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SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE
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TROISIÈME SÉRIE — TOME PREMIER
1878 à 1878
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PARIS
AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ
Rne des Grands-Augustina, 7.
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SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE
DE FRANCE
Séance du 4 Novembre 187 2i
PRÉSIDENCE DE M. ED. HÉBERT.
Le Président annonce la mort de MM. Bouchard, Dutemple,
Escher de la Linth, Magnan, Melleville, Schlœnbach, Vatonne et
Zejszner.
Par suite des présentations faites pendant la réunion extraor-
dinaire à Digne, en septembre dernier, le Président proclame
membres de la Société :
MM. le docteur Brogghi, à Sèvres (Seine-et-Oise), présenté par
MM. Hébert et Lory ;
Rousseau, sous-inspecteur des reboisements, 41, rue de la
Préfecture, à Garcassonne (Aude), présenté par MM. Leymerie et
de Rouville.
Le Président annonce ensuite quatre présentations.
Les Secrétaires font connaître les dons faits à la Sodété (1).
M. Lory présente, en son nom et au nom de MM. L. Pillet et
Yallet, la Carte géologiqus du département de la Savoie (voir la
liste des dons) et donne quelques détails à son sujet.
M. Daubrée dépose sur le bureau, de la part de Tauteur,
V Itinéraire du géologue et du naturaliste dans VArdèche et une
partie de la Haute-Loire^ par M. Dalmas (voir la liste des dans).
M. Vaubrée communique ensuite l'extrait suivant d'une lettre
qu'il a reçue de M. Nordenskjôld. Le savant et intrépide voyageur,
auquel on doit déjà une exploration géologique du Spitzberg, et
(i) Dans sa séance du 22 no?embre 1872, le Conseil a décidé qae la fiste des oorrages
cofoyés en don oa eo èdiange à la Société seoit, à Favenir, imprimée à part bous ime
Dasioaiiaa HîfttîfM«iA^
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6 •'-. RORDENSKIÔLD. — EXPÉDITION AU POLE NORD. 4 DOV.
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qug**4o'ii dévouement à la science conduit en ce moment au milieu
^es.âangers d*un hivernage dans les glaces, comme préliminaire d'une
éïjpédition dans les régions polaires, est, en effet, digne des
•mes sympathies de tous et en particulier de la Société géolo-
•gique.
Cap Slaratschin, i août 4872.
Je vous écris cette lettre d'un point très-septentrional, où je sais
depuis une huitaine de jours, et j*espère arriver encore bien plus
au nerd. Je dirige une expédition scicotifique organisée dans mon pays
pour tenter de résoudre beaucoup des questions qui se rattachent aux
régions arctiques; j*ai trois bâtiments pour transporter le personnel et
le matériel de l'expédition : ces navires sont le Polhemy commandé
par le lieutenant de vaisseau de la marine suédoise Palander, le
Gladatiy brick de la marine suédoise commandé par le lieutenant
de vaisseau Kmsenstjerna, et le vapeur marchand Onde Adam.
Le personnel scientifique se compose d'un jeune botaniste, H.
Kjellman, d'un jeune astronome, M. Wykander, et du docteur
Enwall de la marine royale. Sur la demande du gouvernement
italien, nous avons reçu un officier de la marine italienne, le lieu-
tenant de vaisseau Parent. Notre expédition a plusieurs buts : pen-
dant l'été nous chercherons à compléter la connaissance géogra-
phique, géologique et botanique, du Spitzberg, et à reconnaître,
s'il est possible, la cAte de Nord-Ost-Land et la terre de Gillis. En
automne deux bâtiments reviendront, et je resterai avec le Polhem,
à l'Ile-Parry, par 80'' 38' L., pour hiverner; qous comptons passer
l'hiver à terre dans une maison que nous avons avec nous, et faire
de nombreuses observations astronomiques, météorologiques et ma-
gnétiques, dans l'observatoire que nous monterons et qui sera bien
pourvu par l'Académie des sciences de Stockolm en instruments de
tout genre.
An retour du soleil en mars, je compte m'avancer encore plus
an nord sur la glace ; pour cela j'emporte avec moi 45 rennes qui
remorqueront des traîneaux; j'espère par ce moyen arriver» jusque
par 85"" L. et peut-être plus loin. Voilà nos projets, et j'espère que
la fortune nous sera favorable. L'expédition ne reviendra qu'en
octobre 4873.
Il sera peut-être intéressant pour les savants français de savoir
que nous avons fondé à Seefiord, près du cap Thordsen, par 78^
S6' L., une petite colonie de vingt-cinq personnes' poar faire des
<879. DAVID. — TCmS-WANO. 7
recherches scientifiques, et se couvrir des frais par Texploi talion de
couches très-riches de coprolithes; nous y établirons aussi un
observatoire pour Tétude des phénomènes météorologiques et magné-
tiques dans les régions arctiques.
NORDENSKJÔLD*
Des nouvelles arrivées postérieurement à cette lettre, par un baleinier,
ajoute M. Daubr^b apprennent que rexëcution de cette première partie
du programme du courageux voyageur a été forcément modifiée par des
barrages exceptionnels de glace, et le Gouvernement norvégien envoyé
une expédition à la recherche et au secours de six navires baleiniers,
ainsi que du Gladan et de VOncle Adam, qu'on suppose prisonniers au
inilie.u des glaces, sans avoir des ressources sufiisantes pour traverser
l'hiver.
M. DB MoRTiLLBT annouco que rofficier de la marine italienne qui
accompagne H. Nordenskjôld est le fils de M. Parent, député de la Savoie
à PAssemblée nationale.
M. Daubrée communique un extrait d'une lettre qui lui a été
adressée par un autre voyageur non moins dévoué à la science,
l'abbé Armand David, connu par ses importants voyages en
Mongolie et dans la Chine occidentale.
Pékin, 21 juin 4872.
Arrivé à Shanghaï au mois de mars, je suis allé faire une
excursion au Tché-Kiang, province mon tueuse, où j*ai observé que
les roches porphyriliques dominent dans toute la partie méridionale
et occidentale. Le terrain carbonifère s'y montre au sud-ouest et
au sud, avec les puits à eau salée, comme au Se-Tchuan. Les plus
hantes cimes de la province ne paraissent pas dépasser deux ou trois
mille mètres d'altitude. C*est la plus jolie contrée de la Chine que
j*aie encore vue.
En rentrant à Shangaî, j'y ai vu M. de Richlhofen qui venait d'y
arriver après avoir été obligé de suspendre son exploration de la
Chine occidentale; c'est, dit-il, avec la plus grande difficulté qu'il a
pu se sauver des mains d'une bande de mauvais sujets, qui cher-
chaient à le tuer, avec son compagnon, au passage d'une grande
montagne du Se-Tchuan. Ce géologue s'en retourne en Europe.
Armand David, miss.
H. Tombeck présente, au nom de MM. de Loriol et E. Royer
et au sien, la Description géologique et paléorUologique des étages
jurassiques supérieurs de la Hautù-Manxe (voir la liste des dons)^
et Ut, à ce sujet, la note suivante :
8 TOMBBCK. ^- ICBASS. SDP. HAUTE*lfARNB. 4 DOT.
EXTRAIT DE LA DESCRIPTION GÉOLOGIQUE ET PALÉONTOLOGIQUE
DES ÉTAGES JURASSIQUES SUPÉRIEURS DE LA HAUTE-MARNE,
par M. TOMBECK.
J*ai rhonnear d*offrir à la Société, au nom de H. de Loriol, de
H. E. Royer et an mien, un exemplaire de notre Description géolo-
gique et paléorUologique des Etages jurassiques supérieurs de la
Haute-Mame.
Cet ouvrage, qui contient la description de près de 300 espèces
fossiles et renferme 550 pages de texte et 96 planches, est, comme
on voit, un des plus considérables qui aient été composés sur ce sojet.
Pourtant, bien que nous donnions Tétude complète des étages
portlandien, kimméridien et corallien, le travail paléontologique de
M. de Loriol ne comprend que la description des fossiles des deux
premiers de ces étages et du faciès marneux ou marno-calcaire du
troisième. Mais nous avons lieu d'espérer que notre savant collabo-
rateur ne laissera pas son œuvre inachevée, et qu'il décrira prochai-
nement les fossiles de Toolite corallieone et des calcaires grumeleux
inférieurs de la Haute-Marne, fossiles qui, par leur nombre et leur
beauté, méritent une description spéciale.
Nous avons regretté que notre travail ne fut pas publié dans les
Mémoires de la Société, à qui il revenait de droit. Nous l'avons re-
gretté d'autant plus que plusieurs de nos découvertes peuvent avancer
la solution de questions stratigraphiques encore pendaotes.
C'est ainsi que nous avons démontré l'identité stratigraphique des
calcaires grumeleux inférieurs à Hemicidaris crenularis et de Toolite
h Diceras arietina, ainsi que la contemporanéilé de ces deux faciès
et des calcaires qui, depuis longtemps, sont connus dans la Haute-
Marne sous le nom de Corallien compacte, tandis que dans des
régions voisines certains observateurs inclinent à les raoger dans
Toxfordien, et que d'autres les rattachent au kimméridien. Or nous
attachons d'autant plus d'importance à notre démonstration, que,
selon nous, le désaccord qui existe entre les géologues au sujet du
corallien vient de ce qu'on s'est habitué à regarder comme type de ce
terrain ce qui n'en est qu'un faciès spécial, et qu*on a pris ainsi
l'accident pour l'état normal.
De même encore, nous avons mis hors de doute l'existence, à
plusieurs niveaux du corallien, de lits quelquefois très-puissants d'oolite
à Dicérates ou de calcaires grumeleux à Cidaris florigemma,
alternant avec des couches de calcaire compacte. Or, chacun sait que
c est là un fait sur lequel aujourd'hui les géologues sont loin d'être
d'accord.
487S. TOIOUBCK. — JURASS. SUP. HAOTE-MARNE. 9
EofiOy j'ajoute que nous avons réussi à saisir dans la Hante-Harne
cette chose si controversée qu*on appelle la limite de Tétage corallien
et de Téiage oxfordien.
Je demande donc à la Société la permission de résumer ici la partie
de notre travail qui concerne Tétage corallien, en y joignant quelques-
unes des coupes sur lesquelles ce travail est basé.
ÉTAGE GORàLUEN OU SÉQUANIEN.
Dans la langue d'un certain nombre de géologues français et
étrangers, le nom d'étage séquanien sert à désigner Tensemble des
couches caractérisées par la Terebratula humeralis et le Trichites
Saussurei. Le nom d'étage corallien désigne-, au contraire, les couches
caractérisées par le Diceras arietina ou le Glypticus hieroglyphicus,
et qu'on a appelées aussi des noms d'étage dicératien ou glypticien.
Pour nous, ces noms sont synonymes et désignent tout l'ensemble des
couches comprises entre la base des calcaires et marnes à Ammonites
orthocera et les couches les plus récentes à Ostrea dilatata.
Cet étage» dont la puissance dépasse 430 mètres» se divise nçtte-
meni en quaire zones, qui sont à partir du haut :
P Le calcaire à Âstartes, ou 2"^ zone à Terebratula humeralis)
^ L'oolite de La Mothe, ou S"* zone à Cardium corallinum;
3^ Le corallien compacte, ou 4'"^ zone à Terebratula humeralis;
4^ Le corallien proprement dit, comprenant l'oolite de Doulaincourt
otoL i^ zone à Cardium corallinum, et les calcaires grumeleux à
Hemiddaris crenularis.
I. Calcaire à Astartes.
(S* zone à Terebratula humeralis).
Cette zone, pour laquelle seule avait été créé dans le principe le
nom d*étage séquanien^ est constituée par des bancs plus ou moins
puissants de calcaires compactes» grisâtres ou jaunâtres, qui alternent
avec des lits de calcaires marneux, jaunâtres ou chloriteux ; on y
rencontre même parfois des bancs grumeleux ou suboolitiques.
Ses principaux fossiles sont : la Nerinea Desvoidyi, la Natica
hemisphasrica, le Pterocera Oceani, la Pholadomya Protei, le Tri-
chites Saussurei, la Pinna granulata, le Diceras suprajurensis, la
Terebratula humeralis, la Terebratula subsella, la Wiynchonella
Matronensis, le Pygurus Blumenbachi, qui, sur certains points et
dans certains bancs, s'y rencontrent en quantités innombrables.
Une question qui se présente ici de prime abord, c'est de savoir m
c'est avec raison que nous réunissons le calcaire à Astartes à l'étage
40 TOMBECK. *— JURAS8. 8UP. HAUTE-MARME. 4 IIOV.
corallien, tandis qne d'antres observateurs en font| au contraire» la
base du kimméridien. — La réponse est facile:
Si nous laissons de c6lé quelques fossiles communs, comme on en
trouve inévitablement entre deux couches successives, et dont la plupart
se rencontrent déjà au-dessous, nous pouvons affirmer que la faune
du calcaire à Àstartes le sépare nettement de Tétage kimméridien.
Les fossiles si caractéristiques de ce dernier étage. Ammonites or-
thocera, A. Caletanus, A. Cym^doce, A. Eumelus, A. Endoxus,
Ostrea virgula, Pholadomya muUiœstata, sonti en effet, complè-
tement inconnus dans le calcaire à Astartes. Au contraire, la faune
du calcaire à Astartes a« avec celle du corallien compacte qui vient
au-dessous, une telle similitude que, si nous n'avions pas eu pour séparer
ces deux niveaux, Toolite de La Hothe, zone éminemment corallienne
qui s'insère entre eux, nous aurions dû» à l'exemple de M. Buvignier
dans sa Statistique de la Meuse^ faire du corallien compacte et du
calcaire à Astartes un seul et même sous-étage.
Et puis, séparer le calcaire à Astartes de l'étage corallien, c'est
méconnaître ce remarquable retour des mêmes faunes à différents
niveaux du corallien, retour coïncidant avec la réapparition des mêmes
faciès minéralogiques, et que notre ouvrage met en lumière. Avec
l'oolite de Doulaiocourt apparaissent, à la base du corallien , le Di-
ceras arietina et le Cardium corallinum. Le faciès vaseux du
corallien compacte amène la Terebratula humeralis et le Trichites
Saussurei. Avec Toolite de La Molhe reviennent le Cardium coral-
linum et son cortège de Dicérates et de Nérinées. Enfin le calcaire
à Astartes, dernier terme de la série, ramène le Trichites Saussurei
et la Terebratula humeralis.
Quoiqu*il en soit, le calcaire à Astartes peut être étudié sur nombre
de points de la Haute-Marne. Nous citerons, entre autres, la colline
qui 8*étcnd de la forge de Donjeux au village deRouvroy, et où l'on
trouve la coupe suivante, de haut en bas :
i. Calcaire lithographique, aUéré et rocailleux 2 m.
8. Calcaire verdâtre, suboohtique, avec Pygurus BlumenbachL • • • • • 8
8. Calcaire roussâtre, avec lits marneux 15
i. Calcaire compacte, en gros bancs •••••• 5
5. Calcaire suboolitique •••••••••••••••••• 6
6. CoraUMQ compacte supérieur.
f87S. TOIIBECK> — JURASS. SUP. HAUTB-MARIOS. M
Le calcaire n^ 1 forme la base de la zone à Ammonites orthocera,
c'est-à-dire de l'étage kimméridiea.
Les coaches 2, 3 et 4 représeoteot les différents niveaux du cal-
caire à Astartes, exploités au flanc de la colline; enfin les couches
5 et 6 sont» la première l'oolite de La Molhe, et la seconde le co-
rallien compacte que nous étudions plus loin.
On trouve des coupes analogues à la précédente, soit dans la
tranchée du chemin de fer, aux environs de Donjeux, soit dans les
carrières de Gurmont, soit encore dans celles d'Harméville, sur la route
de Grand. Partout on y voit le calcaire à Âstartes avec le même
iaciès et la même puissance, entre la base du kimméridien et l'oolite
de La Hothe.
//. Oolite de La Mothe.
(8* zone à Cardium coraUinum).
Cette oolite n*est constante ni dans sa constitution ni dans sa
puissance. Dans la vallée de la Haote-Blaise, à Curmont, à La Cha-
pelle, à La Mothe, où son type est le plus remarquable, elle se
montre formée tantôt de gros grains irréguliers réuois par un sédi-
ment crayeux, tantôt de grains ronds à peine agglutinés. Les fossiles
y sont quelquefois d'une conservation parfaite, d'autres fois ils sont
roulés et concrétionnés. Les principaux sont : Nerinea Mariœ, N. Ccb-
dUa, N. Desvoidyi, N. Mosœ, Acteonina Dormoysiana, Trigonia
geographica, Ostrea pulligera, Trichites Sausmrei, Apiocrinus
RoissyanuSy etc.
Sur d'autres points, par exemple aux environs de Donjeux, elle
perd en partie ses caractères minéralogiques et devient subcompacte.
Enfin, aux abords du département de l'Aube, elle s'atténue et n'a plus
qu'une puissance insignifiante.
Une localité où l'on peut étudier l'oolite de La Hothe, soit dans sa
position statigraphique, soit dans ses caractères minéralogiques ou
paléontologiques, ce sont les carrières ouvertes pour son exploitation
au pied du village de Curmont. On y trouve :
1. Calcaire à Astartes, avec Terebraiula
humeralis, T, fubsella, Pinna granu^
lata 5 m.
2. Oolite de La Mothe, avec poly-
piers, nérinëes , etc 7
8. Corallien compacte supérieur.
On trouve des coupes toutes
par^Ues, soit dans les carrières
du bois de Biaise, soit dans celles
48 TOHBBCK. — JURASS. SDP. HAUTE-KABIOE. 4 nOV.
de La Mothe-en-Blaisy. où l'oolitc qui nous occupe atteint une puis-
sance considérable.
La coupe de Donjeux nous Ta d'ailleurs déjà montrée dans la mémo
position stratigràphique, c'est-à-dire en Ire le calcaire à Astartes et
les bancs supériears do corallien compacte*
Mais une localité que nous ne pouvons manquer de citer, c'est la
cAte qui domine l'église de Bettaincourt. On j trouve» à partir du
haut:
1. Calcaire à Astartes • •••• 2m.
2. Oolite de La Mothe 3
3. Calcaire compacte 20
i. Colite de Saucourt • ••••• 2
5. Calcaire compacte .#••••25
6. Oolite à /Mceros arie/ina • •..••• 35
On voit ici, comme à Curmout, l'oolite de La Molhc comprise entre
le calcaire à Astartes et le corallien compacte supérieur. Mais cette
coupe a l'avantage de montrer dans leur position relative les trois
lits d'oolite que renferme le corallien de la Haute-Marne. L'oolite de
La Mothe, représentée par la couche 2» en occupe presque la partie
supérieure ; l'oolite de Saucourt» qui constitue la couche 4, en occupe
la partie moyenne; enfin, l'oolite de Doulaincourl ou oolite à Diceras
arietina forme l'énorme masse de la couche 6.
On peut même dire que la côte de Bettaincourt montre quatre lits
distincts d'oolite, car à la partie supérieure de la couche 6, et séparé
du reste de la masse par plusieurs mètres de calcaire compacte, se
distingue nettement un lit de 2 mètres environ, d*une oolite blanche
à gros grains» pétrie de gastéropodes, et qui rappelle à s'y méprendre
r oolite de St-Mihiel.
Ce qu'il faut d'ailleurs observer, c'est qu'à Bettaincourt l'oolite de
La Mothe nous a donné des dicérates que, malheureusement, M. de
Loriol n'a pu examiner, des nérinécs dont la plupart sont identiques
à des espèces de Toolite de Doulaincourt» ainsi que de nombreux
polypiers.
Si l'on considère qu'outre ces mêmes nérinées et ces polypiers,
l'oolite de La Mothe, à Curmont, à La Chapelle, etrt.^ renferme abon-
damment le Çardium coralUnum, YApiocnnus Roissyanus, et
jusqu'au Cidaris flarigemma, on reconnaîtra entre les fossiles de
l'oolite de* La Mothe et ceux de l'oolite de Doulaincourt, non-seulement
une grande analogie, mais l'identité la plus complète.
Gela montre bien que les différentes colites coralliennes de la
Haute-Marne sont des accidents de même nature, bien que successifs,
au sein d'un même étage, et que les couches que nous réunissons
487S. TOIOUBCK. — JURA88. 8ÙP. HAUTE-MABIfE. 13
«MIS le nom commaa dé corallien on de séqoanien, forment an en-
semble qu'il est impossible de scinder.
///. Corallien compacte.
(<'• zone à Terd^ratula humeralis).
Le corallien compacte, qui forme la masse principale da corallien
de la Hante-Marne, est composé tantôt de calcaires lithographiques
en bancs puissants, tantôt de calcaires marneux grisâtres, ou même
de marnes proprement dites. Il commence immédiatement sous Toolite
de La Mothc, et s*étend jusque sur l'oolite de Doulaincourt, ou sur
les calcaires grumeleux à Hemicidaris crenularis qui la remplacent
souvent, ou même, à. défaut de ces couches, sur les calcaires ox-
fordiens supérieurs.
Dans sa masse, à peu près aux deux tiers de sa hauteur, on obser\e
d'abord une oolite de 2 à 3 mètres de puissance, que nous avons
déjà désignée du nom d*oolite de Saucourt ; puis, au-dessous, et
séparé de cette oolite par quelques mètres de calcaire compacte, un
calcaire grumeleux à Cidaris florigemma.
Cette oolite et ce calcaire grumeleux, dont les coupes qui suivent
mettront Texistence hors de doute, ont pour nous une importance
considérable, d*abord parce qu'ils nous fourniront plus loin un
repère précieux, puis parce qu*ils nous donnent la clé de certaines
erreurs accréditées dans la science. Ces deux couches ont, en
effet, une constance remarquable au sein du corallien compacte,
tandis que Toolite à Diceras arietina et le calcaire grumeleux de la
base du corallien manquent sur beaucoup de points. Or, si l'on ad-
mettait sans contrôle cette idée préconçue de quelques géologues^ que
le corallien doit toujours se terminer inférieurement par une oolite
ou un calcaire grumeleux, on serait exposé à prendre l'oolite de
Saucourt et le calcaire grumeleux sous-jacent pour la base du coral-
lien, et à attribuer à loxfordien des couches réellement coralliennes.
GVst, croyons-nous, ce qui est arrivé maintes fois» soit pour la
Haute-Marne, soit pour des régions voisines.
— On peut étudier le corallien compacte sur un grand nombre de
points de la Haute-Marne. Une localité favorable pour cette étude
est la vallée du Rognon entre Doojeux et Doulaincourt. La route
est, en effet, sur toute cette étendue, dominée par une cAte abrupte,
où se montrent en saillie les bancs puissants du corallien compacte,
qui y soût exploités par places. On peut d'ailleurs y suivre presque
sans interruptioù le banc intercalé de l'oolite de Saucourt. Aux en-
virons de Doulaincourt ces couches s'élèvent . peu à peu» et passei^t
SOT l'énorme masse de l'oolite à Dicérates.
44 TOHBEGX. — JURA88. 8UP. HAimHIABICE. 4 nOV.
On trouve nue coupe complète de ces mêmes calcaires, soit dans la
oftte de Villers-sar-Maroe, soit dans la traDchée du chemia de fer aox
environs de Provenchères et de Froocles. liais une région que nous
devons étudier spécialement, ce sont les environs de Yooécoort, de
Boxières et de Soncourt, dans la vallée de la Marne.
4* A Yooécourt, dans le ravin qui mène à la ferme de Heu, et
dans le chemin qui contourne ce ravin sur la gauche, nous avons
relevé cette coupe :
z
9
ff
6
7
i. Colite de Saucourt, avec polypiers, nërinées, etc 2 m. 50
S. Calcaire lithographique à Nautilus giganteus 5
8. Calcaire grumeleux supérieur à Cidaris florigemma 3
i. Calcaire marneux, grisâtre, à Ammonites Achilles, Mytilus perplieatus,
Terebratula humeralis. • • 15 .
5. Marne grisâtre et calcaire marneux à Pinna lanceolata, AmmonUes Ma-
rantianus, etc. • • • • • • • • i
6. Oolite roussâtre ••••••••• i
7. Oolite blanche à Diceras arietina •• 15
8. Oolite oxfordienne à Ostrea dilatata.
Comme on le voit par cette coupe, le ravin du Heu, à Youécourt,
ne montre aucune trace de la partie du corallien compacte supérieure
à Toolite de Saucourt. Mais le corallien compacte inférieur y est
admirablement représenté par les couches 2, 3, 4 et 5. La couche 4
est la véritable couche fossilifère de Tétage; nous y a vous trouvé
entre autres : Ammonites Achilles, Mytilm perplicattis, M. subpec-
tinattis, Trichites Saussurei, Ceromya excentrica. Isocardia striata,
Pholadomya Protei, Pecten Buchi, Hinnites fallax, Ostrea pulligera,
0. widformis, Terebratula humeralis, Rhynchonella pinguis, etc.
Quant à la couche 5, nous y avons recueilli : Pholadomya cotin
stricta, Ph. hemicardia, Ph, pelagica, Anatina striata, Pinna
lanceolata, etc. Mais son fossile le plus remarquable est VAmmm^ites
Marantianus, dont le niveau est ainsi fixé, et qui appartient bien
authentiquement à l'étage corallien, puisque les couches 6 et 7, qui
viennent au-dessous, renferment le Diceras arietina et le Cardium
coraUinum, et représentent le corallien le plus typique.
2* A Buxières, à moins d'une lieue de Youécourt, la c6te abrupte
qui domine le village sur la rive droite de la MamCi nous a donné
la succession suivante :
4878.
TOHBBCK. — JURASS. SUP. HAUTB^llAlIlfK.
45
i. OoKte de Saoconrt • ••••••••••••••• 2ni«
S. Calcaire compacte ••••••• 4
3. Calcaire grumeleux Rnpërienr à CidaW«/IoH(jfemma 2
4. Calcaire à Pinna granulata, MytUus perplicatutf Terebraiula humerali$ 6
5. Calcaire sub-oolitique à Aftinumites Ùmammatus 4
6. OoUte à Dicerat aHetina • 50
7. Calcaire oxfordien.
Cette coupe nous fait retrouver, avec de simples différences dans
les épaisseurs, toutes les couches que nous a montrées le ravin de
Vouécourt. Les couches 4 et 3 présentent, en effet, tous les caractères
de Toolite de Saucourt et du calcaire grumeleux supérieur, tels que
nous les avons vus à Vouécourt. Les couches 2 et 4 représentent
exactement les calcaires à Nautilus giganteus et à Ammonites
Achilles de Vouécourt, avec tous leurs fossiles. Quant à la couche 5,
malgré son faciès oolitique, nous y avons trouvé VA. bimmn/matus,
c'est-à-dire le fossile le plus caractéristique, en Suisse et en Allema-
gne, de la zone à A. Marantianus. Cette zone occupe'donc à Buxières
absolument le même niveau qu*à Vouécourt*. Enfin la puissante masse
d*oolile du n* 6 est le représentant le plus typique de la zone coral-
lienne inférieure.
Ainsi la coupe de la cAte de Buxières ne diffère de celle du ravin
da Hea que par Timmense développement de Toolite à Diceras arietinaj
et TamiDcissement correspondant du corallien compacte.
3* A Soncourt, en face de Vouécourt, de Tautre cAté de la vallée,
la roate de llarbéville nous a donné cette coupe :
T
I
»
5
7
46 TOiBECK. — imiASS. SUP. HAUTB-MABIIB. 4 BOT.
1. Oolite de Saacourt • ••••••••••••••• 2iii.
2. Calcaire compacte ••• i
3. Calcaire grumeleux supérieur à Cidaris florigemma, •••••• 8
i. Calcaire à Pinna granulata, Mytilus perplicatus, etc.. • • • • • 8
5. Calcaire marneux à Pinna /anceo/a/a • 5
6. Calcaire grumdeux à Glypticus hieroglyphieus, Hemicidaris eremUarU,
etc • • 3
7. Marnes sans fossQes •'•••• 4
8. Calcaire oxfordica.
En suivant le plateau dans la direction de Marbéville, on rencontre
successivement, au-dessus des assises qui composent cette coupe,
d*abord un calcaire qui représente le corallien compacte supérieur^
puis Toolite de La Mothe, et enfin le calcaire à Âstarles. Hais,4aissant
de c6té les couches dont la montée de Soncourt ne donne pas la
superposition immédiate, nous constaterons avec quelle fidélité la
coupe qui précède reproduit celles de Vouécourt et de Buxiëres. Les.
couches 1 et 3 représentent en effet Toolite de Saucourt et le calcaire
grumeleux supérieur. La couche S est le calcaire à Nautilus giganr-
teus. La couche 4 représente la zone à Ammonites AchiUes , car
si nous n*y avons pas trouvé cette Ammonite, fossile assez 'rare dans
la vallée de la Marne, nous y avons recueilli du moins toute la ûinne
qui l'accompagne à Vouécourt. La couche 5 enfin, comme la couche
à Ammonites Marantianus de Vouécourt, nous a donné la Pinna
lanceolata, la Pholadomya constricta, la Ph. hemicardia, la Ph.
pelagica, etc. C'est évidemment la zone de VA. Marantianus.
La seule différence de cette coupe et des précédentes consiste dans
le remplacement de l'oolite à Dicei^as arietina par le lit grumeleux
inférieur à Glypticus hieroglyphicu>s du n® 6. Or, comme nous le
verrons plus loin, ce calcaire grumeleux inférieur est l'équivalent
stratigraphique de l'oolite à Diceras arietina, avec laquelle il a un
grand nombre de fossiles communs, et dont il tient souvent la place.
Quant à la couche 7, elle représente un faciès marnçux de la base
du corallien, fréquent sur la rive gauche de la Marne, tandis que la
couche 8 est l'oxfordien supérieur.
Nous citons encore dans notre ouvrage les coupes de la pointe des
Lavières, de St-Hilaire, de la tranchée de Buxières, qui, bien que
moins complètes par Teffct des ravinements diluviens, viennent ce-
pendant à l'appui des précédentes, et montrent les mêmes successions
de couches.
Sans insister, nous croyons être en droit de conclure que dans le
corallien compacte de la vallée de la Marne, il faut reconnaître, à
partir de Toolile de La Mothe, les zones suivantes, qui s'y montrent
partout avec une remarquable constance :
^ \Souf€ tfHoxiaii>c dùâ &tajqe6
! Jt♦^a^laH4^ jùu^è/iieu^ de tau n; ^ThoAHC,
na^ tuxio^a.
Êcfrcte. « 1
i3oo
!r3[î
le c/fy'^^tX4MAA!9t^€À!i^
çJStonofuoA^c
n
4879. TomBCX. -^ JURASs. sup. hautb-kame. 17
a Calcaires Itthographiqnes ;
b Oolite de Saucourt ;
e Calcaire à NauHlus giganteus ;
d Calcaire grumdeux supérieur à Cidaris florigemma ;
e Calcaire à Ammonites Achilles, MytiUu perplicatus, etc. ;
f Calcaire et marnes à Ammonites Mar antianus. A, bimammatus, etc.
Et c'est aa-dessous que vienneot les couches» quelles qu'elles
soient» oolite à Diceras arietiixa, calcaire grumeleux inférieur» on
marnes sans fossiles, qui forment la base du corallien.
— Maintenant, armés des documents qui précèdent, nous pouvons
aborder l'étude du corallien compacte dans la vallée de TAube.
4* À Maranville, sur la rive gauche de la rivière, nous avons relevé
la coupe suivante :
1. Calcaires compactes •••• im.
2. Calcaires lithographiques à il mmoni/e< Jtfarant^antM •••••• 25
3. Marne à Ostrea Dubiensis. ••. 6
i. Càkake mxrnemi i Ammonites canaliculatus ••• 5
5. Calcaire lithographique à Ammonites Babeanus.
V À Longchamps, entre Haranville et Clairvaux, nous avons
trouvé :
1. Calcaires grumeleux à C^daWs /{origemma •••• Im.
2. Calcaire com^sxA^ k Ammonites Achilles «•••••••• i
3. Calcaire à Pirtna lanceolata, Pholadomya consttieta •••••• 20
•I. Marne à Ostrea Dubiensis. ••••••*•••••• 6
5. Calcake à Amtnonites canaliculatus, ••• • 5
3"" Enfin, à Yille-sous-la-Ferté, nous avons reconnu cette succes-
sion :
1. Oolite blanche 2 m.
2. Calcaire compacte ••••••• •• i
3. Calcaire grumeleux à CidoHx /loWgemma ••••••••• 2
i. Calcabe compacte à Ammonites Achilles ••• 6
5. Calcaire lithographique à Ammonites AchiUes, A, Marantianus, Pinna
lanceolata, etc. ••••••• 20
6. Marnes à Ostrea Dubiensis ••••• 6
7. Calcaire à Ammonites canàUculatus.
n est impossible de méconnaître la parfaite identité de ces trois
coupes, à cette différence près, que les couches 1 el 2 de Yille-sous-
la-Ferté manquent à Longchamps, et que ces mêmes couches 1 et 2,
ainsi que la couche 3, font complètement défaut à Maranville. Hais
quant aux couches respectées par la dénudation, elles montrent dans
les trois coupes l'analogie la plus entière.
Or, si nous comparons la plus complète de ces coupes, celle de
Yille-sous-la-Ferté, à celles que nous avons relevées dans la vallée
de la Marne, nous y reconnaîtrons dans les couches de 4 à 5 les
différents niveaux de Soncourt, Buxières» Youécourt, etc. : oolite de
18 TOMBECK. *-« JOaASS. SUP. HÀOTBHlUItlIB. i BOV,
Saaconrt, calcaires à Nautilus giganteus, calcaire grameleoz supé-
rieàr% Cidaris florigemma, calcaire à Ammonites AchiUes, cèïcèire
à Amm^mites Marantianus.
L'identité de faune est en effet complète, et il n*est peut-être pas
an des fossiles de Yoaécourt que nous n'ayons retrouvé précisément
au même niveaa, soit à Maranville, soit à Longchamp^, soit à Yille-
sous-la-Ferté.
Il faut donc reconnaître, si la paléontologie et la stratigraphie ont
quelque valeur dans la science , que dans la vallée de l'Aube le
corallien compacte est constilué précisément comme il l'est dans celle
de la Marne.
U est vrai qu'au-dessous des couches à Amm^onites Achilhs et à
Ammonites Marantianus de la vallée de l'Aube, il n'y a aucune
trace d'oolite à Diceras arietina ou de calcaire grumeleux à Cidaris
florigemma, tandis qu'au-dessus on trouve une oolite et uo*^calcaire
grumeleux. Mais d'abord ces derniers ne sont pas des couches acci-
dentelles, et ils occupent ici précisément le même niveau que dans la
vallée de la Marne. Quant à l'oolite et au calcaire grumeleux de la
base, faut-il de leur absence tirer une conclusion en opposition avec
toutes les données paléontologiques ? Est-ce donc la première fois
qu'une couche ou même une suite d'étages viennent à manquer, sans
qu'on ail méconnu la nature et l'âge des couches entre lesquelles elles
devraient se trouver ?
Au reste, cette absence de la zone corallienne inférieure sous les
calcaires k Ammonites Achilles et k A. Marantianus de la vallée de
l'Aube, paraîtra un fait normal si Ton considère l'allure de cette zone
depuis la vallée du Rognon jusqu'k celle de l'Aube.
A Roche-sur-RogooD, en effet, la zone corallienne inférieure est
formée d'une masse énorme de calcaires grumeleux k Hemiddaris
crenularis, Glypttcus hieroglyphicus^ Cidaris florigemma, etc., etk
Doulaincourt et Bettaincourt, d'une masse non moins considérable
d'oolite k Diceras arietina. A Buxières, dans la vallée de la Marne,
l'oolite qui représente cette même zone a pareillement une puissance
énorme. A Youécourt, cette puissance commence k s'atténuer. A la
station de Frondes, k Soncourt, k la pointe des Laviërès, k Saint-
Hilaire, cette ^one inférieure n'est plus représentée que par quelques
mètres de calcaire grumeleux k Hemicidaris crenularis. A la tranchée
de Buxières, ce lit de calcaire grumeleux est devenu rudimentaire et
se réduit k un simple cordon intercalé dans les marnes k Ammonites
Marantianus. Enfin, k Ormoy-les-Sexfontaines, les marnes k A. Ma^
ne contiennent plus trace de calcaire grumeleux ni d'oo«
il en est de même dans toute la vallée de l'Aube.
4871. TOVBECK. — ^ lURASS. SUP. HAUTE-MARNE. 49
Gela montre bien que Toolite corallienne inférieure et les calcaires
gromeleax forment à la base du corallien une sorte de grande len-
tille, dont la forte épaisseur est dans la vallée du Rognon, à Test da
département, tandis que son biseau s*atténuant de Test à l'ouest,
elle finit par disparaître au-delà de la vallée de la Marne.
Il nous reste à étudier en elle-même cette zone corallienne infé-
rieure, et à chercher si elle forme bien un étage spécial, on si elle
n'est pas plutôt un faciès accidentel de la base du corallien compacte.
/y. — Zone corallienne inférieure.
Cette zone présente dans la Haute-Marne deux types complètement
distincts, que nous avons déjà nommés : l'oolitc de Doulaincourt ou
4^ zone à Cardium corallinum, et les calcaires grumeleux inférieurs
ou zone à Hemicidaris crenularis.
Les calcaires grumeleux, dont la puissance dépasse parfois 40 mè-
tres, sont ordinairement de couleur grisâtre. Ils sont tantôt marneux,
tantôt subooliliques. Mais le plus souvent ils forment ane nasso
compacte, à stratification confuse.dont la cassure laisse apercevoir la
texture cristalline des polypiers.
On y trouve abondamment: le Cidaris florigemma,h C. coronata,
VHemicidaris crenularis, le Stomechinus lineatus^ le Glypticus
hieroglyphùms, VApiocrinus Roissyanus, la Terebratella kichar^
diana, la Waldheimia Delemontana, la Megerlea pectunculus, le
Pecten Buchi, le P. Buvignieri, le P. subarticulatu^, un grand
nombre de polypiers, et des Scyphia très-allongées.
On peut étudier ces calcaires à Rochê-sur-Rognon, dans l'espèce de
falaise qui domine la forge, à Reynel, à Yesaignes-sous-Ia-Fauche,
à Rochefort, etc., où ils repos<snt sur Toxfordien supérieur. On les
retrouve à Soncourt, à Yignory, à la pointe des Lavières, à la station de
Frondes, où leur épaisseur est beaucoup moindre, et où, comme nous
l'avons vu à Soncourt, ils sont séparés de Toxfordien supérieur par
quelques mètres de marnes sans fossile^.
Quant à l'oolite à Diceras arietina, elle est constituée par des cal-
caires blancs y tantôt crayeux, tantôt oolitiques, à grains de grosseur
variable. La stratification y est le plus souvent confuse, irrégulière,
ou même complètement nulle. Sur certains points elle se transforme
en un véritable amas de coquilles réunies par un ciment peu abondant
et facile à désagréger.
Les localités classiques pour l'élude de l'oolite à Diceras arietina
sont les falaises qui bordent la route de Donjeux à Andelot, de part
et d'autre du village de Doulaincourt ; puis la côte de Bettaincourt
30 TOMBBGK. — ' lURASS. 8UP. HAUTB^IUBIŒ. i MV.
et celle de Buxières dont nous avons donné précédemment la ooope,
et où son épaisseur dépasse 40 mètres.
Les principaux fossiles qu'elle renferme sont : la Nerinea Mariœ,
la Yolvula Marcousana, la Purpura Moreana, le Cardium coraU
linum, le Cardium septiferum, le Diceras arietina, la Terebratula
humeralis, le Cidaris florigemma, YApiocrinus Roissyanus, et une
masse énorme de polypiers.
— Les calcaires grumeleux et Toolite à Dicérates forment-ils deux
niveaux distincts, ou bien sont-ce deux faciès contemporains d*un
même niveau ?
Quelques localités pourraient conduire à admettre la première de
ces deux opinions. — A Yesaignes-sous-la-Fauche, par exemple, les
calcaires grumeleux qui forment la base du corallien et reposent sur
les calcaires oxfordiens à Ammonites Martelli, deviennent de plus
en plus blancs à leur partie supérieure, et se transforment en une
véritable oolite à Diceras arietina. De même encore, quand on gravit
la côte de Roche-sur-Rognon, on ne tarde pas, à un niveau supérieur
aux calcaires grumeleux, à rencontrer la véritable oolite à Diceras
arietina. Sur ce point cependant, la superposition est moins évi-
dente qu'à Yesaignes.
Mais en revanche, les localités abondent où le remplacement de
Tune de ces couches par l'autre est de toute évidence. Ainsi aux
Lavières, à Soncourt, à la tranchée de Buxières^ à la gare de Fron-
des, on trouve à la base du corallien compacte les calcaires grume-
leux seuls et sans oolite, tandis qu'au contraire, à Youécourt, à la
c6te de Buxières, Toolite occupe la même place, à Texclusion des
calcaires grumeleux.
On peut même, sur certains points, suivre le passage latéral d'une
de ces couches à l'autre. C'est ainsi que si l'on part de la pointe des
Lavières en marchant sur Buxières, on voit les calcaires grumeleux,
d'abord très-minces, prendre peu à peu plus de blancheur et de puis-
sance. Bientôt ils deviennent suboolitiques, et se chargent de poly-
piers. Enfin, sans qu'on ait cessé de les suivre, ils viennent se fondre
dans la masse d'oolite à Dicérates qui forme la côte de Buxières.
De ces faits nous croyons pouvoir conclure sans témérité, que Toolite
à Dicérates et les calcaires grumeleux sont des couches contempo-
raines et stratigraphiquement équivalentes.
Nous ne reviendrons pas sur ce que nous avons dit de leur amin-
cissement progressif et de leur disparition complète à Touest de la
vallée de la Marne. Mais nous pouvons aller plus loin , et affirmer
que, quand la zone corallienne inférieure est développée , elle n*est
qu'une simple modification du corallien compacte inférieur.
487S. TovfiECK. -^ nmAsa, eu?. RAUTE-MARms. SI
Une localité dont l'étude mène forcément à cette conclasion, c*est
le ravin de la Genévroye , au-delà des vignes de Soncourt ; sur ce
point, en effet, on troave :
1. Oofite à polypiers 2m.
S. Calcaires compactes. •••• • 3
3. Cakike inxBukvoi k Hemicidaris crenularii ÂO
i. Marnes sans fossiles. •••• 10
La couche 4 est Toolite de Saocourt, avec les caractères minéra*
logiques et paléonlologiques que nous lui avons trouvés partout.
La couche A est la couche marneuse que nous avons déjk rencontrée
à Soncourt et qui y forme la base du corallien. On voit donc que
les calcaires grumeleux h Hemicidaris crenularis et à Glypticus
kieroglyphicus , représentés par la couche 3, ont absorbé le corallien
compacte tout entier, sauf les 2 ou 3 mètres de la couche S, qui
correspond an calcaire à Nautilus giganteus de Youécourt.
On s'explique du reste cet envahissement, en comparant la coupe
que nous venons de donner à la coupe précédemment citée de la
montée de la route de Soncourt à Marbéville, et qui est prise à moins
d'an kilomètre de l'autre. Celle-ci, en effet, nous a montré le corallien
compacte compris entre deux couches de calcaire grumeleux : or, il à
suffi d'un simple développement de ces deux calcaires» pour faire
disparaître le corallien compacte intermédiaire. Mais ce qui montre
bien que cet effet n'est pas dû à un amincissement dn corallien
compacte, mais bien à sa transformation en calcaire grumeleux, c'est
qn'au milieu des fossiles habituels dés calcaires grumeleux , le ravin
de la Genévroye nous a fourni un certain nombre de fossiles qui
appartiennent plus spécialement au corallien compacte : Trichites
Saussurei, Mytiltis stibpectinatt^, Ostrea jnilligera, Rhynchonella
pinguis, Terdyratula humeralis, etc. La transformation minéralogique
n'a donc pas entraîné complètement la transformation paléontologique,
et la nature est ainsi, en quelque sorte, prise sur le fait.
Nous {pourrions citer d'autres localités oà, sans être aussi complet,
l'envahissement du corallien compacte par les calcaires grumeleux ou
l'oolite à Dicérates est cependant de toute évidence. Mais, sans in-
sisler, nous croyons être en droit de conclure de ce qui précède, que
les calcaires gnuneleux inférieurs, l'oolite à Dicérates et le corallien
a
V
\
eompacte ne sont qu'on seul et même terrain sons trok aspects
difiérents : l'oolite et les calcaires gromeleoi, formés à l'est, en sont
les dép6ls accidentels, tandis que les calcaires mameox on lithc^rn-
phiqoes en sont le dépAt normal et pélagique.
Or, s'il en est ainsi, qui ne Toit que Toolite et les calcaires gru-
meleux, par cela même qn*ils sont des accidents, peuvent se mani-
fester à des niveaux différents, ou même manquer tout à fait, suivant
les localités ? Qui ne voit, par suite, que c'est prendre le change
que de les chercher partout à la base du corallien ? ,
Marnes sans fossiles. Ces marnes, ainsi nommées par MM. Royer
et Barotte parce que les fossiles y sont extrêmement rares, ont dans la
vallée de la Marne une puissance maximum de 40 à 42 mètres. Nous
les avons signalées précédemment à Soncourt et au ravin de la Genè-
vroye ; on les rencontre également à Saint-Hilaire» à la tranchée de
Buxières, à Yignory, à la pointe des Lavières, sous les calcaires grn-
meleux inférieurs. An contraire, elles manquent à Frondes, à la e6te
de Buxières, aind que dans la vallée du Rognon. Dans la vallée de
TAube. elles sont représentées par ce que nous avons appelé les
marnes à Ostrea Dubtensis. •
Dans une communication faite à la Société le 30 juin 4870, j'avais
cru devoir les ranger dans l'étage oxfordien, contrairement à l'opi-
nion de MM. Royer et Barotte, qui, dans leur carte de la Haute-
Marne, les désignent du nom de corallien marneux.
Aujourd'hui je crois qu'il n'y a plus à hésiter, et qu'il faut les
restituer au corallien. — En effet, d'uue part, les quelques fossiles
que nous avons réussi à y trouver, Pholadomya Prolei (variété
comprimée), Ph. hemicardia, Lucina substriata, etc., se retrouvent
dans le corallien compacte de Youécourt. D'autre part, aux La-
vières, la couche oxfordienne sur laquelle reposent ces marnes,
est corrodée et percée par les pholades. Enfin , à la tranchée
de Buxières , tandis que les calcaires oxfordiens sont fort in-
clinés à Test , les marnes sans fossiles qu'ils supportent sont ,
au contraire , inclinées à louest , ce qui indique une discordance
de stratification entre l'oxfordien proprement dit et les marnes sans
fossiles.
Il n'y a donc nulle témérité à faire des marnes sans fossiles la base
du corallien ; et, chose remarquable et qui vient à l'appui de cette
conclusion, partout où ion rencontre ces marnes, loolite inférieure à
Dicérates (oolite de Doulaincourt), ou fait place ^ une couche géné-
ralement peu puissante de calcaire grumeleux, ou manque complète-
ment, en sorte qu'alors les marnes sans fossiles se lient intimement an
corallien compacte.
Dans la vallée de l'Aube, d'aillears, les seuls fossiles qu'on y
trooTe, Ostrea Dubiensis et 0. multiformis, les rattachent nette-
ment au séquanien.
— En terminant, nous devons dire quelques mots des couches sur
lesquelles reposent les assises coralliennes que noas venons de décrire.
Dans la Haate-Marne^ Toxfordien paraît plus complet que dans
plusieurs autres régions. Il commence, comme partout, par des marnes
ï Ammaniles cordatus, A. perarmattis, etc.» au^essus desquelles
fieni une assise calcaire ou maroo- calcaire à A. Martelli. Celle-ci
est recouverte par une assise plus ou moins épaisse à A. Babeanus.
Enfin la couche à A. Babeanus supporte elle-même une couche peu
puissante de calcaire à A. canaliculatus, A. Henrici, etc.
Si nous ne connaissions que la vallée de TAube, oh la couche h A.
canaliculatus se lie intimement par son faciès minéralogique et, par
suite, un peu par ses fossileg, à la zone à A. MararUianus, nous
aurions été fort embarrassés pour placer la limite de Toxfordien et du
corallien, ou plutôt, comme beaucoup de géologues, nous aurions mis
la couche à À. Maranlianus, et même celle à A. Achilles, dans
Toxfordien .
Mais Tétode de la vallée de la Marne s'oppose radicalement k
celte manière de voir, et Texistence incontestable de VA. Maranlianus
et de VA. Achilles au-dessus de Toolite à Dicérates et des calcaires
grumeleux, à Youécoort, aux Lavières, k Buxières, etc., conduit for-
cément à placer les zones de ces ammonites dans l'étage corallien.
D'après cela, il faut, de toute nécessité, regarder la couche à A.
canaliculatus et A. Henrici comme la plus récente des couches
oxfbrdiennes.
D*autres considérations viennent à l'appui de cette conclusion. A
Boche-soT-Rognon, en effet, à Reynel, etc., les calcaires grumeleux
k Cidaris flongemma reposent directement sur les calcaires oxfordiens
k Ammonites Martelli, et les couches k A. Babeanus et k A.
eanaUculalus font complètement défaut.
A Ro6coort-la-C6te, ces mêmes calcaires grumeleux reposent sur
les eondies k A. Babeanus.
Enfin, dans la vallée de l'Aube, entre les couches k A. Babeanus
et les marnes sans fossiles qui forment la base du corallien, s'insèrent
quelques mètres de calcaires k A. canaliculatus.
Il semble donc que les différents niveaux de l'oxfordien supérieur
soient en retrait les uns par rapport aux autres, de l'est k l'ouest du
département. Il semble, par suite, qu'il y ait eo exhaussement du sol
k la fin de la période oxfordienne telle que nous la comprenons,
suivi d'un afiiussement au commencement de la piériode suivante.
S4 FAMI. — GOHPOSnOlf MS SOGLfcfBBnS. 4 MIV
Or eda ieal. iadépemlammeat de la différeace des Emms, soffirail
à proofer qoe les limitef que ooos a? oos assigaées aax deix étages
iOBt bien leors limitef véritables.
Les Seorétaires donnent saccessivement lecture des notes su-
tantes :
HOUTELLE KÉTHODB POUR COMPOSER LES EFFETS DE DE1IX
SOULËYEMENTS SUCCESSIFS,
par M. G. FABRE.
Une erreor assez commQQe dans les descriptions géologîqoes est
de prendre la direction des strates redressées poor celle dn sonlèfe-
ment qni les a affectées. Je serais port^ à attribuer à cette confusion
la difficolté qa'on éproave souvent à rattacher an ensemble de re-
dressements à an système de soulèvement déjà connu, et par suite la
tendance qu*ont les observateurs à créer pour chaque région nouvel-
lement étudiée des systèmes de soulèvements nouveaux.
II ne faut en effet jamais perdre de vue que la position aclueUe
d'une couche sédimenlaire redressée est la résultante de toutes les
actions qu^elle a subies depuis son dépôt, — c Une couche redressée,
t dit M. E. de Beaumont (1), ne Ta pas toujours été par un seal
c mouvement ; elle peut l'avoir été par deux ou plusieurs mouvements
t successifs opérés à des intervalles considérables. En pareil cas, la
c direction qu'elle affecte n'est celle d'aucun des systèmes auxquels
c correspondent les mouvements successifs que la couche a éprouvés,
c mais une combinaison de ces directions. »
La recherche de la résultante de ces directions est un problème
dont la solution importe à la précision des résultats stratigraphiques.
MM. Se. Gras et Le Play ont déjà donné, il y a longtemps, des
formules trigonométriques pour résoudre ce problème. Malheureuse-
ment elles sont longues et compliquées : les deux formules de
M. Gras (2) ne sont calculables par logarithmes que moyennant
remploi d'un angle auxiliaire ; les quatre formules que donne M. Le
Play (3) exigent également des calculs assez laborieux. M. Le Play a
indiqué, en outrC; une construction graphique conduisant an même
but, mais remploi qui y est fait des méthodes de la géométrie des-
!1) Notice iur les systèmes de montagnes, p. 22.
2) Statistique géol. du dép. de la Drame, p. 21.
8) Annaks des Mines, Z* s^rie, t. VI, p. 503 ; 1834.
N
187S. FABRB. — COMPOSITION DES SOOLÈVEIIEIITS. 25
criptive nécessite le tracé d'un assez grand nombre de lignes, et lui
enlève tonte utilité pratique.
Il m'a paru que Texposé d'une nouvelle solution du problème de
la composition des soulèvements présenterait uq certain intérêt.
Remarquons tout d'abord que Ton peut, sans inconvénients, consi-
dérer les strates comme des plans géométriques limités, et que par
suite les raisonnements faits sur des plans pourront s'étendre sans
modifications aux strates géologiques.
Quand un plan passe de la position
horizontale A kune position relevée A%
(fig. 1), quel que soit le mouvement
dont il ait été animé pour effectuer ce
déplacement, on peut toujours considé-
rer géométriquement le mouvement
comme ayant été une rotation effectuée
Fig- i- autour de l'intersection des deux plans
À et À\ c'est-k-dire autour d'une horizontale du plan A'; la di-
rection de cette horizontale et Tinclinaison du plan A' donneront
les deax quantités qui déterminent la rotation, et ce sont là précisément
les quantités que Ton mesure en géologie (direction et plongementj.
Supposons qu'une nouvelle action vienne modifier
la position A' du plan et lui donner la position A^.
Nous définirons la direction et la grandenr de cette
action en disant qu'elle est susceptible d'amener
un plan horizontal B en une position relevée B\ ce
Fîg' 2- qui revient à dire que c est une rotation effectuée
aotonr de l'horizontale du plan B' (fig. 2). Il [est évident, dès lors,
que la position A'', qui est la résultante des mouvements subis
par le plan A, est géométriquement la résultante des deux rotations
AA\ BB' (fig. 4).
Or, si nous admettons par hypothèse que les deux rotations se
soient effectuées dans des temps égaux, leurs vitesses angulaires
seront proportionnelles à leurs amplitudes ; il sera dès lors possible
de les représenter graphiquement, suivant les conventions reçues en
mécanique, et de les composer comme des forces.
Ainsi, la rotation AA' sera représentée par une ligne OA' (fig« 3),
partant du point 0 dans la direction de l'horizontale du plan A', et
sur laquelle on portera une longueur OA' proportionnelle à l'incli-
naison de ce plan ; cette longueur sera portée dans un sens tel que
le plan plonge à droite pour un observateur placé en A' et re-
gardant 0.
La rotation BB' sera pareillement représentée par la ligne OB', et
S6 KABBB. — GOMPOSmOlf DES soviàpnsMBfn. 4 DOT.
la résaltante cherchée Ok" sera la diagonale da parallélogramme
dont OA' et OB' sont les cétés.
Quand nous passons de la théorie géométrique à son application
aux moavements des couches géologiques, nous nous apercevons
immédiatement qu'un des éléments de la question fait absolument
défaut : c'est le temps. La durée absolue ou relative des mouvements
est absolument inconnue, d où l'impossibilité d'avoir les vitesses
angulaires des mouvements de rotation des strates.
Cependant, si l'on n'envisage que la position définitive des strates
redressées, on peut légitimement admettre que les divers soulèvements
se sont effectués dans des temps égaux, de sorte que, dans cette
hypothèse, les vitesses angulaires des rotations seraient proportion-
nelles à l'amplitude de celles--ci. Oo pourra donc utiliser* la construc-
tion graphique expliquée plus haut, et composer deux soulèvements
successifs aussi facilement que deux rotations géométriques.
Dans la pratique de la géologie, c'est le problème inverse qui se
présente : ce qu'on constate et ce qu'on mesure sur le terrain, c'est
la position actuelle de la couche, c'est la résultante OA.'' de toutes
les actions qu'elle a subies. Si d'autre part on peut arriver à connaître
une des composantes OB', on pourra remonter à l'autre OA.', laquelle
représentera la position originelle des couches avant que le dernier
soulèvement OB' ne soit venu les affecter.
La méthode dont nous venons d'exposer les principes trouvera donc
son application naturelle toutes les fois que deux terrains, tous deux
redressés, sont en stratification discordante.
Un exemple le fera comprendre (fig. 3) :
"0*» Dans les environs de la Ca-
I nourgue (Lozère), le terrain
permien est constitué par des
grès rouges plongeant unifor-
mément de «5° vers S. 30** E.
,c8T (1); ces couches sont recou-
vertes par une puissante série
de calcaires jurassiques plon-
geant de 9° vers S. 8°E. (2) ;
il est intéressant de connaître
le soulèvement qui avait affecté
les couches permiennes avant
SUD le dépét des sédiments juras-
Fig. 3. siques.
otjfrr.
/
/^ — -i'
(1) V. Bull., 2« série, t. XXIX, p. 421.
(2) Cesnombros sont les moyennes d*im grand nombre d*obser?ations fûtes dans la région.
f 87S. DB ROSEKONT. — VOLCAIf DU GàP D*AIL. 37
En appliquant la constraclion, nous sommes conduits à représenter
la position actuelle des grès permiens par une ligne orientée E. 30°
N., sur laquelle nous portons une longueur Ok" égale à 45 fois une
nnité arbitraire. Le point A^ tombe dans le quadrant gauche inférieur,
parce que les couches plongent vers le sud, c*est-à-dire vers la droite
de l'observateur placé en A^ el regardant 0.
Pareillement la position des couches jurassiques est représentée par
la ligne OB'. Or la position des grès permiens, c*estrà-dire OA^, est
la r^ltante du soulèvement cherché et du soulèvement jurassique
OB' ; on obtiendra donc le soulèvement cherché, OA', en complétant
le parallélogramme comme Pindique la figure. On trouve alors que la
ligne OA' est dirigée N. 34"" E., et mesure 7 unités et demie.
Nous pouvons donc dire que dans la région de la Canourgue, le
terrain pcrmien a été redressé, antérieurement à l'époque jurassique,
par un soulèvement dirigé N. 34'' E., quia imprimé k ces coudies un
plongemenl de 7'' 30' vers Test (i).
SUK LE VOLCAN DU GAP d'AIL,
par M. DE RosEMONT (Extrait).
Yers la fin de Thiver dernier, j*ai découvert au pied de la Tète de.
Chien, entre Monaco et Eze, un terrain volcanique qui n'avait pas
encore été mentionné. C'est un trachyte semblable à celui qui existe
à Antibes, Biot et Villeneuve, dans Tarrondissement de Grasse, et
dont H. Coquand a donné une si bonne description {Mém. Soc. géol.,
%* série, t. III, p. 379). Au point de vue minéralogique, je prie le
lecteur de se reporter à cette description ; sous le rapport de la stra-
tigraphie, voici quelques détails sur le gisement que je signale.
Le point où j'ai rencontré le trachyte est sur le bord de la mer, à
4500 mètres à l'ouest de Monaco, entre le cap d'Ail et la pointe de
Mala, sous le grand escarpement de la Tête de Chien, au pied du
mont Agel qui domine la mer de 4,f 49 mètres.
La côte entre Nice et Menton me semble devoir être considérée
comme la lèvre nord, relevée à 549 mètres dans |les rochers de la
Tète de Chien, d'une immense faille, dont la lèvre sud est recouverte
par les eaux ; le trachyte se montre entre les deux lèvres de cette
faille.
La portion de la roche trachytique qui s'élève au-dessus de la mer
(i) Cette direction diflSre de moins de l» de ceQe du système du Mont-Seny, ([iii est
oMé, à II Ganooigiie» N. 34* 50* B.
«8
» toernam. — tolcah e
i BOT.
mesure environ 1 300 mitres de l'est à l'ouest, et 800 da nord ao
tnd. Elle est presqu'eatièrement cacbée par des éboalis de la paroi
de rochers qai la domine ao nord ; le irachjle ne se montre à dé-
coBvert qa'au cap d'Ail, snr une étendae d'enviroa qd hectare et
Rg. I. Plan.
MER MEDJTERRANEE
A, rocherecaI(iîrea;B, Aoidis et brtche calcaire sur la tnd)yte;C,lTachTleiu)n recouvert;
D, brèche i gros blocs.
a, Point culmiiuDt de U Tête de Chien, 5i9°> ; 1>, Pointe de UaU; c, Cip d'Ail.
Fig. 2. CoîipB alUmt délai
Téie de Chien.
e Chien au Cap d'Ail.
Cap d'AU.
A, rochers calcaires ; B, éboulis
' Les ébontis dont je viens de parler sont agglutinés, k leur sarface,
par nn ciment calcaire, roogeâlre, en une de ces brèches si commones
dans ce pays. Le irachyle ne parait pas les avoir modifiés ; tonlefois
î'ai recueilli, dans des travaux récents, des fragments de brèches cal-
(87S.
DB KOSBMOinr. *-^ VOLCAN DU CAP D*AIL.
S9
caires percées de cavités, dont les parois sont coaverles de cristaux
rhomboédriqoes, irrégoliers, grenas, opaqaes.
Sar beaacoop de points on aperçoit aussi une sorte de tuf marno-
terreox, jaane, qai, dans la partie oaest, plonge vers le sud et
alterne avec des lits de trachyte décomposé (fig. 3).
Fig. 3. Ccyupe prise vers la pointe de Mala.
S.
Niveau de la mer.
A, brèches calcaires et tafe ; B, lite de trâchytc décomposé.
Les fragments de calcaire qui constituent la brèche sont très-petits
à l*onest, très-gros à l'est ; j'en ai remarqué, sous la Tète de Chien,
qui cubent plus de iOO ipètres ; ces gros blocs forment une traînée
qui part du pied de Tescarpement pour aboutir à côté du cap d'Ail (fig 1).
Le trachyte de la Tète de Chien, comme celui de Biot et de Ville*
neuve, est gris- jaunâtre ; il a un aspect sableux, grenu, qui résulte
d'une cristallisation imparfaite. Il renferme dans sa masse de nom-
breux blocs d'un trachyte plus compacte, plus foncé et rempli de
cristaux d'amphibole.
Au cap d'Ail, la roche est plus dure, presque violette ; les blocs
qu'elle contient sont plus gros et plus nombreux : quelques-uns rap-
pellent la lave par leur porosité ; l'un d'eux m'a présenté des traces
de surfaces dessinant un prisme.
La mer ronge le cap sur tout son pourtour, et forme, sur la place
que conquièrent ses vagues, une terrasse qui m*a semblé s'augmenter
assez rapidement. Dans un des endroits que la mer ronge le plus,
j'ai trouvé un filon, perpendiculaire à la stratification, d'argile vol-
canique toute imprégnée de quartz opale passant souvent à la résinite
et à rhyalite.
On serait tenté de voir un cratère dans le cirque à grand rayon
SO DE ROSBMONT. — VOLCAN DU CAP d'aIL. i DOV.
que dessine le massif calcaire de la Tête de Chien. La paroi de ce
massif est verticale, et les couches se relèvent en boorrelet vers
Fescarpement en quelques endroits. Hais un examen attentif de celte
localité et des gisements trachytiques de Tarrondissement de Grasse
fait bien vite abandonner cette idée.
A Biot et à Villeneuve, il n'y a point de traces de cratère, et on
n'aperçoit aucun dérangement dans les strates. A Amibes, le trachyte
est sorti par une fente dans la roche jurassique, fente dirigée est
ouest. De même, au cap d^Ail, c'est par la grande faille dont j'ai
parlé plus haut, que le trachyte est arrivé au jour. Rencontrant au
nord une paroi de rochers, il s'est épanché vers le sud ei a formé
les strates que je viens de signaler. Son passage sons les calcaires
de la Tête de Chien a déterminé une altération de ces couches qui,
petit à petit, a amené la chute des éboulis dont le sol est jonché.
La faille dont j'ai parlé commeoce à Aotibes, dans le voisinage des
terrains cristallios de l'Esterel, disparaît sous la mer devant l'embou-
chure du Yar, et se remontre à Nice. Je ne l'ai pas suivie au-delà de
Menton. Sur tout ce parcours, qui a de 45 à 50 kilomètres, le tra-
chyte semble n'avoir eu pour effet que de relever de 30 à 40 mètres
la côte de Monaco à Yillefranche et les couches de la Garoupe qui
supportent le phare d'Antibes, et d'élargir Touverture de la faille an
cap d'Ail.
La date récente du soulèvement de la côte de Monaco est démontrée
par l'existence de falons de coquilles vivantes à Monaco sous la gare,
à Bèaulieu au fond de la baie, et sur la plage de Mala à côté des
trachytes, et par les terrasses rongées par les vagues qui entourent
les caps Ferret et Boron.
. A la baie de Mala, le trachyte sableux contient de petits galets de
porphyre, de granité et de quartzite, dont les surfaces sont parfai-
tement polies, les angles arrondis et la structure intérieure plus on
moins altérée ; le granité tombe en poussière, le porphyre est rubéfié,
et le quartzite changé en quartz presque hyalin. Des galets de ces
mêines roches^ non modifiées se rencontrent, à 48 kilomètres à l'ouest,
dans les alluvions du Yar, qui tes enlève aux sommets des Alpes.
Le trachyte n aurait-t-il pas arraché ceux qu'il contient aux parois de la
cheminée par laquelle il s'est épanché? Cela indiquerait la présence
sous Nke et Monaco de couches qui s^élèvent dans les Alpes à i
on 3000 mètres.
t&ra* teUT. — ERBEDR DB U\ MAGMAM. Sf
ËXPLlCànOlt îftHfE EftAEtR SIGNALÉE PAR M. HÉBERt I^AlfS
LA NOTE DE H. HAGNAN SUR l'ÉTAGE ALBIEN
DES PYRÉNÉES FRANÇAISES,
par M. TH. J^RAT.
On ttowt les ligoes soivanles dans les obserrafions de H. Hébert
rehnHtes an résomé présenté par H. Màgnan de son travail sor les
Ryréééeft («w«., «• série, t. XXIX, p. 63) :
€ Je puis à mon tenir reprocher à notre jeune confrère die
montrer trop fréquemment cette fâcheuse tendance à négliger les
pretwes et à se contenter d^ affirmations. On trouve au bas du
tableau qui accompagne son mémoire de 1868, cette phrase :
c Ce qui m'autorise k dire, à l'exemple de M. Piciet, le savant paléon-
tologiMe de Genève, qne le néocomien du Midi a pa se déposer en
même temps que le corallien, le kimméridgien et le portlandien dû
Nord. » Citation que M. Magnan a soin de déclarer extraite de
la brochure intitulée : Nouveaux documents sur la limite de la période
jurassique et de la période crétacée. En vain j'ai cherché dans cet opuscule
des traces de la citation précédente, je n'ai rien pu trouver qni
puisse tant soit peu se rapprocher (Tune semblable opinion. >
M. Hébert a raison de dire que cette citation n*est pas extraite
de l'ouvrage précité de H. Piciet, car M. Magnan a tout simplement
confondu deux noms d'auteurs : celui du savant paléontologiste de
Genève et le mien.
J'avais remis, il y a un ou deux ans, à M. Magnan ma notice
imituiée : Nullité du système de soulèvement de la Cote étOr
(Société des sciences industrielles de Lyon, 4 867), dans laquelle se
trouvent les lignes suivantes :
c Dès lors, tandis que dans un cas le géologue est autofhé et
chercher comment les étages se séparent, dans Vauire la raison le
conduit à étudier comment ils se lient. Ici il y aura des limites^
exactes, là, au contraire, on découvrira des étages transitoires et
des couches complémentaires ou équivalentes, et finalement, en se
plaçant à ce point de vue élargi, et pour ceux qui fie se contentent
pas aussi facilement, la partie inférieure du néocomien du Midi
de certains auteurs aurait bien pu se déposer en même temps que
ks étages coraUien, kimméridgien et portlandien du Nord. »
Or, la vérité, quoique encore contestée par quelques personiietp
commence à se faire jour, puisque nous avons démontré que leB
couche» à Terebratula janitor appartiennent incontestaMemieiit ir
l'étage kinméridgieB, proposition d'ailleurs <^ptée par ^ôsiediV
gMog/oM, e* particulier j^ li; Pictèt,
8S iBRÀT. — « EBREDR 01 M. UkGXUM. 4 OOT.
Oa voit donc qoe le reproche adressé à H. Ifagnan, auquel la
géologie da Midi doit de si beaux, travaox, est moins grave qo'on
pourrait le supposer.
Ce n*est d'ailleurs pas la première fois qae H. Magnan a commis
des erreurs de ce genre; nous avons déjà ea l'occasion d*en
redresser à propos du calcul des dénudatioos qui se sont opérées à
de grandes altitudes» calcul qu'il attribuait à M. Lory, tandis qa'il
fait le sujet d'une de mes notes publiées dans le Bulletin de la
Société.
Le travail de M. Magnan sur l'étage albien est un travail d'one
grande importance. Cet étage que l'on croyait réduit dans le Nord
au gault inférieur, et qui y est représenté, d'après mes travaux
sur les sables ferrugineux, la gaize et le gault supérieur, par une
épaisseur de trois à quatre cents mètres, apparaît dans le Midi avec
une épaisseur non moins grande.
Il est possible, et c'est là aussi mon opinion, que M. Magnan ait
pris certaines récurrences comme un effet régulier de la sédimen-
tation, au lieu de les attribuer à des failles; mais sou mémoire
prouve que le corps de Tétage albien est fort bien constitué autour
des Pyrénées.
Je viens de visiter le gault de St-Paul-Trois-Châteaux, dans la
Drôme. Là aussi Tétage albien a une très-forte épaisseur. Tandis que
les géologues du Nord limitaient Tétage albien au gault inférieur le
plus fossilifère, les géologues du Midi le limitent au gault le plus
supérieur, le seul offrant beaucoup de fossiles.
Or, l'étude de l'étage albien de St-Paul-Trois-Châteaux me montre
que la couche du gault reconnue jusqu'à ce jour est la couche
la plus supérieure de l'étage albien, c* est-à-dire la couche à
Ammonites inflatus que j'ai fait connaître aux environs de Cosne.
Tous les fossiles du gault supérieur de Cosne se retrouvent dans
cette couche remarquable, et, chose étonnante, les détails litholo-
giqoes les plus mesquins en apparence s'y reconnaissent. Mais au-
dessous de cette couche, qui est aujourd'hui exploitée dans la Dréme
comme dans la Nièvre, se trouve un vaste système de sables ferru-
gineux, qui occupe la base de la colline de Clausayes, et qui, par
sa position slratigraphique, doit correspondre aux sables ferru-
gineux de la Nièvre et à la gaize du Nord. Au-dessous de ces sables
se trouvent des argiles bleues qui représentent le gault inférieur.
Malheureusement ces argiles bleues, si fossilifères ailleurs, ne pré-
;.ientent au nord de Clansayes que le Belemnites minimus, et se
[lient intimement à d'autres argiles qui représentent l'étage aptien.
M y a donc là une difficulté de séparation assez embarrassante à
4872. ânuT. -— jurassique du mas-db-l*air. 33
élucider. Noos reviendrons d'ailleurs sur ces couches intéressantes
et avec plus de détails dans une autre notice.
irUDE DE l'îlot jurassique du HAS-DE-L'AIR près YILLEFORTy
par M. th; ébrat.
On sait que la présence de la grande oolithe dans le Midi de la
France a souvent été révoquée en doute. A Crussol particulièrement
on a longtemps supposé que l'oxfordien reposait directement sur le
lias. J'ai montré dans mon travail sur la présence de la grande
oolithe à Crussol (Baillière, 4863), et dans ma note sur la strati-
graphie des terrains jurassiques du département de VArdèche
{BuU.t 2* série, t. XXI, p. 363), que le système oolithique inférieur
(bajocien et bathonien) y était représenté. J'ai en outre appelé l'atten-
tion des géologues sur un niveau k fucoîdes^ situé au-dessus de
couches pouvant être assimilées au ciret des environs de Lyon.
Ces observations ont été postérieurement corroborées par les
travaux de plusieurs géologues, et tout dernièrement par M. Du-
mortier» dans sa note sur Y Ammonites viator, dont j'avais prévu la
véritable place en disant [Bull., 2' série, t. XXI, p. 373) : • Comme
on le sait, TAmmoniies Ebrayanus, de Ferry, a les plus grands
rapports avec l'k, viator, qu^ M. d'Orbigny décrit comme pro-
venant de l'oxfordien de Chaudon, Mais ne serait-dl pas possible
que ces deux espèces dv^ssent être considérées comme identiques en
plaçant les couches de Chaudon sur l'horizon du ciret f »
Ayant eu l'occasion de visiter les terrains anciens du département
de la Lozère, j'ai voulu me rendre compte par moi-même de la
composition et de l'âge des petits Ilots jurassiques qui paraissent
couronner quelques sommités des environs de Yillefort.
On sait que la carte de M. Elie de Beaumont signale ces témoins,
qui sont alignés suivant une ligne reliant Mende à Barjac, dirigée
0. 20"*. N. La carte de M. Dalmas ne mentionne pas de calcaire au
Has-de-l'Air dont nous allons nous occuper, tandis que M. Jaubert
en donne une description très-détailiéc et en général fort exacte,
dans le Bulletin (t. XXVI). Cependant, comme sur certains points
nous différons d'opinion, et comme l'étude de ces tlots présente un
haut intérêt au point dé vue de la géologie générale et de l'ex-
tension des anciennes mers, je crois qu'il n'est pas inutile d'y
revenir. D'un autre cété, H. Hébert (1) donne une coupe très-
(1) BuU., 8« séné, t. XVI, p. 007.
détaillée da Has^de-rAir, dans laqoelle on toit figarer à ït pkm
da bajocien à charveyrons du calcaire iofràliasiqne, et à la place
da bathonien du calcaire dolomitiqae à spongiaires. Il était donc
intéressant de jrevoir ce témoin important, si di^FeTseneii kileF-
prêté par des géologues qoi ont la réputation de voir les choses de
près.
Arrivé 43ar le col du Mas-de-l'Air, à cinq kilomètres de Yillefort
à vol d'oiseau, on découvre à droite et à gauche des grès blancs,
mais après avoir cheminé un peu» soit à Test le long de la route,
soit à l'ouestf on ne tarde pas à voir que ces grès sont surmontés
de calcaires. Le long de la route ils ont été exploités. A la base,
les carrières ont mis à découvert des bancs d'un calcaire roussfttre,
contenant de nombreux silex entièrement semblables aux char*
veyrons du Mont d*Or; ce sont ces bancs qui ont fourni les galets
jurassiques que la Société géologique a pu recueillir à THerm, et qui
probablement forment les derniers vestiges de couches bajociennes
démantelées par les dénudations. Les fossiles ne sont pas très-
abondants; certains bancs sont pétris d'encrines et permettent de
recueillir des fossiles caractérisant l'étage bajocien. Nous citerons :
Terebratula perovalis, Cidaris Courtaudina, déjà signalés par
M. Jaobert.
Au-dessus de ces calcaires se remarquent quelques strates de cal*
Caire ferrugineux, constituant un véritable minerai de fer, qui occupe
rhorizon de Toolithe de Bayeux, du cordon ferrugineux que j'ai
signalé à Crussol, et de la couche à ooUthes ferrugineuses de
Lucenay dont j*ai donné la description dans ma note sur le Hont
d*Or. Au-dessus de celte couche ferrugineuse viennent quelques
bancs de calcaires plus marneux, qui m'ont permis de ramasser
quelques fragments d'Ammonites Parkinsoni et d'A. Humphriesia-
niis. Ils correspondent certainement au ciret de Lyon.
Ce système est couronné par une couche très-remarquable, d'une
grande richesse paléontologique, car en moins d^une heure j'ai pu
y recueillir : Amm4)nites arbustigerus, A. Backeriœ, A. Unguiferus,
A. Martinsii, Colly rites analis.
Tous ces fossiles sont disséminés dans une roche marneuse oriblée
de fucoîdes.
L'ensemble des couches vient buter contre les schistes anciens,
par suite d'une faille, conformément au diagramme suivant :
.^
1879.
faRÂT. — nmASSIQUB DU MAS-DE-L'AtR.
8»
i, ScUstes anciens ; 2, Grès; 3, Etage bsjocleo; i, Etage bathonien. F, FaiDe.
La présenee de VA. arbustigerus très-abondaot et celle de VA.
Backeriœ dods autorisent à raoger la couche n® 4 à la base de
Tétage bathonieo» sur rhorizoo de la couche à A. arbustigerus de la
tranchée de TÂiguilloQ près Nevers.
Nous admettons que les calcaires sont séparés des schistes par ane
faille ; cette séparation peut se suivre sur toute la longuear de
TafSearement calcaire; elle se fait en ligne droite.
Les couches sont redressées contre la faille (c'est là un phéno-
mène qui se reproduit dans toutes les ruptures). Le long de la route
elles paraissent presque horizontales. La direction de cette faille est
sensiblement la même que celle de Tensemble des Ilots. Nous ne
sommes donc niiUement d'accord avec H. Hébert qui a pris des
eharveyrons pour des spongiaires, et nous différons légèrement
d'opinion avec M. Jaubert sur les points suivants :
4* La talaise indiquée par H. Xaubert serait, suivant nous, la
lèvre ancienne d'une faille qui a protégé le calcaire contre l'action
des eaux diluviennes. Cette dernière prolongée de quelques heures
n'aurait laissé sur place que des débris comme à l'Herm, de quel-
ques jours elle aurait enlevé l'ensemble des. Ilots.
V Les couches les plus supérieures dairent être .KaQgées i^ila base
de l'étage bathonien.
3* La SQcceasion des couches du Mas^-de^I'Air n^iudi^e jas une
formation côtière ; elle offre les caractères que nout avoM u^
3S siAHCB. 18 nov.
gnalés dans la Nièvre, le Cher, le Maçonnais, etc., savoir : à la
base, des calcaires ferragineux, pélris d'entroqaes, indiquant des
mers profondes animées de faibles courants (calcaire à entroqnes da
Centre et de TEst de la France), puis des dépAts ferrugineux, déno-
tant des éruptions métallifères (oolithe de Bayeux, dé Nevers, de
Lucenay), ensuite des dépAts de calcaires à grains fins, peu fossi-
lifères» indiquant des mers profondes (ciret, terre à foulon), enfin
une couche pétrie de fossiles, située à la limite des étages bathonien
et bajocien, avec prédominance paléontologique tantAt bathonienne»
tantAt bajocienne, suivant les localités, indiquant partout une pro-
fondeur médiocre, attestée d'ailleurs par les fucoîdes qui vivent à
des profondeurs maxima de 400 brasses. Cette persistance dans la
composition des dépAts n'indique pas un rétrécissement probable dans
rétendue des mers jurassiques. Il serait téméraire d*en arrêter les
limites, comme imprudent d'affirmer qu'elles ont couvert toutes les
montagnes de la Lozère.
M. HéBBRT fait observer que les fossiles qu'il a recueillis aux Balmelles
avaient été déterminée par plusieurs paléontologistes comme étant infràlia-
siques {Terebratula gregarea, par M. Deslongchamps ; Pecten Thiollierei,
par M. Dumortier). Il ajoute qu'en présentant à la Société la note de
M. Dieulafait sur Vlnfràrlias dans le Midi de la France à Vcruest du
Rhône, il se déclarait prêt à accepter la preuve annoncée par M. Dieula-
fait, que le lambeau des Bal^neiles appartient à Toolithe inférieure {BulL^
2« série, t. xxvi, p. 450).
Séance du i8 novembre 1872.
PRÉSIDENCE DE M. ED. HÉBERT,
puis de M. le Marquis de Roys, Vice-Président.
M. Bioche, Secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la
dernière séance, dont la rédaction est adoptée.
Par suite des présentations faites dans la dernière séance,
le Président proclame membres de la Société :
MM. Tabbé Ducrost, rue Martin, 4, à Lyon (Rhône)^ présenté
par MM. Ern. Chantre et Ch. Vélain ;
Lambert (Jules), à Sens (Yonne), présenté par MM. G. Cotteau
et Edm. Pellat ;
na§.
tîM^^om 489»^.
87
Ret-Lescurb, Vice-Président du Comice agricole/ à dfiontaiiban
(TëHi^t^Garonne), prâ^nté par MM. Baulin et P. Gervais ;
. TdtfACON, Ingéfliêtrir, à Paulhaguet {Haute-Loire), présenté par
MM. Alf. CaiUaut et Benoit.
Ji. Jaquiné, Inspecter général honoraire des Ponbs et Ghtufi-
sées, place Carrière, iO, à Nancy (Meur^e-et-Mot^elle)^ anéiién
méiSbre, est, sur sa demande, «dâiis àiaire de nouveau partie
de fai Société.
lie 'Président aîiiiOÉiee ensuite trbîè présentalioisi
Le Trésorier présâite les comptés àkï'èïéttîce'iÉl^t^^^
Si octobre 1873), et le, projet de budget pour l!exerdce i'p^
1873, tel du'îl a [été arrête par le Conseil dans sa seimçe dk>il
novembre courante
• ••••• •
BUDGET POUR l'année 1872!t73. .
(Du i« fuyoembre 4872 cm Si octobre lS73i).
BBCKTTBS.
1
{Vi^iiitd< ^
licaptioiis et]
ootisaliois . . .
NATOREi DES MCimS.
RBCBTTE8
pour 1872
§ S. rrodtitèeâ^
pnUkatioDl;.
9
§3. Recettes di-
tenes....^;
U
liÊÉk
à è«i
Droits d*tntré6 et de 4ipldme. •
Getisatidlis de Faaate courante.
— arriérées
— antictpéei «.,«%,;;!
— àfie.^ .^...
Vente du BuUetin et de la (âNè
— des Mémoires .»«w
^- de rHistoire des^iroftÎB
dé la géologie»
Recettes extraoïdioaûesNlitiv»
auBuDetin ••••..
Allocation ministériàle .'.•.»».
Souscripâôn tiinistérielle aux
Mémoires.. *.•«»•*« *...«*
Revenus
Lorer, chàuiEige et^airage de
n Société météorotogique. . .
Recettes imprévues c • arriéré de
la vente, de la seuscriptio»,
etc. ^ww •
Totaux,
iêSOO i
..500
7000
8000
\5Ù
900
lioo
^660
100
. »
iOOO
600
S8M)
»
»
»
t
900 »
MM
MGBtieii
iSTectuées
in 1872
•prévues
p^iftii-
810 10
'5703 10
mn 20
273 >
310 »
2203 10
788 60
212^0
« . - ■ *
60 »
7(0 i
600 »
2863 88
48|b8 15
^TMi 63
500
8000 -,
2000 û
.m) ^.i
600 >i
1300 ».
600 »
>
kà
mi »j
600 r
2880 p
700
480
mm^
4
twlb »'
M
BDDGBT POUR 487S-73.
18 noT.
En résumé :
RICITTBS
PRIEVUES
POUR 1872.
fr.
S 1. Produit des cotisations 11550
S 2. -^ des publica-
tions... 3500
S 3. Recettes diverses 3750
Totaux 18800
vtwctvias
PBiTUBS
m 1872,
POU* 1872-73.
fr. c.
«r.
15238 40
11400
4604 20
3750
7672 03
4060
27514 63
18210
Aux recettes de Texercice 1872, qui sont de 27514 63
il fitut ajouter celles provenant de Tarriërë à l'actif :
1* 4* trimestre de l'allocation ministérielle pour
1871 260
2* Souscription ministérielle aux Mémoires pour
1871 600
3* Loyer et éclairage de la Société météorologique
pour 1871 536
1386
Total des recettes pendant Texercice 1872 28900 63
DtfPBNSRS.
1386 »
DÉSIGNATION
des
CHAPITRES.
8
s
1
2
3
§ 1. Personnel. .{Siif
§2.Fraisdelo-r ^
gement j ^
{3. Maiérid.../ g
i"
12
NATURE DES DÉPENSES
Agent
I Gages
1 Gratificatioa
.
§5. Dépenses Ji3
diverses SU
15
16
Garçon < Gratifiration excep-
J Uonnelle pour 1870
f et 1871
Pension de Prosper
Loyer, contributions, assu-
rances
Cbaui&ge et éclairage
Mobilier
Bibliothèque; port des bro-
chures
Bulletin, papier, impression,
planches, etc
Bulletin, port
Mémoires , impression, pa-
pier et planches
Frais de bureau, de circu-
laires, etc
Ports de lettres
Intérêts des emprunts
Placement de cotisations à vie
Dépenses imprévues
DÉPENSES
prévues
pour 1872
900 »
100 »
Totaux.
200
200
7000
700
1000
550
350
275
»
16i75
3900 »
700 ^
100 »
500 »
DÉPENSES
effectuées
en 1872
750
75
200 »
150 »
3826 40
462 85
179 95
506 95
3126 50
900 46
916 66
704 50
288 53
109 25
288 60
1619 »
14104 65
DÉPENSES
prévues
p' 1872-78
1000 »
100 »
200
3850
300
300
500
8000
850
2500
700
300
600
>
19200
■
4879.
BCDOBT POUR 187S-73.
39
En résumé :
S i* Personnel.....
S 2. Frais de logement. • • •
83. Matériel....*...'.....
I 4. Publications •.••••••
S 8. Dépenses diverses. • . .
DiPBNSBS
DiPBHSBS
oiss»9MS
PRiVUBS
bffbctdAhs
PBivois
ouR 1872.
«N 1872.
POUR 1872-73.
tt.
fr. c.
fr.
1400
1178 i
■ 1300
4600
4289 28
4180
600
686 90
800
8700
4943 62
11350
1175
3009 88
1600
Totaux 16475
14104 68
19200
Aux dépenses effectuées sur l'exercice 1872, qui sont de. • • 14104 65
il faut ajouter celles qui ont eu pour objet de solder Tarriéré
au passif :
1* Emprunts à MM. Bioche, Gervais, Danglure, Gaudry. •• 5000 >
2* Deux termes dus à M. Bersoi^. . . • . • • . • 1750 >
3* Remboursement à M. Terquem, sur les frais dUmpression
de son Mémoire 1000 >
4* Solde à MM. Blot et Becquet de Timpression du tome
XXVUI 4787 30
ToTÀLGtfNÉRAL ;•*• 2664195
La recette du 1^ janvier au 31 octobre 1872 étant de
L'encaisse au l«r janvier 1872, de
Total
La dépense du l«r janvier au 31 octobre 1872 étant de ... .
n restait en caisse au l«r novembre 1872 .••• •••
La recette prévue pour Texercice 1872-73 étant de
L'encaisse au !•' novembre 1872^ de
Total
La dépense prévue pour Texercice 1872-73 étant de • . • • • •
Il y a un excédant à Tactif de ....•..•
Arriéré au passif, dû sur un Mémoire de M. Magnan
Il restera de disponible au 1^^ novembre 1873, environ.. . .
2890063
1441 97
30342 60
26641 98
8700 68
19210 f
3700 68
22910 68
19200 >
3710 68
355 »
3388 68
lO MBUQT. — GEDCTÏrkBiî. K. SfU BÂfllÉft tERT. PÂRISIBIf. 48 ÎH>V.
Au l*' novembre 1872» rencaisse était ainsi réparti :
i* thi bon du Tir^r de 1000 fr., échéaiit au 4 janvier 1873 1000 »
^ Jltandats à toucher à diverses caisses 137 25
3^ î)etix diandats dti ministère, iibn encore présentés au
Tr&or. ;; 1100 »
1^ A la Société de Dét>ftts et Comptes courants; . •;;;;..• . $76 50
o^ lÈn espèces.. • • • • • ; • ••....'.'......•..;•• 686 90
. ToTÀL..v.bi. ..*... .....•••* 3700 65
Vfépfïis la présentation dn budget, te conseil a autorisé Taoepiisition de
~60 fr. ée rentes sur cet encaisse.
1$ Trésorier^
Ed. Jx^ntiTTÀi.
lie itrojet dé Budget jpofir 1872^1878 est adopté, «t les «biî^tes
de ïïïl^ sont renvoyés à l^examén de là Commission de èo^ta-
biUté.
• . . . ,
Le Président énnohce que le Conseil b décidé (fatj sur le erédit
^âe'^ÔÔO fr. aliéné pour l'impression du Bulletin, une soMtifé de
"^ieufp ffUlle fir. serait spéciidement affectée à Texécution, aux frais
lie hi Société/ àe bois et de planchés de coupes, cartes etfossilesi
— Mais il ne pourra être accordé que qiuitre planches au plus
pour l'année par auteur.
Mi Meugy. donne lecture de la note suivante :
0
ifrR U CEINTURE NORD*IST DU BASSIN TERTIAIRE PARISIEN,
par M. MEUGT.
le me propose dans cette note de dire quelques mots sur les faits
ijuè fai été' à même . d'observer le long de la ceinture du Bassin ter-
tiaire parisien, dans la trateirsée du département de la Marne.
On a déjà beaucoup écrit et discuté sur le gisement des roches qui
forment la base du terrain tertiaire dans cette partie de la France.
Cependant les nouvelles remarques que j'ai à présenter aujourd'hui à
la Société géologique ne seront peut-être pas inutiles, et contribueront,
]é TespèrC) à jeter on nouveau jour sur les premiers dépôts qui ont
succédé à la craie blanche.
Le classement des couches qui affleurent sur les bords du bassin
tertiaire est toujours assez difficile, parce qu'il faut tenir compte de la
1871. Hiusf. f!^ GHomms n. n. ra Hâmi timr* BAUiPPf M
configuration * souvent très*accidentée, d« TancienDe côte crayeuse qpî
en forme les limites» de ses inégalités, des inclinaisons plus oo moinv
rapite de sa surface. Et en effet, ces diverses circonstances ont ipflqé
nécessairement, non seoleroent sur le plus on moins d'étendue et d$
n^hrité des premiers dépôts qui ont nivelé le fond de la cuvelM
crayeuse et sur les altitudes qu'ils ont succes^vement atteinteiEf» mail
encore, sur la nature même de ces dépôts.
Ponr fixer les idées, examinons ce qui se pa«s^ ao^ enviromt 4o
Reims» le long de la vallée de la Yesle. De Beaumont-wi^Veilta
à Champigny, sur un parcours de cinq lieues, et a))straction faite du
monticule de Berru dont je dirai un mot tout i^ Theure, on «e voit le
terrain tertiaire que sur la rive gauche , formant ce qq*oa appelle U
Montagne de Reims. La craie, souvent recouverte par des alluvioui
assez poissantes, occupe toute la plaine au pied de )a côte, et kn
diverses couches tertiaires, superposées Tune à Tautre, sont trancbéieii
dans leur épaisseur sur le flanc du coteau, sans qu*on puisse reeon-
maître jusqu^ob elles s'étendaient au nord. La limite du bassin paawt
sans doute quelque part entre Beims et Rilly ; mais cette limite a
disparu par suite des déaudations profondes qtie le sol a éproiivées^
TMlefoii il ne faudrait pas croire que le point culçai^a^t de Tarét^
cntyeuse dominant de ce côté les eaqx tertiaires suivit ai| centre de U
vallée nne directioii parallèle à celle de la rivière de Vesle. Le mont
de Berru est là, sur la rive droite, pour le démontrer. %n effet, led
couches sableuses , adossées à la craie, dont rafflevremeiat se vqiit à
rentrée même du village de Berru, à plus de 200 mètres d'altitqd^.
paraissent généralement affiecter une inclinaison sensible do fi(. S{. H.
an S. S. O., ce qui permet de supposer, avec quelque vraisemblance»
çne ces couches se reliaient, dans Torigine , avec celles 4e la moMn
tagoe de Beims, aux environs de Rilly ou de Lades. Dans cette by-t
potbèse, Berru se serait trouvé au foad d'^^ golfe étroit, allongé i^
pea près du sud au nord, et bordé k rouest, entre Berru, Billy et
Cbampigny, par ifne protubérance <>Eaye«se ayant grossièrement la
forme d*un^ demircercle dont Reims occupait le çentret.
Is^ fond de la cuvette crayeqse présentait dans cette région iiMi
pente notable de Test à Touest. En effet, plaçons-nous à CbIJpiui-;
snr^ Yesle, à la cote 98. Qu*y remarquons-nous f Dans la traiicbée
4i| chemin qui conduit du moulin de Compensé, an village, on voit
ua sable ar^ux, jaQue-verdâtre, très-efTervesiPent, avec des coloré-,
tioiis de grès calcaire sous forme de nœuds pu de bancs plus w
ipioiiis continus, {.a présence du carbonate de chaux dans les sablea
tertiaires est qn fait assex rare pour qu'on en tienne compte.
nie ii!efi cop|a|é9 pndmûjrein«8t que 49M ks iio^çim tmfc à ftît
iO nosT. — CEnntiti h. r. bu bAirm tekt. mushk. 1 8 Ittnr.
An l** novembra 1872, l'encaisse éuit ainsi reparti :
i* Dta bon du Tïâsbr de 1000 fr., échdadt au 4 janvier 1873 1000 >
S* itandats à loucher i diverses «ùsses 137 25
3* Deux mandais du ministère, nùn encore présentés au
Trésor ;. llOO »
9* A U Société de DépAls et Comptes courants. ;:;;;;.... 776 50
8* En espèces ..........i...iii 686 )M)
Total. .^..: ...» 3700 68
Dstntb la présentation dn budget, le conseil a autorisé l'acquisition de
Wfr. d« notes bot wi «eusse.
U 'MtoHer,
Éd. JAmmTTii.
iëtrojat d6 budget p&ôt i87^-1iB73 est adk)pté, et lesébd^les
de 1a7S sont renvoyés à l'examen de h GonnnissiOft d« teibpta-
biUté.
Le Préddeut ânaonee que le Conseil b décidé <im, sar lé erédit
âe-$ÔÔO fr. alIeHé pour l'impreesion du Bulletin, une soÉUmtfe
-4eKB ^Ik fr. serait spécijdement affectée i l'exécution, aux frais
ée la Société, as bois et de planchés de coupes, cartes et fossilesl
— Hais il ne pourra être accordé que quatre planches ou phu
pool l'année par auteur.
Hi Vengy. donne lecture de la note suivante :
flânt u CEINTORE HOBD-EST DU BASSIN TERTIAIRE PARISIEH,
. . par M. HBUGT.
je me propose dans cette noie de dire quelques mota
i^ne j'ai été- i même .d'observer le long de la ceinture du
tiaire parisien, dans la tratersée du département de la Hanie<
On a déjb beaucoup écrit et discute sur le gisemeat des roçbei.
forment la base da terrain tertiaire dans celle partie ' ' "
Cependant les nouvelles remarques que j'ai à présenter
la Société géologique ne seront peut-être pas '
je l'espère, à jeter on nouveau jour
succédé h la craie blanche.
Le classement des couches qui affleui
tertiaire est toujours asses difficile, pai
4
49 HBOOT. — GBOrrURB R. B. BO BASSDI TBT. PARISIBI. 18 DOT.
ioférienres, comme celles qui constitneDt le iandénieo inférieor de la
Belgique et da département da Nord. Ce même sable argikui se
retrouve avec les mêmes caractères à un niveau de beaucoup supé-
rieur à celui du chemin dont je viens de parler, sur le sommet d*une
petite éminence voisine d'une grande carrière de craie ouverte k on
demi-kilomètre du moulin de Compensé. Il y a ici évidemment une
inclinaison notable de la surface crayeuse de l'est k Touest. Mais ce
n'est là peut-être qu'un fait local. À ce sable argileux, jaune*ver-
ditre, succède un antre sable, gris on gris-jaunâtre, à grains fins,
avec qnelqoes cordons coqnilliers où abondent les turritelles, lequel
forme la base de la petite colline entaillée à pic près des premières
maisons du village de Chftlons-sur-Vesle. Ce sable gris est recouvert
par un sable blanc ou plutôt gris-blanc, avec grès tuberculeux, pois
par un sable gris-cendré, et enfin par des sables gris, glauconieux,
avec des couches massives de grès qui couronnent le monticule. Cette
même formation sableuse se poursuit jusqu*en haut do village de
Ghenay, à une cinquaDtaincde mètres d'altitude au-dessus de Chàlons.
