Il suffit pour cela de faire marcher bien régulièrement le moteur
à vide et de relever un diagramme : la surface de celui-ci exprime
le travail propre de la machine, moins celui que coûte aussi le
frottement du piston moteur, la pompe pneumatique, etc., etc.
En faisant ensuite encore une fois marcher à vide, en coupant
subitement la vapeur et en comptant le nombre de tours et le
temps que met la machine à s'arrêter, on déterminera aisément,
à l'aide du moment d inertie du volant, le travail total de la
machine pour son propre mouvement. Je donnerai à la fin^de ce
mémoire un exemple d'application de ce qui précède.
Voyons d'abord comment on se sert des diagrammes;
6'' J'ai dit qu'on tare une fois pour toutes la flexion du balan-
cier traduite en course du crayon sur ddd'd\ en donnant une
pression de vapeur connue aux deux extrémités de la course du
piston. Mais il est clair que dans cette position du balancier la
flexion est un peu moindre qu'elle ne le deviendrait avec une
même charge, si le balancier était horizontal. L'effort étant tou-
jours dirigé verticalement, la flexion, en effet, est proportionnelle
à la projection horizontale du balancier, qui atteint son maximum
quand le piston est au milieu de sa course. (Je fais ici abstraction
de l'intervention du parallélogramme, ce qui ne conduit qu'à une
erreur négligeable.)
Soient a l'arc décrit par le crayon, quand on donne la pression
P aux deux bouts de la course, L la longueur du balancier, H la
course du piston. On a, à fort peu près :
A —
— ÎM —
— a L a L
i
\/ ^u — H') ± y^ U — H'
pour la valeur de l'arc A que décrirait le crayon, si la pression P
se donnait quand le balancier est horizontal.
Rigoureusement parlant, le travail du balancier relevé à l'aide
de ces diagrammes a pour expression une intégrale de la forme :
^f \/ u — if*
équation dans laquelle la pression variable de la>apeur, ou p,
devrait être écrite en fonction de E ou de la course du piston.
Sous cette forme, la solution du problème serait impossible; mais
il est inutile aussi de la chercher.
Divisons en effet en vingt parties égales la course du piston ;
désignons par A^, Aj, A, les distances successives du piston au
milieu de sa course, en dessus et en dessous. La flexion qu'indi-
querait le crayon, avec la pression P, pour chacune de ces
courses, aurait pour valeur :
^A
a.
L
2A
V4 (^- - y)
~ L
et ainsi de suite. On forme ainsi une table de dix valeurs de
flexion, répondant pour une même pression à deux positions
symétriques du piston au dessus et au dessous du milieu de sa
course.
Il est clair maintenant que si nous divisons l'axe des abcisses
de nos diagrammes en vingt parties, la grandeur des ordonnées,
multipliée par les nombres correspondants de notre table, nous
donnera la pression réelle pour chacun de ces vingtièmes de la
course totale;
7o Pour nous tenir toujours dans l'exactitude absolue, une
remarque est à faire quant à cette division de l'axe des abcisses
en vingt. Des considérations trigonométriques très simples nous
— 252 —
montrent que la marche de la planchette ddd'd' n'est point uni-
forme par rapport à celle du piston moteur, et que Ton a très
approximativement la relation :
X =^ CL sec 0
X étant les abcisses mesurées à partir du milieu des diagrammes,
9 l'angle décrit par le balancier en dessus et en dessous de l'hori-
zontale, et (t une constante qui dépend des dimensions des diverses
pièces du dynamomètre et du balancier.
Pour arriver d'une manière tout à fait pratique à une échelle
convenable, il suffit, la machine étant en repos, de mettre la
planchette ddd'd' en place, de faire monter le piston, à partir du
bas (par exemple) de vingtième en vingtième de sa course, et de
faire, à chaque arrêt, marquer un point par le crayon. On divise
ainsi l'abcisse maxima en vingt parties inégales, qui répondent
aux vingt parties égales de la course du piston. Sur cette ligne
divisée, on écrit en chaque point la flexion indiquée par la table
dont j'ai parlé plus haut, et rien n'est alors plus facile que le cal-
cul de la pression moyenne pendant une course de piston, et par
suite celui du travail que représente un diagramme.
On arrive du reste tout aussi vite et tout aussi exactement à
faire la division précédente i\ l'aide de l'équation, facile à démon-
trer :
^!/
X =11
l^ b' — y'
dans laquelle a désigne la distance du centre du balancier à la
goupille de la planchette ddd'd', b la demi-longueur du balan-
cier de centre à centre, et dans laquelle x sont les divisions de la
planchette répondant à chaque course y du piston, le milieu du
cylindre étant pris pour point de départ des deux côtés ;
8o Rigoureusement parlant, les ordonnées tracées sur les dia-
grammes sont des arcs de cercles décrits avec un rayon égal à la
longueur de l'aiguille / /' et non des lignes droites. Toutefois, en
raison de la longueur de IV par rapport aux ordonnées les plus
— 253 -
élevées, Terreur commise en prenant des droites est inappré-
ciable ;
90 Rigoureusement pariant aussi, d'autres corrections encore,
et assez nombreuses, seraient à faire aux nombres fournis par nos
diagrammes. Toutefois, ce serait commettre, comme il arrive
d'ailleurs à bien des personnes, une faute réelle que d'appliquer
des méthodes de calcul poussées aux cent-millièmes, à des nom-
bres expérimentaux qui, par leur nature même, ne peuvent être
exacts ({u'au centième près par exemple.
La méthode d'approximation que je viens d'indiquer suffira
donc parfaitement lorsqu'on voudra se rendre compte de la marche
de la détente, du mode d'admission et d'échappement de la
vapeur, etc. Et lorsqu'on voudra simplement connaître le travail
donné par un coup de piston, on pourra procéder plus vite et
plus simplement encore. Il suffira de relever avec le planimètre
( Amsler) la surface d'un diagramme, de la diviser par la longueur
maxima^ et de multiplier par la moitié de l'ordonnée moyenne ainsi
trouvée la moyenne des pressions qui forment la table dont j'ai
indiqué plus haut la construction ;
IO0 Dans tout ce qui précède, j'ai admis implicitement que la
machine dont il s'agit est à un seul cylindre, comme celles sur
lesquelles je fais mes expériences. En réalité, la plupart des ma-
chines à balancier que l'on construit encore sont du système
Woolf ou à deux cylindres. L'effort total de la vapeur est par
conséquent appliqué, et d'une manière très inégale, à deux points
du balancier. On arriverait aux résultats les plus faux si Ton
n'avait pas égard à cette inconstance dans l'application du pan-
dynamomètre; mais aussi rien n'est plus facile que d'en tenir
compte. Remarquons que l'attache fixe ss' de la règle RR au
balancier peut être placée indifféremment en R ou en R, autre-
ment dit du côté de la bielle ou du côté du cylindre unique. Dans
le cas de la machine Woolf, il faudra l'établir juste au dessus du
tourillon du balancier répondant au petit cylindre, et par suite
raccourcir /? de ce côté de toute la distance des centres des
— 254 —
deux cylindres. On tarera Tinstrument, en donnant la plus forte
pression possible de vapeur au haut et au bas du petit cylindre
seul. Avec un peu de réflexion, chacun verra que les erreurs sont
évitées par cette disposition très simple.
J*ai joint à ce mémoire quelques diagrammes de flexion tracés
dans des conditions très diverses, afin que le lecteur puisse
juger par lui même du mode de fonctionnement du pandynamo-
mètre (planche II). Il ne sera pas inutile par conséquent de com-
pléter ce travail, en montrant comment l'instrument en par-
ticulier a été gradué et titré.
Le piston de la machine étant placé au haut et puis au bas de
sa course, et la pression de la vapeur, en colonne de mercure,
étant 3m,45 dans le premier cas et 3^,10 dans le second cas, le
crayon parcourt une ordonnée totale de 0^,209. Le diamètre du
piston est 0^,605; celui de sa tige est de 0^,08; la surface infé-
rieure est donc 0^,287476 et la surface libre supérieure est
(0,287476 — 0,005026) = 0m,282449.
Avec ces données, on a pour la charge supportée par le piston :
Sur sa face supérieure : 0,282449.13,596 = 12097 k.
Sur sa face inférieure : 0,287476. 13,596 = 12116 k.
II résulte de là que la charge faisant décrire au crayon un arc
de Im est :
12116 + 12097 _
0,209 - ^^^^^^^•
La longueur de la moitié du balancier (de centre à centre de
Taxe et du tourillon) est de 2^,92 ; la moitié de la course est de
Ona,851 ; on a donc d'après ce qu'on a vu (page 251) :
115852 ^^^"^ — ï^^rl = 110823 k.
2,92
pour la charge qui eût donné une course de crayon de 1 m, si le
balancier avait été horizontal.
En supposant maintenant la course du piston divisée en vingt
parties égales, notre équation (page 251) donne, pour les charges
— 255 —
déterminant une course de l"^ dans ces vingt positions succès*
sives, les valeurs qui se trouvent cotées sur la règle ou index
{planche II). La valeur moyenne de ces nombres est 11 26:22 k. Les
vingt subdivisions de l'index, répondant sur les diagrammes (tous
égaux en longueur) à vingt subdivisions égales de la course du
piston, ont été obtenues à l'aide des deux méthodes que j'ai indi-
quées : elles se ressemblent tellement dans les deux cas, que je
n'ai pas hésité à donner la préférence à la méthode par calcul, de
laquelle sont exclues toutes les petites irrégularités inhérentes à
la division pratique et sur place. L'usage de l'index ainsi divisé
et coté est, comme je l'ai dit, des plus simples. Sur la plus grande
des abcisses d'un diagramme (0in,455), on pique les vingt divi-
sions de cet index et l'on multiplie par la moitié de l'ordonnée en
chaque point le nombre des kilogrammes coté sur l'index. Pour
obtenir le travail rendu, il suflit ensuite de multiplier la moyenne
de tous ces produits par la course du piston ou lin,702; ou, si
/lm,702\
"on veut avoir le travail en chevaux, par ( — =^ j, la machine
faisant 30 tours par minute, la vitesse du piston était exprimée
par le même nombre que la course du piston.
Le diagramme No 1 répond au travail de la machine marchant
à vide, et pour ainsi dire sans détente. En le soumettant au calcul,
il donne un travail de 12 chevaux Ayant évalué ce même travail
en partant de la force vive du volant et du nombre de tours
que fait la machine pour s'arrêter^ lorsqu'on coupe brusquement
la vapeur, j'ai trouvé près de 14 chevaux. La différence de ces
deux nombres semblerait indiquer que le premier (12 chevaux)
est un peu trop fort, puisque l'on n'aurait que deux chevaux pour
le travail du piston moteur et des deux pompes (du condenseur
et de l'eau d'inj :'ction). Je pense toutefois que cette erreur appa-
rente dérive plutôt de l'extrême difficulté qu'on éprouve à donner
à une machine marchant à vide tout juste la quantité de vapeur
nécessaire pour que la vitesse reste stable. Si l'on en donne un
tant soit peu trop, l'excès employé à accélérer le mouvement du
— 256 —
volant produit une flexion plus grande du balancier pendant
raccélération, et par suite un diagramme plus grand aussi.
Je n'ai aucune remarque à faire quant aux autres diagrammes,
puisque les figures indiquent sufïisamment les conditions dans
lesquelles ils ont été tracés. Je dirai seulement que la force en
chevaux qu'ils portent s'est toujours trouvée vérifiée d'une manière
satisfaisante par la comparaison du travail de la machine avec
celui de turbines parfaitement essayées au frein. J'ai donné
depuis longtemps dans nos Bulletins cette méthode de pesée par
substitution, qui mène à des résultats très corrects, quand on
l'applique avec les soins nécessaires.
Ai-je besoin de dire, en terminant ce mémoire, que par l'appli-
cation du pandynamomèlre aux machines à balancier, je n'entends
nullement exclure l'usage du frein, lorsqu'on peut y recourir, ou
celui de l'indicateur Watt, si précieux lorsquon l'emploie bien?
Chacun de ces moyens de mesure donne un chiffre qui lui est
propre : le frein donne le travail envoyé à l'usine, l'indicateur
Watt (bien employé) donne le travail total de la vapeur, le pan-
dynamomètre donne ce travail total moins celui que coûtent trois
organes essentiels de la machine. Ces trois nombres ont donc une
importance lorsqu'on veut bien étudier une machme. Je ferai
remarquer seulement que le pandynamomètre est d'une construc-
tion facile et économique, et, qu'une fois établi, il peut rester en
place sans gêner quoi que ce soit à la marche de la machine et
sans jamais se déranger. Il est commode en ce sens qu'on peut à
tel moment voulu s'assurer de l'état et du travail de la ma-
chine, sans avoir à faire aucun préparatif particulier. Je pense
d'ailleurs aussi que le principe même du pandynamomètre, la
mesure du travail par celle de la flexion ou de la torsion des pièces
d'une machine, est appelé à rendre des services multiples dans
des cas où l'emploi du frein et celui de l'indicateur sont absolu-
ment impossibles.
257 —
NOTE
sur P application de la méthode de M. G. A.'Hirn à la détermi-
nation directe de l'eau entraînée par la vapeur^ présentée par
M. 0. Hâllâuer.
Séance du 30 avril 1873
Cette méthode, dont M. Hirn a prouvé l'exactitude dans une
lettre publiée au Bulletin de la Société industrielle (octobre 1869),
a été pendant longtemps critiquée ; on l'a même crue inapplicable
dans la pratique, et quelques essais malheureux sont venus
appuyer celte opinion et lui donner presque force de loi.
Cependant M. Hirn, dans la lettre citée plus haut, indique les
précautions qu'il faut prendre pour arriver à un résultat exact;
ainsi, l'on doit se servir d'un thermomètre divisé en dixième de de-
grés, pouvant, à l'aide d'une bonne lunette, donner le quarantième
de degré, et avoir soin de prendre les températures initiales et finales
t^ et t^j telles que (a — t J = (t, — a), a étant celle du milieu où
Ton opère. Enfin, Remploi de Thydrostat Kseppelin pesant 30 kilos
à 01^,0001 près, est indispensable pour avoir des observations
rigoureuses.
Malheureusement cette balance est difficilement transportable,
et dans la plupart des essais il est impossible de l'installer. Cette
donnée de 1 eau vésiculaire qu'emporte la vapeur est cependant
de la plus haute importance; sans elle, la comparaison des ren-
dements des générateurs est inexacte, et l'analyse d'un moteur à
vapeur, déjà si délicate lorsque l'on a toutes les observations
nécessaires, devient presque impossible. On peut tout au plus,
dans ce dernier cas, assigner une limite supérieure à la valeur de
l'eau entraînée, mais en passant alors par une série de calculs
assez compliqués.
— 258 —
Ayant été spécialement chargé d'une série d'essais sur des
chaudières à foyers intérieurs, dont la disposition particulière
(une circulation des gaz chauds au-dessus de l'appareil) faisait
supposer que l'on obtenait de la vapeur sèche sinon surchauffée,
j'ai tenu à me rendre compte de l'état de siccité de cette vapeur.
J'ai appliqué la méthode de M. Hirn en employant une bascule
ordinaire pesant 50 kilos à 0^,005 près, un thermomètre donnant
le cinquième de degré, et l'expérience m'a prouvé qu'en opé-
rant avec soin, on arrive à un résultat suffisamment exact en
pratique.
Voici en quelques mots l'installation que j'avais adoptée : à la
partie supérieure de la conduite de vapeur et au point où l'on
veut faire cette détermination, on place un tuyau vertical de 15
à 20 in/in de diamètre, se recourbant horizontalement par un
coude arrondi sur une longueur de iO centimètres et terminé par
un robinet; à ce robinet est fixé un tuyau en for, ou mieux, en
cuivre de 45 m/m de diamètre, qui, d'abord horizontal, descend
verticalement pour amener la vapeur dans le vase où elle se con-
dense.
Comme il doit passer environ 2^^,500 de vapeur et que l'opéra-
tion a seulement une durée de quelques minutes, la vitesse est
assez considérable pour que l'on puisse négliger l'eau condensée
par suite du refroidissement; il est du reste facile d'entourer le
tuyau placé sur la conduite de vapeur.
L'évaluation des poids est très délicate, demande le plus grand
soin, aussi est-il bon d'employer la méthode de la double pesée.
On tare le vase vide dont on détermine le poids; on fait de même
pour l'eau froide; puis, pour éviter toute erreur lorsqu'il s'agira
d'évaluer le résultat de la condensation, on remplit d'eau le tuyau
plongeant jusqu'au robinet ; en laissant passer un peu de vapeur,
puis fermant brusquement, le vide se fait, l'eau monte et vient
frapper contre la clé de ce robinet ; c'est alors que l'on vérifie si
le poids d'eau froide correspond à la tare et l'on prend sa tempé-
rature; laissant ensuite arriver la vapeur, on en condense un
— 259 —
poids donné; pour cette seconde pesée on doit s'assurer de la
même manière si le tuyau est de nouveau bien rempli d'eau; on
relève la température du mélange, la pression de la vapeur, et
les observation^ sont en nombre suffisant pour le calcul.
M. Hirn a déjà donné dans sa lettre la formule à l'aide de
laquelle on obtient le poids d'eau m contenu dans la vapeur :
M(606,5 + 0,305 t, — t,) + mCr, — mC't, = NC'(f — tj;
je crois la rendre un peu plus commode pour le calcul, en lui
donnant la forme suivante, et en supposant G' = 1, ce qui ne
donne lieu qu'à une très petite erreur; Ct^ = q^^ est une valeur
donnée par les tables :
(M + m) (606,5 + 0,305 t. — t.) — m (606,5 + 0,3051, — q. ) = N(t. — t J
,, . _ (M + m) (606,5 + 0,305t, ~ tj - N(t. ~ tj
uou m _ 606,5 + 0,80ot. — q,
{M + m) est le poids du mélange vapeur et eau relevé directe-
ment.
N le poids d'eau froide, le vase réduit en eau compris.
t^ la température de la vapeur correspondant à la presssion
relevée.
t^ la température initiale, t^ la température finale de l'eau con-
tenue dans le vase.
Je vais maintenant faire voir quelle est l'exactitude du résultat
obtenu avec un thermomètre divisé en cinquième de degré et une
bascule pesant 50 kilos à 5 grammes.
Les températures ont été prises pour une augmentation de 40%
sur laquelle j'ai pu commettre une erreur de € = 1/10^ de degré,
qui donne, en comptant par exemple sur 5 7» d'eau entraînée, une
différence de 0,27. Le poids, de son côté, a été évalué à 5 grammes
près; la proportion 57o ^st donc encore entachée, par le fait de
la pesée, d'une erreur absolue de 0,23, soit en tout 0,27+0,23— 0,5;
c'est à 1/2 7o environ du poids de vapeur que nous avons les
résultats.
Celte exactitude est plus que suffisante pour l'étude des géné-
TOMB XLm. JUIN BT JUILLET 1873. 17
— 260 —
rateurs, et même pour celle plus délicate d'un moteur à vapeur,
où toutes les vérifications doivent se faire à 1 7o P^és.
En opérant ainsi, j'ai obtenu sur une même chaudière les
valeurs suivantes : 67, 56; 77o; 67o 88; 67, 55; ^Vo 61 ; 67,70,
dont la moyenne 67o 56 représente la proportion d'eau vésicu-
laire pendant la journée d'essai.
Enfin, tout récemment 17 essais m'ont donné une moyenne de
5 7o 03, l'écart maximum variant de 47, 20 à 57, 76. Ces der-
nières observations ont été relevées sur le tuyau de conduite de
vapeur d'une grande machine Woolf dont le travail était très
régulier; et comme vérification je citerai le chifïre limite supé-
rieur 47o 5 d'eau vésiculaire, que j'ai eu l'occasion de déterminer
d'une manière indirecte en faisant l'analyse d'un moteur du
même modèle, travaillant aussi régulièrement et alimenté par des
chaudières placées dans les mêmes conditions ; il est, comme ou
voit, très rapproché de la valeur relevée directement plus haut, et
je crois pouvoir affirmer que la question de la détermination
directe de l'eau entraînée peut être résolue pratiquement, par tout
observateur intelligent, d'une manière simple et avec un matériel
que l'on peut facilement se procurer dans la plupart des usines.
La régéBératioD et la restaaralioB des pelntares à Thaile
d'après la méthode de M. de Pettenkefer,
Par Fr. G0PPEL8RŒDER, docteur.
Directeur de r Ecole municipale de chimie industrielle de Mulhouse.
Séance du 26 mars 1873.
Messieurs,
J'ai l'honneur de vous entretenir d'un sujet, dont je m'occupe
depuis deux années : la restauration des peintures à l'huile. Les
résultats, que je soumets à votre attention, sont dus aux décou-
— 261 ~
vertes de M. Max de Pettenkofer, célèbre professeur à Munich,
qui a dédié aux artistes de cette ville un ouvrage intitulé : Ueher
Oelfarbe und Conservirung der Gemœldegalerieen durch dos
Regenerationsverfahren. La deuxième édition de ce livre a paru
l'année passée. M. de Pettenkofer a étudié les circonstances dans
lesquelles les tableaux périssent, aussi bien que celles qui sont
indispensables à leur conservation. Les examens microscopiques
de M. Radlkofer ayant prouvé que ce n'est nullement à des for-
mations organiques ou organisées, comme on le soupçonnait,
qu'il faut attribuer les dégâts observés dans Tancienne pinaco-
thèque de Munich et dans les galeries de Schleissheim, M. dé
Pettenkofer parvint à signaler les causes du mal, et sa théorie se
trouve confirmée par tous ceux qui ont répété les essais et qui,
comme je l'ai fait moi-même, se sont occupés sérieusement et
pendant un laps de temps suffisant, de la restauration des tableaux.
Radlkofer a donc détruit une hypothèse qui est fausse, Petten-
kofer a créé une théorie claire.
Je vous donnerai d'abord un résumé succinct de la méthode de
M. de Pettenkofer; j'y joindrai les observations qui me sont per-
sonnelles et qui viennent à Tappui de cette théorie. Je ferai
ensuite quelques expériences et vous présenterai les tableaux que
j'ai restaurés.
Il est évident que des couleurs même très stables au point de
vue chimique ne sauraient conserver leur nuance et leur éclat
primitif, qu'à la condition que l'huile siccative qui les a pénétrées
et dans laquelle les parcelles de couleur sont pour ainsi dire sus-
pendues, garde ses propriétés optiques. Or, ces dernières ne sont
nullement indépendantes de la composition chimique des huiles.
La partie la plus importante des huiles employées par les
artistes est la linoléine. Ce corps ne pouvant malheureusement
pas être préparé à l'état de pureté, les peintres sont obligés de
recourir, soit à l'huile de lin qui renferme 80 Vo de linoléine, soit
à l'huile de pavot qui n'en contient que 75 Vo- La linoléine, qui
est liquide lorsqu'elle est pure, se solidifie par l'oxydation à l'air,
— 262 —
sans diminuer de volume, mais en éprouvant une augmentation
de poids d'environ lOVo- C'est cette masse dure, transparente,
semblable au caoutchouc, qui renferme alors les couleurs et les
autres parties de Thuile. Elle constitue la linoxyne de Mulder.
C'est pan^e que la linoléine acquiert à l'air une consistance
invariable aux diverses températures de l'atmosphère, que les par-
celles de couleur, après le dessèchement de la peinture, ne sont
plus déplacées ni par une légère pression, ni par des huiles
grasses ou éthérées, ni par les vernis.
Gomme il y a toujours et partout dans le monde des mouve-
ments moléculaires et atomiques, il survient également dans les
peintures des changements chimiques et physiques. Ces change-
ments sont beaucoup plus fréquents dans l'huile que dans la par-
tie colorée, de sorte que la quantité de l'huile nécessaire à la
confection d'une bonne couleur avec un corps colorant donné,
présente une grande importance. Les expériences de M. Wurm à
Munich ont montré que ce n'est pas le poids spécifique du corps
colorant qui détermine la quantité absorbable d'huile. On peut
dire en général que les couleurs qui contiennent le moins d'huile,
sont celles qui changent et se fendillent le moins. La linoxyne, ce
produit d'oxydation de la linoléine, devient peu à peu dure et
cassante, alors même qu'on a enlevé par l'éther et les huiles
éthérées toutes les huiles grasses non siccatives.
Les peintures absorbent l'humidité atmosphérique pour la lais-
ser s'évaporer de nouveau. Après un temps plus ou moins long,
quand ces absorptions et évaporations d'eau se sont répétées assez
souvent, la couleur déposée par l'artiste a perdu son aspect pri-
mitif et n'offre plus le même effet optique.
Quant aux moyens employés jusqu'à la découverte de M. de
Pettenkofer pour régénérer l'état physique de la couleur, il fout
rappeler que l'artiste lui même vernit la peinture sèche pour rem-
plir les pores, qui pendant le travail contenaient de l'huile et qui
après le dessèchement ne contiennent que de l'air et du vernis.
Il emploie des vernis de résine, des solutions de résine dans
— 268 —
Fessence de térébenthine, ou dans les huiles grasses et siccatives.
Ces dernières du reste sont très dangereuses. Après quelque
temps le vernis dépérit, moisit et ne laisse plus passer la lumière;
on applique de nouveau du vernis et on répète ces opérations
jusqu'à ce que l'on arrive malheureusement à détruire la clarté.
Pour réparer le mal, il ne reste d'autre moyen que d'éloigner le
vernis et de nourrir la couleur avec de l'huile fraîche, puis d'ap-
pliquer après son dessèchement une nouvelle couche de vernis,
sans mentionner les manipulations au pinceau. Pour enlever le
vernis, il n'y a pas de mesure exacte, et par l'huile le ton d'une
peinture devient gras et perd la transparence; outre cela il devient
plus foncé et jaune.
Mais de quelle manière faut-il alors opérer? Si l'on humecte
les vernis de résine et qu'on laisse s'évaporer l'eau, ils se fendil-
lent et perdent leur transparence. Il est vrai qu'on peut la leur
rendre en mouillant la peinture avec de l'eau qui pénètre dans les
pores et réfracte et réfléchit la lumière plus fortement que l'air,
et se rapproche ainsi par sa manière d'agir de celle de la résine
et de l'huile.
Mais cette restauration ne dure que jusqu'à ce que l'eau soit
évaporée. Par l'évaporation de l'eau distillée sur un vernis, on
obtient une tache* aussi étendue que la goutte d'eau, et si l'on
répète plusieurs fois cette expérience, la tache apparaît blanche
comme la craie. Au château de Schleissheim, M. de Pettenkofer
a pu faire des observations très intéressantes et très diverses, sui-
vant que les murs étaient recouvert» ou non de bois, suivant que
les peintures étaient placées dans le voisinage d'une fenêtre. Les
pai'ties des tableaux placés sous cadre étaient bien conservées ;
on pouvait même remarquer sur la peinture les liteaux du châs-
sis sur lequel la toile était tendue, ainsi que les marques de
papier portant le numéro du catalogue.
M. de Pettenkofer a prouvé qu'il y avait eu sur les peintures
condensation et évaporation successives de l'humidité atmosphé-
rique, et par conséquent perte de la cohésion du vernis, etc.
— 264 —
M. de Petlenkofer réussit à rétablir la cohésion moléculaire par
des vapeurs d'alcool mêlées à Fair, en opérant d'abord en petit, puis
en grand. Au bout de quarante-huit heures la résine a condensé jus-
qu'à 80 Vo de son poids d'alcool, qu'elle perd de nouveau en peu
de lemps. La résine ainsi ramollie est absorbée par la peinture,
et du même coup se trouvent rétablies la cohésion de la résine et
celle de la couleur. La résine molle attaque les couleurs d'une
peinture moins que le vernis appliqué au pinceau, car le frotte-
ment de ce dernier peut occasionner des déplacements des corps
colorants.
Le mode opératoire de M. de Pettenkofer est très simple. 11
fait d'abord sur les tableaux un essai en petit au moyen d'une
boîte ronde en carton, qui est intérieurement enduite de colle
forte et dont le fond est tapissé de flanelle qu'on humecte avec
de l'alcool à 80"; la boîte est retournée et posée sur le tableau
préalablement nettoyé. La partie ainsi restaurée sert comme
terme de comparaison pour les essais en grand. Pour ces derniers
on se sert d'une caisse dont le fond est tapissé de ilanelle et au
couvercle de laquelle est fixée la peinture.
On trouve dans l'ouvrage très intéiessant de M. de Pettenkofer
des cas vraiment extraordinaires de régénération des couleurs.
Tel est par exemple le cas d'un vert qui, par le temps et par les
influences atmosphériques, était devenu d'un bleu grisâtre, comme
si la couleur avait été composée de bleu et de jaune, et que celte
dernière couleur eût disparu. Mais M. de Pettenkofer ne s'est
point arrêté là. Il a montré ce qu'il y avait à faire lorsqu'une
peinture devenue trouble ne contient point ou contient une quan-
tité de résine insuffisante pour remplir les fentes qui se sont pro-
duites ; lorsque la masse résineuse d'un tableau est trop grande
ou tellement influencée qu'on ne peut pas la laisser ; lorsqu'une
peinture est couverte de couches alternatives de vernis à la résine
et de vernis à l'huile, qui se comportent différemment envers le
mélange d'air et de vapeurs d'alcool, et enfin par quel procédé on
— 2B5 —
peut retarder le retour de la séparation moléculaire dans les
peintures régénérées.
M. de Pettenkofer a indiqué un second moyen de régénération,
le baume de copahu, qui ne se dessèche que très lentement et
qui possède une constitution semblable aux vernis de résine, ces
solutions de résines de mastic et de dammar dans Fessence de
térébenthine. Le baume de copahu doit avoir la consistance d'une
huile grasse, mais il ne doit contenir ni huile grasse, ni résine,
ni essence de térébenthine. L'huile éthérée du baume de copahu
est moins volatile à la température ordinaire que l'essence de
térébenthine. Le baume de copahu remplit très bien le but optique
des vernis de résine ordinaires, et peut être appliqué seulement
en certains points d'une peinture, sans qu'on s'en aperçoive. Il
remplit les pores qui se sont produits dans les parties colorées, et
parfois même on peut atteindre ce but en appliquant le baume
sur le revers de la peinture.
L'application du baume et l'action des vapeurs alcooliques
doivent souvent être répétées plusieurs fois, et la régénération
peut faire apparaître des fissures qui restaient inaperçues; dans
ce cas il suffit de frictionner avec une petite quantité de baume
de copahu, et à exposer aux vapeurs d'alcool.
S'il y a excès de résine et surtout si le ton de la peinture est
trop jaune, il n'y a malheureusement pas d'autre moyen que
d'enlever cet excès, mais sans nuire au caractère primitif de la
couleur, opération qui doit être précédée de la régénération, qui
fait mieux ressortir les couleurs et donne au vernis une consis-
tance plus homogène. Jamais toutefois le vernis ne saurait être
enlevé complètement sans détérioration des couleurs, parce que
la résine n'est pas seulement superposée, mais aussi incorporée à
la couleur.
Pour enlever l'excès de résine, on frotte avec le doigt enduit
de poudre de colophane, ou bien l'on dissout avec l'essence de
térébenthine. Au contraire, pour remplir de résine les pores de la
peinture, on lave d'abord à l'eau, puis à l'essence de térébenthine,
- 206 —
et après avoir nourri avec le baume de copahu, on (ait gonfler la
partie absorbée par les vapeurs alcooliques.
Si le tableau contient des vernis de résine et des vernis à
Thuile, les premiers seuls condensent de l'alcool, se ramollissent
et se retirent dans le^ couleurs, tandis que Thuile reste à la sur-
iâce et la rend mate, rude et même rugueuse. Dans ce cas, on ne
traite que par le baume de copahu et l'on repasse au moyen de
poids.
Une peinture régénérée par le baume de copahu se conserve
beaucoup plus longtemps sous l'influence de la condensation et
de l'évaporation de l'humidité atmosphérique.
Le temps ne me permet pas de vous décrire les observations
très intéressantes faites par M. de Pettenkofer dans la nouvelle
pinacothèque de Munich, où la séparation moléculaire apparais-
sait dans la proportion de 52 Vo des peintures placées dans les
salles exposées au nord, et dans la proportion de 10 7o seulement
dans les salles situées vers le sud.
Dans chaque galerie il faut éviter la formation de la rosée ou
de la condensation d'eau sur les peintures, dont les plus pré-
cieuses de vraie valeur historique devraient être préservées par
des glaces. Pour toutes les peintures sur toile il est bon de
couvrir de baume de copahu le côté non peint. Grâce à cette
précaution, les fissures qui pourraient se former avec le temps se
referment d'elles-mêmes.
Il faut régénérer tout d'abord par la méthode de Pettenkofer
et, s'il est absolument nécessaire de restaurer ensuite, il faut le
faire de telle manière que la régénération qui deviendra nécessaire
à certaines époques n'en soit point empêchée.
La régénération de M. de Pettenkofer a pour but de conserver
une œuvre d'art dans son état primitif, de rétablir de temps en
temps l'état optique normal du vernis et de l'huile. L'ancienne
restauration, comme s'exprime M. de Pettenkofer, ne peut pas
plus remplacer l'authenticité dans la peinture que la chicorée ne
peut remplacer le café. C'est la tâche de la restauration future de
— 267 —
conserver ou de rendre aux peintures, par un procédé physique,
la clarté et la profondeur de couleurs primitives, et de les préser-
ver contre les mauvaises influences de l'avenir. C'est alors seule*
ment que se trouve rempli un devoir sacré envers les artistes. Il
incombe à la science de rendre service aux peuples, et peut-il y
avoir une occasion plus belle que lorsqu'il s'agit de conserver les
œuvres artistiques dues à leur génie?
Quant à la restauration des corps colorés qui ont subi avec le
temps des modifications chimiques, je n'en parle point ici, car
elle est plus rarement nécessaire que celle du vernis et de l'huile.
Je termine en vous présentant quelques expériences et une
série de tableaux, soit en voie de régénération, soit déjà complète-
ment restaurés :
1* Voici sous cette cloche trois vases en verre; le premier cou-
dent de l'alcool absolu, et les deux autres de la résine copal en
poudre. Dans l'un des vases la résine séjourne depuis 2 X 48,
dans l'autre seulement depuis 7 heures. Par l'action des vapeurs
d'alcool absolu, la poudre de résine est devenue tout à fait fluide
et homogène dans le premier >vase, tandis que le ramolissement
de la poudre ne fait que commencer dans le second, et que la
résine n'est molle et homogène que sur les bords du vase. Cet
essai est propre à expliquer l'action des vapeurs d'alcool absolu
sur le vernis d'un tableau et sur le baume de copahu qu'on y
avait appliqué.
2® Voici ensuite une lame de verre qui a été recouverte d'une
couche uniforme de vernis de copal. J'ai fait évaporer sur cette
lame plusieurs fois de l'eau distillée à la température ordinaire, et
voilà que les endroits où cette évaporation a eu lieu sont blancs
comme la craie. Cet essai nous montre l'effet de la condensation
et de révaporation de l'eau atmosphérique sur les peintures. En
exposant une telle couche de vernis, modifiée dans son état phy-
sique, à des vapeurs d'alcool, elle devient de nouveau tout à fait
— 268 —
homogène. On peut répéter la condensation et l'évaporàtion de
l'eau et la régénération par les vapeurs d'alcool autant de fois que
l'on veut.
3® Celte régénération de la couche de vernis a été exécutée sur
cette petite peinture représentant des fruits, un verre, etc., et qui,
avant la restauration, était presque invisible. La restauration a
été effectuée d'après la méthode de M. Pettenkofrr, mais en expo-
sant d'abord aux vapeurs d'alcool chaudes, puis en employant
très peu de baume de copahu. Avant le traitement par les vapeurs
d'alcool, la peinture a été nettoyée avec un pinceau plongé dans
l'essence de térébenthine très pure, opération qui a été renouvelée
aussi après la restauration, pour enlever l'excès de résine.
Si je parle ici des vapeurs d'alcool chaudes, je dois ajouter que
mes premiers essais de restauration ont tous été exécutés de la
manière suivante :
Sur un vase en fer ou en cuivre, je plaçais un vase en porce-
laine dans lequel je versais de l'alcool absolu. Le vase en métal
constituant un bain d'air, fut chauffé, de sorte qu'il se développait
des vapeurs d'alcool absolu. Au dessus du vase à alcool se trou-
vaient suspendues horizontalement les peintures, dont les diffé-
rentes parties furent régénérées successivement par l'action alter-
nante des vapeurs alcooliques et du baume de copahu, lorsque
l'emploi de ce dernier était jugé indispensable. La peinture fut
placée aussi près que possible du vase à alcool. J'obtins ainsi de
très bons résultats. Des esquisses à l'huile sans vernis, qui avaient
pour ainsi dire blanchi dans les tiroirs, reprirent, après plusieurs
passages à travers les vapeurs d'alcool, leur coloris primitif et
toute la fraîcheur des tons, comme si le peintre venait de finir
son travail. Quelques minutes suffisent pour transformer un
paysage d'hiver en paysage de printemps. Une peinture terne qui,
d'après l'ancienne hypothèse, se trouvait couverte d'organismes
microscopiques, reprit, après une exposition aux vapeurs alcooli-
ques de quelques secondes ou de quelques minutes, toute sa fraî-
cheur primitive, et se trouva parfaitement régénérée. M. Stûckel-
— 269 —
bei^, célèbre peintre à Bâle, et M. Falkeisen, conservateur du
musée de Bâle, qui ont assisté à mes essais, ont été surpris de
l'effet rapide des vapeurs d'alcool chaudes sur les peintures ver-
nies et esquisses sans vernis. L'emploi de ce mélange . chaud de
vapeurs d'alcool et d'air convient parfaitement pour une expé-
rience de cours, destinée à faire voir aux auditeurs d'une manière
rapide les effets de ce mode de régénération.
C'est à dessein que j'ai laissé une partie des esquisses ou des
peintures dans l'état primitif, c'est-à-dire non restauré, pour vous
faire apprécier d'une manière plus frappante l'effet de la restau-
ration.
L'emploi des vapeurs chaudes pourrait également servir dans
la régénération sérieuse, comme je m'en suis assuré avec une
série de tableaux que je vous présente ici. Ce second tableau,
dont la peinture pouvait à peine être distinguée, était placé dans
un corridor à Bàle* Il représente un combat de chevaliers, et
depuis qu'il est restauré, on reconnaît distinctement toutes les
figures d'hommes et de chevaux, ainsi que les moindres détails
du sol, des nuages et du ciel. Avant h\ restauration il avait été
lavé à l'eau, puis à l'essence de térébenthine.
Dans ce troisième tableau, représentant une forêt, des chemins
et des groupes d'hommes, on ne voyait que l'ensemble sans, les
détails. Le voici transformé en tableau qui n'a pas grande valeur,
il est vrai, mais qui est très joli, et dans lequel on voit apparaître
tous les détails et nuances avec la fraîcheur de couleur primitive.
Ce quatrième tableau représente la sainte Vierge, des anges,
l'image de Dieu, des roches, des arbres, et porte une inscription.
On ne pouvait plus voir distinctement que la sainte Vierge et
quelques autres figures, et voilà maintenant l'effet de la régéné-
ration par les vapeurs d'alcool et le baume de copahu. Les effets
obtenus avec ces quatre peintures sont vraiment étonnants ; il en
est de même pour ces autres peintures que je vous présente
encore ici. Vous voyez que quelques-unes sont chargées d'un
excès de vernis ou de baume de copahu; j'aurai à enlever cet
— 270 —
excès, mais cette opération ne doit se faire qu'après la régénéra-
tion par les vapeurs d'alcool.
4*^ Enfin j'ouvre ici cette caisse en bois, appareil à régénération
par les vapeurs d'alcool à froid, d'après le modèle de M. de Pet-
tenkofer, et j'en retire ce tableau restauré par les vapeurs froides,
qui sont bien préférables aux vapeurs chaudes.
La caisse a été partout bien collée, le fond et les bords ont été
couverts de flanelle. On obtient ainsi une fermeture assez hermé-
tique pour que la flanelle, une fois humectée d'alcool, puisse
donner des vapeurs alcooliques suffisantes à une série de tableaux.
M. de Pettenkofer a rendu un service énorme à l'art de la
peinture à l'huile, aux artistes et à l'histoire des peintures, en
indiquant le chemin qu'il ^faut suivre pour arriver à une bonne
restauration des tableaux, ou plutôt à une régénération de l'état
physique normal du vernis et de la couleur, restauration qui doit
être répétée de temps en temps, selon les circonstances dans les-
quelles les peintures se trouvent placées.
Il faut régénérer toutes les peintures après un temps à déter-
miner par des observations consciencieuses et variables avec le
caractère individuel de l'œuvre artistique. Il ne faut donc pas
attendre que la régénération soit devenue presque impossible, car
alors tout autre essai de restauration ne fournit plus qu'une
pseudomorphose, voire même qu'une simple caricature.
Il est inutile de plaider en faveur de la méthode de régénéra-
tion de Pettenkofer ; elle se recommande d'elle-même, autant par
les magnifiques résultats qu'elle a fournis à Munich, que par sa
simplicité et son innocuité pour les tableaux.
Si j'ai consacré beaucoup de temps à l'élude de cette excellente
méthode, c'est parce qu'il me semble que tous ceux qui s'intéres-
sent aux arts, devraient faire leur possible pour recommander la
méthode de régénération de M. Pettenkofer à ceux qui possèdent
des peintures ou qui s'intéressent aux collections publiques. Fai-
— 271 —
sons la guerre à la fausse et dangereuse restauration des pein-
tures qui s'entoure d'un voile mystérieux, et n'aboutit à rien
moins qu'à la destruction progressive des œuvres d'art. Continuons
à chercher la perfection dans la restauration des peintures, en
suivant la voie indiquée par Pettenko(er« Cette tâche est à tous
égards digne des efforts de la Société industrielle, qui compte
dans son sein tant de membres qui savent apprécier la valeur des
œuvres artistiques.
RÉSUMÉ DES SÉANCSS
de to Société tiiilustrielle de Slttllioiuie.
SÉANCE DU 26 FÉVRIER 1878.
Président: M. Augustr DOLLFUS. — Secrétaire: M. Th. Sghlumbrrgrr
Dons offerts à la Société,
1. Sept numéros du Jov/mal polytechnique allemand, par M. le D'
Hermann 6rolbe«
2. Mémoires de la Société des sciences, des arts et des lettres du
Hainaut.
S. Le N"* 76 du BuUetin du Comité des forges de France. .
4. Considérations sur la géologie et le régime des eaux du Sahara
algérien, par M. Gh. Grad.
5. Communication de la Société des fabricants de Mayence.
6. Beitr&ge zur Entstehungsgeschichte des typhus, par M. le D* Hœgler,
de Bâle.
7. Der els&ssische Bienenzuchter.
8. Mémoires de la Société d'histoire naturelle de Zurich.
La séance est ouverte à 6 J/4 heures.
L'assemblée, composée d'environ quarante membres, écoute la lec-
ture du procès-verbal de la réunion de janvier, reçoit ensuite commu-
nication de la liste des objets offerts à la Société pendant le mois, et
vote des remerclments aux donateurs.
— 272 —
M. le président procède ensuite au dépouillement de la correspon-
dance dont voici le résumé :
H. Bonnaymé, garde-mines à Yesoul accuse réception de TenToi
du Bulletin contenant les tableaux statistiques des appareils à vapeur
du déparlement du Haut-Rhin.
M. Eugène Meyer, ancien chef d'escadron d'artillerie, à Versailles,
demande des renseignements sur l'Ecole de dessin.
M. Scheurer-Kestner demande un exemplaire du rapport de M. le
D' Penot sur le travail des enfants dans les manufactures, et explique
que les cinq francs par cent kilos perçus par la douane française sur
les Bulletins, représentent Timpôt sur le papier.
Le nouveau directeur des papeteries du Souche, à Anould (Vosges),
indique l'adresse à laquelle les publications du Bulletin devront être
envoyées.
M. le D' Goppelsroeder, en remettant à la Société un travail de
H. le D* A. HsBgler, de Bile, intitulé : « Recherches sur la production
du typhus et sur les eaux potables », donne la substance de ce mémoire
et les conclusions des auteurs :
1* Les germes du poison typhoïde sont nécessaires à la naissance
du mal, et ne sont que charriés par les eaux putrides qui viennent à
se mélanger aux eaux potables;
2* Les matières en décomposition, du moins les fumiers et autres
substances fécales, privées de germes typhoïdes, ne sauraient engendrer
d'épidémie ;
3* Le poison typhoïde ne perd pas ses propriétés, ou pas toujours,
par son mélange à des eaux qui filtrent à travers des cailloux roulés.—
Renvoi au comité de chimie.
M. Eolb, membre correspondant de la Société à Amiens, désire
quelques exemplaires de son mémoire sur les densités de l'acide chlor-
bydrique, paru dans un des derniers Bulletins. — L'envoi en a été fait.
Le comité Thimonnier avise l'envoi du buste de cet inventeur, et
remercie la Société de s'intéresser à l'œuvre entreprise par le comité.
M. le président de la Chambre de commerce de Mulhouse annonce
qu'un congrès international d'experts aura pour mission, à Vienne, de
déterminer le meilleur mode de numérotage des filés, et remet le
— 278 —
questionnaire proposé à ce sujet pour en faire l'objet de Texamen de
la Société industrielle. — Renvoi au comité de mécanique.
M. le D* Liebermann, de Berlin, donne sa démission de membre
ordinaire.
MM. Gessert frères, d'Elberfeld, lauréats de la Société, font part de
modifications introduites dans la constitution de leur Société commer-
ciale.
M. Paul Kullmann, à Remiremont^ remercie la Société de TaToir
admis au nombre de ses membres.
La famille de M. Hoppé fait part du deuil qui vient de la frapper en
la personne de M. Hoppé, pendant plusieurs années membre actif de
la Socif^té. M. le président exprime les regrets que fait éprouver à tous
ses collègues la mort inattendue de ce professeur distingué.
M. le secrétaire du comité de chimie transmet une lettre de M. d'AI-
meida, promoteur à Paris d'une nouvelle institution scientifique, la
Société française de physique, dont il envoie les statuts provisoires, et
exprime l'espoir de trouver des adhérents à Mulhouse.
En même temps, M. Rosenstiehl rend compte de l'examen auquel
s'est livré le comité de chimie sur la machine à imprimer construite
par J)f. Moeglen, de Gernay; l'avis du comité n'est pas favorable à ce
système qui, tout en renfermant des dispositions ingénieuses, présente
des défauts majeurs.
M. le président fait part que, selon les vœux de la Société exprimés à
la dernière séance, il s'est entendu avec M. le professeur Jannasch,
pour la publication en allemand du mémoire sur les dessins et
marques de fabrique, et avec la Chambre de commerce, qui a consenti
à prendre ces frais à sa charge, et qui cherchera à répandre les idées
approuvées par la Société.
M. le président demande de plus l'autorisation de traiter des frais
de traduction du mémoire original qui était écrit en langue allemande.
Le crédit nécessaire est voté.
Travatfx.
L'assemblée décide l'insertion au Bulletin, demandée par le comité
de mécanique, du mémoire de M. Hallauer, sur des expériences qu'il
a faites pour déterminer la quantité d'eau entraînée mécaniquement
hors des chaudières.
— 574 —
M. le président annonce que la construction entreprise au bâtiment
de l'Ecole de dessin est entièrement achevée, que les collections s'ins-
tallent, et que les appareils de physique donnés par la famille
ly Dollfus, vont être logés dans la salle qui leur est destinée.
M. Schneider, désigné comme conservateur de ce cabinet de phy-
sique, très riche surtout en instruments d'optique, a bien roula
se charger de cette tâche, et l'assemblée s'empresse de ratifier ce
choix par un vote unanime.
M. Baudouin donne lecture d'un mémoire sur un mécanisme, dit
roUer-motion^ applicable au métier à filer automate, et de l'emploi
duquel doit résulter une augmentation de rendement assez sérieux.
Il s'agit de faire débiter du fil aux cannelés pendant la rentrée du
chariot; venue d'Angleterre, cette idée était fort en vogue en 1859
et 1860, et a été généralement abandonnée depuis, par suite des iné-
galités produites dans le fil. M. Baudouin a remédié à ces défauts, en
ne faisant tourner les cylindres fournisseurs que pendant une cer-
taine partie de la course du chariot rentrant. — Renvoi au comité de
mécanique.
M. F. Engel-Gros communique un volumineux travail qu'il a entre-
pris sur les moyens de prévenir les incendies dans les établissements
industriels. Des considérations préliminaires sur les précautions à
prendre au point de vue de l'incorobustibilité et de la propagation du
feu, au moment de construire une fabrique, sur les engins propres à
combattre un incendie, et sur les rondes de sûreté, amènent M. Engel à
étudier un ensemble d'installations appropriées à un grand établisse-
ment, et le font s'arrêter avec détails sur les extincteurs à air com-
primé.
L'examen de cette intéressante étude est renvoyé au comité de
mécanique^ et à la demande de M. le D* Goppelsrooder, au comité de
chimie.
M. Jules Rolh lit un travail qu'il a préparé sur une méthode d'essai
des huiles d'olive au moyen d'un réactif de son invention, dont il
indique le mode de préparation; d'après les expériences multipliées
auxquelles il s'est livré, H. Roth a reconnu que l'huile d'olive se
solidifie très rapidement en présence de son réactif, et que le temps
qu'il faut à l'huile pour se prendre en masse est d'autant plus long
~ 975 —
qu'elle contient plus d'huile de graines. — Renvoi au comité de
chimie.
Pendant la séance, M. le président a fait procéder au ballottage de :
M. Eugène Wild, à Mulhouse, présenté, comme membre ordinaire
par M. G. Steinbach.
M. Gœrig, ingénieur, à Mulhouse, présenté comme membre ordinaire
par M. G. Ziegler.
M. Edouard Wacker, ingénieur à Mulhouse, présenté comme membre
ordinaire par M. G. Ziegler.
M. Charles Weber, à Sentheim, présejité par M. G. Risler.
M. Eugène Favre, à Lœrrach, présenté par M. A. Favre.
M. F. Weidknecht, à Mulhouse, présenté par M. A. Dollfus, qui sont
admis comme membres ordinaires à l'unanimité des votants.
La séance est levée à 7 heures.
SÉANCE DU 26 MARS 1878.
Président : M. Auguste Dollfus. — Secrétaire : M. Th. Schlumbbrger. •
Dons offerts à la Société.
i. Mémoires de la Société d'émulation de Montbéliard.
2. Revue agricole, industrielle, artistique et littéraire de Valen-
ciennes.
S. Journal L'industrie progressive.
4. Journal La métallurgie.
5. Traité pratique du travail de la laine cardée, par M. Léon
Lhomme, d'Elbeuf.
6. Projet de chemin de fer de Mulhouse à Mûllheim, par la Chambre
de commerce.
7. Un numéro des Mondes, par M. le D* Sacc.
8. Le N** 77 du Bulletin du Cotnité des forges de Frame.
9. Bulletin de la Société scientifique industrielle de Marseille^
10. Revue scientifique.
11. Practical magazine, de Londres.
TOME XLm. JUIN ET JUnJiET 1873. 18
— 276 —
1 2. AUffemeine detilsclie polytechnmhe Zeitung, par le D' Hermaiin
Grothe.
i 3. Nem deuische Gewerbezeitufig, de Leipzig.
1 4. Kaufmànmsche Corporation^ de Saint-Gall.
15. Der elsâssische Bienenziichter.
16. Wochenschrift des nordostlichen Getcerbevereinss.
17. MiWmhmgm des Fabrikantenvereins, de Mayence.
18. Le buste de Thîmonnier, inventeur de la machine à coudre.
19. Matériaux pour l'étude des glaciers, avec atlas, par M. Gustave
Dollfus.
20. Observations météorologiques et glaciaires, par le même.
21. Matériaux pour la coloration des étoffes, par le même.
22. Matériaux pour les bibliothèques populaires, par le même.
28. Passe-temps équestres.
24. Collection d'oiseaux divers, par le même.
25. Un passeport de la ville et république de Mulhouse, ^ «o s
1794. iii
26. Un sceau de ladite ville. f -< J g
27. Un contrat de mariage (1745 — Elisabeth Hofer, ( ^ | ^
Jean Kœchlin). ^ ^ S "^
28. Un sac à ouvrage brodé. é£ ^ 1
La séance est ouverte à 5 1/2 heures, en présence d'une quaran-
taine de membres.
Au sujet de la lecture du procès-verbal, M. Jules Roth fait observer
que le procédé pour reconnaître les falsifications des huiles dont il a
donné connaissance à la dernière réunion, s'applique aussi bien aux
autres espèces d'huiles qu'à l'huile d'olive.
Correspondance.
Communication de la liste des dons offerts à la Société pendant le
mois de mars, et vote des remercîments d'usage.
Demande de renseignements sur le règlement de la bibliothèque de
la part de M. Edmond Sée, secrétaire de la Société industrielle du
Nord de la France, en formation à Lille.
M. E. Meyer, à Versailles, remercie la Société pour les indications
qui lui ont été transmises sur l'Ecole de dessin.
4
• — 277 —
Communication complémentaire sur un procédé, de teinture en
noir, par M. Graf, teinturier à Btihl, qui avait déjà soumis ses essais
à Texamen de la Société. — Renvoi au comité de chimie.
MM. Eugène Wild, Edouard Wackcr, Charles Gœrig et F. Weid-
knecht, remercient la Société qui les a admis au nombre de ses
membres.
M. le directeur de Tusine à gaz signale une anomalie dans la dis-
position des conduites, et demande Tautorisation de rectifiet le tuyau-
tage; après avoir donné quelques explications à ce sujet, M. le prési-
dent fait voter la dépense qu'entraînera l'amélioration proposée par
l'usine. — Adopté.
M. Léon Lhomme fils a!né, d'Elbeuf, adresse son traité pratique du
travail de la laine cardée, avec prière d'examiner l'ouvrage. —
Renvoi au comité de mécanique.
Circulaire de M. Armengaud aîné, annonçant que les planches des
nombreux ouvrages qu'il a publiés pourront être remplacées à prix
réduits, grâce à un tirage. supplémentaire qui vient d'en être fait:
M. le bibliothécaire est chargé de passer en revue les publications de
cet auteur que possède la Société, pour voir s'il y a lieu de faire usage
de la facilité offerte par M. Armengaud.
La famille de M. Jean-Jacques Grosheintz, du Logelbach, fait part du
décès de son chef, membre de la Société pendant plusieurs années, et
M. le président exprime les regrets que ce nouveau deuil fait éprouver
à la Société.
Remise, de la part de l'Association des employés du commerce
et de l'industrie de la ville de Mulhouse, du tableau de ses recettes et
de ses dépenses pendant l'année 1872.
M. le secrétaire du sous-comité des beaux-arts fait part officielle-
ment de l'abandon de toutes ses collections à la Société industrielle,
par l'ancienne Société du dessin industriel, et donne la nomencla-
ture des documents recueillis depuis 1858, tant par achats que par
donations, et dont la valeur d'acquisition, pour les abonnements seuls,
s'élève à 31,500 francs.
En même temps, M. Schœnhaupt annonce que le nouveau musée
du dessin industrie] vient de s'enrichir de plusieurs dons de grande
valeur. L'assemblée vote des remercîments aux donateurs.
J
\
— 278 —
Envoi, par la Chambre de commerce, de noureaux documents con-
cernant le numérotage des filés. — Renvoi au comité de méca-
nique.
Le comité Thimonnîer avise Fenvoî du buste de cet inventeur, et
remercie la Société des recherches qu'elle a bien voulu entreprendre
sur la question. A ce sujet, M. le président dit que l'examen des
titres sur lesquels se base le comité de Lyon est chose longue et
minutieuse, et qu'un avis définitif ne pourra être émis que plus tard.
M. le président de la Chambre de commerce annonce que le
comité permanent du Handelstag, à Berlin, lui a fait savoir que les
mémoires relatifs à la protection des dessins et marques de fabrique,
et récemment élaborés à Mulhouse, pourront être imprimés et soumis
à un examen attentif de la part de la Commission, avant la réunion du
Handelstag en assemblée générale.
M. le président de la Société dit à cette occasion que le Bulletin
qui paraîtra la semaine prochaine, avril et mai, contiendra le travail
de M. R. Jannasch, et les rapports de MM. Iwan Zuber et Engel-
Dollfus, et qu'aussitôt publiés en français, ces documents traduits en
langue allemande seront imprimés et distribués aux administrations
compétentes.
M. Nourry, ingénieur à Gamaches (Somme), membre correspondant
de la Société, adresse un mémoire où il traite de la disette du combus-
tible, au point de vue de lavenir. — Renvoi au comité de méca-
nique.
Dépôt, par la Chambre de commerce, de plans et devis concernant
un projet de jonction près de Mulhouse des chemins de fer d'Alsace
et du grand-duché de Bade.
ConseU tf administration.
Une proposition d'échange du Bulletin contre les publications de
la Société scientifique industrielle de Marseille, récemment constituée,
est, au reçu du premier spécimen, appuyée par le Conseil et votée par
la Société.
M. le directeur de la Remie scimUfigm à Paris demande également
réchange du Bulletin contre ce journal très favorablement connu;
adopté d'après l'avis du Conseil d'administration; ainsi qu'une offre
— 279 —
pareille faîte par la rédaction d'une publication anglaise, The practicai
Magazine.
Le Conseil a reçu encore deux demandes analogues de la part de
deux journaux, la Métallurgie et FIndustrie progressive, et a ren-
voyé, avant de se prononcer, Texamen des exenaplaires expédiés au
comité de mécanique qui est autorisé, par un vote, à prendre une
décision.
M. le président donne lecture d'une lettre adressée à la Société
industrielle par M. le président du Syndicat industriel du Haut-Rhin,
et dans laquelle est faite une offre sur les conditions et l'importance
de laquelle M. DoUfus appelle toute Tattention des membres. Il s'agit de
remploi des fonds disponibles de la caisse syndicale; d'après le
procès-verbal de la séance du Syndicat, dans laquelle la question a
été débattue, lunanimité a été acquise au vote proposant l'utilisa-
tion de cette somme (environ 90,000 fr.) pour une œuvre d'utilité
publique, et faisant intervenir la Société industrielle dans la désigna-
tion et la mise à exécution de cette œuvre. Pour administrer ce
dépôt jusqu au moment de son emploi, le Syndicat a émis l'opinion
de créer un comité spécial composé de seize membres, dont la moitié
serait prise parmi les personnes ayant fait partie du Syndicat, et
l'autre moitié parmi les membres de la Société industrielle.
La Société, consultée, se prononce pour l'acceptation de cette pro-
position, dont les termes sont bien précisés par M. le président, et qui
n'entraîne pour la Société qu'une surveillance, et que l'obligation de
prêter son concours aux projets présentés par le comité spécial, pour
lesquels sont désignés :
MM. Engel- DoUfus, G. Steinbach, H. Spœrry, Paul Heilmann-
Ducommun, Eugène Bœringer, Iwan Rack, Charles Nsegely et Th.
Schlumberger, comme membres de la Société industrielle. Les huit
membres complétant la Commission, ont été nonunés par le Syn-
dicat
M. le D' Goppelsro^er lit une note sur un procédé de restauration
des tableaux peints à l'huile, et dû à M. Pettenkofer. On sait que
l'huile qui entre dans la composition des couleurs et le vernis dont on
recouvre les peintures, par l'action prolongée de l'air, du soleil, de
l'humidité, se décomposent et rendent souvent presque méconnais-
— -280 —
sables les anciens tableaux. A l'aide des vapeurs d'alcool employées
à froid, et du baume de copahu agissant comme dissolvant, M. Pet-
tenkofer est arrivé à rendre aux peintures leur apparence primitive.
Les expériences auxquelles s'est livré M. le D' Goppelsrœder, ont con-
firmé en tout point la valeur de la méthode employée à Munich, et
les tableaux partiellement restaurés que M. le rapporteur met sous les
yeux de l'assemblée, permettent de juger des effets surprenants que l'on
peut obtenir. — Renvoi au comité de chimie, qui pourra s'adjoindre
quelques membres du comité des beaux*arts.
 la demande du comité de mécanique, l'assemblée vote l'impres-
sion au Bulletin du travail de M. F. Engel-Gros, sur les installations
propres à combattre les incendies dans de grands établissements
industriels.
Pendant la séance, M. Gustave Schœn, chimiste chez MM. DoUfus-
Mieg et G*', présenté comme membre ordinaire par M. Emile Schuitz,
est admis à l'unanimité des votants.
La séance est levée à 7 heures.
SÉANCE DU 80 AVRIL 1873.
Président : M. Ernest Zuber, vice-président.
Secrétaire : M. Lalange, secrétaire-adjoint.
Dons offerts à la Société,
1. Le n° 78 du Bulletin du comité des forges de France.
2. Considérations philosophiques sur la chaleur, par M. Résal, ingé-
nieur.
3. Description des formations glaciaires, par M. Charles Grad.
4. Discours prononcés au Corps législatif, par M. fiefébure.
5. Les institutions rurales de l'Alsace au moyen-âge, par M. Lefé-
bure.
6. Les Naufrages célèbres^ par M. Zurcher, de Toulon.
7. Discours du commandant Maury au congrès d'agriculture de
Saint-Louis.
— ^281 —
8. Gompte-rendu de la Société d'encouragement à l'épargne de
Mulhouse.
9. Les richesses naturelles du globe, par M. Bernardin de Gand.
10. Les n" 101 et 102 du BnUetin de la Société des arts de
Genève.
11. Rapport trimestriel de la Société d'histoire naturelle de Zurich.
12. Communication de la Société des fabricants de Mayence.
18.. Procès-rerbal de la Société des arts de Paris.
14. Rapport sur la maladie de la vigne dans la Drôme, par
M. Gharvat.
15. Experiments on the oxidation ofiron, par M. Grace-Galvert, de
Manchester.
iiy. On protoplasmic li/e^ par le même.
17. Vingt six numéros du Steirische Landbote, par M. le D' Wil-
helm, de Graz.
18. Der eMssisehe Bknmzuchter,
19. Entwurf eines Berggesetzes fur Elsass-Lothringen.
20. Le portrait de M. le D' Penot.
21. Quatre exemplaires du premier Bulletin de la Société indm-
trieUe de Lille, ,
La séance est ouverte à 5 1/4 heures, en présence de 50 membres
environ.
Le procès-verbal de la réunion de mars est lu et approuvé.
Le président donne lecture de la liste des dons reçus pendant le
mois d'avril, et pour lesquels des remercîmenls ont été adressés.
Correspondance,
La famille de M. Gamille Hergott, ingénieur de la Compagnie des
forges d'Audincourt et membre de la Société, fait part de son décè?.
M. le directeur de l'Ecole industrielle de Nîmes demande des ren-
seignements sur la Société, ainsi que sur les Ecoles qu'elle patrorme.
M. Brassert, de Bonn, communique un travail fait par lui pour
servir à l'établissement d'un code des mines.
La Société d'impression alsacienne annonce qu'elle souscrit fr. 500
pour l'Ecole de chimie municipale.
— 282 —
M. Lefébure envoie un exemplaire de son discours sur rinspecUon
des fabriques pour la surveillance du travail des enfants.
M. le docteur Goppelsrœder adresse la rédaction de son travail
sur la régénération des tableaux, dont il a entretenu la Société dans
sa dernière séance. Ce travail est en ce moment soumis à Texamen
du comité des beaux-arts. — La Société autorise ce comité, s'il j a
lieu, à en décider l'impression.
M. le docteur Goppelsrœder remet un pli cacheté inscrit sous le
n** 192, et dans lequel il décrit des essais &its par lui pour éviter la
décomposition des cocons de soie, et pour détruire les taches qui s y
trouvent.
La classe d'industrie et de commerce de la Société des arts de
Genève demande l'échange de son Bulletin contre celui de la Société.
Renvoyé au conseil d'administration.
MM. Th. Schuchard et Eberhardt envoient leurs démissions de
membres ordinaires.
Sur la proposition du président, la Société décide qu'elle viendra
volontiers en aide à M. Charles Grad pour lui faciliter la réunion des
documents que nécessite un travail très complet qu'il entreprend sur
la statistique industrielle de l'Alsace, et renvoie l'examen de cette
question au comité d'histoire.
M. Gh. Lauth demande l'ouverture du pli cacheté n** 181, remis par
lui le 15 juin dernier. — Le travail qu'il contenait, traitant d'un vert
d'aniline pour teinture de laine, ainsi qu'une note complémentaire
de M. Lauth, sont renvoyés au comité de chimie.
M. Engel-DoUfus adresse l'exposé financier de la situation de l'Ecole
de filature et de tissage.
Par suite des derniers événements, l'Ecole a vu diminuer notable-
ment le nombre de ses élèves; il est désirable qu'une propagande active
s'occupe de lui venir en aide.
Le rapport de M. Engel sera lu dans la prochaine séance. En atten-
dant, son impression est votée comme d'habitude, ainsi qu'un tirage
spécial de 500 exemplaires.
M. G. A. Schœn remercie la Société pour sa nomination comme
membre ordinaire.
M. F. Zurcher, membre correspondant, envoie un exemplaire de son
- 283 —
ouvrage : Les Naiif rages célèbres^ ainsi que les statistiques agricoles du
commandant Maury.
M. Salatbé, ancien notaire, propose à la Société de lui servir une
rente de fr. 1,200, à charge par elle d'instituer plusieurs prix annuels
en faveur d'ouvriers ayant manifesté le goût de l'épargne, et pour
leur faciliter l'achat d'une maison.
La Société accepte avec reconnaissance cette généreuse proposition,
et vote des remercîments au donateur.
Le comité d'utilité publique sera chargé d'étudier la questioii, et
de présenter une rédaction pour les prix à établir.
M. G.-A. Hirn envoie une description de son pandynamomètre
appliqué au balancier d'une machine à vapeur, et au moyen duquel
il parvient à calculer le travail exact de la vapeur et du moteur. —
Renvoi au comité de mécanique, qui est autorisé à décider l'impres-
sion.
Le comité de chimie demande l'adjonction de M. Jeanmaire, ainsi
que réchange du Bulletin contre le journal American ChemisL —
Adopté.
Le comité de mécanique demande l'impression d'une note de
M. Th. Schlumberger sur des expériences de matériel d'incendie faites
en mars dernier chez MM. Dollfus-Mieg et G*. — Adopté.
Travaux.
M. Hallauer donne lecture d'un mémoire exposant la théorie
rationnelle du travail de la vapeur, en étudiant spécialement les con-
densations qui se produisent dans les cylindres de machine à vapeur. —
Renvoi au comité de mécanique.
M. Camille Schœn communique un travail dont il est l'auteur, et dont
le comité de mécanique demande Timpression et le renvoi à la Chambre
de commerce.
Ce travail, qui répond à une demande émanant d'une réunion d'in-
dustriels de la Basse-Autriche, a pour but de rechercher le meilleur
mode pour arriver à un système uniforme dans le titrage des filés des
différents fextiles. — La Société en vote l'impression.
— 284 —
Pendant la séance, il est procédé au ballottage et à Tadaiission
comme membre ordinaire de M. J.-J. Laîderich fils, chimiste chez
MM. Thierry-Mieg, et présenté par M. Jean Heilmann.
La séance est levée à 7 1/4 heures.
PROCÈS- VERBAUX
des séances cLia comité cLe chimie
Sécmce du 9 octobre 1872,
La séance est ouverte à 5 1/2 heures, sous la présidence de
M. RosenstiehI. — Sept membres sont présents.
Le procès- verbal de la dernière séance, rédigé par M. Brandt, est lu
et adopté.
M. E. Lacroix, éditeur à Paris, adresse à la Société industrielle
deux ouvrages sur lesquels il désirerait connaître l'appréciation des
membres du comité de chimie. Gçs ouvrages sont : Le Guide du tem
timer, par F. Fol ; et le tome !•' de V Exposé des expRcatkms de tékù-
tridté, par M. le comte du Moncel. — Ces livres sont remis, le pre-
mier à M. Brandt, et le second à M. Schneider, avec prière de les
examiner et de faire un rapport verbal au comité.
M. Brandt expose les résultats qu'il a obtenus dans Texamen d'un
nouveau noir d'aniline signalé par M. Gustave Engel. Le rapporteur
a constaté que le noir de M. Fngel pourrait rendre des services dans
l'impression à la planche, mais qu'il n'est point applicable à Timpres-
sion au rouleau.
M. Brandt communique une série d'observations relatives à la com-
position du noir d'aniline, dans lequel il soupçonne l'existence de
deux noirs de nuances et de solidités différentes. — Le comité demande
l'impression de la notice de M. Brandt.
La séance est levée à 6 heures.
i
— -285 —
Séofice du là novembre 1872.
La séance est ouverte à six heures. — Douze membres sont pré-
sents.
M. Rosenstiehl remercie ses collègues de la confiance qu'ils ont
bien voulu lui témoigner en le priant, à l'unanimité, de vouloir bien
occuper les fonctions de secrétaire du comité de chimie, fonctions
vacantes par suite d| la démission de M. Scheurer-Kestner, retenu à
Paris par son mandat de représentant du peuple.
M. le secrétaire rappelle les éminents servîtes rendus par M. Scheurer-
Kestner, et exprime son désir de s'inspirer toujours des vieilles tradi-
tions du comité, qui se résument en deux mots : Travail et progrès.
Après la lecture et l'adoption du procès-verbal de la dernière
séance, M. le secrétaire communique une lettre duD'Sacc, traitant d'un
nouveau procédé de teinture qui consiste à former des savons inso-
lubles sur les tissus. Les observations de plusieurs membres du
comité ayant établi que le procédé en question ne présente aucune
nouveauté, le comité demande que la lettre de M. le D' Sacc soit
déposée aux archives de la Société industrielle.
L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à 6 3/4 heures.
Séance du U décentre 1872.
La séance est ouverte à 5 8/4 heures. — Quinze membres sont
présents.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.
M. Auerbach, chimiste chez MM. Gessert frères, à Elberfeld, envoie
une monographie sur l'anthracène et ses dérivés, avec prière de sou-
mettre cette brochure au jugement des membres du comité de chimie.
M. Rosenstiehl, qui a examiné cet ouvrage, prend la parole pour en
donner une appréciation succincte mais complet»-. Le comité, vu l'im-
possibilité de faire un rapport sur un travail déjà imprimé, demande
que Texposé verbal de M. Rosensliehl soit inséré dans le procès-verbal
de la séance.
Voici cet exposé :
« Le sujet est plein d'actualité, et c'est avec un vif intérêt que j'ai
— 286 —
parcouru la brochure. Je n'ai pas pu m'empêcher de remarquer la
grande parenté qui existe entre cet ouvrage et les articles que
M. Eopp publie dans le Moniteur scientifique sur le même sujet. Beau-
coup de passages, surtout ceux qui sont consacrés à la description des
corps, sont identiques. Cela s'explique : M. Auerbach a été prépara-
teur de M. Kopp à l'Ecole polytechnique de Zurich. Je ne veux pas
dire que tout l'ouvrage soit la traduction en langue allemande d^
articles de M. Kopp. Ceux-ci ont commencé à paraître en août 1871,
et leur publication n'est pas achevée: comme la science a marché
depuis, l'auteur a pu faire -quelques additions.
< Les articles relatifs à l'anthracène et à l'alizarine sont rédigés
d'une façon plus indépendante. L'auteur développe les hypothèses
admises sur la constitution de ces corps.
« On trouve dans son ouvrage la représentation graphique des
molécules, qui permet de se rendre compte de la position relative des
atomes. A propos de lalizarine, l'auteur résume ce que l'on sait de la
garance et de ses dérivés commerciaux ; il rectifie, en passant, une
erreur d'appréciation faite au laboratoire de l'Ecole polytechnique de
Zurich, relative à l'action de la chaleur sur l'aUzarate de chaux. Dans
une première expérience, celui-ci avait été préparé avec l'alizarine
artificielle; par la distillation sèche on en a obtenu de l'anthra-
quinone.
« Le purpurate de chaux n'en a pas donné; on ne se rend pas
aisément compte de la production d'anthraquinone dans ces condi-
tions. Depuis on a recormu que l'aiizarate de chaux pur n'en donne
pas ; celui qui a servi à l'expérience précédente renfermait de l'anthra-
quinone provenant de l'alizarine artificielle.
« J'arrive à la partie non encore publiée dans le Moniteur sd^t-
tifique. J'ai remarqué que l'auteur y décrit aussi des corps qui n'ont
pas encore été préparés à l'aide de l'anthracène, mais qui s'y ratta-
chent indubitablement par leurs réactions ; je citerai le principe actif
de la rhubarbe, l'acide chrysophamique, et un dérivé de l'aloës,
l'acide chrysammique. Les rapprochements que fait l'auteur engagent
à faire des recherches synthétiques; son travail portera des fruits. Le
livre se termine par une collection de recettes qui paraît être ce qu'il
y a de plus complet qui ait été publié sur la matière. Je n'ai pas été
— 287 —
•
à même d'essayer individuellement chaque recette ; mais leur seule
comparaison avec celles que nous employons, permet de juger qu'elles
sont rationnelles et bonnes par conséquent. On trouve aussi des indi-
'cations fort intéressantes sur l'emploi en teinture des nouvelles
matières colorantes artificielles. Les noms des auteurs qui ont été
consultés, se trouvent rejetés dans une table spéciale ; cette disposition
heureuse a l'avantage de débarrasser le texte des renvois qui gênent
la lecture attentive.
« En somme, l'ouvrage de M. Auerbach est excellent; il résume
l'état actuel de la question, en montrant ce qui est fait et en permet-
tant d'en déduire ce qui reste à faire.
< Il est pour nous particulièrement utile. Les journaux scienti-
fiques qui paraissent aujourd'hui, sont trop nombreux pour que le
peu de loisir que nous laissent nos occupations journalières, nous
permettent de les parcourir tous et de grouper les progrès de la
science dans chaque direction spéciale.
« M. Auerbach était du reste fort compétent en la matière. Prépara-
teur de M. Kopp, il a eu l'occasion d'étudier avec lui et sous sa direc-
tion ces matières colorantes ; les lecteurs du Mortitmr scientifique ont
souvent dû remarquer son nom en tête d'articles relatifs à Talizarine
artificielle ; il en a fait l'analyse immédiate et y a signalé la présence
d'anthraquinone, d'oxyanthraquinone; il y a découvert une anthra-
quinone isomère qui est peut-être identique avec celle obtenue au
commencement de cette année par notre collègue M. Schtitzenberger ;
enfin c^est lui qui nous a dévoilé la composition et la nature de cette
matière, à laquelle l'alizarine artificielle de MM. Gessert frères et le
produit qu'ils appellent improprement purpu/rme^ doivent la propriété
de donner de beaux rouges comparables à ceux de l'extrait de
garance. Selon lui, ce serait un isomère de la purpurine qu'il appelle
isopu/rpv/rine. »
Après avoir ainsi exprimé son jugement, M. Rosenstiehl fait
observer que depuis la publication de cet ouvrage, on a signalé deux
nouveaux hydrocarbures isomères de l'anthracène. L'un est contenu
dans le goudron de houille, et a été étudié par M. Crache ; il se dis-
tingue par son point de fusion relativement bas (105** au lieu de 218°).
L'autre a été obtenu par M. Schmitt, en réduisant l'anthraquinone
— 288 —
•
niononitrée rouge; ce carbure fond à 247° centigrades. La découverte
de ces composés, ainsi que de Tanthraquinone isomère, est intéres-
sante en ce sens qu'elle pourrait hâter le moment où Ton réussira à
produire artificiellement la yéritable purpurine, laquelle paraît appar-
tenir à une série isomère de celle de Talizarine.
M. Rosenstiehl, charité de l'examen d'une notice du D' Schwalbe sur
la transformation de la caséine du lait en une matière albuminoïde,
sous l'influence de l'essence de moutarde, a trouvé dans le Moniteur
scientifique du mois d'août 1872 la description des essais que M. Kopp
a effectués avec cette nouvelle albumine préparée par M. Schwalbe
lui-même.
Il résulte de ces essais que l'albumine en question laisse un résidu
insoluble abondant, et que tout en se coagulant par la vapeur et ^
fixant un peu les matières colorantes, elle ne saurait sous ce rapport
être comparée à l'albumine et encore moins la remplacer. En présence
de ces résultats, le comité propose de déposer aux archives la commu-
nication de M. Schwalbe.
Le comité de chimie demande l'adjonction de M. Goppelsrœder et
réchange de son titre de membre correspondant en celui de membre
honoraire.
M. Schneider annonce que l'ouvrage dont il a été chargé de rendre
compte forme le premier volume d'un traité complet des applications
de l'électricité, publié par le comte Th. du Moncel. Ce volume, con-
sacré à la technologie électrique, contient l'étude de la propagation
électrique dans les circuits de toute nature, la description de toutes
les piles imaginées jusqu'ici, les réactions qui s'y produisent et les
calculs qui s'y rapportent, les études relatives aux câbles sous-marins,
et enfin le système des mesures électriques qui fournissent les valeurs
numériques servant de base à la construction, aux essais et à la pose
des lignes sous-marines. L'exposé des questions est facilement intelli-
gible aux personnes qui prennent le soin de se familiariser avec les
définitions préliminaires indispensables, et n^exige pas de connaissances
mathémathiques trop élevées. On trouve dans ce livre des détails qu'on
chercherait eu vain dans les meilleurs traités spéciaux publiés jus-
qu'à ce jour, et comme tous les renseignements sont puisés aux meil-
leures sources ou émanent des hommes les plus compétents, on peut
— 289 —
considérer l'ouvrage en question, quand les trois derniers volumes
seront livrés à la publicité, comme un traité spécial et complet des appli-
cations de rélectricité. tant au point de vue théorique qu'au point de vue
pratique, tout à fait à la hauteur des derniers progrès de la science.
Aussi le comité de chimie propose-t-il de remercier sincèrement
M. Lacroix, éditeur à Paris, d'avoir bien voulu doter la bibliothèque
de la Société industrielle d'un ouvrage d'une si incontestable utilité.
Un extrait du procès- verbal du comité sera adressé à M. Lacroix.
M. Meunier-Dollfus, ayant lu dans le Bulktin de la Société chimique
du mois d'octobre 1872 la description d'un acier spécial au tungstère
(dît acier Muchet), s'est adressé à M. Gruner, à Paris, pour obtenir des
renseignements plus circonstanciés sur ce métal. M. Gruner, qui a
analysé cet acier, y a trouvé jusqu'à 8 7o de tungstène, un peu de
carbone et des traces de silicium, mais pas un atome de titane, contrai-
rement à ce que pourrait faire supposer le nom de la Compagnie an-
glaise qui le livre au commerce : Titama forest steel works Compcmy,
Cet acier extraordinairement dur sert à tourner les jantes en acier
des roues des chemins de fer, et pourrait peut-être convenir à la
fabrication des racles de rouleaux. M. Engel-Dolirus se chargera de
faire venir un échantillon de cet acier, et d'cSaminer jusqu'à quel
point il résiste à l'action des acides.
Le comité décide qu'à l'avenir l'ouverture de ses séances sera
remise de 5 1/2 heures à 6 heures du soir.
La séance est levée à 7 heures.
Séance du iS janvier 1873.
La séance est ouverte à 6 heures. — Douze membres sont présents.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.
Le comité propose d'envoyer à MM. Auerbach et Schwalbe la copie
des paragraphes 1 et 2 du procès-verbal du H décembre 1872, qui
traitent des communications que ces messieurs ont faîtes à la Société
industrielle.
M. le D' L. Gautier, professeur de chimie au collège de Melle
(Deux-SèvrewS). annonce qu'il se propose de publier la traduction d'un
traité des matières colorantes artificielles dérivées du goudron de
houille, par M. Kopp, de Zurich, et demande si la Société industrielle
r
- 290 —
ne pourrait pas lui fournir les étoffes nécessaires pour les échantillons
de tissus teints et imprimés qu'il a Tintention d'introduire dans Tou-
vrage. — Le comité de chimie prie la Société industrielle de vouloir
bien recommander M. Gautier à M. Engel-Dollfus qui voudrait peut-
être l'aider à se procurer dans le commerce et surtout dans les maisons
alsaciennes de Paris, les principales nuances dont il aurait besoin.
M. Girod aîné, fabricant de produits chimiques à Aiguebelle
(Savoie), croit avoir trouvé un procédé pour marquer d'une manière
indélébile les tissus de coton destinés à subir les diverses opérations
de la teinture. Ce moyen, dit Tinventeur, consiste à faire chauffer
préalablement le caractère ou le chiffre qui doit donner l'empreinte à
l'étoffe. Le comité désirerait de plus amples détails, et quelques échan-
tillons de tissus marqués par ce procédé.
A l'occasion de la communicatian de M. Girod, M. Camille Rcechlin
exprime l'espoir qu'une matière colorante mêlée à la parafine fondue
et imprimée pourrait résister aux opérations du blanchiment et cons-
tituer une bonne encre à marquer les tissus.
M. .Rosenstiehl signale quelques expériences qu'il a faites pour mar-
quer les tissus avec du platine mécanique d'après le procédé Vîal.
L'impression a été faite par un timbre au moyen de sulfate de platine
convenablement épaissi, sur lequel on collait un papier saupoudré de
cuivre précipité par le zinc. La nuance grise obtenue a été éclaircie
de moitié par les opérations de blanchiment.
M. Rosenstiehl signale à l'attention du comité le brevet de
M. Hélouis, relatif au bronze de platine. Cet alliage, réputé inatta-
quable par les acides, pourrait peut-être convenir pour la fabrication
des racles de rouleaux. Le comité prie le bureau de la Société indus-
trielle de vouloir bien rechercher l'adresse de M. Hélouis (Voir la Revue
des brevets métallurgiques français dans le Bulletin de la Société cM-
mique du B janvier 1873, page 43, brevet 93,259 du 11 décembre
1871), d'appeler son attention sur l'emploi possible de ce nouvel
aDiage, et de le prier d'envoyer à la Société industrielle une lame pa-
reille au bout de rftcle que M. Rosenstiehl lui adressera conmie modèle.
La séance est levée à 7 heures.
XalkeoM. - Imygriavrl* Vaim BUot * Oto.
\
t
I
I
«
1
c
c
Juin et Juillet 1873 .
PUl
►—I
1
H
j
12,7
QV
>n:
—*.
Courte NM
urbe 0^'00447
0^^004967 pressior
12.70 chevaux
es»
1
BULLETIN
DE LA
SOCIÉTÉ INDUSTRIELLE
DE MULHOUSE
(Août 1873)
NOTE
sur les moyens de prévenir les chances de feu dans les étabUs-
sements industriels, et organisation du service d'incendie, par
F. Engel-Gros.
Séance du 26 février 1873.
INTRODUCTION.
Votre comité d'utilité publique ayant attiré l'attention sur œtte
grave question, j'ai pensé qu'il serait utile de faire connaître et de
livrer à la publicité les moyens employés dans quelques-uns des
grands établissements de Mulhouse pour prévenir et combattre
les incendies.
Les différents prix que la Société industrielle a mis au concours,
ne sont qu'une raison de plus pour que toutes les personnes qui
sont en possession de renseignements utiles, les fassent converger
vers ce centre habituel d'informations.
En effet, un travail très complet sur cette matière intéressante,
qui peut revendiquer une des premières places parmi les ques-
tions d'utilité publique, ne pourra être fait que lorsque les élé-
ments essentiels auront été réunis.
Des progrès considérables, dont la plupart sont tout nouveaux
et très peu connus, ont été réalisés ces dernières années, et nous
TOME XLm. AOUT 1873. 19
— 292 —
sommes bien loin de l'époque où des moyens très primitifs*,
si primitifs qu'ils exciteraient l'hilarité si l'on venait à les décrire,
étaient le seul obstacle à opposer au fléau dévastateur.
Plusieurs de ces moyens sont entièrement nouveaux; d'autres,
que nous donnons également, nous paraissent, par leur simplicité
même, désignés à être répandus avec quelque utilité parmi les
personnes qui s'occupent de construction ou d'organisation d'éta-
blissements industriels.
Le sujet que nous allons traiter est tout d'actualité : la fré-
quence des sinistres industriels avec les chômages et les pertes
qui en résultent, les difficultés toujours croissantes de s'assurer à
un taux qui ne soit pas par trop exorbitant, rendent cette ques-
tion doublement intéressante.
Il n'est pas inutile d'insister ici sur les grandes pertes d*argent
et de temps qui sont généralement occasionnées par un sinistre
industriel.
Aux ennuis de tout genre vient s'ajouter la plupart du temps
une perturbation profonde, qui se fait surtout sentir dans le genre
d'industries que nous avons autour de nous.
Dans bien des établissements, on le sait, une série d'ateliers
concourent à la confection d'un même produit ; qu'un de ces ate-
liers vienne à brûler, il en résultera un chômage général, ou tout
au moins devra-t-on avoir recours à des expédients toujours très
fâcheux.
Ce n'est pas ici le cas de s'arrêter au point qui, à bien des
yeux, est le plus essentiel, c'est-à-dire au sort réservé aux ouvriers
d'un établissement incendié.
Jusqu'ici du moins, et à de rares exceptions près, Mulhouse est
resté Mulhouse; je veux dire que l'ouvrier n'y est jamais resté
sans salaire, même en cas de chômage par suite d'incendie.
N'oublions pas de dire que c'est la fréquence des sinistres
industriels qui est la principale cause de l'élévation des primes
' Voir à la fin de rintroduction la Note historique.
- 293 —
d'assurance, et que pour cette raison aussi l'assurance d'un grand
établissement industriel est devenu une chose importante et dif-
ficile.
Si dès à présent il ne nous est pas possible de traiter bien des
questions se rapportant à cette matière, nous tâcherons plus tard
de compléter notre travail en y joignant la série de renseigne-
ments ainsi que les dispositions nouvelles qu'on pourrait nous
avoir communiquées.
La connaissance approfondie de ces moyens fait généralement
partie du domaine de la mécanique ; nous avons tenu à vulgariser
ce que nous en possédions, en faisant connaître une série de
moyens bons et pratiques dont nous avons été souvent à même
de constater l'utilité; mais afin d'éviter tout malentendu, nous
devons dire qu'on se tromperait en chcerhant dans notre notice
une sorte de manuel de pompier.
Pour opérer avec ordre, j'ai divisé mon étude en trois parties :
La première 'traitera de la prévention des incendies au point de
vue de la construction. /
La deuxième des appareils propres à combattre le feu.
La troisième enfin traitera spécialement des principaux moyens
de surveillance et de contrôle, ainsi que de l'organisation spéciale
du service d'incendie.
NOTE HISTORIQUE.
Je dois aux recherches de mon frère, Arthur Engel, des don-
nées assez curieuses sur le sujet qui nous occupe. Je les crois de
nature à intéresser la Société industrielle, et vais les résumer
succinctement.
L'invention des pompes à incendie est fort ancienne et date du
Ile siècle avant notre ère; c'est Ctésibicus, d'Alexandrie, qui en
est l'inventeur*.
*■ RiGH, Dictionnaire des antiquités grecques et romaines, article « Ctési-
bica machina."
— 294 —
La preuve en est incontestablement établie par la trouvaille qui
a été faite en Italie, à Castrum-Novum près de Civita-Vecchia.
Quatre cents ans plus tard, dans une lettre à l'empereur Trajan
sur l'incendie de Nicomédie, Pline parle de l'emploi qu'on fit de
« syphons; » or, ces syphons ne sont autre chose que des pompes
à incendie aspirantes et foulantes.
Bien connue des anciens, la pompe à incendie a subi le sort de
beaucoup d'inventions ; elle a été oubliée pendant quinze siècles,
et c'est au bout de cette longue période d'années que nous la
voyons remplacée d'abord par des seaux ^, puis environ cent ans
plus tard par un engin plus perfectionné, la seringue. Ce petit
instrument était fort répandu alors, et les incrédules peuvent en-
core en voir un certain nombre d'exemplaires conservés dans
quelques musées archéologiques.
Le musée de Bâle, installé dans une des annexes de la cathé-
drale, en possède une; (voir Catalogue n* XVI, 23, Handfeuer-
spritze von i557. Geschenk von lœbl. Pflegamt des Spitals). La
provenance de cet engin pourrait suggérer quelques doutes sur
l'exactitude du catalogue ; mais des renseignements pris de diffé-
rents côtés, et notamment auprès de M. Moritz Heine, l'intelligent
conservateur de ce musée, m'ont prouvé tout le contraire.
Du reste, bien d'autres sources sont là pour le démontrer. Nous
trouvons par exemple dans le Dictionnaire raisonné du mobilier
français^ de M. VioUet-Leduc, article « Seringue », des détails
intéressants sur un spécimen de ce genre qu'on conserve à Troyes;
on en trouvera plus loin le croquis, et l'on remarquera qu'il est
construit avec soin et même avec un certain luxe *.
^ Les seaux furent importés de Fraucfort en Alsace pendant la deuxième
moitié du XV* siècle. (Renseignement dû à l'obligeance et à rérudition de
M. X. Mossmann, archiviste à CJolmar.)
* Cet ustensile, dit M. VioUet-Leduc, fût employé dès le XV* siècle comme
engin propre à éteindre les incendies. En 1618, un commencement d'incendie
causé par la foudre fut éteint par le grand chantre de la cathédrale de Troyes,
Pierre Dadier, qui alla quérir une seringue de maréchal En 1700, la cathé-
drale de Troyes possédait plusieurs seringues disposées à cet effet, et leur
— 295 —
Les pompes à incendie ordinaires, telles que nous les connais-
sons, ne reparurent que vers le commencement du XVIP siècle,
environ cent ans plus tard.
Ce n'est pas dire qu'auparavant des essais très sérieux n'aient
été tentés en vue d'arriver à perfectionner le matériel destiné à
combattre les incendies.
Grâce aux indications qu'ont bien voulu nous donner MM. Viol-
let-Leduc et Chevignard, de Paris, nous avons trouvé, dans un
ouvrage technique, fort rare, publié à Lyon en 4578, une gravure
si curieuse, que nous ne résistons pas au désir d'en donner la
reproduction; on la trouvera à la fin de notre note. C'est une
sorte d'appareil extincteur à vis, de construction assez régulière.
Comme le dessin est très net et se comprend à simple vue, nous
n'en donnons pas la description*.
Pour en revenir aux pompes à incendie, nous voyons qu'en
4704 la ville de Leipzig en possédait plusieurs, de diverses gran-
emploi ne put arrêter leB progrès du feu qui prit, pendant la nuit du 7 au
8 octobre de cette année, à la flèche de charpente de Fèglise. On pratiquait de
X>etit8 réservoirs sous les combles des grands monuments, destinés à recueillir
les eaux de pluie, et à chacun de ces réservoirs était attachée une seringue/ Il
suffit, en effet, au premier moment, d'une petite quantité d'eau pour prévenir
un sinistre, et la seringue permettait d'envoyer cette eau sur le point attaqué.
Cette même cathédrale de Troyes possède encore un de ces engins, qui date
du XVI* siècle. Cet objet a été découvert dans les combles par M. Millet,
architecte diocésain de Troyes, qui a bien voulu nous en fournir un dessin
très exact. Il est fait de bronze, avec manche de bois de noyer. Sur la base du
cylindre sont gravées les armes du chapitre (voyez en A) avec les deux ini-
tiales S P, Sanctus Petrus, patron de la cathédrale. Nous donnons en B le
détail de la fermeture de la partie postérieure, et du piston, garni de cuir, en
C Cet ustensile est d'une conservation parfaite et fabriqué avec un soin
extrême.
' Cet ouvrage, dont j'ai eu tout récemment l'occasion de faire l'acquisition,
X>orte le titre suivant :
T?iéaire des instruments mathématiques et méchaniques de Jacques
Besson^ Dauphinois^ docte mathématicien^ avec rinterprétation des figures
dicduy par François BervcUd, par Barthélémy Vincent, MDLXXVm.
Nous y lisons : Proposit, LU, Espèce d'artifice nouveau propre à jeter l'eau
contre le feu, memement lorsque la flamme empesche que nul ne peut appro-
cher de l'édifice qui ard
- 296 —
deurs, et qu'elle venait de recevoir de Hollande, qui paraît être la
patrie de ce genre d'appareils, quatre pompes d'un système tout
à fait nouveau, et dont on avait l'air de faire grand cas*.
Ces pompes, récemment inventées, étaient appelées Schlangerv-
feuerspritzen, et formaient l'intermédiaire entre les pompes ordi-
naires à bâche et les pompes aspirantes et foulantes.
Une sorte d'entonnoir mobile fWassersackJ était relié à la
bâche de la pompe par un boyau plus ou moins long, et pouvait
être placé auprès d'une prise d'eau*, d'une rivière ou de tout
autre endroit convenable, servant ainsi à alimenter la pompe et
remplaçant la chaîne à bras d'hommes. Ce système était trouvé
très compliqué alors; aussi les instructions et les recommanda-
tions ne sont-elles pas ménagées.
Un peu avant cette époque, au miheu du XVII® siècle, l'envoi
que fait la ville de Colmar à Strasbourg d'un potier d'étain et d'un
fondeur de cloches pour étudier de nouveaux engins appelés
€ Fetverspritzen* , > prouve que les pompes à incendie apparurent
dans notre province au moment où elles se répandirent en France
et en Allemagne.
Depuis deux cents ans, il faut le dire, les progrès jusqu'ici
n'avaient pas été bien grands. Depuis peu de temps seulement on
est entré dans une nouvelle voie plus conforme à l'état d'avance
ment de la mécanique. La vulgarisation de la pompe à vapeur
venant d'Angleterre et d'Amérique en est la preuve. Aujourd'hui
même nous voyons la grande industrie employer des moyens
nouveaux plus efficaces encore. Espérons que ces moyens ne
tarderont pas à se répandre, et qu'on donnera de plus en plus
de soins à cette partie importante de nos services, si souvent par
trop négligée.
^ Der Stadt Leipzig Ordnungen, Leipzig, 1701.
' En 1701, Leipzig avait tout un système de bornoB-fontaines et de distri-
butions d'eau pour le cas d'incendie.
^ Lettre adressée le 31 décembre 1646 à Tammeistre régent de Strasbourg,
par \9f ville de Golmar. (Renseignements dus à M. X. Mossmann.)
297 —
PREMIÈRE PARTIE.
De la prévention des incendies au point de vue
de la construction.
Si nous avions aujourd'hui à créer de nouveaux établissements,
nous les construirions de telle manière que le danger de propaga-
tion du feu fût réduit à sa plus simple expression.
On pourrait alors songer sérieusement à devenir son propre
assureur en mettant chaque année en réserve une somme qui,
grossie des intérêts, ne tarderait pas à être assez considérable
pour parer à toute éventualité.
On aurait ainsi un établissement exempt d'une charge qui est
aujourd'hui très lourde.
Sans construire des bâtiments tout à fait fire-proofy nous arri-
verions, par une série de dispositions bien comprises, à rendre
nos bâtiments à peu près incombustibles, et nous aurions en
même temps la certitude de ne pas voir un sinistre arriver à des
proportions qui en font de véritables catastrophes.
La construction des bâtiments véritablement fire-proof est très
usitée en Angleterre, parce que la fonte et la brique y sont à des
prix sensiblement plus bas que dans notre pays, et elle y a acquis
un grand développement.
Le nouveau mode de construction (fig. 4) qui permet de sup-
primer les grands voûtages, toujours difficiles à faire et quelque-
fois dangereux, et de les remplacer par de petites voûtes trans-
versales d'une ouverture trois ou quatre fois moins grande (fig. 2),
a puissamment contribué à répandre ce genre de construction,
qui offrait auparavant de sérieuses difficultés et beaucoup moins
de sécurité.
