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Full text of "Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse"

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BULLETIN 


SOCIETE  INDUSTRIELLE 


MULHOUSE 


BULLETIN 


DE   LA 


SOCIÉTÉ  INDUSTRIELLE 


DE 


MULHOUSE 


TOME  XLIII 


MULHOUSE 

UPRIiaitn  V  BiDER  R  C*,  ftOITBURS  DBS  BULLBTINS  DS  U  SOCIÈli  WDOSTKBLLI 

RDB  DE  LA  JCniCI,  5 


1873 


K(^S'Zo 


ttfiRM»  ¥mù 


BULLETIN 


DE    LA 

SOCIÉTÉ    INDUSTRIELLE 

DE   MULHOUSE 


(JuTier  1879) 


RAPPORT  ANNUEL 

présenté  par  M.  Th.  Sghlumberger,  secrétaire. 


Séance  du  18  décembre  187;^. 


Messieurs, 

Au  moment  de  vous  soumettre  le  résumé  de  vos  travaux  pen- 
dant l'année  1872,  il  ne  sera  peut-être  pas  hors  de  propos  de 
vous  rappeler  en  quelques  mots  dans  quelles  conditions  générale- 
ment défavorables  ont  dû,  surtout  depuis  un  an,  s'exercer  nos 
principales  industries. 

Vous  trouverez  dans  cette  situation  difficile,  dans  de  nombreux 
départs  dus  presque  tous  aux  changements  politiques  que  nous 
subissons,  dans  le  trouble  et  l'agitation  inséparables  d'une  période 
comme  celle  que  nous  traversons,  les  motifs  qui  ont  empêché 
notre  Société  de  donner  à  ses  études  toute  l'importance  qu'elles 
avaient  prise  avant  1 870. 

Jugez  en  effet  de  la  position  de  l'industriel  :  il  a  devant  lui,  me- 
naçante, la  date  du  31  décembre  qui  va  lui  fermer  presque  com- 
plètement le  marché  français  ;  les  relations  qu'il  a  mis  de  longues 
années  à  établir  vont  lui  manquer  brusquement  ;  il  lui  faut  à  tout 
prix  chercher  de  nouveaux  débouchés,  apprendre  à  connaître  les 
besoins  d'une  consommation  qui  jusqu'ici  trouvait  pleinement  à 

TOHB  XLm.  JANVIER  1873. 


—  6  — 

se  satisfaire,  se  conquérir  une  position  sur  un  terrain  où  la  place 
lui  est  disputée  avec  acharnement. 

En  temps  ordinaire,  une  transition  aussi  radicale  ne  se  serait 
pas  effectuée  sans  crise;  diverses  circonstances  concourent  au- 
jourd'hui à  rendre  la  position  plus  critique  encore. 

La  main-d'œuvre,  en  effet,  rare  et  recherchée  depuis  plusieurs 
années,  est  devenue  plus  rare  encore  par  suite  de  Témigration  en 
grand  nombre  de  la  population  à  l'approche  du  1er  octobre. 

Le  combustible  a  presque  doublé  de  prix  depuis  quelques  mois, 
et  vous  savez  tous  combien  l'emploi  de  plus  en  plus  général  des 
machines  donne  un  rôle  considérable  à  cet  élément  dans  l'exploi- 
tation d'une  industrie. 

Pour  fabriquer  les  produits  exigés  par  une  consommation  nou- 
velle, il  fallait  augmenter  ou  modifier  le  matériel  ;  et  ici  encore  on 
s'est  trouvé  en  face  d'un  obstacle  imprévu  :  une  hausse  énorme 
dans  toutes  les  branches  de  la  construction  et  de  la  métallurgie, 
et,  par  suite,  un  notable  surcroit  de  dépenses  dans  l'installation 
de  nouveaux  appareils. 

Ajoutez  enfin  une  récolte  peu  abondante  dans  la  plupart  des 
pays  d'Europe,  un  renchérissement  continu  des  moyens  de  sub- 
sistance, et  vous  vous  rendrez  facilement  compte  des  préoccupa- 
tions de  l'industrie  en  face  d'une  situation  aussi  pleine  d'inconnu. 

Il  n'entre  pas  dans  ma  pensée.  Messieurs,  en  vous  rappelant 
quelques-unes  des  circonstances  au  milieu  desquelles  l'industrie 
d'Alsace  aura  à  se  mouvoir  à  son  entrée  en  concurrence  directe 
avec  les  fabriques  allemandes,  de  vous  faire  envisager  l'avenir  sous 
un  jour  trop  sombre. 

Nous  sommes,  c'est  certain,  à  la  veille  d'une  lutte  redoutable 
qui  entraînera  probablement  bien  des  souffrances;  mais  espérons 
en  la  vitalité  de  notre  industrie  qui  a  supporté  si  vaillamment 
déjà  tant  de  secousses,  et  qui  saura,  par  un  redoublement  d'efforts 
et  après  des  sacrifices  momentanés,  sortir  victorieuse  de  cette  nou- 
velle épreuve. 

Malgré  tant  de  chances  contraires,  vos  travaux,  Messieurs,  n'ont 


—  7  — 

pas  été  réduits  dans  la  mesure  que  Ton  pouvait  craindre,  et  l'ex- 
posé que  je  vais  avoir  l'honneur  de  vous  en  présenter,  vous  offrira 
des  indices  d'une  reprise  de  bon  augure. 

Comité  de  chimie. 

De  nombreuses  communications  ont  fourni  à  votre  comité  ma- 
tière à  des  rapports,  sinon  très  étendus,  du  moins  pleins  d'intérêt 
et  de  variété.  Si  les  essais  de  longue  haleine  ont  fait  défaut,  cela 
tient  à  l'option,  aux  incertitudes  qui  en  sont  résultées  et  à  des 
causes  de  ce  genre,  qui  n'entraveront  plus  des  recherches  futures 
auxquelles  les  sujets  ne  manqueront  pas.  Pour  n'en  citer  qu'un, 
d'une  étendue  presque  illimitée,  je  vous  rappellerai  le  manuel  sur 
les  matières  colorantes  en  usage  dans  les  fabriques  d'indiennes, 
que  le  comité  s'était  proposé  de  rédiger  à  un  point  de  vue  tout 
pratique.  Il  y  a  là,  par  suite  des  découvertes  journalières  et  des 
progrès  incessants  dans  les  procédés  de  fabrication,  un  champ 
d'investigations  toujours  nouveau. 

D'un  autre  côté.  Messieurs,  si  nous  voyons  bientôt  se  réorga- 
niser l'Ecole  de  chimie  avec  un  laboratoire  bien  monté,  nous  pou- 
vons espérer  que  les  études  théoriques  y  fleuriront  comme  du 
temps  où  professaient  MM.  Penot,  Schûtzenberger  et  Rosenstiehl; 
et  comme  j'en  suis  à  exprimer  des  vœux,  peut-être  pourra-t-on 
aussi  réaliser  le  projet  déjà  souvent  proposé  d'un  bureau  d'essais 
et  d'analyses  pour  les  drogues,  les  denrées,  les  engrais,  etc. 

Pour  suivre  dans  leur  ordre  de  présentation  les  questions  sou- 
mises à  votre  comité  de  chimie,  je  vous  mentiormerai  : 

Un  procédé  de  teinture  en  noir  d'aniline,  communiqué  par 
M.  Jules  Persoz  et  décrit  dans  l'un  de  vos  Bulletins. 

Une  note  sur  l'alizarine  artificielle,  par  M.  Ch.  Girard,  et  un 
mémoire  du  même  auteur  sur  certaines  réactions  du  phénol  et  de 
ses  dérivés.         '^ 

Vous  avez  ensuite  voté  l'impression  d'un  rapport  de  M.  Schû- 
tzenberger sur  un  système  de  blanchiment  au  soufre,  imaginé  par 


—  8  — 

M.  Bastaert,  et  d'un  travail  de  M.  C.-F,  Brandt  sur  les  propriétés 
de  Tacide  anthraflavique. 

Votre  comité  vous  a,  de  plus,  fait  connaître  les  résultats  d'es- 
sais sur  les  racles  en  verre  destinées  à  l'impression,  et  soumises  à 
votre  appréciation  par  M,  Arbell,  de  Stollberg,  et  une  méthode 
d'élimination  du  potassium  à  l'état  d'alun,  indiquée  par  M.  Ernest 
Schlumberger. 

Citons  aussi  un  mémoire  de  M-  C.-F.  Brandt  sur  la  prépara- 
tion de  divers  chlorates  au  moyen  du  chlorate  d'aluminium,  et  un 
rapport  de  M,  E.  Kopp  sur  l'analyse  du  charbon  chimique  em- 
ployé en  impression. 

Dans  la  séance  d'octobre,  M.  Brandt  vous  donnait  lecture 
d'une  note  intéressante  sur  la  composition  du  noir  d'aniUne  si 
fort  en  usage  aujourd'hui  dans  les  fabriques  d'indiennes,  et  M.  Sacc 
vous  faisait  part  d'un  procédé  pour  fixer  les  matières  colorantes 
sur  tissu  à  l'aide  de  savons  insolubles. 

Vos  Bulletins  se  sont  enrichis  d'une  étude  sur  les  densités  de 
l'acide  chlorhydrique,  entreprise  par  M.  Kolb,  d'Amiens,  qui  a 
dressé  une  table  donnant  à  15  degrés  de  température  la  richesse 
en  acide  réel  de  divers  mélanges  variant  de  0  à  25  degrés  aréo- 
métriques. 

Vous  devez  encore  à  M.  Kolb,  votre  habile  membre  correspon- 
dant, un  mémoire  sur  les  densités  de  l'acide  sulfurique,  présenté 
au  concours  des  prix,  et  vous  avez  récompensé  ce  travail  par  une 
médaille  de  l^e  classe  à  la  suite  du  rapport  favorable  que  vous  en 
a  fait  votre  comité  par  l'organe  de  M.  Rosenstiehl. 

Deux  concurrents  se  sont  mis  sur  les  rangs  pour  obtenir  le 
prix  relatif  à  la  fabrication  de  la  garance  artificielle,  et,  à  la  de- 
mande de  M.  Jules  Meyer,  le  rapporteur  de  votre  comité,  vous 
avez  décerné  une  médaille  de  Ire  classse  à  chacun  des  deux  com- 
pétiteurs, MM.  Gessert  frères  d'une  part  et  MM.  Meister,  Lucius  et 
Bruning  d'autre  part. 


—  9  — 


• 


Comité  de  mécanique. 

Depuis  que  deux  de  vos  créations,  rAssociation  des  chaudières 
et  l'Association  pour  prévenir  les  accidents  de  fabriques,  fonction- 
nent avec  tant  de  succès,  votre  comité  trouve  dans  ces  deux  direc- 
tions une  ample  moisson  de  sujets  d'études  sur  lesquelles  j'aurai 
l'occasion  de  revenir. 

Vous  avez  tenu  à  conserver  au  Bulletin  le  travail  si  complet  que 
vous  a  soumis  M.  l'ingénieur  des  mines  Keller  sur  la  situation  des 
industries  textiles  dans  le  département  du  Haut-Rhin  au  1er  jan- 
vier 1 870  ;  ce  rapport,  approuvé  dans  la  plupart  de  ses  données 
par  votre  comité,  constitue  un  document  de  la  plus  haute  valeur, 
non-seulement  au  point  de  vue  statistique,  mais  encore  comme 
renseignements  sur  la  marche  de  nos  industries,  sur  les  frais 
d'installation  et  d'exploitation  pendant  les  dix  dernières  années,  et 
sur  les  causes  des  crises  qui  souvent  viennent  peser  sur  nos  ma- 
nufactures. 

Dans  le  même  ordre  d'idées,  vous  avez  accueilli  avec  empresse- 
ment les  tableaux  statistiques  dressés  par  votre  président,  M.  Aug. 
DoUfus,  sur  les  diverses  industries  du  Haut-Rhin  en  1869  et  1871, 
et  vous  lui  avez  été  reconnaissants  d'avoir  recueilli  et  classé  un  si 
grand  nombre  d'indications,  de  les  avoir  réunies  en  tableaux  qui 
fournissent,  d'un  coup  d'œil,  l'importance  exacte  des  moyens  de 
production  de  notre  pays. 

Nous  y  trouvons,  en  effet,  le  nombre  d'établissements,  les  ou- 
vriers occupés,  la  quantité  de  broches  et  de  métiers  à  tisser,  les 
salaires,  les  productions  en  filés  et  en  tissus  ;  diversement  groupés, 
ces  chiffres  nous  apprennent  combien  les  filatures  emploient 
d'ouvriers  par  mille  broches,  ce  que  gagne  en  moyenne  un  ouvrier 
par  jour,  combien  de  marchandises  allaient  à  l'exportation,  etc. 
Rarement  pareille  occasion  se  présente  d'obtenir  des  renseigne- 
ments aussi  certains,  les  propriétaires  d'ateliers  ayant  eu  tout 
intérêt  à  transmettre  des  réponses  complètes  et  vraies  au  syndicat 


—  iO  — 

industriel,  qui  avait  à  procéder  à  l'enquête  d'où  ces  documents 
sont  tirés. 

Parmi  les  communications  diverses  que  votre  comité  a  eu  à 
examiner,  il  faut  encore  citer  : 

Le  régulateur  pour  machine  motrice,  de  MM.  Buss  frères. 

La  solution  d'un  problème  de  cinématique,  mouvement  circu- 
laire alternatif  en  rectiligne  alternatif  ou  réciproquement,  par 
M.  Poulain. 

Le  projet  d'installation  d'une  grue  à  vapeur  destinée  au  débar- 
quement des  houilles  arrivant  par  bateaux. 

Un  indicateur  de  niveau  d'eau  dans  les  chaudières,  inventé  par 
M.  Emile  Daniel,  de  Rouen,  et  sur  lequel  M.  Victor  Zuber  vous  a 
lu  un  rapport  qui  a  été  inséré  au  Bulletin. 

L'explication  fournie  par  M.  Bipper,  ancien  sous-directeur  de 
l'Ecole  de  tissage,  d'un  petit  appareil  dit  compte-c^ôtes,  imaginé  et 
soumis  à  la  Société  par  M.  Bicking,  d'Annecy. 

Dans  la  partie  du  tissage,  vous  avez  aussi  entendu  le  rapport 
favorable  de  M.  Gust.  DoUfus  sur  un  appareil  qui  alimente  auto- 
matiquement de  parement  la  bâche  à  colle  des  encoUeuses.  Ce 
système  repose  sur  le  principe  de  Tinjecteur  Giffard,  et  a  été 
installé  par  M.  DoUander,  manufacturier  à  Wildenstein. 

Votre  comité  est  saisi  de  l'examen  d'un  nouveau  genre  de 
pompe  rotative,  de  l'essai  d'un  compteur  d'eau,  et  il  est  probable 
que  la  question  des  bâtiments  industriels,  soulevée  incidemment 
par  le  comité  d'utilité  publique,  dans  sa  recherche  des  moyens 
propres  à  abaisser  en  été  la  forte  température  des  ateliers,  don- 
nera lieu  au  comité  de  pousser  plus  loin  ses  mvestigations  sur  un 
sujet  qui  touche  à  un  si  haut  degré  la  santé  et  le  bien-être  des 
ouvriers. 

Que  de  points,  en  effet,  sur  lesquels  on  manque  de  bases  pré- 
cises! Le  grand  nombre  de  cas  particuliers  rend  très  difficile 
l'établissement  de  règles  fixes  ;  mais  que  de  renseignements  épars 
le  comité  n'arriverait-il  pas  à  réunir  en  persévérant  dans  la  voie 
d'enquête  inaugurée  par  le  comité  d'utilité  publique! 


—  14  — 

Le  concours  des  prix  relatifs  aux  arts  mécaniques  n'a  pas  attiré 
beaucoup  de  candidats;  vous  navez  eu  l'occasion  de  remettre 
qu'une  seule  récompense  à  MM.  Schmerber  frères. 

Les  titres  de  ces  messieurs,  appréciés  par  une  Commission 
spéciale,  étaient  basés  sur  l'introduction  depuis  quelques  années 
dans  le  Haut-Rhin  de  la  fabrication  des  émeris  en  grain  et  en 
poudre,  et  vous  avez  sanctionné  la  demande  du  comité  en  votant 
une  médaille  de  l^e  classe  à  MM.  Schmerber  frères. 

Votre  Commission  du  gaz,  récemment  reconstituée,  aura  sous 
peu  à  vous  faire  connaître  son  avis  sur  divers  becs  économiques 
et  sur  des  régulateurs  de  pression  soumis  à  la  Société. 

Comité  d'histoire  naturelle. 

A  la  suite  du  rapport  que  vous  a  lu  M.  Ph.  Becker,  au  nom 
du  comité,  sur  une  demande  de  concourir  au  prix  relatif  aux 
cryptogames  cellulaires  du  Haut-Rhin,  vous  avez  approuvé  les 
conclusions  de  votre  délégué,  et  décerné  une  médaille  de  2*^  classe 
à  MM.  Giorgino  et  Kampmann  fils,  auteurs  de  trois  catalogues 
comprenant  les  algues,  les  lichens  et  les  champignons  d'Alsace. 

Comme  se  rattachant  à  l'histoire  naturelle,  je  vous  rappellerai 
encore  la  conférence  que  vous  a  faite  au  printemps  dernier  M.  le 
professeur  Voulot  sur  les  âges  préhistoriques  de  nos  contrées,  et 
dans  laquelle  il  cherchait  à  démontrer  par  un  grand  nombre  de 
vestiges  et  par  des  analogies  avec  ce  que  l'on  rencontre  dans  d'au- 
tres pays,  que  la  chaîne  des  Vosges  a  été  habitée  longtemps  avant 
les  temps  connus. 

Vous  avez  suivi  avec  le  plus  vif  intérêt  l'exposé  de  ces  vues 
neuves  et  hardies,  et  avez  tenu  à  conserver  au  Bulletin  les  idées 
émises  par  l'infatigable  explorateur,  sans  toutefois  vous  associer 
entièrement  à  ses  opinions,  pour  lesquelles  les  moyens  de  contrôle 
vous  font  défaut. 

Au  mois  de  juillet,  vous  entendiez  la  lecture  d'une  notice  rédi- 
gée par  M.  Charles  Grad,  l'un  des  membres  correspondants  les 


—  i2  — 

plus  actifs,  sur  les  travaux  scientifiques  de  M.  Daniel  DoUfus- 
Âusset. 

Dans  votre  dernière  réunion  enfin,  M.  le  D"*  Kœchlin  vous  com- 
muniquait une  note  sur  YAsclepias  syriaca^  au  point  de  vue  de 
son  acclimatation  et  des  emplois  que  cette  plante  pourrait  fournir 
comme  matière  textile,  et  vous  décidiez  l'impression  de  cette  mo- 
nographie. 

Comité  (Futilité  publique. 

Après  de  sérieuses  délibérations,  vous  avez  remis,  il  y  a  un  an, 
la  direction  active  du  Cercle  mulhousien  à  un  comité  responsable, 
agissant  entièrement  hors  de  votre  contrôle.  Pour  témoigner  tout 
votre  intérêt  à  une  institution  dont  vous  vous  étiez  occupés  acti- 
vement et  qui  a  toutes  vos  sympathies,  vous  avez  demandé  à  rece- 
voir annuellement  communication  de  la  marche  du  Cercle  et  avez 
appris  avec  satisfaction  son  ouverture  dès  le  mois  de  mars  der- 
nier, le  nombre  croissant  des  adhérents  et  l'avis  de  diverses  con- 
férences qui  y  ont  été  tenues  avec  succès. 

Selon  le  désir  du  comité,  vous  avez  fait  publier  l'étude  si  com- 
plète et  si  bien  raisonnnée  de  votre  éminent  vice-président,  M.  le 
Dr  Penot  :  De  la  nécessité  de  réformer  l'enseignement  secondaire 
en  France.  Vous  avez  sans  doute  encore  présentes  à  la  mémoire 
les  modifications  urgentes  au  système  actuel  que  réclame  votre 
rapporteur  si  autorisé  en  pareilles  matières,  et  le  programme 
d'études  qu  il  a  tracé  de  main  de  maître. 

Je  dois  encore  signaler  un  appel  que  vous  adressait  à  la  séance 
de  février  M.  Gust.  Dollfus  en  faveur  d'une  association  existant  à 
Mulhouse  entre  divers  établissements  pour  venir  en  aide  aux 
femmes  en  couches.  Des  résultats  appréciables  paraissent  avoir 
été  atteints,  et  M.  Dollfus  croit  que  l'œuvre  rendrait  des  bienfaits 
plus  sérieux  encore,  si  elle  arrivait  à  comprendre  un  plus  grand 
nombre  de  sociétaires. 


—  43  — 


Comité  d'histoire  et  de  statistique. 

Vous  devez  à  M.  Mossmann,  votre  savant  collègue,  une  intéres- 
sante étude  sur  le  village  de  Dornach,  et  vous  avez  cherché  à  en- 
courager de  tout  votre  pouvoir  ce  genre  de  recherches  qui  veulent 
à  la  fois  beaucoup  d'érudition  et  beaucoup  de  patience,  en  insti- 
tuant un  prix  à  décerner  à  Tauteur  d'une  monographie  sur  une 
des  localités  des  environs. 

Histoire  d^un  chef  de  bande  des  guerres  de  Bourgogne,  né  à 
Mulhouse^  tel  est  le  titre  d'un  récit  historique  excessivement  cu- 
rieux que  vous  a  présenté  le  même  auteur,  et  qui  a  été  reproduit 
dans  l'un  de  vos  derniers  Bulletins. 

Vos  comités  de  l'industrie  des  papiers  et  de  commerce  n'ont  eu 
que  des  sujets  de  peu  d'importance  à  examiner,  à  l'exception  tou- 
tefois du  mémoire  sur  les  dessins  et  marques  de  fabrique  dont 
M.  le  président  vous  faii^ait  connedtre  à  la  dernière  séance  les 
passages  les  plus  saillants ,  et  sur  lequel  votre  comité  vous  émettra 
sous  peu  son  avis,  la  question  étant  d'une  importance  capitale 
pour  l'industrie  des  toiles  peintes. 

Institutions  fmictionnant  sous  la  direction  ou  sous  le  patronage 

de  la  Société  industrielle. 

La  reprise  prévue  et  qui  devait  s'annoncer  dès  le  retour  de 
temps  moins  agités,  n'a  pas  manqué  de  se  produire  pour  vos  deux 
Ecoles  de  dessins  de  figures  et  de  machines.  Comme  vous  l'ont 
annoncé  les  organes  de  vos  deux  Commissions  de  surveillance,  les 
cours  y  sont  suivis  par  un  nombre  d'élèves  plus  grand  que  jamais, 
et  la  généreuse  libéralité  de  M.  Haeifely,  qui  permet  la  gratuité  de 
l'enseignement,  n'a  pas  manqué  son  but. 

Quant  aux  Ecoles  de  tissage  et  de  filature,  leur  marche  est  des 
plus  satisfaisantes.  Durant  l'année  scolaire  4874/72,  les  cours  y 
ont  été  fréquentés  par  : 


—  44  — 

20  élèves  pour  la  partie  du  tissage,  et  par 
10  élèves  pour  la  partie  de  la  filature. 
Total  :  30  élèves,  auxquels  il  a  été  délivré  aux  examens  de  fin 
d'année  qui  ont  eu  lieu  au  mois  d'août  : 

9  certificats  de  capacité  de  4*  ordre,  et 

3  certificats  de  capacité  de  2*  ordre. 

Si  on  admet,  de  même  que  les  années  précédentes,  la  classifi- 
cation des  élèves  en  trois  catégories,  savoir  : 

4**  Les  fils  d'industriels  qui  trouvent  naturellement  à  leur  sortie 
de  l'Ecole  leurs  places  dans  les  établissements  de  leurs  pa- 
rents; 

2*  Les  fils  d'employés  industriels  envoyés  à  l'Ecole  par  les  chefs 
d'établissements  pour  y  compléter  leur  instruction  avant  de 
les  recevoir  définitivement  chez  eux  ; 

S"  Enfin  les  jeunes  gens  qui  se  décident  à  suivre  les  cours  de 
l'Ecole,  soit  par  vocation,  soit  par  désir  d'utiliser  dans  l'in- 
dustrie leurs  facultés  et  leur  initiative,  soit  dans  l'espoir  de 
trouver  à  leur  sortie  une  place  de  directeur  ou  d'aide-direc- 
teur; on  compte  sur  les  30  élèves  qui  cette  année  ont  été  à 
l'Ecole  : 

43  élèves  de  première  catégorie; 
2  élèves  de  deuxième  catégorie; 

4  5  élèves  de  troisième  catégorie  ; 

ce  qui  fait  voir  qu'il  y  a  progression  dans  la  proportion  des  élèves 
étrangers  aux  aboutissants  proprement  dits  des  industries  de  fila- 
ture et  de  tissage,  et  qui  n'avaient  d'autre  but  et  d'autre  espoir  en 
entrant  à  l'Ecole,  que  de  se  créer  une  carrière  industrielle. 

La  majeure  partie  des  élèves  de  cette  dernière  catégorie  occupe 
en  effet  en  France,  en  Alsace  et  à  l'Etranger  des  positions  avan- 
tageuses de  directeurs  et  d'aide-directeurs,  positions  pour  les- 
quelles d'ailleurs  on  s'adresse  à  l'Ecole  de  plus  en  plus,  en  vue 
d'obtenir  des  sujets  qu'elle  a  fournis. 

Les  cours  de  la  douzième  année  scolaire,  commencés  le  4  no- 
vembre, sont  actuellement  déjà  suivis  par  26  élèves,  savoir  : 


—  15  — 

10  élèves  dont  l'année  n'est  pas  terminée,  \    Sur  lesquels  actuelle- 
ou  qui,  après  avoir  suivi  une  des  branches,  f  "^®^*  ^^  élèves  suivent 

,     ,  ...  >  la  partie  du  tissage  et 

suivent  également  l  autre.  1 14  élèves  ceUe  de  la 

16  élèves  nouveaux.  /filature. 

L'Ecole  a  vu  avec  regret  quitter  M.  L.  Bipper,  son  sous-direc- 
teur, qui  s'est  rendu  à  Reims  pour  y  professer  des  cours  de  tis- 
sage; il  a  été  remplacé  par  M.  Jules  Pernet,  ancien  élève  de  l'Ecole 
centrale  et  muni  du  diplôme  d'ingénieur  mécanicien. 

La  réunion  en  une  seule  des  deux  Ecoles  de  filature  et  de  tis- 
sage, et  ensuite  la  guerre  1870/71,  ont  nécessité  de  la  part  du 
Conseil  d'administration  de  TEcole  une  démarche  auprès  des 
industriels  pour  consolider  la  situation  financière,  momentané- 
ment moins  certaine;  on  a  fait  le  15  mai  un  appel  pour  souscrire 
vingt  parts  de  mille  francs,  et,  à  une  seule  action  près,  la  somme 
a  été  couverte;  c'est  donc  l'occasion  de  rappeler,  pour  obtenir 
encore  une  adhésion,  combien  depuis  deux  ans  FEcole  a  rendu 
de  services  sérieux  aux  établissements  et  aux  jeunes  gens  qui  se 
préparent  à  la  carrière  industrielle. 

Sous  la  pression  d'impérieuses  nécessités,  vous  vous  êtes  déci- 
dés à  voter  la  fermeture  momentanée  de  l'Ecole  de  commerce 
qui  avait  atteint  en  quelques  années  un  si  grand  succès,  vous 
contentant,  jusqu'au  retour  de  temps  meilleurs,  d'avoir  frayé  la 
voie  à  de  nombreux  imitateurs. 

Il  en  a  été  de  même  des  bibliothèques  populaires  et  des  tours 
d'adultes,  que  la  fatalité  des  circonstances  a  fait  négliger  et  qui  ne 
pourront  être  repris  que  plus  tard. 

L'Association  alsacienne  des  propriétaires  d'appareils  à  vapeur, 
comme  vous  le  disait  M.  Ernest  Zuber,  son  président,  a  continué 
à  fonctionner  régulièrement  et  à  se  développer  dans  une  large 
mesure  ;  elle  compte  aujourd'hui  près  de  900  chaudières. 

Les  attributions  de  ses  agents  se  sont  augmentées  d'un  service 
très  important,  celui  des  essais  à  la  presse  des  nouveaux  appareils 
et  celui  de  la  surveillance  autrefois  exercée  par  l'administration  ; 
aussi  le  Conseil  de  l'Association,  pénétré  de  ce  surcroît  de  respon- 


—  46  — 

sabilité,  a-t-il  entouré  Fadmission  de  nouveaux  membres  de  me- 
sures de  garanties  plus  efficaces  résultant  d'un  examen  préalable 
des  chaudières. 

D'après  le  compte-rendu  des  agents  de  l'Association,  dont  vous 
a  entretenu  M.  Charles  Meunier-DoUfus,  l'ingénieur  en  chef,  vous 
avez  pu  juger  de  l'activité  du  service  par  le  nombre  des  visites  et 
des  observations  auxquelles  elles  ont  donné  lieu. 

Le  concours  des  chauffeurs,  suspendu  depuis  deux  ans,  sera 
repris  dans  (juelques  semaines  sous  la  surveillance  des  inspec- 
teurs de  l'Association. 

Parmi  les  travaux  extraordinaires,  les  exemples  d'essais  à  l'in- 
dicateur, cités  par  M.  Meunier,  font  voir  de  quelle  grande  utilité 
peut  être  dans  bien  des  cas  cette  méthode  de  contrôle  de  la 
marche  des  moteurs. 

Pour  terminer,  M.  Meunier  relate  deux  accidents  survenus  à 
des  récipients  de  vapeur,  et  discute  à  fond  les  causes  de  rupture 
des  parois. 

Une  autre  de  vos  fondations,  l'Association  pour  prévenir  les 
accidents  de  fabrique,  a  continué  sans  relâche  sa  mission  de  pro- 
pagande et  de  conseils.  M.  Engel-DoUfus  vous  a  énuméré  les  tra- 
vaux du  dernier  exercice  dans  un  rapport  qui  est  un  vrai  plai- 
doyer éloquent  et  persuasif  en  faveur  de. cette  œuvre  d'humanité; 
il  vous  fait  envisager  l'entreprise  sous  ses  côtés  les  plus  élevés, 
fait  Voir  en  même  temps  l'inanité  des  tentatives  entreprises  dans 
le  même  but  par  des  Sociétés  d'assurances,  et  exprime  l'espoir  de 
voir  bientôt  reprendre  les  séances  de  la  Commission  des  acci- 
dents, qui  était  destinée  à  résoudre  un  autre  côté  de  la  question  : 
l'appréciation  par  des  personnes  compétentes  des  circonstances 
dans  lesquelles  s'était  produit  un  accident,  et  Tarrangement  à 
l'amiable  des  différends  survenus  entre  patrons  et  ouvriers,  et 
provenant  d'un  accident. 

Les  travaux  techniques  de  l'Association  ont  fait  l'objet  de  la 
part  de  M.  Heller  d'un  consciencieux  rapport,  qui  contient  les 
nombreuses  variantes  dont  est  susceptible,  selon  les  circonstances. 


—  17  — 

le  monte-courroies  Baudouin  ;  les  perfectionnements  apportés  aux 
nettoyeurs  de  chariots  et  porte-cylindres  dans  les  métiers  à  filer; 
la  description  d'un  genre  de  tringles  préservatrices  contre  la  sor- 
tie des  navettes  hors  des  métiers  à  tisser. 

n  me  reste,  pour  terminer  cette  nomenclature,  à  vous  parler 
de  la  plus  récente  de  vos  créations,  le  Musée  de  dessin  industriel 
que  vous  avez  organisé  dans  le  courant  de  cette  année,  et  qui  va 
prochainement  être  installé  dans  le  nouvel  étage  que  vous  avez 
fait  construire  au-dessus  de  l'Ecole  de  dessin. 

Cette  institution,  comme  toutes  celles  (jue  vous  avez  fondées, 
n'empruntera  à  votre  patronage  que  l'autorité  nécessaire  à  lui 
donner  un  caractère  de  permanence  et  d'utilité  publique,  et  sera 
gérée  d'une  manière  indépendante  par  votre  comité  des  beaux- 
arts,  qui  vous  rendra  compte  toutes  les  années  de  son  fonctionne- 
ment. 

Conseil  d'administration. 

La  situation  financière  de  la  Société,  telle  que  vous  l'a  présen- 
tée le  mois  dernier  M.  Ernest  Zuber,  n'a  rien  que  de  satisfaisant; 
vos  revenus  continuent  à  se  maintenir  en  excédant  sur  les  dé- 
penses, et  pour  peu  que  vos  ressources  se  maintiennent  à  leur 
ancien  niveau,  vous  serez  bientôt  en  mesure  de  vous  libérer  en- 
tièrement de  la  petite  dette  qui  grève  encore  votre  budget,  et  dis- 
poserez même  de  recettes  suffisantes  pour  parer  à  des  besoins 
imprévus  ou  pour  tenter  une  de  ces  entreprises  comme  vous  en 
avez  créées  un  grand  nombre  depuis  dix  ans. 

Grâce  à  l'initiative  de  votre  Conseil  d'administration,  vous  avez 
vu  s'accomplir  cette  année  une  réforme  depuis  longtemps  désirée, 
celle  de  la  bibliothèque,  organisée  depuis  peu  sur  de  nouvelles 
bases.  Il  y  a  trois  ans,  vous  aménagiez  pour  cet  objet  un  local 
spacieux,  dans  lequel  depuis  s'est  pourauivi  le  travail  de  classe- 
ment des  volumes;  aujourd'hui  vous  complétez  ces  mesures  en 
faeilitant  l'accès  et  la  lecture  des  ouvrages  périodiques,  et  en 

TOME  XUn.  JANVIEB  1873.  2 


i 


—  18  — 

installant  un  agent  spécial  chargé  de  distribuer  les  livres  aux  lec- 
teurs à  des  jours  déterminés. 

Je  ne  saurais,  en  vous  parlant  du  Conseil  d'administration, 
taire  les  vides  douloureux  que  cette  année  a  vu  s'y  produire;  c'est 
d'abord  M.  le  Dr  Weber,  enlevé  d'une  façon  si  inattendue  à  votre 
affection,  après  avoir  de  longues  années  rempli  le  poste  de  secré- 
taire d'histoire  naturelle;  M.  le  Dr  Kœchlin  va  vous  retracer  la 
carrière  si  bien  remplie  de  votre  regretté  collègue.  Ce  sont  ensuite 
deux  de  vos  vice-présidents,  les  secrétaires  de  presque  tous  vos 
comités  que  d'inexorables  nécessités  exilent  loin  de  nous.  Poui* 
presque  tous,  il  faut  l'espérer,  l'absence  sera  de  courte  durée. 

Au  mois  de  juillet  vous  faisiez  vos  adieux  à  votre  éminent  vice- 
président,  M.  le  D'  Penot,  qui  avait  partagé  vos  travaux  pendant 
de  si  longues  années,  lui  ofiriez,  en  souvenir  de  ses  services 
signalés,  une  médaille  d'or  et  lui  décerniez  par  acclamation  le  titre 
de  vice-président  honoraire. 

Les  démissions  de  MM.  Henri  Ziegler,  secrétaire  du  comité  de 
mécanique,  Scheurer-Kestner,  secrétaire  du  comité  de  chimie,  ont 
rendu  nécessaires  les  élections  de  nouveaux  titulaires  à  ces  deux 
postes,  et  vous  avez  appris  avec  satisfaction  à  la  dernière  séance 
que  MM.  Ernest  Zuber  et  Rosenstiehl  avaient  tnen  voulu  aecepter 
ces  fonctions. 

La  Société  se  compose  aujourd'hui  de  : 

367  membres  ordinaires. 
59        »        correspondants. 
25        »        honoraires. 
Total  :  451  membres, 
et  s'est  augmentée  dans  le  courant  de  Tannée  de  17  membres 
ordinaires  et  de  2  membres  honoraires. 

Arrivé  au  terme  de  ce  rapport  succinct  dont  veuillez  excuser  la 
forme  trop  aride  en  tenant  compte  du  grand  nombre  de  sujets 
qu'il  y  avait  à  vous  résumer  en  quelques  pages,  j'appellerai  encore 
votre  attention  sur  le  genre  de  travaux  tout  spéciaux  qui  ont 
absorbé  cette  année  une  grande  partie  de  vos  séances  ;  vous  avez 


—  19  — 

pu  vous  en  convaincre,  ce  sont  des  questions  d'organisation  inté- 
rieure, dont  ridée  première  a  pris  naissance  au  sein  de  la  Société 
même  :  musée  de  dessins  industriels,  bibliothèque,  Ecole  de  chi- 
mie, etc.,  qui  constituent  les  principaux  motifs  de  vos  délibéra- 
tions. Cette  situation  malheureusement  n'est  pas  près  de  changer, 
pour  quelque  temps  encore  les  communications  du  dehors  nous 
feront  probablement  défaut,  et  nous  aurons  à  y  suppléer  par  des 
sujets  d'étude  présentés  par  les  membres  mêmes  de  la  Société. 

Que  chacun  veuille  donc  apporter  son  contingent  à  l'œuvre 
commune,  et  trouve  dans  l'examen  d'une  des  questions  qui  lui 
sont  familières  l'objet  d'un  travail  à  soumettre  à  votre  apprécia- 
tion. Nous  arriverons  de  la  sorte  à  traverser  une  période  difficile 
et  à  maintenir  notre  institution  au  rang  qu  elle  a  su  conquérir  par 
près  de  cinquante  années  de  travail  et  d'efforts  soutenus. 


—  20  — 

I 

iOUVEiEHT  DE  LA  CAISSE  DE  LA  SOCIÉTÉ 

Exercice  du  i«r  décembre  i87i  au  30  novembre  i872. 

RECETTES. 

Fr.         C. 

Cotisations  de  457  membres  à  60  fr 9,420  — 

Id.        de  214        j>       à  50  fr 10,700  — 

Location  pour  assemblées 350  — 

Loyer  payé  par  la  Bourse 3,000  — 

Rentrées  arriérées  de  location  de  la  salle  pour  1870 

et  1871 1,000  — 

Avances  remboursées  par  l'Ecole  de  commerce. . ...  14,169  60 

D'un  anonyme  pour  médailles 333  — 

Intérêts  des  capitaux  bonifiés  par  la  Banque 450  75 

Souscriptions  pour  le  musée  industriel 19,085  — 

Solde  en  caisse  du  précédent  exercice 27,001  91 

Total 85,501  26 

N.'B,  —  Manque  f\ux  recettes  le  loyer  arriéré  du  1*'  semestre 
de  location  de  la  Bourse,  fir.  2^500,  rentré  en  décembre. 

DÉPENSES. 

Frais  d'impression  du  Bulletin 4,060  25 

Dépenses  pour  la  bibliothèque 1 ,653  45 

Fournitures  de  bureau 62  55 

Frais  de  poste 765  25 

Frais  généraux 400  — 

Eclairage 353  — 

Port  de  paquets  et  menus  frais 64  60 

Service  des  salles  et  corridors 153  05 

Chauffage 825  90 

Dépenses  et  frais  pour  le  Musée 6,378  45 

N.'B,  —  L'achat  de  la  coUection  Weber  figure  dans  cette 
somme. 

A  reporter 14,716  50 


—  24  — 

Fr.  C. 

Report 14,746  50 

Entretien  du  mobilier 406  45 

Entretien  et  réparation  des  bâtiments '. .  4,240  — 

Assurance  contre  Tincendie 344  80 

Contributions  et  bien  de  main-morte 4 ,4  88  — 

K'B.  —  Y  compris  un  arriéré  de  1870. 

Appointements  de  l'agent  et  du  concierge 3,369  80 

Médailles 345  75 

Frais  de  présidence 2,000  — 

Eau  de  la  DoUer 44  80 

Remboursé  aux  souscripteurs  de  la  salle  de  la  Bourse 

pour  4874  et  4872. , . . .  3,000  — 

Encadrement  de  deux  portraits 440  — 

Intérêts  du  capital  Kielmann 360  — 

Remboursement  de  moitié  du  capital  Kielmann 4,000  — 

Acomptes  payés  pour  le  Musée  industriel 23,700  — 

Total 54,520  40 

Fr.  C. 

Total  des  recettes 85,540  26 

Total  des  dépenses 54,520  40 

Solde  à  nouveau 30,990  46 


N.'B,  —  La  dépense  réeUe  pour  le  Musée  industriel  s'élève  à  ce  jour  à 
fr.  26,300,  sur  lesquels  f r.  ^500  sont  payés  par  la  caisse  de  l'Ecole  de  dessin- 
Sur  le  solde  de  fr.  30,990  16,  une  somme  de  fr.  10,105  40  appartient  à 
diTerses  fondations  et  notamment  au  Musée  industriel;  le  solde  réel  du  compte 
d«  la  Société  est  donc  de  fr.  20,884  76. 


i 


—  22  — 


Ecole  de  dessin. 

RECETTES. 

Subvention  de  la  ville 500  — 

Loyer  des  locaux  occupés  par  les  Ecoles  de  chimie  et 

professionnelle 2,500  — 

Deux  semestres  de  rente  4  4/2  0/0 220  — 

Dotation  de  M.  HaBffely 2,000  — 

Solde  en  caisse  du  précédent  exercice 2,832  51 

Total 8,052  54 

DÉPENSES. 

Traitements  des  professeurs  et  du  concierge 3,898  40 

Entretien  des  bâtiments 303  50 

Fournitures  et  mobilier 325  65 

Part  à  la  construction  du  Musée  industriel 2,500  — 

Eclairage 474  25 

Total 7,498  80 

N.'B.  —  Manque  aux  recettes  le  loyer  arriéré  de  la  bibliothèque  et  du  Musée 
du  yieux  Mulhouse  ft.  900,  qui  n'est  rentré  qu'en  décembre. 

Fr.       c. 

Total  des  recettes 8,052  54 

Total  des  dépenses 7,498  80 

Solde  à  nouveau 553  74 


—  23 


CONSEIL  D'ADMINISTRATION 

au  1^^  janvier  1873. 


101.    Auguste  Dollfus,  président. 
Engel-Dollfus,  j 

Ernest  Zuber,  [  vice-présidents. 

Iwan  Schlùmbei^er,  ) 
Di*  A.  Penot,  vice-président  honoraire. 
Théodore  Schlumbei^er,  secrétaire. 
Auguste  Lalance,  secrétaire-adjoint. 
Mathieu  Mieg,  trésorier. 
Auguste  Thierry-Mieg,  trésorier  intérimaire. 
Charles  Bœringer,  économe. 
Edouard  Thierry-Mieg,  bibhothécaire. 
Claude  Royet,  bibliothécaire-adjoint. 

Comité  de  chimie. 

MM.    Rosenstiehl,  secrétaire. 

Schneider,  secrétaire-adjoint. 
Scheurer-Kestner. 
Ch.  DoUfus-Galline. 
Léonard  Schwartz. 
Eugène  Ehrmann. 
Eugène  Kœchlin. 
Edouard  Thierry-Mieg. 
Claude  Royet. 
Iwan  Schlumberger. 
Georges  Steinbach. 
Oscar  Kœchlin. 
Jean  Gerber-Keller. 


—  24  — 


% 


MM.   Jules-Albert  Hartmann. 
Camille  Kœchlio. 
Gustave  Schœffer. 
Charles  Thierry-Mieg. 
Jean  Heilmann. 
Henri  Haeifely. 
Paul  Richard. 
Eugène  Dollius. 
Dr  Goppelsrœder. 
Oscar  Scheurer. 
Donald  Schlumberger. 
Frédéric  Wolf. 
Imbach. 
Jules  Meyer. 
Iwan  Steinbach. 
Auguste  Thierry-Mieg. 
Horace  Kœchlin. 
Jean  Meyer. 
Edouard  Huguenin. 
Justin  Schultz. 
Eugène  Bruckner. 
Kuhlmann. 
Gustave  Engel. 
Brandt. 
Emile  Schultz. 
Charles  Meunier. 
Frédéric  Witz. 
Georges  de  Coninck. 


Comité  de  mécanique. 

MM.    Ernest  Zuber,  secrétaire. 

Camille  Schœn,  secrétaire-adjoint. 
Théodore  Schlumbei^er,  secrétaire-adjoint. 


—  25  — 


MM.    Henri  Ziegler. 
Gustave  Dollfus. 
Gaspard  Ziegler. 
Auguste  Dollhis. 
Victor  Zuber. 
Engel-Royet. 
Edouard  Beugniot. 
Grosseteste. 
Paul  Heilmann. 
Fritz  Engel. 
Alfred  Bœringer. 
Charles  Meunier. 
HeUer. 

Auguste  Lalance. 
Emile  Bumat. 
Henri  Thierry. 
F.-J.  Blech. 
Jacques  Rieder. 
W.  Toumier. 
E.  Fries. 

Louis  Breitmeyer. 
Vincent  Steinlen. 
Edmond  Franger. 
Charles  Bohn. 
Hallauer. 
Baudouin. 
Louis  Berger. 
Henri  Schwartz  fils. 
Emile  Weiss. 


1 


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Comité  de  commerce. 


IIM.    Georges  Steinbach,  secrétaire. 
Jean  Mantz-Blech. 
Jean  Dollfus. 


—  â6   — 

Hartmann-Liebach. 
J.-Àlb.  Schiumberger. 
Mathieu  Mieg. 
Engel-DoUfùs. 
Weiss-Schiumberger. 
Emile  Kœchlin. 
Iwan  Rack. 

Alfred  Kœchlin-Schwartz. 
Àmédée  Schiumberger. 
Iwan  Zuber. 
Imbert-Kœchlin. 
Henri  Spœrry. 
Gustave  Favre. 
Théodore  Hanhart. 
Gharies  Thierry-Mieg. 
Victor  de  Lacroix. 
Lazare  Lantz. 
Frédéric  Braun. 
Alfred  Engel. 
Edouard  Schwartz. 

Comité  d'histoire  naturelle. 

MM.    Dr  Eugène  Kœchlin,  secrétaire. 
Edouard  Vaucher. 
Becker. 

Auguste  Michel. 
Weiss-Schlumberger. 
Gerber-Keller. 
Oscar  Kœchlin. 
Kuhlmann. 
Dr  Kestner. 
Joseph  Kœchlin. 
Charles  Zuber. 


I 


—  27  — 

MM.   Edouard  Weber. 
Jean  Danner. 
Geoi^es  WinckeL 

Comité  d'histoire  et  statistique. 

MM.    Charles  Thierry-Mieg,  secrétaire. 
Ehrsam. 
Klenck. 
Engel-DoUfus. 
Mathieu  Mieg. 
Stœber. 

Emile  Kœchlin. 
Auguste  Thierry. 
Joseph  Coudre. 

Comité  des  beaux-arts. 

MM.    Alfred  Kœchlin-Schwartz,  secrétaire. 
Eugène  Kœchlin. 
Nicolas  Kœchlin. 
Henri  Ziegler. 
Engel-DoUfus. 
Mathieu  Mieg. 
Zuber-Frauger. 
Jundt. 

Auguste  Klenck. 
Jules  Bidlingmeyer. 
Louis  Schœnhaupt. 
Louis  Risler. 
Ernest  Lalance. 
Alfred  Favre. 
de  Rutté. 
Alfred  Engel. 


—  28  — 

MM.   Ehrmann. 

Rodolphe  Kœchlin. 

Comité  d'utilité  publique. 

MM.    Engel-Dollfiis,  secrétaire. 
Jean  Dollfus. 
Henri  Thierry-Kœchlin. 
Iwan  Zuber. 
Mantz-Blech. 
Georges  Steinbach. 
Nicolas  Kœchlin. 
Louis  Huguenin. 
Chartes  Naegely. 
Chartes  Thierry-Mieg. 
J.  J.  Bourcart. 
Auguste  Klenck. 
J.-G.  Gros. 
Albert  Tachard. 
Emile  Kœchlin. 
Lazare  Lantz. 
Gustave  Schaeffer. 
Auguste  Lalance. 
Frédéric  Wolf. 
Dr  Kœchlin. 
Oscar  Kœchlin. 
Edouard  Schwartz. 
Kuhlmann. 

Comité  de  l'industrie  des  papiers, 

MM.    Amédée  Rieder,  secrétaire. 

Iwan  Zuber,  secrétaire-adjoint. 
Math.  Braun,  secrétaire-adjoint. 


Zuber-Frauger. 

Journet. 

Outhenin-Chalandre. 

Léon  Krantz. 
Auguste  Krantz. 
Bichelberger. 
Gustave  de  Bouryes. 
Jacques  Rieder. 


LISTE 

d0B  membres  décades  en  1872. 

HM.    Alfred  Kœchlin-Steinbach,  manufacturier,  à  Mulhouse. 
John  Lightfoot,  chimiste,  à  Lowerhouse. 
Hûiler-Saudo,  négociant,  à  Mulhouse. 

Membres  ordinaires  reçu*  en  iS12. 

HM.    Frédéric  Granier,  négociant,  à  Avignon. 
Louis  Risler,  dessinateur,  à  Mulhouse. 
Jules  Bidlingmeyer,  dessinateur,  à  Mulhouse. 
Louis  Schœnhaupt,  dessinateur,  à  Mulhouse. 
Alfred  Hombei^er,  chimiste,  à  Mulhouse. 
Henri  Yunck,  directeur  de  filature,  à  Malmerspach. 
Rossel,  ingénieur,  à  Montbéhard. 
Edouard  Kœchlin,  chimiste,  à  Lœrrach. 
Jean  Danner,  à  Mulhouse. 
Edouard  Weber,  docteur,  à  Mulhouse. 
Geoi^es  Winckel,  manufacturier,  à  Bourijach-le-Bas. 
Joseph  Weiss,  chimiste,  à  Heidenheim. 
De^randchamps,  ancien  notaire,  à  Ferrette. 
Jeanmaire,  chimiste,  &  Mulhouse. 


—  30  — 

Charles  BnisUein,  directeur,  à  rile-Napoléon. 
Albert  Scheurer,  manufacturier,  à  Thann. 
Spencer-Borden,  manufacturier,  à  Fall-River. 
Mathieu  Mieg  fils,  manufacturier,  à  Mulhouse. 
Girod,  chimiste,  à  Naeffels. 
Jean-Jacques  Birckel,  ingénieur,  à  Mulhouse. 

• 
Membres  honoraires. 

MM.    Coudre,  archiviste,  à  Mulhouse. 

Hallauer,  ingénieur  de  l'Association  alsacienne,  à  Mulhouse. 


RÈGLEMENT 

du  Mttsée  de  dessin  industriel  de  Mulhouse,  adopté  par  la  Société 
industrielle  dans  sa  séance  du  27  septembre  i872. 

Article  premier.  —  Le  Musée  de  dessin  industriel,  organisé 
sous  le  patronage  de  la  Société  industrielle,  a  pour  lut  de  former 
à  Mulhouse  les  archives  de  l'industrie  des  toiles  peintes  et  de  con- 
courir par  là  au  progrès  de  tout  ce  qui  se  rattache  au  dessin 
industriel. 

Art.  2.  —  Les  moyens  dy  arriver  sont  : 

lo  L'abonnement  aux  échantillons  des  plus  grandes  nouveautés 
en  tissus  et  impressions; 

2o  La  réunion  de  toute  espèce  de  matériaux. 

Art.  3.  —  L'administration  et  la  surveillance  du  Musée  sont 
confiées  à  une  Commission  de  sept  membres  désignée  par  le  comité 
des  beaux-arts,  et  faisant  partie  de  la  Société  industrielle.  Elle  se 
compose  d'un  secrétaire,  d'un  trésorier  et  de  cinq  membres  con- 
servateurs. 

Art.  4.  —  Le  secrétaire  est  chargé  de  la  tenue  des  registres, 
de  la  correspondance  et  des  convocations. 


—  Si  — 

Art.  5.  —  Le  trésorier  fait  rentrer  les  sommes  dues,  délivre 
les  cartes  et  fait  les  payements. 

Art.  6.  —  Les  conservateurs  sont  chargés  de  la  surveillance  du 
Musée  et  du  classement  des  matériaux. 

Art.  7.  —  Il  sera  établi  un  budget  à  la  fin  de  chaque  année. 

Art.  8.  —  La  cotisation  annuelle  est  fixée  à  quinze  francs. 

Art.  9.  —  Toute  personne  payant  une  cotisation  de  quinze 
francs  par  an,  sera  considérée  comme  membre  ordinaire  et  recevra 
une  carte  d'entrée. 

Art.  iO.  —  Toutefois,  les  fabricants  d'impression  et  les  dessi- 
nateurs ne  faisant  pas  partie  de  la  Société  industrielle  auront  à 
payer  par  maison  ou  par  atelier  une  somme  annuelle  de  soixante 
francs  en  dehors  de  celle  de  quinze  francs  par  carte. 

Art.  11.  —  Les  cartes  sont  personnelles. 

Art.  12.  —  Aucun  livre  ou  objet  faisant  partie  de  la  collection 
ne  pourra,  sous  aucun  prétexte,  être  emporté  du  local  du  Musée. 

Art.  13.  —  L'exclusion  d'un  membre  pourra  être  prononcée 
pour  un  motif  grave. 

Art.  14.  —  Le  Musée  sera  ouvert  tous  les  jours  pour  les 
membres  ordinaires,  et  le  dimanche  pour  le  public. 


—  sa- 


li 


NOTE 

9ur  /'Àsclepias  syriaca,  plante  textile,  par  M.  le  Dr  Kœchun. 


Séance  du  27  novembre  1873 


Aaclepiaa  syriaca.  Linné.  Apocynum  syriacum. 

Apocynum  majua. 
Apocyn  à  ouate  soyeuse. 
Plante  à  aoie. 
Coton  sauvage. 
Coton  de  Silésie. 
Berdel-ear  ou  Beidel-osaor  (Egypte). 

Botanique.  —  Tous  ces  noms  s'appliquent  à  la  même  plante 
ou  au  moins  à  des  espèces  très  voisines,  ce  qui  s'explique  par  sa 
facile  acclimatation  ;  d'où  il  résulte  qu'elle  est  répandue  dans  un 
grand  nombre  de  localités. 

Plante  vivace,  originaire  de  Syrie,  se  trouvant  aussi  en  Egypte 
dans  les  lieux  humides,  cultivée  en  Amérique  ;  le  fruit,  couvert  de 
deux  écorces,  l'une  verte  et  membraneuse,  l'autre  mince,  polie, 
de  couleur  safranée,  recouvrant  une  matière  filamenteuse  sous 
laquelle  toute  la  capacité  du  fruit  est  remplie  d'une  espèce  de 
coton  très  fm,  très  mollet,  d'un  beau  blanc,  et  qu'on  nomme 
ouate  ou  houette. 

Il  y  a  plusieurs  espèces  d'apocyn  dont  le  fruit  fournit  une 
matière  analogue  ;  mais  on  n  emploie  guère  que  celui  de  Syrie  ou 
de  Canada,  que  l'on  appelle  aujourd'hui  ouate  soyeuse.  On  la  tire 
d'Alexandrie  par  la  voie  de  Marseille. 

Le  coton  de  Silésie  se  trouve  aux  environs  de  Hirsenberg  et 
Grieifenberg  ;  le  duvet  est  aussi  fm  que  la  soie  et  blanc  comme 
neige,  mais  si  court  qu'on  ne  peut  le  filer.  Il  convient  parfaite- 
ment pour  faire  des  ouates*. 


^  Bezon,  Diction,  gén,  dez  tissus  anc,  et  mod,j  tome  I*'. 


—  88  — 

Cette  plante  est  naturalisée  en  Alsace  depuis  deux  siècles,  et  y 
a  été  cultivée  pendant  quelque  temps  pour  la  houppe  soyeuse  des 
graines  qui  sert  à  préparer  la  ouate.  Elle  croît  spontanément  aux 
environs  de  Strasbourg*. 

EUe  est  cultivée  en  grand  aux  Etats-Unis  et  en  SilésieV 

Culture.  —  La  culture  de  YAsclepias  n'exige  d'autres  soins 
que  ceux  de  la  première  plantation.  On  sème  en  couche  au  prin- 
temps ;  on  couvre  de  paille  les  jeunes  plants  pendant  Thiver  sui- 
vant, et  au  printemps  on  les  transplante  en  espaçant  de  Om,50. 

Elle  se  contente  alors  d'un  sol  maigre  et  pierreux,  sans  autres 
soins  que  ceux  que  lui  donne  la  nature,  résiste  parfaitement  au 
froid  de  nos  climats  et  vit  jusqu'à  20  ans. 

Elle  peut  aussi  se  multiplier  par  racine,  et  donne  alors  des 
produits  dès  la  première  année  ;  pour  cela  on  coupe  des  vieilles 
souches  les  racines  à  yeux,  et  on  les  plante  à  profondeur  de  1 2  à 
18  centimètres  à  la  distance  ci-dessus. 

Elle  préfère  un  sol  léger,  un  peu  humide,  à  l'abri  du  nord; 
toute  espèce  de  culture,  pourvu  qu'elle  ne  soit  pas  trop  grasse, 
Êivorise  le  développement  et  augmente  le  produit  de  la  plante. 

A  la  maturité,  on  récolte  à  la  fois  tous  les  fruits  ;  ceux  encore 
verts  achèvent  de  mûrir  et  s'ouvrent  par  l'exposition  dans  un  Ken 
sec. 

La  séparation  du  duvet  d'avec  la  graine  est  très  facile.  Après 
la  récolte  on  coupe  les  tiges  et  les  traite  comme  le  chanvre,  et  on 
obtient  des  filaments  qui  ont  les  propriétés  de  ce  dernier. 

Enfin  la  fleur  est  très  riche  en  miel'. 

Emploi  industriel.  —  lo  Fibres  de  la  tige.  —  Tous  les  auteurs 
qui  en  parlent  attribuent  aux  fibres  de  l'écorce  de  YAsclepias  les 
mêmes  qualités  qu'au  chanvre.  Bouillet  dit  qu'elle  le  remplace  aux 
Etats-Unis  et  en  Silésie  où  on  la  cultive  en  grand.  Kirschleger  dit 


*  KiBscm.BOSR,  Flore  (T Alsace. 

*  BouiLLBT,  Diction,  desscienceê. 

*  Cook:  Note,  BttU.  Soc.  incL,  Mulhonae,  1839,  tome  Xm. 

TOIΠ LZm.  JANVIER  1873. 


—  84  — 

que  Técorce,  très  tenace,  sert  à  faire  des  cordes.  Cook  répète  la 
même  chose;  mais  la  Société  industrielle  n'a  pas  eu  l'occasion  de 
faire  des  essais  ou  de  voir  des  produits  fabriqués,  et  du  reste 
l'industrie  locale  n'aurait  pas  l'emploi  de  ce  genre  de  matière 
textile,  qui  conviendrait  plutôt  aux  fabriques  du  Nord  de  la 
France  qui  travaillent  le  lin. 

Plusieurs  plantes  de  la  même  famille  donnent  des  fibres  tirées 
de  l'écorce  et  remarquables  par  leur  ténacité.  Ce  sont  surtout  : 
Marsdenia  tenacissima; 
Calotropis  gigantea; 
Orthantera  viminea, 
toutes  croissant  aux  Indes. 

2o  Duvet  du  fruit.  —  L'essai  industriel  remonte  au  siècle  der- 
nier, et  ou  trouve  vers  1780  à  Liegnitz,  en  Silésie,  une  fabrique 
exploitant  ce  produit  pur  ou  mélangé  au  coton  pour  faire  des 
bas,  des  gants.  Il  y  a  d'autres  preuves  de  l'exploitation  dans  le 
siècle  dernier  de  cette  espèce  de  coton. 

Cook  '  a  fait  des  essais  de  cette  soie  tirée  de  plantes  cultivées 
par  lui-même,  et  pense  que  la  fibre  pure  est  trop  courte  et  trop 
peu  feutrante  pour  pouvoir  s'employer  sans  mélange  de  coton  ;  U 
pense  que  cette  plante  pourrait  utilement  être  cultivée,  vu  sa 
rusticité  dans  les  terres  ingrates. 

Emile  DoUfus  '  a  trouvé  les  fibres  du  duvet  d'Asclepias  longues 
de  0m,020  à  0^,025,  se  séparant  facilement  de  la  graine,  très 
brillantes,  formées,  comme  celles  de  coton,  d'un  tube  aplati,  mais 
non  tournées  en  hélice  comme  celles-ci,  ce  qui  en  diminue  la 
valeur  textile  par  suite  du  manque  de  feutrage. 

La  résistance  de  ces  fibres  est  très  faible. 

Il  conclut  à  la  nécessité  de  mélanger  au  moins  un  quart  de 
coton  au  duvet  pour  pouvoir  le  filer  mécaniquement;  malgré  ce 
mélange  pendant  le  travail  qui  a  été  le  même  que  pour  le  coton. 


'  Note  déjà  indiquée. 

•  NoU,  BuH  Soc.  ind.,  MuUiouge,  1839,  p.  203. 


—  35  — 

les  filaments  ont  montré  une  grande  disposition  à  se  séparer  de 
la  masse  et  à  voltiger  dans  Pair  des  ateliers. 

Les  fils,  et  smlout  les  tissus  fabriqués,  ont  perdu  tout  le  bril- 
lant du  produit  naturel  ;  ce  qu'il  attribue  à  la  rupture  des  fila- 
ments pendant  le  travail. 

Il  conseillerait  donc,  si  on  voulait  répéter  les  essais,  de  les 
faire  porter  sur  des  produits  qui  laisseraient  autant  que  possible 
à  cette  matière  son  seul  avantage,  qui  est  le  brillant,  tels  que 
cordonnets,  passementerie,  gants. 

On  peut  conclure  de  tout  ce  qui  précède  : 

Conclusions.  —  1  o  Que  YAsclepias  syriaca  est  d'ime  culture 
facile  et  est  remarquable  par  la  facilité  de  son  acclimatation  ;  ce 
qui  devrait  engager  à  en  faire  une  plante  productive; 

2o  Que  le  duvet  du  fruit  a  trouvé  son  véritable  emploi  indus- 
triel dans  la  fabrication  des  différents  objets  où  l'on  emploie  la 
ouate  ;  mais  que,  vu  l'abondance,  le  bon  marché  et  surtout  les 
qualités  spéciales  du  coton  pour  la  filature  mécanique,  le  duvet 
de  YAsclepias  ne  pourrait  le  remplacer  ni  même  y  être  mélangé 
sans  grand  inconvénient  ; 

80  Que  la  fibre  de  Técoree  a  les  propriétés  du  chanvre  et  peut 
être  employée  aux  mêmes  usages  après  avoir  été  préparée  de  la 
même  manière,  mais  que  la  Société  n'est  pas  à  même  de  dire  si, 
après  de  nouveaux  essais  et  un  travail  préparatoire,  cette  fibre 
pourrait  avoir  de  la  valeur  dans  la  fabrication  de  fils  et  de  tissus 
analogues  à  ceux  de  lin. 


La  note  précédente  de  M.  le  D^  Kœchlin  sur  YAsclepias  syriaca 
a  été  provoquée  par  une  communication  de  Mme.  Marcelin  David,  de 
Clamart,  dont  nous  extrayons  les  renseignements  suivants  : 

«  Il  y  a  onze  ou  douze  ans,  im  capitaine  de  navire  m'apporta 
des  graines  de  deux  différents  Asclepias,  que  je  me  plus  à  cultiver 
comme  plante  exotique.  Après  divers  essais,  je  parvins  à  en 
obtenir  des  fruits  qui  me  procurèrent  de  nouvelles  semences  ;  je 


i 


—  So- 
les fis  avec  d'autant  plus  de  soin  que  je  reconnus  cette  plante 
comme  filamenteuse,  et  pensai  dès  lors  que  l'on  pouvait  en  tirer 
parti  au  point  de  vue  du  progrès  industriel 

«  Je  fis  fabriquer,  il  y  a  quatre  ans,  par  un  tisserand  de  cam- 
pagne, qui  ne  fait  que  de  grosse  toile,  un  échantillon  avec  les 
fibres  que  j'avais  extraites  de  la  tige  de  YAsclepias,  et,  d'après  cet 
essai,  je  dois  croire  que  par  les  moyens  industriels  on  tirera  de 
cette  plante  un  tissu  pareil  à  la  plus  belle  batiste. 

<K  Je  joins  à  la  présente  quelques  fibres  enlevées  sur  une  tige 
verte  ;  vous  jugerez  par  leur  finesse  et  leur  solidité  sans  aucune 
préparation  ce  qu'elles  seraient  une  fois  dégagées  des  matières 
gommeuses  étrangères. 

«  La  soie  contenue  dans  les  follicules  serait,  je  crois,  suscep- 
tible d'être  travaillée;  elle  est  assez  longue,  forte  et  d'un  blanc 
superbe. 

«  J'ai  environ  70  mètres  superficiels  du  culture  à'Asclepias 
syriaca,  plants  de  trois  ans,  et  d'autres  de  six  et  huit  ans.  Dans  ces 
derniers  les  tiges  atteignent  2^,30  de  hauteur  ;  j'en  aurais  une 
assez  grande  quantité  pour  pouvoir  peut-être  faire  un  essai  pratique. 
«  L'autre  Asclejdas,  dont  j'ai  également  obtenu  des  fruits,  est 
une  plante  volubile,  semblable  au  liseron  des  haies  :  fleur  axil. 
laire  par  petits  bouquets,  même  fruit,  mais  la  soie  de  l'intérieur 
est  cassante. 

a  La  tige  a  7  à  8  mètres  de  longueur,  s'enroulant  autour  de 
perches  comme  celles  employées  pour  le  houblon. 

<(  J'ai  cultivé  aussi  comme  plante  annuelle  YAsclepias  de 
Curaçao;  la  tige  est  également  filamenteuse,  mais  peu  produc- 
tive. » 


S7  - 


NOTICE 

nécrologique  sur  M.  le  docteur  Weber,  par  M.  lé  Dr  Eug.  Kc^chlin. 


Séance  du  18  décembre  1872. 


Messieurs, 

Je  viens  un  peu  tard  vous  entretenir,  selon  l'usage  consacré  de 
longue  date  par  la  Société  industrielle,  de  notre  regretté  collègue 
Jean  Weber. 

Il  était  du  nombre  toujours  décroissant  de  ceux  qui  prirent 
part,  sinon  à  la  création,  du  moins  à  l'organisation  de  notre 
Société,  et  qui  eurent  aussi  le  bonheur  de  vivre  pendant  les  belles 
années  de  prospérité  de  notre  cité,  pendant  cette  ère  de  jeunesse 
où  tout  grandissait  et  réussissait  ici. 

Nos  aînés,  en  se  mettant  avec  tant  d'ardeur  à  l'œuvre  pour  jeter 
les  fondations  de  notre  institution,  pouvaient  sans  doute  s'attendre 
à  des  moments  passagers  de  crise,  où  cette  prospérité  serait  pour 
quelque  temps  éclipsée  ;  mais  ils  ne  pouvaient  heureusement  pré- 
voir la  maladie  de  langueur  qui  nous  mine  aujourd'hui  et  dont 
Finfluence  décourageante  nous  laisse  sans  forces,  et  nous  empêche 
d'apporter  notre  pierre  à  l'édifice  de  l'avenir. 

Né  en  4804,  Weber  ne  reçut  pas,  comme  vous  le  savez,  une 
éducation  de  luxe  ;  les  impressions  qui  frappèrent  son  intelligence, 
dans  le  milieu  plus  que  modeste  où  s'écoula  son  enfance,  ne 
s'effacèrent  pas,  et  donnèrent  à  son  esprit  cette  âpreté  au  travail 
qui  le  distingua  plus  tard. 

Il  a  dû  sans  doute  aussi  à  cette  éducation  sévère  une  force  de 
constitution  qui  lui  a  permis  de  se  livrer  presque  sans  interrup- 
tion, pendant  quarante-deux  ans,  à  une  profession  des  plus  fati- 
gantes. 

C'est  au  moyen  d'une  bourse  qu'il  put  aller  faire  son  instruc- 


i 


—  88  — 

tion  secondaire  au  collège  de  Nancy,  en  compagnie  de  plusieurs 
Mulhousois.  Car  alors,  comme  aujourd'hui,  nos  .  compatriotes 
étaient  contraints  d'aller  au  dehors  apprendre  la  langue  française. 

A  Nancy,  Weber  se  lia  d'amitié  avec  deux  Lorrains,  qui,  arri- 
vés plus  tard  aux  grandeiu*s,  Yua  comme  chirurgien,  Malgaigne, 
l'autre,  Schneider,  comme  industriel,  ne  cessèrent  de  rester  avec 
lui  en  très  bons  termes  d'amitié. 

En  1823  il  se  rendit  à  Paris  pour  commencer  ses  études  médi- 
cales; là  encore  il  eut  à  lutter  avec  l'exiguïté  de  ses  ressources 
jusqu'à  ce  que,  reçu  par  concours  interne  dans  les  hôpitaux,  il  put 
se  mettre  un  peu  à  l'aise,  car  l'administration  fournissait  à  ses 
élèves,  avec  le  logement,  une  nourriture  aussi  simple  que  peu 
variée. 

C'est  à  cette  Ecole,  unique  dans  le  monde,  que  Weber  acquit 
ce  coup  d'œil  médical,  ce  jugement  sain  qui  le  distinguait  dans 
la  pratique;  c'est  là  que,  constamment  en  contact  avec  ses  ma- 
lades, pouvant  voir  leur  physionomie  et  l'effet  des  médicaments  à 
toute  heure  du  jour  et  de  la  nuit,  passant  des  salles  à  l'amphi- 
théâtre, il  fut  le  collaborateur  du  célèbre  Louis  dans  l'étude  d'une 
maladie  connue  aujourd'hui  de  tout  le  monde,  mais  qui  alors  était 
un  sujet  de  vives  discussions  entre  les  princes  de  la  science,  au 
grand  détriment  du  malade,  que  l'un  voulait  guérir  par  les  saignées 
et  l'autre  par  les  excitants. 

Amère  dérision  du  sort!  c'est  cette  même  maladie  qu'il  avait 
tant  étudiée  et  contribué  à  faire  connsutre,  qui  devait,  vingt-cinq 
ans  plus  tard,  lui  ravir  son  fils  sdné,  arrivé  à  Paris  depuis  quelques 
mois,  et  enlevé  en  peu  de  jours  par  une  épidémie  violente  provo- 
quée par  les  travaux  de  démolition  alors  dans  toute  leur  splendeur. 

J'ai  assisté  à  ce  drame  affreux  d'un  corps  jeune,  d'une  intelli- 
gence saine,  frappés  à  mort  en  moins  de  deux  jours  par  ce  poison 
insaisissable;  j'ai  vu  l'impuissance  des  soins  dévoués  du  maître 
qui  avait  instruit  le  père  et  qui  ne  pouvait  lui  conserver  son  fils  ; 
j'ai  vu  l'arrivée  des  parents  qui,  appelés  en  toute  hâte,  ne  trou- 
vèrent plus  que  la  dépouille  inanimée  de  leur  enfant 


—  39  — 

Tout  cela  est  horrible  et  l'est  doublement  pour  un  médecin,  et 
TOUS  m'excuserez  d'avoir  rappelé  cette  circonstance,  toujours  pré- 
sente à  mon  esprit,  où  je  reçus  pour  ainsi  dire  le  baptême  du  feu. 

Après  avoir  obtenu  le  prix  de  l'Ecole  praticpie  que  la  Faculté 
décerne  à  ses  meilleurs  élèves,  Weber  revint  se  fixer  à  Mulhouse 
en  1 830,  peu  de  jours  après  la  révolution  de  juillet,  dont  il  fut 
témoin  et  acteur.  Il  ne  tarda  pas  à  récolter  les  fruits  du  travail 
persévérant  qui  avait  été  la  seule  occupation  de  sa  jeunesse.  Il 
arrivait  ici  avec  le  prestige  que  donnait  à  ses  élèves  l'Ecole  de 
Paris  à  une  époque  où  nos  concitoyens  en  étaient  encore  réduits 
à  confier  leur  santé  à  quelques  médicastres  venus  d'outre-Rhin, 
quelques-uns  dans  les  fourgons  des  alliés,  et  dont  les  diplômes 
étaient  fort  sujets  à  caution. 

Quoique  entièrement  voué  à  l'exercice  de  sa  profession,  Weber 
ne  tourna  cependant  pas,  comme  tant  d'autres,  le  dos  à  la  science 
et  aux  travaux  de  l'esprit  dès  sa  sortie  de  l'Ecole. 

Notre  Société,  encore  dans  sa  période  de  constitution,  lui 
décerna,  dès  le  24  novembre  1830,  le  titre  de  membre  honoraire, 
en  même  temps  qu'à  ses  deux  confrères  Curie  et  Bauer.  Il  ne  con- 
sidéra pas  cet  honneur  comme  un  simple  titre,  mais  il  prit 
bientôt  et  ne  cessa  depuis,  soit  comme  membre  du  comité  d'u* 
tilité  publique,  soit  surtout  comme  secrétaire  du  comité  d'histoire 
naturelle,  de  prendre  aux  travaux  de  la  Société  une  part  aussi 
active  que  le  lui  permettaient  ses  autres  occupations, 

Il  s'occupait  principalement  avec  intérêt  de  l'entretien  de  nos 
coOections  et  de  leur  développement,  pour  lequel  il  a  souvent  fait 
appel  à  votre  caisse,  et  avait  en  outre  mis  en  train  une  souscrip- 
tion annuelle  qui  nous  a  permis  de  nous  enrichir  de  plusieurs 
pièces  fort  rares  et  intéressantes.  C'est  un  grand  vide  que  nous 
ressentirons  au  comité  d'histoire  naturelle  au  moment  où  le 
déplacement  du  Musée  industriel  nous  permettra  sans  doute  de 
consacrer  plus  d'espace  aux  collections,  de  ne  plus  avoir  à  notre 
tête  cet  esprit  au  jugement  sain  et  aux  allures  sagement  éco- 
nomes. 


i 


—  40  - 

Il  m'est  impossible  de  vous  énumérer  tous  les  travaux  qui  sont 
sortis  de  la  plume  féconde  de  notre  collègue  ;  je  me  borne  à  vous 
en  rappeler  quelques-uns  parmi  ceux  qui  ont  enrichi  nos  Bulle- 
tins. 

Ce  sont  des  rapports  sur  : 
La  culture  des  forêts  ; 
Les  travaux  de  la  section  d'agriculture  ; 
Les  causes  de  la  détresse  de  l'industrie  ; 
La  culture  du  lin; 

Divers  mémoires  traitant  de  l'industrialisme  ; 
La  circulaire  relative  à  la  durée  du  travail  dans  les  manu- 
factures ; 
Le  travail  des  femmes  ; 

Des  essais  de  reproduction  de  sangsues  dans  le  Haut-Rhin. 
Je  relève  parmi  ces  publications  un  travail  de  1 832  sur  le  cho- 
léra et  sur  les  mesures  à  prendre  contre  cette  épidémie,  rapport 
fait  au  nom  de  la  Commission  sanitaire.  Nous  voyons  dans  ce 
rapport,  fort  bien  fait,  jaillir  partout  le  sens  pratique  qui  distin- 
guait notre  collée  ;  il  s'efforce  de  remettre  dans  leur  assiette  les 
esprits  affolés  par  ce  mal  nouveau  et  encore  inconnu,  et  de  cal- 
mer les  frayeurs  de  la  population  qui  allaient  jusqu'à  prévoir  la 
nécessité  de  la  fermeture  complète  des  ateliers  par  crainte  de  la 
contagion. 

Enfin  nous  devons  à  Weber  plusieurs  notices  nécrologiques 
remarquables  sur  : 

Jean  Zuber  père; 
Joseph  Kœchlin-Schlumberger  ; 
DoUfus-Ausset. 
Les  occupations  professionnelles  bientôt  fort  absorbantes  de  notre 
collègue  ne  l'empêchèrent  pas  cependant  de  se  dévouer  à  d'autres 
œuvres  de  bien  public. 

En  1834  il  fut  placé  avec  son  contemporain  Bauer  à  la  tête 
de  l'hospice  civil,  et  il  ne  cessa  pas  im  seul  jour,  pendant  près  de 
quarante  ans,  de  consacrer  son  temps  et  son  savoir  au  soulagement 


—  41  — 

de  cette  intéressante  clientèle,  prenant  aux  souffrances  des  malheu- 
reux le  même  intérêt  que  s'ils  eussent  été  mieux  partagés  par  la 
fortune.  Le  matin  même  de  sa  mort,  le  2  avril  4872,  il  avait 
commencé  sa  laborieuse  Journée  par  son  service  d'hôpital,  quoi- 
qu'il se  sentît  depuis  peu  atteint  mortellement,  obéissant  ainsi 
jusqu*à  la  fin  à  la  voix  du  devoir. 

Je  ne  puis  non  plus  passer  sous  silence  les  excellents  rapports 
dans  lesquels  notre  collègue  sut  vivre  constamment  avec  ses  con- 
frères Bauer  et  MûUenbeck  qui,  moins  robustes  que  lui,  le  précé- 
dèrent dans  la  tombe  minés  par  les  fatigues  physiques  et  morales 
de  leur  profession. 

Weber  fît  partie  dès  1 833  du  Conseil  municipal,  où  il  ne  cessa 
depuis  lors  de  siéger  en  qualité  de  secrétaire. 

Il  eut  encore  l'occasion  de  déployer  son  activité  comme  mem- 
bre de  la  Commission  cantonale  des  écoles,  du  Conseil  d'hygiène 
et  de  salubrité  publique,  enfin  comme  membre  fondateur  de  là 
Société  médicale  du  Haut-Rhin,  dont  il  fut  longtemps  président. 

Il  fut  récompensé  par  une  médaille  pour  la  vaccine  en  4844, 
une  médaille  pour  le  choléra  en  4854,  et  par  le  titre  d'officier 
d'académie  en  4870. 

Si  un  succès  mérité  fut  la  récompense  de  notre  collègue,  il  a 
été  par  contre  rudement  éprouvé  dans  ses  affections.  Précédé 
dans  la  tombe  par  deux  de  ses  fils,  il  avait  supporté  ces  pertes 
cruelles  avec  ce  stoïcisme  qui  n'est  pas  de  la  dureté  de  cœur, 
mais  qui  devient  pour  le  médecin  une  condition  de  l'existence  ; 
encore  n'est-ce  qu'en  apparence  qu'il  avait  résisté  à  ces  coups  du 
sort,  car  moi  qui  le  voyais  souvent  et  lui  devais  donner  des  con- 
seils, malheureusement  inutiles,  je  ne  puis  douter  que  c'est  là 
qu'il  avait  puisé  l'origine  de  la  maladie  qui  l'a  emporté.  Il  s'était 
rattaché  à  son  dernier  fils,  sur  le  point  de  revenir  dans  sa  ville 
natale  ;  c'était  ce  retour  prochain  qui  soutenait  Weber  au  miUeu 
des  souffrances  qu'il  cachait  même  à  ses  proches;  mais  celte  joie 
même  ne  lui  fut  pas  donnée,  et,  enlevé  subitement  par  un  mal 
sans  remède,  il  ne  put  voir  son  fils  à  son  Ut  de  mort. 


i 


—  42  — 

Cherchant  maintenant  à  vous  résumer  les  traits  saillants  du 
caractère  de  notre  regretté  collègue,  je  constate  que,  malgré  une 
profession  fort  absorbante,  Weber  prenait  un  vif  intérêt  à  la 
chose  publique,  au  progrès  moral  et  physique  de  la  cité,  et  était 
prêt  en  toute  circonstance  à  accepter  des  charges  qui,  loin  d'être 
toujours  honorifiques,  se  transformaient  souvent  en  corvées 
ingrates.  Ce  qui  me  frappait  particuhèrement  dans  son  caractère, 
c'était  ce  jugement  sain,  ce  sens  pratique,  cette  grande  droiture, 
qui  faisait  de  lui  l'homme  de  bon  conseil  en  toutes  choses;  c'était 
ensuite  une  fermeté  d'âme  à  toute  épreuve,  qui  n'excluait  nulle- 
ment l'affection  (car  je  l'ai  vu  pleurer  au  chevet  de  mon  père 
alors  atteint  d'une  maladie  fort  grave),  mais  qui  lui  permettait  de 
montrer  à  ses  patients  un  visage  riant,  lors  même  que  son  âme 
était  en  proie  aux  plus  graves  préoccupations.  Il  était  profondé- 
ment attaché  à  sa  ville  natale  et  à  ses  institutions.  Sa  mort  subite 
pous  prive  d'un  citoyen  dévoué  à  la  chose  publique,  d'un  collègue 
loyal  et  d'un  travailleur  infatigable. 


RÉSUMÉ  DES  SÉANCES 

de   to  Société   industrielle   de   Miillieiiiie* 


SÉANCE  DU   37   NOVEMBRE   1872. 


Président  :  M.  Anr.rsTK  DOLLFUS.  —  Secrétaire  :  M.  Th.  Sghlumbbrgbr 

Dotis  offerts  à  la  Société. 

1.  Précis  analytique  des  travaux  de  rAcadémie  de  Rouen, 
â.  Chronique  bâioise,  par  la  Société  historique  de  Bftie. 
S.  Dix-neuf  brochures  diverses,  par  la  Société  des  arts  et  sciences 
de  BatavÎH. 

4.  Gompte-rendu  de  Ja  Société  de  patronage  des  apprentis  Israélites 
de  Paris. 


—  43  — 

5.  Notice  sur  la  vie  et  les  travaux  de  M.  Daniel  Dollfus-Ausset,  par 
M.  Charles  Grad. 

6.  Etude  sur  le  terrain  quaternaire  du  Sahara  algérien,  par  M.  Ghi 
Grad. 

7.  Economie  du  combuiftible  par  l'application  du  chauffage  écono- 
mique, par  M.  Paul  Charpentier. 

8.  Locomotive  à  gaz  avec  suppression  de  la  fumée  et  de  la  vapeur 
d'échappement,  par  M.  Paul  Charpentier. 

9.  Notice  sur  les  causes  de  déperdition  du  sodium  dans  la  prépa- 
ration de  la  soude  par  le  procédé  Leblanc,  par  M.  Scheurer-Kestner. 

10.  Archives  communales  de  la  ville  de  Cernaj,  par  M.  L.  Brieile. 

11.  Le  N*"  73  du  BuUeHn  du  Comité  des  forgea  dà  France. 

12.  Dos  Anthracen  und  seine  Derivate,  par  M.  G.  Auerbach. 

13.  Vingtième  rapport  annuel  de  la  cité  de  Manchester. 

14.  Matthew  Davenport  Bill,  Londres. 


La  séance  ouvre  à  5  1/2  heures  en  présence  d'environ  quarante 
membres. 

Lecture  du  procès-verbal  de  la  dernière  réunion. 

Correspondance. 

M.  Paul  Charpentier,  ingénieur  civil  à  Paris,  demande  à  concourir 
pour  la  médaille  d'honneur  figurant  au  n""  22  des  prix  à  décerner 
dans  la  section  des  arts  mécaniques.  La  communication  de  M.  Char- 
Iientier  concerne  un  nouveau  système  de  chauffage  au  gaz.  —  Renvoi 
au  comité  de  mécanique. 

M.  G.  Auerbach  annonce  d'Elberfeld  l'envoi  d'un  travail  sur  l'an- 
fhracène  et  ses  dérivés,  avec  prière  d'en  fiiire  l'objet  d'un  examen  cri- 
tique. —  Le  comité  de  chimie  est  chargé  de  ce  soin. 

MM.  E.  Maldant  et  C*,  à  Paris,  désirent  concourir  pour  le  prix  relatif 
h  un  bec  nouveau  pour  le  gaz  à  la  houille.  -^  Renvoi  à  la  Commission 
du  gaz. 

Avis  d'envoi  prochain,  de  la  part  de  MM.  Fischer  et  Stiehl,  du  com- 
pteur à  eau  que  la  Société  va  expérimenter. 

Remise  par  M.  Bonnaymé,  garde-mines  à  Yesoul,  de  tableaux  sta- 
flstiques  des  appareils  à  vapeur  qui  existaient  au  1*'  janvier  1870  et 


i 


—  44  — 

au  l*' janvier  1871  dans  le  département  du  Haut-Rhin,  ainsi  que  la 
nomenclature  des  mêmes  appareils  dana  la  partie  non  annexée,  aa 
1*  janvier  1872.  —  L'assemblée  décide  Timpression  de  ces  documents 
au  Bulletin. 

M.  te  président  demande  l'autorisation  de  céder  à  la  ville,  moyen- 
nant une  réduction  du  tiers  sur  leur  valeur  d'achat,  les  poêles  qui 
chauffaient  les  salles  de  l'Ecole  de  dessin,  et  que  l'installation  d'un 
calorifère  dans  le  bfttiment  a  rendus  superflus^  —  Adopté. 

Cette  recette  sera  appliquée  au  musée  de  dessin  industriel,  dont 
l'installation  a  permis  la  suppression  des  anciens  fourneaux. 

M.  0.  Hallauer  remercie  la  Société  qui  vient  de  l'admettre  au  nombre 
de  ses  membres  honoraires. 

Dépôt  par  M.  Gh.  Lauth,  2,  rue  de  Fleurus,  à  Paris,  et  par  M.  A. 
Poirier,  49,  rue  d'Hauteville,  à  Paris,  à  la  date  du  27  octobre  1872, 
d'un  pli  cacheté  qui  a  été  inscrit  sous  le  n**  185. 

Remise  également  d'un  pli  cacheté,  n*  186,  à  la  date  du  21  novembre 
1872,  par  M.  Alphonse  Wehrlin,  à  Mulhouse. 

M.  A.  Lederlin  écrit  de  Thaon  que  c'est  à  sa  nouvelle  adresse  qu'il 
désire  recevoir  à  Tavenir  les  publications  de  la  Société. 

Demande  d'informations  sur  la  Société,  son  objets  ses  statuts,  etc., 
par  M.  Alfred  Delesalle,  filateur  des  environs  de  Lille.  Ces  renseigne- 
ments doivent  servir  à  la  création,  dans  le  département  du  Nord, 
d'une  Société  pareille  à  celle  de  Mulhouse.  —  Ces  données  ont  été 
fournies. 

Offre  de  la  part  de  M.  le  président  des  plans  de  la  cité  ouvrière 
du  Havre,  érigée  en  grande  partie  d'après  les  mêmes  principes  que 
celle  de  Mulhouse. 

M.  le  secrétaire-adjoint  du  comité  de  mécanique  fiiit  part  de  la 
démission  donnée  par  M.  H.  Ziegler  et  de  la  nomination,  à  la  dernière 
séance,  par  le  comité,  de  M.  Ernest  Zuber  comme  secrétaire. 

Par  suite  de  l'absence  de  M.  Scheurer-Kestner  et  du  départ  de 
M.  le  D*  Penot,  le  comité  de  chimie  a  eu  également  à  désigner  un 
secrétaire,  et  M.  le  président  annonce  que  son  choix  s'est  porté  sur 
M.  Rosenstiehl. 

A  l'occasion  de  l'entrée  en  fonctions  des  deux  nouveaux  secrétaires 
des  comités  les  plus  importants,  M.  le  président  fait  appel  à  tous  les 


—  45— 

membres  de  la  Société  pour  len  engager  à  contribuer  par  leurs  propres 
travaux  à  donner  de  Tactivité  aux  études  et  de  Tintérét  aux  séances  ; 
selon  toute  apparence,  les  communications  du  dehors  feront  encore 
défaut  pendant  quelque  temps,  et  il  y  a  lieu  de  remplir  momentané- 
ment ce  ride  par  l'examen  de  sujets  proposés  par  les  membres  mômes 
de  la  Société. 

M.  Ad.  Perrey,  ancien  professeur  au  laboratoire  de  chimie  à  Mulhouse, 
actuellement  à  Rouen,  désire  changer  son  titre  de  membre  honoraire 
eu  celui  de  membre  correspondant.  —  Adopté. 

Le  bureau  principal  des  signaux  météorologiques  de  Washington 
adresse  une  carte  des  Etats-Unis,  accompagnée  d'indications  sur  les 
hauteurs  du  baromètre,  les  températures  et  Taspect  du  del  en  divers 
points  de  l'Amérique  du  Nord  le  15  octobre  1872,  —  Dépôt  au  secré- 
tariat 

Trtwauâo. 

H.  le  président  communique  rapidement  les  démarches  entreprises 
par  la  municipalité  et  par  le  comité  de  chimie,  pour  attirer  à  Mulhouse 
un  professeur  de  valeur,  capable  de  donner  une  forte  impulsion  aux 
études  chimiques.  Gomme  les  ressources  de  la  ville  sont  très  limitées, 
on  a  fait  appel  aux  fabricants  de  toiles  peintes  pour  les  prier  de  venir 
en  aide  à  la  réorganisation  du  laboratoire;  on  ne  sollicite  d'eux  une 
subvention  que  pour  deux  ou  trois  ans  de  marche,  et  il  faut  espérer 
que  d'ici  là,  l'Ecole  de  chimie,  institution  libre,  qui  fonctionnera  sous 
le  patronage  moral  de  la  Société,  possédera,  par  le  nombre  de  ses 
élèves,  des  revenus  suffisants  pour  prospérer  sans  subvention  nou- 
velle. Le  premier  appel  fait  a  déjà  été  entendu,  et  la  liste  de  souscrip- 
tion contient  déjà  des  dons  importants. 

M.  le  président  annonce  à  l'assemblée  la  distinction  flatteuse  dont 
vient  d'être  l'objet  l'un  de  ses  membres,  M-  P-  Schutzenberger,  auquel 
TAcadémie  des  sciences  de  Paris  vient,  en  récompense  de  ses  travaux 
sur  la  chimie  organique,  de  décerner  le  grand  prix  Yecker. 

En  l'absence  de  M.  le  trésorier  empêché,  M.  Ernest  Zuber  présente 
la  situation  financière  de  la  Société  pendant  l'exercice  1871-1872 
ainsi  que  les  comptes  de  l'Ecole  de  dessins,  qui,  grâce  à  la  libé- 
ralité de  M.  H.  HsBffely,  s'équilibrent  parfaitement;  les  cours  de  cette 
Ecole  sont  plus  fréquentés  que  jamais. 


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—  46  — 

L'assemblée  approuve  ces  comptes  et  en  renvoie  Texamen  à  une 
Commission  de  finances,  composée  de  MM.  Ernest  Zuber,  Am.  Schlum- 
berger-Ehinger,  Auguste  Thierry  et  Edouard  Thierry-Mieg.  Les  pré- 
visions du  budget,  telles  que  les  soumet  M.  Zuber  au  nom  du  Conseil 
d'administration^  sont  adoptées  pour  la  Société  et  pour  l'Ecole  de  dessins. 

Selon  les  propositions  faites  à  la  dernière  séance,  M.  le  président 
fait  part  à  la  Société  que  la  distribution  des  ouvrages  à  la  biblio- 
thèque par  M  Michel  aura  lieu  les  lundis  et  mardis^  de  5  à  6  heures 
du  soir,  les  mercredis  et  samedis,  de  S  à  4  heures. 

H.  le  D' Kœchlin,  au  nom  du  comité  d'histoire  naturelle,  donne  lec- 
ture d  une  note  sur  Vasclepias  syriaca,  plante  textile,  soumise  à  l'exa- 
men de  la  Société  par  M"*  David,  de  Clamart.  Déjà  connu  et  étudié  par 
divers  auteurs,  ce  végétal  ne  parait  pas  offrir,  en  présence  du  bon 
marché  du  coton,  d'intérêt  sérieux  pour  l'industrie.  —  L'assemblée 
vote  l'insertion  au  Bulletin  du  travail  de  M.  Koechlin. 

M.  Aug.  Dollfus  prévient  l'assemblée  que  les  salles  destinées  à  rece- 
voir les  collections  du  musée  de  dessin  industriel  sont  prêtes  pour 
l'installation  du  mobilier,  et  soumet  un  plan  de  vitrines,  casiers  et 
armoires  préparé  pour  ce  but  par  le  comité  des  beaux-arts.  M.  le  pré- 
sident ajoute  que  le  musée  du  vieux  Mulhouse  sera  aussi  prochaine- 
ment transféré  dans  le  nouveau  local,  et  qu'un  cabinet  d'instruments 
physiques,  avec  chambre  obscure  pour  essais  des  pouvoirs  éclairants 
du  gaz  d'éclairage,  sera  monté  dans  la  troisième  salle  de  l'étage  nou- 
vellement construit. 

Comme  il  l'avait  annoncé  à  la  dernière  séance,  M.  le  président  a  fait 
traduire  le  mémoire  allemand  sur  les  dessins  et  marques  de  fabrique, 
présenté  au  concours,  et  donne  en  partie  lecture  de  ce  travail  pour  en 
fedre  connaître  l'esprit  et  les  tendances. 

La  question  parait  avoir  été  sérieusement  étudiée  par  l'auteur,  qui 
connaît  à  fond  la  législation  sur  la  matière  dans  les  divers  pays  indus- 
triels, et  qui  appuie  sa  manière  de  voir  sur  des  considérations  théo- 
riques et  pratiques  dont  le  comité  de  commerce  est  chargé  d'apprécier 
la  valeur. 

M.  Alb.  Scheurer,  de  Thann,  présenté  comme  membre  ordinaire  par 
M.  Ch.  Meunier-Dollfus,  et  M.  Spencer-Borden,  de  Fall-River,  présenté 
parMM.Cam.  Kœchlin  et  d'Andiran,  sont  admis  à  l'unanimité  des  voix. 

La  séance  est  levée  à  7  heures. 


—  47 


SÉANCE   DU    18   DÉCEMBRE    1872. 


Président:  M.  Auguste  DOLLFUS. — Secrétaire:  M.  Th  Sghlumbbrgbr 

Dons  offerts  à  la  Société. 

1.  Traité  des  dérivés  de  la  houille,  par  MM.  Charles  Girard  et 
6.  de  Laire. 

2.  BuHetin  de  F  Institut  national  genevois. 

8.  Mémoires  de  la  Chambre  de  commerce  et  d'industrie  de  Wur- 
temberg, 1871. 

4.  De  Tavenir  des  forêts  en  Algérie  et  en  Alsace,  par  M.  J.  Robin 

5.  Bulletin  de  la  Société  des  amis  de  la  paix. 

6.  Notice  sur  les  grues  monte-charges,  par  M.  H.  Fontaine. 

7.  Discours  du  commandant  Maury  au  Congrès  [d'agriculture  de 
Saint-Louis. 

8.  Un  pic-rouge,  par  M.  le  docteur  EoBchlin. 


La  séance  est  ouverte  à  5  1/4  heures,  en  présence  d'environ  qua- 
rante membres. 

Correspondance. 

H.  Luigi  Fino,  de  Turin,  donne  sa  démission  de  membre  ordinaire 
et  demande  à  rester  abonné  au  Bulletin;  il  a  été  invité  à  se  mettre 
en  rapport  avec  l'éditeur  des  publications  de  la  Société. 

M.  Jean  DoUfus  accompagne  d  une  circulaire  l'envoi  d'un  numéro 
du  Bulletin  de  la  Société  des  amis  de  la  paix,  et  demande  à  la  Société 
iudustrielle  d'encourager  l'œuvre.d'humanité  poursuivie  par  les  adeptes 
de  la  fraternité  des  peuples. 

M.  Albert  Scheurer,  récemment  admis  au  nombre  des  membres  de 
la  Société,  adresse  ses  remerctments  pour  sa  nomination. 

Offre  de  la  part  de  M.  E.  Lacroix,  libraire-éditeur,  d'un  emploi  de 
traducteur  pour  les  articles  techniques  des  journaux  en  langue  alle- 
mande, dont  il  donne  l'analyse,  ou  des  extraits  dans  les  Annales  du 
génie  dvil. 


—  4«  — 

H.  J.  Adamina,  secrétaire  de  la  Société  industrielle  et  commer- 
ciale du  canton  de  Vaud,  écrit  que  cette  Compagnie  s'occupe  en  ce 
moment  de  Torganisation  de  sociétés  de  secours  mutuels  pour 
femmes,  et  désire  recevoir  les  documents  que  la  Société  industrielle 
de  Mulhouse  pourrait  lui  transmettre  sur  cette  question.  Les  rensei- 
gnements qu'il  a  été  possible  de  réunir  ont  été  fournis  à  M.  Adamina. 
M.  Charles  Grad,  de  Tûrckheim,  en  avisant  l'envoi  de  la  part  de 
M.  Jules  Robin  d'une  brochure  sur  l'avenir  des  forêts  de  TAlgérie, 
appelle  l'attention  sur  une  nouvelle  essence,  Y  Eucalyptus^  qui  parait 
destinée  à  une  acclimatation  rapide. 

M.  Desgrandchamps  annonce  de  Ferrette  l'expédition  de  quelques 
modèles  pouvant  intéresser  la  Société. 

La  direction  du  Gewerbe-Verein  de  Hanovre,  qui  cherche  à  créer 
une  école  de  chauffeurs^  désire  connaître  le  fonctionnement  du  con- 
cours institué  par  la  Société.  Les  renseignements  ont  été  fournis. 

L'Association  des  ingénieurs  sortis  de  l'Ecole  des  arts  et  manufac- 
tures et  des  mines  de  Liège ,  invite  les  membres  de  la  Société  à 
prendre  part  à  la  séance  et  aux  excursions  qui  auront  lieu  le 
26  décembre  à  l'occasion  du  25*  anniversaire  de  sa  fondation. 

M.  Girod  aine,  fabricant  de  produits  chimiques  à  Aiguebelle  (Savoie), 
propose  un  moyen  de  marquer  les  tissus  de  coton  en  caractères  résis- 
tant aux  opérations  de  la  teinture.  —  Renvoi  au  comité  de  chimie. 

M.  Gustave  Engel,  trésorier  de  l'Association  amicale  des  ancions 
élèves  des  écoles  spéciales  de  Mulhouse,  remet  à  la  Société  indus- 
trielle de  Mulhouse,  conformément  aux  statuts,  le  reliquat  de  caisse  de 
l'Association  s'élevant  à  la  somme  de  507  fr.  80,  devenus  disponibles 
par  suite  de  la  dissolution  de  cette  Société. 

Sur  la  proposition  de  M.  le  président,  ce  versement  sera  employé  à 
l'ameublement  du  cabinet  de  physique  (armoires,  tables,  rayons,  etc.), 
qui  sera  installé  dans  l'une  des  salles  de  Tétage  nouvellement  con- 
struit sur  le  bâtiment  de  FEcoIe  de  dessin. 

Le  président  de  la  Société  industrielle  d'Amiens  annonce  que  pour 
resserrer  les  liens  existant  entre  les  Associations  de  diverses  cités 
manufacturières,  il  a  fait  décerner  le  titre  de  membres  honoraires  aux 
présidents  des  Sociétés  de  Mulhouse,  Reims,  Elbeuf,  Saint-Quentin, 
Rouen  et  Fiers. 
M.  Rosenstiehl  sollicite  l'appui  de  la  Société  pour  obtenir  de  MM.  Ges- 


—  49  — 

sert  frères  un  échantillon  d'un  nouvel  hydrocarbure,  qui  est  on  iso- 
mère de  l'anthracène,  et  qui  vient  d'être  découvert  par  M.  Greebe 
dans  Tanthracène  brut.  Ce  spécimen  doit  servir  à  M.  Rosenstiehl  à 
achever  un  travail  qull  a  en  préparation  sur  ce  sujet  tout  d'actualité. 

Demande  de  la  part  de  M.  Nicklès,  à  Ville,  du  Bulletin  qui  contient 
im  mémoire  de  M.  Scheurer-Kestner  sur  la  régénération  du  soufre  des 
résidus  de  soude.  Un  exemplaire  du  Bulletin  de  février  1868  a  été 
adressé. 

M.  Ad.  Perrey  remercie  la  Société  qui  l'a  admis  au  nombre  de  ses 
membres  honoraires. 

M.  Rod.  de  Tûrckheim  écrit  de  Zurich  pour  appeler  l'attention 
de  la  Société  sur  les  conférences  d'économie  politique  qui  ont  lieu  dans 
cette  ville,  et  désire  que  la  Société  industrielle  se  mette  en  rapport  avec 
la  C!ommission  de  statistique  de  Zurich.  Il  adresse  à  l'appui  plusieurs 
brochures  et  circulaires  faisant  connaître  la  nature  des  recherches 
auxquelles  se  livrent  nos  voisins.  —  Renvoi  au  comité  d'histoire  et 
de  statistique. 

A  ce  sujet,  M.  le  président  fait  observer  combien  il  serait  utile, 
pour  juger  delà  valeur  de  tant  de  discussions  auxquelles  donne  lieu 
la  question  ouvrière,  de  recueillir  des  données  sur  les  prix  des  sub* 
stances  alimentaires,  des  loyers  et  de  tous  les  objets  de  première 
nécessité  avec  leurs  fluctuations  depuis  un  grand  nombre  d'années, 
de  manière  à  bien  se  rendre  compte  si  l'écart  entre  les  salaires  et  le 
coût  matériel  de  la  vie  a  augmenté  ou  diminué,  ou  si  les  besoins  ne 
se  sont  pas  développés  avec  le  bien-être  plus  rapidement  que  les 
moyens  de  les  satisfaire,  etc. 

Travaux. 

A  la  demande  du  comité  d'histoire  et  de  statistique,  l'assemblée 
décide  rinsertion  au  Bulletin  du  travail  de  M.  Mossmann,  intitulé  : 
Histoire  et  un  chef  de  bande  des  guerres  de  Bourgogne^  né  à  MiUhouse. 

Elle  approuve  également  l'adjonction  de  M.  Edouard  Schwartz  au 
comité  de  commerce,  sur  la  proposition  de  ce  dernier. 

Le  comité  de  chimie  demande  à  la  Société  de  transformer  le  titre 
de  membre  correspondant  du  D'  Goppelsrœder  en  celui  de  membre 
honoraire,  et  de  voter  l'adjonction  au  comité  du  nouveau  professeur 
de  chimie.  —  Approuvé. 


—  50  — 

Selon  le  vœu  du  comité  de  mécanique,  rassemblée  ratifie  une 
demande  d'échange  contre  le  Bulletin  faite  par  un  journal  scientifique 
de  Leipsdg,  Der  praktisehe  Maschinen-ConstruJcteur  j  sauf  nouvelle 
approbation  après  un  an. 

Deux  plis  cachetés  portant  les  N""  187  et  188  ont  été  déposés  par 
M.  Rosecstiehl. 

Dans  sa  dernière  séance,  le  comité  de  mécanique  a  procédé  à 
la  révision  de  la  Uste  de  ses  membres,  et  propose,  pour  attirer 
à  lui  les  personnes  capables  de  l'aider  dans  ses  travaux,  de  leur 
donner  le  titre  de  membres  correspondants  pour  une  année,  pendant 
laquelle  elles  auront  Toccasion  de  témoigner  leur  intérêt  pour  les 
études  du  comité,  et  deviendront  ensuite  ou  non,  selon  les  cas,  mem- 
bres ordinaires.  —  Adopté. 

M.  Ernest  Zuber  donne  connaissance,  au  nom  de  la  Commission 
des  finances,  du  rapport  qu'il  a  préparé  sur  les  comptes  du  tréso- 
rier, et  se  plaît  à  y  reconnaître  la  situation  prospère  de  la  Société; 
l'actif  s^élève,  après  clôture  de  l'exercice  et  liquidation  de  divers  fonds 
indépendants,  à  la  somme  de  fr.  21,4S8.46;  aussi  l'assemblée  vote- 
t-elle  le  remboursement  des  derniers  4,000  francs  qui  restent  dus  aux 
héritiers  de  Mme  Kielmann.  Dans  son  exposé,  M.  Zuber  établit  ensuite 
les  montants  exacts  à  ce  jour  des  trois  fondations  :  1**  Daniel  DoUfus; 
S"*  pofur  t érection  cTun  monument  à  Daniel  KcRchlin;  et  S*"  Ecole  de 
commerce^  et  rappelle  que  ces  fondations  sont  représentées  par  une 
seule  espèce  de  titres  portant  intérêts,  et  par  suite  faciles  à  réaliser 
isolément  avec  exactitude.  L'examen  des  comptes  de  l'Ecole  de  dessin 
se  présente  également  sous  un  jour  favorable,  et  M.  le  rapporteur 
termine  son  travail  en  exprimant  l'espoir  que  l'assemblée  veuille 
bien  ratifier  la  nomination  d'un  trésorier  intérimaire,  qui  seconderait 
dans  sa  tftche  M.  Mathieu  Mieg,  souvent  éloigné  de  Mulhouse. 

M.  le  secrétaire  donne  lecture  du  rapport  annuel  sur  la  marche  de 
la  Société,  et  y  constate,  par  le  nombre  des  travaux  qui  ont  vu  le 
jour,  une  reprise  sensible  sur  le  dernier  exercice,  tout  en  insistant 
sur  la  nécessité,  pour  chaque  membre  ayant  à  cœur  la  prospérité  de 
notre  institution,  d'y  contribuer  personnellement  dans  la  plus  grande 
mesure  possible.  Conformément  au  règlement,  l'assemblée  procède 
ensuite  aux  élections  : 

Du  président,  de  deux  vice-présidents,  d'un  secrétaire-adjoint,  du 


—  51  — 

trésorier,  d'un  trésorier  intérimaire  et  du  bibliothécaire  ;  les  suffrages 
des  trente-six  votants  se  portent  presque  à  l'unanimité  pour  chacune 
de  ces  fonctions  respectives  sur  :  MM.  Aug.  Dollfus,  Engel-Dollfus, 
Iwan  Schlumberger ,  Lalance,  Mathieu  Mieg,  Auguste  Thierry  et 
Edouard  Thierry. 

M.  le  D*  Ecechlin  communique  la  notice  nécrologique  qu'il  a  bien 
voulu  préparer  sur  le  docteur  Weber,  et  fait  ressortir  toutes  les  qua* 
lités  qui  font  regretter  ce  collègue  assidu;  il  nous  le  montre  jeune 
homme,  s'élevant  à  force  de  travail  et  de  persévérance  à  une  carrière 
des  plus  difficiles,  homme  fait  se  vouant  aux  affaires  publiques,  à 
rétude  des  questions  scientifiques  soit  comme  membre  de  la  Société 
industrielle,  soit  comme  président  de  la  Société  médicale  du  Haut- 
Rhin,  soit  comme  délégué  de  Finspection  des  écoles. 

L'assemblée  prête  la  plus  vive  attention  à  cette  lecture  et  en  vote, 
à  la  demande  du  Conseil  d'administration,  la  publication  dans  le  Bul- 
letin. 

M.  Charles  Meunier-Dollfus  lit  un  rapport  sur  des  essais  qu'il  a 
exécutés,  de  concert  avec  M.  Hallauer,  sur  les  rendements  comparatif 
des  chaudières  à  foyers  intérieurs,  sans  réchauffeurs,  et  les  chau- 
dières à  trois  bouilleurs,  munies  d*un  réchauffeur  tubulaire  en  fonte 
placé  sous  la  chaudière  (Wesserling),  et  termine  par  la  description  et 
le  rendement  du  foyer  fumivore  que  M.  Ten-Brink  vient  de  monter 
récemment.  —  Renvoi  au  comité  de  mécanique. 

M.  Kosenstiehl  rend  compte  d'une  brochure  récente  :  Vcmthracènt 
et  ses  dérivée,  par  M.  Auerbach.  Cet  ouvrage  reproduit  en  partie  les 
publications  du  Moniteur  scienUfiqm  sur  ce  sujet  et  ouvre  par  diverses 
expériences  des  voies  à  de  nouvelles  découvertes. 

Pendant  le  cours  de  la  séance,  M.  le  président  a  fait  procéder  aux 
ballottages  de  : 

MM.  Mathieu  Mieg  fils,  à  Mulhouse,  présenté  par  M.  Ernest  Zuber. 
Girod,  chimiste  en  Suisse,  présenté  par  M.  Rosenstiehl. 
Birckel,  ingénieur  à  la  Société  de  constructions  mécaniques, 
présenté  par  M.  Aug.  Dollfus. 

Leur  admission  comme  membres  ordinaires  est  prononcée  à  l'unani- 
mité des  voix. 

La  séance  est  levée  à  7  1/2  heures. 


I 

i 


MULHOUSE  —  nCPRIMERIB  YSUYS  BADER  &  C'* 


par  i 


Filature 
Filature 
Teintuï 
Impreai 
Etoffes- 
Tissage 
Blanchi 
Draps  ( 
MolletO! 
.Rubant 
■  Fondei! 
I  Usines 
I  Lamina 
ISerruPÏ 
I  Quincaj 


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BULLETIN 


DE    LA 


SOCIÉTÉ    INDUSTRIELLE 


DE   MULHOUSE 


(FéTrier  k  lars  1873) 


RAPPORT 

de  M.  F.*G.  Heller,  inspecteur  de  l'Associatim  pour  prévenr 
les  accidents  de  machines^  sur  les  travaux  techniques,  pendant 
l'exercice  1871-72. 


Messieurs, 

J'ai  l'honneur  de  vous  rendre  compte  des  travaux  exécutés, 
pendant  le  cinquième  exercice»  par  l'inspection  x)rganisée  par 
l'Association  pour  prévenir  les  accidents  de  machines. 

Dans  le  courant  de  celte  année,  le  nombre  de  mes  visites 
d'inspection  s'est  élevé  à  cent  vingt  et  une  ;  et  j'ai  pu  le  plus  sou- 
vent me  contenter  d  observations  verbales,  car  les  conseils  que 
j'avais  à  présenter  ne  portaient  plus  que  sur  des  chances  de  dan- 
ger moindres  ou  sur  des  faits  déjà  signalés. 

Maintenant,  en  effet,  que  beaucoup  de  moyens  préventifs  ont 
été  imaginés  et  reconnus  efficaces,  l'un  des  principaux  rôles  de 
l'inspection  consiste  à  les  propager  et  à  les  faire  appliquer  ;  et  ce 
résultat,  il  faut  bien  le  dire,  ne  peut  être  entièrement  atteint 
qu'en  réitérant  avec  persévérance  les  mêmes  recommandations, 
et  en  indiquant  sans  cesse  les  mécanismes  que,  malgré  le  meil- 
leur vouloir,  les  industriels,  au  milieu  d'autres  soins,  omettent 
souvent  d'exécuter  faute  d'un  fréquent  rappel. 

TOa  XLIXL  FftVBXEB  BT  MABS  1873^  4 


I 

• 


54 


Je  relaterai  plus  loin  quelques  exemples  tirés  de  mon  registre 
d'inspection;  sous  certains  rapports,  la  série  de  mes  notes  est 
moins  étendue  que  les  années  précédentes;  on  comprendra  en 
effet  sans  peine  qu'après  cinq  ans  d'efforts  dirigés  vers  la  recherche 
et  l'appUcation  des  moyens  préventifs,  les  progrès  réalisés  soient 
déjà  tels  qu'on  puisse  prévoir  dès  maintenant  le  jour  où  le  nombre 
des  accidents  sera  réduit  aux  proportions  les  plus  minimes. 

Très  souvent  dans  mes  tournées  je  n'ai  qu'à  conseiller  l'instal- 
lation de  ce  qui  existe  ailleurs,  ou  à  rappeler  mes  précédentes 
recommandations,  en  les  appuyant  d'exemples  parvenus  à  ma 
connaissance,  et  propres  à  démontrer  l'urgence  de  mes  avis. 

Si  l'on  tient  compte  des  difficultés  de  toute  nature  qu'il  y  avait 
à  surmonter,  des  dépenses  de  temps  et  d'argent  occasionnées  aux 
industriels  par  lemploi  de  nos  appareils,  on  peut  se  réjouir  des 
heureux  résultats  obtenus  partout  où  nos  prescriptions  ont  été 
fidèlement  suivies  ;  et  nous  ne  pouvons,  pour  éviter  des  redites, 
que  renvoyer  à  nos  tableaux  statistiques  et  aux  conseils  que  nous 
donnions  dans  nos  rapports  antérieurs. 

Pour  bien  faire  apprécier  la  valeur  des  moyens  préventifs 
recommandés  par  l'inspection,  j'ai  indiqué,  cette  année,  dans  le 
tableau  statistique  qui  accompagne  mon  mémoire,  sous  le  titre  : 
Circonstances  dans  lesquelles  l'accident  a  eu  lieuy  les  imperfec- 
tions que  présentaient  les  systèmes  de  précaution,  ou  l'absence 
complète  de  moyens  préservatifs. 

Il  m'a  semblé  qu'en  relatant  ainsi,  en  même  temps  que  les 
accidents,  les  causes  auxquelles  ils  sont  dus  ou  les  circonstances 
dans  lesquelles  ils  se  sont  produits,  je  frapperais  davantage  l'atten- 
tion des  personnes  intéressées  dans  ces  questions,  et  je  provo- 
querais la  mise  en  vigueur  de  mesures  propres  à  éviter  le  retour 
des  mêmes  malheurs. 

Car,  comme  je  l'ai  dit  en  commençant,  il  reste  encore  beau- 
coup à  faire,  surtout  sous  le  rapport  de  la  généralisation  dans 
l'emploi  des  moyens  préventifs  ;  l'expérience  a  suffisamment  prouvé 


—  55  — 

refiOeacité  d*iin  grud  nombre  de  précautions  pour  que  Ton  puisse 
les  appliquer  sans  hésitation. 

A  ce  sujet  je  citerai  encore  une  fois  quelques  cas  souvent  trop 
négligés  : 

1^  Le  manque  presque  complet  de  couvre-engrenages  dans  le 
mécanisme  produisant  la  torsion  (bancs-à-broches  dans  les  fila- 
tures de  coton). 

Par  la  position  qu'occupent  ces  engrenages  presque  hors  vue 
et  néanmoins  très  rapprochés  d'endroits  qu  oni  à  visiter  les  bobi- 
neuses dans  leur  travail,  ils  présentent  un  danger  constant,  et  je 
ne  saurais  assez  recommander  de  les  bien  couvrir.  Les  accidents 
survenus  à  ces  roues  sont  assez  fréquents,  et  d'autant  plus  redou- 
tables, qu'ils  mutilent  les  mains  ;  on  peut  les  éviter  par  un  couvre- 
roues  peu  dispendieux  et  ne  gênant  aucunement  le  travail.  (Voir 
le  compte-rendu  de  la  S''  année,  page  56,  et  l'accident  no  6  du 
tableau  statistique  joint  à  ce  rapport)  ; 

^0  La  même  observation  s'applique  aux  pignons  qui  comman- 
dent les  cylindres  cannelés  dans  les  métiers  à  filer  (coton  et  laine). 
(Voir  le  compte^rendu  de  la  1^^  année,  p^^e  32,  et  le  tableau 
statistique  qui  y  est  annexé,  accident  du  17  mars  1868.)  Dans 
beaucoup  de  filatures  ces  mécanismes  ne  sont  pas  encore  cou- 
verts; 

So  Dans  les  fabriques  d'indiennes,  il  existe  encore  des  ateliers 
où  la  planche  de  sûreté  à  appliquer  aux  rouleaux  d'impression, 
décrite  et  recommandée  par  notre  compte-rendu  de  la  l^e  année, 
n*est  pas  adoptée  aussi  généralement  qu'il  faudrait;  les  accidents 
arrivés  depuis  à  ces  machines  en  font  malheureusement  foi,  et 
ces  accidents  eussent  certainement  été  atténués  par  l'emploi  des 
prescriptions  indiquées; 

4o  Dans  les  transmissions  de  mouvement,. les  têtes  de  clavettes, 
les  vis  de  pression  ou  autres  pièces  faisant  saillie  existent  encore 
en  beaucoup  trop  grand  nombre,  sans  être  recouvertes  ou  noyées, 
et  présentent  ainsi  des  chances  permanentes  de  blessures. 

L'insistance  que  je  mets  à  relever  ces  omissions  paraîtra  peut- 


—  56  — 

être  un  peu  exagérée;  mais,  d'après  les  indications  de  la  pratique, 
je  crois  être  dans  le  vrai,  et,  d'un  autre  côté,  j'ai  aussi  en  vue  de 
diriger  l'attention  des  industriels  sur  l'importance,  lorsqu'ils  font 
des  commandes  de  machines,  d'exiger  des  constructeurs,  quelles 
soient  livrées  munies  des  dispositions  préventives  recommandées 
par  V Association.  Il  est  bien  plus  facile  d'adapter  les  pièces  con- 
venables lors  de  la  construction  des  machines  qu'après  la  mise  en 
train.  Aussi  j'engage  de  tout  mon  pouvoir  les  ingénieurs  à  se 
pénétrer  de  Timportance  de  la  question,  et  à  vouer  plus  de  soins 
à  l'étude  de  cette  partie  de  leur  tâche. 

A  cette  occasion  je  citerai  deux  exemples  de  bon  augure  dans 
la  voie  que  j'indique;  ce  sont  : 

1)  Les  transmissions  établies  avec  les  précautions  recomman- 
dées par  l'Association  dans  la  filature  de  laine  de  MM.  Reber, 
Schwartz  de  notre  ville,  et  construites  par  MM.  André  Kœchlin 
et  Ce. 

2)  Une  filature  en  montage  dans  les  Vosges,  et  dont  les  ma- 
chines, construites  par  M.  N.  Schlumberger  et  C«,  de  Guebwiller, 
doivent  être  munies  de  toutes  les  dispositions  préventives  connues, 
jusqu'aux  nettoyeurs  mécaniques  qui  seront  appliqués  aux  métiers 
à  filer. 

Ces  faits  me  paraissent  mériter  une  grande  publicité,  pour 
qu'ils  trouvent  de  nombreux  imitateurs. 


EXTRAIT  DE  MES  NOTES  D'INSPECTION. 

Fabrique  d'Indienne. 

Machine  a  chlorer,  a  deux  paires  de  rouleaux  de  caout- 
chouc. ^—  Plusieurs  accidents  étant  arrivés  par  de  pareilles 
machines,  il  me  parait  urgent  de  recommander  un  moyen,  pour 
en  prévenir  la  répétition.  Le  plus  simple  et  le  plus  parfait  serait 
de  placer  un  rouleau  avertisseur  devant  le  cylindre  inférieur.  Ce 


—  57  — 

rouleau  peut  être  fait  plein  en  bois,  ou  mieux  encore,  creux  en 
cuivre  laminé,  pourvu  qu'il  soit  léger;  on  le  fera  jouer  par  ses 
axes  minces  des  deux  bouts,  dans  des  supports  à  fourche  ou  sur 
des  plans  inclinés,  de  manière  à  pouvoir  être  soulevé  sans  efforl, 
pour  que  l'ouvrier  qui  aurait  les  doigts  pris,  puisse  les  retirer 
sans  être  blessé.  Ainsi  disposé,  ce  rouleau  diminuerait  de  beau- 
coup le  danger  des  ouvriers,  et  faciliterait  aussi  la  rentrée  des 
pièces.  Je  conseille  de  le  placer  à  toutes  les  machines  où  l'entrée 
des  rouleaux  fait  face  à  l'ouvrier  et  où  il  n'est  protégé  par  auunc 
moyen,  surtout  devant  les  cylindres  où  l'ouvrier  a  à  introduire  la 
pièce  ;  enfin  à  toutes  les  machines  à  rouleaux,  agissant  avec  une 
pression  telle,  qu'ils  ne  cèdent  pas  lorsque  la  main  ou  les  doigts 
d'un  ouvrier  y  seraient  pris. 

Machines  a  laver  au  large,  a  DÉviDoms.  —  A  couvrir  le 
côté  et  le  dessus  des  engrenages  commandant  les  dévidoirs;  ces 
engrenages  étant  trop  à  la  portée  des  ouvriers,  offrent  dans  l'état 
actuel  trop  de  danger. 

Tambour-Rame.  —  A  couvrir  d'un  côté  de  la  machine  tous  les 
engrenages  droits  et  les  roues  d'angles,  ainsi  que  celles  sur  l'axe, 
qui  portent  les  poulies  des  chaînes  sans  fin;  de  l'autre  côté,  à 
couvrir  les  roues  droites  commandant  le  rouleau  débiteur. 

Machine  a  sécher  a  seize  cylindres  en  partie  superposés. 

—  A  couvrir  les  roues  d'angles  sur  l'arbre  de  couche,  ainsi  que 
les  roues  droites  de  la  commande  principale.  A  placer  un  rouleau 
avertisseur  devant  les  rouleaux  apprêteurs  de  cette  machine  et 
sur  ceux  de  la  machine  précédente. 

Machine  a  sécher  a  seize  cylindres  placés  sur  une  ligne. 

—  A  mettre  des  planches  ou  des  feuilles  de  tôle  devant  les  engre- 
nages des  cylindres  pour  en  empêcher  Taccès.  A  couvrir  égale- 
ment les  engrenages  des  rouleaux  débiteurs,  qui,  par  leur  disposi- 
tion, offrent  du  danger. 

Machine  a  sécher  a  deux  grands  cylindres  superposés.  — 
Je  recommande  de  couvrir  le  mouvement  à  friction,  l'arbre  du 


—  5ïf  — 

pignon  de  friction,  la  vis  sans  fin  et  la  roue  y  égrenant.  Les 
ventilateurs  étant  trop  à  la  portée  des  ouvriers,  présentent  du 
danger,  que  Ton  éviterait  en  y  plaçant  des  tôles  cintrées  couvrant 
les  ailes  en  dessous  et  derrière;  ces  tôles,  tout  en  empêchant 
Faccès,  auront  l'avantage  d'augmenter  TefTet  des  ventilateurs  par 
rapport  au  séchage. 

Ataliar  de  con«traotioii  do  machines. 

MAcmNE  A  PLANER  LE  FER.  —  Je  Conseille  de  mieux  couvrir 
les  engrenages  de  la  commande  du  plateau;  le  couvre-roues  du 
pignon  et  de  la  roue  droite  existants  devraient  être  disposés  de 
manière  à  les  couvrir  tout  autour;  mettre  aussi  un  couvrenroues 
sur  les  roues  et  pignons  d'angle. 

Tours  a  engrenages.  —  Je  conseille  de  compléter  les  couvre- 
roues  de  ces  machines;  la  disposition  des  engrenages  offre  sou- 
vent du  danger  facile  à  éviter.  Il  est  très  à. désirer  que  ces  engre- 
nages soient  bien  couverts,  non-seulement  aux  machines 
fonctionnant  dans  les  ateliers  de  la  maison,  mais  aussi  à  celles 
que  Ton  expédie  au  dehors;  car  les  machines  une  fois  arrivées 
dans  les  ateliers  étrangers,  ces  précautions  restent  en  souffrance, 
et  souvent  on  ne  les  emploie  qu'après  des  accidents  regrettables. 


TABLEAU  STATISTIQUE. 

Le  tableau  détaillé  des  accidents  arrivés  dans  les  établissements 
qui  font  partie  de  l'Association,  du  1er  mai  1871  au  30  avril  1872, 
ainsi  que  les  résumés  de  ceux-ci,  classés  par  machines,  par 
industries,  par  personnes,  d'après  leur  gravité  et  les  circonstances 
qui  les  ont  produits,  se  trouvent  indiqués  au  bas  du  tableau 
général. 

Plusieurs  de  ceux-ci  ne  m'ont  pas  été  signalés  directement  par 
les  maisons  où  ils  ont  eu  lieu  ;  ce  n'est  que  plus  tard,  et  indirec- 
tement, qu'ils  ont  été  portés  à  ma  connaissance.  Dès  que  j'en  ai 


^  8ft  — 

été  informé,  je  me  suis  rendu  sur  les  lieux  pour  me  renseigner 
sur  les  circonstances  dans  lesquelles  ils  s  étaient  passés,  et  me 
concerter  avec  les  personnes  compétentes,  sur  les  mesures  de 
précaution  qu'il  y  avait  à  prendre,  pour  en  prévenir  la  répétition. 

Je  crois,  cette  fois-ci,  que  le  nombre  d'accidents  indiqué  n'est 
pas  loin  d'atteindre  tous  ceux  qui  sont  réellement  arrivés. 

Le  nombre  et  l'étendue  des  travaux  que  j'ai  pu  produire  cette 
année  paraîtront  peut-être  restreints,  mais  les  études  et  les  essais 
nombreux  que  nécessitaient  la  mise  en  pratique  des  objets  dont 
j'avais  à  m'occuper,  ont  absorbé  la  plus  grande  partie  de  mon 
temps.  Mon  activité  n'en  a  pas  été  moins  constante;  car  outre  ces 
essais,  j'ai  combiné  et  fait  construire  plusieurs  monte-cowroies, 
dans  des  circonstances  variées,  ainsi  que  des  nettoyeurs  de  métiers 
à  filer  et  un  nouveau  garde-navette. 

Une  fois  lancé  dans  cette  voie,  je  l'ai  suivie  avec  la  persévé- 
rance nécessaire  pour  arriver  à  des  résultats  satisfaisants,  persuadé 
que  j'étais  du  bien  général  qui  doit  en  résulter. 

En  terminant  cette  introduction,  je  tiens  à  présenter  mes  sin- 
cères remercîments  à  tous  les  membres  de  l'Association  et  à 
leurs  directeurs  pour  l'accueil  bienveillant  qu'ils  n'ont  cessé 
de  m'accorder,  ainsi  que  pour  le  concours  précieux  qu'ils  ont 
bien  voulu  me  prêter.  J'adresse  les  mêmes  remercîments  au 
comité  de  mécanique  de  la  Société  industrielle,  pour  son  concours 
éclairé,  qui  m'est  toujours  si  précieux  dans  l'élaboration  des  tra- 
vaux que  j'ai  l'honneur  de  vous  présenter. 


RAPPORT  SUR  LES  MONTE-COURROIES. 

Les  accidents  nombreux  et  graves  arrivés  dans  divers  établisse- 
ments par  les  courroies  de  transmission,  et  la  connaissance  des 
dangers  auxquels  est  exposé  l'ouvrier  chargé  de  remonter  une 
courroie  sur  une  poulie  en  marche,  ont  attiré  depuis  longtemps 
l'attention  des  industriels.  La  Société  ipdustrielle,  qui  s*est  tou- 


—  60  — 

jours  proposé  pour  but  de  sauvegarder  la  vie  des  ouvriers,  s'est 
aussi  occupée  de  cette  question  bien  avant  d'y  être  sollicitée  par 
les  statuts  de  votre  Association.  Des  efforts  divers  ont  été  tentés  ; 
s'ils  n'ont  pas  donné  de  résultats  efficaces  dès  l'abord,  ils  ont  au 
moins  montré  quelle  était  la  marche  à  suivre  pour  découvrir  un 
appareil  simple,  d'un  emploi  très  général,  réalisé  plus  tard  par 
M.  Baudouin.  Dans  tous  les  essais  qui  ont  été  faits,  on  se  propo- 
sait de  remplacer  la  main  de  l'homme  par  un  appareil  quel- 
conque, faisant  mécaniquement  ce  que  l'homme  ne  peut  faire 
qu'en  s'exposant  à  de  très  grands  dangers. 

A  notre  connaissance,  les  premiers  efforts  couronnés  d'un  peu 
de  succès  sont  dus  à  M.  Herland.  M.  Bumat,  secrétaire  du  comité 
de  mécanique  de  la  Société  industrielle,  vous  communiqua  son 
rapport  sur  le  monte-courroie  de  M.  Herland  dans  la  séance  du 
mois  de  mai  1860.  Ce  monte-courroie,  qui  consiste  dans  une 
came  de  remonte,  fixée  sur  la  poulie  en  mouvement,  ne  peut  être 
employé  que  dans  des  circonstances  particulières. 

Peu  après  la  formation  de  votre  Association,  j'eus  à  vous  faire 
part  des  études  que  j'avais  entreprises  sur  les  perches  à  crochet, 
lesquelles  avaient  été  faites  dans  le  but  de  faire  de  la  perche  un 
instrument  non  dangereux  et  facile  à  manier,  ce  qui  n'avait  pas 
toujours  été  le  cas,  puisqu'à  cette  occasion,  je  vous  faisais  le  récit 
d'un  accident  grave  arrivé  par  une  perche.  J'indiquais  en  outre* 
les  diverses  positions  dans  lesquelles  l'ouvrier  doit  se  placer,  et  la 
manière  dont  il  doit  s'y  prendre  pour  éviter  tout  accident.  Cet 
conseils  étaient  indiqués  faute  d'appareil  plus  perfectionné. 

Plus  tard,  dans  le  compte-rendu  de  la  4©  année,  à  propos  d'un 
accident  arrivé  pendant  une  rattache  de  courroie,  j'indiquais  que 
dans  ces  cas',  lorsqu'il  n'y  a  pas  à  côté  de  la  poulie  de  crochet 
fixe,  servant  à  recevoir  la  courroie  qui  tombe  de  la  poulie,  ou 
d'autre  disposition  qui  empêche  le  contact  de  la  courroie  avec 
l'arbre,  il  faut  isoler  la  courroie,  en  la   saisissant  très  près  de 

^  Voir  compte-rendu  de  la  d*  année  1868-69,  p.  33  à  27. 
*  Voir  comptenrendu  de  la  4*  année  1870-71,  p.  30. 


—  61  — 

Farbre  au  moyen  d'une  perche  à  crochet  que  Ton  tourne  un  peu 
pour  en  relever  le  doigt. 

Plus  loin,  en  m'occupant  toujours  des  rattaches  de  courroies*, 
j'indiquais  qu'il  est  fort  avantageux  de  fixer  au  plafond  un  crochet 
à  côté  de  la  poulie,  de  manière  à  recevoir  la  courroie  quand  elle 
tombe,  et  à  empêcher  qu'en  frottant  sur  Tarbre  elle  ne  soit 
entraînée.  Si  ce  moyen  n'était  pas  pratique,  ou  s'il  devait  entraîner 
à  de  trop  grandes  dépenses,  on  pourrait  se  servir  de  la  perche  à 
crochet,  comme  je  l'ai  indiqué  plus  haut,  ou  bien  faire  un  instru- 
ment spécial  en  tôle,  lequel,  monté  au  bout  d'une  perche,  main- 
tiendrait plus  convenablement  la  courroie  que  la  perche  à  crochet. 

Dans  ces  différentes  indications,  je  tenais  à  faire  constater 
l'avantage  qu'il  y  a  d'isoler  la  courroie  de  V arbre  ou  de  la  poulie 
m  mouvement. 

Lorsque  je  fus  invité  par  votre  honorable  secrétaire-président, 
M.  Engel-Dollfus,  à  comparer  le  nouveau  monte-courroie  de 
M.  Baudouin  avec  celui  de  M.  Herland  déjà  existant,  je  lui  adres- 
sais une  lettre  dont  M.  Engel  vous  fit  part.  Voici  quelles  en 
étaient  les  conclusions,  sur  l'appareil  Herland  d'abord  : 

La  lame  monte-courroie  (came  de  remonte),  partie  essentielle 
de  l'appareil,  fixée  à  la  poulie  et  à  Tarbre,  et  par  conséquent  se 
mouvant  avec  eux,  a  l'inconvénient  de  former  corps  saillant,  et 
pour  cela  dangereux  quand  il  est  en  rotation.  Celte  lame  donne 
du  faux-lourd  aux  poulies,  ce  qui,  si  elles  sont  nombreuses  sur 
une  transmission  tournant  un  peu  vite,  produirait  un  effet  nuisible 
sur  le  moteur  et  sur  les  machines  qui  en  reçoivent  le  mouvement. 

La  courroie,  saisie  par  cette  lame,  est  jetée  trop  brusquement 
sur  la  poulie,  ce  qui  détériore  la  courroie,  et  cela  en  proportion 
de  la  vitesse  de  la  transmission  et  du  diamètre  de  la  poulie  à 
laquelle  le  monte-courroie  est  fixé. 

Un  autre  inconvénient,  qui  est  encore  plus  à  craindre,  c'est 
que  la  courroie  au  bas  de  la  poulie  ne  se  trouve  prise  et  remon- 

'  Voir  compte-rendu  de  la  4*  année  1870  >71,  pi  53. 


—  ^%  — 

tée  sur  ia  poulie  en  mouvement,  aussitôt  qu'elle  vient  toucher  la 
came  de  remonte  ;  ce  qui  peut  arriver  soit  par  une  légère  inat- 
tention de  l'ouvrier,  soit  par  un  dérangement  de  la  fourche 
d'embrayage  pendant  que  l'on  est  en  train  de  réparer  la  courroie, 
ou  d'arranger  n'importe  quoi  à  la  machine  au  repos.  De  ce  fait 
pourrait  résulter  un  accident. 

Je  faisais  remarquer  par  contre  sur  celui  de  M.  Baudouin: 

Que  cet  appareil  n'exigeant  aucune  addition  soUdaire  avec  la 
poulie  de  commande,  ni  modification  dans  la  forme  et  la  position 
de  cette  dernière,  peut  être  employé  dans  le  plus  grand  nombre 
de  cas  ordinaires. 

Qu'il  isole  parfaitement  la  courroie.  Que  cette  propriété,  la 
sécurité  parfaite  contre  toute  remonte  inopinée,  la  sûreté  et  la 
facilité  du  montage  de  la  courroie  pendant  la  marche  normale  de 
la  transmission,  sont  des  qualités  qui  distinguent  et  recomman- 
dent cet  appareil  de  prime  abord. 

Après  que  la  lecture  de  cette  lettre  fut  faite  et  que  le  renvoi  au 
comité  de  mécanique  eut  été  décidé,  ce  dernier  nomma  une  Com- 
mission mixte,  composée  de  membres  du  comité  de  mécanique 
de  la  Société  industrielle  et  de  membres  de  l'Association,  pour 
s'occuper  de  ce  nouveau  monte-courroie.  Cette  dernière*  fut 
unanime  à  reconnaître  les  mêmes  avantages,  et  est  arrivée  en  fin 
de  compte  aux  mêmes  conclusions  que  celles  que  j'indique 
ci-dessus. 

Aujourd'hui  que  le  monte-courroie  de  M.  Baudouin  est  connu 
de  tous  les  membres  de  votre  respectable  Association,  qu'il  est 
sanctionné  par  la  pratique,  puisque  déjà  plus  de  quatre  cents 
(400)  fonctionnent  sans  réclamation,  je  viens,  suivant  ma  pro- 
messe, indiquer  quelles  sont  les  règles  dont  on  doit  bien  se  péné^ 
trer  dans  l'étude  d'une  installation  de  ce  genre,  pour  conserver  à 
cet  appareil  son  efficacité,  tout  en  donnant  des  dimensions  aussi 
faibles  que  possible  aux  différentes  pièces  qui  le  composent. 


*  Voir  lê  Rapport  de  M.  GamiUa  Scbœn.  Courte-rendu  1870-71,  p.  &. 


Les  deux  points  principaux  sur  lesquels  j'ai  cru  devoir  porter 
mes  premières  études,  vu  leur  importance,  sont  d'abord  la  recherche 
d'une  règle  générale  et  positive  indiquant  la  position  du  point  d'arti- 
culatimi  du  levier,  point  essentiel,  puisque  la  longueur  de  ce  levier 
en  dépend;  puis  de  chercher  à  donner  au  tourillon  du  même 
levier  un  frottement  suffisant  pour  l'empêcher  de  se  déranger  de 
la  position  qu'il  occupe,  pendant  que  l'on  passe  la  courroie  sur 
lui  et  sur  la  jante  de  la  poulie. 

Les  diveres  données  que  l'on  doit  se  procurer  avant  de  corn- 
mencer  l'étude  d'un  monte-courroie,  sont  : 

La  cote  indiquant  la  différence  de  niveau  entre  l'axe  de  la  pou- 
lie motrice  et  celui  de  la  poulie  commandée. 

La  cote  indiquant  la  distance  horizontale  des  axes  de  ces 
mêmes  poulies. 

La  distance  de  la  poulie  motrice  au  poulrage  ou  au  plafond. 

Le  diamètre  de  la  poulie  motrice  et  celui  de  la  poulie  com- 
mandée. 

La  largeur  de  la  courroie  et  le  sens  dans  lequel  elle  marche. 

Le  côté  duquel  on  veut  jeter  la  courroie,  lequel  est  toujours 
indiqué  par  la  position  de  la  poulie  folle  placée  sur  la  machine. 
Dans  les  machines  où  il  n'existerait  pas  de  poulie  folle,  on  choi- 
sira le  côté  qui  paraîtra  le  plus  commode  pour  l'installation  et  le 
maniement  du  monte-courroie. 

Savoir  si  la  courroie  est  droite  ou  croisée. 

Connaître  enfin  le  diamètre  de  l'arbre  moteur,  qui  influe  sur  la 
position  du  tourillon  du  levier. 

Par  contre,  les  points  essentiels  à  déterminer  sont  : 

Chercher  à  placer  le  point  d'articulation  du  levier,  de  telle 
sorte,  que  sa  longueur  soit  un  minimum,  sans  pour  cela  que  l'effi- 
cacité du  monte-courroie  soit  diminuée. 

Déterminer.la  longueur  du  levier,  d'après  la  position  du  point 
d'articulation,  de  manière  qu'il  soit  assez  court  pour  ne  pas 
forcer  à  couper  ou  à  évider  une  partie  du  plafond. 

Donner  au  levier  sur  son  tourillon  par  un  moyçn  quelcfuiqu^, 


mais  simple,  un  frottement  capable  de  vaincre  reffort  produit  par 
la  courroie  sur  son  extrémité  lorsqu'on  l'étalé  sur  cedit  levier. 

Donner  enfin  aux  leviers  et  aux  autres  parties  de  cet  appareil 
des  dimensions  convenables  pour  qu'ils  résistent  suffisamment. 


Par  mes  différentes  recherches,  j'ai  trouvé  que  si  l'on  veut 
obtenir  d'une  manière  approximative  générale  le  point  d'articula- 
tion du  levier,  il  faut  ordinairement  le  placer  sur  le  prolongement 
de  la  ligne  qui  joint  les  axes  de  la  poulie  motrice  et  de  la  poulie 
commandée.  Il  arrive  cependant  dans  quelques  cas  particuliers, 
que  si  ce  centre  était  placé  d'après  cette  règle,  le  levier  ne  pour- 
rait pas  être  baissé  suffisamment  pour  qu'il  quitte  le  brin  mon- 
tant de  la  courroie,  malgré  la  courbe  que  l'on  pourrait  donner  à 
la  douille  sur  laquelle  il  est  fixé,  parce  qu'il  viendrait  toucher 
l'arbre  de  transmission;  dans  ce  cas,  on  est  alors  forcé  d'en 
dévier  un  peu  ;  on  en  dévie  aussi  quelquefois  pour  diminuer 
la  longueur  de  ce  levier.  Cette  règle  peut  être  admise  dans 
les  cas  où  la  dislance  entre  le  poulrage  ou  plafond  et  les  poulies 
est  de  15  à  20  centimètres  au  minimum. 

J'ai  cherché  la  règle  qu'il  est  préférable  de  suivre  lorsque  cette 
même  distance  entre  la  poulie  et  le  poutrage  n'est  que  de  4  à 
5  centimètres,  et  j'ai  trouvé  que  dans  ce  cas  le  centre  de  l'arbre 
moteur  est  l'endroit  le  plus  rationnel  ;  il  donne  la  plus  faible  lon- 
gueur de  levier  qui  est  égale  au  rayon  de  la  poulie,  augmenté  des 
sept  dixièmes  de  la  largeur  de  la  courroie  (parce  que  la  courroie 
est  presque  toujours  à  45*  lorsqu'elle  est  sur  le  levier).  On  lui 
donne  cette  longueur  pour  empêcher  que  la  courroie  n'échappe  ; 
ce  qui  arriverait  facilement  sans  cela,  surtout  si  la  transmission 
marche  un  peu  vite. 

Cette  disposition  est  en  réalité  un  peu  plus  dispendieuse  que  la 
précédente,  puisque  l'on  doit  mettre  une  douille  autour  de  l'arbre; 
mais,  par  contre,  elle  a  l'avantage  de  maintenir  le  levier  en  place 
pendant  qu'onl'abandonne  pour  étaler  la  cx)urroie  sur  la  poulie. 


—  65  — 

Je  dis  que  cette  douille  a  Tavantage  de  maintenir  le  levier  en 
place,  parce  que,  vu  son  grand  diamètre,  elle  se  prête  mieux  que 
la  première  disposition  pour  le  maintenir  en  place. 

En  effet,  lorsque  la  poulie  est  grande,  le  levier  est  très  long,  et 
le  ressort  à  boudin  de  la  première  disposition  doit  être  très  fort, 
pour  vaincre  par  le  frottement  qu'il  produit,  Teffort  exercé  par  la 
courroie  sur  ce  grand  bras  de  levier. 

Ce  ressort  à  boudin  perd  de  sa  force  au  bout  de  peu  de  temps, 
et  l'on  est  alors  obligé  de  se  mettre  à  deux  pour  monter  la  cour 
roie,  l'un  pour  soutenir  le  levier  pendant  que  l'autre  étale  la 
courroie.  Le  diamètre  intérieur  de  cette  douille  doit  être  au  moins 
d'un  centimètre  plus  grand  que  celui  de  larbre  pour  qu'elle  ne  le 
touche  pas. 

On  a  essayé  de  remplacer  le  ressort  à  boudin  par  une  douille 
enveloppant  le  tourillon  du  levier.  La  partie  de  cette  douille 
opposée  à  celle  sur  laquelle  le  levier  est  fixé,  est  fendue.  On  peut 
en  rapprocher  les  deux  parties  au  moyen  d'un  boulon  qui  sert  à 
faire  varier  le  frottement. 

Cette  disposition  sera  probablement  peu  employée,  parce  que 
la  douille  exige  un  moulage  particulier,  peu  usité. 

J'ai  essayé  de  remplacer  le  ressort  à  boudin  de  M.  Baudouin 
par  un  ressort  plat.  Â  cet  effet,  j'ai  fixé  le  levier  sur  une  patte  d^ 
qui  est  maintenue  sur  le  tourillon  au  moyen  de  deux  oreilles  u '; 
entre  ces  dernières  j'ai  mis  une  bague  ^,  qui  est  fixée  sur  l'axe  du 
levier  au  moyen  d'une  vis  w  à  tête  noyée.  Cette  bague  g  a  une 
partie  plate  à  sa  circonférence.  Le  ressort  plat  est  retenu  par  l'un 
des  boulons  n'  qui  maintient  le  levier  sur  la  patte  indiquée  ci- 
dessus  (voir  fig.  11  et  12,  pL  2);  il  vient  presser  plus  ou  moins 
sur  la  bague,  suivant  la  différence  qui  existe  entre  son  rayon  et 
la  distance  de  son  centre  à  la  partie  plate.  En  appuyant  sur  cette 
surface  plate  de  la  bague,  il  maintient  bien  en  place  le  levier  qui 
en  est  solidaire.  On  règle  la  position  de  la  partie  plane  de  cette 
bague  d'après  celle  que  devra  occuper  le  levier  pendant  qu'on 


4 


—  66  — 

étale  la  courroie.  La  vis  w,  qui  la  fixe  sur  le  tourillon  i  du  levier, 
est  noyée  pour  ne  pas  gêner  le  ressort  plat. 

J'ai  fait  établir  une  quarantaine  de  monte-courroies  avec  cette 
disposition  ;  la  pratique  a  montré  qu  elle  est  très  bonne,  et  moins 
coûteuse  que  celle  du  ressort  à  boudin. 

Je  dois  encore  dire  quelques  mots  d'une  dernière  modification 
apportée  par  M.  Baudouin,  laquelle  rend  son  monte*courroie 
automatique. 

Si  Ton  se  reporte  à  son  premier  système,  dans  lequel  le  tou- 
rillon du  levier  occupe  une  position  quelconque  par  rapport  à 
l'arbre  de  transmission,  on  remarque  que,  lorsque  la  courroie  est 
montée  sur  la  poulie  motrice,  il  faut  toujours  ramener  le  levier 
en  arrière  pour  le  placer  dans  l'espace  laissé  libre  entre  les  brins 
arrivant  et  ftiyant  de  la  courroie.  Si  Ton  n'avait  pas  soin  de  rame- 
ner ce  levier  en  arrière,  la  courroie  le  gênerait  lorsqu'elle  serait 
tombée,  et  que  Ton  voudrait  le  mettre  dans  la  position  qu'il  doit 
occuper  lorsqu'on  veut  la  remonter. 

Si,  par  contre,  on  examine  son  second  monte-courroie  dans 
lequel  le  centre  du  tourillon  du  levier  est  placé  dans  Taxe  de 
Tarbre  de  transmission  et  isolé  au  moyen  d'une  douille,  on  voit 
qu'il  n'est  plus  nécessaire  de  ramener  ce  levier  en  arrière,  puisque 
l'arbre  de  transmission  ne  le  gêne  plus  comme  dans  la  première 
disposition.  On  n'a  donc  ici  qu'à  continuer  à  pousser  le  levier 
jusqu'à  ce  qu'on  lui  ait  fait  faire  un  tour  complet  sur  l'arbre. 
Cette  disposition  est  déjà  préférable  à  la  première;  car  dans  la 
supposition  où  l'on  ait  oublié  de  pousser  suffisamment  ce  levier 
avant  de  laisser  tomber  la  courroie,  ce  mouvement  pourrait  tou- 
jours s'effectuer  plus  facilement  que  dans  le  cas  qui  précède. 

M.  Baudouin  s'est  encore  occupé  de  réaliser  un  monte-courroie 
dans  lequel  on  n'ait  qu'à  donner  l'impulsion  au  levier.  A  cet  effet, 
il  a  d'abord  remplacé  le  crochet  fixé  au  support  du  levier,  et  qui 
retient  la  courroie  par  un  cercle  en  fer  G  fixé  au  levier  et  au  cha- 
peau de  la  douille  (voir  no»  14  et  15),  qui  porte  trois  pattes  G'  plus 
larges  que  hii-^même,  sur  lesquelles  la  courroie  vient  reposar. 


Gette  disposition  a  été  établie  pour  que  la  courroie  ne  soit  pas 
trop  lâche  quand  on  veut  la  remonter. 

Il  a  fixé  ensuite  une  équerre  k  en  tôle  sur  le  levier,  maintenue 
fixe  par  Tune  de  ses  branches;  l'autre  est  enveloppée  d  une  bande 
de  cuir  flexible  /,  qui  s'avance  sur  la  jante  de  la  poulie  jusqu'aux 
trois  quarts  (3/4)  à  peu  près  de  la  largeur  de  la  courroie.  Cette 
bande  de  cuir  n'est  éloignée  de  la  jante  que  de  quelques  milli- 
mètres en  temps  ordinaire.  Lorsqu'on  place  le  levier  dans  la  posi- 
tion qu'il  doit  occuper  pendant  l'étalage  de  la  courroie,  celle-ci, 
par  suite  de  la  partie  extrême  du  levier,  inclinée  à  45*,  descend 
sur  la  jante  de  la  poulie  et  presse  sur  cette  bande  de  cuir,  qui  est 
aussitôt  entraînée  par  la  poulie  en  mouvement.  Cette  bande  de 
cuir  entraîne  le  levier  dans  son  mouvement  par  l'intermédiaire  de 
l'équerre  à  laquelle  il  est  fixé,  et  la  courroie  se  remonte  ainsi 
automatiquement  dès  qu'on  a  donné  la  première  impulsion  au 
levier.  Il  faut  avoir  soin  de  donner  au  tourillon  de  celui-ci  un 
frottement  assez  dur,  surtout  si  la  vitesse  est  un  peu  grande,  pour 
qu'il  s'arrête  aussitôt  que  la  courroie  l'abandonne,  et  qu^il  ne  soit 
pas  entraîné  à  chaque  tour  de  la  poulie.  On  est  aussi  forcé  de  lui 
donner  un  frottement  très  dur,  pour  éviter  que,  pendant  les  rat- 
taches de  courroies,  le  levier  ne  puisse  être  facilement  dérangé 
de  la  position  qu'il  occupe,  ce  qui  pourrait  causer  de  graves  acci- 
dents. 

Dans  cette  disposition,  il  suffit  de  pousser  le  levier  au  moyeu 
de  la  perche  à  crochet;  la  courroie  se  remonte  d'elle-même,  sans 
que  l'on  soit  obligé  de  Tétaler  sur  la  jante  de  la  poulie. 

Il  suffit 'encore  de  pousser  le  levier  lorsqu'il  porte  seulement 
une  partie  inclinée  à  45\  qui  tend  à  faire  descendre  la  courroie 
sur  la  jante  de  la  poulie  ;  ce  n'est  que  dans  les  monte-courroies 
qui  ne  portent  aucune  disposition  spéciale,  que  l'on  doit 
l'étaler. 

La  coOTroie  se  remonte  au  moyen  d'une  perche  à  crochet;  je 
me  dispenserai  de  l'explication  de  son  fonctionbemeiït,  parce  qu'il 


—  es- 
se trouve  déjà  décrit  dans  le  rapport  de  M.  Camille  Schœn.  (Voir 
compte-rendu  1870-71,  page  66.) 

Pour  compléter  cette  note,  je  crois  devoir  encore  observer  : 

io  Que  les  monte-courroies  Baudouin  peuvent  être  employés  à 
toutes  les  poulies  de  transmission,  quels  qu'en  soit  le  diamètre,  la 
vitesse  à  laquelle  elles  se  meuvent  ou  la  largeur  de  la  courroie  ; 

2o  A  toutes  les  poulies  écartées  d'un  support,  d'une  roue, 
d  une  poulie  ou  d'un  objet  quelconque,  de  la  laideur  de  la  cour- 
roie, plus  une  vingtaine  de  millimètres,  espace  qui  est  nécessaire 
pour  mettre  la  courroie  en  bas  de  la  poulie  et  loger  le  support 
du  monte-courroie; 

3o  Aux  poulies  montées  de  deux  courroies,  ayant  de  chaque 
côté  un  espace  libre  égal  à  celui  indiqué  ci-dessus,  et  où  l'on 
peut  faire  tomber  la  courroie  du  côté  qu'elle  occupe  ; 

4o  Lorsqu'une  machine  est  commandée  par  un  renvoi,  il  suffît 
de  placer  le  monte-courroie  à  la  poulie  de  la  transmission  qui 
commande  le  renvoi.  Le  montage  et  les  réparations  sur  place  de 
la  courroie  venant  du  renvoi  sur  la  poulie  de  la  machine,  se 
feront  sans  danger,  si  préalablement  on  a  mis  en  bas  la  courroie 
de  la  poulie  qui  est  munie  du  monte-courroie.  Après  avoir  ter- 
miné la  réparation  et  remonté  à  la  main  la  courroie  de  la 
machine,  on  remontera  celle  du  renvoi  au  moyen  du  monte- 
courroie; 

5o  Lorsqu'une  machine  n'a  pas  de  poulie  folle,  disposition  très 
regrettable  par  suite  de  la  mise  en  train  instantanée  qui  doit  se 
produire  lorsqu'on  remonte  la  courroie,  surtout  pour  celles  d'une 
certaine  force,  on  est  obligé  de  ralentir  la  transmission,  parce  que 
la  courroie  se  briserait  si  on  lui  laissait  sa  vitesse  normale,  et  que 
la  courroie  doit  monter  sur  la  poulie,  quoi  qu'il  arrive,  lorsqu'on 
Fa  étalée  et  que  l'on  a  poussé  le  levier  du  monte-courroie. 

Il  ne  faut  donc  pas  s'aviser  de  supprimer  les  poulies  folles 
lorsque  la  courroie  se  remonte  au  moyen  d'un  monte-courroie  ;  il 
faudrait,  au  contraire,  en  placer  partout  où  elles  manquent  et  où 
il  est  possible  de  les  appliquer. 


Le  no  4,  flg.  1  et  fig.  2  (pi.  1),  représente  un  monte-courroie 
pkicé  dans  la  condition  exceptionnelle  d'une  seule  poulie  pour 
fommander  un  cylindre  de  papeterie.  Il  est  appliqué  à  une  poulie 
de  Im^SOO  chez  MM.  Zuber  et  Rieder.  C'est  le  premier  que  j'aie 
(ait  établir;  voici  dans  quelles  circonstances. 

Le  !«»'  mai  1871  M.  Baudouin  m'écrivait  : 

c  Le  monte-courroie,  dont  je  vous  ai  parlé  est  en  place  et  fonc- 
«  tionne  parfaitement.  Avec  une  petite  latte  de  0ni,025  de  dia- 
«  mètre,  munie  d'une  fourche  en  gros  fil  de  fer,  je  jette  bas  une 
t  courroie  de  self-acting  aussi  tendue  que  possible,  et  je  la  relève 
«  de  même  avec  cette  même  latte  dans  l'espace  de  10  à  15 
c  secondes. 

€  Tout  se  fait  sans  échelle,  simplement  à  la  petite  latte.  Il  n'y  a 
«  donc  plus  aucun  danger,  ni  pour  coudre,  ni  pour  relever  la 
«  courroie. 

f  Recevez,  etc. 

«  N.'B.  —  Pour  les  métiers  double  vitesse*,  il  est  indispen- 
«  sable.  Je  tiens  à  vous  prévenir  de  suite,  car  dans  les  endroits 
€  où  les  transmissions  sont  resserrées  et  dangereuses,  on  peut 
«  éviter  tout  accident  avec  cet  appareil.  i> 

Immédiatement  après  la  réception  de  cette  lettre,  je  me  rendis 
dans  la  filature  de  MM.  Ch.  Mieg  et  C*  pour  examiner  l'appareil 
que  m'annonçait  M.  Baudouin,  où  je  fiis  tellement  pénétré  de 
l'efficacité  de  ce  premier  monte-courroie,  que  le  lendemain  j'allai 
le  communiquer  à  MM.  Zuber  et  Rieder  à  l'Ile-Napoléon,  et  leur 
proposai  d'en  faire  une  application  à  Tune  des  poulies  de  leur 
transmission,  qui  commande  un  cylindre  de  papeterie.  Ce  monte- 
courroie  a  été  fait  et  fonctionne  parfaitement,  malgré  que  l'ouvrier 
l'ait  par  erreur  placé  à  40  millimètres  trop  loiit  de  la  poulie.    ' 

Afin  de  mieux  faire  comprendre  diverses  installations  de  monte- 
courroies  et  diminuer  les  explications,  j'ai  cru  nécessaire  de  don- 

*  Ces  métiero  servent  pour  le  fia.  Poar  chacun  d'eux  U  y  a  deux  pouUes 
sur  la  transmission  et  par  conséquent  deux  courroies,  lesquelles  sont  trte 
n^prochées  et,  par  suite,  plus  dangereuses  à  manier  à  La  main. 

TOlOt  LXm.  VÉVBIKB  BT  MARS  1873.  5 


—  70  — 

ner  une  série  de  dessins  représentant  des  applications  diverses  de 
ces  appareils  et  les  circonstances  qui  en  ont  fait  varier  la  combi- 
naison, appareils  que  j'ai  fait  construire  pour  des  maisons  faisant 
partie  de  l'Association. 


Légende  explicative  générale  des  monte-oourroies. 


A  Arbre  de  transmission. 

B  Support  du  tourillon,  braquette  ou  poutre. 

C  C  Poteaux  en  bois  (W  6). 

C  Traverse  (N^  6). 

DV  Levier  coudé  pour  faire  tomber  la  courroie  (N"  5  et  6). 

E  Prolongement  du  levier  DD',  lequel  porte  le  contrepoids  0 

(N«  5). 

F  Evidement  du  poutrage  ou  du  plafond. 

G  Cercle  isolateur  de  la  courroie  (N~  14  et  15). 

G'  Pattes  du  cercle  G. 

H  Support  du  crochet  isolateur  e. 

I  Support  du  levier  D  U. 

K  Pièce  intermédiaire  entre  le  support  B  et  le  tourillon  i. 

L  Levier  du  monte-courroie. 

M  Massif  en  pierre  de  taille,  pilier  ou  poutrage. 

N  Entretoise  du  support  K. 

P  Poulie  de  la  transmission. 

Q  Contrepoids  du  levier  D  D'  (N*  6). 

R  Ressort  du  tourillon  (ressort  plat  ou  en  spirale). 

S  Support  de  la  transmission. 

T  Semelle  en  bois  (N*  6). 

Z  Cheville  à  bouton  (N«  6). 

a  Courroie  montée. 

a!  Courroie  en  bas  de  la  poulie. 


—  71  — 

b      Position  de  la  courroie  quand  on  commence  à  la 

monter 
b'     Position  du  levier  correspondante  à  celle  b  de  la 

courroie  .   .^^  ^ 

c      Position  de  la  courroie  au  moment  où  elle  com- 

mence  à  toucher  la  jante  de  toute  sa  largeur 
c'      Position  du  levier  correspondante  à  celle  c  de  la 

courroie  / 

d      Douille  à  patte  sur  laquelle  est  fixée  le  levier  et  le  ressort 

plat  ou  patte  de  la  cravate  u\ 
i     Position  du  levier  L  à  la  fin  de  sa  course  (N*  1). 
e      Crochet  isolateur  de  la  courroie. 

e'      Extrémité  du  tourillon  formant  crochet  isolateur  de  la  cour- 
roie. 
/      Boulon  fixant  le  support  A'  (N*^  4). 
g      Bague  de  la  douille  du  levier. 
k      Ëquerre-support  du  cuir  du  monte-courroie  automatique 

(N~  14  et  15).   ' 
/      Cuir  du  monte-courroie  automatique, 
m     Tirants  du  plafond  en  briques  (N**  10). 
n  n'  Boulons  fixant  le  levier  sur  la  douille  d^  ri  sert  en  même 

temps  à  fixer  le  ressort  plat  R. 
0      Bouton  de  manœuvre  du  levier  L. 
o'      Pièce  fixée  au  levier  L,  laquelle  porte  le  trou  ou  bouton  o". 

0  Trou   ou   bouton  servant    à   manœuvrer  la   pièce  o'  du 

levier  L. 
q      Goupille  du  ressort  en  spirale  R  (N***  7  et  13). 
r      Bague  à  collet  remplaçant  la  douille  fixe  sur  le  tourillon  ;  le 

levier  forme  cravate  autour  d'elle  (N***  5  et  6). 

1  Partie  saillie  de  la  douille  empêchant  la  courroie  de  tomber 

sur  l'arbre. 
/       Tourillon  du  levier. 
«      Douille  isolatrice  du  levier. 
v!      Cravate  à  laquelle  est  fixé  le  levier. 


—  72  — 

u       Oreilles  de  la  patte  d  servant  à  aFticuler  sur  ie  tourillon  (, 

et  entre  lesquelles  est  placée  la  bague  g. 
V       Vis  empêchant  le  support  K  de  basculer  (N*  4). 
w      Vis  fixant  la  bague  du  levier  (fig.  li  et  12,  pi.  II). 
z       Tourillon  du  levier  D  D  (N<»  6). 


Monte-courroie  N«  1. 
(Fig.  f,  2  et  3,  pi.  i.) 

0 

J'ai  déjà  dit  que  ce  monte-courroie  est  le  premier  qide  j'aie  fait 
établir  après  visite  faite  auprès  de  celui  de  M.  Baudouin.  J'ai 
cherché  dans  cette  installation  à  diminuer  les  frais  autant  que 
possible.  À  cet  effet,  j'ai  profité  du  massif  en  pierres  de  taille  M 
qui  reçoit  le  support  de  la  transmission  S,  pour  y  fixer  directe- 
ment le  tourillon  t  du  levier,  ainsi  que  le  crochet  e^  qui  sert  à 
isoler  la  courroie  de  l'arbre  lorsqu'on  la  descendue  de  la  poulie* 

La  position  du  tourillon  t  du  levier  est  telle,  que  la  partie  qui 
dépasse  la  jante  de  la  poulie  P  vient  très  longue,  parce  qu'il  est 
trop  éloigné  de  l'arbre  moteur  A.  La  tension  de  la  courroie  aug- 
mentant à  me^re  qu'elle  se  monte  sur  la  poulie,  j'avais  cru  qu'il 
était  nécessaire,  pour  en  faciliter  le  montage,  de  chercher  à  faire 
diminuer  le  bras  de  levier  sur  lequel  elle  agit  à  mesure  que  sa 
tension  augmente,  et  à  faire  augmenter  par  centre,  celui  sur 
lequel  agit  l'ouvrier  qui  remonte  la  courroie. 

L'espace  qui  entoure  la  poulie  me  permettait  cette  disposition; 
mais  dans  le  plus  grand  nombre  de  cas,  on  ne  pourra  pas  faire  le 
levier  plus  grand  que  le  rayon  de  la  poulie  augmenté  des  sept 
dixièmes  de  la  largeur  de  la  courroie,  parce  qu'il  viendrait  buter 
contre  un  objet  extérieur  quelconque,  plafond,  poutrage  ou  miu*. 
On  peut  du  reste  se  dispenser  de  cette  variation  de  bras  de  levier; 
car  dès  que  la  courroie  touche  un  peu  la  poulie»  elle  esL  entraînée 
par  elle,  de  sorte  que  Ton  n'a  pas  plus  d'effoitt  à.  vaincre  que 
quand  on  commence  à  la  monter. 


^  73  ^ 

Si  BOUS  GonsultoDS  la  fig.  1,  on  voit  facilement  que  plus  on 
éloigne  le  tourillon  t  de  l'arbre  moteur  A^  plus  la  partie  du  levier 
qui  dépasse  la  jante  de  la  poulie  augmente,  parce  qu'on  est  obligé 
de  lui  donner  une  certaine  longueur,  pour  qu'il  puisse  prendre  la 
courroie  à  l'endroit  où  elle  monte  sur  la  poulie,  et  ne  la  quitter 
que  lorsqu'elle  est  complètement  montée.  Le  parcours  que  le 
levier  doit  être  capable  de  faire,  dépend  de  la  partie  de  la  jante 
enveloppée  par  la  courroie,  laquelle  varie  suivant  que  la  courroie 
est  droite  ou  croisée,  et  suivant  le  rapport  des  diamètres  des 
deux  poulies. 

Lorsqu'on  connaît  le  parcours,  il  est  facile  d'en  tirer  la  lon- 
gueur du  levier,  puisque  celui-ci  doit  le  faire  complètement.  En 
admettant .  même  que  ce  levier  ne  soit  pas  plus  long  que  si  le 
tourillon  était  au  centre  de  l'arbre  moteur,  il  dépasserait  de  beau- 
coup la  jante  de  la  poulie  ;  ce  qui,  comme  je  l'ai  déjà  dit,  est  un 
grand  inconvénient  dans  la  plupart  des  cas. 

Si  nous  rapprochons  le  tourillon  t  du  levier  de  l'arbre  moteur 
il,  comme  je  l'ai  fait  dans  la  fig.  3,  où  j'jai  conservé  le  même 
diamètre  de  poulie  que  dans  la  fig.  1 ,  et  placé  le  tourillon  dans 
la  ligne  qui  joint  les  axes  de  la  poulie  motrice  et  de  la  poulie 
commandée,  noiis  aurons  une  longueur  de  levier  plus  faible  que 
dans  la  fig.  1,  quoique  son  extrémité  doive  pouvoir  partir  et 
aboutir  aux  mêmes  points.  La  partie  de  ce  levier  qui  dépasse  la 
jante  de  la  poulie  est  devenue  beaucoup  plus  faible. 

Qe  monte-courroie  no  1 .  est  donc  établi  en  principe  dans  de 
mauvaises  conditions;  il  est  cependant  utile  en  ce  qu'il  fait  voii* 
que  l'on  peut  varier  la  disposition  de  ces  appareils  suivant  les 
supports  dont  on  peut  disposer. 

Les  diverses  positions  occupées  successivement  par  la  courroie 
et  le  levier  sont  les  suivantes  : 

b  représente  la  courroie  au  commencement  du  montage  lors- 
qu'on l'étalé  sur  le  levier  b\ 

e'  la  position  du  levier  pendant  que  la  courroie  dans  la  posi- 
tion c  touche  la  jante  de  la  poulie  de  toute  la  largeur,  moment 


—  74  — 

pendant  lequel  il  n'agit  plus  beaucoup,  Tadhérence  de  la  courroie 
sur  la  poulie  étant  assez  forte  pour  l'entraîner. 

(Lorsque  la  courroie  commence  à  toucher  la  jante  de  la  poulie, 
elle  est  soumise  à  deux  forces  ;  Tune,  produite  par  son  poids,  tend 
à  la  renverser,  et  l'autre  tend  à  l'entraîner  sur  la  poulie  par  suite 
de  l'adhérence  qui  existe  entre  celle-ci  et  la  courroie.  Tant  que  la 
première  forc^  est  plus  grande  que  la  seconde,  on  est  obligé  de 
pousser  la  courroie  avec  le  levier  pour  l'empêcher  de  tomber  et 
pour  l'appliquer  sur  la  jante  de  la  poulie  ;  mais  dès  que  la  seconde 
force  l'emporte  sur  la  première,  la  courroie  est  entraînée  par  la 
poulie,  et  on  peut  ramener  le  levier  en  arrière.) 

d'  est  la  position  du  levier  arrivé  à  la  fin  de  la  course,  laquelle 
est  déterminée  par  le  crochet  e  fixé  dans  le  massif  en  pierres  de 
taiUeilf. 

Le  point  le  plus  haut  de  la  circonférence  de  la  poulie,  enve- 
loppé par  la  courroie,  est  déterminé  par  la  ligne  y  perpendiculaire 
à  celle  qui  joint  les  axes  des  poulies  ;  c'est  le  point  auquel  on  doit 
pouvoir  arriver  avec  le  levier  pour  être  parfaitement  sûr  que  la 
courroie  soit  remontée. 

Ici  on  ne  peut  pas  pousser  le  levier  jusqu'à  ce  point  supérieur  y', 
parce  qu'il  viendrait  buter  contre  le  crochet  e;  ceci  na  point 
d'inconvénient,  parce  que  la  courroie  se  trouve  toujours  remontée 
avant  que  l'on  ait  atteint  ce  crochet  e. 

Dans  les  fig.  1  et  3  le  trait  pointillé  représente  la  courroie  des- 
cendue de  la  poulie.  • 


Monte-courroie  N®  2. 

I 

j  Le  no  2  est  un  exemple  de  vingt-quatre  monte-courroies  que 

1  j'ai  placés  dans  la  filature  de  MM.  Reber-Schwartz  et  C^  de  notre 

ville,  à  des  poulies  de  0m,74  de  diamètre,  qui  commandent  des 
renvois  de  métiers  à  filer  automates  de  leur  filature  de  laine,  au 


_  75  — 

moyen  de  courroies  horizontales  droites  et  croisées  de  0^,1^0  de 
largeur. 

La  braquette  5,  qui  sert  de  support  au  tourillon  t  du  levier  L, 
est  fixée  à  la  poutraison  M;  elle  est  disposée  de  telle  façon  que  le 
même  modèle  peut  se  placer  indistinctement  à  droite  ou  à  gauche 
de  la  poulie,  suivant  les  circonstances;  il  porte  des  coulisses  qui 
permettent  d'en  varier  un  peu  la  position  parallèlement  à  la 
poutre. 

La  pièce  en  fer  forgé  Kj  intermédiaire  entre  cette  braquette  B 
et  le  tourillon  f ,  porte  des  coulisses  à  ses  extrémités,  pour  per- 
mettre de  varier  verticalement  la  position  du  tourillon. 

Ces  deux  mouvements  sont  d'une  grande  utilité  dans  la  plupart 
des  cas.  Le  support  de  la  transmission  est  fixé  à  une  colonne  S 
qui  supporte  le  poutrage  M. 

La  courroie  est  représentée  dans  deux  positions;  le  trait  plein 
la  représente  montée  et  le  trait  pointillé  lorsqu'elle  est  tombée  de 
la  poulie,  et  reposant  sur  le  crochet  e  et  sur  la  douille  du  levier 
qui  risolent  de  l'arbre  moteur.  Le  levier  L  est  dessiné  dans  la 
position  qu'il  occupe  lorsque  la  courroie  est  montée;  il  porte  à 
son  extrémité  cette  partie  à  45"*  dont  j'ai  déjà  parlé,  qui  tend  à 
faire  descendre  la  courroie  sur  la  poulie  de  transmission,  et  opère 
son  étalage  sans  que  l'on  soit  obligé  de  le  faire  au  moyen  de  la 
perche  à  crochet. 


Monte-courroie  N«  3. 
(PL  2,  fig.  4  et  5.) 

Le  no  3  est  un  exemple  de  six  monte-courroies  appliqués  à  des 
poulies  de  Oni,77  de  diamètre,  qui  commandent  directement  des 
métiers  à  filer  automates  par  des  coiu'roies  croisées  de  Oni,100 
de  largeur,  dans  la  filature  de  MM.  Trapp  et  G^. 

L'entaille  F  faite  dans  le  plafond  existait  déjà  pour  le  passage 
de  la  poulie  et  pour  permettre  le  montage  à  la  main  de  la  cour- 
roie. Sur  le  côté  de  cette  entaille  j'ai  placé  une  semelle  en  bois  de 


-  7«- 

sapiii  G,  sur  laquelle  est  fixé  un  support  J?,  disposé  comme  dans 
le  n^  2,  de  manière  à  ce  qu'on  puisse  varier  sa  position.  Ce  sup- 
port porte  le  fer  plat  K,  auquel  est  boulonaé  le  tourillon  t  du 
levier  L  qui  porte  le  crochet  e^  sur  lequel  tombe  la  courroie  lors- 
qu'elle est  descendue  de  la  poulie. 

Lorsque  l'ouvrier  remonte  la  courroie,  il  ne  peut  pas  pousser 
suffisamment  le  levier  pour  qu'il  quitte  le  brin  montant  de  celle-ci, 
surtout  pour  les  courroies  croisées,  parce  que  l'arbre  de  trans- 
mission le  gênerait.  En  ce  moment  il  quitte  le  bouton  du  levier  L 
et  porte  le  crochet  de  la  perche  dans  le  trou  o"  de  la  pièce  o' 
fixée  au  levier,  et  continue  à  le  pousser  jusqu'à  ce  que  la  courroie 
soit  montée. 

La  courroie  est  ici  encore  dessinée  dans  deux  positions;  le  trait 
plein  indique  la  courroie  montée  et  le  trait  pointillé  la  courroie 
descendue  de  la  poulie,  reposant  sur  le  crochet  isolateur  e  et  sur 
1  adouille  du  levier. 


Monte-courroie  N"  4. 
iH.  2,  fig,  6,  7  et  «.) 

Le  n**  4  est  un  exemple  de  six  monte-courroies  appliqués  à  des 
poulies  de  0^,77  de  diamètre,  qui  commandent  des  métiers  à  filer 
automates  par  des  courroies  droites  et  croisées  de  0",100  de  lar- 
geur, dans  la  filature  de  coton  de  M.  Camille  Weber  à  Gueb- 
vriller. 

Ici  j'ai  profité  de  la  distance  convenable  qui  existe  entre  le  sup- 
port de  transmission  S  et  la  poulie  pour  loger  ce  monte-courroie; 
à  cet  effet,  j'ai  fixé  contre  le  support  S  une  équerre  en  fer  K^ 
laquelle  forme  support  du  tourillon  /. 

Dans  les  dispositions  précédentes  n^"  2  et  3,  on  avait  un  sup- 
port ou  braquette  fi,  une  pièce  intermédiaire  K  et  un  tourillon  t  ; 
ici,  la  braquette  est  remplacée  par  le  support  de  la  transmission  S 
et  la  pièce  intermédiaire  par  l'équerre  K.  Celle-ci  est  maintenue 


—  77  — 

au  support  5  par  un  boulon  f,  qui  passe  dans  Touverture  qui 
existe  entre  les  bras  de  ce  dernier. 

Son  écrou  est  serré  contre  une  platine. 

Afin  d*empécher  qu'il  ne  puisse  pivoter  autour  du  boulon  f  qui 
le  fixe,  il  est  maintenu  par  une  petite  vis  t;  qui  traverse  le  support 
5  et  pénètre  dans  Téquerre  K. 

Dans  cette  même  installation,  il  s'est  présenté  une  poulie  pour 
le  monte^courroie  duquel  on  ne  pouvait  pas  se  servir  du  support 
de  la  transmission.  Comme  pour  ce  cas  unique  il  ne  valait  pas  la 
peine  de  faire  un  modèle,  j'ai  remplacé  ce  support  (voir  fig.  9  et 
10)  par  un  fer  plat  de  80  «n/«n  sur  %%  d'épaisseur,  plié  en  équerre 
et  vissé  au  moyen  de  deux  tirefonds  contre  une  des  poutres  qui 
supporte  le  plafond.  Ce  fer  plat  est  entretorsé  par  une  seconde 
tige  N  en  fer  à  T  de  30  m/m  sur  30  m/m  fixée  au  poutrage  par  un 
tirefond  et  boulonné  à  la  pièce  en  fer  forgé. 

Les  fig.  H  et  12  représentent  le  type  de  levier  employé  dans 
les  monte-courroies  qui  précèdent.  C'est  celui  de  M.  Baudouin 
dans  lequel  j'ai  remplacé  le  ressort  à  boudin  par  un  ressort  plat. 

La  fig.  11  est  une  coupe  du  levier  et  de  la  patte  suivant  la 
ligne  a 6  de  la  fig.  \%  et  la  fig.  12  est  un  plan  dans  lequd  on  a 
supposé  le  levier  en  bois  enlevé  pour  mieux  laisser  voir  le  ressort 
que  la  bague  g^  la  vis  %o  qui  la  maintient  sur  le  tourillon,  ainsi 
R;  les  deux  boulons  nn!  qui  servent  à  fixer  le  levier  sur  la  patte  d 
de  la  douille  u.  Le  boulon  à  embase  n'  sert  en  même  temps  à  fixer 
le  ressort  R. 


Monte-courroie  N®  5. 
{PI  3,  fig.  i,  2  et  3.) 

Monte-courroie  destiné  à  une  poulie  de  0m,570  de  diamètre 
qui  commande  une  forte  courroie  oblique  de  0",200  de  lai^e.  La 
poulie  se  trouve  très  éloignée  du  poutrage,  et  le  diamètre  de 
l'arbre  de  transmission  est  extrêmement  fort  suivant  celui  de  la 
poulie.  On  n'a  pas  fixé  le  levier  sur  une  douille  concentrique  & 


—  78  — 

Tarbre  moteur ,  parce  qu'elle  serait  revenue  trop  cher  en  ne 
servant  que  pour  un  seul  appareil. 

Le  support  en  fonte  B,  auquel  est  boulonné  le  fer  plat  K  qui 
porte  le  tourillon  ty  est  fixé  contre  un  fort  poteau  en  bois  S  qui 
se  trouve  à  proximité. 

Le  levier  L  est  représenté  dans  la  position  qu'il  occupe  lorsque 
la  courroie  est  montée;  son  parcours  est  représenté  par  deux  cir- 
conférences indiquées  sur  la  fîg.  1;  la  circonférence  intérieure 
indique  le  chemin  parcouru  par  le  point  du  levier  qui  saisit  la 
courroie  à  l'endroit  où  elle  monte  sur  la  poulie,  et  la  circonfé- 
rence extérieure  celui  du  bouton  o  qui  sert  à  le  manœuvrer. 

La  partie  du  levier  qui  dépasse  la  jante  de  la  poulie  est  très 
grande;  mais  comme  il  ny  a  rien  qui  le  gène  dans  son  mouve- 
ment, ceci  est  sans  importance. 


Monte-courroie  N®  6. 
iPLS.fig  4,  5  et  6.) 

Monte-courroie  destiné  à  une  poulie  placée  en  porte-à-faux, 
qui  commande  une  courroie  verticale  de  160  ^/^  de  large,  faisant 
marcher  le  renvoi  d'un  câble  en  fil  de  fer. 

Le  levier  est  en  fer  ;  son  extrémité  inférieure  est  recourbée  et  forme 
cravate  autour  d'une  bague  r  en  fonte  sur  laquelle  il  est  serré  avec 
un  chapeau,  également  en  fer  forgé,  au  moyen  de  deux  boulons. 
Le  tourillon  t,  sur  lequel  est  fixée  cette  bague,  est  boulonné  par 
Tune  de  ses  extrémités  sur  une  traverse  en  bois  J?,  placée  à  l'avant 
de  la  poulie  ;  l'autre  extrémité  se  loge  dans  un  trou  pratiqué  à 
l'extrémité  de  l'arbre  de  transmission.  Ceci  a  été  établi  pour  empê- 
cher que  le  tourillon  t  ne  fléchisse  lorsqu'on  étale  la  courroie,  et 
qu'elle  repose  de  tout  son  poids  sur  le  levier. 

Le  poteau  C  et  la  traverse  C"  existaient  déjà;  on  a  ajouté  seu- 
lement la  semelle  B  où  se  fixe  le  tourillon  t  du  levier  L  et  le 
poteau  C. 


—  79  — 

Ce  monte-courroie  est  automatique,  sans  avoir  le  cercle  en  fer 
isolateur  de  M.  Baudouin.  Le  levier  est  dessiné  aussi  dans  la  posi- 
tion qu'il  occupe  lorsque  la  courroie  est  montée. 

Cette  disposition  n'a  pas  exigé,  comme  les  précédentes,  de  cro- 
chets spéciaux  pour  isoler  la  courroie  lorsqu'elle  tombe  de  la  pou- 
lie,  parce  qu'elle  vient  reposer  sur  un  tourillon  fixe  et  non  pas  sur 
l'arbre  de  transmission. 

Aux  monte-courroies  n"**  5  et  6  j'ai  ajouté  un  nouvel  élément 
qui,  dans  bien  des  cas,  serait  à  employer  avec  avantage  :  c'est  une 
disposition  pour  mettre  la  courroie  en  bas  de  la  poulie  pendant  la 
marche  de  la  transmission.  Elle  se  compose  du  levier  débrayeur 
DIÏ  (voir  n«  5),  formé  de  deux  branches  à  angle  droit,  qui  pivote 
sur  un  tourillon  z,  fixé  dans  le  support  en  fonte  B. 

Pour  faire  tomber  la  courroie,  on  n'a  qu'à  saisir  l'extrémité  D 
du  levier  débrayeur  et  à  l'abaisser.  La  partie  V  vient  presser  sur 
la  courroie  et  la  fait  dévier  de  sa  marche  normale  ;  on  abaisse  ce 
levier  jusqu'à  ce  que  la  courroie  ait  quitté  complètement  la  poulie. 

Dans  le  n**  6  ce  levier  débrayeur  est  articulé  sur  un  tourillon  z 
fixé  sur  une  bande  de  fer  plat  /,  laquelle  est  adaptée  au  poteau  C. 
Il  se  manœuvre  de  la  même  manière  que  le  précédent. 

Lorsque  l'extrémité  D  de  ce  levier  débrayeur  ne  se  trouve  pas 
à  portée  de  la  main,  on  peut  y  percer  un  trou  et  y  passer  une 
petite  corde,  que  l'on  peut  descendre  à  une  hauteur  convenable 
pour  pouvoir  facilement  en  saisir  l'extrémité. 

Dans  le  n®  5  le  levier  débrayeur  se  prolonge  en  E  sur  une 
petite  longueur  au  delà  du  tourillon,  et  porte  un  contre-poids  Q 
qui  tend  constamment  à  le  ramener  dans  la  position  qu'il  doit 
occuper  lorsque  la  courroie  est  montée  sur  la  poulie. 

II  agit  dès  que  l'on  a  lâché  l'extrémité  du  levier  D. 

Dans  le  n**  6  ce  levier  est  maintenu  en  place  par  une  cheville  à 
bouton  z  qui  vient  se  loger  sous  la  branche  D,  et  que  l'on  enlève 
à  la  main  lorsqu'on  veut  faire  descendre  la  courroie. 

Les  traits  pointillés  représentent  les  parcours  que  doivent  faire 
les  leviers  pour  débrayer  complètement  la  courroie! 


w 


Voîei  moiiitenant  la  série  de  monte-courroies  exécutés  par 
MM.  Bourcart  et  fils^  mécaniciens  en  notre  ville. 


Monte-courroie  N^  7 
(Pt  4,  fig.  i,  2  et  5.) 

Monte-courroie  appliqué  à  une  poulie  de  i",825  de  diamètre, 
commandant  une  machine  à  déchiqueter  le  bois  de  teinture  au 
moyen  d'une  courroie  de  950  "/"  de  large,  chez  MM.  H.  Haeffdy 
et  G«  (blanchiment  et  teinture).  C'est  le  plus  grand  qui  ait  été 
construit  jusqu'à  ce  jour.  Une  cause  qui  compliquait  son  installa- 
tion, à  part  ses  grandes  dimensions,  c  est  que  la  transmission  est 
oblique  par  rapport  au  mur,  parce  que  dans  l'installation  de  celle- 
ci  il  &Ilait  la  mettre  perpendiculairement  à  l'arbre  de  commande 
[nîncipal. 

Le  tourillon  du  levier  L  est  fixé  à  la  pièce  k  qui  est  boulonnée 
au  support  en  fonte  J?,  lequel  est  vissé  contre  une  semelle  en  bois 
M;  celle-ci  est  elle-même  fixée  au  mur  au  moyen  de  deux  bou- 
lons qui  la  traversent. 

Le  levier  du  monte-courroie  est  fixé  sur  une  douille  à  patte 
courbée  A^  pour  leur  permettre  de  faire  le  parcours  nécessaire, 
sans  qu^il  vienne  but^  Tarbre  de  transmission  A. 


Monte-courroie  N®  8. 
{PL  5,  fig.  i  et  2.) 

Monte-courroie  appliqué  à  une  poulie  de  i"»490  placée  sur  une 
transmission  mue  par  deux  machines  à  vapeur,  qui  se  trouve 
chez  MM.  Hofer-Grosjean  (impression).  Quand  on  a  besoin  d'un 
moteur  seulement,  la  courroie  de  la  susdite  poulie  est  descendue, 
et  le  moteur  qui  la  commande  peut  rester  au  repos  ;  celle-ci  a  une 
largeur  de  230  ■/". 

Le  support  B  est  fixé  sur  le  support  de  la  transmission  S;  la 
douille  isolatrice  u  du  levier  porte  une  patte  qui  vient  se  boulonna 


j 


—  84  ~ 

sur  le  support  B.  La  ccavate  u\  à  laquelle  est  fixé  le  levier,  porte 
une  partie  saillante  s  qui  sert  à  empêcher  que  la  courroie  ne  puisse 
tomber  sur  l'arbre  moteur. 


Monte-courroie  N*  0. 
(H.  5,  flg.  3  et  4.) 

Monte^Gourroie  appliqué  à  une  poulie  de  1",^0,  qui  com- 
mande un  renvoi  de  machine  à  pousser  les  mandriers  dans  les 
rouleaux>  chez  MM.  frères  KiBchlio  (impression)..  Le  renv<â  étant 
placé  très  près  de  la  poulie  de  commande,  la  courroie  exige  une 
forte  tension,  ce  qui  rend  son  placement  à  la  main  très  dificile 
et  dangereux,  d'autant  plus  que  la  poulie  se  trouve  très  près  du 
poutrage. 

L'arbre  de  transmission  est  carré.  Le  support  B  de  la  douille 
isolatrice  u  du  levier  est  fixé  à  une  poutre  M;  la  pièce  intermé- 
diaire K  entre  ce  support  et  la  douille  u  du  levier  L  est  entre- 
toisée par  un  fer  plat  N,  qui  est  vissé  sur  une  poutre  parallèle  à 
la  première  M. 

La  douille  isolatrice  u  du  levier  L  porte  une  patte  par  laquelle 
elle  est  boulonnée  sur  la  pièce  K. 


Monte^courroie  N*  10. 

(PL  5,  flg.  5  et  d.) 

Monte-courroie  appliqué  à  une  poulie  de  0",500,  qui  commande 
une  courroie  de  75  "/■  de  large,  chez  MM.  Warnery  et  Morlot  à 
Thenay. 

Le  plancher  de  l'étage  supérieur  à  celui  dans  lequel  se  trouve 
le  monte-courroie  est  formé  de  voûtes  en  briques,  entretorsées  par 
des  tirants  en  fer  m,  que  Ybn  voit  dans  les  fig.  5  et  6;  ils  sont 
vissés  dans  des  colonnes  en  fonte'  5,  qui  reçoivent  les  butées  de 
ees  voûilei^  601  bnqvieii 


r 

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î 


—  88  — 

Le  support  B  de  la  douille  u  du  levier  L  est  fixé  sur  le  support  S 
de  la  transmission;  la  douille  n  est  concentrique  à  l'arbre  moteur  A. 


MoxLte-courroie  N^  1 1 . 

{PL  (5,  fg.  i  et  2,) 

Monte-courroie  appliqué  à  une  poulie  de  1"400  de  diamètre, 
commandant  une  courroie  de  400  ■/"  de  largeur,  qui  fait  marcher 
une  pompe  centrifuge,  chez  MM.  DoUfus-Mieg  et  C^.  Le  placement 
de  cette  courroie  était  très  difficile  à  la  main  à  cause  de  sa  grande 
longueur  et  dangereux  à  cause  de  la  hauteur  extraordinaire  où  se 
trouvait  placée  la  poulie  de  la  transmission. 
Le  support  B  de  la  douille  du  levier  est  fixé  sur  une  poutre  M^ 
Le  levier  L  est  représenté  dans  la  position  qu'il  occupe  lorsque 
la  rx>urroie  est  montée;  la  douille  sur  laquelle  il  est  fixé  est  con- 
centrique à  Tarbre  moteur  A. 


Monte-courroie  N*  12 
(Pl6,fig.3et4) 

Monte-courroie  excentrique  à  l'arbre  moteur  appliqué  à  une 
poulie  de  0"y750  de  diamètre,  qui  commande  une  courroie  croisée 
oblique  de  80  ■/■  de  largeur,  dans  le  retordage  de  MM.  Dollfus- 
Mieg  et  C^ 

La  pièce  en  fer  forgé  K^  intermédiaire  entre  le  support  B  du 
tourillon  et  le  tourillon  t  lui-même,  porte  un  petit  levier  H  à  l'ex- 
trémité duquel  se  trouve  un  crochet  e  qui  sert  à  isoler  la  courroie. 

Le  levier  du  monte-courroie  est  fixé  sur  une  douille  à  patte 
courbe  d,  qui  permet  de  le  ramener  entre  les  deux  brins  de  la 
courroie  lorsque  celle-ci  est  montée. 


Monte-courroie  N*  13. 
iPl.  6,  fig.  5  et  6.} 

Monte-courroie  excentrique  à  l'arbre  moteur  appliqué  à  une 


—  88  — 

poulie  de  0*^00  de  diamètrey  qui  commande  une  courroie  de 
100  "/■  de  large;  celle-ci  fait  marcher  une  scie  circulaire  chez 
MM.  Dreyfus  et  Lantz  frères  (filature). 

Le  support  B  du  tourillon  t  est  fixé  au  poutrage  M;  la  pièce 
intermédiaire  K  est  courbe  et  porte  un  crochet  isolateur  e. 

La  douille  d  du  levier  est  ici  encore  courbe  pour  lui  permettre 
de  prendre  la  position  indiquée  sur  la  fig.  5. 


Monte-courroies  N*"  14  et  15. 
(PI  7,  fig  î,  2,  3  et  4.) 

Monte-courroies  automatiques  appliqués  à  des  poulies  de  0"y963 
et  (h  J60  de  diamètre,  qui  commandent  des  courroies  verticales 
et  obliques  de  0*,410  de  largeur,  lesquelles  font  marcher  des 
peigneuses  chez  MM.  Steinbach-Kœchlin  et  G*".  Le  montage  à  la 
main  de  ces  courroies  était  très  difficile  à  cause  des  supports  de 
transmission  et  du  peu  de  jeu  qui  existe  entre  elles. 

Ces  deux  monte-courroies  nous  représentent  le  système  auto- 
matique de  M.  Baudouin. 

Le  cercle  en  fer  isolateur  G  de  la  courroie,  qui  porte  trois 
pattes  G\  est  fixé  sur  le  levier  L  et  est  relié  à  sa  douille  au  moyen 
d'une  tige  en  fer  qui  vient  se  visser  sur  elle. 

Le  support  B  de  la  douille  du  n^"  14  est  vissé  à  la  partie  infé- 
rieure d'une  poutre  M,  et  celui  du  n""  15  est  vissé  contre  la  même 
poutre,  parce  que  la  semelle  C  gênait  son  installation. 

La  pièce  K ,  intermédiaire  entre  le  support  B  et  la  douille,  est 
droite  dans  le  n""  14  et  recourbée  dans  le  n""  15  à  cause  de  la 
semelle  C  qu'il  fallait  éviter. 

Le  levier  est  représenté  dans  la  position  qu*il  occupe  lorsque  la 
courroie  est  remontée  dans  le  n"*  14,  et  au  moment  où  l'on  com- 
mence à  la  remonter  dans  le  n""  15. 


—  tt  — 

t 

Moiit«<oourraie  N*  16. 

(PL7,flg.5et  6.) 

i 

j  Monte-courroie  concentrique  à  Tarbre  moteur  appliqué  à  une 

î  poulie  de  0",702  de   diamètre,  qui   commande   une   courroie 

j  oblique   de  0",400   de  largeur,   chez    MM.   Bourcart  frères  à 

I  Guebmller  (filature  de  coton). 

Le  support  B  de  la  douille  du  levier  L  est  fixé  sur  une  colonne 
creuse  en  fonte  S,  qui  sert  de  support  à  la  transmission.  La  pièce 
iST,  en  forme  d'équerre,  qui  relie  le  support  B  à  la  douille,  est 
en  fonte,  et  non  en  fer  forgé  comme  dans  les  exemples  précé- 
dents. 


RAPPORT  SUR  LES  GARDE-NAVETTES  DES  MÉTIERS 

A  TISSER,  PAR  M.  F.-G.  Heller. 

Le  nombre  des  accidents  graves  qui  se  produisent  dans  les 
tissages  mécaniques  est  petit  comparativement  à  ceux  qui  arrivent 
dans  les  autres  industries  comprises  dans  votre  Association  ;  ce- 
pendant il  en  est  un  qui  arrive  encore  trop  fréquemment  et  qw 
occasionne  soit  la  perte  d'un  œil,  soit  des  blessures  qui,  pour 
n'être  pas  aussi  graves,  n  en  sont  pas  moins  dangereuses.  Ces 
accidents  sont  produits  par  l'échappement  inattendu  de  la  navette 
pendant  le  travail  ;  ceci  arrive  généralement  à  tous  les  métiers, 
mais  plus  ou  moins  suivant  leur  largeur  et  le  genre  d'étoffes  qu'ils 
produisent  ;  ils  augmentent  avec  la  vitesse  du  métier,  à  cause  de 
la  grande  force  que  reçoit  la  navette. 

Dès  le  début  ',  votre  Association  s'est  efforcée  d'encourager  les 
recherches  et  l'application  de  moyens  propres  à  éviter  ces  acci- 
dents en  recommandant  le  mérite  des  tringles  garde-navettes  que 
MM.  P.  Laederich  et  fils  avaient  fait  placer  aux  métiers  de  leur 
tissage,  et  dont  ils  avaient  obtenu  un  résultat  assez  satisfaisant, 

^  Voir  U  Compte-rendu  de  la  ^  anuée,  1867-69,  pag.  15-17. 


—  85  — 

malgré  certaines  imperfections  que  présente  cette  thngle.  Depuis 
cette  époque,  MM.  André  Kœchlin  et  Ce  se  sont  fait  breveter  pour 
un  appareil  plus  efficace,  qui  consiste  en  un  râteau  mobile  placé 
sur  le  chapeau  du  battante  Quoique  cet  appareil  soit  excellent 
sous  certains  rapports,  il  s'est  peu  répandu  ;  son  prix  d'installation 
trop  élevé  est  probablement  l'obstacle  qui  en  empêche  l'emploi  sur 
une  grande  échelle. 

Mes  efforts  en  vue  de  propager  lappUcation  de  la  tringle  fixe 
ou  du  râteau,  ont  eu  peu  de  succès,  et  l'on  peut  dire  que  le  nombre 
d'appareils  employés  dans  les  tissages  que  je  visite^  a  jusqu'à 
présent  peu  augmenté,  sauf  400  métiers  du  tissage  de 
MM.  Schlumberger  fils  et  C*"  que  ces  messieurs  en  avaient  fait 
garnir. 

Si  l'on  compare  entre  eux  les  deux  moyens  proposés  jusqu'ici, 
savoir  la  tringle  fixe  et  le  garde-navette  de  MM.  André  Kœchlin 
et  C*,  on  remarque  : 

lo  Que  la  simple  tringle  est  très  légère  et  par  conséquent  très 
avantageuse,  puisque  l'on  doit  toujours  donner  des  dimensions 
aussi  faibles  que  possible  aux  pièces  soumises  à  un  mouvement 
rapide  de  va-et-vient  ;  mais  que  malheureusement  son  efficacité 
n'est  pas  suffisante. 

2"  Que  le  garde-navette  de  MM.  André  Kœchlin  et  C*  est  un 
peu  lourd  suivant  la  vitesse  qu'il  reçoit  (la  vitesse  des  métiers 
variant  de  120  à  180  coups  par  minute  nous  donne  de  240  à 
360  arrêts  et  mises  en  marche  pendant  le  même  temps),  ce  qui 
constitue,  sinon  une  perte  de  force  motrice,  du  moins  un  incon- 
vénient passablement  grave  par  l'usure  plus  rapide  qui  doit  en 
résulter  dans  les  différents  organes  de  la  machine. 

3*  Que  ce  garde-navette  est  trop  cher  pour  qu'il  puisse  se  ré- 
pandre facilement. 

Revenant  sur  la  tringle  qui  est  la  disposition  la  plus  simple,  on 
a  cherché  à  la  conserver  tout  en  la  rendant  plus  efficace.  On 

*  Voir  le  Compte-rendu  de  la  3*  aauée,  186&-70,  pag.  90  &  03. 

TOMB  XLm.  FÉTBIBB  ET  MARS  1873.  6 


( 


—  86  — 

peut  dire  que  son  inconvénient  essentiel  est  de  ne  pas  garantir 
un  espace  suffisant,  car  si  on  la  place  trop  loin  du  chapeau,  la 
navette  peut  sortir  entre  elle  et  le  chapeau  ;  si  on  la  met  trop  près, 
la  navette  passe  en  dehors  de  la  tringle. 

Un  contre-maître  de  la  maison  Ch.  Mieg  et  C%  Michel  Klinger, 
se  pénétrant  de  ces  divers  avantages  et  inconvénients,  eut  l'idée 
d'appliquer  deux  tringles  au  lieu  d'une  seule,  pour  garantir  plus 
d'espace  à  la  fois,  et  pour  que  ces  tringles  ne  gênent  aucunement 
le  travail,  il  les  a  fixées  à  chaque  bout  sur  un  petit  levier  articulé 
à  un  support,  lequel  est  vissé  sur  le  chapeau  du  peigne.  Si  à 
un  moment  donné  ces  tringles  gênent  l'ouvrier,  il  n  a  qu'à  les 
j  relever  avec  le  doigt  et  à  les  adosser  contre  le  chapeau  ;  mais 

;  comme  il  pourrait  arriver  que  l'ouvrier  oubliât  de  les  redescen- 

{  dre,  on  les  a  disposées  de  façon  à  ce  qu'elles  penchent  fort  peu 

en  arrière,  de  sorte  que  le  premier  coup  de  battant  les  remet  en 
î  place.  Dans  les  métiers  très  longs,  les  tringles  fléchiraient  si  elles 

•  n'étaient  supportées  qu'aux  extrémités  ;  dans  ce   cas,  on  ajoute 

i  encore  un  troisième  support  au  milieu  de  leur  longueur. 

]  Quoique  cette  disposition  soit  très  efficace  et  d'un  prix  peu 

élevé,  M.  Sins,  directeur  du  même  tissage,  a  cherché  à  la  sim- 
plifier. Au  lieu  de  fixer  les  deux  tringles  dans  deux  leviers  à  chaque 
extrémité,  comme  le  faisait  le  contre-maître  Klinger,  il  a  pris  un 
fil  de  fer  (le  même  qu  avait  pris  Klinger),  et  l'a  recourbé  de  ma- 
nière à  faire  ses  deux  tringles  d'une  seule  pièce  en  en  soudant  les 
deux  extrémités  ;  puis  au  lieu  d'un  levier  articulé  dans  un  support 
fixé  au  chapeau  du  battant,  il  se  sert  seulement  d'un  support  percé 
d'un  trou,  dans  lequel  il  engage  l'une  des  tringles,  l'autre  étant 
soutenue  par  une  saillie  de  ce  même  support. 

Cette  disposition  ne  remplissant  pas  encore  une  condition  qui 
me  parut  assez  essentielle,  celle  de  permettre  d'enlever  les  sup- 
ports sans  être  obligé  de  dessouder  la  tringle,  ou  la  tringle  sans 
enlever  les  supports,  je  me  suis  mis  moi-même  à  l'étude  en  rem- 
plaçant d'abord  la  soudure  par  un  petit  manchon  et  en  essayant 
delà  simplifier  encore.  Mes  premières  recherches  se  sont  portées 


—  87  — 

sur  h  moyen  de  supprimer  l'emploi  du  support  en  fer  forgé  de 
M.  Sins,  support  qui  doit  varier  de  construction  à  cause  des  dif- 
férentes hauteurs  que  reçoit  le  chapeau.  Je  Tai  remplacé  par  une 
petite  bande  de'  tôle  que  j'ai  fixée  au  chapeau  au  moyen  de  deux 
vis,  puis  je  l'ai  fendu  par  le  milieu  à  sa  partie  inférieure,  en  faisant 
servir  l'une  des  moitiés  comme  pivot  de  la  tringle  la  plus  rappro- 
chée du  chapeau,  et  ai  dressé  Tautre  de  manière  à  pouvoir  mettre 
et  enlever  la  tringle  à  volonté,  en  la  disposant  à  peu  près  hori- 
zontalement pour  servir  de  support  à  la  tringle  la  plus  éloignée; 
l'inclinaison  de  ces  tringles  est  ainsi  très  facile  à  régler.  Cette 
bande  de  tôle  a  sur  les  supports  en  fer  forgé  l'avantage  de  pouvoir 
être  facilement  façonnée  selon  les  diverses  positions  qu'exigent 
le  chapeau  ainsi  que  la  chaîne.  Son  prix  d'installation  est  très 
minime.  Dans  le  premier  moment,  j'avais  fait  la  seconde  partie 
de  ce  support  un  peu  longue  pour  empêcher  que  la  tringle  ne 
puisse  perdre  son  équilibre  ;  mais  l'expérience  m'ayant  prouvé  que 
cette  partie  saillante  gêne  un  peu  lorsqu'on  veut  entrer  ou  sortir 
la  navette ,  je  lai  coupée  tout  en  lui  laissant  une  petite  partie 
plate,  sur  laquelle  la  tringle  vient  reposer.  Pour  l'empêcher  de 
perdre  son  équilibre,  j'ai  pris  une  seconde  bande  de  tôle  fy  que 
j'ai  placée  de  manière  à  ce  qu'elle  serve  de  rondelle  à  la  vis 
inférieure  de  la  première  bande  de  tôle,  formant  support  ;  et  qui, 
descendant  en  équerre,  vient  reposer  sur  la  tringle  et  l'empêcher 
de  se  soulever.  Le  brin  formant  montant  peut  aussi  être  diminué 
de  beaucoup,  ce  qui  nous  donne  en  dernier  lieu  un  support  simple, 
&cile  à  faire,  et  par  suite  peu  coûteux,  et  permettant  en  outre  de 
sortir  facilement  la  tringle,  en  desserrant  un  peu  la  vis  qui  main- 
tient la  bande  de  tôle  f  et  en  faisant  tourner  un  peu  celle-ci. 

J'ai  fait  exécuter  ce  garde-navette  dans  les  conditions  que  je 
viens  d^indiquer  en  arrêtant  les  tringles  à  O*,090  des  boites  de  la 
navette.  Depuis  trois  mois  que  cette  disposition  a  été  établie,  elle 
a  très  bien  fonctionné  jusqu'à  ce  jour.  Par  les  moyens  que  vous 
connaissez,  on  a  essayé  de  faire  sortir  la  navette  du  métier  ;  elle 
est  bien  sortie  de  la  chaîne,  mais  est  rentrée  dans  les  bottes.  Il  s'est 


'y  5 


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—  88  — 

cependant  présenté  depuis  deux  cas  dans  lesquels  elle  est  sortie, 
sans  force  aucune,  il  est  vrai,  dans  Tespace  laissé  libre  entre  Tex- 
trémité  des  tringles  et  les  boites  de  la  navette  :  cela  tient  évidem- 
ment à  ce  que  les  tringles  ne  sont  pas  assez  longues;  pour  y 
remédier,  il  faudrait  augmenter  leur  longueur  de  manière  à  ne 
laisser  que  0",060  à  O^jOVO  entre  leurs  extrémités  et  les  boites  de 
la  navette.  Cet  appareil  va  être  établi  avec  cette  dernière  modifi- 
cation ;  dès  que  sa  valeur  pratique  sera  connue,  je  m  empresserai 
de  vous  le  faire  savoir  en  vous  indiquant  encore  son  prix  de 
revient. 


DESCRIPTION  DES  DESSINS, 

(Les  figures  1  et  2,  3  et  4,  5  et  6  6',  7  et  8,  sont  dessinées  en  grandeur  naturelle.) 

Figures  1et2.  —  Disposition  de  Michel  Klinger^  contre-maître 

chez  MM.  Ch.  Mieg  et  C«. 

La  fig.  i  représente  une  coupe  transversale  du  chapeau  et  du 
battant. 

La  fig.  vu  en  dessus. 
AA       sont  les  tringles  fixées  au  levier  B. 
L         Battant. 
P         Peigne. 
P'         Chapeau  du  peigne. 

B  Levier  supportant  les  tringles,  articulé  dans  le  support  C 
qui  est  fixé  au  chapeau  du  peigne  P',  au  moyen  des  deux 
vis  à  tète  noyées. 

Le  dessin  au  pointillé  représente  la  position  du  levier  mobile  et 
des  tringles  lorsqu'on  les  a  adossées  contre  le  chapeau  du  peigne, 
pour  permettre  de  rattacher  un  fil  ou  de  défaire  de  la  toile  défec* 
tueuse. 

Je  ferai  remarquer  que  le  contre-maître  Klinger  a  fait  toutes 
ses  pièces  en  cuivre  jaune,  pour  éviter  l'emploi  du  fer  forgé  qui 
lui  paraissait  revenir  trop  cher. 


^ 


—  80  — 

Figura  Set  4.  —  Disposition  de  M.  Sins,  directeur  de  tissage 

(Aez  MM.  Ck.  Mieg  et  C^. 

La  fig.  S  représente  une  coupe  transversale  du  chapeau  du 
peigne  et  du  battant. 

La  fig.  4  est  un  plan  vu  en  dessus. 
AA  Tringles  faites  d'une  seule  pièce.  L'une  d'elles  s'engage 
dans  le  trou  B  du  support  en  fer  forgé  C,  l'autre  est 
maintenue  par  la  saillie  E  de  ce  même  support. 
a  a  sont  les  vis  qui  servent  à  fixer  le  support  C  sur  le  chapeau 
du  peigne.  Le  dessin  en  pointillé  représente  la^  position 
des  tringles  relevées  et  adossées  contre  le  chapeau. 

Première  disposition  de  F.-G.  Heller. 

Fig.  5.  Vue  de  côté. 

Fig.  6.  Vue  de  face. 

Fig.  6'.  Vue  en  plan. 

A  A      Tringles  (les  mêmes  que  celles  de  M.  Sins). 

A'        Manchon  d'accouplement.  A"  Bague  d'arrêt. 

B         Support  des  tringles  composé  d'une  lame  de  tôle  fendue  à 

sa  partie  inférieure»  et  vissée  sur  le  chapeau  du  peigne 

au  moyen  des  vis  à  bois  a  a. 
e         partie  du  support  B  dans  laquelle  reposent  et  articulent 

les  tringles. 
d         Seconde  partie  de  ce  même  support,  supportant  la  tringle 

la  plus  éloignée  du  peigne. 
La  partie  d  gênant  un  peu,  je  l'ai  coupée,  ce  qui  m'a  donné  la 
seconde  disposition,  par  suite  de  la  nécessité  où  je  me  trouvais 
d'empêcher  les  tringles  de  se  soulever. 

Seconde  disposition  de  F.-G.  Heller, 

Pig,  7.  Vue  de  côté. 
Fig.  8.  Vue  de  face. 

A  A      Tringles  (les  mêmes  que  dans  la  disposition  précédente); 

B         Support  des  tringles,  formé  d'une  lame  dé  tôle  divisée  en 

deux  parties  e  et  dy  comme  dans  le  support  précédent 


d 


—  90  — 

(ces  parties  e  et  d  sont  plus  courtes  que  dans  la  pre- 
mière disposition).  Ce  support  est  fixé  sur  le  chapeau 
du  peigne  au  moyen  de  deux  vis  a  et  b.  La  vis  b  sert 
encore  à  maintenir  en  place  le  chapeau  en  tôle  fy  qui 
empêche  les  tringles  de  se  soulever. 