On rencontre là, dans le chemin qui aboutit à l'extrémité ouest do
village de Cheoay, une glaise grise, avec de nombreux nodules
calcaires, qui représente, je crois, la marne d*eau douce superposée
aux sables blancs de Rilly. En effet, ces sables blancs sont exploités
par galeries souterraines entre Chenay et Trigny, par H°^' Ârnoult de
Reims, et on nommé Froment, de Chenay, vient eocore de commen-
cer une exploitation à ciel ouvert dans les mêmes sables, au milieu
d'un bois situé à l'extrémité ouest de la commune de Chenay et à un
kilomètre et demi environ du village de Trigny. J'ai pu m'assurer
qo*eo ce point ce sont bien les mêmes sables blancs que ceux de
Rilly. Car ils ont exactement les mêmes caractères minéralogiques:
d'une pureté parfaite, d'un blanc de neige, recherchés pour les cristal-
leries, et de plus recouverts par une marne grise absolument comme
à Rilly. On trouve en dessous, des sables gris, comme à Chàlons-sur-
Vesle. Ainsi, notons cette première observation importante, à savoir,
la présence de sables d'un blanc mat à Chenay, d'une part, à la cote
de 450 à 460 mètres, et, d'autre part, à Rilly, à 480 ou 4 90 mètres
d'altitude.
Entre Chenay et Rilly, dans la commune des Mesneux, près de la
route de Reims à Ville-en-Tardenois, on exploite pour la verrerie de
Loivre. à la cote do 4 00 à 4 20 mètres, un sable Irès-fio, sans au-
cun mélange d'argile, de couleur gris-blanche, un peu glauconieux et
pans fossiles. Ce sable correspond-il à celui de Rilly? On ne le voit
pas recouvert par la marne grise qui est habituellement superposée à
ce dernier ; mais on retrouve des sables blancs analogues k peu de
4878. UBOGH. — (ZnfTURE N. E. DU BASSni TEET. PARlSIB!r« iS
dislance, près des villages de Jouy et* de Pargny, où les potiers da
pays font usage d'ane maroe calcaire qui les recouvre. D*après cela»
00 serait tenté de rapporter les sables des Hesnenx et de Jooy à la
forinalion de Rilly. Il n'y a qae lear niveaa qui ne paraîtrait pas
parfaitement s'accorder avec les deux jalons extrêmes de Rilly et de
Chenay. Mais cette anomalie peut n^élre qu'appareote el tenir unique-
ment à nue dépression locale plus prononcée de la surface crayeuse
en ce point.
D'après les cotes inscrites sur la Carte du Dépôt de la guerre aix
environs de Berru, lesquelles varient de 480 à 267, il ne serait pu
impossible que la même formation se trouvât en quelques points de la
colline. On observe tn effet dj|ns cette localité, à un niveau inférieur
aux liguites, des sables d*un gris blanc, qui rappellent ceux de Chi-
lons-sur-Vesle. Mais la marne d'eau douce n'est pas apparente, et en
l'absence de ce caractère, il n'est guère possible de se prononcer net-
tement. On peut supposer que cette marne ne s'étendait pas unifor-
mément sur toute la surface du sable blanc» et qu'elle ne s*est pas
déposée là où le sable formait des proéminences ou des bourrelets
prononcés. Mais un fait qui parait général dans toute la région que
je viens de parcourir, c'est que partout le système à lignitea se troove
immédiatement au-dessus des couches de Rilly. Un autre fait
digne de remarque, c'est que les sables argiteax , glauconifères el
calcaires, observés près de Cbâlons-sur-Vesle, ne paraissent pas se
rencontrer plus loin vers Test, ce qui s'expliquerait du reste par le
relèvement de la craie dans cette direction.
Ainsi, tandis qu'à Chenay les sables blancs, de même que lei
marnes d'eau douce qui les surmontent, sont superposés à des saUet
gris et à des sables jaune-verdàtres, argileux et calcaires, les mêmes
sables se trouvent ailleurs, combfie à Montchenot par exemple, en
contact même avec la craie. On les a exploités en divers points dans
cette localité, et en dernier lieu par un emprunt fait en 48i3 pour
la rectification de la grande roule de Reims à Epernay. C'est là
qu'on a rencontré des grès aplatis , avec empreintes de fossiles
marins, dont ont parlé MM. Prestwich et Hébert (Bull., V série,
t. X, 1852-t853). Au-dessus de la' couche sableuse s'étendent des
marnes d'eau douce, qui présentent un faciès particulier et sont en
quelque sorte composées, en grande partie du moins, de nodules
calcaires concrétioonés. Le sable n'est pas toujours blanc, il est
quelquefois veiné de jaune. Mais, ainsi que l'a fait observer M.
Hébert, cet effet ne s'est prftiuit que dans les points où la masse
sableuse n'était pas protégée par un recouvrement imperméable suf-
fisant. On remarque sur les marnes noduleuses, dans une des exca-
-iiW 48
dcgUise ncHrâtie
lies A iijyun^
m Kl^. ^ âne aiam: iiirlg pra^k b €nie,
et ablei jaioa»
Ci de Terzf , ks
à iaUnde de 200 m.
te ks reacwtreei eflet
a jana ttfsâûc ce qnî semUe
ÎRcSvieriltt qoe pré-
i^pra par soiie du
*Jk ^t V .-^ m: 7n»:»e. lai âtt reuuer à regarder la
Dt liii^ runmc n^ssi a a »» da terraia totiaire.
75IIB lUi îQL âe .-!tii!Bau& xaittaL à MoiMUer. en effel,
mJà^ Jtt'-^ai :îtri -tit:^*». ^ir 'liioma àsbomûi ie Bracheoz. oo,
smir ian«r jf JJipr? os^ pssiMiçie» bl 3bM^ nfpBfftes aa système
S. X. Uaiwak « fsarmii: nmmi! 3ou da» k lapport sar la
vj^d; 4WiU£irm ii fe^arxii icsKsiitt » liaft à i'AïadèBiîe des
« la iesMos <i fj^stentî a jiitiaitîa . m r!soia«'re aax entiroas de
ShK» ei ie iKcii-i «:.-. >:y^ -t >4,a>rri4a. za depùl de marne
H.aJvi^ rx-.i-. wriirfi-; hi rickr^ ie ILkâsu-wât , cl daas le
HiiaaaU i Hi:a i i. 4 M: 2:*^ ii r^cL-^ jrpi<iu ieaa douce» qae
r^ cMKièrf pni*acoï2-: xmibi . fiçi.iX'ia; «ks siUes et des
tViW apprectaiiou q« - si^ms «v ww iwife le basardait
i|«avt<c kftsitatioa. et q;£i 2 *-!.: :ï ik .v^ae^s^sce d aa classemeat
laeiact du sptèae de IL; y. «/; i^i; tee i^d^noee. Il o*est
ipièra possible dvlleors de "sycinriiSfr d« défaits aossi restreioU
Me eeux dooi il saçii. scrioct qtiM lU ioiil sepArês par des
jiilaacfs aussi oonsîderabies.
Cherckeas maiDteaaaK à suivre 1 honMB de Riilr en dehors des
limilci que loos tenons de cocsiderer.
J*ai observé des sables blancs, qoe je croîs êlre les mêmes que
OMX de Rîlly. près de la sialion de Braisne Jiçce de Reims à
Siissens). sur la rouie qui conduii à Monl-Xolre-Dime v^^isne). On
lu voit là iumédiatemenK andessous des ligniies. à la cote de 65 m.
iifiren.
Flls •« sud, des sables appartenant k la même formation ont été
48TI. MBOOT^ «-« GBunrcni m. s. bu bâssqi tert. PAsmaa. IQ
reeonnns à RoB»ery, à 7 kilomètres nord-ooest d'Epernay et à la cote
HO; à Reoil, où est ouverte une sablière sur le versaat qui borde
la rive droite de la Marne ; à Yaadières-sous-ChàtilloD ; entre OBoilly
et Port-à-Binson, sur la rive gauche de la même rivière, où ils sont
eiploités à ciel ouvert pour lès verreries de Ronchamps, et descendus
dans des wagons en tAle jusqu'à la grande route, à Taide d an petit
chemin de fer automoteur aérien. Le sable blanc a, en ce point,
6 mètres de puissance et se trouve recouvert par 2 m. 50 de marpe
gris-blaneh&tre, au-dessus de laquelle reposent 2 m. de glaise grisr
foncée, qui devient rougeâfre à la surface et qui marque le com-
mencement du terrain à lignites. On a trouvé un banc de grès» de
4 m. d'épaisseur, au milieu du sable, qui se trouve ici k la cote de
f S5 mètres. Enfin le même sable a été signalé depuis longtemps par
M. Hébert à Dormans, où on le voit au fond de la tranchée du
chemin de fer contiguë à la gare, en dessous des marnes grises qui
forment les talus. Le sable se trouve ici à 70 mètres environ d'alti-
tude, à peu près comme à Braisne ; mais il est sali par des infil-
trations ferrugineuses. A Try, près de Dormans, la marne qui recouvre
le sable a 7 mètres de puissance et est exploitée pour la fabrication
de la Ami hydraulique. Elle est surmontée par le terrain h lignites,
qei a ao moios 45 mètres d*épai»$euF, et à la base duquel se trouve
une couche de glaise gris-verd^tre. superposée directement h h
marne.
▲ÎDsi, de Rilly à Dormans, le niveau du sable blanc descend de
MO h 74 mètres, soit une différence de 490 mètres sur une distance
k vol d*oiseau de plus de 30 kilomètres ; ce qui donne ponr la coocbe
de sable une inclinaison générale de 4 millimètres par mètre an pins,
entre ces deux points.
Maintenant, que devient le sable blanc an sud des localités que je
viens de rappeler? Si nous nous transportons à Vertus^ nous d)ser-*
voBS dans cette localité des faits intéressants qui peuvent nous mettre
snr la trace de son prolongement dans cette direction.
Toute la cAie à Tonest de Vertus est recouverte par un tuf cal-^*
caire, qui a servi à la construction de tous les édifices des enyipons
et qni a été décrit par MM. Buvignier et Saavage, auteurs de U Cart$
géologique de la Marne, sous le titre de caiaiire jdsalitkiqw. {^
carriers du pays le désignent sous le nom de Pierre de Faloi$$.
C'est en effet un véritable tuf calcaire* subcristalliii» rempli de
coquilles rei^emblant aux espèces tertiaires les plus commupe^, t^Uos
que Turritella, Cardium, Pecten, etc., et dans lequel sont
otfverties de vaatieis carcièresi sqtfterr^ines, aujourd'hui abandonnées.
Ce tuf, quelque nom qn'on lui donne, doit-il être englobé danj |p
le
El #'jhMti« aMk§ fcrvBS «feofTW ^li
tt te iVltf 4fe r«rtef .
U cne Uascàf Jifem éaw b^éfRHiM
et le haacMi ^ Pk»», «xhmk J1ÎBi^|««e la
]faff«e; BÛ elle cil ntmnwne a pbiiiMt
g|3fn, jaiBâtre, arec ia çéê f^tlfwiHS
ingBCSis de flln H 4» crans mléi de 1er
ciaie, icpofieal des oMKàer alierBatkts de sUe thar
de grès cakaîres sass fussâks^ ^. elks ■iieR,
iMt-à-lut semblable à la Pierre de Faksse. Le grès, tiir fa,
coaBii des ourriers so» le •«■ de Pierre flait^ Oi es fât des
cbes de cave, avec les bases les p4ss épais^ ftt «al 9^^î^ à t*,M.
Mais le bal priadpal de J'eiploilatii esl la pêne dwe pair I
tiea des routes. Dans ase de œs petites eicafaiîaBS,j
MUeaural 2*,50 de Piene de Fale»e« sar la Piem phie
Tait ao fond. Ea rereaaal Ters Totas, oa leaMiale dass le liBas atisc
grès, el OB arrîre à aae graade briqaeterie à obié de lafsdle saal
oaiertes plusieors carrières dass aa calcaire magaésiea, gm blaac,
coaipacte, dor el très-feodillé. qui ae fonraîl qae des paies, de petites
pierres de taille et du oioelloD. Oa exploite ces cairiêres ea yatiqaaat
des cavj^es sur le froot de masse, de luaiêre à Ibraier aae série de
piliers qa*OD amiocit pour provoquer lear érVaseaiieBl el £acililer Tex-
traction à ciel ouvert. Ce calcaire forme des baacs pea épais, aa pea
ioclioés vers la coilioe crayeuse do llesoil, qui les domiae aa aordel
qui se trouvait évidemmeat sur le cootoor du rivage où le dépM s'est
effectué. Il reaferme de nombreux fossiles, parmi lesquels on irouTe
assez souvent des ossements de sauriens. Je mets sous les yeux de la
Société quelquesHins des échantillons que j'ai recueillis (I . La mairie
de Vertuë pctfséde un squelette presque entier de crocodile, dont les
débris sont calasses péle-mèle dans un coin du grenier, et qui figu-
rerait plus utilement dans les galeries do Muséum ou de TEcole des
Mines.
Dans la partie la plus éloignée des Pâtis à l'ouest, les couches sem-
blent plonger vers la briqueterie citée plus haut, tandis que du c6té
(1) M. BuTignier, présent i fat séance, reconnaît ces ossenents coouiie tait des verittres de
1879. MBOGT. — GEnmjRB N. E. DU BASSIN TERT. PARISIBN. 47
opposé, dans le ravin où passe rancienne route de Yertas à Epernay
par Yinay, la surface de la craie présente une inclinaison vers Touest
que î*ai évaluée à O'^yOS par mètre environ.
La o6te de Faloise occuperait donc remplacement d*un ancien golfe,
de S lieues de longueur sur 4 kilomètre à peine de largeur, compre-
nant le Mont-Aimé à son extrémité sud.
Tai relevé dans le même ravin une coupe qu'il peut être intéressant
de noter. On remarque sur la craie blanche : des veines de glaise
gris-foncée et de sable gris-jaunâtre, effervescents, avec quelques silex,
sur une épaisseur de O^.SO ; puis un banc calcaire duf , très-fossilifère,
semblable à la Pierre de Faloise [1"); au-dessus, viennent des bancs
tendres, assez friables pour présenter dans leurs débris une apparence
sableuse ; puis, à i ou 5*" de hauteur au-dessus du premier banc dur,
un autre banc de calcaire compacte, de même nature que ceux qu'on
exploite en haut de la c6le.
Cette coupe ne donne qu'une indication approchée des couches qui
plongent sous le plateau, où un puits appartenant au carrier Crepelet
a traversé 37°" de roches jusqu'à Teau, dont le niveau est déterminé
par un lit de glaife comprise dans le banc inférieur de la coupe pré-
cédente.
,Si, au lien de gravir la côte de Vertus par Tancien chemin du ravin,
(m prend la nouvelle route qui suit le flanc du coteau, on peut ob-
server au-dessus de la craie une plus grande variété de roches, entre
antres des marnes et des calcaires marneux, qui rappellent certaines
couches de Rilly superposées au sable blanc.
Le plateau de Vertus se trouve à une altitude de 495 à SGO"". C'est
à pen près, comme on le voit, le niveau des sables blancs à Rilly.
Mais ce qui ressort surtout de ce premier aperçu, c'est que les sables
et grès des Pâtis ne se montrent qu'à l'ouest sous les tufs et les cal-
caires, comme s*ils avaient été déposés sur une plage, en même temps»
que les calcaires étaient produits sur des points plus rapprochés de la
cAte crayeuse de Test.
Je dois rendre compte ici d'une dernière observation que j'ai faite
aux Pâtis de Vertus, lorsque j'avais écrit déjà les lignes qui précè-
dent.
Si Ton traverse ce plateau en suivant la grande roule, on arrive à
un bois au bas duquel on voit, au fond des fossés, un affleurement de
craie auquel se trouvent adossés des lits de glaises jaunes et grises,
plus ou moins mêlées de sable et effervescentes. Ce sont, je crois, les
marnes jaunes signalées par M. Buvignièr à Villers-Allerand, entre
Rilly et Montchenot. Ce sont aussi les premières assises supérieures à
la craie, qui ont déjà été constatées dans le ravin dont la coupe a été
49 WSOGt, — * OUMTUBB R. E. DU BASSDI TBBT. PAB18BBN. 4 8 BOT.
donnée pins haut. De pins, on voit dans de petites carrières voisines
le sable blanc et la Pierre plate, qai affectent une pente très-marquée,
d*a^ moins 40 ou 45 degrfe, vers Tcfit, et dont Torientation, qoi est
à pea près nord-sud près de la roule, se rapproche de celle est-ouest
au nord du bois, où existe aussi un trou d*exiraction qui montre, sons
une certaine épaisseur de limon, le sable et le grès blanc très-inelinés
vers le nprd (fig. 2), de sorte que ces couches semblent se contourner
près du bojs en question, en se dirigeant vers le hameau du Plessis,
où un puifs creusé chez un nommé* Bauchet a effectivement traversé
les couches suivantes : 4^ Glaise et sables de diverses couleurs, 3" en-
viron ; V Sable très-blanc, S à 6*" ; 3* Pierre plate et sables blancs,
comme aux Pfttis, S" ; 4* Glaises (niveau d*eau), 2"*. La Pierre plate
se poursuit donc bien, comme nous le pressentions, sous le hameau du
Plessis, et la coupe précédente montre, en outre, qu'elle est en ce point
séparée de la craie par les terres argiio-maroeuses observées aux Pâtis,
à Ventrée du bois. Le sable blanc qui se rattache à ce grès aplati est
bien conqu par les habitants du hameau, qui ne croient pas pouvoir
mieux le définir qu*en le disant blanc comme de la farioe. Or, son
altitude, sa blancheur exceptionnelle, sa position relativement aux
auljres couches tertiaires appartenant à la formation de l'argile plasti-
que uni le surmontent, permettept de supposer qu*il représente celui
de Rilly ; çt sa liaison avec la Pierre plate démontrerait son antériorité
aux calcaires de Vertus, ou au moins sa contemporanéité avec ces
calcaires, qui recouvrent en effet la Pierre plate à Test, tandis qu'à
l'ouest cette même Pierre plate se lie, comme nous venons de le voir,
à des sables trës-blapçs, dont le dépôt pouvait avoir lieu un peu plus
au l^rge et à l'aval des points où le calcaire continuait à se former
squs rinfluenoe des sources voi3ines du rivage.
La coupe suivant^, du sud-est au nord-ouest, entre Vertus et le
Plessis, résumerait 4ûnc bien les faits obçer^és dans cette localité :
4»71.
■■«y. — €mrmM n. b. mi bassm nw. pabooki
40
I
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..8 •
|l
«fi X
«•o «*« v^S
EUo montre le calcaire de Vertus renfermé dais aùe espèce de bas-
fond, dont les parois sont formées par les coaches inférieures qui re-
posent directement sarcla craie et qii sdn4 dt bas en bant; O aes
■rplewei oa in ugOcB ■
■ atee ^ de nU« janfan;
r des salles et des grts blancs.
n suffit d'apporter une légère modificaiiou à la Carte géologifM de
It Uame pour qu'elle soit exactemenl conforme à la réalité. Le eikaini
piaalithique, teioté en rouge, n'est pis eotiêremeot cîrcooscrit par la
cnie au nord-ouest, et il se soude à la formation de l'argile fi
eatre le Plessîs et le village de Giosges, comme l'indiqae le di^
Fig 2. — flan du pays à l'ouest de Vertus.
C SiUes ri grès incliaés duu le stns mdiqiid pv les flèt^.
m Tanin terliiire (nrreu des llgoitei).
Pour compléter celte description, il me reste à dire qn'an-dessos
des carrières abandonnées de Faloîse, sur le point culminant de la
colline et à la cote 840 [m du plan), on trouve des dépAts assez
poissanls de sables gris, jaunes, ronges, i grains moyens, qni sont
eiploités et reposent sur une couche de glaise d'na mètre d'épaisseur,
laquelle recoavre etle-mgme, en certains points, des lignîtes. Le terraia
k ligniles est donc ici superposé an calcaire de Yertos, comme il est
superposé aa système de Billy dus la cÀte de Beims.
487S. IIBDGT. — CEniTORB R. B. DU BASSm TERT. PARISDDC. 54
On retrouve an Mont-Aimé les mêmes roches qu'à Vertns, et on les
exploite à ciel ouvert, pour l'entretien des routes et les constructions,
le long d'escarpements qui n*ont pas moins de 4S à 45 mètres de
htotenr. On voit là des bancs calcaires blancs, séparés par de petits
lits très-minces de marne vert-claire. Le calcaire est compacte et à grains
fins et serrés. Il y a des couches marneuses blanches, qui rappellent
celles observées en montant la côte de Vertus par la nouvelle route
et portant des empreintes de poissons. Certains bancs sont très-fossi-
lifères et renferment d*ailleurs les mêmes coquilles tertiaires qu'à
Vertus. Il y en a d'autres dans lesquels on remarque quelques silex
noirs. On observe aussii à la partie inférieure, des lits de sid)le blanc
et de grès calcaire [Pierre plate de Vertus), avec des veines minces
de glaise verdâtre. Les fossiles sont très-rares dans ces couches sableu-
ses, et les carriers n*en découvrent que de loin en loin. C'est en
vain que j'ai essayé d'en obtenir par leur intermédiaire. Les marnes,
que les ouvriers appellent des crasses, pourraient être utilisées pour
la fabrication de la chaux hydraulique. A la pointe sud du monticule,
j'ai pu constater une légère inclinaison des couches vers le N. N. 0.,
dans la direction de la montagne de Faloise, à laquelle se reliait le
Mont-Aimé avant qu'il n'en fut séparé par l'action érosive des eaux.
Les sables blancs de Vertus et du Mont-Aimé, d'après une analyse
succincte que j'en ai faite, contiennent de 47 à 20 p. 0/0 de carbo-
nate de chaux. Ces sables sont d'ailleurs complètement privés de
glauconie et ressemblent d'une manière frappante aux sables de Rilly,
malgré la proportion assez notable de calcaire qui les imprègne.
Arrivons enfin à Sézanne. Comme nous l'avons dit en commençant,
les irrégularités que présente la surface crayeuse sur les bords du
bassin empêchent que les couches tertiaires s'y succèdent avec ordre
et régularité. Parmi les premières assises de cette période, on peut
citer celles qui sont à découvert à la montagne des Grottes, toute
voisine de Sézanne. On voit là, sur la craie blanche, une masse de silex
arrondis, de 8 à 40 mètres de puissance,, veinée en quelques points
d'une sorte de tuf calcaire, gris-jaonàtre, finement oolithique et friable,
ne contenant que? à 8 p. 0/0/ de sable siliceux.
Des lentilles de craie sont empâtées dans les silex, à la partie in-
férieure du dépôt. Ces silex qui pro?iennent de la craie sont quelque-
fois noirs; mais la plupartsont décomposés et blanchis jusqu'au centre.
J)es fossiles roulés sont mêlés aux cailloux, ainsi que des dents de
Lophiodon, J'ai recueilli une Ananchytes et une Ostrea veskularis
dont les formes ont. été défigurées par le frottement. J'ai remarqué
aussi des galets de calcaire compacte jurassique au milieu des silex.
Ce d^t de cailloux roulés est recouvert par 4 à 5 mètres de tuf
m mÉWl^rcORlMI m. TB. .M MWIl«ÉITr^AMtiÉ. itVMT
fmtt étal» let balîll9fiii& G'«ril àa inilœii demlof fuel^ «Miifr|ié-
^^oié^ éMslbriiie i'aiits M de btnef lUsctetiiiMi «fttxIaÉfe^^
Alée, |M>Tt«nl 4e liomlmiife^ ^j^ntetde liMittkk ipi mn élérlMjll
>d^iii»'l6tide^pnrfOBdieide M; leSB^oHa^etet rée— iM«il4ii iti»
imiéH^bdiMifi a dëcofditerl iei kmeelflÉ et dei le«rN eà ceslMiMi
fiAire flàee les intentieeteYM^
le "tlrf diai foeerlei d'en ditacev eiiif^airitare8)4BsMii£iiee'€B«>fflM
%nttde^qiilniité. IteiCTillMiet leknbleiiidé >ltf«mil%M des SèMm
'flénibleiit^oDc devoir leor^rigini Witowani teiul déllalMMQr
'^del'teMe, dentikit le leBgidtoqoélfd^ Marne rc^^ efic éôMé
•^iieiià de8idépM^q[in eotpmreidpféùleilei/vflive^
laM et «bmielet ivivaêt alors itat «et riYëi« "Ce éooMilviètail^ftfèBHt-
^oité jbna r» largeur feu te yeiot ; mr n îoni fQkle i» tnoÉlegne=^éta
Gtottei pofar se itpproehèrde hi graôde Irouiev^ 6m 4ravei^)«i rtein
^oùfila •cralHliiestfdirècléiiieiit recouferlei teia 4e àaat» ifarie 4tf il(la
. {hriii è feaHlee» 8âafrrâtérik)sHii(B ée>tfM:'fealAiiL^
oèné'trittae^ortét à de mveëa mfériéiir à «ett^ éMMUiinfc qâ ti^rfail|it
'^HtJ^s6-qoaiHl!ik)Otat'ét6êhh#ié«t]par;k- I #.L
î&v.pbrtadtdèSéBaMië et AihfiitU^ roiite de fertae^r^M MiHb-
'Btàrqne pas afon ^» dé ^lex loolée m mtfhttbitiaMtoi'iBaitnlè tof
Diicairë oirtithifue; aVél; dès bancs férragintrok ipésistinitSk ^^ tefoes
potets^ ftoni séparés du massif crayeax par tae ciraie oootipadte assez
^ï^, Éur làqaelle noas auroos êccasion de reTetiir. Pek Tient immé-
diatement aa^dessns nue argile plastique grise, yiolaeée» blanchâtre
ou Ueaàtre^ exploitée pour les poteries et ies laiteries (te Miosa^ et
de Sézatane.
Cette glaise parait être aà même ùiveau c|ae celle 4*1 se trbnve'à
laiserface du sol dans te boîs dit de V Empereur^ situé im peu au-
dessus de la montagne des Grottes, où elle recômrre une condie assez
épaisÉe de sable gris, ykiné de jaune, avec indices de ligiite, rt eu
elle est recouverte elle-même, sur les points les plus élevés, par des
, bancs de grès. Cest le même banc de sable qa*ori a exploité à 1 kil. 1/8
au nord de Sézaooe, pour les besoins dn chemin de fer^
Arrivé sûr le plateau, à peu près à mi-chemin de Sézanne àBrèyes,
et à 3 ou iOO mètres à Test de la route» j'ai visité dans un bas-fenH,
au-delà d'uQ petit bois, une ancienne carrière qui a fourni de la
pierre de taille pour la construction du canal de la Haute-Sdne, et
doùt il est question dans la légende de la Carte géologique de la
Marne. Cette carrière est ouverte dans une masse calcaire jaunâtre,
composée de petites oolithes irrégulières formant des bahcs durs et ré-
sistants an milte« d'aatres couches plus ftiables^ C'est iin véâtaHe
wnt uÊmnv^^ Qioirm M^ b. do mssnrTBRT. PAmatm M
Ulf semblable à oetuî de ta utoatagne des Grottes, dooi il n^est d^âîb-
kon i[ae le proloagemeal, el dool certains échlatitilioDS ressemblentt
à'6'j méprendre, au calcaire pisolilhique de Mendon. Sealement il edl
iâ beaucoup plus développé, parce qu'il remplit une dépression pro*
bnde à TavsJ^ de ladite montagne. On remarque dans les couches
ttkmbles qui oceupeut la partie inférieure, do gisementi de nombreuses
coDerélibns calcaires ayant la forme de petits galets aplatis. Aondtessos
da tuf friable ifai recouvre lA masse exploitée, s'étendent d«s sables
grii-Mancft, qui eux-mêmes sont recoiiVerts par la glbife comme ai
hoii de TEmpereorw
Si de la carrière pr écédèkiie ou va rejoindre en petit cbémîit Venant
de Péas, pour regagner la route, on rencontre des niahieÉ doveetrati
totH^er et des Craies compactes, comme en sortant do Sëzanne» Ces
craies et ces manies sont ■tàrbrées de jaune. Elles forment le passage
de la craie blanche à Targile plastique et au calcaire siliceux d'eau
diecce qui courbntve le plateau. Et Ton remarque qu'elles ont une
dnediofi scnsiblemebt parallèle à celles des couches de la carrière
précédente; ou, en d autres termes, qu'elles plongent sous le tuf delà
carrière de pierres de taille et de la montagne des Grottes.
J'ai constaté aussi rexistence de marnes blanches en déssouà dé
Firgile plastique, et avant d'arriver au niveau de la craie, dafns un
oàeaiiii qui descend rapidement au snd-est du village de Broyés.
Les mâmes roches s'observent encore à Allemant, au-ddà de Broyés.
Dani un chemin creux qui descend au sud près de Téglise^ en
renmrqiie sur la craie dure et compacte adhérente à la craie bland» :
4^ De la glaise grise 4 à il m.
i^ Une couche de sable jaaiie avec veines de glaise
Muilogiie à eelle de Vertus, mais non effervescente. 1
3* Du sable gras^ très-blanc làS
Puis une marne blanchâtre, grossière» de plusieurs mètres d'épais^
, inférieure au calcaire siliceux qui existe sous Téglise et s'éféod
tout le' plateau, oà on Texplotte peur Tentrétien des chemins' oè
comme pierre à chaux.
Les trois premiers termes de ht coupe précédente présentent une
disposition remarqtiablé. Ce ne sont pisis en effet deli couched hori-
zontales, maié bien des dépéts qui paraissent adossés à ïa craie,
comme s'ils s'étaient formés le long de falaises plus M lèoins
abrtttoles:
Les sables qui figurent dans cette coupe sous le n<> 3 dotteBl41s
être rapprochés de ceux de Hilly? Comme on exploite. àtt lièrffdu
même village, imméd^ttémént* aç-dessoujs du*, càlc^rè |acjis'&ë,' iks
sablp^qiiDiQS çt gri8-bla9cbiSitceef qni, plus à Fonest, sont recouverts
4
54 MBDGT. — CEDITORB N. B. DU BASSIN TBBT. PABISIBN. 18 BOT.
par 1 argile plastique, comme aa bois de l'Empereur, il peot se faire
que les couches sableuses et glaiseuses observées près de Téglise
d'Allemant, entre la craie et le calcaire lacustre, fassent partie du
même système. On ne peut donc se prononcer à ce sujet d'une ma-
nière bien catégorique. Mais ce qu*il importe de noter, c est qu'il
existe sur la craie blanche, aux environs de Sézanne, un dépôt
marneux, jaunâtre ou grisâtre, tout à fait semblable à celui de même
nature que nous avons vu reposer sur la craie aux Pâtis de Vertus.
Et si le n<> S de la coupe d'Allemant ne doit pas être rapporté à ce
niveau, nous pouvons au moins citer les marnes jaune et grise qui se
voient sur la craie le long du chemin de Sézanne à Péas, en descen-
dant près du bois de l'Empereur.
D'après toutes les observations que j'ai recueillies, la cuvette
crayeuse, si accidentée entre Vertus et Sézanne, est couverte dans
presque toutes les sinuosités qu'elle présente, d'un revêtement qui
provient sans doute des altérations ou des modifications qu'a éprou-
vées la craie de la part des eaux qui ont fait irruption de prime abord
dans le bassin parisien. Tantôt la craie est désagrégée et offre l'ap-
parence d*Qne marne blanche, appelée Terre à carreaux dans diverses
localités (Bois de sapins au nord des Pâtis de Vertus, Courtiou (Aube)
(1), etc.], tantôt elle est devenue compacte et résistante, comme si elle
avait été traversée par des infiltrations d'eaux chargées de carbonate
de chaux, présentant des cassures à arêtes vives et ressemblant à un
calcaire blanc à cassure imparfaitement coochoidale, souvent aussi
jaunie par Thydroxide de fer qui forme des espèces de marbrures
dans la masse. Ces modifications sont d'ailleurs toutes superficielles
et postérieures au dépôt crayeux. Car les roches auxquelles elles ont
donné lieu suivent assez régulièrement, comme je l'ai fait remarquer,
les contours du bassin, qui se trouvent comme tapissés sur une faible
épaisseur par ces craies modifiées.
Maintenant, si nous tenons compte des faits généraux signalés par
de Séoarmont dans la partie du département de Seine-et-Marne qui
touche à celui de la Marne, à savoir :
(i) Voici la coupe d'un puits creusé à Courtiou, dans le canton deJVillenauxe (Aube) :
Déblais terreux et pierreux • 2 m.
Calcaire lacustre «3
id. (plus dur) •••••!
Sable blanc On 0,60
Grès • • 1,10
Sable plus gros , ««î
Argile plastique , 7
Terre à carreaux calcaire «««a
Craie • 16
Total. ..•••., .85.70
■tf
187S. XBDGT. — CEnmiRE N. E. DD BASSm TERT. PARISIEN. 55
4^ Qae l'argile plastique forme des cooebes subordonnées, soavent
fort épaisses, an miliea des sables qui sont ordinairement ferrogineax
à la partie inférieure et qui enveloppent quelquefois des silex noirs ;
2* Que ces silex sont souvent unis par un ciment siliceux qui en
fait de véritables poudiogoes ;
3* Qu'au-dessous de ces poudingues siliceux très-durs, ou de ces
cailloux roulés incohérents, se trouvent des marnes argileuses ou des
argiles marneuses reposant sur la craie ;
Si nous avons égard aussi à la disposition relative des argiles mar-
neuses et des sables de Vertus, par rapport aux calcaires, aux marnes
et aux tufs saccharoides auxquels ils sont associés, et de Tantériorité
bien certaine de ce système aux cailloux roulés et au tuf de Sézanne;
Nous croyons être autorisé à admettre que le dépAt caillouteux de
la montagne des Grottes n'est autre que le représentant du poudingue
de Seine-et-Marne, puisqu'ils recouvrent l'un et l'autre un système
marneux reposant sur la craie.
D'an autre côté, si nous consaltoos toujours la Description géolo-
gique du département de Seine-et-Marne, nous voyons qu'en ce qui
regarde le calcaire pisolithique, la nature des rocbes de cette forma-
tion a beaucoup d'analogie avec celle du système marno-calcaire
inférieur dont il vient d'être question. En effet, pour ne citer que
quelques exemples, de Sénarmont, parlant du lambeau très-étendn
de calcaire pisolithique exploité dans les bois d'Esmaos, au sud de
Montereau, dit que la rocbe est sableuse, à grains grossiers, à texture
lâcbe, généralement un peu jaunâtre, avec des parties terreuses plus
blanches. Entre la Longueville et Chai maison, dans le talus d'un che-
min qui monte de Tachy au bois de la Tour, le calcaire pisolithique
est représenté, d'après de Sénarmont, par un calcaire grenu placé
entre la craie et l'argile plastique.
Or, les observations que nous avons pu faire le long de la ceinture
crayeuse qui limite le terrain tertiaire parisien, se rapportent parfai-
tement à celles que nous venons de rappeler. Ainsi, au Mont-Août,
entre le Mont-Aimé et Sézanne, ce sont des marnes d'un blanc sale
et des calcaires un peu jaunâtres et à grain grossier, comme ceux du
bois d'Esmans. Près de la Longueville, au point même indiqué par de
Sénarmont, j'ai recueilli au-dessus de la craie des échantillons de
calcaire blanc grenu, un peu sableux, analogue aux précédents, et
d'autres de calcaire compacte, blanc et marbré de jaune, représentant
la craie comme entre Allemant et Sézanne. En s*en tenant donc aux
quelques localités que je viens de citer, le calcaire pisolithique serait
tantôt à l'état de tuf subcrislaUin, de calcaires ou de marnes, comme
k Yertns et au Mont-Aimé, tantôt à l'état de calcaires grenus ou à
texture grossière, plus ou moins mêlés de sable et d'argile.
M nDGf. — GORIJU H. B. Ml BAflBB tÊÊX. PABVQBIw 48 Wi
Le cênclèrt pisolithiqne proprem^l dil le seraîl doDC qu'one
Bianière d*ètre particolière d'un sj^tènie plw géoénl, oompraïaDty
outre les roches précitées, les argiles marDeoses et les sables qai les
accompagnent.
En résomé, le clasBemeat, par ordre d'aDciennelé, des couches
observées anniessiis de la craie, ealre Séttiine et Yertos, serait, le
soiTant :
4* L'argile marnease grise oo jaunâtre, avec veines de sable janne»
observée entre les Pâtis de Tertns et le hameao dn Plessis. Cette
glaise détermine le niveau d*eaa dupnitscrecséprèsdela briqueterie,
en haut do la céte de Vertus. Elle se retrouve aussi près deSéxanut,
notamment sur le chemin de Péas, près le bois de TEmpereur* Des
bancs marneux semblables se trouvent aussi, d'après de Sénarmont,
sous les poudingues siliceux de Targile plastique» dans le département
de Seinc-ot-Marno. Ils recouvrent donc la surface ondulée de la craie
comme une nappe peu régulière et discoutînoe. Si ces argiles mar*
ncuies signalées par de Sénarmout sont les mêmes que celles da bois
des Pâlis de Vertus, comme je le crois» elles seraient antérieures au
calcaire pisolitliique, et, par conséquent, si la série était complète en
un point, on verrait le calcaire pisolithique entre ces argiles et les
poudingues. Mais comme ce calcaire appartient à une formation litto-
rale, il est probable que cette intercalation ne peut pas être souv^t
constatée comme à Vertus.
9** Les sables et les grès blancs de Rilly, qoi sont encore très-dé-
veloppés aux Pâlis de Vertus et paraissent diminuer d^importance au
Monl-Âimé. Des lambeaux de ces sables existent peut-être aussi près
du village d'Âllemant, comme nous Tavons dil ; mais ils cessent
complètement d'apparatlre au midi de ce point, puisqu'on n'en voit
pas trace à Sézanoe. Toutefois, malgré le défaut d*affleurements de ce
c6lé, ils peuvent encore exislcr dan> la profondeur et se trouver mas-
qués par des couches tertiaires plus réceutes. Ces sables blancs for-
ment, aux environs de Reims, un bassin bien net, qu'où peut consi-
dérer comme limilé au sud par une ligne sinueuse passant au-dessous
de Rilly, de Romery, de Port-à-Binson et de Dormans. Cette ligne
était probablement déterminée par une protubérance crayeuse, dont le
versant méridional affectait, contrairement au versant nord, des con-
tours irréguliers et formait des rivages inclinés bordant des mers
profondes, comme aux environs de Verlus et de Sézanne ; ce qui
expliquerait le peu d'épaisseur ou même l'absence des sables dans,
celte direction, au moins sur les affleurements. Les sables de Rilly
n'existant pour ainsi dire pas de ce cêté, excepté peut-être à AUemant,.
pas plus que le calcaire pisolidiique, à l'exception du Mont-Âoût, on
I#T9« miCFf • •^^ tÈUcrWÊ h. b. du bamii itSÊn, PAUsm. 57
•
pine It jiloptn du temp» des marnes inférieures aux silex roulés de
Sénuine sans aucune tranisition.
3^ Au-dessus des sables blancs reposeraient, d un cAté, les marnes
de Billy, de l'autre, les tufs, les marnes et les calcaires de Vertus et
du Mont^Aimé, ou les calcaires blancs, grenos, terreux et à grain
griMHÎer, tels que ceux du Mont-Août, qui tantét recouvrent immédiat
teaseni la craie et tantôt sont superposés aux sables, comme à Vertus.
Le bassin dv nord étant entièrement nivelé par suite du dépôt des
nbles blancs, ceux-ci, en s'accumulant sur les bords de la mer au
milieu de laquelle ils avaient pris naissance, ont pu former une sorte
de barrage qui a transformé la plage marine en une lagune, où des
sources venant du continent ont donné lieu aux calcaires marneux et
aux marnes à Physa de Rilly. Cette espèce de lac peut aussi avoir été
produit par un soulèvement lent de la plage sableuse. En même temps,
avant même que le dépôt des sables blancs ne fUt complet, des sources
calcaires se faisaient jour au sud, dans les falaises qui bordaient les
rivages, et donnaient lieu à des tufis semblables à ceux qui se forment
encore de nos jours, sous nos yeux, et où une colonie d'animaux ma-
rins, nés dan%un milieu favorable à leur développement, ont laissé
leurs débris. Seulement, tandis que les sources calcaires se rendaient
an nord dans une sorte de lac, celles du sud coulaient dans le golfe
allongé de Vertus qui communiquait avec la mer, ou sur d'autres
points de la côte plus voisins de Sézanne, et formaient ainsi des dépôts
qui devaient être surtout caractérisés dans une zone rapprochée du
riv^.
4* Aux marnes de -Rilly, que je regarde comme contemporaines
des calcaires marins de Vertus, succéderaient immédiatement les silex
roulés de la montagne des Grottes. Je les ai observés aussi au nord de
Vertus, tout en haut de l'escarpement crayeux qui touche aa bois de
la Houppe, où ils forment sur la craie un dépôt qui paraît avoir une
certaine importance,fpuisqu'il atteint jusqu'à un mètre d'épaisseur.
Us correspondraient aux poodingues siliceux et aux cailloux qui souvent
marquent le commencement de l'époque tertiaire dans le département
de Seine-et^Hame.
Les mêmes poodingues se voient sur la ceinture du bassin tertiaire:
à Montmerle, au sud de Sézanne, entre Nogent-sor-Seine et Soordun,
où, comme le dit M. Leymerie, on les voit pour ainsi dire sortir de
dessous l'argile plastique exploitée à la Fontaine-au-Bois (Seine-et*
Marne). On les trouve encore en blocs isolés, d'après le même auteur,
sur les collines crayeuses au sud de Nogent. Enfin je les ai encore
^serves près de Vilieneuve-sur-Tonne, sur la côte qui domine la ville
fc l'est. Ces cfdlloox roulés se trouvent généralement à un niveftn
i
«•
58 MEOGT. — GEDITUEB K. B. DU BAfiSOf TBaT. PAIBOBN. 48 BOV.
inférieur à celui da calcaire pisoliihiqoe. AiDsi, à la montagne des
Grottes, ils sont à 480» d*altitode, tandis que le calcaire du Honlr
Août se trouve à la cote SOO.
Les tufs jaunâtres, à oolithes irrégulières et à empreintes de feuilles,
font suite aux silex roulés de la montagne des Grottes, et forment
en ce point un terrain d^eau douce qui parait tout à fait local,
puisqu'on ne Ta pas encore signalé ailleurs, à moins que le sable
grossier auquel les cailloux sont souvent associés, d*après H. Ley-
mené, ne soit autre que le tuf sableux ooliihiqoe de la montagne des
Grottes.
5* Enfin ce terrain d'eau douce serait recouvert par des sables et des
glaises avec lignites. L'amincissement de ces derniers vers le sud
tient sans doute à des circonstances locales qui entravaient la végé-
tation dans cette partie du bassin. Mais, quelle qu'en soit la cause, il
ebt à remarquer que largile plastique domine au midi, tandis que ce
sont les sables qui dominent au nord. Or, on sait que la tourbe ne
peut se former que dans des eaux pores, et il est permis de supposer
que Tabondance des matières argileuses, due peut être à une plus
grande profondeur d'eau, était loin d'en favoriser la fcirmation.
Il résulterait de ce qui précède, que des sources calcaires ont
existé entre Sézanne et Vertus depuis l'origine de la période tertiaire
jusqu'après le dépét des sables blancs, comme il en a existé aussi
plus au nord, avant et après le dépôt des mêmes sables. Seulement
ces sources sembleot avoir eu plus de continuité et avoir joué un
rAle plus important dans le sud que dans le nord du département de
la Marne.
D'après les observations que nous avons recueillies, nous sommes
porté à considérer les calcaires et les marnes de Vertus (calcaire
pisolilhique de M. Buviguicr) comme appartenant au landéoicn infé-
rieur du Nord et de la Belgique, de même aussi que les sables et les
marnes de Rilly, qui paraissent être de la même époque, quoique
formés dans des conditions différentes eu égard au relief des deux
bassins qui ont reçu ces dépôts.
Je ferai remarquer que les conséquences auxquelles j'arrive relati-
vement au calcaire pisolilhique ne paraissent pas en désaccord avec
les faits. Car je ne sache pas qu'on ait jamais coostaté sur aucun
point les sables de Rilly superposés à ce calcaire. Et de plus, la
plupart des sondages exécutés dans le bassin de Paris indiquent,
au-dessous des lignites, des marnes et des sables purs, avant d'at-
teindre la craie. Ces marnes pourraient être celles inférieures aux
sables de Rilly» et les sables purs seraient alors ceux de Châlonssur-
Vesle.
4878. iiEOOT. — csnrruHB m. b. du bassin tbrt. pàbisien. 69
En admettant qne les sables et les grès calcaires blancs dn Mont-
Aimé sont sur le même horizon qoe ceux de Rilly, on pent s'étonner
qne les sables jannes et les argiles marneoses ne se trou?ent pas en
dessons. Mais ce n*est là qu'une question d'altitude. Ces sables et
ces argiles se rencontrent aux Pâtis de Vertus sous le sable blanc et
la pierre plate, et ils n'existent pas au Mont-Âimé par la môme
raison qne les sables calcaires de Chftlons-sur-Yesle n'existent pas à
Rilly.
Si pendant longtemps on a cru que les sables de Rilly reposaient
immédiatement sur la craie, c'est parce qu'on n'avait étudié ces sables
qu'à des ^ altitudes que n'avaient pas atteintes les dépôts tertiaires
antérieurs.
On peut citer la coupe de Meudon comme pouvant induire en
erreur relativement à la série 'des couches qui se succèdent à partir
dé la craie. En effet, de ce que l'argile plastique, avec le conglomérat
ossenx à Lophiodon et à Gastomis, repose sur le calcaire pisolithique,
qui recouvre lui-même directement la craie en quelques points seu-
lement, il ne faut pa^ conclure que cette argile plastique représente
la première ajs^ise de l'époque tertiaire. Si on la trouve là sur le
calcaire pisolithique , cela signifie simplement que les eaux qui ont
déposé les sédiments inférieurs à cette argile plastique n'ont pas
atteint le niveau de Meudon. Mais il n'en est pas moins vrai qu'en
dessons de ladite argile et des poudiogues qui en forment la base,
il y a non-seulement les calcaires et les marnes de Vertus, de Rilly
et d'autres localités, mais encore des sables blancs, des sables jau-
nâtres et des argiles marneuses.
On ne peut pas retrouver cette série complète sur tous les points,
en raison des accidents de toute sorte dont la céte crayeuse était
parsemée. A chaque pas on peut s'en convaincre. Ainsi, tandis qu'à
la montagne des Grottes, les cailloux roulés, apparaissent sur près
de 40" de hauteur, on n*en voit plus trace à moins de SOp*"
des carrières, comme nous l'avons fait remarquer, tandis que la
pierre à feuilles s'étend sur la craie en dessous des sables et des
ailles à lignites qui recouvrent le plateau. A peu de distance de là,
entre Sézanne et Broyés, ce sont les lufs jaunâtres qui prennent un
développement assez considérable dans une dépression de la craie, et
qui plongent sous le même terrain à lignites. A Broyés, le calcaire
lacustre paraît reposer sur des bancs de marne blanche, superposés
immédiatement à la craie, tandis qu'autour du village voisin d'Alle-
mant, le même système marneux et calcaire se trouve séparé dn
massif crayeux par des sables blancs et jaunes et par des terres
glaises.
M Mncanoi.»^ eis. miR iJi Hon M il. iicvm.^ 48ivm
Je le répète, il Aiît arnrer trèMnreaieot q«e 1% Béoie ioît «mn-
pUÉ» ssr an foûu,.0 cela se eesçoU parCûtemenl. Od deti rar èmtà
fréqaenuneBt la sopftrposUioQ da calcaire pisotitbtiqQe à la craie
blaacàe» poisque ee calcaire a été formé sur les bords^ d'un. m»§t
par >des soturces émanant des falaises crayenaes» tandis qoe la «ler el
les flcuTes déposaient en même temps d'antres sédiments»
Kcius cooelnons donc en disant qa*il nous parait démontré q«e )w
sables de Rilly doivent être considérés comme étant de même épeqw
qoe b) calcaire pisoliihiqtte, et qoo, si Ton avait des motifs séiieux
pflv :ne pas rapporter ce çaleaire à la péciode tertiaire, il laudiatl
Bénesiairemenit admetire que les sables de Rilly, qnt lui soni iifé^
riears on contemporains, appartiennent comme lui à la période
crétacée.
A. la SAÛte de cette lecture, M^ BuvioinBii déclare qu'il ne pourrait h\^
appr^çÀBr la comiQunication de H. Me.qgy sans avoir revu ses notes et la
carte géologique de la Marne. Il se souvient cependant qu^en établissant
les coupes géologiques qui accompagnent cette carte^ il a reconnu que les
sables de Tertus et d'autres dépôts sableux occupant une position analogue
se trouvaient dans un même plan avec ceux de Rilly. H a d'ailleurs indi-
qué & la Société (séance du i^ mai i851) plusieurs circonstances qui
sembleraient riltacher les sables de Rilly aux calcaires pisolitliiques de
Venus, Les s^ibles passeraient donc avec ceux-ci dans le système des terrant
crétacés, car c^est à cette formation que semblent les rattacher les fossiles
ip^iiis de Vertus.
La vertèbre mise sous les yeux de la Société par M. Meugy apparii^nt^a
un crocodilien dont M. Buvignier a recueilli un crâne présentant tous tes
caractères des gavials.
Il ajoute que les dépôts de silex roulés de Broyés, de Sézanne, etc., ne
sont pas particuliers au versant sud du massif tertiaire de la Marne, mais
quMls existent aussi sur le versant nord , et notamment au moulin de
Moa;tbrée, où ils étaient exploités très-activement pour Tentretien des
routes avant 1S4|0- Vers cette époque, ce dernier gisement était presque
épuisée II était situé à deux ou trois kilomètres au nord des carrières de
sables de Rilly, et à un niveau très-peu différent. C'est une analogie de
plus en^re les dépôts de Sézanne et de Rilly, qui ont déjà des fossiles
communs.
Ces galets de silex de la craie qui se retrouvent ainsi en des endroits
très-éloignés les uns des autres, et les assises lacustres qui les accom-
pagnent se sont probablement déposés dans les estuaires des fleuves qui
silloQnaient la face émergée de la craie, et même celle de terrains plus
anciens^ puisqu'on trouve à Broyés des fragments qui paraissent provenir
des calcaires jurassiques.
|L Htevr dit <piHk>B#* peut pa» Acster les coadaflioBs Ae IL JHei^ !
0eb Femnânecail Irop loîo ; mais il ne Yoit daas eetnura;!! rien iii
f qW^ è» modifia sa» opUii^Qa} m stmont à lulnoeUins la cantaaipûcaA^ittf
4e 4wx liqirmaliûQf aussi 4istilM^ que le calcaire pisolità^e e( liÇ
çitoaiiyidaim);^
J/L. B^WBT Ça»t note cgmmuxiicaUpn s^ le tQ)nraia firét^cé ji^f)^
tifixa a^ (9M3ayes.
U fiQiiwiiuQif]^d eosvite )a note suivante :
IWKr!(l(i^ias'nq€ipifi!ixs kkiatifs a l'étàgs TiTHOiqQnÊ ^t 4 M^ ZPNff
4 ammonites polyphom,
par M. HiBERT.
lMû0iit)i0rte de la zone à AmmoDites polyplocos dans k Jura d4
lAiA. rrr- M. Diettlaiail me chiarge d^aanoocer à la Société (^, pav
saited'iioe exploration qa'il vient de faire dans Le département do
VJ^ il est arrivé aia réiiltats suivants :
4* Lft woe à Ammonites palyplocus, parfaitement définie, axîst^
dans la Jora» Inen aa-dessons des assises à Cidaris flarigemma;
a* La lone à Terebratuia Moravica existe dans le inra» absolaoenl
identique, au point de vue paléonlologique eomme sous le rapport
pétrographique, au calcaire de TEchaillon. Elle fait partie intégrante
dn «siallien type des géologues fran^ ; elle n'atteint pas ^ Thif ixon
d» fsalc^re Jt- Aatartes ; *
SP Dana le nord du Daupbiné (région doGreys H de Morestel),.ia
vaï9> à Ammonites polyplocus est très-développée ; elle Gen&rme.lea
tapèees lea ptas typiques des Alpes ; elle est non-senlemeni infirieuDe
aQ^rilIien, qui est très-puissant dans cette région, mais elle en &È
sèpavée ftr un grand ensemble de condues calcaires, dont la paie est
Boiiis fine qne celle des assises qui reofernient la faune, de VAmmOf*
nUes fûlyploeuSy mais qui s'y rattachent eepeadant complètement
par la fanne et par les caraetères stratigrapbiqnes.
IL OSooiafait annonce qu'il enverra trës^procbainemeiii les: pièces
justificatives pour être prései^tées à la Sociéléu.
PasUùm sbpotigrajtiiq^ de cette zone dms Ifi Midi de in
Rnmee.TT^le n*ai pas besoin de imre remarquer à la Société. oomlÛM
ces résohats: îles explesatioiis de H. Bieole&it offrent d!intér^,
Déjàt itty n ph» d'un an. H. Dieulafait avait commuiùqné à 1»
SmélÉiindéoHwer(e.4p'ir vsnaiLidft .làif».à.bi KiSKJitOi {«As 4^^ilM!rT
6S HiBBET. -^ ÉTAGB TITHOlOaCB. ISJIOIt.
sdlle, de celte même zone à Ammaniles polyplocus, à la partie stfpé-
rieore de Télage oxfordico et aa-dessoos des calctires à nérinées et à
polypiers de cette région. Les nombreox échantillons qoe M. Diealafait
m'a communiqués, et qui sont encore à la Sorbonne, ne laissent
aucun doute sur la nature de ces deux horizons. V Ammonites poly-
flocus, VA. iphicerus, etc., sont abondants dans le premier; le Dtceras
Lucii est représenté dans le second par des échantillons parfaitement
caractérisés. J*espère que M. Dieulafait donnera prochainement ce
travail intéressant que je ne fais que rappeler.
Dans la réunion extraordinaire que nous arons tenue, an mois de
septembre, dans les Basses-Alpes, nous avons eu de fréquentes occasions
de constater dans cette région l'existence des couches à Ammonites
polyplocus et A. tenuilobatus. Partent elles succèdent directement à
la zone à Ammonites transversarius, avec laquelle elles présentent
nne liaison incontestable au point de vue minéralogique et paléooto-.
logique. Nulle part, rien de ce qui peut rappeler quelque chose
d'analogue à notre coral-rag ou à la zone à Hemicidaris crenularis
(CremUariS'Schichten de M. Mœsch) ne s'est offert à nos yeux.
Souvent les calcaires à pâte fine, lithographique, à Ammonites poly-
plocus, sont recouverts par une brèche plus ou moins épaisse» avec
Terebratula janitor et ammonites néocomiennes. Dans ce cas, il y a
au contact changement brusque dans la nature des couches et dans
les faunes qu'elles renferment.
Zone à Terebratula Moravica. — Quelquefois, au contraire, comme
à Chasteuil (Basses-Âlpes), et aussi dans le Gard, à St-Hippolyte,
comme à Andon, près d'Escragnolles (d'après M. Dieulafait), les cal-
caires à Ammonites polyplocus sont recouverts par une série de
calcaires compactes et homogènes, complètement dépourvus de brèches,
dont la teinte devenant de plus en plus claire, finit par être complè-
tement blanche, et qui renferment dans les couches supérieures
d'abondants fossiles (polypiers, échinides, nérinées, dicérates, etc.).
C'est le niveau de la Terèrratula Moravica et du Diceras Ludi. —
Dans ce cas, il y a passage insensible d*un de ces systèmes à l'autre,
et c'est entre les deux que se trouvent, à Escragoolles, la Rhyucho-
nella AsUeriana et le Rhabdocidaris caprimontana.
Une séparation tranchée se montre entre les calcaires à Terebratula
Moravica et les couches néocomiennes qui les recouvrent. Quelque-
fois, au contact, comme M. Jeanjean nous l'a montré près de Saint-
Hippolyte, il y a bien encore un conglomérat à la base du néocomien,
mais il est peu important, et ce n'est plus la zone à Terebratula
janitor, mais celle à T. diphyoldes de Berrias, avec nombreuses
487S. oEenT. — <tagx tithoihq!». 63
espèces d*aromoDiles dont plasieors se IrouveDi à la fois dans les deux
lones (1).
Ainsi les affinités de toute nature nons obligent à placer, d'un
côté, les calcaires à Terebraiula Moravica dans la série jurassique,
ï la suite des couches h Ammonites polyplocus avec lesquelles leur
liaison est intune, de Tautre, pour les mêmes motifs, le calcaire à
TerdnxUula janUor doit former la base du terrain crétacé.
Discordance et lacunes au contact des couches néocomiennes. — Ces
rapports stratigraphiques que j*avais déjà signalés plusieurs fois, sa-
voir, la superposition directe des brèches et des calcaires à Terebraiula
janitor sur la zone h Ammonites polyplocus, leur absence lorsque
les calcaires à Terebraiula Moravica existent, ceux-ci étant toujours
recouverts par des couches néocomiennes plus récentes, ces rapports,
dis-je, se manifestent invariablement, aussi bien dans les Cévennes
qne dans les Alpes.
J*ai dit tout à llheure qu aux environs de Ganges et de St-Hippo-
lyte les calcaires blancs à Terebraiula Moravica étaient recouverts
directement par la zone de Berrias. Or, au nord, à Berrias même,
M. Vélain a constaté que cette dernière zooe repose sur les brèches h
Terebraiula janitor, et celles-ci sur les couches à Ammonites poly-
plocus. Au sud, près de Montpellier, M. Bleicher (%) a découvert la
zone de Rogozoick h Terebraiula diphya, Ammonites caradheis,
A. Staszycii, A, coniiguus, etc. ; il a reconnu que cette couche re-
pose, non sur les calcaires coralliens à Terebraiula Moravica qui
manqoent Ih, mais sur des calcaires compactes qu'il rapporte à l'ox-
fbrdien.
D'après une citation qu'il donne comme empruntée à M. Zittel,
cette zone serait : « le tithonique supérieur. » Il y a là une erreur
évidente, ou bien un chaogement d'opinion de H. Zittel, car le sa-
vant professeur de Munich considère (3) la zooe à TerebrattUa diphya
de Rogoznick comme seulement l'équivalent et un faciès distinct des
calcaires coralliens à Terebraiula Moravica, hypothèse contre laquelle
je me suis élevé depuis longtemps (4).
M. Bleicher fait remarquer que ces calcaires à Terebraiula diphya
(1) Nous avons constaté, M. Yâaln et moi, aux PiDes près Nyons, la présence d*un conglomérat
de S mètres d*épaissear au milieu des couches de Berrias à Ammonites ocdtaniciu.
(t) Revue êdentifique, 26 octobre 1872, p. 388.
^) Pakeoni: Mittheil, — Die fauna der aUteren Cephal. fuehrenden TithonbUdungen,
p.S06;1870.
(I) Voir entre autres : Geologieùl maga%ine, t. VI, n» 7, p. 1 ; 1869. — Bull, Sœ, géol,
dt France, %• série, t. XXYI, p. 588; <Md., p. 138; 1868.
M wÊÊmsii^'^ ÈtÊÊÊ wmmÊÊiL lasMb
"%
mais qa*il8 passent pea à peu, et pariineti«ii»tioiiiD8eii#l<^|NiMÉr
fNWeAJÉliriaorii^^ j^^ iê. Were^ratuda dif^y(fyi lybmmit»
MlwMM^t 1^ MUe^ftit le jife*
<i>ijg6^4Wflinfies> jmmq^^i^éÊMmmnA I '
9^9yR6l \im tf^ifim^ifmt VL ftleicber Mi emMii^éeilfaMK-
peilier» la.mi^il^i TambmtÊÊladiphita tel Ibt bsiie éft MofÉmiii^ t
J'ai essayé (1) dô rendre compte de ces saperpositions diTergentas ;
MH<4t.à #i(Mr 4*096 ina^BJèr»^ fft|^ 4is cakairts ctomUiamjk
3in#f»(f^iir«^^ qoi flonU otiTieM île le toir«^ sapériâitfa p«N^
tofif; àli^ Siine A 4iMH^^
IM^.ioiJ^ et ¥idlet (9)» en soifaB* to AfleofaneiMidMcdeaiiiMb
ridiaiUon josqpi'à Tenne (Savoie), ont constaté fo'ilaioal (partit
d?wa9i|Dtoe(«ch|doe^ dam la dote dis Kèlr»-
VkkMk et w^ ooftinneint à j^esl de Beltey ; q[u'ils ao&L feeo«v«[|s ytf
Ie9.i|léi»esiea|caîreiiq9ie cew qni sonnoftteni le ?rai omraUiflA lib
ywl d^ilGliiat ^ et à k partie •vpArieiire de ces imûefs^ oaLwMT, fk
0|it4é<mYer4lwiQéine8 Ibisiles d'ean duace purfiadbîeniw Ai i»fll
çoneiîi/di^ ws obseFvationa qte le ealoaifeide L'EcjiaiUèn^t^QÎsiAdQ
GQrat«ag d|i lara et peat-étre mAme identiqâe h ce calcaire« et ils
ont iiHliqaé le dépai tment de V&ia comme devant foamir lea termes
d/Oi laN s^lntûm.
On ?oi(, d'apr^ la communication de M. Dieolaisit) qu'en effet le
calcaire de rEchaillou occupe bien la même position stratigrap^que
qne te coral-rag; do. Jura, on plotèt que c'est une seule et uémé m-
SiMfe ; que dans le Jura, dans ïkm et dans l'Isère, la zone à Âmmuh
nites temilobahis m A» po^y^plocus est par dessous^ et lie caleaik!e.k
49fax«es par dessqs.
{a dépoqvectet dans* le Jura, de la zone à Ammonites tenmlobtp'
<m fmê le coral-rag fera événement daaa la science. Bien que je ne
puisse pas encore présenter à la Société les pièces à l'appai, j'ai pleine
confiance. dana l'exacUtude des faits annoncés. M. Dienlafait est le
Îremier qoi ait fait connaître cette zone en Provence, et il la connaît
ien.
Pologne. — D'ailleurs ce n'est pas seolement en France que la
i*«*MaABrtMhdÉiB«aaaii^*^
^ mr»Kf* géok^Fffmcê, ^ série, t. »VIII» p, IM; mt.
(i) BuU. Sac. gM., V série, t. .XXTI]L,.p. Sp ;. iSlt
nocefiâon dé ces eotrches, si vivement débàtlae àepxàs ^clqtics
innées, redevient ce qu'elle était autrefois, et teUe qne je l'ai défen-
due. Que Ton ouvre la Description géologique de la Haute-SiU^ie,
par M. Ferd. Rœmer (1), on y trouvera qu'en Silésie et en Pologne
le teirain jurassique supérieur présente de bas en haut la succession
suivante :
f * Couches à Ammonites macrocephalus,
S* — Ammonites cordatus,
y — Rhynchonella lacunosa,
4^ — JVtynchoneUa trilobata et Ammonites potyplocus,
9* — Bhynchonella Astieriana et Bhabdoddaris capri-
montanay
V Cdcaires à Nérinées dlnwald,
7^ Couches à Exogyra virgula.
Cet ordre d« choses est, jusque dans les moiadres détàihr, celui qne
nous constatons dans le Midi de la France (2), ^auf que jusqu'ici les
couches k Exogyra virgula n'ont pu être découverte» dans cette der-
nière contrée.
Lcg oalcaires à Nérinées d'Inwald, ou calcaires à Terebratula
Moravica, sont donc, en Pologne comme dans le Jura, inférieurs aux
couches Ûmméridiennes ; et la zone à Ammonites polyplocus est, de
part et d'autre» b^en au-dessous (3). Entre les deux vient se placer «n
horizon fossilifère qui renferme, d'après H. Rœmer, un grand nombre
d'espèces de Nattheim. C'est oo fait important, il prou ve que Natthdm»
comme je l'avais pensé, fait partie du coral-rag inférieur. Lescalcaîreft
à Diceras du Jura allemand étant, à Kelheim, intercalés dans les
sddstes à pœssons de Solenhofen, et ceux-ci se trouvant recouverts» h
Sebnaittheim» par une ootite à Cidaris coronata, dont des fragmente
roulés existent dans les champs à Solenhofen même, au-dessus des
earrières (4), «'est cet ensemble qui correspond à notre coral-rag du
Nord (5) ; et toat cela est inférieur aux couches à Exogyra virgula,
^ reviennent en Pologne occuper leur place naturçlle, comme dans
le Jura et comme dans l'Europe septentrionale (France, Angleterre,
Banovre, elc).
i«*
(1) Geoloffie von Ohenhletien, In-i», Breslau, 1870.
(I) DieoUfidt, BulL Çœ. giol, de France, 2* série, t XXVII, p. 649 ; 1870.
^) n est ynà que M. Roemer ne donne pas de prenres directes de superposition ; je constate
tmÉJitriit PitfilHH de la dasuflcatîQn qn*il adopte et de oeBe que noos obsenrons en Fmee.
(i) rai constaté ce fiât en 1868, en compagnie de M. Ferd. Rœmer.
(G) Bne espèce de Dieeras, appartenant an nnisée de Lyon et provenant dn corat-mg de
HutaOLf a été reconnue par M. Munier-Chalmas comme très-voisine du Diceras Bava^ieumf
qsokpie poinant s*en distôigoer par des caractères de qadqne valeur.
M uTiR. — j}pp. HR M non Bf «. wton. tBtmt
Conclusions. — Démemkremenl du lithottique inférieur. — Il
résulte de ce qui précède :
V Que la zooe à Ammonites Icnuilobahts est toférîcore au calcaire
à Tereiratula Moravica de l'Echaillon et autres localités ;
2' Que ce calcaire est franchement jurassique et inférieur au cal-
caire k Astarles ou séqitanien, et aux couches à Exogyra virgula type
du Kimmcridgc-clay, qu'il est par conséquent fort loin d'appartenir
à la fin de la période jurassique.
Il devient donc tout i fait impossible de considérer ce calcaire,
qu'on le preonc dans les Cévennes. dans le Jura, dans les Alpes, on
dans les Carpathes, comme associé avec le Diphya-kalk de Bogoznick et
autres lieux, comme l'a fait H. Zittel dans ses précédentes publica-
tions (I), pour en constituer un même groupe, letiUionique inférieur.
A la soite de cette communication H. BàTin préamte left obser*
rations sniroates :
De rintéMflBUie commonicatkKi £ute par H. E&xti, it résalle qtM àH'
iXHiTdleB redierches dans les localités qu'il a vues par lui-même oa par les
yeai de H. Dienlafait ont miontré les ooucheB à Tar^ratota SepdUni,
d'Ckb., aa-dessoB de ti lene k Ammonites temtUobatm, (^p-, et àub
le {«tdoDgemeut des coocbes, dites conUUennes, de ^Gbode. C'est Va
mw «flfrirnilnliftn fc laquelle je souscris v^cntien; mai; j'm tire une ooo-'
dnsion tonte opposée tt celle du savant professeur de la Sorbonne. H a, en
effet, paru dans les Verhandlungm der K. K. geol. Reichsanstalt, à la
date du 3 avril, une note de M. Zittel, note pleine de faits et de courtoisie,
qne H. Hébert n'a pas citée dans la communication qu'il vient de fiùre, et
qœ beasconp de membres de la Société ne connaissent pas sans doute. De
celte note il résulte que la zone k A. tenuilobatus nfose mr le glyp-
tiden, et est par conséquent définitivement et rigoureusement sur le niveao
de l'astartien, dont elle présente, dans les loctuitcs étudiées par le savant
bavarois, les fossiles les plus caractàistiques.
n en résulte qne, contrairement à ce que vient de dire M. Hébert, ni
les couches de Sl<]llande, ni celles de l'ËdiallIon, ne sont du vrai coral-
lira, et ainsi s'explique comment les fossiles de ces deux localités, tout
baptisés qu'ils l'oat été de noms coralliens, sont si diiïérents de ceux de
St-Mihiet et de Ch&tel-Censoir. M. Hébert vient lui-même de me fournir
un argument en indiquant combien un des Diceras de St-Claude présente
d'analogie avec une espèce de Kelheim. Il en est de même de beaucoup
d'antres espèces, et j'ai vo, par exemple, un Cardium de l'Ain étiqueté
(1] PateMl. «UtteU., p. 306 ; 1810.
1878. HUBERT. — iTAGB TITHOiaQUE. 67
C. eorallinumj et qui est bien plutdt le C cochleatuniy Quenstedt,
de ¥ Obérer weisser Jura de Kelheim.
Tons ces foits me semblent concorder parfaitement. II est vrai qae
M. Hébert n*a rien trouvé dans les pays qu'il a explorés entre la zone à
A. transversariu9 et la zone à A. tenuilobatus ; mais jusqu'au
jour où on aura rencontré le vrai coral-rag, dont c'est la place, j'emprun-
terai à M. Hébert un petit bout de la grande lacune qu'il place à la partie
Bopérieure du Jura méridional, pour la placer entre ces deux assises.
M. Hébert fait la réponse suivante aux observations de M. Bayan :
NOTE ADDITIONNELLE
A LA COMMUNICATION REL4TIVE A l'ÉTAGE TITHONIQUE,
par M. HiBERT.
En portant à la connaissance de la Société les documents nouveaux qui
précèdent, j'avais à dessein évité de discuter les faits anciennement connus.
De ce nombre est l'article que M. Zittel a inséré dans le Bulletin de V Ins-
titut géologique d'Autriche (<), en réponse à un exposé de la question
rdative à l'étage tithonique, que j'avais publié quelque temps auparavant
(3 février) dans la Revue scientifique. Les faits cités par M. Zittel se
n^portent à la localité qui a été le berceau de l'étage tithonique. C'est ce
point unique, Oberbuchsiten, qui a sem de base à la nouvelle école.
Examen de la coupe d' Oberbuchsiten. — C'est là que, d'après
M. Moesch (S) et M. Zittel (3), les couches k Ammonites tenuilobatus
reposeraient sur le coral-rag du Jura, et se montreraient la continuation
directe du calcaire à Âstartes.
Voilà donc une localité qui se trouverait en complet désaccord, pour la
succession des couches, avec tout ce que l'on savait avant qu'elle n'eût été
signalée, avec tout ce qui a été observé depuis, soit à l'Est, soit à l'Ouest
de l'Europe. Comment ces circonstances ne seraient-elles pas une cause
Intime de doute ? Il me semble qu'on aurait dû joindre aux assertions qui
Q»l été produites, les détails décrits et figurés des superpositions, afin que
chacun pût aller se rendre compte de la vérité. Non-seulement cela n'a
point ëé fait, comme il convenait pour un fait si grave, mais un autre
géologue suisse, M. Greppin (4), qui a fait la description détaillée du
Jura Bernois, qui a eu par conséquent occasion d'étudier d'une manière
(1) Verkandl. der K. K. geol Rekhiorutalt, 2 mû 1873.
hS ArgtmeT'Jura, p. 1S2 ; 1868.
(8) Loe. dt, p. 185.
(i) /«ra B»nio<i, p. 68 , 1 870.
toute iq^iale cette lAAme régioa, puifiqu'il donae précisénenl om eou|è
de ToxfordieD de Langenbruck, près d'OberblichatieD, fitiodVAmMPmUs
polyplocm d'Oberbachsiten daes l'étage oxfordian. Le mètne géologiier(l)
et M. Jaccard (3) continuent à mettre Vargovien de M. Marcou à la place
que lui avait, dès la créatiioa de ce nom, assignée son auteur, c'est^ènlile
dans Toxfordien supérieur* Cet argovi^, ce sont les couches de Baden ef
de laSooabe à AamotUteapoijfplocus. Ces géologues continuent à plaoer
ce remarquable horiz(m au-dessous de Tétage cer«dlien, qu'ils conservent
avec soin, et qu'ils caractérisent par ses fossiles bien connus : Hemicida-
risrcrMUilaris, Gidaris florigemnèaj Giyfdiow hierùgiypMàlÊB, etc.
La description géologique officielle de la Suisse présente ainsi ea face
Tune de l'autre les deux écoles^ et les Baénes couches considérées dans une
livraison comme supérieures à la zone à Hemiddaris creniUaris^ sont
données dans d'autres fascicules commS inférieures.
J'en conclus que, même à Oberbtfchsiten, la chose n'est pas aussi évi-
dente que l'affirment MM. Mœsch et Zittel, et cela ne m'étonne nullement*
quand j'examine les coupes de M. Moesch lui-même, et que je vois
combien la bordure méridionale du Jura, sur laquelle se trouve Oberbudi-^
siten, est fortement disloquée. Je suis donc conduit à me tenir en garde
contre un fait qui est, en apparence, contraire à toutes les autres obser*
vatîons.
Ainsi, je ne puis me rendre à l'avis de ceux qui considèrent comme
rigoureusement et définitivement démontré que la zone à Ammonites le-
nuilobatus repose sur le glypticien, et que cette zone est sur le niveau du
calcaire à Astartes, lequel ne renferme jamais ni Y Ammonites poly-
plocus^ ni aucun de ses compagnons habituels, c'est-à-dire les vrais fos-
siles caractéristiques, car ce n'est ni par des gastéropodes, ni par des
acéphales, qu'Oppel a pu caractériser ses zones.
M. Zittel ajoute, il est vrai, que M. Moesch s'est assuré de la conti-
nuité du calcaire à Astartes avec les couches k Ammonites polyplocus de
Baden,. m allant pied à pied de l'un à l'autre. Dans un pays comme le
Jura, ce moyen de démonstration me parait dangereux.
Je profiterai de cette occasion pour répondre aux autres argument? que
M. Zittel produit dans le même article, et faire quelques légères rectifi-
cations.
Ainsi, lorsque M. Zittel dit que j'admets la connexion des deux parties
de son étage tithonique, il va au-delà de ma pensée.
C'est seulement la connexion du calcaire à Terebratula diphya de
Rogoznick avec le calcaire à T. janitor de la porte de France et autres
(1) Op. du, p. 63.
(3) /tira YQxao\» et Neuchâielois, p. 205 ; 1869.
■^
I87S1 Htenr. — • étaob TrraoïiiQim. 69
lien, que j^admets. Qnant à celle qui t^drait à maintenir dans le même
groupe le ôdcaire à Terébralula^Moravica, je la repoasse énergique-
ment.
Le tithoniqne inférieur de M. Zittel, je Tai montré plus haut, doit être
démembré, et Tune de ses parties les plus importantes doit, selon moi,
prandre place dans la division moyenne de Toolite jurassique.
«
la zone de Bogoznick renferme-t-elle des fossiles jurasHquesf —
Un mol maintenant sur les coudies à céphalopodes du même tittumiqoe
inCMeur, c'est-èr-dire sur la brèche de Rogoznidc.
Je n^aî nullement Tintention de faire aucune sorte de reproches à
M. Zittel en ce qui concerne ses observations. C'est à lui-même que
j'ai empronté mes raisons. C'est lai, en effet, qui nous apprend qu'à
Rogomick les Amnumites trachynotus, iphicerus et campsus se trou-
vent non dans la brèche, mais dans des calcaires qui sont dessous et d(mt
Vâge tithonique ne peut être affirmé d'une manière certaine.
Ce n*est pas lui qui a recueilli Y A. œmpsus dans le Diphyakalk
de TApennin, et TA. iphicerus qu'il a vu est représenté par des échaur
tîUons mal conservés. Aujourd'hui, il dit que ces espèces se trouvent
incontestablement dans TApennin, mais il ne mentionne aucune preuve
nouvelle.
J*ai la conscience d'avoir interprété avec impartialité les faits connus.
Je pense, que si l'on {tenait comme base rigoureuse de l'étage tithonique
U bêche de Rogoznidc, dont on constatera probablement l'existence d'une
manièfe beaucoup phs générale qu'on ne le pense, si on âiminait avec
soin toat ce qui se trouve dans les couches sous-jacentes, le nombre des
espèces jurassiques dhninuerait singulièrement et se réduirait à des
édiantillons arrachés à des couches plus anciennes.
Je hffise de c6té, au moins pour le moment, les nouvelles observaticms
de M. Neumayer en Transylvanie, que m'oppose M. Zittel, ^ dont je n'ai
pdnt encOTe la traduction. Je ne repousse pas d'une manière absolue la
ipésenoe d'un fossile jurassique dans des couches crétacées ; mais quand
œ fossile se trouve dans <ks conglomérats ou des brèches, comme k
Stramberg et Aizy, cela ne prouve absolument rien.
Stramberg n'est qu'une immense brèche, dont l'étude stratigraphique
reste à foire; mais nous avons dans les Cévennes et dans les Alpes des
brèdies puissantes reposant toujours sur la tone à A. tenuilobatus, et
renfermant des blocs roulés et perforés qui atteignent quelquefois la gros-
seur de la tête.
L'épaisseur de ces couches atteint 30 et même 100 mètres (<). Il n*y
"il
(l)Nou mus, M. Vébin etmoit'ooDstatéces^Ndaseurs I Mondas et IVilepflrdrix(Drtae).
5
n Hinvr. --* iiMt Tiraoïiiin.
toMt id)0oUDnénl rien d'étômkaBt à ce qvedv ftÉsiks jtUfttMfves^Jâ
fochè 90119-jaoeiite oa -des couches eftlevéAt par iéùndaiioft ie tfOavaMaU
dans ces blocs ; mais la p&te qui les enveloppe et les condies homoglMB
ÎBlercalées fenfermeat }<i8qa*îd exclusivement des espèces néoimiiîMiJMi et
det espèces iiouvdles. G'est dans cette série que se trouve le gisoMll
principal de la Terebratula janitor, espèce qui monte iien plus faMi^
puisque dans Fezcursion de la Société géologique en septembre, dans ks
Basses^Alper, M. de SeHe Ta rârouvée, devant Irâte la Réunion, imà les
tmi^kSoaphite$ Yvami, à Barréme, oà M. Vélain Tarâît àl/k vâh
cmitrée et oii die n'est pas trèsHrare.
M. Zittd ne peut^ di(-îl, s'habituer à ce phénooiène d'«& leÉumieÉient
|iar les eattx «or de fi vastes étendues; il firâdra pourtant bien qa'Srai-
Mette, puisque les proives en sont partout, et sur une éclieUe véritahlem^
oolos^. (teftt venra la démonstrattion dais le doo^ple-fltndu det eirah-
sions de la Société. Quarante personnes, parmi lesquelles beawanp de
géologues éprouvés, ont été témoins de ces observations et pea^retà en âb-
lester l^xaotitude; pas im (doute n*a surgi, pas une oppositîoD ne s*est
élevée.
M. Zittel commet une inadvertance en disant que les efl^èoeto^tratoiâtt
par les eaux proviennent exclusivement des couches à Amméiéites 'Unm^
lobatus. Les Terebratula Moravica^ Diceras Ludij Cidaris earp-
nata, C. gUmdifera, de Strambei^ et d'Ai^, mai d'une autre
a<«si9e'; et s'il y a dans les couches à Terebratula janitor et à T. diphya
des espèces des couches à Ammonites tetiuilobatus, ce que, je Tavoue,
je considère encore comme moins bien établi que le cas précédent, cela n'a
rien d'étonnant, puisque ces couches (sont immédiatement en contact avec
la brèche.
Loin de savoir mauvais gré à M. Zittel et aux autres géologues qui
partagent les mêmes idées, de la persistance qu'ils metteitt à les défendre,
nous les en remercions, au contraire ; ils nous obligent à plus d'efforts, ils
nous amènent à explorer notre propre soUvec plus de soin, à entreprendre
des recherches ratiomielles et méthodiques, qui nous pr()curent làdéoouveiie
d'une foule de fossiles qu'on ne connaissait pas en France. Quatid même
l'étage tithonique devrait finir par succomber, il aura été, surtout pour la
France, la cause d'un progrès notable en^géologie.
De part et d'autre, nous apportons nos preuves, il est nécessaire que ces
preuves doietit discutées. Apres un certain temps de débats conlradiotèires,
mais toujours loyaux, Taccord se fera sans aucun doute entre tous les aiaîs
de la vérité.
'<i*^tpour avancer tant soit peu l'^que de cette conclusion, ^ je
vais encore soumettre aux partisans de la doctrine adverse les faits et les
observatîonfi qui suivent.
-\
Mift BiqpHf;m« teMm tmumnoE, 99
fOBQiMi <tfaactérâti([itts de la zene à Ammonites knmiobatuêy 4e la
Rnnoonie k rArgovie, et il a retrouvé ces ieux espèces au mèmd'VMma
-ttftaBoe, à GEuasoi. U était (deiic intéressant de «déteriDiner 4 -une ^namëre
piécise les gisements de oes espèces, indiquées par d'Orbigny comne iqp-
yiff^iànt à Télage corriliea.
Le méoie intàlèi. a'attadiait à YAmmandtei Maranliairmi, é'&A. ,
donné par Oppd (S) conmie appartenantà la liase de la JE0iie4 A. bimmnr
matus^ QatmA.
4k, les tjpes de œs tcois espèces cmt été recueillis sur ifs cAtes '4e
fOoéan, 4ans les enviions de la Rochelle. J*ai fait de ^celte mHHte wk
#dfe détaâlée, minutiens^ dont je publierai prochainenent les Msrftats,
ei de laqudle il résulte que :
A^ Vàmmonitêi MarantiamiSy d'Oïl)., a été recueilli, k Ihrans,
dvM'dès i^caîres maneux, qui ioai suite aux marnes eKfordienfies,^
éumaohOmf (îuenat., A. erenatus, Bmg., A. perarmatms, «été.
€m ericaîfes oiameax lenferment en grande quaatité VA. SraiOyA%)A>,
AnoBagédogueinla placé les marnes et les calcaires marneux 4e Manos
et d'Esnandes ailleurs que dans Tétage oxfordien.
9* L*A. AchiUes et TA. Altenensis se rencontrent tous deux dans
teAloweseompaoles, lithographiques, reposant sur les précédesats. €es
«rieaiiea BoiilM»-nclies«n fossiles, eX une grande partie de leur fatimea
Mé démte par d^ôibigny.
LoiAMBles qm |NN>viemient de^» niveau sont ceux qoeb PalimMegie
ffMÇÊue on le Prodrême citent comme (provenant 4e >la ReeheHe, Demi-
pÎQrre, Marsilly, Chef de Baye, les Minimes, Âytré, Loix^^a larrie.
Ces calcaires, considérés par MM. Elie deBeaumont et Dufrénoy (4 948)
«HtaMifeFmaBt la partie sspérieure de Tétage oxfordiai, ont été d^ss^
diMtewnUieB par M. dXMigny <<8&8) et par M. Manës<1853).
S^ Les Calcaires k Ammonites Achilles sont recouverts par les cdçaûes
lÉipêtypicfg et térfûnodermes d'Angoutins^ de la pointe du Ghé.
La "famé 4e cette série de<»uclies, ég^dement très^riche, est-très^KHS'^
feBte4e la*ppéeédeate : pas d'ammonites, au contraire des dicérates.et de
iMNribfesx éiMiides dont aucune espèce ne se renc(mtre dans les couche^
tfMi9*)aceBtes.
•Snr 109 eq^èees de eelte foune que cite d*Orbigny, 9 iKulementt se
■MiMfcnt- ^09 4hM.
tr Viennent ensuite les inames Menés et ks calcaires inameux de
({) Tùtaont. MUOM., p. 180*. 1863.
(!) Loe. dl., p. iV»
^W * ^^^^m '"•'i ^mm^m «I^B^^^^Ht 'cKHPP»
iMPftÉiâSifniiik J'iVYMMW Oftmî PkalÊÎùÊÊÊÊt itgmSiagÊ^à .M^g^-ji/ii
^utablka, Tknela tupimmrmuit, Cff/rim mrmê^ 9kml§tm
GesjilAMdso0Mhflf,é|m
5* Ce einquitett ijatèais ert dradériié ftf wt tlpttiteo
mmw^Êffûâff fait MmÊiM^WÊ^ ^^%# dfWlfi flHWhMf jft CfcliJiailMttïiWî
<^ lift snoeoMMi piéeédote |mt élie irérifiéB an cnrimtjiDifiiiÉi^
j0m4'Aigelf, ok k aâm jmnifM « tasuM.par en otaMi à
lipioiito y^, épMdoM"» <tfl!nnM«MtdsMà4ft-'éeari0rfill
.Toirt cd» ii'6it pti nonvo»* M. Muet MtHUMilv éni II Jéi^
Pt^tlimk,fttM^ éà déptirtemmt ée h$ Ckanmlê^hifiriêm^^
4Miti6 toM €» Mnk. JeMeliQiiiepo«rliiiMiiiiart,à£ra.fnf^
rosiKlitiidB deft i;isenie«to e^ qMi»|i*^
MiMt mt 1» IriaiseB a?ee «ne tdb ttfgtàinÊé qCH mi iararihlt 4»
ciwBBirtIiS d*€Rrar# t h*
*• t
n néniIiB de œ qpri prtoède, qqe les deex qytoe d'âB^
taine qui appartiennent à la zone à Ammonites tenmlobatus^ sont
placées dans cette région immédiatement au-dessus de Toxfordien marneux
à Ammonites Marantianus eX A. Erato^ et aa-dessous des calcaires
coralliois d'Angoulins, fort loin du vrai Kimmeridge-clay, à Ammonites
LaUierianus, A. orthocera et Ostrea virgula.
Calcaires à A. Achilles du bassin de Paris. — Dans le bassin de
Paris, il existe, de Taveu de tous, entre le calcaire corallien de Tonnerre,
qui, k Tonnerre même, est recouvert par le calcaire à Astartes, et le
ôdcaire oxfordien à Ammonites MartelU de Pacy (Yonne) et de Maran-
ville (Haute-Marne), une série de calcaires marneux ou compactes, souvent
lithographiques et exploités pour diaux hydraulique. Ce smit les calcaires
de Yermanton, de Tanlay et de Gommissey (Yimne), de Qairvanx d de
Longchamps (Aube), etc. C'est dans ces calcaires que lOi. Royer,
Tond)eck, Deloisy et moi, avons recueilli d'assez nombreux exempliores
rapportés, avec raison, par M. de Loriol (1) à VA. AchiUes. Dans œs
localités, au-dessous des couches à A. AchiUes viennent toujours des
assises marneuses avec A. bimammatus, comme en Allemagne.
(1) Btage$Jurasilqiie$ supirUun de la HautS'Mame, p. SS; 1879..
I87S. HteDnr. — étage TiTHomQUB. 73
n est vrai qoe le^ géologues français ne sont pas exactement d'accord
sur l*ftg^ de ces calcaires. Les uns, avec M. Elie de Beaomont, les consi-
dèrent ocmime la partie supérieure de Tétage oxfordien et par suite comme
infoieors aux calcaires coralliens à Diceras arietinum. Les autres les
croient sapârieurs à cette dernière assise; mais ils reconnaissent qu'ils
MDl recouyerts par Toolite corallienne supérieure de Tonnerre et de la
Haute-Marne, qui est elle-même recouverte partout par le vrai calcaire à
Astartes, au-dessus duqud viennent les argiles de Kimmeridge à Osùrea
tfirgula, etc. Aucun de cesjfdemiersj'géologues n'a pu penser que les
odoBÛres k Ammonites Achilles fussent l'équivalent synchronique de
l'étage kimméridien ou du calcaire à Astartes, dont la signification et l'âge
sont, dans le Nord de l'Europe, précisés d'une façon si exacte.
Remarquons encore que ceux qui placent les calcaires à Amm^mites
Achilles au milieu des calcaires coralliens, sont conduits (1) à mettre
fanent à ce niveau VAmmofiites Marantianiis et l'A. bimamma-
tus, qu'Oppel laissait avec raison dans le groupe oxfordien.
Ainsi des faits nombreux et décisifs empruntés au bassin de Paris, à
l'Aquitaine, au Jura méridional, aussi bien qu'à la Pologne, prouvent que
les calcaires de la zone à Ammonites polyplocus et A. Achilles sont
s^arés de l'étage kimméridien :
4« Par tout ou partie de l'étage corallien ;
S* Par le sous-étage astartien ou séquanien.
n n'y a d'exception à cet ordre de superposition, dans toute l'Europe,
que la localité d'Oberbuchsiten, laquelle, pour les raisons que j'ai données,
a évidemment besoin d'être soumise à de nouvelles investigations.
J'aurai peu de chose à répondre aux objections de M. Bayan, puisqu'il
admet que la zone à Ammonites polyplocus est inférieure au coral-rag
de Saint-Claude. Il est vrai que ce corâl-rag n'est pas pour lui du vrai
eoraUien ; il le met, comme M. Dieulafait, au niveau du calcaire de l'E-
chaiUon, œ qui ne l'empêche pas d'être au-dessous du calcaire à Astartes,
qu'il sépare ainsi des couches à A. polyplocus.
L*opinion de M. Bayan a considérablement changé sur ce point depuis
le mois de février dernier. A cette époque, en effet (â), M. Bayan, consi-
dàrant les couches à A. tenuilobatus comme appartenant au kimméridien
inférieur, admettait qu'elles étaient postérieures aux couches à Cidaris
glandifera, C. cariniferaj etc., découvertes par M. Pérou au Djebel-
Sd>a, c'est-à-dire au calcaire de l'Echaillon. — Aujourd'hui c'est précisé^
ment l'opinion contraire qu'adopte M. Bayan. En admettant que le calcaire
(1) V. DueriptUm de» fostUesjurtu^ques supérieurs de la Haute-Mame, p. 66 et 68.
m BuU., t* série, t. IXIX, p. 100.
It ToaBBCK. — OML flini ftâ mniB ■» ■<■■?. Iftmfi
Aeqtt'îl MCiatérworaQ oJcaire à AstMa el aaliwriiilif dn JiM^
II. Bayan est lois de partagn* Tavis de M. Zittci, qm cmndèncecakiiR
et TEdMiUm oMme fntparilanéitm.
Il y a dav cène diseossm on £ûl singnUer, c*cst h gJgpiinrtBB Mtti
discordante que possible que ks partisans de YHage Hikomqm donneni
à ectie dteominatiaD. Qa*oa lise les dernières poblicatîoBS Eûtes sur cette
msliare dans notre BtiUef m, celles, par exemple, de MM. PîDet, Ehny,
lourdy, Péron, on en jugera. Pour Ton, Tétage tithoniqne esl on groopo
éqoîvâlcttt de tout le Jora sopérieor du Nord, pour Tantre c*csl un éCaga
exdtisivemeirt ottaeé, quoique distinct de Télage néooonîcn, cte. Je mo
rallierais vokaitias à cette dernière manière de voir, n'était le mot titk^
niqm, qui n'a été jusqu'ici qu*une cause de confasion TérHaUenent in-
ciôyable, et qu'à ce titre je repousse.
G'eiA en Fnoice que la daité peut et doit se iaire an roilieo de œ dkmê
d'idées contradictoires. Pour cela, j'appelle l'attention des géologues de
toute l'Europe sur les magnifiques coupes que présentent nos Alpes du
DauplMé et de la Prorence. L'absence de végétation, les allures régulières
el la puissance des couches dont l'âge et la position relative sont en discus-
sion, Fabondance des fossiles, tout est réuni pour faciliter l'étude. Nulle
part ailleurs, en Europe, je n'ai vu de meHleures conditions, et je suis re-
venu de mes voyages, persuadé que c'était dans le Midi de la France que
l'on Irouverail les documents les plus nombreux et les plus propres à fournir
wnesolulron daire et précise. Celait, on lésait, ra>-isdecepau\TeZejszner,
qui m'avait scni de guide en Callicie en 1868, avec une si extrême obli*
geance, et qui a été cnk-ré d'une manière si misérable (l) à notre science,
qu'il avait considérablemc^nt CDrichie.
Les observations suivantes sont ensuite échangées entre
MM. Tombeck, Ikivignier et Benoit :
M. ToMBECR dit qu'il n a pas à apprécier les conclusions du travail de
M. Hébert sur la place de V Ammonites tenuilobaim , attendu qu'il n'a
jamais rencontré celte ammoaile dans le bassin de Paris, le seul qu'il ait
étudié.
Il veut seulement compléter ce qu'a dit le savant professeur sur la place
de \ Ammonites Marantianus et de Y Ammonites Achilles dans la
Il est bien vrai, comme l'avance M. Hébert, qu'à Maranville (Haute-
Marne), et à Ville-sous-La-Ferté (Aube), au-dessus de la zone à A. irans-
versarlus, on trouve d'abord des calcaires marneux à A. Marantianus^
(1) M. Zejszner a été assassiné, chez lui, à Varsovie, par son domestiqie, dans rhivtrikWri.
49H^ TOmOi. •-* 6ft8. son LA MOTB M». HÉBSIT. 75
potedef caleaires à A« ilcAiU^, le tout surmonté d*im calcaire grame-
ImK oq niboolîliqiie à Cidaris flarigemma.
n est bien vrai encore que dans la vallée de la Marne, on trouve ^le-
HMDi les oondies à A. MaruntiantiSy recouvertes par des couches à
A^ A4^iUeSt qui supportent un calcaire grumeleux à Cidaris fiori^
gemma 4X une oolite à Nérinées.
Mais œ qu*il faut ajouter, c*est que dans la vallée de la Marne, la cou-
die à A. Mwantianus, au lieu de reposer directement, conmie dans
hriFaUèe de TAube, sur la zone à A. transversarius, en est séparée
pap on lit poissmt d'oolite à Diceras arietina, à Cardium eorallinum
^ à Cidaris flarigemma. Ce lit d*oolite,^^à Buxi^^, à Youécourt ^ à
F^WMkB, 8 une puissance considâ^bie et se distingue nettement par sa
phoedn Ut oolitique supérieur aux couches k A. Marantianus et k
A. AchiUes, qui est connu dans la Haute-Marne sous le nom i'Oolite
d^ Sauamrt, tandis que le lit inférieur porte le nom à*Oolite de /)tm-
lamoaurt.
On voit par Ik que les couches à A. Marantianus et à A. Achilles
fient inecNitestablem^t oxfordiennes, puisqu*^ Buxières, à Youécourt et à
Fitmotes, elles reposât sur le corallien le plus typique.
Les mêmes conclusions résultent de Tétude de la cAte des Lavières, Aé
oDifo âe Sottoourt et de la tranchée de Buxières, où les mêmes couches à
il. AchiUes et A. Marantianus reposent, non pas sur une oolite,
mm 0Br on calcaire grumeleux à Hemicidaris crenularis, Glyptious
hierûglyphieusy Cidaris flarigemma, etc., c'est à dire encore sur une
ooBcbe anihe&tiquenient corallienne.
Si dene 9 est avéré que lés zones h A. Achilles et A. Marantianus
sont eoralliennes, il est difficile que la zone à A. tenuilabatuSj qui leur
. es> peslérieiffe, puisse rester oxfordienne. ^
Qaant à Textension que M. Tombeck, de oonc^ avec MM. Royeret
de Loriel, a proposé pour Tétage séquanien, et que M. Hébert trouve
regrettable^ ce n*est pas le résultat d'une simple fantaisie.
VëseAà attentive ^ prolongée de la Haute-Marne leur a fait en effet recoib-
lillre que les caractères attribués dans Torigine par MM. Thirriaet Màrcou
au calcaire à Âstartes, ou étage séquanien proprement dit, ccmviennenli
panîUenient à une série d'autres couches plus anciennes, et connues pré-
cédemment dans la Haute-Marne sous le nom de corallien compacte.