Les constructions fire-proof auraient certainement commencé
à se répandre chez nous, si une fâcheuse et énorme hausse ne
venait de se produire sur le prix du fer et de la houille.
— 298 —
Les ingénieurs et les architectes ne raisonnent pas assez la
question des chances de feu ; il est facile de s'en apercevoir à la
manière dont sont généralement faits, par exemple, les murs de
feu, les corniches, etc.
Quand on a construit plusieurs bâtiments avec le désir de les
aménager sous ce rapport aussi convenablement que possible, on
arrive certainement à des résultats très sérieux, et dont Fimpor-
tance n'échappera à personne.
Nous allons donner rapidement l'indication de quelques bons
préservatifs, moyens reconnus bons par la grande expérience que
nous avons des incendies industriels: triste expérience qui nous
pousse à nous ingénier sans relâche à les rendre le plus rares
possibles.
Un des meilleurs moyens pour empêcher la propagation du
feu, sont les plafonds.
On fait quelquefois aux endroits dangereux des plafonds sur
treillages en fil de fer, mais ils sont plus chers que les plafonds
sur lattes de bois; ceux-ci, lorsqu'ils sont bien faits, sont très
suffisants, et peuvent résister pendant très longtemps à l'action
d'une forte chaleur et même des flammes.
Nous sommes persuadés que si la plupart de nos salles de fila-
tures de Mulhouse avaient été plafonnées, nous aurions eu à enre-
gistrer deux fois moins de sinistres. Nous croyons également que
l'augmentation des frais de premier établissement qui en serait
résulté, aurait été largement compensée par la différence sur les
primes d'assurances; elles n'eussent pas monté aussi vite et atteint
les proportions actuelles.
A côté du danger causé par l'absence de plafonds, il ne faut
pas oublier de citer la corniche qui, neuf fois sur dix, propage le
feu.
On devrait s'interdire de construire des corniches en bois ou
de faire dépasser les chevrons des toits; l'aspect des bâtiments en
souffrirait peut-être, mais cet inconvénient serait largement com-
pensé par les avantages qu'on en retirerait.
— 299 —
«
Du reste, notre architecture industrielle de Mulhouse n'est pas
assez soignée pour que la raison ci-dessus empêche de mettre à
exécution cette règle si importante, que les corniches doivent
toujours et dans tous les cas être faites en brique ou en matière
incombustible \
On voit souvent établir à grands frais des murs de feu dépas-
sant les toits, et on laisse subsister à côté de ce moyen préser-
vatif des corniches en bois et même des corniches qui ne sont
pas coupées par le mur de feu. Les architectes qui exécutent ces
genres de travaux n'ont occasionné que des dépenses et provoqué
peut-être une trompeuse sécurité; nous le répétons, avant tout
renoncez aux corniches combustibles et faites des murs de feu qui
divisent réellement les bâtiments en plusieurs parties.
De bons murs de feu doivent être construits en briques. En
cas de feu, le moellon est détérioré et les murs (principalement
ceux qui supportent des scellements) sautent facilement.
Ces murs de feu, quand ils sont placés à l'extrémité d'un bâti-
ment, doivent être assez épais pour pouvoir, à la rigueur, se tenir
debout tout seuls ; on peut risquer sans cela de terribles accidents.
Il est essentiel, et cependant cela ne se fait presque jamais, de
ne pas faire passer des poutrages à travers un mur de feu. Les
pannes, ainsi que les lattes des toitures, devront être coupées à
fleur du mur, et si, pour une raison quelconque, on ne veut pas
faire dépasser le mur de feu au-dessus des tuiles, il est nécessaire
que celles-ci soient placées sur le mortier même, afin que le feu
ne puisse pas se propager par les lattes de toiture.
Depuis quelques années déjà, partout où nous avons construit
des murs de feu, les pannes reposent sur des petits supports en
fonte scellés contre chaque côté de ce mur (fig. 3).
' Une ordonnance de police défend du reste la construction de corniches
en bois dans le rayon de Mulhouse, mais elle n'est pas toujours observée, et
dès que nous sortons dudit rayon, nous remarquons qu'on n'y apporte plus
la moindre attention.
— 300 —
Un mur de feu qui a des ouvertures fermées par des portes en
bois, ne remplit pas le but voulu.
Il faut que toutes les ouvertures puissent être fermées à l'aide
de portes en fer bien construites; nous disons bien construites,
car il faudra qu'elles soient, contre l'habitude, solidement éta-
blies et montées sur deux cadres fixés de chaque côté du mur par
des boulons le traversant de part en part, et non scellées simple-
ment à un mur qui peut se crevasser et cesser de les maintenir
au moment où elles sont le plus nécessaires.
Quand à côté des portes se trouvent des ouvertures de ventila-
tion ou autres, nous engageons à adopter une disposition dans le
genre de celle qui est indiquée par la figure 5.
Elle assure la fermeture de ces passages qui, à un moment
donné, pourraient être dangereux.
On sait qu'il ne suffit pas d'avoir des murs de feu et des portes
en fer pour que le feu ne se propage pas; pour arriver à ce
résultat, il faut que ces portes soient fermées. Nous indiquons au
dernier chapitre, qui traite de la surveillance à exercer, comment
dans certains cas, on peut arriver à obliger les surveillants à les
tenir fermées. (Voir fig. 4.)
Parmi les causes générales de danger, dans un établissement,
nous citerons également les poêles et fourneaux qui heureusement
tendent de [plus en plus à disparaître, et sont avantageusement
remplacés par des chauffages à la vapeur.
C'est aux directeurs à veiller à ce que partout où il y a des
fourneaux, on les entoure de murs de briques, et qu'on défende de
rassembler dans leur voisinage des copeaux ou toutes autres
matières inflammables.
Il sera toujours prudent de faire les carrelages de briques qui
les supportent et les petits murs dont on devrait les entourer
dans certains cas, assez grands, et de conserver la réserve de
combustible dans des caisses en tôle non adossées au fourneau.
La disposition vicieuse des becs de gaz peut aussi être une
cause fréquente d'accidents.
— 304 —
Nous nous bornerons à, dire qu'ils doivent être montés sur de
longs bras très éloignés des cloisons ou des piliers contre lesquels
ils sont attachés. On évitera ainsi de mettre le feu à la cloison ou
au support, et de fondre le tuyau même d'arrivée du gaz, qu'on a
le tort de faire en cet endroit en plomb au lieu d'employer du fer
(jui ne fond pas.
Nous croyons utile de donner le croquis (fig. 6) du robinet de
gaz que nous employons; il est économique et a l'avantage de
conserver la clé du robinet quand la petite vis de retenue vient à
se détacher; cela n'a pas lieu dans la plupart des becs qui ont la
poignée du robinet tournée vers le bas.
Nous terminerons l'énoncé de ces quelques conseils par la
recommandation de bâtir bien isolés et de diviser autant que pos-
sible en plusieurs parties les bâtiments où les risques d'incendie
sont les plus grands. Les séchoirs, les étendages sont, comme les
théâtres, appelés à brûler fréquemment. Puisqu'ils sont en quel-
que sorte prédestinés à être incendiés (ce que prouve du reste
l'élévation de6 primes), disposons-les donc de manière à ce qu'ils
puissent brûler en faisant autour d'eux le moins de mal possible.
C'est pour cette raison que le grand bâtiment servant d'oxyda-
tion dans notre fabrique d'indienne, ayant été récemment recons-
truit à la suite d'un sinistre, a été divisé en sept compartiments
séparés tous par des murs de feu dépassant le toit; il est probable
que là au moins nous n'avons plus à craindre de sinistre général.
Les sinistres partiels qui pourraient y éclater seront prompte-
ment maîtrisés; en outre, les poutrages sont disposés de manière
à tamber facilement et sans détériorer les murs; on voit par là
que la prévoyance trouve à s'exercer même ed vue des sinistres.
— 302
DEUXIÈME PARTIE.
Appareils pour combattre le feu.
Ce chapitre comprendra la description d'appareils entièrement
nouveaux et d'appareils généralement peu connus; je ne m'occu-
perai qu'accidentellement des appareils courants, pompes à incen-
die et autres connus de tout le monde, et dont on peut trouver la
description dans des livres et manuels spéciaux.
A. — Extincteurs.
Tout d'abord nous parlerons d'appareils dits <ic extincteurs, »
qui, appelés à figurer aux débuts d'un incendie, peuvent rendre
les plus grands services.
Diversement appréciés par les praticiens, nous n'hésiterons pas
à en recommander chaudement l'emploi, à condition qu'on
veuille toutefois se conformer à quelques recommandations bien
simples que Ton trouvera plus loin, et qui rendront ces appareils
réellement pratiques.
Les extincteurs ne sont autre chose que des réservoirs fermés
hermétiquement, construits en tôle ou tout autre métal, que Ton
remplit en partie d'eau et en partie d'un agent qui développe sur
ce liquide une pression assez considérable pour qu'il soit projeté
avec force hors de l'appareil, lorsqu'on ouvre le robinet pour s'en
servir.
Il y a deux systèmes d'extincteurs; les uns dits extincteurs
chimiques, fonctionnent à Taide de compositions chimiques, les-
quelles, introduites dans l'eau, se délayent et produisent un déga-
gement énergique de gaz, et par conséquent une pression.
Les autres fonctionnent à l'aide de l'air comprimé.
Ce sont les extincteurs chimiques qui sont les plus répandus.
Ils ont été transformés à plusieurs reprises et semblent aujour-
d'hui être bien compris. Ces appareils, transportables à dos
d'homme et généralement placés dans l'intérieur des ateliers,
— 303 —
aux endroits les plus dangereux (batteurs dans les filatures,
menuiseries, etc.), doivent être sous la main à toute éventualité.
Il sont fort simples et se composent : d'un récipient, dont
la fermeture hermétique est d'une nécessité absolue pour la con-
servation de la pression ; et d'im tube percé de trous, destiné à
faire pénéter dans Tintérieur les agents chimiques nécessaires
pour le faire fonctionner.
Ce tube pénètre de toute sa longueur dans l'extincteur et est
vissé à sa paroi inférieure, afin que la garniture en soit toujours
noyée et par conséquent plus hermétique.
Au bas de l'appareil se trouve le robinet de décharge, qui porte
un boyau en caoutchouc terminé par une petite lance.
Sur les côtés sont fixées deux courroies qui permettent de
porter l'extincteur sur le dos.
Pour le faire fonctionner, il suffit d'ouvrir le robinet et de diri-
ger contre la partie menacée le jet, qui durera jusqu'à ce que
l'extincteur soit vide.
La durée de ce jet est évidemment proportionnelle à la dimen-
sion de son ouverture et à la capacité^du récipient ; mais il convient,
afin de ne pas avoir un appareil trop lourd, de ne pas dépasser
un poids total de kil. 30, récipient compris, c'est-à-dire d'une
contenance de 20 litres environ.
C'est le poids maximum qu'on puisse faire porter aisément par
un homme.
La durée du jet d'un appareil de dimension moyenne est de
8 à iO minutes; c'est déjà beaucoup d'avoir toujours sous la main
un secours immédiat de cette valeur.
On peut dire que la pression se conserve à peu près indéfini-
ment dans un appareil bien conditionné; elle varie, suivant la
charge, de 4 à 8 atmosphères.
Les charges, généralement composées de bicarbonate de soude
et d'acide tartrique, sont remplacées avantageusement par un
— 304 —
mélange de sulfate d'alumine et de bicarbonate de soude qui fad-
lile l'extinction*.
Les extincteurs à air comprimé, d'invention plus récente, sont
construits à peu près de la même façon, avec la seule différence
qu'une petite pompe à comprimer l'air y est ajoutée.
Pour les charger, on y introduit d'abord une certaine quantité
d'air à une pression déterminée, puis on y injecte avec la même
pompe une quantité d'eau également déterminée. Voici mainte-
nant quelles sont les précautions à prendre pour que ces appa-
reils conservent leur pression.
Avant tout ils devront être placés dans des armoires fermées,
dont la clef se trouvera dans un endroit accessible, ou mieux,
sous une cage en verre qui pourra être brisée à la première
alerte.
Sans cette précaution, on toucherait souvent à l'appareil qui se
trouverait vide ou en partie vidé au moment où l'on voudrait s'en
servir.
Par ce même motif, il est indispensable de pouvoir se rendre
compte du maintien de la pression des extincteurs, sans qu^il soit
nécessaire pour cela de perdre du liquide en les essayant.
A cet effet on emploiera des manomètres qui pourront être
vissés sur le raccord que porte le tuyau de sortie. Il sera ainsi
possible de s'assurer fréquemment de l'état de la pression inté-
rieure, sans pour cela perdre une goutte d'eau.
L'emploi des extincteurs de l'un et l'autre système est égale-
ment recommandable pour les établissements industriels ou com-
merciaux.
Nous en conseillerons moins l'emploi dans les maisons parti-
culières et dans des localités où il n'y a pas nécessité d'en avoir
^ Le mélange de sulfate d'alumine et de bicarbonate de soude produit au
contact de Teau du gaz acide carbonique ; en outre il se forme du sulfate de
soude et de Talumine en gelée. Cette gelée reste en suspension et, projetée
avec l'eau sur les parties embrasées, elle les pénètre et les rend plus difficile-
ment combustibles. Quant à l'adde carbonique, c'est lui qui donne à l'appa-
reil la pression nécessaire pour son fonctionnement
— 305 —
un certain nombre ; car presque toujours il arrivera que l'appa-
reil ne fonctionnera pas au moment utile, faute d'avoir pris les
dispositions indispensables dont nous venons de parler.
Chacun des deux systèmes a ses avantages et ses petits incon-
vénients.
Si la charge de Textincteur à air comprimé ne coûte rien, le
contenu de l'appareil chimique a sur l'autre l'avantage de mieux
éteindre pour les raisons énoncées plus haut; si le second de ces
appareils a sur son concurrent le désavantage d'avoir plusieurs
ouvertures au lieu de n'en avoir qu'une seule, ce qui augmente
les chances de déperdition de pression, il a par contre l'avantage
de pouvoir se recharger en quelques minutes avec la petite pompe
qui y adhère, et de pouvoir, lorsqu'il est vide, servir de pompe à
incendie ordinaire; il suffit pour cela de le placer dans un réci-
pient qu'on puisse alimenter.
En résumé, et quoiqu'il ait des chances de détérioration plus
grandes, c'est l'extincteur chimique que nous avons placé dans
nos ateliers \
Ce qui nous prouve du reste qu'il est généralement préféré,
c'est qu'on a à peu près cessé la construction des petits extinc-
teurs à air comprimé.
Pour pouvoir mieux utiliser ce genre d'appareil et pour com-
pléter notre matériel d'incendie, nous avons fait construire un
petit chariot à deux roues excessivement léger et portant deux
extincteurs. (Voir fîg. 7).
Ce chariot est traîné par le premier homme qui se trouve prêt,
et quand nous avons une alerte, c'est toujours le premier secours
qui arrive sur les lieux.
L'utilité des extincteurs m'a donné l'idée d'en essayer l'appli-
cation en grand, et en employant alors dans ce cas particuUer
l'air comprimé. Dans le courant de l'année 4872, je fis construire
un appareil d'un volume de 2 mètres cubes, c'est-à-dire d'une
' Construction Wallerand, de Paris.
— 306 —
capacité d'environ soixante-dix fois plus grande que celle d'un
extincteur ordinaire.
Les essais répondirent à mon attente, et le succès obtenu nous
permet de songer aujourd'hui au développement de cette idée.
Ce grand appareil ne pourra cependant, malgré sa grande uti-
lité, jamais être très répandu; son prix relativement élevé s'y
oppose et son entretien nécessite des soins qui ne peuvent être
donnés que par le personnel spécial d'un grand établissement;
mais il n'en sera pas moins très utile comme complément des
moyens préventifs pour le service de la grande industrie ou pour
un groupe de petits établissements, ou encore pour le service
d'une ville.
Qu'on se figure un grand réservoir cylindrique de un mètre de
diamètre,* en tôle d'acier, d'une épaisseur de 12 millimètres,
monté sur des brancards et supporté par deux grandes roues.
L'axe du cylindre est incliné à 45' environ, et le chariot est
traîné par deux chevaux attelés l'un devant l'autre.
Au bas de l'appareil se trouve une valve qui porte un raccord
à son extrémité. C'est par cet orifice unique que se chaire
l'extincteur, et c'est là aussi que se fixent les boyaux pour la
décharge.
Cette valve, construite avec les plus grands soins, porte un
embranchement sur lequel sont fixés deux manomètres étalons
indiquant la pression de l'appareil, et permettant de savoir au
juste quelle est cette pression pendant la charge; par conséquent
on évitera les accidents pouvant résulter de l'absence de soupapes
de sûreté.
Sur les côtés des brancards sont accrochés les boyaux, la lance
et différentes pièces accessoires.
La capacité totale du récipient est de 2 mètres cubes et la
charge de 1 ,500 litres d'eau.
Le poids de tout l'appareil est, vide, de 2,000, et plein, de
3,500 kilos. 11 peut être facilement traîné par deux chevaux et, à
— 307 —
la rigueur, par un seul cheval, quand les routes ne sont pas trop
mauvaises.
Âfm de donner une bonne idée de la construction de cet
extincteur, nous joignons à la vue générale, que Ton trouvera à
la fin de cette note, une vue de la valve à grande échelle. (Voir
fig.8.)
On remarquera que la soupape de fermeture est disposée de
manière à ce que la pression même de l'eau aide à la fermeture.
Pour éviter toute fuite et par surcroît de précaution, on visse
un couvercle sur l'extrémité de la pièce qui porte le raccord.
On remarquera également qu'un tuyau part de la valve et va
plonger jusqu'au fond de l'extincteur.
C'est ce tuyau qui permet de le vider jusqu'à la dernière goutte *.
Pour opérer la charge, voici comment on procède. Après avoir
relié le récipient à une pompe à air (au moyen d'un fort tube en
caoutchouc de la même sorte que ceux dont on se sert pour
essayer les chaudières à la presse hydraulique, et assez épais pour
résister à des pressions de 25 à 30 atmosphères), on introduit de
l'air jusqu'à 4 atmosphères.
^ On arrivera sans doute à trouver une disposition meiUeure que celle que
nous avons adoptée pour la construction de cet appareil d'essai
Ainsi, gr&ce à l'invention toute récente d'une pompe qui permet de comprimer
facilement Tair jusqu'à 20 ou 25 atmosphères, nous serions tentés d'expéri-
menter la disposition suivante :
An lieu d'uu seul corps cylindrique, nous en placerions deux sur le môme
char. Le volume des deux récipients serait dans le rapport de 1 à 5, et le plus
petit seulement, parfaitement étanche, contiendrait la réserve d'air comprimé.
On ne laisserait pénétrer cet air dans le grand récipient, qui serait rempli
d'eau, qu'au fur et à mesure des hesoina
Les avantages de cette disposition seraient les suivants :
Construction plus fisàcUe et poids moins grand. En effet, la partie la plus volu-
mineuse de l'appareil n'ayant plus à conserver indéfiniment l'air et l'eau à de
fortes pressions, elle pourra être moins soignée, et pour cette même raison il
sera possihle de ne pas donner autant d'épaisssur au métal, en admettant
toutefois que Ton n'agisse sur l'eau qu'avec des pressions de 4 à 5 atmos-
phères, ce qui est parfaitement suffisant pour la projection de l'eau ; quant à
l'inconvénient qui pourrait résulter d'une trop forte pression au moment où
l'on ferait pénétrer l'air comprimé dans le grand récipient, on l'évitera en met-
tant une soupape de sûreté sur l'appareU.
TOME XLm. AOUT 1873. 20
— 308 —
On arrête alors la pompe à air, et on la remplace par une
pompe à eau du gem'e des pompes de presses hydrauliques.
On injecte de l'eau jusqu'à ce que la pression ait atteint
20 atmosphères; ce qui arrive après une injection de 1,500
litres d'eau, et il suffît alors de fermer soigneusement la valve
pour que l'appareil reste chargé et prêt à fonctionner.
Ainsi chaîné, l'extincteur se conserve indéfiniment en pression
s'il a été bien construit.
Des expériences, souvent répétées, nous ont prouvé que l'appa-
reil fournit, pendant 25 minutes environ, un jet plein et continu
de un litre par seconde.
L'eau est d'abord lancée avec une pression de 20 atmosphères,
et la dernière goutte part sous l'effort d'une pression de 4 atmo-
sphères.
Il est à remarquer que sous ces pressions si différentes le jet
conserve à très peu de chose près la même intensité; ce fait
s'expUque aisément : tout le monde sait en effet que lorsqu'on
dépasse certaines pressions, l'eau projetée se pulvérise et se divise
au contact de l'air.
Du reste, pour atteindre avec notre extincteur des hauteurs qui
répondent à ces grandes pressions, pressions qui pourraient faire
croire à la possibilité d'atteindre des hauteurs fabuleuses, il suffi-
rait d'augmenter le diamètre du jet.
Nous ne le conseillerons pas, car cet appareil est surtout
construit en vue de produire un jet de longue durée. S'il était
cependant nécessaire d'arriver à de grandes hauteurs, à la cor-
niche d'un étendage par exemple, nous préférerions faire monter
les boyaux comme on le fait habituellement quand on manœuvre
des pompes ; la pression de l'extincteur est assez forte pour ame-
ner l'eau sur les bâtiments les plus élevés.
A ceux qui, après l'avoir vu fonctionner, seraient pris du désir
d'en construire un semblable ou analogue, nous dirons qu'un
réservoir en tôle d'acier, en supposant même que la construction
en soit très soignée, ce qui du reste est indispensable, ne tient
— 309 —
jamais, à froid, l'eau à 20 atmosphères, et encore moins Tair. Ce
n'est qu'après l'avoir chargé plusieurs fois et avoir fait bien rouil-
ler l'intérieur à laide d'une dissolution de sel ammoniaque, que
les pores du métal se fermeront complètement et que l'appareil
deviendra réellement étanche.
Nous ignorons si la tôle de fer est assez dense pour retenir
indéfiniment de l'air emprisonné à de pareilles pressions; ce
serait un essai utile à faire, car ce métal coûte moins cher que
l'acier, et il possède, de plus, des propriétés élastiques et souples
que l'acier n'a pas, et qui doivent entrer en ligne de compte dans
le choix de la matière première pour la construction d'appareils
de ce genre. Du reste, notre grand extincteur soulève une ques-
tion de sécurité sur laquelle je crois devoir en appeler aux
lumières de la Société industrielle.
Il s'agit en effet de tôles d'acier soumises à d'énormes pres-
sions.
Les variations de température, que ce soit de la chaleur ou du
froid, produisent indistinctement une augmentation du volume de
l'eau contenue dans l'appareil.
De ces deux dernières causes de danger, c'est évidemment la
dernière qui est la seule à craindre; car si l'eau contenue dans
l'appareil venait à geler, il pourrait en résulter une rupture et par
conséquent une explosion.
Il est presque inutile de dire que . nous ne sommes pas restés
longtemps sans chercher à écarter cette cause d'accidents graves,
et nous pensons y être arrivés en chargeant l'appareil avec un
mélange d'eau et de glycérine au lieu d'employer simplement de
Feau pure.
La glycérine est incombustible et, ajoutée à l'eau, elle forme
avec celle-ci un mélange qui gèle très difficilement. C'est du reste
un moyen connu et habituellement employé pour empêcher la
congélation de l'eau dans les compteurs à gaz. L'emploi de l'eau
salée offrirait à peu près les mêmes avantages.
— 310 —
Nous allons faire une nouvelle série d'expériences et essayer de
mélanger à l'eau d'autres corps, tels que le silicate de soude par
exemple, qui ont sur l'eau pure l'avantage de foiunir un jet plus
efficace pour l'extinction du feu. Ces corps empêcheront en même
temps l'eau d'absorber une certaine quantité de l'air comprimé
dans l'appareil, et par cela même rendront le jet plus homogène.
Nous ajouterons, pour terminer, que nous avons également été
amenés à essayer la construction de ces engins nouveaux par les
difficultés de tout genre et les frais que nous avons de recruter et
d'entretenir le personnel nombreux et bien discipliné qu'il faut
dans nos établissements pour le service d'incendie (notre corps de
pompiers est composé de trente-quatre hommes payés spéciale-
ment pour ce service).
Le grand extincteur j toujours prêt à fonctionner, est manœuvré
par trois hommes, y compris le voiturier; il nous met à l'abri de
toutes les surprises que réserve l'emploi des moyens habituels,
que, du reste, nous sommes loin d'exclure.
B. — POMPES A INCENDIE.
S'il ne convient pas de recommander l'emploi d'extincteurs
pour les maisons d'habitation, il n'en est pas de même de l'em-
ploi de certaines petites pompes à incendie qui devraient se trou-
ver plus répandues.
Nous signalerons comme remplissant parfaitement les condi-
tions voulues pour le service des maisons et des ateliers, une
petite pompe anglaise dite c Manchester Pump, » qui est simple,
solidement construite et, eu égard à ses faibles dimensions, réelle-
ment efficace.
Nous ne comprenons pas que des appareils si peu coûteux et
si utiles ne soient pas plus répandus, et nous comprenons encore
moins que les Compagnies d'assurances, quelquefois si exigeantes,
n'imposent pas comme condition première d'une assurance
importante l'acquisition de semblables engins.
— 311 —
Il est presque inutile de répéter que bien des sinistres pourront
être évités lorsque les moyens préventifs seront plus répandus, et
lorsqu'on arrivera à avoir sous la main des moyens propres à
combattre le feu dès sa naissance.
Quant aux établissements industriels, on aura beau multiplier
les petits moyens d'extinction et avoir à sa disposition les engins
habituels, il faudra nécessairement aller plus loin dans cette voie.
La fréquence des sinistres même l'exige, et il y aura certes écono-
mie de temps et d'argent en agissant ainsi.
Plusieurs grandes maisons de Mulhouse, la maison André
Kœchlin et C* d'abord, puis la nôtre ensuite, ont construit des
pompes assez puissantes pour éteindre de forts commencements
d'incendie. Nous allons nous y arrêter, et dans le courant de cette
description nous aurons l'occasion de parler de plusieurs arran-
gements nouveaux.
A la suite de plusieurs sinistres dans notre établissement, nous
avons dû choisir entre les différents systèmes de pompes à vapeur
connus.
Les pompes à vapeur mobiles anglaises, du genre de celles que
la ville de Mulhouse possède, ne nous convenaient pas; le prix en
est très élevé et, de plus, maniées par des mains novices, elles
peuvent dans certains cas être dangereuses et donner lieu à de
graves accidents.
Les pompes à vapeur fixes, système américain, paraissaient
devoir convenir davantage, mais avaient à nos yeux le défaut de
ne pas lancer l'eau avec assez de régularité.
Nous ne voulons cependant pas porter un jugement défavorable
sur ce système que nous connaissons peu, n'ayant pas été à même
de l'expérimenter souvent ; il doit convenir pour des installations
modestes et est d'un prix d'acquisition très raisonnable.
L'hésitation entre ces divers systèmes n'a plus existé après que
nous avons eu l'occasion de voir fonctionner chez MM. André
KœchUn et C^ des pompes doubles, à double effet, et pouvant
débiter par plusieurs lances un volume de 3 mètres cubes d'eau
— 342 —
à la minute à de grandes hauteurs et avec de très grandes lon-
gueurs de boyaux.
La figure 10 donnera une parfaite idée de ces machines, dont
la pareille vient d'être montée dans notre établissement.
Nous comptons beaucoup sur l'efficacité de cette pompe qui,
placée au milieu du groupe principal de nos bâtiments, nous per-
mettra de combattre énergiquement tout commencement d'incen-
die, fût-il déjà assez considérable.
Elle est mue, non par une machine à vapeur spéciale comme
chez MM. André Kœchlin et C% mais par une machine de 75
chevaux qui conduit habituellement notre parage, et à côté de
laquelle elle se trouve.
On peut facilement l'y accoupler à l'aide d'un renvoi de roues.
La machine à vapeur étant reliée à deux groupes de chaudières
constamment en pression, on comprend la facilité avec laquelle
on peut la faire manœuvrer.
Cette mise eu marche est d'autant plus prompte, qu'il y a en
permanence (jour et nuit, dimanches et fêtes) un mécanicien de
service dans le local attenant.
Les gros boyaux de toile qu'il faut pour conduire au loin celle
eau, sont déployés facilement à l'aide d'un dévidoir sur char, de
construction fort simple, sur lequel ils sont enroulés, et tous réu-
nis d'avance au moyen de raccords (fig. 13).
Il fallait, pour rendre l'exécution de ce projet possible, des
boyaux en toile d'excellente qualité, le cuir étant trop lourd, trop
coûteux et pas assez résistant et durable.
Nos boyaux ont 105 m/m de diamètre intérieur* et supportent
facilement des pressions de 10 atmosphères.
Il est bon qu'on n'ignore pas que la fabrication des boyaux en
toile a fait de grands progrès depuis quelques années ; aujourd'hui
* C'est M. J. Schwarzenbach, à la Séebourg, à Waedensweil (canton de
Zurich), qui a fabriqué les boyaux de toile dont nous parlons; ceux de
notre grand appareil extincteur ont été particulièrement soignés, et suppor-
tent, sans rien perdre, une pression de 20 atmosphères.
— 343 —
on en trouve de très résistants et si bien tressés qu'ils ne perdent
pas une goutte d'eau, même au début de la manœuvre, alors que
les conduites habituelles en perdent des flots.
J'ai vu plusieiu^ personnes hésiter et faire de petites installa-
tions, parce qu'elles craignaient que des boyaux ne puissent sup-
porter une pression qui dépassât 2 ou 3 atmosphères; elles
eussent pris un tout autre parti si elles avaient eu la certitude du
contraire.
Nous donnons à la fin du chapitre en note, avec deux planches
expHcatives (fig. 14 et fig. 15), la manière dont on doit ajuster les
raccords aux boyaux de toile. C'est un ajustement solide et tenant
bien la pression.
Afin que l'emploi d'une grande pompe soit bien pratique, on
comprendra qu'il faut pouvoir, depuis le foyer de l'incendie,
l'arrêter ou la faire marcher à volonté.
On peut même dire que cela est indispensable, car le torrent
d'eau qui jaillit hors des lances est tellement impétueux, qu'on en
est sérieusement embarrassé quand, pour une raison ou pour une
autre, il convient de ne pas lui donner son libre cours.
Nous sommes arrivés au but désiré en construisant pour cela
un petit appareil spécial; c'est un dévidoir portatif à pieds, sur
lequel est enroulé un double fil de cuivre ; un bouton de sonnerie
électrique se trouve sur le dévidoir même, et la sonnette est pla-
cée à côté du machiniste dans le local de la pompe. (Voir fig. 16.)
On déroule jusqu'à l'endroit voulu les fils de fer qui y sont
enroulés, et on dépose l'appareil par terre ; il suffit alors de pres-
ser le bouton pour donner les signaux de marche et d'arrêt.
Afin d'éviter les accidents pouvant résulter de la compression
trop grande de l'eau dans la pompe et dans les boyaux, par suite
de L'emploi d un moteur aussi puissant, nous avons placé sur
la pompe deux grandes soupapes de sûreté calculées de manière
à jouer à 8 atmosphères.
Elles laissent sortir l'eau lorsqu'il y a excès de pression dans
les organes de la machine.
— 314 —
La pompe en elle-même n'a rien de particulier; elle est très
solidement établie, et tous les clapets sont en caoutchouc.
La robineterie est entièrement supprimée et remplacée par de
petits tiroirs qui sont d'un maniement commode, et beaucoup
moins volumineux que les robinets ordinaires.
Nous en donnons un croquis. (Voir fig. 17.)
G. — BOYAUX EN TOILE. — SOINS A LEUR DONNER. — MONTAGE
DES RACCORDS SUR LES BOYAUX.
Les boyaux en toile de grand diamètre sont difficiles à sécher;
il faut, pour y arriver, une organisation spéciale si l'on veut éviter
une détérioration assez prompte.
On fera bien de les étendre dans un local spécial chauffable en
hiver et, si possible, isolé des autres bâtiments, afin qu'ils ne
soient pas brûlés en cas de sinistre. Ils seront ainsi sous la main
dans le cas où on aurait à les employer avant leur séchage complet
11 est aussi indispensable que les raccords soient bien fixés aux
boyaux et que les parties de toile ajustées aux raccords ne pour-
rissent pas et soient parfaitement étanches.
Nous croyons de quelque utilité de décrire un de ces moyens
d'assemblage; il nous semble excellent, et est, du reste, depuis
nombre d'années employé par MM. André KœchUn et G*:
On ajuste dans une extrémité de boyau un bouchon en bois
tourné, légèrement conique, et on l'y fait pénétrer avec force.
Le plus grand diamètre de la partie engagée donnera ainsi très
exactement le diamètre intérieur du boyau.
Gette dimension trouvée, on fera une virole en cuivre épais qui
aura ce même diamètre pour diamètre extérieur; on donnera
ensuite à la surface de cette pièce l'apparence d'une râpe en la
couvrant de petits coups de burin donnés tous dans le même
sens.
On montera la virole sur un outil spécial en bois formé de trois
parties, la pièce du milieu formant coin (voir fig. 14); les deux
— 315 —
parties extérieures et égales portent chacune un petit tèton qui
entrera exactement dans deux trous percés préalablement dans la
virole en cuivre. A l'aide de quelques coups de maillet on forcera
le tout dans l'extrémité du boyau, et Ton vissera l'extérieur du boyau
dans le raccord en cuivre qui portera un pas de vis très fin à
l'intérieur.
Pour terminer l'opération, on serrera dans l'étau l'outil en
trois morceaux monté dans la virole ainsi que dans le boyau, et
l'on viendra y visser le raccord qu'on aura eu soin de monter
auparavant sur un tourne-à-gauche, après l'avoir très finement
fileté à l'intérieur.
Il est bon, avant de commencer ce vissage, de fixer autour du
boyau une bande de cuir très mince, coupée de telle manière que
les deux extrémités du cuir se rejoignent bout à bout, et de bien
suifer le tout.
Une fois le boyau bien enchâssé dans le raccord, on percera
quelques trous à travers raccord, J)oyau et virole, et l'on rivera le
tout à l'aide de rivets en cuivre.
Les deux pièces formant la partie femelle du raccord seront
réunies au moyen de bagues ouvertes en acier faisant ressort '
(voir fig. 15 bis) et qu'on introduira au dedans à l'aide d'une pince.
D. — MANCHONS POUR ARRÊTER LES FUITES.
On en emploie de deux sortes; généralement ce sont des mor-
ceaux de boyau en toile, ayant exactement comme diamètre inté-
rieur le diamètre extérieur du boyau, à protéger. On les emmanche
sur les boyaux avant de fixer les raccords, et lorsqu\ine fuite se
déclare, il suffit, pour l'arrêter, de les faire glisser sur l'endroit
qui perd de l'eau. (Voir fig. 18.)
Nous préférons la méthode suivante, qui nous semble meilleure :
Elle consiste à se servir de morceaux de cuir aux extrémités
desquels sont rivées des traverses en fer.
Ces traverses sont garnies de petits crochets; lorsqu'on veut
s'en servir, on embrasse, à l'aide de cette sorte de molletière, la
— 346 —
partie du boyau qui perd Teau, et on serre fortement Tune contre
Tautre, à l'aide d'une petite corde, ces deux parties du manchon.
(Voir fig. 19.)
e. — appareils divers et dispositions facilitant le service
d'incendie.
Il doit y avoir dans chaque salle, dans chaque vestibule, des
seaux à incendie. Afin qu'ils soient toujours sous la main au
moment où l'on voudrait s'en servir, il est indispensable de pren-
dre certaines précautions que nous allons indiquer; il est bien
entendu qu on pourra par tout autre moyen analogue arriver au
même résultat.
On sait en effet que les seaux sont bien rarement à leur place,
et que généralement ils servent à d'autres emplois, contrairement
à toutes les défenses et à tous les règlements établis.
Pour arriver au résultat désiré, voici comment on peut procéder :
On passe à travers les anses des seaux, qu'ils soient suspendus
ou placés sur des rayons, et en même temps à travers un anneau
fixé au mur ou à la cloison, une bonne courroie neuve en cuir
dont on coud les deux extrémités l'une contre l'autre, de telle
manière qu'il faille couper la courroie en deux pour l'ouvrier et
prendre les seaux. (Fig. 20).
A la courroie même on pendra un couteau, ou simplement un
morceau de fer aiguisé. De cette façon on sera sûr de trouver les
seaux à leur place, car on ne peut admettre qu'à moins de néces-
sité absolue on ne coupe la courroie cousue.
On pourra également se servir d'un système analogue pour
fermer les robinets qui fournissent dans les salles l'eau des réser-
voirs à incendie, qu'il est très important de tenir toujours rem-
plis. (Fig. 21.)
Cette manière d'attacher les robinets permettra de ne pas ser-
rer les écrous, mauvaise chose qui se fait souvent pour empêcher
qu'on s'en serve, et qui oblige d'employer pour le déserrage une
clef qu'on ne retrouve pas toujours au moment opportun.
- 317 —
Pour arriver à ce que les réservoirs restent pleins d'eau, il ne
suffit pas seulement d'attacher les robinets, il faut aussi que la
tuyauterie soit disposée de telle façon que le réservoir ne puisse
se vider que par les tuyaux de descente sur lesquels sont placées
les prises d'eau.
L'eau destinée aux usages courants devra être prise sur le trop-
plein du réservoir, ou bien encore sur la conduite même qui
l'alimente.
Quand on installe des réservoirs dans les combles de bâtiments
élevés, mais seulement dans ce cas, la pression de l'eau ^est assez
grande pour qu'on adapte aux prises des étages inférieurs des
boyaux avec des lances.
Nous avons appliqué à différents endroits, afin d'éviter la perte
de temps qui résulte du vissage souvent long des raccords, une
disposition qui permet de conserver les boyaux prêts à tout évé-
nement, sans que ceux-ci risquent de pourrir, l'eau qui coule à
travers le robinet fermé pouvant s'écouler par un petit robinet
spécial placé au bas du coude. (Fig. 22.)
Cette disposition permet également de prendre commodément
de l'eau dans des seaux quand on ne veut pas se servir des
boyaux.
Le manque d'échelles étant souvent la cause de retards et
d'accidents, il serait désirable qu'on en conservât toujours un cer-
tain nombre en bon état d'entretien.
Il est peu coûteux d'avoir une série d'échelles légères de diffé-
rentes longueurs, qu'on placera, suivant le cas, le long des murs
des bâtiments (fig. 23) ou sous de petits abris (fig. 24) construits
à cet usage.
On aura soin de fixer sur ces dépôts d'échelles des écriteaux
bien apparents, afin que personne n'ignore qu'elles se trouvent là
pour le cas d'incendie.
Quand il y a dans un groupe d'établissements des bâtiments
élevés ou prédestinés à être incendiés, comme des séchoirs par
exemple, il convient d'organiser le long de ces bâtiments tout un
— 318 —
système d'échelles fixes en fer avec paliers, permettant aux
ouvriers qui seraient surpris par le feu de se retirer.
Ces échelles seront en même temps utiles pour le service
d'incendie, en facilitant les opérations d'extinction qu'on serait
dans le cas d'entreprendre.
Dans ce cas — et il en est heureusement ainsi pour la plupart
des questions d'humanité ou touchant au bien-être de l'ouvrier —
l'intérêt même du fabricant le pousse à certaines dépenses utiles,
qui ne peuvent paraître lourdes que parce qu'elles n'ont pas été
faites en temps utile et au fur et à mesure du développement
d'un établissement.
Les échelles en fer sont préférables aux échelles en bois, qui se
détériorent rapidement et peuvent occasionner des chutes.
MM. André Kœchlin et C^ ont disposé contre tous les bâti-
ments de leur établissement des échelles fixes avec paliers, qiii
permettent de se rendre à tous les étages et sur les toits. On
pourra aussi voir dans notre fabrique d'indiennes un étendage
entièrement garni de galeries en fer (fig. 25) d'un modèle simple
et solide, dont nous donnons le croquis (fig. 26).
A la suite d'accidents arrivés dans des puits, nous y avons
également placé des échelles fixes en fer, et nous nous trouvons
bien de cet arrangement, qui permet de puiser facilement de
l'eau et d'y descendre commodément les aspirails des pompes.
De même qu'il est bon de faciUter l'accès des bâtiments par
l'extérieur, il convient de faciUter l'approche et la recherche de
l'eau à des endroits où des palissades empêchent d'y arriver assez
directement.
A tous ces endroits nous avons installé dans la palissade des
parties mobiles qu'on peut soulever quand c'est nécessaire, au
lieu de perdre un temps précieux à les briser pour passer.
Afin qu'on sache bien où se trouvent ces parties mobiles, nous
avons fixé sur chacune d'elles une plaque très apparente avec
l'inscription suivante : prise d'eau.
— 319 —
Nous plaçons également ces plaques auprès de tous les endroits
où se trouve assez d'eau pour qu'une pompe puisse être installée.
C'est non-seulement très utile aux personnes étrangères qui
arrivent en cas de sinistres pour vous offrir leur concours, mais
également au personnel de l'établissement, qui apprend ainsi tout
seul à connsdtre ces endroits.
Dans la même voie, et toujours dans le but de gagner quel-
ques minutes au commencement d'un incendie, nous avons placé
à différents endroits des postes avertisseurs, qu'il suffit de toucher
pour qu'un mécanisme mette en branle les sonnettes électriques
qui sont au corps de garde ou au poste des pompiers de l'éta-
blissement.
Il y a de ces appareils construits de manière à sonner d'une
manière continue, et d'autres qui ont un mécanisme spécial pou-
vant produire une sonnerie intermittente*.
On se sert de l'un ou de l'autre de ces systèmes, afin de savoir
immédiatement Fendroit où les secours sont demandés.
Cette disposition permet également au garde qui a découvert
le feu d'y retourner immédiatement, et de ne pas perdre quel-
ques minutes à sonner.
Afin d'éviter de fausses alertes, ces avertisseurs devront être
enfermés dans des armoires avec portières en verre qu'on pourra
briser en cas d'alerte.
Il sera prudent de placer à côté de ces armoires de simples
boutons électriques, qui serviront à essayer fréquemment et régu-
lièrement la sonnerie.
Nous nous bornerons à la citation des quelques appareils et
dispositions dont nous venons de donner la description; il en
existe certainement beaucoup d'autres, et nous pourrons y revenir
quand nous serons mieux renseignés sur la valeur de certaines
inventions et applications nouvelles.
Il existe par exemple en Amérique de petits appareils appelés
' J. Helm fils, conatructeur d'appareils électriques à Mulhouse.
— 320 -
c fire détective^ > basés sur la dilatation des métaux, qu'on place
dans différentes parties d'une salle ou d'un bâtiment. Fixés à ud
réseau de fils électriques, ils avertissent au premier changement
de température.
Ils sont, paraît-il, employés; mais sont-ils réellement pratiques?
l'emploi en est-il bien recommandable?
En fait d'applications intéressantes, nous citerons également
comme devant être étudié, l'emploi de la vapeur d'eau pour
éteindre les incendies ; malheureusement nous n'avons pu réunir
jusqu'à présent que des données incomplètes sur ce sujet.
Nous signalerons aussi, en passant, des essais que nous avons
faits sur des injecteurs Giffard, dont nous nous sommes servis en
guise de pompes à incendie.
Cette appUcation nous ayant donné des résultats assez satisfai-
sants, nous pensons que dans certains cas, et particulièrement
dans des usines où cet appareil est bien connu, on pourra arriver
à les utiliser comme appareils d'extinction.
En hiver surtout leur usage serait convenable, car feau projetée
étant constamment chauffée par la vapeur qui fait fonctionner
l'appareil, il n'y aurait pas de gelée à craindre.
Nous croyons savoir qu'à bord de certains navires on se sert
de giffards en guise de pompe d'épuisement; mais nous n'avons
cependant pas pu avoir des renseignements précis à cet égard.
TROISIÈME PARTIE.
Surveillance. — Contrôle des gardes de nuit. — Org^ani-
sation spéciale du service d'incendie.
La bonne organisation d'un service d'incendie n'est pas aussi
facile qu'on pourrait le croire d'abord.
Comme toutes les choses qui ne vont pas tout seul, il faut s'en
occuper, et même s'en occuper souvent si l'on ne veut pas voir
— 324 —
les appareils, les dispositions les plus simples vous manquer au
moment décisif.
C'est, comme nous l'avons déjà dit au chapitre 1er de cette
note, autant en aménageant, en étudiant convenablement la
construction d'un établissement que par les services spéciaux et
appareils divers, qu'on arrivera à donner à un groupe de bâti-
ments le moins de prise au terrible fléau.
Cependant, en dépit de certains effets du hasard, qui font que
ce sont quelquefois les établissements les mieux organisés qui
sont le plus souvent éprouvés par le feu, on aurait tort de se
décourager et de négliger un service aussi essentiel.
On arriverait sans doute, si l'on prenait plus en considération
les idées du genre de ceUes que nous venons de développer, à se
trouver en somme dans des conditions meilleures, et l'on verrait,
nous en sommes persuadés, décroître sensiblement le nombre des
sinistres et tout naturellement baisser le taux des primes d'assu-
rances. On nous objectera peut-être que toutes ces dispositions
sont coûteuses, et que la plupart de ces appareils sont fort chers.
Nous répondrons qu'il n'en est ainsi que pour les établissements
qui se sont développés sans se préoccuper de cette question si
importante. Quand il s'agit d'un établissement bien tenu ou à
créer, ces dépenses ne sont pour ainsi dire point à compter.
Un service auquel on ne saurait attacher trop d'importance, est
celui des gardes de nuit.
C'est grâce à une surveillance incessante exercée dans toutes
les parties d'un établissement, et par des rondes souvent répétées,
qu'on peut arriver à étouffer dans ses débuts tout commencement
d'incendie.
La surveillance de jour se trouve naturellement faite par le*
personnel présent; il a sous sa main tout ce qu'il faut pour orga-
niser les premiers secours qui sufiSsent généralement pour maîtri-
ser le feu.
Il en est tout autrement la nuit quand les ateliers sont déserts.
Il y aura à remplacer cette surveillance incessante et incons-
— 322 —
ciente de chacun par la surveillance de quelques personnes seule-
ment, et on devra s'ingénier à la rendre aussi efficace que pos-
sible.
Les rondes très fréquentes devront être effectuées de manière
à ce qu'aucun coin de l'établissement na soit oublié (ce à quoi oo
arrive en disposant convenablement, et en assez grand nombre,
les postes de contrôle) ; et, point essentiel, il faudra posséder un
bon appareil contrôleur, inflexible pour le personnel surveillant,
dont il aura à signaler chaque oubli, chaque négligence.
Nous allons donner une description détaillée de Tunique appa-
reil qui, de notre su, remplisse ce but.
Nous pouvons assurer qu'il est excellent, et que depuis les
quelques années que nous Tavons monté dans nos établissements,
nous n'avons plus à nous occuper de cette partie de la surveil-
lance, qui maintenant s'exerce pour ainsi dire seule.
Nous pouvons d'autant mieux le recommander, que nous avons
successivement expérimenté et dû rejeter la plupart des systèmes
connus.
Quand il s'agit de la surveillance d'un petit établissement où le
service des gardes de nuit est peu important, on peut, à la
rigueur, employer avec avantage les contrôleurs anciens; mais
dès que le nombre des postes devient plus grand, et surtout
quand il atteint le chiffre de quelques centaines, il est indispen-
sable qu'on soit mieux organisé.
Les rondes des gardes de nuit doivent commencer dès la ces-
sation du travail ; c'est le moment où les sinistres éclatent le plus
fréquenunent ; elles devront se succéder d'heure en heure pendant
toute la nuit, et Ton considérera cet espace de temps comme
Tintervalle maximum qui devra s'écouler entre deux visites du
surveillant dans le même local.
Le contrôlexu* à timbre sec, comme on pourrait l'appeler, a
déjà été l'objet d'une communication à la Société industrielle; il
a été imaginé par M. Josué Heilmann, alors qu'il était attaché à
— 323 —
notre maison, et fonctionne aujourd'hui dans plusieurs établisse-
ments de notre ville*.
Le principe de cet appareil repose sur la suppression de nom-
breuses horloges portatives et fixes, qui rendent les autres systèmes
de contrôleurs si peu pratiques. Elles sont remplacées par une
horloge centrale, unique, pouvant servir à un nombre quelconque
de gardes de nuit et pour un nombre illimité de postes fixes, qui
ne sont sujets à aucun dérangement.
Chacun de ces postes est simplement un timbre sec ; la réunion
des empreintes de ces timbres forme un dessin unique en relief
inimitable, sur lequel d'un seul coup d'œil on peut constater
l'absence d'une de ses parties.
Nous allons maintenant expliquer comment, à l'aide de l'hor-
loge centrale, on arrive à distribuer régulièrement les cartes qui
servent à faire les tournées, et comme on peut obliger les sur-
veillants à faire leur ronde à des moments et pendant des espaces
de temps déterminés.
Qu'on imagine une horloge du système le plus simple possible,
placée dans une armoire fermant à clé qui n'ait que deux ouver-
tures, l'une par laquelle tomberont les cartes destinées à être
timbrées, l'autre, sorte de boîte aux lettres, par laquelle on pourra
remettre les cartes quand elles auront été timbrées.
Le mouvement de Thorloge fait avancer à des intervalles égaux
un petit plateau horizontal et mobile qui sert de fond à un casier
fixe à compartiments verticaux.
C'est dans chacun de ces compartiments que le surveillant en
chef, lorsqu'il vient remonter l'horloge, glisse le nombre de cartes
qui doit tomber à chaque heure hors de l'appareil.
Les cartes que l'on y range portent imprimées à l'avance la
désignation de l'heure à laquelle elles devront tomber : carte
délivrée à 2 heures, carte délivrée à 3 heures, etc.
* Une médaiUe a été décernée par le jury de TExposition de Lyon àTinven-
teur de ce contrôleur.
TOME XLm. AOUT 1873. ^1
— 324 —
Les indications qui y sont imprimées empêchent en mèr
temps les fraudes qu'on pourrait commettre si l'on se servait sit
plemcnt de carton blanc.
Quand les cartes sont tombées, elles sont prises par les si
veillants qui vont ffùre leur tournée, les enfoncent dans tous 1
cadres des postes et les timbrent.
La tournée une fois faite, on les remet dans l'ouverture do
nous avons parlé-plus haut.
Afin d'empêcher que la tournée ne se commence trop loi
temps après l'heure de la remise, ou bien qu'elle ne se fasse tr
lenlement, la boîte de rentrée des cartes est disposée de le
façon qu'il faut presser un petit levier pour faire entrer la cai
dans l'intérieur de l'appareil. Sur l'arbre du levier est montée u
bague qui est mue par le mouvement d'horlogerie et porte
picot.
Chaque fois qu'une carte passe dans la boite, le mouvement
levier vient apphquer le picot contre celle-ci et y fait une entail
Comme l'horloge fait cheminer régulièrement le picot, la d
tance qu'il y a entre le trou et le bord de la carte indique exac
ment et à quelques minutes près l'heure à laquelle elle a (
remise dans l'appareil.
Afin qu'on puisse se rendre bien compte du fonctionnemi
de ce contrôleur, nous en donnons quelques croquis. La figure
représente un des postes, les figures 28, 29 et 30 des cartes
contrôle.
La première (fig. 28) est une carte à placer dans le compar
ment qui doit s'ouvrir à 9 heures; elle n'a pas été timbrée et
porte que la griffe du surveillant en chef, à laquelle est jointe
date de la remise.
La deuxième carte (fig. 29) est celle qui a été délivrée
iO heures; le garde de nuit a fait en entier sa ronde, car il
manque rien au dessin ; on peut en même temps voir, en exau
nant la position du trou fait par le picot, que le garde l'a termiu
à 10 heures 1/2.
— 325 —
La troisième carte (fig. 30), délivrée à il heures, présente un
défaut : le garde a négligé de visiter un poste. On le voit du pre-
mier coup d'œil. Nous saurons facilement quel est le poste oublié,
car nous connaissons la correspondance de chacun de ceux-ci
avec chaque partie du dessin.
On verra d'après cela qu'un seul appareil central peut faire le
service du plus vaste établissement; on peut multiplier à volonté
le nombre des cartes, et chaque carte peut servir à contrôler un
grand nombre de postes.
On arrive à tirer grand parti de ces postes en les plaçant avec
intelligence; entre cent, nous citerons l'application très utile qui
consiste à s'en servir pour obliger les gardes de nuit à fermer
derrière eux les portes en fer roulantes.
Pour y arriver, nous plaçons tout simplement un poste à timbre
sec dans une niche du mur qui soutient la porte dans le cas ou
celle-ci est roulante (fig. 4). Si celle-ci est à gonds, on pourrait
arriver au même but en adoptant une autre disposition.
Pour assurer la bonne marche des secours en cas d'incendie,
il est indispensable d'y consacrer beaucoup de temps et de les
faire fonctionner souvent.
Ce qui le prouve, c'est que presque chaque fois qu'on fait exé-
cuter à l'improviste des manœuvres ayant pour but l'extinction
d'un foyer d'incendie imaginaire, on s'aperçoit que l'une ou l'autre
des dispositions prescrites a été mal comprise, et manque par
suite de telle ou telle cause ou circonstance imprévue.
Ce n'est qu'en ayant des gens rompus au métier et tenus en
haleine par de fréquentes alertes, et par les soins d'un surveillant
en chef actif et intelligent, qu'on arrivera au résultat désiré.
Nous terminons ici notre communication avec l'idée de la
reprendre lorsque nous aurons réuni de nouveaux renseignements.
■ 396 —
NOTE
r les manœuvres exécutées le 30 mars 4873 chez MM. DoHfu.
Mieg et C* avec leur matériel d'incendie, présentée au mm à
comité de mécanique, par M. ïh. Schlumbergbr.
Séance du 30 avril 1873.
Messieurs,
A la suite du rapport présenté à la Société industrielle pi
Fritz Engel-Gros sur les installations propres à combattre Ii
cendies dans les giands établissements industriels, MM. Dollfu
eg et Ce avaient invité le comité de mécanique à assister ai
inœuvres organisées pour le 30 mars 1873, et dans lesquell
rent employés tous les moyens d'extinction qui peuvent être m
œuvre pour préserver leurs ateliers une fois qu'un incendie
laté.
Les agents d'un grand nombre de Compagnies d'assuranc
aient été convoqués. Ces exercices soulevaient en effet ui
leslion du plus haut intérêt pour l'industrie. En édifiant I
mpagnies sur la promptitude et l'efficacité des appareils mis i
ivre, on pouvait espérer obtenir l'extension d'un princi
mis dans les contrats : proportionalité des primes aux risque
On sait que les Compagnies classent les bâtiments en divers
légories, selon leur couverture, leur mode de chauffage, d'éclj
ge, la proximité d'autres constructions plus ou moins combi
lies, et il paraît dès lors logique de faire intervenir dans cei
préciation des risques l'ensemble des précautions prises et
lissance des engins dont disposent les assurés pour empêcher
opagation du feu.
D'un autre côté, l'expérience projetée pouvait, par sa réussi
évoquer des combinaisons basées sur l'intérêt mutuel des Coi
gnies et des assurés, par exemple une réduction des redevana
— 327 —
à la condition de la part du propriétaire d'établir des pompes,
des réservoirs ou tels systèmes reconnus efficaces pour le genre
de construction à assurer.
De l'avis de tous les assistants, la démonstration fut des plus
concluantes. La description des extincteurs grands et petits, des
pompes fixes et mobiles, se trouvant détaillée dans le mémoire de
M. Fritz Engel, nous ne dirons que quelques mots de l'organisa-
tion des manœuvres :
Quand le feu éclate, il faut, pour le maîtriser, la plus grande
rapidité possible dans les moyens d'attaque. Sous ce rapport,
les extincteurs tiennent le premier rang. Ce sont d'excellents appa-
reils, sinon pour étouffer toujours un commencement d'incendie,
du moins pour donner le temps d'établir des pompes, d'organiser
les secours.
C'est par le jeu des extincteurs que commencèrent les essais.
Le grand appareil de 2 mètres cubes, sous 20 atmosphères de
pression, donna pendant dix-sept minutes un jet puissant de
8 mètres d'élévation.
Les petits extincteurs, portés à dos d'homme comme des hottes,
servirent à démontrer la facilité avec laquelle on peut, à leur
aide, atteindre les flammes à leur début.
Pendant ces exercices préliminaires, la grande pompe fixe
avait été mise en œuvre et se trouvait prête au bout de quelques
minutes à lancer à travers un boyau de i 00 millimètres un cube
d'eau considérable.
Les deux pompes à vapeur de la ville et un grand nombre de
petites pompes à bras avaient aussi été mises en fonction, et
firent voir, par le nombre et l'importance des jets, de quelle masse
d'eau il était possible de couvrir, à un momenl donné, un bâti-
ment en feu.
• 328 —
VI. G.-A. HiRN, sur quelques corrections à faire dans les calcuh
relatifs aux diagrammes du pandynanwmètre de flexion.
En donnant, dans mon mémoire sur le pandynamomètre, li
anière de faire usage des diagrammes tracés par l'instrument
li dit (page 250) que l'on peut, sans crainte d'erreur notable
igliger l'influence du parallélogramme et évaluer l'effort qu
{termine la flexion du balancier comme s'il était appliqué :
ixtrémité de celui-ci dans le sens \erlical.
Quelque satisfait que j'ai eu lieu d'être dès l'abord du mode d
nctionnement de ce nouveau dynamomètre, je ne croyais cepet
tnt pas qu'il pût conduire à ce qu'on appelle des résultats d
wte précision. La rapidité des mouvements, l'état de trépidatio
es intense des pièces en apparence les plus résistantes d'u
oleur, du balancier entre autres, me semblaient devoir trouble
«actitude du tracé des diagrammes et la limiter en tous cas
)s bornes assez restreintes. Je ne comptais en un mot que su
is approximations; je ne comptais que sur des nombres justt
i trentième ou au quarantième près, par exemple ; et je pensai
ir suite qu'il était superflu d'introduire une rigueur plus grand
ms les calculs relatifs aux diagrammes. Ayant reconnu depui
le l'instrument est en réalité plus précis que je n'avais osé l'es
irer, j'en conclus qu'on pouvait être plus exigeant aussi quant au
léthodes de calcul qu'on y applique. En ce sens toutefois j
aurai, sauf quelques détails peu importants, à compléter que c
li concerne l'influence du parallélogramme sur l'effort de flexio
l'exerce sur le balancier une même pression de vapeur, selo
s diverses positions du piston.
Soit M la charge qui, suspendue à l'extrémité B du balanciei
■pposé horizontal, ferait, par suite de la flexion, décrire au crayoi
1 pandynamomètre un arc égal à un mètre de développemeni
— 329 —
Comme la flexion du balancier est proportionnelle à la charge, il
est clair que pour toute autre charge m, l'arc tracé par le crayon
sera /* = 1 mètre ^ d'où m := Mf.
Ainsi étant connue une ordonnée quelconque de nos diagrammes,
il nous serait facile, par une simple multiplication, de déterminer
la charge m à laquelle elle est due.
Mais en réalité, pendant le travail le balancier n'est horizontal
que pendant un seul instant de chaque course; la projection hori-
zontale de CB s'allonge et se raccourcit continuellement entre les
limites B et B cos 6^, 6^ étant l'angle maximum que fait le balan-
cier avec l'horizon : le bras du levier, à l'extrémité duquel s'exerce
l'effort du piston et dont dépend la flexion, varie donc de fait de
B kB cos 6o. De plus, le petit côté du parallélogramme, aux extré-
mités duquel sont liées la tige du piston et l'extrémité du balan-
cier, varie continuellement de direction; la poussée ou la traction
opérées par le piston, changent donc sans cesse aussi de direc-
tion. Dans mon mémoire je n'ai, avec intention d'ailleurs, tenu
compte que des variations du bras de levier horizontal. Voyons main-
tenant quefles modifications s'introduisent dans les équations quand
on tient compte de cette action du parallélogramme.
On sait que le parallélogramme de Watt ne fait pas réellement
marcher la tige du piston en ligne droite ; il fait décrire à l'extré-
mité de cette tige une courbe sinueuse dont l'équation, très com-
pliquée, est du 4e degré, et dont il nous serait à peu près impos-
sible de faire usage pour le but que nous poursuivons. Mais lors-
que le parallélogramme est bien établi, la ligne sinueuse dont je
parle s'écarte si peu de la ligne droite, qu'on peut sans aucune
erreur lui substituer celle-ci, et dès lors notre problème se sim-
plifie beaucoup.
FiG. 1. Soient CB -= B la demi-longueur du balancier,
jBL = L la longueur du petit côté du parallélogramme, et bb'
la verticale suivant laquelle nous supposons que se meut la tige
du piston. Dans la pratique on fait ordinairement L =-^By et
— S30 -
l'on fait passer bb' au milieu o de la ligne ed, autrement dit, o
fait Co=\B{\ — cosÔ„).
Désignons par 6 l'angle que fait C B avec la ligne horizonla!
Crf, et par y l'angle que fait avec la verticale le bras BL du para
lélogramme; convenons de donner à 9 le signe + ou — , sek
que CB se trouve au dessus ou au dessous de Cd, et à y le sigi
+ ou — , selon que BL penche à droite ou à gauche de la ven
cale.
Si m est l'effort exercé par la tige du piston en L, on w
d'abord que cet effort dirigé suivant LB devient m sec y; et l'i
fonde flexion qui s'exerce surle balancier, n'est autre que ceprodi
(m sec y) multiplié par le cosinus de l'angle à que fait BL avec
perpendiculaire BS élevée en B, ou avec la tangente du cen
décrit par B. Mais on a A ^= ô — y» ^'^^ ^' résulte :
. , cos 9 cos Y + sin 0 sin Y / . , . . sini
m sac ï C03 6 — ï) = m '—^ ■ = m ( cos 9 4- sin 9 ■ — -
et c'est maintenant ce produit qui remplace m dans notre éqi
tion m = Mf; on a en un mot :
D'où :
m = Jf/': (cosS + sine ~^W J/^: (cos 9 + sin S lang t)
La relation qui existe entre les deux angles ô et y est facilt
établir. On a en effet :
i sin Y = -5- 6 {1 — cos 0) D'où sin Y = -ô- -t- d — «>» *)
Y=\/r
valeurs qui nous permettraient de faire disparaître ^-^ de no
équation ci-dessus.
Mais on va voir que cette élimination est inutile. Occupoi
nous d'abord de déterminer la course du point L ou du pis!
en fonction de l'angle 6.
Si BL ou L, au lieu d'avoir pour valeur -^ ^> ^^\ ^^^ 9''^
— 334 —
par rapport à B, nous aurions exactement A = fî sin 6, la course h
étant comptée à partir du milieu du cylindre, de telle sorte que
pour une cylindrée entière on ait Ho = ^ K> Le peu de longueur
de L modifie légèrement ce résultat; rigoureusement parlant, on
Si h' = h cos y.
Toutefois, comme l'angle y reste toujours petit, nous pouvons
sans erreur sensible poser cos y = 1 , et prendre par suite pour
h la valeur B sin 6, sauf à corriger ensuite cette valeur comme je
le montrerai tout à l'heure.
Avec les données précédentes, il va nous devenir facile de con-
struire une règle ou index, comme celui que j'ai décrit dans mon
mémoire, mais plus exact encore.
Soit S la surface du piston, 5 la section de la tige. Le piston
étant au haut et puis au bas de sa course, supposons qu'en don-
nant la vapeur d'abord en haut et puis en bas, le crayon du pan-
dynamomètre ait décrit un arc (f + f) = F. Lorsqu'on a soin
d'ouvrir largement les robinets de graissage et de purge du côté
opposé à celui où l'on donne la vapeur, et lorsque le piston ne
fuit pas trop, la pression reste sensiblement celle de l'atmosphère
indiquée par le baromètre ; et si d'un autre côté la pression de la
vapeur est donnée par un manomètre à air libre, la même pres-
sion barométrique s'exerce sur la colonne de mercure; nous
n'avons donc plus à nous en occuper. Soient H et H' les hauteurs
de la colonne manometrique dans les deux cas. On a P^=^ i 3596'' x H
etP =13596»^ X F, et par conséquente = {S—s)P m'= S P'
La demi-course complète du piston étant Ao>il vient sin 6o = \w}
En cherchant dans les tables trigonométriques cette valeur, on
trouve à côté celle de cos 6^; à l'aide de l'équation^ sin Yo= ^ -^d— cosOj
nous trouvons alors celle de sin yo et par suite celle de tang yo ;
et nous avons en conséquence :
(5 — «) P (cos 0, -h sin 0, tang yJ=Mf S F (cos 0^ — sin 0^ tang y,) = Mf
Ajoutant ces deux équations l'une à l'autre, et remarquant que
f + f=F/û vient :
— 332 —
„ (S — t)P (cos 9, + sin fl. Ung ïJ + Sf (eos 9. — sin 6. tang tJ
*- F
On a ainsi la chatte qui, suspendue en B, le balancier étai
horizontal, donnerai l'arc F au pandynamomèlre.
Si maintenant nous divisons chaque moitié h^ de la cour
totale Ho en 10 parties, nous pourrons pour chaque accroissemei
de jq calculer l'angle 0 et puis l'angle y "î^ y répond, et résoudi
pour chaque cas l'équation :
m (cos 9 ± sin 6 lang '()=.mf
par rapport à m,en posant d'abord /"= 1 ; d'où m = eosi±*n9taii|
Nous obtiendrons ainsi vingt valeurs de m qui ne seront aut
chose que les chaînes par lesquelles nous aurons à multiplier l
ordonnées successives de nos diagrammes après avoir divisé l'a:
des abcisses en vingt parties, d'après le procédé que j'ai indiqi
dans mon mémoire. Le produit ainsi obtenu exprimera l'effo
exercé par le piston en chacun de ces vingtièmes de division.
Deux petites corrections restent à faire ici, si l'on tient à rest
dans \me rigueur théorique absolue :
4o J'ai dit qu'on peut partir de l'équation A = B sin 8, poi
calculer le sinus de l'angle 6 répondant à chaque accroisseme:
de course de ^ en dessus et au dessous de l'horizontale Cd. E
raison des variations de direction de B L, les angles d ainsi pr
duits ne répondent pas réellement à des C^j égaux de cours
Pour obtenir les vraies valeurs répondant à chaque subdivision,
suffit de multiplier h par sin 7, dont nous obtenons la valei
comme il a été dit ci-dessus.
2» Le crayon du pandynamomètre décrit en réalité des ordoi
nées curvilignes, des arcs de cercle, et non des l^es droites pei
pendiculaires à l'axe des abcisses. Pour obtenir des résultats toi
k fait corrects quant à la valeur de m [ou P'S, P {S — s)], il sufi
de tirer sur les diagrammes une ligne droite horizontale réponda
à la hauteur du centre du porte-crayoo, puis de décrire sur
— 333 —
diagramme des arcs de cercle passant par les points de sous-
division en 20 parties, avec un compas dont l'ouverture est égale
à la longueur du porte-crayon.
Ces deux dernières corrections dépassent, je crois, les limites
d'approximation dont sont susceptibles les tracés du pandynamo-
mètre. Il sera donc, pour la plupart des cas, inutile d'y recourir.
Qu'il me soit permis, en terminant cette note, de remercier
publiquement M. 0. Hallauer pour le concours actif qu'il m'a
prêté dans l'exécution des dessins et des calculs relatifs au pan-
dynamomètre. J'ai trop souvent dû travailler tout seul, pour ne
pas savoir ce que vaut un tel aide.
NOTE
une désorganisation du coton et des fibres végétales par
!calis après l'action de certains oxydants, par M. Pi
SA.NMAIRB.
Séance du 28 mai 1873.
Messieurs,
u coton ou du lin imprégnés d'acide chromique ou d'un n
e de chromale de potasse et d'un acide ou de permangan
>olasse, lavés après que la réduction du corps oxydant s
■ée et qui ne présentaient alors aucune altération apparci
. fortement affaiblis lorsqu'on les soumet à une action alcal
conque.
'expérience peut se faire, par exemple, avec une solution
iromate de potasse à 10 grammes par litre acidulée d"a(
irique. On y plonge un tissu de coton qu'on laisse quelque tei
lergé ou qu'on peut retirer immédiatement et exposer à 1
u'à ce que, de jaune qu'il était, on n'observe plus qae
Le verdâtre du sel de chrome qui s'est formé (et qui dispa
■este au lavage). Puis après l'avoir lavé, on le laisse quelq
ïnts dans une eau alcalinisée avec un carbonate alcalin ou
li caustique, ou même du savon à 50 ou 60° centigrades
)bserve bientôt l'altération, qui est d'autant plus prompte
!ssive est plus concentrée, et ne s'opère qu'à la longue è
solutions très faibles (de l'ammoniaque à 7,0», par exemj
n'est pas nécessaire que Toxydant soit acide pour opère
tion; ainsi, une solution faible de permanganate de poU
itionnée d'une petite quantité d'alcali (pas assez pour op(
ransformaiion en manganate), fait aussi subir au tissu qi
irait plongé et qu'on aurait laissé quelques instants à f
i lavé, une altération qui gagnerait en intensité par un pasi
lin.
— 335 —
La réaction aurait été identique si on avait ajouté assez d'alcali
pour transformer le permanganate en manganate.
Au lieu de laisser à l'air les tissus manganatés, on peut les
passer immédiatement en acide.
Même réaction encore, mais beaucoup moins vive avec les ferri-
cyanures alcalins.
Il est probable que l'altération qu'on observe quelquefois sur
du linge savonné ou lessivé plusieurs fois, ou certains accidents
de blanchiment sont dus à une réaction analogue.
Le chromate de baryte ou le chromate de plomb fixés sur tissu
et passés en acide sulfurique ou oxalique, ou tout autre acide
capable de déplacer Tacide chromique, se seraient comportés de
même.
C'est du reste le cas de l'échantillon que j'ai eu l'honneur de
soumettre au comité de chimie il y a quelque temps.
Dans les réactions avec l'acide chromique, par exemple, il ne
reste pas trace de ce dernier sur tissu, car si on y laisse tomber
quelques gouttes d'une eau bleuie au sulfate d'indigo, la teinte
bleue ne disparaît pas. L'altération n'est pas non plus causée par
du sesquioxyde de chrome à un état particulier que le lavage
n'aurait pas tout à fait enlevé, car on pourrait empêcher l'altéra-
tion du tissu au moyen du ferricyanure alcalin, qui, comme on sait,
transforme le sesquioxyde de chrome (le vert Guignet même) en
acide chromique, ce qui n'a pas lieu.
Il faut donc chercher ailleurs une explication de la réaction qui
se passe sur la fibre, réaction que je ne me hasarderai pas à
définir.
L'acide chromique paraîtrait oxyder (ou déshydrogéner) la
'fibre pour former un corps nouveau qui serait désorganisé sous
une influence alcaline.
Ces réactions permettent de reconnaître si un blanc ou un
jaune sur fond bleu cuvé ont été obtenus par un procédé de réserve
ou par l'enlevage sur tissu préparé en chromate. Dans ce dernier
— 336 —
cas, le tissu plongé en alcali sérail altéré dans les parties blan
Les enlevages au ferricyanure toutefois présenteraient l'avan
de ne pas être altérés dans ces circonstances à cause de l'at
relativement très lente des ferricyanures.
PROGËS-VEBBAUX
dos séancea du comité de mécanique
Séance du Si octobre 1872.
La séance est ouverte à 5 J/3 heures. — Dix membres sont
sents.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.
On renvoie à M. Engel-Royet les documents adressés par H. Am
gaud sur le régulateur de MH. Buss.
La commission spéciale s'occupant du gaz d'éclairage n'étant
en nombre par suite du départ de plusieurs de ses membres, le coi
procède h sa réoi^nisation. Sont désignés, pour faire partie de (
commission, MM. Royet, Aug. Dollfus, T. Zuber, Breitme5er,Tb.Schl
berger, Grosseteste et Schneider. On renvoie à cette commission
ouvrage sur la pression du gaz d'éclairage, par M. H. Giroud.
I>e secrétaire du comité d'histoire naturelle adresse une note d
comité, concernant l'Ascl^ias syriaca, sur laquelle M*" David, de i
mart, demande l'avis de la Société industrielle. Cette note résume
essais déjà &)ts précédemment sur cette matière : les fibres provei
de la tige, trouveront un emploi comme substitut du chanvre ; qu
au duvet du fruit, qui a été employé pour faire des ouates, il est ]
bable que comme substitut du coton, de nouveaux essais ne serai
pas plus heureux que précédemment — Le comité adopte tes codi
lions de cette note, et propose d'en adresser copie à M™ David.
M. Auguste Dollfus informe le comité que les cours de l'Ekwle
lessin ont recommeDCé il y a plusieurs jours, malgré l'abaeoce
— 337 —
professeur, M. Drudin, et grftce à FoUigeance de M. Neiser, de la mai-
son Ducommun et G", qui a consenti à se charger des cours, mais à
titre provisoire seulement. La commission de cette Ecole aura donc à
pourvoir à la présentation d'un nouveau professeur. Cette commission
de TEcole est reconstituée comme suit : MM. Engel-Royet, Gaspard
Ziegler^ Steinlen, Heller et Auguste Dollfus.
Le comité donne son approbation aux plans d'un meuble à placer
dans la bibliothèque, pour recevoir les publications nouvelles.
On décide, sur Ja proposition d'un membre, que Ton mettra à
l'ordre du jour de la prochaîne réunion, la révision du mode d'admis-
sion de nouveaux membres au sein du comité, et la révision de la liste
des membres faisant encore partie du comité.
M. Heller donne lecture du long et intéressant travail qui forme le
rapport annuel de l'Association pour prévenir les accidents de fabrique.
Après avoir donné la statistique des accidents qu'il a pu contrôler, il
s'étend d'une manière spéciale sur les appareils monte-courroie de
M. Baudouin, et étudie tous les cas que leur application peut pré-
senter dans la pratique. Il donne ensuite les nouvelles dispositions
qu'il a adoptées pour les nettoyeurs de chariots des métiers self-
actings.
Le comité donne son approbation à ce rapport, et vote des remer-
cîments à M. Heller pour les soins habiles qu'il donne sans cesse
à ces études qui ont déjà beaucoup contribué à diminuer les malheu-
reux accidents de fabrique.
La séance est levée à 7 1/9 heures.
Séance du 19 novembre 1872.
La séance est ouverte à 5 1/2 heures. — Douze membres sont pré-
sents.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.
L'ordre du jour appelle la nomination d'un secrétaire en rem-
placement de M. Henri Ziegler, démissionnaire par suite de son
départ de Mulhouse. Il est procédé à son élection par un vote au scru-
tin secret, et le dépouillement donne l'unanimité, moins une des voix,
à M. Ernest Zuber qui est proclamé secrétaire du comité. Notification
- 338 —
de cette élection sera faite à M. le président de la Société industrie
Plusieurs membres ayant demandé que le mode d'admission de m
veaux membres au sein du comité fût modifié, cette question a
mise à l'ordre du jour, ainsi que la révision de la liste des memb
du comité, dans laquelle plusieura départs ont laissé des vides. Ap
une longue discussion, il est décidé que la révision de la liste
membres du comité aura lieu toutes les années à la séance du n
de décembre, et que l'on considérera comme démissionnaires
membres n'ayant pas pris une part active et suivie aux travaux
comité. De plus, il est décidé que le comité, après délibération
séance, s'adjoindra, à titre de membres correspondants et à titre ti
poraire seulement, des membres de la Société industrielle qu'il penf
pouvoir coopérer d'une manière utile à ses travaux. Ce titre donr
le droit d'assister aux séances du comité, et pourra être échangé coi
celui de membre ordinaire, après la ratiQcation par la Société in
strielle sur la demande faite par le comité.
En s'assurait la coopération de nouveaux membres, le comité p«
leur faciliter le choix d'un sujet à traiter pour (aire l'objet d'un tra
exigé pour être admis comme membre ordinaire.
On renvoie à MM. Tb. Scbiumberger et Alf. Bjeringer l'examen t
échantillon de tissu fait arec une chaîne en coton et une trame en I
tile dit soie végétale, envoyé par M. Zûrcher, de Lorrach.
On renvoie à M. J. Heilmanu l'examen d'un vélocipède et d'
machine à imprimer, présentés tous deux par M. Desgrandchar
avec prière d'en faire l'objet d'une communication ultérieure, s'il
lieu.
La séance est levée à 7 1/2 heures.
Séance du i7 décembre i872.
La séance est ouverte à 5 heures. — Dix membres sont prése
Le procès-verbal de la dernière réunion, lu par M. Schœu,
adopté sans observations.
Il est procédé à l'élection de deux secrétaires-adjoints; MM. G. Sel
et Th. Scbiumberger sont désignés à l'unanimité pour ces fonctii
Le comité décide ensuite qu'il sera procédé tous les deux ans :
— 339 —
réélection des secrétaire et secrétaires-adjoints, et pour la première
fois dans la séance de décembre 1874.
Conformément à la décision prise dans la précédente séance, il est
procédé à la révision de la liste des membres du comité et à la nomi-
nation des membres correspondants. Sont nommés :
Membres ordinaoies. — MM. Ernest Zuber, Camille Schœn, Théo-
dore Schlumberger, Henri Ziegler, Gustave DoUfus, Gaspard Ziegler,
Auguste DoUfus, Victor Zuber, Engel-Royet, Ed. Beugniot, Grosseteste,
Paul Heilmann, Fritz Engel, Alfred Bœringcr, Charles Meunier,
Heller, Auguste Lalance. — Total : 17 membres.
Membres correspondants. — MM. Emile Burnat, Henri Thierry,
F.-J. Blech (lesquels, absents de Mulhouse pour un temps indéterminé,
ne recevront pas de convocation"), J. Rieder, Tournier, E. Prias, Breit-
meyer, Steinlen, Edmond Franger, Bohn, Hallauer, Baudouin, Berger,
Henri Schwartz fils, Weiss (de S. F. C). — Total : 14 membres.
Les nouveaux membres correspondants seront prévenus par lettre
de leur nomination.
Le comité repousse, comme gênante pour la plupart de ses mem-
bres, l'idée émise de se réunir le mercredi en place du mardi ; mais il
admet que pour faciliter la venue de membres du dehors, les séances
puissent avoir lieu le mercredi dans des cas exceptionnels.
Communication d'une lettre de MM. E. Maldant et C*, accompagnant
le prospectus relatif à un régulateur sec de consommation, de leur
invention, pour lequel ils désirent concourir pour le prix proposé par
la commission du gaz. A ce propos. M. Schœn appelle l'attention du
comité sur le danger d'incendie qui pourrait résulter de l'installation
dans le bâtiment de l'Ecole de dessin, au dessus de la bibliothèque, du
laboratoire destiné aux expériences photométriques.
M. DoUfus explique les précautions prises pour empêcher la con-
duite de cette salle d'essai de demeurer sous pression d'une façon per-
manente; néanmoins la commission du gaz sera appelée à s'assurer de
l'absence de tout danger.
Le conseil d'administration propose au comité l'échange de noA
Bulletins contre le Praciiscfier Maschinen-Clonstnieteur, paraissant tous
les mois à Leipzig, et que la Société reçoit depuis un an. — Il est
TOMB XLin. AOUT 1873. 22
— 340 —
éddé que l'échange aura tieu pendant une année, sauf à vxnr ensu
il y a lieu de le continuer.
Communication d'uae lettre et de brochures adressées par M. P
harpentier, en vue de concourir au prix n' ii des arts mécaniques
aitant du chauBage au gaz économique par combustion complète
)us volume constant, et de son application aux foyers de locomotii
Le programme des prix exigeant que l'appareil nouveau ait fb
Duné durant au moins trois mois dans le Haut-Rhin, il sera répoi
H. Charpentier qu'il ne pourra être admis au concours qu'aul
d'il aurait rempli cette condition essentielle. M. Charpentier s
né en même temps de tenir ia Société au courant des expérier
Li'il dit devoir entreprendre prochainement sur des chaudières fi:
. d'indiquer en détail la disposition de ses appareils producteur!
iz combustible.
Jusqu'à preuve du contraire, le comité est d'avis que le mode
lauffage de M. Charpentier, appliqué aux chaudières fixes, ne s
Lit conduire aux économies de combustible que l'auteur parait
ttendre.
Le secrétaire passe en revue lea travaux actuellement aux mains
embres du comité, et soumet les plans de la pompe Maginat, |
intée dans l'une des dernières séances par M. Reisz, de Strasbo
M. Zuber et Rieder ont l'intention d'utiliser ces pompes pour
évation d'eau, et t&cberont de lea disposer de façon à pouvoir mi
iT, au moyen d'un dynamomètre totalisateur, la force absorbée
s appareils.
A ce propos, U. Lalance fait part au comité qu'il est en traii
onter une élévation d'eau pour 12,000 litres par minute, au me
; deux pompes Neut et Dumont conjuguées.
Ces pompes seront mues par une machine à vapeur de HO che»
li se prêterait fort bien à des essais. H. Lalance met par avance c
évation à la disposition du comité, pour le cas où il jugerait inté
int de mesurer le rendement des pompes qui y seront employées
H. Lalance appelle également l'attention du comité sur l'utilité c
jurrait y avoir à proposer un prix pour un appareil de réglage
^binets de conduites destinées au chauffage de l'eau. Le comité p(
ue cette question présente un intérêt réel au point de vue de l'a
— 341 —
sation économique de la vapeur d*eau, et qu'il y aura lieu d'en faire
l'objet d'un prix spécial.
Le comité décide, conformément au désir exprimé par MM. Dollfus-
Mi^ et O, que le concours des chaufiTeurs aura lieu de préférence
dans la belle saison. La marche des générateurs étant plus régulière
à cette époque de l'année, le concours fournira des résultats plus
sûrs ; en outre, il peut être gênant d'enlever les chauffeurs à leur ser-
vice durant les froids.
La séance est levée à 7 1/4 heures.
Séance du 30 janvier 1873.
La séance est ouverte à 6 1/2 heures. — Douze membres sont pré-
sents.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.
Il est donné lecture du travail de MM. Meunier et Hallauer, sur la
comparaison des chaudières à foyers intérieurs, sans réchauffeurs
(dites chaudières de Gomouailles et du Lancashire), avec les chau-
dières à trois bouilleurs, munies d'un réchauffeur tubulaire en fonte
placé sous la chaudière (chaudière de Wesserling), suivi d'une note
sur l'essai d'un foyer fumivore de M. Ten Brinck, dont il a été com-
muniqué quelques extraits à la séance du mois de décembre.
Les essais comparatifs sur les chaudières à foyers intérieurs, con-
struites par MM. Sulzer frères à Winterthur, et sur la chaudière à
réohauffeurs système Marozeau, ont été entrepris par l'Association
alsacienne, à l'instigation de l'administration de la blanchisserie de
Thaon. Il en est résulté que la chaudière à bouilleurs, quoique munie
de réchauffeurs, a fourni, dans les mêmes conditions d'essai, un rende-
ment inférieur de 8.84 */o à celui des chaudières à foyers intérieurs,
sans réchauffeurs, ce qui s'explique en partie par les pertes de cha-
leur résultant de l'isolement sur toutes les faces de la première chau-
dière, tandis que dans celle à foyer intérieur, les pertes dues au
rayonnement et au refroidissement sont fort atténuées.
La chaudière à tube intérieur, à laquelle M. Ten Brinck a appliqué
son foyer fumivore, a fourni des résultats très satisfaisants comme
rendement et comme fumivorité. Aussi le comité exprime- t-il le désir
— 342 —
le Toîr appliquer le ayalème de foyers de M. Ten Briock à des cha
iières à bouilleurs, afin de confirmer daos toutes les applications I
Insultais signalés par MM. Meunier et Hallauer. — L'impression
'intéressant travail de ces messieurs sera demandée à la Société.
Le comité passe ensuite à ta délibération sur la question porl«(
'ordre du jour de la nomination d'un professeur de dessin linéaîn
'Ecole de dessin.
La commission de l'Ecole, aprè.s un sérieux examen, tout en n
lant justice à la bonne direction imprimée an cours de dessin linéa
jar M. Neiser, et quoique ce dernier eût été disposé à en prendre di
litivemeat la charge et paraisse convenir parfaitement au poste qui
irait été confié provisoirement, a cru devoir tenir compte des ciro
itances qui rendent désirable la nomination de M. Haiïner comme p
fesseur de dessin linéaire. Elle a jugé que M. Haffner remplissait
nnditions nécessaires pour bien diriger ce cours, et propose sa noi
nation.
Après une longue discassion, le comité décide :
l" De demander à ta Société de nommer M. Haffner comme pro'
leur de dessin linéaire à l'Ecole de dessin;
2" D'adjoindre à M. Haffner un aide placé sous ses ordres. De o
^çon on espère pouvoir augmenter le nombre des élèves admis
X)urs,''et donner ainsi satisfaction à un besoin réel.
Il est entendu que M. Haffner aura à se conformer aux jours
leures fixés pour les cours dans les saisons d'été et d'hiver.
La commission de l'école de dessin demande à s'adjoindre MM. M
lier et Camille Scbœn, qui veut bien accepter d'en faire de nouv
partie. La commission se compose ainsi de MM. Auguste Dolll
Steinlen, G. Ziegler, Engel, Meunier, Scbœn.
La séance est levée & 1 1/4 heures.
Séance du 18 février i873.
La séance est ouverte à 5 1/2 heures. — Quatorze membres s
présents.
— 343 —
Le procès- verbal de la dernière séance est lu ef adopté.
Le secrétaire donne communication des pièces renvoyées à l'examen
du comité, dans la séance générale de janvier.
Une lettre de M. Desgrandchamps, de Ferrette, accompagnant un
mémoire avec dessins à l'appui, sur une chaise roulante de son inven-
tion, est remise à M. Josué Heilmann, déjà saisi d*autres communica-
tions du même auteur, avec prière d'examiner s'il y a lieu d'en faire
Tobjet d'une communication ultérieure au comité, ou d'en opérer
simplement le dépôt aux archives.
Un prospectus de MM. Maring et Mertz, de Bâle, relatif à des appa-
reils économiques pour la production du gaz, de leur construction, les-
quels fonctionnent aux ateliers d'OUen et dans diverses usines, est
renvoyé à l'examen de la commission du gaz.
Le secrétaire donne lecture d'une note de M. Engel-Gros, sur un
appareil destiné à empêcher la remise en marche imprévue d'une
machine à vapeur au repos, par suite de fuites de vapeur ou d'autres
causes L'appareil, qui n'est autre chose qu'un petit frein appliqué sur
la jante de la roue de commande, a été adapté chez MM. Dollfus-
Mieg et G" à une machine de 450 chevaux, à la suite du danger qu'a-
vait couru un ouvrier de perdre la vie en suite de la brusque mise en
mouvement de la machine.
Le comité reconnaît que le risque d'accident signalé par M. Engel
mérite d'appeler sérieusement son attention, mais il lui paraît qu'il y
aurait d'autres moyens plus sûrs de le combattre.
Une commission composée de MM Heller, Bohn et Th. Schlum-
berger, est désignée pour examiner à fond la question et en faire l'objet
d'un rapport.
M. Hallauor lit la note qu'il avait présentée à la séance de janvier,
sur l'application de la méthode de M. 6.- A. Hirn à la détermination
directe de l'eau entraînée par la vapeur. Il en résulte que cette déter-
mination peut se faire avec une appromixation très suffisante pour les
besoins des essais industriels, en se servant d'ustensiles qui t^e trou-
vent dans toutes les usines. — Le comité décide de demander l'im-
pression de la note de M. Hallauer.
Le secrétaire donne lecture de la lettre adressée par le comité Tbi-
monnier, siégeant à Lyon, au président de la Société industrielle, pour
— nu —
ir un buste de Thimonnier, qui est considéré comme l'inrent
la machine à coudre, et demande l'aide de la Société en fiiTeor
ivre de revendication de la machine à coudre comme invcDl
içaise.
je conseil d'administration, auquel a été renvoyé l'examen ai
te à donner à ces ouvertures, demande à cet effet l'avis du cou
mécani(]uc. U. Paul Heilmann, qui a bien voulu se charger de f
ilques recherches touchant la question de priorité de l'invention
chines à coudre, communique au comité une intéressante note i
et, appuyée sur les données fournies par le rapport de H. Willi
(position française de 1855. Il en ressort que si Thimonnier
Lt revendiquer le titre d'inventeur de la machine à coudre, c'e
que revient le mérite d'avoir imf^né la première machii
idre à un fil, produisant un point de chaînette.
A. Heilmann offre au comité de compléter ses recherches avec
uments qu'il pourra avoir À sa disposition, et d'en communiqui
ultat à une prochaine réunion. Mais le comité ne pense pas
r être en mesure de se prononcer en parfaite connaissance de c
' la question de priorité de l'invention, les documents anglai
éricains lui faisant défaut. Dans ces conditions, il lui paraU qi
jélé ne saurait s'associer sans restriction à la propagande à laqi
la convie.
II. Schœn lit une note de H. Bicking, de Sainte-Harie-aux-Mines
compteur à colle. Cet appareil est destiné à régulariser l'atïme
1 de la colle des encolleuses et machines à parer, de manière :
roduire dans le fil une quantité déterminée d'avance, variant
numéros et qualités de âl et les articles à produire. L'auteur dé
y a lieu, concourir pour l'un des prix proposés par la Société
istion qu'il a cherché à résoudre est d'un intérêt sérieux pour
itrie du tissage. Le comité en renvoie l'examen à une commii
aposée de MM. Gustave Dollfus, G. Ziegler et Th. Schlumberge
K. Baudouin communique un mémoire sur le roUermotùm, et e
18 le détail des perfectionnements qu'il a imaginés, et grâce i
^s la production des métiers à filer peut être notablement
ntée. — Le comité renvoie l'examen de cette intéressante com
ation à une commission composée de MM. Schœn, Ënget, Vf
— 345 —
6. Ziegler et Frauger. M. Baudouin est invité à lire son travail à la
prochaine séance, et à raccompagner, si possible, d'un modèle qui
puisse faire saisir facilement le but que s'est proposé l'auteur.
M. Scbœn présente une note dans laquelle il signale à l'attention des
hommes du métier un ouvrage anglais sur la filature du coton, dont il
a extrait un tableau renfermant des données numériques intéressantes
sur les diverses machines de filature, réduites en mesures françaises.
M. 6. Ziegler est invité à prendre connaissance de ce travail, et à
donner son avis sur la convenance qu'il pourrait y avoir à le faire
imprimer au Bulletin.
La séance est levée à 7 8/4 heures.
Séance du 18 mars 1873.
La séance est ouverte à 6 1/2 heures. — Treize membres sont pré-
sents.
Le procès-verbal de la précédente réunion est lu et adopté.
M. Ernest Zuber s'excuse de ne pouvoir assister à la séance.
M. Schœn donne connaissance d'une lettre du président de la
Chambre de commerce, demandant Tavis de la Société industrielle sur
une question qui sera traitée à Vienne lors de la prochaine Exposi-
tion, dans un congrès international, et ayant trait à une tarification
uniforme des numéros des filés de tous genres.
Le comité apprécie l'utilité pratique qu'une solution convenable de
cette question aurait fiu point de vue économique pour le commerce et
Findustrie, et pense que les tentatives dans ce sens peuvent être abor-
dées avec opportunité en ce moment où le système pratique des poids
et mesures vient d'être adopté par différentes nations ; pour être con-
séquent, la tarification des numéros des filés doit évidemment concorder
à celle (\es poids et mesures.
Le comité estime qu'il convient de rechercher quels seraient les
moyens les plus simples pour arriver à cette unification, tout en s'écar-
tant le moins possible des usages actuels de l'industrie. Le système
de numérotage adopté en France depuis 1819, a déjà opéré cette modi-
fication pour les filés de coton, et cette épreuve a complètement
réussi. Le comité estime donc que ce système est celui qui devra être
— 346 —
immandé, et charge M.Schœn de présenter dans la prochaine séanc
rapport sur ce sujet, qui. après discussion, serait renvoyé i I
mbre de commerce.
[. Fritz Engel lit queltpies chapitres, du mémoire qu'il a présenl
1 Société industrielle sur difTérents appareils employés dans lei
son pour éteindre les incendies. Parmi les appareils nouveau
re un extincteur de grande dimension, contenant 1 1/2 mètre cul
a sous une pression de 20 atmosphères, qui permet de débiti
dant vingt-cinq minutes un jet continu donnant six litres à
lude. Le mémoire indique aussi les dispositions les plus conven
i pour rendre la communication d'un sinistre plus difQcîle, i
jea de plafonnages, de murs de feu, de portes en fer, etc.
* comité décide l'impression du mémoire de M. Engel dans I
letins, avec ta publication des nombreuses planches qui l'accoi
nent
I. Engel invite les membres du comité à assister dimanche pi
in i 10 heures du matin, à une expérimentation complète de to
appareils, qui aura lieu dans leur établissement de Doniach.
A commission chaînée du rapport sur le mémoire présenté p
Baudouin à la dernière séance, demande l'adjonction de M. Hei
wartz.
iC comité nomme comme membres correspondants MM. Gœrig
)uard Wacker, récemment admis comme membres de la Socii
ustrielle.
jS comité charge la commission de lecture d'examiner l'opportun
change demandé pour plusieurs publications. ■
ja séance est levée à 7 1/2 heures.
PROCËS-VERBA.UX
cLes séances du comité de chimie
Séance du H février t873.
ji. séance estouverte à 6 heures. — Treize membres sont préseii
jC procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.
— 347 —
M. Girod, d'Aiguebelle (Savoie), adresse un échantillon de calicot
apprêté, marqué au moyen d'un cachet enduit de poix noire. M. Gus-
tave SchsBlTer se propose d'examiner si cet échantillon résiste aux
opérations du blanchiment.
M. Besson, professeur à l'Ecole professionnelle, envoie la description
d'avertisseurs électriques de températures maxima et minima, ima-
ginés par MM. Besson frères et Knieder. Le comité propose de publier
cette description dans les Bulletins, avec les figures explicatives qui
raccompagnent, en signalant dans une note l'analogie que présentent
ces appareils avec le régulateur des températures de Scheibler. (Voir
Zeitschriftfiir Chemie de 1868, page 89.)
La communication de M. Besson mentionne encore un thermomètre
à air, destiné à indiquer à distance les variations survenues dans la
température d'un milieu. — L'examen de cet appareil est confié à M. de
Goninck.
M. A. DoUfus, de Cernay, signale à l'attention de la Société indus-
trielle une nouvelle machine à imprimer à six couleurs, inventée par
M. Mœglin. Il invite en même temps les membres du comité de chimie
à visiter cette machine qui fonctionne dans un établissement de
Cemay.
Il y a plusieurs années déjà que cette machine a fait l'objet d'un
rapport du comité de chimie; mais l'auteur y ayant apporté quelques
perfectionnements, M. Rosenstiehl s'est fait un devoir d'aller la visiter
en détail à la date du H février dernier. Il résulte de cet examen que
la machine en question présente de nombreux inconvénients tout à
fait inséparables des dispositions fondamentales adoptées par l'inven-
teur. Cet avis étant partagé par plusieurs membres qui connaissent
la machine, le comité prie M. Rosenstiehl de signaler à M. Dollfus, de
Cemay, les principaux inconvénients de la machine et de l'engager à
détourner l'inventeur de recherches ultérieures nécessairement in-
fructueuses.