NOTE  SUR  LES  NETTOYEURS  MÉCANIQUES  DES  MÉTIERS 

A  FILER,  PAR  M.  F.-G.  Heller. 

Dans  le  rapport  des  travaux  techniques  de  l'inspection  de  la 
deuxième  année  (voir  Compte-rendu  de  1868-69,  pag.  37),  j'ai  eu 
l'occasion  de  vous  présenter  une  note  sur  le  nettoyage  des  chariots 
et  porte-cylindres  des  métiers  à  filer,  dans  laquelle  je  vous  ai  fait 
part  de  tous  les  appareils,  à  moi  connus,  qui  ont  été  essayés  pour 
éviter  le  danger  qui  existe  lorsque  ce  sont  des  enfants  qui  sont 
chargés  de  ce  soin. 

Dans  cette  note,  j'ai  posé  les  conditions  que  doit  remplir  un 
type  de  nettoyeur  mécanique,  en  admettant  comme  principe  le 
nettoyage  simultané  du  porte-cylindres  et  du  chariot  ;  ce  principe, 
Jean  Michel  l'avait  déjà  mis  en  pratique  ;  mais,  comme  son  appa- 
reil était  très  incomplet  sous  d'autres  rapports,  il  n'a  pas  été  beau- 
coup employé,  même  après  avoir  reçu  plusieurs  perfectionne- 
ments. 

On  ne  peut  imputer  ce  manc|ue  d'emploi  à  l'utilité  méconnue 
des  nettoyeurs,  puisqu'un  grand  nombre  de  filateurs  ne  cessent  de 
I  me  demander  des  nettoyeurs  mécaniques,  mais  parce  qu'il  leur 

manquait  encore  une  condition  essentielle,  celle  à  laquelle  les 
filateurs  tiennent  le  plus,  qui  est  qu'ils  soient  complets  et  mis  en 
place.  Ceci  vient  à  l'appui  de  ce  que  j'indiquais  au  bas  de  la 
page  49  du  Compte-rendu  de  1870-71  : 

«  L'on  doit  combiner  un  appareil  qui  n'exige  pour  le  filateur 
«  aucune  étude,  aucun  dessin  préliminaire,  un  appareil  fait  à 
«  l'avance  et  dont  on  n'a  qu'à  monter  les  pièces  détachées  ;  il  faut 


—  9i~ 

<  aussi  qu'on  n'ait  plus  à  faire,  dans  chaque  cas  particulier,  des 
«  pièces  spéciales  qu'une  erreur  de  construction  ou  d'ajustage 
c  fasse  mal  fonctionner  ou  fasse  juger  vicieuses  de  construction,  i^ 

Le  nettoyeur  décrit  dans  le  compte-rendu  de  l'année  passée 
fonctionne  très  bien  depuis  deux  ans  à  tous  les  métiers  à  filer  des 
Glatures  de  MM.  Schlumberger  fils  et  C^  Je  viens  vous  faire 
connaître  aujourd'hui  les  quelques  modifications  de  détail  ajoutées, 
lesquelles  en  font  un  appareil  qui  remplit  toutes  les  conditions 
indiquées  dans  ledit  Compte-rendu. 

L'appareil  lui-môme  n  a  pas  subi  de  modifications  visibles, 
quelques  pièces  de  détail  seules  ont  été  changées,  pour  en  per- 
mettre l'application  à  toutes  les  dispositions  de  métiers  à  filer. 

Pour  les  pièces  qui  ne  seraient  pas  suffisamment  expliquées,  je 
renvoie  à  la  légende  explicative  (voir  Compte-rendu,  A""  année, 
pag.  23)  et  aux  figures  dans  lesquelles  les  mêmes  pièces  sont 
représentées  par  les  mêmes  lettres. 

Le  corps  du  nettoyeur  est  le  même,  sa  forme  n'a  pas  changé  ; 
mais  au  lieu  que  le  fil  de  fer  qui  sert  à  porter  le  tablier  soit  rivé, 
comme  dans  l'ancien  appareil,  il  est  rendu  mobile,  pour  pouvoir 
le  faire  à  l'avance,  et  le  démonter  à  volonté,  pour  enlever  le  tablier 
sans  le  découdre. 

Le  levier  E,  qui  était  aussi  rivé  sui:  le  nettoyeur  B  (disposition 
qui  ne  permet  pas  de  changer  sa  hauteur  par  rapport  au  porte- 
cylindres),  a  été  muni  d'une  coulisse  dans  laquelle  passe  un  boulon 
qui  sert  à  le  fixer  sur  le  corps  du  nettoyeur. 

Le  fil  de  fer  a',  de  3  m/m,  était  relié  à  son  support  a  au  moyen 
d'une  pièce  intermédiaire  ;  celle-ci  a  été  supprimée,  et  Ton  a 
taraudé  directement  son  extrémité,  sur  laquelle  l'écrou  vient  se 
fixer.  M.  Storck,  directeur  de  filature  de  MM.  Bourcart  frères,  à 
Guebwiller,  a  employé  un  fil  de  fer  de  5  m/m  pour  que  le  taraudage 
l'affaiblisse  moins.  A  l'autre  extrémité  on  peut  faire  un  bourrelet 
ou  placer  une  ou  deux  goupilles,  ce  qu'a  fait  M.  Storck. 

La  poulie  en  fonte  ff  a  été  faite  en  bois,  et  la  hauteur  que  je  lui 
ai  donnée  est  telle,  qu'elle  se  prête  à  toutes  les  diverses  positions 


—  92  — 

:  l'arbre  de  la  main-douce  qui  peuvent  se  présenter,  pour  que 

corde  /  ne  s'échappe  pas. 

La  poulie  en  fonte  G  est  la  même  que  dans  la  disposition  pré- 
dente,  mais  au  lieu  d'avoir  deux  dents  à  sa  douille,  elle  n'en 
trte  qu'une.  Le  mouvement  lui  est  communiqué  par  une  cheville 
i  fer  K,  l<^ée  dans  la  bobine  en  bois  H,  qui  est  pressée  de  haut  en 
ts  par  un  ressort  à  boudin  e'  placé  au  fond  du  trou  qui  la  reçoit, 

qui  sert  à  la  faire  engrener. 

Les  doigts  essayeurs  C,  composés  de  tuyaux  en  caoutchouc, 
irnis  de  panne  sur  une  partie  de  leur  longueur,  sont  recouverts 
ir  toute  leur  longueur,  et  portent  un  bourrelet  à  l'une  de  leurs 
;trémités,  lequel  forme  arrêt  contre  l'embase  C  du  nettoyeur.  Le 
Loutrhouc  est  ainsi  mieux  garanti  d'une  détérioration  par  l'huile, 
:  le  nettoyage  du  doigt  peut  être  fait  sans  crainte  de  l'arracha 
i  son  support. 

J'indique  encore  sur  le  dessin  l'agrafe  e  telle  que  l'a  faite  M.  Storck  ; 
Je  porte  un  morceau  de  cuir  dans  lequel  elle  pivole;  ce  cuir 
st  attaché  à  la  corde  F. 

Si  au  point  de  vue  du  prix,  on  compare  ce  nettoyeur  avec  :il 
isposition  ta  plus  simple  qui  existait,  la  simple  toile  tendue  tout 
!  long  de  la  machine,  on  voit  facilement  qu'il  y  a  grande  économie. 
!n  effet,  le  mètre  de  celte  toile  de  Im.GO  de  laideur  coûte  4  fr.  80; 
vec  un  mètre  on  peut  faire  quatre  bandes  de  0",40  de  lai^e, 
e  qui  donne  i  fr.  20  pour  le  prix  du  mètre  courant.  Si  l'on  admet 
omme  longueur  moyenne  des  métiers  à  filer  25  mètres,  on  trouve 
lar  machine  un  prix  de  30  francs  pour  la  toile,  et  35  fr.  en 
enant  compte  du  fil  de  fer,  supports,  etc.,  et  cela  pour  le  net- 
oyage  du  chariot  seulement. 


—  99  — 
NETTOYEURS  MÉCANIQUES  DES  MÉTIERS  A  FILER, 

MODIFIÉS   PAR  F.-G.   HeLLER. 

Légende  explicative  de  la  planche  IX. 

Fig.  1 .  Coupe  transversale  par  le  corps  du  nettoyeur  et  par  le 
porte-cylindres. 

Fig.  2.  Vue  de  face  du  nettoyeur. 

Fig.  8.  Vue  en  plan. 

A         Porte-cylindres. 

A'        Arbre  de  la  main-douce. 

a,  a  Supports  boulonnés  sur  les  deux  extrémités  du  porte- 
cylindres,  et  servant  à  tenir  des  deux  bouts  le  fil  défera'. 

a'  Fil  de  fer  servant  de  support  et  de  guide  au  corps  du  net- 
toyeur ;  il  est  attaché  d'un  bout  directement  à  Fun  des 
supports  a;  l'autre  porte  une  partie  taraudée»  munie 
d'un  écrou  qui  sert  à  effectuer  sa  tension. 

b         Support  de  guide  en  fil  de  fer  ployé. 

B         Corps  du  nettoyeur. 

F        Chariot. 

C  Tuyaux  en  caoutchouc  garnis  de  panne  sur  toute  leur  lon- 
gueur. 

D         Tablier  en  panne  ou  en  drap. 

d  Fil  de  fer  supportant  le  tablier  suspendu  dans  deux  trous 

pratiqués  dans  le  corps  du  nettoyeur. 

E  Levier  boulonné  au  corps  du  nettoyeur  portant  une  cou- 
lisse pour  varier  sa  position  ;  ainsi  que  le  coulisseau  e 
en  forme  de  ressort  à  boudin,  celui-ci  est  relié  à  la 
corde  F  au  moyen  d'un  morceau  de  cuir. 

e  Coulisseau  en  forme  de  ressort  à  boudin  glissant  sur  le 

levier  E  et  portant  sur  sa  partie  verticale  le  morceau  de 
cuir  /  de  M.  Storck,  qui  pivote  sur  le  coulisseau  et  est 
attaché  à  la  corde  F. 

F         Corde  qui  mène  le  nettoyeur. 


_  94  — 

G         Poulie  de  commande  de  la  corde  /. 

G'         Poulie  de  renvoi  de  la  corde  /. 

H  Bobine  en  bois,  dans  laquelle  est  logée  la  cheville  IC  en- 
grenant dans  la  dent  de  la  poulie  G.  Cette  cheville  est 
poussée  par  le  ressort  à  boudin  e'  l<^é  dans  le  même 
trou  qu'elle. 


LISTE 

des  récompenses  décernées  par  le  jury  atix  exposants  alsaciens- 
lorrains  qui  ont  pris  part  à  l'Exposition  universelle  de  Lyon. 

Hors  concoura. 

HM.  J.  Ducommun  et  C''  (machines  à  coudre)  Mulhouse. 

Gros,  Roman,  Marozeau  et  C*'  (tissus 
imprimés Wesserling. 

Ch.  Kestner  et  C'*  (produits  chimiques)  Thann. 
L'Ecole  professionnelle  de Mulhouse. 

IHplôtnes  d'honneur. 

MM.  Bourcarifilset  G*'  (fils  et  tissus  de  coton)  Guebwiller. 
Dollfus-Mieg  et  G"  (fils  de  coton  simples 

et  retors,  tissus  imprimés) Mulhouse. 

Doyen  (pâtés  et  terrines  de  foies  gras).  .  Strasbourg. 
J.  Ducommun  et  G''  (machines,  outils) .  Mulhouse. 
Kmile  Huber  (peluches  de  soie) Sarreguemines. 

rères  Kœchlin  (tissus  imprimés) Mulhouse. 

.  Kœchlin-Schwartz  et  G"  (fils  de  laine)        Id. 

.  et  J.  Kœchlin  (farines) Id. 

:einbach-Kœchlin  et   G"    (tissus  im- 
primés)         Id. 

11.  Steiner  (tissus  imprimés) Ribeauvillé. 


u  • 


—  95 

MM.  Thierry-Mieg  et  C'**  (tissus  imprimés).. .  Mulhouse. 

Utzschneider  et  C**  (faïences) Sarreguemines. 

J.  Zuber  et  C^*  (papiers  peints) Rixheim. 

Exposition  collective  de  l'industrie  de Ste-Marie-a.-Mines. 

Cercle  ouvrier  de Dornach. 

Médailles  d^ar. 

MM.  de  Dietrich  et  C'^  (produits  métallur- 
giques)    Niederbroriu. 

J.-G.  Gros  (produits  chimiques,  orseille)  Mulhouse. 

H.  Hseffely  et  G*®  (tissus  teints. et  im- 
primés)    Château  de  Pfastadt, 

Josué  Heilmann  (contrôleur  des  rondes 

des  gardes  de  nuit) Mulhouse. 

Albert  Henry  (pâtés  de  foies  gras) Strasbourg. 

Ant.  Herzog  et  C***  (filés  et  tissus  de  coton)  Logelbach,  prffl  CollHT. 

Les   fils  d'Emmanuel  Lang  (tissus  de 

coton) Mulhouse. 

A.  Scheurer-Rott  et  fils   (tissus   im- 
primés)   Thann. 

Schlumberger  fils  et  G**  (tissus  écrus  et 

imprimés) Mulhouse 

Schnéegans-Reeb  (pâtés  de  foies  gras)  Strasbourg. 

Weiss-Fries  et  C**  (tissus  imprimés)  . . .  Kingersheim. 

Cercle  ouvrier  de Mulhouse: 

Médailles  d^argewt. 

MM.  Adt  frères  (papier  mâché) Forbach. 

L.  Bian  (tissus  de  coton) Sentheim. 

E.  Bindschedler  (fils  de  bourre  de  soie)  Thann. 

Bischoff  (terrines  de  foies  gras) Colmar. 

Blin  et  Bloch  (draps  feutrés) Bischwiller. 

Ch.  Blumer  (parquets,  menuiserie,  décla- 
ration)   '. . .  Strasbourg.* 


HM.  Cl.  Courtois  et  C"  (produits  chimiques)  Mulhoosa. 

J.  Ducommun  et  C"  (compteurs,  ma- 
chines à  élai^ir  les  tissus) Id. 

Em.  Ertlé  (fils  retors  de  coton  et  laine)        Id. 

Frey-Witz  (farines) Id. 

Frûhinsholz  (tonneaux) Strasbourg. 

Hafïher  (coffres-forts) Sarreguemines. 

Jundt  fils  (cadres  et  cartons) Strasbow^. 

J.  Knapp  (bronzes  en  poudre) Id. 

Petit-Gérard  (vitraux  peints) Id. 

Louis  Schœnhaupt  (dessins) Mulhouse. 

Slehelin  et  O*  (machines  diverses) ....  Bitschwiller-Thann. 

A.  Straszewiesz  (fdés  de  coton) Guebwiller. 

Warnod  frères  et  Meyer  (cuivres  jaunes 
et  rouges,  trait  d'ai^ent) Niederbruck. 

Zeller  frères  (tissus  de  coton) Oberbruck. 

Association  pour  prévenir  les  accidents  de 

machines  (fondée  sous  le  patronage  de 

la  Société  industrielle) ;  Mulhouse. 

MédaUleê  de  hrowee. 

MM.  Abderhalden  (filés  de  bourre  de  soie) . .  Colmar. 
Bareis  (machines  à  hacher  les  produits 

alimentîdres) Id. 

Faller  et  Heysch  (bières) Thann. 

Gerbaul  frères  (albumine) Mulhouse. 

Herrmann  et  Gœpfert  (tissus  de  soie) . .  Thann. 
Horstmann  et  C''  (filés  et  Ussus  de  coton)  Haguenao. 
ICeim-Gschwind  (pompe  d'épuisement)  Thann. 
WfveA  Kœchlin-Schwartz  (dessins) ....  Mulhouse. 
Leblanc-Winckler  (pompes  à  purin) . . .  Altkirch. 

Louis  (vins  d'Alsace) Ribeauvillé. 

D.  Mai^ier  (pompes) Colmar. 

A.  Mayer  (liqueurs) Thann. 


—  97  — 

MM.  Heyer  frères  (tissus  imprimés) Mulhouse. 

F.  de  Niederhaeusern  (tableaux  et  dessins)        Id . 
V'  Scheidecker-Humbert    (poêles    en 

faïence) Id. 

Simon  et  Schodlhammer  (filés  de  bourre 

de  soie) Soultzmatt. 

Alexandre  Stoffel  (chocolats) Mulhouse. 

Trœndlé  et  G'**  (harnais  et  accessoires 

de  tissages) Id. 

Constant  Zeller  et  C*  (terres  cuites) . . .  OUwiller. 

Mentions  honoroMes» 

MM.  Eug.  Arbeit  (tableaux) Massevaux. 

Bareis  et  Haehnel  fils  (charcuterie,  pro- 
duits alimentaires) Colmar. 

Birr  (couleurs,  vernis,  encres) Strasbourg. 

Gerhardt  (encres  et  couleurs) Ste-Marie-a.-Mines. 

Haas-Bœhmer  (brodequins  et  chaussons)  Barr. 

Keller  (meules) Saverne. 

Leblanc-Winckler  (chocolats) Altkirch. 

Math.  Lemaitre  (broderies  diverses) Colmar. 

Longini  (lithographies  et  chromolitho- 
graphies)  Strasbourg. 

V^  Schneider  (papiers  peints) Colmar. 

J.  Schreiner  (bourre  de  soie) Saint-Amarin. 

Weyer  (meules  diverses) Saverne. 

Wingerter  (poteries  et  terres  cuites) . . .  Oberbitschdorf. 


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98  — 


RÉSUMÉ  DES  SÉANCES 

de   1»   Société   industrielle   de   IHullteuee* 


SÉANCR   DU    29  JANVIER    187S. 


Président:  M.  Acgcstb  DOLLFUS.  -~  Secrétaire:  If.  Th.  Schlumbbrgir 

Dans  offerts  à  la  Société. 

1*  Le  programme  de  la  Société  batave  de  philosophie  de  Rotterdam. 

2**  Le  programme  des  questions  mises  au  concours  par  la  Société 
industrielle  d'Amiens. 

S*"  Classification  de  100  caoutchoucs  et  gutta-perchas,  par  M  Ber- 
nardin, de  Gand. 

4°  Communication  de  la  Société  des  rabricarits  de  Mayence. 

6*  Les  N°'  74  et  75  du  Bulletin  du  œmité  des  forges  de  France. 

6'  Le  Journal  dindustrie,  de  J.-G.  Ackermann,  de  Vienne. 

7""  Trois  pièces  impressions  de  Perse,  par  H.  Ëngel-Dollfuâ. 


L'ouverture  de  la  séance  a  lieu  à  5 1/4  heures,  en  présence  de  qua- 
rante membres  environ. 

Après  la  lecture  du  procès-verbal  de  la  dernière  réunion,  H.  le 
président  fait  connaître  la  liste  des  objets  offerts  a  la  Société  pendant 
le  mois,  et  pour  lesquels  les  remercîments  habituels  sont  votés. 

Parmi  ces  pièces  se  trouvent  les  deux  diplômes  conférant  à  notre 
Compagnie  le  titre  de  membre  honoraire  de  la  Société  industrielle 
d'Amiens  et  de  la  Société  Alsace- Lorraine  établie  à  Lausanne. 

Correspondance. 

La  famille  de  M  Trapp  fait  part  du  deuil  qu'elle  vient  d'éprouver 
et  M.  le  président  exprime,  au  nom  de  l'assemblée,  les  regi-ets  una- 
nimes que  laisse  cet  homme  de  bien. 

M.  Iwan  Schlumberger  remercie  la  Société  qui  l'a  nonuné  vice*pré- 
sident  dans  sa  dernière  réunion. 

Le  directeur  du  Manchester  Guardian  demande  des  informations 
sur  la  Société  industrielle,  ainsi  qu'un  abonnement  au  Bulletin. 


—  99  — 

M.  Paul  Heilmann-Ducommun,  au  nom  de  la  direction  du  Cercle 
mulhousien,  sollicite  Tautorisation  d'utiliser,  pour  des  conférences 
scient]  Gques,  quelgues-uns  des  instruments  légués  à  la  Société  par 
M.  Daniel  DoUfus-Ausset.  —  Accordé. 

M.  J.-C.  Ackermann,  rédacteur  d'une  feuille  scientifique  à  Vienne 
(Autriche),  désire  connaître  le  programme  des  prix  mis  au  concours 
par  la  Société. 

MM.  Fischer  et  Sliehl,  constructeurs  de  compteurs  d'eau,  qui  avaient 
offert  un  de  leurs  appareils  à  Fessai,  reviennent  sur  leur  décision  et 
veulent  être  certains  d'avance  du  placement  de  ce  compteur.  —  Renvoi 
au  comité  de  mécanique. 

Remise  de  la  part  de  MM.  MaringetMerlz,  constructeurs  d'appareils 

à  gaz,  d'un  système  spécial,  d'un  prospectus  descriptif  et  de  témoignages 
favorables.  —  La  commission  du  gaz  aura  à  se  prononcer. 

MM.  A.  Scheurer-Rotl  et  fils,  de  Thann.  annoncent  qu'ils  souscrivent 
pour  400  fr.  par  an,  pendant  les  trois  ou  quatre  exercices  jugés  néces- 
saires, au  cours  de  chimie  appliquée  récemment  établi  à  Mulhouse. 
—  Des  remerciments  leur  sont  adressés. 

M.  Larue-Jeandin,  fabricant  à  Senones  (Vosges),  désire  des  ren- 
seignements sur  le  régime  en  vigueur  en  Alsace-Lorraine,  pour  les 
brevets  d'invention.  —  On  renverra  le  correspondant  à  l'article  du 
traité  de  paix  entre  la  France  et  l'Allemagne  traitant  du  sujet. 

MM.  Gessert  frères,  d'Elberfeld,  avisent  Tenvoi  du  produit  isomère 
de  Tanthracènc  dont  on  leur  avait  demandé  échantillon  pour  servir 
aux  essais  entrepris  par  M.  Rosenstiehl. 

M.  le  D'  Penot,  dans  une  lettre  à  M.  le  président,  donne  quelques 
détails  sur  la  nouvelle  E)cole  de  commerce  de  Lyon,  qui  compte  aujour- 
d'hui 118  élèves,  et  pour  laquelle  des  amphithéâtres  sont  en  construc- 
tion, capables  de  contenir  de  200  à  300  auditeurs. 

M.  Desgrandchamps  adresse  de  Ferrette  les  plans  et  la  description 
d'appareils  dont  l'examen  est  renvoyé  au  comité  de  mécanique. 

M.  A.  Dollfus,  de  Gernay,  appelle  l'attention  de  la  Société  sur  une 
machine  à  imprimer  à  i»x  couleurs  et  invite  les  membres  compétents 
à  visiter  ce  nouveau  système.  —  La  communication  »era  transmise  au 
comité  de  chimie. 


I 


—  100  — 

On  renvoie  également  à  Texameii  de  oe  comité  divers  échantillons 
et  procédés  de  teinture,  soumis  par  M.  Graf,  à  Bahl. 

MM.  Alphonse  Girod,  Ad.  Perrey  et  F.  Goppelsrcsder  remercient  la 
Société  des  nominations  dont  ils  viennent  d'être  Tobjet 

M.  le  notaire  Diemer  donne  te  montant  exact  de  la  dette  Kielmann, 
qui,  conformément  au  vote  de  la  Société,  a  été  remboursée  depuis. 

M.  Rodolphe  de  Tûrckheim  écrit  de  Zurich  pour  remercier  la  Société 
des  documents  qui  lui  ont  été  transmis,  et  pour  inviter  les  membres 
à  se  livrer  à  des  travaux  statistiques  sur  les  fluctuations  des  salaires, 
sur  les  prix  des  denrées,  les  prix  des  loyers  k  diverses  époques,  etc. 

M.  J.  Adamina,  secrétaire  de  la  Société  industrielle  et  commerciale  du 
canton  de  Vaud,  accuse  réception  de  Tenvoi  de  la  publication  sur  les 
institutions  de  prévoyance  du  Haut-Rhin. 

Un  comité  constitué  à  Lyon  dans  le  but  de  faire  rendre  justice  à 
Tun  des  inventeurs  de  la  machine  à  coudre,  demande  le  concours  de  la 
Société,  et  offre  pour  le  musée  le  buste  de  Thimonnier.  —  Le  conseil 
d*administration  est  chargé  d'étudier  cette  proposition. 

Envoi  de  la  part  de  la  Chambre  de  commerce  de  Manchester  d'une 
note  relative  au  tarif  du  nouveau  traité  de  commerce  franco-anglais. 

L'assemblée  décide,  à  la  demande  du  comité  de  mécanique,  l'im- 
pression du  mémoire  de  MM.  Meunier  et  Hallauer,  sur  des  expériences 
de  rendement  comparatif  entre  des  chaudières  à  bouilleurs  et  des 
chaudières  à  foyers  intérieiirs. 

Sur  la  proposition  du  comité  d'histoire  et  de  statistique,  l'adjonction 
de  M.  Coudre  à  ce  comité  est  votée. 

M.  Iwan  Zuber  donne  lecture  du  rapport  qu'il  a  préparé,  au  nom 
du  comité  de  commerce,  sur  deux  mémoires  présentés  au  œncours 
et  relatifs  à  la  propriété  des  dessins  industriels  et  des  marques  de 
fabrique.  Les  deux  questions  :  <  Dessins  industriels  et  marques  de 
fabrique  »,  ont  été  traitées  séparément,  la  première  par  M.  Iwan 
Zuber,  la  seconde  par  M.  Engel-Dollfus. 

Le  rapporteur  écarte  d'abord  comme  insuffisant  l'un  des  mémoires, 
et  porte  toute  son  attention  sur  le  seccmd  travail  qui  est  sérieux  et 
complet,  et  parait  émaner  d'un  auteur  compétent;  le  ciOid  théprigueet 


—  104  — 

les  principes  qui  doivent  régir  la  matière  sont  présentés  sous  une  forme 
qui  indique  un  jugement  droit  et  une  saine  appréciation  des  divers 
intérêts  en  jeu. 

L'auteur  cherche  à  résoudre  le  problème:  partage  équitable  entre 
la  Société  et  Tinventeur  quant  à  la  jouissance  à  espérer  de  toute  nou- 
velle valeur  d'échange  créée  ;  et  les  considérations  qu'il  fait  valoir  le 
conduisent  à  proposer  l'adoption  d'un  projet  de  loi  conforme  aux  pres- 
criptions en  vigueur  en  France,  Angleterre,  Etats-Unis,  et  en  général 
dans  tous  les  pays  industriels  ;  sous  ce  rapport  aussi  son  travail  est 
plein  d'intérêt  et  relate  toutes  les  législations  qui  existent  sur  le  sujet 
dans  les  diverses  contrées. 

De  son  côté  M.  Engel-DoUfus,  dans  son  appréciation  sur  les  marques 
de  fabrique,  rend  justice  aux  vues  de  l'auteur,  conformes  d'ailleurs  à 
la  manière  de  voir  qui  prévaut  depuis  longtemps  en  Alsace.  M.  Engel 
appuie  surtout  sur  la  portéç  moralisante  de  mesures  législatives  qui 
préserveraient  les  producteurs  honnêtes  contre  des  imitations  de 
marques  de  fabrique. 

L'assemblée  adopte  les  conclusions  du  comité  de  commerce,  et  vote 
une  médaille  de  l**  classe  à  l'auteur  et  des  félicitations  pour  sa  belle 
étude^  et  M.  le  président  proclame  lauréat  M.  Jannasch,  professeur  à 
Proskau,  en  Silésie. 

M.  le  secrétaire  du  comité  de  commerce  demande  la  parole  pour 
insister  sur  Turgence  de  la  question,  et  invite  la  Société  à  entretenir 
une  agitation  active  en  feveur  du  projet;  il  engage  la  présidence  à 
faire  traduire  le  mémoire  et  les  rapports  auxquels  ce  mémoire  a  donné 
lieu,  et  de  les  répandre  parmi  les  personnes  compétentes  et  les  autorités 
qui  ont  à  se  prononcer. 

Pour  donner  un  caractère  otMel  à  cette  propagande,  M.  Ernest 
Zuber  croit  que  la  traduction  devrait  être  faite  et  distribuée  par  les 
soins  de  la  Chambre  de  commerce. 

L'Assemblée  partage  cet  avis;  elle  autorise  du  reste  l'auleur  à  faire 
imprimer  son  manuscrit  à  ses  frais,  et  décide  que  le  travail  du  comité 
de  commerce  et  le  mémoire  de  M.  Jannasch  seront  insérés  au  Bulletin 
dans  le  plus  bref  délai. 

H.  Hallauer  communique  une  note  sur  des  expériences  entreprises 
par  lui,  à  l'aide  de  la  méthode  de  M.  Hirn,  pour  déterminer  l'eau 

TOMB  LXm.  FÉTBIBB  BT  MAB8  1873.  7 


—  im  — 

entraînée  avec  U  vapeur  hors  des  chaudières.  —  Renroi  au  comité 
de  mécanique. 

M.  Fritz  Engel-Gro3  soumet  la  description  d'un  appareil  destiné, 
pendant  les  arrêts,  à  caler  les  volants  des  machines  à  vapeur.  — 
Renroi  au  comité  de  mécanique  et  k  TAssociation  pour  prévenir  les 
accidents  de  fabrique. 

M.  le  président  entretient  l'assemblée  du  changement  de  professeur 
des  cours  de  dessins  linéaires,  rendu  indispensable  par  suite  du  départ 
subit  de  M.  Drudin  ;  provisoirement  les  cours  ont  été  faits  avec  beaucoup 
d'obligeance  et  un  plein  succès  par  M.  Neiser,  l'un  des  dessinateurs 
en  chef  d'un  atelier  de  notre  ville,  auquel  U  aurait  été  à  désirer 
qu'on  pût  les  confier  d'une  façon  définitive.  Mais  le  conseil  d'adminis- 
tration et  le  comité  de  mécanique,  désireux  de  venir  en  aide  à  l'Asso- 
ciation'alsacienne  des  chaudières  à  vapeur,  fondée  sous  le  patronage 
de  la  Société,  avaient  décidé  déjà  qu'on  chercherait  à  nommer  à  ce  poste 
un  agent  dont  cette  Association,  par  suite  de  son  développement,  avait 
à  faire  choix  pour  compléter  son  personnel  sédentaire;  le  cumul  des 
deux  positions  facilitant  ce  choix,  on  a  trouvé  heureusement,  en 
M.  Haffuer.  un  homme  remplissant  les  conditions  d'aptitude  voulues 
pour  CCS  doubles  fonctions,  et  sa  nomination,  soumise  à  l'approbation 
de  la  Société,  est  ratifiée  à  l'unanimité. 

Une  communication  de  M.  Besson,  relative  à  des  indications  thermo- 
métriques à  grande  distance,  est  renvoyée  à  l'examen  du  comité  de 
chimie. 

Une  note  sur  un  compteur  de  l'apprêt  à  incorporer  dans  le  fil  aux 
machines  à  parer,  présentée  par  M.  Blcking,  sera  transmise  au  comité 
de  mécanique. 

M.  le  président  demande  l'autorisaUon  de  faire  insérer  au  Bulletin 
3  des  maisons  ayant  obtenu  des  récompenses  à  l'Exposition 
ille  de  Lyon  en  i872.  —  Adopté. 

int  le  cours  de  la  séance,  MM.  Charles  ZUndel,  négociant  i 
e,  et  Paul  Eullmann,  ingénieur  à  Remiremont,  sont  admis 
nembres  ordinaires,  à  l'unanimité  des  votant-o. 
ince  est  levée  à  7  heures. 


40S 


PROGËS- VERBAUX 

des     séeinces     du.     comité     de     mécaniquie. 


Séance  du  22  octobre  1872. 

U  séance  est  ouverte  à  5  1/2  heures.  —  Dix  membres  sont  pré- 
Bents. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté. 

On  renvoie  à  M.  Engel-Royet  les  documents  adressés  par  M.  Ar- 
mengaud  sur  les  régulateurs  de  MM.  Buss. 

La  commission  spéciale  s'occupant  du  gaz  d'éclairage  n'étant  plus  en 
nombre  par  suite  du  départ  de  plusieurs  de  ses  membres,  le  comité 
procède  k  sa  réorganisation.  Sont  désignés  pour  faire  partie  de  cette 
commission  :  MM.  Royet,  A  ug.  DoUfus,  V.  Zuber,  Breitmeyer,  Th.  Schlum- 
berger,  Grosseteste  et  Schneider.  On  renvoie  à  cette  commission  un 
ouvrage  sur  la  pression  du  gaz  d'éclairage,  par  M.  H.  Giroud. 

Le  secrétaire  du  comité  d'histoire  naturelle  adresse  une  note  de  ce  co- 
mité concernant  VAsclepitu  syriacaj  sur  laquelle  M"*  David,  de  Glamart, 
demande  l'avis  de  la  Société  industrielle.  Cette  note  résume  les  essais 
déjà  faits  précédemment  sur  cette  matière  :  les  fibres  provenant  de 
la  tige  trouveront  un  emploi  comme  substitut  du  chanvre;  pour  ce 
qui  concerne  le  duvet  du  fruit,  qui  a  été  employé  pour  faire  des  ouates, 
il  est  probable  que,  comme  substitut  du  coton,  de  nouveaux  essais  ne 
seraient  pas  plus  heureux  que  précédemment  Le  comité  adopte  les 
conclusions  de  la  note,  et  propose  d'en  adresser  copie  à  M"*'  David. 

M.  Aug.  Dollfus  informe  le  comité  que  les  cours  de  l'Ecole  de  dessin 
ont  recommencé  il  y  a  plusieurs  jours,  malgré  l'absence  du  professeur. 
M.  Drudin,  et  grâce  à  l'obligeance  de  M.  Neiser,  de  la  maison  Ducom- 
mun  et  G*,  qui  a  consenti  à  se  chaîner  des  cours,  mais  à  titre  provisoire 
seulement.  Il  y  aura  donc,  pour  la  commission  de  cette  école,  à  pourvoir 
à  Ja  présentation  d*un  nouveau  professeur.  Gette  commission  de  TEcoIe 
est  reconstituée  comme  suit  :  MM.  Engel-Royet,  G.  Ziegler,  Steinlen, 
Heller,  G.  Schœn  et  Aug.  Dollfus. 


—  104  — 

Le  comité  donne  son  approbation  aux  ^lans  d'un  meuble  à  placer 
dans  la  bibliothèque  pour  recevoir  les  publications  nouvelles. 

On  décide,  sur  la  proposition  d'un  membre,  que  Ton  mettra  à  l'ordre 
du  jour  de  la  prochaine  réunion,  la  révision  du  mode  d'admission  de 
nouveaux  membres  au  sein  du  comité,  et  la  révision  de  la  liste  des 
membres  faisant  encore  partie  du  comité. 

M.  Heller  donne  lecture  d'un  long  et  intéressant  travail  qui  forme 
le  rapport  annuel  de  l'Association  pour  prévenir  les  accidents  de 
febrique  ;  après  avoir  donné  la  statistique  des  accidents  qu'il  a  pu 
contrôler,  il  s'étend  d'une  madière  spéciale  sur  les  appareils  monte- 
courroies  de  M.  Baudouin,  et  étudie  tous  les  cas  que  leur  application 
peut  présenter  dans  la  pratique  ;  il  donne  ensuite  les  nouvelles  dispo- 
sitions qu'il  a  adoptées  pour  les  nettoyeurs  de  chariots  des  métiers 
selfactings. 

Le  comité  donne  son  approbation  à  ce  rapport  et  vote  des  remer- 
ctments  à  M  Heller  pour  les  soins  habiles  qu'il  donne  sans  cesse  à 
ces  études,  qui  ont  déjà  beaucoup  contribué  à  diminuer  les  malheureux 
accidents  de  fabrique. 

La  séance  est  levée  à  7  i/2  heures. 


Séance  du  i9  novembre  1872. 

La  séance  est  ouverte  à  5  4/^  heures.  —  Douze  membres  sont  pré- 
sents. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté. 

L'ordre  du  jour  appelle  la  nomination  d'un  secrétaire  en  rempla- 
cement de  M.  Henri  Ziegler,  démissionnaire  par  suite  de  son  départ 
de  Mulhouse.  Il  est  procédé  à  cette  élection  par  un  vote  au  scratin 
secret,  et  le  dépouillement  donne  l'unanimité,  moins  une  voix,  à 
M.  Ernest  Zuber,  qui  est  proclamé  secrétaire  du  comité.  Notification  de 
cette  élection  sera  faite  à  M.  le  président  de  la  Société  industrielle. 

Plusieurs  membres  ayant  demandé  que  le  mode  d'admission  de 
nouveaux  membres  au  sein  du  comité  fût  modifié,  celte  question  a 


—  105  — 

été  mise  à  l'ordre  du  jour,  ainsi  que  la  révision  de  la  liste  des  membres 
du  comité,  dans  laquelle  plusieurs  départs  ont  laissé  des  vides.  Après 
une  longue  discussion,  il  est  décidé  que  la  révision  de  la  liste  des 
membres  du  comité  aura  lieu  toutes  les  années  à  la  séance  du  mois 
de  décembre,  et  que  Ton  considérera  comme  démissionnaires  les 
membres  n*ayant  pas  pris  une  paît  active  et  suivie  aux  travaux  du 
comité.  De  plus  il  est  décidé  que  le  comité^  après  délibération  en  séance, 
s'adjoindra,  à  titre  de  membres  correspondants  et  à  titre  temporaire 
seulement,  des  membres  de  la  Société  industrielle  qu'il  pensera  pou- 
vour  coopérer  d'une  manière  utile  à  ses  travaux.  Ce  titre  donnera  le 
droit  d'assister  aux  séances  du  comité  et  pourra  être  échangé  contre 
celui  de  membre  ordinaire  après  la  ratiflcation  par  la  Société  indus- 
trielle sur  la  demande  faite  par  le  comité. 

Le  comité  pense  ainsi,  tout  en  s'assurant  la  coopération  de  nouveaux 
membres,  leur  faciliter  le  choix  d'un  sujet  à  traiter  pour  faire  l'objet 
d'un  travail  exigé  pour  être  admis  comme  membre  ordinaire. 

On  renvoie  à  MM.  Th.  Schlumberger  et  Âlf.  Bœringer  l'examen 
d'an  échantillon  de  tissu  fait  avec  une  chaîne  en  coton  et  une  trame 
en  textile,  dit  soie  végétale,  envoyé  par  M.  Zurcher,  de  Lœrrach. 

On  renvoie  à  M.  Heilmann  l'examen  d'un  vélocipède  et  d'une  ma- 
chine présentés  tons  deux  par  M.  Desgrandschamps,  avec  prière  d'en 
frire  l'objet  d'une  communication  ultérieure,  s'il  y  a  lieu. 

La  séance  est  levée  à  7  1/2  heures. 


Séance  du  i7  décembre  i872. 

Dix  membres  sont  présents. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  réunion,  lu  par  M.  Schœn,  est 
adopté  sans  observations. 

Il  est  procédé  à  l'élection  de  deux  secrétaires-adjoints  :  MM.  G.  Schœn 
et  Th.  Schlumberger  sont  désignés  à  l'unanimité  pour  côs  fonctions. 
Le  comité  décide  ensuite  qu'il  sera  procédé  tous  les  deux  ans  à  la 
réélection  des  secrétaire  et  secrétaires-adjoints  et,  pour  la  première 
fois,  dans  la  séance  de  décembre  1874. 


—  406  — 

Conformément  i  la  décision  prise  dans  la  précédente  séance,  il  est 
procédé  à  la  révision  de  la  liste  des  membres  du  comité  et  à  la 
nomination  des  membres  correspondants.  Sont  nommés  : 

Membres  ordinaires  :  MM.  Ernest  Zuber,  Camille  Schœn,  Théod. 
Schlumberger,  Henri  Ziegler,  Gustave  Dollfus,  Gaspard  Ziegler,  Aug. 
Dollfus,  Victor  Zuber,  Engel-Royet,  Ed.  Beugniot,  Grosseteste,  Paul 
Heilmann,  Fritz  Engel,  Alfred  Bœringer,  Charles  Meunier,  Aug.  La- 
lance.  Total:  17  membres. 

Membres  correspondants  :  MM.  Emile  Burnat,  Henri  Thierry,  F.-J. 
Blech,  lesquels,  absents  de  Mulhouse  pour  un  temps  indéterminé,  ne 
recevront  pas  de  convocation.  MM.  J.  Rieder,  Tournier,  E.  Pries, 
Breitmeyer,  Steinlen,  Edmond  Franger,  Bohn,  Hallauer,  Baudouin, 
Berger,  Henri  Schwartz  flls,  Weiss  (de  S.  F.  C). 

Les  nouveaux  membres  correspondants  seront  prévenus  par  lettre 
de  leur  nomination. 

Le  comité  repousse  comme  gênante,  pour  la  plupart  de  sis  membres, 
ridée  émise  de  se  réunir  le  mercredi  en  place  du  mardi.  Mais  il  admet 
que,  pour  faciliter  la  venue  des  membres  du  dehors,  les  séances 
puissent  avoir  lieu  le  mercredi  dans  des  cas  exceptionnels. 

Communication  d'une  lettre  de  MM.  E.  Maldant  et  C""  accompagnant 
le  prospectus  relatif  à  un  régulateur  sec  de  consommation  de  gaz  d*éclai- 
rage  de  leur  invention,  pour  lequel  ils  désirent  concourir  pour  le 
prix  proposé.  A  ce  propos,  M.  Schœn  appelle  Tattention  du  comité 
sur  le  danger  dincendie  qui  pourrait  résulter  de  Tinstallation  dans  le 
bâtiment  de  TEcole  de  dessin,  au  dessus  de  la  bibliothèque,  du  labora- 
toire destiné  aux  expériences  photométriques.  M.  Dollfus  explique  les 
précautions  prises  pour  empêcher  la  conduite  de  cette  salle  d'essai  de 
demeurer  sous  pression  d'une  façon  permanente  ;  néanmoins  la  com- 
mission du  gaz  sera  appelée  à  s'assurer  de  l'absence  de  tout  danger. 

Le  conseil  d'administration  propose  au  comité  l'échange  de  nos 
Bulletins  contre  le  Practischer  Maschinen-Conslructeur,  paraissant  tous 
les  mois  à  Leipzig,  et  que  la  Société  reçoit  depuis  un  an.  Il  est  décidé 
que  réchange  aura  lieu  pendant  une  année,  sauf  à  voir  ensuite  s'il  y 
a  lieu  de  continuer. 

Communication  de  la  lettre  et  de  brochures  adressées  par  M.  Paul 
Charpentier  en  vue  de  concourir  au  prix  n®  33  des  arts  mécaniques 


* 

I 


—  107  — 

et  traitant  du  chauffage  au  gaz  économique  par  combustion  complète 
et  sous  volume  conslant,  et  de  son  application  aux  foyers  de  locomo- 
tives. 

Le  programme  des  prix  exigeant  que  Tappareil  nouveau  ait  fonc- 
tionné durant  au  moins  trois  mois  dans  le  Haut-Rhin,  il  sera  répondu 
à  M.  Charpentier  qu'il  ne  pourra  être  admis  au  concours  qu  autant 
qu'il  aurait  rempli  cette  condition  essentielle.  M.  Charpentier  sera 
prié  en  même  temps  de  tenir  la  Société  au  courant  des  expériences 
qu'il  dit  devoir  entreprendre  prochainement  sur  des  chaudières  fixes. 
et  d'indiquer  en  détail  la  disposition  de  ses  appareils  producteurs  de  gaz 
combustible. 

Jusqu'à  preuve  du  contraire,  le  comité  est  d'avis  que  le  mode  de 
chauffage  de  M.  Charpentier,  appliqué  aux  chaudières  fixes,  ne  saurait 
conduire  aux  économies  de  combustible  que  Fauteur  paraît  en 
attendre. 

Le  secrétaire  passe  en  revue  les  travaux  actuellement  aux  mains 
des  membres  du  comité,  et  soumet  les  plans  de  la  pompe  Maginat  pré- 
sentée dans  l'une'  des  dernières  séances  par  M.  Reisz,  de  Strasbourg. 
MM.  Zuber  et  Rieder  ont  l'intention  d'utiliser  ces  pompes  pour  une 
élévation  d'eau,  et  tâcheront  de  les  disposer  de  façon  à  pouvoir  mesurer, 
au  moyen  d'un  dynamomètre  totalisateur,  la  force  absorbée  par  ces 
appareils. 

A  ce  propos,  M.  Lalance  fait  part  au  comité  qu'il  est  en  train  de 
monter  une  élévation  d'eau  pour  12,000  litres  par  minute  au  moyen 
de  deux  pompes  Neut  et  Dumont  conjuguées.  Ces  pompes  seront  mues 
par  une  machine  à  vapeur  de  la  force  de  50  chevaux  qui  se  prêterait 
fort  bien  à  des  essais.  M.  Lalance  met  par  avance  cet  appareil  à  la 
disposition  du  comité  pour  le  cas  où  il  jugerait  intéressant  de  mesurer 
le  rendement  des  pompes  qui  y  seront  employées. 

M.  Lalance  appelle  également  l'attention  du  comité  sur  l'utilité  qu'il 
pourrait  y  avoir  à  proposer  un  prix  pour  un  appareil  de  réglage  des 
robinets  de  conduites  destinées  au  chauffage  de  l'eau.  Le  comité  pense 
que  cette  question  présente  un  intérêt  réel  au  point  de  vue  de  l'uti- 
lisation économique  de  la  vapeur  d'eau,  et  qu'il  y  aura  lieu  d'en  faire 
Tobjet  d'un  prix  spécial. 


—  108  - 

Le  comité  dédde,  conrorméinent  au  désir  exprimé  par  MM.  Dollfus* 
Mïeg  et  C,  que  le  concours  des  chauITcurs  aura  lieu  de  prt^férence 
dans  la  belle  saison.  La  marche  des  générateurs  étant  plus  régulière  à 
cette  époque  de  l'année,  le  concours  fournira  des  résultats  plus  sûrs; 
en  outre  il  peut  être  gênant  d  enlever  les  chauffeurs  à  leur  service 
durant  les  froids. 

La  séance  est  levée  4  7  1/4  heures. 


yULUOlISK    -  IHPItlUERIE  D£  VEUVE  BASER  wt  O. 


1  AU  30  AVRIL  1872 


L 


I  dans  lesquelles  l'accident  a  eu  lieu 


Bor  le  poatrage  à  une  hauteur  d'environ  5  mètres  au-dessus  du  sol  (il  aura 
finppa  sur  une  dalle. 

ioier  et  le  b&ti  de  son  mouvement  de  transmission  et  dessous  l'arbre  qui 
ce  passage  serré  et  dangereux  Tépaule  du  garçon  toucha  l'arbre,  qui,  étant 
i& 
prise  entre  la  grande  roue  du  peigneur  et  le  support  du  couvre-roues. 

ses  doigts  furent  pris  entre  la  toUe  (cuir)  sans  fin  et  le  rouleau  ûrotteur. 
2D  fat  prise  et  passa  entre  le  pignon  et  la  roue  intermédiaire  du  mouvement 
te^  lis  devraient  l'être,  étant  trop  accessibles  et  très  dangereux. 
Iikre  la  machine  en  marche,  les  déchets  furent  pris  dans  les  engrenages  de  la 
devant  empêcher  l'accès  à  ces  engrenages  est  incomplet  en  ce  qu'il  laisse  un 
vert  Cette  partie  est  surtout  dangereuse  parce  qu'elle  masque  les  engre- 

an  bout  de  mèche  au  peigne  circulaire,  ou  voulant  en  ôter  de  la  laine  engorgée, 
looleau  de  pression. 

sar  les  rouleaux,  l'ouvrier  s'appuya  contre  les  planches  placées  devant  les 
Taocès  de  devant,  laissant  libre  le  dessus  des  engrenages.  L'ouvrier  se 
)ài  rouleau  auquel  il  avait  à  fisûre;  dans  cette  position  le  bout  de  sa  cravate 
commandant  les  rouleaux  ;  il  fut  enlevé  du  marchepied,  traîné  par  dessus 


a  Société  Industrielle  de  Mulhouse.  Pl.I 


^ 


L 


i 


Irr.pr.  Vcuvt  Bëder  8rC"  a  Mulhoust 


ociété  industrielle  de  Mulhouse.  PI.  II. 


Fig.2. 


^mp  :\:jvrB^J^râr-'  .'/::. i.JUSt 


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ciété  inclustrielle  de  MulKo-use.  Pl.lII 


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de  1/10™* 


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ùtf.  mptBsùr  i  C'.'  à  Malhitst. 


^  Société  industrielle  de  Mulhouse.  PI.  IV. 


1 


Imf.  /«tnv  B*d9r  $  C^»,  Mulhouse. 


Courr 


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/mp.  Vtu^e  Bêder  Si  C"  à  Mu.house. 


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ImD.  Veure  Bader  & C"  a  Mulhouse. 


;tin  de  la  Société  industrielle  de  Mulhouse.  PI\ 


(Miokei) 


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BULLETIN 


DE    LA 

SOCIÉTÉ    INDUSTRIELLE 

DE   MULHOUSE 

(Avril  t  lai  1873) 

—  ■  ■    .  I  ■  ■■■!■■'■■■  -■-■'»,■■ 

DE  LA  LEGISLATION 

en  matière  de  brevets  d'invention  de  dessins  et  de 
marques  de  fabrique  dans  l'empire  d'Allemagne  et 
les  autres  Etats 

par  le 

D'  ROBERT  JANNASCH 

Protetteur  d'économie  ■ociale  à  rAcadémie  agricole  de  Proskau  (Haute>SiIétie) 


MEMOIRE  COURONNE  PIR  Ll  SOCIETE  INDUSTRIELLE  DE  MULHOUSE 


Séance  du  25  Septembre  1872. 


PROGRAMME 


i  Le  comité  de  commerce  de  la  Société  industrielle  décerne  une 

médaille  de  première  classe  pour  un  mémoire  répondant  à  cette 
question  : 

La  protection  des  dessins  et  marques  de  fabrique  est-elle  établie 
dans  l'empire  d'Allemagne  par  la  législation  de  l'empire,  ou  pvr 
I  les  lois  particulières  de  chaque  Etat  faisant  partie  de  cet  empire  ? 

'  Jusqu'au  s'étend  cette  protection  en  ce  qui  concerne  séparément  : 

i®  Les  marqu£s  de  fabriqua  ; 
2^  La  propriété  des  dessins  f 
La  protection  est-elle  complète  ? 

TOME  XLm.  AVRIL  BT  MAI.  8 


—  140  - 

S'il  y  a  des  lacunes  à  cet  égard,  quelles  sont-elles  ? 

L'Alsace,  anne(cée  à  l'empire  d'Allemagne,  jouirort-elle  pour  ses 
manufactures  de  la  protection  équitablement  due  aux  industries 
dont  le  rôle  avancé  est  de  créer,  d'inventer,  d'hinover  ? 

Ou  bien,  verra-t-elle,  par  l'usurpation  de  ses  marquss,  des  pro- 
duits inférieurs  chercher  à  se  substituer  aux  siens,  ou,  par  le  pla- 
giat de  ses  dessins,  des  fabricants  peu  scrupuleux  faire  l'écofiomie 
d'un  cabinet  de  dessin,  et  s'épargner  les  soumis  d'une  création 
entraînant  des  frais  et  des  chances  ? 

L'auteur  du  mémoire  devra  établir  avec  soin  la  situation  nou- 
velle faite  à  l'industrie  alsacienne  ;  indiquer  les  textes  de  lois  sur 
lesquels  peut  s'appuyer  la  propriété  artistique  et  industrielle  dans 
Tempire  allemand  ;  signaler  les  lacunes  qui  peuvent  exister  dans 
la  législation,  et  faire  ressortir  avec  force  la  moralité  de  la  protec- 
tion due  à  un  genre  de  propriété  littéraire,  musicale,  ou  toute 
autre  propriété  analogue. 

Il  sera  utile  de  joindre  à  ce  travail  une  étude  comparée  de  la 
législation  des  divers  peuples  sur  la  protection  accordée  aux  des- 
sins et  marques  de  fabrique. 


—  114  — 


MÉMOIRE 

traduiit    de    l'allemand. 


Monsieur^    tAvgustcj    ^oUfus 

Président  de  la  Société  industrielle  de  Mulhouse. 


S(rbeti  ift  be§  ©ûtgerâ  ^wc'tt 
Segen  ift  ber  9Rai|e  ^reiâ, 
®§rt  ben  ^5ni$  feine  SBûrbe, 
®l^rei  une  ber  $ânbe  ^^ler^. 

L'art  de  créer  le  gsnie  n'est  peut-dtre  que 
Tart  de  le  seconder. 

MiRABKAU. 

I. 

L'économie  politique  enseigne  que  tout  revenu  provient  de  la 
rente  foncière,  de  l'intérêt,  des  capitaux  ou  du  salaire.  L'extrême 
division  du  travail  qui,  d'une  part,  est  la  conséquence  d'une  cul- 
ture avancée,  et  de  l'autre,  répond  aux  exigences  des  intérêts 
moraux  et  matériels  de  la  société  et  de  l'individu,  cette  division 
du  travail  fait  que  le  revenu  d'une  personne  ressortit  de  préfé- 
rence ou  même  tient  exclusivement  à  l'une  de  ces  trois  espèces 
de  revenu. 

Tandis  qu'à  un  degré  antérieur  de  culture  le  capitaliste  se 
trouvait  à  la  fois  agriculteur,  entrepreneur,  industriel  et  travail- 
leur, il  n'est  plus,  à  un  degré  supérieur  de  culture,  que  directeur 
d'une  entreprise  industrielle.  Il  la  dirige  par  sa  perspicacité  et  son 
génie  industriel.  Comme  entrepreneur  il  bénéficie  d'une  rémuné- 
ration; comme  capitaliste  il  tire  les  intérêts  de  sa  mise  de  fonds; 
mais  pour  pouvoir  produire,  il  est  forcé  de  donner  un  salaire  à 


—  442  — 

ses  ouvriers.  Il  lui  faut  acheter  de  l'agriculteur  les  matières  pre- 
mières, alors  c[ue  ses  pères  produisaient  eux-mêmes  lesdites 
matières  pour  les  objets  qu'ils  ouvraient  de  même,  et  gagnaient, 
par  là,  un  salaire.  Avec  le  modeste  capital  dont  ils  étaient,  pos- 
sesseurs, ses  pères  exploitaient  eux-mêmes  leur  industrie. 

De  même  que  dans  notre  exemple  l'industriel  est  tenu  de  par- 
tager ses  revenus  avec  l'ouvrier,  l'agriculteur,  et  peut-être  même 
de  payer  des  intérêts  au  capitaliste  qui  lui  a  avancé  les  fonds 
nécessaires  à  la  marche  de  son  industrie,  de  même  aussi  le  pro- 
priétaire foncier  qui  ne  tisse  plus  les  étoffes  dont  il  a  besoin  pour 
se  vêtir,  qui  ne  fabrique  plus  lui-même  les  instruments  aratoires, 
est  également  forcé  de  distribuer  une  partie  de  ses  revenus  à 
l'industriel  ou  aux  ouvriers  qui,  en  ses  lieu  et  place,  confection- 
nent ces  objets.  Plus  les  ouvriers  seront  capables,  plus  ils  livre- 
ront de  produits  dans  un  temps  déterminé,  mieux  les  produits 
seront  conditionnés  sous  le  rapport  du  goût  et  de  la  solidité,  plus 
ces  ouvriers  feront  preuve  de  connaissances  pratiques  dans  leur 
travail,  et  plus  leurs  produits  auront  de  valeur,  plus  considérable 
sera  leur  salaire. 

Par  les  mêmes  motifs,  l'entrepreneur  qui  possédera  toutes  ces 
aptitudes  et  les  aura  développées  à  un  degré  éminent,  aura  droit 
d'exiger  pour  son  compte  an  salaire  plus  considérable  encore, 
autrement  dit,  sa  part  dans  l'entreprise.  Et  si  les  produits  livrés 
par  lui  sont  supérieurs  à  ceux  de  ses  concurrents,  ou  encore,  s'ils 
répondent  à  des  besoins  que,  jusqu'alors,  nul  parmi  ses  concur- 
rents n'a  su  satisfaire  au  gré  des  consommateurs,  dans  ce  cas  le 
droit  de  l'entrepreneur  à  une  rémunération  plus  élevée  s'imposera 
avec  plus  de  force.  La  production  s'assurera  une  rémunération 
encore  autrement  importante  dans  le  cas  où  la  concurrence  sera 
impuissante  à  imiter  ses  produits;  il  pourra  même  s'assurer  un 
prix  de  monopole  si,  soit  par  ses  aptitudes  personnelles,  soit  par 
l'application  de  machines  perfectionnées,  ou  encore  si,  au  moyen 
de  procédés  à  lui  seul  connus,  il  produit  avec  génie.  Et  nul  ne 
trouvera  exorbitant  que  le  possesseur  de  ce  secret  découvert  par 


—  443  — 

lui  à  grand'peine,  et  qu'il  est  parvenu  à  appliquer  après  des  essais 
multipliés,  que  ce  producteur,  dis-je,  force  les  consommateurs, 
ainsi  que  l'agriculteur,  le  bailleur  de  ionds  et  le  travailleur,  à  lui 
céder  une  part  de  la  rente  foncière  ou  du  salaire  par  eux  perçus, 
en  compensation  du  produit  dû  à  son  application,  que  ce  produit 
consiste  d'ailleurs  en  inventions  ou  perfectionnements,  ou  bien  en 
valeurs  produisant  une  jouissance  matérielle  ou  idéale. 

Il  est  incontestable  qu'une  forte  rémunération  du  travail  stimu- 
lera puissamment  l'entrepreneur  à  multiplier  ses  produits,  et  le 
conduira  à  augmenter  ses  revenus  et  de  rechercher  de  nouvelles 
sources  de  richesses.  Ce  stimulant  lui  fait  défaut  quand  il  se  voit 
forcé  de  partager  avec  d'autres  les  fruits  de  son  labeur,  quand  il 
n'est  pas  seul  à  jouir  des  avantages  si  péniblement  arrachés  à  ses 
aptitudes,  et  que  d'autres,  par  leur  participation,  amoindrissent 
8a  part  si  évidemment  légitime. 

Or  il  existe  des  inventeurs,  et  même  en  grand  nombre,  qui, 
dans  la  situation  actuelle,  ne  peuvent  jouir  de  la  rémunération 
qui,  en  toute  justice,  leur  est  due.  Dès  lors  l'intérêt  légitime  de 
l'inventeur,  comme  le  droit  évident  à  la  propriété  des  produits  de 
son  travail,  requiert  la  protection  sociale  en  faveur  de  celui-ci 
qui,  sans  frais  ni  labeurs,  sans  aptitudes  individuelles  marquantes, 
sans  risques  ni  périls,  imiteraient  ces  inventions  pour  en  profiter. 
L'inventeur  demande  que  sa  propriété  soit  protégée,  et  il  est  en 
droit  de  demander  cette  protection  à  l'instar  de  tout  autre  mem- 
bre de  la  société,  et  cela  en  vertu  du  contrat  social.  Pourquoi 
refuserait-on  à  l'inventeur  cette  protection  consentie,  on  le  sait, 
au  travail  du  premier  ouvrier  venu?  La  différence  entre  l'activité 
de  l'entrepreneur  et  celle  de  l'ouvrier  manuel  consiste  en  ceci  que 
l'activité  du  premier  est  bien  plutôt  le  résultat  d'efforts  intellec- 
tuels, tandis  que  celle  du  second  est  bien  plutôt  le  résultat 
d'eiforts  physiques. 

Cependant  cette  différence  dans  la  nature  des  efforts  de  ces 
deux  genres  de  producteurs  ne  constitue  point  de  différence  dans 
la  protection  que  les  deux  sont  en  droit  de  requérir  de  la  société 


—  iU  — 

pour  la  jouissance  du  résultat  de  leurs  labeurs;  car  tout  travail, 
dans  l'un  comme  dans  l'autre  cas,  est  plus  ou  moins  le  résultat 
d'efforts  intellectuels  et  physiques  combinés.  Or,  il  serait  ridicule 
d'accorder  une  protection  moindre  à  l'industriel  produisant  des 
objets  dans  lesquels  l'effort  intellectuel  domine,  et  une  protection 
plus  accusée  à  celui  dont  les  produits  nécessitent  davantage 
d'efforts  physiques. 

II. 

L'idée  juridique  de  propriété  implique  la  domination  sur  l'objet 
possédé.  Il  est  clair  dès  lors  que  dire  c  l'inventeur  a  la  propriété 
de  son  idée,  >  c'est  exprimer  un  non-sens.  Nulle  puissance  n'au- 
rait le  pouvoir  de  faire  prévaloir  la  propriété  d'une  idée.  Qui 
pourrait  défendre  à  l'esprit  entreprenant  d'approprier  les  idées 
des  grands  maîtres,  de  les  continuer  et  les  développer?  Gomment 
serait-il  possible  de  faire  reconnaître  à  l'inventeur  la  propriété  de 
son  idée,  alors  qu'elle  est  entrée  dans  toutes  les  intelligences? 
Comment  devrait-il,  vis-à-vis  des  tiers,  revendiquer  son  droit  de 
propriété? 

Néanmoins,  s'il  ne  peut  être  question  de  la  propriété  d'une 
idée  pure,  il  est  facile  de  concevoir  la  propriété  d'une  idée  conr 
verlie  en  corps. 

La  matière  dans  laquelle  l'idée  est  cristallisée,  peut  être  appro- 
priée; par  conséquent  l'idée  également  en  tant  qu'elle  est  corpo- 
rifiée  dans  cette  matière. 

Il  est  indifférent  que  cette  matière  soit  de  la  pierre  ou  du 
papier,  du  fer  ou  du  coton.  Pareillement  il  est  tout  aussi  indiffé- 
rent que  l'idée  soit  en  elle-même  de  nature  artistique  ou  scienti- 
fique. Dès  qu'une  idée  est  corporifiée  par  le  nouvel  objet  créé,  il 
s'établit  une  valmr  d'échange;  et  comme  le  possesseur  de  celle-ci 
peut  exercer  sur  cet  objet  d'échange  une  domination  absolue,  il 
en  résulte  pour  lui  le  droit  de  propriété  sur  cet  objet,  et  la  société 
a  le  devoir  de  le  protéger  dans  cette  propriété.  L'objet  en  ques- 
tion ne  saurait  cependant  constituer  un.  monopole  au  profit  de 


—  445  — 

rinventeur;  mais  la  protection  doit  lui  assurer  les  avantages  éco- 
nomiques de  ridée,  lesquels  avantages  constituent  sa  rémunéra- 
tion*. 

Nous  avons  vu  que  la  propriété  des  idées  pures  ne  saurait  être 
admise.  Nous  concéderons  donc  aux  théoriciens  français  unique- 
ment le  droit  des  inventeurs  à  la  propriété  de  leurs  idées,  mais 
dans  le  cas  seulement  où  ces  idées  sont  susceptibles  de  se  trans- 
former en  valeurs  d'échange.  Nous  n'acceptons  pas  non  plus  le 
Monotaupole^  terme  forgé  par  M.  Jobard  pour  désigner  le  droit 
exclusif  et  perpétuel  de  propriété,  préconisé  par  lui,  de  l'inventeur 
sur  son  invention. 

La  domination  légitime  sur  un  objet,  la  propriété  réelle  de 
celui-ci,  implique  la  supposition  que  nul  autre  que  l'inventeur 
n'eût  été  capable  de  saisir  l'idée  et  de  la  corporifier.  Mais  cette 
supposition  est  inacceptable.  L'état  de  la  culture  et  de  la  science 
a  imprégné  l'intelligence  de  l'inventeur;  de  là  il  résulte  que  la 
société,  dans  sa  collectivité  et  de  qui  émane  cette  culture,  a  une 
part  dans  les  idées  de  l'inventeur,  encore  que  cette  part  soit  res- 
treinte. 

Un  auteur  allemand'  déclare  d'une  façon  absolue  que,  <  parler 
de  la  propriété  d'une  idée,  c'est  dire  une  absurdité,  nul  ne  pou- 
vant prétendre  qu'une  pensée  lui  appartient  exclusivement.  » 

Et,  en  effet,  s'il  était  possible  de  poursuivre  la  naissance  d'une 
idée  jusqu'à  sa  source  première,  on  trouverait  toujours  qu'une 
part  de  cette  <  propriété  »  appartient  à  un  autre;  c'est  cet  autre 

'  Malgré  ces  déductions,  les  théoriciens  français  maintiennent  l'idée  de  la 
propriété  intellectuelle  : 

<  Une  découverte  est  la  propriété  de  l'auteur;  elle  est  la  plus  sacrée  de 
toutes,  puisqu'elle  est  l'œuvre  du  génie  ;  elle  doit  être  accueillie  et  respectée, 
puisqu'elle  ajoute  à  la  masse  de  nos  richesses;  le  gouvernement  doit  donc  la 
garantir  entre  les  mains  de  l'inventeiur.  »  —  Chaptal,  De  Vindustrie  fran- 
çaise, 1.  II,  p.  373. 

Filliére,  Simon^  rnéme  Bastiat,  le  libre-échangiste,  et  Jobard,  Le  Belge, 
s'expriment  de  la  même  manière. 

*  ScHMiTT,  Der  Bûchemachdruck  aus  dem  Gesichtspunkt  des  Rechts, 
léna,  1823. 


-  «B  — 

qui  a  suscité  et  éveillé  cette  idée  dans  Tintelligence  de  Tinventeur. 

Selon  nous,  ceux  qui  revendiquent  pour  la  société  exclusive- 
ment  la  propriété  des  inventions  par  le  motif  que  sans  la  culture 
sociale  et  son  intensité  nul  n'aurait  fait  des  inventions,  ceux-là,  à 
leur  tour,  prisent  trop  l'influence  de  ladite  culture  et  lui  attri- 
buent une  part  trop  éminente  dans  les  inventions.  Il  serait  équi- 
table de  prendre  en  considération  que,  malgré  l'influence  que  la 
culture  sociale  exerce  sur  l'intelligence  individuelle,  c'est  l'inven- 
teur qui  a  le  mérite  d'avoir,  le  premier,  suivi  la  voie  épineuse  qui 
conduit  à  l'invention;  malgré  les  insuccès,  malgré  les  sacrifices 
qui  ne  lui  ont  pas  été  épargnés,  il  ne  s'est  pas  laissé  détourner 
de  ses  recherches.  L'inventeur  a  reçu  des  dons  nombreux  de  la 
culture  générale;  mais  aussi  il  les  cultive,  lui,  et  les  perfectionne, 
tandis  que  d'autres,  à  qui  la  même  culture  a  offert  les  dons  sem- 
blables, n'ont  rien  fait  pour  leur  développement.. 

C'est  pour  ce  motif  que  la  société  ne  pourra  ni  ne  voudra 
abandonner  à  l'inventeur  seul  le  développement  et  le  perfection- 
nement de  ridée.  Etant  elle-même  le  pivot  de  la  culture  à  laquelle 
l'inventeur  doit  une  partie  de  ses  connaissances  et  de  son  expé- 
rience, la  société  a  le  droit  et  en  même  temps  le  devoir  de  pro- 
clamer conquêtes  de  la  culture  générale  les  idées  des  grands 
maîtres,  et  de  faire  valoir,  à  l'égard  de  l'inventeur,  son  droit  sur 
ridée.  II  ne  saurait  donc  être  question  d'un  droit  absolu  de  l'in- 
venteur à  la  propriété  des  avantages  que  procure  son  idée. 

La  revendication  des  avantages  de  l'idée  étant  commune,  d'un 
côté  à  la  société  et  de  l'autre  à  l'inventeur,  la  société  a  la  tâche 
d'établir  le  plus  exactement  possible  la  limite  dans  laquelle  le 
droit  et  les  intérêts  de  l'inventeur  d'une  part,  et,  d'autre  part,  le 
droit  et  les  intérêts  de  la  société  sont  à  garantir.  Si  la  société 
agissait  autrement,  si  elle  négligeait  de  sauvegarder  ses  droits 
propres,  elle  établirait,  au  détriment  de  la  culture  générale  col- 
lective, un  monopole  au  profit  de  l'inventeur,  et  ce  monopole 
tuerait  toute  initiative  ;  si,  au  contraire,  elle  privait  l'inventeur  de 
la  rémunération  légitimement  due  à  son  activité,  elle  violerait 


—  417  — 

d'une  façon  inique  les  droits  individuels  en  même  temps  qu'elle 
léserait  les  intérêts  économiques  de  la  collectivité.  La  société,  en 
négligeant  la  protection  de  l'individu,  fait  tort  à  la  société  elle- 
même.  L'individu  qui  ne  trouve  pas  d'avantages  à  créer  des  faits 
économiques,  ne  s'y  dévouera  que  difficilement.  La  société  elle- 
même  en  souffre,  elle  qui  participe  à  ces  avantages,  dès  que  ces 
avantages,  faute  de  protection,  ne  peuvent  se  produire, 

m. 

Mais  comment  établir  la  mesure  servant  à  déterminer  la  part 
revendiquée  par  l'inventeur  aux  avantages  de  son  invention,  et 
comment  trouver  cette  mesure  pour  la  part  due  à  la  société? 

Est-ce  le  temps  consacré  par  l'inventeur  à  la  démonstration 
par  des  études  spéciales,  de  l'exactitude  de  son  idée  et  la  valeur 
de  son  application?  Dans  ce  cas,  la  rémunération  n  lui  accordée 
serait  rarement  en  rapport  avec  l'importance  de  l'invention.  Est- 
ce  la  somme  des  sacrifices  faits  par  l'inventeur?  Cette  mesure 
serait  également  impropre.  Est-ce  l'emploi  d'efforts  physiques  et 
intellectuels  ?  Non,  encore  que  ceux-ci  fussent  pondérables,  ce  qui 
n'est  pas.  Quelle  est  donc  cette  mesure?  Il  n'existe  point  de 
mesure  pour  déterminer  a  priori  la  valeur  d'une  invention  indus- 
trielle au  point  de  vue  de  l'économie  générale  de  la  société.  En 
conséquence,  la  rémunération  due  à  l'inventeur  ne  peut  être 
déterminée  d'après  l'importance  de  l'invention.  Alors  même 
que  la  société  eût  la  volonté  de  déterminer  pour  chaque  cas  isolé 
la  part  afférente  à  l'inventeur  et  à  elle-même,  elle  n'y  réussirait 
jamais.  Mais,  de  ce  que  cette  mesure  n'existe  pas,  il  ne  s'ensuit 
nullement  qu'on  puisse  nier,  ainsi  que  cela  s'est  vu,  le  droit  de 
Vinventeur  à  une  rémunération. 

Certains  veulent  que  l'activité  des  grands  esprits  ne  puisse  être 
rémunérée  par  des  équivalents  économiques. 

On  dit  qu'il  serait  inconséquent  de  la  part  de  l'Etat  de  récom- 
penser^  par  des  équivalents  matériels,  les  services  rendus  au  pays 


—  448  — 

et  à  Thumanité  par  les  grands  savants,  les  hommes  d'Etat  et  les 
artistes. 

Il  ne  saurait,  en  effet,  être  question  de  «  récompense  »  au  sens 
économique;  ce  serait  tout  simplement  ridicule.  Mais  la  patrie  et 
la  société  peuvent  décerner  à  de  tels  hommes  de  grands  honneurs 
et  de  réelles  distinctions.  Sans  aucun  doute,  la  haute  estime  des 
contemporains  pour  la  puissance  morale  et  intellectuelle  des 
grands  hommes  de  leur  époque,  la  conscience  de  leur  propre 
grandeur,  la  conviction  d'avoir  rendu  service  à  la  patrie  et  à  la 
société  en  général,  tout  cela  constitue  aux  yeux  des  hommes  de 
grande  valeur  une  satisfaction  plus  élevée  que  le  don  de  n'importe 
quelle  valeur  économique  ou  matérielle. 

Mais  dès  que  les  services  rendus  par  les  grands  hommes  pren- 
nent corps  et  se  transforment  en  valeurs  d'échange,  dès  ce  mo- 
ment la  rémunération  matérielle  peut  être  admise  comme  équi- 
valent économique.  Dès  que  le  peintre  a  transporté  son  idée  sur 
toile;  dès  que  le  savant  naturaliste  a  fixé  ses  découvertes  en  let- 
tres moulées  ;  dès  que  Michel-Ange,  par  ses  idées,  vivifie  la  pierre, 
l'idée  est  corporifiée;  elle  est  susceptible  d'appropriation;  elle  est 
devenue  valeur  d'échange. 

Nul,  pourtant,  n'admettra  que  le  prix  d'achat  d'un  livre,  d'un 
tableau,  d'une  statue,  constitue  un  équivalent  suffisant  aux  idées 
et  aux  découvertes  des  artistes  et  des  savants.  Les  idées  que  les 
maîtres  suscitent  et  éveillent  dans  l'intelligence  de  leurs  disciples 
déterminent  une  grande  période  historique  dans  le  développement 
de  la  culture  générale.  Nulle  invention  n'a  produit  dans  le  déve- 
loppement intellectuel  de  l'humanité  des  effets  aussi  immenses 
que  l'invention  de  l'imprimerie.  Et  cependant  les  profits  écono- 
miques de  cette  invention  étaient  imperceptibles  pour  Gutenberg. 
Admettons  que  l'inventeur,  durant  quelques  dizaines  d'années,  eût 
pu  tenir  secrets  son  invention  et  ses  procédés,  et  s'attribuer  ainsi 
le  monopole  de  l'imprimerie.  Le  prix  d3  vente  des  Hvres  par  lui 
fournis  eût-il  été  une  rémunération  suffisante  de  ses  efforts?  Ces 
avantages  matériels  eussent-ils  constitué  un  équivalent  tant  soit 


—  419  — 

peu  en  rapport  avec  les  jouissances  intellectuelles  procurées  par 
l'imprimerie,  notamment  aux  hommes  de  la  Réforme?  Pense-t-on 
d'ailleurs  que  les  revenus  considérables  dont  a  bénéficié  Walt 
dans  les  dernières  années  de  sa  vie  aient  constitué  une  rémunéra- 
tion convenable  eu  égard  à  l'importance  de  son  invention  ?  Thaer, 
par  son  enseignement  et  ses  expériences,  a  universalisé  une  masse 
d'idées  qui  ont  déterminé  la  plus  énorme  révolution  dans  le  déve- 
loppement économique  des  peuples.  Pense-t-on  que  la  société 
tout  entière  eût  été  capable  de  lui  offrir  une  rémunératien  écono- 
mique en  rapport  avec  les  services  rendus  parce  développement? 
Thaer  a  fait  imprimer  ses  idées  et  les  a  fait  payer  à  ses  élèves. 
Mais  le  prix  qu'il  en  a  tiré  peut-il  être  considéré  comme  l'équiva- 
lent des  services  par  lui  rendus? 

De  ce  qui  vient  d'être  dit,  il  résulte  que  la  société  est  incapable 
de  mesurer  les  avantages  intellectuels  dont  la  font  profiter  ses 
grands  hommes.  Pour  les  biens  de  nature  idéale,  la  société  n'a 
point  d'équivalent  matériel  à  offrir.  Mais  pour  autant  que  ces 
biens  intellectuels  revêtent  le  caractère  de  valeurs  d'échange^  la 
société  est  tenue  de  protéger  les  droits  du  propriétaire  sur  les 
valeurs  par  lui  produites  avec  tant  de  peine. 

Nous  venons  de  voir  pour  quelles  raisons  il  est  difficile  au 
législateur  de  fixer  une  indemnité  et  un  équivalent  même  aux 
idées  susceptibles  de  revêtir  le  caractère  de  valeurs  d'échange.  La 
solution  qui  parait  être  la  plus  simple  et  la  plus  juste  est  celle 
qui  abandonne  à  l'inventeur,  pour  une  période  donnée,  le  droit 
exclusif  à  la  propriété  de  ses  inventions,  et,  de  cette  façon,  lui 
fournit  l'occasion  de  se  rémunérer  lui-même  de  son  travail  par 
l'exploitation  de  sa  découverte.  La  société,  en  restreignant,  au 
point  de  vue  du  temps,  le  droit  exclusif  de  propriété  reconnu  à 
l'inventeur,  s'assure  à  elle-même  le  droit  d'utiliser  plus  tard  l'in- 
vention au  profit  de  l'intérêt  général.  Il  coule  de  source  que  la 
période  durant  laquelle  l'inventeur  pourra  seul  utiliser  sa  décou- 
verte ne  doit  pas  être  trop  restreinte  ;  il  est  au  contraire  d'intérêt 
général  qu'il  puisse  amplement  se  dédommager  sur  le  terrain  des 


—  130  — 

résultats  économiques.  Lies  inventeurs  ayant  tous  un  droit  égal  à 
la  protection  de  la  société  pour  leurs  découvertes,  il  résulte  de 
ce  droit  ce  devoir  :  que  la  société  leur  doit  à  tous  une  protection 
d*égale  durée.  Etablir  une  distinction  dans  cette  durée  et  accorder 
à  lun  des  inventeurs  un  petit  nombre  d'années  seulement  pour 
l'exploitation  de  son  invention,  tandis  qu'un  autre  inventeur, 
auquel  on  aura  accordé  dix  années  ou  plus,  pourra  pendant  tout 
ce  temps  jouir  des  avantages  de  son  invention  —  cette  distinction 
n'est  pas  admissible,  car  nous  avons  vu  qu'il  n'existe  point  de 
mesure  sur  laquelle  on  puisse  se  baser  pour  motiver  cette  diffé- 
rence. 

Donc,  pour  les  idées  qui  peuvent  être  corporifiées,  qui  peuvent 
être  converties  en  valeurs  d'échange,  la  société  est  tenue  d'accor- 
der la  protection  au  propriétaire  dans  le  but  de  lui  fournir  un 
équivalent  de  son  travail.  Pour  des  valeurs  de  nature  idéale  créées 
par  l'inventeur,  il  ne  saurait  être  question  de  récompense  écono- 
mique  matérielle;  mais  dès  que  les  biens  intellectuels  sont  con- 
vertis en  valeurs  échangeables,  le  devoir  strict  de  la  société  est  de 
protéger  ces  biens  économiques,  autrement  dit  le  droit  de  pro- 
priété de  l'inventeur.  Elle  a  le  devoir  de  lui  fournir  l'occasion, 
comme  à  tout  autre  ouvrier  ou  entrepreneur,  de  se  faire  rému- 
nérer son  activité  par  la  vente  de  ses  produits  ;  l'inventeur  invite 
donc  le  propiiétaire  terrien  à  lui  céder  une  partie  de  sa  rente 
foncière  ;  il  invite  l'industriel  à  lui  céder  une  partie  du  revenu  de 
son  entreprise  —  en  compensation  de  la  valeur  d'échange  que 
son  intelligence  créatrice  a  donnée  à  l'industrie. 

Il  n'entre  pas  dans  le  cadre  de  ce  travail  de  rechercher  de 
quelle  façon  la  société  peut  et  doit  récompenser  la  création  de 
valeurs  de  nature  idéale.  Si  la  société  estime  avoir  l'obligation  de 
récompenser  au  moyen  de  valeurs  matérielles  ceux  à  qui  elle  doit 
des  valeurs  idéales,  ces  dons  n'auront  point  le  caractère  de  com- 
pensation équivalente;  ils  seront  simplement  une  manière  de 
reconnaître,  en  valeurs  matérielles,  les  services  rendus.  Ceux  qui 
décernent  ces  dons  entendent  par  là  fournir  aux  hommes  à  qui 


—  424  — 

la  société  est  redevable  de  l'invention,  :i  la  propagation  ou  au  per- 
fectionnement d'idées  élevées,  les  moyens  de  poursuivre  leurs  tra- 
vaux sans  avoir  à  se  préoccuper  des  besoins  matériels  de  l'exis- 
tence. Conclure  de  ce  qu'il  est  impossible  d'accorder  à  l'inventeur 
de  valeurs  idéales  une  compensation  équivalente  quelconque; 
conclure  de  là  quil  n'y  a  point  de  compensation  à  accorder  du 
touty  c'est  ne  pas  savoir  distinguer  entre  la  création  de  valeurs 
de  nature  idéale  et  de  valeurs  ayant  pour  but  des  résultats  éco- 
nomiques. 

Il  est  connu  que  par  l'établissement  des  brevets  d'invention,  et 
les  droits  exclusifs  de  l'inventeur  qui  s'y  rattachent,  la  législation 
a  eu  pour  but  de  garantir  à  l'inventeur  le  droit  d'exploitation,  en 
conséquence  nous  posons  les  raisons  économiques  suivantes;  qui 
rendent  selon  nous,  cette  protection  des  brevets  absolument  né- 
cessaire. 

Le  peuple  qui  ne  protège  point  les  créateurs  de  ces  valeurs 
d'échange,  aura  difficilement  des  inventeurs,  des  propagateurs  de 
son  industrie.  Encore  que  le  génie  des  grands  hommes  se  soucie 
peu  d'indemnités  matérielles;  encore  que  ces  grands  hommes, 
poussés  par  leur  intelligence,  soient  forcés  de  produire  de  grandes 
choses  sans  se  préoccuper  de  reconnaissance  extérieure,  l'expé- 
rience nous  enseigne  que  les  ressources  pécuniaires  dont  l'inven- 
teur a  besoin  dans  la  poursuite  de  son  but,  ne  lui  sont  données 
par  le  capital  spéculateur  qu'autant  que  celui-ci  a  la  certitude 
que  la  protection  est  acquise  à  l'entreprise.  C'est  à  cette  condition 
seulement  que  le  capital  s'associera  au  génie  et  assumera  les 
risques  résultant  de  la  multiplication  du  procédé  inventé. 

Il  n'est  point  encourageant  pour  l'inventeur  de  voir  des  hommes 
de  génie  comme  Fulton,  Hargraves,  périr  dans  la  misère.  L'exem- 
ple de  Watt  produira  un  effet  tout  autre.  C'est  surtout  cet  exemple 
qui  fait  voir  que,  sans  une  protection  suffisante  par  brevet,  le 
grand  inventeur  eût  à  peine  réussi  à  trouver  un  bailleur  de  fonds, 
dont  les  avances  ont  été  reconnues  indispensables  à  l'exploitation 
et  au  perfectionnement  de  l'invention  primitive. 


—  422  — 


IV. 

Les  progrès  faits  dans  les  diverses  industries  sont  le  résultai 
d'une  application  soutenue,  d'expérimentations  continuelles  et 
coûteuses.  Dans  toutes  les  grandes  villes  manufacturières,  dans  la 
plupart  des  industries,  les  machines  ont  été  perfectionnées  par 
les  fabricants  eux-mêmes,  et  toutes  les  améliorations  sont  le  fruit 
d'efforts  multipliés,  intellectuels  et  physiques,  et  en  même  temps 
de  sacrifices  en  argent. 

Les  progrès  dans  l'industrie  ont  un  double  résultat  :  d'abord 
une  plus  grande  multiplication  des  produits,  l'emploi  de  force  et 
de  capital  demeurant  le  même  qu'auparavant,  et  ensuite  le  perfec- 
tionnement des  produits. 

Le  perfectionnement  des  produits  a  pour  base  une  culture  supé- 
rieure des  goûts,  ainsi  que  des  éléments  intellectuels  agissant  dans 
la  production.  Le  fabricant  prévoyant  cherchera  donc  à  donner 
une  culture  artistique  à  tous  les  individus  participant  à  la  pro- 
duction, c'est-à-dire  à  toute  la  population  ouvrière. 

Allez  à  Mulhouse,  à  Lyon,  à  Paris,  et  vous  vous  convaincrez 
que  le  goût  que  révèle  l'industrie  de  ces  villes  est  le  résultat 
d'efforts  infatigables  poursuivis  des  dizaines  d'années  durant,  et 
même  pendant  un  siècle.  La  population  ouvrière  de  ces  villes  est 
préparée  dès  son  enfance  au  goût  requis  dans  les  diverses  indus- 
tries au  moyen  d'écoles  de  fabrique,  d'écoles  de  dessin  et  de 
modelage.  Les  talents  marquants  trouvent  là  l'occasion  de  prendre 
leur  essor,  de  se  développer,  et  selon  leurs  aptitudes  ils  sont  plus 
tard,  dans  l'une  ou  l'autre  branche,  employés  dans  l'industrie.  // 
est  facile  de  se  représenter  les  efforts  de  temps  et  de  capital 
nécessaires  pour  amalgamer  de  cette  façon  les  intérêts  intellec- 
tuels et  économiques  d'une  population  avec  les  intérêts  ffune 
industrie  soit  dans  une  ville,  soit  dans  une  province.  Un  sem- 
blable perfectionnement  industriel  obtenu  par  la  propagation 
d'idées  économiques  et  statistiques  n'est  pas  possible,  si  les  capi- 


-  123  — 

talistes  n'ont  pas  la  garantie  de  voir  leurs  efforts  suivis  de  succès 
matériels.  Dès  que  le  premier  entrepreneur  venu  qui  n'a  eu  ni 
frais  ni  peines,  peut  imiter  les  dessins  et  modèles  de  l'inventeur, 
cet  entrepreneur  peut  produire  à  beaucoup  meilleur  compte  que 
ne  le  peut  l'inventeur. 

Ceux,  au  contraire,  qui  par  leur  invention  en  provoquent  d'au- 
tres; ceux  qui  ont  augmenté  l'aisance  nationale,  le  bien-être 
matériel  et  intellectuel  du  peuple  ;  ceux  qui  ont  mis  la  patrie  en 
état  de  concourir  au  marché  du  monde  avec  les  peuples  étrangers, 
et  qui  de  cette  façon  ont  contribué  à  la  grandeur  politique  et 
commerciale  du  pays,  ceux-là  sont  frustrés,  volés  de  la  récompense 
due  à  leurs  efforts,  du  salaire  dû  à  leur  travail,  par  des  imitateurs 
sans  capacités  et  par  des  spéculateurs  égoïstes. 

Le  législateur  n'a  à  examiner,  pour  accorder  aux  nouvelles 
inventions  la  protection  de  la  loi,  ni  si  les  valeurs  créées  consis- 
tent en  matières  premières  inconnues  avant  la  découverte  des 
procédés  à  protéger,  ni  si  ces  valeurs  répondent  au  but  de  la 
protection  au  point  de  vue  intellectuel  ou  matériel,  ni  si  c'est 
pour  leurs  avantages  et  qualités  physiques  ou  chimiques  qu'elles 
peuvent  être  utiles,  ni  si  c'est  exclusivement  à  raison  de  leur 
forme  qu'elles  peuvent  avoir  de  l'importance  pour  un  certain 
nombre  d'individus.  La  tâche  du  législateur,  c'est  de  protéger 
toits  les  produits  intellectuels  dès  qu'ils  sont  convertis  en  valeurs 
d'échange,  et,  dans  l'intérêt  du  propriétaire,  de  les  protéger 
contre  l'imitation  ou  la  contrefaçon.  Dès  lors  on  ne  voit  pas 
pourquoi  la  protection  serait  requise  au  profit  d'œuvres  de  l'esprit 
qui,  par  le  procédé  littéraire,  se  cristallisent  en  valeurs  d'échainge; 
pourquoi  on  exigerait  le  droit  exclusif  de  propriété  en  faveur  des 
artistes  pour  les  produits  de  leur  art,  tandis  que  l'on  refuserait 
cette  protection  aux  inventeurs  pour  des  conquêtes  qui  se  mani- 
festent dans  les  produits  de  l'industrie.  Cette  inconséquence  est 
plus  frappante  encore  quand  on  concède  le  droit  aux  peintres  de 
défendre  l'imitation  de  leurs  tableaux,  alors  que  ce  même  droit 
est  refiisé  aux  dessinateurs  de  l'industrie  pour  leurs  dessins  d'art. 


—  iU  — 

II  n'y  a  pas  le  moindre  motif  à  pareille  inconséquence,  ainsi  qu'on 
verra  plus  loin. 

Si  donc  Wœchter  considère  le  droit  de  l'écrivain  à  ses  œuvres, 
le  droit  d'auteur  comme  un  droit  industriel  qui  doit  être  protégé 
par  le  motif  que  la  protection  du  travail  et  du  salaire  est  l'une 
des  attributions  de  l'Etal,  nous  sommes  également  en  droit  de 
revendiquer  la  même  protection  en  (aveur  du  salaire  obtenu  de 
tout  autre  travail  intellectuel. 

Nous  ferons  observer  fmalement  que  Mohl  *  et  d'autres  adver- 
saires des  brevets  d'invention,  caractérisent  ceux-ci  du  nom  de 
monopole,  tandis  que  ceux  qui  protègent  les  brevets,  disent  le 
contraire.  Ainsi,  entr'autres,  C.-Th.  Kleinschrod"  :  «  D'après  les 
lois  sévères  de  la  logique,  il  n'est  pas  juste  d'appeler  les  brevets 
d'invention  un  monopole.  L'idée  générale  d'un  monopole  consiste 
à  limiter  pour  les  habitaiits  d'un  pays  certaines  libertés  dans  le 
commerce  et  dans  l'industrie  dont  ils  jouissaient  auparavant.  Un 
brevet,  par  contre,  consiste  dans  un  droit  exclusit  pour  une  nou- 
velle invention,  pour  laquelle  il  n'y  avait  par  conséquent  pas  une 
liberté  générale  auparavant.  > 

Nous  ne  pouvons  pas  partager  celte  manière  de  voir.  Si  nous 
comprenons,  sous  le  nom  de  monopole,  !a  limitation  légale  de 
libertés  économiques  dans  le  commerce  et  l'industne  de  toute 
espèce  en  faveur  d'une  seule  personne,  alors  le  brevet  limite  de 
fait  le  gain  de  l'invention  pour  ceux  qui,  au  moyen  de  recherches 
indépendantes,  c'est-à-dire  d'une  manière  tout  à  fait  l^ale,  arrivent 
^  la  connaissance  et  en  possession  de  l'invenlion.. 

Âussilôt  que  le  brevet  limite  les  libertés  économiques  qui  exis- 
taient avant  lui,  il  montre  son  caractère  de  monopole.  En  vue  de 
ce  fait,  le  législateur  doit  limiter  la  durée  des  brevets  d'invention. 
Les  lois  sur  les  brevets  doivent  donc  seulement  constituer  un  droit 
de  priorité  pour  l'inventeur,  afin  de  lui  assurer,  par  ce  moyen,  une 
rémunération  comme  juste  prix  de  son  invention. 

*  Polizeiim^semchaft^  vol.  H,  pp.  315  et  ss.  —  Tûbingefi,  1866. 

*  Gooirontez  :  Internationale  Patentgesetxgehung  v.   G.  Th.  v.  Klein- 
aclvrod,  BrliMigen,  p.  10. 


i^  — 


V. 

Dans  les -pages  qui  précédent,  nous  avons  démontré,  au  point 
de  vue  des  principes,  le  droit  égal  de  tous  les  genres  d'inventions, 
le  droit  des  auteurs  et  producteurs  à  la  protection  par  voie  légale. 
Nous  avons  à  dessein  négligé  de  faire  ressortir  que  la  protection 
peut  encore  être,  accordée  par  motif  d'utilité,  ou  en  vertu  d'un 
contrat  passé  entre  l'inventeur  et  la  société.  Nous  ne  nous  ser- 
vons pas  de  cette  argumentation,  parce  qu'elle  nous  conduirait  à 
reconnaître  l'opinion  de  ceux  qui  nient  le  droit  égal  à  la  protec- 
tion des  œuvres  d'invention,  alors  que  nous  revendiquons  en 
faveur  de  tous  les  créateurs  de  nouvelles  valeurs  d'échange, 
n'importe  leur  nature,  une  priorité  de  propriété^  à 
rencontre  de  toute  imitation.  Ce  point  de  vue  nous  aidera  puis- 
samment dans  la  critique  de  la  législation  existante  sur  les  mar- 
ques de  fabrique. 

Nous  acceptons  la  protection  des  dessins,  ainsi  que  les  brevets 
d'invention  et  de  perfectionnement,  par  des  motifs  plus  puissants 
encore.  Si  des  prix  plus  élevés  sont  payés  pour  des  produits  per- 
fectionnés de  l'art  industriel,  il  devient  possible  aux  entrepreneurs 
d'augmenter  les  salaires  de  leurs  coopérateurs,  sans  crainte  de 
faire  baisser  par  la  concurrence  le  prix  des  marchandises.  L'en- 
trepreneur, par  l'excellence  de  ses  dessins  et  les  dispositions  qu'il 
a  prises,  a  fait  droit  au  goût  du  consommateur;  il  a  réussi  à 
satisfaire  les  désirs  du  public  acheteur.  Gomme  pendant  un  cer- 
tain temps  il  est  seul  à  tenir  le  marché,  grâce  au  brevet  et  à  la 
protection  des  dessins,  les  prix  de  monopole  qu'il  demande  et 
qu'il  obtient  le  mettent  à  même  d'augmenter  les  salaires.  Les 
ouvriers,  de  leur  côté,  savent  assez  profiter  des  chances  qu'offre 
le  marché  pour  en  proposer  l'élévation.  L'inventeur  y  consentira, 
par  le  motif  que  dans  l'industrie  perfectionnée  l'activité  des 
ouvriers  contribue  puissamment  à  l'élégance  et  à  la  solidité  du 
produit.  Dans  ce  cas  se  vérifiera  la  maxime  économique  que  le 

TOME  XLm.  AVRIL  ET  MAI  1873.  9 


—  426  — 

gain  plus  élevé  de  V entrepreneur  rend  l'élévation  des  salaires 
possible. 

Pour  élever  la  situation  économique  de  l'homme,  Tinitiative  de 
ce  même  homme  est  certes  le  plus  puissant  stimulant.  Dès  lors 
qu'une  industrie  fournit  à  l'ouvrier  le  moyen  de  développer  ses 
talents,  elle  exerce,  de  ce  fait  même,  une. influence  prépondérante 
sur  la  transformation  sociale  de  tout  le  pays.  Par  l'introduction 
de  l'art  dans  une  branche  industrielle  quelconque,  les  ouvriers 
habiles,  consciencieux  et  sûrs,  trouvent  occasion  d'améliorer  leur 
situation  personnelle.  C'est  dans  leurs  rangs  que  se  recrutera  une 
classe  moyenne  capable  et  active,  si  importante  dans  le  dévelop- 
pement de  la  vie  politique  et  économique.  La  reconstitution  d'une 
classe  moyenne  est  d'autant  plus  nécessaire  de  nos  jours,  que 
l'existence  de  cette  même  classe  est  mise  en  question  par  suite 
des  abus  résultant  de  V excès  de  la  domination  capitaliste. 

Les  fabricants  choisiront  de  préférence  leurs  employés  et  direc- 
teurs dan>s  les  rangs  des  ouvriers  qui  auront  été  à  même  de  fré- 
quenter des  écoles  spéciales.  Ces  ouvriers,  réunissant  la  pratique 
complète  des  détails  à  des  connaissances  suffisantes  sur  l'ensemble 
de  la  branche  industrielle  qu'ils  ont  à  diriger,  fomenteront  dans 
l'industrie  les  progrès  les  plus  éclatants.  Les  fabricants  cherche- 
ront dès  lors  à  s'attacher  ces  hommes,  soit  au  moyen  d'un  salaire 
fixe,  soit  en  leur  garantissant  une  part  dans  les  bénéfices.  Nous 
pourrions  citer  un  grand  nombre  de  maisons  de  Mulhouse,  du 
Bas-Rhin,  de  France  et  de  l'Allemagne  du  Nord  qui,  de  cette 
façon,  solidarisent  avec  les  leurs,  les  intérêts  de  leurs  employés; 
de  même  nous  pourrions  nommer  plusieurs  fabricants  très  con- 
sidérables, autrefois  simples  ouvriers  qui,  par  semblable  partici- 
pation, sont  arrivés  à  une  puissante  situation  économique. 

Pour  développer  l'industrie  et  la  conduire  à  de  pareilles  fins, 
un  système  rationnel  de  législation  protectrice  des  dessins  et  des 
inventions  par  brevet  est  un  puissant  stimulant,  parce  que  cette 
législation  tient  compte  des  aspirations  et  des  revendications  de 


—  127  — 

Touvrier  ou  de  Tinventeur,  et  lui  assure  dans  l'avenir  la  rémuné- 
ration de  ses  peines. 

Du  moment  où  l'invention,  soit  le  perfectionnement,  sera  connue, 
et  dans  le  cas  où  la  protection  légale  n'est  pas  acquise,  la  con- 
currence s'acharne,  et  l'avantage  se  portera  tout  entier  du  côté 
de  celui  qui  dispose  de  la  plus  grande  somme  des  capitaux. 

Faute  de  capitaux,  l'inventeur  pauvre  ne  peut  donner  à  son 
affaire  l'extension  voulue;  il  ne  peut  recourir  à  la  division  du 
travail  si  nécessaire  à  la  production  en  masse,  et  qui  lui  serait  si 
profitable;  il  ne  peut  établir  les  grandes  machines  qui  dévelop- 
pent la  production.  Même  sous  le  rapport  de  l'exploitation  com- 
merciale de  son  invention,  il  se  trouve  distancé  par  la  concur- 
rence. Tandis  que  le  grand  capitaliste  peut,  au  moyen  de  ses 
^ents,  acheter  à  bon  prix  les  matières  premières  et,  au  moyen 
des  capitaux  dont  il  dispose,  augmenter  rapidement  le  nombre  de 
ses  consommateurs,  le  petit  capitaliste  inventeur  se  trouve  empê- 
ché d'acheter  les  matières  premières  à  bonnes  conditions;  faute 
de  crédit,  il  ne  peut  utiliser  les  conjonctures  favorables  du  mar- 
ché; l'écoulement  de  ses  produits  ne  s'opère  ni  avec  la  rapidité  ni 
avec  la  régularité  qu'on  remarque  chez  le  grand  fabricant.  Le 
petit  entrepreneur,  faute  de  capital,  ne  peut  introduire  dans  son 
établissement  les  perfectionnements  que  l'expérience  de  chaque 
jour  lui  enseigne,  tandis  que  cela  devient  facile  au  grand  capita- 
liste. Tous  les  avantages  de  la  grande  industrie,  du  grand  capital 
et  de  la  grande  exploitation  font  sentir  leur  poids  à  la  petite 
industrie,  au  petit  capital  et  à  la  petite  exploitation. 

Tous  les  avantages  dont  le  grand  capitaliste  jouit  peuvent 
cependant  être  retenus  par  l'inventeur  à  qui  aura  été  délivré  un 
brevet  d'invention.  Possesseur  de  ce  brevet,  il  peut  faire  appel  au 
crédit  dès  qu'il  aura  démontré  la  valeur  pratique  de  son  inven- 
tion; il  peut  s'associer  à  un  capitaliste;  les  capitaux  nécessaires 
lui  sont  avancés  par  la  raison  que  l'invention  est  garantie,  et  que, 
s'il  parvient  à  dominer  le  marché,  il  sera  à  même  de  servir  les 
intérêts  des  avances  faites,  et  même  d'amortir  ses  emprunts. 


—  128  — 

L'objection  souvent  faite  que  l'invention  eût  pu,  même  sans  la 
protection  légale,  arriver  à  s'indemniser  de  ses  peines  et  travaux 
par  l'aliénation  de  sa  découverte,  cette  objection  ne  vaut  pas 
contre  ce  que  nous  avons  dit  en  faveur  du  système  des  brevets  et 
la  protection  des  dessins.  En  thèse  générale,  l'inventeur  ne  voudra 
pas  avoir  subi  des  privations  et  s'être  imposé  des  labeurs  pour 
voir  les  résultats  de  ses  peines  être  perfectionnés  et  exploités  par 
d'autres.  L'orgueil  qu'il  met  à  appliquer  lui-même  ses  idées  et 
d'en  réaliser  les  données  sur  une  grande  échelle,  est  des  plus  jus- 
tifié. Il  ne  voudra  pas  vendre  les  profits  créés  par  ses  idées  pour 
quelque  somme  d'argent. 

Aux  adversaires  allemands  des  brevets  et  de  la  protection  des 
dessins  nous  rappellerons  la  bienfaisante  influence  de  ce  système 
au  point  de  vue  social.  Nous  rappellerons  surtout  les  principes  de 
Tancienne  école  économique  allemande,  qui  partout  et  en  tout  a 
démontré  la  nécessité,  reconnue  et  soutenue  par  la  conscience 
populaire,  de  protéger  efficacement  la  propriété  comme  base  de 
Tordre  social.  Nous  nous  associons  à  ces  conclusions.  Nous  aussi 
nous  demandons  que  l'Etat  prenne  sa  vive  part  aux  agissements 
et  aux  réformes  au  moyen  desquels  l'ordre  social  peut  être  main- 
tenu et  perfectionné. 

Mais  si,  ainsi  qu'il  vient  d'être  dit,  nous  reconnaissons  le  fon- 
dement de  tout  le  développement  du  peuple  et  de  l'Etat  dans  le 
droit  de  propriété  rationnellement  assis,  nous  demeurerons  con- 
séquent en  revendiquant  le  même  droit  qui,  dûment  protégé, 
favorise  l'accumulation  des  capitaux  au  profit  du  travail. 

Déserter  l'un  des  principes  fondamentaux  du  droit  sous  pré- 
texte de  demeurer  <  pratique,  >  nous  paraît  condamnable  et  un 
spécieux  prétexte  pour  servir  le  capitalisme.  Pour  nous,  nous 
repoussons  l'opinion  de  ceux  qui  se  prononcent  contre  les  brevets 
et  la  protection  des  dessins,  et  nous  déclarons  que  les  partisans 
de  cette  négation  ne  comprennent  rien  au  droit  et  à  la  justice.  Le 
but  de  la  société  est  la  protection  des  droits  du  travail,  puisque. 


—  129  — 

sans  ce  droit,  le  régulier  développement  économique  est  absolu- 
ment impossible  S 

De  ce  qui  précède  il  résulte  qu'à  nos  yeux  les  brevets  d'inven- 
tion et  la  protection  des  dessins  ont  absolument  le  même  droit 
à  la  protection  légale^.  Tout  ce  que  nous  avons  dit  de  la  protec- 
tion des  inventions  peut  servir  à  démontrer  le  droit  à  la  protec- 
tion des  dessins. 

VI. 

Le  dessin  est  le  produit  de  l'inventeur,  de  l'artiste  qui  depuis 
des  années  étudie  des  dessins,  qui  a  fait  de  sérieuses  études  dans 
l'histoire  de  Fart,  qui  connadt  les  dessins  orientaux  aussi  bien  que 
les  dessins  et  les  formes  antiques  ou  modernes.  Ce  n'est  pas  le 
hasard  qui  le  conduit  à  l'idée  exprimée  dans  le  dessin.  Il  lui  a 
fallu  des  études  longues  et  savantes.  11  faut,  de  plus,  à  l'artiste 
une  imagination  vive  que  la  nature  peut  seul  lui  donner*. 


'  C'est  avec  raison  que  la  Chambre  de  commerce  de  Mulhouse,  dans  sa 
requête  au  chancelier  de  Fempire  (Deuisches  Handélshlatt,  n*  89,  18  juillet 
1B71),  dit  :  <  L'imitation  des  dessins  serait  tout  juste  une  espèce  de  commu- 
<  nisme  dans  l'industrie,  la  négation  de  Tune  des  propriétés  les  plus  justes  et 
«  qui  mérite  sous  tous  les  rapports  la  plus  grande  coneidération.  > 

»  Le  Deutsche  Handeîsblatt  de  1873  (Berlin,  ly  Meyer,  n*  33)  se  prononce 
dans  le  sens  opposé  :  «  Souvent  on  prétend  que  la  protection  par  brevet  et  la 
«  protection  des  dessins  sont  une  seule  et  même  chose.  C'est  là  une  grande 
«  erreur.  On  peut  être  d'avis  divers  sur  la  nécessité  et  l'utilité  des  brevets,  et 
«  chacune  des  opinions  contraires  peut  être  armée  d'arguments  plausibles  — 
«  et  malgré  cette  divergence  on  peut  conclure  unanimement  à  une  loi  sur  la 
«  protection  des  dessins.  » 

•  n  y  a  des  économistes  qui  font  peu  de  cas  de  l'esprit  inventeur  des  indi- 
vidus employés  dans  l'industrie.  L'un  d'entre  eux  est  le  D»  Rentsch  (ffand- 
toœrterbuch  der  Volkswirthschafts-Léhre,  Leipzig,  1870,  p.  606).  Voici  son 
opinion  :  «  Les  législateurs  ont  été  assez  généreux  en  reconnaissant  le  droit 
c  de  propriété  aux  œuvres  de  l'esprit.  Et  pourtant  cette  propriété  ne  saurait 
«  en  aucun  cas  être  appliquée  aux  dessins.  Au  lieu  d'être  le  produit  de 
«  savantes  études  et  de  longues  recherches  qu'il  faut  supposer  dans  les  œuvres 
«  Uttéraires  et  dans  les  inventions  industrielles,  le  dessin  n'est,  en  thèse 
«  générale,  que  le  résultat  d'une  idée  ingénieuse  du  moment.  Le  dessin  n*a 
•  pour  base  ni  des  expérimentations  coûteuses  ni  de^  principes  sévères;  le 
«  dessin  a  pour  base  la  richesse  des  formes  dans  la  nature  créatrice,  qui  ofi&e 
«  ses  beautés  non  à  un  seul  individu,  mais  à  tout  le  monde.  > 


—  130  — 


Nous  venons  d'indiquer  combien  l'imitation  des  dessins  peut 
nuire  à  l'inventeur.  Dans  X Enquête  parlementaire  sur  le  régime 
économique  des  industries  textiles  et  du  coton  (Paris,  Wittersheim , 
4870,  p  268),  un  fabricant  de  Mulhouse  se  plaint  du  dommage 


L'opinion  de  Rentsch  ne  peut,  en  aucun  cas,  être  admise,  et  prouve  simple- 
ment que  Uauteur  n'a  aucune  connaissance  du  sujet  qu'il  traite  eœ  professa. 

En  effet,  dans  la  grande  industrie  à  Mulhouse  et  à  Lyon  surtout,  mais 
aussi  en  Angleterre  et  dans  d'autres  pays,  il  est  arrivé  souvent  que  des  fabri- 
cants ont  acheté  dans  des  expositions  des  tableaux  originaux  de  grands 
maîtres  ou  en  les  payant  au  comptant  à  des  prix  très  élevés,  ou  en  faisant 
participer  l'artiste  aux  bénéfices  que  rapporte  le  dessin  appliqué  sur  les  étoffes 
par  l'impression. 

Quel  est  maintenant  l'homme  équitable  qui  oserait  dénier  au  fabricant  le 
droit  de  propriété  absolue  sur  le  tableau  ainsi  acquis  et  des  copies  qu'U  en 
fait  sur  les  étoffes  (si  je  puis  m*exprimer  ainsi)  avec  toutes  les  conséquences 
légales  ?  Car  la  loi  donne  à  l'artiste  le  droit  absolu  de  propriété  sur  son 
œuvre,  que  celui-ci  transmet  à  son  acheteur  par  la  vente  même  du  tableau. 

On  fait  entendre  que  le  dessinateur  ou  l'artiste  n'a  qu'a  prendre  la  natuie 
créatrice  pour  modèle  de  ses  dessins.  <  Nous  observerons  d'abord  que  le  plus 
grand  nombre  des  dessins  n'ont  rien  de  commun  avec  la  nature  créatrice  ;  > 
ce  sont  généralement  des  dessins  de  fantaisie  ;  nous  nommerons  surtout  le 
dessin  cachemire  comme  l'une  des  plus  anciennes  formes;  il  suffit  du  reste 
de  consulter  simplement  les  cartes  d'échantillons  des  grandes  fieibriques.  — 
De  plus,  la  nature  se  trouverait  grandement  en  défaut,  si  l'artiste  ou  le  dessi- 
nateur voulait  l'imiter  à  priori.  Elle  jette  au  hasard  les  semences  et  partout 
les  fleurs  qui  en  éclosent;  mais  ces  fleurs  ne  s'arrangent  nuUement  d'après  la 
loi  du  contraste  des  couleurs  ;  vous  trouverez  une  fleur  violette  à  côté  d'une 
fleur  bleue,  une  fleur  orange  à  côté  d'une  fleur  rouge,  etc.,  etc,  ce  qui  serait 
d'un  effet  déplorablo  dans  un  dessin  de  fabrique.  11  dépend  du  génie  de  l'ar- 
tiste ou  du  dessinateur  d'éviter  ces  défauts.  Une  prairie  émaillée  de  fleurs 
(comme  Ton  dit)  n'est  belle,  n'est  magnifique  que  par  l'étendue  qui  frappe  nos 
yeux;  mais  isolez-en  un  pied  ou  un  mètre  carré,  vous  ne  trouverez  rien 
d'admirable  à  la  vue.  Du  reste,  si  l'on  veut  rabaisser  le  mérite  de  l'artiste  ou 
du  dessinateur  industriel,  il  serait  plus  expéditif  de  dire  «  qu'il  ne  fait  ces 
dessins  qu'avec  deux  lignes:  la  courbe  et  la  droite,  connues  de  toute  éternité;  • 
mais  j'observerai  seulement  que  Raphaël,  Michel-Ange ,  le  Titien,  etc., 
n'avaient  pas  autre  chose  à  leur  disposition. 

Mais -tout  n'est  pas  fini  quand  le  fabricant  est  en  possession  d'un  dessin  et 
surtout  d'une  peinture  ;  vient  alors  l'application  technique,  c'est-à-dire  la  mise 
en  œuvre  par  l'impression.  Il  serait  trop  long  de  parler  de  toutes  les  difficultés 
que  l'on  a  à  surmonter  dans  ce  cas,  et,  de  plus,  la  description  que  Ton  pour- 
rait en  faire  est  trop  difficile  à  faire  comprendre  aux  personnes  qui  ne  sont 
pas  initiées  à  cet  art.  Nous  parlons  ici  antant  d'un  dessin  destiné  à  l'impres- 
sion que  des  dessins  à  mettre  en  carton  pour  les  tissages  Jacquard. 


—  434  — 

causé  à  rindustrie  française  par  l'imitation  des  Allemands  et  des 
Anglais  des  dessins  originaux  français  produits  à  si  grands  frais  ^ . 

'  Voici  notre  prix  de  revient  : 

Nous  avons  fait  faire  un  dessin  de  200  fr.,  plus  800  fr.  de  gravure,  total  : 
1,000  fr.;  nous  avons  acheté  un  tissu  croisé,  qui  coûte  36  et  souvent  47  oent. 
le  métré;  nous  avons  eu  à  dépenser  pour  la  couleur  20  cent,  pour  la  façon 
5  cent.,  puis  4  cent,  pour  les  frais  de  vente.  Je  vous  dirai  que  ces  prix  sont 
extrêmement  réduits,  et  que  nous  ne  les  avons  établis  de  cette  manière  que 
parce  que  nous  considérions  cet  article  comme  un  article  de  surcroît  ;  mais 
pour  nos  articles  courants  nous  sommes  obligés  de  compter  les  prix  de  vente 
et  de  façon  à  un  chiffre  beaucoup  plus  élevé.  Ainsi,  quand  il  s*agit  de  nos 
articles  courants,  nous  répartissons  les  frais  de  dessin  et  de  gravure  sur  30 
pièces,  tandis  que  pour  l'article  dont  je  parle,  nous  les  avons  répartis  sur 
100  pièces  de  100  mètres,  comptant  que  ce  serait  un  article  de  grande  con- 
somtnUion.  Cela  fait  doue  10  cent,  par  mètre  pour  le  dosslu  et  la  gravure. 

Donc,  en  résumé  : 

Tissu 46  centimes. 

Couleur- 20       » 

Façon  et  vente 9       • 

Dessin  et  gravure 10       > 

Total 85  centimes. 

.Le  tissu  ne  coûte  aux  Anglais  que  40  cent,  au  lieu  de  46  cent.;  au  lieu  de 
20  cent,  pour  la  couleur,  ils  ne  payent  que  15  cent.  Je  ne  puis  donner  tous 
ces  chiffres  plus  en  détail.  Les  imprimeurs  de  Rouen  les  donneront,  et  prou- 
veront que  les  produits  chinûques  et  la  couleur  coûtent  25  0/0  plus  cher  en 
France  qu'en  Angleterre  par  suite  des  droits.  Il  en  résulte  déjà  une  différence 
de  deux  sous;  cette  différence  de  deux  sous  assurant  aux  Anglais  une  vente 
beaucoup  plus  grande  que  la  nôtre,  je  puis  établir  les  autres  éléments  du  prix 
de  revient  sur  1,000  pièces  au  lieu  de  100. 

Voilà  pourquoi  j'ai  réparti  cette  partie  des  frais  généraux  pour  nous  sur 
100  pièces,  tandis  que  je  les  répartis  sur  1,000  pour  l'Angleterre.  Je  pourrais 
môme  la  diminuer  encore,  parce  que  les  Anglais  comme  les  Allemands,  copiant 
généralement  nos  dessins  et  n'en  gravant  |ue  les  bons,  dont  la  vente  est  sûre, 
ces  frais  sont,  de  ce  chef,  beaucoup  plus  faibles  que  les  nôtres.  En  comptant 
ainsi,  on  trouve  pour  la  façon  et  pour  la  vente  5  cent,  au  lieu  de  9,  également 
à  cause  de  la  grande  production  ;  pour  les  trais  de  dessin,  de  gravure,  1  cent, 
seulement  au  liou  de  10  ;  soit  un  total  de  62  cent,  seulement,  auquel  il  faut 
ajouter  environ  15  0/0  de  droits  d'entrée  pour  vendre  en  France,  en  admet- 
tant que  les  Anglais  déclarent  la  valeur  réelle. 

En  résumé  : 

Tissu 41  centimes. 

Couleur 15       » 

Façon  et  vente 5       • 

Dessin  et  gravure 1 

62  centimes. 
Droits  d'entrée  environ..    8        » 

Total 70  centimes. 


-  19i  — 

Les  frais  d'invention  augmentent  considérablement  le  prix  des 
produits.  Le  risque  auquel  s'expose  le  fabricant  en  apportant  au 
marché  un  dessin  nouveau,  est  donc  très  grand.  De  trois  à  quatre 
dessins  un  seul  est  admis  en  moyenne.  C'est  sur  le  prix  du  dessin 
admis  que  ceux  qui  ont  été  rebutés  doivent  être  rémunérés.  Le 
concurrent  allemand  ou  anglais  qui  n'a  pas  de  dessinateurs  imite 
le  dessin  apporté  au  marché  par  le  fabricant  français,  et  qui  a  été 
admis;  il  reproduit  l'imitation  sur  des  milliers  d'exemplaires.  Par 
là  il  lui  est  possible  de  vendre  ce  dessin  au-dessous  du  prix  fran- 
çais. Le  fabricant  français  étant  incertain,  ne  pouvait  faire  impri- 
mer et  porter  au  marché  que  des  centaines  d'exemplaires  seule- 
ment de  son  dessin.  Dès  qu'un  dessin  est  goûté  au  marché^  il  est 
envoyé  aux  fabricants  de  tous  les  pays  par  des  maisons  de  Paris 
ou  de  Londres  aux  fins  d'imitation,  et  le  dessin  imité  peut  paraître 
en  même  temps  que  le  dessin  original  ou  immédiatement  après. 
Le  marché,  égoïste  de  sa  nature,  donne  la  préférence  au  bon 
marché;  le  grand  capital,  qui  a  commis  l'imitation  des  milliers  de 
fois,  occupe  et  domine  le  marché,  et  l'entrepreneur  est  volé  du 
salaire  qui  lui  revenait  en  sa  qualité  d'inventeur; 

Mulhouse,  qui  fait  tant  d'inventions  et  qui  excelle  au  marché 
du  monde  par  ses  dessins,  fait  aujourd'hui  partie  intégrante  de 
l'empire  d'Allemagne.  Ses  produits  représentent  donc  au  marché 
universel  les  résultats  de  l'industrie  allemande.  Mulhouse  demande 
et  préconise  la  protection  des  dessins.  L'intérêt  de  l'industrie 
allemande  requiert-il  cette  protection?  Cette  protection  lui  serait- 
elle  avantageuse  ou  préjudiciable?  Jusqu'à  ce  jour,  nous  l'avouons 
avec  honte,  l'art  industriel  allemand  a  presque  exclusivement  vécu 
de  l'art  étranger  ;  il  a  imité  les  produits  du  dehorsv  Dans  quelques 
cas  isolés  seulement  l'arr  industriel  alletnand  a  su  être  spontané  * 
et  vivre  de  lui-même. 


*  Confrontez  Deutsches  HanddsblaU,  n*  33,  1872. 

«  Reste  à  peine  à  examiner  la  question  de  savoir  si  la  protection  des 

dessins  serait  opportune.  Nous  devons  constater  (ce  qui  n'est  pas  très  hono- 
rable pour  rAllemiigne)  que  ce  sont  généralement  les  industriels  français  qui 


—  i8S  — 

Ceux  qui  ont  visité  les  expositions  internationales,  auront  tout 
de  suite  remarqué  l'absence  d'art  industriel  à  l'exposition  alle- 
mande. L'art  industriel  allemand  n'a  été  représenté  un, peu  hono- 
rablement qu'à  la  dernière  exposition  de  Paris,  Quel  contraste 
dans  la  section  française  et  la  section  belge,  où  l'élégance  du  tra*- 
vaily  la  perfection  des  formes  ne  laissaient  rien  à  désirer  !  La  sec- 
tion anglaise  se  distinguait  avec  avantage  par  le  confort  plein  de 
goût  propre  à  l'art  industriel  anglais.  L'exposition  autrichienno 
éclipsait  également  l'exposition  allemande. 

Sans  doute»  il  faut  bien  admettre  que  le  goût  des  Français  a 
eu  la  chance  de  se  développer  depuis  des  siècles,  vu  la  politique 
de  luxe  de  leurs  chefs  d'Etat;  que,  dans  ces  dernières  années 
surtout»  les  aptitudes  des  commençants  ont  été  guidées  par  l'éta- 
blissement d'écoles  de  dessin  ;  que  la  réunion  au  centre  de  l'indus-^ 
trie  française,  à  Paris,  d'industries  jeunes  et  entreprenantes,  a 
puissamment  agi  sur  les  facultés  et  donné  l'impulsion  aux  entre- 
prises; que  le  grand  nombre  des  branches  industrielles,  exploitées 
côte  à  côte  et  puissamment  développées,  a  éminemment  favorisé 
l'échange  d'idées  et  d'opinions  artistiques.  Tout  cela  étant  admis, 
étant  admis  même  que  tout  ce  que  nous  venons  d'indiquer  a  favo- 
risé l'essor  industriel  en  France,  il  n'en  reste  pas  moins  incon- 
testable que  la  protection  légale  reconnue  à  l'inventeur  d'un  nou- 
veau procédé  ou  d'une  nouvelle  forme,  que  la  protection  accordée 
à  cette  propriété  nouvelle  a  considérablement  influé  sur  le  déve- 
loppement de  l'industrie.  Quiconque  lit  l'histoire  de  l'industrie  de 
ce  siècle,  verra  que  les  Etats  qui  maintiennent  rigoureusement  la 
protection  des  brevets  et  des  dessins  sont  ceux  chez  lesquels 
Tindustrie  est  le  plus  développée.  La  Belgique,  T Angleterre,  la 
France,  l'Amérique,  tiennent  la  tête  de  l'industrie  de  notre  siècle. 

— .^ *-    -  -     -        — — • r    -     -  -      -     ■  ■  ■  .r»   I I    -  -     I    —    »  m     ■      -     - -      - 

ont  oonfecttonaé  des  dessins  et  que  ce  sont  les  industriels  allemands  qui  les 
ont  imités.  Nous  faisons  observer  qu^  ce  témoignrge  donné  à  l'industrie  alle- 
maiide  a  été  formulé  par  VAssociaUcm  des  fabricants  rhénans  du  Milieu,  et 
qae  es  témoignage  a  été  publié  dans  une  feuille  à  laquelle  on  ne  peut  repro- 
cber  TabBence  d'intérêt  pour  l'industrie  allemande.  Ce  jugement  en  a  d'autant 
plus  de  poids.  » 


—  iS4  — 

L'industrie  allemande  des  porcelaines,  autrefois  la  première  en 
Europe,  a  été  dépassée  par  celle  de  France  et  d'Angleterre.  Chez 
nous  cette, production  est  moindre  en  qualité;  la  production  en 
masse,  dé  qualité  moyenne  ou  inférieure,  domine;  notre  exporta- 
tion a  diminué.  Les  seuls  établissements  de  l'Etat  ont  maintenu 
l'art  dans  l'industrie  des  porcelaines.  Les  peintures  sont  jolies; 
par  contre  les  formes  sont  lourdes  et  de  goût  vieilli*.  Visitez,  par 
contre,  les  grands  dépôts  de  porcelaines  à  Paris.  Quelles  élégantes 
et  jolies  formes!  Quelles  lignes  belles  et  régulières  sur  ces  vases! 
L'industrie  du  verre  est  exactement  logée  à  la  même  enseigne. 
L'impression  des  étoffes,  autrefois  si  développée  dans  l'Allemagne 
méridionale,  ne  peut  à  aucun  degré,  ni  de  loin,  soutenir  la  com- 
paraison avec  l'impression  française,  quoiqu'il  faille  reconnaître 
que  dans  .ces  derniers  temps  il  y  a  eu  progrès  dans  cette  branche 
en  Allemagne. 

VIL 

Les  causes  de  cette  triste  infériorité  sont  faciles  à  trouver  et  à 
établir.  Une  industrie  ne  peut  soutenir  la  concurrence  avec  l'indus- 
trie étrangère  qu'autant  qu'elle  se  développe  spontanément,  autre- 
ment dit  qu'elle  ait  son  goût  propre;  qu'autant  que  les  entrepre- 
neurs se  mettent  en  mesure  de  favoriser  ce  goût;  qu'autant  que 
les  ouvriers  et  les  employés  les  meilleurs  aient  l'occasion  de  faire 
valoir  les  ens^ngneraents  qu'ils  ont  acquis  par  une  longue  expé- 
rience; qu'autant  que  ceux-ci  soient  assurés  d'une  rémunération 
pour  les  réformes  apportées  au  travail;  qu'autant  qu'il  soit,  de 
cette  façon,  constitué  une  population  ouvrière  dont  le  bien-être 
matériel  et  moral  progresse  parallèlement  à  l'avancement  de 
l'industrie. 

Des  ouvriers  dirigés  et  soutenus  de  cette  façon  sont  autre  chose 
que  de  simples  salariés.  Ils  deviennent  le  soutien  intellectuel  de 

*  La  manufacture  de  porcelaine  de  M.  Hutschenreuther  à  Selb  (Bavière) 
fait  honorable  exception.  Cette  fabrique  produit  (généralement  des  formes  élé- 
gantes et  agréables.  En  Bohême,  ce  sont  les  manufactures  de  Carlsbad  qui 
produisent  des  porcelaines  fines. 


—  4S5  — 

rindustrie.  Se  sachant  importants  dans  le  travail,  ils  seront  plus 
consciencieux,  plus  spontanés. 

Même  ceux  des  visiteurs  qui  n'ont  pris  connaissance  de  l'indus- 
trie parisienne  qu'en  passant,  devront  convenir  que  c'est  par  la 
spontanéité  et  l'initiative  personnelle  que  l'ouvrier  parisien  se  dis- 
tingue de  tous  les  autres  travailleurs  Former  des  ouvriers  aussi 
spontanés  et  aussi  réfléchis,  voilà  la  tâche  de  toute  industrie  qui 
veut  progresser  par  elle-même.  Si  l'industrie  allemande  parvient 
à  accomplir  cette  tâche,  elle  pourra,  d'un  œil  scrutateur,  s'appro- 
cher des  produits  de  l'industrie  étrangère,  vouer  son  attention  au 
perfectionnement  du  goût,  afin  de  ne  plus  dépasser  dans  ses  imi- 
tations de  mauvais  goût  les  produits  bizarres  et  baroques  de 
l'Etranger. 

Pour  développer  l'industrie  dans  cette  direction,  la  protection 
des  dessins  est  absolument  indispensable.  Sans  une  efficace  et 
suffisante  protection,  l'inventeur  et  l'entrepreneur  ne  feront  point 
confectionner  des  dessins  coûteux  pour  les  voir  utilisés  et  exploi- 
tés par  des  tiers. 

Les  écoles  de  dessin ,  les  expositions  d'art  et  d'industrie  ne  feront  rien 
pour  le  développement  industriel  aussi  longtemps  que  la  protec- 
tion des  dessins  fera  défaut,  par  la  raison  toute  simple  que  l'in- 
venteur n'a  nul  intérêt,  en  cette  absence,  de  pousser  à  de  nou- 
veaux essais,  et  que  cet  intérêt  peut  seul  le  stimuler'. 

Dès  que  le  goût  fait  invasion  dans  une  industrie  et  s'y  déve- 
loppe, on  le  voit  gagner  de  proche  en  proche  d'autres  branches 
industrielles,  par  la  raison  que  rarement  une  indusj^rie  se  trouve 
isolée  au  point  de  ne  rien  apprendre  de  ses  voisins.  C'est  ainsi 


'  TeUe  est  Topinion  de  V Association  des  fabricants  du  Rhin  moyen 
{Deutsches  Handelsblatt,  n*  33,  1872)  : 

€  Il  n'est  malheureusement  que  trop  vrai  que  dans  la  plupart  de  nos  indus- 
tries les  mots  :  «  art  industriel  »  n'ont  aucun  sens,  malgré  toutes  les  acadé- 
mies et  toutes  les  écoles  industrielles.  Et  il  en  sera  ainsi  jusqu'au  jour  où 
rindustrie  allemande  aura  perdu  l'habitude  de  penser  que  c'est  jeter  son  argent 
par  la  fenêtre  que  de  l'employer  à  faire  confectionner  des  dessins  nouveaux 
et  de  goût,  par  des  artistes.  * 


—  136  — 

que  les  impressions  de  Mulhouse  ont,  par  la  richesse  et  la  beauté 
de  leurs  dessins,  contribué  au  développement  de  1  industrie  des 
tapisseries  à  Paris.  Les  dessins,  qui  avaient  été  fixés  sur  du  coton, 
ont  été  utilisés  dans  la  fabrication  des  tapisseries. 

Les  grandes  maisons  de  commission  à  Paris,  qui  détiennent 
presque  exclusivement  l'exportation  de  produits  français  d*art 
industriel,  exportent  en  même  temps  les  étoffes  pour  meubles  en 
laine  ou  en  coton,  imprimées  avec  les  mêmes  dessins.  Les  loge- 
ments des  riches  Brésiliens,  Turcs  et  Egyptiens  sont  bourrés  de 
produits  de  Tart  industriel  français.  L'ameublement  de  chambres 
et  de  demeures  entières  est  commandé  à  Paris,  parce  que  les 
commissionnaires  parisiens  seuls  sont  mis  à  même  par  l'industrie 
française  d'établir  dans  l'aménagement  d'une  habitation  une  con- 
formité agréable  à  l'œil. 

La  grande  consommation  des  produits  de  l'art  industriel  rend 
possible  l'emploi  de  tous  les  avantages  que  présente  la  division  du 
travail,  et  fort  souvent  on  demeure  étonné  du  prix  relativement 
peu  élevé  de  ces  produits.  C'est  de  cette  façon  que  le  mobilier 
parisien  concourt  avec  succès  en  Suisse  avec  le  mobilier  confec- 
tionné dans  ce  pays.  Dans  tous  les  grands  magasins  de  meubles 
en  Suisse,  les  produits  parisiens  l'emportent  sur  les  produits  indi- 
gènes, vu  la  beauté  de  leur  forme  et  leur  bas  prix.  Si,  il  y  a 
quelques  années,  les  douanes  de  l'Allemagne  méridionale  n'avaient 
pas,  par  l'élévation  des  tarifs,  empêché  l'importation  du  mobilier 
parisien,  le  même  fait  se  serait  produit  comme  en  Suisse. 

De  ce  que  l'inventeur  trouve  à  appliquer  ses  dessins  non-seu- 
lement au  coton,  mais  encore  à  la  laine  et  aux  tapisseries,  il  est 
mis  en  situation  de  baisser  le  prix  de  sa  marchandise,  et  par  là 
le  prix  de  confection  de  ces  produits  dans  cette  industrie  se 
trouve  considérablement  diminué.  Si  nous  résumons  tous  les 
avantages  que  présente  la  protection  des  dessins;  si  nous  consi- 
dérons qu'à  l'aide  de  cette  protection  plusieurs  branches  de 
rinduslrie  allemande  peuvent  passer  à  l'art  industriel  ;  qu'en  con- 
séquence de  ce  passage  ces  industries  s'émancipent  du  goût  fran- 


j 


—  137  - 

çais  qui  domine  toujours  encore;  enfin,  que  dans  la  nouvelle 
situation  conquise  elles  peuvent  concourir  avec  l'art  industriel 
français  sur  tous  les  marchés,  on  nous  approuvera  de  ce  que,  avec 
la  plus  grande  énergie,  nous  requérons  la  protection  des  dessins. 

C'est  au  moyen  de  cette  protection  seulement  qu'on  fixera  chez 
nous  l'esprit  inventeur  au  profit  de  l'industrie  indigène  et  qu'on 
en  préviendra  l'expatriation;  c'est  au  moyen  de  semblable  pro- 
tection seulement  qu'on  engagera  le  capital  à  se  confier  au 
génie  inventeur. 

La  pensée  d'invention  et  d'entreprise  n'a  jamais  fait  défaut  au 
peuple  allemand.  Si  jusqu'ici  de  mesquins  motifs  poUtiques  et 
commerciaux  ont  empêché  l'essor  de  cette  pensée  en  Allemagne, 
nous  osons  espérer  que  l'empire  nouvellement  fondé  saura,  en  vue 
de  l'avenir  de  son  industrie,  nous  débarrasser  des  misères  dues 
au  morcellement  ancien  des  Etats  de  la  Confédération,  de  la  poli* 
tique  étroite  et  des  intérêts  mesquins  de  ces  Etats,  et  que  la  l^is- 
lation  de  l'empire  protégera  efficacement  les  droits  plus  que  jus* 
tifiés  des  inventeurs  entreprenant  la  confection  des  dessins.  Selon 
toute  apparence,  c'est  la  nécessité  qui  forcera  une  loi  de  protec^ 
tion.  Par  l'annexion  de  l'Alsace  et  de  la  Lorraine,  l'industrie  aile* 
mande  de  coton  a  gagné  en  force  sur  l'ancienne  ;  la  production  a 
été  presque  doublée,  tandis  que  le  marché  est  à  peu  près  demeuré 
le  même.  Veut-on  que  l'industrie  du  coton  de  l'empire  d'Allemagne 
prospère?  Dans  ce  cas,  il  faut  étendre  le  marché.  Dans  peu  de 
mois  cesseront  les  faveurs  obtenues  de  la  France  par  l'Allemagne 
au  profit  de  l'inriustrie  du  coton  d'Alsace  et  de  Lorraine.  De  ce 
moment  l'industrie  cotonnière  allemande  sera  forcée  de  se  défaire, 
par  des  débouchés  à  créer,  de  la  surabondance  de  ses  produits. 
Les  filés  et  les  simples  tissus  ne  seront  pas  propres  à  l'exporta* 
tien  à  moins  de  pertes  sensibles,  attendu  la  concurrence  anglaise 
qui  domine  le  marché  universel. 

Par  contre,  l'expérience  a  prouvé  que  les  impressions  de  Mul* 
bouse,  en  raison  de  l'élégance  et  de  la  solidité  de  leurs  dessins, 
sont  très  recherchées  à  l'Etranger,  et  peuvent  même  franchir  les 


—  138  — 

fortes  barrières  de  la  douane  des  Etats-Unis  nord-américains.  Ces 
impressions  seraient  certainement  beaucoup  plus  répandues,  si 
l'imitation  par  le  commerce  des  Anglais  n'en  restreignait  le  mar- 
ché. Dans  les  établissements  du  Haut-Rhin  (confrontez  :  Enquêtes 
parlementaires,  coton,  1870,  p.  276)  il  a  été  imprimé  en  1869 
89,635,447  mètres.  Il  en  a  été  exporté  65  millions. 

De  ce  dernier  chiffre  il  y  a  eu  10,901,524  mètres  importés, 
pour  être  réexportés  sous  le  régime  des  admissions  temporaires. 
La  valeur  totale  de  l'exportation  était,  en  nombre  rond,  de 
40  millions  de  francs.  Les  tissus  importés,  puis  réexportés  après 
impression,  représentent  une  valeur  de  5  à  6  millions  de  francs. 

L'impression  se  développe  et  gagne  par  la  protection  des  des- 
sins. Nous  venons  de  l'établir,  et  l'expérience  des  industriels  de 
Mulhouse  confirme  notre  démonstration.  Pour  développer  l'expor- 
tation, il  est  du  plus  haut  intérêt  de  l'Allemagne  de  favoriser  de 
tout  son  pouvoir  les  impressions  et  de  protéger  les  dessins  des 
diverses  fabriques.  Que  si  ces  mesures  ne  sont  pas  prises  et  que 
l'exportation  n'augmente  pas,  une  grande  partie  des  filés  et  des 
tissus  de  Mulhouse  sera  réduite  au  marché  allemand,  et  les  prix 
baisseront.  Tandis  que  les  fabricants  de  Mulhouse  ne  produisent 
pour  l'exportation  que  des  étoffes  solides  et  de  haut  prix,  les  pro- 
ducteurs se  verront  contraints,  l'exportation  n'étant  pas  fructueuse, 
de  diriger  toute  leur  activité  vers  le  marché  intérieur.  Celui-ci  ne 
consommant  de  préférence  que  des  fils  et  des  tissus  moins  fins,  les 
filatures  et  les  tissages  mulhousiens  entameront  avec  l'industrie  alle- 
mande une  lutte  désespérée,  et  quel  que  soit  le  côté  vainqueur, 
les  conséquences  de  cette  lutte  se  chiffreront  par  des  pertes 
énormes  de  capitaux  reproducteurs.  Les  petits  fabricants  seront 
tous  ruinés,  et  le  champ  de  bataille  demeurera  abandonné  au 
grand  capital. 

Si  par  l'imitation  des  impressions  dans  le  reste  du  Zollverein 
la  vente  des  produits  de  l'impression  du  Haut-Rhin  se  trouve  res- 
treinte au  marché  intérieur,  il  arrivera  que  l'exportation,  elle 
aussi,  en  souffrira,  par  la  raison  que,  dans  ce  cas,  les  frais  de  pro- 


—  139  — 

duction  se  répartiront  sur  un  moins  grand  nombre  de  pièces,  et 
que,  parlant,  chaque  pièce  devra  se  vendre  à  un  prix  plus  élevé; 
par  conséquent,  le  nombre  de  consommateurs  à  l'Etranger  ira 
diminuant.  On  nous  objectera  peut-être  qu'il  est  bien  indifférent  à 
l'Etranger  de  payer  quelques  centimes  de  plus  par  mètre,  pourvu 
qu'il  y  ait  des  dessins  élégamment  exécutés*.  Cela  fût-il  vrai, 
qu'il  n'y  aurait  toujours  aucun  droit  pour  les  autres  imprimeurs 
du  Zollverein  à  diminuer  leurs  propres  frais  de  production  aux 

"^         "  '  -  —     ■  ■  - — 

*  La  preuve  qu'il  n'en  est  pas  ainsi,  la  voici  :  Enquête  parlementaire  9ur 
le  régime  économiqite  (coton),  Paris,  1870,  p.  138  : 

«  Dans  de  grands  pays  comme  le  Mexique,  Le  Brésil,  le  jaconas  imprimé 
français  peut  lutter  avec  les  jaconas  anglais.  Je  reçois  souvent  des  lettres  du 
Mexique  qui  me  disent  :  <  A  tel  prix  achetez  des  jaconas  français  en  propor- 
tions grandes,  parce  que  môme  avec  2  ou  3  0/0  en  sus  l'acheteur  mexicain 
préfère  le  jaconas  français  au  jaconas  angl:vis.  »  Autrefois  c'était  le  contraire. 
Ainsi  ma  maison  faisait  autrefois  au  Mexique  pour  25  à  30,000  fr.  d'affaires 
en  jaconas  français,  et  l'année  dernière  le  chiÎQhre  s'est  élevé  à  plus  de  500,000  fr. 
Vous  voyez  que  la  différence  est  excessivement  notab;e. 

<  Il  est  indispensable  de  rester  à  peu  près  dans  les  mômes  prix  ;  on  nous 
paye  volontiers  une  certaine  différence  pour  notre  marchandise  «n  raison  du 
goût  qui  est  meilleur,  de  la  nouveauté  qui  est  plus  grande,  enfin  du  mieux 
fini  ;  mais  11  ne  faut  pas  que  cela  dépasse  une  certaine  limite,  sans  cela  l'ache- 
teur ne  veut  plus  entendre  parler  de  rien.  Dans  les  ordres  qu'U  donne,  il  dit  : 
«  Jusqu'à  tel  prix  vous  pouvez  acheter  le  produit  français,  sinon,  envoyez  la 
commission  à  Manchester.»  Aussi  combien  de  fois  nous  est-il  arrivé,  pour  1  ou 
2  cent,  de  différence,  de  ne  pouvoir  trouver  à  placer  nos  commissions  en 
France  et  d'être  obligés  de  les  envoyer  en  Angleterre. 

«  Je  puis  assurer  que  ces  affaires  se  font  presque  toujours  sans  bénéÛce 
pour  l'impression,  et  il  est  évident  que  les  prix  auxquels  nous  achetons  ne 
peuvent  constituer  ce  bénéfice  de  3  1/2  cent,  de  façon,  que  M.  Dollfus  signa- 
lait à  l'une  des  précédentes  séances,  comme  étant  le  bénéfice  moyen  des 
imprimeurs. 

«  Les  façons  s'exécutent  presque  à  perte  des  imprimeurs;  mais  la  quantité 
d'afliaires  qu'ils  font  diminue  considérablement  leurs  frais  généraux.  » 

Voyez  en  outre  p.  139  : 

<  . . .  Je  puis  vous  dire  que  notre  maison  (Fould  à  Paris)  s*est  mise  depuis 
trois  mois  en  relations  avec  une  de8  maisons  les  plus  importantes  de  Glascow, 
ceUe  de  Daglisck-Falconne  et  C*.  Eh  bien!  cette  maison  se  sert  pour  ses 
impressions  de  dessins  français  exécutés  par  des  dessinateurs  de  Paris  et  de 
Mulhouse  qui  travaillent  pour  elle;  elle  fait  des  affaires  considérables.  Ses 
marchandises  sont  facturées  aux  prix  français  et  vendues  franco  au  port  d'em- 
barquement, c'est-à-dire  dans  des  conditions  qui  rendent  la  lutte  impossible 
de  la  part  de  l'industrie  française. 


—  440  - 

dépens  des  industriels  du  Haut-Rhin.  Et  c'est  précisément  ce  qui 
arriverait.  L'imprimeur  du  Bas-Rhin,  de  Saxe,  de  Berlin,  n'impri- 
merait que  les  dessins  dont  l'écoulement  est  ceilain.  Le  risque 
pour  lui  serait  par  conséquent  moindre  ;  il  n'aurait  que  faire  de 
dessinateurs  fortement  rétribués  et,  de  la  sorte,  il  produirait  à 
moins  de  frais  que  les  Alsaciens. 

Âpres  avoir  ainsi  établi  la  nécessité  de  protéger  les  dessins^  il 
nous  reste  à  examiner  quels  genres  de  dessins  doivent  être  pro- 
tégés par  la  loi  ? 

vm. 

L'invention  ne  peut  être  protégée  qu'autant  qu'elle  corpo- 
rifie  une  idée  nouvelle.  Le  dessin  pareillement,  pour  avoir  droit  à 
la  protection,  devra  être  une  création  nouvelle.  On  examinera  si, 
en  effet,  les  lignes  et  les  formes  sont  nouvellement  inventées  ou 
bien  ne  constituent  pas  des  variations  de  dessins  déjà  existants. 
S'il  résulte  de  cette  vérification  que  le  dessin  est  original,  les 
autorités  publiques,  sur  requête  de  l'inventeur,  sont  tenues  d'en 
défendre  l'imitation  et  de  la  réprimer.  Incontestablement  dan$ 
nombre  de  cas  il  sera  très  difficile  de  constater  que  le  dessin 
dénoncé  comme  imitation  a  en  effet  ce  caractère,  ou  qu'il  ren- 
ferme des  idées  originales.  Des  experts  spéciaux  et  impartiaux  en 
décideront.  Ces  experts  ayant  le  goût  très  développé  et  connais- 
sant parfaitement  les  anciennes  formes  et  les  anciens  dessins, 
motiveront  leur  jugement  au  vu  des  pièces.  La  partie  plaignante 
serait  tenue  de  fournir  la  preuve  que  le  dessin  ou  la  forme  dénon- 
ce est  réellement  une  variation  de  son  invention.  C'est  ainsi,  par 
exemple,  que  la  loi  autrichienne  statue  que  Ton  peut  déclarer 
imités  ceux  des  dessins  qui  ne  diffèrent  de  l'original  qu'en  leurs 
dimensions  ou  leurs  couleurs.  Dans  le  doute,  la  présomption  sera 
favorable  à  l'originalité  du  dessin.  Cette  disposition  empêche  la 
trop  grande  extension  des  droits  de  l'auteur.  Comme  en  suite  de 
l'établissement  de  la  protection  légale  un  grand  nombre  d'inven- 
teurs viendront  invoquer  ce  droit,  il  pourrait  être  sage  et  pratique 


—  44d  — 

d'adresser  les  dessins  nouveaux  et  les  formes  nouvelles  à  un  point 
central,  où  ils  seraient  réunis  et  classés  d'après  un  ordre  systé- 
matique. Â  ce  lieu  central  se  créerait  promptement  une  école 
d'art  industriel  où  l'on  formerait  des  sujets  distingués  pour 
l'industrie  nationale.  L'industrie  du  coton,  de  la  laine  et  de  la 
soie,  les  teintureries,  les  imprimeries,  les  fabriques  de  produits 
chimiques,  de  machines  et  de  porcelaines,  etc.,  etc.,  exposeraient 
dans  ce  centre  leurs  inventions,  perfectionnements,  dessins  et 
formes  protégés  par  brevet.  Un  pareil  centre  d'où  l'esprit  indus- 
triel émergerait  dans  toutes  les  branches  industrielles,  imprime- 
rait incontinent  une  impulsion  telle,  que  les  effets  en  sont 
aujourd'hui  incalculables.  Telle  branche  profiterait  de  telle  autre. 
La  peinture  sur  porcelaine  emprunterait  à  l'impression  sur  étoffes 
des  idées  pour  de  nouveaux  dessins;  les  industriels  comme  les 
agronomes  apprendraient  à  connaître  les  machines  qui  leur  con- 
viennent le  mieux;  par  la  comparaison  ils  saisiraient  les  avan- 
tages des  divers  systèmes;  les  noms  des  inventeurs  seraient  connus 
d'un  plus  grand  nombre  ;  les  idées  d'entreprise  ne  pourraient  qu'y 
gagner  ;  les  avantages  qui  en  résulteraient  sont  appréciés  déjà  ;  car 
déjà  les  Américains  ont  en  partie  réalisé  cette  idée. 

Au  moyen  de  ce  centre,  la  connaissance  de  l'originalité  des 
dessins  serait  rendue  facile  et  simplifiée. 

L'inventeur  d'un  dessin  a  le  droit  d'en  faire  interdire  l'imita- 
tion dans  toutes  les  branches  de  l'industrie.  Dans  le  cas  où 
l'inventeur  aliène  ce  dessin,  l'acquéreur  n'est  autorisé  à  en  faire 
remploi  que  dans  la  branche  exploitée  par  lui,  à  moins  de  stipu- 
lation formelle  dans  le  contrat  de  propriété  sur  le  dessin;  autre- 
ment il  y  aurait  présomption  que  le  dessin  n'a  été  vendu  que 
pour  l'emploi  spécial  seulement  à  l'industrie  de  l'acquéreur.  Par 
contre  il  nous  semble  juste  qu'un  inventeur  qui  aurait  vu  les  diffi- 
cultés d'appliquer  l'invention  à  une  autre  industrie,  facilité  par 
une  nouvelle  découverte  l'application  de  cette  invention,  que  ce 
nouvel  inventeur,  disons-nous,  soit  protégé  dans  la  découverte  de 
ce  nouveau  procédé  par  un  nouveau  brevet. 

TOME  XLin.    AVKIL  ET  MAI  1873.  10 


—  142  — 

Le  droit  d'imiter  ledit  dessin  devra  être  acquis  du  premier  pro- 
priétaire par  l'inventeur  du  perfectionnement. 

Dans  le  cas  où  l'employé  d'un  industriel  invente  un  dessin  nou- 
veau, celui-ci  devient  la  propriété  du  patron,  l'employé  étant,  pour 
son  travail,  salarié  en  vertu  du  contrat  de  louage. 

Les  plus  anciennes  lois  françaises  rendues  de  1737  à  1744  en 
faveur  des  propriétaires  inventeurs  à  Lyon,  interdisent  l'imitation 
de  dessins  étrangers  dans  l'industrie  de  la  soie.  La  loi  du  14  juil- 
let i  787  *  étend  cette  interdiction  à  tous  les  autres  tissus,  mais 
permet  cette  imitation  dans  toutes  les  autres  industries,  par 
exemple  les  tapisseries.  Ces  dispositions  étaient  reçues  dans  toute 
la  France. 

La  loi  du  19  juin  1793  protégeait  toute  propriété  d'auteur,  par- 
ticulièrement les  écrits  et  les  objets  d'art,  contre  l'imitation  et  la 
contrefaçon.  La  loi  datée  de  1787,  que  la  Révolution  a  laissé  sub- 
sister, fut  complétée  par  le  décret  de  1806.  Celle-ci  ne  parle  pas 
des  arts  plastiques,  et  protège  seulement  les  dessins  déposés  chez 
les  Conseils  de  prud'hommes,  qui  furent  créés  en  1806,  et  qui 
remplacèrent  les  Comités  de  corporations  qui  existaient  aupara- 
vant. Un  décret  de  1825  confirme  la  loi  de  1806,  et  accorde  aussi, 
pour  les  places  où  les  Conseils  de  prud'hommes  n'existent  pas,  la 
permission  de  déposer  les  échantillons  aux  tribunaux  de  com- 
merce. La  pratique  judiciaire,  qui  considère  la  loi  de  1806  comme 
un  complément  de  celle  de  1793,  protège  la  propriété  de  l'auteur, 
indépendamment  de  la  première  loi  ;  elle  s'appuie  sur  le  décret  de 
1793  et  sur  les  articles  425  et  ss.  du  Code  pénal.  D'après  ces  articles, 
tout  auteur  de  produits  intellectuels  possède  le  droit  exclusif  de 


'  L'arrêt  du  Conseil  du  17  juiUet  1787  dit  :  <  Sa  Majesté  aurait  reconnu  que 
la  supériorité  qu'ont  acquise  les  manufactures  de  soieries  de  son  royaume  est 
principalement  due  à  l'invention,  à  la  correction  et  au  bon  goût  des  dessins, 
que  l'émulation  qui  anime  les  fabricants  et  les  dessinateurs  s'anéantirait,  s'ils 
n'étaient  assurés  de  recueillir  les  fruits  de  leurs  travaux  ;  que  cette  certitude, 
d'accord  avec  les  droits  de  la  propriété,  a  maintenu  jusqu'à  présent  ce  genre 
de  fabrication  et  lui  a  mérité  la  préférence  dans  les  pays  étrangers.  > 


—  143  — 

reproduction.  Le  décret  de  1825,  qui  fut  publié  sans  le  concours 
des  Chambres,  est  tout  à  fait  ignoré  dans  la  pratique  judiciaire. 

Dans  la  province  rhénane  prussienne,  comme  dans  les  parties 
de  l'ancien  grand-duché  de  Berg  réunies  à  cette  province,  la  loi 
française  de  1787  a  été  également  mise  en  vigueur  par  les  décrets 
de  1806  et  1811. 

Les  lois  de  1806  et  1811  en  vigueur  dans  la  province  rhénane 
ne  renferment  aucune  disposition  spéciale  différente  des  lois  géné- 
rales sur  la  propriété  des  dessins  et  des  formes.  Dans  la  pratique 
il  était  admis  que  les  formes  devaient  être  traitées  comme  les  des- 
sins. D'autres  proposèrent  d'appliquer  aux  formes  les  dispositions 
de  la  loi  de  1793  sur  la  propriété  littéraire  et  aux  œuvres  d'art. 
Les  deux  opinions  admettaient,  par  conséquent,  la  nécessité  de  la 
protection  des  formes. 

Une  troisième  opinion,  au  lieu  de  prendre  Tune  ou  l'autre  des 
deux  lois  pour  base  de  la  protection  des  dessins,  préfère  déduirs 
toute  protection  de  dessins  quelconques  des  principes  mêmee 
déposés  en  ces  deux  lois. 

Un  arrêt  de  la  Cour  de  cassation  de  la  Prusse  rhénane  du 
1er  juillet  1844  décide  que  les  formes  sont  à  envisager  comme 
dessins  dans  le  sens  des  lois  de  1806  à  1811. 

En  Belgique  la  jurisprudence  est  à  un  haut  degré  imbue  des 
principes  de  droit  proclamés  en  France  durant  la  Révolution.  En 
ce  pays  deux  opinions  se  font  jour  sur  la  protection  de  la  pro- 
priété des  auteurs.  L'une  veut  étendre  la  protection  dans  le  sens 
de  la  pratique  française;  on  considère  en  conséquence  la  loi  de 
4806  comme  article  additionnel  à  la  loi  de  1793.  L'autre  veut 
maintenir  en  vigueur  les  dispositions  de  1787  introduites  en  Bel- 
gique en  1806,  et  ne  tolérer  l'imitation  au  profit  des  inventeurs 
que  dans  les  tissus.  Cette  opinion  concède  néanmoins  que  les 
dessins  et  formes  de  nature  plastique  ont  droit  à  la  protection. 

En  Angleterre,  la  première  loi  sur  la  protection  des  dessins  a 
été  rendue  en  1787  (27  en  Georges  III,  v.  38).  Elle  accorde  aux 
inventeurs,   pour  l'usage  exclusif  des  dessins  d'impression  sur 


—  444  — 

étoffes,  une  protection  de  deux  moi&,  à  dater  du  jour  de  la  publi- 
cation du  dessin.  En  même  temps  elle  ordonne  que  ie  nom  du 
porteur  du  privilège  sera  fixé  sur  les  étoffes.  Le  délai  de  jouis- 
sance de  deux  mois  a  été  étendu  -à  tous  les  tissus  de  laine,  de 
soie  et  de  poils,  comme  à  tous  les  tissus  mélangés,  et  en  4839 
non-seulement  à  tous  les  genres  de  tissus,  mais  encore  à  tous  tes 
genres  de  marchandises,  même  à  la  fonte.  La  protection  de  trois 
mois  a  été  maintenue  en  faveur  des  dessins  imprimés  sur  étoffes;  en 
foveur  de  toutes  les  autres  marchandises  elle  a  été  fixée  à  une 
année.  Une  loi  de  1842  accorda  à  tous  les  dessins  nouveaux  la 
protection  légale,  soit  que  ces  dessins  s'appliquent  par  l'impres- 
sion, la  broderie,  le  tissage  ou  la  peinture,  la  couture,  le  modelage, 
la  gravure,  la  presse,  etc.,  etc.,  qu'ils  s'appliquent  par  les  procé- 
dés chimiques  on  par  les  procédés  mécaniques. 

Aux  Etats-Unis  ([Amérique^  la  protection  des  dessins  daté  de 
'1842.  Les  dispositions  légales  de  cette  époque  ont  été  étendues  le 
21  mars  1864,  le  8  juillet  4870  et  le  3  mai  1871,  et  depuis  lors 
tout  dessin,  toute  forme  multipliée  dans  l'industrie  et  dans  Fart 
industriel,  jouit  de  la  protection  légale  \ 

€  Le  brevet  peut  être  accordé  à  l'indigène  comme  à  l'étranger 
qui,  par  son  application,  son  génie,  ses  peines  et  à  ses  frais,  a 
découvert  ou  établi  un  dessin  nouveau  à  lui  propre  pour  un  pro- 
duit,  un  buste,  haut-relief  ou  bas-relief;  à  quiconque  a  découvert 
un  pareil  dessin  pour  l'impression  sur  laine,  soie,  coton  ou  autres 
tissus  ;  à  quiconque  aura  découvert  un  ornement,  un  tableau  qui, 
par  l'impression,  la  peinture,  la  fonte  ou  par  tout  autre  procédé, 
peut  être  appliqué  à  un  article  de  fabrique  ou  transformé  en  un 
semblable  article;  à  quiconque  présentera  une  forme  utile  ou  la 
combinaison  de  plusieurs  formes  en  un  seul  article,  lesquelles 
découvertes  ont  été  inconnues  avant  la  demande  du  brevet  à 
d'autres  qu'au  requérant,  et  n'ont  pas  été  brevetées  ou  décrites 

*  Confrontez  :  Die  Paténtgesetzgebung  der  Ver,  Stcuiien  v,  Nord-Amenka, 
tlbersetzt  v.  Adolf  Orr.  —  'Brockhaùs,  'Leipzig,  1878  p.  ,31. 


—  14^.- 

dans  une  publication.  Le  brevet  sera  accord^  après  l'acquiUemçnt 
de  la  taxe  légale  et  les  expériences  déterminées  par  la  loi.  > 

La  protection  des  dessins  existe  en  Autriche  depuis  le  7  décenj- 
bre  1838.  Mais  cette  protection  n'est  accordée  qu'aux  dessins  et 
aux  formes  susceptibles  d'être  multipliées  par  l'industrie.  Lps 
productions  d'art  proprement  dit  ne  jouissent  pas  de  c^  bénéfice 
et  peuvent  être  imitées.  La  loi  américaine,  qui  interdit  toute  imi- 
tation de  productions  artistiques  sans  l'autorisation  de  l'inventeur, 
nous  paraît  préférable  et  ,plus  juste  que  la  loi  autrichienne. 

La  loi  rtisse  sur  la  protection  des  dessins  est  de  1864.  Elle 
accorde  protection  contre  toute  imitation  à  tous  les  dessins  et 
modèles  multipliés  dans  l'industrie.  Le  dessin  déposé  auprès  de 
l'autorité  désignée  sera  original.  L'autorité  ne  s'enquiert  poipt 
pourtant  de  savoir  si  le  modèle  l'est  en  effet.  Le  dessin  inscrit  est 
efËicé  dès  qu'il  est  constaté  que  des  étoffes  quelconques  le  portent. 

En  France,  ainsi  qu  il  a  été  dit,  la  loi  de  1787  prescrivait  le 
dépôt  des  dessins  ou  d'une  épreuve  de  ce  dessin  auprès  des  pré- 
posés de  la  maîtrise  à  laquelle  appartenait  le  requérant.  La  pro- 
tection dépendait  de  ce  dépôt.  Après  la  disparition  des  maîtrises;, 
le  dépôt  se  faisait  auprès  des  Conseils  des  prud'hommes.  La  loi  de 
1806  ordonnait  de  bien  empaqueter  les  modèles.  Depuis  1825  le 
dépôt  a  lieu  auprès  du  tribunal  de  commerce  dans  les  localisés 
où  il  n'existe  point  de  Conseils  de  prud'hommes. 

Dans  les  provinces  rhénanes  prussiennes  le  dépôt  ne  peut  se 
faire  qu'auprès  d'un  Conseil  de  prud'hommes. 

Les  lois  anglaises  de  1842  i\  1856  ordonnent  l'enregistrement 
des  modèles  et  en  font  défendre  la  protection.  La  dernière  loi 
ordonne  en  outre  que  les  dessins  enregistrés  qui  sont  mis  au 
marché  po)rtei:onl  l'indexation  du  nom  et  du  domicile  du  fabri- 
cant, ainsi  que  du  numéro  d'ordre  sous  lequel  ils  sont  enregistrés. 
D^i^s  le  cas  où  le  droit  de  propriété  e^t  cédé  à  un  tiers,  la  cession 
sera  également  enregistrée.  Le  fabricant  peut  enregistrer  les  pro- 
duits sur  lesquels  il  pense,  en  outre,  appliquer  son  dessin  et  pour 
lesquels  il  requiert  la  protection. 


—  146  — 

L'enregistrement  s'opère  par  un  employé  du  Conseil  privé  pour 
le  commerce  et  les  colonies.  A  cet  effet,  deux  exemplaires  du  des- 
sin, revêtus  du  nom  du  propriétaire,  sont  à  présenter  au  régis- 
trateur.  L'enregistrement  opéré,  l'un  des  exemplaires  revêtu  de  la 
signature  et  muni  du  sceau  de  l'autorité  d'enregistrement,  est 
rendu  an  propriétaire. 

L'exemplaire  rendu  sert  d'acte  public;  il  établit  la  propriété 
légitime  et  constate  l'inscription  légale  —  jusqu'à  preuve  du  con- 
traire. 

Le  registrateur  décide  si  les  modèles  présentés  sont  à  inscrire 
dans  le  sens  de  la  loi  de  1843,  comme  dessins  de  goût  ou  des- 
sins d'utilité. 

La  législation  des  Etats-  Unis  accorde  la  protection  aux  dessins 
sous  les  conditions  requises  pour  l'obtention  des  brevets.  (  Voyez 
Farticle  8i  de  la  loi,)  Les  procédés  en  obtention  de  protection 
sont  généralement  les  mêmes  qne  pour  l'obtention  d'un  brevet. 
La  requête  désignera  exactement  la  forme  caractéristique  du  des- 
sin; elle  distinguera  soigneusement  entre  le  vieux  et  ce  qui  est 
présenté  comme  étant  nouveau.  Les  droits  requis  seront  de  même 
exactement  détaillés  comme  dans  les  inventions. 

Voici  le  texte  de  la  loi  : 

Art.  7.  Nulle  requête  en  obtention  de  brevet  n'est  soumise  à 
examen  qu'après  l'acquittement  de  la  taxe  et  enregistrement  des 
détails  (de  la  spécifiMtion)  de  la  requête  et  du  serment,  et  dépôt 
des  dessins,  modèles  et  épreuves,  quand  celles-ci  sont  exigées. 
Dans  l'intervalle  de  deux  années,  à  partir  de  l'enregistrement  de 
l'invention,  la  requête  sera  complétée  et  mise  en  état  d'être  sou- 
mise à  l'examen.  Dans  le  cas  où  le  requérant  néglige  de  suivre 
l'affaire  durant  deux  années  après  avertissement  à  lui  parvenu  ou 
à  ses  agents  par  la  poste,  la  requête  sera  envisagée  comme  étant 
abandonnée,  à  moins  qu'il  ne  soit  démontré  au  commissaire  que 
la  suspension  a  été  inévitable.  Il  est  désirable  que  tout  ce  qui  est 
nécessaire  pour  compléter  la  requête  soit  transmis  en  une  seule 
fois  à  l'administration.  Cet  envoi  en  bloc  est-il  impossible,  alors 


—  147  — 

chaque  envoi  partiel  sera  accompagné  d'une  lettre  indiquant  à 
quelle  requête,  par  ordre  de  date,  appartient  l'envoi. 

Art.  8.  Le  serment  sera  prêté  par  le  véritable  inventeur,  s'il 
est  en  vie,  et  la  requête  sera  présentée  par  lui-même,  même  dans 
l'occurrence  où  le  brevet  est  demandé  par  un  cessionnaire.  En  cas 
de  mort  de  l'inventeur,  c'est  son  exécuteur  teslamentaiie  ou 
l'administrateur  de  ses  biens  qui  prêtera  le  serment  et  formulera 
la  requête. 

En  Autriche^  procès-verbal  est  dressé  du  dépôt.  Cette  pièce 
émimère  toutes  les  indications  (nom,  domicile,  etc.)  exigées  par 
la  loi  anglaise.  Le  dépôt  s'opère  sous  enveloppe  scellée  auprès  de 
la  Chambre  de  commerce  ou  d'industrie  de  l'arrondissement  du 
déposant.  A  l'expiration  d'une  année,  le  pli  est  ouvert  en  présepce 
de  deux  témoins.  L'enveloppe  enlevée,  chacun  peut  prendre  con- 
naissance du  dessin.  Il  est  également  permis  de  déposer  des  des- 
sins ouverts,  afin  que  chacun  en  puisse  prendre  connaissance. 
L'enregistrement  d'un  dessin  devient  nul  si  dans  l'espace  d'une 
année  le  modèle  n'est  pas  mis  en  vente  dans  la  monarchie  autri- 
chienne. 

En  Russie  l'enregistrement  a  lieu,  comme  en  Angleterre  et  en 
Autriche,  auprès  du  Conseil  industriel  à  Moscou.  La  requête  est 
appuyée  de  deux  modèles.  L'enregistrement  s'opère,  par  ordre  de 
date,  dès  la  réception,  f/un  des  modèles,  comme  en  Angleterre, 
est  rendu  au  déposant,  revêtu  de  signatures.  Le  modèle  rendu 
mentionne  la  durée  ds  la  protection,  qui  ne  peut  dépasser  dix 
années.  Le  temps  durant  lequel  le  dessin  doit  demeurer  secret  ne 
peut  dépasser  trois  années,  et  le  plus  souvent  il  est  fixé  à  un  an. 
Toute  cession  doit  être  signalée  à  l'autorité. 


IX. 


Toutes  les  législations  obligent  à  l'acquittement  d'une  taxe. 
(jomme  cependant  une  taxe  trop  élevée  entraverait  l'esprit  d'inven- 
tion, le  payement  d'un  droit  modéré  d'enregistrement  a  prévalu. 


—  148  — 

Cette  taxe  ne  doit  pas  trop  charger  i'inventeur,  et  pourtant  elle 
doit  être  assez  élevée  pour  amoindrir  le  flot  de  dessins  insigni- 
fiants qui  souvent  peuvent  faire  tort  à  Tinvention  sérieuse.  Il  y  a 
donc  lieu  d'imposer  les  brevets  d'invention  d'un  droit  modéré*. 

Aux  Etats-Unis  la  taxe  d'enregistrement  est  de  10  à  80  dollars, 
selon  que  le  brevet  est  pris  pour  trois  années  et  six  mois,  ou  pour 
sept  années;  en  Autriche  elle  est  de  10  florins;  en  Russie  la 
requête  est  rédigée  sur  timbre;  la  taxe  annuelle  pendant  la  durée 
du  brevet  est  de  50  kopecks. 

Le  produit  de  ces  taxes  est  partout  versé  à  la  caisse  de  l'auto- 
rité qui  enregistre.  En  France,  pendant  toute  la  durée  de  la  pro- 
tection, il  est  payé  un  franc  chaque  année.  Dans  le  cas  où  le  bre- 
vet est  pris  pour  un  temps  indéterminé,  le  requérant  est  soumis  à 
un  droit  de  10  francs. 

Durant  la  période  de  protection,  le  dessin  est  tenu  secret, 
puisque  par  là  seulement  l'inventeur  peut  couvrir  ses  frais  d'inven- 
tion. Sans  ce  secret,  l'inventeur  pourrait  être  lésé  par  des  imita- 
tions clanda^tines.  Avant  de  connaître  l'imitation;  avant  même 
d'être  en  état  de  prouver  la  fraude;  avant  qu'il  puisse  faire  cesser 
la  fabrication  du  dessin  imité,  le  marché  s'en  trouverait  inondé  et 
le  préjudice  à  lui  causé  serait  très  considérable  en  dépit  de  l'amende 
infligée  à  l'imitateur.  Avec  le  secret,  et  le  propriétaire  ayant  l'assu- 
rance que  le  dessin  sera  goûté  au  marché,  il  se  met  à  en  fabri- 
quer un  grand  nombre,  et  les  jette  sur  le  marché  intérieur  et 
extérieur.  De  cette  façon  seulement  il  peut  couvrir  les  frais 
j  d'invention  et  s'assurer  une  bonne  rémunération.  Nous  ne  propo- 

sons point  do  diviser,  comme  cela  se  fait  en  Angleterre,  les  des- 
sins en  dessins  diUtilitr  et  dessins  de  gaût.  Cette  distinction  nous 
paraît  arbitraire,  attendu  que,  dans  la  pratique,  il  sera  difficile, 
sinon  impossible,  de  déterminer  le  point  où  un  dessin  cesse  d'être 


^  Confrontez  sur  cette  question  le  Mémoire  du  plus  ancien  collège  de  la 
corporation  des  marchands  à  Berlin,  adressé  au  ministre  du  commerce  par  le 
D'  W.  Simons  :  Staatshandhtich  fitr  den  norddetitsrhen  Bund,  v.  D*  G. 
HiRSCH.  Bd.  II,  18(?9,  p.  i2. 


—  i40i  — 

utile  et  où  il  commence  à  être  de  goût.  Beaucoup  de  dessins  nou- 
veaux et  des  formes  nouvelles  peuvent  être  à  la  (ois  de  goût  et 
pourtant  de  haute  valeur  pratique. 

La  distinction  des  dessins  en  dessins-modèles  et  en  dessins- 
formes  nous  parait  en  droit  injustifiable.  Cette  distinction  existe 
dans  la  l^isktion  française;  mais  dans  la  pratique  les  tribunaux 
français,  pas  plus  que  ceux  de  la  Prusse  rhénane,  n'y  ont  insisté. 
Les  dispositions  édictées  en  faveur  des  dessins  ont  été  appliquées 
anx  modèles  de  forme  plastique.  Pourquoi  le  propriétaire  ne 
serait-il  pas  autorisé  à  les  appliquer  également  dans  l'industrie 
textile? 

X. 

Les  plus  récentes  lois  accordent  aux  inventeurs  privilégiés  le 
droit  à  des  dommages  et  intérêts  aux  dépens  des  imitateurs  en 
considération  des  dommages  causés.  En  France,  le  propriétaire 
lésé  porte  plainte  auprès  du  Conseil  des  prud'hommes  ou  du  tri- 
bunal de  commerce,  ou,  s'il  n'en  existe  pas  dans  l'arrondissement, 
auprès  de  la  premièie  instance  civile,  et  il  conclut  à  des  dom- 
mages et  intérêts. 

Le  Gonseîif  de  prud'hommes  nomme  une  Commission  d'enquête. 
Celle-ci  fait  saisir  par  la  police  au  domicile  ou  à  l'atelier  de  l'imi- 
tateur les  imitations  confectionnées,  ainsi  que  les  outils  servant  à  ^ 
la  multiplication.  Après  inventaire  et  clôture  par  sceau  des  objets 
saisis,  il  est  dressé  procès-verbal  de  l'enquête,  ainsi  que  de  ses 
résultats.  Au  vu  de  ce  procès-verbal,  le  Conseil  de  prud'hommes 
donne  son  avis.  Il  établit  le  fait  de  l'imitation  et  du  dommage  en 
motivant  son  dire.  Ceci  n'est  pourtant  qu'une  enquête  prépara- 
toire. Dans  les  arrondissements  où  il  n'existe  pas  de  Conseil  de 
prud'hommes,  la  plainte  est  déféçée  au  tribunal  de  commerce. 
Celui-ci  fait  constater  le  fait  de  l'imitation,  et  fixe  la  somme  des 
dommages  et  intérêts.  Le  plaignant  fait  démontrer  son  droit  et 
l'équité  de  sa  demande  de  dommages  et  intérêts  par  les  moyens 
de  droit  commun.  Les  dommages  et  intérêts  sont  réduits,  et 


—  150  — 

même  il  n'en  est  pas  accordé  du  tout,  dès  qu'il  est  constaté  que 
l'imitation  a  eu  lieu  dans  une  autre  branche  industrielle.  La  ques- 
tion de  savoir  si  une  indemnité  est  due  au  propriétaire  à  raison 
du  lucrum  cessais,  conséquence  de  l'imitation,  s'impose  d'elle* 
même.  La  législation  française  ne  résout  pas  la  question.  Or, 
selon  nous,  l'inventeur,  propriétaire  exclusif,  peut  interdire  l'imi- 
tation même  dans  les  autres  branches  de  l'industrie.  Ce  droit  est 
le  sien  absolument.  Donc  il  y  a  lieu  en  sa  faveur  à  des  dommages 
et  intérêts  dès  qu'il  peut  déterminer  l'importance  du  dommage  à 
lui  causé  par  l'imitation. 

La  loi  anglaise  fixe  pour  chaque  imitation  frauduleuse  d'un 
dessin  une  amende  de  30  liv.  à  payer  au  propriétaire.  La  loi  atUri- 
chienne  statue  que  le  dommage  causé  sera  déterminé  conformé- 
ment aux  lois  civiles.  Dès  que  l'imitation  est  reconnue  dolosive, 
le  coupable  est  en  outre  condamné  à  une  amende  de  25  à  300  fr. 
En  cas  de  récidive,  l'amende  peut  être  élevée  et  le  coupable  con  - 
damné  à  l'emprisonnement.  Les  amendes  sont  versées  au  fonds 
des  pauvres  de  la  localité.  La  question  de  savoir  s'il  y  a  délit  est 
résolu  par  les  tribunaux  administratifs;  l'indemnité,  par  contre, 
est  fixée  par  les  tribunaux  civils.  La  partie  plaignante  peut,  avant 
le  prononcé  du  jugement,  demander  la  saisie  des  imitations  et 
des  outils  qui  y  ont  servi.  Si  la  plainte  est  reconnue  mal  fondée, 
le  plaignant  peut  être  condamné  à  une  amende  jusqu'à  300  fr., 
versée  également  au  fonds  des  pauvres.  Pour  nous,  nous  n'admet* 
tons  pas,  comme  cela  se  fait  en  Autriche,  les  tribunaux  administratifs 
en  ces  conflits  ;  nous  voulons  les  déférer  aux  tribunaux  civils,  les- 
quels, par  l'audition  d'experts  et  en  consultant  les  Conseils  des 
prud'hommes,  sont  le  plus  à  même  de  prononcer  en  droit  et  jus- 
tice. 

XI. 

r.a  protection  accordée  à  l'auteur  d'un  dessin  demeure  effective 
pendant  toute  la  durée  du  brevet.  Cette  durée  est  différente  dans 
les  divers  pays.  La  fixation  de  cette  période  dépendra  essentielle- 


•s 


—  151  — 

ment  de  la  nature  de  l'objet  dont  on  veut  empêcher  l'imitation. 
Pourquoi  ensuite  une  protection  de  plus  longue  durée  en  faveur 
d'étoffes  de  meubles  et  d'une  durée  moindre  seulement  pour  bro- 
deries et  schawls  imprimés? 

Les  Etats-Unis  envisagent  les  dessins  comme  des  inventions 
ayant,  comme  celles-ci,  droit  à  la  protection. 

Les  brevets  étant  accordés  pour  trois  ans  et  six  mois,  sept  et 
quatorze  années,  la  protection  des  dessins  est  admise  pour  de 
semblables  périodes.  L'inventeur  fixe  cette  période  lui-même. 

En  Autriche  la  protection  des  dessins  est  fixée  à  trois  ans,  à 
dater  du  jour  de  l'enregistrement. 

Nous  rappelons  pour  mémoire  la  protection  préalable  accordée 
pour  un  an  aux  dessins  en  Angleterre.  Cette  protection  est  accor- 
dée aux  dessins  exposés  dans  le  but  d'assurer  à  l'inventeur  pen- 
dant la  durée  de  l'exposition  le  droit  exclusif  de  reproduction. 
L'inventeur  est  tenu  de  munir  le  dessin  exposé  de  cette  mention  : 
provisionaly  registered.  Dès  que  le  dessin  entre  au  marché,  la 
protection  préalable  cesse,  et  il  peut  être  imité  par  n'importe  qui, 
dans  le  cas  même  où  l'inventeur  aurait  acquis  la  protection 
pleine  et  entière.  Cette  manière  de  distinguer  entre  la  protection 
des  marchandises  et  la  protection  des  dessins  semble,  en  théorie, 
avoir  quelque  fondement;  dans  la  pratique,  par  contre,  il  ne  sau- 
rait être  admis  que  la  protection  des  dessins  doive  être  fixée 
d'après  celle  des  marchandises.  S'il  n'est  pas  possible  de  détermi- 
ner à  priori  l'importance  d'une  invention  et  partant  aussi  la 
durée  du  brevet  eu  égard  à  cette  importance;  s'il  n'est  pas  pos- 
sible de  prolonger  ou  de  restreindre  la  durée  de  la  protection  eu 
égard  aux  frais,  peines  et  sacrifices  apportés  à  l'invention  par 
l'inventeur,  il  n'est  pas  non  plus  possible  de  faire  dépendre  dans 
les  dessins  la  durée  de  la  protection  de  considérations  analogues. 
La  législation  autrichien/ne,  fixant  à  trois  années  la  durée  de  la 
protection  des  dessins,  nous  paraît  donc  répondre  convenablement, 
d'un  côté  aux  droits  de  l'entrepreneur  et  de  l'autre  aux  exigences 
du  public.  Le  premier,  durant  cette  période,  a  l'occasion  d'exploi- 


t 


i 

4 


—  152»  — 

ter  son  invention  et  de  s'assurer  la  rémunération  de  ses  peines  ;  le 
public,  de  son  côté,  ne  peut  se  plaindre  d'une  protection  trop 
longue,  nuisible  aux  intérêts  généraux  de  l'industrie. 

XII. 

Il  nous  reste  à  examiner  la  question  de  savoir  si,  de  même  qu'à 
l'occasion  des  brevets,  la  protection  des  dessins  doit  également 
être  étendue  aux  étrangers. 

Le  droit  de  propriété  des  étrangers  aux  dessins  mérite  la  même 
protection  que  la  propriété  d'inventions  faites  par  des  étrangers 
et  qui  leur  est  accordée  par  les  brevets.  C'est  ce  que  nous  avons 
établi  à  plusieurs  reprises,  tantôt  par  des  arguments  techniques 
et  tantôt  par  des  arguments  juridiques. 

Il  va  de  soi  que  l'inventeur  étranger  est  tenu  de  multiplier  son 
dessin  dans  le  pays  où  il  requiert  la  protection,  autrement  l'indus- 
trie indigène  n'aurait  aucun  intérêt  à  l'introduction  de  ce  dessin 
On  ne  se  départira  de  cette  condition  qu'autant  que,  par  traité 
avec  le  pays  du  requérant,  traité  basé  suf  la  réciprocité,  il  ait  été 
statué  autrement. 

Nous  repoussons  les  brevets  d'importation  accordés  aux  non- 
inventeurs,  de  même  que  nous  protestons  contre  la  protection 
accordée  à  des  spéculateurs  pour  importation  de  dessins  —  sans 
avoir  besoin  de  motiver  cette  exclusion  après  tout  ce  qui  précède. 
La  législation  a  pour  tâche  de  protéger  la  propriété  de  l'inventeu. 
qui  fait  progresser  l'industrie,  mais  non  celle  d'amoindrir  les 
risques  du  spéculateur. 

XIII. 

En  concluant,  nous  résumons  les  résultats  auxquels  nous 
sommes  parvenus  dans  cette  discussion  : 

1.  L'intérêt  de  l'industrie  allemande  requiert  une  loi  protégeant 
la  propriété  de  l'inventeur  de  dessins. 

2.  Cette  loi,  pour  remplir  son  but,  sera  une  loi  de  l'empire; 


i 


—  453  — 

elle  ne  dépendra  pas  de  l'initiative  des  législatures  'des  divers 
Etats. 

3.  La  protection  s'étendra  à  tous  les  dessins,  qu'ils  soient  appli- 
qués dans  l'industrie  textile  ou  non.  Les  œuvres  d'art  sont  égale- 
ment à  protéger  contre  Timitation  professionnelle,  et  cela  dans 
l'intérêt  du  droit  de  propriété  des  artistes. 

4.  La  revendication  juridique  de  la  protection  des  dessins  aura 
pour  condition  le  dépôt  préalable  des  dessins  et  leur  enregistre- 
ment. 

5.  Le  dépôt  se  fera,  comme  aux  Etats-Unis,  au  bureau  central, 
qui  procédera  à  l'enregistrement.  Les  dessins  sont  inscrits  par 
numéros  d'ordre,  sans  vérification  au  point  de  vue  de  leur  origi- 
nalité. Il  appartient  au  propriétaire  du  dessin  original  de  pour- 
suivre, par  voie  juridique,  pour  imitation,  les  dessins  enregistrés 
à  une  date  postérieure,  éventuellement  d'en  requérir  l'extinction 
au  registre.  Le  registre  indique  les  noms,  la  raison  sociale  et  le 
domicile  du  propriétaire  du  dessin,  ainsi  que  la  date  de  l'inscrip- 
tion. Sera  pareillement  enregistrée  toute  cession  du  dessin.  Les 
produits  fabriqués  avec  ce  dessin  et  portés  au  marché  indique- 
ront' également  le  nom  et  le  domicile  du  propriétaire,  comme  la 
mention  :  Enregistré  (la  date).  Le  dessin  ne  sera  enregistré  qu'à 
la  condition  d'être  porté  au  marché  dans  douze  ou  dix-huit  mois, 
à  dater  de  l'enregistrement.  Faute  de  quoi,  la  protection  est 
éteinte.  La  date  de  l'enregistrement  emporte  priorité,  sauf  preuve 
du  contraire.  Les  dessins  déposés  au  bureau  central  sont  tenus 
secrets,  et  par  conséquent  présentés  sous  enveloppe  cachetée. 

6.  La  répression  de  ceux  qui  contreviennent  à  la  protection 
des  dessins  sera  rigoureuse  et  suivra  le  plus  possible  de  près 
l'infraction. 

La  répression  consiste  : 

a)  En  la  confiscation  des  marchandises  imitées  se  trouvant 
encore  en  la  possession  du  producteur; 

b)  En  la  confiscation  des  outils  employés  à  l'imitation  ; 

c)  En  une  indemnité  à  payer  par  l'imitateur  au  propriétaire, 


\ 


—  454  — 

répondant  au  dommage  à  lui  causé,  pour  autant  que  cela  est  fai- 
sable ; 

d)  En  une  amende  ou  un  emprisonnement  s'il  est  prouvé  que 
l'imitation  a  été  opérée  dans  une  intention  dolosive  et  dans  un 
but  de  lucre.  La  répression  atteindra  tous  les  complices  qui, 
d'une  façon  ou  d'une  autre,  auront,  dans  un  but  de  lucre,  favo- 
risé l'imitation  ;  par  conséquent  les  employés  du  propriétaire  qui 
auraient  fourni  les  dessins  à  l'imitateur.  La  récidive  sera  plus 
rigoureusement  réprimée; 

e)  La  répression  sera  la  même  dans  le  cas  où  l'imitation  du 
dessin  original  est  opérée,  sans  l'autorisation  du  propriétaire, 
dans  une  autre  branche  d'industrie  ; 

/)  La  poursuite  de  l'imitateur  n'a  lieu  que  sur  plainte  de  la 
partie  lésée.  La  plainte  sera  déposée  au  forum  locij  ce  qui  veut 
dire  le  tribunal  civil  du  ressort  dans  lequel  l'imitateur  a  opéré 
l'imitation.  Pour  faciliter  la  démonstration  du  fait,  le  tribunal 
requerra  l'avis  d'un  Conseil  de  prud'hommes  voisin,  ou  bien  il 
fera  appeler  des  experts  spéciaux  et  les  chargera  de  l'examen  de 
la  cause. 

7.  La  protection  des  dessins  ayant  pour  but  de  garantir  à 
l'entrepreneur  une  rémunération  élevée,  il  est  nécessaire  d'étendre 
celle-là  de  façon  à  fournir  à  celui-ci  l'occasion  de  s'indemniser 
largement.  D'autre  part,  une  protection  de  trop  longue  durée 
constituant  un  empêchement  au  progrès  industriel,  cette  protec- 
tion sera  limitée  à  trois  années,  à  cinq  ans  au  plus.  Ce  ne  sont 
pas  les  différents  genres  de  dessins  qui  détermineront  cette  durée, 
ainsi  que  cela  se  pratique  en  Angleterre. 

8.  Dans  l'intérêt  du  commerce  international,  il  est  indispen- 
sable d'opérer  par  des  traités  de  commerce  de  telle  façon  que  les 
pays  étrangers,  se  basant  sur  la  loi  de  réciprocité  dans  l'égalité 
des  droits,  accordent  à  notre  pays,  c'est-à-dire  à  ses  inventeurs 
et  propriétaires  de  dessins,  la  protection  due  contre  toute  imita- 
tion. 

9.  Il  ne  sera  pas  accordé  de  protection  légale  pour  dessins 


k.i. 


—  155  — 

introduits  à  Tintérieur  aux  individus  qui  ne  sont  ni  inventeurs  ni 
successeurs  juridiques  d'inventeurs. 

10.  Les  impôts  qui  pèsent  sur  les  dessins  sont  à  réduire  à  une 
taxe  faible  à  payer  annuellement  (comme  en  France).  Pour  la 
première  année  la  taxe  est  payée  au  moment  de  l'enregistrement. 

Voilà,  selon  nous,  les  principes  essentiels  devant  servir  de  base 
à  la  nouvelle  loi  de  l'empire  sur  la  protection  des  dessins^  a 
d'ailleurs  les  industriels  allemands  doivent  être  mis  en  situation 
de  relever  l'industrie  et  de  la  perfectionner. 

Nous  espérons  que  la  législation  de  l'empire  d'Allemagne  prou- 
vera bientôt,  en  édictant  cette  loi,  qu'elle  conçoit  les  intérêts  de 
ses  sujets  mieux  que  ne  les  ont  entendus  les  divers  Etats  dans 
leur  politique  industrielle  et  commerciale. 


-  456 


i 
î 

4 

4 


I 

.  4 


i 


Le  droit  des  marques  de  fabrique. 

I. 

Sous  le  nom  de  marques  de  fabrique  on  entendait  jadis  des 
marques  indiquant  Forigine  et  la  propriété  des  produits  inéus- 
triels.  Ces  marques  devaient  préserver  de  toute  imitation.  De  nos 
temps,  des  intermédiaires  en  vue  de  réclames^  se  servent  égale- 
ment, à  l'instar  des  fabricants,  de  semblables  marques,  afin  de 
distinguer  les  marchandises  qu'ils  vendent,  d'autres  semblables. 
Le  droit  de  marquer  du  nom  du  propriétaire  ou  du  fabricant  le 
produit  de  son  industrie,  est  une  conséquence  du  droit  de  pro- 
priété. Le  droit  naturel  ne  reconnaît  point  ce  droit  de  propriété 
(accusé  par  la  marque);  ce  n'est  qu'avec  le  développement  de 
l'industrie  moderne  qu'on  a  compris  la  nécessité,  dans  l'intérêt 
du  producteur,  de  marquer  les  marchandises,  autrefois  débitées 
dans  un  cercle  restreint,  aujourd'hui  jetées  sur  le  marché  du 
monde.  Les  fabriques  et  les  maisons  de  commerce  jouissant  d'une 
réputation  méritée,  les  marchandises  portant  leur  marque  étaient 
recherchées;  la  marque  procurait  ainsi  des  avantages  économi- 
ques et  matériels.  Cela  étante  toute  imitation  de  la  marque 
devrait  être  envisagée  comme  une  lésion  du  droite  notamment  du 
droit  de  propriété.  Dès  lors,  tenant  compte  de  ce  fait,  les  législa- 
teurs ont  rendu  des  lois  protectrices  de  ces  marques.  Pour  cette 
raison  la  disposition  de  la  loi  française  et  italienne,  qui  prescrit 
expressément  d'adapter  la  marque  de  l'intermédiaire  à  côté  et  non 
à  la  place  de  celle  du  producteur,  nous  parait  superflue.  Dès  que 
la  loi  sur  les  marques  de  fabrique  statue  que  le  droit  de  marque 
est  basé  sur  le  droit  de  propriété,  dès  lors  ce  droit  peut  être 
revendiqué  contre  quiconque  y  porterait  atteinte. 

Le  droit  de  marque  par  les  producteurs  a  été  reconnu  en  bien 
des  pays,  mais  non  celui  des  intermédiaires.  Nous  ne  concevons 
point  les  motifs  de  cette  distinction.  Pourquoi  l'intermédiaire  ne 


—  457  — 

jouirait-il  pas  aussi  bien  que  le  producteur  de  la  réputation  indus- 
trielle attachée  au  produit,  et  pourquoi  n'en  tirerait-il  pas  avan- 
tage? 

C'est  donc  à  juste  titre  que  la  loi  autrichienne  entre  autres 
comprend  sous  le  nom  de  marques  les  signes  qui  distinguent  des 
autres  marchandises  les  produits  d'un  industriel  ou  les  marchan- 
dises dun  commerçant. 

II  est  hors  de  doute  que  la  protection  accordée  aux  marques  du 
n^ociant  contribue  puissamment  à  l'élévation  du  marché.  Les 
maisons  seulement  qui  tiennent  des  marchandises  excellentes  ont 
des  motifs  de  faire  connaître  leurs  marques  au  marché.  Si  ces  marques 
pouvaient  impunément  être  imitées,  les  intérêts  du  public,  comme 
ceux  du  loyal  négociant,  en  souffriraient  également.  Si  la  marque 
&vorise  le  commerce,  cette  faveur  s'étend  également  aux  établis- 
sements industriels  qui  pourvoient  le  négociant  de  bonnes  mar- 
chandises. Cela  étant,  il  reste  à  désirer  que  les  lois  qui,  en  Alle- 
magne, auront  à  fixer  cette  protection,  soient  conçues  au  point 
de  vue  de  l'unité  et  rendues  sous  forme  de  législation  impériale. 
Nous  donnerons  dans  les  pages  suivantes  les  principes  des  lois 
indigènes  et  étrangères,  puis  nous  ferons  des  propositions  en  vue 
d'une  loi  générale  sur  les  marques  de  fabrique,  dont  la  réalisation 
est  demandée  par  toute  l'industrie  allemande. 


II. 


Très  peu  d'Etats  sont  privés  de  législation  sur  les  marques  de 
fabrique  ;  Hambourg,  Brème,  les  deux  Mecklenbourg,  la  Hesse  et 
la  Suisse  se  trouvent  dans  la  c.atégorie  des  Etats  qui  n'ont  pas 
légiféré  sur  cette  matière.  En  France,  en  Belgique,  en  Angleterre, 
en  Italie,  en  Autriche  et  dans  la  plupart  des  Etats  de  l'empire 
allemand  le  droit  des  marques  de  fabrique  existe.  Par  la  loi  du 
8  juillet  4870  et  du  3  mars  1874,  la  protection  a  été  inaugurée 
aux  Etats-Cnis  de  l'Amérique  du  Nord.  Avant  la  Révolution,  il 
existait  en  France  des  dispositions  légales  interdisant  et  réprimant 

TOMB  XLm.  AVRIL  ET  MAI  1B78.  11 


—  158  — 

l'imitation  des  marques  employées  par  les  membres  de  certaines 
maîtrises  ^ . 

Les  maîtrises  ayant  été  supprimées  par  la  Révolution,  et  leurs 
privilèges  abolis,  la  législation  de  1800  garantit  à  tous  les  fabri- 
cants la  protection  de  leurs  marques,  et  elle  réprima  toutes  les 
imitations  en  leur  appliquant  la  peine  encourue  par  le  faux  en 
écriture  privée.  La  loi  de  1809,  qui  institua  les  Conseils  de 
prud'hommes,  était  suivie  des  décrets  de  1810,  1811  et  1812, 
renfermant  des  dispositions  spéciales  sur  les  marques  dans  la 
fabrication  de  savons,  de  draps,  etc. 

La  loi  de  1825  étendit  cette  protection  aux  marques  dont  se 
servaient  les  intermédiaires,  sous  la  réserve  expresse  que  ces  der- 
nières marques  ne  remplaçassent  pas  les  premières,  mais  qu'elles 
fussent  placées  à  côté  d'elles. 

La  législation  belge  suit  la  législation  française.  Les  lois  de 
1800,  1809,  1810,  1811  et  1812  étaient  en  vigueur  dans  les 
deux  pays.  La  dernière  loi  (1812)  a  été  complétée  en  Belgique  en 
1820. 

En  Angleterre  il  y  a  eu  jadis,  comme  en  France^  la  protection 
des  marques  dans  les  maîtrises  et  aux  mêmes  conditions.  La  pre- 
mière loi  générale  sur  les  marques  de  fabrique  est  de  1862. 

Une  semblable  loi  a  été  rendue  en  Autriche  en  1858. 

En  Prusse,  le  Landrecht  permettait  de  porter  au  marché  des 
marchandises  à  marques  imitées,  pourvu  que  ces  marchandises 
fussent  d'aussi  bonne  qualité  que  les  marchandises  originales. 
Dans  le  cas  contraire,  le  fabricant  était  coupable  de  tromperie 
envers  le  public. 

La  loi  ne  prit  point  en  considération  que  par  l'imitation  les 
droits  et  les  intérêts  du  premier  fabricant  se  trouvaient  lésés. 


^  On  trouTe  dans  le  Livre  des  métiers  par  Etienne  Boileau,  fonctionnaire 
de  Louis  XI,  une  série  d»'  semblables  dispositions.  Voyez  Recueil  général  des 
anciennes  lois  françaises  depuis  Van  420  jusqu*d  la  Révolution  de  1789, 
par  MM.  Jourdân,  Dirrusy  et  Isambert,  vol.  I",  p.  290 

Les  maîtrises  allemandes  accordèrent  souvent  à  leurs  membres  protection 
contre  rimitation  et  la  falsification  de  leurs  marques  de  fabrique. 


—  159  — 

Dans  la  partie  ouest  de  la  monarchie  prussienne,  les  lois  fran- 
çaises de  1800,  1809,  1810  et  1812  prescrivant  le  dépôt  des 
marques  auprès  des  tribunaux  de  commerce,  étaient  en  vigueur. 

La  loi  sur  les  marques  a  été  introduite  en  1811  dans  les  par- 
ties de  Berg,  de  Westphalie  et  de  la  Prusse  rhénane. 

Tout  fabricant  ou  artisan  revendiquant  la  protection  par  marque 
au  tribunal  de  commerce  ou  au  Conseil  de  prud'hommes.  La 
marque  devait  être  différente  de  celle  des  fabricants  de  la  même 
industrie  déjà  déposée.  Le  dépôt  se  faisait  en  deux  exemplaires  ; 
il  en  était  délivré  acte  au  déposant.  Les  contestations  qui  pou- 
vaient s'élever  sur  les  marques  étaient  tranchées  par  le  tribunal 
de  commerce  ou  le  tribunal  civil.  Les  amendes  infligées  aux  imi- 
tateurs variaient  entre  300  et  3,000  fr.  La  récidive  entraînait  une 
amende  double,  ainsi  qu'un  emprisonnement  de  trois  à  six  mois. 

Dans  les  anciennes  provinces  prussiennes,  une  loi  de  1818 
établissait  la  marque  de  fabrique  pour  les  fers  en'  barres. 

Le  4  juillet  1840  une  loi  sur  les  marques  fut  rendue  pour  toute 
la  monarchie.  La  loi  précédente  de  1818,  comme  les  lois  rhénanes 
et  westphaliennes,  furent  abrogées. 

Gomme  l'industrie  des  fers  dans  ces  dernières  provinces  avait 
besoin  de  dispositions  non  prévues  par  la  loi  de  1840,  une  loi 
spéciale  fiit  rendue,  en  faveur  de  cette  industrie  en  1847.  C'est 
cette  loi  qui,  avec  une  ordonnance  de  1857,  a  fait  autorité  dans 
ces  provinces  jusqu'à  ces  derniers  jours*. 

Les  lois  de  Hambourg,  Brème,  des  deux  Mecklenbourg  et  du 
grand-duché  de  Hesse,  ne  préviennent  aucune  disposition  relative- 
ment aux  marques  de  fabrique.  Néanmoins,  par  le  traité  de  com- 
merce franco-allemand,  les  deux  villes  anséatiques  ont  garanti  la 
protection  aux  Français,  sous  la  condition  que  leurs  marques 
fussent  déposées  auprès  des  tribunaux  de  commerce  de  ces  deux 
villes. 

fiaden  et  la  France  s'étaient  réciproquement  garanti  la  protec- 
tion des  marques  par  traité  du  2  juillet  1857. 

^  Voyez  dans  VA^ppendice  la  loi  de  Nassau  et  de  Hanovre. 


—  160  — 

de  pénal  allemand  du  i5  mai  1871,  par  l'article  Î87, 
clément  t'imitation  des  marques  de  fabrique  en  tanl  que 
i  commerce, 
cet  article  : 

<  Sera  puni  d'une  amende  de  cinquante  à  mille  thalers 
emprisonnement  jusqu'à  six  mois  quiconque  aura  fausse- 
rqué  des  marchandises  ou  leur  emballage  du  nom  ou  de 
de  commerce  d'un  fabricant,  producteur  ou  commerçant 
ifédération,  ou  quiconque  aura  sciemment  mis  en  circu- 
}  marchandises  ainsi  faussement  désignées, 
même  pénalité  protégera  contre  les  atteintes  de  cette 
s  sujets  d'un  pays  étranger  dans  lequel  la  réciprocité  sera 
par  des  lois  ou  des  traités  imernationaux  dûment  publiés, 
peine  devra  être  appliquée  dans  les  cas  même  où  l'on 
traduit  quelqui-s  changements  dans  tes  noms  ou  la  raison 
lerce  dont  les  marchandises  sont  marquées,  si  ces  chan- 
sont  si  peu  apparents  qu'on  ne  puisse  s'en  apercevoir 
un  examen  très  attentif. 

ni. 

voici  arrivés  à  la  forme  des  marques  de  fabrique  et  à  la 
de  savoir  dans  quels  cas  le  fait  de  l'imitation  peut  être 
;  comme  étant  démontré. 

;  les  législations  disposent  que  les  marques  devront  être 
it  conçues,  afm  que  les  signes  caractéristiques  en  soient 
it  saisis. 

les  législations  exigent  le  nom  de  la  raison  sociale,  ainsi 
lomicile  en  toutes  lettres;  d'autres  l'emploi  de  figures, 
de  lettres  isolées,  de  sceaux,  de  timbres,  etc.  Dans  plu- 
ats  l'emploi  de  certains  signes  et  figures  est  prohibé. 
ation  est  démontrée  quand  la  marque  imitée  ne  se  dis- 
ts  ou  ne  se  distingue  que  difficilement  de  la  marque  ori- 
[I  y  a  présomption  d'imitation  quand  les  parties  caracté- 
de  la  marque  originale  sont  imitées  clandestineinent. 


—  161  — 

Beaucoup  de  législations  donnent  compétence  au  tribunal  de 
commerce  et  au  Conseil  des  prud'hommes  de  déclarer  que  Timi- 
tation  est  constante.  Ailleurs  c'est  le  juge  ordinaire  qui  décide 
avec  la  participation  d'experts. 

En  France  la  loi  admet  comme  marques  de  fabrique  l'emploi 
de  noms  lisiblement  écrits,  les  symboles,  armes,  timbres,  sceaux, 
vignettes,  reliefs,  lettres,  etc.  Ils  peuvent  être  appliqués  aux  embal- 
lages. Sont  passibles  de  peines  tous  ceux  qui  imitent  ou  emploient 
des  marques  d'autrui;  qui  mettent  dans  le  commerce  des  mar- 
chandises avec  de  fausses  marques  ;  qui  imitent  frauduleusement 
la  marque  originale  dans  ses  caractères  non  essentiels;  qui  se 
servent  de  marques  par  lesquelles  les  acheteurs  sont  induits  en 
erreur  ou  qui  portent  au  marché  des  marchandises  falsifiées  de 
cette  façon. 

La  législation  belge  exige  que  toute  marque  de  fabrique  enre* 
gistrée  se  distingue  de  toute  autre  marque  de  la  même  branche 
industrielle.  Il  est  loisible  à  tout  fabricant  et  négociant  de  faire 
reconnaître  cette  distinction  de  sa  marque  de  celle  des  autres  par 
le  Conseil  des  prud'hommes.  En  cas  de  contestation  par  des  tiers, 
le  tribunal  de  commerce  statue  en  faveur  de  la  marque  inscrite 
en  dernier  lieu.  Les  parties  ont  le  recours  au  tribunal  d'appel. 

La  loi  italienne  prescrit  la  diversité  des  marques,  et  ordonne 
Tapplicaticn  du  nom  et  du  domicile  du  fabricant  et  du  négociant. 
Ce  dernier  ne  peut  enlever  la  marque  du  premier  qu'avec  son 
autorisation.  En  cas  de  refus,  il  ne  peut  appliquer  sa  marque  qu'à 
côté  de  celle  du  fabricant. 

La  loi  anglaise  prohibe  l'imitation  faite  dans  le  but  de  tromper 
le  p  iblic.  Sont  également  punissables  les  imitations  faites  de 
manière  à  ce  que  la  marque  imitée  détermine  évidemment  une 
errair  dans  le  public.  Quiconque  participe  à  la  confection  de  la 
marque  où  à  la  vente  de  la  marchandise  ainsi  marquée,  est  réputé 
punissable. 

Les  Etats-Unis  n'accordaient  avant  1870  la  protection  qu'aux 
marques  sur    marchandises   patentées.    Par  loi  du   8  juillet 


—  162 


1870  et  3  mars  iSli^  la  protection  est  étendue  à  toutes  les 
marques. 

En  Autriche  les  marques  doivent  pouvoir  facilement  se  distin- 
guer de  toutes  les  autres  qui  se  trouvent  dans  le  commerce.  Elles 
ne  peuvent  consister  en  lettres,  mots,  chiffres  isolés,  en  armes  de 
provinces  ou  d'Etats.  Le  droit  de  la  marque  ne  s'étend  qu'à  une 
seule  branche  d'industrie.  La  même  marque  ne  peut  servir  dans 
plusieurs  branches. 

La  loi  r^*sse  subordonne  la  cession  du  droit  de  la  marque  au 
transfert  de  la  raison  sociale  en  tierce  main.  L'imitation  est 
déclarée  constante  dès  que,  pour  distinguer  l'imitation  de  l'origi- 
nal, il  faut  une  attention  particulière. 

La  Prusse  condamne  l'imitation  quand  la  marque  ajoute  au 
nom  du  propriétaire  l'indication  de  son  domicile.  L'article  %9 
statue,  comme  la  loi  autrichienne,  que  l'imitation  est  constatée 
dès  que  le  nom  et  le  domicile  du  propriétaire  sont  indiqués;  qu'il 
existe  de  légères  différences  d'avec  la  marque  originale,  et  que, 
pour  reconnaître  la  falsification,  il  faut  une  certaine  attention. 

S'expriment  de  même  la  législation  de  Anhalt-Bernbourç 
(22  juin  1852),  Waldeck  (Code  pénal,  15  mai  1815),  Oldenbourg 
(3  juillet  1858),  Lubeck  (24  août  1853),  Reuss  (16  novembre  1854). 

En  Saûce  le  Code  pénal  (l^r  octobre  1868),  comme  dans  les 
Etats  de  Thuringe,  toute  imitation  de  marque  de  fabrique  ou  de 
négociant,  même  clandestine,  est  interdite. 

En  Hanovre  (la  loi  du  25  mai  1847,  §  223  et  ss.)  et  en  Nassau 
(22  avril  1839)  est  interdite  l'imitation  de  toute  marque  dont  la 
contrefaçon  ne  peut,  sans  grande  attention,  être  distinguée  des 
marques  existantes. 

La  loi  bavaroise  du  21  décembre  1 862  protège  toutes  les  mar- 
ques, soit  qu'elles  portent  le  nom  ou  la  raison  sociale  du  fabricant, 
soit  qu'elles  portent  simplement  des  figures. 

En  Wurtemberg,  conformément  à  la  loi  sur  l'industrie  du 
12  février  1862,  des  fabricants  et  négociants  doivent  indiquer  les 


—  163  — 

noms  et  domicile  pour  pouvoir  revendiquer  la  protection  en  cas 
d'imitation  et  de  falsification. 

Le  grand-duché  de  Badf'  accorde  protection  légale  contre 
toute  imitation  de  marque. 

IV. 

La  législation  de  certains  Etats  exige  l'enregistrement  des  mar- 
ques originales;  d'autres  non. 

Dans  les  premiers  Etats  la  protection  dépend  de  cet  enregistre- 
ment, dont  la  date  pèse  d'un  poids  décisif  en  cas  de  contestation 
sur  la  priorité. 

Le  dépôt  et  l'enregistrement  s'opèrent  dans  certains  Etats 
auprès  des  tribunaux  de  commerce  ou  des  Conseils  de  prud'- 
hommes, ou  bien  auprès  des  autorités  administratives.  Dans 
d'autres  auprès  d'une  autorité  centrale. 

Quelques  Etats  ne  prélèvent  que  des  taxes  insignifiantes  (France), 
tandis  que  dans  d'autres  pays  ces  taxes  sont  assez  importantes; 
enfin  dans  d'autres  il  n'est  rien  prélevé  du  tout. 

En  France^  pour  obtenir  la  poursuite  judiciaire,  il  faut  le  dépôt 
des  marques  auprès  du  tribunal  de  commerce  comme  pour  les 
dessins. 

En  1809  les  Conseils  des  prud'hommes  ont  été  chargés  de 
l'enregistrement  des  marques.  Ceux-ci,  en  cas  de  contestation, 
ont  la  compétence  d'arbitres. 

Par  la  loi  du  23  juin  4857,  la  protection  légale  et  l'usage 
exclusif  de  la  marque  ne  sont  accordés  que  moyennant  le  dépôt. 
En  cas  de  contestation  de  priorité,  c'est  la  date  du  dépôt  qui  est 
décisive.  Les  détenteurs  de  marques  sont  tenus  de  les  appliquer  à 
leurs  marchandises.  Il  n'y  a  pas  d'enquête  avant  le  dépôt. 

Les  lois  bdges,  comme  les  lois  françaises,  ordonnent  l'enregis- 
trement des  marques  auprès  des  tribunaux  de  commerce,  et  en 
font  dépendre  la  revendication  juridique  du  droit  des  marques. 

En  Italie^  la  loi  de  4867  ordonne  le  m^mo  enregistrement  pro- 
duisant la  même  conséquence. 


—  164  — 

istrement  esl  demandé  aux  préfets.  Deux  marques  sonl 
ivec  l'indication  des  produits  auxquels  elles  seront  appli- 
préfecture  transmet  au  ministère  du  commerce,  qui 
l'enregistrement  et  en  donne  acte.  La  marque  n'est  pas 
avant  l'enregistrement.  La  date  est  décisive  en  cas  de 
)n  de  priorité.  Il  y  a  lésion  du  droit  de  marque  dès 
ividu  non  autorisé  imite  frauduleusement  la  marque  ou, 
lolosive,  la  porte  au  marché. 

fleterre,  l'enregistrement  n'existe  pas  en  raison  de  la 
le  dimension  que  prendrait  le  registre. 
Us-Unis,  et  depuis  1870,  la  protection  de  la  marque 
l'enregistrement  préalable. 

riche  il  y  a  enregistrement.  Deux  exemplaires  sont  pré- 
%  Chambre  d'industrie.  L'un  est  inscrit  sous  le  numéro 
urant,  et  déposé;  l'autre,  sur  lequel  est  mentionnée  la 
l'heure  du  dépôt,  est  rendu  au  propriétaire.  Si  plusieurs 
lentiques  sont  présentées  par  plusieurs  individus,  c'est 
i  dépôt  qui  détermine  la  priorité.  Le  registre  des  mar- 
ia disposition  du  public  au  ministère  du  commerce. 
1  pas  d'enregistrement  dans  les  Ëtats  appartenant  à 
Confédération  de  l'Allemagne  du  Nord.  Pour  l'industrie 
aciers  des  provinces  rhénanes  prussiennes  et  de  West- 
>xiste  un  régime  exceptionnel.  Les  fabricants  des  arroa- 
s  Neuss,  de  Duisbui^  et  Kssen  déposent  leurs  marques 
Conseil  des  prud'hommes  à  Hagen;  les  autres  produc- 
provinces  rhénanes  auprès  du  Conseil  de  Solingen  ou 
heid.  Ces  Conseils  procèdent  à  Tenregistrement. 


nés  édictées  par  les  législateurs  contre  l'imitation  varient 
l'imitation  est  dolosive  ou  non.  Certains  pays  ne  la 
[u'aulant  qu'elle  se  pratique  évidemment  dans  le  but  de 
ne  par  l'imitation  le  propriétaire  se  trouve  lésé.  D'autres 


—  i66- 

n'édictent  que  de  faibles  peines.  D'autres,  reconnaissant  dans 
l'imitation  une  atteinte  au  droit  de  propriété  à  réprimer  sévère* 
ment,  édictent  amende  et  prison;  en  cas  de  récidive  les  peines  sont 
aggravées.  Dans  plusieurs  Etats  la  propagation  sciemment  dolo- 
sive  est  mise  sur  la  même  ligne  que  l'imitation.  Presque  toutes 
les  législations  statuent  des  dommages  et  intérêts  en  faveur  du 
propriétaire  lésé. 