Ces ooudies caractérisées, comme le calcaire à Astartes, parla Pinnigena
Slauêiurei, la Pinna granulata^ la Pholadomya Protei, là Terebra^
tuia humeralis^ la Rhynchanella pinguis, le Diceras suprajurensiSy
]sLNatica hemisphcerica y le Pterocera Panti, etc., sont aussi celles qui
reâfenneat VA. Achilles et Y A. Marantianus, Elles sont si bien en-
cbivélréed^ M mitieu des accidents cliques à Diceras arietina qu*on
90 . M!n8|B»r--f-«iâirtlMt^
W Milité^-.! •■'. >' • •■ • V •.(!' irr* /' H î >j/ iï
6mi llmMIirâA'BBiiininwot tt oricstm à Afllirtai. HMHsjMkiL mb
Télage ooraffin n^ert qa^iui fiMâèt •ccid«riÉt4e Miy i<tmiwi, iitùnnvy
•. H. lofMnliatâ Mi AmiBdé kMnkmiiriMrittMriMXMQfé^
ftWiiag gTSWieii» êàpmnim^ fUmûMmj, tte^:mai»:'jiD|yièi VjijMijip
i^BiéBiig cpâ (MA «Ken d^m (fiifllgiNi maédê.fuitnjmA^^i^
4*j»i|ije.eiiifle tp^uneçorteiiie. CBoiirifltt wagiée: pir cei ippafti>pnmi>j
J*iaraMip(i, d^, «éer avee toato •ppre9oa49M8^ teffWiJWI.
idmm YMmiêiu, puisque hsdiFcn^ipiNyfMte tcwflwpiiiip^^
M piéMplepil onDe part an déyAypgaent ^ccjrfwaht» à <»h|iî .ylh. ife'
teignent dans la Meuse. Mais ]*ai toa|oon cm qa*îl ^ail indiiyqeeiihfe
ponraiBipav jeter ledéaoïdni. eft'b oonfami dans la «mei^.de,iefl|iet*er
leligmmMil les nons dm leoraiiia» eonne oa mff&^jMg^
noms génériques ei içèoifiqiies dans ks anties hmAuL^^^B wwaseï
nptiBteHÈS..: ■ ■ ; r,»iii'M>; ^'f.t *
D>Bi aniro eftté, aptes «roir snîn pas à pas e^ptajjiss ificaittims dw»
bt Ibdse ei ks Aidennes sur des kuiigvenn dep)|is ^^ 460, Uifeinltr^
ifrts les avmr vn varier d^^aissemr duis dis limites ti^ts-oonsUéniUes,
après avoir va réunis et confondus dans une même couche les fossiles qui
occupaient des niveaux distincts lorsque la formation était plus développée,
après avoir vu des fossiles, très-communs sur un certain point, devenir {4us
rares un peu plus loin, et même disparaître complètement, surtout lorsque
le faciès de la rocjie changeait, je n'admets pas volontiers ces zones carac»
ténsées par un seul fossile, surtout lorsque ce fossile n'est pas très-abondant,
lorsqu'il ne {Mésente pas des caractères assez tranchés pour qu'il soit im-
possible de le confondre avec d'autres espèces de terrains différents, ou lors-
qa'il se trouve à des hauteurs différentes. Gomment savoir, lorsqu'on
rencontre un de ces fossiles, si l'on est sur la première, la seccmde ou la
troisième des zones qu'il caractérise.
Mais je n'insiste pas davantage sur ces observations, peut-être déjà trop
longues, et j'aborde la question qui m'a fait demander la parole.
M. Tombeck est persuadé que je reconnaîtrai, comme lui, qu'il y a
deux ou trois ooral-rags alternant avec daix ou trois séquaniens, autrement
dit, deux ou trois bancs coralliens alternant avec deux ou trois bancs
oolithiques.
Je suis loin de partager cette opinion.. A mes yeux, le coral-rag et les
calcaires à Astartes sont complètement distincts et séparés; mais le,mal-
a
jfltêm' BUnCraBR., — T <X)IlàL-|UO M LA MEUSE. 37
iif;, «omnie je Tai^k dq^ longtemps, est une formation très^variable»
{tféaenlwt des faciès différents entre lesquels il est impossible d^établir un
ordre de superposition, la roche qui était ici à la base se trouvant là au
jnilim ou à la partie supérieuFe.
Les di^ts du coral-rag ressemblent à ceux qui se formi^t actuellement
dans ks mers du Sud. A Tépoque corallienne, il y avait, comme aujotar**
d*hai, des bancs de polypiers disséminés çà et là, les uns à une certaine
profondeur, les autres s'élevant jusqu'à la surfoce ; les uns formant des
bancs ou des ilôts, les autres des attols, sortes de bassins dans lesquels les
moavonents d'une mer moins agitée entassaient une vase calcaire très-
tenne, provenant de la trituration des coquilles et. des polypiers roulés les
uns contre les autres. Cette vase a pu arrêter le développement des bajics
de polypiers. Dans tous les cas, en se solidifiant, elle a produit les calcaires
cntyeax ou vaseux qui leur sont souvent juxts^posés.
,Éa dehors de ces bancs, des courants plus ou moins rapides déposaient
id des calcaires à grains plus ou moins fins, souvent oolitbiques, empâtant
des a>quilles plus ou moins légères, et là des calcaires noduleux formés de
fragments roulés de grosses coquilles et de polypiers, parmi lesquels on
v^nmve entiers des dicérates, des nérinées et d'autres corps assez solides
pour avoir résisté au choc des matériaux avec lesquels ils étaient entraînés.
On oompradd que selon les circonstances le courant qui passait entre deux
bancs de polypiers pouvait augm^ter de force et de vitesse, si ces bancs,
en se développant, resserraient le détroit qui les séparait, et que, au con-
tranre, le courant pouvait se ralentir et perdre de sa force, si les dépôts qui
se formaiait.au pied des bancs modifiaient les conditions d'existence des
polypiers, de manière à en restreindre le développement. Il a pu arriver,
aussi que des polypiers détad^ d'un banc déjà presque recouvert par. les
dépôts iroisins, soient transportés sur un fond fovorable à leur multipU-
Galion, d'où un nouveau Imc, se développant à un niveau plus élevé que
odui dont il provenait, et sur le dépôt même qui recouvrait oelui-ci.
C'est après avoir constaté ces faits sur toute l'étendue du coral-rag de
la Meuse et des Ardennes, que j'ai dit à ceux qui^ après avoir étudié cette
bnnatioa dans des localités restreintes, croyaient pouvoir y établir des
subdivisions constantes, que le coralnrag n'avait de constant qoe son
ioamstanoe.
J'ai d'ailleurs traité cette question avec plus de dévelq>pemait à la
Réunion extraordinaire de Joinville et à la séance du 4 mai 1857.
D'après ce qui précède, je ne puis trouver étonnant qu'on renooffitreien
certains points trois bancs de polypiers alternant avec trois assises oolitbi-
ques ; cependant il peut être arrivé, surtout lorsque les dépôts argileux
intermédiaires sont masqués par des éboulis ou par des alluvions, que l'on
ait pria pour coralliens ks parties oolitbiques des calcaires à Adades.
TOVDBOKi ■— BtPORBRt
»«^
li'mfitke inferiewc de celte fornaation peat «cependant se distinguer des
oolilhes ooratliennes, quoiqu'elle contienne aussi des assises k polypiers.
Mai» )fe ooDchea qoe j'ai décrites sous le nom de calcaires à grosses
oolithes irrégulicres et qui se trouvent à 80 ou 400" au-dessos du con\r
r»g, peB««t facilement être confondues avec les calcaires nodulem à
Dieéntea. Elles contiennent, comme eux, des néfinéea et un dtcérate
' gânéFBlemeat trte-petil, mais qui, dans les environs de Vacon, atteint
l^esque la taille du D. arietinum. J'ai remarqué en i856 qti'on arut
«mfoaAi tas assises, dans lesquelles on trouve la Pinnigena Smtsmrei,
avec DB autre dépât oolitbique blanc, caractérisé par une autre Pinna
beaucoup plus large, aplatie et presqœ équivalve, espèce qui se retrouve
dans le ooral-rag_de Saint-Mihiel.
•r-i^fail^|^iHlrf^i»^^|^lM^»^^ wiiiHHiui' l»«Mll>Mrfw«HMMMV
ftelvtifMM4bMikBis^-iMift'KTMb«Au%Hrii'ttëiriH
iiÉiiiiiiw'--|ii>iHiiiaii<iwMhto. CMvMBnA'CÉHbidÉ^'tiK ptÊSm
Hwyèi-gr'iiiWMiTiMi-yimwi^ ciMÉrtnii»bfyri>HH|iaiiiM»<ii
AflUrtn, cawhe y» oontUBte, dont qncîtpies partletBeatB«»fti>iiw,
iHNUtf ip» (fkatm «mtiioBent en abondoMe tes Ovfrw detMdOT et
0L ^JBmnfnriMTut.
U . TMokMk k M HB» «pw d'*^ H. Minoo ItH-mCne, leséqBam
M.êfekifrtbAstart» nVait ^qnelqnes nMrcfl de pmsssMe. Ce^i*^
pu- H. Hhqo» ^ & dAnit le prtnicr les ealcwras h Astartest «'M
H. Thifria^ lei«Mt cmuribe en i833, dans lftgtatiflttq«ef;«M^;|^
4* ^ll«H> Safloai Ua pen flm tard, j'ai Mufsé knn rapp(ff»»rec
miig»>wi)itsw) i«y«rie«r, et j'y u Oum Amiens sobdivinom: Ma>
Mit iwk iraiiêhtei poig ^'oft ait éié talé de lenr ikaner <)es aont par-
tlMlkw Hitealani GiBdnit lenFen donep htoote, tu InssMrt k tem
primitif k l'enseinble, et non pas l'afiectcr à une seule d'entre- tUes, «an*
fÉot, «tt'MjpMnib pltifft1nD{rici;^BanlBiDber densh ooshsloB.
I'II^Ibiuii «nh dWeir ftroteaHr cootn lea géolt^oes qnî ïnVodtriMRt
dib» laB^^MRtlD» 4«giabAnsleB» oonnUas et dkna la seieiK» on* nM*dlB
fft*r— -~T^ — I ,(|Bg^ i^qg, f^ pai^ttJi Mqov» okatahA.ii'i'élgtpei
hniuiiittpèBsiUftèBebabiiades^ reçues^ «tebantbidaque^poofrdMcett*
prU da plus grand nombre, il faut parler la langue de toot Iwmoodea
Ibii ' il ajoute quHl faut se garder de prendre le précepte de* M. Beioit
^ui3 un a^s trop alisolu ; ce serait eondanmer la scienœ a rimmebilàtfà
lies idées de nos* ^vanciers ne soat^pas respectables par cela seulqU'eUei
ttiùl Tieiftes^. et el)es ne stwt respectables étant vieilles, qu^à (HUuUtion
d'Aire Justes.
Séance du 2 décembre i879.
M. Biocheiy aecrétaire, donne lecture du procds-verbal de la
dmdène séance» dont la rédaction est adoptée.
Par Suite des présentations faites dans la dernière- séancOi. t^
Vfémâéût proclame membres de la Société :
ItM. fioNNEViLLE (Marcel), Avocat, à Auxerre (Yonne)» pvéseQti
par MM. 6. Cotteau et Ed. Hébert ;
Lbb^qdnte, Pharmacien» 15, place du Bas des Lîces» i QaiWEn
^le-etrVilaine), présenté par MM. de Verneuil et Tournouer ;
TuiPtr CU>uis)j Pharmacien aide-major, à l'b^tal du Ody», i
ilgier (Nigeria)» présenté par MM. Bayan et Batte.'
M« Gétteau dépose sepr le bureau, de la part de Madame Pidet.
la veuve de l'illustre savant dont la science déplore la pette» m
dmttère: livraison du grand «t bel ouvrage consacré à la Pàiéonto-
logie suisse (V. la liste des dons).
M. Cotteau présente ensuite, au nom de MM. Desor et de Loriol»
les dernières livraisons do la praoûère partie de ïEehinalùgie
helvétique ji et fait» an sujet de cet ou^age, la onjuaunUtttioii
mhrani»;,
SUR LES OUIÈSINS JURASSIQUES DE U SUISSE,
par M. G. COTTEAU.
MM. Desor et de Loriol vlâBneat de terminer la première partie de
VEchinologie helvétique, comprenant la desciriptioo ei Us $§w(9f^de
lootes les e^ptees d*échiQide9 jorassiqaes de la Soisse. Pei^pneltei^mou
en offrani à la Société, de la part des auteurs, les dernières livraisons,
de vous dire quelques mots de cet imp^t^irt ouTllige, de voos signaler
les résultats straiigraphiqoes auxqtieUxloa anteu» sont arrivés, et d'in-
1$ COTTE&U. — OCRSIHS jniASBIQDE9DB.|.ABinBSB. 2 déc.
sislersorlei rapports on difTéreoces qui estsleol d&og la dislribatioo
des mêmes échiaides en Soisse et cd France.
Le mérite bien coddq de« auteurs, le eoio avec lequel tous les types
soDt étudiés et décrits, les planches fort belles et Irés-exaetes qui accom-
pagnent les ilescriptions, font de \ Echinologie helvétique du ouvrage
de premier ordre et qui a sa place marquée dans toutes les bibliothèques
paléoutologiques.
La synonymie des espèces, parfois très-compliquée, a été discutée et
établie trëS'gcrupuleusemeDt. Dans plusieurs circonstances, MM. Desor,
de Loriol cl moi, nous nous sommes entendus f^ur uoe même dénomina-
tion, afin que VEcliinologie helvétique et la Paléontologie française,
publiées à peu près en même temps et destinées à se compléter l'une par
l'antre, soient aalaot que possible en concordance, four atteindre plus
facilement ce but, ces auteurs oui bien voulu se rapprocher de la classi-
fication générale que j'ai proposée dans la Paléontologie française. Je
leur en sais beaucoup de gré, car c'était donner à nos deux ouvrages un
caractère d'unité qui facilite singulièrement l'élude et la reconnaissance
des espèces.
Deux cent dii-sepl espèces jurassiques sont décrites et figurées dans
V Echinologie helvétique. P\as de moihé de ces tspèces se retrouvent
en France, et ce nombre s'augmentera encore dans une notable pro-
portion, lorsque j'aurai fait paraître, dans la Paléontologie française,
la descripliondcs écbioides irréguliers. Le nombre considérable d'espèces
eooiiDanei suffit pour démontrer t'inlérât que prteenle le livra de
lUI. I>eMr et de ûriol pour l'étude de dos espèces.
.. B|(KDiaons d'après le tableau qui termiae l'onvrage. ta distribaiioa
de* etpècea dans les divers étages.
Lias et infrà-Uas.
SiietpèMs ont été recneillîes dans le lias et l'iafrli-liu de Suisse.
NM:«lpèMB françtiseï , beaucoup plus DombrenKS , appartiennent
presque tontes aux èchioides réguliers et sont encore mal codbo». ITae
seale des espèces de Suisse, Cidans strùUula, s'est montrée eu France.
En Suisse, elle à été recuùllie daos le liai inférieur; en France, elle
occupe un nivean plus élevé et caraclérise l'élage liasieD.
Etage bajocten.
Qaittone espèces appartiennent k l'étagiebajoden. Sar ce nombre.
ktdtM'réiroDvènt en France an niâme Divean siratigraphiqne :
Cidarit cueumifera,
- Zieholtm,
<87t. oofRiào. — WÊtmn jtmAssiQin» ms la scnss. 81
Rhabdoeidaris horrida ;
Holectypm9 kemisphœrieus ;
Hybociypeus Theobaldi;
Galeropygus Marcou /
Collyrites ringens.
Ko SoiiBe» deox de ces espèces passent à l'étage bathonieo :
CidarU Zschokkei ;
HoUctypus hemzsphxricus, «
En France, je crois le Cidaris Zschokkei spécial à l'étage bajoden ;
nais il fani ajouter le Collyrites ringens comme espèce se trouvant à
li ibis dans les couches bajociennes et bathoniennes. U est k remarier
ooe le Cidaris Desori, indiqué en Suisse comme propre àFétagebiyo-
«en, né s^est rencontré en France que dans l'étage bathonien, t
Etage bathonien.
Vêlage balhonien a présenté en Suisse quarante-cinq espèces. Viig|^
nx au moins ont été retrouvées en France dans le même étage:
Cidaris meandrina^ . ^
— Kœchliniy
— fTrighti;
Aerosalenia spinosa,
— hemicidaroides ;
Hemicidaris LangrunensiSy
— granulosa ;
Pseudodiadema komostigma,
— subcomplanatum ;
Hemipedina Ferryi f
Stomechinus Schlumbergeri,
— serratus,
— Michelini;
HoUctypus depressus,
— hemisphœricus ;
Pygaster Trigeri ; - •
Galeropygus Nodoti ;
Eehinobrissus eluniculariSy
— orbicularis,
— amplus ;
Clypeus Plotiy
(UtUSy
— Hugi ;
Pygurus d^essus ;
Collyrites ringens,
— . ovalis.
Eu Stuase, une de ces espèces, Collyrites ovalis, passe k Tétageedlo-
fien. En France, celte même eiq)èee ne paraît pas s'élever aa-deslms éO^
cooches supérieures de l'étage bathonien;* mais, d'un àâtre eôlé^
i'BoMfpusdepressus, qui en Suisse est spécial à Titage batboiifen,
remonle ea Fraoce daas les couches calloviconci et même daos les
coDcbes oifordicDues iaférioores, el s'y développe avec beaucoup d'aboo-
daace.
Parmi Its espèces baihoDiennes de Suisse, MU, Desor e( de LorJol
SÎgoalent, dans les couches à Jikynchonella varians d'Egg prés Aaraa,
el de Korueberg (ArgOTie). le Pseudodiadcma viœq^iale ; ea France,
celte espèce esl essealieliemeal calltmeaue et a'a jamais été recueillie
dans l'étage balhonieo.
Etage caUovim.
'Oste apèeea senlemeot ont été renconiréei dans les couches callo-
Tiemesde Suisse. L'ose d'elles, Cidaris sublcevîs, oous paraît dou-
teuse; elle pourrait bien, comme en France, appartenir à la grande
oolilhe. M. de Loriol mentionne celle eapèce comme ayant été recueillie
h Korneberg (A.rgoTie), associée au Collyritcs ringens, qui, daos le
Tableau général, figure comme une espèce propre à l'étage bathoDÎen.
Resteraient dix espèces, parmi lesquelles sept, en France, caractérisent
également l'élage callovien :
Rhabdocidaris Thitrmannii
Pseadodiadema cailoviÊiue;
^crosalenia lUeriani ;
flokctypu» jMUKtutatW ;
CoUijrites castanea,
-~ éUipHta.;
H. de Loriul indiqoe le lOuibdooidaris'lliminami comme panant
k l'élaga oxrordien ; en FrKoee, ceUja«|pèG« li^a-cnrienu et dont noua
Be conaaiaiaiiB qae le radiole, pM«k^4p6ciale kJ'itage calloTÎsn.
Etage.osfai;4ien.
HH. Deaor et de Loriol établliaua.deiu. jrftWsKdans l'étage oxfor-
dien: (*lea marnes oxfordieamt -or jvnteiMKS et 8' lea couches
de Birmensdorf.
data espèces ont été recaeilliea>4tM,les marnes vfordienaes. Sar ces
onta espteea, troia seulement occupent ea . France un nivean à peu pièa
identique:
Cidarit iptiton^
Pieudodiadema.ti
Eehinobritivt n
|««QHliai'.nilardteueBltaSidUtet. onynaii>nMM' femgitiMkea,
M(iR''MM^ain'4éf|itiMi SoiaBa*
Cet méoicf cooches, bien qu'elles B*aieiit él4f eeonnoes el explorée!
jn Franoe qoe sur oo trfts-pelil nMèfede p^ittli, renfermeot Ireise
espèces idenliqoes, doot TassociàltM ne veQlliiisséttioeQD doale sor la
jèsBfekrdànte stmlîgiQqihiqiiB^.saocbesc
CtdUrU laviuêcula,
*— eorotto/a»
— MpÙÊOfOp
— Cartierij
^ Sehlcailbae%i ;
Pèeudùdiaéema lamgif
••— iteriani $
Hemipedina Guerangeri;
Mdgnaiià dteofata ;
Dffcwler ffranulotu9.
Btt France, tontes ces espèces, h Tétoeption de VBmSpeâiM flftte-
rangeri el do Dysaster granulosus, Èoni caraetéristiqoes des couches
oxfordiennes à Scyphia el n*en franchisftenl pas les limites. En Suisse»
'd'sffèsleisMtao-'qtiettiMilMioMeai Hll. Desor tlde Loriol, U'^irfesl
MUMtVMielil.iAèlif^èesespèoes, et parmi <eHifs4es pitfil aboodiouis
«el te pîhM eatoeiii(4sMf^ «elrotMiit, cAf pins on moins grand ai6tii-
4>re, dioff les étages ^npérietirs.
Les calcaires hchailles, ouconches kJ^Hmk^rié -^êHMêfi/i^ tn
'fSafBWBfSM SwS
ddairtt eortmaiu ;
•HkabdoMant caprimèmianai;
PsemUkUcuUma )Langi;
Hemipedina Guerangeri ;
MagnoÂa deeorata ;
Dysaster granuheus.
Les eonches de Wangen, on t»MV^(0itium corcUlinum, en offrent
nne seulement :
Cidaris Imviuscula.
Aucune ne se rencontre dans les àitcri^ies à fitartes, séquanien pro-
prement dit.
Mais par on retour bisarre^l.lf^if&cile-lhexpliquer, les couches de
Baden, ou xooe k Amnumites imfèiMia^, (Mi fHbentent neuf:
Cidaris Ixëiuseutaf
— filoigranaf
— cùntmata^i
BhahdofHdaritxtynrimùntaw ;
PseudodiqdenuLtiumisi
HenUpeiiMà, (Gmrangerii
91 oin^tiT^^oosaitf miAmom m u sùts». €&t.
•tt^tinn Magnolia decorata ;
.... - '..M. Collyrilea capistrala ; ,
Dysasier granuloius.
Si & ees espèces noas joignons les Cidaris jrropinqua et C. Hugt,
qni o'oDt pas encore été rcncoolrés dans les coaches oifordienaes k
Sojphia de FraDce. mais qui eo Suisse caractérisent à la fats lea
couches de BirmeosJorr et celles de BadcD, noua aurons en tout oDse
eepÈces rommuDes aor deux dépAls. Cette réapparilioa, après uq ialer-
valle de temps aussi long que celui qu'il a fallu pour former, eo Suisse,
les dépôts quelquefois si puissaDls des calcaires à chailles, des coDches
de Wangeo et des calcaires à Agtarles, a tout lieu de nous étonner. Loin
de ma pensée de mcllre un instant en doute les coupes slratigrapbiques
qoe les géologues de Suisse, et notamment ta. Mœsch, ont relevées avec
tant de soin et d'exactitude ; je veux seulement appeler l'altentiou sur
ce fait singulier, unique jusqu'ici, et constater que rien de pareil ne
l'est passé dans nos terrains de France.
Etage séquanien (corallieu).
L'étage séquanien est divisé dans VEcliviologic hclvéliqtie en quatre
groupes : 1° terrain à chailles ou couches k Ileniicidaria crenularts;
S° couches de Wangen ou zone ii Cardium coralUnutn ; 3' calcaires i,
Astartes ou séquanien proprement dit ; 4° couches de Bade[M>u zone b
Âmmoniitt UmtilobaUu. '
Le terrain à chailles, on zone h Hemicidaris cretuilarig, rcoferme tn
SniMe soixante-qnatre espëces d'échiaides. Un très-grand nombre de
ces espèces se retronvent en France, nU dans les coacbes à Hemici-
daris erenularis, soit dans les calcaires corttliens qui Tiennent au-
desani. Nom poa?oas dès fc présent en citer trente-«ii : .
CidarU propingiêo,
, ■! , . ', ■" flo^emma,
" "'"' '• •■ — ■ SlumenbaeAt,
— cervicalU, ''
— etegant,
— moBtitifera,
■■'.'■■■' ' _ brogiàca ;
RhabdoeidarU nobllù,
— trigonoeantAa ; ■'
I Diploâdarù gigamiea, ",
~ EtalUmi;
HtmicidarU intermedta,
— crenvlarU,
— undulata,
— diademata;
Pseiidodiadema anmulatum,
. — flûitieent, '
487S. COTTBAU. •*- OtRSmS JURASSIQUES DE LA SUISSE. 85
Pseudodiadetna hemisphœricum,
— princeps,
— neglectum,
mammillanunif
— Orbignyanum,
— Aroviense ;
Hemipedina Guerangeri ;
Glypticus hieroglyphicus ;
Stomechinus perlatus^
— gyratus ;
Phymechinus mirabilis ;
Pedina sublœvis ;
Holeetypus corallinus ;
Pygaster dilatatus ;
Echinobri8su8 scutatus ;
Clypeus subulatus ;
CoClyrites bicordatUy
— eonica.
Si aox calcaires à Hemicidaris crenularis doqs réonissons les cooches
de Wangen, oa zone à Cordium corallinum, qai paraissent corres-
pondre assez bien à noire coral-rag à Diceras (dicératien) el à la pre-
mière zone k Cordium caraîlinum de M. Tombeck, noos aurons encore
cinq espèces k joindre aox précédenles :
Acropeltis concinna ;
Hemipygus Mathei ;
Pseudosalenia aspera ;
Pyrina Icaunensis ;
Pseudodesorella Orbignyana.
Ce qai élève k quarante et une le nombre des espèces actoellemenl
connues communes entre le corallien inférieur de Suisse et celui de
France. Sur ce nombre huit espèces, en Suisse, passent aoz calcaires k
Astartes :
Cidaris florigemmay
— Blumenbachi ;
Hemicidaris diademata ;
Acrosalenia nobilis ;
Pseudodiadema hemisphœricum,
— Orbzgnyanum ;
Glypticus hieroglyphicus ;
Stomechinus perlatus.
En France, le nombre des espèces communes est plus considérable,
et aux boit espèces ci-dessus indiquées nous en ajonterons sept autres :
Hemicidaris crenularis ;
Pseudodiadema florescens ;
Holeetypus corallinus ;
Pseudodesorella Orbignyana ;
Pygaster umbrella ; . , .1
6
atrttàv. ■ — ouftswa jurassioubs dr la aoms.
En toDt qniDze espèces qu'on rencoolre à la fois dans les coDcbeg*
corallieDoes ÎDrËrieares et dans \e corallien de Tonnerre, et qui démon*
Uenl qae res deux dépôts, tout en étant parrailemeol distincts et séparés
par des calcaires compactes trè^puissania, appartiennent à un seal et
même étage.
Restent, en Suisse, à la partie supérieure de l'étage séquanieo, les
couches de Baden, on zone à Ammonites tenuilobalus, qui représen-
tent, suivant U. de Loriol, li: faciès k Scyphia de l'étage sëquaniea, de
même que la zooe à Cardium corallmum de Wangea en représente le
faciès coralligëoe (1). Ces couches, telles que les compreoDeot et les
circoDSCrivent les géologues suisses, ne paraissent pas avoir d'équivaleot
dans notre étage corallien, et présenieot ce caractère particulier que,
sur les trente-neuf espèces d'échinides ijui y sont signalées, onze
s'étaient déjà montrées dans l'étage osfordien.
Etage ptêroeérien.
UH. Desor et de Loriol décrivent trente-trois espèces provenant de
l'étage ptêroeérien de Suisse. Sur ce nombre, dix-sept espèces se mon-
trent dans l'étage kimméridgien inférieur de France : -_^
RhabdocidarU Orbignyana ; ^^Ê^Ê^^M
Pseudocidarû Thurmanni'; ^^B^^H
HemicidarU mitrth
~ Daoriana,
— Bofmamtt,
Pteudodladana negleetum,
— mammtUanum,
— conforme,
— omitptaitalum,
PseHdotale»ia atfera-;
lïolseti/jm» cimitUnu» ;
Eehi*»brUMU' aeeUàna ;
Pygunu jvrmtti.
Eq Franee. ait espèces sealement s'étaient déjà moDirées dtoi t'éta^
conlËeft, nolamaent dans tes centres BéqoHÎtDiiw:
Khabdoetdarit Ortrignifiaia ;
Pteudodiadema M^iectum,
H) Daeriftim giol. tt pal. d» éUint^-imm^ P^r^i»^^ BmmrUarM, pir Ul. i
LsAil. Km* et Tnriwii, p. 441.
— planissimum^ ;
Bolectypus corallinus.
Etage virgulien.
HH . Desor et de Loriol signalent seulement cinq:e9pëces dans Vé\Bff^
ti^lieo de Suisse; deux dô ces espèces se rencontrent en Fra&cer:
Rhabdœidaris Orbignyana ;
Stomechinus Monsbeligardenêii.
Li première s'est déjà montrée dans les couches cer&Uienea^et'diittt
Télag^ ptérooiriet ; laseconde est propre à l'étage virgulien.
s
Aocime espèoe d'édiinide d^Fétage portlaodien n'a été réneoitttrée eur
Saisie.
Le Secrétaire donne lecture de la lettre suivante de IL Gh^ Gfad :
SUR DES TRACES d'aNGIENS GLACIERS EN ALGÉRIE,
par ir. es. grad (Extrait).
 propos de glaciers, j'ajouterai que Thiver dernier, an relèur
(Ton petit voyage dans le Sahara algérien, j'ai observé à Teot]^ de ki
gMTge 4'Ël Kantara, sur le versant sud de rAtlas, des acoimulationf
it débris erratiques ressemblant à des moraines, mais sans rocher pelied
ni galets striés. Plus tard, au mois de mars, j'ai cherché des traces g^aifeB*
dans le DjuFJura, sans rien trouver de semblable jusqu'au col de Tironda^
à 1800 mètres d'altitude. Â cette hauteur, l'abondance des neiges^ lors de
mon voyage, ne m'a pas permis de continuer mes observations. Toutefois,
depuis mon retour, M. litaupas, attaché à la bibliethèque d'Alger, m^a^
annoncé la découverte d'autres moraines bien caractérisées Mt environs de-
Blidah. Si }'sd bonne mémoire, le capitaine Leblanc a déjà signalé des dé**
pAts erratiques de ce c6té^ dans le Bulletin de la Société db 1838 > ou*
1839.
A la suite de cette lecture, M. Mares fait observer que les amas de ma*
tériaux de transport signalés aux environs de Blidah lui paraissent des
cônes da déjection de torrents, notamment de TOued el Eébir ; il ne peut
j voir des moraines.
Ld Secrétaire analyse la note suivante de M. Gh. Grad:
ou»r-r^wptmmms9utaimm bm wkm. i êlH}
HU;
BB8. FOiiiâiiom mjmàXBmm ix caun
0B8 T08018 m àUàxm n n umiAim,
• * • ■ ' ;
Hetée eon^e «b rmpirt Bitortl wtre la KnuM^ iaiénètn 41
MtyftiàlItettedidBèdesTd^ èa tjftli ^
firtteetiflr fifMVM âe leiir relief Mtut qàèjiir It iitture j
ftcdbee. Ces troie gronpei, M» dilîgte la •âdHNieèi ae noriHeet» «Mt
IcB Haatei-Toigaa, les BàMa-^Toigèa et le groope di 0iNiBeiiber|. It
msffmii^ la IimN iipani aetièMai, à^ijr Ai iiialeae de fiiMille
gmipeélef^ ^ Ha|itii<^TiMges giMiiifav, desBMiea-Ttiyiàilaiiiiil»'
an eiétfls i^alieB, qm s'éteadeat jiMiqiie daes le Palaiiittt, h KajienH
lai[^«a el<àWmreiter« laire 1» Bime-tei^ et lé p^ dt^'Ola»
MTiberg, . doat lea ramificauoas, de foraiatioBi diniiet, Mi^'
geai eatre te Nahe et le Bhia, la séparalûm eit laeiDS bien mnpéb*
Naos ii:Cimi1i:iioiis eieaiper id ^ae da mmAt dea HiQiea-T(N^;^le
aeal wA ait préieaté dea traeea eertaiaei d'aadeas glamn.
Ce flimif, de forme triaagàlalre, s'appaie nt lee Billôas d'Àlaaoé et
de Serfaaee, paar se termiaer à rextrémité da C3iaiap-da-Vea. Il s'élife
ao-demadee plaiaetde l'Àlêace, de^a Lorraiae et de liFraâelie«€oaité,
éti^ifé à raoeit par les TallAes de la Moselle et de tes afBaents, aa
sad par les Tallies de la Savoorease et do Rahio, tribotaires de la Sa6oe
et da Doobs, à Test par les vallées de la Doller, de la Tbar, de la
Laodi, deUFecht, de la Weiss et de la Liepvre» qui déboacheot do
côté da Bbin.
L'existence d'anciens glaciers daos cette contrée fat signalée poor la
premi^e fois par le capitaine do génie Leblanc, lors de la réunion de là
Sodété géologique de France à Porreniruy, en 4838. k la séance du
S décembre 4839, M. Renoir, professeur au collège de Belfort, présenta
une communication sur les moraines de Giromagny et de Wesserling.
Depuis, M. Henri Hogard, le doyen actuel des géologues vosgiens, et
11. Edouard Gollomb donnèrent d'excellentes monographies des forma-
tions glaciaires des vallées de la Moselletet de la Thor, Tun notamment
dans son livre sur le Terrain erratique des Vosges, publié à Epinal en
4 854 , rentre dans ses I^reuves de l'existence dC anciens glaciers dans
les Vosges, publiées k Paris en 4847. Dans le présent travail, je me suis
proposé de jeter un coup d*œil sur l'ensemble des formations et des
traces de diverses sortes laissées par les glaciers dans toutes les vallées
de la chaîne des Vosges, tant en Alsace qQ*en Lorraine et sur quelques
points de la Franche- Comté. Après dix années de courses et d'explora-
tions dans nos montagnes» j'ai va se confirmer la plupart des observa-
f87S. CaUB. — FOBlfATKWS GLACUmES DES YOSGBS. 89
lions des géologues qoi m'ont précédé, j'ai pu les rectifier qnelqoefois
et les compléter par des observations noavelles faites dans les localités
lor lesquelles ils n'ont pas porté lear attention.
En remontant la rallée de la Moselle par la route d'Epinal à Remire-
OMnt, nous trouvons près do hameau du Longuet, au-dessus d'Eloyes,
sne sorte de digue gigantesqoe, en hémicycle, formée par une chaîne
de monticules allant au travers de la vallée, d'un versant à l'autre» per-
pendiculiiremeni au cours de la rivière. Celle-ci coupe cette barrière
naturelle en deux branches de grandeur inégale, celle de droite étant
beaucoup moins étendue que l'autre. Les deux branches mesurent
ensemble un développement de quatre cents mètres environ. Leur éléva-
tion verticale au-dessus de la Moselle dépasse soixante mètres. Le dépôt
de comblement de la vallée s'élève^ & partir d*Eloyes, jusqu'à vingt-
dnq mètres, au bas de la crèle de la barrière en aval. En amont, le
talus de la barrière est moins rapide, un peu moins élevé, et le fond du
bassin redevient uni. Sur la crête aride de la digne les cultures man-
quent ; on n'y voit que des bruyères. Une tranchée ouverte pour le che-
min de fer y traverse, sur une profondeur de quinze mètres, des graviers
mêlés de sable et de gros blocs, qui apparaissent aussi sur les parois de
la coupure où passe la Moselle.
Les collines qoi constituent cette digue diffèrent essentiellement des
pointements rocheux ou des barrages formés par la roche en place, qui
percent assez souvent dans les rétrécissements des vallées du bassin de
la Moselle, en traversant ou en interrompant la nappe de gravier ; en
effet, elles consistent, au contraire, en matériaux meubles, semblables
i ceux du dépôt de comblement du fond de la vallée, et se trouvent
en on point où la vallée est très- large. Ces matériaux, sables»
graviers et gros blocs, proviennent des diverses roches du bassin su-
périeur de la Moselle, surtout des granités de variétés différentes,
avec de très-rares échantillons de syénite du ballon d'Alsace et de
schistes de Bussang. Les graviers sont roulés, les gros blocs pour la
plupart arrondis aux angles et rarement*! vives arêtes. Blocs, graviers
et sables sont entassés sans ordre, saos triage, mêlés et confondus
ensemble. Point de trace de stratification, point de marque de l'action
des eaux ni de leur passage par dessus la'digue, sauf au bas de la cou-
pure par où s'échappe la Moselle. Bref, les collines de la barrière du
Longuet ont les caractères des dépôts glaciaires : ils forment la moraine
frontale d'un grand glacier, maintenant disparu, mais qui a rempli au-
trefois la partie supérieure de la vallée de la Moselle.
La moraine frontale du Longuet marque la limite extrême de ce gla-
cier, au moment de sa plus grande extension^ ou du moins, si celui-ci
s'est étendu plus loin, il n'a pas transporté alors de débris rocheux, ou
rOO OaAB. — FOIIUTIÛW «LACUIKES DES TOSOGS. % dtc.
tù«o ne B'<8t pis irrêlé loagtemps. H. Hogard arfirme avoir irooré des
galflU rajÉs de schiste, avec des galets de diorïle également striés, dans
la plaine de Dogneville, sur les bords de la Moselle, au-desgous d Epi-
nal. Pour moi, je n'ai pu ramasser lors de ma visite & la moraJae do
LoDgnet aucun caillou avec des stries glaciaires. L'abseoce ou la rareté
des galets striés par la glace tieot à la prédomiDance des débris de gra-
nité, à la grande rareté des roches plus leadres et à pâte bomogène.
Pour qu'il y ait production de stries bieo ueties sur les corps rroiiés par
la glace, il faut que les grains de quartz dor enchâssés dans le glacier
.agissent sur des roches plus tendres ; il faut que, parmi les substances
en contact, l'une fasse l'office de burin, et qae l'autre puisse conserver
^empreinte.
Il y a quarante kilomètres do distance entre la moraine frontale du
LoDguel et les extrémités sopérienres de la vallée, au Drumoot et an
fiohnetk. L'ancien glacier de la Uoselle a donc atteint une ëtendoesupé-
lieuie à celle du glacier d'A.letsch , aujourd'hui le plus coDsidérable des
Alpes.
En amont de la moraine, s'étend une plains unie, régulière, sans
dépAt pareil & celui de la digiie du Longuet dans la vallée priocipalede la
Moselle, sauf peut-être entre Saint-Maurice et Bussang, ob l'on aperçoit
au bord de la roote des amas de sable et de gravier non stralUîés, en
grande partie démolis par les eaui. Au lieu de conserver une largeur
CBiwlute.ilK villte roriDfl plMiatm bMatu BMoesHifi, lipirèi par te
ItrugleoMnlSt avec du poiDtsmQnts roràeoz qni «uirenl, cmibo dci
iuiijiai ivUreUoi, ^'ane tÎvb à l'antre, «a ûterrompant la nappe d'tUa-
noM-
Sm ptB> remanqni^ks da ces étriaglemeaia ta tronveatAo tissig*
dHHûxiBtiH bAaeandeLa jRoche, en avant et M-dcasas de Aapt
Jkn^poiotAblaroate franchit la bride de Lafiocbe, elle s'élèvek qa»-
iltal0.iia6(fe8«i-daMiu de la Moaelle, avec des pentes trte-raidea. Tandis
gpeJw putiBS:âI«ôes des roehers sont déchirées et fagoeues, lear jttie
Mt,UMDdie4tpoUa. Sor les pMateneDts gninillqnes dn tissage das
l|liK.ilW)polis apparaissent encore mieM. La roche traverse la vallée
fl'rfl»} rive h r«itra «a perfaol la nappe d'allsvisns et en livrant wree
pew f aasage atti eaox par une oonpore qni déortl an donble cei«le
autour dnigunite en plue. Tontes les aarfaces lAeliflésa wrs ramoat,
k droite et ti.gaacbieile la rivière, sont polies, tandis que le cAté djtfal
nej'tttpu. Snr laTÏve gaoche netammanl, les surfaces polies preoieal '
nn développement considérable et a'élévent i ptas de vingt mfelres ta-
denuf de la riTt&re. Plus haot, les polis B'effaceat,-mais lesroehers
cDnswent lewa lormes arrondies el .mwitenDéeB. A. droite, entre la
iwa.t*i«t lU wiiRb U roohcr «ùiUifArte m peiit.paviUan^à i:uliéiuté
itfn. mmi"^ voMAMmiB outaÈism des tôbois.
dof aro est tnmreé psr one moltitade de reines qoartsettses eotrê-eroi*-
Èkê ei ta MilUe, «éparées par des cavités prodailes par l'aliératien du
graaile. Rien ne semble d'abord maies éigal, moins régolier que la son
fMedeee rocher. Cependant, en y regardant de près, la plupart des
imes de qoariz en saillie paraissent planes; elles se coordonnent aux
mirbares d'une snrface mamelonnée comme celle des rochers, sans alté*
ration* de Taotre rive; même, qaand on 6te les lich^^ns qui tapissent les
creu et les filets qaartzeox, on remarque sur le qoariz des stries fines.
iM'mémes stries reparaissent sur les surfaces polies de la rive gauche»
dirigées dans le sens de la vallée, parallèles entre elles ou se coupant
fOM'DD angle aigu. Toutes ces stries s'effacent au niveau de l'eau, jus-
qu'il la hauteur que peuvent atteindre les grandes crues de la Moselle ;
elles ne proviennent pas d'un glissement de rochers et ressemblent par-
faitement h celles produites par les glaciers sur les surfaces rocheuses
(jui s'opposent à leur marche. Un autre . fait vient d'ailleurs confirmer
eette origine : c'est la présence d'une moraine par obstacle, formée en
arrière des pointements rocheux des Haix, indépendante et à distance
des dépAts de même nature épars sur les deoi versants de la vallée.
Outre les surfaces polies d'origine glaciaire, les rochers des Maix
porteot de petits canaux irrégoliers, à snrface rugueuse, d'une
origine différente. Les mêmes canaux se montrent encore en plus grand
sombre fc cMé des polis du vallon de la Prelle, ouvert dans un des replis
ds Ballon dé Servance, as bas de Saint-Maurice. Dans ce vallon, la
foebe est une syénite rose. La Prelle coule souvent sur la roche en
plaoe, t>h sable et gravier font défaut. Cette roche offre de belles surfa*
oes polies jusqu'à cinquante rafëtres au-dessos du lit du ruisseau, avec
des stries 'glaciaires bien distinctes, parallèles à l'axe de la vallée. Mais
ser les points atteints par les eaux, les polis manquent ; h leur place,
la roehe se recouvre de petits sillons, qui différent des cannelures qui
seoompagnent sonventN les surfaces polies avec stries, en ce qu'ils sont
irréguliers et forment des creux plus on moins rogueax, tandis que les
eannelqres affectent des lignes droites en décrivant des courbes à grand
rtyon^ et sont lisses et moins profondes ;]jes uns et les autres ne
i*eiitreHeroi8ent jamais, ni ne se rencontrent sur un même point. Pour
trouver des cannelures fl faut s'élever au-dessus do niveau des plus
fortes crves^ quant aux sillons, ils sont confinés dans les gouttières ser-
vait fc récoolement des eaux.
Il n'y a plus de moraine frontale dans la vallée principale de la Mo-
letie entre le Longuet et Saint-Maurice. Hais on en rencontre dans les
vallons latéraux de la Suche, de Remanvillers, de Rupt, de Fondro-
mé, do Thillot et des environs de Remiremont. Bien des fois ees
ëss vAllofis secondaires manifestent me puissance étemianle
À
dS GBAD. — FORMATIONS GLUSAHieS DES VOSGES. % dëC.
pour la faible éleodue des petits glaciers dont elles doiveot proTenir.
Ud examen alleoiif fait coosUter qoc Ibqfs matËriaux, eo graode partie
étraDgers à la localité, pravieQDcnt des dëjectioDS du glacier principal
ou du remaniement de ses moraines ialérales. Celles-ci forment des
traînées de débris, éparses sur les deus versants de la vallée, au-dessos
des terrasses latérales de la Moselle, avec une disposition des graviers,
des sables et des gros blocs, analogue à celle des moraines frontales. La
surface des terrasses du fond de la vallée se coordonne à un plan gèoé-
ral, et leurs talus présentent en divers points une siratiGcaiioo asses
Dette. Les amas de débris situés plus baot, dispersés suiTaol des lignes
qui remontent le cours de la vallée le long de ses versants, se composent
de matériaux non stratiSés et sans triage en raison du volume ou de la
pesanteur; ils ne rappellent pas plas les cAnes d'cboulement que les
dépAls de sédiment. Comme les gros blocs arrondis ou à arêtes vives se
montrent mélangés aux sables et sut giaviers à tontes les hauteurs,
ils ont dû se déposer peu k peu et en même temps que ces gravterselces
eablea. Dn antre caractère de ces amas, c'est d'être plus forts sur ceriains
points élevés que dans les dépressions^ et d'apparatire sur les pentes
rapides comme sur les plateaux isolés, taotâl d'un seul cété de la vallée,
taotât sur les deux versants, à des bautenrs différentes, appliqués sur
les flancs des montagnes.
Les moraines frontales des vallées secondaires sur la rive gancbe de
la Moselle, à Fondromé, au Thillol, à la Grande-Courue de Remire-
mont, sa oomposent de galets, de sables et de blocs. La moraîaedD
Thiilot foarnit beaucoop de galets striés de scbisles et de granvrackes,
mAlés k des débris d'earite et de granité ; mais pins bas dans la vallée.
In cailloBiachistenx devienneat rares. Dans la moraine da lac de Foo-
dromé. k l'altitude dfl 680 mètres, aoil 160 mètres aû-dessas da fond
de la vallée, j'ai remarqné des blocs de grès mêlés anx débris graoi-
liqaes. La moraiDe latérale de la Moselle s'étale en avant da dépAt
lonnant le barrage dn lao el renferme des blocs de sjénite. Sur la rive
droite de la Moselle, les sables dominent dans les moraines de Kopl
et de Remanvillers, provenam de la déaagrigalion dn grès vosgiea qui
forme la crête des montagnes voisines, ligne de partage des eanx entre
les vallées de la Moselle et de la Moselotte. L'abondance dn fable a
même fait donner le nom de Sablons k la moraine de Remanvillers,
ott ce sable présente des coaebes inclinées, entre-croisées, enlre-mèlées
de lits d'argile pare on sablense. La moraine de Rapt, k plasienra plis,
offre également de petites coaebes de sable plna régulières encore, sur-
lonl vers le bas, alternant b la base avec des dépôts argileux. Plas haut
le sable renferme des galets siliceux arrondis, provenant aussi des grès
des montagnes voisines, el vers le somnel on Iroave des blocs de gn-
1871. 6RAB. — TORKâTIOMS GLACUIHBS DBS T086BS. 93
site. Noos expliquerons plus loin comment de pareilles formations se
défeloppent sur les flancs des glaciers.
Les moraines de Remanvillers, de Rapt, da Thillot, de Fondromé
et des environs de Remiremont, semblent trop paissaoles pour avoir tiré
tons leurs matériaux de la localité même. Déjà M. Hogard a constaté
que leur formation est dae pour one bonne part au remaniement des
Doraines latérales dn grand glacier de la Moselle. Presque toujours
les déjections du glacier principal se sont mêlées aux débris fournis
par les cirques des petits glaciers secondaires. Aux environs de Remire-
mont, les moraines de Fallière et celles d*Olichamp présentent l'aspect
de vraies moraines frontales, bien qu'elles proviennent des déjections
latérales da grand glacier de la Moselle, qui a franchi le col de la
Demoiselle pour passer dans la vallée de TOgronoe sur le versant opposé
des montagnes. La courbure des moraines se tourne du côté d'Oli-
ebamp, d'une part, et de Fallière, de l'antre, en dehors de la vallée de
la Moselle. Ces deux moraines renferment quantité de blocs parfaitement
striés de granité, d'eorite, de grès vosgieo. On y voit beaucoup de blocs
erratiques et de débris de roches étrangères k la localité, provenant des
montagnes dn bassin supérieur de la Moselle. Â la croix de Yargottes,
snr le col qui conduit de la vallée de la Moselle au Val d'Âjpl, on
trouve sur les assises supérieures du grès vosgien, des blocs de granité,
originaires des environs dn lac de Fondromé, k plusieurs kilomètres
en amont, qoi ont dû franchir en ligne droite les vallons des Mourots,
do Gravier, de la Divièro, les vallées du Gihard et d'Hérival, ainsi que
lea montagnes intermédiaires. Dans les Alpes, les sommets dps cols pré-
sentent souvent des blocs erratiques dans des positions semblables, où
des courants d'eau ne les ont certainement^ pas portés. Un pen au bas
do col franchi par la route de Remirement au Yal d'Âjol, existe une
antre moraine dont la courbure se tourne du côté de la Moselle, en sens
inverse de celle d'Olichamp. C'est la Grande-Courue, séparée de la
moraine d'Olichamp par la Tête de Rambois. Cette montagne se relie
aux sommets dn Sapeoois et do Corroy, formant ainsi une sorte de cirqne
dans lequel no petit glacier a pu persister pendant quelque temps,
refouler en aval la moraiqe latérale'du grand glacier et remanier partiel-
lement cette dernière pour en faire une moraine frontale k son extré-
mité, où l'on reconnaît, k côté des matériaux charriés k sa surface
et provenant de son propre cirque, des débris des roches des monta-
gnes de la vallée principale, caractéristiques de la moraine latérale de
la rive gauche de l'ancien glacier de la Moselle.
Remiremont s'élève au confluent de la Moselotle avec la Moselle. Les
deux rivières ont une égale importance, l'étendue de leurs vallées en
amont da confluent est k pen près la même, et les formations glaciaires
94 CBAD. — Tomknam glacuib^ des tosces. 2 iéc.
de la MoseloUe mérileot autaot d'alleolion qoe celles de la Hosetle.
SignaloDS rapldeniEDl les énorniee moraines de la vallée latérale de
Cleorie, â panir de Saiot-Amé ; la moraine par obstacle de Racbes«on,
8iir les flancs d'aae aréle avancée du Roc des Ducs, an-des«tis de
Vagney ; les rocbes polies uL mouloaaées entre S^ulxures et Comiimiat;
les moraines de la vallée de Ventron ; celles des vallées du Cbajoai, ^
la Colline de Vologoe, ramificaiioDS supérieures de ta Moselolte an-
desGDS de la Bresse. Les lacj du Lispacb el du Marchet, l'étang delà
Cuve, le lac de Blanchemer, celui des Corbeaux, tous situés également
en âmont de la Bresse, dans autant de vallons différents, doivent leur
origine à des moraines froolales. Eoavantdu lac des Corbeaux, les blocs
erratiques atteignent des dimen^iions énormes. Peu de sites dans les
Vosges ont un aspect plus gracieux que le bassin de Blanchemer, avec
SB nappe d'eau étalée au fond d'un va^e cirque, derrière une lai^
digue de débris et de blocs amonctlës, et reflelanl daas son onde la
tendre verdure des hêtres. Quant au lac de Lispacb, la tourbe l'eavahit
et y forme des lies floKanles avec de cbctifs arbrisseaux. Ayant décrit
les relations des tourbières avec les furmalions erratiques, dans tioe
étude sur les lacs des Vosges insérée au Bulldin de la Société géolo-
qique de mars 1869. je n'ai pas à y revenir ici.
Deux on trois kilomètres au bas du Lispacb, une dizaine de moraines
frontales, bautes de vingt à trente mètres, se succèdent & de courts io-
lervalles^ barrant la vallée du Chajoux d'une rive à l'autre, el livrant k
peineftssage anlerrent k trarerfl de profondes coopnres. Le cbemin k
jimse contre le owraot d'eau f our passer avec lui dans le même défilé,
idoot les psFftis montreal netlomeat la compesilion des moraines. Ce
«ont des amas de sable et de gravier, sans stratification, avec des blocs
{dns gras BBcpeodm'daiw la masse à toutes les hauleani. Point de donte
fossttilesnr l'origine gtaciaire de ces dépAts ; jamais nn cearanl d'un
v'&'dépoié des dignes aassi étevées, abisi nombreases, en travers de son
lïu Tantôt tes eonpnras entament les moraiRCS ao milieu, tantôt sor hs
«tféi. 'La nappe de conblement qai supporte les mersioes froatiles est
fan profonde; elle disparaît sonvenl pour laisser percer la roche vin
-«a'piace.sar laqaelle leseaoxsebriseBl en boaillennsal. D' on antre
-eAlé, les moraines latérales moBteot k une grande haatear sor les fianos
fdesJBooDtagaes ravfttnsde prairies, avecde petits champs de MÏgle «t
-di ponmee de terre antour des maisons dissèiDinées. Pais, vers son dé-
Jboncbé, la vallée se resserre, redevient pins saavage, et ne forme pins
qo'nne gorge rocheose qoe le torrent do Chajoaxfralichit avec de bras-
-qoes détours.
La vallée d« la Colline de Vologae présaie égalemeot one diiaiu
<lt 'onaÛMa fiwitalts, depuis BèanÀuMr st SdkbMe jaaqn'h -m
t87S. CaUlB. -««lOMIATIOllB GLACIAHaS DES TOSGBS. 95
rioniM avec la vallée *dQ CbajoQZ. Aa bas de Coraimont, la MoseloUe
reçoit les eaox réooies do lorreDl de Veolroa et da roisseaa de Travexia,
ioDl les deox f allées renfermeot de même d'éoormes dépôts moraiDi-
'^■ea «o-dessas de la Roche do Sage, ao Corps de garde, k droite de la
-foiite du Tbillot par le col da Méoil. Dans la vallée principale de la
Jloielotle.il n'y a plus de moraine frontale jusqu'au confluent de la
Voaelie. Mais la vallée du Boucbot en présente plusieurs près de Ro-
-sbtsaao et tle Creasegoutte, sans compter la remarquable moraine par
obalaele dressée en avant de la Rocbe des Ducs, au-dessus de Yagney.
Ploa bas eacore, la vallée de Gleurie, qui s'ouvre à Saint-Amé, appelle
l'attentioa sur ses moraines de sable stratifiées.
Tons les matériaux des moraines de la Uoselotte et de ses brancbes
sopérieores proviennent de granités de variétés diverses ; mais le sable
des moraines frontales à partir de Saint-Amé résulte surtout de la désa*
gr^tion des grès vosgiens. Lors de la construction de la route de
Gérardmer k Remiremoot, one coupe a dû être pratiquée dans la pre-
mière meraine de Saint-Amé. Cette coupe montre dans le sable une
Doltitnde de petites couches entre-croisées, sans aucune direction régo-
lière ni constante; quelques galets siliceux sont disséminés dans la masse,
aussi rares que les gros blocs de granité ; le sable est très-fin. Oojie
troove pas sur ce point d*amas argileux ou de boue glaciaire ; mais il y
en a dans les premières moraines du Tholy, dont la structure et la com-
position sont les mêmes. Le ruisseau de Cleurie traverse d ailleurs la
moraine de Saint-Amé» tout près de la route» et y forme une petite
diùte appelée le Saut de la Cuve. La stratification confuse et grossière de
la moraine ne s'accuse pas nettement. Au premier aspect, on dirait un
amas de remblai entassé par la main de l'homme. Cependant» si nous
BOUS rappelons ce qui se passe sur la pente terminale des glaciers actuels
ao moment de la fonte» cette structure s'explique parfaitement. En
effet, les filets d*eau, les ruisselets qui naissent chaque jour k la surface
des glaciers, quand la température s élève suffisamment en été, ces rois-
seleta s'épanchent ou sécoulent dans le sens de la pente. Pendant leur
marche» ils entraînent le sable et les petits cailloux, et les déposent en
cooches plus ou moins épaisses sur les côtés du glacier et surtout au pied
du talus terminal. Comme la fusion s'arrête le soir, le ruissellement a
ses intermittences. Le fond do glacier changeant constamment aussi sous
Tiofluence de la fusion et de son mouvement» l'inclinaison des couchas
de sable, de boue on de gravier se déplace. De Ik l'entrecroisement des
couches et la confusion de la stratification observés dans le sable de la
moraine terminale de Saint-Amé. Ni dans la moraine de Saint-Amé» ni
daps eeUes da Tholy oo de Ropt^ les cooches ne se prolonj;eiit d'op Ixurd
96 CRAD. — FORMATIOSS CUDAKIS DES T08CES. 2 déC.
l'antre du dépAt comme aa fond des nappes d'eaa, et leur épaisseur n'est
pas ODiforoie non plus.
HàtoDS-nouB Déaumoins d'ajouter que, daus certaines circonstances,
des dépôts réguliéremeDl slratlûés peuvent se former avec le concoars
de l'eau au seio des moraiues. ÂiDEi au glacier inférieur du Grindel-
wald, on voit un ruisseau, qui descend des flancs de l'Eiger, forcaer
contre la moraine latérale de la rive gauche qui barre sou cours, on
petit lac temporaire avec des couches de sable d'uoe régularité par-
faite. Au glacier de Zmuit, dans la vallée de Zermall, que nous avons
visité une première fois eu 1866, la fusion trës-forle pendant les der-
nières années abaissa depuis considérablement la surface du glacier, qui
se rétrécit en même temps au milieu et dans la partie supérieure de son
cours, de manière à se trouver isolé des petits glaciers latéraux. En
1869, il était resserré eu amont, entre deux puissantes moraines laté-
rales, qui laissaient un intervalle assez vaste, une «oric d énorme sillon
entre les montagnes des deui rives et le courant de glace. Or. ces deoi
sillons servaient de lit à des ruisseaux venus des régions supérieures,
notamment des flancs du Monl-Cerviu. Après la foule des neiges et les
pluies, les ruisseaux se changeaient en torrents, charriant de grandes
quantités de débris, de manière à former le long des moraines des dé-
pôts de limon, de sable, de cailloux roulés bien arrondis, avec une
stratification pareille à celle des alluvioos ordinaires. Remaniés parfois
et tou(-à-fait semblables aux formations des eaux courantes de nos
vallées, ces dépôts stratifiés de Zmntt étaient composés de roches de
ménae oalnre qne celles fournies directement par le glacier k ses morti-
net latérales.
Aprte la moraine frontale de Saint-Amé, viennent saccessivemeot
cellesdeJuIieiiropt, dnTholy, daBeillard, de Gérardmer, tandisqne
les moraines latérales s'élèvent fa une hautear considérable snr les deoi
Tenants de la vallée de Cleorie. Le rnisgeao de Cleurie, sorti des toor-
bières do Beillard, conpe ces moraines frontales, oa plulAt il suit la
coDpnre nnverte par le torrent de l'ancien glacier. Seale, la graode
moraine & plosienrs plis, située au bas du lac de Gérardmer. n'a pas
été entamée; pareille à la moraine du lac de Lourdes, dans les Pyrénées,
aa lien de laisser aux eaux de Gérardmer un libre cours dans le sens
de la vallée de Cleurie, elle les force à rebrousser chemin, pour s'écouler
en amont par l'étroite gorge de la Vologne, et se rendre dans la
Hoaelle par la vallée de Granges. Docelle^ et Jarméail. Sans doute, lors
del'existeocedu glacier formé sur les flancs do Hobneck et qui s'est éteodo
à travers la vallée actuelle de Cleurie, les eaux pouvaient déjà s'échapper
par la fiaagre de la Vologne, et le rnissean formé au-d%lfa de ce point ne
poavBDtH fnjer nn ehemia k travers rénorme accnmalation de débrii
18VS. OIAB. — fOMATIOnS GLAGIA1RB8 DBS TOSOBS. 97
qui eiiste ea aval de Gérardmer, ces moraioes sont restées intac-
tes et ont amené la formation do lac. Le sommet de la moraine au
bas da lac de Gérardmer se trouve à 698 mètres d'altitude, le oivean
da lac k 665 mètres, son fonds entre 620 et 630 mètres; le ruisseau
alimenté par ses eaux, la Jamagne, se déverse à 665 mètres, pour
tomber dans la Yologoe k 620 mètres, k un niveau correspondant k peu
près ao fond même du lac.
Ainsi la moraine frontale du lac de Gérardmer atteint une hauteur
totale de soixante- dii k quatre-vingts mètres. Les moraines du Rein-
Briee, an Tholy, et celle du Beillard, entre le Tholy et Gérardmer, ont
une ^ale éléfation. Nulle part dans les Alpes, je n'ai trouvé an pied
des glaciers actuels des dépôts d'une puissance pareille, ^i ce n'est k
l'extrémité des glaciers de Miage et de Brenva, dans la vallée de TAIIée-
Blancbe, sur le versant italien du Uont-Blanc. Cependant la retraite des
glaces dans la plupart des vallées des Alpes, pendant les dernières
années, a laissé debout leurs moraines frontales, sans les abattre ni les
diminuer. La masse des débris accumulés dépend k la fois de l'étendue
do glacier, du temps qu'il séjourne ou s*arrète au même point, et de la
facilité plus on moins grande avec laquelle se désagrègent les roches des
fliontagnes qui le dominent : circonstances dont l'influence est encore
modifiée par Taction destructive du torrent issu du glacier, par la pro-
portion ou la mesure dans laquello ce torrent emporte et disperse les
débris tombés sur ses bords au bas du glacier.
Dans le hant de la vallée de la Yologoe, la moraine frontale du lac
deLongemer s élève k quelques mètres seulement au-dessus de la|surface
et ne présente pas de bourrelet bien saillant. Sur la rive ganche, cette
moraine est coupée k une faible profondeur par le lit de laVologne, qui,
après être sortie do lac de Retournemer, sur les flancs du Hobneck, tra-
verse, entre Longemer et le confluent de la Jamagne» la moraine fron-
tale de Xonropt, près du Saut des Cuves.
La moraine de Xonropt est coupée par la Yologoe sur tonte sa ban-
tenr. Elle consiste surtout ensable grossier, diS'érentde celui de la
moraine frontale de Saint-Amé, et, dans une carrière pratiquée sur la
rive gauche pour l'exploitation du sable, il y a de grands amas d'argile
sableuse. Au Saut des Cuves, la coupe pratiquée dans la moraine, lors
de la construction de la route, indique k la partie inférieure des couches
de sable et de menu gravier alternant ensemble, daos la partie supé-
rieure quelques blocs anguleux ou arrondis, au milieu enfin des sables et
galets agglutinés de manière k constituer une sorte de grès grossier peu
dur.
Ancone particularité n'est k signaler dans les moraines de Gérard-
mer et da Beillard. Qnant k celles do Tholy, elles présentent aussi sor
M- eu».— FOMunon. «.huim» ms toues. 3 de».
certains poiots des cooches eDlre-croisées, dWiséee par des lita d'argile
sableuse od de boue glaciaire. De gros blocs de graoîie et des fragmenta
plus pelite sont disséminés dans la masse sableose, peu nombreux il la
surface du premier pli en amoat, en plus grande abondance snr la crête
de la deuxième ondulalioo. Les bioce ont conservé ici presque tous de
vives aréies, avec un volume de plusieurs néireg cubes. Va de ces blocs
mesure même de 100 à i 20 mètres cubes : il a été remarqué par la
Société géologique lors de sa visite eo septembre 4Si7. Les ondulations,
on plutAt les moraines frontales, du Tboly au Rein-Brice, sont an
nombre de quatre, se touchaot toutes vers la base, suivies par ona
cinquième à faible distance. La largeur delà vallée occupée par les
moraines est d'environ un kilomètre. Seloo M. Hogard, elles mesarent
ensemble, sur une loogueur de trois kilomètres, près de 160,000,000
mètres cubes de blocs, de gravier et de «able, dédoclion faite des
parties enlevées par le ruisseau de Cleuiie et le torrent de l'ancien gla-
cier. Quelques-uns des gros blocs de la cinquième moraine du Rein-
Brice conservent encore de petites surfaces polies. Dans toute la vslIéQ
de Cleurie, puis dans la vallée supërieDre de la Vologae, du Saut des-
Cuves à Relournemer, de longues traînées de débris constiliKOt des too-
raines latérales bien marquées, dont les malëriaui proviennent, jusqa'aa
Tholy, de granités de toutes les variétés, depuis le leptyoîte a graia fin
jusqu'au granité porpbyiolde à gros cristaux. San! ne petit lambeau de
ecbistes anciens qui afQeure dans la partie supérieure de la route de la
Scblucbl, Dous ne coonaissoos pas d'autres roches dans le bassin en
amoat du lac de Gérardner.
Dans la vallée isférieure de la Vologne, k partir delà goifedefinn^'
gea, tonte formatioB glaciaire bien accDSëebil.dér>at. Il s'y^ploa^»'
moraine froDlale. Le bloc erratique de granité situé sar le grès roigwB,
dans le village de larmé&il, a pu 6lra transporté par na caonat d'eu'
anaii bien que par la glace en mouvement.
La valtie de la Henrths, qui commeoce ta Collet, près de paaa^e
de la Schiacbt, sar la versant opposé à la source de la VologM, oe
présente pas non plas de grande moraine fronlafe. Il y a- biem dwai ]«>
fond de la vallée, antoor du 'Valtin, de petits amas de détrîtns en sailHe
et ao-devant des vallons laléraui; mais ce sont platét desTcAttea d»
déjections formés par les eaaz torrentielles que de vraies mmrawea
frontales. Plus bas, du dM de Xéfosse, sur la rive droite de la llear-
the, tabaaed'uQ promoatoire focb«ox est montonnée, taais sanBstnw
glaciaires encore recannaisiablesinr les veines de quartz. Sortaiflaaat;
des moDlagnes des denx versants, on remarqnedes traînées de bloei'
angaleuet de menas débris. Débrisel blocs sont toasgramlîqvei^t
deviennent moîu nombre» do, <AtA ia HabiMiAiplf lucwRMn"
4 Ail 6iABr.«~ WùVÊâmms glaombmbb» vom». 9BI
Bdle pirt de fortef dimensioDa. Probablement ce Mat les restes des
WÊommtÊ latérales. Une aolre branche de ia Menrthe qoi débouche k
Anoiild ne renferme pas dans son bassin de formation glaciaif e mieox
camclérisée.
Noos ne noot étendrons pas davantage sur les vallées do versant
lorraîft, et no«s passerons immédiatement aox vallées méridionalea et
aliMieDDes, noos bornant h citer encore, du côté de Touest^ les blocs
enâtiqnes des] plateaux élevés du Haut do Roc^ da. Grismootont de
BeUefentaiM»
Si 0008 noos toornon» vers le sod, en dehors du bassin de la Moselle
et de SCS afiDoents, noos trouvons d'abord la moraine d'Hérival, dans
une des branches sopérieores do bassin de laCombeaoté, pois, sur les
flancs des deux Ballons deServance et d'Alsace, les moraines des» vallées
do Bafain et de la Savooreose.
Ces deex vallées» profondément encaissées, descendent do nord ao
sid et présentent sur leur parcours les mêmes roches, mais beaucoup
ploa- variées, que celle de la Moselle. La syéoite, qoi constitue la tète
des Ballonst forme les versants de la vallée do Rabin jusqo'à la
sente de la Vieille-Hotte, suivie plus bas par des porphyres de plo^
aieors sortes» des mélapbyres, des schistes, des conglomérats et des
graowackes, passant d'une crête à lauire. Le torrent du Rabin
eoole k 300 oo 400 mètres au-dessous des lignes de faite, dans no
fond rétréci» étranglé à plusieurs reprises par des brides rocheuses, sen-
blablea à celles de la Moselle, notamment au bas de la Planche-aox-
BcDob et de la scierie de Saint-Antoine. Des blocs erratiques eo* grand
nombre et k fortes dimensions, parmi lesquels on distingoe surtout la
syéaite des Ballons, se dressent, accompagnés de traînées de menos
débris, sor des pentes.fortemeot inclinées de porphyre brun et d'autres
fbnaatieas, jusqu'à 50 et 400 mitres au^essos do niveao do Rabio. Ce
sont les restes des moraines latérales, faciles h suivre jusqo*ao bas de
Plsncber-les-Mioes. Nolle part ne paraît de moraine frontale sensible-
ment élevée ao'-dessos du fond. Une petite moraine par obstacle, aveo
galets glaciaires, entamée par la route, s'appuie contre on pointeoient
rocheor, k sorface polie, non loin do cimetière. Un peo plus en aoM>at|
k côté d*one osine métallurgique, on autre pointement de porphyre bran
s'élève an milieu de la vallée, coopé k pic sur la gauche, sur une baoteor
de douze kqoinze mètres, et parfaitement isolé ; il présente aossi ooe
sorfSue Bootoanée et polie. Entre Plancher-les-Mines et Plancher- Bas,
la vallée forme» k deox reprises, des terrasses séparées par on étraa*
Cernent eti élevées ao-dessos de la nappe d'allovions récentes, ao oiveao-
dafaqpella^ mentent, sans la dépasser, les grandes eanx dn;Baliin.
I
«»u. — rouunoH cuoaius bas vtaus. 3 dte.
■
rioi Bombreai qne daMlinlIéediBibiD, les blocs emtiqaes de
la Tillée de la SaToqreoteoal doBiéao capiUioeLeblisc la première
idée de l'esitieace d'ascie» glacien dans les Vosges. Ilg com ttpandas
■or les deux Tersants des manU^es an-dcssm de Giromago j. k l'entrée
de 11 Tillie, JDtqn'i cent mètres el plm de haolear aa-dessos ia lit de
la Sa*9iireiu«. Ctrtaias blocf de la Tèle-de^PUacbes, nir U rire droite.
ncnrent de ) 00 k < 20 mètres csbes. I^ œoolagne coaséle ea ai gris
mge à rtut d'aikoce ; les blocs erratiques ea sj-èaile, en diorîte verte.
CD mèUpbTre. en porphyre de plasîears sortes, et en graawacke DéU-
DOrpbHjoe, parfois^angies lib.mais pins soDrenl encore arroadis. L'ai-
lïtode maiiamiD de ta Téle-des-Plaoches est de 638 mètres, celle da lit
de laSaTDoreaseïGiromagDy, de 430 mètres: aa cour&atd*eati,«>rt(Mit
DO coaraol tioleoi. n'a pu déposer \k Ions cei blocs sor des peotes soo-
TGDl fortemeol ioelÎDéeg. Les blocs «e troaveol encore en pins grande
quantité sur le mont Saint-Daniel, forme de graawacke métamorpbiqoe.
Il y en a àé\i aoisi «ar le sommet de la cAte, eo avant de la Téie-de»-
Plancbet et b droite de la première moraine frontale. Sur le versant
gaache, des blocs provenant de toutes les variétés de roches de la partie
supérieare de la vallée, sont épars en égale abondance juFqo'au pied
do Ballon. Ce sont les restes des moraines latérales de l'ancien glacier.
Aq déboocbé de la vallëc de ta Beucinière, on remarque les restes d'une
moraine médiane, formée de la rèonton de deas moraines latérales aa
eomtDout de It Noie.
Lei moraines frontale!, aa nombre de sept, s'échelonnent depnig
le pool de la Ciotte, en avant de Giromigny, jnsqo'au -dessns
de la Scie-Béni«, en amont da village do Pnix. Tontes cet mo-
raioM forment des plis nettement aecnsés, disposés inivanl des lignes
eonrbei, avec la partie convexe dirigée en aval, mais sans atteindra '
jamais nne banteur égale k celte des moraines da Ghajonz et da Tholy
snr l'antre versant des Vosges. La première s'élève de trois mètres sur
ans largenr de cent mètres et barre la vallée comme va eroinut, près
do pont de la Glotte. Lt seconde, qne la ronte francbit prés de la mairie
de Giromagny, est masqaée en grande partie par les constmctions. Li
troisième supporte l'église, k son pnint colminent. Une quatrième digne
de débris, bien conservée el plus hante, porte k son sommet la chapelle
prolesiante, snr la rive gaache de la rivière. A quelques pas pies loin,
ane cinquième moraine, plas petite, s'accosa dans les champs hors da
village. Ensaile, aa-délii delà commana dn Paix, viennent la sixième
el la septième, renfermant beaacoap de sable. Les matériaux de ces
emu sont disposés sans triage, sans slratification ; ce sont des blocs
presque lonfi arrondis, de même nature que ceux des moraines latérales»
itteignut pirfoii un Tolome i'ao mètn oulw, aécompigaés de galeti
4*872. àlÙ^. — fOMàVlèMS €BVl4Sti«llfeB liES TOSMS. " . 4M
« * ■
plot peiitt» doDl qoelquefr-nos soBt striés, eaBii de «aUe fin et de'iimoov
Les roches polies eo plaee apparaissent près de GiromagDf , hÈJffâijif^
tier SaÎQt-Pierre, 8o«sla moraioe ialérale, pois kdeox kiloaièiliref eo.«
aiBOQi de la moraine du Poix, an pied da Montjean, à l*entrée et k i'i«^
térieor do TaUoii de la Beocinvëre, an pied de la montagne Sainte-Barbe,*
el prèB do SantHle^la-Truite. Ces roches sont toutes arrondies, et parfois
k plnamirs- gradins» avec des stries glaciaires bien bornées. Létrimgle-
méot formé aveôlde la Scierie par iasyénite péseate sur les parties
polies sau anfractoosités, des cannelure? asse^E profondes en ligne
droilo, creoséM par des fragioents de roche trës-dare, encbassésà la<base
do ijlacier. M. Renoir, en signalant ces roches striées k la Socièlé gé»*-
logpqoe en <839, indique des polis josqu'k ooe haoteor lopérieoro k ta
Tèl^es-Planehes; Cependant les escarpements élevés &*eo préseiMot:
qoo Vers leur base. Dans la vallée de la Beocioière, il y a ono sosfÉce
polio de qoioze mètres de long snr dis de large» que traterse oo fibode
quarte rosé et poli an niveau de la granwacke. La roche poiie da
quartier Saint-Pierre, k Giromagny même, se trouve sor la rive gsoehe
de la Savonreose, ao-dessus d'une carrière pratiquée dans le grès rotige
poor TexploitalioD des pavés. Cette roche, fortement entamée par l'ex-
]doilalion depuis one dizaine d'années, parait s'étendre assez loîo soos
la moraine latérale, qui atteint Ik deux mètres d'épaisseur et retiftvmB
des blocs de syéoite de plus d'un mètre. Le poli n'est pas parfait, sans
déotek cause delà natnre grenue de la roche ; mais cell^-ei porté des
caooelares et des stries profondes, tracées en ligne droite et en biseao,
dirigées du nord-ooest au 8od*est, tandis que la direction générée dcr
la Tallée Ta du nord an sud. Sous les glaciers, la direction des stries
change suivant les modifications do relief de leur bassin. Au débonché
de la vallée de la SaToureuse, le glacier de Giromagny a dû s*ét«ler en
éveotail, comme l'indiquent la marche des stries et la disposition des
noraîBes.
OapeolToirla disposition des matériaux de la moraine profonde
dans one tranchée ouverte au t/as de la carrière aux pavés. Les galets de
lasorfaeesont arrondis et roulés, tandis que plus bas ils devienneot
angoleox et se trouvent englobés dans on limon sableux» compacte,
sans aocone trace de stratification jusqu'k deux mètres de profondeur. Il
y a des galets de grauwacke striés. La première moraine frontale est
£sposéé eo eroissant en avant de ce point, coupée, comme toctes les
aatres, par la Savonreose. Le niveau de la rivière, dans la coopnre de
la tmisiëme moraine près des fabriques, se trouve k quinze^ mètres de
profoodenr.
La distance de la première digue morainiqoe do pont dO la
(Smte 00 pied do Balloo d*ilttce est de dix kilomèlMs. Les dépétt*
7
109 ' '-«A». — ffOUUtIO» CLACUBM NS TOSG». 9 dés.
,• •
bkMf*' jtfcâtiqo» des nomaet lalénJes iç t*éieodeil pas plus lois. A
prt||âi.île ces blocs, BOUS ooteroos qse la sjéaHe kdotbles crislaax
-ffJdspâlhiqoes et d'olîgoclase, eo place fc l'esl do Ballot d*ilsace, se
.. rtfeeoDlre eo plus grande qoaotilé daas la moraioe laiérale de la rite
•'./•^piociie, landb qoe le porphyre goarizirère fc crislaoi d'orthose ro^,
.';•'/' ea place fc retirée de la vallée de la Beadoière. sor le versatl opposé,
apparaît daas la oioraiDe latérale droite. Bofio, le D^ Benoît, dans une
noie comoioniqoée fc la Société d'Histoire natarelie de Golaar et 186S,
et imprimée daas le Bulletin de cette Société, sontieal l'eiisletee d'one
BMraite frontale aox Barres, pt es de Belfort. On voit bien str ce poiil
des débris des diferses roches de la vallée de la Savoorease, buûs data
tne poaitîot oà oqs cailloox ont pa être déposés par les eaoz, el sans
montrer d'aillenrs les caractères bien nets des dépAts glaciaires. Les
débris dn grès voigien qoe M. Beoott signale dans ces dépAis, sans
avoir connaissance d'nn gisement de cette roche en place, vieaneni pro-
bablement des assises de grès de la forêt d'Àrsot, situées entre 400 el
500 mètres d'altitnde, en face do Salbert et en amont des Barres.
On le voit, les formations glaciaires de tontes sortes existent sur lo
versant méridiooal des Vosges, comme dans les vallées de Tooest en
Lorraine» et noos allons les retrouver dn cAté do Rhin, dans les vallées
orientales.
Dans la vallée de la Doller» descendue comme la Savooreose des
flancs da Ballon d'Alsace, la première moraioe frontale apparaît fc
Kirchberg. Elle a dix mètres de hauteur sur ooe loogoeur de quatre
cents en travers de la vallée, et se compose surtout de débris de
syénite, taudis que la graowacke consiitue les flaocs des mootagues
contre lesquelles elle s*appuie à ses deux extrémités. La plupart des
blocs sont arrondis ; quelqnes-uos, de plusieurs mètres cubes, empâtés
sur les points élevés, conservent de tives arêtes. Â la surface des champs
cultivés, au bas et en amont de la moraioe, les gros blocs manquent
parce que les cultivateurs les ont détruits, enlevés ou enterrés. Un mon-
ticule sur lequel s*élève Téglise du village, fc cent mètres en amont de la
moraine» est formé par la roche en place recouverte de détritus. A
Dolleren noos trouvons une seconde moraine frontale, fc plusieurs plis»
bien dessinée» qui barre la vallée d*un versant fc l'autre. Il y a deux
kilomètres de la moraioe frontale de Kirchberg fc celle de Dolleren, et
dix kilomètres jusqu'au Ballon d'Alsace. Des trainées de blocs et de
menus débris, représentant les moraines latérales, s'élèvent sor les flancs
des montagnes fc partir d'Oberbrock, jusqu'fc une centaine de mètres an
dessus du lit de la DoUer. Dans la vallée secondaire de Rimbach»
qoi débonche fc Oberbruck» les moraines latérales» démantelées par les
4 87S. GtLàh. — FOBMATIOIfS GLAOAmES DES VOSGES. 1 03
eaoi sor certaias poiots, sont disposées on plusieurs étages. Au haut du
▼alloD moDtam de Kirchberg au Baereukopf, il y a un petit lac morai-
Diqoe. D*aotres restes de moraines existent près des petits lacs de Neu-
weyer, puis dans le vallon qui monte au Sternsee et k la bifurcation des
vallées.
Outre ces dépôts de transport, les glaciers ont laissé dans la vallée de
la Doller d'autres traces à la surface des roches moutonnées et polies.
Les galets striés sont rares dans les moraines, mais les surfaces rocheuses
mooloonées et polies prennent un développement considérable. Parmi
les plus remarquables, nous rappellerons celles des bords du lac de
Seewen» du Sternsee, du Dollersprong. C'est sur la syénite dure que les
polis sont le mieux conservés ; ils le sont moins sur les autres roches
plus friables. Les stries de la syénite suivent une direction parallèle à
Taxe de la vallée, mais il faut les regarder k distance, sous un jour con-
venable, pour les distinguer. Leur limite au pied du Ballon s'arrête k cin-
quante mètres au-dessus du litde la Doller. Josque-lk, on peut les suivre
de gradin en gradin, distinctes des polis de l'eau qui s'écoule rapidement
par de profonds sillons, se précipite en cascades et forme ici les plus
belles chutes des Vosges ; ces chutes creusent des cuves profondes dans
le roc par le tournoiement continu des cailloux. Telle est, k un kilomètre
deSeewen, dans la ramification de droite de la vallée, la CuveduDiable
{Tetrfels Kessel), de six mètres de profondeur, creusée par une
chute de quinze mètres, dans une roche k gros cristaux, intermédiaire
cutre la grauwacke et la syénite.
Selon plusieurs géologues distingués, les vallées des Alpes, les fjords
de la Norwége, par conséquent aussi une partie de nos vallées des
Yosges, auraient été creusées par les glaciers. Cette idée a été soutenue
eu Angleterre par M. Ramsay, en Allemagne par M. Oscar Peschell, en
Traaoe par M. Elisée Reclus. Mes propres observations, tant sur les gla-
ciers encore en activité que sur les montagnes dont ils ont disparu en
laissant des preuves irrécusables de leur passage, ne m'autorisent pas k
reconnattre aux grands courants de glaces une pareille puissance d'éro-
sion. Tout ce que j'ai pu voir dans les hautes vallées des Alpes et des
Pyrénées m'indique pour les glaciers un simple frottement superficiel,
dans des bassins creusés ou ouverts avant Tapparition' de la glace, un
frottement qui entame moins la roche que les gelées et les eaux torren-
tielles.
En tous cas, nous voyons k l'entrée de la vallée de la Doller, en
avant de Massevaox, un fait en opposition évidente avec l'hypothèse du
creusement de cette vallée par un glacier : c 'est la présence d'une énor-
me roche en place, de dix k douze mètres d'élévation, qui se dresse au
bord de la rinère et au débouché de la vallée, au milieu d'un passage
irès-rétréci par les escarpements des rives, Tormées à gauche par un grèi'
mélamorphique assQZ dur el de couleur olive. Le rocher isolëest de même
nalore, taillé ii pic, saoa polis di stries glaciaires, tiaus traces, & soq soto-
met et sur ses flancs, de l'usure produite par le couraot d'eau qui passe'
k ses pieds. Si raoclea glacier de la Doller avait creusû le bassin de la
vallËe, il aurait nécessairement arraché et broyé le piton rocheas qui
lui barrait le chemin. Mais le glacier ne s'est même pas avancé jusque
là, car entre Massevaux et Kircbberg, tonl indice bien oet de la forma-
lion glaciaire manqae.
Dans la vâllée de la Thur, l^s exemples de pitODs rocheus deboat
an milieu de la vallée sont plus noaibreus encore et se prononcent '
avec plus de force contre le creusement des vallées sous l'action excln-
sive ou prédominante du mouvement des glaciers. L&, nous voyons le
Kaereoberg, le rocher du vicix châieau de Wildenslein, le pilon qui
porte l'église d'Oderen, s'élever au milieu de la vallée de distance en
distance, comme autant d'tiots parraitement isolés, aiteignaol une
hauteur de quarante ou cinquante à cent qualre-vingls mètres, avec
des parois escarpées et polies par place, supportant des moraiups, couverts
JQsqu'au sommet de blocs erratiques el de galets striés. Rien dans les
Vosges n'atteste autant et en traits aussi clairs l'existence d'anciens gla-
ciers qae ces mamelons coniques restés debout ; et ces mêmes mainetons
sont antanl de témoins contre le creusement des vallées par ces mêmes
glaciers.
Les formatons glaciaires de la vallée de ta lliar, signala une pré-
otîèn fois par If. Renoir en 1839, ont été décrites depuis par M. Edouard
Collomb, avec ans précision, dd' soin et des détails qui ne laîssenl rien
It ajouter. Nons n'aTou donc pas à revenir snr l'excellente et remtr-
qoable moDOgrapbie'dD notre savant collègae, e( Dons nous boraârona k
lignaler briëvemeot les principales marques dn séjour des glaciers dans
M bassin.
Les iDoraiDes frooulès barrent la fallée àWesserliog éi k Kriith
k eiiiq kilométrés en amonl, pnis k l'entrée des tsIIods latéraoi
dlJrbës. Ce sont toutes des moraines malliples ou, k plusieurs on'dâla-
lions distinctes. Viennent ensaite les moraines par obstacle rormées en
arriére de Hasenbtlbl, enlro Wesserling et Felleringen ; do Harlen»
entre Felleringea et Oderea ; de l'église d'Odereo ; du Baerenberg, ed
avant de Krttih ; du cb&teau de Wildenslein.
Les morkiiies latérales, représentées par des IraÎDées dé blocs errâli-
qtes avec sables et galets, se montrent k partir de Wesserling, jasqu'k
400, SOO et 250 métrés de bkiitenr, snr les pentes des mobtagnes aa-
deàsoB d« Felleringen, de Ertlth, d'Odefen el da Wildébdtein.A 50Ô'
dStrcB de bàotedr an-détans dé là riTiire, est ône sétbkflé tobe'de bliké
1 873 . 9BAI>- — FORMATipifS GLACIAIRES PES VOSGES. 105
Doiiis accoste, sans sable, et saos galets, allant josqo'aQ col de Bra-
ment, entre la vallée de la Tbor et celle de la Moselotte. Partout les
dibrîs erratiques sont répandus k profusion dans les vallons latéraux en
amont de Wesserling. En aval de ce point, nous en rencontrons égale-
ment dans les vallons de Milzach et de Mooscb, sur la rive gauche de la
Tbor» dans ceux de Banspacb. de St-Amarin et deWiller» sur la rive
droite. M. Collomb a fait remarquer comment ces vallées latérales ont
une limite de dépAts erratiques d'autant plus rapprochée du sommet des
montagnes qu'elles s'éloignent davantage de l'extrémité de la vallée
principale, aux abords du col de Bramont et au sommet du Bothenbach.
Il faut noter de plus Texistence de blocs granitiques en aval de la
moraine terminale de Wesserling et k une certaine hauteur au-dessus
de la rivière et de la route, dans une position où ils ont pu cependant
être amenés par les eaux et où Ie8|;alets 8triés font défaut, tandis qu*ils
abondent dans les dépôts morainiques de Wesserling. D'ailleurs les blocs
erratiques, comme (es galets et les menus débris des moraines, sont de
nature variée et représentent toutes les formations très-diverses des mon-
tagnes supérieures. Nous avons observé des blocs et des galets de gra-
Bile k différents grains, de spitite, de porphyre, de mélaphyre, de
syénite, de grès, de grauwacke 6ne et schisteuse. Parmi ces blocs, les uns
sont arrondis, les autres anguleux et k vives arêtes, répandus sur cer-
tains points en quantité énorme. La parfaite conservation des granités
permet de les fendre pour les employer comme pierre de taille pour
des croisées et pour des ponceaux longs de deux mètres.
' Située k quinze kilomètres du Bothenbach, k neuf kilomètres du col de
Bussang, la moraine frontale k trois plis de Wesserling s'élève k trente-
cinq mètres au-dessus du niveau de la Thur et mesure un volume total
de plus de douze millions de mètres cubes. Cette moraine disparaît en
partie sous les constructions des manufactures de MM. Gros, Boman et
Marozean. La rivière la coupe en deux tronçons, celui de Krtlth et
celui d'drbès. Les gros blocs sont anguleux, mais assez rares. La plupart
atteignent seulement de vingt k vingt-cinq centimètres de diamètre et
sont alors arrondis. Sur les fragments plus petits, sur les galets schis-
teux» p4^u usés aux angles, on remarque presque toujours des stries fort
nettelB. On trouve aussi souvent des vides entre les blocs et des amas
irréguliers de sable. La roche en place non polie apparaît sous la mo-
raine dans le lit de la rivière.
En arrière des moraines frontales de Wesserling, se dresse celle de
Ifollau ou plutôt de Husseren, haute de quinze mètres, gazonnée k la
surface, avec le talus d'aval beaucoup plus rapide que le talus en
gradi|)8 d*amont. Une deuxième moraine frontale se trouve k deux
kilomètres pins haut, dans le vallon latéral en arrière des dernières ^
maisons de Mollau, séparée de lamoDlagne par un profond sillon, et
moalrant, sor la seclioD pratiquée par le rDisseau, des blocs de graa-
wacku, de graoiie porphyroîde, de porphyre rooge, de sjéoile et de
mélaphjrc. Daos les moraines froataks de Krtith, fa trois plis égale-
meDt, doDl les deux premiers distaDls de cent mètres sool arqués de
maoière h tooroer leor coDveiilë eD aval, et doot le troisième pousse au
Eud JDsqD'ao food du vallon de Saiol-Nicolas, les galets de grauwacke
devieoneDt rares et les fragments striés par conséquent difficiles fa troa-
ver. On exploite pour la verrerie de Wildeosteia un amas de sable fin
grossièrement stratifié, couvert de cailloux roulés et qui repose sur de
gros blocs entre la rivière et la moraine la plus en amont.
Les moraines par obstacle du nasenblihl. d'OJeren, du Bacrenberg,
do Marlen et de Wiidensleîn méritent une alleolion parliculière ; elles
sont plus remarquables que celles signalées dans la vallée de la Moselle.
Toutes sont accompagnées de surfaces polies ou couvertes de stries fines
parallèles ou se coupant sous divers angles. An Hasenbuhl, noue
distinguons, an sommet, des stries bien nettes dans les parties protégées
par la monsse, alignées dans le sens de la vallée, allant par saccades.
Une accamulatlon de débris erratiques, gros blocs, raenns fragroents,
cailloui striés, sables sans stratification, s'appuie contre le monticule en
amont. Le monticule consiste en scbislca de grauvacke et en eurile cris-
talline; il porte fa son sommet des blocs de granité blanc à une hauteur
de soisantc-dii mètres.
La baateur dn pilon d'Oderen est de quatre-Tingt mitre?, avec
DD escarpement fc pic dn c6té d'aval. Poiol de poli de ce cAlé;
mais les autres sont arrondis et osés par le frollemeat de la glace.
La moraine se distingue par des amas de terre rooge&tre, argi-
leuse, faisant partie intégrante du dépôt, et ob les blocs sont enfouis à
diverses profondeurs. Tai recueilli prte du sommet des galets schistéoi
avec de belles stries. Sur les points ob la mière entame la moraine, les
blocs degranite sont suspendas fa one certaine hantent et sont fa peine re-
tenus parle limon argileux an sein duquel ils sontemp&lis. Dans la mo-
raine par obstacle du Baerenberg. liinée un peu plus baul, le limon
argileux manque, mais noua voyons, au lommet, des blocs erratiques
de granité et de granité porpbyrolde, identiques fa la roche en place prte
du col de Brament, fa six kilomètres en amont, reposer ici snr un schiste
argileux ancien à couches fa pea près verticales. Les galets striés abon-
dent au milieu d'une tranche de sable en exploitation, si bien conservés
qu'on ne saurait les distinguer des échanlilloRS pris sous les glaciers
actuels des Alpes. Quant aux stries imprimées sur la roche du monticule
lui-même, elles sont parallèles et fa pen près boriionlales dn
cbié de l'est ; dn cAté de l'ouest, elles ne sont ni horizontales ai parai-
1 87S. ■ ORAD. *-« fOBMATIOlfS GLAQAniSS DBS VOflOES. 1 07
Ides, mm plongent de haut en bas soivant une pente assez forte, par-
ftitement distincte da clivage des feuillets schisteax dont se compose la
roche: An sommet, des couches schisteuses, passées à Tétat de pierre à
iigoiter et beancoop pins tendres, offrent aussi par places des stries déli-
cates, malgré les dégâts caosés par le défrichement. Da côté d'amont, la
moraine 8*appliqae contre le rocher, et sur le devant les polis mapqnent.
De loos les polis glaciaires des Vosges, les plos remarquables certaine-
ment sont ceux du Glattsiein de Wesserliog. Déjà le nom du GlatUtein,
qoi rignifie en français roche lisse, suffit pour attirer rattention. C'est,
comme le dit M. Collomb, one roche de schiste argileux, compacte, d'un
gris bleu, à grain fin, dont les strates alternent avec d'autres couches
d'une grauwacke k grain plus grossier, en stratification concordante. Elle
se trouve à cinq cents mètres en amont de la grande moraine, sur la
rive droite de la Thur, près de la prise d*eau des usines. Arrondie et
mamelonnée, la roche présente un plan fortement incliné dans le sens
de la pente générale. Sa surface polie a une étendue de douze à quinze
mètres à découvert. La finesse de la pâte a permis au burin d'y imprimer
les traits les plus délicats. Les stries ne sont point rigoureusement hori-
lOQtales ni rectilignes ; elles décrivent une courbe à grand rayon, mon-
tant et descendant suivant les ondulations delà surface. Elles se croisent
souvent entre elles et se coupent sous un angle aigu. Quelques-nnes parais-
sent saccadées et forment des sillons creusés avec un burin fort tranchant
qui a produit de petits éclats. D'autres stries sont cannelées, creusées
faiblement, plus larges, parallèles entre elles, bien distinctes seule-
ment quand on les regarde à distance. Un filon et dé petites veines de
qoariz qui traversent la roche sont n^és et coupés net au même niveau
que les parties schisteuses. Le pied du rocher, *baigné par la rivière, reste
lisse, mais son poli est mat et les stries sont effacées. Au sommet, des
débris erratiques le recourrent, et j'y ai ramassé de beaux échantillons
de galets striés, que j'ai déposés au Musée d'histoire naturelle de Colmar.
Dans les endroits recouverts de débris, le poli scLCooserve mieux eneore
que sur les surfaces découvertes. On remarque sur les points fraichement
déblayés de la roche polie, des incrustations de grains quartzeux agglu-
tinés par une poussière très-fine, qui résiste au lavage à l'eau froide,
tout*fc-fait pareille d*ailleurs à la boue glaciaire que nous avons observée
an contact des marbres polis récemment découverts au bas du glacier in-
férieur du Grindeiwald, à la suite de son mouvement de retraite des
dernières années.
Plus haut que le Glattstein, sur les flancs du Hfisselberg et
sur les pentes rapides de la montagne qoi domine Felleringen, sur
Tautre rive de la Thur, la roche montre de loin en loin des surface^
polies avec des stries qui se coupent à angle droit on à peu près. Ces
slrics. produites par les moaveoienls de croiseaDce et de décroiasauce
des glaciers, eu même temps que par leur iraoslaliou dans le sens hori-
zoalal, sonl IrËs-fines cl saccadées dans la dtreciioQ de l'horizoo, plus
accusées el plus longues daas ie seDS vertical-
AucDoe diffâreoce entre les pbéDoméarg de polissage el de sltiage des
roches sous les glaciers encore en activité, ut ce que nous observons au
Glallsteio el sur tes poiatcmeois rocheux de la vallée de la Thur. La
formalioD des inoraioes par obstacle eu arrière des oiamelous d'Oderen,
du Baereuberg, de Wildeusteio, s'eiplique de même saos difficullé au-
cone. Noos pouvons voir daas les Alpes comment les glaciers en mon-
yement arroodissent, polissent el slrienl les flancs des poioiemenis ro-
cheux qui s'étëveot au milieu des vallées et fooi obstacle & leur marche,
de oiéme que des écueils dans un fleuve s'opposcnl au courant de l'eau.