M. Graf, directeur de teinture d'un établissement de Btihl (pays de
Bade), annonce qu'il possède des recettes de teinture en bleu d'indu-
line sur laine, et en bleu ou noir sur coton, par le chlorhydrate d'ani-
line. Il parle également d'un procédé de blanchiment des laines en
écheveaux par l'hypermanganate de potasse et l'acide sulfureux, et
— 348 —
le enfin un moyen d'enlerer le parement sur cota
itillons teiots en bleu et noir accompagneat c«ttecODuri
comité propose de répondre à M. Graf que le procédé à
qu'il indique ne présente rien de nouveau et qu'il est i
rier un jugement sur la râleur de ses recettes de teint
n'a envoyé ni échantillons de couleurs ni descriptio
de préparation. Dans le cas oit M. Graf aurait l'in
léter ses indications, il est prié de rédiger sa commun
ais.
Gustave ScbsefTer soumettra prochainement au comité
re à l'emploi qu'il a pu donner aux racles en verre de
Camille Kœchlin signale un curieux accident de fiibric
dans une pièce de coton teinte en cuve d'indigo. Par 1
les parties extérieures des plis exposés à l'air ont biaj
ire notable.
Witz présente au comité une très belle matière textile
ibondante en Algérie et aux Indes. Une série d'échaat
'itz soumet au comité, prouvent que cette matière se co
ire comme le coton.
uteur de la communication cherchera à recueillir des i
3 plus circonstanciés sur ce textile, et les communique!
aine séance du comité,
séance est levée à 7 1/4 heures.
Séance iht i2 mars 1873.
séance est ouverte à 6 heures. — Seize membres soni
procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.
I. Ë. et P. Sée, ingénieurs à Lille, envoient la descrii:
1 d'un appareil servant à recueillir toutes les parties d']
'averse des produits quelconques sans être complèteme
^composés. Gomme l'inventeur de cet appareil, M. Emile
lie, se présente au concours pour l'obtention du prb
imélioralion importante apportée au blanchiment de It
e ou du coton, le comité propose de répondre à MM. S
ion du programme n'a nullement été résolue par le (
— 349 —
et que Tindustrie n'a pas besoin d'un appareil spécial pour faire agir
les gaz décolorants. On demandera également à MM. Sée si l'appareil
en question a été construit, s'il fonctionne, et pour quel objet.
M. le docteur Goppelsroeder adresse un exemplaire d'une brochure
du docteur A. HsBgler, de Bâle, intitulé : Beitrâge zur Entstehungs-
geschichte des Typhus tmd zur Trinkwasserlehre. Cet important tra-
vail, auquel ont collaboré M. le docteur Albrecht Millier, pour la
partie géologique, et M. le docteur Goppelsroeder, pour la partie chi-
mique, établit avec une entière évidence que l'épidémie du typhus
abdominal, dont fut atteinte au mois d'août 1872 la population du
village de Laufen (canton de Bftle-Gampagne)^ a été produite par l'in-
filtration dans les sources du village d'un ruisseau infecté par les
déjections provenant d'une maison dont les habitants étaient atteints
du typhus abdominal.
M. Goppelsrceder pense que le typhus qui, a sévi à Wesserling, doit
sans doute être attribué à une cause analogue et paraît provenir du
village de Mollau, dont les eaux s'infiltreraient jusqu'à Husseren.
M. Goppelsroeder communiquera plus tard ses expériences relatives
à cette dernière question, en même temps qu'un résumé de la bro-
chure du docteur Hœgler.
Le comité propose de remettre au comité de mécanique l'important
travail de M. Engel-Gros relatif aux moyens de prévenir les chances
de feu dans les établissements industriels et à l'organisation du service
d'incendie. M. Goppelsroeder insiste, à cette occasion, sur la grande
importance de l'étude des corps qui pourraient être ajoutés à l'eau
d'alimentation des pompes à incendie, des divers gaz qui pourraient
être utilisés comme moyens d'extinction, et enfin de toutes les sub-
stances propres à rendre le bois incombustible.
M. Gustave Schceffér a reconnu que le procédé imaginé par M. Girod
pour marquer les tissus n'a aucune valeur, puisque des dissolutions
alcalines, même assez faibles, font disparaître l'empreinte.
M. de Goninck, chargé de l'examen du thermomètre à air de MM.
Besson frères, a déterminé par le calcul quelles devraient être les
dimensions à donner au réservoir d'air, pour que l'appareil puisse
transmettre à distance, et avec une exactitude suffisante dans la pra-
tique, les variations de température survenues dans un milieu donné.
— 350 —
: comité propose de publier dans les BulleliDS la notice de MM. Bes
n, suivie du rapport de M. de Coninck. Il déclare en outre qu'il es
et à faire uri rapport supplémentaire sur des appareils foncliounaa
jne manière pratique.
M. Jules Rolh soumet au comité un nouveau réactif, servant à re
■maître la nature des huiles et leurs falsifications en général, etpei
ettant de les classer suivant leur degré d'oxydubilité. Dès que k
sais préliminaires seront terminés, M. Goppeisrœder invitera U
îmbres du comité de chimie à se réunir au laboratoire de l'Ecole à
imie, pour assister aux expériences de M. Jules Roth.
M. Camille Kœchlin signale au comité un nouvel accident de fabr
tion observé par M. Jeanraaire : c'est une couleur au chromate (
amb, i|ui, par le simple virage du jaune h l'orange, altère profondi
eut le lissu.
M. Goppelsrceder, qui a fait une série d'essais sur l'accident (
brication relatif à l'indigo signalé par M. Camille Kœchlin, se propo;
poursuivre ses recherches sur ce sujet.
La séance est levée à 7 1/2 heures.
Séance du 9 avril 1873.
La séance est ouverte à 6 heures. — Dix-sept membres sont pr
ots.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.
M. Camille Kœchlin présente au nom de M. Jeanmaire une noti
lative à la désorganisation du cotun et des libres végétales par 1
cstis, après l'action de certains oxydants. M. Schneider donne lectu
! cette notice, dont le comité demande Tiosertion au Bulletin. 1
mité demande également l'adjonction de M. Jeanmaire.
Le comité, après avoir avoir entendu la lecture d'une lettre ■
icriminations adressée par M. Mœglin, de Cernay, à M. Rosenstiel
ji s'élait chargé de rendre compte d'une nouvelle macliine à impi
ler à .six couleurs, passe à l'ordre du jour,
Une nouvelle communication de M. Graf, teinturier à Bûhl (pays ■
adc), ne contenant absolument rien de nouveau, le comité en d
ande le dépôt aux archives.
— 351 —
La Société d'agriculture et d'horticulture de Vaucluse s'étant adressée
à la Société d'horticulture de Mulhouse pour avoir des renseignements
certains sur remploi de Talizarine artificielle et Tavenir qui paraît
réservé à la culture de la garance, M. Ivan Schlumberger, secrétaire
de la Société d'horticulture de Mulhouse, a jugé opportun de recourir
aux membres du comité de chimie pour être mis à même de répondre
d'une manière compétente au questionnaire posé par la Société de
Vaucluse. Voici les diverses questions :
a Les manufacturiers de Mulhouse emploient-ils Talizarine artifi-
cielle ?
b Les couleurs obtenues par ce produit sont-elles bon teint?
c Quel est le prix du kilogramme?
d Le produit sert-il à l'impression et à la teinture ?
e Que doivent craindre pour le présent les cultivateurs de ga-
rance ?
/ Que doivent-ils craindre pour l'avenir ?
Le comité fournit une réponse immédiate aux quatre premières
questions, réponse qui sera transnfiise à Angnon par l'intermédiaire
de la Société d'horticulture. Quant aux deux dernières questions, leur
importance majeure pour le département de Vaucluse nécessite une
étude approfondie. Pour cette raison, le comité, sur la proposition de
M. Scheurer-Kestner, nomme une Commission* de trois membres,
chargés de préparer une réponse motivée, qui sera discutée dans la
prochaine séance du comité. Les commissaires désignés sont MM.
Rosensthiel, Brandt et Witz.
Le comité de chimie soumet à Texamen du comité des beaux-arts
le travail de M. Goppelsrœder relatif à la régénération et à la restau-
ration des peintures à l'huile, d'après la méthode de M. Pettenkofer.
Il prie M. Ëhrmann de représenter le comité de chimie dans la corn*
oaission qui pourra être chargée de l'examen de la communication de
M. le D' Goppelsrœder.
M. de Goninck donne lecture d'une note de M. Rosenstiehl, traitant
de l'utilisation de la pression atmosphérique pour le tamisage des cou-
leurs qui servent à l'impression. — Le comité demande la publication
de cet intéressant travail et de la planche qui l'accompagne.
Les éditeurs du journal The American Chemist à New- York deman-
— 352 —
it à faire l'écliange de leur journal mensuel contre les publicatio
la Société industrielle. — Le comité examine, séance tenmle,
implaire de ce journal et reconnaît que l'échange demandé cons
Tait un excellent moyen de faire connaître en Amérique les trava
la Société industrielle, moyen de propagande d'autant plus prédei
s le American Gienùst parait être le seul journal scientifique (
t publié en Amérique. L'avis du comité est par conséquent ti
orable à l'échange.
U. Gustave Engel lit une note sur un nouveau procédé de Aœt
\ matières grasses dans les savons. La méthode consiste à précipi
dissolution d'nn poids connu de savon par un excès de dissoluti
ypermanganate de potasse, et à peser le précipité préalablement li
desséché. M. le D" Goppelsrceder veut bien se charger de Texan
cette communication.
H. le D* Goppelsrœder fait hommage au comité de chimie de vin
iq exemplaireS'd'uoe brochure dont il est l'auteur, et qui traite
^le et de ses dérivés, ainsi que des principaux moyens utiiî
is l'extinction des incendies. Les membres du comité qui sont p
its, emportent chacun l'exemplaire qui leur est destiné.
[iB séance est levée à 7 1/2 heures.
. Séance du 14 mai 1873.
La séance est ouverte à 6 heures. — Quinze membres sont préseï
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.
H. Charles Lauth ayant demandé l'ouverture d'un pli cacheté, dép
juin 1873 et traitant d'un procédé de teinture en vert d'uniline,
^été industrielle, dans sa séance du mois d'avril dernier, a [
inaissance du contenu de ce pli, ainsi que de la note compléments
i s'y trouvait jointe. — Le comité, après avoir entendu la lecture
te communication, en demande l'impression dans les Bulleti
G. Scbffiffer veut bien se chaîner de répéter quelques-unes
ictions indiquées par l'auteur.
tf. Ëngel-Dollfus, au nom du comité des beaux-arts et de la Ca
mon du musée industriel, prie le comité de chimie de faire dres
e liste des noms des chimistes, coloristes, fobricants, dessinatei
kveurs, mécaniciens ou inventeurs quelconques, ayant le plus a
— 353 —
tribué aux progrès de industrie de Timpression sur tissus dans le
Haut-Rhin. Cette liste ne derra pas comprendre de personnes rivantes,
et en regard des noms cités seront placées les dates des travaux ou de
la collaboration. — MM. Camille Koechlin et Gustave SchsBlSer veulent
bien se charger du soin de dresser cette liste.
M. Brandt, rapporteur de la commission chargée de rédiger une
réponse motivée au questionnaire posé par la Société d'agriculture
de Vaucluse, relativement à remploi de Talizarine artificielle, donne
lecture du résumé des conclusions auxquelles s'est arrêtée la commis-
sion dont il fait partie. Après une discussion approfondie, le travail de
M. Brandt est adopté avec une légère modification, et Timpression en
est votée. Le comité de chimie prie le secrétariat de la Société indus-
trielle d'en adresser une copie à la Société d'horticulture de Mulhouse.
L'ordre du jour appelle la révision du programme des prix.
Sont maintenus avec leur rédaction actuelle les prix suivants :
N- 8, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 18, 14, 16, 17, 18, 19, 20, 21,26,
26, 28, 29, 80, SI, 82, 88, 86, 88, 40, 41, 42, 43, 44 et 45.
Le prix n"" 2 sera supprimé.
Les développements du prix n"" 1 seront complétés par M. Camille
EoBchlin.
Le prix n"" 15 recevra des développements à rédiger par M. G.
Eœchlin.
Dans les développements du prix n"" 22, on ajoutera après le mot
ta/n/nin : et de Far Bénite d alumine.
Dans l'énoncé du prix n"" 23, après le mot lumière^ on ajoutera les
mots : et du savon.
M. Brandt fera une nouvelle rédaction du prix n"" 24.
La rédaction du prix n^ 27 sera modifiée par M. C. Eoechlin.
Le comité propose de supprimer les développements du prix n*" 84
et d'en maintenir seulement l'énoncé.
Dans le troisième paragraphe des développements du prix n*" 35, on
remplacera les mots : affaibHt de 80 7» leur intemité^ par les mots :
affaiblit beaucoup leur intensité.
Le prix n** 87 recevra des développements à rédiger par M. 6.
Scbœffer.
— 354 —
Dans les d^veloppemenb^ du prix d° S9, on supprimera le den
paragraphe (le n" 5).
Prix nouveaux.
M. Jules Meycr propose un prix pour des cures serrant à lein
au lar^e.
M. Braiidt propose un prix relatif à la purpurine.
H. G. Kœchlin propose un prix relatif à la préparation d'un su(
dané de la terre de pipe.
M. Jean Meyer propose un prix pour un moyen de produire un t
équiralent à l'outremer et se Qxant sans l'intermédiaire de t'albiiin
M. Horace Kœchlin propose un prix relatif à la synthèse df
matière colorante de la cochenille.
Le comité de chimie demande radjonclion de M. Albert Scheurei
La séance est levée à 8 heures.
ERRATA au BuUelin de juin et juilîet i873.
Page 224. Remplace! les lignes 10 à 25 par celles suivantes:
D'après les définitions en appelant P et L les bases de poid
de longueur d'un système, le poids d'un mètre de numéro
serap = -^
Dans un autre système à base F et L on aurait de même p
P'
un numéro N, p' ^= -ttt^
En comparant un même fil dans deux systèmes différents
poids d'un mètre de longueur étant le même on a ;» :^ p',
aura donc
ou etc.
Page 226. Ligne 30:
au lieu de N : N' :: P * P'
lisez N : N' :: P' : P
Même page. Ligne 34 :
au lieu de question, lisez équation.
Dictionnaire raisonné du Mobilier français, par M. Viollet-I-bouc
THEATRr
lEN, LYON MDLXXVHI.
L>Vî1
111^'
^IL
■;m
Fig. 4. Ecliélle de Vao.
1
Fig. 3. EcKelle de \'\o .
i
•WiMi^>Wa
Jmp Wan JméM *C*^JIMkturv
ir^r HvxSaiiT KC'Mt&ftm
î
Fi|. 8. Echelle de 1/5-
IV
1 ■
1
■uii'ii 1 riiiiHi
Jq
/f^
lD
Il ^ )..
■Où
\J
I
i
1
21 Echelle de y2o
.24
1
5^^^^5_
>
Fié 1
BULLETIN
DE LA
SOCIÉTÉ INDUSTRIELLE
DE MULHOUSE
(ShipplémetU au BuUetin d*Août 1873)
ÉTUDE
de trois moteurs pourvus dune enveloppe ou chemise de vapeur,
par M. 0. Hallauer.
Séance du 30 avril 187a
PREMIÈRE PARTIE
Introduction
Le travail que je viens offrir à la Société industrielle, est une
application de la méthode d'analyse et d'essai que nous avons
employée avec M. G. Leloutre pour établir la théorie rationnelle et
pratique des machines à vapeur dans VEtude générale sur les
moteurs à vapeur ^ actuellement en voie de publication. J'ai pensé
qu'il serait utile pour la Société industrielle, que ces questions ont
toujours vivement intéressée, de voir figurer dans ses Bulletins
une application de cette méthode, l'exactitude des résultats qu'elle
donne marquant un progrès important accompli..
Il est indispensable pour l'intelligence de l'étude qui va suivre,
de présenter aussi succinctement que possible l'historique de nos
travaux, puis les développements de cette méthode d'analyse et
d'essai. J'insisterai même sur une série de faits complètement
nouveaux : les transformations de la vapeur et la répartition des
calories dans l'intérieur des cylindres; faits que nous pouvons
•TOMB XLm. SUPPLÉMENT d'aout 1873. 23
— 356 —
calculer et vérifier à quelques millièmes près, grâce à M. G.-A.
Hirn, dont les conseils nous ont permis de poser, entre les
quantités de chaleur, les différentes égalités dont nous avions
besoin.
Aussitôt la théorie de l'équivalent mécanique de la chaleur bien
établie, on l'a immédiatement appliquée aux machines à vapeur;
mais malheureusement la plupart des savants qui se sont occupés
de ces questions, ont considéré les moteurs comme de simples
cylindres géométriques, négligeant l'influence des parois sur le
fluide qu'elles contiennent; aussi les belles équations qu'ils ont
posées, sont-elles restées lettre morte pour la pratique, et c'est à
M. Hirn que l'on doit les premières notions vraies à ce sujet. Se
basant sur quelques chiffres peu nombreux, mais exacts, qu'il avait
à cette époque, il a établi la suite des principaux phénomènes qui
se passent dans un moteur employant la vapeur saturée. Ces
lignes remarquables que je me permets de citer textuellement, se
trouvent dans l'Exposition analytique et expérimentale de la
théorie mécanique de la chaleur, édition de i 865 :
« Supposons une machine à cylindre unique, sans enveloppe à
vapeur, à condensation, à détente variable, travaillant avec
vapeur saturée; admettons que le cylindre soit garanti de tout
refroidissement externe par une enveloppe isolante, résultat
qu'il est toujours possible d'obtenir à bien peu près relative-
ment.
< Pour fixer les idées, supposons que la pression dans la chau-
dière soit de 5 atmosphères (152'*,2), que la machine soit en
plein travail et que la détente soit d'abord tenue . constante de
1 à 5 en volume. Dans ces conditions, la vapeur afflue de la
chaudière au cylindre pendant un cinquième de la course du
piston, à partir des deux extrémités. Pendant cette portion de
la course, le couvercle inférieur ou supérieur du cylindre, la
face inférieure ou supérieure du piston, et les parois du cylindre
qui y répondent, se mettent nécessairement à la température
de la vapeur, et celle^îi se condense jusqu'à ce que cette cou-
— 357 —
c dition soit remplie. Dès que la communication avec la chau-
« dière est coupée, et que la détente commence, la vapeur se
< refroidit et enlève, par suite, de la chaleur aux parois comprises
< entre la partie qui répond à la course à pleine pression. A
< mesure que le piston avance, la vapeur cède de sa chaleur aux
< parties nouvelles des parois qui lui sont offertes, et qui n*ont
< rien reçu pendant l'afflût de la chaudière au cylindre; mais à
< mesure que le refroidissement de la vapeur croit, ces parties
< d'abord chauffées cèdent de nouveau de la chaleur. A partir du
c milieu du cylindre, la vapeur rencontre des parois qui avaient
c elles-mêmes été chauffées par la course précédente du piston,
c Lorsque le piston est arrivé à la fin de sa course, la vapeur qui
< qui le poussait se jette dans le condenseur; pendant cette nou-
c velle expansion, elle enlève donc de la chaleur à toute la sur-
i &ce libre, et la quantité enlevée varie selon la rapidité de
« l'écoulenoent; elle est d'autant plus notable que cet écoulement
c est plus lent. »
L'ensemble de cette exposition est exact ; mais la connaissance
des proportions rigoureuses d'eau et de vapeur qui se trouvent
dans le cylindre, en chaque point de la course, nous a permis de
préciser ce que M. Hirn n'a établi d'une manière certaine que
pour le commencement de la détente et la fin de la course. Depuis
lors, et avec lui, nous sommes arrivés aux conclusions suivantes :
la vapeur qui se cx)ndense pendant l'admission, se dépose à l'état
de nappe liquide sur le couvercle, le piston et la partie annulaire
découverte. Dès que commence la période de détente, une partie
de celte eau s'évapore sur les surfaces antérieurement chauffées,
pendant que de la vapeur se condense sur les parois froides nou-
vellement découvertes à chaque instant par le piston. De ces éva-
porations et condensations simultanées qui se font à diverses
hauteurs, il en résulte, suivant le plus ou moins de vapeur intro-
duite à pleine pression, ou bien que l'on ait plus d'eau condensée
à la fin de la course qu'au commencement de la détente, ou bien
q\ie cette proportion reste la même, ou enfin, et c'est le cas le
— 358 —
plus général dans les machines à grande détente, que Tévapora-
tion l'emporte sur les condensations. Il nous est même arrivé
dans un essai d'avoir à la fin de la course 1 à 2 7o seulement d'eaa
liquide, c'est-à-dire de la vapeur à peu près sèche, lorsque nous
avions débuté au commencement de la détente avec 50 7o d'eau.
De plus, les nouveaux essais faits avec M. Hirn et une formule
que nous devons à son obligeance, sont venus nous prouver par
des chiffres irréfutables que ce n'est point la vapeur qui enlève de
la chaleur aux parois. Au moment où cette vapeur se jette au
condenseur, les parois du cylindre, le couvercle et la face du
piston sont couverts d'une couche d'eau liquide, et c'est cette eau
qui, s'évaporant en presque totahté, prend au cylindre la chaleur
dont elle a besoin pour passer à l'état de vapeur, chaleur que l'on
retrouve du reste intégralement au condenseur.
Enfin M. Hirn avait cru que la vapeur surchauffée à 225' res-
tait, dans l'intérieur des cylindres, sinon surchauffée, du moins
sèche, et nos analyses sont venues prouver que cette vapeur pou-
vait contenir, suivant le volume introduit à pleine pression, de
1 5 7o à 50 7o d'eau au commencement de la détente. Voici com-
ment M. Hirn explique ce phénomène remarquable. Aussitôt que
la vapeur surchauffée arrive dans le cylindre, celle qui est en con-
tact direct avec les parois froides se resoud immédiatement en
eau, et se dépose sur celle-ci à l'état de couche liquide; cette
vapeur surchauffée étant à l'état de gaz parfait, par conséquent
mauvais conducteur de la chaleur, il ne peut se faire aucun
échange de calorique entre elle et l'eau qui tapisse les parois; elle
conserve donc sa température vers le centre même de la masse.
De telle sorte qu'il doit y avoir : sur les parois du cylindre de
l'eau liquide, à une petite distance de la vapeur saturée, et en
allant vers l'intérieur de la masse, de la vapeur de plus en plus
surchauffée, jusqu'à avoir même la température qu'elle possède
dans le tuyau d'amenée. Ce fait, qu'il est presque impossible de
vérifier expérimentalement, ne change du reste rien à nos chiffres,
lorsque nous supposons la vapeur saturée au commencement de
— 359 —
la détente tout aussi bien qu'à la fin de la course, moment où
cette saturation a réellement lieu.
L'ensemble des travaux faits en commun avec M. Leloutre
nous a conduit à diviser l'étude d'un moteur à vapeur en deux
parties bien distinctes :
I. L'analyse de la loi de détente et du travail,
II. L analyse des transformations de la vapeur et la réparti-
tion des calories.
I.
De la loi de détente, du travail, et des différentes pertes
qu'il subit.
*
La loi de Mariette, qui jusqu'ici a toujours été appliquée, nous
pourrions presque dire brutalement, dans la plupart des ouvrages
classiques élémentaires, n'est qu'un cas exceptionnel de la loi de
détente; l'examen d'un grand nombre de diagrammes obtenus
dans les conditions les plus différentes, nous a permis de vérifier
que l'expression îy = ( Tr ) (c'est-à-dire le rapport de pression
égal au rapport inverse des volumes élevé à la puissance a) esl
celle qui rend le mieux compte de la loi de détente ; cette valeur
de a peut varier, ainsi que nous l'avons constaté, entre oc = 0,50
et oL=ii ,30, suivant la fraction d'introduction.
Partant de cette {dation, une intégration fort simple nous
donne l'expression du travail en fonctiou de P^ la pression ini-
tiale, Vo le volume introduit, Vn le volume final et a l'exposant
de la loi de détente ; c'est cette formule qui nous permet de cons-
tater et de séparer toutes les pertes subies par le travail, jusqu'au
moment où l'on recueille sur le premier arbre moteur celui qui
est réellement utilisé.
J'examine d'abord la machine à un seul cylindre; la vapeur se
rend des chaudières à l'intérieur du cylindre en traversant des
conduites plus ou moins longues, des valves, enfin les lumières
I
— 360 —
mêmes du cylindre; dans ce trajet la pression initiale est dimi-
nuée par suite des frottements, d'où première perte de travail.
Puis elle a(!lue dans le cylindre en remplissant tout d'abord les
espaces nuisibles, période pendant laquelle elle ne travaille pas;
il est vrai que ce volume de vapeur des espaces nuisibles* agit
pendant la détente; il subsiste néanmoins un déficit que nous
évaluons de la manière suivante :
La machine étudiée a par exemple en espaces nuisibles : 1, 2
ou 3 7o du volume engendré par le piston. La formule du travail
nous donne la puissance utile d'un volume de vapeur V^ à la
pression P^ introduit, et se détendant suivant la loi ce jusqu'à
remplir le volume final Fn + Vp, espaces nuisibles compris.
Prenons maintenant le même cylindre supposé sans espaces nui-
sibles ; pour avoir la même loi de détente «&, il faut y introduire
le même volume de vapeur Voj qui se détend jusqu'à occuper le
volume final Vn sans espaces nuisibles ; la puissance* utile est
donnée par la même formule, et la différence entre les deux tra-
vaux est : la perte par espaces nuisibles; elle peut s'élever dans
les machines à un seul cylindre de 1 7o>5 à 8 7o-
La vapeur arrivée à la fin de la course s'échappe maintenant
au condenseur; par suite des dimensions des orifices et de l'éva-
poration continue qui se fait sur les parois du cylindre, il sub-
siste sous le piston une contre-pression qui donne lieu à une troi-
sième perte de travail.
Enfin, les frottements des différents ofganes absorbetit une
certaine force; bien que l'on ne puisse pas précisément dire que
cette portion absorbée soit constante, car le frottement augmente
avec la charge que supportent les différentes articulations ; toute-
fois nous sommes loin des coefficients très variables, adoptés
pour faire coïncider le travail véritablement fourni par la machine
avec les résultats de la formule inexacte que donne la loi de
Mariotte. Ce travail absorbé par le moteur varie généralement
entre 10 et 457© du travail produit sur les pistons; le rendement
de ce genre de machines est donc de 85 à 90 7o-
— 361 —
Dans les machines de Woolf nous avons, de plus, les pertes
entre le petit et le grand cylindre. Elles sont dues à deux causes
bien distinctes qui agissent simultanément et dont nous sommes
parvenus à séparer les effets : 4^ la perte de pression due aux
espaces nuisibles; 2o celle qu'occasionnent les condensations
presque instantanées qui se produisent dans le grand cylindre
au commencement de la course. Dans une machine de Woolf,
sans espaces nuisibles, ces condensations n'en subsistent pas
moins, et nous avons établi que sur 37 7o perdus pour le travail
entre le petit et le grand cylindre, 17 7o seuls devaient être attri-
bués aux espaces nuisibles; le reste, 10 7o) ^ux condensations. La
perte de charge due à l'écoulement pendant toute la durée de la
course est peu de chose, et donne lieu à une perte de travail
insignifiante.
Pour ce genre de machines, le déficit dû à une même contre-
pression sous le piston est proportionnellement un peu plus fort
que dans les machines à un seul cylindre, le grand piston ayant
généralement des dimensions plus considérables pour une même
force produite. Enfin les frottements d'un piston de plus augmen-
tent aussi la force absorbée par le mécanisme lui-même.
II.
Des transformations subies par la vapeur à son passage dans
les oylindres, répartition des oalories pendant ce trajet.
Maintenant que j'ai complètement étudié le travail, j'aborde la
seconde division de cette analyse; cette partie, tout aussi impor-
tante que l?i précédente, a le mérite d'être complètement neuve.
Depuis longtemps on s'était préoccupé des diverses pertes de
travail, sans pouvoir, il est vrai, en donner une valeur très exacte,
et cela par suite de l'ignorance où l'on était resté concernant les
lois de détente dans les cylindres; toujours est-il que la plupart
des ingénieurs les avaient signalées. Tel n'est pas le cas pour les
— 362 —
transformations de la vapeur et la répartition des calories. M. Him
lui-même, qui a si bien indiqué, comme je l'ai dit plus haut,
toute la série des faits qui devaient se passer dans l'intérieur d'un
cylindre, ne possédait que peu de chiffres au moment où, dirigés
par lui et aidés de ses conseils, hdus nous sommes, M. Leloutre
et moi, engagés dans cette nouvelle voie ; les résultats remarqua-
bles auxquels nous sommes arrivés, leur exactitude vérifiée, nous
permettent d'affirmer qu'à l'heure actuelle la théorie rationnelle
et pratique des moteurs à vapeur est faite dune manière corn-
plète; nous avens pu aussi vérifier l'influence de la détente sur la
consommation, et fixer, pour les machines à un seul cylindre, au
quart de la course, la fraction d'introduction la plus écono-
mique ; il n'y a donc plus aujourd'hui à tâtonner, et nous pou-
vons de prime-abord indiquer comment doit être construit le
meilleur moteur possible utilisant la force de la vapeur.
Pour étudier ces transformations successives de la vapeur, il
nous a fallu prendre une unité qui permît de réunir, de résumer
pour ainsi dire toute la série des faits en quelques formules sim-
ples, s'appliquant aussi bien à la vapeur surchauffée qu'à la vapeur
saturée contenant des proportions variables d'eau entraînée. La
nature même des phénomènes que nous analysons, nous a conduit
à adopter comme unité les calories, et c'est sur le nombre de
calories apportées et se distribuant dans l'intérieur du cylindre,
que nous opérons. Cette unité a aussi l'avantage d'être la véritable
unité industrielle, car c'est en calories, c'est-à-dire en houille
brûlée, que l'on estimera encore pendant longtemps la consom-
mation des machines ; seulement ici il faut (comme je l'ai indiqué
avec M. W. Grosseteste dans le compte-rendu de l'essai au frein que
nous avons fait sur la machine du retordage de MM. DoUfus-Mi^)
bien séparer le générateur du moteur lui-même, afin de ne pas
attribuer à la machine un déficit qui porterait sur la chaudière.
La valeur de cette méthode d'analyse a été confirmée par plus
de quinze essais; je passe en revue les résultats qu'elle nous a
~ 363 —
donnés, m'occupant, comme pour le travail, d'abord des machines
à un seul cylindre, puis des machines Woolf.
Les machines à un seul cylindre se divisent en machines à
vapeur surchauffée et machines à vapeur humide, avec ou sans
enveloppe; car l'enveloppe ou chemise de vapeur est actuellement
appliquée aussi bien à l'emploi de la vapeur surchauffée qu'à
celui de la vapeur saturée.
Je prends comme premier exemple la machine à un cylindre,
sans enveloppe, employant la vapeur surchauffée à Sâô"* et intro-
duisant au quart. Cette vapeur rencontrant des parois froides
relativement, leur abandonne la chaleur de surchauffe, puis se
condense, et au moment même où la détente commence, iiy^JJ
d'eau à l'état liquide tapissent les parois; ces parois ont donc
absorbé une quantité de chaleur que nous évaluons ; elle doit suf-
fire à toutes les transformations qui vont se succéder dans l'inté-
rieur du cylindre pendant la période de détente, pdisqu'alors la
communication avec la chaudière est coupée. Lorsque le piston
avance, il se produit sur les parois chauffées précédemment
des évaporations constantes, qui, combinées avec la condensation
qui a lieu en même temps sur les surfaces nouvellement décou-
vertes à chaque instant par le piston, nous font arriver à la fm
de la course avec 1 1 7o d'eau, dont la plus grande partie, la
presque totalité, se trouve à l'état de nappe liquide déposée sur
les parois. Si nous évaluons la quantité de chaleur que contient
en ce moment ce mélange, eau et vapeur; que nous ajoutions
celle qui a disparu par suite du travail recueilli et des refroidis-
sements extérieurs (valeurs que nous comprenons dans le terme
général de pertes extérieures), nous voyons qu'elle est inférieure
de 16c,64 à celle que nous avions au commencement de la
détente; la raison en est bien simple : ces seize calories ont passé
dans les parois. Lorsque maintenant l'échappement ouvre, la
vapeur passe au condenseur, puis en même temps l'eau liquide
qui tapisse les parois, s'évapore successivement, leur enlève la
chaleur qu'elles contiennent, et nous retrouvons exactement dans
— 364 —
l'eau de condensation ces seize calories qui nous manquaient à la
fin de la course ; elles étaient pour ainsi dire maintenues à Fétat
latent dans la masse même du cylindre.
On aurait pu aussi attribuer ces seize calories^ disparues à la
fin de la course et retrouvées dans l'eau de condensation, à des
fuites à travers le piston; mais une série d'essais faits sur la
même machine, avec des introductions différentes, nous a prouvé
que cette valeur (que j'appelle Rc refroidissement au condenseur)
est variable avec la proportion d'eau qui reste sur les parois à la
fin de la course; ainsi, pour une introduction d'un dixième, une
température de 225'', la chaleur, au conunenoement de la détente,
diminuée des pertes extérieures, est la même] que celle que l'on
retrouve à la fin de la course et dans l'eau de condensation;
dans ce cas aussi la proportion finale d'eau est de 1 7o9 ^^ refroi-
dissement par le condenseur R^ est nul, et puisque nous avons
opéré sur lé même moteur, l'hypothèse des fiiites à travers le
piston est fausse.
Dans un cylindre consommant de la vapeur humide, les phé-
nomènes qui se passent sont analogues à ceux que je viens de
décrire. Seulement ici, comme la vapeur n'est pas surchauflFée et
qu'elle contient déjà de l'eau entraînée, à son arrivée dans le
cylindre il s'en condense une plus forte proportion, et malgré
l'évaporation pendant la détente, il en reste plus aussi à la fin de
la course; par suite, le refroidissement au condenseur R^ est
plus considérable. C'est une des causes principales qui rendent
une machine sans enveloppe de vapeur de 35 7o inférieure, sui-
vant qu'elle emploie ou non la vapeur surchauffée à 225\
L'application d'une enveloppe ou chemise de vapeur améliore
sensiblement les deux précédents moteurs ; elle produit le même
effet qu'une augmentation de surchauffe; fournissant extérieure-
ment de la chaleur, elle diminue les condensations, augmente les
évaporations pendant le travail ; elle améliore donc ce travail lui-
même, tout en diminuant le refroidissement au condenseur, car
elle fait arriver à fin de course avec moins d'eau déposée sur les
— 865 —
parois. Cette chaleur est en outre obtenue assez économiquement,
puisque la vapeur, en se condensant, rend la plus giande partie
des calories qu'elle contient, et qu'il est possible de reprendre
l'eau des purgeurs pour l'envoyer à la chaudière avec l'eau d'ali-
mentation. Aussi l'enveloppe bien construite peut-elle donner sur
la consommation des moteurs employant la vapeur humide, une
économie de 25 7o ; son effet sur les machines à vapeur surchauf-
fée est moins énergique,
Gej^endant il faut que cette enveloppe soit judicieusement
construite; la prise de vapeur de la chemise doit se faire par un
canal spécial, embranché sur le tuyau d'amenée général qui ali-
mente directement l'intérieur du cylindre; on sépare ainsi la
vapeur humide de l'enveloppe de celle qui doit se rendre la plus
sèche et la plus chaude possible dans le cylindre même. Malheu-
reusement cette disposition est assez peu répandue, quoique appli-
quée cepend^int à la machine à vapeur surchauffée de M. Hirn et
à quelques machines Corliss. L'enveloppe a du reste des effets
variables, non-seulement d'après la portion du cylindre qu'elle
embrasse, ce qui se comprend de soi, mais même suivant qu'elle
est appliquée sur les fonds ou couvercles, sur la partie annulaire
au haut et au bas du cylindre ou seulement au milieu.
Deuxième fait très remarquable, et qui coïncide avec la série
des phénomènes que nous avons exposée plus haut : suivant que
le volume de vapeur introduit augmente à partir d'une certaine
limite, l'énergie de l'action de l'enveloppe va diminuant, ce que l'on
remarque immédiatement d'après la proportion de vapeur qui se
condense; il arrive même un moment où cet effet peut être nul,
ainsi que nous l'avons observé avec M. Hirn sur une machine
introduisant à pleine pression pendant les trois quarts de la course
et pourvue d'une enveloppe annulaire; tandis que, même dans ce
dernier cas, la surchauffe de la vapeur donne toujours lieu à une
économie notable.
Les transformations de la vapeur, dans une machine de Woolf,
bien que plus compliquées, sont cependant de même nature; le
refroidissemenl du petit cylindre se fait pendant récoulement de
ta vapeur au grand, et nous avons dans ce grand cylindre des
condensations considérables au commencement de la course,
ainsi 38°/, d'eau, ayant quitté le petit cylindre avec 24''/„5. Mais
il se produit durant toute la période de détente des évaporations,
tant sur les parois du petit cylindre que sur celles du grand qui
ont été successivement chauffées, évaporations qui l'emportent
sur les condensations qu'exige chaque nouvelle portion de paroi
découverte par le grand piston; aussi arrivons-nous à fin de
course seulement avec ^"1^,5 d'eau contenue dans la vapeur.
Cette quantité assez faible d'eau déposée sur les parois suffit
toutefois pour leur enlever 33 calories pendant l'échappement au
condenseur.
L'enveloppe de vapeur agir sur ces machines comme sur celles
à un seul cylindre, fournissant extérieurement de la chaleur, ei
d'une manière fort économique.
Maintenant que j'ai développé toute la série des faits qui se
passent dans un moteur, l'analyse du travail, celle des transfor-
mations de la vapeur, la répartition des calories en un point
quelconque de la course, je vais eu quelques mots donner la
méthode à suivre pour obtenir tous ces résultats et les obs^^a-
tions qui y conduisent.
Cette miHhode d'essai, M. Him l'a indiquée en 1855; nous
l'avons complétée et employée de nouveau avec lui et M. Leloutre
en 1870 et 1871. Voici en quoi elle consiste ; maintenir la ma-
chine à un régime à peu près constant pendant toute une jour-
née; mesurer l'eau qu'elle consomme; relever les pressions, l'eau
'^niralnée ou la température de la vapeur à l'entrée du cylindre si
eite vapeur est surchauffée; relever de nombreux diagrammes
ur les' deux faces du piston; enfin, comme vérification, jauger
'eau de condensation et sa température. Cette dernière donnée
l'est pas indispensable à l'analyse du moteur ; surtout depuis la
éri d'études que nous avons faites avec M. Him et M. Leloutre,
m peut facilement s'en passer, mais elle fournit des vérifications
— 367 —
précieuses qu'il est bon de faire lorsqu'on peut installer facilement
ce jaugeage.
On peut aussi vérifier le travail par le frein, bien que l'applica-
tion de cet appareil soit généralement assez coûteuse et puisse
offrir quelques dangers entre des mains inexpérimentées. Du
reste, le problème de la vérification du travail, M. Hirn vient de
le résoudre d'une manière fort ingénieuse et très simple pour les
machines à balancier; il applique sur cette dernière pièce un
pandynamomètre de flexion, qui donne en chaque point de la
course les pressions sur le piston.
C'est cet appareil qui nous sert actuellement dans toute une
nouvelle série de recherches que nous venons d'entreprendre.
DEUXIÈME PARTIE.
ANALYSE.
Machine système WooU.
Dans le compte-rendu de l'essai au frein fait en commun avec
M. W. Grosseteste sur la machine du retordage de MM. DoUfus-
Mieg*, nous ne nous sommes occupés que du travail produit et
de la consommation. Des valeurs exactes précisant le mode d'ac-
tion de la vapeur dans les cylindres nous manquant à peu près
complètement à cette époque, il a fallu laisser subsister une
lacune considérable que je viens combler aujourd'hui.
Dans le cours du travail entrepris avec M. G. Leloutre, se trouve
déjà l'analyse de plusieurs des chiffres obtenus sur cette machine '
Woolf; malheureusement, comme nous ne possédions à cette
époque qu'un calque de l'une des courbes de l'essai au frein
(intervalle IV), les données qui en sont déduites n'oflrent pas
toute l'exactitude désirable.
^ Voir le Bulletin de la Société indtutrieUe, octobre 1869.
— S68 —
Ayant pu me procurer les courbes elles-mèines de cet inter-
valle qui sert de base à nos calculs, j'ai repris toutes les opéra-
tions, en tenant compte de la pression barométrique.
La méthode suivie dans les recherches déjà citées plus haut,
embrasse deux séries de faits bien distincts :
io Evaluation du travail et des différentes pertes qu'il subit
depuis l'entrée de la vapeur dans les cylindres jusqu'à sa sortie^
et, par suite, détermination de la consommation de vapeur par
cheval et par heure;
So Etude des transformations de la vapeur dans l'enveloppe et
r intérieur des cylindres; évaluation du refroidissement par le
condenseur, et lorsque les données sont en nombre suffisant, véri-
fication de la consommation.
Evaluation du travaU.
Cette évaluation du travail demande la connaissance des lois de
détente dans le petit et le grand cylindre, ainsi que la valeur
exacte du volume introduit pendant l'admission.
Les données que fournissent les courbes et les dimensions de
la machine sont les suivantes :
PRESSIONS.
De la vapeur dana Fenveloppe
Dans le petit cylindre à ]& fin de l'admission po
à la fin de la détente p.
Dans le grand cylindre au commencement de la course. . . Po
à la fin de la course P.
C!ontre-pression sous le grand piston P«
VOLUMES.
Volume engendré par le petit piston v.
Espace nuisible au dessus du petit piston v^
Volume engendré par le grand piston T.
Volume du conduit, plus l'espace de sûreté
= 0-M16
• dans la boite à vapeur. . . = 0*",050 } 0'*,a05
du tuyau de communication = 0"»,OB8
sous le petit tiroir = 0"',011
Espace nuisible total à la partie inférieure du grand
cylindre ]7^ = 0"';a05
= 4^425
= 3\250
= P,5e8
= 0^,475
= 0»;i96
0-\2S9
0-,011
l-»,996
i
— 369 —
Loi de détente. — La relation ' qui rend compte de cette loi de
détente, aussi bien dans le petit que dans le grand cylindre, est
la suivante :
r&olue par rapport à* elle donne :
a = Jog P — Jog P'
log v' — log V
Petit cylindre. — Les valeurs prises comme termes de com-
paraison sont les suivantes :
PRESSIONS.
p,, = 4^446
p,, = 3k,439
Volumes correspondants avec espaces nuisibles :
v^, = 0m*,25Q2
V,, = Om- ,29505
log 4k, 146 -log 3k, 439
log Oin',29505 — log 0m»,2502 " ^'^^
L'exposant de la loi de détente connu, la même relation nous
donne le volume introduit ff^» ^n partant de la pression p^ et du
volume v^ qui, ainsi que la pression initiale p^ = 4k,425, sont
connues.
p, V»./
log v„ = log v, —
log p, — log p,
a
1 A.<:»c/.a log4k,425 — log4,i46
log V, = log O^S^BOS ^ ' il3 —
v^ = 0«",2362
Le volume engendré par le petit piston pendant l'admission est
v'o =: V, — V, l'espace nuisible ;
t,' = 0"",2362 — 0"",011 = O-'SSSôa. .
• Voir pour toutes ces formules l'Etude générale tur les moteurs à ttapeur,
par MM. Leloutre et Hallauer, déjà citée plus haut
— 370 —
Grand cylindre. — Dans ce dernier, voici les pressions qui
servent de terme de comparaison :
• • P. =0k,994
P,, = Ok,622
Les volumes correspondants avec espaces
nuisibles T, = 0»\93925
V,, = l-*,78775
d'où ^. __ log 0^99^ - log 0^622
aou e _ j^^ 4«.^7g775 _ i^^g o™S93925 — "''^
Travail absolu * av^c espaces nuisibles — Nous avons mainte-
nant toutes les données liécessaires à l'évaluation de ce travail qui
s'effectue en trois périodes successives :
L Travail à pleine pression : *
II. Travail de la détente dans le petit cylindre :
((.
III. Travail dans le grand cylindre :
F
A =z
En substituant aux lettres leurs valeurs données plus haut :
I. i?p = 44250^ X 0-^52 =9965.1^^™
„ „ 44250* X0-»,2a63//0-»,2362V"V\ -^i i^><™
"• ^^ = — nrî43 — ^ô^irj-^y = ^^-^
, _ 15680* X 0-',515 //0-',515\ "'"-^ \
A^ 1 — 0,73 \^\î^-,212y ~^ y
Travail absolu total par course avec espaces
nuisibles F =27:^o.8^x°^
^ Ce terme est déjà défini dans V Etude générale dea moteurs à vapeur-,
ainsi nous appelons travail absolu ou puissance absolue d'un volume de
vapeur donné, le travail que rend ce volume de vapeur, en supposant que le
vide absolu existe sous le piston; cette supposition nous permet de nous
débarrasser de la contre-pression toujours variable, et d'avoir ainsi un terme
de comparaison rationnel pour les différents systèmes de moteurs à vapeur;
nous tenons du reste compte de cette contre-pression en évaluant les différentes
pertes de travail.
— 371 —
et sa vérification par le travail mesuré directement sur les courbes,
se fait à 1 7,,39 près.
Consommation. — Le poids du mélange vapeur et eau con-
sommée par coup de piston est 0^,7729 ; on peut déjà déterminer
la consommation brute par cheval et par heure, premier terme
de comparaison qui a servi à établir la valeur relative des diffé-
rents moteurs.
Le travail F est en kilogrammètres par course; en chevaux-
•1 ^ • * * u /^ X 2 X tours ,
vapeur il devient : trav. chx = — fin v 7^ — consommation
M est donnée par coup de piston ; par heure elles est :
Jf X 2 X tours X GO = m; par cheval absolu et par heure :
_MX2 X tours X eO_Mx 270000 0S7729 X 270000_
,6uoo
Irav. chx F X 2 X tours F "" 27220.8
60X75
Pertes de travail. ~ Les plus importantes sont les pertes par
espaces nuisibles, puis celles dues à la contre-pression sous le
grand piston ; l'écoulement de la vapeur du petit au grand cylindre
donne lieu à une diminution insignifiante, cet écoulement se fai-
sant sous une perte de charge de 0^,028 grammes seulement par
centimètre carré.
Le travail absolu a déjà été évalué avec espaces nuisibles; il
nous reste à chercher la puissance absolue du volume introduit
v^y se détendant dans l'espace engendré par le petit piston, pour
passer de là au grand cylindre, supposé, lui aussi, sans espaces
nuisibles.
La pression finale jî'n, du volume v^ = 0"'*,2362, se détendant
èLVa = 0"*,299, est donnée par la relation
P'n =Po (^)* = 4k,425 (^^) '■''= 3k,390; c'est cette
pression qui devrait s'exercer à l'origine sur le grand piston ; mais
ici nous nous trouvons en présence d'un fait complexe qu'il faut
analyser.
Dans la machine telle qu'elle existe, la vapeur arrive à la fin
de la détente dans le petit cylindre à une pression de 3^,250, se
TOUE XLUI. SUPPLÉMENT D*AOUT 1873. 24
— 37S —
précipite dans les espaces nuisibles, puis rencontrant le couvercle,
le piston et des parois à une température relativement basse, elle
se condense en partie; finalement sa tension est de 1^^,568 au
commencement de la course du grand piston. Cette chute est due
à l'action combinée des espaces nuisibles et des parois froides ; il
nous faut les séparer et attribuer à chaque cause sa vraie valeur.
Si la vapeur ne s'était pas condensée, elle aurait suivi la loi de
Mariette en venant occuper les espaces nuisibles.
Sa pression, qui est, d'après les courbes, p^ = 3^,250, serait
Mais elle est en réalité de 1 ^,568 ; elle a donc perdu par le fait
des condensations : — ^ — .. ^^^ ' = 0,194
1k,95d
Si Ton suppose le grand cyUndre sans espaces nuisibles, les
condensations ont lieu quand même, et la pression initiale y sera :
Fo = p\ (1 — 0,194) = 3k,390 X 0,806 = 2^,732.
/>'n = 3*^,390 est la pression finale dans le petit cylindre sup-
posé sans espaces nuisibles, plus forte que celle 3^^,250 relevée
sur les courbes.
Nous avons maintenant tous les éléments nécessaires pour cal-
culer le travail absolu sans espaces nuisibles Fo, valeur à laquelle
nous comparons toutes les autres pertes.
Comme précédemment, les trois périodes successives sont :
I. Travail à pleine pression :
= /^o n
= 44250^ X 0-',2362 =10451.9^X10
II. Travail de délente dans le petit cylindre :
— 373 —
III. Travail de détente dans le grand cylindre :
-fe{œ-)
aTS^O^ X O-,2990
1 — 0,73
Travail absolu total en kilogrammes par
course sans espaces nuisibles F^ = 331 39. ^'^X m
d'où l'on déduit immédiatement la perte par espaces nuisibles
A 1 A'ffA F, — F 33139.2 — 27220.8 j,„oi oa
de la différence -^ — = 33139^2 ~ 177q>86.
Le travail par contre-pression sous le grand piston est :
F. Pc = 1960k X l'"*,996 = 3912. 2kX'» par course; la perle :
VnPc_ 3912.2 _
F, ~ 33139.2 ~^^ l''^^'
L'écoulement de la vapeur donne lieu, avons-nous dit, à une
contre-pression de pc = 0*^,028 par centimètre carré sous le petit
piston; le travail est iv^p^— 280k x 0»*,299 = 83,72l^Xm
83.72
par course; soit une perte de : 03439 2 ^^ ^ ""/o/^^ tout à fait
négligeable.
Abordons maintenant la seconde division de notre analyse.
Etade des translormatlons de la vapeur.
Pour faire cette étude complète, il manquait deux données
indispensables qui n'ont pu être relevées pendant l'essai : l'eau
déposée dans l'enveloppe, que j'ai déterminée après coup : elle est
de 0k,0778; puis l'eau entraînée, à laquelle on peut fixer une
limite supérieure très approchée, comme nous allons voir.
Par suite du mécanisme des tiroirs, il reste constamment dans
cette machine, et à chaque coup de piston, un poids de vapeur de
Ok,0268 dans le petit cylindre et 0^,0333 dans le grand; le volume
qu'ils occupent, la vapeur qui arrive de la chaudière ne peut le
— 374 —
remplir ; nous devons en tenir compte chaque fois que nous cal-
culerons le poids de vapeur contenu dans les cylindres*.
Gomme le grand tiroir ferme la communication aux 16/20 de
la course, les poids calculés avec la pression finale dans le grand
cylindre sont directement comparables à ceux qui sont sortis de
la chaudière.
Pour faciUter l'intelligence des calculs qui vont suivre, je donne
d'abord, et par coup de piston^ un tableau de toutes les valeurs
déduites directement de l'observation :
Poids de vapeur et d'eaa sorti de la chaudière M = 0^,7729
Poids d*eau déposée dans l'enveloppe =0^,0773
Poids de vapeur et eau passant dans les cylindres Mo = 0^6956
PETIT CYLINDRE.
Poids de vapeur présent à la fin de Tadmlssion =0^^17
Poids de vapeur lesté dans le cylindre = 0*,03G8
Poids de vapeur introduit à la fin de l'admission = 0^,5319
Poids d'eau contenu dans cette vapeur 237o,10 = 0\1607
Poids de vapeur présent à la fin de la course = 0^,5518
Poids de vapeur resté dans le cylindre = 0^,0268
Poids de vapeur introduit à la fin de la course =0^,5250
Poids d'eau contenu dans cette vapeur 24 Vo,52 = 0*,1706
GRAND CYLINDRE.
Poids de vapeur présent au commencement de la course = 0^,4630
Poids de vapeur reiëté dans le grand cylindre = 0^0833
Poids introduit au commencement de la course = 0^,4287
Poids d'eau contenu dans cette vapeur 387.,37 = 0^,2669
Poids de vapeur introduit à la fin de la course =: 0^,6152
Poids d'eau contenue dans cette vapeur 11 •/•,56 = 0*,0804
On peut voir tout d'abord qu'il y a eu dans le petit cylindre,
pendant la détente, condensation de \ Vo^^^t du poids introduit,
puis pendant l'échappement de la vapeur du petit au grand, et
tout au commencement de la course, condensation de iSYoy^^;
enfin, jusqu'à la fin de la course du grand piston, évaporation de
267o,8i.
Passons aux comparaisons des différentes quantités de chaleur
disponible présentes dans le mélange vapeur et eau en chaque
point important de la course. Cette quantité de chaleur
^ Nous nous sommes servis pour ces calculs des tables de M. Zeuner, don-
nnnt les densités et les quanUtés de chaleur oorrespondaDteB aux pressions.
— 375 — 1
/ = w, p + Mq; Wv est le poids de vapeur, M le poids du mé-
lange vapeur et eau, p et ^ les nombres donnés par les tables de
M . Zeuner et correspondant aux pressions.
Tous ces calculs sont faits, non sur les poids présents dans les
cylindres, mais bien sur les poids introduits; ce qui revient à
supposer que les deux poids de vapeur 0*^,0268 et 0^,0333 restés
dans les cylindres conservent toujours les mêmes quantités de
chaleur; ceci n'est pas absolument exact, mais sans cette hypo-
thèse, l'étude des phénomènes deviendrait trop compliquée et les
comparaisons presque impossibles. Ces quantités de chaleur sont
les suivantes :
A la fin de l'admission dans le petit cylindre :
J, = rn,, 9, + M, q, = 0^,3349 X 459c,55 + 0k,6956 X 147c,83
= 245c,81 + i02c,83
= 348c,64
A la fin de la détente dans le petit cylindre :
J^=zm,,?, + M,q, = 0k,5250 X 468c,20 + 0^,6956 X i36c,64
= 245c,8i + 95c,05
== 340c,86
Au commencement de la course du grand piston :
J^ =^v, \+M,q, = Ok,4287 X 486c,73 + 0^,6956 Xii2c,75
= 208c,66 + 78c,43
= 287c,09
A la fin de la course :
J,=w,.P. + M,q,= 0\i6\m X 542c,50+ 0k,6956 X 79c,8i
= 315c,29 4-55c,52
= 370c,81
Pendant l'introduction à pleine pression, il n'y a pas de
chaleur donnée par l'enveloppe, la différence entre les tempéra-
tures de la vapeur à l'intérieur et à l'extérieur étant seulement de
150.79— 146,46 = 4%33.
— 376 —
Pendant la détente dans le petit cylindre, il y a condensation;
la vapeur rend Jo — J, = 348.64 — 340.86 = 7c,78 ; mais
280i i
le travail pendant cette période a demandé A ^ r= ~mA~ =6S^*»
d'où 7c,78 — 6c,61 = ic^i7 absorbé par les parois; et comme
la différence de température entre l'intérieur et l'extérieur tombe
de 4^33 à i50^79 — i35%53 = 15^26, l'enveloppe a dû aussi
fournir à l'intérieur du cylindre une quantité de chaleur actuelle-
ment inconnue. Nous arrivons maintenant dans le grand cylindre
où les parois froides absorbent Z^— /,=340%86— 287%09=53s77.
Cette quantité de chaleur considérable est du reste rendue ensuite,
puisqu'il s'est évaporé 387„37 -^ H\,56 = 267o,81 d'eau, et
que l'on arrive à la fin de course avec /, = 370^,81 , soit un gain
de /, — /, = 370^,81 — 287%09 = 83%72, le travail ayant, de
14454.6
plus, exigé pendant cette période AF ^=^ — tôI — = 34%09.
Refroidissement par le condenseur. — Le mélange vapeur et
eau passe de là au condenseur, enlevant au grand cylindre une
portion de chaleur R^ qui nous est inconnue; cette chaleur est
en presque totalité emportée par l'eau liquide qui tapisse les parois
et s'évapore successivement.
Enfin le rayonnement extérieur des cylindres coûte une quan-
tité de chaleur que nous évaluons à a = 9^ d'après d'anciens
essais, et le frottement des pistons rend 6 = 1^
Il nous faut donc fournir en tout :
Pour révaporation de Feau pendant la détente E =s 83^,72
Pour le travaU -4F. = 34*,09
Pour le refiroidl88ement par le condenseur R^ = 2{,
Pour le refroidissement extérieur a =9^
Total jR, +126«,81
— 377 —
Que l'on obtient :
l*" Par la condensation de l'eau déposée dans Tenveloppe :
0^,0773(606,5+0^* — ç) = 0S0773x500S23 = 38-,67
2" Par la condensation pendant l'admission :
(œ,1607-y) (606,5 +0,305 f — ^0 = (0*,1607 —y) 503,34 = 80*,89
y est Teau entraînée à l'entrée dans l'enveloppe^ =503°,34y
3* Plus ce qui s'est condensé pendant la détente dans le
petit cylindre, la chaleur absorbée par le travail déduite = \\\1
4* Par la condensation du petit au grand. =: 53%77
5* Ce qu'a produit le frottement des pistons = Vfii)
Total — 503«^y4-175»^
Ces deux sommes doivent être égales :
R, +. 126%81 = 175%50 — 503^34 y
R, + 503%34 y = 48%69
Seule relation qui existe entre les deux inconnues Rc et y;
niais nous avons établi avec M. Leloutre, pour un cylindre non
pourvu d'une enveloppe de vapeur, que le refroidissement R^
représente à peu de chose près la chaleur nécessaire à Tévapora-
tion des 0.70 de l'eau contenue dans la vapeur à fin de course;
comme cette évaporation se fait à la pression moyenne sous le
piston pendant l'échappement, et que le poids d'eau est de 0^0804 :
R, = 0.70 X 0S0804 (606-5 + 0.305 f — g)
= 0.70 X OS0804X 564.35
= 31%76.
Dans un cylindre pourvu d'une chemise de vapeur et dont les
parois sont par suite à une température plus élevée, cette valeur
Rc esf un peu faible; l'eau entraînée que nous en déduisons est
un maximum, soit :
^ Nous commettons une légère erreur en supposant ainsi que Teau entraînée
soit arrivée jusqu'au cylindre, et surtout qu'elle n'ait pas augmenté par le
passage de la vapeur à travers l'enveloppe ; mais comme cette erreur n'est
que de ^^'^T"^'^ = ^~ de la chaleur qu'elle contiendrait à l'état de
vapeur, nous pouvons la négliger.
— 878 —
En admettant 47o ou 0^,0309, on sera très près de la vérité;
les chiffî^es que nous avons relevés directement sur des chaudières
placées dans les mêmes conditions ayant varié entre 4% et 6%.
Le refroidissement jRc déduit de ce nouveau chiffre 0^0309
est /?c = 48%69 ^ 503%34 X œ,0309
48%69 — i5%55
33%14
Machine horizontale à un cylindre.
Cette machine est pourvue d'une enveloppe complète de
vapeur, aussi bien autour du cylindre que sur les fonds avant et
arrière.
Les travaux que nous avons entrepris en commun avec M. Le-
loutre et que j'ai déjà cités plus haut, m'ont permis de procéder
d'une manière très rapide à l'essai de ce moteur. J'ai pu recueil-
lir en peu de temps toutes les données indispensables ; de plus,
le nombre des observations est suffisant pour me permettre une
vérification de la consommation, vérification qui viendra mettre
hors de doute l'impossibilité de toute fuite à travers le piston. La
même méthode d'analyse s'applique, comme dans le cas précé-
dent, à deux séries de faits distincts.
Evaluation du travail.
Les données relevées sur les courbes et les dimensions de la
machine sont les suivantes :
PRESSIONS.
De la vapeur à l'entrée dans Fenveloppe = 5^,730
dans le cyUndre à la fin de Tadmisfiion fV> = 9^
à la fln de la oourde p» = 1N033
Contre-pression sous le piston. . .' p« -= 0^,376
VOLUMES.
Engendré par le piston . . . . • F, = O'*,099l
De l'espace nuisible F, = O"*,O090
Total 0^\l(&i
>
— 379 —
Loi de détente. — Cette loi est, comme on l'a vu, caractérisée
par l'exposant
_ log p - log p' _ log2S806-logiS202 _
« — log v' — log î; " log 0"",08252 — log 0"",03282 —^-^^
en prenant pour la comparaison les valeurs :
p , = 2S806 et volumes avec V , = 0-,'03282
/j„ == iS202 espaces nuisibles V^, = 0",'08252
La même relation donne aussi le volume de vapeur introduit
Vo en partant des pressions p,, p, et du volume V, :
log F. = log F,-^<^P'-^<>gP^ = 108 0-',03a82-^°8^'^^-;J^^^
Ot, U»«7C
Fo = 0"',01622 et le volume engendré par le piston, à pleine
pression Vo' =Vo—V, = 0»\(H622 — 0«',0030 = 0'"*,0i322.
Travail absolu avec espaces nuisibles. — Nous avons ce tra-
vail en deux périodes successives :
I. Travail à pleine pression :
Fp = p, Fo'=53680»' X 0-*,0i322. . • • = 709.65kXm
IL Travail par détente :
F
> = ^ ((tt^tJ -0
53680^ X 0"',01622
4 - 0,92
Travail absolu total en ^X" par course avec
espaces nuisibles F =2437.97l^Xm
Consommation. — Le poids de vapeur et eau consommé par
coup de piston étant M == 0^081 3, on trouve par cheval absolu
et par heure :
M X 270000 0S08i3 X 270000 ^, „^^
^ 2437.97tXm '
Pertes de travail dues aux espaces nuisibles ; je l'obtiens en
faisant détendre le volume introduit V^ dans l'espace engendré
Vn ainsi :
— 880 —
Travail à pleine pression :
p^ F. = 53680' X 0"",01622 == STO-Og^^Xm
Par détente :
^ (© -0
_53680' X 0-",01622//0-.01622Y'«-.^ _.ep8 T^ktnX
1 - 0,92 y\ 0-,0994 )~^ ) -^»y«-^^
Travail absolu total sans espaces nuisibles Fo =: 2569. 44 •'X m
F —F_ 2569.41 —2437.97 ^„, ^^
Perte ^^ — . 2569.41 — 57o,lo.
La contre-pression sous le piston donne lieu à un travail résis-
tant V„ Pc = 3760'' X 0"','0994 = 373.74'X"' par course.
^^^^^ ^^ 2569T44 ~ '*'^Vo,55.
Dans cette machine où le vide est mauvais, il eût été cependant
très facile de ramener cette perte à n'être que de 40% au plus,
et cela par une bonne disposition du condenseur et des orifices.
Etude des transformations de la vapeur.
Ici j'ai relevé directement, non-seulement l'eau entraînée à ren-
trée dans l'enveloppe*, mais même l'augmentation qu'elle subit
par suite de son passage à travers cette enveloppe, et, de plus,
l'eau qui s'y dépose; de telle sorte que tous les renseignements
sont au complet; en voici le tableau par coup de piston :
Poids de vapeur et d'eau sorti de la chaudière M = O*,0818
Poids d'eau déposée dans Tenveloppe = 0^,0(^0
Poids de vapeur et d'eau passant dans l'intérieur du cylindre M^ = 0^,0743
Poids d'eau entraînée à l'entrée de l'enveloppe 6V.,56 = O'.OOôS
Poids d'eau entraînée à l'entrée du cylindre 9V.,88 =i(3^fi(m
Augmentation d'eau entraînée 8V..32 =0^,0000
Poids de vapeur présent à la un de l'admission = 0^,0463
^ La méthode de M. G. -A. Hirn qui m'a servi à cette détermination, m'a
permis d'obtenir la valeur moyenne avec toute l'exactitude désirable ; vdr
Bulletin de la Société industrielle, juin et juiUet 1873.
r
I
— 381 —
Polda d'eau qu'eUe contient 37 V82 = œ,0281
Poids de vapeur présent à la fin de la course ^nQ^fiGâO
Poids d'eau qu'elle contient 16V.,i^ =0*,0123
Les quantités de chaleur / disponibles dans la vapeur sont à
la fin de l'admission :
/, = m,. p„ + Mo g. = œ,0462 X 458%87 + œ0743 X 155«^
= 30%96 + ir,63
= 32%60
A la fin de la course :
/. = w„ p. + JMi g. = 0\062O X 496%30 + 0^0743 X 100«,50
= 30«,77 + 7«,47
= 38"^
Refroidissement par le condenseur. — Il a donc fallu fournir
pendant cette période de détente et pour faire face à l'évaporation
des 37^/o,82 — i6Vo,55 = 21 Vo,27 d'eau une quantité de chaleur
/. ^ /o = 38-,^ — 32%60 ! = 5«,64
Le travail pendant la détente a absorbé AFj. = ' = 4%7ô
Le refroidissement par le condenseur i?« = R.
Le refroidissement extérieur évalué à a = 1«
Total R. + 11\40
Cette chaleur a été donnée par les condensations dans l'enve-
loppe et dans l'intérieur même du cylindre pendant l'admission,
puis par le frottement du piston b = 0%25.
L'eau déposée dans l'enveloppe (0^0070) et l'augmentation
d'eau entraînée (0^0020) par suite du passage de la vapeur à tra-
vers l'enveloppe, ont rendu une quantité de chaleur :
y, r, (0S0070 + 0S0020) (606%5 + 0,305/ - g)
= 0S0090 X 496%33 = 4%47
 la fin de l'admission, nous avons un mélange de 0^,0743,
dont 0S0462 de vapeur et 0SO284 d'eau, sur lesquels OS0073
d*eau entraînée de l'enveloppe; il s'est condensé par conséquent
sur les parois intérieures y, = 0^0281 — 0^0073 = 0^0208, qui
ont donné une quantité de chaleur :
y. r,=0S0208(606 . 5+0.305/ —5f')=0\0208 X498%i 4=1 0%36
— 382 —
On doit encore ajouter à ces chiffres la chaleur qu'a abandonnée
l'eau moléculaire entraînée passant de l'enveloppe au cylindre :
0S0073 (157%78 — 155%23) = 0%02
et celle donnée par le frottement du piston b = 0^,25.
Cette somme a dû faire face à toutes les pertes énumérées pré-
cédemment :
Vi r, + y, i\ + 0,02 + * = /„ — /, + .IFj + Bc + a
4c,47 + 40,36 + 0%02 + 0%25 = 14%40 + fie
/?c = 15%10 — 11%40 = 3%70
Vérification de la consommation. — J'ai déjà dit que le refroi-
dissement par le condenseur R^ représente la chaleur enlevée
aux parois lorsque l'eau qui s'y trouve déposée vient à s'évaporer
en partie pendant l'échappement; les recherches que nous avons
entreprises à ce sujet avec M. Leloutre, nous ont prouvé qu'il s'éva-
pore 0.7(1 de l'eau totale contenue dans la vapeur; nous pouvons
donc poser R^ = 0.70 (M^ — m^^ Tc, M^ étant le poids de
vapeur et d'eau introduit dans le cylindre, m^ le poids de vapeur
final qui est connu, Tc la chaleur, nécessaire pour évaporer \^
d'eau à la pression de 0'',376 qui existe derrière le piston pendant
l'échappement; cette valeur r^ =:^ 555.38.
La chaleur apportée par le mélange vapeur et eau dans le
cylindre est (iifo - 0S0073) (606 . 5 + 0 • 305^) -h 0S0073g ; ^ et ?
sont les valeurs correspondantes à la pression p = 5^,730 dans
l'enveloppe; j'ajoute la chaleur qu'a donnée la condensation dans
cette enveloppe = 4%47, et j'ai comme chaleur totale fournie
Mo X 654^12 - 0S0073 X 496.33 + 4.47. Elle doit être
égale à celle que l'on retrouve au condenseur /b + R^ augmen-
tée de toutes les pertes AF + a — b.
2437k Xmg?
AF = -4^24 = 5%75 ,a = i%b = 0%25, d'où :
M X 654^12 - 3%62 + 4%47 = /„ + iî, + 5%75 + 1-0^,25
— 388 —
Mais /, et Rc sont fonction de M^ et s'écrivent :
/„ = «Ira P„ + Jtfo Çn
= 0S0620 X 496S30 4- 3fo X i00«,50
= 30«,77 + Afo X 100,50
i?e= 0,70 (M, - m„) 555%38
= 0,70 (Mo — 0S0620) 555%38
= 388«,77Jlf,— 24M0
Il vient donc M» X 654%i2 — 3«,62 4- 4%47 = 30«,77
-+- 3/o X 100,50 + JWo X 388%77— 24%10 + 5s75+ 1» — 0,25
JW. (654M2 — 100,50 — 388.77) = 41%14 — •28%82
* = ili = «'.•"«
Le poids vapeur et eau passant par le cylindre et relevé direc-
tement ayant été de 0^,0743, la consommation que je viens de
4
calculer en diffère donc très peu de =^0 = 0"/o,54; on en doit
conclure que les fuites de vapeur à travers ce piston sont négli-
geableSj ce que nous ne pouvions savoir de prime abord.
Machine horizontale à deux cylindres accouplés donnant
un travail de 400 chevaux.
Cette machine, du même système que la précédente, a été
essayée les 21, 22, 23 et 24 mars 1871 par M. C. Linde, profes-
seur de mécanique à l'Ecole polytechnique de Munich.
Cet essai a simplement été un essai de consommation; il est
toutefois regrettable que parmi les nombreuses observations rele-
vées et consignées dans le rapport, on ait négligé deux données
qui me sont indispensables pour l'analyse complète de la ma-
chine : l'eau entraînée à l'entrée de l'enveloppe et son augmenta-
tion par suite du passage de la vapeur à travers celte même enve-
loppe; enfin la loi de détente moyenne pendant chaque journée
d'essai. Je ne parle pas ici de la mesure de l'eau sortie du con-
denseur, mesure qu'il est dans bien des cas impossible de prendre
par suite de la disposition même do l'appareil.
— 384 —
Mes essais sur le moteur précédent m'ont permis de compléter
les observations et de faire entièrement l'analyse de l'un des
cylindres, celui de droite, pendant la journée du 23 mars; pour
l'étude des autres jours d'essai sur l'un ou l'autre cylindre, on
suivrait la même marche.
J'ai extrait du rapport précédemment cité les données néces-
saires à l'analyse ainsi :
Pression à l'entrée dans l'enveloppe 5'*",060 = 6', 380
Pression à la fin de l'admission 4"",930 = 6M%
Travail indiqué sur le piston = 2ÛOchx
Consommation par cheval et heure 18\036 = 9^.018
Nombre de tours par minute = 39', 347
D*où je déduis la consommation par coup de piston = Q^^USSO
Eau condensée dans l'enveloppe par coup de piston 67«*'38. . = (f,Ù^
Les courbes insérées dans le même rapport m'ont fourni la loi
de détente, en prenant directement moi-même toutes les mesures;
enfin, d'après les renseignements qui m'ont été donnés par l'un
des ingénieurs de la maison de construction, l'espace nuisible est
de 27o du volume engendré par cylindrée, soit 0™*,0114.
Evaluation du travail.
Les données fournies par l'observation directe et les dimensions
mêmes de la machine sont :
PRESSIONS
De la vapeur à l'entrée dans l'enveloppe =6^, S60
dans le cyUndre à la fin de l'admission p^ = 6^ li6
Oontre*pression sous le piston p, =0^, 341
VOLUMES.
Engendré par le piston F, =0"*,5679
De l'espace nuisible V^=Or\0Ui
Totol =0-*,57»)
Loi de détente. — D'après les courbes, l'exposant qui caracté-
rise cette loi, est :
log p - log p' _ log 3S 445 - log OS 884 _
* - log v' — log V "" log 0-,5222 — log 0»*,4249 — "'^^
i
— 385 —
pour la courbe d'avant, dont le travail est un peu plus faible que
le travail moyen de la journée, et
" = log 0-\5222 1 îog 0-\l249 = ^'^ P*'"'" '^ '^"•■*'' *''"^'''
dont le travail est un peu plus fort, je prends donc pour loi de
détente moyenne pendant la journée 0.97.
Travail absolu avec espaces nuisibles. — Le travail indiqué
sur le piston est de 200 chevaux pour 39t,347 ; en kilogrammètre
par course il sera ^ — v SQ ^Al ^^ 11436. 7 '^X m. \q travail
de la contre-pression est 0"',5676 X 3410S — 1935.5^^Xm;
le travail absolu par course =11 436.7 + 1935.5 = 13372.2kXm^
On a vu précédemment que la formule qui donne ce travail est
poVo (( y. \ r A
Gomme F, ^ F, — O",'0i44 l'espace nuisible, il n'y a d'in-
connu que le volume total introduit F, = 2; et l'équation suivante :
donne après quelques substitutions directes
a; = F, = 0«",0733, d'où F, = 0"",0733 — 0™',0114= 0"',0649
4
à SÂ7m près, et la pression finale
V -V ( ^° V 6- 126 ("^''^^^^V- 0- 825
p^—v-yv^j^ vj— ^ '^ ^^ [o-^bid ) " '*^^-
Le travail se décompose de la manière suivante :
Travail à pleine pression :
/'p=64260''X0-,0649 = 3792. O^Xm
Travail par détente :
i?'._64260^ X 0-',0733 / /0-',0733Y-''^ -.^ _ q..„ .kx
Travail absolu total avec espaces nuisibles
en kxm par course F = 13365. S^^Xm
m
— 386 —
Consommation. — 1^ consommation par coup de piston éUni
J|f:r^0',3820 et le travail absolu avec espaces nuisibles F=^13365ii
i
ou 13372.2 à a(^ de différence; par cheval absolu et heure,
F ~ 43372.2
Pertes de travail- — Pour avoir celui qui est perdu par suile
des espaces nuisibles, je fais détendre le volume introduit
F, = 0"',0733 dans le volume engendré K. = 0-',56r6, et j'ai:
Travail à pleine pression :
p, »; = 6i260x 0V0733 ■= U90.^^^
Par détente :
^{i£)-^
_ 61260 X O-,0733 / /0-,0733\ ""-.A _ 9474 7k /m
- 1-0,97 \^lô^567"6J ^J -y*/*./
Travail a5so/« total sans espaces nuisibles fo ^^ 13965.1*''^''^
Perte ;
F.-F_43965. 4 --13365.5 _ ,
F„ ~ 13965.1 -'»A.^-
La contre-pression sous le piston donne lieu à un travail résis-
tant de r„ pt = SilO' X 0°",5676 = 1935. 5kxm, soit une
1935 5
perte de .130^5 5 = 137o,k6 sur le travail absolu total sans
i nuisibles.
Etnde des translormatlonB de la vapeur.
Comme nous n'avons ni l'eau entraînée à l'entrée dans l'enve-
loppe, ni son augmentation par suite du passage de la vapeur à
travers cette enveloppe, je suis obligé d'en déterminer une valeur
maximum.
Pour l'intelligence des calculs qui vont suivre, je donne «1
tableau toutes les valeurs déduites, tant de l'observation que des
calculs précédents; elles correspondent à un coup de piston ainsi:
— 387 —
Poids de vapeur et d'eau entrée dans l'enveloppe M. = 0^,3820
Poids d'eau déposée dans l'enveloppe 6 V„38 = 0*,0244
Poids de vapeur et d'eau passant dans l'intérieur du cylindre M. = 0^,3576
Poids de vapeur présent à la fin de l'admission = 0^,2365
Poids d'eau qu'elle contient 33V.,96 =0^,1211
Poids de vapeur présent à la un de la course = 0^,2843
Poids d'eau qu'elle contient 257. =0*,0733
Les quantités de chaleur J disponibles dans la vapeur sont :
A la fin de l'admission :
J, = W.0 PO + ^0 yo =0S2365 X 449%832 + 0S3576 X 160,45
=:l06Vi8 + 57%38
=163%76
A la fin de la course :
/„ = m^p^ + M, 5r„=0S2843 X 50l%141 + ^,3576 X 94%304
=142%47 + 33%72
=176%19
Il a donc fallu fournir pour l'évaporation des 33 7o96 — 25 Vo
= 8"/o,96 d'eau pendant la détente :
/„ _ /o ^ 176%19 — 163%76 =rl2s43
Le travail pendant cette période a absorbé :
'''♦j'=^ =^^
Le refroidissement extérieur demande a . . . . = 3"^
Le refroidissement par le condenseur R^. . . =i /î*
Total R,+ 38%01
Que l'on obtient :
I ** Par la condensation de l'eau déposée dans Tenveloppe :
0*,0244 (606.5 + 0.305* — î) = 0*,0244 X 493*^ =1 2%05
2** Par la condensatian pendant l'admission :
(0^,1211 —y) (606.5 + 0.305* — q) = 59%88 — 494S46y = 59%88
— 494%46y
3^ Par la chaleur qu'a produit le frottement
du piston b = 0,60
Total. . . . — yX494%46-f-72.53
TOIIB ZLin. SUPPLÉMENT D*A0UT 1873. 25
— 388 —
Ces deux sommes doivent élre égales :
R, + 38%01 = — yX 494%46 + 72^53
Prenons pour R^ comme précédemment ;
R, = 0.70 X 0\0733 (606.5 + 0.305/ - q)
t et q correspondant à la contre-pression moyenne sous le piston
œ,341.
R, = 0.10 X 0S0733 X 556%58 = 28%56,
valeur un peu faible, puisque Tenveloppe de vapeur doit nécessai-
rement augmenter Févaporation pendant l'échappement.
La proportion d'eau entraînée déduite sera alors un maximum
72%53 — 66%57_ 5%96 _n.AiaA u2j21^_q / aa
y~ 494%46 ~494%46~ ^ '^^^"' ^^**0S8820~'^'/'''^^
à l'entrée dans l'enveloppe.
Valeurs relatives de ces trois machines.
Les précédents calculs font voir que la même méthode appli-
cable dans tous les cas particuliers rend compte exactement des
différentes phases du travail, aussi bien que des transformations
de la vapeur; en un mot, elle peut donner, en un point quel-
conque de la course, le travail produit et l'état thermique interne
du moteur.
Les résultats obtenus vont du reste me servir à établir la valeur
relative dé ces trois appareils en commençant par les deux ma-
chines horizontales.
Le cylindre I (de 64 chev.) a consommé par cheval absolu et
heure • • . . =9S0038
Le cylindre II (de 200 chev.) a consommé par che-
val absolu et heure = 7^7013
.^9.0038-7.7013 ,,., ,^ , ,
soit Q ^^o^ = 14 /o,46 en faveur de ce
dernier.
Le cylindre I a consommé par coup de piston en
vapeur et eau. =0^,0813
Le poids de vapeur introduit à la fin de l'admis-
sion est = OS0462
•
— 389 —
Par suite, la somme des poids d'eau entraînée, dé-
posée dans l'enveloppe et condensée pendant l'admis-
sion s'élève à 43 «/o, 17 -=rOS0351
Le cylindre II a consommé par coup de piston en
vapeur et eau =0^3820
le poids de vapeur introduit à la fin de l'admission = 0'',2365
Et la somme des poids d'eau entraînée, déposée
dans l'enveloppe et condensée pendant l'admission
s'élève à 38 7o,09 =0^4455
Mais n'ayant pas installé de purgeur sur la conduite de vapeur
du cylindre I, nous n'avons pu faire, ainsi que l'indique M. G.
Linde dans son rapport, la réduction de l'eau condensée restée
1383
dans ce purgeur. C'est donc ô^ôô^ = ' Vo>59 à ajouter aux 38^/o,09,
soit, total : 39Vo,68 donnant l'état de la vapeur sortie de la chau-
dière au moment où cesse l'admission dans le cylindre II.
Ce cylindre II est aussi directement comparable à la machine
de Woolf, puisque pour ces deux moteurs nous avons déterminé
l'eau entraînée et les refroidissements d'une manière analogue.
Leurs consommations par cheval absolu et heure sont à peu près
les mêmes :
Machine de Woolf par cheval absolu et heure con-
somme =7^6663
Cylindre II (200 chev.) =7^7013
Soit 07o»^5 en faveur de la première, et pour
celle-ci le poids de vapeur et eau consommé par
coup de piston = 0^7729
Le poids de vapeur introduit à la fin de l'admis-
sion =0S5349
Par suite, la somme des poids d'eau entraînée, dé-
posée dans l'enveloppe et condensée pendant l'admis-
sion est 30 7^,80 =0S2380
Mais les espaces nuisibles, qu'il est d'ailleurs assez difficile de
réduire, enlèvent à la machine Woolf 17 Vo,86 et au cylindre II
1
— 390 —
seulement 47«,29, différence 13Vo,57, que Ton peut récupérer
en partie par une construction bien entendue. (Une étude m'a
prouvé qu'il était possible de faire une machine Woolf horizon-
tale sans avoir beaucoup plus d'espaces perdus que dans le mo-
teur à un seul cylindre, et cela sans nuire aux bonnes dimensions
des orifices d'admission et d'échappement.) Comme, du reste, la
consommation pour les deux moteurs analysés est la même, il
s'ensuit que la machine Woolf sans espaces nuisibles sera supé-
rieure à une machine à un seul cylindre d'environ 14*^/0.
Ce chiffre 147o représente le bénéfice que l'on peut faire en
détendant dans un second cylindre la vapeur introduite à pleine
pression dans le premier; cette plus-value est inhérente au sys-
tème Woolf. Pour y arriver en pratique, il suffit de réduire les
espaces nuisibles aux proportions de ceux des machines à un seul
cylindre ; soit à 1 ou 2 % du volume engendré au lieu d'être de
107o, comme c'est généralement le cas dans ces machines de
Woolf.
Dans ce dernier parallèle, j'ai laissé de côté avec intention la
perte de travail due aux condensations qui se font du petit au
grand cylindre; ces condensations sont inévitables, et l'applica-
tion d'une enveloppe de vapeur totale est le seul moyen d'y remé-
dier en partie.
Comparaison en calories.
J'ai comparé ces machines en prenant directement les poids
d'eau et de vapeur consommés par cheval absolu et par heure;
mais ce terme de comparaison n'est pas tout à fait exact. Comme
dans chaque machine la proportion d'eau entraînée est variable,
il est préférable d'évaluer la chaleur qu'apporte ce mélange vapeur
et eau ; ainsi le cylindre I (64 chev.) consomme par cheval absolu
et heure, l'eau entraînée étant 6 7o>S6 :
I = 9\O0SSii - 0,0656 (650 + 0,305^ + 0,0656 X 9S0038î*
^ Les valeurs teiq correspondent aux pressions de la vapeur à l'entrée
dans l'enveloppe.
r
— 391 —
= 8S4132 X 654%12 + 0S5906 X 157%79
= 5596%43 calories.
Le cylindre II (200 chev.) avec 37o44 d'eau entraînée, con-
somme par cheval absolu et heure :
II zz= 7S701 3 (1 0,0314) (650 + 0,305/) + 0,03 1 4 X 7S701 Sq
= 7S4595 X 655%18 + 0,2418 X 161%33
= 4926%32 calories.
Différence entre ces deux machines :
5596.43 — 4926.32 _
5596.43 — ll7o>98.
La machine Woolf, avec 4 7o d'eau entraînée, consomme par
cheval absolu et heure :
= 7S663 (1 - 0.04) (650 + 0.305/) + 0.04 X l\6&Sq
= 7S3597 X 652%5 + 0.3066 X 152%27
= 4848.88 calories.
Elle gagne sur la précédente, cylindre II :
4926.32 — 4848.88 ,^,
4926.32 — l7o,57.
En faisant intervenir les diverses pertes de travail, on rendrait
compte de la différence 11Vo.98 qui existe entre les deux ma-
chines horizontales, et il serait facile d'établir comme précédem-
ment que les machines de Woolf, abstraction faite des espaces
nuisibles, sont supérieurs d'environ 14% aux moteurs à un seul
cylindre par le fait seul de la détente dans un second cylindre.
Comme cette manière de voir donne lieu à une nouvelle série
d'études et qu'il me manque encore quelques chiffres pour en
arriver à un ensemble de conclusions tout à fait générales, je ne
puis les insérer dans ce travail qui a plus spécialement pour
objet les développements de la méthode d'analyse.
Voici du reste pour les machines pourvues d'une chemise de
vapeur enveloppant totalement les cylindres, les résultats pratiques
auxquels on est conduit; ils s'imposent à tout constructeur qui
veut sérieusement étudier un projet de moteur.
Gonolosioiu.
Il faut à tout prix éviter les condensations qui se produisent
dans l'intérieur des cylindres, et avoir, à la fin de l'admission, le
moins d'eau possible contenue dans la vapeur; ce résultat, on
l'obtiendra :
\ " Par l'emploi de la vapeur sèche à ««<; température suf /liant-
ment élevée;
2" En séparant complètement la vapeur gui se rend au cylindre
de celle qui alimente l'enveloppe^ en mire cette enveloppe doit
surtout couvrir aussi tes fonds mêmes des cylindres.
Ces deux conditions étant remplies, la vapeur de la chemise
fournira la chaleur nécessaire pour éviter les condensations pen-
dant le travail de la détente. Nous arriverons ainsi à avoir n la
fin de la course de la vapeur aussi sèche que possible; par suite,
le refroidissement au condenseur sera ramené lui-même à son
minimum.
Les autres pertes, telles que les chutes de pression entre enve-
. loppes et cylindres, celles dues aux espaces nuisibles et au mau-
vais vide, ont déjà éveillé l'attention des ingénieurs qui se soot
occupés de ces questions, bien qu'ils n'aient pu en déterminer
une valeur exacte, ainsi que nous l'avons fait avec M. G. Leloutre.
On y remédie facilement en construction par une disposition bien
entendue; nous croyons cependant utile de recommander la sépa-
ration des tiroirs. Ce genre de distribution, tout en isolant la
vapeur chaude, permet d'augmenter les dimensions des orifices,
linsi que l'avance à l'échappement.
Enfin je tiens à insister en dernier lieu sur un fait impor-
aai dont la découverte est due à H. G.-A. Hirn ; il a prouvé par
'analyse des résultats obtenus sur sa machine à la suite de trois
issais' dans des conditions différentes, que les fuites maximum
' NouB avons &it ces SBoais avec M. Leloutre en août 1870 et septembie
1871.
— 393 —
possibles à travers le piston tendent vers zéro ; le jaugeage de Teau
de condensation est du reste venu confirmer ses assertions. Les
formules qu'il a établies m'ont permis de vérifier la consomma-
tion du cylindre I (64 chev.), et de prouver que ce piston, lui
aussi, est aussi étd.nche que possible, bien que le moteur soit
horizontal.
L'ensemble de cette série d'analyses a surtout eu pour objet
l'étude comparée d'un moteur système Woolf avec une machine
à un seul cylindre, toutes deux munies d'une enveloppe complète *
et employant la vapeur humide.
Elle a donné lieu à l'application de la méthode indiquée par
M. G.-A. Hirn en 1855, méthode que nous avons complétée et
employée de nouveau en 1870 et 1871 avec lui et M. Leloutre *.
Elle nous a permis de constater et de mettre en lumière toute
l'importante série des transformations que subit la vapeur pen-
dant son passage à travers les cylindres, et comme d'un autre
côté la loi de d^ente posée en 1866 par M. G. Leloutre et les
formules que nous avons établies depuis', donnent les différentes
perles de travail, l'étude du moteur est ainsi faite d'une manière
complète ; nous pouvons immédiatement en découvrir les points
faibles et, par suite, indiquer les modifications qui peuvent y
remédier en pratique.
* Les couvercles supérieurs de la machine Woolf seuls ne sont pas recou-
verts par cette chemise.
' Voir V Etude générale sur les moteurs à vapeur^ par MM. G. Leloutre et
O. Hallauer.
* Voir le rapport sur l'essai de la machine à vapeur surchauffée de M. Hirn,
Bulletin de la Société industrielle^ avril et mai 1867.
394
RÉSUMÉ DES SÉANCES
de te Soeiéié industrielle de IHiiliioiUM*
SEANCE DU 28 MAI 1873.
Présidence de M. Ernest Zuber, vice-président
Secrétaire : M. Th. Schlumbergbr.
Dons offerts à la Société.
1. Douze brochures diverses de la Société des sciences et arts de
Batavia. — 2. Annales de l'institution Smîthsonian de Wasliingtou. —
3. Statistique du commerce et de la navigation des Etats-Unis. —
4. Plusieurs prospectus de l'Ecole de commerce de Lyon. — 5. Compte-
rendu de la Société d'agriculture du Var. — 6.,Un exemplaire du
journal The paper Trade, de New- York. — 7. Communication de la
Société des fabricants de Mayence. — 8. Der elsàssische Bienenmchkr,
— 9. Trois numéros du Journal de Pmdustrie et Ju commerce dt
Bavière, — 10. Album des vieux châteaux de l'Alsace, par M. Thiéry.
Trente-sept membres prennent part à la réunion.
Lecture et adoption du procès- verbal de la dernière séance.
M. le président en u mère les dons reçus pendant le mois, et fait
voter les remercîments habituels.
Cwrreyfondance.
M. E. H. Schwartz, à Gernay, fait part du décès de son frère, autre-
fois membre de la Société.
MM. Dobson et Barlow, constructeurs de machines de filature à
Bolton, en Angleterre, communiquent des perfectionnements qu'ils ont
introduits à la peigneuse Heilmann. — Renvoi au comité de méca-
nique.
— 395 —
M. J. LsBderich fils, à Mulhouse, remercie la Société de sa nomina-
tion de membre ordinaire.
M. B. Leibendinger, à Passau, demande des renseignements sur
la fabrication de Talbumine de sang.
Envoi de la part de M. le maire de Mulhouse, d'un rapport sur le
mouvement de la caisse d'épargne de Mulhduse, armées 1871 et 1872.
M. Xavier Kieffer, à Cernay, propose la création à Vienne (Autriche)
d'une exposition permanente des produits alsaciens.
MM. d'Andiran et Wegelin envoient un échantillon d'un produit
tinctorial pour noir : noix d'Anarcordium. — Renvoi au comité de
chimie.
M. Léon Bloch transmet une communication relative à un procédé
d'impression en noir d'aniline. — Renvoi au comité de chimie.
M. le D' Goppelsrœder soumet un échantillon d un nouveau produit
alimentaire, la margarine-Mouriès, destiné à remplacer le beurre, et
sur lequel il appelle l'attention de la Société. — Renvoi au comité de
chimie.
M. Camille Kœchlin envoie une note de M. Gh. Lauth sur le noir
d'aniline. — Renvoi au comité de chimie, lequel, sur le désir de l'au-
teur, est autorisé à en décider l'impression immédiate.
Travaux,
Le comité de chimie demande l'adjonction de M. Albert Scheurer. —
Adopté.
Le comité de chimie demande en outre l'impression d'une note sur
le vert d'aniline par M. Gh. Lauth. — L'impression de cette note est
votée.
La commission désignée pour étudier Taérage et les températures
dans les ateliers, demande l'adjonction de MM. Gamille Schœn et Th.
Schiumberger.
MM. Meunier et Hallauer désirent l'autorisation de faire faire un
tirage spécial du mémoire qu'ils ont présenté à Tune des dernières
séances, sur le rendement des chaudières à foyers intérieurs. —
Accordé.
Lecture du rapport de M. Engel-Dollfus sur la marche des Ecoles
de tissage et de filature : Fondée en 1861, l'institution traverse une
— 396 —
période critique que les événements expliquent trop bien» et dont 3
serait à désirer qu'elle sortît promptement; dans ce but, H. le rappor-
teur fait appel aux fondateurs de TEcole et à toutes les personnes
qui s'intéressent à cette œuvre utile, les engageant à lui continuer leur
concours au milieu des difficultés du moment. — L'assemblée s'asaode
à ce vœu; elle a décidé déjà, dans une précédente séance, Timpression
au Bulletin de la note de M. Engel, et en a autorisé un tirage spécial
M. Steinlen présente un compte-rendu sur le fonctionnement de
l'Ecole de dessin industriel et architectural pendant l'exercice 1872-73:
A la rentrée des élèves, le personnel enseignant a été changé et
augmenté de manière à mieux satisfaire les besoins des cours qu ont
suivis 70 à 80 jeunes gens, sur la composition desquels M. le rappor-
teur donne quelques indications comme flge, profession, durée de fré-
quentation, etc. L'assemblée ratifie les propositions de récompenses
suivantes :
1" prix : Schlegel Edouard.
Premier 2* » Finet Victor,
Second 2* > Deck Ambroise.
l** mention honorable : Igert Jean.
2* » » Rauber Louis
8* t t Weidknecht Paul.
L'assemblée décide l'impression au Bulletin du rapport de M. Steinlen,
et vote, comme d'habitude, l'insertion dans V Industriel alsacien de la
liste des lauréats.
Le comité des beaux-arts, vu l'absence d'un grand nombre de ses
membres, ne sera en mesure de présentoir qu'à la prochaine séance
son aperçu sur l'Ecole de dessin d'ornement.
M. G. de Goninck, au nom du comité de chimie, conununique un
travail qu'il a préparé sur l'indicateur de température de M. Bessoo,
et dans lequel il expose le principe de l'appareil, les limites de son
exactitude, et enfin le mode de graduation. — L'impression en est décidée.
M. Rosenstiehl donne la description et le mode d'emploi d'un sys-
tème de tamisage des couleurs imaginé par lui, et qui repose sur
l'usage du vide, produit par le condenseur d'une macMne à vapeor,
pour chasser le liquide épais au travers des mailles d'un tamis. — Cet
ingénieux procédé parait devoir rendre de grands services dans la pré-
— 897 —
paration des coalears, par suite de la rapidité et de la simplicité de
l'opération, et rassemblée s'empresse de voter la publication de l'in-
téressant mémoire de M. RosenstiehI.
M. F. G. Heller, au nom du comité de mécanique, soumet à la
Société son appréciation sur un appareil destiné à maintenir l'arrêt des
machines à vapeur, et appliqué par M. F. Ëngel-Gros.
Gomme inspecteur de l'Association pour prévenir les accidents de
fabrique, M. Heller donne la description de ce mécanisme; i) en recom-
mande l'emploi partout où c'est possible, et y ajoute quelques mesures
de précaution complémentaires.
M. Paul Jeanmaire décrit certains effets de désorganisation du coton
et des fibres végétales par les alcalis après l'action de quelques oxy-
dants, et à la demande du comité de chimie, l'assemblée vote l'impres-
sion de cette note au Bulletin.
En réponse à une demande de la Société d'agriculture de Vauclnse
au sujet de la garance, M. G. Brandt a rédigé, au nom du comité de
chimie, un rapport sur la question de l'alizarine artificielle, au point
de vue de son emploi actuel et de son avenir probable, comparé à celui
de la garance naturelle. Selon l'avis du comité, la culture des racines
de garance n'est pas encore menacée par le nouveau produit, surtout
si les fabricants de garance du Midi font sérieusement appel aux pro-
cédés scientifiques pour obtenir les extraits concentrés, avec la pureté
et la j'ichesse que leurs concurrents de Paris et de TEtrauger sont par-
venus à réaliser; et si, d'autre part, les cultivateurs s'efforcent d'ap-
pliquer les méthodes de plantation les plus perfectionnées, les engrais
les mieux appropriés. — L'impression est décidée.
Le rapport sur le concours des prix, qui réglementairement devrait
être présenté à la séance générale de mai, ne pourra être soumis à la
Société que dans sa prochaine séance ; et M. le président indique, en
attendant, les changements au programme des prix proposés par les
divers comités :
Celui de chimie maintient le plus grand nombre des sujets mis au
concours, apporte quelques modifications dans l'énoncé de plusieurs
prix existants, et ajoute à la liste les questions suivantes ;
Guves servant à teindre au large ;
Procédé d'extraction de la matière colorante dite purpurine.
— 398 —
Préparation du vermillon sur tissus de coton.
Succédané de la terre de pipe.
Bleu analogue à Toutremer.
Production de Tacide carminique par syntlièse.
Introduction dans l'industrie de Torcéine synthétique.
Amélioration dans les produits chimiques comme pureté et concen-
tration.
Recherches sur les réactions ayant donné le rouge, bleu, vert, etc^
avec Taniline, la toluidine, etc.