Par  contre  l'imitation  demeure  indemne  dans  d'autres  branches 
industrielles;  la  poursuite  et  la  condamnation  de  l'imitateur  n'ont 
lieu,  et  cela  dans  tous  les  Etats,  que  sur  plainte  de  la  partie  lésée; 
les  amendes  dans  quelques  Etats  (Autriche)  sont  versées  au  fonds 
des  pauvres. 

En  France  l'imitation  des  marques  est  punie,  d'après  la  loi  de 
1809,  de  la  réclusion  *. 

Depuis  1857  il  est  prononcé  une  amende  de  50  à  3,000  fr.  et 
un  emprisonnement  de  trois  mois  à  trois  ans.  En  cas  de  récidive, 
tes  peines  sont  doublées.  Le  condamné  est  déclaré  méligible  à  la 
Chambre  de  commerce.  Le  possesseur  de  marchandises  à  marques 
contrefaites  s'expose  à  la  confiscation  que  le  propriétaire  de  la 
marque  véritable  peut  faire  opérer  du  consentement  du  juge  par 
un  huissier.  Celui  qui  requiert  la  confiscation,  justifiera  du  dépôt 
de  sa  marque  auprès  de  l'autorité  compétente,  et  fournira  caution, 
s'il  y  a  lieu. 

VL 

En  Angleterre  le  contrefacteur  est  tenu  d'indemniser  le  pro- 
priétaire jusqu'à  concurrence  du  dommage  causé.  Il  est  en  outre 
condamné  à  une  amende  de  10  schelling  minimum. 

En  Autriche  l'indemnité  est  fixée  par  le  juge  ;  l'autorité  admi- 
nistrative, dès  qu'elle  est  convaincue  du  droit  du  plaignant,  pro- 
cède, sur  la  requête  de  celui-ci,  au  séquestre  des  marchandises 
imitées  et  de  l'outillage  qui  a  servi  à  la  falsification.  Il  est  en 
outre,  en  cas  de  falsification  consciente,  prononcé  une  amende 


<  Bt  même  da  carcan,  aboli  en  1832. 


—  166  — 

de  25  à  500  fl.,  doublée  en  cas  de  récidive;  si  la  récidive  se 
répèle,  elle  est  réprimée  par  remprisonnement. 

En  Italie  l'amende  est  portée  jusqu'à  2,000  fr.,  et,  en  cas  de 
récidive,  à  4,000  fr.  L'intermédiaire  qui  enlève  la  marque  sans 
l'autorisation  du  propriétaire,  est  atteint  de  la  même  peine.  Les 
marchandises  à  marques  contrefaites  sont  confisquées. 

En  Belgique  l'imitation  est  traitée  comme  en  Frnnce.  La  con- 
trefaçon des  marques  dans  la  quincaillerie  est  punie  d'une  amende 
de  300  et  de  600  fr.;  en  cas  de  récidive  avec  emprisonnement 
jusqu'à  six  mois.  L'imitation  des  marques  de  savon  est  frappée 
d'une  amende  jusqu'à  3,000  fr.,  et  de  6,000  fr.  en  cas  de  récidive, 
avec  confiscation  de  la  marchandise. 

La  loi  prussienne  de  1840,  convertie  en  Code  pénal  en  1851, 
et,  en  cas  de  récidive,  un  emprisonnement  jusqu'à  six  mois, 
contre  quiconque,  dans  l'emballage  des  marchandises,  emploie 
faussement  le  nom  ou  la  raison  sociale,  avec  le  domicile  d'un 
fabricant,  producteur  ou  négociant  indigène. 

Pour  les  dispositions  pénale*?  de  1847  en  vigueur  dans  les  pro- 
vinces rhénanes,  voir  Y  Appendice. 

En  Hanovre  les  amendes  allaient  jusqu'à  100  fl.  et  l'emprison- 
nement à  six  semaines. 
'  En  Nassau  l'amende  était  de  100  fl. 

Kn  Saxe  l'emprisonnement  allait  jusqu'à  quntre  mois  et  Tam^nde 
jusqu'à  200  fl. 

Dans  les  pays  soumis  au  Code  de  Thuringe  (Weimar,  I8r>0, 
20  mars),  l'imitation  était  punie  d'un  emprisonnement  ju  qu'à 
deux  mois  ou  d'une  amende  fixée  par  le  juge. 

Braunschweig  (Code  pénal,  10  juillet  1840,  article  228)  et 
Lippe-Dptmold  ne  punissent  l'imitation  que  dans  le  cas  où  elle 
est  opérée  dans  l'intention  de  lucre  et  qu'elle  lèse  les  intéièis  de 
tiers.  La  peine  va  jusqu'aux  travaux  forcés  durant  une  année. 

En  Bavière  toute  imitation  patente  ou  clandestine,  tout  com- 
'  :•  merce  avec  marque  contrefaite  dans  le  but  de  lucre  et  de  trom- 

perie, sont  punis  d'une  amende  allant  jusqu'à  150  fl.  En  cas  de 


—  467  — 

« 

récidive,  emprisonnement  jusqu'à  trois  mois  et  amende  jusqu'à 
1,000  fl. 

La  loi  ivurtembergeoise  du  12  février  1862  statue  contre  Timi- 
tation  des  marques  et  le  commerce  avec  marques  imitées  une 
amende  jusqu'à  500  fl.  et  un  emprisonnement  jusqu'à  deux  mois. 
La  récidive  empotte  quatre  mois. 

En  BadCy  l'imitation  est  punie  par  le  Gode  pénal  du  6  mars 
1845,  article  444,  d'une  amende  proportionnelle  au  dommage 
causL^  à  déterminer  par  le  juge,  ou  d'un  emprisonnement  allant 
jusqu'à  trois  mois.  Le  Code  pénal  de  F  empire  d^  Allemagne 
(15  mai  1871)  qui  remplace  les  codes  particuliers^  fixe  contre 
l'imitation  frauduleuse  une  amende  de  50  à  1 ,000  thalers,  ou  un 
empi  isonnement  jusqu'à  six  mois. 

Le  Code  de  commerce,  article  27,  statue  que  l'individu  dont  les 
intérêts  se  trouvent  lésés  par  l'emploi  non  autorisé  de  sa  marque, 
peut  requérir  la  défense  de  cet  emploi,  et  réclamer  des  dommages 
et  intérêts.  Le  tribunal  de  commerce  statue.  Le  jugement  qui 
intervient  peut  être  publié. 

VIL 

La  plupart  des  Etats  ayant  légiféré  sur  cet  objet,  garantissent 
la  protection  aux  marques  étrangères  comme  aux  marques  indi- 
gènes, pourvu  qu'il  y  ait  réciprocité.  Dans  certains  Etats  la  réci- 
procité est  établie  par  des  traités  très  libéralement  conçus. 

En  France^  pour  la  protection  des  dessins,  les  étrangers  qui 
ont  des  fabriques  au  dehors  sont  placés  sur  la  même  ligne  que  les 
nationaux.  La  protection  est  égale  entre  Français  et  étrangers 
pour  les  marchandises  fabriquées  au  dehors  et  munies  de  mar- 
ques, dès  que  le  pays  éti*anger  accorde  la  réciprocité. 

Ultalie  et  le  Hanovre  protègent  les  marques  étrangères  à 
l'égal  des  marques  nationales. 

Les  marques  de  fabrique  étaient  protégées  dans  tout  le  Zoll^ 
verein  même  avant  la  législation  de  l'empire  * . 

^  Voir  la  loi  bavaroise  du  21  décembre  1862. 


a  réciprocité  à  l'égard  d'Etals  non  allemands,  il 

spécial.  C'est  ainsi  que  la  loi  prussienne  (Gode 

&)  frappe  de  la  même  peine  l'imitation  de  mar- 

!t  l'imitation  de  marques  nationales. 

le  la  réciprocité  a  également  été  reconnu  aux 

ppliqué  par  les  lois  de  1870  et  1871. 

axe  d'enregistrement  est  de  40  fr.  et  celle  de  la 

En  France  elle  est  de  1  fr.;  en  Autriche  de  5  fl.; 

le  26  dollars. 

VIII. 

luxquels  nous  sommes  arrivés  par  la  comparaison 
ilations  sur  les  marques  de  fabrique  et  dont  nous 
^commander  la  mise  en  pratique,  nous  conduisent 
li  suit  : 

issaire  de  généraliser  la  protection  des  marques, 
le  on  protège  una  propriété  bien  acquise, 
es  marques,  pour  être  efficace,  reconnaîlrM   les 
propriété  réellement  juridique. 
tir  une  pareille  propriété,  la  loi  veillera  à  ce  que 
jromptement  constatée,  la  procédure  relative  à  la 
lilée  et  le  délit  sévèrement  réprimé. 
t,  la  marque  sera  déposée  auprès  d'une  autorité 
istrée  par  celle-ci;  afm  que  les  avantages  de  l'en- 
issent  servir,  en  cas  de  constatation,  d'une  façon 
nécessaire  d'établir  un  bureau  central  comme  aux 

rét  de  l'industrie  allemande,  ce  bureau  sera  établi 
llemagne. 

^ue,  pour  avoir  le  caractère  de  marque  originale, 
deux  exemplaires  au  Bureau  central  de  l'empire 
•s,  et  enregistrée  par  lui. 
nplaires,  munis  de  la  description  de  la  marque, 


—  169  — 

seront,  par  le  tribunal  du  ressort  du  requérant,  reconnus  comme 
émanant  effectivement  de  lui.  Après  enregistrement,  l'un  des  exem- 
plaires portant  la  date  de  l'enregistrement  sera  retourné  à  l'impétrant. 

7.  Pour  tout  enregistrement  il  est  dû  au  bureau  central  un 
droit  de  deux  marcs  au  maximum  aux  fins  d'entretien  du  bureau. 

8.  Une  enquête  est  ordonnée  pour  savoir  si  des  dispositions 
exceptionnelles  sont  indispensables  en  faveur  de  l'industrie  du  fer, 
relativement  au  dépôt  et  à  l'enregistrement  de  ses  marques. 

9.  Les  marques  ne  sont  pas  examinées  avant  leur  enregistrement. 
Le  propriétaire  seul  peut  intenter  une  action  contre  les  imitateurs. 

10.  Celui  qui  entend  revendiquer  la  protection  doit,  au  préa- 
lable, prouver  l'enregistrement.  La  date  de  l'enregistrement  fait 
foi  et  l'emporte,  en  cas  de  contestation  de  priorité,  jusqu'à  preuve 
du  contraire. 

Sur  requête  du  propriétaire,  il  est  procédé  à  l'extinction,  au 
registre,  de  la  marque  imitée. 

11.  La  législation  de  l'empire  désignera  les  signes  et  figures 
dont  l'emploi,  pour  marques,  est  inadmissible. 

Elle  statuera  que  les  armes  privées  n'y  peuvent  être  employées. 
Elle  interdira  et  réprimera  toute  imitation  clandestine. 

Les  caractères  qui  déterminent  le  fait  de  l'imitation  sont  à 
indiquer  avec  précision  (comme  en  Autriche). 

12.  Les  tribunaux  civils  connaissent  de  toutes  contestations  sur 
les  marques  (sauf  dispositions  exceptionnelles  à  établir  en  faveur 
de  l'industrie  des  fers). 

Ils  prendront  l'avis  des  Chambres  de  commerce  et  d'industrie, 
des  Conseils  de  prud'hommes  et  d'experts,  mais  ils  rendront  leurs 
jugements  indépendamment  de  ces  avis. 

13.  Le  principe  d'une  indemnité  pleine  et  entière  est  à  inscrire 
dans  la  loi  en  faveur  du  propriétaire  lésé,  pour  autant  que  cette 
indemnité  puisse  être  déterminée. 

14.  Les  propriétaires  de  marques  ne  peuvent  empêcher  ni  pro- 
hiber l'application  de  leurs  marques  dans  une  industrie  autre  que 
la  leur. 


■1 


I 


—  470  - 

15.  La  loi  de  l'empire  sur  le!^  marques  accordera  une  égale 
protection  aux  propriétaires  étrangers  de  marque^,  étant  admis  la 
réciprocité.  Dans  ce  cas  les  traités  spéciaux  sont  inutiles. 

i6.  Le  droit  de  marque  s'éteint  après  un  laps  de  vingt-cinq 
années,  s'il  n'est  renouvelé  après  cette  période.  Les  marques 
éteintes  sont  signalées  par  la  voie  de  la  publicité. 

17.  Le  bureau  central  publie  dans  un  organe  spécial,  chaque 
mois,  les  marques  nouvellement  enregistrées,  ainsi  que  les  mar- 
ques éteintes  et  les  cessions  de  marques. 

Les  jugements  rendus  en  matière  de  marques  sont  également 
publiés  dans  cet  oi^ane,  à  la  diligence  de  la  partie  gagnante. 

Il  appert  des  propositions  ci-dessus  que  les  dispositions  de 
Tempire  d'Allemagne  (article  287  du  Code  pénal  et  article  27  de 
la  loi  sur  le  commerce)  nous  semblent  insuffisantes  à  la  réglemen- 
tation définitive  du  droit  des  marques^  et  que  par  ces  dispositions 
on  ne  tient  pas  compte  des  besoins  de  l'industrie,  pas  plus  qu'on 
reconnaît  l'importance  et  la  justice  due  à  la  protection  des  mar- 
ques de  fabrique. 


APPENDICE. 

I.  Ordonnance  royale  de  Prusse  du  l^î  août  1847  sur  les 
marques  de  fabrique  dans  l'industrie  des  fers  en  la  pro- 
vince de  Westphalie  et  la  province  rhénane  (19  articles). 

IL  Loi  modificative  de  l'ordonnance  ci-dessus  du  24  avril  1854 
(6  articles). 

III.  Code  pénal  du  royaume  de  Saxe  du  l^r  octobre  1868 

(article  312). 

IV.  Ordonnance  sur  l'industrie  dans  le  royaume  de  Wurtem- 

berg du  12  février  1862  (6  articles). 

V.  Code  pénal  de  V empire  (ï Allemagne  du  15  mai  1871 

(article  287). 
YI.  Code  pénal  du  grand-duché  de  Bade  du  6  mars  1845 
(article  444). 


—  171  — 


RAPPORT 

de  MiA.  ËNGEL-DoLLFUS  et  Iwan  Zuber,  au  nom  du  comité  de 
commerce j  sur  deux  mémoires  présentés  pour  le  prix  no  7. 


Séance  du  29  janvier  1873 


Messieurs, 

Vous  avez  renvoyé  à  rexamen  de  votre  comité  de  commerce 
deux  mémoires  présentés  pour  concourir  au  prix  no  7  traitant  de 
la  protection  des  dessins  et  marques  de  fabrique. 

L'initiative  prise  par  l'industrie  alsacienne  parait  enfin  porter 
ses  fruits,  et  Ton  commence  à  comprendre  eu  Allemagne  toute 
l'importance  de  cette  question,  comme  le  prouvent  diverses  publi- 
cations et  notamment  le  rapport  de  la  Chambre  de  commerce  de 
Lieipzig,  qui,  à  l'unanimité  moins  2  voix,  recommande  les  prin- 
cipes développés  dans  la  pétition  de  la  Chambre  de  commerce  de 
Mulhouse,  pour  servir  de  base  à  la  codification  du  régime  des 
dessins  et  modèles  de  fabrique  en  Allemagne;  votre  comité  de 
commerce  a  donc  cru  devoir  hâter  l'examen  des  mémoires  envoyés, 
et  m'a  chargé,  conjointement  avec  M.  Ëngel-DoUfus,  de  présenter 
ses  conclusions. 

L'un  des  mémoires,  signé,  contrairement  au  mode  usité,  se 
borne  à  quelques  considérations  tellement  sommaires,  qu'il  a  dû, 
de  prime  abord,  être  écarté  comme  insuffisant  pour  mériter  un 
prix. 

Le  second  mémoire,  rédigé  en  langue  allemande,  porte  pour 
devise  : 

c  L'art  de  créer  le  génie  n'est  peut-être  que  l'art  de  le  seconder,  > 
(Mirabeau),  puis  quatre  vers  de  Schiller. 

Les  extraits  lus  par  M.  le  président  dans  la  séance  de  novembre 
vous  ont  déjà  permis  de  juger  tout  l'intérêt  que  mérite  ce  volumi- 
neux travail  que  nous  allons  passer  rapidement  en  revue. 


—  i7î  — 

:s  avoir  établi  combien  il  est  juste  et  rationnel  de 
intions  et  créations  de  toute  nature  dès  l'instant 
un  corps,  lait  ressortir  qu'il  laut  toutefois  aussi 
concours  eificace  de  la  société  par  tous  les  élé- 
ion  et  d'étude  qu'elle  offre  à  chacun. 
n  partage  équitable  entre  l'inventeur  et  la  société 
ince  à  espérer  de  toute  nouvelle  valeur  d'échange 
le  plus  juste  et  le  plus  simple  est  de  garantir  à 
>priété  exclusive  pour  un  temps  limité,  mais  suf- 
lisser  largement  exploiter  son  idée, 
nt  de  départ  de  toutes  les  lois  sur  les  patentes  ou 
on. 

nsuite  ressortir  combien  on  est  injuste  et  incon- 
sant  toute  protection  à  l'artiste  industriel,  alors 
euvre  du  peintre,  du  littérateur  ;  et  il  insiste  sur 
créateurs  d'objets  d'échange,  de  quelque  nature 
droit  à  la  même  protection  contre  Timitation. 
mcore  une  considération  d'un  haut  intérêt  social  : 
ns  l'industrie  relève  le  niveau  des  ouvriers  et  des 
ar  il  conduit  à  créer  des  produits  supportant  des 
i-d'œuvres  plus  élevées,  ce  qui  est  le  plus  grand 
Tavailleur  ;  mais  la  protection  seule  peut  garantir 

id  l'art   industriel   trop   rabaissé  par  quelques 

Is;  il  attribue  la  décadence  de  certaines  grandes 

lemagne,  comme  par  exemple  celles  des  porce- 

ux,  des  impressions,  à  l'absence  du  goût  spéci^ 

on. 

)u  ajouter  que,  pour  arriver  à  une  certaine  répu- 

l'arliste  industriel  quelque  chose  de  plus  que 
et  l'imagination;  il  faut  aussi  qu'il  connaisse  à 
£S  et  les  exigences  de  l'industrie  pour  laquelle  il 
'est  donc  là  une  condition  de  plus  à  remplir,  et 

que  d'être  souvent  fort  difficile  et  onéreuse. 


—  in  — 

Après  avoir  ainsi  plaidé  avec  beaucoup  de  force,  de  clarté  et 
de  logique  la  cause  que  nous  soutenons,  le  mémoire  passe  en 
revua  les  lois  protectrices  en  France,  en  Belgique,  en  Angleterre, 
aux  Etats-Unis,  en  Autriche  et  en  Russie;  il  indique  leurs  dates 
et  origine,  et  compare  les  règlements  adoptés  dans  chaque  pays 
pour  les  conditions  de  dépôt  et  d'enregistrement,  la  procédure  et 
les  indemnités  en  cas  de  poursuites,  la  durée  de  la  protection,  etc. 

Cette  partie  du  travail,  la  plus  utile  au  point  de  vue  de  l'étude 
pratique  de  l'importante  question  qui  nous  occupe,  fait  bien  res- 
sortir l'isolement  injustifiable  et  pour  ainsi  dire  honteux  dans 
lequel  se  place  l'Allemagne  par  l'absence  de  toute  loi  protectrice. 

Nous  signalerons  encore  les  intéressants  renseignements  sur  la 
loi  aux  Etats-Unis  peu  connue  ici;  cette  loi  a  cela  de  remar- 
quable qu'elle  place  sur  la  même  ligne  les  inventions  de  toute 
nature,  y  compris  les  dessins  et  modèles,  et  qu'elle  protège  les 
produits  industriels  à  l'égal  des  œuvres  d  art;  mais,  le  principe 
équitablement  admis,  se  trouve  renversé  en  pratique  quant  aux 
dessins  industriels  par  des  taxes  beaucoup  trop  élevées  et  des 
formalités  de  serment  et  autres  par  trop  compliquées. 

L'auteur  donne  ensuite  en  onze  paragraphes  un  aperçu  des 
clauses  et  conditions  qu'il  recommanderait  pour  une  nouvelle  loi; 
il  est  pleinement  d'accord  en  général  avec  les  principes  soutenus 
par  la  Société  industrielle  et  la  Chambre  de  commerce  de  Mul- 
house; cependant  nous  devons  signaler  certaines  divergences  sur 
quelques  points*,  savoir  : 

Surle§5. 

L'enregistrement  des  dessins  et  modèles  doit  pouvoir  se  faire 
autant  que  possible  auprès  d'une  juridiction  locale,  plutôt  qu'au- 
près d'une  administration  centrale. 

L'enregistrement  obligatoire  des  cessions  serait  une  complica- 
tion bien  inutile,  le  cédant  pouvant  toujours  donner  ses  pouvoirs 
à  son  cessionnaire  en  cas  de  poursuites  à  faire. 

*  Voir  le  rapport  pubUé  dans  le  Bulletin  de  la  Société  industrielle,  année 
1870,  pp.  99  à  126,  et  comparer  notamment  pp.  103, 105  à  109  et  119. 

TOMB  XLm.    AVBIL  ET  MAI  1873.  12 


—  474  — 

Tout  comme  la  Chambre  de  commerce  de  Leipzig,  nous  repous- 
ons  l'obligation  d'une  marque  spéciale  pour  les  produits  déposés; 
i  ce  point  a  été  omis  dans  les  précédents  travaux  de  la  Soàété 
idustrielle  et  de  la  Chambre  de  commerce  de  Mulhouse,  c'est 
niquement  parce  que  la  pratique  consacrée  en  France  par  une 
)ngue  expérience  Tavait  mis  hors  de  toute  discussion.  L'auteur 
u  mémoire  va  jusqu'à  demander  que  les  produits  fabriqués  indi- 
uent  le  nom  et  domicile  du  propriétaire  et  la  date  de  l'enre^s- 
-ement,  ce  qui  serait  absolument  impossible  dans  beaucoup  de 
as. 

Enfin  la  condition  de  devoir  exploiter  dans  un  délai  donné  sous 
eine  de  nullité  de  la  garantie  légale,  nous  paraît  inutilement 
ivère;  en  effet,  la  vente  d'un  article,  créé  par  exemple  pour  l'ex- 
Drtation,  peut  rester  en  suspens  pendant  des  années  et  l'on  ne 
)it  aucune  raison  plausible  pour  en  faire  une  cause  de  déchéance 
rant  le  terme. 

Sur  le  §6,  f. 

Le  mémoire  demande  que  la  plainte  soit  déposée  auprès  du 
ibunal  civil  du  ressort  dans  lequel  l'imitateur  a  opéré  l'imitation  ; 
DUS  ferons  observer  que  souvent  on  ignore  où  s'opère  l'imitatico 
,  que,  selon  nous,  les  poursuites  doivent  avoir  lieu  là  où  le  délit 
été  constaté. 

Nous  recommanderions  aussi  de  préférence  la  juridiction  des 
ibunaux  de  commerce  pour  toute  action  civile,  et  il  serait  à  dé- 
rer  que  la  loi  prescrivit  une  tentative  préalable  de  conciliation, 
ir  exemple  par  devant  les  conseils  de  prud'hommes. 

Sur  le  g  7. 

L'auteur  propose  trois  ou  au  plus  cinq  années  pour  la  durée  de 
garantie  ;  nous  estimons  qu'il  serait  plus  équitable  d'accorder 
i  choix  du  déposant  de  une  à  quinze  années,  ou  tout  au  moins 
:  une  à  dix  années,  certains  produits  riches  exigeant  bien  des 
ittées  pour  couvrir  leurs  frais. 


—  i75  — 

Sur  le  §  il. 

Comme  simplification  et  pour  écarter  une  cause  de  déchéance, 
il  y  aurait  lieu  de  recommander  une  laxe  annuelle,  mais  payable 
d'avance,  pour  toute  la  durée  de  la  garantie  demandée.  Par  contre 
cette  taxe  devrait  être  très  minime  et  ne  pas  dépasser  un  marc 
par  année  et  par  paquet  de  un  ou  plusieurs  dessins. 

Sous  le  mérite  de  ces  observations,  votre  comité  de  commerce 
accorde  son  entière  approbation  à  cette  première  partie  du  mé- 
moire relative  aux  dessins  et  modèles  de  fabrique. 

Ainsi  que  le  fera  ressortir  le  rapport  de  M.  Engel-Dollfus  sur  la 
seconde  partie  du  mémoire  traitant  des  marques  de  fabrique,  les 
conclusions  sont  encore  là  entièrement  favorables  ;  votre  comité 
de  commerce  est  donc  d'avid  que  l'auteur  du  mémoire  portant 
(>our  devise  :  <  L'art  de  créer  le  génie  n'est  peut-être  que  l'art  de 
<  le  seconder,  >  a  rempli  toutes  les  conditions  du  programme 
pour  le  prix  no  VII  ;  il  vous  propose  en  conséquence  de  lui  dé- 
cerner une  médaille  de  l'**  classe  et  de  le  féliciter  hautement 
de  son  beau  travail. 

Janvier  1873.  J.  Zuber. 


RAPPORT 

sur  la  partie  relative  à  la  protection  à  accorder  aux  marques  de 
fabrique^  du  Mémoire  répondant  au  prix  N""  VII  du  concours 
de  187  3  y  présenté  y  au  nom  du  Comité  de  commuée,  par 
M.  Engel-Dollfus. 


Séance  du  29  janvier  1873. 


Messieurs, 

Ce  n'est  pas  sans  motifs  que  la  Société  industrielle,  dans  son 
programme  des  prix,  a  scindé  les  deux  questions  de  la  propriété 
Jjs  dessins  et  des  marques  de  fabrique  ;  elles  sont  en  effet  très 
distinctes,  et  par  leur  origine  et  dans  leurs  rapports  avec  les  droits 


—  176  — 

de  la  collectivité,  qu'il  ne  faut  jamais  perdre  de  vue  lorsqu'il  s'agit 
de  l'établissement  des  titres  sur  lesquels  doit  reposer  la  jouissance 
des  droits  particuliers. 

Nous  aurions  désiré  que  l'auteur  du  mémoire  dont  nous  avons 
à  (aire  l'analyse  appuyât  davantage  sur  la  séparation  des  deux 
questions,  séparation  de  principe  bien  plus  que  simple  question 
d'ordre  ou  d'exposition. 

Il  a  bien  fait  ressortir  avec  clarté  et  avec  une  insistance  dont 
nous  lui  savons  gré,  les  droits  de  l'inventeur  et  de  ceux  qui  met- 
tent en  œuvre  les  produits  de  son  imagination  et  de  ses  recherches. 
II  a  également  montré,  en  économiste  versé,  la  part  antérieure  de 
la  collectivité  dans  toute  découverte  et  la  nécessité  de  limiter  les 
droits  de  l'inventeur.  Il  a  enfin  établi,  à  l'aide  d'une  argumentation 
solide,  la  théorie  complète  de  la  propriété  artistique  dans  ses 
rapports  avec  l'industrie,  sans  en  négliger  un  côté  auquel  les 
circonstances  donnent  une  importance  toute  particulière,  le  côté 
économique  et  social. 

Mais  il  ne  semble  pas  avoir  accordé  à  la  question  de  la  pro- 
priété des  marques  de  fabrique  l'attention  et  la  place  à  part  qu'elle 
méritait,  et  nous  devons  dès  lors  chercher  à  le  suppléer  dans  ce 
que  son  intéressant  travail  a  d'incomplet  à  nos  yeux. 

Tout  d'abord,  quelle  distinction  fondamentale  y  a-t-il  à  faire 
entre  la  propriété  d'un  dessin  et  celle  d'une  marque  de  fabrique  ? 
Sur  quoi  reposent  les  titres  de  Tune  et  de  l'autre  de  ces  propriétés  ? 
Peut-on,  doit -on  les  protéger  de  la  même  manière  et  dans  la 
même  mesure  ?  Quel  est  enfin  l'état  actuel  de  la  protection  des 
marques  dans  l'empire  allemand? 

Nous  examinerons  successivement  les  quatre  questions  et,  pour 
mieux  rendre  notre  pensée,  nous  puiserons  quelquefois  nos 
exemples  dans  les  industries  qui  nous  sont  familières. 

En  ce  qui  concerne  la  production  artistique^  si  elle  a  générale- 
ment été  précédée  de  longues  études  et  d'une  succession  de  travaux 
d'initiation,  il  n'en  est  pas  moins  vrai,  qu'à  ne  la  juger  que  par 


—  177  — 

son  côté  visible  pour  tous,  elle  se  présente   avec  un  caractère 
marqué  de  spontanéité^  de  rapidité  et  aussi  d'intermittence. 

Un  dessin,  une  peinture,  la  plupart  des  œuvres  d'art  ne  sont  à 
vrai  dire  que  des  éclosions  de  l'imagination  du  talent  ou  du  génie, 
si  on  les  compare  à  tant  d'œuvres  dont  l'exécution  matérielle 
demande  un  temps  considérable  ! 

Le  caractère  du  genre  de  propriété  que  représente  la  marque 
de  fabrique  est  de  nature  toute  opposée  ! 

La  durée^  la  continuité,  la  permanence  dans  le  travail  produc- 
teur sont  ses  attributs  essentiels  ! 

Sans  la  multiplication  du  produit,  sans  la  continuité  de  la 
vente,  plus  de  rémunération,  ou,  en  d'autres  termes,  plus  de 
revenu,  plus  de  propriété. 

Pour  peu  qu'on  y  réfléchisse,  on  reconnaît  bien  vite,  entre  l'art 
et  l'industrie,  entre  la  production  artistique  et  la  production  in- 
dustrielle, même  quand  cette  dernière  appelle  l'art  à  son  aide,  des 
conditions  d'existence  si  différentes  que,  pour  établir  en  faveur  de 
chacune  d'elles  un  système  de  protection  équitable  et  complet,  il 
faut  recourir  4  des  moyens  différents. 

Nous  ne  reviendrons  pas  sur  la  protection  artistique,  confondue 
avec  la  propriété  industrielle  dans  les  impressions  de  haute  nou- 
veauté qui  ont  fait  le  renom  de  notre  ville;  il  a  été  stipulé  pour 
elle  dans  la  première  partie  de  notre  analyse,  par  notre  collègue 
M.  Zuber. 

Mais  nous  nous  croyons  particulièrement  fondés  à  réclamer  la 
durée  illimitée  de  la  propriété  des  marques  de  fabrique  (durée 
illimitée  par  le  renouvellement  des  dépôts)  en  faveur  des  produc- 
tions industrielles  qui,  privées  des  moyens  de  séduction  par  la 
simple  vue,  sont  presque  exclusivement  obligées  de  chercher  à 
fonder  leur  prospérité  sur  l'intelligence,  le  travail  et  les  moyens 
de  succès  si  lents  à  produire  leur  effet,  et  cependant  si  dignes 
d'encouragement,  qu'on  appelle:  fabrication  loyale,  consciencieuse, 
constante  dans  la  qualité  des  produits.  Tout  cela  se  trouve  en 


—  178  — 

effet  presque  inévitablement  réuni  et  en  quelque  sorte  condensé 
dans  la  valeur  vénale  d'une  marque  réputée! 

Et  que  Ton  ne  se  hâte  pas  de  crier  au  monopole  ou  à  l'abus! 

Car,  l'apparition  de  produits  très  supérieurs  ou  un  simple  relâ- 
chement de  ceux  qui  ont  contribué  à  la  création  de  cette  valeur, 
si  lente,  si  difficile  à  former,  qu'on  appelle  une  marque  de  fabrique, 
amèneront  son  discrédit,  sa  chute  et  la  perte  rapide  des  avantages 
qui  y  étaient  attachés  ! 

Enseignes  en  vogue,  étiquettes  ou  marques  s'achetant  ou  s'ac- 
ccptant  les  yeux  fermés,  réputations  de  toutes  sortes,  que  deviennent- 
elles  en  très  peu  de  temps,  quand  elles  cessent  d'être  justifiées 
par  la  valeur  du  produit  qu'elles  couvrent? 

Qu'elles  constituent  pour  un  certain  temps  un  avantage  très 
marqué  au  profit  de  ceux  qui  réussissent  a  les  répandre  dans  le 
commerce,  nous  ne  le  contestons  pas,  puisque  nous  demandons 
au  contraire  que  cet  avantage  leur  soit  assuré  (fût-ce  même  au 
prix  de  quelques  petites  gênes).  Il  est  équitable,  légitime  et  le 
meilleur  stimulant  aux  productions  d'élite. 

Ce  que  nous  avons  simplement  voulu  faire  remarquer,  c'est 
riu'on  se  tromperait  en  croyant  que,  la  confiance  du  public  une 
(bis  aci|uise,  il  soit  possible  de  l'enchaîner  ou  de  la  capitaliser,  en 
se  dispensant  d'efforts  nouveaux! 

Mais  insistons  un  peu  plus  sur  la  distinction  que  nous  avons 
entendu  établir. 

Un  artiste  peut,  par  exemple,  avoir,  économiquement  parlant, 
beaucoup  produit,  mais  ses  œuvres  ont  une  valeur  absolue,  isolée; 
elles  sont  indépendantes  les  unes  des  autres. 

Que  de  temps,  quel  esprit  de  suite,  que  de  patience,  au  contraire, 
ne  faudra-t-il  pas  pour  créer  une  marque  de  fabrique  !  et  qu'est- 
elle  au  fond  cette  marque,  i\\xQ  doit-elle  être  dans  sa  véritable 
signification,  si  ce  n'est  féi^uivalent  du  nom  du  fabricant  lui-même, 
venant  donner  au  consommateur  la  certitude  que  ce  qu'il  achète 
est  bien  identique  et  de  qualité  pareille  à  ce  qui  lui  a  déjà  été 


—  179  - 

livré  depuis  20,  30  ans  et  quelquefois  plus,  avec  le  même  signe 
caractéristique  ! 

L'appréciation  d'une  œuvre  d'art  moderne  ou  d'un  dessin  indus* 
trie  n'offre  aucune  chance  d'erreur  en  dehors  de  l'estimation 
même,  et  son  prix  est  fixé  par  le  jugement  des  gens  compétents 
d*après  la  vue  même  de  l'objet  et  sur  des  données  qui  n'offrent 
aucune  chance  de  surprise. 

Comment,  par  contre,  faire  connaître  au  public  la  valeur  intrin- 
sèque d'une  foule  de  choses  que  leur  contenant  obligé  cache  aux 
regards,  ou  dont  l'usage  peut  seul  révéler  le  mérite? 

Comment  jugera-t-on  à  simple  vue,  de  la  valeur  d'un  extrait  de 
viande  ou  de  lait  en  flacon^  d'un  médicament  en  boîte,  d'un  engrais 
en  saCy  d'outils  en  fer  ou  en  acier,  de  fils  de  colon  empaquetés? 

<  Apposez  la  raison  sociale  ou  le  nom  des  fabricants  sur  les 
emballages  ou  sur  les  produits  mêmes,  nous  dira-t-on.  Toute 
protection  leur  est  acquise  dans  presque  tous  les  pays.  > 

Mais  on  ne  songe  pas  à  l'impossibilité  absolue  de  cette  apposi- 
tion chaque  fois  qu'elle  devra  se  faire  sur  un  objet  de  petite  di- 
mension ou,  ce  qui  est  tout  aussi  fréquent,  lorsque  la  raison 
sociale  à  appliquer  sera  compliquée  ou  d'une  longueur  démesurée. 

On  sait  jusqu'à  quel  pomt  les  grandes  sociétés  anonymes  par 
actions  se  multiplient  !  elles  sont  de  plus  en  plus  la  forme  définitive 
ou  obligatoire  de  la  grande  industrie  manufacturière. 

Les  privera-t-on  indirectement  d'une  protection  accordée  à 
d'autres,  parceque  leur  raison  sociale,  le  plus  souvent  d'une  lon- 
gueur désespérante  et  impossible  à  loger  dans  la  mémoire  du 
consommateur,  ne  pourra  pas  être  remplacée  par  une  marque  de 
fabrique? 

Peut-on  se  figurer  une  lame  de  canit  portant  pour  marque  : 

«  Preusmche  patentirte  Actien-Gesellschaft  der  Dampf-Mes* 
serschmied'  und  Stahltvaaren-  Werkstœtte  zu  Ober-Ernshausen 
in  Thunngen\  »  Ou  bien  (je  ne  fais  que  copier)  un  outil  avec  la 

^  Société  par  actions  prussienne,  brevetée,  des  établissements  à  vapeur  de 


—  ■180  — 

Îœrkisch-Sehlesische  MaschitienbtM-und  Hùttm-Ac- 

ïafi  {vorm.  Egelhy.  »   Ou  encore  une  pelole  de  fil 

te,  pour  avoir  droit  à  une  protection  légaïe,  aurait  à 

ots  :   «  Commandite-Aclien-Gesellsckaft  def  mecha- 

mwollen-,  Leinen-  und  Seiden-Zwimerei   in  Greitz 

le\* 

iz  pas,  Messieurs,  que  je  veuille  plaisanter  ! 

î  du  Code  de  commerce  allemand  dit  formellement: 

règle,  la  raison  sociale  d'unesoctété  par  actions  devra 

'objet  de  son  entreprise.  » 

le  consommateur,  le  consommateur  étranger  surtout, 

d'ailleurs  les  produits  qu'il  aura  à  redemander  au 
;  les  raisons  de  commerce  seront  écrites  en  langue 
res  étrangers?  En  attendant  la  venue,  bien  lointaine 

d'une  langue  universelle,  n'y  a-t-il  pas,  de  ce  fait 
itable  entrave  au  commerce  international  ? 
hés,  ou  plutôt  ces  impossibilités,  ajoutées  k  la  ten- 
lle  du  public  à  désigner  des  marques  plutôt  que  des 
,  montrent  parquelle  tiansition  la  marque  de  fabrique, 
irtienl  à  toutes  les  langues,  est  venue  se  substituer  à 
aie  dont  elle  n'est  que  te  signe  représentatif. 
aît  unanimement  le  droit  qu'a  cliacun  à  la  propriélé 
lection  de  son  nom;  c'est  adineltre  implicitement  le 
ileclton  de  la  mnttiur  qui  n'en  est  qu'une  abréviation 
le.  Nous  voudiions,  avec  l'auteur  du  mémoire,  que 
>énélrat  enfin  en  Allemagne,  où  elle  n'est  consacrée 
ue  pour  la  seule  industrie  des  fers,  et  qu'elle!  trouvât 
s  une  loi  de  l'empire;  car,  pour  résumer  notre  pensée, 


iu  fabrication  d'objets  en  ader.  de  Ober-EmshauBen  en  Tbu- 

'sienne  par  actions  pour  la  conslniction  de  machines  et  de  bà- 
lemiiient  Egells), 

r  actions  en  coiuriianditft  du  retordt^i»  mécanique  de  uotoK,  de 
le  i^reitz  dann  le  Voigtland. 


—  i8i  — 

il  Qous  parait  aussi  injuste  qu'impolilique  à  tous  égards,  qu'une 
industrie  progressive  soit  privée  des  avantages  que  cette  loi  lui 
procurerait  au  grand  profit  du  pays  hii-^même. 

Le  soin  jaloux  avec  lequel  les  nations  les  plus  avancées  protë* 
gent  la  propriété  littéraire,  artistique  ou  industrielle,  contraste 
avec  l'indifférence  ou  plutôt  (tranchons  le  mot)  avec  la  complai- 
sance inouïe  que  rencontre  ailleurs  la  contrefaçon  des  marques  ! 

L'opinion  publique  sous  ce  rapport,  il  faut  bien  le  dire,  est  en 
avance  sur  la  justice  légale;  elle  blàrae  et  réprouve  ce  que  la  loi 
ne  punit  pas  encore,  mais  punira  bien  certainement  un  jour,  et 
elle  se  trouve  ostensiblement  amenée  à  voir  dans  ce  silence  pré* 
médité,  comme  une  espèce  de  connivence  tacite,  comme  une  prime 
d'encouragement  donnée,  sous  main,  aux  premiers  efforts  des  pro- 
ducteurs nationaux,  en  quête  de  débouchés. 

Passe  encore  si  elle  n'en  faisait  pas  les  frais. 

Mais  c'est  le  public  qui  subit  et  paye  la  fraude ,  et  quand  il  la 
voit,  sans  répression  légale,  érigée  en  quelque  sorte  en  système 
économique,  il  s'y  résigne,  et  souvent  finit  par  y  devenir  presque 
indifférent,  ce  qui  n'en  est  (|ue  plus  fâcheux,  car  il  faut  à  toute 
situation  —  que  la  loi  parle  ou  ne  parl6  pas  —  une  sanction 
morale  qui  fait  complètement  défaut  ici. 

En  France ,  la  moralité  de  la  loi  s'est  élevée  parallèlement  à 
l'intérêt,  à  la  protection  et  au  développement  de  Vindustrie. 

Rendu,  dans  l'avant-propos  do  son  traité  pratique  des  marques 
de  fabrique  et  de  commerce,  dit  avec  justesse  que  la  concur- 
retice  déloyale  est  le  fléau  des  industriels  honnêtes  et  habiles^ 
comme  la  contrefaçon  est  la  ruine  des  inventeurs. 

Les  lois  de  1824,  de  1857,  complétées  par  la  faculté  addition- 
nelle d'action  en  concurrence  déloyale  qui  s'appuie  sur  le  Code 
civil,  donnent  à  l'industriel  français  sur  son  marché  des  droits, 
des  garanties  étendues,  qui  manquent  complètement  à  l'industrie 
alsacienne  et  même  ài  son  commerce  intermédiaire  sur  le  marché 
allemand. 

L'article  287  du  Cod^  pénal  de  l'empire  est  à  la  fois  un  progrès 


182  — 

1  recul;  mais  à  le  bien  considérer,  et  relativement  aux  lois 
culières  des  Etats  allemands  qu'il  abr<^e  dans  leurs  disposi- 
I  prolectrices,  il  est  plutôt  un  pas  rétrograde  dans  le  sens  de  la 
action  des  marqttes. 

rant  tout,  il  faut  bien  s'entendre  sur  le  véritable  sens  des 
i. 

n'est-ce  qu'une  marque? 
u'est-ce  qu'une  raison  de  commerce  ? 

i  n'est  pas  sans  motifs  que  les  lois  anglaises  sont  généralemeut 
mpagnées  de  préambules  destinés  à  prévenir  les  confusions, 
ausses  interprétations. 

)ur  nous  et  pour  le  dictionnaire,  une  marque  est  un  signe,  un 
l)ole,  une  abréviation,  et  l'emploi  de  raisons  sociales  pour 
^er  des  emballages  ou  des  produits,  ne  fera  pas  des  raisons 
ommerce  des  marques  dans  la  véritable  acception  du  mot. 
'article  287  ne  protège  pas  les  marques ,  il  n'en  parle  même 
il  ne  punit  que  l'usurpation  des  raisons  de  commerce,  et  nous 
ons  utile  d'en  donner  la  traduction  littérale  : 
Sera  puni  d'une  amende  de  50  à  1,000  thalers  ou  d'un  em- 
isonnement  jusqu'à  six  mois  quiconqueaura  faussement  marqué 
is  marchandises  ou  leur  emballage  du  nom  ou  de  la  raison  de 
mmerce  d'un  fabricant ,  producteur  ou  commerçant  de  la  Con- 
lération,  ou  quiconque  aura  sciemment  mis  en  circulation  des 
archandises  ainsi  faussement  désignées. 
La  même  pénalité  protégera  contre  les  atteintes  de  cette  nature 
s  sujets  d'un  pays  étranger  dans  lequel  la  réciprocité  sera 
irantie  par  des  lois  ou  des  traités  internationaux  dûment  pu- 
iés. 

Cette  peine  devra  être  appliquée  dans  le  cas  même  où  l'on 
irait  introduit  quelques  changements  dans  tes  noms  ou  la  raison 
!  commerce  dont  les  marchandises  sont  marquées,  si  ces  chan- 
;menls  sont  si  peu  apparents  qu'on  ne  puisse  s'en  apercevoir 
je  par  un  examen  très  attentif.  > 


—  183  — 

On  le  voit,  cet  article  287  ne  protège  que  les  raisons  de  com- 
merce. 
Il  y  a  bien  encore  l'article  27  du  Code  de  commerce  qui  dit  : 
«  Quiconque  aura  été  lésé  dans  ses  droits  par  l'emploi  abusif 
«  ou  indu  de  sa  raison  de  commerce  {Firma\  pourra  contraindre 

<  le  délinquant  à  cesser  cet  emploi  abusif,  et  lui  réclamer  des 
«  dommages  et  intérêts. 

€  Le  tribunal  de  commerce  statue,  selon  sa  libre  appréciation, 

<  relativement  à  l'existence  du  fait  et  à  l'étendue  du  dommage. 

c  11  est  loisible  au  tribunal  de  commerce  de  faire  publier  aux 
c  frais  de  la  partie  condamnée  les  faits  de  la  cause  ou  du  juge- 
«  ment.  > 

Mais  cet  article,  aussi  bien  que  l'article  287  du  Code  pénal, 
passe  sous  silence  let  marqries  de  fabrique^  et  l'auteur  dn 
mémoire  fait  évidemment  confusion  en  nous  disant  qu'elles  sont 
protégées  dans  l'empire  allemand. 

Ce  qui  prouve  du  reste  surabondamment  qu'elles  ne  le  sont 
pas,  c'est  le  récit  que  fait  le  Deutsckes  Handelsblatt  (journal 
commercial  allemand  —  journal  d'économie  politique  et  com- 
merciale de  Berlin)  dans  son  numéro  du  4  janvier  1872,  d'une 
résolution  du  Handelstag  (Diète  du  commerce  allemand)  à  la 
date  du  28  octobre  4868,  et  d'une  pétition  adressée  en  son  nom 
le  24  mars  4870  par  sa  délégation  au  Bundesrath-Ausschuss 
pour  le  commerce  et  U industrie^  c'est-à-dire  au  comité  pour  le 
commerce  et  l'industrie  du  Conseil  fédéral  des  Etats  allemands. 

Cette  pétition  demandait,  au  nom  du  commerce  allemand,  qu'il 
fût  fait  une  loi  de  l'empire  pour  la  protection  des  marques  du 
commerce  et  de  l'industrie  {zum  Schutze  der  Handels-  und 
Fabrikzeichen], 

Sa  demande  fut  repoussée  par  des  motifs  dont  nous  croyons 
devoir  donner  la  traduction  littérale  à  la  fin  de  ce  rapport, 
d'après  le  texte  que  nous  fournit  le  Deutsches  Handelsblatt 
(journal  commercial  allemand)  ;  ils  sont  de  nature  à  nous  faire 
penser  qu'une  nouvelle  proposition  mieux  préparée,  mieux  appuyée 


—  184  — 

urtout  sur  les  raisons  d'éqailé  qui  font  la  force  principale  des 
>is  commerciales,  aurait  un  sort  tout  différent. 

La  Chambre  de  commerce  de  Mulhouse,  qui,  elle  aussi,  a  cru 
evoir  scinder  les  deux  questions  de  la  propriété  des  dessins  et 
[lodèles  et  des  marques  de  fabrique,  jugera  sans  doute  qu'il  y  a 
ieu  de  teuter  un  nouvel  effort  en  faveur  de  la  protection  des 
larques  qu'elle  n'a  pas  abordée  encore. 

On  peut  du  reste  voir  combien  les  idées  se  modifient,  combien 
1  législation  gagne  et  s'épure,  par  l'exemple  suivant  que  nous 
mprantons  au  mémoire  qui  nous  a  été  envoyé. 

En  Prusse,  le  Landrecht  (le  droit  du  pays)  permettait  de  porter 
u  marché  des  marchandises  à  marques  imitées,  pourvu  que  ces 
ftarchandises  fussent  d'aussi  bonne  qualité  que  les  marchandises 
riginales;  dans  le  cas  contraire,  le  fabricant  était  coupable  de 
romperie  envers  le  public. 

La  loi,  fait  remarquer  avec  raison  notre  auteur  anonyme,  ne 
trit  point  en  considéraiion  que  par  l'imitation  les  droits  et  les 
ntérèts  du  premier  fabricant  se  trouvaient  lésés.... 

Hélasl  oui,  on  oubliait,  ou  plutôt  on  sacrifiait  sans  ménage- 
aents  les  droits,  non  pas  du  premier  fabricant,  mais  du  seul 
réaleur  ou  plutôt  du  geul  méritant,  et,  avec  les  siens,  ceux  de 
es'ouvriers  et  auxiliaires,  cependant  bien  méritants  aussi;  car  en 
idmettant  même  que  1rs  produits  fussent  identiques,  on  permet- 
ait  à  l'imitateur  du  nmmtmt  de  recueillir  d'emblée  et  sans  courir 
lucune  mauvaise  chance,  tous  les  avantages  que  s'était  pénible- 
nent  acquis  le  premier  fabricant  par  de  longues  années  de  livrai- 
un  consciencieuse,  et  par  les  frais  considérables  qui  s'attachent 
t  l'établissement  et  à  la  propagation  d'une  marque. 

•On  faisait  autre  chose  encore;  on  travaillait  à  la  démoralisation 
lu  commerce  intermédiaire  en  l'excitant  en  quelque  sorte  à  dén- 
ier un  produit  pour  un  autre,  et  en  le  poussant  sur  la  pente 
l'actes  Indélicats. 

En  punissant  dès  à  présent  l'imitation  des  raisons  sociales 
étrangères  ji  l'égal  de  celle  des  raisons  sociales  du  pays,  la  loi  de 


—  186  — 

Tempire  devra  forcément,  dans  sa  perfectibilité,  déjà  prouvée, 
aboutir  à  la  protection  des  marques  de  fabrique  proprement 
dites,  qu'elles  soient  étrangères  ou  nationales. 

La  loi,  on  le  sait,  n'impose  pas  au  fabricant  Tusage  de  la 
marque  de  fabrique;  elle  aurait  d'excellentes  raisons  pour  le  {h*o- 
léger  et  le  favoriser;  mais,  nous  le  répétons,  se  retranchant  der- 
rière des  difficultés  pratiques,  elle  l'abandonne  momentanément 
à  l'imitation,  et  se  borne  à  protéger  les  raisons  sociales. 

Si  la  protection  des  marques  nous  était  accordée,  le  manufac- 
turier pourrait  toujours  (comme  cela  se  fait  généralement  dans 
les  pays  qui  ont  un  commerce  puissant  et  étendu,  par  exemple 
en  Angleterre)  sacrifier  à  la  facilité  dç  la  vente  ou  à  des  considé- 
rations financières  l'avantage  éventuel  qu'ofire  le  débouché  direct 
avec  marque  de  fabrique. 

En  obligeant,  à  déiaut  de  stipulations  contraires,  l'intermédiaire 
à  adapter  sa  marque  à  côté  et  non  à  la  place  de  celle  du  produc- 
teur, en  ne  permettant  pas  que  l'origine  du  produit  fût  déguisée, 
les  lois  française  et  italienne  n'ont  donc  fait  que  s'inspirer  de  la 
vérité  et  de  l'équité  qui  doivent  former  la  base  de  toute  réglemen- 
tation. 

Votre  comité  de  commerce  se  rallie  d'une  manière  générale  à 
Tavant-projet  d  une  loi  sur  les  marques  de  fabrique  qui  termine 
le  mémoire  soumis  à  son  examen.  Si  l'on  venait  toutefois  à  don- 
ner à  cette  esquisse  une  forme  plus  arrêtée,  il  aurait  à  demander: 

lo  Que  Ton  ajoutât  à  l'article  14  : 

«  Cependant  le  possesseur  d'une  marque  pourra  s'en  réserver 
€  l'usage  exclusif  pour  toutes  les  branches  de  son  genre  d'indus- 
c  trie  et  de  celles  qui  s'y  rattachent  par  l'analogie  des  produits 
c  ou  la  similitude  d'emploi  ;  » 

Que  l'on  réclamât  encore  : 

2o  Une  classification  des  marques  existantes,  permettant  de 
s'assurer  officiellement  et  moyennant  redevance  de  l'absence  ou 
de  la  préexistence  de  telle  marque  que  l'on  voudrait  adopter  ; 

3"*  Des  dispositions  spéciales  donnant  aux  possesseurs  originaires 


—  486  — 

marques  antérieures  à  la  promulgation  de  la  loi  les  moyens 
se  Taire  garantir  la  propriété  de  leurs  marques  ou  d'en  faire 
ser  l'usurpation  ; 

i°  L'obligation  pour  l'administration  de  précéder  d'une  mise  en 
Heure,  la  déchéance  à  prononcer  en  cas  d'oubli  du  ranouvelle- 
nt  obligatoire  de  la  marque,  tous  les  quinze  ans. 
ja  question  générale  des  marques  de  fabrique  semble  du  resle 
ir  déjà  été  en  Allemagne  l'objet  de  travaux  considérables. 
?armi  les  documents  que  nous  recueillons  au  dernier  moment, 
is  avons  à  citer  :  *  Veber  dm  Schutz  der  Fabrik-  uni  Waaren- 
ihen,  nebst  den  einschlagenden  Gesetzen  sœmmtlic/ter  deutichen 
alen,  par  G.  Krug.  — Darmstadt  et  Leipzig,  Edouard  Zernia, 
i6V  . 

je  plaidoyer  de  Krug  en  laveur  de  la  limitation  aux  raisons  de 
nmerce  de  ta  protection  légale  repose  principalement  sur  les 
icultés  excessives,  dit-il,  qu'entraînerait  l'application  pratique 
ne  loi  pareille. 

I  tait  cependant  une  concession  importante  en  disant  (page  32)  : 
I  Je  crois  que  le  Code  de  commerce  allemand  était  très  pro- 
irement  appelé  à  prévoir  aussi  la  protection  des  marques  en 
ddition  à  la  protection  des  raisons  de  commerce  édictée  pour 
article  27  (dans  le  sens  étroit  du  mot). 
:  Gela  eût  paré  aux  besoins  essentiels  du  présent.  > 
1  est  amené  à  cette  déclaration  (il  eu  fait  l'aveu  page  29)  par 
intérêts  évidents  de  la  morale,  de  la  sincérité  et  de  la  vérité 
'S  les  transactions. 

Ljoutons  en  passant  qu'en  Angleterre,  en  France,  en  Autriche, 

Etals-Unis  la  loi  existe,  fonctionne,  sans  entraves  pour  le 

imer-ce  loyal,  et  qu'aux  yeux  de  Krug  même,  dont  les  aipi- 

its  semblent  presque  avoir  servi  de  texte  au  refus  donné  eo 

De  la  protection  des  marques  de  fabrique  et  de  commerce,  avec  texte 
!0M  qm  ont  trait  dans  les  Etats  aliemands,  par  G.  Kbuq.  —  Darinatadt 
aipz^,  Edouard  Zendn,  1S66. 


—  187  — 

décembre  1871^  par  le  Bundesausschuss  (comit^  fédéral)/ la  loi 
actuelle  qui  c  pare  aux  besoins  essentiels  du  présent  > ,  n'est  que 
le  précurseur  d'une  protection  plus  étendue  pour  l'avenir. 

Ce  qui  prouve  encore  combien  le  mouvement  protectionniste 
s'accentue,  c'est  la  convention  de  dix  ans  conclue  le  25  novembre 
1871  entre  l' Autriche-Hongrie  et  les  Etats-Unis  pour  la  protec- 
tion réciproque  des  marques  de  fabrique. 

11  nous  est  encore  tombé  sous  la  main  : 

Une  brochure  de  S.  Blanckertz,  de  Berlin,  qui  insiste  sur  la 
nécessité  de  marquer  du  nom  du  producteur  les  produits  de  l'art 
industriel,  et  qui  fait  ressortir  avec  énergie  par  des  considérations 
excellentes  le  préjudice  résultant  pour  l'industrie  de  la  contre- 
façon des  marques  étrangères,  c  L;i  contrefaçon  des  marques, 
qu'elles  soient  nationales  ou  étrangères,  est  une  infamie  > ,  s'écrie- 
t-il,  avec  l'accent  d'une  profonde  indignation. 

Nous  avons  enfin  parcouru  une  œuvre  plus  complète  de 
R.  Klostermann  :  t  Die  Patentgesetzgebung  aller  Lœnder,  nebst 
den  Gesetzen  ûber  Musterschutz-  und  Waarenbezeichnungen, 
systematisch  und  vergleichend  dargestellt^  von  Dr  R.  Kloster- 
mann. —  Berlin,  Gultentag,  1869*.  » 

Cet  ouvrage  est  très  étendu,  très  étudié;  l'auteur  de  notre 
mémoire  paraît  y  avoir  puisé  —  et  c'était  son  droit  —  les  maté- 
riaux de  la  comparaison  succincte  qu'il  vous  a  présentée  de  la 
l^islation  relative  aux  dessins,  modèles  et  marques  de  fabrique 
dans  les  différents  Etats  ;  mais  nous  remettrons  à  plus  tard  l'exa- 
men de  ces  nouvelles  sources  d'informations,  car  nous  craindrions 
qu'il  n'atténuât  le  caractère  et  la  spontanéité  des  impressions, 
dégagées  de  toute  influence  juridique,  que  désire .  vous  apporter 
votre  comité  de  commerce,  et  qu'il  ne  nous  entraînât  à  discuter 

*  Voir  à  la  fin  du  rapport  une  note  extraite  du  Deutsches  HandeUbîatt, 
donnant  exactement  la  position  de  la  question. 

*  Législation  des  patentes  de  tous  les  pays,  avec  les  lois  sur  la  protection 
des  dessins  et  des  marques  de  fabrique,  présentées  systématiquement  et 
comparées  entr'eUes,  par  R.  ELosTsaifAMN.  —  Berlin,  Gultentag,  1869. 


—  188  — 

d^s  opimon»  qui  ne  sont  pas  émises  dans  le  mémoire  soumis  à 
votre  appréciation. 

Il  est  d'ailleqrs  temps  de  recommander  à  votre  bienveillante 
approbation  un  travail  qui  nous  en  parait  digne  à  tous  ^^ds,  et 
qui  satisfait  complètement  aux  conditions  de  votre  programme  de 
prix. 

Que  son  auteur  soit  Allemand  ou  Suisse  (il  doit  être  l'un  ou 
Tautre,  puisqu'il  écrit  en  langue  allemande),  il  paraît  avoir  lu 
Boileau,  car,  comme  nous,  il  appelle  c  un  chat  un  chat  et  Rollet 
un  fripon  »,  répudiant  avec  raison  cette  morale  relative  (malheu- 
reusement officielle  encore,  dans  la  question  qui  nous  occupe) 
qui  permet,  accepte  ou  tolère  tout  acte  indélicat  qui  n'est  pas 
puai  par  le  Code,  Quant  à  votre  comité  de  commerce.  Messieurs, 
il  vous  prie  instamment  de  vous  associer  à  lui,  en  répétant  à 
haute  voix  que  la  contrefaçon  des  dessins  et  modèles  est  un  vol 
et  la  contrefaçon  des  marques  une  fraude.  Il  est  convaincu 
d'ailleurs  qu'en  pareille  ipatière  le  blâme  énei*gique  et  unanime  du 
la  veille  amènQ  infailliblement  la  répression  légale  du  lendemain. 


PIÈCE  JUSTIFICATIVE. 
Feoille  commerciale  allemande.  -  Deatsclies  HandelsbUU 

du  4  janvier  1872. 


Proteotion  des  marcfues. 

La  correspondance  St.  communique  ce  qui  suit  : 
Ainsi  que  nous  l'avons  annoncé  dans  le  temps,  le  Bundesrath 
(Conseil  fédéral)  a  renvoya  à  l'examen  de  son,  comité  spécial  pour 
le  CQmmerce  et  l'industrie  une  pétition  de  l'Assemblée  générale 
du  commerce  allemand  [Handelstag)^  demandant  l'établissement 
d'uuQ  iQi  pour  la  protection  des  marques  de  commerce  et  de 
fabrique. 

Ce  comité  s'est  acquitté  du  travail  qui  lui  avait  été  confié,  et  il 
conclut  à  ce  que  le  Conseil  fédéral  veuille  bien  répondre  négati- 


—  189  — 

vement  à  la  demande  du  Handelstag,  demande  qui  avait  été  sou- 
mise également  à  la  Commission  de  la  Prozess-Ordnung. 

  la  pétition  n'étaient  pas  jointes  des  raisons  décisives;  on 
avait  simplement  fait  valoir  aux  assemblées  générales  du  Handels^ 
tag  que  dans  le  commerce  en  gros,  et  notamment  sur  les  marchés 
d'outre- mer,  on  faisait  beaucoup  plus  attention  aux  marques 
qu'aux  raisons  de  commerce;  que  l'introduction  d'un  produit 
nouveau  sur  les  marchés  du  monde  et  l'intronisation  d'une  nou- 
velle marque  étaient  devenues  chose  extrêmement  difficile,  et  que 
la  contrefaçon  de  la  marque  s'exerçant  sur  des  produits  de  qualité 
inférieure  causait  de  graves  préjudices  aux  fabricants  loyaux. 

Le  comité  est  d'accord  avec  les  pétitionnaires  sur  ce  point  que 
la  compétence  du  Conseil  fédéral  en  la  matière  est  indiscutable, 
vu  que  dans  le  cas  présent  il  s'agit  de  la  dispensation  de  disposi- 
tions pénales  et  consulaires  (article  4,  no  13);  il  considère  toute- 
fois comme  mal  fondées  les  raisons  invoquées  pour  établir  la 
compétence  du  Conseil. 

Ni  le  no  5  ni  le  no  6  de  l'article  4  (brevets  d'invention  et  pro- 
priété littéraire)  auxquels  se  sont  référés^  les  pétitionnaires,  ne 
concordent  avec  la  proposition. 

Le  rapport  entre  plus  particulièrement  dans  l'examen  de  la 
législation  actuelle  des  Etats  allemands  sur  les  marques  de 
M)rique,  passe  également  en  revue  les  lois  en  vigueur  en  France, 
Autriche,  Belgique,  Russie,  Italie  et  aux  Etats-Unis  d'Amérique,  et 
élucide  ensuite  la  question  de  savoir  :  si  les  raisons  données  à 
l'appui  de  la  pétition  sont  assez  probantes  pour  qu'il  y  ait  lieu 
d'accorder  par  une  loi  de  l'empire  une  protection  auxdites  mar- 
ques de  fabrique. 

Le  comité  repousse  la  motion  et  refuse  d'appuyer  la  proposi- 
tion, ainsi  que  l'avait  déjà  fait  précédemment  le  ministre  du 
commerce  en  Prusse,  parce  que,  d'après  lui,  l'étendue  des  besoins 
d'aider  aux  inconvénients  signalés  n'est  nullement  en  rapport 
avec  les  difficultés  qu'offrirait  l'introduction  et  l'application  pra- 
tique d'une  loi  pareille. 

TOME  XLm.  AVRIL  ET  MAI. 


—  190  — 

comité  rappelle  que  par  le  Code  pénal  la  protection  des 
ues  de  fabrique  a  été  élaipe  en  ce  sens  que,  pour  motiver, 
'  ce  droit  à  la  protection,  il  n'est  plus  besoin,  comme  cela 
exigé  par  la  majeure  partie  des  lois  particulières  des  Etats 
lands,  que  le  domicile  ou  le  lieu  de  la  fabrique  ait  été  ajouté 
3m  ou  à  la  raison  de  commerce;  que  la  question  ne  pouvait 
itre  considérée  comme  vidée  non,plus,  vu  qu'elle  concernait 
sèment  les  signes  auxquels  se  rapporte  le  §  287  du  Gode 
I. 

le,  sans  doute,  il  ne  pouvait  être  contesté  qu'il  était  parfois 
difficile  de  mettre  sur  la  marchandise  même  ou  son  embal- 
le nom  ou  la  raison  sociale,  mais  qu'il  était  simplement  à 
er,  dans  l'intérêt  de  la  loyauté  et  de  la  sincérité  des  transac- 
,  qun  cette  manière  de  marquer  la  marchandise,  plutôt  que 
par  signes  figuratifs,  se  généralisât. 

l'il  pouvait  être  exact  que  dans  le  commerce  en  gros  on 
ichait  parliculièrement  à  des  marques  figuratives.  Cependant 
ne  s'opposait  à  ce  que  l'on  ajoutât  (ce  qui  se  fait  souvent)  le 

et  la  raison  sociale  i\  la  marque,  et  que  l'on  créât  de  celte 
1  un  mode  de  désignation  h  l'abri  de  la  contrefaçon, 
liant  à  l'ai^ment  que  l'intermédiaire  cherchait  ii  dissimuler 
çine  de  la  marchandise,  et  que  celte  dernière,  pour  ce  motil, 
lit  n'être  marquée  que  de  signes  figuratifs,  il  n'y  avait  pas  à 
outer  de  poids,  vu  que,  les  registres  de  dépôt  des  marques 
L  ouverts  à  chacun,  il  était  facile  au  consommateur,  quand  il 
mlait  bien,  de  découvrir  le  producteur, 
ue  seulement  pour  les  transactions  sur  tes  marchés  où  les 
leurs  De  pouvant  pas  lire  le  nom  ou  la  raison  sociale,  se 
vent  amenés  à  conclure  leurs  affaires  sur  des  marques  de 
ique  (ainsi  particulièrement  sur  les  marchés  orientaux),  ces 
ques  pouvaient  avoir  de  l'importance.  Qu'à  cet  égard,  la  quan- 
de  marchandises  allemandes  qui  s'est  implantée  en  Orient 
me  article  de  marque,  était  proportionnellement  bien  res- 
ite, et  qu'il  y  avait  à  réfléchir  avant  de  songer,  en  vue  de 


—  191  — 

quelques  cas  isolés^  à  rétablissement  d'une  loi  qui  demanderait 
d'ailleurs  tant  de  stipulations  accessoires. 

Que  précisément  à  cause  de  ces  détails  étendus,  on  s'était 
résolu  en  Angleterre  à  ne  pas  régler  légalement  la  matière, 
comme  le  propose  la  Réunion  générale  du  commerce  allemand 
(Handelstag). 

Que  l'allégation  d'un  besoin  de  première  nécessité,  sans  preuves 
à  l'appui,  ne  pouvait  être  considérée  par  le  comité  comme  suffi- 
sante pour  qu'il  recommandât  au  Conseil  fédéral  de  suivre  cette 
affaire. 

Que,  de  même,  le  comité  ne  pouvait  appuyer  la  proposition 
éventuelle  (ou  subsidiaire)  faite  par  le  Haiidelstag^  de  recomman- 
der la  matière  à  l'examen  de  la  Commission  pénale,  afin  qu'elle 
passât  comme  loi  d'introduction  au  nouveau  Code  pénal. 

Que,  aussi  longtemps  que  la  loi  ne  reconnaissait  pas  un  droit 
absolu  sur  une  marque  donnée  de  fabrique,  l'usage  en  était  loi- 
sible à  chacun  ;  que  personne  ne  se  rendait  par  là  coupable  d'une 
action  défendue,  et  que  dès  lors  la  base  de  dommages  et  intérêts 
manquait  également. 

La  chose  traîne  du  reste  depuis  longtemps  :  le  Handelstag 
a  voté  sa  résolution  le  22  ootobre  1868  ;  la  péti- 
tion de  son  comité  est  datée  du  21  mars  1870; 
elle  a  été  renvoyée  par  le  Bundesrath  à  son 
comité  spécial  le  14  octobre  1871,  et  celui-ci  a 
délivré  son  rapport  le  14  décembre  1871. 


-   IMPRIMERIE  VBU\-B  BADBR  i 


BULLETIN 

DE    LA 

SOCIÉTÉ    INDUSTRIELLE 

DE   MULHOUSE 

(JoiD  k  Juillet  1873) 


RAPPORT 

sur  la  question  de  l'unification  des  divers  systèmes  de  numéro- 
tage des  filés ^  présenté  au  nom  du  Comité  de  mécanique  par 
M.  Camille  Schœn. 


Séance  du  30  avril  1873. 

Messieurs, 

Par  Tinitiative  de  la  Chambre  commerciale  et  industrielle  de  la 
Basse-Autriche,  il  se  réunira  à  Vienne,  lors  de  la  prochaine 
Exposition,  un  Congrès  international,  dans  le  but  d'examiner  s'il 
serait  possible  de  remplacer  par  un  titrage  uniforme  les  diffé- 
rents systèmes  de  titrages  appliqués  aux  filés,  et,  dans  l'aifirma- 
tive,  d'étudier  et  d'arrêter  les  mesures  propres  à  le  mettre  en  exé- 
cution. 

A  cet  effet  une  Commission  préparatoire  a  rédigé  un  programme 
sous  forme  de  questionnaire,  qu'elle  a  fépandu  dans  le  monde 
industriel  et  commercial,  ainsi  qu'un  exposé  des  réponses,  qui 
forment  sur  la  matière  un  travail  préliminaire  sérieux. 

Tous  les  hommes  compétents  sont  appelés  à  être  entendus  au 
sein  du  Congrès  et  à  prendre  part  à  ses  discussions. 

La  Chambre  de  commerce  de  Mulhouse,  saisie  de  cette  ques- 
tion, s'est  adressée  à  la  Société  industrielle  pour  avoir  son  opinion 
sur  ce  sujet,  qui  lui  i^raît  devoir  fixer  sérieusement  l'attention 
des  industriels  de  l'Alsace,  et  nous  avons,  au  nom  de  votre  Comité 
de  mécanique,  à  vous  faire  part  des  observations  provoquées  dans 
son  sein  par  cette  importante  question. 

TOMB  XLm.  JUIN  ET  JUILLET  1873.  13 


—  196  — 

Ces  observations  sont  condensées  dans  le  rapport  que  nous 
vous  soumettons  aujourd'hui,  et  dans  lec^el  nous  recherchons 
d'abord  ce  que  c'est  que  le  titrage  des  filés  et  comment  il  se  (ait; 
nous  indiquons  les  inconvénients  que  présente  le  grand  nombre 
de  systèmes  de  titrage,  et  les  motifs  en  iaveur  de  leur  unification. 
Nous  recherchons  ensuite  parmi  ces  systèmes  celui  qui  nous 
parait  le  mieux  répondre  aux  exigences  pratiques  d'une  unifica- 
tion, tout  en  étant  basé  sur  le  système  métrique  des  poids  et 
mesures,  et  nous  examinons  si  le  système  que  nous  proposons 
peut  s'appliquer  aux  différentes  matières  textiles,  et  avec  quelles 
modifications,  s'il  y  a  lieu. 

Nous  indiquerons  enfin  les  moyens  qui  nous  paraissent  devoir 
être  employés  pour  faire  que  cette  unification  projetée  passe  dans 
le  domaine  des  faits  accomplis. 

Nous  nous  appuierons  souvent  sur  le  travail  préparatoire  dont 
nous  avons  parlé,  dû  à  l'initiative  intelligente  d'un  groupe  d'in- 
dustriels de  l'Autriche,  qui  ont  à  cœur  de  mener  à  bonne  fin  cette 
entreprise,  dont  ils  sentent  la  grande  utilité  pour  l'industrie  et  le 
commerce;  sa  réalisation  serait  l'un  des  beaux  et  utiles  résultats 
de  la  prochaine  Exposition  de  Vienne. 

Si  la  création  du  système  métrique  des  poids  et  mesures  res- 
tera toujours  un'  titre  glorieux  pour  les  savants  qui  en  ont  doté  la 
France,  il  y  a  80  ans,  l'introduction  de  cette  utile  institution  dans 
les  pays  qui  en  sont  encore  privés  sera  pour  eux  un  bienfait,  et 
ceux  qui  auront  su  la  provoquer  auront  mérité  la  juste  recon- 
naissance de  leurs  concitoyens.  Cette  initiative  prise  par  les  hommes 
éminents  qui  forment  cette  Commission  et  dirigent  ce  mouvement, 
nous  paraît  une  voie  nouvelle  tracée  à  la  propagation  de  ce  sys- 
tème. Nous  souhaitons  donc  que  leurs  efforts  soient  couronnés 
d'un  plein  succès,  sans  toutefois  nous  dissimuler  les  difficultés 
que  l'on  rencontrera,  surtout  auprès  de  ceux  qui  n'ont  pas  encore 
adopté  le  système  métrique,  et  chez  lesquels,  par  conséquent,  les 
besoins  d'une  modification  de  leur  système  de  titrage  se  fait  moins 
sentir. 


—  197  — 

Nous  sommes  souvent  d'accord  avec  la  Commission,  et  si  nous 
différons  d'elle  sur  quelques  points,  nous  pensons  que  notre 
impartialité  et  notre  expérience  dans  les  deux  systèmes  les  plus 
répandus,  le  système  anglais  et  le  système  français,  seront  prises 
en  sérieuse  considération  par  ceux  qui  débattent  cette  question. 
Après  une  pratique  de  plus  d'un  demi-siècle  de  l'un  de  ces  sys- 
tèmes, notre  industrie  aisacienAe,  par  des  circonstances  malheu- 
reuses, s'est  vue  forcée  violemment,  presque  du  jour  au  lende- 
main, à  adopter  un  autre  système,  qui  ne  cadrait  plus,  ni  avec 
ses  poids,  ni  avec  ses  mesures  légales.  Elle  a  été  obligée  de  faire 
en  sens  inverse  cette  transformation  qui  est  aujourd'hui  demandée 
presque  partout,  pour  mettre  une  certaine  harmonie  dans  les 
bases  siir  lesquelles  se  font  les  transactions. 

Notre  industrie  est  montée  pour  satisfaire  à  ces  nouvelles  exi- 
gences, et  si  elle  propose  maintenant  de  substituer  au  système 
qu'elle  a  dû  adopter,  le  système  de  titrage  métrique  français,  ou 
tout  au  moins  un  système  s'en  approchant  beaucoup,  c'est  qu'elle 
a  su  en  apprécier  tous  les  avantages. 

Du  titrage  ou  numérotage  des  filés. 

On  rencontre  dans  l'industrie  les  filés  sous  deux  états  diffé- 
rents :  soit  sous  forme  de  bobines  ou  canettes  provenant  directe- 
ment des  métiers  à  filer,  soit  sous  forme  d'écheveaux  dévidés, 
ayant  une  certaine  longueur  dépendante  du  système  de  titrage,  et 
réunis  en  paquets;  les  filés  en  bobines  se  vendent  généralement 
au  poids,  les  filés  dévidés  se  vendent  indistinctement  au  poids  ou 
à  la  longueur. 

Les  filés  destinés  à  des  produits  dont  la  longueur  ou  la  surface 
sont  l'élément  de  vente,  ne  peuvent  être  vendus  sous  lune  de  ces 
unités  seules;  il  faut  que  dans  la  vente  au  poids  on  reçoive  une 
longueur  connue,  comme  il  faut  que  dans  la  vente  à  la  longueur 
on  reçoive  un  poids  déterminé. 

C'est  la  relation  entre  le  poids  et  la  longueur  qui  constitue  le 


—  198  — 

titrage  des  iilés,  tout  à  fait  indépendant  de  la  manière  dont  ils  se 
vendent. 

Le  titrage  au  moyen  des  deux  éléments,  poids  et  longueur, 
pouvant  être  établi  à  volonté,  il  en  est  résulté  différents  systèmes, 
qui  ont  varié  suivant  l'élément  employé  comme  degré  de  compa- 
raison,  ou  suivant  les  unités  auxquelles  on  les  rapportait. 

On  pouvait  établir  d'abord  deux  méthodes  de  titrage  :  on  pou- 
vait prendre  une  unité  de  longueur  de  fil  et  en  déterminer  le 
poids,  ou  bien,  on  pouvait  prendre  un  poids  constant  du  fil  et  en 
déterminer  la  longueur. 

Nous  ne  rechercherons  pas  les  motifs  qui  ont  pu  déterminer 
plutôt  l'adoption  de  Tune  ou  de  l'autre  de  ces  méthodes;  nous 
constaterons  seulement  que  la  première  n'est  guère  employée  que 
pour  la  soie;  on  mesure  un  certain  nombre  de  mètres  (500  au 
nouveau  titre  ou  475  3/8  à  l'ancien  titre),  que  l'on  pèse;  le  . 
nombre  de  grains  que  représente  le  poids  donne  le  titre  de  la  soie; 
plus  il  y  a  de  grains  ou  deniers,  plus  la  soie  est  grosse. 

La  seconde  méthode,  au  contraire,  est  adoptée  dans  presque 
tous  les  pays  pour  le  coton,  la  laine,  le  lin  et  les  autres  textiles; 
on  mesure  un  certain  nombre  d'unités  de  longueur,  de  yards, 
d'aunes,  de  mètres,  etc.,  et  on  cherche  combien  il  faut  réunir  de 
ces  unités  de  longueur  pour  avoir  un  poids  correspondant  à  une 
unité  de  poids  :  la  livre,  le  demi-kilogramme  ou  le  kilogramme.  On 
a  appelé  numéro  du  fil  le  nombre  de  ces  unités  de  longueur  qu'il 
faut  réunir  pour  avoir  le  poids  admis  comme  base  du  système. 

Le  mesurage  se  fait  sur  des  dévidoirs  d'un  périmètre  déterminé, 
qui  indiquent  automatiquement  le  nombre  de  tours  de  fil  à  enrou- 
ler pour  obtenir  cette  longueur  convenue,  que  Ton'  appelle  en 
France  écheveau^  en  Angleterre  hank^  en  allemand  strœhn. 

Le  nombre  d'écheveaux  contenu  dans  l'unité  de  poids  repré- 
sente donc  le  numéro  du  fil. 

Pour  faciliter  le  travail  et  le  contrôle,  on  fractionne  cet  éche- 
veau  en  un  certain  nombre  de  parties  égales,  séparées  par  uif  fil 


I 

kl 


—  199  —    . 

qui  sert  d'entrelacs;  on  a,  pour  le  coton,  admis  en  Angleterre 
7  divisions  ou  lays  de  120  yards;  en  France,  10  divisions  ou 
échevettes  de  100  mètres,  ou  plus  souvent  seulement  5  de  200 
mètres. 

4 

Connaissant  le  poids  d'un  écheveau,  on  en  détermine  le  numéro 
en  divisant  le  poids  admis  comme  base  du  système  par  le  poids 
de  cet  écheveau  ;  le  quotient  donne  le  numéro. 

En  pratique  on  se  sert  d'un  instrument  qui  indique  par  la 
simple  pesée  le  numéro  du  fil  :  c'est  le  peson  ou  la  romaine,  que 
tout  le  monde  connaît.  Sur  un  cadran  autour  duquel  oscille  un 
levier  appelé  aiguille,  on  a  marqué  les  divisions  qui  correspondent 
à  la  série  des  numéros  depuis  1  jusqu'à  200,  300,  etc.;  mais  au 
lieu  d'écrire  sur  les  divisions  les  poids  des  écheveaux,  on  y  a  écrit 
les  numéros  correspondants.  En  suspendant  un  écheveau  à  cette 
romaine,  le  point  où  s'arrête  l'aiguille  permet  de  lire  facilement 
le  numéro  de  ce  fil.  lie  poids  des  écheveaux  variant  avec  chaque 
système  de  titrage,  il  faut  autant  de  romaines  ou  de  graduations 
différentes  que  de  systèmes. 

Pour  titrer  des  filés  encore  en  bobines,  on  en  dévide  un  éche- 
veau sur  le  dévidoir  correspondant  au  système  de  titrage,  et  on 
.pèse  cet  écheveau  à  une  romaine  construite  pour  ce  système. 

Pour  titrer  les  filés  dévidés,  on  retire  un  écheveau  du  paquet, 
et  comme  il  a  déjà  la  longueur  conventionnelle,  on  le  suspend  à 
la  romaine  qui  indique  le  titre  ou  le  numéro  du  fil. 
.  Pour  titrer  des  textiles  très  hygrométriques,  il  tant  faire  autant 
que  possible  cette  opération  dans  les  mêmes  conditions  de 
siccité  :  les  laines  et  les  soies  sont  dans  ce  cas;  aussi  a-t-on 
établi  dans  bien  des  villes  pour  ces  textiles  des  bureaux  de  condi- 
tionnement, où  on  les  titre  en  tenant  compte  de  la  quantité  d'eau 
qu'ils  peuvent  avoir  absorbée. 

On  a  pensé  qu'avec  des  moyens  de  pesage  plus  sensibles  on 
pourrait  réduire  avec  l'unité  de  poids  lunité  de  longueur  adoptée, 
et  prendre  par  exemple  100  mètres  de  longueur  avec  100  grammes; 
le  titre  resterait  le  même,  si  la  réduction  se  faisait  de  même  pour 


^ 


—  -200  — 

les  deux  éléments.  Mais  cela  aurait  l'inconvénient,  d'abord,  de 
n'avoir  plus  une  moyenne  suffisante  pour  que  des-  variations  acci- 
dentelles, qui  peuvent  se  rencontrer  dans  les  filés,  n'influent  que 
peu  sur  le  pesage,  et  ensuite  d'exiger  pour  les  filés  dévidés  un 
nouveau  dévidage  en  plu«. 

En  effet,  à  cause  des  besoins  de  l'industrie,  il  ne  saurait  être 
question  de  réduire  les  longueurs  des  écheveaux  ù  100  mètres 
par  exemple  ;  il  en  résulterait  des  inconvénients  et  des  pertes  de 
temps  beaucoup  trop  considérables.  Nous  estimons  donc  que  la 
base  du  système  ne  peut  reposer  que  sur  une  longueur  déterminée 
par  les  besoins  industriels,  comme  cela  se  pratique  jusqu'à  pré- 
sent, et  non  sur  une  longueur  réduite*. 

En  comparant  ces  deux  méthodes  de  titrage,  on  voit  que, 
d'après  la  méthode  adoptée  pour  la  soie,  plus  le  fil  est  fin,  plus 
le  numéro  est  bas,  tandis  que  d'après  l'autre,  plus  le  fil  est  fin, 
plus  le  numéro  est  élevé. 

L'adoption  de  la  première  méthode  bouleverserait  donc  toutes 
les  habitudes  et  ne  présenterait  aucun  avantage  sérieux  ;  aussi  il 
ne  nous  parait  pas  possible  qu'on  puisse  changer  la  méthode  qui 
sert  de  base  au  titrage  actuel  de  la  plus  grande  partie  des  matières 
textiles  et  qui  est  consacrée  partout  par  un  long  usage,  et  nous 
n'en  parlons  ici  que  parce  que  l'exposé  de  la  Commission  prépara- 
toire a  soulevé  cette  question,  qu'elle  résout  du  reste  comme  nous. 

Nous  déclarons  que,  quel  que  soil  le  systcnie  de  titrage  adopté^ 
il  devra  être  basé  sur  le  nombre  d'unités  de  longueur  contenues 
dans  une  unité  de  poids. 

Néoessité  de  la  modifloation  et 'de  ronlfloatlon  das  ayvtèmaa 

de  titrage  des  filée. 

Si  nous  ne  trouvons  que  deux  méthodes  quand  il  s'agit  de 
savoir  comment  on  compare  la  longueur  et  le  poids,  il  n'en  est 


^  Cette  manière  de  Utrer  avec  des  longueurs  réduites  peut  être  d'un  emploi 
très  avantageux  pour  des  essais  rapides,  et  est  souvent  mise  à  profit  dans 
rindustrie. 


—  201  — 

plus  de  même  lorsque  l'on  examine  les  unités  de  longueur  et  de 
poids  que  Ton  compare.  Ici  ce  ne  sont  pas  seulement  des  diffé- 
rences sensibles  d'un  pays  à  l'autre,  mais  encore  dans  le  même 
pays  et  pour  les  diverses  matières  qu'il  s'agit  de  titrer.  Ainsi  la 
laine  se  titre*  autrement  que  le  coton,  et  tous  deux  autrement  que 
le  lin,  etc.  ;  d'où  autant  de  systèmes  de  titrages,  qui  produisent 
une  confusion  préjudiciable  sous  bien  des  rapports,  et  pour  les 
producteurs  et  pour  les  consommateurs. 

Il  est  cependant  évident  que  si  l'on  pouvait  remonter  à  l'origine 
de  tous  ces  systèmes,  on  verrait  qu'ils  ont  été  d'abord  en  rapport 
simple  avec  les  unités  des  poids  et  mesures  adoptés  dans  les  pays 
où  ces  filés  étaient  produits,  et  que  ces  unités  étaient  soit  le  yard 
et  la  livre  anglaise,  soit  l'une  des  nombreuses  valeurs  de  l'aune  et 
de  la  livre  qui  variaient  presque  de  ville  à  ville. 

Lorsque  les  systèmes  de  poids  et  mesures  furent  transformés, 
soit  par  des  lois,  soit  simplement  par  la  force  des» choses,  pour 
faciliter  les  relations  d'échange,  la  méthode  de  titrage  n'ayant 
rien  que  de  conventionnel  et  étant  complètement  indépendante 
de  l'unité  sous  laquelle  le  produit  était  vendu,  continua  d'être  en 
vigueur,  de  sorte  que  nous  nous  trouvons  aujourd'hui  en  présence 
de  longueurs  et  de  poids  qui  n'ont  plus  de  cours  légal,  et  qui 
souvent  n'ont  pas  même  d'équivalent  exact  dans  le  système  des 
poids  et  mesures  en  vigueur. 

Les  mêmes  motifs  qui  ont  amené  la  transtormalion  du  système 
des  poids  et  mesures,  doivent  amener  avec  tout  autant  de  raison 
la  modification  des  systèmes  de  titrage.  Les  échanges  internatio- 
naux, se  multipliant  avec  le  développement  croissant  des  voies  de 
transport  et  de  communications  de  toutes  sortes,  font  que  les 
mêmes  produits  sont  offerts  aujourd'hui  sur  tous  les  marchés  et 
par  tous  les  lieux  de  production;  il  faut  donc  une  base  d'entente 
commune  qui  permette  que  chacun  sache  rapidement  et  facile- 
ment ce  qui  lui  est  offert  et  ce  qu'il  doit  demander,  sans  avoir 
recours  à  de  longues  conversions  de  chiffres.  Pour  cela  il  faut  que 
ces  produits  soient  demandés  et  offerts  avec  un  conditionnement 


—  209  — 

uniforme  et  sous  des  dénominations  concordantes.  Si  le  premier 
avantage  qui  en  résultera  est  pour  Tindustriel,  il  se  résoudra 
bientôt  par  un  avantage  équivalent  pour  le  consommateur,  et,  à 
ce  titre,  cette  question  mérite  de  fixer  l'attention  des  économistes. 

La  modification  du  système  de  titrage  est  la  conséquence  natu- 
relle et  rationnelle  de  la  transformation  des  systèmes  de  poids  et 
mesures,  comme  le  remplacement  des  différents  systèmes  par  un 
système  unique  est  la  conséquence  nécessaire  des  relations  crois- 
santes entre  les  industriels  et  commerçants  de  tous  les  pays. 

A  ces  considérations  d'intérêt  général  s'en  ajoutent  d'autres, 
résultant  des  simplifications  qu'apporterait  la  modification  et 
l'unification  des  titrages  dans  bien  des  branches  du  travail  indus- 
triel, où  l'emploi  simultané  de  mesures  et  de  poids  différents  est 
une  complication  très  gênante,  surtout  lorsque  l'on  emploie  des 
filés  de  diverses  matières. 

yous  déclhrons  donc  qu'il  est  urgent  et  nécessaire  de  mettre 
le  système  de  titrage  de^  filés  en  rapport  exact  avec  le  système 
des  poids  et  mesures^  et  de  chercher  un  système  uniforms  pour 
toutes  les  matières  textiles.  Comme  c'est  le  système  métrique  qui 
est  appelé  à  se  répandre  partout  à  cause  de  son  extrême  simpli- 
cité, il  faut  que  le  titrage  soit  en  rapport  avec  ce  système. 

Nous  devons  cependant  observer  que  lorsqu'on  a  adopté  les 
unités  de  longueur  et  de  poids  pour  base  des  différents  systèmes, 
comme  on  n'avait  à  se  conformer  à  aucun  système  complet  ni  de 
poids  et  mesure,  ni  de  numération,  on  a  été  surtout  guidé  par  les 
exigences  pratiques  du  dévidage,  du  bobinage,  de  la  teinture,  en 
un  mot,  de  toute  la  série  des  manipulations  industrielles;  et  que 
ce  sont  là  autant  de  données  acquises  par  l'expérience  dont  il  faut 
que  tout  nouveau  système  s'écarte  le  moins  possible,  au  risque 
de  se  heurter  contre  des  difficultés  insurmontables. 

Il  n'est  en  effet  pas  indifférent  d'avoir  un  écheveau  de 
0^,75  de  périmètre  ou  de  lm,40  ou  de  3  mètres.  Le  dévidage  se 
ferait  bien  difficilement  pour  la  plupart  des  matières  avec  3  mètres; 
la  teinture  de  même,  avec  un  écheveau  si  long,  serait  difficile. 


_  20S  — 

Pour  un  écheveau  trop  court  on  aurait  d'autres  inconvénients^ 
lesquels  résideraient  surtout  dans  son  épaisseur  qui  gênerait  et  le 
dévidage  et  la  teinture,  et  se  traduiraient  inévitablement  par  une 
augmentation  inutile  de  main-d'œuvre. 

Il  importe  donc  de  ne  pas  perdre  de  vue  qu'en  faisant  corres- 
pondre le  nouveau  système  de  titrage  avec  le  système  métrique,  il 
faut  s'approcher  le  plus  possible  de  ce  qui  s'en  pratiqué  ju^qu' à  ce 
jour  en  ce  qui  concerna  sa  mise  à  exécution,  c'est-à-dire  que  les 
longueurs  de  fil  et  le  périmètre  des  écheveaux  doivent  s  éloigner 
le  moins  possible  des  dimensions  actuellement  en  usage  dans  les 

9 

différentes  industries  textiles. 

Il  faut  se  rappeler  que  l'on  veul  unifier  et  non  bouleverser; 
qu'on  veut  faciliter  les  relations  et  non  les  troubler;  il  ne  faut 
donc  pas  sacrifier  à  une  simplification  et  à  une  harmonie  plus 
illusoire  que  réelle  les  nécessités  et  convenances  indiquées  par 
une  longue  eitpérience. 

Envisagée  sous  ce  point  de  vue,  la  question  se  trouve  simpli- 
fiée, et  la  solution  devra  être  recherchée  au  moyen  des  différents 
systèmes  actuellement  en  usage,  et  si  l'un  d'eux  répond  à  toutes 
les  exigences  demandées,  c'est  autour  de  celui-là  qu'on  devra  se 
rallier. 

Nous  avons  résumé  ci-après,  sous  forme  de  tableaux,  en  y 
ajoutant  leurs  valeurs  métriques,  toutes  les  données  que  nous 
avons  pu  recueillir  sur  les  systèmes  en  usage  pour  les  diffé- 
rentes matières  textiles,  et  que  nous  trouvons  dans  le  travail 
préparatoire  de  la  Commission. 


—  204  ■ 

— 

• 

COTON 

Tableau  L 

\ 

Unité  de  poids 

SYSTÈME 

ANOLAI6 

SYSTÈME 
FRANÇAIS 

« 

1  livre  anglaise 

meiores  métriques 
0*453 

0*500 

Longueur  de  récheveau  . 

840  yards 

788^)06 

1000- 

Périmètre  du  dévidoir  . . 

,     1  1/2  yard 

1-3716 

1-4285 

Tours  de  fil  par  écheveau 

560 

700 

Subdivisions  p' écheveau 

7 

10 

Tours  de  fil  p' subdivision 

•                  * 

80 

70 

1 

Unité  de  vente 

Paquet  de  10  liv. 
ou  bien  la  livre 

4'ô3  ou  0*453 

le  kilogramme 

5^ 

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—  205  — 


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—  206  — 


1 


Unité  de  poids 

Longueur  de  l'écheveau  .... 

Périmètre  dn  dévidoir 

Tours  de  fii  par  écheveau. . . 
Subdivisions  p'  écheveau. . . 
Tours  de  fil  p'  subdivision . . . 
Unité  de  vente  


ALLEMAGNE 


840  yards 

1  1/2  yard 

560 


80 

Paaiet  lO  Haiuliiispfuil 


mesores  Bétrii|Des 
0*467 

768-096 

1-3716 


Padiet  de  4^67 


FRANCE 


Tievx 


0-500 
720 

1-44 
500- 


Paquet  de  5  k* 


oU 


lldj 


1 


LA] 


Unité  de  poids 

Longueur  de  l'écheveau . 
Périmètre  du  dévidoir  . . 
Tours  de  fil  par  écheveau 
Subdivisions  p'  écheveau 
Tours  de  fil  p' subdivision 
Unité  de  vente 


VIENNE 


1  livre 

de  Vienne 

1760  Ellen 

de  Vienne 

2  Ellen 

de  Vienne 

880 


1  livre 

de  Vienne 


mesures 
métrîqaes 

0*560 

1371-39 
1-558 


0*560 


BOHÊME 


1  livre 
800  Ellen 

de  Leipiig 

2  Ellen 

de  Leipzig 
400 


1  livre 

anglaise 


métriqves 

0*453 
548-48 

1-371 


0*453 


SAÎI 


1  livre 

anglaise 

1203  Eileo 
deLei|Big 

3  Ellen 

de  Lei|Bi| 
400 


1  livre 

anglaise 


—  207  — 


Ignée 


• 

Tableau  III. 

p 

ANGLETERRE 

* 

1 

REIMS 

et  le  Nord  de  la 
France 

ALSACE 
pour  le  rayon 

ALSACE 

ponr 
l'Allemagne 

SAXE 

le  anglaise 
Il  yards 
^oa  2  yards 

mcrares  métriques 
0»453 

1*000 

0*500 

0*467 

1  livre  saxonne 

mesures 
métriqu» 

0*467 

512- 
0-914  à  1-820 

710- 
1-42 

700 
1-40 

750 
1-34 

.  1300  Ellen 

de  Uipiig 

2  Ellen  de  Berlin 

734 
1-34 

)à280 

500 

500 

560 

560 

5 

5 

7 

7 

100  ■ 

100 

80 

80 

livre 

0^453        Paquet  de  5  k* 

Paquet  de  5  k* 

- 

tDËE 


Tableau  IV. 


VRLIN 

COCKEBILL 

ANGLAIS 

SEDAN 

0 

1 

rfand 

Ellen 

te 

métriques 

0*500 
1434- 

1  Zollpfund 
2240  Ellen 

de  Berlin 

mesures 
métriques 

0*500 

1-494 

1  livre 
anglaise 

560  yards 

mesires 
métriques 

0*453 
512- 

1  livre 

de  Paris 

1256  aunes 

de  Paris 

mesures 
métriques 

0*4895 
1495- 

0*500 
3600- 

1*000 
1000- 

Dlen 

llin 

1-667 

4  Ellen 

de  Berlin 

2-668 

1  yard 

0-91138 

1297  aunes 

1-557 

2- 

1-42 

) 

560 

560 

1800 

700 

lànd 

1 

1 

0*500 

1  Zollpfund 

0*500 

1  livre 
anglaise 

0-453 

1  livre 
de  Paris 

1/2  kil. 

1/2  kil. 

—  208  — 


BOURRE  DE  SOIE 


Tableau  V 


Unité  de  poids 

SY8TÉMB 

ANGLAIS 

SYSTÉUE 
FRANÇAIS 

1  livre  anglaise 

mesarw  mélriqueB 

0*443 

1  gramme  1*000 

Lonipieor  de  récheyeap . 

840  yards 

768-096 

1  mètre  1000- 

Périmètre  dn  dévidoir  . . 

1  1/2  yard 

1,3716 

Tours  de  fil  par  écbevean 

560 

• 

• 

Subdivisions  p'  écheveaa 

7 

Tonrs  de  fil  p'  subdivision 

80 

Unité  de  vente 

SOIE 

(ORGANSm  ET  TRAME.  SoiE  GRÉGE) 


Tableau  VI 


LYON 
NOUVEAU  TITRE 

FRANÇAIS 
ANCIEN  TTTRE 

ITALIEN 

Le  titre  est  égal  an  poids  en 

grainzrrO-TOSllô 

grain 

ileiiiHiicijEnuuie  (KD5 

D'nn  écheveau  de 

500- 

400  aun=4T6-  3'8 

450- 

Avec  un  périmètre 

variable 

variable 

variable 

Unité  de  vente 

poids  du  pays 

poids  du  pays 

poids  du  pays 

209  — 


JUTE 


Tableau  VII 


Unité  de  poids 

Longaeur  de  l'écheveau. 
Périmètre  du  dévidoir  . . 
Tours  de  fil  par  écheveau 
Subdivisions  p'  écheveau 
Tours  de  fil  p' subdivision 
Unité  de  vente 


SYSTÈME  ANGLAIS 


1  livre  anglaise 
300  yards 


0*453 
274,314 


SYSTÈME 
ÉCOSSAIS 


Le  numéro  est 

égal  au  poids 

en  livre  anglaise^ 

que  pèsent 
48  leas  de  300 
yards  ou  14400 

yards  soit 
13J67  mètres 


—  210  - 

Titrage  du  coton. 

Le  système  français  proposé  comme  rase  d'unification;  ses 
avantages  ;  réfutation  des  objections  tîu'otf  lui  fait. 

Le  coton  étant  de  tous  les  textiles  celui  qui  occupe  le  premier 
rang  comme  quantité  de  matière  fabriquée,  c'est  par  lui  que  nous 
commencerons  nos  recherches. 

Le  système  anglais  n'est  en  rapport  ni  avec  le  système  métrique, 
ni  avec  le  système  décimal  ;  il  a  pour  base  la  livre  anglaise  et  ie 
yard. 

Le  système  français,  au  contraire,  est  basé  sur  le  système 
métrique,  et  en  le  comparant  avec  le  système  anglais,  on  voit 
qu'il  s'en  rapproche  sensiblement,  tout  en  ayant  pour  éléments  de 
comparaison  des  valeurs  métriques  et  décimales.    . 

Gela  se  conçoit  facilement ,  ce  système  ayant  été  établi  dans  ie 
temps  avec  l'intention  bien  arrêtée  de  le  concilier  le  plus  possible 
avec  le  système  anglais  alors  employé  en  France,  pour  ne  pro- 
duire que  peu  de  perturbation  dans  ce  qui  existait.  C'est  cette 
considération  qui  a  engagé  à  prendre  pour  unité  de  comparaison 
le  demi-kilogramme  et  non  le  kilogramme  ;  mais  cela  ne  pouvait 
avoir  aucun  inconvénient,  ce  poids  étant  un  multiple  exact  du 
système  comme  le  kilogramme  lui-mêïne,  et  par  conséquent  facile 
à  déterminer. 

Les  modifications  nécessitées  pour  la  mise  à  exécution  de  ce 
système  ont  été  facilitées  par  le  choix  des  dimensions  indiquées 
dans  le  tableau. 

Une  roue  de  70  dents  remplaçant  une  roue  de  80  dents,  une 

petite  surmise  sur  les  baguettes  des  dévidoirs,  voilà  tout  ce  que 

cette  transformation   a  exigé  avec  une  division  nouvelle  des 
romaines. 

Afin  de  se  rapprocher  du  conditionnement  de  l'écheveau  ancien, 

on  a  pris  un  dévidoir  un  peu  plus  grand  pour  ne  pas  superposer 

trop  de  fils,  et  ainsi  l'écheveau,  tout  en  ayant  plus  de  longueur, 

n'est  p^  devenu  beaucoup  plus  gros. 


—  m  - 

Le  dévidage  n'occasionne  pas  d'augmentation  de  main-d'œuvre; 
au  contraire,  il  donne  une  économie. 

L'unité  de  0,500  pour  base  de  poids  a  l'avantage  de  permettre 
un  contrôle  rapide  des  filés  quand  ils  se  vendent  en  dévidés. 

Ces  filés  sont  mis  en  paquets  de  40  livres  anglaises  au  système 
anglais,  ou  de  5  kilogr.  au  système  français. 

Ce  mode  de  paquetage  est  général  et  ne  se  laisserait  pas  modi- 
fier sans  complications  ou  dépenses  de  matériel,  et  probablement 
sans  gêner  les  besoins  des  consommateurs,  si  on  voulait  leur 
imposer  des  paquets  de  10  kilogr.  D'après  l'un  et  l'autre  système, 
un  paquet  contient  dix  fois  autant  d'écheveaux  que  le  fil  a  de 
numéros,  et  comme  l'on  réunit  10  écheveaux  pour  en  faire 
une  toque,  on  aura  dans  un  paquet  autant  de  toques  égales  qu'il 
y  a  de  numéros  dans  le  fil . 

Les  paquets  des  numéros  impairs  ne  contiendraient  plus  un 
nombre  de  toques  en  rapport  exact  avec  le  numéro,  si  on  adoptait 
le  kilogramme  pour  base  du  système;  en  effet,  avec  du  no  35,  par 
exemple,  il  faudrait  35, X  5  =  175  écheveaux  ou  17  1/2  toques. 

La  conversion  d'un  numéro  de  l'ancien  système  dans  le  numéro 
équivalent  du  nouveau  est  simple  et  se  calcule  facilement  de  tête, 
le  rapport  entre  les  deux  étant  à  peu  de  chose  près  comme  5  est 
à  6. 

On  voit  les  sérieux  motifs  qui  ont  dicté  il  y  a  plus  d'un  demi- 
siècle  aux.  novateurs  français  le  système  de  titi^e  qu'il  s'agissait 
de  faire  adopter  partout,  dans  les  villes  comme  dans  les  cam- 
pagnes, et  nous  croyons  que  c'est  grâce  à  ce  rapprochement  entre 
le  nouveau  système  et  l'ancien  que  son  application  n'est  pas  res- 
tée lettre  morte  pour  l'industrie  et  le  commerce,  comme  l'a  été 
celle  du  système  décrété  à  la  même  époque  pour  la  laine,  qui  n'est 
pratiqué  qu'exceptionnellement. 

Aujourd'hui  on  fait  à  ce  système  deux  reproches  ayant  rapport, 
Tun  au  titrage  lui-même,  l'autre  seulement  à  la  mise  à  exécution  ; 
on  lui  reproche  :  io  de  n'avoir  pas  pour  base  le  kilogramme; 

TOME  XLTO.  JUIN  ET  JUILLET  1873.  14 


—  212  — 

2o  d'avoir  pour  périmètre  un  nombre  trop  fractionnaire  ou  pas 
assez  rond,  si  l'on  peut  s'exprimer  ainsi. 

Nous  avons  vu  les  raisons  qui  ont  amené,  lors  de  l'établisse- 
ment du  système  français,  la  comparaison  plutôt  avec  500  grammes 
qu'avec  4 .000  grammes.  Ces  motifs  nous  paraissent  exister  encore 
aujourd'hui,  surtout  si,  comme  nous  le  craignons,  on  ne  parvient 
pas  à  faire  adopter  simultanément  par  tous  les  pays  un  système 
de  titrage  uniforme.  Si  on  n'avait  pas  à  compter  avec  des  sys- 
tèmes existants  et  qui  continueront  à  exister  au  moins  pendant 
un  certam  temps;  si  un  nouveau  système,  sans  aucun  précédent, 
était  à  créer,  nous  n'insisterions  pas  pour  adopter  plutôt  500 
grammes  que  1.000  grammes;  mais  dans  l'état  où  se  présente  la 
question  aujourd'hui,  nous  croyons  plus  convenable  d'adopter 
500  grammes,  et  nous  sommes  convaincus  que  cela  faciliterait 
beaucoup  la  transformation. 

Il  convient  cependant  d'examiner  les  avantages  qui  résulteraient 
de  l'adoplion  du  kilogramme.  On  cite  surtout  parmi  ceux-là  la 
facilité  qu'auraient  les  tisseurs  pour  leurs  calculations  de  prix  de 
revient,  de  mise  en  manutention,  quand  ils  emploient  dans  un 
même  tissu  des  filés  de  nature,  de  couleurs  ou  de  numéros  diffé- 
rents. 

Cherchons  à  faire  ressortir  cet  avantage  par  un  exemple  :  un 
tisseur  a  besoin,  pour  un  tissu,  de  800.000  mètres  de  fil  d'une 
couleur,  de  600.000  mètres  de  fil  d'une  autre  couleur;  les  deux 
filés  marquent  no  20  au  titrage  français.  Pour  mettre  ces  quan- 
tités en  teinture  ou  pour  faire  un  prix  de  revient,  il  est  avanta- 
geux de  savoir  le  poids  de  chacune  de  ces  quantités. 

On  sait  qu'en  no  20,  20.000  mètres  pèsent  0k,500;  il  faudra 
donc  800.000  :  20.000  ou  quarante  fois  0^,500,  soit  20  kilogr. 
de  l'un  des  filés,  et  600.000  :  20.000  ou  trente  fois  0k,500,  soit 
15  kilogr.  de  l'autre  filé. 

Si  on  avait  pour  base  du  système  de  titrage  le  kilogramme  au 
lieu  du  demi-kilogramme,  le  numéro  de  ce  fil  serait  40;  le  calcul 
se  simplifierait  un  peu,  car  on  sait  que  40.000  mètres  pèsent  un 


—  213  — 

kilogramme  ;  U  faudra  800.000  :  40.000  ou  20  kilogr.  de  l'un  des 
filés,  et  600.000  :  40.000  ou  15  kilogr.  de  Fautre. 

n  est  incontestable  que  cette  calculation  est  plus  simple  quand 
il  s'agit  de  réduire  les  quantités  en  poids,  mais  l'avantage  dispa- 
rait quand  on  compte  par  mètres  ou  par  nombre  d'écheveaux  ;  la 
calculation  est  la  même  dans  les  deux  cas. 

Si  le  système  de  titrage,  ayant  pour  base  le  kilogramme,  est 
plus  avantageux  sous  certains  rapports,  il  s'écarte  davantage  des 
principaux  systèmes  en  usage,  et  il  faut  peser  si  l'avantage  signalé 
est  assez  important  pour  ne  pas  accepter  un  système  existant 
ayant  obtenu  la  sanction  de  l'expérience,  et  déjà  pratiqué  par  un 
pays  qui  compte  dans  la  production  industrielle. 

Si  nous  insistons  sur  ce  point,  c'est  que  nous  savons  combien 
il  est  dilficile  de  changer  des  usages  invétérés,  lorsqu'il  n'y  a  pas 
nécessité  absolue  pour  le  faire.  On  a  déjà  proposé  pour  bien  des 
comparaisons  industrielles  des  unités  ayant  plus  de  rapport  avec 
le  système  métrique  et  le  système  décimal,  mais  qui  ont  trouvé 
des  résistances  insurmontables.  Ainsi  on  a  proposé  dans  le  temps 
de  remplacer  le  cheval  vapeur  de  75  kilogrammëtres  par  l'unité 
de  100  kilogrammètres,  qu'on  appelait  dyne,  avec  des  multiples  et 
sous-multiples  décimaux,  hectodyne,  kilodyne,  centidyne,  etc.  ;  on 
a  complètement  échoué. 

Le  quart  de  pouce  aussi  n'a-t-il  pas  été  conservé  comme  me- 
sure du  duitagc  des  tissus,  ainsi  que  les  portées  ?  Serait-on  sûr 
du  succès  avec  une  modification  plus  radicale  que  celle  que  l'on 
a  déjà  faite  ? 

Examinons  à  présent  l'objection  qui  concerne  la  mise  à  exécu- 
tion du  système.  On  propose  pour  périmètre  du  dévidoir  1,25  ou 
1 ,50  au  lieu  de  1 ,428,  afin  d'avoir  un  nombre  moins  fractionnaire 
ou  plus  rond.  Nous  répondons  à  cette  objection  que  1 ,4^85  est 
le  nombre  le  plus  rapproché  du  périmètre  anglais  qui  permette 
de  donner  un  nombre  de  tours  multiple  de  10,  qui,  répété  dix 
fois,  donne  1.000  mètres.  De  plus,  avec  le  périmètre  théorique 
1,4985  on  obtiendrait  un  écheveau  plus  long  que  1.000  mètres. 


—  214  — 

car  le  périmètre  augmente  au  fur  et  à  mesure  que  le  dévidoir  se 
remplit,  et  cela  d'autant  plus  que  le  fii  est  plus  gros.  Il  faut  donc, 
en  pratique,  réduire  un  peu  cette  dimension  ;  pour  les  numéros 
fins,  1,42  donne  un  écheveau  de  1.000  mètres;  pour  les  gros 
numéros,  il  faut  un  peu  moins. 

Le  périmètre  ne  peut  donc  pas  être  établi  d'une  manière  tout 
à  fait  absolue  pour  tous  les  numéros  de  filés  ;  il  exige  une  petite 
correction  que  l'expérience  indique  et  qui  devient  d'autant  plus 
indispensable  que  l'on  adopte  un  périmètre  plus  petit,  avec  lequel 
le  fil  se  superpose  d'autant  plus  souvent. 

S'il  est  nécessaire  d'adopter  une  mesure  uniforme  pour  péri- 
mètre du  dévidoir,  afin  que  la  longueur  des  écheveaux  puisse  être 
facilement  contrôlée,  en  comptant  le  nombre  de  fils  et  en  mesu- 
rant l'écheveau  plié,  il  faudrait  cependant  se  garder  d'exagérer 
l'importance  d'un  périmètre  approchant  à  1  ou  2  millimètres 
près  d'un  périmètre  théorique.  Nous  savons  tous  qu'en  dévidant 
plus  ou  moins  vite  ou  en  tendant  plus  ou  moins  le  fil,  on  peut 
obtenir  sur  un  même  dévidoir  des  écheveaux  plus  ou  moins 
lâches,  dont  les  longueurs  peuvent  varier  plus  ou  moins  entre 
elles. 

En  adoptant  1,25  ou  1,50  pour  périmètre,  nous  voyons  donc 
qu'on  obtiendrait  un  nombre  plus  rond  qu'en  théorie  et  non  en 
pratique^  car  il  faudrait  le  modifier,  et  nous  ne  pensons  pas  dès 
lors  qu'il  convienne,  pour  s'y  arrêter,  de  sacrifier  d'autres  condi- 
tions plus  importantes  à  notre  avis. 

Examinons  en  effet  ce  qui  résulterait  de  l'adoption  des  deux 
mesures  mises  en  avant,  1^,25  et  1^,50. 

Cette  dernière  mesure,  la  Commission  préparatoire  ne  s'y  arrête 
pas,  et  avec  raison,  car  on  ne  pourrait  obtenir  un  nombre  de 
tours  exact  pour  faire  10  échevettes  de  100  mètres.  D  faudrait 
donner  soixante-six  tours  de  dévidoir  par  échevette,  ce  qui  don- 
nerait 99  mètres  et  pour  l'écheveau  990  mètres.  Il  y  manquerait 
10  mètres,  que  l'on  dit  devoir  être  compensés  par  l'augmentation 
du   périmètre,    provenant   de   la   superposition  des    fils.    G  est 


—  215  — 

possible,   mais  la  concordance  et   Tharmonie  disparaît  encore 
plus  qu'avec  1,42. 

On  ferait  la  même  objection  pour  1^,1/3. 

Avec  le  périmètre  de  1,25  proposé  par  la  Commission,  il  fau- 
di'ait  enrouler  800  fils  l'un  sur  l'autre  par  écheveau,  au  lieu  de 
700  d'après  le  système  français  et  560  d'après  le  système  anglais. 

Cet  écheveau  deviendrait  de  près  de  moitié  plus  gros  que  l'éche- 
veau  anglais  et  de  un  septième  plus  gros  que  l'écheveau  français. 
Ce  serait  là  un  inconvénient  dont  il  faut  tenir  compte,  car  dans 
bien  des  cas  on  a  trouvé  l'écheveau  français  trop  gros,  soit  pour 
la  teinture,  soit  pour  le  dévidage,  surtout  pour  les  bas  numéros, 
et  alors  l'on  est  obligé  de  dévider  par  500  mètres  au  lieu  de  1 .000, 
et  de  réunir  ensuite  ces  deux  demi-écheveaux  pour  en  faire  un 
écheveau  complet. 

Cette  diminution  du  périmètre  du  dévidoir  entraînerait  dans 
tous  les  cas  une  augmentation  sensible  de  main-d'œuvre  pour  les 
gros  numéros,  et  pour  les  numéros  fins  elle  n'aurait  aucun  avan- 
tage ;  nous  pensons  que  ces  motifs  sont  assez  sérieux  pour  faire 
abandonner  complètement  l'idée  d'un  périmètre  plus  petit,  qui 
n'aurait,  comme  nous  l'avons  vu  précédemment,  pas  même  l'avan- 
tage de  la  simplicité. 

Tous  ces  motifs  nous  engagent  à  proposer  pour  le  coton  V adop- 
tion du  système  de  titrage  français,  parce  qu'il  a  pour  base  le 
système  métrique  et  n  exige  qu'une  tramformation  insignifiante 
des  appareils  employés  pour  le  système  anglais^  et  qu'il  ne  crée 
pour  les  manipulations  industrielles  aucufie  difficulté  nouvelle. 

Cependant,  si  l'adoption  du  kilogramme  comme  base  du  système 
devait  rallier  plus  d'adhérents  à  l'unification,  ou  si,  pour  d'autres 
textiles,  elle  devait  présenter  des  facilités  importantes,  nous  ne 
verrions  pas  d'obstacle  majeur  à  cette  modification,  qui  ne  chan- 
gerait que  l'appellation  des  numéros  de  filés  qui  seraient  doublés. 

Nous  devons  ajouter  toutefois  que  cette  plus  grande  division  des 
numéros  ne  donnerait  aucun  avantage  à  l'industrie,  qui  trouve 
dans  la  division  actuelle  de  quoi  suffire  largement  à  tous  ses 


—  216  - 

besoins;  bien  au  contraire,  le  doublement  des  numéros  pourrait 
lui  créer  des  inconvénients  par  le  plus  grand  écai^t  qui  paraîtrait 
exister  entre  les  numéros  échantillonnés  sur  les  mêmes  filés.  On 
sait  qu'aujourd'hui  on  a  une  marge  de  trois  numéros  pour  faire 
la  moyenne  dans  les  filés  ordinaires  ;  par  exemple  27/29  devien- 
drait 54/58.  Cet  écart,  quoique  le  même  que  maintenant,  parautrait 
excessif  et  donnerait  souvent  lieu  à  des  contestations  ;  pour  les 
numéros  fins,  il  irait  encore  en  augmentant. 

Si  on  substituait  le  kilogramme  au  demi-kilogramme,  la  mise 
à  exécution  du  système  devra  toujours  être  basée  sur  un  périmètre 
de  1 ,4285,  avec  700  tours  pour  l'écheveau. 


Titrage  de  la  laine,  du  lin,  de  la  Juta. 

Comparaison  des  systèmes  actuels  avec  le  système  proposé 

POUR  l'unification. 

Nous  avons  à  présent  à  rechercher  si  le  système  s'appliquerait 
facilement  et  sans  inconvénient  aux  autres  matières  textiles,  et 
pour  cela  nous  allons  les  passer  successivement  en  revue  à  l'aide 
des  tableaux  que  nous  donnons  plus  loin. 

Pour  la  laine  peignée  nous  trouvons  pour  longueur  d'écheveau 
700  à  768  mètres  dans  les  différents  systèmes  usités  en  France 
et  en  Allemagne,  et  572  mètres  dans  le  système  anglais.  Le  nom- 
bre de  tours  de  fil  par  écheveau  varie  de  500  à  560.  L'unité  de 
poids  est  la  livre  variant  de  0,453  à  0,500,  ou  bien  le  kilogramme. 
Le  périmètre  des  dévidoirs  varie  de  1,37  à  1,44  jusqu'à  l"n,82. 

On  avait  dans  le  temps  décrété  en  France  comme  base  du 
titrage  un  écheveau  de  1 .000  mètres,  avec  le  kilogramme  pour 
unité  de  poids;  mais  malgré  toutes  les  ordonnances,  ce  système 
n'a  été  adopté  qu'exceptionnellement,  et  peut-être  faut- il  en 
rechercher  la  raison  dans  la  grande  différence  de  ce  système  avec 
ceux  partout  en  usage. 

Avec  le  système  employé  pour  le  coton,  on  aurait  1 .000  mètres 
pour  l'écheveau,  1^,42  pour  le  périmètre  et  700  tours  de  fil. 


—  217  — 

L'écheveau  serait  un  peu  plus  long  et  un  peu  plus  épais,  mais 
cela  ne  pourrait  être  un  inconvénient  pour  les  opérations  indus- 
trielles, car  on  retrouve  des  épaisseurs  d'écheveaux  plus  fortes 
pour  la  laine  cardée  soumise  aux  mêmes  manipulations  que  la 
laine  peignée. 

L'unité  de  poids  avec  le  demi-kilogramme  restant  à  peu  près 
celle  adoptée  dans  la  plupart  des  systèmes,  les  numéros  ne  chan- 
geraient sensiblement  que  par  suite  de  la  plus  grande  longueur 
de  l'écheveau;  ils  seraient  plus  gros  d'un  tiers  environ. 

Nous  ne  voyons  donc  aucun  inconvénient  à  l'adoption  pour  la 
laine  peignée  du  système  que  nous  proposons. 

Pour  la  laine  cardée  nous  trouvons  des  longueurs  d'écheveaux 
de  800  à  1,500  mètres,  avec  des  périmètres  de  dévidoir  de  1,50 
à  2,00.  Le  nombre  de  tours  de  fil  par  écheveau  varie  de  560  jusqu'à 
966.  En  France,  dans  quelques  localités,  nous  trouvons  le  titrage 
basé  sur  le  kilogramme  et  sur  1 .000  mètres,  mais  ce  n'est  pas  général . 
Avec  le  système  que  nous  proposons,  on  resterait  dans  la  moyenne 
de  tous  les  systèmes,  comme  longueur  d'écheveau,  comme  péri- 
mètre et  comme  tours  de  fil,  de  sorte  que  pour  cette  matière 
encore  on  ne  rencontrerait  aucun  obstacle  provenant  des  mani- 
pulations industrielles,  et  on  ne  s'écarterait  pas  beaucoup  des  divers 
systèmes  en  usage. 

Les  numéros  usuels  dans  les  filés  de  laine  peignée  et  cardée 
seraient  compris  entre  5  et  160  nouveau  titrage,  de  sorte  qu'avec 
des  numéros  représentés  par  des  nombres  entiers,  on  satisferait  à 
tous  les  besoins  des  industries  lainières. 

Les  matières  qu'il  nous  reste  à  passer  en  revue  sont  d'un 
emploi  moins  fi*équent  dans  notre  rayon  industriel,  de  sorte  que 
nous  serons  moins  alfirmatifs  en  ce  qui  les  concerne  que  pour 
les  textiles  qui  sont  fabriqués  sur  une  plus  vaste  échelle  dans 
notre  contrée. 

Pour  le  lin,  nous  trouvons  des  écheveaux  de  274  et  de  1.000 
mètres,  avec  des  périmètres  de  dévidoir  variant  de  2^,28  à  2^,74; 
l'unité  de  poids  est  la  livre  ou  le  demi-kilogramme. 


L 


—  218  — 

Ces  filés  ont  été  fabriqués  et  vendus  autrefois  en  Alsace  avec 
le  conditionnement  et  le  titrage  du  coton.  Cependant  la  longueur 
plus  grande  du  périmètre  paraissant  être  un  avantage  parce  qu'il 
est  généralement  adopté,  il  serait  convenable  de  ne  pas  s'en  écar- 
ter beaucoup,  el  nous  proposerions  d'adopter  pour  périmètre 
2in,50,  comme  le  fait  la  Commission  préparatoire;  cette  mesure 
est  admise  par  la  filature  de  lin  en  France,  et  elle  est  la  moyenne 
entre  les  mesures  adoptées  en  Angleterre,  2m,28  et  2'n,74,  et  celle 
adoptée  en  Autriche,  2m,34. 

Pour  le  chanvre  et  pour  la  jute  nous  faisons  la  même  observa- 
lion  que  pour  le  lin  ;  le  même  mode  leur  convient. 

Pour  ces  derniers  textiles  les  numéros  usuels  dévidés  d'après 
le  système  en  usage  étant  1  à  300  pour  le  lin  et  1  à  18  pour  la 
jute,  on  obtiendrait  pour  les  gros  numéros  des  nombres  fraction- 
naires avec  le  système  que  nous  proposons;  ils  deviendraient  0,25 
à  100  pour  le  lin  et  0,40  à  5,5  pour  la  jute. 

A  cause  de  cette  division  en  nombres  fractionnaires  que  l'on 
retrouve  pour  certains  articles  spéciaux  de  laine  cardée,  le  système 
ayant  pour  base  le  kilogramme  conviendrait  peut-être  mieux  pour 
ces  textiles  souvent  employés  en  très  gros  numéros. 

Pour  la  bourre  de  soie,  l'Angleterre  a  adopté  le  même  système 
que  pour  le  coton,  il  se  rapproche  assez  du  système  que  nous 
proposons  pour  que  ce  dernier  puisse  être  adopté  sans  inconvé- 
nient. 

Dans  le  système  employé  en  France,  le  nombre  de  mètres  qu'il 
faut  pour  peser  un  gramme  donne  le  numéro  du  titrage;  cela 
revient  à  la  comparaison  d'un  écheveau  de  1 .000  mètres  avec  une 
unité  de  poids  de  un  kilogramme  Ce  système  est  celui  décrété 
pour  la  laine,  mais  qui  n'est  adopté  que  rarement. 

Le  système  nouveau  s'y  appliquerait  sans  difficulté. 

Pour  la  soie  grége  le  titrage  reposant  sur  une  méthode  com- 
plètement différente  de  celle  des  autres  textiles,  le  titrage  nouveau 
différerait  complètement  de  l'ancien. 

E)n  ce  qui  concerne  la  possibilité  matérielle  d'appliquer  à  la 


i 


—  219  — 

soie  le  système  que  nous  proposons,  nous  n'y  voyons  aucun 
obstacle. 

Les  sortes  que  l'on  rencontre  dans  le  commerce  titrent  de  100 
jusqu'à  9  deniers  au  système  français,  les  numéros  équivalents 
d'après  le  nouveau  système  seraient  45  à  500.  Si  l'on  adoptait  le 
kilogramme  pour  base  du  système,  ces  numéros  deviendraient  90 
à  1.000. 

Ici  l'avantage,  signalé  pour  les  gros  numéros  par  l'adoption  du 
kilogramme  comme  base  du  système,  disparait,  les  grands  chiffres 
n'étant  pas  d'un  emploi  commode. 

Le  grand  obstacle  à  l'adoption  de  ce  système  ne  pourrait  venir 
que  de  l'habitude  contractée  par  le  commerce  et  l'industrie  de 
titrer  en  sens  inverse  de  la  méthode  que  nous  proposons  ;  mais  si 
l'on  veut  unifier  le  titrage  de  tous  les  textiles,  il  faut  que  cette 
transformation  radicale  se  fasse. 

C'est  aux  grands  centres  de  production  et  de  consommation  à 
émettre  leur  avis  sur  l'opportunité  que  présentera  cette  transfor- 
mation et  sur  les  obstacles  qu'elle  pourra  rencontrer,  et  peut-être 
à  décider  de  rester  provisoirement  en  dehors  de  l'unification. 

Gonolttsions. 

Nous  voyons  donc  que  le  système  employé  pour  titrer  le  coton 
peut  être  appliqué  sans  difficultés  à  tous  les  autres  textiles;  que 
sa  mise  à  exécution  n'exige  que  des  transformation?  peu  coûteuses, 
les  appareils  existants  pouvant  être  modifiés  à  peu  de  frais.  Nous 
voyons  aussi  que  si  pour  certaines  matières,  dont  le  titrage  est 
basé  sur  une  méthode  différente,  l'unification  projetée  peut  ren- 
contrer des  obstacles,  ils  ne  viendront  pas  de  l'application  maté- 
rielle du  système. 

Toutes  ces  considérations  nous  font  conclure  à  proposer  povr 
système  de  titrage  uniforme  pour  toutes  les  matières  textiles  le 
système  actuellement  employé  en  France  pour  titrer  les  filés  de 
coton.  Le  nombre  décheveaux  de  i.OOO  mètres  nécessaire  pour 


—  220  — 

peser  0,500  grammes  donnera  le  titre  ou  le  numéro  du  textile. 
On  donnera  70  tours  de  dévidoir  par  échevette  et  iO  échevettes 
feront  Vécheveau;  le  périmètre  théorique  de  1^4285  sera  appli- 
qué pour  le  coton,  la  laine  peignée^  la  laine  cardée,  la  bourre  de 
soie,  la  soie  grége.  On  adoptera  pour  le  lin,  le  chanvre,  la  jute 
un  périmètre  théorique  de  2^,50;  dans  ce  cas  40  tours  de  dévi- 
doir feront  V échevette  et  400  tours  Vécheveau. 

Si  le  kilogramme  était  absolument  nécessaire  pour  gagner  des 
partisans  à  l'unification,  nous  n'y  verrions  pas  d'obstacle  majeur 
et  nous  nous  rangerions  à  son  adoption,  sans  toutefois  la  con- 
seiller, pour  les  nombreuses  raisons  que  nous  avons  développées 
ci-haut. 

Pour  l'exécution  du  système  nous  ne  saurions  admettre  qu'on 
la  modifie  en  quoi  que  ce  soit  ;  les  motifs  qu'on  aurait  pour  le 
faire  ne  nous  paraissent  nullement  justifiés. 

Moyens   à   employer   pour   généraliser    l'unlfioation    des 

titrages  de  filés. 

Il  nous  reste  à  examiner  comment  on  pourra  faire  adopter  ce 
système  de  titrage  unique  pour  toutes  les  industries  textiles. 

Les  chambres  de  commerce,  les  corporations  d'arts  et  de  mé- 
tiers, les  sociétés  industrielles,  après  s'être  prononcées  au  sein 
du  Congrès  sur  l'opportunité  de  l'unification  et  sur  l'adoption 
d'un  système  uniforme,  par  l'organe  de  leurs  délégués,  prêteront 
certainement  leur  appui  et  leur  concours  pour  engager  leurs 
commettants  à  adopter  cette  transformation  dont  ils  ne  tarderont 
pas  à  apprécier  la  grande  utilité. 

La  propagation  de  tableaux  analogues  à  ceux  publiés  par  la 
Commission  donnant  la  comparaison  entre  les  anciens  titrages  avec 
celui  qu'elle  propose,  sera  d'une  nécessité  indispensable  pour 
initier  chacun  à  la  transformation.  Ce  sera  l'œuvre  du  Congrès, 
lorsqu'on  se  sera  mis  d'accord  sur  le  système,  de  poursuivre  l'éta- 
blissement de  ces  tableaux,  qui  devront  embrasser  tous  les  numé- 
ros et  tous  les  textiles,  et  être  répandus  partout. 


—  221  — 

La  construction  de  romaines  comparatives  graduées  spéciale- 
ment pour  chaque  textile  à  l'ancien  et  au  nouveau  titre,  sera 
très  utile  pendant  la  période  de  transition,  surtout  si  on  n'arrive 
pas  à  faire  adopter  par  tous  les  pays  le  système  nouveau. 

Mais  on  a  à  lutter  contre  des  habitudes  invétérées,  contre  des 
intérêts  peut-être  puissants,  qui  se  croiront  lésés  si  le  langage 
international  devient  un  peu  plus  clair,  surtout  contre  l'usage  de 
systèmes  de  titrage  qui  ne  seront  changés  dans  certains  pays  que 
quand  on  y  aura  adopté  le  système  métrique  lui-même. 

Il  ne  faut  donc  pas  se  dissimuler  les  résistances  que  l'on  ren- 
contrera, et  rien  ne  doit  être  négligé  pour  les  vaincre. 

Nous  pensons  que  les  principales  tentatives  devront  se  porter 
vers  la  propagation  du  système  métrique,  que  quelques  nations  de 
l'Europe  viennent  d'adopter,  mais  que  d'autres,  et  parmi  elles  la 
plud  industrielle,  l'Angleterre,  n'ont  pas  encore.  C'est  de  là  que 
viendra  la  grande  difficulté  qui  fera  obstacle  à  l'unification  géné- 
rale. Le  système  anglais  ayant  le  yard  et-  la  livre  anglaise  pour 
base,  ne  peut  pas  être  changé  dans  ce  pays  tant  que  le  mètre  et  le 
kilogramme  n'auront  pas  remplacé  le  yard  et  la  livre.  Du  jour  où 
cette  substitution  sera  faite,  la  modification  du  système  de  titrage 
s'imposera  d'elle-même,  comme  elle  s'impose  aujourd'hui  à  tous 
les  industriels  des  pays  qui  ont  le  système  métrique. 

L'action  du  Congrès  ne  sera  donc  directement  efficace  qu'au- 
près des  pays  qui  ont  le  système  métrique;  mais  ce  n'est  pas  une 
raison  pour  ne  pas  commencer.  Aujourd'hui  ces  pays  sont  assez 
nombreux  pour  que,  par  la  force  des  choses,  ils  entraînent  plus 
tard  les  autres. 

Quand  on  a  modifié  le  système  des  poids  et  mesures,  la  loi  est 
intervenue  pour  proscrire  l'usage  complet  des  anciens  systèmes 
après  un  temps  déterminé.  Le  marchand  ne  pouvait  plus  posséder 
que  les  nouvelles  mesures,  les  nouveaux  poids  soigneusement  con- 
trôlés et  marqués  par  Tadministration.  C'était  à  la  fois  une  garan- 
tie pour  l'acheteur  et  pour  le  vendeur  ;  l'acheteur  savait  que  par- 
tout le  même  poids,  la  même  mesure  lui  était  présentée;  il  n'avait 


à  débattre  que  la  qualité  et  le  prix;  le  vendeur  était  sûr  qu'un 
concurrent  déloyal  ne  pouvait  tromper  son  acheteur  en  lui  offrant 
la  même  qualité  à  un  prix  inférieur,  mais  en  ne  lui  donnant  pas 
le  poids  ou  la  mesure  réglementaire. 

Ne  pourrait-on  pas  faire  quelque  chose  d'analogue  en  exigeant 
qu'au  bout  d'un  certain  temps  toutes  les  transactions  de  filés 
soient  réglées  sur  le  nouveau  titrage,  qui  serait  le  titrage  légal  1 
Ne  pourrait-on  pas  exiger  que  les  livres  de  commerce,  les  inven- 
taires, les  factures  ne  mentionnent  que  des  mesures  légales  ;  que 
les  ventes  de  filés  ne  se  fassent  plus  autrement  qu'en  poids  et 
mesures  métriques? 

Quand  on  a  décrété  une  unité  de  poids  et  une  unité  de  mesure 
pour  régler  les  transactions,  on  ne  doit  plus  pouvoir  vendre  à 
l'une  quelconque  des  aunes  ou  des  livres  abrogées,  et  ce  n'est  que 
pai*  une  intervention  légale  qu'on  arrivera  à  faire  que  l'usage  du 
nouveau  système  des  poids  et  mesures  ne  soit  pas  seulement 
facultatif,  mais  obligatoire  dans  toute  espèce  de  transaction. 

Ce  n'est  qu  une  intervention  légale  qui  pourrait  faire  disparaître 
certaines  anomalies  que  l'on  rencontre  encore  dans  la  vente  des 
filés.  Par  exemple  les  filés  en  bobines  se  vendent  au  ZoUpfund, 
tandis  que  les  filés  dévidés  se  vendent  à  la  livre  anglaise,  tous 
deux  des  unités  qui  ne  devraient  plus  avoir  cours. 

Certes  on  n'empêcherait  pas  de  vendre  une  quantité  représen- 
tée sous  ces  anciennes  unités,  par  exemple  un  paquet  de  iO  livres 
anglaises  ou  d  0  anciennes  livres  de  Berlin  ;  mais  on  pourrait  exi- 
ger que  la  transaction  soit  basée  sur  4^,53391*  ou  sur  ^fill^. 
Cette  légère  entrave  amènerait  peu  à  peu  la  modification  des  nom- 
breux conditionnements  sous  lesquels  on  vend  les  filés. 

Dans  tous  les  contrôles  officiels,  dans  les  déclarations  de 
douanes,  dans  les  expertises  en  cas  de  contestation,  dans  les 
bureaux  de  conditionnement,  la  loi  pourrait  exiger  l'adoption  du 
nouveau  système,  le  seul  légal. 

Gomment  et  jusqu'où  cette  intervention  législative  pourrait-elle 
s'étendre?  C'est  ce  qu'il  ne  nous  est  pas  possible  de  discuter 


—  223  — 

maintenant,  mais  nous  croyons  qu'elle  est  indispensable  pour 
établir  un  peu  d'harmonie  dans  les  nombreuses  manières  dont  se 
font  les  transactions  des  textiles,  basées  sur  des  mesures  et  sur  des 
poids  abrogés  par  les  lois,  mais  conservées  por  des  habitudes 
difficiles  à  déraciner. 

Nous  ne  pensons  pas  que  Ton  puisse  nous  faire  un  reproche 
d'invoquer  une  action  répressive  contre  les  usages  commerciaux 
pour  l'adoption  des  résolutions  votées  au  sein  d'un  Congrès  où 
tous  les  intéressés  sont  convoqués,  où  toutes  leurs  observations 
sont  entendues  et  discutées  sérieusement.  Ces  résolutions,  approu- 
vées par  ceux  qui  ont  délégué  leurs  représentants  au  sein  du 
Congrès,  ne  seront  que  l'expression  d'une  transaction  imposée  par 
le  but  que  l'on  veut  atteindre  et  dont  chacun  aura  apprécié  l'utilité. 

Quand,  pour  une  transformation  pareille,  on  a  eu  soin  de 
prendre  l'avis  préalable  des  intéressés  et  que  l'on  a  tenu  un  juste 
compte  de  leurs  observations,  il  n'y  a  pas  à  lîsquer  que  ces  der- 
niers se  sentent  violentés  lors  de  l'application  de  cette  transforma- 
tion. 

Le  Comité  de  mécanique  approuve  les  conclusions  du  présent 
rapport;  il  demande  à  la  Société  industrielle  l'impression  du  rap- 
port, ainsi  que  des  notes  et  tableaux  qui  l'accompagnent. 


—  224  — 
NOTE. 

Conversion  des  numéros  anciens  en  numéros  nouveaux. 

A.  Coton,  laine,  lin,  bourre  de  soie. 

Voici  la  formule  générale  qui  permet  de  déterminer  le  numéro 
d'un  système  quelconque  correspondant  au  numéro  du  système 
basé  sur  le  même  principe,  que  nous  proposons  comme  système 
de  titrage  uniforme  pour  tous  les  textiles. 

Longueur  de  l'écheveau       raètr^ 
Numéro  du      Numéro  de       vv         ancien  système 


nouveau  système        l'ancien  système         2  X  unité  de  poids  ^„  „.«»„„«a- 

^  base  de  l'ancien  système  ^"  «^°""^* 

Voici  comment  cette  formule  s'établit  : 

Deux  systèmes  ayant  même  longueur  d'écheveau,  mais  ayant 
pour  base  des  poids  différents,  auront  leurs  numéros  en  raison 
directe  des  poids.  Soit  N  le  numéro  du  système  nouveau,  ayant 
pour  base  de  poids  P,  soit  iV'  le  numéro  correspondant  dans  un 
système  ayant  pour  base  le  poids  P\  on  aura 

N  :  N"  ::  P  :  f. 

Si  ces  deux  systèmes  ont  même  base  de  poids,  mais  des  lon- 
gueurs d'écheveaux  différentes,  leurs  numéros  seront  en  raison 
inverse  de  ces  longueurs;  soit  N  le  numéro  du  système  ayant 
pour  longueur  d'écheveau  L  et  N\  le  numéro  correspondant  dans 
le  système  ayant  pour  longueur  L\  on  aura 

N  \N  :.  L  \  L 
multipliant  les  deux  proportions  terme  à  terme, 
on  a  ÎN  :  2  N"  ::  PU  :  PL 

ou  N\  N  ::  PU  :  fl 

remplaçant  P  et  L  par  leurs  valeurs  en  grammes  et  en  mètres 

dans  le  système  nouveau, 

on  aura  -iV  !  M  ::  soo  U  \  looo  P' 

500    1j  Lt 

d'où(l)  N  =  N'^ B^^^Vp' 


—  225  — 

qui  est  la  valeur  algébrique  de  la  formule  que  nous  avons  donnée 
ci-haut. 

En  résolvant  cette  équation  (1)  par  rapport 

1000  r^ 

à  iV  on  aurait  N'  =  N  — 


ou  N'  =  N- 


500    Lt 
P' 


V 

On  voit  donc  que  pour  passer  d'un  numéro  du  système  nouveau 
à  l'ancien,  il  faut  multiplier  ce  numéro  par  le  double  du  poids, 
base  de  l'ancien  système,  et  diviser  par  la  longueur  de  l'écheveau 
ou 

unité  de  poids,  base 
Numéro  de       __       Numéro  du       y^  2  X  de  Tancien  système    ^"  g*'^"^'»^^ 

l'ancien   système        nouveau  système  Longueur  de  Técheveau  .„  ^.- 

ancien  système         ®"  ^^^^^^ 

En  remplaçant  dans  ces  formules  les  lettres  par  leurs  vaiem^s 
correspondantes  dans  les  différents  systèmes  pour  le  coton,  la 
laine,  le  lin,  etc.,  et  en  effectuant  les  calculs,  on  obtiendra  un 
coefficient  par  lequel  il  suffira  de  multiplier  un  des  numéros 
quelconques  de  l'un  des  systèmes,  pour  avoir  le  numéro  correspon- 
dant dans  l'autre.  On  pourra  ainsi  établir  les  tableaux  comparatifs 
pour  tous  les  systèmes. 

On  trouvera  plus  loin  deux  tables  où  ces  valeurs  sont  calculées  ; 
nous  y  avons  joint,  dans  une  colonne  spéciale,  le  numéro  corres- 
pondant au  N""  10  et  50  du  nouveau  système.  Dans  la  table  Â  se 
trouve  le  coefficient  par  lequel  il  faut  multiplier  les  anciens  nu- 
méros pour  avoir  les  nouveaux  numéros  ;  dans  la  table  B  se  trouve 
le  coefficient  par  lequel  il  faut  multiplier  le  nouveau  numéro  pour 
obtenir  le  numéro  correspondant  dans  l'ancien  système. 

B.  Soie  grége  et  jute. 

Cherchons  à  présent  à  établir  la  relation  entre  les  numéros  du 
nouveau  système  proposé  et  les  anciens  titrages  de  la  soie,  fondés 
sur  une  méthode  complètement  différente. 


—  226  — 

Avec  Tancien  titre  de  Lyon,  une  longueur  de  476  mètres  pesant 
i  grain  ou  denier,  soit  0»%053115,  donnait  le  titre  i  ;  le  poids 
de  1000  mètres  à  ce  titre  serait 

1000 
0,053115  X  -|^  =  0«',11153. 

Dans  le  nouveau  système,  le  numéro  de  cet  écheveau  est  donné 

500 
par  la  relation  N  =  -p-  en  appelant  P  le  poids  en  grammes  de 

Técheveau  de  1000  mètres. 
En  remplaçant  P  par  la  valeur  correspondant  à  un  écheveau 

marquant  1  denier,  on  aurait  N  =  ^^  mmm^ ,   =  4484. 

0,11154 

Ainsi  le  N"  1  du  système  de  l'ancien  titrage  égal  au  N°  4484  du 
système  que  nous  proposons.  Comme  d'après  c^tte  méthode,  les 
numéros  sont  en  raison  directe  des  poids  des  écheveaux,  en  appe- 
lant n  et  nf  deux  titres  de  soie,  et  P  et  F  les  deux  poids  corres- 
pondant à  un  écheveau  de  1000  mètres,  on  aurait 

n  :  n'  ::  p  :  F. 

Dans  le  nouveau  système,  les  numéros  sont  en  raison  inverse 
des  poids  des  écheveaux,  c'est-à-dire  que  plus  un  écheveau  est 
lourd,  plus  le  numéro  est  bas  ;  on  aura  donc  entre  les  deux  numé- 
ros correspondant  aux  poids  P  et  F  et  les  poids,  la  relation 

n:  rf  ::  P  :  F 

multipliant  ces  relations  terme  à  terme, 
on  a  nN  \n'  N  .:  PF  :  FP 

d'où  (2)      .  nN=n'  N' 

résolvant  cette  question  par  rapport  à  N',  en  prenant  n  égal  à  1 , 
et  pour  N  sa  valeur  correspondante  4484,  on  aura 

^,  ^  4484  X  1 
n' 
c'est-à-dire  que  pour  convertir  les  titres  anciens  en  nouveaux,  il 
faut  diviser  4484  par  ces  titres,  et    le  quotient  donnera  les 
numéros  du  nouveau  système. 


—  997  — 

Par  exemple  :  Combien  titrera  au  nouveau  système  un  écbeveau 
de  soie  marquant  69  deniers  à  l'ancien  titre  de  Lyon, 

4484 

ce  sera  du  N'  79,3. 

En  opérant  de  même  pour  les  autres  titrages  de  la  soie,  on 
aurait  pour  le  titre  nouveau  de  Lyon,  pour  poids  d'un  écheveau  de 

1000  mètres  en  N^  1     0,0534  \  5  x  ^  =^  0«^4  0693 

500 

et  le  numéro  correspondant  dans  le  titrage  proposé  serait 

0,10623  "~ 
on  aurait  de  même  pour  le  titre  italien,  pour  poids  d'écheveau  de 
1000  mètres 

0«%05  X  '^  =  0»',1141 
et  le  numéro  correspondant  dans  le  titrage  proposé  serait 

«^  =  *^ 

Si  l'on  veut  passer  du  titrage  nouveau  à  l'ancien,  il  faut 
résoudre  l'équation  (9)  par  rapport  à  J\'  et  on  aura 

Nous  avons  vu  que  les  valeurs  de  N  sont  4484,  4709  et  4500 
dans  les  trois  systèmes  employés,  n  =  1  et  iV'  le  numéro  du  nou- 
veau système;  on  aura  donc  le  numéro  d'un  système  ancien  en 
divisant  les  valeurs  de  N  par  le  numéro  du  titre  nouveau.  Soit  par 
exemple,  à  déterminer  le  titre  en  deniers,  ancien  système  Lyon,  du 

4484 
N^  78,  on  aura  n'  =  —=^  =  57,4 

78 

soit  57^*%4. 

Pour  la  jute,  système  écossais,  on  a  pour  base  le  nombre  de 
livres  anglaises  que  pèsent  13.167  mètres.  13.167  mètres  pesant 
453  grammes,  font  du  NM . 

TOME  XLm.  JUIN  ET  JUILLET  1873.  .     15 


453 

Le  poids  de  1000  mètres  serait  .^^^„  =  34»',4. 
^  13167 

En  N"  1  écossais  les  1000  mètres  'pèsent  3^%^.  Ce  serait  du 

^,        4500       , ,  ^^ 

^"=14:4= *^>^^- 

En  faisant  l'application  à  l'équation  (2),  on  a 

Y'  —  ^^'^^  >^  ^ 

~"        n' 

pour  passer  au  nouveau  système,  et 

,       14,53  X  1 

n  =  — 

N' 

pour  passer  du  nouveau  à  l'ancien. 

Ainsi,  à  quel  numéro  nouveau  correspond  le  titre  3,  ancien 
système  écossais 

X  =^J^  =  4,84 

A  quel  numéro  de  l'ancien  système  correspond  le  N**  5  du  nou- 
veau titre 

Nous  donnons  ci-après  deux  tables  où  ces  différentes  valeurs 
sont  calculées  :  la  table  C  permet  de  convertir  les  numéros  de 
l'ancien  système  en  numéros  du  nouveau  système,  la  table  D 
montre  la  transformation  inverse. 


.^ÊiMÊHi^^i^afiSfi^fZ:v::%'^i 


Colon 

Lin 

Id 

Id 

uiit  neiEiii- 

Id. 


Ed. 
UiunrÉie  ■ 


Anglais 

Anglais 

AntriehieD 

Pnmçaia 

Allemand 

Français  (vieni) 

Anglais 

Alsace,  pow  le  njon.  -  •  ■ 
Reims  <i  nord  4e  U  Fnw« 

Alsace,  pHr  l'AUtmifM. . 

Vienne 

Bohème 

Berlin 

Cockerill .... 

Anglais 


n'=K 

N'=H 

N'=N 

N'=N 

N'=N 

H'= 

N'=N 

N'=N 

N'=N 


âsoâ 

2X500 


1000 
2X457.7 


2X1000 

710 
2X467 


734 
2X560 


1371 
2X453 

812,7 
2X500 

1434 
2X500 


1494 
2X453 


2,81  N 
1,272  K 
0.816  N 
1,114  H 
0,6B7  N 
0,669  N 
1,76    H 


—  234  — 


TABLE   C. 


MATIÈRES 


Soie 


Id 


Id. 


Jute 


SYSTÈMES 


Ancien  titre  Lyon 


Nouveaa  titre  Lyon ...   . 


Système  italien 


Ecossais 


APPLICATION 
de  la 

VORMULB 


N'  = 
N'  = 
N'  = 
N'  = 


4484 


n' 
4709 


4500 


14,53 


n 


NUMÉRO 

10        60 

n  L'IIUU  STITill 

correspondant 

dans  le  nouveau 

à 


448,4 
470,9 
450.0 
1,45 


89,6 
94^ 
90.0 
0,29 


TABLE    D 


MATIÈRES 


Soie 


Id. 


Id. 


Jute. 


SYSTÈMES 


Non  veau  titre  Lyon 


Système  italien 


Ecossais 


Ancien  titre  Lyon 


APPLICATION 
de  la 

FORMULE 


»'  = 


n'  = 


»'  = 


n'  = 


4484 


N' 
4700 


N' 
4500 


N' 
14^3 

N' 


NUMÉRO 

10        50 

M  nofiiu  smiii 

conespondant 

dans  l'ancien 

à 


448,4 
470,9 
450 
1,45 


89,6 
94,2 
90 
0,29 


—  232  — 


NOTE 

sur  la  comparaison  des  chaudières  à  foyers  intérieurs,  sans 
réchauffeurs  (dites  chaudières  de  Comouailles  et  du  Lança- 
shirej,  avec  les  chaudières  à  trois  bouilleurs,  munies  im 
réchauffeur  tubulaire  en  fonte  ^  placé  sous  la  chaudière 
(chaudière  de  WesserlingJ. 

Par  MM.  Charles  Meunieb-Dollfus  et  O.  Hallauer,  ingénieurs  de 

V Association  alsacienne. 


Séance  du  18  décembre  1872. 


Messieurs, 

J'ai  l'honneur  de  vous  présenter  au  nom  de  M.  Hallauer,  ingé- 
nieur de  l'Association  alsacienne,  et  au  mien,  le  travail  suivant 
qui  a  été  entrepris  sur  la  demande  de  l'administration  de  la  blan- 
chisserie et  teinturerie  de  Thaon,  dans  le  but  de  déterminer  les 
rendements  respectifs  de  différentes  chaudières  à  foyer  intérieur  et 
de  chaudières  à  foyer  extérieur. 

Les  premières  à  un  ou  deux  foyers  intérieurs  sont  très  répandues 
en  Angleterre  dans  le  Gornouailles  et  le  Lancashire  :  dans  cette 
dernière  province  les  chaudières  sont  généralement  munies  de 
deux  foyers.  Des  générateurs  de  ces  systèmes  ont  été  essayés  par 
nous  chez  MM.  Sulzer  frères,  constructeurs  à  Winterthur. 

Les  secondes  sont  deux  chaudières  de  l'établissement  de 
MM.  Gros,  Roman,  Marozeau  et  G^e  à  Wesserling,  que  nous  avons 
également  étudiées  (*). 

L'administration  de  la  blanchisserie  de  Thaon  désirait  connaître 
nettement  les  valeurs  intrinsèques  de  ces  deux  systèmes,  car  d'a- 
près les  résultats  obtenus  tous  les  générateurs  de  la  nouvelle  usine 
devaient  affecter  l'une  ou  l'autre  de  ces  formes. 


C)  La  description  du  système  de  ces  générateurs  se  trouve  dans  les  Bulletins 
de  la  Société  Industrielle,  tome  XXX,  page  237. 


—  233  — 

Afin  d'opérer  de  part  et  d'autre  avec  le  même  combustible,  les 
essais  ont  été  faits,  à  une  dizaine  de  jours  d'intervalle,  dans  les 
deux  localités  avec  la  même  houille  qui  consistait  en  charbon  tout 
venant  de  Von  der  Heydty  bassin  de  Saarbrûck. 

Chaudières  à  foyer  intérieur. 

Les  chaudières  à  foyer  intérieur,  qui  font  l'objet  de  cette  étude, 
se  composent  d'une  enveloppe  cylindrique  que  traversent  de  pari 
en  part  un  ou  deux  tubes  où  se  trouve  la  grille  :  la  partie  de  l'appa- 
reil où  s'opère  la  combustion  est  donc  entièrement  entourée  d'eau. 

Ces  chaudières  construites  par  MH.  Suizer  frères  présentent  les 
dimensions  principales  suivantes  : 

Longueur  de  la  chaudière 6"^144 

Diamètre  de  la  chaudière Im920 

Diamètre  du  tube  intérieur  ....  Om720 

Foyers  ....  27-*eo 

-  mesBaiiowiT.   i-*80 
Surface  de  chauffe  totale  .....  52^*40  {  cîhaudière..  a3-*oo 

52-»40 

Sans  entrer  dans  les  détails  de  la  constraction  de  ces  généra- 
teurs, nous  croyons  devoir  signaler  l'ingénieuse  disposition  des 
foyers  intérieurs.  Les  bords  des  viroles  qui  les  forment,  au  lieu 
d'être  superposés  et  rivés  l'un  sur  l'autre  comme  on  le  fait  géné- 
ralement, sont  relevés  en  forme  de  cornière  arrondie,  un  anneau 
de  tôle  est  interposé  entre  eux.  Les  rivets  qui  les  relient  se  trou- 
vent ainsi  plongés  dans  l'eau  du  générateur  au  lieu  d'être  exposés 
à  la  flamme. 

Ce  mode  d'assemblage  permet  la  dilatation  des  foyers  intérieurs, 
à  une  température  naturellement  plus  élevée  que  l'enveloppe  cylin- 
drique, et  met  ces  générateurs  à  l'abri  des  dislocations  que  pro- 
duisent parfois  les  forces  mises  en  jeu  par  l'inégale  dilatation  des 
différentes  parties  de  l'appareil. 

La  chaudière  à  deux  foyers  porte  dans  chacun  de  ses  carneaux 
intérieurs  deux  tubes  Galloway. 


—  234  — 

Ces  chaudières  ofïrent  une  disposition  toute  spéciale  comme 
circulation  des  gaz  chauds,  ainsi  que  nous  l'avons  d^à  indiqué. 

La  fumée,  après  avoir  traversée  le  l^r  carneau  intérieur,  passe 
sous  la  chaudière,  puis  vient  lécher  la  paroi  supérieure  du  géné- 
rateur pour  se  rendre  à  la  cheminée. 

Les  constructeurs  du  générateur,  en  modifiant  ainsi  le  circuit, 
avaient  compté  surchauffer  ou  tout  au  moins  sécher  la  vapeur 
produite  ;  mais  la  proportion  d'eau  entrcunée  par  cette  vapeur, 
observée  directement  en  appliquant  la  méthode  de  M.  Hirn,  a  été 
trouvée  de  6,56  ""/o.  C'est  le  chiffre  que  l'on  obtient  généralement  sur 
un  générateur  placé  dans  de  bonnes  conditions  moyennes  de  mar- 
che. La  vapeur  n'a  donc  rien  absorbé,  et  cependant  ce  trajet  a 
fait  perdre  à  la  fumée  62^ 

Cette  déperdition  de  chaleur  doit  être  tout  entière  attribuée  au 
refroidissement  par  la  paitie  supérieme  du  massif,  et  nous  soimnes 
amenés  à  condamner  comme  essentiellement  vicieuse  la  disposi- 
tion adoptée.  Cette  disposition  est  du  reste  interdite  par  l'article  8 
du  décret  du  25  janvier  1865,  ou  tout  au  moins  elle  ne  pourrait 
être  admise  qu'après  un  avis  favorable  émis  spécialement  par  les 
agents  de  l'administration. 

Chaudière  à  un  seul  foyer  intérievr. 

Cet  appareil,  le  premier  essayé,  donne  les  mêmes  rendements 
que  la  chaudière  à  deux  foyers  intérieurs,  dont  nous  examinerons 
plus  loin  la  valeur. 

Nous  avons  relevé  les  températures  des  gaz  chauds,  soit  direc- 
tement à  l'aide  du  thermomètre,  soit  au  moyen  d'une  masse  de 
fer  plongée  dans  le  courant  gazeux  ;  ces  observations  fort  com- 
plètes portent  sur  les  quatre  points  principaux  du  circuit  : 

l""  Â  la  sortie  du  l^r  carneau  que  forme  le  tube  où  Ton  place 
le  foyer  ; 

S""  A  la  sortie  du  2^  carneau  placé  sous  la  chaudière  et  où  les 
gaz  se  rendent  de  l'arrière  à  l'avant  ; 


—  235  - 


291"  du  1'^  au  T 
62"  du  2*  au  3* 
28*  du  3*  au  4* 


S"*  A  la  sortie  du  3«  carneau  où  les  gaz  se  dirigent  de  l'avant 
vers  Tarrière  de  la  chaudière,  en  léchant  les  parois  qui  forment  la 
chambre  de  vapem*  du  générateur  ; 

A""  Â  Textrémité  du  conduit  passant  sous  le  massif  et  par  lequel 
les  gaz  se  rendent  à  la  cheminée  ;  ce  dernier  chiffre  nous  donne 
la  perte  de  chaleur  par  un  conduit  enterré,  de  dimensions  con- 
nues ;  voici  les  valeurs  observées  : 

1"  carneau  583"*  différence  ou  A 

2*  carneau  292**  chaleur  abandonnée 

3*  carneau  230*"  soit  à  l'eau  de  la  chaudière 
4'  carneau  202*"  soit  au  massif 

On  voit  tout  d'abord  que  par  la  partie  supérieure  de  la  maçon- 
nerie du  fourneau,  il  se  perd  62'',  puis  dans  le  canal  inférieur 
allant  à  la  cheminée  28^  En  supprimant  les  deux  derniers  car- 
neaux  et  en  plaçant,  sur  le  parcours  des  gaz  chauds  qui  ont  alors 
392°,  un  appareil  réchauffeur  convenablement  disposé,  on  pourrait 
amener  la  fumée  à  sortir  à  iSS""  environ,  c'est-à*dire  abaisser  sa 
température  de  lO?""  au  bénéfice  de  l'eau  d'alimentation  et  par 
suite  des  rendements. 

Ces  derniers  sont  cependant  fort  beaux  comme  nous  allons  le 
voir. 

La  houille  employée  pour  ces  essais  était  du  charbon  de  Von 
der  Heydt  tout  venant  (bassin  de  la  Sarre)  :  l'eau  était  jaugée 
directement.  —  Nous  donnons  sous  forme  de  tableaux  les  poids 
de  houille  brûlée  et  d'eau  évaporée,  supposée  prise  à  0°,  ainsi  que 
les  rendements  ou  poids  d'eau  vaporisée  par  un  kilogramme  de 
bouille,  pure  et  tout  venant  brut,  puis  le  poids  total  des  scories  et 
leur  proportion  Vo. 

Houille  brûlée  en  ii^SO'  de  marche. 


as 


as 


Chaudières  à  un  foyer 
intérieur  tans  réchaufTeurs 


TOTALK 

pure 


97* 


TOTALB 

brote 


1127^5 


Par  heure  et  mètre 
carré  de  snrfece  de  grille 


TOTALB 


72*6 


Vide 


2m^ 


—  236  — 
Eau  à  (f  vaporisée  en  f  ii>^'  de  marche. 


Chaudière  à  un  foyer  intérieur 
■ans  réchaaffeurs 

Totale 

Par  heare 

et  mètre  carré 

de  surface 

de  chauffe 

Par  kilog.  de  houtUe 
00  rendement  des  chandièrei 

Pure                  Brute 

7442* 

47*1 

7*348 

6*334 

Chaudières  à  deux  foyers  intérieurs,  sans  réchauffeurs. 

Ce  système  est  de  beaucoup  préférable  au  précédent  ;  la  dispo- 
sition des  deux  tubes  où  sont  placés  les  foyers,  rend  le  nettoyage 
intérieur  assez  facile  et  permet  de  détacher  les  incrustations  cal- 
caires partout  où  elles  se  forment  ;  le  diamètre  des  tubes  étant 
plus  petit,  il  s'en  suit  que  Ton  peut  obtenir,  avec  des  tôles  relati- 
vement minces,  une  résistance  suffisante  à  l'écrasement  ;  aussi 
est-ce  ce  type  que  nous  choisirons  pour  le  comparer  aux  chau- 
dières à  bouilleurs  et  foyer  extérieur  ;  il  a  du  reste,  comme  nous 
l'avons  déjà  dit,  donné  les  mêmes  rendements  que  le  premier 
système. 

Il  a  été  impossible,  par  suite  de  la  construction  même  du  massif, 
de  prendre  la  température  à  la  sortie  du  1  er  carneau  ;  nous  don- 
nons les  résultats  observés  aux  trois  autres  points  : 

2*  carneau,  circalation  inférieure  363"*  différence  ou  chaleur    A 

3*  carneau,  sortie  de  la  chaudière 206^      abandonnée,  soit      57* 

4*  carneau,  canal  conduisant  à  la  cheminée  ....  187°  à  l'eau,  soit  au  massif  19* 

La  perte  par  la  partie  supérieure  des  maçonneries  est  à  5""  près 
la  même  que  pour  l'essai  précédent  ;  celle  par  le  canal  de  sortie 
est  inférieure  de  O"",  ce  qui  peut  tenir  à  une  meilleure  construction 
qui  l'isole  plus  du  sol  environnant. 

L'essai  a  été  fait  avec  la  même  houille  et  a  duré  deux  journées 
entières. 


237  — 


Houille  brûlée  en  23  heures  de  marche. 


Chaudières  à  deux  foyers 
intérieun  sans  réchaaffeurs 


Totale 
pure 


2221^5 


Totale 
brute 


2S60k 


Par  beare  et  mètre 
carré  de  surfkce  de  grille 


Totale 


64*7 


Vide 


300*8 


SCOKIBS 


Totales 


338*5 


Pour  cent 


13.22 


Eau  à  Ù"  vaporisée  en  23  heures  de  marche. 


Totale 


16507* 


Par  beare  et  i^ar  mètre 
carré  de  sarflice  de  cbaoffe 


14*6 


Par  ou  kilog.  de  bouille 
00  reudement  des  cbaodières 


Pore 


7*431 


Brute 


6^448 


Eau  entraînée  par  la  vapeur. 

C'est  sur  cette  chaudière  que  l'eau  entraînée  a  été  déterminée 
directement  par  la  méthode  de  M.  Him  ;  six  essais  ont  donné  une 
moyenne  de  6,56  ^/o  et  les  résultats  ont  varié  dans  les  hmites 
suivantes  :  maximum  7  Vo,  minimum  5,61  %.  En  opérant  avec 
soin  on  peut  arriver  à  des  résultats  suffisamment  approchés 
pour  la  pratique  ;  nous  n'avions  cependant  à  notre  disposition 
qu'une  bascule  ordinaire,  pouvant  peser  50  kilogrammes  très 
exactement,  il  est  vrai,  et  un  thermomètre  donnant  Vu  ^^  degré. 

Chaudières  de  Wesserling. 

Nous  avons  employé  la  même  houille,  et  placé  les  générateurs 
à  peu  près  dans  les  mêmes  conditions  de  marche  que  les  précé- 
dents. 

Ces  chaudières  présentent  la  surface  de  chauffe  suivante  : 

Chaudière 33^48 

Réchauffeurs    ....     47m«25 

Surface  de  chauffe  totale    80m  '43 


—  238  — 

Les  températures  ont  été  relevées  d'une  manière  tout  aussi 
complète  : 

1*  A  la  sortie  da  l""  carneau 

où  se  trouvent  les  boailleurs  579'  différence  on  chalenr . .  A 
2*  A  la  sortie  du  3*  cameau 

sous  la  chaudière 228*  abandonnée,  soit  à  Teaa  351* 

3*  A  la  sortie  du  6*  carneau 

à  Textrémité  des  réchauffeurs  168*  soit  an  massif. 60* 

Nous  nous  empressons  d'appeler  tout  d'abord  l'attention  sur  un 
lait  qui  semble  à  première  vue  erroné,  mais  qui  s'explique  cepen- 
dant bien.  L'eau  dans  les  réchaufFeurs  gagne  110**  —  41°  ^  69% 
tandis  que  les  gaz  dans  le  même  trajet  perdent  seulement  60^, 
lorsqu'ils  devraient  abandonner  environ  le  double  de  ce  que  gagne 
l'eau,  soit  140",  ainsi  qu'il  en  a  été  fait  la  remarque  lors  des  essais 
faits  chez  M.  Hirn  et  chez  M.  Wehrlin-Hofer. 

L'examen  du  plan  d'installation  de  ces  appareils  nous  a  permis 
d'assigner  à  ce  phénomène  sa  véritable  cause. 

Les  avant-chauffeurs  en  fonte  sont  placés  directement  sous  le 
premier  carneau  où  se  trouvent  les  bouilleurs  ;  des  plaques  de  fonte 
placées  sur  la  dernière  rangée  de  tuyaux  forment  la  séparation. 
Les  gaz  sortent  de  ce  premier  canal  à  570",  et,  par  conséquent, 
sont  dans  tout  leur  parcours  à  une  température  très  élevée  ;  ils 
chauffent  directement  ces  plaques  qui  transmettent  par  conducti- 
bilité et  par  rayonnement  une  quantité  de  chaleur  considérable  ; 
aussi  l'eau  est-elle  portée  dans  la  dernière  rangée  de  tuyaux  seu- 
lement à  la  température  élevée  de  410**;  ceci  n'a  lieu  qu'au 
détriment  des  chaudières  qui  se  trouvent  placées  dans  d'assez 
mauvaises  conditions,  car  elles  sont  entièrement  isolées  et  la  partie 
supérieure  du  générateur  n'est  pas  suffisamment  protégée  contre 
le  refroidissement. 

Des  chaudières  du  même  système  où  ces  pertes  de  chaleur  ont 
été  évitées  donnent  de  meilleurs  résultats. 

Les  résultats  des  expériences  ont  été  les  suivants  : 


—  239  — 


Houille  brûlée  en  22  heures  de  marche. 


Chaudières  de  WeMerling 
N«*  18  et  19  dei  rouleaux 


TOTALI 

pore 


3433^ 


Totale 
brute 


3863^ 


Par  heure  et  mètre 
carré  de  sorftoa  de  grille 


Totale 


354 


VlOB 


1704 


Sgordu 


Totalbs 


430^ 


POl'R  CENT 


11.16 


Eau  à  0°  vaporisée  en  22  heures  de  marche. 


QiaudJères  de  Weaserliop 
Nm  18  et  19  des  rouleaux 


Totale 


23257k 


Par  benre  et  mètre  carré 
de  sarface  de  chauffe 


lans  réchanff. 


15^7 


avec  réchanff. 


6>>5 


Par  kilog.  de  honiUe 
OD  rendement  des  chaudières 


Pure 


6^774 


Brute 


6K)18 


Comparaison  des  deux  systhnes  essayés. 

Ainsi  que  nous  l'avons  dit,  nous  prenons  la  chaudière  à  deux 
foyers  intérieurs,  sans  réchauffeurs,  pour  la  mettre  en  regard  de 
la  chaudière  à  bouilleurs,  munie  de  son  réchauffeur.  Ces  deux 
appareils  étant  placés  dans  les  mêmes  conditions  d'essai,  les  ren- 
dements en  houille  pure  donneront  immédiatement  leur  valeur 
relative. 

A  la  chaudière  à  deux  foyers  intérieurs  le  rendement  en  houille 
pure  est  de 7^431 

A  la  chaudière  à  bouilleurs  et  réchauffeur  tubulaire  le 
rendement  en  houille  pure  est  de 61^774 

Cette  dernière  est  donc,  malgré  son  réchaufïeur,  inférieure  à  la 

7,431  —  6,774 


chaudière  à  deux  foyers  intérieurs  de  .   . 


7,431 


=  8  84Vo 


De  plus,  en  ajoutant  un  avant-chauffeur  aux  chaudières  à  foyer 
intérieur,  on  augmenterait  sensiblement  encore  leur  rendement, 
qui  se  trouverait  de  beaucoup  supérieur  à  celui  donné  par  les 
chaudières  à  bouilleurs  et  réchauffeurs.  Ce  résultat  est  uniquement 
dû  à  ce  que  le  foyer,  placé  dans  l'intérieur  même  du  générateur, 


~  240  — 

est  par  suite  complètement  entouré  d'eau.  Les  pertes  dues  au 
rayonnement  et  au  refroidissement  sont  ainsi  considérablement 
réduites.  Ces  expériences  viennent  confirmer  l'opinion  que  Fun  de 
nous  a  exprimée  avec  M.  Scheurer-Kestner,  dans  les  recherches 
sur  la  combustion  de  la  houille.  (Voir  Bulletin  de  la  Société 
industrielle,  tome  XXXIX,  page  373.) 

A  la  suite  de  ces  essais,  l'administration  de  la  blanchisserie  de 
Thaon  a  adopté  le  système  des  générateurs  à  deux  foyers  intérieurs, 
qui  seront  munis  de  réchauffeurs-bouilleurs  latéraux  et  sur  lequel 
nous  pourrons  faire  des  essais  dans  des  conditions  plus  favorables 
encore.  En  terminant  cette  note  qu'il  nous  soit  permis  de  rendre 
hommage  à  l'esprit  de  progrès  qui  a  provoqué  c«s  études,  dont 
l'administration  de  Thaon  a  supporté  toutes  les  charges  et  dont 
elle  s'est  empressée  de  nous  accorder  la  publicité. 


NOTE 

sur  l'essai  d'un  foyer  fumivore  de  M.  Ten  Brink. 

Quelque  temps  après  ces  expériences,  M.  Ten  Brink,  ingénieur 
distingué,  inventeur  d'un  foyer  fumivore  pour  les  locomotives, 
appliqué  avec  succès  dans  plusieurs  compagnies  et  notamment  à 
celle  d'Orléans,  nous  priait  d'examiner  un  nouveau  foyer  fumivore 
de  son  invention  qu'il  venait  d'installer  à  sa  manufacture  d'Arien. 

Nous  croyons  devoir  joindre  nos  observations  sur  ce  foyer  à 
celles  qui  précèdent,  car  le  foyer  de  M.  Ten  Brink  est  également 
intérieur. 

Nouveau  foyer  fumivore  de  M.  Ten  Brink. 

Les  nombreuses  tentatives  faites  jusqu'ici,  dans  le  but  de  sup- 
primer la  fumée  noire,  ne  sont  pas  encourageantes  et  après  les 
essais  sérieux,  entrepris  par  la  Société  industrielle,  il  est  permis 
d'affirmer  que  les  résultats  plus  ou  moins  satisfaisants  obtenus 
comme  fumivorité  se  sont  traduits  toujours  par  une  augmentation 
de  consommation  de  combustible,  par  un  abaissement  des  rende- 


—  241    ~ 

ments,  attendu  que  ces  effets  n'étaient  généralement  acquis  que 
par  une  consommation  codsidérable  d'air  par  kilogramme  de 
houille  brûlée. 

Aussi  sommes-nous  heureux  d'appeler  l'attention  des  indus- 
triels sur  le  nouveau  foyer  de  M.  Ten  Brink,  car  d'après  nos  expé* 
riences  cet  appareil  permet  d'obtenir  une  fumivorité  satisfaisante, 
tout  en  donnant  des  rendements  élevés. 

Nous  devons  le  faire  d'autant  plus  que  M.  Ten  Brink  renonce 
généreusement  à  tirer  un  profit  quelconque  de  son  invention. 

L'appareil  que  nous  avons  essayé  est  appliqué  à  une  petite 
chaudière  à  tube  intérieur.  Il  se  compose  d'une  caisse  cylindrique 
à  base  elliptique,  dans  laquelle  sont  placés  deux  tubes  contenant 
chacun  l'un  des  foyers;  cette  caisse  et  les  grilles  elle-mêmes  sont 
inclinées  à  50".  La  partie  inférieure  des  tubes  est  fermée  par  une 
plaque  de  fonte  qui  intercepte  la  communication  avec  la  chambre 
par  derrière;  les  scories  et  les  cendres  achèvent  la  fermeture  des 
tubes.  Deux  tubulures,  placées  l'une  à  la  partie  supérieure,  l'autre 
à  la  partie  inférieure  du  ciel  de  la  boîte  à  feu,  maintiennent  la 
caisse  toujours  pleine  d'eau  et  ménagent  une  active  circulation. 
La  houille  est  chargée  au  moyen  d'une  trémie  formée  par  la 
plaque  en  avant  des  foyers,  son  poids  l'amène  sur  la  grille  même 
où  les  charges  précédentes  sont  déjà  à  l'état  de  coke.  Les  houilles 
maigres  se  prêtent  bien  à  ce  mode  de  chargement;  si  le  foyer  était 
alimenté  avec  des  houilles  grasses  collantes,  le  chauffeur  devrait 
en  facihter  la  descente  au  moyen  d'un  ringard.  Cette  disposition 
oblige  le  chauffeur  à  casser  la  houille  en  assez  petits  fragments  ; 
on'  sait  combien  il  est  difficile  d'obtenir  ce  résultat  dans  la 
pratique  \ 

L'air  froid  traverse  la  couche  incandescente,  s'échauffe  et  brûle 
les  gaz  produits  soit  par  le  coke,  soit  par  la  houille  fraîche.  Les 
gaz  suivent  le  canal  placé  à  la  partie  supérieure  du  foyer,  se 
rendent  dans  une  chambre  assez  vaste,  achèvent  de  s'y  brûler, 

^  L'ouverture  de  la  trémie  est  variable,  et  Ton  peut  faire  fonctioimer  Tappa- 
reil  avec  des  couches  plus  ou  moins  épaisses  de  combustible. 


—  sa- 
pais ils  s'engagent  dans  le  carneau  intérieur  de  la  chaudière  et 
de  là  dans  ceux  des  réchauifeurs.  Daâs  le  cas  particulier  qui  nous 
occupe,  comme  le  tube  intérieur  présente  une  section  insuffisante, 
les  gaz  passent  à  la  fois  au  travers  et  autour  du  générateur,  car 
le  foyer  de  M.  Ten  Brink  a  été  appliqué  à  une  vieille  chaudière 
précédemment  installée  différemment. 

Trois  réchauffeurs  à  bouilleurs,  placés  latéralement,  utilisent  la 
la  chaleur  des  gaz  à  leur  sortie  de  la  chaudière,  en  établissant  une 
circulation  méthodique. 

Lorsque  la  quantité  de  combustible  brûlé  sur  ces  grilles  de 
1m*16  est  très-considérable,  on  est  obligé  d'introduire,  par  une 
prise  disposée  à  cet  effet  au-dessus  de  la  trémie,  une  petite  quan- 
tité d'air,  afin  de  rendre  la  fumivorité  complète. 

La  surface  de  chauffe  du  générateur  est  distribuée  comme  suit  : 

1^  Surface  de  chauffe  du  foyer 7«i'32 

2^  Surface  de  chauffe  de  la  chaudière  .    .  i  4m*53 
3**  Surface  de  chauffe  des  réchauffeurs .    .  20m*70 

Total 42m»55 

La  surface  totale  d'une  grille  est  0^*58,  celle  des  deux  lnnM6. 
Les  températures  relevées  sont  les  suivantes  : 

Fumée  à  la  sortie  de  la  chaudière 326*   différence  A 

Fumée  à  la  sortie  du  réchauffeur 122*5        »        103*5 

Eau  d'alimentation  à  l'entrée  des  réchauffears 21*6      gain       A 

Eau  d'alimentation  à  la  sortie  des  réchauffeurs 90*3        »         68*7 

Le  combustible  brûlé  était  de  la  houille  d'Itzenplitz,  deuxième 
qualité  (bassin  de  Saarbrûck);  les  rendements  obtenus  sont 
remarquables. 

Houille  brûlée  en  36  heures  de  marche. 


TOTAL! 

pue 

Totale 
bnite 

Pir  heure  et  mètre 

carré  de  surfoce 

de  grille 

Totale 

-^ 1 

sconns                | 

Totales 

ProportMm  •/• 

1802^ 

2190^ 

52^45 

388» 

17.72 

—  248  — 

Eau  à  0"  vaporisée  en  36  heures  de  marche. 


TOTALK 

Par  heure  et  mètre  carré  de  «nrface 
de  chaaffe 

1 

Par  kilog.  de  bouille               1 
ou  rendement  des  chaudières           1 

sus  réchanffenrs 

avec  réchanfléars 

Pure 

Bmte 

15176^4 

19^29 

9^90 

»k3â 

6>-930 

Pour  se  rendre  compte  des  résultats  obtenus  avec  les  différents 
appareils  que  nous  avons  étudiés,  nous  les  résumons  dans  le 
tableau  suivant  : 


Gkandière  à  on  foyer  intérieur 

Natitrb 
db  la  houillr 

Rrndbment 

DB  LA 
HOUILLB  PURE 

Températurb 

de  la  famée  i  la 

sortie  de  ra|>pareil 

Von  der  Hqrdt,  S««  sorte 

Id. 

Id. 

ItsenpliU,  t"«  sorte 

7.348 
7.4S1 
6.TI4 
8.423 

230* 
908* 

i68* 
12i«5 

Chudières  à  deux  foyers  intériears 

Cbandière  i  bouilleor  et  réchiaffenr. . . . 
Chaudière  à  foyer  Ten  Brink 

Il  est  regrettable  que  dans  l'essai  du  foyer  fumivore  de  M.  Ten 
Brink  nous  n'ayons  pas  eu  à  notre  disposition  exactement  le  même 
combustible  que  dans  les  expériences  précédentes.  Toutefois  il  est 
extrêmement  probable  que  s'il  existe  un  écart  entre  les  pouvoirs 
calorifiques  de  la  houille  d'Itzenplitz  et  de  Yon  der  Heydt,  cet  écart 
n'est  pas  considérable. 

En  effet  l'un  de  nous  a  déterminé  avec  M.  Scheurer-Kestner 
les  pouvoirs  calorifiques  des  houilles  de  Friedrichsthal  et  de  Von 
der  Heydt,  qui  toutes  deux  font  partie  du  deuxième  étage  du 
bassin  de  Saarbrûck,  l'une  à  l'est,  l'autre  à  l'ouest,  et  ces  pou- 
voirs calorifiques  sont  égaux  puisqu'ils  ont  été  trouvés  de  8457  et 
de  8462. 

Or  la  houille  dltzenplitz,  dans  la  partie  est  du  bassin,  a  donné 
à  l'essai  17.72  %  de  scories,  tandis  que  la  houille  de  Friedrichs- 
thal, dans  les  essais  entrepris  chez  M.  Kestner,  contenait  17.80 

TOMB  XLm.  JUIN  BT  JUILLET  1873.  16 


—  244  — 

de  scories.  (Voir  Bulletin  de  la  Société  industrielle,  tome  XXXIX, 
page  296.) 

Ces  nombres  démontrent  que  le  résultat  obtenu  avec  le  foyer 
de  M.  Ten  Brink  est  deii.l  Vo  plus  élevé  que  celui  des  chau- 
dières à  foyer  intérieur  sans  réchaufieur,  et  ce  fait  justifie  Topinion 
que  nous  avons  émise  précédemment,  en  insistant  sur  l'utilité 
d'installer  des  appareils  réchaufieurs  à  la  suite  de  ces  générateurs. 
La  température  de  Teau  d'alimentation  s'est  en  effet  élevée  de 
68**7  par  son  passage  dans  le  réchaufîeur. 

Enfin  l'écart,  entre  les  rendements  de  la  chaudière  de  M.  Ten 
Brink  et  la  chaudière  à  bouilleurs  avec  réchauffeur  tubulaire, 
s'élève  à  19.5  Vc 

Il  est  juste  d'ajouter  que  dans  ce  dernier  appareil  la  disposition 
du  réchauffeur  est  vicieuse  et  que  l'élévation  de  température  de 
l'eau  d'alimentation  est  due  au  moins  autant  au  contact  direct  de 
la  flamme  circulant  sous  les  bouilleurs  et  léchant  les  plaques  de 
fonte  qui  se  posent  sur  les  tubes  des  réchaufïeurs,  qu'au  refroidis- 
sement de  la  fumée  à  la  sortie  de  la  chaudière. 

Nous  souhaitons  voir  appliquer  le  système  de  foyer  de  M.  Ten 
Brink  à  des  chaudières  à  bouilleurs,  convaincus  que  bien  installé, 
cet  appareil  donnera  des  résultats  analogues  à  ceux  de  nos  essais. 


—  245  — 


APPLICATION  DU  PANDYNAMOMÈTRE 

à  la  mesure  du  travail  des  machines  à  vapeur  à  balancier 

par  G.-A.  Hirn. 


Séance  du  30  avril  1873. 

Toutes  les  pièces  mouvantes  de  nos  machines,  quelque  résis- 
tantes qu'elles  semblent  relativement,  se  déforment  temporaire- 
ment sous  l'action  des  efforts  qu'elles  subissent  et  qu'elles  trans- 
mettent. Si  puissants  qu'on  les  fasse,  nos  arbres  de  transmission 
se  tordent,  nos  manivelles,  nos  balanciers  de  machines  à  vapeur 
se  courbent.  Ces  déformations  passagères  sont  en  général  beau- 
coup plus  grandes  qu'on  ne  le  pense.  Dans  bien^  des  cas,  elles 
sont  susceptibles  d'une  mesure  précise;  et  la  valeur  moyenne  que 
nous  leur  trouvons  nous  permet  alors  de  déterminer,  avec  précision 
aussi,  l'effort  moyen  appliqué  aux  pièces  qui  les  éprouvent  et  le 
travail  mécanique  moyen  qui  est  exécuté  par  ces  pièces. 

Les  personnes  qui,  à  l'Exposition  universelle  de  4867,  ont  étu- 
dié la  section  des  instruments  de  précision,  ont  pu  y  remarquer 
le  modèle  d'un  Pandynamomètre  fondé  sur  le  principe  précédent. 
Comme  appareil  de  démonstration,  il  permettait  de  constater  et 
de  mesurer  la  torsion  qu'éprouvait  un  gros  arbre  en  fer  forgé 
sous  l'action  du  moindre  effort  moteur. 

J'ai  donné  dans  les  Annales  des  Mines  une  description  assez 
étendue  du  Pandynamomètre^  tel  que  je  l'avais  établi  à  cette 
époque.  J'y  reviendrai  dans  un  travail  spécial,  pour  faire  connaître 
quelques  perfectionnements  que  j'ai  faits,  et  surtout  pour  dire 
dans  quels  cas  son  emploi  est  ou  facile  ou  absolument  impossible. 
Ici,  je  vais  parler  d'une  application  que  je  viens  de  faire  tout 
récemment  du  principe  du  pandynamomètre  à  un  cas  particulier, 
et  limité  aujourd'hui,  il  est  vrai  :  à  la  mesure  de  la  flexion  du 
balancier  des  machines  à  vapeur  verticales. 


—  246  — 

Construire  un  instrument  à  la  fois  précis  et  simple  qui  puisse 
tracer  à  tous  instants  le  diagramme  de  la  flexion  du  balancier,  et 
qui  permette  par  conséquent  de  se  rendre  compte  de  la  détente, 
du  mode  de  réglage  des  tiroirs,  et  de  calculer  finalement  le  tra- 
vail de  la  vapeur  et  du  moteur  :  tel  est  le  problème  que  je  me 
suis  posé,  et  que  j'ai  résolu  avec  un  succès  qui  a  dépassé  ma 
propre  attente. 

Je  vais  décrire  l'appareil  dans  sa  simplicité,  je  dirai  dans  sa 
naïveté  primitive.  Il  est  à  la  portée  de  chacun;  un  menuisier  et 
un  tourneur  ordinaires  suffisent  pour  l'exécuter  très  convenable- 
ment. 

Planche  I.  —  BB'  Balancier  de  la  machine. 

RR'  Règle  plate  en  bois  de  sapin  de  la  même  longueur.  Cette 
règle,  libre  par  le  bout  jR,  est  liée  d'une  façon  rigide  par  le  bout 
jR'  au  balancier  à  l'aide  de  la  fourche  ss\  Â  son  milieu  elle  est 
maintenue  sur  l'arête  du  balancier  par  la  fourche  en  boisnn^n, 
entre  les  joues  de  laquelle  elle  est  d'ailleurs  libre  aussi,  et  sur  le 
fond  de  laquelle  elle  pose  simplement  de  son  propre  poids. 

  l'extrémité  B  du  balancier  est  adaptée  une  tige  de  fer  en 
équerre,  sur  la  partie  horizontale  de  laquelle  se  trouve  une  poulie 
c.  A  l'extrémité  jR,  et  sur  le  flanc  de  la  règle,  est  fixé  le  tourillon 
d'une  poulie  p  (0^,1  ou  plus  de  diamètre). 

Vers  le  milieu  de  la  règle,  et  dans  la  direction  de  la  gorge  de  p, 
se  trouve  une  troisième  poulie  /  sur  laquelle  est  fixé  le  levier  ou 
plutôt  l'aiguille  en  bois,  plate  et  très  mince  / 1'. 

Un  cordon  fff,  flexible,  mais  aussi  peu  extensible  qu'il  se  peut, 
part  de  la  cheville  o,  à  l'aide  de  laquelle  on  peut  plus  ou  moins 
l'enrouler  et  le  tendre,  passe  sur  les  poulies  c  et  jo,  va  faire  trois 
quarts  de  tour  sur  la  poulie  /,  et  est  attaché  par  son  extrémité 
libre  au  ressort  en  hélice  rr^  que  porte  une  tige  verticale  en  bois 
fixée  à  la  règle  RR\  Pour  éviter  tout  glissement,  ce  cordon  est 
d'ailleurs  fixé  en  un  point  de  la  circonférence  de  la  poulie  à  l'aide 
d'une  pointe  ou  clou  sans  tête. 


—  247  — 

Chacun  aperçoit  à  première  vue  que  si  le  balancier  Bff  fléchit 
dans  un  sens  ou  dans  l'autre  dans  son  plan  vertical  d'oscillation, 
l'extrémité  B  s'approchera  ou  s'éloignera  de  l'extrémité  libre  jR 
de  la  règle  rigide  jRR'.  Le  cordon  inextensible  fff^  attaché  défait 
en  c  (puisqu'il  ne  peut  s'allonger  entre  o  et  e)^  et  toujours  tendu 
également  par  le  ressort  très  élastique  rr,  fera  évidemment,  par 
suite  d'un  mouvement  relatif  de  B  et  jR,  tourner  la  poulie  /  et 
jouer  dans  un  sens  ou  l'autre  le  levier  / 1\  La  flexion  du  balancier 
BB'  sera  ainsi  donnée  immédiatement  par  l'arc  que  parcourra 
l'extrémité  de  //'• 

Cette  extrémité  porte  un  crayon  qui  appuie  sur  la  planchette 
couverte  de  papier  ddd'd\  et  qui  y  trace  le  diagramme  de  la 
flexion.  Rien  de  plus  simple  que  la  façon  dont  s'obtient  ce  tracé. 
La  planchette  ddd'd'  porte  en  arrière  :  !<>  une  fourche  qui,  tout 
en  la  maintenant  verticale,  lui  permet  de  'patiner  à  frottement 
très  doux  sur  l'arête  supérieure  de  la  règle  BR;  2»  une  goupille 
en  fer  bien  arrondie,  qui  va  s'engager  librement,  mais  sans  jeu, 
dans  une  fente  verticale  pratiquée  dans  la  pièce  de  bois  immobile 
ff999j  attachée  solidement  soit  au  plafond,  soit  à  tout  autre  sup- 
port. Par  cette  disposition,  la  goupille  reste  sur  une  même  verti- 
cale  et  retient  la  planchette  qui,  par  suite  du  mouvement  du 
balancier,  oscille  relativement  sur  BR  à  droite  et  à  gauche  du 
milieu. 

Supposons,  par  exemple,  le  piston  (du  côté  B)  parvenu  au  haut 
de  sa  course  :  !<>  le  milieu  de  BB'  se  trouvera  transporté  à  droite 
de  la  goupille  qui  maintient  ddd'd' ;  relativement,  au  contraire, 
ddd'  d'  aura  voyagé  à  gauche  de  ce  milieu  vers  la  poulie  /;  le 
crayon  se  trouvera  du  côté  d'd'  ;  2o  an  moment  où  la  vapeur 
affluera  au  haut  du  cylindre,  le  balancier  fléchira  vers  le  bas; 
son  extrémité  B  s'éloignera  de  B;  le  cordon  fff^  tenu  en  o  et  de 
fait  en  ^,  se  déroulera  de  la  poulie  /;  le  crayon  ira  au  haut  de  sa 
course. 

La  marche  descendante  ayant  commencé,  la  planchette  fuira 
relativement  du  côté  droit  ;  le  crayon  tracera  une  ligne,  qui  sera 


droite,  si  la  pression  reste  invariable  au  cylindre  pendant  l'afflût  de 
la  vapeur.  Au  moment  où  la  vapeur  sera  coupée  et  où  la  détente 
commencera,  le  crayon  descendra  tout  en  marchant  vers  d  dj  et 
tracera  une  courbe.  Au  bas  de  la  course  tout  aura  lieu  à  l'inverse  : 
la  planchette  se  sera  éloignée  le  plus  possible  de  la  poulie  /,  le 
crayon  sera  arrivé  du  côté  dd  et  k  son  excursion  inférieure,  etc. 

La  graduation  et  Tusage  des  diagrammes  ainsi  tracés  sont  des 
plus  simples. 

La  machine  étant  arrêtée,  on  place  la  manivelle  bien  verticale- 
ment au  haut,  puis  au  bas  de  sa  course,  et  Ton  donne  à  chaque 
fois  la  vapeur,  dont  on  mesure  la  pression  avec  un  manomètre  à 
mercure  ;  on  a  soin  d'ouvrir  le  plus  possible  les  robinets  de  purge 
du  côté  opposé  à  celui  où  donne  la  vapeur.  On  mesure  sur  ddd'd' 
l'excursion  totale  du  crayon  pour  une  pression  connue.  D'après 
les  expériences  de  beaucoup  d'observateurs  et  d'après  une  foule 
d'expériences  que  j'ai  faites  moi-même,  on  peut  considérer  la 
flexion  et  la  torsion  du  fer,  de  l'acier,  de  la  fonte,  etc.,  comme 
rigoureusement  proportionnelles  à  l'effort  que  supportent  les 
pièces.  A  l'aide  des  ordonnées  des  diagrammes  et  du  titrage  pré- 
cédent, on  peut  donc  aisément  trouver  la  pression  qui  s'est  exer- 
cée sur  le  piston  en  chaque  point  de  sa  course,  et  déterminer 
ainsi,  comme  avec  Tindicateur  Watt,  les  circonstances  les  plus 
détaillées  et  la  somme  du  travail  de  la  vapeur.  Quelques  réflexions 
et  quelques  remarques  générales  sont  pourtant  indispensables  ici: 

1o  Chacun  conçoit  que  l'exactitude  de  la  marche  de  l'appareil 
dépend  de  la  rigidité  de  la  règle  RR.  Celle  que  j'ai  employée  est 
tout  d'une  pièce  :  elle  a  Om,05  d'épaisseur  sur  Oin,25  de  largeur; 
mais  il  est  clair  qu'il  vaudrait  mieux  la  former  de  trois  planches 
de  0n),02,  collées  ensemble  sur  toute  leur  longueur;  à  l'aide  de 
cette  précaution,  on  empêcherait  le  bois  de  travailler  et  de  se 
déjeter. 

J'ai  mis  fin  à  peu  près  complètement  aux  vibrations,  en  adap- 
tant à  la  règle  une  pièce  de  bois  d'équerre  tt^  du  sommet  de 


j 


—  249  — 

laquelle  aux  extrémités  R  et  R  sont  fortement  tendues  deux 
ficelles  aa\  a  a'; 

2o  L'aiguille  ou  levier  /  /'  doit  être,  comme  j'ai  dit,  en  bois 
léger,  très  mince  (0m,002  au  plus),  et  assez  large. 

C'est  du  rapport  de  la  longueur  de  ce  levier  au  rayon  de  la 
poulie  /  que  dépend  évidemment  la  grandeur  des  ordonnées  du 
diagramme.  On  ne  gagne  point  à  exagérer  cette  dernière,  car 
l'aiguille  /  /'  fouette  d'autant  plus  qu'elle  est  plus  longue.  Le  rap- 
port de  1  à  9  ou  à  10,  entre  le  rayon  de  la  poulie  et  la  longueur 
de  l'aiguille,  conduit  à  une  amplification  plus  que  suffisante,  et 
évite  les  oscillations  violentes  auxquelles  donne  lieu  un  rapport 
plus  grand  (1  à  20  par  exemple); 

So  La  tension  du  cordeau  fff,  opérée  par  le  ressort  rr,  ne  doit 
être  ni  trop  forte  ni  trop  faible;  avec  quelques  tâtonnements  on 
trouve  vite  celle  qui  convient.  En  ce  qui  concerne  le  cordeau  lui- 
même,  j'ai  eu  recours  à  une  ficelle  ordinaire,  en  chanvre  retors, 
vernie  avec  le  vernis  des  harnais  de  tissage.  De  o  en  c  cette  ficelle 
était  doubée,  afin  d'éviter  tout  retrait. 

Chacun  saisit  l'utilité  de  la  cheville  o  :  elle  sert  à  ramener  pen- 
dant la  marche  même  de  la  machine  le  levier  //'  dans  une  posi- 
tion telle  qu'il  oscille  également  des  deux  côtés  de  la  ligne  paral- 
lèle à  l'arête  de  BB'; 

4o  Le  sommet  plat  de  RR\  où  patine  la  planchette  ddd'd', 
doit  être  enduit  de  plombagine,  pour  éviter  toute  vibration. 

A  peine  ai-je  besoin  de  dire  que  la  planchette  peut  s'enlever  et 
se  replacer  facilement  pendant  la  marche  même,  de  sorte  qu'on 
peut  changer  le  papier  du  diagramme  à  volonté  ; 

5o  La  surface  des  diagrammes  tracés  avec  l'appareil  répond 
visiblement  au  travail  disponible  total  de  la  vapeur,  diminué  : 
1o  de  celui  que  coûte  le  frottement  du  piston  moteur;  2^  de  celui 
que  coûtent  la  pompe  pneumatique,  la  pompe  à  eau  froide  et  la 
pompe  alimentaire,  dont  les  tiges,  dans  la  plupart  des  machines, 
sont  toutes  attachées  au  balancier.  La  correction  à  faire  pour 
arriver  au  travail  total  de  la  machine  n'est  toutefois  pas  très 


—  «0  — 

grande,  puisque  des  machines  bien  construites,  de  près  de  150 
chevaux  de  force,  consomment  à  peine  15  chevaux  pour  leur 
propre  marche,  et  que  sur  ces  15  chevaux  la  moitié  au  moins 
doit  être  attribuée  aux  frottements  des  diverses  pièces  comman- 
dées indirectement  par  le  balancier. 

Cette  correction  en  plus  ou  en  moins,  selon  qu'on  veut  con- 
naître le  travail  disponible  ou  celui  que  donnerait  la  machine  au 
frein,  est  facile  à  déterminer  pour  chaque  machine  en  particulier. 
Il  suffit  pour  cela  de  faire  marcher  bien  régulièrement  le  moteur 
à  vide  et  de  relever  un  diagramme  :  la  surface  de  celui-ci  exprime 
le  travail  propre  de  la  machine,  moins  celui  que  coûte  aussi  le 
frottement  du  piston  moteur,  la  pompe  pneumatique,  etc.,  etc. 
En  faisant  ensuite  encore  une  fois  marcher  à  vide,  en  coupant 
subitement  la  vapeur  et  en  comptant  le  nombre  de  tours  et  le 
temps  que  met  la  machine  à  s'arrêter,  on  déterminera  aisément, 
à  l'aide  du  moment  d  inertie  du  volant,  le  travail  total  de  la 
machine  pour  son  propre  mouvement.  Je  donnerai  à  la  fin^de  ce 
mémoire  un  exemple  d'application  de  ce  qui  précède. 

Voyons  d'abord  comment  on  se  sert  des  diagrammes; 

6''  J'ai  dit  qu'on  tare  une  fois  pour  toutes  la  flexion  du  balan- 
cier traduite  en  course  du  crayon  sur  ddd'd\  en  donnant  une 
pression  de  vapeur  connue  aux  deux  extrémités  de  la  course  du 
piston.  Mais  il  est  clair  que  dans  cette  position  du  balancier  la 
flexion  est  un  peu  moindre  qu'elle  ne  le  deviendrait  avec  une 
même  charge,  si  le  balancier  était  horizontal.  L'effort  étant  tou- 
jours dirigé  verticalement,  la  flexion,  en  effet,  est  proportionnelle 
à  la  projection  horizontale  du  balancier,  qui  atteint  son  maximum 
quand  le  piston  est  au  milieu  de  sa  course.  (Je  fais  ici  abstraction 
de  l'intervention  du  parallélogramme,  ce  qui  ne  conduit  qu'à  une 
erreur  négligeable.) 

Soient  a  l'arc  décrit  par  le  crayon,  quand  on  donne  la  pression 
P  aux  deux  bouts  de  la  course,  L  la  longueur  du  balancier,  H  la 
course  du  piston.  On  a,  à  fort  peu  près  : 


A  — 


—  ÎM  — 

—  a  L  a  L 


i 


\/  ^u  —  H')  ±  y^  U  —  H' 

pour  la  valeur  de  l'arc  A  que  décrirait  le  crayon,  si  la  pression  P 
se  donnait  quand  le  balancier  est  horizontal. 

Rigoureusement  parlant,  le  travail  du  balancier  relevé  à  l'aide 
de  ces  diagrammes  a  pour  expression  une  intégrale  de  la  forme  : 

^f     \/  u  —  if* 

équation  dans  laquelle  la  pression  variable  de  la>apeur,  ou  p, 
devrait  être  écrite  en  fonction  de  E  ou  de  la  course  du  piston. 
Sous  cette  forme,  la  solution  du  problème  serait  impossible;  mais 
il  est  inutile  aussi  de  la  chercher. 

Divisons  en  effet  en  vingt  parties  égales  la  course  du  piston  ; 
désignons  par  A^,  Aj,  A,  les  distances  successives  du  piston  au 
milieu  de  sa  course,  en  dessus  et  en  dessous.  La  flexion  qu'indi- 
querait le  crayon,  avec  la  pression  P,  pour  chacune  de  ces 
courses,  aurait  pour  valeur  : 


^A 


a. 


L 

2A 


V4  (^-  -  y) 


~       L 

et  ainsi  de  suite.  On  forme  ainsi  une  table  de  dix  valeurs  de 
flexion,  répondant  pour  une  même  pression  à  deux  positions 
symétriques  du  piston  au  dessus  et  au  dessous  du  milieu  de  sa 
course. 

Il  est  clair  maintenant  que  si  nous  divisons  l'axe  des  abcisses 
de  nos  diagrammes  en  vingt  parties,  la  grandeur  des  ordonnées, 
multipliée  par  les  nombres  correspondants  de  notre  table,  nous 
donnera  la  pression  réelle  pour  chacun  de  ces  vingtièmes  de  la 
course  totale; 

7o  Pour  nous  tenir  toujours  dans  l'exactitude  absolue,  une 
remarque  est  à  faire  quant  à  cette  division  de  l'axe  des  abcisses 
en  vingt.  Des  considérations  trigonométriques  très  simples  nous 


—  252  — 

montrent  que  la  marche  de  la  planchette  ddd'd'  n'est  point  uni- 
forme  par  rapport  à  celle  du  piston  moteur,  et  que  Ton  a  très 
approximativement  la  relation  : 

X  =^  CL  sec  0 

X  étant  les  abcisses  mesurées  à  partir  du  milieu  des  diagrammes, 
9  l'angle  décrit  par  le  balancier  en  dessus  et  en  dessous  de  l'hori- 
zontale, et  (t  une  constante  qui  dépend  des  dimensions  des  diverses 
pièces  du  dynamomètre  et  du  balancier. 

Pour  arriver  d'une  manière  tout  à  fait  pratique  à  une  échelle 
convenable,  il  suffit,  la  machine  étant  en  repos,  de  mettre  la 
planchette  ddd'd'  en  place,  de  faire  monter  le  piston,  à  partir  du 
bas  (par  exemple)  de  vingtième  en  vingtième  de  sa  course,  et  de 
faire,  à  chaque  arrêt,  marquer  un  point  par  le  crayon.  On  divise 
ainsi  l'abcisse  maxima  en  vingt  parties  inégales,  qui  répondent 
aux  vingt  parties  égales  de  la  course  du  piston.  Sur  cette  ligne 
divisée,  on  écrit  en  chaque  point  la  flexion  indiquée  par  la  table 
dont  j'ai  parlé  plus  haut,  et  rien  n'est  alors  plus  facile  que  le  cal- 
cul de  la  pression  moyenne  pendant  une  course  de  piston,  et  par 
suite  celui  du  travail  que  représente  un  diagramme. 

On  arrive  du  reste  tout  aussi  vite  et  tout  aussi  exactement  à 
faire  la  division  précédente  i\  l'aide  de  l'équation,  facile  à  démon- 
trer : 

^!/ 

X  =11 

l^  b'  —  y' 

dans  laquelle  a  désigne  la  distance  du  centre  du  balancier  à  la 
goupille  de  la  planchette  ddd'd',  b  la  demi-longueur  du  balan- 
cier de  centre  à  centre,  et  dans  laquelle  x  sont  les  divisions  de  la 
planchette  répondant  à  chaque  course  y  du  piston,  le  milieu  du 
cylindre  étant  pris  pour  point  de  départ  des  deux  côtés  ; 

8o  Rigoureusement  parlant,  les  ordonnées  tracées  sur  les  dia- 
grammes sont  des  arcs  de  cercles  décrits  avec  un  rayon  égal  à  la 
longueur  de  l'aiguille  /  /'  et  non  des  lignes  droites.  Toutefois,  en 
raison  de  la  longueur  de  IV  par  rapport  aux  ordonnées  les  plus 


—  253  - 

élevées,  Terreur  commise  en  prenant  des  droites  est  inappré- 
ciable ; 

90  Rigoureusement  pariant  aussi,  d'autres  corrections  encore, 
et  assez  nombreuses,  seraient  à  faire  aux  nombres  fournis  par  nos 
diagrammes.  Toutefois,  ce  serait  commettre,  comme  il  arrive 
d'ailleurs  à  bien  des  personnes,  une  faute  réelle  que  d'appliquer 
des  méthodes  de  calcul  poussées  aux  cent-millièmes,  à  des  nom- 
bres expérimentaux  qui,  par  leur  nature  même,  ne  peuvent  être 
exacts  ({u'au  centième  près  par  exemple. 

La  méthode  d'approximation  que  je  viens  d'indiquer  suffira 
donc  parfaitement  lorsqu'on  voudra  se  rendre  compte  de  la  marche 
de  la  détente,  du  mode  d'admission  et  d'échappement  de  la 
vapeur,  etc.  Et  lorsqu'on  voudra  simplement  connaître  le  travail 
donné  par  un  coup  de  piston,  on  pourra  procéder  plus  vite  et 
plus  simplement  encore.  Il  suffira  de  relever  avec  le  planimètre 
(  Amsler)  la  surface  d'un  diagramme,  de  la  diviser  par  la  longueur 
maxima^  et  de  multiplier  par  la  moitié  de  l'ordonnée  moyenne  ainsi 
trouvée  la  moyenne  des  pressions  qui  forment  la  table  dont  j'ai 
indiqué  plus  haut  la  construction  ; 

IO0  Dans  tout  ce  qui  précède,  j'ai  admis  implicitement  que  la 
machine  dont  il  s'agit  est  à  un  seul  cylindre,  comme  celles  sur 
lesquelles  je  fais  mes  expériences.  En  réalité,  la  plupart  des  ma- 
chines à  balancier  que  l'on  construit  encore  sont  du  système 
Woolf  ou  à  deux  cylindres.  L'effort  total  de  la  vapeur  est  par 
conséquent  appliqué,  et  d'une  manière  très  inégale,  à  deux  points 
du  balancier.  On  arriverait  aux  résultats  les  plus  faux  si  Ton 
n'avait  pas  égard  à  cette  inconstance  dans  l'application  du  pan- 
dynamomètre;  mais  aussi  rien  n'est  plus  facile  que  d'en  tenir 
compte.  Remarquons  que  l'attache  fixe  ss'  de  la  règle  RR  au 
balancier  peut  être  placée  indifféremment  en  R  ou  en  R,  autre- 
ment dit  du  côté  de  la  bielle  ou  du  côté  du  cylindre  unique.  Dans 
le  cas  de  la  machine  Woolf,  il  faudra  l'établir  juste  au  dessus  du 
tourillon  du  balancier  répondant  au  petit  cylindre,  et  par  suite 
raccourcir  /?  de  ce  côté  de  toute  la  distance  des  centres  des 


—  254  — 

deux  cylindres.  On  tarera  Tinstrument,  en  donnant  la  plus  forte 
pression  possible  de  vapeur  au  haut  et  au  bas  du  petit  cylindre 
seul.  Avec  un  peu  de  réflexion,  chacun  verra  que  les  erreurs  sont 
évitées  par  cette  disposition  très  simple. 

J*ai  joint  à  ce  mémoire  quelques  diagrammes  de  flexion  tracés 
dans  des  conditions  très  diverses,  afin  que  le  lecteur  puisse 
juger  par  lui  même  du  mode  de  fonctionnement  du  pandynamo- 
mètre  (planche  II).  Il  ne  sera  pas  inutile  par  conséquent  de  com- 
pléter ce  travail,  en  montrant  comment  l'instrument  en  par- 
ticulier a  été  gradué  et  titré. 

Le  piston  de  la  machine  étant  placé  au  haut  et  puis  au  bas  de 
sa  course,  et  la  pression  de  la  vapeur,  en  colonne  de  mercure, 
étant  3m,45  dans  le  premier  cas  et  3^,10  dans  le  second  cas,  le 
crayon  parcourt  une  ordonnée  totale  de  0^,209.  Le  diamètre  du 
piston  est  0^,605;  celui  de  sa  tige  est  de  0^,08;  la  surface  infé- 
rieure est  donc  0^,287476  et  la  surface  libre  supérieure  est 
(0,287476  —  0,005026)  =  0m,282449. 

Avec  ces  données,  on  a  pour  la  charge  supportée  par  le  piston  : 

Sur  sa  face  supérieure  :  0,282449.13,596  =  12097  k. 
Sur  sa  face  inférieure  :  0,287476. 13,596  =  12116  k. 

II  résulte  de  là  que  la  charge  faisant  décrire  au  crayon  un  arc 

de  Im  est  : 

12116  +  12097    _ 

0,209  -    ^^^^^^^• 

La  longueur  de  la  moitié  du  balancier  (de  centre  à  centre  de 
Taxe  et  du  tourillon)  est  de  2^,92  ;  la  moitié  de  la  course  est  de 
Ona,851  ;  on  a  donc  d'après  ce  qu'on  a  vu  (page  251)  : 


115852  ^^^"^ — ï^^rl   =  110823  k. 

2,92 

pour  la  charge  qui  eût  donné  une  course  de  crayon  de  1  m,  si  le 
balancier  avait  été  horizontal. 