Quand ces rochersatteigDeollaEurrace du glacier, leurs parties supérienrea
tournées en aval échappent au rrottemenl, la glace se romiJt, se déchire
en fissures au fond desquelles tombeal et s'entassenl en arrière de l'obs-
tacle les blocs el les débris rocheux charriés par le glacier. C'est ce que
nous voyons en Suisse au bas de la gracdc chùic du glacier du ttbôoe el
à l'Abschwung du glacier inférieur de l'Aar. C'esil ce qu'indique égale-
ment dans DOS Vosges la disposition des matériaux accumuléà contre les
poinlements de la Roche des Ducs à Vagaey, du lissage des Uaix sur lei
bords dé la Moselle, d'Odereo, du Baereobetg el de Wildeostein dans
le bassin de la Tliur. Mieux que les autres dépôts morainiqucs. les mo-
raines par obstacle formées sur les flancs parfïitemeul isolés des mooti-
. cotes de U Thur, Lu blooE erratiques épars sar les tommels de ces moD-
itiçalesi.'caat mUrea et plos de haatear aa-desBos dn fond de la Tatltet
rnetlent ea évidence le uaoïporl des malâriaax par les glaciers; L'iso-
lement des mamelons tu milien de ce bassin, en excluant l'aclïoa des
.WDiaoU d'eau dans les dépAts erratiques, et en attribuant aux glaciers
, seuls l'appariiioa des blons et des stries qnl les lecouvrent, rend ud ,lé-
.A■vgI^ge Boa ooins manifesta coolreie creusement des vallées par les
'Lefimd-Balloii, plaeë oomme nue vigie en avant de la ijgDe débite
dn Vosges, fofmele principal sotomel de U chaîne; élevé de U2ff
.toMree j»-4esaaa do uvetn de la mer, de ISOO mètres au-de»sas d&la
ptoined'iUMe.il domiaa k U fois celle plaine et lesdeus vallées delà
ThePiet de U Lasch. La vallée de la Laach prësenle quelques formations
glaciaires, comme les vallons qui descendent sur le versant opposé. Le
lac du Ballen doit ainsi son origine à un barrage morainique déposé
dans va des replis de la grande montagne, et plusieurs antres nioraines
froDlales ont donné oaissaoce à de petits bassins tourbeux dans les re-
jnifiMfiMtsapérieoresdeisvsUee.ott&BfOftl.élagéai aa (imhI. Daa.tte
1 87S. CRiD. «^ yOB|IATU)llS OLACIAnaES DXS TOSGKS. 4 09
cfi^deroières est coopte par aoe route forestière à cinq kilomètres en
imoQlde Laoteibach. ao coQQaeot,d*oQ raisseaa sor U rive droite.
Dépoorrae de relief bieo saillant, elle ressemble, par sa faible élévation
et parla disposition de ses matériaux, aux petites moraines do Gletsch en
amont do glacier du Rhône. La tranchée fait voir beaucoup de cavités
eqtrelear.blocs de la moraine ; ces blocs, tantôt arrondis, tantôt anguleux,
D*aUeignent pas un mètre de volume Les menus débris, sans traces de
stries, prédominent et proviennent de diverses variétés de graowacke.
Le^achistes de.granwacke de ce bassin, quoique durs, ne se burinent pas
par le frottement. Quelques rares fragments de granité porphyrolde re-
présealeot seuls ici les roches cristallines. Quant à la distance de cette
moraine frontale aux cirques supérieurs, elle ne dépasse pas cinq kilo-
mèlrea. La moraine do lac du Ballon, située plus haut à 950 mètres
d'altitude, est disposée en croissant et s*élève de quinze à vingt mètres
aiHdeains des eaui. Une gouttière l'entame à droite et a servi de déver-
soif/ff^nt Touvertore du canal en tunnel qui sert maintenant à vider le
lac par le fond. Ses matériaux consistent en sable» en fragments angn-
leux et en blocs de grauvracke à concrétions, pareille à celle de la cime
do Ballon .'^n point culminant se trouve au milieu du dépôt et dans
l'axe, principal du cirque« Du côté d'aval le talus de la moraine est très-
inclÎBé avec qne pente uniforme, tandis que du côté d'amont il a abaisse
doucement par plusieurs gradins. Nulle part on ne remarque de roche
pçlie» et les galets. nettement striés manquent comme dans la moraine
frontale inférieure.
Plos éteniiae que le bassin de la Lauch, la vallée de la Fecht, qui
ii'9lifi6^eoifaçe de Colmar, présente des cirques plus développés à
rextrémité de ses ramifications supérieures, et Textefision de
cea cirques a mieux favorisé l'accumulation des neiges nécessaires, pour
alimenter on glacier important. Les ruisseaux actuels descendent des
drqoea élevés en passant par de petits bassins tourbeux, à fond plat,
disposés en plusieurs gradins* que séparent des intervalles plus resser-
!rés et pins escarpés» maintenant cachés derrière de profondes forêts de
laping. Des blocs erratiques et de petites moraines entourent les badins
tourbeux, dont plusieurs ont été de petits lacs peu profonds successi-
vement comblés par la croissance de la tourbe. Les gens de nos mon-
tagnes donnent à ces bassins le nom de Boedle quand la tourbe les a
complètement envahis; ils appellent Weyer, étang, ceux qui conservent
encore ides flaques d'eau. Un barrage morainique a amené la forn^ation
du lac Vert ou de Daaren, profond de huit à dix mètres, et du Fohren-
neyer.qoîoccupent tous deux le fond des cirques 'de la vallée de Sultzeren,
inne des grandes rMiifications du bassin de la Fecht. Des blocs graoi*
rlj|e«iK pqesf ne tot^ ^nndis, çpu'vrent les flancs de la yi(Uée» eit qmwMté
'^Vtà GUD.' — roiuu-miÏB GLÎcumEs BBS 'T(aGEs.~*~ T^ecT^
ÎQDombrable aa bas des lacs ; mais aoas ne trouvons plus irï de galets
striés, ni de surfaces polies, oi de moraines frontales bien oraclërieées.
Cea moraines, ces polis et ces galets striés sont disséminés par cooire
dans ta vallée principale. Il y n des surfaces moutonnées el polies sur
les grauwackes el les schistes métamorphiques qui forment les escarpe-
menis au débouché de la branche de la Fechl qui descend du Rheiokopf,
à gaucliedu Herretiberg. Il y en a Burtoot au bas de l'élang de Fisch-
boedlé, où le graaile domine exclusivement. L'élaog est barré par une
digue arlificieltede cinq à six mètres d'élévation. En haut, comme en
bas, se dressent des escarpements élevéa, à parois parfois verticales, do-
minés eux-mêmes par les sommets pointus des Spilz'^okoepre. Vues de
loin, ces pointes déchiquetées semblent formées par d'énormes couches
redressées ; mais toute trace de slraliGcalion disparaît quand on
les examine de près. Sur la droite de l'ctang, k cinquante et quelques
mélres de hauteur, on remarque des roches mouloocées. avec des polis
glaciaires en partie recouverts dv débris ou par la végétation. À SOO mè-
tres plus haut tout vestige rertaînd'un glacier a disparu, soit entre 1000
et (100 mètres d'allilude, le Fischboedlé se trouvant à 800 métrés en-
viron. Chaque printemps se forme U la belle cascade des WasserfeUen,
bordée par dénormes éboulemenisde débris anguleux de granité. Chaque
année aussi, les pâturages du Wormspel, à droitedu Hobneck, reçoivent
dans une dépression assez profonde, d'épais amas de neige qui se chan-
gent en névé, constituent de petits glaciers temporaires et persistent
JQHja'k U fin de l'été, parfois mène jusqu'en automne k l'arrivée des
neiges nuavelles. J'ai décrit cei amas de oévA el ces petits glaciers tem-
poraires dans une note insérée anx Comptes^retidus de l'Académie des
sciences (7 août 1871).
Un double filon de quartz traverse les graniteB polis an bas ia Fisch-
boedlé. Certaines parties du filon portent encore des stries glaciaires
très-fines, parallèles h la ligne de plus grande pente da fond. Par places
te qnartz fait légèrement saillie h la surface du granité, sur les points
ot la rocbe est rongée par les intempéries. Hais les stries et les potia
glaciaires n'en sont pas moins reconoaîssables el bien distincts des sur-
faces polies par le passage de l'eau. Les polis glaciaires bien cooserrés
présentent les reflets miroitants que nous avons surtout remarqués à la
Helleplatte, près de la chute de la Handeck, daos la vallée de l'Aar, Les
polis de l'ean ont on aspect mat el sont dépourvus de stries comme les
cailloox roulés des torrents el des rivières. Impossible de confondre les
deux formes. Souvent nous les avons signalées dans les Vosges sur les
mêmes roches k des hauteurs différentes ; nous tes avons vues au Glàtt-
stein de Wesserling el dans le vallon de la Prelle en Lorraine ; nous les
retrouvons k la sorface de l'étraDglement graaitiqne do Fischboedlé.
487S. GRAD. -^ FORMATIONS GLACIAIRBS DES VOSGES. 1 H
DiDs les Alpes Texemple le plos remarquable de polis glaciaires à côté
de polis flavîaoK, près d*aQ glacier encore eo activité, est celai qae noas
avons observé à Yiesch eo 4 S69. Le glacier de Yiesch avait alors recalé
de 600 mètres, laissant à découvert dans son lit ane série de mamelons
arrondis et moutonnés, polis et striés, entre lesquels le torrent s*écoa-
liit dans une profonde rigole, aux parois polies, mais d*on aspect mat
et sans aucune strie. Entre ces formations tontes récentes du glacier
actuel de Yiesch et celles qui proviennent des eaux et des anciens gla-
ciers disparus de notre région, la seule différence est celle du degré de
fraîcheur ou de conservation .
Des moraines latérales, composées de fragments anguleux, de gros
blocs granitiques et de menus débris, entremêlés de boue glaciaire, re-
couverts aussi en divers points par los produits d*éboulements récents
iacilcs k reconnaître par la disposition des matériaux selon la pesanteur
et le Tolome, sont appliquées contre les flancs, depuis les polis du
Fiscbbœdlé jusqu'au débouché de la vallée de la Yolmsa. En ce
dernier endroit, une moraine frontale, entamée à droite par le ruisseau,
s'élève, dans la vallée principale, k dix mètres au moins au-dessus des
eaux ; elle consiste exclusivement en débris granitiques, blocs anguleux
ou arrondis» cailloux roulés sans stries, et sable, le tout sans trace de
stratification. Quelques blocs erratiques, à vives arêtes, de plusieurs
mètres cubes de volume, gisent en avant de la moraine.
Les moraines latérales persistent jusqu'à Metzeral, et on les retrouve
dans toutes les ramifications supérieures de la grande vallée de la Fecht.
Celle-ci se bifurque à Munster en deux branches principales» dont
ronè va à Hetzeral et l'autre à Sultzeren. Elle se partage de nouveau k
Muxeral» en envoyant un rameau kSondernach sur la rive droite, et en
formant avec l'autre, un peu plus haut, les trois ramifications de la Yolm-
sa» do Mittla et dn Herrenberg. Le granité domine exclusivement dans
les vallées de Sultzeren et de la Yolmsa, tandis que la ramifica-
tion du Mittla présente d'un côté le granité et de l'autre la grauwacke;
cette dernière règne k son tour dans les vallées du Herrenberg et de
Sondernach. Partout ici les dépôts glaciaires se montrent clairement. On
distingue les cènes d'éboulement des moraines, par la disposition de leurs
matériaux, par la présence dans les formations moraioiques de sables
lavés et de galets avec stries. Un canal de plusieurs mètres de profon-
deur, ouvert Tété dernier près du tissage de Sondernach, m'a donné
une belle coupe de la moraine profonde de cette vallée sur une grande
longueur. Cette coupe montre à la partie supérieure, une légère coocbe
de galets arrondis, représentant lanappe d*alluvions récentes déposée par
le|oors d*eau; au-dessous, toute trace de stratification disparaît, les
matérinox sont mêlés sans ordre» de forme anguleuse» quoique on peu
112 GRAD. — POIUIATI0!«S GLACIAIRES DES VOSGES. 2 dëC.
Qsé^, composés de blocs, de meDiis débris el de sable, entremêlés damsa
el de veines irrégulièreB di^ boue glaciaire. Ce limon reoferme des grains
quarlzeux et laisse, en se dcssértiaat, nos poudre impalpable, Presque
tous les hlocs oii galels provieoocol de la grauwacke; les débris grani-
tiques sont beaucoup plus rare»; je n'en ai pas muios recueilli des cailloux
scbisleui avec des stries glaciaires bien oetles el parrailement diitinctes
des strie» dessinées par |i>s plans de coaiacl des feiiillels fcbistenx.
Quant à la présence des blocs et des Fragments de granile dans la tno-
raïQe profoade, elle s'explique par les poiQlemeQi>< granitiques qui per-
cent de loin en loin la gruuwackc daos la vallée de Sondernacb.
Sans décrire eo détail toutes les formalions glaciaires de celle région,
il nous faut signaler encore l'enislenfe de plusieurs petites moraineB
frontales près du débouché des ramifications supérieures de la Fecbt. La
moraine froolale de Soadernacb, qui porte à sou sommel une chapelle,
g'éléve & l'enliÉe de la vallée cl a été en majeure partie enlevée par les
cani- Les débris gchisleuit la coDsiitueot presque tout entière. A gau-
che elle s'appuie sur la graowacke, à droite sor le granile. Ce granile
est une ramiGcaliou du Kahlenwassen, massif également grani-
tique, dont la base porlc, jui^qu'Acinquante mètres au-dessus delaFecht,
des fragments de grauwacke qui n'ooi pu être déposer U par les eauxet
• qui manqueol sur les flancs de la montagne en avant de la moraine fron-
tale de Uelzeral, Celle moraine, sur laquelle s'élève le village de Uelze-
ral,ne présente plus que des trouçoos dégradés et démantelés parla Fechl.
La rivière coule à quinze mètres au bas du lalus découpé dans le dépflt-
Dans les champs de 1 1 rive gauche U moraine destine un léger bour-
relet. De ce côté, ses matériaux sout presque tous granitiques, mais on
y trouve néanmoins quelques galets striés de grauwacke. La distance de
ce point aux sommets du Aheiiikopf et du Ilohneck est de dix à douze
kilomètres eu ligne droite. Ou ne tiouve plus de dépél moraiaîqae bien
caractérisé en aval de Metzeral, ni dans le bas de U vallée de Sullzeren.
Entre Mclieral et Munster, U griode vallée présente des terrasses laté-
rales découpées dans le terrain de comblemeot ancien et dont la rivière
^Iteiol maiotenant à peine la ba<e, lors des plus fortes crues Ces ter-
rasses reparaissent dans la plupart de nos vallées ; nous en ferons l'ob-
jet d'une étude spéciale.
Dans les bassins de la Weiss, de la Liepvre, de la Brucbe, les forma-
tions glaciaires rêvaient un caractère moins clair oti fout même défaut.
Aiasi je n'ai pu découvrir dans la vallée de la Brucbe aucune trace posi-
tive d'un ancien glacier. C'est que celle vallée forme la limite du mas-
sif des Hau tes- Vosges ; elle n'a plus It son origine le cirque élenda
nécessaire pour l'accumulaiion des neiges en quantité sufËsanle pour
engendrer un glacier. Les montagnes s'éléveal ii une aïoindro hailfcnr ;
4879. GtAD. — - FORMATIONS GLACIAIRES DES VOSGES. 443
If ligttd de faite oeiitrale se déprime ao poia't de marquer une séparalioD
dawlft chaîne au plateau deSaales ; la Bruche a sa source à une alti*
tede de S80 mèâres seulement, et ses eaux perdent le caractère torren^
tiel pour enivre un cours paisible, silencieux, comme celui des riviëreis
dn paya plat. De son câté. le bassin de la Liepvre recèle à peine quel*
qnen dépôts moraîniques daus ses dernières ramifications, beaucoup an-
desBDt de Sainte- Uarie-aux^Mines, où de petites formations tourbeuses
se aoQl développées à leur abri. Enfin, dans la vallée de la Weiss, dés
fonnalioiis semblables se montrent avec des accumulations de blocs gra-
nitiques en DoiAbre immense, répandues au pied des cirques du lac Blanc
et da laie Noir, pareilles à des chaussées cyclopéennes. Ces blocs mesn-
rent josqn*àdix, quinte et trente mètres cubes, en partie anrbndis, en
partie uséitf aqx angles. Depuis des siècles, les habitants des montagnes
travaillent à en débarrasser le sol sur les points moins encombrés, ponr
les livrer k la culture. Ils emploient les blocs comme matériaux de con-
struction, les convertissent en pierres de taille, les enterrent sous le
laUe ou la terre amenée à grands frais, sans que dans beaucoup de lo-
calités la quantité en ait diminué sensiblement. L'état de conservation
et le degré d*asure des blocs varie d'ailleurs selon la dureté ou la cohé-
lion de la roche. Certains granités conservent intactes depuis des mi-
liers d^années les stries tracées à leur surface par les glaciers, taridis
qoe d*autres, sur des points rapprochés, s'écaillent ou tombent en sable.
Cela explique la fréquence des blocs arrondis dans les moraines et
rabondance des débris sableux dans les localités sans roches afénacées.
Lorsque fut construit le chemin de fer de Colmar à Munster, On a
employé pour les remblais de la voie, près de cette dernière ville, des
sables provenant de la montagne granitique du Sandhuckel entièrement
décomposée sur une hauteur de vingt mètres et plus.
Quelles conclusions tirer maintenant de Tensemble de h\\s que nous
venons d'observer successivement dans toutes les vallées du massif des
Hautes-Vosges? Lors des courses de la Société géologique de France
dans ces vallées, il y a quelques vingt ans, des géologues d'un grand
renom ont contesté l'origine glaciaire de nos moraines pour en attribuer
la foriùation à des courants deau. Plusde possibilité cependant, après
Texamei attentif, détaillé, de ces formations, poursuivi d'une vallée à
Fautre, d'y confondre l'action de l'eau avec celle des glaciers. A la ri-
gueur et dans des circonstances particulières, nous avons reconnu com-
ment des glaciers peuvent concourir à la formation de dépista stratifiés,
composés de blocs arrondis, de cailloux roulés, de sable en couches al-
ternatives, sans que la disposition des matériaux sous forme de digue
thnsversale, la présence dé blocs erratiques, Texistence de galets striés»
1H GRAD. — POMIATIOHS GLAaAIltES &ES VOSGES. 3 dic.
ta conservalioD de snrfacea polies ou de roches niotitonDées, TieDDent
lémoigoer de l'aclioa de ces glaciers. Nous avons vu devant les glaciers
actuels du RhAne et du Griodclwald. commeol des couches de gravier
cl de sable se déposeol en ^rrière drs moraines froDlales abaDdooaées
à Usoile d'un mouvemcol de rclraile, su revâieul méaiu de végélation
sur cerlaias points, pour reprendre le caractère de raoraiae profonde
iors d'une nouvelle progression des glaces dans l'intervalle d un siècle.
Chaque fois que l'action de l'eau se mêle à l'aclion des glaciers dans nue
mftDie formation, l'intervention des glaciers a besoin d être dËmonirée
par des preuves de divers ordres, le doute pouvant rester en préseDC«
d'an caractère oa d'uo tëmoigoage isolé. Dans tes Vosges les formiiiODS
glaciaires de toutes sortes apparaissent, soit disséminées dans les di-
verses vallées, soit réunies & la fois sur un même point, avec des carac-
tères identiques à ceui que nous observons encore prés des glaciers en
activité, de telle sorte que l'eiisience des aocieos glaciers au milieu de
DOS montagnes est un des faits les plus maDifesles de l'histoire du
globe.
Mais en reconnaissant l'esisleoce des glaciers b la surface de notre
sol, nous ne pouvons cependant leur attribuer la formation de tous nos
terrains de comblement ou d'alluvioos, cbmme on l'a voulu, non seule-
ment pour les vallées vosgiennes, mais encore pour toute ta plaine
d'Alsace. Un des naturalistes qui ont les premiers reconnu les formations
glaciaires des 'Vosges, M. Hogard, affirme, page 13 de fou livre sur le
Terrain erratique des Vosges [Epinal. ISfil], qae i toutesles nappes
( dites de transport et d'alluviotis, composées de sables et de galets,
< situées dans les vallées à l'aval des premières moraines frontales
c conservées, appartiennent au terrain erratique. Le transport des
< matériaux constituant ces nappes a été effectué par des glaciers,
t non par des cours d'eau. > Bien pins, M. Hogard remontant ji Ira'-
vers les âges de la terre, n 'hésite pas k attester t le concours et V action
de la glace dans les galets du grès vosgien. t
Nons n'avons pas k nous occuper ici de la formation dn grès vosgien,
mata tontes nos observations nous obligent à soutenir la Boperpositioa
des d£pAti glaciaires des Vosges b des alluvions flovialiles pins anciennes.
Dans la vallée de la Moselle et de ses affluents, en amont d'Epinal,
la roche en place afflenre sonvent k la surface d'nn bord à l'antre des
vallées, de sorte qne la nappe de comblement n'a qu'une faible païs-
sance et que la moraine profonde qne recouvrent les alluvions modernes
n pn se mêler lonvent anx alliivions anciennes infërienres, on se jaiUi-
poter mtme k la roche en place.
Da cAté de l'Alsace, le terrain de comblement acquiert nne pais-
sance beaaeonp plus considérable, U roche en place sar laquelle ce codW'
4878. GEAD. -T" rORMATIOllS GLACIAIRES DES VOSGES. H 5
Uement repose n*a été atteiote nalle part dans le creusement des puits
les plosprofoods, et partout, à l'entrée des vallées alsaciennes comme
en plaine, ces puits traversent des dépôts d'alluvions formés par les eaux
courantes. Au lieu de fragments anguleux de roches, nous ne voyons
dansles puits et les gravières profondes ouvertes au débouché des vallées,
que des cailloux roulés et des amas de sable à stratification grossière
comme celle des alluvions des rivières. Les gros blocs erratiques man-
qoeoi. les galets n*ont pas de stries, et au lieu d'être mêlés sans ordre»
comme dansles moraines profondes, ils présentent la disposition imbri-
quée caractéristique des bancs de gravier déposés par les courants d'eau ,
disposition suivant laquelle les galets splatis tournent leur partie la plus
indînée vers Tamont, de manière à se poser les uns sur les autres
comme les toiles d*on toit. Vers la base des comblements, les matériaux
deviennent plus anguleux et accusent une action torrentielle. Bien que
les dernières moraines frontales ne marquent pas la limite extrême des
glaciers, nous ne trouvons nulle part des galets striés à quelque distance
de ces moraines, et nous savons d'ailleurs, d'après les ingénieuses expé-
riences dites en 4846 par M. CoUonib, qoe les stries s'effacent après
on faible parcours à la surface des cailloux roulés au sein des eaux. Ces
dépôts d'origine fluviatile peuvent être suivis à travers les vallées, depuis
la plaine du Rhin jusque sous les moraines frontales. Us se composent
eidosivemént de débris de roches vosgiennes existant en place dans les
différentes vallées, et dans la plaine se superposent^ jusqu'à une certaine
hauteur vers le Rhin, à un dépôt inférieur composé de galets alpins.
De même que dans l'iotérieur des vallées les alluvions anciennes
supportent les moraines et les dépôts glaciaires, de même ces alluvions
8ont recouvertes, dans la plaine et à l'entrée des vallées, d*un dépôt
indépendant, plus ou moins puissant, de limon ou delehm. Occupant la
même place, le lehm de la plaine d'Alsace et les moraines des vallées
vosgiennes sont donc de formation conlemporaine. La formation de
graviers anciens d origine alpine renferme, selon l'excellente Description
géologique du Haut-Rhin (Mulhouse, 4867, tome II, pages 97 et 4 44)
de M. Delbos, des restes de mammouth [Elephas primigenius) et plus
rarement de bison [Bos priscus). Le lehm, superposé à la fois aux gra-
viers anciens d'origine alpine et vosgienne, présente des coquilles de
mollusques fluviatiîes et terrestres qui vivent aujourd'hui dans les lieux
élevés et froids, coquilles associées avec les ossements de mammouth et
de bison déjà signalés dans les graviers. Mais ce qui mérite surtout l'at-
tention, c'est la récente découverte faite dans le lehm, à Egnisheim,
d'ossements humains, accompagnés d'ossements de cerf, de bœuf et
d'éléphant, décrits par leiy Faudel et déposés au Musée d'Histoire natu-
relle de Colmar. Cette découverte confirme celle du squelette humain
<<6 GRAD. — POBUATtOKfl GLACtAITlGS DES TOSCES. 2 (fCC.
Ironvé par M. Ami Booé à Labr, sar la rtve allemande du Itbin, âxos
le lehm dod reminté, el dont la nature fossile fui d'abord coDtestée
parCuvier.
Eo résumé, les glaciers des Voi^gcs ont apparu après U retraite des
eani qui ont déposé les graviers des alluvious aacieDQes sur lesquelles
reposeol égalemcQt cl les moraioes vosgieaoes et le lehm rhëDao. La
dispoïilioD des moraÎDcs frontales par écheloos successifs dans les vallées
indique uue retraite succeisivc dfs glaces, dod pas leur disparitîoQ
subite. L'étal de conservation des mêmes moraines montre aussi qoe
depuis leur formation, elles n'ont été touchées que par les grandes crue»
t'es torrents alimentés par des glaciers, et non par des courants plos rio-
leats et plus forts qui les auraient renversées pour les étaler en nappes.
Puis la composition des terrasses au bas des dcmiérts moraines frontales
concoortà prouver également que les glaciers ne se sont pjs avancés beau-
coupau delà de celte limite. Dans la partie inférieurede la lerrassedont
la Fecht baigne la base entre Walbach et Turckheim. nous voyons entre
autres des blocs de grés vnsgicn englobés parmi les maiériaux de la
terrasse, sur tous les poinrs correspondant au débouché des vallons qui
montent au Hobn'ach. Le Bohn'ach se compose II son sommet de grés
vosgien superposé au graoiie. Les blocs de gtts existent d?Ds le com-
blement de tous les vallons qui aboutissent à la cime que coDSlitue celte
rocbe ; ils manquent dans les valions intermédiaires des conlre-forti
granitiques qui ne montent pas jusque là, ainsi qne sur l'arête de ces
contre-forts. Si le glacier de la Fecbl avait alleinl ces poims. les grès
dn Hobn'ach, déposés par sa moraine latérale, se tronveraienl également
dans tous les vallons de cette rive et sur les flancs des conirefbrts pt-
niliqnes qui les séparent, tandis qne leur gisemtnl indiqne d'nne m-
nière constante riniervenlion d'uo torreni d'eàadireeMmentdeseHldB
doHobn'acb.
0a climat pins bnmide, «tcc de plas fortei précipitations de inge,
sut abaissement de température considérable, suffirait d'aillenrs pour
faire renaître les anciens glaciers des Vosges. Dans lesTosgM, h teotpé-
raldre moyenne entre 1S0Q et 1300 métrés d 'altitude ne dépasse pas
maintenant cinq degrés : elle est de huit degrés h rsltitude de f 00 fc
450 mtstres, correspondant aa nivean des anciennes moraines frontales
dn glacier de la Moselle an Longuet, da glacier de la Savoureuse à 6i-
romagny, et dn glacier de la Fecht à Melzeral, alors que la moyenne
du Grindelwald, dont les glaciers arrivent à 1000 mfctres au-dessus
de la mer, atteint également boit d^rés. Contemporain des glaciers
disparas des Vosges, l'homme n'en a pas conservé le soavenir; mats
quand ses traditions restent mnettes, il fant laisser la parole aur'ptoMs:
mi.
~ COKDIXmBILITE BES CBISTAOX.
in
H, JanneUaz fait la communicatioD suivante :
min sua là. coNDOcriBiUTi des corps cristallisés pour là.
CHALBOR, ST SUR U CONDOGTIBlLITâ DBS COUCHES DU CLOBC
POUR LE SON,
par :
XD. lUWFTTAZ.
rû rboimenr d'ofi^ à la Société géologiijue nn tirage à part des
nota que j'ai communiquées à l'Académie des science3(1) sur la connexion
des divages, des axes de cohésioa et des axes de conductibilité tbermiqne
dus ks cristaux.
J'ai décrit dans la première de ces notes le phénomène nouveau que j'ai
observé en perçant un trou dans une lame de gypse parall^e au clivage
te pfais net, face g* des cristallograpbes modernes, face P de Hatly. La
- [reBsioQ que nécessite te forage écarte l'un de l'autre les feuillets accolés
par la cristallisation. L'air pénètre par le trou et forme dans l'intervalle
qui lui est accessible une lame mince, où apparaissent des anneaux colorés,
tnalogues à ceux que l'on obtient entre une lentille et un plan de verre.
Ces anneaux sont elliptiques, comme le montre la figure suivante, qui
repcésmte un fragment d'une plaque de gypse, parallèle à 9 ' , le clivage
ioninant, sur laquelle j'ai donné lien par pression à des anneaux colorés.
a'" (face t de Haily), pian de jonc-
tion des deux cristaux lenticulaires,
ordinairement groupés dans le gypse
de Montmartre ;
A', clivage vitreux : première di-
rection de cohésion normale minima,
et de cohésion tangmtielle maxima
(face m de Haily] ;
p, clivage fibreux : deuxième di-
rection de cohésion normale minima
et de cohésioa tangentielle maxima,
(bceTdcHaUy).
OH, paraMe à A*, faisant avec le grand axe de l'ellipse un angle a
de 17'.
L'on voit que le grand axe des anneaux colorés qui ont la forme ellip-
tique est i. 17° du clivage vitreux.
Or ceite direction est précisément celle que j'ai obtenue pour le grand
axe de l'ellipse des conductibilités thermiques en répétant les expériences
dedeSenarmont (S).
(1) CMiutei-rauhM Aead. de* w., léuMs des SI odotra et i nonmlin 1871
(1) iM. d« «Umi* el <f« lAytltM, t. XU, IXU. XXUl.
118 JAMHETTAZ. — COHDrCTlBIl.lTÉ DES CRISTAUI. î déc.
Le rapport des ases est en moyenne 1 ,25 pour les deux sortes d'ellipses,
aussi liiiiD pour les aaaeaux colorés, ([iie pour les courbes de coaduclibilité
thermique.
Je venais d'étendre les rechcrclies de de Senamionl à un assez grand
nombre d'espèces minérales qu'il n'avait pas étudiées. J'avais pour cela
modilié notablement le procédé qu'il avait employé. Un fil de platine
étant replié sur lui-même, j'avais mis les deux exlrémilés libree du (il en
rapport avec une pile, pendant que la partie opposàe s'engageait dans une
petite boule de platine. Lor.'^ui' le eoumnl passe, le fil s'échauffe; la
petite boule communique l'élévalion de la température à un point d'une
face d'un cristal enduite de graifise, et l'on obtient une courbe.
Après avoir saisi une relation entre les dire«tions de clivage ou de cohé-
sion normale minima, et celles de plus grande conductibilité, j'ai cherché
si cette coïncidence Était vraie d'une manière générale ; les nombres ayant
été obsenés avant que je n'eusse conçu aucune relatiou de ce genre, je
n'avais qu'une vériticalion à faire.
Dans les cristaux k un axe optique (systèmes du prisme hexagonal ou
du rhomboèdre, et du prisme droit ù base carrée), j'ai ^ u s'imposer à moi
cette règle générale : Le grand axe des conducUbiliUs est parallèle au
clivage le plus facile ; si la substance offre des clivages obliques, il
faut les projeter parallèlement et normalement à l'axe. C'est sui-
vant la plus grande des deux projections, l'une parallèle et l'autre
perpendicwliiire à l'axe principal, que se trouve dirigé le plus grand
axe des conductibilités thermiques.
Cette règle est nellement vraie pour l'antimoine, le bismuth, l'endyalile,
la pennine, la dolomie , la giobertite, la sidérose, le mésitinspath, l'anatase,
l'apophyllite, parmi les espèces à grand axe des conductibilité perpendi-
culaire à l'axe de pins grande symétrie ; pour le corindon, la troostite, la
chabasîe, le quartz, le ruiite, la cassitérile, lezircon, l'idocrase, la paranthi-
ne, parmi les espèces n grand axe parallèle aux Tacts du prisme, Dans la
tourmaline, l'apatite et la pyromorpliile, tes clivages sont peu distincts.
La règle est fausse pour le calcaire et l'emeratidi". Ce qu'il y a de re-
marquable pour ces deux espèces, qui font exception it la règle que j'«
posée, c'est qu'elles sont aussi anomales au point de vue de leur change-
ment de voluDie lorsqu'on les soumet à l'action de la chaleur, puisqu'elles
86 contractent dans ces circonstances au lieu de se dilater, l'une oonnsJe-
mcnt, l'autre parallëlemeat à l'axe.
n.
Je demande à conserver la parole, pour rappeler une expérience et
une observation tiai la prqttgalien- do «m, ou mém» d'an timHdenwQt
mécanique, au travers des couches du ghAe. -
W9S. snrBâattco. -«- ouatbrnaiiie db la mmikaiob» 44 0
yespérienoe tentée pendant le siège ne m*a donné qu*un résultat n^a-
iif. C'est à une trop petite distance, en effet, que peut se transmettre un
trop fiùble «ébranlement. Il n*en a pas été ainsi de lobservation. Quelques
JQQis après la fin de la Commune, tout un côté de Paris éprouva une série
de secousses fecmidables. Des magasins de Vincennes, où Ton avait entaasé
des masses énormes de provisions de guerre, vinrent à sauter. Je travaillais
à ce moment au Muséum, dans mon laboratoire. Je sentis le sd tjremfaler
80QS moi ; le mouvement se propageait par des trépidations ondolatoi*-
TQs, dont 1 -intensité allait croissant. Bientôt il m'enveloppa, oom&ie le font
les images de la fantasmagorie, à mesure qu'elles grandissent. Alois,
stiqtéfait, et désireux de connaître la cause de cet ébranlement.gigaatesque,
fe^sortiB éà laboratoire. Je vis dans le Jardin des Plantes un grand nombre
de personnes ; les uns croyaient que les égoûts de la rive gauche renfer-
flMÛent des amas de poudre ignorés, etc... En résumé, Tébranlement
Vêtait réellement transmis par le sol, malgré la coupuce de la Seûie.
Un peu plus tard, je fus tànoin du même phénomène, un peu affaibli,
pis du Musée de Cluny.
Cette observation me parait utile à signaler, car eUe montre qu'un
ébranlement n*a pas besoin d'atteindre Tintensilé que font supposer les
tremblements de terre, pour être propagé par les couches de Técorce terres-
lie, même à des distances déjà grandes. En revanche, la comparaison de
œ phénomène artificiel et de celui des tremblements d^ terre naturels
laisse entrevoir combien la cause de ces derniers doit être considérable,
pour qu'ils atteignent une aussi grande portée.
A la suite de cette communication, des observation^ sont échangées
«ntre MM. Parran, de Mortillet, Tombeck et Jannettaz^sur ki conduotibilité
du son dans la terre et dans Tair.
H. Vélain met sous les yeux de la Société des photographies
d'ossements fossiles et donne , à leur sujet, lectuxi^ et la ntite
suivante de M. Stephanesco :
SUR LE TERRAIN QUATERNAIRE DE LA ROUMANIE
Wi SUR QUELQUES OSSEMENTS DE MAMMIFÈRES TERTIAIRB8
ET QUATERNAIRES DU MftME PATS,
par M. G. STEPHANESCO.
Je ne viens pas fake une description détaillée du terrain qualemàife dé
la Roumanie ; je ne veux qu^attirer Tattention de la Société sur Texistence
de ce terrain dans la vallée du Bas*Danube, et cela d'autant {dus que,
dans la grande carte géologique de TEurope, cette vallée est tout
entière teintée par ia couleur dû terrain tertiaire, et qiite, par suite, on
pourrait crobre que le quaternaire s^f'^KiMe^piS^
Le terrain quaternaire sg trouve surtout dans h partie est du pays, de
wrte que presque toutes les plainw qui sont à l'est de Bucliarest [Buca-
resli), et même celles qui s ctendenl jusqu'à 50 et 60 kilomètres vers
l'ouest, sont presqu'entiérement qualeruaires, tandis que toutes les plaiues
plus à l'ouest sont tertiaires ; ou n'y trouve le quaternaire que sur les
flancs des vallées.
Dans la région de Bucharest, à partir de Ploesti, au nord, jusqu'au
Danube, À Giurgiu (li^z Dgioiirdgiou), au sud, on voit ce terrain qua-
ternaire découpé transversalement par tes vallées de la Dàmbovila (lisez
Dâmbovilza) et de l'Argesù (lisez Ardgccbe), dont le fond est constitué par
des alluvions modernes, de tiième que la plaine Lasse qui se trouve entre
les collines de Frâtesti, au nord de Giurgiu, collines qui formaient l'ancien
rivage du Danube. Ce terrain quaternaire est composé à la partie supé-
rieure par du lœss, caractérisé par les concrétions marneuses en ropons
irréguliers et par les petits canaux vermiformes blancs ; le lœss a, à Bu-
cbarest, plus de trois mètres d'épaisseur. Sous lui vient une couche de
gable, tantdt plus ou moins fin, lantât trcs-grossier, à cailloux roulés,
qu'on exploite pour différents usages de la ville ; ce sable a une sédimen-
tation onduleuse et une épaisseur de plus de six mètres ; il repose sur une
couche d'argile grise, qui est la partie supérieure du terrain tertiaire.
Cette composition du terrain quaternaire se retrouve partout la même,
seulement dans quelques localités les cailloux sont plus gros. A Comana,
station du chemin de fer de lïucharest à Giurgiu. des bancs de grès gros-
sier, résultant de l'agglutination du sable et du gravier, sont intercalés dans
le diluvium gris ; le lœss présente de même quelquefois des assises plus
argileuses et d'une couleur un peu verdàtre, comme cela s'observe au sud
de la station de Comana.
Ud peu au nord-ouest de Bucharest, dans la ville même de Tirgovistea,
j'ù vu, dans des fouilles qu'on faisait pour une cave, une couche de cail-
loux beaucoup moins roulés, mélangés d'une argile sableuse rouge, qui
était intercalée entre le lœss et le diluvium gris et qui représente sans
doute le diluvium rouge.
La coupe suivante va de Bucharest, par Comana et Frâtesti, à Giurgiu ;
on y voit très-bien les érosions produites par les rivières Dàmbovita et
Argesii d'un cité, et par le Danube de l'autre. La colline qu'on observe i
Frâtesti s'étend parallèlement au Danube, à l'est comme & l'ouest de
Giurgiu, josqu'à une grande distance, et on voit, comme je le disais tout-
Jt-l'heure, que cette colline représente l'ancien rivage du Danube, qui a
enlevé le terrain quaternaire et s'est ensuite retiré plus au sud (1).
(1) Ui ùMt iDclinaUdii de l'irgDe grise làii croire, dam cette roapr, dont d'uUtun tonlei
les dimensions sont eugJrJM, que sa Elntificalion » contiout nvcuUe des«scises sapCriemi,
Uadis qu'eu réitiU il eilstc ona biUt diuordun.
nSTHAKESCO. — QOATEBNAniE DB LA RODIUHIB.
ISS STEFBAnEGCO, ~ QOATEttnAIRE DK LA BOnutnB. 3 déO.
Le musée de fiucharest possède une certaine quantilc d'ossements de
mammifères, recueillis dans le pays même, hes plaaches qui sont sous les
yeux de la Société en représenlent quelques-uns (1). Ils proviennenl, les
uns du lerraia quaternaire, lesâutres du terraîn tertiaire.
La 6g. -1 de la planche 1 représente la mâchoire inférieure avec les dents
de VElephas meridiovalts ; la fig. 2 la mâchoire supérieure avec les
dents ; la fig. 3 un gigantesque humérus dont la tête est représentée dans
la fig. t de la planche II et qui a l'"2â de haut ; les fig. 4 et 5 sont des
côtes. Tous c*s fragments, excepté la mâchoire inférieure, dont la localité
m'est inconnue, appartiennent au même individu, et proviennent de
la partie occidentale du pays, du village Mavrodtml ; ils ont été trouvés
dans l'argile de la base du diluvium gris.
La fig. 3 de la planche II représente la partie gauclu: de la mâchoire
inférieure d'un Maslodon arven\eiisù ; la flg. 6 de la planche III une
dent du même mastodonte, et la fig. 5 de la même planche la dent du
Mast. Borsoni. Tous ces ossements sont tertiaires et proviennent de même
de la partie occidentale du pays.
La fig. 4 de la pi. II représente la moitié gauche de la mâchoire infé-
rieure de VElephas primigenius avec sa dent ; cette mâchoire a O^'OO de
longueur. La fig. 4 de la p(. III est un fragment d'une colossale défense
du même Elephos primigenius; il a 0™20 de diamètre et est loin
d'être de la base qui devait être encore plus grosse. Ce*; deux dernières
pièces provienneul d'ime sablién". du village Baniasa. à 10 kilomètres
seulement au nord de Bucharest.
La fig. 1 dela.pl. III est aussi une dent i'Elephas primigenius ; elh
a été de même recueillie dans le diluvium gris qa'on exploitait dans un
faubourg même de Bucharest.
Dans toutes les curiëres qu'on ouvre aux pprtes de Bucharest, on
trouve des fragments pareils, et beaucoup de particuliers en possèdent plu-
sieurs morceaux .
La fig. 2 de la pi. II représente une portioD-da eriw avec les cornes
d'nn boeuf, qui parait être le Bos primigeniuSt et qui provient du village
Hirboca, du district de BBMa> (lisez Bouseou^
La fig. 2 de la pi. III est une dent à'Elepha? dont la provenance
m'est inconnue.
Les ossements des planches I et II sont six fois plus petits que la gran-
deur naturelle, et ceux de la planche III cinq fois seulement.
H Hcnier-Chalhas considère ta dent représestëe sous la fig. 2 de la
planche III comme conbliiuaut par l'écariement de ses lamelles une espèce
(tj Cea pluidia «mt MfoUet du» h BMoUièqu da k SociéU.
I87S. GAUBRT, '— CIiBraAft PiWflGEmDS BB'L* ALASKA. 4 33
distincte de celles déjà signalées; il croit que Ton confond plusieurs es-
pèces sous le nom i^Elephas primigeniiis.
Wi toM^BittLLtfr rappelle que Falconer a décrit, sons le nom A^Elephas
armefifik>t»5, une dent proveniint de Hongrie et appartenant au musée
da^Plo^oee; U crtrft que celle dent est identique à ceile signalée par
Ml. Hunier.
M. Alb. Gaadry tAi la communication suivante :
«UR UNE DENT D'EUphos primigmius trouvée par m. pinard
DANS VxfjASKÂi
par N. ALBERT GAUDRT (Extrait).
Parmi les objets de Tintéressante coUectioô: qile M. Pinahl viéni de
rapporter de TAlaska, on remarque quelques fossiles, notamment une
molaire d éléphant. Cette dent est une 6® molaire supérieure droite d'un
Elephas primigentûs, à lames nombreuses et émail peu épais. M. Pinard
Ta recueillie sur les bords de la rivière Kouitcbak, au 59"*' degré de
làtitùâ^: Ëtlé a un td àSfUébt' de fratcheui* qtïe, si ette n'appartenait pas à
une espèce éteinte, on pourrait croire qu'elle a été enfouie depuis peu de
temps. M. Auguste Terreil a bien voulu se charger de doser la matière
organique qu'elle renferme ; un morceau de racine, ayant été chauffé, a
brûlé avec flamme et a rempli la salle où nous étions d'une forte odeur
d'os brûlé, comme si la dent eût appartenu à un animal mort récemment.
M. teiteil a obtenu :
MatièMi minérale . 64,08
Matière orguniqtfé ....... 2^97
Eau ... H, 98
100,00
On ne peut manquer d'être frappé de la ressemblance de Y Elephas
m'ifnigeniiis de l'Amérique et de celui de Sibérie ou de nos environs de
Paris; Il y a également une grande analogie entre V Elephas americanus
(Jacksoni, Columbi, texianus) et VÈlephas antiquus de nos pays.
Le Mastodan americanus (ohioticus, giganieus) paraît aussi avoir eu
des liens étroits avec le Mastodon luriœnsis (tapiroides) qui a vécu en
ETurope pendant les époques du miocène moyen, du miocène supérieur et
du pliocène. Si l'on réfléchit qu'à côté de ces affinités des proboscidiens,
des affinités non moins grandes ont existé entre les Bisons, les Ovibos, les
Rennes, les Cervus eanadensiSy de l'Europe et de l'Amérique du Nord,
CD est bien disppsé à croipe qu'il y. a eu autrefois une communicatîon entre
4 SI itBAT. — - raanttBma» va pnxn. t idée.
Fancien et le nouveau continent. II est probajble que cette communkatûm
a eu lieu dès les premiers temps de la période miocène, car les mammiferes
miocènes de la France ont les analogies les plus frappantes avec ks fossiles
du Nébraska qui ont été figurés par M. Leidysous les noms à'Amphicyon,
Canis, Pseudelurus, Dinictis^ Machosnkiis, Hyœnodon, Entelodon,
Perchœrus^ Hyopotamus, Anchitherium, Rhinocéros, Titanotherium,
* etc. Les travaux des botanistes ont révélé des affinités non moins marquées
entre les plantes du miocène d'Europe et celles de TAmérique septen-
trionale.
H. Dbslongchamps fait remarquer que le trias se présente dans TAlaska
comme à la Nouvelle-Calédonie^ sous sa forme de Saint-Cassian. La
Monotis salinaria se retrouve dans ces deux pays.
H. Marès fait une communication sur Tutilité d'une institution
scientifique en Algérie.
Le Secrétaire lit la note suivante de M. Ebray :
COUPE DE l'étage KIMMÉRIDIEN AUX PILLES PRÈS NYORS (DRAhk),
par M. TH. ÉBRAT.
Le géologue ne doit pas faire de sauts. On comprendra pourquoi je pro-
cède dans l'étude des terrains jurassiques de la France avec une certaine
méthode. J'espère que la lenteur du procédé sera largement compensée par
la sûreté du résultat.
J'ai dit qu'il était probable que la couche de poudingue qui sépare la
formation jurassique de la formation crétacée et qui a été considérée par
les géologues comme un accident local, se retrouverait sur la rive gauche
du Rhône.
Déjà elle a été mentionnée tout dernièrement par M. Vélain aux envi-
rons de Saint-Julien-en-Beauchêne, où elle parait se présenter, d'après ce
géologue, avec des caractères un peu particuliers, que nous nous empres-
serons d'étudier quand notre itinéraire prémédité nous conduira dans celte
région.
Pour le moment nous donnerons la coupe que nous avons relevée aux
Pilles, afin de ne pas laisser de côté le grand espace qui sépare Digne de
Grenoble.
Je rappelle que j'ai retrouvé cette couche à Cirin, au-dessus des
calcaires lithographiques à Ostrea virgtila; à Talloires, au-dessus des
calcaires à Terebraiula janitor, Ammonites Eupabis, A. orthocera,
A. Lallierianus ; c'est elle que Ton remarque à Leiùenc, à Aizy et sur
I87S. inuT. — mmiRiMEEi ras pilles. 4SS
toute la rive droite du RhAne, ob elle repose sur des calcaires identiques,
amtenant la Terebratula diphyoïdes, variété de la T. janitor.
En quittant Nyons, on rencontre, le long de la route de Rémusat, des
calcaires et dés sables puissants, appartenant aux terrains tertiaires, puis
des qdcaires marneux, blancs, représentant les étages turonien et céno-
maaien. En approchant des Pilles, le néocomien sort de dessous ces étages
et se termine, à quelques centaines de mètres en aval de cette localité, par
des calcaires marneux, contenant la faune si connue des ammonites pyri-
tisées, dont nous n*énumérerons pas les espèces nombreuses.
Lia période crétacée commence ici par un système ferrugineux, qui
occupe une position limite, analogue à celle de Toolithe ferrugineuse du
lias supérieur, à Toolithe de Bayeux, à Toolithe ferrugineuse de la base de
Tétage callovien, à celle de la base de Tétage oxfordien, à Toolithe ferru-
gineuse silicatée de la base de Tétage cénomanien, au minerai de fer du
Berry, base des terrains tertiaires, etc.
Les couches à ammonites pyritisées reposent derrière le village des
Pilles, dans une position fort apparente et d*un accès des plus faciles, sur
on poudingue de 2 k 4 mètres d^épaisseur, composé de galets arrondis^
empâtés dans une gangue marneuse. On y rencontre des fossiles brisés
arrachés aux couches inférieures.
Ce poudingue, dont il n'existe qu'une seule couche, est superposé à
des calcaires lithographiques, à cassure conchoîde, contenant en partie les
ammonites de la Porte de France, en partie celles de Berrias. J'y ai ren-
contré particulièrement Ammonites Calislo, A. occitanicus, A. Gra-
sianus. La Terebratula janitor, d'ailleurs partout assez rare, n'est pas
tombée sous ma main, mais je l'ai retrouvée dans ces mêmes couches à
qndques kilomètres des Pilles, à Villeperdrix.
L'élagç kimméridien a ici au moins 30" d'épaisseur ; il se lie intime-
ment au système oorallo-oxfordien qui occupe une partie du versant de la
vallée qui conduit aux eaux de Condoroet.
On se demande où il faut chercher la cause de la production de ces
pondingues, que j'ai suivis sur cette grande étendue. Peut-on les rap-
porter à l'existence d'une cAte? je ne le pense pas, car on les retrouve
parallèlenient sur les deux rives du RhAne et, d'ailleurs, partout k la
limite des deux formations ; il serait difiBcile de se faire une idée de la
configuration d'une cAte en reliant tous les points où ces pondingues
aiBeurent: les grandes dénudations empêchent aussi de s'arrêter à cette idée.
Il me semble que la continuité de ce dépAt dans tous les sens doit .con-
duire k admettre qu'il provient de l'existence de courants qui se sont
produits vers la fin de la période jurassique. Ces courants ont eu, comme
tous les courants, une certaine continuité ; mais leur intensité a été fort
médiocre, car l'épaisseur de ces pondingues n'est pas k comparer k celle
446 TiLAm. •— oxroBniai ET KiocoHim un nus* l-d4c.
des con^omécats qui se manifestent à la base des terrains tertiaires ei dans
les terrains quaternaires.
Nous avons montré (Nullité du syutème de soulèvement de la Côt^
d'Or; Ann. Société industrielle de Lyon, ISGl), qu'il ne s'est {iro-
duit à la fin des terrains jurassiques aucune perturbation , qu'il n'existe
pas en France de système de montagoes datant de cette époque, et que Ton
remarque partout une concordance parfaite entre les couches des deux
périodes.
Le régime des mouvements lents a pu ici approfondir les mers, là les
diminuer graduellement, en déplaçant les faunes, en changeant la nature
des dépAt&, en émergeant quelque lambeau- de terre dont les traces,
comme aux environs de Girin, sont naturellement accusées par la présence
de feuilles de plantes terrestres telles que fougères et Ztnnia (1) ; mais
rien n'autorise à admettre à la fin des terrains jurassi(pies de g^rands émer-
gements analogues à ceux qui marquent la fin de la période crétacée.
La disposition des affleurements de l'étage néocomien de la Diôme,
qui se pr^ente en lambeaux séparés des massifs principaux, prouve cpie
toute cette contrée a été profondément démantelée par les dénUdations,
et que toutes les spéculations basées sur l'existence d'anciens rivagj^ ont
une assise des plus éphémères.
A la suite de cette lecture, M. Vélain prés^ite les observations
suivantes :
l'oxfordien et le néocomien au pont des pilles,
par M. ce. vélain.
Je ne veux pas discuter aujourd'hui les raisons qui conduisent M. Ebray
à ranger dans l'étage kimmcridicn les couches à Terebratula janit&r de
la Porte de France et celles à Terebratula diphyoides de Berrias, en les
terminant par un poudingue constant, post-portlandieny qu'il dit avoir
suivi pas à pas, depuis le département de l'Ain jusque dans celui de la
Drôme ; je liens seulement à montrer que rien de semblable n'existé auprès
des PilFes, en donnant la coupe détaillée que j'ai relevée dans cet endroit,
avec M. Hébert, en S(;ptembre dernier.
Une faille dirij^ée sensiblement de Condorcet à Montolieu, c'est-à-dire
du N. 35° 0. an S. 35** E., ramène à l'est du petit village des Pilles les
gypses du trias ; k partir de ce point, et de chaque côté de l'Aigues, les
terrains se relèvent fortement vers le sud-ouest. Ce sont d'abord dés marnes
(1) La présence de fueoMee ne proave rien, puisque ces plantes peuvent végéter à d*is8e{
cnndes- pcofiûodMrs.
4S71<
mtLAOl. -^ OXnORDIElf ET NiOGOVIEIl DES PlIiUS.
487
nmKs schisteuses, qui se dégradent facilement en petits fragm^ts angu-
leux ; puisses calcaires compactes, gris, bien stratifiés, dont les bancs,
derenufl presque veriioaux, fNriBeDt, au milieu du village des Pilles, une
muraille de rochers, dressée à pic, que le torrent franchit dans une gorge
étroite.
Figv 1.
Ges manies noires, 1, que M. Lory range dans Toxfordien moyen (4),
oui envÎTfMi 80 à 100 mètres de puissance ; elles sont fortement ravinées
au pied des escarpements, et ne contiennent, pour ainsi dire, pas de fossi-
les, sauf pourtant à leur partie supérieure, oii elle& deviennent grisâtres ;
on y raicontre alors des concrétions calcaires nombreuses et alignées, qui
lenfei'uient souvent dans leur centre une ammonite ; nous y avons recueilli
det^tte façon plusieurs A. p{tca(i7t^ 80 à 100 m.
Ces marnes se chargent ensuite de petits bancs calcaires, 2, qui aug-
UMBient ^successivement de puissance et alternent régulièrement avec ettes,
sartme épaisseur de 150 mètres environ ; cette nouvelle série est encore
«Ks pauvre en fossiles : les bancs calcaires contiennent • quelques amno-
nites du groupe des ptorm^a^t^ écrasées, avec TA. tortisulcatus , 150 m.
De 9 À 5; on observe une longue suite' de calcaires gris, marneux comme
les précédents, d^^paisseur assez variable, devenant plus foncés etpiusdurs
à knr partie supérieure ; ils alternent encore avec des marnes feuilletées,
mais celles-ci sont remplies de petitas^concrétions, calcaires en 3, et très-
peu éf^tia^es en 4 et en 5. C'est là probablement le massif que M. Ebray
a désigné sous le nom de coralUhOxfurdi^vk. Voici la succession que nous
y avons observée :
3. — Calcajhis tttn^aoteis. en bancs de 0">50 à/OuSO, alUmanl avec des lits de marnes no-
duleu9es,d« 0«10-à. D"2U. AmmoniUê bimammatui, 0pp., A, tortisulcatus^
dtOrb. ;da9& fat partie supérieure, il. /envï/oj^o^, Gif 15 m.
— Ut faMPfwv4* û^^^ rempli dt*. concréUons calcaires et d*&minoniles écra-
' sets: A, torUsulaUui et A. pHeatUU seules leconoaisstbles. ... 0 40
^•••"^W*"
■ »■
(i) DeêcripHm y«fo^fii> dm Dmpmié ftpartivp* W.
TiLAm. ■
- OXPOBIHEM ET SÉOCOMIEW DES PILLES.
— Mjmesratcaires, eocora avec munrs ooduliiuscs lin
t. — Cllcaires bruns, [r3Ei1e<>, en baiic>^ de O^SO d'abord, pui« dfl O^SO ) O^^eO,
presque ao^ marne? interca]i*cs. Les surhi-« des banc) calcaires
sont Eouvenl fortemitnl rugueuses. ^ntinanffM annularli, Reia,, i 11
base; nombreuses J, pol^plocus.llem., dam toule la coucbe; il. tof-
timtralut, d'Orb - .... 1(1
— Utmet calcaires, un peu plus marneiix, en bancs da O'IO k D"50, avec liti
de mamea de 0°>05, A. iphlcenii, 0pp., A. lorlimilcalut. d'Orb. 15 i 30
— Deui ïTDs banrs de I^IO i l^^SO, séparés par quelques bancs minces. . . S
ï. — CalcaircE plus durs que les prfcëdenU, en banc: de 0-SO ï O-'SO, dlernut
arec des marnes scbisleuses de rnuins en moins épaisses. Ammonitti
Irès-Toislac de \'A. tricrittatiu, 0|<p.; A. âreumtpinoiui,
0pp.; nombreuses ammonites du grouj^e des /le.ruoif, notanimiuil A.
camptut, 0pp. 1 .4. tortitutcatui ; Aptychut tmvii lalut . . 15 à 20
B3493ID.40
Tout cet ensemble se lie intimemeat, par ses caractères strdtigraphiques,
aux couches oxfordienncs sur lesquelles il repose, il esl impossible d'y
placer une séparation qui ne soit purement artificielle.
Uq changement bien marqué se fait ensuite dans la pétrographie des
roches ; la couche n" 5, se terminant par un gros banc de 2 mètres, à
face supérieure fortement corrodée, est recouverte par un petit lit noduleux,
de O^SO, formé de calcaires roses, fragmentés, et d'ammonites roulées, le
tout cimenté par une marne calcaire endurcie, qui forme une ligne de
démarcation très-tranchée.
Cette petite couche est assez difficile k explorer ; on ne peut guère
l'aborder qu'en descendant à travers les escarpements, derrière les maisons
du village, sur la rive gauche. Nous y avons recueilli un assez grand
nombre d'ammonites, mais presque toutes indéterminables. Une seule
avait conservé assez nettement ses caractères ; c'est une espèce nouvelle,
que j'ai trouvée très-abondante dans les couches à Ter^ratula janitor
de l'Ardëche. Immédiatement après, se développe un système de couches
bien différentes de celles précédemment énoncées et dont toutes les ^Bnités
pârograpbiques sont avec les couches néocomiennes qui viennent au-
dessus, j'en donne ici une coupe k une plus grande écheUe, afin d'eo bien
dire saisir ions les détails :
U.i.
N. E.
t87S. yiuuM. — oxfordibn et NiocomEN des pilles. IS9
i. — Lit nodnleiix à Ammonites roulées.* • Om. iO
I. -- Cakaire brécMforme, très-dur 5à6
Cette couche est en partie cachée par les maisons qui viennent 8*adosser
contre les escarpements, sur chacune des rives du torrent ; il est
difficile par conséquent de Teiplorer.
e. — Calcaires nodufeux, roses, en iNmcs peu épais, dont les sur&ces ru-
foeuses sont couvertes de grands Aptychus et é^Ammonitei, . 8
d, — Ces calcaires, à leur partie supérieure, passent i un véritable eonglO'
mérai, formé de fragments roulés, à peine soudés entre eux. . . i 50
e. — Mêmes calcaires noduleux que c, en Uts bien réglés, du 0 m. i5 à
On. 90 d*épai8seur. Ammonites et .bâenmites mdéterminables sur
leurs surûuxs rugoeoses %
liais 70
Toates ces couches, fortement redressées, se montrent saccessivement sur
le flanc nord du petit ravin qui se trouve derrière le village, dans le pro-
longement du pont. On peut facilement les explorer ; malheureusement le
mouvement qui les a rendues ainsi presque verticales a eu pour effet de
produire des pressions qui ont laminé les marnes qui se trouvaient entre
les bancs noduleux, et d'en écraser les fossiles. Les surfaces de chacun de
ces bancs se trouvant, en outre, exposées depuis longtemps aux agents
atmosphériques, les fossiles qui s*y trouvaient plaqués sont devenus mé-
comudssables. Mais si les caractères paléontologiques nous font défaut, les
caractères stratigraphiques de ces roches viennent nous renseigner sur leur
ig^ ; il est impossible de ne pas reconnaître là le système découches bréchi-
famies et noduleuses qui, dans les Basses- Alpes (1), la Drôme, TArdèche,
^..., forment la base du terrain crétacé.
Les calcaires noduleux e passent à des calcaires durs A (fig. 1), tout-à-
fidt semblables à ceux à Terd)raiula janitor de la montagne de Cour-
dums dans les Basses-Alpes (2). Ils sont remplis de petits lits d*argile et
de carbonate de chaux, qui leur donnent sur les surfaces exposées depuis
longtemps à Tair une apparence bréchoïde, et sont absolument sans fossiles
sur une épaisseur de 10 à 15 ™.
Ces calcaires, devenus sensiblement plus marneux à leur partie supérieure,
se lient intimement aux assises suivantes, comme on peut Tobserver en
suivant le petit chemin qui s'éloigne du ravin, pour gravir la première
colline qui domine le village des Pilles, au-dessus de la campagne de St-
Denis.
B. — Calcaires grisâtres, marneux, lithographiques, à cassure con-
choîdale : ils sont exploités et contiennent un certain nombre d'ammonites:
A. flychoicus, Quenst., A. elimatiiSy Opp 4™
(1) Voyez à ce sujet, YOxfordien et U Néocomien dans le Midi de la France, Bull.,
t" séné, t. XlIX, p. 129
(S) BulL Soc. géol., 2« série, t.. XXVII, p. 675. Cette montagne, qui domme au sud la
peut vilage de Courcbons, est désignée sur la carte de rstat-nuijor (feuiOe tti) qui Tient de
pnltre, sons le nom de kontagiie de Iav|pe«
no vttJuR. — ~oimifi«f ET Kn
Plusieurs bancs Diioccs, surmonlés d'an banc compacte, de O^TO, dont
la surface supérioure m>t Ins-cormdi^i; ; foâsiivs a&seic nombreux : inocé-
rames, A . Â-ocûmiensis, d'Orb 2™
C. — Calcaires de couleur plus pâle, sed6lilanl en morceaux irréguliers,
peu slntiJiés, sans lils de marnes ; ces di^niiers supportent le Calvaire et
coDtienucnl de grosses Ammonites ptyckoïats, Quensl, . 20™
D. — Calcaires eii bancs réguliers, alb^ruaDt avec des uutnics scliiâteuses
grises. Les niarues sont assez épaisses dane le bas; dans k haut de cette
couche, (% sont au contraire Icscaloiiros qui dominent; ils sont alors en
lianes assez minces. A. macilentus, d'Orb.. A. occiUmicus, Pict., .4.
Bonnoralianus, d'Orb 20 à 25"
Mêmes calcaires, se délitant en bouk's au milieu des marnes. Celte der-
nière couctie est terminée par un véi'itable conglomérat calcaire, x. 5'>'
E. — Calcaires très-marueux, alteruaul ré^lièrement avec des marnes
grises. Queligues lits se délitent encore en boules, k ia partie moyenne..»
Afèine faune que C 40 à 49^1
F. — Même alternance de calcaires et de marneiï ; ces dernières sont dç^
plus en plus épaisses. Ces couches forment de nombreux replis le long d^fl
sentier. Elles sont asse7. pauvres en fossiles: A. Homwratianus . 45 k SO".!
G. — Les calcaires se chargent de petites concrétions pyriteuses; ici™
mames deviennent bleuâtres et trés-épaisses, et rcofiawent, k quelque
distance dn petit sentier, de nombreuses ammonites ferrugineuses : il est
impossible d'établir uni* séparation Irancliw enire ces couches F et G, qui
paasent ioseosiblement de l'une k l'autre. Les fossiles sont surtout
abondiuits sur une épaisseur de 3 k ^, c'est-k-dire dans quatre k cinq
lits de calcaires et de manies, mais <hi tes trouve sur une épaisseur de près
de 40"
Noos y arons recueilli les espèces suivantes :
ammonites Gratiaiau, d'Orb., c ,
^ temùulcatut, d'OÂ , c,
— diphijUus^ d'Orb., c.
— Neocomieiuit, d'Orb., C &,
— atperrimutf, d'Orb., a. r.,
— verrucofwi, d'Orb., r-,
— guadrirukatut, d'Orb., c,
— Juitteti, d'Orb., a. t..
— j4stieriaM»t, d'Orb., c. c, ft l'étal p]rrileaxet
calcaire,
Aptyckut Seranonis, Coquand, c.
Baculites Neocomiensii, d'Orb., c. e.
H. — Ce systèaie se contiiue sur une épaisaoïr de 100"' au moim.
Les fossiles y sont fort rares.
<87S* tiLAm. OXPORBIEN ET NfoCOMIEIf DES PILLES. 431
hr. '^/tlfi^ros.banc calcaire, ^us épais que les précédents, faU^iaiUie
et renferme des rognons siliceux .
H'. •>— un irenvie ensuite de nouveaux calcaires bloiàtres, alternant
avec les mêmes maiaes et renferittant quelques fra^ents de Crioceras
Duvalii et V Ammonites Rouyanus; ces couches forment de nombreux
rqplis et semblent venir jusqu-au torrent de la Bordette.
I. — De l'autre cAté du torrent, on voit, sur une épaisseur considérable,
des marnes noires trës*feuilletées. M. Lory, dans sa Carte géologique du
Danphiné et dans la coupe qu'il a donnée du pont des Pilles à Nyons (1),
a. placé toutes ces mames dans Taptien. Leur partie inférieure seule doit y
r^ter. £n eSet, quand on les examine attentivement, on voit que ces
marnes, jnemplies d'empreintes d ammonites et de possidonies sur la rive
da torrent, sont, après quelques mètres, recouvertes par un calcaire mar-
neax foncé, I, avec Amm^oniles varians, Holasler subglobosiis, etc.
Au-dessos viennent de nouvelles mames noires, J, assez puissantes,
avec des empreintes d'inocérames à leur partie supérieure. Elles sont re-
couvertes par des grès calcarifères, glauconicux, et des calcaires à silex, K,
dans lesquels les inocérames sont encore très^abondants. Cette série créta-
cée se complète quand on se dirige au-delà des Aubres, vers Nyons, et se
troore recouverte par tes terrains tertiaires.
L'étnde des gorges de TAigues au pont des Pilles m'a donc conduit à
des oo&clnsimis bien différentes de celles que vient de formula M. Elnray.
Je n'ai vu là, en effet, avec M. Hébert, qu'une preuve nouvelle de la
superposition directe, dans le déparlement de la Drôme, des coudies cré-
taeées inférieures sur l'oxfordien supérieur.
Les couches 3, 4 et 5 appartiennent à l'oxfordien supérieur ;
Les couches a, b, c, d, t, A, B, représentent les calcaires à Terebra^
Majanitor de la Porte de France ;
Et celles G, D, E, F, les calcairesMe Berrias.
Ces deux systèmes se lient intimement aux marnes à petites ammonites
fenragineuses et ne peuvent en être détachées.
Les poudmgues et calcaires noduleux ou bréchifiM'mes, que j'ai signalés
dans les Basses- Alpes et dont j'ai déjà donné les caractères (2), se retrou-
vent ici dans une position identique, c'est-à-dire à la partie inférieure des
calcaires^à Terdfratula janitor ; il n'en existe pas trace à la partie supé-
rienre (fes calcaires de Berrias.
(i) DeicHpt. giol du Dauphlné, t. 2, 2* partie, p. 366.
(I) BuiL 5m. yM., ^ «érie, t. UIX, p. 183.
138 ÉSBAT. CHEMn LE CEB DE CBAPËAUBOCX A ALAIS. î déc.
U Secrétaire donne lecture de la note suivante de M. Ebray :
COKSTlTtTIOM GÉOLOGIQUE DES TERRAIiSS TRAVERSÉS PAB LE
CnEMLI OS FER DE CHAPEAUROUX A ALAIS,
par M. TH. ÉBRAÏ.
J'ai l'honneur de rendre compte à la Société géologique des observations
que j'ai faites en parcourant les tranchées diT chemin de fer de Chapeau-
roux à Alais.
La Carte géologique de France meotionne dans cette région des terraioB
cristallisés, vulgairement appelés primitifs. La carie de >I. Dalmas classe
dans les micaschistes les terrains qui afUeurent entre la Bastide et
Villefort. Les ingénieurs du chemin de fer admettent deux divisions : les
schistes anciens el les granités.
Malgré leur uniformité apparente, l'étude de ces terrains m'a permis dp.
les diviser assez nettement.
Terraim sédimentaiTes,
Les terrains sédimentaires les plus anciens alUeurent entre Chapeaoroux
et La Bastide. Ils sont, dans cette région, dans leur position normale, car
l'ensemble des couches se relève vers le faite sous des inclinaisons plus
fortes que celles du chemin di- fi'r.
Ce sont des schistes plus ou moins micacés, divisés en feuillets fort
minces et contenant souvent de grands cristaux d'orthose autour desquels
les feuillets du schiste sont fortement contournés. Ils sont azoïques, car
m^gré des recherches assidues il m'a été impossible d'y rencontrer la
moindre trace de fossiles. Inférieurs aux schistes carbonifères dont nous
allons nous occuper, ils ne peuvent être considérés que comme siluriens ou
dévoniens.
Entre La Bastide et Ghamborigaud affleurent des schistes d'une autre
nature ; ils sont aossi micacés, mais ils sont moins compactes, et ils ne
montrent pas ces nombreux cristaux d'orthose qui se sont développés dans
les schistes inférieurs. Leur couleur devient quelquefois très-foncée, en pas-
sant au noir, dans ce cas ils offrent les caractères minéralogiques des
schistes carbonilëres du Forez et du Beaujolais. La découverte que j'ai f^
dans les tranchées, aux abords de Genolhac, de traces de Stigmaria et de
Sagenaria, autorise à classer ces schistes dans la formation carbonifère.
Entre Chamborigaud et La Levade, ils deviennent plus compactes et
' passent i. une grauwacke schisteuse, traversée vers la base par quelques
couches de poudingues. Une couche de ce genre afQeure au kilomètre 1,
vers le viaduc de Lardonae.
487S. ÉSRAT. CttElim DE I^ËR DB ÊHÀI^EAURODt A ALAIS. ^33
Les schistes-grau wackes, étant compris entre les schistes carbonifères
et le véritable terrain houiller, représentent probablement ici la formation
anthracifëre. A un kilomètre environ de la Levade, on voit affleurer sous
les poudingues qui forment la base du terrain houiller, une couche variant
de 0 m. 20 à 1 m., d'un grès rouge lie de vin, qui occupe la position du
vieux grès rouge. Les formations anciennes sont couronnées vers la Bas-
tide, à l'altitude de mille mètres environ, par un terrain de transport
quaternaire, d'une épaisseur variant de 10 à 15 mètres, et contenant prin-
cipalement des galets schisteux et porphyriques.
L'étude des failles de cette contrée montre qu'elle a été soumise aux
grandes dénudations sur lesquelles j'ai appelé à plusieurs reprises l'atten-
tion des géologues.
Roches érupUves.
La roche éruptive la plus ancienne, celle qui traverse les schistes an-
ciens et les schistes carbonifères, a toutes les apparences d'un granité
rouge à grain moyen et à mica noir. On serait même tenté d'en faire un
granité normal non éruptif, si on ne* la voyait pas pénétrer en filon dans
les schistes carbonifères. Cette roche éruptive est aussi traversée par le
porphjTe quartzifère, dont nous allons nous occuper.
Des filons de ce genre s'observent dans la tranchée du bois de Vialette,
dans la tranchée de l'Echiné, dans celle du bois de Laine, dans la tran-
chée sud du tunnel de la Pinède, etc. Gomme le granité ordinaire, la roche
dont nous nous occupons est un composé de feldspath, de quartz et de
mica, mais accidentellement on y rencontre quelques cristaux d'un feld-
spath du sixième système et de l'amphibole.
Les relations géologiques et la composition minéralogique conduisent
évidemment à admettre que cette roche granitoïde est une roche éruptive,
jA qu'elle correspond au porphyre granitoïde.
On sait que cette roche, établie d'abord par Brongniart, a été plus
sévèrement étudiée par M. Gruner [Description géologique du départe-
ment de la Loire) ; je l'ai retrouvée très-développée dans le Beaujolais,
en terminant de la sorte la discussion qui s'était établie entre ce géologue
et Foumet sur les relations de la syénite du Beaujolais et du granité du
Forez ; j'ai montré que la roche éruptive qui traverse les schistes anciens
de la chaîne des Alpes occidentales devait être assimilée au porphyre gra-
nitoïde. Sa présence dans les Gévennes vient enseigner qu'elle joue dans
la constitution des montagnes qui bordent le Rhin et le Rhône un rôle des
plus importants, et met en relief la similitude des formations anciennes qui
occupent cette partie de la France.
Nous avons dit que le porphyre granitoïde était traversé par une roche
toptiye plus récente, qui jusqu'à ce jour a été classée aussi dans les gra-
9
184 H. DK MEUCEV. — AUGILB A BILEX. 3 déc.
Dites. Elle a loos les caractèrtM du porphjre (juarlziffere, et, comme lui,
elle varie beaucoup suivant l'épaiit.'teur des fiions. Eq général, elle se
compose d'une pâle plus ou moins abondante, au milieu de laquelle sont
diseéminés des crïslaiiK de <|uartx, de feldspulh et de niicji. Dans tes
grands massifs cette roche esl plus cristalline et prend les caractères d'un
granité à petits grains ; dans les petits filons die passe au granulite. La
roche devient quelque/oig k grain Irto-fin ; cette cintinstanc* a porté les
entrepreneurs du chemiu de fer de Monislrol à la désigner sous le nom
de gTÈs.
Le porphyre quartzitî^re traverse les schistes carbonifiu'cs et les grau-
wackes schisteuses ; il ne pénétre pas dans le terrain bouiller.
Il existe aussi entre Langogne rt La Bastide {tranchée de Concoulcs)
quelques coulées de basalu> ; ce basalte est à l'elat tabulaire pseudo-
stratifié ; il repose, comme je l'ai déjà feit remarquer ailleurs, sur un
diluvium aqaifËre, contenant lui-même des galets de basalte.
L'étendue considérable de ce diluvium que jai obsenc depuis le Puy
et Brioude jusqu'à La Bastide, prouve que les émissions basaltiques mA \
été act^mpagnées de phénomènes diluviens dont il s'agirait d'établir la
nature, l'intensité et la direction, étude ardue pour la solutitm de
laquelle il convient de s'entourer de nouvelles observations.
H. Pabma» ne croil pas que les schistes dans lesquels M. Ëbray a trouva
des Stigmaria et des Sagcnaria soient carbonifères. M. Emilien Dumas les
plaçait dans le silurien ; M, Parran partage cette opinion.
Le Secrétaire donne lecture de la note suivante de M. N. de
Mercey ;
SUR l'argile a silex,
par H. N. DB MBRCIT.
Wvp^ une (Asavation de H. Hébert insérée à la page 334 du
t. XXlX, le tome ^'argile à silex doit être réservé à on dé^t antédetu'
à l'argile plastique.
Cette conclusion fondée sur une coupe donnée dans le t. XXD, p. 69,
avait été précédée d'une proposition moins absolue et qui se twmait à
^lablir,' & l'aide de coupes, que l'argile & silex de Touraioe et de l'Anjou
était antàrieure à des sables paraissant correspondre aux sables de Beao-
diamp et recouverts par un calcaire d'eau douce (t. XIX, p. 460).
Ponr faire redescendre l'argile^ silex, généralement considérée comme
miocène, jusque sous l'argile plastique, et par conséquent bien au-dessous
du calciice gniBBier, il fandrait poavoir exidiqner comment on peut trouver
187$. N. DE MERCEV. — ARÔILE A SILEX, iH
Fargile à silex et le calcaire grossier tous deux sur la craie et k côté Tun
de Tautre, mais jamais en superposition.
Ainsi, en partant du point choisi par M. Hébert pour sa dernière
démonstration, de Dreux, on suit Targile à silex très-développée sur la
craie jusqu a Houdan, sur la bordure môme du bassin éocène marin, qm
commence sur la rive droite de la Vègre par le calcaire grossier reposant
directement sur la craie, en face de Targile à silex, qui sur la rive gauche
recouvre aussi la craie.
Après la traversée d'un massif où se développent les étages éocène et
miocène, on retrouve, sur les flancs de la vallée de la Maudre:, le calcaire
grossier, dont les bancs, coupés par une tranchée du chemin de fer au
S. 0. de Villiers^S^-Frédéric, plongent fortemwit vers le S. 0. Immé-
diatement ensuite la craie forme, au-dessus de Beynes, le cap de S^^S^r*
main-de-la-Grange, et elle est recouverte à sa superficie par un épais
manteau d'argile à silex, qui se continue jusqu'auprès de la station des
Petite-Prés, à 1,50() mètres seulement de la localité classique de Gri^n,
cil le calcaire grossier parait reposer directement sur la craie (1).
En suivant cette coupe,* en 1862, lors des travaux du chemin de fer,
j'avais reconnu l'identité de l'argile à silex de Beynes avec celle de Pi*
cardie. Gstte identité est tout aussi certaine en son genre que celle des
craies magnésiennes que l'on peut observer à Beynes ou en Picardie.
L'étude détaillée du sol de la Picardie que j'ai entreprise depuis plu-
sieurs années m'a conduit, relativement à l'argile k silex de cette région,
à des conclusions fondées sur de nombreux faits et que je me bornerai
aujourd'hui à poser :
4<* Le dépôt de l'argile à silex s'est effectué sur une surÊBWse déjà val-
lonnée et après le plissement des assises de la craie. Le Bray formait un
de ces plis ;
2® Les sables et argiles des lignites avaient été prcsqu'entièrement
enlevés lors du dépôt de l'argile à silex, qui leur est quelquefois superposée
en Picardie et sur le bord même du Bray ;
3® Jamais l'argile à silex n'est recouverte par les sables à regnons, ni
par le calcaire grossier ; mais elle arrive à côté de ces dépôts sur le bord
du Bray ;
40 L'argile à silex a été dénivellée p^r la fracture du bord septentrional
da Bray, aussi complètement que les assises secondaires et tertiaires. La
date de cette fracture a été fixée par M. de Lapparent [BuU,^ 2« série,
t. XXIX, p. 235) entre le dépôt du calcaire grossier et celui des sables
de Beauchamp. L'argile à silex ne peut donc être plus récente que le cal-
caire grossier, et je viens d'établir qu'elle est moins ancienne que les^sabies
(1) y. Goubert, JBuU., 2« sér., t XX« p. 736.
et argiles k tignitcs ; il ne lui rcslc (|u'£k correspondre aux sables k rognons
uu, tout au plus, au calcair<: grossier ;
5* L'argile à silex est un dép6t cliîmiquc, encore inexpliqué, peut-titre
Ad à des sources thermales ferrugineuses, mais ccrtaineniuit effciclué en
dehors des eaux marines dans lesquelles se sont déposée les sables à
rognons et le calcaire grossier. Ces rognons magnésiens ou Léles de chai
ont été produits par des sources magnésiennes sortant de cheminées
ouvertes jusque dans la craie, el que je signale ici à cause du synchro-
nisme qui parait avoir existé entre leur ronctionnement et la formation de
l'argile à silex (1).
A la suite de cette lecture, M. de Lapparent présente les
observations suivantes :
Il me parait impossible de fixer, comme voudrait le faire M. de Mercey,
un âge déËni pour l'argile à silex. Certainement éocéne dans le pays char-
train, où elle supporte les grès ladères de l'argile plastique, celle argile
est post-miocéne sur les plateaux des environs d'Ëvreux, où elle se soude
inlimement à l'argile à meulières. Auprès de St-Quentin, à Holnon, à
Benay, et, en général, sur les tertres que couronnent des lambeaux d'argile
à lignites, le terrain superficie] est formé par une argile qui empâte des
morceaux de calcaire grossier à nummuIJtes et autres fossiles, transformé
en une véritable meulière ferrugineuse ; cette argile, que rien ue recouvre,
est évidemment postérieure au calcaire grossier.
Partout l'argile à meulières et à silex se présente comme une formation
d'origine chimique, résultant de la dissolution des roches sous-jacentes ;
et sa liaison intime avec les phénomènes éruptifs ne peut plus élre mise
en doute depuis que MM. Potier et Douvillé ont montré les sables dits '
granitiques et les argiles bariolées des plateaux de Vernon pénétrant en
filons à travers la craie et les terrains tertiaires, y compris les sables de
Fontainebleau. Or, les sables granitiques avec argiles bariolées ont la re-
lation la plus étroite avec l'argile k meulières, qui elle-même ne peut être
séparée, dans cette région, de l'argile à silex.
En résamé, la formation d'argile à silex est due à des phénomènes
éruptifs ou thermaux, qui paraissent avoir persisté pendant toute la durée ^
de la période tertiaire, et les travaux entrepris pour la Carte géologique
détaillée de la France ont conduit à cette conclusion qu'il y a heu de rat-
tacher les phénomènes en question aux éruptions trachytiques du Midi de
la France. C'est donc k tort qu'on voudrait intercaler l'argile à silex
k une place déterminée dans la série sédimentaire, et il me semble impos-
sible de déduire son âge relatif, en un point quelconque, de ses relations
(1) V, uns note compUmenUire présentée k Ik làùcc dn 13 Junier 1873.
4 87S . SAUTAGE ET RIGAUX. — ÉCHINODERMES JUR. SUP. BOULONNAIS. 4 37
de niviBau avec les formations sédimentaires voisines, toutes les fois qu^on
n*observe pas une superposition directe.
Le Secrétaire dépose sur le bureau la note suivante de
MM. Sauvage et Rigaux :
NOTE SUR QUELQUES ÉCHINODERMES DES ÉTAGES JURASSIQUES
SUPÉRIEURS DE BOULOGNE-SUR-MER (1),
par MM. H. E. SAUVAGE et E. RIGAUX (PI. I).
Dans sa monographie des échinodermes du terrain jurassique d'Angle-
terre, H. Wright décrit (2), en passant, comme provenant des couches
jurassiques supérieures du Boulonnais, les Hemiddarts Davidsoni,
Cidaris Boloniensis et Echinobrisstts Haimei, Cette dernière espèce,
connue par une simple indication, a été décrite et figurée par M. de
Loriol (3) ; les .espèces étudiées avec soin par ce dernier auteur sont :
Echinobrissus Haimeiy E. Brodiei, Acrosalenia Komigii, Cidaris
Boloniensis, Hemiddaris Purbeckensis^ H. Davidsoni. L*un de
nous (4) avait déjà indiqué dans nos formations les Hemiddaris
PurbedcensiSj Acrosalenia Komigii, Echinobrisstis Haimei. M. Pellat
(5) en 1866, et M. Hébert (6) à la même date, citaient les deux premières
de ces espèces.
M. Wright a décrit et figuré sous le nom de Cidaris Boloniensis deux
baguettes qui nous paraissent appartenir à deux espèces distinctes, d'autant
plus qu elles proviennent de deux niveaux différents. M. Wright indique
ces baguettes comme très-rares dans le Kimmeridge-clay de Boulogne-sur-
mer; il y a quelques années encore on confondait sous ce nom les argiles du
kimméridgien et les marnes à Osirea expansa qui appartiennent au
portlandien moyen, ce qui a pu induire en erreur M. Wright. La première
des formes figurées par cet auteur sous le numéro 5 6 se rencontre exclu-
sivement dans le portlandien moyen, à la Tour Groy et à Alpreck; la
seconde, 5 a, est jusqu'à présent spéciale aux couches à Trigonia Ai*
gauxiana et Ammonites longispinus du kimméridgien.
(1) Cette note est le complément d*un travail publié dans le Journal de Conchyliologie,
3* férïe, t. XII, p. 156 (1872); complément qui n*a pu être inséré dans le même recueil à cause
de sa spécialité.
(5) Brit, foss. Echinod.; Mem. pal. Soc; 1856.
(3} Monog. de l'étage portl. de Boulôgne-sur-mer, p. 121 ; Monog. de l'étage portl, de
VYonne, p. 219, pi. XIV, fig. 10.
(i) Rigaux, Notice stratig. sur le Bas-Boulonnais. Bull. Soc. acad. de Boulogne; 1865.
(6) Bull. Soc. géol. de Fr., «• série, t. XXlll, p. 193; 1866.
(6} BuU. Soc. géol., 2* série, t. XXIII, p. 216 ; 1866. VAcrosaUnia a été, d*après
M. Cotteau, indiquéie par M. Hébert sous le nom ^Uemicidaris Bolonientit.
138 SACVAGE ET niCAUX. — ÉCliraODElUies II
Slip, B0tLO5NAIS. 2 Hc.
Nous pensons (ju'k celle dernii'rc forme seule doit s'appliquer le nom de
Cidaris Boloniensis ; romnic l'a claMi, en effcl, M. Cottfati, lorsqu'un
autetir, à la même date, décrit stms un même nom, en les croyant
identiques, deux espèces différentes représentées, l'une fiar un test
et l'autre par un radiale, c'est au test que le nmn spécifique devra
1^ appliquer {\).
Le* rmgmenls de Cidaris que nous trouvons itvM les lia^eUei» du Ij-jK
5 a. dans le kimnéridgien du Bouloaoais, ont bieu plul6t !<% caractèrra
de l'oursin décrit par M. Wright, que celui que l'on trouve dans le
portlaadicn moyen ; ils présentent notamment cette parlicularilé d'avoir les
cercles scrobiculaires Mea plus complets ; de plus les tuitereules des aires
. .àaterwnbuUcraireâ sont eolourés d'une couronne de p-anule» beaucoup plus
I i^aieslsque les auljvs, ce ipti n'a pas lieu dans l'espèce du porltandieo;
is eclle-ci les aréoles sont conûuenles, les tnherr^cs sont plus pctitfi et
,,|cs granules de la zone miiiaire paraissent sensilikmcnt égau\.
Nous pensons en conséquence qu'il faut donner le jiom de Cidaris
Vïo/onieiwi* au test décrit par M. Wright et au radiole fi^ré sous le n" 5
41, et considérer comme appartenant à une espèce nouvelle, que nous
déteignons sous le nom de Cidaris Legayi, le radiole représenté au n'' 3
b. Pious nous basons encore sur ce fait, que l'on rencontre dans le kiinnic-
ridgien de Boulogne les baguettes du type 5 a associées k des fragmenta
d'un Cidaris qui ne peut se rapporter qu'à l'espèce de Wright, tandis
que les radioles du type 5 b proviennent des mimes coucb« que le Cidaris
Lm DiAioes coucto porUaodieimes à Ostrea expansa renferment un
Bttnidiadena et un Paeudodiadema, associés h des baguettes d'Hemi-
lùd^ria.
Hemiddaris (radioli).
Radiole^ Ipn^. légèrem^t aplatis à une de leurs faces, marqués sur
toute leur surface de stries longitudinales très-fines. Collerette nulle. Bou-
ton peu développé ; anneau proéminent, garni de crénelurcs très-nombreu-
gSS ', lacette aFticul&ire finemeat crénelée.
■Camêàeiee, par les stries de leurs laces, se distinguent de ceux de
l'Hemicidaria Purbeckensis ; peut-être aj)partiennent-ils k VH. David-
jVui. Us sont tans dans le portlandien, zone à Ostrea delloidea,
d'Aljpredc et de la Tour Groy (Coll. du Musée de Boulogne, Rigaux,
1 878. SAUVAGE ET MGAUX. ÉCHmODERMES JUR. SUP. BOULONNAIS. 1 39
Cidaris Bonaniensis, Wright (1) (PI. I, fig. 1).
Cidaris Boloniensis, Wright (testa), Monog, Brit. fos$. ooL
Echinod. (Mem. pal. Soc), p. 53 et 64, pi. 12, fig. 5 {radioli, pro
parte, fig. 5 a).
Cidaris Boloniensis (pro parie) Desor, Synopsis, p. 442 a.
Non Cidaris Bolonietisis, deLoriol, Monog. de l étage portlandien
de Bofilogne-sur-Mer, p. 121, pi. XI, fig. 10 et 11.
Epines de deux formes différentes, les unes comprimées, les autres cy-
lindriques. Radiole généralement cylindrique, un peu renflé vers la base,
garni de granules un peu épineux, nombreux, rapprochés, reliés entre eux
par on petit filet et formant ainsi des séries longitudinales régulières ; à
des intervalles irrcguliers ces granules se développent en forme d*épines
aiguiis, mais toujours plus petites que dans le Cidaris Legayi ; ces épines
existent aussi bien sur les faces aplaties que sur celles qui sont arrondies.
Le radiole est, en outre, couvert de stries longitudinales très-fines, dispo-
sées entre les lignes granuleuses ou épineuses, portant des granules très-
fins qu'on ne voit qu'à la loupe. Collerette longue, couverte dans toute son
étaidue, et non pas seulement dans sa première moitié, comme le croit
H. Wright, de lignes longitudinales extrêmement fines, formées en réalité
de très-petits points posés bout k bout ; anneau proéminent, couvert des
mimes stries ; acetabulum fortement crénelé.
Nous avons indiqué plus haut les caractères distinctifs entre cette espèce
et la suivante ; comme nous ne connaissons que des fragments de test, nous
renvoyons à la description donnée par M. Wright.
Kimméridgien : niveau à Trigonia Rigauodana et Ammonites Ion-'
gispinw (coll. Beaugrand). Très-rare.
. 1. — Plaque interambulacraire du C. Bononientis, grossie deax fois;
— la. Radiole, var. comprimée, grandeur naturelle ;
— i fr. Le même, grossi deux fois ;
— le. Radiole, var. cylindrique, grandeur naturelle ;
— 1 J. Le même, grossi deux fois.
Cidaris Legayi^ n. sp. (PI. I, fig. S).
Cidaris Boloniensvs, Wright, loc. dt., fig. 56 (radioli, pro parte).
Cidaris Boloniensis, de Loriol, loc. dt., p. 121 , pi. XI, fig. 10 et 11 .
Testa drculari, subdepressâ ; areis interambulacrariis prœditis
duabus seriebus oclo tuberculorum ; Inberculis parvis, approximatis ;
areolis confluentibus ; areis ambulacrariis subreciis.
Test d'assez grande taille, circulaire, subdéprimé. Aires interambula-
- — ■ _ _ ■ ■ _i_
(1) On doit dire B(monknii$ et non -Momitmit.
1 40 sâctagb et eigâux. — éciiiiroi>EEVES JTE. scp. BoruKQUB. s die.
Claires larges, garnies de deux séries de tubercules rdatÎTement petits,
fortement crénelés et perforés, au nombre de huit dans chaque rangée.
Scrobicules elliptiques, grands, confluents. Zone miliaire large, remplie
de granules nombreux, assez régulièrement disposés, aussi gros sur le bord
des plaques que vers Taire ambuiacraire : entre ces granules sont disposés,
comme au hasard, des granules beaucoup plus petits. Aires ambulacraires
presque droites, très-étroites, portant deux rangées régulières de granules
un peu plus petits que ceux de la zone miliaire : entre ces rangées sont des
granules petits, nombreux, disposés sans ordre, disparaissant vers le som-
met. Pores transversalement allongés, très-rapprochés.
Nous attribuons à la même espèce, parce qu'ils se rencontrent dans les
mêmes couches, une série de radioles dont nous connaissons une cinquan-
taine d*exemplaires dans les collections boulonnaiscs. Les uns. plus^^es,
plus cylindriques, ont les épines plus rares, plus espacées : les autres sont
plus forts, plus aplatis à Tune de leurs faces, et les épines sont plus ser-
rées ; cette forme rappelle surtout le Rhahdocidaris Orbignyana, Ag.
Malgré ces différences, dues sans doute à la place occupée sur le test, nous
ne pouvons séparer ces deux formes, car de nombreux intermédiaires les
relient.
La première parait se rencontrer plus souvent que l'autre : c'est celle
qui est figurée par M. de Loriol. Voici sa description :
Radiole très-allongé, subcylindrique, à peine comprimé à l'une de ses
faces, garni d'épines fortes, acérées, commençant assez liant, irrégulière-
ment espacées, distantes en bas, plus rapprochées vers le sommet : la face
aplatie est toujours dépourvue de a*s épines : l'intervalle qui sépare les
épines est couvert de granules petits, ou arrondis, ou aigus, ayant de la
tendance k se disposer en séries longitudinales: entre eux. et comme au
ha.*^rd, sont d'autres granules très-fins, qui ne sont visibles qu'à un assez
fort grossissement. Collerette longue, couverte de lignes longitudinales
très-fines et très-serrées ; anneau proéminent, couvert des mêmes stries ;
facette articulaire crénelée. Il est à noter que les épines sont plus ou moins
serrées, suivant les radioles examinés.
Les radioles appartenant à la seconde forme sont tri*s-lougs. assez for-
tement déprimés, portent des épines bien plus nombreuses, aiguës, beau-
coup plus serrées dans le haut ; sur certains exemplaires on remarque
quelques rares épines à la face aplatie.
Nous ne connai.ssons qu'un seul exemplaire, un peu écrasé, de cette
espèce, qui atteint k peu près la taille du Cidaris Desori ; il provient du
porllandien, zone k Ostrea expansa, et nous a été communiipié par M.
Lcgay. Les radioles ne sont pas très-rares k la Tour Croy et k Alpreck.
Fig. 2. — C. Legayi, vu de côté, grandeur naturelle ;
— ta. Plaque interambulacraire grossie deux fois ;
f 87S. SAUVAGE ET RIGAUX. ÉCHINODERIIES JUR. SUP. BOULONNAIS. 4 41
Fig. 2 h. Radiole, var. pomprimëe, vu sur la face aplatie, grandeur naturelle ;
— Se. Le même, vu sur la face convexe, grandeur natureDe ;
— 2 d. Fragment du même, grossi deux fois ;
— 2 e. Radiole, var. cylindrique, grandeur naturelle ;
— 2 /l Fragment du même, grossi deux fois ;
— 2 y. Antre radiole, même variété, grandeur naturelle.
Hemidiadema Morinicum, n. sp. (pi. I, fig. 3).
Testa circul(iri, altâ, subglobosâ ; areis ambulacrariis sintLOsis ;
tuberculis ambulacrariis infemè minimis, ad ambitum et supemè
majoribus, valdè conspicuis, inœqualibus, in série unicâ, sinuosâ,
ordinatis ; areis interambulacrariis latis, duabus seriebus novem
tuberculorum prœditis.
Espèce de forme circulaire, renflée, élevée. Aires ainbulacraires ondu-
leuses, étroites ; elles sont garnies à la base de 7 à 8 petits tubercules, qui
sont remplacés brusquement par une rangée de tubercules très-gros, irré-
guliers, inégaux, au nombre de 7 à 8, diminuant de taille en approchant
du sommet ; à la hauteur de la dernière plaque ambulacraire, ces tuber-
cules sont eux-mêmes remplacés par deux rangées de très-petits tuber-
cules, au nombre de 5-6 dans chaque rangée. Zones poriféres onduleuses.
Aires interambulacraires pourvues de deux rangées de 8 à 9 tubercules
assez gros, diminuant graduellement.
Scrobicules elliptiques, confluents,* à Texception des deux derniers qui
sont entourés d'un cercle incomplet de gros granules.
Voisine de VHemicidaris Davidsoni, l'espèce que nous décri-
vons s'en distingue par les aires ambulacraires, dans lesquelles les tuber-
cules se continuent en série unique jusque très-près du sommet. On
compte 4 à 5 de ces gros tubercules dans VH. Davidsoni, 8 dans notre
espèce ; de plus le nombre des petits tubercules supérieurs est beaucoup
moins grand, l'espèce de Wright en présentant 12 dans chaque rangée,
au lieu de 6.
Portlandien : niveau k Oslrea expansa ; très-rare (Coll. Rigaux).
Fig. 3. — H. Morinicum, vu par-dessus ;
— 3 a. Le même, vu de côté ;
— 3 6. Plaques ambulacraires et interambulacraires, grossies deux fois.
Pseudodiadema baccatum, n. sp. (PI. I, fig. 4).
Testa subpentagonali, infernè et supemè depressâ ; areis ambur-
lacrariis duabus seriebus duodecim tuberculorum prœditis ; areis
interambulacrariis quatuor seriebus tuberculorum, duabus extemis
supemè deficieritibu^^ prœditis; paris ambulacrariis simplicibus.
1 48 GÂUDRT. — OSSEMENTS FOSSILES DES PROT. DÂIfUBlERMES. 4 6 déC.
Espèce de Tonne un peu pentagonale, déprimée en dessus et ea dessous.
Aires ambulacraires portant deux rangées de tubercules au nombre de
12 environ dans chaque rangée, plus serrés que ceux des aires interambu-
lacraires et diminuant plus vite de grandeur. Zone porifère étroite et
'droite ; pores disposés par simples paires. Les aires interambulacraires
sont pourvues de deux rangées de tubercules primaires, au nombre de dix
dans chaque rangée, et de deux séries de tubercules secondaires presque
aussi gros, qui ne se continuent pas au-delà de Tambitus. Le milieu des
aires ambulacraires est couvert de granules disposés irrégulièrement,
paraissant former quatre rangées vers la circonférence, et disparaissant
près du sommet.