Nouveau noir vapeur plus avantageux que ceux connus.
Le comité de mécanique propose la suppression d'un seul prix, de
légères modifications dans les développements d'un ancien siyet, et
l'addition de cinq nouveaux prix :
Mode d'admission et de réglage de la vapeur dans les cuves de
blanchiment ou de teinture.
Proportions des pièces frottantes dans les organes de transmission.
Introduction et emploi de nouvelles machines-outils.
Installation d'un système de ventilation, destiné à rafraîchir les
ateliers pendant les fortes chaleurs. Ge dernier problème fait l'objet
de deux prix.
Le comité d'utilité publique, outre le maintien au programme des
prix anciens, ajoute deux sujets pleins d'actualité :
1° Mémoire traitant des résultats probables pour l'industrie dn
Haut-Rhin de l'exploitation, par des Sociétés d'actionnaires au lieu de
Sociétés en nom collectif, des diverses branches du travail manuiac-
turier.
a*' Participation des ouvriers aux bénéfices d'une exploitation indu-
strielle, sous forme d'encouragements à l'épargne, à la prévoyance, à
l'assistance, etc.
La généreuse dotation de M. Salathé donnera aussi lieu à renoncé
d'un prix rentrant dans la compétence du comité d'utilité publique.
Comme prix nouveau. le comité d'histoire naturelle voudrait provo-
quer une étude sur la nappe d'eau souterraine de nos environs.
Le comité de commerce supprime le prix relatif aux dessins et
marques de fabriques, et le remplace par une étude sur les voies
navigables de l'Alsace, et leurs raccordements avec les autres pays.
— 399 —
M. Iwan Zuber fait remarquer que presque tous les nouveaux prix
consistent en médailles d'honneur, et exprime la crainte qu'il soit
&it abus de cette haute récompense ou que du moins il en résulte
une certaine défaveur pour les questions entraînant des distinctions
moindres.
Divers membres répondent à cette observation que les comités possè-
dent toujours la latitude de proportionner la médaille au mérite du
concurrent, et M. le président promet de saisir de la question le Con-
seil d'administration.
Pendant la séance, MM. Eugène Schweitzer, chimiste à IwanofT
(Russie) et Xavier Schellkopf, chimiste à Serpenkoff, présentés par
MM. A. d'Andiran et Wagner, ont été admis comme membres ordi-
naires à l'unanimité des voix.
La séance est levée à 7 heures.
SÉANCE DU 25 JUIN 1878.
Président: M. Auguste DOLLFUS. — Secrétaire: M. Th. Schlumbbrgbr
Dons offerts à la Société.
1. Archives de la Chambre de commerce de Lille. — 2. Mémoires
de la Société des sciences du Hainaut. — 3. Les N"* 79 et 80 du Bul-
letin du Cœmté des forges de Frcmce. — 4. Compte-rendu du 9* con-
grès des fabricants de papier de France. — 5. Bulletin de la Société
genevoise d'utilité publique. — 6. Trois numéros du Bulletin de la
Société académique de Poitiers. — 7. Mémoires de la Société d'agri-
culture de la Marne. — 8. Bulletin de la Société académique du Var .
9. Travaux de la Société libre d'agriculture de TEure. — 10. Bulletin
agricole de l'arrondissement de Douai. — 11. Compte-rendu des tra-
vaux faits au laboratoire agricole de Calèves, par M. Ë. Risler. —
12. Bulletins de la Société linéenne du Nord de la France. — 18. Trois
numéros du journal La Nature. — 14. Procédé de coïiservation des
viandes et des légumes, par M. le D' Sacc. — 15. Communications de
4a Société des fabricants de Mayence. — 16. Deux numéros du journal
The Canadian patent office. — 17. Bulletin de l'industrie et du corn-
- 400 —
merce de Is Bavière. — 18. Quatre exemplaires de la AUgemmefi^
technische Zeituag, de Berlin. — i9. Der ekàtneeite Bienenzûehier.-
20. Huit volumes des Iirerets d'invention d'Amérique. — 21. Rapporte
du département de l'agricuilure de Washington.
La séance est ouverte à 6 1/4 heures, en présence de trente^q
membrea.
Le procès-verbal de la réunion du mois de mai est adopté sus
observatioD.
M. le président fait connaître la liste des dons offerlâ à la Sodélj
pendant le mois, et voter les remerctments d'usage.
Correapondatiee.
Une offre, relative à des objetsd'antiquité trouvés dans une granfere
des environs, est renvoyée à M. Engcl-Dollfus, qui veut bien exami-
ner la proposition.
MM. Leblond et Mulot communiquent un nouveau système de cbaut-
Age des fours à gaz d'éclairage Huller-Eicbelbrenner. — Renvoi au
comité de mécanique et à la commission du gaz.
H. L. Bloch rectiBe la note sur le noir d'aniline, qu'il arait son-
mise à la Société il y a quelque temps. — Renvoi au comité de
chimie.
Enroi, de la part de M. R. Neddermann à Strasbourg, d'un échan-
tillon d'une composition destinée à prévenir les incrustations dans la
chaudières à vapeur. — Le cwnité de mécanique se prononcera-
Annonce du changement de domicile de M. H. Gruner, andai
membre de la Société, qui va s'établir à Dresde.
Communication de M. J. G. Gros, ayant pour objet de tenir les
industriels en garde contre les propriétés inflammables d'un liquide,
récemment mis en vente à Mulhouse, et devant servir k protéger
contre la rouille les pièces métalliques polies des madiines, ou à épais-
sir les huiles de graissage. — Renvoi aux comités de chimie et de
mécanique.
MU. Gros, Roman, Marozeau et (]" présentent un appareil automo-
teur pour guider et élargir les tiesus à l'entrée des diverses machines.
Ud spécimen eet monté dans la salle des séances, et M. Welter, l'an
— 401 —
des constructeurs cessionnaires, donne les explications propres à faire
comprendre le fonctionnement du mécanisme. — Renvoi aux comités
de chimie et de mécanique.
Remise, de la part de M. Eug. Ehrmann, d'un instrument de préci-
sion, dit Diagraphe Gavard, susceptible de nombreuses applications
dans renseignement du dessin linéaire, de la perspective et de Tarchi-
tecture, et accompagné d'une brochure explicative. Selon le vœu de
M. Ehrmann, cet appareil sera placé dans le cabinet d'instruments
de la collection Dollfus-Ausset.
Le rédacteur d'un nouveau journal de sciences, la Navire, demande
réchange de sa publication contre le Bulletin. — Renvoi au conseil
d'administration.
M. le D' GoppelsroBder (ait appel aux membres de la Société pour lui
fournir les échantillons de tissus teints et imprimés qui lui seront
nécessaires à rétablissement d'une méthode analytique à laquelle il
travaille, et devant servir à reconnaître la nature et la pureté des
matières colorantes libres ou fixées sur les fibres textiles.
Il désire également des échantillons de matières colorantes destinés
à la même étude et à l'enseignement de l'Ecole de chimie, dont il joint
le programme à sa lettre.
M. A. Muller, à Paris, adresse un nouveau procédé de titrage des
indigos, dont l'examen est renvoyé au comité de chimie.
Travaux.
A la demande du comité de mécanique, l'assemblée décide l'inser-
tion dans le Bulletin du mémoire présenté par M. Hallauer à la der-
nière séance, sur trois moteurs étudiés comparativement au point de
vue du travail produit par la vapeur dans les cylindres de chacun
d'eux. Un tirage spécial de cent exemplaires est autorisé.
Une demande d'abonnement au journal F Economiste français^ signée
par plusieurs membres, est ratifiée par un vote unanime.
M. le président expose, qu'aux termes d'une délibération du Conseil
municipal, l'administration du Musée du vieux Mulhouse a été confiée
à la Société industrielle, que MM . Auguste Stœber et Coudre ont été
désignés conune conservateurs des collections; qu'il y aura lieu de
saisir de la question le comité d'histoire et de statistique, en le priant
— 402 —
de choisir une Commission de surveillance, et que jusque-là M. Ëagel-
Doilfus veut bien se charger de cette tâche. Sous peu, le Conseil d'ad-
ministration sera en mesure de présenter la situation financière de
l'œuvre.
M. le président ajoute quelques renseignements sur le Musée du
dessin industriel qui est en pleine oi^anisation : les matériaui^ y
ajffluent en abondance de tous côtés, et M. le président engage les
membres de la Société à visiter Tinstallation pour se rendre compte
de ce qui a été fait et se pénétrer de la nécessité qu'il y a de venir
en aide, par un concours financier plus complet, à une institution
aussi utile. Pour se créer des ressources, on a déjà été dans l'obliga-
tion, jusqu'à nouvel avis, de ne permettre l'entrée gratuite qu'un jour
de la semaine, le dimanche, et de réserver les autres jours aux per-
sonnes munies de cartes d'abonnement.
M. le ly Kœchlin donne lecture d'une note sur la valeur nutritive du
pain et de l'extrait de viande, et développe une thèse qu'il avait déjà
fait entrevoir dans un précédent travail sur un système de décortica-
tion du blé, à savoir que le meilleur pain n'est pas seulement celni
qui renferme le plus de matières azotées, mais bien celui dans lequel
ces substances se trouvent encore sous la forme la plus facilement
assimilable. De nombreuses expériences oni démontré ce fait, et justi-
fient la faveur de plus en plus marquée dont jouit le pain blanc.
Quant à l'extrait de viande, on s'est beaucoup exagéré ses propriétés
alimentaires; des essais multiples ont fait voir qu'il faut le considérer
comme un condiment, et ne l'employer qu'à faible dose, sous peine de
le voir devenir nuisible. — Renvoi au comité d'histoire naturelle.
M. Engel-DoUfus donne connaissance du rapport qu'il a préparé sur
la marche de l'Ecole de dessin. Il constate d'abord avec regret le
nombre décroissant des élèves qui persévèrent plus de trois ans dans
la fréquentation des cours ; l'utilité des leçons se borne de plus en
plus aux avantages d'un enseignement élémentaire : les études artis-
tiques, propres à former le goût, tendent à disparaître ; comment les
remettre en honneur? M. Engel indique un moyen pour lequel il
demande l'appui de chacun : )a création de musées, la formation de
collections, et en ce moment surtout le concours des membres de la
Société pour le Musée de dessin industriel qui, soutenu coQune il ddt
— 408 ~
rètre, est destiné à derenir un puissant foyer de culture artistique. —
L'impression est votée, ainsi que la liste suivante des récompenses
accordées aux élèves du cours de dessin de figure.
Rappel de médaillede vermeil Lazare Léopold.
Id. Id. d'argent MuUer Edouard.
Médaille d'argent Charbonnier G.
» de bronze Thun Frédéric.
» * Ortas Auguste.
Ehni Albert.
• > Eubler Martin.
Mention honorable Dœbely Théodore.
» » Meyer Georges.
» • Walters Henri.
> > Steiner Jean.
• > Leblé Charles.
• > Klein Eugène.
> * Rinderknecht Alb.
> • Bellangé Eugène.
• * Roggenmoser J.
M. Engel-DoUfus entretient ensuite l'assemblée de la question du
Musée du vieux Mulhouse, vers lequel il voudrait voir afDuer en plus
grand nombre les objets d'antiquité concernant notre ville; il fait con-
naître une longue liste de matériaux offerts au Musée, et propose d'en
publier la nomenclature complète, afin d'attirer l'attention des posses-
seurs d'anciens souvenirs, et de les engager à en faire don au Musée.
L'assemblée approuve pleinement ce projet, et vote des remerclments
aux personnes qui ont contribué à former ces collections.
M. Ernest Zuber, rapporteur du comité de mécanique, rend compte
d'un projet d'installation d'une grue à vapeur, destiné à concourir pour
le prix N"" 45 des arts mécaniques. Ce sujet, déjà traité il y a un an,
par deux membres de la Société, avait donné lieu à un travail complet
qui a été remis à la Chambre de commerce. Dans le projet présenté
au concours des prix, tous les éléments du problème ont été étudiés
avec une connaissance sérieuse de la matière, et le comité, considé-
rant que les conditions du programme ont été remplies, puisqu'il ne
s^agit que d'une étude et non d'une installation, propose de décerner
aux auteurs du travail, MM. Sauter Lemonnier et G** à Paris, une
médaille de première classe. — L'impression est votée, ainsi que celle
TGMB XLm. SUPPLËMBNT D'aOUT 1873. ^
— .404 —
du mémoire de MM. Gustave Dollfiis et Paul Heilmann-Ducom-
mua.
A la demande du comité de mécanique, M. Th. Schlumbei^ lit
une traduction d'un article paru dans le journal polytechnique de
Dingler, et relatif à un nouveau système d'extincteur d'incendie. D in-
vention américaine, cet appareil semble avoir rendu d'excellents ser-
vices, et mérite de fixer l'attention par sa simplicité, la promptitude
de sa mise en jeu et la continuité de son effet. M. le président exprime
le vœu qu'un engin de ce genre puisse être expérimenté prochaine-
ment à Mulhouse.
L'assemblée décide Timpré^sion d'une note complémentaire adressée
par M. Ad. Hirn^ et traitant de corrections à faire intervenir dans le
calcul des courbes levées à l'aide du dynamomètre qu'il a imaginé
récemment. Dans l'une des dernières séances, M. Hallauer a donné
la description de cet appareil qui s'applique aux balanciers ie&
machines à vapeur, dont la flexion sert à mesurer le travail produit
Vu l'heure avancée, la lecture d'un long travail de M. Ch. Gradsur
les forces -motrices dans le Haut-Rhin, est renvoyée à la prochaine
réunion.
M. Gustave Lamy, proposé comme membre ordinaire par M. Ernest
Zuber, est admis à l'unanimité des votants.
La séance est levée h 7 heures.
SÉANCE DU 80 JUILLET 1878.
Président : M. Auguste Dollpus.
Secrétaire-adjoint : M. Aug. Lalange.
Dons offerts à la Société.
1. Collection des numéros du Bulletin des lois contenant les optioie
des Alsaciens^Lorrains, par M. Scheurer-Kestner. — 2. Mémoires de
la Société dunkerquoise, 1870-1871. — 8. Mémoires de la Société des
sciences de Caen. — 4. Procès-verbaux de la Société vétérinaire
d'Alsace. — 5. Bulletin de la Société genevoise d'utilité publiqua —
6. Bulletin de l'Association des ingénieurs de Liège. — 7. Notice sur
r
— 405 -
Tindustrie et le commerce en Alsace, par M. Ch. Grad. — 8. Mémoires
de la Société d'histoire naturelle de Bâle. — 9. Le N" 81 du Bulletin
du comité des forges de France. — 10. Un numéro du journal Le Mc^
niteur des fils et tissus de Paris. — 11. Communication de la Société
des fabricants de Mayence. — 12. Un numéro du journal The paper
Trade de New- York. — 18. Supplément de la statistique du commerce
du grand-duché de Bade. — 14. Der elscessische Bienenzuchter. —
15. Cinq numéros de la Allgemeine deutsche Zeitung. — 16. Un nid
de fauvettes, par M. Joseph Kœchlin.
Pour le Musée du Vieux- MiMoune : ; ; ; .
1. Portrait de M. Jean Zuber, don de M""* veuve J. Zuber. -^
2. Portrait de M. Josué Heilmann^ don de M. P. Heilmann Ducommun.
— 8. Modèle de peigneuse et de démêloir, premiers modèles construits
par M. Josué Heilmann, et qui ont servi de base aux traités faits
entre lui et MM. N. Schlumberger et C*'.
La séance est ouverte à 5 1/2 heures, en présence de 25 membres.
Le procès-verbal de la séance de juin est lu et adopté sans observa-
tions.
M. le président donne la liste des dons envoyés à la Société pen-
dant le mois.
Parmi les objets exposés au Musée du Vieux-Mulhouse, figurent les
modèles originaux des peigneuses et démêloirs Heilmann, modèles
ayant servi de base aux traités intervenus entre l'inventeur et la
maison Nicolas Schlumberger.
Ces machines, qui présentent un haut intérêt, sont offerts par
M. Paul Heilmann, pour être déposées au Musée du Vieux-Mulhouse.
M. Heilmann ne les abandonne pas toutefois au Musée ; il s'en réserve
la propriété et le droit d'en disposer ultérieurement.
Des remerclments sont offerts aux divers donateurs.
Correspondance.
M. Berger, de Vincennes, demande quelques renseignements sur le
programme des prix de 1878.
MM. Nézeraux et Garlaudat soumettent un appareil de leur inven-
— 406 —
tioD, destiné à rafraîchir l'air en le mettant en contact avec de l'eao.-
ReoToi à la commission des températurea.
• M. FVitz Cieney, membre de la Société, indique sa nouvelle adresse.
M. Pries, directeur de l'Ëcole de tissage, envoie la liste des récom-
penses obtenues par ses élèrea.
Dans la division du tissage, cinq élèves ont des certificats de cap-
cité de premier ordre, et deux de second ordre.
Dans la filature, it a été décerné également cinq cerUûcats de pn-
mier ordre, et deux de second ordre.
Le Bulletin contiendra, comme lea années précédentes, les noms dts
lauréats.
HH. Gros, Roman, Marozeau et G^, offrent des renseignements com-
plémealairea sur lirur madiine à élargir les tissus.
La Sodété indnstrielle de Lille envoie son pri^ramme des prix. -
Ce prc^ramme restera déposé au secrétariat.
La Société académique de Saint-Quentin adresse les sujets mis aux
concours de ses prix pour 1874 et 1875.
La Société des ingénienrs de Berlin envoie un tableau des dimen-
sions normales à adopter pour les brides et boulons des tuyaux en
fonte. — Renvoi au comité de mécanique.
UH. A.GhatardPécarrèreetC*,de Nogent-sur-Seine, demandent des
renseignements sur les prix relatifs à l'industrie du papier. — Oa
leur a répondu.
H. Ernest Thiémonge adresse un paquet cacheté, qui a été déposé
sons le n" 19S.
H. Gustave Dollfus adresse à la Société seize volumes et un atlu
du grand ouvrage de H. DoUfus-Ausset sur tes glaciers. — Des remet-
ciments lui ont été adressés.
M. Lamy remercie la Société de l'avoir admis comme membre
ordinaire.
HM, J.-B. Girard et G", de Paris, demandent des renseignemei^
sur le programme des prix.
H. Gaspard Zeller demande le retrait d'un paquet cacheté déposé
par lui en 1860 sous le n° 89. Bien que le délai de dix ans soit expiré,
elqne la Société soit en droit, aux termes de son règlement, de prendre
— 407 —
connaissance du contenu de ce paquet, elle décide cependant qu'il
sera rendu à M. Zeller.
MM. L. Sautter, Lemonnier et 0% remercient la Société pour la
médaille de première classe qui leur a été décernée.
M. le D' Jannasch invite les membres de la Société à assister à
un Ciongrës, qui aura lieu à Vienne du 4 au 8 août, pour examiner la
question de la protection des brevets.
M. le président présente une carte en relief du Bas-Rbin, exécutée
par M. Burgi sur le même format que celle du Haut-Rhin.
Cette carte, qui est vendue 20 fr. dans le commerce, est cédée pour
18 fr. aux membres de la Société qui se feront inscrire au secréta-
riat ou chez M. Emile Perrin.
M. DoUfus expose également qu'il a reçu pour le Musée du Vieux-
Mulhouse une somme de 891 fr., formant le reliquat du produit des
conférences organisées Thiver dernier par des dames de Mulhouse. —
Ce don est enregistré avec reconnaissance.
Travaux.
Dans la dernière séance, le programme définitif des prix Salathé a
été adopté. — Les cinq établissements chargés pour la première fois de
désigner les membres de la commission sont :
Pour la filature de coton, MM. DoUfus-Mieg etC^
Pour la filature de laine, MM. EcBchlin-Schwartz et G**.
Pour le tissage, M. Charles Mieg.
Pour rimpression, MM. Frères Eoechlin.
Pour la construction, la Société alsacienne de constructions méca-
niques.
Sur la proposition du Conseil d'administration, la Société désigne
également pour faire partie de cette commission :
MM. Salathé, Engel-Dollfbs, Wacker-Schœn, Groehens et Ch. Bohn.
Sur la proposition du même Conseil, TAssemblée approuve la nomi-
nation de M. Boulanger comme professeur-acyoint de dessin linéaire à
r Ecole de dessin.
M. le président expose que pour la construction d'un deuxi^e
étage éar l'Ecole de dessin, la Société a reçu comme souscriptions
YOlontaires 88,640 b.
— 408 —
•
Les dépenses se sont élevées pour la construction proprement dite
à fr. 84,500
L'aménagement intérieur du Musée industriel a coûté. . 2,800
Celui du Musée du Vieux-Mulhouse S,0S5
Le cabinet d'instruments de physique S80
Ensemble fr. 89,715
Le Musée industriel compte encore sur quelques souscriptions qn
permettront de solder les dépenses occasionnées par son installation;
l'ensemble des chiffres ci-dessus fait ressortir néanmoins un déficit qui
devra être comblé. — Sur la proposition du Conseil d'administration,
l'Assemblée vote dans ce but un crédit de 1,000 fr.
Elle accepte également le chiffre de location offert par la ville pour
le loyer du Musée du Vieux-Mulhouse, qui est propriété communale.
Le comité des beaux-arts propose de voter à M. Eck, qui pendant
trente ans a dirigé avec un zèle remarquable l'Ecole de dessin de
figure, une médaille d'argent grand module, comme témoignage de
satisfaction spéciale. — Adopté.
Le comité d'histoire naturelle demande l'impression du travail du
docteur Koechlin sur la valeur nutritive du pain. — Adopté.
M. Aug. Dollfus présente un intéressant tableau statistique des
industries du Bas-Rhin, d'où résultent les chiffres suivants :
Trois cents établissements occupant 52,000 ouvriers^ dont 29,000 i
domicile, ont expédié en France, pendant l'année 1872, passé 70 mil-
lions de marchandises sur une production totale de moins de 90 mil-
lions. — L'impression de ce tableau au Bulletin est votée.
Il est donné lecture du rapport de M. Ëngel-Dollfus sur les travaux
de l'Association préventive des accidents pendant l'année 1872-1878.—
Ce rapport sera, c^tmme les années précédentes, inséré au Bulletin.
La Société adopte en principe la constitution d'une commission
d'hygiène des ateliers, demandée par ce rapport ; les membres en
seront désignés ultérieurement.
M. le président donne lecture d'un travail de M. Gh. Grad sur les
forces motrices, formant un chapitre de ses études statistiques sur
l'industrie de l'Alsace.
Dans cette étude, M. Grad, comparant le bon marché des moteurs
hydrauliques à la cherté chaque jour croissante des moteurs à vapeur,
— 409 —
recherche les moyens à employer pour utiliser d'une manière plus
complète les cours cl*eau qui abondent en Alsace.
Pendant le cours de la séance, M. Salathé, ancien notaire, a été
admis à Tunanimité comme membre honoraire, sur la proposition du
Conseil d'administration.
La séance est levée à 7 1/4 heures.
PROCÈS- VERBAUX
des séances dixx comité d.e méca.niq\ae
Séance du 22 avril 1873.
La séance est ouverte à 5 1/2 heures. — Onze membres sont pré-
sents.
Le procès- verbal de la dernière séance est lu et adopté.
Sur la proposition de sa Commission de lecture, le comité n'adopte
pas réchange des Bulletins contre deux publications nouvelles qui
Pont demandé et ne paraissent contenir aucuns nouveaux matériaux
pouvant intéresser la Société. Il approuve par contre réchange déjà
voté avec le Practtcal Magazine,
La note de M. Noury, ingénieur à Gamaches, intitulée : < La disette
de combustible; questions de prévoyance et d'avenir »,est rapidement
passée en revue et sera déposée aux archives.
M. Th. Schlumbei^er donne lecture d'une note sur les manœuvres
exécutées le 80 mars 1878, chez MM. DoUfus-Mieg et C*, avec leur
matériel d'incendie.
n est décidé que cette note sera insérée au procès-verbal \ et qu'il
en sera donné lecture en séance. M. Lalance entretient à ce propos le
comité de l'installation qu'il organise en ce moment dans les établisse-
ments de MM. HeefTely et G*, en vue d'une prompte extinction des
incendies, avec l'aide d'un petit nombre d'hommes. Aussitôt que son
organisation sera terminée, le comité sera invité par M. Lalance à
assister aux expériences auxquelles elle sera soumise.
^ Voir le Bulletin du mois d'août.
— 440 —
M. Camille Schœn communique au comité un long rapport sur IHl-
nification des systèmes de titrage des filés produits ayec les divenes
matières textiles. Après avoir exposé avec beaucoup de méthode et
dans tous leurs détails les systèmes divers actuellement en usage,
M. Schœn conclut en faveur de l'adoption du système usité en France
pour les filés de coton, savoir : la désignation du numéro d'après le
nombre de mille mètres renfermés dans 500 grammes de filés. D
exprime en outre le désir d'une entente entre les divers pays qui ont
adopté les mesures métriques, à l'effet de faire appliquer la loi aux
transactions sur les filés.
Le comité adopte int^p*alement les conclusions de M. Sebœo, et
décide de demander l'impression au Bulletin de l'intéressant travail
sur lequel elles s'appuient. Le comité ne vo^t au surplus aucun incon-
vénient à ce que le rapport de M. Schœn soit lu à la Chambre de
commerce qui l'a provoqué, avant de l'avoir été en séance.
H. Heller lit un rapport présenté au nom d'une commission de trois
membres, à laquelle avait été renvoyé l'examen d'une note de M. F.
Ëngel, sur un appareil destiné à caler les volants des machines à vapeur
pendant les arrêts. M. Heller s'exprime très fieivorablement au sujet de
l'appareil en question, et fait ressortir l'avantage qu'il présente de
pouvoir servir à arrêter la machine dans la position voulue pour la
remise en marche. Toutefois, le rapporteur insiste sur l'opportunité
de parer aux causes mêmes qui provoquent la mise en mouvemeat
imprévue des machines à vapeur, en mettant en communication Tinté-
rieur des cylindres avec l'air extérieur. Après un échange d'observa-
tions, le comité adopte les conclusions du rapport, et en vote l'impres-
sion au Bulletin, en le faisant précéder de la note de M. Engel. — Des
remerdmenls sont votés à ce dernier pour son utile communication.
liO secrétaire passe en revue les travaux en retard, et donne quel-
ques explications sur les motift qui obligent à ajourner encore le rap-
port sur ^installation d'une grue à vapeur présentée au concours des
prix de l'année précédente.
M. Bohn veut bien se charger de recueillir à Hambourg des rensei-
gnements sur les grues du système Brown, qui doivent y avoir été
installées en grand nombre.
— 411 —
Le concours des chauffeurs devant avoir lieu le mois prochain, il
est procédé à la désignatinn des commis^res chargés, conjointement
avec MM. Meunier et Hallauer, de la surveillance du concours, et du
tirage au sort des chauffeurs qui y prendront part. — MM. Ë. Engel.
Th. Schlumberger et Gustave DoUfus sont désignés.
Le concours aura lieu, comme les années précédentes, dans les éta-
blissements de MM. DoUfus-Mieg et G% et pourra se faire avec de la
houille de Ronchamp.
En raison de Theure avancée, Tezamen du programme des prix est
remis à une séance extraordinaire qui aura lieu le premier mardi de
mai.
La séance est levée à 7 S/4 heures.
Séance du 6 mai i873.
La séance est ouverte à 5 1/2 heures. — Douze membres présents.
Le procès-verbal de la dernière réunion est adopté.
Il est procédé à la révision du programme des prix.
Tous les prix figurant au programme de Tannée sont maintenus avec
de légères modifications, portant principalement sur remploi en Alsace
de divers appareils ou perfectionnements demandés, avant de pouvoir
être admis au concours. Le prix n** 38, fondé pour trois années seu-
lement par un anonyme, disparaîtra seul si la subvention accordée
n'est pas renouvelée.
M. Camille Schœn propose un nouveau prix pour la détermination
des pressions par centimètre carré à admettre pour les coussinets
d'arbres de transmission, en vue de réduire leur usure. — Le comité
approuve pleinement la pensée qui a dicté ce prix, et renvoie à une
prochaine réunion l'arrêté de sa rédaction.
M. Th. Schlumberger se charge de revoir le prix n* 60, relatif à
l'application d'un nouveau moyen de transport pouvant faciliter les
services dans l'intérieur d'une grande usine.
M. Lalance propose le prix suivant :
« Médaille d'honneur pour un moyen mécanique simple de régler
l'admission de la vapeur dans les cuves de blanchiment ou de teinture,
de telle sorte que la consommation de vapeur corresponde toujours à
l'effet que l'on veut produire. > — Adopté.
— 412 —
M. Heilmann propose un prix dont il veut bien se charger de for-
muler le libellé pour Tintroduction de machines destinées à réduire la
main-d'œuvre dans les ateliers de construction.
Le comité décide également de rédiger un prix destiné à récompenser
des systèmes de ventilation des ateliers. La rédaction en sera arrêtée
dans une prochaine réunion.
M. Steinlen sera prié de présenter à la dernière séance du comité
avant l'assemblée générale de mai, un rapport sur le cours de desnn
linéaire, et il sera procédé, comme d'habitude, à Texposition des
dessins.
Le mémoire de M. Hirn, qui devait, suivant Tordre du jour, être lu
à la réunion de ce jour, n'étant pas parvenu au secrétaire, le comité
s'ajourne à huitaine pour en prendre connaissance.
La séance est levée à 7 1/4 heures.
Séance du 13 mai 1873,
La séance est ouverte à 5 1/S heures. — Douze membres sont pré-
sents.
Le procès-verbal de la dernière séance est adopté.
M. Franger, qui a bien voulu se charger de rédiger le prix relatif
à la ventilation des ateliers, désire connaître d'une façon plus précise
le sens que le comité veut attacher à ce prix. Après discussion de la
question, le comité exprime l'avis que la récompense devra être accor-
dée à celui qui le premier présentera un travail sur une installation
qui lui sera due et qui atteindra les résultats que Ton a en vue. —
La rédaction du prix sera présentée à une prochaine réunion.
M. G. Schœn dépose la rédaction définitive du prix proposé par lui
dans la dernière séance, laquelle est adoptée par le comité dans la
teneur suivante :
< Médaille d'honneur pour un travail déterminant les proportions
rationnelles à adopter pour les pièces frottantes des organes de trans-
mission, tels que tourillons, pivots, dents d'engrenage, etc., dans les
conditions habituelles de graissage. >
Plusieurs membres insistent sur l'intérêt qu'U y aurait à recevoir
communication de travaux ne traitant que l'un des points dont il est
— 443 —
fait mention dans le texte du prix, travaux qui pourront également
être récompensés, ainsi que cela est indiqué dans les explications fai-
sant suite au prix.
Le comité adopte également la rédaction modifiée du prix n" 50
proposé par M. Th. Scblumberger comme suit :
c Médaille de première classe pour la première application à Mul-
house d'un nouveau moyen de transport destiné spécialement à de
faibles parcours, et pouvant faciliter les services dans Tintérieur d'une
grande usine. »
Il est donné lecture au comité d'une lettre de M. Engel-Dollfus
demandant qu^il soit désigné quelques noms d'inventeurs alsaciens
destinés à être mis en vue dans la décoration du Musée de dessins
industriels. M. Th. Scblumberger veut bien se charger d'établir la liste
demandée.
M. Hallauer donne lecture du mémoire de M. Hirn sur l'application
de la flexion des balanciers des machines à vapeur à la mesure de la
force développée par elle. Cette communication est écoutée avec un vif
intérêt, et le comité exprime le désir que des applications de ce pan-
dynamomètre soient faites à Mulhouse aussitôt que possible. — L'im-
pression du mémoire de M. Hirn est décidée.
La séance est levée à 7 1/4 heures.
Séance du 20 mai 1873.
La séance est ouverte à 5 1/2 heures. — Huit membres sont pré-
sents.
Le procès-verbal de la dernière séance est adopté.
M. Steinlen, au nom de la commission du cours de dessin linéaire,
donne lecture de son rapport sur la marche de ce cours. — Ce rap-
port sera imprimé dans les Bulletins.
Le comité procède ensuite à l'examen des dessins exposés en pré-
sence du professeur M. HafFner et du professeur-adjoint M. Boulanger.
Quelques dessins faits d'après des modèles en grandeur d'exécution,
paraissent particulièrement satisfaisants. M. Steinlen est chargé de
désigner, avec le professeur du cours, les quatre ou cinq élèves qui
méritent des récompenses. Le comité est unanimement d'avis qu'il est
— 414 —
nécessaire de compléter la collection des dessins serrant de modèles,
et qu'il y a lieu de faire emploi à cet efièt du crédit roté quelques
années auparavant.
Il est donné communication au comité des prix rédigés par M. Frau-
ger, et relatif à la température des ateliers, lesquels sont adoptés dans
la teneur suivante :
< J " Médaille d'honneur pour l'installation dans le Haut-Rhin, dans
un grand bâtiment industriel en exploitation, en rez-de-chaussée ou à
étages, d'un système de yeiitilation utilisant l'air frais des nuits ou de
locaux souterrains, permettant de maintenir Tair intérieur à une tem-
pérature de 6 degrés centigrades au moins, au dessous de la tempéra-
ture moyenne extérieure, pendant les plus fortes chaleurs de Tété,
et cela sans nuire aux bonnes conditions de marche de l'établissement
< S"" Médaille d'honneur pour l'installation dans le Haut-Rfain d'un
appareil mécanique réfrigérant, permettant de maintenir sans trop de
frais un local industriel renfermant des machines chaufiëes par la
vapeur où par le gaz, à une température maxima de SO degrés centi-
grades pendant les plus fortes chaleurs de l'été, sans nuire aux bonnes
conditions de marche des machines. >
Le prix suivant, proposé par M. Heilmann, est également adopté :
< Médaille d'honneur pour Tintroduction et l'emploi dans l'industrie
du Haut-Rhin d'une machine ou d'un appareil mécanique dont le tra-
vail ait pour résultat une économie notable de main-d'œuvre, dépas-
sant les frais résultant de son entretien et de son amortissement. >
M. Hallauer expose au comité les formules et les méthodes dont il
s'est servi pour analyser les moteurs à vapeur, et les appliquer à une
machine du système Woolf. Cette étude se divise en deux parties :
i"" Evaluation du travail et des différentes pertes qu'il subit depuis
l'entrée de la vapeur dans les cylindres jusqu'à sa sortie ; et 2"* Etude
des transformations de la vapeur dans l'enveloppe et l'intérieur des
cylindres, évaluation du refroidissement par le condenseur. Chacune de
ces études partielles aboutit à la détermination de la consommation de
vapeur par cheval et par heure. — L'intéressant travail de M. Hallauer
est renvoyé à la lecture de divers membres du comité, qui expriment
le désir d'en prendre une connaissance plus approfondie.
La séance est levée à 7 1/2 heures.
— 415 —
Séance du 24 juin 1873.
La séance est ouverte à 5 1/2 heures. — Neuf membres sont pré-
senta.
Le procès-verbal de la dernière réunion est lu et adopté.
Il est donné lecture d'une lettre-circulaire de MM. Dobson et Bar-
low, indiquant les avantages résultant de perfectionnements qu'ils
auraient introduits dans la construction des peigneuses Heilmann. —
Dépdt aux archives.
M. Hallauer donne lecture des conclusions de son intéressante étude
sur les moteurs à vapeur, qui a été lue par plusieurs membres du
comité. — n est décidé que l'impression de ce travail sera demandée
à la prochaine séance.
M. Ernest Zuber lit un rapport sur le mémoire traitant de l'instal-
lation d'une grue à vapeur sur le quai du Bassin à Mulhouse, présenté
au concours pour le prix N*" 45. Le rapport conclut à décerner une
médaille de première classe aux auteurs du mémoire. — Adopté.
Le comité décide l'impression de ce mémoire, précédé du travail
présenté, dès le mois de décembre 1871, à la Chambre de commerce
et à la Société industrielle par MM. Gustave DoUfus et Heilmann sur
le même sujet, et suivi du rapport de M. Zuber.
M. Th. Schlumberger donne lecture d une traduction d'un article
tiré du journal de Dingler, traduit lui-même de l'anglais, et se rappor-
tant à un appareil extincteur américain, qui paraît fort intéressant. —
Le comité décide que cette notice sera lue en séance et insérée m
extemo dans les procès-verbaux du comité, à titre de renseignement.
(Voir d-dessous.)
M. Hallauer lit une note complémentaire de M. Ad. Hirn sur
diverses corrections à apporter aux données fournies par son pandy-
namomètre. — L'impression sera demandée en séance, pour Aire suite
au mémoire de M. Hirn.
M. DoUfus soumet au comité un psychromètre et un évaporateur de
Salleron, dont il a fait l'acquisition à Paris pour la commission des
températures. Le psychromètre est accompagné d'une règle à calcul
qui permet de trouver immédiatement le degré hygrométrique de
l'air.
La séance est levée à 7 1/2 heures.
— 416 —
Appareil extincteur perfectionné pour pompe logomobile daks
DIVERSES VILLES AMÉRICAINES. — Los ÎQcendies qiii, dans ces der-
niers mois, en Amérique ont pris des proportions inquiétantes, y
ont attiré l'attention d'une manière spéciale sur les meilleurs moyens
de les prévenir et d'éteindre le feu une fois qu'il a éclaté. Ce sujet
a provoqué de longues discussions dans les feuilles publiques.
L'incendie de Boston renferme un enseignement, déjà souvent
prouvé d'ailleurs^ mais dont on tient rarement compte : à savoir
que quand le feu a pris une fois une certaine extension, il n'y a plus
aucune espèce d'engin qui puisse le maîtriser. Toute amélioration de
notre système devrait avoir par suite pour objet, d'éteindre plus
promptement tout commencement d'incendie.
Autrefois, dans la construction des appareils d'extinction, on partait
du principe de projeter sur le feu la plus grande quantité d'eau pos-
sible; le résultat fut une énorme augmentation des dégflts, occasion-
nés par les grandes masses d'eau, sans atteindre une amélioration
proportionnée au point de vue de la rapidité avec laquelle le feu était
maîtrisé.
L'on a, dans ces dernières années, voué beaucoup d'attention aux
appareils dont l'action repose sur les propriétés extinctrices de l'adde
carbonique. Le seul système reconnu pratiquement efficace est celui
dans lequel l'effet chimique ne sert pas seulement à communiquer son
pouvoir extinctif au jet, mais encore à le projeter ; dans lequel par
conséquent Teau dissout les ingrédients chimiques, conserve les gaz
qui s'y développent et produit au moment voulu l'effet mécanique
exigé pour la projection de l'eau.
De brillants résultats ont été obtenus avec les petits appareils dits
extincteurs {exUnguischer\ qui possèdent les propriétés ci-dessus
relatées; on a éteint à leur aide des incendies dont les dimensions
n'étaient pas en rapport avec l'exiguïté des moyens. Ce sont les dimen-
sions qui dans les extincteurs en limitent l'emploi. Gomme le pompier
doit porter sur son dos l'appareil avec boyaux et accessoires, le poids
ne doit pas dépasser 42 kilos. Le jet a un diamètre de 8 à 4 milli-
mètres, et une durée de cinq minutes. Le principe est bon, mais exige,
pour atteindre toute sa perfection, un jet ininterrompu de volume suf-
— 417 —
fisant, lorsque le problème consulte à combattre un incendie arrivé à
un grand degré d'intensité.
Le premier succès pratique dans cette voie fut réalisé par la
Babeock fireexUnguischer Company. La machine, montée sur un cha-
riot, se compose de deux réservoirs en cuivre, qui mesurent 600 litres
et sont essayés à une pression de 250 kilos, 10 atmosphères.
La planche ci-jointe représente l'appareil. Tun des réservoirs A en
coupe verticale, l'autre réservoir en tout pareil au premier en élévation.
Chacun des deux appareils est rempli, jusqu'à la hauteur du robinet à
eau C, d'eau dans laquelle on dissout 10 kilos de bicarbonate de soude.
Le récipient en plomb D contient 5 kilos d'acide sulfurique. L'intro-
duction des produits chimiques a lieu par les tubulures B et Ey que
l'on ferme aussitôt par des obturateurs ûletés. Si l'appareil doit être
manœuvré lors d'un incendie, on ouvre le robinetF; l'acide se déverse
alors dans la dissolution de bicarbonate de soude; il se produit une
réaction chimique violente qui en quinze secondes fait monter la pres-
sion à 100 kilos, 10 atmosphères, comme on peut s'en assurer par le
manomètre. Si l'on ouvre le robinet K, le jet se précipite par le tuyau
G dans les boyaux F, et de là aux différents étages du bâtiment à pré-
server.
. L'agitateur /, qui peut être mis en mouvement par une manivelle
appliquée latéralement au réservoir, a pour objet de produire la disso-
lution du bicarbonate lors du remplissage à nouveau. Le petit tuyau
recourbé / sert à empêcher le refoulement de l'acide dans la capacité
D par la pression du gaz. Un tube en caoutchouc de 25 millimètres et
50 mètres de long, est enroulé sur l'appareil, de manière à toujours
être prêt à fonctionner.
Arrivé sur le lieu du sinistre, on ouvre le robinet F pour faire
écouler l'acide dans la dissolution de bicarbonate de soude, et en quinze
secondes le manomètre indique une pression de 100 kilos.
Pendant ce temps on déroule les boyaux, le robinet de fermeture
est ouvert, et en moins d'une minute après l'arrivée de la machine,
le jet agit sur le feu (jet qui, pour une portée de 88 mètres, a un
volume trente fois plus fort que celui de l'appareil portatif). Cette
promptitude d'action n'est pas due seulement à la production instan-
tanée de la force, mais aussi à l'absence de boyaux qu'il faut raccor-
— 448 —
der, et mettre en communication avec une pompe alimentaire. U
rapidité d'installation, jointe à l'étonnant pouvoir extinctif des drogues
employées, ont pour effet, dans la plupart des cas, i'étouffement du feu
avant qu'il n'ait pris un caractère menaçant. Il est prouvé par la sta-
tistique que sur dix incendies, huit sont découverts à temps, peu après
leur naissance, et que le sort du bâtiment atteint se décide ordinaire-
ment par les nK)7ens de le combattre mis en œuvre dans les dix pre-
mières minutes.
L'appareil extincteur dont il est question est déjà en usage dans
environ cinquante villes américaines, et cela avec un succès que n'at-
teint, même de loin, aucun autre appareil en usage.
A Holyoke (Massachusset), depuis son introduction en mai 1870, cet
appareil a éteint treize incendies sur dix-neuf qui avaient éclaté,
avant qu'un jet d'eau de n'importe quelle autre source ait pu agir.
Dans plusieurs incendies, l'effet de l'appareil a tenu du merveilleux.
Parmi les villes dans lesquelles l'appareil a été introduit, il n'y en a
pas dans laquelle des dommages, comparés à ceux des années précé-
dentes, niaient pas diminué d'au moins 50 Vo-
Du 1" janvier au l* mai 1870, Holyoke subit trois incendies, avec
une perte de 876,000 dollars. Le 10 mai, on fit usage pour la première
fois de Tappareil, et depuis cette époque jusqu'au 1** janvier 1871, ia
perte totale occasionnée par six incendies s'est élevée à 1,665 dollars.
Ceci est moins que le cinquième du dégât des années précédentes.
Presque dans tous les cas on a pu circonscrire le feu dans le premier
bâtiment atteint, et on y a constaté des dégâts insignifiants. A West-
field, la fabrique d'orgues de W. A. Johnston se trouvait en flammes,
lorsqu'arri va l'appareil amené d'une grande distance; quatre logements
étaient déjà entamés par le feu, et un seul ai^areil extincteur chi-
mique maîtrisa ces incendies, et toutes les habitations furent sauvées,
Dans une papeterie à Holyoke, éclata, pendant un vent violent, un
incendie à un étage situé à 28 mètres au deasus du sol, et le feu fot
éteint par l'appareil avant que la pompe à vapeur eut commencé à
fonctionner. Parmi les propriétés qui rendent la machine susceptible
d'un rendement si surprenant, il &ut surtout signaler sa simplicité. Un
réservoir avec robinet compose, si l'on veut, toute la machine, qui se
manœuvre aisément, ne peut se déranger, et n'exige pas de réparation.
_ 419 —
On s'en est servi dans les incendies au milieu des circonstances les
plus diverses, par des températures de HT à — 28°, sans qu'elle ait
manqué. Six honunes peuvent la charrier et la desservir, et son tube
léger et flexible permet bien plus facilement rapproche des toits, le
long d'escaliers et d'échelles, que les boyaux ordinaires. Le prix d'achat
comporte à peine le dixième de celui d'une pompe à vapeur avec ses
accessoires : chevaux, attelages, etc., et les frais courants sont insigni-
fiants.
(^Polyteehnisches Journal [Dingler], 2" livraison
d'avril 1873, vol. CCVIII, 2* cahier, pages 115
à 118. — D'après VEngineering et Mining
Journal, février 1873, page 114, et la Scien-
tiflc American, mars 1873, page 143; avec
planche).
r
Mulhouse. — Imprimerie Veuve Bader & O*
Bulletin delà Société inijustneiie dpMullioL
BULLETIN
DE LA
SOCIÉTÉ INDUSTRIELLE
DE MULHOUSE
(Septembre 4873)
NOTE
sur les thermomètres avertisseurs électrique, par M. Emile
Besson, professeur à VEcole professionnelle de Mulhouse.
Séance du 29 janvier 1873.
Messieurs,
Au mois d'octobre 1869 nous avons livré à la publicité, sous
le nom d' « Avertisseurs électriques de température maximum et
minimum, Besson frères et Knieder, » deux thermomètres, lun
à maximum, l'autre à minimum, disposés de façon à indiquer à
distance, au moyen d'une sonnerie électrique ordinaire, le moment
précis où des températures déterminées sont atteintes. Un pareil
système fonctionne depuis i 868 avec plein succès dans les serres
de M. P. Besson à Strasbourg. Chaque serre a trois thermomètres
indiquant « ouvrir — fermer — chauffer. » Un petit indicateur à
touches d'interruption, placé n'importe où, permet de savoir
immédiatement quelle est la serre qui réclame et ce qu'elle
demande.
Ces thermomètres pourraient, bien entendu, s'appliquer à toute
autre évaluation de température : distillations fractionnées —
germoirs — séchoirs — salle d'hôpitaux — dortoirs, etc.
Le thermomètre à maximum (fig. i) se compose d'un thermos
mètre à mercure dans le réservoir duquel est soudé un fil de
TOMB XLm. SEPTEMBRE 1873. 27
— 422 —
platine i4, en communication avec la pile; un autre fil de platine
B, en communication avec la sonnerie, descend dans la partie
supérieure du tube; on peut le fixer à une hauteur déterminée
en le soudant au tube, ou bien le faire glisser en C à frottement
dur dans un bouchon de liège, de manière à pouvoir changer à
volonté le degré de température où la sonnerie doit marcher. Le
mercure, en se dilatant, monte dans le tube et, en touchant le fil
By établit la communication entre la pile et la sonnerie.
Le thermomètre à minimum (fig. 2) est un thermomètre à
deux branches : l'une, qui porte le réservoir, est en partie remplie
d'alcool ; le reste et une partie de la seconde renferment du mer-
cure. Dans le réser\'oir passe un fil de platine A soudé au verre,
et qui descend dans Falcool jusqu'au point où vient le mercure au
degré minimum que doit accuser l'instrument; l'autre extrémité
de ce fil se rend à la pile. Dans la seconde branche s'engage un
fil de platine B, communiquant avec la sonnerie; il doit s'engager
profondément dans le mercure. Par la contraction de l'alcool, le
mercure vient toucher le fil A et fait marcher la sonnerie.
L'indicateiu* consiste en une planchette portant autant de
touches d'interruption qu'il y a de thermomètres à contrôler;
quand la sonnerie est attaquée, il suffit de chercher quelle est la
touche sur laquelle on doit appuyer pour la faire taire ; un numéro
ou une indication quelconque fait connaître de suite la cause de
l'avertissement.
Pour indiquer à distance les variations de température d'un
milieu, mon frère, P. Besson, a imaginé TappareU suivant
(fig. 3), qu'il a fait installer dans un grand établissement de
Schiltigheim.
Dans le milieu dont on veut suivre les variations thermoniétri-
m
ques, on établit un réservoir à air en métal mince, d une capa-
cité d'environ vingt Htres; la forme la plus convenable est un
cylindre terminé de chaque côté par une calotte sphérique, A ce
réservoir est fixé un tube métallique aussi étroit que possible pour
l'intérieur de la pièce ou de l'appareil; au dehors on emploie
— 423 —
avec avantage un tube en caoutchouc à parois très épaisses et à
lumière étroite. Ce tube peut être mené en plein air, ou mieux,
sous terre. A l'endroit où doivent se faire les observations, on
établit un manomètre à mercure dont le tube, d'une hauteur suf-
fisante, est fermé par le haut et purgé d'air comme un baro-
mètre, afin d'éviter l'influence de la pression asmosphérique. A la
partie supérieure de la cuvette se rattache un tube métallique
faisant suite au tube de caoutchouc venant du réservoir. Si la
cuvette est assez lai^e pour qu'on puisse négliger le changement
du niveau, l'ascension d'environ 2 millimètres de mercure
indique un degré centigrade; si la cuvette est à niveau variable,
de même section que le tube manomélrique, le degré centigrade
est représenté par un millimètre environ. D'ailleurs une gradua-
tion comparative pourra facilement se faire, et permettra d'ins-
crire directement sur l'échelle du manomètre les degrés thermo-
métriques. (Corriger par rapport à la température de la chambre
où se font les observations).
En employant un manomètre à deux branches, c'est-à-dire
dont la cuvette est de même section que le tube avec trois fils de
platine placés, l'un à la courbure et allant à la pile, les deux
autres dans les branches à des hauteurs convenables et commu-
niquant avec une sonnerie, on réunirait dans un seul appareil les
avantages offerts par les deux dispositions que nous avons détail-
lées ci-dessus.
— 454 —
RAPPORT
présenté par M. G. de Coninck, au nom du comité de chimie, sur
un appareil indicateur de température, proposé par M. Besson.
Séance du 28 mai 1873.
Messieurs,
Dans une de vos dernières séances, il vous a été donné lecture
d'une lettre de M. Besson, professeur à l'Ecole professionnelle,
■
dans laquelle il décrit un appareil de son invention, destiné à
faire connaître à distance la température d'un local. Bien que
M. Besson ne se présente pas explicitement comme candidat au
prix que vous avez récemment institué, vous remarquerez que
cette communication répond par son objet à un vœu exprimé par
la Société industrielle.
Le principe de l'appareil est celui du thermomètre à air. Un
réservoir d'air, placé dans la salle chauffée, communique, au moyen
d'un tube étroit, avec la cuvette fermée d'un baromètre, et la hau-
teur de la colonne de mercure soulevée, indique la température du
local.
Cet appareil serait rigoureusement exact, si le tube de commu-
nication qui, pour des établissements un peu étendus, pourra être
d'une assez grande longueur, n'était pas exposé aux variations de
la température extérieure. Ces variations dilatant ou contractant le
volume gazeux, produiront des dénivellations dans la colonne
barométrique. Mais cette cause d'erreur peut, il est vrai, être
atténuée et même rendue négligeable, si les dimensions de l'appa-
reil satisfont à certaines conditions que le calcul suivant permettra
de déterminer.
Soient :
V le volume du réservoir d'air et de la portion du tube com-
prise dans la pièce chauffée ;
-m-
t' la température de ce volume au moment 4e la fermeture de
Tappareil ;
V le volume du tuyau de conduite;
6' sa température au même* moment;
R la hauteur de mercure observée à cet instant et ramenée à 0.
5 la section du manomètre que nous supposons siphoïde avec
les deux branches d'égal diamètre.
Supposons que la température du réservoir devienne t et celle
du tube 6; appelons h la dénivellation correspondante ramenée
à 0, et oc le coefficient de dilatation de Tair.
Nous avons la même quantité d'air dans deux circonstances
différentes, occupant d'abord le volume Y -^ v sous la pression tf ,
Y étant à /' et t; à 6', et ensuite le volume F + ^ + ^A sous la
pression H + Shy Y étant k t et v + sh k 6. Si nous remenons
la température à 0** et la pression à l'unité, nous aurons pour le
volume de la masse gazeuse deux expressions qui devront être
égales, d'où Téquation :
Cette relation entre les éléments du problème pourra se repré-
senter graphiquement, si on considère comme variables deux de
ces éléments, par exemple la dénivellation h et la température du
réservoir t. L'équation représentera dans ce cas une courbe du
troisième degré, les ordonnées étant les hauteurs du mercure au-
dessus du niveau initial et les abcisses les degrés de température
du réservoir, celle du tube restant iavariable.
Si, au contraire, on suppose la température du réservoir con-
stante et celle du tube variable, l'équation sera de la forme
M xy + Nx + Py + Q :=: 0 et représentera une hyperbole.
Si dans ces conditions la température du tube augmente d'une
certaine quantité a;, on aura, en appelant y la dénivellation pro-
duite.
— 426 —
Retranchons membre à membre l'équation (1) de Téquation (2)
et ordonnons par rapport à y. Il vient :
équation qui est de la forme
Ay' + By—C = o
et dont la racine positive convient seule à la question. Celte quan-
tité, qui représente la dénivellation produite par la variation x,
sera négligeable si elle est plus petite qu'un demi-millimètre.
D'où l'équation de condition
-^B + l^ B^ + 4 À c ^ ±
ou
10« • 10
À n2B - ^^ ^
A étant positif, la condition sera remplie a fortiori si nous posons
jf,-2c>o (8) .
y
Appelons K le rapport — / la longueur du tube et s' sa section.
Nous aurons V = Kls' v = Is'. Remplaçant V et v par c^s valeurs
dans les expressions B et C, nous aurons au moyen de l'inégalité (3)
une limite inférieure de K.
Pour simplifier, nous y ferons t^=t' 6 = 6' et par suite A = <>.
Nous aurons ainsi
Nous remplirons a fortiori la condition si nous prenons K tel
qu'on ait
^ ^ 1 + a (Ô' + x) 1 -h a »'
Le second membre augmentant avec a?, nous donnerons à x la
valeur maximum qu'il puisse atteindre. Cette valeur, qui est l'écart
de température du tube, ne dépassera certainement pas 10* si,
comme l'indique M. Besson, le tube passe sous terre. Nous pren-
— 427 —
drons de même H = 0".8 et supposerons f' = 15 et 6' = 10.
La condition sera dans ce cas K > 27.75, soit en chiffres ronds
^ = 30.
Cette condition est suffisante pour annuler rinfluence des varia-
tions de température du tube, quelles que soient la longueur et la
section de celui-ci, mais il pourra arriver, si v est petit, qu'un
réservoir égal à 30 t; ne produise pas, pour un degré de variation
par exemple, dans le local chauffé, une dénivellation d'une ampli-
tude facilement appréciable, et qu'on soit obligé de lui donner, en
vue de la sensibilité de l'appareil, une capacité plus grande.
Un calcul analogue au précédent permettra de déterminer cette
capacité.
Nous poserons par exemple que pour une variation d'un degré
dans le réservoir, la dénivellation devra être d'un millimètre au
moins. Dans ce cas, il suffira de changer dans l'équation (1) t en
t + ij et h en h + y et de retrancher membre à membre l'équa-
tion (i) de l'équation ainsi obtenue.
On aura ainsi une équation du second degré de la forme
Ay' + By — C = o.
On posera la condition
— 5 + |/fi*+4^Cv. l
>
2 A '^ 10*
qui peut s'écrire ^ 4. ^ _ C < o
doù on tirera comme plus haut un minimum pour K.
Il est évidemment indispensable que la masse gazeuse
prenne rapidement la température de l'air ambiant. M. Besson
recommande à cet effet que l'enveloppe soit en métal mince, et
qu'elle affecte la forme d'un cylindre terminé par deux calottes
sphériques. Il conseille aussi l'emploi d'un tube en caoutchouc
pour relier le réservoir au manomètre ; mais avec cette disposi-
tion, l'appareil peut être influencé dans une certaine mesure par
les variations de la pression extérieure. Aussi un tube métallique
nous paraît-il préférable.
— 428 —
Graduation. — Considérons l'équation (i), A étant l'ordonnée
et t Fabcisse.
La portion de courbe qui convient à la question rencontre
l'axe des x en un point correspondant à ^. Elle est asymptote à
une parallèle à cet axe. Il en résulte que la dénivellation produite
par 1*" de variation est d'autant plus faible que la température est
plus élevée.
On pourra déterminer expérimentalement un certain nombre
d'ordonnées, ce qui permettra de tracer la courbe et d'obtenir
graphiquement les valeurs intermédiaires.
Il restera à tenir compte de la température du baromètre en
ramenant à 0 la hauteur lue sur l'échelle. Dans ce but, on pourra,
pour abréger, dresser un tableau à double entrée dont les divi-
sions horizontales correspondront aux degrés du réservoir pour
une même température du manomètre et les divisions verticales
aux degrés du manomètre pour une même température du réser-
voir.
Un simple coup d'œil sur ce tableau permettra de passer de la
hauteur lue sur l'échelle à cette même hauteur ramenée à 0.
Il est clair que l'appareil gagnerait beaucoup en sensibilité si le
récipient pouvait avoir des dimensions plus réduites. Il serait de
plus désirable de n'avoir pas à tenir compte des changements de
température tant du manomètre que du tube. Ces avantages se
trouvent réunis dans une disposition imaginée par M. Salleron,
constructeur d'instruments de précision à Paris, et communiquée
au comité par M. Meunier-DoUfus.
L'appareil se compose d'un réservoir d'air sec et comprimé,
relié par un tube capiUaire à l'une des branches d'un manomètre
en U contenant de l'acide sulfurique coloré par l'indigo. A l'autre
branche du manomètre est adapté un tube capillaire semblable
au premier, courant parallèlement à celui-ci et aboutissant aussi
à un réservoir d'air placé, non plus dans la salle chauffée, mais
sous terre à une profondeur suffisante pour que sa température
reste constante.
Chaque tube porte un robinet qui permet d'établir l'équilibre
de pression dans les deux réservoirs, et, par suite, l'égalité de
niveau dans les deux branches du manomètre. Si on choisit pour
cela le moment où le local a atteint sa température normale,
l'instrument indiquera les variations au-dessus et au-dessous de
celte limite.
Comme le précédent, cet appareil est à l'abri des variations de
pression atmosphérique. L'emploi d un liquide moins dense que
le mercure permet en outre de réduire beaucoup les dimensions
du réservoir d'air. De plus, les deux tubes étant soumis identique-
ment aux mêmes variations de température, forment un système
compensateur qui détruit les effets de celles-ci. Enfin, la dilata-
tion du liquide dans le manomètre est tout à fait négligeable. Si
on suppose en effet que le développement de la colonne d'acide
sulfurique soit de 50^% on aura, pour une variation de 20"* dans
la salle où est le manomètre, une dénivellation dans chaque
branche de :
0.50X80X0.0006 ^ ^_^3
0.0006 étant le coefficient de dilatation apparente de l'acide sul-
fiirique dans le verre.
En résumé, l'appareil de M. Salleron présente sur celui de
M. Besson lavantage d'une sensibilité plus grande, d'un réglage
plus simple, et, par suite, d'une application plus facile aux usages
industriels.
Telles sont les conclusions de votre comité de chimie, qui vous
propose l'impression du présent rapport dans vos Bulletins.
— 430
MÉMOIRE
sur ^utilisation de la pression atmosphérique pour le tamisage
des couleurs qui servent à l impression^ par M. A. Rosen-
STIEHL.
Séance du 28 mai 1873.
Messieurs,
Autant de fois que j'ai vu des ouvi'iers occupés à tamiser les
couleurs servant à l'impression, en pressant avec un pinceau ces
liquides épais et visqueux C/Ontre la toile d'un tamis, je n'ai pu
m'empêcher de regretter que ce travail purement mécanique, et
quelquefois malsain, fût fait par la main de l'homme au lieu de
l'être par une machine.
Pourtant divers appareils ont été imaginés dans ce but; les uns
font passer la couleur à travers une toile en la comprimant
par un piston; les autres sont basés sur l'action de la force cen-
trifuge. Ces appareils ont des inconvénients qui en limitent l'em-
ploi, et ils sont peu répandus. On leur reproche avec justesse
qu'elles exigent pour leur nettoyage un temps tel qu'on ne peut
s*en servir utilement que pour tamiser à la fois de grandes
masses d'une même couleur.
Ce qui manquerait donc à notre industrie, c'est une machine
tamisant rapidement les couleurs, et dont le nettoyage ne fût pas
plus long que celui du tamis traditionnel.
L'appareil que je désire signaler à l'attention de la Société
industrielle me parait être un premier pas vers la réalisation de
cette idée; il a été construit d'après mes indications, et fonctionne
depuis le mois de septembre dernier dans l'établissement de
MM. Thierry-Mieg et Cie.
Dans cet appareil la couleur est poussée à travei's la toile d'un
tamis, non par un piston ou par un pinceau mû à bras d'homme,
— 434 —
mais par la pression atmosphérique, laquelle agit sur toute la
section comme un piston idéal, sans empêcher l'accès du tamis.
Il suffit d'énoncer le principe de cette machine pour que toute
personne familiarisée avec les phénomènes de la physique puisse
se rendre compte de la disposition générale.
Il faut en effet faire le vide sous le tamis, et pour gagner du
temps, il faut le faire brusquement; l'appareil se composera de
deux parties faciles à séparer ; la partie supérieure mobile, portant
la toile du tamis, que j'appellerai pour cette raison : porte-tamis,
recouvrant comme un couvercle la partie inférieure, qui est le
\ase dans lequel la couleur sera aspirée ; je l'appellerai l'aspira-
teur; les deux parties seront réunies par un joint, qui en fera un
espace hermétiquement clos, ne communiquant avec l'air exté-
rieur que par les mailles du tamis.
Le joint devra être d'une construction simple, peu sujet à se
détériorer, qui puisse s'établir instantanément, sans manipulation
spéciale, sans que l'on ait par exemple à serrer des vis.
La toile du tamis, à travers les mailles de laquelle la couleur
devra passer, sera disposée de façon à pouvoir être enlevée facile-
ment, nettoyée et remplacée, et qu'elle puisse supporter la pres-
sion de l'atmosphère sans se rompre.
Telles sont les conditions générales du problème; je vais dire
maintenant comment il a été résolu.
Le porte-tamis est formé de cinq pièces circulaires, assemblées
dans l'ordre suivant, en commençant par le haut :
i^ Une trémie par laquelle on verse la couleur dans l'appareil ;
elle est en cuivre étamé à l'intérieur, et porte une bride en fer
qui permet de la réunir aux autres pièces ;
2^ Un cercle de bronze, dressé au tour, sur lequel se pose le
tamis proprement dit;
8^ Un treillis en fil de laiton aplati, de 2 millimètres de large
ayant des mailles de 45 millimètres d'ouverture; le treillis est
destiné à soutenir la toile du tamis pour empêcher sa rupture
sous la pression de l'atmosphère; il forme une cloison horizontale
-m-
dans Tintérieur du porte-tamis, qui, en cet endroit, a un diamètre
de 0m,30;
4° Un entonnoir en tôle étamée à ouverture très large, placé
sous le treillis, destiné à guider la couleur dans sa chute, à sa
sortie du tamis, pour l'empêcher de salir les parois internes de
l'appareil ;
5"* Une pièce de raccordement en cuivre étamé à l'intérieur,
ayant à sa partie supérieure le diamètre de lu trémie et à sa par-
tie inférieure celle de l'aspirateur, qui est de 0^,50.
Elle est réunie à la trémie par une bride boulonnée, qui serre
en même temps toutes les pièces intermédiaires.
Le bord inférieur de cette pièce est une partie constituante du
joint; c'est un cercle d'acier dressé au tour, fixé sur le cuivre par
des rivets noyés dans la soudure à l'étain. L'ensemble du porte-
tamis, qui s'enlève d'une pièce, pèse 28 kil.; c'est la pression
exercée par ce poids sur les bords du porte-tamis, que l'on fait
reposer sur l'aspirateur, qui forme le joint hermétique.
Le tamis proprement dit est formé par une toile tendue sur un
anneau de bronze, dressé au tour et ajusté sans frottement dans
le porte-tamis ; les arêtes en contact avec la toile sont bien arron-
dies, de manière à ménager celle-ci. Il y a près de l'appareil plu-
sieurs anneaux de ce genre pour les différents numéros de toile.
Quand l'anneau de bronze est en place, la toile repose immédia-
tement sur le treillis, de telle façon que sous la pression atmo-
sphérique elle ne subisse aucune tension, ce qui diminuerait sa
durée. — Enfin, puisqu'il est important de pouvoir retirer rapi-
dement l'anneau qui porte la toile, pour la nettoyer ou pour la
remplacer, il est muni de deux petites poignées, disposées aux
deux extrémités du même diamètre, et situées dans un plan ver-
tical.
L'aspirateur est un vase cylindrique en tôle de 0^,55 de haut,
ouvert à sa partie supérieure, laquelle est garnie d'une large
cornière en fonte, où l'on a taillé une rainure circulaire dans
laquelle s'emboîte sans frottement le cercle d'acier du porte-tamis;
j
— 438 —
le fond de cette rainure est garni d'une bande de caoutchouc
vulcanisé qui y est collée à l'aide d'une dissolution de caoutchouc
naturel dans la benzine. Cette rainure à fond élastique forme la
deuxième partie du joint, lequel s'établit ainsi par simple contact,
sans que l'on ait à serrer une vis, et il est assuré par la pression
atmosphérique, qui s'ajoute au poids du porte-tamis. L'aspirateur
porte de côté un robinet qui permet d'y faire le vide.
Pour simplifier les manœuvres, ce vase est fixe et ne reçoit pas
directement la couleur tamisée; celle-ci tombe dans un cuveau
en cuivre étamé, qui s'emboîte dans l'aspirateur sans frottement ;
deux poignées permettent de l'enlever facilement ; sa ca[)acité est
de 80 litres.
L'appareil lui-même étant décrit, il est temps de dire comment
le vide est obtenu. J'avais le choix entre plusieurs moyens. Je
pouvais employer la trombe, telle qu'elle a été recommandée par
M. Bunsen pour les laboratoires, et par M. Scheurer-Kestner,
notre collègue, pour les établissements industriels; mais elle
exige un réservoir d'eau placé à au moins 10 mètres du sol, con-
ditions que je ne pouvais pas réaliser. Je pouvais encore employer
la pompe à air telle qu'elle est adoptée par l'industrie sucrière, pour
faire le vide dans les appareils de concentration ; mais ce système
exige une installation spéciale, qui eût peut-être été jugée trop
coûteuse pour le but à atteindre. — En suivant les conseils de
notre collègue, M. William Grosseteste, ingénieur civil, j'ai pris
le vide sur le condenseur d'une machine à vapeur de 25 chevaux;
disposition fort avantageuse, parce qu'elle n'exige l'acquisition
d'aucun appareil nouveau, et l'expérience m'a appris dans quelles
limites on peut se servir de la pompe du condenseur sans nuire
au travail du moteur.
La chambre à air du condenseur a été percée, et on y a fixé
un petit robinet de trois millimètres d'ouverture; une conduite
en plomb, de petit diamètre, se rattache à ce robinet ; elle aboutit
à un réservoir en tôle, qui, dans le cas particulier, a dû être placé,
à 70 mètres de là, immédiatement à côté de la machine à tami-
— 434 —
ser. LFn indicateur de vide, placé près du condenseur, et un ma-
nomètre à mercure, placé près du réservoir, permettent de se
rendre compte des variations de pression qui surviennent pendant
le travail. La colonne de mercure soulevée est habituellement de
62 à 6G*^". Ce degré de vide suffît largement à tous les besoins.
Le réservoir est un cylindre en tôle de 280 litres de capacité;
il est percé de trois ouvertures, fermées par des robinets. L'une,
placée à la partie supérieure, communique avec le condenseur;
l'autre, placée sur les flancb du réservoir, communique avec la
machine à tamiser; enfin, la troisième est placée dans le fond
inférieur du cylindre; elle permet d'évacuer de temps en temps
l'eau qui s'y accumule petit à petit. Ce réservoir de vide a pour
but d'empêcher les variations de pression trop brusques dans le
condenseur, et il permet de taire le vide instantanément sous le
tamis. 11 pourrait être plus grand; mais pour diminuer les frais
d'installation, je me suis servi d'un appareil déjà existant et sans
emploi. La pompe du condenseur y fait le vide en dix minutes ;
pour que la marche du moteur n'en soit pas influencée au mo-
ment où l'on commence le travail, il faut ouvrir très lentement le
robinet placé sur la conduite ; une fois que la pression intérieure
n'est que de 30^" environ, on peut l'ouvrir entièrement. Tant que
le moteur est en mouvement, on laisse les communications éta-
blies pour que le réservoir soit vide d'une façon permanente.
Grâce à cette provision de vide, l'appareil est toujours prêt à
fonctionner.
 côté de la machine à tamiser se trouve un robinet d'eau sous
lequel est placé un trépied en bois; c'est là qu'on nettoie le tamis,
et, si cela est nécessaire, le porte-tamis.
Je suppose une opération terminée et l'ouvrier en train d'en
préparer une nouvelle ; pendant qu'il nettoie le tamis, la colonne
de mercure qui était tombée à Om,40 dans le réservoir*, remonte
à 0m,64.
^ Dans le rôBervoir et non dans le condenseur.
— 435 —
On place un cuveau vide dans l'aspirateur, on le recouvre du
porte-tamis, el on met un tamis en place; deux hommes versent
alors directement d'un baquet un volume maximum de 80 litres
de couleur dans la trémie. Dès que la toile du tamis en est cou-
verte, on ferme le robinet sur la conduite pour séparer le con-
denseur du réservoir; on ouvre le robinet qui communique avec
ce dernier, et on le referme aussitôt ; immédiatement la couleur
s'écoule dans le vase inférieur avec une vitesse telle, que souvent
les hommes ont de la peine à la verser assez rapidement. Il faut
en somme plus de temps pour vider le baquet dans le tamis qu*il
n'en faut pour tamiser la couleur. Quand tout a passé et que le
tamis est dégarni, l'air se précipite avec bruit dans l'intérieur de
la machine ; c'est pour ce motif que le robinet qui communique
avec le réservoir doit être habituellement fermé, autrement celui-ci
se remplirait lui-même d'air, et on chargerait inutilement le mo-
teur. Lorsque l'air est rentré dans l'appareil, on enlève le tamis et
le porte-tamis, et on le nettoie sous le robinet d'eiau qui est à
côté de la machine; on retire le cuveau qui s'est rempli de cou-
leur tamisée, on en met un autre en place; pendant ce temps le
vide s'est refait, et l'appareil est prêt à recommencer à fonctionner.
L'expérience de plusieurs mois a appris quels sont les services
que l'on peut demander à cette machine; j'ai dit plus haut qu'elle
tamise rapidement; je vais préciser maintenant et parler un peu
de ses défauts. Elle est peu utile pour tamiser les couleurs épais-
sies à la gomme ou à l'albumine; celles-ci ont l'inconvénient de
boucher rapidement la toile par des grains de sable, des pellicules
et autres matières insolubles ; mais cet inconvénient est peu nui*
sible, ces couleurs étant généralement assez liquides et sont les
plus faciles à tamiser à la main. On ne peut non plus y verser
une couleur encore chaude : sous la faible pression à laquelle elle
se trouve exposée, elle ne manque pas d'entrer en ébullition;
celle-ci peut être tellement tumultueuse que le vase déborde et
que les conduites d'air peuvent en être bouchées.
Ce dernier défaut, inhérent au principe même de la machine,
— 486 —
est peu sensible ; il est fort rare que l'on ait à tamiser une cou-
leur chaude. Par contre on consomme dans les ateliei*s d'impres-
sion d'énormes volumes de couleurs épaissies à l'amidon, la fécule
et leurs dérivés commerciaux, de même des couleurs épaissies à
la gomme adragante et à la caséine, toutes fort épaisses et dont
le tamisage à la main est fort long.
Ces couleurs se tamisent avec la plus grande facilité avec la
nouvelle machine, et c'est là son utilité réelle; il fiaiut toutefois
que le tamis ne soit pas bouché; si, par exemple, une couleur
était peu homogène, remplie de grumeaux, d'épaississant mal
délayé ou de ces peaux épaisses qui se forment par la dessiccation
partielle d'une couleur longtemps exposée à Tair, il faudrait
prendre la précaution ou d'éloigner préalablement celte peau, ou
de la diviser à l'aide de la disposition suivante : on place dans la
trémie, au«dessus du tamis, une deuxième toile d'un numéro plus
fort, tendu sur un anneau d'un diamètre un peu plus grand que
celui du tamis proprement dit.
La forme conique de la trémie rend cette superposition très
facile.
De cette manière la couleur est forcée de traverser successive-
ment deux toiles ; elle se trouve tamisée deux fois par une seule
opération, et aucune des deux toiles n'est obstruée par les gru-
meaux, qui sont brisés par la première d'entre elles.
L'avantage de la machine réside donc dans la simplicité de sa
construction et la rapidité de la manœuvi^, laquelle est due à un
travail fait d'avance par un moteur à vapeur. Ces qualités en ont
fait un outil dont les ouvriers ne se passent plus qu'à r^ret si,
par une circonstance fortuite, il devient impossible de s'en servir.
Pour montrer jusqu'à quel point elle est pratique, je citerai le fait
suivant. La machine venait d'être mise en place, et j'avais à peine
fait quelques essais préliminaires, que je dus m'absenter pour plu-
sieurs .semaines ; je comptais reprendre ces essais plus tard. Feus
la surprise de voir à mon retour les ouvriers s'en servir d'une
manière courante; le contre-maître, qui avait assisté aux essais,
— 487 —
eu avait saisi les avantages et avait instruit son personnel pendant
mon absence; pour quiconque connaît les habitudes d'esprit de
nos ouvriers, ce fuit constitue le meilleur éloge de la machine.
Eu terminant, je me fais un plaisir de remercier M. Meunier,
ingénieur en chef de TÂssociation alsacienne des propriétaires
d'appareils à vapeur, d'avoir bien voulu faire faire le dessin qui
accompagne celte description.
NOTE SUR LE NOIR D'ANILINE.
Par M. Ch. Lauth.
Séance du 18 mai 1873.
J'ai fait connaître en 1869 un procédé de teinture en noir
d'aniline au sujet duquel je demande à la Société industrielle la
permission de donner quelques renseignements qui faciliteront
peut-être à d'autres la solution du problème que je m'étais posé
et que je n'ai pas résolu complètement; il est incontestable que si
le noir obtenu à Taide du manganèse est aussi beau et aussi
solide que le noir ordinaire, le procédé que j'ai indiqué présente
des inconvénients sérieux que la pratique industrielle a révélés.
Tout d'abord je dois indiquer la voie dans laquelle j'avais
cherché à réaliser la teinture en noir d'aniline ; il m'avait semblé
que deux moyens seuls permettraient d'atteindre ce but : fixer
un ser d'aniline à l'état insoluble sur la fibre et oxyder ensuite
l'alcaloïde en passant dans un bain approprié, ou, inversement,
fixer sur la fibre un oxydant insoluble et passer ensuite dans un
sel d'aniline.
Le second moyen seul donne des résultats utiles et, en pratique^
il se résume en ceci : fixer des substances insolubles, riches en
oxygène ou en chlore, susceptibles d'une décomposition facile, et
TOME ZLm. SEPTEMBRE 1873. 2d
— 438 —
ne pouvant, en se répandant dans le bain de teinture, y décom-
poser en pure perte les sels d'alcaloïdes dont ce bain est chargé.
Les agents oxydants que j'ai indiqués sont : les oxydes supérieurs
du manganèse, le bioxyde de plomb, le chlorite de plomb, etc.
Le bioxyde de manganèse a spécialement été étudié.
Fixation du mordant. — Le procédé le plus simple pour fixer
du manganèse sur coton, laine ou soie, consiste à plonger ces
fibres dans une dissolution de manganate ou de permanganate
alcalin ; malheureusement le prix de revient de ces deux produits
est relativement élevé, et, provisoirement du moins, il faut j
renoncer.
J'ai donc eu recours à l'ancien procédé de bistre. Pour avoir
un noir intense, il faut mordancer en chlorure de manganèse à
40* ar. B, passer en soude caustique à 42' ar. B, tenant en suspension
de la chaux vive, et oxyder en chlorure de chaux faible et tiède.
Le passage alcalin peut être fait à TébuUition; mais si on Teffectue
à froid, l'oxyde blanc brunit beaucoup plus facilement.
Les inconvénients qui résultent de cette préparation, tant au
point de vue de la manutention que de la qualité du coton qui
devient fréquemment duveteux, ont été l'une des causes capitales
de l'insuccès de mon procédé. Aussi ai-je cherché à tourner ces
difficultés, mais avec peu de succès en général; parmi les nom-
breux essais que j'ai faits, je ne signalerai que le suivant qui
pourra peut-être trouver d'autres applications : lorsqu'on poile
dans une chambre remplie de gaz ammoniac des fils ou des tis-
sus recouverts de sel de manganèse, on constate que non- seule-
ment l'oxyde se fixe, mais que, sous l'influence de l'air mélangé
d'ammoniaque, il se peroxyde en même temps.
Teinture. — Le bistre fixé, on lave à grande eau et on teint
dans une solution acide d'aniline ; plus les solutions sont concen-
trées, plus le noir est intense; avec 90 grammes d'aniline et
60 grammes d'acide sulfurique par litre, on réussit convenable-
ment; avec 50 ou 80 grammes d'alcaloïde et 200 grammes
— 439 —
d'acide par litre, on a des résultats encore meilleurs. On peut
remplacer Tacide sulfiirique par tout autre acide.
La teinture est instantanée dès que le bistre rencontre le sel
d'aniline; il est décomposé et remplacé sur la fibre par le noir
d'aniline; après quelques minutes on lave, et on n'a plus qu'à
savonner pour donner au noir le ton qui le caractérise.
On peut cependant, après la teinture et le lavage, augmenter
son intensité, et modifier sa nuance par un passage bouillant en
sels de cuivre, de mercure, ou mieux, dans un mélange de chlo-
rate, sel de cuivre et sel ammoniac, à raison de un gramme de
chacune de ces substances par litre. Il semble donc qu'après que
le manganèse a produit tout son effet utile, la matière colorante
n'est pas encore arrivée à son état ultime et définitif.
Le noir obtenu ainsi est aussi beau et aussi solide que le noir
ordinaire ; mais outre les difficultés de mordançage que j'ai indi-
quées, je dois encore ajouter que le noir décharge fréquemment
au frottement.
Si mon procédé a rencontré dans la teinture du fil des obsta-
cles sérieux, il n'en a pas été de même dans l'industrie de la toile
peinte. M. Camille Kœchlin, qui a bien voulu, en 1869, me prê-
ter le concours de son expérience et m'aider puissamment dans
mes recherches avec une obligeance dont je le prie de recevoir
ici le témoignage bien reconnaissant, a reconnu qu'aucune diffi-
culté pratique n'empêchait de fabriquer couramment les articles
suivants :
1° Fonds noirs unis;
2** Fonds noirs avec effets de rongeants de toutes couleurs ;
3*^ Fonds gris pour l'emploi de mordants moins forts que pour
noir;
¥ Impressions en noir associées au gris ou à toutes autres
nuances capables de résister aux opérations ci-dessus indiquées
(fer, chrome, cuivre, indigo, cachou, etc.) ;
5** Articles dérivés de l'application simultanée de l'indigo et du
— 440 -
noir; doubles bleus, fonds bleus avec enlevages blancs et impres-
sion noire.
Des essais nouveaux permettront peut-être à l'industrie des
toiles peintes de mettre à profit les observations que je signale
aujourd'hui.
Je terminerai en disant que la nature de l'aniline est loin d'être
indifférente à la réussite d'un beau noir :
L'aniline pure donne seule un noir intense et pur;
La toluidine donne un gris bleuie;
La naphtylamine un brun violacé;
La méthylaniline un noir violet.
Les différences de nuances produites par l'aniline et la toluidine
sont telles qu'il est permis de recommander le procédé de tein-
ture au manganèse comme un moyen très prompt et suffisam-
ment exact dans le dosage des anilines commerciales; avec une
gamme de mordants et des types connus, on titrerait les anilines
comme on titre les garances.
RAPPORT
présenté au nom du comité de chimie par M. Brandt, sur la
valeur comparée de l'alizarine artificielle et de la garance.
Séance du 28 mai 1873
Messieurs,
La Société d'agriculture de Yaucluse, émue des progrès de la
fabrication de l'alizarine artificielle, s'est adressée à la Société
d'horticulture de Mulhouse pour avoir des renseignements sur
l'emploi de ce nouveau produit, ainsi que sur l'avenir qui parait
réservé à la culture de la garance.
M. Iwan Schlumberger, secrétaire de la Société d'horticulture
de Mulhouse, a cru devoir s'adresser au comité de chimie pour
— 441 —
être mis à même de répondre d'une manière plus complète ati
questionnaire posé par la Société d'agriculture de Vaucluse, el
dont voici la teneur :
a) Les manufacturiers de Mulhouse emploient-ils Talizarine
artificielle ?
bj Les couleurs obtenues par ce produit sont-elles bon teint?
cj Quel est le prix du kilogramme ?
dj Le produit sert-il à l'impression et à la teinture ?
ej Que doivent craindre les cultivateurs de garance pour le
présent?
fj Que doivent-ils craindre pour l'avenir?
Le comité de chimie a répondu séance tenante aux quatre pre-
mières questions, réponse qui a été consignée au procès- verbal.
Quant aux deux dernières, vu leur importance extrême pour le
département de Vaucluse, le comité, sur la proposition de
M. Scheurer-Kestner, a nommé une commission de trois mem-
bres, chargée de préparer une réponse motivée. C'est au nom de
cette commission que j'ai l'honneur de vous présenter un résumé
de nos recherches à ce sujet.
Il serait excessivement difficile, pour ne pas dire impossible, de
donner une réponse catégorique aux dernières questions posées
par la Société d'agriculture. Il est vrai, et il ne ressort que trop
de tous les renseignements que nous possédons sur la question,
que l'emploi de l'alizarine artificielle augmente continuellement
et que la consommation de ce produit a lieu sur une très grande
échelle en Alsace, et notamment en Allemagne et en Russie. Mais
cette consommation d'alizarine artificielle n'a pas lieu au détri-
ment de la consommation normale de garance. Par consomma-
lion normale de garance, nous entendons la consommation telle
qu'elle était avant l'introduction dans le commerce des extraits de
garance.
L'introduction de ces extraits a ouvert un champ beaucoup
plus vaste à la consommation de la garance, parce que de celte
manière on arrive à associer les nuances garancées à un plus
— 442 —
grand nombre de couleurs, et que bien des articles qu'on faisait
en couleurs faux teint auparavant, peuvent se faire aujourd'hui en
bon teint. Par là on serait arrivé à employer beaucoup plus de
garance qu'auparavant, si l'alizarine artificielle n'était pas venue
faire concurrence aux extraits de garance ; c'est donc surtout ce
surcroît de consommation qui est menacé par l'alizarine artifi-
cielle.
On a bien essayé avec plus ou moins de succès de remplacer
la garance en teinture par l'alizarine artificielle, mais on n'a com-
plètement réussi jusqu'à présent que pour le violet. Quant au
rouge, les résultats obtenus sont moins satisfaisants, et la garance,
ou plutôt ses dérivés, sont encore préférables pour bien des arti-
cles.
L'alizarine artificielle, telle qu'elle est fournie aujourd'hui, ne
contient qu'un seul des principes immédiats de la garance :
€ l'alizarine. » Quand cette alizarine est sensiblement pure, telle
que celle de MM. Meister et Lucius, elle donne des violets plus
beaux que la fleur de garance, et remplace avec avantage cette
dernière en teinture et en impression, à la fois comme vivacité et
comme prix. Mais il n'en est pas de même du rouge, pour lequel
l'alizarine artificielle ne saui^ait, jusqu'à présent, remplacer la
garance daub toutes ses applications.
Pour arriver à remplacer complètement la garance, il faut uo
nouveau progrès de la science ; il faut qu'on arrive à produire
artificiellement l'un des autres principes contenus dans la garance,
ce qu'on appelle généralement purpurine, et qui fournit des
rouges très orangés. La Société industrielle a mis cette question
au concours dans son programme des prix. Mais le problème est
loin d'être résolu, car la première condition nécessaire pour le
résoudre n'est pas encore remplie, vu qu'on ne connaît pas encore
exactement la constitution chimique de cette matière rouge orange
contenue dans la garance.
Pour concourir avec l'alizarine artificielle, il ne manque donc
que des extraits de garance bon marché ; ce n'est qu'une question
— 443 —
de prix; quant à la question de qualité en ce qui concerne les
rouges, elle est tout à fait en faveur de la garance. Ce problème
ne nous parait pas impossible à résoudre.
Jusqu'à présent la fabrication des extraits de garance se fait sur
une échelle assez limitée, principalement à Paris et en Angleterre,
ce qui ajoute au prix de revient les frais de transport de la
garance, qui sont assez considérables, quand on songe qu'on
transporte de grandes quantités de matière première destinée à
être revendue sous un petit volume. C'est donc sur les lieux de
production, à Avignon et ses environs, que devrait se faire la
fabrication des extraits. Il est vrai qu'on a déjà fait des essais
nombreux, mais jusqu'à présent les extraits fabriqués dans le
Midi ne valent pas ceux de Paris et d'Angleterre, et on n'en fait
de longtemps pas assez pour suffire à la consommation. Mais ce
n'est pas une raison pour qu'Avignon n'arrive pas à faire mieux
et surtout meilleur marché, et c'est surtout sur ce côté de la
question que nous croyons devoir insister, l^ place d'Avignon
doit être fertile en ressources de tout genre, et il est de toute
nécessité qu'on fasse une part beaucoup plus large que jusqu'ici
à l'élément scientifique. Tout est là, et nous croyons qu'en sui-
vant cette voie, on arrivera à de bons résultats. On peut trouver
des procédés d'extraction utilisant tout le pouvoir colorant de la
garance, car l'avenir est aux extraits, à l'application directe, et la
teinture tend de jour en jour à perdre plus de terrain. Voilà pour
la question chimique. Quant à la question agricole, il y a peut-
être de grands progrès à faire, soit par le moyen d'engrais mieux
adoptés à la culture de la garance, soit par une étude plus appro-
fondie du rendement des racines aux diverses époques de leur
croissance.
On n'arrivera pas à supprimer l'alizarine artificielle; la place
de celle-ci est acquise. Mais l'emploi des matières colorantes
garancées, soit naturelles, soit artificielles, augmente d'une façon
tellement considérable, qu'il est permis d'espérer que la garance
pourra occuper une place très importante à côté de l'alizarine
— 444 —
artificielle, et que sa consommation, loin de diminuer, pourra
même augmenter.
La € purpurine » artificielle n'existant pas encore, on trouvera
avantage à employer des extraits de garance donnant le rouge le
plus orangé possible, que Ton emploiera tels quels ou que l'on
mélangera à l'alizarine arrificielle pure, selon les articles, et on
produira de cette manière toutes les teintes de la garance.
La Société d'agriculture de Vaucluse pourrait contribuer puis-
samment au développement de l'agriculture et de l'industrie de
son département, en fondant des prix destinés à exciter l'émula-
tion générale. De cette manière elle s'assurerait du concoui-s
efficace de la science, qui a déjà tant fait pour l'agriculture et
l'industrie en général.
NOTE
sur les diamètres et pas des boulons et des vis à filets
triangulaires, présentée par M. Steinlen.
Séance du M septembre 1873.
Les mesures métriques étant universellement adoptées, il y a
lieu aussi de les accepter pour les dimensions des boulons et des
vis : diamètres et filets. Il ne parait pas admissible que pour une
partie des dimensions d'un boulon, on se serve de mesures
anglaises quand les autres mesures sont métriques ; il y aurait là
une source de confusion et de gêne aussi bien pour le bureau de
dessin que pour l'atelier. D'un autre côté, les tours à fileter ne
servent pas seulement à la fabrication des tai*auds, des boulons
et vis d'assemblage ou des autres pièces analogues ; le plus sou-
vent ils s'emploient aussi pour les autres vis dont on peut avoir
besoin dans la construction, et le cas est fréquent où le pas de
— 445 —
certaines vis doit concorder avec le système de mesures empl'^yé
pour les parties de la machine autres que les boulons ; on serait
ainsi amené dans les pays où, par exemple, les mesures anglaises
seraient maintenues pour les boulons, à avoir des tours à fileter
avec vis mère au pas anglais et d'autres tours avec vis mère au
pas métrique, nouvelle cause de confusion et de gêne, sans parler
d'une augmentation probable de dépense.
Pour le choix des dimensions à donner aux diamètres et au
pas des boulons et des vis, comme aussi pour la forme de filet à
adopter, il faut nécessairement que le système puisse s'appliquer,
sans exceptions, à la grande comme à la petite fabrication, ainsi
qu'aux différents métaux, fer, fonte et bronze, employés dans la
construction des machines. Il va de soi que le filet doit être suf-
fisamment résistant pour les grands comme pour les petits dia-
mètres. En outre, en vue de simplifier et de faciliter l'outillage du
taraudage, il y a lieu de limiter le nombre des diamètres au strict
nécessaire, d'éviter autant que faire se peut l'emploi des mesures
fractionnaires, et de choisir pour le filet une mesure d'angle com-
mode à trouver et à prendre.
Enfin, bien qu'il soit théoriquement désirable qu'il y ait un
rapport constant entre le diamètre et le pas, il suffit pratiquement
que ce rapport soit convenablement gradué.
La série que nous avons adoptée depuis plusieurs années nous
semble remplir aussi complètement que possible toutes ces con-
ditions.
DIAMÈTRES.
Pour la petite construction : les instruments de physique, les
armes, les machines à coudre, il convient, à partir de 3m/m jus-
qu'à lOm/m inclusivement, de varier les diamètres de millimètre
en millimètre. L'outillage, pour ces diamètres, est d'ailleurs rela-
tivement peu coûteux. Au-delà et jusqu'à 50m/m inclusivement, il
suffit de varier les diamètres de 5m/m en 6^1^, en intercalant
chaque fois un diamètre. Soit :
— 446 —
Une première série de 8 diamètres,
3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 40,
el une deuxième série de 42 diamètres,
12, 45, 48, 20, 23, 25, 28, 30, 32, 35, 37, 40, 42, 45, 47, 50.
On a rarement lieu de dépasser 50"/" ; si l'emploi de diamètres
supérieurs était jugé utile, on varierait de 5 en 3"/" à partir de
50"/".
PAS.
Pourvu que les filets aient une résistance suffisante, il convient
de les rapprocher le plus possible ; ils sont d'abord plus faciles à
produire, puis, le plan incliné étant plus réduit, l'action du filet
est plus énergique; en outre, la tendance au desserrage est moins
grande.
Cette condition du rapprochement des filets est facile à remplir
pour les grands diamètres; il n'en est pas de même pour les
petits : si on appliquait à ces derniers ce qui est possible pour les
grands, les filets auraient trop peu de résistance, surtout s'Os
étaient pratiqués dans la fonte; on est ainsi conduit à adopter
pour les petits diamètres une rampe plus forte que pour les
grands; on la diminue graduellement à mesure que le diamètre
augmente.
Notre plus forte rampe est de 6Vo; elle se réduit à environ
3Vo pour le diamètre de 50"/",
Pour base du rapport entre le diamètre et le pas, nous avons
adopté OfiSD + 4 . Cette base est depuis longtemps en usage
dans nos ateliers. M. Armengaud propose de l'appliquer d'une
façon constante.
FORME DU FILET.
La mesure d'angle que nous avons adoptée — 60' — nous
semble la plus commode. Elle diffère peu d'ailleurs de celle de
Whitworth — 52** — et de celle de notre ancienne série — 55\
Nous sommes convaincus qu'un arrondissement assez sensible
de l'angle à l'extérieur, ainsi qu'au fond du filet, est de toute
— 447 —
nécessité. Les angles aigus sont certainement plus faciles à
produire — à première vue, quand l'outillage est tout neuf —
que les angles sensiblement arrondis, mais d'autres considérations
plus sérieuses doivent faire renoncer à ce petit avantage.
L'arrondi du fond augmente sensiblement la force du filet;
l'arrondi extérieur le rend moins sensible aux effets des rencon-
tres avec les corps durs. Mais ce n'est pas tout : dans un outil-
lage que l'on ne peut pas affûter, les angles trop aigus risquent
facilement de se brûler à la trempe ; réussirait-on, à force de pré-
cautions, à éviter cet inconvénient, à l'usage ils s'émousseront
plus vite que des angles plus arrondis.
DIMEMSIOMS DE NOTRE SERIE ET COMPtRItlSON ENTRE CELLES DES
SERIES D'AUTRES CONSTRUCTEURS
Première planche, — Tableau comparatif des diamètres, pas
et rampes des séries :
Chemins de fer français.
Denis Poulot (proposée).
Vignole d'Armengaud (proposée).
Bodmer (adoptée par M. Reishauer, fabricant d'outillage de
taraudage, à Zurich).
Whitworth.
Ateliers Ducommun.
Deuxième planche. — Tableau comparatif graphique des mêmes
séries.
SÉRIE PROPOSÉE PAR M. ARMENGAUD.
Elle admet pour quelques diamètres des mesures fractionnaires;
c'est un inconvénient pour la fabrication; ces mesures se pren-
nent moins exactement que les mesures rondes; les diamètres
des boulons doivent d'ailleurs coïncider avec les autres mesures
employées dans la construction.
- 448 -
En outre, ainsi que le fait observer M. Denis Poulot, il faudrait,
si on adoptait ces diamètres, modifier les mesures usitées jusqu'à
présent pour les fers du commerce.
Les pas ont des mesures fractionnaires mal commodes.
La rampe du filet est trop forte pour les petits diamètres.
SÉRIE PROPOSÉE PAR M. DENIS POULOT.
Ne comprend que les diamètres de 7 à 40"/".
La rampe du filet convenable pour les diamètres moyens est
trop forte pour les petits et pour les grands.
L'angle proposé pour les filets a 60**; mais, suivant nous, il
n'est pas assez arrondi.
SÉRIE DES CHEMINS DE FER FRANÇAIS.
Ne comprend que les diamètres de 8 à 40"/".
La rampe est trop forte pour les petits diamètres ; elle est trop
faible pour les autres.
Les filets ont un angle trop faible : 35"; étant en outre trop
profonds, ils n'oifrent pas une résistance suffisante, surtout pour
la fonte.
L'entretien de l'outillage doit être coûteux.
SÉRIE BODMER.
Elle est assez convenablement graduée; les filets sont un peu
trop faibles ; les pas ont des fractions mal commodes à retenir et
à prendre.
SÉRIE WHITWORTH.
(En usage dans krate l'Angleterre et à fMrt les Gomiwgntes fttnçtiies. adoptée par presque toutes '
les Compagnies de chemin de fer du Continent )
La question du système de mesures à part, cette série a pres-
que toutes les qualités désirables; les pas moyens sont bien gra-
dués, seulement les pas des petits et des grands diamètres sont
trop lorts ; cela n'a du reste d'inconvénient que pour les premiers.
Les filets sont bien nourris, leurs arrondis prononcés.
l-
— 449 —
SERIE DES ATELIERS DUCOMMUN.