En  supposant  maintenant  la  course  du  piston  divisée  en  vingt 
parties  égales,  notre  équation  (page  251)  donne,  pour  les  charges 


—  255  — 

déterminant  une  course  de  l"^  dans  ces  vingt  positions  succès* 
sives,  les  valeurs  qui  se  trouvent  cotées  sur  la  règle  ou  index 
{planche  II).  La  valeur  moyenne  de  ces  nombres  est  11 26:22  k.  Les 
vingt  subdivisions  de  l'index,  répondant  sur  les  diagrammes  (tous 
égaux  en  longueur)  à  vingt  subdivisions  égales  de  la  course  du 
piston,  ont  été  obtenues  à  l'aide  des  deux  méthodes  que  j'ai  indi- 
quées :  elles  se  ressemblent  tellement  dans  les  deux  cas,  que  je 
n'ai  pas  hésité  à  donner  la  préférence  à  la  méthode  par  calcul,  de 
laquelle  sont  exclues  toutes  les  petites  irrégularités  inhérentes  à 
la  division  pratique  et  sur  place.  L'usage  de  l'index  ainsi  divisé 
et  coté  est,  comme  je  l'ai  dit,  des  plus  simples.  Sur  la  plus  grande 
des  abcisses  d'un  diagramme  (0in,455),  on  pique  les  vingt  divi- 
sions de  cet  index  et  l'on  multiplie  par  la  moitié  de  l'ordonnée  en 
chaque  point  le  nombre  des  kilogrammes  coté  sur  l'index.  Pour 
obtenir  le  travail  rendu,  il  suflit  ensuite  de  multiplier  la  moyenne 
de  tous  ces  produits  par  la  course  du  piston  ou  lin,702;  ou,  si 

/lm,702\ 

"on  veut  avoir  le  travail  en  chevaux,  par  ( — =^  j,  la  machine 

faisant  30  tours  par  minute,  la  vitesse  du  piston  était  exprimée 
par  le  même  nombre  que  la  course  du  piston. 

Le  diagramme  No  1  répond  au  travail  de  la  machine  marchant 
à  vide,  et  pour  ainsi  dire  sans  détente.  En  le  soumettant  au  calcul, 
il  donne  un  travail  de  12  chevaux  Ayant  évalué  ce  même  travail 
en  partant  de  la  force  vive  du  volant  et  du  nombre  de  tours 
que  fait  la  machine  pour  s'arrêter^  lorsqu'on  coupe  brusquement 
la  vapeur,  j'ai  trouvé  près  de  14  chevaux.  La  différence  de  ces 
deux  nombres  semblerait  indiquer  que  le  premier  (12  chevaux) 
est  un  peu  trop  fort,  puisque  l'on  n'aurait  que  deux  chevaux  pour 
le  travail  du  piston  moteur  et  des  deux  pompes  (du  condenseur 
et  de  l'eau  d'inj  :'ction).  Je  pense  toutefois  que  cette  erreur  appa- 
rente dérive  plutôt  de  l'extrême  difficulté  qu'on  éprouve  à  donner 
à  une  machine  marchant  à  vide  tout  juste  la  quantité  de  vapeur 
nécessaire  pour  que  la  vitesse  reste  stable.  Si  l'on  en  donne  un 
tant  soit  peu  trop,  l'excès  employé  à  accélérer  le  mouvement  du 


—  256  — 

volant  produit  une  flexion  plus  grande  du   balancier  pendant 
raccélération,  et  par  suite  un  diagramme  plus  grand  aussi. 

Je  n'ai  aucune  remarque  à  faire  quant  aux  autres  diagrammes, 
puisque  les  figures  indiquent  sufïisamment  les  conditions  dans 
lesquelles  ils  ont  été  tracés.  Je  dirai  seulement  que  la  force  en 
chevaux  qu'ils  portent  s'est  toujours  trouvée  vérifiée  d'une  manière 
satisfaisante  par  la  comparaison  du  travail  de  la  machine  avec 
celui  de  turbines  parfaitement  essayées  au  frein.  J'ai  donné 
depuis  longtemps  dans  nos  Bulletins  cette  méthode  de  pesée  par 
substitution,  qui  mène  à  des  résultats  très  corrects,  quand  on 
l'applique  avec  les  soins  nécessaires. 

Ai-je  besoin  de  dire,  en  terminant  ce  mémoire,  que  par  l'appli- 
cation du  pandynamomèlre  aux  machines  à  balancier,  je  n'entends 
nullement  exclure  l'usage  du  frein,  lorsqu'on  peut  y  recourir,  ou 
celui  de  l'indicateur  Watt,  si  précieux  lorsquon  l'emploie  bien? 
Chacun  de  ces  moyens  de  mesure  donne  un  chiffre  qui  lui  est 
propre  :  le  frein  donne  le  travail  envoyé  à  l'usine,  l'indicateur 
Watt  (bien  employé)  donne  le  travail  total  de  la  vapeur,  le  pan- 
dynamomètre  donne  ce  travail  total  moins  celui  que  coûtent  trois 
organes  essentiels  de  la  machine.  Ces  trois  nombres  ont  donc  une 
importance  lorsqu'on  veut  bien  étudier  une  machme.  Je  ferai 
remarquer  seulement  que  le  pandynamomètre  est  d'une  construc- 
tion facile  et  économique,  et,  qu'une  fois  établi,  il  peut  rester  en 
place  sans  gêner  quoi  que  ce  soit  à  la  marche  de  la  machine  et 
sans  jamais  se  déranger.  Il  est  commode  en  ce  sens  qu'on  peut  à 
tel  moment  voulu  s'assurer  de  l'état  et  du  travail  de  la  ma- 
chine, sans  avoir  à  faire  aucun  préparatif  particulier.  Je  pense 
d'ailleurs  aussi  que  le  principe  même  du  pandynamomètre,  la 
mesure  du  travail  par  celle  de  la  flexion  ou  de  la  torsion  des  pièces 
d'une  machine,  est  appelé  à  rendre  des  services  multiples  dans 
des  cas  où  l'emploi  du  frein  et  celui  de  l'indicateur  sont  absolu- 
ment impossibles. 


257  — 


NOTE 

sur  P application  de  la  méthode  de  M.  G.  A.'Hirn  à  la  détermi- 
nation directe  de  l'eau  entraînée  par  la  vapeur^  présentée  par 
M.  0.  Hâllâuer. 


Séance  du  30  avril  1873 


Cette  méthode,  dont  M.  Hirn  a  prouvé  l'exactitude  dans  une 
lettre  publiée  au  Bulletin  de  la  Société  industrielle  (octobre  1869), 
a  été  pendant  longtemps  critiquée  ;  on  l'a  même  crue  inapplicable 
dans  la  pratique,  et  quelques  essais  malheureux  sont  venus 
appuyer  celte  opinion  et  lui  donner  presque  force  de  loi. 

Cependant  M.  Hirn,  dans  la  lettre  citée  plus  haut,  indique  les 
précautions  qu'il  faut  prendre  pour  arriver  à  un  résultat  exact; 
ainsi,  l'on  doit  se  servir  d'un  thermomètre  divisé  en  dixième  de  de- 
grés, pouvant,  à  l'aide  d'une  bonne  lunette,  donner  le  quarantième 
de  degré,  et  avoir  soin  de  prendre  les  températures  initiales  et  finales 
t^  et  t^j  telles  que  (a  —  t J  =  (t,  —  a),  a  étant  celle  du  milieu  où 
Ton  opère.  Enfin,  Remploi  de  Thydrostat  Kseppelin  pesant  30  kilos 
à  01^,0001  près,  est  indispensable  pour  avoir  des  observations 
rigoureuses. 

Malheureusement  cette  balance  est  difficilement  transportable, 
et  dans  la  plupart  des  essais  il  est  impossible  de  l'installer.  Cette 
donnée  de  1  eau  vésiculaire  qu'emporte  la  vapeur  est  cependant 
de  la  plus  haute  importance;  sans  elle,  la  comparaison  des  ren- 
dements des  générateurs  est  inexacte,  et  l'analyse  d'un  moteur  à 
vapeur,  déjà  si  délicate  lorsque  l'on  a  toutes  les  observations 
nécessaires,  devient  presque  impossible.  On  peut  tout  au  plus, 
dans  ce  dernier  cas,  assigner  une  limite  supérieure  à  la  valeur  de 
l'eau  entraînée,  mais  en  passant  alors  par  une  série  de  calculs 
assez  compliqués. 


—  258  — 

Ayant  été  spécialement  chargé  d'une  série  d'essais  sur  des 
chaudières  à  foyers  intérieurs,  dont  la  disposition  particulière 
(une  circulation  des  gaz  chauds  au-dessus  de  l'appareil)  faisait 
supposer  que  l'on  obtenait  de  la  vapeur  sèche  sinon  surchauffée, 
j'ai  tenu  à  me  rendre  compte  de  l'état  de  siccité  de  cette  vapeur. 
J'ai  appliqué  la  méthode  de  M.  Hirn  en  employant  une  bascule 
ordinaire  pesant  50  kilos  à  0^,005  près,  un  thermomètre  donnant 
le  cinquième  de  degré,  et  l'expérience  m'a  prouvé  qu'en  opé- 
rant avec  soin,  on  arrive  à  un  résultat  suffisamment  exact  en 
pratique. 

Voici  en  quelques  mots  l'installation  que  j'avais  adoptée  :  à  la 
partie  supérieure  de  la  conduite  de  vapeur  et  au  point  où  l'on 
veut  faire  cette  détermination,  on  place  un  tuyau  vertical  de  15 
à  20  in/in  de  diamètre,  se  recourbant  horizontalement  par  un 
coude  arrondi  sur  une  longueur  de  iO  centimètres  et  terminé  par 
un  robinet;  à  ce  robinet  est  fixé  un  tuyau  en  for,  ou  mieux,  en 
cuivre  de  45  m/m  de  diamètre,  qui,  d'abord  horizontal,  descend 
verticalement  pour  amener  la  vapeur  dans  le  vase  où  elle  se  con- 
dense. 

Comme  il  doit  passer  environ  2^^,500  de  vapeur  et  que  l'opéra- 
tion a  seulement  une  durée  de  quelques  minutes,  la  vitesse  est 
assez  considérable  pour  que  l'on  puisse  négliger  l'eau  condensée 
par  suite  du  refroidissement;  il  est  du  reste  facile  d'entourer  le 
tuyau  placé  sur  la  conduite  de  vapeur. 

L'évaluation  des  poids  est  très  délicate,  demande  le  plus  grand 
soin,  aussi  est-il  bon  d'employer  la  méthode  de  la  double  pesée. 
On  tare  le  vase  vide  dont  on  détermine  le  poids;  on  fait  de  même 
pour  l'eau  froide;  puis,  pour  éviter  toute  erreur  lorsqu'il  s'agira 
d'évaluer  le  résultat  de  la  condensation,  on  remplit  d'eau  le  tuyau 
plongeant  jusqu'au  robinet  ;  en  laissant  passer  un  peu  de  vapeur, 
puis  fermant  brusquement,  le  vide  se  fait,  l'eau  monte  et  vient 
frapper  contre  la  clé  de  ce  robinet  ;  c'est  alors  que  l'on  vérifie  si 
le  poids  d'eau  froide  correspond  à  la  tare  et  l'on  prend  sa  tempé- 
rature; laissant  ensuite  arriver  la  vapeur,  on  en  condense  un 


—  259  — 

poids  donné;  pour  cette  seconde  pesée  on  doit  s'assurer  de  la 
même  manière  si  le  tuyau  est  de  nouveau  bien  rempli  d'eau;  on 
relève  la  température  du  mélange,  la  pression  de  la  vapeur,  et 
les  observation^  sont  en  nombre  suffisant  pour  le  calcul. 

M.  Hirn  a  déjà  donné  dans  sa  lettre  la  formule  à  l'aide  de 
laquelle  on  obtient  le  poids  d'eau  m  contenu  dans  la  vapeur  : 
M(606,5  +  0,305  t,  —  t,)  +  mCr,  —  mC't,  =  NC'(f  —  tj; 
je  crois  la  rendre  un  peu  plus  commode  pour  le  calcul,  en  lui 
donnant  la  forme  suivante,  et  en  supposant  G'  =  1,  ce  qui  ne 
donne  lieu  qu'à  une  très  petite  erreur;  Ct^  =  q^^  est  une  valeur 
donnée  par  les  tables  : 

(M  +  m)  (606,5  +  0,305  t.  —  t.)  —  m  (606,5  +  0,3051,  —  q. )  =  N(t.  —  t J 
,,   .        _  (M  +  m)  (606,5  +  0,305t,  ~  tj  -  N(t.  ~  tj 
uou  m  _  606,5  +  0,80ot.  —  q, 

{M  +  m)  est  le  poids  du  mélange  vapeur  et  eau  relevé  directe- 
ment. 

N  le  poids  d'eau  froide,  le  vase  réduit  en  eau  compris. 

t^  la  température  de  la  vapeur  correspondant  à  la  presssion 
relevée. 

t^  la  température  initiale,  t^  la  température  finale  de  l'eau  con- 
tenue dans  le  vase. 

Je  vais  maintenant  faire  voir  quelle  est  l'exactitude  du  résultat 
obtenu  avec  un  thermomètre  divisé  en  cinquième  de  degré  et  une 
bascule  pesant  50  kilos  à  5  grammes. 

Les  températures  ont  été  prises  pour  une  augmentation  de  40% 
sur  laquelle  j'ai  pu  commettre  une  erreur  de  €  =  1/10^  de  degré, 
qui  donne,  en  comptant  par  exemple  sur  5  7»  d'eau  entraînée,  une 
différence  de  0,27.  Le  poids,  de  son  côté,  a  été  évalué  à  5  grammes 
près;  la  proportion  57o  ^st  donc  encore  entachée,  par  le  fait  de 
la  pesée,  d'une  erreur  absolue  de  0,23,  soit  en  tout  0,27+0,23— 0,5; 
c'est  à  1/2  7o  environ  du  poids  de  vapeur  que  nous  avons  les 
résultats. 

Celte  exactitude  est  plus  que  suffisante  pour  l'étude  des  géné- 

TOMB  XLm.  JUIN  BT  JUILLET  1873.  17 


—  260  — 

rateurs,  et  même  pour  celle  plus  délicate  d'un  moteur  à  vapeur, 
où  toutes  les  vérifications  doivent  se  faire  à  1 7o  P^és. 

En  opérant  ainsi,  j'ai  obtenu  sur  une  même  chaudière  les 
valeurs  suivantes  :  67,  56;  77o;  67o  88;  67, 55;  ^Vo  61  ;  67,70, 
dont  la  moyenne  67o  56  représente  la  proportion  d'eau  vésicu- 
laire  pendant  la  journée  d'essai. 

Enfin,  tout  récemment  17  essais  m'ont  donné  une  moyenne  de 
5  7o  03,  l'écart  maximum  variant  de  47,  20  à  57,  76.  Ces  der- 
nières observations  ont  été  relevées  sur  le  tuyau  de  conduite  de 
vapeur  d'une  grande  machine  Woolf  dont  le  travail  était  très 
régulier;  et  comme  vérification  je  citerai  le  chifïre  limite  supé- 
rieur 47o  5  d'eau  vésiculaire,  que  j'ai  eu  l'occasion  de  déterminer 
d'une  manière  indirecte  en  faisant  l'analyse  d'un  moteur  du 
même  modèle,  travaillant  aussi  régulièrement  et  alimenté  par  des 
chaudières  placées  dans  les  mêmes  conditions  ;  il  est,  comme  ou 
voit,  très  rapproché  de  la  valeur  relevée  directement  plus  haut,  et 
je  crois  pouvoir  affirmer  que  la  question  de  la  détermination 
directe  de  l'eau  entraînée  peut  être  résolue  pratiquement,  par  tout 
observateur  intelligent,  d'une  manière  simple  et  avec  un  matériel 
que  l'on  peut  facilement  se  procurer  dans  la  plupart  des  usines. 


La  régéBératioD  et  la  restaaralioB  des  pelntares  à  Thaile 

d'après  la  méthode  de  M.  de  Pettenkefer, 

Par  Fr.  G0PPEL8RŒDER,  docteur. 
Directeur  de  r  Ecole  municipale  de  chimie  industrielle  de  Mulhouse. 


Séance  du  26  mars  1873. 


Messieurs, 

J'ai  l'honneur  de  vous  entretenir  d'un  sujet,  dont  je  m'occupe 
depuis  deux  années  :  la  restauration  des  peintures  à  l'huile.  Les 
résultats,  que  je  soumets  à  votre  attention,  sont  dus  aux  décou- 


—  261  ~ 

vertes  de  M.  Max  de  Pettenkofer,  célèbre  professeur  à  Munich, 
qui  a  dédié  aux  artistes  de  cette  ville  un  ouvrage  intitulé  :  Ueher 
Oelfarbe  und  Conservirung  der  Gemœldegalerieen  durch  dos 
Regenerationsverfahren.  La  deuxième  édition  de  ce  livre  a  paru 
l'année  passée.  M.  de  Pettenkofer  a  étudié  les  circonstances  dans 
lesquelles  les  tableaux  périssent,  aussi  bien  que  celles  qui  sont 
indispensables  à  leur  conservation.  Les  examens  microscopiques 
de  M.  Radlkofer  ayant  prouvé  que  ce  n'est  nullement  à  des  for- 
mations organiques  ou  organisées,  comme  on  le  soupçonnait, 
qu'il  faut  attribuer  les  dégâts  observés  dans  Tancienne  pinaco- 
thèque de  Munich  et  dans  les  galeries  de  Schleissheim,  M.  dé 
Pettenkofer  parvint  à  signaler  les  causes  du  mal,  et  sa  théorie  se 
trouve  confirmée  par  tous  ceux  qui  ont  répété  les  essais  et  qui, 
comme  je  l'ai  fait  moi-même,  se  sont  occupés  sérieusement  et 
pendant  un  laps  de  temps  suffisant,  de  la  restauration  des  tableaux. 

Radlkofer  a  donc  détruit  une  hypothèse  qui  est  fausse,  Petten- 
kofer a  créé  une  théorie  claire. 

Je  vous  donnerai  d'abord  un  résumé  succinct  de  la  méthode  de 
M.  de  Pettenkofer;  j'y  joindrai  les  observations  qui  me  sont  per- 
sonnelles et  qui  viennent  à  Tappui  de  cette  théorie.  Je  ferai 
ensuite  quelques  expériences  et  vous  présenterai  les  tableaux  que 
j'ai  restaurés. 

Il  est  évident  que  des  couleurs  même  très  stables  au  point  de 
vue  chimique  ne  sauraient  conserver  leur  nuance  et  leur  éclat 
primitif,  qu'à  la  condition  que  l'huile  siccative  qui  les  a  pénétrées 
et  dans  laquelle  les  parcelles  de  couleur  sont  pour  ainsi  dire  sus- 
pendues, garde  ses  propriétés  optiques.  Or,  ces  dernières  ne  sont 
nullement  indépendantes  de  la  composition  chimique  des  huiles. 

La  partie  la  plus  importante  des  huiles  employées  par  les 
artistes  est  la  linoléine.  Ce  corps  ne  pouvant  malheureusement 
pas  être  préparé  à  l'état  de  pureté,  les  peintres  sont  obligés  de 
recourir,  soit  à  l'huile  de  lin  qui  renferme  80  Vo  de  linoléine,  soit 
à  l'huile  de  pavot  qui  n'en  contient  que  75  Vo-  La  linoléine,  qui 
est  liquide  lorsqu'elle  est  pure,  se  solidifie  par  l'oxydation  à  l'air, 


—  262  — 

sans  diminuer  de  volume,  mais  en  éprouvant  une  augmentation 
de  poids  d'environ  lOVo-  C'est  cette  masse  dure,  transparente, 
semblable  au  caoutchouc,  qui  renferme  alors  les  couleurs  et  les 
autres  parties  de  Thuile.  Elle  constitue  la  linoxyne  de  Mulder. 

C'est  pan^e  que  la  linoléine  acquiert  à  l'air  une  consistance 
invariable  aux  diverses  températures  de  l'atmosphère,  que  les  par- 
celles de  couleur,  après  le  dessèchement  de  la  peinture,  ne  sont 
plus  déplacées  ni  par  une  légère  pression,  ni  par  des  huiles 
grasses  ou  éthérées,  ni  par  les  vernis. 

Gomme  il  y  a  toujours  et  partout  dans  le  monde  des  mouve- 
ments moléculaires  et  atomiques,  il  survient  également  dans  les 
peintures  des  changements  chimiques  et  physiques.  Ces  change- 
ments sont  beaucoup  plus  fréquents  dans  l'huile  que  dans  la  par- 
tie colorée,  de  sorte  que  la  quantité  de  l'huile  nécessaire  à  la 
confection  d'une  bonne  couleur  avec  un  corps  colorant  donné, 
présente  une  grande  importance.  Les  expériences  de  M.  Wurm  à 
Munich  ont  montré  que  ce  n'est  pas  le  poids  spécifique  du  corps 
colorant  qui  détermine  la  quantité  absorbable  d'huile.  On  peut 
dire  en  général  que  les  couleurs  qui  contiennent  le  moins  d'huile, 
sont  celles  qui  changent  et  se  fendillent  le  moins.  La  linoxyne,  ce 
produit  d'oxydation  de  la  linoléine,  devient  peu  à  peu  dure  et 
cassante,  alors  même  qu'on  a  enlevé  par  l'éther  et  les  huiles 
éthérées  toutes  les  huiles  grasses  non  siccatives. 

Les  peintures  absorbent  l'humidité  atmosphérique  pour  la  lais- 
ser s'évaporer  de  nouveau.  Après  un  temps  plus  ou  moins  long, 
quand  ces  absorptions  et  évaporations  d'eau  se  sont  répétées  assez 
souvent,  la  couleur  déposée  par  l'artiste  a  perdu  son  aspect  pri- 
mitif et  n'offre  plus  le  même  effet  optique. 

Quant  aux  moyens  employés  jusqu'à  la  découverte  de  M.  de 
Pettenkofer  pour  régénérer  l'état  physique  de  la  couleur,  il  fout 
rappeler  que  l'artiste  lui  même  vernit  la  peinture  sèche  pour  rem- 
plir les  pores,  qui  pendant  le  travail  contenaient  de  l'huile  et  qui 
après  le  dessèchement  ne  contiennent  que  de  l'air  et  du  vernis. 
Il  emploie  des  vernis  de  résine,  des  solutions  de  résine  dans 


—  268  — 

Fessence  de  térébenthine,  ou  dans  les  huiles  grasses  et  siccatives. 
Ces  dernières  du  reste  sont  très  dangereuses.  Après  quelque 
temps  le  vernis  dépérit,  moisit  et  ne  laisse  plus  passer  la  lumière; 
on  applique  de  nouveau  du  vernis  et  on  répète  ces  opérations 
jusqu'à  ce  que  l'on  arrive  malheureusement  à  détruire  la  clarté. 
Pour  réparer  le  mal,  il  ne  reste  d'autre  moyen  que  d'éloigner  le 
vernis  et  de  nourrir  la  couleur  avec  de  l'huile  fraîche,  puis  d'ap- 
pliquer après  son  dessèchement  une  nouvelle  couche  de  vernis, 
sans  mentionner  les  manipulations  au  pinceau.  Pour  enlever  le 
vernis,  il  n'y  a  pas  de  mesure  exacte,  et  par  l'huile  le  ton  d'une 
peinture  devient  gras  et  perd  la  transparence;  outre  cela  il  devient 
plus  foncé  et  jaune. 

Mais  de  quelle  manière  faut-il  alors  opérer?  Si  l'on  humecte 
les  vernis  de  résine  et  qu'on  laisse  s'évaporer  l'eau,  ils  se  fendil- 
lent et  perdent  leur  transparence.  Il  est  vrai  qu'on  peut  la  leur 
rendre  en  mouillant  la  peinture  avec  de  l'eau  qui  pénètre  dans  les 
pores  et  réfracte  et  réfléchit  la  lumière  plus  fortement  que  l'air, 
et  se  rapproche  ainsi  par  sa  manière  d'agir  de  celle  de  la  résine 
et  de  l'huile. 

Mais  cette  restauration  ne  dure  que  jusqu'à  ce  que  l'eau  soit 
évaporée.  Par  l'évaporation  de  l'eau  distillée  sur  un  vernis,  on 
obtient  une  tache*  aussi  étendue  que  la  goutte  d'eau,  et  si  l'on 
répète  plusieurs  fois  cette  expérience,  la  tache  apparaît  blanche 
comme  la  craie.  Au  château  de  Schleissheim,  M.  de  Pettenkofer 
a  pu  faire  des  observations  très  intéressantes  et  très  diverses,  sui- 
vant que  les  murs  étaient  recouvert»  ou  non  de  bois,  suivant  que 
les  peintures  étaient  placées  dans  le  voisinage  d'une  fenêtre.  Les 
pai'ties  des  tableaux  placés  sous  cadre  étaient  bien  conservées  ; 
on  pouvait  même  remarquer  sur  la  peinture  les  liteaux  du  châs- 
sis sur  lequel  la  toile  était  tendue,  ainsi  que  les  marques  de 
papier  portant  le  numéro  du  catalogue. 

M.  de  Pettenkofer  a  prouvé  qu'il  y  avait  eu  sur  les  peintures 
condensation  et  évaporation  successives  de  l'humidité  atmosphé- 
rique, et  par  conséquent  perte  de  la  cohésion  du  vernis,  etc. 


—  264  — 

M.  de  Petlenkofer  réussit  à  rétablir  la  cohésion  moléculaire  par 
des  vapeurs  d'alcool  mêlées  à  Fair,  en  opérant  d'abord  en  petit,  puis 
en  grand.  Au  bout  de  quarante-huit  heures  la  résine  a  condensé  jus- 
qu'à 80  Vo  de  son  poids  d'alcool,  qu'elle  perd  de  nouveau  en  peu 
de  lemps.  La  résine  ainsi  ramollie  est  absorbée  par  la  peinture, 
et  du  même  coup  se  trouvent  rétablies  la  cohésion  de  la  résine  et 
celle  de  la  couleur.  La  résine  molle  attaque  les  couleurs  d'une 
peinture  moins  que  le  vernis  appliqué  au  pinceau,  car  le  frotte- 
ment de  ce  dernier  peut  occasionner  des  déplacements  des  corps 
colorants. 

Le  mode  opératoire  de  M.  de  Pettenkofer  est  très  simple.  11 
fait  d'abord  sur  les  tableaux  un  essai  en  petit  au  moyen  d'une 
boîte  ronde  en  carton,  qui  est  intérieurement  enduite  de  colle 
forte  et  dont  le  fond  est  tapissé  de  flanelle  qu'on  humecte  avec 
de  l'alcool  à  80";  la  boîte  est  retournée  et  posée  sur  le  tableau 
préalablement  nettoyé.  La  partie  ainsi  restaurée  sert  comme 
terme  de  comparaison  pour  les  essais  en  grand.  Pour  ces  derniers 
on  se  sert  d'une  caisse  dont  le  fond  est  tapissé  de  ilanelle  et  au 
couvercle  de  laquelle  est  fixée  la  peinture. 

On  trouve  dans  l'ouvrage  très  intéiessant  de  M.  de  Pettenkofer 
des  cas  vraiment  extraordinaires  de  régénération  des  couleurs. 
Tel  est  par  exemple  le  cas  d'un  vert  qui,  par  le  temps  et  par  les 
influences  atmosphériques,  était  devenu  d'un  bleu  grisâtre,  comme 
si  la  couleur  avait  été  composée  de  bleu  et  de  jaune,  et  que  celte 
dernière  couleur  eût  disparu.  Mais  M.  de  Pettenkofer  ne  s'est 
point  arrêté  là.  Il  a  montré  ce  qu'il  y  avait  à  faire  lorsqu'une 
peinture  devenue  trouble  ne  contient  point  ou  contient  une  quan- 
tité de  résine  insuffisante  pour  remplir  les  fentes  qui  se  sont  pro- 
duites ;  lorsque  la  masse  résineuse  d'un  tableau  est  trop  grande 
ou  tellement  influencée  qu'on  ne  peut  pas  la  laisser  ;  lorsqu'une 
peinture  est  couverte  de  couches  alternatives  de  vernis  à  la  résine 
et  de  vernis  à  l'huile,  qui  se  comportent  différemment  envers  le 
mélange  d'air  et  de  vapeurs  d'alcool,  et  enfin  par  quel  procédé  on 


—  2B5  — 

peut  retarder  le  retour  de  la  séparation  moléculaire  dans  les 
peintures  régénérées. 

M.  de  Pettenkofer  a  indiqué  un  second  moyen  de  régénération, 
le  baume  de  copahu,  qui  ne  se  dessèche  que  très  lentement  et 
qui  possède  une  constitution  semblable  aux  vernis  de  résine,  ces 
solutions  de  résines  de  mastic  et  de  dammar  dans  Fessence  de 
térébenthine.  Le  baume  de  copahu  doit  avoir  la  consistance  d'une 
huile  grasse,  mais  il  ne  doit  contenir  ni  huile  grasse,  ni  résine, 
ni  essence  de  térébenthine.  L'huile  éthérée  du  baume  de  copahu 
est  moins  volatile  à  la  température  ordinaire  que  l'essence  de 
térébenthine.  Le  baume  de  copahu  remplit  très  bien  le  but  optique 
des  vernis  de  résine  ordinaires,  et  peut  être  appliqué  seulement 
en  certains  points  d'une  peinture,  sans  qu'on  s'en  aperçoive.  Il 
remplit  les  pores  qui  se  sont  produits  dans  les  parties  colorées,  et 
parfois  même  on  peut  atteindre  ce  but  en  appliquant  le  baume 
sur  le  revers  de  la  peinture. 

L'application  du  baume  et  l'action  des  vapeurs  alcooliques 
doivent  souvent  être  répétées  plusieurs  fois,  et  la  régénération 
peut  faire  apparaître  des  fissures  qui  restaient  inaperçues;  dans 
ce  cas  il  suffit  de  frictionner  avec  une  petite  quantité  de  baume 
de  copahu,  et  à  exposer  aux  vapeurs  d'alcool. 

S'il  y  a  excès  de  résine  et  surtout  si  le  ton  de  la  peinture  est 
trop  jaune,  il  n'y  a  malheureusement  pas  d'autre  moyen  que 
d'enlever  cet  excès,  mais  sans  nuire  au  caractère  primitif  de  la 
couleur,  opération  qui  doit  être  précédée  de  la  régénération,  qui 
fait  mieux  ressortir  les  couleurs  et  donne  au  vernis  une  consis- 
tance plus  homogène.  Jamais  toutefois  le  vernis  ne  saurait  être 
enlevé  complètement  sans  détérioration  des  couleurs,  parce  que 
la  résine  n'est  pas  seulement  superposée,  mais  aussi  incorporée  à 
la  couleur. 

Pour  enlever  l'excès  de  résine,  on  frotte  avec  le  doigt  enduit 
de  poudre  de  colophane,  ou  bien  l'on  dissout  avec  l'essence  de 
térébenthine.  Au  contraire,  pour  remplir  de  résine  les  pores  de  la 
peinture,  on  lave  d'abord  à  l'eau,  puis  à  l'essence  de  térébenthine, 


-  206  — 

et  après  avoir  nourri  avec  le  baume  de  copahu,  on  (ait  gonfler  la 
partie  absorbée  par  les  vapeurs  alcooliques. 

Si  le  tableau  contient  des  vernis  de  résine  et  des  vernis  à 
Thuile,  les  premiers  seuls  condensent  de  l'alcool,  se  ramollissent 
et  se  retirent  dans  le^  couleurs,  tandis  que  Thuile  reste  à  la  sur- 
iâce  et  la  rend  mate,  rude  et  même  rugueuse.  Dans  ce  cas,  on  ne 
traite  que  par  le  baume  de  copahu  et  l'on  repasse  au  moyen  de 
poids. 

Une  peinture  régénérée  par  le  baume  de  copahu  se  conserve 
beaucoup  plus  longtemps  sous  l'influence  de  la  condensation  et 
de  l'évaporation  de  l'humidité  atmosphérique. 

Le  temps  ne  me  permet  pas  de  vous  décrire  les  observations 
très  intéressantes  faites  par  M.  de  Pettenkofer  dans  la  nouvelle 
pinacothèque  de  Munich,  où  la  séparation  moléculaire  apparais- 
sait dans  la  proportion  de  52  Vo  des  peintures  placées  dans  les 
salles  exposées  au  nord,  et  dans  la  proportion  de  10  7o  seulement 
dans  les  salles  situées  vers  le  sud. 

Dans  chaque  galerie  il  faut  éviter  la  formation  de  la  rosée  ou 
de  la  condensation  d'eau  sur  les  peintures,  dont  les  plus  pré- 
cieuses de  vraie  valeur  historique  devraient  être  préservées  par 
des  glaces.  Pour  toutes  les  peintures  sur  toile  il  est  bon  de 
couvrir  de  baume  de  copahu  le  côté  non  peint.  Grâce  à  cette 
précaution,  les  fissures  qui  pourraient  se  former  avec  le  temps  se 
referment  d'elles-mêmes. 

Il  faut  régénérer  tout  d'abord  par  la  méthode  de  Pettenkofer 
et,  s'il  est  absolument  nécessaire  de  restaurer  ensuite,  il  faut  le 
faire  de  telle  manière  que  la  régénération  qui  deviendra  nécessaire 
à  certaines  époques  n'en  soit  point  empêchée. 

La  régénération  de  M.  de  Pettenkofer  a  pour  but  de  conserver 
une  œuvre  d'art  dans  son  état  primitif,  de  rétablir  de  temps  en 
temps  l'état  optique  normal  du  vernis  et  de  l'huile.  L'ancienne 
restauration,  comme  s'exprime  M.  de  Pettenkofer,  ne  peut  pas 
plus  remplacer  l'authenticité  dans  la  peinture  que  la  chicorée  ne 
peut  remplacer  le  café.  C'est  la  tâche  de  la  restauration  future  de 


—  267  — 

conserver  ou  de  rendre  aux  peintures,  par  un  procédé  physique, 
la  clarté  et  la  profondeur  de  couleurs  primitives,  et  de  les  préser- 
ver contre  les  mauvaises  influences  de  l'avenir.  C'est  alors  seule* 
ment  que  se  trouve  rempli  un  devoir  sacré  envers  les  artistes.  Il 
incombe  à  la  science  de  rendre  service  aux  peuples,  et  peut-il  y 
avoir  une  occasion  plus  belle  que  lorsqu'il  s'agit  de  conserver  les 
œuvres  artistiques  dues  à  leur  génie? 


Quant  à  la  restauration  des  corps  colorés  qui  ont  subi  avec  le 
temps  des  modifications  chimiques,  je  n'en  parle  point  ici,  car 
elle  est  plus  rarement  nécessaire  que  celle  du  vernis  et  de  l'huile. 

Je  termine  en  vous  présentant  quelques  expériences  et  une 
série  de  tableaux,  soit  en  voie  de  régénération,  soit  déjà  complète- 
ment restaurés  : 

1*  Voici  sous  cette  cloche  trois  vases  en  verre;  le  premier  cou- 
dent de  l'alcool  absolu,  et  les  deux  autres  de  la  résine  copal  en 
poudre.  Dans  l'un  des  vases  la  résine  séjourne  depuis  2  X  48, 
dans  l'autre  seulement  depuis  7  heures.  Par  l'action  des  vapeurs 
d'alcool  absolu,  la  poudre  de  résine  est  devenue  tout  à  fait  fluide 
et  homogène  dans  le  premier  >vase,  tandis  que  le  ramolissement 
de  la  poudre  ne  fait  que  commencer  dans  le  second,  et  que  la 
résine  n'est  molle  et  homogène  que  sur  les  bords  du  vase.  Cet 
essai  est  propre  à  expliquer  l'action  des  vapeurs  d'alcool  absolu 
sur  le  vernis  d'un  tableau  et  sur  le  baume  de  copahu  qu'on  y 
avait  appliqué. 

2®  Voici  ensuite  une  lame  de  verre  qui  a  été  recouverte  d'une 
couche  uniforme  de  vernis  de  copal.  J'ai  fait  évaporer  sur  cette 
lame  plusieurs  fois  de  l'eau  distillée  à  la  température  ordinaire,  et 
voilà  que  les  endroits  où  cette  évaporation  a  eu  lieu  sont  blancs 
comme  la  craie.  Cet  essai  nous  montre  l'effet  de  la  condensation 
et  de  révaporation  de  l'eau  atmosphérique  sur  les  peintures.  En 
exposant  une  telle  couche  de  vernis,  modifiée  dans  son  état  phy- 
sique, à  des  vapeurs  d'alcool,  elle  devient  de  nouveau  tout  à  fait 


—  268  — 

homogène.  On  peut  répéter  la  condensation  et  l'évaporàtion  de 
l'eau  et  la  régénération  par  les  vapeurs  d'alcool  autant  de  fois  que 
l'on  veut. 

3®  Celte  régénération  de  la  couche  de  vernis  a  été  exécutée  sur 
cette  petite  peinture  représentant  des  fruits,  un  verre,  etc.,  et  qui, 
avant  la  restauration,  était  presque  invisible.  La  restauration  a 
été  effectuée  d'après  la  méthode  de  M.  Pettenkofrr,  mais  en  expo- 
sant d'abord  aux  vapeurs  d'alcool  chaudes,  puis  en  employant 
très  peu  de  baume  de  copahu.  Avant  le  traitement  par  les  vapeurs 
d'alcool,  la  peinture  a  été  nettoyée  avec  un  pinceau  plongé  dans 
l'essence  de  térébenthine  très  pure,  opération  qui  a  été  renouvelée 
aussi  après  la  restauration,  pour  enlever  l'excès  de  résine. 

Si  je  parle  ici  des  vapeurs  d'alcool  chaudes,  je  dois  ajouter  que 
mes  premiers  essais  de  restauration  ont  tous  été  exécutés  de  la 
manière  suivante  : 

Sur  un  vase  en  fer  ou  en  cuivre,  je  plaçais  un  vase  en  porce- 
laine dans  lequel  je  versais  de  l'alcool  absolu.  Le  vase  en  métal 
constituant  un  bain  d'air,  fut  chauffé,  de  sorte  qu'il  se  développait 
des  vapeurs  d'alcool  absolu.  Au  dessus  du  vase  à  alcool  se  trou- 
vaient suspendues  horizontalement  les  peintures,  dont  les  diffé- 
rentes parties  furent  régénérées  successivement  par  l'action  alter- 
nante des  vapeurs  alcooliques  et  du  baume  de  copahu,  lorsque 
l'emploi  de  ce  dernier  était  jugé  indispensable.  La  peinture  fut 
placée  aussi  près  que  possible  du  vase  à  alcool.  J'obtins  ainsi  de 
très  bons  résultats.  Des  esquisses  à  l'huile  sans  vernis,  qui  avaient 
pour  ainsi  dire  blanchi  dans  les  tiroirs,  reprirent,  après  plusieurs 
passages  à  travers  les  vapeurs  d'alcool,  leur  coloris  primitif  et 
toute  la  fraîcheur  des  tons,  comme  si  le  peintre  venait  de  finir 
son  travail.  Quelques  minutes  suffisent  pour  transformer  un 
paysage  d'hiver  en  paysage  de  printemps.  Une  peinture  terne  qui, 
d'après  l'ancienne  hypothèse,  se  trouvait  couverte  d'organismes 
microscopiques,  reprit,  après  une  exposition  aux  vapeurs  alcooli- 
ques de  quelques  secondes  ou  de  quelques  minutes,  toute  sa  fraî- 
cheur primitive,  et  se  trouva  parfaitement  régénérée.  M.  Stûckel- 


—  269  — 

bei^,  célèbre  peintre  à  Bâle,  et  M.  Falkeisen,  conservateur  du 
musée  de  Bâle,  qui  ont  assisté  à  mes  essais,  ont  été  surpris  de 
l'effet  rapide  des  vapeurs  d'alcool  chaudes  sur  les  peintures  ver- 
nies et  esquisses  sans  vernis.  L'emploi  de  ce  mélange .  chaud  de 
vapeurs  d'alcool  et  d'air  convient  parfaitement  pour  une  expé- 
rience de  cours,  destinée  à  faire  voir  aux  auditeurs  d'une  manière 
rapide  les  effets  de  ce  mode  de  régénération. 

C'est  à  dessein  que  j'ai  laissé  une  partie  des  esquisses  ou  des 
peintures  dans  l'état  primitif,  c'est-à-dire  non  restauré,  pour  vous 
faire  apprécier  d'une  manière  plus  frappante  l'effet  de  la  restau- 
ration. 

L'emploi  des  vapeurs  chaudes  pourrait  également  servir  dans 
la  régénération  sérieuse,  comme  je  m'en  suis  assuré  avec  une 
série  de  tableaux  que  je  vous  présente  ici.  Ce  second  tableau, 
dont  la  peinture  pouvait  à  peine  être  distinguée,  était  placé  dans 
un  corridor  à  Bàle*  Il  représente  un  combat  de  chevaliers,  et 
depuis  qu'il  est  restauré,  on  reconnaît  distinctement  toutes  les 
figures  d'hommes  et  de  chevaux,  ainsi  que  les  moindres  détails 
du  sol,  des  nuages  et  du  ciel.  Avant  h\  restauration  il  avait  été 
lavé  à  l'eau,  puis  à  l'essence  de  térébenthine. 

Dans  ce  troisième  tableau,  représentant  une  forêt,  des  chemins 
et  des  groupes  d'hommes,  on  ne  voyait  que  l'ensemble  sans,  les 
détails.  Le  voici  transformé  en  tableau  qui  n'a  pas  grande  valeur, 
il  est  vrai,  mais  qui  est  très  joli,  et  dans  lequel  on  voit  apparaître 
tous  les  détails  et  nuances  avec  la  fraîcheur  de  couleur  primitive. 

Ce  quatrième  tableau  représente  la  sainte  Vierge,  des  anges, 
l'image  de  Dieu,  des  roches,  des  arbres,  et  porte  une  inscription. 
On  ne  pouvait  plus  voir  distinctement  que  la  sainte  Vierge  et 
quelques  autres  figures,  et  voilà  maintenant  l'effet  de  la  régéné- 
ration par  les  vapeurs  d'alcool  et  le  baume  de  copahu.  Les  effets 
obtenus  avec  ces  quatre  peintures  sont  vraiment  étonnants  ;  il  en 
est  de  même  pour  ces  autres  peintures  que  je  vous  présente 
encore  ici.  Vous  voyez  que  quelques-unes  sont  chargées  d'un 
excès  de  vernis  ou  de  baume  de  copahu;  j'aurai  à  enlever  cet 


—  270  — 

excès,  mais  cette  opération  ne  doit  se  faire  qu'après  la  régénéra- 
tion par  les  vapeurs  d'alcool. 

4*^  Enfin  j'ouvre  ici  cette  caisse  en  bois,  appareil  à  régénération 
par  les  vapeurs  d'alcool  à  froid,  d'après  le  modèle  de  M.  de  Pet- 
tenkofer,  et  j'en  retire  ce  tableau  restauré  par  les  vapeurs  froides, 
qui  sont  bien  préférables  aux  vapeurs  chaudes. 

La  caisse  a  été  partout  bien  collée,  le  fond  et  les  bords  ont  été 
couverts  de  flanelle.  On  obtient  ainsi  une  fermeture  assez  hermé- 
tique pour  que  la  flanelle,  une  fois  humectée  d'alcool,  puisse 
donner  des  vapeurs  alcooliques  suffisantes  à  une  série  de  tableaux. 


M.  de  Pettenkofer  a  rendu  un  service  énorme  à  l'art  de  la 
peinture  à  l'huile,  aux  artistes  et  à  l'histoire  des  peintures,  en 
indiquant  le  chemin  qu'il  ^faut  suivre  pour  arriver  à  une  bonne 
restauration  des  tableaux,  ou  plutôt  à  une  régénération  de  l'état 
physique  normal  du  vernis  et  de  la  couleur,  restauration  qui  doit 
être  répétée  de  temps  en  temps,  selon  les  circonstances  dans  les- 
quelles les  peintures  se  trouvent  placées. 

Il  faut  régénérer  toutes  les  peintures  après  un  temps  à  déter- 
miner par  des  observations  consciencieuses  et  variables  avec  le 
caractère  individuel  de  l'œuvre  artistique.  Il  ne  faut  donc  pas 
attendre  que  la  régénération  soit  devenue  presque  impossible,  car 
alors  tout  autre  essai  de  restauration  ne  fournit  plus  qu'une 
pseudomorphose,  voire  même  qu'une  simple  caricature. 

Il  est  inutile  de  plaider  en  faveur  de  la  méthode  de  régénéra- 
tion de  Pettenkofer  ;  elle  se  recommande  d'elle-même,  autant  par 
les  magnifiques  résultats  qu'elle  a  fournis  à  Munich,  que  par  sa 
simplicité  et  son  innocuité  pour  les  tableaux. 

Si  j'ai  consacré  beaucoup  de  temps  à  l'élude  de  cette  excellente 
méthode,  c'est  parce  qu'il  me  semble  que  tous  ceux  qui  s'intéres- 
sent aux  arts,  devraient  faire  leur  possible  pour  recommander  la 
méthode  de  régénération  de  M.  Pettenkofer  à  ceux  qui  possèdent 
des  peintures  ou  qui  s'intéressent  aux  collections  publiques.  Fai- 


—  271  — 

sons  la  guerre  à  la  fausse  et  dangereuse  restauration  des  pein- 
tures qui  s'entoure  d'un  voile  mystérieux,  et  n'aboutit  à  rien 
moins  qu'à  la  destruction  progressive  des  œuvres  d'art.  Continuons 
à  chercher  la  perfection  dans  la  restauration  des  peintures,  en 
suivant  la  voie  indiquée  par  Pettenko(er«  Cette  tâche  est  à  tous 
égards  digne  des  efforts  de  la  Société  industrielle,  qui  compte 
dans  son  sein  tant  de  membres  qui  savent  apprécier  la  valeur  des 
œuvres  artistiques. 


RÉSUMÉ  DES  SÉANCSS 

de   to   Société   tiiilustrielle   de   Slttllioiuie. 


SÉANCE  DU    26  FÉVRIER    1878. 


Président:  M.  Augustr  DOLLFUS.  —  Secrétaire:  M.  Th.  Sghlumbrrgrr 

Dons  offerts  à  la  Société, 

1.  Sept  numéros  du  Jov/mal  polytechnique  allemand,  par  M.  le  D' 
Hermann  6rolbe« 

2.  Mémoires  de  la  Société  des  sciences,  des  arts  et  des  lettres  du 
Hainaut. 

S.  Le  N"*  76  du  BuUetin  du  Comité  des  forges  de  France. . 

4.  Considérations  sur  la  géologie  et  le  régime  des  eaux  du  Sahara 
algérien,  par  M.  Gh.  Grad. 

5.  Communication  de  la  Société  des  fabricants  de  Mayence. 

6.  Beitr&ge  zur  Entstehungsgeschichte  des  typhus,  par  M.  le  D*  Hœgler, 
de  Bâle. 

7.  Der  els&ssische  Bienenzuchter. 

8.  Mémoires  de  la  Société  d'histoire  naturelle  de  Zurich. 


La  séance  est  ouverte  à  6  J/4  heures. 

L'assemblée,  composée  d'environ  quarante  membres,  écoute  la  lec- 
ture du  procès-verbal  de  la  réunion  de  janvier,  reçoit  ensuite  commu- 
nication de  la  liste  des  objets  offerts  à  la  Société  pendant  le  mois,  et 
vote  des  remerclments  aux  donateurs. 


—  272  — 

M.  le  président  procède  ensuite  au  dépouillement  de  la  correspon- 
dance dont  voici  le  résumé  : 

H.  Bonnaymé,  garde-mines  à  Yesoul  accuse  réception  de  TenToi 
du  Bulletin  contenant  les  tableaux  statistiques  des  appareils  à  vapeur 
du  déparlement  du  Haut-Rhin. 

M.  Eugène  Meyer,  ancien  chef  d'escadron  d'artillerie,  à  Versailles, 
demande  des  renseignements  sur  l'Ecole  de  dessin. 

M.  Scheurer-Kestner  demande  un  exemplaire  du  rapport  de  M.  le 
D'  Penot  sur  le  travail  des  enfants  dans  les  manufactures,  et  explique 
que  les  cinq  francs  par  cent  kilos  perçus  par  la  douane  française  sur 
les  Bulletins,  représentent  Timpôt  sur  le  papier. 

Le  nouveau  directeur  des  papeteries  du  Souche,  à  Anould  (Vosges), 
indique  l'adresse  à  laquelle  les  publications  du  Bulletin  devront  être 
envoyées. 

M.  le  D'  Goppelsroeder,  en  remettant  à  la  Société  un  travail  de 
H.  le  D*  A.  HsBgler,  de  Bile,  intitulé  :  «  Recherches  sur  la  production 
du  typhus  et  sur  les  eaux  potables  »,  donne  la  substance  de  ce  mémoire 
et  les  conclusions  des  auteurs  : 

1*  Les  germes  du  poison  typhoïde  sont  nécessaires  à  la  naissance 
du  mal,  et  ne  sont  que  charriés  par  les  eaux  putrides  qui  viennent  à 
se  mélanger  aux  eaux  potables; 

2*  Les  matières  en  décomposition,  du  moins  les  fumiers  et  autres 
substances  fécales,  privées  de  germes  typhoïdes,  ne  sauraient  engendrer 
d'épidémie  ; 

3*  Le  poison  typhoïde  ne  perd  pas  ses  propriétés,  ou  pas  toujours, 
par  son  mélange  à  des  eaux  qui  filtrent  à  travers  des  cailloux  roulés.— 
Renvoi  au  comité  de  chimie. 

M.  Eolb,  membre  correspondant  de  la  Société  à  Amiens,  désire 
quelques  exemplaires  de  son  mémoire  sur  les  densités  de  l'acide  chlor- 
bydrique,  paru  dans  un  des  derniers  Bulletins.  —  L'envoi  en  a  été  fait. 

Le  comité  Thimonnier  avise  l'envoi  du  buste  de  cet  inventeur,  et 
remercie  la  Société  de  s'intéresser  à  l'œuvre  entreprise  par  le  comité. 

M.  le  président  de  la  Chambre  de  commerce  de  Mulhouse  annonce 
qu'un  congrès  international  d'experts  aura  pour  mission,  à  Vienne,  de 
déterminer  le  meilleur  mode  de  numérotage  des  filés,  et  remet  le 


—  278  — 

questionnaire  proposé  à  ce  sujet  pour  en  faire  l'objet  de  Texamen  de 
la  Société  industrielle.  —  Renvoi  au  comité  de  mécanique. 

M.  le  D*  Liebermann,  de  Berlin,  donne  sa  démission  de  membre 
ordinaire. 

MM.  Gessert  frères,  d'Elberfeld,  lauréats  de  la  Société,  font  part  de 

modifications  introduites  dans  la  constitution  de  leur  Société  commer- 
ciale. 

M.  Paul  Kullmann,  à  Remiremont^  remercie  la  Société  de  TaToir 
admis  au  nombre  de  ses  membres. 

La  famille  de  M.  Hoppé  fait  part  du  deuil  qui  vient  de  la  frapper  en 
la  personne  de  M.  Hoppé,  pendant  plusieurs  années  membre  actif  de 
la  Socif^té.  M.  le  président  exprime  les  regrets  que  fait  éprouver  à  tous 
ses  collègues  la  mort  inattendue  de  ce  professeur  distingué. 

M.  le  secrétaire  du  comité  de  chimie  transmet  une  lettre  de  M.  d'AI- 
meida,  promoteur  à  Paris  d'une  nouvelle  institution  scientifique,  la 
Société  française  de  physique,  dont  il  envoie  les  statuts  provisoires,  et 
exprime  l'espoir  de  trouver  des  adhérents  à  Mulhouse. 

En  même  temps,  M.  Rosenstiehl  rend  compte  de  l'examen  auquel 
s'est  livré  le  comité  de  chimie  sur  la  machine  à  imprimer  construite 
par  J)f.  Moeglen,  de  Gernay;  l'avis  du  comité  n'est  pas  favorable  à  ce 
système  qui,  tout  en  renfermant  des  dispositions  ingénieuses,  présente 
des  défauts  majeurs. 

M.  le  président  fait  part  que,  selon  les  vœux  de  la  Société  exprimés  à 
la  dernière  séance,  il  s'est  entendu  avec  M.  le  professeur  Jannasch, 
pour  la  publication  en  allemand  du  mémoire  sur  les  dessins  et 
marques  de  fabrique,  et  avec  la  Chambre  de  commerce,  qui  a  consenti 
à  prendre  ces  frais  à  sa  charge,  et  qui  cherchera  à  répandre  les  idées 
approuvées  par  la  Société. 

M.  le  président  demande  de  plus  l'autorisation  de  traiter  des  frais 
de  traduction  du  mémoire  original  qui  était  écrit  en  langue  allemande. 
Le  crédit  nécessaire  est  voté. 

Travatfx. 

L'assemblée  décide  l'insertion  au  Bulletin,  demandée  par  le  comité 
de  mécanique,  du  mémoire  de  M.  Hallauer,  sur  des  expériences  qu'il 
a  faites  pour  déterminer  la  quantité  d'eau  entraînée  mécaniquement 
hors  des  chaudières. 


—  574  — 

M.  le  président  annonce  que  la  construction  entreprise  au  bâtiment 
de  l'Ecole  de  dessin  est  entièrement  achevée,  que  les  collections  s'ins- 
tallent, et  que  les  appareils  de  physique  donnés  par  la  famille 
ly  Dollfus,  vont  être  logés  dans  la  salle  qui  leur  est  destinée. 
M.  Schneider,  désigné  comme  conservateur  de  ce  cabinet  de  phy- 
sique, très  riche  surtout  en  instruments  d'optique,  a  bien  roula 
se  charger  de  cette  tâche,  et  l'assemblée  s'empresse  de  ratifier  ce 
choix  par  un  vote  unanime. 

M.  Baudouin  donne  lecture  d'un  mémoire  sur  un  mécanisme,  dit 
roUer-motion^  applicable  au  métier  à  filer  automate,  et  de  l'emploi 
duquel  doit  résulter  une  augmentation  de  rendement  assez  sérieux. 
Il  s'agit  de  faire  débiter  du  fil  aux  cannelés  pendant  la  rentrée  du 
chariot;  venue  d'Angleterre,  cette  idée  était  fort  en  vogue  en  1859 
et  1860,  et  a  été  généralement  abandonnée  depuis,  par  suite  des  iné- 
galités produites  dans  le  fil.  M.  Baudouin  a  remédié  à  ces  défauts,  en 
ne  faisant  tourner  les  cylindres  fournisseurs  que  pendant  une  cer- 
taine partie  de  la  course  du  chariot  rentrant.  —  Renvoi  au  comité  de 
mécanique. 

M.  F.  Engel-Gros  communique  un  volumineux  travail  qu'il  a  entre- 
pris sur  les  moyens  de  prévenir  les  incendies  dans  les  établissements 
industriels.  Des  considérations  préliminaires  sur  les  précautions  à 
prendre  au  point  de  vue  de  l'incorobustibilité  et  de  la  propagation  du 
feu,  au  moment  de  construire  une  fabrique,  sur  les  engins  propres  à 
combattre  un  incendie,  et  sur  les  rondes  de  sûreté,  amènent  M.  Engel  à 
étudier  un  ensemble  d'installations  appropriées  à  un  grand  établisse- 
ment, et  le  font  s'arrêter  avec  détails  sur  les  extincteurs  à  air  com- 
primé. 

L'examen  de  cette  intéressante  étude  est  renvoyé  au  comité  de 
mécanique^  et  à  la  demande  de  M.  le  D*  Goppelsrooder,  au  comité  de 
chimie. 

M.  Jules  Rolh  lit  un  travail  qu'il  a  préparé  sur  une  méthode  d'essai 
des  huiles  d'olive  au  moyen  d'un  réactif  de  son  invention,  dont  il 
indique  le  mode  de  préparation;  d'après  les  expériences  multipliées 
auxquelles  il  s'est  livré,  H.  Roth  a  reconnu  que  l'huile  d'olive  se 
solidifie  très  rapidement  en  présence  de  son  réactif,  et  que  le  temps 
qu'il  faut  à  l'huile  pour  se  prendre  en  masse  est  d'autant  plus  long 


~  975  — 

qu'elle  contient  plus  d'huile  de  graines.  —  Renvoi  au  comité  de 
chimie. 

Pendant  la  séance,  M.  le  président  a  fait  procéder  au  ballottage  de  : 

M.  Eugène  Wild,  à  Mulhouse,  présenté,  comme  membre  ordinaire 
par  M.  G.  Steinbach. 

M.  Gœrig,  ingénieur,  à  Mulhouse,  présenté  comme  membre  ordinaire 
par  M.  G.  Ziegler. 

M.  Edouard  Wacker,  ingénieur  à  Mulhouse,  présenté  comme  membre 
ordinaire  par  M.  G.  Ziegler. 

M.  Charles  Weber,  à  Sentheim,  présejité  par  M.  G.  Risler. 

M.  Eugène  Favre,  à  Lœrrach,  présenté  par  M.  A.  Favre. 

M.  F.  Weidknecht,  à  Mulhouse,  présenté  par  M.  A.  Dollfus,  qui  sont 
admis  comme  membres  ordinaires  à  l'unanimité  des  votants. 

La  séance  est  levée  à  7  heures. 


SÉANCE   DU   26   MARS    1878. 


Président  :  M.  Auguste  Dollfus.  —  Secrétaire  :  M.  Th.  Schlumbbrger.  • 

Dons  offerts  à  la  Société. 

i.  Mémoires  de  la  Société  d'émulation  de  Montbéliard. 
2.  Revue  agricole,  industrielle,  artistique  et  littéraire  de  Valen- 
ciennes. 

S.  Journal  L'industrie  progressive. 

4.  Journal  La  métallurgie. 

5.  Traité  pratique  du  travail  de   la   laine  cardée,  par  M.  Léon 
Lhomme,  d'Elbeuf. 

6.  Projet  de  chemin  de  fer  de  Mulhouse  à  Mûllheim,  par  la  Chambre 
de  commerce. 

7.  Un  numéro  des  Mondes,  par  M.  le  D*  Sacc. 

8.  Le  N**  77  du  Bulletin  du  Cotnité  des  forges  de  Frame. 

9.  Bulletin  de  la  Société  scientifique  industrielle  de  Marseille^ 

10.  Revue  scientifique. 

11.  Practical  magazine,  de  Londres. 

TOME  XLm.  JUIN  ET  JUnJiET  1873.  18 


—  276  — 

1 2.  AUffemeine  detilsclie  polytechnmhe  Zeitung,  par  le  D'  Hermaiin 
Grothe. 
i  3.  Nem  deuische  Gewerbezeitufig,  de  Leipzig. 

1 4.  Kaufmànmsche  Corporation^  de  Saint-Gall. 

15.  Der  elsâssische  Bienenziichter. 

16.  Wochenschrift  des  nordostlichen  Getcerbevereinss. 

17.  MiWmhmgm  des  Fabrikantenvereins,  de  Mayence. 

18.  Le  buste  de  Thîmonnier,  inventeur  de  la  machine  à  coudre. 

19.  Matériaux  pour  l'étude  des  glaciers,  avec  atlas,  par  M.  Gustave 
Dollfus. 

20.  Observations  météorologiques  et  glaciaires,  par  le  même. 

21.  Matériaux  pour  la  coloration  des  étoffes,  par  le  même. 

22.  Matériaux  pour  les  bibliothèques  populaires,  par  le  même. 
28.  Passe-temps  équestres. 

24.  Collection  d'oiseaux  divers,  par  le  même. 

25.  Un  passeport  de  la  ville  et  république  de  Mulhouse,  ^  «o      s 
1794.  iii 

26.  Un  sceau  de  ladite  ville.  f  -<  J  g 

27.  Un  contrat  de  mariage   (1745  —  Elisabeth  Hofer,  (  ^  |  ^ 
Jean  Kœchlin).  ^  ^  S  "^ 

28.  Un  sac  à  ouvrage  brodé.  é£  ^  1 


La  séance  est  ouverte  à  5  1/2  heures,  en  présence  d'une  quaran- 
taine de  membres. 

Au  sujet  de  la  lecture  du  procès-verbal,  M.  Jules  Roth  fait  observer 
que  le  procédé  pour  reconnaître  les  falsifications  des  huiles  dont  il  a 
donné  connaissance  à  la  dernière  réunion,  s'applique  aussi  bien  aux 
autres  espèces  d'huiles  qu'à  l'huile  d'olive. 

Correspondance. 

Communication  de  la  liste  des  dons  offerts  à  la  Société  pendant  le 
mois  de  mars,  et  vote  des  remercîments  d'usage. 

Demande  de  renseignements  sur  le  règlement  de  la  bibliothèque  de 
la  part  de  M.  Edmond  Sée,  secrétaire  de  la  Société  industrielle  du 
Nord  de  la  France,  en  formation  à  Lille. 

M.  E.  Meyer,  à  Versailles,  remercie  la  Société  pour  les  indications 
qui  lui  ont  été  transmises  sur  l'Ecole  de  dessin. 


4 


•  —  277  — 

Communication  complémentaire  sur  un  procédé,  de  teinture  en 
noir,  par  M.  Graf,  teinturier  à  Btihl,  qui  avait  déjà  soumis  ses  essais 
à  Texamen  de  la  Société.  —  Renvoi  au  comité  de  chimie. 

MM.  Eugène  Wild,  Edouard  Wackcr,  Charles  Gœrig  et  F.  Weid- 
knecht,  remercient  la  Société  qui  les  a  admis  au  nombre  de  ses 
membres. 

M.  le  directeur  de  Tusine  à  gaz  signale  une  anomalie  dans  la  dis- 
position des  conduites,  et  demande  Tautorisation  de  rectifiet  le  tuyau- 
tage;  après  avoir  donné  quelques  explications  à  ce  sujet,  M.  le  prési- 
dent fait  voter  la  dépense  qu'entraînera  l'amélioration  proposée  par 
l'usine.  —  Adopté. 

M.  Léon  Lhomme  fils  a!né,  d'Elbeuf,  adresse  son  traité  pratique  du 
travail  de  la  laine  cardée,  avec  prière  d'examiner  l'ouvrage.  — 
Renvoi  au  comité  de  mécanique. 

Circulaire  de  M.  Armengaud  aîné,  annonçant  que  les  planches  des 
nombreux  ouvrages  qu'il  a  publiés  pourront  être  remplacées  à  prix 
réduits,  grâce  à  un  tirage. supplémentaire  qui  vient  d'en  être  fait: 
M.  le  bibliothécaire  est  chargé  de  passer  en  revue  les  publications  de 
cet  auteur  que  possède  la  Société,  pour  voir  s'il  y  a  lieu  de  faire  usage 
de  la  facilité  offerte  par  M.  Armengaud. 

La  famille  de  M.  Jean-Jacques  Grosheintz,  du  Logelbach,  fait  part  du 
décès  de  son  chef,  membre  de  la  Société  pendant  plusieurs  années,  et 
M.  le  président  exprime  les  regrets  que  ce  nouveau  deuil  fait  éprouver 
à  la  Société. 

Remise,  de  la  part  de  l'Association  des  employés  du  commerce 
et  de  l'industrie  de  la  ville  de  Mulhouse,  du  tableau  de  ses  recettes  et 
de  ses  dépenses  pendant  l'année  1872. 

M.  le  secrétaire  du  sous-comité  des  beaux-arts  fait  part  officielle- 
ment de  l'abandon  de  toutes  ses  collections  à  la  Société  industrielle, 
par  l'ancienne  Société  du  dessin  industriel,  et  donne  la  nomencla- 
ture des  documents  recueillis  depuis  1858,  tant  par  achats  que  par 
donations,  et  dont  la  valeur  d'acquisition,  pour  les  abonnements  seuls, 
s'élève  à  31,500  francs. 

En  même  temps,  M.  Schœnhaupt  annonce  que  le  nouveau  musée 
du  dessin  industrie]  vient  de  s'enrichir  de  plusieurs  dons  de  grande 
valeur.  L'assemblée  vote  des  remercîments  aux  donateurs. 


J 


\ 


—  278  — 

Envoi,  par  la  Chambre  de  commerce,  de  noureaux  documents  con- 
cernant le  numérotage  des  filés.  —  Renvoi  au  comité  de  méca- 
nique. 

Le  comité  Thimonnîer  avise  Fenvoî  du  buste  de  cet  inventeur,  et 
remercie  la  Société  des  recherches  qu'elle  a  bien  voulu  entreprendre 
sur  la  question.  A  ce  sujet,  M.  le  président  dit  que  l'examen  des 
titres  sur  lesquels  se  base  le  comité  de  Lyon  est  chose  longue  et 
minutieuse,  et  qu'un  avis  définitif  ne  pourra  être  émis  que  plus  tard. 

M.  le  président  de  la  Chambre  de  commerce  annonce  que  le 
comité  permanent  du  Handelstag,  à  Berlin,  lui  a  fait  savoir  que  les 
mémoires  relatifs  à  la  protection  des  dessins  et  marques  de  fabrique, 
et  récemment  élaborés  à  Mulhouse,  pourront  être  imprimés  et  soumis 
à  un  examen  attentif  de  la  part  de  la  Commission,  avant  la  réunion  du 
Handelstag  en  assemblée  générale. 

M.  le  président  de  la  Société  dit  à  cette  occasion  que  le  Bulletin 
qui  paraîtra  la  semaine  prochaine,  avril  et  mai,  contiendra  le  travail 
de  M.  R.  Jannasch,  et  les  rapports  de  MM.  Iwan  Zuber  et  Engel- 
Dollfus,  et  qu'aussitôt  publiés  en  français,  ces  documents  traduits  en 
langue  allemande  seront  imprimés  et  distribués  aux  administrations 
compétentes. 

M.  Nourry,  ingénieur  à  Gamaches  (Somme),  membre  correspondant 
de  la  Société,  adresse  un  mémoire  où  il  traite  de  la  disette  du  combus- 
tible, au  point  de  vue  de  lavenir.  —  Renvoi  au  comité  de  méca- 
nique. 

Dépôt,  par  la  Chambre  de  commerce,  de  plans  et  devis  concernant 
un  projet  de  jonction  près  de  Mulhouse  des  chemins  de  fer  d'Alsace 
et  du  grand-duché  de  Bade. 

ConseU  tf  administration. 

Une  proposition  d'échange  du  Bulletin  contre  les  publications  de 
la  Société  scientifique  industrielle  de  Marseille,  récemment  constituée, 
est,  au  reçu  du  premier  spécimen,  appuyée  par  le  Conseil  et  votée  par 
la  Société. 

M.  le  directeur  de  la  Remie  scimUfigm  à  Paris  demande  également 
réchange  du  Bulletin  contre  ce  journal  très  favorablement  connu; 
adopté  d'après  l'avis  du  Conseil  d'administration;  ainsi  qu'une  offre 


—  279  — 

pareille  faîte  par  la  rédaction  d'une  publication  anglaise,  The  practicai 
Magazine. 

Le  Conseil  a  reçu  encore  deux  demandes  analogues  de  la  part  de 
deux  journaux,  la  Métallurgie  et  FIndustrie  progressive,  et  a  ren- 
voyé, avant  de  se  prononcer,  Texamen  des  exenaplaires  expédiés  au 
comité  de  mécanique  qui  est  autorisé,  par  un  vote,  à  prendre  une 
décision. 

M.  le  président  donne  lecture  d'une  lettre  adressée  à  la  Société 
industrielle  par  M.  le  président  du  Syndicat  industriel  du  Haut-Rhin, 
et  dans  laquelle  est  faite  une  offre  sur  les  conditions  et  l'importance 
de  laquelle  M.  DoUfus  appelle  toute  Tattention  des  membres.  Il  s'agit  de 
remploi  des  fonds  disponibles  de  la  caisse  syndicale;  d'après  le 
procès-verbal  de  la  séance  du  Syndicat,  dans  laquelle  la  question  a 
été  débattue,  lunanimité  a  été  acquise  au  vote  proposant  l'utilisa- 
tion de  cette  somme  (environ  90,000  fr.)  pour  une  œuvre  d'utilité 
publique,  et  faisant  intervenir  la  Société  industrielle  dans  la  désigna- 
tion et  la  mise  à  exécution  de  cette  œuvre.  Pour  administrer  ce 
dépôt  jusqu  au  moment  de  son  emploi,  le  Syndicat  a  émis  l'opinion 
de  créer  un  comité  spécial  composé  de  seize  membres,  dont  la  moitié 
serait  prise  parmi  les  personnes  ayant  fait  partie  du  Syndicat,  et 
l'autre  moitié  parmi  les  membres  de  la  Société  industrielle. 

La  Société,  consultée,  se  prononce  pour  l'acceptation  de  cette  pro- 
position, dont  les  termes  sont  bien  précisés  par  M.  le  président,  et  qui 
n'entraîne  pour  la  Société  qu'une  surveillance,  et  que  l'obligation  de 
prêter  son  concours  aux  projets  présentés  par  le  comité  spécial,  pour 
lesquels  sont  désignés  : 

MM.  Engel- DoUfus,  G.  Steinbach,  H.  Spœrry,  Paul  Heilmann- 
Ducommun,  Eugène  Bœringer,  Iwan  Rack,  Charles  Nsegely  et  Th. 
Schlumberger,  comme  membres  de  la  Société  industrielle.  Les  huit 
membres  complétant  la  Commission,  ont  été  nonunés  par  le  Syn- 
dicat 

M.  le  D'  Goppelsro^er  lit  une  note  sur  un  procédé  de  restauration 
des  tableaux  peints  à  l'huile,  et  dû  à  M.  Pettenkofer.  On  sait  que 
l'huile  qui  entre  dans  la  composition  des  couleurs  et  le  vernis  dont  on 
recouvre  les  peintures,  par  l'action  prolongée  de  l'air,  du  soleil,  de 
l'humidité,  se  décomposent  et  rendent  souvent  presque  méconnais- 


—  -280  — 

sables  les  anciens  tableaux.  A  l'aide  des  vapeurs  d'alcool  employées 
à  froid,  et  du  baume  de  copahu  agissant  comme  dissolvant,  M.  Pet- 
tenkofer  est  arrivé  à  rendre  aux  peintures  leur  apparence  primitive. 
Les  expériences  auxquelles  s'est  livré  M.  le  D'  Goppelsrœder,  ont  con- 
firmé en  tout  point  la  valeur  de  la  méthode  employée  à  Munich,  et 
les  tableaux  partiellement  restaurés  que  M.  le  rapporteur  met  sous  les 
yeux  de  l'assemblée,  permettent  de  juger  des  effets  surprenants  que  l'on 
peut  obtenir.  —  Renvoi  au  comité  de  chimie,  qui  pourra  s'adjoindre 
quelques  membres  du  comité  des  beaux*arts. 

  la  demande  du  comité  de  mécanique,  l'assemblée  vote  l'impres- 
sion au  Bulletin  du  travail  de  M.  F.  Engel-Gros,  sur  les  installations 
propres  à  combattre  les  incendies  dans  de  grands  établissements 
industriels. 

Pendant  la  séance,  M.  Gustave  Schœn,  chimiste  chez  MM.  DoUfus- 
Mieg  et  G*',  présenté  comme  membre  ordinaire  par  M.  Emile  Schuitz, 
est  admis  à  l'unanimité  des  votants. 

La  séance  est  levée  à  7  heures. 


SÉANCE   DU   80   AVRIL    1873. 


Président  :  M.  Ernest  Zuber,  vice-président. 
Secrétaire  :  M.  Lalange,  secrétaire-adjoint. 

Dons  offerts  à  la  Société, 

1.  Le  n°  78  du  Bulletin  du  comité  des  forges  de  France. 

2.  Considérations  philosophiques  sur  la  chaleur,  par  M.  Résal,  ingé- 
nieur. 

3.  Description  des  formations  glaciaires,  par  M.  Charles  Grad. 

4.  Discours  prononcés  au  Corps  législatif,  par  M.  fiefébure. 

5.  Les  institutions  rurales  de  l'Alsace  au  moyen-âge,  par  M.  Lefé- 
bure. 

6.  Les  Naufrages  célèbres^  par  M.  Zurcher,  de  Toulon. 

7.  Discours  du  commandant  Maury  au  congrès  d'agriculture  de 
Saint-Louis. 


—  ^281  — 

8.  Gompte-rendu  de  la  Société  d'encouragement  à   l'épargne  de 
Mulhouse. 

9.  Les  richesses  naturelles  du  globe,  par  M.  Bernardin  de  Gand. 

10.  Les  n"  101  et  102  du  BnUetin  de  la  Société  des  arts  de 
Genève. 

11.  Rapport  trimestriel  de  la  Société  d'histoire  naturelle  de  Zurich. 

12.  Communication  de  la  Société  des  fabricants  de  Mayence. 
18..  Procès-rerbal  de  la  Société  des  arts  de  Paris. 

14.  Rapport  sur   la  maladie  de  la   vigne  dans   la  Drôme,   par 
M.  Gharvat. 

15.  Experiments  on  the  oxidation  ofiron,  par  M.  Grace-Galvert,  de 
Manchester. 

iiy.  On  protoplasmic  li/e^  par  le  même. 

17.  Vingt  six  numéros  du  Steirische  Landbote,  par  M.  le  D'  Wil- 
helm,  de  Graz. 

18.  Der  eMssisehe  Bknmzuchter, 

19.  Entwurf  eines  Berggesetzes  fur  Elsass-Lothringen. 

20.  Le  portrait  de  M.  le  D'  Penot. 

21.  Quatre  exemplaires  du  premier  Bulletin  de  la  Société  indm- 
trieUe  de  Lille, , 


La  séance  est  ouverte  à  5  1/4  heures,  en  présence  de  50  membres 
environ. 

Le  procès-verbal  de  la  réunion  de  mars  est  lu  et  approuvé. 

Le  président  donne  lecture  de  la  liste  des  dons  reçus  pendant  le 
mois  d'avril,  et  pour  lesquels  des  remercîmenls  ont  été  adressés. 

Correspondance, 

La  famille  de  M.  Gamille  Hergott,  ingénieur  de  la  Compagnie  des 
forges  d'Audincourt  et  membre  de  la  Société,  fait  part  de  son  décè?. 

M.  le  directeur  de  l'Ecole  industrielle  de  Nîmes  demande  des  ren- 
seignements sur  la  Société,  ainsi  que  sur  les  Ecoles  qu'elle  patrorme. 

M.  Brassert,  de  Bonn,  communique  un  travail  fait  par  lui  pour 
servir  à  l'établissement  d'un  code  des  mines. 

La  Société  d'impression  alsacienne  annonce  qu'elle  souscrit  fr.  500 
pour  l'Ecole  de  chimie  municipale. 


—  282  — 

M.  Lefébure  envoie  un  exemplaire  de  son  discours  sur  rinspecUon 
des  fabriques  pour  la  surveillance  du  travail  des  enfants. 

M.  le  docteur  Goppelsrœder  adresse  la  rédaction  de  son  travail 
sur  la  régénération  des  tableaux,  dont  il  a  entretenu  la  Société  dans 
sa  dernière  séance.  Ce  travail  est  en  ce  moment  soumis  à  Texamen 
du  comité  des  beaux-arts.  —  La  Société  autorise  ce  comité,  s'il  j  a 
lieu,  à  en  décider  l'impression. 

M.  le  docteur  Goppelsrœder  remet  un  pli  cacheté  inscrit  sous  le 
n**  192,  et  dans  lequel  il  décrit  des  essais  &its  par  lui  pour  éviter  la 
décomposition  des  cocons  de  soie,  et  pour  détruire  les  taches  qui  s  y 
trouvent. 

La  classe  d'industrie  et  de  commerce  de  la  Société  des  arts  de 
Genève  demande  l'échange  de  son  Bulletin  contre  celui  de  la  Société. 
Renvoyé  au  conseil  d'administration. 

MM.  Th.  Schuchard  et  Eberhardt  envoient  leurs  démissions  de 
membres  ordinaires. 

Sur  la  proposition  du  président,  la  Société  décide  qu'elle  viendra 
volontiers  en  aide  à  M.  Charles  Grad  pour  lui  faciliter  la  réunion  des 
documents  que  nécessite  un  travail  très  complet  qu'il  entreprend  sur 
la  statistique  industrielle  de  l'Alsace,  et  renvoie  l'examen  de  cette 
question  au  comité  d'histoire. 

M.  Gh.  Lauth  demande  l'ouverture  du  pli  cacheté  n**  181,  remis  par 
lui  le  15  juin  dernier.  —  Le  travail  qu'il  contenait,  traitant  d'un  vert 
d'aniline  pour  teinture  de  laine,  ainsi  qu'une  note  complémentaire 
de  M.  Lauth,  sont  renvoyés  au  comité  de  chimie. 

M.  Engel-DoUfus  adresse  l'exposé  financier  de  la  situation  de  l'Ecole 
de  filature  et  de  tissage. 

Par  suite  des  derniers  événements,  l'Ecole  a  vu  diminuer  notable- 
ment le  nombre  de  ses  élèves;  il  est  désirable  qu'une  propagande  active 
s'occupe  de  lui  venir  en  aide. 

Le  rapport  de  M.  Engel  sera  lu  dans  la  prochaine  séance.  En  atten- 
dant, son  impression  est  votée  comme  d'habitude,  ainsi  qu'un  tirage 
spécial  de  500  exemplaires. 

M.  G.  A.  Schœn  remercie  la  Société  pour  sa  nomination  comme 
membre  ordinaire. 

M.  F.  Zurcher,  membre  correspondant,  envoie  un  exemplaire  de  son 


-  283  — 

ouvrage  :  Les  Naiif  rages  célèbres^  ainsi  que  les  statistiques  agricoles  du 
commandant  Maury. 

M.  Salatbé,  ancien  notaire,  propose  à  la  Société  de  lui  servir  une 
rente  de  fr.  1,200,  à  charge  par  elle  d'instituer  plusieurs  prix  annuels 
en  faveur  d'ouvriers  ayant  manifesté  le  goût  de  l'épargne,  et  pour 
leur  faciliter  l'achat  d'une  maison. 

La  Société  accepte  avec  reconnaissance  cette  généreuse  proposition, 
et  vote  des  remercîments  au  donateur. 

Le  comité  d'utilité  publique  sera  chargé  d'étudier  la  questioii,  et 
de  présenter  une  rédaction  pour  les  prix  à  établir. 

M.  G.-A.  Hirn  envoie  une  description  de  son  pandynamomètre 
appliqué  au  balancier  d'une  machine  à  vapeur,  et  au  moyen  duquel 
il  parvient  à  calculer  le  travail  exact  de  la  vapeur  et  du  moteur.  — 
Renvoi  au  comité  de  mécanique,  qui  est  autorisé  à  décider  l'impres- 
sion. 

Le  comité  de  chimie  demande  l'adjonction  de  M.  Jeanmaire,  ainsi 
que  réchange  du  Bulletin  contre  le  journal  American  ChemisL  — 
Adopté. 

Le  comité  de  mécanique  demande  l'impression  d'une  note  de 
M.  Th.  Schlumberger  sur  des  expériences  de  matériel  d'incendie  faites 
en  mars  dernier  chez  MM.  Dollfus-Mieg  et  G*.  —  Adopté. 

Travaux. 

M.  Hallauer  donne  lecture  d'un  mémoire  exposant  la  théorie 
rationnelle  du  travail  de  la  vapeur,  en  étudiant  spécialement  les  con- 
densations qui  se  produisent  dans  les  cylindres  de  machine  à  vapeur. — 
Renvoi  au  comité  de  mécanique. 

M.  Camille  Schœn  communique  un  travail  dont  il  est  l'auteur,  et  dont 
le  comité  de  mécanique  demande  Timpression  et  le  renvoi  à  la  Chambre 
de  commerce. 

Ce  travail,  qui  répond  à  une  demande  émanant  d'une  réunion  d'in- 
dustriels de  la  Basse-Autriche,  a  pour  but  de  rechercher  le  meilleur 
mode  pour  arriver  à  un  système  uniforme  dans  le  titrage  des  filés  des 
différents  fextiles.  —  La  Société  en  vote  l'impression. 


—  284  — 

Pendant  la  séance,  il  est  procédé  au  ballottage  et  à  Tadaiission 
comme  membre  ordinaire  de  M.  J.-J.  Laîderich  fils,  chimiste  chez 
MM.  Thierry-Mieg,  et  présenté  par  M.  Jean  Heilmann. 

La  séance  est  levée  à  7  1/4  heures. 


PROCÈS- VERBAUX 

des    séances     cLia    comité     cLe    chimie 


Sécmce  du  9  octobre  1872, 

La  séance  est  ouverte  à  5  1/2  heures,  sous  la  présidence  de 
M.  RosenstiehI.  —  Sept  membres  sont  présents. 

Le  procès- verbal  de  la  dernière  séance,  rédigé  par  M.  Brandt,  est  lu 
et  adopté. 

M.  E.  Lacroix,  éditeur  à  Paris,  adresse  à  la  Société  industrielle 
deux  ouvrages  sur  lesquels  il  désirerait  connaître  l'appréciation  des 
membres  du  comité  de  chimie.  Gçs  ouvrages  sont  :  Le  Guide  du  tem 
timer,  par  F.  Fol  ;  et  le  tome  !•'  de  V Exposé  des  expRcatkms  de  tékù- 
tridté,  par  M.  le  comte  du  Moncel.  —  Ces  livres  sont  remis,  le  pre- 
mier à  M.  Brandt,  et  le  second  à  M.  Schneider,  avec  prière  de  les 
examiner  et  de  faire  un  rapport  verbal  au  comité. 

M.  Brandt  expose  les  résultats  qu'il  a  obtenus  dans  Texamen  d'un 
nouveau  noir  d'aniline  signalé  par  M.  Gustave  Engel.  Le  rapporteur 
a  constaté  que  le  noir  de  M.  Fngel  pourrait  rendre  des  services  dans 
l'impression  à  la  planche,  mais  qu'il  n'est  point  applicable  à  Timpres- 
sion  au  rouleau. 

M.  Brandt  communique  une  série  d'observations  relatives  à  la  com- 
position du  noir  d'aniline,  dans  lequel  il  soupçonne  l'existence  de 
deux  noirs  de  nuances  et  de  solidités  différentes.  —  Le  comité  demande 
l'impression  de  la  notice  de  M.  Brandt. 

La  séance  est  levée  à  6  heures. 


i 


—  -285  — 

Séofice  du  là  novembre  1872. 

La  séance  est  ouverte  à  six  heures.  —  Douze  membres  sont  pré- 
sents. 

M.  Rosenstiehl  remercie  ses  collègues  de  la  confiance  qu'ils  ont 
bien  voulu  lui  témoigner  en  le  priant,  à  l'unanimité,  de  vouloir  bien 
occuper  les  fonctions  de  secrétaire  du  comité  de  chimie,  fonctions 
vacantes  par  suite  d|  la  démission  de  M.  Scheurer-Kestner,  retenu  à 
Paris  par  son  mandat  de  représentant  du  peuple. 

M.  le  secrétaire  rappelle  les  éminents  servîtes  rendus  par  M.  Scheurer- 
Kestner,  et  exprime  son  désir  de  s'inspirer  toujours  des  vieilles  tradi- 
tions du  comité,  qui  se  résument  en  deux  mots  :  Travail  et  progrès. 

Après  la  lecture  et  l'adoption  du  procès-verbal  de  la  dernière 
séance,  M.  le  secrétaire  communique  une  lettre  duD'Sacc,  traitant  d'un 
nouveau  procédé  de  teinture  qui  consiste  à  former  des  savons  inso- 
lubles sur  les  tissus.  Les  observations  de  plusieurs  membres  du 
comité  ayant  établi  que  le  procédé  en  question  ne  présente  aucune 
nouveauté,  le  comité  demande  que  la  lettre  de  M.  le  D'  Sacc  soit 
déposée  aux  archives  de  la  Société  industrielle. 

L'ordre  du  jour  étant  épuisé,  la  séance  est  levée  à  6  3/4  heures. 


Séance  du  U  décentre  1872. 

La  séance  est  ouverte  à  5  8/4  heures.  —  Quinze  membres  sont 
présents. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté. 

M.  Auerbach,  chimiste  chez  MM.  Gessert  frères,  à  Elberfeld,  envoie 
une  monographie  sur  l'anthracène  et  ses  dérivés,  avec  prière  de  sou- 
mettre cette  brochure  au  jugement  des  membres  du  comité  de  chimie. 

M.  Rosenstiehl,  qui  a  examiné  cet  ouvrage,  prend  la  parole  pour  en 
donner  une  appréciation  succincte  mais  complet»-.  Le  comité,  vu  l'im- 
possibilité de  faire  un  rapport  sur  un  travail  déjà  imprimé,  demande 
que  Texposé  verbal  de  M.  Rosensliehl  soit  inséré  dans  le  procès-verbal 
de  la  séance. 

Voici  cet  exposé  : 

«  Le  sujet  est  plein  d'actualité,  et  c'est  avec  un  vif  intérêt  que  j'ai 


—  286  — 

parcouru  la  brochure.  Je  n'ai  pas  pu  m'empêcher  de  remarquer  la 
grande  parenté  qui  existe  entre  cet  ouvrage  et  les  articles  que 
M.  Eopp  publie  dans  le  Moniteur  scientifique  sur  le  même  sujet.  Beau- 
coup de  passages,  surtout  ceux  qui  sont  consacrés  à  la  description  des 
corps,  sont  identiques.  Cela  s'explique  :  M.  Auerbach  a  été  prépara- 
teur de  M.  Kopp  à  l'Ecole  polytechnique  de  Zurich.  Je  ne  veux  pas 
dire  que  tout  l'ouvrage  soit  la  traduction  en  langue  allemande  d^ 
articles  de  M.  Kopp.  Ceux-ci  ont  commencé  à  paraître  en  août  1871, 
et  leur  publication  n'est  pas  achevée:  comme  la  science  a  marché 
depuis,  l'auteur  a  pu  faire  -quelques  additions. 

<  Les  articles  relatifs  à  l'anthracène  et  à  l'alizarine  sont  rédigés 
d'une  façon  plus  indépendante.  L'auteur  développe  les  hypothèses 
admises  sur  la  constitution  de  ces  corps. 

«  On  trouve  dans  son  ouvrage  la  représentation  graphique  des 
molécules,  qui  permet  de  se  rendre  compte  de  la  position  relative  des 
atomes.  A  propos  de  lalizarine,  l'auteur  résume  ce  que  l'on  sait  de  la 
garance  et  de  ses  dérivés  commerciaux  ;  il  rectifie,  en  passant,  une 
erreur  d'appréciation  faite  au  laboratoire  de  l'Ecole  polytechnique  de 
Zurich,  relative  à  l'action  de  la  chaleur  sur  l'aUzarate  de  chaux.  Dans 
une  première  expérience,  celui-ci  avait  été  préparé  avec  l'alizarine 
artificielle;  par  la  distillation  sèche  on  en  a  obtenu  de  l'anthra- 
quinone. 

«  Le  purpurate  de  chaux  n'en  a  pas  donné;  on  ne  se  rend  pas 
aisément  compte  de  la  production  d'anthraquinone  dans  ces  condi- 
tions. Depuis  on  a  recormu  que  l'aiizarate  de  chaux  pur  n'en  donne 
pas  ;  celui  qui  a  servi  à  l'expérience  précédente  renfermait  de  l'anthra- 
quinone  provenant  de  l'alizarine  artificielle. 

«  J'arrive  à  la  partie  non  encore  publiée  dans  le  Moniteur  sd^t- 
tifique.  J'ai  remarqué  que  l'auteur  y  décrit  aussi  des  corps  qui  n'ont 
pas  encore  été  préparés  à  l'aide  de  l'anthracène,  mais  qui  s'y  ratta- 
chent indubitablement  par  leurs  réactions  ;  je  citerai  le  principe  actif 
de  la  rhubarbe,  l'acide  chrysophamique,  et  un  dérivé  de  l'aloës, 
l'acide  chrysammique.  Les  rapprochements  que  fait  l'auteur  engagent 
à  faire  des  recherches  synthétiques;  son  travail  portera  des  fruits.  Le 
livre  se  termine  par  une  collection  de  recettes  qui  paraît  être  ce  qu'il 
y  a  de  plus  complet  qui  ait  été  publié  sur  la  matière.  Je  n'ai  pas  été 


—  287  — 

• 

à  même  d'essayer  individuellement  chaque  recette  ;  mais  leur  seule 
comparaison  avec  celles  que  nous  employons,  permet  de  juger  qu'elles 
sont  rationnelles  et  bonnes  par  conséquent.  On  trouve  aussi  des  indi- 
'cations  fort  intéressantes  sur  l'emploi  en  teinture  des  nouvelles 
matières  colorantes  artificielles.  Les  noms  des  auteurs  qui  ont  été 
consultés,  se  trouvent  rejetés  dans  une  table  spéciale  ;  cette  disposition 
heureuse  a  l'avantage  de  débarrasser  le  texte  des  renvois  qui  gênent 
la  lecture  attentive. 

«  En  somme,  l'ouvrage  de  M.  Auerbach  est  excellent;  il  résume 
l'état  actuel  de  la  question,  en  montrant  ce  qui  est  fait  et  en  permet- 
tant d'en  déduire  ce  qui  reste  à  faire. 

<  Il  est  pour  nous  particulièrement  utile.  Les  journaux  scienti- 
fiques qui  paraissent  aujourd'hui,  sont  trop  nombreux  pour  que  le 
peu  de  loisir  que  nous  laissent  nos  occupations  journalières,  nous 
permettent  de  les  parcourir  tous  et  de  grouper  les  progrès  de  la 
science  dans  chaque  direction  spéciale. 

«  M.  Auerbach  était  du  reste  fort  compétent  en  la  matière.  Prépara- 
teur de  M.  Kopp,  il  a  eu  l'occasion  d'étudier  avec  lui  et  sous  sa  direc- 
tion ces  matières  colorantes  ;  les  lecteurs  du  Mortitmr  scientifique  ont 
souvent  dû  remarquer  son  nom  en  tête  d'articles  relatifs  à  Talizarine 
artificielle  ;  il  en  a  fait  l'analyse  immédiate  et  y  a  signalé  la  présence 
d'anthraquinone,  d'oxyanthraquinone;  il  y  a  découvert  une  anthra- 
quinone  isomère  qui  est  peut-être  identique  avec  celle  obtenue  au 
commencement  de  cette  année  par  notre  collègue  M.  Schtitzenberger  ; 
enfin  c^est  lui  qui  nous  a  dévoilé  la  composition  et  la  nature  de  cette 
matière,  à  laquelle  l'alizarine  artificielle  de  MM.  Gessert  frères  et  le 
produit  qu'ils  appellent  improprement  purpu/rme^  doivent  la  propriété 
de  donner  de  beaux  rouges  comparables  à  ceux  de  l'extrait  de 
garance.  Selon  lui,  ce  serait  un  isomère  de  la  purpurine  qu'il  appelle 
isopu/rpv/rine.  » 

Après  avoir  ainsi  exprimé  son  jugement,  M.  Rosenstiehl  fait 
observer  que  depuis  la  publication  de  cet  ouvrage,  on  a  signalé  deux 
nouveaux  hydrocarbures  isomères  de  l'anthracène.  L'un  est  contenu 
dans  le  goudron  de  houille,  et  a  été  étudié  par  M.  Crache  ;  il  se  dis- 
tingue par  son  point  de  fusion  relativement  bas  (105**  au  lieu  de  218°). 
L'autre  a  été  obtenu  par  M.  Schmitt,  en  réduisant  l'anthraquinone 


—  288  — 

• 

niononitrée  rouge;  ce  carbure  fond  à  247°  centigrades.  La  découverte 
de  ces  composés,  ainsi  que  de  Tanthraquinone  isomère,  est  intéres- 
sante en  ce  sens  qu'elle  pourrait  hâter  le  moment  où  Ton  réussira  à 
produire  artificiellement  la  yéritable  purpurine,  laquelle  paraît  appar- 
tenir à  une  série  isomère  de  celle  de  Talizarine. 

M.  Rosenstiehl,  charité  de  l'examen  d'une  notice  du  D'  Schwalbe  sur 
la  transformation  de  la  caséine  du  lait  en  une  matière  albuminoïde, 
sous  l'influence  de  l'essence  de  moutarde,  a  trouvé  dans  le  Moniteur 
scientifique  du  mois  d'août  1872  la  description  des  essais  que  M.  Kopp 
a  effectués  avec  cette  nouvelle  albumine  préparée  par  M.  Schwalbe 
lui-même. 

Il  résulte  de  ces  essais  que  l'albumine  en  question  laisse  un  résidu 
insoluble  abondant,  et  que  tout  en  se  coagulant  par  la  vapeur  et  ^ 
fixant  un  peu  les  matières  colorantes,  elle  ne  saurait  sous  ce  rapport 
être  comparée  à  l'albumine  et  encore  moins  la  remplacer.  En  présence 
de  ces  résultats,  le  comité  propose  de  déposer  aux  archives  la  commu- 
nication de  M.  Schwalbe. 

Le  comité  de  chimie  demande  l'adjonction  de  M.  Goppelsrœder  et 
réchange  de  son  titre  de  membre  correspondant  en  celui  de  membre 
honoraire. 

M.  Schneider  annonce  que  l'ouvrage  dont  il  a  été  chargé  de  rendre 
compte  forme  le  premier  volume  d'un  traité  complet  des  applications 
de  l'électricité,  publié  par  le  comte  Th.  du  Moncel.  Ce  volume,  con- 
sacré à  la  technologie  électrique,  contient  l'étude  de  la  propagation 
électrique  dans  les  circuits  de  toute  nature,  la  description  de  toutes 
les  piles  imaginées  jusqu'ici,  les  réactions  qui  s'y  produisent  et  les 
calculs  qui  s'y  rapportent,  les  études  relatives  aux  câbles  sous-marins, 
et  enfin  le  système  des  mesures  électriques  qui  fournissent  les  valeurs 
numériques  servant  de  base  à  la  construction,  aux  essais  et  à  la  pose 
des  lignes  sous-marines.  L'exposé  des  questions  est  facilement  intelli- 
gible aux  personnes  qui  prennent  le  soin  de  se  familiariser  avec  les 
définitions  préliminaires  indispensables,  et  n^exige  pas  de  connaissances 
mathémathiques  trop  élevées.  On  trouve  dans  ce  livre  des  détails  qu'on 
chercherait  eu  vain  dans  les  meilleurs  traités  spéciaux  publiés  jus- 
qu'à ce  jour,  et  comme  tous  les  renseignements  sont  puisés  aux  meil- 
leures sources  ou  émanent  des  hommes  les  plus  compétents,  on  peut 


—  289  — 

considérer  l'ouvrage  en  question,  quand  les  trois  derniers  volumes 
seront  livrés  à  la  publicité,  comme  un  traité  spécial  et  complet  des  appli- 
cations de  rélectricité.  tant  au  point  de  vue  théorique  qu'au  point  de  vue 
pratique,  tout  à  fait  à  la  hauteur  des  derniers  progrès  de  la  science. 

Aussi  le  comité  de  chimie  propose-t-il  de  remercier  sincèrement 
M.  Lacroix,  éditeur  à  Paris,  d'avoir  bien  voulu  doter  la  bibliothèque 
de  la  Société  industrielle  d'un  ouvrage  d'une  si  incontestable  utilité. 
Un  extrait  du  procès- verbal  du  comité  sera  adressé  à  M.  Lacroix. 

M.  Meunier-Dollfus,  ayant  lu  dans  le  Bulktin  de  la  Société  chimique 
du  mois  d'octobre  1872  la  description  d'un  acier  spécial  au  tungstère 
(dît  acier  Muchet),  s'est  adressé  à  M.  Gruner,  à  Paris,  pour  obtenir  des 
renseignements  plus  circonstanciés  sur  ce  métal.  M.  Gruner,  qui  a 
analysé  cet  acier,  y  a  trouvé  jusqu'à  8  7o  de  tungstène,  un  peu  de 
carbone  et  des  traces  de  silicium,  mais  pas  un  atome  de  titane,  contrai- 
rement à  ce  que  pourrait  faire  supposer  le  nom  de  la  Compagnie  an- 
glaise qui  le  livre  au  commerce  :  Titama  forest  steel  works  Compcmy, 

Cet  acier  extraordinairement  dur  sert  à  tourner  les  jantes  en  acier 
des  roues  des  chemins  de  fer,  et  pourrait  peut-être  convenir  à  la 
fabrication  des  racles  de  rouleaux.  M.  Engel-Dolirus  se  chargera  de 
faire  venir  un  échantillon  de  cet  acier,  et  d'cSaminer  jusqu'à  quel 
point  il  résiste  à  l'action  des  acides. 

Le  comité  décide  qu'à  l'avenir  l'ouverture  de  ses  séances  sera 
remise  de  5  1/2  heures  à  6  heures  du  soir. 

La  séance  est  levée  à  7  heures. 


Séance  du  iS  janvier  1873. 

La  séance  est  ouverte  à  6  heures.  —  Douze  membres  sont  présents. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté. 

Le  comité  propose  d'envoyer  à  MM.  Auerbach  et  Schwalbe  la  copie 
des  paragraphes  1  et  2  du  procès-verbal  du  H  décembre  1872,  qui 
traitent  des  communications  que  ces  messieurs  ont  faîtes  à  la  Société 
industrielle. 

M.  le  D'  L.  Gautier,  professeur  de  chimie  au  collège  de  Melle 
(Deux-SèvrewS).  annonce  qu'il  se  propose  de  publier  la  traduction  d'un 
traité  des  matières  colorantes  artificielles  dérivées  du  goudron  de 
houille,  par  M.  Kopp,  de  Zurich,  et  demande  si  la  Société  industrielle 


r 


-  290  — 

ne  pourrait  pas  lui  fournir  les  étoffes  nécessaires  pour  les  échantillons 
de  tissus  teints  et  imprimés  qu'il  a  Tintention  d'introduire  dans  Tou- 
vrage.  —  Le  comité  de  chimie  prie  la  Société  industrielle  de  vouloir 
bien  recommander  M.  Gautier  à  M.  Engel-Dollfus  qui  voudrait  peut- 
être  l'aider  à  se  procurer  dans  le  commerce  et  surtout  dans  les  maisons 
alsaciennes  de  Paris,  les  principales  nuances  dont  il  aurait  besoin. 

M.  Girod  aîné,  fabricant  de  produits  chimiques  à  Aiguebelle 
(Savoie),  croit  avoir  trouvé  un  procédé  pour  marquer  d'une  manière 
indélébile  les  tissus  de  coton  destinés  à  subir  les  diverses  opérations 
de  la  teinture.  Ce  moyen,  dit  Tinventeur,  consiste  à  faire  chauffer 
préalablement  le  caractère  ou  le  chiffre  qui  doit  donner  l'empreinte  à 
l'étoffe.  Le  comité  désirerait  de  plus  amples  détails,  et  quelques  échan- 
tillons de  tissus  marqués  par  ce  procédé. 

A  l'occasion  de  la  communicatian  de  M.  Girod,  M.  Camille  Rcechlin 
exprime  l'espoir  qu'une  matière  colorante  mêlée  à  la  parafine  fondue 
et  imprimée  pourrait  résister  aux  opérations  du  blanchiment  et  cons- 
tituer une  bonne  encre  à  marquer  les  tissus. 

M.  .Rosenstiehl  signale  quelques  expériences  qu'il  a  faites  pour  mar- 
quer les  tissus  avec  du  platine  mécanique  d'après  le  procédé  Vîal. 
L'impression  a  été  faite  par  un  timbre  au  moyen  de  sulfate  de  platine 
convenablement  épaissi,  sur  lequel  on  collait  un  papier  saupoudré  de 
cuivre  précipité  par  le  zinc.  La  nuance  grise  obtenue  a  été  éclaircie 
de  moitié  par  les  opérations  de  blanchiment. 

M.  Rosenstiehl  signale  à  l'attention  du  comité  le  brevet  de 
M.  Hélouis,  relatif  au  bronze  de  platine.  Cet  alliage,  réputé  inatta- 
quable par  les  acides,  pourrait  peut-être  convenir  pour  la  fabrication 
des  racles  de  rouleaux.  Le  comité  prie  le  bureau  de  la  Société  indus- 
trielle de  vouloir  bien  rechercher  l'adresse  de  M.  Hélouis  (Voir  la  Revue 
des  brevets  métallurgiques  français  dans  le  Bulletin  de  la  Société  cM- 
mique  du  B  janvier  1873,  page  43,  brevet  93,259  du  11  décembre 
1871),  d'appeler  son  attention  sur  l'emploi  possible  de  ce  nouvel 
aDiage,  et  de  le  prier  d'envoyer  à  la  Société  industrielle  une  lame  pa- 
reille au  bout  de  rftcle  que  M.  Rosenstiehl  lui  adressera  conmie  modèle. 

La  séance  est  levée  à  7  heures. 


XalkeoM.  -  Imygriavrl*  Vaim  BUot  *  Oto. 


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Juin  et  Juillet  1873 . 


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BULLETIN 


DE    LA 


SOCIÉTÉ    INDUSTRIELLE 

DE   MULHOUSE 


(Août  1873) 


NOTE 

sur  les  moyens  de  prévenir  les  chances  de  feu  dans  les  étabUs- 
sements  industriels,  et  organisation  du  service  d'incendie,  par 
F.  Engel-Gros. 


Séance  du  26  février  1873. 


INTRODUCTION. 

Votre  comité  d'utilité  publique  ayant  attiré  l'attention  sur  œtte 
grave  question,  j'ai  pensé  qu'il  serait  utile  de  faire  connaître  et  de 
livrer  à  la  publicité  les  moyens  employés  dans  quelques-uns  des 
grands  établissements  de  Mulhouse  pour  prévenir  et  combattre 
les  incendies. 

Les  différents  prix  que  la  Société  industrielle  a  mis  au  concours, 
ne  sont  qu'une  raison  de  plus  pour  que  toutes  les  personnes  qui 
sont  en  possession  de  renseignements  utiles,  les  fassent  converger 
vers  ce  centre  habituel  d'informations. 

En  effet,  un  travail  très  complet  sur  cette  matière  intéressante, 
qui  peut  revendiquer  une  des  premières  places  parmi  les  ques- 
tions d'utilité  publique,  ne  pourra  être  fait  que  lorsque  les  élé- 
ments essentiels  auront  été  réunis. 

Des  progrès  considérables,  dont  la  plupart  sont  tout  nouveaux 
et  très  peu  connus,  ont  été  réalisés  ces  dernières  années,  et  nous 

TOME  XLm.  AOUT  1873.  19 


—  292  — 

sommes  bien  loin  de  l'époque  où  des  moyens  très  primitifs*, 
si  primitifs  qu'ils  exciteraient  l'hilarité  si  l'on  venait  à  les  décrire, 
étaient  le  seul  obstacle  à  opposer  au  fléau  dévastateur. 

Plusieurs  de  ces  moyens  sont  entièrement  nouveaux;  d'autres, 
que  nous  donnons  également,  nous  paraissent,  par  leur  simplicité 
même,  désignés  à  être  répandus  avec  quelque  utilité  parmi  les 
personnes  qui  s'occupent  de  construction  ou  d'organisation  d'éta- 
blissements industriels. 

Le  sujet  que  nous  allons  traiter  est  tout  d'actualité  :  la  fré- 
quence des  sinistres  industriels  avec  les  chômages  et  les  pertes 
qui  en  résultent,  les  difficultés  toujours  croissantes  de  s'assurer  à 
un  taux  qui  ne  soit  pas  par  trop  exorbitant,  rendent  cette  ques- 
tion doublement  intéressante. 

Il  n'est  pas  inutile  d'insister  ici  sur  les  grandes  pertes  d*argent 
et  de  temps  qui  sont  généralement  occasionnées  par  un  sinistre 
industriel. 

Aux  ennuis  de  tout  genre  vient  s'ajouter  la  plupart  du  temps 
une  perturbation  profonde,  qui  se  fait  surtout  sentir  dans  le  genre 
d'industries  que  nous  avons  autour  de  nous. 

Dans  bien  des  établissements,  on  le  sait,  une  série  d'ateliers 
concourent  à  la  confection  d'un  même  produit  ;  qu'un  de  ces  ate- 
liers vienne  à  brûler,  il  en  résultera  un  chômage  général,  ou  tout 
au  moins  devra-t-on  avoir  recours  à  des  expédients  toujours  très 
fâcheux. 

Ce  n'est  pas  ici  le  cas  de  s'arrêter  au  point  qui,  à  bien  des 
yeux,  est  le  plus  essentiel,  c'est-à-dire  au  sort  réservé  aux  ouvriers 
d'un  établissement  incendié. 

Jusqu'ici  du  moins,  et  à  de  rares  exceptions  près,  Mulhouse  est 
resté  Mulhouse;  je  veux  dire  que  l'ouvrier  n'y  est  jamais  resté 
sans  salaire,  même  en  cas  de  chômage  par  suite  d'incendie. 

N'oublions  pas  de  dire  que  c'est  la  fréquence  des  sinistres 
industriels  qui  est  la  principale  cause  de  l'élévation  des  primes 

'  Voir  à  la  fin  de  rintroduction  la  Note  historique. 


-  293  — 

d'assurance,  et  que  pour  cette  raison  aussi  l'assurance  d'un  grand 
établissement  industriel  est  devenu  une  chose  importante  et  dif- 
ficile. 

Si  dès  à  présent  il  ne  nous  est  pas  possible  de  traiter  bien  des 
questions  se  rapportant  à  cette  matière,  nous  tâcherons  plus  tard 
de  compléter  notre  travail  en  y  joignant  la  série  de  renseigne- 
ments ainsi  que  les  dispositions  nouvelles  qu'on  pourrait  nous 
avoir  communiquées. 

La  connaissance  approfondie  de  ces  moyens  fait  généralement 
partie  du  domaine  de  la  mécanique  ;  nous  avons  tenu  à  vulgariser 
ce  que  nous  en  possédions,  en  faisant  connaître  une  série  de 
moyens  bons  et  pratiques  dont  nous  avons  été  souvent  à  même 
de  constater  l'utilité;  mais  afin  d'éviter  tout  malentendu,  nous 
devons  dire  qu'on  se  tromperait  en  chcerhant  dans  notre  notice 
une  sorte  de  manuel  de  pompier. 

Pour  opérer  avec  ordre,  j'ai  divisé  mon  étude  en  trois  parties  : 

La  première 'traitera  de  la  prévention  des  incendies  au  point  de 
vue  de  la  construction.  / 

La  deuxième  des  appareils  propres  à  combattre  le  feu. 

La  troisième  enfin  traitera  spécialement  des  principaux  moyens 
de  surveillance  et  de  contrôle,  ainsi  que  de  l'organisation  spéciale 
du  service  d'incendie. 


NOTE  HISTORIQUE. 

Je  dois  aux  recherches  de  mon  frère,  Arthur  Engel,  des  don- 
nées assez  curieuses  sur  le  sujet  qui  nous  occupe.  Je  les  crois  de 
nature  à  intéresser  la  Société  industrielle,  et  vais  les  résumer 
succinctement. 

L'invention  des  pompes  à  incendie  est  fort  ancienne  et  date  du 
Ile  siècle  avant  notre  ère;  c'est  Ctésibicus,  d'Alexandrie,  qui  en 
est  l'inventeur*. 

*■  RiGH,  Dictionnaire  des  antiquités  grecques  et  romaines,  article  «  Ctési- 
bica  machina." 


—  294  — 

La  preuve  en  est  incontestablement  établie  par  la  trouvaille  qui 
a  été  faite  en  Italie,  à  Castrum-Novum  près  de  Civita-Vecchia. 
Quatre  cents  ans  plus  tard,  dans  une  lettre  à  l'empereur  Trajan 
sur  l'incendie  de  Nicomédie,  Pline  parle  de  l'emploi  qu'on  fit  de 
«  syphons;  »  or,  ces  syphons  ne  sont  autre  chose  que  des  pompes 
à  incendie  aspirantes  et  foulantes. 

Bien  connue  des  anciens,  la  pompe  à  incendie  a  subi  le  sort  de 
beaucoup  d'inventions  ;  elle  a  été  oubliée  pendant  quinze  siècles, 
et  c'est  au  bout  de  cette  longue  période  d'années  que  nous  la 
voyons  remplacée  d'abord  par  des  seaux  ^,  puis  environ  cent  ans 
plus  tard  par  un  engin  plus  perfectionné,  la  seringue.  Ce  petit 
instrument  était  fort  répandu  alors,  et  les  incrédules  peuvent  en- 
core en  voir  un  certain  nombre  d'exemplaires  conservés  dans 
quelques  musées  archéologiques. 

Le  musée  de  Bâle,  installé  dans  une  des  annexes  de  la  cathé- 
drale, en  possède  une;  (voir  Catalogue  n*  XVI,  23,  Handfeuer- 
spritze  von  i557.  Geschenk  von  lœbl.  Pflegamt  des  Spitals).  La 
provenance  de  cet  engin  pourrait  suggérer  quelques  doutes  sur 
l'exactitude  du  catalogue  ;  mais  des  renseignements  pris  de  diffé- 
rents côtés,  et  notamment  auprès  de  M.  Moritz  Heine,  l'intelligent 
conservateur  de  ce  musée,  m'ont  prouvé  tout  le  contraire. 

Du  reste,  bien  d'autres  sources  sont  là  pour  le  démontrer.  Nous 
trouvons  par  exemple  dans  le  Dictionnaire  raisonné  du  mobilier 
français^  de  M.  VioUet-Leduc,  article  «  Seringue  »,  des  détails 
intéressants  sur  un  spécimen  de  ce  genre  qu'on  conserve  à  Troyes; 
on  en  trouvera  plus  loin  le  croquis,  et  l'on  remarquera  qu'il  est 
construit  avec  soin  et  même  avec  un  certain  luxe  *. 


^  Les  seaux  furent  importés  de  Fraucfort  en  Alsace  pendant  la  deuxième 
moitié  du  XV*  siècle.  (Renseignement  dû  à  l'obligeance  et  à  rérudition  de 
M.  X.  Mossmann,  archiviste  à  CJolmar.) 

*  Cet  ustensile,  dit  M.  VioUet-Leduc,  fût  employé  dès  le  XV*  siècle  comme 
engin  propre  à  éteindre  les  incendies.  En  1618,  un  commencement  d'incendie 
causé  par  la  foudre  fut  éteint  par  le  grand  chantre  de  la  cathédrale  de  Troyes, 
Pierre  Dadier,  qui  alla  quérir  une  seringue  de  maréchal  En  1700,  la  cathé- 
drale de  Troyes  possédait  plusieurs  seringues  disposées  à  cet  effet,  et  leur 


—  295  — 

Les  pompes  à  incendie  ordinaires,  telles  que  nous  les  connais- 
sons, ne  reparurent  que  vers  le  commencement  du  XVIP  siècle, 
environ  cent  ans  plus  tard. 

Ce  n'est  pas  dire  qu'auparavant  des  essais  très  sérieux  n'aient 

été  tentés  en  vue  d'arriver  à  perfectionner  le  matériel  destiné  à 
combattre  les  incendies. 

Grâce  aux  indications  qu'ont  bien  voulu  nous  donner  MM.  Viol- 
let-Leduc  et  Chevignard,  de  Paris,  nous  avons  trouvé,  dans  un 
ouvrage  technique,  fort  rare,  publié  à  Lyon  en  4578,  une  gravure 
si  curieuse,  que  nous  ne  résistons  pas  au  désir  d'en  donner  la 
reproduction;  on  la  trouvera  à  la  fin  de  notre  note.  C'est  une 
sorte  d'appareil  extincteur  à  vis,  de  construction  assez  régulière. 
Comme  le  dessin  est  très  net  et  se  comprend  à  simple  vue,  nous 
n'en  donnons  pas  la  description*. 

Pour  en  revenir  aux  pompes  à  incendie,  nous  voyons  qu'en 
4704  la  ville  de  Leipzig  en  possédait  plusieurs,  de  diverses  gran- 


emploi  ne  put  arrêter  leB  progrès  du  feu  qui  prit,  pendant  la  nuit  du  7  au 
8  octobre  de  cette  année,  à  la  flèche  de  charpente  de  Fèglise.  On  pratiquait  de 
X>etit8  réservoirs  sous  les  combles  des  grands  monuments,  destinés  à  recueillir 
les  eaux  de  pluie,  et  à  chacun  de  ces  réservoirs  était  attachée  une  seringue/  Il 
suffit,  en  effet,  au  premier  moment,  d'une  petite  quantité  d'eau  pour  prévenir 
un  sinistre,  et  la  seringue  permettait  d'envoyer  cette  eau  sur  le  point  attaqué. 
Cette  même  cathédrale  de  Troyes  possède  encore  un  de  ces  engins,  qui  date 
du  XVI*  siècle.  Cet  objet  a  été  découvert  dans  les  combles  par  M.  Millet, 
architecte  diocésain  de  Troyes,  qui  a  bien  voulu  nous  en  fournir  un  dessin 
très  exact.  Il  est  fait  de  bronze,  avec  manche  de  bois  de  noyer.  Sur  la  base  du 
cylindre  sont  gravées  les  armes  du  chapitre  (voyez  en  A)  avec  les  deux  ini- 
tiales S  P,  Sanctus  Petrus,  patron  de  la  cathédrale.  Nous  donnons  en  B  le 
détail  de  la  fermeture  de  la  partie  postérieure,  et  du  piston,  garni  de  cuir,  en 
C  Cet  ustensile  est  d'une  conservation  parfaite  et  fabriqué  avec  un  soin 
extrême. 

'  Cet  ouvrage,  dont  j'ai  eu  tout  récemment  l'occasion  de  faire  l'acquisition, 
X>orte  le  titre  suivant  : 

T?iéaire  des  instruments  mathématiques  et  méchaniques  de  Jacques 
Besson^  Dauphinois^  docte  mathématicien^  avec  rinterprétation  des  figures 
dicduy  par  François  BervcUd,  par  Barthélémy  Vincent,  MDLXXVm. 

Nous  y  lisons  :  Proposit,  LU,  Espèce  d'artifice  nouveau  propre  à  jeter  l'eau 
contre  le  feu,  memement  lorsque  la  flamme  empesche  que  nul  ne  peut  appro- 
cher de  l'édifice  qui  ard 


-  296  — 

deurs,  et  qu'elle  venait  de  recevoir  de  Hollande,  qui  paraît  être  la 
patrie  de  ce  genre  d'appareils,  quatre  pompes  d'un  système  tout 
à  fait  nouveau,  et  dont  on  avait  l'air  de  faire  grand  cas*. 

Ces  pompes,  récemment  inventées,  étaient  appelées  Schlangerv- 
feuerspritzen,  et  formaient  l'intermédiaire  entre  les  pompes  ordi- 
naires à  bâche  et  les  pompes  aspirantes  et  foulantes. 

Une  sorte  d'entonnoir  mobile  fWassersackJ  était  relié  à  la 
bâche  de  la  pompe  par  un  boyau  plus  ou  moins  long,  et  pouvait 
être  placé  auprès  d'une  prise  d'eau*,  d'une  rivière  ou  de  tout 
autre  endroit  convenable,  servant  ainsi  à  alimenter  la  pompe  et 
remplaçant  la  chaîne  à  bras  d'hommes.  Ce  système  était  trouvé 
très  compliqué  alors;  aussi  les  instructions  et  les  recommanda- 
tions ne  sont-elles  pas  ménagées. 

Un  peu  avant  cette  époque,  au  miheu  du  XVII®  siècle,  l'envoi 
que  fait  la  ville  de  Colmar  à  Strasbourg  d'un  potier  d'étain  et  d'un 
fondeur  de  cloches  pour  étudier  de  nouveaux  engins  appelés 
€  Fetverspritzen* ,  >  prouve  que  les  pompes  à  incendie  apparurent 
dans  notre  province  au  moment  où  elles  se  répandirent  en  France 
et  en  Allemagne. 

Depuis  deux  cents  ans,  il  faut  le  dire,  les  progrès  jusqu'ici 
n'avaient  pas  été  bien  grands.  Depuis  peu  de  temps  seulement  on 
est  entré  dans  une  nouvelle  voie  plus  conforme  à  l'état  d'avance 
ment  de  la  mécanique.  La  vulgarisation  de  la  pompe  à  vapeur 
venant  d'Angleterre  et  d'Amérique  en  est  la  preuve.  Aujourd'hui 
même  nous  voyons  la  grande  industrie  employer  des  moyens 
nouveaux  plus  efficaces  encore.  Espérons  que  ces  moyens  ne 
tarderont  pas  à  se  répandre,  et  qu'on  donnera  de  plus  en  plus 
de  soins  à  cette  partie  importante  de  nos  services,  si  souvent  par 
trop  négligée. 

^  Der  Stadt  Leipzig  Ordnungen,  Leipzig,  1701. 

'  En  1701,  Leipzig  avait  tout  un  système  de  bornoB-fontaines  et  de  distri- 
butions d'eau  pour  le  cas  d'incendie. 

^  Lettre  adressée  le  31  décembre  1646  à  Tammeistre  régent  de  Strasbourg, 
par  \9f  ville  de  Golmar.  (Renseignements  dus  à  M.  X.  Mossmann.) 


297  — 


PREMIÈRE  PARTIE. 

De  la  prévention  des  incendies  au  point  de  vue 

de  la  construction. 

Si  nous  avions  aujourd'hui  à  créer  de  nouveaux  établissements, 
nous  les  construirions  de  telle  manière  que  le  danger  de  propaga- 
tion du  feu  fût  réduit  à  sa  plus  simple  expression. 

On  pourrait  alors  songer  sérieusement  à  devenir  son  propre 
assureur  en  mettant  chaque  année  en  réserve  une  somme  qui, 
grossie  des  intérêts,  ne  tarderait  pas  à  être  assez  considérable 
pour  parer  à  toute  éventualité. 

On  aurait  ainsi  un  établissement  exempt  d'une  charge  qui  est 
aujourd'hui  très  lourde. 

Sans  construire  des  bâtiments  tout  à  fait  fire-proofy  nous  arri- 
verions, par  une  série  de  dispositions  bien  comprises,  à  rendre 
nos  bâtiments  à  peu  près  incombustibles,  et  nous  aurions  en 
même  temps  la  certitude  de  ne  pas  voir  un  sinistre  arriver  à  des 
proportions  qui  en  font  de  véritables  catastrophes. 

La  construction  des  bâtiments  véritablement  fire-proof  est  très 
usitée  en  Angleterre,  parce  que  la  fonte  et  la  brique  y  sont  à  des 
prix  sensiblement  plus  bas  que  dans  notre  pays,  et  elle  y  a  acquis 
un  grand  développement. 

Le  nouveau  mode  de  construction  (fig.  4)  qui  permet  de  sup- 
primer les  grands  voûtages,  toujours  difficiles  à  faire  et  quelque- 
fois dangereux,  et  de  les  remplacer  par  de  petites  voûtes  trans- 
versales d'une  ouverture  trois  ou  quatre  fois  moins  grande  (fig.  2), 
a  puissamment  contribué  à  répandre  ce  genre  de  construction, 
qui  offrait  auparavant  de  sérieuses  difficultés  et  beaucoup  moins 
de  sécurité. 

Les  constructions  fire-proof  auraient  certainement  commencé 
à  se  répandre  chez  nous,  si  une  fâcheuse  et  énorme  hausse  ne 
venait  de  se  produire  sur  le  prix  du  fer  et  de  la  houille. 


—  298  — 

Les  ingénieurs  et  les  architectes  ne  raisonnent  pas  assez  la 
question  des  chances  de  feu  ;  il  est  facile  de  s'en  apercevoir  à  la 
manière  dont  sont  généralement  faits,  par  exemple,  les  murs  de 
feu,  les  corniches,  etc. 

Quand  on  a  construit  plusieurs  bâtiments  avec  le  désir  de  les 
aménager  sous  ce  rapport  aussi  convenablement  que  possible,  on 
arrive  certainement  à  des  résultats  très  sérieux,  et  dont  Fimpor- 
tance  n'échappera  à  personne. 

Nous  allons  donner  rapidement  l'indication  de  quelques  bons 
préservatifs,  moyens  reconnus  bons  par  la  grande  expérience  que 
nous  avons  des  incendies  industriels:  triste  expérience  qui  nous 
pousse  à  nous  ingénier  sans  relâche  à  les  rendre  le  plus  rares 
possibles. 

Un  des  meilleurs  moyens  pour  empêcher  la  propagation  du 
feu,  sont  les  plafonds. 

On  fait  quelquefois  aux  endroits  dangereux  des  plafonds  sur 
treillages  en  fil  de  fer,  mais  ils  sont  plus  chers  que  les  plafonds 
sur  lattes  de  bois;  ceux-ci,  lorsqu'ils  sont  bien  faits,  sont  très 
suffisants,  et  peuvent  résister  pendant  très  longtemps  à  l'action 
d'une  forte  chaleur  et  même  des  flammes. 

Nous  sommes  persuadés  que  si  la  plupart  de  nos  salles  de  fila- 
tures de  Mulhouse  avaient  été  plafonnées,  nous  aurions  eu  à  enre- 
gistrer deux  fois  moins  de  sinistres.  Nous  croyons  également  que 
l'augmentation  des  frais  de  premier  établissement  qui  en  serait 
résulté,  aurait  été  largement  compensée  par  la  différence  sur  les 
primes  d'assurances;  elles  n'eussent  pas  monté  aussi  vite  et  atteint 
les  proportions  actuelles. 

A  côté  du  danger  causé  par  l'absence  de  plafonds,  il  ne  faut 
pas  oublier  de  citer  la  corniche  qui,  neuf  fois  sur  dix,  propage  le 

feu. 

On  devrait  s'interdire  de  construire  des  corniches  en  bois  ou 

de  faire  dépasser  les  chevrons  des  toits;  l'aspect  des  bâtiments  en 
souffrirait  peut-être,  mais  cet  inconvénient  serait  largement  com- 
pensé par  les  avantages  qu'on  en  retirerait. 


—  299  — 

« 

Du  reste,  notre  architecture  industrielle  de  Mulhouse  n'est  pas 
assez  soignée  pour  que  la  raison  ci-dessus  empêche  de  mettre  à 
exécution  cette  règle  si  importante,  que  les  corniches  doivent 
toujours  et  dans  tous  les  cas  être  faites  en  brique  ou  en  matière 
incombustible  \ 

On  voit  souvent  établir  à  grands  frais  des  murs  de  feu  dépas- 
sant les  toits,  et  on  laisse  subsister  à  côté  de  ce  moyen  préser- 
vatif des  corniches  en  bois  et  même  des  corniches  qui  ne  sont 
pas  coupées  par  le  mur  de  feu.  Les  architectes  qui  exécutent  ces 
genres  de  travaux  n'ont  occasionné  que  des  dépenses  et  provoqué 
peut-être  une  trompeuse  sécurité;  nous  le  répétons,  avant  tout 
renoncez  aux  corniches  combustibles  et  faites  des  murs  de  feu  qui 
divisent  réellement  les  bâtiments  en  plusieurs  parties. 

De  bons  murs  de  feu  doivent  être  construits  en  briques.  En 
cas  de  feu,  le  moellon  est  détérioré  et  les  murs  (principalement 
ceux  qui  supportent  des  scellements)  sautent  facilement. 

Ces  murs  de  feu,  quand  ils  sont  placés  à  l'extrémité  d'un  bâti- 
ment, doivent  être  assez  épais  pour  pouvoir,  à  la  rigueur,  se  tenir 
debout  tout  seuls  ;  on  peut  risquer  sans  cela  de  terribles  accidents. 

Il  est  essentiel,  et  cependant  cela  ne  se  fait  presque  jamais,  de 
ne  pas  faire  passer  des  poutrages  à  travers  un  mur  de  feu.  Les 
pannes,  ainsi  que  les  lattes  des  toitures,  devront  être  coupées  à 
fleur  du  mur,  et  si,  pour  une  raison  quelconque,  on  ne  veut  pas 
faire  dépasser  le  mur  de  feu  au-dessus  des  tuiles,  il  est  nécessaire 
que  celles-ci  soient  placées  sur  le  mortier  même,  afin  que  le  feu 
ne  puisse  pas  se  propager  par  les  lattes  de  toiture. 

Depuis  quelques  années  déjà,  partout  où  nous  avons  construit 
des  murs  de  feu,  les  pannes  reposent  sur  des  petits  supports  en 
fonte  scellés  contre  chaque  côté  de  ce  mur  (fig.  3). 

'  Une  ordonnance  de  police  défend  du  reste  la  construction  de  corniches 
en  bois  dans  le  rayon  de  Mulhouse,  mais  elle  n'est  pas  toujours  observée,  et 
dès  que  nous  sortons  dudit  rayon,  nous  remarquons  qu'on  n'y  apporte  plus 
la  moindre  attention. 


—  300  — 

Un  mur  de  feu  qui  a  des  ouvertures  fermées  par  des  portes  en 
bois,  ne  remplit  pas  le  but  voulu. 

Il  faut  que  toutes  les  ouvertures  puissent  être  fermées  à  l'aide 
de  portes  en  fer  bien  construites;  nous  disons  bien  construites, 
car  il  faudra  qu'elles  soient,  contre  l'habitude,  solidement  éta- 
blies et  montées  sur  deux  cadres  fixés  de  chaque  côté  du  mur  par 
des  boulons  le  traversant  de  part  en  part,  et  non  scellées  simple- 
ment à  un  mur  qui  peut  se  crevasser  et  cesser  de  les  maintenir 
au  moment  où  elles  sont  le  plus  nécessaires. 

Quand  à  côté  des  portes  se  trouvent  des  ouvertures  de  ventila- 
tion ou  autres,  nous  engageons  à  adopter  une  disposition  dans  le 
genre  de  celle  qui  est  indiquée  par  la  figure  5. 

Elle  assure  la  fermeture  de  ces  passages  qui,  à  un  moment 
donné,  pourraient  être  dangereux. 

On  sait  qu'il  ne  suffit  pas  d'avoir  des  murs  de  feu  et  des  portes 
en  fer  pour  que  le  feu  ne  se  propage  pas;  pour  arriver  à  ce 
résultat,  il  faut  que  ces  portes  soient  fermées.  Nous  indiquons  au 
dernier  chapitre,  qui  traite  de  la  surveillance  à  exercer,  comment 
dans  certains  cas,  on  peut  arriver  à  obliger  les  surveillants  à  les 
tenir  fermées.   (Voir  fig.  4.) 

Parmi  les  causes  générales  de  danger,  dans  un  établissement, 
nous  citerons  également  les  poêles  et  fourneaux  qui  heureusement 
tendent  de  [plus  en  plus  à  disparaître,  et  sont  avantageusement 
remplacés  par  des  chauffages  à  la  vapeur. 

C'est  aux  directeurs  à  veiller  à  ce  que  partout  où  il  y  a  des 
fourneaux,  on  les  entoure  de  murs  de  briques,  et  qu'on  défende  de 
rassembler  dans  leur  voisinage  des  copeaux  ou  toutes  autres 
matières  inflammables. 

Il  sera  toujours  prudent  de  faire  les  carrelages  de  briques  qui 
les  supportent  et  les  petits  murs  dont  on  devrait  les  entourer 
dans  certains  cas,  assez  grands,  et  de  conserver  la  réserve  de 
combustible  dans  des  caisses  en  tôle  non  adossées  au  fourneau. 

La  disposition  vicieuse  des  becs  de  gaz  peut  aussi  être  une 
cause  fréquente  d'accidents. 


—  304  — 

Nous  nous  bornerons  à,  dire  qu'ils  doivent  être  montés  sur  de 
longs  bras  très  éloignés  des  cloisons  ou  des  piliers  contre  lesquels 
ils  sont  attachés.  On  évitera  ainsi  de  mettre  le  feu  à  la  cloison  ou 
au  support,  et  de  fondre  le  tuyau  même  d'arrivée  du  gaz,  qu'on  a 
le  tort  de  faire  en  cet  endroit  en  plomb  au  lieu  d'employer  du  fer 
(jui  ne  fond  pas. 

Nous  croyons  utile  de  donner  le  croquis  (fig.  6)  du  robinet  de 
gaz  que  nous  employons;  il  est  économique  et  a  l'avantage  de 
conserver  la  clé  du  robinet  quand  la  petite  vis  de  retenue  vient  à 
se  détacher;  cela  n'a  pas  lieu  dans  la  plupart  des  becs  qui  ont  la 
poignée  du  robinet  tournée  vers  le  bas. 

Nous  terminerons  l'énoncé  de  ces  quelques  conseils  par  la 
recommandation  de  bâtir  bien  isolés  et  de  diviser  autant  que  pos- 
sible en  plusieurs  parties  les  bâtiments  où  les  risques  d'incendie 
sont  les  plus  grands.  Les  séchoirs,  les  étendages  sont,  comme  les 
théâtres,  appelés  à  brûler  fréquemment.  Puisqu'ils  sont  en  quel- 
que sorte  prédestinés  à  être  incendiés  (ce  que  prouve  du  reste 
l'élévation  de6  primes),  disposons-les  donc  de  manière  à  ce  qu'ils 
puissent  brûler  en  faisant  autour  d'eux  le  moins  de  mal  possible. 

C'est  pour  cette  raison  que  le  grand  bâtiment  servant  d'oxyda- 
tion dans  notre  fabrique  d'indienne,  ayant  été  récemment  recons- 
truit à  la  suite  d'un  sinistre,  a  été  divisé  en  sept  compartiments 
séparés  tous  par  des  murs  de  feu  dépassant  le  toit;  il  est  probable 
que  là  au  moins  nous  n'avons  plus  à  craindre  de  sinistre  général. 

Les  sinistres  partiels  qui  pourraient  y  éclater  seront  prompte- 
ment  maîtrisés;  en  outre,  les  poutrages  sont  disposés  de  manière 
à  tamber  facilement  et  sans  détériorer  les  murs;  on  voit  par  là 
que  la  prévoyance  trouve  à  s'exercer  même  ed  vue  des  sinistres. 


—  302 


DEUXIÈME  PARTIE. 
Appareils  pour  combattre  le  feu. 

Ce  chapitre  comprendra  la  description  d'appareils  entièrement 
nouveaux  et  d'appareils  généralement  peu  connus;  je  ne  m'occu- 
perai qu'accidentellement  des  appareils  courants,  pompes  à  incen- 
die et  autres  connus  de  tout  le  monde,  et  dont  on  peut  trouver  la 
description  dans  des  livres  et  manuels  spéciaux. 

A.  —  Extincteurs. 

Tout  d'abord  nous  parlerons  d'appareils  dits  <ic  extincteurs,  » 
qui,  appelés  à  figurer  aux  débuts  d'un  incendie,  peuvent  rendre 
les  plus  grands  services. 

Diversement  appréciés  par  les  praticiens,  nous  n'hésiterons  pas 
à  en  recommander  chaudement  l'emploi,  à  condition  qu'on 
veuille  toutefois  se  conformer  à  quelques  recommandations  bien 
simples  que  Ton  trouvera  plus  loin,  et  qui  rendront  ces  appareils 
réellement  pratiques. 

Les  extincteurs  ne  sont  autre  chose  que  des  réservoirs  fermés 
hermétiquement,  construits  en  tôle  ou  tout  autre  métal,  que  Ton 
remplit  en  partie  d'eau  et  en  partie  d'un  agent  qui  développe  sur 
ce  liquide  une  pression  assez  considérable  pour  qu'il  soit  projeté 
avec  force  hors  de  l'appareil,  lorsqu'on  ouvre  le  robinet  pour  s'en 
servir. 

Il  y  a  deux  systèmes  d'extincteurs;  les  uns  dits  extincteurs 
chimiques,  fonctionnent  à  Taide  de  compositions  chimiques,  les- 
quelles, introduites  dans  l'eau,  se  délayent  et  produisent  un  déga- 
gement énergique  de  gaz,  et  par  conséquent  une  pression. 

Les  autres  fonctionnent  à  l'aide  de  l'air  comprimé. 

Ce  sont  les  extincteurs  chimiques  qui  sont  les  plus  répandus. 

Ils  ont  été  transformés  à  plusieurs  reprises  et  semblent  aujour- 
d'hui être  bien  compris.  Ces  appareils,  transportables  à  dos 
d'homme  et  généralement  placés  dans  l'intérieur  des  ateliers, 


—  303  — 

aux  endroits  les  plus  dangereux  (batteurs  dans  les   filatures, 
menuiseries,  etc.),  doivent  être  sous  la  main  à  toute  éventualité. 

Il  sont  fort  simples  et  se  composent  :  d'un  récipient,  dont 
la  fermeture  hermétique  est  d'une  nécessité  absolue  pour  la  con- 
servation de  la  pression  ;  et  d'im  tube  percé  de  trous,  destiné  à 
faire  pénéter  dans  Tintérieur  les  agents  chimiques  nécessaires 
pour  le  faire  fonctionner. 

Ce  tube  pénètre  de  toute  sa  longueur  dans  l'extincteur  et  est 
vissé  à  sa  paroi  inférieure,  afin  que  la  garniture  en  soit  toujours 
noyée  et  par  conséquent  plus  hermétique. 

Au  bas  de  l'appareil  se  trouve  le  robinet  de  décharge,  qui  porte 
un  boyau  en  caoutchouc  terminé  par  une  petite  lance. 

Sur  les  côtés  sont  fixées  deux  courroies  qui  permettent  de 
porter  l'extincteur  sur  le  dos. 

Pour  le  faire  fonctionner,  il  suffit  d'ouvrir  le  robinet  et  de  diri- 
ger contre  la  partie  menacée  le  jet,  qui  durera  jusqu'à  ce  que 
l'extincteur  soit  vide. 

La  durée  de  ce  jet  est  évidemment  proportionnelle  à  la  dimen- 
sion de  son  ouverture  et  à  la  capacité^du  récipient  ;  mais  il  convient, 
afin  de  ne  pas  avoir  un  appareil  trop  lourd,  de  ne  pas  dépasser 
un  poids  total  de  kil.  30,  récipient  compris,  c'est-à-dire  d'une 
contenance  de  20  litres  environ. 

C'est  le  poids  maximum  qu'on  puisse  faire  porter  aisément  par 
un  homme. 

La  durée  du  jet  d'un  appareil  de  dimension  moyenne  est  de 
8  à  iO  minutes;  c'est  déjà  beaucoup  d'avoir  toujours  sous  la  main 
un  secours  immédiat  de  cette  valeur. 

On  peut  dire  que  la  pression  se  conserve  à  peu  près  indéfini- 
ment dans  un  appareil  bien  conditionné;  elle  varie,  suivant  la 
charge,  de  4  à  8  atmosphères. 

Les  charges,  généralement  composées  de  bicarbonate  de  soude 
et  d'acide  tartrique,  sont  remplacées  avantageusement  par  un 


—  304  — 

mélange  de  sulfate  d'alumine  et  de  bicarbonate  de  soude  qui  fad- 
lile  l'extinction*. 

Les  extincteurs  à  air  comprimé,  d'invention  plus  récente,  sont 
construits  à  peu  près  de  la  même  façon,  avec  la  seule  différence 
qu'une  petite  pompe  à  comprimer  l'air  y  est  ajoutée. 

Pour  les  charger,  on  y  introduit  d'abord  une  certaine  quantité 
d'air  à  une  pression  déterminée,  puis  on  y  injecte  avec  la  même 
pompe  une  quantité  d'eau  également  déterminée.  Voici  mainte- 
nant quelles  sont  les  précautions  à  prendre  pour  que  ces  appa- 
reils conservent  leur  pression. 

Avant  tout  ils  devront  être  placés  dans  des  armoires  fermées, 
dont  la  clef  se  trouvera  dans  un  endroit  accessible,  ou  mieux, 
sous  une  cage  en  verre  qui  pourra  être  brisée  à  la  première 
alerte. 

Sans  cette  précaution,  on  toucherait  souvent  à  l'appareil  qui  se 
trouverait  vide  ou  en  partie  vidé  au  moment  où  l'on  voudrait  s'en 
servir. 

Par  ce  même  motif,  il  est  indispensable  de  pouvoir  se  rendre 
compte  du  maintien  de  la  pression  des  extincteurs,  sans  qu^il  soit 
nécessaire  pour  cela  de  perdre  du  liquide  en  les  essayant. 

A  cet  effet  on  emploiera  des  manomètres  qui  pourront  être 
vissés  sur  le  raccord  que  porte  le  tuyau  de  sortie.  Il  sera  ainsi 
possible  de  s'assurer  fréquemment  de  l'état  de  la  pression  inté- 
rieure, sans  pour  cela  perdre  une  goutte  d'eau. 

L'emploi  des  extincteurs  de  l'un  et  l'autre  système  est  égale- 
ment recommandable  pour  les  établissements  industriels  ou  com- 
merciaux. 

Nous  en  conseillerons  moins  l'emploi  dans  les  maisons  parti- 
culières et  dans  des  localités  où  il  n'y  a  pas  nécessité  d'en  avoir 

^  Le  mélange  de  sulfate  d'alumine  et  de  bicarbonate  de  soude  produit  au 
contact  de  Teau  du  gaz  acide  carbonique  ;  en  outre  il  se  forme  du  sulfate  de 
soude  et  de  Talumine  en  gelée.  Cette  gelée  reste  en  suspension  et,  projetée 
avec  l'eau  sur  les  parties  embrasées,  elle  les  pénètre  et  les  rend  plus  difficile- 
ment combustibles.  Quant  à  l'adde  carbonique,  c'est  lui  qui  donne  à  l'appa- 
reil la  pression  nécessaire  pour  son  fonctionnement 


—  305  — 

un  certain  nombre  ;  car  presque  toujours  il  arrivera  que  l'appa- 
reil ne  fonctionnera  pas  au  moment  utile,  faute  d'avoir  pris  les 
dispositions  indispensables  dont  nous  venons  de  parler. 

Chacun  des  deux  systèmes  a  ses  avantages  et  ses  petits  incon- 
vénients. 

Si  la  charge  de  Textincteur  à  air  comprimé  ne  coûte  rien,  le 
contenu  de  l'appareil  chimique  a  sur  l'autre  l'avantage  de  mieux 
éteindre  pour  les  raisons  énoncées  plus  haut;  si  le  second  de  ces 
appareils  a  sur  son  concurrent  le  désavantage  d'avoir  plusieurs 
ouvertures  au  lieu  de  n'en  avoir  qu'une  seule,  ce  qui  augmente 
les  chances  de  déperdition  de  pression,  il  a  par  contre  l'avantage 
de  pouvoir  se  recharger  en  quelques  minutes  avec  la  petite  pompe 
qui  y  adhère,  et  de  pouvoir,  lorsqu'il  est  vide,  servir  de  pompe  à 
incendie  ordinaire;  il  suffit  pour  cela  de  le  placer  dans  un  réci- 
pient qu'on  puisse  alimenter. 

En  résumé,  et  quoiqu'il  ait  des  chances  de  détérioration  plus 
grandes,  c'est  l'extincteur  chimique  que  nous  avons  placé  dans 
nos  ateliers  \ 

Ce  qui  nous  prouve  du  reste  qu'il  est  généralement  préféré, 
c'est  qu'on  a  à  peu  près  cessé  la  construction  des  petits  extinc- 
teurs à  air  comprimé. 

Pour  pouvoir  mieux  utiliser  ce  genre  d'appareil  et  pour  com- 
pléter notre  matériel  d'incendie,  nous  avons  fait  construire  un 
petit  chariot  à  deux  roues  excessivement  léger  et  portant  deux 
extincteurs.  (Voir  fîg.  7). 

Ce  chariot  est  traîné  par  le  premier  homme  qui  se  trouve  prêt, 
et  quand  nous  avons  une  alerte,  c'est  toujours  le  premier  secours 
qui  arrive  sur  les  lieux. 

L'utilité  des  extincteurs  m'a  donné  l'idée  d'en  essayer  l'appli- 
cation en  grand,  et  en  employant  alors  dans  ce  cas  particuUer 
l'air  comprimé.  Dans  le  courant  de  l'année  4872,  je  fis  construire 
un  appareil  d'un  volume  de  2  mètres  cubes,  c'est-à-dire  d'une 

'  Construction  Wallerand,  de  Paris. 


—  306  — 

capacité  d'environ  soixante-dix  fois  plus  grande  que  celle  d'un 
extincteur  ordinaire. 

Les  essais  répondirent  à  mon  attente,  et  le  succès  obtenu  nous 
permet  de  songer  aujourd'hui  au  développement  de  cette  idée. 

Ce  grand  appareil  ne  pourra  cependant,  malgré  sa  grande  uti- 
lité, jamais  être  très  répandu;  son  prix  relativement  élevé  s'y 
oppose  et  son  entretien  nécessite  des  soins  qui  ne  peuvent  être 
donnés  que  par  le  personnel  spécial  d'un  grand  établissement; 
mais  il  n'en  sera  pas  moins  très  utile  comme  complément  des 
moyens  préventifs  pour  le  service  de  la  grande  industrie  ou  pour 
un  groupe  de  petits  établissements,  ou  encore  pour  le  service 
d'une  ville. 

Qu'on  se  figure  un  grand  réservoir  cylindrique  de  un  mètre  de 
diamètre,*  en  tôle  d'acier,  d'une  épaisseur  de  12  millimètres, 
monté  sur  des  brancards  et  supporté  par  deux  grandes  roues. 

L'axe  du  cylindre  est  incliné  à  45'  environ,  et  le  chariot  est 
traîné  par  deux  chevaux  attelés  l'un  devant  l'autre. 

Au  bas  de  l'appareil  se  trouve  une  valve  qui  porte  un  raccord 
à  son  extrémité.  C'est  par  cet  orifice  unique  que  se  chaire 
l'extincteur,  et  c'est  là  aussi  que  se  fixent  les  boyaux  pour  la 
décharge. 

Cette  valve,  construite  avec  les  plus  grands  soins,  porte  un 
embranchement  sur  lequel  sont  fixés  deux  manomètres  étalons 
indiquant  la  pression  de  l'appareil,  et  permettant  de  savoir  au 
juste  quelle  est  cette  pression  pendant  la  charge;  par  conséquent 
on  évitera  les  accidents  pouvant  résulter  de  l'absence  de  soupapes 
de  sûreté. 

Sur  les  côtés  des  brancards  sont  accrochés  les  boyaux,  la  lance 
et  différentes  pièces  accessoires. 

La  capacité  totale  du  récipient  est  de  2  mètres  cubes  et  la 
charge  de  1 ,500  litres  d'eau. 

Le  poids  de  tout  l'appareil  est,  vide,  de  2,000,  et  plein,  de 
3,500  kilos.  11  peut  être  facilement  traîné  par  deux  chevaux  et,  à 


—  307  — 

la  rigueur,  par  un  seul  cheval,  quand  les  routes  ne  sont  pas  trop 
mauvaises. 

Âfm  de  donner  une  bonne  idée  de  la  construction  de  cet 
extincteur,  nous  joignons  à  la  vue  générale,  que  Ton  trouvera  à 
la  fin  de  cette  note,  une  vue  de  la  valve  à  grande  échelle.  (Voir 
fig.8.) 

On  remarquera  que  la  soupape  de  fermeture  est  disposée  de 
manière  à  ce  que  la  pression  même  de  l'eau  aide  à  la  fermeture. 

Pour  éviter  toute  fuite  et  par  surcroît  de  précaution,  on  visse 
un  couvercle  sur  l'extrémité  de  la  pièce  qui  porte  le  raccord. 

On  remarquera  également  qu'un  tuyau  part  de  la  valve  et  va 
plonger  jusqu'au  fond  de  l'extincteur. 

C'est  ce  tuyau  qui  permet  de  le  vider  jusqu'à  la  dernière  goutte  *. 

Pour  opérer  la  charge,  voici  comment  on  procède.  Après  avoir 
relié  le  récipient  à  une  pompe  à  air  (au  moyen  d'un  fort  tube  en 
caoutchouc  de  la  même  sorte  que  ceux  dont  on  se  sert  pour 
essayer  les  chaudières  à  la  presse  hydraulique,  et  assez  épais  pour 
résister  à  des  pressions  de  25  à  30  atmosphères),  on  introduit  de 
l'air  jusqu'à  4  atmosphères. 

^  On  arrivera  sans  doute  à  trouver  une  disposition  meiUeure  que  celle  que 
nous  avons  adoptée  pour  la  construction  de  cet  appareil  d'essai 

Ainsi,  gr&ce  à  l'invention  toute  récente  d'une  pompe  qui  permet  de  comprimer 
facilement  Tair  jusqu'à  20  ou  25  atmosphères,  nous  serions  tentés  d'expéri- 
menter la  disposition  suivante  : 

An  lieu  d'uu  seul  corps  cylindrique,  nous  en  placerions  deux  sur  le  môme 
char.  Le  volume  des  deux  récipients  serait  dans  le  rapport  de  1  à  5,  et  le  plus 
petit  seulement,  parfaitement  étanche,  contiendrait  la  réserve  d'air  comprimé. 

On  ne  laisserait  pénétrer  cet  air  dans  le  grand  récipient,  qui  serait  rempli 
d'eau,  qu'au  fur  et  à  mesure  des  hesoina 

Les  avantages  de  cette  disposition  seraient  les  suivants  : 

Construction  plus  fisàcUe  et  poids  moins  grand.  En  effet,  la  partie  la  plus  volu- 
mineuse de  l'appareil  n'ayant  plus  à  conserver  indéfiniment  l'air  et  l'eau  à  de 
fortes  pressions,  elle  pourra  être  moins  soignée,  et  pour  cette  même  raison  il 
sera  possihle  de  ne  pas  donner  autant  d'épaisssur  au  métal,  en  admettant 
toutefois  que  Ton  n'agisse  sur  l'eau  qu'avec  des  pressions  de  4  à  5  atmos- 
phères, ce  qui  est  parfaitement  suffisant  pour  la  projection  de  l'eau  ;  quant  à 
l'inconvénient  qui  pourrait  résulter  d'une  trop  forte  pression  au  moment  où 
l'on  ferait  pénétrer  l'air  comprimé  dans  le  grand  récipient,  on  l'évitera  en  met- 
tant une  soupape  de  sûreté  sur  l'appareU. 

TOME  XLm.  AOUT  1873.  20 


—  308  — 

On  arrête  alors  la  pompe  à  air,  et  on  la  remplace  par  une 
pompe  à  eau  du  gem'e  des  pompes  de  presses  hydrauliques. 

On  injecte  de  l'eau  jusqu'à  ce  que  la  pression  ait  atteint 
20  atmosphères;  ce  qui  arrive  après  une  injection  de  1,500 
litres  d'eau,  et  il  suffît  alors  de  fermer  soigneusement  la  valve 
pour  que  l'appareil  reste  chargé  et  prêt  à  fonctionner. 

Ainsi  chaîné,  l'extincteur  se  conserve  indéfiniment  en  pression 
s'il  a  été  bien  construit. 

Des  expériences,  souvent  répétées,  nous  ont  prouvé  que  l'appa- 
reil fournit,  pendant  25  minutes  environ,  un  jet  plein  et  continu 
de  un  litre  par  seconde. 

L'eau  est  d'abord  lancée  avec  une  pression  de  20  atmosphères, 
et  la  dernière  goutte  part  sous  l'effort  d'une  pression  de  4  atmo- 
sphères. 

Il  est  à  remarquer  que  sous  ces  pressions  si  différentes  le  jet 
conserve  à  très  peu  de  chose  près  la  même  intensité;  ce  fait 
s'expUque  aisément  :  tout  le  monde  sait  en  effet  que  lorsqu'on 
dépasse  certaines  pressions,  l'eau  projetée  se  pulvérise  et  se  divise 
au  contact  de  l'air. 

Du  reste,  pour  atteindre  avec  notre  extincteur  des  hauteurs  qui 
répondent  à  ces  grandes  pressions,  pressions  qui  pourraient  faire 
croire  à  la  possibilité  d'atteindre  des  hauteurs  fabuleuses,  il  suffi- 
rait d'augmenter  le  diamètre  du  jet. 

Nous  ne  le  conseillerons  pas,  car  cet  appareil  est  surtout 
construit  en  vue  de  produire  un  jet  de  longue  durée.  S'il  était 
cependant  nécessaire  d'arriver  à  de  grandes  hauteurs,  à  la  cor- 
niche d'un  étendage  par  exemple,  nous  préférerions  faire  monter 
les  boyaux  comme  on  le  fait  habituellement  quand  on  manœuvre 
des  pompes  ;  la  pression  de  l'extincteur  est  assez  forte  pour  ame- 
ner l'eau  sur  les  bâtiments  les  plus  élevés. 

A  ceux  qui,  après  l'avoir  vu  fonctionner,  seraient  pris  du  désir 
d'en  construire  un  semblable  ou  analogue,  nous  dirons  qu'un 
réservoir  en  tôle  d'acier,  en  supposant  même  que  la  construction 
en  soit  très  soignée,  ce  qui  du  reste  est  indispensable,  ne  tient 


—  309  — 

jamais,  à  froid,  l'eau  à  20  atmosphères,  et  encore  moins  Tair.  Ce 
n'est  qu'après  l'avoir  chargé  plusieurs  fois  et  avoir  fait  bien  rouil- 
ler l'intérieur  à  laide  d'une  dissolution  de  sel  ammoniaque,  que 
les  pores  du  métal  se  fermeront  complètement  et  que  l'appareil 
deviendra  réellement  étanche. 

Nous  ignorons  si  la  tôle  de  fer  est  assez  dense  pour  retenir 
indéfiniment  de  l'air  emprisonné  à  de  pareilles  pressions;  ce 
serait  un  essai  utile  à  faire,  car  ce  métal  coûte  moins  cher  que 
l'acier,  et  il  possède,  de  plus,  des  propriétés  élastiques  et  souples 
que  l'acier  n'a  pas,  et  qui  doivent  entrer  en  ligne  de  compte  dans 
le  choix  de  la  matière  première  pour  la  construction  d'appareils 
de  ce  genre.  Du  reste,  notre  grand  extincteur  soulève  une  ques- 
tion de  sécurité  sur  laquelle  je  crois  devoir  en  appeler  aux 
lumières  de  la  Société  industrielle. 

Il  s'agit  en  effet  de  tôles  d'acier  soumises  à  d'énormes  pres- 
sions. 

Les  variations  de  température,  que  ce  soit  de  la  chaleur  ou  du 
froid,  produisent  indistinctement  une  augmentation  du  volume  de 
l'eau  contenue  dans  l'appareil. 

De  ces  deux  dernières  causes  de  danger,  c'est  évidemment  la 
dernière  qui  est  la  seule  à  craindre;  car  si  l'eau  contenue  dans 
l'appareil  venait  à  geler,  il  pourrait  en  résulter  une  rupture  et  par 
conséquent  une  explosion. 

Il  est  presque  inutile  de  dire  que .  nous  ne  sommes  pas  restés 
longtemps  sans  chercher  à  écarter  cette  cause  d'accidents  graves, 
et  nous  pensons  y  être  arrivés  en  chargeant  l'appareil  avec  un 
mélange  d'eau  et  de  glycérine  au  lieu  d'employer  simplement  de 
Feau  pure. 

La  glycérine  est  incombustible  et,  ajoutée  à  l'eau,  elle  forme 
avec  celle-ci  un  mélange  qui  gèle  très  difficilement.  C'est  du  reste 
un  moyen  connu  et  habituellement  employé  pour  empêcher  la 
congélation  de  l'eau  dans  les  compteurs  à  gaz.  L'emploi  de  l'eau 
salée  offrirait  à  peu  près  les  mêmes  avantages. 


—  310  — 

Nous  allons  faire  une  nouvelle  série  d'expériences  et  essayer  de 
mélanger  à  l'eau  d'autres  corps,  tels  que  le  silicate  de  soude  par 
exemple,  qui  ont  sur  l'eau  pure  l'avantage  de  foiunir  un  jet  plus 
efficace  pour  l'extinction  du  feu.  Ces  corps  empêcheront  en  même 
temps  l'eau  d'absorber  une  certaine  quantité  de  l'air  comprimé 
dans  l'appareil,  et  par  cela  même  rendront  le  jet  plus  homogène. 

Nous  ajouterons,  pour  terminer,  que  nous  avons  également  été 
amenés  à  essayer  la  construction  de  ces  engins  nouveaux  par  les 
difficultés  de  tout  genre  et  les  frais  que  nous  avons  de  recruter  et 
d'entretenir  le  personnel  nombreux  et  bien  discipliné  qu'il  faut 
dans  nos  établissements  pour  le  service  d'incendie  (notre  corps  de 
pompiers  est  composé  de  trente-quatre  hommes  payés  spéciale- 
ment pour  ce  service). 

Le  grand  extincteur j  toujours  prêt  à  fonctionner,  est  manœuvré 
par  trois  hommes,  y  compris  le  voiturier;  il  nous  met  à  l'abri  de 
toutes  les  surprises  que  réserve  l'emploi  des  moyens  habituels, 
que,  du  reste,  nous  sommes  loin  d'exclure. 

B.  —  POMPES  A  INCENDIE. 

S'il  ne  convient  pas  de  recommander  l'emploi  d'extincteurs 
pour  les  maisons  d'habitation,  il  n'en  est  pas  de  même  de  l'em- 
ploi de  certaines  petites  pompes  à  incendie  qui  devraient  se  trou- 
ver plus  répandues. 

Nous  signalerons  comme  remplissant  parfaitement  les  condi- 
tions voulues  pour  le  service  des  maisons  et  des  ateliers,  une 
petite  pompe  anglaise  dite  c  Manchester  Pump,  »  qui  est  simple, 
solidement  construite  et,  eu  égard  à  ses  faibles  dimensions,  réelle- 
ment efficace. 

Nous  ne  comprenons  pas  que  des  appareils  si  peu  coûteux  et 
si  utiles  ne  soient  pas  plus  répandus,  et  nous  comprenons  encore 
moins  que  les  Compagnies  d'assurances,  quelquefois  si  exigeantes, 
n'imposent  pas  comme  condition  première  d'une  assurance 
importante  l'acquisition  de  semblables  engins. 


—  311  — 

Il  est  presque  inutile  de  répéter  que  bien  des  sinistres  pourront 
être  évités  lorsque  les  moyens  préventifs  seront  plus  répandus,  et 
lorsqu'on  arrivera  à  avoir  sous  la  main  des  moyens  propres  à 
combattre  le  feu  dès  sa  naissance. 

Quant  aux  établissements  industriels,  on  aura  beau  multiplier 
les  petits  moyens  d'extinction  et  avoir  à  sa  disposition  les  engins 
habituels,  il  faudra  nécessairement  aller  plus  loin  dans  cette  voie. 
La  fréquence  des  sinistres  même  l'exige,  et  il  y  aura  certes  écono- 
mie de  temps  et  d'argent  en  agissant  ainsi. 

Plusieurs  grandes  maisons  de  Mulhouse,  la  maison  André 
Kœchlin  et  C*  d'abord,  puis  la  nôtre  ensuite,  ont  construit  des 
pompes  assez  puissantes  pour  éteindre  de  forts  commencements 
d'incendie.  Nous  allons  nous  y  arrêter,  et  dans  le  courant  de  cette 
description  nous  aurons  l'occasion  de  parler  de  plusieurs  arran- 
gements nouveaux. 

A  la  suite  de  plusieurs  sinistres  dans  notre  établissement,  nous 
avons  dû  choisir  entre  les  différents  systèmes  de  pompes  à  vapeur 
connus. 

Les  pompes  à  vapeur  mobiles  anglaises,  du  genre  de  celles  que 
la  ville  de  Mulhouse  possède,  ne  nous  convenaient  pas;  le  prix  en 
est  très  élevé  et,  de  plus,  maniées  par  des  mains  novices,  elles 
peuvent  dans  certains  cas  être  dangereuses  et  donner  lieu  à  de 
graves  accidents. 

Les  pompes  à  vapeur  fixes,  système  américain,  paraissaient 
devoir  convenir  davantage,  mais  avaient  à  nos  yeux  le  défaut  de 
ne  pas  lancer  l'eau  avec  assez  de  régularité. 

Nous  ne  voulons  cependant  pas  porter  un  jugement  défavorable 
sur  ce  système  que  nous  connaissons  peu,  n'ayant  pas  été  à  même 
de  l'expérimenter  souvent  ;  il  doit  convenir  pour  des  installations 
modestes  et  est  d'un  prix  d'acquisition  très  raisonnable. 

L'hésitation  entre  ces  divers  systèmes  n'a  plus  existé  après  que 
nous  avons  eu  l'occasion  de  voir  fonctionner  chez  MM.  André 
KœchUn  et  C^  des  pompes  doubles,  à  double  effet,  et  pouvant 
débiter  par  plusieurs  lances  un  volume  de  3  mètres  cubes  d'eau 


—  342  — 

à  la  minute  à  de  grandes  hauteurs  et  avec  de  très  grandes  lon- 
gueurs de  boyaux. 

La  figure  10  donnera  une  parfaite  idée  de  ces  machines,  dont 
la  pareille  vient  d'être  montée  dans  notre  établissement. 

Nous  comptons  beaucoup  sur  l'efficacité  de  cette  pompe  qui, 
placée  au  milieu  du  groupe  principal  de  nos  bâtiments,  nous  per- 
mettra de  combattre  énergiquement  tout  commencement  d'incen- 
die, fût-il  déjà  assez  considérable. 

Elle  est  mue,  non  par  une  machine  à  vapeur  spéciale  comme 
chez  MM.  André  Kœchlin  et  C%  mais  par  une  machine  de  75 
chevaux  qui  conduit  habituellement  notre  parage,  et  à  côté  de 
laquelle  elle  se  trouve. 

On  peut  facilement  l'y  accoupler  à  l'aide  d'un  renvoi  de  roues. 

La  machine  à  vapeur  étant  reliée  à  deux  groupes  de  chaudières 
constamment  en  pression,  on  comprend  la  facilité  avec  laquelle 
on  peut  la  faire  manœuvrer. 

Cette  mise  eu  marche  est  d'autant  plus  prompte,  qu'il  y  a  en 
permanence  (jour  et  nuit,  dimanches  et  fêtes)  un  mécanicien  de 
service  dans  le  local  attenant. 

Les  gros  boyaux  de  toile  qu'il  faut  pour  conduire  au  loin  celle 
eau,  sont  déployés  facilement  à  l'aide  d'un  dévidoir  sur  char,  de 
construction  fort  simple,  sur  lequel  ils  sont  enroulés,  et  tous  réu- 
nis d'avance  au  moyen  de  raccords  (fig.  13). 

Il  fallait,  pour  rendre  l'exécution  de  ce  projet  possible,  des 
boyaux  en  toile  d'excellente  qualité,  le  cuir  étant  trop  lourd,  trop 
coûteux  et  pas  assez  résistant  et  durable. 

Nos  boyaux  ont  105  m/m  de  diamètre  intérieur*  et  supportent 
facilement  des  pressions  de  10  atmosphères. 

Il  est  bon  qu'on  n'ignore  pas  que  la  fabrication  des  boyaux  en 
toile  a  fait  de  grands  progrès  depuis  quelques  années  ;  aujourd'hui 


*  C'est  M.  J.  Schwarzenbach,  à  la  Séebourg,  à  Waedensweil  (canton  de 
Zurich),  qui  a  fabriqué  les  boyaux  de  toile  dont  nous  parlons;  ceux  de 
notre  grand  appareil  extincteur  ont  été  particulièrement  soignés,  et  suppor- 
tent, sans  rien  perdre,  une  pression  de  20  atmosphères. 


—  343  — 

on  en  trouve  de  très  résistants  et  si  bien  tressés  qu'ils  ne  perdent 
pas  une  goutte  d'eau,  même  au  début  de  la  manœuvre,  alors  que 
les  conduites  habituelles  en  perdent  des  flots. 

J'ai  vu  plusieiu^  personnes  hésiter  et  faire  de  petites  installa- 
tions, parce  qu'elles  craignaient  que  des  boyaux  ne  puissent  sup- 
porter une  pression  qui  dépassât  2  ou  3  atmosphères;  elles 
eussent  pris  un  tout  autre  parti  si  elles  avaient  eu  la  certitude  du 
contraire. 

Nous  donnons  à  la  fin  du  chapitre  en  note,  avec  deux  planches 
expHcatives  (fig.  14  et  fig.  15),  la  manière  dont  on  doit  ajuster  les 
raccords  aux  boyaux  de  toile.  C'est  un  ajustement  solide  et  tenant 
bien  la  pression. 

Afin  que  l'emploi  d'une  grande  pompe  soit  bien  pratique,  on 
comprendra  qu'il  faut  pouvoir,  depuis  le  foyer  de  l'incendie, 
l'arrêter  ou  la  faire  marcher  à  volonté. 

On  peut  même  dire  que  cela  est  indispensable,  car  le  torrent 
d'eau  qui  jaillit  hors  des  lances  est  tellement  impétueux,  qu'on  en 
est  sérieusement  embarrassé  quand,  pour  une  raison  ou  pour  une 
autre,  il  convient  de  ne  pas  lui  donner  son  libre  cours. 

Nous  sommes  arrivés  au  but  désiré  en  construisant  pour  cela 
un  petit  appareil  spécial;  c'est  un  dévidoir  portatif  à  pieds,  sur 
lequel  est  enroulé  un  double  fil  de  cuivre  ;  un  bouton  de  sonnerie 
électrique  se  trouve  sur  le  dévidoir  même,  et  la  sonnette  est  pla- 
cée à  côté  du  machiniste  dans  le  local  de  la  pompe.  (Voir  fig.  16.) 

On  déroule  jusqu'à  l'endroit  voulu  les  fils  de  fer  qui  y  sont 
enroulés,  et  on  dépose  l'appareil  par  terre  ;  il  suffit  alors  de  pres- 
ser le  bouton  pour  donner  les  signaux  de  marche  et  d'arrêt. 

Afin  d'éviter  les  accidents  pouvant  résulter  de  la  compression 
trop  grande  de  l'eau  dans  la  pompe  et  dans  les  boyaux,  par  suite 
de  L'emploi  d  un  moteur  aussi  puissant,  nous  avons  placé  sur 
la  pompe  deux  grandes  soupapes  de  sûreté  calculées  de  manière 
à  jouer  à  8  atmosphères. 

Elles  laissent  sortir  l'eau  lorsqu'il  y  a  excès  de  pression  dans 
les  organes  de  la  machine. 


—  314  — 

La  pompe  en  elle-même  n'a  rien  de  particulier;  elle  est  très 
solidement  établie,  et  tous  les  clapets  sont  en  caoutchouc. 

La  robineterie  est  entièrement  supprimée  et  remplacée  par  de 
petits  tiroirs  qui  sont  d'un  maniement  commode,  et  beaucoup 
moins  volumineux  que  les  robinets  ordinaires. 

Nous  en  donnons  un  croquis.  (Voir  fig.  17.) 

G.  —  BOYAUX  EN  TOILE.  —  SOINS  A  LEUR  DONNER.  —  MONTAGE 

DES  RACCORDS  SUR  LES  BOYAUX. 

Les  boyaux  en  toile  de  grand  diamètre  sont  difficiles  à  sécher; 
il  faut,  pour  y  arriver,  une  organisation  spéciale  si  l'on  veut  éviter 
une  détérioration  assez  prompte. 

On  fera  bien  de  les  étendre  dans  un  local  spécial  chauffable  en 
hiver  et,  si  possible,  isolé  des  autres  bâtiments,  afin  qu'ils  ne 
soient  pas  brûlés  en  cas  de  sinistre.  Ils  seront  ainsi  sous  la  main 
dans  le  cas  où  on  aurait  à  les  employer  avant  leur  séchage  complet 

11  est  aussi  indispensable  que  les  raccords  soient  bien  fixés  aux 
boyaux  et  que  les  parties  de  toile  ajustées  aux  raccords  ne  pour- 
rissent pas  et  soient  parfaitement  étanches. 

Nous  croyons  de  quelque  utilité  de  décrire  un  de  ces  moyens 
d'assemblage;  il  nous  semble  excellent,  et  est,  du  reste,  depuis 
nombre  d'années  employé  par  MM.  André  KœchUn  et  G*: 

On  ajuste  dans  une  extrémité  de  boyau  un  bouchon  en  bois 
tourné,  légèrement  conique,  et  on  l'y  fait  pénétrer  avec  force. 

Le  plus  grand  diamètre  de  la  partie  engagée  donnera  ainsi  très 
exactement  le  diamètre  intérieur  du  boyau. 

Gette  dimension  trouvée,  on  fera  une  virole  en  cuivre  épais  qui 
aura  ce  même  diamètre  pour  diamètre  extérieur;  on  donnera 
ensuite  à  la  surface  de  cette  pièce  l'apparence  d'une  râpe  en  la 
couvrant  de  petits  coups  de  burin  donnés  tous  dans  le  même 
sens. 

On  montera  la  virole  sur  un  outil  spécial  en  bois  formé  de  trois 
parties,  la  pièce  du  milieu  formant  coin  (voir  fig.  14);  les  deux 


—  315  — 

parties  extérieures  et  égales  portent  chacune  un  petit  tèton  qui 
entrera  exactement  dans  deux  trous  percés  préalablement  dans  la 
virole  en  cuivre.  A  l'aide  de  quelques  coups  de  maillet  on  forcera 
le  tout  dans  l'extrémité  du  boyau,  et  Ton  vissera  l'extérieur  du  boyau 
dans  le  raccord  en  cuivre  qui  portera  un  pas  de  vis  très  fin  à 
l'intérieur. 

Pour  terminer  l'opération,  on  serrera  dans  l'étau  l'outil  en 
trois  morceaux  monté  dans  la  virole  ainsi  que  dans  le  boyau,  et 
l'on  viendra  y  visser  le  raccord  qu'on  aura  eu  soin  de  monter 
auparavant  sur  un  tourne-à-gauche,  après  l'avoir  très  finement 
fileté  à  l'intérieur. 

Il  est  bon,  avant  de  commencer  ce  vissage,  de  fixer  autour  du 
boyau  une  bande  de  cuir  très  mince,  coupée  de  telle  manière  que 
les  deux  extrémités  du  cuir  se  rejoignent  bout  à  bout,  et  de  bien 
suifer  le  tout. 

Une  fois  le  boyau  bien  enchâssé  dans  le  raccord,  on  percera 
quelques  trous  à  travers  raccord,  J)oyau  et  virole,  et  l'on  rivera  le 
tout  à  l'aide  de  rivets  en  cuivre. 

Les  deux  pièces  formant  la  partie  femelle  du  raccord  seront 
réunies  au  moyen  de  bagues  ouvertes  en  acier  faisant  ressort  ' 
(voir  fig.  15  bis)  et  qu'on  introduira  au  dedans  à  l'aide  d'une  pince. 

D.  —  MANCHONS  POUR  ARRÊTER  LES  FUITES. 

On  en  emploie  de  deux  sortes;  généralement  ce  sont  des  mor- 
ceaux de  boyau  en  toile,  ayant  exactement  comme  diamètre  inté- 
rieur le  diamètre  extérieur  du  boyau,  à  protéger.  On  les  emmanche 
sur  les  boyaux  avant  de  fixer  les  raccords,  et  lorsqu\ine  fuite  se 
déclare,  il  suffit,  pour  l'arrêter,  de  les  faire  glisser  sur  l'endroit 
qui  perd  de  l'eau.  (Voir  fig.  18.) 

Nous  préférons  la  méthode  suivante,  qui  nous  semble  meilleure  : 

Elle  consiste  à  se  servir  de  morceaux  de  cuir  aux  extrémités 
desquels  sont  rivées  des  traverses  en  fer. 

Ces  traverses  sont  garnies  de  petits  crochets;  lorsqu'on  veut 
s'en  servir,  on  embrasse,  à  l'aide  de  cette  sorte  de  molletière,  la 


—  346  — 

partie  du  boyau  qui  perd  Teau,  et  on  serre  fortement  Tune  contre 
Tautre,  à  l'aide  d'une  petite  corde,  ces  deux  parties  du  manchon. 
(Voir  fig.  19.) 

e.  —  appareils  divers  et  dispositions  facilitant  le  service 

d'incendie. 

Il  doit  y  avoir  dans  chaque  salle,  dans  chaque  vestibule,  des 
seaux  à  incendie.  Afin  qu'ils  soient  toujours  sous  la  main  au 
moment  où  l'on  voudrait  s'en  servir,  il  est  indispensable  de  pren- 
dre certaines  précautions  que  nous  allons  indiquer;  il  est  bien 
entendu  qu  on  pourra  par  tout  autre  moyen  analogue  arriver  au 
même  résultat. 

On  sait  en  effet  que  les  seaux  sont  bien  rarement  à  leur  place, 
et  que  généralement  ils  servent  à  d'autres  emplois,  contrairement 
à  toutes  les  défenses  et  à  tous  les  règlements  établis. 

Pour  arriver  au  résultat  désiré,  voici  comment  on  peut  procéder  : 

On  passe  à  travers  les  anses  des  seaux,  qu'ils  soient  suspendus 
ou  placés  sur  des  rayons,  et  en  même  temps  à  travers  un  anneau 
fixé  au  mur  ou  à  la  cloison,  une  bonne  courroie  neuve  en  cuir 
dont  on  coud  les  deux  extrémités  l'une  contre  l'autre,  de  telle 
manière  qu'il  faille  couper  la  courroie  en  deux  pour  l'ouvrier  et 
prendre  les  seaux.  (Fig.  20). 

A  la  courroie  même  on  pendra  un  couteau,  ou  simplement  un 
morceau  de  fer  aiguisé.  De  cette  façon  on  sera  sûr  de  trouver  les 
seaux  à  leur  place,  car  on  ne  peut  admettre  qu'à  moins  de  néces- 
sité absolue  on  ne  coupe  la  courroie  cousue. 

On  pourra  également  se  servir  d'un  système  analogue  pour 
fermer  les  robinets  qui  fournissent  dans  les  salles  l'eau  des  réser- 
voirs à  incendie,  qu'il  est  très  important  de  tenir  toujours  rem- 
plis. (Fig.  21.) 

Cette  manière  d'attacher  les  robinets  permettra  de  ne  pas  ser- 
rer les  écrous,  mauvaise  chose  qui  se  fait  souvent  pour  empêcher 
qu'on  s'en  serve,  et  qui  oblige  d'employer  pour  le  déserrage  une 
clef  qu'on  ne  retrouve  pas  toujours  au  moment  opportun. 


-  317  — 

Pour  arriver  à  ce  que  les  réservoirs  restent  pleins  d'eau,  il  ne 
suffit  pas  seulement  d'attacher  les  robinets,  il  faut  aussi  que  la 
tuyauterie  soit  disposée  de  telle  façon  que  le  réservoir  ne  puisse 
se  vider  que  par  les  tuyaux  de  descente  sur  lesquels  sont  placées 
les  prises  d'eau. 

L'eau  destinée  aux  usages  courants  devra  être  prise  sur  le  trop- 
plein  du  réservoir,  ou  bien  encore  sur  la  conduite  même  qui 
l'alimente. 

Quand  on  installe  des  réservoirs  dans  les  combles  de  bâtiments 
élevés,  mais  seulement  dans  ce  cas,  la  pression  de  l'eau  ^est  assez 
grande  pour  qu'on  adapte  aux  prises  des  étages  inférieurs  des 
boyaux  avec  des  lances. 

Nous  avons  appliqué  à  différents  endroits,  afin  d'éviter  la  perte 
de  temps  qui  résulte  du  vissage  souvent  long  des  raccords,  une 
disposition  qui  permet  de  conserver  les  boyaux  prêts  à  tout  évé- 
nement, sans  que  ceux-ci  risquent  de  pourrir,  l'eau  qui  coule  à 
travers  le  robinet  fermé  pouvant  s'écouler  par  un  petit  robinet 
spécial  placé  au  bas  du  coude.  (Fig.  22.) 

Cette  disposition  permet  également  de  prendre  commodément 

de  l'eau  dans  des  seaux  quand  on  ne  veut  pas  se  servir  des 
boyaux. 

Le  manque  d'échelles  étant  souvent  la  cause  de  retards  et 
d'accidents,  il  serait  désirable  qu'on  en  conservât  toujours  un  cer- 
tain nombre  en  bon  état  d'entretien. 

Il  est  peu  coûteux  d'avoir  une  série  d'échelles  légères  de  diffé- 
rentes longueurs,  qu'on  placera,  suivant  le  cas,  le  long  des  murs 
des  bâtiments  (fig.  23)  ou  sous  de  petits  abris  (fig.  24)  construits 
à  cet  usage. 

On  aura  soin  de  fixer  sur  ces  dépôts  d'échelles  des  écriteaux 
bien  apparents,  afin  que  personne  n'ignore  qu'elles  se  trouvent  là 
pour  le  cas  d'incendie. 

Quand  il  y  a  dans  un  groupe  d'établissements  des  bâtiments 
élevés  ou  prédestinés  à  être  incendiés,  comme  des  séchoirs  par 
exemple,  il  convient  d'organiser  le  long  de  ces  bâtiments  tout  un 


—  318  — 

système   d'échelles  fixes  en   fer  avec  paliers,   permettant  aux 
ouvriers  qui  seraient  surpris  par  le  feu  de  se  retirer. 

Ces  échelles  seront  en  même  temps  utiles  pour  le  service 
d'incendie,  en  facilitant  les  opérations  d'extinction  qu'on  serait 
dans  le  cas  d'entreprendre. 

Dans  ce  cas  —  et  il  en  est  heureusement  ainsi  pour  la  plupart 
des  questions  d'humanité  ou  touchant  au  bien-être  de  l'ouvrier  — 
l'intérêt  même  du  fabricant  le  pousse  à  certaines  dépenses  utiles, 
qui  ne  peuvent  paraître  lourdes  que  parce  qu'elles  n'ont  pas  été 
faites  en  temps  utile  et  au  fur  et  à  mesure  du  développement 
d'un  établissement. 

Les  échelles  en  fer  sont  préférables  aux  échelles  en  bois,  qui  se 
détériorent  rapidement  et  peuvent  occasionner  des  chutes. 

MM.  André  Kœchlin  et  C^  ont  disposé  contre  tous  les  bâti- 
ments de  leur  établissement  des  échelles  fixes  avec  paliers,  qiii 
permettent  de  se  rendre  à  tous  les  étages  et  sur  les  toits.  On 
pourra  aussi  voir  dans  notre  fabrique  d'indiennes  un  étendage 
entièrement  garni  de  galeries  en  fer  (fig.  25)  d'un  modèle  simple 
et  solide,  dont  nous  donnons  le  croquis  (fig.  26). 

A  la  suite  d'accidents  arrivés  dans  des  puits,  nous  y  avons 
également  placé  des  échelles  fixes  en  fer,  et  nous  nous  trouvons 
bien  de  cet  arrangement,  qui  permet  de  puiser  facilement  de 
l'eau  et  d'y  descendre  commodément  les  aspirails  des  pompes. 

De  même  qu'il  est  bon  de  faciUter  l'accès  des  bâtiments  par 
l'extérieur,  il  convient  de  faciUter  l'approche  et  la  recherche  de 
l'eau  à  des  endroits  où  des  palissades  empêchent  d'y  arriver  assez 
directement. 

A  tous  ces  endroits  nous  avons  installé  dans  la  palissade  des 
parties  mobiles  qu'on  peut  soulever  quand  c'est  nécessaire,  au 
lieu  de  perdre  un  temps  précieux  à  les  briser  pour  passer. 

Afin  qu'on  sache  bien  où  se  trouvent  ces  parties  mobiles,  nous 
avons  fixé  sur  chacune  d'elles  une  plaque  très  apparente  avec 
l'inscription  suivante  :  prise  d'eau. 


—  319  — 

Nous  plaçons  également  ces  plaques  auprès  de  tous  les  endroits 
où  se  trouve  assez  d'eau  pour  qu'une  pompe  puisse  être  installée. 

C'est  non-seulement  très  utile  aux  personnes  étrangères  qui 
arrivent  en  cas  de  sinistres  pour  vous  offrir  leur  concours,  mais 
également  au  personnel  de  l'établissement,  qui  apprend  ainsi  tout 
seul  à  connsdtre  ces  endroits. 

Dans  la  même  voie,  et  toujours  dans  le  but  de  gagner  quel- 
ques minutes  au  commencement  d'un  incendie,  nous  avons  placé 
à  différents  endroits  des  postes  avertisseurs,  qu'il  suffit  de  toucher 
pour  qu'un  mécanisme  mette  en  branle  les  sonnettes  électriques 
qui  sont  au  corps  de  garde  ou  au  poste  des  pompiers  de  l'éta- 
blissement. 

Il  y  a  de  ces  appareils  construits  de  manière  à  sonner  d'une 
manière  continue,  et  d'autres  qui  ont  un  mécanisme  spécial  pou- 
vant produire  une  sonnerie  intermittente*. 

On  se  sert  de  l'un  ou  de  l'autre  de  ces  systèmes,  afin  de  savoir 
immédiatement  Fendroit  où  les  secours  sont  demandés. 

Cette  disposition  permet  également  au  garde  qui  a  découvert 
le  feu  d'y  retourner  immédiatement,  et  de  ne  pas  perdre  quel- 
ques minutes  à  sonner. 

Afin  d'éviter  de  fausses  alertes,  ces  avertisseurs  devront  être 
enfermés  dans  des  armoires  avec  portières  en  verre  qu'on  pourra 
briser  en  cas  d'alerte. 

Il  sera  prudent  de  placer  à  côté  de  ces  armoires  de  simples 
boutons  électriques,  qui  serviront  à  essayer  fréquemment  et  régu- 
lièrement la  sonnerie. 

Nous  nous  bornerons  à  la  citation  des  quelques  appareils  et 
dispositions  dont  nous  venons  de  donner  la  description;  il  en 
existe  certainement  beaucoup  d'autres,  et  nous  pourrons  y  revenir 
quand  nous  serons  mieux  renseignés  sur  la  valeur  de  certaines 
inventions  et  applications  nouvelles. 

Il  existe  par  exemple  en  Amérique  de  petits  appareils  appelés 

'  J.  Helm  fils,  conatructeur  d'appareils  électriques  à  Mulhouse. 


—  320  - 

c  fire  détective^  >  basés  sur  la  dilatation  des  métaux,  qu'on  place 
dans  différentes  parties  d'une  salle  ou  d'un  bâtiment.  Fixés  à  ud 
réseau  de  fils  électriques,  ils  avertissent  au  premier  changement 
de  température. 

Ils  sont,  paraît-il,  employés;  mais  sont-ils  réellement  pratiques? 
l'emploi  en  est-il  bien  recommandable? 

En  fait  d'applications  intéressantes,  nous  citerons  également 
comme  devant  être  étudié,  l'emploi  de  la  vapeur  d'eau  pour 
éteindre  les  incendies  ;  malheureusement  nous  n'avons  pu  réunir 
jusqu'à  présent  que  des  données  incomplètes  sur  ce  sujet. 

Nous  signalerons  aussi,  en  passant,  des  essais  que  nous  avons 
faits  sur  des  injecteurs  Giffard,  dont  nous  nous  sommes  servis  en 
guise  de  pompes  à  incendie. 

Cette  appUcation  nous  ayant  donné  des  résultats  assez  satisfai- 
sants, nous  pensons  que  dans  certains  cas,  et  particulièrement 
dans  des  usines  où  cet  appareil  est  bien  connu,  on  pourra  arriver 
à  les  utiliser  comme  appareils  d'extinction. 

En  hiver  surtout  leur  usage  serait  convenable,  car  feau  projetée 
étant  constamment  chauffée  par  la  vapeur  qui  fait  fonctionner 
l'appareil,  il  n'y  aurait  pas  de  gelée  à  craindre. 

Nous  croyons  savoir  qu'à  bord  de  certains  navires  on  se  sert 
de  giffards  en  guise  de  pompe  d'épuisement;  mais  nous  n'avons 
cependant  pas  pu  avoir  des  renseignements  précis  à  cet  égard. 


TROISIÈME  PARTIE. 

Surveillance.  —  Contrôle  des  gardes  de  nuit.  —  Org^ani- 
sation  spéciale  du  service  d'incendie. 

La  bonne  organisation  d'un  service  d'incendie  n'est  pas  aussi 
facile  qu'on  pourrait  le  croire  d'abord. 

Comme  toutes  les  choses  qui  ne  vont  pas  tout  seul,  il  faut  s'en 
occuper,  et  même  s'en  occuper  souvent  si  l'on  ne  veut  pas  voir 


—  324  — 

les  appareils,  les  dispositions  les  plus  simples  vous  manquer  au 
moment  décisif. 

C'est,  comme  nous  l'avons  déjà  dit  au  chapitre  1er  de  cette 
note,  autant  en  aménageant,  en  étudiant  convenablement  la 
construction  d'un  établissement  que  par  les  services  spéciaux  et 
appareils  divers,  qu'on  arrivera  à  donner  à  un  groupe  de  bâti- 
ments le  moins  de  prise  au  terrible  fléau. 

Cependant,  en  dépit  de  certains  effets  du  hasard,  qui  font  que 
ce  sont  quelquefois  les  établissements  les  mieux  organisés  qui 
sont  le  plus  souvent  éprouvés  par  le  feu,  on  aurait  tort  de  se 
décourager  et  de  négliger  un  service  aussi  essentiel. 

On  arriverait  sans  doute,  si  l'on  prenait  plus  en  considération 
les  idées  du  genre  de  ceUes  que  nous  venons  de  développer,  à  se 
trouver  en  somme  dans  des  conditions  meilleures,  et  l'on  verrait, 
nous  en  sommes  persuadés,  décroître  sensiblement  le  nombre  des 
sinistres  et  tout  naturellement  baisser  le  taux  des  primes  d'assu- 
rances. On  nous  objectera  peut-être  que  toutes  ces  dispositions 
sont  coûteuses,  et  que  la  plupart  de  ces  appareils  sont  fort  chers. 
Nous  répondrons  qu'il  n'en  est  ainsi  que  pour  les  établissements 
qui  se  sont  développés  sans  se  préoccuper  de  cette  question  si 
importante.  Quand  il  s'agit  d'un  établissement  bien  tenu  ou  à 
créer,  ces  dépenses  ne  sont  pour  ainsi  dire  point  à  compter. 

Un  service  auquel  on  ne  saurait  attacher  trop  d'importance,  est 
celui  des  gardes  de  nuit. 

C'est  grâce  à  une  surveillance  incessante  exercée  dans  toutes 
les  parties  d'un  établissement,  et  par  des  rondes  souvent  répétées, 
qu'on  peut  arriver  à  étouffer  dans  ses  débuts  tout  commencement 
d'incendie. 

La  surveillance  de  jour  se  trouve  naturellement  faite  par  le* 
personnel  présent;  il  a  sous  sa  main  tout  ce  qu'il  faut  pour  orga- 
niser les  premiers  secours  qui  sufiSsent  généralement  pour  maîtri- 
ser le  feu. 

Il  en  est  tout  autrement  la  nuit  quand  les  ateliers  sont  déserts. 

Il  y  aura  à  remplacer  cette  surveillance  incessante  et  incons- 


—  322  — 

ciente  de  chacun  par  la  surveillance  de  quelques  personnes  seule- 
ment, et  on  devra  s'ingénier  à  la  rendre  aussi  efficace  que  pos- 
sible. 

Les  rondes  très  fréquentes  devront  être  effectuées  de  manière 
à  ce  qu'aucun  coin  de  l'établissement  na  soit  oublié  (ce  à  quoi  oo 
arrive  en  disposant  convenablement,  et  en  assez  grand  nombre, 
les  postes  de  contrôle)  ;  et,  point  essentiel,  il  faudra  posséder  un 
bon  appareil  contrôleur,  inflexible  pour  le  personnel  surveillant, 
dont  il  aura  à  signaler  chaque  oubli,  chaque  négligence. 

Nous  allons  donner  une  description  détaillée  de  Tunique  appa- 
reil qui,  de  notre  su,  remplisse  ce  but. 

Nous  pouvons  assurer  qu'il  est  excellent,  et  que  depuis  les 
quelques  années  que  nous  Tavons  monté  dans  nos  établissements, 
nous  n'avons  plus  à  nous  occuper  de  cette  partie  de  la  surveil- 
lance, qui  maintenant  s'exerce  pour  ainsi  dire  seule. 

Nous  pouvons  d'autant  mieux  le  recommander,  que  nous  avons 
successivement  expérimenté  et  dû  rejeter  la  plupart  des  systèmes 
connus. 

Quand  il  s'agit  de  la  surveillance  d'un  petit  établissement  où  le 
service  des  gardes  de  nuit  est  peu  important,  on  peut,  à  la 
rigueur,  employer  avec  avantage  les  contrôleurs  anciens;  mais 
dès  que  le  nombre  des  postes  devient  plus  grand,  et  surtout 
quand  il  atteint  le  chiffre  de  quelques  centaines,  il  est  indispen- 
sable qu'on  soit  mieux  organisé. 

Les  rondes  des  gardes  de  nuit  doivent  commencer  dès  la  ces- 
sation du  travail  ;  c'est  le  moment  où  les  sinistres  éclatent  le  plus 
fréquenunent  ;  elles  devront  se  succéder  d'heure  en  heure  pendant 
toute  la  nuit,  et  Ton  considérera  cet  espace  de  temps  comme 
Tintervalle  maximum  qui  devra  s'écouler  entre  deux  visites  du 
surveillant  dans  le  même  local. 

Le  contrôlexu*  à  timbre  sec,  comme  on  pourrait  l'appeler,  a 
déjà  été  l'objet  d'une  communication  à  la  Société  industrielle;  il 
a  été  imaginé  par  M.  Josué  Heilmann,  alors  qu'il  était  attaché  à 


—  323  — 

notre  maison,  et  fonctionne  aujourd'hui  dans  plusieurs  établisse- 
ments de  notre  ville*. 

Le  principe  de  cet  appareil  repose  sur  la  suppression  de  nom- 
breuses horloges  portatives  et  fixes,  qui  rendent  les  autres  systèmes 
de  contrôleurs  si  peu  pratiques.  Elles  sont  remplacées  par  une 
horloge  centrale,  unique,  pouvant  servir  à  un  nombre  quelconque 
de  gardes  de  nuit  et  pour  un  nombre  illimité  de  postes  fixes,  qui 
ne  sont  sujets  à  aucun  dérangement. 

Chacun  de  ces  postes  est  simplement  un  timbre  sec  ;  la  réunion 
des  empreintes  de  ces  timbres  forme  un  dessin  unique  en  relief 
inimitable,  sur  lequel  d'un  seul  coup  d'œil  on  peut  constater 
l'absence  d'une  de  ses  parties. 

Nous  allons  maintenant  expliquer  comment,  à  l'aide  de  l'hor- 
loge centrale,  on  arrive  à  distribuer  régulièrement  les  cartes  qui 
servent  à  faire  les  tournées,  et  comme  on  peut  obliger  les  sur- 
veillants à  faire  leur  ronde  à  des  moments  et  pendant  des  espaces 
de  temps  déterminés. 

Qu'on  imagine  une  horloge  du  système  le  plus  simple  possible, 
placée  dans  une  armoire  fermant  à  clé  qui  n'ait  que  deux  ouver- 
tures, l'une  par  laquelle  tomberont  les  cartes  destinées  à  être 
timbrées,  l'autre,  sorte  de  boîte  aux  lettres,  par  laquelle  on  pourra 
remettre  les  cartes  quand  elles  auront  été  timbrées. 

Le  mouvement  de  Thorloge  fait  avancer  à  des  intervalles  égaux 
un  petit  plateau  horizontal  et  mobile  qui  sert  de  fond  à  un  casier 
fixe  à  compartiments  verticaux. 

C'est  dans  chacun  de  ces  compartiments  que  le  surveillant  en 
chef,  lorsqu'il  vient  remonter  l'horloge,  glisse  le  nombre  de  cartes 
qui  doit  tomber  à  chaque  heure  hors  de  l'appareil. 

Les  cartes  que  l'on  y  range  portent  imprimées  à  l'avance  la 
désignation  de  l'heure  à  laquelle  elles  devront  tomber  :  carte 
délivrée  à  2  heures,  carte  délivrée  à  3  heures,  etc. 

*  Une  médaiUe  a  été  décernée  par  le  jury  de  TExposition  de  Lyon  àTinven- 
teur  de  ce  contrôleur. 

TOME  XLm.  AOUT  1873.  ^1 


—  324  — 

Les  indications  qui  y  sont  imprimées  empêchent  en  mèr 
temps  les  fraudes  qu'on  pourrait  commettre  si  l'on  se  servait  sit 
plemcnt  de  carton  blanc. 

Quand  les  cartes  sont  tombées,  elles  sont  prises  par  les  si 
veillants  qui  vont  ffùre  leur  tournée,  les  enfoncent  dans  tous  1 
cadres  des  postes  et  les  timbrent. 

La  tournée  une  fois  faite,  on  les  remet  dans  l'ouverture  do 
nous  avons  parlé-plus  haut. 

Afin  d'empêcher  que  la  tournée  ne  se  commence  trop  loi 
temps  après  l'heure  de  la  remise,  ou  bien  qu'elle  ne  se  fasse  tr 
lenlement,  la  boîte  de  rentrée  des  cartes  est  disposée  de  le 
façon  qu'il  faut  presser  un  petit  levier  pour  faire  entrer  la  cai 
dans  l'intérieur  de  l'appareil.  Sur  l'arbre  du  levier  est  montée  u 
bague  qui  est  mue  par  le  mouvement  d'horlogerie  et  porte 
picot. 

Chaque  fois  qu'une  carte  passe  dans  la  boite,  le  mouvement 
levier  vient  apphquer  le  picot  contre  celle-ci  et  y  fait  une  entail 

Comme  l'horloge  fait  cheminer  régulièrement  le  picot,  la  d 
tance  qu'il  y  a  entre  le  trou  et  le  bord  de  la  carte  indique  exac 
ment  et  à  quelques  minutes  près  l'heure  à  laquelle  elle  a  ( 
remise  dans  l'appareil. 

Afin  qu'on  puisse  se  rendre  bien  compte  du  fonctionnemi 
de  ce  contrôleur,  nous  en  donnons  quelques  croquis.  La  figure 
représente  un  des  postes,  les  figures  28,  29  et  30  des  cartes 
contrôle. 

La  première  (fig.  28)  est  une  carte  à  placer  dans  le  compar 
ment  qui  doit  s'ouvrir  à  9  heures;  elle  n'a  pas  été  timbrée  et 
porte  que  la  griffe  du  surveillant  en  chef,  à  laquelle  est  jointe 
date  de  la  remise. 

La  deuxième  carte  (fig.  29)  est  celle  qui  a  été  délivrée 
iO  heures;  le  garde  de  nuit  a  fait  en  entier  sa  ronde,  car  il 
manque  rien  au  dessin  ;  on  peut  en  même  temps  voir,  en  exau 
nant  la  position  du  trou  fait  par  le  picot,  que  le  garde  l'a  termiu 
à  10  heures  1/2. 


—  325  — 

La  troisième  carte  (fig.  30),  délivrée  à  il  heures,  présente  un 
défaut  :  le  garde  a  négligé  de  visiter  un  poste.  On  le  voit  du  pre- 
mier coup  d'œil.  Nous  saurons  facilement  quel  est  le  poste  oublié, 
car  nous  connaissons  la  correspondance  de  chacun  de  ceux-ci 
avec  chaque  partie  du  dessin. 

On  verra  d'après  cela  qu'un  seul  appareil  central  peut  faire  le 
service  du  plus  vaste  établissement;  on  peut  multiplier  à  volonté 
le  nombre  des  cartes,  et  chaque  carte  peut  servir  à  contrôler  un 
grand  nombre  de  postes. 

On  arrive  à  tirer  grand  parti  de  ces  postes  en  les  plaçant  avec 
intelligence;  entre  cent,  nous  citerons  l'application  très  utile  qui 
consiste  à  s'en  servir  pour  obliger  les  gardes  de  nuit  à  fermer 
derrière  eux  les  portes  en  fer  roulantes. 

Pour  y  arriver,  nous  plaçons  tout  simplement  un  poste  à  timbre 
sec  dans  une  niche  du  mur  qui  soutient  la  porte  dans  le  cas  ou 
celle-ci  est  roulante  (fig.  4).  Si  celle-ci  est  à  gonds,  on  pourrait 
arriver  au  même  but  en  adoptant  une  autre  disposition. 

Pour  assurer  la  bonne  marche  des  secours  en  cas  d'incendie, 
il  est  indispensable  d'y  consacrer  beaucoup  de  temps  et  de  les 
faire  fonctionner  souvent. 

Ce  qui  le  prouve,  c'est  que  presque  chaque  fois  qu'on  fait  exé- 
cuter à  l'improviste  des  manœuvres  ayant  pour  but  l'extinction 
d'un  foyer  d'incendie  imaginaire,  on  s'aperçoit  que  l'une  ou  l'autre 
des  dispositions  prescrites  a  été  mal  comprise,  et  manque  par 
suite  de  telle  ou  telle  cause  ou  circonstance  imprévue. 

Ce  n'est  qu'en  ayant  des  gens  rompus  au  métier  et  tenus  en 
haleine  par  de  fréquentes  alertes,  et  par  les  soins  d'un  surveillant 
en  chef  actif  et  intelligent,  qu'on  arrivera  au  résultat  désiré. 

Nous  terminons  ici  notre  communication  avec  l'idée  de  la 
reprendre  lorsque  nous  aurons  réuni  de  nouveaux  renseignements. 


■  396  — 


NOTE 

r  les  manœuvres  exécutées  le  30  mars  4873  chez  MM.  DoHfu. 
Mieg  et  C*  avec  leur  matériel  d'incendie,  présentée  au  mm  à 
comité  de  mécanique,  par  M.  ïh.  Schlumbergbr. 

Séance  du  30  avril  1873. 

Messieurs, 
A  la  suite  du  rapport  présenté  à  la   Société  industrielle  pi 

Fritz  Engel-Gros  sur  les  installations  propres  à  combattre  Ii 
cendies  dans  les  giands  établissements  industriels,  MM.  Dollfu 
eg  et  Ce  avaient  invité  le  comité  de  mécanique  à  assister  ai 
inœuvres  organisées  pour  le  30  mars  1873,  et  dans  lesquell 
rent  employés  tous  les  moyens  d'extinction  qui  peuvent  être  m 

œuvre  pour  préserver  leurs  ateliers  une  fois  qu'un  incendie 
laté. 

Les  agents  d'un  grand  nombre  de  Compagnies  d'assuranc 
aient  été  convoqués.  Ces  exercices  soulevaient  en  effet  ui 
leslion  du  plus  haut  intérêt  pour  l'industrie.  En  édifiant  I 
mpagnies  sur  la  promptitude  et  l'efficacité  des  appareils  mis  i 
ivre,  on  pouvait  espérer  obtenir  l'extension  d'un  princi 
mis  dans  les  contrats  :  proportionalité  des  primes  aux  risque 
On  sait  que  les  Compagnies  classent  les  bâtiments  en  divers 
légories,  selon  leur  couverture,  leur  mode  de  chauffage,  d'éclj 
ge,  la  proximité  d'autres  constructions  plus  ou  moins  combi 
lies,  et  il  paraît  dès  lors  logique  de  faire  intervenir  dans  cei 
préciation  des  risques  l'ensemble  des  précautions  prises  et 
lissance  des  engins  dont  disposent  les  assurés  pour  empêcher 
opagation  du  feu. 

D'un  autre  côté,  l'expérience  projetée  pouvait,  par  sa  réussi 
évoquer  des  combinaisons  basées  sur  l'intérêt  mutuel  des  Coi 
gnies  et  des  assurés,  par  exemple  une  réduction  des  redevana 


—  327  — 

à  la  condition  de  la  part  du  propriétaire  d'établir  des  pompes, 
des  réservoirs  ou  tels  systèmes  reconnus  efficaces  pour  le  genre 
de  construction  à  assurer. 

De  l'avis  de  tous  les  assistants,  la  démonstration  fut  des  plus 
concluantes.  La  description  des  extincteurs  grands  et  petits,  des 
pompes  fixes  et  mobiles,  se  trouvant  détaillée  dans  le  mémoire  de 
M.  Fritz  Engel,  nous  ne  dirons  que  quelques  mots  de  l'organisa- 
tion des  manœuvres  : 

Quand  le  feu  éclate,  il  faut,  pour  le  maîtriser,  la  plus  grande 
rapidité  possible  dans  les  moyens  d'attaque.  Sous  ce  rapport, 
les  extincteurs  tiennent  le  premier  rang.  Ce  sont  d'excellents  appa- 
reils, sinon  pour  étouffer  toujours  un  commencement  d'incendie, 
du  moins  pour  donner  le  temps  d'établir  des  pompes,  d'organiser 
les  secours. 

C'est  par  le  jeu  des  extincteurs  que  commencèrent  les  essais. 

Le  grand  appareil  de  2  mètres  cubes,  sous  20  atmosphères  de 
pression,  donna  pendant  dix-sept  minutes  un  jet  puissant  de 
8  mètres  d'élévation. 

Les  petits  extincteurs,  portés  à  dos  d'homme  comme  des  hottes, 
servirent  à  démontrer  la  facilité  avec  laquelle  on  peut,  à  leur 
aide,  atteindre  les  flammes  à  leur  début. 

Pendant  ces  exercices  préliminaires,  la  grande  pompe  fixe 
avait  été  mise  en  œuvre  et  se  trouvait  prête  au  bout  de  quelques 
minutes  à  lancer  à  travers  un  boyau  de  i  00  millimètres  un  cube 
d'eau  considérable. 

Les  deux  pompes  à  vapeur  de  la  ville  et  un  grand  nombre  de 
petites  pompes  à  bras  avaient  aussi  été  mises  en  fonction,  et 
firent  voir,  par  le  nombre  et  l'importance  des  jets,  de  quelle  masse 
d'eau  il  était  possible  de  couvrir,  à  un  momenl  donné,  un  bâti- 
ment en  feu. 


•  328  — 


VI.  G.-A.  HiRN,  sur  quelques  corrections  à  faire  dans  les  calcuh 
relatifs  aux  diagrammes  du  pandynanwmètre  de  flexion. 


En  donnant,  dans  mon  mémoire  sur  le  pandynamomètre,  li 
anière  de  faire  usage  des  diagrammes  tracés  par  l'instrument 
li  dit  (page  250)  que  l'on  peut,  sans  crainte  d'erreur  notable 
igliger  l'influence  du  parallélogramme  et  évaluer  l'effort  qu 
{termine  la  flexion  du  balancier  comme  s'il  était  appliqué  : 
ixtrémité  de  celui-ci  dans  le  sens  \erlical. 

Quelque  satisfait  que  j'ai  eu  lieu  d'être  dès  l'abord  du  mode  d 
nctionnement  de  ce  nouveau  dynamomètre,  je  ne  croyais  cepet 
tnt  pas  qu'il  pût  conduire  à  ce  qu'on  appelle  des  résultats  d 
wte  précision.  La  rapidité  des  mouvements,  l'état  de  trépidatio 
es  intense  des  pièces  en  apparence  les  plus  résistantes  d'u 
oleur,  du  balancier  entre  autres,  me  semblaient  devoir  trouble 
«actitude  du  tracé  des  diagrammes  et  la  limiter  en  tous  cas 
)s  bornes  assez  restreintes.  Je  ne  comptais  en  un  mot  que  su 
is  approximations;  je  ne  comptais  que  sur  des  nombres  justt 
i  trentième  ou  au  quarantième  près,  par  exemple  ;  et  je  pensai 
ir  suite  qu'il  était  superflu  d'introduire  une  rigueur  plus  grand 
ms  les  calculs  relatifs  aux  diagrammes.  Ayant  reconnu  depui 
le  l'instrument  est  en  réalité  plus  précis  que  je  n'avais  osé  l'es 
irer,  j'en  conclus  qu'on  pouvait  être  plus  exigeant  aussi  quant  au 
léthodes  de  calcul  qu'on  y  applique.  En  ce  sens  toutefois  j 
aurai,  sauf  quelques  détails  peu  importants,  à  compléter  que  c 
li  concerne  l'influence  du  parallélogramme  sur  l'effort  de  flexio 
l'exerce  sur  le  balancier  une  même  pression  de  vapeur,  selo 
s  diverses  positions  du  piston. 

Soit  M  la  charge  qui,  suspendue  à  l'extrémité  B  du  balanciei 
■pposé  horizontal,  ferait,  par  suite  de  la  flexion,  décrire  au  crayoi 
1  pandynamomètre  un  arc  égal  à  un  mètre  de  développemeni 


—  329  — 

Comme  la  flexion  du  balancier  est  proportionnelle  à  la  charge,  il 
est  clair  que  pour  toute  autre  charge  m,  l'arc  tracé  par  le  crayon 

sera  /*  =  1  mètre  ^  d'où  m  :=  Mf. 

Ainsi  étant  connue  une  ordonnée  quelconque  de  nos  diagrammes, 
il  nous  serait  facile,  par  une  simple  multiplication,  de  déterminer 
la  charge  m  à  laquelle  elle  est  due. 

Mais  en  réalité,  pendant  le  travail  le  balancier  n'est  horizontal 
que  pendant  un  seul  instant  de  chaque  course;  la  projection  hori- 
zontale de  CB  s'allonge  et  se  raccourcit  continuellement  entre  les 
limites  B  et  B  cos  6^,  6^  étant  l'angle  maximum  que  fait  le  balan- 
cier avec  l'horizon  :  le  bras  du  levier,  à  l'extrémité  duquel  s'exerce 
l'effort  du  piston  et  dont  dépend  la  flexion,  varie  donc  de  fait  de 
B  kB  cos  6o.  De  plus,  le  petit  côté  du  parallélogramme,  aux  extré- 
mités duquel  sont  liées  la  tige  du  piston  et  l'extrémité  du  balan- 
cier, varie  continuellement  de  direction;  la  poussée  ou  la  traction 
opérées  par  le  piston,  changent  donc  sans  cesse  aussi  de  direc- 
tion. Dans  mon  mémoire  je  n'ai,  avec  intention  d'ailleurs,  tenu 
compte  que  des  variations  du  bras  de  levier  horizontal.  Voyons  main- 
tenant quefles  modifications  s'introduisent  dans  les  équations  quand 
on  tient  compte  de  cette  action  du  parallélogramme. 

On  sait  que  le  parallélogramme  de  Watt  ne  fait  pas  réellement 
marcher  la  tige  du  piston  en  ligne  droite  ;  il  fait  décrire  à  l'extré- 
mité de  cette  tige  une  courbe  sinueuse  dont  l'équation,  très  com- 
pliquée, est  du  4e  degré,  et  dont  il  nous  serait  à  peu  près  impos- 
sible de  faire  usage  pour  le  but  que  nous  poursuivons.  Mais  lors- 
que le  parallélogramme  est  bien  établi,  la  ligne  sinueuse  dont  je 
parle  s'écarte  si  peu  de  la  ligne  droite,  qu'on  peut  sans  aucune 
erreur  lui  substituer  celle-ci,  et  dès  lors  notre  problème  se  sim- 
plifie beaucoup. 

FiG.  1.  Soient  CB  -=  B  la  demi-longueur  du  balancier, 
jBL  =  L  la  longueur  du  petit  côté  du  parallélogramme,  et  bb' 
la  verticale  suivant  laquelle  nous  supposons  que  se  meut  la  tige 

du  piston.  Dans  la  pratique  on  fait  ordinairement  L  =-^By  et 


—  S30  - 
l'on  fait  passer  bb'  au  milieu  o  de  la  ligne  ed,  autrement  dit,  o 
fait  Co=\B{\  —  cosÔ„). 

Désignons  par  6  l'angle  que  fait  C  B  avec  la  ligne  horizonla! 
Crf,  et  par  y  l'angle  que  fait  avec  la  verticale  le  bras  BL  du  para 
lélogramme;  convenons  de  donner  à  9  le  signe  +  ou  — ,  sek 
que  CB  se  trouve  au  dessus  ou  au  dessous  de  Cd,  et  à  y  le  sigi 
+  ou  — ,  selon  que  BL  penche  à  droite  ou  à  gauche  de  la  ven 
cale. 

Si  m  est  l'effort  exercé  par  la  tige  du  piston  en  L,  on  w 
d'abord  que  cet  effort  dirigé  suivant  LB  devient  m  sec  y;  et  l'i 
fonde  flexion  qui  s'exerce  surle  balancier,  n'est  autre  que  ceprodi 
(m  sec  y)  multiplié  par  le  cosinus  de  l'angle  à  que  fait  BL  avec 
perpendiculaire  BS  élevée  en  B,  ou  avec  la  tangente  du  cen 
décrit  par  B.  Mais  on  a  A  ^=  ô  —  y»  ^'^^  ^'  résulte  : 

.         ,  cos  9  cos  Y  +  sin  0  sin  Y  /       .    ,     .    .  sini 

m  sac  ï  C03  6  —  ï)  =  m  '—^ ■  =  m  (  cos  9  4-  sin  9  ■ — - 

et  c'est  maintenant  ce  produit  qui  remplace  m  dans  notre  éqi 
tion  m  =  Mf;  on  a  en  un  mot  : 

D'où  : 
m  =  Jf/':  (cosS  +  sine  ~^W  J/^:  (cos  9  +  sin  S  lang  t) 
La  relation  qui  existe  entre  les  deux  angles  ô  et  y  est  facilt 
établir.  On  a  en  effet  : 

i  sin  Y  =   -5-   6  {1  —  cos  0)    D'où  sin  Y  =    -ô-    -t-  d  —  «>»  *) 


Y=\/r 


valeurs  qui  nous  permettraient  de  faire  disparaître  ^-^  de  no 
équation  ci-dessus. 