Wright a décrit sous le nom de Pseudodiadema magnagramma une
espèce qui se distingue de celle que nous venons de décrire par deux ran-
gées de tubercules aux interambulacres et par une seule rangée de granules
entre les séries de tubercules.
Portlandien moyen : zone k Ostrea expansa d'Honvault ; très-rare
(coll. Rigaux).
Fig. i. — P. haeeatum, yu par dessus ;
— i a. Le même, vu par cdtë ;
— i (. Plaques ambulacraires et interambulacraires, grossies deux fois.
Séance du 16 décembre i872,
PRÉSIDENCE DE M. ED. HÉBERT.
M. Bioche, Secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la
dernière séance, dont la rédaction est adoptée.
Le Président annonce deux présentations.
n rappelle ensuite que la Société aura à fixer dans sa prochaine
séance le lieu de la réunion extraordinaire pour 1873.
M. Gaudry lit la note suivante :
SUR DES OSSEMENTS FOSSILES QUE MM. CHŒRETIS ET ENGELHARD
ONT RECUEILLIS DANS LES PROVINCES DANUBIENNES,
par M. ALB. GAUDRY.
Pour compléter la communication de M. Stephanesco (1), je poux
annoncer que le Muséum de Paris a reçu, il y a quelques années, des
ossements fossiles des contrées danubiennes.
(1) V. iup., p. 119.
1879. CHANTRE. FAUffE QUATERNAIRE DU BASSIN DU RHAnE. 143
H. le Docteur Ghœretis, qui avait en 1854 donné au Muséum des
ossements de l^Attique, a bien voulu en 1863 m'envoyer des pièces
SElephds primigenius trouvées dans un domaine de sa famille, entre
Oltenitza et Bucharcst (Yalachic). Parmi ces pièces, on voit un atlas
d^une remarquable conservation , et une molaire dont les lames sont
très-étroites et ouvertes d'un émail fin. Avec ces échantillons, il y a
deux molaires supérieures d'un Equus de moyenne taille ; Tune de ces
dents a sa colonne antéro-interne peu allongée et peu aplatie. Je n ose
pas en conclure que le cheval quaternaire de la Valachie était moins éloi-
gné de rjETipparion que le type ordinaire de V Equus caballus^ car
Tautrc dent n offre pas le même caractère.
En 1865, M. Engelhard, qui est aujourd'hui Consul général à Bel-
grade, a donné au Muséum des assements d'un terrain sans doute plus
ancien que celui d'où proviennent les pièces du docteur Ghœretis. Il les a
recueillis dans des graviers d'une teinte ferrugineuse, auprès de Galatz.
Ges pièces annoncent une formation pliocène, et se rapportent aux es-
pèces suivantes :
Mastodon arvernensis, représenté par des molaires inférieures aussi
étroites que celles du Mastodon angusiidens ;
Elephas meridionalis. Outre les dents de ce grand proboscidien,
M. Eîhgelhard a envoyé un cubitus d'une dimension considérable, qui
figure parmi les plus beaux échantillons de la collection paléontologique ;
je ne peux dire s'il provient du mastodonte ou de l'éléphant ;
Equidé de la taille d'un Hippnrion gracile. Il n'est indiqué que par
une dernière arrière-molaire inférieure. Les boucles de cette dent sont ar-
rondies comme dans VHipparion ; mais, pour prétendre que l'équidé de
Galatz n'était pas un Equus, il faudrait d'autres pièces ;
Bison plus petit que le Bison priscus et le Bos primigenius. Nous
n'en avons qu'une arrière-molaire supérieure ;
Cervus de grande dimension, représenté par une partie inférieure de
bois qui s'élargit presqu'immédiatement au-dessus du cercle de pierrure.
Cet échantillon annonce peut-être une espèce nouvelle ; il est trop incom-
plet pour être déterminé.
H. Ern. Ghantre fait la communication suivante :
SUR LA FAUNE DU LEHM DE SAINT-GERMA1N-AU-M0NT-d'0R (RHÔNE),
ET APERÇU SUR l'ENSEMBLE DE LA FAUNE QUATERNAIRE DU BASSIN DU
RHÔNE,
par M. BRNEST CHANTRE.
Des travaux de terrassement exécutés par la Gompagnie de Paris à Lyon
144 CBANTHE. — FAIjnE QUATERNAUtE DU BASSIN DU RhAnB. 1 6 déc.
et h la Médilerranee, h la gare de îSt-Germain-au-Mont-rl'Or (Rhône), en
juillet et août derniers (1872), ont fait découvrir, sur un espace de 200
mètres environ, une quantité considérable d'ossements d'animaux d'espèces
émigréeset d'espèces éteintes. Ces Tossiles sont probablement contempo-
rains de la fin de la grande extension des glaciers alpins dans la vallée du
Rh6ne.
Grâce à la bienveillante obligeance de M. Perret, ingénieur en chef, et
grâce au /,èlc intelligent de MM. Coquet, Cadet et Garint, ses agents, tous
les ossements découverts ont été recueillis avec soin et offerts au Muséum
de Lyon.
La plupart des pièces étaient rraclurivs en un grand nombre de portions,
mais après quelques jours d'un travail diHieile, M. Kevil lils, l'un des
préparateurs du Muséum de Lyon, est arrivé 'a réunir les fragments et k
reconstituer plusieurs parties complètes des squelettes de manière it établir
la liste suivante :
1" Bos primigenitts : \m maxillaire inférieur et presque loules les par-
ties, plus ou moins conservées, d'un individu de très-forte taille :
2° Bison Europœus : un radius et un maxillaire inférieur ;
S'' Cervui tarandui : deux bois entiers ;
4" Equus caballus : toutes les pièces des membres antérieurs et poste-
rieurs d'au moins trois individus ;
5" Rhinocéros tichorhinus : portion antérieure du crâne et de la mâ-
choire inférieure, im bassin entier, deux humérus gauclu's, un humérus
droit, portion antérieure de radius gauche.
6* Èlephas primigenius : trois défenses, dont une d'un jeune indi-
vidu, mâchoire inférieure d'un individu assez âgé, une molaire supérieure
altérée, une vertèbre cer>'icale, une léte d'humérus gauche, un tibia gau-
che, un fémur droit.
7" Enfin un grand nombre de parties diverses trop fragmentées pour
reconstituer et déterminer de Cerf et de Bœuf.
C'est dans une petite concavité creusée dans les graviers â Mastodon
arvemensis, que se sont déposés, avec le lehm, ces débris aussi variés. ■
C'est la première fois, dans le bassin du Rhône, que l'on trouve réunie,
en dehors des stations préhistoriques et des cavernes à ossements, une
série aussi considérable de débris de genres et d'espèces de mammileres
appartenant à la faune quaternaire.
Il faut admettre que la Saône, qui à l'époque quaternaire s'écoulait,
en partie, des glaciers du plateau bressan, formait sur ce point un remous
assez prononcé pour expliquer une pareille accumulation d'animaux morts
sur un espace si restreint (200 mètres environ). Indépendamment de ce
qui vient d'être découvert récemment, lors des premiers travaux de con-
stmctioa de la ligne du chemin de fer de Paris, il avait été déjà rencontré
487à. CBAlfTliE. — ^AUNE QUATERNAIRE DU BASSIN DU Rh6kE. 1i5
un très-grand nombre d'ossements de proboscidiens, qui ont été détruits en
partie ou dispersés dans plusieurs collections particulières.
On peut rapprocher de cette découverte toutes celles qui ont été faites à
diverses époques dans le lehm qui recouvre les calcaires jurassiques infé-
rieurs du Mont-d'Or lyonnais, dans les fentes des carrières qui y sont
exploitées, et dans les nombreux gisements du plateau bressan, de la plaine
dauphinoise et des collines lyonnaises, dont le chiffre s'élève actuellement
à plus de 25 à notre connaissance.
Dans tous ces gisements que j'ai entrepris de décrire, ainsi que leur
faune, avec M. le docteur Lortet, directeur du Muséum, ce sont les osse-
ments de proboscidiens qui se trouvent partout en plus grande abondance.
Nous possédons dans notre collection toutes les parties, moins quelques
cotes et quelques vertèbres, d'au moins deux éléphants de l'espèce que
H. Jourdan a appelé intermedius et qui a beaucoup de rapport avec
ÏElephas antiquus de Falconer. On travaille en ce moment au montage
de ces pièces, encore uniques en France. De cette même espèce d'éléphant,
nous possédons des portions de têtes, défenses ou molaires différentes et os
longs de plus de 40 individus ; peut-être pourrait-on en compléter un troi-
sième sujet.
VElephas primigenius est moins commun dans le bassin du Rh6ne ;
nous n'avons guère de cette espèce que des parties de squelette de 8 à 10
individus.
Le Rhinocéros, YHippopotamus et le Sus se trouvent souvent asso-
ciés aux proboscidiens, mais en quantité infiniment moins grande.
Quant au Cheval, il se trouve partout très-communément avec les genres
précédents.
Après les pachydermes, ce sont les ruminants qui offrent le plus de
débris dans les gisements qui nous occupent ; le Bos aurochs, le Cervus
elaphus sont les plus fréquents ; Ip MegaceroSy le Bouquetin sont rares
dans ces dépôts, ainsi que le Renne, qui se trouve en si grande abondance
dans les cavernes habitées par l'homme et sur les points où il a été chassé
par les peuplades préhistoriques, en même temps que l'Éléphant et le Bison,
comme à Solutré par exemple.
II en est de même des carnassiers et des rongeurs : ce n'est que dans les
cavernes du Doubs et de la Haute-Saône que VHyasna spelœa et YVrsus
spelœus ont été trouvés. En dehors de ces gisements, ce sont toujours des
raretés.
A la suite de cette communication , MM. Gervais et Munier-Chalmas
présentent quelques observations.
En réponse à une demande de M. Gruixer, M. Chantre dit que les osse-
ments recueillis à St-Germain-au-Mont-d'Or ont été trouves à une qua-
416 DE LORIOL. — JURASSrQUR SLP . DE SOSSE ET D* ALLEMAGNE. 4 6i défi.
rantaine de mètres au-dessus de la Saône, et que le loess monte jusqu'à
70 ou 80 mètres au-dessus de cette rivière.
Le Secrétaire donne lecture de l'extrait suivant d'une lettre de
M. de Loriol à M. Tombeck :
SUR LA COMPOSITION DES ÉTAGES JURASSIQUES SUPÉRIEURS
EN SUISSE ET EN ALLEMAGNE,
pour servir à la détermination de la place de la zone à Anmumites
tenuilobatus,
par M. DE LORIOL (Extrait d'une lettre à M. Tombeck).
. . . D'abord qu'est-ce que la zone à Ammonites Imuilobatus f — Ce
nom a été créé par Oppel en 1863. Dans son grand oruvrage sur les am-
monites jurassiques, il consacre un paragraphe à Tétude détaillée de cette
zone, énumère toutes les espèces de céphalopodes qu'elle contient, et la
suit dans toutes les contrées où elle était alors reconnue, c'est-à-dire en
Bavière, en Wurtemberg, h Baden et dans le Jura Argovien.
D'un autre cdté, M. Mœsch avait aussi distingué cette zone un peu aupa-
ravant. Il avait reconnu, ce que M. Escher avait déjà entrevu depuis'
longtemps, que les faciès à scyphies qu'on observe dans le Jura Argovien
appartenaient à deux niveaux bien différents, caractérisés par des espèces
toutes spéciales, et séparés par de puissantes formations. La plus supé-
rieure de ces zones fut nommée par lui couches de Baden, et ce sont ces
Couches de Baden qui ont reçu d'Oppel le nom de zone à Ammonites
^6nm7o6afu^, ainsi qu'il l'explique lui-même dans son ouvrage. M. Mœsch
consigna ses observations dans deux ouvrages successifs, dont le second
publié en 1867 et intitulé le Jura Argovien, renferme plus de 300 pages
in-4^ et est accompagné de cartes, profils, coupes, etc. Dans cet ouvrage,
il décrit en détail les couches de Baden, (ywz^yxïç, -a Ammonites tenuilobatus,
et donne, dans un tableau de cinq pages, la liste de tous les fossiles de cette
zone, en indiquant toutes les localités. Cela posé, la série des étages re-
connus dans le Jura Argovien est résumée dans le tableau suivant :
1° Plattenkalk. = Zone à Ammonites S ter aspis ; correspond au
Virgulicn.
2o Wettinger-schichten. = Ptérocérien.
Fossiles : Pseudodiadema planissimum, Terebratula humeralis
rare, Gervillia telragona, Mytilus subpcclinalus, Cardium Dannei-
anum, Ceromxja excentrica, Pleuromya tellina, Natica hemisphœ-
rica, Pterocera Oceani, Ammonites orthocera, etc.
187i. DE LORIOL. — JURASSIQVE SIP DE SUISSE ET D* ALLEMAGNE. 4 47
3® GoucBKs DE Baden. = Zoiic à Ammonites tenuilobatus . = Faciès
à Scyphies et à Ammonites de rAsIartien. 10 à 15 mètres.
Plus de 200 espèces de fossiles, dont 51 espèces d'Ammonites : Phola-
domya Protei, Pleitromya donacina, Terebratula humeralis, Am-
monites tenuilobatus, A. Eudoxus, A, tortisulcalus, A, iphicenuf,
A. polyplocus, A. Lothari, etc., Rhabdocidaris nobilis, Cidaris
Blumenbachi, C. coronala, Dysaster granulosus, etc.
4® Couches de Letzi. — Couches peu puissantes, se rattachant à l*As-
tartien et renfermant peu de fossiles :
Bhabdoddaris nobilis, Gervillia tetragona, Pleuromya donacina^
Pholadomya echinata, etc.
6® Couches de Wangen. = Corallien proprement dit. = Dicératien.
Fossiles : Cidaris (lorigemm^i, Rhynchonella pinguis, Diceras
arietina, Cardium corallinum, Nerinea Desvoidyi, N. Defrancii,
etc.
6® Couches a Hemicidaris crenularis, = Terrain à chailles. = Zone
à Ammonites bimammxitus. Cette zone a deux faciès, Tun à Scyphies
ai Argovie, l'autre marneux plus à Touest. Puissance, 40 m.
Fossiles : Cidaris florigemma, C, cervicalis, C. coronata, Hemi-
cidaris crenularis, H. inter média, Stomechius perla tus, Glyptims
hieroglyphicus, Cardium intextum, Pholadomya cingulata, Tere-
bratula humeralis, Ammonites bimammatm. Faune des plus riches ;
cEviron 300 espèces.
T^' Couches de Geissberg. = Partie inférieure de la zone k A, bimamr
matus et A. Mar antianus. Appartiennent au corallien des auteurs. En-
viron 30 mètres de calcaires.
Fossiles relativement peu abondants : Cardium intextum, Goniomya
cmstricta, Pholadomya cingulata, etc. Point d'oursins ni d'ammonites.
8^ Couches d'Effingen. = Couches à ciment hydraulique ; appartien-
nent à rOxfordien et se relient aux couches de Birmensdorf. Puissance,
plus de 50 m.
Peu de fossiles : Terebratula impressa, Ammonites Arolicus, etc.
9^ Couches de Birmensdorf. = Zone h Ammonites transversarius.
= Faciès à Scyphies de l'étage oxfordien. = Argovien de M. Marcou.
Puissance, environ 14 mètres.
Fossiles : Ammonites Arolicus très-abondant et caractéristique, A.
hispidus, A. callicerus, etc.
10*» Callovîen.
Dans le Jura Bernois les choses se passent un peu différemment. Là les
ooodies de Birmensdorf, ou faciès à Scyphies de l'Oxfordien, sont remplar
oées par TOxfonUen marneux à Ammonites cordatus, et la zone à il.
H8 VÉLAIN. — 0B8. SL'n LA NOTE DE il, t»'. LORinL. 16d6c.
tenuilobatas, ou Tacits à Scyphies de l'AsUrtien, par l'Aslartion inariioux
k Oursins. Sous cette formi! cette ilcruifire zone renferme peu d'Ammonium,
mais le reste de la faune demeure à peu prts le iiiiîuie.
Oppel. lui, dans l'ouvrage précili^, établit quatre zones iju'il Jiscule et
caractérise, et qui sont, k partir du haut :
I" Zone à Amttwnites Slerasjns [Vîrgulien) ;
2" Zonu à A. leniiilobalus [courhes de Baden) ;
3" Zone à A . bimammatus et A . Mamnliattus [terrain k chailles) ;
¥ Zone à A. transiiersnrius (rouclics de Bimiensdorf) .
Je vous ai dit que cinquante-deux espèces d'Ammonites caraclériseflt
la zone k A. tenuilobatus. Sur ce nombre, il y en a deux qui ne
montrent déjk dans U zone k A. trantversarius, et re qui est curieux,
c'est également dans un faciès k Scyphies qu'on les rentwntre. Quant aux
Oursins qiie j'ai spc'tcialemcnl étudiés (Echinologie lielvétique), il y a
dans les couches de Baden trente-neuf espèces, dont onze ont commencé
dans les couches de Birmensdorf. Quatorze autres, parmi lesquelles les
plus caractéristiques, Cidaris jîorigemma, C. Blumenbachi, Sto-
meckinus perlatus, ne se sont jamais rencontrées dans la zone kA.
traitsversarius, et ont commencé dans Us couches séquaniennes inférîem'cs
aux couches de Baden, surtout dans le terrain k chailles.
La plupart des espèces qui commencent daosles couches de Biriueosdorf
se retrouvent dans toute la série : dix espèces de la zone k A . tenuila-
biilus passent dans l'ulage plérocérien. Parmi les Ammonites, on retrouve
l'A. EudoxMs et \' A . mulabili'i . Ouant â \'A. ipliicerus tant cilé. il
n'est autre chose que 1'.^. lotigispinus, Sow. (le vrai), qu'il ne faut pas
confondre avec l'A. Caletanus, 0pp. J'en ai pour garants MM. Zittel
et Neutnayer (de Vienne], qui oot bien voulu comparer mes échantillons
avec les échantillons originaux d'Oppel conservés au Musée de Munich.
H. Vélaln présente les observations suivantes sur- cette note :
obsertahons sub la note de m. de loriol,
par U. CB. TÉLAIN.
La composiUoD des étages jurassiques supérieurs -telle que vient de la
donner M. de Loriol, est celle que M. Moesch a établi en 1867 pour le
Jura Argoviea.
Je ne prétends pas discuter cette -classification, en la mettant en parallèle
avec œ que j'ai observé de ces mêmes couches dans le Midi de la France ;
je désire seulement relever dans cette note une synonymie qui est per-
sonnelle k M. de Loriol et qui ne me paraît pas tout k lait exacte.
187t rtLAm. — obs. sub la note de h. di loriol. 149
Ainsi, les couches de Gemberg (partie inférieure de la zone à Ammo-
fûtes bimammatits) n'appartiennent pas au corallien des auteurs. Oppel
les a considérées comme oxfordiennes ; elles sont en effet inférieures au
terrain à chaiiles siliceuses, et correspondent au calcaire à pholadomyes
de MM. Thurmann et Etallon. M. Greppin, dans sa description du
Jura Bernois, les donne comme oxfordiennes ; il en cite dix-sept espèces
dont douze se retrouvent dans les couches de Birmensdorf .
Les couches de Birmensdorf (zone à A . transversarius) ne peuvent
pas se mettre seules en synonymie avec Yargovien de M. Marcou, et je
tiens d'autant plus à rectifier cette erreur qu'elle vient d'être commise
également par M. Bleicher, dans la note qu'il a présentée récemment à
l'Institut sur les terrains jurassiques supérieurs du département de l'Hé-
rault (1). M. Marcou, en effet, quand il a établi son étage argovien (2), a
parfaitement spécifié que les marnes et calcaires qu'il désignait sous ce
nom dans le Jura étaient supérieurs aux marnes à Terebratula impressa,
couche a du Jura blanc de Quenstedt, qu'ils formaient la partie supérieure
de l'oxfordien et correspondaient aux couches ^ et y. On y rencontre encore
quelquefois, dit-il, V Ammonites cordatus des couches inférieures, mais
die y est fort rare. Les ammonites qui s'y trouvent appartiennent au groupe
des planulatif et les espèces les plus caractéristiques sont l'A. biplex,
Sow., et l'A. polyplocus, Rein. [Op. cit.j p. 89, 90). Plus tard, dans
ses Lettres $ur le Jura, quand il revient sur son argovien (p. 37), il
indique encore, de la façon la plus précise, que cet étage comprend les
oouches à Ammonites polyplocus, et qu'il est recouvert par les couches
} et e de Quenstedt [Mém. Soc. géoL, op. cit., p. 100), par les couches
à Glypticfos hieroglyphicus.
Oppel, en 1863, après avoir étudié les calcaires à spongiaires (c^est
ùnsi qu'il nomme largovien de M. Marcou), depuis la Franconie à
tniYers la Bavière et le Wurtemberg jusqu'en Suisse, les a divisés en trois
zones caractérisées chacune par une ammonite spéciale :
La première est la zone à A. transversarius, Quenst. (couches de
Birmensdorf) ;
La deuxième celle à A. bimammatus, 0pp. (couches de Lochen) ;
La troisième celle à A. tenuilobatus, 0pp. (couches de Thahnassing,
ou de Baden, Moesch).
n a eu tort, à mon sens, de désigner sous le nom d'argovien les
couches de Birmensdorf, qui comprennent les marnes à Terebratula
impressa, partie supérieure du Jura a de Quenstedt, puisque M. Marcou
avait parfaitement spécifié, comme je viens de le dire, que son étagç était
(1) Comptes-rendus Ac, se., ifi 23, 1872, p. 1545.
(2) Mém. Soc. géol, 2« série» t. lU, p. 88; 1848.
40
150 MKDGy. — puTEAiTi d'otub. 16 aie.
Bupérieuf à ces inames. L'A. Iransvenarius se Irouvo, du reste, dans le
Midi de la France avec l'A . cordalus ; la SociiH»! a |m s'en convaincre
dans sa derni^' réunion à Digne. Dans tous les va&, l'argnvien comprend
certainement la seconde et ta troîsièjnc zone. Oppel arrête l'otrordien à
celle dernière et la fait kimméridienae, c'est-à-dire poUt-oxfordienne,
parce qu'il n'admet pas l'elage corallien. 5lais reuii qui n'acœplcul pas
celle suppression ne pourront adupler commp kînimcridienue la zone ii
A. tenuilobalus, quand il leur sera démontré qu'elle est infL-rieure aux
couches coralliennes.
Plus récemment M.Jourdy (I). après avoir moiilri- combien cet argovien
était mal défini aujourd'hui, grùoe aux travaux allemands, en a donné
une description détaillée dans le Jura D6lois. Comme M. Itlarcou,
il comprend sous le nom d'argovicn toutes les couches qui s'élcndenl des
marnes k Ammonites cordalus anx calcaires à GlypUcus hierogly-
phicus et k Pygaster umbrella, H propose, pour faire cesser toute con-
fusion, d'en faire un étage particulier eatre l'oxfordien et le corallien.
J'accepte parfaitement cette conclusion, mais au lien de trouver comme lui,
dans les différentes assises de cet étage, une ammonite rappelant une forme
portlandieane, ['Eckinobriisus avellatut du kimméridicn, etc., je n'y ai
recueilli, partout oii j'ai pu les observer, que des espèces spéciales ou
enrtout oxfordienncs. C'est là la raison qui, jointe k des caractères strati-
graphiqaes importants, m'a déterminé k ne les considérer que comme imc
subdivision supérieure de l'oxfordien (S"!. J'aurai, du rcsle, à revenir pro-
chainement sur ce sujet.
H. Meugy donne lecture de la note suivante :
SOB LE TEtUtAin QUI RECOUVRE LES PLATEADX d'oTHE
AUX CONFINS DES DÉPARTEMENTS DE l'aUBE ET DE l'yOHME,
par u. HEUGr.
Les plateaux d'Othe bordent la vallée de la Seine k quelques kilomètres
de Troyes, et s'étendent au sud-ouest de cette ville jusque dans le départe-
moit (k l'Yonne.
Comme les dépôts qui recouvrent ces plateaux se prolongent plus loin à
l'ouest, au<lessus de la craie ou du terrain tertiaire parisien, il peut être
utile de faire connaître les observations auxquelles ils ont donné lieu vers
leur extrémité orientale, et les conséquences qu'on peut en déduire.
Dans toute cette région d'Othe, le fond des vallées est constitué par la craie
(1) BxpBeallon de la earle géaioçique du /it» DSlùlê. Bull., %• sëric, t.'XXVIII, p. 134.
<t) BM., 1< lériô, L XXIX, p. 1».
itm mCOYv — PLATftAtX B*OfU* 4 SI
marneuse ou la craie blanche, recouvertes sur les plateaux par les sables et
les argiles plastiques de la période éocène, qui sont encore en place en
plusieurs points et sur lesquels repose, sous forme de manteau, le terrain
sur lequel j'appelle aujourd'hui Tattention de la Société géologique. Ce
terrain porte la désignation de limon rouge à sitÊx sur les cartes de
TAube et de T Yonne, exécutées par MM. LicymerieetRaulin. J'indiquerai
brièvement sa nature minéralogique et sa disposition relativement aux
roches crétacées et tertiaires auxquelles il est superposé.
On y trouve des argiles rougeâtres avec silex non roulés, des sables de
diffi^^tes couleurs, gris, jaunes, rougeâtres, plus ou moins argileux, du
grès ferrugineux en petits fragments, du fer hydroxydé, et enfin une sorte
de limon argilo-sableux, rougeâtre et veiné de gris, qui se trouve ordinai-
rement à la partie supérieure du dépôt, et qui est exploité pour la fabrica-
tion des tuiles et des briques.
Ces diverses roches ne présentent aucune stratification régulière et sont
enchevêtrées Tune dans l'autre, sans ordre apparent ; seulement on observe
que près de la ceinture qui limite ce terrain, là oix le sous-sol est constitué
par la craie plus ou moins marneuse, ce sont les argiles rouges avec silex
qui dominent, tandis que plus avant vers l'ouest, là où les couches éocènes
ont été primitivement dqx)sées, ce sont des sables argileux, avec des len-
tilles de sable pur, qui se rencontrent dans la plupart des excavations.
La présence de la limonite sous forme de grains plus ou moins arrondis,
mais surtout sous forme de géodes ou de filets ramifiés au milieu de la
masse argilo-sableuse, offre un certain intérêt, en raison du mode de for-
mation que nous attribuons à ce dépôt considéré dans son ensemble. Le
minerai se trouve parfois assez abondamment répandu pour avoir été
exploité et traité sur place, ainsi qu'en témoignent les nombreuses scories
de forges répandues çà eA là. Mais je me hâte d'ajouter que le défaut de
continuité de ces gisements ne permet pas d'espérer qu'on puisse en tirer
parti dans l'industrie du fer, au moins dans nos localités, bien que nous
ayons appris que sur d'autres points, notamment aux environs de Verneuil,
dans le département de l'Eure, des minerais analogues, ainsi que les scories
riches qui en proviennent, aient été dans ces derniers temps l'objet de re-
cherches assez suivies et assez actives de la part de maîtres de forges du
Nord de la France.
On distingue, aux environs de Troyes, deux sortes de limons relative-
ment à leur emploi :
i^ Le limon rouge, celui dont il vient d'être question, et qui occupe des
niveaux assez élevés au-dessus de la vallée de la Seine ;
^ Le limon jaune, dont on ne fait usage que pour mortier, qui souvent
renferme en mélange de petits fragments crayeux, et qui recouvre généra-
lement le gravier diluvien à des altitudes de beaucoup inférieures à celles
«BCï. — PLATEAUX d'oTHE,
f87f^ IIE06T. — PLATBAIJX D*OTHB. 153
da lÛDon rouge, le long de la plaine basse où coule aajoord^hui la Seine.
Ce dénier limon a tous les caractères du loess du Rhin. On y trouve
souvent des coquilles terrestres. Il est visible dans la plupart des tranchées
du chemin de fer de TEst voisines de la station de Troyes, et les travaux
récents de la ligne d'Orléans à Ghàlons Tout mis à découvert sur plus de
2°^ de hauteur, au point où cette nouvelle ligne se raccorde avec celle de
Paris à Mulhouse.
Le gravier inférieur au loess se compose en grande partie de galets de
calcaire compacte jurassique.
Hais le gravier et le loess qui le recouvre ne sont pas les seuls dépôts
qui se soient formés dans la vallée de la Seine, dont la coupe aux environs
de Troyes peut être représentée par la figure ci-contre. On rencontre
encore, en effet, au-dessous du gravier, soit de la grève crayeuse,
composée de petits fragments de craie grossièrement arrondis, soit une
sorte de magma ou boue crayeuse, empâtant des blocs de craie anguleux
plus ou moins gros (crayard).
La disposition de ces trois couches : craie éboulée ou remaniée à la
partie inférieure, gravier, argile sableuse jaunâtre ou loess, ne peut laisser
de doutes sur leurs âges relatifs. Il est clair qu'au commencement de la
période diluvienne, des éboulis de craie se sont formés dans des bas-fonds
résultant d'une première dénudation du sol, puis des courants sont venus,
qui ont déposé le gravier, et enfin un dépôt fluviatile, le loess, s'est ré-
pandu sur le tout.
Le premier terme de cette période est remarquable par son homogénéité.
De plus, il change de nature avec la roche sous-jacente. Ainsi, on trouve
de û grève crayeuse au-dessus du terrain de craie, tandis que dans les
d^ressions du terrain jurassique, on remarque souvent une agglomération
de petits fragments calcaires anguleux, qui a reçu le nom à'Erené aux
environs des Riceys et d'Essoyes (Aube), et qu'ailleurs on désigne sim-
plement par le nom impropre de sable.
Cette accumulation de débris remaniés sur place par les premières eaux
diluviennes forme donc des dépôts circonscrits et tout-à-fait locaux.
Je puis citer parmi les localités où j'ai eu occasion d'observer de sem-
blables dépôts, les environs de Neufchâteau (Vosges) et de Saint-Mihiel
(Meuse). Us présentent partout, je le répète, une grande homogénéité, une
grande uniformité de composition.
On conçoit qu'au-dessus des autres terrains, le balancement des eaux
ait dû produire des effets analogues, en donnant lieu, par exemple, à des
sables fins, argileux, de couleur grise, sur la gaize, comme je l'ai constaté
avec M. l'ingénieur Nivoit, à 1 kil. au sud du Ghesne (Ardennes), ou en-
core à des argiles à pâte fine sur la glaise du gault, etc.
Eh bien I la série que nous venons de rappàer, depuis les roches rema-
lit KBUOT. PLÀTKACX tl'oTBK. 16 StC,
. niées sur place jusqu'au loess inclusivement, n'admel-elle pas une forma-
tion intermédiaire ? C'est ce ({ue douï^ allons examiner.
On connaît, sous le nom de diluvium rouge, un terrain composé d'un
mélange, eu proportions variables, de sable et d'argile rougcàlre, arec
silex ou autres cailloux non roulés. Ce lerraia existe très-fréquemment au-
dessous du loess dans la Belgique et dans le département du Non), où il a
été décrit sous le nom de ten'ain à cailloux : une circonstance particuli^
que j'ai déjà fait remarquer (1), c'est qu'on y trouve quelquefois des frag-
ments de grés, tandis que les argiles à grès des environs de Bavay. entre
Maubeugeet Valenciennes, n'empâtentjamais de silex. D'où j'ai été porté
à conclure que ces dernières, qui renferment souvent des blocs de grès
énormes provenant de la destruction des bancs de sable du système landé-
nien, appartiendraient probablement à la première période diluvienne,
comme les grèves crayeuses, comme l'érené, et ne seraient, dans cette con-
trée, que le résultat du remaniement sur place des diverses assises tertiaires
qni recouvrent la plupart des plateaux.
Le même terrain ii cailloux se rencontre pres(iue partout, bien (ju'il se
présente avec des /"actes divers, suivant les localités. Ainsi, au-dessus des
roches jurassiques, ce sont souvent des fragments calcaires de diverses
grosseurs, noyés dans une argile d'un brun rougeàtre; sur le terrain
dévonien, ce sont des cailloux de phtanite dans un mélange d'argile et de
sable de même couleur ; sur la craie, on le remarque aussi sous la forme
d'une argile semblable, toujours roiigcâtre, mais avec des fragments de
silex qui souvent sont entiers et intacts, comme dans le massif crayeux
auquel ils ont appartenu.
Un caractère général qui distingue ce terrain rougeitre, quelle que soit
ta localité oii on le rencontre, c'est qu'il manque presque entièrement de
carbonate de chaux. C'est là un fait qui a pour l'agriculture d'autant plus
d'intérêt, qne, d'après la disposition de ce terrain si voisin de roches cal-
caires, on serait tâité de croire, au premier abord, qu'il doit être assez
riche en carbonate de chaux. Mais il n'en est rien, et sous ce rapport, il
fait un contraste frappant avec le sous-sol, qui, dans la plupart des cas,
peut fonrnir sur place et sans frais de transport, la pierre à cbaux suscep-
tible de l'amendu'.
SoQveot œ terrain rouge fa cailloux existe seul, recouvrant en stratifica-
tion discordante les diverses formations géologiques et constituant la
superficie do sol sur des étendues plus ou moins considérables.
Mais on l'observe aussi superprêé aux graviers et aux sables des vallées
connus sous le nom de diluvium gris. Je l'ai constaté dans cette
(1> Sur It giumtiU, eége cf U mode de formation de» ierralru à metiUiru d» baultt
ât ParU (BuB. Soc. géoi. dt Fraut. 3* i«rie, L XIH ; ISSS^
487S. KBDGT. — PLATEAUX D*QTHE. 455
âtnatioB, il y a plusieurs années, aux environs de Meaux (1). Je l*ai
TU aussi près d'Amiens.
Peut-être ne sera-t-il pas inutile de rappeler ici la coupe des carrières
de S^Âcheul, que beaucoup de personnes ont visitées en raison de Tin-
térèt tout particûdier qui s attachait à la découverte qu'on y avait faite de
haches ea silex (fig. 3) :
Fig. g.
1. ArySe sableuse jaunâtre 1>»50
S. SaUe argileux gns et calcaire (iotu) 050
3. Argile ss^leuse rougeâtre, avec caiDoux de silex entiers otf anguleux, non roulés
(diluvium rouge). Epaisseur variable « c
i. Sable argileux et sable pur, à grains fins, gris, et calcaire (Idem) .... c «
5. Cailloux de sQex noirs et jaunes, la plupart roulés, mêlés de sables et de petits
grains crayeux arrondis 4»
Les n** i et 5 sont compris dans le diluvium gris.
Au-dessous de la couche n* 5 se trouve un détritus ou éboulis crayeux,
mêlé de sable gris (craie remaniée sur place avec les sables tertiaires qui
la recouvraient), qu'on voit à découvert en plusieurs points le long de la
grande route. Quelquefois le diluvium rouge se trouve en contact direct
avec ce détritus crayeux, sans interposition de diluvium gris; et alors il
renferme des lentilles de la couche inférieure qui se détachent en blanc au
miliai de la masse rougeàtre. De plus, le diluvium rouge repose en discor-
dance de stratification sur le détritus crayeux, dans lequel il forme des
poches ou des cavités à contours arrondis et capricieux, qui indiquent une
corrosion produite par le passage d'une liqueur acide sur cet élx)ulis de
craie (fig. 3).
Fig. 3.
d. c. détritus crayeux. — d. r. diluvium rouge.
(\) RètiUtaU dé Vanal^u de quelçuu tenté vigétëUi, AfmâUt te min$$, i, VIII»
p.M7;1855.
Ces cavités irrégulières ne peuvent être le résultat d'un ravinement pro-
duit par le frottement des eaux. On remarque en effet le long de leurs
parois, comme le montre ia Bgure, des parties qui s'en séparent presque
entièrement, et qui ne présenteraient certainement pas le même aspect si
leur relief devait être attribué à un mouvement des eaux. Les lentilles
empâtées dans le terrain rouge ne s'arrêtent pas non plus k des limites
nettes, mais elles se fondent, pour ainsi dire, dans la masse rougeâtre,
à laquelle elles passent insensiblement, comme si la roche crayeuse avait
fourni une partie des éléments dont cette masse se compose. Elles peuvent
donc être regardées comme des témoins ou des rentes d'une décomposition
à laquelle elles ont échappé.
Ainsi, toutes les circonstances de gisement du diluviuiu i-ouge tendent
k démontrer que cette Formation est due, en partie au moins, à une action
chimique. Il ne constitue pas d'ailleurs un dépôt continu et régulier,
et il manque souvent, comme dans la sablière du cimetière (même localité),
où le limon argilo-sableux jaunâtre de la surface repose immédiatement
sur les sables et les galets du diluviuni gris.
J'ai encore observé le même terrain près d'Abbevillc, dans la carrière
du Moulin-Quignon, oii il se compose d'alternances de cailloux anguleux
avec argile sableuse rougeâtre, et de sables de diverses couleurs. On sût
que c'est à la base de ce terrain qu'un crâne fossile a été découvert il y a
quelques années.
Pour nous résumer au sujet du gisement du diluvium rouge, nous
dirons que souvent ce terrain existe seul à la surfaœ du sol, comme par
exemple quand il remplit des poches dans la craie, mais qu'on le trouve
aussi intercalé entre le diluvinm gris et le loess. Nous admettons qu'il a
été formé par voie chimique, de même que l'argile sableuse, jaunâtre,
postérieure au loess, qui recouvre la superficie des plaines du Nord et qui
manque, comme lui, de carbonate de chaux.
Faisons remarquer, en passant, cette succession de dépâts dus à des
actions mécaniques et k des phénomènes chimiques, depuis les terrains
remaniés sur place avant le diluvium gris, jusqu'au limon des plaines. Le
diluvinm gris et le loess sablo-argileux et calcaire sont en effet deux ter-
rains de transport qui précèdent deux dépAts chimiques : le diluvium
rouge et le limon.
Faisons remarquer aussi les altitudes différentes de ces dépAts qui sem-
blent indiquer, de la part des eaux au sein desquelles ils se sont formés,
une série d'exhaussements et d'abaissements successifs ; les terrains re-
maniés sur place et le diluvium rouge se trouvant souvent & des niveaux
supérieurs au diluvium gris et au loess.
Maintenant, revenons au terrain rouge des plateaux d'Othe. Ce terrain
a les plus grands rapports avec le diluvium rouge doDt nous venons de
487S WDGT. — PLATBAIJX D*OTHB. 457
parler. Pour le prouver, nous allons exposer les faits que nous avons été à
même d'observer dans plusieurs localités.
Environs de SommevaL — Des excavations pour Textraction de la
teiire à briques sont ouvertes sur le plateau qui sépare les villages de
Bouilly et de Sommeval (arrondissement de Troyes). Quand on gravit la
côte en partant de Bouilly, avant d'arriver tout à fait au sommet, on com-
mence à rencontrer sur la craie plus ou moins marneuse, des silex, les
mêmes que ceux du terrain sous-jacent, ayant conservé leur forme tuber-
culeuse, et empâtés dans une espèce de glaise brune. Un peu plus loin,
sur le plateau, cette première^couche rougeàtre s'enfonce, et on ne l'aper-
çoit plus dans les excavations suivantes, où Ion remarque, d un cAté, des
ydnes alternatives, grises et rouges, composées d'un mélange de glaise et de
sable avec des cailloux siliceux ; d'un autre cAté, du sable grisclair, argileux,
très-fin, sous forme de lentilles dans des terres rouges ; sur un autre point,
de nombreux fragments de grès ferrugineux avec des sables plus ou moins
argileux diversement colorés, puis des glaises bariolées recouvertes par un
sable argileux gris, et, à la fakk supérieure, une argile rougeàtre, veinée
de gris, avec cailloux.
La dernière carrière, la plus rapprochée de Sommeval, toujours sur
le plateau, est ouverte dans une masse argilo-sableuse, jaunâtre, de 4*" au
moins d'épaisseur, avec des silex non roulés, qui, la plupart du temps,
sont très-profondément altérés. Il y en a qui sont blanchis jusqu'à leur
centre' par suite de l'altération prolongée due aux agents atmosphériques.
 une lieue de Sommeval, au S. S. 0. du village, près du hameau de
Foret-Chenu, j'ai visité une briqueterie qui s'alimente avec la terre jaune
rougeàtre qu'on prend sur place. Au fond d'une grande excavation, la plus
voisine de la briqueterie, on remarquait des argiles grises, veinées de
limonite, sous des sables gris-verdâtres, argileux, recouverts eux-mêmes
par une argile rougeàtre avec silex. Cette limonite est quelquefois assez
abondante pour donner lieu à un véritable minerai. J'ai pu recueillir en
effet d'assez beaux échantillons de fer hydroxydé géodique.
Ceux que je mets sons les yeux de la Société proviennent de Fontvannes,
entre Troyes et Sens. Ils formaient un dépôt lenticulaire dans une argile
grasse, bigarrée de blanc, de jaune et de rouge, à la partie inférieure de
la tranchée ouverte pour l'extraction de la terre à briques, sur le plateau
qui domine le village au nord-ouest, et sous des sables argileux, gris-
verdàtres, analogues à ceux observés à Foret-Chenu, lesquels sont recou-
verts par une masse argilo-sableuse, rougeàtre, de 3*" environ d'épaisseur,
renfermant des silex et des grains ferrugineux remaniés.
On descend de ce plateau à Fontvannes sur une terre jaune, mêlée de
petits fragments de craie et de silex, que l'on voit bien à découvert dans
un terrier situé près du village.
1I8VGT. — PLATEAUX D OTHB.
4 6 déc.
Dans un chemin partant de Fontvannes et dirîgi: à l'ouest, j'ai constaté
l'existence d'une argile rougeàire, semblable k celle du plateau supérieur,
sous la terre jaune dont il vient d être question, laquelle terre jaune, bien
que très-mélée ici de grève crayeuse, ne représeate pas moins le loess. La
valltîc où ce loess a été déposé aurait donc existé déjà à l'époque de la
formation du terrain rougeâtre qui recouvre le plateau.
La tranchée récente du chemin de grande communication de Troyes à
Marave-en-Othe, entre Prugny et Vauchassis, laquelle n'a pas moins de
5 à B" de profondeur, permet de voir la superposition du même terrain
rouge à silex et à limonite sur la craie (tig 4).
Ki|, 4.
La coupe en est assez intéressante. D'abord la surface de la craie pré^
sente des sillons prononcés, de toute espèce de formes, remplis par le
terrain rouge, au milieu duquel on remarque des lentilles ou des nids
isolés de craie, qui rappellent la disposition déjà signalée ii S'-Acheul.
J'ai observé k la partie inférieure de l'un des talus de la route, du fer
hydroxydé en assez gros Mocs. dans une argile bigarrée. Ce minerai pa-
raissait bien en place comme à Foret-Chenu, tùa d'autres points, on
voyait, au milieu de l'argile rouge, de la glaise grise avec silex gris,
blonds ou blancs, provenant sans doute du remaniement des sables
La briqueterie établie sur la hauteur, avant de descendre à Vauchassis,
montrait dans une grande excavation de 4 à S" de profondeur, de la
terre rouge d'abord, puis des sables argileux de nuances variées, puis des
sables plus purs. Le minerai de fer ne se rencontrait que plus avant,
dans une espèce de glaise sableuse rougeâtre, sous un sable gris fin
plus ou moins argileux.
On peut donc considérer le terrain dont il s'agit, vu dans son ensemble,
comme composé en général d'une première assise glaiseuse d'un brun
rougeâtre, à laquelle succèdent des sables plus ou moins mêlés d'argile, et
des glaises de diverses nuances, avec fer hydroxydé à la base, qui sup-
portent une argile sableuse d'un jaune-orangé assez foncé, exploitée
comme terre à briques ; le tout avec silex remaniés.
Le limon jaune du loess, mêlé de petits grains crayeux, existe à Vau-
chassis dans le fond de la vallée, comme k Fontvannes. Et un peu au-
dessus, sur le flanc du coteau, on peut voir & l'extrémité nord-ouest du
t87S MEOer. PLATBACT 1I*0THB. 159
ySingt^ sur le chemin de Bucey, une excavation ouverte dans la grève
crayeuse avec silex et fragments anguleux de craie.
De sorte qu'une coupe transversale à la vallée donnerait le diagramme
lovant 9 qui montre les positions relatives du détritus crayeux, du limon
ronge et du loess sur la craie (fig. 5).
Fîg. 5.
e. Craie. | I. Loess.
g. Grève cnjense. | r. Limon rooge.
On peut constater dans T Yonne des faits sembables à ceux qui viennent
d'être exposés. Ainsi, dans un ravin près de Sens, au-dessus de la car-
rière souterraine de craie exploitée par M. Guillardet pour la fabrication
do blanc d'Espagne, j'ai observé sur la craie : d'abord une argile rou-
geàtre, puis des argiles plus ou moins sableuses, de couleurs blanche,
ronge, jaune-nankin, avec des silex et des débris de grès ferrugineux et
de limonite, comme entre Bouilly et Sommeval. A la surface du plateau,
œ sont toujours des sables argileux, des glaises mêlées de sables, ou des
argiles bigarrées de rouge et de jaune avec des silex, comme dans les lo-
calités de l'Âube déjà citées. Tous ces terrains manquent de chaux, et les
cultivateurs intelligents creusent des puits jusqu'à la craie, pour employer
cette roche à l'amendement de leurs terres qui sont d'ailleurs de qualités
très-variables, en raison même de l'hétéro^néité du souç-sol. Â côté de
terres légères, on en trouve d'autres humides et d'autres de moyenne
homidité. Mais les terrains de ces plateaux sont généralement secs.
A Test de Villeneuve-sur- Yonne, sur le chemin qui conduit au petit
TÎUage de Flandre, dans la direction de Dixmont, on 1 on a anciennement
exploité des lignites tertiaires qui ont fait l'objet d'une concession, j'ai
observé immédiatement au-dessus de la craie, de gros blocs de poudingues
siliceux, qui mesurent jusqu'à 30 mètres cubes et qui sont composés d'une
agglomération de silex roulés, solidement cimentés par une pâte de même
nature. Ces poudingues sont placés, comme on sait, à la base de l'étage
de l'argile plastique. Puis, plus haut, on rencontre un terrain boisé dont
le sol est formé de nombreux cailloux noyés dans un mélange de sable et
d'aiple.
Il y a sur ce plateau, entre Villeneuve et Flandre, une masse âiorme
de nfex associés à des argiles rougeàtres mêlées de sable, et il est à re-
460 MeoGT. — PLATEAUX d'othe. 16 déc.
marquer que ce dépôt n'est pas exclusivement limité à ia partie supérieure
du plateau, mais qu'il existe aussi tt des altitudes inférieures ; d'où il
résulterait que le relief du sot se rapprocliuît de la topographie extérieure
actuelle, à l'époque de la formation du terrain k cailloux. 11 »;mblerait que
ce terrain devrait soti origine à des sources acides qui auraient surgi au-
dessus de la craie déjà ravinée, en dissolvant les parties calcaires les plus
solubles et laissant l'argile rerrugineuse.tainsi que les silex, comme résidu.
Le sable mêlé à l'argile peut provenir][d'ailleurs, non-seulement de la
dénudalion des couches tertiaires éocénes qui existent dans cette région,
mais en partie aussi du lavage de la boue crayeuse par les eau\ acides.
Je nie suis assuré en effet que la craie de Sens, broyée et lavée pour la
fabrication du blanc d'Espagne, laisse au fond des réservoirs un résidu
qui contient de 1 à 4 0/0 de sable siliceu.\.
Le terrain k cailloux de la contrée est souvent planté de bois sur les
plateaux, comme on vient de le voir ; mais les vignes paraissent aussi s'y
plaire, surtout sur les versants bien exposés.
Il résulterait de ce qui précède que les dépressions du sol dans lesquelles
coulent aujourd'hui l'Yonne et ses atlluents existaient déjà, au moins &
l'élat d'ébauche, k l'époque du terrain à cailloux.
Et en effet on retrouve le même terrain en divers points vers le fond de
ces dépressions. J'ai visité, à l'est de Villeneuve, une sablière oii l'on voit
le diluvium gris composé de couches alternatives de gravier et de sable
grojisier de couleur grise, recouvert par I m. ÎJO de terrain rougeàtre,
consistant en une argile sableuse avec silex. C'est un exemple de super-
posiUon à ajouter k celui de Meaux et à beaucoup d'autres. On voit les
mêmes silex en masse dans les talus des fossés qui entourent la ville du
cAté est. Du reste, quand la vallée de l'Yonne est bordée par des terrains
plats, n'offrant que des pentes peu sensibles, c'est presque toujoufs l'indice
de la présence du diluvium gris ou du diluvium rouge.
On peut observer le même terrain rouge&tre à cailloux sur la craie, en
plusieurs points le long du chemin de fer, c'est-à-dire à peu de hauteur
aa-dessus de la vallée de l'Yonoe, comme par exemple, entre Joigny et
SaiatJuliaHlu-&ault, entre Villeneuve-sur-Yonne et Sens, et au nord de
cette ville. Il se manifeste aussi prés de Villenavotte, enbe Sens et Pont-
Fig. C.
sur- Yonne, sous forme de poches ou d'amas allongés au milieu du massif
crayeux (fig. 6),
Lee argiles rouges de U gare d'Ancy-le-Franc, qui recouvrait en stra-
4g7l MBOGT. — PLATEAUX b'oTHB. 464
tification discordante les marnes et les calcaires marneux de TOxford-day,
sont aussi probablement la représentation du même terrain.
Les observations que nous venons de rapporter montrent que le terrain
à cailloux qui s'étend sur les plateaux à Touest de Troyes est intimement
lié à Targile glaiseuse rougeâtre avec silex, qui remplit si fréquemment des
poches à la surface de la craie, et à laquelle on a appliqué la dénomina-
tion de diluvium rouge.
J*étais donc autorisé à conclure de là que ledit terrain à silex devait
te^ rapporté à cette formation, lorsqu'une dernière observation, faite sur
la hauteur de Montgueux, près de Troyes, ne m'a plus laissé de doute à ce
sujet. On extrait en différents points sur cette cÂte, un sable gris, ter-
tiaire, veiné de grès ferrugineux ; et il existe à la surface du sol, en
dessus comme en dessous des sablières, ^une terre grasse, compacte, rou-
ge&tre, avec des silex assez nombreux pour pouvoir être employés à l'en-
tretien des chemins. Or, en suivant la route de Montgueux, un peu avant
d'arriver au village, j'ai remarqué dans le talus, se détachant sur la craie,
une poche rougeâtre, dont la largeur n'est que de quelques mètres et dans
laquelle on voit clairement le terrain à cailloux, sur les deux parois comme
à la base du talus qui correspond au fond de la poche. Ce premier dépôt
supporte une masse à la fois sableuse et glaiseuse, bigarrée de jaune, de
gris, de rouge lie de vin, qui renferme des parties assez dures ressemblant
aux concrétions ferrugineuses de Foret-Chenu ; et cette masse est recou-
verte encore à la surface par la même argile rouge à silex qui tapisse le
fond et les parois de la poche. D'où il suit nécessairement que les argiles
ei les sables à silex et fer hydroxydé qui recouvrent les plateaux d'Othe
se trouvent compris dans le diluvium rouge.
Les éléments constituants de ce terrain paraissent avoir été empruntés
aux couches tertiaires et à la craie sous-jacente ; et les petits fragments de
grès ferrugineux qui existent en divers points s'y trouvent au même titre
que les sables et les argiles remaniés qu'ils accompagnent.
Tous les faits observés trouvent une explication satisfaisante dans
l*hypothèse de sources acides qui se seraient fait jour à une époque com-
prise ^tre celles du diluvium gris et du loess, et qui auraient délayé les
matériaux constituants des t^rains qu'elles traversaient ou sur lesquels
éHes séjournaient, en dissolvant leurs parties les plus facilement solubles.
Les argiles rouges compactes à silex, les sables et les glaises de diverses
nuances remaniés et mélangés entre eux, appartiendraient donc à cette
période, de même que les minerais de fer qui s'y trouvent quelquefois et
dont on peut attribuer l'origine au fer carbonate dont la pressée est assez
fréquente dans les couches tertiaires inférieures. Les sources acides du
diluvium rouge ont pu dissoudre ce carbonate, pour former ensuite des
dj^ts de limonite en divers points au milieu des autres roches remaniées
par les mêmes eaux.
MS iBOGv. — PLATEAiï d'otse. 1 6 déc 1879
Les grandes vallées, telles qae celle de la Seine. exisUienl déjà,
comme nous l'avons dit. à l'époque du diluvium rousic et si ce lemiin ne
se rencontre pas plus fréquemment sur le diluvium gris qui en remplit
le fond, c est sans doute que les couranls qui circulaient dius ces vallées
cl qui étaient plus ou moins puissants suivant la profondeur des eaui, ne
permettaient pas le dupAl des matériaux du diluvium ruuge, ou que ce
dépôt avant pu seffei-tuer sur certains points par suite d'une baisse des
eaux dans les vallées, a été détruit e( entraîné après coup.
Je termine par une dernière remarque. Si te terrain à silex en ques^on
était antérieur à l'époque quatemain.', on devrait en relixiuver des trares
dans les éboulis crayeux qui tapissent le fond de la \alléc de la Seine et
au milieu desquels on trouve eS'ectivemenl quelquefois des sables et même
des grés provenant des terrains supérieurs, comme par exemple à Aesson,
dans le canton de Villeuauxe (Aube). Mais ii est certain que ces détritus
crayeux ne renferment aucun vestige des terrains rouges des plateaux,
pas plus que le diluvium gris iui-nu^me.
Enfin, si l'on prend en coosidéralion le niveau variable de ces argiles
rouges k silex, qui démontre qu'une dénudalion du sol a eu lieu avant
leur dépôt, si l'on a surtout égard ii l'existence d'un terrain semblable
Superposé au diluvium gris et inférieur au loess, si l'on réfléchit aussi à
rbétérogénéilé de ce terrain qui ne peut être que le résultat d'un rema-
Btement, on n'éprouvera pas de difficulté à admettre que la date de sa
formation remoiilc â l'ejinque du diluvium rouge, el qu'il s'est déposé
SOUS des eaux peu profondes, comme tous les faits semUent le démoitrer.
L'acidité des eaux n'est pas d'ailleurs particulière à la fonnation du
diluvium rouge. Ainsi, vers le commencement de la période tatiaire, au
mom^t où se déposaient les cailloux roulés de Vilieneave-sur-¥<Hme,
qui sont aussi ceux de Sézanne, les tufs calcaires si remarquâtes de
cette duniëre localité démontrent bien qu'il existait à cette époque des
sources chargées de carbonate de cbaux, tenu suis doute en disscdution ^
la faveur d'un «zcés d'acide carbonique. Ces sources pouvaient aussi ren-
fermer, comme à l'époque actuelle, une certaine proportion de silice
dissoute qui a dû souder les silex entre eux par suite de leur frotteneit
incessant et renouvelé.
Tous les terrains calcaires ou siliceux, quel que soit leur ftge, ont été
formés d'ailleurs au milieu d'eaux acides. Mais j'entends rappeler surtont
ici les owdificalions et les décompositions que certaines roches paraissent
avoir subies par leur contact avec de telles eaux postérieurement h leor
dépôt. Il en est ainsi des meulières qui dérivent des calcaires siliceux, et
An peut eocwe dlcr, en reaMlitanl beascoup plus haut dans la séiie, les
vgiles k miserais de fer qui existent à k putie supàîenre de l'Oxford-
day «Uns les Ardesues, et ^ui paniasfBt réndler auHi-de la fléetui^
6 jaBT. 1873 SÉANCE. 163
sition par des eaux acides des couches de Toolithe fenugineuse au niveau
desquelles elles se trouvent, formant des espèces de poches très-irréguiières
dans cette oolithe dont elles renferment même des fragments, en un mot
présentant exactement les mêmes circonstances de gisement que le dilu-
vium rouge.
Mais sans sortir des terrains quaternaires, le diiuvium rouge et le limon
rougeàtre supérieur au loess doivent être considérés comme des dép6ts
provenant de la décomposition par des eaux acides des terrains préexistants;
tandis que les autres termes de la même série, à savoir : les terrains re-
maniés qui marquent le commencement de la période, le diiuvium gris et
le loess sablo-argileux et calcaire, n'ont pu être formés qu'au milieu d'eaux
pures, leur teneur en carbonate de chaux, leur teinte grise et la minime
jHToportion d'oxyde de fer qui entre dans leur composition excluant toute
acidité de la part des eaux au sein desquelles ils ont été déposés.
A la suite de cette lecture, M. Delesse dil quMI est dispose à attribuer
une grande imporiance aux matières venues de Pintérieur ; cependant,
dans quelques-unes des loealilës citées, notamment à Sens, il faut faire la
partdescouraDtsdiluvieDs;ilyalà,outre Targile rouge, du feldspath etdu
mica que Ton doit attribuer à la destruction des roches granitiques du
Plateau central.
M. Hkugt ne conteste pas que le terrain dont il vient de parler ne s^é-
tende très-loin ; mais il n'a voulu s'occuper dans son travail que de la
partie qui est sur les limites des départements de PAube et de PYonne ;
là, il est visible que le plus souvent les sables et glaises de Péocène ont
été remaniés confusément et empâtés dans le diiuvium rouce ; on y trouve
des sables, des glaises de toutes couleurs, avec des fragments anguleux de
craie ; il n'est donc pas douteux qu'il y ait là^ avec les résidus d'une dis*
solution chimique, des terrains remaniés.
M. HéBBRT retrouve les matières feldspathiques indiquées par H. Delesse
aux portes de Paris^ notamment à Orsay, et même à Heudon. Près de
Joigny, sur les pentes des coteaux on voit fréquemment les couches ter-
tiaires en place ; les sables se montrent sous les argiles qui y sont exploi-
tées et qui appartiennent à Pétage de Pargile plastique : au-dessous des
sables, l'argile rouge à silex se montre souvent en place, et le tout est re-
couvert par un manteau remanié.
Séance du 6 janvier 1873.
PRÉSIDENCE DE M. ED. HÉBERT.
M. Bioche, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la
dernière séance, dont la rédaction est adoptée.
Par suite des présentations faites dans la dernière séance, le
Président proclaiiie membrefs de la Société :
Hu
SiUKB.
6 jtûJ.
MM. Daniel de Cobtazaz, Ingi^nieur des mines, aLlaché à la com-
mission de la Carie géologique d'Espagne, à Madrid (Espagne),
présenté par MM. Elie de Beaumonl et de Lapparent ;
Danton, Juge de paix, à Saumur (Maine-et-Loire), présenté par
MM. Gruner et Alf. Caillaux.
Le Président annonce ensuite quatre présentations.
Le Président annonce <]ue M. Desliayes, ne pouvant, par suite
' du mauvais êlat rie sa santé, assister aux séances du Conseil,
■ donne sa démission de membre du Conseil.
Il est ensuite procédé h l'élection du Président pour l'année
i873.
M. le marquis de Roïs, ayant obtenu 7-4 suffrages sur H2 vo-
tants, est élu Président pour l'année 1873.
La Société nomme ensuite successivement :
Vice-Président: MM. 0. Terqiiem, Danglure, Gruner, G. Got-
TEAU.
Secrétaire pour la France : M, Baïan.
Vice-secrétaire : M. Emile Sauvage.
Archiviste: M. Alph. Bioche.
Membres du Conseil : MM. Alb, Gaudrï, Levallois, Edm. Pellat,
Hébert.
Par suite de ces nominations, le Bureau et le Conseil sont com-
posés, pour l'année 1873, de la manière suivante :
Président
M. le marquis db Roys.
Vice-présidents
H. 0. Terqueh.
H. Danglure.
Secrétaires
M. Bayan, pour la France.
M. Chapeb, pour l'Etranger,
Trésorier
H. Ed. Jarnettaz.
M. Gruner.
M. G. GOTTEAU.
Vice-secrétaires
M. Delaire.
M. Em. Sauvage.
Archiviste
M. A, &OCHE.
1873 s£Àifc«. 1è5
Membres du Conseil.
H. DE BiLLT.
H. Ed. COLLOM.
M. Alb. de Lapparent.
M. DE Verneuil.
M. R. TOURNOUER.
M. p. Geryais.
M. L. Lartet.
M. Âlb. Moreau.
M. Âlb. Gaudry.
M. Leyallois.
M. Ëdm. Pellat.
M. Edm. Hébert.
Dans sa séance du S7 décembre 1872, le Conseil a composé les
Commissions pour Tannée 1873, de la manière suivante :
1» Commimon du Bullelin : MM. Gruner, Edm. Pellat, L. Lar-
tet, P. Gervais, Parran ;
99 Commission des Mémoires : MM. Alb. de Lapparent, Alph.
Milne-Edwards, Levallois ;
3® Commission de Comptabilité : MM. Danglure, Edm. Pellat,
Alb. Moreau ;
A^ Commission des Archives : MM. Tournouêr, Alb. Moreau et
P. Gervais.
Séance du iS janvier 187S.
présidence de mm. Hébert et de roys.
M. Bioche, Secrétaire, donne lecture du proc^.s-verbal de la
dernière séance, dont la rédaction est adoptée.
H. Hébert, président sortant, quitte le fauteuil où il est remplacé
par M. le marquis de Roys, qui remercie la Société de l'avoir
nommé président, et propose de voter des remerciements au
bureau sortant, proposition qui est adoptée par acclamation.
Par suite des présentations faites dans la dernière séance, le
Président proclame membres de la Société :
MM. Marlé, rentier, 166, rue Blomet, à Paris-Vaugirard, pré-
senté par MM. Sauvage et Delhomel;
L'abbé Saint, Curé de Vesly, par les Thilliers (Eure), présenté
par MM. Sauvage et Delhomel;
Gustave Dollfus, 45, rue de Chabrol, à Paris, présenté
par MM. Guyerdet et Gosselet;
Le Coz jeune, ingénieur civil à St-Brieuc (Côtes-du-Nord), pré-
senté par MM. le comte de Limur et Jannettaz.
14
«6 SÉANCE. 13 jlDT.
Le Président annonce que le Conseil a, sous réserve de l'appro-
bation de la Société, fixé la réunion extraordinaire à Roanne, au
commencement de septembre ou à la fin d'août. Le jour n'a pas
été déterminé, afin que la réunion de la Société géologique puisse
suivre celle de l'Association française pour l'avancement des
sciences qui doit avoir lieu du 15 au 25 août à Lyon. La Société
approuve la délibération du Conseil.
M. Jannellaz donne communication de l'eslrait suivant :
SUA LA G1ESECKITE, LES KERSAKTONS, ET LA LITHOLOGIE DES
ENVIRONS DE VAKNES.
par M. le comte de limith (extrait).
I'* Partie : sur la Gieseckite.
M. le comte de Limur annonce qu'il a découvert la Gieseckite en prismes
hexagoaaux, allongés et màclés pandlèlement à l'a^ede principale symétrie,
et par suite ordinairement cannelés. La couleur de ces cristaux est le vert
olive ; la cassure a un éclat gras ; cependant ils se divisent parallèlement au
grand axe. Us sont engagées dans de très-petits fdons de quartz fétide,
de quelques décimètres d'épaisseur, qui traversent une roche fort singulière,
de puissance assez considérable pour mèriler presque le titre de formatioa
(roche X de la coupe, fig. 1}.
Fig. 1.— Coupe des carrières qui renferment les filons à Gieseckite.
Curières. FoagèiCs. JnéDJ.
UIIE Bf CBBPE 1.1
A. Gnuwadus modifiées ;
B. — non modifidei, bhu fosiika;
C. Rorhez;
D. Gnuilei
B. QurUile st Khisles ïr)^iii sus (UMba.
itffl. M LOIUB. -^ UTflOLOOtB DE LA BUTAOKE. *67
Us provienneDt des carrières de la Tousche et de la Providence, près
Fougères (fig. 2).
M. le comlc de Limur pense que l'on ne doit pas les rapporter, k la
Pinite, qu'il a également découverte en Bretagne (Pinite du Huelgoat).
La roche que traversent les filons de quartz à Gîeseckite forme de gran-
des masses compactes, non stratifiées, que l'on ne peut exploiter que par
Is mine, ou en profitant des fissures qui les sillonnent. Elle parait avoir une
origine éniptive. Elle est sortie entre les granités et les schistes à grau-
wacke, qu'elle a métaniorphiscs au contact. Elle est fahluoifëre. Sonore
comme la PhonoHte de Sanadoire, sans stratification, elle se rapproche de
celle des mines de Fahiun dans leur partie profonde. Elle est talqueuse,
et pénétrée de Fahlunile. En Bretagne les grains de Fahlunite sont dissé-
minés dans la roche comme en Suède, mais plus volumineux. Elle est dé-
signée sur les cartes géologiques, pour les carrières de la Tousche et de la
Providence, sous !e nom commode et vague de grauwacke et schistes mo-
difiés au contact des granités, sans que l'on ait recherché oii elle com-
mence et où elle finit.
C'est de cette roche que se sont séparés dans de petits filons les cris-
lâDX de Gieseckite (silicate d'alumine et de fer, de potasse, et de magnésie,
hydraté). L'on aurait ici un exemple des efiels de l'eau surchauffée, que
U. Danbrée a étudiés expérimcnulement. Les filons ont été remplis en-
suite par dn quartz fétide, qui s'est moule sur les cristaux de Gieseckite ;
certains échantilloas montrent souvent ce moulage. Tous les films quartii-
Iferes sont au fond de la carrière, au milieu de la masse, et M. le comte de
\jmat n'en oouutt pas de trace k la partie supérieure.
DE Umm. — LTIBOLOGIE HB la BKtTAfflŒ.
43 jtnr.
//me Partie: sur les Kersantons.
La roche fahluniTère dont il vient d'élre question tient de fort près au
Kersanton ; mais le Kersanton vieux, celui des tailleurs d'images du
14°" siècle, n'est plus connu que par les chefs-d'œuvre, si fouillés, exé-
cutés par les artistes de cette époque, au Folgoat, à Landevennec, etc ; les
carrières en sont perdues, et aujourd'hui, si l'on veut un bloc pour une
pièce de sculpture qui ait besoin d'être finie délicatement, l'on est obligé
de l'arracher ^ qu^que vieux monument.
Le Kersanton moderne est tout simplement un Diorite, dant le gisement
principal se trouve au Faou, prés Brest. L'on voit dans cette localité le
Kersanton en grosses masses arrondies, noyées dans une argile qui pro-
vient de la décomposition de la roche elle-même (Gg. 3).
Fig. 3. — Vue de la grande carrière près l'Hôpital au Faou (Fïnistëra),
ouverte dans le Dioriie dit Kersanton moderne.
///ne Partie: sur la ht! l jie des e un ois le \ innts
M. le comte de Limur donne la iiomenclalure dos espèces mmerales
qu'il a découvertes dans le cours de ses reclierclies en Bretagne 11 a
trouvé la Giganlolile dans un schiste micacé, près de l'étang de
Nojalo, aux environs de Vannes ; puis à Bilticrs (Morbilianl un gisement
identique il celui de l'Olsans (Prehnitc, Epidolc, fLTOxjJulc litaoïfère,
Orlhose en ditétraèdrcs spicndides, Amphibok- tremolite en longues
aiguilles. Grenat, Dolouiie, le tout dans des roches diûriti([uesl II prépare
un travail sur ce splendide gisement.
A Penestin, il y aurait un placer identique à ceux de l'Oural ; or natif,
4 873. jAiniETTAz. — add. a la note de h. de umur. 4 69
platine natif, Corindon granulaire bleu, fer oxydulé titanifëre, Rutile, Gas-
sitérite ou étain oxydé granuliforme, etc.
Puis c'est à Rogueda (environs de Vannes) un dyke dans des condi-
tions géologiques et minéralogiqdes toutes particulières. Le dyke traverse
le gneiss, et la roche qui le compose n a pas été non plus déterminée ; elle est
d'une composition remarquable : car la pâte en est formée de WoUastonite,
radiée et soyeuse par endroits, terreuse et décomposée dans d'autres, avec
des grains de Pyroxène vert (Fassaïte) et des nodules dldocrase fibreuse
brone. Enfin à Botquar, la chaux fluatée verte et violette, et le quartz en
octaèdres par pseudomorphose; à Kerboulard,rApatite cristallisée; àPlu-
meliaq, TApatite verte disséminée sous la forme de grains dans les gneiss.
L'on ne doit pas oublier le Kakoxène et la Dufrénite (Phosphate de fer) ;
ni le chrome oxydé silicifère de Sainl-Avez. près Vannes.
Là se termine la liste des espèces minérales citées par M. le comte de
Limnr, comme ayant la Bretagne pour patrie. L'auteur espère laccrottre
prochainement.
M. Jannettaz ajoute les obsenations ci-dessous :
additions aux extraits précédents.
par M. jannettaz.
Parmi les roches que M. le comte de Limur a bien voulu m*envoyer,
il en est une qu'il désigne sous le symbole x, et qui, en réalité, manque
{datAt de détermination que de nom. C'est le Leptynolite de Gordier (1),
c'est-à-dire une partie des Granités, des Gneiss ou des Leptynites
d'an certain nombre de lithologistes. Gette roche est formée de grains
de Feldspath et de paillettes ténues de Mica. Elle renferme des ta-
ches de mâcle ; l'on sait combien cette dernière substance une fois dé-
composée devient méconnaissable.
Ces grains ou ces taches prennent alors le faciès de la Fahlunite, et un
peu celui de tous les silicates devenus terreux ou pulvérulents par décom-
position. Comme l'a bien vu M. le comte de Limur, le Leptynolite de Bre-
tagne tient de bien près au Kersantou ; l'on voit qu'il se rapproche aussi
des Mâclines ou Micaschistes màclifcres. Le Leptynolite est bien connu déjà
aux environs de Vire (Calvados) ; et je l'ai retrouvé, il y a quelques jours,
dans une collection de roches des environs de Cauterets (Haute-Pyrénées).
Je ne veux pas me prononcer encore sur la nature minéralogique des
cristaux que M. le comte de Limur regarde comme appartenant à l'espèce
(0 V. Deêcriptim de$ roches, etc. par Gordier; leçom rédigées par d*0rbigny, p. 320,
no FALSAN. — OXP0RD1S5 ET CORALLIEN DU BAS-BCGEY. 43 jaOT.
Gieseckite. Les silicates que l'on considère comme dérivés, les uns delà
Conii#ite, les autres de la Néphéline, sont des matières chimiquement
id<;nliqiies ; je ne croîs pas d'ailleurs que l'caii qu'ils reufcrmi-nt provienne
d'une altération posicrieurc à la fornialiiin des cristaux; il nie parolh
beaucoup plus probable que reUe eau s'y est inlroduile au moment qu'ils
se constituaient, et en a nrodiilâ U composition élémentaire, souvent sur
certains points seulement de leur masse, sans en altéa'r la structure.
A la suilo de celte communiealion, M. Delesse rappelle qu'il a dé-
montré que Is kersaiiton est compose, aon pas de feldspaili et d'amphi-
bole, mais bien d'oligoclaso et de mica : ce n'est qu'accidentel lemenl qu'il
présente de l'amphibole, du (er carbonali^, du la cliaux carbonalêe, de la
L pyrite, et des amygdalotdes de quarlï, f/esi à l'abondance du mica que
le kersnnion doit de se tailler Cacilement, et ù celle du feldspaili de se con-
server indéliniment. Le kersinlon est tout-à-fait l'analuguo de la minette
des Vosges, et n'en diffère que par la présence d'un feldspalli anorlhoso
au lieu d'orthose.
M
H. ]
M. Hébert Ut lu lettre suivante qui lui a été adressée pai'
M. Faisan :
I SUR LA rUCE Ql! OCCUPE DANS LE JURA DU BAS-BUGEÏ LA ZONE
A Ammonites teiiuilobaluSj
par u. FALSAB (PI. II).
Pour répondre an désir qne vous avez manifesté dans le numéro de la
Revue sàenlifique Au 26 décembre dernier, permettez-moi de vousadress»
en commuDJcation quelques fossiles qui proviennent des couches de passage
entre l'oxfordien et le corallien du Bas-Bugey , en y joignant un extrait du
mémoire que je publie dans les Annales de la Société d'Agriculture,
Sciences et Arts utiles de Lyon,
En Bugey toute la série des terrains jurassiques et les premiers étages
de la formation crétacée se dé\'eloppent et se succèdent d'une nsanière re-
marquable. Celte contrée a déjk fixé l'attention de plusieurs géologues
parmi lesquels je dois citer : MM. Jules hier, Thiollière, Sauvanau, Du-
mortier, Ë. Benoit, Lory, Pillet , Ebray. Chacun connaît les travaux
d'Ad. Brongniart sur la flore d'Orbagnoux et d'Armaille, ainsi que la
première livraison de la Description des poissons fossiles des gisements
coralliens du Bugey par Victor TbioUière. Quoique le champ de la nature
soil toujours assez vaste pour occuper constamment de nouveaux ouvriers,
je n'aurais pas osé me mêler aux savants observateurs que Je viens de citer,
si .ooBcixoHiBtuoe fortuite ne m'avait pour ainsi dire imposé la tàcted'é-
4 878. FALSAR. — OXrORDIBN ET CORALLIEN DU BAS-BCGKT. 4 74
à IBOQ tour la géologie du Bugey. Il est vrai que cette tâche m'a été
rendoe facile par le concours de M. Ë. Dumortier.
II y a deux ans environ, grâce à Tobligeance de M. le docteur Gérard,
j'ai découvert les belles planches de la seconde livraison de Touvrage de
Victor Thiollière qui étaient perdues depuis plus de ôix ans. Pour rendre
hommage à la mémoire de notre ancien maître et ami, nous avons résolu,
M. Dumortier et moi, de conUnuer la publication de ce remarquable travail.
M. le professeur Paul Gervais a bien voulu se charger de vérifier les déno-
minations des poissons figurés, et de suppléer à la perte du manuscrit disparu
sans laisser de traces. M. de Saporta nous a prêté son aide en décrivant
d'moie manière complète la flore d'Ârmaillc, d'Orbagnoux, de Gerin, de
Creys et de Morestel. Il restait à assigner d'une manière définitive la posi-
tion encore controversée des couches à poissons eikZamites Fetieotiis. Dans
ce but M. Dumortier et moi, nous avons repris Tétude détaillée des terrains
jurassiques et crétacés du Bugey, Tun s'occupant spécialement de la palé-
ontologie, l'autre de la stratigraphie de chaque couche.
En achevant notre étude, nous sommes arrivés à la même conclusion que
celle qui avait été déjà formulée en 1839 par M. Jules Itier, et qui a été
adoptée depuis par MM. Lory, Pillet, Benoit et Ebray : Les couches à
poissons et à Zamites Feneonis du Bugey appartiennent à Tétage kimm-
ridgien.
M. Thiollière, il est vrai, les avait placées dans le' corallien moyen en
confiNidant sans doute les ncrinées du portlandien avec celles du corallien ;
mais la mort, en interrompant brusquement ses études, Tavait seule empêché
de rectifier cette erreur, qui ne provenait certainement que des difficultés
matérielles dont Tobservation des terrains jurassiques supérieurs était alors
entourée dans le Bugey, avant le tracé des nouvelles routes et l'ouverture
de nombreuses carrières.
Les couches kimméridgiennes sont recouvertes dans le Bugey par le
portlandien caractérisé par les Nerinea suprajurensis , Voltz, N. Elsgau-
dicBy Th., Naiica Marcausana, d'Orb., et toute la faune de Nanthuy
étudiée par M. Dumortier et Pellat. Puis viennent des dolomies et une
brèche remarquable qui supportent les calcaires marneux et les marnes du
Purbedc, ainsi que les étages valangien, néocomien, urgonien, qui pré-
sentent le faciès normal qu'ils ont dans le Jura.
Ges mêmes couches kimméridgiennes ou couches à poissons et à Zamites,
dans lesquelles nous avons trouvé VAmmonites CalisM, des radioles
de Pseudodiadema hemisphœricum, Desor, et une superbe baguette de
Cidarù carinifera, Ag., que nous avons fait graver, reposent sur des
Uts à Ostrea virgula. On avait déjà trouvé ce dernier fossile caracté-
ristique à Creys, à Gerin ; nous l'avions recueilli très-bien conservé à
A^mîuUe et à Orb^gnoux. A Ar maille il est aasooié à la Cyprina Bnmr
173 PALSAK. — OXFOKDtEn ET COBALLIGn DC BAS-BVGET. 13 jatlT.
gniarli, Pict. et Ren., et à une /"imfcrw nouvelle, UFimbria Jlieriana,
Diim, En dessous de ces couches on voit apparaître l« corallien lUvisé en
trois séries :
1° Le calcaire blanc, dur ou crayeux, Si Nerinea Mandelslohi, Bronn,
Diceras Litci. Def., D. ariclina, Lam., el autre» fossiles de la faune
typique de Valfîn. Les alïleureinenls sont nombreux ; voici les plus remar-
quables : celui que MM. Lory et Pillet ont cité sur la route de Belley k
Lliuis, kiloni. 16. el celui de la montée du Fort-des-Bancs au-dessus de
l'ancienne chartreuse de Pierre-Ghitel ;
2° Le calcaire à polypiers avec ses caractères habituels. Parfois les
polypiers disparaissent -. il ne faut pas oublier qu'ils ne formaient que
des récife limités; mais sur une inlinilc de points, à Charabolte, £t Picrre-
Chàtel, à Coltomieu, on voit clairement les polypiers former des masses
puissantes d'une quarantaine de mèlres, au-dessous des couches à Diceras
Imcà et Nerinea Mandelslohi, el des couches liimméridi;iennes k
Poissons ;
3° Le calcaire à chailles , calcaire dur , compacte , renfermant des
rognons siliceux et de rares fossiles, entre autres la Rliynchonella incons-
tans ; ces calcaires aQlcureDt dans les escarpements de la Balme de Savoie
et de la cascade de Glandieu, route de Belley.
Si l'on descend encore, on trouve une série de couches que j'ai regar-
dées tantôt comme appartenant su corallien inférieur, tantôt comme dé-
pendant de Toxfordien supérieur. Les caractères complexes de ces couches
expliquent mes hcsiliilions : ou y rencontre di's fossi!''s qui moulent de
l'oxfordien et d'autres qui passent dans le corallien. — La composition
des bancs ne peut senir à trancher cette difficulté : l'ensemble se compose
de calcaires marneux qui rappellent ceux de l'oxfordien, ou de calcaires
durs, blanchâtres, semblables à ceux du corallien.
Ces couches, véritables eouclies de passage entre le corallien et l'ox-
fordien, pour me servir d'une expression qui rend mieux leur physionomie
locale, représentent les couches k Ammonites tenuilobatits des auteurs
Allemands, ainsi que l'a constaté cet automne M. Dieulafait, lorsque M.
de Saporta et moi, bous avons eu le plaisir de le rencontrer près du lac
d'ArmaiUe, et que sur place nous lui avons résumé tout ce que renferme
cette note. Du reste, voici les fossiles que j'ai recueillis l'été et l'au-
tomne derniers, à Glandieu, vers le village el sur la route de Belley au
nord de la cascade, à Coilomieu vers le moulin, au Molard de Buirin, et
sur la roule de Belley à Lhuis, kilomètre6 : Aminonites voisine de l'afts-
cissus, Oppel, A. Lotkàri?, Oppel, A. potyplocus, Rein., A. Sckilleri,
Oppel, A.iphicenu, Oppel, .4. (roc/iynoitu, Oppel, et plusieurs autres
espèces difficiles k déterminer vu l'élat des échantillons, ÂeZemntfessp.,
iMna tunùda, Rœmer, Bitt/ndumeUapinguis, Oppel^ R. Thurmanni,
4 873. FALSilf. — OIFOHDIEN ET GORALUEN DU BAS-BUGET. 473
Voitz, R. inconstans^ d'Orb., Terebratula (Waldheimia) Moeschi,
IMayer, T. bisuffarcinata^ Ziet., T. insignisj Schub., Millericrinus
^thinatus, d*Orb., Millericrinus sp., nombreux spongiaires.
Nos assises renferment au milieu d elles une couche épaisse de plusieurs
xnètres d*une pisolithe dolomitique qui a été signalée pour la première fois
^n Bugey par M. Lory. Les fossiles paraissent y être très-rares. Je n'ai
pu y rencontrer^ au milieu de rognons gros comme des noisettes, qu'un
petit gastéropode : le Turbo glohatus, Buv. Cette dolomie pisolithique
spparatt à Buirin, sur la route de Belley à Lhuis, kilomètre 6. 400, au-
dessus de la croix de la Roche à Test dlnimont, puis au nord du moulin
deColiomieu, etc., etc.
En dessus et en dessous de cette pisolithe, la faune parait la même , et
là présence de cette dolomie ne serait qu'un accident.
Après avoir traversé ces couches de passage, cette zone à A. tenuilo'
batus ou plutôt à polyplocus, le premier terrain qu'on rencontre est un
calcaire marneux blanc, pétri d'empreintes mal conservées d'un fucoîde in-
dâerminable. Ces couches se présentent avec le même faciès au nord du
moulin de Collomieu et à la montagne de Soye (Bois de la Raffe, carte
de l'état-major), au dessous de Montagnieu. Ce sont elles qui forment l'es-
planade où est plantée la croix de la Roche ; avec ces empreintes j'y ai
recueilli les fossiles suivants : Corimya spatula, Ag., C. lata, Ag.,
Cercomya siliqua, Ag., Venus Suevica, Ag., Trigonia clavellata^
Park.
Ces couches me paraissent limiter supérieurement l'oxfordien , en indi-
quant par les caractères de leurs fossiles une ancienne oscillation du sol: en
dessous d'elles on voit affleurer les calcaires gris et marneux de la montagne
de Lâchât et des collines à )'est de Collomieu. Voici les noms de quelques
fossiles : Ammonites bispinosus, Ziet., A.stepfianoîdeSj Oppel, A.
Lothari, Oppel, Terebratula bisuffarcinata, Ziet., T.loricatat Schl.,
' Rhynchonella lacunosa, Schl.
Puis viennent des marnes renfermant les Ammonites plicatilis^ Sow., A •
CoUini, 0pp., A. Lamberti, Sow., A. Eucharis, d'Orb., A. Henrici,
d'Orb., etc. Elles recouvrent le calcaire à scyphies qui conserve ses carac-
tères ordinaires. Enfin, l'étage se termine : l"" Par des marnes à fossiles
pyriteux et généralement petits : A. pltcatilis, Sow., A. hecticus,
Etftm., A. Erato, d'Orb., A. crenalus, Brug., A. CoUini, Oppel,
A. Rangerij Oppel, A. Pichlerij Oppel, etc.
2*" Par des calcaires durs exploités dans la petite carrière au sud de
Collomieu; j'y ai trouvé : A. canaliculatu^, Miinster, A. biplex, Sow.,
A.Uartellij Oppel, A.oculatuSy Phill.
Je ne vous parle pas du callovien ni des étages de l'oolitbe qui n'ofr
I7i HÉBERT. — OBS. SUB LA NOTE DE M. FALS.Ut. t 3 jaDT,
frenl rien de particulier, et dont l'élude ne se rattache pas au sujet de celle
note.
Les détails que je viens d'avoir l'honneur de vous transmettre doi-
vent Eudirc pour préciser la présence et la composition normale de
l'oxfordien ainsi que du corallien, et, par suite, celles de la zone k A.
tenuilobalus qui a élé déposée cnlre ces deux étages, de la manière la
plus évidente. J'ai constaté ce fait, en montant de la Balme de Savoie au
Fort-des-Baiics prés de Pierre-Chàtel (PI. Il, fig. 3), puis à Glandieu
vers le village et au nord de la cascade ; dans ces deux stations, on voit le
contact des couches ii A. tenuibbaiiis avec les assises les [dus inrérieures
du corallien normal ; ii la Croi^ de la Boche, on constate que les niâmes
couches k A tenuilobahis, reposent sur l'oxfiH'dicn supérieur, dont tout
l'étage forme un escarpement pittoresque et de grands talus couverts de
prairies au dessus d'Appregnien ; enfin, pour ncliiisser aucun doute sur
cette disposition straUgrapbique, au Molard de Ruirin au N. du lac d'Âr-
maille (PI. Il, fig. 2), et vers le moulin de CoKomieu (PI. Il, lig. 1], on
distingue parfaitement la zone en question prise d'un côté entre des a.'tsises
oxfordiennes et de l'autre entre des bancs coralliens inférieurs.
Après l'exposé de ces faits, je m'empresse de terminer celle lettre déjà
trop longue. Du reste je crois avoir atteint mon hul et satisfait k votre de-
mande, en vous prouvant que, par l'étude détaillée de la stratigraphie des
terrains du Bas-Bugey, je suis arrivé k préciser nettement et comme vous
l'indique/, dans votre réponse à M. le professeur Zillel, la position de la
zoac à .4, lemiilobatiis des ailleurs Alleniauds, au milieu de la série des
terrains telle qu'elle est adnûse par les géologues Français. Je joins k cette
lettre la plupart des fossiles que je cite ; vous pourrez juger vous-même de
leur valeur. Je ne puis, dans une simple et courte note extraite d'une mo-
nographie toute locale, essayer de tirer des cooclusioas générales ; aussi je
mt contenterai de clore cette lettre en disant que la présence bien déter-
minée au milieu de nos terrains, entre l'oxfordien supérieur et la hase
dn corallien normal, de certaines espèces caractéristiques de la zone
à A- tenHilobatus,ic\ies que les À. pol'jplocus, A. trachynottii,
A. iphicerus, A. Schilleri, sans parler d'autres échantillons moins
i>ùrs, doit fournir un élément de plus pour établir les rapports qui
existent entre la classiiîeation française et celle qui est adoptée par les
géologues allemands. J'espère donc que le Bas-fiugey fournira un
point de comparaison intéressant, et je m'empresse de le signaler.
H. HïDBiiï constate avec plaisir que H, Faisan a recueilli au-dessous du
coral-rag ioférieur du Bugey les principaux représentants de la zone à
Amnvmites polyplocus et tenuilobatus, c'est-à-dire les espèces suivantes:
A. j)ol>ffdoous, Rein., A. ScfiUteri, 0pp., A. iphicei-tis, 0pp.,
1873. GAUBRT. — MÉMOIRE DE H. DE SAPORTA. 475
1. troûhynotuSy 0pp. M. Munier-Chalmas et lui ont reconnu ces espèces
)armi les fossiles que H. Faisan lui a envoyés en communication. L'é-
ihantilloQ cilé comme très-voisin de VA. abscissus ne présente pas autouj^
le Torabilic les tubercules qui caractérisent cette espèce.
Ce quMl y a surtout d'important dai)s cette communication, qui vient
onGrmer celle que tl. Dieuiafait a faite tout récemment, c'est qu'elle
lémontre d'une manière irréfutable que, dans le Jura même, la zone à
1. tenuilobalus n'est nullement kimméridienne, comme le soutien-
lent beaucoup de géologues Allemands et Suisses et aussi quelques
géologues Français^ mais qu'elle se trouve placée entre Tétage oxfordien et
'étage corallien, place qu'il y a quelques années tout le monde assignait à
«tte xone désignée alors dans la classification de Quenstedt par la lettre y-
Il est vrai que récemment M. Bleicher est venu ajouter un fait contraire
lu fait unique (Oberbuchsiten) allégué jusqu'ici. Il a cru qu'à Ganges les
calcaires blancs à Terebratula Moravica étaient inférieurs aux calcaires
i A. tenuibbatus; mais M. de Rouville (1) a immédiatement protesté
\onlre cette erreur qui provient d'une faille dont l'existence a écbappé à
i. Bleicher. MM. Hébert et Vélain ont d'ailleurs tout récemment constaté,
(oas la conduite de M. Jeanjean, que les couches à A. polyplocus étaient
!)ien certainement, dans cette région, inférieures aux calcaires corallienS|
iinsi que H. Emilien Dumas l'avait si nettement établi, il y a plus de
ringtrcinq ans.
II importe aussi de faire remarquer que M. Bleicher a complété son
)reaiier travail dans la Revus des Sciences naturelles de Montpellier,
:. I, p. 70, et qu'il y établit, comme il l'avait fait précédemment, la complète
ndépendance des couches à Terebratula dip/iya du système jurassique,
lussi bien que leur liaison intime avec le néocomien.
M. Gaudut présente de la part de M. le comte de Saporta le
I*' supplément aux Eliides stir la végétation du S.-E. de ia
France à l'époque tertiaire.
La Société se rappelle que M. de Saporta a déjà publié sous ce titre
trois volumes. Celui qu'il offre aujourd'hui est le commencement de la ré-
vision de la Flore d'Aix ; il contient les généralités et sera suivi de la des-
cription des espèces nouvelles ou peu connues.
A la page IS, l'auteur donne la liste des types trouvés à Aix : il y a là
231 espèces, flore riche, mais moins cependant que celle de Radoboj dont
H. Un'ger a publié 380 espèces, et celle d'OEningen où M. Heer en a fait
connaître 465.
H. de Saporta a donné deux cartes: l'une montre les gisements d'Eu-
rope contenant les mêmes types génériques que celui d'Aix ; l'autre est
une carte générale sur laquelle sont marqués les habitats actuels des genres
identiques à ceux d'Aix. C'est là un essai fort intéressant : M. Gaudry
■— -^ 11. Il ■ ■ ■ Il II »— — — ^1^1.— ^— — »■■
U) Comptei'rendus de l'Académie dt$ Sciences, 6 janvier 1^73.
178 COQrAKD. — GiRVKKIBH DES ALPES-MAS. 1 3 jaDT.
rappelle que I'od D'en pourrait Taire autant poar les mammifères de cette
époque, qui pour la plupart sont aujourd'iiui i-teints. Quand M. Marion a
fait son élude sur les planios de Romon, il a prié M. Gaudry de lui don-
ner des indications analogues sur les mammiréresqui leur sont associds:
H. Gaudry 3 diéilansTinipuissance de le faire : car, quoique ce (;isenient
soil plus moderne que celui d'Aix, les genres qu'on y reocontro ne
vivont plus aujourd'hui; ce^ faits prouvent que les genres, dans les
végétaux comme dans les animaux inférieurs, ont eu une plus grande
longévité et une distribution géographique plus étendue que dans les
animaux supérieurs.
M. Delessb rap[^elle que la longévité des espèces parait plus grande par-
mi les plantes que parmi les animaux ; car M. Marion a trouvé à Ronion
un pistacliier identique à celui delaProvt^Dce, et un Mi/nca<\a\i>6 diffère
pas de celui de l'Arabie.
M. Hckier-Chalmas annonce qu'il vient de constaler dans le travertin
de Sézanne une forme d'un genre qui n'avait jamais été signalé dans la
flore éocéne, le genre Vilis; elle est très-voisine de la vigne cultivée : cette
espèce, dont H. Hunier a trouvé une feuille, une vrille et des fragments
de lige, est associée là à une faune francliement exotique.
Une courte discussion Bur la valeur des déductions tirées des genres
s'engage entre MH. Hébert, Tournouer et Bayan. H Benoît en conclut que
la présence des espèces n'a pas a fortiori la valeur qu'on lui aitribue sou-
vent, quand par exemple on parle de la zone d'une espèce. M. Hébert
répond que dans ce cas il est bien entendu que le nom de l'espèce choisie
est la raison sociale d'un groupement d'un nombre considérable de
fossiles qui s'accompagnent toujours.
Le Secrétaire donne communication de la noie suivante :
DESCRIPTION DE L'ÉTAGE GARUHNIEN ET DES TERRAINS TERTIAIRES
DBS ENVIRONS DE BIOT ET d'aNTIBES (ALPES UARITIHES),
par H. coQrAND.
Les travaux de M. Mathcron et les miens ont porté plus spécialement
sur lagéologie desBoucbes-du-RhAneet des contrées adjacentes. On connaît
toute la persistance dont nous avons été obligés de nous armer, M. Atathe-
ron pour faire accepter comme inférieures au terrain nummulitique, les
assises rubiennes lacustres de Vitroiles, les calcaires à Lychnus de Rognac
et les ligniles deFuvcau, et moi pour soustraire à l'horizon du calcaire
à Bequietiia ammonia les calcaires blancs k Diceras des environs de
Marseille et du Var, qui se montrent néwmoins si franchement inférieurs
k l'étage valenginien, et qui sont, k coup sûr, les contemporains du Klip-
penkalk do Mont-Salève, de l'ËcbailloD, etc.
<87S. COQUAND. — GAItUMNlEll DES ALPBS-MAR. 477
Dans un travail récent (1) M. Matheron s'appuyant sur le recouvrement
deTétagç garumnien par le terrain nummulitique dans le département de la
Hante-Garonne, et démontrant que les calcaires à Lychnus de Rognac, et
a fortiori les lignites de Fuveau qui les supportent, sont placés au*
dessous du garumnien, donc au-dessous des assises nummulitiques, a con-
clu que c*est à tort que plusieurs géologues considèrent l'ensemble de cette
série comme l'équivalent synchronique de certains horizons paléontologiques,
toujours situés ailleurs au-dessus du terrain nummulitique.
II. convient donc de considérer^comme crétacés les argiles rutilantes de
Vitrolles, les calcaires à Lychnus et les lignites de Fuveau, de la même
manière que je crois avoir démontré Torigine crétacée des couches d*eau
douce que j*ai décrites, dans la craie de Villedieu, au Plan d'Aups, au
Beausset et à Martigues (2).
Dans le département des Bouches-du-Rh6ne, à partir des bancs
santoniens marins, jusque et y compris les calcaires parallèles au calcaire
delà Beauce, la série de la craie supérieure et la série tertiaire sont excluve-
ment d origine lacustre; on ne possède donc pas, comme dans le bassin de la
Seine, la ressource des NummuUtes et des faunes qui accompagnent ces fora-
minifères, pour opérer nettement, et pour ainsi dire à première vue, la sé-
paration de Téocène inférieur et de la formation crétacée, et ce n'est qu'à la
suite de patientes et habiles recherches, et en s'aidant des données four-
nies par la stratigraphie ainsi que par la succession de faunules indépen-
dantes, que Ton peut parvenir à établir une échelle comparative et sjn-
chronique pour Téocène marin des autres contrées et Téocène lacustre des
environs d'Aix.
Si la formation nummulitique d'origine marine manque dans \e^ régions
occidentales de la Provence, par compensation elle est très-bien représentée
vers les régions orientales. Il était donc du plus grand intérêt de s'assurer
s'il ne serait pas possible d'y surprendre, au-dessous de cette formation
éocène, quelque étage qui ne fût ni la craie de Paris ni celle de Maestricht,
mais bien quelque chose de supérieur à ce niveau et qui se rapportât au
garumnien des Bouches-du-Rhône. Si cette constatation s'appuyait sur des
bases solides, il devenait démontré dans ce cas : que l'étage garumnien
est un étage que l'on ne peut confondre ni avec la craie de Maestricht,
puisqu'il lui est supérieur à Ausseing et à Auzas, ni avec l'éocène num-
mulitique, puisque dans les Pyrénées, dans l'Aude et dans la Provence
orientale, il se trouve inférieur aux assises suessoniennes.
(1) Matiieron, Sur l'âge des calcaire» lacuttrei à Strophostoma lapidda de$ enviroru
iAix, Bull, soc, géoL, t. XXIV., p. 762.
({)Goquaiul, Description géologique du massif montagneux de la Sainte^Baume; Majr-
Mille, 1864.
478 COQtlAND. — nittl-HTIIBN HES ALPES-HAR. 13 JAlW-
En ouire, coiiime en Provence on possède l'iioriion de; gj'pses de Monl-
niarlre à i**i/(Eo//ii;rmffi, il résullerail de ces divers faits que la grande
masse de calcaires lacuBlresplacéeenlreles bancsk Palceotherium nlVêlA^c
rutilant ne saurait tnmvor ses cquivalenU géologiques qne dans les sables
moyens, le calcaire grossier et lt<s sables inférieurs Hitessonicns.