Sans qu'il ait été nécessaire d'admettre pour les diam^^itres des
mesures fractionnaires et pour une partie des pas des raesiires frac-
tionnaires mal commodes à retenir ou à produire, la rampe des
filets se rapproche beaucoup de la rampe uniforme proposée par
M. Armengaud; à partir du diamètre de I87", elle augmente
graduellement pour les petits diamètres — c'est, croyons-nous,
une nécessité ; — elle diffère peu aussi, pour les pas moyens, des
rampes des séries Denis Poulot, Bodmer et Whitworth.
Les diamètres sont très sensiblement ceux de Whitworth, tra-
duits en mesures métriques.
Troisième planche. — Diamètres, pas de la série des Ateliers
Ducommun^ forme, hauteur, profondeur et arrondis des filets.
Pour tous les pays où le système métrique est en usage, il y
aurait évidemment un grand intérêt à adopter un système uni-
forme de dimensions pour les diamètres et les filets des boulons
et des vis. L'entente n'est pas impossible ; mais de là à l'applica-
tion du système dans la pratique — avec toutes les conséquences
désirables — il y a loin.
Pour obtenir le résultat voulu, il faudrait :
i"* Que toutes les vis mères des tours à fileter servant à la
fabrication des tarauds fussent parfaitement identiques — il ne
serait pas rare d'en trouver différant entr'elles de 2°/'" par mètre;
2** Que toutes les mesures, jauges, peignes servant à la fabrica-
tion des tarauds soient conformes aux étalons adoptés, tant pour
les dimensions des diamètres et des pas que pour la forme des
filets ;
3° Que l'outillage servant à la fabrication des tarauds, ainsi
que celui servant à la fabrication proprement dite des boulons et
— 450 —
des vis, soit établi suivant les règles de l'art et toujours maintenu
en parfait état de fonctionnement.
L'outillage usé a nécessairement pour effet de modifier les me-
sures et de délormer les filets. Il n'y a d'ailleurs aucune économie
à se servir d'un outillage défectueux : les retouches, les rebuts,
une moins grande célérité dans la fabrication, se chiffrent plus
haut que les dépenses que nécessite un excellent entretien de
l'outillage. — Nous ne parlons même pas de la différence dans la
qualité de la fabrication.
En vue d'obtenir un outillage uniforme et, pai* suite, des pro-
duits uniformes, voici, suivant nous, les moyens qui devraient
être employés :
Les pays qui adopteraient un système uniforme de dimensions
pour les diamètres et les pas de vis, s'entendraient pour établir
les étalons nécessaires: une ou plusieurs séries de ces étalons
seraient déposées — pour chaque pays — dans un établissement
public de vérification.
Pour la fabrication soit des types à livrer à l'industrie, soit de
l'outillage — poinçonné — du taraudage, les fabricants seraient
admis à un concours permanent; ceux qui seraient reconnus
capables d'exécuter ce travail avec l'exactitude voulue, recevraient
un poinçon de l'Etat.
Les produits des fabricants détenteurs du poinçon de l'Etat
devraient être frappés de ce poinçon, et, en outre, du nom du
fabricant et d'un numéro d'ordre; après achèvement, ils seraient
envoyés au contrôle qui délivrerait, après vérification, un certificat
d'identité et de conformité aux étalons; un duplicata du certificat
serait délivré aux acheteurs.
L'adoption d'un système uniforme de dimensions pour le tarau-
dage des boulons ne donnerait pas lieu aux difficultés et aux
dépenses dont on est assez disposé à s'effrayer a première vue.
Tout l'outillage nécessaire au taraudage proprement dit — types,
calibres, peignes, filières, tarauds — s'use assez promptement; il
— 454 —
y a économie pour la fabrication à le renouveler au hir et à me-
sure de l'usure préjudiciable.
On ne se servirait du nouvel outillage qu'après épuisement des
approvisionnements de boulons, vis et écrous, et on réserverait
ensuite l'ancien pour les réparations des travaux pour lesquels
l'ancien système a été employé.
Dans une fabrication hérissée de détails, eni|)loyant par consé-
quent beaucoup de boulons et de vis, nous avons, en moins d'une
année, substitué les nouveaux types aux anciens, et cela sans
éprouver toutes les difficultés qu'on s'imaginait à l'origine.
RAPPORT
présenté au nom du comité de mécanique sur un mémoire de
M. Steinlen^ relatif aux dimensions à adopter pour les vis à
filets triangulaires^ par M. Camille Schœn.
Séance du 24 septembre 1873,
Messieurs,
Dans notre dernière réunion du comité de mécanique, M. Stein-
len nous a présenté une étude comparative des différentes dimen-
sions adoptées par les constructeurs pour l'établissement des vis
à filets triangulaires; il nous signalait en même temps les avan-
tages qu'il y aurait à adopter pour ces dimensions des mesures
métriques faciles à déterminer et faciles à exécuter. Les dimen-
sions admises par chaque constructeur pour les diamètres dont il
fait usage, forment des séries complètes; parmi ces séries, celles
qui sont établies de la manière la plus rationnelle et la plus pra-
tique, se sont répandues, et sont devenues peu à peu des types
que chacun a adoptés.
— 452 —
Nous voyons d'après le travail de M. Steinlen, qui vous est sou-
mis aujourd'hui, qu'if y a trois types dont l'emploi parait s'être
le plus généralisé, au moins dans notre rayon industriel. Ce sont
le type adopté par les chemins de fer français, le type adopté par
les constructeurs anglais et pnr beaucoup de grandes Compagnies
de chemins de fer du continent, connu sous le nom de série ou
type Whitworth, du nom du célèbre constructeur qui le proposa
et le fît admettre en Angleterre dès l'année 1844, et le type
adopté par les ateliers de MM. Durommun.
À côté de ces séries types, il en est d'autres qui ont été proposées
à différentes époques par des ingénieurs, et qui sont établies sui-
vant des proportions raisonnées; mais elles présentent en général
des gradations trop nombreuses, dont l'emploi n'est pas indispen-
sable, et dont il convimt, par suite, de se passer, à cause des
frais et des complications inutiles que leur application pourrait
entraîner dans la fabrication courante.
Nous nous trouvons donc en présence de trois types expéri-
mentés chacun depuis bien des années, et sur chacun desquels
on peut aujourd'hui se prononcer avec connaissance de cause.
Parmi ces types, le plus répandu est celui de Whitworth rap-
porté à des mesures anglaises et pour les diamètres et pour le
pas; les diamèties sont exprimés en pouces et en fractions de
pouces depuis 3/16 de pouce jusqu'à 2 pouces; ils forment une
série de 18 diamètres; les longueurs du pas sont exprimées en
fractions dt^ pouces allant de 1/214 jusqu'à 1/4 de pouce, et for-
mant une série de 14 pas différents.
Ces fractions de pouces, très simples en mesures anglaises,
donnent des dimensions très compliquées quand on les exprime
en mesures métriques françaises, telles que 1 5m/in9, 25m/ro4 pour
les diamètres, et 2m/m309, 3in/ml75 pour les pas.
On conçoit combien il est gênant et presque impossible de
mesurer de pareilles dimensions. Ce sont ces difficultés et l'avan-
tage d'une uniformité générale qui ont amené les ingénieurs des
Compagnies des chemins de fer à établir et à adopter exclusive-
— 453 —
ment une nouvelle série basée sur des mesures métriques faciles
à obtenir.
Le type Whitworth, par ses dimensions, se prête très bien au
taraudage pour tous les matériaux, et c'est là un point très impor-
tant pour les praticiens. Ces derniers lui font le reproche d'avoir
le pas un peu trop grossier pour les petits diamètres, et souvent
ils ont été obligés d'adopter dans leurs ateliers des pas plus fins
pour les diamètres au-dessous de 45m/m.
La série adoptée par les chemins de fer français et par la
marine s'écarte assez sensiblement pour les gros diamètres du
type Whitworth, et son application dans les ateliers de construc-
tion a montré que si elle se prête bien au taraudage du fer, elle
laisse à désirer pour le taraudage des trous percés dans la fonte.
Par suite du rapprochement des filets et de leur profondeur, la
foule s'ébrèche trop facilement, et nous avons pu voir, dans des
ateliers où l'on avait adopté ce type, que l'on prenait un pas plus
fort que celui correspondant au diamètre, lorsqu'on avait à tarau-
der des pièces de fonte.
De plus, cette série n'est pas complète ; elle s'arrête aux dia*
mètres de 7m/m^ et souvent on a besoin de diamètres beaucoup plus
petits.
M. Steinlen vous présente une nouvelle série introduite il y a
quelques années déjà dans les ateliers de MM. Vucommun, où leur
fabricatien de machines-outils exige les dimensions de vis les plus
variées pour toutes espèces de matériaux. Cette série a des
mesures métriques très simples, et en l'établissant, on a tenu
compte des inconvénients que l'expérience avait signalés dans
l'emploi des séries précédentes; l'habileté et les soins que cette
maison apporte à tous les détails de sa fabrication, donnent à
cette série Tappui d^une autorité qui aura sa valeur auprès des
praticiens. Cette série est la traduction en mesures métriques du
type Whitworth avec des pas plus fins pour les petits diamètres;
dans les dimensions moyennes, elle se rapproche du type des
chemins de fer français, mais elle s'en écarte dans les gros dia*
TOME XLm. SEPTEMBRE 1873. 29
— 454 —
mètres pour en permettre rapplicatioii uniforme à tous les maté-
riaux.
En comparant les tracés graphiques de cette série avec ceux
des séries proposées par difiérents ingénieui^^ on voit qu'elle se
rapproche beaucoup de ces dernières et qu'elle peut être consi-
dérée comme leur mise à exécution, eu évitant des dimensions de
fer 0011 marchand et les gnidations trop nombreuses.
En vous présentant ce travail, d'un grand intérêt au point de
vue technique, M. Steinlen a surtout voulu fixer votre attention
sur l'utilité d'une entente commune entre les constructeurs pour
adopter une série-type qui répondrait autant que possible à toutfê
les exigences de l'industrie.
Cette entente aurait des avantages sérieux pour les constrcu-
teurs de machines comme pour les consommateurs, en facilitant
et simplifiant la fabrication ; toute simplification en industrie se
traduit par une économie réelle au profit du consommateur.
L^utilité de cette entente a déjà été comprise il y a bien des
années. Ainsi M. Ârmengaud, dans le Vignole des mécaniciens,
insiste sur ce point, en disant combien il serait désirable d'arriver
à adopter une série générale et uniforme, qui s'applique avec une
régularité telle, que dans un lieu quelconque un mécanicien ayant
à réparer ou à compléter une machine, trouve dans son outillage
de quoi remplacer le boulon ou l'écrou qui lui fait défaut. Depuis
longtemps chacun a compris la grande utilité d'avoir des pas de
vis uniformes aux raccords des pompes à incendie, pour que tous
les boyaux de réserve s'adaptent indistinctement à toutes les
pompes. Il a paru sur cette matière difiérentes propositions et
travaux sérieux qui méritent d'être pris en considération pour la
solution de la question qui vous est soumise.
Votre comité de mécanique reconnaît l'utilité de cette entente
et l'opportunité qu'il y aurait de la provoquer à nouveau, en ce
* Armbngaud, Vignole des mécaniciens, Paris, 1873. — Denis-Poulot,
Notice sur le taraudage et son outillage, 1866, publié en 1862 dans l'Annuaire
de la Société des anciens élèves des écoles des Arte-et-Métiers.
. _ 455 —
moment où les systèmes de poids et mesures se transforment
dans différents Etats du continent, et sont remplacés par le sys-
tème métrique des poids et mesures français.
Cette transformation étant faite, beaucoup de transactions,
beaucoup de dimensions conventionnelles, beaucoup d'usages de
conditionnements sont basés encore sur d'anciennes mesures
abrogées, et dont le plus souvent il est difficile de trouver un
équivalent exact. Ces transactions, ces usages doivent nécessaire-
ment être modifiés pour s'adapter au nouveau système.
Ce mouvement de transformation, dont l'utilité et la nécessité
se font sentir partout, a déjà commencé et a eu pour premier
résultat la convocation à Vienne des différents congrès industriels
qui s'y sont réunis dans ce but pendant l'Exposition.
C'est dans ces moments qu'il faut savoir profiter de l'expérience
acquise, pour que les nouvelles solutions données à ces questions
techniques soient aussi rationnelles que possible, afin que chacun
trouve avantage et intérêt à les adopter. Le travail de M. Steinlen
est un jalon posé dans cette voie. Si une uniformité générale est
peut-être difficile à atteindre de prime abord, nous pensons qu'il
suffira que quelques constructeurs adoptent un type bien raisonné
et approprié à toutes les exigences de la pratique, pour que, par
la force des choses, il se répande dans un temps assez restreint.
Votre comité de mécanique croit que pour arriver à l'entente
proposée, il faudrait consulter les constructeurs, les fabricants de
boulons, recueillir leur avis et leurs observations, les discuter et
établir d'un commun accord un type, ou se rallier à celui adopté
par les ateliers Ducommun, sauf à y introduire quelques modifi-
cations, s'il y a lieu. Il pense qu une tentative faite dans ce sens
aura chance de succès. Votre comité de mécanique vient donc
vous demander d'accorder votre appui et votre patronage à cette
proposition de M. Steinlen; il vous demande à cette fin qu'il soit
autorisé, lui ou une Commission qu'il désignerait, de soumettre
en votre nom le travail de M. Steinlen et sa proposition aux prin-
cipaux constructeurs de notre rayon industriel et de l'extérieur.
— 456 — •
s'il y a lieu ; de réunir leurs observations, puis plus tard, de pro*
voquer une réunion des différents intéressés dans notre local, pour
y délibérer sur rétablissement d'une série de types qui seraient
proposés à l'adoption de tous les constructeurs. Cette réunion
aurait aussi à s'entendre sur les mesures à prendre pour conser-
ver B ces types le plus de stabilité dans l'exécution pratique.
Nous devons ajouter dès maintenant que plusieurs construc-
teurs sont entrés dans les vues de votre comité et nous ont assuré
leur concours en exprimant le désir que l'on rattache à cette
question tout ce qui y a directement rapport, dimensions d'écrous,
tètes des vis, pas des vis et filets des tuyaux de fer taraudés
pour des conduites d'eau, de vapeur, de gaz, etc.
RAPPORT
sur la marche de FEcole de dessin industriel et architectural
(année i872-i873jy présenté au nom du comité de fEcole^
far M. Steinlen.
Séanee du 28 Mai 1873.
Messieurs,
Par suite de la démission de M. Drudin, donnée au moment
même de la rentrée générale des classes, l'Ecole de dessin indus-
triel et architectural est restée fermée pendant quelques jours.
En attendant qu'il ait été pourvu au remplacement du professeur
démissionnaire, M. Neyser, dessinateur aux ateliers Ducommun,
ayant bien voulu se charger provisoirement du cours, l'Ecole a pu
être réouverte peu après l'époque réglementaire.
Après un sérieux examen des mérites des candidats mis sur les
rangs par la Commission de l'Ecole, le comité de mécanique,
tenant compte aussi du désir exprimé pjBir le service de la Société
alsacienne des propriétaires d'appareils à vapeur, a décidé de
— 457 —
proposer à l'acceptation de la Société industrielle, comme profes -
seur titulaire, M. Haffher, ancien dessinateur de l'établissement
À. Kœchlin & G% récemment nommé au poste d'agent de la
Société alsacienne des propriétaires d'appareils à vapeur, et, en
outre, en qualité de professeur adjoint, M. Boulanger, dessinateur
aux ateliers Ducommun, le premier, aux appointements de fr. 1S00,
le second, aux appointements de fr. 600. Cette combinaison
promet — au moyen d'une augmentation de dépense relativement
peu considérable — une meilleure direction des cours et donne
même la possibilité d'accepter un plus grand nombre d'élèves ; il
était matériellement impossible qu'un seul professeur pût suivre
convenablement le travail de 70 à 80 élèves. En outre, le jeudi,
précédemment jour de congé, le professeur suppléant donnera
aux élèves les plus avancés un cours de géométrie éléi^aiitaire.
M. Haffner est entré en fonctions à partir du 1^ janvier.
Le travail des élèves s'est sans doute ressenti des changements
de direction dont nous venons. Messieurs, de vous entretenir 9
néanmoins comme vous pouvez vous en assurer par les dessins
exposés, les progrès d'une partie des élèves sont satisfeisants.
Nous devons continuer à regretter l'absence de persévérance
chez la plupart des élèves, car ce qu'on peut apprendre en
quelques mois ne leur sera que de peu d'utilité; rien ne sert de
savoir épeler si on ne passe pas à la lecture. Espérons que peu à
peu, par l'attrait de l'enseignement, un plus grand nombre arri-
vera à apprécier le sérieux moyen de développement que vous
mettez à la portée de tous.
Environ 100 élèves ont fréquenté l'Ecole.
Le nombre actuel des élèves est de 70, répartis comme suit :
Ire année 40 élèves.
2e » 22 »
3e » 8 .
Âge minimum, 12 ans.
» maximum, 17 >
> moyen, 15 >
— 458 —
Fréquentent l'école primaire : 18 élèves.
» l'école des Frères : 7 »
» l'école professionnelle : 3 »
Sont occupés dans les grands établissements de
construction 25 »
Dans des ateliers de serrurerie, de menuiserie 15 »
Dans des bureaux d'entrepreneur 2 »
Total 70
Notre Commission vous propose, Messieurs, de voter des remer-
ciments à MM. Neyser, Haffner et Boulanger, pour les soins
voués à la bonne direction de l'Ecole, et de décerner des récom-
penses aux élèves les plus méritants dont les noms suivent :
i" prix : ScHLEGEL Edouard, 16 ans, 3* année, dessinateur
chez MM. A. Kœchlin & 0\
Premier 2^ prix : Finet Victor, 18 ans, 3* année, pareur chez
MM. Charles Mieg & Ci«.
Second S'^ prix : Deck Ambroise, 17 ans, 3* année, ajusteur
aux ateliers Ducommun.
ire mention honorable : Igert Jean, 13 ans, 3* année, plombier.
2° mention honorable : Rauber Louis, 15 ans, 2" année,
ajusteur chez MM. Welter & Weidkriecht.
3* mention honorable : Weidknecht Paul, 13 ans, Ire année,
école primaire.
J
— 459 —
RAPPORT
sur la marche de l'Ecole dr dessin^ présenté au nom du comité
des beaux-arts par M. Engel-Dollfus, membre du comité de
direction.
Séance du 25 juin 1873.
Messieurs,
Votre Ecole de dessin, vous le savez, est une école élémentaire,
où l'on enseigne, sans préoccupation de la carrière future des
élèvos, les principes généraux du dessin ; son but est tout d'utilité
publique, et elle est, relativement à l'enseignement de l'art pro-
prement dit, ce que l'instruction primaire est à la science, c'est-
à-dire le premier pas vers un but éloigné, si distant, qu'il n'est
donné qu'au petit nombre de s'en approcher.
Si la tâche de l'instituteur primaire est, pour me servir de
l'expression fort juste de l'un d'eux, de défricher les intelligences,
la nôtre, qui consiste à donner à la fois de la mobilité et de la
sûreté à la main pour la mettre, assouplie, au service du juge-
ment et du coup d'œil, n'est ni moins ardue, ni moins laborieuse,
car c'est dans les villages des environs de Mulhouse que M. Eck
recrute le plus grand nombre des enfants qui suivent ses c^^urs.
Ce labeur incessant, auquel il a donné trente années, et que
vous jugerez certainement digne d'une récompense spéciale, lui
avait, au moins jusqu'à présent, offert une compensation : celle
de conserver et de pouvoir mener plus loin quelques élèves bien
doués; elle lui échappe! ses élèves quittent Mulhouse lorsqu'ils
approchent de l'âge de 19 ans, et c'est ainsi que depuis deux ans
il existp une décroissance notable dans le nombre de ceux d'entre
eux qui dessinent d'après la bosse.
Le collège, l'Ecole professionnelle, où les classes commencent
à 7 heures, en été, ont cessé d'ailleurs de nous envoyer leur con-
tingent habituel de jeunes gens plus avancés.
— 460 —
Un peu de découragement de notre part vous semblerait peut-
être justifié ou excusable, si, comme vous, Messieurs, nous ne
savions qu'il ne peut mener à rien de bon, et qu'il faut, au con-
traire, lutter avec énergie et persévérance contre l'action dissol-
vante des événements.
La crise a, il est vrai, dispersé votre comité des beaux-arts;
beaucoup de ses membres sont partis ou ont une existence forcé-
ment nomade; mais ne serait-ce pas précisément une raison de
leur demander de penser à notre Société; de les inviter à lui
envoyer, sous la forme de communications, le fruit des observa-
tions qu'ils peuvent avoir faites au loin, et de rappeler enfin à ces
abeilles que la tourmente a chassées de leur ruche, que celte
ruche est restée debout, qu'on y parle la même langue que par le
passé, et qu'elle est aujourd'hui, comme autrefois, le foyer de
toute initiative libre et désintéressée?
N'est-ce pas en quelque sorte un devoir filial de la soutenir de
loin comme de près?
Pour ma part, je ne rentre jamais à Mulhouse sans être vive-
ment frappé de l'énorme contraste qu'offrent les ressources iné-
puisables des capitales avec les moyens si restreints dont nous
disposons et la physionomie relativement pauvre et uniforme de
nos villes de tiavail, et si je m'y arrête, croyez bien que c'est
sans aucune idée d'envie. Au fond, le lot que nous avait départi
la Providence n'est peut-être pas le moins bon, mais je ne puis
oublier que l'une de nos grandes industries est dans une certaine
mesure une industrie de luxe, qu'elle s'adresse tout au moins aux
classes aisées, et qu'il est indispensable que ceux qui concourent
à la satisfaction à donner à des goûts raffinés, aient au moins des
notions du but à atteindre et de la perfection à y apporter ; les
musées ont, à cet égard, une utilité qui n'est plus à discuter; il
s'en forme de toutes parts et pour toutes les branches de Tart
industriel.
Si j'avais une observation à faire, j'ajouterais que nous sommes
sous ce rapport très en retard. Le nombre des musées qui ont
— 461 —
été créés depuis quelques années en vue de fovoriser le développe-
ment d'industries diverses, est considérable. Je ne vous citerai que
Tun des plus récents, celui de Genève, parce qu'il est dû à la
générosité d'un particulier, et que la Ville vient d'y ajouter, avec
l'aide de quelques bons citoyens, des écoles de dessin et d'art
appliqué à l'industrie du pays : l'horlogerie et la bijouterie.
Quel progrès avons nous, de notre côté, fait dans cette voie?
Le Musée industriel a pris possession de la salle qui lui a été
attribuée au deuxième étage de l'Ecole de dessin, et déjà, comme
son voisin, le Musée historique, il se trouve à l'étroit.
On est occupé à classer, étaler, étiqueter les collections pré-
cieuses dont on nous a fait don.
Tout cela demande du temps et de l'argent.
Le temps, on en trouve toujours avec du dévouement. Deux
membres du comité, MM. Favre et Schœnhaupt, vous consacrent
une grande partie de leurs soirées.
De l'argent! il en faudrait pour l'achat de quelques collections
presque indispensables, pour l'organisation de la surveillance, pour
tous ces menus détails de ménage enfin, dont il n'est pas possible
de s'affranchir.
J'aime à espérer que des cartes d'abonnement prises par quel-
ques maisons retardataires, et quelques dons sur lesquels on
semble pouvoir compter, permettront bientôt au trésorier de vous
présenter un budget en équilibre; je ne dois pas vous cacher
qu'il serait très boiteux s'il devait vous être soumis en ce mo-
ment-ci.
D'après les vues de vos comités des beaux-arts et du Musée
industriel, les collections devront se composer de trois grandes
catégories :
L Collection historique de rimpression^ présentant dans leur
ordre chronologique la succession des fabrications et des genres
depuis l'origine de cette industrie. Nous en possédons tous les
éléments.
— 462 —
II. Collections professionnelles^ composées et exposées en mt
de leur utilisation ^ par nos dessinateurs d'industrie.
*
Ce sont, à côté des collections de la plupart de nos établisse-
ments d'impression, des séries choisies de soieries, de rubans,
de tissus brochés, etc.
La dépense de ce seul fait ne va pas à moins de 3,500 fr. par
an, qui sont en partie couverts par des abonnements.
III. Matériaux pour l'étude de l'art en général.
Cette sérieuse composera des spécimens les plus beaux en tis-
sus de toutes espèces.
Des plâtres, des bas-reliefs, des dessins, des gravures, des pho-
tographies empruntées à l'architecture, à la statuaire, à la céra-
mique, à l'orfèvrerie, à l'ornement, au costume, permettront à
chacun de s'initier au slyle de chaque pays et de chaque époque.
Ce cadre est étendu ; mais, croyez-le bien, il ne l'est pas trop
et n'a rien de fantaisiste.
A aucune époque l'artiste n'eut besoin de plus de connaissances
étrangères à celles de sa profession proprement dite; à aucune
époque il ne lui fallut plus de matériaux. Jamais dans la peinture
d'histoire, dans le genre et même dans l'ornement, on n'attacha
autant de prix à la couleur locale^ à la vérité historique.
Et pourquoi?
La cause n'en est pas difficile à saisir quand on voit chacun
collectionner et faire de la chose de son choix ou de ses prédilec-
tions l'objet d'observations, et, plus que cela, d'études minutieuses,
patientes et souvent pas^ionnées.
Quoi d'élonnant qu'il se soit formé dans ces conditions un
public nouveau, pénétré d'un esprit critique avec lequel il faut de
plus en plus compter dans les arts aussi bien que dans les lettres
ou au théâtre, et, par contre-coup, dans l'art industriel?
Le culte de l'idéal n'y a pas gagné, il faut bien le dire. Il lui
faut des coudées plus franches et plus de place à l'inspiration.
Mais cette soif du vrai, du vraisemblable, de la fidélité poussée
— 463 —
quelquefois à l'excès, a son bon côté dans son étroitesse; elle
nous fait vivre avec ceux qui nous ont précédés ; nous fait mieux
comprendre l'histoire et nous révèle une époque, comme les por-
traits du temps de Henri II ou de Charles IX qu'on voit au Musée
du Louvre, reflètent aux yeux de l'observateur le moins expéri-
menté les mystères, le trouble, la méfiance et les crimes de ces
temps agités.
Il n'y a pas à résister à ces tendances que j'appellerais ultra-
réalistes, si l'on ne s'était déjà emparé de ce mot pour lui donner
une signification un peu différente, et si ma pensée ne dépassait
pas sa portée. Ne pas les comprendre ou ne pas les suivre, ne
fût-ce qu'à dislance, serait s'exposer à perdre son rang, et, à un
point de vue plus praticjue, sacrifier à l'avance les avantages que
procure la connaissance parfaite du goût régnant et la possibilité
d'y satisfaire.
Collectionnons, collectionnons donc, Messieurs, non par esprit
d'imitation, non par plaisir ou par caprice, mais bien par une
prévoyance bien entendue, car c'est en étudiant, c'est en classant
méthodiquement les matériaux de l'instruction nouvelle qu'ils ont
à acquérir et à répandre, c'est en s'assimilant les formes si origi-
nales qui passeront sous leurs yeux, que nos dessinateurs indus-
triels stimuleront leur imagination, épureront leur goût et s'iden-
tifieront le mieux avec les genres qu'ils pourront avoir à traiter.
Le public devient de plus en plus instruit; il dépiste l'anachro-
nisme à cent pas. Il veut, il exige le vrai^ et, à défaut, le vraisem-
blable dans la fiction.
En d'autres termes, il entend que désormais le Persan soit du
Persan authentique (vous l'étudierez dans de Beaumont ou chez
CoUinot), le Louis XIV du pur Louis XIV (les recueils de Lepautre
vous le donnent dans toute sa pompe), et le Louis XVI du vrai
Louis XVI, avec toutes ses finesses si bien repro uites par les
monographies de Pfnorr et d'autres ouvrages spéciaux.
Le temps des pastiches, où se confondent, d'une manière si
discordante pour l'initié, tous les genres, toutes les époques, est
— 404 —
décidément passé. Notie industrie est mise en demeure de com-
pléter son instruction, comme Tout été. avant nous, d'autres
branches qui empruntent une grande partie de leur force au des-
sin et à la couleur. Moins on leur demandera d'originalité ou
d'esprit d'invention, plus on exigera d'elles qu'elles soient succes-
sivement et selon la vogue : de tous les temps et de tous les pay$.
RAPPORT
de M. F. Engel-Dolli-us, mee-préside^it trésorier (ht œmité dadrni-
nisiration de FEcole de filature et de tissage mécaiùque.
Séance du 28 mai 1873.
Messieurs,
Je viens, en l'absence du président de votre comité d'administra-
tion, vous présenter la situation financière de votre Ecole.
Il est bien rare que renseignement soit une source de bénéfices,
et certes vous ne les recherchiez pas en fondant cet établissement
coûteux; mais il vous était cependant permis d'espérer, qu'en raison
même du besoin qui s'en était fait sentir depuis longtemps, notre
Ecole, qui répondait si bien aux vœux des parents toujours embar-
rassés de faciliter les débuts de leurs fils dans la carrière industrielle,
reposerait sur des assises plus fermes, et serait fréquentée par un plus
grand nombre d'élèves !
Cette attente a été déçue en partie, et nous le déplorons vivement ;
car il est triste de voir des ressources d'instruction si difficiles à
réunir, rester négligées, et il est tout aussi regrettable d'en être
encore, après onze années d'existence, à douter du sort de la pre-
mière Ecole technique qu'ait fondée dans notre ville rinitiative privée.
Peut-être ne faisons-nous pas assez de publicité? peut-être avions-
nous trop compté sur la propagande que feraient les élèves eux-mêmes
à leur sortie de l'Ecole ?
Ils auraient pu dire en effet que, grâce à l'excellente instruction
qu'ils avaient reçue, la plupart d'entre eux avaient pu éviter le stage
— 465 —
si long, si incomplet, si onéreux qu'ils auraient eu à solliciter (et qui
devient de plus en plus difficile à obtenir) dans les établissements
industriels. Ils auraient pu ajouter encore que notre Ecole est libre
de toute ingérence gênante, que son but est exclusivement indus-
triel, qu'affranchie du souci de Tinstruction générale, elle ne cherche
qu'une chose : à former des fllateurs, des tisserands, des directeurs,
des contre-maîtres, connaissant à fond, chose si rare! la théorie de
leur profession, et possédant d'ailleurs sufBsamment de pratique pour
rendre des services immédiats aux chefs d'établissements ayant besoin
d'auxiliaires instruits.
Il nous serait facile d'invoquer et d'obtenir des témoignages ren-
dant haute justice aux services rendus par notre Ecole, et de les
répandre à profusion ; mais à quoi bon I Ils n'ajouteraient, croyons-
nous, rien à Tautorité de nos paroles, car il doit nous être permis
d'afBrmer, sans crainte d'être contredit, que lorsque les établissements
les plus considérables d'une région industrielle aussi importante que
l'est la nôtre, s unissent pour fonder une Ecole technique, elle réunit
à coup sûr les conditions les plus favorables à son succès, c'est-à-
dire à rinstruction des élèves, véritable et seul but de son existence.
L'outillage qui sert aux démonstrations est complet, et comprend
les machines les plus perfectionnées de filature et de tissage.
Gomme complément d'instruction, les principaux établissements
sociétaires continuent à accorder libéralement à nos élèves la visite de
leurs ateliers.
Quant à la direction, nous n'avons plus à en faire l'éloge ; chacun
rend entière justice au mérite, au zèle du directeur, dont le concours
dévoué nous est acquis comme par le passé.
Gomment se fait-il donc que des conditions semblables, qu'un con-
cours de circonstances si exceptionnelles ne semblent pas plus appré-
ciées? Les événements des dernières années répondent, hélas I pour
nous.
Voici quel a été successivement le nombre de nos élèves depuis
l'origine :
Elèyei
1861/62 16
1862/63 22
1868/64 24
— 466 —
1864/65 85
1865/66 80
1866/67 88
1867/68 86
1868/69 29
1869/70 40
1870/71 15
1871/72 18
1872/78 81
Vous remarquerez quelle influence fatale la guerre a eue sur œ
mouvement.
Nous ne sommes pas relevés encore de ce coup, mais le caractère
international de notre institution, qui doit cependant avant tout et
surtout profiter à l'Alsace sous peine de faillir à sa mission, nous per-
mettra, espérons-le, de la soustraire au sort qu'a éprouvé notre Ecole
de commerce, si prospère d'ailleurs nous sa forme et dans sa résidence
nouvelles, mais désormais trop loin de nous pour nous rendre les
mêmes services.
Sous le rapport de la nationalité, les élèves se répartissent ainsi pour
les deux dernières années :
Elèves en 1873. Eteves en 1873.
France 11 10
Alsace 8 9
Suisse 5 4
Allemagne 8 2
Italie 8 1
Hollande 1 —
Angleterre — 1
31 27
11 nous est difficile de préjuger du recrutement de cette année; il
présente d'ailleurs des difficultés dont il vous est facile de saisir la
nature, et dont l'issue finale décidera du sort définitif de TËcole. Moins
convaincus de son utilité, plus préoccupés de vos intérêts, nous vous
eussions peut-être demandé, s'il y avait lieu de continuer des sacri-
fices dont on ne nous tient pas suffisamment compte, mais il nous en
coûterait d'abandonner dans une heure de découragement, quelque jus-
— 467 —
tifié qu'il pût être, le résultat de tant d'efforts inlelligents. Nous vous
rappelons du reste que Texercice de 1871/72 s'est soldé par un béné-
fice de 6i22 fr. 30,
Nous vous demandons donc, Messieurs, de continuer votre œuvre,
de l'appuyer, de la faire connaître et de la recommander vous-mêmes
chaudement aux familles, afin qu'elle leur soit présentée avec le carac-
tère de haute utilité et de désintéressement qui a présidé à sa créa-
tion. J'ose le dire, il en est bien peu dont l'abandon serait aussi vivement
sentie s'il venait à être décidé.
Voici l'état de nos receltes et dépenses, ainsi que l'état général de
notre situation :
Actif.
Immeubles et meubles fr. 81,666 45
Nouveau tissage mécanique 33,529 45
Dépenses. — Inventaire 389 90
Filature 520 75
Fabrication 887 95
Eclairage et chauffage 126 —
Caisse en espèces 3,159 05
Dollfus-Mieg et C**, en compte-courant débiteur 89 55
Profits et pertes :
Déficit au 29 février 18*^2 fr. 3,427 30)
Perte en 1872/73 . 2,203 60J ^'^^ ^
126,000 ~
Passif.
H. Thierry-Kœchlin en compte-courant fr. 1,000 —
56 actionnaires pour 125 parts 125,000 —
126,000 —
Recettes.
Ecolage des élèves réguliers 7,800 —
Filature 2,419 25
Perte en 1872/73 (sans intérêts aux actionnaires) 2,203 60
12,422 85
Dépenses.
Dépenses diverses . 660 20
Emoluments et paies 10,846 25
Eclairage et cbauffage 584 55
Intérêts 4 % bonifiés à DoUfiis-Mieg et O* en
compte-courant 221 70
Fabrication 110 15
12,422 85
— 468 —
Je vous prie de voter Tapprobation de ces eomptes.
Gomme vous le voyez, ils constatent poar Texerdce
1872/78 un déficit de fr. 2,208 60
Auquel il y a lieu d ajouter :
Déficit non couvert des années précédentes 8,427 80
Et pour n'atténuer en rien le tableau de la situation , . S,i 10 95
représentant les anticipations d'écolages payées par vingt-sept élèves
(rencaisse et 1000 fr. dus déduits) à la date du 28 février, époque de
la clôture des écritures, et non reportées à nouveau suivant Fusage
des années précédentes.
Notre budget de dépenses (sans aucun service d'intérêts) ne dépasse
pas une douzaine de mille francs par an. Il nous reste à vous deman-
der, pour votre comité d'administration, l'autorisation de combler éven-
tuellement par voie d'emprunt la différence qui pourrait se produire
dans le courant de l'exercice entre cette somme et les recettes pour
l'écolage qu'il nous est impossible d'évaluer dès à présent, mais sur
lesquelles il y a déjà une somme de iASOfr. assurée par les élèves
présents.
Une assemblée extraordinaire qui, d'après les statuts, devra être
convoquée avant la fin de l'année courante, aura à se prononcer sur
la continuation ou la liquidation de notre société.
Nous vous proposons de la convoquer pour le courant de décembre;
on aura alors pu juger de la rentrée d'octobre.
Finalement, Messieurs,^ vous avez à procéder à l'élection de dnq
membres sortants de votre comité d'administration.
D'après l'ordre de roulement ce sont :
MM. Henri Thierry-KoBchlin.
F. EngeUDoUfus.
Edouard Gros.
Théodore Frey.
Edouard Vaucher.
dont le mandat est à renouveler.
Par l'addition de 1 9 parts, dont l'émission a été votée par l'Assem-
blée générale des sociétaires, le 10 avril 1872, le nombre des parts
formant le passif de l'Ecole est de 125, savoir :
— 469 —
Paru.
MM. Veuve Jacques André à Thann 1
A. Astruc et €'• à Bûhl 1
Blech frères à Sainte-Marie-aux-Mines 1
Henri Baumgartner à Mulhouse 1
Boigeol-Japy et C*' à Giromagny 3
L. Bian à Senthcim 1
E. Bindschedler à Thann 1
Baudry et C** à Cemay 1
Bourcart fils et €»• à Guebwiller 1
F. Bourgogne, V" Appuhn et O* à Saint-Maurice 1
Dollfus-Dettwiller à Mulhouse 1
DoUfus-Mieg et C* à Mulhouse 10
Auguste Dollfus à Mulhouse 2
Jacques Dietsch à Sainte-Marie-aux-Mines 1
Eugène Diemer à Sainte-Mario-aux-Mines 1
F. Engel-DoUfus à Mulhouse 5
Emile Fries à Mulhouse 2
Ferd. et Th. Frey à Guebwiller 5
Henry Frey-Witz à Guebwiller 5
N. Géliot à Plainfaing 3
A. Gelly à Huttenheim 1
James Gros et G** à Cemay 1
Gros, Roman, Marozeau et G" à Wesserling 3
Albin Gros à Paris 2
A, Grunélius Kœchlin, Mulhouse 5
E. Huguenin à Mulhouse 2
Hartmann et fils à Munster 1
Filature et tissage Xavier Jourdain à Altkirch 1
J. Eoechlin-Hurlimann à Mulhouse 5
Frères Kœchlin à Mulhouse 1
Nap. Kœchlin et G'* à Massevaux 2
Christian Kiener à Epinal 2
Charles Kestner à Thann 1
Les fils d'Isaac Kœchlin à Willer 2
Nicolas KoachliD, père, Paris 9
Les fils d'Emanuel Lang à Mulhouse 1
Ch. Mieg et G* à Mulhouse 1
Math. Mieg et fils à Mulhouse 2
Ch. Rogelet et G- à Bûhl 2
De Regel, Scheidecker et G" à Lutzelhausen 1
Georges Risler à Cemay 1
Schlumberger-Steiner et C* h Mulhouse 1
J. B. Spetz à Issenheim 1
— 470 —
MM. Jules Siegfried au Havre 1
Jacques Siegfried au Havre 1
G. Steinheii Dieterlenet O* à Rothau 1
Henri Schwartz à Mulhouse 2
Stéhelin et €'• à Thann 3
Steinbach-Kœchlin et €*• à Mulhouse 2
A. Scheurer-Roth et fils à Thann 1
Henri Thierry-Kœchlin à Paris 9
Ch. Thierry-Mieg, père, à Mulhouse 1
Thorens et O* à Mulhouse 1
Ch. Thierry-Mieg fils, Mulhouse 1
E. Vaucher et G** à Mulhouse 5
Zetter Toumier et G»* à Mulhouse 2
ÉCOLE DE FILATURE ET DE TISSAGE MÉCANIQUE DE MULHOUSE
FONDÉE SOUS LE PATRONAGE DE LA SOCIÉTÉ INDUSTRIELLE.
Les examens de fin d'année des élèves de l'Ecole, ont en lien jeudi le 24 juillet
1873, et ont donné les résultats suivants :
DIVISION DU TISSAGE.
Certificats de capacité de /•* ordre.
Adolphe Hardmeter, de Zurich (Snisse) 19 pointe sur un maximam de so poou.
Jean Haurt, de Soultz (Uant-Hhin) 18 »
Louis ViDON, de Bourg-Argental (Loire) 18 »
Jean Spbnlé, de Munster (Haut-Rhin) 17 »
Emile Quétel, de Luxeuil (Haute-Saône) 17 »
Certificats de capacité de i* ardre.
Frédéric Weihann, de Mulhouse 15 »
LÉON Ressbler, de Lunéville (Meurthe) 14 »
DIVISION DE LA FILATURE.
Certificats de capacité de /" ordre,
Jean Haurt, de Soultz (Haut-Rhin) 18 points tm nn muimain deio poïits.
Jean Spenlé, de Munster (Haut-Rhin) 17 »
Emile Quétel, de Luxeuil (Haute-Saône) 17 »
FRÂnéRiG DE GoNiNCK, du Havre (Seine-Infér.)- • 17 »
Paul Pbrrin, de La Bresse (Vosges) 17 »
Certificats de capacité de 2* ordre.
Paul Lung, de Moussey (Vosges), 16 »
Guillaume Vanzina, d'Arona (Italie) 15 »
Bulletin de la Sociét
MAXI
V
r
\
%
26'
2!
Pour + 25 f
<
Etpacefvidi/i'tur
J^ (<Wr S»M^ S^MtAtmê.
BULLETIN
DE LA
SOCIÉTÉ INDUSTRIELLE
DE MULHOUSE
(Octobre 1873)
PROGRAUME DES PRIX
proposés par la Société industrielle de Mulhouse dans son assem-
blée générale du 28 mai 1873j pour être décernés en 1874 ' .
PRIX EMILE DOLLFUS.
Sur la généreuse proposition de la famille de M. Emile Dollfus,
qtii a offert d'en faire les frais pour honorer la mémoire de son
chef, la Société industrielle décerne tous les dix ans, à partir de
1869, c'est-à-dire pour la seconde fois en 1879,
Une médaille d'honneur et une somme de 5,000 francs à l'au-
teur de la découverte, invention ou application, feiite dans les dix
années précédentes, et qui, au jugement de la Société, sera con-
sidérée comme ayant été la plus utile à une des grandes indus-
tries exploitées dans le ci-devant département du Haut-Rhin.
Si parmi les découvertes, inventions ou applications présentées
au concours, il ne s'en trouvait aucune que la Société regardât
comme assez importante, le prix ne serait point décerné; mais il
pourrait être accordé des primes d'encouragement dont la valeur
serait proportionnée au mérite desdites découvertes, inventions
ou applications.
^ La plupart des questions portées dans ce programme ont déjà figuré dans celui
de l'année dernière. Si la Société industrielle les maintient au concours, c'est
qu'elles n'ont pas encore en de solutions satisfaisantes.
TOMR XLTH. OCTOBRE 1873. 30
— 472 —
PRIX DANIEL DOLLFUS.
Afin de perpétuer la mémoire de M. Daniel Dollfus fils, sa
veuve a fait don d'une somme de 10,000 fr. à la Société indus-
trielle, pour fonder un prix décennal dans les mêmes conditions
que le précédent, avec lequel il alternera; de manière qu'une
médaille d'honneur et une somme de 5,000 fr. pourront être
décernées en 1874.
Toute découverte, invention ou appli(*ation qui aura obtenu
l'un des prix précédents, sera par là exclue des deux concours à
l'avenir.
PRIX SALATHÉ.
Dans le but d'encourager dans la classe ouvrière l'esprit d'éco-
nomie et de favoriser le sentiment de la famille, M. Salathé,
ancien notaire, a mis à la disposition de la Société industrielle
une rente de fr. 1 ,200.
Conformément au vœu du donateur, cette somme sera divisée
en trois fractions de fr, 400 chacune, et employée de la manière
suivante :
lo II sera accordé chaque année en mai, et pour la première
fois en mai 1874, une somme de fr. 400 à trois ouvriers de
fabrique, Alsaciens, nés de parents alsaciens, domiciliés à Mul-
house ou Domach, désignés par une Commission formée selon
les indications de l'article 3 ci-après.
2o Les candidats à l'un des dons de fr. 400 ont à justifier des
conditions suivantes :
à) Être mariés;
b) Ne pas être âgés de plus de 35 ans ;
c) Avoir fait preuve d'ordre dans leur ménage ;
d) Produire une attestation de leurs patrons, certifiant qu'ils
travaillent depuis au moins trois années dans leur établissement,
et qu'ils se sont distingués par leur travail et leur bonne conduite;
— 473 —
e) Apporter la preuve qu'ils possèdent une épargne de 150 à
200 francs, ou qu'ils ont dû, dans la dernière année, faire face
par leur travail à des charges extraordinaires de famille ou autres,
ayant pu absorber une somme à peu près équivalente ;
f) Ne pas posséder d'immeuble;
g) Se faire inscrire avant le 31 octobre de chaque année au
secrétariat de la Société industrielle pour le concours de mai
suivant ;
h) Enfin remplir un questionnaire qui leur sera délivré audit
secrétariat.
3** Une Commission est chargée de l'examen des titres des can-
didats et de la désignation des ayant-droit aux primes à décerner;
elle se compose de onze membres, savoir :
Le président de la Société industrielle.
Cinq membres de cette Société à désigner par elle, et
Cinq contre-maîtres ou ouvriers désignés successivement par
les établissements de Mulhouse et Dornach dans un ordre de
roulement alphabétique, en veillant, autant que possible, à ce que
les principales industries de Mulhouse soient représentées dans
chaque Commission.
Les fonctions des commissaires durent trois ans ; ceux désignés
par les établissements ne sont pas rééligibles pour la période
triennale suivante.
4** L'ouvrier qui obtient une prime de fr. 400, prend, en l'accep-
tant, l'engagement de l'employer à l'acquisition d'une maison;
cette maison devra être choisie de préférence aux Cités ouvrières
de Mulhouse, en tant qu'il y en aura de disponibles.
Il verse ces fr. 400 en premier acompte du prix de vente, et y
ajoute le produit de ses premières épargnes.
Le don de fr. 400 à son profit ne devient définitif, et la passa-
tion du contrat d'acquisition n'a lieu que six mois ou un an après
l'entrée en jouissance, quand l'ouvrier fait présumer, par la régu-
— 47i —
larité de ses paiements, son aptitude à continuer les versements
de nouveaux termes.
N.'B. — La Commission tient compte de circonstances de
force majeure (maladies ou autres) qui peuvent avoir empêché
l'ouvrier de satisfaire régulièrement à ses engagements.
5° S'il n'y avait pas de maisons disponibles aux Cités ouvrières
de Mulhouse, ou que l'ouvrier primé préférât s'établir ailleurs,
mais toujours à Mulhouse, il aurait à indiquer son intention à la
Commission, et à prouver que des facilités à peu près analogues
à celles qui s'accordent aux Cités ouvrières lui sont données pour
la libération du prix d'acquisition de la maison . qu'il compterait
acheter, mais dont le prix maximum ne devra pas dépasser de 4
à 5,000 fr., jardinet compris.
G"" A défaut de candidats remplissant toutes les conditions vou-
lues et jugés dignes de la prime, la Commission pourra ajourner
une ou plusieurs primes à Tannée suivante, en donnant le plus de
publicité possible à cette décision.
7*" La Société industrielle se réserve de faire réviser les articles
précÀlents par son comité d'utilité publique, chaque fois que
l'expérience lui démontrera qu'il y a lieu d'y introduire des modi-
fications, tendant à les rapprocher davantage du but essentiel que
se propose le donateur :
« Encourager l'épargne chez l'ouvrier, en lui facilitant l'accès
« de la propriété;
« Patronner et stimuler le goût de la propriété, afin de déve-
« lopper l'amour du foyer. »
1
- 475 —
Arts chimiques.
I.
Médaille de 1'* classe pour la théorie de la fabrication du rouge
d'Andrinople.
II.
Médaille de 1" classe pour un travail théorique établissant la
constitution chimique de la substance ou des substances qui
accompagnent Talizarine dans la garance, et qui concourent avec
cette matière colorante à la génération des teintes dites garancées.
III.
Médaille d'honneur à celui qui aura le premier fabriqué et livré
aux fabriques d'indiennes d'Alsace un produit artificiel remplaçant
la matière colorante de la garance dans toutes ses applications,
et en permettant, tant au point de vue du prix qu'à celui de la
quantité, l'emploi industriel.
IV.
Médaille d'honneur pour la préparation de laques de garance
foncées, rouges ou violettes.
V.
Médaille d'honneur pour une substance qui puisse servir d'épais-
sissant pour couleurs, apprêts ou parements, et qui remplace,
avec une économie d'au moins 25 7o» toutes les substances em-
ployées jusqu'ici à ces divers usages.
VI.
Médaille d'honneur pour une substance pouvant remplacer,
dans l'industrie des toiles peintes, Talbumine sèche des œufs, et
présentant une économie notable sur le prix de l'albumine.
— 476 —
VIL
Médaille d'honneur pour une albumine du sang décolorée, et
ne se colorant pas par le vaporisage.
VIII.
Médaille d'honneur pour une amélioration importante dans le
blanchiment de la laine ou de la soie.
IX,
Médaille d'honneur pour un procédé de blanchiment enlevant
aux tissus de coton écrus toutes les substances amylacées qu'ils
peuvent renfermer, sans altérer le tissu et sans augmentation
notable de dépenses.
X.
Médaille de 1 ™ classe pour un mémoire sur l'emploi des résines
dans le blanchiment des tissus de coton.
XL
Médaille de i ^^ classe pour une encre devant servir à marquer
les tissus de coton destinés à être teints en fonds unis rouge puce
et autres couleurs foncées. Celte encre doit encore rester appa-
rente après avoir subi toutes les opérations que ces teintures
exigent.
XII.
Médaille d'honneur pour un mémoire sur le rôle que jouent les
diverses espèces de coton dans le blanchiment et la coloration
des tissus.
XIIL
Médaille de 1 '* classe pour un bleu qui puisse servir à lazuragc
des laines, et résister à l'action du vaporisage et de la lumière.
— 477 —
XIV.
Médaille de 1'* classe pour toute amélioration de produit chi-
mique du côté de la pureté et de la concentration : acides, alcalis,
sels, savons, matières colorantes et décoctions.
XV,
< Médaille d'honneur pour lune ou l'autre des couleurs sui-
vantes :
Rouge métallique ;
Vert métallique foncé;
Violet métallique:
Grenat plastique;
Une nuance de la série allant du gris-perle au bois, susceptible
d'être imprimée au rouleau, avec l'albumine pour épaississant.
XVI.
Médaille d'honneur pour un travail théorique et pratique sur le
carmin de cochenille.
XVII.
Médaille d'honneur pour un vert transparent, résistant à la
lumière et au savon, dont l'éclat, l'intensité, l'application sur tissus
de coton et le prix en rendent l'emploi possible en industrie.
XVIII.
Médaille de 2* classe pour un travail sur cette question : L'in-
digotine peut-elle être régénérée de ses composés sulfuriques?
XIX.
Médaille d'honneur à c^lui qui aura le premier livré aux fabri-
ques d'indiennes de l'Alsace un produit artificiel remplaçant avec
avantage la matière colorante bleue de l'indigo.
— 478 —
XX.
Médaille de l'"" classe à celui q\^ aura le premier livré aux
fabriques d'indiennes de TAlsace un produit artificiel remplaçant
avec avantage les dérivés sulfuriques, de Findigo.
XXI.
Médaille de i'^ classe pour ua nouveau procédé de fixer par
l'impression les couleurs d'aniline d'une manière plus complète
que par l'albumine.
XXII.
Médaille d'honneur pour un noir d'aniline soluble dans un
véhicule quelconque, pouvant servir en teinture, et résistant à
Faction de la lumière et du savon autant que le noir d'aniline
actuel.
XXIII.
Médaille de 1*^* classe pour un nouveau noir vapeur, ayant la
même intensité et la même solidité que le noir d'aniline, n'afiEaû-
blissant pas le tissu et supportant le contact de toutes les autres
couleurs, notamment celles à l'albumine, sans nuire lui-même
aux nuances auxquelles on l'associera.
XXIV.
Médaille d'honneur pour un mémoire sur la composition, du
noir d'aniline.
XXV.
Médaille d'honneur pour un rouge écarlate susceptible d'appli-
cations pareilles à celles des couleurs d'aniline, qui ne soit pas
plus fugace que celles-ci et pas plus cher qu'un ponceau coche-
nille.
— 479 —
XXVfc
Médaille d'txoxineur pour toute reproductiou sur ua alcatoïde
artificiel ou naturel, des réactions qui, avec Taniline, la toluidine,
la naphtylamine, donnent le rouge, le bleu, le vert et le noir. Le
travail devra êtrç accoI^pagné d'échantillons et recevra sa récom-
pense alors même qu'il serait industriellement inapplicable.
XXVII.
Médaille d'honneur pour un. ipoyen d'augmenter la solidité des
matières colorantes artificielles.
XXVIII.
Médaille de l*^' classe pour un moyen sûr et pratique d'amener
le noir d'aniline, immédiatement après l'impression, au maximum
d'oxydation sans avoir recours à Taérage et sans altérer le tissu,
ni attaquer les métaux servant à l'impression.
XXIX.
Médaille d'honneur pour l'introduction dans l'industrie des toiles
peintes d'une nouvelle couleur qui se développe et se fixe dans
des conditions analogues à celles dans lesquelles se produit le
noir d'aniline; qui soit aussi solide à Tair et à la lumière, et qui
résiste à l'action du savon, des alcalis et des acides.
XXX.
Médaille d'honneur pour un alliage métallique ou une autre
substance propre à servir pour racles de rouleaux, et qui réunisse
à r^asticité et à la dureté de l'acier la propriété de ne donner
lieu à aucune action chimique en présence des couleurs acides,
ou changées de certains sels métalliques.
XXXI'.
Médaille d'honneur ou de i'^ classe pour une amélioration
notable faite dans la gravure des rouleaux.
— 480 —
XXXII.
Médaille d'honneur de 1 '* ou de 2* classe (selon le mérite res-
pectif des ouvrages), pour les meilleurs manuels pratiques sur
l'un ou l'autre des sujets suivants :
4** Gravure des rouleaux servant à l'impression;
2** Gravure des planches servant à l'impression ;
3° Blanchiment des tissus de coton, laine, laine et coton, soie,
chanvre et lin.
XXXIII.
Médaille de 1'* classe pour un mémoire sur cette question :
Quels sont les degrés d'humidité et de chaleur auxquels la décom-
position des mordants s'opère le plus rapidement et le plus avan-
tageusement?
XXXIV.
Médaille d'honneur pour une nouvelle machine à rouleaux per-
mettant d'imprimer au moins huit couleurs à la fois, et offrant
des avantages sur celles employées jusqu'à ce jour.
XXXV.
Médaille d'honneur pour l'introduction ou la fabrication en
Alsace de cylindres en fer fondu, recouverts de cuivre par la gal-
vanoplastie, et servant à l'impression des indiennes.
XXXVI.
Médaille d'honneur pour une série de nouvelles couleurs à
bases métalliques, inaltérables à l'action de l'air et de la lumière.
Ces couleurs, destinées surtout à faire des unis, devront être
fixées autrement que par l'albumine, et pouvoir supporter des
savonnages.
XXXVII.
Médaille de 1*^* classe pour le meilleur système de cuves de
teinture et de savonnage.
— 481 —
XXXVIIL
Médaille d'honneur, de 4" ou de ^'^ classe, pour la découverte
ou l'introduction d'un procédé utile à la fabrication des toiles
peintes ou des produits chimiques.
XXXIX.
Médaille de 1'* classe pour un procédé permettant de régénérer
le soufre contenu dans l'acide sulfhydricpie.
XL.
Médaille de 1" classe pour un appareil transmettant à distance
les indications thermométriques.
XLI.
Médaille de 1^ classe pour un appareil réglant automatique-
ment la température et l'état hygrométrique de l'air dans les
étendages des fabriques d'indiennes.
XLIL
Médaille d'honneur pour un mode nouveau de traitement des
différentes espèces d'huiles propres au graissage des machines.
XLiir.
Médaille de 1'® classe à l'auteur d'un mémoire traitant de Tin-
flammabilité comparée des huiles animales, végétales et miné-
rales qui servent dans les ateliers au graissage des machines.
XLIV.
Médaille d'honneur à l'auteur d'un mémoire indiquant un pro-
cédé qui permette de rendre les huiles minérales moins inflam-
mables, tout en leur conservant leurs qualités lubrifiantes comme
huiles à graisser.
* Ce prix et le suivant sont proposés par le comité de commerce.
— 48^2 —
XiV.
Médaille d'honneur pour la production de Facide carminique
par synthèse.
XLVI.
Médaille d'honneur pour l'introduction dans l'industrie de
l'orcéine synthétique.
XLVII.
Médaille d'honneur pour la prépararion du vermillon sur tissus
de coton.
XLVIII.
•
Médaille d'honneur pour un bleu analogue au bleu d'outremer
comme nuance et solidité, fixé sur tissus de coton par un procédé
chimique sans l'aide de l'albumine ou d'un autre épaississant pro-
duisant l'adhésion par coagulation.
XLIX.
Médaille d'honneur pour une méthode pratique d'extraire de la
garance la. matière colorante rouge orangée, et dont le prix per-
mette l'emploi de ce produit dans l'impression des tissus de
coton.
L.
Médaille de 2* classe pour celui qui aura le premier livré aux
fabriques d'indiennes d'Alsace une terre de pipe naturelle ou
fabriquée artificiellement, en poudre impalpable, pouvant servir
d'épaississant pour les couleurs destinées à l'impression au rou-
leau, et entièrement débarrassée des corps durs et sablonneux
qui l'accompagnent presque toujours.
Ll.
Médaille de 1™ classe pour le meilleur système de cuves servant
à teindre les tissus au large.
48JI —
Arts mécaniques.
I.
Médaille d*honneur pour un mémoire sur la filature de coton,
n°' 80 à 200 métriques.
IL
Médaille d'argent de 4'^ classe pour un mémoire sur la filature
de laine peignée, d'après les meilleurs systèmes connus aujour-
d'hui. Ce mémoire devra être accompagné de plans détaillés et de
la description de toutes les machines composant rassortiment de
cette filature.
III.
Médaille d'honneur pour l'invention et l'application en Alsace
avec avantage sur les procédés connus, d une machine ou d'une
série de machines, disposant toute espèce de coton longue soie,
d'une manière plus convenable qu'avec les procédés actuels, pour
être soumis à l'action du peignage.
IV.
Médaille d'honneur pour l'invention et l'application en Alsace
avec avantage sur les procédés connus, d'une machine ou d'une
série de machines propres à ouvrir et à nettoyer toute espèce de
coton courte soie, de manière à le disposer convenablement pour
être soumis à l'action des cardes, des épurateurs, des peigneuses,
s'il en existe pour les courtes soies à l'époque de l'invention, ou
de toutes autres machines préparatoires analogues.
V.
Médaille d'honneur pour l'invention et l'application en Alsace
avec avantage sur les procédés connus, d'une peigneuse ou d'une
série de machines peigneuses, pour le coton courte soie employé
— 484 -
à la filature des numéros ordinaires, et remplaçant avec avantage
également le cardage ou Tun des deux cardages, et même, s'il
est possible, en grande partie, le battage et épluchage, ou net-
toyage du coton ; comme le font aujourd'hui les peigneuses Heil-
mann et Hùbner pour les cotons longue soie et les filés fins.
VL
Médaille de 1"*' classe pour un mode d'emballage des filés en
bobines ou canettes, plus économique que celui actuellement
employé.
VII.
Médaille d'honneur pour un travail sur la force motrice néces-
saire pour mettre en mouvement l'ensemble des machines et la
transmission des filatures de coton de divers systèmes.
VIII.
Médaille de 1'^ classe pour un moyen simple et pratique de
dégager le coton des peignes cylindriques des peigneuses Heil-
mann et Hûbner.
IX.
Médaille d'honneur et 500 fr. pour une théorie complète et
raisonnée de la carde et pour une description des différents
genres de cardes.
X.
Médaille d'honneur ou de 1" classe pour un mémoire complet
sur la filature des cotons de l'Inde.
TISSAGE.
XI.
Médaille de 1" classe pour la fabrication et la vente de nou-
veaux tissus dans le département.
i
— 485 —
XII.
Médaille d'honneur pour Tencollage des filés fins au dessus du
numéro 70, sur la Sizing-machine.
XIII.
Médaille d'honneur pour une amélioration importante apportée
au métier à tisser, telles que : casse-chaîne sous la forme d'un
appareil simple, ne gênant pas l'ouvrier dans son travail, et arrê-
tant le métier chaque fois qu'un fil de chadne se casse; tissage
simultané de deux pièces sur un métier; rentrage pendant la
marche des fils de chaîne cassés; changement de navette pendant
la marche, sans arrêt ni défaut dans le tissu; perfectionnement
notable apporté à la disposition des templets et harnais, etc.
MOTEURS ET GÉNÉRATEURS DE VAPEUR.
XIV.
Médaille d'honneur pour celui qui, le premier, aura fait fonc-
tionner dans le département du Haut-Rhin une machine à vapeur
d'un système nouveau, ne consommant que 9 kilogrammes de
vapeur par force de cheval et par heure, la force motrice étant
mesurée au frein sur l'arbre du volant.
XV.
Médaille d'honneur et une somme de 500 fr. pour un moyen
nouveau de déterminer la quantité d'eau entradnée par la vapeur
hors des chaudières à vapeur.
XVI.
Médaille d'honneur pour une amélioration nouvelle dans la
construction ou la disposition des chaudières à vapeur du type à
bouilleurs.
— 486 —
xvn.
Médaille d'honneur à décerner au constructeur qui, le premier,
aura construit et installé dans le département du Haut-Rhin des
chaudières fixes s'écartant du type à bouilleurs, et dont le rende-
ment atteigne 75 7o de la chaleur totale de combustion des
houilles brûlées sur leurs grilles.
XVIII.
Six médailles d'argent et cinq sommes de 100, 50, 25, 25 et
25 fr. à décerner aux plus habiles chauffeurs de chaudières à
vapeur de machines fixes.
XIX.
Médaille d'honneur et une somme de 1,000 fr. pour un mé-
moire basé sur un nombre suffisant d'expériences, dont le détail
devra accompagner le mémoire, sur le rapport qui existe pour les
divers types de machines à vapeur entre la force motrice dispo-
nible sur le piston, constatée au moyen de l'indicateur de Watt,
et celle utilisable sur l'arbre du volant.
XX.
Médaille de l""* classe pour un appareil indicateur-totalisateur
de Watt.
XXI.
Médaille d'honneur et une somme de 500 fr. pour un mémoire
accompagné d'un nombre suffisant d'expériences sur les dimen-
sions à adopter pour les cheminées des chaudières à vapeur.
XXII.
Médaille d'honneur pour un nouveau système de chaufiage
économique des chaudières à vapeur, fondé sur le principe de la
transformation préalable des combustibles en gaz, et permettant
au besoin de recueillir les produits de la distillation de la houille.
j
487 —
CONSTRUCTION DE BATIMENTS.
XXIII.
Médaille d'honneur et une somme de 500 fr, pour le meiUeur
mémoire sur les dispositions les plus convenables à adopter pour
la construction des bâtiments et les machines d'une filature de
coton, ou d'un tissage mécanicpi^.
XXIV.
Médaille d'honneur pour la fabrication et la vente, dans le
département du Haut-Rhin, de briques moins chères que celles
en usage aujourd'hui.
XXV.
Médaille d'honneur à laquelle sera jointe une somme de
4,000 fr. pour le meilleur projet de maisons d'ouvriers.
AGGJDBNTS DE MACHINES.
XXVI.
Médaille d'honneur à l'établissement industriel du Haut-Rhin
quî, à poAdiitioBS . égales, aura le plus complètement appliqué à
l'ensemble d^ ses machines les dispositions nécessaires pour éviter
les accidents, ou aux constructeurs qui aurooH provoqué l'appli*
cation en grand de ces dispositipjQS ou appareils.
XXVII.
Médaille d'honneur pour l'inveotion et l'application, dans un
établissement du Haut-Rhin, d'un appareil, ou d'une di^sition
non encore employée dans le d^artement, et propre à éviter
pour les ouvriers les accidents causés par les machines ou trans*
missions de laouvemeiit.
TOME XLm. OOTOBBB 1873. 31
~ 488 —
XXVIII.
Prix spécialement institué en vue de venir en aide à l'inspec-
tion des manufactures dans le but qu'elle se propose.
PRIX DIVERS.
XXIX.
MédaUle de 1 '^^ classe et une somme de 1 ,000 fr. pour de nou-
velles recherches, théoriques et pratiques, sur le mouvement et le
refroidissement de la vapeur d'eau dans les grandes conduites.
XXX.
Médaille d'honneur et une somme de 500 fr. pour un mémoire
complet sur les transmissions de mouvement.
XXXI.
Médaille d'honneur pour un mode nouveau de traitement des
différentes espèces d'huiles propres au graissage des machines.
xxxu.
Médaille de l'* classe et une somme de 500 fr. pour un mé-
moire sur le chauffage à la vapeur des ateliers, et en particulier
des ateliers de filature.
XXXIII.
MédaUle d'honneur pour l'exécution d'un projet complet de
retenue d'eau, au moyen de digues ou barrages, appliqué à lun
des cours d'eau du département du Haut-Rhin, et susceptible
d'atteindre le double but de contribuer à prévenir les déborde-
ments, et de former, pour les temps de sécheresse, une réserve
d'eau dont pourraient profiter l'agriculture et l'industrie.
— 489 —
xxxrv.
Médaille d'honneur pour l'invention et l'application d'un nouvel
appareil compteur à eau, applicable aux générateurs à vapeur.
XXXV.
Médaille d'honneur pour un mémoire sur la force motrice
nécessaire pour mettre en mouvement les diverses machines
d'une filature ou d'un tissage mécanique. Ce travail devra être basé
sur des expériences dynamométriques directes.
XXXVI.
Deux médailles d'honneur, deux médailles de i'* classe et deux
médaiUes de 2® classe (selon le mérite respectif des ouvrages),
pour les meilleurs mémoires, sous forme de traités pratiques,
résumés ou manuels, s'appliquant à l'une ou l'autre des indus-
tries ci-après, et destinés principalement à être mis entre les
mains des chefs d'atelier, contre-maîtres ou ouvriers :
Filature de coton (l'on pourra traiter au besoin l'une ou l'autre
seulement des principales opérations de cette industrie, telles, par
exemple, que le battage et épluchage, les opérations de la carderie,
le filage proprement dit).
Filature de laine peignée (avec les mêmes observations que
ci-dessus en ce qui concerne les opérations du peignage, de l'éti-
rage, du filage, etc).
Filature de laine cardée.
Filature de la bourre de soie.
Tissage du coton (au besoin seulement le bobinage et ourdis-
sage, le parage ou le tissage proprement dit, etc.).
Retordage du coton, de la laine ou de la soie.
Fabrication du papier.
Construction des machines.
Pour ces diverses industries, on pourrait aussi traiter seulement
— 490 —
l'une ou Tautre des parties suivantes : montage des machines,
graissage en général, éclairage des ateliers, chauffage, transmis-
sions de mouvements, précautions contre les accidents dus aux
machines, conduite de machines à vapeur et chaudières (Guide
du chauffeur).
XXXVIL
Médaille d'honneur pour une nouvelle machine à imprimer à
rouleaux, permettant d'imprimer au moins huit couleurs à la fois,
et offrant des avsmtages sur celles employées jusqu'à ce jour.
XXXVIII.
Médaille de 1"^ classe pour un alliage métallique ou une autre
substance pouvant remplacer avantageusement, dans toutes les
circonstances, le bronze employé dans la construction des ma-
chines, pour coussinets d'arbres de transmission ou pièces de
machines, collets de broches de machines de filature, etc., etc.
XXXDL
Médaille d'honneur pour le premier boulanger qui aura, dans
le département du Haut-Rhin, livré à la consommation une quan-
tité de 40,000 kilogrammes de pain cuit à la houille.
XL.
Médaille de l'"" classe pour im procédé ou appareil nouveau
destiné à donner à l'air des salles de filature et de tissage le
degré d'humidité nécessaire pour rendre le travail facile.
XU.
Médaille de i '^ classe pour un perfectionnement important des
organes de transmission par câbles métalliques.
XLII.
Médaille d'honneur pour l'invention et l'application d'un pyro-
— 491 —
mètre destiné à évaluer la température des produits gazeux de la
combustion de la houille sous le» ehaudiëres à vapeur.
XLIU.
Médaille de i'^ classe pour divers perfectionnements à apporter
aux essoreuses.
XLIV.
Médaille de 1'^ classe pour un perfectionnement dans la dispo-
sition des puits d'alimentation, ou dans l'organisation des pompes,
donnant comme rendement de meilleurs résultat que ceux obtenus
jusqu'ici.
XLV.
Médaille de 1'® classe et une somme de 500 fr. pour im mé-
moire raisonné sur les conditions d'établissement des puits à
Mulhouse et dans les environs.
XLVI.
Médaille d'honneur pour une pompe rotative aspirante et fou-
lante, dont le rendement sera égal à celui des meilleures pompes
à piston, en usage dans le département du Haut-Rhin, la colonne
élévatoire étant d'au moins huit mètres, et dont le prix, à quan-
tités égales d'eau élevée, sera moindre de moitié.
XLVII.
Médaille d'honneur pour un moteur à gaz présentant des avan-
tages sur ceux qui ont été expérimentés jusqu'ici à Mulhouse.
XLVIIL
Médaille de 1" classe pour l'application à Mulhouse d'un che-
min de fer du système dit américain pour chevaux, destiné au
transport des marchandises et surtout de la houille, et fonction-
nant sur les routes ordinaires.
— 402 —
XLIX.
Médaille de 1" classe pour la première application à Mulhouse
d'un moyen de transport destiné spécialement à de faibles par-
cours, et pouvant faciliter les services dans Tintérieur d'une
grande usine.
L.
Médaille de 1"^ classe pour l'invention ou l'application dans le
Haut-Rhin d'un appareil compteur de tours ou de coups, appli-
cable aux moteurs, transmissions, ainsi qu'aux pompes, etc., et
dont le prix ne dépasserait pas 20 francs environ.
LI.
Médaille de 1"* classe pour un nouveau compteur spécialement
destiné aux broches des métiers à filer, et pouvant enregistrer
jusqu'à 40,000 tours par minute.
LU.
Médaille d'honneur pour un nouveau bec pour le gaz à la
houille, utilisant plus complètement que les becs connus la
lumière produite par la combustion, tout en restant dans de
bonnes conditions de prix et de simplicité, et reposant sur un
principe nouveau.
LUI.
Médaille d'honneur pour un moyen automatique simple de
régler l'admission de la vapeur dans les cuves de blanchiment ou
de teinture, de telle sorte que la consommation de vapeur corres-
ponde toujours au résultat que l'on veut atteindre.
LIV.
Médaille d'honneur pour un travail déterminant les proportions
les plus rationnelles à adopter pour les pièces frottantes des
— 493 —
organes de transmissions, telles que : tourillons, pivots, dents
d'engrenage, etc., dans les conditions habituelles de graissage.
LV.
Médaille d'honneur pour l'introduction et l'emploi dans l'indus-
trie du Haut-Rhin d'une machine ou d'un appareil mécanique
dont le travail ait pour résultat une économie notable de main-
d'œuvre dépassant les frais qui résulteraient de son entretien et
de son amortissement.
LVI.
Médaille d'honneur pour Tinstallation dans un grand bâtiment
industriel en exploitation dans le Haut-Rhin, en rez-de-chaussée
ou à étages, d'un système de ventilation, utilisant l'air frais des
nuits ou de locaux souterrains, permettant de maintenir l'air
intérieur à une température de 5 degrés centigrades au moins,
au-dessous de la température moyenne extérieure pendant les
plus fortes chaleurs de l'été, et cela sans nuire aux bonnes con-
ditions de marche de rétablissement
LVH.
Médaille d'honneur pour l'installation dans le Haut-Rhin d'un
appareil mécanique réfrigérant, permettant de maintenir, sans
trop de frais, un local industriel renfermant des machines chauf-
fées par la vapeur ou par le gaz, à une température maxima de
30 degrés centigrades, pendant les plus fortes chaleurs de l'été,
sans nuire aux bonnes conditions de marche des machines.
Histoire naturelle et agriculture.
I.
Médaille de 1'® ou de 2* classe pour une description géognos-
tique ou minéralogique d'une partie du département.
— 494 —
IL
Médaille de 1" ou de 2* classe pour le catalogue raisonné des
plantes des arrondissements de Mulhouse ou de Belfort, ou seu-
lement d un ou plusieurs cantons de ces arrondissements.
m.
Médaille de !'• classe pour un travail sur la Pauné de l'Alsace.
IV.
MédaiUe de 1" ou de 2* clasee pour un travail sur les crypto-
games cellulaires du Haut-Rhin.
V.
Une médaille de i"' ou de 2® classe pour une étude sur la nappe
d'eau souterraine de la plaine du Sundgau, et particulièrement de
l'arrondissement de Mulhouse.
Prix du comité de commerce.
I.
Médaille d'honneur à décimer à l'auteur du ïfteilleur mémoire
traitant des différents emplois de l'alcool dans les arts industriels,
et indicpiant un moyen nouveau et pratique de dénatiirer ce
liquide. Le procédé indiqué devra concilier les intérêts de Tindus*
trie avec les exigences du fisc.
Médaille d'honneur à décerner à une maison de commerce
établie en Chine, au Japon, en Australie, ou dans les Indes
anglaises, qui, la première, pourra prouver qu'elle a vendu en
une année pour au moins cent mille francs de produits provenant
de l'industrie du Haut-Rhin, et cela à un prix rémunérateur qui
permette de continuer le môme genre d'affaires.
j
405 -
IIL
îléàaàiSe d'honnâur pour un mémoire donnant l'historique des
étaUisseme&ts coimnerçants fondés par les Anglais en Chine et
aa Japon^ depnis la cottcluâîon des derniers traités de commerce
de ees pays avec les étrangers.
IV.
Médaille de 1" classe au cultivateur ou propriétaire qui, s'oc-
cupant en Alsace de l'élève des moutons, aura, par des croise-
ments avec la race de Champagne on autre race française ana-
logue, perfectionné la race des moutoDs du pays sous le rapport
de la finesse et de la régularité de la laine, et cela sur un trou*
peau d'au moins 500 têtes nées dans les bergeries d'Alsace.
V.
Médaille de i'* classe pour un moyen sâr et pratique de rem^
placer la tounrore des rouleaux en cuivre ou en bronze, gravés
pour l'impression, de manière à conserver leur ancienne circon-
férence, sans nuire à la qualité du métal lors de l'application
d'une gravure nouvelle.
VI.
Médaille de i'* classe pour des recherches faites en Chine ou
au Japon, dans le but de retirer de ces pays des matières pre-
mières permettant de réaliser une économie d'au moins 207©
dans la préparation de certains produits chimiques, tels que :
acide tartrique, acide citrique, borax ou acide borique, etc., etc.
VU.
Médaille d'honneur à décerner à des agents consulaires qui,
par des renseignements fournis à la Société industrielle, auraient
contribué ou contribueraient à établir des relations commerciales
nouvelles entre l'Alsace et les pays où ils sont accrédités.
— 496 —
VIII.
Une médaille d'honneur à accorder au planteur d'Algérie qui
prouvera qu'il a le premier fourni, pendant une période de trois
années consécutives, à une ou plusieurs filatures alsaciennes, des
cotons de sa production d'une qualité suivie, et approchant autant
que possible, pour la longueur, la force, la finesse et le brillant,
des sortes moyennes de Géorgie long.
IX.
Médaille d'honneur à l'auteur d'un mémoire indiquant d'une
manière satisfaisante l'influence que la production rapidement
croissante de la laine a déjà exercée et devra continuer d'exercer
sur l'industrie cotonnière. Indiquer dans ce mémoire dans quelles
proportions la production de la laine, surtout de celle de TAustra-
lie, a augmenté dans les dix dernières années; décrire les étoffes
légères fabriquées en laine pure, ou en laine, mélangée avec soie,
fil ou coton ; en indiquer approximativement la quantité produite
en France, en Angleterre et en Allemagne, et leurs prix de vente
sur les principaux marchés de l'Europe»
X*.
Médaille d'honneur et une somme de 3,000 francs à Fauteur
d'un mémoire traitant, sous le point de vue financier et pratique,
la question de l'établissement, par actions, d'un canal qui aurait
sa prise d'eau dans le Rhin, du côté d'Huningue, par exemple, et
qui descendrait vers Strasbourg, en parcourant les départements
du Haut et du Bas-Rhin.
XI.
Médaille de 1" classe à une personne ou à une société qui aura
introduit et pratiqué la culture de la garance en Algérie.
' Fondé par M. Georges Steinbach.
— 497 —
xn.
Médaille de l"' classe pour le meilleur travail sur Tulilité pour
le commerce et l'industrie de l'Alsace d'un réseau bien complet
de transports par eau.
Prix du comité d'histoire et de statistique.
I.
Médaille d'honneur de i'^ ou de 2* classe, selon le mérite du
travail présenté pour :*
L'histoire complète d'une des branches principales de l'industrie
du Haut-Rhin, telles que la filature et le tissage du coton ou de
la laine, l'impression des étoffes de coton ou de laine, la construc-
tion des machines, etc.
II.
La biographie complète d'un ou de plusieurs des principaux
inventeurs ou promoteurs des grandes industries du Haut-Rhin.
HL
Des recherches statistiques sur la population ouvrière de Mul-
house, son histoire, sa condition et les moyens de l'améliorer.
IV.
Déterminer, ài'aide de renseignements incontestables, les varia-
tions que le prix de la journée de travail a éprouvées depuis un
siècle dans le département du Haut-Rhin. Mettre en regard le
prix de l'hectolitre de blé, ainsi que celui des objets de première
nécessité pendant la même période.
^ Les aateurs pourront traiter une partie seulement de chaque question, ou
même fournir simplement des documents utiles à une histoire future.
406
V.
Une canrte du départeina:it du Haut-Rhin à l'époque gailo-
rootaine.
Indiquer les routes, ainsi que les fragments de routes romaines;
les villes, les castra; les murailles sur les crêtes des Vosges; les
colonnes itinéraires; les tumuli celtiques ou gallo-romains; les
emplacements où l'on a trouvé des armes, des monnaies, des
briques ou tuiles, ou autres objets importants appartenant à
l'époque gallo-romaine.
VI.
Une carte des seigneuries féodales existant dans la hante Alsace
au commencement du XVII* siècle.
VIL
Une carte des établissements industriels du départ^nent ds
Haut-Rhin en 1789 et en 1870.
Distinguer par des marques et des couleurs particulières les
différentes branches d'industrie établies dans le département du
Haut-Rhin, et leur rayon respectif.
Les cartes ci-dessus spécifiées devront être exécutées sur
l'échelle de la « Carte du département du Bas-Rhin, indiquant
le tracé des voies romaines, etc., par M. le colonel de Morlel. »
(Voir la l^'' livraison du tome IV du Bulletin de la Société pour la
conservation des monuments historiques d'Alsace.)
VHL
Histoire des voies de communication dans le Haut-Rhin (routes,
canaux, chemins de fer). Examen de leur influence sur la pros-
périté commerciale, industrielle et agricole du département, au
point de vue soit de l'entrée, soit de la sortie des matières pre-
mières, des marchandises manufacturées, ou des produits agri-
coles, etc.
k
— 499 —
IX.
Une histoire des voies de communication en Alsace et de leur
influence sur le commerce et l'industrie :
Grandes routes, rivières, canaux, chemins de fer.
Indication sommaire de quelques-uns des chapitres à traiter.
Nomenclature, dates, descriptions, coût, parcours, mouvement,
tonnage.
Prix de transport à différentes époques ; influence sur le prix
des produits, et notamment sur celui du combustible.
Avenir, améliorations à réaliser.
X.
Etude critique énumérant et appréciant les travaux archéolo-
giques, historiques et statistiques faits en Alsace depuis le com-
mencement de ce siècle.
XI.
Evaluer, en monnaies françaises actuelles, les différentes sortes
de monnaies usitées en Alsace depuis le XIV" siècle, et en indi-
quer les rapports avec celles des pays riverains. (On pourra aussi
ne traiter qu'une époque particulière ou qu'une partie de l'Alsace.)
XII.
Même travail pour les poids et mesures.
XIII.
Production de documents authentiques ayant trait à l'existence
de l'industrie cotonnière en Alsace, du XIII" au XVII* siècle.
XIV.
Guide pratique du touriste dans les Vosges.
Faire mention des voies de communication, chemins de fer^
routes, chemins et sentiers ; indiquer les hôtelleries, lieux d'arrêt
— 500 —
et de gîte, guides et moyens de transport; citer les points de vue
pittoresques, les endroits historiques, châteaux, ruines, etc.; donner
quelques détails relatifs à la géologie, à la botanique, à Thistoire
et à Tarchéologie.
Faire suivre ce guide d'une carte bien claire, donnant autant
que possible les indications ci-dessus mentionnées, pour des
excursions d'une ou de deux journées, ayant pour points de
départ les principaux centres du département du Haut-Rhin.
Prendre comme modèle le guide du touriste en Suisse, par
Baedecker.
Ce guide devra être écrit en langue française.
XV.
Une médaille d'honneur et 100 francs pour une histoire abré-
gée de la ville de Mulhouse, jusqu'au moment de sa réunion à la
France, considérée surtout au point de vue de sa législation, de
ses coutumes et des mœurs de ses habitants.
Cette histoire devra être écrite en langue française.
XVI.
Une médaille de 1" ou de S** classe pour une monographie ou
histoire d'une localité quelconque d'Alsace, depuis les temps les
plus reculés jusqu'à nos jours ; ou pour un travail historique inté-
ressant, portant sm* la totalité ou une partie de notre province;
ou pour un ensemble de recherches historiques sur le même objet
Comité d'utilité publique.
I.
Médaille de l'* ou de ^^ classe, suivant le mérite de l'ouvrage
envoyé, pour un travail d'au moins 400 problèmes d'arithmé-
tique, à l'usage des écoles primaires et des cours d'adultes dans
les villes industrielles.
— 501 —
IL
Médaille d'honneur pour un essai statistique sur l'alimentation
de Mulhouse.
III.
Médaille d'honneur pour un travail sur les principales amélio-
rations introduites depuis dix ans dans l'une des classes suivantes
(au choix de l'auteur), envisagée au point de vue du sort de la
classe ouvrière :
I. Alimentation.
IL Vêtement.
III. Logement et chauffage.
IV. Hygiène générale.
V. Epargne et prévoyance.
VI. Instruction et récréation.
IV.
Prix pour une étude sur les moyens * de combattre l'excès de
chaleur dans les ateliers à rez-de-chaussée et les ateliers mansar-
dés, des bâtiments à étages, que leur orientation, le développe-
ment considérable de la surface vitrée ou l'inclinaison du vitrage
exposent plus particulièrement à l'action solaire pendant les mois
d'été-
V.
Prix pour un mémoire traitant des perfectionnements apportés
pendant les dix dernières années aux engins destinés à combattre
les incendies.
VI.
Prix pour un mémoire traitant de la meilleure organisation des
^ Ce qu'on entend ici par moyens, ce serait par exemple un système efficace de
yentilation ou an système réfrigérant quelconque, et non pas une modification
radicale et coûteuse des ateliers mêmes, dootla température devient presque
insupportable pendant les heures de grande chaleur.
— 5oe —
services d'incendie dans les établissements industriels, et des pré-
cautions à prendre en vue d'éviter ou d'atténuer les risques d'in-
cendie dans les ateliers réputés dangereux.
va
Médaille d'honneur pour un mémoire traitant des résultats qui
pourraient être amenés dans |le Haut-Rhin par l'exploitation, eo
sociétés par actions, d'industries qui, depuis leur origine, ont élé
entre les mains des sociétés en nom collectif, et dos moyens par
lesquels on pourrait remédier à ce que cet état de choses nou-
veau pourrait peut-être avoir de défectueux à certains poinU de
vue.
VIII.
Médaille d'honneur pour toute exploitation industrielle, société
en nom collectif ou société par actions, anonyme ou en comman-
dite, établie postérieurement à 1872, qui aura assuré à ses ouvriers
par ses statuts une part de ses bénéfices à consacrer en encoura-
gements à l'épargne, à la prévoyance, à l'assistance ou à toute
autre fondation dans leur intérêt.
a.
MédaiUe de 4" classe pour un appareil destiné à renouveler
promptement l'air dans les étendages servant à oxyder le noir
aniline.
m I « *>»»'*
Industrie du papier.
I.
Médadlle d'honneur, à laquelle sera ajoutée une somme de
4,000 francs \ pour la production et l'application en France d'une
* Prix fonde par MM. de Beurges, Boucher, Bichelberger, Gentil, Geoffroy,
Kiener frères, V« Rrantz frères, Auguste Rraotz, Morel, Société aocnyme du
Souche, Pinçon, Schwindenhanimer, Zuber et Rieder.
— 503 —
pâte blanche, produit de la désagrégation chimique du bois. Le
prix de revient de cette pâte à papier devra être tel, qu'elle puisse
s'employer pure ou par mélange, et remplacer avantageusement
la pâte de chiffon dans les papiers blancs d'écriture ou d'impres-
sion de sortes courantes.
IL
Médaille d'honneur pour le meilleur mémoire traitant de la
décoloration du chiffon et de son blanchiment.
IIL
Une médaille de 1'*' classe pour le meilleur mémoire sur le
collage des papiers.
IV.
Médaille de 1™ classe pour un moyen de neutraliser ou de
détourner l'électricité qui est souvent nuisible à la fabrication du
papier.
V.
Médaille de 1'*^ classe pour un travail statistique sur l'état de
l'industrie papetière dans les principaux Etats de l'Europe (France,
Angleterre, Allemagne, Italie, Russie, Espagne, Belgique), et dans
les Etats-Unis d'Amérique.
des beaux-arts.
L
Médaille d'honneur pour un travail sur l'utilité pratique du
dessin dans ses rapports avec les professions manuelles et les
arts et métiers.
IL
Prix pour une histoire spéciale des genres, des formes, des
coloris des tissus, qui ont le plus de succès dans l'impression sur
TOME XLm. OCTOBRE 1873. 32
— 504 —
tissus, depuis la naissance de cette industrie à Mulhouse jusqu'à
nos jours.
m.
Prix pour une note détaillée sur les genres d'impression en
vogue pendant les saisons 1872-73 et 1878-74, et leur usage.
IV.
Prix pour une analyse des meilleures méthodes usitées pour
l'enseignement du dessin à Paris, Lyon, Toulouse et dans les
écoles d'art créées en Angleterre et en Allemagne pendant les
dernières années.
Prix divers.
I.
Médaille d'honneur, de l'*" ou de 2* classe, pour une améliora-
lion importante introduite, dans quelque branche que ce soit, de
l'industrie manufacturière ou agricole du département du Haut-
Rhin.
II.
Médaille d'honneur, de 1'® ou de 2* classe, pour l'introduction
de quelque nouvelle industrie dans le Haut-Rhin, et pour les
meilleurs mémoires sur les industries à améliorer ou à introduire
dans le département. S'il s'agit d'une industrie introduite dans le
département, elle devra être en activité depuis deux ans au moins.
— 505 —
PROGRAMME DES PRIX
offerts supplémentairement par l'Association pour prévenir
les accidents de machines.
Dans la séance générale du 28 juillet 1873, Y Association pour
prévenir les accidents de machines a décidé que les prix suivants
seraient offerts aux inventeurs, supplémentairement à ceux que
la Société industrielle a déjà inscrits dans son programme.
I.
SCIES CIRCULAIRES.
Médaille d'argent pour l'invention et l'application d'ime dispo-
sition propre à prévenir les accidents nombreux auxquels donne
lieu l'usage des scies circulaires.
La variété extrême qui existe dans les dimensions et la nature
des bois à travailler sur une même scie, est la principale cause des
accidents qui se produisent, et elle est le plus grand obstacle à
l'adoption d'un appareil simple et pratique qui pourrait les pré-
venir.
La disposition à chercher et à trouver doit donc se prêter
simultanément aux changements, sans gêner l'ouvrier dans son
travail, ni exiger une attention ou une adresse particulière.
IL
SCIES CIRCULAIRES.
Médailles d'argent pour une communication développée sur les
dispositions qui peuvent exister déjà, ou être en usage, dans le
but de prévenir les accidents par les scies circulaires.
Cette note, outre l'explication des appareils, devra donner des
tracés cotés permettant de les construire ; les prix d'installation ;
l'indication des genres et des dimensions des bois travaillés; les
I
— 506 —
différents diamètres des disques des scies ; le nombre des scies el |
le lieu où elles ont pu fonctionner, munies des dispositions pré-
ventives dont il s'agit; enfin Tindic^tion des accidents, s'il y en a
eu en dépit de l'emploi de la disposition préventive, et l'exposé
des circonstances dans lesquelles ils ont eu lieu.
III.
FILATURES DE LAINE.
Médaille d'argent pour l'invention d une disposition prévenant
les accidents qu'occasionnent les peignes circulaires aux machines
de préparation dans les filatures de laine.
La disposition dont il s'agit devra avoir fonctionné pendant sii|
mois sur une série complète de machines*.
Les accidents dus aux peignes circulaires sont très fréquents;]
ils produisent souvent des blessures qui entraînent la perte de5
doigts, la mutilation des mains, au point de rendre complètement
incapables de travail les ouvrières atteintes; ils ont même quel-
quefois occasionné la mort.
Un moyen pratique pour é^iter ces accidents serait un grand
service rendu à la classe ouvrière.
Pour être pratique et efficace, il aurait à rempilir les conditions
suivantes :
Empêcher l'accès aux peignes pendant que la machine est en
marche, tout en laissant les peignes en vue, de manière à per-
mettre d'observer leur état, de voir la marche de la mèche et d'y
faire les rattaches.
^ Les machines qui présentent surtout du (langer sont les étirages dans lesquels
récanement entre le cylindre lisse et le rouleau Je pression est tel qu*il permet le
passage des doigts. Les anciens bobinoirs présentent encore cet inconvénient; dans
les nouveaux le danger n'est pas si grand, parce que ces rouleaux ont été rappro-
chés. La disposition qu'il s'agit de trouver devrait aussi pouvoir s'appliquer :\ ces
anciens bobinoirs, comme à toutes les machines munies de peignes qui présentent
du danger pour les ouvriers.
— 507 —
Empêcher l'embrayage involontaire ou accidentel de la machine
lorsqu'on Ta arrêtée et que Ton a cessé de faire fonctionner l'ap-
pareil préventif, soit pour dégorger un peigne, soit pour y faire
quoi que ce soit. (En d'autres termes, on ne devra pas pouvoir
embrayer la machine sans que la disposition pour empêcher les
accidents de peignes ne soit en place.)
Finalement, la disposition à trouver ne devra en aucune façon
entraver la production, et le prix de son établissement devra être
assez réduit pour ne pas faire obstacle à la généralisation de son
emploi.
IV.
FILATURES DE COTON ET DE LAINE.
Médaille d'argent au directeur de tout étiiblissement qui aura
appliqué le nettoyage automatique à 20,000 broches de filature ou
à la totalité de ses broches, dans les établissements n'ayant que
10 à 20,000 broches.
RÉSUMÉ DES SÉANCES
de la Société industrielle de JfEulliouse.
SÉANCE DU 27 AOUT 1873.
Président : M. Auguste Dollfus.
Secrétaire : M. Th. Schlumberger.
Dons offerts à la Société,
1. Coraple-rendu delà Chambre de commerce de Colmar. — 2. Plu-
sieurs exemplaires de la Société générale de métallurgie, procédé
Ponsard. — 8. Tablettes de l'inventeur et du brereté, par M. Ch. Tbi-
rion. — 4. Bulletin de la Société d'agriculture du Var. — 5. Bulletin
de la Société d'agriculture de Vaucluse. — 6. Notice sur l'industrie de
l'Alsace à l'Exposition de Vienne, par M. Ch. Grad. — 7. Compmdium
der Augmheilkunde, de la part de M. le D' Goppelsrœder. — 8. Kate-
chismtis der BatèrnivoU-Spinnerei, par M. J.-J.Bourcart. — 9. Commu-
nication de la Société des fabricants de Mayence. — 40. Bulletin de la
— 508 —
Société d'histoire naturelle de Zurich. — 11. Der el^Osmche fifenen-
zûchter, — IS. The Canadian patent office. — 18. Séance du Reichs-
tag du 20 mai 187S, par M. Ëngel-Dollfus. — 14. Trois numéros da
journal polytechnique allemand. — 15. Discours et distribution des
diplômes à l'Ecole de commerce de Lyon. — 16. Deux médailles de
l'Association préventive des accidents ; 17. Deux volumes : DU Krcmk-
Jmtm der Arbeiter^ par M. Engel-DoUfus.
L'ouverture a lieu à 5 1/4 heures, en présence de 28 meoibres.
Le procès-verbal de la précédente réunion est adopté sans observation.
M. le président communique la liste des objets offerts pendant le
mois à la Société, et fait voter les remercîments d'usage, pour pro-
céder ensuite au dépouillement de la
Correspondance.
L'Académie nationale de Reims transmet son programme des con-
cours ouverts pour les années 1874 à 1876.
M. E. Euhlmann, président du conseil de surveillance de l'Ecole
municipale de chimie, annonce que les examens de fin d'année ont eu
lieu le 1 1 août, et ont donné les résultats les plus satisfaisants : trois
élèves sur sept ont soutenu des épreuves brillantes, et la moyenne
est excellente.
M. Salathé remercie la Société, qui l'a nommé membre honoraire dans
la séance de juillet.
MM. Ch. Wacker-Schœn et Salathé annoncent qu'ils acceptent les
fonctions de membres de la commission instituée pour décerner le
prix fondé par M. Salathé.
M. de la Coux propose à la Société d'expérimenter un produit
destiné à prévenir les incrustations dans les chaudières à vapear.
Saisi de cette demande, le comité de mécanique n'a pas cru devoir
y répondre favorablement; les eaux de Mulhouse ne donnent pas géné-
ralement un dépôt compacte, et un procédé de purification des eaux
avant leur introduction dans les générateurs a paru au comité bien
plus utile qu'un désincrustant qui n'évite nullement les nettoyages
répétés.
M. 6. BuAeb, libraire, successeur de M. Emile Perrin, fait hommage
à la Société d'une carte-mappemonde.
— 509 —
M. F. Drudin, ancien professeur de l'Ecole de dessin, demande divers
numéros des Bulletins concernant la filature. — Renvoi à l'éditeur.
MM. Charles Mieg et G*, et DoUfus-Mieg et G% chargés de désigner
parmi leur personnel un ouvrier devant faire partie de la commission
pour le prix Salathé, indiquent à cet effet MM. J. Sins et Jean Meyer.
M. Eugène Royer, de Charleville, adresse une demande relative au
programme des prix, à laquelle on a répondu.
M. Engel-Dollfus envoie, pour le médailler de la Société, deux spéci-
mens de médailles que TAssociation pour prévenir les accidents vient
de faire frapper.
En même temps, M. Engel-Dollfus offre u)l ouvrage intitulé :
Krmikheiten der Arbeiter, en deux volumes.
M. Schneidewind, de Sondershausen, désire des renseignements sur
un moteur à gaz Fontaine. — Il n'a pas été possible de satisfaire ce
correspondant.
M. Gaspard Zeller, d'Oberbruck, près Massevaux, dépose, à la date
du 26 août 1878, un paquet cacheté qui a été inscrit sous le N® 195,
et M. Decker, de Mulhouse, le même jour, un pli qui porte le N® 194.