Mais  on  va  voir  que  cette  élimination  est  inutile.  Occupoi 
nous  d'abord  de  déterminer  la  course  du  point  L  ou  du  pis! 
en  fonction  de  l'angle  6. 

Si  BL  ou  L,  au  lieu  d'avoir  pour  valeur  -^  ^>  ^^\  ^^^  9''^ 


—  334  — 

par  rapport  à  B,  nous  aurions  exactement  A  =  fî  sin  6,  la  course  h 
étant  comptée  à  partir  du  milieu  du  cylindre,  de  telle  sorte  que 
pour  une  cylindrée  entière  on  ait  Ho  =  ^  K>  Le  peu  de  longueur 
de  L  modifie  légèrement  ce  résultat;  rigoureusement  parlant,  on 
Si  h'  =  h  cos  y. 

Toutefois,  comme  l'angle  y  reste  toujours  petit,  nous  pouvons 
sans  erreur  sensible  poser  cos  y  =  1 ,  et  prendre  par  suite  pour 
h  la  valeur  B  sin  6,  sauf  à  corriger  ensuite  cette  valeur  comme  je 
le  montrerai  tout  à  l'heure. 

Avec  les  données  précédentes,  il  va  nous  devenir  facile  de  con- 
struire une  règle  ou  index,  comme  celui  que  j'ai  décrit  dans  mon 
mémoire,  mais  plus  exact  encore. 

Soit  S  la  surface  du  piston,  5  la  section  de  la  tige.  Le  piston 
étant  au  haut  et  puis  au  bas  de  sa  course,  supposons  qu'en  don- 
nant la  vapeur  d'abord  en  haut  et  puis  en  bas,  le  crayon  du  pan- 
dynamomètre  ait  décrit  un  arc  (f  +  f)  =  F.  Lorsqu'on  a  soin 
d'ouvrir  largement  les  robinets  de  graissage  et  de  purge  du  côté 
opposé  à  celui  où  l'on  donne  la  vapeur,  et  lorsque  le  piston  ne 
fuit  pas  trop,  la  pression  reste  sensiblement  celle  de  l'atmosphère 
indiquée  par  le  baromètre  ;  et  si  d'un  autre  côté  la  pression  de  la 
vapeur  est  donnée  par  un  manomètre  à  air  libre,  la  même  pres- 
sion barométrique  s'exerce  sur  la  colonne  de  mercure;  nous 
n'avons  donc  plus  à  nous  en  occuper.  Soient  H  et  H'  les  hauteurs 
de  la  colonne  manometrique  dans  les  deux  cas.  On  a  P^=^  i  3596''  x  H 
etP  =13596»^  X  F,  et  par  conséquente  =  {S—s)P      m'=  S  P' 

La  demi-course  complète  du  piston  étant  Ao>il  vient  sin  6o  =  \w} 
En  cherchant  dans  les  tables  trigonométriques  cette  valeur,  on 

trouve  à  côté  celle  de  cos  6^;  à  l'aide  de  l'équation^  sin  Yo=  ^  -^d— cosOj 
nous  trouvons  alors  celle  de  sin  yo  et  par  suite  celle  de  tang  yo  ; 
et  nous  avons  en  conséquence  : 

(5  —  «)  P  (cos  0,  -h  sin  0,  tang  yJ=Mf  S  F  (cos  0^  —  sin  0^  tang  y,)  =  Mf 

Ajoutant  ces  deux  équations  l'une  à  l'autre,  et  remarquant  que 
f  +  f=F/û  vient  : 


—  332  — 

„       (S  —  t)P  (cos  9,  +  sin  fl.  Ung  ïJ  +  Sf  (eos  9.  —  sin  6.  tang tJ 
*-  F 

On  a  ainsi  la  chatte  qui,  suspendue  en  B,  le  balancier  étai 
horizontal,  donnerai  l'arc  F  au  pandynamomèlre. 

Si  maintenant  nous  divisons  chaque  moitié  h^  de  la  cour 
totale  Ho  en  10  parties,  nous  pourrons  pour  chaque  accroissemei 
de  jq  calculer  l'angle  0  et  puis  l'angle  y  "î^  y  répond,  et  résoudi 
pour  chaque  cas  l'équation  : 

m  (cos  9  ±  sin  6  lang  '()=.mf 

par  rapport  à  m,en  posant  d'abord /"=  1  ;  d'où  m  =  eosi±*n9taii| 

Nous  obtiendrons  ainsi  vingt  valeurs  de  m  qui  ne  seront  aut 
chose  que  les  chaînes  par  lesquelles  nous  aurons  à  multiplier  l 
ordonnées  successives  de  nos  diagrammes  après  avoir  divisé  l'a: 
des  abcisses  en  vingt  parties,  d'après  le  procédé  que  j'ai  indiqi 
dans  mon  mémoire.  Le  produit  ainsi  obtenu  exprimera  l'effo 
exercé  par  le  piston  en  chacun  de  ces  vingtièmes  de  division. 

Deux  petites  corrections  restent  à  faire  ici,  si  l'on  tient  à  rest 
dans  \me  rigueur  théorique  absolue  : 

4o  J'ai  dit  qu'on  peut  partir  de  l'équation  A  =  B  sin  8,  poi 
calculer  le  sinus  de  l'angle  6  répondant  à  chaque  accroisseme: 
de  course  de  ^  en  dessus  et  au  dessous  de  l'horizontale  Cd.  E 
raison  des  variations  de  direction  de  B  L,  les  angles  d  ainsi  pr 
duits  ne  répondent  pas  réellement  à  des  C^j  égaux  de  cours 
Pour  obtenir  les  vraies  valeurs  répondant  à  chaque  subdivision, 
suffit  de  multiplier  h  par  sin  7,  dont  nous  obtenons  la  valei 
comme  il  a  été  dit  ci-dessus. 

2»  Le  crayon  du  pandynamomètre  décrit  en  réalité  des  ordoi 
nées  curvilignes,  des  arcs  de  cercle,  et  non  des  l^es  droites  pei 
pendiculaires  à  l'axe  des  abcisses.  Pour  obtenir  des  résultats  toi 
k  fait  corrects  quant  à  la  valeur  de  m  [ou  P'S,  P  {S — s)],  il  sufi 
de  tirer  sur  les  diagrammes  une  ligne  droite  horizontale  réponda 
à  la  hauteur  du  centre  du  porte-crayoo,  puis  de  décrire  sur 


—  333  — 

diagramme  des  arcs  de  cercle  passant  par  les  points  de  sous- 
division  en  20  parties,  avec  un  compas  dont  l'ouverture  est  égale 
à  la  longueur  du  porte-crayon. 

Ces  deux  dernières  corrections  dépassent,  je  crois,  les  limites 
d'approximation  dont  sont  susceptibles  les  tracés  du  pandynamo- 
mètre.  Il  sera  donc,  pour  la  plupart  des  cas,  inutile  d'y  recourir. 

Qu'il  me  soit  permis,  en  terminant  cette  note,  de  remercier 
publiquement  M.  0.  Hallauer  pour  le  concours  actif  qu'il  m'a 
prêté  dans  l'exécution  des  dessins  et  des  calculs  relatifs  au  pan- 
dynamomètre.  J'ai  trop  souvent  dû  travailler  tout  seul,  pour  ne 
pas  savoir  ce  que  vaut  un  tel  aide. 


NOTE 

une  désorganisation  du  coton  et  des  fibres  végétales  par 
!calis  après  l'action   de  certains   oxydants,    par  M.  Pi 

SA.NMAIRB. 

Séance  du  28  mai  1873. 

Messieurs, 
u  coton  ou  du  lin  imprégnés  d'acide  chromique  ou  d'un  n 
e  de  chromale  de  potasse  et  d'un  acide  ou  de  permangan 
>olasse,  lavés  après  que  la  réduction  du  corps  oxydant  s 
■ée  et  qui  ne  présentaient  alors  aucune  altération  apparci 
.  fortement  affaiblis  lorsqu'on  les  soumet  à  une  action  alcal 
conque. 

'expérience  peut  se  faire,  par  exemple,  avec  une  solution 
iromate  de  potasse  à  10  grammes  par  litre  acidulée  d"a( 
irique.  On  y  plonge  un  tissu  de  coton  qu'on  laisse  quelque  tei 
lergé  ou  qu'on  peut  retirer  immédiatement  et  exposer  à  1 
u'à  ce  que,  de  jaune  qu'il  était,  on  n'observe  plus  qae 
Le  verdâtre  du  sel  de  chrome  qui  s'est  formé  (et  qui  dispa 
■este  au  lavage).  Puis  après  l'avoir  lavé,  on  le  laisse  quelq 
ïnts  dans  une  eau  alcalinisée  avec  un  carbonate  alcalin  ou 
li  caustique,  ou  même  du  savon  à  50  ou  60°  centigrades 
)bserve  bientôt  l'altération,  qui  est  d'autant  plus  prompte 
!ssive  est  plus  concentrée,  et  ne  s'opère  qu'à  la  longue  è 
solutions  très  faibles  (de  l'ammoniaque  à  7,0»,  par  exemj 
n'est  pas  nécessaire  que  Toxydant  soit  acide  pour  opère 
tion;  ainsi,  une  solution  faible  de  permanganate  de  poU 
itionnée  d'une  petite  quantité  d'alcali  (pas  assez  pour  op( 
ransformaiion  en  manganate),  fait  aussi  subir  au  tissu  qi 
irait  plongé  et  qu'on  aurait  laissé  quelques  instants  à  f 
i  lavé,  une  altération  qui  gagnerait  en  intensité  par  un  pasi 
lin. 


—  335  — 

La  réaction  aurait  été  identique  si  on  avait  ajouté  assez  d'alcali 
pour  transformer  le  permanganate  en  manganate. 

Au  lieu  de  laisser  à  l'air  les  tissus  manganatés,  on  peut  les 
passer  immédiatement  en  acide. 

Même  réaction  encore,  mais  beaucoup  moins  vive  avec  les  ferri- 
cyanures  alcalins. 

Il  est  probable  que  l'altération  qu'on  observe  quelquefois  sur 
du  linge  savonné  ou  lessivé  plusieurs  fois,  ou  certains  accidents 
de  blanchiment  sont  dus  à  une  réaction  analogue. 

Le  chromate  de  baryte  ou  le  chromate  de  plomb  fixés  sur  tissu 
et  passés  en  acide  sulfurique  ou  oxalique,  ou  tout  autre  acide 
capable  de  déplacer  Tacide  chromique,  se  seraient  comportés  de 
même. 

C'est  du  reste  le  cas  de  l'échantillon  que  j'ai  eu  l'honneur  de 
soumettre  au  comité  de  chimie  il  y  a  quelque  temps. 

Dans  les  réactions  avec  l'acide  chromique,  par  exemple,  il  ne 
reste  pas  trace  de  ce  dernier  sur  tissu,  car  si  on  y  laisse  tomber 
quelques  gouttes  d'une  eau  bleuie  au  sulfate  d'indigo,  la  teinte 
bleue  ne  disparaît  pas.  L'altération  n'est  pas  non  plus  causée  par 
du  sesquioxyde  de  chrome  à  un  état  particulier  que  le  lavage 
n'aurait  pas  tout  à  fait  enlevé,  car  on  pourrait  empêcher  l'altéra- 
tion du  tissu  au  moyen  du  ferricyanure  alcalin,  qui,  comme  on  sait, 
transforme  le  sesquioxyde  de  chrome  (le  vert  Guignet  même)  en 
acide  chromique,  ce  qui  n'a  pas  lieu. 

Il  faut  donc  chercher  ailleurs  une  explication  de  la  réaction  qui 
se  passe  sur  la  fibre,  réaction  que  je  ne  me  hasarderai  pas  à 
définir. 

L'acide  chromique  paraîtrait  oxyder  (ou  déshydrogéner)  la 
'fibre  pour  former  un  corps  nouveau  qui  serait  désorganisé  sous 
une  influence  alcaline. 

Ces  réactions  permettent  de  reconnaître  si  un  blanc  ou  un 
jaune  sur  fond  bleu  cuvé  ont  été  obtenus  par  un  procédé  de  réserve 
ou  par  l'enlevage  sur  tissu  préparé  en  chromate.  Dans  ce  dernier 


—  336  — 

cas,  le  tissu  plongé  en  alcali  sérail  altéré  dans  les  parties  blan 
Les  enlevages  au  ferricyanure  toutefois  présenteraient  l'avan 
de  ne  pas  être  altérés  dans  ces  circonstances  à  cause  de  l'at 
relativement  très  lente  des  ferricyanures. 


PROGËS-VEBBAUX 

dos    séancea    du    comité    de    mécanique 


Séance  du  Si  octobre  1872. 

La  séance  est  ouverte  à  5  J/3  heures.  —  Dix  membres  sont 
sents. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté. 

On  renvoie  à  M.  Engel-Royet  les  documents  adressés  par  H.  Am 
gaud  sur  le  régulateur  de  MH.  Buss. 

La  commission  spéciale  s'occupant  du  gaz  d'éclairage  n'étant 
en  nombre  par  suite  du  départ  de  plusieurs  de  ses  membres,  le  coi 
procède  h  sa  réoi^nisation.  Sont  désignés,  pour  faire  partie  de  ( 
commission,  MM.  Royet,  Aug.  Dollfus,  T.  Zuber,  Breitme5er,Tb.Schl 
berger,  Grosseteste  et  Schneider.  On  renvoie  à  cette  commission 
ouvrage  sur  la  pression  du  gaz  d'éclairage,  par  M.  H.  Giroud. 

I>e  secrétaire  du  comité  d'histoire  naturelle  adresse  une  note  d 
comité,  concernant  l'Ascl^ias  syriaca,  sur  laquelle  M*"  David,  de  i 
mart,  demande  l'avis  de  la  Société  industrielle.  Cette  note  résume 
essais  déjà  &)ts  précédemment  sur  cette  matière  :  les  fibres  provei 
de  la  tige,  trouveront  un  emploi  comme  substitut  du  chanvre  ;  qu 
au  duvet  du  fruit,  qui  a  été  employé  pour  faire  des  ouates,  il  est  ] 
bable  que  comme  substitut  du  coton,  de  nouveaux  essais  ne  serai 
pas  plus  heureux  que  précédemment  —  Le  comité  adopte  tes  codi 
lions  de  cette  note,  et  propose  d'en  adresser  copie  à  M™  David. 

M.  Auguste  Dollfus  informe  le  comité  que  les  cours  de  l'Ekwle 
lessin  ont  recommeDCé  il  y  a  plusieurs  jours,  malgré  l'abaeoce 


—  337  — 

professeur,  M.  Drudin,  et  grftce  à  FoUigeance  de  M.  Neiser,  de  la  mai- 
son Ducommun  et  G",  qui  a  consenti  à  se  charger  des  cours,  mais  à 
titre  provisoire  seulement.  La  commission  de  cette  Ecole  aura  donc  à 
pourvoir  à  la  présentation  d'un  nouveau  professeur.  Cette  commission 
de  TEcole  est  reconstituée  comme  suit  :  MM.  Engel-Royet,  Gaspard 
Ziegler^  Steinlen,  Heller  et  Auguste  Dollfus. 

Le  comité  donne  son  approbation  aux  plans  d'un  meuble  à  placer 
dans  la  bibliothèque,  pour  recevoir  les  publications  nouvelles. 

On  décide,  sur  Ja  proposition  d'un  membre,  que  Ton  mettra  à 
l'ordre  du  jour  de  la  prochaîne  réunion,  la  révision  du  mode  d'admis- 
sion de  nouveaux  membres  au  sein  du  comité,  et  la  révision  de  la  liste 
des  membres  faisant  encore  partie  du  comité. 

M.  Heller  donne  lecture  du  long  et  intéressant  travail  qui  forme  le 
rapport  annuel  de  l'Association  pour  prévenir  les  accidents  de  fabrique. 
Après  avoir  donné  la  statistique  des  accidents  qu'il  a  pu  contrôler,  il 
s'étend  d'une  manière  spéciale  sur  les  appareils  monte-courroie  de 
M.  Baudouin,  et  étudie  tous  les  cas  que  leur  application  peut  pré- 
senter dans  la  pratique.  Il  donne  ensuite  les  nouvelles  dispositions 
qu'il  a  adoptées  pour  les  nettoyeurs  de  chariots  des  métiers  self- 
actings. 

Le  comité  donne  son  approbation  à  ce  rapport,  et  vote  des  remer- 
cîments  à  M.  Heller  pour  les  soins  habiles  qu'il  donne  sans  cesse 
à  ces  études  qui  ont  déjà  beaucoup  contribué  à  diminuer  les  malheu- 
reux accidents  de  fabrique. 

La  séance  est  levée  à  7  1/9  heures. 


Séance  du  19  novembre  1872. 

La  séance  est  ouverte  à  5  1/2  heures.  —  Douze  membres  sont  pré- 
sents. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté. 

L'ordre  du  jour  appelle  la  nomination  d'un  secrétaire  en  rem- 
placement de  M.  Henri  Ziegler,  démissionnaire  par  suite  de  son 
départ  de  Mulhouse.  Il  est  procédé  à  son  élection  par  un  vote  au  scru- 
tin secret,  et  le  dépouillement  donne  l'unanimité,  moins  une  des  voix, 
à  M.  Ernest  Zuber  qui  est  proclamé  secrétaire  du  comité.  Notification 


-  338  — 

de  cette  élection  sera  faite  à  M.  le  président  de  la  Société  industrie 

Plusieurs  membres  ayant  demandé  que  le  mode  d'admission  de  m 
veaux  membres  au  sein  du  comité  fût  modifié,  cette  question  a 
mise  à  l'ordre  du  jour,  ainsi  que  la  révision  de  la  liste  des  memb 
du  comité,  dans  laquelle  plusieura  départs  ont  laissé  des  vides.  Ap 
une  longue  discussion,  il  est  décidé  que  la  révision  de  la  liste 
membres  du  comité  aura  lieu  toutes  les  années  à  la  séance  du  n 
de  décembre,  et  que  l'on  considérera  comme  démissionnaires 
membres  n'ayant  pas  pris  une  part  active  et  suivie  aux  travaux 
comité.  De  plus,  il  est  décidé  que  le  comité,  après  délibération 
séance,  s'adjoindra,  à  titre  de  membres  correspondants  et  à  titre  ti 
poraire  seulement,  des  membres  de  la  Société  industrielle  qu'il  penf 
pouvoir  coopérer  d'une  manière  utile  à  ses  travaux.  Ce  titre  donr 
le  droit  d'assister  aux  séances  du  comité,  et  pourra  être  échangé  coi 
celui  de  membre  ordinaire,  après  la  ratiQcation  par  la  Société  in 
strielle  sur  la  demande  faite  par  le  comité. 

En  s'assurait  la  coopération  de  nouveaux  membres,  le  comité  p« 
leur  faciliter  le  choix  d'un  sujet  à  traiter  pour  (aire  l'objet  d'un  tra 
exigé  pour  être  admis  comme  membre  ordinaire. 

On  renvoie  à  MM.  Tb.  Scbiumberger  et  Alf.  Bjeringer  l'examen  t 
échantillon  de  tissu  fait  arec  une  chaîne  en  coton  et  une  trame  en  I 
tile  dit  soie  végétale,  envoyé  par  M.  Zûrcher,  de  Lorrach. 

On  renvoie  à  M.  J.  Heilmanu  l'examen  d'un  vélocipède  et  d' 
machine  à  imprimer,  présentés  tous  deux  par  M.  Desgrandchar 
avec  prière  d'en  faire  l'objet  d'une  communication  ultérieure,  s'il 
lieu. 

La  séance  est  levée  à  7  1/2  heures. 


Séance  du  i7  décembre  i872. 

La  séance  est  ouverte  à  5  heures.  —  Dix  membres  sont  prése 
Le  procès-verbal  de  la  dernière  réunion,  lu  par  M.  Schœu, 
adopté  sans  observations. 

Il  est  procédé  à  l'élection  de  deux  secrétaires-adjoints;  MM.  G.  Sel 
et  Th.  Scbiumberger  sont  désignés  à  l'unanimité  pour  ces  fonctii 
Le  comité  décide  ensuite  qu'il  sera  procédé  tous  les  deux  ans  : 


—  339  — 

réélection  des  secrétaire  et  secrétaires-adjoints,  et  pour  la  première 
fois  dans  la  séance  de  décembre  1874. 

Conformément  à  la  décision  prise  dans  la  précédente  séance,  il  est 
procédé  à  la  révision  de  la  liste  des  membres  du  comité  et  à  la  nomi- 
nation des  membres  correspondants.  Sont  nommés  : 

Membres  ordinaoies.  —  MM.  Ernest  Zuber,  Camille  Schœn,  Théo- 
dore Schlumberger,  Henri  Ziegler,  Gustave  DoUfus,  Gaspard  Ziegler, 
Auguste  DoUfus,  Victor  Zuber,  Engel-Royet,  Ed.  Beugniot,  Grosseteste, 
Paul  Heilmann,  Fritz  Engel,  Alfred  Bœringcr,  Charles  Meunier, 
Heller,  Auguste  Lalance.  —  Total  :  17  membres. 

Membres  correspondants.  —  MM.  Emile  Burnat,  Henri  Thierry, 
F.-J.  Blech  (lesquels,  absents  de  Mulhouse  pour  un  temps  indéterminé, 
ne  recevront  pas  de  convocation"),  J.  Rieder,  Tournier,  E.  Prias,  Breit- 
meyer,  Steinlen,  Edmond  Franger,  Bohn,  Hallauer,  Baudouin,  Berger, 
Henri  Schwartz  fils,  Weiss  (de  S.  F.  C).  —  Total  :  14  membres. 

Les  nouveaux  membres  correspondants  seront  prévenus  par  lettre 
de  leur  nomination. 

Le  comité  repousse,  comme  gênante  pour  la  plupart  de  ses  mem- 
bres, l'idée  émise  de  se  réunir  le  mercredi  en  place  du  mardi  ;  mais  il 
admet  que  pour  faciliter  la  venue  de  membres  du  dehors,  les  séances 
puissent  avoir  lieu  le  mercredi  dans  des  cas  exceptionnels. 

Communication  d'une  lettre  de  MM.  E.  Maldant  et  C*,  accompagnant 
le  prospectus  relatif  à  un  régulateur  sec  de  consommation,  de  leur 
invention,  pour  lequel  ils  désirent  concourir  pour  le  prix  proposé  par 
la  commission  du  gaz.  A  ce  propos.  M.  Schœn  appelle  l'attention  du 
comité  sur  le  danger  d'incendie  qui  pourrait  résulter  de  l'installation 
dans  le  bâtiment  de  l'Ecole  de  dessin,  au  dessus  de  la  bibliothèque,  du 
laboratoire  destiné  aux  expériences  photométriques. 

M.  DoUfus  explique  les  précautions  prises  pour  empêcher  la  con- 
duite de  cette  salle  d'essai  de  demeurer  sous  pression  d'une  façon  per- 
manente; néanmoins  la  commission  du  gaz  sera  appelée  à  s'assurer  de 
l'absence  de  tout  danger. 

Le  conseil  d'administration  propose  au  comité  l'échange  de  noA 
Bulletins  contre  le  Praciiscfier  Maschinen-Clonstnieteur,  paraissant  tous 
les  mois  à  Leipzig,  et  que  la  Société  reçoit  depuis  un  an.  —  Il  est 

TOMB  XLin.  AOUT  1873.  22 


—  340  — 

éddé  que  l'échange  aura  tieu  pendant  une  année,  sauf  à  vxnr  ensu 
il  y  a  lieu  de  le  continuer. 

Communication  d'uae  lettre  et  de  brochures  adressées  par  M.  P 
harpentier,  en  vue  de  concourir  au  prix  n'  ii  des  arts  mécaniques 
aitant  du  chauBage  au  gaz  économique  par  combustion  complète 
)us  volume  constant,  et  de  son  application  aux  foyers  de  locomotii 

Le  programme  des  prix  exigeant  que  l'appareil  nouveau  ait  fb 
Duné  durant  au  moins  trois  mois  dans  le  Haut-Rhin,  il  sera  répoi 
H.  Charpentier  qu'il  ne  pourra  être  admis  au  concours  qu'aul 
d'il  aurait  rempli  cette  condition  essentielle.  M.  Charpentier  s 
né  en  même  temps  de  tenir  ia  Société  au  courant  des  expérier 
Li'il  dit  devoir  entreprendre  prochainement  sur  des  chaudières  fi: 
.  d'indiquer  en  détail  la  disposition  de  ses  appareils  producteur! 
iz  combustible. 

Jusqu'à  preuve  du  contraire,  le  comité  est  d'avis  que  le  mode 
lauffage  de  M.  Charpentier,  appliqué  aux  chaudières  fixes,  ne  s 
Lit  conduire  aux  économies  de  combustible  que  l'auteur  parait 
ttendre. 

Le  secrétaire  passe  en  revue  lea  travaux  actuellement  aux  mains 
embres  du  comité,  et  soumet  les  plans  de  la  pompe  Maginat,  | 
intée  dans  l'une  des  dernières  séances  par  M.  Reisz,  de  Strasbo 
M.  Zuber  et  Rieder  ont  l'intention  d'utiliser  ces  pompes  pour 
évation  d'eau,  et  t&cberont  de  lea  disposer  de  façon  à  pouvoir  mi 
iT,  au  moyen  d'un  dynamomètre  totalisateur,  la  force  absorbée 
s  appareils. 

A  ce  propos,  U.  Lalance  fait  part  au  comité  qu'il  est  en  traii 
onter  une  élévation  d'eau  pour  12,000  litres  par  minute,  au  me 
;  deux  pompes  Neut  et  Dumont  conjuguées. 

Ces  pompes  seront  mues  par  une  machine  à  vapeur  de  HO  che» 
li  se  prêterait  fort  bien  à  des  essais.  H.  Lalance  met  par  avance  c 
évation  à  la  disposition  du  comité,  pour  le  cas  où  il  jugerait  inté 
int  de  mesurer  le  rendement  des  pompes  qui  y  seront  employées 

H.  Lalance  appelle  également  l'attention  du  comité  sur  l'utilité  c 
jurrait  y  avoir  à  proposer  un  prix  pour  un  appareil  de  réglage 
^binets  de  conduites  destinées  au  chauffage  de  l'eau.  Le  comité  p( 
ue  cette  question  présente  un  intérêt  réel  au  point  de  vue  de  l'a 


—  341  — 

sation  économique  de  la  vapeur  d*eau,  et  qu'il  y  aura  lieu  d'en  faire 
l'objet  d'un  prix  spécial. 

Le  comité  décide,  conformément  au  désir  exprimé  par  MM.  Dollfus- 
Mi^  et  O,  que  le  concours  des  chaufiTeurs  aura  lieu  de  préférence 
dans  la  belle  saison.  La  marche  des  générateurs  étant  plus  régulière 
à  cette  époque  de  l'année,  le  concours  fournira  des  résultats  plus 
sûrs  ;  en  outre,  il  peut  être  gênant  d'enlever  les  chauffeurs  à  leur  ser- 
vice durant  les  froids. 

La  séance  est  levée  à  7  1/4  heures. 


Séance  du  30  janvier  1873. 

La  séance  est  ouverte  à  6  1/2  heures.  —  Douze  membres  sont  pré- 
sents. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté. 

Il  est  donné  lecture  du  travail  de  MM.  Meunier  et  Hallauer,  sur  la 
comparaison  des  chaudières  à  foyers  intérieurs,  sans  réchauffeurs 
(dites  chaudières  de  Gomouailles  et  du  Lancashire),  avec  les  chau- 
dières à  trois  bouilleurs,  munies  d'un  réchauffeur  tubulaire  en  fonte 
placé  sous  la  chaudière  (chaudière  de  Wesserling),  suivi  d'une  note 
sur  l'essai  d'un  foyer  fumivore  de  M.  Ten  Brinck,  dont  il  a  été  com- 
muniqué quelques  extraits  à  la  séance  du  mois  de  décembre. 

Les  essais  comparatifs  sur  les  chaudières  à  foyers  intérieurs,  con- 
struites par  MM.  Sulzer  frères  à  Winterthur,  et  sur  la  chaudière  à 
réohauffeurs  système  Marozeau,  ont  été  entrepris  par  l'Association 
alsacienne,  à  l'instigation  de  l'administration  de  la  blanchisserie  de 
Thaon.  Il  en  est  résulté  que  la  chaudière  à  bouilleurs,  quoique  munie 
de  réchauffeurs,  a  fourni,  dans  les  mêmes  conditions  d'essai,  un  rende- 
ment inférieur  de  8.84  */o  à  celui  des  chaudières  à  foyers  intérieurs, 
sans  réchauffeurs,  ce  qui  s'explique  en  partie  par  les  pertes  de  cha- 
leur résultant  de  l'isolement  sur  toutes  les  faces  de  la  première  chau- 
dière, tandis  que  dans  celle  à  foyer  intérieur,  les  pertes  dues  au 
rayonnement  et  au  refroidissement  sont  fort  atténuées. 

La  chaudière  à  tube  intérieur,  à  laquelle  M.  Ten  Brinck  a  appliqué 
son  foyer  fumivore,  a  fourni  des  résultats  très  satisfaisants  comme 
rendement  et  comme  fumivorité.  Aussi  le  comité  exprime- t-il  le  désir 


—  342  — 

le  Toîr  appliquer  le  ayalème  de  foyers  de  M.  Ten  Briock  à  des  cha 
iières  à  bouilleurs,  afin  de  confirmer  daos  toutes  les  applications  I 
Insultais  signalés  par  MM.  Meunier  et  Hallauer.  —  L'impression 
'intéressant  travail  de  ces  messieurs  sera  demandée  à  la  Société. 

Le  comité  passe  ensuite  à  ta  délibération  sur  la  question  porl«( 
'ordre  du  jour  de  la  nomination  d'un  professeur  de  dessin  linéaîn 
'Ecole  de  dessin. 

La  commission  de  l'Ecole,  aprè.s  un  sérieux  examen,  tout  en  n 
lant  justice  à  la  bonne  direction  imprimée  an  cours  de  dessin  linéa 
jar  M.  Neiser,  et  quoique  ce  dernier  eût  été  disposé  à  en  prendre  di 
litivemeat  la  charge  et  paraisse  convenir  parfaitement  au  poste  qui 
irait  été  confié  provisoirement,  a  cru  devoir  tenir  compte  des  ciro 
itances  qui  rendent  désirable  la  nomination  de  M.  Haiïner  comme  p 
fesseur  de  dessin  linéaire.  Elle  a  jugé  que  M.  Haffner  remplissait 
nnditions  nécessaires  pour  bien  diriger  ce  cours,  et  propose  sa  noi 
nation. 

Après  une  longue  discassion,  le  comité  décide  : 

l"  De  demander  à  ta  Société  de  nommer  M.  Haffner  comme  pro' 
leur  de  dessin  linéaire  à  l'Ecole  de  dessin; 

2"  D'adjoindre  à  M.  Haffner  un  aide  placé  sous  ses  ordres.  De  o 
^çon  on  espère  pouvoir  augmenter  le  nombre  des  élèves  admis 
X)urs,''et  donner  ainsi  satisfaction  à  un  besoin  réel. 

Il  est  entendu  que  M.  Haffner  aura  à  se  conformer  aux  jours 
leures  fixés  pour  les  cours  dans  les  saisons  d'été  et  d'hiver. 

La  commission  de  l'école  de  dessin  demande  à  s'adjoindre  MM.  M 
lier  et  Camille  Scbœn,  qui  veut  bien  accepter  d'en  faire  de  nouv 
partie.  La  commission  se  compose  ainsi  de  MM.  Auguste  Dolll 
Steinlen,  G.  Ziegler,  Engel,  Meunier,  Scbœn. 

La  séance  est  levée  &  1  1/4  heures. 


Séance  du  18  février  i873. 

La  séance  est  ouverte  à  5  1/2  heures.  —  Quatorze  membres  s 
présents. 


—  343  — 

Le  procès- verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  ef  adopté. 

Le  secrétaire  donne  communication  des  pièces  renvoyées  à  l'examen 
du  comité,  dans  la  séance  générale  de  janvier. 

Une  lettre  de  M.  Desgrandchamps,  de  Ferrette,  accompagnant  un 
mémoire  avec  dessins  à  l'appui,  sur  une  chaise  roulante  de  son  inven- 
tion, est  remise  à  M.  Josué  Heilmann,  déjà  saisi  d*autres  communica- 
tions du  même  auteur,  avec  prière  d'examiner  s'il  y  a  lieu  d'en  faire 
Tobjet  d'une  communication  ultérieure  au  comité,  ou  d'en  opérer 
simplement  le  dépôt  aux  archives. 

Un  prospectus  de  MM.  Maring  et  Mertz,  de  Bâle,  relatif  à  des  appa- 
reils économiques  pour  la  production  du  gaz,  de  leur  construction,  les- 
quels fonctionnent  aux  ateliers  d'OUen  et  dans  diverses  usines,  est 
renvoyé  à  l'examen  de  la  commission  du  gaz. 

Le  secrétaire  donne  lecture  d'une  note  de  M.  Engel-Gros,  sur  un 
appareil  destiné  à  empêcher  la  remise  en  marche  imprévue  d'une 
machine  à  vapeur  au  repos,  par  suite  de  fuites  de  vapeur  ou  d'autres 
causes  L'appareil,  qui  n'est  autre  chose  qu'un  petit  frein  appliqué  sur 
la  jante  de  la  roue  de  commande,  a  été  adapté  chez  MM.  Dollfus- 
Mieg  et  G"  à  une  machine  de  450  chevaux,  à  la  suite  du  danger  qu'a- 
vait couru  un  ouvrier  de  perdre  la  vie  en  suite  de  la  brusque  mise  en 
mouvement  de  la  machine. 

Le  comité  reconnaît  que  le  risque  d'accident  signalé  par  M.  Engel 
mérite  d'appeler  sérieusement  son  attention,  mais  il  lui  paraît  qu'il  y 
aurait  d'autres  moyens  plus  sûrs  de  le  combattre. 

Une  commission  composée  de  MM  Heller,  Bohn  et  Th.  Schlum- 
berger,  est  désignée  pour  examiner  à  fond  la  question  et  en  faire  l'objet 
d'un  rapport. 

M.  Hallauor  lit  la  note  qu'il  avait  présentée  à  la  séance  de  janvier, 
sur  l'application  de  la  méthode  de  M.  6.- A.  Hirn  à  la  détermination 
directe  de  l'eau  entraînée  par  la  vapeur.  Il  en  résulte  que  cette  déter- 
mination peut  se  faire  avec  une  appromixation  très  suffisante  pour  les 
besoins  des  essais  industriels,  en  se  servant  d'ustensiles  qui  t^e  trou- 
vent dans  toutes  les  usines.  —  Le  comité  décide  de  demander  l'im- 
pression de  la  note  de  M.  Hallauer. 

Le  secrétaire  donne  lecture  de  la  lettre  adressée  par  le  comité  Tbi- 
monnier,  siégeant  à  Lyon,  au  président  de  la  Société  industrielle,  pour 


—  nu  — 

ir  un  buste  de  Thimonnier,  qui  est  considéré  comme  l'inrent 
la  machine  à  coudre,  et  demande  l'aide  de  la  Société  en  fiiTeor 
ivre  de  revendication  de  la  machine  à  coudre  comme  invcDl 
içaise. 

je  conseil  d'administration,  auquel  a  été  renvoyé  l'examen  ai 
te  à  donner  à  ces  ouvertures,  demande  à  cet  effet  l'avis  du  cou 
mécani(]uc.  U.  Paul  Heilmann,  qui  a  bien  voulu  se  charger  de  f 
ilques  recherches  touchant  la  question  de  priorité  de  l'invention 
chines  à  coudre,  communique  au  comité  une  intéressante  note  i 
et,  appuyée  sur  les  données  fournies  par  le  rapport  de  H.  Willi 
(position  française  de  1855.  Il  en  ressort  que  si  Thimonnier 
Lt  revendiquer  le  titre  d'inventeur  de  la  machine  à  coudre,  c'e 
que  revient  le  mérite  d'avoir  imf^né  la  première  machii 
idre  à  un  fil,  produisant  un  point  de  chaînette. 
A.  Heilmann  offre  au  comité  de  compléter  ses  recherches  avec 
uments  qu'il  pourra  avoir  À  sa  disposition,  et  d'en  communiqui 
ultat  à  une  prochaine  réunion.  Mais  le  comité  ne  pense  pas 
r  être  en  mesure  de  se  prononcer  en  parfaite  connaissance  de  c 
'  la  question  de  priorité  de  l'invention,  les  documents  anglai 
éricains  lui  faisant  défaut.  Dans  ces  conditions,  il  lui  paraU  qi 
jélé  ne  saurait  s'associer  sans  restriction  à  la  propagande  à  laqi 
la  convie. 

II.  Schœn  lit  une  note  de  H.  Bicking,  de  Sainte-Harie-aux-Mines 
compteur  à  colle.  Cet  appareil  est  destiné  à  régulariser  l'atïme 
1  de  la  colle  des  encolleuses  et  machines  à  parer,  de  manière  : 
roduire  dans  le  fil  une  quantité  déterminée  d'avance,  variant 
numéros  et  qualités  de  âl  et  les  articles  à  produire.  L'auteur  dé 
y  a  lieu,  concourir  pour  l'un  des  prix  proposés  par  la  Société 
istion  qu'il  a  cherché  à  résoudre  est  d'un  intérêt  sérieux  pour 
itrie  du  tissage.  Le  comité  en  renvoie  l'examen  à  une  commii 
aposée  de  MM.  Gustave  Dollfus,  G.  Ziegler  et  Th.  Schlumberge 
K.  Baudouin  communique  un  mémoire  sur  le  roUermotùm,  et  e 
18  le  détail  des  perfectionnements  qu'il  a  imaginés,  et  grâce  i 
^s  la  production  des  métiers  à  filer  peut  être  notablement 
ntée.  —  Le  comité  renvoie  l'examen  de  cette  intéressante  com 
ation  à  une  commission  composée  de  MM.  Schœn,  Ënget,  Vf 


—  345  — 

6.  Ziegler  et  Frauger.  M.  Baudouin  est  invité  à  lire  son  travail  à  la 
prochaine  séance,  et  à  raccompagner,  si  possible,  d'un  modèle  qui 
puisse  faire  saisir  facilement  le  but  que  s'est  proposé  l'auteur. 

M.  Scbœn  présente  une  note  dans  laquelle  il  signale  à  l'attention  des 
hommes  du  métier  un  ouvrage  anglais  sur  la  filature  du  coton,  dont  il 
a  extrait  un  tableau  renfermant  des  données  numériques  intéressantes 
sur  les  diverses  machines  de  filature,  réduites  en  mesures  françaises. 
M.  6.  Ziegler  est  invité  à  prendre  connaissance  de  ce  travail,  et  à 
donner  son  avis  sur  la  convenance  qu'il  pourrait  y  avoir  à  le  faire 
imprimer  au  Bulletin. 

La  séance  est  levée  à  7  8/4  heures. 


Séance  du  18  mars  1873. 

La  séance  est  ouverte  à  6  1/2  heures.  —  Treize  membres  sont  pré- 
sents. 

Le  procès-verbal  de  la  précédente  réunion  est  lu  et  adopté. 

M.  Ernest  Zuber  s'excuse  de  ne  pouvoir  assister  à  la  séance. 

M.  Schœn  donne  connaissance  d'une  lettre  du  président  de  la 
Chambre  de  commerce,  demandant  Tavis  de  la  Société  industrielle  sur 
une  question  qui  sera  traitée  à  Vienne  lors  de  la  prochaine  Exposi- 
tion, dans  un  congrès  international,  et  ayant  trait  à  une  tarification 
uniforme  des  numéros  des  filés  de  tous  genres. 

Le  comité  apprécie  l'utilité  pratique  qu'une  solution  convenable  de 
cette  question  aurait  fiu  point  de  vue  économique  pour  le  commerce  et 
Findustrie,  et  pense  que  les  tentatives  dans  ce  sens  peuvent  être  abor- 
dées avec  opportunité  en  ce  moment  où  le  système  pratique  des  poids 
et  mesures  vient  d'être  adopté  par  différentes  nations  ;  pour  être  con- 
séquent, la  tarification  des  numéros  des  filés  doit  évidemment  concorder 
à  celle  (\es  poids  et  mesures. 

Le  comité  estime  qu'il  convient  de  rechercher  quels  seraient  les 
moyens  les  plus  simples  pour  arriver  à  cette  unification,  tout  en  s'écar- 
tant  le  moins  possible  des  usages  actuels  de  l'industrie.  Le  système 
de  numérotage  adopté  en  France  depuis  1819,  a  déjà  opéré  cette  modi- 
fication pour  les  filés  de  coton,  et  cette  épreuve  a  complètement 
réussi.  Le  comité  estime  donc  que  ce  système  est  celui  qui  devra  être 


—  346  — 

immandé,  et  charge  M.Schœn  de  présenter  dans  la  prochaine  séanc 

rapport  sur  ce  sujet,  qui.  après  discussion,  serait  renvoyé  i  I 

mbre  de  commerce. 

[.  Fritz  Engel  lit  queltpies  chapitres, du  mémoire  qu'il  a  présenl 

1  Société  industrielle  sur  difTérents  appareils  employés  dans  lei 

son  pour  éteindre  les  incendies.  Parmi  les  appareils  nouveau 

re  un  extincteur  de  grande  dimension,  contenant  1  1/2  mètre  cul 

a  sous  une  pression  de  20  atmosphères,  qui  permet  de  débiti 

dant  vingt-cinq  minutes  un  jet  continu  donnant  six  litres  à 

lude.  Le  mémoire  indique  aussi  les  dispositions  les  plus  conven 

i  pour  rendre  la  communication  d'un   sinistre  plus  difQcîle,  i 

jea  de  plafonnages,  de  murs  de  feu,  de  portes  en  fer,  etc. 

*  comité  décide  l'impression  du  mémoire  de  M.  Engel  dans  I 

letins,  avec  ta  publication  des  nombreuses  planches  qui  l'accoi 

nent 

I.  Engel  invite  les  membres  du  comité  à  assister  dimanche  pi 

in  i  10  heures  du  matin,  à  une  expérimentation  complète  de  to 

appareils,  qui  aura  lieu  dans  leur  établissement  de  Doniach. 

A  commission  chaînée  du  rapport  sur  le  mémoire  présenté  p 

Baudouin  à  la  dernière  séance,  demande  l'adjonction  de  M.  Hei 

wartz. 

iC  comité  nomme  comme  membres  correspondants  MM.  Gœrig 

)uard  Wacker,  récemment  admis  comme  membres  de  la  Socii 

ustrielle. 

jS  comité  charge  la  commission  de  lecture  d'examiner  l'opportun 

change  demandé  pour  plusieurs  publications.  ■ 

ja  séance  est  levée  à  7  1/2  heures. 


PROCËS-VERBA.UX 

cLes    séances     du     comité     de     chimie 


Séance  du  H  février  t873. 

ji.  séance  estouverte  à  6  heures.  —  Treize  membres  sont  préseii 
jC  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté. 


—  347  — 

M.  Girod,  d'Aiguebelle  (Savoie),  adresse  un  échantillon  de  calicot 
apprêté,  marqué  au  moyen  d'un  cachet  enduit  de  poix  noire.  M.  Gus- 
tave SchsBlTer  se  propose  d'examiner  si  cet  échantillon  résiste  aux 
opérations  du  blanchiment. 

M.  Besson,  professeur  à  l'Ecole  professionnelle,  envoie  la  description 
d'avertisseurs  électriques  de  températures  maxima  et  minima,  ima- 
ginés par  MM.  Besson  frères  et  Knieder.  Le  comité  propose  de  publier 
cette  description  dans  les  Bulletins,  avec  les  figures  explicatives  qui 
raccompagnent,  en  signalant  dans  une  note  l'analogie  que  présentent 
ces  appareils  avec  le  régulateur  des  températures  de  Scheibler.  (Voir 
Zeitschriftfiir  Chemie  de  1868,  page  89.) 

La  communication  de  M.  Besson  mentionne  encore  un  thermomètre 
à  air,  destiné  à  indiquer  à  distance  les  variations  survenues  dans  la 
température  d'un  milieu.  —  L'examen  de  cet  appareil  est  confié  à  M.  de 
Goninck. 

M.  A.  DoUfus,  de  Cernay,  signale  à  l'attention  de  la  Société  indus- 
trielle une  nouvelle  machine  à  imprimer  à  six  couleurs,  inventée  par 
M.  Mœglin.  Il  invite  en  même  temps  les  membres  du  comité  de  chimie 
à  visiter  cette  machine  qui  fonctionne  dans  un  établissement  de 
Cemay. 

Il  y  a  plusieurs  années  déjà  que  cette  machine  a  fait  l'objet  d'un 
rapport  du  comité  de  chimie;  mais  l'auteur  y  ayant  apporté  quelques 
perfectionnements,  M.  Rosenstiehl  s'est  fait  un  devoir  d'aller  la  visiter 
en  détail  à  la  date  du  H  février  dernier.  Il  résulte  de  cet  examen  que 
la  machine  en  question  présente  de  nombreux  inconvénients  tout  à 
fait  inséparables  des  dispositions  fondamentales  adoptées  par  l'inven- 
teur. Cet  avis  étant  partagé  par  plusieurs  membres  qui  connaissent 
la  machine,  le  comité  prie  M.  Rosenstiehl  de  signaler  à  M.  Dollfus,  de 
Cemay,  les  principaux  inconvénients  de  la  machine  et  de  l'engager  à 
détourner  l'inventeur  de  recherches  ultérieures  nécessairement  in- 
fructueuses. 

M.  Graf,  directeur  de  teinture  d'un  établissement  de  Btihl  (pays  de 
Bade),  annonce  qu'il  possède  des  recettes  de  teinture  en  bleu  d'indu- 
line  sur  laine,  et  en  bleu  ou  noir  sur  coton,  par  le  chlorhydrate  d'ani- 
line. Il  parle  également  d'un  procédé  de  blanchiment  des  laines  en 
écheveaux  par  l'hypermanganate  de  potasse  et  l'acide  sulfureux,  et 


—  348  — 

le  enfin  un  moyen  d'enlerer  le  parement  sur  cota 
itillons  teiots  en  bleu  et  noir  accompagneat  c«ttecODuri 
comité  propose  de  répondre  à  M.  Graf  que  le  procédé  à 
qu'il  indique  ne  présente  rien  de  nouveau  et  qu'il  est  i 
rier  un  jugement  sur  la  râleur  de  ses  recettes  de  teint 
n'a  envoyé  ni  échantillons  de  couleurs  ni  descriptio 
de  préparation.  Dans  le  cas  oit  M.  Graf  aurait  l'in 
léter  ses  indications,  il  est  prié  de  rédiger  sa  commun 
ais. 

Gustave  ScbsefTer  soumettra  prochainement  au  comité 
re  à  l'emploi  qu'il  a  pu  donner  aux  racles  en  verre  de 
Camille  Kœchlin  signale  un  curieux  accident  de  fiibric 
dans  une  pièce  de  coton  teinte  en  cuve  d'indigo.  Par  1 
les  parties  extérieures  des  plis  exposés  à  l'air  ont  biaj 
ire  notable. 

Witz  présente  au  comité  une  très  belle  matière  textile 
ibondante  en  Algérie  et  aux  Indes.  Une  série  d'échaat 
'itz  soumet  au  comité,  prouvent  que  cette  matière  se  co 
ire  comme  le  coton. 

uteur  de  la  communication  cherchera  à  recueillir  des  i 
3  plus  circonstanciés  sur  ce  textile,  et  les  communique! 
aine  séance  du  comité, 
séance  est  levée  à  7  1/4  heures. 


Séance  iht  i2  mars  1873. 

séance  est  ouverte  à  6  heures.  —  Seize  membres  soni 
procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté. 
I.  Ë.  et  P.  Sée,  ingénieurs  à  Lille,  envoient  la  descrii: 
1  d'un  appareil  servant  à  recueillir  toutes  les  parties  d'] 
'averse  des  produits  quelconques  sans  être  complèteme 
^composés.  Gomme  l'inventeur  de  cet  appareil,  M.  Emile 
lie,  se  présente  au  concours  pour  l'obtention  du  prb 
imélioralion  importante  apportée  au  blanchiment  de  It 
e  ou  du  coton,  le  comité  propose  de  répondre  à  MM.  S 
ion  du  programme  n'a  nullement  été  résolue  par  le  ( 


—  349  — 

et  que  Tindustrie  n'a  pas  besoin  d'un  appareil  spécial  pour  faire  agir 
les  gaz  décolorants.  On  demandera  également  à  MM.  Sée  si  l'appareil 
en  question  a  été  construit,  s'il  fonctionne,  et  pour  quel  objet. 

M.  le  docteur  Goppelsroeder  adresse  un  exemplaire  d'une  brochure 
du  docteur  A.  HsBgler,  de  Bâle,  intitulé  :  Beitrâge  zur  Entstehungs- 
geschichte  des  Typhus  tmd  zur  Trinkwasserlehre.  Cet  important  tra- 
vail, auquel  ont  collaboré  M.  le  docteur  Albrecht  Millier,  pour  la 
partie  géologique,  et  M.  le  docteur  Goppelsroeder,  pour  la  partie  chi- 
mique, établit  avec  une  entière  évidence  que  l'épidémie  du  typhus 
abdominal,  dont  fut  atteinte  au  mois  d'août  1872  la  population  du 
village  de  Laufen  (canton  de  Bftle-Gampagne)^  a  été  produite  par  l'in- 
filtration dans  les  sources  du  village  d'un  ruisseau  infecté  par  les 
déjections  provenant  d'une  maison  dont  les  habitants  étaient  atteints 
du  typhus  abdominal. 

M.  Goppelsrceder  pense  que  le  typhus  qui, a  sévi  à  Wesserling,  doit 
sans  doute  être  attribué  à  une  cause  analogue  et  paraît  provenir  du 
village  de  Mollau,  dont  les  eaux  s'infiltreraient  jusqu'à  Husseren. 

M.  Goppelsroeder  communiquera  plus  tard  ses  expériences  relatives 
à  cette  dernière  question,  en  même  temps  qu'un  résumé  de  la  bro- 
chure du  docteur  Hœgler. 

Le  comité  propose  de  remettre  au  comité  de  mécanique  l'important 
travail  de  M.  Engel-Gros  relatif  aux  moyens  de  prévenir  les  chances 
de  feu  dans  les  établissements  industriels  et  à  l'organisation  du  service 
d'incendie.  M.  Goppelsroeder  insiste,  à  cette  occasion,  sur  la  grande 
importance  de  l'étude  des  corps  qui  pourraient  être  ajoutés  à  l'eau 
d'alimentation  des  pompes  à  incendie,  des  divers  gaz  qui  pourraient 
être  utilisés  comme  moyens  d'extinction,  et  enfin  de  toutes  les  sub- 
stances propres  à  rendre  le  bois  incombustible. 

M.  Gustave  Schceffér  a  reconnu  que  le  procédé  imaginé  par  M.  Girod 
pour  marquer  les  tissus  n'a  aucune  valeur,  puisque  des  dissolutions 
alcalines,  même  assez  faibles,  font  disparaître  l'empreinte. 

M.  de  Goninck,  chargé  de  l'examen  du  thermomètre  à  air  de  MM. 
Besson  frères,  a  déterminé  par  le  calcul  quelles  devraient  être  les 
dimensions  à  donner  au  réservoir  d'air,  pour  que  l'appareil  puisse 
transmettre  à  distance,  et  avec  une  exactitude  suffisante  dans  la  pra- 
tique, les  variations  de  température  survenues  dans  un  milieu  donné. 


—  350  — 

:  comité  propose  de  publier  dans  les  BulleliDS  la  notice  de  MM.  Bes 
n,  suivie  du  rapport  de  M.  de  Coninck.  Il  déclare  en  outre  qu'il  es 
et  à  faire  uri  rapport  supplémentaire  sur  des  appareils  foncliounaa 
jne  manière  pratique. 

M.  Jules  Rolh  soumet  au  comité  un  nouveau  réactif,  servant  à  re 
■maître  la  nature  des  huiles  et  leurs  falsifications  en  général,  etpei 
ettant  de  les  classer  suivant  leur  degré  d'oxydubilité.  Dès  que  k 
sais  préliminaires  seront  terminés,  M.  Goppeisrœder  invitera  U 
îmbres  du  comité  de  chimie  à  se  réunir  au  laboratoire  de  l'Ecole  à 
imie,  pour  assister  aux  expériences  de  M.  Jules  Roth. 
M.  Camille  Kœchlin  signale  au  comité  un  nouvel  accident  de  fabr 
tion  observé  par  M.  Jeanraaire  :  c'est  une  couleur  au  chromate  ( 
amb,  i|ui,  par  le  simple  virage  du  jaune  h  l'orange,  altère  profondi 
eut  le  lissu. 

M.  Goppelsrceder,  qui  a  fait  une  série  d'essais  sur  l'accident  ( 
brication  relatif  à  l'indigo  signalé  par  M.  Camille  Kœchlin,  se  propo; 
poursuivre  ses  recherches  sur  ce  sujet. 
La  séance  est  levée  à  7  1/2  heures. 


Séance  du  9  avril  1873. 

La  séance  est  ouverte  à  6  heures.  —  Dix-sept  membres  sont  pr 
ots. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté. 
M.  Camille  Kœchlin  présente  au  nom  de  M.  Jeanmaire  une  noti 
lative  à  la  désorganisation  du  cotun  et  des  libres  végétales  par  1 
cstis,  après  l'action  de  certains  oxydants.  M.  Schneider  donne  lectu 
!  cette  notice,  dont  le  comité  demande  Tiosertion  au  Bulletin.  1 
mité  demande  également  l'adjonction  de  M.  Jeanmaire. 
Le  comité,  après  avoir  avoir  entendu  la  lecture  d'une  lettre  ■ 
icriminations  adressée  par  M.  Mœglin,  de  Cernay,  à  M.  Rosenstiel 
ji  s'élait  chargé  de  rendre  compte  d'une  nouvelle  macliine  à  impi 
ler  à  .six  couleurs,  passe  à  l'ordre  du  jour, 
Une  nouvelle  communication  de  M.  Graf,  teinturier  à  Bûhl  (pays  ■ 
adc),  ne  contenant  absolument  rien  de  nouveau,  le  comité  en  d 
ande  le  dépôt  aux  archives. 


—  351  — 

La  Société  d'agriculture  et  d'horticulture  de  Vaucluse  s'étant  adressée 
à  la  Société  d'horticulture  de  Mulhouse  pour  avoir  des  renseignements 
certains  sur  remploi  de  Talizarine  artificielle  et  Tavenir  qui  paraît 
réservé  à  la  culture  de  la  garance,  M.  Ivan  Schlumberger,  secrétaire 
de  la  Société  d'horticulture  de  Mulhouse,  a  jugé  opportun  de  recourir 
aux  membres  du  comité  de  chimie  pour  être  mis  à  même  de  répondre 
d'une  manière  compétente  au  questionnaire  posé  par  la  Société  de 
Vaucluse.  Voici  les  diverses  questions  : 

a  Les  manufacturiers  de  Mulhouse  emploient-ils  Talizarine  artifi- 
cielle ? 
b  Les  couleurs  obtenues  par  ce  produit  sont-elles  bon  teint? 
c  Quel  est  le  prix  du  kilogramme? 
d  Le  produit  sert-il  à  l'impression  et  à  la  teinture  ? 
e  Que  doivent  craindre  pour  le  présent  les  cultivateurs  de  ga- 
rance ? 
/  Que  doivent-ils  craindre  pour  l'avenir  ? 

Le  comité  fournit  une  réponse  immédiate  aux  quatre  premières 
questions,  réponse  qui  sera  transnfiise  à  Angnon  par  l'intermédiaire 
de  la  Société  d'horticulture.  Quant  aux  deux  dernières  questions,  leur 
importance  majeure  pour  le  département  de  Vaucluse  nécessite  une 
étude  approfondie.  Pour  cette  raison,  le  comité,  sur  la  proposition  de 
M.  Scheurer-Kestner,  nomme  une  Commission*  de  trois  membres, 
chargés  de  préparer  une  réponse  motivée,  qui  sera  discutée  dans  la 
prochaine  séance  du  comité.  Les  commissaires  désignés  sont  MM. 
Rosensthiel,  Brandt  et  Witz. 

Le  comité  de  chimie  soumet  à  Texamen  du  comité  des  beaux-arts 
le  travail  de  M.  Goppelsrœder  relatif  à  la  régénération  et  à  la  restau- 
ration  des  peintures  à  l'huile,  d'après  la  méthode  de  M.  Pettenkofer. 
Il  prie  M.  Ëhrmann  de  représenter  le  comité  de  chimie  dans  la  corn* 
oaission  qui  pourra  être  chargée  de  l'examen  de  la  communication  de 
M.  le  D' Goppelsrœder. 

M.  de  Goninck  donne  lecture  d'une  note  de  M.  Rosenstiehl,  traitant 
de  l'utilisation  de  la  pression  atmosphérique  pour  le  tamisage  des  cou- 
leurs qui  servent  à  l'impression.  —  Le  comité  demande  la  publication 
de  cet  intéressant  travail  et  de  la  planche  qui  l'accompagne. 

Les  éditeurs  du  journal  The  American  Chemist  à  New- York  deman- 


—  352  — 

it  à  faire  l'écliange  de  leur  journal  mensuel  contre  les  publicatio 
la  Société  industrielle.  —  Le  comité  examine,  séance  tenmle, 
implaire  de  ce  journal  et  reconnaît  que  l'échange  demandé  cons 
Tait  un  excellent  moyen  de  faire  connaître  en  Amérique  les  trava 
la  Société  industrielle,  moyen  de  propagande  d'autant  plus  prédei 
s  le  American  Gienùst  parait  être  le  seul  journal  scientifique  ( 
t  publié  en  Amérique.  L'avis  du  comité  est  par  conséquent  ti 
orable  à  l'échange. 

U.  Gustave  Engel  lit  une  note  sur  un  nouveau  procédé  de  Aœt 
\  matières  grasses  dans  les  savons.  La  méthode  consiste  à  précipi 
dissolution  d'nn  poids  connu  de  savon  par  un  excès  de  dissoluti 
ypermanganate  de  potasse,  et  à  peser  le  précipité  préalablement  li 
desséché.  M.  le  D"  Goppelsrceder  veut  bien  se  charger  de  Texan 
cette  communication. 

H.  le  D*  Goppelsrœder  fait  hommage  au  comité  de  chimie  de  vin 
iq  exemplaireS'd'uoe  brochure  dont  il  est  l'auteur,  et  qui  traite 
^le  et  de  ses  dérivés,  ainsi  que  des  principaux  moyens  utiiî 
is  l'extinction  des  incendies.  Les  membres  du  comité  qui  sont  p 
its,  emportent  chacun  l'exemplaire  qui  leur  est  destiné. 
[iB  séance  est  levée  à  7  1/2  heures. 


.    Séance  du  14  mai  1873. 

La  séance  est  ouverte  à  6  heures.  —  Quinze  membres  sont  préseï 
Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté. 
H.  Charles  Lauth  ayant  demandé  l'ouverture  d'un  pli  cacheté,  dép 
juin  1873  et  traitant  d'un  procédé  de  teinture  en  vert  d'uniline, 
^été  industrielle,  dans  sa  séance  du  mois  d'avril  dernier,  a  [ 
inaissance  du  contenu  de  ce  pli,  ainsi  que  de  la  note  compléments 
i  s'y  trouvait  jointe.  —  Le  comité,  après  avoir  entendu  la  lecture 
te  communication,  en  demande  l'impression  dans  les  Bulleti 
G.  Scbffiffer  veut  bien  se  chaîner  de  répéter  quelques-unes 
ictions  indiquées  par  l'auteur. 

tf.  Ëngel-Dollfus,  au  nom  du  comité  des  beaux-arts  et  de  la  Ca 
mon  du  musée  industriel,  prie  le  comité  de  chimie  de  faire  dres 
e  liste  des  noms  des  chimistes,  coloristes,  fobricants,  dessinatei 
kveurs,  mécaniciens  ou  inventeurs  quelconques,  ayant  le  plus  a 


—  353  — 

tribué  aux  progrès  de  industrie  de  Timpression  sur  tissus  dans  le 
Haut-Rhin.  Cette  liste  ne  derra  pas  comprendre  de  personnes  rivantes, 
et  en  regard  des  noms  cités  seront  placées  les  dates  des  travaux  ou  de 
la  collaboration.  —  MM.  Camille  Koechlin  et  Gustave  SchsBlSer  veulent 
bien  se  charger  du  soin  de  dresser  cette  liste. 

M.  Brandt,  rapporteur  de  la  commission  chargée  de  rédiger  une 
réponse  motivée  au  questionnaire  posé  par  la  Société  d'agriculture 
de  Vaucluse,  relativement  à  remploi  de  Talizarine  artificielle,  donne 
lecture  du  résumé  des  conclusions  auxquelles  s'est  arrêtée  la  commis- 
sion dont  il  fait  partie.  Après  une  discussion  approfondie,  le  travail  de 
M.  Brandt  est  adopté  avec  une  légère  modification,  et  Timpression  en 
est  votée.  Le  comité  de  chimie  prie  le  secrétariat  de  la  Société  indus- 
trielle d'en  adresser  une  copie  à  la  Société  d'horticulture  de  Mulhouse. 

L'ordre  du  jour  appelle  la  révision  du  programme  des  prix. 

Sont  maintenus  avec  leur  rédaction  actuelle  les  prix  suivants  : 

N-  8,  4,  5,  6,  7,  8,  9,  10,  11,  12,  18,  14,  16,  17,  18, 19,  20,  21,26, 
26,  28,  29,  80,  SI,  82,  88,  86,  88,  40, 41,  42,  43,  44  et  45. 

Le  prix  n""  2  sera  supprimé. 

Les  développements  du  prix  n""  1  seront  complétés  par  M.  Camille 
EoBchlin. 

Le  prix  n""  15  recevra  des  développements  à  rédiger  par  M.  G. 
Eœchlin. 

Dans  les  développements  du  prix  n""  22,  on  ajoutera  après  le  mot 
ta/n/nin  :  et  de  Far  Bénite  d  alumine. 

Dans  l'énoncé  du  prix  n""  23,  après  le  mot  lumière^  on  ajoutera  les 
mots  :  et  du  savon. 

M.  Brandt  fera  une  nouvelle  rédaction  du  prix  n""  24. 

La  rédaction  du  prix  n^  27  sera  modifiée  par  M.  C.  Eoechlin. 

Le  comité  propose  de  supprimer  les  développements  du  prix  n*"  84 
et  d'en  maintenir  seulement  l'énoncé. 

Dans  le  troisième  paragraphe  des  développements  du  prix  n*"  35,  on 
remplacera  les  mots  :  affaibHt  de  80  7»  leur  intemité^  par  les  mots  : 
affaiblit  beaucoup  leur  intensité. 

Le  prix  n**  87  recevra  des  développements  à  rédiger  par  M.  6. 
Scbœffer. 


—  354  — 

Dans  les  d^veloppemenb^  du  prix  d°  S9,  on  supprimera  le  den 
paragraphe  (le  n"  5). 

Prix  nouveaux. 

M.  Jules  Meycr  propose  un  prix  pour  des  cures  serrant  à  lein 
au  lar^e. 

M.  Braiidt  propose  un  prix  relatif  à  la  purpurine. 

H.  G.  Kœchlin  propose  un  prix  relatif  à  la  préparation  d'un  su( 
dané  de  la  terre  de  pipe. 

M.  Jean  Meyer  propose  un  prix  pour  un  moyen  de  produire  un  t 
équiralent  à  l'outremer  et  se  Qxant  sans  l'intermédiaire  de  t'albiiin 

M.  Horace  Kœchlin  propose  un  prix  relatif  à  la  synthèse  df 
matière  colorante  de  la  cochenille. 

Le  comité  de  chimie  demande  radjonclion  de  M.  Albert  Scheurei 

La  séance  est  levée  à  8  heures. 


ERRATA  au  BuUelin  de  juin  et  juilîet  i873. 
Page  224.  Remplace!  les  lignes  10  à  25  par  celles  suivantes: 
D'après  les  définitions  en  appelant  P  et  L  les  bases  de  poid 
de  longueur  d'un  système,  le  poids  d'un  mètre  de  numéro 

serap  =  -^ 

Dans  un  autre  système  à  base  F  et  L  on  aurait  de  même  p 

P' 
un  numéro  N,  p'  ^=  -ttt^ 

En  comparant  un  même  fil  dans  deux  systèmes  différents 
poids  d'un  mètre  de  longueur  étant  le  même  on  a  ;»  :^  p', 
aura  donc 

ou  etc. 

Page  226.  Ligne  30: 
au  lieu  de  N  :  N'  ::  P  *  P' 
lisez  N  :  N'  ::  P'  :  P 

Même  page.  Ligne  34  : 

au  lieu  de  question,  lisez  équation. 


Dictionnaire  raisonné  du  Mobilier  français,  par  M.  Viollet-I-bouc 


THEATRr 


lEN,  LYON  MDLXXVHI. 


L>Vî1 


111^' 


^IL 


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Fig.  4.     Ecliélle   de  Vao. 


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Fig.  3.       EcKelle  de  \'\o . 


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Jmp  Wan  JméM  *C*^JIMkturv 


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BULLETIN 

DE   LA 

SOCIÉTÉ    INDUSTRIELLE 

DE   MULHOUSE 

(ShipplémetU  au  BuUetin  d*Août  1873) 


ÉTUDE 

de  trois  moteurs  pourvus  dune  enveloppe  ou  chemise  de  vapeur, 

par  M.  0.  Hallauer. 


Séance  du  30  avril  187a 


PREMIÈRE    PARTIE 


Introduction 


Le  travail  que  je  viens  offrir  à  la  Société  industrielle,  est  une 
application  de  la  méthode  d'analyse  et  d'essai  que  nous  avons 
employée  avec  M.  G.  Leloutre  pour  établir  la  théorie  rationnelle  et 
pratique  des  machines  à  vapeur  dans  VEtude  générale  sur  les 
moteurs  à  vapeur ^  actuellement  en  voie  de  publication.  J'ai  pensé 
qu'il  serait  utile  pour  la  Société  industrielle,  que  ces  questions  ont 
toujours  vivement  intéressée,  de  voir  figurer  dans  ses  Bulletins 
une  application  de  cette  méthode,  l'exactitude  des  résultats  qu'elle 
donne  marquant  un  progrès  important  accompli.. 

Il  est  indispensable  pour  l'intelligence  de  l'étude  qui  va  suivre, 
de  présenter  aussi  succinctement  que  possible  l'historique  de  nos 
travaux,  puis  les  développements  de  cette  méthode  d'analyse  et 
d'essai.  J'insisterai  même  sur  une  série  de  faits  complètement 
nouveaux  :  les  transformations  de  la  vapeur  et  la  répartition  des 
calories  dans  l'intérieur  des  cylindres;  faits  que  nous  pouvons 

•TOMB  XLm.  SUPPLÉMENT  d'aout  1873.  23 


—  356  — 

calculer  et  vérifier  à  quelques  millièmes  près,  grâce  à  M.  G.-A. 
Hirn,  dont  les  conseils  nous  ont  permis  de  poser,  entre  les 
quantités  de  chaleur,  les  différentes  égalités  dont  nous  avions 
besoin. 

Aussitôt  la  théorie  de  l'équivalent  mécanique  de  la  chaleur  bien 
établie,  on  l'a  immédiatement  appliquée  aux  machines  à  vapeur; 
mais  malheureusement  la  plupart  des  savants  qui  se  sont  occupés 
de  ces  questions,  ont  considéré  les  moteurs  comme  de  simples 
cylindres  géométriques,  négligeant  l'influence  des  parois  sur  le 
fluide  qu'elles  contiennent;  aussi  les  belles  équations  qu'ils  ont 
posées,  sont-elles  restées  lettre  morte  pour  la  pratique,  et  c'est  à 
M.  Hirn  que  l'on  doit  les  premières  notions  vraies  à  ce  sujet.  Se 
basant  sur  quelques  chiffres  peu  nombreux,  mais  exacts,  qu'il  avait 
à  cette  époque,  il  a  établi  la  suite  des  principaux  phénomènes  qui 
se  passent  dans  un  moteur  employant  la  vapeur  saturée.  Ces 
lignes  remarquables  que  je  me  permets  de  citer  textuellement,  se 
trouvent  dans  l'Exposition  analytique  et  expérimentale  de  la 
théorie  mécanique  de  la  chaleur,  édition  de  i  865  : 

«  Supposons  une  machine  à  cylindre  unique,  sans  enveloppe  à 
vapeur,  à  condensation,  à  détente  variable,  travaillant  avec 
vapeur  saturée;  admettons  que  le  cylindre  soit  garanti  de  tout 
refroidissement  externe  par  une  enveloppe  isolante,  résultat 
qu'il  est  toujours  possible  d'obtenir  à  bien  peu  près  relative- 
ment. 

<  Pour  fixer  les  idées,  supposons  que  la  pression  dans  la  chau- 
dière soit  de  5  atmosphères  (152'*,2),  que  la  machine  soit  en 
plein  travail  et  que  la  détente  soit  d'abord  tenue .  constante  de 
1  à  5  en  volume.  Dans  ces  conditions,  la  vapeur  afflue  de  la 
chaudière  au  cylindre  pendant  un  cinquième  de  la  course  du 
piston,  à  partir  des  deux  extrémités.  Pendant  cette  portion  de 
la  course,  le  couvercle  inférieur  ou  supérieur  du  cylindre,  la 
face  inférieure  ou  supérieure  du  piston,  et  les  parois  du  cylindre 
qui  y  répondent,  se  mettent  nécessairement  à  la  température 
de  la  vapeur,  et  celle^îi  se  condense  jusqu'à  ce  que  cette  cou- 


—  357  — 

c  dition  soit  remplie.  Dès  que  la  communication  avec  la  chau- 
«  dière  est  coupée,  et  que  la  détente  commence,  la  vapeur  se 

<  refroidit  et  enlève,  par  suite,  de  la  chaleur  aux  parois  comprises 

<  entre  la  partie  qui  répond  à  la  course  à  pleine  pression.  A 

<  mesure  que  le  piston  avance,  la  vapeur  cède  de  sa  chaleur  aux 

<  parties  nouvelles  des  parois  qui  lui  sont  offertes,  et  qui  n*ont 

<  rien  reçu  pendant  l'afflût  de  la  chaudière  au  cylindre;  mais  à 

<  mesure  que  le  refroidissement  de  la  vapeur  croit,  ces  parties 

<  d'abord  chauffées  cèdent  de  nouveau  de  la  chaleur.  A  partir  du 
c  milieu  du  cylindre,  la  vapeur  rencontre  des  parois  qui  avaient 
c  elles-mêmes  été  chauffées  par  la  course  précédente  du  piston, 
c  Lorsque  le  piston  est  arrivé  à  la  fin  de  sa  course,  la  vapeur  qui 

<  qui  le  poussait  se  jette  dans  le  condenseur;  pendant  cette  nou- 
c  velle  expansion,  elle  enlève  donc  de  la  chaleur  à  toute  la  sur- 
i  &ce  libre,  et  la  quantité  enlevée  varie  selon  la  rapidité  de 
«  l'écoulenoent;  elle  est  d'autant  plus  notable  que  cet  écoulement 
c  est  plus  lent.  » 

L'ensemble  de  cette  exposition  est  exact  ;  mais  la  connaissance 
des  proportions  rigoureuses  d'eau  et  de  vapeur  qui  se  trouvent 
dans  le  cylindre,  en  chaque  point  de  la  course,  nous  a  permis  de 
préciser  ce  que  M.  Hirn  n'a  établi  d'une  manière  certaine  que 
pour  le  commencement  de  la  détente  et  la  fin  de  la  course.  Depuis 
lors,  et  avec  lui,  nous  sommes  arrivés  aux  conclusions  suivantes  : 
la  vapeur  qui  se  cx)ndense  pendant  l'admission,  se  dépose  à  l'état 
de  nappe  liquide  sur  le  couvercle,  le  piston  et  la  partie  annulaire 
découverte.  Dès  que  commence  la  période  de  détente,  une  partie 
de  celte  eau  s'évapore  sur  les  surfaces  antérieurement  chauffées, 
pendant  que  de  la  vapeur  se  condense  sur  les  parois  froides  nou- 
vellement découvertes  à  chaque  instant  par  le  piston.  De  ces  éva- 
porations  et  condensations  simultanées  qui  se  font  à  diverses 
hauteurs,  il  en  résulte,  suivant  le  plus  ou  moins  de  vapeur  intro- 
duite à  pleine  pression,  ou  bien  que  l'on  ait  plus  d'eau  condensée 
à  la  fin  de  la  course  qu'au  commencement  de  la  détente,  ou  bien 
q\ie  cette  proportion  reste  la  même,  ou  enfin,  et  c'est  le  cas  le 


—  358  — 

plus  général  dans  les  machines  à  grande  détente,  que  Tévapora- 
tion  l'emporte  sur  les  condensations.  Il  nous  est  même  arrivé 
dans  un  essai  d'avoir  à  la  fin  de  la  course  1  à  2  7o  seulement  d'eaa 
liquide,  c'est-à-dire  de  la  vapeur  à  peu  près  sèche,  lorsque  nous 
avions  débuté  au  commencement  de  la  détente  avec  50  7o  d'eau. 

De  plus,  les  nouveaux  essais  faits  avec  M.  Hirn  et  une  formule 
que  nous  devons  à  son  obligeance,  sont  venus  nous  prouver  par 
des  chiffres  irréfutables  que  ce  n'est  point  la  vapeur  qui  enlève  de 
la  chaleur  aux  parois.  Au  moment  où  cette  vapeur  se  jette  au 
condenseur,  les  parois  du  cylindre,  le  couvercle  et  la  face  du 
piston  sont  couverts  d'une  couche  d'eau  liquide,  et  c'est  cette  eau 
qui,  s'évaporant  en  presque  totahté,  prend  au  cylindre  la  chaleur 
dont  elle  a  besoin  pour  passer  à  l'état  de  vapeur,  chaleur  que  l'on 
retrouve  du  reste  intégralement  au  condenseur. 

Enfin  M.  Hirn  avait  cru  que  la  vapeur  surchauffée  à  225'  res- 
tait, dans  l'intérieur  des  cylindres,  sinon  surchauffée,  du  moins 
sèche,  et  nos  analyses  sont  venues  prouver  que  cette  vapeur  pou- 
vait contenir,  suivant  le  volume  introduit  à  pleine  pression,  de 
1 5  7o  à  50  7o  d'eau  au  commencement  de  la  détente.  Voici  com- 
ment M.  Hirn  explique  ce  phénomène  remarquable.  Aussitôt  que 
la  vapeur  surchauffée  arrive  dans  le  cylindre,  celle  qui  est  en  con- 
tact direct  avec  les  parois  froides  se  resoud  immédiatement  en 
eau,  et  se  dépose  sur  celle-ci  à  l'état  de  couche  liquide;  cette 
vapeur  surchauffée  étant  à  l'état  de  gaz  parfait,  par  conséquent 
mauvais  conducteur  de  la  chaleur,  il  ne  peut  se  faire  aucun 
échange  de  calorique  entre  elle  et  l'eau  qui  tapisse  les  parois;  elle 
conserve  donc  sa  température  vers  le  centre  même  de  la  masse. 
De  telle  sorte  qu'il  doit  y  avoir  :  sur  les  parois  du  cylindre  de 
l'eau  liquide,  à  une  petite  distance  de  la  vapeur  saturée,  et  en 
allant  vers  l'intérieur  de  la  masse,  de  la  vapeur  de  plus  en  plus 
surchauffée,  jusqu'à  avoir  même  la  température  qu'elle  possède 
dans  le  tuyau  d'amenée.  Ce  fait,  qu'il  est  presque  impossible  de 
vérifier  expérimentalement,  ne  change  du  reste  rien  à  nos  chiffres, 
lorsque  nous  supposons  la  vapeur  saturée  au  commencement  de 


—  359  — 

la  détente  tout  aussi  bien  qu'à  la  fin  de  la  course,  moment  où 
cette  saturation  a  réellement  lieu. 

L'ensemble  des  travaux  faits  en  commun  avec  M.  Leloutre 
nous  a  conduit  à  diviser  l'étude  d'un  moteur  à  vapeur  en  deux 
parties  bien  distinctes  : 

I.  L'analyse  de  la  loi  de  détente  et  du  travail, 
II.  L analyse  des  transformations  de  la  vapeur  et  la  réparti- 
tion des  calories. 

I. 

De  la  loi  de  détente,  du  travail,  et  des  différentes  pertes 

qu'il  subit. 

* 

La  loi  de  Mariette,  qui  jusqu'ici  a  toujours  été  appliquée,  nous 
pourrions  presque  dire  brutalement,  dans  la  plupart  des  ouvrages 
classiques  élémentaires,  n'est  qu'un  cas  exceptionnel  de  la  loi  de 
détente;  l'examen  d'un  grand  nombre  de  diagrammes  obtenus 
dans  les  conditions  les  plus  différentes,  nous  a  permis  de  vérifier 

que  l'expression  îy  =  (  Tr  )     (c'est-à-dire  le  rapport  de  pression 

égal  au  rapport  inverse  des  volumes  élevé  à  la  puissance  a)  esl 
celle  qui  rend  le  mieux  compte  de  la  loi  de  détente  ;  cette  valeur 
de  a  peut  varier,  ainsi  que  nous  l'avons  constaté,  entre  oc  =  0,50 
et  oL=ii  ,30,  suivant  la  fraction  d'introduction. 

Partant  de  cette  {dation,  une  intégration  fort  simple  nous 
donne  l'expression  du  travail  en  fonctiou  de  P^  la  pression  ini- 
tiale, Vo  le  volume  introduit,  Vn  le  volume  final  et  a  l'exposant 
de  la  loi  de  détente  ;  c'est  cette  formule  qui  nous  permet  de  cons- 
tater et  de  séparer  toutes  les  pertes  subies  par  le  travail,  jusqu'au 
moment  où  l'on  recueille  sur  le  premier  arbre  moteur  celui  qui 
est  réellement  utilisé. 

J'examine  d'abord  la  machine  à  un  seul  cylindre;  la  vapeur  se 
rend  des  chaudières  à  l'intérieur  du  cylindre  en  traversant  des 
conduites  plus  ou  moins  longues,  des  valves,  enfin  les  lumières 


I 


—  360  — 

mêmes  du  cylindre;  dans  ce  trajet  la  pression  initiale  est  dimi- 
nuée par  suite  des  frottements,  d'où  première  perte  de  travail. 
Puis  elle  a(!lue  dans  le  cylindre  en  remplissant  tout  d'abord  les 
espaces  nuisibles,  période  pendant  laquelle  elle  ne  travaille  pas; 
il  est  vrai  que  ce  volume  de  vapeur  des  espaces  nuisibles*  agit 
pendant  la  détente;  il  subsiste  néanmoins  un  déficit  que  nous 
évaluons  de  la  manière  suivante  : 

La  machine  étudiée  a  par  exemple  en  espaces  nuisibles  :  1,  2 
ou  3  7o  du  volume  engendré  par  le  piston.  La  formule  du  travail 
nous  donne  la  puissance  utile  d'un  volume  de  vapeur  V^  à  la 
pression  P^  introduit,  et  se  détendant  suivant  la  loi  ce  jusqu'à 
remplir  le  volume  final  Fn  +  Vp,  espaces  nuisibles  compris. 
Prenons  maintenant  le  même  cylindre  supposé  sans  espaces  nui- 
sibles ;  pour  avoir  la  même  loi  de  détente  «&,  il  faut  y  introduire 
le  même  volume  de  vapeur  Voj  qui  se  détend  jusqu'à  occuper  le 
volume  final  Vn  sans  espaces  nuisibles  ;  la  puissance*  utile  est 
donnée  par  la  même  formule,  et  la  différence  entre  les  deux  tra- 
vaux est  :  la  perte  par  espaces  nuisibles;  elle  peut  s'élever  dans 
les  machines  à  un  seul  cylindre  de  1 7o>5  à  8  7o- 

La  vapeur  arrivée  à  la  fin  de  la  course  s'échappe  maintenant 
au  condenseur;  par  suite  des  dimensions  des  orifices  et  de  l'éva- 
poration  continue  qui  se  fait  sur  les  parois  du  cylindre,  il  sub- 
siste sous  le  piston  une  contre-pression  qui  donne  lieu  à  une  troi- 
sième perte  de  travail. 

Enfin,  les  frottements  des  différents  ofganes  absorbetit  une 
certaine  force;  bien  que  l'on  ne  puisse  pas  précisément  dire  que 
cette  portion  absorbée  soit  constante,  car  le  frottement  augmente 
avec  la  charge  que  supportent  les  différentes  articulations  ;  toute- 
fois nous  sommes  loin  des  coefficients  très  variables,  adoptés 
pour  faire  coïncider  le  travail  véritablement  fourni  par  la  machine 
avec  les  résultats  de  la  formule  inexacte  que  donne  la  loi  de 
Mariotte.  Ce  travail  absorbé  par  le  moteur  varie  généralement 
entre  10  et  457©  du  travail  produit  sur  les  pistons;  le  rendement 
de  ce  genre  de  machines  est  donc  de  85  à  90  7o- 


—  361  — 

Dans  les  machines  de  Woolf  nous  avons,  de  plus,  les  pertes 
entre  le  petit  et  le  grand  cylindre.  Elles  sont  dues  à  deux  causes 
bien  distinctes  qui  agissent  simultanément  et  dont  nous  sommes 
parvenus  à  séparer  les  effets  :  4^  la  perte  de  pression  due  aux 
espaces  nuisibles;  2o  celle  qu'occasionnent  les  condensations 
presque  instantanées  qui  se  produisent  dans  le  grand  cylindre 
au  commencement  de  la  course.  Dans  une  machine  de  Woolf, 
sans  espaces  nuisibles,  ces  condensations  n'en  subsistent  pas 
moins,  et  nous  avons  établi  que  sur  37  7o  perdus  pour  le  travail 
entre  le  petit  et  le  grand  cylindre,  17  7o  seuls  devaient  être  attri- 
bués aux  espaces  nuisibles;  le  reste,  10 7o)  ^ux  condensations.  La 
perte  de  charge  due  à  l'écoulement  pendant  toute  la  durée  de  la 
course  est  peu  de  chose,  et  donne  lieu  à  une  perte  de  travail 
insignifiante. 

Pour  ce  genre  de  machines,  le  déficit  dû  à  une  même  contre- 
pression  sous  le  piston  est  proportionnellement  un  peu  plus  fort 
que  dans  les  machines  à  un  seul  cylindre,  le  grand  piston  ayant 
généralement  des  dimensions  plus  considérables  pour  une  même 
force  produite.  Enfin  les  frottements  d'un  piston  de  plus  augmen- 
tent aussi  la  force  absorbée  par  le  mécanisme  lui-même. 


II. 

Des  transformations  subies  par  la  vapeur  à  son  passage  dans 
les  oylindres,  répartition  des  oalories  pendant  ce  trajet. 

Maintenant  que  j'ai  complètement  étudié  le  travail,  j'aborde  la 
seconde  division  de  cette  analyse;  cette  partie,  tout  aussi  impor- 
tante que  l?i  précédente,  a  le  mérite  d'être  complètement  neuve. 
Depuis  longtemps  on  s'était  préoccupé  des  diverses  pertes  de 
travail,  sans  pouvoir,  il  est  vrai,  en  donner  une  valeur  très  exacte, 
et  cela  par  suite  de  l'ignorance  où  l'on  était  resté  concernant  les 
lois  de  détente  dans  les  cylindres;  toujours  est-il  que  la  plupart 
des  ingénieurs  les  avaient  signalées.  Tel  n'est  pas  le  cas  pour  les 


—  362  — 

transformations  de  la  vapeur  et  la  répartition  des  calories.  M.  Him 
lui-même,  qui  a  si  bien  indiqué,  comme  je  l'ai  dit  plus  haut, 
toute  la  série  des  faits  qui  devaient  se  passer  dans  l'intérieur  d'un 
cylindre,  ne  possédait  que  peu  de  chiffres  au  moment  où,  dirigés 
par  lui  et  aidés  de  ses  conseils,  hdus  nous  sommes,  M.  Leloutre 
et  moi,  engagés  dans  cette  nouvelle  voie  ;  les  résultats  remarqua- 
bles auxquels  nous  sommes  arrivés,  leur  exactitude  vérifiée,  nous 
permettent  d'affirmer  qu'à  l'heure  actuelle  la  théorie  rationnelle 
et  pratique  des  moteurs  à  vapeur  est  faite  dune  manière  corn- 
plète;  nous  avens  pu  aussi  vérifier  l'influence  de  la  détente  sur  la 
consommation,  et  fixer,  pour  les  machines  à  un  seul  cylindre,  au 
quart  de  la  course,  la  fraction  d'introduction  la  plus  écono- 
mique ;  il  n'y  a  donc  plus  aujourd'hui  à  tâtonner,  et  nous  pou- 
vons de  prime-abord  indiquer  comment  doit  être  construit  le 
meilleur  moteur  possible  utilisant  la  force  de  la  vapeur. 

Pour  étudier  ces  transformations  successives  de  la  vapeur,  il 
nous  a  fallu  prendre  une  unité  qui  permît  de  réunir,  de  résumer 
pour  ainsi  dire  toute  la  série  des  faits  en  quelques  formules  sim- 
ples, s'appliquant  aussi  bien  à  la  vapeur  surchauffée  qu'à  la  vapeur 
saturée  contenant  des  proportions  variables  d'eau  entraînée.  La 
nature  même  des  phénomènes  que  nous  analysons,  nous  a  conduit 
à  adopter  comme  unité  les  calories,  et  c'est  sur  le  nombre  de 
calories  apportées  et  se  distribuant  dans  l'intérieur  du  cylindre, 
que  nous  opérons.  Cette  unité  a  aussi  l'avantage  d'être  la  véritable 
unité  industrielle,  car  c'est  en  calories,  c'est-à-dire  en  houille 
brûlée,  que  l'on  estimera  encore  pendant  longtemps  la  consom- 
mation des  machines  ;  seulement  ici  il  faut  (comme  je  l'ai  indiqué 
avec  M.  W.  Grosseteste  dans  le  compte-rendu  de  l'essai  au  frein  que 
nous  avons  fait  sur  la  machine  du  retordage  de  MM.  DoUfus-Mi^) 
bien  séparer  le  générateur  du  moteur  lui-même,  afin  de  ne  pas 
attribuer  à  la  machine  un  déficit  qui  porterait  sur  la  chaudière. 

La  valeur  de  cette  méthode  d'analyse  a  été  confirmée  par  plus 
de  quinze  essais;  je  passe  en  revue  les  résultats  qu'elle  nous  a 


~  363  — 

donnés,  m'occupant,  comme  pour  le  travail,  d'abord  des  machines 
à  un  seul  cylindre,  puis  des  machines  Woolf. 

Les  machines  à  un  seul  cylindre  se  divisent  en  machines  à 
vapeur  surchauffée  et  machines  à  vapeur  humide,  avec  ou  sans 
enveloppe;  car  l'enveloppe  ou  chemise  de  vapeur  est  actuellement 
appliquée  aussi  bien  à  l'emploi  de  la  vapeur  surchauffée  qu'à 
celui  de  la  vapeur  saturée. 

Je  prends  comme  premier  exemple  la  machine  à  un  cylindre, 
sans  enveloppe,  employant  la  vapeur  surchauffée  à  Sâô"*  et  intro- 
duisant au  quart.  Cette  vapeur  rencontrant  des  parois  froides 
relativement,  leur  abandonne  la  chaleur  de  surchauffe,  puis  se 
condense,  et  au  moment  même  où  la  détente  commence,  iiy^JJ 
d'eau  à  l'état  liquide  tapissent  les  parois;  ces  parois  ont  donc 
absorbé  une  quantité  de  chaleur  que  nous  évaluons  ;  elle  doit  suf- 
fire à  toutes  les  transformations  qui  vont  se  succéder  dans  l'inté- 
rieur du  cylindre  pendant  la  période  de  détente,  pdisqu'alors  la 
communication  avec  la  chaudière  est  coupée.  Lorsque  le  piston 
avance,  il  se  produit  sur  les  parois  chauffées  précédemment 
des  évaporations  constantes,  qui,  combinées  avec  la  condensation 
qui  a  lieu  en  même  temps  sur  les  surfaces  nouvellement  décou- 
vertes à  chaque  instant  par  le  piston,  nous  font  arriver  à  la  fm 
de  la  course  avec  1 1 7o  d'eau,  dont  la  plus  grande  partie,  la 
presque  totalité,  se  trouve  à  l'état  de  nappe  liquide  déposée  sur 
les  parois.  Si  nous  évaluons  la  quantité  de  chaleur  que  contient 
en  ce  moment  ce  mélange,  eau  et  vapeur;  que  nous  ajoutions 
celle  qui  a  disparu  par  suite  du  travail  recueilli  et  des  refroidis- 
sements extérieurs  (valeurs  que  nous  comprenons  dans  le  terme 
général  de  pertes  extérieures),  nous  voyons  qu'elle  est  inférieure 
de  16c,64  à  celle  que  nous  avions  au  commencement  de  la 
détente;  la  raison  en  est  bien  simple  :  ces  seize  calories  ont  passé 
dans  les  parois.  Lorsque  maintenant  l'échappement  ouvre,  la 
vapeur  passe  au  condenseur,  puis  en  même  temps  l'eau  liquide 
qui  tapisse  les  parois,  s'évapore  successivement,  leur  enlève  la 
chaleur  qu'elles  contiennent,  et  nous  retrouvons  exactement  dans 


—  364  — 

l'eau  de  condensation  ces  seize  calories  qui  nous  manquaient  à  la 
fin  de  la  course  ;  elles  étaient  pour  ainsi  dire  maintenues  à  Fétat 
latent  dans  la  masse  même  du  cylindre. 

On  aurait  pu  aussi  attribuer  ces  seize  calories^  disparues  à  la 
fin  de  la  course  et  retrouvées  dans  l'eau  de  condensation,  à  des 
fuites  à  travers  le  piston;  mais  une  série  d'essais  faits  sur  la 
même  machine,  avec  des  introductions  différentes,  nous  a  prouvé 
que  cette  valeur  (que  j'appelle  Rc  refroidissement  au  condenseur) 
est  variable  avec  la  proportion  d'eau  qui  reste  sur  les  parois  à  la 
fin  de  la  course;  ainsi,  pour  une  introduction  d'un  dixième,  une 
température  de  225'',  la  chaleur,  au  conunenoement  de  la  détente, 
diminuée  des  pertes  extérieures,  est  la  même]  que  celle  que  l'on 
retrouve  à  la  fin  de  la  course  et  dans  l'eau  de  condensation; 
dans  ce  cas  aussi  la  proportion  finale  d'eau  est  de  1 7o9  ^^  refroi- 
dissement par  le  condenseur  R^  est  nul,  et  puisque  nous  avons 
opéré  sur  lé  même  moteur,  l'hypothèse  des  fiiites  à  travers  le 
piston  est  fausse. 

Dans  un  cylindre  consommant  de  la  vapeur  humide,  les  phé- 
nomènes qui  se  passent  sont  analogues  à  ceux  que  je  viens  de 
décrire.  Seulement  ici,  comme  la  vapeur  n'est  pas  surchauflFée  et 
qu'elle  contient  déjà  de  l'eau  entraînée,  à  son  arrivée  dans  le 
cylindre  il  s'en  condense  une  plus  forte  proportion,  et  malgré 
l'évaporation  pendant  la  détente,  il  en  reste  plus  aussi  à  la  fin  de 
la  course;  par  suite,  le  refroidissement  au  condenseur  R^  est 
plus  considérable.  C'est  une  des  causes  principales  qui  rendent 
une  machine  sans  enveloppe  de  vapeur  de  35  7o  inférieure,  sui- 
vant qu'elle  emploie  ou  non  la  vapeur  surchauffée  à  225\ 

L'application  d'une  enveloppe  ou  chemise  de  vapeur  améliore 
sensiblement  les  deux  précédents  moteurs  ;  elle  produit  le  même 
effet  qu'une  augmentation  de  surchauffe;  fournissant  extérieure- 
ment de  la  chaleur,  elle  diminue  les  condensations,  augmente  les 
évaporations  pendant  le  travail  ;  elle  améliore  donc  ce  travail  lui- 
même,  tout  en  diminuant  le  refroidissement  au  condenseur,  car 
elle  fait  arriver  à  fin  de  course  avec  moins  d'eau  déposée  sur  les 


—  865  — 

parois.  Cette  chaleur  est  en  outre  obtenue  assez  économiquement, 
puisque  la  vapeur,  en  se  condensant,  rend  la  plus  giande  partie 
des  calories  qu'elle  contient,  et  qu'il  est  possible  de  reprendre 
l'eau  des  purgeurs  pour  l'envoyer  à  la  chaudière  avec  l'eau  d'ali- 
mentation. Aussi  l'enveloppe  bien  construite  peut-elle  donner  sur 
la  consommation  des  moteurs  employant  la  vapeur  humide,  une 
économie  de  25  7o  ;  son  effet  sur  les  machines  à  vapeur  surchauf- 
fée est  moins  énergique, 

Gej^endant  il  faut  que  cette  enveloppe  soit  judicieusement 
construite;  la  prise  de  vapeur  de  la  chemise  doit  se  faire  par  un 
canal  spécial,  embranché  sur  le  tuyau  d'amenée  général  qui  ali- 
mente directement  l'intérieur  du  cylindre;  on  sépare  ainsi  la 
vapeur  humide  de  l'enveloppe  de  celle  qui  doit  se  rendre  la  plus 
sèche  et  la  plus  chaude  possible  dans  le  cylindre  même.  Malheu- 
reusement cette  disposition  est  assez  peu  répandue,  quoique  appli- 
quée cepend^int  à  la  machine  à  vapeur  surchauffée  de  M.  Hirn  et 
à  quelques  machines  Corliss.  L'enveloppe  a  du  reste  des  effets 
variables,  non-seulement  d'après  la  portion  du  cylindre  qu'elle 
embrasse,  ce  qui  se  comprend  de  soi,  mais  même  suivant  qu'elle 
est  appliquée  sur  les  fonds  ou  couvercles,  sur  la  partie  annulaire 
au  haut  et  au  bas  du  cylindre  ou  seulement  au  milieu. 

Deuxième  fait  très  remarquable,  et  qui  coïncide  avec  la  série 
des  phénomènes  que  nous  avons  exposée  plus  haut  :  suivant  que 
le  volume  de  vapeur  introduit  augmente  à  partir  d'une  certaine 
limite,  l'énergie  de  l'action  de  l'enveloppe  va  diminuant,  ce  que  l'on 
remarque  immédiatement  d'après  la  proportion  de  vapeur  qui  se 
condense;  il  arrive  même  un  moment  où  cet  effet  peut  être  nul, 
ainsi  que  nous  l'avons  observé  avec  M.  Hirn  sur  une  machine 
introduisant  à  pleine  pression  pendant  les  trois  quarts  de  la  course 
et  pourvue  d'une  enveloppe  annulaire;  tandis  que,  même  dans  ce 
dernier  cas,  la  surchauffe  de  la  vapeur  donne  toujours  lieu  à  une 
économie  notable. 

Les  transformations  de  la  vapeur,  dans  une  machine  de  Woolf, 
bien  que  plus  compliquées,  sont  cependant  de  même  nature;  le 


refroidissemenl  du  petit  cylindre  se  fait  pendant  récoulement  de 
ta  vapeur  au  grand,  et  nous  avons  dans  ce  grand  cylindre  des 
condensations  considérables  au  commencement  de  la  course, 
ainsi  38°/,  d'eau,  ayant  quitté  le  petit  cylindre  avec  24''/„5.  Mais 
il  se  produit  durant  toute  la  période  de  détente  des  évaporations, 
tant  sur  les  parois  du  petit  cylindre  que  sur  celles  du  grand  qui 
ont  été  successivement  chauffées,  évaporations  qui  l'emportent 
sur  les  condensations  qu'exige  chaque  nouvelle  portion  de  paroi 
découverte  par  le  grand  piston;  aussi  arrivons-nous  à  fin  de 
course  seulement  avec  ^"1^,5  d'eau  contenue  dans  la  vapeur. 
Cette  quantité  assez  faible  d'eau  déposée  sur  les  parois  suffit 
toutefois  pour  leur  enlever  33  calories  pendant  l'échappement  au 
condenseur. 

L'enveloppe  de  vapeur  agir  sur  ces  machines  comme  sur  celles 
à  un  seul  cylindre,  fournissant  extérieurement  de  la  chaleur,  ei 
d'une  manière  fort  économique. 

Maintenant  que  j'ai  développé  toute  la  série  des  faits  qui  se 
passent  dans  un  moteur,  l'analyse  du  travail,  celle  des  transfor- 
mations de  la  vapeur,  la  répartition  des  calories  en  un  point 
quelconque  de  la  course,  je  vais  eu  quelques  mots  donner  la 
méthode  à  suivre  pour  obtenir  tous  ces  résultats  et  les  obs^^a- 
tions  qui  y  conduisent. 

Cette  miHhode  d'essai,  M.  Him  l'a  indiquée  en  1855;  nous 
l'avons  complétée  et  employée  de  nouveau  avec  lui  et  M.  Leloutre 
en  1870  et  1871.  Voici  en  quoi  elle  consiste  ;  maintenir  la  ma- 
chine à  un  régime  à  peu  près  constant  pendant  toute  une  jour- 
née; mesurer  l'eau  qu'elle  consomme;  relever  les  pressions,  l'eau 
'^niralnée  ou  la  température  de  la  vapeur  à  l'entrée  du  cylindre  si 
eite  vapeur  est  surchauffée;  relever  de  nombreux  diagrammes 
ur  les'  deux  faces  du  piston;  enfin,  comme  vérification,  jauger 
'eau  de  condensation  et  sa  température.  Cette  dernière  donnée 
l'est  pas  indispensable  à  l'analyse  du  moteur  ;  surtout  depuis  la 
éri  d'études  que  nous  avons  faites  avec  M.  Him  et  M.  Leloutre, 
m  peut  facilement  s'en  passer,  mais  elle  fournit  des  vérifications 


—  367  — 

précieuses  qu'il  est  bon  de  faire  lorsqu'on  peut  installer  facilement 
ce  jaugeage. 

On  peut  aussi  vérifier  le  travail  par  le  frein,  bien  que  l'applica- 
tion de  cet  appareil  soit  généralement  assez  coûteuse  et  puisse 
offrir  quelques  dangers  entre  des  mains  inexpérimentées.  Du 
reste,  le  problème  de  la  vérification  du  travail,  M.  Hirn  vient  de 
le  résoudre  d'une  manière  fort  ingénieuse  et  très  simple  pour  les 
machines  à  balancier;  il  applique  sur  cette  dernière  pièce  un 
pandynamomètre  de  flexion,  qui  donne  en  chaque  point  de  la 
course  les  pressions  sur  le  piston. 

C'est  cet  appareil  qui  nous  sert  actuellement  dans  toute  une 
nouvelle  série  de  recherches  que  nous  venons  d'entreprendre. 


DEUXIÈME    PARTIE. 

ANALYSE. 
Machine  système  WooU. 

Dans  le  compte-rendu  de  l'essai  au  frein  fait  en  commun  avec 
M.  W.  Grosseteste  sur  la  machine  du  retordage  de  MM.  DoUfus- 
Mieg*,  nous  ne  nous  sommes  occupés  que  du  travail  produit  et 
de  la  consommation.  Des  valeurs  exactes  précisant  le  mode  d'ac- 
tion de  la  vapeur  dans  les  cylindres  nous  manquant  à  peu  près 
complètement  à  cette  époque,  il  a  fallu  laisser  subsister  une 
lacune  considérable  que  je  viens  combler  aujourd'hui. 

Dans  le  cours  du  travail  entrepris  avec  M.  G.  Leloutre,  se  trouve 
déjà  l'analyse  de  plusieurs  des  chiffres  obtenus  sur  cette  machine  ' 
Woolf;  malheureusement,  comme  nous  ne  possédions  à  cette 
époque  qu'un  calque  de  l'une  des  courbes  de  l'essai  au  frein 
(intervalle  IV),  les  données  qui  en  sont  déduites  n'oflrent  pas 
toute  l'exactitude  désirable. 

^  Voir  le  Bulletin  de  la  Société  indtutrieUe,  octobre  1869. 


—  S68  — 

Ayant  pu  me  procurer  les  courbes  elles-mèines  de  cet  inter- 
valle qui  sert  de  base  à  nos  calculs,  j'ai  repris  toutes  les  opéra- 
tions, en  tenant  compte  de  la  pression  barométrique. 

La  méthode  suivie  dans  les  recherches  déjà  citées  plus  haut, 
embrasse  deux  séries  de  faits  bien  distincts  : 

io  Evaluation  du  travail  et  des  différentes  pertes  qu'il  subit 
depuis  l'entrée  de  la  vapeur  dans  les  cylindres  jusqu'à  sa  sortie^ 
et,  par  suite,  détermination  de  la  consommation  de  vapeur  par 
cheval  et  par  heure; 

So  Etude  des  transformations  de  la  vapeur  dans  l'enveloppe  et 
r intérieur  des  cylindres;  évaluation  du  refroidissement  par  le 
condenseur,  et  lorsque  les  données  sont  en  nombre  suffisant,  véri- 
fication de  la  consommation. 

Evaluation  du  travaU. 

Cette  évaluation  du  travail  demande  la  connaissance  des  lois  de 
détente  dans  le  petit  et  le  grand  cylindre,  ainsi  que  la  valeur 
exacte  du  volume  introduit  pendant  l'admission. 

Les  données  que  fournissent  les  courbes  et  les  dimensions  de 
la  machine  sont  les  suivantes  : 


PRESSIONS. 

De  la  vapeur  dana  Fenveloppe 

Dans  le  petit  cylindre  à  ]&  fin  de  l'admission po 

à  la  fin  de  la  détente p. 

Dans  le  grand  cylindre  au  commencement  de  la  course. . .  Po 

à  la  fin  de  la  course P. 

C!ontre-pression  sous  le  grand  piston P« 

VOLUMES. 

Volume  engendré  par  le  petit  piston v. 

Espace  nuisible  au  dessus  du  petit  piston v^ 

Volume  engendré  par  le  grand  piston T. 

Volume  du  conduit,  plus   l'espace  de  sûreté 

=  0-M16 
•    dans  la  boite  à  vapeur. . .    =  0*",050  }  0'*,a05 
du  tuyau  de  communication    =  0"»,OB8 

sous  le  petit  tiroir =  0"',011 

Espace  nuisible  total  à  la  partie  inférieure   du   grand 
cylindre ]7^  =  0"';a05 


=  4^425 
=  3\250 
=  P,5e8 
=  0^,475 
=  0»;i96 


0-\2S9 
0-,011 
l-»,996 


i 


—  369  — 

Loi  de  détente.  —  La  relation  '  qui  rend  compte  de  cette  loi  de 
détente,  aussi  bien  dans  le  petit  que  dans  le  grand  cylindre,  est 
la  suivante  : 

r&olue  par  rapport  à*  elle  donne  : 

a  =  Jog  P  —  Jog  P' 
log  v'  —  log  V 

Petit  cylindre.  —  Les  valeurs  prises  comme  termes  de  com- 
paraison sont  les  suivantes  : 

PRESSIONS. 

p,,  =  4^446 

p,,  =  3k,439 
Volumes  correspondants  avec  espaces  nuisibles  : 

v^,  =  0m*,25Q2 

V,,  =  Om- ,29505 
log  4k,  146     -log  3k,  439 
log  Oin',29505  —  log  0m»,2502  "  ^'^^ 

L'exposant  de  la  loi  de  détente  connu,  la  même  relation  nous 
donne  le  volume  introduit  ff^»  ^n  partant  de  la  pression  p^  et  du 
volume  v^  qui,  ainsi  que  la  pression  initiale  p^  =  4k,425,  sont 
connues. 


p,    V»./ 


log  v„  =  log  v,  — 


log  p,  —  log  p, 


a 


1     A.<:»c/.a      log4k,425  — log4,i46 
log  V,  =  log  O^S^BOS ^     '     il3        — 

v^      =  0«",2362 
Le  volume  engendré  par  le  petit  piston  pendant  l'admission  est 
v'o  =:  V,  —  V,  l'espace  nuisible  ; 
t,'   =  0"",2362  —  0"",011  =  O-'SSSôa. . 


•  Voir  pour  toutes  ces  formules  l'Etude  générale  tur  les  moteurs  à  ttapeur, 
par  MM.  Leloutre  et  Hallauer,  déjà  citée  plus  haut 


—  370  — 

Grand  cylindre.  —  Dans  ce  dernier,  voici  les  pressions  qui 

servent  de  terme  de  comparaison  : 

•     •  P.   =0k,994 

P,,  =  Ok,622 
Les  volumes  correspondants  avec  espaces 

nuisibles T,   =  0»\93925 

V,,  =  l-*,78775 

d'où  ^.  __  log  0^99^       -  log  0^622 

aou  e  _  j^^  4«.^7g775  _  i^^g  o™S93925  —  "''^ 

Travail  absolu  *  av^c  espaces  nuisibles  —  Nous  avons  mainte- 
nant toutes  les  données  liécessaires  à  l'évaluation  de  ce  travail  qui 
s'effectue  en  trois  périodes  successives  : 

L     Travail  à  pleine  pression  :  * 

II.    Travail  de  la  détente  dans  le  petit  cylindre  : 


((. 


III.  Travail  dans  le  grand  cylindre  : 
F 


A  =z 


En  substituant  aux  lettres  leurs  valeurs  données  plus  haut  : 

I.     i?p    =  44250^  X  0-^52 =9965.1^^™ 

„     „  44250*  X0-»,2a63//0-»,2362V"V\  -^i  i^><™ 

"•  ^^  = — nrî43 — ^ô^irj-^y  =  ^^-^ 


,    _  15680*  X  0-',515  //0-',515\  "'"-^  \ 
A^         1  —  0,73         \^\î^-,212y  ~^  y 


Travail  absolu  total   par  course  avec  espaces 
nuisibles F  =27:^o.8^x°^ 

^  Ce  terme  est  déjà  défini  dans  V Etude  générale  dea  moteurs  à  vapeur-, 
ainsi  nous  appelons  travail  absolu  ou  puissance  absolue  d'un  volume  de 
vapeur  donné,  le  travail  que  rend  ce  volume  de  vapeur,  en  supposant  que  le 
vide  absolu  existe  sous  le  piston;  cette  supposition  nous  permet  de  nous 
débarrasser  de  la  contre-pression  toujours  variable,  et  d'avoir  ainsi  un  terme 
de  comparaison  rationnel  pour  les  différents  systèmes  de  moteurs  à  vapeur; 
nous  tenons  du  reste  compte  de  cette  contre-pression  en  évaluant  les  différentes 
pertes  de  travail. 


—  371  — 

et  sa  vérification  par  le  travail  mesuré  directement  sur  les  courbes, 
se  fait  à  1 7,,39  près. 

Consommation.  —  Le  poids  du  mélange  vapeur  et  eau  con- 
sommée par  coup  de  piston  est  0^,7729  ;  on  peut  déjà  déterminer 
la  consommation  brute  par  cheval  et  par  heure,  premier  terme 
de  comparaison  qui  a  servi  à  établir  la  valeur  relative  des  diffé- 
rents moteurs. 

Le  travail  F  est  en  kilogrammètres  par  course;  en  chevaux- 

•1  ^    •    *    *         u        /^  X  2  X  tours , 
vapeur  il  devient  :  trav.  chx  =  — fin  v  7^ —     consommation 

M  est  donnée  par  coup  de  piston  ;  par  heure  elles  est  : 
Jf  X  2  X  tours  X  GO  =  m;  par  cheval  absolu  et  par  heure  : 


_MX2  X  tours  X  eO_Mx  270000      0S7729  X  270000_ 


,6uoo 


Irav.  chx  F  X  2  X  tours  F         ""        27220.8 

60X75 

Pertes  de  travail.  ~  Les  plus  importantes  sont  les  pertes  par 
espaces  nuisibles,  puis  celles  dues  à  la  contre-pression  sous  le 
grand  piston  ;  l'écoulement  de  la  vapeur  du  petit  au  grand  cylindre 
donne  lieu  à  une  diminution  insignifiante,  cet  écoulement  se  fai- 
sant sous  une  perte  de  charge  de  0^,028  grammes  seulement  par 
centimètre  carré. 

Le  travail  absolu  a  déjà  été  évalué  avec  espaces  nuisibles;  il 
nous  reste  à  chercher  la  puissance  absolue  du  volume  introduit 
v^y  se  détendant  dans  l'espace  engendré  par  le  petit  piston,  pour 
passer  de  là  au  grand  cylindre,  supposé,  lui  aussi,  sans  espaces 
nuisibles. 

La  pression  finale  jî'n,  du  volume  v^  =  0"'*,2362,  se  détendant 
èLVa  =  0"*,299,  est  donnée  par  la  relation 

P'n  =Po  (^)*  =  4k,425  (^^)  '■''=  3k,390;  c'est  cette 

pression  qui  devrait  s'exercer  à  l'origine  sur  le  grand  piston  ;  mais 
ici  nous  nous  trouvons  en  présence  d'un  fait  complexe  qu'il  faut 
analyser. 

Dans  la  machine  telle  qu'elle  existe,  la  vapeur  arrive  à  la  fin 
de  la  détente  dans  le  petit  cylindre  à  une  pression  de  3^,250,  se 

TOUE  XLUI.  SUPPLÉMENT  D*AOUT  1873.  24 


—  37S  — 

précipite  dans  les  espaces  nuisibles,  puis  rencontrant  le  couvercle, 
le  piston  et  des  parois  à  une  température  relativement  basse,  elle 
se  condense  en  partie;  finalement  sa  tension  est  de  1^^,568  au 
commencement  de  la  course  du  grand  piston.  Cette  chute  est  due 
à  l'action  combinée  des  espaces  nuisibles  et  des  parois  froides  ;  il 
nous  faut  les  séparer  et  attribuer  à  chaque  cause  sa  vraie  valeur. 

Si  la  vapeur  ne  s'était  pas  condensée,  elle  aurait  suivi  la  loi  de 
Mariette  en  venant  occuper  les  espaces  nuisibles. 

Sa  pression,  qui  est,  d'après  les  courbes,  p^  =  3^,250,  serait 

Mais  elle  est  en  réalité  de  1  ^,568  ;  elle  a  donc  perdu  par  le  fait 

des  condensations  :  — ^ — ..  ^^^  ' =  0,194 

1k,95d 

Si  Ton  suppose  le  grand  cyUndre  sans  espaces  nuisibles,  les 
condensations  ont  lieu  quand  même,  et  la  pression  initiale  y  sera  : 
Fo  =  p\  (1  —  0,194)  =  3k,390  X  0,806  =  2^,732. 

/>'n  =  3*^,390  est  la  pression  finale  dans  le  petit  cylindre  sup- 
posé sans  espaces  nuisibles,  plus  forte  que  celle  3^^,250  relevée 
sur  les  courbes. 

Nous  avons  maintenant  tous  les  éléments  nécessaires  pour  cal- 
culer le  travail  absolu  sans  espaces  nuisibles  Fo,  valeur  à  laquelle 
nous  comparons  toutes  les  autres  pertes. 

Comme  précédemment,  les  trois  périodes  successives  sont  : 

I.  Travail  à  pleine  pression  : 

=  /^o  n 

=  44250^  X  0-',2362 =10451.9^X10 

II.  Travail  de  délente  dans  le  petit  cylindre  : 


—  373  — 
III.  Travail  de  détente  dans  le  grand  cylindre  : 


-fe{œ-) 


aTS^O^  X  O-,2990 
1  —  0,73 


Travail  absolu  total  en  kilogrammes  par 

course  sans  espaces  nuisibles F^     =  331 39. ^'^X m 

d'où  l'on  déduit  immédiatement  la  perte  par  espaces  nuisibles 

A   1    A'ffA         F,  — F      33139.2  —  27220.8      j,„oi  oa 
de  la  différence  -^ —  = 33139^2 ~  177q>86. 

Le  travail  par  contre-pression  sous  le  grand  piston  est  : 

F.  Pc  =  1960k  X  l'"*,996  =  3912. 2kX'»  par  course;  la  perle  : 

VnPc_   3912.2  _ 
F,    ~  33139.2 ~^^  l''^^' 

L'écoulement  de  la  vapeur  donne  lieu,  avons-nous  dit,  à  une 

contre-pression  de  pc  =  0*^,028  par  centimètre  carré  sous  le  petit 

piston;  le  travail  est  iv^p^—  280k  x  0»*,299  =  83,72l^Xm 

83.72 
par  course;  soit  une  perte  de  :  03439    2  ^^  ^  ""/o/^^  tout  à  fait 

négligeable. 

Abordons  maintenant  la  seconde  division  de  notre  analyse. 

Etade  des  translormatlons  de  la  vapeur. 

Pour  faire  cette  étude  complète,  il  manquait  deux  données 
indispensables  qui  n'ont  pu  être  relevées  pendant  l'essai  :  l'eau 
déposée  dans  l'enveloppe,  que  j'ai  déterminée  après  coup  :  elle  est 
de  0k,0778;  puis  l'eau  entraînée,  à  laquelle  on  peut  fixer  une 
limite  supérieure  très  approchée,  comme  nous  allons  voir. 

Par  suite  du  mécanisme  des  tiroirs,  il  reste  constamment  dans 
cette  machine,  et  à  chaque  coup  de  piston,  un  poids  de  vapeur  de 
Ok,0268  dans  le  petit  cylindre  et  0^,0333  dans  le  grand;  le  volume 
qu'ils  occupent,  la  vapeur  qui  arrive  de  la  chaudière  ne  peut  le 


—  374  — 

remplir  ;  nous  devons  en  tenir  compte  chaque  fois  que  nous  cal- 
culerons le  poids  de  vapeur  contenu  dans  les  cylindres*. 

Gomme  le  grand  tiroir  ferme  la  communication  aux  16/20  de 
la  course,  les  poids  calculés  avec  la  pression  finale  dans  le  grand 
cylindre  sont  directement  comparables  à  ceux  qui  sont  sortis  de 
la  chaudière. 

Pour  faciUter  l'intelligence  des  calculs  qui  vont  suivre,  je  donne 
d'abord,  et  par  coup  de  piston^  un  tableau  de  toutes  les  valeurs 
déduites  directement  de  l'observation  : 

Poids  de  vapeur  et  d'eaa  sorti  de  la  chaudière  M =  0^,7729 

Poids  d*eau  déposée  dans  l'enveloppe =0^,0773 

Poids  de  vapeur  et  eau  passant  dans  les  cylindres  Mo =  0^6956 

PETIT  CYLINDRE. 

Poids  de  vapeur  présent  à  la  fin  de  Tadmlssion =0^^17 

Poids  de  vapeur  lesté  dans  le  cylindre =  0*,03G8 

Poids  de  vapeur  introduit  à  la  fin  de  l'admission =  0^,5319 

Poids  d'eau  contenu  dans  cette  vapeur  237o,10 =  0\1607 

Poids  de  vapeur  présent  à  la  fin  de  la  course =  0^,5518 

Poids  de  vapeur  resté  dans  le  cylindre =  0^,0268 

Poids  de  vapeur  introduit  à  la  fin  de  la  course =0^,5250 

Poids  d'eau  contenu  dans  cette  vapeur  24  Vo,52 =  0*,1706 

GRAND  CYLINDRE. 

Poids  de  vapeur  présent  au  commencement  de  la  course =  0^,4630 

Poids  de  vapeur  reiëté  dans  le  grand  cylindre =  0^0833 

Poids  introduit  au  commencement  de  la  course =  0^,4287 

Poids  d'eau  contenu  dans  cette  vapeur  387.,37 =  0^,2669 

Poids  de  vapeur  introduit  à  la  fin  de  la  course =: 0^,6152 

Poids  d'eau  contenue  dans  cette  vapeur  11  •/•,56 =  0*,0804 

On  peut  voir  tout  d'abord  qu'il  y  a  eu  dans  le  petit  cylindre, 
pendant  la  détente,  condensation  de  \  Vo^^^t  du  poids  introduit, 
puis  pendant  l'échappement  de  la  vapeur  du  petit  au  grand,  et 
tout  au  commencement  de  la  course,  condensation  de  iSYoy^^; 
enfin,  jusqu'à  la  fin  de  la  course  du  grand  piston,  évaporation  de 
267o,8i. 

Passons  aux  comparaisons  des  différentes  quantités  de  chaleur 
disponible  présentes  dans  le  mélange  vapeur  et  eau  en  chaque 
point    important    de    la    course.    Cette   quantité    de    chaleur 

^  Nous  nous  sommes  servis  pour  ces  calculs  des  tables  de  M.  Zeuner,  don- 
nnnt  les  densités  et  les  quanUtés  de  chaleur  oorrespondaDteB  aux  pressions. 


—  375  —  1 

/  =  w,  p  +  Mq;  Wv  est  le  poids  de  vapeur,  M  le  poids  du  mé- 
lange vapeur  et  eau,  p  et  ^  les  nombres  donnés  par  les  tables  de 
M .  Zeuner  et  correspondant  aux  pressions. 

Tous  ces  calculs  sont  faits,  non  sur  les  poids  présents  dans  les 
cylindres,  mais  bien  sur  les  poids  introduits;  ce  qui  revient  à 
supposer  que  les  deux  poids  de  vapeur  0*^,0268  et  0^,0333  restés 
dans  les  cylindres  conservent  toujours  les  mêmes  quantités  de 
chaleur;  ceci  n'est  pas  absolument  exact,  mais  sans  cette  hypo- 
thèse, l'étude  des  phénomènes  deviendrait  trop  compliquée  et  les 
comparaisons  presque  impossibles.  Ces  quantités  de  chaleur  sont 
les  suivantes  : 

A  la  fin  de  l'admission  dans  le  petit  cylindre  : 

J,  =  rn,,  9,  +  M,  q,  =  0^,3349  X  459c,55  +  0k,6956  X  147c,83 

=  245c,81  +  i02c,83 
=  348c,64 

A  la  fin  de  la  détente  dans  le  petit  cylindre  : 

J^=zm,,?,  +  M,q,  =  0k,5250  X  468c,20  +  0^,6956  X  i36c,64 

=  245c,8i  +  95c,05 
==  340c,86 

Au  commencement  de  la  course  du  grand  piston  : 

J^  =^v, \+M,q,  =  Ok,4287  X  486c,73  +  0^,6956  Xii2c,75 

=  208c,66  +  78c,43 
=  287c,09 

A  la  fin  de  la  course  : 

J,=w,.P.  +  M,q,=  0\i6\m  X  542c,50+  0k,6956  X  79c,8i 

=  315c,29  4-55c,52 

=  370c,81 

Pendant  l'introduction  à  pleine  pression,  il  n'y  a  pas  de 
chaleur  donnée  par  l'enveloppe,  la  différence  entre  les  tempéra- 
tures de  la  vapeur  à  l'intérieur  et  à  l'extérieur  étant  seulement  de 
150.79— 146,46  =  4%33. 


—  376  — 

Pendant  la  détente  dans  le  petit  cylindre,  il  y  a  condensation; 

la  vapeur  rend  Jo  —  J,  =  348.64  —  340.86  =  7c,78  ;  mais 

280i  i 
le  travail  pendant  cette  période  a  demandé  A  ^  r=  ~mA~  =6S^*» 

d'où  7c,78  —  6c,61  =  ic^i7  absorbé  par  les  parois;  et  comme 
la  différence  de  température  entre  l'intérieur  et  l'extérieur  tombe 
de  4^33  à  i50^79  —  i35%53  =  15^26,  l'enveloppe  a  dû  aussi 
fournir  à  l'intérieur  du  cylindre  une  quantité  de  chaleur  actuelle- 
ment inconnue.  Nous  arrivons  maintenant  dans  le  grand  cylindre 
où  les  parois  froides  absorbent  Z^— /,=340%86— 287%09=53s77. 
Cette  quantité  de  chaleur  considérable  est  du  reste  rendue  ensuite, 
puisqu'il  s'est  évaporé  387„37  -^  H\,56  =  267o,81  d'eau,  et 
que  l'on  arrive  à  la  fin  de  course  avec  /,  =  370^,81 ,  soit  un  gain 
de  /,  —  /,  =  370^,81  —  287%09  =  83%72,  le  travail  ayant,  de 

14454.6 

plus,  exigé  pendant  cette  période  AF ^=^  — tôI —  =  34%09. 


Refroidissement  par  le  condenseur.  —  Le  mélange  vapeur  et 
eau  passe  de  là  au  condenseur,  enlevant  au  grand  cylindre  une 
portion  de  chaleur  R^  qui  nous  est  inconnue;  cette  chaleur  est 
en  presque  totalité  emportée  par  l'eau  liquide  qui  tapisse  les  parois 
et  s'évapore  successivement. 

Enfin  le  rayonnement  extérieur  des  cylindres  coûte  une  quan- 
tité de  chaleur  que  nous  évaluons  à  a  =  9^  d'après  d'anciens 
essais,  et  le  frottement  des  pistons  rend  6  =  1^ 

Il  nous  faut  donc  fournir  en  tout  : 

Pour  révaporation  de  Feau  pendant  la  détente  E =s  83^,72 

Pour  le  travaU -4F. =  34*,09 

Pour  le  refiroidl88ement  par  le  condenseur  R^ =  2{, 

Pour  le  refroidissement  extérieur  a  =9^ 

Total jR,  +126«,81 


—  377  — 
Que  l'on  obtient  : 

l*"  Par  la  condensation  de  l'eau  déposée  dans  Tenveloppe  : 

0^,0773(606,5+0^*  — ç)  =  0S0773x500S23 =  38-,67 

2"  Par  la  condensation  pendant  l'admission  : 

(œ,1607-y)  (606,5  +0,305  f — ^0  =  (0*,1607  —y)  503,34  =  80*,89 

y  est  Teau  entraînée  à  l'entrée  dans  l'enveloppe^ =503°,34y 

3*  Plus  ce  qui  s'est  condensé  pendant  la  détente  dans  le 

petit  cylindre,  la  chaleur  absorbée  par  le  travail  déduite =    \\\1 

4*  Par  la  condensation  du  petit  au  grand. =:  53%77 

5*  Ce  qu'a  produit  le  frottement  des  pistons =    Vfii) 

Total — 503«^y4-175»^ 

Ces  deux  sommes  doivent  être  égales  : 

R,  +.  126%81  =  175%50  —  503^34  y 
R,  +  503%34  y  =  48%69 

Seule  relation  qui  existe  entre  les  deux  inconnues  Rc  et  y; 
niais  nous  avons  établi  avec  M.  Leloutre,  pour  un  cylindre  non 
pourvu  d'une  enveloppe  de  vapeur,  que  le  refroidissement  R^ 
représente  à  peu  de  chose  près  la  chaleur  nécessaire  à  Tévapora- 
tion  des  0.70  de  l'eau  contenue  dans  la  vapeur  à  fin  de  course; 
comme  cette  évaporation  se  fait  à  la  pression  moyenne  sous  le 
piston  pendant  l'échappement,  et  que  le  poids  d'eau  est  de  0^0804  : 
R,  =  0.70  X  0S0804  (606-5  +  0.305 f  —  g) 

=  0.70  X  OS0804X  564.35 

=  31%76. 
Dans  un  cylindre  pourvu  d'une  chemise  de  vapeur  et  dont  les 
parois  sont  par  suite  à  une  température  plus  élevée,  cette  valeur 
Rc  esf  un  peu  faible;  l'eau  entraînée  que  nous  en  déduisons  est 
un  maximum,  soit  : 

^  Nous  commettons  une  légère  erreur  en  supposant  ainsi  que  Teau  entraînée 
soit  arrivée  jusqu'au  cylindre,  et  surtout  qu'elle  n'ait  pas  augmenté  par  le 
passage  de  la  vapeur  à  travers  l'enveloppe  ;  mais  comme  cette  erreur  n'est 

que  de  ^^'^T"^'^  =  ^~  de  la  chaleur  qu'elle  contiendrait  à  l'état  de 

vapeur,  nous  pouvons  la  négliger. 


—  878  — 

En  admettant  47o  ou  0^,0309,  on  sera  très  près  de  la  vérité; 
les  chiffî^es  que  nous  avons  relevés  directement  sur  des  chaudières 
placées  dans  les  mêmes  conditions  ayant  varié  entre  4%  et  6%. 
Le  refroidissement  jRc  déduit  de  ce  nouveau  chiffre  0^0309 
est  /?c  =  48%69  ^  503%34  X  œ,0309 
48%69  —  i5%55 
33%14 

Machine  horizontale  à  un  cylindre. 

Cette  machine  est  pourvue  d'une  enveloppe  complète  de 
vapeur,  aussi  bien  autour  du  cylindre  que  sur  les  fonds  avant  et 
arrière. 

Les  travaux  que  nous  avons  entrepris  en  commun  avec  M.  Le- 
loutre  et  que  j'ai  déjà  cités  plus  haut,  m'ont  permis  de  procéder 
d'une  manière  très  rapide  à  l'essai  de  ce  moteur.  J'ai  pu  recueil- 
lir en  peu  de  temps  toutes  les  données  indispensables  ;  de  plus, 
le  nombre  des  observations  est  suffisant  pour  me  permettre  une 
vérification  de  la  consommation,  vérification  qui  viendra  mettre 
hors  de  doute  l'impossibilité  de  toute  fuite  à  travers  le  piston.  La 
même  méthode  d'analyse  s'applique,  comme  dans  le  cas  précé- 
dent, à  deux  séries  de  faits  distincts. 

Evaluation  du  travail. 

Les  données  relevées  sur  les  courbes  et  les  dimensions  de  la 
machine  sont  les  suivantes  : 

PRESSIONS. 

De  la  vapeur  à  l'entrée  dans  Fenveloppe =  5^,730 

dans  le  cyUndre  à  la  fin  de  Tadmisfiion fV>  =  9^ 

à  la  fln  de  la  oourde p»  =  1N033 

Contre-pression  sous  le  piston. . .' p«  -=  0^,376 

VOLUMES. 

Engendré  par  le  piston .  . . .  • F,  =  O'*,099l 

De  l'espace  nuisible F,  =  O"*,O090 

Total 0^\l(&i 


> 


—  379  — 

Loi  de  détente.  —  Cette  loi  est,  comme  on  l'a  vu,  caractérisée 
par  l'exposant 

_  log  p  -  log  p'  _        log2S806-logiS202        _ 
«  —  log  v'  —  log  î;  "  log  0"",08252  —  log  0"",03282  —^-^^ 

en  prenant  pour  la  comparaison  les  valeurs  : 

p ,  =  2S806    et  volumes  avec    V ,  =  0-,'03282 
/j„  ==  iS202    espaces  nuisibles     V^,  =  0",'08252 
La  même  relation  donne  aussi  le  volume  de  vapeur  introduit 

Vo  en  partant  des  pressions  p,,  p,  et  du  volume  V,  : 

log  F.  =  log  F,-^<^P'-^<>gP^  =  108  0-',03a82-^°8^'^^-;J^^^ 

Ot,  U»«7C 

Fo  =  0"',01622  et  le  volume  engendré  par  le  piston,  à  pleine 
pression  Vo'  =Vo—V,  =  0»\(H622  —  0«',0030  =  0'"*,0i322. 

Travail  absolu  avec  espaces  nuisibles.  —  Nous  avons  ce  tra- 
vail en  deux  périodes  successives  : 

I.  Travail  à  pleine  pression  : 
Fp  =  p,  Fo'=53680»'  X  0-*,0i322.    .    •    •   =    709.65kXm 

IL  Travail  par  détente  : 
F 


> = ^  ((tt^tJ  -0 


53680^  X  0"',01622 
4  -  0,92 


Travail  absolu  total  en  ^X"  par  course  avec 
espaces  nuisibles  F =2437.97l^Xm 

Consommation.  —  Le  poids  de  vapeur  et  eau  consommé  par 
coup  de  piston  étant  M  ==  0^081 3,  on  trouve  par  cheval  absolu 
et  par  heure  : 

M  X  270000      0S08i3  X  270000      ^,  „^^ 
^  2437.97tXm  ' 

Pertes  de  travail  dues  aux  espaces  nuisibles  ;  je  l'obtiens  en 
faisant  détendre  le  volume  introduit  V^  dans  l'espace  engendré 
Vn  ainsi  : 


—  880  — 

Travail  à  pleine  pression  : 

p^  F.  =  53680'  X  0"",01622 ==  STO-Og^^Xm 

Par  détente  : 

^  (©  -0 

_53680'  X  0-",01622//0-.01622Y'«-.^   _.ep8  T^ktnX 
1  - 0,92 y\ 0-,0994 )~^  )  -^»y«-^^ 

Travail  absolu  total  sans  espaces  nuisibles  Fo  =:  2569. 44 •'X m 

F  —F_ 2569.41 —2437.97     ^„,  ^^ 
Perte      ^^      — .  2569.41  —  57o,lo. 

La  contre-pression  sous  le  piston  donne  lieu  à  un  travail  résis- 
tant V„  Pc  =  3760''  X  0"','0994  =  373.74'X"'  par  course. 

^^^^^  ^^  2569T44  ~  '*'^Vo,55. 

Dans  cette  machine  où  le  vide  est  mauvais,  il  eût  été  cependant 
très  facile  de  ramener  cette  perte  à  n'être  que  de  40%  au  plus, 
et  cela  par  une  bonne  disposition  du  condenseur  et  des  orifices. 

Etude  des  transformations  de  la  vapeur. 

Ici  j'ai  relevé  directement,  non-seulement  l'eau  entraînée  à  ren- 
trée dans  l'enveloppe*,  mais  même  l'augmentation  qu'elle  subit 
par  suite  de  son  passage  à  travers  cette  enveloppe,  et,  de  plus, 
l'eau  qui  s'y  dépose;  de  telle  sorte  que  tous  les  renseignements 
sont  au  complet;  en  voici  le  tableau  par  coup  de  piston  : 

Poids  de  vapeur  et  d'eau  sorti  de  la  chaudière  M =  O*,0818 

Poids  d'eau  déposée  dans  Tenveloppe =  0^,0(^0 

Poids  de  vapeur  et  d'eau  passant  dans  l'intérieur  du  cylindre  M^  =  0^,0743 

Poids  d'eau  entraînée  à  l'entrée  de  l'enveloppe  6V.,56 =  O'.OOôS 

Poids  d'eau  entraînée  à  l'entrée  du  cylindre  9V.,88 =i(3^fi(m 

Augmentation  d'eau  entraînée  8V..32 =0^,0000 

Poids  de  vapeur  présent  à  la  un  de  l'admission =  0^,0463 

^  La  méthode  de  M.  G. -A.  Hirn  qui  m'a  servi  à  cette  détermination,  m'a 
permis  d'obtenir  la  valeur  moyenne  avec  toute  l'exactitude  désirable  ;  vdr 
Bulletin  de  la  Société  industrielle,  juin  et  juiUet  1873. 


r 

I 


—  381  — 

Polda  d'eau  qu'eUe  contient  37  V82 =  œ,0281 

Poids  de  vapeur  présent  à  la  fin  de  la  course ^nQ^fiGâO 

Poids  d'eau  qu'elle  contient  16V.,i^ =0*,0123 

Les  quantités  de  chaleur  /  disponibles  dans  la  vapeur  sont  à 
la  fin  de  l'admission  : 

/,  =  m,.  p„  +  Mo  g.  =  œ,0462  X  458%87  +  œ0743  X  155«^ 

=  30%96  +  ir,63 
=  32%60 

A  la  fin  de  la  course  : 

/.  =  w„  p.  +  JMi  g.  =  0\062O  X  496%30  +  0^0743  X  100«,50 

=  30«,77  +  7«,47 
=  38"^ 

Refroidissement  par  le  condenseur.  —  Il  a  donc  fallu  fournir 
pendant  cette  période  de  détente  et  pour  faire  face  à  l'évaporation 
des  37^/o,82  —  i6Vo,55  =  21  Vo,27  d'eau  une  quantité  de  chaleur 

/.  ^  /o  =  38-,^  —  32%60 ! =   5«,64 

Le  travail  pendant  la  détente  a  absorbé  AFj.  =         '  =    4%7ô 

Le  refroidissement  par  le  condenseur  i?« =   R. 

Le  refroidissement  extérieur  évalué  à  a =    1« 

Total R.  +  11\40 

Cette  chaleur  a  été  donnée  par  les  condensations  dans  l'enve- 
loppe et  dans  l'intérieur  même  du  cylindre  pendant  l'admission, 
puis  par  le  frottement  du  piston  b  =  0%25. 

L'eau  déposée  dans  l'enveloppe  (0^0070)  et  l'augmentation 
d'eau  entraînée  (0^0020)  par  suite  du  passage  de  la  vapeur  à  tra- 
vers l'enveloppe,  ont  rendu  une  quantité  de  chaleur  : 

y,  r,  (0S0070  +  0S0020)  (606%5  +  0,305/  -  g) 
=  0S0090  X  496%33  =  4%47 

  la  fin  de  l'admission,  nous  avons  un  mélange  de  0^,0743, 
dont  0S0462  de  vapeur  et  0SO284  d'eau,  sur  lesquels  OS0073 
d*eau  entraînée  de  l'enveloppe;  il  s'est  condensé  par  conséquent 
sur  les  parois  intérieures  y,  =  0^0281  —  0^0073  =  0^0208,  qui 
ont  donné  une  quantité  de  chaleur  : 

y.  r,=0S0208(606 . 5+0.305/ —5f')=0\0208  X498%i  4=1 0%36 


—  382  — 

On  doit  encore  ajouter  à  ces  chiffres  la  chaleur  qu'a  abandonnée 
l'eau  moléculaire  entraînée  passant  de  l'enveloppe  au  cylindre  : 

0S0073  (157%78  —  155%23)  =  0%02 
et  celle  donnée  par  le  frottement  du  piston  b  =  0^,25. 

Cette  somme  a  dû  faire  face  à  toutes  les  pertes  énumérées  pré- 
cédemment : 

Vi  r,  +  y,  i\  +  0,02  +  *  =  /„  — /,  +  .IFj  +  Bc  +  a 

4c,47  +  40,36  +  0%02  +  0%25  =  14%40  +  fie 
/?c  =  15%10  —  11%40  =  3%70 

Vérification  de  la  consommation.  —  J'ai  déjà  dit  que  le  refroi- 
dissement par  le  condenseur  R^  représente  la  chaleur  enlevée 
aux  parois  lorsque  l'eau  qui  s'y  trouve  déposée  vient  à  s'évaporer 
en  partie  pendant  l'échappement;  les  recherches  que  nous  avons 
entreprises  à  ce  sujet  avec  M.  Leloutre,  nous  ont  prouvé  qu'il  s'éva- 
pore 0.7(1  de  l'eau  totale  contenue  dans  la  vapeur;  nous  pouvons 
donc  poser  R^  =  0.70  (M^  —  m^^  Tc,  M^  étant  le  poids  de 
vapeur  et  d'eau  introduit  dans  le  cylindre,  m^  le  poids  de  vapeur 
final  qui  est  connu,  Tc  la  chaleur,  nécessaire  pour  évaporer  \^ 
d'eau  à  la  pression  de  0'',376  qui  existe  derrière  le  piston  pendant 
l'échappement;  cette  valeur  r^  =:^  555.38. 

La  chaleur  apportée  par  le  mélange  vapeur  et  eau  dans  le 
cylindre  est  (iifo  -  0S0073)  (606 . 5  +  0  •  305^)  -h  0S0073g  ;  ^  et  ? 
sont  les  valeurs  correspondantes  à  la  pression  p  =  5^,730  dans 
l'enveloppe;  j'ajoute  la  chaleur  qu'a  donnée  la  condensation  dans 
cette  enveloppe  =  4%47,  et  j'ai  comme  chaleur  totale  fournie 
Mo  X  654^12  -  0S0073  X  496.33  +  4.47.  Elle  doit  être 
égale  à  celle  que  l'on  retrouve  au  condenseur  /b  +  R^  augmen- 
tée de  toutes  les  pertes  AF  +  a  —  b. 

2437k  Xmg? 
AF  =  -4^24    =  5%75  ,a  =  i%b  =  0%25,  d'où  : 

M  X  654^12  -  3%62  +  4%47  =  /„  +  iî,  +  5%75  +  1-0^,25 


—  388  — 
Mais  /,  et  Rc  sont  fonction  de  M^  et  s'écrivent  : 

/„  =  «Ira  P„  +  Jtfo  Çn 

=  0S0620  X  496S30  4-  3fo  X  i00«,50 
=  30«,77  +  Afo  X  100,50 
i?e=  0,70  (M,  -  m„)  555%38 
=  0,70  (Mo  —  0S0620)  555%38 
=  388«,77Jlf,— 24M0 
Il  vient  donc  M»  X  654%i2  —  3«,62  4-  4%47  =  30«,77 
-+-  3/o  X  100,50  +  JWo  X  388%77— 24%10  +  5s75+ 1»  —  0,25 
JW.  (654M2  — 100,50  —  388.77)  =  41%14  — •28%82 

* = ili = «'.•"« 

Le  poids  vapeur  et  eau  passant  par  le  cylindre  et  relevé  direc- 
tement ayant  été  de  0^,0743,  la  consommation  que  je  viens  de 

4 
calculer  en  diffère  donc  très  peu  de  =^0  =  0"/o,54;  on  en  doit 

conclure  que  les  fuites  de  vapeur  à  travers  ce  piston  sont  négli- 
geableSj  ce  que  nous  ne  pouvions  savoir  de  prime  abord. 

Machine  horizontale  à  deux  cylindres  accouplés  donnant 

un  travail  de  400  chevaux. 

Cette  machine,  du  même  système  que  la  précédente,  a  été 
essayée  les  21,  22,  23  et  24  mars  1871  par  M.  C.  Linde,  profes- 
seur de  mécanique  à  l'Ecole  polytechnique  de  Munich. 

Cet  essai  a  simplement  été  un  essai  de  consommation;  il  est 
toutefois  regrettable  que  parmi  les  nombreuses  observations  rele- 
vées et  consignées  dans  le  rapport,  on  ait  négligé  deux  données 
qui  me  sont  indispensables  pour  l'analyse  complète  de  la  ma- 
chine :  l'eau  entraînée  à  l'entrée  de  l'enveloppe  et  son  augmenta- 
tion par  suite  du  passage  de  la  vapeur  à  travers  celte  même  enve- 
loppe; enfin  la  loi  de  détente  moyenne  pendant  chaque  journée 
d'essai.  Je  ne  parle  pas  ici  de  la  mesure  de  l'eau  sortie  du  con- 
denseur, mesure  qu'il  est  dans  bien  des  cas  impossible  de  prendre 
par  suite  de  la  disposition  même  do  l'appareil. 


—  384  — 

Mes  essais  sur  le  moteur  précédent  m'ont  permis  de  compléter 
les  observations  et  de  faire  entièrement  l'analyse  de  l'un  des 
cylindres,  celui  de  droite,  pendant  la  journée  du  23  mars;  pour 
l'étude  des  autres  jours  d'essai  sur  l'un  ou  l'autre  cylindre,  on 
suivrait  la  même  marche. 

J'ai  extrait  du  rapport  précédemment  cité  les  données  néces- 
saires à  l'analyse  ainsi  : 

Pression  à  l'entrée  dans  l'enveloppe  5'*",060 =  6',  380 

Pression  à  la  fin  de  l'admission  4"",930 =   6M% 

Travail  indiqué  sur  le  piston =  2ÛOchx 

Consommation  par  cheval  et  heure  18\036 =   9^.018 

Nombre  de  tours  par  minute =  39',  347 

D*où  je  déduis  la  consommation  par  coup  de  piston =   Q^^USSO 

Eau  condensée  dans  l'enveloppe  par  coup  de  piston  67«*'38. .  =  (f,Ù^ 

Les  courbes  insérées  dans  le  même  rapport  m'ont  fourni  la  loi 
de  détente,  en  prenant  directement  moi-même  toutes  les  mesures; 
enfin,  d'après  les  renseignements  qui  m'ont  été  donnés  par  l'un 
des  ingénieurs  de  la  maison  de  construction,  l'espace  nuisible  est 
de  27o  du  volume  engendré  par  cylindrée,  soit  0™*,0114. 

Evaluation  du  travail. 

Les  données  fournies  par  l'observation  directe  et  les  dimensions 
mêmes  de  la  machine  sont  : 

PRESSIONS 

De  la  vapeur  à  l'entrée  dans  l'enveloppe =6^,  S60 

dans  le  cyUndre  à  la  fin  de  l'admission p^  =  6^  li6 

Oontre*pression  sous  le  piston p,  =0^,  341 

VOLUMES. 

Engendré  par  le  piston F,  =0"*,5679 

De  l'espace  nuisible V^=Or\0Ui 

Totol =0-*,57») 

Loi  de  détente.  —  D'après  les  courbes,  l'exposant  qui  caracté- 
rise cette  loi,  est  : 

log  p  -  log  p'  _  log  3S  445   -  log  OS  884   _ 
*  -  log  v'  —  log  V  ""  log  0-,5222  —  log  0»*,4249  —  "'^^ 


i 


—  385  — 

pour  la  courbe  d'avant,  dont  le  travail  est  un  peu  plus  faible  que 
le  travail  moyen  de  la  journée,  et 

"  =  log  0-\5222 1  îog  0-\l249  =  ^'^  P*'"'"  '^  '^"•■*''  *''"^''' 
dont  le  travail  est  un  peu  plus  fort,  je  prends  donc  pour  loi  de 
détente  moyenne  pendant  la  journée  0.97. 

Travail  absolu  avec  espaces  nuisibles.  —  Le  travail  indiqué 
sur  le  piston  est  de  200  chevaux  pour  39t,347  ;  en  kilogrammètre 

par  course  il  sera  ^ — v  SQ  ^Al    ^^  11436. 7 '^X m.  \q  travail 

de  la  contre-pression  est  0"',5676  X  3410S  —  1935.5^^Xm; 

le  travail  absolu  par  course =11 436.7  +  1935.5  =  13372.2kXm^ 

On  a  vu  précédemment  que  la  formule  qui  donne  ce  travail  est 


poVo  ((  y.  \  r A 


Gomme  F,  ^  F,  —  O",'0i44  l'espace  nuisible,  il  n'y  a  d'in- 
connu que  le  volume  total  introduit  F,  =  2;  et  l'équation  suivante  : 

donne  après  quelques  substitutions  directes 

a;  =  F,  =  0«",0733,  d'où  F,  =  0"",0733  —  0™',0114=  0"',0649 

4 

à  SÂ7m  près,  et  la  pression  finale 

V  -V  (     ^°     V   6- 126  ("^''^^^^V- 0- 825 

p^—v-yv^j^  vj—  ^  '^ ^^  [o-^bid  )    "  '*^^- 

Le  travail  se  décompose  de  la  manière  suivante  : 
Travail  à  pleine  pression  : 

/'p=64260''X0-,0649 =   3792. O^Xm 

Travail  par  détente  : 

i?'._64260^ X 0-',0733  /  /0-',0733Y-''^ -.^     _   q..„  .kx 

Travail  absolu  total  avec  espaces  nuisibles 
en  kxm  par  course  F =  13365. S^^Xm 


m 


—  386  — 

Consommation.  —  1^  consommation  par  coup  de  piston  éUni 
J|f:r^0',3820  et  le  travail  absolu  avec  espaces  nuisibles  F=^13365ii 

i 
ou  13372.2  à  a(^  de  différence;  par  cheval  absolu  et  heure, 


F  ~         43372.2 

Pertes  de  travail-  —  Pour  avoir  celui  qui  est  perdu  par  suile 
des  espaces  nuisibles,  je  fais  détendre  le  volume  introduit 
F,  =  0"',0733  dans  le  volume  engendré  K.  =  0-',56r6,  et  j'ai: 

Travail  à  pleine  pression  : 
p,  »;  =  6i260x  0V0733 ■=  U90.^^^ 

Par  détente  : 


^{i£)-^ 


_  61260  X  O-,0733  /  /0-,0733\  ""-.A     _   9474  7k /m 
-         1-0,97         \^lô^567"6J       ^J     -y*/*./ 

Travail  a5so/«  total  sans  espaces  nuisibles  fo     ^^  13965.1*''^''^ 

Perte  ; 
F.-F_43965. 4 --13365.5  _  , 

F„      ~  13965.1  -'»A.^- 

La  contre-pression  sous  le  piston  donne  lieu  à  un  travail  résis- 
tant de   r„  pt  =  SilO'  X  0°",5676  =  1935. 5kxm,  soit  une 

1935  5 
perte  de  .130^5  5  =  137o,k6  sur  le  travail  absolu  total  sans 

i  nuisibles. 


Etnde  des  translormatlonB  de  la  vapeur. 

Comme  nous  n'avons  ni  l'eau  entraînée  à  l'entrée  dans  l'enve- 
loppe, ni  son  augmentation  par  suite  du  passage  de  la  vapeur  à 
travers  cette  enveloppe,  je  suis  obligé  d'en  déterminer  une  valeur 
maximum. 

Pour  l'intelligence  des  calculs  qui  vont  suivre,  je  donne  «1 
tableau  toutes  les  valeurs  déduites,  tant  de  l'observation  que  des 
calculs  précédents;  elles  correspondent  à  un  coup  de  piston  ainsi: 


—  387  — 

Poids  de  vapeur  et  d'eau  entrée  dans  l'enveloppe  M. =  0^,3820 

Poids  d'eau  déposée  dans  l'enveloppe  6  V„38 =  0*,0244 

Poids  de  vapeur  et  d'eau  passant  dans  l'intérieur  du  cylindre  M.  =  0^,3576 

Poids  de  vapeur  présent  à  la  fin  de  l'admission =  0^,2365 

Poids  d'eau  qu'elle  contient  33V.,96 =0^,1211 

Poids  de  vapeur  présent  à  la  un  de  la  course =  0^,2843 

Poids  d'eau  qu'elle  contient  257. =0*,0733 

Les  quantités  de  chaleur  J  disponibles  dans  la  vapeur  sont  : 
A  la  fin  de  l'admission  : 
J,  =  W.0  PO  +  ^0  yo  =0S2365  X  449%832  +  0S3576  X  160,45 

=:l06Vi8  +  57%38 

=163%76 
A  la  fin  de  la  course  : 

/„  =  m^p^  +  M,  5r„=0S2843  X  50l%141  +  ^,3576  X  94%304 

=142%47  +  33%72 
=176%19 
Il  a  donc  fallu  fournir  pour  l'évaporation  des  33  7o96  —  25  Vo 
=  8"/o,96  d'eau  pendant  la  détente  : 
/„  _ /o  ^  176%19  —  163%76 =rl2s43 

Le  travail  pendant  cette  période  a  absorbé  : 

'''♦j'=^ =^^ 

Le  refroidissement  extérieur  demande  a .    .    .   .         =   3"^ 
Le  refroidissement  par  le  condenseur  R^.   .    .         =i  /î* 

Total R,+  38%01 

Que  l'on  obtient  : 

I  **  Par  la   condensation  de  l'eau   déposée  dans  Tenveloppe  : 

0*,0244  (606.5  +  0.305*  —  î)  =  0*,0244  X  493*^ =1 2%05 

2**  Par  la  condensatian  pendant  l'admission  : 

(0^,1211  —y)  (606.5  +  0.305*  —  q)  =  59%88  —  494S46y  =    59%88 

—  494%46y 

3^  Par  la  chaleur  qu'a  produit  le  frottement 
du  piston  b =     0,60 

Total.    .   .   .    —  yX494%46-f-72.53 

TOIIB  ZLin.  SUPPLÉMENT  D*A0UT  1873.  25 


—  388  — 

Ces  deux  sommes  doivent  élre  égales  : 

R,  +  38%01  =  —  yX  494%46  +  72^53 
Prenons  pour  R^  comme  précédemment  ; 

R,  =  0.70  X  0\0733  (606.5  +  0.305/  -  q) 
t  et  q  correspondant  à  la  contre-pression  moyenne  sous  le  piston 
œ,341. 

R,  =  0.10  X  0S0733  X  556%58  =  28%56, 
valeur  un  peu  faible,  puisque  Tenveloppe  de  vapeur  doit  nécessai- 
rement augmenter  Févaporation  pendant  l'échappement. 
La  proportion  d'eau  entraînée  déduite  sera  alors  un  maximum 

72%53  — 66%57_  5%96   _n.AiaA      u2j21^_q  /  aa 
y~       494%46       ~494%46~  ^  '^^^"'  ^^**0S8820~'^'/'''^^ 

à  l'entrée  dans  l'enveloppe. 

Valeurs  relatives  de  ces  trois  machines. 

Les  précédents  calculs  font  voir  que  la  même  méthode  appli- 
cable dans  tous  les  cas  particuliers  rend  compte  exactement  des 
différentes  phases  du  travail,  aussi  bien  que  des  transformations 
de  la  vapeur;  en  un  mot,  elle  peut  donner,  en  un  point  quel- 
conque de  la  course,  le  travail  produit  et  l'état  thermique  interne 
du  moteur. 

Les  résultats  obtenus  vont  du  reste  me  servir  à  établir  la  valeur 
relative  dé  ces  trois  appareils  en  commençant  par  les  deux  ma- 
chines horizontales. 

Le  cylindre  I  (de  64  chev.)  a  consommé  par  cheval  absolu  et 
heure •   •   .   .     =9S0038 

Le  cylindre  II  (de  200  chev.)  a  consommé  par  che- 
val absolu  et  heure =  7^7013 

.^9.0038-7.7013       ,,.,  ,^       ,  , 

soit Q  ^^o^ =  14  /o,46  en  faveur  de  ce 

dernier. 

Le  cylindre  I  a  consommé  par  coup  de  piston  en 
vapeur  et  eau. =0^,0813 

Le  poids  de  vapeur  introduit  à  la  fin  de  l'admis- 
sion est =  OS0462 


• 


—  389  — 

Par  suite,  la  somme  des  poids  d'eau  entraînée,  dé- 
posée dans  l'enveloppe  et  condensée  pendant  l'admis- 
sion s'élève  à  43  «/o,  17 -=rOS0351 

Le  cylindre  II  a  consommé  par  coup  de  piston  en 

vapeur  et  eau =0^3820 

le  poids  de  vapeur  introduit  à  la  fin  de  l'admission     =  0'',2365 

Et  la  somme  des  poids  d'eau  entraînée,  déposée 
dans  l'enveloppe  et  condensée  pendant  l'admission 
s'élève  à  38 7o,09 =0^4455 

Mais  n'ayant  pas  installé  de  purgeur  sur  la  conduite  de  vapeur 

du  cylindre  I,  nous  n'avons  pu  faire,  ainsi  que  l'indique  M.  G. 

Linde  dans  son  rapport,  la  réduction  de  l'eau  condensée  restée 

1383 
dans  ce  purgeur.  C'est  donc  ô^ôô^  =  '  Vo>59  à  ajouter  aux  38^/o,09, 

soit,  total  :  39Vo,68  donnant  l'état  de  la  vapeur  sortie  de  la  chau- 
dière au  moment  où  cesse  l'admission  dans  le  cylindre  II. 

Ce  cylindre  II  est  aussi  directement  comparable  à  la  machine 
de  Woolf,  puisque  pour  ces  deux  moteurs  nous  avons  déterminé 
l'eau  entraînée  et  les  refroidissements  d'une  manière  analogue. 
Leurs  consommations  par  cheval  absolu  et  heure  sont  à  peu  près 
les  mêmes  : 

Machine  de  Woolf  par  cheval  absolu  et  heure  con- 
somme    =7^6663 

Cylindre  II  (200  chev.) =7^7013 

Soit  07o»^5  en  faveur  de  la  première,  et  pour 
celle-ci  le  poids  de  vapeur  et  eau  consommé  par 
coup  de  piston =  0^7729 

Le  poids  de  vapeur  introduit  à  la  fin  de  l'admis- 
sion  =0S5349 

Par  suite,  la  somme  des  poids  d'eau  entraînée,  dé- 
posée dans  l'enveloppe  et  condensée  pendant  l'admis- 
sion est  30  7^,80  =0S2380 

Mais  les  espaces  nuisibles,  qu'il  est  d'ailleurs  assez  difficile  de 
réduire,  enlèvent  à  la  machine  Woolf  17  Vo,86  et  au  cylindre  II 


1 


—  390  — 

seulement  47«,29,  différence  13Vo,57,  que  Ton  peut  récupérer 
en  partie  par  une  construction  bien  entendue.  (Une  étude  m'a 
prouvé  qu'il  était  possible  de  faire  une  machine  Woolf  horizon- 
tale sans  avoir  beaucoup  plus  d'espaces  perdus  que  dans  le  mo- 
teur à  un  seul  cylindre,  et  cela  sans  nuire  aux  bonnes  dimensions 
des  orifices  d'admission  et  d'échappement.)  Comme,  du  reste,  la 
consommation  pour  les  deux  moteurs  analysés  est  la  même,  il 
s'ensuit  que  la  machine  Woolf  sans  espaces  nuisibles  sera  supé- 
rieure à  une  machine  à  un  seul  cylindre  d'environ  14*^/0. 

Ce  chiffre  147o  représente  le  bénéfice  que  l'on  peut  faire  en 
détendant  dans  un  second  cylindre  la  vapeur  introduite  à  pleine 
pression  dans  le  premier;  cette  plus-value  est  inhérente  au  sys- 
tème Woolf.  Pour  y  arriver  en  pratique,  il  suffit  de  réduire  les 
espaces  nuisibles  aux  proportions  de  ceux  des  machines  à  un  seul 
cylindre  ;  soit  à  1  ou  2  %  du  volume  engendré  au  lieu  d'être  de 
107o,  comme  c'est  généralement  le  cas  dans  ces  machines  de 
Woolf. 

Dans  ce  dernier  parallèle,  j'ai  laissé  de  côté  avec  intention  la 
perte  de  travail  due  aux  condensations  qui  se  font  du  petit  au 
grand  cylindre;  ces  condensations  sont  inévitables,  et  l'applica- 
tion d'une  enveloppe  de  vapeur  totale  est  le  seul  moyen  d'y  remé- 
dier en  partie. 

Comparaison  en  calories. 

J'ai  comparé  ces  machines  en  prenant  directement  les  poids 
d'eau  et  de  vapeur  consommés  par  cheval  absolu  et  par  heure; 
mais  ce  terme  de  comparaison  n'est  pas  tout  à  fait  exact.  Comme 
dans  chaque  machine  la  proportion  d'eau  entraînée  est  variable, 
il  est  préférable  d'évaluer  la  chaleur  qu'apporte  ce  mélange  vapeur 
et  eau  ;  ainsi  le  cylindre  I  (64  chev.)  consomme  par  cheval  absolu 
et  heure,  l'eau  entraînée  étant  6  7o>S6  : 

I  =  9\O0SSii  -  0,0656  (650  +  0,305^  +  0,0656  X  9S0038î* 

^  Les  valeurs  teiq  correspondent  aux  pressions  de  la  vapeur  à  l'entrée 
dans  l'enveloppe. 


r 


—  391  — 

=  8S4132  X  654%12  +  0S5906  X  157%79 
=  5596%43  calories. 
Le  cylindre  II  (200  chev.)  avec  37o44  d'eau  entraînée,  con- 
somme par  cheval  absolu  et  heure  : 

II  zz=  7S701 3  (1      0,0314)  (650 + 0,305/)  +  0,03 1 4  X  7S701  Sq 
=  7S4595  X  655%18  +  0,2418  X  161%33 
=  4926%32  calories. 

Différence  entre  ces  deux  machines  : 

5596.43  —  4926.32  _ 

5596.43  —  ll7o>98. 

La  machine  Woolf,  avec  4  7o  d'eau  entraînée,  consomme  par 
cheval  absolu  et  heure  : 

=  7S663  (1  -  0.04)  (650  +  0.305/)  +  0.04  X  l\6&Sq 

=  7S3597  X  652%5  +  0.3066  X  152%27 

=  4848.88  calories. 

Elle  gagne  sur  la  précédente,  cylindre  II  : 

4926.32  —  4848.88      ,^, 

4926.32  —  l7o,57. 

En  faisant  intervenir  les  diverses  pertes  de  travail,  on  rendrait 
compte  de  la  différence  11Vo.98  qui  existe  entre  les  deux  ma- 
chines horizontales,  et  il  serait  facile  d'établir  comme  précédem- 
ment que  les  machines  de  Woolf,  abstraction  faite  des  espaces 
nuisibles,  sont  supérieurs  d'environ  14%  aux  moteurs  à  un  seul 
cylindre  par  le  fait  seul  de  la  détente  dans  un  second  cylindre. 
Comme  cette  manière  de  voir  donne  lieu  à  une  nouvelle  série 
d'études  et  qu'il  me  manque  encore  quelques  chiffres  pour  en 
arriver  à  un  ensemble  de  conclusions  tout  à  fait  générales,  je  ne 
puis  les  insérer  dans  ce  travail  qui  a  plus  spécialement  pour 
objet  les  développements  de  la  méthode  d'analyse. 

Voici  du  reste  pour  les  machines  pourvues  d'une  chemise  de 
vapeur  enveloppant  totalement  les  cylindres,  les  résultats  pratiques 
auxquels  on  est  conduit;  ils  s'imposent  à  tout  constructeur  qui 
veut  sérieusement  étudier  un  projet  de  moteur. 


Gonolosioiu. 

Il  faut  à  tout  prix  éviter  les  condensations  qui  se  produisent 
dans  l'intérieur  des  cylindres,  et  avoir,  à  la  fin  de  l'admission,  le 
moins  d'eau  possible  contenue  dans  la  vapeur;  ce  résultat,  on 
l'obtiendra  : 

\  "  Par  l'emploi  de  la  vapeur  sèche  à  ««<;  température  suf /liant- 
ment  élevée; 

2"  En  séparant  complètement  la  vapeur  gui  se  rend  au  cylindre 
de  celle  qui  alimente  l'enveloppe^  en  mire  cette  enveloppe  doit 
surtout  couvrir  aussi  tes  fonds  mêmes  des  cylindres. 

Ces  deux  conditions  étant  remplies,  la  vapeur  de  la  chemise 
fournira  la  chaleur  nécessaire  pour  éviter  les  condensations  pen- 
dant le  travail  de  la  détente.  Nous  arriverons  ainsi  à  avoir  n  la 
fin  de  la  course  de  la  vapeur  aussi  sèche  que  possible;  par  suite, 
le  refroidissement  au  condenseur  sera  ramené  lui-même  à  son 
minimum. 

Les  autres  pertes,  telles  que  les  chutes  de  pression  entre  enve- 
.  loppes  et  cylindres,  celles  dues  aux  espaces  nuisibles  et  au  mau- 
vais vide,  ont  déjà  éveillé  l'attention  des  ingénieurs  qui  se  soot 
occupés  de  ces  questions,  bien  qu'ils  n'aient  pu  en  déterminer 
une  valeur  exacte,  ainsi  que  nous  l'avons  fait  avec  M.  G.  Leloutre. 
On  y  remédie  facilement  en  construction  par  une  disposition  bien 
entendue;  nous  croyons  cependant  utile  de  recommander  la  sépa- 
ration des  tiroirs.  Ce  genre  de  distribution,  tout  en  isolant  la 
vapeur  chaude,  permet  d'augmenter  les  dimensions  des  orifices, 
linsi  que  l'avance  à  l'échappement. 

Enfin  je  tiens  à  insister  en  dernier  lieu  sur  un  fait  impor- 
aai  dont  la  découverte  est  due  à  H.  G.-A.  Hirn  ;  il  a  prouvé  par 
'analyse  des  résultats  obtenus  sur  sa  machine  à  la  suite  de  trois 
issais'  dans  des  conditions  différentes,  que  les  fuites  maximum 

'  NouB  avons  &it  ces  SBoais  avec  M.  Leloutre  en  août  1870  et  septembie 

1871. 


—  393  — 

possibles  à  travers  le  piston  tendent  vers  zéro  ;  le  jaugeage  de  Teau 
de  condensation  est  du  reste  venu  confirmer  ses  assertions.  Les 
formules  qu'il  a  établies  m'ont  permis  de  vérifier  la  consomma- 
tion du  cylindre  I  (64  chev.),  et  de  prouver  que  ce  piston,  lui 
aussi,  est  aussi  étd.nche  que  possible,  bien  que  le  moteur  soit 
horizontal. 

L'ensemble  de  cette  série  d'analyses  a  surtout  eu  pour  objet 
l'étude  comparée  d'un  moteur  système  Woolf  avec  une  machine 
à  un  seul  cylindre,  toutes  deux  munies  d'une  enveloppe  complète  * 
et  employant  la  vapeur  humide. 

Elle  a  donné  lieu  à  l'application  de  la  méthode  indiquée  par 
M.  G.-A.  Hirn  en  1855,  méthode  que  nous  avons  complétée  et 
employée  de  nouveau  en  1870  et  1871  avec  lui  et  M.  Leloutre  *. 
Elle  nous  a  permis  de  constater  et  de  mettre  en  lumière  toute 
l'importante  série  des  transformations  que  subit  la  vapeur  pen- 
dant son  passage  à  travers  les  cylindres,  et  comme  d'un  autre 
côté  la  loi  de  d^ente  posée  en  1866  par  M.  G.  Leloutre  et  les 
formules  que  nous  avons  établies  depuis',  donnent  les  différentes 
perles  de  travail,  l'étude  du  moteur  est  ainsi  faite  d'une  manière 
complète  ;  nous  pouvons  immédiatement  en  découvrir  les  points 
faibles  et,  par  suite,  indiquer  les  modifications  qui  peuvent  y 
remédier  en  pratique. 


*  Les  couvercles  supérieurs  de  la  machine  Woolf  seuls  ne  sont  pas  recou- 
verts par  cette  chemise. 

'  Voir  V Etude  générale  sur  les  moteurs  à  vapeur^  par  MM.  G.  Leloutre  et 
O.  Hallauer. 

*  Voir  le  rapport  sur  l'essai  de  la  machine  à  vapeur  surchauffée  de  M.  Hirn, 
Bulletin  de  la  Société  industrielle^  avril  et  mai  1867. 


394 


RÉSUMÉ  DES  SÉANCES 

de   te  Soeiéié   industrielle   de   IHiiliioiUM* 


SEANCE  DU   28   MAI   1873. 


Présidence  de  M.  Ernest  Zuber,  vice-président 
Secrétaire   :  M.  Th.  Schlumbergbr. 

Dons  offerts  à  la  Société. 

1.  Douze  brochures  diverses  de  la  Société  des  sciences  et  arts  de 
Batavia.  —  2.  Annales  de  l'institution  Smîthsonian  de  Wasliingtou.  — 

3.  Statistique  du  commerce  et  de  la  navigation  des  Etats-Unis.  — 

4.  Plusieurs  prospectus  de  l'Ecole  de  commerce  de  Lyon.  —  5.  Compte- 
rendu  de  la  Société  d'agriculture  du  Var.  —  6.,Un  exemplaire  du 
journal  The  paper  Trade,  de  New- York.  —  7.  Communication  de  la 
Société  des  fabricants  de  Mayence.  —  8.  Der  elsàssische  Bienenmchkr, 
—  9.  Trois  numéros  du  Journal  de  Pmdustrie  et  Ju  commerce  dt 
Bavière,  —  10.  Album  des  vieux  châteaux  de  l'Alsace,  par  M.  Thiéry. 


Trente-sept  membres  prennent  part  à  la  réunion. 
Lecture  et  adoption  du  procès- verbal  de  la  dernière  séance. 
M.  le  président  en  u mère  les  dons  reçus  pendant  le  mois,  et  fait 
voter  les  remercîments  habituels. 

Cwrreyfondance. 

M.  E.  H.  Schwartz,  à  Gernay,  fait  part  du  décès  de  son  frère,  autre- 
fois membre  de  la  Société. 

MM.  Dobson  et  Barlow,  constructeurs  de  machines  de  filature  à 
Bolton,  en  Angleterre,  communiquent  des  perfectionnements  qu'ils  ont 
introduits  à  la  peigneuse  Heilmann.  —  Renvoi  au  comité  de  méca- 
nique. 


—  395  — 

M.  J.  LsBderich  fils,  à  Mulhouse,  remercie  la  Société  de  sa  nomina- 
tion de  membre  ordinaire. 

M.  B.  Leibendinger,  à  Passau,  demande  des  renseignements  sur 
la  fabrication  de  Talbumine  de  sang. 

Envoi  de  la  part  de  M.  le  maire  de  Mulhouse,  d'un  rapport  sur  le 
mouvement  de  la  caisse  d'épargne  de  Mulhduse,  armées  1871  et  1872. 

M.  Xavier  Kieffer,  à  Cernay,  propose  la  création  à  Vienne  (Autriche) 
d'une  exposition  permanente  des  produits  alsaciens. 

MM.  d'Andiran  et  Wegelin  envoient  un  échantillon  d'un  produit 
tinctorial  pour  noir  :  noix  d'Anarcordium.  —  Renvoi  au  comité  de 
chimie. 

M.  Léon  Bloch  transmet  une  communication  relative  à  un  procédé 
d'impression  en  noir  d'aniline.  —  Renvoi  au  comité  de  chimie. 

M.  le  D' Goppelsrœder  soumet  un  échantillon  d  un  nouveau  produit 
alimentaire,  la  margarine-Mouriès,  destiné  à  remplacer  le  beurre,  et 
sur  lequel  il  appelle  l'attention  de  la  Société.  —  Renvoi  au  comité  de 
chimie. 

M.  Camille  Kœchlin  envoie  une  note  de  M.  Gh.  Lauth  sur  le  noir 
d'aniline.  —  Renvoi  au  comité  de  chimie,  lequel,  sur  le  désir  de  l'au- 
teur, est  autorisé  à  en  décider  l'impression  immédiate. 

Travaux, 

Le  comité  de  chimie  demande  l'adjonction  de  M.  Albert  Scheurer. — 
Adopté. 

Le  comité  de  chimie  demande  en  outre  l'impression  d'une  note  sur 
le  vert  d'aniline  par  M.  Gh.  Lauth.  —  L'impression  de  cette  note  est 
votée. 

La  commission  désignée  pour  étudier  Taérage  et  les  températures 
dans  les  ateliers,  demande  l'adjonction  de  MM.  Gamille  Schœn  et  Th. 
Schiumberger. 

MM.  Meunier  et  Hallauer  désirent  l'autorisation  de  faire  faire  un 
tirage  spécial  du  mémoire  qu'ils  ont  présenté  à  Tune  des  dernières 
séances,  sur  le  rendement  des  chaudières  à  foyers  intérieurs.  — 
Accordé. 

Lecture  du  rapport  de  M.  Engel-Dollfus  sur  la  marche  des  Ecoles 
de  tissage  et  de  filature  :  Fondée  en  1861,  l'institution  traverse  une 


—  396  — 

période  critique  que  les  événements  expliquent  trop  bien»  et  dont  3 
serait  à  désirer  qu'elle  sortît  promptement;  dans  ce  but,  H.  le  rappor- 
teur fait  appel  aux  fondateurs  de  TEcole  et  à  toutes  les  personnes 
qui  s'intéressent  à  cette  œuvre  utile,  les  engageant  à  lui  continuer  leur 
concours  au  milieu  des  difficultés  du  moment.  —  L'assemblée  s'asaode 
à  ce  vœu;  elle  a  décidé  déjà,  dans  une  précédente  séance,  Timpression 
au  Bulletin  de  la  note  de  M.  Engel,  et  en  a  autorisé  un  tirage  spécial 

M.  Steinlen  présente  un  compte-rendu  sur  le  fonctionnement  de 
l'Ecole  de  dessin  industriel  et  architectural  pendant  l'exercice  1872-73: 

A  la  rentrée  des  élèves,  le  personnel  enseignant  a  été  changé  et 
augmenté  de  manière  à  mieux  satisfaire  les  besoins  des  cours  qu  ont 
suivis  70  à  80  jeunes  gens,  sur  la  composition  desquels  M.  le  rappor- 
teur donne  quelques  indications  comme  flge,  profession,  durée  de  fré- 
quentation, etc.  L'assemblée  ratifie  les  propositions  de  récompenses 
suivantes  : 

1"  prix  :  Schlegel  Edouard. 
Premier  2*     »       Finet  Victor, 
Second    2*     >        Deck  Ambroise. 

l**  mention  honorable  :  Igert  Jean. 
2*        »  »         Rauber  Louis 

8*        t  t         Weidknecht  Paul. 

L'assemblée  décide  l'impression  au  Bulletin  du  rapport  de  M.  Steinlen, 
et  vote,  comme  d'habitude,  l'insertion  dans  V Industriel  alsacien  de  la 
liste  des  lauréats. 

Le  comité  des  beaux-arts,  vu  l'absence  d'un  grand  nombre  de  ses 
membres,  ne  sera  en  mesure  de  présentoir  qu'à  la  prochaine  séance 
son  aperçu  sur  l'Ecole  de  dessin  d'ornement. 

M.  G.  de  Goninck,  au  nom  du  comité  de  chimie,  conununique  un 
travail  qu'il  a  préparé  sur  l'indicateur  de  température  de  M.  Bessoo, 
et  dans  lequel  il  expose  le  principe  de  l'appareil,  les  limites  de  son 
exactitude,  et  enfin  le  mode  de  graduation. —  L'impression  en  est  décidée. 

M.  Rosenstiehl  donne  la  description  et  le  mode  d'emploi  d'un  sys- 
tème de  tamisage  des  couleurs  imaginé  par  lui,  et  qui  repose  sur 
l'usage  du  vide,  produit  par  le  condenseur  d'une  macMne  à  vapeor, 
pour  chasser  le  liquide  épais  au  travers  des  mailles  d'un  tamis.  —  Cet 
ingénieux  procédé  parait  devoir  rendre  de  grands  services  dans  la  pré- 


—  897  — 

paration  des  coalears,  par  suite  de  la  rapidité  et  de  la  simplicité  de 
l'opération,  et  rassemblée  s'empresse  de  voter  la  publication  de  l'in- 
téressant mémoire  de  M.  RosenstiehI. 

M.  F.  G.  Heller,  au  nom  du  comité  de  mécanique,  soumet  à  la 
Société  son  appréciation  sur  un  appareil  destiné  à  maintenir  l'arrêt  des 
machines  à  vapeur,  et  appliqué  par  M.  F.  Ëngel-Gros. 

Gomme  inspecteur  de  l'Association  pour  prévenir  les  accidents  de 
fabrique,  M.  Heller  donne  la  description  de  ce  mécanisme;  i)  en  recom- 
mande l'emploi  partout  où  c'est  possible,  et  y  ajoute  quelques  mesures 
de  précaution  complémentaires. 

M.  Paul  Jeanmaire  décrit  certains  effets  de  désorganisation  du  coton 
et  des  fibres  végétales  par  les  alcalis  après  l'action  de  quelques  oxy- 
dants, et  à  la  demande  du  comité  de  chimie,  l'assemblée  vote  l'impres- 
sion de  cette  note  au  Bulletin. 

En  réponse  à  une  demande  de  la  Société  d'agriculture  de  Vauclnse 
au  sujet  de  la  garance,  M.  G.  Brandt  a  rédigé,  au  nom  du  comité  de 
chimie,  un  rapport  sur  la  question  de  l'alizarine  artificielle,  au  point 
de  vue  de  son  emploi  actuel  et  de  son  avenir  probable,  comparé  à  celui 
de  la  garance  naturelle.  Selon  l'avis  du  comité,  la  culture  des  racines 
de  garance  n'est  pas  encore  menacée  par  le  nouveau  produit,  surtout 
si  les  fabricants  de  garance  du  Midi  font  sérieusement  appel  aux  pro- 
cédés scientifiques  pour  obtenir  les  extraits  concentrés,  avec  la  pureté 
et  la  j'ichesse  que  leurs  concurrents  de  Paris  et  de  TEtrauger  sont  par- 
venus à  réaliser;  et  si,  d'autre  part,  les  cultivateurs  s'efforcent  d'ap- 
pliquer les  méthodes  de  plantation  les  plus  perfectionnées,  les  engrais 
les  mieux  appropriés.  —  L'impression  est  décidée. 

Le  rapport  sur  le  concours  des  prix,  qui  réglementairement  devrait 
être  présenté  à  la  séance  générale  de  mai,  ne  pourra  être  soumis  à  la 
Société  que  dans  sa  prochaine  séance  ;  et  M.  le  président  indique,  en 
attendant,  les  changements  au  programme  des  prix  proposés  par  les 
divers  comités  : 

Celui  de  chimie  maintient  le  plus  grand  nombre  des  sujets  mis  au 
concours,  apporte  quelques  modifications  dans  l'énoncé  de  plusieurs 
prix  existants,  et  ajoute  à  la  liste  les  questions  suivantes  ; 

Guves  servant  à  teindre  au  large  ; 

Procédé  d'extraction  de  la  matière  colorante  dite  purpurine. 


—  398  — 

Préparation  du  vermillon  sur  tissus  de  coton. 

Succédané  de  la  terre  de  pipe. 

Bleu  analogue  à  Toutremer. 

Production  de  Tacide  carminique  par  syntlièse. 

Introduction  dans  l'industrie  de  Torcéine  synthétique. 

Amélioration  dans  les  produits  chimiques  comme  pureté  et  concen- 
tration. 

Recherches  sur  les  réactions  ayant  donné  le  rouge,  bleu,  vert,  etc^ 
avec  Taniline,  la  toluidine,  etc. 

Nouveau  noir  vapeur  plus  avantageux  que  ceux  connus. 

Le  comité  de  mécanique  propose  la  suppression  d'un  seul  prix,  de 
légères  modifications  dans  les  développements  d'un  ancien  siyet,  et 
l'addition  de  cinq  nouveaux  prix  : 

Mode  d'admission  et  de  réglage  de  la  vapeur  dans  les  cuves  de 
blanchiment  ou  de  teinture. 

Proportions  des  pièces  frottantes  dans  les  organes  de  transmission. 

Introduction  et  emploi  de  nouvelles  machines-outils. 

Installation  d'un  système  de  ventilation,  destiné  à  rafraîchir  les 
ateliers  pendant  les  fortes  chaleurs.  Ge  dernier  problème  fait  l'objet 
de  deux  prix. 

Le  comité  d'utilité  publique,  outre  le  maintien  au  programme  des 
prix  anciens,  ajoute  deux  sujets  pleins  d'actualité  : 

1°  Mémoire  traitant  des  résultats  probables  pour  l'industrie  dn 
Haut-Rhin  de  l'exploitation,  par  des  Sociétés  d'actionnaires  au  lieu  de 
Sociétés  en  nom  collectif,  des  diverses  branches  du  travail  manuiac- 
turier. 

a*' Participation  des  ouvriers  aux  bénéfices  d'une  exploitation  indu- 
strielle, sous  forme  d'encouragements  à  l'épargne,  à  la  prévoyance,  à 
l'assistance,  etc. 

La  généreuse  dotation  de  M.  Salathé  donnera  aussi  lieu  à  renoncé 
d'un  prix  rentrant  dans  la  compétence  du  comité  d'utilité  publique. 

Comme  prix  nouveau.  le  comité  d'histoire  naturelle  voudrait  provo- 
quer une  étude  sur  la  nappe  d'eau  souterraine  de  nos  environs. 

Le  comité  de  commerce  supprime  le  prix  relatif  aux  dessins  et 
marques  de  fabriques,  et  le  remplace  par  une  étude  sur  les  voies 
navigables  de  l'Alsace,  et  leurs  raccordements  avec  les  autres  pays. 


—  399  — 

M.  Iwan  Zuber  fait  remarquer  que  presque  tous  les  nouveaux  prix 
consistent  en  médailles  d'honneur,  et  exprime  la  crainte  qu'il  soit 
&it  abus  de  cette  haute  récompense  ou  que  du  moins  il  en  résulte 
une  certaine  défaveur  pour  les  questions  entraînant  des  distinctions 
moindres. 

Divers  membres  répondent  à  cette  observation  que  les  comités  possè- 
dent toujours  la  latitude  de  proportionner  la  médaille  au  mérite  du 
concurrent,  et  M.  le  président  promet  de  saisir  de  la  question  le  Con- 
seil d'administration. 

Pendant  la  séance,  MM.  Eugène  Schweitzer,  chimiste  à  IwanofT 
(Russie)  et  Xavier  Schellkopf,  chimiste  à  Serpenkoff,  présentés  par 
MM.  A.  d'Andiran  et  Wagner,  ont  été  admis  comme  membres  ordi- 
naires à  l'unanimité  des  voix. 

La  séance  est  levée  à  7  heures. 


SÉANCE  DU  25  JUIN  1878. 


Président:  M.  Auguste  DOLLFUS.  —  Secrétaire:  M.  Th.  Schlumbbrgbr 

Dons  offerts  à  la  Société. 

1.  Archives  de  la  Chambre  de  commerce  de  Lille.  —  2.  Mémoires 
de  la  Société  des  sciences  du  Hainaut.  —  3.  Les  N"*  79  et  80  du  Bul- 
letin du  Cœmté  des  forges  de  Frcmce.  —  4.  Compte-rendu  du  9*  con- 
grès des  fabricants  de  papier  de  France.  —  5.  Bulletin  de  la  Société 
genevoise  d'utilité  publique.  —  6.  Trois  numéros  du  Bulletin  de  la 
Société  académique  de  Poitiers.  —  7.  Mémoires  de  la  Société  d'agri- 
culture de  la  Marne.  —  8.  Bulletin  de  la  Société  académique  du  Var . 
9.  Travaux  de  la  Société  libre  d'agriculture  de  TEure.  —  10.  Bulletin 
agricole  de  l'arrondissement  de  Douai.  —  11.  Compte-rendu  des  tra- 
vaux faits  au  laboratoire  agricole  de  Calèves,  par  M.  Ë.  Risler.  — 
12.  Bulletins  de  la  Société  linéenne  du  Nord  de  la  France.  —  18.  Trois 
numéros  du  journal  La  Nature.  —  14.  Procédé  de  coïiservation  des 
viandes  et  des  légumes,  par  M.  le  D'  Sacc.  —  15.  Communications  de 
4a  Société  des  fabricants  de  Mayence.  —  16.  Deux  numéros  du  journal 
The  Canadian  patent  office.  —  17.  Bulletin  de  l'industrie  et  du  corn- 


-  400  — 

merce  de  Is  Bavière.  —  18.  Quatre  exemplaires  de  la  AUgemmefi^ 
technische  Zeituag,  de  Berlin.  —  i9.  Der  ekàtneeite  Bienenzûehier.- 
20.  Huit  volumes  des  Iirerets  d'invention  d'Amérique. —  21.  Rapporte 
du  département  de  l'agricuilure  de  Washington. 

La  séance  est  ouverte  à  6  1/4  heures,  en  présence  de  trente^q 
membrea. 

Le  procès-verbal  de  la  réunion  du  mois  de  mai  est  adopté  sus 
observatioD. 

M.  le  président  fait  connaître  la  liste  des  dons  offerlâ  à  la  Sodélj 
pendant  le  mois,  et  voter  les  remerctments  d'usage. 

Correapondatiee. 

Une  offre,  relative  à  des  objetsd'antiquité  trouvés  dans  une  granfere 
des  environs,  est  renvoyée  à  M.  Engcl-Dollfus,  qui  veut  bien  exami- 
ner la  proposition. 

MM.  Leblond  et  Mulot  communiquent  un  nouveau  système  de  cbaut- 
Age  des  fours  à  gaz  d'éclairage  Huller-Eicbelbrenner.  —  Renvoi  au 
comité  de  mécanique  et  à  la  commission  du  gaz. 

H.  L.  Bloch  rectiBe  la  note  sur  le  noir  d'aniline,  qu'il  arait  son- 
mise  à  la  Société  il  y  a  quelque  temps.  —  Renvoi  au  comité  de 
chimie. 

Enroi,  de  la  part  de  M.  R.  Neddermann  à  Strasbourg,  d'un  échan- 
tillon d'une  composition  destinée  à  prévenir  les  incrustations  dans  la 
chaudières  à  vapeur.  —  Le  cwnité  de  mécanique  se  prononcera- 
Annonce  du  changement  de  domicile  de  M.  H.  Gruner,  andai 
membre  de  la  Société,  qui  va  s'établir  à  Dresde. 

Communication  de  M.  J.  G.  Gros,  ayant  pour  objet  de  tenir  les 
industriels  en  garde  contre  les  propriétés  inflammables  d'un  liquide, 
récemment  mis  en  vente  à  Mulhouse,  et  devant  servir  k  protéger 
contre  la  rouille  les  pièces  métalliques  polies  des  madiines,  ou  à  épais- 
sir les  huiles  de  graissage.  —  Renvoi  aux  comités  de  chimie  et  de 
mécanique. 

MU.  Gros,  Roman,  Marozeau  et  (]"  présentent  un  appareil  automo- 
teur pour  guider  et  élargir  les  tiesus  à  l'entrée  des  diverses  machines. 
Ud  spécimen  eet  monté  dans  la  salle  des  séances,  et  M.  Welter,  l'an 


—  401  — 

des  constructeurs  cessionnaires,  donne  les  explications  propres  à  faire 
comprendre  le  fonctionnement  du  mécanisme.  —  Renvoi  aux  comités 
de  chimie  et  de  mécanique. 

Remise,  de  la  part  de  M.  Eug.  Ehrmann,  d'un  instrument  de  préci- 
sion, dit  Diagraphe  Gavard,  susceptible  de  nombreuses  applications 
dans  renseignement  du  dessin  linéaire,  de  la  perspective  et  de  Tarchi- 
tecture,  et  accompagné  d'une  brochure  explicative.  Selon  le  vœu  de 
M.  Ehrmann,  cet  appareil  sera  placé  dans  le  cabinet  d'instruments 
de  la  collection  Dollfus-Ausset. 

Le  rédacteur  d'un  nouveau  journal  de  sciences,  la  Navire,  demande 
réchange  de  sa  publication  contre  le  Bulletin.  —  Renvoi  au  conseil 
d'administration. 

M.  le  D' GoppelsroBder  (ait  appel  aux  membres  de  la  Société  pour  lui 
fournir  les  échantillons  de  tissus  teints  et  imprimés  qui  lui  seront 
nécessaires  à  rétablissement  d'une  méthode  analytique  à  laquelle  il 
travaille,  et  devant  servir  à  reconnaître  la  nature  et  la  pureté  des 
matières  colorantes  libres  ou  fixées  sur  les  fibres  textiles. 

Il  désire  également  des  échantillons  de  matières  colorantes  destinés 
à  la  même  étude  et  à  l'enseignement  de  l'Ecole  de  chimie,  dont  il  joint 
le  programme  à  sa  lettre. 

M.  A.  Muller,  à  Paris,  adresse  un  nouveau  procédé  de  titrage  des 
indigos,  dont  l'examen  est  renvoyé  au  comité  de  chimie. 

Travaux. 

A  la  demande  du  comité  de  mécanique,  l'assemblée  décide  l'inser- 
tion dans  le  Bulletin  du  mémoire  présenté  par  M.  Hallauer  à  la  der- 
nière séance,  sur  trois  moteurs  étudiés  comparativement  au  point  de 
vue  du  travail  produit  par  la  vapeur  dans  les  cylindres  de  chacun 
d'eux.  Un  tirage  spécial  de  cent  exemplaires  est  autorisé. 

Une  demande  d'abonnement  au  journal  F  Economiste  français^  signée 
par  plusieurs  membres,  est  ratifiée  par  un  vote  unanime. 

M.  le  président  expose,  qu'aux  termes  d'une  délibération  du  Conseil 
municipal,  l'administration  du  Musée  du  vieux  Mulhouse  a  été  confiée 
à  la  Société  industrielle,  que  MM .  Auguste  Stœber  et  Coudre  ont  été 
désignés  conune  conservateurs  des  collections;  qu'il  y  aura  lieu  de 
saisir  de  la  question  le  comité  d'histoire  et  de  statistique,  en  le  priant 


—  402  — 

de  choisir  une  Commission  de  surveillance,  et  que  jusque-là  M.  Ëagel- 
Doilfus  veut  bien  se  charger  de  cette  tâche.  Sous  peu,  le  Conseil  d'ad- 
ministration sera  en  mesure  de  présenter  la  situation  financière  de 
l'œuvre. 

M.  le  président  ajoute  quelques  renseignements  sur  le  Musée  du 
dessin  industriel  qui  est  en  pleine  oi^anisation  :  les  matériaui^  y 
ajffluent  en  abondance  de  tous  côtés,  et  M.  le  président  engage  les 
membres  de  la  Société  à  visiter  Tinstallation  pour  se  rendre  compte 
de  ce  qui  a  été  fait  et  se  pénétrer  de  la  nécessité  qu'il  y  a  de  venir 
en  aide,  par  un  concours  financier  plus  complet,  à  une  institution 
aussi  utile.  Pour  se  créer  des  ressources,  on  a  déjà  été  dans  l'obliga- 
tion, jusqu'à  nouvel  avis,  de  ne  permettre  l'entrée  gratuite  qu'un  jour 
de  la  semaine,  le  dimanche,  et  de  réserver  les  autres  jours  aux  per- 
sonnes munies  de  cartes  d'abonnement. 

M.  le  ly  Kœchlin  donne  lecture  d'une  note  sur  la  valeur  nutritive  du 
pain  et  de  l'extrait  de  viande,  et  développe  une  thèse  qu'il  avait  déjà 
fait  entrevoir  dans  un  précédent  travail  sur  un  système  de  décortica- 
tion  du  blé,  à  savoir  que  le  meilleur  pain  n'est  pas  seulement  celni 
qui  renferme  le  plus  de  matières  azotées,  mais  bien  celui  dans  lequel 
ces  substances  se  trouvent  encore  sous  la  forme  la  plus  facilement 
assimilable.  De  nombreuses  expériences  oni  démontré  ce  fait,  et  justi- 
fient la  faveur  de  plus  en  plus  marquée  dont  jouit  le  pain  blanc. 
Quant  à  l'extrait  de  viande,  on  s'est  beaucoup  exagéré  ses  propriétés 
alimentaires;  des  essais  multiples  ont  fait  voir  qu'il  faut  le  considérer 
comme  un  condiment,  et  ne  l'employer  qu'à  faible  dose,  sous  peine  de 
le  voir  devenir  nuisible.  —  Renvoi  au  comité  d'histoire  naturelle. 

M.  Engel-DoUfus  donne  connaissance  du  rapport  qu'il  a  préparé  sur 
la  marche  de  l'Ecole  de  dessin.  Il  constate  d'abord  avec  regret  le 
nombre  décroissant  des  élèves  qui  persévèrent  plus  de  trois  ans  dans 
la  fréquentation  des  cours  ;  l'utilité  des  leçons  se  borne  de  plus  en 
plus  aux  avantages  d'un  enseignement  élémentaire  :  les  études  artis- 
tiques, propres  à  former  le  goût,  tendent  à  disparaître  ;  comment  les 
remettre  en  honneur?  M.  Engel  indique  un  moyen  pour  lequel  il 
demande  l'appui  de  chacun  :  )a  création  de  musées,  la  formation  de 
collections,  et  en  ce  moment  surtout  le  concours  des  membres  de  la 
Société  pour  le  Musée  de  dessin  industriel  qui,  soutenu  coQune  il  ddt 


—  408  ~ 

rètre,  est  destiné  à  derenir  un  puissant  foyer  de  culture  artistique.  — 
L'impression  est  votée,  ainsi  que  la  liste  suivante  des  récompenses 
accordées  aux  élèves  du  cours  de  dessin  de  figure. 

Rappel  de  médaillede  vermeil Lazare  Léopold. 

Id.  Id.    d'argent MuUer  Edouard. 

Médaille  d'argent Charbonnier  G. 

»       de  bronze Thun  Frédéric. 

»  *       Ortas  Auguste. 

Ehni  Albert. 

•  >        Eubler  Martin. 

Mention  honorable Dœbely  Théodore. 

»  »       Meyer  Georges. 

»  •       Walters  Henri. 

>  >       Steiner  Jean. 

•  >  Leblé  Charles. 

•  >  Klein  Eugène. 

>  *  Rinderknecht  Alb. 

>  •  Bellangé  Eugène. 

•  *       Roggenmoser  J. 

M.  Engel-DoUfus  entretient  ensuite  l'assemblée  de  la  question  du 
Musée  du  vieux  Mulhouse,  vers  lequel  il  voudrait  voir  afDuer  en  plus 
grand  nombre  les  objets  d'antiquité  concernant  notre  ville;  il  fait  con- 
naître une  longue  liste  de  matériaux  offerts  au  Musée,  et  propose  d'en 
publier  la  nomenclature  complète,  afin  d'attirer  l'attention  des  posses- 
seurs d'anciens  souvenirs,  et  de  les  engager  à  en  faire  don  au  Musée. 
L'assemblée  approuve  pleinement  ce  projet,  et  vote  des  remerclments 
aux  personnes  qui  ont  contribué  à  former  ces  collections. 

M.  Ernest  Zuber,  rapporteur  du  comité  de  mécanique,  rend  compte 
d'un  projet  d'installation  d'une  grue  à  vapeur,  destiné  à  concourir  pour 
le  prix  N""  45  des  arts  mécaniques.  Ce  sujet,  déjà  traité  il  y  a  un  an, 
par  deux  membres  de  la  Société,  avait  donné  lieu  à  un  travail  complet 
qui  a  été  remis  à  la  Chambre  de  commerce.  Dans  le  projet  présenté 
au  concours  des  prix,  tous  les  éléments  du  problème  ont  été  étudiés 
avec  une  connaissance  sérieuse  de  la  matière,  et  le  comité,  considé- 
rant que  les  conditions  du  programme  ont  été  remplies,  puisqu'il  ne 
s^agit  que  d'une  étude  et  non  d'une  installation,  propose  de  décerner 
aux  auteurs  du  travail,  MM.  Sauter  Lemonnier  et  G**  à  Paris,  une 
médaille  de  première  classe.  —  L'impression  est  votée,  ainsi  que  celle 

TGMB  XLm.  SUPPLËMBNT  D'aOUT  1873.  ^ 


—  .404  — 

du  mémoire  de  MM.  Gustave  Dollfiis  et  Paul  Heilmann-Ducom- 
mua. 

A  la  demande  du  comité  de  mécanique,  M.  Th.  Schlumbei^  lit 
une  traduction  d'un  article  paru  dans  le  journal  polytechnique  de 
Dingler,  et  relatif  à  un  nouveau  système  d'extincteur  d'incendie.  D  in- 
vention américaine,  cet  appareil  semble  avoir  rendu  d'excellents  ser- 
vices, et  mérite  de  fixer  l'attention  par  sa  simplicité,  la  promptitude 
de  sa  mise  en  jeu  et  la  continuité  de  son  effet.  M.  le  président  exprime 
le  vœu  qu'un  engin  de  ce  genre  puisse  être  expérimenté  prochaine- 
ment à  Mulhouse. 

L'assemblée  décide  Timpré^sion  d'une  note  complémentaire  adressée 
par  M.  Ad.  Hirn^  et  traitant  de  corrections  à  faire  intervenir  dans  le 
calcul  des  courbes  levées  à  l'aide  du  dynamomètre  qu'il  a  imaginé 
récemment.  Dans  l'une  des  dernières  séances,  M.  Hallauer  a  donné 
la  description  de  cet  appareil  qui  s'applique  aux  balanciers  ie& 
machines  à  vapeur,  dont  la  flexion  sert  à  mesurer  le  travail  produit 

Vu  l'heure  avancée,  la  lecture  d'un  long  travail  de  M.  Ch.  Gradsur 
les  forces -motrices  dans  le  Haut-Rhin,  est  renvoyée  à  la  prochaine 
réunion. 

M.  Gustave  Lamy,  proposé  comme  membre  ordinaire  par  M.  Ernest 
Zuber,  est  admis  à  l'unanimité  des  votants. 

La  séance  est  levée  h  7  heures. 


SÉANCE   DU    80  JUILLET   1878. 


Président  :  M.  Auguste  Dollpus. 
Secrétaire-adjoint  :  M.  Aug.  Lalange. 

Dons  offerts  à  la  Société. 

1.  Collection  des  numéros  du  Bulletin  des  lois  contenant  les  optioie 
des  Alsaciens^Lorrains,  par  M.  Scheurer-Kestner.  —  2.  Mémoires  de 
la  Société  dunkerquoise,  1870-1871.  —  8.  Mémoires  de  la  Société  des 
sciences  de  Caen.  —  4.  Procès-verbaux  de  la  Société  vétérinaire 
d'Alsace.  —  5.  Bulletin  de  la  Société  genevoise  d'utilité  publiqua  — 
6.  Bulletin  de  l'Association  des  ingénieurs  de  Liège.  —  7.  Notice  sur 


r 


—  405  - 

Tindustrie  et  le  commerce  en  Alsace,  par  M.  Ch.  Grad.  —  8.  Mémoires 
de  la  Société  d'histoire  naturelle  de  Bâle.  —  9.  Le  N"  81  du  Bulletin 
du  comité  des  forges  de  France.  —  10.  Un  numéro  du  journal  Le  Mc^ 
niteur  des  fils  et  tissus  de  Paris.  —  11.  Communication  de  la  Société 
des  fabricants  de  Mayence.  —  12.  Un  numéro  du  journal  The  paper 
Trade  de  New- York.  —  18.  Supplément  de  la  statistique  du  commerce 
du  grand-duché  de  Bade.  —  14.  Der  elscessische  Bienenzuchter.  — 
15.  Cinq  numéros  de  la  Allgemeine  deutsche  Zeitung.  —  16.  Un  nid 
de  fauvettes,  par  M.  Joseph  Kœchlin. 

Pour  le  Musée  du  Vieux- MiMoune  :      ;  ;  ; . 

1.  Portrait  de  M.  Jean  Zuber,  don  de  M""*  veuve  J.  Zuber.  -^ 
2.  Portrait  de  M.  Josué  Heilmann^  don  de  M.  P.  Heilmann  Ducommun. 
—  8.  Modèle  de  peigneuse  et  de  démêloir,  premiers  modèles  construits 
par  M.  Josué  Heilmann,  et  qui  ont  servi  de  base  aux  traités  faits 
entre  lui  et  MM.  N.  Schlumberger  et  C*'. 


La  séance  est  ouverte  à  5  1/2  heures,  en  présence  de  25  membres. 

Le  procès-verbal  de  la  séance  de  juin  est  lu  et  adopté  sans  observa- 
tions. 

M.  le  président  donne  la  liste  des  dons  envoyés  à  la  Société  pen- 
dant le  mois. 

Parmi  les  objets  exposés  au  Musée  du  Vieux-Mulhouse,  figurent  les 
modèles  originaux  des  peigneuses  et  démêloirs  Heilmann,  modèles 
ayant  servi  de  base  aux  traités  intervenus  entre  l'inventeur  et  la 
maison  Nicolas  Schlumberger. 

Ces  machines,  qui  présentent  un  haut  intérêt,  sont  offerts  par 
M.  Paul  Heilmann,  pour  être  déposées  au  Musée  du  Vieux-Mulhouse. 
M.  Heilmann  ne  les  abandonne  pas  toutefois  au  Musée  ;  il  s'en  réserve 
la  propriété  et  le  droit  d'en  disposer  ultérieurement. 

Des  remerclments  sont  offerts  aux  divers  donateurs. 

Correspondance. 

M.  Berger,  de  Vincennes,  demande  quelques  renseignements  sur  le 
programme  des  prix  de  1878. 

MM.  Nézeraux  et  Garlaudat  soumettent  un  appareil  de  leur  inven- 


—  406  — 

tioD,  destiné  à  rafraîchir  l'air  en  le  mettant  en  contact  avec  de  l'eao.- 
ReoToi  à  la  commission  des  températurea. 
•  M.  FVitz  Cieney,  membre  de  la  Société,  indique  sa  nouvelle  adresse. 

M.  Pries,  directeur  de  l'Ëcole  de  tissage,  envoie  la  liste  des  récom- 
penses obtenues  par  ses  élèrea. 

Dans  la  division  du  tissage,  cinq  élèves  ont  des  certificats  de  cap- 
cité  de  premier  ordre,  et  deux  de  second  ordre. 

Dans  la  filature,  it  a  été  décerné  également  cinq  cerUûcats  de  pn- 
mier  ordre,  et  deux  de  second  ordre. 

Le  Bulletin  contiendra,  comme  lea  années  précédentes,  les  noms  dts 
lauréats. 

HH.  Gros,  Roman,  Marozeau  et  G^,  offrent  des  renseignements  com- 
plémealairea  sur  lirur  madiine  à  élargir  les  tissus. 

La  Sodété  indnstrielle  de  Lille  envoie  son  pri^ramme  des  prix.  - 
Ce  prc^ramme  restera  déposé  au  secrétariat. 

La  Société  académique  de  Saint-Quentin  adresse  les  sujets  mis  aux 
concours  de  ses  prix  pour  1874  et  1875. 

La  Société  des  ingénienrs  de  Berlin  envoie  un  tableau  des  dimen- 
sions normales  à  adopter  pour  les  brides  et  boulons  des  tuyaux  en 
fonte.  —  Renvoi  au  comité  de  mécanique. 

UH.  A.GhatardPécarrèreetC*,de  Nogent-sur-Seine,  demandent  des 
renseignements  sur  les  prix  relatifs  à  l'industrie  du  papier.  —  Oa 
leur  a  répondu. 

H.  Ernest  Thiémonge  adresse  un  paquet  cacheté,  qui  a  été  déposé 
sons  le  n"  19S. 

H.  Gustave  Dollfus  adresse  à  la  Société  seize  volumes  et  un  atlu 
du  grand  ouvrage  de  H.  DoUfus-Ausset  sur  tes  glaciers.  —  Des  remet- 
ciments  lui  ont  été  adressés. 

M.  Lamy  remercie  la  Société  de  l'avoir  admis  comme  membre 
ordinaire. 

HM,  J.-B.  Girard  et  G",  de  Paris,  demandent  des  renseignemei^ 
sur  le  programme  des  prix. 

H.  Gaspard  Zeller  demande  le  retrait  d'un  paquet  cacheté  déposé 
par  lui  en  1860  sous  le  n°  89.  Bien  que  le  délai  de  dix  ans  soit  expiré, 
elqne  la  Société  soit  en  droit,  aux  termes  de  son  règlement,  de  prendre 


—  407  — 

connaissance  du  contenu  de  ce  paquet,  elle  décide  cependant  qu'il 
sera  rendu  à  M.  Zeller. 

MM.  L.  Sautter,  Lemonnier  et  0%  remercient  la  Société  pour  la 
médaille  de  première  classe  qui  leur  a  été  décernée. 

M.  le  D'  Jannasch  invite  les  membres  de  la  Société  à  assister  à 
un  Ciongrës,  qui  aura  lieu  à  Vienne  du  4  au  8  août,  pour  examiner  la 
question  de  la  protection  des  brevets. 

M.  le  président  présente  une  carte  en  relief  du  Bas-Rbin,  exécutée 
par  M.  Burgi  sur  le  même  format  que  celle  du  Haut-Rhin. 

Cette  carte,  qui  est  vendue  20  fr.  dans  le  commerce,  est  cédée  pour 
18  fr.  aux  membres  de  la  Société  qui  se  feront  inscrire  au  secréta- 
riat ou  chez  M.  Emile  Perrin. 

M.  DoUfus  expose  également  qu'il  a  reçu  pour  le  Musée  du  Vieux- 
Mulhouse  une  somme  de  891  fr.,  formant  le  reliquat  du  produit  des 
conférences  organisées  Thiver  dernier  par  des  dames  de  Mulhouse.  — 
Ce  don  est  enregistré  avec  reconnaissance. 

Travaux. 

Dans  la  dernière  séance,  le  programme  définitif  des  prix  Salathé  a 
été  adopté.  —  Les  cinq  établissements  chargés  pour  la  première  fois  de 
désigner  les  membres  de  la  commission  sont  : 

Pour  la  filature  de  coton,  MM.  DoUfus-Mieg  etC^ 

Pour  la  filature  de  laine,  MM.  EcBchlin-Schwartz  et  G**. 

Pour  le  tissage,  M.  Charles  Mieg. 

Pour  rimpression,  MM.  Frères  Eoechlin. 

Pour  la  construction,  la  Société  alsacienne  de  constructions  méca- 
niques. 

Sur  la  proposition  du  Conseil  d'administration,  la  Société  désigne 
également  pour  faire  partie  de  cette  commission  : 

MM.  Salathé,  Engel-Dollfbs,  Wacker-Schœn,  Groehens  et  Ch.  Bohn. 

Sur  la  proposition  du  même  Conseil,  TAssemblée  approuve  la  nomi- 
nation de  M.  Boulanger  comme  professeur-acyoint  de  dessin  linéaire  à 
r  Ecole  de  dessin. 

M.  le  président  expose  que  pour  la  construction  d'un  deuxi^e 
étage  éar  l'Ecole  de  dessin,  la  Société  a  reçu  comme  souscriptions 
YOlontaires  88,640  b. 


—  408  — 

• 

Les  dépenses  se  sont  élevées  pour  la  construction  proprement  dite 

à fr.  84,500 

L'aménagement  intérieur  du  Musée  industriel  a  coûté. .        2,800 

Celui  du  Musée  du  Vieux-Mulhouse S,0S5 

Le  cabinet  d'instruments  de  physique S80 

Ensemble fr.  89,715 

Le  Musée  industriel  compte  encore  sur  quelques  souscriptions  qn 
permettront  de  solder  les  dépenses  occasionnées  par  son  installation; 
l'ensemble  des  chiffres  ci-dessus  fait  ressortir  néanmoins  un  déficit  qui 
devra  être  comblé.  —  Sur  la  proposition  du  Conseil  d'administration, 
l'Assemblée  vote  dans  ce  but  un  crédit  de  1,000  fr. 

Elle  accepte  également  le  chiffre  de  location  offert  par  la  ville  pour 
le  loyer  du  Musée  du  Vieux-Mulhouse,  qui  est  propriété  communale. 

Le  comité  des  beaux-arts  propose  de  voter  à  M.  Eck,  qui  pendant 
trente  ans  a  dirigé  avec  un  zèle  remarquable  l'Ecole  de  dessin  de 
figure,  une  médaille  d'argent  grand  module,  comme  témoignage  de 
satisfaction  spéciale.  —  Adopté. 

Le  comité  d'histoire  naturelle  demande  l'impression  du  travail  du 
docteur  Koechlin  sur  la  valeur  nutritive  du  pain.  —  Adopté. 

M.  Aug.  Dollfus  présente  un  intéressant  tableau  statistique  des 
industries  du  Bas-Rhin,  d'où  résultent  les  chiffres  suivants  : 

Trois  cents  établissements  occupant  52,000  ouvriers^  dont  29,000  i 
domicile,  ont  expédié  en  France,  pendant  l'année  1872,  passé  70  mil- 
lions de  marchandises  sur  une  production  totale  de  moins  de  90  mil- 
lions. —  L'impression  de  ce  tableau  au  Bulletin  est  votée. 

Il  est  donné  lecture  du  rapport  de  M.  Ëngel-Dollfus  sur  les  travaux 
de  l'Association  préventive  des  accidents  pendant  l'année  1872-1878.— 
Ce  rapport  sera,  c^tmme  les  années  précédentes,  inséré  au  Bulletin. 

La  Société  adopte  en  principe  la  constitution  d'une  commission 
d'hygiène  des  ateliers,  demandée  par  ce  rapport  ;  les  membres  en 
seront  désignés  ultérieurement. 

M.  le  président  donne  lecture  d'un  travail  de  M.  Gh.  Grad  sur  les 
forces  motrices,  formant  un  chapitre  de  ses  études  statistiques  sur 
l'industrie  de  l'Alsace. 

Dans  cette  étude,  M.  Grad,  comparant  le  bon  marché  des  moteurs 
hydrauliques  à  la  cherté  chaque  jour  croissante  des  moteurs  à  vapeur, 


—  409  — 

recherche  les  moyens  à  employer  pour  utiliser  d'une  manière  plus 
complète  les  cours  cl*eau  qui  abondent  en  Alsace. 