Celle conclusion en eiilratoe une aulic non moins imporlonti', c'est que
dans le bassin iinj]^o-parisieu la formalicn crétacé? ext moins compkHe que
dans le midi de la Fnince, non seulemiml dans sa partie siipi-neuro, puisque
l'étage garumoien n'y est pnint représenté, mais encore dans sa partie
moyeone si étriquée, oJi font défaut no^â grand^^ horizonsdc rudistcs. On peut
y ajouter aussi la craid inférieure : car, jusqu'irt, au-dessous des marnes
d'Hauterire, on n'a point signalé l'élage valenginien, auquel les cnvironsde
Burrias et de Gangee ont fourni un nouveau conlingenl de couches pI de
fossiles. C'est donc avec raison que j'ai pu proclamer dans un travail
récent, qu'au lien de s'obstiner k prendre l'Anglelerre ou le bassin de Paris
cjimmc prototype du plus splendide épanouissement de la formation crétacée,
c'est la IVivencc que l'on doit choisir de préférence.
Sans autre nouveau préambule, alwrdons l'objet spécial de cette élude.
M. Bellardi a fait connaître les fossiles nnmmuliliqucs de la Pallarca,
au-dessus de Nice ; on sait que les couches qui les contiennent reposent
directement sur les assises santonicnncs à JIftcrasf er gibbus, et qu'elles sont
considérées par un certain nombre de géologues comme contcmporaîflcs du
suessonien à Neritn Sclimiedeli du bassin de la Seine et de Couiïa, et
par d'autres, mais à tort suivant nous, comme contemporaines du calcaire
grossier, à miins toutefois que la Pallarca ne représente, mais superposés,
ces deux hori7X>ns h la fois, fait que je n'ai jamais pu constater.
Le terrain nummulitique est également développe sur la rive droite du
Var, dans les communes d'Antibes, de Biot cl de Roquefort, où on le voit
disparaître complètement pour être remplacé dans les départements limi-
trophes ou voisins du Var et des fiouches-du-RliAnc, par des assises d'eau
douce de la même époque. ,
M. l'ingénieur des mines de Villeneuve, dans sa carte géologique du
Var, place dans le terrain tertiaire moyen le terrain nummulitique, les
conglomérats trachytiqucs, ainsi que les marnes astésiennes des bords de
ce fleuve. Les poudingues, dont ces dernières sont surmontées, sont seuls
attribués au tertiaire supérieur.
Les questions d'attribution devant être discutées plus tard, je me bor-
nerai k énoncer, pour le moment, que l'éocène est constitué, dans les alen-
tours de Biot et de Villeneuve, par deux étages consistant, à la base en
des grés verdàlres à alvéolines et à nummulites, surmontés par des marnes
blancbàtres avec Orbitolites sella, et à la partie supérieure en des con-
gloméràlis et des tufs trachy tiques avec nutntimlites, que je rapporte ati cal-
caire grossier.
C'est en vain que Ton y rechercherait les horizons fossilifères de la Pal-
larea, où la Nerita Schmiedeli et une inGnité d'autres fossiles communs
indiquent le représentant du suessonien supérieur, tandis que la présence de
YOrbitolites iella dans les assises inférieures aux conglomérats trachy-
tiquesnous reporte au nummulitique de Biarritz, ou au suessonien inférieur.
En cela nous adoptons lopinion des géologues qui font de Biarritz la
base de la formation nummulitique. Mais si les marnes à Orbitolites sella
étai^t, suivant Topinion de M. Suess, plus modernes que le calcaire gros-
sier, il s ensuivrait que leurs équivalents de Biarritz, au lieu de représen-
ter un horizon inférieur au calcaire grossier, se trouveraient lui être supé-
rieurs, et alors nous convenons que nous serions fort embarrassé pour fixer
la place exacte des conglomérats trachytiques, qui sont, non-seulement
sap^ienrs aux bancs k Orbitolites sella, mais encore en discordance avec
eux, et contiennent aussi des nummulites. On reviendra sur cette question
d'attribution.
La formation miocène est représentée à Biot par Tétage falunien à Cly-
peàster alttis, et la formation pliocène par les marnes fossilifères d'Asti et
par nn étage de cailloux et de poudingues qui en forme le couronne-
Le système tertiaire a pour base un grand développement de grès, de sa-
bles et d'argiles bariolées, que nous rapportons k la formation garum-
luennè.
i** Formation garumnienne.
Lorsque l'on parcourt la région des plateaux, qui, entre Grasse etVence,
s'interpose entre les collines du littoral de la Méditerranée et les pre-
miers ressauts montagneux par lesquels débutent les Alpes provença-
les, on rencontre, de distance en distance, des amas circonscrits de sables,
d'argiles et de grès, qui recouvrent le calcaire jurassique kDiceras et sem-
blent en avoir nivelé les inégalités superficielles. Les sables, généralement
souillés par le peroxyde de fer, sont rouges ou de couleur lie de vin, ainsi
que les argiles concomitantes, quelquefois parfaitement blancs et propres
à la fabrication du verre. Par places, les sables sont agglutinés par un ci-
ment siliceux, et ils émergent au-dessus du sol sous la forme de masses
plus ou moins volumineuses k arêtes vives, que Ion serait tenté de prendre
pour des blocs erratiques ou des monuments druidiques, emprumés k des
cpiartzites.de transition. Ces masses représentent les portions solidifiées de
l'édifice sableux, restées en place, après l'ablation des sables meubles, «u
laiieii desquels dies étâeit eiig^^;éâ^
tSO coQUUfD. — GAiimniiBEt DBS AU>e»-yAii. 13 janr.
On voit au-dessus des grès, m bien allernarit avec eux, des argiles Irès-
tenaces, de même couleur, que l'on mélange, comme produits réfractaires,
auK argiles subapeanincs qui servent à la fabrication des jarres à huile.
Ce n'est qu'îi la base des plateaux que ces divers éléments remaniés acquiè-
rent une importance réelle, soit en épaisseur, soit en étendue ; car là ils se
trouvent recouverts par les assises numuiutiliques qui les ont protégés con-
tre les dénudations, et leur assignent, en outre, une position précise dans
la série si rati graphique.
Toutefois près du hameau des Terres-Blanches (commune de Roque-
fort), et justement en pleine région des plateaux, on peut constater, dans
une dépression de terrain qui déverse ses eaux dans le Loup, le recouvre-
ment des sables inférieurs par les marnes blanches à Orbilolites sella,
dont la couleur a fuit donner son nom au quartier. Dans la propriété d'An-
toine Foccard, plus au sud, on a entamé les grès jusqu'à la profondeur de 5
à 6 mètres pour la recherche des eaux. La fouille a rencontré dans le fond
une coudie subordonnée d'un calcaire jaundtre, carié, d'aspect Iraverti-
neux, et pénétré de grains de quartz isolés. Je n'ai pu y découvrir aucune
trace de corps organisés.
Les marnes suessonieuiies' débordent au-dessus des grès, d'une manière
transgressivc, et viennent s'appuyer sur le calcaire à Diceras, lequel, vers
les points de contact, est criblé de perforations de pholades. Outre les Or~
bitolUes sella qni y sont très-abondantes, les marnes contiennent une Oa-
trea que je ne puis séparer de VO.\BcUovncina. Les grès et les calcaires
sous-jaeenls, au contraire, n'offrent pas la moindre trace d'animaux ma-
rins : aussi, je suis d'autant plus disposé à les considérer compiti étant d'o-
rigine lacustre, que les perforations que je viens de signaler ne se mon-
Iruit jamais lorsque les grès et les argiles rouges s'affranchissent du terrain
Dununulitique, ce qui est le cas presque général dans les Hauts-Plateaux,
tandis qu'elles se manifestent constamment vers les surfaces de contact en-
\K l'écM^ne fosEilifëre et les calcaires jurassiques.
Hais pour avoir une idée plus complète de la composition et de la puis-
sance de l'étage qui nous occupe, il convient de déserter la région des pla- ,
teaux et de descendre dans les collines de Biot. Un des points instructifs^
consulter se trouve sur la route de Biot à Vallauris.
Cette route, ^ son embranchement avec celle d'Antibes, est tracée dans'
des grès qoarlzeux, verdàtres, disposés en bancs épais et irréguliers, noyés
souvent dans des sables désagrégés et de même nature. Ils sont remplis de
nummalites et d'alvéolines. Sur leur aval-pendage, ils supportent les mar-
nes à Orbitoliles sella. En se dirigeant vers la campagne 'Vian, on prend
les couches en écharpe, et on ne tarde pas k poser le pied sur des g^, des
argiles et des sables rouges, qui débordent de dessous les grés i alvéolines
et Tienneat s'tppu^ sur les calcaires à Dicerat. Comme les talus qni l>o^
mS. OOQVAm. '— GAROMiaBN DES ALPEft-MAft. 181
dent te oAté droit de la route sont à pentes raides, et que les argiles et les
sables rubigineux se trouvent dans une position plus élevée que les grès k
oommulites, les premiers sMtt entraînés par les eaux, et viennent com-
bler les interstices des grès verdâtres, et même les recouvrir d'un manteau
superficiel, qui, si Ton n*y prenait garde, pourrait tromper Tobservateur
sor leur véritable position, donc sur leur âge.
Le ruisseau de la Valmasque, tributaire de la Brague, établit la sépara-
tion des communes de Biot et d'Antibes. Lorsqu'on en remonte le cours,
dans la direction de TOuest, on entre en plein système inférieur dans le
vallon de la Closonne. Mais sur cette ligne, la composition du terrain
se montre plus complexe que dans la région des plateaux.
Il consiste généralement : 1* en des amas de grès quartzeux, friables,
pénétrés dans toute leur épaisseur de manganèse peroxyde, qui s'y montre
sous forme de traînées irrégulières, de veines interrompues, et de rognons
isolés, parallèles à la stratification qu'ils indiquent le plus souvent. Le
minerai est certainement contemporain de la roche encaissante ; car
chaque rognon, chaque veine sont complètement isolés au milieu de la ro-
die, sans communication avec les rognons voisins ou avec des cheminées
par lesquelles on pourrait supposer qu'ils auraient pénétré dans la masse
postérieurement k son dépAt ;
2^ En argiles réfractaires, fouettées de rouge, de rose et de lilas, onctueu-
ses au toucher, intercalées dans les grès en paquets plus ou moins puis-
sants, mais toujours capricieux dans leurs allures ;
3® En sables meubles, rouges et blancs^ d'une puissance qui quelquefois
dépasse iO mètres ;
4® Enfin, en un poudingue dont la pâte, qui est un grès, sert de ciment
à de nombreux cailloux de grosseur variable, empruntés au calcaire jurassi-
que du voisinage. Ce poudingue, reposant sur une base ébouleuse, se dé-
molit lorsque cette base vient à lui manquer, et ses débris se répandent
sur les flancs des collines. On remarque, à l'état subordonné, quelques
bancs peu épais de calcaire jaunâtre, avec grains de quartz roulés, analo-
gue à celui que nous avons déjà eu l'occasion de signaler aux Terres-
Blanches.
Ces divers éléments, amenés, pour le plus grand nombre, par voie de
charriage, donnent naissance à des dépôts très-irréguliers et dont la phy*
sionomie est susceptible de se modifier à des distances très-rapprochées,
par la prédominance des uns au détriment des autres, ou par Tinterversion
du rang qu'ils occupent ordinairement dans la série. Gomme exemple du
développement prodigieux que cet étage peut acquérir, nous signalerons la
sablière exploitée au N.-O. de Biot, dans le quartier des Castellins, sur le
c6té gauche de la route de Grasse.
Eft^ddiors^des sables propres aux verreries et des argiles réfractaires, les
183 COQDAItD. — CARinOlIEN BES ALH>4IAa> 13 JlM.
grès bariolés oCTrent un înlërèt industriel it cause des dépOta de HUDganin.
qui oui livré plus de 9000 tonnes de uiinerai au commero:.
Ce minerai, «lui appartient à l'esp^e pyrolusitc, présente trois variélés
principales. La première est rompaile et d'un noir tirant sur le bleu ; la
deuxième est coucrélionoée et libreuse dans la cassure ; la troisième n'est
autre chose qu'une poussière très-fine, Uicbanl lottoment les doigts et mé-
langée d'argile. Le titre chloromèlriquc varie de 60 à 70 degrés, lien
existe une quatrième variété, mais conslituant, pour atnà dire, une curio-
sité miaéralogique. Elle s^ présente sous la forme de niasses à structure
bacillaire ou prismatique, à la manière de certains basaltes. Les prismes,
dont les pans sont d'ailleurs rugueux et très-irréguliers, aiTecleat dans leur
groupement, une disposition droite ou Qabiïllifurme, et dans leur cassure
la structure fibro-soyeuse du mica palmé. Elle contient une quantité assez
notable d'eau, et sou titre ne dépasse pas 58". Onobserve égEdement quelques
croûtes spongieuses d'une légèreté extrême, qui se rapportent au Wad des
minéralogistes Allemands.
Pour se convaincre de ta conlemporanéitc du manganèse avec les roches es-
caissantes, il suHit de constater leur subordination réciproque, même dans les
Hauts-Plateaux, où le minerai occupe, dans le calcaire à ÂiceraJ, une posi-
tion qui, au premier coup d'œil, pourrait faire rapporter son apparition à U
période jurassique ; mais les sables et les argiles sont toujours là pour
attester leur certificat d'origine plus Féccnte. Toutefois, les ibuilles
aboutissent sans exception à des cxcum< ou ii des poches iermées. U
m"a été impoisililc, mali^rc di-'s recherches dirigées dans ce sens, de décou-
vrir les cheminées par lesquclies on pourrait lliéoriquemeîit admettre que
tes sources minérales ont amené le manganèse des profoodeurs de la terre,
pour le déverser dans les eaux du lac garumnien.
Si, d'une part, la prédominan»; des grès, ainsi que la présence des pOH-
dingucs calcaires, va droit contre les idées systématiques qui pourraienl
faire attribuer à la formation tout entière une origine geysérieane, d'an^
part, il me paraît in:»ntestable que les substances métalliques ont dà y ar-
river à la suite de phénomènes thermo-minéraux.
Il serait d'un médiocre intérêt scientifique de donner une description mo-
nographique des nombreux gisements éparpillés sur une surface de plus de
deux mille hectares, iudépendanis les uqs dis autres, et séparés par de
grands intervalles stériles, quoique se rattachant & une cause commuDe.
Aussi, nous bornerons-nous à décrire sommairement quelques centres fé-
condés, choisis parmi les plus importants, parce que leur étude nous inî-
liera à la connaissance complète des particularités qui caractérisent cet
sortes de dépôts.
Nous devons décerner la place d'honneur au chantier de la Charlotte
qui a été ouvert dans le bois de Lagarde, aurdesïus du. niisK»4.4l 1(^)14^
iS3t. aoQDAl». •— uunama bbs AiLVBa-Mi». 183
lif, qP-'il éwninf 4'iinf tnntnir presque vcfticale <k iOO EottreB. (te a
IstcÂlé k l'eBtevaaeDt du minerai au idovcd de tranchées praliqaéec ao
m^m àa grès ti des argiles rouges, et qui, de^'enues bieatât ébeuleuses,
Ott Ibraé de recourir au srstème de puits destinés k vider les poches et h
Mlfûdre le minerai jusqu'au Tond des eatonooirs : h une profondeur de 55
nèlres, la. crevasse isétalliitre ouverte dans le calcaire jurassique cesscil
eomplétement.
Le diagramme suivant montre la iil^>osition du manganèse au milieu
le> roches encaissaoles :
rif.i.
A, Çrès rovc mmsan^silire. — B, Gris rMige. — C, ArjJlabitioUw.—
D, Calcaire junasiiiue.
Sqb inapcction seule suffit pour démontrer l'indépendance des deux for-
Htipos. Les roches dont se compoee le dépôt manganésiffere consistent ea
dn ffêa, des sables ti des argiles disposés sans ordre, s'eDcherâtrant les
ma dans les autres, comme si chacun de ces éléments s'était évertué k
miw le premier pour combler le gouffre.
Quat au allures du manganèse et à son mode de distribution, rien de
jlu capricieux. Sur un point, ce sont des rognons on des amas Quelquefois
ttte-ToluiEinens , sur un autre, des veines interrompues, courant sus
faectÛM oenstante au milieu des grès et des argiles, et imitant, mais snr
BU échelle trëfl-réduite, les méandres des Stocktoerts. On croirait, dans
«BtÙB eu, à l'eiistence de và-itables Gtoos, mais auxquels manqneot
ppaque subileiDeat la continuité, les gangues, le toit et le mur. Dans In
foisûuge de la formatioa jurassique, des blo<^ calcaires de tout calibre se
KmA détachés des parois des crevasses, et se trouvent emballés au milles
dn magm^ganimnien. Les fissures étroites sont saupoudrées on engorgées
par la pyrotusite : les fêlures sont injectées de manganèse, et comme aies
K cnNHBl dau tous les sens et bous tous les angles, elles imitmt des dio-
WfirtiaHnu iBrignliers.
UA
OOQOAin>, — GlftCUNICN DES AUBS-MAR.
13 jaar:
Malgré la confusioD et le désordre qui régoent dans l'enseinble du gîte,
il est QëaDmoJQs facile de constater, noa-seulemeat que le remplissage des
crevasses est postérieur au soulèvement du calcaire jurassique, mais encore
que les grës et les argiles mangancsifëres ont été disloqués à leur (ouTi
vérité qui ressort clairement de la coupe que nous avons déjk donnée et de
celle que nous relevons dans une des tailles du chantier du Directeur :
^
i, Grèt ronge masEaDfùQre. -- B, Grès nnige. — C, Arpin btrioMes. —
D, calc-aii-e jumsfjque.
Le chantier de la Charlotte a fourm une quantité très-considérable de
minerai ; mais, comme les giles s'étrangleat tous à une faible profondeur,
il canvieat, apriis avoir vidé une poche, d'en r(;chercher de nonvelles sur
d'autres points ; m^iis les dirTu'nsioiH el la fécondation élanl des éléments
très-variables de leur nature, et les poches constamment limitées en
surface et profondeur, l'exploitation se ressent de cet état de choses, et est
Mumise à des tdtonnemenls et à des intermittences fréquentes, par consé-
quent à un grand éparpillemeut de travaux.
Un gite trés-interessant, et qui était en pleine production lors de ma
demiëre visite, est celui désigné par le nom de chantier du Directeur : il
est sitaë au confluent du vallon de la Réserve et de celui de Merdaric. Il a
ité fouillé sur une profondeur de 37 mètres, et le front d'abattage, à l'en-
trée de la galerie d'allongement, ne mesurait pas moins de 8 mètres. Là
encore les matériaux de remplissage sont tes grès et les argiles rouges. Le
miuerai s'y montre partout, mais sous des formes tellement irrégulières
qu'il serait impossible d'en donner une idée par une description. L'entrée
de la galerie principale est ouverte au milieu de sphères volumineuses de
mangan^ à strncture bacillaire et éloilée, que recouvrent des bancs puis-
sants de poudingue calcaire. •
Je franchis le Merdaric en face du chantier du Directeur, et me diri-
geant vers le N.-O., à travers les bois, j'atteignis, par le chemin des
Se^t-FoDS, ie huneaa dn Qos (commone de Roquefort). Je ratcontnii,
487S. COQUAHD. — GARCIiraEIf DES ALPES-lUE. 185
de distance en distance, au milieu des calcaires à Diceras^ des diapeaoz
de grès rouge qui marquaient autant d*étapes manganésifères.
Du hameau du Clos à celui du Colombier la distance est de deux kilo-
Délies. Â c6té de Tauberge qui borde la route de Grasse à Gagnes, on a
pratiqué une tranchée qui a mis à découvert un riche gisement de manga-
nèse. Toutefois ce que ce point présentait de nouveau, c'était la présence
de la dolomie sur une des parois de la fouille :.mais on sait que cette roche
eonstitue, au-dessous du calcaire à Diceras, un puissant étage qui, au
Colombier, se montrç à découvert. En effet, il n'y a qu'à remonter quelque
eent mètres vers le Nord, au quartier de Garmouillot, pour retrouver les
calcaires blancs à Diêtras qui la surmontent.
Pour en finir, sinon avec tous les affleurements manganésifères, du
nmns avec ceux qui peuvent servir à Tillustration de notre terrain, nous
devons déserter la région des Hauts-Plateaux et nous rabattre vers les
collines cultivées des environs de Biot et d'Antibes.
Le gisement du Jas (propriété Sémery), à TO. de Biot, établit le trait
d*onion entre les dépôts du bois de Lagarde et ceux du quartier des Soul«
Itères. An domaine Gavasse, près du ruisseau de la Valmasque, on ren-
contre les dolomies inférieures au calcaire à Diceras. Soullières, aujour-
d'hui remblayé, a été un des points les plus productifs en manganèse. Le
QÛiierai était logé en plein dans les dolomies. Sur ce point, ainsi que sur les
firanges des coteaux que recoupe la route de Grasse, les grès sont recouverts
par des masses d'un conglomérat k'gros cailloux calcaires, dont la désagréga-
tion donne naissance à des champs pierreux que l'on croirait avoir été
formés par un torrent désordonné. Plusieurs de ces cailloux portent des
Irons, des perforations de pholades, circonstance importante à noter, et qui
dévoile clairement l'indépendance du système manganésiiere, ou garum-
nîen, par rapport aux grès verdàtres nummulitiques qui le recouvrent
immédiatement, et par lesquels débute la formation éocène.
La montagne des Rastines, sur la rive droite de la Valmasque, presque
en lace des sablières du vallon de Glosonne, nous offrit sur son versant
sod un puissant gisement de fer hydraté avec géodes de quartz, et sur le
versant nord, dans la propriété Bel, un gite de manganèse terreux que des
travaux étages ont évidé sur une profondeur verticale de 55 mètres en-
viron.
En résumé, notre étage garumnien, dont l'âge sera discuté plus ample-
ment à la suite de la description du terrain éocène, est formé, à sa base,
de grès et d'argiles rouges manganésifères, et à sa partie supérieure, de
poudingnes à cailloux calcaires, empruntés aux terrains mêmes sur lesquels
ils rqK)6ent : il est sans fossiles, mais d'origine lacustre, à en juger par la
naUue travertineuse des bancs calcaires subordonnés : de plus, il est
noodvert transgressivement par le terrain nummulitique.
coQCAm. — OAMnntBi tus Ams-iuv.
Formation cocène.
Vc terrain nummulilique »c compose de dcus élages dîsfincls, carac-
térisés, l'uo el l'autre, par la prcsiMicc des Nummniitcs, mais d'nne com-
position toute diOvrcnte.
Le premier étage. A, est cssenlidiemenl composa, h sa base, de grès cl
desabies verdâtres (12 mètres), et à sa partie supérieure, de marnes hlan-
chAlres comws dans la contrée sous le nom de Terres Dlanelics (8 mètres).
Los grès sont remplis de Numrauliles de pclil diamètre et très-n;nflées,
d'AIveolines et de débris de crniiiiltes indéterminables. J'y ai cq>CDdan(
recueilli un bel excuiplaire de Cyphosoma Pel'ati, Cotl. (?), échinide qiii
se retrouve à Biarritz. Les marnes sont pétries A'OrhUoittes sella,
d'.Arch-, qui se monlrent libres el détachées sur le sol, lorsque la roche est
Triable, et qui forineni une lumacbelledc pris d'un mètre de paîssancc,
quand la roche est résistanle. On peut observer cet ctagc sur la route de
Vallaoris, dans les alenlotirs de Biot, sur la route de Grasse au-dessus de
ViHeneuvc, et sur une foule d'anlns points. C'est pour nous la base de
l'étage auessonien, ou si l'on aime mieux, les premiers et plus anciens
dépôts éoccoiqnes.
Le deuxième élagc, B, se montre complètement indépendant du premier
qo'il recouvre dans tes régions basses, mais dont il s'affranchit dans les
H»uts-Ptateau\. II est exclusivement formé par des conglomérats el des
tufs lr,i'"bjliiiites grossièrement slratiiiés. qui s'eleiidcnl uvi-dcssus des
marnes fc Orbitôliles sella, sous forme d'un vaste manteau, doat la sur-
foee, raboteuse et rebelle k la végétation, contraste avec les plaotaliotts
dViviers et d'orangers qui recouvrent les autres termes du terrain ler-
liRire. ,
Les conglomérats consistent en une série de bancs irés-puissanls, com-
posés de blocs généralement anguleux d'un trachj'te rerdâtre, noirâtre on
jan&fttre, lanté de cristaux effilés de feldspath el de quelques cristaux
d'Knphibole noire. Un certain nombre de blocs offrent cependant une
(orme arroodie ; mais celte forme tient ï la facilité avec laquelle certains
tracbytes se désagrégoil par suite d'altérations superficielles, et non point
à une usure due au frottement mécanique des eaux, comme on serait tenté
de le supposer à première vue.
Ces blocs, dont quelques-uns cubent prés d'un mètre, sont confondus
sans ordre au milieu d'autres blocs de moindre dimension, et le tout est
emballé dans une pâte grésiforme et grisâtre, qui ik'cst autre chose que les
parties plus finement triturées de ces mêmes conglomérats. La parfaite
censervation des angles et les dimensions démesurées de la ptopait des
&tgment9 démonlrent que le point de lenr provenance ne peut être éloigné
des licax oh on les raieonlre anjoardliui.
4171. teflfOAim. <^- OAiàcwicn des alvcs-vak. 4 87
EffeetiTement, en me livrant à des recherches minutieuses dans les ter-
rains environnants, je suis parvenu à découvrir plusieurs centres d*émis-
, dans lesquels le traehyte massif se montre en place. Un de ces
se trouve un peu au-dessous d'une ruine romaine, sur le cAté droit
et la route de Biot à Vallauris. Il consi?>te en un traehyte grisâtre, profon-*
dément décomposé à la surface, et qui est implanté au milieu du calcaire à
JHtmu. J'en citerai un second dans le quartier de St-Glaude : une tran-
liée pratiquée pour les besoins de lagricullure a mis k découvert un dyké
potfBUtdun traehyte verdâtre, disposé en grosses sphères contiguës,
iriiies à feur centre et entourées de tuniques concentriques terreuses, pro-
alitai par une décomposition progressive.
Ce mode de désagrégation explique clairement Torigine des tufs et la
diSiirence de volume des blocs, des conglomérats, suivant que la mer
éteène eut à déplacer et à transporter des matériaux meubles ou des roches
qui avaient résisté à Tinfluence des agents destructeurs.
GoB^me, dans un autre travail (1), j'ai déjà donné la description dé-
liiiié& ées conglomérats trachytiques, je me dispense de la reproduire ici.
En 1849, je me demandais quel pouvait être le point de provenance
d^oiie si grande quantité de matériaux trachytiques, lorsque le traehyte
te plaee ne se trahissait nulle part, où étaient situés les oriGces qui les
avaient amenés à la surface du sol ? J'ajoutais que les conduits souter-
laôs ne devaient exister que dans les lieux mêmes où Ton observait les
frodoits de leurs déjections. C!ette lacune se trouve comblée par mes nou*
vdlef recherches.
J*avais constaté en 1849 la discordance de l'étage pliocène par rap»
port aux conglomérats trachytiques. Ces derniers sont, à leur tour, discor-
dants avec les grès manganésifères, ainsi qu'avec les marnes à OrbUolilu
$dla, comme on peut s'en assurer sur les Hauts-Plateaux : de plus on
i*Qbserve aucun passage minéralogique entre ces deux étages, lorsqu*ils
8e montrent en contact. Cette discordance, je l'ai surprise sur une foule de
points, et notamment dans la sablière Fumel, où l'on voit les conglomérats
leoonvrir transgressivement les grès suessoniens, et se modeler dans les
dépressions préexistantes. Des exemples analogues se répètent dans le
ehaatier du Directeur, dans le vallon de la Réserve, ainsi que vers les
hameaux du Clos et du Colombier.
Une disposition de cette nature, outre une différence radicale dans la
eomposition des couches, ne permet de rattacher les conglomérats trachy-
tiques ni aux marnes à Orbilolites sella, ni aux marnes subapennines ;
car entre les premiers et celles-ci existe la formation miocène à Clypeasler
(0 Gomnd* Tirrwkm igniê êi primairei du département du Var, Mim. Sôc, QéùL»
1 88 cOQUAin. — flARUiraiEH des ALPES-MAR. 1 3 JMT.
altus, qui a^ait échappé jusqu'ici à loul obsenateur, et dont nous
aurons à parler bit;nl6l.
Quelle est la position qu'il convient d'assigner aux conglomérats tra-
chytiques dans la série tertiaire ■? J'avais incliné, en 1849, vers l'opinion
qui devait les Taire considérer comme miocènes. La molasse k Clj/pcaster
n'avait point été signalée à cette époque. Mais j'ai eu la bonne fortune de
découvrir, celte année, dans les demi-opales (ménilitcs) qui abondent
dans les tufs du bois de Lagarde, à t'ouest de Biol, des nummulîtessur
la signiûcation générique desquelles il est impossible de se méprendre.
C'est donc dans l'éocène qu'il convient de retenir les conglomérats, et
de voir dans la stratification de ces derniers une reproduction des causes
qui, à des intervalles différents et par conséquent k des niveaux différents,
ont amené, dans les assises tertiaires du Vicontin, ces mélanges volca-
niques particuliers que Brongniart a fait connaître sous le nom de ter-
rains calcaréo-lrappécns.
S'il est facile de constater, dans la région que nous décrivons, J'ordre
de succession des divers étages que nous venons de passer en revue, nons
éprouverons un peu plus de diflicultés pour en déterminer exactement
l'âge. Le seul repère paléontologique utile et comparatif que nous puis-
sions invoquer nous est fourni par la présence de VOrbitolites sella et
du Cyphosoma Pellati, qui démontrent la contemporanéité des bancs
qui les contiennent avec les assises qui k Biarritz présentent les mêmes
fossiles. La solution du problème serait de suite donnée par l'âge, du
terrain nummulitique de Biarritz, si cet âge était connu d'une manière
précise.
Nons le répétons, si les géologues français se sont accordés pour en
faire la base de Téocène, M. Suess le considère, an contraire, comme en
oMistitnant la partie supérieure.
Examinons si le nœud gordien de la questioa ae pourrait pas être
tranché par l'étude même des contrées voisines des lieux que nous dé-
crivons.
Le terrain nummulitiqiie de la' Pallarea possède une faune trës-ridie
qui, par la Netita Schmiedeli et par un grand nombre d'autres espèces,
rappelle les fossiles du suessonien. II repose directement sur l'étage san-
toDÎen à Micraster gibbus. Les assises & Orbitolites sella et les grès
rouges y font détaut. Ce foraminifere a bien été signalé dans les envi-
rons de St-Hospice ; mais St-Hospice appartient à un bassin complète-
ment distinct de celui de la Pallarea, et fait partie, au contraire, de celui
de Biot : or, ces deui( bassins, qui n'ont jamais communiqué ensemble,
séparés qu'ils sont par une chaîne secondaire très-épaisse et très-élevée,
n'ont point de fossiles communs, et présentent, malgré leur voisinage, une
composition et une succession d'étages tout i fait différentes, de sotIc
1878. coquaud. — OARumaBN bes alpbs-var. 1 89
^'il est impossible de déterminer, a priori, s'ils sont contemporains, ou
a ToQ est plus ancien que lautre.
Si, adoptant les idées de d'Ârchiac, on parallélise les dépôts de Biarritx
et de Gouiza (Aude), et qu on les considère comme constituant la base du
terrain nummulitique, les marnes à Orbitotites sella de Biot doivent
alors être ramenées au même niveau, et, dans ce cas, les grès mangané-
silères, qui leur sont inférieurs, doivent être assimilés au groupe lacustre
d'Alet, et faire partie du système garumnien. G*est lopinion que nous
avmis adoptée.
Ce n*est point ici le lieu de faire Thistorique de Tétage garumnien. Les
travaux de MM. Leymerie et Mat héron fixent sa place au-de>sus de la craie
d^Ausseing et de Grensac, qui correspond, comme on le sait, aux bancs su-
périeurs de la craie à Ilemipneusles de Maestricht. Ce nouvel étagç, d'ori-
gine marine ou fluvio-marine au pied des Pyrénées, est complètement d'eau
à)uce dans THérault et dans la Provence. !I enrichit la faune crétacée d*un
nouvel horizon de rudistes que Ton réclamerait vainement au bassin anglo-
parisien. Position et faune, tout concourt pour lui assurer une autonomie
incontestable. Quant à la colonie marine d'époque santonienne mentionnée
par M. Leymerie au sein de Tétage garumnien, elle serait formée, non point
d'émigrants, mais bien d'espèces toutes nouvelles d'après M. Matheron.
Nous relevons dans le grand ouvrage de d'Archiac sur les Gorbières, que
les trois étages du groupe nummulitique de cette contrée , en lesquels ce savant
Ta réparti, représzntent les sables et les grès moyens , le calcaire gros-
sier et les lits coquilliers du Soissonais. Dans cet ordre d'idées, le gise-
ment fossilifère de Bos d'Arros, qui correspond au calcaire grossier, serait
supérieur aux falaises de Biarritz.
Si les conglomérats trachytiques de Biot contenaient une faune déter-
minable, il serait facile de trouver ces équivalents dans d'autres contrées classi-
ques. Les Nummulites, voilà les seuls êtres organisés qu'il nous a été donné
d'observer, et l'on conçoit que les mollusqiles devaient fuir une mer dans
laquelle les éruptions volcaniques déversaient des matériaux de très-gros
Tolume, et maintenaient une période d'agitation violente. Mais en considé-
rant les couches à Orbitolites sella comme la base de l'étage suessonien,
dont les terrains de la Pallarea seraient la partie supérieure, l'analogie comme
la superposition autorise à classer les conglomérats dans l'étage parisien
(calcaire grossier). Or, comme dans les environs de Nice, et surtout le long
de la côte, entre Vintimiglia et Oneglia, le terrain nummulitique est recou-
vert par le flysch à fucoïdes, équivalent des gypses de Montmartre et des
couches à Pakeotherium de la Provence, il résulterait que l'on trouverait
dans Téocène marin des bords du Var l'équivalent de l'éocène lacustre des
Bouches du Rhône, et on voit alors que les grès rouges manganésifères de
Biot se profilent naturellement sur le même niveau que les argiles rouges
de Vitrolks et que le groupe d'Alef •
190 cofiMini. — OAUtnimin des aipes->àr. O jaty.'
Dans tous les cas, les 1800 mètres d'assises lacustres que l'on constale
dans la Basse-Provence entre l'clage sanlonien et la molasse falunienne, et
qui coBlieonral des faunes spéciales aussi normales que les assises elles-
mêmes, ne doivent point rester indclinitnent en quarantaine, cl nous pen-
sons que, dans une classification générale des terrains, les ailles mbiennes,
les «Jcaires i Lychnus et les lignites de Fuveau doivent occuper la place
qui leur revient par droit du naissance. Nous pensons aussi que pour nos
terrains jurasjiiques, comme pour nos terrains crétacés et tcrliuires, on ne
s'obslinera plus à le^ condamner au lit de Proeusli; du bassin Anglo-Parisien,
de manière à les allonger ou à les restreindre arbllrairemenl, en les forçant
de se plier aux dimensions qu'il plaira ii chaque géologue de donner à ce
lit de convention.
Dans un travail publié toutrécemnient(l), nouKarons fi\é la position des
Bauxites à la base des couches à Lychmis , par conséquent au-dessous
des argiles rouges de Vitrolles. Les Bauxites ont inauguré l'érc des mani-
festations rutilantes qui ont revêtu l'étage garumoien de la livrée éclatante
<]foi trahit de loin sa |H^nce. Ces manifestations, produites par des source»
themw-minérales, {|ui ont doté le département des Bouches-du-Rhônc de
pwosyde de fer avec une si grande générosité, ont également fourni ce mi-
néral à celui des Alpes-Maritime : mais là il se trouve associé au pero-
xj'de de mang^èse, substance que l'on observe, quoiqu'en (pianlilé moindre,
dans les Bauxites de Gabasse au-dessus dn Luc.
On voit, en résume que le lorrain nummulilique de Biot se compose, au-
dessus des sables garumniens. de deux étages dont l'un se rapporte aux
aEnAessueS9(Hii(>me3,etlesecoQd,lescoaglomérBUtraehytiques, aucaleuN
grossier.
Formation miocène.
Le bourg de Biot est bâti sur un promontoire qui ibmîne la rivière de
U Krague, et qui est formé de molasse :i:arine k Clypeasler, la même que
celle qnî est développée dans les environs de Vence. Elle consiste en une
roirbe tendre, jainâtre, remplie de débris de coquilles, alternant avec dei
gTÈs calcaréo-sableux . Comme elle est entièrement recouverte par les mai-
sons, elle ne devient visible que sur les talus des rampes taillées pour l'usage
des piétons ; on peut cependant en relever une bonne coupe dans le jardin
de H. Gros, oii l'on observe les Clypeasler altus^ scutella et une Foule de
Pecten. La molasse reparaît i l'Est de Biot sur la rive gauche de la vallée ;
mais elle n'est à découvert que sQr les escarpements de la berge : sur le
plateau, on la voit recouvrir tes conglomérats trachytiques; mais à son tour
eUe est presque immédialemenl masquée par la végétation, ou recouv^tepar
las marnes snbapennines.
(I) Coqraa, sut. Soc. ffM..^■ft-.,(. XXIX, p. M.
ItTS. t9vskjw. — aAKonmof m» aim»*var. 491
Formation pliocène.
Cette formation peut se subdiviser en deux étages : Tétag^ inférieur
consiste en un puissant dcp6t de marnes grises et bleuâtres, exploitées pour
la fabrication des tuiles et des jarres. Il constitue des cijteaux à contours
émoussés; on observe, au milieu de la masse, quelcfues bancs subordonnés
d*une molasse grossière, cariée, formée de débris de coquilles, mais qn*il
&ut bien se garder de confondre avec celle sur laquelle Biot est bâti.
Sur les bords de Tétang de Vaugrenier, ainsi que dans les excavations
ouvertes sur la route d'Antibes à un kilomètre de la Maison du Roi, on
peut faire une ample moisson de fossiles d'une consen^ation parfaite, Ru'
nella stAmurginata, Triton doliare, Canccllaria lyrata^ Ostrea
lamellosa, Pecten cristatus, etc. Ces marnes représentent les marnes
bleues de TÂStésaB et du Parmesan. Les environs de Fréjus présentent
divers dépôts fossilifères du même âge que nous nous contentons de men-
tioBMT en passant.
Au-dessus des marnes astcsiennes se développe un puissant dépôt, qui
constitue la série des collines qui bordent le littoral depuis Tembouchure
du Var jusqu'au-delà d'Antibes, et qui remontent assez haut dans la vallée
delà Gagne. Il est composé de cailloux roulés, que retient à peine un
ciment argilo-sableux rougeâtre, et qui sont disposés en bancs épais ou en
traînées irrégulières. Ce système, qui peut avoir de 35 à 40 mètres de
puissance, est incliné vers le sud sous un angle de 20 à âS"". Parmi les
cailloux, où prédominent les quartzites, on remarque des représentants du
calcâre à Dioeras^ des granités altérés, des quartz et plusieurs variétés de
tractayte arrachées aux conglomérats trachytiqucs voisins. Ce n'est quedans
les trâilcbéesvivesqBeron peut juger de lasuccession et des allures des divers
banci. La surface des coteaux est recouverte de cailloux rendus libres par
la désagrégation, et se trouve transformée en champs pierreux que les habi- ,
tants de la contrée qualifient du nom de Crau, et qui, en réalité, repro-
duisent, sur une échelle très-réduite, la physionomie de cette plaine
célèbre.
On m'a montre à Antibes quelques débris de défenses d'éléphant qui au-
raient été recueillis dans ces couches caillouteuses. J'admets qu'elles repré-
sentent le fameux dépôt de grès etdepoudingues du Val d'Arno Supérieur,
si riche en ossements de VElephas meridionalis.
Nous donnons dans le diagramme suivant le profil des divers terrains
que nous avons mentionnée dans notre travail, convaincu «que son inspec-
tion aidera è l'intelligence plus complète du texte.
coQiuiiD. — Càxaanm ms altehus.
ISJOT
4t7S. M. M imClT. — • SUR l'aAGILB à 8ILIX. 493
M. TouRNoutB fait remarquer que, s* il a bien 9ai8i rargumentation de
M. Coquand, celui-ci s'appuie sur ce que les couches qu'il attribue au ter-
rain garumnien sont inférieures aux couches nummulitiques de Yence,
qu'il considère comme appartenant au terrain ëocène le plus ancien : or
les deux fossiles cités^ Orbitolites sella et Cyphosoma Pellati, carac-
térisent des couches qui , d'après les travaux les plus récents dans le
Vicentin et les Basses-Alpes, appartiennent à Tétage ëocène supérieur.
M. Batak partage complètement Tavis de M. Tournouêr: il voit dans
les eouches décrites par H. Goquand, au-dessous de la molasse marine à
Clypeast&r aUuSj des conglomérats trachytiques à petites nummulites qui
lui semblent devoir être oligocènes, et les marnes à Orbitolites sella
du terrain ëocène supérieur ; l'âge des couches inférieures n'est donc pas
encore sa£Bsamment déterminé.
Le Secrétaire donne communication de la note suivante :
SUR L'aRGILB ▲ SILEX,
par M. N. de mircit.
Je trouve, dans le numéro du bulletin qui vient d*étre distribué, deux
communications (1) dont je n*avais pas connaissance en présentant quel-
ques observations (2) à Toccasion de i'âgç attribué par M. Hébert à Tar-
gileàsilex(3}.
L*argile à silex, que j*avais quelquefois observée en Picardie au-dessus
des sables et argiles des lignites, ne pouvait être antérieure à Targiie plas-
tique, ainsi que Taffirmait M. Hébert.
En signalant daAS Tintérieur du bassin parisien une localité ob Targile
à silex et le calcaire grossier viennent se toucher sans superposition, j'in-
diquais un fait particulier, dont la dernière communication de M. Hébert
fournit l'explication, confirmée elle-même par les observations de H.
Douviilé.
La tranchée de craie de Saint-Germain de la Grange, avec son .man-
teau d'argile à silex, forme évidemment le bord relevé de la faille soupçonnée
par M. Hébert, et dont l'autre bord est formé par la tranchée de VUliers-
Saint-Frédéric, toute entière dans le calcaire grossier dont les bancs plon-
gent au S. 0. d'une façon si insolite.
De Tautre côté de la vallée, le même plongement de toutes les assises
tertiaires, depuis le calcaire grossier jusqu'aux sables de Fontainebleau in-
(1) BuU. Soe. giol, 2« sér., T. IXIX, p. i71 et p. i73.
(î) — 8« sér., T. I, p. 1
(9 — î« sér., T. XXn, p. 884.
191 ~ ttàmx. 20 jaDr.
clusivemeot, ayant él« cunsUtû par M. llt:bert, il en rcsalte que (a faille
u-avorsi; la ^aUéc de Alaudre vers lu mouliu de la Cliapellu. Son prolonge-
ment doit ensuite passer un peu au N. de la fenne tk l'Orme, sur la lisière
du Lois de Boynes.
Pour rejoindre à partir de \k le dernier jalon indiqué par M. Douville
an S. de Pcrdruauville, il faut suivre une direction passant par llargcriUe,
et longeant le pied N.-E. du long b'moin des Graiids-Bois et dus boîs
de Souville. Ce léinotu de toute la »^rie lutiaire a é\é altiibué uaiquenieDi
k une érosion diluvienne (1); il parait beaucoup plus probable qu'il ié-
sMÏgne de la direction des niouveiiieul2> du sol qui ont ouvert le plateau
tertiaire parisien.
Cette même direction, plus ou moins parallde au grand axe du bassin
de Paris, est celle d'autres témoins comme celui de Dammartin, aligné
dans lu prolongement du Bray, dont la fraauic, au lieu d'être cboton-
poraine de la discordance observée par M. de Lapparent entre le calcaire
grossier et les sables de Beauchamp, serait ainsi postérieure à la formation
des sables de Fontaineblean .
J'ai eu l'occasion d'indiquer, à plusieurs reprises, l'importance de cette
direction à laquelle les rivières de la Picardie doivent toutes leur cours
parallèle et leur disposition symétrique de cbaque calé de l'axe de la
Swnroc, entre les rdè^emenls principaux de l'Artois et du Bray.
Mais ce relief de la Picardie n'est pas dû seulement à un seul raouve-
menl. Il est le résultat d'un ridement successif dirigé du S. E, au N. 0-,
et même de mouvements transversaux dont le plus important est indiqué
par te cours de l'Oise.
J'accepte comme un grand progrès les faits constatés par M. Douvitlé
et par ses collaborateurs au sujet de l|argile à silex. U reste cependant
k déterminer d'une manière absolument rigoureuse la position de ce dêpAt
par rapport aux calcaires d'eau douce entre la Seine et la Loire. (2)
Quant à l'ori^ne elle-même de l'argile k silex, les faits nouvellement
établis viennent mettre bors de donte la tbéorie de l'éjaculation invaria-
blement soutenue par M. d'Omalius d'Halloy pendant les Quctuations
éprouvées parée dépôt, depuis la base jusqu'au sommet des assises ter-
tiaires du bassin parisien.
Séance du SO janvier iS7S.
PfiâSIDKNCE DE H. LE llJUlQtlIS DE ROYS.
M. Bayan, Secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la der-
(t> Bdcrtnd, la Stiw, p. 10, 1888.
0) Uuid, BdM. Sot. géot., 8* krit, t. UX. ^ M.
lira, sÉÂNOL (M
p4re séance, doat la rédaction est adoptée après cpielques. obMt^
vatioDS de UM. Uéberi, Tournouër, Delesse et Jannetiaz.
Le Président annonce ensuite une présentation.
M. Muivisa Chalmas met sous les yeux de la société une coupe prise
dans la vallée de l'Ëyrieux^ vallée perpendic^ulaire au Rhône, située dans
le déparlement de rÀrdêche. La roche dans laquelle est enraissée cette
vallée a été entamée par une rectification de route : ce sont les gneiss or-
dinaires du plateau central, que Ton peut suivre jusque-là depuis Lyon. La
teneur en mica en est trës4rrëgulière : tantôt le mica disparaît, etFonades
nichea qui sont, an point de vue minéralogique, de véritables ieptyufles ou
des pegmatites ; tantôt, au contraire, le nioa prédomine et donne A ia ro-
che une teinte noire prononcée. Ces gneiss, qui sont en feuillets verticaux
et souvent repliés sur eux-mêmes^ sont pénétrés par des filons de granitia
qui se sont parfois épanchés, de manière à donner lieu à une sorte d'alter-
nance du gneiss et du graniie. M. Hunier y a treufé des fragotents angu-
laires de micaschiste^ empâtés dans les gneiss, et indiquant que les mieas-
çbiates formaient le rivage de la mer où se sont déposés oeux-ci. M.Qrdner
a donné une coupe du mont Pilai où l'en voit au contraire des mieas-
ehistes aunlessus des gneiss : il y a donc eu deux iges de micaschiste.
Sur une observation de M.Dblbssb, que les pegmatites sont généralement
en veines dans les gneiss^ et qu^un passage d'une des roches à Tautre serait
^n fait extraordinaire, M. HuNisa répond quMI a entendu dire seulement
que dans la vallée de PËyrieux les gneiss sont par place dépourvus de
mica., et forment alors une roche qui, tout en étant un véritable gneiss,
serait prise au point de vue de sa composition pour une pegmatite.
M. GauffBa croit que le faitanooncé par H.Municr mérlteraitd'ètreesuiminé
de très-près. On peut voir à une dizaine de kilomètres d'Aubusson, le long
de la grande route de Guéiet, un terrain qui a toutes les apparences d'un
gneiss ou d'un granité schisteux ; ce n'est pourtant qu^une brèche renfer-
mant di9S blocs de toute espèce, gneiss^ micaschistes^ etc., tellement réag-
^utinés, qu'on croirait avoir sous les yeux une roche ancienne. M. Gru-
ner a décrit cette roche, qui se prolonge jusque dans le bassin houîller
d^Ahun. Ellç est aux granités Ht aux gneiss exactement ce qu'est aux por-
phyres de la Loire le tuf porphyrique qui les recouvre, et qui a été décrit
par Dufrénoy comme un granité à petits grains, mais qui renferme de Pan*
thracite. M. Gruner se demande si des observations de H. Blunier U ne
faut pas conclure seulement la présence sur le gneiss d^une sorte de
brèche réagglutioée postérieurement, d*autant plus que l'observation n\
pu être faite que sur la hauteur d^une tranchée. Avant d'admettre défini-
tiviement le fait annoncé, il serait bon d^avoir pu le constater sur une plus
grande étendue.
M. MuNiBR répond que, si ses observations n'embrassent qu'une faible
hauteur, elles ont poi té sur plusieurs kilomètres de longueur, et que les
gneiss quHl a étudiées sont une i»qbi^ biMdOiâiAei, MA ie«ai^^ mi
I
4&6 DAYut. — uB^titiV. SIR LES Etudes, ETC. 3 fer.
les gneiss de Lyon; les fragments Ae inicaschisles sont dans te gneiss, et la
itralificaùon ea est ùblique à celle de la roche eacaissante.
Séatice du 3 février 4873.
PRÉSIDENCE DE M. LE MARQUIS DE ROïS.
M. Bayan, Secrétaire, donne leclure du procès-verbal de la
deraière séance, dont la rédaction est adoptée.
Par suite des présentations faites dans la dernière séance, U
Président proclame membre de la Société :
M. GoNNARD, ingénieur civil, 27, rue Sl-Pierre, à Lyon, présenté
par MM. Pisani et Berthaud.
Le Président annonce ensuite une présentation.
M, CAiLLAts expose que la Société a admis l'usage de faire des notices
nécrologiques pour conserver la mémoire des membres qui l'onl honorée.
Il pense qu'une omission a éié faite, et il demande la permission de rap-
peler le nom de M. d'Arcbiac. Ce nom seul suflîl pour justifier celte
demande, et, si la Sociélé appuie sa proposiiion, il prie U. le Président de
désigner un des membres de la '^eiéto pour faire celle noiice.
Le Président prie M. tiaudry de se charger de r« travail, qu'il est plus à
même de faire que tout auire, ayant longtemps vécu près do M. d'Archiac.
M Gauliry acce|ple; mais ocropé en ce moment lie travaux uri^enis, il ne
pourra lire la notice qu'à la si'anco annuelle Je r;inn(;o prochaine.
M. Bayan dépose sur le bureau le "î" fascicule des Etudes faites
dans la collection de l'Ecole des Mines sur des fossiles nouveaux ou
mal connus, et donne lecture de la note suivante :
J'ai l'honneur d'offrir k la Société, au nom de MM. Bayle et Cbaper et
en mon propre oom, le second fascicule de la publication que j'ai entre-
prise en 1870.
Ce fascicule, dont les matériaax étaient prêts depuis longtemps, contient
divers articles, dont les deux plus importants sont dus à MM. Cbaper et
Bayle. M. Cbaper a l'inlentioa d d'itposer à la Société les résultats aux-
quels il est arrivé : je n'en parlerai donc pas.
La note de M. Bayle est relative au genre Diceras, genre important
dont les espèces ont pullulé dans le coral-rag pour se continuer dans les
assises supérieures du jura (1). Les coquilles qui le composent, toujours
adhérentes, sont assez variables de forme, à. ce point que l'on a cru long-
(1) H. Ba^le a rappelé quelques-unes des erreurs oCi soat tombés urtûis auleu» i rocca-
lion d« ce genre. J'ai mol-mjme sigoaliS dans Is BulUtin (3* série, l. xxvu, p. ii9}, le Dictrai
ctU pu H. MuiGbiua t Pedeaciii, d qui est dcTum le GenaUa Buchi, de Zigoo.
487). BÀTAN. — oitôEitt. sim LES ËtuàeSf zrt. 497
temps qoe tous les Diceras appartenaient, sinon à une seule, du moins à
trois ou quatre espèces. Il n'en est rien : malgré leur variabilité apparente,
les Diceras présentent des caractères parfaitement nets ; il est vrai que,
pour arriver à les constater, il faut avoir un très-grand nombre d'échantil-
lons dégagés de leur gangue, de manière à voir la coquille : c'est après
avoir préparé plus de 600 valves, que M. fiayle a pu apprécier les carac-
tères des espèces de ce genre : ce sont la forme extérieure, l'existence et la
position de la lame qui porte l'impression musculaire postérieure, la forme
de la dent cardinale, et surtout la valve par laquelle la coquille est adhé-
rente. Déjk M. Deshayes, il y a bientôt cinquante ans, reconnut que du
D. arietinum, Lk, il convenait de séparer l'espèce qu'il a appelée D. si'
rUstrum, et qui est adhérente par la valve gauche. Ces deux espèces ne
sont pas seules dans le terrain corallien de la Meuse et de l'Yonne. Dans
les échantillons généreusement envoyés à l'École des Mines par MM. Moreau,
Buvignier et Gotteau, M. fiayle a pu reconnaître dans le groupe du D.
arietinum, les D. marginatumy originale^ strangulalunif angulatum
et Buvignieri, et dans le groupe du D. sinistrum, les D. Cotteaui,
Moreaui et eximium.
J'appellerai surtout l'attention de la Société sur l'une de ces espèces, le
D. Buvignieri; cette coquille, dont M. fiuvignier avait reconnu les ca-
ractères avec beaucoup de sagacité (1), 'se distingue facilement de toutes
les antres espèces du coral -rag décrites par M. fiayle. Celles-ci ont toutes
l'impression musculaire postérieure portée sur une lame qui s'enfonce sous
le plancher cardinal. Dans le'J9. Buvignieri, au contraire, l'impression
da muscle postérieur est, dans la valve gauche, sur le prolongement du
plancher cardinal.
L'existence de cette forme relie suflisamment les espèces ordinaires de
Diceras avec celles des terrains postérieurs au coral-rag, dans lesquelles,
comme dans le D. Luci, Defrance, les deux impressions musculaires sont
dans le plan de la charnière. Il faut donc rejeter la section beterodiceras de
M. Munier, indiquée par M. Hébert (2), mais que l'auteur n'a pas re-
produite dans un travail récent (3) .
Une des notes contenues dans le même fascicule a pour objet la détermina-
tion du genre auquel on doit rapporter la curieuse coquille décrite et figurée
par M. Terquem (4) sous le nom de Ceromya, et par le docteur Quenstedt
(S) sous le nom à' Isocardia concentrica. Cette espèce se trouve dans le fer
hydroxydé du lias supérieur à Longwy et à Wasseralfingen. L'examen
des échantillons décrits par M. Terquem, et qui sont aujourd'hui conservés
(1) SUHttique de la Meuu, p. 17. ~^
(f) Bull. Sœ, gioL, 2* série, t. xxvn, p. 116.
li) Jowm, Coneh., t. xxt, p 7i.
(i) Obt. tur Ui Etudes eritiquei d^Agasil%, p. 81, pi. 4, flf. 1-4.
(5) Hmdb. Pttnf., V éd., p. 693. pi 55, fig. ta
13
198 BAVAN. — OBSEnv. SUR LES Etudes, etc. 2 fév.
avetf sa colleclioa dans les galeries do l'Ecole des Mines, m'a conduit à
admettre que celle espèce, qui point n'est 1'/. concentrica de Sowerby,
doit realrer dans le genre Pecchiolia créé par Meueghini en 1831 pour la
Chamaarielina, lîrocclii, et je l'ai appelée P. Terquemi. Si l'on com-
pare en effet les valves droites des deu\ coquilles, on ne trouve de dilfereno:
que dans la plus ou moins grande saillie de l'onglet antérieur : il est aplati
dans la P. Terquemi, tandis qu'il est conique dans la P. argentea,
Marili, sp. {Chama arietvia, Brocchi); il a même dans cette dernière
une telle saillie que M. Menegliini et presque tous les auteurs l'ont
décrit comme une dent, ce qui est tout à fait inexact, ainsi que l'a démon-
tré M. Peccliioli. Quant aux valves gauches, il ne m'a pas été possible de
pousser trÈs-loin la comparaison, aucune de celles de lu P. Terquemi que
j'ai eues entre les mains n'étant suOisaniiuent consenée.
J'ai été amené à étudier la place des Pecchiolia dans la méthode :
il est vraisemblable que les coquilles de ce genre étaient fournies d'un
osselet du cartilage, comme du reste M. Arthur Adams l'a annoncé
pour le genre Verticordia , qui est si voisin des Pecchiolia que
M. S. Wood les considère comme identiques. Par analogie avec les Verti-
cordia, dont l'animal est k peu près connu, on peut admelire que les
Pecchiolia appartiennent ii l'ordre des Chamacés.
Une autre partie du même fascicule est la continuation du premier, c'est-
k-dire la description de quelques fossiles tu^iaires. Je signalerai une
très-grande Placunanomia fossile de Californie, et la Lyonsia plicaia,
MelleviJie, sp. ; j'ai pu pour la première fois donner une ligure exacte et
complète d'uni; \A\c t^auclie de cette espîn'n ; aAkn de Melleiille [qui ont
été reproduites par d'autres auteurs} étaient absolument fantaisistes, et
M. Deshayes n'en avait eu qu'un fragment très-incomplet. C'est k la
générosité de notre confrère, M. le docteur Lemoine, que l'Ecole des Mines
doit le magniGque échantillon que j'ai fait dessiner. J'ai cru aussi
devoir faire figurer deux natices dont la synonymie a été longtemps
embrouillée, la If. angustata, Grateloup, ot la N. Yapinama, d'Orbigny.
De ces 'deux espèces, bien distinctes et qui se trouvent à des nivaaux
différents, la première n'avait été, je croîs, figurée tpip par Grateloup, et
assez mfkl, ta seconde ne t'avait jamais été. La découverte de cdle-cî dans
les coucltes d' Allons par notre confrère M. Gamier, ajoutait encore à l'in-
térôt qui s'attache à cette espèce, si abondante à Faudon.
J'ai en occasion, dans une des dernières séances de l'année dernière
d'insister sur la différence qui existe entre la N. Beaumonli, Hébert el
Renevîer, et une coquille des couches oligocènes de Barréme que M.
Tournouer y rapportait. J'ai décrit et figuré cette dernière sobs le nom de
N. Gamieri, et je suis heureux de dire que M. Tciiwnouer s'est rangé à
l'opinion que j'avaisistuteiiBe.
tmi. CttM^ni. -^êotLhd PtAùîotTtcMê tM
Lâffl fittfmeri est accompagnée d'une petite eepèce- cpK ressiBibie* à
il /W. ipirala, Lk, sp., et je l'avais crue identique à la coqoiHe du nïè-
ne groupe que Ton roneontre daus les couches oligocènes de San Goni» , «to^
L*élade d*un bon éohaotilloD que j'ai vu chez M. Toornouër me fait areii6
piulM qw e'est une espèce particuli^. Quant à la coquille des eouohesà
Ehurna Curonis, tous les auteurs qui lonteue entre les mains,. dej^uis
ftMBgiiiart jusqu'au docteur Th. Fuehs, Tout assiinUée à la* i^. spmvki^
EHe ea difll^ cependant essentiellement, et p«r un caraot^ inporlanl :
Tabnenee de la côte trandiante qui se voit dans Tombilic àèVà^ N. spimt».
Voilà donc une coquille oligocène qui a. toujours passé pour identîque'à
«Be- esfèe» particulière au calcaire grossier moyen, et qu'il^uflBsaitdeMgar-
dor poiur s'apercevoir du contraire. Heureusement eHe se tmuve dans* un
tanin dent la gangue, quoique assez perfide, pernwtde nettoyer l^'fos^
inleasveQ nne certaine fectlitô ; si elle se fût tnMivée dans des couche» plus
dores, la minceur de son test aurait probaUemént empêché d'arriv«r à en
ynm lés caractères, et ce serait 4ine des espèces inconteiêablestpii saolent
4'«H niveau à un autre. On a admis longtemps Tenistence dans la iaone
éoeènn d'espèces de la faune actuelle; M. Agasstza démontré combien élMl
tifonée cette manière de voir, qu'auci» paléontologiste ne partage plus a»*
JMHrd'lKtt, et je ne connais guère que deux ou trcns efl^)èce8 qui spiaot con-
sidérées comme communes à Téocène et au miocène; il y en a davantage
entre l'éooène parisien et l'oligocène: il n'est pas impossible qu'it en soit
po«F elles comme pour la N. Spiraia.
Lefnine travail contient enfin un certainnomhrede'rectifioationsdenoms
d-etpèees tertiaires. Quand on est chargé d'eiposer au public une collection,
le prenner soin, avant d'écrire un nom sur un carton, est de s'assuier q^
ce nom n'a pas été donné antérieurement à quelque autre espèce. Cette op^
ratîM est fort difficile, vu le nombre considérable et sans cesse croînant
des ouvrages d'histoire naturelle. Pour la rendre possible, nous av«ns en-
trepris, M. Bayle et moi, le recensement successif des espèces décrites par
les divers anteurs. C'est en faisant ce travail immense, et qui est malhen-
venssBKnt bien loin d'être terminé, que nous avons cl^à reconnu un ncin*-
bie véritablement surprencuU de doubles emplois dans lanom^icbhire.
On^en pourra juger par les seules espèces éocèœs et oligocènes que j^ai re*
Invéss dans ces deux fascicules. J'ai commencé par ces terrains, parce que
)'ai en sons les yeux les types de presque toutes les espèces, et quej'ai
ainsi pu n'assurer peraonndlement de leur identité.
M. GaAPER ajoute les observations suivantes :
le prie la. Société de me permettre de lui dire quelquesjmots faisant snito
tax intéressants renseignements que vient de lui donner H. Bayan. Je serai
mbî bref que possible, car jeine ven» pointquenotieBnUetin enoearsipap
(M CBAPER. SUfl LE PLAGIOPTÏCHUS 3 Mr.
mon fait le rcprocUe de reproduin; des ilioscs déjà publiées; mais des cir-
constances pïTliciilières ayant exigé que la de.scription du Plagioptychus
Coquandi, d'Orb. sp., parût dan$ LurccuuJl que publieM.Bayan, je ver-
rais Hvec regret que nos confrères de province et de l'étranger ne fussent pas
informés par la voie du Bulletin de la découverte de faits réellement nouveaux ,
et qui peuvent offrir un intérêt sérieux h. certains d eiilre eux. D'autre part
j'ai pensé que dos confrères présents k la séance verraieut avec quelque
plttisir un fossile dont la disposition intérieure, tout à fait inconnue jusqu'à
présent, 'présente des particularités dignes de remarque, et qu'aucune ligure
ne saurait rendre aussi saisissantes ijue nous les montre la nature.
Laissant de edté tout c« qui a été dit au sujet de ce fossile, je me bornerai
à faire remarquer que M . Matheron avait, dès 1842,1 pressenti que les Pla-
gioptychus devaient être séparés des Caprina, et il créa le genre sur des
données encore insufOsautes. J'en connais plusieurs espèces, et je n'ai eu
qu'à confirmer la justesse de ses vues.
La Société remarquera sur la valve droite'l'éuorme développement de la
dent, la profonde gouttière du bordjpostérieur, lasaillieaigUede l'impression
musculaire antérieure au-dessus de la chambre viscérale; puis la fossette
pour le cartilage, fossette dont la paroi supérii^ure portait le ligament externe,
et sous la paroi inférieure de laquelle se logeait la dent postérieure delà valve
gauche.
. La valve gauche est surtout remarquable par la dent postérieure, qui se
projette en dehors du contour du limbe, et par la saillie du muscle postérieur.
Le travail de la préparation de ces di'ux valvos, appartenant à deux îndi-
viiius différents, m'a montré la juxtaposition intime de la dent de la valve
droite k celle du milieu delà valve gauche, et m'a fait voir que les fibres des
deux muscles avaient une brièveté remarquable, au plus 7 ou 8 millimètres.
La vue des échantillons en nature et des figures que j'ai exposées au ta-
Ueau en dit plus long que tout ce que je pourrais ajouter.
Je terminerai seulement par l'énoncé d'une observation qui m'est une
fois de ptos suggérée par la circonstance actuelle. C'est que l'on ne saurait
trop apporter de soins, de travail, et de scrupule à la connaissance des fos-
siles, soitqu'im tes publie, soit qu'on en tire argument. Il serait assurément
.presque hanalde le dire, si je n'avais en vue que des types comme celui que
la Société a sous les yeux,et pour lequel il était aussi difficile de conclure de
la forme extérieure à la disposition interne, qu'il le serait de déduire l'une
des deux du moule interne (voir cequej'aîditde la juxtaposition des dents).
Cela n'a pourtant pas empêché d'Orbigny et d'autres]d' en faire des Capnna.
Mais ce qui est évident ici n'est pas moins vrai pour tous les fossiles sans
exceplicn; nous en voyons tous les jours de nouvelles preuves. Oa se con-
tente pour alhrmer un fait, c'est-à-dire une vérité, de renseignements aJti-
solument insuffisants : unsi combien d'AnuDooites ne ressemblent en rien
4873. CAimRT. •*- animaux bu voirr l^bisiion. SOI
à Tespèce dont on leur donne le nom, et dont le type n^est qu'nn fragment
qœ rimagination de Tauteur a complété à sa guise I La Société connait
oomme moi les exemples que je pourrais produire : les cythérées devenant
cjrènes, et passant de FOcéan dans Teau douce ou Teau saumâtre,... etc.
Les mdistes eux-mêmes ont fait bien d'autres voyages : ils se sont pro-
nenés des brachiopodes aux polypiers et aux mollusques, changeant de
disse dans le règne animal, ainsi que l'ont fait d'ailleurs d'autres fossiles
moins difficiles à bien connaître. Les géologues qui s'astreignent à ce que
commande à cet égard le respect de la vérité, aussi bien que le souci de
leur pnqire réputation, rendent à la science de plus réels services que ceox
qois'empressent de déduire leurs théories de prétendus faits, plus commodes
kadm^tre malheureusement, et par suite plus tentants, que faciles à
vérifier. Mais cela exige quelque peine, je le reconnais.
M. Gaudrt offre à la Société la première livraison des Animaux
(oiiiles du mont Léberon et donne sur ce travail les explications
suivantes:
SUR LES ANIMAUX FOSSILES DU MONT LÉBERON (VAUGLUSE).
par M. Albert Gaudry.
J*ai rhonneur d'offrir à la Société géologique la première livraison d'un
mémoire intitulé : Animaux fossiles du mont Léberon.
Les limons rougeâtres du miocène supérieur qui recouvrent le versant
méridional du Léberon renferment, à quatre kilomètres du bourg de Gucu-
itHiy un riche gisement de vertébrés. Ge gisement, qui a été exploré par
plusieurs naturalistes, notamment par MM. dcGhristoI, Gervais, Bravard
et Pomel, rappelle d'une manière très-frappante celui de Pikermi dans
l'Attique ; on* y trouve des restes de Machœrodus^ de sangliers, d'hippa-
rionSy de tragocères, de gazelles etc., presque semblables à ceux qui ont
animé les vallées de la Grèce. J'ai cru qu'en poursuivant loin de Pikermi
Tétode des espèces de ce gisement, je pourrais jeter quelque lumière sur la
question des races fossiles ; ce motif m'a engagé à entreprendre des fouilles
dans le Léberon.
Les recherches auxquelles je me suis livré m'ont donné l'occasion d'ap-
précier une fois de plus les avantages des liens de confraternité que la
Société géologique de France établit entre les géologues. Pour découvrir
des débris de vertébrés, il ne suffit pas de s'armer d'un marteau conune
pour chercher des coquilles fossiles ; je suis resté pendant près de deux mois
dans le mont Léberon avec une troupe d'ouvriers qui ont exécuté des tra-
vaux de terrassement. Pour obtenir le droit d'opérer ces travaux, il a fallu
s'adresser à différents propriétaires ; MM. de Saporta, Emile Arnaud et
^theron ont pris la peine de faire les démarches nécessaires pour que je
GAVWr. — klBtfABX OD'KONT LAbSBOR.
Iftr.
psiBse flntrepKndre mes fouilles. M. Emile Arnaud a poussé la comi)lai-
soone jasqu'à in'aùlâr à trouver des ouvriers et à organiser inoa campement
Jaas U monlâgne. Poar la partie gcoIogiE[ue de mon mémoire, il m'a prête
un roDCours précieux : il m'a libéralement communique ses coupes et les
coquilles foasiles qu'il a dccouverles. Les conseils et les belles publications
de M. Matberon m'ont été aussi d'un grand secours. Enfin MM, Fischer
et TournouGr ont bien voulu se charger d'étudier les espèces des invertébrés
que M. Emile Arnaud et moi avons recueillis. Si donc le mémoire sur les
Animaux fossiles du Le^on pouvait offrir quelque intérêt, une bonne
part de BOU mérîtt^ serait due Ii mes confrères de la Société géologique.
La première planclie de mon travail présente le. dessin d'un gi-os bloc
que j'ai rapporté du Mont Léberon pour donner une idée du mode d'en-
fouissement des os; la vue de ce dessin sulBl pour montrer quelle profusion
de pièces on rencontre dans cerlaines couches. Les os que j'ai trouves sont
environ au nombre de 1300; je les ai donnés au Muséum d'histoire natu-
relle. M. Auguste Terreil en a analysé plusieurs ; il n'y a signalé que très-
peu de matière organique. M.Delesse avait autrefois essayé quelqriesos de
Pilcermi, et était arrivé au même résultat.
Mon étude des vertébrés du Léberon comprend trois chapitres. Le pre-
mier est consacré k l'examen des ossements ; j'ai <7u reconnaître les espèces .
anivaiiles: m
Htackxrodut ruttridens.
Icliliwrium kipparionum.
— Orbignijif
Dinotkerium giganteum.
fifiinoceros SrhleitrmacliFri.
^rcrnlherùrm inc'sirum/
ToTtne lamstre de dinmisîoii gigantesque.
Te&tvdo de uiUe noyenne.
Gamme les caractères de la plupart de ces espèces ont été déjà en partie
iodiqaés par HM. Hoth, Wagner, Gervais et par moi, je n'en donne pas
de longues descriptions, mais je m'attache à faire connaître tout ce qui est
relatîX aux variations individuelles et aux races.
Dans le second chapitre de mon mémoire, je présoiterai quelques consi-
dérations générales sur les mammifères qui ont vécu en Europe à la fin de
l'époque miocène.
Le troisième chapitre renfermera des renseignements sur la géologie de
la région du Léberon oii se trouvent les ossements fossiles.
Mon étude des vertébrés sera suivie d'un travail de MM. Fischer et
ToiirnouSr sur les invertébrés miocènes du versant méridional du mont
Uberm.
Uipparlon gracile.
Sus major.
HelladoC/ierium Duvernogi.
Tragocervs amaU/icus.
Gazella deptrdita.
Paixoreat Liniiermat/eriT
Cereus Matheronis.
1873. isBAY. — CARTE AGRONOMIQUE DU RHOICE. 203
Le Secrétaire donne lecture de la note suWante :
SUR LA CARTE AGRONOMIQUE DU DÉPARTEMENT DU RHÔNE
par M. TH. ÉBRAT.
La géologie est certainement une science 'd*une grande portée philoso-
pinfoe, puisque le premier besoin d'un être intelligent est de savoir sur
quoi il vit ; mais elle acquiert une importance plus grande, sinon {dus
âe?ée, par ses applications. Le vulgaire mesure souvent la valeur des
choses à leur utilité, et il convient de faire ressortir les résultats féconds
de la géologie, même dans le Bulletin de la Soc^té géologique de
France.
J'ai TU avec plaisir la discussion qui s'est élevée entre MM. Levallœs et
Jaeqaot sur Tinfluence du sous-sol sur la terre végétale ; cette discussion
ponve que la question est complexe et qu'elle a besoin d'être étudiée.
Gomme je publie actuellement la carte géologique du département du
Rhtee, accompagnée d'une légende double, c'est-à-dire agronomique et
géologique, on trouvera peut-être convenable que je fasse connaître, en ce
moment, une partie des résultats que m'a fournis l'étude de ce département
au point de vue agricole.
je ne parlerai pas de la partie géologique, puisqu'dle fait le sujet d'une
notice insérée dans le Bulletin de la Société de la carte géologique
de France; je me bornerai à examiner la question, relativement impor-
tante, de savoir si une carte géologique est en même temps agronomique.
Disons-le de suite , je suis entièrement de l'avis de M. Levallois : le sol
arable est presque toiqours en relation avec les étages géologiques, [et je
considère la publication de cartes séparées, géologiques et agronomi-
ques, comme une dépense inutile^ et en général comme une véritable
soperfétation.
 l'exception du petit Ilot du Mont-d'Or, la partie baute du. départe-
ment est composée de schistes carbonifères, qui iournissent, par leur
décomposition, un sol un peu argileux, mélangé de pierrailles, et de for-
mations arénacées, telles que grès anthraciferes, porphyres granitoîdes,
porphyres quartzifères, qui fournissent par décomposition de Tarène et
uae terre vé^tale très-légère.
n est donc toujours facile de déterminer les sous-sols par l'inspection
de la terre végétale, et les limites sont exactement superposées sur les
plateaux. Sur les versants des montagnes il en est quelquefois un peu
autrement ; car la culture et les pluies font descendre la terre. Ceci se
remarque surtout dans l'étude des filons porphyriques de faible épaisseur
qui traversent les schistes carbonifères, et que l'on peut suivre quelquefois
sur plus de trente kilomètres de longueur.
90i ÉBRAV. CAUTE ACBO>OMIQrE DL' RHONE. 3 fér.
La partie moyenne et ta partie basse du départemenl prodiiisenl snrioat
des vignes; l'étude de celle parlic conduit à faire des ohser\alions Iri^-
inléressanles.
On peut diviser les vins du Beaujolais en plusieurs catégories, suivant
la prédominance de tel ou tel élément cssenlicl. Il y a des vius alcooliques,
des vins lanniieres, des vins lartriques et des vins (Enantliiqucs. La prédo-
minance de lelle ou telle substance est le produit de plusieurs facteurs ;
mais on arrive à des résultais intéressants en éliminant par coioparaison
les fadeurs communs.
L'alcool est fonction du plant, de l'exposition, du climat, de l'altitude.
La nature du sol a ^u d'iniOuence.
Le tannin est fonclion des facteurs précédcuts et du mode de fabri-
cation du vin. Le sol influe dans une certaine mesure : car les vignes
situées sur iea schistes carbonifères fournissent des vins plus chargés en
tannin et en matièreig colorantes que ne le sont ceux qui proviennent des
porphyres.
L'acide tarlrûjue est fonclion de l'altitude, de la chaleur, de l'expo-
sition et du climat. Le soi influe dans une certaine mesure : car les vins
provenant des sols porphyriques sont plus cbargés en acide tartrîquo que
les autres.
L'élher œnanthique est presque uniquement le résultat du sol. L'in-
' fluenœ du plant et celle de l'exposition ne sont qnc secondaires. Il faut
cependant remarquer que l'abondance dis matières colorantes et de
l'alcool, comme dans les vins d'Kspagne (.'t les vins de Sirilc, empêche le
dégagement de l'éther ou de ce qa'on appelle vulgairement le bouquet.
L'influence du sol sur la production de l'éther œnanthique résulte
non-seulement de la comparaison des crus, mais encore de la pratique
des TigoeroDS, qui, de tons temps, ont cherché k mélanger l'arène avec
ks terrains forts provenant de la décomposition des schistes.
On sait qa'nn gros filon de porphyre granitoïde traverse le département
du RhAne dans la direction N. quelques degrés C; il part des confins
dn département de la Loire ^'ers Mnntrotier et se dirige vers Romanéche.
Les limites en sont partout parfaitement nettes. Tous les crus renommés
du Reaojolaîs sont situés sur ce filon ; citons du sud au nord : Saint-
Etienne, Odenas, Brouilly, Morgon, Thorins, Chiroubles, Fleurie. Ces
vins ont un cachet particulier du finesse et de bouquet qui n'existe pas
dans ceux qui proviennoit des vignes voisines des terrains carbonifères.
Aussi, comme il a été dit plus haut, les vignerons des terrains carboni-
fères transportent, quand ils le peuvent, dans les vignes l'arène provenant
de la décomposition du poiphyre. Cette pratiquese remarque snrtout autour
dn Mont-Brouilly qui est divisé par le filon en deux parties entièrement
dissemblables.
4873. SÉANCE. 205
Si maintenant Ton passe au calcaire à entroques qui fournit les vins
des coteaux d'Anse, du Bois-d'Oingt, de Theisé, on constate que les
charveyrons font naître le goût de pierre à fusil ; les vins de ces coteaux
ont d'ailleurs un fades facile à reconnaître.
Enfin le vin blanc prospère principalement sur les terres argileuses, qui
coïncident exactement avec les formations du lias supérieur et du lias
moyen. Les ailles conviennent d'ailleurs assez bien aux vins blancs.
Gîtons les vins blancs de Tamnay (Nièvre) provenant du liasien, les vins
de Pouillynsur-Loire provenant du kimméridien, etc.
Tons ces exemples démontrent que les crus coïncident entièrement avec
les formations géologiques.
H. Tardy trace sur le tableau les coupes se rapportant à la
communication qu'il a faite dans la dernière séance de Tannée
dernière (1).
Séance du il février 4873.
PRiSIDENGE DE M. LE MARQUIS DE ROTS.
M. Bayan, Secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la der-
nière séance, dont la rédaction est adoptée.
Par suite des présentations faites dans la dernière séance, le
Président proclame membre de la Société :
M. Simon, Directeur des ardoisières de Rochefort-en-Terre
(Morbihan), présenté par MM. Daubrée et le comte de Limur.
Le Président annonce^ensuite une présentation.
Le Président annonce que le Conseil vient de fixer au Hi août
Touverture de la session extraordinaire de 1873 à Roanne, celle
de TÂssociation française pour l'avancement des sciences ayant lieu
du 21 au 28 août à Lyon.
Il annonce ensuite à la Société la mort de M. Jourdan, ancien
directeur du Musée de Lyon et professeur à la Faculté des sciences
de cette ville, si connu par ses travaux paléontologiques sur la
vallée du Rhône.
Le Secrétaire donne lecture d'une lettre adressée au Président
par M. Levallois, relative à sa note du 3 juin 1872 (2) et à la
réponse de M. Jacquot (3). Cette lettre est renvoyée à la Commis-
sion du Bulletin.
(1) BuU. Soc, géoL, 2« sëne, t. XXIX, p. 547.
(3) BuU. Soc. géol., 2« série, t. XXIX. p. UO,
(Z) BM. Sœ, géoL, £• série, t. IXIX, p. 560.
^
DANGLBnE. — KfcPPÔRf'DB LA COM. De' COMPTABIUtI.
M. Dangltob donne lecture du rapport suivant :
RAPPORT DE LA COMMrSSION DE COMprABlLlTÉ SUR LES COMPTES
DES DIX PREHIEDS MOIS DE 1872.
par u. bÀNGi.onB, rapporteur.
J'ai l'honneur de présenter, an nom de la Commission de coniplabililé,
nisoltat de ses observations sur les comptes de M. le Trésorier du i" jan-
vier au 1" novembre 1872.
Ce» comptes n'cmbrasseol que ce laps de leraps, parce que dorénavant,
et d'après les prescriplions du dernier règlement, l'anniK financière de la
Société doit, comme les volumes du Bulletin, commencer au 1" novembre
et Soir au 31 octobre de l'aauéc suivante.
Les recettes, bien qu'atténuées par 760 fr. reçus en moins sur les droits
d'entrée et de diplôme, et 900 fr. payés plus lard par la Société météoro-
logique , ont encore donne une augmentation de "850 fr. 63 sur les
prévisions du budgcta
Les causes de cette augmentation sont :
1" 703 fr. 10 reçus eu plus sur les cotisations de l'année courante,
3,6â2 ir. âO sur celles arriérées. Ce remarquable excédant, qui n'a t
d'accidentel, est dû entièrement aux soins et à la vigilance de M. leTrésn*^
rier, qui, par des notes jointes au bulletin ou par des circulaires, n'a eeaH6
de réclamer aux membres les sommes dont ils étaient redevables.
2° Viennent ensuite 1 ,000 fr. représentiuit l'excédant sur la vente du
Bulletin;
3° i,705 fr. montant de la souscription dont MM. FrapolH, de Verneuil
et Berson ont si généreusement pris l'initiative, et à laquelle se sont
empressés de concourir nn grand nombre des membres de la Société ;
4° 1,19!i fr. fournis en plus par la vente des collections, et par celle
des livres et cartes en double. Elle n'avait été prévue que pour 800 fr. —
(480 fr. figureront encore au budget de i872-73.}
5° Enfin 1, 000 fr. accordés à titre de subvention extraordinaire par M. le
Minisb« de l'Ins^netion pulilique sur la demande de M. Hébert, notre
ancien Président.
Les dépenses offrent une différence en moins de 2, 120 fr. 50, qui
s'applique principalement au ooAt du Bulletin ; mais elle n'est que Sctive
parce que, k l'époque de l'anaée où ont été arrêtes les comptes, on n'avait
pas fini de régler avec l'imprimeur.
Ce qui est plus certain, c'est 437 fr. 50, montant d'un demi-terme
dont notre excellent propriétaire nous a fait la remise.
Hais en revanche il a été payé en sus de ce l'on supposait : 1,800 fr.
pour achever de régler le prii d'impression àa tome XX VIII ; 1619. fr.
4
n-lll
1
nfti. T^imNOOÊR. — SUR LB lIIOCèllE. 807
peur réta9>)isgemetit da gaz, des rayons et de Tannoire qui devaient rem-
placer les meubles enlevés après la vente des collections, et enfin 288 fr. 60
p(Nir le placement d'une cotisation à vie. Seulement dans le prix de rétablis-
sement du gaz, qui s'est élevé à 1035 fr., se trouve comprise une somme
de 112 fr. payée à la compagnie à titre de cautionnement,'et qui sera rem-
boursée à Texpiration du traité.
Malgréx)es dépenses sur lesquelles il ne comptait pas, M. le Trésorier a
pu, grâce à Texcédant des recettes, rembourser les 5,000 fr. d'emprunt
contractés, et acquitter ce qui restait dû au propriétaire.
M.le Trésorier espérait, lorsqu'il a donné, le 15 janvier 1872, à la Société,
1 exposé de la situation financière, ne devoir au l'*" novembre suivant que les
«nprunts et les deux termes et demi de loyer.
Vous voyez que son attente a été dépassée, puisqu'il a pu équilibrer, k
cette époque, les recettes et les dépenses.
n n'est arrivé à ce résultat que par un travail et des soins constants, «t
ia Gemmission amande à la Société de vouloir bien, après avcrir approuvé
les comptes, voter à M. le Trésorier de sincères remerciements.
La Société, après audition du rapport ci-dessus, en approuve
les conclusions, et vote des remerciements à M. Jannettaz, tré-
sorier.
H. Toumouêr lit la note suivante :
SUR LE MIOCÈNE, A PROPOS DE LA CARTE GÉOLOGIQUE DU GERS.
par M. TouRNouÉR.
Je n'ai pris connaissance que tout récemment de la Description géokh
fique, minéralogique et agronomique du département du Gers, par
M. Jacquot, Paris, 1870, annexée à la carte géologique du même dépar-
tement ; et je ne veux faire aujourd'hui sur ce travail qu'une observation,
qui a une portée générale pour la classification des terrains tertiaires supé-
rieurs.
Contrairement à l'opinion de Dufrénoy et de M. Elie de Beaumont,
M. Jaoquot a rangé dans le t^rain tertiaire supérieur ou pliocène « la
molasse coquillière marine de l'Armagnac, ainsi que les glaises bigarrées
ferrifères qui la surmontent. » Et dans ce terrain marin il comprend
formellement (page 87) : « les calcaires sableux , grossiers à Cardita
Jouanneti de Mont-de-Marsan et de Tartas, les gttes coquilliers des envi-
nms de Montfort, la molasse grise de Narrosse près de Dax à Trochopora
conica, Clypeaster m^rginatUrS, eic, ainsi que les célèbres faluns de
Saubrigues et de Saint-Jean de Marsacq au N. E. de Bayonae, et celui de
Salles à l'ouest de Bordeaux, sans distinguer d'ailleurs aucun ordre suc-
cessif entre ces divers dépôts. »
Je ne puis admettre pour ma part r«l(c classification qui aurait pour
cfiDsâijnence directe de faire passer dans le pliocène, non seulement les
dépôts coquiliiers de Saubrifijues, de Tortone ot de Baden dont le tlasseroent
dans l'étage raiod>ae ne résulte guère que d'une appréciation paléonlolo-
gique fort délicate (1), mais encore la totalité des dépôts qui sont généra-
lement considérés comme les types du miocène supérieur en Europe,
c'cst-k-dire la molasse et lu calcaire mocllou du midi de la France et de
la vallée du Rh6ne, la molasse marine de la Suisse, les dépôts de Stei-
nabrunn et de Gainfahren en Autriche, et une quantité de dépôts reconnus
sur tout le pourtour de la Méditerrannée. Les faluns de la Touraine eux-
mêmes et les eouches synebroniques du bassin de Vienne devraient suivre le
même sort ; car ils sont représentés dans le Sud-Ouest de la France, ainsi
que je l'ai déjà dit dans le Bulletin (t. X.XIiI , page 760 ; et t. XXIV ,
page 484) par les faluns de Gabarret et de Sos, dont M, Jacquot ne ]>arlc
pas, et qui sont situés à la base de la molasse marine de l'Armagnac à
Ostrea crassissima, dans des parties dénudées et profondément ravinées
de la formation lacustre du Gers.
Assurément, l'on peut conce\oir une division semblable des terrains ter-
tiaires supérieurs ; c'est même celle qui avait été essayée en Autriche sous
la dénomination de terrains neo^è'i£5, comprenant l'ensemble des terrains
miocènes supérieurs et du pliocène. Mais si l'on admet, comme M. Jac-
quot, la division du miocène et du pliocène, et il y a, h mon avis, de très-
l>onnes raisons pour l'admettre, je dis ipi'on ne peut pas l'entendre comme
le propose l'auteur de la carte gtologique du Gers.
M. Jacquot appuie sa manière de voir sur deux ordres de considération ,
(page88):
1" Sur des considérations paléontologiques, tirées de ce que qu'on a
a depuis longtemps déjà, montré qu'un assez bon nombre des fossiles de
la molasse coquillière et des fainns de Salles et de Saubrigues se retrou-
vent dans les collines subapennines ; •
2° Sur des considérations stratigraphiques tirées de x la dénudation
énorme qui s'est produite dans le dépôt lacustre (du Gers) k l'époque où,
d^à émergé, il a été envahi par la mer k Ostrea crassissima et à Cardita
Jouanneti, grand accident sur lequel seulement on peut asseoir une
division rationnelle des assises tertiaires dans cette région, d
Sur les considérations paléontologiques, je dirai que la présence d'un bon
nombre d'espèces subapennines dans nos faluns, et notamment dans celui
de Salles, est incontestable; mais j'ai discuté dès mon premier travail sur
(t) D'après les dernières publications , les gëolo^es autrichiens, et H. le professeur Suess en
particulier, persLitent i ce voir àms le) didérences des launes locales de Baden,!de SteiuabruaD,
elc. que dés fada de U Tauned'une même époiiue. Dans Botre S, 0. mime, il n'y a poinl encore
de luperpoution annlMe de Saubrigues par rapport il Salles , mais seulement juxiapo^tion
et situation pl<is extérieure géographiquemenl.
4873. ToimNouéR. — sm le miocène. S09
les faiuns (Bull. 4862, t. XIX, page 1071) les conséquences qu'on en
avait tirées pour le classement de ces faiuns dans le pliocène. Il y a des
espèces pliocènes déjà dans le nûoccne inférieur (1) ; il y en a plus encore
dans lemiocène moyen (faiuns de Léognan) ; il yen a bien davantage dans
le falun de Salles (surtout des bivalves) qui vient après, qt dans celui de
Saubrigues. Gela prouve simplement que ces faiuns constituent la partie
sopérieure du miocène, et appartiennent à une époque plus rapprochée de
celle de la mer plicloène. C'est une proportion graduée et toujours crois-
sante dans le mélange des faunes; et, s'il peut en résulter pour le paléonto-
tok^liste quelque incertitude pour tracer la limite exacte de deux faunes qui
se remplacent, il n'y en a pas pour lui lorsqu'on est certainement au-des-
sous de cette limite, par exemple au niveau des molasses marines de l'Ar-
magnac.
Quant aux considérations stratigraphiques , je ne contesterai pas davan-
tage le fait important auquel M. Jacquot fait allusion ; je n'ai jamais
manqué, pour ma part, une occasion, même incidente, de le mettre en
lumière et de rappeler que le phénomène géologique qui a permis à la mer
falnnienne de pénétrer aussi profondément qu'elle l'a fait dans le continent
européen, par la vallée de la Loire, par le golfe de Gascogne, par la vallée
du Rhône, par celle du PA et du Danube, était un des phénomènes géo-
logiques les plus considérables de l'époque tertiaire. Mais ce fait géologique
est pô^isément celui qui sert de base, non pas à l'établissement de la pé-.
riode pliocène^ mais à celui de la période miocène proprement dite.
On entend généralement par période miocène précisément l'ensemble des
dépôts marins qui ont^^mmencé à s'effectuer lors des premières oscillations
du continent émergé à l'époque des meulières de Montmorency et des cal-
caires blancs lacustres de l'Agenais, et qui ont continué à s'avancer par plu-
sieurs étapes, dont la plus notable est marquée par les dépôts à Ostrea cror
ssissima, jusqu'à l'époque où une nouvelle grande émersion, un nouveau
grand soulèvement continental a rejeté les mers hors des bassins qu'elles
avaient envahis , et les a confinées à peu près dans les limites actuelles de notre
Océan et de notre Méditerranée. C'est ce phénomène que M. Elie de Beau-
mont a rattaché au soulèvement des Alpes occidentales, et qui, en dehors
des dislocations ou des dérangements de couches qu'il a produits autour de
ce grand massif, a laissé des traces d'un autre ordre dans les nouveaux dé-
pôts lacustres qui se sont alors déposés généralement au-dessus des molas-
ses marines ou des faiuns.
En Autriche et dans l'Europe orientale, ce sont les dépôts de lagunes
à Cerithium pictum et C. rubiginosum, puis les grands dépôts d'eau
douce « à Congéries » qui succèdent aux dépôts marins plus récents de
(1) rappeOe ainsi les fidiins de Bazas et de Saint-Avit (étage aquitanieD, Mayer), mettant ea
dflMi da mioctoe l'étage toDgrien de (TOibigny.
210 L. LARTBT. — AGE DES FALliTiS BB l'whACNaC. 17 tét.
BadeaoudeSleinaUruuu. Daas le Torlnnais de môm«, lescourJiesdeStat
lano st- lermiaent, d'après M. Mayer, à diw cfluchoa à C. riUnginosum,
analogues ii filles d'AuU-iche. En Suisse, et dans le Jura, c'est le dépôt la-
cuâtre d'OElniLgm ou du Locle qui remplace la molasse marine beJvé-
licnue ; dans la > allée du Rlulite, dans la ili-partement de Vaucluse parlicu-
lièremcnt, c'i^t le mi'iua fait: liu marnes marineit de Cabrim>s d'Àïguea à
Ostrea craxsissima et ii Cardita Jouaaneti, que nous éludions dana «
uiDiucnt-ci, M. Fischer et moi, avec M. (iaudry, ot qui oiTrent la plus
grande aualo^e avec )ui< Taluiu de SaWv, ou nvec les dépôu du Torioiiais,
sont surmoulées par les grauèi dépôts d'eau douce qui »e lemiiueut par lu
wucbet) i HipparioH du mont Léberon. bans le Lau^uedoe e'ttit' exacte-
ment la imimc clioiU! auprès de Narbonae, oii le» couches k lUpparion de
MoDtredon dominent la molasse à Oslrea cra-$sissma de la plaine. Dans
le S. O. de la France, Il est vrai, cette furmaliuu d'eau douce qui forme
cumtne le couronaenient du miocène, n'avait pas élé eucoro signalée : niait
je trouve, danslc travail m^me et daas les observations personnelles do H.
Jacquol, la preuve ou tout an moins la grande prolialulité de son exiflleoce
diinii cette région, car lus « glaises bigarrées > d'apparence lacuslfe et avec
buis siliciËés, qu'il a reconnues partout au-dessus de la molasse marine
do l'Arma^iac me paraissent précisément se ranger loul naturellement
SBTcet hOrtEOD qui est d<';jli constaté sur de si granik empaa's.
HHSKSnttg marins miocènes se sont donc ell'ectués entre deux grandes
^^iPHI^lUitinentalLS, dont la première est altesléc pai- l'étendue des
dëpiti Ucusties correspondant aux meulières et au calcaire de Beauce,
et la seconde, par l'étendue tout aussi considérable des dèpdts correspon-
dant aux couches à Congmes ou aux coucfies à Hipparion. Les mo-
lasses marines de l'Armagnac, et les autres dépûts marins que M. Jac-
quot y assimile, appartiennent pour moi à œt ensemble de dépâls, et je ne
crois pas convenable d'abandonner la qualification de mioGène qui lear
est gûiéralement attribuée, à moins de renoncer k la classification usneUe
du terrain tertiaire supérieur, en deux grands groupes, miocène et pliocène.
M. Lartet présente ensuite les observations ci-dessous.:
OBSERVATIONS SUR L'AGE DES' FALUNS DE L'ARMACnAC,
par H. LOUtS LARTBT.
Je ne puis m'empécher d'exprimer ma satisfaction de voir M. ToumoMr
confirmer la rectification que j'avais déjà proposée, lors de la réunion de
l'Afisoeiation Française à Bordeaux, au sujet de l'âge attribué par M. Jac-
qnot aux faluns de l'Armagnac. Nulle autorité ne pouvait m'ètre , k cet
^ard, plus précieuse que celle de notre savant confrère, dont on counatt
les belles et délicates recherches sur les fakos de la Gironde. Sesobsuva^
18.73. L. LARTET. — AGE DES FALtNS DE l' ARMAGNAC. i4 1
tixm sur des gisements étrangers au Gers, viennent compléter celles que
Tai recueillies, depuis plus de dix ans, dans ce dernier département, et que
]*ai pu étendra, dans ces dernières années, aux principaux gîtes miocènes
du Sud-Ouest.
Je me proposais d'aborder procluiiaernent cette question devant la Société
géologique, dès que les listes des fossiles nombreux que j'ai recueillis dans
le Gkàrs auraient été suffisamment révisées, au point de vue sponymique.
Bien que la communication de M. Tournouër ait été inattendue pour moi
et qu'elle me prenne un peu au dépourvu, je tiens, en me réservant de donner
bienlAt à ces obser\'ations les développements qu'elles comportent, à repro-
duire ici les conclusions de ma communication de Bordeaux (1).
Les (aluns de TÂrmagnac assimilés par M. Jacquot aux faluns de Salles,
que cet auteur considère comme pUocènes, me paraissent offrir les caractères
d'une faune miocène. Dans tous les cas, je crois que les molasses et faluns
eoqoilliers du Gers doivent être rapportés à un horizon géognostique in-
férieur à celui qu'occupent les faluns de Salles.
C'est avec les faluns de Léognan, de Saucatz (je parle ici bien entendu,
des couches comprises entre la formation fluvio-marine de Lariey et les dé-
pôts supérieurs à Cardita Jouanneti de la Sime, ces couches intermé-
diaires correspondant aux gisements bien connus de Giraudeau, la Gassagne,
Gieux, Pont Pourquey, près de Saucatz, ainsi qu'à ceuxdePont-le-Voy),
que nos couches marines du Gers offrent la plus grande analogie, et je ne
sache p$is que l'on conteste sérieusement à ces derniers gisements, types
reconnus des faluns, la place qu'ils occupent depuis si longtemps dans l'é-
tage miocène.