La Société générale de métallurgie, procédés Ponsard, fait parvenir
un travail sur les applications du système qu'elle exploite.
Vu l'intérêt de ces notes, M. le président en donne lecture :
L'inventeur se propose d'utiliser les combustibles préalablement
transformés en gaz, et d'en tirer le plus grand effet possible, moyen-
nant de l'air chauffé. La première partie du mémoire donne la des-
cription des appareils et leur fonctionnement, la seconde les applica-
tions des procédés au réchauffage du fer, à la fusion de la fonte, à la
fabrication du gaz d'éclairage, aux fours à baryte, et enfin aux chau*
dières à vapeur. — Renvoi au comité de mécanique et à l'As.sociation
alsacienne des propriétaires d'appareils à vapeur.
Lecture d'un rapport, présenté au nom du comité de chimie, sur
une nouvelle méthode pour doser l'indigotine avec l'hydrosulfite de
sodium, par le D' Fr. GoppelsroBder. Ce procédé, imaginé et décrit
par M. A. Muller, est supérieur à ceux connus jusqu'à ce jour, bien
qu'il laisse encore à désirer sous certains rapports, et l'assemblée
adopte les conclusions du comité demandant l'impression au Bulletin
du travail de M. Muller, suivi de l'appréciation du comité de chimie.
— MO —
Une note sur l'emploi du chlorate de chaux dans la préparation du
noir d'aniline, par M. Léon Bloch, a fait Tobjet d'essais entrepris par
le comité de chimie, et vu leur caractère négatif^ l'assemblée décide
le dépôt du travail aux archives.
A l'occasion de l'Exposition universelle de Paris en 1867, M. le
D' Penot avait entrepris un long travail sur l'histoire des principales
industries de l'Alsace; un grand nombre de chapitres en ont été lus en
séance, et M. le président consulte l'assemblée sur Topportunilé de
faire paraître au Bulletin une œuvre aussi sérieuse, qui vient d'être
achevée par ce collègue dévoué. — Par un vote unanime, l'imprassion
est décidée.
M. le président soumet les premiers éléments qu'il vient de
recueillir sur une question toute d'actualité : le budget d'une famille
ouvrière; les documents réunis par M. DoUfiis, comprennent les cours
depuis 1884 des objets de consommation, c'est-à-dire les prix des
céréales, du pain, de la viande, des pommes de terre, etc., leurs varia-
tions mensuelles, annuelles et décennales, et les moyennes pour de cer-
taines périodes. La plupart des aliments suivent une progression cons-
tante dans l'élévation de leurs valeurs vénales; la viande a doublé de
prix depuis 1834.
Ces chiffres, puisés aux cotes officielles, donnent l'un des facteurs
du problème qui comprend, outre la nourriture, le logement et
l'habillement pour lesquels des recherches pareilles restent à entre-
prendre; et Ton arrivera ainsi à établir la comparaison de ce qu'une
famille avait à dépenser à diverses époques pour satisfaire aux trois
besoins les plus importants : la nourriture, le vêtement et l'habitation.
Si les objets de première nécessité ont considérablement augmenté
de prix, dans quelles proportions s'est élevé pour l'ouvrier le salaire,
c'est-à-dire les moyens de se procurer ces biens, et comment s'équi-
libre la recette et la dépense dans un ménage ?
A première vue, la hausse de la main-d'œuvre est sensiblement
supérieur^ au renchérissement de toutes choses, et la difficulté du pro-
blème consiste dans l'appréciation d'une foule de besoins qu'a fait naître
le changement des mœurs et la marche générale vers plus de bien-être.
Pendant le cours de la séance, M. Auguste Hœnsler, présenté
comme membre ordinaire par M. Welter, est admis à Tunanimilé des
votants. — La séance est levée à 7 heures.
— 511 —
SÉANCE DU 24 SEPTEMBRE 1873.
Président : M. Auguste Dollfus. — Secrétaire : M. Th. Schlumberobr.
Dom offerts à la Société.
1. Rapport de la Commission des finances de la Société française de
secours aux blessés. — 2. Esquisse d'un voyage en Roumanie, par
M. Xavier Kieffer, d'Alttirch. — 3. Rapport général sur la situation
du commerce el de Tindustrie de Verviers.— 5. Le N** 82 du Bulletin du
Comité des forges de France. — 5. Rapport du commerce et de l'in-
dustrie du Wurtemberg pour Tannée 1872, — 6. Un volume « Lok-
woods Directory of the paper trade, de New-York. — 7. Deux portraits
photographiés de M. D. Kœchlin-Schouch, par sa famille (dont l'un
pour le musée du Vieux-Mulhouse). — 8. Une représentation en plfttre
de la pierre de la Miotte en 1871, à Belfort. — Quatre brochures:
9. Les monuments d'art détruits à Strasbourg ; 10. De quelques mo-
numents d'art alsaciens conservés à Vienne ; 11. Revue archéologique ;
12. Le chroniqueur Bernard Hertzog et son gendre le poète Jean
Fischart^ par M. Eugène Mflntz. — 18. Du minerai d'antimoine^ des
mines de Monistrol-d'Allier. — 14. Des échantillons de grenats, zir-
cons, saphirs, hyacinthes et autres pierres mi-fines des sables du Rion,
par MM. Eugène et Arthur Engel. — 15. Divers échantillons de silex
et terrain de Solutré, près Mâcon. — 16. Cinq volumes: Les époques
géologiques de TAuvergne, par M. Henri Lecoq.
Trente membres prennent part à la réunion, qui ouvre à 5 1/2 heures
par la lecture du procès-verbal de la dernière séance.
M. le président fait connaître la liste des dons offerts pendant le
mois, et parmi lesquels se trouve un ouvrage en cinq volumes sur
l'Auvergne, accompagné d'une lettre de M. Engel Dollfus, qui recom-
mande cette région aux amateurs de géologie et de beaux sites. -—
L'assemblée vote les remerclments habituels.
Correspondance.
La famille de M. Mathieu Mieg fait part du décès de son chef, qui
vient d'être enlevé à un âge peu avancé, et M. le président, se faisant
l'interprète des regrets de la Société, rappelle combien M. Mieg était
un membre actif, et combien il a voué de soins à l'œuvre entreprise
— 512 —
en y collaborant comme membre du conseil d'administration et comme
trésorier. L'assemblée s'en remet au conseil d'administration pour
désigner un membre qui se chargera de présenter une notice nécrolo-
gique sur ce regretté collègue.
MM. Kœchlin-Schwartz et C** désignent, pour faire partie du comité
en formation pour statuer sur le prix fondé par M. Salathé, M. Joseph
Ruher, régleur de selfacting dans leur établissement.
M. Fritz Geney indique sa nouvelle adresse pour l'envoi du Bulletin.
A l'occasion d'une lettre de la direction de la Société générale de
métallurgie, procédés Ponsard, demandant divers Bulletins de la Société'
M. le président entretient l'assemblée de la difficulté qu'il y a à se
procurer en librairie certains mémoires sur les chaudières, sur la
combustion de la bouille, sur des conférences de Alature, etc., et de
l'opportunité qu'il y aurait à faire réimprimer en un volume les
travaux les plus importants sur ces sujets, et propose de charger le
comité de mécanique du choix des rapports à rééditer. — Adopté.
M. J. Ëck remercie la Société, qui vient de lui décerner une médaille
en souvenir de son trentième anniversaire d'enseignement à l'Ecole de
dessin.
M. Aug. HfiBnsler remercie la Société de sa nomination de membre
ordinaire.
M. Ëngel-Gros demande l'autorisation de faire paraître dans un
journal étranger la traduction du mémoire qu'il a présenté sur les
précautions contre les incendies. — Accordé.
Le rédacteur du Paper Trade Journal^ M. Howard Lockwood, adresse
une statistique sur l'industrie du papier aux Etats-Unis, et se pose en
candidat à Tun des prix institués par le comité des papiers. — Renvoi
à ce comité.
MM. Frères Eoechlin ont déposé, le 28 août 1878, un pli cncbeté
qui a été inscrit sous le N"* 196, et M. le D' Goppelsrœder, à la date
du 24 septembre 1878, une lettre, N"" 197, contenant la description
de nouveaux procédés de dégommage et de blanchiment simultané des
cocons et des frisons de soie.
M. Burgi, auteur de diverses cartes en relief; a envoyé en 1870
un plan du Saint-Gothard dont il propose, moyennant trente francs,
Tacquisition à la Société. — Renvoi au comité d'histoire naturelle.
— 543 —
M. Théophile Grosbens envoie, de Sainte-Marie-aux-Mines, le projet
d'une Société de consommation basé sur le principe de Tassociation,
offrant les avantages des achats en gros, combiné avec les facilités du
crédit, limité à une fraction de la valeur des emplettes. — Cette pro-
position sera examinée par le comité d'utilité publique.
M. Emile Rocheblave, à Vezenobres TGard) adresse un compteur
devant servir au numérotage des fllés^ et accompagné d'une note
descriptive. — Renvoi au comité de mécanique.
Travattx.
Aux termes des conditions arrêtées pour le prix fondé par
M. Salathé, la liste des concurrents devrait être close le 1*' octobre ;
comme ces conditions n'ont été rendues publiques que depuis peu de
temps, M. le président propose de reporter pour cette année le délai
à une époque plus reculée, et la Société adopte la motion de M. Iwan
Zuber, fixant au 1*' janvier le terme d'inscription des candidats.
L'assemblée, à la demande du comité de mécanique, vote l'acquisi-
tion pour la bibliothèque, de deux ouvrages scientifiques : Algan,
li'aité de la fUaiure de la laine; Reddenbacubr, Sur la construction
des machines.
M. Charles Meunier-Dollfus donne lecture d'un rapport sur les tra-
vaux exécutés pendant l'exercice 1872-78 par l'Association alsacienne
des propriétaires d'appareils à vapeur. Dans son exposé, M. Meunier
passe en revue le service ordinaire, comprenant : les visites intérieures
et extérieures avec les observations auxquelles ces inspections ont
donné lieu, le concours des chauffeurs dont les résultats ont été faussés
par quelques irrégularités, et qui sera soumis à l'avenir à une régle-
mentation très sévère; puis le service extraordinaire dans lequel
rentrent les essais à l'indicateur de Watt, les essais de chaudières à
la presse hydraulique, les essais de rendement des chaudières, et enfin
les projets d'installation.
Comme travaux des ingénieurs, M. Meunier relate les expériences
comparatives faites sur les rendements obtenus en brûlant le même
combustible dans de bonnes chaudières à bouilleurs et réchauffeurs,
et dans des chaudières de Coroouailles dépourvues de réchauffeurs ;
l'examen et la description d'un nouveau foyer construit par M. Ten
— 544 —
Brinck, et enfin une théorie de la répartition du calorique dans le
cylindre d'une machine à vapeur à coQden>ation. d'après M, Hirn, et
son application à divers systèmes de moteurs, par M. Hallauer. Aucun
accident n'est survenu dans les appareils des sociétaires pendant le
dernier exercice, bien que l'Association compte près de mille chau-
dières à vapeur. — Ce rapport, soumis au comité de mécanique, sera
inséré au Bulletin.
M. Hallauer présente un travail sur l'influence des enveloppes dans
les cylindres de machines à vapeur. A l'une des dernières séances,
M. Hallauer avait exposé une nouvelle méthode d'analyse et d'essai
des moteurs à vapeur, et Tétude qu'il a faite est une application de
cette théorie à un cas particulier bien défini. Pour édifier complète-
ment le lecteur sur la manière de procéder, M. Hallauer répète la série
des transformations de la vapeur et la répartition des calories, basé^
sur les formules de M, Hirn, et déduites d'expériences directes, et
dont il avait déjà donné l'explication dans sa précédente étude sur le
sujet; il résulte des recherches de M. Hallauer, que les cylindres à
enveloppe donnent une cx)nsommation de vapeur inférieure de 20
à 28 7o à celle des machines sans enveloppe. — L'examen de cette
importante communication est renvoyé au comité de mécanique.
Au nom de ce même comité, M. Camille Schœn présente un rap-
port sur la question de l'uniformité des dimensions à donner aux vis à
filets triangulaires dans la construction des machines ; la proposition,
étudiée d'abord par M. Steinlen, a paru d'un si grand intérêt pour l'in-
dustrie, que le comité n'a pas hésité à demander à la Société son patro-
nage pour provoquer une réunion de fabricants, et chercher des adhé-
rents à un système unique reconnu le plus pratique. — Pour attirer
l'attention sur cette question et ouvrir les débats, l'assemblée décide
rimpression au Bulletin de la note de M. Steinlen, suivie du mémoire
de M. C. Schœn.
M.leD' Goppelsrœder transmet le résultat d'une analyse faite sur an
minerai de plomb (Binnite), faite par M. Trechsel, préparateur da
laboratoire de chimie. Cetta étude offre d'autant plus d'intérêt, que
la substance qui en fait l'objet n'avait pas encore été examinée au point
de vue de sa composition, et (;ue la formule chimique trouvée par
M. Trechsel donne à ce corps beaucoup d'analc^ie avec le minerai,
— 515 —
connu sous le nom d'argent rouge arsenical. — Renvoi au comité
de chimie.
Pendant le cours de la séance, ont été admis comme membres
ordinaires :
MM. Léon Frey, manufacturier à Guebwiller, présenté par M. Th.
Schlumberger.
y. Schœllhammer, à Mulhouse, présenté par M. Paul Heiimann.
Ed. Gerber, chimiste à Lœrrach, présenté par M. E. SchuUz.
La séance est levée à 7 heures.
SÉANCE DU 29 OCTOBRE 1878.
Président : M. Auo. Dollfus. — Secrétaire: M. Th. Schlumbergeb.
Dons offerts à la Société,
1. Notice sur le syndicat industriel du Haut-Rhin. — 2. Manuel
pratique du dynamomètre indicateur de Watt, par M. A. Thomas. —
8. Le N° 88 du Bulletin du comité des forges de France, — 4. Bulletin
de la Société industrielle de Lille. — 8. Rapport spécial sur l'immi-
gration en Amérique. — 6. Revue du Portugal et Brésil. — 7* 77i«
Canadia/ff. paient office. — 8. Notice « Puddimg iron by machinery »
par M. William Yates. — 9. Communication de la Société des fabri -
cants de Mayence. — 10. Communication de la Commission des bâti-
ments de Francfort. — H. Une brochure sur la protection des marques
de fabrique, par M. Noll. — 12. Débris de vases antiques trouvés près
Bienne, par M. Weingartner, de Mulhouse. — 18. Echantillon d'une es-
pèce d'épongé, trouvé dans l'Ill, près Benfeld, par M. Zeller.
La réunion commence à S 1/2 heures, en présence de trente mem-
bres environ, par la lecture du procès-verbal de la dernière séance,
qui est adopté sans observation.
M. le président énumère les dons offerts à la Société pendant le mois
d'octobre, et fait voter les remercîments d'usage ; il appelle ensuite
l'attention de la Société sur un travail de bois découpé, d'une exé-
cution parfaite, représentant une réduction du temple protestant de
notre ville, et que son auteur M. KresS;, soumet à l'appréciation des
membres.
— 546 —
Correspondance.
M. E. Giroud, constructeur d'appareils à gaz, à Paris, fait part de
renvoi de douze rbéomètres qui lui ont été demandés pour des essais
par la commission du gnz; ces petits régulateurs paraissant pré-
senter des avantages sérieux, seront examinés surtout au poiat de
TUA de leur durée et de leur usure.
H. 6. Zipélius, comme les années précédentes, demande lautorisa-
tion de disposer pendant rbiyer, pour la Société de lecture quil
dirige, de Tune des salles du rez-de-cbaussée de TEcole de dessin;
pour éviter la répétition annuelle de sa demande, M. Zipélius prie
la Société de lui accorder le local une fois pour toutes, aussi long-
temps qu'elle n'y verra pas d'obstacle. — Adopté.
Communication, relative à un piston, dit piston universel Giffard,
de la part de MM . Pitoy frères, de Nancy. — Renvoi au comité de
mécanique.
M. Edouard Huguenin demande la restitution d'un pli cacheté por-
tant le N' 180, qu'il avait remis le 21 octobre 1867. - Le renvoi t
eu lieu.
MM. Léon Frey, E. Gerber et Scbœllhammer, remercient la Société
de leurs nominations comme membres ordinaires.
M. Emile Rocheblave, à Yezenobres (Gard), prie la Société d^expédier
au constructeur de Paris qu'il désigne, l'appareil compteur numéro-
teur de filés, qu'il a soumis le mois dernier à l'examen de la Société.
Au nom du comité d'utilité publique, son secrétaire, H. Engel-
Dollfus, émet une opinion favorable sur le système des ventes à crédit
par abonnement, préconisé par un correspondant de la Société, tout
en déclarant que ces sortes d'affaires ont un caractère entièrement
privé, et que leur réussite dépend du mérite de l'homme qui les
dirige.
M. Engel-DoUfus ajoute que dans sa dernière réunion, le comité
d'utilité publique a émis un vœu pressant pour la reconstitution de la
commission des accidents, et qu'il se montre tout disposé à venir en
aide à ceux des membres de la Société qui voudraient prendre l'ini-
tiative de la remise en vigueur d'une institution qui a fonctionné si
utilement jusqu'en 1870. S'associant au désir du comité d'utilité
— 547 —
publique, M. le président fait valoir quelques considérations en faveur
de cette œuvre ; d*abord, )e nombre décroissant des différends soumis
aux tribunaux pendant la période où la commission a fonctionné,
puis le caractère de conciliation que Ton s'efforçait de maintenir
jusqu'aux limites extrêmes dans les discussions entre patrons et
ouvriers auxquelles donnaient lieu les accidents, et enQn la compé-
tence sérieuse des membres, tous gens du métier, et plus capables que
des experts nommés par les tribunaux, de découvrir la vérité et de
faire la part des responsabilités. Si Ton tient compte encore de la pro-
chaine mise en vigueur en Alsace-Lorraine de lois nouvelles sur
rindustrie, et dont les dispositions ont paru assez sévères aux inté-
ressés pour les déterminer à s'en garantir moyennant le concours
de Compagnies d'assurances qui se sont établies en vue du nouvel état
de choses, on comprendra combien la commission des accidents
répondait à des besoins reconnus, et les signalés services qu'elle
pourrait rendre, si l'on parvenait à la réorganiser.
Quant à la question des assurances contre les accidents, moyennant
des Compagnies mutuelles ou à primes, le comité d'utilité publique
ne se trouve pas encore suffisamment renseigné sur les mérites et le
fonctionnement du système, pour émettre un avis quelconque.
M. le docteur Goppelsrœder, au nom de M. Miihlhauser. dépose un
pli cacheté N** 198, 4 octobre 1873, qui contient la description de
procédés relatifs à la préparation de produits d'indigo.
M. Howard Lockwood, directeur du Paper trade Jimmod, demande
communication des documents concernant le papier et dont pourrait
disposer la Société, et offre, en échange;, des ouvrages américains
traitant ce sujet. — Renvoi au comité des papiers.
M. MuUer, de Bischwiller, demande un exemplaire du Bulletin
contenant un rapport sur l'indigotine, récemment soumis à la Société-
Au nom du comité du Cercle mulhousien, qui organise une confé-
rence pour le 3 novembre, UM. Paul Heilmann, G. Schœfifer et Helier
demandent à la Société de disposer pour l'occasion, du grand globe
terrestre qu'elle possède. — Accordé.
M. William Tates, de Londres, en annonçant une brochure sur le
puddlage mécanique du fer, demande à concourir pour le N® 55 des
prix divers.
— 548 —
Travaux.
Le comité de chimie demande Fimpression du travail de M. Trechsel,
< Analyse 'd*un échantillon de binnite», qui sera complétée par une
note sur ce minerai. — Adopté.
L*assemblée, conformément au vœu du comité de mécanique, décide
rinsertion au Bulletin du travail de M. Hallauer : « Etude sur la répar-
tition du calorique par coup de piston dans le cylindre d'une machine
à vapeur », et autorise un tirage spécial de cent exemplaires dudit
mémoire.
Pour donner de la publicité au projet d'unification des pas de
vis à filets triangulaires, dans les ateliers de constructions mécaniques,
rassemblée, sur la proposition du comité de mécanique, autorise
également un tirage à part de cinq cents exemplaires de la note de
M. Steinlen sur ce sujet, suivie du rapport de M. Camille Schœn.
D'après l'avis du comité d'histoire naturelle, l'assemblée vote l'acqui-
sition, moyennant trente francs, du massif en relief du Saint-Gothard,
construit par M. Burgi, auteur de divers travaux de ce genre très
appréciés.
A la prière de M. le docteur Goppelsrœder, professeur à l'Ecole
municipale de chimie, le conseil d'administration et le comité de
chimie auront à étudier un règlement applicable aux élèves du labo-
ratoire, et leur permettant d'utiliser, pour leurs études, les publica-
tions et ouvrages de chimie de la Bibliothèque.
M. le président donne lecture d'une lettre de M. G. Risler, de
Cernay, annonçant qu'il a apporté divers perfectionnements à la
machine de son invention, dite épuraimr, et engageant le comité de
mécanique à donner son avis sur ce nouvel appareil. — Renvoi audit
comité.
Communication du rapport de M. F.-G. Heller, inspecteur de l'Asso-
ciation pour prévenir les accidents de machines : t Sur le service des
visites et sur les recherches en vue d'amoindrir les chances de danger. »
Il résulte de relevés statistiques dressés par M. Heller, que le nombre
des accidents décroît d'une manière sensible, et qu'on peut espérer
atteindre, avec de la persévérance, à des résultats plus satis&isants
encore. Pendant l'exercice 1872-1873, les études de M. Heller ont porté
— 519 —
sur les nettoyeurs de chariot et porte-cylindre dans les métiers à filer,
sur les treuils et monte-charges, sur les scies circulaires et sur diverses
communications faites par les membres de TÂssodation. — L'impres-
sion est votée.
M. Charles Meunier-Dollfus, ingénieur en chef de TÂssociation alsa-
cienne des propriétaires d'appareils à vapeur, donne connaissance de
notes qu'il a prises à l'Exposition de Vienne sur les générateurs à
vapeur et sur les machines s'y rattachant. Il passe en revue les divers
systèmes en fonction à Vienne et exposés dans la galerie des machines,
et appuie dans son examen sur les dispositions les plus nouvelles et
les mieux étudiées, adoptées par les constructeurs, telles qu'une chau-
dière à trois tubes d'après le système de Fairbairn, une chaudière à
foyer intérieur et à réchauffeur de MM. Sulzer frères, une chaudière
à foyer intérieur, tubulaire et amovible de la Société centrale de
constructions à Pantin, les locomobiles des mêmes constructeurs, les
chaudières de 6. Sigl, munies d'une grille particulière, et un grand
nombre d'autres appareils. — Cette communication, d^à examinée
en partie par le comité de mécanique, lui sera renvoyée, et sera
insérée ensuite au Bulletin.
M. le président donne lecture de divers extraits d'une conférence
laite récemment en Angleterre sur l'hygiène des écoles d'enfants; la
Société a déjà été saisie de la question des bancs d'écoles, il y a quel-
ques années, et prête toute son attention à ce sujet, qui comprend la
meilleure répartition de la lumière dans les salles, la position la plus
appropriée qu'il faut faire prendre aux enfants pour éviter la myopie,
une disposition raisonnée des bancs d'écoles, visant à remplir les
conditions voulues pour le développement corporel des enfants, pour
présenter des proportions convenables à la lecture, à l'écriture, au
repos, et enfin ne dépassant pas Un prix de revient que les budgets
des écoles puissent atteindre.
La séance est levée à 7 heures.
TOICB XLm. OCTOBRE 1873. 33
— 52Ô
PROCÈS- VERBAUX
des séances d.u. comité de chimie
Séance extraordinaire du 2i mai 1873.
La séance ast ouverte à 6 heures. — Douze membres sont présents.
Le procës-yerbal de la dernière séance est lu et adopté.
Le comité adopte la rédaction suivante proposée par M. Camille
KoBcblin pour le prix relatif au rouge d'Andrinople :
c Médaille de première classe pour la théorie de la fabrication da
rouge d'Ândrinople. L'auteur devra indiquer la modification que subit
rhuile en passant à l'état de mordant organique, et donner par consé-
quent l'analyse comparative de l'huile qui a servi à l'huilage, et de la
même huile extraite du tissu après les opérations de l'huilage. >
Le prix n** 15 recevra des développements à rédiger par M. Camille
Kœchlin.
M. Brandt propose de modifier comme suit le prix n"" 24 :
«Médaille d'honneur pour un noir d'aniline, pouvant être imprimé
sous des couleurs fixées à l'albumine, et pouvant subir toutes les opé-
rations de ravivage des couleurs garance d'application. >
M. Brandt promet de fournir la rédaction complète du prix pour
la prochaine séance de la Société industrielle.
La rédaction du prix n*" 27 sera modifiée par M. Camille EoechUn.
M. Gustave Schœffer donne lecture des développements qu'il propose
d'igouter à l'énoncé du prix n* 87. — La rédaction de M. SchœfFer est
adoptée par le comité.
M. Jules Meyer propose de décerner une médaille de première
classe pour le meilleur système de cuves servant à teindre les tissus
au large. — Cette proposition est adoptée par le comité.
M. Brandt enverra pour la séance de la Société la rédac^n d'un
prix relatif à la purpurine.
M. Camille Kœchlin propose un prix nouveau dont voici l'énoncé :
< Médaille d'honneur pour la préparation du vermillon sur tissus de
coton. • — Adopté par le comité.
j
— 521 —
If. Jules Meyer enverra la rédaction d^un nouyeau prix relatif à un
duccédané de la terre de pipe.
M. Jean Meyer propose le prix suivant, dont la rédaction est adoptée
par le comité :
c Médaille d'honneur pour un bleu analogue au bleu d'outre-
mer comme nuance et solidité, fixé sur tissus de coton par. un
procédé chimique, sans Taide de Talbumine ou d'un autre épaississant,
produisant l'adhésion par coagulation. Le procédé de fabrication de ce
bleu sur tissus devra être assez pratique et bon marché pour permettre
son emploi en industrie. »
Le comité adopte le prix suivant, proposé par M. Horace Eœchlin :
< Médaille d'honneur pour la production de l'acide carminique par
synthèse. Le prix de cette matière colorante devra être assez peu élevé
pour en permettre l'application à l'industrie. »
Le comité adopte également le prix suivant, proposé par M. Horace
Koechlin :
< Médaille d'honneur pour l'introduction dans l'industrie de
l'orcéine synthétique. Son prix devra être inférieur à celui des extraits
d'orseille du commerce. MM. Yogt et A. Henninger ont préparé au
moyen du toluène l'orcéine artificielle. (Voir ie BvUeHn de la Société
chimique de Paris, tome XVII, page 641, juin 1872.) >
M. le D* Goppelsroeder donne lecture du rapport qu'il a été chargé
de faire sur une note de M. Gustave Engel, traitant d'un nouveau pro-
cédé de dosage des matières grasses dans les savons. Le comité propose
d'adresser à M. Engel la copie du travail de M. Goppelsroeder, et de
déposer aux archives la communication de M. Engel et le rapport
auquel elle a donné lieu.
M. Goppelsroeder communique au comité le résultat de l'analyse
d'un sel de zinc qui s'est déposé au pôle négatif d'une pile Leclanché,
chargée au sel ammoniac. Ce sel, dont la formule (Az'H^ZnGP) est
analogue à celle du Merciircmmoniumchlorid (Az'H'HgCP), contient
en outre une molécule d'eau de cristallisation. — Le comité demande
Fimpression de ce travail que M. Goppelsroeder a fait en collaboration
d'un de ses élèves, M. Lauth^ de Strasbourg.
M. Goppelsroeder communique ensuite de nouvelles recherches sur
le morin et la maclurine du bois de Cuba, sur les difficultés que pré-
— 522 —
sente leur séparation et sur la solubilité de certaines laques métalliques
dans les alcools supérieurs de la série G^H^S-^O. Il offre, à cette occasion,
à la collection DoUfus-Ausset un flacon contenant une solution alcoo-
lique, acidulée par Tacide chlorhydrique, de la combinaison de morin
avec alumine, dissolution qui présente une très belle florescence
verte.
M. Goppelsrœder présente ensuite un échantillon du nouveau bleu
de Bœttger, et en indique les principales propriétés chimiques. Ce
corps, préparé par la réaction du ferrocyanure de potassium sur une
solution d'antimoine dans Teau régale, ne possède nullement Téclat
du bleu d'outremer qu'on a voulu lui attribuer. M. Brandt émet l'opi-
nion que c'est l'acide chlorhydrique seul qui produit ce bleu, et que
l'antimoine n'y est pour rien.
Après avoir soumis au comité un échantillon d'un succédané du
beurre de vache, fabriqué à Paris sous le nom de margarine Mouriès,
et dont M. Burkhardt, de Bâle, l'avait chargé de faire l'examen,
M. Goppelsrœder présente enfin au comité quelques échantillons de
soie, traités par une nouvelle méthode dont la description se trouve
indiquée dans un pli cacheté, récemment déposé à la Société indus-
trielle. Ce procédé, destiné à remplacer la putréfaction des cocons,
fournit une soie très brillante, forte et blanche.
La séance est levée à 7 1/4 heures.
Séance du H juin 1873,
La séance est ouverte à 6 heures. — Treize membres sont présents.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté avec une
légère modification.
M. Schneider donne lecture du prix nouveau proposé par M. Jules
Meyer pour un succédané de la terre de pipe. Le comité adopte la
rédaction de M. Meyer, eu abaissant toutefois la valeur du prix à une
médaille de seconde classe.
M. Rosenstiehl donne lecture d'une note de M. Charles Lauth, trai-
tant du noir d'aniline. A cette occasion, M. Brandt appelle Tattention
des membres du comité sur l'absence du chlore dans ce nouveau noir
qui paraît résulter de l'oxydation du sel d'aniline. D'après M. Camille
— m —
Kœchlin, l'absence du chlore n'a rien qui doive étonner, puisque ce
métalloïde, selon lui, ne fait pas partie constitutive du noir d'aniline
proprement dit, mais d'une substance étrangère qui l'accompagne dans
sa production. M. Rosensthiel, en résumant la discussion, fait observer
qu'on possède actuellement trois procédés différents pour fabriquer le
noir d'aniline, et que les noirs obtenus par ces divers procédés pré-
sentent des propriétés et des compositions différentes.
M. Goppelsrœder annonce qu'il fera préparer ces divers noirs
d'aniline par les élèves de l'Ecole de chimie, et qu'il en étudiera les
propriétés et la composition. Cette proposition est accueillie avec satis-
faction par le comité, qui en remercie vivement Tauteur. — L'impression
du travail de M. Lauth est votée par le comité.
M. Rosenstiehl donne lecture d'une note de M. Léon Bloch sur le
noir d'aniline. Il résulte de ce travail que la présence du chlorure
ammonique, ajouté à la couleur, empêche le chlorure de calcium de
produire un coulage, et, en second lieu, que la concentration du
chlorure de chaux commercial, au tiers de son volume, donne le moyen
d'obtenir un chlorate de chaux avantageux comme prix de revient.
L'examen de cette note est confié à M. Albert Scheurer, de Thann.
MM. d'Andiran et Wegelin adressent un échantillon de noix d'anar-
cardium, et demandent si ce produit, grâce à sa richesse en tannin, ne
pourrait pas être utilisé dans l'impression en noir sur coton. — M.
Gustave Schœffer veut bien se charger de Texamen de ce produit.
Une lettre de M. le D' Goppelsrœder signale à l'attention de la
Société industrielle un nouveau produit commercial, mis en vente par
la maison Pellerin fils et G* à Paris, sous le nom de margarine Mouriès.
Cette substance qui, d'après les avis favorables de MM. Boudet, Pog-
giale et Boussingault, constitue une excellente graisse de ménage,
pouvant remplacer avec avantage le beurre dans la cuisine ordinaire,
est particulièrement précieuse pour la marine, en raison de la facilité
avec laquelle elle se conserve très longtemps sans rancir. — Le comité
propose de remercier M. GoppelsrcBder pour cette intéressante com-
munication.
M. Meunier-DoUfus, qui s'occupe de la question des enregistreurs
de température, annonce que M. J. Salleron, fabricant d'instruments
de physique à Paris, a construit plusieurs appareils, transmettant à
- 524 —
distance les observations thermométriques, fonctionnant par la dilata-
tion de Tair. Il donne lecture d'une lettre de M. Salleron, contenant
la description et le dessin d'un appareil dans lequel se trouve évité
inconvénient qui a été reproché au thermomètre à air de MM. Besson
firères. — A la suite de cette communication, le comité prie M. de Goninck
de prendre connaissance de la lettre de M. Salleron et d'en t^iir
compte dans la rédaction de son rapport, qu'il voudra bien soumettre
encore une fois au comité avant l'impression.
M. Witz annonce qu'en faisant entrer dans les cuves de blanchimait
non point de Teau fraîche, mais les vieux bouillons conservés à cet
usage, il est parvenu à éviter jusqu'aux moindres traces des taches de
rouille. Il pense que cet effet doit sans doute être attribué à cette cir-
constance, que les bouillons ont été complètement privés d'air par
l'ébullition.
Le comité remercie M. Witz pour l'indication d'un moyen aussi
pratique d'éviter un inconvénient extrêmement grave dans le blanchi-
ment.
La séance est levée à 7 1/4 heures.
Séance du 9 juUlet 1873.
La séance est ouverte à 6 heures. — Onze membres sont présents.
Le procès-verbal de la précédente réunion est lu et adopté, après
une légère rectification.
M. GoppelsroBder annonce qu'il a l'intention d'entreprendre, en col-
laboration avec son préparateur et les élèves les plus avancés de son
laboratoire, un travail ayant pour but d'examiner les méthodes
employées jusqu'à présent pour reconnaître la nature et la pureté des
matières colorantes soit libres, soit fixées sur les fibres textiles, et de
trouver une marche systématique pour l'analyse spéciale des diffé-
rentes substances colorantes. II prie par conséquent les membres de la
Société industrielle de vouloir bien lui fournir, comme point de départ,
une série de colorants purs, soit libres, soit fixés sur les fibres.
M. Goppelsrœder accepterait également avec reconnaissance des échan-
tillons de tissus teints ou imprimés, avec l'indication des mordants et
colorants qui ont servi à les préparer. Ces échantillons lui serviraient
— 525 —
à compléter la collection qui est indispensable pour renseignement
donné à l'Ecole de chimie. Le comité de chimie se met entièrement à
la disposition de M. Goppelsrœder. et s'empressera de lui fournir soit
des échantillons de matières colorantes fixées sur tissus, soit les
matières premières et renseignements quelconques qu'il voudra bien
lui demander dans le cours de ses laborieuses recherches.
MM. Gros, Roman, Marozeau et G\ à Wesserling, soumettent à l'ap-
préciation de la Société industrielle un appareil automoteur servant à
guider et à élargir les tissus. Le comité de chimie, chargé de l'examen
de cette machine, en demande la description et le dessin avec l'in-
dication du genre de travail auquel elle est applicable. De plus,
comme les avis sont très partagés^ il attendra, pour faire son rapport,
qu'il ait eu l'occasion de voir fonctionner à Mulhouse quelques-unes
de ces machines.
Une lettre de M. J.-6. Gros signale comme très dangereux l'emploi,
comme huile de graissage, d'un produit offert sous le nom de Ameri-
kanisehes magnetiscHes Fhndium, et qui, d'après les analyses de
M. Goppelsrœder, ne consiste qu'en une solution de 19 7o de colophane
dans 81 Vo de térébenthine. Le comité de chimie passe à l'ordre du
jour sur cette communication, par la raison que le procès-verbal de la
Société industrielle a mis suffisamment en relief le danger signalé
plus haut. On préviendra toutefois M. Gros que, d'après tous les ren-
seignements recueillis par le comité, le produit en question n'est pas
offert comme huile de graissage.
M. Léon Bloch adresse une nouvelle rédaction de son travail sur le
noir d'aniline, qui est remise au rapporteur, M. Albert Scheurer.
H. A. MuUer, ancien élève du laboratoire de chimie de Mulhouse,
adresse la description d'une nouvelle manière d'obtenir le titrage des
indigos par l'emploi de l'hyposulfite de soude. M. le D* GoppelsroBder
veut bien se charger de l'examen de cette communication.
M. Albert Scheurer donne lecture d'une note sur un procédé
nouveau de teinture et d'impression au moyen de l'indigo, par
MM. P. Schtltzenberger et F. de Lalande. Un membre du comité
fait observer que oe travail a déjà été publié au Moniteur scientifiqite
et dans le Bulletin de la Société chimique; néanmoins comme cette
notice présente un sérieux intérêt pour un très grand nombre de lec-
— 526 —
teurs du Bulletin, le comité n'hésite pas à déroger à ses habitodes en
demandant Timpression de cette communication, qui sera accompa-
gnée de nouveaux échantillons de tissus offerts par M. Albert
Scheurer, de Thann.
Le comité, après avoir examiné deux exemplaires du joumil
La Nature^ propose d'accepter réchange de cette publication contre
les Bulletins de la Société.
M. Albert Scheurer annonce qu'en traitant le chlorate d'aniline par
Tacide chlorhydrique, il a obtenu un abondant précipité vert qui,
après dessiccation, cède à l'alcool un corps jaune d'ocre dont la com-
position parait variable. Le résidu est un corps vert insoluble dans
tous les réactifs, excepté l'acide sulfurique concentré, qui le dissoat
en bleu intense. L'eau le précipite intact de cette solution. M. Sdteurer
présente au comité des échantillons du corps vert et du corps jaune;
ce dernier toutefois est souillé d'impuretés provenant de ce que l'ani-
line employée renfermait une certaine proportion de toluidine. L'ob-
tention de ces deux corps dans les conditions mêmes où le noir d'ani-
line prend naissance, vient à l'appui des conditions du travail que
M. Brandt a publié il y a quelque mois dans les Bulletins de la Société
industrielle, et qui attribue au noir d*aniline la nature d'un méknge
d'au moins deux éléments.
La séance est levée à 7 1/3 heures.
Séame dii 13 août 1873.
La séance est ouverte à 6 1/4 heures. — Douze membres sont pré-
sents.
Le secrétaire donne lecture d'une lettre de MM. Gros, Roman,
Marozeau et G*, répondant à une demande de renseignements que leor
avait adressée le comité de chimie, au sujet d'une machine à élargir
les tissus, fonctionnant dans leur établissement. MM. Gros, Roman,
Marozeau se déclarent prêts à donner au comité toutes les explica-
tions verbales qu'il désirera.
M. Eugène DoUfus annonce qu'une pareille machine vient d'être
installée chez MM. Dollfus-Mieg et G^ et propose de présenter un
— 527 —
rapport à ce sujet. M. Scbseffer, sur sa demande , est adjoint à
M. Dollfus.
Le secrétaire rappelle que le comité a été chargé par la Société
industrielle du soin d'examiner s'il convient de faire paraître dans les
Bulletins le travail de M. Schtitzenberger, relatif à la fixation de Tîn-
digo sur tissus au moyen de l'hyposulfîte de soude. Tout en appréciant
hautement la valeur de cette découverte, le comité croît devoir ne pas
déroger aux traditions de la Société, en votant l'impression dans le
Bulletin d'un travail déjà publié. Seulement M. Albert Scheurer sera
prié de faire un rapport exposant le procédé et les résultats obtenus
par lui. Ce travail, dont le seul but sera de mettre les lecteurs du
Bulletin au courant de l'état actuel de la question, ne devra engager
en rien la responsabilité du rapporteur ni du comité, en ce qui
concerne l'avenir industriel du procédé, son application étant de date
trop récente pour permettre de porter un jugement définitif.
Répondant à quelques réclamations de membres du comité, le secré-
taire promet de demander que les procès-verbaux soient publiés dans
un délai plus court après les séances dont ils rendent compte.
Lecture d'un rapport de M. Albert Scheurer sur une note de
M. Bloch, relative à l'emploi du chlorate de calcium pour la composi-
tion du noir d'aniline. M. Scheurer ne considère pas ce procédé comme
plus économique que ceux adoptés jusqu'à présent, et signale en outre
les accidents auxquels il peut donner lieu. — Ce rapport sera envoyé
à M. Bloch.
M. MoBglen, de Cernay, inventeur d'une machine à imprimer sur
laquelle le comité a déjà prononcé un jugement défavorable, demande
par lettre des secours au comité. — M. Witz se charge de prendre des
informations sur la situation de M. Moeglen.
M. le D* Goppelsrœder donne lecture de son rapport sur une
méthode de dosage de l'indigotine, présentée par M. Muller. Le rappor-
teur expose avec détail ses expériences, et conclut en déclarant qu'il
considère ce procédé comme dépassant en exactitude toutes les
méthodes usitées jusqu'à présent. — Le comité vote l'impression de
ce rapport et du travail de M. Muller.
M. de Goninck lit une note additionnelle complétant le rapport pré-
senté par lui sur l'appareil indicateur de température de M. Besson.
^
— 528 —
II. Meunier-Dollfus se chai^ de prendre des informations sur les
appareils analogues que construit M. Salleron, et de présenter an
comité un rapport à ce sujet.
La séance est levée à 7 heures.
Séafice du 8 octobre 1873.
La séance est ouverte k 6 heures. — Seize membres sont présents,
Le procès-verbal de la séance du 18 août, rédigé par M. de Coninck.
est lu et adopté.
M. le secrétaire donne lecture de la lettre qui lui a été adressée par
un membre de la Société industrielle chargé de recueillir des rensei-
gnements sur la position de M. Moeglen, de Gernay. Le comité propose
de passer à Tordre du jour sur la demande de secours que M. Mœgleo
avait adressée à la Société industrielle.
M. GoppeIsroBder présente au nom de M. Trechsel, préparateur au
laboratoire municipal de chimie industrielle, Fanalvse quantitative
d'un minéral peu connu, désigné sous les noms de binnite ou de
iktfrénoyrite. Ce minéral, qui se trouve dans les collections de la
Société industrielle, correspond à l'argent rouge arsenical, dans lequel
Targent est remplacé par le plomb. Le comité, après avoir entendu la
lecture de cet intéressant travail, en vote Timpression dans les Bulle-
tins, en priant toutefois M. Trechsel de vouloir bien compléter son
analyse par Findication des principaux caractères minéralogiques de la
binnite.
Une lettre de M. Goppelsrceder invite les membres du comité de
chimie à venir examiner dans son laboratoire une collection de cocons
et de frisons ds soie dégommés et blanchis par un nouveau procédé
dont la description se trouve contenue dans un pli cacheté déposé à la
Société industrielle, le 80 avril 1878.
M. Gustave Schœflér, chargé, en collaboration avec M. Emile Schultz,
de Texamen d*une note de M. Th. Schiumberger, relative à l'emploi des
cylindres en fonte cuivrée pour l'impression des étoffes, donne lecture
d'une série de renseignements qu'il a pu se procurer sur cette ques-
tion auprès de plusieurs personnes très compétentes de l'Angleterre et
de l'Allemagne. Le comité, reconnaissant la grande utilité qu'il y
— 529 —
aurait à publier dans les Bulletins les nombreux efforts tentés par
M. Schlumberger, pour arriver à la solution pratique d'un problème
aussi important que difficile, propose de demander à M. Schlumberger
la description de son procédé. Cette communicotion serait insérée dans
les Bulletins, suivie d'un rapport dont la rédaction est confiée à
M. G. Schœffèr.
M. 6. Schœflèr, chargé d'examiner un échantillon de noix d'Ana-
cardium, adressé par MM. d'Andiran et Wegelin, annonce que ce pro-
duit, grftce à sa faible teneur en tannin et à sa richesse en matière
oléagineuse, ne présente aucun intérêt pour l'industrie de la teinture
et de l'impression. Le résultat de cet examen sera communiqué à
MM. d'Andiran et Wegelin.
M. Goppelsroeder demande la communication du travail de M. Jules
Roth, sur l'essai des huiles, dont il est chargé de rendre compte. On
priera M. Jules Roth d'envoyer son travail au rapporteur.
M. le secrétaire rappelle l'attention des membres du comité sur une
note publiée dans les comptes-rendus de l'Académie des sciences
(tome LXXVn, page 707), par MM. Mathieu et Urbain, et traitant du
rôle des gaz dans la coagulation de l'albumine. Il résulte de cet impor-
tant travaU, exécuté au laboratoire de l'Ecole centrale, que lorsqu'on
extrait complètement les gaz dissous dans le sérum du sang, on obtient
un liquide albumineux qui ne se coagule plus, même à la température
de 100 degrés. La machine pneumatique à mercure permet d'extraire
de l'albumine non-seulement les gaz, mais encore les sels volatils, tels
que carbonate et sulfhydrate d'ammoniaque^ qu'elle renferme. L'extrac-
tion des gaz la rend incoaf^ulable par la chaleur; la disparition des
sels volatils la convertit en une substance analogue à la globuline.
100~ d'albumine de l'œuf contiennent de 5S à 84"^ d'acide carbo-
nique, de 1,6 à 2,8"^ d'oxygène, et de 8 à S"" d'azote.
L'albumine privée de ses gaz est incoagulable, même à 100 degrés ;
mais elle est précipitée par l'alcool, les acides et les sels métalliques,
comme l'albumine normale. On peut rendre de l'oxygène et de Tazote
à cette albumine transformée, sans qu'elle redevienne coagulable;
mais elle recouvre cette propriété si on lui restitue l'acide carbonique
qu'elle a perdu. L'adde carbonique est donc la cause de la coagula-
tion de l'albumine par la chaleur. L'acide carbonique entre dans la
— 530 —
constitution du coagulum, car si on traite l'albumine coagulée par un
acide fixe (acide tartrique, par exemple), elle dégage de 60 à 80** d'acide
carbonique par 100 grammes d'albumine.
L'albumine coagulée peut être transformée en albumine soluble et
coagulable, si on la fait digérer en vase clos, à une douce température,
arec une solution ammoniacale jusqu'à dissolution complète, et si on
sonmet ensuite le liquide à l'évaporation pour éliminer Tammoniaque
en excès el le sel ammoniacal qui a pris naissance. L'albumine privée
de sels volatils, se convertit en globuline. La solution de globuline,
traitée par un courant d'acide carbonique, devient coagulable i
70 degrés environ. Une solution de globuline, additionnée d'un peu de
carbonate d'ammoniaque, reprend les propriétés caractéristiques de
l'albumine.
La séance est levée à 7 1/4 heures.
PROCÈS-VERBAUX
des séances ciu. comité de m.éca.rLiq;\ae
Séance du 19 août 1873.
La séance est ouverte à 5 8/4 heures. — Dix membres sont pré-
sents.
Le procès-verbal de la séance du 24 juin est lu et adopté.
Le comité approuve l'échange du Bulletin contrt; le journal
La Nature.
M. Neddermann adresse un produit devant empêcher les incrusta-
tions dans les chaudières à vapeur. Beaucoup d'essais de ce genre odI
amené le comité à rejeter ces moyens et à chercher la solution de cette
question, pour les eaux de Mulhouse au moins, dans des procédés
consistant à précipiter les sels nuisibles avant Talimentation de Pesa
dans la chaudière. La Société industrielle a institué un prix afin
d'encourager les inventeurs dans cette voie.
On distribue aux membres du comité les procès-verbaux d'une
réunion d'ingénieurs allemands, dans laquelle ont été arrêtés les
— 534 —
dimensions-types à admettre pour les tuyaux en fonte, teld que lon-
gueur, diamètre des brides, nombres et diamètres des boulons d'as-
semblage, longueur des coudes, etc. Un tableau réunissant toutes ces
dimensions, est joint aux procès- verbaux.
M. Steinlen communique une note avec tableaux comparatifs des
dimensions principales adoptées pour les diamètres des boulons et vis
à filets triangulaires. Il indique les avantages des dimensions adoptées
par la maison Ducommun.
M. Steinlen signale l'utilité qu'il y aurait de provoquer une réunion
des constructeurs de machines pour discuter l'opportunité d'adopter
d'un commun accord un système uniforme et ayant surtout l'avan-
tage d'avoir des mesures métriques et des dimensions de fer courantes.
Il est décidé qu'une commission sera nommée pour discuter cette
utilité, et provoquer ensuite une réunion générale des constructeurs
de notre rayon. Sont désignés pour faire partie de cette commission ;
MM. G. Ziegler, Franger, Steinlen. Ernest Zuber, Th. Schlumberger,
Grosseteste et G. Schœn.
La séance est levée à 7 heures.
Séance du i6 septembre 1873,
La séance est ouverte à 5 S/4 heures. — Quinze membres sont présents.
Le procès-yerbal de la dernière réunion est adopté sans observations.
M. Auguste Dollfiis soumet au comité un certain nombre d'ouvrages
envoyé? en communication, et parmi lesquels il est fait choix d'une
traduction française d'un ouvrage de Redtenbacher sur la construc-
tion des machines, et d'un autre d'Alcan, sur la filature de laine pei-
gnée, lesquels seront achetés pour la bibliothèque.
Le secrétaire soumet au comité un intéressant traité de M. le
D' Hirt, intitulé : Die Krankeiten der Arbeiter, dont M. Engel-DoUfus
a fait hommage à la Société. On y trouve une analyse sérieuse des
effets produits sur la santé des ouvriers par un grand T\ombre d'in-
dustries, et entre autres par le travail du coton. Après avoir passé
par les mains des membres du comité que ces questions intéressent
particulièrement, l'ouvrage de M. Hirt sera renvoyé à une commission
d'hygiène qui aura à s'occuper des conclusions pratiques à en tirer.
T
f
— 532 —
Une note sur les procédés et les applicstions des procédés Ponsard,
lue à la dernière séance mensuelle de la Société, est renvoyée à one
commission chargée d'en suivre l'application particulièrement aox
chaudières à vapeur. Il s'agit de se rendre compte des amélioratioas
de rendement des générateurs qui peuvent résulter de la tranajforma-
tion préalable des combustibles en gaz, et de leur combustion aa
moyen d'air réchauffé par son contact avec la fumée dans les appa-
reils récupérateurs de Ponsard. Sont désignés pour faire partie de la
commission : MM. Bohn, Meunier, Breitmeyer, 6. DoUfus, Ernest
Zuber.
M. Schœn donne lecture d'un rapport présenté au nom de la com-
mission qui avait été chargée dans la dernière réunion d'examiner la
proposition de M. Steinlen tendant à l'adoption de types uniformes
pour les vis. Il conclut en reconnaissant toute l'utilité et l'opportunité
d'une entente à cet égard, et propose au comité de demander à la
Société son appui et son patronage pour faire prévaloir l'idée d'unifi-
cation. A cet effet une commission se chargerait de convoquer les
intéressés du voisinage et de faire de la propagande. — Le comité
approuve ces conclusions, et demande l'impression au Bulletin du
rapport de M. Schœn et du travail de M. Steinlen, qui servira de point
de départ aux discussions ultérieures.
M. Meunier donne connaissance au comité du résultat du couconrs
des chauffeurs. Ces résultats sont malheureusement négati& cette
année. Par suite de diverses circonstances, il n'a pas été possible
d'accorder aux résultats du concours une confiance suffisante pour
proposer des prix à décerner. — Le comité, tout en regrettant ce qui
est arrivé, décide que dans ces conditions le concours doit être annulé,
et que les maisons dont les chauffeurs ont concouru, en seront avisées.
Les chauffeurs admis au concours cette année, pourront se représenter
dans un an.
Pour parer dans la mesure du possible au retour d'un pareil dés-
agrément, M. Meunier propose un règlement du concours, destiné à
prévenir toutes les causes d'erreur ou de fraude. Ce règlement sera
complété, s'il y a lieu, par la commission du concours qui sera dési-
gnée en 1874.
M. Meunier donne encore communication au comité de quelques
— 533 —
passages de son rapport sur les travaux de l'Association alsacienne
des propriétaires d'appareils à vapeur durant l'exercice 1872/78. Il
s'étend en particulier sur les données d'un tableau résumant les
divers essais de chaudières entrepris par l'Association depuis sa fon-
dation, et desquelles ressortent des différences de rendement considé-
rables d'une chaudière à une autre, suivant le système de construc-
tion et le mode de chauffage adoptés.
M. Gœrig donne lecture d'une note dans laquelle il développe quel-
ques observations qui lui ont été suggérées par la lecture du dernier
rapport de MM. Meunier et Hallauer sur des essais comparatifs de la
chaudière de Wesserling avec réchauffeur tubulaire en fonte, et de la
chaudière Suizer à foyer intérieur. Après une courte discussion et vu
Theure avancée^ le comité décide de reprendre, dans sa prochaine
réunion, l'examen des questions soulevées par M. Gœrig.
A ce propos, M. Schœn rappelle que le comité avait exprimé, il y a
plusieurs années déjà, le désir de voir publier séparément les travaux
nombreux que renferment les Bulletins depuis quinze ans sur les
essais de chaudières à vapeur^ afin de suppléer à l'épuisement des
tiragHS de plusieurs Bulletins. — Le comité pense qu'il y aurait
opportunité à reprendre l'idée de cette publication, et charge son
secrétaire de lui en proposer le cadre dans une prochaine réunion.
Avant de se séparer, M. Lalance invite le comité à assister aux
expériences quil fera le dimanche suivant, à 9 heures du matin, sur
les dispositions qu'il a fait installer dans l'usine de Pfastatt pour com-
battre les incendies.
La séance est levée à 7 1/2 heures.
Séance du 2i octobre 1873.
La séance est ouverte à S 1/2 heures. — Onze membres sont présents.
Le procès-verbal de la réunion précédente est lu et adopté.
La plupart des membres du comité ont assisté aux expériences qui
ont eu lieu le 21 septembre dernier, chez MM. Hseffely et G% sur les
installations faites dans leurs établissements, en vue de combattre
promptement les incendies. MM. Ëngel-Royet et Gœrig ont été chargés
de rendre compte au comité de ces essais.
— 534 -
Le secrétaire communique une note accompagnée d'un appareil
enyoyé par M. Rocheblare, inventeur d'un compteur métrique a?ec
casse-fil, qu'il a appliqué aux métiers à filer la soie, et qu'jl croit pou-
voir être utilisé avantageusement par la filature du coton et de la
laine. — L'examen de cette communication est renvoyé à une commis-
sion composée de MM. Th. Schiumberger, Schœn et Â. Bœringer.
Sur la demande de M. Schœn^ et après avoir entendu les observa-
tions de M. Steinlen, le comité décide de faire faire un tirage spédal
à 600 exemplaires du travail de M. Steinlen, sur Tunification des
types pour les vis.
M. Steinlen informe le comité que le nombre des élèves demandante
être admis dans la classe de dessin industriel atteint 150, et soulève la
question de savoir s'il ne conviendrait pas de les répartir en deux classes.
— L'examen de cette question est renvoyé à la commission de l'Ecole
de dessin, qui présentera ultérieurement ses propositions au comité.
M. Hallauer donne lecture au comité d'une étude fort intéressante
sur deux machines Gorliss^ dont l'une était munie d'une envelc^pe,
tandis que l'autre en était dépourvue. L'analyse de ces deux machines,
conduite d'après la méthode développée par M. Hallauer quelques mois
auparavant, met en complète lumière les effets de l'enveloppe de vapeur,
et les avantages qu'elle procure dans les machines à détente et à con-
densation. Le comité félicite M. Hallauer de ce remarquable travail,
et en décide l'impression après qu'il aura été renvoyé à Tun de ses
membres chargé de l'étudier complètement. M. Th. Schlumberger esi
désigné pour faire cet examen.
M. Heller donne lecture au comité de son rapport annuel sur les
travaux de l'Association pour prévenir les accidents de machines. Ce
travail débute par une statistique des accidents durant Tannée 187^
1873, et par une statistique comparée des années précédentes. Il en
ressort une diminution considérable du nombre des acddents de cer-
taines machines, telles que les métiers automates, auxquelles les
moyens de prévention ont été appliqués. Les accidents des cardes, par
contre, sont nombreux, et M. Heller s'étend longuement sur les
moyens divers à mettre en œuvre pour les éviter.
La séance est levée à 7 1/2 heures.
MnlhtaM. - iMfrtMfto Tmt* BiAtr * Oto
BULLETIN
DE LA
SOCIÉTÉ INDUSTRIELLE
DE MULHOUSE
(NtTembre «t Décembre 1873)
PROJET D'INSTALLATION
an taMln de BCalhonie
d'iie gnt à vapear poor le déeharceneit des hoiilles
RAPPORT
présenté au comité de mécanique de la Société industrielle par
MM. Gustave Dollfus et Paul Heilmann-Ducomîiun.
Séance du 29 novembre 1873.
Messieurs,
Dans un récent voyage que nous avons fait ensemble en Angle-
terre, nous avons étudié les installations faites dans ce pays pour
le déchargement des bateaux de houille au moyen de grues à
vapeur.
Nous pensons qu'il y aurait avantage à organiser à Mulhouse
une installation semblable, et nous avons, à cet effet, étudié un
avant-projet que nous venons soumettre à votre appréciation.
Nous examinerons d'abord dans notre travail le coût actuel du
déchargement des houilles qui arrivent par le canal, puis nous
comparerons ces prix à ceux que coûterait le déchargement par
grue à vapeur, et enfin nous aborderons la discussion même de
notre projet.
TOME XLm. NOVEMBRE ET DÉCEMBRE 1873. 34
— 536 —
MOYENS EMPLOYÉS ACTUELLEMENT AU BASSIN DE MULHOUSE POUR
LE DÉCHARGEMENT DES HOUILLES ARRIVANT PAR BATEAUX.
Lorsqu'un bateau de houille est amarré à quai, une ou plusieurs
équipes d'hommes entreprennent le déchaînement du bateau.
Chaque équipe organise « un pont », ou, pour mieux dire,
une série de planches placées l'une devant l'autre de telle façon
qu'elles forment un pont qui relie l'intérieur du bateau et le quai
où est amarré le bateau.
La houille est alors transportée au moyen de brouettes au qm
et mise en tas. Dans quelques cas, ces brouettes sont poussées à
bras d'homme à une certaine distance de l'endroit où est amarré
le bateau, puis déchargées soit sur des chantiers éloignés du quai,
ou dans des wagons de chemin de fer.
Nous ne nous occuperons pour le moment dans ce travail que
des houilles qui sont mises en tas au quai où est amarré le
bateau.
Une équipe se compose généralement de sept hommes, dont
trois hommes munis de brouettes dans lesquelles ils transportent
la houille du bateau au quai, et quatre hommes munis de pelles
au moyen desquelles ils chargent les brouettes. Le charriage des
brouettes étant très pénible, les hommes de l'équipe se relayent
pour faire le service des brouettes.
Les prix généralement payés à un entrepreneur pour le déchar-
gement d'un bateau de houille et la mise de cette houille en tas
à quai, sont de 0^,50, même quelquefois 0^,60 la tonne.
On admet en moyenne qu'une équipe de sept hommes travail-
lant neuf heures par jour, peut, en trois jours de temps, décharger
un bateau de i 50 tonnes. C'est le temps généralement employé
par des hommes qui travaillent pour le compte d'un entrepreneur,
mais ce délai est quelquefois réduit à deux jours quand Téquipe
parvient à s'organiser pour faire elle-même, et à forfait, l'entre-
prise du déchargement.
i
— 537 —
Telles sont les conditions de déchargement des houilles arri-
vant par bateau à Mulhouse. Gomme nous l'avons dit, nous
pensons qu'une grue à vapeur fournirait un travail plus rapide et
plus économique; c'est ce que nous allons tâcher de démontrer.
EMPLOI d'une grue A VAPEUR POUR LE DÉCHARGEMENT DES
HOUILLES ARRIVANT PAR BATEAUX.
Ainsi que le représente le dessin joint à notre travail, nous
supposons dans notre projet l'emploi d'une grue à vapeur munie
d'une benne, à laquelle la grue peut simultanément transmettre
trois mouvements. Nous insistons dès à présent sur ce point
essentiel, que la benne peut être sollicitée par trois forces, qui
ont pour efTet de transporter la benne en un point quelconque
du cercle d'action de la grue.
Lorsqu'il sera plus spécialement traité de la construction et de
la combinaison des mouvements de la grue, cette particularité de
mouvements sera traitée plus à fond.
Une voie ferrée longeant le quai permet à la grue de se dépla-
cer pour opérer le déchargement des bateaux.
Cette voie ferrée a, comme longueur, l'emplacement occupé
par deux ou plusieurs bateaux ; il en résulte que, sans perte sen-
sible de temps, la grue peut, après avoir déchargé un premier
bateau, se transporter devant un autre bateau, pendant que le
bateau vide cède sa place à un autre bateau plein.
La grue pourra être traînée sur la voie ferrée soit par un
cheval-vapeur, soit par un conducteur et un cheval.
Ce déplacement de la grue est rendu nécessaire par l'obligation
de décharger le bateau successivement en différents points; car
il serait impossible d'opérer le déchargement en commençant par
l'un des bouts du bateau et en finissant par l'autre.
Il serait évidemment plus économique de se servir d'une grue
fixe et de déplacer le bateau suivant l'état d'avancement du
déchargement; cependant il n'est avantageux d'opérer ainsi que
lorsque la houille est directement chargée sur wagons ou voi-
— 538 —
tures, et que le déplacement du bateau est facile, comme dans le
cas d'une rivière à courant d'eau rapide.
L'opération du déchargement est simple : dans le bateau se
trouve une ou deux équipes d'hommes qui chargent la houille
dans des bennes; le conducteur qui manœuvre la grue, enlève
les bennes chargées et vient les présenter à un homme placé sur
la galerie que représente notre dessin. Cet homme fait basculer
la benne, et déverse la houille soit dans une voiture ou un wagon,
ou la répartit en tas sur le quai.
Notre projet suppose une grue avec une flèche de 6 mètres et
d'une puissance de 4,500 kilos environ, à 6 mètres de portée.
D'après les renseignements qui nous sont donnés par le construc-
teur de la machine, une grue semblable peut déplacer en dii
heures de travail environ 300 tonnes de houille, à raison de
500 kilos par charge.
Voici quel serait approximativement le coût de l'installation
que nous proposons :
Une grue à vapeur montée sur roues, avec l'écartement des
voies ferrées d'Alsace Fr. 40,000
Trois bennes basculantes ou à fond mobile » 4,000
Cheval-vapeur » 4 ,600
Un hangar pour mettre la grue à couvert » 800
80 mètres de voie ferrée » 2,400
Galerie et imprévu » 4,200
Fr. 17,000
Les frais journaliers d'exploitation seraient les suivants :
Un conducteur de machine, chargé en même temps des fonc-
tions de gardien, fr. 4 ,500 par an ; ce qui, pour un travail utfle
de 200 jours, suppose une dépense journalière pour chacun des
4^00
200 jours de ^ Fr. 7.50
Un aide-conducteur de la grue » 1 .—
A reporter Fr. 8.50
— 539 —
Report Fr. 8 . 50
Houilles consommées, kilos 300, à3fr » 9. —
Graissage, faux frais » 3 . —
Intérêts et dégrèvement 25% sur fr. 47,000, soit
4250
fr. 4,250 à répartir sur 200 jours -^^^ » 24 .25
Imprévu » 5.25
Un homme pour le déchargement de la benne » 3 . —
Total pour 300 tonnes Fr. 50.—
ou pour 4 tonne Fr. 0.47
A ce chiffre il faut ajouter encore les frais de charge-
ment de la houille dans les bennes.
Nous estimons ces frais à 0^,40 la tonne, et nous
discuterons ce chiffre tout à l'heure ; cependant, pour
être à couvert de tout imprévu, admettons Fr . 0.43
Total des frais de déchargement et de mise à quai de
une tonne Fr. 0.30
Il y aurait donc en faveur du déchargement par grue à vapeur
une économie de 0^,20 par tonne ou de fr. 60 par jour pour les
300 tonnes que nous supposons être déchargées par la grue en
une journée de travail.
Si Ton admet que la grue soit occupée pendant 200 jours de
l'année, elle produirait un travail utile de 200 X 300 tonnes =
60,000 tonnes, avec une économie sur les prix actuels de déchar-
gement de 60,000 X 0^20 = Fr. 42,000.
A cette somme viendraient s'ajouter un jour les fr. 4,250 admis
comme dégrèvement, défalcation faite toutefois du coût des répa-
rations possibles et probables.
Une société pourrait s'organiser pour couvrir les premiers frais
d'installation; en abandonnant la moitié de son bénéfice, elle
pourra faire les déchaînements à 0^40 la tonne et bénéficier de
— 540 —
fr. 6,000 par an. Une fois rentrée dans ses débours, la société
ferait abandon à la viUe de son matériel, ce qui serait pour la
ville de Mulhouse une source de revenu annuel de quelcjues mil-
liers de francs.
DISCUSSION DE NOTRE PROJET.
Parmi les objections qui pourront être faites à notre projet,
nous prévoyons dès à présent les suivantes :
1** L'exactitude des chiffres que nous admettons pour le char-
gement de la houille dans les bennes ;
2"" L'inconvénient d'établir des tas de houilles en longueur du
quai au lieu de les mettre en travers du quai ;
3** L'emploi d'une grue roulante au lieu d'une grue fixe ;
¥ Le chômage possible de la grue par suite de l'irrégularité
des arrivagee de la houille.
L'expérience seule répondra à quelques-unes de ces objections;
cependant nous allons les examiner sous leurs difTérentes faces.
Frais du chargement de la houille dam les bennes.
Nous avons admis dans le cas du déchargement par brouettes
et bras d'hommes que quatre hommes chargeant des broueUes
employaient trois jours pour charger sur brouettes 150 tonnes
de houille :
50000
Soit un total par jour et par homme de — ^r — = 42,500 kil.
12 500
par heure — ^ — = 1 ,388 >
1 ,ooo ^-.
par mmute . . —^^ — = 23 »
'^ 60
Si le salaire journalier de chaque homme est de fr. 3, on
aurait une dépense de 3 X 4 X 3 = fr. 36 . — pour 1 50 tonnes,
ou » 0.24 » 1 *
Ce chiffre est bien différent de celui que nous avons adopté, et
cependant il s'explique par le fait que le chai^ement des brouettes
— 541 —
devient de plus en plus pénible à mesure que le bateau se vide,
et que, pour changer les brouettes, les hommes sont obligés
d'élever la houille à une plus grande hauteur, tandis que pour les
bennes, la hauteur à laquelle on aurait à élever la houille serait à
peu près constante; de plus, il faut prendre en considération que
les quatre hommes munis de pelles relayent les hommes qui
poussent les brouettes, et que s'ils n'étaient pas tenus à ce trans-
port des brouettes, ils pourraient en plus petit nombre suffire au
chargement des brouettes, ce qui diminuerait le prix de 0^,24 que
nous avons trouvé pour le prix du chargement de ces brouettes.
A l'appui du chiffre que nous avons avancé, nous présenterons
les arguments suivants :
1** A la Compagnie du gaz à Londres, nous avons vu fonc-
tionner une grue à vapeur qui déchargeait un bateau de houille
au moyen de bennes desservies chacune par deux hommes seule-
ment; chaque benne enlevait un chargement de kilos 600 de
houille. La grue prenait la benne au fond du bateau, l'élevait à
10 mètres de hauteur environ, et après déchargement dans un
wagon, redescendait la benne à vide.
Le voyage aller et venir d'une benne s'effectuait en moyenne
en une minute et demie.
Comme il y avait deux bennes en chargement dans le bateau,
il en résulte que chaque équipe avait trois minutes pour remplir
une benne.
Le travail du chargement est payé aux équipes à raison d'un
pence la tonne, soit environ 0^,107 ;
2** Il est généralement admis qu'il faut à un homme environ
45 minutes pour charger une voiture de houille de kilos 2,500,
ce qui suppose un travail journalier de kilos 33,333 en 10 heures,
» 3,333 en 1 »
» 55,5 en 1 minute
soit plus du double de ce que nous avons trouvé pour le charge-
ment des brouettes.
— 542 —
Le chai^ement de la houille prise au quai et mise sur chars
étant plus facile que le chargement des hrouettes, à plus forte
raison le chargement des bennes sera-t-il plus facile et plus éco-
nomique, puisque les bennes n'ayant que 0",80 à 1 mètre de
hauteur, il faut élever la houille à une moins grande hauteur que
pour charger les chars.
Avec un gain de 3 fir., 3^,50 à 4 fr., le prix par tonne serait de:
3
33,333
3,50
33,333
4
33,333
=^0^09
= 0f105
= (K12
3^ Dans les ouvrrges de mécanique, on admet généralement
qu'un homme élevant des terres à la pelle à une hauteur moyenne
de 1",60, fournit une quantité de travail de 38,880''° par jour,
soit 3,888''" par heure,
64,8^ par minute.
Avec un gain de 3 fr., 3^,50 et 4 fr., le prix par homme serait de:
3
38,880
3,50
38,880
4
38,880
=:0f08
= 0^09
= Ofl03
La hauteur à laquelle il faut élever la houille pour le charge-
ment des bennes étant d'environ 0",80 à 1 mètre, il est permis
de se baser sm- un chiffre variant entre 33,000 et 38,880''" pour
représenter la quantité de houille qu'un homme pourra en im
jour charger dans les bennes.
Nous supposons dans notre projet que la grue déchaînera
300 tonnes de houille par jour au moyen de trois bennes, dont
deux seraient continuellement en chargement sur le bateau.
— 543 —
La quantité enlevée par heure serait donc de 30,000 kilos.
7> » par minute » de 500 »
La grue déchargeant toutes les minutes une benne chargée de
500 kilos de houille, l'équipe sur le bateau aurait, pour charger
ces 500 kilos, deux minutes, ou pour 250 kilos une minute-
En admettant un travail utile de 50*™ au lieu de 64*^"* par
minute, il faudrait donc 5 hommes par équipe
ou 40 » pour les deux équipes,
soit une dépense de 30 ou 40 francs, suivant que les hommes
seraient payés 3 ou 4 francs.
Avec un gain de 8 ou 4 francs, le prix de la tonne serait de :
300»
Il est donc permis d'espérer que le chiffre de 0^,10, et surtout
celui de 0',13, sont des estimations qui seront confirmées dans
l'avenir, si notre projet est mis à exécution.
Disposition des tas de houille.
On critiquera sans doute notre projet de disposer des tas de
houille en longueur du quai, au heu de les placer en travers du
quai, ce qui utiliserait plus avantageusement la surface du quai
de débarquement.
A ce dernier point de vue l'observation est juste; mais si nous
étions tenus de décharger la houille en dehors du cercle d'action
de la grue, nous serions obligés de nous servir de wagons, et de
là un déchargement plus coûteux.
Le seul inconvénient qui résulte des tas établis comme nous le
proposons, est l'obligation de faire enlever par des chars en une
journée toute la quantité de travail produit par la grue dans cette
journée. Si cet enlèvement des houilles n avait pas lieu pendant
la journée, ou au plus tard, pour une faible quantité de houille,
— 544 —
dans la matinée du lendemain, la grue pourrait être arrêtée dajos
son travail.
Au nouveau bassin, où l'on pourra sans doute disposer d'une
plus grande longueur de quai pour le déchargement de la houille,
un temps plus long pourra être accordé pour renlèvement des
houilles mises en tas à quai, et alors l'inconvénient signalé dispa-
raîtra.
Nous allons néanmoins examiner jusqu'à quel point il est à
craindre que l'enlèvement des houilles ne se fasse pas sufiQsam-
ment vite.
Aujourd'hui, pour enlever un chargement de houille de
kilos 480,000, il est accordé un délai de trois jours au destina-
taire du bateau.
Dans le cas où notre projet serait adopté, il faudrait faire
enlever 300,000 kilos de houille en une journée, ou tout au plus,
comme délai de grâce, achever l'enlèvement pour les premières
heures du lendemain.
En supposant des voitures pouvant enlever en moyenne
2,000 kilos de houille, et faisant un voyage aller et venir en deux
heures de temps, il faudrait avoir à sa disposition trente voitures
pour opérer le déplacement de ces 300 tonnes. A première vue,
ce chiffre de trente voitures ne paraît pas dépasser les ressources
que peut offrir Mulhouse. Ces 300 tonnes étant réparties le long
du quai sur une longueur de 80 mètres, les voitures pourraient
facilement aborder le quai pour se faire charger.
On pourrait aussi, au moyen de bennes s'ouvrant par le bas,
décharger directement la houille sur voiture ; cependant U serait
à craindre que l'on éprouve en ce cas une perte de temps dans
la manœuvre de la grue, et de là un travail total moindre.
L'expérience indiquera si cette perte de temps compenserait
l'économie obtenue par le chargement direct de la houille sur
voitures.
Si l'on ne craignait pas une augmentation de dépense d'instal-
lation, une disposition qui faciliterait l'enlèvement de la houille,
— 545 —
consisterait à installer le long du quai des casiers pouvant momen-
tanément recevoir tout le chargement d'une voiture, pour le
délivrer à l'arrivée de cette voiture.
Nous indiquons ce moyen dans le cas où les voitures vides
n'arriveraient pas avec une régularité suffisante pour prendre leur
chargement directement des bennes.
Du reste, ainsi que le représente le dessin ci-joint, avec une
flèche de 8 mètres de longueur, on pourrait faire des tas plus
grands, et accorder le délai de trois jours admis aujourd'hui pour
l'enlèvement des houilles mises à quai.
Emploi d'une grue fixe.
On nous dira sans doute qu'une grue fixe serait d une installa-
tion plus économique, et qu'il serait plus simple de déplacer le
bateau suivant les nécessités du déchargement.
Dans le cas d'un déchargement immédiat sur wagons ou voi-
tures, il parsdtrait en effet préférable d'avoir une grue fixe; mais
dans l'obligation où nous nous trouverons sans doute de faire des
tas de houille, il paraît plus prudent de pouvoir déplacer la grue.
Au lieu d'une grue montée sur roues à boudins, on pourrait
peut-être employer des roues sans boudins et disposer simple-
ment des plate-bandes pour faciliter le déplacement de la grue.
Chômage par suite de non-arrivage régulier de bateaux.
Si la grue n'avait pas un travail journalier régulier à faire, il
est évident que notre prix de revient en souffrirait.
Nous pensons cependant que 200 jours sur 300 représente-
ront une juste moyenne. D'après les renseignements que nous
avons obtenus, nous estimons qu'il se décharge par jour en
moyenne deux ou trois bateaux de houille au bassin de Mulhouse
(plate-forme du Nord); nous pensons donc que la grue serait
régulièrement occupée.
Du reste, pour fixer les idées, nous donnons ci-après un prix
— 546 —
de revient qui ne suppose à la grue que 100 jours de travail par
an, ou un déchargement par an de 30,000 tonnes :
/. j j , Fr. 4,500 „ ^^
Conducteur de la grue — t-tvTv — Fr. 15. —
Un aide » 1 . —
Houilles consommées » 9. —
Graissage et faux frais » 3. —
Imprévu » 5.25
Intérêts et dégrèvement 25% sur Fr. 17.000 à
4250
répartir sur 100 jours -TÂfr » 42.50
Un homme au déchargement de la benne » 3. —
Pour 300 tonnes Fr. 78.75
» 1 » » 0.26
A ces 0^26 il faudrait ajouter
0^,13 pour le chargement des bennes.
Total : 0^39.
En résumé, les frais d'une exploitation pour le déchargement
de houilles par grue à vapeur avec l'organisation que nous pro-
posons, peuvent se subdiviser en deux classes : lune comprenant
les frais journaliers d'exploitation, l'autre comprenant des frais
généraux ayant particulièrement sur le prix de revient par tonne
une influence variable suivant la quantité totale du travail annuel.
Dans la première classe nous faisons figurer les frais suivants :
Houilles consommées Fr. 9. —
Aide-conducteur » 1 . —
Graissage et faux frais » 3. —
Imprévu » 5.25
Un homme au déchargement des bennes » 3. —
Total pour un travail journaher de 300 tonnes Fr. 21 .25
Soit pour une tonne Fr. 0.07
— 547 —
Dans la seconde classe de frais %urent :
L'intérêt et le dégrèvement du capital Fr. 4,250
Le salaire du conducteur de la grue » 4,500
Fr. 5,750
Cette somme se répartirait comme suit, suivant le travail total
annuel :
5750
Pour 60,000 tonnes ar^fvnr^ = 0,096 par tonne
5750
» 50,000 » p^^^^=: 0,115 » »
5750
» 40,000 » ^ÔÔÔ~^'^^^ ^^ ^^
» 30,000 » ^^ = 0A^^ » »
Le déchargement d'une tonne de houille coûtera donc :
0^,13 pour le chargement des bennes,
0',07 » les frais journaliers d'exploitation,
0^,10 » les frais généraux correspondant à un travail
annuel de 60,000 tonnes.
0',30
Remarque, — D paraîtrait plus rationnel de comprendre le salaire
des conducteurs de la grue dans la classe des frais journaliers
d'exploitation ; nous avons compris ce salaire dans la classe des
frais généraux, parce que la quantité de travail annuel que pourra
fournir la grue à vapeur est pour le moment encore inconnu.
Nous n'avons pas indiqué dans notre travail comment est orga-
nisée la grue que nous avons vue fonctionner en Angleterre.
Les principes fondamentaux sont à peu près toujours les
mêmes ; voici une description sommaire de la grue fixe à vapeur
qui décharge à Londres les bateaux destinés à la Compagnie du
gaz.
548 —
Description de la grue.
GRUE A VAPEUR SUR CHARIOT.
La grue avec ses treuils, les cylindres à vapeur et la chaudière
sont montés sur un petit wagon composé d'un fort châssis en
fonte, placé sur deux essieux. Elle peut circuler sur une voie
ferrée de 1",50 d'écartement entre rails. La voie est disposée le
long du quai contre lequel s'amarrent les bateaux à décharger.
La chaudière est verticale et fournit la vapeur aux deux
cylindres qui commandent la grue, et au petit cheval qui donne
le mouvement de translation à tout le système. Cette chaudière
se compose d'une partie cylindrique terminée par un dôme. La
boîte à feu, également cylindrique, renferme une série de tubes
verticaux qui descendent jusqu'à quelque distance de la grille. Ce
système, quoique souvent employé, exige de fréquentes répara-
tions ; aussi remplace-t-on ces petits tubes par de plus gros tubes
disposés horizontalement et perpendiculairement entre eux à
différentes hauteurs de la boîte à feu.
La machine à vapeur est à deux cylindres verticaux, quelque-
fois disposés et fixés le long de la chaudière, et d'autres fois ils
sont placés verticalement de chaque côté de l'axe de la grue. Le
petit cheval est fixé à l'arrière du wagon. Des robinets permettent
au mécanicien de mettre en train l'une ou l'autre de ces machines.
Treuil principal. — L'arbre coudé de la machine porte un
pignon qui engrène directement avec la roue du treuil. Ce treuil
enroule la chaîne qui soulève les bennes. La descente se fait au
moyen d'un frein que le mécanicien commande par une pédale
placée sous son pied.
Mouvement de translation. — L'arbre coudé transmet son
mouvement par l'intermédiaire d'un arbre vertical et de roues
d'angle à un arbre qui lui est parallèle. Ce dernier porte deux
roues d'angle qui engrènent simultanément avec une même roue
J
— 549 —
de l'arbre vertical, en sorte que ces deux roues tournent en sens
inverse.
Chacune est folle sur Tarbre, et porte un cône dans lequel
vient s'engager un manchon conique commandé par un levier.
On voit que par cette disposition on peut donner à l'arbre un
mouvement dans un sens ou dans Tautre. Cet arbre porte un
pignon conique à forte denture, qui engrène avec un segment
denté fixé au châssis du wagon. Le mécanicien peut, par la
manœuvre de son levier, faire tourner la grue autour de son axe
vertical dans un sens ou dans l'autre ; dans ce mouvement, tous
les accessoires de la grue tournent sur la plate-forme du wagon.
Mouvement de la flèche. — Un second treuil est placé à la
partie supérieure des bâtis de la grue. Il est commandé depuis
l'arbre coudé par un arbre vertical et une vis sans fin. Sur ce
treuil vient s'enrouler une chaîne qui passe sur une poulie et dont
l'extrémité est fixée au bâtis. La chappe de la poulie est fixée à
l'extrémité de la tête de la grue par deux fortes tringles. Le méca-
nicien a à sa portée un levier qui lui permet de manœuvrer un
manchon qui donne le mouvement au treuil. Le mécanicien peut
donc, au moyen de deux robinets, de deux leviers et d'une pédale,
effectuer tous les mouvements simultanément.
Nous ne nous sommes occupés dans cette première partie de
notre travail que du déchargement de la houille et de la mise à
quai.
Il y aurait avantage aussi dans certains cas à transporter les
houilles sur des voies ferrées au lieu de les transporter sur chars;
nous nous proposons d'examiner celte question dans un autre
travail.
Nous indiquerons aussi dès maintenant l'avantage qu'il y aurait
à faire un embranchement ferré joignant le nouveau bassin à la
ligne d'Alsace. L'emploi de grues à vapeur pour le chargement
des wagons qui circuleront sur cet embranchement serait un
avantage non-seulement pour les arrivages destinés à Mulhouse,
— 550 —
mais pour toutes les marchandises qui transitent par le canal et
reprennent le chemin de fer d'Alsace- Nous nous proposons égale-
ment de vous entretenir ultérieurement de ce projet d'une utilité
aussi grande, mais d'une réalisation plus difficile au point de vue
des capitaux que nécessiterait l'exécution de ce projet.
Les conclusions que nous tirons du travail que nous venons de
vous présenter sont, que dans le cas d'arrivages de bateaux de
houille en quantité suffisante pour éviter un chômage de travail,
ily a :
lo Avantage évident à employer une grue à vapeur pour le
déchargement des bateaux de houille, lorsque la houille peut être
déchargée directement sur des wagons ou sur des voitures, ou
encore dans des estacades ou dans des châssis pouvant contenir
en réserve le chargement complet d'une voiture;
2o Avantage également à employer une grue à vapeur, lorsque
la houille est mise en tas, à la condition toutefois qu'un service
régulier soit organisé pour l'enlèvement des houilles.
Avant de décider la disposition d'une installation définitive au
nouveau bassin de Mulhouse, nous pensons que ce serait le cas
de faire une installation provisoire à l'ancien bassin pour étudier
comment notre projet se comporterait en pratique dans les con-
ditions dans lesquelles nous nous trouvons à Mulhouse, et pour
combiner dans les meilleures conditions une installation défini-
tive au nouveau bassin.
Nous vous proposons donc, après avoir obtenu Tassentiment
des autorités compétentes :
De former, sous le patronage de la Chambre de commerce de
Mulhouse et de la Société industrielle, une société disposant d'un
capital de 20,000 francs. Cette société serait autant que possible
composée de personnes intéressées à obtenir un débarquement et
un transport économiques des houilles. Les déchargements obtenus
par la grue à vapeur seraient faits à un prix légèrement inférieur
à ceux adoptés actuellement, soit 0',40 la tonne par exemple. Les
bénéfices qui pourraient être réalisés seraient employés à dégrever
— 5M —
les dépenses d'installation. Une fois rentrée dans ses frais, la
Société ferait abandon à la ville de tout son matériel.
En ne limitant pas ce projet uniquement au déchargement des
houilles, mais en étendant l'emploi de la grue au chargement et
au déchargement d'autres marchandises, principalement de celles,
d'un fort poids, on embrasserait une sphère d'utilité beaucoup
plus grande pour l'industrie générale de Mulhouse.
Ainsi, en portant de fr. 20 à 30,000 le chiffre de la dépense
d'installation première, on pourrait faire l'acquisition d'une grue
avec une flèche de 8'",320, pouvant, en s'amarrant aux rails et
pour une inclinaison de flèche de 45 degrés, lever 6,000, même
40,000 kilos.
Une grue semblable permettrait le déchargement de grosses
pierres et de gros colis.
En cas de déchargement de houille avec une flèche de 8",300,
on pourrait faire des tas de houille de 7 mètres de largeur sur
2 mètres de hauteur, ce qui, pour une longueur de 70 mètres,
ferait un tas de houille de 4 ,274,000 kilos; le travail journalier de
la grue étant de 300 tonnes, il lui faudrait quatre jours pour
revenir au premier point de départ du déchargement. Il y aurait
donc un délai amplement suffisant pour l'enlèvement des houilles.
On aurait par année une augmentation de dépense de 2,500 francs,
soit 25 7o d'intérêt et de dégrèvement sur une augmentation
d'installation de 40,000 francs. Cette dépense serait-elle couverte
par les services que rendrait la grue en dehors des deux cents
jours de travail que nous lui supposons ?
Il est permis de l'espérer. On pourrait du reste opérer avec des
bennes d'une capacité plus grande pour augmenter le travail
journalier de la grue, et lui permettre de desservir d'autres tra-
vaux.
Au point de vue de l'utilité générale, et môme si le bénéfice
obtenu en devenait plus réduit, il serait peutrêtre préférable
d'installer une grue à vapeur puissante qui, pouvant plus large-
ment être utile en raison de la facilité qui serait donnée pour le
TOMB XLm. NOVEMBRE ET DfiOEMBRE 1873. 35
déchargement et la mise à bord des marchandises, serait un
encouragement soit pour la création de nouvelles installations
semblables, soit pour le développement de nos transports par
canaux.
MÉMOIRE
présenté à la Société industrielle pour le concours des prix^ par
M. L. Sauter-Lemonnier et C*% de Paris.
Séance da 25 juin 1872.
PROJET D'INSTALLATION D'ONB GRUE A VAPEUR.
A. — Programme des conditions à remplir.
La grue pour les plans et devis détaillés de laquelle la Société
industrielle de Mulhouse a proposé un prix, est destinée à opérer
le déchargement des houilles, briques, etc., etc., et autres maté-
riaux en fragments qui arrivent journellement par le canal du
Rhône au Rhin.
Un bassin de 350 mètres de longueur, sur 70 mètres de lar-
geur environ, situé à proximité de la ville, sert de port de débar-
quement aux marchandises à destination de la place de Mulhouse.
Ce bassin est traversé de part en part par le canal.
Le mouvement sur ce bassin peut être évalué à 60,000 tonnes
de marchandises à débarquer annuellement; ce qui, réparti en
deux cents jours ouvrables, correspond à un débarquement moyen
de 300 tonnes par jour.
Les arrivages se font par bateaux, dont les plus grands ont
30 mètres de long, 3'",80 de large et 4 ",80 ou 2 mètres de creux.
Le tonnage moyen d'un bateau est de 175 tonnes.
La grue à établir devra prendre les matériaux à bord, et les
déposer directement soit sur quai en dépôt provisoire, soit dans
^ 553 —
les tombereaux qui les emmènent de suite. Elle sera conduite par
un seul homme.
Le .débarquement s'opère actuellement à bras à Taide de
brouettes ; les matériaux débarqués sont d'abord déposés à quai,
et ensuite chargés en tombereaux. Le débarquement de la tonne
prise à bord et mise à quai se paie en moyenne 0',55.
Le service avec l'appareil projeté devra offrir des avantages sur
le service actuel.
B. — Conditions générales de l'appareil.
Les conditions du programme à remplir étant arrêtées tel qu'il
vient d'être énoncé pour arriver à le remplir d'une façon pratique
et économique, en dehors de toute considération technique spé-
ciale, on est conduit à résoudre tout d'abord les questions sui-
vantes :
Quel doit être le moteur destiné à actionner la grue projetée?
Cette grue doit-elle être fixe ou roulante?
Quelle doit être sa puissance et son rayon d'action ?
Quel doit être le nombre de manœuvres qu'elle devra pouvoir
opérer par heure de travail?
Moteur destiné à actionner la grue. — Les moteurs ordinaire-
ment appliqués aux grues de levage sont,en raison des difTérenls
besoins :
4" Les hommes lorsque le service est peu actif, le chiffre de
tonnes à manutentionner peu important;
2^ Les moteurs à vapeur lorsque la manutention annuelle
devient plus importante, mais pouvant encore s'opérer à l'aide
d'un seul ou d'un petit nombre d'appareils ;
3** Enfin la pression hydraulique lorsque le nombre des grues
et autres engins réunis dans un même service devenant impor-
tant, le chiffre considérable de manutentions opérées permet
d'amortir économiquement les frais nécessités par l'installation
d'une machine hydraulique et de tous ses accessoires, '
— 554 —
Dans le cas dont il s'agit, le nombre de tonnes à manutentionner
étant de 300 (nombre pouvant varier de 100 à 700) en moyenne
par jour, une grue avec mécanisme de levage et mécanisme
d'orientation mus par la vapeur, de dimensions et de dispositions
convenablement appropriées à l'emplacement auquel elle est des-
tinée, répondra au besoin du service.
Le chiffre du tonnage n'est pas assez élevé pour motiver une
installation hydraulique.
La grue à vapeur doit être locomobile. — Le progranMne
impose de pouvoir à volonté mettre en dépôt sm' le qpiai les
matériaux déchargés.
Cette obligation nécessite une grue locomobile établie sur ime
voie ferrée parallèle au canal.
Cette grue devra se déplacer sur la voie au fur et à mesure que
les tas sont formés sur le quai.
Une grue fixe ne pourrait charger les matériaux qu'en tombe-
reau pour être transportés de suite.
Force de la grue. — La houille forme la majeure partie
des marchandises à débarquer; or, l'expérience a démontré
qu'avec un chargement de cette nature, étant donné le nombre
d'hommeâ* qui peuvent, sans se gêner mutuellement, être employfe
à bord d'un bateau non ponté, analogue aux bateaux qui naviguent
sur les canaux, on obtenait le maximum d'effet utile comme rem-
plissage des bennes et comme transbordement par grue, avec des
bennes contenant de 1,000 kil. à 1,500 kil. de charbon. Des
bennes de capacité moindre nécessiteraient un nombre de manu-
tentions auquel la grue suffirait difficilement.
Des bennes plus grandes seraient encombrantes dans le bateau,
réduiraient par conséquent la rapidité du chargement et en aug-
menteraient le prix de revient.
Une benne contenant de 1,000 kil. à 1,500 kil. de charbon
pèse vide environ 500 kil.; c'est donc une grue de 1,500 kil. à
2,000 kil. qu'il convient d'adopter.
— 555 —
Portée ou rayon d'action de la grue. — Pour prendre les
matériaux à bord et les déposer soit à quai, soit directement dans
le tombereau, il paraît suffisant de donner à la grue une volée
maximum de 6 mètres de portée, mesurés horizontalement depuis
Taxe du pivot jusqu'à l'axe du croc. (Voir dessin N© 1 .)
Le tas ainsi formé par le déchargement d'un bateau aurait
20 mètres de longueur en moyenne, la surface en sera complète-
ment desservie par la grue, ainsi que le font voir les figures 1 et %
Pour plus de facilité dans le service, la grue devra être munie
d'un mécanisme destiné à faire varier la portée, quoique nous ne
jugions pas cette disposition indispensable.
Course verticale du croc. — Pour desservir le fond du bateau,
la benne doit descendre à 1",50 en contre-bas de l'arête du quai;
pour charger directement en tombereau, elle doit s'élever à 3"*,50
au-dessus du quai, soit donc une course totale de 5 mètres.
Nombre de manutentions à l'heure. — Pour obtenir un service
rapide d'une grue mécanique manœuvrée par un seul homme, il
faut non-seulement que le mécanisme de levage, mais encore que
celui de l'orientation soit mû par la vapeur.
La rapidité, la précision dans les manœuvres, ainsi que le
nombre des manutentions opérées à l'heure, dépendent essentielle-
ment de la nature même du moteur, de son bon agencement, et
enfin des relations qui existent entre les diverses parties de l'ap-
pareil.
L'on verra plus loin que la grue, dont les dessins sont annexés,
peut opérer cinquante manœuvres à l'heure.
Ce qui donne, à raison de 1,500 kil. environ par benne, une
manutention de 1,500 kil. x 50 = 75,000 kil. à l'heure, ou
75 X 10 = 750 tonnes par journée de dix heures. Elle peut
donc, à elle seule, faire face aux besoins maxima qui peuvent se
présenter.
556
G. — Desoiiption de la grae proposée.
(Dessins iV°* 2 et 3.J
La grue représentée par les dessins ci-joints est une grue du
genre dit à action directe, système Brown.
Dans cet appareil, les mécanismes moteurs du levage et de
l'orientation diffèrent essentiellement, par leurs dispositions, de ce
qui est ordinairement adopté dans les grues à vapeur, et rappel-
lent plutôt les dispositions générales des grues hydrauliques de
levage.
Mécanisme élévatoire. — Le mécanisme élévateur se compose
de deux cylindres JJ à simple effet, sous le piston desquels agit la
vapeur pour produire Télévation du fardeau.
Ces deux cylindres à vapeur sont solidement assemblés entre
eux, et avec le cylindre à eau À' placé entre eux deux.
Les tiges de ces trois cylindres sont réunies entre elles à leur
partie supérieure par une chappe en fonte L, portant un système
de deux poulies mobiles. Deux autres poulies sont fixées à la par-
tie inférieure des cylindres.
La chaîne de levage M entoure ce système de poulies, avec
lequel elle forme un véritable palan, dont le garant est l'extré-
mité mobile de la chaîne, et porte le crochet de levage.
Chaque levée du fardeau correspond ainsi à une pulsation des
cylindres, et égale la course des pistons multipliée par le nombre
des brins de moufle.
Cette disposition, d'une extrême simplicité, évite toute cause de
réparation par suite d'usure ou de détérioration ; elle donne une
grande vitesse au croc en n'exigeant qu'une faible vitesse des
organes du moteur.
La fonction du cyhndre à eau K dans ce système est très
importante; c'est l'organe régulateur; il donne la sécurité et la
précision d'une façon absolue.
— 557 —
Ce cylindre, toujours plein d'eau, est parcouru par un piston
étanche à double effet.
Pendant la montée, l'eau de la partie supérieure repasse dans
la partie, inférieure; le mouvement inverse se produit pendant la
descente.
Dans l'un et l'autre cas, l'eau en circulation passe par l'inter-
médiaire d'un réservoir S. Ce réservoir est complètement fermé;
à sa partie supérieure il renferme de l'eau, dont le niveau varie
en raison du volume occupé par la tige du piston dans le cylindre
K; à sa partie supérieure il renferme une couche d'air en pres-
sion, destinée à assurer la rentrée de l'eau dans la partie infé-
rieure ou la partie supérieure du cylindre K, selon qu'a lieu la
levée ou la descente du fardeau.
La vitesse de l'eau en circulation est réglée alternativement par
l'une ou l'autre des soupapes a et A, dessin N» 2 ; les sections de
ces soupapes sont calculées de façon à régler pour ainsi dire auto-
matiquement la vitesse du piston à eau.
En effet, au moment du démarrage, lorsque les frottements des
pièces à mettre en mouvement sont considérables, la vitesse, et
par suite les résistances dues aux pertes de charge de l'eau, sont
nulles ; au contraire, lorsque la vitesse croît, les résistances dues
au mouvement de l'eau croissent en raison du carré des vitesses,
de façon à équilibrer l'excédant de puissance motrice des pistons
à vapeur même pendant la remonte à vide, et ce, sans que le
crochet puisse acquérir une vitesse accélératrice dangereuse.
L'application de cette propriété qu'a l'eau en mouvement d'op-
poser une résistance croissant avec ja vitesse, forme le complé-
ment indispensable du moteur à action directe à vapeur; elle
annule les dangers que pourraient occasionner les efforts énormes
qui sont en jeu, la différence qui existe par moment entre la
puissance motrice et la résistance, l'absence de tout autre volant
régulateur, et surtout enfin les efiets dus à la détente de la
vapeur.
_ 568 —
En résumé, le cylindre à eau donne à ces grues à vapeur à
traction directe les qualités de sûreté et d'exactitude des grues
Ârmstrong, dont les bons résultats ont été consacrés depuis de
longues années par l'expérience.