Pendant  le  cours  de  la  séance,  M.  Salathé,  ancien  notaire,  a  été 
admis  à  Tunanimité  comme  membre  honoraire,  sur  la  proposition  du 
Conseil  d'administration. 

La  séance  est  levée  à  7  1/4  heures. 


PROCÈS- VERBAUX 

des    séances    dixx    comité    d.e    méca.niq\ae 


Séance  du  22  avril  1873. 

La  séance  est  ouverte  à  5  1/2  heures.  —  Onze  membres  sont  pré- 
sents. 

Le  procès- verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté. 

Sur  la  proposition  de  sa  Commission  de  lecture,  le  comité  n'adopte 
pas  réchange  des  Bulletins  contre  deux  publications  nouvelles  qui 
Pont  demandé  et  ne  paraissent  contenir  aucuns  nouveaux  matériaux 
pouvant  intéresser  la  Société.  Il  approuve  par  contre  réchange  déjà 
voté  avec  le  Practtcal  Magazine, 

La  note  de  M.  Noury,  ingénieur  à  Gamaches,  intitulée  :  <  La  disette 
de  combustible;  questions  de  prévoyance  et  d'avenir  »,est  rapidement 
passée  en  revue  et  sera  déposée  aux  archives. 

M.  Th.  Schlumbei^er  donne  lecture  d'une  note  sur  les  manœuvres 
exécutées  le  80  mars  1878,  chez  MM.  DoUfus-Mieg  et  C*,  avec  leur 
matériel  d'incendie. 

n  est  décidé  que  cette  note  sera  insérée  au  procès-verbal  \  et  qu'il 
en  sera  donné  lecture  en  séance.  M.  Lalance  entretient  à  ce  propos  le 
comité  de  l'installation  qu'il  organise  en  ce  moment  dans  les  établisse- 
ments de  MM.  HeefTely  et  G*,  en  vue  d'une  prompte  extinction  des 
incendies,  avec  l'aide  d'un  petit  nombre  d'hommes.  Aussitôt  que  son 
organisation  sera  terminée,  le  comité  sera  invité  par  M.  Lalance  à 
assister  aux  expériences  auxquelles  elle  sera  soumise. 


^  Voir  le  Bulletin  du  mois  d'août. 


—  440  — 

M.  Camille  Schœn  communique  au  comité  un  long  rapport  sur  IHl- 
nification  des  systèmes  de  titrage  des  filés  produits  ayec  les  divenes 
matières  textiles.  Après  avoir  exposé  avec  beaucoup  de  méthode  et 
dans  tous  leurs  détails  les  systèmes  divers  actuellement  en  usage, 
M.  Schœn  conclut  en  faveur  de  l'adoption  du  système  usité  en  France 
pour  les  filés  de  coton,  savoir  :  la  désignation  du  numéro  d'après  le 
nombre  de  mille  mètres  renfermés  dans  500  grammes  de  filés.  D 
exprime  en  outre  le  désir  d'une  entente  entre  les  divers  pays  qui  ont 
adopté  les  mesures  métriques,  à  l'effet  de  faire  appliquer  la  loi  aux 
transactions  sur  les  filés. 

Le  comité  adopte  int^p*alement  les  conclusions  de  M.  Sebœo,  et 
décide  de  demander  l'impression  au  Bulletin  de  l'intéressant  travail 
sur  lequel  elles  s'appuient.  Le  comité  ne  vo^t  au  surplus  aucun  incon- 
vénient à  ce  que  le  rapport  de  M.  Schœn  soit  lu  à  la  Chambre  de 
commerce  qui  l'a  provoqué,  avant  de  l'avoir  été  en  séance. 

H.  Heller  lit  un  rapport  présenté  au  nom  d'une  commission  de  trois 
membres,  à  laquelle  avait  été  renvoyé  l'examen  d'une  note  de  M.  F. 
Ëngel,  sur  un  appareil  destiné  à  caler  les  volants  des  machines  à  vapeur 
pendant  les  arrêts.  M.  Heller  s'exprime  très  fieivorablement  au  sujet  de 
l'appareil  en  question,  et  fait  ressortir  l'avantage  qu'il  présente  de 
pouvoir  servir  à  arrêter  la  machine  dans  la  position  voulue  pour  la 
remise  en  marche.  Toutefois,  le  rapporteur  insiste  sur  l'opportunité 
de  parer  aux  causes  mêmes  qui  provoquent  la  mise  en  mouvemeat 
imprévue  des  machines  à  vapeur,  en  mettant  en  communication  Tinté- 
rieur  des  cylindres  avec  l'air  extérieur.  Après  un  échange  d'observa- 
tions, le  comité  adopte  les  conclusions  du  rapport,  et  en  vote  l'impres- 
sion au  Bulletin,  en  le  faisant  précéder  de  la  note  de  M.  Engel.  —  Des 
remerdmenls  sont  votés  à  ce  dernier  pour  son  utile  communication. 

liO  secrétaire  passe  en  revue  les  travaux  en  retard,  et  donne  quel- 
ques explications  sur  les  motift  qui  obligent  à  ajourner  encore  le  rap- 
port sur  ^installation  d'une  grue  à  vapeur  présentée  au  concours  des 
prix  de  l'année  précédente. 

M.  Bohn  veut  bien  se  charger  de  recueillir  à  Hambourg  des  rensei- 
gnements sur  les  grues  du  système  Brown,  qui  doivent  y  avoir  été 
installées  en  grand  nombre. 


—  411  — 

Le  concours  des  chauffeurs  devant  avoir  lieu  le  mois  prochain,  il 
est  procédé  à  la  désignatinn  des  commis^res  chargés,  conjointement 
avec  MM.  Meunier  et  Hallauer,  de  la  surveillance  du  concours,  et  du 
tirage  au  sort  des  chauffeurs  qui  y  prendront  part.  —  MM.  Ë.  Engel. 
Th.  Schlumberger  et  Gustave  DoUfus  sont  désignés. 

Le  concours  aura  lieu,  comme  les  années  précédentes,  dans  les  éta- 
blissements de  MM.  DoUfus-Mieg  et  G%  et  pourra  se  faire  avec  de  la 
houille  de  Ronchamp. 

En  raison  de  Theure  avancée,  Tezamen  du  programme  des  prix  est 

remis  à  une  séance  extraordinaire  qui  aura  lieu  le  premier  mardi  de 
mai. 
La  séance  est  levée  à  7  S/4  heures. 


Séance  du  6  mai  i873. 

La  séance  est  ouverte  à  5  1/2  heures.  —  Douze  membres  présents. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  réunion  est  adopté. 

Il  est  procédé  à  la  révision  du  programme  des  prix. 

Tous  les  prix  figurant  au  programme  de  Tannée  sont  maintenus  avec 
de  légères  modifications,  portant  principalement  sur  remploi  en  Alsace 
de  divers  appareils  ou  perfectionnements  demandés,  avant  de  pouvoir 
être  admis  au  concours.  Le  prix  n**  38,  fondé  pour  trois  années  seu- 
lement par  un  anonyme,  disparaîtra  seul  si  la  subvention  accordée 
n'est  pas  renouvelée. 

M.  Camille  Schœn  propose  un  nouveau  prix  pour  la  détermination 
des  pressions  par  centimètre  carré  à  admettre  pour  les  coussinets 
d'arbres  de  transmission,  en  vue  de  réduire  leur  usure.  —  Le  comité 
approuve  pleinement  la  pensée  qui  a  dicté  ce  prix,  et  renvoie  à  une 
prochaine  réunion  l'arrêté  de  sa  rédaction. 

M.  Th.  Schlumberger  se  charge  de  revoir  le  prix  n*  60,  relatif  à 
l'application  d'un  nouveau  moyen  de  transport  pouvant  faciliter  les 
services  dans  l'intérieur  d'une  grande  usine. 

M.  Lalance  propose  le  prix  suivant  : 

«  Médaille  d'honneur  pour  un  moyen  mécanique  simple  de  régler 
l'admission  de  la  vapeur  dans  les  cuves  de  blanchiment  ou  de  teinture, 
de  telle  sorte  que  la  consommation  de  vapeur  corresponde  toujours  à 
l'effet  que  l'on  veut  produire.  >  —  Adopté. 


—  412  — 

M.  Heilmann  propose  un  prix  dont  il  veut  bien  se  charger  de  for- 
muler le  libellé  pour  Tintroduction  de  machines  destinées  à  réduire  la 
main-d'œuvre  dans  les  ateliers  de  construction. 

Le  comité  décide  également  de  rédiger  un  prix  destiné  à  récompenser 
des  systèmes  de  ventilation  des  ateliers.  La  rédaction  en  sera  arrêtée 
dans  une  prochaine  réunion. 

M.  Steinlen  sera  prié  de  présenter  à  la  dernière  séance  du  comité 
avant  l'assemblée  générale  de  mai,  un  rapport  sur  le  cours  de  desnn 
linéaire,  et  il  sera  procédé,  comme  d'habitude,  à  Texposition  des 
dessins. 

Le  mémoire  de  M.  Hirn,  qui  devait,  suivant  Tordre  du  jour,  être  lu 
à  la  réunion  de  ce  jour,  n'étant  pas  parvenu  au  secrétaire,  le  comité 
s'ajourne  à  huitaine  pour  en  prendre  connaissance. 

La  séance  est  levée  à  7  1/4  heures. 


Séance  du  13  mai  1873, 

La  séance  est  ouverte  à  5  1/S  heures.  —  Douze  membres  sont  pré- 
sents. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  adopté. 

M.  Franger,  qui  a  bien  voulu  se  charger  de  rédiger  le  prix  relatif 
à  la  ventilation  des  ateliers,  désire  connaître  d'une  façon  plus  précise 
le  sens  que  le  comité  veut  attacher  à  ce  prix.  Après  discussion  de  la 
question,  le  comité  exprime  l'avis  que  la  récompense  devra  être  accor- 
dée à  celui  qui  le  premier  présentera  un  travail  sur  une  installation 
qui  lui  sera  due  et  qui  atteindra  les  résultats  que  Ton  a  en  vue.  — 
La  rédaction  du  prix  sera  présentée  à  une  prochaine  réunion. 

M.  G.  Schœn  dépose  la  rédaction  définitive  du  prix  proposé  par  lui 
dans  la  dernière  séance,  laquelle  est  adoptée  par  le  comité  dans  la 
teneur  suivante  : 

<  Médaille  d'honneur  pour  un  travail  déterminant  les  proportions 
rationnelles  à  adopter  pour  les  pièces  frottantes  des  organes  de  trans- 
mission, tels  que  tourillons,  pivots,  dents  d'engrenage,  etc.,  dans  les 
conditions  habituelles  de  graissage.  > 

Plusieurs  membres  insistent  sur  l'intérêt  qu'U  y  aurait  à  recevoir 
communication  de  travaux  ne  traitant  que  l'un  des  points  dont  il  est 


—  443  — 

fait  mention  dans  le  texte  du  prix,  travaux  qui  pourront  également 
être  récompensés,  ainsi  que  cela  est  indiqué  dans  les  explications  fai- 
sant suite  au  prix. 

Le  comité  adopte  également  la  rédaction  modifiée  du  prix  n"  50 
proposé  par  M.  Th.  Scblumberger  comme  suit  : 

c  Médaille  de  première  classe  pour  la  première  application  à  Mul- 
house d'un  nouveau  moyen  de  transport  destiné  spécialement  à  de 
faibles  parcours,  et  pouvant  faciliter  les  services  dans  Tintérieur  d'une 
grande  usine.  » 

Il  est  donné  lecture  au  comité  d'une  lettre  de  M.  Engel-Dollfus 
demandant  qu^il  soit  désigné  quelques  noms  d'inventeurs  alsaciens 
destinés  à  être  mis  en  vue  dans  la  décoration  du  Musée  de  dessins 
industriels.  M.  Th.  Scblumberger  veut  bien  se  charger  d'établir  la  liste 
demandée. 

M.  Hallauer  donne  lecture  du  mémoire  de  M.  Hirn  sur  l'application 
de  la  flexion  des  balanciers  des  machines  à  vapeur  à  la  mesure  de  la 
force  développée  par  elle.  Cette  communication  est  écoutée  avec  un  vif 
intérêt,  et  le  comité  exprime  le  désir  que  des  applications  de  ce  pan- 
dynamomètre  soient  faites  à  Mulhouse  aussitôt  que  possible.  —  L'im- 
pression du  mémoire  de  M.  Hirn  est  décidée. 

La  séance  est  levée  à  7  1/4  heures. 


Séance  du  20  mai  1873. 

La  séance  est  ouverte  à  5  1/2  heures.  —  Huit  membres  sont  pré- 
sents. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  adopté. 

M.  Steinlen,  au  nom  de  la  commission  du  cours  de  dessin  linéaire, 
donne  lecture  de  son  rapport  sur  la  marche  de  ce  cours.  —  Ce  rap- 
port sera  imprimé  dans  les  Bulletins. 

Le  comité  procède  ensuite  à  l'examen  des  dessins  exposés  en  pré- 
sence du  professeur  M.  HafFner  et  du  professeur-adjoint  M.  Boulanger. 
Quelques  dessins  faits  d'après  des  modèles  en  grandeur  d'exécution, 
paraissent  particulièrement  satisfaisants.  M.  Steinlen  est  chargé  de 
désigner,  avec  le  professeur  du  cours,  les  quatre  ou  cinq  élèves  qui 
méritent  des  récompenses.  Le  comité  est  unanimement  d'avis  qu'il  est 


—  414  — 

nécessaire  de  compléter  la  collection  des  dessins  serrant  de  modèles, 
et  qu'il  y  a  lieu  de  faire  emploi  à  cet  efièt  du  crédit  roté  quelques 
années  auparavant. 

Il  est  donné  communication  au  comité  des  prix  rédigés  par  M.  Frau- 
ger,  et  relatif  à  la  température  des  ateliers,  lesquels  sont  adoptés  dans 
la  teneur  suivante  : 

<  J  "  Médaille  d'honneur  pour  l'installation  dans  le  Haut-Rhin,  dans 
un  grand  bâtiment  industriel  en  exploitation,  en  rez-de-chaussée  ou  à 
étages,  d'un  système  de  yeiitilation  utilisant  l'air  frais  des  nuits  ou  de 
locaux  souterrains,  permettant  de  maintenir  Tair  intérieur  à  une  tem- 
pérature de  6  degrés  centigrades  au  moins,  au  dessous  de  la  tempéra- 
ture moyenne  extérieure,  pendant  les  plus  fortes  chaleurs  de  Tété, 
et  cela  sans  nuire  aux  bonnes  conditions  de  marche  de  l'établissement 

<  S""  Médaille  d'honneur  pour  l'installation  dans  le  Haut-Rfain  d'un 
appareil  mécanique  réfrigérant,  permettant  de  maintenir  sans  trop  de 
frais  un  local  industriel  renfermant  des  machines  chaufiëes  par  la 
vapeur  où  par  le  gaz,  à  une  température  maxima  de  SO  degrés  centi- 
grades pendant  les  plus  fortes  chaleurs  de  l'été,  sans  nuire  aux  bonnes 
conditions  de  marche  des  machines.  > 

Le  prix  suivant,  proposé  par  M.  Heilmann,  est  également  adopté  : 

<  Médaille  d'honneur  pour  Tintroduction  et  l'emploi  dans  l'industrie 
du  Haut-Rhin  d'une  machine  ou  d'un  appareil  mécanique  dont  le  tra- 
vail ait  pour  résultat  une  économie  notable  de  main-d'œuvre,  dépas- 
sant les  frais  résultant  de  son  entretien  et  de  son  amortissement.  > 

M.  Hallauer  expose  au  comité  les  formules  et  les  méthodes  dont  il 
s'est  servi  pour  analyser  les  moteurs  à  vapeur,  et  les  appliquer  à  une 
machine  du  système  Woolf.  Cette  étude  se  divise  en  deux  parties  : 
i""  Evaluation  du  travail  et  des  différentes  pertes  qu'il  subit  depuis 
l'entrée  de  la  vapeur  dans  les  cylindres  jusqu'à  sa  sortie  ;  et  2"*  Etude 
des  transformations  de  la  vapeur  dans  l'enveloppe  et  l'intérieur  des 
cylindres,  évaluation  du  refroidissement  par  le  condenseur.  Chacune  de 
ces  études  partielles  aboutit  à  la  détermination  de  la  consommation  de 
vapeur  par  cheval  et  par  heure.  —  L'intéressant  travail  de  M.  Hallauer 
est  renvoyé  à  la  lecture  de  divers  membres  du  comité,  qui  expriment 
le  désir  d'en  prendre  une  connaissance  plus  approfondie. 

La  séance  est  levée  à  7  1/2  heures. 


—  415  — 

Séance  du  24  juin  1873. 

La  séance  est  ouverte  à  5  1/2  heures.  —  Neuf  membres  sont  pré- 
senta. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  réunion  est  lu  et  adopté. 

Il  est  donné  lecture  d'une  lettre-circulaire  de  MM.  Dobson  et  Bar- 
low,  indiquant  les  avantages  résultant  de  perfectionnements  qu'ils 
auraient  introduits  dans  la  construction  des  peigneuses  Heilmann.  — 
Dépdt  aux  archives. 

M.  Hallauer  donne  lecture  des  conclusions  de  son  intéressante  étude 
sur  les  moteurs  à  vapeur,  qui  a  été  lue  par  plusieurs  membres  du 
comité.  —  n  est  décidé  que  l'impression  de  ce  travail  sera  demandée 
à  la  prochaine  séance. 

M.  Ernest  Zuber  lit  un  rapport  sur  le  mémoire  traitant  de  l'instal- 
lation d'une  grue  à  vapeur  sur  le  quai  du  Bassin  à  Mulhouse,  présenté 
au  concours  pour  le  prix  N*"  45.  Le  rapport  conclut  à  décerner  une 
médaille  de  première  classe  aux  auteurs  du  mémoire.  —  Adopté. 

Le  comité  décide  l'impression  de  ce  mémoire,  précédé  du  travail 
présenté,  dès  le  mois  de  décembre  1871,  à  la  Chambre  de  commerce 
et  à  la  Société  industrielle  par  MM.  Gustave  DoUfus  et  Heilmann  sur 
le  même  sujet,  et  suivi  du  rapport  de  M.  Zuber. 

M.  Th.  Schlumberger  donne  lecture  d  une  traduction  d'un  article 
tiré  du  journal  de  Dingler,  traduit  lui-même  de  l'anglais,  et  se  rappor- 
tant à  un  appareil  extincteur  américain,  qui  paraît  fort  intéressant. — 
Le  comité  décide  que  cette  notice  sera  lue  en  séance  et  insérée  m 
extemo  dans  les  procès-verbaux  du  comité,  à  titre  de  renseignement. 
(Voir  d-dessous.) 

M.  Hallauer  lit  une  note  complémentaire  de  M.  Ad.  Hirn  sur 
diverses  corrections  à  apporter  aux  données  fournies  par  son  pandy- 
namomètre.  —  L'impression  sera  demandée  en  séance,  pour  Aire  suite 
au  mémoire  de  M.  Hirn. 

M.  DoUfus  soumet  au  comité  un  psychromètre  et  un  évaporateur  de 
Salleron,  dont  il  a  fait  l'acquisition  à  Paris  pour  la  commission  des 
températures.  Le  psychromètre  est  accompagné  d'une  règle  à  calcul 
qui  permet  de  trouver  immédiatement  le  degré  hygrométrique  de 
l'air. 

La  séance  est  levée  à  7  1/2  heures. 


—  416  — 

Appareil  extincteur  perfectionné  pour  pompe  logomobile  daks 
DIVERSES  VILLES  AMÉRICAINES.  —  Los  ÎQcendies  qiii,  dans  ces  der- 
niers mois,  en  Amérique  ont  pris  des  proportions  inquiétantes,  y 
ont  attiré  l'attention  d'une  manière  spéciale  sur  les  meilleurs  moyens 
de  les  prévenir  et  d'éteindre  le  feu  une  fois  qu'il  a  éclaté.  Ce  sujet 
a  provoqué  de  longues  discussions  dans  les  feuilles  publiques. 

L'incendie  de  Boston  renferme  un  enseignement,  déjà  souvent 
prouvé  d'ailleurs^  mais  dont  on  tient  rarement  compte  :  à  savoir 
que  quand  le  feu  a  pris  une  fois  une  certaine  extension,  il  n'y  a  plus 
aucune  espèce  d'engin  qui  puisse  le  maîtriser.  Toute  amélioration  de 
notre  système  devrait  avoir  par  suite  pour  objet,  d'éteindre  plus 
promptement  tout  commencement  d'incendie. 

Autrefois,  dans  la  construction  des  appareils  d'extinction,  on  partait 
du  principe  de  projeter  sur  le  feu  la  plus  grande  quantité  d'eau  pos- 
sible; le  résultat  fut  une  énorme  augmentation  des  dégflts,  occasion- 
nés par  les  grandes  masses  d'eau,  sans  atteindre  une  amélioration 
proportionnée  au  point  de  vue  de  la  rapidité  avec  laquelle  le  feu  était 
maîtrisé. 

L'on  a,  dans  ces  dernières  années,  voué  beaucoup  d'attention  aux 
appareils  dont  l'action  repose  sur  les  propriétés  extinctrices  de  l'adde 
carbonique.  Le  seul  système  reconnu  pratiquement  efficace  est  celui 
dans  lequel  l'effet  chimique  ne  sert  pas  seulement  à  communiquer  son 
pouvoir  extinctif  au  jet,  mais  encore  à  le  projeter  ;  dans  lequel  par 
conséquent  Teau  dissout  les  ingrédients  chimiques,  conserve  les  gaz 
qui  s'y  développent  et  produit  au  moment  voulu  l'effet  mécanique 
exigé  pour  la  projection  de  l'eau. 

De  brillants  résultats  ont  été  obtenus  avec  les  petits  appareils  dits 
extincteurs  {exUnguischer\  qui  possèdent  les  propriétés  ci-dessus 
relatées;  on  a  éteint  à  leur  aide  des  incendies  dont  les  dimensions 
n'étaient  pas  en  rapport  avec  l'exiguïté  des  moyens.  Ce  sont  les  dimen- 
sions qui  dans  les  extincteurs  en  limitent  l'emploi.  Gomme  le  pompier 
doit  porter  sur  son  dos  l'appareil  avec  boyaux  et  accessoires,  le  poids 
ne  doit  pas  dépasser  42  kilos.  Le  jet  a  un  diamètre  de  8  à  4  milli- 
mètres, et  une  durée  de  cinq  minutes.  Le  principe  est  bon,  mais  exige, 
pour  atteindre  toute  sa  perfection,  un  jet  ininterrompu  de  volume  suf- 


—  417  — 

fisant,  lorsque  le  problème  consulte  à  combattre  un  incendie  arrivé  à 
un  grand  degré  d'intensité. 

Le  premier  succès  pratique  dans  cette  voie  fut  réalisé  par  la 
Babeock  fireexUnguischer  Company.  La  machine,  montée  sur  un  cha- 
riot, se  compose  de  deux  réservoirs  en  cuivre,  qui  mesurent  600  litres 
et  sont  essayés  à  une  pression  de  250  kilos,  10  atmosphères. 

La  planche  ci-jointe  représente  l'appareil.  Tun  des  réservoirs  A  en 
coupe  verticale,  l'autre  réservoir  en  tout  pareil  au  premier  en  élévation. 
Chacun  des  deux  appareils  est  rempli,  jusqu'à  la  hauteur  du  robinet  à 
eau  C,  d'eau  dans  laquelle  on  dissout  10  kilos  de  bicarbonate  de  soude. 
Le  récipient  en  plomb  D  contient  5  kilos  d'acide  sulfurique.  L'intro- 
duction des  produits  chimiques  a  lieu  par  les  tubulures  B  et  Ey  que 
l'on  ferme  aussitôt  par  des  obturateurs  ûletés.  Si  l'appareil  doit  être 
manœuvré  lors  d'un  incendie,  on  ouvre  le  robinetF;  l'acide  se  déverse 
alors  dans  la  dissolution  de  bicarbonate  de  soude;  il  se  produit  une 
réaction  chimique  violente  qui  en  quinze  secondes  fait  monter  la  pres- 
sion à  100  kilos,  10  atmosphères,  comme  on  peut  s'en  assurer  par  le 
manomètre.  Si  l'on  ouvre  le  robinet  K,  le  jet  se  précipite  par  le  tuyau 
G  dans  les  boyaux  F,  et  de  là  aux  différents  étages  du  bâtiment  à  pré- 
server. 

.  L'agitateur  /,  qui  peut  être  mis  en  mouvement  par  une  manivelle 
appliquée  latéralement  au  réservoir,  a  pour  objet  de  produire  la  disso- 
lution du  bicarbonate  lors  du  remplissage  à  nouveau.  Le  petit  tuyau 
recourbé  /  sert  à  empêcher  le  refoulement  de  l'acide  dans  la  capacité 
D  par  la  pression  du  gaz.  Un  tube  en  caoutchouc  de  25  millimètres  et 
50  mètres  de  long,  est  enroulé  sur  l'appareil,  de  manière  à  toujours 
être  prêt  à  fonctionner. 

Arrivé  sur  le  lieu  du  sinistre,  on  ouvre  le  robinet  F  pour  faire 
écouler  l'acide  dans  la  dissolution  de  bicarbonate  de  soude,  et  en  quinze 
secondes  le  manomètre  indique  une  pression  de  100  kilos. 

Pendant  ce  temps  on  déroule  les  boyaux,  le  robinet  de  fermeture 
est  ouvert,  et  en  moins  d'une  minute  après  l'arrivée  de  la  machine, 
le  jet  agit  sur  le  feu  (jet  qui,  pour  une  portée  de  88  mètres,  a  un 
volume  trente  fois  plus  fort  que  celui  de  l'appareil  portatif).  Cette 
promptitude  d'action  n'est  pas  due  seulement  à  la  production  instan- 
tanée de  la  force,  mais  aussi  à  l'absence  de  boyaux  qu'il  faut  raccor- 


—  448  — 

der,  et  mettre  en  communication  avec  une  pompe  alimentaire.  U 
rapidité  d'installation,  jointe  à  l'étonnant  pouvoir  extinctif  des  drogues 
employées,  ont  pour  effet,  dans  la  plupart  des  cas,  i'étouffement  du  feu 
avant  qu'il  n'ait  pris  un  caractère  menaçant.  Il  est  prouvé  par  la  sta- 
tistique que  sur  dix  incendies,  huit  sont  découverts  à  temps,  peu  après 
leur  naissance,  et  que  le  sort  du  bâtiment  atteint  se  décide  ordinaire- 
ment par  les  nK)7ens  de  le  combattre  mis  en  œuvre  dans  les  dix  pre- 
mières minutes. 

L'appareil  extincteur  dont  il  est  question  est  déjà  en  usage  dans 
environ  cinquante  villes  américaines,  et  cela  avec  un  succès  que  n'at- 
teint, même  de  loin,  aucun  autre  appareil  en  usage. 

A  Holyoke  (Massachusset),  depuis  son  introduction  en  mai  1870,  cet 
appareil  a  éteint  treize  incendies  sur  dix-neuf  qui  avaient  éclaté, 
avant  qu'un  jet  d'eau  de  n'importe  quelle  autre  source  ait  pu  agir. 

Dans  plusieurs  incendies,  l'effet  de  l'appareil  a  tenu  du  merveilleux. 
Parmi  les  villes  dans  lesquelles  l'appareil  a  été  introduit,  il  n'y  en  a 
pas  dans  laquelle  des  dommages,  comparés  à  ceux  des  années  précé- 
dentes, niaient  pas  diminué  d'au  moins  50  Vo- 

Du  1"  janvier  au  l*  mai  1870,  Holyoke  subit  trois  incendies,  avec 
une  perte  de  876,000  dollars.  Le  10  mai,  on  fit  usage  pour  la  première 
fois  de  Tappareil,  et  depuis  cette  époque  jusqu'au  1**  janvier  1871,  ia 
perte  totale  occasionnée  par  six  incendies  s'est  élevée  à  1,665  dollars. 
Ceci  est  moins  que  le  cinquième  du  dégât  des  années  précédentes. 
Presque  dans  tous  les  cas  on  a  pu  circonscrire  le  feu  dans  le  premier 
bâtiment  atteint,  et  on  y  a  constaté  des  dégâts  insignifiants.  A  West- 
field,  la  fabrique  d'orgues  de  W.  A.  Johnston  se  trouvait  en  flammes, 
lorsqu'arri va  l'appareil  amené  d'une  grande  distance;  quatre  logements 
étaient  déjà  entamés  par  le  feu,  et  un  seul  ai^areil  extincteur  chi- 
mique maîtrisa  ces  incendies,  et  toutes  les  habitations  furent  sauvées, 
Dans  une  papeterie  à  Holyoke,  éclata,  pendant  un  vent  violent,  un 
incendie  à  un  étage  situé  à  28  mètres  au  deasus  du  sol,  et  le  feu  fot 
éteint  par  l'appareil  avant  que  la  pompe  à  vapeur  eut  commencé  à 
fonctionner.  Parmi  les  propriétés  qui  rendent  la  machine  susceptible 
d'un  rendement  si  surprenant,  il  &ut  surtout  signaler  sa  simplicité.  Un 
réservoir  avec  robinet  compose,  si  l'on  veut,  toute  la  machine,  qui  se 
manœuvre  aisément,  ne  peut  se  déranger,  et  n'exige  pas  de  réparation. 


_  419  — 

On  s'en  est  servi  dans  les  incendies  au  milieu  des  circonstances  les 
plus  diverses,  par  des  températures  de  HT  à  —  28°,  sans  qu'elle  ait 
manqué.  Six  honunes  peuvent  la  charrier  et  la  desservir,  et  son  tube 
léger  et  flexible  permet  bien  plus  facilement  rapproche  des  toits,  le 
long  d'escaliers  et  d'échelles,  que  les  boyaux  ordinaires.  Le  prix  d'achat 
comporte  à  peine  le  dixième  de  celui  d'une  pompe  à  vapeur  avec  ses 
accessoires  :  chevaux,  attelages,  etc.,  et  les  frais  courants  sont  insigni- 
fiants. 

(^Polyteehnisches  Journal  [Dingler],  2"  livraison 
d'avril  1873,  vol.  CCVIII,  2*  cahier,  pages  115 
à  118.  —  D'après  VEngineering  et  Mining 
Journal,  février  1873,  page  114,  et  la  Scien- 
tiflc  American,  mars  1873,  page  143;  avec 
planche). 


r 


Mulhouse.  —  Imprimerie  Veuve  Bader  &  O* 


Bulletin  delà  Société  inijustneiie  dpMullioL 


BULLETIN 

DE    LA 

SOCIÉTÉ    INDUSTRIELLE 

DE   MULHOUSE 

(Septembre  4873) 


NOTE 

sur  les  thermomètres  avertisseurs    électrique,  par  M.  Emile 
Besson,  professeur  à  VEcole  professionnelle  de  Mulhouse. 


Séance  du  29  janvier  1873. 


Messieurs, 

Au  mois  d'octobre  1869  nous  avons  livré  à  la  publicité,  sous 
le  nom  d'  «  Avertisseurs  électriques  de  température  maximum  et 
minimum,  Besson  frères  et  Knieder,  »  deux  thermomètres,  lun 
à  maximum,  l'autre  à  minimum,  disposés  de  façon  à  indiquer  à 
distance,  au  moyen  d'une  sonnerie  électrique  ordinaire,  le  moment 
précis  où  des  températures  déterminées  sont  atteintes.  Un  pareil 
système  fonctionne  depuis  i  868  avec  plein  succès  dans  les  serres 
de  M.  P.  Besson  à  Strasbourg.  Chaque  serre  a  trois  thermomètres 
indiquant  «  ouvrir  —  fermer  —  chauffer.  »  Un  petit  indicateur  à 
touches  d'interruption,  placé  n'importe  où,  permet  de  savoir 
immédiatement  quelle  est  la  serre  qui  réclame  et  ce  qu'elle 
demande. 

Ces  thermomètres  pourraient,  bien  entendu,  s'appliquer  à  toute 
autre  évaluation  de  température  :  distillations  fractionnées  — 
germoirs  —  séchoirs  —  salle  d'hôpitaux  —  dortoirs,  etc. 

Le  thermomètre  à  maximum  (fig.  i)  se  compose  d'un  thermos 
mètre  à  mercure  dans  le  réservoir  duquel  est  soudé  un  fil  de 

TOMB  XLm.  SEPTEMBRE  1873.  27 


—  422  — 

platine  i4,  en  communication  avec  la  pile;  un  autre  fil  de  platine 
B,  en  communication  avec  la  sonnerie,  descend  dans  la  partie 
supérieure  du  tube;  on  peut  le  fixer  à  une  hauteur  déterminée 
en  le  soudant  au  tube,  ou  bien  le  faire  glisser  en  C  à  frottement 
dur  dans  un  bouchon  de  liège,  de  manière  à  pouvoir  changer  à 
volonté  le  degré  de  température  où  la  sonnerie  doit  marcher.  Le 
mercure,  en  se  dilatant,  monte  dans  le  tube  et,  en  touchant  le  fil 
By  établit  la  communication  entre  la  pile  et  la  sonnerie. 

Le  thermomètre  à  minimum  (fig.  2)  est  un  thermomètre  à 
deux  branches  :  l'une,  qui  porte  le  réservoir,  est  en  partie  remplie 
d'alcool  ;  le  reste  et  une  partie  de  la  seconde  renferment  du  mer- 
cure. Dans  le  réser\'oir  passe  un  fil  de  platine  A  soudé  au  verre, 
et  qui  descend  dans  Falcool  jusqu'au  point  où  vient  le  mercure  au 
degré  minimum  que  doit  accuser  l'instrument;  l'autre  extrémité 
de  ce  fil  se  rend  à  la  pile.  Dans  la  seconde  branche  s'engage  un 
fil  de  platine  B,  communiquant  avec  la  sonnerie;  il  doit  s'engager 
profondément  dans  le  mercure.  Par  la  contraction  de  l'alcool,  le 
mercure  vient  toucher  le  fil  A  et  fait  marcher  la  sonnerie. 

L'indicateiu*  consiste  en  une  planchette  portant  autant  de 
touches  d'interruption  qu'il  y  a  de  thermomètres  à  contrôler; 
quand  la  sonnerie  est  attaquée,  il  suffit  de  chercher  quelle  est  la 
touche  sur  laquelle  on  doit  appuyer  pour  la  faire  taire  ;  un  numéro 
ou  une  indication  quelconque  fait  connaître  de  suite  la  cause  de 
l'avertissement. 

Pour  indiquer  à  distance  les  variations  de  température  d'un 
milieu,  mon  frère,  P.  Besson,  a  imaginé  TappareU  suivant 
(fig.  3),  qu'il  a  fait  installer  dans  un  grand  établissement  de 
Schiltigheim. 

Dans  le  milieu  dont  on  veut  suivre  les  variations  thermoniétri- 

m 

ques,  on  établit  un  réservoir  à  air  en  métal  mince,  d  une  capa- 
cité d'environ  vingt  Htres;  la  forme  la  plus  convenable  est  un 
cylindre  terminé  de  chaque  côté  par  une  calotte  sphérique,  A  ce 
réservoir  est  fixé  un  tube  métallique  aussi  étroit  que  possible  pour 
l'intérieur  de  la  pièce  ou  de  l'appareil;  au  dehors  on  emploie 


—  423  — 

avec  avantage  un  tube  en  caoutchouc  à  parois  très  épaisses  et  à 
lumière  étroite.  Ce  tube  peut  être  mené  en  plein  air,  ou  mieux, 
sous  terre.  A  l'endroit  où  doivent  se  faire  les  observations,  on 
établit  un  manomètre  à  mercure  dont  le  tube,  d'une  hauteur  suf- 
fisante, est  fermé  par  le  haut  et  purgé  d'air  comme  un  baro- 
mètre, afin  d'éviter  l'influence  de  la  pression  asmosphérique.  A  la 
partie  supérieure  de  la  cuvette  se  rattache  un  tube  métallique 
faisant  suite  au  tube  de  caoutchouc  venant  du  réservoir.  Si  la 
cuvette  est  assez  lai^e  pour  qu'on  puisse  négliger  le  changement 
du  niveau,  l'ascension  d'environ  2  millimètres  de  mercure 
indique  un  degré  centigrade;  si  la  cuvette  est  à  niveau  variable, 
de  même  section  que  le  tube  manomélrique,  le  degré  centigrade 
est  représenté  par  un  millimètre  environ.  D'ailleurs  une  gradua- 
tion comparative  pourra  facilement  se  faire,  et  permettra  d'ins- 
crire directement  sur  l'échelle  du  manomètre  les  degrés  thermo- 
métriques. (Corriger  par  rapport  à  la  température  de  la  chambre 
où  se  font  les  observations). 

En  employant  un  manomètre  à  deux  branches,  c'est-à-dire 
dont  la  cuvette  est  de  même  section  que  le  tube  avec  trois  fils  de 
platine  placés,  l'un  à  la  courbure  et  allant  à  la  pile,  les  deux 
autres  dans  les  branches  à  des  hauteurs  convenables  et  commu- 
niquant avec  une  sonnerie,  on  réunirait  dans  un  seul  appareil  les 
avantages  offerts  par  les  deux  dispositions  que  nous  avons  détail- 
lées ci-dessus. 


—  454  — 


RAPPORT 

présenté  par  M.  G.  de  Coninck,  au  nom  du  comité  de  chimie,  sur 
un  appareil  indicateur  de  température,  proposé  par  M.  Besson. 


Séance  du  28  mai  1873. 


Messieurs, 

Dans  une  de  vos  dernières  séances,  il  vous  a  été  donné  lecture 
d'une  lettre  de  M.  Besson,  professeur  à  l'Ecole  professionnelle, 

■ 

dans  laquelle  il  décrit  un  appareil  de  son  invention,  destiné  à 
faire  connaître  à  distance  la  température  d'un  local.  Bien  que 
M.  Besson  ne  se  présente  pas  explicitement  comme  candidat  au 
prix  que  vous  avez  récemment  institué,  vous  remarquerez  que 
cette  communication  répond  par  son  objet  à  un  vœu  exprimé  par 
la  Société  industrielle. 

Le  principe  de  l'appareil  est  celui  du  thermomètre  à  air.  Un 
réservoir  d'air,  placé  dans  la  salle  chauffée,  communique,  au  moyen 
d'un  tube  étroit,  avec  la  cuvette  fermée  d'un  baromètre,  et  la  hau- 
teur de  la  colonne  de  mercure  soulevée,  indique  la  température  du 
local. 

Cet  appareil  serait  rigoureusement  exact,  si  le  tube  de  commu- 
nication qui,  pour  des  établissements  un  peu  étendus,  pourra  être 
d'une  assez  grande  longueur,  n'était  pas  exposé  aux  variations  de 
la  température  extérieure.  Ces  variations  dilatant  ou  contractant  le 
volume  gazeux,  produiront  des  dénivellations  dans  la  colonne 
barométrique.  Mais  cette  cause  d'erreur  peut,  il  est  vrai,  être 
atténuée  et  même  rendue  négligeable,  si  les  dimensions  de  l'appa- 
reil satisfont  à  certaines  conditions  que  le  calcul  suivant  permettra 
de  déterminer. 
Soient  : 

V  le  volume  du  réservoir  d'air  et  de  la  portion  du  tube  com- 
prise dans  la  pièce  chauffée  ; 


-m- 

t' la  température  de  ce  volume  au  moment  4e  la  fermeture  de 
Tappareil  ; 

V  le  volume  du  tuyau  de  conduite; 

6'  sa  température  au  même*  moment; 

R  la  hauteur  de  mercure  observée  à  cet  instant  et  ramenée  à  0. 

5  la  section  du  manomètre  que  nous  supposons  siphoïde  avec 
les  deux  branches  d'égal  diamètre. 

Supposons  que  la  température  du  réservoir  devienne  t  et  celle 
du  tube  6;  appelons  h  la  dénivellation  correspondante  ramenée 
à  0,  et  oc  le  coefficient  de  dilatation  de  Tair. 

Nous  avons  la  même  quantité  d'air  dans  deux  circonstances 
différentes,  occupant  d'abord  le  volume  Y  -^  v  sous  la  pression  tf , 
Y  étant  à  /'  et  t;  à  6',  et  ensuite  le  volume  F  +  ^  +  ^A  sous  la 
pression  H  +  Shy  Y  étant  k  t  et  v  +  sh  k  6.  Si  nous  remenons 
la  température  à  0**  et  la  pression  à  l'unité,  nous  aurons  pour  le 
volume  de  la  masse  gazeuse  deux  expressions  qui  devront  être 
égales,  d'où  Téquation  : 

Cette  relation  entre  les  éléments  du  problème  pourra  se  repré- 
senter graphiquement,  si  on  considère  comme  variables  deux  de 
ces  éléments,  par  exemple  la  dénivellation  h  et  la  température  du 
réservoir  t.  L'équation  représentera  dans  ce  cas  une  courbe  du 
troisième  degré,  les  ordonnées  étant  les  hauteurs  du  mercure  au- 
dessus  du  niveau  initial  et  les  abcisses  les  degrés  de  température 
du  réservoir,  celle  du  tube  restant  iavariable. 

Si,  au  contraire,  on  suppose  la  température  du  réservoir  con- 
stante et  celle  du  tube  variable,  l'équation  sera  de  la  forme 
M  xy  +  Nx  +  Py  +  Q  :=:  0  et  représentera  une  hyperbole. 

Si  dans  ces  conditions  la  température  du  tube  augmente  d'une 
certaine  quantité  a;,  on  aura,  en  appelant  y  la  dénivellation  pro- 
duite. 


—  426  — 

Retranchons  membre  à  membre  l'équation  (1)  de  Téquation  (2) 
et  ordonnons  par  rapport  à  y.  Il  vient  : 

équation  qui  est  de  la  forme 

Ay'  +  By—C  =  o 

et  dont  la  racine  positive  convient  seule  à  la  question.  Celte  quan- 
tité, qui  représente  la  dénivellation  produite  par  la  variation  x, 
sera  négligeable  si  elle  est  plus  petite  qu'un  demi-millimètre. 
D'où  l'équation  de  condition 


-^B  +  l^  B^  +  4  À  c  ^   ± 


ou 

10«     •    10 


À      n2B        -  ^^  ^ 


A  étant  positif,  la  condition  sera  remplie  a  fortiori  si  nous  posons 

jf,-2c>o    (8)       . 

y 

Appelons  K  le  rapport  —   /  la  longueur  du  tube  et  s'  sa  section. 

Nous  aurons  V  =  Kls'  v  =  Is'.  Remplaçant  V  et  v  par  c^s  valeurs 
dans  les  expressions  B  et  C,  nous  aurons  au  moyen  de  l'inégalité  (3) 
une  limite  inférieure  de  K. 

Pour  simplifier,  nous  y  ferons  t^=t'  6  =  6'  et  par  suite  A = <>. 
Nous  aurons  ainsi 

Nous  remplirons  a  fortiori  la  condition  si  nous  prenons  K  tel 
qu'on  ait 

^  ^  1  +  a  (Ô'  +  x)     1  -h  a  »' 

Le  second  membre  augmentant  avec  a?,  nous  donnerons  à  x  la 
valeur  maximum  qu'il  puisse  atteindre.  Cette  valeur,  qui  est  l'écart 
de  température  du  tube,  ne  dépassera  certainement  pas  10*  si, 
comme  l'indique  M.  Besson,  le  tube  passe  sous  terre.  Nous  pren- 


—  427  — 

drons  de  même  H  =  0".8  et  supposerons  f'  =  15  et  6'  =  10. 
La  condition  sera  dans  ce  cas  K  >  27.75,  soit  en  chiffres  ronds 
^  =  30. 

Cette  condition  est  suffisante  pour  annuler  rinfluence  des  varia- 
tions de  température  du  tube,  quelles  que  soient  la  longueur  et  la 
section  de  celui-ci,  mais  il  pourra  arriver,  si  v  est  petit,  qu'un 
réservoir  égal  à  30  t;  ne  produise  pas,  pour  un  degré  de  variation 
par  exemple,  dans  le  local  chauffé,  une  dénivellation  d'une  ampli- 
tude facilement  appréciable,  et  qu'on  soit  obligé  de  lui  donner,  en 
vue  de  la  sensibilité  de  l'appareil,  une  capacité  plus  grande. 

Un  calcul  analogue  au  précédent  permettra  de  déterminer  cette 
capacité. 

Nous  poserons  par  exemple  que  pour  une  variation  d'un  degré 
dans  le  réservoir,  la  dénivellation  devra  être  d'un  millimètre  au 
moins.  Dans  ce  cas,  il  suffira  de  changer  dans  l'équation  (1)  t  en 
t  +  ij  et  h  en  h  +  y  et  de  retrancher  membre  à  membre  l'équa- 
tion (i)  de  l'équation  ainsi  obtenue. 

On  aura  ainsi  une  équation  du  second  degré  de  la  forme 
Ay'  +  By  —  C  =  o. 

On  posera  la  condition 


—  5  +  |/fi*+4^Cv.        l 


> 


2  A  '^       10* 

qui  peut  s'écrire  ^  4.  ^  _  C  <  o 

doù  on  tirera  comme  plus  haut  un  minimum  pour  K. 

Il  est  évidemment  indispensable  que  la  masse  gazeuse 
prenne  rapidement  la  température  de  l'air  ambiant.  M.  Besson 
recommande  à  cet  effet  que  l'enveloppe  soit  en  métal  mince,  et 
qu'elle  affecte  la  forme  d'un  cylindre  terminé  par  deux  calottes 
sphériques.  Il  conseille  aussi  l'emploi  d'un  tube  en  caoutchouc 
pour  relier  le  réservoir  au  manomètre  ;  mais  avec  cette  disposi- 
tion, l'appareil  peut  être  influencé  dans  une  certaine  mesure  par 
les  variations  de  la  pression  extérieure.  Aussi  un  tube  métallique 
nous  paraît-il  préférable. 


—  428  — 

Graduation.  —  Considérons  l'équation  (i),  A  étant  l'ordonnée 
et  t  Fabcisse. 

La  portion  de  courbe  qui  convient  à  la  question  rencontre 
l'axe  des  x  en  un  point  correspondant  à  ^.  Elle  est  asymptote  à 
une  parallèle  à  cet  axe.  Il  en  résulte  que  la  dénivellation  produite 
par  1*"  de  variation  est  d'autant  plus  faible  que  la  température  est 
plus  élevée. 

On  pourra  déterminer  expérimentalement  un  certain  nombre 
d'ordonnées,  ce  qui  permettra  de  tracer  la  courbe  et  d'obtenir 
graphiquement  les  valeurs  intermédiaires. 

Il  restera  à  tenir  compte  de  la  température  du  baromètre  en 
ramenant  à  0  la  hauteur  lue  sur  l'échelle.  Dans  ce  but,  on  pourra, 
pour  abréger,  dresser  un  tableau  à  double  entrée  dont  les  divi- 
sions horizontales  correspondront  aux  degrés  du  réservoir  pour 
une  même  température  du  manomètre  et  les  divisions  verticales 
aux  degrés  du  manomètre  pour  une  même  température  du  réser- 
voir. 

Un  simple  coup  d'œil  sur  ce  tableau  permettra  de  passer  de  la 
hauteur  lue  sur  l'échelle  à  cette  même  hauteur  ramenée  à  0. 

Il  est  clair  que  l'appareil  gagnerait  beaucoup  en  sensibilité  si  le 
récipient  pouvait  avoir  des  dimensions  plus  réduites.  Il  serait  de 
plus  désirable  de  n'avoir  pas  à  tenir  compte  des  changements  de 
température  tant  du  manomètre  que  du  tube.  Ces  avantages  se 
trouvent  réunis  dans  une  disposition  imaginée  par  M.  Salleron, 
constructeur  d'instruments  de  précision  à  Paris,  et  communiquée 
au  comité  par  M.  Meunier-DoUfus. 

L'appareil  se  compose  d'un  réservoir  d'air  sec  et  comprimé, 
relié  par  un  tube  capiUaire  à  l'une  des  branches  d'un  manomètre 
en  U  contenant  de  l'acide  sulfurique  coloré  par  l'indigo.  A  l'autre 
branche  du  manomètre  est  adapté  un  tube  capillaire  semblable 
au  premier,  courant  parallèlement  à  celui-ci  et  aboutissant  aussi 
à  un  réservoir  d'air  placé,  non  plus  dans  la  salle  chauffée,  mais 
sous  terre  à  une  profondeur  suffisante  pour  que  sa  température 
reste  constante. 


Chaque  tube  porte  un  robinet  qui  permet  d'établir  l'équilibre 
de  pression  dans  les  deux  réservoirs,  et,  par  suite,  l'égalité  de 
niveau  dans  les  deux  branches  du  manomètre.  Si  on  choisit  pour 
cela  le  moment  où  le  local  a  atteint  sa  température  normale, 
l'instrument  indiquera  les  variations  au-dessus  et  au-dessous  de 
celte  limite. 

Comme  le  précédent,  cet  appareil  est  à  l'abri  des  variations  de 
pression  atmosphérique.  L'emploi  d  un  liquide  moins  dense  que 
le  mercure  permet  en  outre  de  réduire  beaucoup  les  dimensions 
du  réservoir  d'air.  De  plus,  les  deux  tubes  étant  soumis  identique- 
ment aux  mêmes  variations  de  température,  forment  un  système 
compensateur  qui  détruit  les  effets  de  celles-ci.  Enfin,  la  dilata- 
tion du  liquide  dans  le  manomètre  est  tout  à  fait  négligeable.  Si 
on  suppose  en  effet  que  le  développement  de  la  colonne  d'acide 
sulfurique  soit  de  50^%  on  aura,  pour  une  variation  de  20"*  dans 
la  salle  où  est  le  manomètre,  une  dénivellation  dans  chaque 
branche  de  : 

0.50X80X0.0006  ^ ^_^3 

0.0006  étant  le  coefficient  de  dilatation  apparente  de  l'acide  sul- 
fiirique  dans  le  verre. 

En  résumé,  l'appareil  de  M.  Salleron  présente  sur  celui  de 
M.  Besson  lavantage  d'une  sensibilité  plus  grande,  d'un  réglage 
plus  simple,  et,  par  suite,  d'une  application  plus  facile  aux  usages 
industriels. 

Telles  sont  les  conclusions  de  votre  comité  de  chimie,  qui  vous 
propose  l'impression  du  présent  rapport  dans  vos  Bulletins. 


—  430 


MÉMOIRE 

sur  ^utilisation  de  la  pression  atmosphérique  pour  le  tamisage 
des  couleurs  qui  servent  à  l impression^  par  M.  A.  Rosen- 

STIEHL. 


Séance  du  28  mai  1873. 


Messieurs, 

Autant  de  fois  que  j'ai  vu  des  ouvi'iers  occupés  à  tamiser  les 
couleurs  servant  à  l'impression,  en  pressant  avec  un  pinceau  ces 
liquides  épais  et  visqueux  C/Ontre  la  toile  d'un  tamis,  je  n'ai  pu 
m'empêcher  de  regretter  que  ce  travail  purement  mécanique,  et 
quelquefois  malsain,  fût  fait  par  la  main  de  l'homme  au  lieu  de 
l'être  par  une  machine. 

Pourtant  divers  appareils  ont  été  imaginés  dans  ce  but;  les  uns 
font  passer  la  couleur  à  travers  une  toile  en  la  comprimant 
par  un  piston;  les  autres  sont  basés  sur  l'action  de  la  force  cen- 
trifuge. Ces  appareils  ont  des  inconvénients  qui  en  limitent  l'em- 
ploi, et  ils  sont  peu  répandus.  On  leur  reproche  avec  justesse 
qu'elles  exigent  pour  leur  nettoyage  un  temps  tel  qu'on  ne  peut 
s*en  servir  utilement  que  pour  tamiser  à  la  fois  de  grandes 
masses  d'une  même  couleur. 

Ce  qui  manquerait  donc  à  notre  industrie,  c'est  une  machine 
tamisant  rapidement  les  couleurs,  et  dont  le  nettoyage  ne  fût  pas 
plus  long  que  celui  du  tamis  traditionnel. 

L'appareil  que  je  désire  signaler  à  l'attention  de  la  Société 
industrielle  me  parait  être  un  premier  pas  vers  la  réalisation  de 
cette  idée;  il  a  été  construit  d'après  mes  indications,  et  fonctionne 
depuis  le  mois  de  septembre  dernier  dans  l'établissement  de 
MM.  Thierry-Mieg  et  Cie. 

Dans  cet  appareil  la  couleur  est  poussée  à  travei's  la  toile  d'un 
tamis,  non  par  un  piston  ou  par  un  pinceau  mû  à  bras  d'homme, 


—  434  — 

mais  par  la  pression  atmosphérique,  laquelle  agit  sur  toute  la 
section  comme  un  piston  idéal,  sans  empêcher  l'accès  du  tamis. 

Il  suffit  d'énoncer  le  principe  de  cette  machine  pour  que  toute 
personne  familiarisée  avec  les  phénomènes  de  la  physique  puisse 
se  rendre  compte  de  la  disposition  générale. 

Il  faut  en  effet  faire  le  vide  sous  le  tamis,  et  pour  gagner  du 
temps,  il  faut  le  faire  brusquement;  l'appareil  se  composera  de 
deux  parties  faciles  à  séparer  ;  la  partie  supérieure  mobile,  portant 
la  toile  du  tamis,  que  j'appellerai  pour  cette  raison  :  porte-tamis, 
recouvrant  comme  un  couvercle  la  partie  inférieure,  qui  est  le 
\ase  dans  lequel  la  couleur  sera  aspirée  ;  je  l'appellerai  l'aspira- 
teur; les  deux  parties  seront  réunies  par  un  joint,  qui  en  fera  un 
espace  hermétiquement  clos,  ne  communiquant  avec  l'air  exté- 
rieur que  par  les  mailles  du  tamis. 

Le  joint  devra  être  d'une  construction  simple,  peu  sujet  à  se 
détériorer,  qui  puisse  s'établir  instantanément,  sans  manipulation 
spéciale,  sans  que  l'on  ait  par  exemple  à  serrer  des  vis. 

La  toile  du  tamis,  à  travers  les  mailles  de  laquelle  la  couleur 
devra  passer,  sera  disposée  de  façon  à  pouvoir  être  enlevée  facile- 
ment, nettoyée  et  remplacée,  et  qu'elle  puisse  supporter  la  pres- 
sion de  l'atmosphère  sans  se  rompre. 

Telles  sont  les  conditions  générales  du  problème;  je  vais  dire 
maintenant  comment  il  a  été  résolu. 

Le  porte-tamis  est  formé  de  cinq  pièces  circulaires,  assemblées 
dans  l'ordre  suivant,  en  commençant  par  le  haut  : 

i^  Une  trémie  par  laquelle  on  verse  la  couleur  dans  l'appareil  ; 
elle  est  en  cuivre  étamé  à  l'intérieur,  et  porte  une  bride  en  fer 
qui  permet  de  la  réunir  aux  autres  pièces  ; 

2^  Un  cercle  de  bronze,  dressé  au  tour,  sur  lequel  se  pose  le 
tamis  proprement  dit; 

8^  Un  treillis  en  fil  de  laiton  aplati,  de  2  millimètres  de  large 
ayant  des  mailles  de  45  millimètres  d'ouverture;  le  treillis  est 
destiné  à  soutenir  la  toile  du  tamis  pour  empêcher  sa  rupture 
sous  la  pression  de  l'atmosphère;  il  forme  une  cloison  horizontale 


-m- 

dans  Tintérieur  du  porte-tamis,  qui,  en  cet  endroit,  a  un  diamètre 
de  0m,30; 

4°  Un  entonnoir  en  tôle  étamée  à  ouverture  très  large,  placé 
sous  le  treillis,  destiné  à  guider  la  couleur  dans  sa  chute,  à  sa 
sortie  du  tamis,  pour  l'empêcher  de  salir  les  parois  internes  de 
l'appareil  ; 

5"*  Une  pièce  de  raccordement  en  cuivre  étamé  à  l'intérieur, 
ayant  à  sa  partie  supérieure  le  diamètre  de  lu  trémie  et  à  sa  par- 
tie inférieure  celle  de  l'aspirateur,  qui  est  de  0^,50. 

Elle  est  réunie  à  la  trémie  par  une  bride  boulonnée,  qui  serre 
en  même  temps  toutes  les  pièces  intermédiaires. 

Le  bord  inférieur  de  cette  pièce  est  une  partie  constituante  du 
joint;  c'est  un  cercle  d'acier  dressé  au  tour,  fixé  sur  le  cuivre  par 
des  rivets  noyés  dans  la  soudure  à  l'étain.  L'ensemble  du  porte- 
tamis,  qui  s'enlève  d'une  pièce,  pèse  28  kil.;  c'est  la  pression 
exercée  par  ce  poids  sur  les  bords  du  porte-tamis,  que  l'on  fait 
reposer  sur  l'aspirateur,  qui  forme  le  joint  hermétique. 

Le  tamis  proprement  dit  est  formé  par  une  toile  tendue  sur  un 
anneau  de  bronze,  dressé  au  tour  et  ajusté  sans  frottement  dans 
le  porte-tamis  ;  les  arêtes  en  contact  avec  la  toile  sont  bien  arron- 
dies, de  manière  à  ménager  celle-ci.  Il  y  a  près  de  l'appareil  plu- 
sieurs anneaux  de  ce  genre  pour  les  différents  numéros  de  toile. 
Quand  l'anneau  de  bronze  est  en  place,  la  toile  repose  immédia- 
tement sur  le  treillis,  de  telle  façon  que  sous  la  pression  atmo- 
sphérique elle  ne  subisse  aucune  tension,  ce  qui  diminuerait  sa 
durée.  —  Enfin,  puisqu'il  est  important  de  pouvoir  retirer  rapi- 
dement l'anneau  qui  porte  la  toile,  pour  la  nettoyer  ou  pour  la 
remplacer,  il  est  muni  de  deux  petites  poignées,  disposées  aux 
deux  extrémités  du  même  diamètre,  et  situées  dans  un  plan  ver- 
tical. 

L'aspirateur  est  un  vase  cylindrique  en  tôle  de  0^,55  de  haut, 
ouvert  à  sa  partie  supérieure,  laquelle  est  garnie  d'une  large 
cornière  en  fonte,  où  l'on  a  taillé  une  rainure  circulaire  dans 
laquelle  s'emboîte  sans  frottement  le  cercle  d'acier  du  porte-tamis; 


j 


—  438  — 

le  fond  de  cette  rainure  est  garni  d'une  bande  de  caoutchouc 
vulcanisé  qui  y  est  collée  à  l'aide  d'une  dissolution  de  caoutchouc 
naturel  dans  la  benzine.  Cette  rainure  à  fond  élastique  forme  la 
deuxième  partie  du  joint,  lequel  s'établit  ainsi  par  simple  contact, 
sans  que  l'on  ait  à  serrer  une  vis,  et  il  est  assuré  par  la  pression 
atmosphérique,  qui  s'ajoute  au  poids  du  porte-tamis.  L'aspirateur 
porte  de  côté  un  robinet  qui  permet  d'y  faire  le  vide. 

Pour  simplifier  les  manœuvres,  ce  vase  est  fixe  et  ne  reçoit  pas 
directement  la  couleur  tamisée;  celle-ci  tombe  dans  un  cuveau 
en  cuivre  étamé,  qui  s'emboîte  dans  l'aspirateur  sans  frottement  ; 
deux  poignées  permettent  de  l'enlever  facilement  ;  sa  ca[)acité  est 
de  80  litres. 

L'appareil  lui-même  étant  décrit,  il  est  temps  de  dire  comment 
le  vide  est  obtenu.  J'avais  le  choix  entre  plusieurs  moyens.  Je 
pouvais  employer  la  trombe,  telle  qu'elle  a  été  recommandée  par 
M.  Bunsen  pour  les  laboratoires,  et  par  M.  Scheurer-Kestner, 
notre  collègue,  pour  les  établissements  industriels;  mais  elle 
exige  un  réservoir  d'eau  placé  à  au  moins  10  mètres  du  sol,  con- 
ditions que  je  ne  pouvais  pas  réaliser.  Je  pouvais  encore  employer 
la  pompe  à  air  telle  qu'elle  est  adoptée  par  l'industrie  sucrière,  pour 
faire  le  vide  dans  les  appareils  de  concentration  ;  mais  ce  système 
exige  une  installation  spéciale,  qui  eût  peut-être  été  jugée  trop 
coûteuse  pour  le  but  à  atteindre.  —  En  suivant  les  conseils  de 
notre  collègue,  M.  William  Grosseteste,  ingénieur  civil,  j'ai  pris 
le  vide  sur  le  condenseur  d'une  machine  à  vapeur  de  25  chevaux; 
disposition  fort  avantageuse,  parce  qu'elle  n'exige  l'acquisition 
d'aucun  appareil  nouveau,  et  l'expérience  m'a  appris  dans  quelles 
limites  on  peut  se  servir  de  la  pompe  du  condenseur  sans  nuire 
au  travail  du  moteur. 

La  chambre  à  air  du  condenseur  a  été  percée,  et  on  y  a  fixé 
un  petit  robinet  de  trois  millimètres  d'ouverture;  une  conduite 
en  plomb,  de  petit  diamètre,  se  rattache  à  ce  robinet  ;  elle  aboutit 
à  un  réservoir  en  tôle,  qui,  dans  le  cas  particulier,  a  dû  être  placé, 
à  70  mètres  de  là,  immédiatement  à  côté  de  la  machine  à  tami- 


—  434  — 

ser.  LFn  indicateur  de  vide,  placé  près  du  condenseur,  et  un  ma- 
nomètre à  mercure,  placé  près  du  réservoir,  permettent  de  se 
rendre  compte  des  variations  de  pression  qui  surviennent  pendant 
le  travail.  La  colonne  de  mercure  soulevée  est  habituellement  de 
62  à  6G*^".  Ce  degré  de  vide  suffît  largement  à  tous  les  besoins. 

Le  réservoir  est  un  cylindre  en  tôle  de  280  litres  de  capacité; 
il  est  percé  de  trois  ouvertures,  fermées  par  des  robinets.  L'une, 
placée  à  la  partie  supérieure,  communique  avec  le  condenseur; 
l'autre,  placée  sur  les  flancb  du  réservoir,  communique  avec  la 
machine  à  tamiser;  enfin,  la  troisième  est  placée  dans  le  fond 
inférieur  du  cylindre;  elle  permet  d'évacuer  de  temps  en  temps 
l'eau  qui  s'y  accumule  petit  à  petit.  Ce  réservoir  de  vide  a  pour 
but  d'empêcher  les  variations  de  pression  trop  brusques  dans  le 
condenseur,  et  il  permet  de  taire  le  vide  instantanément  sous  le 
tamis.  11  pourrait  être  plus  grand;  mais  pour  diminuer  les  frais 
d'installation,  je  me  suis  servi  d'un  appareil  déjà  existant  et  sans 
emploi.  La  pompe  du  condenseur  y  fait  le  vide  en  dix  minutes  ; 
pour  que  la  marche  du  moteur  n'en  soit  pas  influencée  au  mo- 
ment où  l'on  commence  le  travail,  il  faut  ouvrir  très  lentement  le 
robinet  placé  sur  la  conduite  ;  une  fois  que  la  pression  intérieure 
n'est  que  de  30^"  environ,  on  peut  l'ouvrir  entièrement.  Tant  que 
le  moteur  est  en  mouvement,  on  laisse  les  communications  éta- 
blies pour  que  le  réservoir  soit  vide  d'une  façon  permanente. 
Grâce  à  cette  provision  de  vide,  l'appareil  est  toujours  prêt  à 
fonctionner. 

  côté  de  la  machine  à  tamiser  se  trouve  un  robinet  d'eau  sous 
lequel  est  placé  un  trépied  en  bois;  c'est  là  qu'on  nettoie  le  tamis, 
et,  si  cela  est  nécessaire,  le  porte-tamis. 

Je  suppose  une  opération  terminée  et  l'ouvrier  en  train  d'en 
préparer  une  nouvelle  ;  pendant  qu'il  nettoie  le  tamis,  la  colonne 
de  mercure  qui  était  tombée  à  Om,40  dans  le  réservoir*,  remonte 
à  0m,64. 

^  Dans  le  rôBervoir  et  non  dans  le  condenseur. 


—  435  — 

On  place  un  cuveau  vide  dans  l'aspirateur,  on  le  recouvre  du 
porte-tamis,  el  on  met  un  tamis  en  place;  deux  hommes  versent 
alors  directement  d'un  baquet  un  volume  maximum  de  80  litres 
de  couleur  dans  la  trémie.  Dès  que  la  toile  du  tamis  en  est  cou- 
verte, on  ferme  le  robinet  sur  la  conduite  pour  séparer  le  con- 
denseur du  réservoir;  on  ouvre  le  robinet  qui  communique  avec 
ce  dernier,  et  on  le  referme  aussitôt  ;  immédiatement  la  couleur 
s'écoule  dans  le  vase  inférieur  avec  une  vitesse  telle,  que  souvent 
les  hommes  ont  de  la  peine  à  la  verser  assez  rapidement.  Il  faut 
en  somme  plus  de  temps  pour  vider  le  baquet  dans  le  tamis  qu*il 
n'en  faut  pour  tamiser  la  couleur.  Quand  tout  a  passé  et  que  le 
tamis  est  dégarni,  l'air  se  précipite  avec  bruit  dans  l'intérieur  de 
la  machine  ;  c'est  pour  ce  motif  que  le  robinet  qui  communique 
avec  le  réservoir  doit  être  habituellement  fermé,  autrement  celui-ci 
se  remplirait  lui-même  d'air,  et  on  chargerait  inutilement  le  mo- 
teur. Lorsque  l'air  est  rentré  dans  l'appareil,  on  enlève  le  tamis  et 
le  porte-tamis,  et  on  le  nettoie  sous  le  robinet  d'eiau  qui  est  à 
côté  de  la  machine;  on  retire  le  cuveau  qui  s'est  rempli  de  cou- 
leur tamisée,  on  en  met  un  autre  en  place;  pendant  ce  temps  le 
vide  s'est  refait,  et  l'appareil  est  prêt  à  recommencer  à  fonctionner. 

L'expérience  de  plusieurs  mois  a  appris  quels  sont  les  services 
que  l'on  peut  demander  à  cette  machine;  j'ai  dit  plus  haut  qu'elle 
tamise  rapidement;  je  vais  préciser  maintenant  et  parler  un  peu 
de  ses  défauts.  Elle  est  peu  utile  pour  tamiser  les  couleurs  épais- 
sies à  la  gomme  ou  à  l'albumine;  celles-ci  ont  l'inconvénient  de 
boucher  rapidement  la  toile  par  des  grains  de  sable,  des  pellicules 
et  autres  matières  insolubles  ;  mais  cet  inconvénient  est  peu  nui* 
sible,  ces  couleurs  étant  généralement  assez  liquides  et  sont  les 
plus  faciles  à  tamiser  à  la  main.  On  ne  peut  non  plus  y  verser 
une  couleur  encore  chaude  :  sous  la  faible  pression  à  laquelle  elle 
se  trouve  exposée,  elle  ne  manque  pas  d'entrer  en  ébullition; 
celle-ci  peut  être  tellement  tumultueuse  que  le  vase  déborde  et 
que  les  conduites  d'air  peuvent  en  être  bouchées. 

Ce  dernier  défaut,  inhérent  au  principe  même  de  la  machine, 


—  486  — 

est  peu  sensible  ;  il  est  fort  rare  que  l'on  ait  à  tamiser  une  cou- 
leur chaude.  Par  contre  on  consomme  dans  les  ateliei*s  d'impres- 
sion d'énormes  volumes  de  couleurs  épaissies  à  l'amidon,  la  fécule 
et  leurs  dérivés  commerciaux,  de  même  des  couleurs  épaissies  à 
la  gomme  adragante  et  à  la  caséine,  toutes  fort  épaisses  et  dont 
le  tamisage  à  la  main  est  fort  long. 

Ces  couleurs  se  tamisent  avec  la  plus  grande  facilité  avec  la 
nouvelle  machine,  et  c'est  là  son  utilité  réelle;  il  fiaiut  toutefois 
que  le  tamis  ne  soit  pas  bouché;  si,  par  exemple,  une  couleur 
était  peu  homogène,  remplie  de  grumeaux,  d'épaississant  mal 
délayé  ou  de  ces  peaux  épaisses  qui  se  forment  par  la  dessiccation 
partielle  d'une  couleur  longtemps  exposée  à  Tair,  il  faudrait 
prendre  la  précaution  ou  d'éloigner  préalablement  celte  peau,  ou 
de  la  diviser  à  l'aide  de  la  disposition  suivante  :  on  place  dans  la 
trémie,  au«dessus  du  tamis,  une  deuxième  toile  d'un  numéro  plus 
fort,  tendu  sur  un  anneau  d'un  diamètre  un  peu  plus  grand  que 
celui  du  tamis  proprement  dit. 

La  forme  conique  de  la  trémie  rend  cette  superposition  très 
facile. 

De  cette  manière  la  couleur  est  forcée  de  traverser  successive- 
ment deux  toiles  ;  elle  se  trouve  tamisée  deux  fois  par  une  seule 
opération,  et  aucune  des  deux  toiles  n'est  obstruée  par  les  gru- 
meaux, qui  sont  brisés  par  la  première  d'entre  elles. 

L'avantage  de  la  machine  réside  donc  dans  la  simplicité  de  sa 
construction  et  la  rapidité  de  la  manœuvi^,  laquelle  est  due  à  un 
travail  fait  d'avance  par  un  moteur  à  vapeur.  Ces  qualités  en  ont 
fait  un  outil  dont  les  ouvriers  ne  se  passent  plus  qu'à  r^ret  si, 
par  une  circonstance  fortuite,  il  devient  impossible  de  s'en  servir. 
Pour  montrer  jusqu'à  quel  point  elle  est  pratique,  je  citerai  le  fait 
suivant.  La  machine  venait  d'être  mise  en  place,  et  j'avais  à  peine 
fait  quelques  essais  préliminaires,  que  je  dus  m'absenter  pour  plu- 
sieurs .semaines  ;  je  comptais  reprendre  ces  essais  plus  tard.  Feus 
la  surprise  de  voir  à  mon  retour  les  ouvriers  s'en  servir  d'une 
manière  courante;  le  contre-maître,  qui  avait  assisté  aux  essais, 


—  487  — 

eu  avait  saisi  les  avantages  et  avait  instruit  son  personnel  pendant 
mon  absence;  pour  quiconque  connaît  les  habitudes  d'esprit  de 
nos  ouvriers,  ce  fuit  constitue  le  meilleur  éloge  de  la  machine. 

Eu  terminant,  je  me  fais  un  plaisir  de  remercier  M.  Meunier, 
ingénieur  en  chef  de  TÂssociation  alsacienne  des  propriétaires 
d'appareils  à  vapeur,  d'avoir  bien  voulu  faire  faire  le  dessin  qui 
accompagne  celte  description. 


NOTE  SUR  LE  NOIR  D'ANILINE. 

Par  M.  Ch.  Lauth. 


Séance  du  18  mai  1873. 


J'ai  fait  connaître  en  1869  un  procédé  de  teinture  en  noir 
d'aniline  au  sujet  duquel  je  demande  à  la  Société  industrielle  la 
permission  de  donner  quelques  renseignements  qui  faciliteront 
peut-être  à  d'autres  la  solution  du  problème  que  je  m'étais  posé 
et  que  je  n'ai  pas  résolu  complètement;  il  est  incontestable  que  si 
le  noir  obtenu  à  Taide  du  manganèse  est  aussi  beau  et  aussi 
solide  que  le  noir  ordinaire,  le  procédé  que  j'ai  indiqué  présente 
des  inconvénients  sérieux  que  la  pratique  industrielle  a  révélés. 

Tout  d'abord  je  dois  indiquer  la  voie  dans  laquelle  j'avais 
cherché  à  réaliser  la  teinture  en  noir  d'aniline  ;  il  m'avait  semblé 
que  deux  moyens  seuls  permettraient  d'atteindre  ce  but  :  fixer 
un  ser  d'aniline  à  l'état  insoluble  sur  la  fibre  et  oxyder  ensuite 
l'alcaloïde  en  passant  dans  un  bain  approprié,  ou,  inversement, 
fixer  sur  la  fibre  un  oxydant  insoluble  et  passer  ensuite  dans  un 
sel  d'aniline. 

Le  second  moyen  seul  donne  des  résultats  utiles  et,  en  pratique^ 
il  se  résume  en  ceci  :  fixer  des  substances  insolubles,  riches  en 
oxygène  ou  en  chlore,  susceptibles  d'une  décomposition  facile,  et 

TOME  ZLm.  SEPTEMBRE  1873.  2d 


—  438  — 

ne  pouvant,  en  se  répandant  dans  le  bain  de  teinture,  y  décom- 
poser en  pure  perte  les  sels  d'alcaloïdes  dont  ce  bain  est  chargé. 
Les  agents  oxydants  que  j'ai  indiqués  sont  :  les  oxydes  supérieurs 
du  manganèse,  le  bioxyde  de  plomb,  le  chlorite  de  plomb,  etc. 
Le  bioxyde  de  manganèse  a  spécialement  été  étudié. 

Fixation  du  mordant.  —  Le  procédé  le  plus  simple  pour  fixer 
du  manganèse  sur  coton,  laine  ou  soie,  consiste  à  plonger  ces 
fibres  dans  une  dissolution  de  manganate  ou  de  permanganate 
alcalin  ;  malheureusement  le  prix  de  revient  de  ces  deux  produits 
est  relativement  élevé,  et,  provisoirement  du  moins,  il  faut  j 
renoncer. 

J'ai  donc  eu  recours  à  l'ancien  procédé  de  bistre.  Pour  avoir 
un  noir  intense,  il  faut  mordancer  en  chlorure  de  manganèse  à 
40*  ar.  B,  passer  en  soude  caustique  à  42'  ar.  B,  tenant  en  suspension 
de  la  chaux  vive,  et  oxyder  en  chlorure  de  chaux  faible  et  tiède. 
Le  passage  alcalin  peut  être  fait  à  TébuUition;  mais  si  on  Teffectue 
à  froid,  l'oxyde  blanc  brunit  beaucoup  plus  facilement. 

Les  inconvénients  qui  résultent  de  cette  préparation,  tant  au 
point  de  vue  de  la  manutention  que  de  la  qualité  du  coton  qui 
devient  fréquemment  duveteux,  ont  été  l'une  des  causes  capitales 
de  l'insuccès  de  mon  procédé.  Aussi  ai-je  cherché  à  tourner  ces 
difficultés,  mais  avec  peu  de  succès  en  général;  parmi  les  nom- 
breux essais  que  j'ai  faits,  je  ne  signalerai  que  le  suivant  qui 
pourra  peut-être  trouver  d'autres  applications  :  lorsqu'on  poile 
dans  une  chambre  remplie  de  gaz  ammoniac  des  fils  ou  des  tis- 
sus recouverts  de  sel  de  manganèse,  on  constate  que  non- seule- 
ment l'oxyde  se  fixe,  mais  que,  sous  l'influence  de  l'air  mélangé 
d'ammoniaque,  il  se  peroxyde  en  même  temps. 

Teinture.  —  Le  bistre  fixé,  on  lave  à  grande  eau  et  on  teint 
dans  une  solution  acide  d'aniline  ;  plus  les  solutions  sont  concen- 
trées, plus  le  noir  est  intense;  avec  90  grammes  d'aniline  et 
60  grammes  d'acide  sulfurique  par  litre,  on  réussit  convenable- 
ment; avec  50  ou  80  grammes  d'alcaloïde  et  200   grammes 


—  439  — 

d'acide  par  litre,  on  a  des  résultats  encore  meilleurs.  On  peut 
remplacer  Tacide  sulfiirique  par  tout  autre  acide. 

La  teinture  est  instantanée  dès  que  le  bistre  rencontre  le  sel 
d'aniline;  il  est  décomposé  et  remplacé  sur  la  fibre  par  le  noir 
d'aniline;  après  quelques  minutes  on  lave,  et  on  n'a  plus  qu'à 
savonner  pour  donner  au  noir  le  ton  qui  le  caractérise. 

On  peut  cependant,  après  la  teinture  et  le  lavage,  augmenter 
son  intensité,  et  modifier  sa  nuance  par  un  passage  bouillant  en 
sels  de  cuivre,  de  mercure,  ou  mieux,  dans  un  mélange  de  chlo- 
rate, sel  de  cuivre  et  sel  ammoniac,  à  raison  de  un  gramme  de 
chacune  de  ces  substances  par  litre.  Il  semble  donc  qu'après  que 
le  manganèse  a  produit  tout  son  effet  utile,  la  matière  colorante 
n'est  pas  encore  arrivée  à  son  état  ultime  et  définitif. 

Le  noir  obtenu  ainsi  est  aussi  beau  et  aussi  solide  que  le  noir 
ordinaire  ;  mais  outre  les  difficultés  de  mordançage  que  j'ai  indi- 
quées, je  dois  encore  ajouter  que  le  noir  décharge  fréquemment 
au  frottement. 

Si  mon  procédé  a  rencontré  dans  la  teinture  du  fil  des  obsta- 
cles sérieux,  il  n'en  a  pas  été  de  même  dans  l'industrie  de  la  toile 
peinte.  M.  Camille  Kœchlin,  qui  a  bien  voulu,  en  1869,  me  prê- 
ter le  concours  de  son  expérience  et  m'aider  puissamment  dans 
mes  recherches  avec  une  obligeance  dont  je  le  prie  de  recevoir 
ici  le  témoignage  bien  reconnaissant,  a  reconnu  qu'aucune  diffi- 
culté pratique  n'empêchait  de  fabriquer  couramment  les  articles 
suivants  : 

1°  Fonds  noirs  unis; 

2**  Fonds  noirs  avec  effets  de  rongeants  de  toutes  couleurs  ; 

3*^  Fonds  gris  pour  l'emploi  de  mordants  moins  forts  que  pour 
noir; 

¥  Impressions  en  noir  associées  au  gris  ou  à  toutes  autres 
nuances  capables  de  résister  aux  opérations  ci-dessus  indiquées 
(fer,  chrome,  cuivre,  indigo,  cachou,  etc.)  ; 

5**  Articles  dérivés  de  l'application  simultanée  de  l'indigo  et  du 


—  440  - 

noir;  doubles  bleus,  fonds  bleus  avec  enlevages  blancs  et  impres- 
sion noire. 

Des  essais  nouveaux  permettront  peut-être  à  l'industrie  des 
toiles  peintes  de  mettre  à  profit  les  observations  que  je  signale 
aujourd'hui. 

Je  terminerai  en  disant  que  la  nature  de  l'aniline  est  loin  d'être 
indifférente  à  la  réussite  d'un  beau  noir  : 

L'aniline  pure  donne  seule  un  noir  intense  et  pur; 

La  toluidine  donne  un  gris  bleuie; 

La  naphtylamine  un  brun  violacé; 

La  méthylaniline  un  noir  violet. 

Les  différences  de  nuances  produites  par  l'aniline  et  la  toluidine 
sont  telles  qu'il  est  permis  de  recommander  le  procédé  de  tein- 
ture au  manganèse  comme  un  moyen  très  prompt  et  suffisam- 
ment exact  dans  le  dosage  des  anilines  commerciales;  avec  une 
gamme  de  mordants  et  des  types  connus,  on  titrerait  les  anilines 
comme  on  titre  les  garances. 


RAPPORT 

présenté  au  nom  du  comité  de  chimie  par  M.  Brandt,  sur  la 
valeur  comparée  de  l'alizarine  artificielle  et  de  la  garance. 


Séance  du  28  mai  1873 


Messieurs, 

La  Société  d'agriculture  de  Yaucluse,  émue  des  progrès  de  la 
fabrication  de  l'alizarine  artificielle,  s'est  adressée  à  la  Société 
d'horticulture  de  Mulhouse  pour  avoir  des  renseignements  sur 
l'emploi  de  ce  nouveau  produit,  ainsi  que  sur  l'avenir  qui  parait 
réservé  à  la  culture  de  la  garance. 

M.  Iwan  Schlumberger,  secrétaire  de  la  Société  d'horticulture 
de  Mulhouse,  a  cru  devoir  s'adresser  au  comité  de  chimie  pour 


—  441  — 

être  mis  à  même  de  répondre  d'une  manière  plus  complète  ati 
questionnaire  posé  par  la  Société  d'agriculture  de  Vaucluse,  el 
dont  voici  la  teneur  : 

a)  Les  manufacturiers  de  Mulhouse  emploient-ils  Talizarine 
artificielle  ? 

bj  Les  couleurs  obtenues  par  ce  produit  sont-elles  bon  teint? 

cj    Quel  est  le  prix  du  kilogramme  ? 

dj   Le  produit  sert-il  à  l'impression  et  à  la  teinture  ? 

ej  Que  doivent  craindre  les  cultivateurs  de  garance  pour  le 
présent? 

fj   Que  doivent-ils  craindre  pour  l'avenir? 

Le  comité  de  chimie  a  répondu  séance  tenante  aux  quatre  pre- 
mières questions,  réponse  qui  a  été  consignée  au  procès- verbal. 
Quant  aux  deux  dernières,  vu  leur  importance  extrême  pour  le 
département  de  Vaucluse,  le  comité,  sur  la  proposition  de 
M.  Scheurer-Kestner,  a  nommé  une  commission  de  trois  mem- 
bres, chargée  de  préparer  une  réponse  motivée.  C'est  au  nom  de 
cette  commission  que  j'ai  l'honneur  de  vous  présenter  un  résumé 
de  nos  recherches  à  ce  sujet. 

Il  serait  excessivement  difficile,  pour  ne  pas  dire  impossible,  de 
donner  une  réponse  catégorique  aux  dernières  questions  posées 
par  la  Société  d'agriculture.  Il  est  vrai,  et  il  ne  ressort  que  trop 
de  tous  les  renseignements  que  nous  possédons  sur  la  question, 
que  l'emploi  de  l'alizarine  artificielle  augmente  continuellement 
et  que  la  consommation  de  ce  produit  a  lieu  sur  une  très  grande 
échelle  en  Alsace,  et  notamment  en  Allemagne  et  en  Russie.  Mais 
cette  consommation  d'alizarine  artificielle  n'a  pas  lieu  au  détri- 
ment de  la  consommation  normale  de  garance.  Par  consomma- 
lion  normale  de  garance,  nous  entendons  la  consommation  telle 
qu'elle  était  avant  l'introduction  dans  le  commerce  des  extraits  de 
garance. 

L'introduction  de  ces  extraits  a  ouvert  un  champ  beaucoup 
plus  vaste  à  la  consommation  de  la  garance,  parce  que  de  celte 
manière  on  arrive  à  associer  les  nuances  garancées  à  un  plus 


—  442  — 

grand  nombre  de  couleurs,  et  que  bien  des  articles  qu'on  faisait 
en  couleurs  faux  teint  auparavant,  peuvent  se  faire  aujourd'hui  en 
bon  teint.  Par  là  on  serait  arrivé  à  employer  beaucoup  plus  de 
garance  qu'auparavant,  si  l'alizarine  artificielle  n'était  pas  venue 
faire  concurrence  aux  extraits  de  garance  ;  c'est  donc  surtout  ce 
surcroît  de  consommation  qui  est  menacé  par  l'alizarine  artifi- 
cielle. 

On  a  bien  essayé  avec  plus  ou  moins  de  succès  de  remplacer 
la  garance  en  teinture  par  l'alizarine  artificielle,  mais  on  n'a  com- 
plètement réussi  jusqu'à  présent  que  pour  le  violet.  Quant  au 
rouge,  les  résultats  obtenus  sont  moins  satisfaisants,  et  la  garance, 
ou  plutôt  ses  dérivés,  sont  encore  préférables  pour  bien  des  arti- 
cles. 

L'alizarine  artificielle,  telle  qu'elle  est  fournie  aujourd'hui,  ne 
contient  qu'un  seul  des  principes  immédiats  de  la  garance  : 
€  l'alizarine.  »  Quand  cette  alizarine  est  sensiblement  pure,  telle 
que  celle  de  MM.  Meister  et  Lucius,  elle  donne  des  violets  plus 
beaux  que  la  fleur  de  garance,  et  remplace  avec  avantage  cette 
dernière  en  teinture  et  en  impression,  à  la  fois  comme  vivacité  et 
comme  prix.  Mais  il  n'en  est  pas  de  même  du  rouge,  pour  lequel 
l'alizarine  artificielle  ne  saui^ait,  jusqu'à  présent,  remplacer  la 
garance  daub  toutes  ses  applications. 

Pour  arriver  à  remplacer  complètement  la  garance,  il  faut  uo 
nouveau  progrès  de  la  science  ;  il  faut  qu'on  arrive  à  produire 
artificiellement  l'un  des  autres  principes  contenus  dans  la  garance, 
ce  qu'on  appelle  généralement  purpurine,  et  qui  fournit  des 
rouges  très  orangés.  La  Société  industrielle  a  mis  cette  question 
au  concours  dans  son  programme  des  prix.  Mais  le  problème  est 
loin  d'être  résolu,  car  la  première  condition  nécessaire  pour  le 
résoudre  n'est  pas  encore  remplie,  vu  qu'on  ne  connaît  pas  encore 
exactement  la  constitution  chimique  de  cette  matière  rouge  orange 
contenue  dans  la  garance. 

Pour  concourir  avec  l'alizarine  artificielle,  il  ne  manque  donc 
que  des  extraits  de  garance  bon  marché  ;  ce  n'est  qu'une  question 


—  443  — 

de  prix;  quant  à  la  question  de  qualité  en  ce  qui  concerne  les 
rouges,  elle  est  tout  à  fait  en  faveur  de  la  garance.  Ce  problème 
ne  nous  parait  pas  impossible  à  résoudre. 

Jusqu'à  présent  la  fabrication  des  extraits  de  garance  se  fait  sur 
une  échelle  assez  limitée,  principalement  à  Paris  et  en  Angleterre, 
ce  qui  ajoute  au  prix  de  revient  les  frais  de  transport  de  la 
garance,  qui  sont  assez  considérables,  quand  on  songe  qu'on 
transporte  de  grandes  quantités  de  matière  première  destinée  à 
être  revendue  sous  un  petit  volume.  C'est  donc  sur  les  lieux  de 
production,  à  Avignon  et  ses  environs,  que  devrait  se  faire  la 
fabrication  des  extraits.  Il  est  vrai  qu'on  a  déjà  fait  des  essais 
nombreux,  mais  jusqu'à  présent  les  extraits  fabriqués  dans  le 
Midi  ne  valent  pas  ceux  de  Paris  et  d'Angleterre,  et  on  n'en  fait 
de  longtemps  pas  assez  pour  suffire  à  la  consommation.  Mais  ce 
n'est  pas  une  raison  pour  qu'Avignon  n'arrive  pas  à  faire  mieux 
et  surtout  meilleur  marché,  et  c'est  surtout  sur  ce  côté  de  la 
question  que  nous  croyons  devoir  insister,  l^  place  d'Avignon 
doit  être  fertile  en  ressources  de  tout  genre,  et  il  est  de  toute 
nécessité  qu'on  fasse  une  part  beaucoup  plus  large  que  jusqu'ici 
à  l'élément  scientifique.  Tout  est  là,  et  nous  croyons  qu'en  sui- 
vant cette  voie,  on  arrivera  à  de  bons  résultats.  On  peut  trouver 
des  procédés  d'extraction  utilisant  tout  le  pouvoir  colorant  de  la 
garance,  car  l'avenir  est  aux  extraits,  à  l'application  directe,  et  la 
teinture  tend  de  jour  en  jour  à  perdre  plus  de  terrain.  Voilà  pour 
la  question  chimique.  Quant  à  la  question  agricole,  il  y  a  peut- 
être  de  grands  progrès  à  faire,  soit  par  le  moyen  d'engrais  mieux 
adoptés  à  la  culture  de  la  garance,  soit  par  une  étude  plus  appro- 
fondie du  rendement  des  racines  aux  diverses  époques  de  leur 
croissance. 

On  n'arrivera  pas  à  supprimer  l'alizarine  artificielle;  la  place 
de  celle-ci  est  acquise.  Mais  l'emploi  des  matières  colorantes 
garancées,  soit  naturelles,  soit  artificielles,  augmente  d'une  façon 
tellement  considérable,  qu'il  est  permis  d'espérer  que  la  garance 
pourra  occuper  une  place  très  importante  à  côté  de  l'alizarine 


—  444  — 

artificielle,  et  que  sa  consommation,  loin  de  diminuer,  pourra 
même  augmenter. 

La  €  purpurine  »  artificielle  n'existant  pas  encore,  on  trouvera 
avantage  à  employer  des  extraits  de  garance  donnant  le  rouge  le 
plus  orangé  possible,  que  Ton  emploiera  tels  quels  ou  que  l'on 
mélangera  à  l'alizarine  arrificielle  pure,  selon  les  articles,  et  on 
produira  de  cette  manière  toutes  les  teintes  de  la  garance. 

La  Société  d'agriculture  de  Vaucluse  pourrait  contribuer  puis- 
samment au  développement  de  l'agriculture  et  de  l'industrie  de 
son  département,  en  fondant  des  prix  destinés  à  exciter  l'émula- 
tion générale.  De  cette  manière  elle  s'assurerait  du  concoui-s 
efficace  de  la  science,  qui  a  déjà  tant  fait  pour  l'agriculture  et 
l'industrie  en  général. 


NOTE 

sur  les  diamètres  et  pas  des  boulons  et  des  vis  à  filets 
triangulaires,  présentée  par  M.  Steinlen. 


Séance  du  M  septembre  1873. 


Les  mesures  métriques  étant  universellement  adoptées,  il  y  a 
lieu  aussi  de  les  accepter  pour  les  dimensions  des  boulons  et  des 
vis  :  diamètres  et  filets.  Il  ne  parait  pas  admissible  que  pour  une 
partie  des  dimensions  d'un  boulon,  on  se  serve  de  mesures 
anglaises  quand  les  autres  mesures  sont  métriques  ;  il  y  aurait  là 
une  source  de  confusion  et  de  gêne  aussi  bien  pour  le  bureau  de 
dessin  que  pour  l'atelier.  D'un  autre  côté,  les  tours  à  fileter  ne 
servent  pas  seulement  à  la  fabrication  des  tai*auds,  des  boulons 
et  vis  d'assemblage  ou  des  autres  pièces  analogues  ;  le  plus  sou- 
vent ils  s'emploient  aussi  pour  les  autres  vis  dont  on  peut  avoir 
besoin  dans  la  construction,  et  le  cas  est  fréquent  où  le  pas  de 


—  445  — 

certaines  vis  doit  concorder  avec  le  système  de  mesures  empl'^yé 
pour  les  parties  de  la  machine  autres  que  les  boulons  ;  on  serait 
ainsi  amené  dans  les  pays  où,  par  exemple,  les  mesures  anglaises 
seraient  maintenues  pour  les  boulons,  à  avoir  des  tours  à  fileter 
avec  vis  mère  au  pas  anglais  et  d'autres  tours  avec  vis  mère  au 
pas  métrique,  nouvelle  cause  de  confusion  et  de  gêne,  sans  parler 
d'une  augmentation  probable  de  dépense. 

Pour  le  choix  des  dimensions  à  donner  aux  diamètres  et  au 
pas  des  boulons  et  des  vis,  comme  aussi  pour  la  forme  de  filet  à 
adopter,  il  faut  nécessairement  que  le  système  puisse  s'appliquer, 
sans  exceptions,  à  la  grande  comme  à  la  petite  fabrication,  ainsi 
qu'aux  différents  métaux,  fer,  fonte  et  bronze,  employés  dans  la 
construction  des  machines.  Il  va  de  soi  que  le  filet  doit  être  suf- 
fisamment résistant  pour  les  grands  comme  pour  les  petits  dia- 
mètres.  En  outre,  en  vue  de  simplifier  et  de  faciliter  l'outillage  du 
taraudage,  il  y  a  lieu  de  limiter  le  nombre  des  diamètres  au  strict 
nécessaire,  d'éviter  autant  que  faire  se  peut  l'emploi  des  mesures 
fractionnaires,  et  de  choisir  pour  le  filet  une  mesure  d'angle  com- 
mode à  trouver  et  à  prendre. 

Enfin,  bien  qu'il  soit  théoriquement  désirable  qu'il  y  ait  un 
rapport  constant  entre  le  diamètre  et  le  pas,  il  suffit  pratiquement 
que  ce  rapport  soit  convenablement  gradué. 

La  série  que  nous  avons  adoptée  depuis  plusieurs  années  nous 
semble  remplir  aussi  complètement  que  possible  toutes  ces  con- 
ditions. 

DIAMÈTRES. 

Pour  la  petite  construction  :  les  instruments  de  physique,  les 
armes,  les  machines  à  coudre,  il  convient,  à  partir  de  3m/m  jus- 
qu'à lOm/m  inclusivement,  de  varier  les  diamètres  de  millimètre 
en  millimètre.  L'outillage,  pour  ces  diamètres,  est  d'ailleurs  rela- 
tivement peu  coûteux.  Au-delà  et  jusqu'à  50m/m  inclusivement,  il 
suffit  de  varier  les  diamètres  de  5m/m  en  6^1^,  en  intercalant 
chaque  fois  un  diamètre.  Soit  : 


—  446  — 

Une  première  série  de  8  diamètres, 

3,  4,  5,  6,  7,  8,  9,  40, 
el  une  deuxième  série  de  42  diamètres, 
12,  45,  48,  20,  23,  25,  28,  30,  32,  35,  37,  40,  42,  45,  47,  50. 

On  a  rarement  lieu  de  dépasser  50"/"  ;  si  l'emploi  de  diamètres 
supérieurs  était  jugé  utile,  on  varierait  de  5  en  3"/"  à  partir  de 
50"/". 

PAS. 

Pourvu  que  les  filets  aient  une  résistance  suffisante,  il  convient 
de  les  rapprocher  le  plus  possible  ;  ils  sont  d'abord  plus  faciles  à 
produire,  puis,  le  plan  incliné  étant  plus  réduit,  l'action  du  filet 
est  plus  énergique;  en  outre,  la  tendance  au  desserrage  est  moins 
grande. 

Cette  condition  du  rapprochement  des  filets  est  facile  à  remplir 
pour  les  grands  diamètres;  il  n'en  est  pas  de  même  pour  les 
petits  :  si  on  appliquait  à  ces  derniers  ce  qui  est  possible  pour  les 
grands,  les  filets  auraient  trop  peu  de  résistance,  surtout  s'Os 
étaient  pratiqués  dans  la  fonte;  on  est  ainsi  conduit  à  adopter 
pour  les  petits  diamètres  une  rampe  plus  forte  que  pour  les 
grands;  on  la  diminue  graduellement  à  mesure  que  le  diamètre 
augmente. 

Notre  plus  forte  rampe  est  de  6Vo;  elle  se  réduit  à  environ 
3Vo  pour  le  diamètre  de  50"/", 

Pour  base  du  rapport  entre  le  diamètre  et  le  pas,  nous  avons 
adopté  OfiSD  +  4 .  Cette  base  est  depuis  longtemps  en  usage 
dans  nos  ateliers.  M.  Armengaud  propose  de  l'appliquer  d'une 
façon  constante. 

FORME   DU   FILET. 

La  mesure  d'angle  que  nous  avons  adoptée  —  60'  —  nous 
semble  la  plus  commode.  Elle  diffère  peu  d'ailleurs  de  celle  de 
Whitworth  —  52**  —  et  de  celle  de  notre  ancienne  série  —  55\ 

Nous  sommes  convaincus  qu'un  arrondissement  assez  sensible 
de  l'angle  à  l'extérieur,  ainsi  qu'au  fond  du  filet,  est  de  toute 


—  447  — 

nécessité.  Les  angles  aigus  sont  certainement  plus  faciles  à 
produire  —  à  première  vue,  quand  l'outillage  est  tout  neuf  — 
que  les  angles  sensiblement  arrondis,  mais  d'autres  considérations 
plus  sérieuses  doivent  faire  renoncer  à  ce  petit  avantage. 

L'arrondi  du  fond  augmente  sensiblement  la  force  du  filet; 
l'arrondi  extérieur  le  rend  moins  sensible  aux  effets  des  rencon- 
tres avec  les  corps  durs.  Mais  ce  n'est  pas  tout  :  dans  un  outil- 
lage que  l'on  ne  peut  pas  affûter,  les  angles  trop  aigus  risquent 
facilement  de  se  brûler  à  la  trempe  ;  réussirait-on,  à  force  de  pré- 
cautions, à  éviter  cet  inconvénient,  à  l'usage  ils  s'émousseront 
plus  vite  que  des  angles  plus  arrondis. 


DIMEMSIOMS  DE  NOTRE  SERIE  ET  COMPtRItlSON  ENTRE  CELLES  DES 

SERIES  D'AUTRES  CONSTRUCTEURS 

Première  planche,  —  Tableau  comparatif  des  diamètres,  pas 
et  rampes  des  séries  : 

Chemins  de  fer  français. 
Denis  Poulot  (proposée). 
Vignole  d'Armengaud  (proposée). 

Bodmer  (adoptée  par  M.  Reishauer,  fabricant  d'outillage  de 
taraudage,  à  Zurich). 
Whitworth. 
Ateliers  Ducommun. 

Deuxième  planche.  —  Tableau  comparatif  graphique  des  mêmes 
séries. 

SÉRIE  PROPOSÉE   PAR   M.   ARMENGAUD. 

Elle  admet  pour  quelques  diamètres  des  mesures  fractionnaires; 
c'est  un  inconvénient  pour  la  fabrication;  ces  mesures  se  pren- 
nent moins  exactement  que  les  mesures  rondes;  les  diamètres 
des  boulons  doivent  d'ailleurs  coïncider  avec  les  autres  mesures 
employées  dans  la  construction. 


-  448  - 

En  outre,  ainsi  que  le  fait  observer  M.  Denis  Poulot,  il  faudrait, 
si  on  adoptait  ces  diamètres,  modifier  les  mesures  usitées  jusqu'à 
présent  pour  les  fers  du  commerce. 

Les  pas  ont  des  mesures  fractionnaires  mal  commodes. 

La  rampe  du  filet  est  trop  forte  pour  les  petits  diamètres. 

SÉRIE  PROPOSÉE  PAR  M.  DENIS  POULOT. 

Ne  comprend  que  les  diamètres  de  7  à  40"/". 

La  rampe  du  filet  convenable  pour  les  diamètres  moyens  est 
trop  forte  pour  les  petits  et  pour  les  grands. 

L'angle  proposé  pour  les  filets  a  60**;  mais,  suivant  nous,  il 
n'est  pas  assez  arrondi. 

SÉRIE   DES   CHEMINS   DE   FER   FRANÇAIS. 

Ne  comprend  que  les  diamètres  de  8  à  40"/". 

La  rampe  est  trop  forte  pour  les  petits  diamètres  ;  elle  est  trop 
faible  pour  les  autres. 

Les  filets  ont  un  angle  trop  faible  :  35";  étant  en  outre  trop 
profonds,  ils  n'oifrent  pas  une  résistance  suffisante,  surtout  pour 
la  fonte. 

L'entretien  de  l'outillage  doit  être  coûteux. 

SÉRIE   BODMER. 

Elle  est  assez  convenablement  graduée;  les  filets  sont  un  peu 
trop  faibles  ;  les  pas  ont  des  fractions  mal  commodes  à  retenir  et 
à  prendre. 

SÉRIE   WHITWORTH. 

(En  usage  dans  krate  l'Angleterre  et  à  fMrt  les  Gomiwgntes  fttnçtiies.  adoptée  par  presque  toutes  ' 

les  Compagnies  de  chemin  de  fer  du  Continent  ) 

La  question  du  système  de  mesures  à  part,  cette  série  a  pres- 
que toutes  les  qualités  désirables;  les  pas  moyens  sont  bien  gra- 
dués, seulement  les  pas  des  petits  et  des  grands  diamètres  sont 
trop  lorts  ;  cela  n'a  du  reste  d'inconvénient  que  pour  les  premiers. 
Les  filets  sont  bien  nourris,  leurs  arrondis  prononcés. 


l- 


—  449  — 


SERIE   DES   ATELIERS   DUCOMMUN. 


Sans  qu'il  ait  été  nécessaire  d'admettre  pour  les  diam^^itres  des 
mesures  fractionnaires  et  pour  une  partie  des  pas  des  raesiires  frac- 
tionnaires mal  commodes  à  retenir  ou  à  produire,  la  rampe  des 
filets  se  rapproche  beaucoup  de  la  rampe  uniforme  proposée  par 
M.  Armengaud;  à  partir  du  diamètre  de  I87",  elle  augmente 
graduellement  pour  les  petits  diamètres  —  c'est,  croyons-nous, 
une  nécessité  ;  —  elle  diffère  peu  aussi,  pour  les  pas  moyens,  des 
rampes  des  séries  Denis  Poulot,  Bodmer  et  Whitworth. 

Les  diamètres  sont  très  sensiblement  ceux  de  Whitworth,  tra- 
duits en  mesures  métriques. 

Troisième  planche.  —  Diamètres,  pas  de  la  série  des  Ateliers 
Ducommun^  forme,  hauteur,  profondeur  et  arrondis  des  filets. 


Pour  tous  les  pays  où  le  système  métrique  est  en  usage,  il  y 
aurait  évidemment  un  grand  intérêt  à  adopter  un  système  uni- 
forme de  dimensions  pour  les  diamètres  et  les  filets  des  boulons 
et  des  vis.  L'entente  n'est  pas  impossible  ;  mais  de  là  à  l'applica- 
tion du  système  dans  la  pratique  —  avec  toutes  les  conséquences 
désirables  —  il  y  a  loin. 

Pour  obtenir  le  résultat  voulu,  il  faudrait  : 

i"*  Que  toutes  les  vis  mères  des  tours  à  fileter  servant  à  la 
fabrication  des  tarauds  fussent  parfaitement  identiques  —  il  ne 
serait  pas  rare  d'en  trouver  différant  entr'elles  de  2°/'"  par  mètre; 

2**  Que  toutes  les  mesures,  jauges,  peignes  servant  à  la  fabrica- 
tion des  tarauds  soient  conformes  aux  étalons  adoptés,  tant  pour 
les  dimensions  des  diamètres  et  des  pas  que  pour  la  forme  des 
filets  ; 

3°  Que  l'outillage  servant  à  la  fabrication  des  tarauds,  ainsi 
que  celui  servant  à  la  fabrication  proprement  dite  des  boulons  et 


—  450  — 

des  vis,  soit  établi  suivant  les  règles  de  l'art  et  toujours  maintenu 
en  parfait  état  de  fonctionnement. 

L'outillage  usé  a  nécessairement  pour  effet  de  modifier  les  me- 
sures et  de  délormer  les  filets.  Il  n'y  a  d'ailleurs  aucune  économie 
à  se  servir  d'un  outillage  défectueux  :  les  retouches,  les  rebuts, 
une  moins  grande  célérité  dans  la  fabrication,  se  chiffrent  plus 
haut  que  les  dépenses  que  nécessite  un  excellent  entretien  de 
l'outillage.  —  Nous  ne  parlons  même  pas  de  la  différence  dans  la 
qualité  de  la  fabrication. 

En  vue  d'obtenir  un  outillage  uniforme  et,  pai*  suite,  des  pro- 
duits uniformes,  voici,  suivant  nous,  les  moyens  qui  devraient 
être  employés  : 

Les  pays  qui  adopteraient  un  système  uniforme  de  dimensions 
pour  les  diamètres  et  les  pas  de  vis,  s'entendraient  pour  établir 
les  étalons  nécessaires:  une  ou  plusieurs  séries  de  ces  étalons 
seraient  déposées  —  pour  chaque  pays  —  dans  un  établissement 
public  de  vérification. 

Pour  la  fabrication  soit  des  types  à  livrer  à  l'industrie,  soit  de 
l'outillage  —  poinçonné  —  du  taraudage,  les  fabricants  seraient 
admis  à  un  concours  permanent;  ceux  qui  seraient  reconnus 
capables  d'exécuter  ce  travail  avec  l'exactitude  voulue,  recevraient 
un  poinçon  de  l'Etat. 

Les  produits  des  fabricants  détenteurs  du  poinçon  de  l'Etat 
devraient  être  frappés  de  ce  poinçon,  et,  en  outre,  du  nom  du 
fabricant  et  d'un  numéro  d'ordre;  après  achèvement,  ils  seraient 
envoyés  au  contrôle  qui  délivrerait,  après  vérification,  un  certificat 
d'identité  et  de  conformité  aux  étalons;  un  duplicata  du  certificat 
serait  délivré  aux  acheteurs. 

L'adoption  d'un  système  uniforme  de  dimensions  pour  le  tarau- 
dage des  boulons  ne  donnerait  pas  lieu  aux  difficultés  et  aux 
dépenses  dont  on  est  assez  disposé  à  s'effrayer  a  première  vue. 
Tout  l'outillage  nécessaire  au  taraudage  proprement  dit  —  types, 
calibres,  peignes,  filières,  tarauds  —  s'use  assez  promptement;  il 


—  454  — 

y  a  économie  pour  la  fabrication  à  le  renouveler  au  hir  et  à  me- 
sure de  l'usure  préjudiciable. 

On  ne  se  servirait  du  nouvel  outillage  qu'après  épuisement  des 
approvisionnements  de  boulons,  vis  et  écrous,  et  on  réserverait 
ensuite  l'ancien  pour  les  réparations  des  travaux  pour  lesquels 
l'ancien  système  a  été  employé. 

Dans  une  fabrication  hérissée  de  détails,  eni|)loyant  par  consé- 
quent beaucoup  de  boulons  et  de  vis,  nous  avons,  en  moins  d'une 
année,  substitué  les  nouveaux  types  aux  anciens,  et  cela  sans 
éprouver  toutes  les  difficultés  qu'on  s'imaginait  à  l'origine. 


RAPPORT 

présenté  au  nom  du  comité  de  mécanique  sur  un  mémoire  de 
M.  Steinlen^  relatif  aux  dimensions  à  adopter  pour  les  vis  à 
filets  triangulaires^  par  M.  Camille  Schœn. 


Séance  du  24  septembre  1873, 


Messieurs, 

Dans  notre  dernière  réunion  du  comité  de  mécanique,  M.  Stein- 
len nous  a  présenté  une  étude  comparative  des  différentes  dimen- 
sions adoptées  par  les  constructeurs  pour  l'établissement  des  vis 
à  filets  triangulaires;  il  nous  signalait  en  même  temps  les  avan- 
tages qu'il  y  aurait  à  adopter  pour  ces  dimensions  des  mesures 
métriques  faciles  à  déterminer  et  faciles  à  exécuter.  Les  dimen- 
sions admises  par  chaque  constructeur  pour  les  diamètres  dont  il 
fait  usage,  forment  des  séries  complètes;  parmi  ces  séries,  celles 
qui  sont  établies  de  la  manière  la  plus  rationnelle  et  la  plus  pra- 
tique, se  sont  répandues,  et  sont  devenues  peu  à  peu  des  types 
que  chacun  a  adoptés. 


—  452  — 

Nous  voyons  d'après  le  travail  de  M.  Steinlen,  qui  vous  est  sou- 
mis aujourd'hui,  qu'if  y  a  trois  types  dont  l'emploi  parait  s'être 
le  plus  généralisé,  au  moins  dans  notre  rayon  industriel.  Ce  sont 
le  type  adopté  par  les  chemins  de  fer  français,  le  type  adopté  par 
les  constructeurs  anglais  et  pnr  beaucoup  de  grandes  Compagnies 
de  chemins  de  fer  du  continent,  connu  sous  le  nom  de  série  ou 
type  Whitworth,  du  nom  du  célèbre  constructeur  qui  le  proposa 
et  le  fît  admettre  en  Angleterre  dès  l'année  1844,  et  le  type 
adopté  par  les  ateliers  de  MM.  Durommun. 

À  côté  de  ces  séries  types,  il  en  est  d'autres  qui  ont  été  proposées 
à  différentes  époques  par  des  ingénieurs,  et  qui  sont  établies  sui- 
vant des  proportions  raisonnées;  mais  elles  présentent  en  général 
des  gradations  trop  nombreuses,  dont  l'emploi  n'est  pas  indispen- 
sable, et  dont  il  convimt,  par  suite,  de  se  passer,  à  cause  des 
frais  et  des  complications  inutiles  que  leur  application  pourrait 
entraîner  dans  la  fabrication  courante. 

Nous  nous  trouvons  donc  en  présence  de  trois  types  expéri- 
mentés chacun  depuis  bien  des  années,  et  sur  chacun  desquels 
on  peut  aujourd'hui  se  prononcer  avec  connaissance  de  cause. 

Parmi  ces  types,  le  plus  répandu  est  celui  de  Whitworth  rap- 
porté à  des  mesures  anglaises  et  pour  les  diamètres  et  pour  le 
pas;  les  diamèties  sont  exprimés  en  pouces  et  en  fractions  de 
pouces  depuis  3/16  de  pouce  jusqu'à  2  pouces;  ils  forment  une 
série  de  18  diamètres;  les  longueurs  du  pas  sont  exprimées  en 
fractions  dt^  pouces  allant  de  1/214  jusqu'à  1/4  de  pouce,  et  for- 
mant une  série  de  14  pas  différents. 

Ces  fractions  de  pouces,  très  simples  en  mesures  anglaises, 
donnent  des  dimensions  très  compliquées  quand  on  les  exprime 
en  mesures  métriques  françaises,  telles  que  1 5m/in9,  25m/ro4  pour 
les  diamètres,  et  2m/m309,  3in/ml75  pour  les  pas. 

On  conçoit  combien  il  est  gênant  et  presque  impossible  de 
mesurer  de  pareilles  dimensions.  Ce  sont  ces  difficultés  et  l'avan- 
tage d'une  uniformité  générale  qui  ont  amené  les  ingénieurs  des 
Compagnies  des  chemins  de  fer  à  établir  et  à  adopter  exclusive- 


—  453  — 

ment  une  nouvelle  série  basée  sur  des  mesures  métriques  faciles 
à  obtenir. 

Le  type  Whitworth,  par  ses  dimensions,  se  prête  très  bien  au 
taraudage  pour  tous  les  matériaux,  et  c'est  là  un  point  très  impor- 
tant pour  les  praticiens.  Ces  derniers  lui  font  le  reproche  d'avoir 
le  pas  un  peu  trop  grossier  pour  les  petits  diamètres,  et  souvent 
ils  ont  été  obligés  d'adopter  dans  leurs  ateliers  des  pas  plus  fins 
pour  les  diamètres  au-dessous  de  45m/m. 

La  série  adoptée  par  les  chemins  de  fer  français  et  par  la 
marine  s'écarte  assez  sensiblement  pour  les  gros  diamètres  du 
type  Whitworth,  et  son  application  dans  les  ateliers  de  construc- 
tion a  montré  que  si  elle  se  prête  bien  au  taraudage  du  fer,  elle 
laisse  à  désirer  pour  le  taraudage  des  trous  percés  dans  la  fonte. 
Par  suite  du  rapprochement  des  filets  et  de  leur  profondeur,  la 
foule  s'ébrèche  trop  facilement,  et  nous  avons  pu  voir,  dans  des 
ateliers  où  l'on  avait  adopté  ce  type,  que  l'on  prenait  un  pas  plus 
fort  que  celui  correspondant  au  diamètre,  lorsqu'on  avait  à  tarau- 
der des  pièces  de  fonte. 

De  plus,  cette  série  n'est  pas  complète  ;  elle  s'arrête  aux  dia* 
mètres  de  7m/m^  et  souvent  on  a  besoin  de  diamètres  beaucoup  plus 
petits. 

M.  Steinlen  vous  présente  une  nouvelle  série  introduite  il  y  a 
quelques  années  déjà  dans  les  ateliers  de  MM.  Vucommun,  où  leur 
fabricatien  de  machines-outils  exige  les  dimensions  de  vis  les  plus 
variées  pour  toutes  espèces  de  matériaux.  Cette  série  a  des 
mesures  métriques  très  simples,  et  en  l'établissant,  on  a  tenu 
compte  des  inconvénients  que  l'expérience  avait  signalés  dans 
l'emploi  des  séries  précédentes;  l'habileté  et  les  soins  que  cette 
maison  apporte  à  tous  les  détails  de  sa  fabrication,  donnent  à 
cette  série  Tappui  d^une  autorité  qui  aura  sa  valeur  auprès  des 
praticiens.  Cette  série  est  la  traduction  en  mesures  métriques  du 
type  Whitworth  avec  des  pas  plus  fins  pour  les  petits  diamètres; 
dans  les  dimensions  moyennes,  elle  se  rapproche  du  type  des 
chemins  de  fer  français,  mais  elle  s'en  écarte  dans  les  gros  dia* 

TOME  XLm.  SEPTEMBRE  1873.  29 


—  454  — 

mètres  pour  en  permettre  rapplicatioii  uniforme  à  tous  les  maté- 
riaux. 

En  comparant  les  tracés  graphiques  de  cette  série  avec  ceux 
des  séries  proposées  par  difiérents  ingénieui^^  on  voit  qu'elle  se 
rapproche  beaucoup  de  ces  dernières  et  qu'elle  peut  être  consi- 
dérée comme  leur  mise  à  exécution,  eu  évitant  des  dimensions  de 
fer  0011  marchand  et  les  gnidations  trop  nombreuses. 

En  vous  présentant  ce  travail,  d'un  grand  intérêt  au  point  de 
vue  technique,  M.  Steinlen  a  surtout  voulu  fixer  votre  attention 
sur  l'utilité  d'une  entente  commune  entre  les  constructeurs  pour 
adopter  une  série-type  qui  répondrait  autant  que  possible  à  toutfê 
les  exigences  de  l'industrie. 

Cette  entente  aurait  des  avantages  sérieux  pour  les  constrcu- 
teurs  de  machines  comme  pour  les  consommateurs,  en  facilitant 
et  simplifiant  la  fabrication  ;  toute  simplification  en  industrie  se 
traduit  par  une  économie  réelle  au  profit  du  consommateur. 

L^utilité  de  cette  entente  a  déjà  été  comprise  il  y  a  bien  des 
années.  Ainsi  M.  Ârmengaud,  dans  le  Vignole  des  mécaniciens, 
insiste  sur  ce  point,  en  disant  combien  il  serait  désirable  d'arriver 
à  adopter  une  série  générale  et  uniforme,  qui  s'applique  avec  une 
régularité  telle,  que  dans  un  lieu  quelconque  un  mécanicien  ayant 
à  réparer  ou  à  compléter  une  machine,  trouve  dans  son  outillage 
de  quoi  remplacer  le  boulon  ou  l'écrou  qui  lui  fait  défaut.  Depuis 
longtemps  chacun  a  compris  la  grande  utilité  d'avoir  des  pas  de 
vis  uniformes  aux  raccords  des  pompes  à  incendie,  pour  que  tous 
les  boyaux  de  réserve  s'adaptent  indistinctement  à  toutes  les 
pompes.  Il  a  paru  sur  cette  matière  difiérentes  propositions  et 
travaux  sérieux  qui  méritent  d'être  pris  en  considération  pour  la 
solution  de  la  question  qui  vous  est  soumise. 

Votre  comité  de  mécanique  reconnaît  l'utilité  de  cette  entente 
et  l'opportunité  qu'il  y  aurait  de  la  provoquer  à  nouveau,  en  ce 


*  Armbngaud,  Vignole  des  mécaniciens,  Paris,  1873.  —  Denis-Poulot, 
Notice  sur  le  taraudage  et  son  outillage,  1866,  publié  en  1862  dans  l'Annuaire 
de  la  Société  des  anciens  élèves  des  écoles  des  Arte-et-Métiers. 


.     _  455  — 

moment  où  les  systèmes  de  poids  et  mesures  se  transforment 
dans  différents  Etats  du  continent,  et  sont  remplacés  par  le  sys- 
tème métrique  des  poids  et  mesures  français. 

Cette  transformation  étant  faite,  beaucoup  de  transactions, 
beaucoup  de  dimensions  conventionnelles,  beaucoup  d'usages  de 
conditionnements  sont  basés  encore  sur  d'anciennes  mesures 
abrogées,  et  dont  le  plus  souvent  il  est  difficile  de  trouver  un 
équivalent  exact.  Ces  transactions,  ces  usages  doivent  nécessaire- 
ment être  modifiés  pour  s'adapter  au  nouveau  système. 

Ce  mouvement  de  transformation,  dont  l'utilité  et  la  nécessité 
se  font  sentir  partout,  a  déjà  commencé  et  a  eu  pour  premier 
résultat  la  convocation  à  Vienne  des  différents  congrès  industriels 
qui  s'y  sont  réunis  dans  ce  but  pendant  l'Exposition. 

C'est  dans  ces  moments  qu'il  faut  savoir  profiter  de  l'expérience 
acquise,  pour  que  les  nouvelles  solutions  données  à  ces  questions 
techniques  soient  aussi  rationnelles  que  possible,  afin  que  chacun 
trouve  avantage  et  intérêt  à  les  adopter.  Le  travail  de  M.  Steinlen 
est  un  jalon  posé  dans  cette  voie.  Si  une  uniformité  générale  est 
peut-être  difficile  à  atteindre  de  prime  abord,  nous  pensons  qu'il 
suffira  que  quelques  constructeurs  adoptent  un  type  bien  raisonné 
et  approprié  à  toutes  les  exigences  de  la  pratique,  pour  que,  par 
la  force  des  choses,  il  se  répande  dans  un  temps  assez  restreint. 

Votre  comité  de  mécanique  croit  que  pour  arriver  à  l'entente 
proposée,  il  faudrait  consulter  les  constructeurs,  les  fabricants  de 
boulons,  recueillir  leur  avis  et  leurs  observations,  les  discuter  et 
établir  d'un  commun  accord  un  type,  ou  se  rallier  à  celui  adopté 
par  les  ateliers  Ducommun,  sauf  à  y  introduire  quelques  modifi- 
cations, s'il  y  a  lieu.  Il  pense  qu  une  tentative  faite  dans  ce  sens 
aura  chance  de  succès.  Votre  comité  de  mécanique  vient  donc 
vous  demander  d'accorder  votre  appui  et  votre  patronage  à  cette 
proposition  de  M.  Steinlen;  il  vous  demande  à  cette  fin  qu'il  soit 
autorisé,  lui  ou  une  Commission  qu'il  désignerait,  de  soumettre 
en  votre  nom  le  travail  de  M.  Steinlen  et  sa  proposition  aux  prin- 
cipaux constructeurs  de  notre  rayon  industriel  et  de  l'extérieur. 


—  456  —      • 

s'il  y  a  lieu  ;  de  réunir  leurs  observations,  puis  plus  tard,  de  pro* 
voquer  une  réunion  des  différents  intéressés  dans  notre  local,  pour 
y  délibérer  sur  rétablissement  d'une  série  de  types  qui  seraient 
proposés  à  l'adoption  de  tous  les  constructeurs.  Cette  réunion 
aurait  aussi  à  s'entendre  sur  les  mesures  à  prendre  pour  conser- 
ver B  ces  types  le  plus  de  stabilité  dans  l'exécution  pratique. 

Nous  devons  ajouter  dès  maintenant  que  plusieurs  construc- 
teurs sont  entrés  dans  les  vues  de  votre  comité  et  nous  ont  assuré 
leur  concours  en  exprimant  le  désir  que  l'on  rattache  à  cette 
question  tout  ce  qui  y  a  directement  rapport,  dimensions  d'écrous, 
tètes  des  vis,  pas  des  vis  et  filets  des  tuyaux  de  fer  taraudés 
pour  des  conduites  d'eau,  de  vapeur,  de  gaz,  etc. 


RAPPORT 

sur  la  marche  de  FEcole  de  dessin  industriel  et  architectural 
(année  i872-i873jy  présenté  au  nom  du  comité  de  fEcole^ 
far  M.  Steinlen. 

Séanee  du  28  Mai  1873. 


Messieurs, 

Par  suite  de  la  démission  de  M.  Drudin,  donnée  au  moment 
même  de  la  rentrée  générale  des  classes,  l'Ecole  de  dessin  indus- 
triel et  architectural  est  restée  fermée  pendant  quelques  jours. 
En  attendant  qu'il  ait  été  pourvu  au  remplacement  du  professeur 
démissionnaire,  M.  Neyser,  dessinateur  aux  ateliers  Ducommun, 
ayant  bien  voulu  se  charger  provisoirement  du  cours,  l'Ecole  a  pu 
être  réouverte  peu  après  l'époque  réglementaire. 

Après  un  sérieux  examen  des  mérites  des  candidats  mis  sur  les 
rangs  par  la  Commission  de  l'Ecole,  le  comité  de  mécanique, 
tenant  compte  aussi  du  désir  exprimé  pjBir  le  service  de  la  Société 
alsacienne  des  propriétaires  d'appareils  à  vapeur,  a  décidé  de 


—  457  — 

proposer  à  l'acceptation  de  la  Société  industrielle,  comme  profes  - 
seur  titulaire,  M.  Haffher,  ancien  dessinateur  de  l'établissement 
À.  Kœchlin  &  G%  récemment  nommé  au  poste  d'agent  de  la 
Société  alsacienne  des  propriétaires  d'appareils  à  vapeur,  et,  en 
outre,  en  qualité  de  professeur  adjoint,  M.  Boulanger,  dessinateur 
aux  ateliers  Ducommun,  le  premier,  aux  appointements  de  fr.  1S00, 
le  second,  aux  appointements  de  fr.  600.  Cette  combinaison 
promet  —  au  moyen  d'une  augmentation  de  dépense  relativement 
peu  considérable  —  une  meilleure  direction  des  cours  et  donne 
même  la  possibilité  d'accepter  un  plus  grand  nombre  d'élèves  ;  il 
était  matériellement  impossible  qu'un  seul  professeur  pût  suivre 
convenablement  le  travail  de  70  à  80  élèves.  En  outre,  le  jeudi, 
précédemment  jour  de  congé,  le  professeur  suppléant  donnera 
aux  élèves  les  plus  avancés  un  cours  de  géométrie  éléi^aiitaire. 

M.  Haffner  est  entré  en  fonctions  à  partir  du  1^  janvier. 

Le  travail  des  élèves  s'est  sans  doute  ressenti  des  changements 
de  direction  dont  nous  venons.  Messieurs,  de  vous  entretenir  9 
néanmoins  comme  vous  pouvez  vous  en  assurer  par  les  dessins 
exposés,  les  progrès  d'une  partie  des  élèves  sont  satisfeisants. 

Nous  devons  continuer  à  regretter  l'absence  de  persévérance 
chez  la  plupart  des  élèves,  car  ce  qu'on  peut  apprendre  en 
quelques  mois  ne  leur  sera  que  de  peu  d'utilité;  rien  ne  sert  de 
savoir  épeler  si  on  ne  passe  pas  à  la  lecture.  Espérons  que  peu  à 
peu,  par  l'attrait  de  l'enseignement,  un  plus  grand  nombre  arri- 
vera à  apprécier  le  sérieux  moyen  de  développement  que  vous 
mettez  à  la  portée  de  tous. 

Environ  100  élèves  ont  fréquenté  l'Ecole. 

Le  nombre  actuel  des  élèves  est  de  70,  répartis  comme  suit  : 

Ire  année 40  élèves. 

2e        »    22       » 

3e       »    8       . 

Âge  minimum,  12  ans. 
»    maximum,  17    > 
>    moyen,       15    > 


—  458  — 

Fréquentent  l'école  primaire  : 18  élèves. 

»           l'école  des  Frères  : 7  » 

»           l'école  professionnelle  : 3  » 

Sont  occupés  dans  les  grands  établissements    de 

construction 25     » 

Dans  des  ateliers  de  serrurerie,  de  menuiserie 15      » 

Dans  des  bureaux  d'entrepreneur 2      » 

Total 70 

Notre  Commission  vous  propose,  Messieurs,  de  voter  des  remer- 
ciments  à  MM.  Neyser,  Haffner  et  Boulanger,  pour  les  soins 
voués  à  la  bonne  direction  de  l'Ecole,  et  de  décerner  des  récom- 
penses aux  élèves  les  plus  méritants  dont  les  noms  suivent  : 

i"  prix  :  ScHLEGEL  Edouard,  16  ans,  3*  année,  dessinateur 
chez  MM.  A.  Kœchlin  &  0\ 

Premier  2^  prix  :  Finet  Victor,  18  ans,  3*  année,  pareur  chez 
MM.  Charles  Mieg  &  Ci«. 

Second  S'^  prix  :  Deck  Ambroise,  17  ans,  3*  année,  ajusteur 
aux  ateliers  Ducommun. 

ire  mention  honorable  :  Igert  Jean,  13  ans,  3*  année,  plombier. 

2°  mention  honorable  :  Rauber  Louis,  15  ans,  2"  année, 
ajusteur  chez  MM.  Welter  &  Weidkriecht. 

3*  mention  honorable  :  Weidknecht  Paul,  13  ans,  Ire  année, 
école  primaire. 


J 


—  459  — 


RAPPORT 

sur  la  marche  de  l'Ecole  dr  dessin^  présenté  au  nom  du  comité 
des  beaux-arts  par  M.  Engel-Dollfus,  membre  du  comité  de 
direction. 

Séance  du  25  juin  1873. 


Messieurs, 

Votre  Ecole  de  dessin,  vous  le  savez,  est  une  école  élémentaire, 
où  l'on  enseigne,  sans  préoccupation  de  la  carrière  future  des 
élèvos,  les  principes  généraux  du  dessin  ;  son  but  est  tout  d'utilité 
publique,  et  elle  est,  relativement  à  l'enseignement  de  l'art  pro- 
prement dit,  ce  que  l'instruction  primaire  est  à  la  science,  c'est- 
à-dire  le  premier  pas  vers  un  but  éloigné,  si  distant,  qu'il  n'est 
donné  qu'au  petit  nombre  de  s'en  approcher. 

Si  la  tâche  de  l'instituteur  primaire  est,  pour  me  servir  de 
l'expression  fort  juste  de  l'un  d'eux,  de  défricher  les  intelligences, 
la  nôtre,  qui  consiste  à  donner  à  la  fois  de  la  mobilité  et  de  la 
sûreté  à  la  main  pour  la  mettre,  assouplie,  au  service  du  juge- 
ment et  du  coup  d'œil,  n'est  ni  moins  ardue,  ni  moins  laborieuse, 
car  c'est  dans  les  villages  des  environs  de  Mulhouse  que  M.  Eck 
recrute  le  plus  grand  nombre  des  enfants  qui  suivent  ses  c^^urs. 

Ce  labeur  incessant,  auquel  il  a  donné  trente  années,  et  que 
vous  jugerez  certainement  digne  d'une  récompense  spéciale,  lui 
avait,  au  moins  jusqu'à  présent,  offert  une  compensation  :  celle 
de  conserver  et  de  pouvoir  mener  plus  loin  quelques  élèves  bien 
doués;  elle  lui  échappe!  ses  élèves  quittent  Mulhouse  lorsqu'ils 
approchent  de  l'âge  de  19  ans,  et  c'est  ainsi  que  depuis  deux  ans 
il  existp  une  décroissance  notable  dans  le  nombre  de  ceux  d'entre 
eux  qui  dessinent  d'après  la  bosse. 

Le  collège,  l'Ecole  professionnelle,  où  les  classes  commencent 
à  7  heures,  en  été,  ont  cessé  d'ailleurs  de  nous  envoyer  leur  con- 
tingent habituel  de  jeunes  gens  plus  avancés. 


—  460  — 

Un  peu  de  découragement  de  notre  part  vous  semblerait  peut- 
être  justifié  ou  excusable,  si,  comme  vous,  Messieurs,  nous  ne 
savions  qu'il  ne  peut  mener  à  rien  de  bon,  et  qu'il  faut,  au  con- 
traire, lutter  avec  énergie  et  persévérance  contre  l'action  dissol- 
vante des  événements. 

La  crise  a,  il  est  vrai,  dispersé  votre  comité  des  beaux-arts; 
beaucoup  de  ses  membres  sont  partis  ou  ont  une  existence  forcé- 
ment nomade;  mais  ne  serait-ce  pas  précisément  une  raison  de 
leur  demander  de  penser  à  notre  Société;  de  les  inviter  à  lui 
envoyer,  sous  la  forme  de  communications,  le  fruit  des  observa- 
tions qu'ils  peuvent  avoir  faites  au  loin,  et  de  rappeler  enfin  à  ces 
abeilles  que  la  tourmente  a  chassées  de  leur  ruche,  que  celte 
ruche  est  restée  debout,  qu'on  y  parle  la  même  langue  que  par  le 
passé,  et  qu'elle  est  aujourd'hui,  comme  autrefois,  le  foyer  de 
toute  initiative  libre  et  désintéressée? 

N'est-ce  pas  en  quelque  sorte  un  devoir  filial  de  la  soutenir  de 
loin  comme  de  près? 

Pour  ma  part,  je  ne  rentre  jamais  à  Mulhouse  sans  être  vive- 
ment frappé  de  l'énorme  contraste  qu'offrent  les  ressources  iné- 
puisables des  capitales  avec  les  moyens  si  restreints  dont  nous 
disposons  et  la  physionomie  relativement  pauvre  et  uniforme  de 
nos  villes  de  tiavail,  et  si  je  m'y  arrête,  croyez  bien  que  c'est 
sans  aucune  idée  d'envie.  Au  fond,  le  lot  que  nous  avait  départi 
la  Providence  n'est  peut-être  pas  le  moins  bon,  mais  je  ne  puis 
oublier  que  l'une  de  nos  grandes  industries  est  dans  une  certaine 
mesure  une  industrie  de  luxe,  qu'elle  s'adresse  tout  au  moins  aux 
classes  aisées,  et  qu'il  est  indispensable  que  ceux  qui  concourent 
à  la  satisfaction  à  donner  à  des  goûts  raffinés,  aient  au  moins  des 
notions  du  but  à  atteindre  et  de  la  perfection  à  y  apporter  ;  les 
musées  ont,  à  cet  égard,  une  utilité  qui  n'est  plus  à  discuter;  il 

s'en  forme  de  toutes  parts  et  pour  toutes  les  branches  de  Tart 
industriel. 

Si  j'avais  une  observation  à  faire,  j'ajouterais  que  nous  sommes 
sous  ce  rapport  très  en  retard.  Le  nombre  des  musées  qui  ont 


—  461  — 

été  créés  depuis  quelques  années  en  vue  de  fovoriser  le  développe- 
ment d'industries  diverses,  est  considérable.  Je  ne  vous  citerai  que 
Tun  des  plus  récents,  celui  de  Genève,  parce  qu'il  est  dû  à  la 
générosité  d'un  particulier,  et  que  la  Ville  vient  d'y  ajouter,  avec 
l'aide  de  quelques  bons  citoyens,  des  écoles  de  dessin  et  d'art 
appliqué  à  l'industrie  du  pays  :  l'horlogerie  et  la  bijouterie. 

Quel  progrès  avons  nous,  de  notre  côté,  fait  dans  cette  voie? 

Le  Musée  industriel  a  pris  possession  de  la  salle  qui  lui  a  été 
attribuée  au  deuxième  étage  de  l'Ecole  de  dessin,  et  déjà,  comme 
son  voisin,  le  Musée  historique,  il  se  trouve  à  l'étroit. 

On  est  occupé  à  classer,  étaler,  étiqueter  les  collections  pré- 
cieuses dont  on  nous  a  fait  don. 

Tout  cela  demande  du  temps  et  de  l'argent. 

Le  temps,  on  en  trouve  toujours  avec  du  dévouement.  Deux 
membres  du  comité,  MM.  Favre  et  Schœnhaupt,  vous  consacrent 
une  grande  partie  de  leurs  soirées. 

De  l'argent!  il  en  faudrait  pour  l'achat  de  quelques  collections 
presque  indispensables,  pour  l'organisation  de  la  surveillance,  pour 
tous  ces  menus  détails  de  ménage  enfin,  dont  il  n'est  pas  possible 
de  s'affranchir. 

J'aime  à  espérer  que  des  cartes  d'abonnement  prises  par  quel- 
ques maisons  retardataires,  et  quelques  dons  sur  lesquels  on 
semble  pouvoir  compter,  permettront  bientôt  au  trésorier  de  vous 
présenter  un  budget  en  équilibre;  je  ne  dois  pas  vous  cacher 
qu'il  serait  très  boiteux  s'il  devait  vous  être  soumis  en  ce  mo- 
ment-ci. 

D'après  les  vues  de  vos  comités  des  beaux-arts  et  du  Musée 
industriel,  les  collections  devront  se  composer  de  trois  grandes 
catégories  : 

L  Collection  historique  de  rimpression^  présentant  dans  leur 
ordre  chronologique  la  succession  des  fabrications  et  des  genres 
depuis  l'origine  de  cette  industrie.  Nous  en  possédons  tous  les 
éléments. 


—  462  — 

II.  Collections  professionnelles^  composées  et  exposées  en  mt 
de  leur  utilisation ^  par  nos  dessinateurs  d'industrie. 

* 

Ce  sont,  à  côté  des  collections  de  la  plupart  de  nos  établisse- 
ments d'impression,  des  séries  choisies  de  soieries,  de  rubans, 
de  tissus  brochés,  etc. 

La  dépense  de  ce  seul  fait  ne  va  pas  à  moins  de  3,500  fr.  par 
an,  qui  sont  en  partie  couverts  par  des  abonnements. 

III.  Matériaux  pour  l'étude  de  l'art  en  général. 

Cette  sérieuse  composera  des  spécimens  les  plus  beaux  en  tis- 
sus de  toutes  espèces. 

Des  plâtres,  des  bas-reliefs,  des  dessins,  des  gravures,  des  pho- 
tographies empruntées  à  l'architecture,  à  la  statuaire,  à  la  céra- 
mique, à  l'orfèvrerie,  à  l'ornement,  au  costume,  permettront  à 
chacun  de  s'initier  au  slyle  de  chaque  pays  et  de  chaque  époque. 

Ce  cadre  est  étendu  ;  mais,  croyez-le  bien,  il  ne  l'est  pas  trop 
et  n'a  rien  de  fantaisiste. 

A  aucune  époque  l'artiste  n'eut  besoin  de  plus  de  connaissances 
étrangères  à  celles  de  sa  profession  proprement  dite;  à  aucune 
époque  il  ne  lui  fallut  plus  de  matériaux.  Jamais  dans  la  peinture 
d'histoire,  dans  le  genre  et  même  dans  l'ornement,  on  n'attacha 
autant  de  prix  à  la  couleur  locale^  à  la  vérité  historique. 

Et  pourquoi? 

La  cause  n'en  est  pas  difficile  à  saisir  quand  on  voit  chacun 
collectionner  et  faire  de  la  chose  de  son  choix  ou  de  ses  prédilec- 
tions l'objet  d'observations,  et,  plus  que  cela,  d'études  minutieuses, 
patientes  et  souvent  pas^ionnées. 

Quoi  d'élonnant  qu'il  se  soit  formé  dans  ces  conditions  un 
public  nouveau,  pénétré  d'un  esprit  critique  avec  lequel  il  faut  de 
plus  en  plus  compter  dans  les  arts  aussi  bien  que  dans  les  lettres 
ou  au  théâtre,  et,  par  contre-coup,  dans  l'art  industriel? 

Le  culte  de  l'idéal  n'y  a  pas  gagné,  il  faut  bien  le  dire.  Il  lui 
faut  des  coudées  plus  franches  et  plus  de  place  à  l'inspiration. 

Mais  cette  soif  du  vrai,  du  vraisemblable,  de  la  fidélité  poussée 


—  463  — 

quelquefois  à  l'excès,  a  son  bon  côté  dans  son  étroitesse;  elle 
nous  fait  vivre  avec  ceux  qui  nous  ont  précédés  ;  nous  fait  mieux 
comprendre  l'histoire  et  nous  révèle  une  époque,  comme  les  por- 
traits du  temps  de  Henri  II  ou  de  Charles  IX  qu'on  voit  au  Musée 
du  Louvre,  reflètent  aux  yeux  de  l'observateur  le  moins  expéri- 
menté les  mystères,  le  trouble,  la  méfiance  et  les  crimes  de  ces 
temps  agités. 

Il  n'y  a  pas  à  résister  à  ces  tendances  que  j'appellerais  ultra- 
réalistes, si  l'on  ne  s'était  déjà  emparé  de  ce  mot  pour  lui  donner 
une  signification  un  peu  différente,  et  si  ma  pensée  ne  dépassait 
pas  sa  portée.  Ne  pas  les  comprendre  ou  ne  pas  les  suivre,  ne 
fût-ce  qu'à  dislance,  serait  s'exposer  à  perdre  son  rang,  et,  à  un 
point  de  vue  plus  praticjue,  sacrifier  à  l'avance  les  avantages  que 
procure  la  connaissance  parfaite  du  goût  régnant  et  la  possibilité 
d'y  satisfaire. 

Collectionnons,  collectionnons  donc,  Messieurs,  non  par  esprit 
d'imitation,  non  par  plaisir  ou  par  caprice,  mais  bien  par  une 
prévoyance  bien  entendue,  car  c'est  en  étudiant,  c'est  en  classant 
méthodiquement  les  matériaux  de  l'instruction  nouvelle  qu'ils  ont 
à  acquérir  et  à  répandre,  c'est  en  s'assimilant  les  formes  si  origi- 
nales qui  passeront  sous  leurs  yeux,  que  nos  dessinateurs  indus- 
triels stimuleront  leur  imagination,  épureront  leur  goût  et  s'iden- 
tifieront le  mieux  avec  les  genres  qu'ils  pourront  avoir  à  traiter. 

Le  public  devient  de  plus  en  plus  instruit;  il  dépiste  l'anachro- 
nisme à  cent  pas.  Il  veut,  il  exige  le  vrai^  et,  à  défaut,  le  vraisem- 
blable dans  la  fiction. 

En  d'autres  termes,  il  entend  que  désormais  le  Persan  soit  du 
Persan  authentique  (vous  l'étudierez  dans  de  Beaumont  ou  chez 
CoUinot),  le  Louis  XIV  du  pur  Louis  XIV  (les  recueils  de  Lepautre 
vous  le  donnent  dans  toute  sa  pompe),  et  le  Louis  XVI  du  vrai 
Louis  XVI,  avec  toutes  ses  finesses  si  bien  repro  uites  par  les 
monographies  de  Pfnorr  et  d'autres  ouvrages  spéciaux. 

Le  temps  des  pastiches,  où  se  confondent,  d'une  manière  si 
discordante  pour  l'initié,  tous  les  genres,  toutes  les  époques,  est 


—  404  — 

décidément  passé.  Notie  industrie  est  mise  en  demeure  de  com- 
pléter son  instruction,  comme  Tout  été.  avant  nous,  d'autres 
branches  qui  empruntent  une  grande  partie  de  leur  force  au  des- 
sin et  à  la  couleur.  Moins  on  leur  demandera  d'originalité  ou 
d'esprit  d'invention,  plus  on  exigera  d'elles  qu'elles  soient  succes- 
sivement et  selon  la  vogue  :  de  tous  les  temps  et  de  tous  les  pay$. 


RAPPORT 

de  M.  F.  Engel-Dolli-us,  mee-préside^it  trésorier  (ht  œmité  dadrni- 
nisiration  de  FEcole  de  filature  et  de  tissage  mécaiùque. 


Séance  du  28  mai  1873. 

Messieurs, 

Je  viens,  en  l'absence  du  président  de  votre  comité  d'administra- 
tion, vous  présenter  la  situation  financière  de  votre  Ecole. 

Il  est  bien  rare  que  renseignement  soit  une  source  de  bénéfices, 
et  certes  vous  ne  les  recherchiez  pas  en  fondant  cet  établissement 
coûteux;  mais  il  vous  était  cependant  permis  d'espérer,  qu'en  raison 
même  du  besoin  qui  s'en  était  fait  sentir  depuis  longtemps,  notre 
Ecole,  qui  répondait  si  bien  aux  vœux  des  parents  toujours  embar- 
rassés de  faciliter  les  débuts  de  leurs  fils  dans  la  carrière  industrielle, 
reposerait  sur  des  assises  plus  fermes,  et  serait  fréquentée  par  un  plus 
grand  nombre  d'élèves  ! 

Cette  attente  a  été  déçue  en  partie,  et  nous  le  déplorons  vivement  ; 
car  il  est  triste  de  voir  des  ressources  d'instruction  si  difficiles  à 
réunir,  rester  négligées,  et  il  est  tout  aussi  regrettable  d'en  être 
encore,  après  onze  années  d'existence,  à  douter  du  sort  de  la  pre- 
mière Ecole  technique  qu'ait  fondée  dans  notre  ville  rinitiative  privée. 

Peut-être  ne  faisons-nous  pas  assez  de  publicité?  peut-être  avions- 
nous  trop  compté  sur  la  propagande  que  feraient  les  élèves  eux-mêmes 
à  leur  sortie  de  l'Ecole  ? 

Ils  auraient  pu  dire  en  effet  que,  grâce  à  l'excellente  instruction 
qu'ils  avaient  reçue,  la  plupart  d'entre  eux  avaient  pu  éviter  le  stage 


—  465  — 

si  long,  si  incomplet,  si  onéreux  qu'ils  auraient  eu  à  solliciter  (et  qui 
devient  de  plus  en  plus  difficile  à  obtenir)  dans  les  établissements 
industriels.  Ils  auraient  pu  ajouter  encore  que  notre  Ecole  est  libre 
de  toute  ingérence  gênante,  que  son  but  est  exclusivement  indus- 
triel, qu'affranchie  du  souci  de  Tinstruction  générale,  elle  ne  cherche 
qu'une  chose  :  à  former  des  fllateurs,  des  tisserands,  des  directeurs, 
des  contre-maîtres,  connaissant  à  fond,  chose  si  rare!  la  théorie  de 
leur  profession,  et  possédant  d'ailleurs  sufBsamment  de  pratique  pour 
rendre  des  services  immédiats  aux  chefs  d'établissements  ayant  besoin 
d'auxiliaires  instruits. 

Il  nous  serait  facile  d'invoquer  et  d'obtenir  des  témoignages  ren- 
dant haute  justice  aux  services  rendus  par  notre  Ecole,  et  de  les 
répandre  à  profusion  ;  mais  à  quoi  bon  I  Ils  n'ajouteraient,  croyons- 
nous,  rien  à  Tautorité  de  nos  paroles,  car  il  doit  nous  être  permis 
d'afBrmer,  sans  crainte  d'être  contredit,  que  lorsque  les  établissements 
les  plus  considérables  d'une  région  industrielle  aussi  importante  que 
l'est  la  nôtre,  s  unissent  pour  fonder  une  Ecole  technique,  elle  réunit 
à  coup  sûr  les  conditions  les  plus  favorables  à  son  succès,  c'est-à- 
dire  à  rinstruction  des  élèves,  véritable  et  seul  but  de  son  existence. 

L'outillage  qui  sert  aux  démonstrations  est  complet,  et  comprend 
les  machines  les  plus  perfectionnées  de  filature  et  de  tissage. 

Gomme  complément  d'instruction,  les  principaux  établissements 
sociétaires  continuent  à  accorder  libéralement  à  nos  élèves  la  visite  de 
leurs  ateliers. 

Quant  à  la  direction,  nous  n'avons  plus  à  en  faire  l'éloge  ;  chacun 
rend  entière  justice  au  mérite,  au  zèle  du  directeur,  dont  le  concours 
dévoué  nous  est  acquis  comme  par  le  passé. 

Gomment  se  fait-il  donc  que  des  conditions  semblables,  qu'un  con- 
cours de  circonstances  si  exceptionnelles  ne  semblent  pas  plus  appré- 
ciées? Les  événements  des  dernières  années  répondent,  hélas  I  pour 
nous. 

Voici  quel  a  été  successivement  le  nombre  de  nos  élèves  depuis 
l'origine  : 

Elèyei 

1861/62 16 

1862/63 22 

1868/64 24 


—  466  — 

1864/65 85 

1865/66 80 

1866/67 88 

1867/68 86 

1868/69 29 

1869/70 40 

1870/71 15 

1871/72 18 

1872/78 81 

Vous  remarquerez  quelle  influence  fatale  la  guerre  a  eue  sur  œ 
mouvement. 

Nous  ne  sommes  pas  relevés  encore  de  ce  coup,  mais  le  caractère 
international  de  notre  institution,  qui  doit  cependant  avant  tout  et 
surtout  profiter  à  l'Alsace  sous  peine  de  faillir  à  sa  mission,  nous  per- 
mettra, espérons-le,  de  la  soustraire  au  sort  qu'a  éprouvé  notre  Ecole 
de  commerce,  si  prospère  d'ailleurs  nous  sa  forme  et  dans  sa  résidence 
nouvelles,  mais  désormais  trop  loin  de  nous  pour  nous  rendre  les 
mêmes  services. 

Sous  le  rapport  de  la  nationalité,  les  élèves  se  répartissent  ainsi  pour 
les  deux  dernières  années  : 

Elèves  en  1873.       Eteves  en  1873. 

France 11  10 

Alsace 8  9 

Suisse 5  4 

Allemagne 8  2 

Italie 8  1 

Hollande 1  — 

Angleterre —  1 

31  27 

11  nous  est  difficile  de  préjuger  du  recrutement  de  cette  année;  il 
présente  d'ailleurs  des  difficultés  dont  il  vous  est  facile  de  saisir  la 
nature,  et  dont  l'issue  finale  décidera  du  sort  définitif  de  TËcole.  Moins 
convaincus  de  son  utilité,  plus  préoccupés  de  vos  intérêts,  nous  vous 
eussions  peut-être  demandé,  s'il  y  avait  lieu  de  continuer  des  sacri- 
fices dont  on  ne  nous  tient  pas  suffisamment  compte,  mais  il  nous  en 
coûterait  d'abandonner  dans  une  heure  de  découragement,  quelque  jus- 


—  467  — 

tifié  qu'il  pût  être,  le  résultat  de  tant  d'efforts  inlelligents.  Nous  vous 
rappelons  du  reste  que  Texercice  de  1871/72  s'est  soldé  par  un  béné- 
fice de  6i22  fr.  30, 

Nous  vous  demandons  donc,  Messieurs,  de  continuer  votre  œuvre, 
de  l'appuyer,  de  la  faire  connaître  et  de  la  recommander  vous-mêmes 
chaudement  aux  familles,  afin  qu'elle  leur  soit  présentée  avec  le  carac- 
tère de  haute  utilité  et  de  désintéressement  qui  a  présidé  à  sa  créa- 
tion. J'ose  le  dire,  il  en  est  bien  peu  dont  l'abandon  serait  aussi  vivement 
sentie  s'il  venait  à  être  décidé. 

Voici  l'état  de  nos  receltes  et  dépenses,  ainsi  que  l'état  général  de 

notre  situation  : 

Actif. 

Immeubles  et  meubles fr.  81,666  45 

Nouveau  tissage  mécanique 33,529  45 

Dépenses.  —  Inventaire 389  90 

Filature 520  75 

Fabrication 887  95 

Eclairage  et  chauffage 126  — 

Caisse  en  espèces 3,159  05 

Dollfus-Mieg  et  C**,  en  compte-courant  débiteur  89  55 

Profits  et  pertes  : 
Déficit  au  29  février  18*^2 fr.  3,427  30) 

Perte  en  1872/73 .   2,203  60J         ^'^^  ^ 

126,000  ~ 

Passif. 

H.  Thierry-Kœchlin  en  compte-courant fr.      1,000  — 

56  actionnaires  pour  125  parts 125,000  — 

126,000  — 

Recettes. 

Ecolage  des  élèves  réguliers 7,800  — 

Filature 2,419  25 

Perte  en  1872/73  (sans  intérêts  aux  actionnaires)  2,203  60 

12,422  85 

Dépenses. 

Dépenses  diverses .  660  20 

Emoluments  et  paies 10,846  25 

Eclairage  et  cbauffage 584  55 

Intérêts  4  %  bonifiés  à  DoUfiis-Mieg  et  O*  en 

compte-courant 221  70 

Fabrication 110  15 

12,422  85 


—  468  — 

Je  vous  prie  de  voter  Tapprobation  de  ces  eomptes. 

Gomme  vous  le  voyez,  ils  constatent  poar  Texerdce 
1872/78  un  déficit  de fr.  2,208  60 

Auquel  il  y  a  lieu  d  ajouter  : 

Déficit  non  couvert  des  années  précédentes 8,427  80 

Et  pour  n'atténuer  en  rien  le  tableau  de  la  situation , .  S,i  10  95 
représentant  les  anticipations  d'écolages  payées  par  vingt-sept  élèves 
(rencaisse  et  1000  fr.  dus  déduits)  à  la  date  du  28  février,  époque  de 
la  clôture  des  écritures,  et  non  reportées  à  nouveau  suivant  Fusage 
des  années  précédentes. 

Notre  budget  de  dépenses  (sans  aucun  service  d'intérêts)  ne  dépasse 
pas  une  douzaine  de  mille  francs  par  an.  Il  nous  reste  à  vous  deman- 
der, pour  votre  comité  d'administration,  l'autorisation  de  combler  éven- 
tuellement par  voie  d'emprunt  la  différence  qui  pourrait  se  produire 
dans  le  courant  de  l'exercice  entre  cette  somme  et  les  recettes  pour 
l'écolage  qu'il  nous  est  impossible  d'évaluer  dès  à  présent,  mais  sur 
lesquelles  il  y  a  déjà  une  somme  de  iASOfr.  assurée  par  les  élèves 
présents. 

Une  assemblée  extraordinaire  qui,  d'après  les  statuts,  devra  être 
convoquée  avant  la  fin  de  l'année  courante,  aura  à  se  prononcer  sur 
la  continuation  ou  la  liquidation  de  notre  société. 

Nous  vous  proposons  de  la  convoquer  pour  le  courant  de  décembre; 
on  aura  alors  pu  juger  de  la  rentrée  d'octobre. 

Finalement,  Messieurs,^  vous  avez  à  procéder  à  l'élection  de  dnq 
membres  sortants  de  votre  comité  d'administration. 

D'après  l'ordre  de  roulement  ce  sont  : 

MM.  Henri  Thierry-KoBchlin. 
F.  EngeUDoUfus. 
Edouard  Gros. 
Théodore  Frey. 
Edouard  Vaucher. 
dont  le  mandat  est  à  renouveler. 

Par  l'addition  de  1 9  parts,  dont  l'émission  a  été  votée  par  l'Assem- 
blée générale  des  sociétaires,  le  10  avril  1872,  le  nombre  des  parts 
formant  le  passif  de  l'Ecole  est  de  125,  savoir  : 


—  469  — 

Paru. 

MM.  Veuve  Jacques  André  à  Thann 1 

A.  Astruc  et  €'•  à  Bûhl 1 

Blech  frères  à  Sainte-Marie-aux-Mines 1 

Henri  Baumgartner  à  Mulhouse 1 

Boigeol-Japy  et  C*'  à  Giromagny 3 

L.  Bian  à  Senthcim 1 

E.  Bindschedler  à  Thann 1 

Baudry  et  C**  à  Cemay 1 

Bourcart  fils  et  €»•  à  Guebwiller 1 

F.  Bourgogne,  V"  Appuhn  et  O*  à  Saint-Maurice 1 

Dollfus-Dettwiller  à  Mulhouse 1 

DoUfus-Mieg  et  C*  à  Mulhouse 10 

Auguste  Dollfus  à  Mulhouse 2 

Jacques  Dietsch  à  Sainte-Marie-aux-Mines 1 

Eugène  Diemer  à  Sainte-Mario-aux-Mines 1 

F.  Engel-DoUfus  à  Mulhouse 5 

Emile  Fries  à  Mulhouse 2 

Ferd.  et  Th.  Frey  à  Guebwiller 5 

Henry  Frey-Witz  à  Guebwiller 5 

N.  Géliot  à  Plainfaing 3 

A.  Gelly  à  Huttenheim 1 

James  Gros  et  G**  à  Cemay 1 

Gros,  Roman,  Marozeau  et  G"  à  Wesserling 3 

Albin  Gros  à  Paris 2 

A,  Grunélius  Kœchlin,  Mulhouse 5 

E.  Huguenin  à  Mulhouse 2 

Hartmann  et  fils  à  Munster 1 

Filature  et  tissage  Xavier  Jourdain  à  Altkirch 1 

J.  Eoechlin-Hurlimann  à  Mulhouse 5 

Frères  Kœchlin  à  Mulhouse 1 

Nap.  Kœchlin  et  G'*  à  Massevaux 2 

Christian  Kiener  à  Epinal 2 

Charles  Kestner  à  Thann 1 

Les  fils  d'Isaac  Kœchlin  à  Willer 2 

Nicolas  KoachliD,  père,  Paris 9 

Les  fils  d'Emanuel  Lang  à  Mulhouse 1 

Ch.  Mieg  et  G*  à  Mulhouse 1 

Math.  Mieg  et  fils  à  Mulhouse 2 

Ch.  Rogelet  et  G-  à  Bûhl 2 

De  Regel,  Scheidecker  et  G"  à  Lutzelhausen 1 

Georges  Risler  à  Cemay 1 

Schlumberger-Steiner  et  C*  h  Mulhouse 1 

J.  B.  Spetz  à  Issenheim 1 


—  470  — 

MM.  Jules  Siegfried  au  Havre 1 

Jacques  Siegfried  au  Havre 1 

G.  Steinheii  Dieterlenet  O*  à  Rothau 1 

Henri  Schwartz  à  Mulhouse 2 

Stéhelin  et  €'•  à  Thann 3 

Steinbach-Kœchlin  et  €*•  à  Mulhouse 2 

A.  Scheurer-Roth  et  fils  à  Thann 1 

Henri  Thierry-Kœchlin  à  Paris 9 

Ch.  Thierry-Mieg,  père,  à  Mulhouse 1 

Thorens  et  O*  à  Mulhouse 1 

Ch.  Thierry-Mieg  fils,  Mulhouse 1 

E.  Vaucher  et  G**  à  Mulhouse 5 

Zetter  Toumier  et  G»*  à  Mulhouse 2 


ÉCOLE  DE  FILATURE  ET  DE  TISSAGE  MÉCANIQUE  DE  MULHOUSE 

FONDÉE  SOUS  LE  PATRONAGE  DE  LA  SOCIÉTÉ  INDUSTRIELLE. 


Les  examens  de  fin  d'année  des  élèves  de  l'Ecole,  ont  en  lien  jeudi  le  24  juillet 
1873,  et  ont  donné  les  résultats  suivants  : 

DIVISION  DU  TISSAGE. 

Certificats  de  capacité  de  /•*  ordre. 

Adolphe  Hardmeter,  de  Zurich  (Snisse) 19  pointe  sur  un  maximam  de  so  poou. 

Jean  Haurt,  de  Soultz  (Uant-Hhin) 18  » 

Louis  ViDON,  de  Bourg-Argental  (Loire) 18  » 

Jean  Spbnlé,  de  Munster  (Haut-Rhin) 17  » 

Emile  Quétel,  de  Luxeuil  (Haute-Saône) 17  » 

Certificats  de  capacité  de  i*  ardre. 

Frédéric  Weihann,  de  Mulhouse 15  » 

LÉON  Ressbler,  de  Lunéville  (Meurthe) 14  » 

DIVISION  DE  LA  FILATURE. 
Certificats  de  capacité  de  /"  ordre, 

Jean  Haurt,  de  Soultz  (Haut-Rhin) 18  points  tm  nn  muimain  deio  poïits. 

Jean  Spenlé,  de  Munster  (Haut-Rhin) 17  » 

Emile  Quétel,  de  Luxeuil  (Haute-Saône) 17  » 

FRÂnéRiG  DE  GoNiNCK,  du  Havre  (Seine-Infér.)-  •  17  » 

Paul  Pbrrin,  de  La  Bresse  (Vosges) 17  » 

Certificats  de  capacité  de  2*  ordre. 

Paul  Lung,  de  Moussey  (Vosges), 16  » 

Guillaume  Vanzina,  d'Arona  (Italie) 15  » 


Bulletin  de  la  Sociét 


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J^  (<Wr  S»M^  S^MtAtmê. 


BULLETIN 

DE    LA 

SOCIÉTÉ    INDUSTRIELLE 

DE   MULHOUSE 

(Octobre  1873) 


PROGRAUME  DES  PRIX 

proposés  par  la  Société  industrielle  de  Mulhouse  dans  son  assem- 
blée générale  du  28  mai  1873j  pour  être  décernés  en  1874  ' . 


PRIX  EMILE  DOLLFUS. 

Sur  la  généreuse  proposition  de  la  famille  de  M.  Emile  Dollfus, 
qtii  a  offert  d'en  faire  les  frais  pour  honorer  la  mémoire  de  son 
chef,  la  Société  industrielle  décerne  tous  les  dix  ans,  à  partir  de 
1869,  c'est-à-dire  pour  la  seconde  fois  en  1879, 

Une  médaille  d'honneur  et  une  somme  de  5,000  francs  à  l'au- 
teur de  la  découverte,  invention  ou  application,  feiite  dans  les  dix 
années  précédentes,  et  qui,  au  jugement  de  la  Société,  sera  con- 
sidérée comme  ayant  été  la  plus  utile  à  une  des  grandes  indus- 
tries exploitées  dans  le  ci-devant  département  du  Haut-Rhin. 

Si  parmi  les  découvertes,  inventions  ou  applications  présentées 
au  concours,  il  ne  s'en  trouvait  aucune  que  la  Société  regardât 
comme  assez  importante,  le  prix  ne  serait  point  décerné;  mais  il 
pourrait  être  accordé  des  primes  d'encouragement  dont  la  valeur 
serait  proportionnée  au  mérite  desdites  découvertes,  inventions 
ou  applications. 

^  La  plupart  des  questions  portées  dans  ce  programme  ont  déjà  figuré  dans  celui 
de  l'année  dernière.  Si  la  Société  industrielle  les  maintient  au  concours,  c'est 
qu'elles  n'ont  pas  encore  en  de  solutions  satisfaisantes. 

TOMR  XLTH.  OCTOBRE  1873.  30 


—  472  — 

PRIX  DANIEL  DOLLFUS. 

Afin  de  perpétuer  la  mémoire  de  M.  Daniel  Dollfus  fils,  sa 
veuve  a  fait  don  d'une  somme  de  10,000  fr.  à  la  Société  indus- 
trielle, pour  fonder  un  prix  décennal  dans  les  mêmes  conditions 
que  le  précédent,  avec  lequel  il  alternera;  de  manière  qu'une 
médaille  d'honneur  et  une  somme  de  5,000  fr.  pourront  être 
décernées  en  1874. 

Toute  découverte,  invention  ou  appli(*ation  qui  aura  obtenu 
l'un  des  prix  précédents,  sera  par  là  exclue  des  deux  concours  à 
l'avenir. 

PRIX  SALATHÉ. 

Dans  le  but  d'encourager  dans  la  classe  ouvrière  l'esprit  d'éco- 
nomie et  de  favoriser  le  sentiment  de  la  famille,  M.  Salathé, 
ancien  notaire,  a  mis  à  la  disposition  de  la  Société  industrielle 
une  rente  de  fr.  1 ,200. 

Conformément  au  vœu  du  donateur,  cette  somme  sera  divisée 
en  trois  fractions  de  fr,  400  chacune,  et  employée  de  la  manière 
suivante  : 

lo  II  sera  accordé  chaque  année  en  mai,  et  pour  la  première 
fois  en  mai  1874,  une  somme  de  fr.  400  à  trois  ouvriers  de 
fabrique,  Alsaciens,  nés  de  parents  alsaciens,  domiciliés  à  Mul- 
house ou  Domach,  désignés  par  une  Commission  formée  selon 
les  indications  de  l'article  3  ci-après. 

2o  Les  candidats  à  l'un  des  dons  de  fr.  400  ont  à  justifier  des 
conditions  suivantes  : 

à)  Être  mariés; 

b)  Ne  pas  être  âgés  de  plus  de  35  ans  ; 

c)  Avoir  fait  preuve  d'ordre  dans  leur  ménage  ; 

d)  Produire  une  attestation  de  leurs  patrons,  certifiant  qu'ils 
travaillent  depuis  au  moins  trois  années  dans  leur  établissement, 
et  qu'ils  se  sont  distingués  par  leur  travail  et  leur  bonne  conduite; 


—  473  — 

e)  Apporter  la  preuve  qu'ils  possèdent  une  épargne  de  150  à 
200  francs,  ou  qu'ils  ont  dû,  dans  la  dernière  année,  faire  face 
par  leur  travail  à  des  charges  extraordinaires  de  famille  ou  autres, 
ayant  pu  absorber  une  somme  à  peu  près  équivalente  ; 

f)  Ne  pas  posséder  d'immeuble; 

g)  Se  faire  inscrire  avant  le  31  octobre  de  chaque  année  au 
secrétariat  de  la  Société  industrielle  pour  le  concours  de  mai 
suivant  ; 

h)  Enfin  remplir  un  questionnaire  qui  leur  sera  délivré  audit 
secrétariat. 

3**  Une  Commission  est  chargée  de  l'examen  des  titres  des  can- 
didats et  de  la  désignation  des  ayant-droit  aux  primes  à  décerner; 
elle  se  compose  de  onze  membres,  savoir  : 

Le  président  de  la  Société  industrielle. 

Cinq  membres  de  cette  Société  à  désigner  par  elle,  et 

Cinq  contre-maîtres  ou  ouvriers  désignés  successivement  par 
les  établissements  de  Mulhouse  et  Dornach  dans  un  ordre  de 
roulement  alphabétique,  en  veillant,  autant  que  possible,  à  ce  que 
les  principales  industries  de  Mulhouse  soient  représentées  dans 
chaque  Commission. 

Les  fonctions  des  commissaires  durent  trois  ans  ;  ceux  désignés 
par  les  établissements  ne  sont  pas  rééligibles  pour  la  période 
triennale  suivante. 

4**  L'ouvrier  qui  obtient  une  prime  de  fr.  400,  prend,  en  l'accep- 
tant, l'engagement  de  l'employer  à  l'acquisition  d'une  maison; 
cette  maison  devra  être  choisie  de  préférence  aux  Cités  ouvrières 
de  Mulhouse,  en  tant  qu'il  y  en  aura  de  disponibles. 

Il  verse  ces  fr.  400  en  premier  acompte  du  prix  de  vente,  et  y 
ajoute  le  produit  de  ses  premières  épargnes. 

Le  don  de  fr.  400  à  son  profit  ne  devient  définitif,  et  la  passa- 
tion du  contrat  d'acquisition  n'a  lieu  que  six  mois  ou  un  an  après 
l'entrée  en  jouissance,  quand  l'ouvrier  fait  présumer,  par  la  régu- 


—  47i  — 

larité  de  ses  paiements,  son  aptitude  à  continuer  les  versements 
de  nouveaux  termes. 

N.'B.  —  La  Commission  tient  compte  de  circonstances  de 
force  majeure  (maladies  ou  autres)  qui  peuvent  avoir  empêché 
l'ouvrier  de  satisfaire  régulièrement  à  ses  engagements. 

5°  S'il  n'y  avait  pas  de  maisons  disponibles  aux  Cités  ouvrières 
de  Mulhouse,  ou  que  l'ouvrier  primé  préférât  s'établir  ailleurs, 
mais  toujours  à  Mulhouse,  il  aurait  à  indiquer  son  intention  à  la 
Commission,  et  à  prouver  que  des  facilités  à  peu  près  analogues 
à  celles  qui  s'accordent  aux  Cités  ouvrières  lui  sont  données  pour 
la  libération  du  prix  d'acquisition  de  la  maison .  qu'il  compterait 
acheter,  mais  dont  le  prix  maximum  ne  devra  pas  dépasser  de  4 
à  5,000  fr.,  jardinet  compris. 

G""  A  défaut  de  candidats  remplissant  toutes  les  conditions  vou- 
lues et  jugés  dignes  de  la  prime,  la  Commission  pourra  ajourner 
une  ou  plusieurs  primes  à  Tannée  suivante,  en  donnant  le  plus  de 
publicité  possible  à  cette  décision. 

7*"  La  Société  industrielle  se  réserve  de  faire  réviser  les  articles 
précÀlents  par  son  comité  d'utilité  publique,  chaque  fois  que 
l'expérience  lui  démontrera  qu'il  y  a  lieu  d'y  introduire  des  modi- 
fications, tendant  à  les  rapprocher  davantage  du  but  essentiel  que 
se  propose  le  donateur  : 

«  Encourager  l'épargne  chez  l'ouvrier,  en  lui  facilitant  l'accès 
«  de  la  propriété; 

«  Patronner  et  stimuler  le  goût  de  la  propriété,  afin  de  déve- 
«  lopper  l'amour  du  foyer.  » 


1 


-  475  — 


Arts  chimiques. 


I. 


Médaille  de  1'*  classe  pour  la  théorie  de  la  fabrication  du  rouge 
d'Andrinople. 

II. 

Médaille  de  1"  classe  pour  un  travail  théorique  établissant  la 
constitution  chimique  de  la  substance  ou  des  substances  qui 
accompagnent  Talizarine  dans  la  garance,  et  qui  concourent  avec 
cette  matière  colorante  à  la  génération  des  teintes  dites  garancées. 

III. 

Médaille  d'honneur  à  celui  qui  aura  le  premier  fabriqué  et  livré 
aux  fabriques  d'indiennes  d'Alsace  un  produit  artificiel  remplaçant 
la  matière  colorante  de  la  garance  dans  toutes  ses  applications, 
et  en  permettant,  tant  au  point  de  vue  du  prix  qu'à  celui  de  la 
quantité,  l'emploi  industriel. 

IV. 

Médaille  d'honneur  pour  la  préparation  de  laques  de  garance 
foncées,  rouges  ou  violettes. 

V. 

Médaille  d'honneur  pour  une  substance  qui  puisse  servir  d'épais- 
sissant pour  couleurs,  apprêts  ou  parements,  et  qui  remplace, 
avec  une  économie  d'au  moins  25  7o»  toutes  les  substances  em- 
ployées jusqu'ici  à  ces  divers  usages. 

VI. 

Médaille  d'honneur  pour  une  substance  pouvant  remplacer, 
dans  l'industrie  des  toiles  peintes,  Talbumine  sèche  des  œufs,  et 
présentant  une  économie  notable  sur  le  prix  de  l'albumine. 


—  476  — 


VIL 


Médaille  d'honneur  pour  une  albumine  du  sang  décolorée,  et 
ne  se  colorant  pas  par  le  vaporisage. 

VIII. 

Médaille  d'honneur  pour  une  amélioration  importante  dans  le 
blanchiment  de  la  laine  ou  de  la  soie. 

IX, 

Médaille  d'honneur  pour  un  procédé  de  blanchiment  enlevant 
aux  tissus  de  coton  écrus  toutes  les  substances  amylacées  qu'ils 
peuvent  renfermer,  sans  altérer  le  tissu  et  sans  augmentation 
notable  de  dépenses. 

X. 

Médaille  de  1  ™  classe  pour  un  mémoire  sur  l'emploi  des  résines 
dans  le  blanchiment  des  tissus  de  coton. 

XL 

Médaille  de  i  ^^  classe  pour  une  encre  devant  servir  à  marquer 
les  tissus  de  coton  destinés  à  être  teints  en  fonds  unis  rouge  puce 
et  autres  couleurs  foncées.  Celte  encre  doit  encore  rester  appa- 
rente après  avoir  subi  toutes  les  opérations  que  ces  teintures 
exigent. 

XII. 

Médaille  d'honneur  pour  un  mémoire  sur  le  rôle  que  jouent  les 
diverses  espèces  de  coton  dans  le  blanchiment  et  la  coloration 
des  tissus. 

XIIL 

Médaille  de  1  '*  classe  pour  un  bleu  qui  puisse  servir  à lazuragc 
des  laines,  et  résister  à  l'action  du  vaporisage  et  de  la  lumière. 


—  477  — 


XIV. 


Médaille  de  1'*  classe  pour  toute  amélioration  de  produit  chi- 
mique du  côté  de  la  pureté  et  de  la  concentration  :  acides,  alcalis, 
sels,  savons,  matières  colorantes  et  décoctions. 

XV, 

<  Médaille  d'honneur  pour  lune  ou  l'autre  des  couleurs  sui- 
vantes : 

Rouge  métallique  ; 

Vert  métallique  foncé; 

Violet  métallique: 

Grenat  plastique; 

Une  nuance  de  la  série  allant  du  gris-perle  au  bois,  susceptible 
d'être  imprimée  au  rouleau,  avec  l'albumine  pour  épaississant. 

XVI. 

Médaille  d'honneur  pour  un  travail  théorique  et  pratique  sur  le 
carmin  de  cochenille. 

XVII. 

Médaille  d'honneur  pour  un  vert  transparent,  résistant  à  la 
lumière  et  au  savon,  dont  l'éclat,  l'intensité,  l'application  sur  tissus 
de  coton  et  le  prix  en  rendent  l'emploi  possible  en  industrie. 

XVIII. 

Médaille  de  2*  classe  pour  un  travail  sur  cette  question  :  L'in- 
digotine  peut-elle  être  régénérée  de  ses  composés  sulfuriques? 

XIX. 

Médaille  d'honneur  à  c^lui  qui  aura  le  premier  livré  aux  fabri- 
ques d'indiennes  de  l'Alsace  un  produit  artificiel  remplaçant  avec 
avantage  la  matière  colorante  bleue  de  l'indigo. 


—  478  — 

XX. 

Médaille  de  l'""  classe  à  celui  q\^  aura  le  premier  livré  aux 
fabriques  d'indiennes  de  TAlsace  un  produit  artificiel  remplaçant 
avec  avantage  les  dérivés  sulfuriques,  de  Findigo. 

XXI. 

Médaille  de  i'^  classe  pour  ua  nouveau  procédé  de  fixer  par 
l'impression  les  couleurs  d'aniline  d'une  manière  plus  complète 
que  par  l'albumine. 

XXII. 

Médaille  d'honneur  pour  un  noir  d'aniline  soluble  dans  un 
véhicule  quelconque,  pouvant  servir  en  teinture,  et  résistant  à 
Faction  de  la  lumière  et  du  savon  autant  que  le  noir  d'aniline 
actuel. 

XXIII. 

Médaille  de  1*^*  classe  pour  un  nouveau  noir  vapeur,  ayant  la 
même  intensité  et  la  même  solidité  que  le  noir  d'aniline,  n'afiEaû- 
blissant  pas  le  tissu  et  supportant  le  contact  de  toutes  les  autres 
couleurs,  notamment  celles  à  l'albumine,  sans  nuire  lui-même 
aux  nuances  auxquelles  on  l'associera. 

XXIV. 

Médaille  d'honneur  pour  un  mémoire  sur  la  composition,  du 
noir  d'aniline. 

XXV. 

Médaille  d'honneur  pour  un  rouge  écarlate  susceptible  d'appli- 
cations pareilles  à  celles  des  couleurs  d'aniline,  qui  ne  soit  pas 
plus  fugace  que  celles-ci  et  pas  plus  cher  qu'un  ponceau  coche- 
nille. 


—  479  — 

XXVfc 

Médaille  d'txoxineur  pour  toute  reproductiou  sur  ua  alcatoïde 
artificiel  ou  naturel,  des  réactions  qui,  avec  Taniline,  la  toluidine, 
la  naphtylamine,  donnent  le  rouge,  le  bleu,  le  vert  et  le  noir.  Le 
travail  devra  êtrç  accoI^pagné  d'échantillons  et  recevra  sa  récom- 
pense alors  même  qu'il  serait  industriellement  inapplicable. 

XXVII. 

Médaille  d'honneur  pour  un.  ipoyen  d'augmenter  la  solidité  des 
matières  colorantes  artificielles. 

XXVIII. 

Médaille  de  l*^'  classe  pour  un  moyen  sûr  et  pratique  d'amener 
le  noir  d'aniline,  immédiatement  après  l'impression,  au  maximum 
d'oxydation  sans  avoir  recours  à  Taérage  et  sans  altérer  le  tissu, 
ni  attaquer  les  métaux  servant  à  l'impression. 

XXIX. 

Médaille  d'honneur  pour  l'introduction  dans  l'industrie  des  toiles 
peintes  d'une  nouvelle  couleur  qui  se  développe  et  se  fixe  dans 
des  conditions  analogues  à  celles  dans  lesquelles  se  produit  le 
noir  d'aniline;  qui  soit  aussi  solide  à  Tair  et  à  la  lumière,  et  qui 
résiste  à  l'action  du  savon,  des  alcalis  et  des  acides. 

XXX. 

Médaille  d'honneur  pour  un  alliage  métallique  ou  une  autre 
substance  propre  à  servir  pour  racles  de  rouleaux,  et  qui  réunisse 
à  r^asticité  et  à  la  dureté  de  l'acier  la  propriété  de  ne  donner 
lieu  à  aucune  action  chimique  en  présence  des  couleurs  acides, 
ou  changées  de  certains  sels  métalliques. 

XXXI'. 

Médaille  d'honneur  ou  de  i'^  classe  pour  une  amélioration 
notable  faite  dans  la  gravure  des  rouleaux. 


—  480  — 

XXXII. 

Médaille  d'honneur  de  1  '*  ou  de  2*  classe  (selon  le  mérite  res- 
pectif des  ouvrages),  pour  les  meilleurs  manuels  pratiques  sur 
l'un  ou  l'autre  des  sujets  suivants  : 

4**  Gravure  des  rouleaux  servant  à  l'impression; 

2**  Gravure  des  planches  servant  à  l'impression  ; 

3°  Blanchiment  des  tissus  de  coton,  laine,  laine  et  coton,  soie, 
chanvre  et  lin. 

XXXIII. 

Médaille  de  1'*  classe  pour  un  mémoire  sur  cette  question  : 
Quels  sont  les  degrés  d'humidité  et  de  chaleur  auxquels  la  décom- 
position des  mordants  s'opère  le  plus  rapidement  et  le  plus  avan- 
tageusement? 

XXXIV. 

Médaille  d'honneur  pour  une  nouvelle  machine  à  rouleaux  per- 
mettant d'imprimer  au  moins  huit  couleurs  à  la  fois,  et  offrant 
des  avantages  sur  celles  employées  jusqu'à  ce  jour. 

XXXV. 

Médaille  d'honneur  pour  l'introduction  ou  la  fabrication  en 
Alsace  de  cylindres  en  fer  fondu,  recouverts  de  cuivre  par  la  gal- 
vanoplastie, et  servant  à  l'impression  des  indiennes. 

XXXVI. 

Médaille  d'honneur  pour  une  série  de  nouvelles  couleurs  à 

bases  métalliques,  inaltérables  à  l'action  de  l'air  et  de  la  lumière. 

Ces  couleurs,  destinées  surtout  à  faire  des  unis,  devront  être 

fixées  autrement  que  par  l'albumine,  et  pouvoir  supporter  des 

savonnages. 

XXXVII. 

Médaille  de  1*^*  classe  pour  le  meilleur  système  de  cuves  de 
teinture  et  de  savonnage. 


—  481  — 

XXXVIIL 

Médaille  d'honneur,  de  4"  ou  de  ^'^  classe,  pour  la  découverte 
ou  l'introduction  d'un  procédé  utile  à  la  fabrication  des  toiles 
peintes  ou  des  produits  chimiques. 

XXXIX. 

Médaille  de  1'*  classe  pour  un  procédé  permettant  de  régénérer 
le  soufre  contenu  dans  l'acide  sulfhydricpie. 

XL. 

Médaille  de  1"  classe  pour  un  appareil  transmettant  à  distance 
les  indications  thermométriques. 

XLI. 

Médaille  de  1^  classe  pour  un  appareil  réglant  automatique- 
ment la  température  et  l'état  hygrométrique  de  l'air  dans  les 
étendages  des  fabriques  d'indiennes. 

XLIL 

Médaille  d'honneur  pour  un  mode  nouveau  de  traitement  des 
différentes  espèces  d'huiles  propres  au  graissage  des  machines. 

XLiir. 

Médaille  de  1'®  classe  à  l'auteur  d'un  mémoire  traitant  de  Tin- 
flammabilité  comparée  des  huiles  animales,  végétales  et  miné- 
rales qui  servent  dans  les  ateliers  au  graissage  des  machines. 

XLIV. 

Médaille  d'honneur  à  l'auteur  d'un  mémoire  indiquant  un  pro- 
cédé qui  permette  de  rendre  les  huiles  minérales  moins  inflam- 
mables, tout  en  leur  conservant  leurs  qualités  lubrifiantes  comme 
huiles  à  graisser. 

*  Ce  prix  et  le  suivant  sont  proposés  par  le  comité  de  commerce. 


—  48^2  — 

XiV. 

Médaille  d'honneur  pour  la  production  de  Facide  carminique 
par  synthèse. 

XLVI. 

Médaille  d'honneur  pour  l'introduction  dans  l'industrie  de 
l'orcéine  synthétique. 

XLVII. 

Médaille  d'honneur  pour  la  prépararion  du  vermillon  sur  tissus 
de  coton. 

XLVIII. 

• 

Médaille  d'honneur  pour  un  bleu  analogue  au  bleu  d'outremer 
comme  nuance  et  solidité,  fixé  sur  tissus  de  coton  par  un  procédé 
chimique  sans  l'aide  de  l'albumine  ou  d'un  autre  épaississant  pro- 
duisant l'adhésion  par  coagulation. 

XLIX. 

Médaille  d'honneur  pour  une  méthode  pratique  d'extraire  de  la 
garance  la.  matière  colorante  rouge  orangée,  et  dont  le  prix  per- 
mette l'emploi  de  ce  produit  dans  l'impression  des  tissus  de 

coton. 

L. 

Médaille  de  2*  classe  pour  celui  qui  aura  le  premier  livré  aux 
fabriques  d'indiennes  d'Alsace  une  terre  de  pipe  naturelle  ou 
fabriquée  artificiellement,  en  poudre  impalpable,  pouvant  servir 
d'épaississant  pour  les  couleurs  destinées  à  l'impression  au  rou- 
leau, et  entièrement  débarrassée  des  corps  durs  et  sablonneux 
qui  l'accompagnent  presque  toujours. 

Ll. 

Médaille  de  1™  classe  pour  le  meilleur  système  de  cuves  servant 
à  teindre  les  tissus  au  large. 


48JI  — 


Arts  mécaniques. 

I. 

Médaille  d*honneur  pour  un  mémoire  sur  la  filature  de  coton, 
n°'  80  à  200  métriques. 

IL 

Médaille  d'argent  de  4'^  classe  pour  un  mémoire  sur  la  filature 
de  laine  peignée,  d'après  les  meilleurs  systèmes  connus  aujour- 
d'hui. Ce  mémoire  devra  être  accompagné  de  plans  détaillés  et  de 
la  description  de  toutes  les  machines  composant  rassortiment  de 
cette  filature. 

III. 

Médaille  d'honneur  pour  l'invention  et  l'application  en  Alsace 
avec  avantage  sur  les  procédés  connus,  d  une  machine  ou  d'une 
série  de  machines,  disposant  toute  espèce  de  coton  longue  soie, 
d'une  manière  plus  convenable  qu'avec  les  procédés  actuels,  pour 
être  soumis  à  l'action  du  peignage. 

IV. 

Médaille  d'honneur  pour  l'invention  et  l'application  en  Alsace 
avec  avantage  sur  les  procédés  connus,  d'une  machine  ou  d'une 
série  de  machines  propres  à  ouvrir  et  à  nettoyer  toute  espèce  de 
coton  courte  soie,  de  manière  à  le  disposer  convenablement  pour 
être  soumis  à  l'action  des  cardes,  des  épurateurs,  des  peigneuses, 
s'il  en  existe  pour  les  courtes  soies  à  l'époque  de  l'invention,  ou 
de  toutes  autres  machines  préparatoires  analogues. 

V. 

Médaille  d'honneur  pour  l'invention  et  l'application  en  Alsace 
avec  avantage  sur  les  procédés  connus,  d'une  peigneuse  ou  d'une 
série  de  machines  peigneuses,  pour  le  coton  courte  soie  employé 


—  484  - 

à  la  filature  des  numéros  ordinaires,  et  remplaçant  avec  avantage 
également  le  cardage  ou  Tun  des  deux  cardages,  et  même,  s'il 
est  possible,  en  grande  partie,  le  battage  et  épluchage,  ou  net- 
toyage du  coton  ;  comme  le  font  aujourd'hui  les  peigneuses  Heil- 
mann  et  Hùbner  pour  les  cotons  longue  soie  et  les  filés  fins. 

VL 

Médaille  de  1"*'  classe  pour  un  mode  d'emballage  des  filés  en 
bobines  ou  canettes,  plus  économique  que  celui  actuellement 
employé. 

VII. 

Médaille  d'honneur  pour  un  travail  sur  la  force  motrice  néces- 
saire pour  mettre  en  mouvement  l'ensemble  des  machines  et  la 
transmission  des  filatures  de  coton  de  divers  systèmes. 

VIII. 

Médaille  de  1'^  classe  pour  un  moyen  simple  et  pratique  de 
dégager  le  coton  des  peignes  cylindriques  des  peigneuses  Heil- 
mann  et  Hûbner. 

IX. 

Médaille  d'honneur  et  500  fr.  pour  une  théorie  complète  et 
raisonnée  de  la  carde  et  pour  une  description  des  différents 
genres  de  cardes. 

X. 

Médaille  d'honneur  ou  de  1"  classe  pour  un  mémoire  complet 
sur  la  filature  des  cotons  de  l'Inde. 


TISSAGE. 

XI. 

Médaille  de  1"  classe  pour  la  fabrication  et  la  vente  de  nou- 
veaux tissus  dans  le  département. 


i 


—  485  — 


XII. 


Médaille  d'honneur  pour  Tencollage  des  filés  fins  au  dessus  du 
numéro  70,  sur  la  Sizing-machine. 

XIII. 

Médaille  d'honneur  pour  une  amélioration  importante  apportée 
au  métier  à  tisser,  telles  que  :  casse-chaîne  sous  la  forme  d'un 
appareil  simple,  ne  gênant  pas  l'ouvrier  dans  son  travail,  et  arrê- 
tant le  métier  chaque  fois  qu'un  fil  de  chadne  se  casse;  tissage 
simultané  de  deux  pièces  sur  un  métier;  rentrage  pendant  la 
marche  des  fils  de  chaîne  cassés;  changement  de  navette  pendant 
la  marche,  sans  arrêt  ni  défaut  dans  le  tissu;  perfectionnement 
notable  apporté  à  la  disposition  des  templets  et  harnais,  etc. 


MOTEURS  ET  GÉNÉRATEURS  DE  VAPEUR. 

XIV. 

Médaille  d'honneur  pour  celui  qui,  le  premier,  aura  fait  fonc- 
tionner dans  le  département  du  Haut-Rhin  une  machine  à  vapeur 
d'un  système  nouveau,  ne  consommant  que  9  kilogrammes  de 
vapeur  par  force  de  cheval  et  par  heure,  la  force  motrice  étant 
mesurée  au  frein  sur  l'arbre  du  volant. 

XV. 

Médaille  d'honneur  et  une  somme  de  500  fr.  pour  un  moyen 
nouveau  de  déterminer  la  quantité  d'eau  entradnée  par  la  vapeur 
hors  des  chaudières  à  vapeur. 

XVI. 

Médaille  d'honneur  pour  une  amélioration  nouvelle  dans  la 
construction  ou  la  disposition  des  chaudières  à  vapeur  du  type  à 
bouilleurs. 


—  486  — 

xvn. 

Médaille  d'honneur  à  décerner  au  constructeur  qui,  le  premier, 
aura  construit  et  installé  dans  le  département  du  Haut-Rhin  des 
chaudières  fixes  s'écartant  du  type  à  bouilleurs,  et  dont  le  rende- 
ment atteigne  75  7o  de  la  chaleur  totale  de  combustion  des 
houilles  brûlées  sur  leurs  grilles. 

XVIII. 

Six  médailles  d'argent  et  cinq  sommes  de  100,  50,  25,  25  et 
25  fr.  à  décerner  aux  plus  habiles  chauffeurs  de  chaudières  à 
vapeur  de  machines  fixes. 

XIX. 

Médaille  d'honneur  et  une  somme  de  1,000  fr.  pour  un  mé- 
moire basé  sur  un  nombre  suffisant  d'expériences,  dont  le  détail 
devra  accompagner  le  mémoire,  sur  le  rapport  qui  existe  pour  les 
divers  types  de  machines  à  vapeur  entre  la  force  motrice  dispo- 
nible sur  le  piston,  constatée  au  moyen  de  l'indicateur  de  Watt, 
et  celle  utilisable  sur  l'arbre  du  volant. 

XX. 

Médaille  de  l""*  classe  pour  un  appareil  indicateur-totalisateur 
de  Watt. 

XXI. 

Médaille  d'honneur  et  une  somme  de  500  fr.  pour  un  mémoire 
accompagné  d'un  nombre  suffisant  d'expériences  sur  les  dimen- 
sions à  adopter  pour  les  cheminées  des  chaudières  à  vapeur. 

XXII. 

Médaille  d'honneur  pour  un  nouveau  système  de  chaufiage 
économique  des  chaudières  à  vapeur,  fondé  sur  le  principe  de  la 
transformation  préalable  des  combustibles  en  gaz,  et  permettant 
au  besoin  de  recueillir  les  produits  de  la  distillation  de  la  houille. 


j 


487  — 


CONSTRUCTION  DE  BATIMENTS. 

XXIII. 

Médaille  d'honneur  et  une  somme  de  500  fr,  pour  le  meiUeur 
mémoire  sur  les  dispositions  les  plus  convenables  à  adopter  pour 
la  construction  des  bâtiments  et  les  machines  d'une  filature  de 
coton,  ou  d'un  tissage  mécanicpi^. 

XXIV. 

Médaille  d'honneur  pour  la  fabrication  et  la  vente,  dans  le 
département  du  Haut-Rhin,  de  briques  moins  chères  que  celles 
en  usage  aujourd'hui. 

XXV. 

Médaille  d'honneur  à  laquelle  sera  jointe  une  somme  de 
4,000  fr.  pour  le  meilleur  projet  de  maisons  d'ouvriers. 


AGGJDBNTS  DE  MACHINES. 
XXVI. 

Médaille  d'honneur  à  l'établissement  industriel  du  Haut-Rhin 
quî,  à  poAdiitioBS .  égales,  aura  le  plus  complètement  appliqué  à 
l'ensemble  d^  ses  machines  les  dispositions  nécessaires  pour  éviter 
les  accidents,  ou  aux  constructeurs  qui  aurooH  provoqué  l'appli* 
cation  en  grand  de  ces  dispositipjQS  ou  appareils. 

XXVII. 

Médaille  d'honneur  pour  l'inveotion  et  l'application,  dans  un 
établissement  du  Haut-Rhin,  d'un  appareil,  ou  d'une  di^sition 
non  encore  employée  dans  le  d^artement,  et  propre  à  éviter 
pour  les  ouvriers  les  accidents  causés  par  les  machines  ou  trans* 
missions  de  laouvemeiit. 

TOME  XLm.  OOTOBBB  1873.  31 


~  488  — 


XXVIII. 


Prix  spécialement  institué  en  vue  de  venir  en  aide  à  l'inspec- 
tion des  manufactures  dans  le  but  qu'elle  se  propose. 


PRIX  DIVERS. 

XXIX. 

MédaUle  de  1  '^^  classe  et  une  somme  de  1 ,000  fr.  pour  de  nou- 
velles recherches,  théoriques  et  pratiques,  sur  le  mouvement  et  le 
refroidissement  de  la  vapeur  d'eau  dans  les  grandes  conduites. 

XXX. 

Médaille  d'honneur  et  une  somme  de  500  fr.  pour  un  mémoire 
complet  sur  les  transmissions  de  mouvement. 

XXXI. 

Médaille  d'honneur  pour  un  mode  nouveau  de  traitement  des 
différentes  espèces  d'huiles  propres  au  graissage  des  machines. 

xxxu. 

Médaille  de  l'*  classe  et  une  somme  de  500  fr.  pour  un  mé- 
moire sur  le  chauffage  à  la  vapeur  des  ateliers,  et  en  particulier 
des  ateliers  de  filature. 

XXXIII. 

MédaUle  d'honneur  pour  l'exécution  d'un  projet  complet  de 
retenue  d'eau,  au  moyen  de  digues  ou  barrages,  appliqué  à  lun 
des  cours  d'eau  du  département  du  Haut-Rhin,  et  susceptible 
d'atteindre  le  double  but  de  contribuer  à  prévenir  les  déborde- 
ments, et  de  former,  pour  les  temps  de  sécheresse,  une  réserve 
d'eau  dont  pourraient  profiter  l'agriculture  et  l'industrie. 


—  489  — 

xxxrv. 

Médaille  d'honneur  pour  l'invention  et  l'application  d'un  nouvel 
appareil  compteur  à  eau,  applicable  aux  générateurs  à  vapeur. 

XXXV. 

Médaille  d'honneur  pour  un  mémoire  sur  la  force  motrice 
nécessaire  pour  mettre  en  mouvement  les  diverses  machines 
d'une  filature  ou  d'un  tissage  mécanique.  Ce  travail  devra  être  basé 
sur  des  expériences  dynamométriques  directes. 

XXXVI. 

Deux  médailles  d'honneur,  deux  médailles  de  i'*  classe  et  deux 
médaiUes  de  2®  classe  (selon  le  mérite  respectif  des  ouvrages), 
pour  les  meilleurs  mémoires,  sous  forme  de  traités  pratiques, 
résumés  ou  manuels,  s'appliquant  à  l'une  ou  l'autre  des  indus- 
tries ci-après,  et  destinés  principalement  à  être  mis  entre  les 
mains  des  chefs  d'atelier,  contre-maîtres  ou  ouvriers  : 

Filature  de  coton  (l'on  pourra  traiter  au  besoin  l'une  ou  l'autre 
seulement  des  principales  opérations  de  cette  industrie,  telles,  par 
exemple,  que  le  battage  et  épluchage,  les  opérations  de  la  carderie, 
le  filage  proprement  dit). 

Filature  de  laine  peignée  (avec  les  mêmes  observations  que 
ci-dessus  en  ce  qui  concerne  les  opérations  du  peignage,  de  l'éti- 
rage, du  filage,  etc). 

Filature  de  laine  cardée. 

Filature  de  la  bourre  de  soie. 

Tissage  du  coton  (au  besoin  seulement  le  bobinage  et  ourdis- 
sage, le  parage  ou  le  tissage  proprement  dit,  etc.). 

Retordage  du  coton,  de  la  laine  ou  de  la  soie. 

Fabrication  du  papier. 

Construction  des  machines. 

Pour  ces  diverses  industries,  on  pourrait  aussi  traiter  seulement 


—  490  — 

l'une  ou  Tautre  des  parties  suivantes  :  montage  des  machines, 
graissage  en  général,  éclairage  des  ateliers,  chauffage,  transmis- 
sions de  mouvements,  précautions  contre  les  accidents  dus  aux 
machines,  conduite  de  machines  à  vapeur  et  chaudières  (Guide 
du  chauffeur). 

XXXVIL 

Médaille  d'honneur  pour  une  nouvelle  machine  à  imprimer  à 
rouleaux,  permettant  d'imprimer  au  moins  huit  couleurs  à  la  fois, 
et  offrant  des  avsmtages  sur  celles  employées  jusqu'à  ce  jour. 

XXXVIII. 

Médaille  de  1"^  classe  pour  un  alliage  métallique  ou  une  autre 
substance  pouvant  remplacer  avantageusement,  dans  toutes  les 
circonstances,  le  bronze  employé  dans  la  construction  des  ma- 
chines, pour  coussinets  d'arbres  de  transmission  ou  pièces  de 
machines,  collets  de  broches  de  machines  de  filature,  etc.,  etc. 

XXXDL 

Médaille  d'honneur  pour  le  premier  boulanger  qui  aura,  dans 
le  département  du  Haut-Rhin,  livré  à  la  consommation  une  quan- 
tité de  40,000  kilogrammes  de  pain  cuit  à  la  houille. 

XL. 

Médaille  de  l'""  classe  pour  im  procédé  ou  appareil  nouveau 
destiné  à  donner  à  l'air  des  salles  de  filature  et  de  tissage  le 
degré  d'humidité  nécessaire  pour  rendre  le  travail  facile. 

XU. 

Médaille  de  i  '^  classe  pour  un  perfectionnement  important  des 
organes  de  transmission  par  câbles  métalliques. 

XLII. 
Médaille  d'honneur  pour  l'invention  et  l'application  d'un  pyro- 


—  491  — 

mètre  destiné  à  évaluer  la  température  des  produits  gazeux  de  la 
combustion  de  la  houille  sous  le»  ehaudiëres  à  vapeur. 

XLIU. 

Médaille  de  i'^  classe  pour  divers  perfectionnements  à  apporter 
aux  essoreuses. 

XLIV. 

Médaille  de  1'^  classe  pour  un  perfectionnement  dans  la  dispo- 
sition des  puits  d'alimentation,  ou  dans  l'organisation  des  pompes, 
donnant  comme  rendement  de  meilleurs  résultat  que  ceux  obtenus 
jusqu'ici. 

XLV. 

Médaille  de  1'®  classe  et  une  somme  de  500  fr.  pour  im  mé- 
moire raisonné  sur  les  conditions  d'établissement  des  puits  à 
Mulhouse  et  dans  les  environs. 

XLVI. 

Médaille  d'honneur  pour  une  pompe  rotative  aspirante  et  fou- 
lante, dont  le  rendement  sera  égal  à  celui  des  meilleures  pompes 
à  piston,  en  usage  dans  le  département  du  Haut-Rhin,  la  colonne 
élévatoire  étant  d'au  moins  huit  mètres,  et  dont  le  prix,  à  quan- 
tités égales  d'eau  élevée,  sera  moindre  de  moitié. 

XLVII. 

Médaille  d'honneur  pour  un  moteur  à  gaz  présentant  des  avan- 
tages sur  ceux  qui  ont  été  expérimentés  jusqu'ici  à  Mulhouse. 

XLVIIL 

Médaille  de  1"  classe  pour  l'application  à  Mulhouse  d'un  che- 
min de  fer  du  système  dit  américain  pour  chevaux,  destiné  au 
transport  des  marchandises  et  surtout  de  la  houille,  et  fonction- 
nant sur  les  routes  ordinaires. 


—  402  — 


XLIX. 


Médaille  de  1"  classe  pour  la  première  application  à  Mulhouse 
d'un  moyen  de  transport  destiné  spécialement  à  de  faibles  par- 
cours, et  pouvant  faciliter  les  services  dans  Tintérieur  d'une 
grande  usine. 

L. 

Médaille  de  1"^  classe  pour  l'invention  ou  l'application  dans  le 
Haut-Rhin  d'un  appareil  compteur  de  tours  ou  de  coups,  appli- 
cable aux  moteurs,  transmissions,  ainsi  qu'aux  pompes,  etc.,  et 
dont  le  prix  ne  dépasserait  pas  20  francs  environ. 

LI. 

Médaille  de  1"*  classe  pour  un  nouveau  compteur  spécialement 
destiné  aux  broches  des  métiers  à  filer,  et  pouvant  enregistrer 
jusqu'à  40,000  tours  par  minute. 

LU. 

Médaille  d'honneur  pour  un  nouveau  bec  pour  le  gaz  à  la 
houille,  utilisant  plus  complètement  que  les  becs  connus  la 
lumière  produite  par  la  combustion,  tout  en  restant  dans  de 
bonnes  conditions  de  prix  et  de  simplicité,  et  reposant  sur  un 
principe  nouveau. 

LUI. 

Médaille  d'honneur  pour  un  moyen  automatique  simple  de 
régler  l'admission  de  la  vapeur  dans  les  cuves  de  blanchiment  ou 
de  teinture,  de  telle  sorte  que  la  consommation  de  vapeur  corres- 
ponde toujours  au  résultat  que  l'on  veut  atteindre. 

LIV. 

Médaille  d'honneur  pour  un  travail  déterminant  les  proportions 
les  plus  rationnelles  à  adopter  pour  les  pièces  frottantes  des 


—  493  — 

organes  de  transmissions,  telles  que  :  tourillons,  pivots,  dents 
d'engrenage,  etc.,  dans  les  conditions  habituelles  de  graissage. 

LV. 

Médaille  d'honneur  pour  l'introduction  et  l'emploi  dans  l'indus- 
trie du  Haut-Rhin  d'une  machine  ou  d'un  appareil  mécanique 
dont  le  travail  ait  pour  résultat  une  économie  notable  de  main- 
d'œuvre  dépassant  les  frais  qui  résulteraient  de  son  entretien  et 
de  son  amortissement. 

LVI. 

Médaille  d'honneur  pour  Tinstallation  dans  un  grand  bâtiment 
industriel  en  exploitation  dans  le  Haut-Rhin,  en  rez-de-chaussée 
ou  à  étages,  d'un  système  de  ventilation,  utilisant  l'air  frais  des 
nuits  ou  de  locaux  souterrains,  permettant  de  maintenir  l'air 
intérieur  à  une  température  de  5  degrés  centigrades  au  moins, 
au-dessous  de  la  température  moyenne  extérieure  pendant  les 
plus  fortes  chaleurs  de  l'été,  et  cela  sans  nuire  aux  bonnes  con- 
ditions de  marche  de  rétablissement 

LVH. 

Médaille  d'honneur  pour  l'installation  dans  le  Haut-Rhin  d'un 
appareil  mécanique  réfrigérant,  permettant  de  maintenir,  sans 
trop  de  frais,  un  local  industriel  renfermant  des  machines  chauf- 
fées par  la  vapeur  ou  par  le  gaz,  à  une  température  maxima  de 
30  degrés  centigrades,  pendant  les  plus  fortes  chaleurs  de  l'été, 
sans  nuire  aux  bonnes  conditions  de  marche  des  machines. 


Histoire  naturelle  et  agriculture. 

I. 

Médaille  de  1'®  ou  de  2*  classe  pour  une  description  géognos- 
tique  ou  minéralogique  d'une  partie  du  département. 


—  494  — 

IL 

Médaille  de  1"  ou  de  2*  classe  pour  le  catalogue  raisonné  des 
plantes  des  arrondissements  de  Mulhouse  ou  de  Belfort,  ou  seu- 
lement d  un  ou  plusieurs  cantons  de  ces  arrondissements. 

m. 

Médaille  de  !'•  classe  pour  un  travail  sur  la  Pauné  de  l'Alsace. 

IV. 

MédaiUe  de  1"  ou  de  2*  clasee  pour  un  travail  sur  les  crypto- 
games cellulaires  du  Haut-Rhin. 

V. 

Une  médaille  de  i"'  ou  de  2®  classe  pour  une  étude  sur  la  nappe 
d'eau  souterraine  de  la  plaine  du  Sundgau,  et  particulièrement  de 
l'arrondissement  de  Mulhouse. 


Prix  du  comité  de  commerce. 

I. 

Médaille  d'honneur  à  décimer  à  l'auteur  du  ïfteilleur  mémoire 
traitant  des  différents  emplois  de  l'alcool  dans  les  arts  industriels, 
et  indicpiant  un  moyen  nouveau  et  pratique  de  dénatiirer  ce 
liquide.  Le  procédé  indiqué  devra  concilier  les  intérêts  de  Tindus* 
trie  avec  les  exigences  du  fisc. 

Médaille  d'honneur  à  décerner  à  une  maison  de  commerce 
établie  en  Chine,  au  Japon,  en  Australie,  ou  dans  les  Indes 
anglaises,  qui,  la  première,  pourra  prouver  qu'elle  a  vendu  en 
une  année  pour  au  moins  cent  mille  francs  de  produits  provenant 
de  l'industrie  du  Haut-Rhin,  et  cela  à  un  prix  rémunérateur  qui 
permette  de  continuer  le  môme  genre  d'affaires. 


j 


405  - 


IIL 


îléàaàiSe  d'honnâur  pour  un  mémoire  donnant  l'historique  des 
étaUisseme&ts  coimnerçants  fondés  par  les  Anglais  en  Chine  et 
aa  Japon^  depnis  la  cottcluâîon  des  derniers  traités  de  commerce 
de  ees  pays  avec  les  étrangers. 

IV. 

Médaille  de  1"  classe  au  cultivateur  ou  propriétaire  qui,  s'oc- 
cupant  en  Alsace  de  l'élève  des  moutons,  aura,  par  des  croise- 
ments avec  la  race  de  Champagne  on  autre  race  française  ana- 
logue,  perfectionné  la  race  des  moutoDs  du  pays  sous  le  rapport 
de  la  finesse  et  de  la  régularité  de  la  laine,  et  cela  sur  un  trou* 
peau  d'au  moins  500  têtes  nées  dans  les  bergeries  d'Alsace. 

V. 

Médaille  de  i'*  classe  pour  un  moyen  sâr  et  pratique  de  rem^ 
placer  la  tounrore  des  rouleaux  en  cuivre  ou  en  bronze,  gravés 
pour  l'impression,  de  manière  à  conserver  leur  ancienne  circon- 
férence, sans  nuire  à  la  qualité  du  métal  lors  de  l'application 
d'une  gravure  nouvelle. 

VI. 

Médaille  de  i'*  classe  pour  des  recherches  faites  en  Chine  ou 
au  Japon,  dans  le  but  de  retirer  de  ces  pays  des  matières  pre- 
mières permettant  de  réaliser  une  économie  d'au  moins  207© 
dans  la  préparation  de  certains  produits  chimiques,  tels  que  : 
acide  tartrique,  acide  citrique,  borax  ou  acide  borique,  etc.,  etc. 

VU. 

Médaille  d'honneur  à  décerner  à  des  agents  consulaires  qui, 
par  des  renseignements  fournis  à  la  Société  industrielle,  auraient 
contribué  ou  contribueraient  à  établir  des  relations  commerciales 
nouvelles  entre  l'Alsace  et  les  pays  où  ils  sont  accrédités. 


—  496  — 


VIII. 


Une  médaille  d'honneur  à  accorder  au  planteur  d'Algérie  qui 
prouvera  qu'il  a  le  premier  fourni,  pendant  une  période  de  trois 
années  consécutives,  à  une  ou  plusieurs  filatures  alsaciennes,  des 
cotons  de  sa  production  d'une  qualité  suivie,  et  approchant  autant 
que  possible,  pour  la  longueur,  la  force,  la  finesse  et  le  brillant, 
des  sortes  moyennes  de  Géorgie  long. 

IX. 

Médaille  d'honneur  à  l'auteur  d'un  mémoire  indiquant  d'une 
manière  satisfaisante  l'influence  que  la  production  rapidement 
croissante  de  la  laine  a  déjà  exercée  et  devra  continuer  d'exercer 
sur  l'industrie  cotonnière.  Indiquer  dans  ce  mémoire  dans  quelles 
proportions  la  production  de  la  laine,  surtout  de  celle  de  TAustra- 
lie,  a  augmenté  dans  les  dix  dernières  années;  décrire  les  étoffes 
légères  fabriquées  en  laine  pure,  ou  en  laine,  mélangée  avec  soie, 
fil  ou  coton  ;  en  indiquer  approximativement  la  quantité  produite 
en  France,  en  Angleterre  et  en  Allemagne,  et  leurs  prix  de  vente 
sur  les  principaux  marchés  de  l'Europe» 

X*. 

Médaille  d'honneur  et  une  somme  de  3,000  francs  à  Fauteur 
d'un  mémoire  traitant,  sous  le  point  de  vue  financier  et  pratique, 
la  question  de  l'établissement,  par  actions,  d'un  canal  qui  aurait 
sa  prise  d'eau  dans  le  Rhin,  du  côté  d'Huningue,  par  exemple,  et 
qui  descendrait  vers  Strasbourg,  en  parcourant  les  départements 
du  Haut  et  du  Bas-Rhin. 

XI. 

Médaille  de  1"  classe  à  une  personne  ou  à  une  société  qui  aura 
introduit  et  pratiqué  la  culture  de  la  garance  en  Algérie. 

'  Fondé  par  M.  Georges  Steinbach. 


—  497  — 


xn. 


Médaille  de  l"'  classe  pour  le  meilleur  travail  sur  Tulilité  pour 
le  commerce  et  l'industrie  de  l'Alsace  d'un  réseau  bien  complet 
de  transports  par  eau. 


Prix  du  comité  d'histoire  et  de  statistique. 

I. 

Médaille  d'honneur  de  i'^  ou  de  2*  classe,  selon  le  mérite  du 
travail  présenté  pour  :* 

L'histoire  complète  d'une  des  branches  principales  de  l'industrie 
du  Haut-Rhin,  telles  que  la  filature  et  le  tissage  du  coton  ou  de 
la  laine,  l'impression  des  étoffes  de  coton  ou  de  laine,  la  construc- 
tion des  machines,  etc. 