S'il y a des divergences d'opinion parmi les géologues et conchyliologues
de Bordeaux, c'est surtout à l'égard de la place à assigner aux faluns à
Cardita Jouanneti et à Trochopora conica de Salles, la Sime, Mçnt de
Marsan, Narosse etc. Or, j'ai de bonnes raisons de croire que l'analogie
établie par M. Jacquot entre les faluns de Salles et les faluns de l'Armagnac
est moins justifiée que celle offerte par ces derniers terrains avec les faluns
moyens de la Gironde et avec ceux de la Touraine.
M. Jacquot, qui cite au plus dans son travail une vingtaine de fossiles,
dont une bonne portion n'a pas été recueillie par lui, associe dans sa des-
(i) M. L. Lartet fait une communicatioD snr les terrains tertiaires marins de PArmagnac,
désignés babttoeDement sous le nom de faluns^ et qui avaient été assimilés, tantôt à Pétage
■iotte, tantôt à Pelage pliocène. M. Lartet communique plusieurs listes ^e fossiles provenant
des gisements principaux (de ces faluns), et qui le portent à croire que Ton doit décidément
fiûre rentrer les fiduns de rArmagnac dans Tétage miocène, au même titre que les faluns de
Pont^le-Voy (Touraine) et ceux de Léognan (Gironde).
Mil. Raulin et Delfortrie, se basant sur les listes de fossiles produites, appuient ces con-
dnsions.
Cmpt^êndu dê$ séaneeâ de l'AMêodoUon Françain pour l'wof^c^imni de« idéfves.
— jii9Âé.4«n9 le jcmmal La G^ronde^ n» du.U septenbre. 1872.
in BK SAPOBTA. — VÉGÉTATION PLlOCfeSB. 17 féï.
cription hCarditaJouanneti ii VOstrm crassissima. Halgrù dt-s explo-
ralious iioriiba-u-si», je n'ai jamais rent-onln; as deux coquilles ùaaa le
iRi^mc horizon.
L'auleur de la Carte Géologique du Gers cile la présence de la Cardita
Jouanneti iio» la molu.'^» à dents de Carc/utrodoH de Casaulwn. C'est uue
localilii que je visite et que j'exploite depuis longtemps, et parmi beamœup
d'autres fossiles que j'y ai recueillis, je n'ai pas encore rencontré cette co-
quille caractéristique du falun de Salles. A Manciet, oii M. Jacquot cite
huit Tossiles conservés, dît-il, par un habitant de la localité, et parmi \es-
quets se trouverait la Cardita Jouanneli, j'ai pu recueillir plus de 100
belle* esp^cs, sans qu'aucune d'elle puisse être assimiléeà l'espèce précitée,
que je n'ai d'ailleurs jamais encore rencontrée dans le Gers.
Je ne \-eux point conclure de là que la Cardita Jouantietî n'ait pu y
être trouvée : M. ToumoulT l'aurait même recueillie à peu de distance du
Gers, dans la molasse de Hhiuibé ; mais cette coquille est si rare qu'elle
doit âtre classée comme un fossile, exceptionnel plutôt que câracléristiquc,
des faluns de l'Ârmagnac. Au contraire son extrême abondance dans tous
les niveaux des faluns de Salles en fait avec le Trochopora conica (que je
n'iii pas non plus rencontré dans le Gers] un moyen commode de reconnaître
partout ce dernier horizon .
A ceci vient s'ajouter ce fiut complémentaire, que VOstrea crassissima,
si abondante dans les faluns de l'Armagnac, ou elle fonne le plus souvent de
véritables bancs, est si rare à Siilles que, loaliiré plusieurs explorations
consciencieuses de ce dernier gisement, nous n'y avons pas encore recueilli
ce fossile, qu'on trouve au contraire assez communément, au-dessous de cet
horizon, à Pont Pourquey, notamment près de Saucatz.
11 y a donc une différence bien accusée entre la faunedcs faluns de Salles
et celles des faluns de l'Armagnac, et alors même qu'on réunirait au
pliocène les premiers de ces faluns [ce que je ne crois Dullemcnt fondé, pour
ma part), on ne serait aucunement autorisé, je pense, ii rajeunir au
même degré les faluns et les molasses du Gers, où se rencontrent d'ailleurs
de nombreux débris de mammifères marins (Dinotherium, Mastodontes,
Rhinocéros elc) caractéristiques de l'étage miocène.
M. Gaudry présente & la Société le mémoire suivant :
SUR LES CARACTÈRES PROPRES A U VÉGÉTATION PLIOCÈNE, A PROPOS
DBS DÉCOUVERTES DE H. J. BAHES, DANS LE CANTAL
par le Comte g. de saporta.
La découverte que vient de faire notre confrère, M. J. Rames, d'une
collection nombreuse d'emprdntes végétales dans les cinérites du Cantal a
4t7B. M SâPORTA. — TÉGiTATION MIÛCklfB. JMS
une importance d'autant plus décisive que ces empreintes se trouvent ea
liaison directe avec d'autres flores locales , entre autres avec celle de Mexi-
mieax (Âin); elle ouvre la voie à des recherches dont on ne peut prévoir
le tenne et la portée, et dès à présent elle jette un jour des plus précieux
sar r^at de la végétation et la distribution des espèces sur notre ^1 dams
Tàge pliocène. L'époque pliocène, immédiatement antérieure à la nôtre,
est ceUe où les formes actuelles commencent à se répandre, k se fixer, à
rêveur les caractères définitifs qui les distinguent ; cependant l'ensemble de
la végétation européenne, par ses traits principaux, aussi £ien que par sei
éléments constitutifs, différait encore beaucoup de ce qu'elle est devenue
depuis. Non seulement elle se rattachait k la flore miocène, dont elle n'était
il bien des points de vue qu'un simple prolongement, mais elle renfermait
une proportion notable d'espèces maintenant exotiques, et par conséquent
émigrées ou éliminées plus tard de notre sol. On est surpris, malgré tout,
de retrouver de nos jours ces espèces sans changement appréciable, ou avec
de très-faibles modifications, en dehors et loin de notre Europe, à l'orient
comme k Toccident, dans l'Amérique du Nord et aux Canaries, dans le
Caucase, l'Asie intérieure et jusque dans le Japon. Cependant, si les végé-
taux européens étaient alors autrement combinés qu'ils ne le sont de nos
jours, si les formes canariennes et méditerranéennes s'avançaient jusqu'au-
delà de Lyon, si des espèces asiatiques et américaines, associées k celles
que nous possédons encore, habitaient le centre de nos contrées, vers le
Cantal et la Haute-Loire, tous ces végétaux n'en étaient pas moins soumis à
cette loi qui veut que les plantes soient sensibles aux effets de l'altitude, k
mesure que du fond des plaines elles s élèvent au-dessus du niveau de la
mer et remontent la pente des montagnes. Alors comme aujourd'hui, les
espèces des régions inférieures n'étaient pas les mêmes que celles des
stations hautes de plusieurs centaines de mètres, et au-dessus d'un millier de
mètres celles-ci faisaient place à d'autres, qui constituaient des flores alpines
fm sous-alpines, selon le degré d'élévation et l'exposition des versants sud
€t nord. L exposition, l'altitude et le climat exerçaient donc leur influence
combinée, dont les effets nous sont bien connus ; mais ils l'exerçaient dans
ime Europe évidemment en possession d'une température pljs tiède, plus
liumide et plus égale que celle qui lui est actuellement départie. — Vers
le début ou tout au plus vers le milieu de la période pliocène, quels étaient
les effets ou une partie au moins des effets de ces coefficients énergiques,
iiUitude, climat, exposition, en quoi ces effets différaient-ils de ceux que
nous constatons sous nos yeux, et que la science a su analyser d'une façon
si précise? Tel est le champ qui vient d'être ouvert par les explorations
de M. J. Rames, dont je viens exposer les principaux résultats à la Société.
La région du Cantal , située sous .le 45* parallèle , et .ooniprise
entre 0"" eH"* long. E., c'esU-dire un peu àrestfbjn^dienidei^
U
V% DK SAPORTA. — VÉGÉTATION PLIOCËNE. 17 féV
est formée d'une base primi'îve qui, wiuf un faible lambeau de grés
houillier, est demeurée soustraila à IVtiou des cau\ i^t probablcmi.-iil douée
d'uQ assez faible relief jusque dans l'éorànc, A cette époque-, et antérieu-
rement à aucune action igiu>u \cnant de l'inlérieur, les t^aux douces
jou^-jit un rdie assez important. Des lacs occupèreut les principales dé-
pressions du sol, et donnèrent li.:u ^ des dépôts, détritiques à la base,
argileux ou mêlés de concrétions ferrugineuses et siliceuses, au sommet.
Ces premiers sédiments sont recouverts par un deuxième groupe lacustre,
correspondant, selon M. Rames à qui nous empruntons ces détails, au
miocène inférieur, et dans lequel on distinguo trois assises : la plus infé-
rieure marneuse, l'intermédiaire comprenant des calcaires marneux et
siliceux feuilletés, la plus élevée prê^'ntant des lits puissants de calcaire.
Celle-ci est caractérisée par la pré.-^.'nce du Planorbis cornu; les deux
inférieures fournissent d'innombrables empreintes du Cerithiuni Lamarc-
kii et de la Bithynia Dubuissonii, ^oul.; on y rencontre également
quelques Cypris, des traces de végétaux aquatiques et une multitude de
grains de Chara, entremêlés aux liges brisées de ces mêmes plantes.
Nous atteignons ainsi un niveau des mieux déterminés, celui de l'Aqui-
tanien et du cjdcaire de Beauce. C'est k ce niveau que correspond le ^ ieux
basalte, dont l'émptiou est venue interrompre les dépôts miocènes en voie
de formation, qu'il recourre directement sur plusieurs points, entre autres
dans le bassin d'Aurïllac. A partir de cette [»«mière manifestation, les
phénomènes volcaniques ne cciisérent momentanément d'agir que pour
reprendre avec plus d'énergie. Le relief du sol dût s'accentuer, mais par
degrés et durant des crises entremêlées de longues périodes de repos. Au-
dessus du vieux basalte oti observe clfectivement dans le bassin d'Aurillac
des dépôts miocènes supérieurs, caractérisés par des restes d'Amphicyon,
de Machœrodus, de Mastot^n angusUdens, de Dinotherium gigan-
leum et d'Hipparion, empâtés dans une gangue d'trgile mêlée de sable
quartzeux, avec galets et débris du terrain tongrien. Le temps des forma^
lions lacustres calmes et feuilletées est passé; cesontdcssédiments plus ou
moins tumultueux, entraînés au fond des anciens bassins en partie comblés;
les éruptions reprennent leur cours, 1^ relief augmente, et le volcan tend i
devenir permanent. Au-dessus des dépôts miocènes supérieurs, M. Kames
signale un premier conglomérat trachytique, formé de tufs empâtant à la
fois de grands blocs volcaniques et des débris de l'étage tongrien; un
basalte porpbyroïde est le contemporain de ce premier conglomérat tra-
chytique. 11 faut admettre qu'à partir de ce moment le soi du Cantal avait
acquis un relief sensiblement pareil à celui qu'il olfre maintenant ; la
région tertiaire, soulevée par l'énergie de l'action intérieure, recouverte sur
une grande étendue de coulées basaltiques et d'un épais manteau de tufs
et de roches éraptlves, sons lesquels les anciennes dépressions avaient dis-
487S. DE SAPORTA. — ViCÊTATION PUOCbfE. 115
para, devenue accidentée et mo itagnciise, entra dans une longue période de
repos qui correspond à la première moitié de Tâge pliocène, et se trouve
comprise entre le premier et le dernier conglomérat trachytique. G est sur
le sol constitué par le plus ancien de ces deux conglomérats qu'une puis-
sante végétation put s'introduire, s'avancer et couvrir de vastes forêts le
pays tout entier.
M. Rames, après l'avoir parcouru et étudié, soit dans sa partie granitique
et gneissique, soit dans ses accidents volcaniques, affirme qu'aucun chan-
gement considérable, sauf peut-être un snrexhanssement général de toute la
contrée, n'est venu depuis lors en modifier l'aspect. On peut donc admettre,
œ qui est essentiel au point de vue de la signification des anciens végétaux,
qu'ils croissaient à peu près à la même hauteur où Ion retrouve mainte-
nant leurs débris, lorsque une violente éruption de ponces, de scories brû-
lantes et de sable, accompagnée d'une chute de cendres mêlées d'eau, suivie
d'avalanches boueuses et de phiies torrentielles, vint k se produire : les forêts
furent alors ensevelies et détruites, les lits de feuilles qui jonchaient le sol
recouverts et moulés ; sur beaucoup de points les troncs d'arbres, restés
debout ou couchés, réduits à l'état de moule creux, ou convertis en une
masse charbonneuse, témoignent de l'étendue et de la violence du phéno-
mène. La cinérite cimentée et durcie constitue maintenant , comme k Her-
culanum, une roche plus ou moins compacte, quelquefois d'un grain très-
fin, susceptible d'être enlevée par plaques, et pétrie sur les deux faces,
souvent même dans l'intérieur, de feuilles étalées ou repliées, disposées
parfois sans ordre, d'autres fois couchées à plat et se recouvrant mutuelle-
ment, dont l'état de conservation est presque toujours admirable.
M. Rames signale un assez grand nombre de localités susceptibles de
fournir des empreintes ; le niveau de cinérites qui les fournit est toujours
le même et correspond évidemment à un seul et même événement. Ces
localités sont échelonnées à des hauteurs qui varient depuis 700 jusqu'à
1300 et 1400 met. d'altitude ; on conçoit donc que ces dernières pourraient
contenir des plantes qui traduiraient fort nettement, par leurs différences -
vis à vis de celles des localités inférieures, l'infiuence croissante de l'alti-
tude. Ces recherches seront certainement poursuivies et complétées, bien
que l'hiver les arrête momentanément. Des obstacles matériels rendent
d'ailleurs pénible l'exploration même dcâ gisements situés k une moindre élé-
vation, et abordés par M. Rames en 1872. Des deux gisements fouillés
par lui, et qui sont loin d'être lesseuls, je le répète, maisquilui ont paru les
plus riches, l'un, celui du Pas-de-la-Mouçudo, au-dessus de Salvagnac,
mesure une altitude de 980 mètres; l'autre, celui de Saint-Vincent,
dans la vallée de la Marne, est situé k une hauteur de 925 mètres. Le
premier, k distance k peu près égale entre Aurillac et Saint-Flour, occupe
le vereant méridional du Cantal ; le second, au contraire, est placé sur le
^
tW nfc ftffôBTA. — vfeÉTATiDN i>uodt»E. iTWr.
revers septenlrionnl ou pliilôl nonl-Oiicil ili- la mnne moniasne. Gespoiiils,
qui vont servir de base à lexanteti aiiqui;! je \ù* nie ii>rer, doivent élre
notai avec soin ; œpendaul, il faut le dire, j'y in^îtth^rais beaucoup moiiui,
ainsi que sur l'ensemble de la flore recuorllie par M. Rames, si les déco»-
Tertes de notre confrère, au Heu d'être iMléei*. ue Ke trouvaient liées de la
façon la plus beureusc à (l'aulro:^ détouvertes du mjme genre, de^lioées
«ncore à se multiplier, maïs déjà asse^nornlireuses et a»<ezs8Îllante:j pour
composer un ensemble, qui, tout inronipli-t qu'il ejit, inérile .«érieusemeut
de fixer l'attention. Je fais ici alln!fion surtout ii la localité de Meximieui,
vraisemblablement contemporaine de celles du Cantal, et dont j'ai déjà
entretenu la société.
Les calcaires concrélionnés de Mexiiiiieux, près de Lyon, signalés >
d'abord par MM. Thikidore Gandin et Gustave Plancbon, explora par
M. FaUau et par moi, ont été l'objet de ma part d'une note insérée anté-
rieurement danïi le Bulletin. Depuis, grâce à l'înldligent concours de
M. Faisan, j'ai continue à en étudier la florv, je l'ai mumiseà une révision
des plus consciencieuses, et enfin je suie sur le point de publier sur vile,
de concert avec mon ami M. Marion, qui a bien voulu m'aider dans cette
œuvra difficile, un travail d'ensemble, accompagné de plancbes, qui mettra
en pleine lumière le point de vue auquel je me suis placé une première
foi*. A Mcximieus, flore encore reliée de si près à la flore miocène, encore
peuplée de formes dei*ennes élranp;ère*; à l'Europe, les espèces vivantes,
soit indigènes, soil exotique*, entrent en scène a* ec di's caractères a.ssez
trancbès jHiur enipiVIicr <le lis méconnailre, et des nuances diderenlielles
assez sensibles, qooiqae généralement minimes, pour qu'on les décrive &
' litre de race ou de variété, ou que du moins on les dislingue de celles qui
sont sous nos yeux en leur appliquant l'épithèle de pliocène (pliocenicd).
Les espèces encore vivantes de la flore de Meximieux sont en majorité
méditerranéennes, canariennes ou même japonaises ; quelques-unes seu-
lement peuvent être assimilées à des espèces maintenant indigènes de
l'Europe centrale. Les arbres à feuilles persistantes, particulièrement les
Laurinées, dominent dans l'ensemble : nous allons voir la composition
du tapis végétal changer dans ses.traits essentiels en passant de Meximieux
dans le Cantal, bien qu'entre les deux régions il subsiste assez de liens,
par suite des espèces communes qu'elles présentent, pour que l'on doive
admettre que le changement est le résultat de la différence d'altitude
GbnsUtée. En effet, d'une part, le Pas - de- la - Mougudo et Saint-
VincetU mesurent aujourd'hui une hauteur supérieure k 900 mè-
tres; admettons 100 mètres, i50 même, comme équivalant aux mou-
vements du sol qui ont pu se produire postérieurement à l'âge où
cnùssaient les forêts pliocènes ensevelies, nous obtenons encore une alti-
tude d'M Rxûiis 800 mttRs pour les gùements de cet Age et oeHe
I99I3., im AMORTI. — véGjfeTATIOll puockw. Hît
akitode e^ soiBsaate pour donner raison des changements que nous allons
voir ae produire. Meximieux au contraire, dont Taltitude ne saurait élre
supérieure à 150 ou 200 mètres, se trouvait alors sans doute bien nioin&
étevé encore au-dessus du niveau de la mer, qui venait à peine de se retirer
des environs de Lyon, et qui occupait même très-probablement eneore une
partie notable de U vallée du Rhône. Si donc les localités du Cantal
étaieot un peu nuÂns hautes qu elles ne le sont aujourd'hui, il en était
ei^adement de même de Meximieux, et la différence relative de niveau
entre les deux régions reste à peu près pareille. Or, deux stations, Tune,
très-peu élevée au-dessus du niveau de la mer, au fond d'une vallée
encaissée, l'autre placée sur les contreforts boisés d'une région monta-
gneuse, doivent présenter des discordances sensibles dans la combinaison
des éléments constitutifs de leurs Qores. Le contraire serait une anon—
malie. Nous allons en juger, en donnant d'abord une liste exacte de
la flore de Meximieux, dont j'ai eu soin d'élaguer tout ce qui m'apani
dooleux, en y faisant par contre les adjonctions amenées par les plus
récentes découvertes.
Me(timieux (Ain)
Altitude actuelle environ 150 mètres.
!.• Woodwardia radlcans, Caf . (1).
S.* Adiantum renifonne, L.
3.* Torreya nucifera (Sieb. et Zucc.) var.
brevîroKa, Sap. et Blar.
4. Bomèirt a /ugdtfiicfUM, Sap.
5. Quereus praecursor, Sap.
6. PlaAanas aoeroides, Goepp.
7. Liqaidambar eoropeum, Al. Br.
8.* PUfiiItts aH>a pUoceoica.
9.* ApoBomas canariensis, Nées.
!•. Oreodaphne Heerii, Gvxà.
11. Persea amptifolia, Sap.
if. Persea assimilîs, Sap.
14.* Lannis canariensis, Webb.
U. Daphne princeps, Sap. et Mar.
i 5.* Nerium oleander pUoceniciini.
IG.^Viburnumtinus, L.
17/ Viburaum nigosum, Pen.
18. Vitis subinlegra, Sap.
19. Magnolia fratema, Sap.
20. Liriodendron Procaccint, Unf .
21. Menispermum latifoUttin, Si^. etihr.
tî. Tilia exparua, Sap.
23. Acer subpictum, Sap.
24. Acer latifolium, Sap.
25.*i4cer opulifolium graiuUtn$e, Boias.
26.* Acer campestre pliocenicmn.
27. Caryaminor, Sap.
28.* Uex baiearica (Desf.) plioceniea.
29.* Piinica granatuni pUoccnica.
La liste qui précède est significative ; elle dénote un ensemble végétal
allié de près k ce qui existe maintenant sur les bords jde la Méditerranée,
ainsi que dans la région lauriiere des Canaries, en combinant les éléments
caractéristiques de ces deux régions avec quelques autres qui sont propres
à r^mérique du Nord et au Japon. Beaucoup de ces espèces ont leur cor-
respondant direct dans une forme du monde actuel, tout en se rattachant
{dus ou moins étroitement à une forme tertiaire proprement dite. Seulennenl
on remarque entre elles cette diOcreuce, que les unes s'identifient d'une ma-
(1)Ijea espèces encore vivantes, indigènes ou exotiques, sont marquées d^rni astérisque, etceSa
yi lt tnmmi A h foU à Mwimiein t dans ruae dw deux tocalUét du Cantal, m îbtqma.
118
- TÉGÉTATION PUOCfeWE.
n fér*
nîèrc absolue avec des planl<?s tertiaires liion connues, romme le Glyptos-
trobus etiropœus. hPtatamis aceroides cl le Liqwidambar mropœum,
tandis que d'autres sont plutAt assimilabli-s à des {ormes encore vivantes.
Ainsi toutes également manifesleiit des analogies diri'Cles, avec le passé
d'une part, avec le présent de l'autre, et servent par ccoséquent de lien
entre des formes éteintes et d'autres qui vivent encore, soit prés de nous,
soit dans des parties du monde séparées de l'Europe par de grands espaces,
comme l'eitr^me Asie cl l'Amérique. Il est facile cffoclivemenl d'établir te
parallélisme suivant : M
Gljptostiobos euro(>a?ui,Heer.
Torreï» hiliaica, nob,
Plalaniu acrroidcs. Oicpp.
Liquidaiobu' eiirop^uin, Al.
Populas leiicophylb, Ung.
Penra l;pic3, Sap.
PerMS supHia, Sap.
NeriuinGaadr)|ïaani,Bronen.
Magnolia priai Igenb, Uag.
Agit quinquelobum, Sip.
A«rbrai:]ij|ibjOuin,HKr. 1
Anr opulaides, Herr. f
Awr rerognilum. Sap.
ESPÈCES PLIOCÊNES
Wondwardia radirans pUou-
Gl }*pIo;trDbuseuropsiis,IIccr.
ToiTEvi nurifera brevifolia.
Plataaus aceroides, Gixpp.
Liqiiidambar eiu'0|>xuni, AI,
Pnpulus alba pliocvnica.
Pcrsoa ampIiroSa, Sip,
Porsra assimilis, Sap.
Hvrium oleaDderpliocenioim.
M^olia rralema, Sap.
Acer subpictum, Sap.
Aca- htifolium, Sap.
Acer opulir«liiim iiraruiIciiM'.
ESPÈCES ACTUELL»*
Wooduardia radîcaïui, Cm.
Ctyplostrobui bclwophjDns,
Tarreja nucIfcra.Sif b.el Zl
Pbianus vulgiris, Spach.
Liqnidambar $lïnidl]ua,I(,i
Populus aiba, L.
Pfrseï indica, St>r¥ng.
Pcrsea carolinensis, New.
Nerium (ileander, L.
Hagnalia grandi flora, L.
Acer pictum, Thb.
Acer apullfoUum neapolita'
nam, Ten.
Aclt opulirullum granalense,
1
Punira granalum, L.
• 11 n'est pas douteux, que si les flores miocène et pliocène étaient mieux
connues, ces enchaînements ne devinssent manifestes, de manière à révéler
des liaisons plus graduées et plus étroites entre les formes anciennes et celles
que nous avons sous les yeut. La flore de Mcximieux, considérée en elle-
même, comprend des éléments de plusieurs sortes ; le plus faible se rapporte
ïdesespèces actuellement indigènes de l'Europe centrale, comme le /'opufuj
alba, les Acer campestre et opulifoUum. L'identité ne me parait même
absolue que pour la dernière des trois. Les espèces actuelles, indigènes de
la région méditerrannécnne ou devenues e:totiques, sont bien plus nombreu-
ses; on en compte une diiainc, dont plusieurs sont cependant disiincles à
lilre de variété ou de race. Pourtant ni le Woodwardia radicans, ni
VAdiantum reniforme, ni le Laurus canariensis , ni les Vibumum
tinus et rugosum ne sauraient être séparés raisonnablement, jusqu'ici, des
espèces vivantes qui portent ces noms. Finalement, les espèces éteintes,
soit tertiaires et déjà décrites, soit particulières à Meximicux et nouvelles,
dominent dans l'ensemble ; ces espèces sont au nombre de 14 au Dwins, et
4873.
DE SAPORTA. — ViCÉTATlON PLlOdOŒ.
119
fonnent la moitié environ du nombre total. Leur considération, jointe à
celle des formes méridionales, dont les exigences sont bien connues, et qui
ne supportent plus maintenant le climat de Lyon, m'a conduit à admettre
pour cette région, à Tépoque oîi se déposaient les tufs de Meximieux, une
température moyenne annuelle de 17 à 18^ c, à peu près pareille à celle
de la région laurifère des Canaries, ou croissent plusieurs des espèces que
Ton observe à Meximieux.
Transportons nous maintenant au Pas-deAa-Mougudo, à 980 mètres
d'altitude, sur un des contreforts méridionaux du volcan pliocène du Can-
tal. — Nous y observerons les espèces suivantes:
1.* Aspidium filix mas? pUocenicum.
2.* Abies pinsapo, Boiss. (écaille détachée
d'un cône, très-rare).
3. BambMa lugdunensi», Sap.
I.* Alnus glutinosa, var. orbicularis, Sap.
(feuilles et strobiles).
5. Caipinus suboricntalis, Sap. (involucre).
6.* Fagus s yWatica plioccQica(feuilles rares).
7.* Zclko\a r.renata, Spach (assez rare).
8. Ulmus Cocnhii, Gaud. (assez rare).
9. Sassafras Ferretianum, Mass.
10. Oreodaphne Heeriif Gaud. (très-rare.)
1 1 . Vaccinium raridentatum, Sap.
f^. Hamamelis latifolia, Sap.
13. Tilia expansa, Sap.
14. Grewia crenata, Heer.
15.* Acer polymorphum, Sieb. et Zucc.,
pHoçenicum (rare).
16. Arerintegrilobum, 0. Web. (très-rare).
17. Dictamnus major, Sap.
18. Zygophyllum Bronnii, Sap. (Ulmut
Broanii, Ung.). (Fruits et foliole).
19.* Pterocarya fraxinifolia, Spach (feuiUes).
La flore est ici visiblement moins riche; les espèces que le Pas-de-tolTott-
gudo possède en commun avec Meximieux sont seulement au nombre de 3;
mais Tune d'elles au moins, leJSambusa lugduneiisis, est des plus carac-
téristiques, puisqu'elle abonde à la fois dans les deux localités. Les espèces
tertiaires déjà signalées sont au nombre de 6 au moins, et en y joignant cel-
les qui sont o! servées pour la première fois, on arrive U un total de 12 es-
pèces, plus de la moitié de Fensemble, comme à Meximieux. Mais parmi
ces espèces tertiaires qui n'existent plus, plusieurs, il faut le dire, se rap-
prochent tellement de formes actuellement vivantes qu'on hésite à les en
distinguer. Il en est ainsi, et j'y reviendrai plus loin, du Carpinus subo^
rientalis, deV Ulmus Cocchiiei du Diclamnu^ major » Ce dernier est l'es-
pèce la plus répandue à la Mougudo ; il ne se distingue que par sa plus
grande taille et quelques détails dans la nervation et la forme des folioles
de certaines variétés asiatiques et japonaises du Dictamnus albus, L.
(Dictamnus fraxinella, Pers.), plante des lieux agrestes et des bois
montueux, qui, sous des apparences et avec des races assez diverses, ne
constitue pourtant qu'une espèce unique, répandue aujourd'hui à travers
un espace immense, depuis l'Europe méridionale et l'Asie occidentale
jusqu'en Chine, dans la région du fleuve Amour et le Japon.
Le Zygophyllum Bronnii, (Ulmus Bronnii, Ung.) dont je dois l'exacte
détermination à la sagacité de M. le Professeur Decaisne, consiste en un
fruit capsulaire, ailé-membraneux, samaroîde, déhiscent et séparable en
MU DE 8AP0BTA. — VÉCÉTATIOS PUOCtKE. O féï.
plusieurs valves ^ la niaturiU: ; tta prôscucc a été signaler depuis
longtemps dans le dépôt miocène de Ililin. J'ai observe éi^akiiicnl quelques
folioles détachées de cette plante curieuse. Le Zygophyllum actuel le plus
voisin est \t Zi/gophyltum atriplicoidcs. Fisch.et Mey., delà région du
Caucase. Un axtin. Zygophyllum, déjkraoinsanalogue. Z.niacrop(era,C.
A. Mey., habite la Songaric. Ce sont des plantes sous-frutescentes qui
croissent dans le voisinage des grands lacsdctAsic intérieure. — D'autres
Zygophyllum pri'sentent, il K^t vrai, des fruits aptârcs qui sont loin de
rctrscer l'aspect des organes fossiles. Ceux-ci trahissent donc un type
entièrement centro-asialitiuc, L'Aùne du Pas-de-la-Mougudo, variété à
feuilles largement orbiculaires, k dentelure presque simple, se rapproche
sensiblement d'une race ou sous-espèce de l'^toiM glulinosa désignée
sous le nom de denticulata par Regel [A. detUiculata, C. A. Mey,) qui
g.mble opérer une transition vers l'A. subcordata, Mey., et habite main-
tenant la région du Caucase. On ne peut dire que la forme pliocène soit
absolument identique avec lui, mais elle s'en rapproche tellement qu'il
sérail difficile de découvrir chez elle un'cwactèrc différentiel un peu saisis-
sable, sauf le contour plus régulièrement orbicuiaire des feuilles fossiles. —
Le Zelkova crenata, Spach, et le Pterocanja fraxinifoUa, Spach, sont
également indigènes maintenantde la région caucasienne. Ainsi donc, si la
flore de Mcximienx présente surtout les caractères de la végétation cana-
rienne et méditerranéenne, celle du Pas-de-la-Mougudo est surtout
caucasienne, puisque 1rs formes qui dominent chez elle, rAùue, le
Zelkova, la Fra\ine!le, le Zygophyllum cl te Pterocanja, se relrouvent
maintenant dans la région du Caucase, sans changument bien .sensible ou
avec de très-faibles modifications. — Nos seulement l'ensemble se trouve
combiné autrement que celui de Meximieux, mais cet ensemble manifeste
d'antres liaisons, et les effets de l'altidude se prononcent chez lui d'une ■
foçon non dnuteuse. — Prcs([ue toutes les Laurinées des pays chauds, les
essences it feuillet persistantes qui leur étaient associées à Meximieux, ainsi
qne les espèces dont l'aptitude pour un climat mèrdional est bien connue,
te Grenadier, le Laurier-tin, mâme le Platane, le Liquidambar et le
Glyptoslrobtis, font place à des espèces qui croissent encore dans l'Europe
centrale, ou sont du moins susceptibles d'être assimilées à ces dernières.
VOreodapfme Heerii est la seule des Laurinées de KIe\imieu\ <[ui
persiste à la Mougudo, oii son existence nous est révélée par une empreinte
unique. Celle espèce remontait donc jusque là, maïs par la fréquence elle
cédait le pas au Sassafras Ferretianum, Mass. , Laurinéc à feuilles ca-
duques, dont l'analogue actuel, le Sassafras officinale, N., habite les
États-Unis, de la Floride au Canada.
L'étude de la flore du Pas-de-la- Mougudo nous fournît un ensei-
gnemeiitcte^us par ht Tréquenco ou ta rareté des espèces que l'on y observe.
187S.
DE SAPORTA. — TiG^ATION' PUOCÈNKb
L'AAkie {A. fflutinosa orbicularis), le Pterocarya fraxinifoUa, Spadi,
UB Tilleul à très-larges feuilles [T. expansa, Sap.) et comparable au seul
T. pubescens, Vent., ou Tilleul du Mississipi, plus rarement TOrmc de
SÛ3é:it[Zelkovacrenalay Spach), un Erable, imHamamelis composaient
les grands arbres ; la Fraxinelle pliocène {Dictamntis majora SsEp.), un
Myrtil {Vaccinium raridentatum, Sap.) voisin d'une espèce de Tlndc et
du Japon, le V, bracteatum, Thb., un Zygophyllum (Z. jBronmt,Sap.)
et un Bambou, {B. lugdunensis, Sap.) formaient sur le même point, fort
restreint du reste, oii Ion a recueilli les empreintes, la petite végétation,
arbrisseaux, arbustes et plantes sous-frutcsccnles. — Jusqu'à présent, il
n'a été rencontré à la Mougudo que de très-rares feuilles d^l'Ulmus
Coechii, Gaud., deux feuilles de Ilétre (FagUrS sylvaticapliocenica), un
seul involuire de Charme {C. suborientalis^ Sap.), enfin une écaille isolée,
détachée du cône d'un Sapin (Abies) qui parait être VA. pinsapo, Boiss.^
actuellement indigène de la Sierra-Nevada. Je dois encore signaler jun
petit fragment unique d'une fronde de Fougère qui semble ne pas différer
ou différer très-peu de notre Aspidium fUix mas. Tous ces végétaux,
rares au Pas-de^la-MougudOy où leurs organes, et de préférence ceux que
le vent peut entraîner, n'arrivaient qu'en faible quantité, étaient sans
doute situés plus haut que les premiers sur l'ancienne montagne ; ils cons-
tituaient la masse de la végétation au-dessus de 1,000 mètres. Cette con-
séquence, non seulement résulte de l'étude consciencieuse des faits, tels
qu'ils nous sont fournis par la flore de la Mougudo, mais se trouve con-
fimée parce que va nous montrer la seconde des deux localités du Cantal,
celle de Saint-Vincent, située à une élévation de 925 mètres, sur le versant
sqitentrional de la montagne du Cantal.
Voici la composition de cette seconde florule.
i, Fmns sp. foliis quinis (Scct. Slrobus?)
t. Pinns sp. foliis ternis (Sect. Taeda)
3. Carpinus suborientalis, Sap. (feuilles)
4.* Fagus sylvalira pliocenica (feuilles)
5.* Qoercus robur pliocenica (reuilles)
6.* 2>lkova crenata, Spach (assez rare)
7. Ulmu» Cocchii, Gaud. (feuilles)
8.* Morns nibra (Wild.) pliocenica (feuille)
9.*Popalas tremula pliocenica (feuilles, rare)
10. Sassafras Ferretianum, Mass.
11. Lindera latifolia , Sap.
12. Vitis'subintegra^^Siip. (fëuiBes, rare)
13. Acer mbpictum , Sap. (feoines etsanare)
14.* Acer polymorphum, Sieb.et Ziicc.,pli<H
cenicum (feuilles et samares)
15. AcerPonzianum, Gaud.
16.* Acer opulifolium granatetuet Boiss.,
pliocenicum (feuilles et samares)
17. Sterculia Bamesiana, Sap. (feaiOe, rare)
18. Cary a maxima, Sap. (feuilles)
\^.* Pterocarya fraxinifolia, Spacb, pUoceoict
(feuilles et fruits)
La scène change de la MougudokSaint-Vincent, bien que les éléments
végétaux, c'est-à-dire le fond de la végétation, restent à peu près les mêmes.
La liaison avec Maximieux se manifeste par la présence de trois espèces pos-
sédées en commun par les deux localités : Vitis ^ubintegra, Acer siU)"
pictum et Acer opulifolium granatense. Avec le PaS'de-lor-Mougudo
l^affinité est naturellement bien plus étroite, puisqu'il s'agit de deux points
S9S DE SAPOATA. — VÉGÉTiTlO» PLIOei!:^.
assez peu (lislanls du nif-me pâté uionta;^pQx, Sept des pspêws do lu Mou-
gudo reparaissent à Sai«/-Vm«n(; mais le degré de fwpienei; do ces
espèces n'est plus le m^me, et d'un autre cdté, six espèo» dorninanlrs dans
la première localité : Bambiixn lugdunaisis, Alnus glutinma orbicu-
lana, \'a<xinium raridentatum , Tilia expansa, IHctamnux major,
ZyijophyUurîl Broniiu, ne repaniisseut plus iiSaint-Vinœnt. L'abi^ejico
du Bambou, du Tilleul, du ZygopkijUuttt, ainsi (|ue du Greiviii cretiata
et de VOreodaphne Uceni, types Uirtiaires bien connus, doit Èlre parti-
culièrenicnt remarquée Le Pterocarya fruxinifolia e«l la seule cspëœ
qui présente le uiâme degni de frwiuence dans le» deux localitcs : seuleuicnt,
i. Saint-Viucent il montre les fruits it ctlté das feuilles. Os flrganes ne
s'écartent de ceux de Karbrc actud du Caucase (prov. de TnlUsh) que par
leur dimension un p;?u plus petite. L'cs-îcnce la plus fri^quenlo k Saint-
Vincent, celle dont les enipn>inU<s reparaissent sur toutes les plaques, est un
Carya, (Carya maxima, Sap.), visiblement alliiJ de pris an C. nlba.
Nuit., eggiccnqui habile les parties moyennes et IcmpmV^ de l'Union amé-
ricaine, du Ncw-IIampshire jusque dans U Caroline (!u Sud, delà Pennsyl-
vanie à la firârgic cl k la Louisiane, de mt*mc que le Pterocarya fraxini-
folia se montre par dclk le Caucase, dans le Talllsli et le district de
Scheken. Ù! sont là des arlircs indigènes non pas det; parties froides, mais
des parties tempérées de l'un et l'autre continent, et leur considération nous
amène presque forcément k l'Isotherme de 15 degrés, qui marque juslcmcnl
la température moyenne annuelle des n''!;ions oii vivi'nt maintcnnnl le
Carya atha en Amérique, le Pterocarya et \<iZelkova au sud du Caur-ase,
les Âcer pictum et poiymorphtim au Japon. A la suite des deux Juglan-
dées viennent se ranger, dans l'ordre de fréquence : le Charme {Carpinus
suborientalis , Sap.), le Hêtre {Fagui sylvatiea pliocenica), l'Orme
{Vlmus Cocchii, Gaud.), et plusieurs Erables ('.dcersufr/n'clum, Sap., ^4.
polymûrpham, Sieb et Zucc., A. Ponzianum, Gaud.,i4. opulifoUum
granatense,Bo'iss.J.LiiSa3safrasFerretianutn,Uass.,el\'iLinderaUiti-
folia, Sap. sont presque aussi répandus que tes précédents. — Le Morus
rufrra, Wild., le Chêne rouvre {Q. rubur pliocenica), le Tremble (P.
tremula, h.) sont au contraire plus ou moins rares.— Il existe une grande
feuille du Sterculia Ramesiana et deux spécimens inconqilets du Vitts
SiUiintegra. — Ces espèces méritent l'attention k divers égards.
Le Sterculia Ramesiana, que je considère comme identique avec le
Cecropia Heerit, Etl. (ex parte), de Bilin, constitue sans doute un tj-pe
miocène encore imparfaitement connu ; la ressemblance est trè.s-graode a^'ec
un Sterculia actuel de la Chine, 5. coccin&t, ijue j'ai observé dans les
serres du Muséum de Paris. C'est le seul type d'ailinité subtropicale que
l'on puisse signaler ii Sainl-Vincent ; mais sa présence y est fort caracté-
ristique selon moi. Au Sassafras Ferretianum se joint k Saint-Vincent
1873. DE SAFORTA. — TteÊTATION PUOCÈRl/ SS8
Dne autre Lanrinée à feuilles caduques, singulièrement analogue au Zrttuiera
Bmzain, Meisn. (Laurus Benzoin, L., Benzoin odoriferum^ Nées) ou
Benzoin d'Âuiérique, espèce répandue de la Floride au Canada, dont la
bmie fossile reproduit Taspect sous des dimensions un peu plus larges et
ivec des nervures plus prononcées. A ces deux Laurinées à ieuilles cadu*
{ue&, dont Tune est maintenant exclusivement américaine, et dont Tautre
appartient à un groupe partagé de nos jours entre Tlnde subhimalayenne,
[^Amérique et le Japon, il faut ajouter, pour se rendre un compte exact des
i£Bnités américaines de la flore de Saint-Vincent, le Morus rubra, Wild.,
espèce du Canada, dont il existe une fort belle empreinte, que rien ne
distingue de la forme vivante. — Ainsi, de même qu*à Meximieux la liaison
de la flore avec celle de l'Amérique se trouve accusée par une Vigne, un
Menùpcrmum, un Tulipier, un Tilleul et un Carya plus ou moins voi-
sins des formes américaines actuelles, de môme qu'au Pas-de-la^Mougudo
le même mouvement se manifeste à Taide du Sassafras, du Tilleul et d'un
Hamamelis, à Saint-Vincent il s'accentue parla présence de cinq espèces
(Marusrubra, Wild. , Sassafras Ferretianum,MBss. , Lindera latifolia^
Sap., Vitis subintegra, Sap.), sans compter rC/^tnu^ Cocchii, Gaud.,
qui parait strictement intermédiaire aux U. americana^ L. et e/fu6-a, Wild. ,
el le Fagus sylvatica pliocenica, dont la tendance à se rapprocher du
Hêtre américain doit être aussi remarquée.
Voilà donc ce que je nomme l'élément américain de la flore de Saint-
Vinœnt. Après l'élément américain vient l'élément japonais, qui s'affirme,
comme tendance d'affinité générale, par la présence caractéristique au Ja-
pon des genres Zelkova{Z. Keaki, Hort.) et Pterocarya (Pt. stenoptera^
G. D. G.), ainsi que d'un Erable presque pareil (A. pictum, Thb.)kmoQ
Acer subpictum, et comme liaison plus directe, par l'existence, assurément
inattendue dans l'ancienne Europe, de YAcer polymorphum, Sieb. et
Zucc., espèce des plus élégantes et des plus curieuses, cultivée au Japon
pour Tomemcnt des jardins, et constituant un grand arbuste plutôt qu'un
arbre proprement dit. — L'identité est-elle absolue entre la plante pliocène
d'Europe dont je possède des feuilles et des fruits, et la plante actuelle du
Japon, dont le nom spcciriquc dénote du reste l'extrême variabilité? Autant
qu'il a été possible de le vérifier à l'aide des éléments de comparaison dont
je dispofe, les lobes des feuilles fossiles, au nombre de 7 à 9 comme dans
la variété actuelle septemlobtim (Acer septemlobum, Thb.) seraient un
peu plus étroits et allongés. Les samares fossiles seraient de leur côté un
peu plus grandes ; mais ces nuances ne sauraient empêcher l'identification
spécifique de la forme pliocène avec celle qui vit actuellement au Japon, où
elle a donné lieu à une foule de races. VAcer circinatum, Pursch, de
rOrégon, qui se rapporte au même type, s'en écarte bien davantage. On
peut dire que la très-faible différence qui sépare YAcer polymorphum
Sli DK SAPORTA. VteiTATION PUOCÈNC. t7 (éf*
ptiocMc (le n-lui du Japon n'a pas plus de valeur que cdk qui se laisse
voir eiilrc l'Ailnc, le lliîliv, le Chêne rouvre, le Tremble de cclUs époque
et lui birnKS actuelles de ceA espèces demeurées indi;a;ci]cs.. S'il faut opérer
pour le premier une ^jjarntion spècitu{ue, il faudra la proposer au^i pour
les autres el distinguer par exemple le Ptcrocanja de Sainl-Vinrent de
celui du Caucase, parce que chei ce dernier les iiervureH des folioles sont uft '
peu plus replii'iw eji avant, el que ses fruits sont généralemcul plus gro8^
où abouiirait-on cependant cti Muivanl celle voie; el k quel degré de subdt-b
vi^iion saus fin et de pulviirisatinn de Tt^péi» ne scrall-oa pas amené, flif
chei elle Icâ moiadrui tendances & la variation donnaient lieu â des distino^
tiouâ suffisantes pour indiquer autant de souclics, ayant cktcuue une orinu
gine et nue liliaiioa séparée»?
Cette réflexion me conduit à examiner le troisième dw j^roup»: d'e^iëcoij
que l'on rencontre ii Saint- Vincent : upri^s le grou|)e américain le grouph
japonais, et après celui-ci le groupe indigène, eest-ii-diro œniposé d'cs-5
pèees encore aujourd'hui européennes. Ce groupe compn'ud au mains 4t
espèces: Fagus sylmlica,QÛercus roburfPopulus lremula,Acer op»' m
lifolium graHuteitsa. 11 pourrait s'accroître encore de queJques autres, si un
iH'rupule, peul-élre exagéré, ne ni'at ait retenu à l'égard du Carpinus tub-
orientalis, de VUlmus Cocc/tit et de VAcer Pomianutn, qui ne sont
pcul être que des formen du Carpinus orientalis, Wild. [Carpinus (in*- -t
nentis. Scop.), de VUlmus effma, Wild-, et de l'Acer oputus. Ail. |
Le- Ht'lre pliocène, dont lis fruits n'ont pas ent'ore élé recueillis, mais
dont il existe un grand nombre de feuilles, pcul être considéré comme bien
connu ; il ne difiere du nôtre que par sa plus grande polymorphie. Ses
feuilles, beaucoup plus variables, présentenl'souvcnl quelques nervures se-
condaires de plus ; leur bord est tantôt ondulé, tantôt dénié, et leur sommet
se prolonge parfois eu une pointe qui les fait ressembler tout à fait & celles
du Fagus atten^ta, Coepp., d'une part, et de l'autre au Hèlre américain,
F. ferruginea, Ait., que certains auteurs distin^^ueut à peine de celui
d'Europe. Mais, en s'atlaclianl aux empreintes Icis plus conformes aux
feuilles de notre Hêtre, cl qui sont en même temps les plus ordinaires, il
me parait impossible de ne pas les considérer comme ne formant qu'une
seule espèce, tout en accordant à la forme fossile l'épilhèlc de plioœnica.
Le Chêne, dont je pos.séde plusieurs feuilles, ne se distingue pas des
formes oblongues, simplement lobées, à lobes obtus cl peu profonds de
noire Rouvre (QuercusroMtr^L.). C'est surtout à un exemplairede Nantes
du Q. jesstti/fora, Sm.,aiQsiqu'ik des spécimens ol)servès par moi dans la
vallée de Sault, au pied du Mont- Venioux , que je compare les empreintes
pliocènes. Rien ne saurait, dans les caractères observés jusqu'ici, moliver
une séparation d'espèces, et notamment la dimension proportionnelle du
pélMte parait sensiblement la même des deux paris.
tITB. DK 8A?0ltTA. — TÉGËTATIO!! PUOCkNfi. 1195
là Acer opulifolium granatejise œaslilue actuellcinent une race ou
soos-espèce de VAcer opulifolium, Vill., que M. Uoissier a observée dans
les montagnes de Grenade, et que j'ai reçue également d'Algérie. La feuille
at plus petite, moins large ; les lobes latéraux sont plus profondément inci-
8éB, les inférieurs entiers ; les dentelures, moins nombreuses, sont rempla-
cées souvent par de simples sinuosités. L'Erable de Saint- Vincent, dont
je possède, non seulement les feuilles, mais les samares, se rattache direc-
tement selon moi k cette race granatense, comme TAùne de la Mougudo
k la variété denticulata de YAlnus glutinosa. S'il en est ainsi, certaines
races, aujourd'hui moins répandues que le type normal, restreintes à une
régioa particulière, auraient autrefois dominé, et ne se seraient retirées que
devant Tinvasion de formes plus robustes et des circonstances moins favo-
rables. La race ou sous-espèce se serait comportée comme l'espèce elle-
même. A l'exemple du Pinsapo, une des formes primitives de YErabk
à feuilles d'Obier aurait été refoulée vers le midi de l'Europe, où elle trou-
verait un dernier refuge. Le Tremble pliocène dont j'ai recueilli deux feuilles
à Saint-Vincent est exactement pareil au nôtre. Je ne saurais, malgré une
ittention scrupuleuse, signaler entre eux d'autre différence que la taille un
peu plus petite des feuilles fossiles.
La principale divergence entre les deux localités du Cantal comparées
entre dles consiste dans l'abondance relative du Hêtre, du Charme, de
l'Orme, et dans la présence, à Saint-Vincent, d'une plus notable pro-
portion d'espèces demeurées indigènes de l'Europe centrale, et, en tête,
du Hêtre, du Chêne rouvre et du Tremble. C'est par ces côtés et par
Vexclusion corrélative du Bambou, du Zygophyllum Brotmii et du
Grewia crenata que se manifeste l'exposition septentrionale de la lo-
criité de Saint- Vincent. De plus, dans cette localité, comme au Pas-de-la-
JiougudOy on peut saisir les vestiges d'une végétation revêtue d'un autre
caractère et croissant k une plus grande élévation. A la Mougudo cette vé-
g^tion nous a paru représentée par le Pinsapo, la Fougère mâle, le Car-
jrinus suborientalis et \eFagus sylvatica. A Saint-Vincent nous sommes
transportés sur un |)oint où le Hêtre et le Charme abondent; mais la rareté
du Tremble provient sans doute de la station occupée par cet arbre k une
plus grande élévation, et de plus d'inombrables débris d'aiguilles de Pin,
concassées, entraînées probablement] usque Ik par les eaux, nous permettent
d'entrevoir l'existence d'une forêt d'arbres résineux, placée sur les plus
hauts sommets. Si ces espèces avaient été associées aux espèces les plus
'(ordinaires de Saint-Vincent, on trouverait des cônes et des feuilles en bon
état, tandis que ces derniers organes, quoique très-fréquents, sont presque
constamment brisés, et accompagnés, jusqu'ici, d'un seul chaton mâle, que
le vent a pu très-aisément transporter.
^M6 r.E SAPOBTA, — VÉGLTATIOR PUOCÈKE. 17 lÉT.
Ces rail5,si nouviiaiix qu'ils puî^^^'iil paraître, ni; soûl pas du reste isolés*
comme on pourrait le penser.
Les marties à tripoU de Ceyssac, prî-s du Puy {Haute- Loire), k une
altitude d'environ 700 mètres , renferment des végétaux pliownes se rap-
portant k une époque rapprochée, sinon absolument synchronique, de celle
qui vit se produire renfoiiissenient des forêts du Cantal. J'ai retiré de leur
étude la liste suivante.
Florule des marnes à tnijoli de Ceyssac (ILiuie-Loire) .
i. Pinus, sp.(Mc(. strabos?; (semence).
!. Piceï eicflsa? L, <s«ineDccs).
3. Abiea cilidca? KoLsch. (semeDce).
i. PotUBOeelon, sp. nova.
5. AInus glulino», Vsr. Ajourdi, Sep. (lèuilles
cl Ftrobilcs).
6. Cvpiaus BuborienUlis, Sap. (inrolua'es).
T. tllmus palxanionUDa, Sap. (samare cl frag-
in«nl de feuUI«).
B. Populus caDescens, Sm. (reuiUe).
9. S^ixalba.L. (reuille).
10. Silix \imiaalis, L. (feaillt).
11. fraunin Eiacilis,Sap.(remllesetun
13. VacrJDÎuni uliginosuni, L. (feuille).
13. Arer anbplctiim.'Sip. (feuilles).
14. Acv creticam, L. (Acer i
Ail.) (feuilles et samve).
15. Ziiyrhus ovat*, 0. Web. (feuille).
16. Cralsgus ax)aunthaidc«,ISa!pp.(fsuilla).
17. Pjius subaveita,S3p. (feuille).
Bien que l'âge de cette florule soit peut-être on peu plus récent que celui
des gisements du Cantal, et que les formes généralement chétives y trahissent
l'inllucuce d'une température moins clémente, cependant les résultats sont
il peu prés les tnénies. L'Alnus glutinosa Aymanti se nipproclie encore
plus de notre Aune commun ([ue celui du Puii-de-la'Mougudo ; il n'en dif-
fère que par des pétioles notablement plus courts, et une ou deu\ paires de
nervures secondaires de plus qnedans le type ordinaire. La flore de Ceyssac
se relie encore à celles du Cantal par la présence commune du Carpinus
suborientalis et de l'Acer subpiclum. L'Acer creticum y représente une
raceousous-cspéeeaiijourd'hui reléguée dans l'Orient; c'est un fait analogue
il ceuv qui sont ri'lalîfs ;i VAcer opulifoliumgranatense et au Ptcrocarya
fraxinifolia. Le Fraxinus gracilis, dont il existe une feuille et une sa-
mare, ne diffère du F. excelsior que par les proportions plus grêles de ses
folioles. Le Populiis canescens, fort bien caractérisé, remplace à Ceyssac
le Populos tremula de Saint-Vincent ; enfin, conformément à ce que nous
avons obsen'é dans cette dernière localité et au Pas-de-la-Mougudo, des
Conifères, dont on ne trouve que des organes épars et légers (ici ce sont des
semences ailées], laissent entrevoir la prcseocc, ii un niveau plus élevé que
celui où se sont déposées les marnes, d'une association végétale coinprenaal
surtout des essences résineuses, parnii lesquelles on distingue un Pin (Sect.
Strobusf), un Picea probablement pareil au Picea excelsa, et un Sapin,
certainement allié de près à VAbm cilicica, espèce de l'Asie mineure.
On peut conclure hardiment de tout ce qui précède qu'à l'époque pli<H
cène, alors que les espèces miocènes survivantes habitaieot les plaines et
remontaient plus ou moins sur les montagnes, alors que les espèces mért-
•187S. I>E SAPORTA. — VÉGiTATION PLIOCÈNE. 287
dionales, déjà à peu près identiques à celles qui peuplent les bords de la
Itféditeiranée, les Canaries, TOrient, TAsie centrale et le Japon, étaient
associées aux premières et s'avançaient jusque dans le centre de TËurope,
ât cette même époque les bois montagneux, jusqu a 1000 mètres environ
d élévation, étaient composés d'espèces en parties éteintes, en partie émi-
£;rées, mais dont les analogues directs ou les représentants très-peu modi-
fiés se retrouvent dans le massif caucasien, dans TAsie mineure, sur les
montagnes de la Grèce, de TE^pagne et de l'Algérie, dans l'Amérique du
^ord et même dans le Japon. Dans ces mêmes lieux montagneux se mon-
traient aussi la plupart des espèces frutescentes qui peuplent maintenant
l*Europe centrale, mais qui à ce moment se tenaient presque toutes au-
dessus d'une altitude de [Jusieurs centaines de mètres. Plus bas leur pré-
sence était exceptionnelle, l'espace inférieur étant en grande partie occupé
]>ar des formes d'un caractère méridional, au milieu desiiuelles les Lauri-
nées à feuilles persistantes jouaient un rôle important. La place
des Laurinées à feuilles caduques. Sassafras et Lindera, était plu-
tôt sur les versants montagneux, pêle-mêle avec des Juglandées (Cary a et
PUrocarya), des Ampélidées ( Vitis)^ des Aunes, des Charmes, des Hêtres,
des Chênes, des Trembles, des Ormes (Ulmiis et Zelkova). A ces arbres
de première grandeur étaient entremêlés des végétaux herbacés et des ar-
bustes (Bambou, Fraxinelle, Zygophyllum, Myrtil, etc.) et l'ensemble
revêtait un caractère évident de puissance et de fraîcheur. C'était une végé-
tation plantureuse, exubérante même, se déployant en forêts profondes,
mais moins variée et moins riche de formes que sa devancière, la végétation
miocène. Celle-ci était alors en pleine voie de déclin ; ses éléments, tombés
en minorité, tendaient à décroître, et pourtant elle occupait encore une place
considérable, et jouait un rôle important, bien qu'amoindri. D'ailleurs les
éléments miocènes, à la veille de leur élimination définitive, loin de s'être
modifiés depuis les temps antérieurs, constituent des formes très-nettement
reconnaissables par suite de leur fixité {Glyptostrobus europœtis, Liqui"
dambar mropœum, Grewia crenata, Zygophyllum Bronnii),
A c6té des espèces destinées k disparaître de notre sol, les espèces plio-
cènes proprement dites, celles mêmes qui ^nt parvenues jusqu'à nous,
qu'elles soient restées européennes ou devenues exotiques, qu'elles aient
persisté sur les mêmes points ou qu'elles aient été reléguées plus au sud,
vers le midi de TEurope, toutes ces espèces survivantes du dernier âge ter-
tiaire ne sont, il faut bien le dire, qu'un prolongement, et, pour s'exprimer
encore plus clairement, que des rameaux sortis d'une branche plus ancienne,
obéissant a la tendance qu'ont toutou les branches i\ se ramifier. Parmi les
espèces faisant partie de la catégorie qui vient d'être mentionnée, il en est
très-peu, lorsque nous ne sommes pas privés de documents à leur égard
(et dans ce cas notre ignorance s'explique par les lacunes mêmes de nos
*. ,'
SS8 DB SAFOKTA. — VÉGÉTATION PLIOCKSE. 17 fé».
roaiuiissancfs) , jl en l'st triy-pi-u i|iii iif piiiâuntenU des antécrtk>nls directs,
plus ou inoias noniLrfnK ; il en est tivs-peu, j'explique mil poiiséc, qui ne
se tieni fort naturel It^ntent à des espèces niioci^acs antérieures à ellot, el
auxquelles elles se rulUcfaent d'une foçon si étroite que, si j'avais >'outu
imposer k beaui'oup île celles que j'ai signaléus comme etiistiiul vucorc des
dènominalioas empruntées k la nuinenclalure tertiaire, leur détermination
aurait Été prusque auKHi bien justiliée que lors[|UC, pousc» par l'évidence,
j'«i préféré ideiitilïer ixs espèces avec les Formes actuelles, dont elles ne se
dùtingiieiit pas en réalité. Il exiiAe donc une succejusioo et un enchaine-
mest de termes similaires, et de^ noms d'espèces légitimement oltserréfô
s'appliquent it chacun d'eux de manière à composer des séries plus ou
moins continuer, plus ou moins compleiies, cl plus ou moins riches, sui-
vant que l'on passe d'un type à un autre. Chacun d'eux en effet, possède
une fai,-ou d'agir et de se comporter qui lui vsl propre, et les différoices
sont grandes sous ce rapport.
Choisissons quelqucfi-nnes des espèces le^ plus saillantes et les mieux
connues pour faire comprendre la marche de cette sorte d'enchainement,
qui n'est autre en réalité que la filiation d'une forme par une autre, que le
temps modiUe et subdi\ise plus ou iiioluti via variétés, en races et en
SOUjKspèces, qui se développeront k leur tour, en se rainilianl de la même
maoièrc. Ainsi, j'aurais pu donner sans inconvénient au Fagus sylvatiea
pliocmica le nom de F. attenuata, Goepp. Musicurs des cKcmplaires de
Saint-Vincpnt présentent cxaclemenllescararlèrcs du F. attenuata, c'est-k-
dire Icsomniet des feuilles atténué en une pointe pyramidale, les dentelures
plus prononcées, el 1 1 k 12 paires de nervures secondaires, au Heu de 8 k
9, comme dans notre Hêtre. Le F. attenuata, Uoepp., qui ne diffère
pas ou diffère très-peu du F. castaneœfolia, Ung., a été signalé dans
une foule de localités du miocène moyen ou supérieur par Ungcr,
Goeppert, Ëtlingshauscn, 0. Webber; ce Hêtre s'écarte réellement fort
^uâa F. prislina, Sap., de l'Àquitanien de Manosquc, dont les feuilles
présentent un pétiole plus court çt 14 k 16 paires de nervures secondaires;
or, cette dernière espèce ne se distingue par aucun caractère appréciable
da F. ferruginea, d'Amérique, dont par conséquent le F. attenuata
miocène s'éloigne bien moins que le nôtre, et dont se rapproche encore le
F. sj/fvattcapUocène, lorsqu'on s'attache aux variétés atténuées au sommet
et dentées sur les bords qu'il présente fréquemment. Telle est la marche
graduellement divergente qu'aurait suivi le }lâlrc d'Europe, en s'écartant
peu k peu du type américain dont il serait sorti. — La différence sensible
qui les sépare de nos jours n'est cependant pas assez prononcée pour moti-
ver aux yeux de tous les botanistes une distinction spécifique ; mais ce
sont Ik du moins deux races trè»-marquées, dont on peut dresser saos
Iropide^Kioe l'arbre généalogique.
4 873. DE SAPORTA.— - VÉGÉTATION PLIOCÈNE. S 39
Le Zdkova crenata^ Spach [Planera Richardi, Mich.), maintenant
oonfiné dans le massif caucasien et la Perse septentrionale d'une part, et
de Tautre sur les montagnes de Ttle de Crète, où il a donné lieu à une race
élevée par M. Spach au rang d'espèce {Zelkova creticay Spach), a été
gnalé par moi dans le Cantal, parce que rien dans les empreintes observées
m'a paru motiver une distinction véritable. — Mais cette espèce, si
^sonfonne par les caractères visibles à celle que nous avons sous les
-yeaXy a été immédiatement précédée par une espèce tertiaire (Zelkova
MJngeriy Planera t/h^en, Ètt., Ulmus zelkovœfoliayVn^.)^ dont l«s
Auits sont même connus, et qu'une différence à peine sensible dans la forme
de ces organes a seule pu engager à distinguer d'un nom particulier. Les
^^ariations auxquelles ont donné lieu dans* les temps anciens les feuilles de
espèce sont exactement semblables à celles qu'elles comportent encore
ijoord'hui, et ne dépassent jamais certaines limites. Les spécimens de
Hanosque, qui comptent parmi les moins récents, montrent, il est vrai,
quelque chose de plus grêle dans le contour, une base moins large propor-
tionnellement, et une paire de dents en plus que les formes actuelles
les plus analogues. Ces divergences sont pourtant si peu prononcées, eu
égard à la distance chronologique, qu'on ne saurait douter que l'espèce
actuelle ne soit un prolongement direct de l'espèce tertiaire. Les form^ de
celle-ci, observées dans le miocène] supérieur, montrent généralement plus
d'ampleur, et se confondent finalement avec celles que je signale sous le
nom moderne de Zelkova crenata.
Je pourrais encore ajouter que VUlmus Cocchii marque probable-
ment la souche d'où sont également émergés les U. americana, Mich. et
tffusa, Wild., si rapprochés l'un de l'autre selon M. Planchon; tandis
que le Carpinus suborienlalis touche d'une part au C. pyramidalis,
Gflqip., et de l'autre se confond presque avec le C, orientalis, Wild.
(C. duinetisis, Scop.) tout en ressemblant à d'autres égardsau C. Betu-
luSy L.y notre charme commun. L'Acer po^t/^norpAt^m lui-même, bien
qu'aujourd'hui exclusivement japonais, n'est nullement isolé dans l'Europe
tertiaire, puisque antérieurement à lui les A. Rûminianum, Heerei gracile,
Sap. y révèlent l'existence du type dont cet Erable fait partie. Avant le
Pterocarya fraxinifolia se place de même le j?. deniiculaia, Heer, qui
retrace fidèlement le type de la Juglandée caucasienne.
Enfin, VAcer opulifolium pliocène se trouve immédiatement précédé
par les A . opuloides, Heer et brachyphyllum, Heer, d'Oeningen, devancés
cux-m^mes par VA. recognitum, Sap., de Manosque, tandis que les
A. decipiens, Al. Br., angastilobum, Heer, integrilobum, 0. Web.,
psewUHUimpeslre, Ung-, ^^ d'autres encore, permettent de reculer jusque
dans le miocène inférieur l'origine du type représenté maintenant par les
i. creticum et monspessulanum. Les A. decipiens, inlegrilobum et
^-v. '
i30 DE SAPOBTA. — tégétatiok pliocèkb. 17 fér.
pseudo-campestre présentent rei^pecttvcment lei!> mètiics direnîtés de
foriiH! et (ie denlelures, auxquelles les feuilU-K de VA . crelicum, L. donnent
\ka de nos jours. Rien ne prouve ta prrsnniiiililA distincte de chacune de
oes formes, qui ne représentent sans doule que ries rares d'un lype, disposé
dans tou3 les temps à produire les uiËnies séries de oiodiGcations. Les di-
versités auxquelles YAcer crelicum est actuellement sujet, et qui se
montrent aussi dans les pousses gourmandes de l'A. monspoisulanum,
ODt trëti-bieii pu caractériser, à répo(|uc tertiaire, autant de races particu-
lières, sorties d'une tige commune, et qui auraient transmis à celles qui en
Sont plus lard issues la faculté de reproduire accidentellement la plupart de
ces mémfs diversités.
Ainsi, en essayanVd'expliqueïrorigine probable de nosejpèces végétales,
dlc procédé au moyen duquel elles ont dû se détacher des espèces tertiaires
qui manifestent vis^-vis d'elles le plus d'affinité, c'est h la race que j'ar-
rive, de même qu'en signalant les espèces pliocénes de Meximieax, du
Cantal et de la Haute-Loire, j'ai été amené à faire rcssorlir l'existence déji
ancienne d'un certain nombre de formes, qui aujourd'hui encore passent
pour des races ou sous-espèce, c'est-à-dire, sont considérées comme es-
pèces par les uns, comme simples variétés permanentes par les autres. D
tia''esla.insiàeyAlnusdenticulala, C. A.Mey.,du PopwÎMs canescens,
Sm., de l'Acer creiicum, L., de l'Acer opiUifolium yrana/ense, Boiss.,
du Vibumum rugosum, Pers., etc., qui, malgré la permanence de leurs
caractères distinctifs, ont été considérés par beaucoup d'auteurs comme ne
représentant pas diy espèce?! proprcmoiildilcs et inœiitosléi^;. Il est certain
d'un aiilri; cilté ijire ^i l'on groupe les iliiïercnle^ races autour de l'espèce
principale dont elles dépendent, on établira dans beaucoup de cas des pas-
sages naturels entre cette espèce et d'autres, en apparence très-éloignées
de la première ; on atténuera tout au moins la distance qui sépare les unes
des autres. Rien de plus distinct, par exemple, que les Alnus glutinosa,
L., si cordata, hois : laformedes feuilles, le mode de dentelure, le nombre
des nervures, la dimension des fruits et l'aspect des inflorescences, tout difi%te
des deux parts. Cependant, si de l'A. gtutinosa proprement dit on
passe k l'A. glutinosa denticulata (A. denticulata, C. A. Mey.), du
Caucase, dont les fruitssont déjà plus gros, les dentelures des feuilles simples
et leur contour ovale, on touche presque à l'A. subcordata, G. A. Mey.,
qui ressemble au précèdent et se rapproche en même temps des A.
ortentaUs, Due et cordata, Lois. On n'aurait qu'à supprimer les intermé-
diaires pour voir se creuser un abtme véritable entre la première et la der-
nière des formes qui viennent d'être énumérées. C'est cette élimination des
termes servant de points de jonction de type à type et d'espèce à espèce
que le temps et les circonstances ont dil opérer dans une infinité de cas, et
par conséquent on ne saurait nullement s'étonner de rencontrer à l'état fos-^
f 873. ra SAPOKTA. — Tfo^TATION PLIOCÈNB. SS4
«le une fbule de formes qui constitueraient autant de races, si leur existepce
mvait pu se prolonger. Qu*un prodige survienne et fasse revivre les espèces
éteintes, et la plupart encore inconnues, des temps tertiaires, beaucoup de
vides se combleront immédiatement ; les transitions ménagées se multiplie-
rtmt aussitôt, et nous serons surpris de la foule des races simultanées ou suc-
«ssives que nous verrons apparaître. C'est de ce fond obscur, composé de
milie nuances irrégulièrement combinées, que les formes actuelles, survi-
^vant àI*extinction de leurs devancières ou de leurs contemporaines, ont réussi
ià se dégager, pour arriver enfin jusqu'à nous. C'est là aussi ce que veulent
^»Lprîmer quelques-uns des noms imposés aux espèces pliocènes ; le Car^
foinus suborientalis, Y Acer subpictum, YUltnt^ palœomontana^ le
Cratœgxis axydcanthoides, le Pyrus siibacerba^ etc., ne sont que des
i-^œs fort peu distantes des formes. modernes correspondantes; après eux,
Wlmas Cocchii, le Sassafras Ferretianum, VOreiniaphne Heerii, Iç
JPraxinus gradlis^ Y Acer Ponzianum, klHctamnus major, le Cary a
"pnaximaj etc., constituent des sous-espèces un peu plus accentuées que lei;
précédentes, mais alliées de trop près encore aux similaires actuels pour ne
les faire remonter ensemble à une commune origine (1).
Qu'est-ce donc que la race qui a joué autrefois un si grand rôle dans la'fi*
liation des espèces végétales actuelles ? Au moment où ces espèces commencent
il se répandre et à fixer leurs traits décisifs, avant même qu elles occupent
i*aire qui leur est demeurée propre, mais que les circonstances ont tour à
tour agrandie ou restreinte, c'est effectivement^àTétat de races plus ou moins
permanentes, mais aussi plus ou moins localisées, que ces espèces nous
apparaissent. VAlnus glulinosa orbicularis, du Pas-de-la-Mougudo,
remarquons-le, diflère sensiblement de YAlnus glulinosa Aymardi^ de
Geyssac ; tous deux pourtant ne sont que des races reliées également au type
de VA. glulinosa^ L., et comparables, l'une aux plus vigoureuses, l'autre
max plus chétives variétés de cet Âùne. La race est néc^airement sortie
cl'uiie déviation quelconque d'un type antérieur ; elle se conçoit originaire-
ment ooBune une simple variation, d'abord accidentelle et locale, ensuite
plus nettement prononcée, devenue héréditaire, et enfin permanente, occu-
pani alors un espace déterminé, d'où elle rayonne plus ou moins. La race
parvenue à ce dernier état peut s'étendre et se développer, si les circons-
lances la favorisent ; s'éteindre par contre, si elle est submergée par une
envahissante, plus vigoureuse. A ce propos, il est juste d'observer
0) C0ttt eonvîclioii nous a portés, M. le docteur. liarion et moi, à jeter les bases d*u]i traTsil
^fiQfBble sur les Origina de la végétation européenne actuelle, destiné dans notre pensée
à mettre en lofflière, àfaide da rapprochement des organes vivants et fossiles, les vestiges de
ttialionel les afllnités de tout genre qui rattachent les v^étaus actuels à ceux des Igesantérieun.
Hoqs soBicitons dés à présent la bienveillance des amis dn la science en faveur d*une œuvre dool
la réussite ne saurait résirilcr qpie d^nn. labeur patient, s*appuyant sur des (kits sérieux et m|d|i-
fliéiy te tradaîsant par des dessins exacts et minutieux.
>
S32 LOCARD, -" SDR LES BRÈCnES OSSEUSES DE DASTtÀ . 1 7 fév .
que la race, en-dehors des elTets ordinaires de la concurrence vitale, D'est
nullcniciit protégée contre ceux de l'hybridation et du métissage ; toute race
rivale d'une autre, égale en valeur ou snpéricure h (•ellc-ci, peut, en se mê-
lant à elle, l'annuler par le croisement, et, si elle l'emporte, amener promp-
tement sa disparition. Dans le cas contraire, c'est-à-dire lorsque une race,
d'abord locale, se trouve aidée par l&>i circonstances, elle doit inévitablement,
k mesure qu'elle gagne du terrain, accentuer de plus eu plus ses caractères,
et acquéiir plus ou moins vite celte piiysionomie, à la Ru arrêtée dans les
contours et uniforme dans l'aspect, qui la coatitilue à l'état de type spcri-
liquG ou autrement de race principale, autour de laquelle les races secon-
daires, qu'on les désigne du nom de variétés ou de sous-espèces, gravitent
en nombre plus ou moins considérable. Ces phénomènes, dont nous saisis-
sons parfaitement la trace dans les temps anciens, ont-ils cessé maintenant
de se produire? Je suis très-loin de le penser, et si de nos jours, ii l'exemple
de ce qui a déjà eu lieu k l'époque tertiaire, certains types, soit appauvris,
soit fixes depuis un temps très-long et destinés à ne plus varier, présentent
tons les caractères de la permanence, d'autres offrent le spectacle contraire.
C'est ainsi que notre Quercus ilcx donne lieu presque partout k d'innom-
brables diversités de feuillage, susceptîldcs de faire naître des races ; c'est
ainsi que le Chêne rou^Te, en-dehors de ces mêmes diversités, se trouve di-
vise en plusieurs races flottantes, dont quelques-unes paraissent fort an-
ciennes. Le genre Ptrus, considéré dans son ensemble, ne se caœpose,
selon M. le Professeur Decaîsne, qne d'une espèce unique, partagée en une
multiludf de formes localfs plus ou moins accentuées. Les boUnisles ont re-
marqué l'extrême polymorphie de certains genres : Thalictrum, Rosa, Ru-
bus On a été jusqu'à vouloir partager ces derniers en plus de 400 espèces
européennes, prétendues distinctes. Evidemment ces genres et bien d'autres,
qui manifestent sous nos yeux de telles tendances vers l'instabilité,
constituent un milieu sensiblement pareil 'a. celui qui permit aux anciennes
races, souches de nos espèces actuelles, de se produire et de se développer.
M. Pellat annonce l'envoi à la Société d'un travail de M. Locard,
Sur les brèches osseuses des environs de Bastia, extrait des Archives
du Muséum d'histoire naturelle de Lyon, et donne lecture de la
note suivante qui résume ce travail :
SUB LES BRÈCBES OSSEUSES SES ENVII10>S DE BASTIA (CORSE]
par H. tJ^CARD.
Les brèches osseuses des environs de Bastia ont été signalées pour la pre-
mière fois en 1807, par Rampasse, dans une lettre adressée à Cuvier et
publiée dans les Annales du Muséum (1). Plus tard Cuvier, dans ses Re-
{i)Am Uut. Hitt. «ai-, 1" série, l. X, p. 163—167. Paris, 1807.
1873. LOCARD. — SUR LES BRÈCHES OSSEUSES DE BA8TIA. 133
cherches sur les ossements fossiles (1) donna une description du crâne de
Lagomys qui lui avait été envoyé par Rampasse.
Il y a quelques années, lorsque l'on entreprit la construction du nouveau
port de Bastia, on ouvrit plusieurs vastes carrières pour en extraire les ma-
tériaux nécessaires à Texécution de ce travail ; on mit alors à découvert
plusieurs fentes ou crevasses, dont quelques unes étaient remplies d'une mar
tière brèchiforme riche en ossements et en coquillages.
Nous avons suivi ces brèches depuis Furiani au Sud de Bastia, jusque
dans la vallée de Sisco au cap Corse, sur la côte orientale de Tile.
Elles sont situées dans un calcaire gris-bleuâtre, compacte, en bancs épais,
sans fossiles, veiné de carbonate de chaux, et subordonné h des schistes
gris-verdâtre, le tout classé par les auteurs de la Carte Géologique de France
et par le marquis Pareto (2), comme appartenant à la formation crétacée.
Les fentes ou fissures du sol ont dû se former lors de l'éruption des serpen-
tines qui'afileurent dans toute cette partie de Tlle ; plus tard elles ont été
remplies par une terre rouge, un peu argileuse, rarement arénacée, empâ-
tant dans sa masse des fragments de roche à arêtes vives, ainsi qu'une
grande quantité de corps organisés. Parfois il s'est produit une véritable
fossilisation de la masse ; le carbonate de chaux, est venu solidifier en tout
ou en partie la substance brèchiforme, de telle sorte que les fragments de
roche et les débris organisés font corps avec la masse pierreuse qui les ren-
ferme. Enfin dans quelques cas le carbonate de chaux seul a pénétré dans
les fentes et est venu en tapisser les parois.
Les corps organisés que nous avons recueillis dans les brèches de Corse
sont les suivants :
OSSEMENTS DE VERTÉBRÉS
Homo.
Ovis mugimon, Linné.
Lagomyt corHcanus, Cuvier.
Leptis . . .
Myoxus glis, Schreber.
Perdix . . .
Uui sylvatieus, Linné.
Lacerla . . .
Canii vulpeê, Linné.
Testudo . . •
COQUILLES 5
rERRESTRES,
Hélix aspersa, Mûller.
Hélix galloprovindalis. Drap.
— apertUt Born.
— hydatina, Fér.
— nuculoldes, Df beaux.
— hispida, Mûller.
— vermiculata, Mûller.
ZorUies obscuratus, Porro.
— Raspaillii, Payr.
— Blauneri, Shatti.
— Broccardiana, Datailly.
— lathyri, MabiUe.
— hospitans, Bonelli.
Pupa quadridenSj Drap.
— halmyris, MabiUe.
— cinerea^ Drap.
— variabiliê, Drap.
ClausiUa Kusteri, Rossm.
— apicina, Fér.
(1) Bourdet d'après Cuvier, Os», foss., t. IV, p. 198, pi. 14, fig. i— 6.
(2) Ctumi geogn, s, Cortica. Milan, 1845.
S3t LOCARb. — SUR Les BRÈaiES OSSEUSES DE BASTIA. 17 fÉT.
COQUILLES MARINES (1>.
UonodûrUa Olivier!. Payr. j Paltlla vulgata, Lmaé
l'alella Bonnardl, Piyt. Vemu dtctmata, Uim*
— — P»iT,,iW. oHiI, i
C'csl au printemps de l'année 1871 que nous avons reiiconliê pour U
première fois des ossements humaiDS dans une brèche élroite, sîtaéc dans
la vallée de Toga, à 80 mètres environs d'allilude. M. le D' L. Lôrtet,
directeur du Musi'unidcLyoD,abien voulu nous eo donner la dclermlnation,
ainsi que celle des autres animaux \ erli^brés qui les accompagnent ; il a pu
reconnaître : 1° un fragment de rocher ; î," un coodyle du maxillaire su- '
pérîear gauche; 3" un fragement du sphénoïde. Avec les os d'homme nous
avons recueilli une grtinde quantité d'ossements de Lagomijs, au point d(>
pouvoir reconstituer le squelette complet de cet inléressanl animal.
L'homme existait donc en Corse en même temps que le Lagomyt ; or
d'une part nous savons que cet animal, dont on trouve de nombreux restes
fossiles dans la France centrale et méridionale, no vit plus aujourd'hui que
dans les régions septentrionales, non loin de la Iimil« des neiges perpétuelles;
d'autre part M. Pumpelly (2) a signalé l'existence d'anciens glaciers en
Corse. En présence de «-s faits, ne tiommes-nous pas autorisés k concloR
guc l'homme vivait en Corse à l'époque glaciaire, et qu'il a dû être témoin
de tous les grands phénomènes géologiqiiesqui ont dû se passer alors? L&
présenc* ili; rhoninic en Corsf ri'monlcrait donc k une époque beaucoup
plus ancienne qu'on ne l'avait supposé jusqu'à ec jour.
Nous remarquerons en outre l'étroite analogie qui existe entre lestirtf^es
de Corse et celles du Iwssin médilerranéeD. Leur feune, qatuqiM'tliffâfeate
sous le rapptHl des espèces que l'on y rencontre, appartient ËejMni^tli'Iii
même époque géologique ; fMirfmtiioBs ne-eroyons pas qu'on y ait enxNtt
si^ialé la présëbiBie 'de détwis Itnmains. 0 est k présumer cependantiqsb les
coquilles marines que l'oti trouve k Nice et en Sardaigne, cobinie IhBB U
caverne de Baoussî-Roussi, ont dû servir à l'alimentation de l'hMaMfrqoi
vivait k l'époque du remplisAige de ces brèches. La brèche 4eBonrii:pis
de Cagliari, dims laquelleM. Studiati a trouvé le Lagomys Sardua, assodé
à des coquilles marines, se trouve donc des conditions tnut-À-fùt aimîlaireB
k la bréâie de Toga.
H. TocnnodtB ftâi remarquer qn^l est intéressanlde renomnm dans les
brèches Je Corse VHeUx Raspaiii qal est spéciale i la fonne aciuetta de
llle, ce qui semble indiquer que déjà à cette époque reculée la Cofta
était isolée.
(1) Os aspèces ont sans doute ili apportas par la main de rhonme f&ai tenir k son afi-
meotalioii.
(I) AKlt. £oe. Cwl., » iérie, L'XVU, p. 18,^. 1. Vêàt, O».
4873. BAYAN. — SYNONTMIB 9S5
H. Bâtan met sons les yeux de la Société une boite contenant
une partie du travail dont il a parlé dans la séance précédente :
Ce travail a le double but de permettre la reconnaissance des doubles
plois dans la nomenclature zoologiquc, et de fournir des renseignementi
les auteurs qui se sont occupés d'un genre ou d'une espèce que Ton
^veat étudier.
M. Bayan donne quelques détails sur la manière dont ce travail s'effectue,
mA .ajoute que, commencé depuis 4 ans seulement, il est encore fort peu
a.vancé; en effet s'il se compose déjà d un nombre considérable de fiches
(plus de 150,000), il est loin d être terminé, et c'est à 5 ou 6 fois autant
que peut être évalué le nombre nécessaire pour être à peu près au courant.
D'ailleurs on ne doit chercher dans une nomenclature de ce genre que
des renseignements positifs. Aussi quand , partant des données qu'elle
renferme, M. Bayan s'est risqué à rectifier quelques doubles emplois dans
le volume qu'il a présenté à la Société à la dernière séance, il était loin
d'affirmer qu'il n'en avait pas commis lui-même, ou qu'il n'avait pas fait
des oorredions déjà effectuées par des auteurs dont le dépouillement n'a pas
encore été fait.
En effet il a nommé Pleurotoma polycesta le P. Hœmesi, Deshayes,
1865, non Gh. Mayer, 1859. M. Bioche lui a fait remarquer que M.
Ton Kœnen avait dès 1865 proposé le nom de P. Heberti (1) pour l'espèce
oligpcène des environs de Paris, en citant deux autres jP. Hosmest^ l'un
dcSpcyer (1854), l'autre de Bosquet (1859); mais le nom deM. von Kœnen
ne sautait être maintenu puisque Âl. Rouault avait déjà employé ce nom
en 1850 pour une espèce de Bos d'Ârros (2).
M. Bayan a en outre proposé d'appeler Rliaphium le genre Aciculina,
Deshayes, non Âdams, ignorant que le premier de .ces noms avait été
appliqué par Meigen en 1822 à un genre de diptères. Un changement est
donc ici nécessaire, et Ton peut donner au petit genre éocène le nom de
^audonia, M. Baudon ayant découvert une des espèces dont il se
«»mpose. (3)
■ ■ III I I ■ I I I I I ■ Il II MM^— ^
(i) Zeitschr. D. geol. Ges. , p. 706.
(2) MM. Nyst et Le Mon ont attribua ce même nom à une 3* espèce en 1862, mais sans II
«aractAiser.
(3) n conviendra aussi de restituer au Pecchiolia Terquemi le nem de P. Aalensis,
^enst., $^p. : le D** Quenstedt Ta en effet figurée en 1858, sous le nom à'isocardia Aalenti$
(DerJura, p. 960, pi. 19, fig. 1-2,) et ce nom doit lui rester, bien que dans la 2* édition du
MêHdbueh, publia en 1867, il soit revenu au nom dV. concenirica. (Note qjoulée pendant
d'impressUm.)
►
M8 tOCARD. — TAOTIE DES TMIlAmS TEIIT. DE LA CORSK. 3 mtTt
Séance du 3 mars i873.
PRÉSIDENCE DE M. LE MARQUIS DE ROYS.
M. Uayan, Secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la der-
nière séance, dont la rédaction est adoptée.
Par suite des présentations faites dans la dernière séance, le
Président proclame membre de la Société:
M. FoUQUET, capitaine d'artillerie, h Versailles, présenté par
MM. Guycrdet et Bayan.
l^ Président annonce ensuite trois pi-ésenlalions.
Le Président annonce A la Sticiclé la mort de H. Sedgwick, qui
vient d'être éhicvé à U Géologie, à laquelle il avait rendu tant de
services dans sa longue carrière. La Société accueille cette triste
nouvelle par d'unanimes regrets.
M. TournoiuT donne leciare de la note suivante:
SV* LK rkVVS DES TCU\I5S TERTUIRES HOTE>S DB U CORSE.
par «. Ak.'BQCLD LOCABD.
IViidAnI noli» «■jw-r m C/it», nous avons df frappé de l'intérêt que
nHwntikil TritHlc dvs iimiiis tertiaires ^dans ks différents points de l'Ile où
il^ nltlftm-nl t'*'^ i:J*^»cnt,v. qiHiii]tii> sîinial^ d-^uîs longtemps déjà par
nluMWtnt ltult<uri, n'ont pas encore donné lieu à une étude sérieuse et ap-
Hn»(lMHlW'. pwm^twit de les relier entre eux d'zboni, pois ensuite^aux ni-
\<<«it\ Hn«li^)v«* du rontîneni. La liste deâ nombreux fossiles que l'on peut
\ mHwillir h'« pas été donnée jusquà ce jour. Notre intention était
iV tin^IMnv un travail complet sur ces intéressants gisements, si connus et
iNHirlHiit M uuti dé&nis, lorsque des circonstances indépendantes de notre
vitliUitÀ nous ont obligé de quitter la Corse, laissant notre étude inachevée.
Nauh avons cherché à utiliser les matériaux nombreux que nous avons
HnuuwéM, et, sur la demande de quelques naturalistes, nous avons cm
iiu'll M'rail intéressant de donner dès k présent la liste des fossiles que nous
avons pu recueillir pendant plusieurs années de recherches, dans l'espé-
rance que ce simple document serait peut-être un jour de quelque utilité aux
giSologues qui entreprendraient l'étude générale et complète de la Corse.
Nous laissons ici de cété les terrains nummulitiques signalés déj^sur plu-
aieurs points de l'ile, pour nous occuper exclusivement des terrains miocènes.
Les formationB miocéniques de l'ile de Corse peuvent être groupées géo-
graphiquement en trois bassins :
l" Bassin de Bonifacio, au sud,
2*" — Saint-Florent, au nord-ouest,
3* — d'Aléria, à l'est.
1873 LOGABD. — FAUNB DES TERRAINS TBRT. DE LA CORSE 237
Le bassin d# Saint-Florent et celui de Bonifacio renferment des calcai-
res de même formation au milieu desquels on rencontre les mêmes fossfles ; on
peut les rapporter à la partie supérieure du miocène. Le bassin de Saint-Flo-
rent fot décrit pour la première fois par Jean Reynaud, dans son mémoire sur
la constitution géologique de Tilcde Corse (1). II donna à cette occasion deux
bonnes coupes prises, Tune à la falaise du golfe de Santa-Manza, près Ga-
netta, station souvent citée pour ses oursins, Tautre au sommet d'un rocher
granitique qui s'élève dans le fond de la Galla di Sintina. Dans ces deux
coupes, qu'il est inutile de reproduire ici, JeanReynaud indique d'une fa-
çon précise le niveau des couches fossilifères. Plus tard, M. E. GoUomb (2)
figura une nouvelle coupe de Santa-Manza, où il recueillit plusieurs caisses
d'échinodermes. Enfin M. Péron (3), à propos d'une note de M. Tabariès
de Grandsaigne sur la géologie de la Gorse (4) donna en 1868 àes indica-
tions très-pécises sur les calcaires de Bonifacio.
Le bassin de Saint-Florent a été beaucoup moins exploré par les natura»
listes que celui de Bonifacio, mais nous devons dire que dans cette lo-
calité les fossiles, quoique très-nombreux, sont moins bien conservés que
dans le sud de Tlle ; les diUicultés locales que Ion rencontre sont plus
grandes, la couche fossilifère se présentant sur des points moins facilement
accessibles qu'à Grovo, Santa-Manza etc.
G'est à lobligeance de M. Tournouër que nous devons la plupart des
déterminations des échantillons que nous avons recueillis dans les diiTéren-
les sations de 1 étage miocène de la Gorse ; nous saisissons avec empresse-
ment cette occasion pour le remercier de sa collaboration dans ce travail.
Liste des fossiles de Bonifacio et Saint-Florent :
HemiprifiHt terra, Ag.— signalé par H. Péron dans la couche de molasse granitique de resca-
lier du roi d* Aragon (Bonifacio).
Carduarodùfi aurieulatuê, Ag. — idem.
Lamna . . — idem.
(Hodtts . . — idem.
Sphœrodus . — idem.
Balanu$ . . — sur des oursins ou des peignes, assez abondant à Saint-Florent,
Santa-Manza, Pointe de Crovo (5), etc.
Cû»9i» texta, Bronn — moule de Santa-Manza.
Tellina laeunosa, Ghemnitz — moule de la pointe de Crovo.
— planata, Linné — moule de la pointe de Crovo.
Peeiuneulus . . sp. indet — moule de Crovo.
Lithodomus . . sp. indet — fragment assez binn conservé, mais trop incomplet pour être
déterminable : — Santa-Manza et Crovo.
(1) Mim. Soc, géol, 1" s^rie, i. I — Paris, 1833.
(2) BuU. Soc, géol, 2«« série, t. XI, p. 67. — Paris, 1853.
(3) Bull. Soc. géol., ««• série, t. XXV, p. 670. — Paris, 1868:
(4) Bull. Soc. géol, 2«« série, t. XXV, p. 74. — Paris, 1867.
(5) Noos devons la plupart des échantillons de la pointe de Grovo à M. Chartes Koch, direc-
teur des forges et hauts-foumeaui de Toga (Corse), qui nous lésa remis à la suite d*un voyage
ftitdans le sud de la (}orse, au printemps de Tannée 1860.
9S8 LOCAKD. — PAOKE DES TERRAINS TERT. DE LA COUSE. 3 tom
ptdm adutunu , Eichw. n'usl pcut-éirc HM'mevuiM àaP.bfMdicius,Uio.,~uset
abondaDl : Crova, Sjipt-FIurciiL
— ■ no», «p., «oisin du Peclen Dunkert, Majer, nws avpc côte» imiiriiii^es el Strifet
loDgitudiDaleDuat, (bniie pins bombi^c — SanU-Mania.
— totbiiiiKulat, MgUieroD? var. obliqua; — grands <t beaux éch^lillons aver.lcsdeut
*alTK£, Uès-abandanU dan; les deui bassim de Saint- Flurrat «t de
Boniracio.
— Burdlgaltiuls, Lam., — bcaui échantillons typiques; Sanla-Mania, Stintina, Cruvo,
Siinl-FIorenl, «le,
Cidarit aetaîoneiuU, De? Moulins — signaW par U. Piian i. Itonifacio.
Sehiiailer eun/nolu*. Ag.— Sanlâ-Manza, Saint- Florent.
— Bellardi. Ag. — SinU-Mania.
Briiaopslt Samùndrt, Ag.— Irouvd par Rfijuien 1 Bonifacio.
Spatangui eonieut. Desur — Santa-Kaota, lUIfsIro.
Conodypus plagiosoimu, Ag. — alioudanl & Santa-Uania, Crovo, Saint-Florent, ftc
Ptricoimus lalus, Ag. — Sanla-Mania, Saint -Florent.
Setitella jubrotunda, Lam., — se IrouïErait, d'apris Requien, h Saint-Florsnt f?>
Ctjiptmitr Scillx, Des HouUde — Sanla-Manza, etc.
— criuêieûstahia, Ag, — Santa-Hania.
— glbbtuui, Uared de Serres — idem.
— ttitu», Lam. — Sanla-Manza, Saint- Floréal.
— altleoitaiut, UkbeliD — Crovo, Sanu-Miaw.
— inlermediiu. Des Uiiulins— id , id.
' — marginatun, l-im.— id., id.
— JVariMoniu, DesMoulins— id., id.
— latlroUrlâ, Af. ~- id., id.
— ' Btaumunlt, K. Sismifnda — id, id.
— lagiuoides, Ag. — id., id.
Eekinolampa» (euti/brruii, Ag. — signalé par U. Péran i BanlEicia.
— hemiipliasnem, Ag- — signala par Requien à BoaiGtcio.
Cladufora manipuiala, d'Orb, {LHhodendron man\putatum, Mtclielin) — nombreux Trag-
niPnts 4 la peinli- de Croïd.
HeUutraa RochetUana, HUne Edwards et Haime — pointe de i;rûvo.
Poljpiers divers; éclianlillons roolfc, indéterminables: Saint-Fiorenlel Bonifacio.
CtUepora... sp, indet ^ pomle de Crovo.
Ainsi qu'on peut ie voir d'après cette liste, les gastéropodes sont rares
dans ces gisements ; ce sont surtout les peignes et les oursins qui abondent ;
ces derniers sont pour la plupart très-bien conservés et recouverts d'un
test épais de carbonate de chau\ cristallisé ; mais leur extraction de la pierre
qui les renferme demande un certain soin. Nous croyons ici devoir aviser
les collectionneurs d'une fraude Irës-fàcheuse commise il y a quelques
années : après la visite de plusieurs géologues à Bonifacio, quelques indi-
vidus, voyant le fruit que l'on pouvait retirer de la vente des fossiles, n'hési-
tèrent pas & envoyer à Paris plusieurs caisses d'échantillons, notamment de
très-beaux oursins extraits de blocs de pierre qui avaient été jetés sur la
plage par un navire étranger, après lui avoir servi de lest pendant sa tra-
versée. Ces échantillons ont été malheureusement répaudus dans plus d'une
collection comme venant de Corse, tandis qu'en réalité ils venaient de tout
autre point du bassin méditerranéen.
Les terrains d'Alfa, sur ta côte orientale de l'tle, sont de beaucoup Içs
moins connus et les moins explorés de la part des géologues ; pourtant ila
1 87S liOCARD. — * FAUlfE DES TERRAINS TERT. DE LA CORSE. S89
moi très-intéressants, et présentent une faune très-variée. Mais nous
devons ajènter, à titre de rensei^ement pour les personnes qui voudraient
eh entreprendre Tétude, que la chose n'est possible que pendant Thiver ou
les premiers jours du printenips ; le voisinage pestilentiel des marais et des
étangs qui abondent dans cette plaine rend le pays fiévreux et malsain aux
approches de la belle saison.
Les dépôts d*Âléria sont de trois sortes. Les premiers, ceux situés le
•plus an nord, et que Ton peut étudier à Aléria, Vadina, Théga, etc., pré-
.flenteni la {dus grande analogie avec ceux de Saint-Florent et de Bonifacio ;
«Q y retrouve en effet les grands peignes associés aux clypéastres, mais
avec une faune généralement moins riche en oursins. Les seconds peuvent
être étudiés près du pénitencier de Gasabianda ; ils sont un peu supérieurs
aux précédents ; là plus d'oursins ni de grands peignes: ce sont de nombreux
moules de gastéropodes et d'acéphales empâtés dans un calcaire jaunâtre,
dur, à gros éléments. M. Louis Muller, Conducteur des ponts^et-chaussées^
lors des travaux entrepris il y a trois ans au pénitencier, a bien voulu nous
adresser de nombreux échantillons que ses ouvriers avaient récoltés dans
-tes carrières de Gasabianda. Enfin on peut encore étudier «ne troisième for-
mation composée d'une couche marneuse verdâtre, dans laquelle on trouve
quelques fossiles dont le test est parfois très-bien conservé. Gette couche,
par la nature des fossiles qu'elle renferme, appartient également à la partie
supérieure du miocène.
Nous donnerons successivement les listes des fossiles de ces trois niveaux.
Liste des fossiles dH Aléria^ Vadina, etc.:
Cyprinëf... — Moules d'une très-grosse espèce probaUement nouvdle ; Vadim, Aiérn, etr;
Venu» umbonaria, Lam. — Moules très-beaux et abondants ; se trouvent-aux mêmes sta-
tions que la Cyprina.