Pour éviter la perte de calorique due au refroidissement des
cylindres à vapeur, ceux-ci sont entourés d'une couche de mastic
isolant, recouvert d'une feuille de tôle.
Mécanisme d'orientation. — Le cylindre d'orientation se com-
pose d'un cylindre à vapeur à double effet N.
Le piston de ce cylindre actionne une chaîne dont les deux
extrémités sont fixées, et s'enroulent ou se déroulent sur manchon P
boulonné à friction dure autour du pivot fixe.
La vapeur, par suite de ses propriétés élastiques, agit ici sans
choc pour produire, modérer ou arrêter le mouvement giratoire
de la volée.
Contrairement à ce qui aurait Ueu pour le mécanisme du levage,
si on supprimait le cylindre hydraulique dans le système d'orien-
tation tel qu'il vient d'être décrit, la puissance vive considérable
due à la masse du corps en mouvement et à leur vitesse, devient
de suite assez importante pour faire volant régulateur du cylindre
moteur iV, modérer les écarts subits de vitesse, et enfin permettre
une manœuvre douce, facile et sûre, sans avoir besoin de faire
intervenir une régulation hydrauUque.
Le mécanisme de l'orientation est disposé de façon à pouvoir
obtenir une révolution complète {SQG^ de la volée.
Le tourillon supérieur du pivot est cémenté et trempé ; il est
surmonté de deux grains en acier trempé pour faciliter le mou-
vement de la partie tournante de l'appareil.
Une disposition spéciale permet de visiter, démonter et rem-
placer ces deux grains sans autre démontage de l'appareil.
Les mouvements de levage et d'orientation sont obtenus indé-
pendamment et simultanément à volonté, et dans un sens ou
dans l'autre, au moyen de deux leviers de manœuvre placés, l'un
j
— 559 --
à la main droite, l'autre à la main gauche du mécanicien, qui
règle ainsi les vitesses avec la plus grande facilité.
Le mouvement de translation de l'appareil est obtenu de deux
manières :
lo Soit au moyen d'un mécanisme B' et de deux hommes
agissant à la manivelle, lorsque l'appareil n'étant pas en service,
la chaudière n'est pas allumée ;
2o Au moyen du mécanisme leveur, même lorsque la chau-
dière est en pression. Â cet effet, une chaîne mouillée K (pi. %
fig. 1), dont une des extrémités va se fixer au sol, reçoit l'action
du crochet de levage.
Cette disposition très simple ne compliquant point Tappareil,
permet d'opérer facilement le transport de la grue sur rails.
La volée est rendue abaissable de la façon la plus simple par
un système de palan différentiel que fait mouvoir un cliquet à
double mouvement, comme celui des verrins.
Générateur de vapeur. — Le générateur de vapeur est une
chaudière verticale avec foyer intérieur et bouilleurs croisés ; elle
est entourée extérieurement d'une couche de mastic isolant et
d'une tôle mince.
Cette disposition de générateur permet de réunir sous un petit
volume la surface de chauffe nécessaire à la production de la
vapeur surchauffée, et le réservoir en vapeur et eau indispensable
à l'emmagasinement du calorique en quantité suffisante pour évi-
ter les écarts de pression manométrique que produirait la dépense
intermittente de la vapeur dans un service comme celui d'une
grue.
Les pièces principales de l'appareil, celles qui ont à supporter
des efforts importants, c'est-à-dire le châssis, le pivot, la volée,
sont entièrement en tôle ou fer forgé. Sous le rapport de la légè-
reté et de la sécurité, ce genre de construction remplace avanta-
geusement la fonte, ou les assemblages généralement médiocres
de pièces en fonte et tôle.
— 560 —
La volée, tout en conservant sa rigidité, est aussi légère que
possible; les pièces lourdes sont placées à rarrière de façon à
contribuer à l'équilibre de l'appareil sans charge, et à obtenir
ainsi le maximum de stabilité pour un poids d'appareil donné.
Les grues de ce genre, connues en Angleterre depuis ({uelc[ues
années seulement, y ont eu de nombreuses applications pour le
service de quais, cours, magasins, chantiers.
Le port de Hambourg notamment en emploie trente à lui seul.
Elles rivalisent avec les grues hydrauliques de levage pour la
simplicité du mécanisme moteur, la facilité, la rapidité des man-
œuvres, et enfin l'absence d'usure et d'entretien. Elles font le
même service, et doivent par conséquent les remplacer toutes les
fois que l'importance du trafic ne permet pas l'installation d'une
machinerie hydraulique complète.
D. — Dimensions générales et vitesse.
Dimensions générales.
Charge levée ^ ^^"""^ ^''''''"'''' ^^^' î 2 000»^
tharge levée ^ ^j^^^j^^^ » 1,500^ j-" ^'"""
Ecartement de milieu en milieu des rails de
circulation de la grue i"',5i0
Portée ou rayon d'action de la volée (varia-
ble entre) 4",500 et6"»,000
Hauteur sous flèche , mesurée depuis le sol
jusqu'à l'axe de la pouUe de flèche (minimum). 6^,500
Course verticale du croc 6",000
Vitesse des mouvements.
Elévation du crochet sous charge ou à vide
par seconde 0",750 à 1",000
Orientation (vitesse à l'extrémité de la volée)
par seconde 1»,000 àl»,500
— 561 —
/ Mécanisme à bras, deux
Translation l hommes aux manivelles, par
de l'appareil < minute environ ....!..• 6°,000
sur les rails / Mécanisme à vapeur, par
\ minute environ 25'",000
Temps nécessaire à une manœuvre.
1® Accrochage de la benne 8"
2° Levage (i'« période) 3» 4"
3** Levage (2* période) et simultanément orientation (180*),
soit i/2 ^^-^^-^ 19"
4** Déclanchement du fond et vider la benne 10"
5® Renclanchement du fond 5"
6° Orientation à vide (180^ 16"
7® Descente du crochet 5"
8** Orientation pour se mettre à l'aplomb d'une autre benne 5"
"62"
3600^
Soit -gs— = 58, ou plus facilement, 50 manœuvres à l'heure.
E. -^ StabiUté.
{Voir fig. i et 2.)
1° S(ms charge. — Les conditions les plus défavorables sont :
la volée à son maximum de portée 6*" et tournée en travers de la
voie (l'écartement des rails étant moindre que celui des essieux),
le crochet à bas de course portant la charge nominale (2,000*^),
et enfin l'approvisionnement d'eau et charbon à l'arrière épuisé.
Dans ces conditions, l'appareil avec sa charge pèse 14,600^.
Le système général prenant point d'appui pour se renverser
sur les deux roues, côté de la volée, et le centre de gravité étant
à 0"',325 en dedans de ces deux roues, la surcharge à ajouter au
crochet pour arriver à l'équilibre est donnée par la formule :
— 562 —
14600^ X 0,385 _
^ ~ 5»,250 ~ ^"" •
Soit une surcharge égale à près de moitié de la charge nomi-
nale. {Voir fig- i)
2^ A vide. — Les conditions les plus défavorables à la stabilité
sont dans ce cas :
La volée relevée à son minimum de portée 4",500 et tournée
également en travers de la voie, le crochet en haut de course et
à vide, et enfin l'approvisionnement d'eau et de charbon complet
à l'arrière; dans ces conditions l'appareil pèse 13,000^.
Dans ce cas, le système tend à se renverser du côté de la
chaudière, et le centre de gravité passe à 0.350 en dedans des
roues.
La charge qu'il faudrait ajouter dans l'axe de la chaudière pour
arriver à l'écpiilibre, est donnée par la formule :
13000^X0.350^
~ l-,000 "" ' ^ •
Le maximum de charge a lieu sur les roues lorsque la volée
sous charge est tournée en diagonale au dessus du châssis en
tôle ; la réaction sur la roue la plus chargée est alors de 5,506^.
F. — RésistancMi dM piëoai principales.
Calculs de la section d'encastrement.
Pivot en fer forgé. — Cette section est située directement au
dessus du châssis en tôle en a b.
Elle est soumise à un effort de rupture par flexion, et à un
effort de rupture par compression. {Voir fig. 6).
Dans le cas de la volée à son maximum de portée et sous
charge nominale, le moment de rupture par flexion est égal à la
somme 14,355 des moments fléchissants dus aux poids placés du
côté de la volée, diminués de la somme 9,484 des moments
fléchissants dus aux poids placés du côté de la diaudière. Soît
M' différence = + 14355 — 9484 = + 4871.
— 5«3 —
Dans le cas de la volée à son minimum de portée et à vide, le
moment de rupture par flexion est, comme ci-dessus, égal à la
somme 4,597 des moments dus aux charges mortes côté de la
volée, diminués de la somme 9,484 des moments dus aux poids
placés à l'arrière.
Soit M" différence = + 1597 — 9484 = — 7887.
Ce dernier cas est celui de plus grande fatigue du pivot. Moment
de résistance de la section considérée - = — y — =0.001.382.400,
n 4 *
«''* « = ômmw = '■""'•'^' ="" ^'' "" "' "'
section.
La compression maximum sur la section considérée est due au
poids de la partie tournante de l'appareil sous charge, soit 12,400^.
Ce qui correspond à une charge par "'"' de :
12400^ _ 12400^ _
0.785 X 240* ~ 45239™* ~ ^ '^^•
En résumé, l'efibrt sur la fibre la plus chargée est de :
+ 5S70
par """' de compression dus à la flexion.
+ 0S27
de compression dus à la charge verticale.
Total : + 5S97
Les moments fléchissants vont en diminuant depuis la section
d'encastrement du pivot jusqu'au tourillon supérieur, lequel n'est
plus soumis qu'à un effort tranchant et à la compression, l'effort
total de compression étant constant sur chacune des sections.
Les diamètres de ces différentes sections ont été déterminés de
façon que les coefficients de résistance soient toujours au-dessous
de 6^ dans le cas le plus défavorable.
Calcul du tourillon supérieur.
La réaction horizontale produisant l'effort tranchant du tou-
rillon est égale au moment de rupture dû aux forces extérieures,
divisé par l'écartement des points d'appui sur le pivot, soit :
— 564
7887
i",400
D'où la valeur de R au cisaillement :
5634^ 5634^
~ 0.785 X 80* 5026— ~ '^''^^
par "■' de section.
La compression sur cette même section est de :
12400^ _ 12400^ _
0.785 X 80' ■" 5026 ~ ^ '^
par ""• de section.
Flexion.
La flèche est donnée par la formule :
,_PR_ 5634^ X 1.75' ^„3 -
^ ~ 3J5;/ ■" 3 X 20000000000 X 0.785 X 0.424 "^'"^
Détermination des efforts.
Volée. — Le cas le plus défavorable pour la résistance de la
volée est celui où elle est sous charge et à son maximum de portée.
La flèche articulée en o est sollicitée à tourner autour de ce
point par diverses forces indiquées en grandeur et en direction
par la figure 4 ci-dessous.
Remplaçant ces diverses forces par une force verticale unique
appliquée au point m, on a en ce point un effort P = 2,390^.
{Voir fig. 3.)
Cet effort de 2,390^ et les deux efforts dirigés suivant Taxe des
tirants et de la flèche, forment un système de trois forces en
équilibre, dans lequel chacune d'elles est égale et de sens contraire
à la résultante des deux autres.
Construisant le parallélogramme des forces (fig. 3), on a la
composante sur la flèche :
<;in ^fi**
C = 2390^ ^^o = 9860'^
smii
— 565 —
Traction dans le plan des tirants :
T = 2390^ X ^^-^o = 8850^
sm 11
{Voir fig. 3.)
Flèche. — Le moment d'inertie de cette section par rapport à
l'axe ab {voir fig. 5) est notablement plus faible que dans le sens
transversal, et il est de / = 0.000034306.
Pour la facilité du calcul, nous remplacerons cette section par
celle d une colonne creuse, qui aurait un diamètre extérieur de
0",202, un diamètre intérieur de 0",i76. La section en ""* de
cette colonne et son moment d'inertie seraient alors équivalents à
Celui de la section ci-dessus.
La longueur de la flèche est de 7",750, et elle est articulée à
ses extrémités sur deux axes parallèles à l'axe ab; la charge P
qu'elle supporte avant d'attendre la limite d'élasticité est, dans ce
cas, donnée par la formule :
p = 5300 X ji. = 64125^
d = diamètre extérieur de la colonne en centimètres,
d' = diamètre intérieur de la colonne en centimètres.
/ = longueur du solide en décimètres.
Le rapport entre la charge efTective et la charge de rupture est
donc en dessous de i/6.
Tirants. — Les tirants sont rectangulaires, la section de chacun
d'eux est de 60 X 15 = 900""*, soit une section totale de
900~ X 2 = 1800»»'.
L'effort de traction T étant de 8,850^ la valeur de R est de :
8850'^ „ ^
= 4k,8 par "»•.
mm<
1800
Chaîne de levage. — La chaîne de levage est en fer de 17""*,
soit une section totale de 2 X 0.785 X 17 = 452'""»*.
Le brin de mouffle le plus chargé est celui qui est attaché au
point fixe du cylindre; il a à supporter l'effort dû à la charge
— 566 —
utile, augmentée des charges mortes et des frottement» de toutes
les poulies; soit un effort total de 2,600^.
D'où la valeur de /{ à la traction est de :
452 ~ ^ ''"
par "■•• de section.
(]lette chaîne est essayée à la presse hydraulique, avant sa mise
en service, sous un effort de 7230^ ; soit à 2,8 fois la plus grande
chaîne qu'elle aura à supporter.
Chaîne d'orientation. — La chaîne de l'orientation est en fer
de 22»», soit une section totale de 2 X 0,705 X 22- = 760"'.
Elle peut avoir à supporter l'effort total exercé par le piston,
dont le diamètre est de 0",200.
La pression de la chaudière étant de 7^ par cent*, cet effort
est P = 0.786 X 20' X 7 = 2198^
D'où la valeur de i? à la traction est de :
2198
kmm
= 2S90 par
mnt
760'
Cette chaîne est essayée à la presse hydraulique sous un effort
de 42,160^
G. ~ Justifioation du dlamètire des cylindres et des dimemiitonH
dn générateur.
Cylindre à vapeur du levage.
Snrboe.
Diamètre d'alésage 0-,360 1047«\8
Course des pistons 4 ",500
La pression effective de la chaudière étant de 7'' par cent*,
l'effort théorique moteur est donc P=4047*»,8 X 2 X 7=44238^
La résistance se compose de la charge utile, plus la charge
morte à l'aplomb du crochet; soit 2075*^ X 4 = 8300^ (La
différence 44238 — 8300'' étant employée à vaincre la résistance
des frottements et à engendrer la vitesse.
J
— 567 .
D'où le coefficient de rendement :
^ = U.oo
14238'
Volume de vapeur dépensée par une pulsation des cylindres :
= 0»%10i7 X 4",500 X 2 = 610 litres.
CYLINDRE DE l'oRIENTATION.
SiirfiK«
Diamètre d'alésage 0",200 314*»'
Course du piston 1",050
Rayon d'enroulement de la chaîne 0^^,11^
D'où l'effort théorique moteur 314*'"» X 7»^ = 21 98^ et le
moment de cet effort = 2198'' X 0.175 = 384.
La résistance à l'orientation se compose des frottements de la
partie tournante de l'appareil sur la crapaudine et sur la partie
inférieure du pivot.
Le moment de cette résistance dans le cas le plus défavorable,
c est-à-dire au moment du démarrage, est de 300.
L'excédant de 384 sur 300 est utilisé pour vaincre la résistance
des garnitures du piston, des presse-étoupes et de la chaîne sur
les poulies de renvoi.
Dépense de vapeur par l'orientation pour une manœuvre com-
plète, soit une révolution complète de l'appareil :
V = 0"',0314 X 1",05 = 33 litres.
Chaudière.
Diamètre extérieur , 0",800
Diamètre du foyer 0'",626
Surface de chauffe 4«,74
Timbre (effectif) 8^
Cube en eau 377»^''^
Cube en vapeur 254 »
La surface de chauffe étant directe, on peut, sans exagération,
compter sur une production de 40^ de vapeur par heure et par
TOME XLm. NOVEMBRE ET DÉOEMBRE 1873. 86
— 568 —
mètre carré de surface de chauffe; soit donc, pour la surface de
chauffe totale, 40'^ X 4»*,74 = iOO''.
La consommation de vapeur, en comptant sur cinquante man-
œuvres à l'heure, est de :
50 X (0"*,610 + 0-,033) = 32*%150
A la pression de 7^, le poids du mètre cube est de 3'',890.
Soit donc une dépense de vapeur = 32"*,i5 X 3S890 = 125^
théorique.
La quantité de calorique emmagasiné par la chaudière est telle
que le manomètre baissera de 0'',4 pend-mt l'élévation du fardeau.
H. — Devis d'installation
(Non compris les droits de douane.)
1 grue complète montée sur place Poids. Pnx.
prête à fonctionner .
Essayée livrée. . .
4 bennes conte-
nant chacune 1 ,400^
environ de charbon.
fonte. . . .
6,910"
fer ou acier
5,630"
bronze. . .
60"
. Total. . .
1
42,600"
fonte. . . .
560"
fer
1,720"
Total. . .
1
2,280"
iS35 16,85(y
4^05 2,400'
1 voie de i",500 d'écartement de milieu en milieu
de rails, composée de rails ayant déjà servi, mais
pouvant être changés de côté, pesant le mètre cou-
rant 35*^, ladite voie d'une longueur de 350 mètres, y
compris pose et réfection du sol à 32 fr. le mètre
courant
(Il ne paraît pas indispensable d'établir immédiate-
ment les 350 mètres de voie ; on pourrait n'en établir
de suite qu'une partie, et construire le reste au fur et
à mesure que les ressources le permettront.)
Prix total de l'installation
41,200^
30,450^
j
— 569 —
I. — Prix de revient de la tonne manutentionnée.
Dépense
annuelle.
Frais d'installation. — Les frais d'installation,
conformes au devis ci-dessus détaillé, étant de
30,500 fr., ledit capital à amortir en dix années, le
taux de Taisent étant 5**/o, l'annuité sera 4,900'
1 mécanicien conducteur de la grue aux appointe-
ments de 2,400'
8 manœuvres pour remplir les bennes à 5 fr. par
jour; soit pour 200 jours de travail 8 X 5 X 200 8,000'
1 chef d'équipe à 6',50 par jour, soit 6.50 X 200 = 4 ,300'
Allumage de la grue par jour 0',50
Charbon par jour de dix heures 9', —
Huile, graisse, chiffons 4', —
40',50
Soit par an 200 X 40.5(> 2,400'
Entretien et réparation de la grue et du matériel . 500'
Total 49,200'
Le débarquement étant annuelle ment de 60,000
. ^ , 49,200
tonnes, le pnx de revient de la tonne sera : r>.. r.^.^ =
0',320 (trente-deux centimes).
Actuellement le prix de revient de la tonne débar-
quée à quai est de 0',55 (cinquant^e-cinq centimes),
soit donc une dépense annuelle de 60.000 X 0.55 = 33,000'
Bénéfice annuel 33,000 — 49,200 fr. = 43,800'
auquel on devra ajouter le prix du chai^ement en tombereau
lorsque la grue chargera directement, et la suppression du déchet
résultant du double transbordement à bras.
— 570 —
RAPPORT
présenté au nom du comité de mécanique^ sur un projet d'instal-
lation d'une gru£ à vapeur, par M. Ernest Zuber.
Séance du 25 Juin 1873.
n y a plus d'une année, Messieurs, vous receviez communica-
tion d'un mémoire portant pour devise : « Promptitude, sécurité,
quantité », dont les auteurs demandaient à concourir pour le prii
n"" 45 des arts mécaniques. Ce prix, consistant en une médaille
de 1" classe, a pour objet de récompenser « les plans et devis
détaillés d'une grue destinée au déchargement des houilles en
morceaux ou menus fragments, tels que chaux, plâtre, terre,
sable, etc. »
Le rapport sur le mémoire présenté au concours eût dû êfre
déposé dès l'an dernier ; il ne l'a pas été par suite de la difficulté
que votre comité a eu à se procurer les renseignements indis-
pensables pour pouvoir Juger de la valeur de l'appareil qui vous
était soumis.
Avant de passer à l'examen du travail qui fait l'objet de ce
rapport, je vous rappellerai. Messieurs, que dès le mois de
décembre 1874, nos collègues, MM. G. DoUfus et Heilmann,
avaient étudié les conditions d'établissement d'une grue à vapeur
pour le déchargement des houilles, qui devait être établie au
bassin de Mulhouse.
Dans un mémoire qui vous a été soumis en même temps qu'à
la Chambre de commerce de cette ville, ces messieurs ont longue-
ment discuté et développé les avantages que présenterait l'instal-
lation d'une grue à vapeur. Ils concluaient en proposant de former,
sous le patronage de la Chambre de commerce et de la Société
industrielle, une société disposant d'un capital de fr. 20,000, en
vue de réaliser l'idée dont ils avaient pris l'initiative.
j
— 574 —
Une Commission à laquelle vous aviez renvoyé Texamen des
données sur lesquelles reposent l'économie du projet de MM.DoUfus
et Heilmann, vous a présenté, par l'organe de M. Grosseteste, un
rapport entièrement favorable. Néanmoins il n'a été donné jus-
qu'à présent aucune suite à cette première étude, et il est permis
de regretter que l'initiative tout à fait opportune et désintéressée
de nos collègues n'ait pas trouvé plus d'écho au moment où elle
s'est produite; mais on ne peut douter qu'elle portera ses fruits,
et que l'attention des manufacturiers de cette ville ne se détour-
nera pas d'une création dont l'utilité est incontestable.
Les données générales de la grue à vapeur présentée au con-
cours des prix ne diffèrent de celles qu'avaient indiquées MM. DoU-
fus et Heilmann qu'en un seul point essentiel : la capacité des
bennes. Elle a été fixée de 1,000 à 1,500 kil. de charbon dans le
projet que nous avons sous les yeux, alors que nos collègues, se
basant sur 60,000 tonnes à décharger en deux cents jours ou
300 tonnes par jour, avaient adopté une benne de 500 kil. Il en
résulte qu'à égalité de nombre de manœuvres à l'heure, la grue
proposée est capable de décharger 750 tonnes au lieu de 300 en
dix heures.
Les frais de premier établissement de l'appareil se trouvent
ainsi augmentés notablement, mais par contre, dans le cas d'arri-
vage simultané d'un grand nombre de bateaux, il sera à même
de les décharger plus rapidement. Au surplus, la grue est rou-
lante sur un^chariot courant sur une voie parallèle au quai; elle
a une portée de 6 mètres, une course verticale du croc de
5 mètres, et peut faire cinquante manutentions à l'heure. Le
mouvement du levage et celui d'orientation sont produits directe-
ment par l'action de la vapeur. Une disposition, du reste incom-
plètement indiquée, permet d'allonger ou de raccourcir la portée
dans de certaines limites, mais il ne paraît pas que ce mouve-
ment de la volée soit d'une grande utiUté, car la plupart des grues
en sont dépourvues. On voit qu'à l'aide des trois mouvements de
translation de la grue sur la voie ferrée, de rotation autour de
— 572 —
son axe et de levage des bennes, il est possible de venir puiser en
un point quelconque du bateau une benne de charbon et de la
déposer à quai au point voulu.
La grue à vapeur proposée pour le bassin de Mulhouse est une
grue du genre dit à action directe, système Brown.
Quoique le prix proposé ne vise pas la grue à vapeur en tant
que machine, mais plutôt le projet d'installation général de l'appa-
reil, votre comité a pensé avec raison qu'il y avait lieu d'examiner
si les grues du système Brown, qui sont d'un usage peu généra-
lisé, offraient des conditions de durée, d'entretien et de bon fonc-
tionnement qui puissent en recommander l'adoption.
Nous avons puisé nos renseignements* à Mannheim, où deux
grues semblables viennent d'être installées, et à Hambourg, où il
en a été établi successivement quarante-cinq de divers modèles, mais
tous du même système. Les indications qui nous ont été fourmes
sont favorables aux graes Brown, qui sont adoptées aujourd'hui
au port de Mannheim de préférence aux grues à vapeur d'autres
systèmes. Les avantages qu'on leur reconnaît consistent dans la
facilité et la sûreté de leur manœuvre due à la simplicité de leur
mécanisme exclusif de tout engrenage^ et au remplacement du
frein par un régulateur à eau analogue à celui qui est adopté aux
grues hydrauliques Armstrong. L'entretien de ces appareils n'est
pas plus coûteux que celui d'autres grues à vapeur; ils se man-
œuvrent aisément par un seul conducteur, sans autre aide, et on
ne leur reproche qu'une consommation de vapeur un peu forte.
L'un des membres de votre comité de mécanique a eu récem-
ment l'occasion de voir fonctionner dans les ateliers d'un construc-
teur de Paris deux grues du système Brown, et il a pu s'assurer
que les mouvements de ces machines étaient parfaitement à la
main de l'ouvrier. Armé dans chaque main de l'un des deux
leviers actionnant la distribution des cylindres de levage et du
cylindre d'orientation, le conducteur opérait le levage ou la des-
' Nous sommes redevables de ces renseignements à MM. Ueiimann et Bohn
— 573 —
cente de la benne à grande et à faible vitesse en même temps que
son orientation, et arrêtait tout mouvement sans la moindre diffi-
culté*.
Nous pouvons donc admettre cpie la grue dont le projet vous
est soumis, se trouve dans des conditions de bon perfectionne-
ment. Il convient seulement de faire des réserves sur le mode de
distribution de la vapeur et d'introduction de Teau régulatrice;
ces parties de l'organisme de la grue sont, en effet, une innova-
tion dont Texpérience n'a pas été faite durant un temps assez
long.
L'auteur du mémoire dont nous nous occupons a fait suivre la
description de la grue qu'il propose d une analyse complète de cet
appareil. Il a étudié successivement avec soin les conditions de
stabilité de la grue dans tous les cas qui peuvent se présenter, la
résistance des pièces principales aux efforts qui les sollicitent, les
diamètres des cylindres à vapeur et les dimensions du générateur.
Sous ces divers rapports son travail trace parfaitement le cadre
dans lequel il y aurait lieu de se renfermer si l'on avait à étudier
des grues semblables, mais de dimensions différentes.
Le devis d'installation de la grue proposée s'élevait, il y a un
an, à la somme de 30,450 fr., et il convient d'observer qu'en
raison de la hausse survenue depuis sur les métaux, cette somme
serait aujourd'hui encore supérieure. De plus, il y faudrait ajouter
un cheval-vapeur pour l'alimentation de la grue, et un hangar
pour l'abriter. Mais par contre, l'établissement d'une voie de
350 mètres tout le long du bassin, lequel figure dans le devis
pour 11,200 fr., ne paraît nullement indispensable.
Avec 180 à 200 mètres de voie, il serait possible de loger tout
de son long six tas de 175 tonnes, prenant chacun, y compris les
intervalles de séparation, environ 30 mètres.
* Notons en passant un inconvénient assez sérieux de ces grues lorsqu'elles
doivent fonctionner à proximité d'habitations. Elles donnent lien à une produc^
tion de fumée d'autant moins agréable, qu'elle s*échappe dans l'air à une assez
faible distance du sol. De plus, l'échappement de la vapeur des cylindres engendre
un bruit presque continuel et fort assourdissant.
— 574 —
En faisant la part de ces diverses modifications au devis d'instal-
lation établi par l'auteur, la dépense peut être évaluée en bloc à
une trentaine de mille francs.
Partant de là et en dégrevant l'installation à raison de i07«
Tan, le prix de revient du déchargement d'une tonne de houiUe
se chiffre par 0^,1 7 j si l'on calcule sur 60,000 tonnes annuelle-
ment; par 0',33, si Ton suppose que ce chiffre se réduise i
30,000 tonnes. A ces chiffres il faut ajouter les 0^,13 constituant
les frais de chargement de la houille, et qui, ainsi que MM. Doll-
fiis et Heilmann l'ont amplement démontré, sont plus que suffi-
sants. On peut donc dire que le prix du déchaînement des houilles,
au moyen de la grue à vapeur proposée, pourra varier entre 0^,30
et 0',46.
Or, s'il est vrai de dire qu'il y a peu d'années le déchaînement
des houilles à la brouette s'est payé jusqu'à 0',40, et qu'à ce taux
une équipe de déchargeurs peut atteindre un salaire convenable,
il ne s'ensuit pas moins que le prix payé actuellement à la tâche
pour le déchargement d'une tonne de houille sur le bassin de
Mulhouse, est de 0^,70, et qu'il a rarement été de 0^,50. Ces chiffres
suffisent à indiquer l'importance de l'économie que l'installation
d'une grue à vapeur pourra procurer aux établissements de Mul-
house et des environs.
En résumé. Messieurs, votre comité est d'avis que l'auteur du
mémoire qui vous est soumis a rempli les conditions tracées par
votre programme. 11 vous propose en conséquence de lui décerner
la médaille de 1'® classe proposée, et d'insérer son travail au Bul-
letin, ainsi que le présent rapport.
Toutefois je dois, avant de terminer, vous rendre attentife à
ceci : c'est que la solution du déchargement des houilles au
moyen d'une grue à vapeur telle que l'entendait votre programme,
ne paraît pas devoir être celle qu'il conviendra d'appliquer à Mul-
house. Vous savez, en effet, que dans un avenir plus ou moins
prochain notre ville sera dotée de deux bassins entre lesquels ^
répartiront les quantités de houille à débarquer. Il résultera de là
— 575 —
que, même en établissant une grue à vapeur sur quai au nouveau
bassin, où les arrivages de houille auront le plus d'importance,
cette grue se trouverait néanmoins frustrée d une portion des
60,000 tonnes sur le déchargement desquelles nous nous sommes
basés. D'un autre côté, les houilles déchargées par brouettes à
l'ancien bassin le seront à des conditions relativement plus oné-
reuses. Pour obvier à cet inconvénient, la meilleure solution
pourrait être dans l'emploi d'une grue à vapeur établie sur ponton
et susceptible d'être transportée d'un bassin à l'autre, et même
de desservir les bassins de certains chantiers particuliers. Dans ce
cas, le ponton est rangé le long du quai, entre ce dernier et le
bateau à décharger. C'est ce qui se pratique dans divers ports,
où les grues mobiles sur quai ne sont que rarement utilisées
pour le déchargement des houilles. Une grue système Brown
pourrait fort bien être installée sur ponton et fonctionnerait
comme celle à quai, avec la seule différence que les tas de
houille devraient être placés plus près de l'arête du mur de quai.
Nous ne pouvons qu'inviter les membres de la Société qui
auront l'occasion de séjourner dans l'un des ports de la mer du
Nord, à se rendre compte du fonctionnement des grues placées
dans ces conditions, et à vouloir bien nous faire part du résultat
de leurs observations.
576 —
RAPPORT GÉNÉRAL
sur l'Association alsacienne des propriétaires d'appareils à
vapeur, à la fin de son sixième exercice, 1872-73, présenté à
l'assemblée générale du iO septembre 1873, par M. Ernest
ZuBER, président du Conseil d'administration.
Messieurs,
Notre Association a continué dans Texercice passé la marche
ascendante que j'ai eu la satisfaction d'avoir à vous signaler
chaque année. De 822 auquel il s'élevait à la fin de l'exercice
1874-72, le nombre des chaudières ressortissant de notre Asso-
ciation s'est élevé dans le dernier exercice à 957, se répartissanl
comme suit :
4 i Haute-Alsace 506
Alsace ,> â, m^^
( Basse-Alsace 123
Ensemble 629
Département des Vosges 42
„ , » du Doubs 37
» de la Haute-Saône 7
\ » du Haut-Rhin 32
Ensemble ii8
AiTondissement de Lœrrach 70
' » de Schopfheim 20
' » de Schœnau 20
» de Saeckingen 16
Grand-duché ^ » de Waldshut 13
de Bade J » de Constance 10
» de Radolphzell et de
Stockach 12
» de Saint-Blasien 4
» de Fribourg 2
A reporter 167
— 577 —
Report 167
^ ^ I Arrondissement de Waldkirch 2
Grand-duché \ . r.«. v
T^ < » de Oiienburg 2
DE Bade / ■« t i
\ » de Lanr 1
Ensemble 472
Suisse j Bâle et Bàle-Campagne 38
L'accroissement du nombre de nos chaudières a été, compa-
rativement à Tan dernier, de 93 pour l'Alsace, de 27 pour la
France et de 26 pour le grand-duché de Bade; la Suisse seule
présente une diminution de 5 chaudières.
En se reportant à nos débuts et en rapprochant le chiffre de
244 chaudières appartenant à l'Association à la fin de 4868, pre-
mière année de son existence, de celui des 957 générateurs que
je viens de vous détailler, vous pourrez mesurer toute 1 étendue
du progrès réalisé en six années.
Vous remarquerez. Messieurs, que la Lorraine ne nous a, jus-
qu'à présent, fourni aucun contingent de chaudières.
Notre intention était, ainsi qu'en font foi nos deux derniers
comptes-rendus, d'étendre jusqu'en Lorraine le cercle de notre
action. Mais nous n'avons pu encore, faute d'un personnel suffi-
sant, réaliser cette pensée, et nous avons préféré restreindre nos
efforts sur le terrain précédemment conquis en donnant satisfac-
tion à de nombreuses demandes de travaux extraordinaires, que
d'élargir la sphère de notre activité au risque de ne pouvoir suf-
fire à notre tâche. Je dois signaler, en effet, tout particuHèrement
à votre attention un accroissement marqué dans le nombre des essais
et plans d'installation que nous avons eu à exécuter cette année.
Ce fait s'expHque sans peine par la nécessité où se trouve
l'industrie, en présence des hauts prix du combustible, de se
rendre un compte exact du rendement des générateurs qu'elle
utilise, et d'y faire les modifications de nature à l'améliorer.
Nous avons été cette année dans le cas de renouveler en partie
notre personnel, l'un de nos inspecteurs, M. Eggenspieler, nous
— 578 —
ayant quittés, et notre agent, M. Amsler, ayant été obligé de
s'établir en France à la suite de son option. Il en est résulté pour
nos ingénieurs durant plusieurs mois un surcroît de travail jour-
nalier qui a absorbé tout leur temps, et ne leur a pas permis
d'entreprendre certains travaux qu'ils avaient en vue.
Nous avons heureusiement réussi à compléter notre personnel,
après un assez long temps de vacance, par l'adjonction de
M. Arnold comme inspecteur et de M. Hafner comme employé de
bureau. Pour éviter à l'avenir le retour des inconvénients que
nous avait causé le départ presque simultané de deux de nos
agents, votre Conseil d'administration a jugé utile de les rattacher
à l'Association par des engagements de plusieurs années.
Nous n'avons au surplus qu'à nous louer du zèle apporté par
notre personnel tout entier à l'accomplissement des fonctions qui
lui sont dévolues, et nous devons faire remonter la plus grande
part de cet éloge à nos ingénieurs, MM. Meunier et Hallauer.
Les bonnes dispositions de l'administration des mines à notre
égard ne se sont pas démenties une seule fois dans le courant de
l'année dernière, et nous devons reconnaître avec satisfaction que
dans ses relations avec nous, elle a su parfaitement ménager le
caractère d'institution privée qu'a notre Association, et auquel
nous ne saurions laisser porter atteinte.
Notre situation financière est satisfaisante; nos recettes et nos
dépenses sont en équilibre, grâce au supplément de recettes que
nous ont procuré les travaux extraordinaires. De nouvelles adhé-
sions qui nous sont arrivées depuis peu, assureront complètement
notre position financière durant l'exercice actuel.
Vous aurez. Messieurs, à procéder à l'élection de trois membres
du Conseil d'administration, en remplacement de M. Aug. DoUfiis,
membre sortant, et de M. Henri Thierry, que nous avons eu le
regret de voir quitter Mulhouse et auquel votre Conseil d'adminis-
tration propose de conférer le titre de membre correspondant,
avec l'espoir qu'il voudra bien continuer de s'intéresser à notre
Association, à la fondation de laquelle il avait pris une si large
— 579 —
part. Enfin, Messieurs, vous aurez à désigner un troisième membre
du Conseil, les fonctions de secrétaire du comité de mécanique
de la Société industrielle étant actuellement exercées par l'un des
titulaires que vous avez élus l'an passé.
BAPPORT
de M. Charles Meunier-Dollfus, ingéntetir en chef de l' Associa-
tion alsacienne des propriétaires d'appareils à vapeur^ sur les
travaux exécutés sous sa direction pendant l'exercice 1872-
1873.
Séance da 2i septembre 1873.
Messieurs,
J'ai l'honneur de vous rendre compte des travaux des ingénieurs
et des inspecteurs de l'Association alsacienne des propriétaires
d'appareils à vapeur pendant l'exercice 4872-1873.
Exposé général des travaux.
SERVICE ORDINAIRE.
VISITES EXTÉRIEURES- — VISITES INTÉRIEURES. — CONCOURS
DES CHAUFFEURS.
VisrîES EXTÉRIEURES. — Le total des visites extérieures s'est
élevé à 1,776; il a été de 1,028 l'exercice précédent.
Visites intérieures. — Le total des visites intérieures s'est
élevé à 220; Tannée dernière il a été de 162.
Ces visites ont mis en évidence de nombreux défauts qui ont
été consignés dans les rapports et les lettres adressés aux divers
membres de TAssociation.
— 580 —
J'ai réuni dans le tableau suivant les principales observations
qui ont été présentées aux industriels, sans y comprendre les
remarcpies très frécpientes concernant Tentretien du matériel,
quoique ces remarques aient également leur utilité.
ObserratioDS importantes sonmises anx membres 4e FAssociatioB.
OBJETS
Chaudières
Bonillears
Réchanffears
Soupapes de sûreté
Niveaux d'eau
Manomètres
Flotteurs et sifflets d'alarme
Alimentation, Tuyauterie.
Supports de la chaudière •
Grille. Foyer. Maçonnerie.
Chauffafçe
NATURE
DK8 DéPAUTS
Incrustations, fuites,
déchirures
Fuites. Coups de feu.
Fuites. Corrosion .. .
Surchargées ou calées
Bouchés ou sans verre
Bouchés. Inexacts. .
Ne fonctionnant pas
Tuyaux obstrués . . .
Insuffisants
Réparations urgentes
Mal fait
Total..
fia
S
< K
i I
U h.
■<
12
31
9
47
48
24
56
24
14
61
40
364
i *
1 S
7
3
3
10
8
2
3
o
2
20
8
71
«S
0
11
o
19
34
12
57
56
26
59
29
16
81
48
435
Concours des chauffeurs. — Le concours des chauffeurs de
4873 a eu lieu pendant rexercice 1872-1873; vingt-trois con-
currents s'étaient présentés pour subir les épreuves; dix d'entre
eux ont été désignés par le sort pour concourir.
Malgré les dispositions qui ont été prises comme les anné^
précédentes, il s'est produit pendant le cours des épreuves des
irrégularités qui ne permettent pas d'accorder une confiance
absolue aux résultats obtenus. Dans ces conditions, la Commis-
sion chargée de la direction des essais a été d'avis de ne pas
accorder de récompense cette année.
Un nouveau règlement est en voie d'élaboration pour prévenir
le retour des erreurs qui ont été commises.
-•• 584 —
SERVICE EXTRAORDINAIRE.
ESSAIS A l'indicateur DE WATT. — ESSAIS DE CHAUDIÈRES A
LA PRESSE HYDRAULIQUE. — ESSAIS DE RENDEMENT DES CHAU-
DIÈRES. — PROJETS d'installation.
Essais a l'indicateur de Watt. — Le nombre des essais à
l'indicateur de Watt, qui était Tannée dernière de 73, a été cet
exercice de 86.
Comme nous avons multiplié les années précédentes les exem-
ples curieux des diagrammes qui ont été relevés sur diverses,
machines, nous n'entrerons plus cette fois dans les mêmes détails,
d'autant plus que l'utilité de ces expériences est aujourd'hui bien
reconnue.
Essais a la presse hydraulique. — Le nombre total des
essais à la presse hydraulique, qui était l'année dernière de 411,
a été cet exercice de 275.
Cette partie du service a pris une grande extension depuis que
l'Association a été autorisée à essayer à la presse hydraulique les
générateurs à vapeur, et à délivrer des certificats qui ont la même
valeur légale que ceux des agents du gouvernement.
De plus, par suite de la modification apportée l'année dernière
aux statuts de l'Association, les ingénieurs de l'Association ont
provoqué des essais à la presse de chaudières anciennes, quand
ils le jugeaient nécessaire.
Essais de rendement des chaudières. — Les essais de ren-
dement des chaudières ont porté cette année sur 39 générateurs ;
l'exercice précédent sur 19. Dans ce nombre sont comprises des
chaudières de constructions diverses à foyer extérieur ou intérieur,
avec ou sans réchauffeur.
La hausse considérable des combustibles*, qui semble devoir
se prolonger pendant un temps encore assez long, prête un inté-
rêt nouveau à l'économie du combustible. Dans tout le rayon de
r Association, les industriels font de grands efforts pour diminuer
la consommation de la houille.
Plusieurs maisons ont demandé des essais pour établir le ru-
dement actuel de leurs appareils, et pour déterminer ainsi dam
quelle mesure il serait possible d'améliorer les résultats, soit par
des modifications d'installation, soit par des additions de surface
de chauffe.
V Economiser de Green s'installe peu à peu auprès des chau-
dières dépourvues encore de réchauffeurs, et les résultats obtenus
en grand dans la pratique journalière, confirment pleinement les
avantages des réchauffeurs mis en lumière par les travaux pré-
sentés à la Société industrielle il y a une dizaine d'années.
Les générateurs à foyer intérieur, et par ceux-ci nous n'enten-
dons parler que des chaudières de Cornouailles, conmiencenl
également à se répandre ; aussi, en présence des prix élevés des
combustibles et des préoccupations des industriels qui cherchent
à réduire le plus possible les dépenses de houille, croyons-nous
devoir cette année examiner plus en détail les rendements des
^ Le tableau ci-joint résume le prix des combustibles avant la guerre et
actuellement :
PRIX D'UNE TONNE
ou
mUle kilogrammes de chirbon
A MULHOUSE
PROVENANCES
OBSERVATIONS
en 1869-1870
1873
21.50
20.50
16.50
12.50
32.00
36.50
32.50 et 22
21-50 et 20.50
Ronchamp tout venant
Saarbruck T* sorte
2* sorte
3* sorte (mines Reden.
1 chargés
sur
Utmm
18œ-«8^lâct
CB mofcuc
de fr 6
18.50
27.50
Von der Heydt) ^ bateau
Blanzy hoatlle anthracitease 1
enlSTSdeSiA
— 583 —
appareils, et nous ne pensons pouvoir mieux faire qu'en publiant
le tableau suivant qui résume les nombreux essais entrepris par
r Association.
Grâce au nombre considérable d'expériences citées ci-dessous,
chaque industriel pourra se rendre compte, au moins par compa-
raison, des résultats que lui donnent ses appareils.
Les nombres compris dans ce tableau sont les moyennes
d'essais prolongés souvent une semaine et au-delà; il n'y a pas
d'expérience qui ait duré moins de deux journées. Ces essais
représentent les résultats obtenus dans la pratique journalière : ils
ont été faits pour constater les rendements ordinaires des généra-
teurs, et les chauffeurs, pendant ces expériences, n'ont pas tra-
vaillé autrement que d'habitude; en un mot, les chiffres obtenus
sont ceux de la pratique de chaque jour, et non l'expression de
tours de force exceptionnels, comme aux concours de chauffeurs
par exemple*.
La consommation de houille indiquée est celle de douze heures
de marche effective.
Dans la dernière colonne, nous indiquons la température
moyenne de la fumée à la sortie de l'appareil; on sait que par
suite des rentrées d'air, ainsi que nous l'avons démontré,
M. Scheurer-Kestner et moi, ces chiffres n'ont pas une valeur
absolue, mais enfin ils constituent une indication parfois utile à
consulter.
Je me propose d'étudier par la suite d'une manière complète
les divers appareils dont je me borne aujourd'hui à indiquer les
résultats pratiques; mais cette étude ne trouverait pas ici sa place,
et le but que je me suis proposé d'atteindre est que chaque indus-
triel, en examinant ce tableau, en choisissant l'exemple qui se
rapproche le plus des conditions dans lesquelles fonctionnent ses
appareils, puisse se rendre compte d'une part de ce qu'il obtient
• Nous citons à dessein les expériences N" 4 et 5, qui sont celles des concours
de chauffeurs de 1868 et de 1869, pour indiquer à quels rendements il est possible
d'arriver avec des chaudières à bouilleurs sans rôchauffeurs.
TOME XLHI. NOVEMBRE ET DÉOBMBRE 1873. 37
— 584 —
probablement et surtout de ce qu'il pourrait obtenir. (Voir le
tableau ci-contre.)
On peut tirer de nombreuses déductions de ce tableau; nous
nous bornerons à indiquer les faits principaux qui en découlent
Ainsi, tandis que le rendement pur de la houille de Ronchamp
tout-venant s'élève jusqu'à 10.282, il s'abaisse jusqu'à 6.284 sui-
vant les appareils, la consommation, la conduite des feux, soit
une différence de plus de 60 7©- Certaines chaudières, avec delà
houille de Saarbrûck III, ont un rendement pur de 6.723, tandis
que d'autres générateurs, avec de la houille de Ronchamp, n'attei-
gnent que 6 . 284 ; or, la houille III Saarbrûck coûte un peu plus
de moitié que la houille de Ronchamp, rendue à Mulhouse.
Naturellement nous avons indiqué les rendements maxima et
minima, afin de mieux faire ressortir combien sont larges Ifô
limites entre lesquelles varient les résultats donnés par les divers
appareils.
Cet aperçu des rendements des appareils à vapeur dans notre
rayon est la meilleure preuve de l'importance des économies de
combustible réalisable. Si l'on groupe les différents résidtats obte-
nus avec une même houille, on trouve :
r««
N'
d'ordre
des
essais
1
2
3
H')
hn
6
7
8
9
10
It
12
13
14
15
16
17
18
19
20 r-)
21
22
23
24
25
26
27
28
29
30
CHAUDIJ
A BOUILLEURS
1
2
9
2
I
2
5
3
5
1
1
2
1
1
1
3
3
3
1
les
)0
n
26
)6
)9
30
>h
)3
i9
?0
Î8
17
)4
56
16
)4
)2
t8
,9
iO
)4
>9
)2
)1
.0
18
}8
'2
)4
)8
Rende-
ment brut
l'eau à 0*
la bouille
telle
quelle
4.416
4.822
5.007
7.333
6.746
5 144
7.093
5.192
7.068
5.013
5.955
5.704
6.733
5.510
6.018
6.40
5.894
5.580
7.370
7.445
4.808
6.4Î8
6.66
8.36
7.381
6.850
6.268
6.930
7.202
8.315
Rende-
ment pur
l'eau à 0°
la bouille
pure
5.661
6.284
6.181
8.235
7.239
6.411
8.893
6.723
9.163
6.546
7.396
7.057
7.935
6.032
6.774
7.900
7.363
6.600
8.020
9.520
6.994
7.431
7.740
10.250
8.211
7.627
7.278
8.422
8.636
10.282
Tempéra-
ture de la
fumée
à la sortie
des
appareils
316"
383%5
?
?
391 «,5
224"
250"
136%5
118*
220°
?
192%5
243%5
168*
?
?
175''
174»
161»
253»,4
206»
Moi m plmiil
154''
208»
122»,5
108»
142°
r
C) Concours des ciî
(**) Goncoars des cl
("•) Ce chiffre est u«^' "'« ^'^ «^ »°» ''•'■^-
— 585 —
d'ordre
des
essais
2
12
5
17
11
16
4
7
9
20
24
30
26
19
25
3
6
15
27
22
23
13
28
14
10
18
8
21
PROVENANCE
du
COMBUSTIBLE
PROPORTION
de scories
Ô/O
Ronchamp Tout Tenant
^Saarbrnck (houille grasse I)
Saarbruck (houille flam- )
hante II)
Lonisenthal II
Saarbruck (menus III)
23.27
19.17
16.09
20.02
19.68
18.94
10.96
20.25
22.49
21.80
19.01
19.06
10.18
8.19
10.10
21.26
21.00
11.16
13.88
13.22
13.92
14.64
17.72
8.66
23.70
15.38
22.53
30.94
RENDEMENT
brut
reau & 0«
la houille
telle quelle
4.822
5.704
6.746
5.894
5.955
6.400
7.333
7.093
7.068
7.445
8.360
8.315
6.850
7.370
7 381
5.007
5.144
6.018
6.268
6.448
6.660
6.773
6.930
5.510
5.013
O.OoU
5.192
4.808
RENDEMENT
pur
Teau & Qo
la houiUe
pure
6.284
7.057
7.239
7.363
7.396
7.900
8.235
8.893
9.163
9.520
10.250
10.282
7.627
8.020
8.211
6.181
6.411
6.774
7.278
7.431
7.740
7.935
8.422
6.032
6.546
6.600
6.723
6.964
Les résultats obtenus avec les houilles menues de Saarbruck
III' sorte différent peu entre eux, car ces combustibles ne peu-
vent être avantageusement utilisés que dans les chaudières bien
montées et munies d'une grande surface de chauffe; les généra-
teurs sur lesquels ont porté ces essais sont tous dans ce cas.
La consommation de combustible totale des maisons faisant
partie de FÂssociation atteint au moins 400,000 tonnes, représen-
tant un tribut d'environ 12 millions de francs que l'industrie paye
chaque année aux différentes houillères. D'après les observations
— 586 —
répétées faites par les agents de l'Association, je crois pouvoir
affirmer qu'il serait possible d'économiser au moins 457o> soit
60,000 tonnes, soit 1,800,000 fr. par année, et encore restons-
nous bien au-dessous de la vérité.
Combien l'Association ne comple-t-elle pas encore de machines
à vapeur consommant 15, 16 kilogrammes de vapeiu* par cheval
effectif et par heure, tandis qu'une bonne machine en marche
courante n'en consomme que de 10*^,50 à 12 kilogrammes!
Presque toutes les chaudières dépourvues de réchauffeurs per-
mettent, par l'installation d'un appareil convenable, de réaliser
des économies de combustible au moins aussi fortes que celle que
nous avons indiquée plus haut comme une moyenne.
Il est juste de constater que depuis une année il s'est produit
de grandes améliorations, de grands changements; aussi la hausse
du combustible aura-t-elle du moins ce résultat heureux pour
notre industrie, de provoquer de nouveaux progrès et de res-
treindre dans une certaine mesure l'augmentation sans cesse
•croissante de la consommation de la houille, en propageant for-
cément les appareils économiques.
Nous avons eu l'occasion de comparer pendant cet exercice,
dans des expériences directes, les rendements obtenus en brûlant
le même combustible dans de bonnes chaudières à bouilleurs et
réchauffeurs et dans des chaudières de Cornouailles dépourvues
de réchauffeurs; malgré ces conditions défavorables, les chau-
dières à foyer intérieur l'ont emporté sur celles à foyer extérieur
de 8,84 V;.
Ces essais ont donné lieu à un travail que nous avons présenté
à la Société industrielle le 18 décembre 1872.
Nous avons eu également à examiner un ingénieux appareil dû
à M. Ten Brink.
Le nouveau foyer construit par cet habile ingénieur a donné
d'excellents rendements tout en étant parfaitement fumivore, et
^ Les résaltats sont ceux des essais N*' 22 et 15.
— 587 —
cependant les expériences ont eu lieu avec des houilles de Saar-
brûck, qui sont généralement assez fumeuses.
La chaudière de M. Ten Brink est à foyer intérieur, et elle est
munie de réchauffeurs latéraux parfaitement installés; aussi les
rendements ont-ils été très satisfaisants; ils sont de iiJVo P'^s
élevés que ceux des chaudières à foyer intérieur sans réchauffeur;
ces résultats sont inscrits au N^ 26.
La constance des résultats obtenus avec les chaudières de
Gornouailles dans la pratique courante, nous engagent à appeler
de nouveau l'attention des industriels sur ces excellents appareils;
l'expérience de plusieurs années de marche régulière sanctionne
d une façon irrécusable les déductions théoriques que nous avons
tirées de nos essais, M. Auguste Scheurer-Kestner et moi, et si
après nos premiers travaux il pouvait exister encore des doutes
sur l'efficacité des foyers intérieurs, j'aime à croire qu'ils sont
aujourd'hui définitivement écartés.
Projets et plans d'installation. — Les projets et plans
d'installation de chaudières et d'appareils à vapeur faits par les
ingénieurs de l'Association, qui étaient de 6 l'année dernière, ont
été de 18 cet exercice, dont 13 pour 19 chaudières et 5 plans
divers pour l'installation de réchauffeurs, de séchoirs, etc.
Statistique.
Le nombre des chaudières soumises au contrôle de l'Associa-
tion, qui pendant le dernier exercice était de 822, s'est élevé en
1872-1873 à 970, dont 750 pour l'Alsace et la France, et 220
pour le grand-duché de Bade et la Suisse.
Accidents.
Nous avons la satisfaction de n'avoir à citer ce chapitre que
pour mémoire ; nous n'avons pas eu un seul accident de ( haudière
à constater.
— 588 —
D s'est produit néanmoins deux accidents graves dans le pays
pendant l'exercice 1872-1873, mais dans des maisons qui ne font
pas partie de l'Association.
Nous indiquons comme précédemment, d'après les Annales des
mines, les accidents survenus en France pendant les années 1870
et 1871.
Rétuiè 4e8 eiploN^i» MrreMes m tnnu ei 1870 et 1871. pMiè fu hi
iuales ta nias.
1870.
NOICBRE TOTAL d'bXPLOSIONS H
( Tués ou morts des suites de leurs blessures. 10
Nombre db victimes ? „, . . .
( Blessés 15
Répajrtition des accidents.
Par nature et établissements :
JJsine métallurgique 1
Mine 1
Bateau 1
Moulins à blé î
Fabriques diverses (dont une sucrerie, une papeterie, etc.) 8
iS
Par nature (f appareils :
Chaudières cylindriques horizontales arec ou sans bouilleurs. . . 5
Id. id. à foyer intérieur non tubulaire 1
Id. id. yerticale tubulaire i
Récipients divers 4
— 589 —
D'après les causes qui les ont occasionnés :
Défaut de surveillance ou négligence des propriétaires ou des
agents chargés de l'entretien ou de la conduite de l'appareil . 7
Vices de construction 8
Circonstances fortuites 8
Cause indéterminée 1
14
1871.
Nombre total d'explosions 22
( Tués ou morts des suites de leurs blessures. 20
Nombre de yigtuibs | „, . ai.
/ Blessés 26
Répartition des accidents.
Par nature d établissements :
Houillères et carrières 8
Usine métallurgique, fonderie 2
Bateau à vapeur 1
Filatures et tissages 5
Fabriques d'encollage, d'apprêts d'étoJfes 2
Moulin à blé 1
Fabriques diverses (dont une papeterie, une distillerie, etc.) 8
Par nature éF appareils :
Chaudières cylindriques horizontales avec bouilleurs 10
Id. id. id. et tubulaires 4
)d. id. verticales à foyer intérieur 2
Récipients divers 5
Observation. — En outre, un accident a eu lieu par suite de
l'ouverture maladroite d'une soupape qui n'a pu être refermée. 1
22
— 590 —
D'après les causes qui les ont occasionnés :
Défout de surveillance ou négligence des propriétaires ou des
agents chargés de Tentretien ou de la conduite de l'appareil. . 9
Vices de construction 8
Circonstances fortuites î
Causes indéterminées S
Malhouse, 25 norembre 1873
Monsieur Ruelmann, président de la Société industrielle de Lille,
Je viens d'apprendre par M. Hirn que M. Leloutre s'est décidé
à offrir à votre Société industrielle de publier dans ses Bulletins
un travail sur les machines à vapeur, travail pour lequel il m'avait
choisi comme collaborateur.
Depuis deux ans que les circonstances nous ont séparés, j'ai
continué de mon côté à agrandir le cercle des recherches aux-
quelles il m'avait associé, et je me suis surtout attaché aui
machines horizontales, machines sur lesquelles nous n'avions pas
de renseignements suffisants lorsque je travaillais encore avec
M. Leloutre.
C'est ainsi que j'ai été amené à étudier les machines de
MM. Sulzer frères, de Winterthur, à soupapes équilibrées, et tout
récemment, dans un travail présenté le mois dernier à la Société
industrielle de Mulhouse, les machines Gorliss construites par
Mme veuve André, de Thann.
J'ai eu soin de présenter le premier travail que j'ai publié
conmie une simple application de la méthode d'analyse et d'essai
que M. Leloutre a dû vous exposer dans tous ses détails, reo-
Pour satisfaire au désir exprimé par M. Hallaner, la Société indastrielle adéddé
l'impression de la lettre ci-dessus, adressée par lui à M. le président de la Société
industrielle de Lille.
— 591 —
voyant mes lecteurs à ce travail que M. Leloutre m'a dit être en
voie de publication.
Dans l'analyse des machines Corliss, je me suis naturellement
servi pour les égalités entre calories des formules qui sont déve-
loppées dans le travail de M. Leloutre, formules que nous devons
à l'obligeance de M. Hirn, qui nous a dirigé, M. Leloutre el moi,
dans toutes nos recherches.
Dans cette dernière analyse j'ai été amené à traiter la question
des enveloppes de vapeur; car, par une heureuse circonstance,
j'ai pu faire des expériences sur deux machines de mêmes dimen-
sions, ne différant entre elles que par cet organe essentiel, donnée
qui nous manquait encore à l'époque où je travaillais avec
M. Leloutre.
Je me fais un devoir de dire que si depuis que nous sommes
séparés, M. Leloutre a élucidé dans le même sens que moi la
série des effets de l'enveloppe, je suis tout prêt à reconnaître,
comme lui revenant de plein droit, tout ce que nous pourrions
avoir fait d'identique.
Je n'ai qu'une seule réserve a faire relativement à la proportion
des calories utilisées et perdues dans les moteurs que j'ai étudiés.
Cette nouvelle manière de voir, dont l'idée première m'a été
donnée par M. Hirn et que je n'ai fait que développer, n'a rien
de commun avec la répartition du calorique dans les parois des
cylindres, question déjà traitée par M. Leloutre lorsque j'étais son
collaborateur.
Enfin je donne, au nom de M. Hirn, un problème fort intéres-
sant comme application de la thermodynamique, et où il établit
la provision de chaleur emmagasinée dans les parois d'un cylindre
pour faire face à toutes les circonstances du travail.
Guidé par un sentiment naturel de justice, et craignant qu'en
ce qui concerne un ensemble de travaux faits d'abord en commun
avec un autre, on ne m'attribue ce qui pourrait revenir de droit à
mon ancien et affectionné collaborateur, je vous prie. Monsieur le
— 592 —
président, de faire insérer cette courte notice historique dans les
Bulletins de votre Société industrielle.
Je la publierai de mon côté dans les Bulletins de la Société
industrielle de Mulhouse.
Veuillez agréer. Monsieur le président, Tassurance de ma par-
faite considération.
0. Hâllauer.
ANALYSE
de deux machines Corliss de mêmes dimensions^ Vune sans enve-
loppe^ Vautre pourvue dune enveloppe ou chemise de vapeur.
— Interprétation physique et analytique de l'effet de l'émet
loppe. — Comparaison de ces deux moteurs en prenant p(mr
unité les calories consommées par cheval absolu et heure, —
Répartition des calories^ ou proportion des calories utilisées
et perdues \ présenté par M. Hâllauer dans la séance à
24 septembre i873.
Dans le dernier travail que j'ai présenté à la Société industrielle
(séance du 30 avril 1873), j'ai exposé la nouvelle méthode d'ana-
lyse et d'essai des moteurs à vapeur, donnant ensuite comme
application l'étude de trois moteurs de systèmes différents, tous
pourvus d'une enveloppe ou chemise de vapeur.
Cette exposition m'a permis d'affirmer que < la théorie ration-
nelle et pratique des moteurs à vapeur était faite d'une manière
complète, que l'on pouvait immédiatement en découvrir les points
faibles et, par suite, indiquer les modifications qui peuvent ;
remédier en pratique. »
^ Les formules qui donnent la loi de détente et le travail dn moteur sont déjà
exposées dans Tonvrage que M. Leioutre pablie actuellement à la Société indus-
trielle de Lille, ainsi qne je l'ai déjà dit dans mon précédent travail.
Qoant aux égalités entre calories et quantités de chaleur, je les dois à M. G.-A.
Hirn, qni a bien voulu nous diriger, M. Leioutre et moi, dans toutes ces recherches.
— 593 —
•
Gomme les échanges rapides de chaleur entre les parois des
cylindres et Teau qui les tapisse, ainsi que l'influence notable que
peut avoir Tenveloppe sur le travail et la consommation, avaient
paru de nature à soulever quelques objections, je viens aujour-
d'hui vous donner l'analyse de ces deux moteurs, faite pour
chaque dixième de la course S confirmant ainsi ce que j'avais
avancé relativement aux transformations de la vapeur pendant la
période de détente.
Reprenant ensuite l'étude de l'influence de l'enveloppe dont
j'avais déjà, dans mon précédent travail, esquissé d'une manière
complète tous les effets, j'interprète physiquement et analytique-
ment le mode d'action de cette chemise de vapeur.
Puis je compare ces deux moteurs d'après le poids de vapeur
consommé par cheval absolu* et heure; me basant ensuite sur
le nombre de calories dépensées pour la même unité de force et
de temps (comparaison qui est la seule rationnelle), j'établis leur
valeur relative exacte.
Enfin, la proportion des calories utilisées et perdues dans
chacun d'eux, par coup de piston, vient caractériser d'une manière
frappante l'ensemble des phénomènes physiques qui ont pour
résultat le travail recueilli.
La marche à suivre est la même que celle que j'ai déjà indiquée;
elle s'applique du reste invariablement à tous les moteurs à
vapeur, quel qu'en soit le système; seulement ici j'emploie pour
l'évaluation du travail, concurremment avec les formules, la sur-
face des tourbes ou fractions de courbes relevées directement au
planimètre (Amsler) et correspondant à chaque période étudiée.
Les dimensions communes à ces deux machines sont les sui-
vantes :
^ Des tableaux analof^nes, mais concernant des motenrs de systèmes différents,
figurent déjà dans le travail que publie M. Lelontre, et cité plus hant.
' Ce terme a déjà été défini dans la précédente étude : le travail on puissance
d'an volnme de vapeur donné» en supposant le vide absola sons le piston.
— 594 —
Diamètre du piston O'^jSlO
Course. i-,060
Diamètre de la tige ....... . 0^,080
Tours par minute 55'
Volume engendré par le piston F, = ()■■ ,51121
Volame des espaces nuisibles F, = (f'.OÛTlS
Volume total F. + Fp = 0"»,21837
V
Proportion des espaces nuisibles y / y = 3Vt,28'
y* "T fp
Evaliiation du travail.
MACmNE SANS ENVELOPPE.
Loi de détente. — Cette loi est caractérisée par Texposant a
P /V\ CL
dans la relation p? = ( "ît ) Q^> résolue, donne
log P — log P
* — log F -log F
_ log 3^06i - log 0S5i2
~ log 0-%20780 — log 0"*,02828 - "'^^
En prenant comme valeurs de comparaison
P, = 3S061 et F, = 0»',02828
P,, = 0S512 F,o = 0™S20780
Cet exposant connu, la même relation donne le volume intro-
duit V^ en partant de la pression P„ du volume F, qui, ainsi que
la pression initiale pendant l'admission P^ = 5^155, sont connus:
= log 0-02828 - ^°g ^'''^%-^'^ '^'^
F, = 0-,01585
^ Ces dimensions correspondent à la partie avant du cylindre.
— 595 —
Le volume engendré par le piston pendant l'admission est :
V,' = Fo — Fp = 0™S0i585 — 0"',00716 =. 0»*,00869
Il est impossible de prendre directement sur la courbe la
valeur de ce volume VJ engendré à pleine pression ; en la dédui-
sant du calcul, elle a une exactitude suffisante pour servir à
l'étude des transformations de la vapeur, surtout lorsque l'admis-
sion à pleine vapeur vient à dépasser le dixième de la course.
Avec la pression initiale P^ = 5'',i55, j'ai actuellement toutes
les valeurs qui sont indispensables à l'évaluation du travail.
Travail absolu avec espaces nuisibles. — Il s'effectue en deux
périodes successives.
I. Travail à pleine pression :
Fp = P, Fo' = 51550^ X 0™%00869. . . = 447.97tXm
IL Travail par détente :
Le travail absolu total en kilogrammètres
par course avec espaces nuisibles. ... F = 2898. 36'^ X^
Le même travail évalué directement d'après la surface de la
courbe est 2865. 4^ X m; ces deux travaux sont donc approchés
, 2898.36kXm __ 2865. 4kXm
2898.36kXm
Et l'erreur porte autant sur le travail à pleine pression (les
volumes F^ et par suite V^ étant, comme je l'ai dit plus haut,
difficiles à obtenir exactement pour de petites introductions); que
sur le travail par détente, la courbe déterminée par la loi a ne
coïncidant pas avec celle que trace l'indicateur de Watt^
^ Cette étude des lois de détente et de leur exactitude, nous ayons pu la faire
avec M. Hirn, grâce à l'idée ingénieuse qu'il a eu de placer sur le balancier un
— 596 —
Consommation. — Ces chiffres (travail absolu avec espaces
nuisibles) nous donnent immédiatement la consommation par
cheval absolu et heure, premier terme qui nous servira à la com-
paraison de ces moteurs.
M X 270000 0SH22 X 270000
F ~ 2865-4'^Xm — l^,-^^^^
0^,1^22 étant le poids de vapeur et eau directement jaugé, con-
sommé par coup de piston.
Pertes de travail.
Par espaces nuisibles. — On évalue le travail absolu qu'aurait
rendu le volume V^ introduit et se détendant dans le cylindre F,
supposé sans espaces nuisibles, la difiérence avec le travail pré-
cédemment obtenu avec espaces nuisibles donne la perte.
Les deux périodes sont :
I. Travail à pleine pression :
P^ Fo = 51550»' X 0"^%01585 = Sil.ffl^^^
IL Travail par détente :
^-te)-0
_ 51550 X 0-',01585 / /0"',0i585Y>^-A _.^5 ^gkxm
— 1 _ 0,90 y\0»',2H21/ / — ^^^'^^ "^
Le travail absolu en kilogrammètres par
course sans espaces nuisibles F^ =3232.33'^^"
La perte par espaces nuisibles est :
F, — F 3232.33kXm_2898.36kXm
"^ — = rr:; = iOVe,33
^0 3232.33'^Xm '•'
Elle est, comme on voit, assez forte relativement au travail;
ceci est dû à la faible introduction à pleine pression.
Perte par contre-pression. — Le vide ou contre-pression dff-
pandynamomètre de flexion, qui donne aussi la pression sur le piston à chaque
instant.
— 597 —
rière le piston de cette machine est P^ = 0'',4246, d'où un tra-
vail négatif :
F. Pe= 1246* X 0"",2H21 = 263.17kXm
Perte : —fï— = rzr- = ^ LA^
Machine avec enveloppe de vapeur.
Loi de détente :
log P - log F _ log 4S542 - log 0S835
— log V' — log F "~ log 0"',20780 — log 0-,02828 "" "'^^
Les valeurs de comparaison étant :
P. = 4S542 F. = 0-,02828
P„ = œ,835 F„ = 0-,20780
Nous connaissons P„ F, et P, = 5^,224, ce qui donne :
log P, - log P.
log F. = log F. -
A
= log 0-,(«828 - H ^-^^ -^'"g ^"-^^
F„ = 0»«,02398
Le volume engendré pendant l'admission :
F; = F, - Fp = 0- ,02398 — 0»%00746 = 0"',0i682
Le travail absolu avec espaces nuisibles s'effectue en deux
périodes.
L Travail à pleine pression :
Fp = F; p, = 52240^ X 0'"*,04682 . . . = 878.68'^Xm
n. Travail par détente :
Travail absolu en kilogrammètres par course
avec espaces nuisibles F = 41 59. 4 8 "^X™
— 598 —
Le travail relevé directement sur les courbes est 4496.5''^'''!
4196.5»'Xni_4i59.i8kXm
^^'^^"^ 4d96.5kXm = « "/»'»«
d'où nous déduisons la consommation par cheval absolu et par
heure; premier terme de comparaison :
M X 270000 0S1253 X 270000 o^r^Mn
F = 419675 '= ^^^^^
0^125.^ étant le poids vapeur et eau sorti de la chaudière par
coup de piston, et directement jaugé.
Pertes de travail.
Par espaces nuisibles. — J'évalue le travail absolu qu'aurait
rendu le volume introduit F^, sans les espaces nuisibles.
I. Travail à pleine pression :
P, V, = 52240^ X O-SOQSOS =1252.72>^Xm
IL Travail par détente :
ft^; (œ -)
52240 X 0-',02398 / /0"*,02398\»'«'i
0.85
//0"*,02398\»'«'l»\ .^„
V(ô%Î2î)-V -322i.99kXm
Travail absolu en kilogrammètres par course
sans espaces nuisibles F^ n= 4474.71^^"^
Fo - F 4474.7ikXm_4i59 jgkxm
doù perte : -^ — = p— =77o,05.
^ Fo 4474.7ikXm ^"^
Elle est moins forte que dans la machine précédente, grâce à
une introduction de vapeur plus grande.
Perte par contre-pression. — Le vide de 0^,2327 donne lieu à
un travail négatif :
Vn Pc = 2327^ X 0»*,2ii2i = 491 .48^X1»
V P 491 48'^Xni
et la perte : -^^ \^ = 10 Vo,98.
Fo 4474.71^^Xm ^**'
599 —
Le vide ou contre-pression derrière le piston étant moins favo-
rable que dans la machine sans enveloppe, cette perte relative a
augmenté malgré un travail plus considérable rendu.
Itode des triisforMUois de la vapeir
J'ai réuni dans un tableau général ' toutes les données déduites
directement de l'observation et les résultats auxquels elles con-
duisent; ainsi, parlant des pressions correspondantes à chaque
dixième de la course depuis le commencement de la détente, je
calcule, à l'aide des formules de MM. Regnault, Roche et Zeuner,
les valeurs suivantes :
i"" t la température de la vapeur correspondant à la pression et
déduite de la relation
1 nm/m T AKAA/;! / . (^0 + t) 0.0383385
log P"^ = i .9590414 + 1^0.00478821(^ + 20)
â"" A la quantité de chaleur totale qu'il faut pour produire de
la vapeur à une pression donnée :
A = 606.5 H- 0-305/
3"" q la chaleur du liquide :
g =fcdt = t + 0. 00002/' + 0.0000003/'
4^ r la chaleur d'évaporation :
r = \ — q = 606.5 ~ 0.695/ — 0. 00002/* — 0-0000003/'
5^ 9 la chaleur potentielle :
ç = r — Apu = 575.4 — 0.791/
6** Y la densité ou poids du mètre cube de vapeur :
y = 0.6061 pt^.o^sss
^ Ainsi qae je l'ai déjà dit, des tableaux analogues figurent déjà dans le travail
publié par M. Leloutre. Dans celui que je donne, les fractions du travail par
détente ont été évaluées directement au planimètre.
TOME XLTn. NOVEMBRE ET DÉOBMBRE 1873. 38
— 600 —
Cette dernière valeur nous servira à établir les différents poids
de vapeur présents à chaque dixième de la course.
De ces données nous déduisons 17' la chaleur interne totale,
qui est : U= m^ (x — Apu) + [M^ — m^) q =^ rn^ç + Jf« y;
Wy est le poids de vapeur introduit * qui se trouve dans le cylindre,
au point de la course où l'on s'arrête; M^ le poids total du
liquide, mélange de vapeur et eau passant par le cylindre et jaugé
directement.
Evaliiation du refroiâissement an oondensoiir R^
MACmNE SANS ENVELOPPE.
Je sais qu'il reste dans le cylindre, après l'échappement et par
suite de la compression^ un certain poids de vapeur que je déter-
mine.
La contre-pression finale derrière le piston est de 0\i03, à
laquelle correspond une densité y = 0^,0687. Au moment où le
tiroir ferme à l'échappement, il reste derrière le piston un volume
de 0"',0i77, et par suite un poids de vapeur 0^,0012. Ce poids
de vapeur est, comme on le voit, assez faible : QvAAaa = ^ Vo,l»'
du poids introduit mélange vapeur et eau directement jaugé ; je
commettrais donc une erreur négligeable en admettant qu'il ne
change pas d'état calorique ; ce qui simplifie les calculs.
A la fin de l'admission, commencement de la détente, j'ai
relevé une pression de 5^,155 et un volume de O^^OiSO, le poids
de vapeur présent :
Fo Yo = 0™*,0i59 X 2S7373 = 0S0435.
Comme il est resté Qf'fiOi^ de vapeur dans le cylindre, le poids
introduit m,, = 0S0435 — OSOOl 2 = 0S0423.
^ Cette valear U je l'avais appelée / dans mon précédent travail ; mais comme
J est ordinairement employé pour la vapeur saturée sèche et qu'ici j'ai un roélange
de vapeur et d'eau, j'ai pris la notation LL généralement employée dans ce cas.
' Je dis poids introduits et non poids présents dans le cylindre, car il reste, pv
suite de la compression et à chaque course, un certain poids de vapeur qui occ^ipe
un espace que celle qpii afflue pendant l'admission ne peut remplir.
— 601 —
Il a passé par le cylindre, à chaque coup de piston, M^ ==0^,1122 ;
le poids d'eau que contiennent ces 0'',0423 de vapeur se trouve
être :
m,, = M. — «ho = 0',il22 — 0SO423 = 0S0699,
.^ 0^,0699 ^^ , «-
soit:gî^ = 62''/o,30
en presque totalité déposée sur les parois.
La chaleur interne totale en ce moment est :
Uo=m^ p, + Mo ^0 =0S0423 X 454%92 ■+■ 0Sil22 X 153,83
= 19%24 + 17%26
= 36«.50
 la fin de la course nous avons de même :
m„ = 0S0657 «ïea = 0S0465, soit 41 7.,44 d'eau déposée sur
les parois.
Enfin U„=m^9^-\-M,q^ = 0^,0657 X511%45+0S1122X81S14
= 33%59 + 9%10
= 42%69
La chaleur absorbée par le travail absolu pendant la détente :
AF. 2417.4>^Xm _
^^^ 425 ^'^^
Le tiroir d'échappement ouvre alors la communication au con-
denseur; la vapeur s'y précipite immédiatement, et en même
temps il se fait sur les parois et aux dépens de la chaleur qu'elles
contiennent, une évaporalion continue; la majeure partie de l'eau
qui les recouvre se rend sous forme de vapeur au condenseur.
La chaleur qu'enlève cette nappe liquide est ce que j'appelle
Be refroidissement au condenseur.
Cette valeur R^ est donnée une fois pour toutes par la conden-
sation de la vapeur qui afflue pendant l'admission; c'est une
portion constante de cette chaleur qui reste pour ainsi dire à
l'état latent dans les parois du cylindre jusqu'à la fin de la course,
tandis que le reste de cette chaleur qu'a rendu la condensation
— 602 —
est absorbée par le travail effectué et les évaporations pendant la
détente.
JRc s'obtient comme suit : il a fallu fournir pendant cette
période de détente la différence entre les chaleurs internes totales
au commencement de la détente et à la fin de la course, augmen-
tée de celle qu'a absorbé le travaU :
17» + ilFj, - f/, = 48%37 — 36%50 =\\%i1
plus le refroidisssement au condenseur, qui est toujours
à donner pendant l'échappement R^ = jRc
plus les pertes par rayonnement extérieur a . . . . = 1*,25
Total. ..... R,+\%\{%
Mais comme toute communication est coupée avec la chaudière,
cette chaleur n'a pu être fournie qu'antérieurement, c'est-à-dire
pendant l'admission. Elle est due à la quantité de vapeur
0Sli22 - 0S0423 — 0S0050 = 0S0699 — 0.005 = OS0649,
(0^,0050 étant l'eau entraînée *) qui s'est condensée pendant celle
admission contre les parois du cylindre, et qui leur a comniu-
niqué :
0S0649 X ro = 0*^,0649 X 499%i2 =32s89
plus la chaleur qu'a donné le frottement du piston b = O^^JO
Total 32^,79
d'où R, 4- i3%i2 = 39%79
/?, = i9%67
«
Machine avec enveloppe.
Comme dans le cas précédent, il reste après l'échappement
dans le cylindre de cette machine, un poids de vapeur correspon-
dant à la contre-pression finale 0^172, dont la densité estf =
0S1i52 et le volume 0'»%0177. Ce poids est de 0^0020.
' Ce poids est les4Vo>5 du poids total 0^1122 mélange vapeur et etn con-
sommé par coup de piston, relevé directement en suivant la méthode de M. G.-A.
Hîrn.
— 603 —
 la fin de l'admission, commencement de la détente, la pres-
sion est 5'',224, le volunje correspondant V^ =^ 0"',0240, la
densité y = 2^7717, le poids de vapeur présent
Vo To = 0«',0240 X 2S77i7 = 0S0665
et le poids introduit
m^ — 0S0665 — 0*^,0020 = 0S0645
Comme il s'est déposé dans l'enveloppe 0*^,0048, soit 3 7o,81 *
du poids 0''4^^3 consommé par course et directement jaugé, il
a passé par le cylindre un mélange de vapeur et eau
Mo = 0Si253 — 0S0048 = 0\i205.
L'eau contenue dans la vapeur à la fin de l'admission se trouve
être i
'm„ = Mo—m^ = 0Si205 — 0»,0645 = 0S0560,
. 0S0560 ,^ , .„
Et la chaleur interne totale :
J7, = m« ç, + If. y. = 0S0645 X 454. 52 -\- 0^,1 205 X 154«,36
= 29%32 + 18%60
= 47«,92
 la fin de la course nous avons :
m„ = 0Si021 m^ = 0',0184, soit 45»/o,27 d'eau.
Enfin:
Un = »»„ p„ 4- itf, î„ = OS1024 X 501 . 81 + OSi205 X 93 . 44
= 51 «,23 -\- 11%26
= 62%49
Le travail absolu a absorbé pendant la détente :
* Ce poids de vapeur condensée dans l'enreloppe peut paraître faible relative-
inent k la proportion qui se condense dans les machines de Woolf, et qui atteint
10*/<; mais dans le précédent travail que j'ai lu à la séance du 30 avril, j'ai donné
le poids d'eau condensée dans l'enveloppe d'an cylindre horizontal de 200 chev. ;
elle est seulement de 6V<|38, et pour une machine de cette dimension dont les
deux fonds sont enveloppés, tandis que celle que j'étudie actuellement, de 90 chev.
teolemeot, ne possède pas de chemise de vapeur sur l'un des fonds, de telle sorte
que la proportion de surface qu'enveloppe la vapeur est moins considérable.
— 604 —
AF. 3317.8kXm_
^ = 425 '
Le tiroir d'échappement ouvre alors, et nous déterminons R^
comme précédemment.
Il a fallu fournir pendant la période de détente et jusqu'à la fin
de la course :
£4 + AFjs — Uo = 70%29 — 47%92 = 22^,37
plus le refroidissement au condenseur R^ = Rc
plus le refroidissement extérieur a* = i ',50
Total ilc-f-23%87
Qui n'ont pu être donnés que :
i"" Par la provision de chaleur qu'avaient reçu les parois au
moment de l'admission, provision qui est due à la condensation
de la vapeur qui se trouve à l'état d'eau dans le cylindre à la fin
de cette admission.
Or nous avons 0*^,0560, dont 0S0063' d'eau 'entraînée, soit
0^,0560 — 0S0063 = OS0497 de vapeur s'étant condensée en
rendant :
0S0497 r, = 0S0497 X 498%75 = 24%79
2"* Par la condensation dans l'enveloppe de 0*^,0048
de vapeur rendant 0S0048 r = 0.0048 X 498%S5 = 2*,39
3** Par la chaleur que rend le frottement du piston b = 0,40
Total 27%58
d'où R, + 23%87 = 27%58
Rc = 3%71
Interprétation physique et analytique de l'effet de ranvèloppe.
Ces chiffres nous suffisent déjà pour établir l'influence de
l'enveloppe de vapeur et interpréter son mode d'action.
^ Comme cette machine est poannie d'une enveloppe de vapeur, les sorfiu^es
rayonnantes sont plus considérables et à une température plus élevée que cdles
de la précédente.
* Ce poids est les 57o an poids total 0M2ô3 consommé par coup de piston, et
relevé directement en suivant la méthode de M. G.-Â. Hirn.
— 605 —
Cette chemise de vapeur, Watt l'a appliquée le premier, et
cependant, malgré les expériences de M. Combes et de M. G.- A.
Hirn, qui prouvent qu'elle peut donner lieu à une économie de
près de 20Vo, l'utilité de son emploi est encore contestée de nos
jours.
Voici quelle est la première interprétation de son effet;
M. G.-A. Hirn Ta donnée dans son Traité de la théorie méca-
nique de la chaleur (édition 1865).
La vapeur, lorsqu'elle se détend sans recevoir de chaleur
additionnelle du dehors, se condense en partie pendant l'expan-
sion, tandis que l'application d'une chemise de vapeur lui fournit
assez de chaleur pour rester saturée sans trace d'eau condensée.
Depuis lors, et à la suite de différents essais que nous avons
entrepris, M. G.-A. Hirn et moi, dans ce but, nous sommes
arrivés à établir de quelle manière l'enveloppe agit sur la vapeur
qui se trouve dans l'intérieur des cylindres. Cette action, je l'avais
déjà complètement esquissée dans mon précédent travail ; si j'y
reviens encore aujourd'hui, c'est pour confirmer ce que j'avan-
çais à cette époque, en m'appuyant cette fois sur les chiffres
qu'ont donnés deux machines identiques avec et sans enveloppe,
chiffres qui figurent dans le tableau général; j'établirai aussi plus
loin que l'économie réalisée est cette fois 23''/o,75.
Nous voyons tout d'abord que dans la machine sans enveloppe
il y a évaporation continue sur les parois pendant la période de
détente, puisque nous partons de 62Vo,30 d'eau pour arriver à
fin de course avec 41 Vo,44, donc 20 Vo,86 passant à l'état de
vapeur; d'où vient la chaleur qu'il a fallu pour cette transforma-
tion, puisque le travail pendant la détente en absorbe, lui aussi,
et qu'il devrait au contraire se condenser une portion de la vapeur
qui se trouve dans le cylindre.
Elle a été fournie par les parois, qui l'avaient emmagasiné, pour
ainsi dire en condensant une portion considérable de vapeur,
— 606 —
62Vo930\ pendant l'admission; j'ai du reste établi une première
fois comment s'exerce cette influence des parois.
Mais examinons maintenant la machine à enveloppe; la pro-
portion condensée pendant l'admission y est beaucoup plus faible,
46Vo,47 au lieu de 627o,30, et cependant il s'évapore 46^0,47
— 15Vo,27 = 31^0,20, au lieu de 20Vo,86 dans la précédente.
Cette au^entation des évaporations influe directement sur le
travail recueilli, celui-ci dépendant des proportions de vapeur en
chaque point de la course pendant la détente, et croissant avec
elles.
Les deux effets simultanés que je viens de signaler : condensa-
tions moins énergiques pendant l'admission, évaporations plus
fortes pendant la détente, amènent encore un troisième résultat
tout aussi important, une proportion d'eau beaucoup plus faible
à la fin de la course, 15°/o,27 au lieu de 41 Vo,44; par suite, la
portion de chaleur qu'enlève aux parois l'eau qui s'évapore pen-
dant l'échappement, est plus faible, 3%7i , tandis que sans enve-
loppe nous avions 19*',67; c'est cette valeur que j'appelle ft
refroidissement au condenseur; comme ce refroidissement est à
fournir de nouveau pour le coup de piston suivant, c'est encore
de ce chef une économie notable.
Cette influence de l'enveloppe va du reste diminuant lorsque le
volume de vapeur introduit augmente à partir d'une ceriaioe
limite ; elle est nuisible lorsque l'admission est totale, car alors
la vapeur ayant à très près la même température à l'intérieur qu'à
l'extérieur, l'enveloppe ne fournit de chaleur que pendant l'échap-
pement, chaleur qui passe dh^ectement et en pure perte au con-
denseur.
Comparaison de oes deux motenn
Le premier terme de cette comparaison, celui qui est le plus
^ Dans ces proportions d'eau se tronve contenue Feau entraînée; j'ai fait voir
plus haut, en évaluant i7„ comment on en tient compte; pour plus de commoditêi
je prends dans cette exposition les poids bruts, puisque nous ne raisonnons qiK
8V des différences.
— 607 —
facile à établir, est la consommation de vapeur par cheval absolu
et par heure, obtenue directement par l'évaluation du travail et le
jaugeage de l'eau.
La machine sans enveloppe de vapeur a consommé par cheval
absolu et heure 10^5723* de vapeur contenant 4**/c,5 d'eau
entraînée.
Celle avec enveloppe, 8^0617 de vapeur, avec 5Vo d'eau
entraînée ; elle est donc supérieure à la précédente de :
i(y-,5723 - s\mi
Bénéfice uniquement dû à l'enveloppe, ainsi que je l'ai fait voir
plus haut.
Mais la véritable valeur relative exacte de ces deux machines
ne peut s'évaluer qu'en calories; c'est ainsi que je l'ai déjà posé
une première fois, la seule unité industrielle. .
La machine sans enveloppe a consommé par cheval absolu et
heure i0'',5723, avec 4^/o,5 d'eau entraînée, qui ont apporté dans
le cylindre :
iOS5723 (1 — 0.045) (606.5 + 0.3050 + 0.045 X i0\5723y
= 10S0965 X 652%95 + 0S4758 X 153^85
= 6592%51 + 73%20 = 6665'»,70
Et la machine à enveloppe, avec S^o d'eau entraînée :
8S0617 (1—0.050) (606.5 + 0.3051) + 0.05 X S\06l7q
= 7S6586 X 653%il + 0S4031 X 154%36
= 5001%91 + 62%22 = 5064%i3
Cette dernière l'emporte donc sur la précédente de :
6665%70- 5064M3
6665%70 ~ ^^ ^''^^
Cependant la machine Woolf du retordage de MM. DoUfus-
^ Ce chiffre 10^»5723 correspond bien à la consommation d'une bonne machine
sans enveloppe de vapeur, employant la vapeur humide ; nous avions déjà» avec
M. Leloutre, obtenu en 1870, sur la machine de M. Hirn fonctionnant dans les
mêmes conditions, 10^,864.
- 608
Mieg ne consomme que 4848%88, et se trouve par conséquent
être encore supérieure de :
5064M3 — 4848%88 ,
4848%88 — 4Vo,44
Malgré il 7oi64 qu'elle perd en plus sur le travail^ en grande
partie par suite des espaces nuisibles.
Quant aux pertes de travail, elles sont à très près les mêmes
pour les deux machines Gorliss :
Sans enveloppe : par espaces nuisibles 10**/o,33
par contre-pression
Total
Avec enveloppe : par espaces nuisibles .
par contre-pression . .
Total.
Soit 07o,44 en faveur de cette dernière.
8Vo,l*
Ï8%47
7 7o,05
1 0^0,98
i8%08
Répartition des calories ou proportion des calories utilisées et
perdues par coup de piston.
Cette étude, pour laquelle il me manquait encore quelque
chiffres (ainsi que je l'ai dit dans mon dernier travail), je viens la
présenter aujourd'hui d'une manière complète.
Machina sans enveloppe. — Il est sorti de la chaudière et par
coup de piston 0^1122 de vapeur contenant 0^,0050 ou 4**/o,5
d'eau entraînée ;^ce poids a traversé la machine apportant avec
lui :
(0Sii22 — 0S0050) (606.5 + 0.305^ + OSOOSOy
= 0Si072 X 652%95 + 0S0050 X i53%85
= 70^,00 + 0^,77 = 70%77
La chaleur interne totale à la fm de la course a été trouvée
plus haut :
Un = 42%69
S'il n'y avait eu dans ce moteur ni pertes ni refroidissements,
— 609 —
tant extérieurs qu'au condenseur, ces 42%69 passeraient seules au
condenseur, et la différence :
70c,77 — 42%69 = 28s08
aurait tout entière été utilisée en travail ; c'est donc à cette diffé-
rence 28*^,08, que j'appelle chaleur disponible totale, qu'il nous
faut rapporter celle qu'a absorbé le travail réellement recueilli.
J'ai déjà établi la valeur du travail absolu total avec espaces
nuisibles :
Celle du travail négatif de la contre-pression :
Fo Pc = 263 ITkXm.
La différence de ces deux travaux est celle que l'on recueille
sur le piston ; le travail extérieur produit
F- }\Pc = 9865. 40'^Xm _26s.i7kXm^ 2602. 2SkXm
et il a consommé :
Mais nous avons en chaleur disponible totale 28%08, et le tra-
vail extérieur produit n'en utilise que 6%i2.
6%12
Soit : ôâ~7S *^ Vo>79
Le reste ou 78"/o,21 a été enlevé par les refroidissements au
condenseur et extérieurs, puis par les autres pertes.
Machine à enveloppe. — En opérant de même, nous avons
0^1253 sortis de la chaudière, avec 0S0063 ou 5°/o d'eau
entrsdnée et traversant la machine ; ce poids apporte :
(0''.1253 — 0S0063) (606.5 + 0.305/) -f 0\(mSq
= 0^,ii90 X 653%i1 -f 0S0063 X 154%36
_ 77c 72 ^ oc^97 ^ 78c^69
La chaleur interne totale à fin de course :
Un = 62%49
D'où chaleur disponible totale :
78%69 — 62%49 = i6%20
— 610 —
D'un autre côté, le travail absolu total avec esporces nuisibles
a été trouvé :
F = 4196.50kXin
Celui de la contre-pression :
FoPc = 491.48tXm
Par suite, le travail extérieur produit :
F— Vn Pc-= 4196.50kXm _ 491 .48kXm = 3705.02kXm
Et la chaleur correspondante consommée :
A (f - V. P.) = 5^55^ = 8..,,
On a cette fois utilisé 8%73 sur la chaleur disponible totale
16^20, c'est-à-dire :
16.20 "^"^ '""'^"^
Les refroidissements et pertes n'ont absorbé que 46°/o,17.
Cette machine, par suite de l'influence de son enveloppe, utilise
donc 537o,83 — 21 Vo,79 = 32 7^,04 de plus que la précédente
sur la chaleur totale disponible.
Nous avons précédemment trouvé entre ces deux machines une
différence de 24*'/o,03, en partant des calories dépensées par
cheval absolu et heure; mais ces deux méthodes sont parfaite-
ment distinctes l'une de l'autre ; la première, les calories dépen-
sées par unité de force et de temps, exprime brutalement la
valeur industrielle de ces deux moteurs.
La seconde, au contraire, établit leur valeur physique, embrasse
et résume en un mot l'ensemble des phénomènes qui rendent la
machine à enveloppe de beaucoup supérieure à celle qui en est
dépourvue, et en même temps donne par différence l'ensemble
total des pertes et refroidissements. Ainsi nous voyons que sans
enveloppe, pour un travail extérieur produit de 2602.23^ X m,
on a de disponible 28s08, dont 21 °/o,79 seulement sont utilisées;
le reste, 78*'/o,21, est enlevé par les différentes pertes. L'autre
machine, au contraire, pour un travail extérieur produit de
— 611 —
3705. 2*^^"^ presque une fois et demie plus fort, n'a de dispo-
nible que 16 calories, dont elle utilise par contre 53Vo,83; le
reste, 46Vo,17, fournit aux pertes.
Résultat dû uniquement à Tapplication de l'enveloppe ou che-
mise de vapeur.
Détermination des fuites de vapeur à travers les pistons,
tiroirs, fentes ou masticages de cylindres en mauvais état.
Je viens d'établir la proportion des calories utilisées et perdues;
cette nouvelle manière d'analyser les phénomènes qui se passent
dans un moteur, me conduit immédiatement à une valeur très
approchée des fuites ou pertes de vapeur qui pendant la période
de détente ont lieu à travers les pistons, tiroirs 'et fentes ou mas-
ticages de cylindres en mauvais état.
Nous avons trouvé dans le premier moteur, sans enveloppe,
28'',08 de chaleur disponible totale; le travail en a absorbé 6*^,12;
le reste, 28^08 — 6%12 = 21%96, a dû être pris par le refroi-
dissement au condenseur i?c, le refroidissement extérieur a
diminué de la chaleur b qu'a rendue le frottement du piston ; enfin
par les faites de vapeur x.
D'où I Rc + a — b + x= 21%96
Mais i?c = 19%67; a = 1%25; * = 0^,40
D'où 19%67 + 1%25 — 0%40 + x = 21s96
X = 21%96 — 20^,52 = 1%44
qui nous représentent en calories l'ensemble de toutes les pertes
ou faites de vapeur, et en poids * :
6^ = 0^00225; soit : -^fj^ = 2o/.
du mélange vapeur et eau consommé par la machine.
Gomme nous avons calculé i?c en supposant le cylindre par-
^ Je suppose ici que les faites ont lien à une pression moyenne de 1^ environ
pendant toute la durée de la détente; ce qui rend très simple Tévaluation du poids
vapeur et ne donne lien qu'à une erreur néf^Iigeable.
— 6i2 —
faitement hermétique, cette détermination a pu être entachée
d'une erreur que j'évalue.
Le cylindre ayant perdu Vj^ ou 0^00225 de vapeur pendant la
période de détente, la nouvelle valeur de t/n sera :
U,=.m^ p„ + (ifo — 0S0022) q.
Ces fuites portent seulement sur le poids de liquide, puisque le
poids de vapeur m^ déduit de la pression finale relevée directe-
ment, est bien réellement le poids de vapeur présent à fin de
course dans le cylindre, qu'il y ait eu ou non des fuites.
Vn = 33%59 4- (0M122 — 0''0022) X 8i%i4
= 33%59 + 8%93
= 42^,52
et R^+ Un+ AF^ — u, + a= 0S0649 r, + b
R, + 42%52 + 5%68 — 36%50 + i%25 = 32%39 + 0^,40
R, = 32%79 — 12%95 = i9%84
En mettant cette nouvelle valeur de Rc dans l'équation /, où
les 21%96 sont devenues :
70%77 —Uu—AF — 70^,77 — 42%52 - 6%12
= 22%i3
on pouiTait avoir par approximation successives les valeurs de x
et de Rc mathématiquement exactes; celles qui ^résultent d'une
première substitution sont déjà approchées à environ 1 7«» aiussi
exactes que nos observations directes, et par suite suffisantes.
La même série de considérations nous permet d'établir les
fuites de la machine à enveloppe. La chaleur disponible totale
est i 6%20 ; le travail en a absorbé 8%72 ; reste 1 6%20— 8%72=r7%4«
pour les différents refroidissements et pertes.
Rc + a — b + x = 7%48
3%7i + i%50 — 0%40 + x = 7%48
X = 7%48 — 4%81 = 2%67
représentant les fuites et la chaleur qu'emporte l'eau liquide qui
sort de l'enveloppe ou 0S0048 X i54%36 = 0%74.
Les fuites sont donc en poids de vapeur :
— 6i3 —
2s67-0e,74_l%93
640 — 640 — *^ '^^"
0S0030_
• 0S1253 ~ ^ '''^^
du mélange vapeur et eau consommé par coup de piston.