II. 

La  biographie  complète  d'un  ou  de  plusieurs  des  principaux 
inventeurs  ou  promoteurs  des  grandes  industries  du  Haut-Rhin. 

HL 

Des  recherches  statistiques  sur  la  population  ouvrière  de  Mul- 
house, son  histoire,  sa  condition  et  les  moyens  de  l'améliorer. 

IV. 

Déterminer,  ài'aide  de  renseignements  incontestables,  les  varia- 
tions que  le  prix  de  la  journée  de  travail  a  éprouvées  depuis  un 
siècle  dans  le  département  du  Haut-Rhin.  Mettre  en  regard  le 
prix  de  l'hectolitre  de  blé,  ainsi  que  celui  des  objets  de  première 
nécessité  pendant  la  même  période. 


^  Les  aateurs  pourront  traiter  une  partie  seulement  de  chaque  question,  ou 
même  fournir  simplement  des  documents  utiles  à  une  histoire  future. 


406 


V. 


Une  canrte  du  départeina:it  du  Haut-Rhin  à  l'époque  gailo- 
rootaine. 

Indiquer  les  routes,  ainsi  que  les  fragments  de  routes  romaines; 
les  villes,  les  castra;  les  murailles  sur  les  crêtes  des  Vosges;  les 
colonnes  itinéraires;  les  tumuli  celtiques  ou  gallo-romains;  les 
emplacements  où  l'on  a  trouvé  des  armes,  des  monnaies,  des 
briques  ou  tuiles,  ou  autres  objets  importants  appartenant  à 
l'époque  gallo-romaine. 

VI. 

Une  carte  des  seigneuries  féodales  existant  dans  la  hante  Alsace 
au  commencement  du  XVII*  siècle. 

VIL 

Une  carte  des  établissements  industriels  du  départ^nent  ds 
Haut-Rhin  en  1789  et  en  1870. 

Distinguer  par  des  marques  et  des  couleurs  particulières  les 
différentes  branches  d'industrie  établies  dans  le  département  du 
Haut-Rhin,  et  leur  rayon  respectif. 

Les  cartes  ci-dessus  spécifiées  devront  être  exécutées  sur 
l'échelle  de  la  «  Carte  du  département  du  Bas-Rhin,  indiquant 
le  tracé  des  voies  romaines,  etc.,  par  M.  le  colonel  de  Morlel.  » 
(Voir  la  l^''  livraison  du  tome  IV  du  Bulletin  de  la  Société  pour  la 
conservation  des  monuments  historiques  d'Alsace.) 

VHL 

Histoire  des  voies  de  communication  dans  le  Haut-Rhin  (routes, 
canaux,  chemins  de  fer).  Examen  de  leur  influence  sur  la  pros- 
périté commerciale,  industrielle  et  agricole  du  département,  au 
point  de  vue  soit  de  l'entrée,  soit  de  la  sortie  des  matières  pre- 
mières, des  marchandises  manufacturées,  ou  des  produits  agri- 
coles, etc. 


k 


—  499  — 


IX. 


Une  histoire  des  voies  de  communication  en  Alsace  et  de  leur 
influence  sur  le  commerce  et  l'industrie  : 

Grandes  routes,  rivières,  canaux,  chemins  de  fer. 

Indication  sommaire  de  quelques-uns  des  chapitres  à  traiter. 

Nomenclature,  dates,  descriptions,  coût,  parcours,  mouvement, 
tonnage. 

Prix  de  transport  à  différentes  époques  ;  influence  sur  le  prix 
des  produits,  et  notamment  sur  celui  du  combustible. 

Avenir,  améliorations  à  réaliser. 

X. 

Etude  critique  énumérant  et  appréciant  les  travaux  archéolo- 
giques, historiques  et  statistiques  faits  en  Alsace  depuis  le  com- 
mencement de  ce  siècle. 

XI. 

Evaluer,  en  monnaies  françaises  actuelles,  les  différentes  sortes 
de  monnaies  usitées  en  Alsace  depuis  le  XIV"  siècle,  et  en  indi- 
quer les  rapports  avec  celles  des  pays  riverains.  (On  pourra  aussi 
ne  traiter  qu'une  époque  particulière  ou  qu'une  partie  de  l'Alsace.) 

XII. 

Même  travail  pour  les  poids  et  mesures. 

XIII. 

Production  de  documents  authentiques  ayant  trait  à  l'existence 
de  l'industrie  cotonnière  en  Alsace,  du  XIII"  au  XVII*  siècle. 

XIV. 

Guide  pratique  du  touriste  dans  les  Vosges. 
Faire  mention  des  voies  de  communication,  chemins  de  fer^ 
routes,  chemins  et  sentiers  ;  indiquer  les  hôtelleries,  lieux  d'arrêt 


—  500  — 

et  de  gîte,  guides  et  moyens  de  transport;  citer  les  points  de  vue 
pittoresques,  les  endroits  historiques,  châteaux,  ruines,  etc.;  donner 
quelques  détails  relatifs  à  la  géologie,  à  la  botanique,  à  Thistoire 
et  à  Tarchéologie. 

Faire  suivre  ce  guide  d'une  carte  bien  claire,  donnant  autant 
que  possible  les  indications  ci-dessus  mentionnées,  pour  des 
excursions  d'une  ou  de  deux  journées,  ayant  pour  points  de 
départ  les  principaux  centres  du  département  du  Haut-Rhin. 
Prendre  comme  modèle  le  guide  du  touriste  en  Suisse,  par 
Baedecker. 

Ce  guide  devra  être  écrit  en  langue  française. 

XV. 

Une  médaille  d'honneur  et  100  francs  pour  une  histoire  abré- 
gée de  la  ville  de  Mulhouse,  jusqu'au  moment  de  sa  réunion  à  la 
France,  considérée  surtout  au  point  de  vue  de  sa  législation,  de 
ses  coutumes  et  des  mœurs  de  ses  habitants. 

Cette  histoire  devra  être  écrite  en  langue  française. 

XVI. 

Une  médaille  de  1"  ou  de  S**  classe  pour  une  monographie  ou 
histoire  d'une  localité  quelconque  d'Alsace,  depuis  les  temps  les 
plus  reculés  jusqu'à  nos  jours  ;  ou  pour  un  travail  historique  inté- 
ressant, portant  sm*  la  totalité  ou  une  partie  de  notre  province; 
ou  pour  un  ensemble  de  recherches  historiques  sur  le  même  objet 


Comité  d'utilité  publique. 

I. 

Médaille  de  l'*  ou  de  ^^  classe,  suivant  le  mérite  de  l'ouvrage 
envoyé,  pour  un  travail  d'au  moins  400  problèmes  d'arithmé- 
tique, à  l'usage  des  écoles  primaires  et  des  cours  d'adultes  dans 
les  villes  industrielles. 


—  501  — 


IL 


Médaille  d'honneur  pour  un  essai  statistique  sur  l'alimentation 
de  Mulhouse. 

III. 

Médaille  d'honneur  pour  un  travail  sur  les  principales  amélio- 
rations introduites  depuis  dix  ans  dans  l'une  des  classes  suivantes 
(au  choix  de  l'auteur),  envisagée  au  point  de  vue  du  sort  de  la 
classe  ouvrière  : 
I.  Alimentation. 
IL  Vêtement. 

III.  Logement  et  chauffage. 

IV.  Hygiène  générale. 

V.  Epargne  et  prévoyance. 
VI.  Instruction  et  récréation. 

IV. 

Prix  pour  une  étude  sur  les  moyens  *  de  combattre  l'excès  de 
chaleur  dans  les  ateliers  à  rez-de-chaussée  et  les  ateliers  mansar- 
dés, des  bâtiments  à  étages,  que  leur  orientation,  le  développe- 
ment considérable  de  la  surface  vitrée  ou  l'inclinaison  du  vitrage 
exposent  plus  particulièrement  à  l'action  solaire  pendant  les  mois 

d'été- 

V. 

Prix  pour  un  mémoire  traitant  des  perfectionnements  apportés 
pendant  les  dix  dernières  années  aux  engins  destinés  à  combattre 
les  incendies. 

VI. 

Prix  pour  un  mémoire  traitant  de  la  meilleure  organisation  des 

^  Ce  qu'on  entend  ici  par  moyens,  ce  serait  par  exemple  un  système  efficace  de 
yentilation  ou  an  système  réfrigérant  quelconque,  et  non  pas  une  modification 
radicale  et  coûteuse  des  ateliers  mêmes,  dootla  température  devient  presque 
insupportable  pendant  les  heures  de  grande  chaleur. 


—  5oe  — 

services  d'incendie  dans  les  établissements  industriels,  et  des  pré- 
cautions à  prendre  en  vue  d'éviter  ou  d'atténuer  les  risques  d'in- 
cendie dans  les  ateliers  réputés  dangereux. 

va 

Médaille  d'honneur  pour  un  mémoire  traitant  des  résultats  qui 
pourraient  être  amenés  dans  |le  Haut-Rhin  par  l'exploitation,  eo 
sociétés  par  actions,  d'industries  qui,  depuis  leur  origine,  ont  élé 
entre  les  mains  des  sociétés  en  nom  collectif,  et  dos  moyens  par 
lesquels  on  pourrait  remédier  à  ce  que  cet  état  de  choses  nou- 
veau pourrait  peut-être  avoir  de  défectueux  à  certains  poinU  de 
vue. 

VIII. 

Médaille  d'honneur  pour  toute  exploitation  industrielle,  société 
en  nom  collectif  ou  société  par  actions,  anonyme  ou  en  comman- 
dite, établie  postérieurement  à  1872,  qui  aura  assuré  à  ses  ouvriers 
par  ses  statuts  une  part  de  ses  bénéfices  à  consacrer  en  encoura- 
gements à  l'épargne,  à  la  prévoyance,  à  l'assistance  ou  à  toute 
autre  fondation  dans  leur  intérêt. 

a. 

MédaiUe  de  4"  classe  pour  un  appareil  destiné  à  renouveler 
promptement  l'air  dans  les  étendages  servant  à  oxyder  le  noir 
aniline. 


m  I  «      *>»»'* 


Industrie  du  papier. 

I. 

Médadlle  d'honneur,  à  laquelle  sera  ajoutée  une  somme  de 
4,000  francs  \  pour  la  production  et  l'application  en  France  d'une 

*  Prix  fonde  par  MM.  de  Beurges,  Boucher,  Bichelberger,  Gentil,  Geoffroy, 
Kiener  frères,  V«  Rrantz  frères,  Auguste  Rraotz,  Morel,  Société  aocnyme  du 
Souche,  Pinçon,  Schwindenhanimer,  Zuber  et  Rieder. 


—  503  — 

pâte  blanche,  produit  de  la  désagrégation  chimique  du  bois.  Le 
prix  de  revient  de  cette  pâte  à  papier  devra  être  tel,  qu'elle  puisse 
s'employer  pure  ou  par  mélange,  et  remplacer  avantageusement 
la  pâte  de  chiffon  dans  les  papiers  blancs  d'écriture  ou  d'impres- 
sion de  sortes  courantes. 

IL 

Médaille  d'honneur  pour  le  meilleur  mémoire  traitant  de  la 
décoloration  du  chiffon  et  de  son  blanchiment. 

IIL 

Une  médaille  de  1'*'  classe  pour  le  meilleur  mémoire  sur  le 
collage  des  papiers. 

IV. 

Médaille  de  1™  classe  pour  un  moyen  de  neutraliser  ou  de 
détourner  l'électricité  qui  est  souvent  nuisible  à  la  fabrication  du 
papier. 

V. 

Médaille  de  1'*^  classe  pour  un  travail  statistique  sur  l'état  de 
l'industrie  papetière  dans  les  principaux  Etats  de  l'Europe  (France, 
Angleterre,  Allemagne,  Italie,  Russie,  Espagne,  Belgique),  et  dans 
les  Etats-Unis  d'Amérique. 


des  beaux-arts. 

L 

Médaille  d'honneur  pour  un  travail  sur  l'utilité  pratique  du 
dessin  dans  ses  rapports  avec  les  professions  manuelles  et  les 

arts  et  métiers. 

IL 

Prix  pour  une  histoire  spéciale  des  genres,  des  formes,  des 
coloris  des  tissus,  qui  ont  le  plus  de  succès  dans  l'impression  sur 

TOME  XLm.  OCTOBRE  1873.  32 


—  504  — 

tissus,  depuis  la  naissance  de  cette  industrie  à  Mulhouse  jusqu'à 
nos  jours. 

m. 

Prix  pour  une  note  détaillée  sur  les  genres  d'impression  en 
vogue  pendant  les  saisons  1872-73  et  1878-74,  et  leur  usage. 

IV. 

Prix  pour  une  analyse  des  meilleures  méthodes  usitées  pour 
l'enseignement  du  dessin  à  Paris,  Lyon,  Toulouse  et  dans  les 
écoles  d'art  créées  en  Angleterre  et  en  Allemagne  pendant  les 
dernières  années. 


Prix  divers. 


I. 


Médaille  d'honneur,  de  l'*"  ou  de  2*  classe,  pour  une  améliora- 
lion  importante  introduite,  dans  quelque  branche  que  ce  soit,  de 
l'industrie  manufacturière  ou  agricole  du  département  du  Haut- 
Rhin. 

II. 

Médaille  d'honneur,  de  1'®  ou  de  2*  classe,  pour  l'introduction 
de  quelque  nouvelle  industrie  dans  le  Haut-Rhin,  et  pour  les 
meilleurs  mémoires  sur  les  industries  à  améliorer  ou  à  introduire 
dans  le  département.  S'il  s'agit  d'une  industrie  introduite  dans  le 
département,  elle  devra  être  en  activité  depuis  deux  ans  au  moins. 


—  505  — 


PROGRAMME  DES  PRIX 

offerts  supplémentairement  par  l'Association  pour  prévenir 

les  accidents  de  machines. 

Dans  la  séance  générale  du  28  juillet  1873,  Y  Association  pour 
prévenir  les  accidents  de  machines  a  décidé  que  les  prix  suivants 
seraient  offerts  aux  inventeurs,  supplémentairement  à  ceux  que 
la  Société  industrielle  a  déjà  inscrits  dans  son  programme. 


I. 


SCIES  CIRCULAIRES. 

Médaille  d'argent  pour  l'invention  et  l'application  d'ime  dispo- 
sition propre  à  prévenir  les  accidents  nombreux  auxquels  donne 
lieu  l'usage  des  scies  circulaires. 

La  variété  extrême  qui  existe  dans  les  dimensions  et  la  nature 
des  bois  à  travailler  sur  une  même  scie,  est  la  principale  cause  des 
accidents  qui  se  produisent,  et  elle  est  le  plus  grand  obstacle  à 
l'adoption  d'un  appareil  simple  et  pratique  qui  pourrait  les  pré- 
venir. 

La  disposition  à  chercher  et  à  trouver  doit  donc  se  prêter 
simultanément  aux  changements,  sans  gêner  l'ouvrier  dans  son 
travail,  ni  exiger  une  attention  ou  une  adresse  particulière. 

IL 

SCIES  CIRCULAIRES. 

Médailles  d'argent  pour  une  communication  développée  sur  les 
dispositions  qui  peuvent  exister  déjà,  ou  être  en  usage,  dans  le 
but  de  prévenir  les  accidents  par  les  scies  circulaires. 

Cette  note,  outre  l'explication  des  appareils,  devra  donner  des 
tracés  cotés  permettant  de  les  construire  ;  les  prix  d'installation  ; 
l'indication  des  genres  et  des  dimensions  des  bois  travaillés;  les 


I 


—  506  — 

différents  diamètres  des  disques  des  scies  ;  le  nombre  des  scies  el  | 
le  lieu  où  elles  ont  pu  fonctionner,  munies  des  dispositions  pré- 
ventives dont  il  s'agit;  enfin  Tindic^tion  des  accidents,  s'il  y  en  a 
eu  en  dépit  de  l'emploi  de  la  disposition  préventive,  et  l'exposé 
des  circonstances  dans  lesquelles  ils  ont  eu  lieu. 


III. 


FILATURES  DE  LAINE. 

Médaille  d'argent  pour  l'invention  d  une  disposition  prévenant 
les  accidents  qu'occasionnent  les  peignes  circulaires  aux  machines 
de  préparation  dans  les  filatures  de  laine. 

La  disposition  dont  il  s'agit  devra  avoir  fonctionné  pendant  sii| 
mois  sur  une  série  complète  de  machines*. 

Les  accidents  dus  aux  peignes  circulaires  sont  très  fréquents;] 
ils  produisent  souvent  des  blessures  qui  entraînent  la  perte  de5 
doigts,  la  mutilation  des  mains,  au  point  de  rendre  complètement 
incapables  de  travail  les  ouvrières  atteintes;  ils  ont  même  quel- 
quefois occasionné  la  mort. 

Un  moyen  pratique  pour  é^iter  ces  accidents  serait  un  grand 
service  rendu  à  la  classe  ouvrière. 

Pour  être  pratique  et  efficace,  il  aurait  à  rempilir  les  conditions 
suivantes  : 

Empêcher  l'accès  aux  peignes  pendant  que  la  machine  est  en 
marche,  tout  en  laissant  les  peignes  en  vue,  de  manière  à  per- 
mettre d'observer  leur  état,  de  voir  la  marche  de  la  mèche  et  d'y 
faire  les  rattaches. 


^  Les  machines  qui  présentent  surtout  du  (langer  sont  les  étirages  dans  lesquels 
récanement  entre  le  cylindre  lisse  et  le  rouleau  Je  pression  est  tel  qu*il  permet  le 
passage  des  doigts.  Les  anciens  bobinoirs  présentent  encore  cet  inconvénient;  dans 
les  nouveaux  le  danger  n'est  pas  si  grand,  parce  que  ces  rouleaux  ont  été  rappro- 
chés. La  disposition  qu'il  s'agit  de  trouver  devrait  aussi  pouvoir  s'appliquer  :\  ces 
anciens  bobinoirs,  comme  à  toutes  les  machines  munies  de  peignes  qui  présentent 
du  danger  pour  les  ouvriers. 


—  507  — 

Empêcher  l'embrayage  involontaire  ou  accidentel  de  la  machine 
lorsqu'on  Ta  arrêtée  et  que  Ton  a  cessé  de  faire  fonctionner  l'ap- 
pareil préventif,  soit  pour  dégorger  un  peigne,  soit  pour  y  faire 
quoi  que  ce  soit.  (En  d'autres  termes,  on  ne  devra  pas  pouvoir 
embrayer  la  machine  sans  que  la  disposition  pour  empêcher  les 
accidents  de  peignes  ne  soit  en  place.) 

Finalement,  la  disposition  à  trouver  ne  devra  en  aucune  façon 

entraver  la  production,  et  le  prix  de  son  établissement  devra  être 

assez  réduit  pour  ne  pas  faire  obstacle  à  la  généralisation  de  son 

emploi. 

IV. 

FILATURES  DE  COTON  ET  DE  LAINE. 

Médaille  d'argent  au  directeur  de  tout  étiiblissement  qui  aura 
appliqué  le  nettoyage  automatique  à  20,000  broches  de  filature  ou 
à  la  totalité  de  ses  broches,  dans  les  établissements  n'ayant  que 
10  à  20,000  broches. 


RÉSUMÉ  DES  SÉANCES 

de   la  Société   industrielle    de   JfEulliouse. 


SÉANCE  DU   27    AOUT    1873. 


Président  :  M.  Auguste  Dollfus. 
Secrétaire  :  M.  Th.  Schlumberger. 

Dons  offerts  à  la  Société, 

1.  Coraple-rendu  delà  Chambre  de  commerce  de  Colmar.  —  2.  Plu- 
sieurs exemplaires  de  la  Société  générale  de  métallurgie,  procédé 
Ponsard.  —  8.  Tablettes  de  l'inventeur  et  du  brereté,  par  M.  Ch.  Tbi- 
rion.  —  4.  Bulletin  de  la  Société  d'agriculture  du  Var.  —  5.  Bulletin 
de  la  Société  d'agriculture  de  Vaucluse.  —  6.  Notice  sur  l'industrie  de 
l'Alsace  à  l'Exposition  de  Vienne,  par  M.  Ch.  Grad.  —  7.  Compmdium 
der  Augmheilkunde,  de  la  part  de  M.  le  D'  Goppelsrœder.  —  8.  Kate- 
chismtis  der  BatèrnivoU-Spinnerei,  par  M.  J.-J.Bourcart.  —  9.  Commu- 
nication de  la  Société  des  fabricants  de  Mayence.  —  40.  Bulletin  de  la 


—  508  — 

Société  d'histoire  naturelle  de  Zurich.  —  11.  Der  el^Osmche  fifenen- 
zûchter,  —  IS.  The  Canadian  patent  office.  —  18.  Séance  du  Reichs- 
tag  du  20  mai  187S,  par  M.  Ëngel-Dollfus.  —  14.  Trois  numéros  da 
journal  polytechnique  allemand.  —  15.  Discours  et  distribution  des 
diplômes  à  l'Ecole  de  commerce  de  Lyon.  —  16.  Deux  médailles  de 
l'Association  préventive  des  accidents  ;  17.  Deux  volumes  :  DU  Krcmk- 
Jmtm  der  Arbeiter^  par  M.  Engel-DoUfus. 


L'ouverture  a  lieu  à  5  1/4  heures,  en  présence  de  28  meoibres. 

Le  procès-verbal  de  la  précédente  réunion  est  adopté  sans  observation. 

M.  le  président  communique  la  liste  des  objets  offerts  pendant  le 
mois  à  la  Société,  et  fait  voter  les  remercîments  d'usage,  pour  pro- 
céder ensuite  au  dépouillement  de  la 

Correspondance. 

L'Académie  nationale  de  Reims  transmet  son  programme  des  con- 
cours ouverts  pour  les  années  1874  à  1876. 

M.  E.  Euhlmann,  président  du  conseil  de  surveillance  de  l'Ecole 
municipale  de  chimie,  annonce  que  les  examens  de  fin  d'année  ont  eu 
lieu  le  1 1  août,  et  ont  donné  les  résultats  les  plus  satisfaisants  :  trois 
élèves  sur  sept  ont  soutenu  des  épreuves  brillantes,  et  la  moyenne 
est  excellente. 

M.  Salathé  remercie  la  Société,  qui  l'a  nommé  membre  honoraire  dans 
la  séance  de  juillet. 

MM.  Ch.  Wacker-Schœn  et  Salathé  annoncent  qu'ils  acceptent  les 
fonctions  de  membres  de  la  commission  instituée  pour  décerner  le 
prix  fondé  par  M.  Salathé. 

M.  de  la  Coux  propose  à  la  Société  d'expérimenter  un  produit 
destiné  à  prévenir  les  incrustations  dans  les  chaudières  à  vapear. 
Saisi  de  cette  demande,  le  comité  de  mécanique  n'a  pas  cru  devoir 
y  répondre  favorablement;  les  eaux  de  Mulhouse  ne  donnent  pas  géné- 
ralement un  dépôt  compacte,  et  un  procédé  de  purification  des  eaux 
avant  leur  introduction  dans  les  générateurs  a  paru  au  comité  bien 
plus  utile  qu'un  désincrustant  qui  n'évite  nullement  les  nettoyages 
répétés. 

M.  6.  BuAeb,  libraire,  successeur  de  M.  Emile  Perrin,  fait  hommage 
à  la  Société  d'une  carte-mappemonde. 


—  509  — 

M.  F.  Drudin,  ancien  professeur  de  l'Ecole  de  dessin,  demande  divers 
numéros  des  Bulletins  concernant  la  filature.  —  Renvoi  à  l'éditeur. 

MM.  Charles  Mieg  et  G*,  et  DoUfus-Mieg  et  G%  chargés  de  désigner 
parmi  leur  personnel  un  ouvrier  devant  faire  partie  de  la  commission 
pour  le  prix  Salathé,  indiquent  à  cet  effet  MM.  J.  Sins  et  Jean  Meyer. 

M.  Eugène  Royer,  de  Charleville,  adresse  une  demande  relative  au 
programme  des  prix,  à  laquelle  on  a  répondu. 

M.  Engel-Dollfus  envoie,  pour  le  médailler  de  la  Société,  deux  spéci- 
mens de  médailles  que  TAssociation  pour  prévenir  les  accidents  vient 
de  faire  frapper. 

En  même  temps,  M.  Engel-Dollfus  offre  u)l  ouvrage  intitulé  : 
Krmikheiten  der  Arbeiter,  en  deux  volumes. 

M.  Schneidewind,  de  Sondershausen,  désire  des  renseignements  sur 
un  moteur  à  gaz  Fontaine.  —  Il  n'a  pas  été  possible  de  satisfaire  ce 
correspondant. 

M.  Gaspard  Zeller,  d'Oberbruck,  près  Massevaux,  dépose,  à  la  date 
du  26  août  1878,  un  paquet  cacheté  qui  a  été  inscrit  sous  le  N®  195, 
et  M.  Decker,  de  Mulhouse,  le  même  jour,  un  pli  qui  porte  le  N®  194. 

La  Société  générale  de  métallurgie,  procédés  Ponsard,  fait  parvenir 
un  travail  sur  les  applications  du  système  qu'elle  exploite. 

Vu  l'intérêt  de  ces  notes,  M.  le  président  en  donne  lecture  : 

L'inventeur  se  propose  d'utiliser  les  combustibles  préalablement 
transformés  en  gaz,  et  d'en  tirer  le  plus  grand  effet  possible,  moyen- 
nant de  l'air  chauffé.  La  première  partie  du  mémoire  donne  la  des- 
cription des  appareils  et  leur  fonctionnement,  la  seconde  les  applica- 
tions des  procédés  au  réchauffage  du  fer,  à  la  fusion  de  la  fonte,  à  la 
fabrication  du  gaz  d'éclairage,  aux  fours  à  baryte,  et  enfin  aux  chau* 
dières  à  vapeur.  —  Renvoi  au  comité  de  mécanique  et  à  l'As.sociation 
alsacienne  des  propriétaires  d'appareils  à  vapeur. 

Lecture  d'un  rapport,  présenté  au  nom  du  comité  de  chimie,  sur 
une  nouvelle  méthode  pour  doser  l'indigotine  avec  l'hydrosulfite  de 
sodium,  par  le  D'  Fr.  GoppelsroBder.  Ce  procédé,  imaginé  et  décrit 
par  M.  A.  Muller,  est  supérieur  à  ceux  connus  jusqu'à  ce  jour,  bien 
qu'il  laisse  encore  à  désirer  sous  certains  rapports,  et  l'assemblée 
adopte  les  conclusions  du  comité  demandant  l'impression  au  Bulletin 
du  travail  de  M.  Muller,  suivi  de  l'appréciation  du  comité  de  chimie. 


—  MO  — 

Une  note  sur  l'emploi  du  chlorate  de  chaux  dans  la  préparation  du 
noir  d'aniline,  par  M.  Léon  Bloch,  a  fait  Tobjet  d'essais  entrepris  par 
le  comité  de  chimie,  et  vu  leur  caractère  négatif^  l'assemblée  décide 
le  dépôt  du  travail  aux  archives. 

A  l'occasion  de  l'Exposition  universelle  de  Paris  en  1867,  M.  le 
D'  Penot  avait  entrepris  un  long  travail  sur  l'histoire  des  principales 
industries  de  l'Alsace;  un  grand  nombre  de  chapitres  en  ont  été  lus  en 
séance,  et  M.  le  président  consulte  l'assemblée  sur  Topportunilé  de 
faire  paraître  au  Bulletin  une  œuvre  aussi  sérieuse,  qui  vient  d'être 
achevée  par  ce  collègue  dévoué.  —  Par  un  vote  unanime,  l'imprassion 
est  décidée. 

M.  le  président  soumet  les  premiers  éléments  qu'il  vient  de 
recueillir  sur  une  question  toute  d'actualité  :  le  budget  d'une  famille 
ouvrière;  les  documents  réunis  par  M.  DoUfiis,  comprennent  les  cours 
depuis  1884  des  objets  de  consommation,  c'est-à-dire  les  prix  des 
céréales,  du  pain,  de  la  viande,  des  pommes  de  terre,  etc.,  leurs  varia- 
tions mensuelles,  annuelles  et  décennales,  et  les  moyennes  pour  de  cer- 
taines périodes.  La  plupart  des  aliments  suivent  une  progression  cons- 
tante dans  l'élévation  de  leurs  valeurs  vénales;  la  viande  a  doublé  de 
prix  depuis  1834. 

Ces  chiffres,  puisés  aux  cotes  officielles,  donnent  l'un  des  facteurs 
du  problème  qui  comprend,  outre  la  nourriture,  le  logement  et 
l'habillement  pour  lesquels  des  recherches  pareilles  restent  à  entre- 
prendre; et  Ton  arrivera  ainsi  à  établir  la  comparaison  de  ce  qu'une 
famille  avait  à  dépenser  à  diverses  époques  pour  satisfaire  aux  trois 
besoins  les  plus  importants  :  la  nourriture,  le  vêtement  et  l'habitation. 

Si  les  objets  de  première  nécessité  ont  considérablement  augmenté 
de  prix,  dans  quelles  proportions  s'est  élevé  pour  l'ouvrier  le  salaire, 
c'est-à-dire  les  moyens  de  se  procurer  ces  biens,  et  comment  s'équi- 
libre la  recette  et  la  dépense  dans  un  ménage  ? 

A  première  vue,  la  hausse  de  la  main-d'œuvre  est  sensiblement 
supérieur^  au  renchérissement  de  toutes  choses,  et  la  difficulté  du  pro- 
blème consiste  dans  l'appréciation  d'une  foule  de  besoins  qu'a  fait  naître 
le  changement  des  mœurs  et  la  marche  générale  vers  plus  de  bien-être. 

Pendant  le  cours  de  la  séance,  M.  Auguste  Hœnsler,  présenté 
comme  membre  ordinaire  par  M.  Welter,  est  admis  à  Tunanimilé  des 
votants.  —  La  séance  est  levée  à  7  heures. 


—  511  — 


SÉANCE  DU   24   SEPTEMBRE   1873. 


Président  :  M.  Auguste  Dollfus.  —  Secrétaire  :  M.  Th.  Schlumberobr. 

Dom  offerts  à  la  Société. 

1.  Rapport  de  la  Commission  des  finances  de  la  Société  française  de 
secours  aux  blessés.  —  2.  Esquisse  d'un  voyage  en  Roumanie,  par 
M.  Xavier  Kieffer,  d'Alttirch.  —  3.  Rapport  général  sur  la  situation 
du  commerce  el  de  Tindustrie  de  Verviers.—  5.  Le  N**  82  du  Bulletin  du 
Comité  des  forges  de  France.  —  5.  Rapport  du  commerce  et  de  l'in- 
dustrie du  Wurtemberg  pour  Tannée  1872,  —  6.  Un  volume  «  Lok- 
woods  Directory  of  the  paper  trade,  de  New-York.  —  7.  Deux  portraits 
photographiés  de  M.  D.  Kœchlin-Schouch,  par  sa  famille  (dont  l'un 
pour  le  musée  du  Vieux-Mulhouse).  —  8.  Une  représentation  en  plfttre 
de  la  pierre  de  la  Miotte  en  1871,  à  Belfort.  —  Quatre  brochures: 
9.  Les  monuments  d'art  détruits  à  Strasbourg  ;  10.  De  quelques  mo- 
numents d'art  alsaciens  conservés  à  Vienne  ;  11.  Revue  archéologique  ; 
12.  Le  chroniqueur  Bernard  Hertzog  et  son  gendre  le  poète  Jean 
Fischart^  par  M.  Eugène  Mflntz.  —  18.  Du  minerai  d'antimoine^  des 
mines  de  Monistrol-d'Allier.  —  14.  Des  échantillons  de  grenats,  zir- 
cons,  saphirs,  hyacinthes  et  autres  pierres  mi-fines  des  sables  du  Rion, 
par  MM.  Eugène  et  Arthur  Engel.  —  15.  Divers  échantillons  de  silex 
et  terrain  de  Solutré,  près  Mâcon.  —  16.  Cinq  volumes:  Les  époques 
géologiques  de  TAuvergne,  par  M.  Henri  Lecoq. 


Trente  membres  prennent  part  à  la  réunion,  qui  ouvre  à  5  1/2  heures 
par  la  lecture  du  procès-verbal  de  la  dernière  séance. 

M.  le  président  fait  connaître  la  liste  des  dons  offerts  pendant  le 
mois,  et  parmi  lesquels  se  trouve  un  ouvrage  en  cinq  volumes  sur 
l'Auvergne,  accompagné  d'une  lettre  de  M.  Engel  Dollfus,  qui  recom- 
mande cette  région  aux  amateurs  de  géologie  et  de  beaux  sites.  -— 
L'assemblée  vote  les  remerclments  habituels. 

Correspondance. 

La  famille  de  M.  Mathieu  Mieg  fait  part  du  décès  de  son  chef,  qui 
vient  d'être  enlevé  à  un  âge  peu  avancé,  et  M.  le  président,  se  faisant 
l'interprète  des  regrets  de  la  Société,  rappelle  combien  M.  Mieg  était 
un  membre  actif,  et  combien  il  a  voué  de  soins  à  l'œuvre  entreprise 


—  512  — 

en  y  collaborant  comme  membre  du  conseil  d'administration  et  comme 
trésorier.  L'assemblée  s'en  remet  au  conseil  d'administration  pour 
désigner  un  membre  qui  se  chargera  de  présenter  une  notice  nécrolo- 
gique sur  ce  regretté  collègue. 

MM.  Kœchlin-Schwartz  et  C**  désignent,  pour  faire  partie  du  comité 
en  formation  pour  statuer  sur  le  prix  fondé  par  M.  Salathé,  M.  Joseph 
Ruher,  régleur  de  selfacting  dans  leur  établissement. 

M.  Fritz  Geney  indique  sa  nouvelle  adresse  pour  l'envoi  du  Bulletin. 

A  l'occasion  d'une  lettre  de  la  direction  de  la  Société  générale  de 
métallurgie,  procédés  Ponsard,  demandant  divers  Bulletins  de  la  Société' 
M.  le  président  entretient  l'assemblée  de  la  difficulté  qu'il  y  a  à  se 
procurer  en  librairie  certains  mémoires  sur  les  chaudières,  sur  la 
combustion  de  la  bouille,  sur  des  conférences  de  Alature,  etc.,  et  de 
l'opportunité  qu'il  y  aurait  à  faire  réimprimer  en  un  volume  les 
travaux  les  plus  importants  sur  ces  sujets,  et  propose  de  charger  le 
comité  de  mécanique  du  choix  des  rapports  à  rééditer.  —  Adopté. 

M.  J.  Ëck  remercie  la  Société,  qui  vient  de  lui  décerner  une  médaille 
en  souvenir  de  son  trentième  anniversaire  d'enseignement  à  l'Ecole  de 
dessin. 

M.  Aug.  HfiBnsler  remercie  la  Société  de  sa  nomination  de  membre 
ordinaire. 

M.  Ëngel-Gros  demande  l'autorisation  de  faire  paraître  dans  un 
journal  étranger  la  traduction  du  mémoire  qu'il  a  présenté  sur  les 
précautions  contre  les  incendies.  —  Accordé. 

Le  rédacteur  du  Paper  Trade  Journal^  M.  Howard  Lockwood,  adresse 
une  statistique  sur  l'industrie  du  papier  aux  Etats-Unis,  et  se  pose  en 
candidat  à  Tun  des  prix  institués  par  le  comité  des  papiers.  —  Renvoi 
à  ce  comité. 

MM.  Frères  Eoechlin  ont  déposé,  le  28  août  1878,  un  pli  cncbeté 
qui  a  été  inscrit  sous  le  N"*  196,  et  M.  le  D'  Goppelsrœder,  à  la  date 
du  24  septembre  1878,  une  lettre,  N""  197,  contenant  la  description 
de  nouveaux  procédés  de  dégommage  et  de  blanchiment  simultané  des 
cocons  et  des  frisons  de  soie. 

M.  Burgi,  auteur  de  diverses  cartes  en  relief;  a  envoyé  en  1870 
un  plan  du  Saint-Gothard  dont  il  propose,  moyennant  trente  francs, 
Tacquisition  à  la  Société.  —  Renvoi  au  comité  d'histoire  naturelle. 


—  543  — 

M.  Théophile  Grosbens  envoie,  de  Sainte-Marie-aux-Mines,  le  projet 
d'une  Société  de  consommation  basé  sur  le  principe  de  Tassociation, 
offrant  les  avantages  des  achats  en  gros,  combiné  avec  les  facilités  du 
crédit,  limité  à  une  fraction  de  la  valeur  des  emplettes.  —  Cette  pro- 
position sera  examinée  par  le  comité  d'utilité  publique. 

M.  Emile  Rocheblave,  à  Vezenobres  TGard)  adresse  un  compteur 
devant  servir  au  numérotage  des  fllés^  et  accompagné  d'une  note 
descriptive.  —  Renvoi  au  comité  de  mécanique. 

Travattx. 

Aux  termes  des  conditions  arrêtées  pour  le  prix  fondé  par 
M.  Salathé,  la  liste  des  concurrents  devrait  être  close  le  1*'  octobre  ; 
comme  ces  conditions  n'ont  été  rendues  publiques  que  depuis  peu  de 
temps,  M.  le  président  propose  de  reporter  pour  cette  année  le  délai 
à  une  époque  plus  reculée,  et  la  Société  adopte  la  motion  de  M.  Iwan 
Zuber,  fixant  au  1*'  janvier  le  terme  d'inscription  des  candidats. 

L'assemblée,  à  la  demande  du  comité  de  mécanique,  vote  l'acquisi- 
tion pour  la  bibliothèque,  de  deux  ouvrages  scientifiques  :  Algan, 
li'aité  de  la  fUaiure  de  la  laine;  Reddenbacubr,  Sur  la  construction 
des  machines. 

M.  Charles  Meunier-Dollfus  donne  lecture  d'un  rapport  sur  les  tra- 
vaux exécutés  pendant  l'exercice  1872-78  par  l'Association  alsacienne 
des  propriétaires  d'appareils  à  vapeur.  Dans  son  exposé,  M.  Meunier 
passe  en  revue  le  service  ordinaire,  comprenant  :  les  visites  intérieures 
et  extérieures  avec  les  observations  auxquelles  ces  inspections  ont 
donné  lieu,  le  concours  des  chauffeurs  dont  les  résultats  ont  été  faussés 
par  quelques  irrégularités,  et  qui  sera  soumis  à  l'avenir  à  une  régle- 
mentation très  sévère;  puis  le  service  extraordinaire  dans  lequel 
rentrent  les  essais  à  l'indicateur  de  Watt,  les  essais  de  chaudières  à 
la  presse  hydraulique,  les  essais  de  rendement  des  chaudières,  et  enfin 
les  projets  d'installation. 

Comme  travaux  des  ingénieurs,  M.  Meunier  relate  les  expériences 
comparatives  faites  sur  les  rendements  obtenus  en  brûlant  le  même 
combustible  dans  de  bonnes  chaudières  à  bouilleurs  et  réchauffeurs, 
et  dans  des  chaudières  de  Coroouailles  dépourvues  de  réchauffeurs  ; 
l'examen  et  la  description  d'un  nouveau  foyer  construit  par  M.  Ten 


—  544  — 

Brinck,  et  enfin  une  théorie  de  la  répartition  du  calorique  dans  le 
cylindre  d'une  machine  à  vapeur  à  coQden>ation.  d'après  M,  Hirn,  et 
son  application  à  divers  systèmes  de  moteurs,  par  M.  Hallauer.  Aucun 
accident  n'est  survenu  dans  les  appareils  des  sociétaires  pendant  le 
dernier  exercice,  bien  que  l'Association  compte  près  de  mille  chau- 
dières à  vapeur.  —  Ce  rapport,  soumis  au  comité  de  mécanique,  sera 
inséré  au  Bulletin. 

M.  Hallauer  présente  un  travail  sur  l'influence  des  enveloppes  dans 
les  cylindres  de  machines  à  vapeur.  A  l'une  des  dernières  séances, 
M.  Hallauer  avait  exposé  une  nouvelle  méthode  d'analyse  et  d'essai 
des  moteurs  à  vapeur,  et  Tétude  qu'il  a  faite  est  une  application  de 
cette  théorie  à  un  cas  particulier  bien  défini.  Pour  édifier  complète- 
ment le  lecteur  sur  la  manière  de  procéder,  M.  Hallauer  répète  la  série 
des  transformations  de  la  vapeur  et  la  répartition  des  calories,  basé^ 
sur  les  formules  de  M,  Hirn,  et  déduites  d'expériences  directes,  et 
dont  il  avait  déjà  donné  l'explication  dans  sa  précédente  étude  sur  le 
sujet;  il  résulte  des  recherches  de  M.  Hallauer,  que  les  cylindres  à 
enveloppe  donnent  une  cx)nsommation  de  vapeur  inférieure  de  20 
à  28  7o  à  celle  des  machines  sans  enveloppe.  —  L'examen  de  cette 
importante  communication  est  renvoyé  au  comité  de  mécanique. 

Au  nom  de  ce  même  comité,  M.  Camille  Schœn  présente  un  rap- 
port sur  la  question  de  l'uniformité  des  dimensions  à  donner  aux  vis  à 
filets  triangulaires  dans  la  construction  des  machines  ;  la  proposition, 
étudiée  d'abord  par  M.  Steinlen,  a  paru  d'un  si  grand  intérêt  pour  l'in- 
dustrie, que  le  comité  n'a  pas  hésité  à  demander  à  la  Société  son  patro- 
nage pour  provoquer  une  réunion  de  fabricants,  et  chercher  des  adhé- 
rents à  un  système  unique  reconnu  le  plus  pratique.  —  Pour  attirer 
l'attention  sur  cette  question  et  ouvrir  les  débats,  l'assemblée  décide 
rimpression  au  Bulletin  de  la  note  de  M.  Steinlen,  suivie  du  mémoire 
de  M.  C.  Schœn. 

M.leD'  Goppelsrœder  transmet  le  résultat  d'une  analyse  faite  sur  an 
minerai  de  plomb  (Binnite),  faite  par  M.  Trechsel,  préparateur  da 
laboratoire  de  chimie.  Cetta  étude  offre  d'autant  plus  d'intérêt,  que 
la  substance  qui  en  fait  l'objet  n'avait  pas  encore  été  examinée  au  point 
de  vue  de  sa  composition,  et  (;ue  la  formule  chimique  trouvée  par 
M.  Trechsel  donne  à  ce  corps  beaucoup  d'analc^ie  avec  le  minerai, 


—  515  — 

connu  sous  le  nom  d'argent  rouge  arsenical.  —  Renvoi  au  comité 
de  chimie. 

Pendant  le  cours  de  la  séance,  ont  été  admis  comme  membres 
ordinaires  : 
MM.  Léon  Frey,  manufacturier  à  Guebwiller,  présenté  par  M.  Th. 
Schlumberger. 
y.  Schœllhammer,  à  Mulhouse,  présenté  par  M.  Paul  Heiimann. 
Ed.  Gerber,  chimiste  à  Lœrrach,  présenté  par  M.  E.  SchuUz. 
La  séance  est  levée  à  7  heures. 


SÉANCE   DU   29   OCTOBRE   1878. 

Président  :  M.  Auo.  Dollfus.  —  Secrétaire:  M.  Th.  Schlumbergeb. 

Dons  offerts  à  la  Société, 

1.  Notice  sur  le  syndicat  industriel  du  Haut-Rhin.  —  2.  Manuel 
pratique  du  dynamomètre  indicateur  de  Watt,  par  M.  A.  Thomas.  — 
8.  Le  N°  88  du  Bulletin  du  comité  des  forges  de  France,  —  4.  Bulletin 
de  la  Société  industrielle  de  Lille.  —  8.  Rapport  spécial  sur  l'immi- 
gration en  Amérique.  —  6.  Revue  du  Portugal  et  Brésil.  —  7*  77i« 
Canadia/ff.  paient  office.  —  8.  Notice  «  Puddimg  iron  by  machinery  » 
par  M.  William  Yates.  —  9.  Communication  de  la  Société  des  fabri  - 
cants  de  Mayence.  —  10.  Communication  de  la  Commission  des  bâti- 
ments de  Francfort.  —  H.  Une  brochure  sur  la  protection  des  marques 
de  fabrique,  par  M.  Noll.  —  12.  Débris  de  vases  antiques  trouvés  près 
Bienne,  par  M.  Weingartner,  de  Mulhouse.  — 18.  Echantillon  d'une  es- 
pèce d'épongé,  trouvé  dans  l'Ill,  près  Benfeld,  par  M.  Zeller. 


La  réunion  commence  à  S  1/2  heures,  en  présence  de  trente  mem- 
bres environ,  par  la  lecture  du  procès-verbal  de  la  dernière  séance, 
qui  est  adopté  sans  observation. 

M.  le  président  énumère  les  dons  offerts  à  la  Société  pendant  le  mois 
d'octobre,  et  fait  voter  les  remercîments  d'usage  ;  il  appelle  ensuite 
l'attention  de  la  Société  sur  un  travail  de  bois  découpé,  d'une  exé- 
cution parfaite,  représentant  une  réduction  du  temple  protestant  de 
notre  ville,  et  que  son  auteur  M.  KresS;,  soumet  à  l'appréciation  des 
membres. 


—  546  — 

Correspondance. 

M.  E.  Giroud,  constructeur  d'appareils  à  gaz,  à  Paris,  fait  part  de 
renvoi  de  douze  rbéomètres  qui  lui  ont  été  demandés  pour  des  essais 
par  la  commission  du  gnz;  ces  petits  régulateurs  paraissant  pré- 
senter des  avantages  sérieux,  seront  examinés  surtout  au  poiat  de 
TUA  de  leur  durée  et  de  leur  usure. 

H.  6.  Zipélius,  comme  les  années  précédentes,  demande  lautorisa- 
tion  de  disposer  pendant  rbiyer,  pour  la  Société  de  lecture  quil 
dirige,  de  Tune  des  salles  du  rez-de-cbaussée  de  TEcole  de  dessin; 
pour  éviter  la  répétition  annuelle  de  sa  demande,  M.  Zipélius  prie 
la  Société  de  lui  accorder  le  local  une  fois  pour  toutes,  aussi  long- 
temps qu'elle  n'y  verra  pas  d'obstacle.  —  Adopté. 

Communication,  relative  à  un  piston,  dit  piston  universel  Giffard, 
de  la  part  de  MM .  Pitoy  frères,  de  Nancy.  —  Renvoi  au  comité  de 
mécanique. 

M.  Edouard  Huguenin  demande  la  restitution  d'un  pli  cacheté  por- 
tant le  N'  180,  qu'il  avait  remis  le  21  octobre  1867.  -  Le  renvoi  t 
eu  lieu. 

MM.  Léon  Frey,  E.  Gerber  et  Scbœllhammer,  remercient  la  Société 
de  leurs  nominations  comme  membres  ordinaires. 

M.  Emile  Rocheblave,  à  Yezenobres  (Gard),  prie  la  Société  d^expédier 
au  constructeur  de  Paris  qu'il  désigne,  l'appareil  compteur  numéro- 
teur de  filés,  qu'il  a  soumis  le  mois  dernier  à  l'examen  de  la  Société. 

Au  nom  du  comité  d'utilité  publique,  son  secrétaire,  H.  Engel- 
Dollfus,  émet  une  opinion  favorable  sur  le  système  des  ventes  à  crédit 
par  abonnement,  préconisé  par  un  correspondant  de  la  Société,  tout 
en  déclarant  que  ces  sortes  d'affaires  ont  un  caractère  entièrement 
privé,  et  que  leur  réussite  dépend  du  mérite  de  l'homme  qui  les 
dirige. 

M.  Engel-DoUfus  ajoute  que  dans  sa  dernière  réunion,  le  comité 
d'utilité  publique  a  émis  un  vœu  pressant  pour  la  reconstitution  de  la 
commission  des  accidents,  et  qu'il  se  montre  tout  disposé  à  venir  en 
aide  à  ceux  des  membres  de  la  Société  qui  voudraient  prendre  l'ini- 
tiative de  la  remise  en  vigueur  d'une  institution  qui  a  fonctionné  si 
utilement  jusqu'en  1870.  S'associant   au  désir  du  comité  d'utilité 


—  547  — 

publique,  M.  le  président  fait  valoir  quelques  considérations  en  faveur 
de  cette  œuvre  ;  d*abord,  )e  nombre  décroissant  des  différends  soumis 
aux  tribunaux  pendant  la  période  où  la  commission  a  fonctionné, 
puis  le  caractère  de  conciliation  que  Ton  s'efforçait  de  maintenir 
jusqu'aux  limites  extrêmes  dans  les  discussions  entre  patrons  et 
ouvriers  auxquelles  donnaient  lieu  les  accidents,  et  enQn  la  compé- 
tence sérieuse  des  membres,  tous  gens  du  métier,  et  plus  capables  que 
des  experts  nommés  par  les  tribunaux,  de  découvrir  la  vérité  et  de 
faire  la  part  des  responsabilités.  Si  Ton  tient  compte  encore  de  la  pro- 
chaine mise  en  vigueur  en  Alsace-Lorraine  de  lois  nouvelles  sur 
rindustrie,  et  dont  les  dispositions  ont  paru  assez  sévères  aux  inté- 
ressés pour  les  déterminer  à  s'en  garantir  moyennant  le  concours 
de  Compagnies  d'assurances  qui  se  sont  établies  en  vue  du  nouvel  état 
de  choses,  on  comprendra  combien  la  commission  des  accidents 
répondait  à  des  besoins  reconnus,  et  les  signalés  services  qu'elle 
pourrait  rendre,  si  l'on  parvenait  à  la  réorganiser. 

Quant  à  la  question  des  assurances  contre  les  accidents,  moyennant 
des  Compagnies  mutuelles  ou  à  primes,  le  comité  d'utilité  publique 
ne  se  trouve  pas  encore  suffisamment  renseigné  sur  les  mérites  et  le 
fonctionnement  du  système,  pour  émettre  un  avis  quelconque. 

M.  le  docteur  Goppelsrœder,  au  nom  de  M.  Miihlhauser.  dépose  un 
pli  cacheté  N**  198,  4  octobre  1873,  qui  contient  la  description  de 
procédés  relatifs  à  la  préparation  de  produits  d'indigo. 

M.  Howard  Lockwood,  directeur  du  Paper  trade  Jimmod,  demande 
communication  des  documents  concernant  le  papier  et  dont  pourrait 
disposer  la  Société,  et  offre,  en  échange;,  des  ouvrages  américains 
traitant  ce  sujet.  —  Renvoi  au  comité  des  papiers. 

M.  MuUer,  de  Bischwiller,  demande  un  exemplaire  du  Bulletin 
contenant  un  rapport  sur  l'indigotine,  récemment  soumis  à  la  Société- 

Au  nom  du  comité  du  Cercle  mulhousien,  qui  organise  une  confé- 
rence pour  le  3  novembre,  UM.  Paul  Heilmann,  G.  Schœfifer  et  Helier 
demandent  à  la  Société  de  disposer  pour  l'occasion,  du  grand  globe 
terrestre  qu'elle  possède.  —  Accordé. 

M.  William  Tates,  de  Londres,  en  annonçant  une  brochure  sur  le 
puddlage  mécanique  du  fer,  demande  à  concourir  pour  le  N®  55  des 
prix  divers. 


—  548  — 


Travaux. 


Le  comité  de  chimie  demande  Fimpression  du  travail  de  M.  Trechsel, 
<  Analyse 'd*un  échantillon  de  binnite»,  qui  sera  complétée  par  une 
note  sur  ce  minerai.  —  Adopté. 

L*assemblée,  conformément  au  vœu  du  comité  de  mécanique,  décide 
rinsertion  au  Bulletin  du  travail  de  M.  Hallauer  :  «  Etude  sur  la  répar- 
tition du  calorique  par  coup  de  piston  dans  le  cylindre  d'une  machine 
à  vapeur  »,  et  autorise  un  tirage  spécial  de  cent  exemplaires  dudit 
mémoire. 

Pour  donner  de  la  publicité  au  projet  d'unification  des  pas  de 
vis  à  filets  triangulaires,  dans  les  ateliers  de  constructions  mécaniques, 
rassemblée,  sur  la  proposition  du  comité  de  mécanique,  autorise 
également  un  tirage  à  part  de  cinq  cents  exemplaires  de  la  note  de 
M.  Steinlen  sur  ce  sujet,  suivie  du  rapport  de  M.  Camille  Schœn. 

D'après  l'avis  du  comité  d'histoire  naturelle,  l'assemblée  vote  l'acqui- 
sition, moyennant  trente  francs,  du  massif  en  relief  du  Saint-Gothard, 
construit  par  M.  Burgi,  auteur  de  divers  travaux  de  ce  genre  très 
appréciés. 

A  la  prière  de  M.  le  docteur  Goppelsrœder,  professeur  à  l'Ecole 
municipale  de  chimie,  le  conseil  d'administration  et  le  comité  de 
chimie  auront  à  étudier  un  règlement  applicable  aux  élèves  du  labo- 
ratoire, et  leur  permettant  d'utiliser,  pour  leurs  études,  les  publica- 
tions et  ouvrages  de  chimie  de  la  Bibliothèque. 

M.  le  président  donne  lecture  d'une  lettre  de  M.  G.  Risler,  de 
Cernay,  annonçant  qu'il  a  apporté  divers  perfectionnements  à  la 
machine  de  son  invention,  dite  épuraimr,  et  engageant  le  comité  de 
mécanique  à  donner  son  avis  sur  ce  nouvel  appareil.  —  Renvoi  audit 
comité. 

Communication  du  rapport  de  M.  F.-G.  Heller,  inspecteur  de  l'Asso- 
ciation pour  prévenir  les  accidents  de  machines  :  t  Sur  le  service  des 
visites  et  sur  les  recherches  en  vue  d'amoindrir  les  chances  de  danger.  » 
Il  résulte  de  relevés  statistiques  dressés  par  M.  Heller,  que  le  nombre 
des  accidents  décroît  d'une  manière  sensible,  et  qu'on  peut  espérer 
atteindre,  avec  de  la  persévérance,  à  des  résultats  plus  satis&isants 
encore.  Pendant  l'exercice  1872-1873,  les  études  de  M.  Heller  ont  porté 


—  519  — 

sur  les  nettoyeurs  de  chariot  et  porte-cylindre  dans  les  métiers  à  filer, 
sur  les  treuils  et  monte-charges,  sur  les  scies  circulaires  et  sur  diverses 
communications  faites  par  les  membres  de  TÂssodation.  —  L'impres- 
sion est  votée. 

M.  Charles  Meunier-Dollfus,  ingénieur  en  chef  de  TÂssociation  alsa- 
cienne des  propriétaires  d'appareils  à  vapeur,  donne  connaissance  de 
notes  qu'il  a  prises  à  l'Exposition  de  Vienne  sur  les  générateurs  à 
vapeur  et  sur  les  machines  s'y  rattachant.  Il  passe  en  revue  les  divers 
systèmes  en  fonction  à  Vienne  et  exposés  dans  la  galerie  des  machines, 
et  appuie  dans  son  examen  sur  les  dispositions  les  plus  nouvelles  et 
les  mieux  étudiées,  adoptées  par  les  constructeurs,  telles  qu'une  chau- 
dière à  trois  tubes  d'après  le  système  de  Fairbairn,  une  chaudière  à 
foyer  intérieur  et  à  réchauffeur  de  MM.  Sulzer  frères,  une  chaudière 
à  foyer  intérieur,  tubulaire  et  amovible  de  la  Société  centrale  de 
constructions  à  Pantin,  les  locomobiles  des  mêmes  constructeurs,  les 
chaudières  de  6.  Sigl,  munies  d'une  grille  particulière,  et  un  grand 
nombre  d'autres  appareils.  —  Cette  communication,  d^à  examinée 
en  partie  par  le  comité  de  mécanique,  lui  sera  renvoyée,  et  sera 
insérée  ensuite  au  Bulletin. 

M.  le  président  donne  lecture  de  divers  extraits  d'une  conférence 
laite  récemment  en  Angleterre  sur  l'hygiène  des  écoles  d'enfants;  la 
Société  a  déjà  été  saisie  de  la  question  des  bancs  d'écoles,  il  y  a  quel- 
ques années,  et  prête  toute  son  attention  à  ce  sujet,  qui  comprend  la 
meilleure  répartition  de  la  lumière  dans  les  salles,  la  position  la  plus 
appropriée  qu'il  faut  faire  prendre  aux  enfants  pour  éviter  la  myopie, 
une  disposition  raisonnée  des  bancs  d'écoles,  visant  à  remplir  les 
conditions  voulues  pour  le  développement  corporel  des  enfants,  pour 
présenter  des  proportions  convenables  à  la  lecture,  à  l'écriture,  au 
repos,  et  enfin  ne  dépassant  pas  Un  prix  de  revient  que  les  budgets 
des  écoles  puissent  atteindre. 

La  séance  est  levée  à  7  heures. 


TOICB  XLm.  OCTOBRE  1873.  33 


—  52Ô 


PROCÈS- VERBAUX 

des     séances     d.u.    comité     de    chimie 


Séance  extraordinaire  du  2i  mai  1873. 

La  séance  ast  ouverte  à  6  heures.  —  Douze  membres  sont  présents. 

Le  procës-yerbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté. 

Le  comité  adopte  la  rédaction  suivante  proposée  par  M.  Camille 
KoBcblin  pour  le  prix  relatif  au  rouge  d'Andrinople  : 

c  Médaille  de  première  classe  pour  la  théorie  de  la  fabrication  da 
rouge  d'Ândrinople.  L'auteur  devra  indiquer  la  modification  que  subit 
rhuile  en  passant  à  l'état  de  mordant  organique,  et  donner  par  consé- 
quent l'analyse  comparative  de  l'huile  qui  a  servi  à  l'huilage,  et  de  la 
même  huile  extraite  du  tissu  après  les  opérations  de  l'huilage.  > 

Le  prix  n**  15  recevra  des  développements  à  rédiger  par  M.  Camille 
Kœchlin. 

M.  Brandt  propose  de  modifier  comme  suit  le  prix  n""  24  : 

«Médaille  d'honneur  pour  un  noir  d'aniline,  pouvant  être  imprimé 
sous  des  couleurs  fixées  à  l'albumine,  et  pouvant  subir  toutes  les  opé- 
rations de  ravivage  des  couleurs  garance  d'application.  > 

M.  Brandt  promet  de  fournir  la  rédaction  complète  du  prix  pour 
la  prochaine  séance  de  la  Société  industrielle. 

La  rédaction  du  prix  n*"  27  sera  modifiée  par  M.  Camille  EoechUn. 

M.  Gustave  Schœffer  donne  lecture  des  développements  qu'il  propose 
d'igouter  à  l'énoncé  du  prix  n*  87.  —  La  rédaction  de  M.  SchœfFer  est 
adoptée  par  le  comité. 

M.  Jules  Meyer  propose  de  décerner  une  médaille  de  première 
classe  pour  le  meilleur  système  de  cuves  servant  à  teindre  les  tissus 
au  large.  —  Cette  proposition  est  adoptée  par  le  comité. 

M.  Brandt  enverra  pour  la  séance  de  la  Société  la  rédac^n  d'un 
prix  relatif  à  la  purpurine. 

M.  Camille  Kœchlin  propose  un  prix  nouveau  dont  voici  l'énoncé  : 

<  Médaille  d'honneur  pour  la  préparation  du  vermillon  sur  tissus  de 
coton.  •  —  Adopté  par  le  comité. 


j 


—  521  — 

If.  Jules  Meyer  enverra  la  rédaction  d^un  nouyeau  prix  relatif  à  un 
duccédané  de  la  terre  de  pipe. 

M.  Jean  Meyer  propose  le  prix  suivant,  dont  la  rédaction  est  adoptée 
par  le  comité  : 

c  Médaille  d'honneur  pour  un  bleu  analogue  au  bleu  d'outre- 
mer comme  nuance  et  solidité,  fixé  sur  tissus  de  coton  par.  un 
procédé  chimique,  sans  Taide  de  Talbumine  ou  d'un  autre  épaississant, 
produisant  l'adhésion  par  coagulation.  Le  procédé  de  fabrication  de  ce 
bleu  sur  tissus  devra  être  assez  pratique  et  bon  marché  pour  permettre 
son  emploi  en  industrie.  » 

Le  comité  adopte  le  prix  suivant,  proposé  par  M.  Horace  Eœchlin  : 

<  Médaille  d'honneur  pour  la  production  de  l'acide  carminique  par 
synthèse.  Le  prix  de  cette  matière  colorante  devra  être  assez  peu  élevé 
pour  en  permettre  l'application  à  l'industrie.  » 

Le  comité  adopte  également  le  prix  suivant,  proposé  par  M.  Horace 
Koechlin  : 

<  Médaille  d'honneur  pour  l'introduction  dans  l'industrie  de 
l'orcéine  synthétique.  Son  prix  devra  être  inférieur  à  celui  des  extraits 
d'orseille  du  commerce.  MM.  Yogt  et  A.  Henninger  ont  préparé  au 
moyen  du  toluène  l'orcéine  artificielle.  (Voir  ie  BvUeHn  de  la  Société 
chimique  de  Paris,  tome  XVII,  page  641,  juin  1872.)  > 

M.  le  D*  Goppelsroeder  donne  lecture  du  rapport  qu'il  a  été  chargé 
de  faire  sur  une  note  de  M.  Gustave  Engel,  traitant  d'un  nouveau  pro- 
cédé de  dosage  des  matières  grasses  dans  les  savons.  Le  comité  propose 
d'adresser  à  M.  Engel  la  copie  du  travail  de  M.  Goppelsroeder,  et  de 
déposer  aux  archives  la  communication  de  M.  Engel  et  le  rapport 
auquel  elle  a  donné  lieu. 

M.  Goppelsroeder  communique  au  comité  le  résultat  de  l'analyse 
d'un  sel  de  zinc  qui  s'est  déposé  au  pôle  négatif  d'une  pile  Leclanché, 
chargée  au  sel  ammoniac.  Ce  sel,  dont  la  formule  (Az'H^ZnGP)  est 
analogue  à  celle  du  Merciircmmoniumchlorid  (Az'H'HgCP),  contient 
en  outre  une  molécule  d'eau  de  cristallisation.  —  Le  comité  demande 
Fimpression  de  ce  travail  que  M.  Goppelsroeder  a  fait  en  collaboration 
d'un  de  ses  élèves,  M.  Lauth^  de  Strasbourg. 

M.  Goppelsroeder  communique  ensuite  de  nouvelles  recherches  sur 
le  morin  et  la  maclurine  du  bois  de  Cuba,  sur  les  difficultés  que  pré- 


—  522  — 

sente  leur  séparation  et  sur  la  solubilité  de  certaines  laques  métalliques 
dans  les  alcools  supérieurs  de  la  série  G^H^S-^O.  Il  offre,  à  cette  occasion, 
à  la  collection  DoUfus-Ausset  un  flacon  contenant  une  solution  alcoo- 
lique, acidulée  par  Tacide  chlorhydrique,  de  la  combinaison  de  morin 
avec  alumine,  dissolution  qui  présente  une  très  belle  florescence 
verte. 

M.  Goppelsrœder  présente  ensuite  un  échantillon  du  nouveau  bleu 
de  Bœttger,  et  en  indique  les  principales  propriétés  chimiques.  Ce 
corps,  préparé  par  la  réaction  du  ferrocyanure  de  potassium  sur  une 
solution  d'antimoine  dans  Teau  régale,  ne  possède  nullement  Téclat 
du  bleu  d'outremer  qu'on  a  voulu  lui  attribuer.  M.  Brandt  émet  l'opi- 
nion que  c'est  l'acide  chlorhydrique  seul  qui  produit  ce  bleu,  et  que 
l'antimoine  n'y  est  pour  rien. 

Après  avoir  soumis  au  comité  un  échantillon  d'un  succédané  du 
beurre  de  vache,  fabriqué  à  Paris  sous  le  nom  de  margarine  Mouriès, 
et  dont  M.  Burkhardt,  de  Bâle,  l'avait  chargé  de  faire  l'examen, 
M.  Goppelsrœder  présente  enfin  au  comité  quelques  échantillons  de 
soie,  traités  par  une  nouvelle  méthode  dont  la  description  se  trouve 
indiquée  dans  un  pli  cacheté,  récemment  déposé  à  la  Société  indus- 
trielle. Ce  procédé,  destiné  à  remplacer  la  putréfaction  des  cocons, 
fournit  une  soie  très  brillante,  forte  et  blanche. 

La  séance  est  levée  à  7  1/4  heures. 


Séance  du  H  juin  1873, 

La  séance  est  ouverte  à  6  heures.  —  Treize  membres  sont  présents. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté  avec  une 
légère  modification. 

M.  Schneider  donne  lecture  du  prix  nouveau  proposé  par  M.  Jules 
Meyer  pour  un  succédané  de  la  terre  de  pipe.  Le  comité  adopte  la 
rédaction  de  M.  Meyer,  eu  abaissant  toutefois  la  valeur  du  prix  à  une 
médaille  de  seconde  classe. 

M.  Rosenstiehl  donne  lecture  d'une  note  de  M.  Charles  Lauth,  trai- 
tant du  noir  d'aniline.  A  cette  occasion,  M.  Brandt  appelle  Tattention 
des  membres  du  comité  sur  l'absence  du  chlore  dans  ce  nouveau  noir 
qui  paraît  résulter  de  l'oxydation  du  sel  d'aniline.  D'après  M.  Camille 


—  m  — 

Kœchlin,  l'absence  du  chlore  n'a  rien  qui  doive  étonner,  puisque  ce 
métalloïde,  selon  lui,  ne  fait  pas  partie  constitutive  du  noir  d'aniline 
proprement  dit,  mais  d'une  substance  étrangère  qui  l'accompagne  dans 
sa  production.  M.  Rosensthiel,  en  résumant  la  discussion,  fait  observer 
qu'on  possède  actuellement  trois  procédés  différents  pour  fabriquer  le 
noir  d'aniline,  et  que  les  noirs  obtenus  par  ces  divers  procédés  pré- 
sentent des  propriétés  et  des  compositions  différentes. 

M.  Goppelsrœder  annonce  qu'il  fera  préparer  ces  divers  noirs 
d'aniline  par  les  élèves  de  l'Ecole  de  chimie,  et  qu'il  en  étudiera  les 
propriétés  et  la  composition.  Cette  proposition  est  accueillie  avec  satis- 
faction par  le  comité,  qui  en  remercie  vivement  Tauteur.  —  L'impression 
du  travail  de  M.  Lauth  est  votée  par  le  comité. 

M.  Rosenstiehl  donne  lecture  d'une  note  de  M.  Léon  Bloch  sur  le 
noir  d'aniline.  Il  résulte  de  ce  travail  que  la  présence  du  chlorure 
ammonique,  ajouté  à  la  couleur,  empêche  le  chlorure  de  calcium  de 
produire  un  coulage,  et,  en  second  lieu,  que  la  concentration  du 
chlorure  de  chaux  commercial,  au  tiers  de  son  volume,  donne  le  moyen 
d'obtenir  un  chlorate  de  chaux  avantageux  comme  prix  de  revient. 
L'examen  de  cette  note  est  confié  à  M.  Albert  Scheurer,  de  Thann. 

MM.  d'Andiran  et  Wegelin  adressent  un  échantillon  de  noix  d'anar- 
cardium,  et  demandent  si  ce  produit,  grâce  à  sa  richesse  en  tannin,  ne 
pourrait  pas  être  utilisé  dans  l'impression  en  noir  sur  coton.  —  M. 
Gustave  Schœffer  veut  bien  se  charger  de  Texamen  de  ce  produit. 

Une  lettre  de  M.  le  D'  Goppelsrœder  signale  à  l'attention  de  la 
Société  industrielle  un  nouveau  produit  commercial,  mis  en  vente  par 
la  maison  Pellerin  fils  et  G*  à  Paris,  sous  le  nom  de  margarine  Mouriès. 
Cette  substance  qui,  d'après  les  avis  favorables  de  MM.  Boudet,  Pog- 
giale  et  Boussingault,  constitue  une  excellente  graisse  de  ménage, 
pouvant  remplacer  avec  avantage  le  beurre  dans  la  cuisine  ordinaire, 
est  particulièrement  précieuse  pour  la  marine,  en  raison  de  la  facilité 
avec  laquelle  elle  se  conserve  très  longtemps  sans  rancir.  —  Le  comité 
propose  de  remercier  M.  GoppelsrcBder  pour  cette  intéressante  com- 
munication. 

M.  Meunier-DoUfus,  qui  s'occupe  de  la  question  des  enregistreurs 
de  température,  annonce  que  M.  J.  Salleron,  fabricant  d'instruments 
de  physique  à  Paris,  a  construit  plusieurs  appareils,  transmettant  à 


-  524  — 

distance  les  observations  thermométriques,  fonctionnant  par  la  dilata- 
tion de  Tair.  Il  donne  lecture  d'une  lettre  de  M.  Salleron,  contenant 
la  description  et  le  dessin  d'un  appareil  dans  lequel  se  trouve  évité 
inconvénient  qui  a  été  reproché  au  thermomètre  à  air  de  MM.  Besson 
firères.  —  A  la  suite  de  cette  communication,  le  comité  prie  M.  de  Goninck 
de  prendre  connaissance  de  la  lettre  de  M.  Salleron  et  d'en  t^iir 
compte  dans  la  rédaction  de  son  rapport,  qu'il  voudra  bien  soumettre 
encore  une  fois  au  comité  avant  l'impression. 

M.  Witz  annonce  qu'en  faisant  entrer  dans  les  cuves  de  blanchimait 
non  point  de  Teau  fraîche,  mais  les  vieux  bouillons  conservés  à  cet 
usage,  il  est  parvenu  à  éviter  jusqu'aux  moindres  traces  des  taches  de 
rouille.  Il  pense  que  cet  effet  doit  sans  doute  être  attribué  à  cette  cir- 
constance, que  les  bouillons  ont  été  complètement  privés  d'air  par 
l'ébullition. 

Le  comité  remercie  M.  Witz  pour  l'indication  d'un  moyen  aussi 
pratique  d'éviter  un  inconvénient  extrêmement  grave  dans  le  blanchi- 
ment. 

La  séance  est  levée  à  7  1/4  heures. 


Séance  du  9  juUlet  1873. 

La  séance  est  ouverte  à  6  heures.  —  Onze  membres  sont  présents. 

Le  procès-verbal  de  la  précédente  réunion  est  lu  et  adopté,  après 
une  légère  rectification. 

M.  GoppelsroBder  annonce  qu'il  a  l'intention  d'entreprendre,  en  col- 
laboration avec  son  préparateur  et  les  élèves  les  plus  avancés  de  son 
laboratoire,  un  travail  ayant  pour  but  d'examiner  les  méthodes 
employées  jusqu'à  présent  pour  reconnaître  la  nature  et  la  pureté  des 
matières  colorantes  soit  libres,  soit  fixées  sur  les  fibres  textiles,  et  de 
trouver  une  marche  systématique  pour  l'analyse  spéciale  des  diffé- 
rentes substances  colorantes.  II  prie  par  conséquent  les  membres  de  la 
Société  industrielle  de  vouloir  bien  lui  fournir,  comme  point  de  départ, 
une  série  de  colorants  purs,  soit  libres,  soit  fixés  sur  les  fibres. 
M.  Goppelsrœder  accepterait  également  avec  reconnaissance  des  échan- 
tillons de  tissus  teints  ou  imprimés,  avec  l'indication  des  mordants  et 
colorants  qui  ont  servi  à  les  préparer.  Ces  échantillons  lui  serviraient 


—  525  — 

à  compléter  la  collection  qui  est  indispensable  pour  renseignement 
donné  à  l'Ecole  de  chimie.  Le  comité  de  chimie  se  met  entièrement  à 
la  disposition  de  M.  Goppelsrœder.  et  s'empressera  de  lui  fournir  soit 
des  échantillons  de  matières  colorantes  fixées  sur  tissus,  soit  les 
matières  premières  et  renseignements  quelconques  qu'il  voudra  bien 
lui  demander  dans  le  cours  de  ses  laborieuses  recherches. 

MM.  Gros,  Roman,  Marozeau  et  G\  à  Wesserling,  soumettent  à  l'ap- 
préciation de  la  Société  industrielle  un  appareil  automoteur  servant  à 
guider  et  à  élargir  les  tissus.  Le  comité  de  chimie,  chargé  de  l'examen 
de  cette  machine,  en  demande  la  description  et  le  dessin  avec  l'in- 
dication du  genre  de  travail  auquel  elle  est  applicable.  De  plus, 
comme  les  avis  sont  très  partagés^  il  attendra,  pour  faire  son  rapport, 
qu'il  ait  eu  l'occasion  de  voir  fonctionner  à  Mulhouse  quelques-unes 
de  ces  machines. 

Une  lettre  de  M.  J.-6.  Gros  signale  comme  très  dangereux  l'emploi, 
comme  huile  de  graissage,  d'un  produit  offert  sous  le  nom  de  Ameri- 
kanisehes  magnetiscHes  Fhndium,  et  qui,  d'après  les  analyses  de 
M.  Goppelsrœder,  ne  consiste  qu'en  une  solution  de  19  7o  de  colophane 
dans  81  Vo  de  térébenthine.  Le  comité  de  chimie  passe  à  l'ordre  du 
jour  sur  cette  communication,  par  la  raison  que  le  procès-verbal  de  la 
Société  industrielle  a  mis  suffisamment  en  relief  le  danger  signalé 
plus  haut.  On  préviendra  toutefois  M.  Gros  que,  d'après  tous  les  ren- 
seignements recueillis  par  le  comité,  le  produit  en  question  n'est  pas 
offert  comme  huile  de  graissage. 

M.  Léon  Bloch  adresse  une  nouvelle  rédaction  de  son  travail  sur  le 
noir  d'aniline,  qui  est  remise  au  rapporteur,  M.  Albert  Scheurer. 

H.  A.  MuUer,  ancien  élève  du  laboratoire  de  chimie  de  Mulhouse, 
adresse  la  description  d'une  nouvelle  manière  d'obtenir  le  titrage  des 
indigos  par  l'emploi  de  l'hyposulfite  de  soude.  M.  le  D*  GoppelsroBder 
veut  bien  se  charger  de  l'examen  de  cette  communication. 

M.  Albert  Scheurer  donne  lecture  d'une  note  sur  un  procédé 
nouveau  de  teinture  et  d'impression  au  moyen  de  l'indigo,  par 
MM.  P.  Schtltzenberger  et  F.  de  Lalande.  Un  membre  du  comité 
fait  observer  que  oe  travail  a  déjà  été  publié  au  Moniteur  scientifiqite 
et  dans  le  Bulletin  de  la  Société  chimique;  néanmoins  comme  cette 
notice  présente  un  sérieux  intérêt  pour  un  très  grand  nombre  de  lec- 


—  526  — 

teurs  du  Bulletin,  le  comité  n'hésite  pas  à  déroger  à  ses  habitodes  en 
demandant  Timpression  de  cette  communication,  qui  sera  accompa- 
gnée de  nouveaux  échantillons  de  tissus  offerts  par  M.  Albert 
Scheurer,  de  Thann. 

Le  comité,  après  avoir  examiné  deux  exemplaires  du  joumil 
La  Nature^  propose  d'accepter  réchange  de  cette  publication  contre 
les  Bulletins  de  la  Société. 

M.  Albert  Scheurer  annonce  qu'en  traitant  le  chlorate  d'aniline  par 
Tacide  chlorhydrique,  il  a  obtenu  un  abondant  précipité  vert  qui, 
après  dessiccation,  cède  à  l'alcool  un  corps  jaune  d'ocre  dont  la  com- 
position parait  variable.  Le  résidu  est  un  corps  vert  insoluble  dans 
tous  les  réactifs,  excepté  l'acide  sulfurique  concentré,  qui  le  dissoat 
en  bleu  intense.  L'eau  le  précipite  intact  de  cette  solution.  M.  Sdteurer 
présente  au  comité  des  échantillons  du  corps  vert  et  du  corps  jaune; 
ce  dernier  toutefois  est  souillé  d'impuretés  provenant  de  ce  que  l'ani- 
line  employée  renfermait  une  certaine  proportion  de  toluidine.  L'ob- 
tention de  ces  deux  corps  dans  les  conditions  mêmes  où  le  noir  d'ani- 
line prend  naissance,  vient  à  l'appui  des  conditions  du  travail  que 
M.  Brandt  a  publié  il  y  a  quelque  mois  dans  les  Bulletins  de  la  Société 
industrielle,  et  qui  attribue  au  noir  d*aniline  la  nature  d'un  méknge 
d'au  moins  deux  éléments. 

La  séance  est  levée  à  7  1/3  heures. 


Séame  dii  13  août  1873. 

La  séance  est  ouverte  à  6  1/4  heures.  —  Douze  membres  sont  pré- 
sents. 

Le  secrétaire  donne  lecture  d'une  lettre  de  MM.  Gros,  Roman, 
Marozeau  et  G*,  répondant  à  une  demande  de  renseignements  que  leor 
avait  adressée  le  comité  de  chimie,  au  sujet  d'une  machine  à  élargir 
les  tissus,  fonctionnant  dans  leur  établissement.  MM.  Gros,  Roman, 
Marozeau  se  déclarent  prêts  à  donner  au  comité  toutes  les  explica- 
tions verbales  qu'il  désirera. 

M.  Eugène  DoUfus  annonce  qu'une  pareille  machine  vient  d'être 
installée  chez  MM.  Dollfus-Mieg  et  G^  et  propose  de  présenter  un 


—  527  — 

rapport  à  ce  sujet.  M.  Scbseffer,  sur  sa   demande ,  est  adjoint  à 
M.  Dollfus. 

Le  secrétaire  rappelle  que  le  comité  a  été  chargé  par  la  Société 
industrielle  du  soin  d'examiner  s'il  convient  de  faire  paraître  dans  les 
Bulletins  le  travail  de  M.  Schtitzenberger,  relatif  à  la  fixation  de  Tîn- 
digo  sur  tissus  au  moyen  de  l'hyposulfîte  de  soude.  Tout  en  appréciant 
hautement  la  valeur  de  cette  découverte,  le  comité  croît  devoir  ne  pas 
déroger  aux  traditions  de  la  Société,  en  votant  l'impression  dans  le 
Bulletin  d'un  travail  déjà  publié.  Seulement  M.  Albert  Scheurer  sera 
prié  de  faire  un  rapport  exposant  le  procédé  et  les  résultats  obtenus 
par  lui.  Ce  travail,  dont  le  seul  but  sera  de  mettre  les  lecteurs  du 
Bulletin  au  courant  de  l'état  actuel  de  la  question,  ne  devra  engager 
en  rien  la  responsabilité  du  rapporteur  ni  du  comité,  en  ce  qui 
concerne  l'avenir  industriel  du  procédé,  son  application  étant  de  date 
trop  récente  pour  permettre  de  porter  un  jugement  définitif. 

Répondant  à  quelques  réclamations  de  membres  du  comité,  le  secré- 
taire promet  de  demander  que  les  procès-verbaux  soient  publiés  dans 
un  délai  plus  court  après  les  séances  dont  ils  rendent  compte. 

Lecture  d'un  rapport  de  M.  Albert  Scheurer  sur  une  note  de 
M.  Bloch,  relative  à  l'emploi  du  chlorate  de  calcium  pour  la  composi- 
tion du  noir  d'aniline.  M.  Scheurer  ne  considère  pas  ce  procédé  comme 
plus  économique  que  ceux  adoptés  jusqu'à  présent,  et  signale  en  outre 
les  accidents  auxquels  il  peut  donner  lieu.  —  Ce  rapport  sera  envoyé 
à  M.  Bloch. 

M.  MoBglen,  de  Cernay,  inventeur  d'une  machine  à  imprimer  sur 
laquelle  le  comité  a  déjà  prononcé  un  jugement  défavorable,  demande 
par  lettre  des  secours  au  comité.  —  M.  Witz  se  charge  de  prendre  des 
informations  sur  la  situation  de  M.  Moeglen. 

M.  le  D*  Goppelsrœder  donne  lecture  de  son  rapport  sur  une 
méthode  de  dosage  de  l'indigotine,  présentée  par  M.  Muller.  Le  rappor- 
teur expose  avec  détail  ses  expériences,  et  conclut  en  déclarant  qu'il 
considère  ce  procédé  comme  dépassant  en  exactitude  toutes  les 
méthodes  usitées  jusqu'à  présent.  —  Le  comité  vote  l'impression  de 
ce  rapport  et  du  travail  de  M.  Muller. 

M.  de  Goninck  lit  une  note  additionnelle  complétant  le  rapport  pré- 
senté par  lui  sur  l'appareil  indicateur  de  température  de  M.  Besson. 


^ 


—  528  — 

II.  Meunier-Dollfus  se  chai^  de  prendre  des  informations  sur  les 
appareils  analogues  que  construit  M.  Salleron,  et  de  présenter  an 
comité  un  rapport  à  ce  sujet. 

La  séance  est  levée  à  7  heures. 


Séafice  du  8  octobre  1873. 

La  séance  est  ouverte  k  6  heures.  —  Seize  membres  sont  présents, 

Le  procès-verbal  de  la  séance  du  18  août,  rédigé  par  M.  de  Coninck. 
est  lu  et  adopté. 

M.  le  secrétaire  donne  lecture  de  la  lettre  qui  lui  a  été  adressée  par 
un  membre  de  la  Société  industrielle  chargé  de  recueillir  des  rensei- 
gnements sur  la  position  de  M.  Moeglen,  de  Gernay.  Le  comité  propose 
de  passer  à  Tordre  du  jour  sur  la  demande  de  secours  que  M.  Mœgleo 
avait  adressée  à  la  Société  industrielle. 

M.  GoppeIsroBder  présente  au  nom  de  M.  Trechsel,  préparateur  au 
laboratoire  municipal  de  chimie  industrielle,  Fanalvse  quantitative 
d'un  minéral  peu  connu,  désigné  sous  les  noms  de  binnite  ou  de 
iktfrénoyrite.  Ce  minéral,  qui  se  trouve  dans  les  collections  de  la 
Société  industrielle,  correspond  à  l'argent  rouge  arsenical,  dans  lequel 
Targent  est  remplacé  par  le  plomb.  Le  comité,  après  avoir  entendu  la 
lecture  de  cet  intéressant  travail,  en  vote  Timpression  dans  les  Bulle- 
tins, en  priant  toutefois  M.  Trechsel  de  vouloir  bien  compléter  son 
analyse  par  Findication  des  principaux  caractères  minéralogiques  de  la 
binnite. 

Une  lettre  de  M.  Goppelsrceder  invite  les  membres  du  comité  de 
chimie  à  venir  examiner  dans  son  laboratoire  une  collection  de  cocons 
et  de  frisons  ds  soie  dégommés  et  blanchis  par  un  nouveau  procédé 
dont  la  description  se  trouve  contenue  dans  un  pli  cacheté  déposé  à  la 
Société  industrielle,  le  80  avril  1878. 

M.  Gustave  Schœflér,  chargé,  en  collaboration  avec  M.  Emile  Schultz, 
de  Texamen  d*une  note  de  M.  Th.  Schiumberger,  relative  à  l'emploi  des 
cylindres  en  fonte  cuivrée  pour  l'impression  des  étoffes,  donne  lecture 
d'une  série  de  renseignements  qu'il  a  pu  se  procurer  sur  cette  ques- 
tion auprès  de  plusieurs  personnes  très  compétentes  de  l'Angleterre  et 
de  l'Allemagne.  Le  comité,  reconnaissant  la  grande  utilité  qu'il  y 


—  529  — 

aurait  à  publier  dans  les  Bulletins  les  nombreux  efforts  tentés  par 
M.  Schlumberger,  pour  arriver  à  la  solution  pratique  d'un  problème 
aussi  important  que  difficile,  propose  de  demander  à  M.  Schlumberger 
la  description  de  son  procédé.  Cette  communicotion  serait  insérée  dans 
les  Bulletins,  suivie  d'un  rapport  dont  la  rédaction  est  confiée  à 
M.  G.  Schœffèr. 

M.  6.  Schœflèr,  chargé  d'examiner  un  échantillon  de  noix  d'Ana- 
cardium,  adressé  par  MM.  d'Andiran  et  Wegelin,  annonce  que  ce  pro- 
duit, grftce  à  sa  faible  teneur  en  tannin  et  à  sa  richesse  en  matière 
oléagineuse,  ne  présente  aucun  intérêt  pour  l'industrie  de  la  teinture 
et  de  l'impression.  Le  résultat  de  cet  examen  sera  communiqué  à 
MM.  d'Andiran  et  Wegelin. 

M.  Goppelsroeder  demande  la  communication  du  travail  de  M.  Jules 
Roth,  sur  l'essai  des  huiles,  dont  il  est  chargé  de  rendre  compte.  On 
priera  M.  Jules  Roth  d'envoyer  son  travail  au  rapporteur. 

M.  le  secrétaire  rappelle  l'attention  des  membres  du  comité  sur  une 
note  publiée  dans  les  comptes-rendus  de  l'Académie  des  sciences 
(tome  LXXVn,  page  707),  par  MM.  Mathieu  et  Urbain,  et  traitant  du 
rôle  des  gaz  dans  la  coagulation  de  l'albumine.  Il  résulte  de  cet  impor- 
tant travaU,  exécuté  au  laboratoire  de  l'Ecole  centrale,  que  lorsqu'on 
extrait  complètement  les  gaz  dissous  dans  le  sérum  du  sang,  on  obtient 
un  liquide  albumineux  qui  ne  se  coagule  plus,  même  à  la  température 
de  100  degrés.  La  machine  pneumatique  à  mercure  permet  d'extraire 
de  l'albumine  non-seulement  les  gaz,  mais  encore  les  sels  volatils,  tels 
que  carbonate  et  sulfhydrate  d'ammoniaque^  qu'elle  renferme.  L'extrac- 
tion des  gaz  la  rend  incoaf^ulable  par  la  chaleur;  la  disparition  des 
sels  volatils  la  convertit  en  une  substance  analogue  à  la  globuline. 

100~  d'albumine  de  l'œuf  contiennent  de  5S  à  84"^  d'acide  carbo- 
nique, de  1,6  à  2,8"^  d'oxygène,  et  de  8  à  S""  d'azote. 

L'albumine  privée  de  ses  gaz  est  incoagulable,  même  à  100  degrés  ; 
mais  elle  est  précipitée  par  l'alcool,  les  acides  et  les  sels  métalliques, 
comme  l'albumine  normale.  On  peut  rendre  de  l'oxygène  et  de  Tazote 
à  cette  albumine  transformée,  sans  qu'elle  redevienne  coagulable; 
mais  elle  recouvre  cette  propriété  si  on  lui  restitue  l'acide  carbonique 
qu'elle  a  perdu.  L'adde  carbonique  est  donc  la  cause  de  la  coagula- 
tion de  l'albumine  par  la  chaleur.  L'acide  carbonique  entre  dans  la 


—  530  — 

constitution  du  coagulum,  car  si  on  traite  l'albumine  coagulée  par  un 
acide  fixe  (acide  tartrique,  par  exemple),  elle  dégage  de  60  à  80**  d'acide 
carbonique  par  100  grammes  d'albumine. 

L'albumine  coagulée  peut  être  transformée  en  albumine  soluble  et 
coagulable,  si  on  la  fait  digérer  en  vase  clos,  à  une  douce  température, 
arec  une  solution  ammoniacale  jusqu'à  dissolution  complète,  et  si  on 
sonmet  ensuite  le  liquide  à  l'évaporation  pour  éliminer  Tammoniaque 
en  excès  el  le  sel  ammoniacal  qui  a  pris  naissance.  L'albumine  privée 
de  sels  volatils,  se  convertit  en  globuline.  La  solution  de  globuline, 
traitée  par  un  courant  d'acide  carbonique,  devient  coagulable  i 
70  degrés  environ.  Une  solution  de  globuline,  additionnée  d'un  peu  de 
carbonate  d'ammoniaque,  reprend  les  propriétés  caractéristiques  de 
l'albumine. 

La  séance  est  levée  à  7  1/4  heures. 


PROCÈS-VERBAUX 

des    séances    ciu.    comité    de    m.éca.rLiq;\ae 


Séance  du  19  août  1873. 

La  séance  est  ouverte  à  5  8/4  heures.  —  Dix  membres  sont  pré- 
sents. 

Le  procès-verbal  de  la  séance  du  24  juin  est  lu  et  adopté. 

Le  comité  approuve  l'échange  du  Bulletin  contrt;  le  journal 
La  Nature. 

M.  Neddermann  adresse  un  produit  devant  empêcher  les  incrusta- 
tions dans  les  chaudières  à  vapeur.  Beaucoup  d'essais  de  ce  genre  odI 
amené  le  comité  à  rejeter  ces  moyens  et  à  chercher  la  solution  de  cette 
question,  pour  les  eaux  de  Mulhouse  au  moins,  dans  des  procédés 
consistant  à  précipiter  les  sels  nuisibles  avant  Talimentation  de  Pesa 
dans  la  chaudière.  La  Société  industrielle  a  institué  un  prix  afin 
d'encourager  les  inventeurs  dans  cette  voie. 

On  distribue  aux  membres  du  comité  les  procès-verbaux  d'une 
réunion  d'ingénieurs  allemands,   dans  laquelle  ont  été  arrêtés  les 


—  534  — 

dimensions-types  à  admettre  pour  les  tuyaux  en  fonte,  teld  que  lon- 
gueur, diamètre  des  brides,  nombres  et  diamètres  des  boulons  d'as- 
semblage, longueur  des  coudes,  etc.  Un  tableau  réunissant  toutes  ces 
dimensions,  est  joint  aux  procès- verbaux. 

M.  Steinlen  communique  une  note  avec  tableaux  comparatifs  des 
dimensions  principales  adoptées  pour  les  diamètres  des  boulons  et  vis 
à  filets  triangulaires.  Il  indique  les  avantages  des  dimensions  adoptées 
par  la  maison  Ducommun. 

M.  Steinlen  signale  l'utilité  qu'il  y  aurait  de  provoquer  une  réunion 
des  constructeurs  de  machines  pour  discuter  l'opportunité  d'adopter 
d'un  commun  accord  un  système  uniforme  et  ayant  surtout  l'avan- 
tage d'avoir  des  mesures  métriques  et  des  dimensions  de  fer  courantes. 
Il  est  décidé  qu'une  commission  sera  nommée  pour  discuter  cette 
utilité,  et  provoquer  ensuite  une  réunion  générale  des  constructeurs 
de  notre  rayon.  Sont  désignés  pour  faire  partie  de  cette  commission  ; 
MM.  G.  Ziegler,  Franger,  Steinlen.  Ernest  Zuber,  Th.  Schlumberger, 
Grosseteste  et  G.  Schœn. 

La  séance  est  levée  à  7  heures. 


Séance  du  i6  septembre  1873, 

La  séance  est  ouverte  à  5  S/4  heures. — Quinze  membres  sont  présents. 

Le  procès-yerbal  de  la  dernière  réunion  est  adopté  sans  observations. 

M.  Auguste  Dollfiis  soumet  au  comité  un  certain  nombre  d'ouvrages 
envoyé?  en  communication,  et  parmi  lesquels  il  est  fait  choix  d'une 
traduction  française  d'un  ouvrage  de  Redtenbacher  sur  la  construc- 
tion des  machines,  et  d'un  autre  d'Alcan,  sur  la  filature  de  laine  pei- 
gnée, lesquels  seront  achetés  pour  la  bibliothèque. 

Le  secrétaire  soumet  au  comité  un  intéressant  traité  de  M.  le 
D'  Hirt,  intitulé  :  Die  Krankeiten  der  Arbeiter,  dont  M.  Engel-DoUfus 
a  fait  hommage  à  la  Société.  On  y  trouve  une  analyse  sérieuse  des 
effets  produits  sur  la  santé  des  ouvriers  par  un  grand  T\ombre  d'in- 
dustries, et  entre  autres  par  le  travail  du  coton.  Après  avoir  passé 
par  les  mains  des  membres  du  comité  que  ces  questions  intéressent 
particulièrement,  l'ouvrage  de  M.  Hirt  sera  renvoyé  à  une  commission 
d'hygiène  qui  aura  à  s'occuper  des  conclusions  pratiques  à  en  tirer. 


T 

f 


—  532  — 

Une  note  sur  les  procédés  et  les  applicstions  des  procédés  Ponsard, 
lue  à  la  dernière  séance  mensuelle  de  la  Société,  est  renvoyée  à  one 
commission  chargée  d'en  suivre  l'application  particulièrement  aox 
chaudières  à  vapeur.  Il  s'agit  de  se  rendre  compte  des  amélioratioas 
de  rendement  des  générateurs  qui  peuvent  résulter  de  la  tranajforma- 
tion  préalable  des  combustibles  en  gaz,  et  de  leur  combustion  aa 
moyen  d'air  réchauffé  par  son  contact  avec  la  fumée  dans  les  appa- 
reils récupérateurs  de  Ponsard.  Sont  désignés  pour  faire  partie  de  la 
commission  :  MM.  Bohn,  Meunier,  Breitmeyer,  6.  DoUfus,  Ernest 
Zuber. 

M.  Schœn  donne  lecture  d'un  rapport  présenté  au  nom  de  la  com- 
mission qui  avait  été  chargée  dans  la  dernière  réunion  d'examiner  la 
proposition  de  M.  Steinlen  tendant  à  l'adoption  de  types  uniformes 
pour  les  vis.  Il  conclut  en  reconnaissant  toute  l'utilité  et  l'opportunité 
d'une  entente  à  cet  égard,  et  propose  au  comité  de  demander  à  la 
Société  son  appui  et  son  patronage  pour  faire  prévaloir  l'idée  d'unifi- 
cation. A  cet  effet  une  commission  se  chargerait  de  convoquer  les 
intéressés  du  voisinage  et  de  faire  de  la  propagande.  —  Le  comité 
approuve  ces  conclusions,  et  demande  l'impression  au  Bulletin  du 
rapport  de  M.  Schœn  et  du  travail  de  M.  Steinlen,  qui  servira  de  point 
de  départ  aux  discussions  ultérieures. 

M.  Meunier  donne  connaissance  au  comité  du  résultat  du  couconrs 
des  chauffeurs.  Ces  résultats  sont  malheureusement  négati&  cette 
année.  Par  suite  de  diverses  circonstances,  il  n'a  pas  été  possible 
d'accorder  aux  résultats  du  concours  une  confiance  suffisante  pour 
proposer  des  prix  à  décerner.  —  Le  comité,  tout  en  regrettant  ce  qui 
est  arrivé,  décide  que  dans  ces  conditions  le  concours  doit  être  annulé, 
et  que  les  maisons  dont  les  chauffeurs  ont  concouru,  en  seront  avisées. 
Les  chauffeurs  admis  au  concours  cette  année,  pourront  se  représenter 
dans  un  an. 

Pour  parer  dans  la  mesure  du  possible  au  retour  d'un  pareil  dés- 
agrément, M.  Meunier  propose  un  règlement  du  concours,  destiné  à 
prévenir  toutes  les  causes  d'erreur  ou  de  fraude.  Ce  règlement  sera 
complété,  s'il  y  a  lieu,  par  la  commission  du  concours  qui  sera  dési- 
gnée en  1874. 

M.  Meunier  donne  encore  communication  au  comité  de  quelques 


—  533  — 

passages  de  son  rapport  sur  les  travaux  de  l'Association  alsacienne 
des  propriétaires  d'appareils  à  vapeur  durant  l'exercice  1872/78.  Il 
s'étend  en  particulier  sur  les  données  d'un  tableau  résumant  les 
divers  essais  de  chaudières  entrepris  par  l'Association  depuis  sa  fon- 
dation, et  desquelles  ressortent  des  différences  de  rendement  considé- 
rables d'une  chaudière  à  une  autre,  suivant  le  système  de  construc- 
tion et  le  mode  de  chauffage  adoptés. 

M.  Gœrig  donne  lecture  d'une  note  dans  laquelle  il  développe  quel- 
ques observations  qui  lui  ont  été  suggérées  par  la  lecture  du  dernier 
rapport  de  MM.  Meunier  et  Hallauer  sur  des  essais  comparatifs  de  la 
chaudière  de  Wesserling  avec  réchauffeur  tubulaire  en  fonte,  et  de  la 
chaudière  Suizer  à  foyer  intérieur.  Après  une  courte  discussion  et  vu 
Theure  avancée^  le  comité  décide  de  reprendre,  dans  sa  prochaine 
réunion,  l'examen  des  questions  soulevées  par  M.  Gœrig. 

A  ce  propos,  M.  Schœn  rappelle  que  le  comité  avait  exprimé,  il  y  a 
plusieurs  années  déjà,  le  désir  de  voir  publier  séparément  les  travaux 
nombreux  que  renferment  les  Bulletins  depuis  quinze  ans  sur  les 
essais  de  chaudières  à  vapeur^  afin  de  suppléer  à  l'épuisement  des 
tiragHS  de  plusieurs  Bulletins.  —  Le  comité  pense  qu'il  y  aurait 
opportunité  à  reprendre  l'idée  de  cette  publication,  et  charge  son 
secrétaire  de  lui  en  proposer  le  cadre  dans  une  prochaine  réunion. 

Avant  de  se  séparer,  M.  Lalance  invite  le  comité  à  assister  aux 
expériences  quil  fera  le  dimanche  suivant,  à  9  heures  du  matin,  sur 
les  dispositions  qu'il  a  fait  installer  dans  l'usine  de  Pfastatt  pour  com- 
battre les  incendies. 

La  séance  est  levée  à  7  1/2  heures. 


Séance  du  2i  octobre  1873. 

La  séance  est  ouverte  à  S 1/2  heures. —  Onze  membres  sont  présents. 

Le  procès-verbal  de  la  réunion  précédente  est  lu  et  adopté. 

La  plupart  des  membres  du  comité  ont  assisté  aux  expériences  qui 
ont  eu  lieu  le  21  septembre  dernier,  chez  MM.  Hseffely  et  G%  sur  les 
installations  faites  dans  leurs  établissements,  en  vue  de  combattre 
promptement  les  incendies.  MM.  Ëngel-Royet  et  Gœrig  ont  été  chargés 
de  rendre  compte  au  comité  de  ces  essais. 


—  534  - 

Le  secrétaire  communique  une  note  accompagnée  d'un  appareil 
enyoyé  par  M.  Rocheblare,  inventeur  d'un  compteur  métrique  a?ec 
casse-fil,  qu'il  a  appliqué  aux  métiers  à  filer  la  soie,  et  qu'jl  croit  pou- 
voir être  utilisé  avantageusement  par  la  filature  du  coton  et  de  la 
laine.  —  L'examen  de  cette  communication  est  renvoyé  à  une  commis- 
sion composée  de  MM.  Th.  Schiumberger,  Schœn  et  Â.  Bœringer. 

Sur  la  demande  de  M.  Schœn^  et  après  avoir  entendu  les  observa- 
tions de  M.  Steinlen,  le  comité  décide  de  faire  faire  un  tirage  spédal 
à  600  exemplaires  du  travail  de  M.  Steinlen,  sur  Tunification  des 
types  pour  les  vis. 

M.  Steinlen  informe  le  comité  que  le  nombre  des  élèves  demandante 
être  admis  dans  la  classe  de  dessin  industriel  atteint  150,  et  soulève  la 
question  de  savoir  s'il  ne  conviendrait  pas  de  les  répartir  en  deux  classes. 
—  L'examen  de  cette  question  est  renvoyé  à  la  commission  de  l'Ecole 
de  dessin,  qui  présentera  ultérieurement  ses  propositions  au  comité. 

M.  Hallauer  donne  lecture  au  comité  d'une  étude  fort  intéressante 
sur  deux  machines  Gorliss^  dont  l'une  était  munie  d'une  envelc^pe, 
tandis  que  l'autre  en  était  dépourvue.  L'analyse  de  ces  deux  machines, 
conduite  d'après  la  méthode  développée  par  M.  Hallauer  quelques  mois 
auparavant,  met  en  complète  lumière  les  effets  de  l'enveloppe  de  vapeur, 
et  les  avantages  qu'elle  procure  dans  les  machines  à  détente  et  à  con- 
densation. Le  comité  félicite  M.  Hallauer  de  ce  remarquable  travail, 
et  en  décide  l'impression  après  qu'il  aura  été  renvoyé  à  Tun  de  ses 
membres  chargé  de  l'étudier  complètement.  M.  Th.  Schlumberger  esi 
désigné  pour  faire  cet  examen. 

M.  Heller  donne  lecture  au  comité  de  son  rapport  annuel  sur  les 
travaux  de  l'Association  pour  prévenir  les  accidents  de  machines.  Ce 
travail  débute  par  une  statistique  des  accidents  durant  Tannée  187^ 
1873,  et  par  une  statistique  comparée  des  années  précédentes.  Il  en 
ressort  une  diminution  considérable  du  nombre  des  acddents  de  cer- 
taines machines,  telles  que  les  métiers  automates,  auxquelles  les 
moyens  de  prévention  ont  été  appliqués.  Les  accidents  des  cardes,  par 
contre,  sont  nombreux,  et  M.  Heller  s'étend  longuement  sur  les 
moyens  divers  à  mettre  en  œuvre  pour  les  éviter. 

La  séance  est  levée  à  7  1/2  heures. 


MnlhtaM.  -  iMfrtMfto  Tmt*  BiAtr  *  Oto 


BULLETIN 

DE   LA 

SOCIÉTÉ    INDUSTRIELLE 

DE   MULHOUSE 

(NtTembre  «t  Décembre  1873) 


PROJET  D'INSTALLATION 

an  taMln  de  BCalhonie 

d'iie  gnt  à  vapear  poor  le  déeharceneit  des  hoiilles 


RAPPORT 

présenté  au  comité  de  mécanique  de  la  Société  industrielle  par 
MM.  Gustave  Dollfus  et  Paul  Heilmann-Ducomîiun. 


Séance  du  29  novembre  1873. 


Messieurs, 

Dans  un  récent  voyage  que  nous  avons  fait  ensemble  en  Angle- 
terre, nous  avons  étudié  les  installations  faites  dans  ce  pays  pour 
le  déchargement  des  bateaux  de  houille  au  moyen  de  grues  à 
vapeur. 

Nous  pensons  qu'il  y  aurait  avantage  à  organiser  à  Mulhouse 
une  installation  semblable,  et  nous  avons,  à  cet  effet,  étudié  un 
avant-projet  que  nous  venons  soumettre  à  votre  appréciation. 

Nous  examinerons  d'abord  dans  notre  travail  le  coût  actuel  du 
déchargement  des  houilles  qui  arrivent  par  le  canal,  puis  nous 
comparerons  ces  prix  à  ceux  que  coûterait  le  déchargement  par 
grue  à  vapeur,  et  enfin  nous  aborderons  la  discussion  même  de 
notre  projet. 

TOME  XLm.   NOVEMBRE  ET  DÉCEMBRE  1873.  34 


—  536  — 

MOYENS  EMPLOYÉS  ACTUELLEMENT  AU  BASSIN  DE  MULHOUSE  POUR 
LE  DÉCHARGEMENT  DES  HOUILLES  ARRIVANT  PAR  BATEAUX. 

Lorsqu'un  bateau  de  houille  est  amarré  à  quai,  une  ou  plusieurs 
équipes  d'hommes  entreprennent  le  déchaînement  du  bateau. 

Chaque  équipe  organise  «  un  pont  »,  ou,  pour  mieux  dire, 
une  série  de  planches  placées  l'une  devant  l'autre  de  telle  façon 
qu'elles  forment  un  pont  qui  relie  l'intérieur  du  bateau  et  le  quai 
où  est  amarré  le  bateau. 

La  houille  est  alors  transportée  au  moyen  de  brouettes  au  qm 
et  mise  en  tas.  Dans  quelques  cas,  ces  brouettes  sont  poussées  à 
bras  d'homme  à  une  certaine  distance  de  l'endroit  où  est  amarré 
le  bateau,  puis  déchargées  soit  sur  des  chantiers  éloignés  du  quai, 
ou  dans  des  wagons  de  chemin  de  fer. 

Nous  ne  nous  occuperons  pour  le  moment  dans  ce  travail  que 
des  houilles  qui  sont  mises  en  tas  au  quai  où  est  amarré  le 
bateau. 

Une  équipe  se  compose  généralement  de  sept  hommes,  dont 
trois  hommes  munis  de  brouettes  dans  lesquelles  ils  transportent 
la  houille  du  bateau  au  quai,  et  quatre  hommes  munis  de  pelles 
au  moyen  desquelles  ils  chargent  les  brouettes.  Le  charriage  des 
brouettes  étant  très  pénible,  les  hommes  de  l'équipe  se  relayent 
pour  faire  le  service  des  brouettes. 

Les  prix  généralement  payés  à  un  entrepreneur  pour  le  déchar- 
gement d'un  bateau  de  houille  et  la  mise  de  cette  houille  en  tas 
à  quai,  sont  de  0^,50,  même  quelquefois  0^,60  la  tonne. 

On  admet  en  moyenne  qu'une  équipe  de  sept  hommes  travail- 
lant neuf  heures  par  jour,  peut,  en  trois  jours  de  temps,  décharger 
un  bateau  de  i  50  tonnes.  C'est  le  temps  généralement  employé 
par  des  hommes  qui  travaillent  pour  le  compte  d'un  entrepreneur, 
mais  ce  délai  est  quelquefois  réduit  à  deux  jours  quand  Téquipe 
parvient  à  s'organiser  pour  faire  elle-même,  et  à  forfait,  l'entre- 
prise du  déchargement. 


i 


—  537  — 

Telles  sont  les  conditions  de  déchargement  des  houilles  arri- 
vant par  bateau  à  Mulhouse.  Gomme  nous  l'avons  dit,  nous 
pensons  qu'une  grue  à  vapeur  fournirait  un  travail  plus  rapide  et 
plus  économique;  c'est  ce  que  nous  allons  tâcher  de  démontrer. 

EMPLOI  d'une  grue  A  VAPEUR  POUR  LE  DÉCHARGEMENT  DES 

HOUILLES  ARRIVANT  PAR  BATEAUX. 

Ainsi  que  le  représente  le  dessin  joint  à  notre  travail,  nous 
supposons  dans  notre  projet  l'emploi  d'une  grue  à  vapeur  munie 
d'une  benne,  à  laquelle  la  grue  peut  simultanément  transmettre 
trois  mouvements.  Nous  insistons  dès  à  présent  sur  ce  point 
essentiel,  que  la  benne  peut  être  sollicitée  par  trois  forces,  qui 
ont  pour  efTet  de  transporter  la  benne  en  un  point  quelconque 
du  cercle  d'action  de  la  grue. 

Lorsqu'il  sera  plus  spécialement  traité  de  la  construction  et  de 
la  combinaison  des  mouvements  de  la  grue,  cette  particularité  de 
mouvements  sera  traitée  plus  à  fond. 

Une  voie  ferrée  longeant  le  quai  permet  à  la  grue  de  se  dépla- 
cer pour  opérer  le  déchargement  des  bateaux. 

Cette  voie  ferrée  a,  comme  longueur,  l'emplacement  occupé 
par  deux  ou  plusieurs  bateaux  ;  il  en  résulte  que,  sans  perte  sen- 
sible de  temps,  la  grue  peut,  après  avoir  déchargé  un  premier 
bateau,  se  transporter  devant  un  autre  bateau,  pendant  que  le 
bateau  vide  cède  sa  place  à  un  autre  bateau  plein. 

La  grue  pourra  être  traînée  sur  la  voie  ferrée  soit  par  un 
cheval-vapeur,  soit  par  un  conducteur  et  un  cheval. 

Ce  déplacement  de  la  grue  est  rendu  nécessaire  par  l'obligation 
de  décharger  le  bateau  successivement  en  différents  points;  car 
il  serait  impossible  d'opérer  le  déchargement  en  commençant  par 
l'un  des  bouts  du  bateau  et  en  finissant  par  l'autre. 

Il  serait  évidemment  plus  économique  de  se  servir  d'une  grue 
fixe  et  de  déplacer  le  bateau  suivant  l'état  d'avancement  du 
déchargement;  cependant  il  n'est  avantageux  d'opérer  ainsi  que 
lorsque  la  houille  est  directement  chargée  sur  wagons  ou  voi- 


—  538  — 

tures,  et  que  le  déplacement  du  bateau  est  facile,  comme  dans  le 
cas  d'une  rivière  à  courant  d'eau  rapide. 

L'opération  du  déchargement  est  simple  :  dans  le  bateau  se 
trouve  une  ou  deux  équipes  d'hommes  qui  chargent  la  houille 
dans  des  bennes;  le  conducteur  qui  manœuvre  la  grue,  enlève 
les  bennes  chargées  et  vient  les  présenter  à  un  homme  placé  sur 
la  galerie  que  représente  notre  dessin.  Cet  homme  fait  basculer 
la  benne,  et  déverse  la  houille  soit  dans  une  voiture  ou  un  wagon, 
ou  la  répartit  en  tas  sur  le  quai. 

Notre  projet  suppose  une  grue  avec  une  flèche  de  6  mètres  et 
d'une  puissance  de  4,500  kilos  environ,  à  6  mètres  de  portée. 
D'après  les  renseignements  qui  nous  sont  donnés  par  le  construc- 
teur de  la  machine,  une  grue  semblable  peut  déplacer  en  dii 
heures  de  travail  environ  300  tonnes  de  houille,  à  raison  de 
500  kilos  par  charge. 

Voici  quel  serait  approximativement  le  coût  de  l'installation 
que  nous  proposons  : 
Une  grue  à  vapeur  montée  sur  roues,  avec  l'écartement  des 

voies  ferrées  d'Alsace Fr.  40,000 

Trois  bennes  basculantes  ou  à  fond  mobile »     4,000 

Cheval-vapeur »     4 ,600 

Un  hangar  pour  mettre  la  grue  à  couvert »        800 

80  mètres  de  voie  ferrée »     2,400 

Galerie  et  imprévu »     4,200 

Fr.  17,000 
Les  frais  journaliers  d'exploitation  seraient  les  suivants  : 
Un  conducteur  de  machine,  chargé  en  même  temps  des  fonc- 
tions de  gardien,  fr.  4 ,500  par  an  ;  ce  qui,  pour  un  travail  utfle 
de  200  jours,  suppose  une  dépense  journalière  pour  chacun  des 

4^00 
200  jours  de  ^ Fr.     7.50 

Un  aide-conducteur  de  la  grue »      1  .— 

A  reporter Fr.     8.50 


—  539  — 

Report Fr.  8 .  50 

Houilles  consommées,  kilos  300,  à3fr »  9.  — 

Graissage,  faux  frais »  3 . — 

Intérêts  et  dégrèvement  25%  sur  fr.  47,000,  soit 

4250 
fr.  4,250  à  répartir  sur  200  jours  -^^^ »    24  .25 

Imprévu »      5.25 

Un  homme  pour  le  déchargement  de  la  benne »     3 .  — 

Total  pour  300  tonnes Fr.  50.— 

ou  pour  4  tonne Fr.    0.47 

A  ce  chiffre  il  faut  ajouter  encore  les  frais  de  charge- 
ment de  la  houille  dans  les  bennes. 

Nous  estimons  ces  frais  à  0^,40  la  tonne,  et  nous 
discuterons  ce  chiffre  tout  à  l'heure  ;  cependant,  pour 
être  à  couvert  de  tout  imprévu,  admettons Fr .  0.43 

Total  des  frais  de  déchargement  et  de  mise  à  quai  de 
une  tonne Fr.  0.30 


Il  y  aurait  donc  en  faveur  du  déchargement  par  grue  à  vapeur 
une  économie  de  0^,20  par  tonne  ou  de  fr.  60  par  jour  pour  les 
300  tonnes  que  nous  supposons  être  déchargées  par  la  grue  en 
une  journée  de  travail. 

Si  Ton  admet  que  la  grue  soit  occupée  pendant  200  jours  de 
l'année,  elle  produirait  un  travail  utile  de  200  X  300  tonnes  = 
60,000  tonnes,  avec  une  économie  sur  les  prix  actuels  de  déchar- 
gement de  60,000  X  0^20  =  Fr.  42,000. 

A  cette  somme  viendraient  s'ajouter  un  jour  les  fr.  4,250  admis 
comme  dégrèvement,  défalcation  faite  toutefois  du  coût  des  répa- 
rations possibles  et  probables. 

Une  société  pourrait  s'organiser  pour  couvrir  les  premiers  frais 
d'installation;  en  abandonnant  la  moitié  de  son  bénéfice,  elle 
pourra  faire  les  déchaînements  à  0^40  la  tonne  et  bénéficier  de 


—  540  — 

fr.  6,000  par  an.  Une  fois  rentrée  dans  ses  débours,  la  société 
ferait  abandon  à  la  viUe  de  son  matériel,  ce  qui  serait  pour  la 
ville  de  Mulhouse  une  source  de  revenu  annuel  de  quelcjues  mil- 
liers de  francs. 

DISCUSSION  DE  NOTRE  PROJET. 

Parmi  les  objections  qui  pourront  être  faites  à  notre  projet, 
nous  prévoyons  dès  à  présent  les  suivantes  : 

1**  L'exactitude  des  chiffres  que  nous  admettons  pour  le  char- 
gement de  la  houille  dans  les  bennes  ; 

2""  L'inconvénient  d'établir  des  tas  de  houilles  en  longueur  du 
quai  au  lieu  de  les  mettre  en  travers  du  quai  ; 

3**  L'emploi  d'une  grue  roulante  au  lieu  d'une  grue  fixe  ; 

¥  Le  chômage  possible  de  la  grue  par  suite  de  l'irrégularité 
des  arrivagee  de  la  houille. 

L'expérience  seule  répondra  à  quelques-unes  de  ces  objections; 
cependant  nous  allons  les  examiner  sous  leurs  difTérentes  faces. 

Frais  du  chargement  de  la  houille  dam  les  bennes. 

Nous  avons  admis  dans  le  cas  du  déchargement  par  brouettes 
et  bras  d'hommes  que  quatre  hommes  chargeant  des  broueUes 
employaient  trois  jours  pour  charger  sur  brouettes  150  tonnes 

de  houille  : 

50000 
Soit  un  total  par  jour  et  par  homme  de  — ^r —  =  42,500  kil. 

12  500 
par  heure — ^ —  =    1 ,388  > 

1  ,ooo  ^-. 

par  mmute . .  —^^ —  =         23  » 
'^  60 

Si  le  salaire  journalier  de  chaque  homme  est  de  fr.  3,  on 

aurait  une  dépense  de  3  X  4  X  3  =  fr.  36 .  —  pour  1 50  tonnes, 

ou  »    0.24    »         1      * 

Ce  chiffre  est  bien  différent  de  celui  que  nous  avons  adopté,  et 
cependant  il  s'explique  par  le  fait  que  le  chai^ement  des  brouettes 


—  541  — 

devient  de  plus  en  plus  pénible  à  mesure  que  le  bateau  se  vide, 
et  que,  pour  changer  les  brouettes,  les  hommes  sont  obligés 
d'élever  la  houille  à  une  plus  grande  hauteur,  tandis  que  pour  les 
bennes,  la  hauteur  à  laquelle  on  aurait  à  élever  la  houille  serait  à 
peu  près  constante;  de  plus,  il  faut  prendre  en  considération  que 
les  quatre  hommes  munis  de  pelles  relayent  les  hommes  qui 
poussent  les  brouettes,  et  que  s'ils  n'étaient  pas  tenus  à  ce  trans- 
port des  brouettes,  ils  pourraient  en  plus  petit  nombre  suffire  au 
chargement  des  brouettes,  ce  qui  diminuerait  le  prix  de  0^,24  que 
nous  avons  trouvé  pour  le  prix  du  chargement  de  ces  brouettes. 

A  l'appui  du  chiffre  que  nous  avons  avancé,  nous  présenterons 
les  arguments  suivants  : 

1**  A  la  Compagnie  du  gaz  à  Londres,  nous  avons  vu  fonc- 
tionner une  grue  à  vapeur  qui  déchargeait  un  bateau  de  houille 
au  moyen  de  bennes  desservies  chacune  par  deux  hommes  seule- 
ment; chaque  benne  enlevait  un  chargement  de  kilos  600  de 
houille.  La  grue  prenait  la  benne  au  fond  du  bateau,  l'élevait  à 
10  mètres  de  hauteur  environ,  et  après  déchargement  dans  un 
wagon,  redescendait  la  benne  à  vide. 

Le  voyage  aller  et  venir  d'une  benne  s'effectuait  en  moyenne 
en  une  minute  et  demie. 

Comme  il  y  avait  deux  bennes  en  chargement  dans  le  bateau, 
il  en  résulte  que  chaque  équipe  avait  trois  minutes  pour  remplir 
une  benne. 

Le  travail  du  chargement  est  payé  aux  équipes  à  raison  d'un 
pence  la  tonne,  soit  environ  0^,107  ; 

2**  Il  est  généralement  admis  qu'il  faut  à  un  homme  environ 
45  minutes  pour  charger  une  voiture  de  houille  de  kilos  2,500, 
ce  qui  suppose  un  travail  journalier  de  kilos  33,333  en  10  heures, 

»      3,333  en    1      » 
»    55,5     en    1  minute 
soit  plus  du  double  de  ce  que  nous  avons  trouvé  pour  le  charge- 
ment des  brouettes. 


—  542  — 

Le  chai^ement  de  la  houille  prise  au  quai  et  mise  sur  chars 
étant  plus  facile  que  le  chargement  des  hrouettes,  à  plus  forte 
raison  le  chargement  des  bennes  sera-t-il  plus  facile  et  plus  éco- 
nomique, puisque  les  bennes  n'ayant  que  0",80  à  1  mètre  de 
hauteur,  il  faut  élever  la  houille  à  une  moins  grande  hauteur  que 
pour  charger  les  chars. 

Avec  un  gain  de  3  fir.,  3^,50  à  4  fr.,  le  prix  par  tonne  serait  de: 

3 


33,333 

3,50 

33,333 

4 
33,333 


=^0^09 


=  0f105 


=  (K12 


3^  Dans  les  ouvrrges  de  mécanique,  on  admet  généralement 
qu'un  homme  élevant  des  terres  à  la  pelle  à  une  hauteur  moyenne 
de  1",60,  fournit  une  quantité  de  travail  de  38,880''°  par  jour, 

soit    3,888''"  par  heure, 
64,8^      par  minute. 

Avec  un  gain  de  3  fr.,  3^,50  et  4  fr.,  le  prix  par  homme  serait  de: 

3 


38,880 

3,50 

38,880 

4 
38,880 


=:0f08 


=  0^09 


=  Ofl03 


La  hauteur  à  laquelle  il  faut  élever  la  houille  pour  le  charge- 
ment des  bennes  étant  d'environ  0",80  à  1  mètre,  il  est  permis 
de  se  baser  sm-  un  chiffre  variant  entre  33,000  et  38,880''"  pour 
représenter  la  quantité  de  houille  qu'un  homme  pourra  en  im 
jour  charger  dans  les  bennes. 

Nous  supposons  dans  notre  projet  que  la  grue  déchaînera 
300  tonnes  de  houille  par  jour  au  moyen  de  trois  bennes,  dont 
deux  seraient  continuellement  en  chargement  sur  le  bateau. 


—  543  — 

La  quantité  enlevée  par  heure  serait  donc  de  30,000  kilos. 
7>  »      par  minute        »         de       500     » 

La  grue  déchargeant  toutes  les  minutes  une  benne  chargée  de 
500  kilos  de  houille,  l'équipe  sur  le  bateau  aurait,  pour  charger 
ces  500  kilos,  deux  minutes,  ou  pour  250  kilos  une  minute- 
En  admettant  un  travail  utile  de  50*™  au  lieu  de  64*^"*  par 
minute,  il  faudrait  donc    5  hommes  par  équipe 

ou  40       »       pour  les  deux  équipes, 
soit  une  dépense  de  30  ou  40  francs,  suivant  que  les  hommes 
seraient  payés  3  ou  4  francs. 

Avec  un  gain  de  8  ou  4  francs,  le  prix  de  la  tonne  serait  de  : 


300» 

Il  est  donc  permis  d'espérer  que  le  chiffre  de  0^,10,  et  surtout 
celui  de  0',13,  sont  des  estimations  qui  seront  confirmées  dans 
l'avenir,  si  notre  projet  est  mis  à  exécution. 

Disposition  des  tas  de  houille. 

On  critiquera  sans  doute  notre  projet  de  disposer  des  tas  de 
houille  en  longueur  du  quai,  au  heu  de  les  placer  en  travers  du 
quai,  ce  qui  utiliserait  plus  avantageusement  la  surface  du  quai 
de  débarquement. 

A  ce  dernier  point  de  vue  l'observation  est  juste;  mais  si  nous 
étions  tenus  de  décharger  la  houille  en  dehors  du  cercle  d'action 
de  la  grue,  nous  serions  obligés  de  nous  servir  de  wagons,  et  de 
là  un  déchargement  plus  coûteux. 

Le  seul  inconvénient  qui  résulte  des  tas  établis  comme  nous  le 
proposons,  est  l'obligation  de  faire  enlever  par  des  chars  en  une 
journée  toute  la  quantité  de  travail  produit  par  la  grue  dans  cette 
journée.  Si  cet  enlèvement  des  houilles  n  avait  pas  lieu  pendant 
la  journée,  ou  au  plus  tard,  pour  une  faible  quantité  de  houille, 


—  544  — 

dans  la  matinée  du  lendemain,  la  grue  pourrait  être  arrêtée  dajos 
son  travail. 

Au  nouveau  bassin,  où  l'on  pourra  sans  doute  disposer  d'une 
plus  grande  longueur  de  quai  pour  le  déchargement  de  la  houille, 
un  temps  plus  long  pourra  être  accordé  pour  renlèvement  des 
houilles  mises  en  tas  à  quai,  et  alors  l'inconvénient  signalé  dispa- 
raîtra. 

Nous  allons  néanmoins  examiner  jusqu'à  quel  point  il  est  à 
craindre  que  l'enlèvement  des  houilles  ne  se  fasse  pas  sufiQsam- 
ment  vite. 

Aujourd'hui,  pour  enlever  un  chargement  de  houille  de 
kilos  480,000,  il  est  accordé  un  délai  de  trois  jours  au  destina- 
taire du  bateau. 

Dans  le  cas  où  notre  projet  serait  adopté,  il  faudrait  faire 
enlever  300,000  kilos  de  houille  en  une  journée,  ou  tout  au  plus, 
comme  délai  de  grâce,  achever  l'enlèvement  pour  les  premières 
heures  du  lendemain. 

En  supposant  des  voitures  pouvant  enlever  en  moyenne 
2,000  kilos  de  houille,  et  faisant  un  voyage  aller  et  venir  en  deux 
heures  de  temps,  il  faudrait  avoir  à  sa  disposition  trente  voitures 
pour  opérer  le  déplacement  de  ces  300  tonnes.  A  première  vue, 
ce  chiffre  de  trente  voitures  ne  paraît  pas  dépasser  les  ressources 
que  peut  offrir  Mulhouse.  Ces  300  tonnes  étant  réparties  le  long 
du  quai  sur  une  longueur  de  80  mètres,  les  voitures  pourraient 
facilement  aborder  le  quai  pour  se  faire  charger. 

On  pourrait  aussi,  au  moyen  de  bennes  s'ouvrant  par  le  bas, 
décharger  directement  la  houille  sur  voiture  ;  cependant  U  serait 
à  craindre  que  l'on  éprouve  en  ce  cas  une  perte  de  temps  dans 
la  manœuvre  de  la  grue,  et  de  là  un  travail  total  moindre. 

L'expérience  indiquera  si  cette  perte  de  temps  compenserait 
l'économie  obtenue  par  le  chargement  direct  de  la  houille  sur 
voitures. 

Si  l'on  ne  craignait  pas  une  augmentation  de  dépense  d'instal- 
lation, une  disposition  qui  faciliterait  l'enlèvement  de  la  houille, 


—  545  — 

consisterait  à  installer  le  long  du  quai  des  casiers  pouvant  momen- 
tanément recevoir  tout  le  chargement  d'une  voiture,  pour  le 
délivrer  à  l'arrivée  de  cette  voiture. 

Nous  indiquons  ce  moyen  dans  le  cas  où  les  voitures  vides 
n'arriveraient  pas  avec  une  régularité  suffisante  pour  prendre  leur 
chargement  directement  des  bennes. 

Du  reste,  ainsi  que  le  représente  le  dessin  ci-joint,  avec  une 
flèche  de  8  mètres  de  longueur,  on  pourrait  faire  des  tas  plus 
grands,  et  accorder  le  délai  de  trois  jours  admis  aujourd'hui  pour 
l'enlèvement  des  houilles  mises  à  quai. 

Emploi  d'une  grue  fixe. 

On  nous  dira  sans  doute  qu'une  grue  fixe  serait  d  une  installa- 
tion plus  économique,  et  qu'il  serait  plus  simple  de  déplacer  le 
bateau  suivant  les  nécessités  du  déchargement. 

Dans  le  cas  d'un  déchargement  immédiat  sur  wagons  ou  voi- 
tures, il  parsdtrait  en  effet  préférable  d'avoir  une  grue  fixe;  mais 
dans  l'obligation  où  nous  nous  trouverons  sans  doute  de  faire  des 
tas  de  houille,  il  paraît  plus  prudent  de  pouvoir  déplacer  la  grue. 

Au  lieu  d'une  grue  montée  sur  roues  à  boudins,  on  pourrait 
peut-être  employer  des  roues  sans  boudins  et  disposer  simple- 
ment des  plate-bandes  pour  faciliter  le  déplacement  de  la  grue. 

Chômage  par  suite  de  non-arrivage  régulier  de  bateaux. 

Si  la  grue  n'avait  pas  un  travail  journalier  régulier  à  faire,  il 
est  évident  que  notre  prix  de  revient  en  souffrirait. 

Nous  pensons  cependant  que  200  jours  sur  300  représente- 
ront une  juste  moyenne.  D'après  les  renseignements  que  nous 
avons  obtenus,  nous  estimons  qu'il  se  décharge  par  jour  en 
moyenne  deux  ou  trois  bateaux  de  houille  au  bassin  de  Mulhouse 
(plate-forme  du  Nord);  nous  pensons  donc  que  la  grue  serait 
régulièrement  occupée. 

Du  reste,  pour  fixer  les  idées,  nous  donnons  ci-après  un  prix 


—  546  — 

de  revient  qui  ne  suppose  à  la  grue  que  100  jours  de  travail  par 
an,  ou  un  déchargement  par  an  de  30,000  tonnes  : 

/.     j            j    ,            Fr.  4,500  „     ^^ 

Conducteur  de  la  grue  — t-tvTv — Fr.  15. — 

Un  aide »  1 . — 

Houilles  consommées »  9. — 

Graissage  et  faux  frais »  3. — 

Imprévu »  5.25 

Intérêts  et  dégrèvement  25%  sur  Fr.  17.000  à 

4250 
répartir  sur  100  jours  -TÂfr »     42.50 

Un  homme  au  déchargement  de  la  benne »      3. — 

Pour  300  tonnes Fr.  78.75 

»         1       »      »      0.26 

A  ces  0^26  il  faudrait  ajouter 

0^,13  pour  le  chargement  des  bennes. 

Total  :  0^39. 

En  résumé,  les  frais  d'une  exploitation  pour  le  déchargement 
de  houilles  par  grue  à  vapeur  avec  l'organisation  que  nous  pro- 
posons, peuvent  se  subdiviser  en  deux  classes  :  lune  comprenant 
les  frais  journaliers  d'exploitation,  l'autre  comprenant  des  frais 
généraux  ayant  particulièrement  sur  le  prix  de  revient  par  tonne 
une  influence  variable  suivant  la  quantité  totale  du  travail  annuel. 
Dans  la  première  classe  nous  faisons  figurer  les  frais  suivants  : 

Houilles  consommées Fr.    9. — 

Aide-conducteur »      1 . — 

Graissage  et  faux  frais »      3. — 

Imprévu »      5.25 

Un  homme  au  déchargement  des  bennes »      3. — 

Total  pour  un  travail  journaher  de  300  tonnes  Fr.  21 .25 

Soit  pour  une  tonne Fr.    0.07 


—  547  — 

Dans  la  seconde  classe  de  frais  %urent  : 

L'intérêt  et  le  dégrèvement  du  capital Fr.  4,250 

Le  salaire  du  conducteur  de  la  grue »    4,500 

Fr.  5,750 

Cette  somme  se  répartirait  comme  suit,  suivant  le  travail  total 

annuel  : 

5750 
Pour  60,000  tonnes  ar^fvnr^  =  0,096  par  tonne 

5750 
»     50,000      »      p^^^^=:  0,115   »      » 

5750 
»     40,000      »      ^ÔÔÔ~^'^^^  ^^      ^^ 

»     30,000      »      ^^  =  0A^^   »      » 

Le  déchargement  d'une  tonne  de  houille  coûtera  donc  : 

0^,13  pour  le  chargement  des  bennes, 

0',07     »     les  frais  journaliers  d'exploitation, 

0^,10    »     les   frais  généraux   correspondant  à  un  travail 

annuel  de  60,000  tonnes. 

0',30 

Remarque, —  D  paraîtrait  plus  rationnel  de  comprendre  le  salaire 
des  conducteurs  de  la  grue  dans  la  classe  des  frais  journaliers 
d'exploitation  ;  nous  avons  compris  ce  salaire  dans  la  classe  des 
frais  généraux,  parce  que  la  quantité  de  travail  annuel  que  pourra 
fournir  la  grue  à  vapeur  est  pour  le  moment  encore  inconnu. 

Nous  n'avons  pas  indiqué  dans  notre  travail  comment  est  orga- 
nisée la  grue  que  nous  avons  vue  fonctionner  en  Angleterre. 

Les  principes  fondamentaux  sont  à  peu  près  toujours  les 
mêmes  ;  voici  une  description  sommaire  de  la  grue  fixe  à  vapeur 
qui  décharge  à  Londres  les  bateaux  destinés  à  la  Compagnie  du 
gaz. 


548  — 


Description  de  la  grue. 

GRUE  A  VAPEUR  SUR  CHARIOT. 

La  grue  avec  ses  treuils,  les  cylindres  à  vapeur  et  la  chaudière 
sont  montés  sur  un  petit  wagon  composé  d'un  fort  châssis  en 
fonte,  placé  sur  deux  essieux.  Elle  peut  circuler  sur  une  voie 
ferrée  de  1",50  d'écartement  entre  rails.  La  voie  est  disposée  le 
long  du  quai  contre  lequel  s'amarrent  les  bateaux  à  décharger. 

La  chaudière  est  verticale  et  fournit  la  vapeur  aux  deux 
cylindres  qui  commandent  la  grue,  et  au  petit  cheval  qui  donne 
le  mouvement  de  translation  à  tout  le  système.  Cette  chaudière 
se  compose  d'une  partie  cylindrique  terminée  par  un  dôme.  La 
boîte  à  feu,  également  cylindrique,  renferme  une  série  de  tubes 
verticaux  qui  descendent  jusqu'à  quelque  distance  de  la  grille.  Ce 
système,  quoique  souvent  employé,  exige  de  fréquentes  répara- 
tions ;  aussi  remplace-t-on  ces  petits  tubes  par  de  plus  gros  tubes 
disposés  horizontalement  et  perpendiculairement  entre  eux  à 
différentes  hauteurs  de  la  boîte  à  feu. 

La  machine  à  vapeur  est  à  deux  cylindres  verticaux,  quelque- 
fois disposés  et  fixés  le  long  de  la  chaudière,  et  d'autres  fois  ils 
sont  placés  verticalement  de  chaque  côté  de  l'axe  de  la  grue.  Le 
petit  cheval  est  fixé  à  l'arrière  du  wagon.  Des  robinets  permettent 
au  mécanicien  de  mettre  en  train  l'une  ou  l'autre  de  ces  machines. 

Treuil  principal.  —  L'arbre  coudé  de  la  machine  porte  un 
pignon  qui  engrène  directement  avec  la  roue  du  treuil.  Ce  treuil 
enroule  la  chaîne  qui  soulève  les  bennes.  La  descente  se  fait  au 
moyen  d'un  frein  que  le  mécanicien  commande  par  une  pédale 
placée  sous  son  pied. 

Mouvement  de  translation.  —  L'arbre  coudé  transmet  son 
mouvement  par  l'intermédiaire  d'un  arbre  vertical  et  de  roues 
d'angle  à  un  arbre  qui  lui  est  parallèle.  Ce  dernier  porte  deux 
roues  d'angle  qui  engrènent  simultanément  avec  une  même  roue 


J 


—  549  — 

de  l'arbre  vertical,  en  sorte  que  ces  deux  roues  tournent  en  sens 
inverse. 

Chacune  est  folle  sur  Tarbre,  et  porte  un  cône  dans  lequel 
vient  s'engager  un  manchon  conique  commandé  par  un  levier. 
On  voit  que  par  cette  disposition  on  peut  donner  à  l'arbre  un 
mouvement  dans  un  sens  ou  dans  Tautre.  Cet  arbre  porte  un 
pignon  conique  à  forte  denture,  qui  engrène  avec  un  segment 
denté  fixé  au  châssis  du  wagon.  Le  mécanicien  peut,  par  la 
manœuvre  de  son  levier,  faire  tourner  la  grue  autour  de  son  axe 
vertical  dans  un  sens  ou  dans  l'autre  ;  dans  ce  mouvement,  tous 
les  accessoires  de  la  grue  tournent  sur  la  plate-forme  du  wagon. 

Mouvement  de  la  flèche.  —  Un  second  treuil  est  placé  à  la 
partie  supérieure  des  bâtis  de  la  grue.  Il  est  commandé  depuis 
l'arbre  coudé  par  un  arbre  vertical  et  une  vis  sans  fin.  Sur  ce 
treuil  vient  s'enrouler  une  chaîne  qui  passe  sur  une  poulie  et  dont 
l'extrémité  est  fixée  au  bâtis.  La  chappe  de  la  poulie  est  fixée  à 
l'extrémité  de  la  tête  de  la  grue  par  deux  fortes  tringles.  Le  méca- 
nicien a  à  sa  portée  un  levier  qui  lui  permet  de  manœuvrer  un 
manchon  qui  donne  le  mouvement  au  treuil.  Le  mécanicien  peut 
donc,  au  moyen  de  deux  robinets,  de  deux  leviers  et  d'une  pédale, 
effectuer  tous  les  mouvements  simultanément. 

Nous  ne  nous  sommes  occupés  dans  cette  première  partie  de 
notre  travail  que  du  déchargement  de  la  houille  et  de  la  mise  à 
quai. 

Il  y  aurait  avantage  aussi  dans  certains  cas  à  transporter  les 
houilles  sur  des  voies  ferrées  au  lieu  de  les  transporter  sur  chars; 
nous  nous  proposons  d'examiner  celte  question  dans  un  autre 
travail. 

Nous  indiquerons  aussi  dès  maintenant  l'avantage  qu'il  y  aurait 
à  faire  un  embranchement  ferré  joignant  le  nouveau  bassin  à  la 
ligne  d'Alsace.  L'emploi  de  grues  à  vapeur  pour  le  chargement 
des  wagons  qui  circuleront  sur  cet  embranchement  serait  un 
avantage  non-seulement  pour  les  arrivages  destinés  à  Mulhouse, 


—  550  — 

mais  pour  toutes  les  marchandises  qui  transitent  par  le  canal  et 
reprennent  le  chemin  de  fer  d'Alsace-  Nous  nous  proposons  égale- 
ment de  vous  entretenir  ultérieurement  de  ce  projet  d'une  utilité 
aussi  grande,  mais  d'une  réalisation  plus  difficile  au  point  de  vue 
des  capitaux  que  nécessiterait  l'exécution  de  ce  projet. 

Les  conclusions  que  nous  tirons  du  travail  que  nous  venons  de 
vous  présenter  sont,  que  dans  le  cas  d'arrivages  de  bateaux  de 
houille  en  quantité  suffisante  pour  éviter  un  chômage  de  travail, 
ily  a  : 

lo  Avantage  évident  à  employer  une  grue  à  vapeur  pour  le 
déchargement  des  bateaux  de  houille,  lorsque  la  houille  peut  être 
déchargée  directement  sur  des  wagons  ou  sur  des  voitures,  ou 
encore  dans  des  estacades  ou  dans  des  châssis  pouvant  contenir 
en  réserve  le  chargement  complet  d'une  voiture; 

2o  Avantage  également  à  employer  une  grue  à  vapeur,  lorsque 
la  houille  est  mise  en  tas,  à  la  condition  toutefois  qu'un  service 
régulier  soit  organisé  pour  l'enlèvement  des  houilles. 

Avant  de  décider  la  disposition  d'une  installation  définitive  au 
nouveau  bassin  de  Mulhouse,  nous  pensons  que  ce  serait  le  cas 
de  faire  une  installation  provisoire  à  l'ancien  bassin  pour  étudier 
comment  notre  projet  se  comporterait  en  pratique  dans  les  con- 
ditions dans  lesquelles  nous  nous  trouvons  à  Mulhouse,  et  pour 
combiner  dans  les  meilleures  conditions  une  installation  défini- 
tive au  nouveau  bassin. 

Nous  vous  proposons  donc,  après  avoir  obtenu  Tassentiment 
des  autorités  compétentes  : 

De  former,  sous  le  patronage  de  la  Chambre  de  commerce  de 
Mulhouse  et  de  la  Société  industrielle,  une  société  disposant  d'un 
capital  de  20,000  francs.  Cette  société  serait  autant  que  possible 
composée  de  personnes  intéressées  à  obtenir  un  débarquement  et 
un  transport  économiques  des  houilles.  Les  déchargements  obtenus 
par  la  grue  à  vapeur  seraient  faits  à  un  prix  légèrement  inférieur 
à  ceux  adoptés  actuellement,  soit  0',40  la  tonne  par  exemple.  Les 
bénéfices  qui  pourraient  être  réalisés  seraient  employés  à  dégrever 


—  5M  — 

les  dépenses  d'installation.  Une  fois  rentrée  dans  ses  frais,  la 
Société  ferait  abandon  à  la  ville  de  tout  son  matériel. 

En  ne  limitant  pas  ce  projet  uniquement  au  déchargement  des 
houilles,  mais  en  étendant  l'emploi  de  la  grue  au  chargement  et 
au  déchargement  d'autres  marchandises,  principalement  de  celles, 
d'un  fort  poids,  on  embrasserait  une  sphère  d'utilité  beaucoup 
plus  grande  pour  l'industrie  générale  de  Mulhouse. 

Ainsi,  en  portant  de  fr.  20  à  30,000  le  chiffre  de  la  dépense 
d'installation  première,  on  pourrait  faire  l'acquisition  d'une  grue 
avec  une  flèche  de  8'",320,  pouvant,  en  s'amarrant  aux  rails  et 
pour  une  inclinaison  de  flèche  de  45  degrés,  lever  6,000,  même 
40,000  kilos. 

Une  grue  semblable  permettrait  le  déchargement  de  grosses 
pierres  et  de  gros  colis. 

En  cas  de  déchargement  de  houille  avec  une  flèche  de  8",300, 
on  pourrait  faire  des  tas  de  houille  de  7  mètres  de  largeur  sur 
2  mètres  de  hauteur,  ce  qui,  pour  une  longueur  de  70  mètres, 
ferait  un  tas  de  houille  de  4 ,274,000  kilos;  le  travail  journalier  de 
la  grue  étant  de  300  tonnes,  il  lui  faudrait  quatre  jours  pour 
revenir  au  premier  point  de  départ  du  déchargement.  Il  y  aurait 
donc  un  délai  amplement  suffisant  pour  l'enlèvement  des  houilles. 

On  aurait  par  année  une  augmentation  de  dépense  de  2,500  francs, 
soit  25  7o  d'intérêt  et  de  dégrèvement  sur  une  augmentation 
d'installation  de  40,000  francs.  Cette  dépense  serait-elle  couverte 
par  les  services  que  rendrait  la  grue  en  dehors  des  deux  cents 
jours  de  travail  que  nous  lui  supposons  ? 

Il  est  permis  de  l'espérer.  On  pourrait  du  reste  opérer  avec  des 
bennes  d'une  capacité  plus  grande  pour  augmenter  le  travail 
journalier  de  la  grue,  et  lui  permettre  de  desservir  d'autres  tra- 
vaux. 

Au  point  de  vue  de  l'utilité  générale,  et  môme  si  le  bénéfice 
obtenu  en  devenait  plus  réduit,  il  serait  peutrêtre  préférable 
d'installer  une  grue  à  vapeur  puissante  qui,  pouvant  plus  large- 
ment être  utile  en  raison  de  la  facilité  qui  serait  donnée  pour  le 

TOMB  XLm.   NOVEMBRE  ET  DfiOEMBRE  1873.  35 


déchargement  et  la  mise  à  bord  des  marchandises,  serait  un 
encouragement  soit  pour  la  création  de  nouvelles  installations 
semblables,  soit  pour  le  développement  de  nos  transports  par 
canaux. 


MÉMOIRE 

présenté  à  la  Société  industrielle  pour  le  concours  des  prix^  par 
M.  L.  Sauter-Lemonnier  et  C*%  de  Paris. 


Séance  da  25  juin  1872. 


PROJET  D'INSTALLATION  D'ONB  GRUE  A  VAPEUR. 

A.  —  Programme  des  conditions  à  remplir. 

La  grue  pour  les  plans  et  devis  détaillés  de  laquelle  la  Société 
industrielle  de  Mulhouse  a  proposé  un  prix,  est  destinée  à  opérer 
le  déchargement  des  houilles,  briques,  etc.,  etc.,  et  autres  maté- 
riaux en  fragments  qui  arrivent  journellement  par  le  canal  du 
Rhône  au  Rhin. 

Un  bassin  de  350  mètres  de  longueur,  sur  70  mètres  de  lar- 
geur environ,  situé  à  proximité  de  la  ville,  sert  de  port  de  débar- 
quement aux  marchandises  à  destination  de  la  place  de  Mulhouse. 
Ce  bassin  est  traversé  de  part  en  part  par  le  canal. 

Le  mouvement  sur  ce  bassin  peut  être  évalué  à  60,000  tonnes 
de  marchandises  à  débarquer  annuellement;  ce  qui,  réparti  en 
deux  cents  jours  ouvrables,  correspond  à  un  débarquement  moyen 
de  300  tonnes  par  jour. 

Les  arrivages  se  font  par  bateaux,  dont  les  plus  grands  ont 
30  mètres  de  long,  3'",80  de  large  et  4  ",80  ou  2  mètres  de  creux. 
Le  tonnage  moyen  d'un  bateau  est  de  175  tonnes. 

La  grue  à  établir  devra  prendre  les  matériaux  à  bord,  et  les 
déposer  directement  soit  sur  quai  en  dépôt  provisoire,  soit  dans 


^  553  — 

les  tombereaux  qui  les  emmènent  de  suite.  Elle  sera  conduite  par 
un  seul  homme. 

Le  .débarquement  s'opère  actuellement  à  bras  à  Taide  de 
brouettes  ;  les  matériaux  débarqués  sont  d'abord  déposés  à  quai, 
et  ensuite  chargés  en  tombereaux.  Le  débarquement  de  la  tonne 
prise  à  bord  et  mise  à  quai  se  paie  en  moyenne  0',55. 

Le  service  avec  l'appareil  projeté  devra  offrir  des  avantages  sur 
le  service  actuel. 

B.  —  Conditions  générales  de  l'appareil. 

Les  conditions  du  programme  à  remplir  étant  arrêtées  tel  qu'il 
vient  d'être  énoncé  pour  arriver  à  le  remplir  d'une  façon  pratique 
et  économique,  en  dehors  de  toute  considération  technique  spé- 
ciale, on  est  conduit  à  résoudre  tout  d'abord  les  questions  sui- 
vantes  : 

Quel  doit  être  le  moteur  destiné  à  actionner  la  grue  projetée? 

Cette  grue  doit-elle  être  fixe  ou  roulante? 

Quelle  doit  être  sa  puissance  et  son  rayon  d'action  ? 

Quel  doit  être  le  nombre  de  manœuvres  qu'elle  devra  pouvoir 
opérer  par  heure  de  travail? 

Moteur  destiné  à  actionner  la  grue.  —  Les  moteurs  ordinaire- 
ment appliqués  aux  grues  de  levage  sont,en  raison  des  difTérenls 
besoins  : 

4"  Les  hommes  lorsque  le  service  est  peu  actif,  le  chiffre  de 
tonnes  à  manutentionner  peu  important; 

2^  Les  moteurs  à  vapeur  lorsque  la  manutention  annuelle 
devient  plus  importante,  mais  pouvant  encore  s'opérer  à  l'aide 
d'un  seul  ou  d'un  petit  nombre  d'appareils  ; 

3**  Enfin  la  pression  hydraulique  lorsque  le  nombre  des  grues 
et  autres  engins  réunis  dans  un  même  service  devenant  impor- 
tant, le  chiffre  considérable  de  manutentions  opérées  permet 
d'amortir  économiquement  les  frais  nécessités  par  l'installation 
d'une  machine  hydraulique  et  de  tous  ses  accessoires,  ' 


—  554  — 

Dans  le  cas  dont  il  s'agit,  le  nombre  de  tonnes  à  manutentionner 
étant  de  300  (nombre  pouvant  varier  de  100  à  700)  en  moyenne 
par  jour,  une  grue  avec  mécanisme  de  levage  et  mécanisme 
d'orientation  mus  par  la  vapeur,  de  dimensions  et  de  dispositions 
convenablement  appropriées  à  l'emplacement  auquel  elle  est  des- 
tinée, répondra  au  besoin  du  service. 

Le  chiffre  du  tonnage  n'est  pas  assez  élevé  pour  motiver  une 
installation  hydraulique. 

La  grue  à  vapeur  doit  être  locomobile.  —  Le  progranMne 
impose  de  pouvoir  à  volonté  mettre  en  dépôt  sm'  le  qpiai  les 
matériaux  déchargés. 

Cette  obligation  nécessite  une  grue  locomobile  établie  sur  ime 
voie  ferrée  parallèle  au  canal. 

Cette  grue  devra  se  déplacer  sur  la  voie  au  fur  et  à  mesure  que 
les  tas  sont  formés  sur  le  quai. 

Une  grue  fixe  ne  pourrait  charger  les  matériaux  qu'en  tombe- 
reau pour  être  transportés  de  suite. 

Force  de  la  grue.  —  La  houille  forme  la  majeure  partie 
des  marchandises  à  débarquer;  or,  l'expérience  a  démontré 
qu'avec  un  chargement  de  cette  nature,  étant  donné  le  nombre 
d'hommeâ*  qui  peuvent,  sans  se  gêner  mutuellement,  être  employfe 
à  bord  d'un  bateau  non  ponté,  analogue  aux  bateaux  qui  naviguent 
sur  les  canaux,  on  obtenait  le  maximum  d'effet  utile  comme  rem- 
plissage des  bennes  et  comme  transbordement  par  grue,  avec  des 
bennes  contenant  de  1,000  kil.  à  1,500  kil.  de  charbon.  Des 
bennes  de  capacité  moindre  nécessiteraient  un  nombre  de  manu- 
tentions auquel  la  grue  suffirait  difficilement. 

Des  bennes  plus  grandes  seraient  encombrantes  dans  le  bateau, 
réduiraient  par  conséquent  la  rapidité  du  chargement  et  en  aug- 
menteraient le  prix  de  revient. 

Une  benne  contenant  de  1,000  kil.  à  1,500  kil.  de  charbon 
pèse  vide  environ  500  kil.;  c'est  donc  une  grue  de  1,500  kil.  à 
2,000  kil.  qu'il  convient  d'adopter. 


—  555  — 

Portée  ou  rayon  d'action  de  la  grue.  —  Pour  prendre  les 
matériaux  à  bord  et  les  déposer  soit  à  quai,  soit  directement  dans 
le  tombereau,  il  paraît  suffisant  de  donner  à  la  grue  une  volée 
maximum  de  6  mètres  de  portée,  mesurés  horizontalement  depuis 
Taxe  du  pivot  jusqu'à  l'axe  du  croc.  (Voir  dessin  N©  1 .) 

Le  tas  ainsi  formé  par  le  déchargement  d'un  bateau  aurait 
20  mètres  de  longueur  en  moyenne,  la  surface  en  sera  complète- 
ment desservie  par  la  grue,  ainsi  que  le  font  voir  les  figures  1  et  % 

Pour  plus  de  facilité  dans  le  service,  la  grue  devra  être  munie 
d'un  mécanisme  destiné  à  faire  varier  la  portée,  quoique  nous  ne 
jugions  pas  cette  disposition  indispensable. 

Course  verticale  du  croc.  —  Pour  desservir  le  fond  du  bateau, 
la  benne  doit  descendre  à  1",50  en  contre-bas  de  l'arête  du  quai; 
pour  charger  directement  en  tombereau,  elle  doit  s'élever  à  3"*,50 
au-dessus  du  quai,  soit  donc  une  course  totale  de  5  mètres. 

Nombre  de  manutentions  à  l'heure.  —  Pour  obtenir  un  service 
rapide  d'une  grue  mécanique  manœuvrée  par  un  seul  homme,  il 
faut  non-seulement  que  le  mécanisme  de  levage,  mais  encore  que 
celui  de  l'orientation  soit  mû  par  la  vapeur. 

La  rapidité,  la  précision  dans  les  manœuvres,  ainsi  que  le 
nombre  des  manutentions  opérées  à  l'heure,  dépendent  essentielle- 
ment de  la  nature  même  du  moteur,  de  son  bon  agencement,  et 
enfin  des  relations  qui  existent  entre  les  diverses  parties  de  l'ap- 
pareil. 

L'on  verra  plus  loin  que  la  grue,  dont  les  dessins  sont  annexés, 
peut  opérer  cinquante  manœuvres  à  l'heure. 

Ce  qui  donne,  à  raison  de  1,500  kil.  environ  par  benne,  une 
manutention  de  1,500  kil.  x  50  =  75,000  kil.  à  l'heure,  ou 
75  X  10  =  750  tonnes  par  journée  de  dix  heures.  Elle  peut 
donc,  à  elle  seule,  faire  face  aux  besoins  maxima  qui  peuvent  se 
présenter. 


556 


G.  —  Desoiiption  de  la  grae  proposée. 

(Dessins  iV°*  2  et  3.J 

La  grue  représentée  par  les  dessins  ci-joints  est  une  grue  du 
genre  dit  à  action  directe,  système  Brown. 

Dans  cet  appareil,  les  mécanismes  moteurs  du  levage  et  de 
l'orientation  diffèrent  essentiellement,  par  leurs  dispositions,  de  ce 
qui  est  ordinairement  adopté  dans  les  grues  à  vapeur,  et  rappel- 
lent plutôt  les  dispositions  générales  des  grues  hydrauliques  de 
levage. 

Mécanisme  élévatoire.  —  Le  mécanisme  élévateur  se  compose 
de  deux  cylindres  JJ  à  simple  effet,  sous  le  piston  desquels  agit  la 
vapeur  pour  produire  Télévation  du  fardeau. 

Ces  deux  cylindres  à  vapeur  sont  solidement  assemblés  entre 
eux,  et  avec  le  cylindre  à  eau  À'  placé  entre  eux  deux. 

Les  tiges  de  ces  trois  cylindres  sont  réunies  entre  elles  à  leur 
partie  supérieure  par  une  chappe  en  fonte  L,  portant  un  système 
de  deux  poulies  mobiles.  Deux  autres  poulies  sont  fixées  à  la  par- 
tie inférieure  des  cylindres. 

La  chaîne  de  levage  M  entoure  ce  système  de  poulies,  avec 
lequel  elle  forme  un  véritable  palan,  dont  le  garant  est  l'extré- 
mité mobile  de  la  chaîne,  et  porte  le  crochet  de  levage. 

Chaque  levée  du  fardeau  correspond  ainsi  à  une  pulsation  des 
cylindres,  et  égale  la  course  des  pistons  multipliée  par  le  nombre 
des  brins  de  moufle. 

Cette  disposition,  d'une  extrême  simplicité,  évite  toute  cause  de 
réparation  par  suite  d'usure  ou  de  détérioration  ;  elle  donne  une 
grande  vitesse  au  croc  en  n'exigeant  qu'une  faible  vitesse  des 
organes  du  moteur. 

La  fonction  du  cyhndre  à  eau  K  dans  ce  système  est  très 
importante;  c'est  l'organe  régulateur;  il  donne  la  sécurité  et  la 
précision  d'une  façon  absolue. 


—  557  — 

Ce  cylindre,  toujours  plein  d'eau,  est  parcouru  par  un  piston 
étanche  à  double  effet. 

Pendant  la  montée,  l'eau  de  la  partie  supérieure  repasse  dans 
la  partie,  inférieure;  le  mouvement  inverse  se  produit  pendant  la 
descente. 

Dans  l'un  et  l'autre  cas,  l'eau  en  circulation  passe  par  l'inter- 
médiaire d'un  réservoir  S.  Ce  réservoir  est  complètement  fermé; 
à  sa  partie  supérieure  il  renferme  de  l'eau,  dont  le  niveau  varie 
en  raison  du  volume  occupé  par  la  tige  du  piston  dans  le  cylindre 
K;  à  sa  partie  supérieure  il  renferme  une  couche  d'air  en  pres- 
sion, destinée  à  assurer  la  rentrée  de  l'eau  dans  la  partie  infé- 
rieure ou  la  partie  supérieure  du  cylindre  K,  selon  qu'a  lieu  la 
levée  ou  la  descente  du  fardeau. 

La  vitesse  de  l'eau  en  circulation  est  réglée  alternativement  par 
l'une  ou  l'autre  des  soupapes  a  et  A,  dessin  N»  2  ;  les  sections  de 
ces  soupapes  sont  calculées  de  façon  à  régler  pour  ainsi  dire  auto- 
matiquement la  vitesse  du  piston  à  eau. 

En  effet,  au  moment  du  démarrage,  lorsque  les  frottements  des 
pièces  à  mettre  en  mouvement  sont  considérables,  la  vitesse,  et 
par  suite  les  résistances  dues  aux  pertes  de  charge  de  l'eau,  sont 
nulles  ;  au  contraire,  lorsque  la  vitesse  croît,  les  résistances  dues 
au  mouvement  de  l'eau  croissent  en  raison  du  carré  des  vitesses, 
de  façon  à  équilibrer  l'excédant  de  puissance  motrice  des  pistons 
à  vapeur  même  pendant  la  remonte  à  vide,  et  ce,  sans  que  le 
crochet  puisse  acquérir  une  vitesse  accélératrice  dangereuse. 

L'application  de  cette  propriété  qu'a  l'eau  en  mouvement  d'op- 
poser une  résistance  croissant  avec  ja  vitesse,  forme  le  complé- 
ment indispensable  du  moteur  à  action  directe  à  vapeur;  elle 
annule  les  dangers  que  pourraient  occasionner  les  efforts  énormes 
qui  sont  en  jeu,  la  différence  qui  existe  par  moment  entre  la 
puissance  motrice  et  la  résistance,  l'absence  de  tout  autre  volant 
régulateur,  et  surtout  enfin  les  efiets  dus  à  la  détente  de  la 
vapeur. 


_  568  — 

En  résumé,  le  cylindre  à  eau  donne  à  ces  grues  à  vapeur  à 
traction  directe  les  qualités  de  sûreté  et  d'exactitude  des  grues 
Ârmstrong,  dont  les  bons  résultats  ont  été  consacrés  depuis  de 
longues  années  par  l'expérience. 

Pour  éviter  la  perte  de  calorique  due  au  refroidissement  des 
cylindres  à  vapeur,  ceux-ci  sont  entourés  d'une  couche  de  mastic 
isolant,  recouvert  d'une  feuille  de  tôle. 

Mécanisme  d'orientation.  —  Le  cylindre  d'orientation  se  com- 
pose d'un  cylindre  à  vapeur  à  double  effet  N. 

Le  piston  de  ce  cylindre  actionne  une  chaîne  dont  les  deux 
extrémités  sont  fixées,  et  s'enroulent  ou  se  déroulent  sur  manchon  P 
boulonné  à  friction  dure  autour  du  pivot  fixe. 

La  vapeur,  par  suite  de  ses  propriétés  élastiques,  agit  ici  sans 
choc  pour  produire,  modérer  ou  arrêter  le  mouvement  giratoire 
de  la  volée. 

Contrairement  à  ce  qui  aurait  Ueu  pour  le  mécanisme  du  levage, 
si  on  supprimait  le  cylindre  hydraulique  dans  le  système  d'orien- 
tation tel  qu'il  vient  d'être  décrit,  la  puissance  vive  considérable 
due  à  la  masse  du  corps  en  mouvement  et  à  leur  vitesse,  devient 
de  suite  assez  importante  pour  faire  volant  régulateur  du  cylindre 
moteur  iV,  modérer  les  écarts  subits  de  vitesse,  et  enfin  permettre 
une  manœuvre  douce,  facile  et  sûre,  sans  avoir  besoin  de  faire 
intervenir  une  régulation  hydrauUque. 

Le  mécanisme  de  l'orientation  est  disposé  de  façon  à  pouvoir 
obtenir  une  révolution  complète  {SQG^  de  la  volée. 

Le  tourillon  supérieur  du  pivot  est  cémenté  et  trempé  ;  il  est 
surmonté  de  deux  grains  en  acier  trempé  pour  faciliter  le  mou- 
vement de  la  partie  tournante  de  l'appareil. 

Une  disposition  spéciale  permet  de  visiter,  démonter  et  rem- 
placer ces  deux  grains  sans  autre  démontage  de  l'appareil. 

Les  mouvements  de  levage  et  d'orientation  sont  obtenus  indé- 
pendamment et  simultanément  à  volonté,  et  dans  un  sens  ou 
dans  l'autre,  au  moyen  de  deux  leviers  de  manœuvre  placés,  l'un 


j 


— 559  -- 

à  la  main  droite,  l'autre  à  la  main  gauche  du  mécanicien,  qui 
règle  ainsi  les  vitesses  avec  la  plus  grande  facilité. 

Le  mouvement  de  translation  de  l'appareil  est  obtenu  de  deux 
manières  : 

lo  Soit  au  moyen  d'un  mécanisme  B'  et  de  deux  hommes 
agissant  à  la  manivelle,  lorsque  l'appareil  n'étant  pas  en  service, 
la  chaudière  n'est  pas  allumée  ; 

2o  Au  moyen  du  mécanisme  leveur,  même  lorsque  la  chau- 
dière est  en  pression.  Â  cet  effet,  une  chaîne  mouillée  K  (pi.  % 
fig.  1),  dont  une  des  extrémités  va  se  fixer  au  sol,  reçoit  l'action 
du  crochet  de  levage. 

Cette  disposition  très  simple  ne  compliquant  point  Tappareil, 
permet  d'opérer  facilement  le  transport  de  la  grue  sur  rails. 

La  volée  est  rendue  abaissable  de  la  façon  la  plus  simple  par 
un  système  de  palan  différentiel  que  fait  mouvoir  un  cliquet  à 
double  mouvement,  comme  celui  des  verrins. 

Générateur  de  vapeur.  —  Le  générateur  de  vapeur  est  une 
chaudière  verticale  avec  foyer  intérieur  et  bouilleurs  croisés  ;  elle 
est  entourée  extérieurement  d'une  couche  de  mastic  isolant  et 
d'une  tôle  mince. 

Cette  disposition  de  générateur  permet  de  réunir  sous  un  petit 
volume  la  surface  de  chauffe  nécessaire  à  la  production  de  la 
vapeur  surchauffée,  et  le  réservoir  en  vapeur  et  eau  indispensable 
à  l'emmagasinement  du  calorique  en  quantité  suffisante  pour  évi- 
ter les  écarts  de  pression  manométrique  que  produirait  la  dépense 
intermittente  de  la  vapeur  dans  un  service  comme  celui  d'une 
grue. 

Les  pièces  principales  de  l'appareil,  celles  qui  ont  à  supporter 
des  efforts  importants,  c'est-à-dire  le  châssis,  le  pivot,  la  volée, 
sont  entièrement  en  tôle  ou  fer  forgé.  Sous  le  rapport  de  la  légè- 
reté et  de  la  sécurité,  ce  genre  de  construction  remplace  avanta- 
geusement la  fonte,  ou  les  assemblages  généralement  médiocres 
de  pièces  en  fonte  et  tôle. 


—  560  — 

La  volée,  tout  en  conservant  sa  rigidité,  est  aussi  légère  que 
possible;  les  pièces  lourdes  sont  placées  à  rarrière  de  façon  à 
contribuer  à  l'équilibre  de  l'appareil  sans  charge,  et  à  obtenir 
ainsi  le  maximum  de  stabilité  pour  un  poids  d'appareil  donné. 

Les  grues  de  ce  genre,  connues  en  Angleterre  depuis  ({uelc[ues 
années  seulement,  y  ont  eu  de  nombreuses  applications  pour  le 
service  de  quais,  cours,  magasins,  chantiers. 

Le  port  de  Hambourg  notamment  en  emploie  trente  à  lui  seul. 

Elles  rivalisent  avec  les  grues  hydrauliques  de  levage  pour  la 
simplicité  du  mécanisme  moteur,  la  facilité,  la  rapidité  des  man- 
œuvres, et  enfin  l'absence  d'usure  et  d'entretien.  Elles  font  le 
même  service,  et  doivent  par  conséquent  les  remplacer  toutes  les 
fois  que  l'importance  du  trafic  ne  permet  pas  l'installation  d'une 
machinerie  hydraulique  complète. 

D.  —  Dimensions  générales  et  vitesse. 

Dimensions  générales. 

Charge  levée  ^  ^^"""^  ^''''''"''''      ^^^'  î  2  000»^ 

tharge  levée  ^  ^j^^^j^^^    »       1,500^  j-"  ^'""" 

Ecartement  de  milieu  en  milieu  des  rails  de 
circulation  de  la  grue i"',5i0 

Portée  ou  rayon  d'action  de  la  volée  (varia- 
ble entre) 4",500  et6"»,000 

Hauteur  sous  flèche ,  mesurée  depuis  le  sol 
jusqu'à  l'axe  de  la  pouUe  de  flèche  (minimum).    6^,500 

Course  verticale  du  croc 6",000 

Vitesse  des  mouvements. 

Elévation  du  crochet  sous  charge  ou  à  vide 
par  seconde 0",750  à  1",000 

Orientation  (vitesse  à  l'extrémité  de  la  volée) 
par  seconde 1»,000  àl»,500 


—  561  — 

/     Mécanisme  à  bras,   deux 
Translation    l  hommes  aux  manivelles,  par 
de  l'appareil    <  minute  environ  ....!..•    6°,000 
sur  les  rails    /     Mécanisme  à  vapeur,  par 

\  minute  environ 25'",000 

Temps  nécessaire  à  une  manœuvre. 

1®  Accrochage  de  la  benne 8" 

2°  Levage  (i'«  période)  3» 4" 

3**  Levage  (2*  période)  et  simultanément  orientation  (180*), 

soit  i/2  ^^-^^-^ 19" 

4**  Déclanchement  du  fond  et  vider  la  benne 10" 

5®  Renclanchement  du  fond 5" 

6°  Orientation  à  vide  (180^ 16" 

7®  Descente  du  crochet 5" 

8**  Orientation  pour  se  mettre  à  l'aplomb  d'une  autre  benne    5" 

"62" 

3600^ 
Soit  -gs—  =  58,  ou  plus  facilement,  50  manœuvres  à  l'heure. 

E.  -^  StabiUté. 

{Voir  fig.  i  et  2.) 

1°  S(ms  charge.  —  Les  conditions  les  plus  défavorables  sont  : 
la  volée  à  son  maximum  de  portée  6*"  et  tournée  en  travers  de  la 
voie  (l'écartement  des  rails  étant  moindre  que  celui  des  essieux), 
le  crochet  à  bas  de  course  portant  la  charge  nominale  (2,000*^), 
et  enfin  l'approvisionnement  d'eau  et  charbon  à  l'arrière  épuisé. 
Dans  ces  conditions,  l'appareil  avec  sa  charge  pèse  14,600^. 

Le  système  général  prenant  point  d'appui  pour  se  renverser 
sur  les  deux  roues,  côté  de  la  volée,  et  le  centre  de  gravité  étant 
à  0"',325  en  dedans  de  ces  deux  roues,  la  surcharge  à  ajouter  au 
crochet  pour  arriver  à  l'équilibre  est  donnée  par  la  formule  : 


—  562  — 

14600^  X  0,385  _ 
^  ~         5»,250  ~  ^""  • 

Soit  une  surcharge  égale  à  près  de  moitié  de  la  charge  nomi- 
nale. {Voir  fig-  i) 

2^  A  vide.  —  Les  conditions  les  plus  défavorables  à  la  stabilité 
sont  dans  ce  cas  : 

La  volée  relevée  à  son  minimum  de  portée  4",500  et  tournée 
également  en  travers  de  la  voie,  le  crochet  en  haut  de  course  et 
à  vide,  et  enfin  l'approvisionnement  d'eau  et  de  charbon  complet 
à  l'arrière;  dans  ces  conditions  l'appareil  pèse  13,000^. 

Dans  ce  cas,  le  système  tend  à  se  renverser  du  côté  de  la 
chaudière,  et  le  centre  de  gravité  passe  à  0.350  en  dedans  des 
roues. 

La  charge  qu'il  faudrait  ajouter  dans  l'axe  de  la  chaudière  pour 
arriver  à  l'écpiilibre,  est  donnée  par  la  formule  : 

13000^X0.350^ 
~         l-,000        ""    '  ^  • 
Le  maximum  de  charge  a  lieu  sur  les  roues  lorsque  la  volée 
sous  charge  est  tournée  en  diagonale  au  dessus  du  châssis  en 
tôle  ;  la  réaction  sur  la  roue  la  plus  chargée  est  alors  de  5,506^. 

F.  —  RésistancMi  dM  piëoai  principales. 

Calculs  de  la  section  d'encastrement. 

Pivot  en  fer  forgé.  —  Cette  section  est  située  directement  au 
dessus  du  châssis  en  tôle  en  a  b. 

Elle  est  soumise  à  un  effort  de  rupture  par  flexion,  et  à  un 
effort  de  rupture  par  compression.  {Voir  fig.  6). 

Dans  le  cas  de  la  volée  à  son  maximum  de  portée  et  sous 
charge  nominale,  le  moment  de  rupture  par  flexion  est  égal  à  la 
somme  14,355  des  moments  fléchissants  dus  aux  poids  placés  du 
côté  de  la  volée,  diminués  de  la  somme  9,484  des  moments 
fléchissants  dus  aux  poids  placés  du  côté  de  la  diaudière.  Soît 
M'  différence  =  +  14355  —  9484  =  +  4871. 


—  5«3  — 

Dans  le  cas  de  la  volée  à  son  minimum  de  portée  et  à  vide,  le 
moment  de  rupture  par  flexion  est,  comme  ci-dessus,  égal  à  la 
somme  4,597  des  moments  dus  aux  charges  mortes  côté  de  la 
volée,  diminués  de  la  somme  9,484  des  moments  dus  aux  poids 
placés  à  l'arrière. 

Soit  M"  différence  =  +  1597  —  9484  =  —  7887. 

Ce  dernier  cas  est  celui  de  plus  grande  fatigue  du  pivot.  Moment 

de  résistance  de  la  section  considérée  -  =  — y —  =0.001.382.400, 

n  4  * 

«''*  « = ômmw  =  '■""'•'^'  =""  ^''  ""  "'  "' 

section. 

La  compression  maximum  sur  la  section  considérée  est  due  au 
poids  de  la  partie  tournante  de  l'appareil  sous  charge,  soit  12,400^. 
Ce  qui  correspond  à  une  charge  par  "'"'  de  : 

12400^        _   12400^  _ 
0.785  X  240*  ~  45239™*  ~  ^  '^^• 

En  résumé,  l'efibrt  sur  la  fibre  la  plus  chargée  est  de  : 

+  5S70 
par  """'  de  compression  dus  à  la  flexion. 

+  0S27 

de  compression  dus  à  la  charge  verticale.  

Total  :  +  5S97 

Les  moments  fléchissants  vont  en  diminuant  depuis  la  section 
d'encastrement  du  pivot  jusqu'au  tourillon  supérieur,  lequel  n'est 
plus  soumis  qu'à  un  effort  tranchant  et  à  la  compression,  l'effort 
total  de  compression  étant  constant  sur  chacune  des  sections. 

Les  diamètres  de  ces  différentes  sections  ont  été  déterminés  de 
façon  que  les  coefficients  de  résistance  soient  toujours  au-dessous 
de  6^  dans  le  cas  le  plus  défavorable. 

Calcul  du  tourillon  supérieur. 

La  réaction  horizontale  produisant  l'effort  tranchant  du  tou- 
rillon est  égale  au  moment  de  rupture  dû  aux  forces  extérieures, 
divisé  par  l'écartement  des  points  d'appui  sur  le  pivot,  soit  : 


—  564 

7887 


i",400 
D'où  la  valeur  de  R  au  cisaillement  : 

5634^  5634^ 


~  0.785  X  80*  5026—  ~  '^''^^ 
par  "■'  de  section. 

La  compression  sur  cette  même  section  est  de  : 

12400^      _  12400^  _ 
0.785  X  80' ■"  5026  ~  ^ '^ 
par  ""•  de  section. 

Flexion. 

La  flèche  est  donnée  par  la  formule  : 

,_PR_  5634^  X  1.75' ^„3 - 

^  ~  3J5;/  ■"  3  X  20000000000  X  0.785  X  0.424       "^'"^ 

Détermination  des  efforts. 

Volée.  —  Le  cas  le  plus  défavorable  pour  la  résistance  de  la 
volée  est  celui  où  elle  est  sous  charge  et  à  son  maximum  de  portée. 

La  flèche  articulée  en  o  est  sollicitée  à  tourner  autour  de  ce 
point  par  diverses  forces  indiquées  en  grandeur  et  en  direction 
par  la  figure  4  ci-dessous. 

Remplaçant  ces  diverses  forces  par  une  force  verticale  unique 
appliquée  au  point  m,  on  a  en  ce  point  un  effort  P  =  2,390^. 
{Voir  fig.  3.) 

Cet  effort  de  2,390^  et  les  deux  efforts  dirigés  suivant  Taxe  des 
tirants  et  de  la  flèche,  forment  un  système  de  trois  forces  en 
équilibre,  dans  lequel  chacune  d'elles  est  égale  et  de  sens  contraire 
à  la  résultante  des  deux  autres. 

Construisant  le  parallélogramme  des  forces  (fig.  3),  on  a  la 
composante  sur  la  flèche  : 

<;in  ^fi** 

C  =  2390^         ^^o    =  9860'^ 

smii 


—  565  — 

Traction  dans  le  plan  des  tirants  : 

T  =  2390^  X  ^^-^o  =  8850^ 

sm  11 

{Voir  fig.  3.) 

Flèche.  —  Le  moment  d'inertie  de  cette  section  par  rapport  à 
l'axe  ab  {voir  fig.  5)  est  notablement  plus  faible  que  dans  le  sens 
transversal,  et  il  est  de  /  =  0.000034306. 

Pour  la  facilité  du  calcul,  nous  remplacerons  cette  section  par 
celle  d  une  colonne  creuse,  qui  aurait  un  diamètre  extérieur  de 
0",202,  un  diamètre  intérieur  de  0",i76.  La  section  en  ""*  de 
cette  colonne  et  son  moment  d'inertie  seraient  alors  équivalents  à 
Celui  de  la  section  ci-dessus. 

La  longueur  de  la  flèche  est  de  7",750,  et  elle  est  articulée  à 
ses  extrémités  sur  deux  axes  parallèles  à  l'axe  ab;  la  charge  P 
qu'elle  supporte  avant  d'attendre  la  limite  d'élasticité  est,  dans  ce 
cas,  donnée  par  la  formule  : 

p  =  5300  X  ji.         =  64125^ 

d  =  diamètre  extérieur  de  la  colonne  en  centimètres, 
d'  =  diamètre  intérieur  de  la  colonne  en  centimètres. 
/   =  longueur  du  solide  en  décimètres. 
Le  rapport  entre  la  charge  efTective  et  la  charge  de  rupture  est 
donc  en  dessous  de  i/6. 

Tirants.  —  Les  tirants  sont  rectangulaires,  la  section  de  chacun 
d'eux  est  de  60  X  15  =  900""*,  soit  une  section  totale  de 
900~  X  2  =  1800»»'. 

L'effort  de  traction  T  étant  de  8,850^  la  valeur  de  R  est  de  : 

8850'^  „  ^ 
=  4k,8  par  "»•. 


mm< 


1800 

Chaîne  de  levage.  —  La  chaîne  de  levage  est  en  fer  de  17""*, 
soit  une  section  totale  de  2  X  0.785  X  17  =  452'""»*. 

Le  brin  de  mouffle  le  plus  chargé  est  celui  qui  est  attaché  au 
point  fixe  du  cylindre;  il  a  à  supporter  l'effort  dû  à  la  charge 


—  566  — 

utile,  augmentée  des  charges  mortes  et  des  frottement»  de  toutes 
les  poulies;  soit  un  effort  total  de  2,600^. 
D'où  la  valeur  de  /{  à  la  traction  est  de  : 

452  ~  ^  ''" 

par  "■••  de  section. 

(]lette  chaîne  est  essayée  à  la  presse  hydraulique,  avant  sa  mise 
en  service,  sous  un  effort  de  7230^  ;  soit  à  2,8  fois  la  plus  grande 
chaîne  qu'elle  aura  à  supporter. 

Chaîne  d'orientation.  —  La  chaîne  de  l'orientation  est  en  fer 
de  22»»,  soit  une  section  totale  de  2  X  0,705  X  22-  =  760"'. 

Elle  peut  avoir  à  supporter  l'effort  total  exercé  par  le  piston, 
dont  le  diamètre  est  de  0",200. 

La  pression  de  la  chaudière  étant  de  7^  par  cent*,  cet  effort 
est  P  =  0.786  X  20'  X  7  =  2198^ 

D'où  la  valeur  de  i?  à  la  traction  est  de  : 

2198 


kmm 


=  2S90  par 


mnt 


760' 

Cette  chaîne  est  essayée  à  la  presse  hydraulique  sous  un  effort 
de  42,160^ 

G.  ~  Justifioation  du  dlamètire  des  cylindres  et  des  dimemiitonH 

dn  générateur. 

Cylindre  à  vapeur  du  levage. 

Snrboe. 

Diamètre  d'alésage 0-,360    1047«\8 

Course  des  pistons 4 ",500 

La  pression  effective  de  la  chaudière  étant  de  7''  par  cent*, 

l'effort  théorique  moteur  est  donc  P=4047*»,8  X  2  X  7=44238^ 
La  résistance  se  compose  de  la  charge  utile,  plus  la  charge 

morte  à  l'aplomb  du  crochet;  soit  2075*^  X  4  =  8300^  (La 

différence  44238  —  8300''  étant  employée  à  vaincre  la  résistance 

des  frottements  et  à  engendrer  la  vitesse. 


J 


—  567  . 
D'où  le  coefficient  de  rendement  : 


^  =  U.oo 


14238' 

Volume  de  vapeur  dépensée  par  une  pulsation  des  cylindres  : 
=  0»%10i7  X  4",500  X  2  =  610  litres. 

CYLINDRE  DE  l'oRIENTATION. 

SiirfiK« 

Diamètre  d'alésage 0",200    314*»' 

Course  du  piston 1",050 

Rayon  d'enroulement  de  la  chaîne 0^^,11^ 

D'où  l'effort  théorique  moteur  314*'"»  X  7»^  =  21 98^  et  le 

moment  de  cet  effort  =  2198''  X  0.175  =  384. 

La  résistance  à  l'orientation  se  compose  des  frottements  de  la 

partie  tournante  de  l'appareil  sur  la  crapaudine  et  sur  la  partie 

inférieure  du  pivot. 
Le  moment  de  cette  résistance  dans  le  cas  le  plus  défavorable, 

c  est-à-dire  au  moment  du  démarrage,  est  de  300. 
L'excédant  de  384  sur  300  est  utilisé  pour  vaincre  la  résistance 

des  garnitures  du  piston,  des  presse-étoupes  et  de  la  chaîne  sur 

les  poulies  de  renvoi. 

Dépense  de  vapeur  par  l'orientation  pour  une  manœuvre  com- 
plète, soit  une  révolution  complète  de  l'appareil  : 

V  =  0"',0314  X  1",05  =  33  litres. 

Chaudière. 

Diamètre  extérieur , 0",800 

Diamètre  du  foyer 0'",626 

Surface  de  chauffe 4«,74 

Timbre  (effectif) 8^ 

Cube  en  eau 377»^''^ 

Cube  en  vapeur 254  » 

La  surface  de  chauffe  étant  directe,  on  peut,  sans  exagération, 
compter  sur  une  production  de  40^  de  vapeur  par  heure  et  par 

TOME  XLm.  NOVEMBRE  ET  DÉOEMBRE  1873.  86 


—  568  — 


mètre  carré  de  surface  de  chauffe;  soit  donc,  pour  la  surface  de 
chauffe  totale,  40'^  X  4»*,74  =  iOO''. 

La  consommation  de  vapeur,  en  comptant  sur  cinquante  man- 
œuvres à  l'heure,  est  de  : 

50  X  (0"*,610  +  0-,033)  =  32*%150 

A  la  pression  de  7^,  le  poids  du  mètre  cube  est  de  3'',890. 

Soit  donc  une  dépense  de  vapeur  =  32"*,i5  X  3S890  =  125^ 
théorique. 

La  quantité  de  calorique  emmagasiné  par  la  chaudière  est  telle 
que  le  manomètre  baissera  de  0'',4  pend-mt  l'élévation  du  fardeau. 

H.  —  Devis  d'installation 

(Non  compris  les  droits  de  douane.) 

1  grue  complète  montée  sur  place       Poids.  Pnx. 

prête  à  fonctionner  . 
Essayée  livrée.  .  . 


4  bennes  conte- 
nant chacune  1 ,400^ 
environ  de  charbon. 


fonte.  .  .  . 

6,910" 

fer  ou  acier 

5,630" 

bronze.  .  . 

60" 

.   Total.  .  . 

1 

42,600" 

fonte.  .  .  . 

560" 

fer 

1,720" 

Total.  .  . 

1 

2,280" 

iS35        16,85(y 


4^05  2,400' 


1  voie  de  i",500  d'écartement  de  milieu  en  milieu 
de  rails,  composée  de  rails  ayant  déjà  servi,  mais 
pouvant  être  changés  de  côté,  pesant  le  mètre  cou- 
rant 35*^,  ladite  voie  d'une  longueur  de  350  mètres,  y 
compris  pose  et  réfection  du  sol  à  32  fr.  le  mètre 
courant 

(Il  ne  paraît  pas  indispensable  d'établir  immédiate- 
ment les  350  mètres  de  voie  ;  on  pourrait  n'en  établir 
de  suite  qu'une  partie,  et  construire  le  reste  au  fur  et 
à  mesure  que  les  ressources  le  permettront.) 

Prix  total  de  l'installation 


41,200^ 


30,450^ 


j 


—  569  — 

I.  —  Prix  de  revient  de  la  tonne  manutentionnée. 

Dépense 
annuelle. 

Frais  d'installation.  —  Les  frais  d'installation, 
conformes  au  devis  ci-dessus  détaillé,  étant  de 
30,500  fr.,  ledit  capital  à  amortir  en  dix  années,  le 

taux  de  Taisent  étant  5**/o,  l'annuité  sera 4,900' 

1  mécanicien  conducteur  de  la  grue  aux  appointe- 
ments de 2,400' 

8  manœuvres  pour  remplir  les  bennes  à  5  fr.  par 
jour;  soit  pour  200  jours  de  travail  8  X  5  X  200  8,000' 

1  chef  d'équipe  à  6',50  par  jour,  soit  6.50  X  200  =  4 ,300' 

Allumage  de  la  grue  par  jour 0',50 

Charbon  par  jour  de  dix  heures 9', — 

Huile,  graisse,  chiffons 4', — 

40',50 

Soit  par  an  200  X  40.5(> 2,400' 

Entretien  et  réparation  de  la  grue  et  du  matériel  .  500' 

Total 49,200' 

Le  débarquement  étant  annuelle  ment  de  60,000 

.       ^   ,  49,200 

tonnes,  le  pnx  de  revient  de  la  tonne  sera  :  r>..  r.^.^  = 

0',320  (trente-deux  centimes). 

Actuellement  le  prix  de  revient  de  la  tonne  débar- 
quée à  quai  est  de  0',55  (cinquant^e-cinq  centimes), 
soit  donc  une  dépense  annuelle  de  60.000  X  0.55  =        33,000' 

Bénéfice  annuel  33,000  —  49,200  fr.  = 43,800' 

auquel  on  devra  ajouter  le  prix  du  chai^ement  en  tombereau 
lorsque  la  grue  chargera  directement,  et  la  suppression  du  déchet 
résultant  du  double  transbordement  à  bras. 


—  570  — 


RAPPORT 

présenté  au  nom  du  comité  de  mécanique^  sur  un  projet  d'instal- 
lation d'une  gru£  à  vapeur,  par  M.  Ernest  Zuber. 


Séance  du  25  Juin  1873. 


n  y  a  plus  d'une  année,  Messieurs,  vous  receviez  communica- 
tion d'un  mémoire  portant  pour  devise  :  «  Promptitude,  sécurité, 
quantité  »,  dont  les  auteurs  demandaient  à  concourir  pour  le  prii 
n""  45  des  arts  mécaniques.  Ce  prix,  consistant  en  une  médaille 
de  1"  classe,  a  pour  objet  de  récompenser  «  les  plans  et  devis 
détaillés  d'une  grue  destinée  au  déchargement  des  houilles  en 
morceaux  ou  menus  fragments,  tels  que  chaux,  plâtre,  terre, 
sable,  etc.  » 

Le  rapport  sur  le  mémoire  présenté  au  concours  eût  dû  êfre 
déposé  dès  l'an  dernier  ;  il  ne  l'a  pas  été  par  suite  de  la  difficulté 
que  votre  comité  a  eu  à  se  procurer  les  renseignements  indis- 
pensables pour  pouvoir  Juger  de  la  valeur  de  l'appareil  qui  vous 
était  soumis. 

Avant  de  passer  à  l'examen  du  travail  qui  fait  l'objet  de  ce 
rapport,  je  vous  rappellerai.  Messieurs,  que  dès  le  mois  de 
décembre  1874,  nos  collègues,  MM.  G.  DoUfus  et  Heilmann, 
avaient  étudié  les  conditions  d'établissement  d'une  grue  à  vapeur 
pour  le  déchargement  des  houilles,  qui  devait  être  établie  au 
bassin  de  Mulhouse. 

Dans  un  mémoire  qui  vous  a  été  soumis  en  même  temps  qu'à 
la  Chambre  de  commerce  de  cette  ville,  ces  messieurs  ont  longue- 
ment discuté  et  développé  les  avantages  que  présenterait  l'instal- 
lation d'une  grue  à  vapeur.  Ils  concluaient  en  proposant  de  former, 
sous  le  patronage  de  la  Chambre  de  commerce  et  de  la  Société 
industrielle,  une  société  disposant  d'un  capital  de  fr.  20,000,  en 
vue  de  réaliser  l'idée  dont  ils  avaient  pris  l'initiative. 


j 


—  574  — 

Une  Commission  à  laquelle  vous  aviez  renvoyé  Texamen  des 
données  sur  lesquelles  reposent  l'économie  du  projet  de  MM.DoUfus 
et  Heilmann,  vous  a  présenté,  par  l'organe  de  M.  Grosseteste,  un 
rapport  entièrement  favorable.  Néanmoins  il  n'a  été  donné  jus- 
qu'à présent  aucune  suite  à  cette  première  étude,  et  il  est  permis 
de  regretter  que  l'initiative  tout  à  fait  opportune  et  désintéressée 
de  nos  collègues  n'ait  pas  trouvé  plus  d'écho  au  moment  où  elle 
s'est  produite;  mais  on  ne  peut  douter  qu'elle  portera  ses  fruits, 
et  que  l'attention  des  manufacturiers  de  cette  ville  ne  se  détour- 
nera pas  d'une  création  dont  l'utilité  est  incontestable. 

Les  données  générales  de  la  grue  à  vapeur  présentée  au  con- 
cours des  prix  ne  diffèrent  de  celles  qu'avaient  indiquées  MM.  DoU- 
fus  et  Heilmann  qu'en  un  seul  point  essentiel  :  la  capacité  des 
bennes.  Elle  a  été  fixée  de  1,000  à  1,500  kil.  de  charbon  dans  le 
projet  que  nous  avons  sous  les  yeux,  alors  que  nos  collègues,  se 
basant  sur  60,000  tonnes  à  décharger  en  deux  cents  jours  ou 
300  tonnes  par  jour,  avaient  adopté  une  benne  de  500  kil.  Il  en 
résulte  qu'à  égalité  de  nombre  de  manœuvres  à  l'heure,  la  grue 
proposée  est  capable  de  décharger  750  tonnes  au  lieu  de  300  en 
dix  heures. 

Les  frais  de  premier  établissement  de  l'appareil  se  trouvent 
ainsi  augmentés  notablement,  mais  par  contre,  dans  le  cas  d'arri- 
vage simultané  d'un  grand  nombre  de  bateaux,  il  sera  à  même 
de  les  décharger  plus  rapidement.  Au  surplus,  la  grue  est  rou- 
lante sur  un^chariot  courant  sur  une  voie  parallèle  au  quai;  elle 
a  une  portée  de  6  mètres,  une  course  verticale  du  croc  de 
5  mètres,  et  peut  faire  cinquante  manutentions  à  l'heure.  Le 
mouvement  du  levage  et  celui  d'orientation  sont  produits  directe- 
ment par  l'action  de  la  vapeur.  Une  disposition,  du  reste  incom- 
plètement indiquée,  permet  d'allonger  ou  de  raccourcir  la  portée 
dans  de  certaines  limites,  mais  il  ne  paraît  pas  que  ce  mouve- 
ment de  la  volée  soit  d'une  grande  utiUté,  car  la  plupart  des  grues 
en  sont  dépourvues.  On  voit  qu'à  l'aide  des  trois  mouvements  de 
translation  de  la  grue  sur  la  voie  ferrée,  de  rotation  autour  de 


—  572  — 

son  axe  et  de  levage  des  bennes,  il  est  possible  de  venir  puiser  en 
un  point  quelconque  du  bateau  une  benne  de  charbon  et  de  la 
déposer  à  quai  au  point  voulu. 

La  grue  à  vapeur  proposée  pour  le  bassin  de  Mulhouse  est  une 
grue  du  genre  dit  à  action  directe,  système  Brown. 

Quoique  le  prix  proposé  ne  vise  pas  la  grue  à  vapeur  en  tant 
que  machine,  mais  plutôt  le  projet  d'installation  général  de  l'appa- 
reil, votre  comité  a  pensé  avec  raison  qu'il  y  avait  lieu  d'examiner 
si  les  grues  du  système  Brown,  qui  sont  d'un  usage  peu  généra- 
lisé, offraient  des  conditions  de  durée,  d'entretien  et  de  bon  fonc- 
tionnement qui  puissent  en  recommander  l'adoption. 

Nous  avons  puisé  nos  renseignements*  à  Mannheim,  où  deux 
grues  semblables  viennent  d'être  installées,  et  à  Hambourg,  où  il 
en  a  été  établi  successivement  quarante-cinq  de  divers  modèles,  mais 
tous  du  même  système.  Les  indications  qui  nous  ont  été  fourmes 
sont  favorables  aux  graes  Brown,  qui  sont  adoptées  aujourd'hui 
au  port  de  Mannheim  de  préférence  aux  grues  à  vapeur  d'autres 
systèmes.  Les  avantages  qu'on  leur  reconnaît  consistent  dans  la 
facilité  et  la  sûreté  de  leur  manœuvre  due  à  la  simplicité  de  leur 
mécanisme  exclusif  de  tout  engrenage^  et  au  remplacement  du 
frein  par  un  régulateur  à  eau  analogue  à  celui  qui  est  adopté  aux 
grues  hydrauliques  Armstrong.  L'entretien  de  ces  appareils  n'est 
pas  plus  coûteux  que  celui  d'autres  grues  à  vapeur;  ils  se  man- 
œuvrent aisément  par  un  seul  conducteur,  sans  autre  aide,  et  on 
ne  leur  reproche  qu'une  consommation  de  vapeur  un  peu  forte. 

L'un  des  membres  de  votre  comité  de  mécanique  a  eu  récem- 
ment l'occasion  de  voir  fonctionner  dans  les  ateliers  d'un  construc- 
teur de  Paris  deux  grues  du  système  Brown,  et  il  a  pu  s'assurer 
que  les  mouvements  de  ces  machines  étaient  parfaitement  à  la 
main  de  l'ouvrier.  Armé  dans  chaque  main  de  l'un  des  deux 
leviers  actionnant  la  distribution  des  cylindres  de  levage  et  du 
cylindre  d'orientation,  le  conducteur  opérait  le  levage  ou  la  des- 

'  Nous  sommes  redevables  de  ces  renseignements  à  MM.  Ueiimann  et  Bohn 


—  573  — 

cente  de  la  benne  à  grande  et  à  faible  vitesse  en  même  temps  que 
son  orientation,  et  arrêtait  tout  mouvement  sans  la  moindre  diffi- 
culté*. 

Nous  pouvons  donc  admettre  cpie  la  grue  dont  le  projet  vous 
est  soumis,  se  trouve  dans  des  conditions  de  bon  perfectionne- 
ment. Il  convient  seulement  de  faire  des  réserves  sur  le  mode  de 
distribution  de  la  vapeur  et  d'introduction  de  Teau  régulatrice; 
ces  parties  de  l'organisme  de  la  grue  sont,  en  effet,  une  innova- 
tion dont  Texpérience  n'a  pas  été  faite  durant  un  temps  assez 
long. 

L'auteur  du  mémoire  dont  nous  nous  occupons  a  fait  suivre  la 
description  de  la  grue  qu'il  propose  d  une  analyse  complète  de  cet 
appareil.  Il  a  étudié  successivement  avec  soin  les  conditions  de 
stabilité  de  la  grue  dans  tous  les  cas  qui  peuvent  se  présenter,  la 
résistance  des  pièces  principales  aux  efforts  qui  les  sollicitent,  les 
diamètres  des  cylindres  à  vapeur  et  les  dimensions  du  générateur. 
Sous  ces  divers  rapports  son  travail  trace  parfaitement  le  cadre 
dans  lequel  il  y  aurait  lieu  de  se  renfermer  si  l'on  avait  à  étudier 
des  grues  semblables,  mais  de  dimensions  différentes. 

Le  devis  d'installation  de  la  grue  proposée  s'élevait,  il  y  a  un 
an,  à  la  somme  de  30,450  fr.,  et  il  convient  d'observer  qu'en 
raison  de  la  hausse  survenue  depuis  sur  les  métaux,  cette  somme 
serait  aujourd'hui  encore  supérieure.  De  plus,  il  y  faudrait  ajouter 
un  cheval-vapeur  pour  l'alimentation  de  la  grue,  et  un  hangar 
pour  l'abriter.  Mais  par  contre,  l'établissement  d'une  voie  de 
350  mètres  tout  le  long  du  bassin,  lequel  figure  dans  le  devis 
pour  11,200  fr.,  ne  paraît  nullement  indispensable. 

Avec  180  à  200  mètres  de  voie,  il  serait  possible  de  loger  tout 
de  son  long  six  tas  de  175  tonnes,  prenant  chacun,  y  compris  les 
intervalles  de  séparation,  environ  30  mètres. 

*  Notons  en  passant  un  inconvénient  assez  sérieux  de  ces  grues  lorsqu'elles 
doivent  fonctionner  à  proximité  d'habitations.  Elles  donnent  lien  à  une  produc^ 
tion  de  fumée  d'autant  moins  agréable,  qu'elle  s*échappe  dans  l'air  à  une  assez 
faible  distance  du  sol.  De  plus,  l'échappement  de  la  vapeur  des  cylindres  engendre 
un  bruit  presque  continuel  et  fort  assourdissant. 


—  574  — 

En  faisant  la  part  de  ces  diverses  modifications  au  devis  d'instal- 
lation établi  par  l'auteur,  la  dépense  peut  être  évaluée  en  bloc  à 
une  trentaine  de  mille  francs. 

Partant  de  là  et  en  dégrevant  l'installation  à  raison  de  i07« 
Tan,  le  prix  de  revient  du  déchargement  d'une  tonne  de  houiUe 
se  chiffre  par  0^,1 7  j  si  l'on  calcule  sur  60,000  tonnes  annuelle- 
ment; par  0',33,  si  Ton  suppose  que  ce  chiffre  se  réduise  i 
30,000  tonnes.  A  ces  chiffres  il  faut  ajouter  les  0^,13  constituant 
les  frais  de  chargement  de  la  houille,  et  qui,  ainsi  que  MM.  Doll- 
fiis  et  Heilmann  l'ont  amplement  démontré,  sont  plus  que  suffi- 
sants. On  peut  donc  dire  que  le  prix  du  déchaînement  des  houilles, 
au  moyen  de  la  grue  à  vapeur  proposée,  pourra  varier  entre  0^,30 
et  0',46. 

Or,  s'il  est  vrai  de  dire  qu'il  y  a  peu  d'années  le  déchaînement 
des  houilles  à  la  brouette  s'est  payé  jusqu'à  0',40,  et  qu'à  ce  taux 
une  équipe  de  déchargeurs  peut  atteindre  un  salaire  convenable, 
il  ne  s'ensuit  pas  moins  que  le  prix  payé  actuellement  à  la  tâche 
pour  le  déchargement  d'une  tonne  de  houille  sur  le  bassin  de 
Mulhouse,  est  de  0^,70,  et  qu'il  a  rarement  été  de  0^,50.  Ces  chiffres 
suffisent  à  indiquer  l'importance  de  l'économie  que  l'installation 
d'une  grue  à  vapeur  pourra  procurer  aux  établissements  de  Mul- 
house et  des  environs. 

En  résumé.  Messieurs,  votre  comité  est  d'avis  que  l'auteur  du 
mémoire  qui  vous  est  soumis  a  rempli  les  conditions  tracées  par 
votre  programme.  11  vous  propose  en  conséquence  de  lui  décerner 
la  médaille  de  1'®  classe  proposée,  et  d'insérer  son  travail  au  Bul- 
letin, ainsi  que  le  présent  rapport. 

Toutefois  je  dois,  avant  de  terminer,  vous  rendre  attentife  à 
ceci  :  c'est  que  la  solution  du  déchargement  des  houilles  au 
moyen  d'une  grue  à  vapeur  telle  que  l'entendait  votre  programme, 
ne  paraît  pas  devoir  être  celle  qu'il  conviendra  d'appliquer  à  Mul- 
house. Vous  savez,  en  effet,  que  dans  un  avenir  plus  ou  moins 
prochain  notre  ville  sera  dotée  de  deux  bassins  entre  lesquels  ^ 
répartiront  les  quantités  de  houille  à  débarquer.  Il  résultera  de  là 


—  575  — 

que,  même  en  établissant  une  grue  à  vapeur  sur  quai  au  nouveau 
bassin,  où  les  arrivages  de  houille  auront  le  plus  d'importance, 
cette  grue  se  trouverait  néanmoins  frustrée  d  une  portion  des 
60,000  tonnes  sur  le  déchargement  desquelles  nous  nous  sommes 
basés.  D'un  autre  côté,  les  houilles  déchargées  par  brouettes  à 
l'ancien  bassin  le  seront  à  des  conditions  relativement  plus  oné- 
reuses. Pour  obvier  à  cet  inconvénient,  la  meilleure  solution 
pourrait  être  dans  l'emploi  d'une  grue  à  vapeur  établie  sur  ponton 
et  susceptible  d'être  transportée  d'un  bassin  à  l'autre,  et  même 
de  desservir  les  bassins  de  certains  chantiers  particuliers.  Dans  ce 
cas,  le  ponton  est  rangé  le  long  du  quai,  entre  ce  dernier  et  le 
bateau  à  décharger.  C'est  ce  qui  se  pratique  dans  divers  ports, 
où  les  grues  mobiles  sur  quai  ne  sont  que  rarement  utilisées 
pour  le  déchargement  des  houilles.  Une  grue  système  Brown 
pourrait  fort  bien  être  installée  sur  ponton  et  fonctionnerait 
comme  celle  à  quai,  avec  la  seule  différence  que  les  tas  de 
houille  devraient  être  placés  plus  près  de  l'arête  du  mur  de  quai. 
Nous  ne  pouvons  qu'inviter  les  membres  de  la  Société  qui 
auront  l'occasion  de  séjourner  dans  l'un  des  ports  de  la  mer  du 
Nord,  à  se  rendre  compte  du  fonctionnement  des  grues  placées 
dans  ces  conditions,  et  à  vouloir  bien  nous  faire  part  du  résultat 
de  leurs  observations. 


576  — 


RAPPORT  GÉNÉRAL 

sur  l'Association  alsacienne  des  propriétaires  d'appareils  à 
vapeur,  à  la  fin  de  son  sixième  exercice,  1872-73,  présenté  à 
l'assemblée  générale  du  iO  septembre  1873,  par  M.  Ernest 
ZuBER,  président  du  Conseil  d'administration. 

Messieurs, 

Notre  Association  a  continué  dans  Texercice  passé  la  marche 
ascendante  que  j'ai  eu  la  satisfaction  d'avoir  à  vous  signaler 
chaque  année.  De  822  auquel  il  s'élevait  à  la  fin  de  l'exercice 
1874-72,  le  nombre  des  chaudières  ressortissant  de  notre  Asso- 
ciation s'est  élevé  dans  le  dernier  exercice  à  957,  se  répartissanl 

comme  suit  : 

4  i  Haute-Alsace 506 

Alsace  ,>        â,  m^^ 

(  Basse-Alsace 123 

Ensemble 629 

Département  des  Vosges 42 

„  ,  »  du  Doubs 37 

»  de  la  Haute-Saône 7 

\  »  du  Haut-Rhin 32 

Ensemble ii8 

AiTondissement  de  Lœrrach 70 

'              »             de  Schopfheim 20 

'              »             de  Schœnau 20 

»             de  Saeckingen 16 

Grand-duché     ^             »             de  Waldshut 13 

de  Bade        J             »             de  Constance 10 

»  de  Radolphzell  et   de 

Stockach 12 

»             de  Saint-Blasien 4 

»             de  Fribourg 2 

A  reporter 167 


—  577  — 

Report 167 

^  ^     I  Arrondissement  de  Waldkirch 2 

Grand-duché    \  .    r.«.    v 

T^  <  »  de  Oiienburg 2 

DE  Bade        /  ■«    t  i 

\  »  de  Lanr 1 

Ensemble 472 

Suisse         j  Bâle  et  Bàle-Campagne 38 

L'accroissement  du  nombre  de  nos  chaudières  a  été,  compa- 
rativement à  Tan  dernier,  de  93  pour  l'Alsace,  de  27  pour  la 
France  et  de  26  pour  le  grand-duché  de  Bade;  la  Suisse  seule 
présente  une  diminution  de  5  chaudières. 

En  se  reportant  à  nos  débuts  et  en  rapprochant  le  chiffre  de 
244  chaudières  appartenant  à  l'Association  à  la  fin  de  4868,  pre- 
mière année  de  son  existence,  de  celui  des  957  générateurs  que 
je  viens  de  vous  détailler,  vous  pourrez  mesurer  toute  1  étendue 
du  progrès  réalisé  en  six  années. 

Vous  remarquerez.  Messieurs,  que  la  Lorraine  ne  nous  a,  jus- 
qu'à présent,  fourni  aucun  contingent  de  chaudières. 

Notre  intention  était,  ainsi  qu'en  font  foi  nos  deux  derniers 
comptes-rendus,  d'étendre  jusqu'en  Lorraine  le  cercle  de  notre 
action.  Mais  nous  n'avons  pu  encore,  faute  d'un  personnel  suffi- 
sant, réaliser  cette  pensée,  et  nous  avons  préféré  restreindre  nos 
efforts  sur  le  terrain  précédemment  conquis  en  donnant  satisfac- 
tion à  de  nombreuses  demandes  de  travaux  extraordinaires,  que 
d'élargir  la  sphère  de  notre  activité  au  risque  de  ne  pouvoir  suf- 
fire à  notre  tâche.  Je  dois  signaler,  en  effet,  tout  particuHèrement 
à  votre  attention  un  accroissement  marqué  dans  le  nombre  des  essais 
et  plans  d'installation  que  nous  avons  eu  à  exécuter  cette  année. 

Ce  fait  s'expHque  sans  peine  par  la  nécessité  où  se  trouve 
l'industrie,  en  présence  des  hauts  prix  du  combustible,  de  se 
rendre  un  compte  exact  du  rendement  des  générateurs  qu'elle 
utilise,  et  d'y  faire  les  modifications  de  nature  à  l'améliorer. 

Nous  avons  été  cette  année  dans  le  cas  de  renouveler  en  partie 
notre  personnel,  l'un  de  nos  inspecteurs,  M.  Eggenspieler,  nous 


—  578  — 

ayant  quittés,  et  notre  agent,  M.  Amsler,  ayant  été  obligé  de 
s'établir  en  France  à  la  suite  de  son  option.  Il  en  est  résulté  pour 
nos  ingénieurs  durant  plusieurs  mois  un  surcroît  de  travail  jour- 
nalier qui  a  absorbé  tout  leur  temps,  et  ne  leur  a  pas  permis 
d'entreprendre  certains  travaux  qu'ils  avaient  en  vue. 

Nous  avons  heureusiement  réussi  à  compléter  notre  personnel, 
après  un  assez  long  temps  de  vacance,  par  l'adjonction  de 
M.  Arnold  comme  inspecteur  et  de  M.  Hafner  comme  employé  de 
bureau.  Pour  éviter  à  l'avenir  le  retour  des  inconvénients  que 
nous  avait  causé  le  départ  presque  simultané  de  deux  de  nos 
agents,  votre  Conseil  d'administration  a  jugé  utile  de  les  rattacher 
à  l'Association  par  des  engagements  de  plusieurs  années. 

Nous  n'avons  au  surplus  qu'à  nous  louer  du  zèle  apporté  par 
notre  personnel  tout  entier  à  l'accomplissement  des  fonctions  qui 
lui  sont  dévolues,  et  nous  devons  faire  remonter  la  plus  grande 
part  de  cet  éloge  à  nos  ingénieurs,  MM.  Meunier  et  Hallauer. 

Les  bonnes  dispositions  de  l'administration  des  mines  à  notre 
égard  ne  se  sont  pas  démenties  une  seule  fois  dans  le  courant  de 
l'année  dernière,  et  nous  devons  reconnaître  avec  satisfaction  que 
dans  ses  relations  avec  nous,  elle  a  su  parfaitement  ménager  le 
caractère  d'institution  privée  qu'a  notre  Association,  et  auquel 
nous  ne  saurions  laisser  porter  atteinte. 

Notre  situation  financière  est  satisfaisante;  nos  recettes  et  nos 
dépenses  sont  en  équilibre,  grâce  au  supplément  de  recettes  que 
nous  ont  procuré  les  travaux  extraordinaires.  De  nouvelles  adhé- 
sions qui  nous  sont  arrivées  depuis  peu,  assureront  complètement 
notre  position  financière  durant  l'exercice  actuel. 

Vous  aurez.  Messieurs,  à  procéder  à  l'élection  de  trois  membres 
du  Conseil  d'administration,  en  remplacement  de  M.  Aug.  DoUfiis, 
membre  sortant,  et  de  M.  Henri  Thierry,  que  nous  avons  eu  le 
regret  de  voir  quitter  Mulhouse  et  auquel  votre  Conseil  d'adminis- 
tration propose  de  conférer  le  titre  de  membre  correspondant, 
avec  l'espoir  qu'il  voudra  bien  continuer  de  s'intéresser  à  notre 
Association,  à  la  fondation  de  laquelle  il  avait  pris  une  si  large 


—  579  — 

part.  Enfin,  Messieurs,  vous  aurez  à  désigner  un  troisième  membre 
du  Conseil,  les  fonctions  de  secrétaire  du  comité  de  mécanique 
de  la  Société  industrielle  étant  actuellement  exercées  par  l'un  des 
titulaires  que  vous  avez  élus  l'an  passé. 


BAPPORT 

de  M.  Charles  Meunier-Dollfus,  ingéntetir  en  chef  de  l' Associa- 
tion alsacienne  des  propriétaires  d'appareils  à  vapeur^  sur  les 
travaux  exécutés  sous  sa  direction  pendant  l'exercice  1872- 
1873.  

Séance  da  2i  septembre  1873. 


Messieurs, 

J'ai  l'honneur  de  vous  rendre  compte  des  travaux  des  ingénieurs 
et  des  inspecteurs  de  l'Association  alsacienne  des  propriétaires 
d'appareils  à  vapeur  pendant  l'exercice  4872-1873. 

Exposé  général  des  travaux. 
SERVICE  ORDINAIRE. 


VISITES  EXTÉRIEURES-  —  VISITES  INTÉRIEURES.  —  CONCOURS 

DES  CHAUFFEURS. 


VisrîES  EXTÉRIEURES.  —  Le  total  des  visites  extérieures  s'est 
élevé  à  1,776;  il  a  été  de  1,028  l'exercice  précédent. 

Visites  intérieures.  —  Le  total  des  visites  intérieures  s'est 
élevé  à  220;  Tannée  dernière  il  a  été  de  162. 

Ces  visites  ont  mis  en  évidence  de  nombreux  défauts  qui  ont 
été  consignés  dans  les  rapports  et  les  lettres  adressés  aux  divers 
membres  de  TAssociation. 


—  580  — 


J'ai  réuni  dans  le  tableau  suivant  les  principales  observations 
qui  ont  été  présentées  aux  industriels,  sans  y  comprendre  les 
remarcpies  très  frécpientes  concernant  Tentretien  du  matériel, 
quoique  ces  remarques  aient  également  leur  utilité. 

ObserratioDS  importantes  sonmises  anx  membres  4e  FAssociatioB. 


OBJETS 


Chaudières 

Bonillears 

Réchanffears 

Soupapes  de  sûreté 

Niveaux  d'eau 

Manomètres 

Flotteurs  et  sifflets  d'alarme 
Alimentation,  Tuyauterie. 
Supports  de  la  chaudière  • 
Grille.  Foyer.  Maçonnerie. 
Chauffafçe 


NATURE 

DK8   DéPAUTS 


Incrustations,    fuites, 

déchirures 

Fuites.  Coups  de  feu. 
Fuites.  Corrosion  .. . 
Surchargées  ou  calées 
Bouchés  ou  sans  verre 
Bouchés.  Inexacts. . 
Ne  fonctionnant  pas 
Tuyaux  obstrués . . . 

Insuffisants 

Réparations  urgentes 
Mal  fait 


Total.. 


fia 

S 

<  K 

i  I 

U  h. 

■< 


12 
31 
9 
47 
48 
24 
56 
24 
14 
61 
40 


364 


i  * 

1    S 


7 
3 
3 

10 
8 
2 
3 
o 
2 

20 
8 


71 


«S 

0 
11 

o 


19 
34 
12 
57 
56 
26 
59 
29 
16 
81 
48 


435 


Concours  des  chauffeurs.  —  Le  concours  des  chauffeurs  de 
4873  a  eu  lieu  pendant  rexercice  1872-1873;  vingt-trois  con- 
currents s'étaient  présentés  pour  subir  les  épreuves;  dix  d'entre 
eux  ont  été  désignés  par  le  sort  pour  concourir. 

Malgré  les  dispositions  qui  ont  été  prises  comme  les  anné^ 
précédentes,  il  s'est  produit  pendant  le  cours  des  épreuves  des 
irrégularités  qui  ne  permettent  pas  d'accorder  une  confiance 
absolue  aux  résultats  obtenus.  Dans  ces  conditions,  la  Commis- 
sion chargée  de  la  direction  des  essais  a  été  d'avis  de  ne  pas 
accorder  de  récompense  cette  année. 

Un  nouveau  règlement  est  en  voie  d'élaboration  pour  prévenir 
le  retour  des  erreurs  qui  ont  été  commises. 


-••  584  — 


SERVICE  EXTRAORDINAIRE. 


ESSAIS  A  l'indicateur  DE  WATT.  —  ESSAIS  DE  CHAUDIÈRES  A 
LA  PRESSE  HYDRAULIQUE.  —  ESSAIS  DE  RENDEMENT  DES  CHAU- 
DIÈRES. —  PROJETS   d'installation. 


Essais  a  l'indicateur  de  Watt.  —  Le  nombre  des  essais  à 
l'indicateur  de  Watt,  qui  était  Tannée  dernière  de  73,  a  été  cet 
exercice  de  86. 

Comme  nous  avons  multiplié  les  années  précédentes  les  exem- 
ples curieux  des  diagrammes  qui  ont  été  relevés  sur  diverses, 
machines,  nous  n'entrerons  plus  cette  fois  dans  les  mêmes  détails, 
d'autant  plus  que  l'utilité  de  ces  expériences  est  aujourd'hui  bien 
reconnue. 

Essais  a  la  presse  hydraulique.  —  Le  nombre  total  des 
essais  à  la  presse  hydraulique,  qui  était  l'année  dernière  de  411, 
a  été  cet  exercice  de  275. 

Cette  partie  du  service  a  pris  une  grande  extension  depuis  que 
l'Association  a  été  autorisée  à  essayer  à  la  presse  hydraulique  les 
générateurs  à  vapeur,  et  à  délivrer  des  certificats  qui  ont  la  même 
valeur  légale  que  ceux  des  agents  du  gouvernement. 

De  plus,  par  suite  de  la  modification  apportée  l'année  dernière 
aux  statuts  de  l'Association,  les  ingénieurs  de  l'Association  ont 
provoqué  des  essais  à  la  presse  de  chaudières  anciennes,  quand 
ils  le  jugeaient  nécessaire. 

Essais  de  rendement  des  chaudières.  —  Les  essais  de  ren- 
dement des  chaudières  ont  porté  cette  année  sur  39  générateurs  ; 
l'exercice  précédent  sur  19.  Dans  ce  nombre  sont  comprises  des 
chaudières  de  constructions  diverses  à  foyer  extérieur  ou  intérieur, 
avec  ou  sans  réchauffeur. 


La  hausse  considérable  des  combustibles*,  qui  semble  devoir 
se  prolonger  pendant  un  temps  encore  assez  long,  prête  un  inté- 
rêt nouveau  à  l'économie  du  combustible.  Dans  tout  le  rayon  de 
r Association,  les  industriels  font  de  grands  efforts  pour  diminuer 
la  consommation  de  la  houille. 

Plusieurs  maisons  ont  demandé  des  essais  pour  établir  le  ru- 
dement actuel  de  leurs  appareils,  et  pour  déterminer  ainsi  dam 
quelle  mesure  il  serait  possible  d'améliorer  les  résultats,  soit  par 
des  modifications  d'installation,  soit  par  des  additions  de  surface 
de  chauffe. 

V Economiser  de  Green  s'installe  peu  à  peu  auprès  des  chau- 
dières dépourvues  encore  de  réchauffeurs,  et  les  résultats  obtenus 
en  grand  dans  la  pratique  journalière,  confirment  pleinement  les 
avantages  des  réchauffeurs  mis  en  lumière  par  les  travaux  pré- 
sentés à  la  Société  industrielle  il  y  a  une  dizaine  d'années. 

Les  générateurs  à  foyer  intérieur,  et  par  ceux-ci  nous  n'enten- 
dons parler  que  des  chaudières  de  Cornouailles,  conmiencenl 
également  à  se  répandre  ;  aussi,  en  présence  des  prix  élevés  des 
combustibles  et  des  préoccupations  des  industriels  qui  cherchent 
à  réduire  le  plus  possible  les  dépenses  de  houille,  croyons-nous 
devoir  cette  année  examiner  plus  en  détail  les  rendements  des 


^  Le  tableau  ci-joint  résume   le  prix  des  combustibles  avant  la  guerre  et 
actuellement  : 


PRIX  D'UNE  TONNE 

ou 
mUle  kilogrammes  de  chirbon 

A  MULHOUSE 

PROVENANCES 

OBSERVATIONS 

en  1869-1870 

1873 

21.50 
20.50 
16.50 
12.50 

32.00 
36.50 
32.50  et  22 
21-50  et  20.50 

Ronchamp  tout  venant 
Saarbruck  T*  sorte 

2*  sorte 

3*  sorte  (mines    Reden. 

1  chargés 
sur 

Utmm 

18œ-«8^lâct 
CB  mofcuc 
de  fr  6 

18.50 

27.50 

Von  der  Heydt)          ^    bateau 

Blanzy  hoatlle  anthracitease        1 

enlSTSdeSiA 

—  583  — 

appareils,  et  nous  ne  pensons  pouvoir  mieux  faire  qu'en  publiant 
le  tableau  suivant  qui  résume  les  nombreux  essais  entrepris  par 
r  Association. 

Grâce  au  nombre  considérable  d'expériences  citées  ci-dessous, 
chaque  industriel  pourra  se  rendre  compte,  au  moins  par  compa- 
raison, des  résultats  que  lui  donnent  ses  appareils. 

Les  nombres  compris  dans  ce  tableau  sont  les  moyennes 
d'essais  prolongés  souvent  une  semaine  et  au-delà;  il  n'y  a  pas 
d'expérience  qui  ait  duré  moins  de  deux  journées.  Ces  essais 
représentent  les  résultats  obtenus  dans  la  pratique  journalière  :  ils 
ont  été  faits  pour  constater  les  rendements  ordinaires  des  généra- 
teurs, et  les  chauffeurs,  pendant  ces  expériences,  n'ont  pas  tra- 
vaillé autrement  que  d'habitude;  en  un  mot,  les  chiffres  obtenus 
sont  ceux  de  la  pratique  de  chaque  jour,  et  non  l'expression  de 
tours  de  force  exceptionnels,  comme  aux  concours  de  chauffeurs 
par  exemple*. 

La  consommation  de  houille  indiquée  est  celle  de  douze  heures 
de  marche  effective. 

Dans  la  dernière  colonne,  nous  indiquons  la  température 
moyenne  de  la  fumée  à  la  sortie  de  l'appareil;  on  sait  que  par 
suite  des  rentrées  d'air,  ainsi  que  nous  l'avons  démontré, 
M.  Scheurer-Kestner  et  moi,  ces  chiffres  n'ont  pas  une  valeur 
absolue,  mais  enfin  ils  constituent  une  indication  parfois  utile  à 
consulter. 

Je  me  propose  d'étudier  par  la  suite  d'une  manière  complète 
les  divers  appareils  dont  je  me  borne  aujourd'hui  à  indiquer  les 
résultats  pratiques;  mais  cette  étude  ne  trouverait  pas  ici  sa  place, 
et  le  but  que  je  me  suis  proposé  d'atteindre  est  que  chaque  indus- 
triel, en  examinant  ce  tableau,  en  choisissant  l'exemple  qui  se 
rapproche  le  plus  des  conditions  dans  lesquelles  fonctionnent  ses 
appareils,  puisse  se  rendre  compte  d'une  part  de  ce  qu'il  obtient 


•  Nous  citons  à  dessein  les  expériences  N"  4  et  5,  qui  sont  celles  des  concours 
de  chauffeurs  de  1868  et  de  1869,  pour  indiquer  à  quels  rendements  il  est  possible 
d'arriver  avec  des  chaudières  à  bouilleurs  sans  rôchauffeurs. 

TOME  XLHI.    NOVEMBRE  ET  DÉOBMBRE  1873.  37 


—  584  — 

probablement  et  surtout  de  ce  qu'il  pourrait  obtenir.  (Voir  le 
tableau  ci-contre.) 

On  peut  tirer  de  nombreuses  déductions  de  ce  tableau;  nous 
nous  bornerons  à  indiquer  les  faits  principaux  qui  en  découlent 

Ainsi,  tandis  que  le  rendement  pur  de  la  houille  de  Ronchamp 
tout-venant  s'élève  jusqu'à  10.282,  il  s'abaisse  jusqu'à  6.284  sui- 
vant les  appareils,  la  consommation,  la  conduite  des  feux,  soit 
une  différence  de  plus  de  60 7©-  Certaines  chaudières,  avec  delà 
houille  de  Saarbrûck  III,  ont  un  rendement  pur  de  6.723,  tandis 
que  d'autres  générateurs,  avec  de  la  houille  de  Ronchamp,  n'attei- 
gnent que  6 .  284  ;  or,  la  houille  III  Saarbrûck  coûte  un  peu  plus 
de  moitié  que  la  houille  de  Ronchamp,  rendue  à  Mulhouse. 

Naturellement  nous  avons  indiqué  les  rendements  maxima  et 
minima,  afin  de  mieux  faire  ressortir  combien  sont  larges  Ifô 
limites  entre  lesquelles  varient  les  résultats  donnés  par  les  divers 
appareils. 

Cet  aperçu  des  rendements  des  appareils  à  vapeur  dans  notre 
rayon  est  la  meilleure  preuve  de  l'importance  des  économies  de 
combustible  réalisable.  Si  l'on  groupe  les  différents  résidtats  obte- 
nus avec  une  même  houille,  on  trouve  : 


r«« 


N' 
d'ordre 

des 
essais 


1 

2 
3 

H') 

hn 

6 

7 

8 

9 
10 
It 
12 
13 
14 
15 
16 
17 
18 
19 

20  r-) 

21 
22 
23 
24 
25 
26 
27 
28 
29 
30 


CHAUDIJ 


A  BOUILLEURS 


1 

2 
9 

2 


I 


2 
5 
3 
5 
1 
1 
2 
1 


1 
1 
3 
3 
3 
1 


les 


)0 

n 

26 
)6 
)9 
30 
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)3 
i9 
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Î8 
17 
)4 
56 
16 
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)2 
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,9 
iO 
)4 

>9 

)2 
)1 
.0 

18 
}8 
'2 
)4 
)8 


Rende- 
ment brut 
l'eau  à  0* 
la  bouille 
telle 

quelle 


4.416 

4.822 

5.007 

7.333 

6.746 

5  144 

7.093 

5.192 

7.068 

5.013 

5.955 

5.704 

6.733 

5.510 

6.018 

6.40 

5.894 

5.580 

7.370 

7.445 

4.808 

6.4Î8 

6.66 

8.36 

7.381 

6.850 

6.268 

6.930 

7.202 

8.315 


Rende- 
ment pur 
l'eau  à  0° 
la  bouille 
pure 


5.661 

6.284 
6.181 
8.235 
7.239 
6.411 
8.893 
6.723 
9.163 
6.546 
7.396 
7.057 
7.935 
6.032 
6.774 
7.900 
7.363 
6.600 
8.020 
9.520 
6.994 
7.431 
7.740 

10.250 
8.211 
7.627 
7.278 
8.422 
8.636 

10.282 


Tempéra- 
ture de  la 
fumée 
à  la  sortie 

des 
appareils 


316" 

383%5 

? 

? 

391  «,5 

224" 

250" 

136%5 

118* 

220° 

? 

192%5 

243%5 

168* 

? 

? 

175'' 

174» 

161» 

253»,4 

206» 

Moi  m  plmiil 

154'' 
208» 


122»,5 
108» 
142° 


r 


C)    Concours  des  ciî 
(**)    Goncoars  des  cl 
("•)    Ce  chiffre  est  u«^'  "'«  ^'^  «^  »°»  ''•'■^- 


—  585  — 


d'ordre 

des 

essais 


2 

12 
5 

17 

11 

16 

4 

7 

9 

20 
24 
30 

26 
19 
25 

3 
6 
15 
27 
22 
23 
13 
28 

14 

10 

18 

8 

21 


PROVENANCE 
du 

COMBUSTIBLE 


PROPORTION 

de  scories 

Ô/O 


Ronchamp  Tout  Tenant 


^Saarbrnck  (houille  grasse  I) 


Saarbruck  (houille  flam-  ) 
hante  II) 


Lonisenthal  II 


Saarbruck  (menus  III) 


23.27 

19.17 
16.09 
20.02 
19.68 
18.94 
10.96 
20.25 
22.49 
21.80 
19.01 
19.06 

10.18 

8.19 

10.10 

21.26 

21.00 
11.16 
13.88 
13.22 
13.92 
14.64 
17.72 

8.66 

23.70 
15.38 
22.53 
30.94 


RENDEMENT 

brut 

reau  &  0« 

la  houille 

telle  quelle 


4.822 

5.704 
6.746 
5.894 
5.955 
6.400 
7.333 
7.093 
7.068 
7.445 
8.360 
8.315 

6.850 
7.370 
7  381 

5.007 
5.144 
6.018 
6.268 
6.448 
6.660 
6.773 
6.930 

5.510 

5.013 

O.OoU 

5.192 
4.808 


RENDEMENT 

pur 

Teau  &  Qo 

la  houiUe 

pure 


6.284 
7.057 
7.239 
7.363 
7.396 
7.900 
8.235 
8.893 
9.163 
9.520 
10.250 
10.282 

7.627 
8.020 
8.211 

6.181 
6.411 
6.774 
7.278 
7.431 
7.740 
7.935 
8.422 

6.032 

6.546 
6.600 
6.723 
6.964 


Les  résultats  obtenus  avec  les  houilles  menues  de  Saarbruck 
III'  sorte  différent  peu  entre  eux,  car  ces  combustibles  ne  peu- 
vent être  avantageusement  utilisés  que  dans  les  chaudières  bien 
montées  et  munies  d'une  grande  surface  de  chauffe;  les  généra- 
teurs sur  lesquels  ont  porté  ces  essais  sont  tous  dans  ce  cas. 

La  consommation  de  combustible  totale  des  maisons  faisant 
partie  de  FÂssociation  atteint  au  moins  400,000  tonnes,  représen- 
tant un  tribut  d'environ  12  millions  de  francs  que  l'industrie  paye 
chaque  année  aux  différentes  houillères.  D'après  les  observations 


—  586  — 

répétées  faites  par  les  agents  de  l'Association,  je  crois  pouvoir 
affirmer  qu'il  serait  possible  d'économiser  au  moins  457o>  soit 
60,000  tonnes,  soit  1,800,000  fr.  par  année,  et  encore  restons- 
nous  bien  au-dessous  de  la  vérité. 

Combien  l'Association  ne  comple-t-elle  pas  encore  de  machines 
à  vapeur  consommant  15, 16  kilogrammes  de  vapeiu*  par  cheval 
effectif  et  par  heure,  tandis  qu'une  bonne  machine  en  marche 
courante  n'en  consomme  que  de  10*^,50  à  12  kilogrammes! 

Presque  toutes  les  chaudières  dépourvues  de  réchauffeurs  per- 
mettent, par  l'installation  d'un  appareil  convenable,  de  réaliser 
des  économies  de  combustible  au  moins  aussi  fortes  que  celle  que 
nous  avons  indiquée  plus  haut  comme  une  moyenne. 

Il  est  juste  de  constater  que  depuis  une  année  il  s'est  produit 
de  grandes  améliorations,  de  grands  changements;  aussi  la  hausse 
du  combustible  aura-t-elle  du  moins  ce  résultat  heureux  pour 
notre  industrie,  de  provoquer  de  nouveaux  progrès  et  de  res- 
treindre dans  une  certaine  mesure  l'augmentation  sans  cesse 
•croissante  de  la  consommation  de  la  houille,  en  propageant  for- 
cément les  appareils  économiques. 

Nous  avons  eu  l'occasion  de  comparer  pendant  cet  exercice, 
dans  des  expériences  directes,  les  rendements  obtenus  en  brûlant 
le  même  combustible  dans  de  bonnes  chaudières  à  bouilleurs  et 
réchauffeurs  et  dans  des  chaudières  de  Cornouailles  dépourvues 
de  réchauffeurs;  malgré  ces  conditions  défavorables,  les  chau- 
dières à  foyer  intérieur  l'ont  emporté  sur  celles  à  foyer  extérieur 
de  8,84  V;. 

Ces  essais  ont  donné  lieu  à  un  travail  que  nous  avons  présenté 
à  la  Société  industrielle  le  18  décembre  1872. 

Nous  avons  eu  également  à  examiner  un  ingénieux  appareil  dû 
à  M.  Ten  Brink. 

Le  nouveau  foyer  construit  par  cet  habile  ingénieur  a  donné 
d'excellents  rendements  tout  en  étant  parfaitement  fumivore,  et 


^  Les  résaltats  sont  ceux  des  essais  N*'  22  et  15. 


—  587  — 

cependant  les  expériences  ont  eu  lieu  avec  des  houilles  de  Saar- 
brûck,  qui  sont  généralement  assez  fumeuses. 

La  chaudière  de  M.  Ten  Brink  est  à  foyer  intérieur,  et  elle  est 
munie  de  réchauffeurs  latéraux  parfaitement  installés;  aussi  les 
rendements  ont-ils  été  très  satisfaisants;  ils  sont  de  iiJVo  P'^s 
élevés  que  ceux  des  chaudières  à  foyer  intérieur  sans  réchauffeur; 
ces  résultats  sont  inscrits  au  N^  26. 

La  constance  des  résultats  obtenus  avec  les  chaudières  de 
Gornouailles  dans  la  pratique  courante,  nous  engagent  à  appeler 
de  nouveau  l'attention  des  industriels  sur  ces  excellents  appareils; 
l'expérience  de  plusieurs  années  de  marche  régulière  sanctionne 
d  une  façon  irrécusable  les  déductions  théoriques  que  nous  avons 
tirées  de  nos  essais,  M.  Auguste  Scheurer-Kestner  et  moi,  et  si 
après  nos  premiers  travaux  il  pouvait  exister  encore  des  doutes 
sur  l'efficacité  des  foyers  intérieurs,  j'aime  à  croire  qu'ils  sont 
aujourd'hui  définitivement  écartés. 

Projets  et  plans  d'installation.  —  Les  projets  et  plans 
d'installation  de  chaudières  et  d'appareils  à  vapeur  faits  par  les 
ingénieurs  de  l'Association,  qui  étaient  de  6  l'année  dernière,  ont 
été  de  18  cet  exercice,  dont  13  pour  19  chaudières  et  5  plans 
divers  pour  l'installation  de  réchauffeurs,  de  séchoirs,  etc. 

Statistique. 

Le  nombre  des  chaudières  soumises  au  contrôle  de  l'Associa- 
tion, qui  pendant  le  dernier  exercice  était  de  822,  s'est  élevé  en 
1872-1873  à  970,  dont  750  pour  l'Alsace  et  la  France,  et  220 
pour  le  grand-duché  de  Bade  et  la  Suisse. 

Accidents. 

Nous  avons  la  satisfaction  de  n'avoir  à  citer  ce  chapitre  que 
pour  mémoire  ;  nous  n'avons  pas  eu  un  seul  accident  de  (  haudière 
à  constater. 


—  588  — 

D  s'est  produit  néanmoins  deux  accidents  graves  dans  le  pays 
pendant  l'exercice  1872-1873,  mais  dans  des  maisons  qui  ne  font 
pas  partie  de  l'Association. 

Nous  indiquons  comme  précédemment,  d'après  les  Annales  des 
mines,  les  accidents  survenus  en  France  pendant  les  années  1870 
et  1871. 


Rétuiè  4e8  eiploN^i»  MrreMes  m  tnnu  ei  1870  et  1871.  pMiè  fu  hi 

iuales  ta  nias. 


1870. 

NOICBRE  TOTAL  d'bXPLOSIONS H 

(  Tués  ou  morts  des  suites  de  leurs  blessures.  10 

Nombre  db  victimes  ?  „,      .  . . 

(  Blessés 15 


Répajrtition  des  accidents. 

Par  nature  et  établissements  : 

JJsine  métallurgique 1 

Mine 1 

Bateau 1 

Moulins  à  blé î 

Fabriques  diverses  (dont  une  sucrerie,  une  papeterie,  etc.) 8 

iS 
Par  nature  (f  appareils  : 

Chaudières  cylindriques  horizontales  arec  ou  sans  bouilleurs. . .  5 

Id.              id.         à  foyer  intérieur  non  tubulaire 1 

Id.              id.         yerticale  tubulaire i 

Récipients  divers 4 


—  589  — 

D'après  les  causes  qui  les  ont  occasionnés  : 

Défaut  de  surveillance  ou  négligence  des  propriétaires  ou  des 

agents  chargés  de  l'entretien  ou  de  la  conduite  de  l'appareil .  7 

Vices  de  construction 8 

Circonstances  fortuites 8 

Cause  indéterminée 1 

14 


1871. 

Nombre  total  d'explosions 22 

(  Tués  ou  morts  des  suites  de  leurs  blessures.  20 

Nombre  de  yigtuibs  |  „,      .  ai. 

/  Blessés 26 

Répartition  des  accidents. 

Par  nature  d  établissements  : 

Houillères  et  carrières 8 

Usine  métallurgique,  fonderie 2 

Bateau  à  vapeur 1 

Filatures  et  tissages 5 

Fabriques  d'encollage,  d'apprêts  d'étoJfes 2 

Moulin  à  blé 1 

Fabriques  diverses  (dont  une  papeterie,  une  distillerie,  etc.) 8 


Par  nature  éF appareils  : 

Chaudières  cylindriques  horizontales  avec  bouilleurs 10 

Id.              id.               id.         et  tubulaires 4 

)d.              id.         verticales  à  foyer  intérieur 2 

Récipients  divers 5 

Observation.  —  En  outre,  un  accident  a  eu  lieu  par  suite  de 

l'ouverture  maladroite  d'une  soupape  qui  n'a  pu  être  refermée.  1 

22 


—  590  — 

D'après  les  causes  qui  les  ont  occasionnés  : 

Défout  de  surveillance  ou  négligence  des  propriétaires  ou  des 

agents  chargés  de  Tentretien  ou  de  la  conduite  de  l'appareil. .  9 

Vices  de  construction 8 

Circonstances  fortuites î 

Causes  indéterminées S 


Malhouse,  25  norembre  1873 

Monsieur  Ruelmann,  président  de  la  Société  industrielle  de  Lille, 

Je  viens  d'apprendre  par  M.  Hirn  que  M.  Leloutre  s'est  décidé 
à  offrir  à  votre  Société  industrielle  de  publier  dans  ses  Bulletins 
un  travail  sur  les  machines  à  vapeur,  travail  pour  lequel  il  m'avait 
choisi  comme  collaborateur. 

Depuis  deux  ans  que  les  circonstances  nous  ont  séparés,  j'ai 
continué  de  mon  côté  à  agrandir  le  cercle  des  recherches  aux- 
quelles il  m'avait  associé,  et  je  me  suis  surtout  attaché  aui 
machines  horizontales,  machines  sur  lesquelles  nous  n'avions  pas 
de  renseignements  suffisants  lorsque  je  travaillais  encore  avec 
M.  Leloutre. 

C'est  ainsi  que  j'ai  été  amené  à  étudier  les  machines  de 
MM.  Sulzer  frères,  de  Winterthur,  à  soupapes  équilibrées,  et  tout 
récemment,  dans  un  travail  présenté  le  mois  dernier  à  la  Société 
industrielle  de  Mulhouse,  les  machines  Gorliss  construites  par 
Mme  veuve  André,  de  Thann. 

J'ai  eu  soin  de  présenter  le  premier  travail  que  j'ai  publié 
conmie  une  simple  application  de  la  méthode  d'analyse  et  d'essai 
que  M.  Leloutre  a  dû  vous  exposer  dans  tous  ses  détails,  reo- 


Pour  satisfaire  au  désir  exprimé  par  M.  Hallaner,  la  Société  indastrielle  adéddé 
l'impression  de  la  lettre  ci-dessus,  adressée  par  lui  à  M.  le  président  de  la  Société 
industrielle  de  Lille. 


—  591  — 

voyant  mes  lecteurs  à  ce  travail  que  M.  Leloutre  m'a  dit  être  en 
voie  de  publication. 

Dans  l'analyse  des  machines  Corliss,  je  me  suis  naturellement 
servi  pour  les  égalités  entre  calories  des  formules  qui  sont  déve- 
loppées dans  le  travail  de  M.  Leloutre,  formules  que  nous  devons 
à  l'obligeance  de  M.  Hirn,  qui  nous  a  dirigé,  M.  Leloutre  el  moi, 
dans  toutes  nos  recherches. 

Dans  cette  dernière  analyse  j'ai  été  amené  à  traiter  la  question 
des  enveloppes  de  vapeur;  car,  par  une  heureuse  circonstance, 
j'ai  pu  faire  des  expériences  sur  deux  machines  de  mêmes  dimen- 
sions, ne  différant  entre  elles  que  par  cet  organe  essentiel,  donnée 
qui  nous  manquait  encore  à  l'époque  où  je  travaillais  avec 
M.  Leloutre. 

Je  me  fais  un  devoir  de  dire  que  si  depuis  que  nous  sommes 
séparés,  M.  Leloutre  a  élucidé  dans  le  même  sens  que  moi  la 
série  des  effets  de  l'enveloppe,  je  suis  tout  prêt  à  reconnaître, 
comme  lui  revenant  de  plein  droit,  tout  ce  que  nous  pourrions 
avoir  fait  d'identique. 

Je  n'ai  qu'une  seule  réserve  a  faire  relativement  à  la  proportion 
des  calories  utilisées  et  perdues  dans  les  moteurs  que  j'ai  étudiés. 

Cette  nouvelle  manière  de  voir,  dont  l'idée  première  m'a  été 
donnée  par  M.  Hirn  et  que  je  n'ai  fait  que  développer,  n'a  rien 
de  commun  avec  la  répartition  du  calorique  dans  les  parois  des 
cylindres,  question  déjà  traitée  par  M.  Leloutre  lorsque  j'étais  son 
collaborateur. 

Enfin  je  donne,  au  nom  de  M.  Hirn,  un  problème  fort  intéres- 
sant comme  application  de  la  thermodynamique,  et  où  il  établit 
la  provision  de  chaleur  emmagasinée  dans  les  parois  d'un  cylindre 
pour  faire  face  à  toutes  les  circonstances  du  travail. 

Guidé  par  un  sentiment  naturel  de  justice,  et  craignant  qu'en 
ce  qui  concerne  un  ensemble  de  travaux  faits  d'abord  en  commun 
avec  un  autre,  on  ne  m'attribue  ce  qui  pourrait  revenir  de  droit  à 
mon  ancien  et  affectionné  collaborateur,  je  vous  prie.  Monsieur  le 


—  592  — 

président,  de  faire  insérer  cette  courte  notice  historique  dans  les 
Bulletins  de  votre  Société  industrielle. 

Je  la  publierai  de  mon  côté  dans  les  Bulletins  de  la  Société 
industrielle  de  Mulhouse. 

Veuillez  agréer.  Monsieur  le  président,  Tassurance  de  ma  par- 
faite considération. 

0.  Hâllauer. 


ANALYSE 

de  deux  machines  Corliss  de  mêmes  dimensions^  Vune  sans  enve- 
loppe^ Vautre  pourvue  dune  enveloppe  ou  chemise  de  vapeur. 
—  Interprétation  physique  et  analytique  de  l'effet  de  l'émet 
loppe.  —  Comparaison  de  ces  deux  moteurs  en  prenant  p(mr 
unité  les  calories  consommées  par  cheval  absolu  et  heure,  — 
Répartition  des  calories^  ou  proportion  des  calories  utilisées 
et  perdues  \  présenté  par  M.  Hâllauer  dans  la  séance  à 
24  septembre  i873. 

Dans  le  dernier  travail  que  j'ai  présenté  à  la  Société  industrielle 
(séance  du  30  avril  1873),  j'ai  exposé  la  nouvelle  méthode  d'ana- 
lyse et  d'essai  des  moteurs  à  vapeur,  donnant  ensuite  comme 
application  l'étude  de  trois  moteurs  de  systèmes  différents,  tous 
pourvus  d'une  enveloppe  ou  chemise  de  vapeur. 

Cette  exposition  m'a  permis  d'affirmer  que  <  la  théorie  ration- 
nelle et  pratique  des  moteurs  à  vapeur  était  faite  d'une  manière 
complète,  que  l'on  pouvait  immédiatement  en  découvrir  les  points 
faibles  et,  par  suite,  indiquer  les  modifications  qui  peuvent  ; 
remédier  en  pratique.  » 


^  Les  formules  qui  donnent  la  loi  de  détente  et  le  travail  dn  moteur  sont  déjà 
exposées  dans  Tonvrage  que  M.  Leioutre  pablie  actuellement  à  la  Société  indus- 
trielle de  Lille,  ainsi  qne  je  l'ai  déjà  dit  dans  mon  précédent  travail. 

Qoant  aux  égalités  entre  calories  et  quantités  de  chaleur,  je  les  dois  à  M.  G.-A. 
Hirn,  qni  a  bien  voulu  nous  diriger,  M.  Leioutre  et  moi,  dans  toutes  ces  recherches. 


—  593  — 

• 

Gomme  les  échanges  rapides  de  chaleur  entre  les  parois  des 
cylindres  et  Teau  qui  les  tapisse,  ainsi  que  l'influence  notable  que 
peut  avoir  Tenveloppe  sur  le  travail  et  la  consommation,  avaient 
paru  de  nature  à  soulever  quelques  objections,  je  viens  aujour- 
d'hui vous  donner  l'analyse  de  ces  deux  moteurs,  faite  pour 
chaque  dixième  de  la  course  S  confirmant  ainsi  ce  que  j'avais 
avancé  relativement  aux  transformations  de  la  vapeur  pendant  la 
période  de  détente. 

Reprenant  ensuite  l'étude  de  l'influence  de  l'enveloppe  dont 
j'avais  déjà,  dans  mon  précédent  travail,  esquissé  d'une  manière 
complète  tous  les  effets,  j'interprète  physiquement  et  analytique- 
ment  le  mode  d'action  de  cette  chemise  de  vapeur. 

Puis  je  compare  ces  deux  moteurs  d'après  le  poids  de  vapeur 
consommé  par  cheval  absolu*  et  heure;  me  basant  ensuite  sur 
le  nombre  de  calories  dépensées  pour  la  même  unité  de  force  et 
de  temps  (comparaison  qui  est  la  seule  rationnelle),  j'établis  leur 
valeur  relative  exacte. 

Enfin,  la  proportion  des  calories  utilisées  et  perdues  dans 
chacun  d'eux,  par  coup  de  piston,  vient  caractériser  d'une  manière 
frappante  l'ensemble  des  phénomènes  physiques  qui  ont  pour 
résultat  le  travail  recueilli. 

La  marche  à  suivre  est  la  même  que  celle  que  j'ai  déjà  indiquée; 
elle  s'applique  du  reste  invariablement  à  tous  les  moteurs  à 
vapeur,  quel  qu'en  soit  le  système;  seulement  ici  j'emploie  pour 
l'évaluation  du  travail,  concurremment  avec  les  formules,  la  sur- 
face des  tourbes  ou  fractions  de  courbes  relevées  directement  au 
planimètre  (Amsler)  et  correspondant  à  chaque  période  étudiée. 

Les  dimensions  communes  à  ces  deux  machines  sont  les  sui- 
vantes : 


^  Des  tableaux  analof^nes,  mais  concernant  des  motenrs  de  systèmes  différents, 
figurent  déjà  dans  le  travail  que  publie  M.  Lelontre,  et  cité  plus  hant. 

'  Ce  terme  a  déjà  été  défini  dans  la  précédente  étude  :  le  travail  on  puissance 
d'an  volnme  de  vapeur  donné»  en  supposant  le  vide  absola  sons  le  piston. 


—  594  — 

Diamètre  du  piston O'^jSlO 

Course. i-,060 

Diamètre  de  la  tige  .......    .  0^,080 

Tours  par  minute 55' 

Volume  engendré  par  le  piston  F, =  ()■■  ,51121 

Volame  des  espaces  nuisibles  F, =  (f'.OÛTlS 

Volume  total  F.  +  Fp =  0"»,21837 

V 
Proportion  des  espaces  nuisibles  y     /  y    =  3Vt,28' 

y*  "T  fp 

Evaliiation  du  travail. 

MACmNE  SANS  ENVELOPPE. 

Loi  de  détente.  —  Cette  loi  est  caractérisée  par  Texposant  a 

P  /V\   CL 

dans  la  relation  p?  =  (  "ît  )     Q^>  résolue,  donne 

log  P  —  log  P 

*  — log  F -log  F 

_  log  3^06i       -  log  0S5i2 

~  log  0-%20780  —  log  0"*,02828  -  "'^^ 

En  prenant  comme  valeurs  de  comparaison 

P,  =  3S061  et  F,  =  0»',02828 
P,,  =  0S512      F,o  =  0™S20780 

Cet  exposant  connu,  la  même  relation  donne  le  volume  intro- 
duit V^  en  partant  de  la  pression  P„  du  volume  F,  qui,  ainsi  que 
la  pression  initiale  pendant  l'admission  P^  =  5^155,  sont  connus: 


=  log  0-02828  -  ^°g  ^'''^%-^'^  '^'^ 

F,  =  0-,01585 


^  Ces  dimensions  correspondent  à  la  partie  avant  du  cylindre. 


—  595  — 

Le  volume  engendré  par  le  piston  pendant  l'admission  est  : 
V,'  =  Fo  —  Fp  =  0™S0i585  —  0"',00716  =.  0»*,00869 

Il  est  impossible  de  prendre  directement  sur  la  courbe  la 
valeur  de  ce  volume  VJ  engendré  à  pleine  pression  ;  en  la  dédui- 
sant du  calcul,  elle  a  une  exactitude  suffisante  pour  servir  à 
l'étude  des  transformations  de  la  vapeur,  surtout  lorsque  l'admis- 
sion à  pleine  vapeur  vient  à  dépasser  le  dixième  de  la  course. 

Avec  la  pression  initiale  P^  =  5'',i55,  j'ai  actuellement  toutes 
les  valeurs  qui  sont  indispensables  à  l'évaluation  du  travail. 

Travail  absolu  avec  espaces  nuisibles.  —  Il  s'effectue  en  deux 
périodes  successives. 

I.  Travail  à  pleine  pression  : 
Fp  =  P,  Fo'  =  51550^  X  0™%00869.    .    .     =    447.97tXm 
IL  Travail  par  détente  : 

Le  travail  absolu  total  en  kilogrammètres 
par  course  avec  espaces  nuisibles.    ...  F    =  2898. 36'^ X^ 

Le  même  travail  évalué  directement  d'après  la  surface  de  la 

courbe  est  2865. 4^ X m;  ces  deux  travaux  sont  donc  approchés 
,  2898.36kXm  __  2865. 4kXm 
2898.36kXm 

Et  l'erreur  porte  autant  sur  le  travail  à  pleine  pression  (les 
volumes  F^  et  par  suite  V^  étant,  comme  je  l'ai  dit  plus  haut, 
difficiles  à  obtenir  exactement  pour  de  petites  introductions);  que 
sur  le  travail  par  détente,  la  courbe  déterminée  par  la  loi  a  ne 
coïncidant  pas  avec  celle  que  trace  l'indicateur  de  Watt^ 

^  Cette  étude  des  lois  de  détente  et  de  leur  exactitude,  nous  ayons  pu  la  faire 
avec  M.  Hirn,  grâce  à  l'idée  ingénieuse  qu'il  a  eu  de  placer  sur  le  balancier  un 


—  596  — 

Consommation.  —  Ces  chiffres  (travail  absolu  avec  espaces 
nuisibles)  nous  donnent  immédiatement  la  consommation  par 
cheval  absolu  et  heure,  premier  terme  qui  nous  servira  à  la  com- 
paraison de  ces  moteurs. 

M  X  270000      0SH22  X  270000 

F  ~      2865-4'^Xm      —  l^,-^^^^ 

0^,1^22  étant  le  poids  de  vapeur  et  eau  directement  jaugé,  con- 
sommé par  coup  de  piston. 

Pertes  de  travail. 

Par  espaces  nuisibles.  —  On  évalue  le  travail  absolu  qu'aurait 
rendu  le  volume  V^  introduit  et  se  détendant  dans  le  cylindre  F, 
supposé  sans  espaces  nuisibles,  la  difiérence  avec  le  travail  pré- 
cédemment obtenu  avec  espaces  nuisibles  donne  la  perte. 

Les  deux  périodes  sont  : 

I.  Travail  à  pleine  pression  : 

P^  Fo  =  51550»' X  0"^%01585 =   Sil.ffl^^^ 

IL  Travail  par  détente  : 


^-te)-0 


_ 51550 X 0-',01585 / /0"',0i585Y>^-A     _.^5  ^gkxm 
—         1  _  0,90        y\0»',2H21/         /     —  ^^^'^^  "^ 

Le  travail  absolu  en  kilogrammètres  par 
course  sans  espaces  nuisibles F^    =3232.33'^^" 

La  perte  par  espaces  nuisibles  est  : 

F,  — F      3232.33kXm_2898.36kXm 

"^ —  = rr:; =  iOVe,33 

^0  3232.33'^Xm  '•' 

Elle  est,  comme  on  voit,  assez  forte  relativement  au  travail; 
ceci  est  dû  à  la  faible  introduction  à  pleine  pression. 
Perte  par  contre-pression.  —  Le  vide  ou  contre-pression  dff- 

pandynamomètre  de  flexion,  qui  donne  aussi  la  pression  sur  le  piston  à  chaque 


instant. 


—  597  — 

rière  le  piston  de  cette  machine  est  P^  =  0'',4246,  d'où  un  tra- 
vail négatif  : 

F.  Pe=  1246*  X  0"",2H21  =  263.17kXm 
Perte  :  —fï—  = rzr-  =  ^  LA^ 

Machine  avec  enveloppe  de  vapeur. 

Loi  de  détente  : 

log  P  -  log  F  _      log  4S542  -  log  0S835 
—  log  V'  —  log  F  "~  log  0"',20780  —  log  0-,02828  ""  "'^^ 

Les  valeurs  de  comparaison  étant  : 

P.  =  4S542  F.  =  0-,02828 

P„  =  œ,835  F„  =  0-,20780 

Nous  connaissons  P„  F,  et  P,  =  5^,224,  ce  qui  donne  : 

log  P,  -  log  P. 


log  F.  =  log  F.  - 


A 


=  log  0-,(«828  -  H  ^-^^ -^'"g  ^"-^^ 

F„  =  0»«,02398 
Le  volume  engendré  pendant  l'admission  : 
F;  =  F,  -  Fp  =  0- ,02398  —  0»%00746  =  0"',0i682 

Le  travail  absolu  avec  espaces  nuisibles  s'effectue  en  deux 
périodes. 

L  Travail  à  pleine  pression  : 

Fp  =  F;  p,  =  52240^  X  0'"*,04682  .    .    .     =   878.68'^Xm 
n.  Travail  par  détente  : 

Travail  absolu  en  kilogrammètres  par  course 
avec  espaces  nuisibles F    =  41 59. 4 8 "^X™ 


—  598  — 

Le  travail  relevé  directement  sur  les  courbes  est  4496.5''^'''! 
4196.5»'Xni_4i59.i8kXm 

^^'^^"^ 4d96.5kXm =  «  "/»'»« 

d'où  nous  déduisons  la  consommation  par  cheval  absolu  et  par 
heure;  premier  terme  de  comparaison  : 

M  X  270000      0S1253  X  270000      o^r^Mn 
F = 419675 '=  ^^^^^ 

0^125.^  étant  le  poids  vapeur  et  eau  sorti  de  la  chaudière  par 

coup  de  piston,  et  directement  jaugé. 

Pertes  de  travail. 

Par  espaces  nuisibles.  —  J'évalue  le  travail  absolu  qu'aurait 
rendu  le  volume  introduit  F^,  sans  les  espaces  nuisibles. 

I.  Travail  à  pleine  pression  : 

P,  V,  =  52240^  X  O-SOQSOS =1252.72>^Xm 

IL  Travail  par  détente  : 


ft^;  (œ  -) 


52240  X  0-',02398  /  /0"*,02398\»'«'i 


0.85 


//0"*,02398\»'«'l»\  .^„ 

V(ô%Î2î)-V     -322i.99kXm 

Travail  absolu  en  kilogrammètres  par  course 
sans  espaces  nuisibles F^    n=  4474.71^^"^ 

Fo  -  F     4474.7ikXm_4i59  jgkxm 

doù  perte  :  -^ — = p— =77o,05. 

^  Fo  4474.7ikXm  ^"^ 

Elle  est  moins  forte  que  dans  la  machine  précédente,  grâce  à 
une  introduction  de  vapeur  plus  grande. 

Perte  par  contre-pression.  —  Le  vide  de  0^,2327  donne  lieu  à 
un  travail  négatif  : 

Vn  Pc  =  2327^  X  0»*,2ii2i  =  491 .48^X1» 

V  P     491  48'^Xni 

et  la  perte  :  -^^  \^     =  10  Vo,98. 

Fo    4474.71^^Xm  ^**' 


599  — 


Le  vide  ou  contre-pression  derrière  le  piston  étant  moins  favo- 
rable que  dans  la  machine  sans  enveloppe,  cette  perte  relative  a 
augmenté  malgré  un  travail  plus  considérable  rendu. 


Itode  des  triisforMUois  de  la  vapeir 


J'ai  réuni  dans  un  tableau  général  '  toutes  les  données  déduites 
directement  de  l'observation  et  les  résultats  auxquels  elles  con- 
duisent; ainsi,  parlant  des  pressions  correspondantes  à  chaque 
dixième  de  la  course  depuis  le  commencement  de  la  détente,  je 
calcule,  à  l'aide  des  formules  de  MM.  Regnault,  Roche  et  Zeuner, 
les  valeurs  suivantes  : 

i""  t  la  température  de  la  vapeur  correspondant  à  la  pression  et 
déduite  de  la  relation 

1  nm/m  T   AKAA/;!  /      .  (^0  +   t)  0.0383385 

log  P"^  =  i  .9590414  +  1^0.00478821(^  +  20) 

â""  A  la  quantité  de  chaleur  totale  qu'il  faut  pour  produire  de 
la  vapeur  à  une  pression  donnée  : 

A  =  606.5  H-  0-305/ 

3""  q  la  chaleur  du  liquide  : 

g  =fcdt  =  t  +  0. 00002/'  +  0.0000003/' 

4^  r  la  chaleur  d'évaporation  : 
r  =  \  —  q  =  606.5  ~  0.695/  —  0. 00002/*  —  0-0000003/' 

5^  9  la  chaleur  potentielle  : 

ç  =  r  —  Apu  =  575.4  —  0.791/ 

6**  Y  la  densité  ou  poids  du  mètre  cube  de  vapeur  : 

y  =  0.6061  pt^.o^sss 

^  Ainsi  qae  je  l'ai  déjà  dit,  des  tableaux  analogues  figurent  déjà  dans  le  travail 
publié  par  M.  Leloutre.  Dans  celui  que  je  donne,  les  fractions  du  travail  par 
détente  ont  été  évaluées  directement  au  planimètre. 

TOME  XLTn.    NOVEMBRE  ET  DÉOBMBRE  1873.  38 


—  600  — 

Cette  dernière  valeur  nous  servira  à  établir  les  différents  poids 
de  vapeur  présents  à  chaque  dixième  de  la  course. 

De  ces  données  nous  déduisons  17'  la  chaleur  interne  totale, 
qui  est  :  U=  m^  (x  —  Apu)  +  [M^  —  m^)  q  =^  rn^ç  +  Jf«  y; 
Wy  est  le  poids  de  vapeur  introduit  *  qui  se  trouve  dans  le  cylindre, 
au  point  de  la  course  où  l'on  s'arrête;  M^  le  poids  total  du 
liquide,  mélange  de  vapeur  et  eau  passant  par  le  cylindre  et  jaugé 
directement. 

Evaliiation  du  refroiâissement  an  oondensoiir  R^ 

MACmNE  SANS  ENVELOPPE. 

Je  sais  qu'il  reste  dans  le  cylindre,  après  l'échappement  et  par 
suite  de  la  compression^  un  certain  poids  de  vapeur  que  je  déter- 
mine. 

La  contre-pression  finale  derrière  le  piston  est  de  0\i03,  à 
laquelle  correspond  une  densité  y  =  0^,0687.  Au  moment  où  le 
tiroir  ferme  à  l'échappement,  il  reste  derrière  le  piston  un  volume 
de  0"',0i77,  et  par  suite  un  poids  de  vapeur  0^,0012.  Ce  poids 

de  vapeur  est,  comme  on  le  voit,  assez  faible  :  QvAAaa  =  ^  Vo,l»' 

du  poids  introduit  mélange  vapeur  et  eau  directement  jaugé  ;  je 
commettrais  donc  une  erreur  négligeable  en  admettant  qu'il  ne 
change  pas  d'état  calorique  ;  ce  qui  simplifie  les  calculs. 

A  la  fin  de  l'admission,  commencement  de  la  détente,  j'ai 
relevé  une  pression  de  5^,155  et  un  volume  de  O^^OiSO,  le  poids 
de  vapeur  présent  : 

Fo  Yo  =  0™*,0i59  X  2S7373  =  0S0435. 

Comme  il  est  resté  Qf'fiOi^  de  vapeur  dans  le  cylindre,  le  poids 
introduit  m,,  =  0S0435  —  OSOOl  2  =  0S0423. 

^  Cette  valear  U  je  l'avais  appelée  /  dans  mon  précédent  travail  ;  mais  comme 
J  est  ordinairement  employé  pour  la  vapeur  saturée  sèche  et  qu'ici  j'ai  un  roélange 
de  vapeur  et  d'eau,  j'ai  pris  la  notation  LL  généralement  employée  dans  ce  cas. 

'  Je  dis  poids  introduits  et  non  poids  présents  dans  le  cylindre,  car  il  reste,  pv 
suite  de  la  compression  et  à  chaque  course,  un  certain  poids  de  vapeur  qui  occ^ipe 
un  espace  que  celle  qpii  afflue  pendant  l'admission  ne  peut  remplir. 


—  601  — 

Il  a  passé  par  le  cylindre,  à  chaque  coup  de  piston,  M^  ==0^,1122  ; 

le  poids  d'eau  que  contiennent  ces  0'',0423  de  vapeur  se  trouve 

être  : 

m,,  =  M.  —  «ho  =  0',il22  —  0SO423  =  0S0699, 

.^    0^,0699      ^^  ,  «- 
soit:gî^  =  62''/o,30 

en  presque  totalité  déposée  sur  les  parois. 

La  chaleur  interne  totale  en  ce  moment  est  : 

Uo=m^  p,  +  Mo  ^0  =0S0423  X  454%92  ■+■  0Sil22  X  153,83 

=  19%24  + 17%26 
=  36«.50 

  la  fin  de  la  course  nous  avons  de  même  : 

m„  =  0S0657  «ïea  =  0S0465,  soit  41 7.,44  d'eau  déposée  sur 
les  parois. 
Enfin  U„=m^9^-\-M,q^  =  0^,0657  X511%45+0S1122X81S14 

=  33%59  +  9%10 
=  42%69 
La  chaleur  absorbée  par  le  travail  absolu  pendant  la  détente  : 

AF.      2417.4>^Xm  _ 
^^^ 425 ^'^^ 

Le  tiroir  d'échappement  ouvre  alors  la  communication  au  con- 
denseur; la  vapeur  s'y  précipite  immédiatement,  et  en  même 
temps  il  se  fait  sur  les  parois  et  aux  dépens  de  la  chaleur  qu'elles 
contiennent,  une  évaporalion  continue;  la  majeure  partie  de  l'eau 
qui  les  recouvre  se  rend  sous  forme  de  vapeur  au  condenseur. 

La  chaleur  qu'enlève  cette  nappe  liquide  est  ce  que  j'appelle 

Be  refroidissement  au  condenseur. 

Cette  valeur  R^  est  donnée  une  fois  pour  toutes  par  la  conden- 
sation de  la  vapeur  qui  afflue  pendant  l'admission;  c'est  une 
portion  constante  de  cette  chaleur  qui  reste  pour  ainsi  dire  à 
l'état  latent  dans  les  parois  du  cylindre  jusqu'à  la  fin  de  la  course, 
tandis  que  le  reste  de  cette  chaleur  qu'a  rendu  la  condensation 


—  602  — 

est  absorbée  par  le  travail  effectué  et  les  évaporations  pendant  la 
détente. 

JRc  s'obtient  comme  suit  :  il  a  fallu  fournir  pendant  cette 
période  de  détente  la  différence  entre  les  chaleurs  internes  totales 
au  commencement  de  la  détente  et  à  la  fin  de  la  course,  augmen- 
tée de  celle  qu'a  absorbé  le  travaU  : 

17»  +  ilFj,  -  f/,  =  48%37  —  36%50 =\\%i1 

plus  le  refroidisssement  au  condenseur,  qui  est  toujours 

à  donner  pendant  l'échappement  R^ =  jRc 

plus  les  pertes  par  rayonnement  extérieur  a  .    .    .    .     =  1*,25 

Total.    .....    R,+\%\{% 

Mais  comme  toute  communication  est  coupée  avec  la  chaudière, 
cette  chaleur  n'a  pu  être  fournie  qu'antérieurement,  c'est-à-dire 
pendant  l'admission.  Elle  est  due  à  la  quantité  de  vapeur 
0Sli22  -  0S0423  —  0S0050  =  0S0699  —  0.005  =  OS0649, 
(0^,0050  étant  l'eau  entraînée  *)  qui  s'est  condensée  pendant  celle 
admission  contre  les  parois  du  cylindre,  et  qui  leur  a  comniu- 
niqué  : 

0S0649  X  ro  =  0*^,0649  X  499%i2 =32s89 

plus  la  chaleur  qu'a  donné  le  frottement  du  piston  b     =   O^^JO 

Total 32^,79 

d'où  R,  4-  i3%i2  =  39%79 

/?,  =  i9%67 

« 

Machine  avec  enveloppe. 

Comme  dans  le  cas  précédent,  il  reste  après  l'échappement 
dans  le  cylindre  de  cette  machine,  un  poids  de  vapeur  correspon- 
dant à  la  contre-pression  finale  0^172,  dont  la  densité  estf  = 
0S1i52  et  le  volume  0'»%0177.  Ce  poids  est  de  0^0020. 

'  Ce  poids  est  les4Vo>5  du  poids  total  0^1122  mélange  vapeur  et  etn  con- 
sommé par  coup  de  piston,  relevé  directement  en  suivant  la  méthode  de  M.  G.-A. 
Hîrn. 


—  603  — 

  la  fin  de  l'admission,  commencement  de  la  détente,  la  pres- 
sion est  5'',224,  le  volunje  correspondant  V^  =^  0"',0240,  la 
densité  y  =  2^7717,  le  poids  de  vapeur  présent 

Vo  To  =  0«',0240  X  2S77i7  =  0S0665 
et  le  poids  introduit 

m^  —  0S0665  —  0*^,0020  =  0S0645 

Comme  il  s'est  déposé  dans  l'enveloppe  0*^,0048,  soit  3  7o,81  * 
du  poids  0''4^^3  consommé  par  course  et  directement  jaugé,  il 
a  passé  par  le  cylindre  un  mélange  de  vapeur  et  eau 

Mo  =  0Si253  —  0S0048  =  0\i205. 

L'eau  contenue  dans  la  vapeur  à  la  fin  de  l'admission  se  trouve 

être  i 

'm„  =  Mo—m^  =  0Si205  —  0»,0645  =  0S0560, 

.  0S0560  ,^  ,  .„ 

Et  la  chaleur  interne  totale  : 

J7,  =  m«  ç,  +  If.  y.  =  0S0645  X  454. 52  -\-  0^,1 205  X  154«,36 

=  29%32  + 18%60 
=  47«,92 

  la  fin  de  la  course  nous  avons  : 

m„  =  0Si021  m^  =  0',0184,  soit  45»/o,27  d'eau. 

Enfin: 

Un  =  »»„  p„  4-  itf,  î„  =  OS1024  X  501 .  81  +  OSi205  X  93 .  44 

=  51  «,23  -\-  11%26 
=  62%49 
Le  travail  absolu  a  absorbé  pendant  la  détente  : 

*  Ce  poids  de  vapeur  condensée  dans  l'enreloppe  peut  paraître  faible  relative- 
inent  k  la  proportion  qui  se  condense  dans  les  machines  de  Woolf,  et  qui  atteint 
10*/<;  mais  dans  le  précédent  travail  que  j'ai  lu  à  la  séance  du  30  avril,  j'ai  donné 
le  poids  d'eau  condensée  dans  l'enveloppe  d'an  cylindre  horizontal  de  200  chev.  ; 
elle  est  seulement  de  6V<|38,  et  pour  une  machine  de  cette  dimension  dont  les 
deux  fonds  sont  enveloppés,  tandis  que  celle  que  j'étudie  actuellement,  de  90  chev. 
teolemeot,  ne  possède  pas  de  chemise  de  vapeur  sur  l'un  des  fonds,  de  telle  sorte 
que  la  proportion  de  surface  qu'enveloppe  la  vapeur  est  moins  considérable. 


—  604  — 

AF.      3317.8kXm_ 

^  = 425 ' 

Le  tiroir  d'échappement  ouvre  alors,  et  nous  déterminons  R^ 
comme  précédemment. 

Il  a  fallu  fournir  pendant  la  période  de  détente  et  jusqu'à  la  fin 
de  la  course  : 

£4  +  AFjs  —  Uo  =  70%29  —  47%92 =  22^,37 

plus  le  refroidissement  au  condenseur  R^ =  Rc 

plus  le  refroidissement  extérieur  a* =   i ',50 

Total ilc-f-23%87 

Qui  n'ont  pu  être  donnés  que  : 

i""  Par  la  provision  de  chaleur  qu'avaient  reçu  les  parois  au 
moment  de  l'admission,  provision  qui  est  due  à  la  condensation 
de  la  vapeur  qui  se  trouve  à  l'état  d'eau  dans  le  cylindre  à  la  fin 
de  cette  admission. 

Or  nous  avons  0*^,0560,  dont  0S0063'  d'eau 'entraînée,  soit 
0^,0560  —  0S0063  =  OS0497  de  vapeur  s'étant  condensée  en 
rendant  : 

0S0497  r,  =  0S0497  X  498%75 =  24%79 

2"*  Par  la  condensation  dans  l'enveloppe  de  0*^,0048 
de  vapeur  rendant  0S0048  r  =  0.0048  X  498%S5    =    2*,39 

3**  Par  la  chaleur  que  rend  le  frottement  du  piston  b    =    0,40 

Total 27%58 

d'où  R,  +  23%87  =  27%58 

Rc  =  3%71 

Interprétation  physique  et  analytique  de  l'effet  de  ranvèloppe. 

Ces  chiffres  nous  suffisent  déjà  pour  établir  l'influence  de 
l'enveloppe  de  vapeur  et  interpréter  son  mode  d'action. 

^  Comme  cette  machine  est  poannie  d'une  enveloppe  de  vapeur,  les  sorfiu^es 
rayonnantes  sont  plus  considérables  et  à  une  température  plus  élevée  que  cdles 
de  la  précédente. 

*  Ce  poids  est  les  57o  an  poids  total  0M2ô3  consommé  par  coup  de  piston,  et 
relevé  directement  en  suivant  la  méthode  de  M.  G.-Â.  Hirn. 


—  605  — 

Cette  chemise  de  vapeur,  Watt  l'a  appliquée  le  premier,  et 
cependant,  malgré  les  expériences  de  M.  Combes  et  de  M.  G.- A. 
Hirn,  qui  prouvent  qu'elle  peut  donner  lieu  à  une  économie  de 
près  de  20Vo,  l'utilité  de  son  emploi  est  encore  contestée  de  nos 
jours. 

Voici  quelle  est  la  première  interprétation  de  son  effet; 
M.  G.-A.  Hirn  Ta  donnée  dans  son  Traité  de  la  théorie  méca- 
nique de  la  chaleur  (édition  1865). 

La  vapeur,  lorsqu'elle  se  détend  sans  recevoir  de  chaleur 
additionnelle  du  dehors,  se  condense  en  partie  pendant  l'expan- 
sion, tandis  que  l'application  d'une  chemise  de  vapeur  lui  fournit 
assez  de  chaleur  pour  rester  saturée  sans  trace  d'eau  condensée. 

Depuis  lors,  et  à  la  suite  de  différents  essais  que  nous  avons 
entrepris,  M.  G.-A.  Hirn  et  moi,  dans  ce  but,  nous  sommes 
arrivés  à  établir  de  quelle  manière  l'enveloppe  agit  sur  la  vapeur 
qui  se  trouve  dans  l'intérieur  des  cylindres.  Cette  action,  je  l'avais 
déjà  complètement  esquissée  dans  mon  précédent  travail  ;  si  j'y 
reviens  encore  aujourd'hui,  c'est  pour  confirmer  ce  que  j'avan- 
çais à  cette  époque,  en  m'appuyant  cette  fois  sur  les  chiffres 
qu'ont  donnés  deux  machines  identiques  avec  et  sans  enveloppe, 
chiffres  qui  figurent  dans  le  tableau  général;  j'établirai  aussi  plus 
loin  que  l'économie  réalisée  est  cette  fois  23''/o,75. 

Nous  voyons  tout  d'abord  que  dans  la  machine  sans  enveloppe 
il  y  a  évaporation  continue  sur  les  parois  pendant  la  période  de 
détente,  puisque  nous  partons  de  62Vo,30  d'eau  pour  arriver  à 
fin  de  course  avec  41  Vo,44,  donc  20 Vo,86  passant  à  l'état  de 
vapeur;  d'où  vient  la  chaleur  qu'il  a  fallu  pour  cette  transforma- 
tion, puisque  le  travail  pendant  la  détente  en  absorbe,  lui  aussi, 
et  qu'il  devrait  au  contraire  se  condenser  une  portion  de  la  vapeur 
qui  se  trouve  dans  le  cylindre. 

Elle  a  été  fournie  par  les  parois,  qui  l'avaient  emmagasiné,  pour 
ainsi  dire  en  condensant  une  portion  considérable  de  vapeur, 


—  606  — 

62Vo930\  pendant  l'admission;  j'ai  du  reste  établi  une  première 
fois  comment  s'exerce  cette  influence  des  parois. 

Mais  examinons  maintenant  la  machine  à  enveloppe;  la  pro- 
portion condensée  pendant  l'admission  y  est  beaucoup  plus  faible, 
46Vo,47  au  lieu  de  627o,30,  et  cependant  il  s'évapore  46^0,47 
—  15Vo,27  =  31^0,20,  au  lieu  de  20Vo,86  dans  la  précédente. 

Cette  au^entation  des  évaporations  influe  directement  sur  le 
travail  recueilli,  celui-ci  dépendant  des  proportions  de  vapeur  en 
chaque  point  de  la  course  pendant  la  détente,  et  croissant  avec 
elles. 

Les  deux  effets  simultanés  que  je  viens  de  signaler  :  condensa- 
tions moins  énergiques  pendant  l'admission,  évaporations  plus 
fortes  pendant  la  détente,  amènent  encore  un  troisième  résultat 
tout  aussi  important,  une  proportion  d'eau  beaucoup  plus  faible 
à  la  fin  de  la  course,  15°/o,27  au  lieu  de  41  Vo,44;  par  suite,  la 
portion  de  chaleur  qu'enlève  aux  parois  l'eau  qui  s'évapore  pen- 
dant l'échappement,  est  plus  faible,  3%7i ,  tandis  que  sans  enve- 
loppe nous  avions  19*',67;  c'est  cette  valeur  que  j'appelle  ft 
refroidissement  au  condenseur;  comme  ce  refroidissement  est  à 
fournir  de  nouveau  pour  le  coup  de  piston  suivant,  c'est  encore 
de  ce  chef  une  économie  notable. 

Cette  influence  de  l'enveloppe  va  du  reste  diminuant  lorsque  le 
volume  de  vapeur  introduit  augmente  à  partir  d'une  ceriaioe 
limite  ;  elle  est  nuisible  lorsque  l'admission  est  totale,  car  alors 
la  vapeur  ayant  à  très  près  la  même  température  à  l'intérieur  qu'à 
l'extérieur,  l'enveloppe  ne  fournit  de  chaleur  que  pendant  l'échap- 
pement, chaleur  qui  passe  dh^ectement  et  en  pure  perte  au  con- 
denseur. 

Comparaison  de  oes  deux  motenn 

Le  premier  terme  de  cette  comparaison,  celui  qui  est  le  plus 


^  Dans  ces  proportions  d'eau  se  tronve  contenue  Feau  entraînée;  j'ai  fait  voir 
plus  haut,  en  évaluant  i7„  comment  on  en  tient  compte;  pour  plus  de  commoditêi 
je  prends  dans  cette  exposition  les  poids  bruts,  puisque  nous  ne  raisonnons  qiK 
8V  des  différences. 


—  607  — 

facile  à  établir,  est  la  consommation  de  vapeur  par  cheval  absolu 
et  par  heure,  obtenue  directement  par  l'évaluation  du  travail  et  le 
jaugeage  de  l'eau. 

La  machine  sans  enveloppe  de  vapeur  a  consommé  par  cheval 
absolu  et  heure  10^5723*  de  vapeur  contenant  4**/c,5  d'eau 
entraînée. 

Celle  avec  enveloppe,  8^0617  de  vapeur,  avec  5Vo  d'eau 
entraînée  ;  elle  est  donc  supérieure  à  la  précédente  de  : 

i(y-,5723  -  s\mi 

Bénéfice  uniquement  dû  à  l'enveloppe,  ainsi  que  je  l'ai  fait  voir 
plus  haut. 

Mais  la  véritable  valeur  relative  exacte  de  ces  deux  machines 
ne  peut  s'évaluer  qu'en  calories;  c'est  ainsi  que  je  l'ai  déjà  posé 
une  première  fois,  la  seule  unité  industrielle.    . 

La  machine  sans  enveloppe  a  consommé  par  cheval  absolu  et 
heure  i0'',5723,  avec  4^/o,5  d'eau  entraînée,  qui  ont  apporté  dans 
le  cylindre  : 

iOS5723  (1  —  0.045)  (606.5  +  0.3050  +  0.045  X  i0\5723y 

=  10S0965  X  652%95  +  0S4758  X  153^85 

=  6592%51  +  73%20  =  6665'»,70 

Et  la  machine  à  enveloppe,  avec  S^o  d'eau  entraînée  : 

8S0617  (1—0.050)  (606.5  +  0.3051)  +  0.05  X  S\06l7q 

=  7S6586  X  653%il  +  0S4031  X  154%36 

=  5001%91  +  62%22  =  5064%i3 

Cette  dernière  l'emporte  donc  sur  la  précédente  de  : 

6665%70-  5064M3 

6665%70  ~  ^^  ^''^^ 

Cependant  la  machine  Woolf  du  retordage  de  MM.  DoUfus- 

^  Ce  chiffre  10^»5723  correspond  bien  à  la  consommation  d'une  bonne  machine 
sans  enveloppe  de  vapeur,  employant  la  vapeur  humide  ;  nous  avions  déjà»  avec 
M.  Leloutre,  obtenu  en  1870,  sur  la  machine  de  M.  Hirn  fonctionnant  dans  les 
mêmes  conditions,  10^,864. 


-  608 


Mieg  ne  consomme  que  4848%88,  et  se  trouve  par  conséquent 
être  encore  supérieure  de  : 

5064M3  —  4848%88  , 

4848%88  —  4Vo,44 

Malgré  il  7oi64  qu'elle  perd  en  plus  sur  le  travail^  en  grande 
partie  par  suite  des  espaces  nuisibles. 

Quant  aux  pertes  de  travail,  elles  sont  à  très  près  les  mêmes 
pour  les  deux  machines  Gorliss  : 

Sans  enveloppe  :  par  espaces  nuisibles 10**/o,33 


par  contre-pression 

Total 


Avec  enveloppe  :  par  espaces  nuisibles  . 

par  contre-pression .    . 


Total. 
Soit  07o,44  en  faveur  de  cette  dernière. 


8Vo,l* 
Ï8%47 

7  7o,05 
1 0^0,98 

i8%08 


Répartition  des  calories  ou  proportion  des  calories  utilisées  et 

perdues  par  coup  de  piston. 

Cette  étude,  pour  laquelle  il  me  manquait  encore  quelque 
chiffres  (ainsi  que  je  l'ai  dit  dans  mon  dernier  travail),  je  viens  la 
présenter  aujourd'hui  d'une  manière  complète. 

Machina  sans  enveloppe.  —  Il  est  sorti  de  la  chaudière  et  par 
coup  de  piston  0^1122  de  vapeur  contenant  0^,0050  ou  4**/o,5 
d'eau  entraînée  ;^ce  poids  a  traversé  la  machine  apportant  avec 
lui  : 

(0Sii22  —  0S0050)  (606.5  +  0.305^  +  OSOOSOy 

=  0Si072  X  652%95  +  0S0050  X  i53%85 

=  70^,00  +  0^,77  =  70%77 

La  chaleur  interne  totale  à  la  fm  de  la  course  a  été  trouvée 

plus  haut  : 

Un  =  42%69 

S'il  n'y  avait  eu  dans  ce  moteur  ni  pertes  ni  refroidissements, 


—  609  — 

tant  extérieurs  qu'au  condenseur,  ces  42%69  passeraient  seules  au 
condenseur,  et  la  différence  : 

70c,77  —  42%69  =  28s08 
aurait  tout  entière  été  utilisée  en  travail  ;  c'est  donc  à  cette  diffé- 
rence 28*^,08,  que  j'appelle  chaleur  disponible  totale,  qu'il  nous 
faut  rapporter  celle  qu'a  absorbé  le  travail  réellement  recueilli. 

J'ai  déjà  établi  la  valeur  du  travail  absolu  total  avec  espaces 
nuisibles  : 

Celle  du  travail  négatif  de  la  contre-pression  : 

Fo  Pc  =  263  ITkXm. 

La  différence  de  ces  deux  travaux  est  celle  que  l'on  recueille 
sur  le  piston  ;  le  travail  extérieur  produit 
F-  }\Pc  =  9865. 40'^Xm  _26s.i7kXm^  2602. 2SkXm 
et  il  a  consommé  : 

Mais  nous  avons  en  chaleur  disponible  totale  28%08,  et  le  tra- 
vail extérieur  produit  n'en  utilise  que  6%i2. 

6%12 
Soit  :  ôâ~7S  *^  Vo>79 

Le  reste  ou  78"/o,21  a  été  enlevé  par  les  refroidissements  au 
condenseur  et  extérieurs,  puis  par  les  autres  pertes. 

Machine  à  enveloppe.  —  En  opérant  de  même,  nous  avons 
0^1253  sortis  de  la  chaudière,  avec  0S0063  ou  5°/o  d'eau 
entrsdnée  et  traversant  la  machine  ;  ce  poids  apporte  : 

(0''.1253  —  0S0063)  (606.5  +  0.305/)  -f  0\(mSq 

=  0^,ii90  X  653%i1  -f  0S0063  X  154%36 
_  77c  72  ^  oc^97  ^  78c^69 

La  chaleur  interne  totale  à  fin  de  course  : 

Un  =  62%49 
D'où  chaleur  disponible  totale  : 

78%69  —  62%49  =  i6%20 


—  610  — 

D'un  autre  côté,  le  travail  absolu  total  avec  esporces  nuisibles 

a  été  trouvé  : 

F  =  4196.50kXin 

Celui  de  la  contre-pression  : 

FoPc  =  491.48tXm 

Par  suite,  le  travail  extérieur  produit  : 
F—  Vn  Pc-=  4196.50kXm _ 491 .48kXm  =  3705.02kXm 
Et  la  chaleur  correspondante  consommée  : 

A  (f    -  V.  P.)  =  5^55^  =  8..,, 

On  a  cette  fois  utilisé  8%73  sur  la  chaleur  disponible  totale 
16^20,  c'est-à-dire  : 

16.20  "^"^  '""'^"^ 

Les  refroidissements  et  pertes  n'ont  absorbé  que  46°/o,17. 

Cette  machine,  par  suite  de  l'influence  de  son  enveloppe,  utilise 
donc  537o,83  —  21  Vo,79  =  32  7^,04  de  plus  que  la  précédente 
sur  la  chaleur  totale  disponible. 

Nous  avons  précédemment  trouvé  entre  ces  deux  machines  une 
différence  de  24*'/o,03,  en  partant  des  calories  dépensées  par 
cheval  absolu  et  heure;  mais  ces  deux  méthodes  sont  parfaite- 
ment distinctes  l'une  de  l'autre  ;  la  première,  les  calories  dépen- 
sées par  unité  de  force  et  de  temps,  exprime  brutalement  la 
valeur  industrielle  de  ces  deux  moteurs. 

La  seconde,  au  contraire,  établit  leur  valeur  physique,  embrasse 
et  résume  en  un  mot  l'ensemble  des  phénomènes  qui  rendent  la 
machine  à  enveloppe  de  beaucoup  supérieure  à  celle  qui  en  est 
dépourvue,  et  en  même  temps  donne  par  différence  l'ensemble 
total  des  pertes  et  refroidissements.  Ainsi  nous  voyons  que  sans 
enveloppe,  pour  un  travail  extérieur  produit  de  2602.23^ X m, 
on  a  de  disponible  28s08,  dont  21  °/o,79  seulement  sont  utilisées; 
le  reste,  78*'/o,21,  est  enlevé  par  les  différentes  pertes.  L'autre 
machine,  au  contraire,  pour  un  travail  extérieur  produit  de 


—  611  — 

3705. 2*^^"^  presque  une  fois  et  demie  plus  fort,  n'a  de  dispo- 
nible que  16  calories,  dont  elle  utilise  par  contre  53Vo,83;  le 
reste,  46Vo,17,  fournit  aux  pertes. 

Résultat  dû  uniquement  à  Tapplication  de  l'enveloppe  ou  che- 
mise de  vapeur. 

Détermination    des    fuites   de   vapeur   à   travers   les   pistons, 
tiroirs,  fentes  ou  masticages  de  cylindres  en  mauvais  état. 

Je  viens  d'établir  la  proportion  des  calories  utilisées  et  perdues; 
cette  nouvelle  manière  d'analyser  les  phénomènes  qui  se  passent 
dans  un  moteur,  me  conduit  immédiatement  à  une  valeur  très 
approchée  des  fuites  ou  pertes  de  vapeur  qui  pendant  la  période 
de  détente  ont  lieu  à  travers  les  pistons,  tiroirs 'et  fentes  ou  mas- 
ticages de  cylindres  en  mauvais  état. 

Nous  avons  trouvé  dans  le  premier  moteur,  sans  enveloppe, 
28'',08  de  chaleur  disponible  totale;  le  travail  en  a  absorbé  6*^,12; 
le  reste,  28^08  —  6%12  =  21%96,  a  dû  être  pris  par  le  refroi- 
dissement au  condenseur  i?c,  le  refroidissement  extérieur  a 
diminué  de  la  chaleur  b  qu'a  rendue  le  frottement  du  piston  ;  enfin 
par  les  faites  de  vapeur  x. 

D'où  I       Rc  +  a  —  b  +  x=  21%96 
Mais     i?c  =  19%67;  a  =  1%25;  *  =  0^,40 
D'où    19%67  +  1%25  —  0%40  +  x  =  21s96 

X  =  21%96  —  20^,52  =  1%44 

qui  nous  représentent  en  calories  l'ensemble  de  toutes  les  pertes 
ou  faites  de  vapeur,  et  en  poids  *  : 

6^  =  0^00225;  soit  :  -^fj^  =  2o/. 

du  mélange  vapeur  et  eau  consommé  par  la  machine. 

Gomme  nous  avons  calculé  i?c  en  supposant  le  cylindre  par- 

^  Je  suppose  ici  que  les  faites  ont  lien  à  une  pression  moyenne  de  1^  environ 
pendant  toute  la  durée  de  la  détente;  ce  qui  rend  très  simple  Tévaluation  du  poids 
vapeur  et  ne  donne  lien  qu'à  une  erreur  néf^Iigeable. 


—  6i2  — 

faitement  hermétique,  cette  détermination  a  pu  être   entachée 
d'une  erreur  que  j'évalue. 

Le  cylindre  ayant  perdu  Vj^  ou  0^00225  de  vapeur  pendant  la 
période  de  détente,  la  nouvelle  valeur  de  t/n  sera  : 

U,=.m^  p„  +  (ifo  —  0S0022)  q. 

Ces  fuites  portent  seulement  sur  le  poids  de  liquide,  puisque  le 
poids  de  vapeur  m^  déduit  de  la  pression  finale  relevée  directe- 
ment, est  bien  réellement  le  poids  de  vapeur  présent  à  fin  de 
course  dans  le  cylindre,  qu'il  y  ait  eu  ou  non  des  fuites. 
Vn  =  33%59  4-  (0M122  —  0''0022)  X  8i%i4 
=  33%59  +  8%93 
=  42^,52 
et  R^+  Un+  AF^  —  u,  +  a=  0S0649  r,  +  b 

R,  +  42%52  +  5%68  —  36%50  +  i%25  =  32%39  +  0^,40 

R,  =  32%79  —  12%95  =  i9%84 

En  mettant  cette  nouvelle  valeur  de  Rc  dans  l'équation  /,  où 
les  21%96  sont  devenues  : 

70%77  —Uu—AF  —  70^,77  —  42%52  -  6%12 

=  22%i3 
on  pouiTait  avoir  par  approximation  successives  les  valeurs  de  x 
et  de  Rc  mathématiquement  exactes;  celles  qui  ^résultent  d'une 
première  substitution  sont  déjà  approchées  à  environ  1 7«»  aiussi 
exactes  que  nos  observations  directes,  et  par  suite  suffisantes. 

La  même  série  de  considérations  nous  permet  d'établir  les 
fuites  de  la  machine  à  enveloppe.  La  chaleur  disponible  totale 
est  i  6%20  ;  le  travail  en  a  absorbé  8%72  ;  reste  1 6%20— 8%72=r7%4« 
pour  les  différents  refroidissements  et  pertes. 

Rc  +  a  —  b  +  x  =  7%48 

3%7i  +  i%50  —  0%40  +  x  =  7%48 

X  =  7%48  —  4%81  =  2%67 

représentant  les  fuites  et  la  chaleur  qu'emporte  l'eau  liquide  qui 

sort  de  l'enveloppe  ou  0S0048  X  i54%36  =  0%74. 

Les  fuites  sont  donc  en  poids  de  vapeur  : 


—  6i3  — 

2s67-0e,74_l%93 

640         —  640  —  *^  '^^" 
0S0030_ 
•  0S1253  ~  ^  '''^^ 
du  mélange  vapeur  et  eau  consommé  par  coup  de  piston. 
La  nouvelle  valeur  de  Un  en  tenant  compte  de  ces  fuites  : 

L\  =my,ç^  +  {M,-  œ,0030)  q^ 
=  5i%23  +  10%98  =  62%21 
Celle  de  Rc  que  l'on  en  déduit  : 
R,+  Un+  AF^  -U,  +  a=  0S0497  r,  +  0.0048  r, 

Rc  +  23%59  =  27°,58 
R^  =  27%58  -  23^59  =  3%99 

L'analyse  de  ces  deux  moteurs  est  actuellement  faite  de  la 
manière  la  plus  complète  ;  mais  on  a  pu  remarquer  que  toutes 
les  relations  que  je  viens  de  poser,  sont  uniquement  basées  sur 
les  considérations  physiques  les  plus  élémentaires. 

Je  vais  maintenant  mettre  en  relief  l'exactitude  mathématique 
des  observations  et  de  la  méthode  de  calcul. 

Gomme  tout  ce  qui  précède  est  déduit  des  proportions  d'eau  et 
de  vapeur  qui  se  trouvent  en  chaque  instant  dans  le  cylindre,  il 
nous  faut,  comme  vérification,  déterminer  la  quantité  ou  provi- 
sion de  chaleur  emmagasinée  dans  les  parois,  sans  passer  par 
tous  ces  poids  de  vapeur  condensée. 

Je  dois  à  l'obligeance  de  M.  G.-A.  Hirn  la  solution  de  ce  pro- 
blème, une  des  belles  applications  de  la  thermodynamique;  voici 
la  démonstration  qu'il  en  donne  : 

Relation  qui  établit  la  quantité  ou  PROVISION  de  chaleur  qu'il 
faut  emmagasiner  dans  les  parois  pour  fournir  pendant  la 
période  de  détente. 

Si  nous  désignons  par  Q  la  quantité  de  chaleur  ajoutée  à  une 
masse  m,  de  vapeur  et  {M  —  m^)  d'eau  pendant  la  détente,  nous 
avons  d'abord  la  relation  tout  à  fait  générale  : 

dQ  =  McdT  +  dm,r  —  ^dT 


—  614  — 

Nous  admettons  que  la  quantité  de  chaleur  reçue  par  les  parois 
pendant  Tadmission  et  diminuée  de  Rc,  se  communique  à  la 
vapeur  proportionnellement  à  la  chute  de  température. 

Cette  quantité  a  pour  valeur  (m^^  r^  —  R^),  m^^  étant  le  poids 
de  vapeur  condensé  pendant  l'admission. 

Désignons  par  x  le  poids  en  eau  des  parois,  etc.,  qui  reçoivent 
la  provision  de  chaleur  (iWeo  r^  —  iîc). 

Nous  avons  dQ=zxcdT  et  par  suite 

—  xcdT=  McdT+dm,r—^dT 
En  divisant  par  T,  il  vient  : 

—  (M  +  x)  c  -jT  —  j^d  m,  r p-  d  T 

=  d-^ 
D'où  Ton  tire  facilement  : 

(Af4-:r)cLog^  =  y-^''' 
Et  par  suite  : 

Le  travail  absolu  F  ^  de  la  détente  est  dû  : 

i°  A  la  variation  C,  —  Ude  la  chaleur  interne; 
2"  A  la  quantité  de  chaleur  cédée  par  les  parois  pendant  la 
détente  ;  on  a  en  un  mot  : 

mais  U^—  U=m„ç,  +  Mq^—nKç  —  Mq 

^P^  =  »»vo  po  —  »»y  p  +  {M  +  x)  (y,  —  q) 

car  la  provision  de  chalenr  a  pour  expression  x  (y,  —  q\  puisque 
X  représente  un  poids  d'eau  convenable. 
D'où  nous  tirons  : 

m,  =  (—  AF^  +  m,,  p.  +  {M  +  x)  {q,  -  q)i 


0 


—  645  — 

En  mettant  cette  valeur  à  la  place  de  celle  que  nous  avons 
trouvée  plus  haut  et  réunissant  les  termes  multipliés  par  {M  -f-  a?), 
on  a  enfin  : 

que  nous  résolvons  par  rapport  à  M  +  ^. 
Prenons  d'abord  la  machine  sans  enveloppe  de  vapeur  : 

r,  =  272*,85  +  152%31  ==  425M6  p.  =  454%92.  r.  =  499%12  g.  =  153%83 
T  =:272*,85+  80%85  =  353-,80  p  =51P,45  r  =550%02  q  =  81^l4 

425 
m„  p,  =  0S0423  X  454«,92  =  i9%24 

Log^=  2.303  (log  425*,16  —  log  353°,70)  =  0.1840 
w„  r.      0^0423  X  499.12 


r,    ~  425°,16 

pT      5il<',45  X  353°,70 


=  0.0497 


328.89 


r  ~  550«,02 

{M+x)  (— Ty.BH-l  .026X328.89  X  0.1840)  =— S'.eS  + 19'.24— 0.0497X328.89 

{M  +  x)  (—  751^69  -I-  62%09)  =  —  5s68  + 19«,24  —  46«,35 
M+x  =  ^^  =  0S2632  X  =  0k,2632  -  0Si422  =  0Si51 

Mais  la  provision  de  chaleur  : 

(m.,  r„  —  R,)  =  x  {q,  —  q)  =  OSiSl  X  72'.69  =  10«,98 

Or  nous  avons  eu  plus  haut,  en  prenant  directement  les  poids 
de  vapeur  condensée,  plus  la  chaleur  qu'a  rendue  le  frottement  du 
piston,  32«,79. 

Le  refroidissement  extérieur  a  a  demandé  i',25,  celui  au  con- 
denseur i}e  =^  i9<',67;  la  provision  de  chaleur  directement  relevée 
pour  fournir  au  travail  et  transformations  intérieures  est  donc  : 

32«,79  —  i«,25  ~  19«,67  =  41%87 

ati  lieu  de  40*',98  que  donne  la  demièfe  méthode;  différence  : 

ii%87  —  i0«,98  =  0»,89 

TOIIB  XLm.    NOYBIIBRB  BT  DfiOBMBBB  1873.  39 


—  616  — 

Mais  les  fuites  par  les  pistons,  tiroirs,  etc.,  ont  consommé, 
comme  nous  l'avons  vu,  a;  =  1^44;  c'est  donc  à  : 

1%44  — 0,89 

70^,77        —"'M' 

Moins  de  1  Vo  que  les  formules  générales  de  la  thermodynamique 
applicables  à  toutes  les  vapeurs  saturées  viennent  confirmer  les 
calculs  et  la  nouvelle  méthode  élémentaire  employée  pour  analyser 
ces  moteurs  à  vapeur. 

Enfin  ceci  prouve  une  fois  de  plus  qu'un  essai  industriel  \m 
fait  a  réellement  une  valeur  scientifique;  les  conséquences  remar- 
quables auxquelles  il  peut  conduire,  en  font  foi. 

Machine  avec  enveloppe  de  vapeur. 

r.  =  272',85  +  152',82  =  425',67  p.=:454%52  r.  =  498%75  7.  =  154*.36- 
T  =272*,85+  93-,03  =  365%88  p  =501%81  r  =54r,43  q  =  ^M 

^Fj.  ^  3317_^  _  7..  80  c  ^  1 .026  y.  - î  =  6fr,Ç« 

w„  p.  =  OS0645  X  454%52  =  29%32 

Log  ^  ^-  2 .  303  (log  425°,67  -  log  365°,88)  =  0 .  1514 

>»„r,  _  0S0645  X  498s75 
T,    ~  425°,67  -"-"'oo 

f>T  _  501%81  X  365\88  _  .,_  ,, 
r  ~  541%43  —àSd.w 

et  par  suite  : 

(If +«)  (— 60',92+ 1.026  X  339.11X0.1514)  =— 7',80  +  29',33-0.O755X339.i; 

{M  +  x)  (—  60«,92  +  52%67)  =  —  7s80  -1-  29%32  —  25«,60 

4"  08 
(Jlf  +  a;)  =  g^  =  0S4945;  x  =  0S4945  -  0^,1253  =  0^,3691 

et  la  provision  de  chaleur  : 
{m^  r,  —R^  —  x  (y,  —  q)=  0^,3692  X  60«,92  =  22',49 
Nous  avions  déjà  obtenu  directement  pour  la  chaleur  rendue 
par  les  condensations  et  le  frottement  du  piston,  27%58  ;  pour  les 
refroidissements,  a  -h  iîe  =  1%50  +  3%71  =5%21,  et  par  suite, 


—  647  — 

pour  fournir  au  travail  et  transformations  intérieures  27^58  — 
5%21  =  22%37  au  lieu  de  22^49;  différence  0^,12,  à  laquelle  il 
faut  ajouter  les  fuites  par  les  pistons,  tiroirs,  etc.,  i%93.  C'est 

donc  à  2%05  ou  fjo^aq  —  ^^Lfi  q^^  se  fait  la  vérification. 

Si  nous  avons  ici  une  approximation  moins  grande,  cela  tient 
à  ce  que,  dans  le  cas  de  Fenveioppe,  Thypothèse  qui  nous  a  servi 
à  établir  la  relation  donnant  la  provision  de  chaleur  n'est  plus  aussi 
exacte;  le  calorique  ne  se  transmet  pas  de  l'enveloppe  à  l'intérieur 
du  cylindre  proportionnellement  à  la  chute  de  température.  D'un 
autre  côté,  la  série  de  phénomènes  fort  compliqués  auxquels  vient 
donner  naissance  l'influence  de  l'enveloppe,  phénomènes  dont 
nous  ne  pouvons  pas  tenir  compte  avec  autant  d^exactitude  que 
lorsque  tout  se  passe  dans  l'intérieur  même  du  cylindre,  vient 
troubler  les  résultats  que  donne  la  formule  générale. 

Je  viens  d'établir  avec  les  plus  grands  détails  toute  la  série  des 
calculs  à  effectuer  pour  obtenir  la  valeur  exacte  d'une  machine; 
j'ai  donné  d'une  manière  complète  l'interprétation  physique  et 
analytique  des  effets  de  l'enveloppe,  puis  deux  méthodes  nouvelles^ 
l'une  pour  la  répartition  des  calories  utilisées  et  perdues,  l'autre 
permettant  de  déterminer  exactement  les  différentes  fuites;  enfin 
la  vérification  de  tous  les  résultats  obtenus  par  les  formules  géné- 
rales de  la  thermodynamique. 

Aussi  dorénavant,  lorsqu'il  se  présentera  quelque  cas  remar- 
quable, je  donnerai,  sous  forme  de  tableaux,  toutes  les  valeurs 
qui  servent  de  base  au  calcul,  ainsi  que  les  résultats  auxquels 
elles  conduisent,  en  insistant  simplement  sur  les  conclusions 
qu'on  est  en  droit  d'en  tirer. 


—  618  — 


NOTE. 

Gomme  il  peut  être  intéressant  de  connaître  la  proportion  des  calories 
utilisées  et  perdues  dans  la  machine  Woolf  du  retordage  de  MM.  Dollfos* 
Mieg  que  j'ai  analysée  dans  mon  précédent  travail,  je  viens  donner  ici  ces 
différentes  valeurs. 

Ce  moteur  a  consommé  par  coup  de  piston  0^7729  de  vapeur  conteniBl 
0^,0309  ou  47*  d'eau  entraînée;  la  chaleur  apportée  dans  le  cylindre  est  : 

(0S7729  —  0.0309)  651M7  +  0^0809  X  147.83 
=  483%16  +  4«,58  =  487«,74 

La  chaleur  interne  finale  :  [7.  =  m„  p.  +  A/«  9. 

=  0^,6153  X  512*,50  -h  œ,e956  X  79.81 
=  315«^  +  5ô%52  =  370«,81 

Il  est  sorti  de  l'enveloppe  avec  l'eau  condensée  : 

0S0773  X  147«,83  =  11%43 

La  chaleur  disponible  totale  est  donc  : 

487.74  —  370%81  -  11%43  =  105«,50 

Le  travail  absolu  total  est  27220.8'^^^;  celui  de  la  contre-pressioii 
3912.2^Xm.  ^^  ^^^  externe  réeUement  recueiUi  =  27220.8  —  39125= 

OQOnQ    fi 

23308.6^X"^,  et  la  chaleur  qu'il  a  absorbée     4^5      ^  ^''^ 

54034 
La  machine  utilise  donc  en  travail  tj^ttrâ  =  51V«,98  de  la  chaleuT  éHsfO- 

nible  totale;  le  reste  est  emporté  par  les  différentes  pertes  et  faites. 

Mais  les  refroidissements  extérieurs  et  au  condenseur  ont  enlevé 
R.  +  a  =  33%14  +  9«  =  42«,14;  le  travaU  a  absorbé  54S84;  total  :  96«,98  au 
lieu  de  105%50;  la  différence  8%52  doit  être  attribuée  aux  fuites  à  travers  les 

Qe  en 

pistons,  tiroirs,  etc.,  et  représentent  un  poids  de  vapeur  -~r  =  0^,0135 

0^0135 
Soit  ^'    ^  =  1V«)75  du  poids  mélange  vapeur  et  eau  consonmiéeparcoq) 

de  piston. 


Fil  aUintoi 

7.. 

V.. 

V.. 

•A. 

•/.. 

V.. 

•A. 

•A. 
Fil  u  cmitt 


pecntt 

5  155 

1.831 

1.316 

1.017 

0.827 

0.707 

0.618 

0.562 

0.525 

0.501 


152!31 
116.89 
106.93 
99.56 
93.86 
89.67 
86.17 
83.74 
82.02 
80.85 


uids  de  npegr  caoKmaée  jat  coup  da     k. 
putOD O.Utt 

|ia  ealnluée  i  ■/•  !> 0.0060 

'  kXn 

.■anil  alMOla  Mal  F 1885.40 

■>iuonmaUoa  da  mpaar  |iar  chav.  ataola      k. 
et  heure 10.5718 

lOMmanUoo  en  caloriee 8885.09 

jfroJdJMemeat  aa  coodeaiear  Re 19.81 


perat 


Fil  tiiisdoi 

*/.« 
•A. 
V.. 
•A. 
•A. 
'A. 
•A. 

Via 

Fil  benne 


5'!'224 

2.790 
2.018 
1.653 
1.367 
1.161 
1.025 
0.929 
0.859 
0.802 


1 


152!82 

130.48 

119.94 

113.74 

108.05 

103.30 

99.77 

97.03 

94.89 

93.03 


ilds  de  npenr  consommé  par  coap  de  k. 

'piston 0.1S5S 

lids  de  vapeur  déposé  dans  l'enveloppe 

9»/»  84 0.0048 

1 

0  entraînée  5  o/« 0.0068 

>  kXm 

.irail  absolu  total  F 4193.60 

4nsommation  de  vapenr  par  cheval  absolu 

St  heure 8.0617 

1  *• 

*asommatlon  en  calories 5068  68 

froidiitsement  an  condenseur  Rc 8.71 


—  619 


NOTES  ET  CROQUIS 

sur  les  chaudières  et  les  appareils  à  vapeur  à  l'Exposition  de 
Vienne  en  i873,  par  M.  Charles  Meunier-Dollfus,  ingénieur 
en  chef  de  l'Association  alsacienne  des  propriétaires  d'appareils 
à  vapeur. 

Séance  du  29  octobre  1873. 


Messieurs^ 

J'ai  rhonneur  de  présenter  à  la  Société  industrielle  le  résumé 
des  observations  que  j'ai  faites  à  l'Exposition  universelle  de 
Vienne,  où  le  Conseil  d'administration  de  l'Association  alsacienne 
des  propriétaires  d'appareils  à  vapeur  m'a  envoyé  pour  étudier  les 
chaudières  et  les  machines  à  vapeur. 

Je  passerai  d'abord  en  revue  les  différents  générateurs  qui 
fonctionnaient  et  fournissaient  la  vapeur  nécessaire  aux  machines 
de  la  grande  halle,  puis  les  chaudières  simplement  exposées  ;  enfm 
les  principaux  appareils  qui  se  rattachent  à  remploi  des  chau- 
dières et  des  machines  à  vapeur. 

CHAUDIÈRES  Â  TROIS  TUBES,  d'âPRËS  LE  SYSTÈME  DE  FAIRBAIRN. 

(Fig.  1,  2,  3,  4.  PI.  I.) 

Dreirohr-Kessel,  nach  Fairbairns  System. 

La  compagnie  autrichienne,  Grazer  Waggon-Maschinenbau- 
und  StahlwerkS'Gesellschafty  expose  une  chaudière  construite 
d'après  le  système  de  Fairbaim,  qui  présente  le  plus  grand  intérêt. 

Ce  générateur  est  installé  dans  un  local  situé  à  l'extrémité  de 
la  galerie  des  machines,  et  fournit  la  vapeur  nécessaire  à  cette 
section. 

Fairbaim  s'est  proposé  de  constnûre  un  générateur  ayant  les 
précieuses  qualités  des  chaudières  de  Comouailles,  sans  présenter 
les  mêmes  inconvénients. 


—  620  — 

Les  chaudières  de  Cornouailles  obligent  à  admettre  des  dia- 
mètres considérables  de  1",900  à  2  mètres,  et  par  suite  des  tôles 
de  grande  épaisseur;  une  chaudière  de  ce  genre,  de  50""  de  sur- 
face de  chauffe,  timbrée  à  5  kilogrammes,  pèse  12,000  kilogrammes 
environ. 

D'autre  part,  la  couche  d'eau  qui  recouvre  le  ciel  du  foyer, 
atteint  généralement  0",250,  de  telle  sorte  que  si  le  niveau  de 
l'eau  vient  à  baisser  par  suite  de  la  négligence  du  chauffeur,  le 
foyer  peut  rougir,  se  déchirer  ou  tout  au  moins  s'écraser,  en  pro- 
voquant un  accident  très  grave  ou  bien  une  réparation  aussi 
longue  que  difficile. 

Pour  obvier  à  ces  inconvénients,  Fairbairn  a  adopté  la  dispo- 
sition suivante  : 

Le  générateur  consiste  en  deux  corps  cylindriques,  dont  le 
supérieur  est  horizontal  et  forme  réservoir  d'eau  et  de  vapeur;  à 
l'avant  il  porte  un  avant-corps  en  fonte,  qui  reçoit  les  indicateuB 
de  niveau  d'eau  et  le  manomètre. 

Le  cylindre  inférieur  est  quelque  peu  incliné  à  l'avant,  de  façon 
à  faciliter  le  dégagement  de  la  vapeur  au  fur  et  à  mesure  de  sa 
formation,  et  de  manière  à  provoquer  autant  que  possible  l'accu- 
mulation de  la  vase  et  des  dépôts  vers  l'avant  du  corps  cylindrique 
au  point  le  plus  bas. 

Il  est  traversé  de  part  en  part  par  un  tube  ou  foyer  intérieur 
qui  reçoit  la  grille;  les  deux  corps  cylindriques  sont  réunis  entre 
eux  par  deux  larges  tubulures  en  fer  soudé. 

Ce  générateur  peut  donc  être  comparé  à  une  chaudière  alsa- 
cienne à  trois  bouilleurs,  dans  laquelle  les  bouilleurs  auraient  élé 
remplacés  par  un  foyer  intérieur. 

Gomme  le  nettoyage  intérieur  du  corps  cylindrique  serait  très 
difficile,  sinon  impossible,  à  cause  du  faible  intervalle  qui  sépare 
le  foyer  de  l'enveloppe,  le  foyer  intérieur  est  amovible. 

A  l'avant,  le  corps  cylindrique  est  muni  d'une  bride  en  fer 
carré  de  3  pouces,  soit  0",079  d'épaisseur,  contre  laquelle  vient 


—  621  — 

s'appliquer  le  fond  antérieui'  du  foyer.  Une  bague  de  cuivre  est 
maintenue  entre  les  deux  pièces  par  48  boulons  et  écrous  * . 

A  l'arrière,  le  foyer  intérieur  porte  une  bride  semblable,  contre 
laquelle  vient  appuyer  le  fond  postérieur  du  foyer  ;  24  boulons,  et 
écrous  assurent  l'assemblage.  Une  bague  en  terre  réfractaire 
recouvre  les  boulons  et  les  met  à  l'abri  de  la  flamme,  qui  sans 
cela  pourrait  les  détériorer. 

Toutes  les  rivures  qui  se  trouvent  dans  l'intérieur  du  foyer  sont 
à  tête  fraisée,  de  manière  à  ne  présenter  aucune  aspérité  à  la 
fumée.  Les  viroles,  qui  forment  le  foyer,  sont  réunies  entre  elles 
par  les  bagues  de  dilatation  imaginées  par  Fairbairn;  ces  bagues 
sont  en  fer  soudé. 

Elles  constituent  une  armature  qui  consolide  sensiblement 
la  résistance  à  l'écrasement  du  tube  intérieur,  et  elles  permettent 
au  corps  cylindrique  et  au  foyer  intérieur  de  se  dilater  sans  qu'il 
en  résulte  des  dislocations  et  par  suite  des  fuites,  comme  il  arrive 
parfois  dans  les  générateurs  dont  l'enveloppe  et  le  foyer  sont  reliés 
l'un  à  l'autre  d'une  façon  rigide. 

Les  tuyaux  d'alimentation  et  de  vidange  débouchent  au  point 
le  plus  bas  du  corps  cylindrique,  afin  de  faciliter  l'évacuation  des 
boues. 

Un  trou  d'homme  dépasse  un  peu  la  maçonnerie  du  massif,  et 
permet  de  s'introduire  facilement  dans  le  réservoir  d'eau  et  de 
vapeur. 

Le  dôme  porte  les  prises  de  vapeur  et  les  soupapes  de  sûreté. 

Les  tôles  employées  pour  la  construction  du  générateur  sont 
des  tôles  de  Styrie  en  fer  au  bois  de  la  meilleure  qualité. 

Les  constructeurs  ont  cherché  à  obtenir  une  grande  solidité 
tout  en  n'employant  que  des  tôles  relativement  minces  ;  celles  du 
corps  cylindrique,  du  foyer  intérieur,  des  tubulures  et  du  dôme 
ont  0"*,011  d'épaisseur. 


^  Ce  joint  métallique  a  été  employé  avec  succès  par  M.  G.-Â.  Hirn  dans  ses 
appareils  de  surchauffe  ;  il  était  également  appliqué  aux  chaudières  exposées  par 
MM.  Farcot  et  fils  à  l'Exposition  universelle  de  1867,  à  Paris 


—  622  — 

Le  timbre  de  la  chaudière  est  de  6  kilogrammes  ;  en  Angle- 
terre,  dans  les  mêmes  conditions,  le  timbre  de  ces  chaudières  est 
plus  élevé*. 

La  circulation  de  la  fumée  est  triple;  la  flamme   traverse  le 

carneau  intérieur,  enveloppe  le  corps  cylindrique  inférieur,  puis 

se  rend  à  la  cheminée  après  avoir  léché  le  dessous  du  réservoir 

d'eau  et  de  vapeur. 

Les  dimensions  principales  de  la  chaudière  sont  les  suivantes  : 

Diamètre  du  foyer  intérieur ^=  0",790 

Diamètre  du  corps  cylindrique =  l",i85 

Longueur  du  foyer  intérieur  .....  =  6",796 
Diamètre  du  réservoir  d'eau  et  de  vapeur  -^  0",948 
Longueur  du  réservoir  d'eau  et  de  vapeur    ^=  7",il2 

Diamètre  de  l'avant-corps . ^==  0",500 

Longueur  de  Tavant-corps    ......     =  0",6S2 

Diamètre  des  tubulures    ......     =  0^,395 

Longueur  des  tubulures "  .    .     =  0",720 

Diamètre  du  dôme =  0",632 

Hauteur  du  dôme =  0",850 

Longueur  de  la  grille .     =  4  ",896 

Laideur  de  la  grille =  0",790 

Surface  totale  de  la  grille ==  1"%4978 

Epaisseur  des  tôles  du  foyer  intérieur  du 
corps  cylindrique,  des Jubulures  et  du 

dôme =  0",(M1 

Epaisseur  des  tôles  du  réservoir  d'eau  et 
de  vapeur =  O-,O087 

*  The  Fairbaim  Engineering  O  Limited,  Manchester  constroit  les  chaodièrtf 
système  Fairbairn  soit  avec  oo,  soit  avec  deux  foyers;  dans  ce  dernier  cas  U 
chaudière  est  appelée  Five-Tube  Boiler;  les  tôles  ont  une:  épaisseur  de  7/16  de 
pouce,  soit  llTl,  et  le  timbre  est  de  150  livres  par  pouce  carré,  soit  10',54  p»f 
centimètre  carré.  D'après  les  ingénieurs  de  The  Fairbaim  Engineering  C\  m 
chaudière  de  ce  système  a  été  soumise  pendant  plusieurs  heures  à  un9  pression 
de  100,  200,  300  et  même  400  livres  par  pouce  carré,  soit  7*,03,  14*,06,  2lW 
28M2  par  centimètre  carré,  sans  qu'il  fut  possible  de  constater  aucune  défonni- 
tion.  Une  petite  fuite  aux  joints  des  extrémités  du  foyer,  fuite  rapidement  bouchée, 
aurait  éto  le  soûl  effet  produit  par  ces  pressions  considérables. 


La  surface  de  chauffe  (}u  générateur  se  décompose  de  1^  nqa- 
nière  suivante  : 

Surface  de  chauffe  du  foyer  intérieur  .  -  =  46"',86 
Surface  de  chauffe  du  corps  cylindrique .  =  25"**,39 
Surface  du  réservoir  d'eau  et  de  vapeur  .     =    S'^SSl 

Surface  de  chauffe  totale.    .    .     =  50"',36 

Le  volume  total  du  générateur  est  de 8"',972 

Le  volume  occupé  par  l'eau  est  de .......    .     6"%265 

Le  volume  occupé  par  la  vapeur  est  de 2"',707 

La  surface  de  chauffe  par  mètre  cube  d'eau  est  de  .  8"', 038 
Le  poids  du  générateur  est  de  9,025  kilogrammes  ;  le  prix,  y  , 
compris  les  accessoires,  est  de  5,000  florins,  soit  11,250  francs. 
Cette  chaudière  n'est  pas  munie  de  réchauffeur  ;  il  est  certain 
cependant  que  l'addition  d'un  appareil  de  ce  genre  serait  très 
utile,  car  en  admettant  une  consommation  journalière  de  1 ,200  kilo- 
grammes, la  température  de  la  fumée  à  la  sortie  du  générateur 
serait  comprise  entre  250  et  300\ 

La  chaudière  Fairbairn,  munie  d'un  réchauffeur  convenable- 
ment installé,  constitue  un  excellent  appareil;  celui  qui,  d'après 
les  expériences  nombreuses  entreprises  par  l'Association  alsa- 
cienne, permet  d'obtenir  les  rendements  les  plus  élevés. 

Aussi  croyons-nous  de  notre  devoir  d'appeler  l'attention  des 
industriels  sur  cet  appareil  dû  au  grand  ingénieur  anglais,  tout  en 
remerciant  la  Grazer  Waggon-Maschinenbau-  und  StaklwerckS" 
Gesellschaft  de  l'obligeance  avec  laquelle  tous  les  renseignements 
nous  ont  été  communiqués. 

CHAUDIÈRE  À  FOYER  INTÉRIEUR  ET  A  FAISCEAU  TUBULAIRE 

AMOVIBLE  DE  DINGLER. 

(Fig.  1,  2.  Pi.  IL) 

Dinglers'che  MaschinenrFabrik  in  Zweibrucken,  bayr.  Rheinpfalz. 

}l^.  Diogler,  fabricant  de  chaudières  et  de  machines  à  vapeur  à 
'  Zweibrucken,  en  Bavière  rhénane,  expose  une   chaudière  qui 


—  624  — 

fournit  la  vapeur  à  une  machine  construite  également  dans  ses 
ateliers,  et  installée  dans  la  grande  halle  des  machines. 

Cette  chaudière  est  à  foyer  intérieur,  à  faisceau  tubulaire;  elle 
est  munie  d'un  réchauffeur. 

La  chaudière  consiste  en  deux  corps  cylindriques  superposés, 
horizontaux,  communiquant  entre  eux  par  deux  larges  tubulures. 

La  partie  inférieure  comprend  le  foyer  ;  la  partie  supérieure  le 
réservoir  d'eau  et  de  vapeur. 

Les  joints  des  viroles  du  foyer  sont  relevés  comme  dans  les 
chaudières  anglaises  et  comme  dans  celles  de  MM.  Sulzer  frères, 
de  Winterthur. 

Une  petite  chambre  de  combustion  sépare  la  grille  de  la  plaque 
et  du  faisceau  tubulaire;  celui-ci  se  compose  de  31  tubes  de 
76"/"  de  diamètre  extérieur.  Le  foyer  et  le  faisceau  tabulaires  sont 
amovibles. 

Les  deux  corps  cylindriques  présentent  dans  leur  intérieur  des 
récipients  ou  des  poches  où  s'accumulent  les  boues  provenant  è 
l'impureté  des  eaux  d'alimentation  ;  cette  disposition,  en  facilitant 
les  vidanges,  permet  de  nettoyer  moins  fréquemment  la  chau- 
dière. 

Le  constructeur  a  cherché  à  sécher  la  vapeur,  sinon  à  la  sur- 
chauffer de  la  manière  suivante  :  le  réservoir  d'eau  et  de  vapeur 
n'est  rempli  qu'à  moitié,  et  les  gaz,  dans  leur  quatrième  circula- 
tion, lèchent  la  partie  supérieure  du  réservoir  dont  les  parois  ne 
sont  en  contact  qu'avec  la  vapeur. 

La  circulation  dans  l'appareil  est  quintuple  ;  les  gaz,  au  sortir 
de  la  grille,  franchissent  la  chambre  de  combustion,  le  faisceau 
tubulaire,  reviennent  en  enveloppant  le  corps  cylindrique  inférieur, 
lèchent  la  partie  inférieure  du  réservoir  d'eau  et  de  vapeur,  puis 
se  trouvent  en  contact  avec  la  partie  supérieure  de  ce  résenoir 
pleine  de  vapeur,  et  enfin  se  rendent  dans  la  cheminée  en  pas- 
sant par  un  cinquième  cameau  dans  lequel  se  trouvent  six  tubes 
en  fer  forgé,  à  travers  lesquels  passe  l'eau  d'alimentation  avant 
d'entrer  dans  la  chaudière. 


—  625  — 

La  surface  de  chauffe  totale  du  générateur  est  de  31  mètres 
carrés,  dont  25  mètres  carrés  pour  le  foyer,  le  faisceau  tubulaire, 
l'enveloppe  du  foyer  et  le  réservoir  d'eau  et  de  vapeur,  et  6  mètres 
carrés  pour  le  réchauffeur  d'eau  d'alimentation. 

Cette  chaudière  est  timbrée  à  10  atmosphères  effectives,  soit 
10  kilogrammes;  d'après  le  constructeur,  elle  est  faite  pour  brûler 
en  moyenne  45  kilogrammes  de  houille  ordinaire  de  Saarbruck 
par  heure  et  pour  un  mètre  carré  de  griUe. 

Le  rendement  indiqué  par  le  constructeur  est  de  6  à  6.6. 

Tous  les  appareils  de  sûreté,  les  soupapes,  les  indicateurs  de 
niveau,  les  différents  robinets  pour  la  manœuvre  de  la  chaudière 
sont  placés  sur  la  partie  antérieure  du  générateur,  et  sont  par 
conséquent  bien  à  portée;  cette  disposition  mérite  sans  doute 
d'être  imitée,  afin  de  dégager  autant  que  possible  la  partie  supé- 
rieure du  massif  des  chaudières,  et  afin  de  faciliter  les  manœuvres 
aux  chauffeurs. 

L'examen  attentif  de  la  disposition  du  générateur  soulève  bien 
des  critiques;  l'appareil  est  extrêmement  complexe,  sans  que  l'on 
se  rende  compte  nettement  du  but  que  le  constructeur  a  cherché 
à  atteindre. 

Il  ne  nous  semble  pas  prudent  de  soumettre  un  générateur  à 
foyer  intérieur,  fixe,  à  une  pression  normale  aussi  considérable 
sans  nécessité  absolue. 

Les  chaudières  de  Comouailles  fonctionnent  généralement  à 
2^5  ou  3  kilogrammes;  les  chaudières  de  MM.  Sulzer  frères 
marchent  d'une  manière  satisfaisante  à  5  kilogrammes,  mais  il  ne 
nous  paraît  nullement  démontré  que  la  chaudière  Dingler,  surtout 
avec  l'amovibilité  du  foyer  intérieur,  puisse  fonctionner  pratique- 
ment sans  fuites  après  les  nettoyages  à  fond  du  foyer  intérieur. 

En  second  lieu,  il  ne  nous  semble  ni  prudent,  ni  rationnel  de 
chercher  à  sécher  ou  surchauffer  la  vapeur  dans  un  récipient  de 
grande  dimension.  Nous  avons  déjà  démontré  les  illusions  que 
certains  constructeurs  se  font  à  ce  sujet*. 

'  Voir  BuU,  de  la  Société  indust,  de  Mulhouse,  i.  XLm,  p.  234.  (Jain  et  juillet  1873.) 


—  636  — 

Les  tôles  du  réservoir  supérieur  ne  larderont  pas  à  être  recou- 
vertes de  suie,  et  comme  la  température  de  la  vapeur  à  10  atmo- 
sphères est  de  1 80\  il  faudrait  que  la  température  des  gaz  et  par 
suite  des  tôles,  fût  assez  élevée  pour  modifier  Tétat  de  la  vapeur. 

De  deux  choses  l'une  :  ou  ce  mode  de  surchauffe  est  inefficace, 
et  alors  pourquoi  l'appliquer?  ou  bien,  au  contraire,  il  produit 
l'effet  désiré,  et  alors  il  peut  être  dangereux. 

Enfin,  le  réchaufTeur  formé  de  six  tubes  en  fer  forgé  ne  peut 
manquer  d'être  rapidement  nongé  extérieurement  par  les  produits 
acides  de  la  combustion,  ainsi  que  nous  l'avons  démontré, 
M.  Auguste  Scheurer-Kestner  et  moi,  et  cela  d'autant  plus  vile, 
que  la  ftimée,  après  avoir  franchi  quatre  circulations  successives 
dont  l'une  formée  par  un  faisceau  tubulaire,  doit  être  assez  froide. 

CHAUDIÈRE  TUBULAIRE  A  FOYER  EXTÉRIEUR  DE  PAUCKSH  ET  FREUm 

CFig.  1,  2,  3,  4.  PI.  m.) 

MaschmenbavrGesellschaft  zu  Landsberg  a.  W. 

MM.  Paucksh  et  Freund,  constructeurs  à  Landsberg  a.  W, 
exposent  une  chaudière  tubulaire  de  leur  système,  qui  foncliorme 
pour  le  service  de  l'Exposition. 

Le  générateur  consiste  simplement  en  un  corps  cylindrique  de 
grand  diamètre,  traversé  de  part  en  part  par  un  faisceau  tubu- 
laire. 

La  grille  est  installée  directement  au-dessous  de  la  chaudière; 
la  flamme  lèche  la  partie  inférieure  de  la  chaudière,  revient  par 
les  tubes,  et  les  gaz  se  rendent  à  la  cheminée  après  avoir  enire- 
loppé  les  deux  côtés  de  la  chaudière. 

Les  tubes  sont  disposées  de  telle  sorte  qu'il  soit  fadle  de  les 
nettoyer,  ainsi  que  la  partie  inférieure  du  générateur,  et  notam- 
ment ceUe  qui  se  trouve  au-dessus  du  coup  de  feu. 

Ce  générateur  ne  présente  donc  aucune  particularité  saillante; 
comme  toutes  les  chaudières  à  foyer  extérieur,  il  doit  entraîner 
des  pertes  considérables  de  calorique  ;  de  plus,  l'emploi  des  tubes 


J 


—  627  — 

peut  entraîner  des  ennuis  comme  dans  toutes  les  chaudières 
tabulaires. 

Les  constructeurs  indiquent  des  rendements  très  élevés  obtenus 
avec  leur  appareil,,  et  comme  dans  des  essais  faits  sur  des  chau- 
dières analogues  nous  sommes  arrivés  à  des  résultats  tout  diffé- 
rents, nous  croyons  bon  de  le  signaler. 

D'après  MM.  Paucksh  et  Freund,  une  de  leurs  chaudières  de 
133'"",46,  avec  une  grille  de  2"',46,  sur  laqueUe  on  brûlait  par 
heure  243  kilogrammes  de  houille  de  Silésie,  donnait  8^15  de 
vapeur,  tandis  qu'avec  la  même  consommation,  la  même  grille  et 
le  même  combustible,  une  chaudière  de  Gomouailles  de  78"',57 
n'aurait  donné  que  6*^,08  de  vapeur  * . 

Les  constructeurs  n'indiquent  pas  quelle  était  la  siccité  de  la 
vapeur  dans  les  deux  cas. 

Nous  sommes  arrivés  à  des  résultats  tout  différents  dans  une 
maison  où  se  trouvent  précisément  des  chaudières  de  Gornouailles 
et  une  chaudière  tubulaire  analogue  à  celle  de  MM.  Paucksh  et 
Freund. 

Tandis  que  les  chaudières  de  Gomouailles  avec  de  la  houiUe  de 
Saarbruck  donnent  brut  7*^,06,  la  chaudière  tubulaire  avec  le 
même  combustible  ne  rend  que  5^,71. 

CHAUDIÈRE  VERTICALE  A  FOYER  INTÉRIEUR  ET  FAISCEAU  TUBULAIRE, 

DE  MEYN. 

(Fîg.  1,  3,  3.  PL  rv.) 

Meyns  Patmt-Hochdriick^Rœhren-Dampfkessel-ActienrGesell' 
schaft  der  Hollerschen  Carlshûtte  bei  Rendsburg. 

La  Société  de  construction  ActienrGeselIschaft  der  Holler'schen 
Carlshûtte  bei  Rendsburg  expose  deux  générateurs  du  système 
Meyn,  qui  alimentent  de  vapeur  les  machines  allemandes  placées 
dans  la  grande  halle  des  machines. 

La  chaudière  Meyn  est  une  chaudière  verticale  à  foyer  inté- 
rieur, feisceau  tubulaire  et  surchauffe  de  vapeur. 

^  En  admettant  Fexactitade  des  chifi&es  indiqués,  il  faut  remarquer  qne  les 


—  630  - 

CHAUDIÈRE  A  FOYER  INTÉRIEUR  ET  A  RÉCHAUFFËUR  DE  MM.  SULZER 

FRÈRES,  DE  WINTERTHUR  (SUISSE). 

(Fig.  1,  2.  3,  4  PL  V.) 

Dampfofen  fur  die  Weltausstellung  in  Wien. 

MM.  Sulzer  frères,  constructeurs  à  Winterthur,  exposent  une 
chaudière  à  deux  foyers  intérieurs,  munie  d'un  appareil  réchaitf- 
feur;  ce  générateur  fournil  la  vapeur  nécessaire  à  leur  moteor, 
qui  fonctionne  dans  la  halle  des  machines. 

La  chaudière  est  analogue  à  celle  que  nous  avons  essayée  ï 
Winterthur,  et  dont  nous  avons  fait  connsdtre  les  résultats*. 

L*appareil  réchaulTeur  c>onsiste  en  deux  bouilleurs  en  tôle  de 
0",540  de  diamètre,  de  8"  ,700  de  longueur,  reliés  à  leur  extré- 
mité postérieure  à  deux  systèmes  de  tubes  en  fonte,  en  f(Mine  de 
serpentin. 

L'eau  d'alimentation  passe  d'abord  à  travers  les  tubes,  s) 
échauffe,  puis  au  moment  de  l'alimentation  elle  passe  dans  te 
bouilleurs  et  de  là  dans  lat  chaudière. 

Cette  disposition  de  réchauifeur  est  bien  entendue  en  ce  sens 
que  l'eau  arrive  aux  bouilleurs  déjà  suffisamment  chaude  pour 
mettre  ceux-ci  à  l'abri  des  effets  de  corrosion  qui  peuvent  se  pro- 
duire quand  la  consommation  de  combustible  est  faible,  et  que 
par  suite  la  fumée  est  froide  à  la  troisième  circulation*.  Des  tam- 
pons permettent  de  nettoyer  intérieurement  les  tubes  de  fonte. 

Au-dessus  des  trois  premières  viroles  près  la  grille  se  trouvent, 
à  l'intérieur  du  générateur,  des  tôles  placées  concentriqQemeot 
avec  les  foyers;  cette  disposition  a  pour  but  d'organiser  une  cir- 
culation réglée  au-dessus  des  foyers  et,  par  suite,  d'empêcher  la 
formation  des  dépôts  au  ciel  du  foyer. 

'  Voir  BvUeiin  de  la  Société  industrielle  de  Mulhouse,  t.  XLIU,  p.  234.  (Juin  et 
juillet  1873.) 

'  Nous  avons  ea  Toccasion  de  constater  ane  corrosion  assez  forte  à  des  réehas^ 
feors  en  tôle  de  cette  construction  ;  l'eau  arrivait  froide  dans  les  réchauffeors,  It 
consommation  de  combustible  était  faible.  La  tôle  des  réchauffeurs  était  roogée 
sur  0*,600  de  longnétu*  aprè^  froid  années  de  marche  sèutemenl. 


—  631  — 

La  grille  de  la  chaudière  est  la  grille  de  Mehl  ;  elle  consiste  en 
quatre  petits  barreaux  très  minces  placés  à  la  suite  Fun  de  l'autre, 
laissant  entre  eux  un  intervalle  de  quelques  millimètres;  cette 
grille  convient  parfaitement  aux  houilles  menues  et  maigres. 

La  disposition  du  fourneau  est  très  bien  entendue  ;  les  construc- 
teurs n'ont  rien  négligé  pour  éviter  autant  que  possible  les  pertes 
par  refroidissement. 

Toutes  les  parois  du  fourneau  et  la  partie  supérieure  du  massif 
présentent  des  couches  d'air  isolantes. 

La  devanture  est  simple,  proprement  faite,  et  elle  se  maintient 
en  bon  état.  Aussi  le  rayonnement  à  l'avant  du  foyer  est-il  très 
faible  ;  il  n'en  est  pas  de  même  avec  les  chaudières  construites  en 
France  ou  en  Angleterre. 

La  seule  critique  que  nous  ayions  à  présenter  a  trait  au  mode 
de  circulation  qui  met  en  contact  la  fumée  avec  le  réservoir  de 
vapeur. 

La  flamme  passe  d'abord  dans  les  foyers  intérieurs,  revient 
autour  de  la  chaudière,  puis  lèche  la  chambre  de  vapeur,  les 
bouilleurs,  et  se  rend  à  la  cheminée  après  avoir  échauffé  l'eau 
contenue  dans  le  serpentin  de  fonte. 

Dans  les  nombreuses  visites  intérieures  que  font  nos  inspec- 
teurs, ils  ont  constamment  constaté  que  les  tôles  du  réservoir  de 
vapeur  étaient  recouvertes  de  2  ou  3  centimètres  de  suie;  nous 
avons  démontré  d'autre  part  que  la  vapeur  contenue  dans  le 
générateurs  renferme  une  quantité  d'eau  entraînée  de  6,56  7o  en 
marche  normale;  l'action  des  gaz  chauds  sur  la  vapeur  est  donc 
certainement  nulle.  Pour  s'en  convaincre,  il  suffirait  d'examiner 
le  volume  de  vapeur,  la  surface  de  chauffe  exposée  au  gaz  et  la 
température  de  ceux-ci,  et  d'autre  part  les  conditions  toutes  diffé- 
rentes dans  lesquelles  il  faut  se  placer  pour  surchauffer  la  vapeur. 

Cette  disposition  de  chaudière  est  admissible  avec  la  nouvelle 
loi  allemande  concernant  les  appareils  à  vapeur,  car  dans  les 
chaudières  à  tirage  naturel,  les  gaz  peuvent  se  trouver  en  contact 
avec  des  parties  de  la  chaudière  ne  contenant  que  de  la  vapeur, 

TOMB  XLm.   NOVEMBRE  ET  DÉOEICBRE  1873.  40 


—  682  — 

si  les  gaz,  avant  d'y  parvenir,  ont  léché  une  surface  de  chauffe 
vingt  fois  plus  grande  que  la  superficie  de  la  grille. 

Cependant  nous  considérons  ce  mode  de  montage  du  fourneau 
comme  défectueux  ;  inutile  dans  la  pratique  journalière,  quand  les 
maçonneries  sont  en  bon  état,  il  pourrait  devenir  dangereux,  si 
des  briques  de  la  voûte  du  premier  carneau,  en  se  détachant,  per- 
mettaient au  gaz  d'être  directement  en  contact  avec  le  réservoir 
de  vapeur  dès  la  seconde  circulation. 

Les  dimensions  principales  du  générateur  sont  les  suivantes  : 

Longueur  de  la  chaudière 6",i44 

Diamètre  de  la  chaudière 1",990 

Diamètre  des  foyers  intérieurs 0",720 

Diamètre  des  bouilleurs  réchauffeurs 0",510 

Longueur  des  bouilleurs  réchauflfeurs 8",700 

Diamètre  des  tubes  de  fonte 0",0i5 

D'après  les  constructeurs,  la  surface  de  chauffe  effective  se 
répartit  comme  suit  : 

Chaudière 47'»%80 

Bouilleurs  réchauffeurs 22" ',90 

RéchaufFeur  tubulaire  en  fonte i3"',00 

Surface  de  chauffe  totale 84-",60 

Les  surfaces  de  chauffe  de  la  chaudière  et  des  réchauffeurs  est 
bien  répartie. 

Le  poids  de  la  chaudière  est  de  9,250  kilogrammes;  en  y  com- 
prenant les  réchauffeurs,  le  poids  total  est  d'environ  15,000  kilo- 
grammes. 

MM.  Sulzer  exposent  également  une  petite  machine  d'alimen- 
tation, appelée  ^communément  cheval  alimentaire,  qui  est  disposée 
de  telle  sorte  qu'elle  puisse  mesurer  l'eau  injectée  dans  le  géné- 
rateur. {PL  Vlly  fig.  4.) 

L'appareil  consiste  en  un  cylindre  à  vapeur  qui  commande 
deux  pompes,  dont  l'une  élève  l'eau  dans  un  réservoir  interniez 


-  6S3  — 

diaire  faisant  corpfs  avec  le  bâtis  de  la  machine,  et  dont  l'autre 
refoule  l'eau  dans  la  chaudière. 

Cette  seconde  pompe  reçoit  donc  Teau  avec  une  certaine  pres- 
sion, et  en  comptant  le  nombre  de  coups  de  la  pompe  avec  un 
compteur  de  tours  commandé  par  le  piston  de  la  pompe,  on  con- 
naît très  exactement  le  volume  d'eau  injecté. 

Cette  disposition  n'est  autre  que  celle  imaginée  par  M.  Aug. 
Scheurer-Kestner,  appliquée  depuis  plus  de  dix  années  avec  suc- 
cès aux  chaudières  de  la  fabrique  de  produits  chimiques  de 
Thann,  et  que  nous  avons  eu  l'occasion  de  faire  installer  dans 
plusieurs  établissements  depuis  quelques  années. 

Ainsi  que  M.  Scheurer-Kestner  l'a  indiqué  dans  ses  travaux 
avec  une  charge  presque  toujours  facile  à  obtenir,  avec  de  l'eau  à 
28  ou  30°  au  maximum,  on  peut  mesurer  l'eau  injectée  dans  un 
générateur  à  moins  de  1  **/o  près. 

Nous  ne  connaissons  pas  de  compteur  d'eau  plus  simple  ni 
meilleur.  Dans  beaucoup  d'usines  on  pourrait,  à  peu  de  frais, 
réaliser  une  organisation  semblable,  et  il  serait  intéressant  de 
l'appliquer  aux  pompes  alimentaires  des  grands  moteurs,  ou  à 
celles  qui  sont  installées  sur  les  transmissions.  Quand  bien  même 
la  température  de  l'eau  atteindrait  40°,  l'exactitude  de  l'appareil 
serait  encore  suffisante  pour  rendre  des  services  dans  la  pratique, 

CHAUDIÈRE  TUBULAmE  A  FOVER  EXTÉRIEUR  DE  GATER. 

(Fig,  1  et  2.  PI.  VI.) 

Caters  patent  boiler. 

MM.  Cater  et  Walker,  constructeurs  à  Southwork,  London, 
S.  E.,  exposent  une  chaudière  de  leur  système,  qui  alimente  une 
partie  des  machines  anglaises  qui  fonctionnent  dans  la  halle  des 
machines. 

La  chaudière  de  MM.  Cater  et  Walker  consiste  en  une  chau- 
dière horizontale  de  grand  diamètre,  renfermant  deux  faisceaux 
tubulaires  inclinés  en  sens  inverse. 


—  634  — 

La  filmée,  au  sortir  de  la  grille  installée  sous  la  chaudière 
même,  passe  par  les  deux  faisceaux  tubulaires  et  se  rend  à  la 
cheminée. 

Il  est  assez  singulier  d'examiner  le  mode  primitif  d'installation 
du  fourneau  de  cette  chaudière,  et  de  penser  ensuite  que  les 
constructeurs  se  sont  évidemment  proposés  d'obtenir  de  bons 
rendements  en  créant  ce  type  de  générateur. 

La  chaudière,  comme  la  plupart  en  Angleterre,  a  sa  partie 
supérieure  entièrement  à  nu;  la  devanture  également  présente  un 
rayonnement  assez  actif;  en  somme,  ce  générateur  ne  nous 
apporte  aucune  idée  nouvelle,  et  si  nous  le  citons  dans  cette 
nomenclature,  c'est  pour  indiquer  tous  les  types  de  C4>nstructioD 
que  nous  avons  eus  sous  les  yeux. 

CHAUDIÈRES  DE  MM.  W.  J.  GALLOWAY  ET  SONS. 

MM.  Galloway  et  Sons  exposent  deux  chaudières  de  leur  sys- 
tème qui  sont  en  marche  ;  ces  générateurs  sont  analogues  à  ceux 
qui  fonctionnaient  à  Paris,  au  Champ-de-Mars  ;  la  description  se 
trouve  déjà  dans  le  Bulletin  de  la  Société  industrielle^. 

CHAUDIÈRES  DE  MM.  ADAMSON. 

MM.  Adamson  exposent  deux  chaudières  de  Cornouailles  qui 
sont  remarquablement  bien  construites;  l'exécution  de  ce  travail 
de  chaudronnerie  ne  laisse  rien  à  désirer. 

Nous  nous  bornerons  à  signaler  une  précaution  bonne  à  imiter  : 
chaque  robinet  sur  la  devanture  porte  ime  inscription  qui  en 
indique  l'usage. 

Ces  chaudières  sont,  par  contre,  mal  maçonnées  ;  les  pertes  par 
refroidissement  provenant  soit  de  la  chaudière,  soit  de  la  devan- 
ture, sont  assez  fortes;  il  serait  facile  d'y  remédier,  comme  l'ont 
fait  MM.  Sulzer  frères. 

'  Voir  Bulletin  de  la  Société  industrielle,  t.  XXXVII,  p.  562 


-  635  — 

CHAUDIÈRE  A  CIRCULATION  DE  J.  ET  P.  HOWARD. 

(Fig.  3,  4.  PI.  VI.) 

/.  et  P.  Howard^  Britannia  Iron  Works,  Bedford. 

MM.  J.  et  P.  Howard,  constructeurs  à  Bedford  (Angleterre), 
exposent  un  générateur  de  leur  système,  qui  fournit  une  partie 
de  la  vapeur  nécessaire  aux  machines  anglaises  de  l'Exposition. 

La  chaudière  Howard  est  exclusivement  composée  de  tubes  en 
fer  forgé  placés  verticalement  ou  inclinés,  et  contenant  des  tubes 
de  plus  petit  diamètre,  installés  comme  dans  les  tubes  d'une 
chaudière  Field. 

Le  générateur  exposé  à  Paris  en  1867  présentait  une  circula- 
tion pour  les  gaz  de  la  combustion  moins  complète  que  dans  la 
chaudière  installée  cette  année  à  Vienne. 

Dans  le  générateur  dont  nous  donnons  ici  le  croquis,  la  fumée 
change  trois  fois  le  sens  de  sa  marche  au  moyen  de  deux  chicanes 
en  maçonnerie  disposées  dans  le  fourneau. 

Les  chaudières  de  ce  genre  ne  nous  semblent  pas  répondre  à 
un  besoin  impérieux  de  l'industrie;  le  rendement  de  ces  appareils, 
tels  qu'ils  sont  disposés,  doit  être  sensiblement  influencé  par  les 
pertes  dues  au  rayonnement  des  parties  métalliques  du  fourneau. 

Le  générateur,  par  cela  même  que  les  constructeurs  ont  pros- 
crit tout  récipient  d'un  certain  diamètre,  ne  présente  qu'un  faible 
réservoir  de  vapeur,  sans  qu'à  notre  connaissance  la  chaudière 
soit  munie  d'appareils  régulateurs  comme  dans  le  générateur 
Belleville. 

Le  seul  et  sérieux  avantage  que  pourraient  offiîr  les  chaudières 
Howard,  serait  d'être  inexplosibles,  non  pas  dans  le  sens  absolu 
du  mot,  mais  si  une  explosion  avec  un  appareil  de  ce  système 
n'entraînait  pas  de  mort,  de  blessure  grave  ou  de  grands  dégâts 
matériels. 

Nous  croyons  savoir  qu'il  n'en  est  malheureusement  pas  ainsi, 
et  qu'une  explosion  d'un  semblable  générateur  peut  entraîner  de 
graves  conséquences. 


636 


CHAUDIÈRE  VERTICALE  A  FOYER  INTÉRIEUR  DITE  CHAUDIÈRE 

(L  A  NOZZLES.  y> 
(Fig.  5.  PL  VI.) 

The  Reading  Iron  Works,  limited,  Berkshire  {Angleterre.) 

La  Société  de  construction  The  Reading  Iron  WorkSy  limtei 
comprend,  au  nombre  des  machines  qu'elle  expose,  une  chaudière 
à  foyer  intérieur,  dite  chaudière  a  à  nozzles.  » 

Le  générateur  se  compose  d  une  enveloppe  cylindrique  verti- 
cale qui  reçoit  le  foyer  intérieur;  celui-ci  est  rond;  au-dessous  a 
trouve  une  chambre  de  combustion  carrée  traversée  de  part  en 
part  par  quatre  rangée  de  tubes  placés  horizontalement  et  à  ai^6 
droit  les  uns  des  autres. 

Ces  tubes  portent  à  leurs  deux  extrémités  de  petits  coudes 
appelés  «  nozzles  )),  et  qui  ont  pour  but  d'organiser  la  circulatioii 
de  l'eau  et  de  la  vapeur  dans  le  générateur  :  les  uns,  à  l'entrée  de 
l'eau,  sont  tournés  vers  le  bas  ;  les  autres,  à  la  sortie  de  la  vapeur, 
débouchent  vers  le  haut, 

La  fumée  s'élève  dans  le  foyer  circulaire,  enveloppe  le  faisceau 
tubulaire,  et  se  rend  à  la  cheminée  qui  surmonte  la  chaudière. 

L'enveloppe  cylindrique  présente  un  joint  un  peu  au-dessus  du 
foyer  circulaire;  ce  joint  est  sans  doute  fait  de  telle  sorte  qu'il 
soit  possible  d'enlever  la  partie  supérieure  de  l'enveloppe,  si  cela 
était  nécessaire. 

Ce  générateur  n'est  pas  trop  complexe  ;  avec  de  bonnes  eaui 
d'alimentation  et  pour  les  petites  forces,  il  semble  appelé  à  rendre 
de  bons  services. 

CHAUDIÈRE  A  FOVER  INTÉRIEUR,  TUBULAIRE  ET  AMOVIBLE. 

(Fig.  1.  3,  3.  PL  Vn.) 

Société  centrale  de  construction  de  machines^  anciens  établisse- 
ments Weyher,  Loreau  et  C%  à  Pantin  {Seine.) 

La  Société  centrale  de  construction  de  machines  à  Pantin 
(Seine)  expose  différents  appareils  sortis  de  ses  ateliers,  notam- 


—  637  — 

ment  des  locomobiies .  et  un  modèle  de  générateur  fixe  à  foyer 
intérieur,  tabulaire  et  amovible. 

Ce  générateur  est  une  heureuse  modification  de  la  chaudière 
Thomas  et  Laurent  exposée  à  Paris  en  1867,  et  dont  la  descrip- 
tion a  été  donnée  dans  le  Bulletin^' 

La  disposition  adoptée  par  la  Société  centrale  de  construction 
de  machines  permet,  à  égale  surface,  d'employer  une  chaudière 
de  diamètre  moindre  que  dans  la  chaudière  de  Thomas  et  Lau- 
rent, d'obtenir  une  hauteur  d'eau  au-dessus  du  ciel  du  foyer  plus 
considérable,  de  diminuer  par  suite  les  chances  d'accident,  et  de 
donner  au  générateur  im  réservoir  de  vapeur  convenablement 
proportionné. 

Plusieurs  constructeurs  ont  eu  recours  à  la  même  combinaison, 
qui  consiste  à  former  le  générateur  de  deux  parties  :  la  chaudière 
ou  le  vaporisateur  proprement  dit,  et  le  réservoir  d'eau  et  de 
vapeur  qui  le  surmonte  ;  ces  deux  récipients  sont  réunis  par  de 
larges  tubulures. 

Le  joint  antérieur,  au  moyen  duquel  sont  réunis  l'enveloppe 
cylindrique  inférieure  et  le  foyer  amovible,  est  fait  au  moyen  de 
deux  brides  reliées  par  des  boulons  et  des  écrous;  une  bande  de 
caoutchouc  est  prise  entre  les  brides  et  assure  l'étancheté  du 
joint. 

D'après  les  constructeurs,  la  rondelle  de  caoutchouc  peut  ser- 
vir plusieurs  années  et  supporter  plusieurs  démontages  ;  le  joint 
dans  lequel  elle  est  prise,  n'est  pas  à  une  température  élevée, 
puisqu'il  est  à  l'air  extérieur. 

^  Voir  BulUiin  de  la  Société  industrielle,  t.  XXXVII,  p.  497. 

Le  côté  défectueux  de  ce  générateur  consiste  daus  l'emploi  du  faisceau  tubu- 
laird  qui  restreint  considérablement  la  section  de  passage  de  la  fumée,  l'oblige 
par  suite  à  prendre  une  grande  vitesse,  de  sorte  que  l'absorption  du  calorique  se 
fait  mal;  de  plus,  les  tubes  s'encrassent  assez  rapidement  ayec  les  houilles 
fumeuses.  Il  faut  remarquer  enfin  que  les  gaz  ont  naturellement  tendance  &  sniyre 
de  préférence  les  tubes  de  la  partie  supérieure  du  faisceau  tubulaire. 

Dans  un  générateur  de  ce  système,  où  le  foyer  intérieur  a  0",7Ô  de  diamètre  et, 
par  suite,  une  section  de  0"',4417,  le  faisceau  tubulaire  ne  présente  guère  une 
section  totale  que  de  0*\Û6  k  0*M0. 


—  638  — 

Ce  joint  toutefois  ne  nous  semble  pas  présenter  les  garanties 
de  durée  d'un  joint  à  anneau  métallique,  comme  dans  les  chau- 
dières de  MM.  Farcot  ou  Fairbairn. 

Plusieurs  locomobiles  de  la  Société  centrale  de  construction  de 
machines  fonctionnent  à  l'Exposition  de  Vienne. 

Ces  machines  sont  bien  entendues,  et  il  serait  à  désirer  que 
toutes  les  machines  locomobiles  présentassent  les  mêmes  garan- 
ties de  sécurité  ;  ces  moteurs  tombent  souvent  entre  des  mains 
inexpérimentées,  surtout  quand  ils  sont  appliqués  aux  travaux 
agricoles,  et  ils  sont  parfois  alimentés  avec  des  eaux  détestables. 

Aussi  dans  la  nomenclature  publiée  chaque  année  dans  les 
Annales  des  Mines,  remarque-t-on  l'explosion  assez  firéquenle 
d'appareils  de  ce  genre. 

Les  machines  construites  par  la  Société  centrale  de  construc- 
tion sont  simples,  solides,  et  le  générateur  particulièrement  offre 
ce  grand  avantage  qu'il  peut  être  nettoyé  à  fond,  et  cela  facile- 
ment. 

Les  constructeurs  ont  adopté  pour  chaudière  de  la  machine  le 
générateur  de  Thomas  et  Laurent,  dont  on  peut  critiquer  la 
valeur  quand  il  s'agit  de  chaudières  de  grande  dimension,  mais 
qui  fournit  une  bonne  chaudière  de  locomobile. 

Un  joint  placé  à  l'avant  du  générateur  permet  de  retirer  le 
foyer  intérieur  et  le  faisceau  tubulaire,  et  de  nettoyer  à  fond  ;  il  y 
aurait  sans  doute  moyen,  en  disposant  à  l'intérieur  de  la  chau- 
dière des  récipients  convenablement  placés,  dans  lesquels  vien- 
draient se  rassembler  les  boues,  et  en  procédant  à  des  vidanges 
répétées,  d'éviter  sans  danger  les  fréquences  des  nettoyages  inté- 
rieurs. 

La  partie  supérieure  du  générateur  porte  sur  toute  sa  longueur 
un  grand  bâtis  de  fonte,  unique,  qui  reçoit  toutes  les  pièces  du 
moteur;  la  machine  se  trouve  donc  ainsi  à  Tabri  de  l'influence 
des  dilatations  et  des  contractions  de  la  chaudière,  suivant  qu'elle 
est  en  marche  ou  au  repos. 

Le  cylindre  est  muni  d'ime  enveloppe  de  vapeur;  la  vapeur 


—  639  — 

d'échappement  est  en  partie  utilisée  par  un  réchauffeur  d'eau 
d'alimentation. 

La  pompe  alimentaire  fonctionne  constamment  ;  quand  le  géné- 
rateur est  suffisamment  pourvu  d'eau,  celle-ci,  en  tournant  un 
robinet,  retourne  au  réservoir  placé  sous  le  générateur. 

On  évite  ainsi  le  désamorçage  de  la  pompe  ;  c'est  une  cause  de 
danger  écartée  et  une  perte  de  temps  évitée. 

Nous  croyons  devoir  appeler  l'attention  des  industriels,  qui 
auraient  à  faire  usage  de  locomobiles,  sur  les  appareils  de  la 
Société  centrale  de  construction. 

CHAUDIÈRE  BELLEVILLE. 

MM.  J.  Belleville  et  C*  exposent  une  chaudière  de  leur  système, 
qui  alimente  de  vapeur  les  machines  françaises  de  la  grande  halle 
des  machines. 

Nous  avons  donné  la  description  complète  d'un  générateur  de 
ce  genre*;  nous  n'y  reviendrons  pas,  mais  nous  décrirons  deux 
perfectionnements  importants  que  MM.  Belleville  etC®  ont  apportés 
à  leur  générateur  depuis  1867. 

La  régularité  de  marche  dans  les  chaudières  à  vapeur  est  géné- 
ralement obtenue  grâce  à  de  puissants  réservoirs  d'eau  et  de 
vapeur;  dans  la  chaudière  Belleville  il  n'en  est  pas  de  même; 
aussi  les  constructeurs  ont-ils  cherché  à  obvier  aux  inconvénients 
des  générateurs  à  circulation  par  un  régulateur  de  tirage  qui  a 
été  précédemment  décrit,  et  par  un  régulateur  d'alimentation. 

Cet  appareil  (p/.  F//,  fig.  8,  9,  iO)  consiste  en  une  cuvette  en 
fonte  il,  renfermant 'un  ressort  à  capacité  étanche,  composé  de 
disques  en  laiton  rivés  par  couples  à  leurs  circonférences  inté- 
rieure et  extérieure,  entre  lesquels  sont  interposées  des  bandes  de 
caoutchouc  ;  la  partie  supérieure  du  ressort  est  fixée  au  couvercle  c 
de  la  cuvette. 

Quand  la  pompe  alimentaire  est  mise  en  marche,  l'eau  refoulée 
dans  la  conduite  précitée  par  le  tuyau  /  soulève  le  clapet  de 


'  Voir  BulUtin  de  la  Société  industnelle  de  Mulhouse,  t.  XXXVIII,  p.  430. 


—  «40  — 

retenue  /,  entre  dans  la  cuvette  et  se  rend  par  le  tuyau  K  au 
générateur. 

Le  ressort  reçoit  intérieurement  par  le  raccord  H  la  pression 
de  la  vapeur  dans  la  chaudière  ;  extérieurement  la  pression  de  la 
conduite  d'alimentation. 

Sous  cette  action  le  ressort  se  comprime,  soulève  la  tige£; 
récrou  G  soulève  le  levier  de  la  soupape  de  décharge  D  quand  le 
volume  d'eau  injectée  est  trop  considérable. 

Tant  que  la  pompe  fournit  un  volume  d'eau  supérieur  à  celui 
qui  est  nécessaire  pour  la  dépense  de  vapeur,  la  pression  sous 
laquelle  se  fait  l'alimentation  reste  constante  ;  elle  est  déterminée 
par  la  course  de  la  tige  jB,  c'est-à-dire  par  la  compression  du 
ressort,  qui  peut  être  réglée  en  conséquence. 

Le  tuyau  d'alimentation  porte  un  robinet  gradué  indiquant  i 
chaque  instant  l'ouverture;  la  pression  dans  la  conduite  d'aiimen-. 
tation  restant  constante  et  l'ouverture  du  robinet  étant  conniK, 
on  peut  connaître  la  quantité  d'eau  injectée  dans  le  générateur. 

Si  le  débit  des  pompes  est  insuffisant,  le  ressort  se  détend;  la 
tige  E  descend  et  son  extrémité  vient  commander  un  timbre 
avertisseur. 

Cette  disposition  est  ingénieuse;  elle  tend  à  supprimer  la  fatigue 
des  tuyaux  et  à  amortir  les  chocs  dans  les  conduites  d'alimenta- 
tion. 

L'idée  de  graduer  le  robinet  d'alimentation  nous  semble  bonne, 
car  même  en  admettant  qu'il  ne  soit  pas  possible  de  mesurer 
exactement  le  débit  de  l'eau,  la  connaissance  de  la  section  libre 
laissée  au  passage  de  l'eau  peut  être  un  indice  de  l'état  des  con- 
duites, qui  s'obstruent  parfois  assez  vite  quand  les  eaux  sont  cal- 
caires. 

Le  second  appareil  dont  est  munie  la  chaudière  de  MM.  Belle- 
ville  et  C%  est  un  épurateur  de  vapeur.  {Fig.  5,  6,  7.  PL  VIL) 

Cet  appareil,  dit  épurateur  de  vapeur  à  force  centrifuge,  a  pour 
but  de  débarrasser  la  vapeur  de  l'eau  et  des  matières  solides 
qu'elle  peut  entraîner. 


—  644  — 

L'épurateur  consiste  en  un  cylindre  vertical  en  tôle,  dans  lequel 
la  vapeur  est  amenée  par  une  tubulure  B  et  un  tube  spécial  c, 
dont  le  diamètre  est  aussi  réduit  que  le  permet  la  quantité  de 
vapeur  à  débiter. 

D'après  les  constructeurs,  sous  l'influence  de  l'action  centrifuge, 
les  parties  les  plus  denses,  liquides  ou  solides,  se  portent  contre 
les  parois  du  tube  c;  celui-ci  vient  se  terminer  à  une  faible  dis- 
tance du  récipient  de  l'épurateur  sous  un  angle  de  30**  environ,  et 
les  matières  solides  ou  liquides  suivent  les  parois  de  l'épurateur  et 
tombent  au  fond. 

La  vapeur,  dégagée  de  ses  impuretés,  s'échappe  de  l'épurateur 
par  la  tubulure  D. 

L'eau  rassemblée  à  la  partie  inférieure  de  l'épurateur  est  éva- 
cuée automatiquement  au  moyen  d'im  flotteur  E\  qui  commande 
un  robinet  E  relié  au  récipient  par  un  petit  tuyau  F.  En  b  se 
trouve  un  tuyau  qui  permet  de  faire  les  extractions  à  la  main. 

£n  H  se  trouve  un  bouchon  pour  permettre  le  nettoyage  du 
fond  de  l'épurateur. 

L'appareil  que  nous  venons  de  décrire,  et  dont  MM.  Belleville 
ont  muni  leurs  chaudières,  démontre  que  dans  ces  générateurs, 
malgré  la  surchauffe  telle  qu'elle  est  installée,  la  vapeur  est  encore 
humide. 

Il  serait  intéressant  d'essayer  un  épurateur  de  vapeur  installé 
sur  une  chaudière  dont  nous  avons  mesuré  l'état  de  siccité  de  la 
vapeur,  afin  de  nous  rendre  compte  exactement  de  la  valeur  de 
cette  disposition. 

CHAUDIÈRES  DE  G.  SIGL. 

Maschinen^Fabrik  und  Eisengiesserei  {Vienne) 

M.  G.  Sigl,  constructeur  à  Vienne,  expose  trois  chaudières  à 
deux  bouilleurs,  qui  ne  présentent  rien  de  particulier  si  ce  n'est 
la  grille  dont  elles  sont  munies. 

C'est  la  grille  de  Zeh  {Zeh'scher  patentirter^  beweglicher  Rost). 
(Fig.  i,  2.  3.  PL  VIIL) 


—  642  — 

Les  barreaux  de  grille  sont  inclinés  à  environ  20**,  et  ils  sont 
animés  d'un  mouvement  en  avant,  puis  en  arrière  au  moyen  d'un 
excentrique  et  d'une  bielle  attelés  sur  une  transmission  voisine 
faisant  un  à  deux  tours  par  minute.  A  l'Exposition,  le  mouvement 
est  pris  sur  la  petite  machine  qui  alimente  les  générateurs. 

En  avant  des  têtes  de  barreaux  se  trouve  une  trémie,  où  le 
chauffeur  jette  la  bouille  convenablement  cassée. 

A  l'extrémité  inférieure  de  la  grille  se  trouve  une  petite  grille 
horizontale  sur  laquelle  s'accumulent  les  scories;  ces  barreaux 
sont  mobiles,  et  on  peut  les  faire  basculer  au  moyen  d'un  levier  à 
portée  du  chauffeur. 

Nous  croyons  ne  pas  devoir  recommander  les  différents  appa- 
reils de  ce  genre  dans  toute  localité  où  il  est  possible  d'avoir  de 
bons  chauffeurs,  car  la  conduite  des  feux  est  mieux  entendue  par 
un  bon  ouvrier  ;  ces  procédés  mécaniques  peuvent  être  utiles  par 
contre  dans  les  contrées  où  le  chauffage  est  mal  fait. 

L'examen  de  tous  les  procédés  de  ce  genre,  sauf  peut-être  l'ap- 
pareil de  M.  Ten  Brink  que  nous  avons  récemment  décrit,  doit 
fortifier  chez  nous  l'idée  de  développer  encore  les  qualités  des 
ouvriers  chaufîeurs  de  nos  pays.  Grâce  aux  soins  apportés  au 
chauffage  dans  les  grandes  maisons  d'Alsace,  aux  concours  de 
chauffeurs,  à  l'inspection  fréquente  dont  ils  sont  l'objet,  nos 
ouvriers  chauffeurs  d'Alsace  ont  une  supériorité  aussi  marquée 
sur  les  chauffeurs  que  ne  peuvent  l'avoir  les  fîleurs,  les  tisseurs  et 
les  imprimeurs  de  nos  pays  comparativement  à  c^ux  des  autres 
centres  industriels. 

FOYER  DE  F.-A.  GRÛNER,  A  ŒDERAN  (SAXE.) 

Patent  Dampfkesselfeuerung  mit  selbsttkœtiger  Schieberbewegung. 

M.  F.-A.  Griiner,  d'Œderan  (Saxe),  expose  un  modèle  de  son 
système  de  foyer  dont  nous  donnons  le  croquis  ci- joint,  appliqué 
à  une  chaudière  à  feu  direct. 

La  houille  est  chargée  par  une  ouverture  ménagée  dans  une 
des  parois  latérales  du  fourneau  ;  elle  tombe  sur  une  grille  formée 


—  643  — 

de  trois  rangées  de  barreaux  inclinés  en  sens  inverse;  la  dernière 
rangée  de  barreaux  est  mobile  pour  le  nettoyage  de  la  grille. 

Une  disposition  très  simple  ferme  le  registre  quand  on  ouvre 
la  porte  installée  dans  la  devanture  de  la  chaudière  pour  examiner 
le  feu. 

Cette  précaution  est  bonne  à  prendre  quand  les  générateurs 
marchent  avec  un  tirage  assez  vif;  les  chauffeurs  font  difficilement 
cette  manœuvre  dans  la  pratique,  parce  que  la  flamme  et  la  fumée 
les  gênent  fréquemment  au  moment  où  ils  chargent. 

En  résumé  de  tout  cet  ensemble,  ce  qui  nous  semble  le  plus 
remarquable,  ce  sont  :  la  chaudière  de  Fairbairn,  les  bagues  de 
dilatation  appliquées  aux  foyers  intérieurs  des  chaudières,  et  la 
disposition  des  maçonneries  dans  le  fourneau  de  la  chaudière  de 
MM.  Sulzer  frères. 


RAPPORT 

présenté  au  nom  du  comité  de  chimie,  sur  une  nouvelle  méthode 
pour  doser  Findigotine  avec  Vhydrosulfite  de  sodium^  par  le 
Dr  Fr.  Goppelsrœder. 


Séance  du  27  août  1873. 


Messieurs, 

Vous  m'avez  chargé  de  déterminer  la  valeur  de  la  méthode  de 
dosage  de  Tindigotine  proposée  par  M.  Mûller,  méthode  qui  repose 
sur  remploi  de  l'hydrosulfite  de  sodium. 

Les  nombreux  essais  que  j'ai  entrepris  ont  été  faits  avec  le 
concours  de  M.  Léonard,  élève  de  l'Ecole  de  chimie,  et  de 
M.  Trechsel,  mon  préparateur.  Nous  avons  suivi  scrupuleusement 
toutes  les  indications  données  par  l'auteur,  soit  pour  préparer 
l'hydrosulfite,  soit  pour  en  établir  le  titre  à  l'aide  de  la  solution 


—  644  — 

de  sulfate  de  cuivre  ammoniacal  ou  de  celle  de  l'indigotine. 
L'appareil  qui  nous  a  servi  pour  effectuer  ces  dosages  à  l'abri  de 
l'air  se  trouve  encore  monté  au  laboratoire  de  l'Ecole  de  chinûe, 
et  je  le  tiens  à  la  disposition  de  tous  ceux  de  nos  collègues  qui 
voudraient  se  familiariser  avec  la  nouvelle  méthode. 

Je  crois  pouvoir  me  dispenser  de  décrire  cette  dernière  en 
détail;  le  mémoire  de  M.  MûUer  est  assez  explicite  sur  ce  sujet; 
je  me  bornerai  à  rendre  compte  des  essais  de  vérification  qui  ont 
été  entrepris. 

Nous  avons  préparé  préalablement  de  l'indigotine  par  la  mé- 
thode de  Fritsche  (cuve  à  la  glucose).  Nous  avons  eu  soin  de  ne 
décanter  que  la  moitié  de  la  cuve  après  un  jour  de  repos  ;  l'indi- 
gotine que  nous  en  avons  retirée  a  été  lavée  à  l'eau  bouillante, 
puis  avec  un  mélange  bouillant  d'eau  et  d'alcool,  et  enfin  avec 
l'alcool  bouillant  seul.  Le  produit  a  été  séché  kiiOT;  il  nous  a 
servi  à  préparer  une  solution  d'acide  sulfîndigotique  correspon- 
dant à  un  gramme  d'indigo tine  par  litre.  En  titrant  cette  solution 
avec  l'hydrosulfite  de  sodium,  nous  avons  obtenu  des  chiflres  très 
concordants  ;  il  n'en  est  pas  de  même  de  la  solution  de  sulfate  de 
cuivre  ammoniacal  (qui  contient  191*^904  de  sulfate  de  cuivre 
cristallisé  CuSO*  +  5  H'O)  que  M.  Mûller  recommande  pour  éta- 
blir le  titre  de  l'hydrosulfite;  elle  ne  nous  a  pas  donné  des  résul- 
tats constants  ;  cela  tient  à  la  réaction  finale  qui  n'est  pas  au^ 
nette  que  dans  le  cas  précédent.  Comme  exemple,  je  citerai  les 
chiffres  obtenus  par  M.  Léonard. 

SO"^  de  la  solution  titrée  de  sulfate  de  cuivre  ont  demandé  : 

i3«%5  —  13%3  —  13%7  —  43^8,  moyenne  13«,6,  de  la 
solution  d'hydrosulfite  de  sodium,  tandis  que  ^0^  de  la  solution 
d'indigotine  ont  demandé  IS^'^S  du  même  hydrosulfite  dans  une 
série  de  six  essais.  L'écart  entre  les  chiffres  extrêmes  est  de  0<^,5, 
c'est-à-dire  près  de  4  7o- 

Dans  une  série  d'essais  faits  par  M.  Trechsel,  l'écart  a  été  encore 
plus  grand;  U  a  été  de  ^"^^S  ou  de  15 7o-  Voici  les  chiffires  corres- 


—  Ô4ô~ 

pondant  à  20^  de  la  solution  de  sulfate  de  cuivta^  et  c[ili  se  rap" 
portent  à  une  autre  dissolution  d'hydrosulfite  : 

15^^  —  15^%5  —  15^%9  —  44%3  — 14,«%6 — 46«^,6  i4«',4 
— 15^,9,  moyenne  15^2. 

En  présence  de  cette  difficulté  pratique,  nous  avons  cherché  à 
remplacer  le  sulfate  de  cuivre  ammoniacal  par  le  permanganate 
de  potassium,  et  nous  avons  obtenu  de  fort  bons  résultats.  La 
solution  que  nous  avons  préparée  contient  par  litre  1^%576  de  ce 
sel. 

20^  de  cette  liqueur  ont  demandé,  pour  être  décolorés  : 

Essai  de  M.  Léonard. 
9*S2  —  9%2  —  9*^%!  —  9*^%!  —  9%2. 

Essai  de  M.  Trechsel. 

20^  de  notre  solution  d'indîgotine  ont  demandé  : 

6cc  —  6^,1  —  6^%i  —  6*^,2. 

On  voit  que  les  résultats  sont  beaucoup  plus  concordants  que 
précédemment,  et  nous  pensons  que  le  permanganate  remplacera 
avec  avantage  le  sulfate  de  cuivre  ammoniacal. 

Nous  continuerons  du  reste,  M.  Trechsel  et  moi,  à  étudier  les 
relations  qui  existent  entre  le  permanganate,  Tindigotine  et  la 
solution  de  la  substance  ou  plutôt  des  substances  appelées  :  hydro- 
sulfite. Nous  déterminerons  rigoureusement  l'équivalence  entre 
l'indigotine  et  le  permanganate  de  potassium. 

Pour  le  moment  nous  devons  nous  contenter  de  résumer  nos 
essais  en  reconnaissant  que  la  méthode  de  dosage  de  Tindigotine 
proposée  par  M.  Mûller  est  la  plus  nette  et  la  plus  exacte  de 
toutes  celles  que  nous  ayons  eu  l'occasion  d'expérimenter  et  qui 
se  trouvent  décrites  dans  les  ouvrages  spéciaux.  Nous  formulons 
toutefois  cette  réserve,  que  le  moyen  de  fixer  le  titre  de  la  solution 
d'hydrosulfite  n'est  pas  satisfaisant;  nous  proposons  le  perman- 
ganate; mais  on  trouvera  peut-être  mieux.  En  attendant,  nous 
conseillons  de  titrer  les  échantillons  d'indigo  commercial  par 


—  646  — 

Thydrosulfite  en  les  comparant  soit  à  un  type,  soit  à  une  solution 
d'indigotine  pure.  Reste  à  savoir  si  les  matières  étrangères  qoi 
accompagnent  Tindigotine  dans  l'indigo  n'agissent  pas  de  manière 
à  troubler  les  résultats.  Nous  ne  saurions  naturellement  nous 
prononcer  sur  ce  sujet;  ce  n'est  qu'en  comparant  les  résultats  de 
l'analyse  avec  ceux  obtenus  en  grand  par  la  teinture  et  l'impres- 
sion, qu'on  pourra  se  rendre  compte  du  degré  d'approximation 
auquel  l'emploi  de  l'hydrosultite  permet  d'atteindre,  c'est-à-dire 
que  la  méthode  directe  usitée  aujourd'hui  dans  les  établissements 
industriels,  et  qui  est  fondée  sur  les  rendements  en  teinture,  gar- 
dera toujours  sa  valeur  pratique. 


RÉSUMÉ  DES  SÉANCZSS 
de   to  Société  iiidu«trleUe   de   HulMi 


SÉANCE  DU   26  NOVEMBRE    1873. 


Président  :  M.  AuausTE  Dollfus. 
Secrétaire  :  M.  Th.  Schlumbergeb. 

Dons  offerts  à  la  Société. 

1.  Supplément  à  la  statistique  du  Mecklenboorg.  —  2.  Statistique 
du  grand-duché  de  Bade.  —  S.  Traité  pratique  de  la  filature  de  laine, 
par  M.  Gh.  Leroux.  —  4.  Catalogue  de  la  bibliothèque  de  la  Société  des 
sciences  de  Cherbourg.  —  5.  Bulletin  trimestriel  de  TÂssociation  des 
ingénieurs  sortis  de  l'Ecole  de  Liège.  —  6.  Le  N"*  84  du  Bulletin  do 
Comité  des  forges  de  France.  —  7,  Quatre  numéros  du  Bulletin  de  la 
Société  académique  de  Poitiers. —  8.  Rapport  sur  le  coton,  par  M.  Alcan. 
—  9.  Communications  sur  les  arts  textiles  et  sur  le  traité  du  travail 
des  laines  peignées,  par  M.  Alcan.  —  10.  Bulletin  trimestriel  de  la 
Société  d'histoire  naturelle  de  Zurich.  —  H.  Congrès  international  de 
Vienne  sur  le  numérotage  des  filés.  —  12.  Revue  du  Portugal  et  du 
Brésil.  —  18.  Rapport  de  la  Société  des  fabricants  de  Mayence.  - 
14.  The  Qmadian  patent  office.  —  15  Rapport  annuel  de  la  Société  de 
Manchester.  —  16.  Der  ekàsmche  Bienmzûchter .  —  17.  Un  trous- 


—  647  — 

seau  de  clefs  et  un  fer  de  lance,  trouyés  à  Rixheim,  par  M.  Nicot.  — 
18  et  19.  Collections  d'échantillons  de  tissus  divers,  donnés  par  M.  Garl 
Franck,  et  les  héritiers  de  M.  Lebert,  au  Musée  industriel. 


Ouverte  à  B  1/4  heures,  en  présence  de  quarante  membres,  la  séance 
commence  par  la  lecture  du  procès-verbal  de  la  dernière  réunion, 
et  rénumération  des  objets  offerts  à  la  Société  depuis  un  mois,  et 
parmi  lesquels  M.  le  président  signale  tout  spécialement  deux  collec- 
tions de  dessins  et  échantillons,  l'une  de  la  part  de  la  famille  de 
M.  Lebert,  ancien  dessinateur,  Tautre  de  la  part  de  M.  Karl  Frank,  tis- 
seur d'articles  façonnés  très  riches.  —  Des  remerclments  sont  votés. 

Correspondance. 

M.  E.  Lacroix  avise  l'envoi  d'un  ouvrage  de  M.  Ch.  Leroux,  «  Traité 
de  la  filature  des  laines  peignées  et  cardées»,  qui  sera  adressé  au 
comité  de  mécanique. 

M.  Th.  Reye,  professeur,  désire  un  exemplaire  d'un  des  Bulletins 
contenant  le  mémoire  de  M.  Hirn,  publié  en  1855,  sur  l'utilité  des 
enveloppes  ;  il  a  été  difficile  de  faire  droit  à  celte  demande,  vu  l'épui- 
sement presque  complet  de  ce  Bulletin,  et  M.  le  président  se  propose 
de  revenir,  à  cette  occasion,  sur  la  question  d'un  nouveau  tirage  de 
certains  mémoires. 

L'Association  française  pour  l'avancement  des  sciences,  adresse  une 
note  sur  la  répartition  et  le  mode  de  régulation  des  pressions  dans 
un  réseau  de  conduites  à  gaz,  sujet  traité  en  1872  au  Congrès  de 
Bordeaux.  —  Renvoi  à  la  commission  du  gaz,  saisie  déjà  de  cette 
question. 

La  Société  des  anciens  ateliers  R.  Hartmann,  à  Ghemnitz,  envoie  la 
description  d'un  dynamomètre.  —  Renvoi  au  comité  de  mécanique. 

MM.  H.  Hseffely  et  G*  demandent  à  concourir  pour  le  prix  relatif 
à  l'introduction  d'une  nouvelle  industrie  dans  le  département,  et 
appuient  leur  instance  sur  la  fabrication  de  l'article  moleskine  unie 
ou  drap  coton.  —  Renvoi  au  comité  de  mécanique. 

M.  H.-J.  Wood,  éditeur  du  journal  0/  the  Society  of  Arts,  qui  vient 
dïnsérer  dans  sa  Revue  le  programme  des  prix  de  la  Société  indus- 
trielle, demande  communication  des  rapports  concernant  les  écoles 
et  institutions  fonctionnant  sous  la  surveillance  de  la  Société,  et  ofTre 

TOME  XLm.    NOVEMBRE  ET  DÉCEMBRE  1873.  41 


—  648  — 

de  fournir  en  échange  les  documents  analogues  qu'il  pourra  recueillir 
en  Angleterre. 

M.  Gustave  Bossange,  chargé  par  la  commission  américaine  des 
brevets  de  faire  parvenir  à  destination  les  publications  du  départe- 
ment des  brevets  des  Etats-Unis,  s'informe  de  Tentremise  qu'il  doit 
employer  pour  s'acquitter  de  sa  mission.  Le  libraire,  correspondant 
de  la  Société,  a  été  indiqué. 

M.  Risler  Beunat,  chimiste  à  Barcelone,  prie  la  Société  de  procéder 
à  la  destruction  de  deux  plis  cachetés,  N***  91  et  105,  déposés  par  lui 
le  23  novembre  1864,  et  le  12  avril  1866. 

M.  0.  Hallauer  envoie  copie  d'une  lettre  adressée  par  lui  au  prési- 
dent de  la  Société  industrielle  de  Lille  et  du  Nord  de  la  France,  avec 
prière  de  la  faire  insérer  au  Bulletin  de  la  Société  de  Mulhouse,  en 
tête  du  mémoire  en  cours  de  publication,  et  concernant  la  répar- 
tition du  calorique  dans  les  moteurs  à  vapeur.  —  Avec  la  réserve 
que  le  comité  de  mécanique  approuve  cette  demande,  l'assemblée 
décide  l'impression  au  Bulletin,  en  tête  du  mémoire  en  cours  de  publi- 
cation, de  la  lettre  dont  il  vient  d'être  donné  lecture. 

Au  sujet  du  dynamomètre  envoyé  par  la  Société  de  constructions 
de  Chemnitz,  M.  Gerber-Eeller  rappelle  que  le  fondateur  de  ses  vastes 
ateliers,  M.  Richard  Hartmann,  est  originaire  d'Alsace,  et  a  acquis  sa 
haute  position  après  avoir  eu  des  commencements  très  modestes. 

Traoimx. 

Le  conseil  d'administration,  sollicité  par  la  nouvelle  Société  indus- 
trielle de  Lille,  de  consentir  à  l'échange  du  Bulletin  contre  lés  publi- 
cations de  la  jeune  Société  du  Nord  de  la  France,  dont  les  deux  pre- 
miers numéros  ont  paru,  est  d'avis  d'accepter  cette  offre.  —  Adopté. 

Suivant  un  vo^u  déjà  souvent  émis,  et  d'après  un  vote  auquel  il  fut 
procédé  à  l'une  des  dernières  séances,  le  comité  de  mécanique,  d'ac- 
cord avec  le  conseil  d'administration,  a  choisi  un  certain  nombre  de 
rapports  concernant  les  combustibles  et  les  chaudières,  et  destinés  i 
être  imprimés  en  un  volume  spécial.  D'après  les  nombreuses  demandes 
journalières  de  ces  documents  qui  parviennent  à  la  Société,  la  garantie 
d'une  centaine  d'exemplaires  que  voudrait  obtenir  l'éditeur  avant  de 
procéder  au  tirage,  semble  plutôt  une  formalité  qu'un  engagement,  et 
la  Société  autorise  M.  le  président  à  traiter  dans  ces  conditions.  Selon 


j 


--  649  — 

le  plus  ou  moins  de  succès  de  cette  publication,  le  comité  de  méca- 
nique sera  invité  à  désigner  une  seconde  série  de  travaux  sur  les 
moteurs  à  vapeur. 

M.  A.  Thierry,  trésorier,  donne  connaissance  du  mouvement  des 
fonds  pendant  l'exercice  1878  (l**  décembre  1872  au  80  novembre 
1873);  l'ensemble  des  recettes  et  des  dépenses  présentent  un  équilibre 
parfait,  et  les  prévisions  du  budget  se  sont  réalisées  avec  une  entière 
exactitude,  qui  paraît  encore  plus  saisissable  après  quelques  explica- 
tions de  M.  le  président  sur  divers  chapitres,  tels  que  les  dépenses 
afférentes  au  Musée  de  dessin  industriel,  à  l'éclairage,  aux  frais  de 
poste,  etc.  Les  rentrées  comprennent  environ  84,000  fr.  couvrant  les 
frais  de  Tannée,  et  laissant  disponible  le  solde  de  30,000  fr.,  provenant 
des  exercices  antérieurs. 

Pour  TEcole  de  dessin,  la  situation  financière  se  présente  dans  les 
mêmes  conditions  favorables,  donnant  un  actif  de  fr.  2817.55,  dont  le 
montant  se  réduira  successivement  par  suite  de  dépenses  extraordi- 
naires que  nécessiteront  l'acquisition  de  nouveaux  modèles,  et  l'instal- 
lation d'un  supplément  de  mobilier. 

Gomme  d'ordinaire,  la  vérification  des  comptes  est  renvoyée  à  une 
commission  composée  de  MM.  Ernest  Zuber,  Amédée  Schlumberger  et 
Edouard  Thierry-Mieg,  et  qui  présentera  son  rapport  à  la  séance  de 
décembre.  M.  le  trésorier  soumet  ensuite  à  l'assemblée  le  budget  de 
l'année  1874,  dont  les  éléments  ont  été  fournis  par  les  chiffres  des 
comptes  précédents,  tant  pour  la  Société  industrielle  que  pour  l'Ecole 
de  dessin. —  L'assemblée  adopte  ces  prévisions,  après  avoir  entendu  les 
observations  de  M.  le  président,  qui  demande,  au  nom  du  conseil  d'ad- 
ministration, une  augmentation  des  appointements  du  concierge,  et  qui 
propose,  au  nom  des  comités  de  surveillance  de  l'Ecole  de  dessin  linéaire 
et  du  conseil  d'administration,  une  nouvelle  combinaison  concernant 
les  heures  de  fréquentation  des  cours,  et  entraînant  une  dépense  de 
bancs  et  de  tables.  En  ce  moment  l'enseignement  se  donne  à  environ 
quatre-vingts  élèves  pendant  dix  heures  chaque  semaine,  mais  d'après 
les  demandes  d'inscription,  il  faudrait  admettre  au  moins  120  élèves,  et 
pour  y  arriver,  on  ne  recevrait  plus  les  jeunes  gens  que  six  heures 
par  semaine,  c'est-à-dire  deux  heures  tous  les  deux  jours,  et  on  per- 
mettrait aux  plus  assidus,  pour  augmenter  leur  temps  d'études,  de  tra- 


—  650  — 

vailler  dans  une  autre  salle,  qu'il  faudrait  approprier  au  dessin,  et 
où  ils  ne  se  trouveraient  plus  sous  la  surreillance  directe  du  profi»- 
seur.  —  Le  crédit  demandé  pour  les  bancs  et  Téclairage  est  TOté,  sons 
la  condition  que  le  comité  de  mécanique,  qui  a  encore  à  se  pronooc^ 
sur  ces  nouveaux  arrangements ,  émette  un  avis  favorable. 

Après  examen  de  la  demande  faite  par  M.  le  D'  Goppelsnsder  de 
permettre  aux  élèves  de  l'Ecole  municipale  de  diimie  la  fréquentation 
de  la  Bibliothèque,  le  comité  de  chimie  est  d'avis  d'autoriser  cette  visiie 
une  heure  par  semaine*,  le  samedi  soir  de  S  à  4  heures,  en  présence 
du  bibliothécaire,  et  à  la  condition  que  les  ouvrages  ne  puissent  être 
emportés  de  la  salle.  —  Accordé. 

M.  Ernest  Zuber  donne  lecture  d'une  note  sur  un  procédé  de  forage 
des  puits  ;  ce  travail,  outre  la  description  de  la  méthode  employée  par 
M.  Christ,  abonde  en  données  pratiques  excessivement  intéressantes, 
et  fournit  des  comparaisons  utiles  entre  les  divers  systèmes  en  usage. 
Renvoi  au  comité  de  mécanique. 

Communication,  au  nom  du  comité  de  chimie,  d'un  rapport  de 
M.  Albert  Scheurer  sur  un  procédé  de  teinture  et  d'impression  aa 
moyen  de  l'indigo,  par  MM.  Schûtzenberger  et  de  Lalande. 

Cette  nouvelle  manière  de  faire  est  basée  sur  l'emploi  d'un  rédu^ 
teur  différent  de  ceux  usités  jusqu'ici  :  l'hydrosulfite  de  soude.  Elle 
paraît  présenter  des  avantages  considérables  en  teinture,  et  permettre 
en  impression  l'association  de  couleurs  non  encore  employées  simulta- 
nément, comme  le  prouvent  les  échantillons  soumis.  —  L'impression  est 
votée. 

Pour  se  conformer  aux  désirs  des  comités  de  chimie  et  de  méca- 
nique, M.  le  président  annonce  que  les  procès-verbaux  des  réunions  de 
ces  comités  seront  publiés  dans  le  plus  bref  délai  possible,  après  qœ 
les  séances  auront  été  tenues. 

La  lecture  d'un  travail  de  M.  Grad,  sur  l'industrie  d'Alsace  à  TEî- 
posiUon  de  Vienne,  vu  l'heure  avancée,  est  renvoyée  à  une  prochaine 
séance. 

M.  Arthur  Favre,  présenté  comme  membre  ordinaire  par  M.  Alfred 
Favre,  est  admis  à  l'unanimité  des  voix. 

La  séance  est  levée  à  7  heures. 


j 


—  651  — 

PROCËS-VERBAUX 

des    séances    ciia    comité    d.e    mécaniq\ie 


Séance  du  18  novembre  1873. 

Seize  membres  sont  présents. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  réunion  est  lu  et  adopté. 

M.  Schœa  prévient  le  Comité  que  M.  Rocheblave  ayant  retiré  le 
compteur  avec  casse-fil,  qui  avait  été  renvoyé  à  une  Commission  dans  la 
réunion  précédente,  il  n'y  a  momentanément  plus  lieu  de  s'en  occuper. 

Le  prospectus  envoyé  par  MM.  Pitoy  frères,  à  Nancy,  et  relatif  au 
piston  universel  Giffard,  sera,  en  l'absence  de  toute  autre  donnée, 
déposé  aux  archives. 

Il  est  donné  lecture  d'une  lettre  de  M.  6.  Risler,  de  Cernay,  par 
laquelle  Tauteur  recommande  à  l'attention  du  Comité  un  batteur- 
cardeur  de  son  invention,  destiné  à  remplacer  Tépurateur  qu'il  avait 
précédemment  imaginé.  Un  rouleau  de  coton  Louisiane,  sortant  de  sa 
machine,  accompagne  la  lettre  de  M.  Risler.  Ce  dernier,  ayant  encore 
quelques  légères  modifications  à  apporter  à  sa  machine,  désirerait 
simplement  voir  essayer  le  rouleau  de  coton  cardé  dont  il  a  fait  l'envoi 
à  la  Société.  Le  Comité,  ne  se  considérant  pas  encore  comme  saisi  de 
l'examen  du  batteur-cardeur  de  M.  Risler,  défère  au  désir  de  ce 
dernier  en  invitant  l'un  de  ses  membres  à  essayer  officieusement  la 
nappe  d'échantillon  qui  accompagne  sa  lettre. 

M.  Meunier  donne  lecture  d'une  note  en  réponse  à  celle  présentée 
au  Comité  par  M.  Gœrig,  dans  sa  séance  *  du  mois  de  septembre. 
M.  Gœrig,  en  rapprochant  les  rendements  obtenus  par  MM.  Meunier 
et  Hallauer,  dans  leurs  derniers  essais  comparatifs  sur  une  chaudière 
à  bouilleur  et  réchauffeur  Marozeau,  et  sur  une  chaudière  Sultzer  à 
foyers  intérieurs,  d'autres  résultats  d'expérience  consignés  dans  les 
Bulletins,  avait  cru  pouvoir  en  déduire  que  la  supériorité  assignée  aux 
chaudières  à  foyers  intérieurs  par  le  rapport  de  MM.  Meunier  et 
Hallauer  n'était  pas  sufGsamment  démontrée  par  leurs  ensais  dans  les 
conditions  où  ils  avaient  été  faits. 

M.  Meunier,  après  avoir  discuté  la  valeur  de  quelques-unes  des 
données  sur  lesquelles  M.  Gœrig  s'était  appuyé,  montre,  en  prenant 


—  B52  — 

pour  terme  de  comparaison  les  rendements  obtenus  lors  des  essais  de 
la  machine  du  retordage  de  MM.  Dollfiis-Mieg  et  C%  que  le  désaccord 
signalé  se  renferme  dans  des  limites  très  acceptables.  A  l'ai^ui  de 
Topinion  favorable  émise  à  Tégard  des  chaudières  à  foyers  intérieurs, 
il  cite  un  grand  nombre  d'expériences  sur  des  générateurs  de  ce 
modèle,  exécutées  par  TAssociation  alsacienne,  et  qui  toutes  confirment 
l'excellence  de  ce  type  au  point  de  rue  du  rendement.  Il  demande, 
en  terminant,  des  expériences  pour  contredire  les  faits  avancés  par 
lui. 

M.  Gœrig  reconnaît  que  les  résultats  indiqués  par  M.  Meunier^  8*il 
les  eût  connus,  ne  lui  auraient  pas  permis  de  taxer  de  prématurées  les 
conclusions  tirées  des  essais  cités  plus  haut.  Toutefois  il  voudrait  les 
voir  confirmer  par  des  essais  plus  prolongés  et  faits  dans  des  condi- 
tions aussi  identiques  que  possible.  A  l'appui  de  cette  opinion, 
M.  Wacker  lit  au  (lomîté  une  note,  dans  laquelle,  sans  contester 
positivement  la  valeur  des  chaudières  à  foyers  intérieurs  comme 
rendement,  il  insiste  sur  les  divers  points  de  vue  auxquels  il  faut  se 
placer  pour  juger  dans  leur  ensemble  la  valeur  relative  des  deox 
systèmes  de  générateurs  en  présence.  Il  signale  la  plus  grande 
élasticité  des  chaudières  à  bouilleurs  au  point  de  vue  de  la  productioD 
de  la  vapeur,  la  nécessité  de  comparer  le  prix  de  revient  des  deoi 
systèmes  par  rapport  à  leur  puissance  d'évaporation,  et  de  mettre  en 
regard  leurs  conditions  de  sécurité.  Il  termine  en  exprimant  le  vœa 
que  des  expériences  soient  faites  sur  des  chaudières  de  même  surltce 
de  grille,  de  même  surface  de  chauffe,  placées  côte  à  côte,  •  chauffées 
par  le  même  chauffeur  avec  la  même  houille,  de  façon  à  couler  li 
question  à  fond. 

Une  longue  discussion  s'engage  sur  les  diverses  questions  qui  ont 
été  soulevées,  et  aboutit  aux  conclusions  suivantes  : 

l*'  Le  Comité  se  déclare  satisfait  des  explications  fournies  pv 
M.  Meunier  en  réponse  à  la  note  de  M.  Gœrig,  et  pasde  à  l'ordre  da 
jour  sur  cette  question. 

i'*  Le  Comité,  désireux  de  vider  une  fois  pour  toutes  la  question  da 
mérite  relatif  des  chaudières  à  bouilleurs  et  à  foyers  intériems 
exprime  le  vœu  que  des  expériences  comparatives  soient  entreprises 
sur  des  générateurs  de  ces  deux  types  placés  dans  des  conditions 


j 


—  653  — 

identiques,   ainsi  que  l'avait  indiqué  M.  Wacker  au  cours  de  la 
discussion. 

M.  6.  Ziegler  ayant  bien  voulu  déclarer  à  la  demande  da  Comité, 
que  la  Société  alsacienne  de  constructions  mécaniques  se  prêterait 
a  installer  deux  générateurs  dans  les  conditions  voulues  pour  obtenir 
des  résultats  indiscutables,  le  Comité  décide,  sur  la  proposition  de 
M.  Schœn,  qu'une  demande  en  forme  sera  adressée  par  lettre  à  la 
Société  alsacienne. 

Pendant  la  discussion,  le  secrétaire  a  fait  observer  qu'il  était 
désirable  que  le  Comité  prit  désormais  pour  règle  de  considérer  les 
résultats  expérimentaux  qui  lui  ont  été  soumis  dans  des  mémoires  ou 
rapports,  et  dont  l'impression  au  Bulletin  a  été  décidée,  comme  acquise, 
et  ne  les  laisse  plus  mettre  eh  discussion,  à  moins  que  ce  ne  soit  en 
vue  des  résultats  de  nouvelles  expériences,  ou  bien-  en  apportant  la 
preuve  d'erreurs  matérielles.  De  celte  façon,  le  Comité  évitera  que  les 
discussions  auxquelles  il  se  livrera,  demeurent  stériles. 

Le  secrétaire  chargé  par  le  Comité  de  lui  proposer  le  cadre  d'une 
publication  destinée  à  condenser  les  divers  travaux  parus  dans  les 
Bulletins  depuis  une  quinzaine  d'années,  et  relatifs  aux  essais  des 
chaudières  à  vapeur,  présente  à  son  approbation  le  programme 
suivant. 

La  publication  aurait  pour  titre  : 

Etudes  sur  la  combustion  de  la  houille  et  sur  le  rendement  des 
chaudières  à  vapew;  et  comprendrait  les  mémoires  dont  la  nomen- 
clature suit  : 

Notes  sur  la  mesure  des  quantités  d'air  qui  entrent  sous  les  foyers 
des  chaudières  à  vapeur,  par  M.  £m.  Burnat,  (tome  29). 

Note  sur  la  combustion  de  la  fumée  dans  les  foyers  des  chaudières 
à  vapeur,  par  le  môme  (tome  29). 

Rapport  sur  le  concours  du  prix  à  décerner  à  celui  qui  aura  fait 
fonctionner  le  premier  dans  le  Haut-Rhin,  une  chaudière  évaporant 
7  1/2  kilog.  d'eau  par  kilogramme  de  houille  de  Ronchamps,  par 
MM.  Em.  Burnat  et  Dubied  (tome  S). 

Mémoire  sur  des  expériences  relatives  aux  chaudières  à  vapeur, 
faisant  suite  au  rapport  du  Comité  de  mécanique  sur  le  concours  des 
chaudières  de  1859,  par  M.  Em.  Burnat  (tome  38). 


—  654  — 

Recherches  sur  la  œmbustion  de  la  houille  par  MM.  A.  Scbearer- 
Kestner  et  Meunier  (tomes  88  et  S9). 

Lettre  de  M.  6. -Ad.  Him  à  M.  Scheurer  sur  les  méthodes  propra 
à  déterminer  la  quantité  d'eau  entraînée  par  la  yapeur  (tonne  S9). 

Rapport  de  M.  W.  Grosseteste  sur  l'influence  de  Tétat  de  propreté  des 
surfaces  sur  l'utilisation  des  sur&ces  du  calorique  dans  les  générateurs 
à  vapeur. 

L'ensemble  de  ces  travaux  fournirait  un  volume  de  500  pages,  avec 
11  tableaux  et  14  planches. 

Le  Comité  approuve  ce  programme,  et  est  d'avis  de  réserver  les 
mémoires  sur  les  machines  à  vapeur  pour  d'autres  publications,  s'il  j 
avait  lieu. 

Divers  membres  expriment  toutefois  le  désir  de  voir  figurer  dans 
le  volume  qu'il  s'agit  d'éditer  un  résumé  des  résultats  des  concours 
des  chauffeurs,  accompagné  de  notes  sur  les  observations  auxquelles 
ces  concours  ont  donné  lieu  sous  le  rapport  du  chauffage.  M.  Meunier 
est  prié  de  préparer  pour  la  prochaine  séance  un  projet  de  résumé; 
le  Comité  verra,  en  rapprochant  entre  eux  les  résultats  des  concours, 
s'il  y  a  lieu  de  les  publier.  Il  est  d'avis  que  le  tirage  pourra  être  de 
500  exemplaires  ;  le  Conseil  d'administration  examinera  s'il  y  a  lieu 
pour  la  Société  de  souscrire  à  cette  publication  pour  un  certain 
nombre  d'exemplaires,  quoique  le  succès  de  la  vente  de  l'ouvrage  ne 
paraisse  pas  douteux. 

L'heure  avancée  ne  permettant  pas  de  prendre  communication 
détaillée  du  rapport  de  M.  Meunier  sur  les  chaudières  à  vapeur 
figurant  à  l'exposition  de  Vienne,  ce  travail  reviendra  à  une  procbaine 
séance.  Mais  l'impression  en  est  immédiatement  votée,  afin  de  n'en  pas 
retarder  la  publication. 

Après  un  examen  rapide  des  travaux  en  retard,  la  séance  est  levée 
à  7  1/2  heures. 


—  655  — 
PROCÈS- VERBAUX 

d.es    séances    du.    comité    de    diimie 


Séance  du  12  novembre  1873. 

La  séance  est  ou  verte  à  6  1/4  heures.  —  Treize  membres  y  assistent. 

Le  procès- verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté. 

M.  Trechsel,  par  Fentreniise  de  M.  Goppelsrœder,  transmet  quelques 
détails  complémentaires  sur  la  binnite  dont  il  a  récemment  fait 
l'analyse.  Cette  notice  contient  l'indication  des  caractères  minéralo- 
giques  de  cette  substance,  et  servira  d'introduction  à  la  précédente 
analyse  dont  le  Comité  de  chimie  a  demandé  l'insertion  au  Bulletin. 

M.  Albert  Scheurer  donne  lecture  du  rapport  qu'il  a  été  chargé  de 
faire  sur  une  note  de  MM.  Schûtzenberger  et  de  Lalande,  relative  à 
un  nouveau  procédé  d'application  de  l'indigo.  Le  Comité  demande 
lïnsertion  de  cet  intéressant  travail,  qui  sera  accompagné  d'échan- 
tillons de  tissus  préparés  par  les  soins  de  M.  Albert  Scheurer.  Le 
premier  de  ces  échantillons  présente  du  bleu  d^indigo  à  la  cuve 
d'hydrosulfile,  et  les  trois  autres  du  bleu  d'indigo  associé  avec  noir 
d'aniline,  avec  orange  de  chrome  et  avec  rouge  garance. 

M.  le  secrétaire  signale  au  Comité  les  divers  obstacles  qui  s'opposent 
à  la  publication  rapide  des  tra^'aux  du  Comité  de  chimie.  Une  des 
principales  difiQcultés  résulte  de  la  nécessité  de  grouper  les  matériaux 
à  publier,  de  manière  à  former  chaque  mois  un  Bulletin  complet  d'un 
nombre  entier  de  feuilles  d'impression. 

En  étudiant  le  m>)de  opératoire  d'une  série  de  publications  hebdo- 
madaires ou  bi -mensuelles,  M.  le  secrétaire  a  constaté  que  les  uns, 
comme  les  comptes-rendus  de  l'Académie  (}es  sciences,  terminent  chaque 
Bulletin  par  une  revue  bibliographique  ;  d'autres,  comme  la  Société 
chimique  de  Paris,  par  une  analyse  des  travaux  de  chimie  publiés  en 
France  et  à  l'Etranger,  et  par  une  revue  des  brevets  français  et 
anglais;  d'autres  enfin,  comme  la  Société  chimique  de  Berlin,  par 
rénumération  des  titres  des  mémoires  qui  ont  paru  dans  tous  les  recueils 
scientifiques  du  monde. 

Le  BuUelm  de  la  Société  industrielle^  par  contre,  n'utilisait,  jusqu'à 
ce  jour,  dans  le  même  but,  que  les  procès-verbaux  des  divers 
Comités. 


—  656  — 

M.  le  président  de  la  Société,  pour  satisfaire  les  vœux  da  Comité 
dans  la  mesure  du  possible,  propose,  pour  Tavenir,  de  publier  réga- 
liërement  chaque  mois  le  procès- verbal  du  Comité  de  chimie,  auf 
à  scinder  au  besoin  les  procès-verbaux  des  séances  de  la  Société 
industrielle  qui  peuvent  Têtre  sans  trop  d'inconvénient  Le  oomîié 
accueille  avec  empressement  la  proposition  de  M.  le  président, 
en  exprimant  toutefois  le  vœu  que  ses  publications  puissent  obtenir 
la  priorité  sur  celles  du  Comité  de  mécanique,  qui  sont  souvent 
accompagnées  de  planches  dont  la  composition  occasionne  des  retank 

M.  le  secrétaire  exprime  Tespoir  que  sous  ce  rapport  également  toute 
satisfaction  pourra  être  accordée  au  Comité  de  chimie. 

Sur  la  proposition  du  Conseil  d'aministration,  M.  le  secrétaire  soumet 
au  Comité  le  vœu,  antérieurement  formulé  par  M.  le  professeur 
Giippelsrœder,  que  les  élèves  de  Técole  municipale  de  chimie  puissent 
être  autorisés,  dans  une  certaine  mesure,  à  consulter  les  nombreose 
publications  périodiques  qui  arrivent  à  la  bibliothèque  de  la  Société 
industrielle.  Le  Comité  de  chimie,  sous  la  réserve  expresse  de  toutes 
les  garanties  reconnues  indispensables  à  la  conservation  intégrale  ik 
la  bibliothèque,  procède  à  Texamen  de  cette  question  et  arrive  i 
formuler  la  proposition  suivante  : 

c  Les  élèves  de  Técole  de  chimie,  munis  de  cartes  spéciales  signée 
par  M.  Goppeisrœder,  pourront  être  autorisés  à  consulter  les 
journaux  et  revues  scientifiques  de  la  Société  industrielle,  en  b 
présence  du  bibliothécaire ,  tous  les  samedis ,  de  S  à  4  heures.  Ils 
pourront  faire  des  extraits  séance  tenante,  mais  ils  ne  pourront 
emporter  aucun  ouvrage  ni  brochure.  >  Cette  proposition  sen 
soumise  à  la  ratification  de  la  Société  industrielle. 

M.  Goppeisrœder  annonce  qu'il  est  parvenu  à  réaliser  de  nouveaux 
progrès  dans  le  dégommage  et  le  blanchiment  des  cocons  et  de  la 
soie-fleuret,  et  qu'il  a  pu  dégommer  et  blanchir  des  cocons  de  diffé- 
rentes qualités  de  l'extérieur  jusqu'à  la  couche  qui  a  voisine  la 
chrysalide,  et  enlever  les  taches  qui  s'y  trouvent  souvent  sans  qn'ilen 
soit  résulté  aucune  déformation  du  cocon.  Il  soumet  au  Comité  diTers 
échantillons  de  cocons  traités  par  son  procédé. 

M.  Goppeisrœder  annonce  également  que  plusieurs  piiblieatioDS 
récemment  faites  en  Allemagne,  Tout  engagé  à  s'occuper,  en  collabo- 


i 


—  657  — 

ration  de  plusieurs  élèves  du  laboratoire,  de  rexamen  comparatif  des 
différentes  méthodes  proposées  par  le  dosage  de  Tacide  nitrique  contenu 
dans  les  nitrates  et  dans  les  eaux  potables. 
L'ordre  du  jour  étant  épuisé,  la  séance  est  levée  à  7  1/4  heures. 


Sécmce  du  iO  décembre  1873. 

La  séance  est  ouverte  à  6  1/4  heures.  —  Onze  membres  y  assistent. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  réunion  est  lu  et  adopté. 

M.  le  secrétaire  propose  de  nommer  dans  les  diverses  Sociétés  indus- 
trielles de  la  France  des  membres  correspondants  chargés  de  tenir  le 
comité  de  chimie  au  courant  des  travaux  de  ces  Sociétés.  Les  envols 
réguliers  de  ces  correspondants  seraient  analysés  ou  résumés  par  le 
secrétaire  du  Comité,  et  pourraient  servir  à  compléter  d'une  manière 
intéressante  les  Bulletins.  Le  comité  adopte  avec  empressement  cette 
proposition,  qui  sera  soumise  à  l'examen  du  Conseil  d'administration. 

M.  le  secrétaire  donne  lecture  d'un  mémoire  de  M.  Wehrlin, 
présenté  au  concours  pour  le  prix  relatif  au  noir  d'aniline  vapeur. 
Ce  travail,  qui  du  traite  ferrocyanure  et  du  ferricyanure  d'aniline,  est 
confié  à  l'examen  de  M.  Brandt. 

Le  Comité  demandera  à  la  Société  l'adjonction  de  M.  Wehrlin. 

M.  Gustave  Schseffer  donne  lecture  du  rapport  qu'il  a  été  chargé  de 
présenter  sur  le  travail  de  M.  Schlumberger,  relatif  à  l'emploi  des 
cylindres  en  fonte  cuivrée.  Le  Comité  de  chimie,  après  avoir  voté  des 
remercîments  au  rapporteur,  demande  l'impression  de  la  notice  de 
M.  Th.  Schlumberger,  suivie  du  rapport  de  M.  SchsBffer. 

M.  Emile  Eopp,  de  Zurich,  adresse  un  travail  de  M.  Romigialli,  de 
Sondrio  (YaltelineJ,  intitulé  ;  «  Contribution  à  l'histoire  de  la  théorie 
du  rouge  d'Andrinople.  »  M.  le  secrétaire,  après  avoir  présenté  une 
courte  analyse  de  ce  mémoire,  fait  observer  au  Comité  que  l'auteur 
ayant  l'intention  de  publier  les  observations  qu'il  a  pu  recueillir,  il 
y  aurait  opportunité  à  insérer  au  Bulletin  un  résumé  de  ce  travail, 
résumé  à  faire  soit  par  l'auteur  lui-même,  soit  par  las  soins  du 
Comité  de  chimie.  Cette  proposition  est  adoptée  par  le  Comité,  et  M.  le 
secrétaire  veut  bien  se  charger  d'écrire  dans  ce  sens  à  M.  Eopp,  sous 
la  direction  duquel  a  été  exécuté  le  travail  en  question. 

La  séance  est  levée  à  7  1/4  heures. 


TABLE  DES  MATIÈRES 

CONTENUES  DANS  LE  QUARANTE-TROISIÈME  VOLUME 


BULLETIN  DE  JANVIER 

Rapport  annuel  présenté  par  M.  Théodore  Schlumberger,  secrétaire   S 

Mouvement  de  la  caisse  de  la  Société 80 

Id.  id.        l'Ecole  de  dessin îi 

Liste  des  membres  du  Conseil  d'administration,  des  comités  et  des 

membres  reçus  en  1872 SS 

Règlement  du  Musée  de  dessin  industriel  de  Mulhouse SO 

Note  sur  T Asclepias  syriaca,  plante  textile,  par  M.  le  !>  Eœchlin. .  S! 
Notice  nécrologique  sur  M.  le  docteur  Weber,  par  M .  le  D*  Eugène 

KoBchlin S7 

Résumé  des  séances  de  la  Société  industrielle  (des  27  novembre  et 

18  décembre  1872) 4! 

Tableau  statistique  des  appareils  à  vapeur,  transmis  par  M.  Bonnaymé. 

BULLETIN  DE  FÉVRIER  6c  MARS 

Rapport  de  M.  P.-6.  Heller,  inspecteur  de  l'Association  pour  pré- 
venir les  accidents  de  machines,  sur  les  travaux  techniques, 
pendant  l'exercice  1871-72 5S 

Liste  des  récompenses  décernées  par  le  jury  aux  exposants  alsa- 
ciens-lorrains qui  ont  pris  part  à  l'Exposition  universelle  de 
Lyon 94 

Résumé  des  séances  de  la  Société  industrielle  (du  29  janvier  187  S)    98 

Procès-verbaux  des  séances  du  comité  de  mécanique  (des  22  oc- 
tobre, 19  novembre  et  17  décembre  1872) lOS 

BULLETIN  D'AVRIL  &  MAI 

De  la  législation  en  matière  de  brevets  d'invention  de  dessins  et 
de  marques  de  fabrique  dans  l'empire  d'Allemagne  et  les  autres 
Etats,  par  le  D*  Robert  Jannasch.  (Mémoire  couronné  par  la 
Société  industrielle  de  Mulhouse.) VfS 


—  659  — 

Page» 

Rapport  de  MM.  Engel-Dollfus  et  Iwan  Zuber,  au  nom  du  comité 
de  commerce,  sur  deux  mémoires  présentés  pour  le  prix  N""  7.  171 

Rapport  sur  la  partie  relative  à  la  protection  à  accorder  aux 
marques  de  fabrique,  du  Mémoire  répondant  au  prix  N**  7  du 
concours  de  187S,  présenté,  au  nom  du  comité  de  commerce, 
par  M.  Engel-Dollfus 175 

BULLETIN  DE  JUIN  6c  JUILLET 

Rapport  sur  la  question  de  l'unification  des  divers  systèmes  de 
numérotage  des  filés,  présenté  au  nom  du  Comité  de  mécanique, 
par  M.  Camille  Scbœn 196 

Note  sur  la  comparaison  des  chaudières  à  foyers  intérieurs,  sans 
réchauffeurs  (dites  chaudières  de  Cornouailles  et  du  Lancasbire), 
avec  les  chaudières  à  trois  bouilleurs,  munies  d'un  réchauffeur 
tubulaire  en  fonte,  placé  sous  la  chaudière  (chaudière  de 
Wesserling) 282 

Application  du  pandynamomètre  à  la  mesure  du  travail  des  ma- 
chines à  vapeur  à  balancier,  par  G.-A.  Hirn 245 

Note  sur  l'application  de  la  méthode  de  M.  G.-A.  Hirn  à  la  déter- 
mination directe  de  Feau  entraînée  par  la  vapeur,  présentée 
par  M.  0.  Hallauer 257 

La  régénération  et  la  restauration  des  peintures  à  Tbuile,  d'après 
la  méthode  de  M.  de  Pettenkofer,  par  le  D*  Fr.  Goppelsrœder . .  260 

Résumé  des  séances  de  la  Société  industrielle  (séances  des  26  fé- 
vrier, 26  mars  et  80  avril  1878) 271 

Procès-verbaux  des  séances  du  comité  de  chimie  (séances  des 
9  octobre,  18  novembre,  11  décembre  1872  et  15  janvier  1878)  284 

BULLETIN  D'AOUT 

Note  sur  les  moyens  de  prévenir  les  chances  de  feu  dans  les  éta- 
blissements industriels,  et  organisation  du  service  d'incendie, 
par  M.  F.  Engel-Gros 291 

Note  sur  les  manœuvres  exécutées  le  80  mars  1878  chez  MM.  Doll- 
fus-Mieg  et  G*  avec  leur  matériel  d'incendie,  présentée  au  nom 
du  comité  de  mécanique,  par  M.  Th.  Schlumberger S26 


—  660  -- 

Pifa 

Note  de  M.  G.-A.  Hirn,  sur  quelques  corrections  à  faire  dans  les 
calculs  relatifs  aux  diagrammes  du  paadynamomètre  de  Renm  3S8 

Note  sur  une  désorganisation  du  coton  et  des  fibres  végétales  par 
les  alcalis  après  l'action  de  certains  oxydants,  par  M.  Paul 
Jeanmaire • 884 

Procès-yerbaûx  des  séances  du  comité  de  mécanique  (séances  des 
22  octobre,  19  novembre,  17  décembre  1872,  80  janvier, 
18  février  et  18  mars  187S) 3S6 

Procès-verbaux  des  séances  du  comité  de  chimie  (séances  des 
12  février,  12  mars,  9  avril  et  14  mai  187S) m 

BULLETIN  D'AOUT  (Supplément) 

Etude  de  trois  moteurs  pourvus  d'une  enveloppe  ou  chemise  de 
vapeur,  par  M.  0.  Hallauer 855 

Résumé  des  séances  de  la  Société  industrielle  (séances  des  28  mai, 
25  juin  et  80  juillet  1873) 894 

Procès-verbaux  des  séances  du  Comité  de  mécanique  (séances  des 
22  avril,  6  mai,  18  mai,  20  mai  et  24  juin  1878) 409 

BULLETIN  DE  SEPTEMBRE 

Note  sur  les  thermomètres  avertisseurs  électriques,  par  M.  Emile 
Besson 421 

Rapport  présenté  par  M.  6.  de  Goninck,  au  nom  du  comité  de 
chimie,  sur  un  appareil  indicateur  de  température,  proposé  par 
M.  Besson 4!* 

Mémoire  sur  Futilisation  de  la  pression  atmosphérique  pour  le 
tamisage  des  couleurs  qui  servent  à  Timpression,  par  M.  A. 
Rosenstiehl 480 

Note  sur  le  noir  d'aniline,  par  M.  Gh.  Lauth 4SI 

Rapport  sur  la  valeur  comparée  de  Talizarine  artificielle  et  de  la 
garance,  présenté  au  nom  du  comité  de  chimie  par  M.  Brandi  410 

Note  sur  les  diamètres  et  pas  des  boulons  et  des  vis  à  filets  trian- 
gulairesy  présentée  par  M.  Steinlen 444 

Rapport  sur  un  mémoire  de  M.  Steinlen,  relatif  aux  dimensions 
à  adopter  pour  les  vis  à  filets  triangulaires,  présenté  au  nom 
du  comité  de  mécanique  par  M.  Camille  Schœn 451 


—  664  — 

Pge 

Rapport  sur  la  marche  de  FEcole  de  dessin  industriel  et  architec- 
tural (année  1872-1873),  présenté  au  nom  du  comité  de 
l'Ecole,  par  M.  Steinlen 466 

Rapport  sur  la  marche  de  FEcole  de  dessin,  présenté  au  nom  du 
comité  des  beaux-arts,  par  M.  Engel-Dollfus , 459 

Rapport  de  M.  F.  Engel-Dollfus,  vice-président  trésorier  du  comité 
d'administration  de  l'Ecole  de  filature  et  de  tissage  mécanique .  464 

BULLETIN  D'OCTOBRE 

Programme  des  prix  proposés  par  la  Société  industrielle  de  Mul- 
house, dans  son  assemblée  générale  du  28  mai  1873,  pour  être 
décernés  en  1874 471 

Programme  des  prix  offerts  supplémentairement  par  l'Association 
pour  prévenir  les  accidents  de  machines 505 

Résumé  des  séances  de  la  Société  industrielle  (séances  des  27  août, 
24  septembre  et  29  octobre  1878 507 

Procès-verbaux  des  séances  du  comité  de  chimie  (séances  des 
21  mai,  11  juin,  9  juillet,  18  août  et  8  octobre  1878) 620 

Procès -verbaux  des  séances  du  comité  de  mécanique  (séances  des 
19  août,  16  septembre  et  21  octobre  1878) 580 

BULLETIN  DE  NOVEMBRE  <&  DÉCEMBRE 

Rapport  sur  un  projet  d'installation  au  bassin  de  Mulhouse  d'une 
grue  à  vapeur  pour  le  déchargement  des  houilles,  présenté  au 
cx)mité  de  mécanique  de  la  Société  industrielle  par  MM.  Gus- 
tave Dollfus  et  Paul  Heilmann-Ducommun 585 

Mémoire  sur  un  projet  d'installation  d'une  grue  à  vapeur,  pré- 
senté à  la  Société  industrielle  pour  le  concours  des  prix,  par 
MM.  L.  Sauter-Lemonnier  et  C**,  de  Paris 652 

Rapport  présenté  au  nom  du  comité  de  mécanique,  sur  un  projet 
d'installation  d'une  grue  à  vapeur,  par  M.  Ernest  Zuber 570 

Rapport  général  sur  l'Association  alsacienne  des  propriétaires 
d'appareils  à  vapeur,  à  la  fin  de  son  sixième  exercice,  1872-78, 
présenté  à  l'assemblée  générale  du  10  septembre  1878,  par 
M.  Ernest  Zuber,  président  du  Conseil  d'administration 576 


—  662  — 

Pigei 

Rapport  de  M.  Charles  Meunier-Dollfus,  ingénieur  en  chef  de 
rAssociation  alsacienne  des  propriétaires  d'appareils  à  vapeur, 
sur  les  travaux  exécutés  sous  sa  direction  pendant  Texercice 
1872-1878 579 

Lettre  de  M.  0.  Hallauer  à  M.  Kuhlmann,  président  de  la  Société 
industrielle  de  Lille 590 

Analyse  de  deux  naachines  Gorliss  de  mêmes  dimensions,  Tune 
sans  enveloppe,  l'autre  pourvue  d'une  enveloppe  ou  x^henûse  de 
vapeur,  présentée  par  M.  Hallauer  dans  la  séance  du  24  sep- 
tembre 1878 592 

Notes  et  croquis  sur  les  chaudières  et  les  appareils  à  vapeur  à 
vapeur  à  l'Exposition  de  Vienne  en  1878,  par  M.  Charles  Meu- 
nier-Dollfus,  ingénieur  en  chef  de  l'Association  alsacienne  des 
propriétaires  d'appareils  à  vapeur 619 

Rapport  présenté  au  nom  du  comité  de  chimie,  sur  une  nouvelle 
méthode  pour  doser  Findigotine  avec  l'hydrosulflte  de  sodium, 
par  le  D*  Fr.  Goppelsrœder 64S 

Résumé  des  séances  de  la  Société  industrielle  (séance  du  26  no- 
vembre 1878) 646 

Procès-verbaux  des  séances  du  comité  de  mécanique  (séance  du 
18  novembre  1878) 651 

Procès*verbaux  des  séances  du  comité  de  chimie  (séances  des 
12  novembre  et  10  décembre  1878) 654 

Table  des  matières  contenues  dans  le  43*  volume 658 


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