La nouvelle valeur de Un en tenant compte de ces fuites :
L\ =my,ç^ + {M,- œ,0030) q^
= 5i%23 + 10%98 = 62%21
Celle de Rc que l'on en déduit :
R,+ Un+ AF^ -U, + a= 0S0497 r, + 0.0048 r,
Rc + 23%59 = 27°,58
R^ = 27%58 - 23^59 = 3%99
L'analyse de ces deux moteurs est actuellement faite de la
manière la plus complète ; mais on a pu remarquer que toutes
les relations que je viens de poser, sont uniquement basées sur
les considérations physiques les plus élémentaires.
Je vais maintenant mettre en relief l'exactitude mathématique
des observations et de la méthode de calcul.
Gomme tout ce qui précède est déduit des proportions d'eau et
de vapeur qui se trouvent en chaque instant dans le cylindre, il
nous faut, comme vérification, déterminer la quantité ou provi-
sion de chaleur emmagasinée dans les parois, sans passer par
tous ces poids de vapeur condensée.
Je dois à l'obligeance de M. G.-A. Hirn la solution de ce pro-
blème, une des belles applications de la thermodynamique; voici
la démonstration qu'il en donne :
Relation qui établit la quantité ou PROVISION de chaleur qu'il
faut emmagasiner dans les parois pour fournir pendant la
période de détente.
Si nous désignons par Q la quantité de chaleur ajoutée à une
masse m, de vapeur et {M — m^) d'eau pendant la détente, nous
avons d'abord la relation tout à fait générale :
dQ = McdT + dm,r — ^dT
— 614 —
Nous admettons que la quantité de chaleur reçue par les parois
pendant Tadmission et diminuée de Rc, se communique à la
vapeur proportionnellement à la chute de température.
Cette quantité a pour valeur (m^^ r^ — R^), m^^ étant le poids
de vapeur condensé pendant l'admission.
Désignons par x le poids en eau des parois, etc., qui reçoivent
la provision de chaleur (iWeo r^ — iîc).
Nous avons dQ=zxcdT et par suite
— xcdT= McdT+dm,r—^dT
En divisant par T, il vient :
— (M + x) c -jT — j^d m, r p- d T
= d-^
D'où Ton tire facilement :
(Af4-:r)cLog^ = y-^'''
Et par suite :
Le travail absolu F ^ de la détente est dû :
i° A la variation C, — Ude la chaleur interne;
2" A la quantité de chaleur cédée par les parois pendant la
détente ; on a en un mot :
mais U^— U=m„ç, + Mq^—nKç — Mq
^P^ = »»vo po — »»y p + {M + x) (y, — q)
car la provision de chalenr a pour expression x (y, — q\ puisque
X représente un poids d'eau convenable.
D'où nous tirons :
m, = (— AF^ + m,, p. + {M + x) {q, - q)i
0
— 645 —
En mettant cette valeur à la place de celle que nous avons
trouvée plus haut et réunissant les termes multipliés par {M -f- a?),
on a enfin :
que nous résolvons par rapport à M + ^.
Prenons d'abord la machine sans enveloppe de vapeur :
r, = 272*,85 + 152%31 == 425M6 p. = 454%92. r. = 499%12 g. = 153%83
T =:272*,85+ 80%85 = 353-,80 p =51P,45 r =550%02 q = 81^l4
425
m„ p, = 0S0423 X 454«,92 = i9%24
Log^= 2.303 (log 425*,16 — log 353°,70) = 0.1840
w„ r. 0^0423 X 499.12
r, ~ 425°,16
pT 5il<',45 X 353°,70
= 0.0497
328.89
r ~ 550«,02
{M+x) (— Ty.BH-l .026X328.89 X 0.1840) =— S'.eS + 19'.24— 0.0497X328.89
{M + x) (— 751^69 -I- 62%09) = — 5s68 + 19«,24 — 46«,35
M+x = ^^ = 0S2632 X = 0k,2632 - 0Si422 = 0Si51
Mais la provision de chaleur :
(m., r„ — R,) = x {q, — q) = OSiSl X 72'.69 = 10«,98
Or nous avons eu plus haut, en prenant directement les poids
de vapeur condensée, plus la chaleur qu'a rendue le frottement du
piston, 32«,79.
Le refroidissement extérieur a a demandé i',25, celui au con-
denseur i}e =^ i9<',67; la provision de chaleur directement relevée
pour fournir au travail et transformations intérieures est donc :
32«,79 — i«,25 ~ 19«,67 = 41%87
ati lieu de 40*',98 que donne la demièfe méthode; différence :
ii%87 — i0«,98 = 0»,89
TOIIB XLm. NOYBIIBRB BT DfiOBMBBB 1873. 39
— 616 —
Mais les fuites par les pistons, tiroirs, etc., ont consommé,
comme nous l'avons vu, a; = 1^44; c'est donc à :
1%44 — 0,89
70^,77 —"'M'
Moins de 1 Vo que les formules générales de la thermodynamique
applicables à toutes les vapeurs saturées viennent confirmer les
calculs et la nouvelle méthode élémentaire employée pour analyser
ces moteurs à vapeur.
Enfin ceci prouve une fois de plus qu'un essai industriel \m
fait a réellement une valeur scientifique; les conséquences remar-
quables auxquelles il peut conduire, en font foi.
Machine avec enveloppe de vapeur.
r. = 272',85 + 152',82 = 425',67 p.=:454%52 r. = 498%75 7. = 154*.36-
T =272*,85+ 93-,03 = 365%88 p =501%81 r =54r,43 q = ^M
^Fj. ^ 3317_^ _ 7.. 80 c ^ 1 .026 y. - î = 6fr,Ç«
w„ p. = OS0645 X 454%52 = 29%32
Log ^ ^- 2 . 303 (log 425°,67 - log 365°,88) = 0 . 1514
>»„r, _ 0S0645 X 498s75
T, ~ 425°,67 -"-"'oo
f>T _ 501%81 X 365\88 _ .,_ ,,
r ~ 541%43 —àSd.w
et par suite :
(If +«) (— 60',92+ 1.026 X 339.11X0.1514) =— 7',80 + 29',33-0.O755X339.i;
{M + x) (— 60«,92 + 52%67) = — 7s80 -1- 29%32 — 25«,60
4" 08
(Jlf + a;) = g^ = 0S4945; x = 0S4945 - 0^,1253 = 0^,3691
et la provision de chaleur :
{m^ r, —R^ — x (y, — q)= 0^,3692 X 60«,92 = 22',49
Nous avions déjà obtenu directement pour la chaleur rendue
par les condensations et le frottement du piston, 27%58 ; pour les
refroidissements, a -h iîe = 1%50 + 3%71 =5%21, et par suite,
— 647 —
pour fournir au travail et transformations intérieures 27^58 —
5%21 = 22%37 au lieu de 22^49; différence 0^,12, à laquelle il
faut ajouter les fuites par les pistons, tiroirs, etc., i%93. C'est
donc à 2%05 ou fjo^aq — ^^Lfi q^^ se fait la vérification.
Si nous avons ici une approximation moins grande, cela tient
à ce que, dans le cas de Fenveioppe, Thypothèse qui nous a servi
à établir la relation donnant la provision de chaleur n'est plus aussi
exacte; le calorique ne se transmet pas de l'enveloppe à l'intérieur
du cylindre proportionnellement à la chute de température. D'un
autre côté, la série de phénomènes fort compliqués auxquels vient
donner naissance l'influence de l'enveloppe, phénomènes dont
nous ne pouvons pas tenir compte avec autant d^exactitude que
lorsque tout se passe dans l'intérieur même du cylindre, vient
troubler les résultats que donne la formule générale.
Je viens d'établir avec les plus grands détails toute la série des
calculs à effectuer pour obtenir la valeur exacte d'une machine;
j'ai donné d'une manière complète l'interprétation physique et
analytique des effets de l'enveloppe, puis deux méthodes nouvelles^
l'une pour la répartition des calories utilisées et perdues, l'autre
permettant de déterminer exactement les différentes fuites; enfin
la vérification de tous les résultats obtenus par les formules géné-
rales de la thermodynamique.
Aussi dorénavant, lorsqu'il se présentera quelque cas remar-
quable, je donnerai, sous forme de tableaux, toutes les valeurs
qui servent de base au calcul, ainsi que les résultats auxquels
elles conduisent, en insistant simplement sur les conclusions
qu'on est en droit d'en tirer.
— 618 —
NOTE.
Gomme il peut être intéressant de connaître la proportion des calories
utilisées et perdues dans la machine Woolf du retordage de MM. Dollfos*
Mieg que j'ai analysée dans mon précédent travail, je viens donner ici ces
différentes valeurs.
Ce moteur a consommé par coup de piston 0^7729 de vapeur conteniBl
0^,0309 ou 47* d'eau entraînée; la chaleur apportée dans le cylindre est :
(0S7729 — 0.0309) 651M7 + 0^0809 X 147.83
= 483%16 + 4«,58 = 487«,74
La chaleur interne finale : [7. = m„ p. + A/« 9.
= 0^,6153 X 512*,50 -h œ,e956 X 79.81
= 315«^ + 5ô%52 = 370«,81
Il est sorti de l'enveloppe avec l'eau condensée :
0S0773 X 147«,83 = 11%43
La chaleur disponible totale est donc :
487.74 — 370%81 - 11%43 = 105«,50
Le travail absolu total est 27220.8'^^^; celui de la contre-pressioii
3912.2^Xm. ^^ ^^^ externe réeUement recueiUi = 27220.8 — 39125=
OQOnQ fi
23308.6^X"^, et la chaleur qu'il a absorbée 4^5 ^ ^''^
54034
La machine utilise donc en travail tj^ttrâ = 51V«,98 de la chaleuT éHsfO-
nible totale; le reste est emporté par les différentes pertes et faites.
Mais les refroidissements extérieurs et au condenseur ont enlevé
R. + a = 33%14 + 9« = 42«,14; le travaU a absorbé 54S84; total : 96«,98 au
lieu de 105%50; la différence 8%52 doit être attribuée aux fuites à travers les
Qe en
pistons, tiroirs, etc., et représentent un poids de vapeur -~r = 0^,0135
0^0135
Soit ^' ^ = 1V«)75 du poids mélange vapeur et eau consonmiéeparcoq)
de piston.
Fil aUintoi
7..
V..
V..
•A.
•/..
V..
•A.
•A.
Fil u cmitt
pecntt
5 155
1.831
1.316
1.017
0.827
0.707
0.618
0.562
0.525
0.501
152!31
116.89
106.93
99.56
93.86
89.67
86.17
83.74
82.02
80.85
uids de npegr caoKmaée jat coup da k.
putOD O.Utt
|ia ealnluée i ■/• !> 0.0060
' kXn
.■anil alMOla Mal F 1885.40
■>iuonmaUoa da mpaar |iar chav. ataola k.
et heure 10.5718
lOMmanUoo en caloriee 8885.09
jfroJdJMemeat aa coodeaiear Re 19.81
perat
Fil tiiisdoi
*/.«
•A.
V..
•A.
•A.
'A.
•A.
Via
Fil benne
5'!'224
2.790
2.018
1.653
1.367
1.161
1.025
0.929
0.859
0.802
1
152!82
130.48
119.94
113.74
108.05
103.30
99.77
97.03
94.89
93.03
ilds de npenr consommé par coap de k.
'piston 0.1S5S
lids de vapeur déposé dans l'enveloppe
9»/» 84 0.0048
1
0 entraînée 5 o/« 0.0068
> kXm
.irail absolu total F 4193.60
4nsommation de vapenr par cheval absolu
St heure 8.0617
1 *•
*asommatlon en calories 5068 68
froidiitsement an condenseur Rc 8.71
— 619
NOTES ET CROQUIS
sur les chaudières et les appareils à vapeur à l'Exposition de
Vienne en i873, par M. Charles Meunier-Dollfus, ingénieur
en chef de l'Association alsacienne des propriétaires d'appareils
à vapeur.
Séance du 29 octobre 1873.
Messieurs^
J'ai rhonneur de présenter à la Société industrielle le résumé
des observations que j'ai faites à l'Exposition universelle de
Vienne, où le Conseil d'administration de l'Association alsacienne
des propriétaires d'appareils à vapeur m'a envoyé pour étudier les
chaudières et les machines à vapeur.
Je passerai d'abord en revue les différents générateurs qui
fonctionnaient et fournissaient la vapeur nécessaire aux machines
de la grande halle, puis les chaudières simplement exposées ; enfm
les principaux appareils qui se rattachent à remploi des chau-
dières et des machines à vapeur.
CHAUDIÈRES Â TROIS TUBES, d'âPRËS LE SYSTÈME DE FAIRBAIRN.
(Fig. 1, 2, 3, 4. PI. I.)
Dreirohr-Kessel, nach Fairbairns System.
La compagnie autrichienne, Grazer Waggon-Maschinenbau-
und StahlwerkS'Gesellschafty expose une chaudière construite
d'après le système de Fairbaim, qui présente le plus grand intérêt.
Ce générateur est installé dans un local situé à l'extrémité de
la galerie des machines, et fournit la vapeur nécessaire à cette
section.
Fairbaim s'est proposé de constnûre un générateur ayant les
précieuses qualités des chaudières de Comouailles, sans présenter
les mêmes inconvénients.
— 620 —
Les chaudières de Cornouailles obligent à admettre des dia-
mètres considérables de 1",900 à 2 mètres, et par suite des tôles
de grande épaisseur; une chaudière de ce genre, de 50"" de sur-
face de chauffe, timbrée à 5 kilogrammes, pèse 12,000 kilogrammes
environ.
D'autre part, la couche d'eau qui recouvre le ciel du foyer,
atteint généralement 0",250, de telle sorte que si le niveau de
l'eau vient à baisser par suite de la négligence du chauffeur, le
foyer peut rougir, se déchirer ou tout au moins s'écraser, en pro-
voquant un accident très grave ou bien une réparation aussi
longue que difficile.
Pour obvier à ces inconvénients, Fairbairn a adopté la dispo-
sition suivante :
Le générateur consiste en deux corps cylindriques, dont le
supérieur est horizontal et forme réservoir d'eau et de vapeur; à
l'avant il porte un avant-corps en fonte, qui reçoit les indicateuB
de niveau d'eau et le manomètre.
Le cylindre inférieur est quelque peu incliné à l'avant, de façon
à faciliter le dégagement de la vapeur au fur et à mesure de sa
formation, et de manière à provoquer autant que possible l'accu-
mulation de la vase et des dépôts vers l'avant du corps cylindrique
au point le plus bas.
Il est traversé de part en part par un tube ou foyer intérieur
qui reçoit la grille; les deux corps cylindriques sont réunis entre
eux par deux larges tubulures en fer soudé.
Ce générateur peut donc être comparé à une chaudière alsa-
cienne à trois bouilleurs, dans laquelle les bouilleurs auraient élé
remplacés par un foyer intérieur.
Gomme le nettoyage intérieur du corps cylindrique serait très
difficile, sinon impossible, à cause du faible intervalle qui sépare
le foyer de l'enveloppe, le foyer intérieur est amovible.
A l'avant, le corps cylindrique est muni d'une bride en fer
carré de 3 pouces, soit 0",079 d'épaisseur, contre laquelle vient
— 621 —
s'appliquer le fond antérieui' du foyer. Une bague de cuivre est
maintenue entre les deux pièces par 48 boulons et écrous * .
A l'arrière, le foyer intérieur porte une bride semblable, contre
laquelle vient appuyer le fond postérieur du foyer ; 24 boulons, et
écrous assurent l'assemblage. Une bague en terre réfractaire
recouvre les boulons et les met à l'abri de la flamme, qui sans
cela pourrait les détériorer.
Toutes les rivures qui se trouvent dans l'intérieur du foyer sont
à tête fraisée, de manière à ne présenter aucune aspérité à la
fumée. Les viroles, qui forment le foyer, sont réunies entre elles
par les bagues de dilatation imaginées par Fairbairn; ces bagues
sont en fer soudé.
Elles constituent une armature qui consolide sensiblement
la résistance à l'écrasement du tube intérieur, et elles permettent
au corps cylindrique et au foyer intérieur de se dilater sans qu'il
en résulte des dislocations et par suite des fuites, comme il arrive
parfois dans les générateurs dont l'enveloppe et le foyer sont reliés
l'un à l'autre d'une façon rigide.
Les tuyaux d'alimentation et de vidange débouchent au point
le plus bas du corps cylindrique, afin de faciliter l'évacuation des
boues.
Un trou d'homme dépasse un peu la maçonnerie du massif, et
permet de s'introduire facilement dans le réservoir d'eau et de
vapeur.
Le dôme porte les prises de vapeur et les soupapes de sûreté.
Les tôles employées pour la construction du générateur sont
des tôles de Styrie en fer au bois de la meilleure qualité.
Les constructeurs ont cherché à obtenir une grande solidité
tout en n'employant que des tôles relativement minces ; celles du
corps cylindrique, du foyer intérieur, des tubulures et du dôme
ont 0"*,011 d'épaisseur.
^ Ce joint métallique a été employé avec succès par M. G.-Â. Hirn dans ses
appareils de surchauffe ; il était également appliqué aux chaudières exposées par
MM. Farcot et fils à l'Exposition universelle de 1867, à Paris
— 622 —
Le timbre de la chaudière est de 6 kilogrammes ; en Angle-
terre, dans les mêmes conditions, le timbre de ces chaudières est
plus élevé*.
La circulation de la fumée est triple; la flamme traverse le
carneau intérieur, enveloppe le corps cylindrique inférieur, puis
se rend à la cheminée après avoir léché le dessous du réservoir
d'eau et de vapeur.
Les dimensions principales de la chaudière sont les suivantes :
Diamètre du foyer intérieur ^= 0",790
Diamètre du corps cylindrique = l",i85
Longueur du foyer intérieur ..... = 6",796
Diamètre du réservoir d'eau et de vapeur -^ 0",948
Longueur du réservoir d'eau et de vapeur ^= 7",il2
Diamètre de l'avant-corps . ^== 0",500
Longueur de Tavant-corps ...... = 0",6S2
Diamètre des tubulures ...... = 0^,395
Longueur des tubulures " . . = 0",720
Diamètre du dôme = 0",632
Hauteur du dôme = 0",850
Longueur de la grille . = 4 ",896
Laideur de la grille = 0",790
Surface totale de la grille == 1"%4978
Epaisseur des tôles du foyer intérieur du
corps cylindrique, des Jubulures et du
dôme = 0",(M1
Epaisseur des tôles du réservoir d'eau et
de vapeur = O-,O087
* The Fairbaim Engineering O Limited, Manchester constroit les chaodièrtf
système Fairbairn soit avec oo, soit avec deux foyers; dans ce dernier cas U
chaudière est appelée Five-Tube Boiler; les tôles ont une: épaisseur de 7/16 de
pouce, soit llTl, et le timbre est de 150 livres par pouce carré, soit 10',54 p»f
centimètre carré. D'après les ingénieurs de The Fairbaim Engineering C\ m
chaudière de ce système a été soumise pendant plusieurs heures à un9 pression
de 100, 200, 300 et même 400 livres par pouce carré, soit 7*,03, 14*,06, 2lW
28M2 par centimètre carré, sans qu'il fut possible de constater aucune défonni-
tion. Une petite fuite aux joints des extrémités du foyer, fuite rapidement bouchée,
aurait éto le soûl effet produit par ces pressions considérables.
La surface de chauffe (}u générateur se décompose de 1^ nqa-
nière suivante :
Surface de chauffe du foyer intérieur . - = 46"',86
Surface de chauffe du corps cylindrique . = 25"**,39
Surface du réservoir d'eau et de vapeur . = S'^SSl
Surface de chauffe totale. . . = 50"',36
Le volume total du générateur est de 8"',972
Le volume occupé par l'eau est de ....... . 6"%265
Le volume occupé par la vapeur est de 2"',707
La surface de chauffe par mètre cube d'eau est de . 8"', 038
Le poids du générateur est de 9,025 kilogrammes ; le prix, y ,
compris les accessoires, est de 5,000 florins, soit 11,250 francs.
Cette chaudière n'est pas munie de réchauffeur ; il est certain
cependant que l'addition d'un appareil de ce genre serait très
utile, car en admettant une consommation journalière de 1 ,200 kilo-
grammes, la température de la fumée à la sortie du générateur
serait comprise entre 250 et 300\
La chaudière Fairbairn, munie d'un réchauffeur convenable-
ment installé, constitue un excellent appareil; celui qui, d'après
les expériences nombreuses entreprises par l'Association alsa-
cienne, permet d'obtenir les rendements les plus élevés.
Aussi croyons-nous de notre devoir d'appeler l'attention des
industriels sur cet appareil dû au grand ingénieur anglais, tout en
remerciant la Grazer Waggon-Maschinenbau- und StaklwerckS"
Gesellschaft de l'obligeance avec laquelle tous les renseignements
nous ont été communiqués.
CHAUDIÈRE À FOYER INTÉRIEUR ET A FAISCEAU TUBULAIRE
AMOVIBLE DE DINGLER.
(Fig. 1, 2. Pi. IL)
Dinglers'che MaschinenrFabrik in Zweibrucken, bayr. Rheinpfalz.
}l^. Diogler, fabricant de chaudières et de machines à vapeur à
' Zweibrucken, en Bavière rhénane, expose une chaudière qui
— 624 —
fournit la vapeur à une machine construite également dans ses
ateliers, et installée dans la grande halle des machines.
Cette chaudière est à foyer intérieur, à faisceau tubulaire; elle
est munie d'un réchauffeur.
La chaudière consiste en deux corps cylindriques superposés,
horizontaux, communiquant entre eux par deux larges tubulures.
La partie inférieure comprend le foyer ; la partie supérieure le
réservoir d'eau et de vapeur.
Les joints des viroles du foyer sont relevés comme dans les
chaudières anglaises et comme dans celles de MM. Sulzer frères,
de Winterthur.
Une petite chambre de combustion sépare la grille de la plaque
et du faisceau tubulaire; celui-ci se compose de 31 tubes de
76"/" de diamètre extérieur. Le foyer et le faisceau tabulaires sont
amovibles.
Les deux corps cylindriques présentent dans leur intérieur des
récipients ou des poches où s'accumulent les boues provenant è
l'impureté des eaux d'alimentation ; cette disposition, en facilitant
les vidanges, permet de nettoyer moins fréquemment la chau-
dière.
Le constructeur a cherché à sécher la vapeur, sinon à la sur-
chauffer de la manière suivante : le réservoir d'eau et de vapeur
n'est rempli qu'à moitié, et les gaz, dans leur quatrième circula-
tion, lèchent la partie supérieure du réservoir dont les parois ne
sont en contact qu'avec la vapeur.
La circulation dans l'appareil est quintuple ; les gaz, au sortir
de la grille, franchissent la chambre de combustion, le faisceau
tubulaire, reviennent en enveloppant le corps cylindrique inférieur,
lèchent la partie inférieure du réservoir d'eau et de vapeur, puis
se trouvent en contact avec la partie supérieure de ce résenoir
pleine de vapeur, et enfin se rendent dans la cheminée en pas-
sant par un cinquième cameau dans lequel se trouvent six tubes
en fer forgé, à travers lesquels passe l'eau d'alimentation avant
d'entrer dans la chaudière.
— 625 —
La surface de chauffe totale du générateur est de 31 mètres
carrés, dont 25 mètres carrés pour le foyer, le faisceau tubulaire,
l'enveloppe du foyer et le réservoir d'eau et de vapeur, et 6 mètres
carrés pour le réchauffeur d'eau d'alimentation.
Cette chaudière est timbrée à 10 atmosphères effectives, soit
10 kilogrammes; d'après le constructeur, elle est faite pour brûler
en moyenne 45 kilogrammes de houille ordinaire de Saarbruck
par heure et pour un mètre carré de griUe.
Le rendement indiqué par le constructeur est de 6 à 6.6.
Tous les appareils de sûreté, les soupapes, les indicateurs de
niveau, les différents robinets pour la manœuvre de la chaudière
sont placés sur la partie antérieure du générateur, et sont par
conséquent bien à portée; cette disposition mérite sans doute
d'être imitée, afin de dégager autant que possible la partie supé-
rieure du massif des chaudières, et afin de faciliter les manœuvres
aux chauffeurs.
L'examen attentif de la disposition du générateur soulève bien
des critiques; l'appareil est extrêmement complexe, sans que l'on
se rende compte nettement du but que le constructeur a cherché
à atteindre.
Il ne nous semble pas prudent de soumettre un générateur à
foyer intérieur, fixe, à une pression normale aussi considérable
sans nécessité absolue.
Les chaudières de Comouailles fonctionnent généralement à
2^5 ou 3 kilogrammes; les chaudières de MM. Sulzer frères
marchent d'une manière satisfaisante à 5 kilogrammes, mais il ne
nous paraît nullement démontré que la chaudière Dingler, surtout
avec l'amovibilité du foyer intérieur, puisse fonctionner pratique-
ment sans fuites après les nettoyages à fond du foyer intérieur.
En second lieu, il ne nous semble ni prudent, ni rationnel de
chercher à sécher ou surchauffer la vapeur dans un récipient de
grande dimension. Nous avons déjà démontré les illusions que
certains constructeurs se font à ce sujet*.
' Voir BuU, de la Société indust, de Mulhouse, i. XLm, p. 234. (Jain et juillet 1873.)
— 636 —
Les tôles du réservoir supérieur ne larderont pas à être recou-
vertes de suie, et comme la température de la vapeur à 10 atmo-
sphères est de 1 80\ il faudrait que la température des gaz et par
suite des tôles, fût assez élevée pour modifier Tétat de la vapeur.
De deux choses l'une : ou ce mode de surchauffe est inefficace,
et alors pourquoi l'appliquer? ou bien, au contraire, il produit
l'effet désiré, et alors il peut être dangereux.
Enfin, le réchaufTeur formé de six tubes en fer forgé ne peut
manquer d'être rapidement nongé extérieurement par les produits
acides de la combustion, ainsi que nous l'avons démontré,
M. Auguste Scheurer-Kestner et moi, et cela d'autant plus vile,
que la ftimée, après avoir franchi quatre circulations successives
dont l'une formée par un faisceau tubulaire, doit être assez froide.
CHAUDIÈRE TUBULAIRE A FOYER EXTÉRIEUR DE PAUCKSH ET FREUm
CFig. 1, 2, 3, 4. PI. m.)
MaschmenbavrGesellschaft zu Landsberg a. W.
MM. Paucksh et Freund, constructeurs à Landsberg a. W,
exposent une chaudière tubulaire de leur système, qui foncliorme
pour le service de l'Exposition.
Le générateur consiste simplement en un corps cylindrique de
grand diamètre, traversé de part en part par un faisceau tubu-
laire.
La grille est installée directement au-dessous de la chaudière;
la flamme lèche la partie inférieure de la chaudière, revient par
les tubes, et les gaz se rendent à la cheminée après avoir enire-
loppé les deux côtés de la chaudière.
Les tubes sont disposées de telle sorte qu'il soit fadle de les
nettoyer, ainsi que la partie inférieure du générateur, et notam-
ment ceUe qui se trouve au-dessus du coup de feu.
Ce générateur ne présente donc aucune particularité saillante;
comme toutes les chaudières à foyer extérieur, il doit entraîner
des pertes considérables de calorique ; de plus, l'emploi des tubes
J
— 627 —
peut entraîner des ennuis comme dans toutes les chaudières
tabulaires.
Les constructeurs indiquent des rendements très élevés obtenus
avec leur appareil,, et comme dans des essais faits sur des chau-
dières analogues nous sommes arrivés à des résultats tout diffé-
rents, nous croyons bon de le signaler.
D'après MM. Paucksh et Freund, une de leurs chaudières de
133'"",46, avec une grille de 2"',46, sur laqueUe on brûlait par
heure 243 kilogrammes de houille de Silésie, donnait 8^15 de
vapeur, tandis qu'avec la même consommation, la même grille et
le même combustible, une chaudière de Gomouailles de 78"',57
n'aurait donné que 6*^,08 de vapeur * .
Les constructeurs n'indiquent pas quelle était la siccité de la
vapeur dans les deux cas.
Nous sommes arrivés à des résultats tout différents dans une
maison où se trouvent précisément des chaudières de Gornouailles
et une chaudière tubulaire analogue à celle de MM. Paucksh et
Freund.
Tandis que les chaudières de Gomouailles avec de la houiUe de
Saarbruck donnent brut 7*^,06, la chaudière tubulaire avec le
même combustible ne rend que 5^,71.
CHAUDIÈRE VERTICALE A FOYER INTÉRIEUR ET FAISCEAU TUBULAIRE,
DE MEYN.
(Fîg. 1, 3, 3. PL rv.)
Meyns Patmt-Hochdriick^Rœhren-Dampfkessel-ActienrGesell'
schaft der Hollerschen Carlshûtte bei Rendsburg.
La Société de construction ActienrGeselIschaft der Holler'schen
Carlshûtte bei Rendsburg expose deux générateurs du système
Meyn, qui alimentent de vapeur les machines allemandes placées
dans la grande halle des machines.
La chaudière Meyn est une chaudière verticale à foyer inté-
rieur, feisceau tubulaire et surchauffe de vapeur.
^ En admettant Fexactitade des chifi&es indiqués, il faut remarquer qne les
— 630 -
CHAUDIÈRE A FOYER INTÉRIEUR ET A RÉCHAUFFËUR DE MM. SULZER
FRÈRES, DE WINTERTHUR (SUISSE).
(Fig. 1, 2. 3, 4 PL V.)
Dampfofen fur die Weltausstellung in Wien.
MM. Sulzer frères, constructeurs à Winterthur, exposent une
chaudière à deux foyers intérieurs, munie d'un appareil réchaitf-
feur; ce générateur fournil la vapeur nécessaire à leur moteor,
qui fonctionne dans la halle des machines.
La chaudière est analogue à celle que nous avons essayée ï
Winterthur, et dont nous avons fait connsdtre les résultats*.
L*appareil réchaulTeur c>onsiste en deux bouilleurs en tôle de
0",540 de diamètre, de 8" ,700 de longueur, reliés à leur extré-
mité postérieure à deux systèmes de tubes en fonte, en f(Mine de
serpentin.
L'eau d'alimentation passe d'abord à travers les tubes, s)
échauffe, puis au moment de l'alimentation elle passe dans te
bouilleurs et de là dans lat chaudière.
Cette disposition de réchauifeur est bien entendue en ce sens
que l'eau arrive aux bouilleurs déjà suffisamment chaude pour
mettre ceux-ci à l'abri des effets de corrosion qui peuvent se pro-
duire quand la consommation de combustible est faible, et que
par suite la fumée est froide à la troisième circulation*. Des tam-
pons permettent de nettoyer intérieurement les tubes de fonte.
Au-dessus des trois premières viroles près la grille se trouvent,
à l'intérieur du générateur, des tôles placées concentriqQemeot
avec les foyers; cette disposition a pour but d'organiser une cir-
culation réglée au-dessus des foyers et, par suite, d'empêcher la
formation des dépôts au ciel du foyer.
' Voir BvUeiin de la Société industrielle de Mulhouse, t. XLIU, p. 234. (Juin et
juillet 1873.)
' Nous avons ea Toccasion de constater ane corrosion assez forte à des réehas^
feors en tôle de cette construction ; l'eau arrivait froide dans les réchauffeors, It
consommation de combustible était faible. La tôle des réchauffeurs était roogée
sur 0*,600 de longnétu* aprè^ froid années de marche sèutemenl.
— 631 —
La grille de la chaudière est la grille de Mehl ; elle consiste en
quatre petits barreaux très minces placés à la suite Fun de l'autre,
laissant entre eux un intervalle de quelques millimètres; cette
grille convient parfaitement aux houilles menues et maigres.
La disposition du fourneau est très bien entendue ; les construc-
teurs n'ont rien négligé pour éviter autant que possible les pertes
par refroidissement.
Toutes les parois du fourneau et la partie supérieure du massif
présentent des couches d'air isolantes.
La devanture est simple, proprement faite, et elle se maintient
en bon état. Aussi le rayonnement à l'avant du foyer est-il très
faible ; il n'en est pas de même avec les chaudières construites en
France ou en Angleterre.
La seule critique que nous ayions à présenter a trait au mode
de circulation qui met en contact la fumée avec le réservoir de
vapeur.
La flamme passe d'abord dans les foyers intérieurs, revient
autour de la chaudière, puis lèche la chambre de vapeur, les
bouilleurs, et se rend à la cheminée après avoir échauffé l'eau
contenue dans le serpentin de fonte.
Dans les nombreuses visites intérieures que font nos inspec-
teurs, ils ont constamment constaté que les tôles du réservoir de
vapeur étaient recouvertes de 2 ou 3 centimètres de suie; nous
avons démontré d'autre part que la vapeur contenue dans le
générateurs renferme une quantité d'eau entraînée de 6,56 7o en
marche normale; l'action des gaz chauds sur la vapeur est donc
certainement nulle. Pour s'en convaincre, il suffirait d'examiner
le volume de vapeur, la surface de chauffe exposée au gaz et la
température de ceux-ci, et d'autre part les conditions toutes diffé-
rentes dans lesquelles il faut se placer pour surchauffer la vapeur.
Cette disposition de chaudière est admissible avec la nouvelle
loi allemande concernant les appareils à vapeur, car dans les
chaudières à tirage naturel, les gaz peuvent se trouver en contact
avec des parties de la chaudière ne contenant que de la vapeur,
TOMB XLm. NOVEMBRE ET DÉOEICBRE 1873. 40
— 682 —
si les gaz, avant d'y parvenir, ont léché une surface de chauffe
vingt fois plus grande que la superficie de la grille.
Cependant nous considérons ce mode de montage du fourneau
comme défectueux ; inutile dans la pratique journalière, quand les
maçonneries sont en bon état, il pourrait devenir dangereux, si
des briques de la voûte du premier carneau, en se détachant, per-
mettaient au gaz d'être directement en contact avec le réservoir
de vapeur dès la seconde circulation.
Les dimensions principales du générateur sont les suivantes :
Longueur de la chaudière 6",i44
Diamètre de la chaudière 1",990
Diamètre des foyers intérieurs 0",720
Diamètre des bouilleurs réchauffeurs 0",510
Longueur des bouilleurs réchauflfeurs 8",700
Diamètre des tubes de fonte 0",0i5
D'après les constructeurs, la surface de chauffe effective se
répartit comme suit :
Chaudière 47'»%80
Bouilleurs réchauffeurs 22" ',90
RéchaufFeur tubulaire en fonte i3"',00
Surface de chauffe totale 84-",60
Les surfaces de chauffe de la chaudière et des réchauffeurs est
bien répartie.
Le poids de la chaudière est de 9,250 kilogrammes; en y com-
prenant les réchauffeurs, le poids total est d'environ 15,000 kilo-
grammes.
MM. Sulzer exposent également une petite machine d'alimen-
tation, appelée ^communément cheval alimentaire, qui est disposée
de telle sorte qu'elle puisse mesurer l'eau injectée dans le géné-
rateur. {PL Vlly fig. 4.)
L'appareil consiste en un cylindre à vapeur qui commande
deux pompes, dont l'une élève l'eau dans un réservoir interniez
- 6S3 —
diaire faisant corpfs avec le bâtis de la machine, et dont l'autre
refoule l'eau dans la chaudière.
Cette seconde pompe reçoit donc Teau avec une certaine pres-
sion, et en comptant le nombre de coups de la pompe avec un
compteur de tours commandé par le piston de la pompe, on con-
naît très exactement le volume d'eau injecté.
Cette disposition n'est autre que celle imaginée par M. Aug.
Scheurer-Kestner, appliquée depuis plus de dix années avec suc-
cès aux chaudières de la fabrique de produits chimiques de
Thann, et que nous avons eu l'occasion de faire installer dans
plusieurs établissements depuis quelques années.
Ainsi que M. Scheurer-Kestner l'a indiqué dans ses travaux
avec une charge presque toujours facile à obtenir, avec de l'eau à
28 ou 30° au maximum, on peut mesurer l'eau injectée dans un
générateur à moins de 1 **/o près.
Nous ne connaissons pas de compteur d'eau plus simple ni
meilleur. Dans beaucoup d'usines on pourrait, à peu de frais,
réaliser une organisation semblable, et il serait intéressant de
l'appliquer aux pompes alimentaires des grands moteurs, ou à
celles qui sont installées sur les transmissions. Quand bien même
la température de l'eau atteindrait 40°, l'exactitude de l'appareil
serait encore suffisante pour rendre des services dans la pratique,
CHAUDIÈRE TUBULAmE A FOVER EXTÉRIEUR DE GATER.
(Fig, 1 et 2. PI. VI.)
Caters patent boiler.
MM. Cater et Walker, constructeurs à Southwork, London,
S. E., exposent une chaudière de leur système, qui alimente une
partie des machines anglaises qui fonctionnent dans la halle des
machines.
La chaudière de MM. Cater et Walker consiste en une chau-
dière horizontale de grand diamètre, renfermant deux faisceaux
tubulaires inclinés en sens inverse.
— 634 —
La filmée, au sortir de la grille installée sous la chaudière
même, passe par les deux faisceaux tubulaires et se rend à la
cheminée.
Il est assez singulier d'examiner le mode primitif d'installation
du fourneau de cette chaudière, et de penser ensuite que les
constructeurs se sont évidemment proposés d'obtenir de bons
rendements en créant ce type de générateur.
La chaudière, comme la plupart en Angleterre, a sa partie
supérieure entièrement à nu; la devanture également présente un
rayonnement assez actif; en somme, ce générateur ne nous
apporte aucune idée nouvelle, et si nous le citons dans cette
nomenclature, c'est pour indiquer tous les types de C4>nstructioD
que nous avons eus sous les yeux.
CHAUDIÈRES DE MM. W. J. GALLOWAY ET SONS.
MM. Galloway et Sons exposent deux chaudières de leur sys-
tème qui sont en marche ; ces générateurs sont analogues à ceux
qui fonctionnaient à Paris, au Champ-de-Mars ; la description se
trouve déjà dans le Bulletin de la Société industrielle^.
CHAUDIÈRES DE MM. ADAMSON.
MM. Adamson exposent deux chaudières de Cornouailles qui
sont remarquablement bien construites; l'exécution de ce travail
de chaudronnerie ne laisse rien à désirer.
Nous nous bornerons à signaler une précaution bonne à imiter :
chaque robinet sur la devanture porte ime inscription qui en
indique l'usage.
Ces chaudières sont, par contre, mal maçonnées ; les pertes par
refroidissement provenant soit de la chaudière, soit de la devan-
ture, sont assez fortes; il serait facile d'y remédier, comme l'ont
fait MM. Sulzer frères.
' Voir Bulletin de la Société industrielle, t. XXXVII, p. 562
- 635 —
CHAUDIÈRE A CIRCULATION DE J. ET P. HOWARD.
(Fig. 3, 4. PI. VI.)
/. et P. Howard^ Britannia Iron Works, Bedford.
MM. J. et P. Howard, constructeurs à Bedford (Angleterre),
exposent un générateur de leur système, qui fournit une partie
de la vapeur nécessaire aux machines anglaises de l'Exposition.
La chaudière Howard est exclusivement composée de tubes en
fer forgé placés verticalement ou inclinés, et contenant des tubes
de plus petit diamètre, installés comme dans les tubes d'une
chaudière Field.
Le générateur exposé à Paris en 1867 présentait une circula-
tion pour les gaz de la combustion moins complète que dans la
chaudière installée cette année à Vienne.
Dans le générateur dont nous donnons ici le croquis, la fumée
change trois fois le sens de sa marche au moyen de deux chicanes
en maçonnerie disposées dans le fourneau.
Les chaudières de ce genre ne nous semblent pas répondre à
un besoin impérieux de l'industrie; le rendement de ces appareils,
tels qu'ils sont disposés, doit être sensiblement influencé par les
pertes dues au rayonnement des parties métalliques du fourneau.
Le générateur, par cela même que les constructeurs ont pros-
crit tout récipient d'un certain diamètre, ne présente qu'un faible
réservoir de vapeur, sans qu'à notre connaissance la chaudière
soit munie d'appareils régulateurs comme dans le générateur
Belleville.
Le seul et sérieux avantage que pourraient offiîr les chaudières
Howard, serait d'être inexplosibles, non pas dans le sens absolu
du mot, mais si une explosion avec un appareil de ce système
n'entraînait pas de mort, de blessure grave ou de grands dégâts
matériels.
Nous croyons savoir qu'il n'en est malheureusement pas ainsi,
et qu'une explosion d'un semblable générateur peut entraîner de
graves conséquences.
636
CHAUDIÈRE VERTICALE A FOYER INTÉRIEUR DITE CHAUDIÈRE
(L A NOZZLES. y>
(Fig. 5. PL VI.)
The Reading Iron Works, limited, Berkshire {Angleterre.)
La Société de construction The Reading Iron WorkSy limtei
comprend, au nombre des machines qu'elle expose, une chaudière
à foyer intérieur, dite chaudière a à nozzles. »
Le générateur se compose d une enveloppe cylindrique verti-
cale qui reçoit le foyer intérieur; celui-ci est rond; au-dessous a
trouve une chambre de combustion carrée traversée de part en
part par quatre rangée de tubes placés horizontalement et à ai^6
droit les uns des autres.
Ces tubes portent à leurs deux extrémités de petits coudes
appelés « nozzles )), et qui ont pour but d'organiser la circulatioii
de l'eau et de la vapeur dans le générateur : les uns, à l'entrée de
l'eau, sont tournés vers le bas ; les autres, à la sortie de la vapeur,
débouchent vers le haut,
La fumée s'élève dans le foyer circulaire, enveloppe le faisceau
tubulaire, et se rend à la cheminée qui surmonte la chaudière.
L'enveloppe cylindrique présente un joint un peu au-dessus du
foyer circulaire; ce joint est sans doute fait de telle sorte qu'il
soit possible d'enlever la partie supérieure de l'enveloppe, si cela
était nécessaire.
Ce générateur n'est pas trop complexe ; avec de bonnes eaui
d'alimentation et pour les petites forces, il semble appelé à rendre
de bons services.
CHAUDIÈRE A FOVER INTÉRIEUR, TUBULAIRE ET AMOVIBLE.
(Fig. 1. 3, 3. PL Vn.)
Société centrale de construction de machines^ anciens établisse-
ments Weyher, Loreau et C% à Pantin {Seine.)
La Société centrale de construction de machines à Pantin
(Seine) expose différents appareils sortis de ses ateliers, notam-
— 637 —
ment des locomobiies . et un modèle de générateur fixe à foyer
intérieur, tabulaire et amovible.
Ce générateur est une heureuse modification de la chaudière
Thomas et Laurent exposée à Paris en 1867, et dont la descrip-
tion a été donnée dans le Bulletin^'
La disposition adoptée par la Société centrale de construction
de machines permet, à égale surface, d'employer une chaudière
de diamètre moindre que dans la chaudière de Thomas et Lau-
rent, d'obtenir une hauteur d'eau au-dessus du ciel du foyer plus
considérable, de diminuer par suite les chances d'accident, et de
donner au générateur im réservoir de vapeur convenablement
proportionné.
Plusieurs constructeurs ont eu recours à la même combinaison,
qui consiste à former le générateur de deux parties : la chaudière
ou le vaporisateur proprement dit, et le réservoir d'eau et de
vapeur qui le surmonte ; ces deux récipients sont réunis par de
larges tubulures.
Le joint antérieur, au moyen duquel sont réunis l'enveloppe
cylindrique inférieure et le foyer amovible, est fait au moyen de
deux brides reliées par des boulons et des écrous; une bande de
caoutchouc est prise entre les brides et assure l'étancheté du
joint.
D'après les constructeurs, la rondelle de caoutchouc peut ser-
vir plusieurs années et supporter plusieurs démontages ; le joint
dans lequel elle est prise, n'est pas à une température élevée,
puisqu'il est à l'air extérieur.
^ Voir BulUiin de la Société industrielle, t. XXXVII, p. 497.
Le côté défectueux de ce générateur consiste daus l'emploi du faisceau tubu-
laird qui restreint considérablement la section de passage de la fumée, l'oblige
par suite à prendre une grande vitesse, de sorte que l'absorption du calorique se
fait mal; de plus, les tubes s'encrassent assez rapidement ayec les houilles
fumeuses. Il faut remarquer enfin que les gaz ont naturellement tendance & sniyre
de préférence les tubes de la partie supérieure du faisceau tubulaire.
Dans un générateur de ce système, où le foyer intérieur a 0",7Ô de diamètre et,
par suite, une section de 0"',4417, le faisceau tubulaire ne présente guère une
section totale que de 0*\Û6 k 0*M0.
— 638 —
Ce joint toutefois ne nous semble pas présenter les garanties
de durée d'un joint à anneau métallique, comme dans les chau-
dières de MM. Farcot ou Fairbairn.
Plusieurs locomobiles de la Société centrale de construction de
machines fonctionnent à l'Exposition de Vienne.
Ces machines sont bien entendues, et il serait à désirer que
toutes les machines locomobiles présentassent les mêmes garan-
ties de sécurité ; ces moteurs tombent souvent entre des mains
inexpérimentées, surtout quand ils sont appliqués aux travaux
agricoles, et ils sont parfois alimentés avec des eaux détestables.
Aussi dans la nomenclature publiée chaque année dans les
Annales des Mines, remarque-t-on l'explosion assez firéquenle
d'appareils de ce genre.
Les machines construites par la Société centrale de construc-
tion sont simples, solides, et le générateur particulièrement offre
ce grand avantage qu'il peut être nettoyé à fond, et cela facile-
ment.
Les constructeurs ont adopté pour chaudière de la machine le
générateur de Thomas et Laurent, dont on peut critiquer la
valeur quand il s'agit de chaudières de grande dimension, mais
qui fournit une bonne chaudière de locomobile.
Un joint placé à l'avant du générateur permet de retirer le
foyer intérieur et le faisceau tubulaire, et de nettoyer à fond ; il y
aurait sans doute moyen, en disposant à l'intérieur de la chau-
dière des récipients convenablement placés, dans lesquels vien-
draient se rassembler les boues, et en procédant à des vidanges
répétées, d'éviter sans danger les fréquences des nettoyages inté-
rieurs.
La partie supérieure du générateur porte sur toute sa longueur
un grand bâtis de fonte, unique, qui reçoit toutes les pièces du
moteur; la machine se trouve donc ainsi à Tabri de l'influence
des dilatations et des contractions de la chaudière, suivant qu'elle
est en marche ou au repos.
Le cylindre est muni d'ime enveloppe de vapeur; la vapeur
— 639 —
d'échappement est en partie utilisée par un réchauffeur d'eau
d'alimentation.
La pompe alimentaire fonctionne constamment ; quand le géné-
rateur est suffisamment pourvu d'eau, celle-ci, en tournant un
robinet, retourne au réservoir placé sous le générateur.
On évite ainsi le désamorçage de la pompe ; c'est une cause de
danger écartée et une perte de temps évitée.
Nous croyons devoir appeler l'attention des industriels, qui
auraient à faire usage de locomobiles, sur les appareils de la
Société centrale de construction.
CHAUDIÈRE BELLEVILLE.
MM. J. Belleville et C* exposent une chaudière de leur système,
qui alimente de vapeur les machines françaises de la grande halle
des machines.
Nous avons donné la description complète d'un générateur de
ce genre*; nous n'y reviendrons pas, mais nous décrirons deux
perfectionnements importants que MM. Belleville etC® ont apportés
à leur générateur depuis 1867.
La régularité de marche dans les chaudières à vapeur est géné-
ralement obtenue grâce à de puissants réservoirs d'eau et de
vapeur; dans la chaudière Belleville il n'en est pas de même;
aussi les constructeurs ont-ils cherché à obvier aux inconvénients
des générateurs à circulation par un régulateur de tirage qui a
été précédemment décrit, et par un régulateur d'alimentation.
Cet appareil (p/. F//, fig. 8, 9, iO) consiste en une cuvette en
fonte il, renfermant 'un ressort à capacité étanche, composé de
disques en laiton rivés par couples à leurs circonférences inté-
rieure et extérieure, entre lesquels sont interposées des bandes de
caoutchouc ; la partie supérieure du ressort est fixée au couvercle c
de la cuvette.
Quand la pompe alimentaire est mise en marche, l'eau refoulée
dans la conduite précitée par le tuyau / soulève le clapet de
' Voir BulUtin de la Société industnelle de Mulhouse, t. XXXVIII, p. 430.
— «40 —
retenue /, entre dans la cuvette et se rend par le tuyau K au
générateur.
Le ressort reçoit intérieurement par le raccord H la pression
de la vapeur dans la chaudière ; extérieurement la pression de la
conduite d'alimentation.
Sous cette action le ressort se comprime, soulève la tige£;
récrou G soulève le levier de la soupape de décharge D quand le
volume d'eau injectée est trop considérable.
Tant que la pompe fournit un volume d'eau supérieur à celui
qui est nécessaire pour la dépense de vapeur, la pression sous
laquelle se fait l'alimentation reste constante ; elle est déterminée
par la course de la tige jB, c'est-à-dire par la compression du
ressort, qui peut être réglée en conséquence.
Le tuyau d'alimentation porte un robinet gradué indiquant i
chaque instant l'ouverture; la pression dans la conduite d'aiimen-.
tation restant constante et l'ouverture du robinet étant conniK,
on peut connaître la quantité d'eau injectée dans le générateur.
Si le débit des pompes est insuffisant, le ressort se détend; la
tige E descend et son extrémité vient commander un timbre
avertisseur.
Cette disposition est ingénieuse; elle tend à supprimer la fatigue
des tuyaux et à amortir les chocs dans les conduites d'alimenta-
tion.
L'idée de graduer le robinet d'alimentation nous semble bonne,
car même en admettant qu'il ne soit pas possible de mesurer
exactement le débit de l'eau, la connaissance de la section libre
laissée au passage de l'eau peut être un indice de l'état des con-
duites, qui s'obstruent parfois assez vite quand les eaux sont cal-
caires.
Le second appareil dont est munie la chaudière de MM. Belle-
ville et C% est un épurateur de vapeur. {Fig. 5, 6, 7. PL VIL)
Cet appareil, dit épurateur de vapeur à force centrifuge, a pour
but de débarrasser la vapeur de l'eau et des matières solides
qu'elle peut entraîner.
— 644 —
L'épurateur consiste en un cylindre vertical en tôle, dans lequel
la vapeur est amenée par une tubulure B et un tube spécial c,
dont le diamètre est aussi réduit que le permet la quantité de
vapeur à débiter.
D'après les constructeurs, sous l'influence de l'action centrifuge,
les parties les plus denses, liquides ou solides, se portent contre
les parois du tube c; celui-ci vient se terminer à une faible dis-
tance du récipient de l'épurateur sous un angle de 30** environ, et
les matières solides ou liquides suivent les parois de l'épurateur et
tombent au fond.
La vapeur, dégagée de ses impuretés, s'échappe de l'épurateur
par la tubulure D.
L'eau rassemblée à la partie inférieure de l'épurateur est éva-
cuée automatiquement au moyen d'im flotteur E\ qui commande
un robinet E relié au récipient par un petit tuyau F. En b se
trouve un tuyau qui permet de faire les extractions à la main.
£n H se trouve un bouchon pour permettre le nettoyage du
fond de l'épurateur.
L'appareil que nous venons de décrire, et dont MM. Belleville
ont muni leurs chaudières, démontre que dans ces générateurs,
malgré la surchauffe telle qu'elle est installée, la vapeur est encore
humide.
Il serait intéressant d'essayer un épurateur de vapeur installé
sur une chaudière dont nous avons mesuré l'état de siccité de la
vapeur, afin de nous rendre compte exactement de la valeur de
cette disposition.
CHAUDIÈRES DE G. SIGL.
Maschinen^Fabrik und Eisengiesserei {Vienne)
M. G. Sigl, constructeur à Vienne, expose trois chaudières à
deux bouilleurs, qui ne présentent rien de particulier si ce n'est
la grille dont elles sont munies.
C'est la grille de Zeh {Zeh'scher patentirter^ beweglicher Rost).
(Fig. i, 2. 3. PL VIIL)
— 642 —
Les barreaux de grille sont inclinés à environ 20**, et ils sont
animés d'un mouvement en avant, puis en arrière au moyen d'un
excentrique et d'une bielle attelés sur une transmission voisine
faisant un à deux tours par minute. A l'Exposition, le mouvement
est pris sur la petite machine qui alimente les générateurs.
En avant des têtes de barreaux se trouve une trémie, où le
chauffeur jette la bouille convenablement cassée.
A l'extrémité inférieure de la grille se trouve une petite grille
horizontale sur laquelle s'accumulent les scories; ces barreaux
sont mobiles, et on peut les faire basculer au moyen d'un levier à
portée du chauffeur.
Nous croyons ne pas devoir recommander les différents appa-
reils de ce genre dans toute localité où il est possible d'avoir de
bons chauffeurs, car la conduite des feux est mieux entendue par
un bon ouvrier ; ces procédés mécaniques peuvent être utiles par
contre dans les contrées où le chauffage est mal fait.
L'examen de tous les procédés de ce genre, sauf peut-être l'ap-
pareil de M. Ten Brink que nous avons récemment décrit, doit
fortifier chez nous l'idée de développer encore les qualités des
ouvriers chaufîeurs de nos pays. Grâce aux soins apportés au
chauffage dans les grandes maisons d'Alsace, aux concours de
chauffeurs, à l'inspection fréquente dont ils sont l'objet, nos
ouvriers chauffeurs d'Alsace ont une supériorité aussi marquée
sur les chauffeurs que ne peuvent l'avoir les fîleurs, les tisseurs et
les imprimeurs de nos pays comparativement à c^ux des autres
centres industriels.
FOYER DE F.-A. GRÛNER, A ŒDERAN (SAXE.)
Patent Dampfkesselfeuerung mit selbsttkœtiger Schieberbewegung.
M. F.-A. Griiner, d'Œderan (Saxe), expose un modèle de son
système de foyer dont nous donnons le croquis ci- joint, appliqué
à une chaudière à feu direct.
La houille est chargée par une ouverture ménagée dans une
des parois latérales du fourneau ; elle tombe sur une grille formée
— 643 —
de trois rangées de barreaux inclinés en sens inverse; la dernière
rangée de barreaux est mobile pour le nettoyage de la grille.
Une disposition très simple ferme le registre quand on ouvre
la porte installée dans la devanture de la chaudière pour examiner
le feu.
Cette précaution est bonne à prendre quand les générateurs
marchent avec un tirage assez vif; les chauffeurs font difficilement
cette manœuvre dans la pratique, parce que la flamme et la fumée
les gênent fréquemment au moment où ils chargent.
En résumé de tout cet ensemble, ce qui nous semble le plus
remarquable, ce sont : la chaudière de Fairbairn, les bagues de
dilatation appliquées aux foyers intérieurs des chaudières, et la
disposition des maçonneries dans le fourneau de la chaudière de
MM. Sulzer frères.
RAPPORT
présenté au nom du comité de chimie, sur une nouvelle méthode
pour doser Findigotine avec Vhydrosulfite de sodium^ par le
Dr Fr. Goppelsrœder.
Séance du 27 août 1873.
Messieurs,
Vous m'avez chargé de déterminer la valeur de la méthode de
dosage de Tindigotine proposée par M. Mûller, méthode qui repose
sur remploi de l'hydrosulfite de sodium.
Les nombreux essais que j'ai entrepris ont été faits avec le
concours de M. Léonard, élève de l'Ecole de chimie, et de
M. Trechsel, mon préparateur. Nous avons suivi scrupuleusement
toutes les indications données par l'auteur, soit pour préparer
l'hydrosulfite, soit pour en établir le titre à l'aide de la solution
— 644 —
de sulfate de cuivre ammoniacal ou de celle de l'indigotine.
L'appareil qui nous a servi pour effectuer ces dosages à l'abri de
l'air se trouve encore monté au laboratoire de l'Ecole de chinûe,
et je le tiens à la disposition de tous ceux de nos collègues qui
voudraient se familiariser avec la nouvelle méthode.
Je crois pouvoir me dispenser de décrire cette dernière en
détail; le mémoire de M. MûUer est assez explicite sur ce sujet;
je me bornerai à rendre compte des essais de vérification qui ont
été entrepris.
Nous avons préparé préalablement de l'indigotine par la mé-
thode de Fritsche (cuve à la glucose). Nous avons eu soin de ne
décanter que la moitié de la cuve après un jour de repos ; l'indi-
gotine que nous en avons retirée a été lavée à l'eau bouillante,
puis avec un mélange bouillant d'eau et d'alcool, et enfin avec
l'alcool bouillant seul. Le produit a été séché kiiOT; il nous a
servi à préparer une solution d'acide sulfîndigotique correspon-
dant à un gramme d'indigo tine par litre. En titrant cette solution
avec l'hydrosulfite de sodium, nous avons obtenu des chiflres très
concordants ; il n'en est pas de même de la solution de sulfate de
cuivre ammoniacal (qui contient 191*^904 de sulfate de cuivre
cristallisé CuSO* + 5 H'O) que M. Mûller recommande pour éta-
blir le titre de l'hydrosulfite; elle ne nous a pas donné des résul-
tats constants ; cela tient à la réaction finale qui n'est pas au^
nette que dans le cas précédent. Comme exemple, je citerai les
chiffres obtenus par M. Léonard.
SO"^ de la solution titrée de sulfate de cuivre ont demandé :
i3«%5 — 13%3 — 13%7 — 43^8, moyenne 13«,6, de la
solution d'hydrosulfite de sodium, tandis que ^0^ de la solution
d'indigotine ont demandé IS^'^S du même hydrosulfite dans une
série de six essais. L'écart entre les chiffres extrêmes est de 0<^,5,
c'est-à-dire près de 4 7o-
Dans une série d'essais faits par M. Trechsel, l'écart a été encore
plus grand; U a été de ^"^^S ou de 15 7o- Voici les chiffires corres-
— Ô4ô~
pondant à 20^ de la solution de sulfate de cuivta^ et c[ili se rap"
portent à une autre dissolution d'hydrosulfite :
15^^ — 15^%5 — 15^%9 — 44%3 — 14,«%6 — 46«^,6 i4«',4
— 15^,9, moyenne 15^2.
En présence de cette difficulté pratique, nous avons cherché à
remplacer le sulfate de cuivre ammoniacal par le permanganate
de potassium, et nous avons obtenu de fort bons résultats. La
solution que nous avons préparée contient par litre 1^%576 de ce
sel.
20^ de cette liqueur ont demandé, pour être décolorés :
Essai de M. Léonard.
9*S2 — 9%2 — 9*^%! — 9*^%! — 9%2.
Essai de M. Trechsel.
20^ de notre solution d'indîgotine ont demandé :
6cc — 6^,1 — 6^%i — 6*^,2.
On voit que les résultats sont beaucoup plus concordants que
précédemment, et nous pensons que le permanganate remplacera
avec avantage le sulfate de cuivre ammoniacal.
Nous continuerons du reste, M. Trechsel et moi, à étudier les
relations qui existent entre le permanganate, Tindigotine et la
solution de la substance ou plutôt des substances appelées : hydro-
sulfite. Nous déterminerons rigoureusement l'équivalence entre
l'indigotine et le permanganate de potassium.
Pour le moment nous devons nous contenter de résumer nos
essais en reconnaissant que la méthode de dosage de Tindigotine
proposée par M. Mûller est la plus nette et la plus exacte de
toutes celles que nous ayons eu l'occasion d'expérimenter et qui
se trouvent décrites dans les ouvrages spéciaux. Nous formulons
toutefois cette réserve, que le moyen de fixer le titre de la solution
d'hydrosulfite n'est pas satisfaisant; nous proposons le perman-
ganate; mais on trouvera peut-être mieux. En attendant, nous
conseillons de titrer les échantillons d'indigo commercial par
— 646 —
Thydrosulfite en les comparant soit à un type, soit à une solution
d'indigotine pure. Reste à savoir si les matières étrangères qoi
accompagnent Tindigotine dans l'indigo n'agissent pas de manière
à troubler les résultats. Nous ne saurions naturellement nous
prononcer sur ce sujet; ce n'est qu'en comparant les résultats de
l'analyse avec ceux obtenus en grand par la teinture et l'impres-
sion, qu'on pourra se rendre compte du degré d'approximation
auquel l'emploi de l'hydrosultite permet d'atteindre, c'est-à-dire
que la méthode directe usitée aujourd'hui dans les établissements
industriels, et qui est fondée sur les rendements en teinture, gar-
dera toujours sa valeur pratique.
RÉSUMÉ DES SÉANCZSS
de to Société iiidu«trleUe de HulMi
SÉANCE DU 26 NOVEMBRE 1873.
Président : M. AuausTE Dollfus.
Secrétaire : M. Th. Schlumbergeb.
Dons offerts à la Société.
1. Supplément à la statistique du Mecklenboorg. — 2. Statistique
du grand-duché de Bade. — S. Traité pratique de la filature de laine,
par M. Gh. Leroux. — 4. Catalogue de la bibliothèque de la Société des
sciences de Cherbourg. — 5. Bulletin trimestriel de TÂssociation des
ingénieurs sortis de l'Ecole de Liège. — 6. Le N"* 84 du Bulletin do
Comité des forges de France. — 7, Quatre numéros du Bulletin de la
Société académique de Poitiers. — 8. Rapport sur le coton, par M. Alcan.
— 9. Communications sur les arts textiles et sur le traité du travail
des laines peignées, par M. Alcan. — 10. Bulletin trimestriel de la
Société d'histoire naturelle de Zurich. — H. Congrès international de
Vienne sur le numérotage des filés. — 12. Revue du Portugal et du
Brésil. — 18. Rapport de la Société des fabricants de Mayence. -
14. The Qmadian patent office. — 15 Rapport annuel de la Société de
Manchester. — 16. Der ekàsmche Bienmzûchter . — 17. Un trous-
— 647 —
seau de clefs et un fer de lance, trouyés à Rixheim, par M. Nicot. —
18 et 19. Collections d'échantillons de tissus divers, donnés par M. Garl
Franck, et les héritiers de M. Lebert, au Musée industriel.
Ouverte à B 1/4 heures, en présence de quarante membres, la séance
commence par la lecture du procès-verbal de la dernière réunion,
et rénumération des objets offerts à la Société depuis un mois, et
parmi lesquels M. le président signale tout spécialement deux collec-
tions de dessins et échantillons, l'une de la part de la famille de
M. Lebert, ancien dessinateur, Tautre de la part de M. Karl Frank, tis-
seur d'articles façonnés très riches. — Des remerclments sont votés.
Correspondance.
M. E. Lacroix avise l'envoi d'un ouvrage de M. Ch. Leroux, « Traité
de la filature des laines peignées et cardées», qui sera adressé au
comité de mécanique.
M. Th. Reye, professeur, désire un exemplaire d'un des Bulletins
contenant le mémoire de M. Hirn, publié en 1855, sur l'utilité des
enveloppes ; il a été difficile de faire droit à celte demande, vu l'épui-
sement presque complet de ce Bulletin, et M. le président se propose
de revenir, à cette occasion, sur la question d'un nouveau tirage de
certains mémoires.
L'Association française pour l'avancement des sciences, adresse une
note sur la répartition et le mode de régulation des pressions dans
un réseau de conduites à gaz, sujet traité en 1872 au Congrès de
Bordeaux. — Renvoi à la commission du gaz, saisie déjà de cette
question.
La Société des anciens ateliers R. Hartmann, à Ghemnitz, envoie la
description d'un dynamomètre. — Renvoi au comité de mécanique.
MM. H. Hseffely et G* demandent à concourir pour le prix relatif
à l'introduction d'une nouvelle industrie dans le département, et
appuient leur instance sur la fabrication de l'article moleskine unie
ou drap coton. — Renvoi au comité de mécanique.
M. H.-J. Wood, éditeur du journal 0/ the Society of Arts, qui vient
dïnsérer dans sa Revue le programme des prix de la Société indus-
trielle, demande communication des rapports concernant les écoles
et institutions fonctionnant sous la surveillance de la Société, et ofTre
TOME XLm. NOVEMBRE ET DÉCEMBRE 1873. 41
— 648 —
de fournir en échange les documents analogues qu'il pourra recueillir
en Angleterre.
M. Gustave Bossange, chargé par la commission américaine des
brevets de faire parvenir à destination les publications du départe-
ment des brevets des Etats-Unis, s'informe de Tentremise qu'il doit
employer pour s'acquitter de sa mission. Le libraire, correspondant
de la Société, a été indiqué.
M. Risler Beunat, chimiste à Barcelone, prie la Société de procéder
à la destruction de deux plis cachetés, N*** 91 et 105, déposés par lui
le 23 novembre 1864, et le 12 avril 1866.
M. 0. Hallauer envoie copie d'une lettre adressée par lui au prési-
dent de la Société industrielle de Lille et du Nord de la France, avec
prière de la faire insérer au Bulletin de la Société de Mulhouse, en
tête du mémoire en cours de publication, et concernant la répar-
tition du calorique dans les moteurs à vapeur. — Avec la réserve
que le comité de mécanique approuve cette demande, l'assemblée
décide l'impression au Bulletin, en tête du mémoire en cours de publi-
cation, de la lettre dont il vient d'être donné lecture.
Au sujet du dynamomètre envoyé par la Société de constructions
de Chemnitz, M. Gerber-Eeller rappelle que le fondateur de ses vastes
ateliers, M. Richard Hartmann, est originaire d'Alsace, et a acquis sa
haute position après avoir eu des commencements très modestes.
Traoimx.
Le conseil d'administration, sollicité par la nouvelle Société indus-
trielle de Lille, de consentir à l'échange du Bulletin contre lés publi-
cations de la jeune Société du Nord de la France, dont les deux pre-
miers numéros ont paru, est d'avis d'accepter cette offre. — Adopté.
Suivant un vo^u déjà souvent émis, et d'après un vote auquel il fut
procédé à l'une des dernières séances, le comité de mécanique, d'ac-
cord avec le conseil d'administration, a choisi un certain nombre de
rapports concernant les combustibles et les chaudières, et destinés i
être imprimés en un volume spécial. D'après les nombreuses demandes
journalières de ces documents qui parviennent à la Société, la garantie
d'une centaine d'exemplaires que voudrait obtenir l'éditeur avant de
procéder au tirage, semble plutôt une formalité qu'un engagement, et
la Société autorise M. le président à traiter dans ces conditions. Selon
j
-- 649 —
le plus ou moins de succès de cette publication, le comité de méca-
nique sera invité à désigner une seconde série de travaux sur les
moteurs à vapeur.
M. A. Thierry, trésorier, donne connaissance du mouvement des
fonds pendant l'exercice 1878 (l** décembre 1872 au 80 novembre
1873); l'ensemble des recettes et des dépenses présentent un équilibre
parfait, et les prévisions du budget se sont réalisées avec une entière
exactitude, qui paraît encore plus saisissable après quelques explica-
tions de M. le président sur divers chapitres, tels que les dépenses
afférentes au Musée de dessin industriel, à l'éclairage, aux frais de
poste, etc. Les rentrées comprennent environ 84,000 fr. couvrant les
frais de Tannée, et laissant disponible le solde de 30,000 fr., provenant
des exercices antérieurs.
Pour TEcole de dessin, la situation financière se présente dans les
mêmes conditions favorables, donnant un actif de fr. 2817.55, dont le
montant se réduira successivement par suite de dépenses extraordi-
naires que nécessiteront l'acquisition de nouveaux modèles, et l'instal-
lation d'un supplément de mobilier.
Gomme d'ordinaire, la vérification des comptes est renvoyée à une
commission composée de MM. Ernest Zuber, Amédée Schlumberger et
Edouard Thierry-Mieg, et qui présentera son rapport à la séance de
décembre. M. le trésorier soumet ensuite à l'assemblée le budget de
l'année 1874, dont les éléments ont été fournis par les chiffres des
comptes précédents, tant pour la Société industrielle que pour l'Ecole
de dessin. — L'assemblée adopte ces prévisions, après avoir entendu les
observations de M. le président, qui demande, au nom du conseil d'ad-
ministration, une augmentation des appointements du concierge, et qui
propose, au nom des comités de surveillance de l'Ecole de dessin linéaire
et du conseil d'administration, une nouvelle combinaison concernant
les heures de fréquentation des cours, et entraînant une dépense de
bancs et de tables. En ce moment l'enseignement se donne à environ
quatre-vingts élèves pendant dix heures chaque semaine, mais d'après
les demandes d'inscription, il faudrait admettre au moins 120 élèves, et
pour y arriver, on ne recevrait plus les jeunes gens que six heures
par semaine, c'est-à-dire deux heures tous les deux jours, et on per-
mettrait aux plus assidus, pour augmenter leur temps d'études, de tra-
— 650 —
vailler dans une autre salle, qu'il faudrait approprier au dessin, et
où ils ne se trouveraient plus sous la surreillance directe du profi»-
seur. — Le crédit demandé pour les bancs et Téclairage est TOté, sons
la condition que le comité de mécanique, qui a encore à se pronooc^
sur ces nouveaux arrangements , émette un avis favorable.
Après examen de la demande faite par M. le D' Goppelsnsder de
permettre aux élèves de l'Ecole municipale de diimie la fréquentation
de la Bibliothèque, le comité de chimie est d'avis d'autoriser cette visiie
une heure par semaine*, le samedi soir de S à 4 heures, en présence
du bibliothécaire, et à la condition que les ouvrages ne puissent être
emportés de la salle. — Accordé.
M. Ernest Zuber donne lecture d'une note sur un procédé de forage
des puits ; ce travail, outre la description de la méthode employée par
M. Christ, abonde en données pratiques excessivement intéressantes,
et fournit des comparaisons utiles entre les divers systèmes en usage.
Renvoi au comité de mécanique.
Communication, au nom du comité de chimie, d'un rapport de
M. Albert Scheurer sur un procédé de teinture et d'impression aa
moyen de l'indigo, par MM. Schûtzenberger et de Lalande.
Cette nouvelle manière de faire est basée sur l'emploi d'un rédu^
teur différent de ceux usités jusqu'ici : l'hydrosulfite de soude. Elle
paraît présenter des avantages considérables en teinture, et permettre
en impression l'association de couleurs non encore employées simulta-
nément, comme le prouvent les échantillons soumis. — L'impression est
votée.
Pour se conformer aux désirs des comités de chimie et de méca-
nique, M. le président annonce que les procès-verbaux des réunions de
ces comités seront publiés dans le plus bref délai possible, après qœ
les séances auront été tenues.
La lecture d'un travail de M. Grad, sur l'industrie d'Alsace à TEî-
posiUon de Vienne, vu l'heure avancée, est renvoyée à une prochaine
séance.
M. Arthur Favre, présenté comme membre ordinaire par M. Alfred
Favre, est admis à l'unanimité des voix.
La séance est levée à 7 heures.
j
— 651 —
PROCËS-VERBAUX
des séances ciia comité d.e mécaniq\ie
Séance du 18 novembre 1873.
Seize membres sont présents.
Le procès-verbal de la dernière réunion est lu et adopté.
M. Schœa prévient le Comité que M. Rocheblave ayant retiré le
compteur avec casse-fil, qui avait été renvoyé à une Commission dans la
réunion précédente, il n'y a momentanément plus lieu de s'en occuper.
Le prospectus envoyé par MM. Pitoy frères, à Nancy, et relatif au
piston universel Giffard, sera, en l'absence de toute autre donnée,
déposé aux archives.
Il est donné lecture d'une lettre de M. 6. Risler, de Cernay, par
laquelle Tauteur recommande à l'attention du Comité un batteur-
cardeur de son invention, destiné à remplacer Tépurateur qu'il avait
précédemment imaginé. Un rouleau de coton Louisiane, sortant de sa
machine, accompagne la lettre de M. Risler. Ce dernier, ayant encore
quelques légères modifications à apporter à sa machine, désirerait
simplement voir essayer le rouleau de coton cardé dont il a fait l'envoi
à la Société. Le Comité, ne se considérant pas encore comme saisi de
l'examen du batteur-cardeur de M. Risler, défère au désir de ce
dernier en invitant l'un de ses membres à essayer officieusement la
nappe d'échantillon qui accompagne sa lettre.
M. Meunier donne lecture d'une note en réponse à celle présentée
au Comité par M. Gœrig, dans sa séance * du mois de septembre.
M. Gœrig, en rapprochant les rendements obtenus par MM. Meunier
et Hallauer, dans leurs derniers essais comparatifs sur une chaudière
à bouilleur et réchauffeur Marozeau, et sur une chaudière Sultzer à
foyers intérieurs, d'autres résultats d'expérience consignés dans les
Bulletins, avait cru pouvoir en déduire que la supériorité assignée aux
chaudières à foyers intérieurs par le rapport de MM. Meunier et
Hallauer n'était pas sufGsamment démontrée par leurs ensais dans les
conditions où ils avaient été faits.
M. Meunier, après avoir discuté la valeur de quelques-unes des
données sur lesquelles M. Gœrig s'était appuyé, montre, en prenant
— B52 —
pour terme de comparaison les rendements obtenus lors des essais de
la machine du retordage de MM. Dollfiis-Mieg et C% que le désaccord
signalé se renferme dans des limites très acceptables. A l'ai^ui de
Topinion favorable émise à Tégard des chaudières à foyers intérieurs,
il cite un grand nombre d'expériences sur des générateurs de ce
modèle, exécutées par TAssociation alsacienne, et qui toutes confirment
l'excellence de ce type au point de rue du rendement. Il demande,
en terminant, des expériences pour contredire les faits avancés par
lui.
M. Gœrig reconnaît que les résultats indiqués par M. Meunier^ 8*il
les eût connus, ne lui auraient pas permis de taxer de prématurées les
conclusions tirées des essais cités plus haut. Toutefois il voudrait les
voir confirmer par des essais plus prolongés et faits dans des condi-
tions aussi identiques que possible. A l'appui de cette opinion,
M. Wacker lit au (lomîté une note, dans laquelle, sans contester
positivement la valeur des chaudières à foyers intérieurs comme
rendement, il insiste sur les divers points de vue auxquels il faut se
placer pour juger dans leur ensemble la valeur relative des deox
systèmes de générateurs en présence. Il signale la plus grande
élasticité des chaudières à bouilleurs au point de vue de la productioD
de la vapeur, la nécessité de comparer le prix de revient des deoi
systèmes par rapport à leur puissance d'évaporation, et de mettre en
regard leurs conditions de sécurité. Il termine en exprimant le vœa
que des expériences soient faites sur des chaudières de même surltce
de grille, de même surface de chauffe, placées côte à côte, • chauffées
par le même chauffeur avec la même houille, de façon à couler li
question à fond.
Une longue discussion s'engage sur les diverses questions qui ont
été soulevées, et aboutit aux conclusions suivantes :
l*' Le Comité se déclare satisfait des explications fournies pv
M. Meunier en réponse à la note de M. Gœrig, et pasde à l'ordre da
jour sur cette question.
i'* Le Comité, désireux de vider une fois pour toutes la question da
mérite relatif des chaudières à bouilleurs et à foyers intériems
exprime le vœu que des expériences comparatives soient entreprises
sur des générateurs de ces deux types placés dans des conditions
j
— 653 —
identiques, ainsi que l'avait indiqué M. Wacker au cours de la
discussion.
M. 6. Ziegler ayant bien voulu déclarer à la demande da Comité,
que la Société alsacienne de constructions mécaniques se prêterait
a installer deux générateurs dans les conditions voulues pour obtenir
des résultats indiscutables, le Comité décide, sur la proposition de
M. Schœn, qu'une demande en forme sera adressée par lettre à la
Société alsacienne.
Pendant la discussion, le secrétaire a fait observer qu'il était
désirable que le Comité prit désormais pour règle de considérer les
résultats expérimentaux qui lui ont été soumis dans des mémoires ou
rapports, et dont l'impression au Bulletin a été décidée, comme acquise,
et ne les laisse plus mettre eh discussion, à moins que ce ne soit en
vue des résultats de nouvelles expériences, ou bien- en apportant la
preuve d'erreurs matérielles. De celte façon, le Comité évitera que les
discussions auxquelles il se livrera, demeurent stériles.
Le secrétaire chargé par le Comité de lui proposer le cadre d'une
publication destinée à condenser les divers travaux parus dans les
Bulletins depuis une quinzaine d'années, et relatifs aux essais des
chaudières à vapeur, présente à son approbation le programme
suivant.
La publication aurait pour titre :
Etudes sur la combustion de la houille et sur le rendement des
chaudières à vapew; et comprendrait les mémoires dont la nomen-
clature suit :
Notes sur la mesure des quantités d'air qui entrent sous les foyers
des chaudières à vapeur, par M. £m. Burnat, (tome 29).
Note sur la combustion de la fumée dans les foyers des chaudières
à vapeur, par le môme (tome 29).
Rapport sur le concours du prix à décerner à celui qui aura fait
fonctionner le premier dans le Haut-Rhin, une chaudière évaporant
7 1/2 kilog. d'eau par kilogramme de houille de Ronchamps, par
MM. Em. Burnat et Dubied (tome S).
Mémoire sur des expériences relatives aux chaudières à vapeur,
faisant suite au rapport du Comité de mécanique sur le concours des
chaudières de 1859, par M. Em. Burnat (tome 38).
— 654 —
Recherches sur la œmbustion de la houille par MM. A. Scbearer-
Kestner et Meunier (tomes 88 et S9).
Lettre de M. 6. -Ad. Him à M. Scheurer sur les méthodes propra
à déterminer la quantité d'eau entraînée par la yapeur (tonne S9).
Rapport de M. W. Grosseteste sur l'influence de Tétat de propreté des
surfaces sur l'utilisation des sur&ces du calorique dans les générateurs
à vapeur.
L'ensemble de ces travaux fournirait un volume de 500 pages, avec
11 tableaux et 14 planches.
Le Comité approuve ce programme, et est d'avis de réserver les
mémoires sur les machines à vapeur pour d'autres publications, s'il j
avait lieu.
Divers membres expriment toutefois le désir de voir figurer dans
le volume qu'il s'agit d'éditer un résumé des résultats des concours
des chauffeurs, accompagné de notes sur les observations auxquelles
ces concours ont donné lieu sous le rapport du chauffage. M. Meunier
est prié de préparer pour la prochaine séance un projet de résumé;
le Comité verra, en rapprochant entre eux les résultats des concours,
s'il y a lieu de les publier. Il est d'avis que le tirage pourra être de
500 exemplaires ; le Conseil d'administration examinera s'il y a lieu
pour la Société de souscrire à cette publication pour un certain
nombre d'exemplaires, quoique le succès de la vente de l'ouvrage ne
paraisse pas douteux.
L'heure avancée ne permettant pas de prendre communication
détaillée du rapport de M. Meunier sur les chaudières à vapeur
figurant à l'exposition de Vienne, ce travail reviendra à une procbaine
séance. Mais l'impression en est immédiatement votée, afin de n'en pas
retarder la publication.
Après un examen rapide des travaux en retard, la séance est levée
à 7 1/2 heures.
— 655 —
PROCÈS- VERBAUX
d.es séances du. comité de diimie
Séance du 12 novembre 1873.
La séance est ou verte à 6 1/4 heures. — Treize membres y assistent.
Le procès- verbal de la dernière séance est lu et adopté.
M. Trechsel, par Fentreniise de M. Goppelsrœder, transmet quelques
détails complémentaires sur la binnite dont il a récemment fait
l'analyse. Cette notice contient l'indication des caractères minéralo-
giques de cette substance, et servira d'introduction à la précédente
analyse dont le Comité de chimie a demandé l'insertion au Bulletin.
M. Albert Scheurer donne lecture du rapport qu'il a été chargé de
faire sur une note de MM. Schûtzenberger et de Lalande, relative à
un nouveau procédé d'application de l'indigo. Le Comité demande
lïnsertion de cet intéressant travail, qui sera accompagné d'échan-
tillons de tissus préparés par les soins de M. Albert Scheurer. Le
premier de ces échantillons présente du bleu d^indigo à la cuve
d'hydrosulfile, et les trois autres du bleu d'indigo associé avec noir
d'aniline, avec orange de chrome et avec rouge garance.
M. le secrétaire signale au Comité les divers obstacles qui s'opposent
à la publication rapide des tra^'aux du Comité de chimie. Une des
principales difiQcultés résulte de la nécessité de grouper les matériaux
à publier, de manière à former chaque mois un Bulletin complet d'un
nombre entier de feuilles d'impression.
En étudiant le m>)de opératoire d'une série de publications hebdo-
madaires ou bi -mensuelles, M. le secrétaire a constaté que les uns,
comme les comptes-rendus de l'Académie (}es sciences, terminent chaque
Bulletin par une revue bibliographique ; d'autres, comme la Société
chimique de Paris, par une analyse des travaux de chimie publiés en
France et à l'Etranger, et par une revue des brevets français et
anglais; d'autres enfin, comme la Société chimique de Berlin, par
rénumération des titres des mémoires qui ont paru dans tous les recueils
scientifiques du monde.
Le BuUelm de la Société industrielle^ par contre, n'utilisait, jusqu'à
ce jour, dans le même but, que les procès-verbaux des divers
Comités.
— 656 —
M. le président de la Société, pour satisfaire les vœux da Comité
dans la mesure du possible, propose, pour Tavenir, de publier réga-
liërement chaque mois le procès- verbal du Comité de chimie, auf
à scinder au besoin les procès-verbaux des séances de la Société
industrielle qui peuvent Têtre sans trop d'inconvénient Le oomîié
accueille avec empressement la proposition de M. le président,
en exprimant toutefois le vœu que ses publications puissent obtenir
la priorité sur celles du Comité de mécanique, qui sont souvent
accompagnées de planches dont la composition occasionne des retank
M. le secrétaire exprime Tespoir que sous ce rapport également toute
satisfaction pourra être accordée au Comité de chimie.
Sur la proposition du Conseil d'aministration, M. le secrétaire soumet
au Comité le vœu, antérieurement formulé par M. le professeur
Giippelsrœder, que les élèves de Técole municipale de chimie puissent
être autorisés, dans une certaine mesure, à consulter les nombreose
publications périodiques qui arrivent à la bibliothèque de la Société
industrielle. Le Comité de chimie, sous la réserve expresse de toutes
les garanties reconnues indispensables à la conservation intégrale ik
la bibliothèque, procède à Texamen de cette question et arrive i
formuler la proposition suivante :
c Les élèves de Técole de chimie, munis de cartes spéciales signée
par M. Goppeisrœder, pourront être autorisés à consulter les
journaux et revues scientifiques de la Société industrielle, en b
présence du bibliothécaire , tous les samedis , de S à 4 heures. Ils
pourront faire des extraits séance tenante, mais ils ne pourront
emporter aucun ouvrage ni brochure. > Cette proposition sen
soumise à la ratification de la Société industrielle.
M. Goppeisrœder annonce qu'il est parvenu à réaliser de nouveaux
progrès dans le dégommage et le blanchiment des cocons et de la
soie-fleuret, et qu'il a pu dégommer et blanchir des cocons de diffé-
rentes qualités de l'extérieur jusqu'à la couche qui a voisine la
chrysalide, et enlever les taches qui s'y trouvent souvent sans qn'ilen
soit résulté aucune déformation du cocon. Il soumet au Comité diTers
échantillons de cocons traités par son procédé.
M. Goppeisrœder annonce également que plusieurs piiblieatioDS
récemment faites en Allemagne, Tout engagé à s'occuper, en collabo-
i
— 657 —
ration de plusieurs élèves du laboratoire, de rexamen comparatif des
différentes méthodes proposées par le dosage de Tacide nitrique contenu
dans les nitrates et dans les eaux potables.
L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à 7 1/4 heures.
Sécmce du iO décembre 1873.
La séance est ouverte à 6 1/4 heures. — Onze membres y assistent.
Le procès-verbal de la dernière réunion est lu et adopté.
M. le secrétaire propose de nommer dans les diverses Sociétés indus-
trielles de la France des membres correspondants chargés de tenir le
comité de chimie au courant des travaux de ces Sociétés. Les envols
réguliers de ces correspondants seraient analysés ou résumés par le
secrétaire du Comité, et pourraient servir à compléter d'une manière
intéressante les Bulletins. Le comité adopte avec empressement cette
proposition, qui sera soumise à l'examen du Conseil d'administration.
M. le secrétaire donne lecture d'un mémoire de M. Wehrlin,
présenté au concours pour le prix relatif au noir d'aniline vapeur.
Ce travail, qui du traite ferrocyanure et du ferricyanure d'aniline, est
confié à l'examen de M. Brandt.
Le Comité demandera à la Société l'adjonction de M. Wehrlin.
M. Gustave Schseffer donne lecture du rapport qu'il a été chargé de
présenter sur le travail de M. Schlumberger, relatif à l'emploi des
cylindres en fonte cuivrée. Le Comité de chimie, après avoir voté des
remercîments au rapporteur, demande l'impression de la notice de
M. Th. Schlumberger, suivie du rapport de M. SchsBffer.
M. Emile Eopp, de Zurich, adresse un travail de M. Romigialli, de
Sondrio (YaltelineJ, intitulé ; « Contribution à l'histoire de la théorie
du rouge d'Andrinople. » M. le secrétaire, après avoir présenté une
courte analyse de ce mémoire, fait observer au Comité que l'auteur
ayant l'intention de publier les observations qu'il a pu recueillir, il
y aurait opportunité à insérer au Bulletin un résumé de ce travail,
résumé à faire soit par l'auteur lui-même, soit par las soins du
Comité de chimie. Cette proposition est adoptée par le Comité, et M. le
secrétaire veut bien se charger d'écrire dans ce sens à M. Eopp, sous
la direction duquel a été exécuté le travail en question.
La séance est levée à 7 1/4 heures.
TABLE DES MATIÈRES
CONTENUES DANS LE QUARANTE-TROISIÈME VOLUME
BULLETIN DE JANVIER
Rapport annuel présenté par M. Théodore Schlumberger, secrétaire S
Mouvement de la caisse de la Société 80
Id. id. l'Ecole de dessin îi
Liste des membres du Conseil d'administration, des comités et des
membres reçus en 1872 SS
Règlement du Musée de dessin industriel de Mulhouse SO
Note sur T Asclepias syriaca, plante textile, par M. le !> Eœchlin. . S!
Notice nécrologique sur M. le docteur Weber, par M . le D* Eugène
KoBchlin S7
Résumé des séances de la Société industrielle (des 27 novembre et
18 décembre 1872) 4!
Tableau statistique des appareils à vapeur, transmis par M. Bonnaymé.
BULLETIN DE FÉVRIER 6c MARS
Rapport de M. P.-6. Heller, inspecteur de l'Association pour pré-
venir les accidents de machines, sur les travaux techniques,
pendant l'exercice 1871-72 5S
Liste des récompenses décernées par le jury aux exposants alsa-
ciens-lorrains qui ont pris part à l'Exposition universelle de
Lyon 94
Résumé des séances de la Société industrielle (du 29 janvier 187 S) 98
Procès-verbaux des séances du comité de mécanique (des 22 oc-
tobre, 19 novembre et 17 décembre 1872) lOS
BULLETIN D'AVRIL & MAI
De la législation en matière de brevets d'invention de dessins et
de marques de fabrique dans l'empire d'Allemagne et les autres
Etats, par le D* Robert Jannasch. (Mémoire couronné par la
Société industrielle de Mulhouse.) VfS
— 659 —
Page»
Rapport de MM. Engel-Dollfus et Iwan Zuber, au nom du comité
de commerce, sur deux mémoires présentés pour le prix N"" 7. 171
Rapport sur la partie relative à la protection à accorder aux
marques de fabrique, du Mémoire répondant au prix N** 7 du
concours de 187S, présenté, au nom du comité de commerce,
par M. Engel-Dollfus 175
BULLETIN DE JUIN 6c JUILLET
Rapport sur la question de l'unification des divers systèmes de
numérotage des filés, présenté au nom du Comité de mécanique,
par M. Camille Scbœn 196
Note sur la comparaison des chaudières à foyers intérieurs, sans
réchauffeurs (dites chaudières de Cornouailles et du Lancasbire),
avec les chaudières à trois bouilleurs, munies d'un réchauffeur
tubulaire en fonte, placé sous la chaudière (chaudière de
Wesserling) 282
Application du pandynamomètre à la mesure du travail des ma-
chines à vapeur à balancier, par G.-A. Hirn 245
Note sur l'application de la méthode de M. G.-A. Hirn à la déter-
mination directe de Feau entraînée par la vapeur, présentée
par M. 0. Hallauer 257
La régénération et la restauration des peintures à Tbuile, d'après
la méthode de M. de Pettenkofer, par le D* Fr. Goppelsrœder . . 260
Résumé des séances de la Société industrielle (séances des 26 fé-
vrier, 26 mars et 80 avril 1878) 271
Procès-verbaux des séances du comité de chimie (séances des
9 octobre, 18 novembre, 11 décembre 1872 et 15 janvier 1878) 284
BULLETIN D'AOUT
Note sur les moyens de prévenir les chances de feu dans les éta-
blissements industriels, et organisation du service d'incendie,
par M. F. Engel-Gros 291
Note sur les manœuvres exécutées le 80 mars 1878 chez MM. Doll-
fus-Mieg et G* avec leur matériel d'incendie, présentée au nom
du comité de mécanique, par M. Th. Schlumberger S26
— 660 --
Pifa
Note de M. G.-A. Hirn, sur quelques corrections à faire dans les
calculs relatifs aux diagrammes du paadynamomètre de Renm 3S8
Note sur une désorganisation du coton et des fibres végétales par
les alcalis après l'action de certains oxydants, par M. Paul
Jeanmaire • 884
Procès-yerbaûx des séances du comité de mécanique (séances des
22 octobre, 19 novembre, 17 décembre 1872, 80 janvier,
18 février et 18 mars 187S) 3S6
Procès-verbaux des séances du comité de chimie (séances des
12 février, 12 mars, 9 avril et 14 mai 187S) m
BULLETIN D'AOUT (Supplément)
Etude de trois moteurs pourvus d'une enveloppe ou chemise de
vapeur, par M. 0. Hallauer 855
Résumé des séances de la Société industrielle (séances des 28 mai,
25 juin et 80 juillet 1873) 894
Procès-verbaux des séances du Comité de mécanique (séances des
22 avril, 6 mai, 18 mai, 20 mai et 24 juin 1878) 409
BULLETIN DE SEPTEMBRE
Note sur les thermomètres avertisseurs électriques, par M. Emile
Besson 421
Rapport présenté par M. 6. de Goninck, au nom du comité de
chimie, sur un appareil indicateur de température, proposé par
M. Besson 4!*
Mémoire sur Futilisation de la pression atmosphérique pour le
tamisage des couleurs qui servent à Timpression, par M. A.
Rosenstiehl 480
Note sur le noir d'aniline, par M. Gh. Lauth 4SI
Rapport sur la valeur comparée de Talizarine artificielle et de la
garance, présenté au nom du comité de chimie par M. Brandi 410
Note sur les diamètres et pas des boulons et des vis à filets trian-
gulairesy présentée par M. Steinlen 444
Rapport sur un mémoire de M. Steinlen, relatif aux dimensions
à adopter pour les vis à filets triangulaires, présenté au nom
du comité de mécanique par M. Camille Schœn 451
— 664 —
Pge
Rapport sur la marche de FEcole de dessin industriel et architec-
tural (année 1872-1873), présenté au nom du comité de
l'Ecole, par M. Steinlen 466
Rapport sur la marche de FEcole de dessin, présenté au nom du
comité des beaux-arts, par M. Engel-Dollfus , 459
Rapport de M. F. Engel-Dollfus, vice-président trésorier du comité
d'administration de l'Ecole de filature et de tissage mécanique . 464
BULLETIN D'OCTOBRE
Programme des prix proposés par la Société industrielle de Mul-
house, dans son assemblée générale du 28 mai 1873, pour être
décernés en 1874 471
Programme des prix offerts supplémentairement par l'Association
pour prévenir les accidents de machines 505
Résumé des séances de la Société industrielle (séances des 27 août,
24 septembre et 29 octobre 1878 507
Procès-verbaux des séances du comité de chimie (séances des
21 mai, 11 juin, 9 juillet, 18 août et 8 octobre 1878) 620
Procès -verbaux des séances du comité de mécanique (séances des
19 août, 16 septembre et 21 octobre 1878) 580
BULLETIN DE NOVEMBRE <& DÉCEMBRE
Rapport sur un projet d'installation au bassin de Mulhouse d'une
grue à vapeur pour le déchargement des houilles, présenté au
cx)mité de mécanique de la Société industrielle par MM. Gus-
tave Dollfus et Paul Heilmann-Ducommun 585
Mémoire sur un projet d'installation d'une grue à vapeur, pré-
senté à la Société industrielle pour le concours des prix, par
MM. L. Sauter-Lemonnier et C**, de Paris 652
Rapport présenté au nom du comité de mécanique, sur un projet
d'installation d'une grue à vapeur, par M. Ernest Zuber 570
Rapport général sur l'Association alsacienne des propriétaires
d'appareils à vapeur, à la fin de son sixième exercice, 1872-78,
présenté à l'assemblée générale du 10 septembre 1878, par
M. Ernest Zuber, président du Conseil d'administration 576
— 662 —
Pigei
Rapport de M. Charles Meunier-Dollfus, ingénieur en chef de
rAssociation alsacienne des propriétaires d'appareils à vapeur,
sur les travaux exécutés sous sa direction pendant Texercice
1872-1878 579
Lettre de M. 0. Hallauer à M. Kuhlmann, président de la Société
industrielle de Lille 590
Analyse de deux naachines Gorliss de mêmes dimensions, Tune
sans enveloppe, l'autre pourvue d'une enveloppe ou x^henûse de
vapeur, présentée par M. Hallauer dans la séance du 24 sep-
tembre 1878 592
Notes et croquis sur les chaudières et les appareils à vapeur à
vapeur à l'Exposition de Vienne en 1878, par M. Charles Meu-
nier-Dollfus, ingénieur en chef de l'Association alsacienne des
propriétaires d'appareils à vapeur 619
Rapport présenté au nom du comité de chimie, sur une nouvelle
méthode pour doser Findigotine avec l'hydrosulflte de sodium,
par le D* Fr. Goppelsrœder 64S
Résumé des séances de la Société industrielle (séance du 26 no-
vembre 1878) 646
Procès-verbaux des séances du comité de mécanique (séance du
18 novembre 1878) 651
Procès*verbaux des séances du comité de chimie (séances des
12 novembre et 10 décembre 1878) 654
Table des matières contenues dans le 43* volume 658
> I»»llwil>V—w BMkr 4 eu
fi
U3
PC
ce
>
fT3
CO
<L>
>
CO
(=:
w
CD
§-
O
Z
o
CJ>
'-'
»-3
od
>
O
1
o
OC
tt.
5
<<
n
w
£-«
l
1
(£
<
1
>
n.
Culletir. deUSaciîts jr
S rRANSÏEHSALE B.F,
pswwy
ELEVATION
Impf MunBadw Â:C"Mulkt,ua
1
ce
o
Et,
Cd
1=:
o
>
•OJ
PC
p .
Z «
1—4 U
I—»
>
O
•-a
CD
co
<L>
>
co
(=:
CD
o
OQ
ce
C3
<
b3
w
O
CO
Q
3
P
<
<:
E-"
K
UJ
u
Pi
o
PL,
o
il
r 1
a.
4
4
Bulletin de k Société Ir
Pi.ni
E KANSVERSAIE I.F.
ELEVATION
!m^ IhmB*^ Je C'-Ualk
Jmor \^JivE6id^AC''AfuiÀousi'
*M^
P!.V
SULZ
Echelle ,
inp. /eave Si^ à C''MBlhaaf
PI . VII
Si.liet.n d»
b longitudinaîe
et coupe Fig î
ZEH-SCifcsW^^;2^,a
/'■;■. ->.■.. .?^- ^-T-AW^ j.
\ï
\
J