Ludna eolumhelUit Lam. — AMria.
Mffiilui Haidingeri, Hoemes — Moules très-volumineux ; le type figuré par Hœmes, est
noins carré que dans réafantillon 4e Corse; celui-ci semble «e ra|nro-
cher du gros Mytdus de Cestas près Bordeamc ; on le trouve toujouis
•avec la Venus umbonaria ; Aléria, Vadînt, etc.
^PMn»|>tonoMitof/m,iiatberon— frands et beaux éclnntiikms; Vadina, Aléria, Thés?,
Ghisonaccia.
— helvelicus, Mayer? — Vadina, Théga.
— icabritucului, Matberon? var. obliqua; Aléria, badina, Théga, Ghisenacda.
Ostrea pUeaiula, Gmelin, vel 0. Virleti, Deshayes. ^ Aléria, Vadina.
— Boblayel, Deshayes — nombreux ériiantillons , de grande dimension ; onHrouve,
souvent plusieurs écliantillons soudés entre eux, et iaisant corps ; Aléria,
Vadina, etc.
«— .... 8p. indet. — Aléria, Ghisonacda.
Qypeaster altus, Lamarck — Aléria.
— alius ? Lamarck, Var. — très-gros échantillon qnin^a pas moins de 0;56 de cir-
conférence; cette belle forme ne se rapporte parâdtenent à aua'nd^s
grand types figuré par Michelin ; c*est un type intermédiaire entre le C.
altw de Lamarck, le (7. Tauricus de Desor, et lo C portenUma de
Des MoiÉK ; fcnit-^trett'eit^ee qu*tme variélé du C- êiUa ; AWrii.
CI'jpeaittT /}«filfi, Wriglil? — Dnns l'iklianlillon ipie nous pos&étlons d'AIéria, I
lacivs de^fndenl plus bas que dans le tjpe QgnN par Hicbelin ; il se r>^-
proche ain» du C. altui.
LIlhoiUiulroH.if.'t — petite cspicc trts-abnnduile.
Liste des fossiles de Casabianda :
Oxyrbina haitalit, A^.
Murex — noï. sp. — Mouln rii- Irès-grandf taille, ue w rappiirlaiit i auaim: vi]iicr figurifn,
— .... indel,, petite C5]<^rï l'étal île niuule,
Fiuiu Esfire intermAliatre entra le F. lorifiiroiMi. BroDD, du [diuctnp d'Italio et du
ba.^n di? Vii^nne, et le F. Kl'ptUM de Tortona ; il n'est pas strié comme
le P. liiHSlroilrti, et il est plus allonEJ que le F. KllpiUM.
— . . . . S]<. 'indel.
Pj/rula naliûule. Baslerot.
Triton corrusatum. Lam.
— eotfoluni, Majer'.' — ah e-pëce Iris-voisine.
Bueeinum polygonum, Brurehi.
CauUtexta. Drowi.
— varfablli», Bellardi et Michelotti, >ar. minor.
— variabltlt, Bell, et Hid)., m, migor.
— nfiT, sp. — jolie esptoi vnlsinc du C. âiaétma, Grateloiip, mau i|Hi s'ea
distingue (rniemnmii pv U finesse d<» stries. Moules nombmx, «t %&aktr
lemcnl assu bien ronservé«.
Fitula iieometrtr.a, Borson, ou tout au moins une rs|ji^ce Iris-misine.
— etalhrata, Lum.
Ttnbra perluK, Bast«rot.
l'teuraloma ramoia, BasterDt.
(lonui tJiUntut. Lam., vel Conim anltililuvlaniia. Bniguière, — gnnii f\ beaux mnu-
!es, Irfc-ahondanls.
— Mereall, Brocchi.
— anUqutu, Lam.
Cypraa sp. indet.
Chenopta petpelieanl, PhiUppi.
CaneeUarla sp. indet.
Turilelta sp. indet.
XetMphora Dahayaf, Uicbelotti? — 'ragnienl» asseï bons.
— sp. indet.
Jouannetia nov. sp. — moules remarquables par leur grande taille, qui atteint la
douUe de la J. eaudata de Bordeaui. Le plus petit des moules que nous
possJdons semble se rapprocher, d'après les indications de MM. Fischer et
Toumou^, des ^riiantillons rapportés de l'Asie mineure par U. de Tchi-
hatcheir. H ; aurait peut-être deux espèces. ,
Telliaa .... sp. indet.
Luelna on DotJnfa î . . . sp. indet.
Veniw umbonaria, Af.
— MandlwSde*, Lam.
CyprieaTdia sp. indet.
Lllhodomui nov. sp. — grands Jcbanlillons de Tonne allongée, Irès-attfnués posté-
rieurement; sur quelques spécimens on distingue quelques Tragments de
test DnenenI strié.
CanHum danublanum, Hayer?
— Andraa, Dujardin?
— sp. indet.
Chanta sp. indet.
FtctutKuliu.... sp. indet. petits échantillons Irts-nuJ conservés.
Area TuronlM, Diyardin ?
4873 TODRNOUËR. — OBSERVATIONS. 841
PeeUn BurdigaUnsis, Mayer ?
-* (?a/to-protfiiicta/fs,Matberon, vel cristatus Bronn? Nombreux échantinonsjormant par-
fois nne véritable lumachelle ; ce sont surtout ^s empreintes inférieures de la
Yaive plate que Ton rencontre le plus fréquemment.
Hellastrcta.,, calices plus petits que dans Y H. Reussana, Defrance ou Y H, EUisiana,
H. Edwards et Haime.
Trœhoeyathus,,, moules intérieurs.
Bois fossàe, tiges.
Liste des fossiles de la coudie marneme de Casabianda :
Buednum Croieti, Requien (afOnis B. undato), signalé par Requicn.
PanopcBû Aleriœ, Requien.
Cythirea Dianœ (^, Requien.
DoihUa Basteroti, Ag.
— orhieularis, Ag. -- moules recouverts d*un test mince, très-fragile.
Phma Brocchii, d'Orb. — test trës-fragUe, mais parfois très-bien conservé.
Pecten cristatus, Bronn — très-bons échantillons, mais beaucoup plus petits que dans les
couches précédentes ; on peut obtenir des échantillons dans lesquels la coquille
s*isole complètement du moule.
Fttcoîdes... traces.
H. TouRNOOKR a eu entre les mains bon nombre de fossiles énumërés dans
le travail précédent: ceux de Bon ifacio sont connus, et il n'y a rien de
particulier à en dire. On peut y ajouter néanmoins un Spatangus voisin
du S, Desmarestiy et une espèce remarquable et nouvelle du genre Linthia
dont on ne connaît encore que deux espèces nummulitiques; malheureu-
sement rëchantillon en est mal conservé, et Ton n'en peut voir la fasciole.
Parmi les mollusques il convient de remarquer le Pecten aduncv^ qui
n'est sans doute qu'une variété méditéranéenne du P. bemdictus ; il y
a des formes qui passent à une espèce analogue des Açores, le P. Dunkeri.
La présence du P, burdigalensis sert de jalon pour la détermination de
i'ftge des couches de Bonifacio qui correspondent très- probablement au
calcaire moellon du midi, et à la molasse des Martigues, de Cucuron,
Saint-Paul-Troîs-Châteaux, etc. Le gisement d'Aleria est du môme âge que
ie précédent : on y retrouve les mêmes ostracés et les mômes échinides^ plus
les belles et grandes variétés du Clypeaster allus ou portentosv^ , qui
n'est pas cité à Bonifacio. Les acéphales offrent des moules d'une grande
bivalve^presquc aussi grande que la Venus umboixaria^ mais avec impres-
sion palléale entière; rien d'analogue n*a été décrit dans le miocène, et il
faut y voir probablement quelque espèce de Cyprinides, et peut-ôtre une
grande Crassatclla, plutôt qu'une vraie Cyprina.
La localité de Casabianda est nouvelle pour la science : M. Locard la
signale comme plus récente que les deux autres; malheureusement les fos-
siles n'y ont pas conservé leur test, et il reste des doutes sur leur détermi-
naison. M. Tournouër ne croit pas néanmoins qu'elle soit pliocène: car, si
Ton y rencontre des espèces communes au miocène et au pliocène, on n'y
trouve pas les espèces caractéristiques de ce dernier terrain; on y voit au
contraire des types miocènes, tels que Pyrula rusticula, Liccina colum'
belktj Jouannetia^ HeliasPrœa. On ne rencontre çiôme pas les espèces
coipmunes dans le miocène supérieur de Salles ou de Saubrigues et de
tlS. LSTHERn. — HARSfiS D^ffiTimS BIi LA^ODEDOC 3 min
ToTtone ; il faut en conclure que la Taune île Casabiinda est miocène, et
que son âge ne (liiïùre pas beaucoup de cului des couches de Bonifacio.
Les marnes de Casabianda coniiennenl des espèces piniculières, décrites
jadis par Requien, et qui rormenl une faune plus moderne, peul-^ire plio-
cène. Cela Gst d'aulant plus inléressant que, sauf en Sicile, on n'a oulla
pan cité jusqu'ici de pliocène dans les îl^ de la Médiurranée, ni en
Corse, ni en Sardaigne, ni à Malle, nî en Crible.
M. CorrsAU pense quM y a lieu d'ajouter un cerlain nombre d'espèces à
la lisle des Ëchinides de Bonifacio; il cite le Tripneustes Parkinsrmi
qu'on rencontre (également auK Marligues, le Pijgorhynchus CoUombi,
mentiontié dans le S^inpsisdesËchinides fossiles, ti\à.oiilhvS])^fjHT<iwei
dans les colleclions de l'Ëoole des mines, un Eckinanthus nouveau, ei
quelques autres espèces non encore déonl«s, recueillies par H. Përon pen-
dant son séjour en Corse, et apparienaui aux genres Psamimehinus,
Echmacardium, iflncropncusles etc.
M. Daubrée donne lecture de la note suivante : ^M
SUR LA POSITION ET LE MODE DE FORMATION DES MARBRES ^M
DËVONIENS DU LANGUEDOC. ^1
par H. LEXHBRUI.
Les marbres colorés du Languedoc, uont les principalese^ploilatioss ont
[ieu snpeu au-dessus de la petite ville de Cauues (Aude), dans la Moatagnc
Noire, tout près de la limite de l'Hérault, offrent des fossiles, notamment des
goniatiles, qui les ont fait rapporter par M. de Bucli à l'étage dévonien,
détermination qui a clé géncralenicut adoptée. Dufréiioy s'est occupé de cea
marbres dont il a donné une Imnne di'scription {Mém. pour servir à une
description géologique de la France, T. Il, p. 2 k 4), qui se trouve
reproduite dans le T. I. de l'Explication de la carte géologique de la
France. Ayant eu l'occasion d'étudier cet étage marmoréen pour la carte
géologique de l'Aude, j'y ai fait de nouvelles observations qui m'ont sug-
' géré sur la marmorisation de ces calcaires quelques idées que je prends la
Uberté de soumettre à la Société.
J'ai voulu d'abord m'assurer de la position de l'étage dont il s'agit. J'ai
été assez heureux, en cherchant à atteindre ce but, pour trouver dans la
route du Cannes kMazamet, parallèle à l'Argent double, et dirigée, commece
ruisseau, à peu piùs du Sud au Nord, les éléments d'une coupe naturelle
disposes dans un ordre régulier. Voici les terrains que l'on rencontre cd
descendant cette route depuis la crête jusqu'à Cannes.
La Crète elle-même est formée par le gneiss qui offre là cet accident
remarquable d'être percé en un seul point par un piton granitique ruiné,
indiqué sur les cartes par le nom de Roc de Peyranoux. Cette formatiûa
gneissique, normalement incUnée au sud sous un angle modéré, passe, en
. approchant de Lespinassiére, sous un sdiiste largement micacé qui, w-
1873. UmiBRR. — lARBRES DÉVONIENS DU LANGUEDOC. 843
ddà de ce village, prend un aspect moins cristallin et même assez terne.
C'est à ces schistes que nous faisons commencer le terrain de transition. On
peut les obsenrer facilement en descendant la roule entre Lespinassière et
Gtoa. Un peu ajnrès ce dernier village, on les voit passer sous une nou-
vdle assise oii le calcaire joue un rôle assez important. Ce calcaire est d'un
gris un peu bleuâtre, un peu cristallin, et rappelle celui qui, aux environs
de Lachon, entre dans la composition de Tétage silurien supérieur ; et,
malgré Tateence des fossiles, nous le plaçons avec doute à ce niveau: les
schistes non calcarifères auxquels il est superposé représenteraient alors
Tétagè silurien inférieur ou le Gambrien.
C'est au-dessus de Tétage calcarifère que se développe celui qui renferme
les marbres de Cannes, et qui occupe comme on le voit, réellement la place
que MM. de Buch, Ëlie de Beaumont, de Yerneuil, lui ont attribuée
par les fossiles.
Cet étage très-puissant, et auquel on ne connaît rien de supérieur dans
le terrain ancien de la Montagne Noire, se compose d'un massif calcaire
d'environ 3000 mètres d'épaisseur, intercalé entre deux assises schisteuses
d'une moindre puissance. Il est beaucoup plus accidenté et plus troublé que
les précédents ; les schistes y offrent des plis et des courbures prononcées,
y prennent des teintes violacées, vertes, ctc, et passent au calschiste en
s'incorporant çà et là un peu de calcaire.
Quant à l'assise calcaire elle-même, elle parait également très-dérangée
et plissée lorsqu'on l'examine en détail ; mais, en la considérant dans son en-
semble, on y reconnaît une direction assez constante E. âO"" à âS'^N. et une
inclinaison normale vers le sud dont la valeur est voisine de 90"". Cette
allure est aussi celle des schistes dévoniens inférieurs et supérieurs, et par
conséquent de l'étage entier.
Le calcaire, qui constitue ce que l'on pourrait appeler le fond de l'assise
dont nous venons de déterminer la position, est plus ou moins compacte, et
sa couleur ordinaire est un gris de plusieurs nuances qui n'a rien de remar-
quable. C'est sur cette étoffe uniforme que la nature est venue appliquer
assez capricieusement ses plus riches couleurs.
La plus simple de ces colorations consiste en une sorte de flambage qui
a produit des taches rouge de chair sur le fond gris du calcaire compacte,
d'oà résulte on marbre commun très-employé dans le Languedoc, et dont les
hces polies montrent fréquemment des sections circulaires d'encrines. Il
semble préluder à la formation de la variété magnifique qui, sous le nom
iHfieamat (1), constitue pour l'intérieur des édifices le plus riche ornement
SiU
[1) A Paris la plupart des églises en ofiGrent de beaux spécimens, notamment celle de Saint-
ice, en partie revêtue vers le bas de belles plaques où il serait facile de constater les prin-
n CHiêlères que nous ne ftisoitt qu^indiqaer ici, particoUérement la présence des enoriies
tt'U itmelare coocrétioooée dei parties blaaches.
%H LbVMKHlK. — MlRHlIËS DÉVUNIEM» DU LINGUIUIOC. 3 marS
qu'on piiiiwc eiiipluycT. Dans ce marbru, dunl IV-xploilatioD se fait à une
pRtilc dislance du premier, au bord d'uui.- crcvaiMu ouverte profoDdéineut
dans l'assisD ealcaire, une belle couleur d'un rose foncé tirant au rouge vif
forme le fond, où elle laisse subsister des taches irrégulières et bizarres,
cristallines btancbcs, légèrement zoiiécs de gris tréâ-clair, ordinairement
allongées et flcxueuscs, plus ou moins rapprocboes entre elles et même con-
llueuteâ. On y dislingue une structure Komiire analogue à celle des agathes
oit nous ne pouvons voir qu'un effet de conerèlbn (ij. Il y a d'autres gîtes
qui fournissËnl des varictûâ à petites parties colorées et serrées qu'on appdie
cervelas, rosé. . . , mais nous les laisserons de ci3lé pour arriver de suite au
marbre.le plus iuléressant de tous au point de vue géognoslic[ue. Je veui
parler du û griotte et de ses dérivés, dont le gisement exceptionnel et lor«l
se trouve à l'exlériciir du massif, presque au contact du scbiste supérieur.
La griotte proprement dite offre une pâle d'un rouge assez foncé, auseïa
de laquelle se développent des gangLons d'une leintc un peu différente, or-
liioairemcnt plus claire. Il y a des variétés où le calcaire ganglionairc régne
seul; mais, on général, il s'introduit dans la composition de la roche un
peu de matière schisteuse qui, enveloppant les ganglions, communique au
marbre celle structure entrelacée, qui est mieux caractérisée encore dans le
marbre vert pyrénéen du même âge connu sous le nom de «impati (â).
Quant aux ganglions eux-mêmes, il en est sans doute qui ne sont que
le résultai du concrétionnement opéré sous l'influence d'une Immidité thëi^
maie ; mais il n'en est pas moins vrai qup, dans les plus belles griottes, la
plupart de ces corps de forme arrondie ne sont autre chose que de petites
goniatites sub-globuleus?s à tours recouverts, déformées et même comme
fondues par un liquide dissolvant qui était peut-être de l'eau thermale aci-
dulée par l'acide carbonique.
Dufréncy a démontré d'une manière irréfutable l'origine organique de
ces ganglions, etl'on pourrait reconnaître même, dans certains de ces corps,
desespcces de goniatites, comme G. retTorsusfçii se trouvent libres dans
certaines couches dévoniennes de l'Hérault. Le genre Clyménie joue aussi
un rdle important dans les ligures cloisonnées qui s'accusent sur ces mar-
bres lorsqu'ils ont été polis.
N'ayant ici ni l'intention ni la possibilité de m'étendre sur la descrip-
tion de toutes les variétés de marbres colorés offertes par l'assise dévonieune
de Gaunes, je me bornerai & en signaler encore une qui se rattache à l'as-
sise des griottes. C'est le rouge antique des marbriers, qui n'est autre
(1) Dutréna; aviit cru y reconiudtre des poiyplen,
(S) CcUe putiei|utioD du Khiiile dus la composition du mirbn n'est qu'un
k pruinûté A loeme du «mUct dt ïtsam «ctùilcuK lupbùun.
4873. LBTMBRIB. — MARBRES DiVONIKNS DU LARGURDOC. 245
chose qa'one griotte presque exempte de ganglions et pour ainsi dire
réduite k son fond. Je me permets de la citer parce que j'ai eu l'occasion
d^y reconnaître des fossiles qui ne se rencontrent guère ailleurs : savoir
une ou denx espèces de grandes gonialites à tours découverts et à cloisons
ondulées très-rapprochées, et des orthocères presque cylindriques, coudés
d brisés, qui devaient atteindre une très-grande longueur, et qui peut-
être apparti^uient à la même espèce dont Dufrénoy avait rapporté un spé-
cimen provenant des marbrières de Cannes (1).
Les couleurs vives et agréables qui font rechercher ici les marbres du
liSnguedoc sont dues à des matières métalliques. Le fer à Tétat de proto-
syde ou de peroxyde (oligiste), a dû y jouer un grand rôle ; mais j'ai lieu
€]e penser que les oxydes et le carbonate rose de manganèse y ont puis-
samment contribué. Je ferai remarquer, à Tappui de cette opinion, que
presque tous les gîtes importants de manganèse des Pyrénées sont dans le
terrain dévonien : je citerai ceux des vallées d'Aure et de Louron dans les
Hautes-Pyrénées, ceux de Portet de Luchon et d'Argut (Haute-Garonne),
<dtti d'Oumes près Arques dans les Gorbières. Enfin une preuve presque
^Urecte m'a été offerte à Yillerembert, distant de 3 kilomètres seulement à
Touest de Cannes. Là j'ai vu l'oxyde de manganèse, naguère exploité,
s'avancer, au grand désespoir des marbriers, jusque dans le marbre
Touge antique, et remplir des poches au sein du calcaire le plus
<x)lOTé. La position extérieure de ce gtte est d'ailleurs en rapport avec celle
<les calcaires plus riches en couleurs, qui sont tous plus ou moins voisins
^ schistes supérieurs (2).
tous les faits qui viennent d'être succinctement exposés, notamment
l'état concrétionné de l'incarnat, la déformation des goniatites, enfin la co-
loration des marbres, me paraissent indiquer suffisamment une poissante
action thermo-minérale, qui serait venue agir, après coup, sur l'assise dé-
vonienne de Cannes, y opérer une sorte de brassage, et y introduire enfin
des oxydes colorants principalement empruntés au fer et au manganèse.
A la suite de cette conununicationy H. Daubrée ajoute :
En voyant des gites de manganèse enclavés au milieu de calcaire
marbre d'un beau rouge, comme à Yillerembert près Cannes, on pouvait se
demander si le manganèse n'aurait pas une part dans la coloration qui
caractérise les griottes. Mais l'analyse n'a pas confirmé cette supposition.
(i) Ces fossQes seront figurés dans un mémoire sur b Montagne Noire qui paraîtra bientdtdans
la Revue des Sciences naturelles de Montpellier. Ce mémoire, dont je m*empresserai d*adresser
nn exemplaire à la Société dès qu*il sera publié, contiendra aussi une planche de coupes parmi
ksqoeUes se trouvera ceUe dont j*ai donné en commençant une courte indication.
{t) Depuis que ceci est écrit, M. Daubrée a bien voulu m*informer qu*il avait en comme moi
Tuiée d'attribuer au manganèse une part dans la coloratioit des raarbreÉdu Languedoc, mais qu*U
mit dft y rantmcar, parce que cette hypothèse, qu'indiquait -si-natoreOement robsemtion, n'avait
pas Hé mêaaéd par rexpérieooe.
16
StS ÉBRAT. — nÉPOHSEA H. TELAIN. 3 miM
Car dGU\ échantilloat fortement colorés et provenant dos parois mêmes de
l'amas exploité k Vilk-remliert n'oul indiqué à l'analyse que des traces de
manganèse, tandis que l'oxyde rouge de fer s'y trouve en liberté et répandu
en particules très-Ëncs dans toute la roche (1).
Le secrétaire donne lecture de la note suivante :
RÉPONSE A0X OBSEBVATIOMS DE M. VELAIS RELATIVES A HA KOTl
SUR l'étage KIMBJËRIDEEN DES PILES,
par H. TB. BBRAT.
En parcourant les derniers travaux paléonlologiqucs qui ont été publies
dans le but de déterminer la limite des fonnalions jurassique et crétacée
de l'est et du midi de la France, on e^t Torcé de reconnaître que, malgré
leur importance et la valeur des savants qui se sont occupés de cette ques-
tion, toutes les difficultés ne sont pas enrarc levées. Une cause principide
me paraît avoir amené ce résultat négatif.
Les mers de ces périodes ayant eu de grandes profondeurs, les oscillations
de leur fond n'ont pas produit sur les êtres qui les peuplaient les effets que
l'on remarque dans les dépôts synchrouiques du bassin anglo-parisien, oti
les faunes changent brusquement de même que la nature des sédiments :
ces derniers montrent dans tout le midi de la France une remarquable
sinùlitude, et les organismes, dépendant k la fois des profondeurs des mers
et de la nature des sédiments, se sont modifiés lentement, insensiblement,
en conservant dans le temps une partie de leurs caractères.
D'un autre côté, il est, je pense, aujourd'hui admis qu'aucun mouvement
brusque n'estvenu profondément modifier la surface du globe i cette époque;
le soulèvement du Morvan, basé sur des données des plus éphémères, ne
peutplus être maintenu, et l'on conçoit aisément que l'importance de la
séparation de ces périodes se réduise tout au plus k celle de deux étages
bien définis.
Le passage d'espèces telles que Ammonites semisulcatus et autres est
donc un fait normal et naturel, qui vient encore contribuer & obscurcir cette
question qui cependant a son importance.
Aprèsavoir constatéTimpuissancedela paléontologie, dont jesuisd'aiUeurs
le premier à reconnaître les grands services quand elle est appliquée avec
discernement, il faut recourir à d'autres considérations. On est amené
au même résultat par un autre motif : la persistance de quelques autears à
(1) Les deui éclumtiUaas ont donné :
Cirbooata de chaux 95,M 9S,t3
Pennida de fer l,7t 1,B1
Snice al aliunine 3.30 5,16
100,00 100,00
1873 EBRAT. — REPONSE A M. YELAIH. 847
eonservef d'anciennes doctrines, alors que leur inexactitude a été démontrée,
persistance qui ne laisse pas que d'être profitable à la sience en obligeant à
chercher d'autres arguments dans de nouveaux travaux. J'ai donc voulu
examiner si la stratigraphie, ce guide fidèle, ne pouvait pas résoudre cette
question d une façon moins discutable.
Ma première idée a été de me reporter à la brèche d' Ai zy que j'ai
examinée avec attention, et dans laquelle j'ai reconnu tous les caractères
d'un poudingue ou d'un conglomérat.
La valeur stratigraphique de ces sortes de dépôts n'échappera à aucun
observateur sérieux ; ils résultent de Teau en mouvement, et cette dernière
a nécessairement une certaine continuité. Cette considération seule aurait
dû empêcher le savant professeur de la Sorbonne de supposer que cette
brèche était un accident local.
Gomme le mouvement de Feau qui a donné naissance à cette couche a été
continu, il faut sans doute admettre que différents points suffisamment
rapprochés d'un conglomérat établissent une ligne synchronique. Les pou*
dingues ont encore une signification stratigraphique bien plus importante ;
car on ne peut oublier que toutes les grandes périodes commencent par des
agglomérations de cailloux roulés. Citons la base des terrains anthraciféres,
la base de la période houillière, la base des terrains tertiaires qui viennent
encore de s'enrichir d'un nouveau poudingue séparateur que M. Gamier
nous a fait connaître à la base des couches nummulitiques de Branchai ;
la base de la période quaternaire qui comprendra l'étage contemporain.
Si donc sur un point bien défini on/econnaU d'une manière indiscutable
on changement de formation coïncidant avec l'existence d'un poudingue, ce
dernier pourra servir, par sa continuité, à distinguer ces mêmes formations
dans les contrées où elles ne peuvent pas être séparées par d'autres consi-
dérations. On sait qu'à Girin la formation jurassique se termine sûrement
par l'étage kimméridien et par l'étage portlandien surmontés d'un pou-
dingue. Â Talloires ce même poudingue se remar(|ue au-dessus des couches
contenant la Terebratula janitor, des fossiles kimméridiens de France et
des fossiles de Stramberg : ce fait admis par M. Pictet est, je pense, indis-
cutable. Ce même poudingue se reproduit à Lémenc, au-dessus de couches
dans lesquelles les fossiles du kimméridien français disparaissent, à l'excc^
tion toutefois de V Ammonites Calisto^ et où les fossiles de Stramberg per-
sistent. Ge même poudingue se reproduit à Aizy, sur toute la rive droite du
RhAne, et dans la Drôme où M. Vélain a pu contrôler son existence.
II faut donc lui attribuer une signification importante que M. Vélain
paraît lui refuser, puisque dans sa coupe (i) il met au-dessus une petite
couche de deux mètres de puissance, qu'il ne sépare pas des assises inférieures
(1) Ml. Soe. 0M., a* sér. t I, p. 88.
S18 ebtulw. — itÉPONSB A y. VELAiN. 3 mii
au conglomérat, et qu'il ajoute que rien de semblable n'exiâte auprès de
cette localité de la Drôme.
KL Vélaiu cite aussi uue faille de Condorcet k Montolieu ; nous l'avons
parfaitement reconnue, mais c'est une question qui ne se rattache pas k
l'objet de notre note.
Il a également observé dos marnes, noires que M . Lory range dans l'ox-
fordien moyen, et à la partie supérieure desquelles ce géologue a trouvé
Ammonites plicatilis.
Cela est encore en partie vrai ; car nous ajouterons que les couches tout-
à-fait inférieures de ces marnes dans lesquelles nous avons recueilli un
fragment à' Ammonites macrocephalits , appartiennent à l'étage callovien,
qui affleure avec ces mêmes caractères et avec les mêmes fossiles dans la
cluse de Chalirières près de Digne; mais ces marnes n'ont encore aucun
rapport avec nos poudingues ni avec les couches immédiatement en contact
formant le sujet de notre note.
Les petits bancs calcaires de 150 m. d'épaisseur, de même que les autres
bancs qui viennent au-dessus, et auxquels notre confrère attribue 92'"40,
sont bien aussi pour moi des calcaires correspondant aux calcaires oxfor-
diens, à l'argovien, au spongitien.
Cependant les couches supérieures de ce système doivent être rangées
suivant moi dans le corallien, attendu que le fossile le plus abondant.
Ammonites ipliicervs, se rencontre dans cet étage. J'en possède des exem-
plaires provenant du corîjlien crayeux de l'Yonne et de la Nièvre.
Puis, d'après M. Vélain, un changement bien marqué se fait ensuite dans
la pétrographie, et c'est problablemcnt ici que ce géologue aurait envie
de placer la limite des deux formations, comme d'ailleurs quelques auteurs
ont tenté de le faire k la cluse de Chultrières, en se basant sur une couche
ayant quelque apparence de poudingue , et dont nous parlerons très-pro-
chainement dans une autre notice. Mais noire confrère ne parait pas être à
ce sujet très-afËrmatif; en cITet, tous les géologues qui visiteront ces lieux
observeront que, si les caractères minéralogîques changent en ce point, c'est
pourprendreuncaractèrepiMsjHrossiçMe. Lcsmarnesexfordicnn^etcallo-
vienncs, de même que les calcaires oxfordiens, ont un faciès marneux
qui les rapproche du faciès néocomien, tandis que les calcaires qui viennent
au-dessus (calcaires brèchiformes très-durs de M. Vélain) présentent un
faciès entièrement jurassique. Ce sont œs calcaires tigrés que l'on retrouve
aussi dans la cluse de Chabrières : situés entre les couches kimméridiennes
^Ammonites Cafis(oetles calcaires ii A. iphicerus, As ne peuvent repré-
senter que les calcaires à Astaries.
M. Vélain, après avoir passe très-légèrement sur les couches en litige
formant le sujet de ma notice, examine l'étage néocomien proprement dit ;
4873
EBRAT. — RÉPONSE A M. YELAIN
849
il parie même de VHolaster subgloboms quej^ai retrouvé aussi dans le
orâomamien, et Ton conçoit fort bien qu'il ne trouve rien de semblable dans
mon travail, qui n'était aucunement destiné à faire la description de tout le
système crétacé de la Drôme.
Si maintenant je compare la coupe de cette partie qui constitue ma notice
i celle qu a donnée M. Vélain^ je trouve :
Cùwpe de M. Ebray-
1^ Calcaires séparés par de petites
oouches marneuses et eux-mêmes
plus marneux que les calcaires 3.
Ils contiennent déjà des Ammonites
feiTogineuses.
99 Poudingue de 2 à 4 m. d'é-
paisseur.
Coupe de M. Vélain
1° Mêmes calcaires noduleux que
3, en lits bien réglés de 0™15 à
0™30 d'épaisseur. Ammonites et
Bélemnites indéterminables sur leurs
surfaces rugueuses.
2^ Ces calcaires passent à leur
partie supérieure à un véritable con-
glomérat formé de fragments roulés,
à peine soudés entre eux.
3^ Calcaires noduleux, rosés, en
bancs peu épais, dont les surfaces
rugueuses sont couvertes de grands
Aptychus et d'Ammonites.
3® Calcaires plus durs que 1 , moins
marneux, en bancsplus épais, conte-
nant les Ammonites de la Portc-de-
France, principalement A. Calisto.
Comme on le voit, M. Vélain reconnaît parfaitement le conglomérat, sujet
principal de ma note. La seule différence importante qui existe entre sa
csoupe et la mienne consiste dans l'absence de détermination des fossiles.
Il existe bien dans les couches n'' 3 de nomhvmx Aptychus, mais il& sont
en général fort bien conservés et très-déterminables; ils appartiennent aux
^. latusQi imbricatus. Quelques exemplaires se rapprochent de l'A. Mal-
bosi de Berrias.
Nous ne sommes donc pas autant en désacord, M. Vélain et moi, que les
observations de ce géologue pourraient le faire supposer.
J'ai dit que l'on rencontrait déjà dans les couches immédiatement supé-
rieures aux poudingues des Ammonites transformées en peroxyde de fer ; ces
Ammonites montent assez haut dans la série néocomienne ; on les rencontre
encore en abondance vers le col qui termine le ravin du pont de Piles.
Ceci posé, et pour en revenir à notre question principale, je remarque
que M. Vélain est moins afiirmatif dans l'étude de la ligne de séparation
de nos deux formations, et qu'il ne se conforme plus à l'opinion primitive de
M. Hébert qui considérait les calcaires en litige de la Porte-de-France et
d'Aizy comme étant synchroniques de ceux de Berrias. 11 place le système de
Berrias au-dessusdu système delà Porte de-France. On sait que cette opinion
est celle de notre savant et regretté confrère Pictet, qui en outre s'est déclaré
de mon avis relativement à l'âge de ce dernier système.
SKO DE ROUTILLB. — FEBMIEIT DEIHERAVLT. 3 Oién
J'avoue que je ne ferais aucune difQcuIlé h admettre complclement cette
opiuion, s'il niY'lait dcmontré que les poudingucs que j'ai signalés dans
PArdèche élaieat inférieurs aux couches ii Terebratula diphyoides, au
lieu de leur être supérieurs comme j'ai cru l'avoir observé,
H. Vélain bil observer que c'est hien à la base des calcaires ligr^ qu'il
place, comme M. Hébert, la limite inférieure du terrain crélacéioo ytrouva
en effet dans la Drûme et dans TArdôche la Terebratula janitor et la faune
do la Porte de t'rancc. Quant aux poudingues des couclies de Berrias, que
M. Ebray cite à la fin de sa noie, on les trouve à divers niveaux. M. Kal-
san les a vus comme M. Vëlain dans l'Ârdèche ; il y en a au moins deux
assises différentes; on retrouva ta même faune on dessus et en dessous, el
l'on ne peut par conséquence y attacher autant d'importance que M. Ëbray.
H. HsBKRT proleste cootre l'opinion que lui attribue M. Ebray du syn-
chronisrae des assises a T. janitor et des couches de Berrias. U. Hébert a
imprimé le contraire avec beaucoup de détails. U ajoute que les poudinaues
de PArdécbe qui existent au milieu des couches dé Berrias, et qu'on trouve
là comme on en trouve partout dans d'autres terrains, sont tout difîérunts
des brèches dont il a été question devant la Société. Colles-ci, qui con-
tiennent des bancs calcaires inlercalés, et qoi ont 100 métrés et plus d'épais-
seur dans la Drftme, reposent sur la zone à Ajnmonites iphkerus et .4.
polypiocus. Ce sont elles qui commencent la série crétacée, c'est le niveau
principal de la T. janitor qui remonte aussi plus haut, puisqu'on la ren-
contre avec le Scaphites ïvanii.
H. GaoKEn ne croit pas que l'on puisse admettre comme ri^glo générale
que les formations comnicnt'oni par des pouJingUf s; il y a beaucoup da
terrains houilliers qui débutent par des schistes, comme on peut l'observer
àEpinac, dans la. Creuse, dans la Vendée, eic En ces points c'est plus haut
qu'on trouve lus poudingues, et à plusieurs niveaus.
M. Bioclie donne lecture de la noie suivante :
SUR LE PEIIMIEN DE L'BÉRAULT,
par H. DE ROtniILLE.
Dans son intéressante notice sur les relations du Permicn cl du Trias
dans l'Aveyron (1), notre confrère, M. Fabrc, me donne, dans une note au
' bas delapage423,comme ayant constaté la concordance du terrain pcrmien
et du trias dans tout rarrondisscmcnl de Lodcve.
Des observations récentes dans ce même arrondissement sur ces deux
terrains m'obligent de revenir sur certaines apparences de concordance
daas des lieux d'ailleurs très-circonscrils, lesquelles m'avaient fait prendre
jusqu'à présent l'exception, le cas particulier, pour la r^gle générale.
(1) BuU. Soc. giot; fj>ént, t XXIX, p. 411.
4873 DE ROimLLB. — PERMIEIf DE l'hÉRAULT. ii\
Je reconnais aujourd'hui oomme fait réel et normal dans tout J'arron-
dissement de Lodëve, le fait de discordance absolue entre les deux terrains
en question.
La thèse de M. Fabre se trouvera ainsi généralisée, et la remarquable
discordance signalée par M. Boissc, dans son excellente description de
l'Âveyron, entre son terrain rouge et sa formation gypseuse, sanctionnée à
nouveau; seulement, comme la indiqué dès 1859 M. Hébert (1), comme
nous Tavons fait, Emilien Dumas et moi, dans notre carte de Lodève (â],
oomme le fait aujourd'hui M. Fabre, le Trias de M. Boisse se réduirait à sa
formation gypsifère, et le Permien comprendrait ces assises puissantes^
remarquables par leur vive coloration, dont M. Boisse dit lui-même (3) :
Cesi sous la dénomination de trias que nous allons les décrire, bien
que nous soyons porté à croire que ce nom s'appliquerait avec plus
de vérité aux terrains décrits dans le chapitre suivant sous le nom de
formation gypseuse^ et que les terrains dont il s'agit en ce moment
devraient être plutôt assimilés aux grès rouges (Rothe todte liegende)
des géologues allemands.
Le double caractère d'indépendance d'un terrain psur rapport à un autre,
à savoir la discordance et la transgressivité, se trouve, dans une très-petite
surface k l'est de Lodève, présenté par le grès bigarré dans ses relations
avec le Permien :
Discordance. Le grès bigarré repose en assises horizontales sur les
schistes rouges monochromes (le rougier de l'Aveyron, la ruf de l'Hé-
rault) inclinés de diverses manières (le Bousquet d'Orb, Gaunas, Bio,
Valquièrc) .
Transgressivité. Il recouvre indifféremment, toujours en assises hori-
zontales, les schistes rouges (mêmes localités), la partie schisteuse ardoi-
sière, Permien proprement dit de M. Boisse (la Roquette près Saint-Privas),
enfin les calcaires et les schistes de transition (Soumont, Gramont, région
nord d'Usclas), ces divers terrains servant de support contrastant par leurs
inclinaisons diverses avec l'horizontalité des couches uniformes qui les
recouvrent.
Le Secrétaire donne lecture de l'extrait suivant d'une lettre de
M. Ami BouÉ à M. CoUomb.
Vienne, le 3 février 1873.
Je suis fâché de ne pas vous avoir donné plus de détails sur les sels de
la Valachie ; car depuis lors M. Fœtterle m'a dit qu'il a été frappé de l'ali-
(4) Bull. Soc. géoL, t* série, t. XVI, p. 918.
(2) Çompteê-rendus Acad, 5e., t. LV, p. 192.
(3) ikêcr. Aveyron, p. 131.
gnemenl des gîtes saliftres de la Valachîe. Il semble, d'âpre moi, qu'il
faudrait y voir une grande faille parallèle à la chaîne, entre ta Transylvaiiii?
et la Valaehie, faille d'oii seraient sorties des éniptionsconsidérahicsd'eauv
minérales salées, et d'oii seraient résultés ces dép4U chimiques de sel et de
gypse, modifiés plus lard dans la stratification de leurs lits par la méU-
morpbose de l'anhydrite en gypse. M. Fœtterle pense que M. Goquand, ne
connaissant pas assez les grès carpathiques, s'est laissé tromper par l'aspect
de quelques grès recouvrant le sel dans certaines localités ; car tous les gîles
sont miocènes, comme ceux de la Galîcie et de ta Moldavie, et pas un Q'cst
éocène. Rcuss n'a pas encore donné ses observations sur les foraminifères
de ces dépôts, mais la plupart paraissent être les mômes qu'en Galicie.
M. DE Lapfarekt fait une communication sur la géologie du
pays de Bray.
Séance du il mars iSlS.
PRÉSIDENCE DE M. LE MAKQUIS DE ROYS.
M. Bayan, Secrétaire, donne lecture du procés-verbiil de la der-
nière séaace, dont la rédaction est adoptée.
Par suite des présentations faites dans la dernière séance, lo
Président proclame membres de la Société :
DON JOSÉ J. LANDERER à Tortosa (Espaguc), présenté par MM. Juan
Vilanova et José Vilanova;
MM. le colonel zylof, 48, rue Madame, à Paris, présenté par
MM. le marquis de Roys et Danglure ;
LERAS, ancien Inspecteur d'Académie à Auxerre (Yonne) , pré-
senté par MM. Cotteau et Hébert.
liO Président annonce ensuite une présentation.
Le Président dépose sur le bureau le premier fascicule du
tome I de la â« série du Bulletin : ce fascicule sera distribué dans
le courant de la semaine.
M. Jannettaz offre & la Société un mémoire sur la prop^alïoa
de la chaleur dans les corps cristallisés, et expose les principaux
résultats auxquels il est arrivé.
Le mémoire que j'ai l'honneur d'offrir à la Société, et eUrait des
Annales de Physique et de Chimie, t, XXIX, 4" série^donne le déve-
loppement des expériences dont j'ai indiqué dans la séance du 2 décembre
1872 (1) les premiers résultats. Mes dernières recherches sur la propaga-
tion de la chaleur dans les corps cristallisés m'ont encore manifesté, même
fl) BuU. Soe. gial., V gaie, 1. 1, p. 111.
1 873 JAlflIBTTAZ. — PROPRliris THERMIQUES DBS CRISTAUX. S53
dans les systèmes cristallins k 3 axes inégaux, rectangulaires ou obliques,
le parallélisme que j'avais observé déjà dans un assez grand nombre
d'espèces minérales rhoraboMriquiîs ou quadratiques, entre Tordre de facilité
des clivages, et Tordre des grandeurs des axes de conductibilité thermique.
Donnons, par exemple, dans le Sulfate de Baryte, le numéro 1 à la
base, ou plan j), celui qui oOTre le clivage le plus facile, le numéro 2 au
plan 9 S le numéro 3 au plan h ^ , suivant lequel on a plus de peine à
opérer le clivage que suivant les deux autres ; la règle que j ai découverte
fait prévoir que le plus petit axe de conductibilité sera normal au clivage
1 ; le plus grand au clivage le plus difficile A ' ou 3 ; le moyen au clivage
intermédiaire ^ ^ ou 2 ; en d autres termes, appelant c Taxe vertical,
b Taxe latéral, a Taxe antéropostérieur de conductibilité thermique,
Ton aura Tordre suivant a >• 6 >• (;, qui correspond aux intersec-
tions des plans de clivage 1 et 2, 1 et 3, 2 et 3.
Je crois que cette relation pourra être expliquée par les théories modernes
de la chaleur. Si Ton admet que les vibrations calorifiques sont transver-
sales, c'estrà-dire perpendiculaires à la direction de leur propagation,
comme celles de Téther lumineux, Ton conçoit qu'elles s'exercent avec plus
d'amplitude perpendiculairement que parallèlement aux plans de clivage ;
car la cohésion normale à un de ces plans est plus petite que la tangçn-
ticUe.
J'ai rencontré un très-petit nombre d'exceptions jusqu'ici ; et ce qu'il y
a de plus singulier, c'est qu'elles se présentent dans ses substances qui se
contractent au lieu de se dilater sous l'influence de la chaleur. Sans doute,
la suite de ce travail confirmera la régie que je signale à Tattention des
minéralogistes, comme à celle des physiciens. Quoi qu'il advienne de ce
résultat, le but principal de mes recherches était d'obtenir un instrument
facile et sur, afin de trouver dans les caustantes de conductibilité thermique
nne caractéristi([uc suffisamment préci.^^ du plus grand nombre possible
d'espèces minérales. J'espère avoir obtenu déjà un bon instrument, et un
grand nombre de mesures assez exactes.
M. Delesse donne communication de deux lettres qu'il a reçues
de M. le docteur Bleicher, résidant en Algérie et de M. Gorceix,
agrégé de TUniversité, actuellement h Athènes.
M. le docteur Bleicher, annonce que, pendant son séjour àMascaia
(Algérie), il a recueilli de nombreux documents sur la faune du miocène
supérieur, et a constaté qu'elle est presque complètement marine. M. Blei-
cher y distingue près de Mascara deux niveaux fossilifères de marnes schis-
teuses à diatomées et à polycystines, avec des écailles d'une alose voisme de
S5i
G&USBT. FOS&ILES QUATERH&m&S OS LOUTERDI
47 mars
celle renconirâc k Oran . Au-dessous il a trouvé iis myriades de foramiui-
fères et de coquilles, dont l'élude l'occupe en ce iDomenl.
M. GoRCEis vient d'èlre chargé, comme membre de l'Ëcolu française
d'Albcnes, de faire une reconnaissance géographique et géologique dans
cerlAines parties de la Thracc ainsi que de la Macédoine. Près de. Lapsista
(Macédoine), M. Gorceix a fait la découverte d'un gisement qui est très-
richeeu ossements de rnammilères fossiles et qui parait contemporain de
celui de Pikermi, si bien connu par les recliercbes de M. All>erl Gaudry,
M. Gaudry fait la communication suivante :
FOSSILES QUATERNAIRES HËCCEILLIS PAR
A LOUVERNÉ (MAYENNE)
par M. ALBERT GAFDRT.
M. Œhlcrl, directeur du Musée de Laval, vient de découvrir dans u
Mayenne une grande quantité de débris fossiles. Il les a adressés au Jardin
des Plantes en me priant de les déterminer.
Une partie des piéc«s pro\'ient d'une grotte située à Louverné près de
Laval. Cette grotte est ouverte dans le calcaire carbonifère; elle est longue
de 31 mètres; sa hauteur atteint 8 mètres. M. CËblert en a dressé le plan
ci-dessous : ^
PUin de la grotte de Louvemé. ^
1
Entrée
de la polte.
Vallée où coule \t ruisseau le Cartier.
Il n'a pu fouiller dans la chambre B, parce que le couloir qui la précède
est trop étroit pour retirer les déblais ; mais, aidé de M. Perrot et de quel-
ques autres archéologues de Laval, il a exploré la chambre G. Au-dessoni
d'une couche de stalagmites épaisse de 2 décimètres, il a découvert lei
objets suivants :
Quatre molaires humaines ; M. Ilamy, auquel je les ai montrées, croit
reconnaître qu'elles ont appartenu à quatre individus d'âge différent ; l'une
d'elle lui rappelle, par son usure plus marquée du cAté interne que du cAti
externe, un caractère fréquent chez les hommes de la race fossile dite de
CrO'Magnon ;
1 873 GADHIT. — rOSSILEft QUATERHAIBES M LODTBBIlfe. 36&
Un bumérus brisé d'an homme de grande taille ; il était engagé dans Ift
cendre ;
Un silex, qui, suivant M. de Mortillet, aurait été un pav^i'i et des
édals de ^ex, parmi lesquels on en remarque du type appelé couteau.
M. Gustave de Lorière que J'ai consulté sur leur provenance, m'a appris
qu'ils ont dA appartenir originairement à l'oolithc inférieure ; quelques-uns
d'entre eux ont une patine hlancbc ;
Un bois de renne, avec une incision qui ne peut avoir été faite que par
une main humaine;
Des morceaux de charbon et de cendre ;
Quelques ossements d'animaux.
M. CËfalert et ses collaborateurs ont trouvé en dessous de ces objets, des
pierres posées avec symétrie, formant une espèce de dallage. La présence
de cendre et de charbon montre qu'il y a eu, en cet endroit, un foyer.
Ordinairement les Troglodytes ont fût le feu à l'entrée des cavernes pour
n'être pas gênés par la fumée; dans la grotte de Louvenié, le foyer éuit
placé à 12 mètres de l'entrée, comme on pourra s'e,n assurer par le croquis
ci-dessous dressé par M. CEhlert. 1] y avait une ouverture verticale qui
pamettaitk la fumée de s'échapper; cette ouverture est maintenant ot^
tnée par des pierres; mais la chambre B a dans le haut un passage resté
libre, que les gens du pays connaissent sous le nom de cheminée.
Coupe de la grotte de Louvemé suivant la lignt AU
diipltm (chambre C).
Les os d'animaux qui m'ont été envoyés de cette même grotte sont les
suivants : Canines et carnassières d'Hycena crocula (race appelée Hyœna
spdœa), plusieurs canines d'un grand renard, une molaire supérieure de
Rhinocéros lickorhinus, des dents et quelques os d'Equus caballtu et
de^Bùon. de nombreux bois de renne. Plusieurs os de ces quadrupèdes
soBt brisés et ont été rongés par des animaux. Comme je ne les ai pas
recueillis moi-même, je ne peux affirmer que l'hyène et le rhinocéros aient
été découverts dans la même bande oii l'on a trouvé les débris humains;
mai» ea toit cas le brà de reooe incisé montre que des hommes ont passi
9S6
CADDRT^ rOSBOBS QUATEKHAtRES DE LODTBRHi
17 min
l't'poque où il y avait encore des rennes daus
dans la grolle de Louverné k
notre pays (1),
A 800 mÈtres de la grotte, les ouvTJers qui exploitent le calcaire carbo-
nifère pour la fabrication delachau<c ont rencontré dans le flanc de ce
calcaire une cavité haute de 5 mètres, qui est située k 2 tnèlres 50 au-
dessous du niveau de la prairie où coule le Cartier. Elle est remplie de
timon jaune, de cailloux roulés, de gros blocs de calcaire et d'ossementj.
H. Cftihlert en a dressé le pro&l ci-dessous :
Les échantillons qu'il a retirés de cette cavité indi(iucnt une faune de
l'âge du Mammouth. Ce sont :
Un crâne de Mêles laxus de taille ordinaire ;
Un bumérus qui ressemble à celui de la Mtistela foina ;
Un mandibule, des dents et plusieurs os des membres d'un fort Canis
vulpes ;
Une mandibule prcsqu'entiérc, plusieurs canines et Ciirnassicres isolées
A'Hyœna crocula (race dite sjieJcêa] ; il est remarquable que l'espèce qua-
ternaire habituelle dans nos pays ne soit pas l'byéne de la partie de l'Afri-
que rapprochée de l'Europe, mais l'hyène de rÀfrique australe ;
Une incisive et plusieurs canines très fortes du Felis ho (race appelée
F. spelœa);
Nombreux os des membres d'un grand lièvre qui peut être le Lepus
timidus, ou plus vraisemblablement le Lcpus variabîlis des régions du
Nord;
Un fémur d'un rongeur de la taille du Sciurus vulgaris ;
Une incisive supérieure i'Ardomys marmotta;
Fragments de molaires d'Elephas primigenius ;
Mâchoire inférieure d'un jeune fîAinoceros licliorkimis avec les deux
mandibules portant des dents de lait ; molaires supérieures et inférieures
de la même espèce adulte; leurs collines ont la forme courbée caractéristique
(1) On a trouvé des poteries qui prouvent que la grotte de Loureraé a i
habitée dans les temps nistoriques.
4 873 KftRAY. — CLUSB DB CHiUUUÈRES 857
de cette espèce, et plusieurs os des membres donnent une idée des propor-
tions massives de son corps ;
Dents i'Equtis caballus en profusion ; une des molaires présente à un
degré très-marqué le plissement d'émail qui donne lieu à la variation appe-
lée plictden^; j'ai recueilli dans le mont Léberon des dents d'hipparion
qui ont leur émail moins plissé ;
Nombreuses dents et os des membres d'un bovidé de la taille du Bison
priscus.
Métatarsien et portion de bois avec deux andouillers basilaires d'un
gigantesque Cervus Canadensis ;
Deux dents, une partie de bois et quelques os de rennes ;
M. Œhlert, outre ces restes de mammifères, a recueilli plusieurs os
d'oiseaux, parmi lesquels M. Alphonse Milne Edwards a reconnu :
Uû fémur d'Anser.
Un coracoîde et un humérus à'AfMs;
Un humérus d'une autre espèce A'Anas.
Un fémur de Mergus;
Un fémur d'un rapace diurne, d'espèce inconnue, plus grand que la
buse, plus petit que VAquila audax.
Les déterminations des mammifères sont basées principalement sur les
caractères tirés de la dentition; les pièces des membres et surtout les
vertèbres sont pour la plupart méconnaissables ; elles portent de très-nom-
breuses marques de la dent des hyènes et d'autres animaux. C'est une
chose curieuse que la profusion des os brisés ; je n'ai jamais rien vu de
pareil dans les gisements tertiaires où Ion rencontre des restes d'hyènes.
M. Desnoyers et d'autres savants, auxquels j'ai soumis les échantillons des
carrières de Louverné, ont exprimé l'opinion que plusieurs d'entre eux
rappellent par leurs cassures longitudinales les restes de repas humains
signalés dans différentes cavernes ; mais en présence de nombreuses traces
laissées par les dents des animaux, il leur semble difficile d'affirmer que
les brisures soient dues à la main humaine.
Les découvertes qui sont faites dans la Mayenne par les géologues de
Laval ne sont pas isolées ; M. Œhlert et M. Gustave de Lorière m'annon-
cent que M. le duc de Chaulnes vient d'entreprendre de fructueuses recher-
ches dans les grottes de Saulges entre Laval et Sablé.
M. Gbrvais rappelle que, dans la grotte de Loubeau, près Melle, il n^a
pas été trouvé AWrsus spelxus^ mais beaucoup d'ossements d'hyène, quatre
ou cinq individus du Felis spelœa^ et un grand nombre de bois de cerfs,
brisés à sept ou huit centimètres au-dessus de la meule (plus de 100). Dans
une autre localité, à Créchy, se trouvent en très-grande abondance les bois de
cette grande espèce de cerf si difficile à déterminer ; ils sont souvent brisés
de la mtme manière, et ont pu être rongés par les castors.
âS8 COTTEAU. — SDR LE TRBTAallAIUS 1
M. Cotleau fait la communication suivante :
SUn LE GENRE TITRÀClDAItlS, ^^Ê
par M. COTTHAD. (PI. m.) ^^
Dans mon dernier arlicle sur les Echinides nouveaiix ou peu connus,
publié par la Bevrte de zoologie^ j'ai tluiTit el fait figurer un iiouvcau
genre d'oursin fossile, extrèniemonl curieux, et sur lequel je désire appeler
un instant latlenlion de la Société.
L'ensemble des Ëcliinides vivants et fossileâ, dans l'état actuel de la
science, forme trois grands groupes ou sous-ordres :
1° Les ËCDiMDES TESSKLLËs, remarquables par la structure de leurs aires
interambulacraires qui, au lieu de deux rangées de plaques, en renferment
au moins cinq, et appartiennent exclusivement aux terrains paléozoiques.
S" Les Echinides exdocycliqucs ou RÉcrLtERs dans lesquels le pcri-
procte est diamétralement opposé au périslome, et renfermé dans l'appareil
apical .
3* Les EcniNtDËS bsocycliouks ou iiinÉr.DLiBBS dans lesquels le péri-
procte, placé en dehors de l'appareil apical, n'est jamais diamétralement
opposé au périslome.
Quelle n"a pas ék' ma surprise lorsque j'iiî renconlré, il y a qut'lqucs
mois, dans la cotleclion géi)loi;ique du Mu.see d'hisluiri' uiilurelle de Mar-
seille, un oursin du terrain crétacé, présentant tous les caractères des
Echinides réguliers, très-voisin des cidaridées par sa pbysionomie générde
et ses principaux caractères, mais qui s'en distin^e cependant par un
point essentiel, fondamental : car il présente, dans chacune des aires inte-
rambulacaires, quatre rangées parfaitement distinctes de plaques, au lieu de
deux. Toutes les plaques, à peu près d'égale dimension, supportent un gros
tubercule. Comme chez les véritables lessellés, elles sont pentagonales dans
les rangées qui bordent les aires ambulacraires, et hexagonales dans les
deux rangées intermédiaires. Le caractère hexagonal des plaques intermé-
diaires est parfaitement accusé; seulement l'angle externe, au lieu d'être
placé sur le milieu de la plaque, comme l'angle interne, se trouve au tiers
supérieur. Aux approches du sommet, les rangées intermédiaires disparais-
sent brusquement, et chaque double plaque est remplacée par une seule
plaque plus allongée et ne supportant qu'un seul tubercule.
Quand j'ai décrit cette espèce, je ne connaissais que l'échantillon du
Musée de Marseille, auquel j'ai donné le nom de Tetracidaris Reynesi.
Tout en insistant dans ma description sur les quatre rangées de tubercules
interambulacaires, caractère tout à fait exceptionnel chez tes cidaridées, et
4873 COTTEAU. — SUR LE TETRACIDARIS. t59
qui suffirait à lui seul, indépeudamment de la structure bigéminée des
pores, pour motiver rétablissement d'une coupe générique nouvelle, je
n*ai point parlé de Tcxistence de quatre rangées de plaques distinctes,
correspondant aux quatre rangées de gros tubercules. Ce caractère, bien
qu'il fut très-apparent dans l'exemplaire du Musée de Marseille, m'avait
paru si extraordinaire que je n'avais pas osé le signaler, pensant qu'il pou-
vait être attribué, soit à un effet de fossilisation, soit à un accident, soit à
une monstruosité, et préférant attendre de nouveaux documents.
Tout dernièrement, j'ai pu examiner deux autres échantillons du T.
jffeyn^ parfaitement conservés, et provenant d'une localité autre que celle
de l'exemplaire type. Aucun doute n'est plus possible : les aires interam-
bolacraires présentent certainement quatre rangées de plaques, les unes
pentagonales, les autres hexagonales, dont la suture est très-distincte, et qui
rappellent par leur forme les rangées multiples des Ëchinides tessellés.
Voici la nouvelle diagnose que je donne du genre Tetracidaris :
Test de grande taille, circulaire, déprimé en dessus et en dessous. Zones
porifi^*es droites, larges, un peu enfoncées, composées de pores arrondis,
égaux entre eux, séparés par un petit renflement granuliforme, rejetés al-
ternativement à droite et à gauche, et disposés de manière qu'au lieu de
deux rangées de pores, il y en a, en réalité, quatre de chaque côté des
aires ambulacaires. Zone interporifère étroite, sub-granuleuse, garnie de
deux rangées de petits granules serrés, homogènes et placés sur les bords
des zones porifères. Plaques interambulacaires formant, sur chacune des
aires, quatre rangées qui, brusquement, se réduisent à deux aux approches
du sommet. Chaque plaque supporte un tubercule très-gros, crénelé, per-
fi)ré, scrobiculé ; les placfues supérieures sont plus allongées et plus étroites
que les autres. Zone miliaire droite, médiocrement développée, sensible-
ment plus large à la face supérieure que vers l'ambitus. Granules intermé-
diaires peu abondants, espacés, homogènes, formant autour des scrobicules
des cercles réguliers, interrompus seulement vers la base. Péristome sub-
dculafa^, dépourvu d'entailles. Appareil apical grand, sub-pentagonal à
en juger par l'empreinte qu'il a laissée. Radioles grêles, allongés, sub-
eylindriques, marqués de petites carènes.
Rapports bt diffbrencbs. — Ce genre présente la physionomie des
véritables cidaridées. Il se rapproche des Diplocidaris par sa grande
Udlle, ses gros tubercules crénelés et perforés, la structure de ses aires am-
bulacraires et l'arrangement bigémmé de ses pores ; mais il s'en distingue
nettement, ainsi que de tous les autres Échinides réguliers ou irréguliers
connus, vivants et fossiles, par la présence de quatre rangées de plaqoes
interambulacaires.
Devons-nous attacher à ce caractère une valeur de premier ordre, et
26Û COTTBAL'. — SCR LE TETBACIDARIS 1 7 IBirS
voir, dans ce lype curieux, imc réapparilioD, au milieu des couches oé-
tatv^, des tcsiu^ltéâpalcozoïqucs, disparus dcpui.'isi longtemps de l'animali-
sation du globe;? Nous oe le croyous paj^. Assurément, la présence aujour-
d'hui bien constatée, chez les Tetracidarîs, de quatre rangées de plaques
dtuis chacune des aires iulerambulacraires a une importance organique
ipi'on ne saurait contester; il ne faut pas cependant en exagérer la portée.
Si l'on compare nos échantillons aux tessellés, on reconnaît bien vite qu'iJs
s'en éloignent d'une manière positive par leurs caraclcres les plus essen-
tiels, par leur forme générale, par leurs tubercules et les );rauules qui les
accompagnent, par la structure de leurs pores, par leur périslome, par
leurs radioles, et même par l'arrangemeut bien différent de leurs plaques
intcrambulacraircs. Ghc£ les Tetracidarts, ces plaques forment quatre
rangées paires qui ne se distinguent de celles des Cidaris que par leur
nombre ; au contraire, cliez les lesselés que nous connaissons, ces mêmes
rangées formées de plaques beaucoup plus irréguliéres et plus sensiblement
hexagonales, sont toujours en nombre impair, et la rangée la plus dévelop-
pée occupe seule le milieu de chacune des aires intcrambulacraires. Nos
Telracidatis ne sont donc pas des tessellés, mais bien de véritables Cida-
ridées, et ce qui tend encore à le démontrer, c'est que les quatre rangées
de plaques intcrambulacraires, parfaitement dislincles à la îaœ inférieure,
vers l'ambilus et au-dessus de l'ambitus, se réduisent h deux aux approches
du sommet, sans que celle disposition d'une double rangée de plaques
apporte aucune modification essentielle dans le développement organique
et régulier de l'animal. Les Tetracidarts, à ne considérer que les plaques
disposées autour de l'appareil apical, ne sauraient être séparés des Diploci-
darisA\i terrain jurassique; aussi, je n'hcsilepas, malgré le caractère tout à
fait anormal qui le dislingue, à laisser ce genre non-seulement dans la
grande division des Echinides réguliers, mais encore dans la famille des
Cidarjdées, près des Doplocidaris. Seulement, en présence de ce type
nouveau et étrange, il nous faudra modifier un peu nos idées sur les carac-
tères propres à l'ensemble des Echinides réguliers et irréguliers, et sur
l'uniformilé de plan qui, depuis leur apparition jusqu'à dos jours, aurait
présidé au nombre el k la disposition de leurs plaques intcrambulacraires.
Le genre retrocidam ne renferme qu'une seule espèce, T. Reynesi.
Nous en avons donné la description dans la Revue de zoologie, et il est
inutile d'y revenir ici. Le type de l'espèce a été recueilli à Vergons, près
Castellane (Basses- Alpes) . M. Jeanjean a rencontré deux très-beaux exeta-
plaires de cette même espèce à Pédémur, près Sajnt-Hippolyte (Gard),
dans les couches moyennes de l'étage néocomien associé à VEchinospa-
tangus cordiformis. Musée de Marseille. Collection Jeanjean. Collectîoa
de la Sorbonne.
4873 iBRAT. — CLUSE DE C&ABRIÈIIES. 264
Eiplîcation des figures, pi. m.— Fig. i, Ttiraddaris vu de côté; — fig. 2, plaqaes interam-
bohcnires grossies ; — fig. 3, pores ambulacraires grossis.
Le secrétaire donne lecture de la note suivante :
STRATIGRAPHIE DES ÉTAGES QUI AFFLEURENT DANS LA CLUSE DE
CHABRIÈRES, PRÈS DE DIGNE,
par M. TH. ÉBRàY.
Les premières couches que Ton remarque en amont de la cluse» sur la
droite du torrent, sont des calcaires durs, passant aux grès, ayant un aspect
sublamellaire et une apparence magnésienne. U est difficile de voir sur
quoi ils reposent ; mais ils supportent toute la série jurassique. Leur posi-
tion et leur faciès en font du calcaire à entroques. Les fossiles paraissent y
être fort rares; j'y ai rencontré, détaché, un fragment d'Ammonites
Sauzei.
Au^essus de ces assises, viennent des calcaires marneux, de couleur
foncée, contenant A. Parkinsoni ; puis une couche de 1 à 2*" d'épais-
seur, où apparaît une faune très-répandue et sur laquelle j'ai déjà, ^
plusieurs reprises, appelé Tattention de la Société. Ce sont ces bancs qui
ofirent dans la Nièvre (tranchée de rAiguillon, à St-Benin-d'Azy),
dans le Cher, dans SaAne-et-Loire , un assemblage de fossiles qui
caractérisent les étages bajocien et bathonien. Ces fossiles sont : A. poly--
morphîLS, A, Parkinsoni, A. arhusiigerus, A. bullalus. Cette même
couche existe dans les Deux-Sèvres, où elle est désignée, dans les carrières
de la Crèche, par le terme de coucïie pourrie. Elle est, en général, percée
par des lithophages et couverte de serpules. A Crussol, dans TArdèche, et
au Mas-de-l'Air, où elle affleure, les lithophages sont remplacés par des
fucoîdes. Cette couche supporte, dans la cluse de Chabrières, de nouveaux
calcaires marneux, où les fossiles bajociens ont disparu. On n'y rencontre
plus que l'A. arbusOgerus ^ associé à l'A. Backeriœ. Puis viennent des
marnes noirâtres, qui contiennent l'A. macrocephalus et qui doivent être
rangées dans l'étage caUovien.
L'oxfordien proprement dit apparaît sous la forme d'un calcaire gri-
sâtre, marneux, à spongiaires, il est vrai assez rares ; ce calcaire contient,
en outre, A. plicatilis, A. Henrid, etc.
Les deux derniers systèmes de couches sont couronnés par une assise
granuleuse et pbudinguiforme ; c'est cette assise qui a été prise par quel-
ques membres de la Société géologique de France pour la couche de pou-
dingues qui termine la série jurassique. La moitié de cette dernière forma-
tion passerait de cette façon dans le crétacé. Ces couches granuleuses
supportent un grand massif de calcaires durs, souvent tigrés, et ayant
à un haut degré les caractères minéralogiques du terrain jurassique. Les
foasiks y parai3sent rares; ony constate cependant, à la base, des bancs qui
17
Sft2 EBItAV. — VALECR ABSOLUE BE tASTRATlFICÂTlOS. < 7 DlaTS
offrent des emprcinlcs à' A. biplex. h ne saurais dasscr ces calcaires
ailleurs que dans l'oxfordieii el ic coruUieii. Il est vrai qu'on D'y rencontre
pas celle faune si puissante qui caraelérise cet étage dans le Jura et dans
le Nord de La France. Mais i'absimce de fossiles cst^lle une raison pour
nier l'cxiâtence d'un étage, là oii la profoodeur des mers était îocompalible
avec la vie animale? Nous ne le pensons pas.
Au-dessus de ces assises vienneut, à reitrémilé aval delà cluse, des
caiwires bUnchàtres, k cassure lilbo^aphique, en bancs peu épais. On
p«ut y recueillir A, Calislo el les Aptycbui de la Porte-de-France.
Ce 90Bt CCS calcaires qui doivent supporter la couche de conglomérat tar
laquelle nous nous Bomnies longuement étendu; mais comme elle ploi^
sous ka alluvions du torrent, cette dernière, si elle existe encore ici, se
tMuve recouverte. Il y a donc lieu de la rechercher sur on autre point plus
favorable à l'élude. En attendant que je puisse le désigner, je tiens k mon-
trer où, suivant moi, ces poudiogues doivent se trouver, aiin qucleur
présence ou leur absence puisse être constatée le plus lAt possible.
Ces sortesdc couches se dégradent assez facilement, elles semblent même
disparaître dans les lieux où les bancs, par suite de leur inclinaison, ont
, pu glisser les uns sur les autre.-:, et l'on comprend, dés lors, comment ullis
ont pu échapper jusqu'à ce jour à la sagacité des géologues qui ont étudié
-ceuecDDiréc.
M. VriLAiK a reconnu k Chabriéres, au-dessus delà grande ootith» à Am-
monUes proœnis el À - Parkinsoni, los couclies .i A . bullatiis. puis 1'^ .
niacroceplialus. puis l'oxfordicn marneux, avec una zone nndukuseà vl.
Toucasianus et jl.oon/atus, et au-dessus un poudingue formé de«aiHo-«x
roalét, queU. Vélain rapporta à l'oxfordien moyen, et quiettrecouvertpar
Va. subfascicuLaris. Au-dessus se trouva un calcaire à rognons de sil«x
noirs ou bruns, contenant la Terebralula Moravica, surmonté lui-DDâme
par le calcaire de Berrias avec A, Calislo, A. Caîypso, A. ptychoïcus,
Célui-cL passe insensiblemeni au nâacomienmoyenà/l. Aslierlanus, sans
Intercalltion de poudingnes. M. Ebrsy se demande si ces poudingnes exis-
tent; H. Vélain ailirme que non. Il n'y en a pas dans c& massif, où, du
veste, la Terebratula janilor ne se-renoontro pas, et «û les calcaires i
.tlrioceras du terraîa néoeomien sont trâs-rpeu développés on, du moiiB,
irès-pauvres en céphalopodes..
te secrétaire donne lectare de la note suivante :
SUtI U. VALEUR ABSOLUE DE LA STRATIFICATION,
par H. IH. ëbrav.
La .base d'étude la moins cobtCTtée de la gàologie e^t certaioemaiitia
Itiatifieatioa dcS couches. On admet depuis longtemps que les assises à
^u-frèftàorizontales caractérisent des systèmes qui D*ODt pas été. dér&o-
igi9'dB.le«r|ipati(>ntiMitiida.ii'9iiuiaâ appelé l'^Uenlioa â«s ^isAogamMi
■ 1873. . EBRÀT. — VALEUR ABSOLUE DE LA STRiTIFICATIQN. 2£3
la signification de Tinclinaison des filons. Quand ils sont restés verticaux,
on est en droit de conclure que la roche encaissante n'a probablement pas
été bouleversée depuis la sortie de la roche éruptive.
n est cependant utile de se rendre compte si ces principes sont absolu-
ment vrais, s'ils conduisent à des certitudies ou à des présomptions.
A cet effet, les causes de la stratification doivent être d'abord rècher-
xhées. Les géologues admettent, en général, les idées de Buffon. On sait
que ce savant naturaliste prétend avoir trouvé la cause de cette stratification
dans Faction du flux et du reflux qui se ferait sentir à de grandes profon-
deurs. D'autres savants invoquent l'action des vents. Cette dernière expli-
cation ne soutient pas l'examen ; la première ne parait pas soulever de
graves objections.
Son inadmissibilité est cependant attestée par le fa;it que tous les calcai-
res d'eau douce sont stratifiés .*It est évident qu'on ne peut pas invo^er à
Vappm de cette stratification l'action du flux et du rçflux de la m^. H laut
donc en rechercher la cause ailleurs, et il me semble qu'elle ne peot être
trouvée que dans le retrait résultant de la dessication des sédipients.
Cette cause admise, on reconnaît bientAt qu'il n'existe plus de di^'éren-
ees U^ essentielles entre la stratification des roches sédimentaffes et le
clivage des roches éruptives ; ces deux genres de division passent de V\m
à l'autre par l'ioftermédiaire des formations hydro-thermales. D'un autre
côté, l'explication de la stratification par la dessication des sédim^tg rend
i'apjplieation géolo^qoe de cette dernière moins absolue. Cette «tratificaf-
tîon^ ait s'établir au bout d'une période assez longue, pendant laquelle les
sédiments non encore stratifiés ont pu être bouleversés à plusieurs reprÎMt.
On conclut donc que, si les couches inclinées permettent d'admettre dfs
d^lacements, il est hors de doute que les couchés horizontales n'indiquent
-pw des systèmes qui, absolument, n'ont jamais été dérangés.
L'iraportanoe de l'erreur que l'on commet en admettant que les couches
lidmontales n'ont jamais été dérangées, ne peut pas être précisée dans Té-
* tal «etnel de la science. On peut cependant poser les considérations préli-
nmiaira suivantes :
1^ Tontes ou presque toutes les formations argileuses situées au-de^-
..80US des marnes irisées sont consolidées ou stratifiées ; les marnes irisées
.et les formations qui reposent sur elles ne le sont pas encore, et comme on
peut admettre qu'elles représentent au moms la moitié de l'ensemble des
terrains sédimentaires, on peut pressentir le long laps de temps nécessaire
à la stratification des argiles ;
^ Presque tous les calcaires, même les plus récents, étant stratifiés, il faut
adaiettreque ces formations^ sont stratifiées plus rapidement qae les sffgiles ;
d^ Le sable formant de^ dépôts fort perméables, la stratificaijoii'desjgirès
a dû s'établir en premier lieu, ^
iH CATRE. — CAIUOLTC IIIPRESSIOWSÉS DC DILUVlUM. 1 i airîl
Séance du i4 avril 1873. M^
PRESIDENCE DE U. LE MARQUIS DE ROTS.
M. Chaper, Secrétaire, donne lecture du proccs-verbal de la
dernière séance, dont la rédaction est adoptée.
Le Président annonce la mort de M. Laduron, ingénieur civil i
Wassy-sur-Blaise.
Par suite de la présentation faite dans la dernière séance, le
Président proclame membre de la Société :
M. Vlasto, ingénieur civil, me Vintimille, 2'i, à Paris; et à
Galatï (Roumanie), présenté par MM. le vicomte de Selle et Ratte.
11 annonce ensuite une présentation^
M. Belgrand donne lecture à la. Société d'une lettre que lui a
adressée M. le docteur Droca, demandant, au nom de la Société
d'Anthropologie, la création d'une commission mixte, composée de
membres des Sociétés géologique et anthropologique, en vue de
l'étude commune des questions qui se rattachent à ['ancienneté de
l'homme.
Cette proposition est renvoyée à l'examen du Conseil.
M. Pisani présente à la Société, au nom de M. Gonnard, l'ouvrage
que vient de publier ce dernier sur les minéraux du Puy-de-Dôme.
M. Jannettaz présente à la Société, au nom de M. Guérout, la
traduction (aile par ce dernier du Guide pratique pour la détermi-
nation des minéraux, par le docteur Fuchs.
M. Alph. Favhe met sous les yeux de la Société des cailloux impres-
sionnés trouvés par H. HuDier-Chalmas et lui dans la carrière ds dilu-
Tium de la rue du Chevaleret. Il croit que ca fait n'avait pas eacore été
gigoalé aux environs de Paris et dans ce terrain. Il a retrouvé là le phéno-
mène avec tous les caractères qu'il présente dans lu Nagelfl'ùhe. En Suisse,
dans ce terrain, les couches étant très-peu sableuses, il est plus facile
de saisir en connexion les cailloux qui se pénëtrenl : la grande quanliié de
sable du dépôt de Paris le rend ébouleux, et les recherches sont par
suite moins fructueuses, M. Belgrand indique le haut de l'avenue Dau-
mesnil comme un point où l'on trouve le diluvium assez aggloméré.
M. Favri ne peut proposer, d'ailleurs, aucune cxplicaliondu fait. Lors-
qu'il s'agit de cailloux calcaires réagissant l'un sur l'autre, il supposerait
volontiers que l'eau, interposée et séjournant aux points de coniact où elle
est retenue par la capillarité, est le véhicule du dissolvant. Mais ceci pe
peut servir  expliquer comment peuvent agir Pun sur l'autre des cailloux
siliceux, et encore moins rendre compte des impressions produites par
des cailloux calcaires sur des cailloux siliceiix.
4873 DIYSRS. -^ CAILLOUX DfPRESSIOlIfllà. 865
H. Di RouTiLLB a vu, dans une carrière de l'Hérault, TappUcation de ce
^e vient de dire M. Favre. Les cailloux y sont calcaires; ils sHmpreS'*
-sionnent à tous leurs points de contact, et les surfaces en relation sont
«ntourëes d'une couronne de carbonate de chaux cristallisé. La preuve est
donc complète. Mais pour les cailloux siliceux, il ne croit pas, en effeti
<|u'oaait encore fourni d'explication. Il pense que ce phénomène est tout i
iait indépendant de la pression réciproque des cailloux en contact.
M. DaubrM ne trouve pas dans les échantillons qui lui sont soumis
Des caractères ordinaires de Térosion dite impre^^^on, telle qu*il Ta vuei.
dans le grès des Vosges. 11 lui parait que ce sont des cassures conchofda-^
les usées, et des rapprochements fortuits de surfaces prédisposées à un em-
boîtement-sans précision.
M. LoRT conGrme ce qu'a dit H. de Rouville. M. Lortet a signalé, il y a
longtemps, les cailloux des falaises diluviennes delà Montée Saint-Boniface,
sur le bord de la Saône, en amont de Lyon. On y voit aussi la couronna
de calcaire environnant les bords de Vimpression. On retrouve ce fait
dans plusieurs localités du Dauphiné, notamment aux tranchées du chemin
de fer à Moirans. Mais ce phénomène est différent de celui que pré*
sentent le miocène des Alpes et le grès des Vosges. Ces terrains contien-
nent peu de cailloux et beaucoup de sable agglutiné par du ciment calcaire.
La roche est peu perméable et trop compacte pour que la surface de con-
tact de deux cailloux soit mouillée autrement que la masse. Il croit donc
que, dans ce cas, le phénomène est un phénomène de pression. Par leur
«ijour prolongé sous Teau, à une forte pression, les cailloux ont été ra-
mollis inégalement et impressionnés inégalement. Ce qui tendrait encore à
le prouver, c*est que les porphyres à pâte compacte, les jaspes qui s'y ren-
contrent, roches très-dures, sont, non pas impressionnés, mais déformés,
fendes, étoiles. Quant aux silex de H. Favre^ les creux ne lui paraissenti
comme à M. Daubrée, que des restes de cassures condioïdes usées et adap-
tées par tassement aux saillies voisines.
M. Favbb répond à M. Lory qu'avant d'être compacte, le NageUIûhé a
été meuble, non cimenté, qu'il y a même encore des parties qui sont à
cet état, et qu'on y observe le phénomène de Vimpression. Il maintient son
opinion que les cailloux présentés à la Société sont vraiment impression^
nés et que leur ajustement est exact.
M. LoRT réplique que deux surfaces grossièrement adaptées Tune i
l'autre au début ont pu s'ajuster mieux à la longue par l'effet des trépida-
tions incessantes qui se continuent même encore à présent dans tous les
dépôts meubles. A Tappoi de son opinion, que la pression est la cause de
ce phénomène, il dit que les impressions sont toujours plus nombreuses
et plus marquées là où le dépôt est plus épais et aussi plus bouleversé
par les mo&vements géologiques. On reconnaît ce fait dans les massifs de
cailloux adossés à la chaîne de la Grande-Chartreuse et relevés avec elle. A
mesure qu'on approche du Rhône, le nombre et l'intensité des impres*
iUms diminue.
999 ionT. — STnATtCRAPHre »es aiw» ctahs et coWiKsras. 1 i ïttH
M. Jahnettaz fait observer que les cailloux siliceux du diluvium sonl
souvent encriïûtés d'une coucha plus friable, blanchSire. Quelquefois
cWla couche se développe à Piolérteur. Celle maliâre tourne à l'opale et
n'a plus la cassure conchoîdale. N'aurail-elle pas pu éire usde par froli»-
ment , au contact d'une maliiïre ^liceuse encore inaltérée.
M. DE LArrARENT fait la remarque que, dans tous les cas qu'il connaît,
h surface do Icrosion cl celle du reste du caillou impressionné sonl de
nature semblable. Dans les échantillons de M. Favre, au contraire, la sur-
b<'e dite impressionnée osl trés-Hsse,
M. Lory fait la commimicalioii suivante :
OBSERVATIONS SUR LA STRATIGMPniE SES ALPES CRAIES ET ^Ê
COTTIENNES, ^M
par M. CH. LOBÏ (PI. IV}. ■
Dans une Noie sur la constitution siratigraphique de la Haute
Naurienne (I), je crois avoir élé le premier, il y a douze ans, à proposer
de rapporter au trias le grand étage des scliistes gris lustrés ou schistes
cakaréo-lalqueux, qui joue un râle si important dans la structure de la
ïone frontière franco-italienne, et qui se poursuit, aiec un dâveloppemcat
nga moins remarquable, au nord, dans les hautes chaînes du Valais, des
Grisnu, etc., au sud, dans les AIpes-Marilimes et les Apennins. Par Us
eoupps cl les détails stralis;rap1iiquos conlentis dans cette noie, j'ai montré
que, dans le massif du Mont-Cciiis, d.iiis les (.'iivjpfins de Miiihiie, de Bar-
donnèche, etc., cet étage dfs schistes lustrés contenail, intercalés à di-
vers niveaux, les puissants amas de gypse de celte partie des Alpes, et
qu'il devait être regardé comme le terme supérieur d'un système, dont
les grès blancs ou bigarrés, dits quarlzites, puis les calcaires ma-
gnésiens de l'Ësseillon, du Petit- Mont-Cenis, etc., constituaient
les deux termes inférieurs. J'ai cru pouvoir établir que cet ensem-
ble était régulièrement superposé aux grès à anthracite à flore houillière,
et inférieur aux calcaires du Briançonnais, qui sonl le prolongement du
lias des Encombres. Dés Inrs, il devenait possible d'en conclure, avec une
grande probabilité, la correspondance des diflercnts termes de cette série
aux divisions classiques du trias. Ces résultais ont reçu une con&rmatioa
importante par suite de la découverte de linfrà-tias en Maurienne, due
k M. l'abbé Vallet, et par les faits constates dans les explorations de la
Société géologique en septembre 1861 (2) ; j'ai eu l'occasion de les met-
tre encore plus complètement en lumière dans mes Carte et coupes
géologiques du Briançonnais {Bull., t. XX, 1863), dans la 3« partie
de ma Description géologique du Dauphiné, et dans diverses notices
(i)Bull. 5ac. geoI.,^s«^.,l. XMII.p. 3i. ' ~
(2) Vi)irlesprocès-verbauideceltcRéiii)ioD,£uff.,a<!sér., t. SVlM.p. 693 à8%
tt93 hmn t^ mAnoRapHis dus alpes CBAns wt caaaaams.^ Wt:
sur iei;leiTmi]ift dft^ bi Maurienne et de la Tarantaise (i), résuUaul à^txfkh
TaÉims'faîtes, en mijeiue partie, avec M. Tabbé VaUet. Nous avons eu U
satjgfartipu de voir notre opinion adoptée par M. dsb HortiUet et aussi par
H. AJ^. Fjufre pour lesrschistes gris Insbrés de la Tarantaise, de Moit^
tios zwcd de la Seigne, qu'il avait d'abord 6gurés, sur sa Carte gMhh
^ique des parties de la Savoie, etCy voisines du Mont-BlanCy.omtos-
a|ipartenânt an terrain jurassique, tout en exprimant des doutes sur cette
cUssification communément adoptée. La place que nous assignons aux
^dUste lustrés dans le trias me paratt aussi convenir à la majeur^e p^nr^
tie des masses décrites et figurées dans les cartes et coupes de MM..Siu*-
itTt Tbé(d)ald et GcFjach, sous les noms de schistes gris y schiste^ 4^
Grisons y schistes calcarifères, avec amas de gypse et napp^ é^serpcfkr
tinCj dans le Valais et le canton des Grisons.
Cependant, dans ces dernières années, la classification de ce grand'
étage de schistes, et même de tous les terrains de la zone frontière franco*
italienne, a été de nouveau remise en discussion, particulièrement à Tooca-
sîon de Tachèvement du tunnel des Alpes cottiennes, entre Mbdame et
Bardcmnècbe ; et la disposition des masses traversées par ce tunnel a
ifmaé lieu aux inteirprétations les plus contradictoires. D'une paît,
IL Sismonda apèrsisté à rappcHrter au terrain jurassique, conformément à
Topinion de M. Elle de Beaumont, la totalité de oes masses; elles' f<H'mfi^
rajQir, sotvant hii, une série d'étages régulièrement superposés, dont: le
plus infiârieur serait cdui des schistes lustrés de Bardonnèche, qu'il assi^
aûfeaiEx schistes à Bélemmtes du lias de Naves en Tarantaise, et le plua
élevé serait celui des grès à anthracite de l'issue nord du tunnel, qu'il
rapporte à la partie moyenne du terrain jurassique. K. Ëlie de Beaumont^
en présentant à l'Académie des Sciences, de la part de M. Sismonda, une
lérie d'échantillons des roches traversées par le tunnel, a publié, sur ce
njet, deux notes étendues, dans lesquelles il adhère complètement aux
omolusifHis de l'àninent professeur de l'Université de Turin (2).
D*autre part, M. Gastaldi, admettant aussi comme ordre normal dé
nperpofiîtion la succession des masses traversées par le tunnel, et firappi
Al métamorphisme général et de la structure plus ou moins cristalline de
ces divers groupes, de l'absence complète des fossUes dans les sdiistes lu^
très, les dâomies et les quartzites, delà présence d'empreintes végétales
houillières dans les grès à anthracite de la Maurienne, a été conduit à une
opinion toute autre ; et rapportant aux terrains primaires les grès à an^
tkracite,ûoïïi il est même tenté de faire descendre une partie plus bas que
le terrain carbonifère, en considérant comme dévoniens ou sUurieiiS su^
(1) BM., 2^fér.; t XXII, XXIII. XXIV et XXV; 1804 à 4868.
if^CmipUê'^rtnâiiideVAoÊd. de» Seienoti, U LXXI et UJLm.
96S LOBT.— STIATieUPBIE JÔS ÀLPfi GKAIEB Kt CUTTIUMUa.
périeuri cens de l'cDlrèc nord du lunnel, il n'hfeite pas i classer dans k
système silurien ou cambrien les qiiarUilis, Itinhydnlc cl les calcai-
res, et h rejeter plus bas encore, dans les terrains primaires pré-paléozoi-
ques, les calcschislcs lustrés et autres roches concoruilanles, qu'il regarde
comme des représentants des systèmes fiuronien ei laurentien du Ca'
nada('l).
Pour M. Gastaldi, toutes Ii'S musses minérales comprises entre la plaint
de Turin et la grande «ine àes gtts à anthracite du Brïançonnais et de 1:
Savoie, seraient régulièrement inférieures ii ces grès à anthracite et se par'
tageraient en trois séries principales :
1° Zone des roches cristallines anciennes (jjfneïjs anlichi o granitid
central gneiss) ;
2" Zone des roches cristallines récentes ou des pierres vertes, dan
laquelle rentreraient des granités massifs, des gneiss récents, des schiste
chiorîteux, micacés, etc., des aniphîboliles, des diorîtes, des eupholides
6m serpentine, dont I<ydc\'eloppement cl la rréqucnce caractérisent partou
cette région ; des calcaires cristallins, des dolomics, des gypses, des quart
«les, et enfin les scliistcs lustrés ou caleschistes, tels que ceus du Mont
Genis, de Bardonnèchc, etc. Suivant M. Gasialdi, toutes ces roche
Bcraient intimement enchevêtrées, et sont rapportées par lui aui sj-stèmc
laurentien et kuronien ;
S' Les calcaira du Briançonnais, ceux de l'Esseillon et du PctIt-MonI
Genis, avec les gypses et les quartzîtes du tunnel des Alpes et autres gise
ments analogues, seraient encore, dans celle manière de voir, inférieur
aux grès à anthracite, et appartiendraient aux systèmes cambrien et silu
rien.
Des opinions analogues ont été émises par M. l'ingénieur Gîordano (3
et par M. Sterry-Hunt (3], k propos de ces mêmes terrains du tun
Del. M. Giordano parait aussi les appliquer au Mont-Gervin, qu'il a re
présenté comme formé d'un massif de gneiss récent, en couches peu iocl
nées, reposant, eu stratification concordante, sur un étage de calcschistf
et de schistes serpentineux, qui contient des lits de dolomie et de gypse, (
qui reposerait, à son tour, sur des micascbistes et gneiss anciens. Gerlac
en a donné une coupe k peu prés identique (4).
Ces opinions sur l'âge très-ancien de diverses couches de nos Grande
(1) Stvdll geologiei sidU Alpe oeddtrtlali. Ment, del R. Com. gtoi. d'Ilalia, L 1; 187
— R. Com. geol. d'Italia, BoU. 9etl0, 1871. — Comptes-rendus de l'Acad. des Scient
(fa Turin, t. V1I;187Î.
(2) Comil. gto;. d'itatia, BoU. Iet2, 1871.
(3) American Journal of Scienert, janT. 187Î.
(1) Il me parait bien probable que c'est par suite d'une fdlle que ces calcschistci de b ba
du Ccnin, que Je suppose Irlaiiquti, umUml plonger sous les gneiss de )a pyramide lenninal
4873 LOKT. •-* STRÀTIGRIPHIE DES ALPES GHAIES BT COTTIENIŒS. 369
Alpes ne^nt appuyées d'aucune preuve paléontologique, puisque les fos-
siles font généralement défaut dans ces terrains ; elles ne se fondent que
sur des considérations pétrographiques et sur le pendage général des cou-
ches, par lequel celles-ci semblent, presque partout, tendre à plonger sous
h zone des grès à anthracite. Les conclusions de MM. Gastaldi, Giordano,
Sterry-Hunt, ne sont, en déBnitive, qu'une reproduction plus ou moins
modifiée de celles de M. Scipion Gras, qui classait toutes les roches strati-
fiées de cette partie des Alpes dans les divers étages de son terrain
anthraxifère : elles procèdent des mêmes arguments, tirés des allures
stratigraphiques générales, de la succession des diverses zones en superpo-
sition apparente, de l'extérieur à Tintérieur des Alpes, jusqu'à cdle des
grès à anthracite qui en serait la zone médiane et la plus récente.
C'est encore, au fond, le même ordre de faits que ceux d'après lesquels
M. de Beaumont et M . Sismonda ont classé tout cet ensemble de couches dans
le terrain jurassique. Seulement, M. Gastaldi, n'envisageant la succession
des roches que du càté de l'Italie , à Test de la grande zone des
grès à anthracite, ne rencontre, de ce càté, que des terrains dépourvus de
fossiles ou dans lesquels on n'en a signalé que quelques traces non déter-
minables ; et son système reste ainsi à l'abri des graves difficultés strati-
graphiques et paléontologiques que l'on a pu opposer à celui de MM. Elie
de Beaumont et Sismonda et à celui de M. Gras, fondés principalement,
Tun et l'autre, sur leurs interprétations de la stratigraphie du versant
français.
Cependant, je n*ai pu trouver, dans les travaux récents de MM. Gastaldi
et autres, aucun fait précis ni aucune coupe probante, qui me paraissent
constituer une objection aux conclusions que j'ai rappelées ci-dessus, c'est-
à-dire à l'âge jurassique des calcaires du Briançonnais , et à l'âge
triasique des schistes lustrés ou calcschisteSy des gypses, des calcai-
res de l'Ësseillon, du Petit-Mont-Cenis, de Suse, etc., et enfin des grès
blancs au bigarrés dits quartzites. Je persiste à regarder ces derniers
comme un excellent horizon géognostique. Sur le versant français, ils re-
posent indifféremment, souvent en complète discordance, sur les schistes
àistalUns dits primitifs, ou sur les grès anthracifères à flore houilr
lière ; ce sont bien les allures que doivent avoir des grès triasiques. Sur
le versant piémontais, ils reposent, en général, sur des schistes cristallins j
avec lesquels ils semblent avoir des liaisons intimes de stratification, ^e
structure et de composition minéralogique. Ce sont les liaisons qui existent
si fréquemment, partout, entre les roches cristallines et les grès ou arkoses
formés de leurs débris réagglutinés ; mais ces liaisons sont devenues plus
intimes encore par le laminage énergique auquel ont été soumis ces grès
dans nos Alpes, et par lequel, pour peu que leur structure pétrographique
ne s*y soit opposée, ils ont pris une structure éminemment schisteuse. C'est
S70 LÛST. — STBATIGRAmiE DES ALPES GIUUE& ET COTTISOJES. 1 i ivril
le cas k Oulx et sur divers poiols des environs de Siise, où, de plus, iU
soDt çà et lit peu épais et ont pu ([uclquefois rester inaperçus.
Déjà, du reste, les opinions de M. (laslaldi se sont notablement niodi'
fiées : dans uue lettre qu'il m'a fait l'Itonneur de m écrire, il y a un mois,
il m'annonce que les nouvelles oLscrvalions de son colUboraleur, M. Ba-
relti, dans le haut de la vallée de Bardoontehe, au Mont-Tbabor, etc.,
ont pleinement confirmé les coupes que j'avais données de ces localités (1), et
que « quartzites, gypses, cargneuks et calcaires dv, Bnançminait
sont bien réellement superposés aiix grés anihraciféres. » Voilà un
premier point acquis, sur lequel je iTois pouvoir me dispenser de toute
preuve nouvelle et en référer aux détails que j'ai donnés sur ces terrains
dans mes difTérentcs notices précitées, dans les procès-verbaux de la
RéusioD de la Société géologique en 18G1, et dans ma Description géolo-
giqw du Bauphiné, 3° partie.
M. Gastaldi persiste à dctnander s'il est bien démontré que les
grès à anthracite n'appartiennent pas à on terrain plus ancien que le car-
bonifère, s'ils ne seraient pas dévonicns ou même siluriens. Pour ma pari,
je ne crois pas qu'il y ait, dans les Alpes, une formation plus homogène,
plus indivisible et mienx. caractérisée dans son ensemble, que celle des
grèsàanUiracilfi; les nombreux gisements d'empreintes végétales prove-
nant des gîtes si divers des Haules-.AJpcs, de liséré, de la Savoie, An
Valais, etc., n'ont fourni aux études de MM. Brongnîart, Bronbury cl
Heer que les plantes de la Qore kouillière proprement dite, et trèsrpeu des
types caractéristiques des horizons carbonifères inférieurs. C'est donc bien
le terrain houiUier proprement dit, reposant directement, k Modace,
comme dans l'Isère, comme à Ugine et diuis les environs de GhamoDÎx,
etc. , sur les schistes cristallins azoïques, aiasi que c'est le cas dans la
plupart des bassins houillicrs du centre de la France.
Un seul point me. paraît encore avoir besoin de quelque éclaircissement :
c'est celui des relations stratigraphiques entre les grès à anthracite et le
grand étage des schistes lustrés, considérés dans les régions oii ils attei-
gnent leur plein développement. Dans les coupes si nettes du Chardonnet,
du Hont-Thahor et de bien d'autres points de la grande zone anthracifère du
Briançonnais et de la Savoie, on voit bien clairement, comme je l'ai figuré (2)
et commel'ont constaté depuis bien longtemps MM. Ëlie de Bcaumont et
Sismonda, les grès à anthracite recouverts régulièrement par les quar-
tziles, el ceux-ci par les calcaires du Briançonnais; ou bien on trouve
seulement, entre ces deux derniers groupes (par exemple au Mont-Thabor),
une zone de dolomies, de cargneules et de gjpses, avec des schistes argi-
(\)Bull.ï'iér.,t.\y.,pi.lV,eiDttcr.çéot.duDaupkiHi,3'partie,pl'il.(igM3.
(2) Coupes du Briinconnais, Bull., 2* Ur., l. XX, tt Deser. géol. du Daaphiné,
pi. Vl.fig. 1 15.
^871 iOIif.---fiTIUTIGRAPHIE M» AIiPES GRAIBS ET COTTOmm* iTf
feux de teintes diverses. G'es4 aloi^, en superposition régulière et presque
Iiorizontale, la série qui se trouve renversée au coi des Encombres (1) ; e^
les premières couches du petit lambeau calcaire qui couronne le Mont-
ThiÂM)r coBipr^uient une lumachelle, à fossiles indéterminables, rappe-
lant d'une manière frappante, par son a^)ect comme par sa position stra-
tigrapbiqae, lalumachelle kAvicula contorta, si bien caractérisée dans
le massif des Encombres. Sur tous ces points, le trias est incomplet ou
peu dévelq>pé ; et quand on passe, au contraire, du Mont^Thabor au col
de la Roue, et que 1 on voit, d*un côté : calcaires du Briançonnais,
eargneules et gypse, quartzites, grès à anthracite ; de Tautre : les
mêmes cakaireSy eargneules et gypse, reposant immédiatement sur
rimmense étage des schistes lies très, une idée qui vient tout naturdle-
ment est celle de considérer les schistes lustrés comme des équivalents des
grès à anthracite (2), ou plutôt encore comme une formation primaire
pkis ancienne.
G*est, évidemment, ce qui a frappé MM. Gastkldi et autres géologues^
Bien que les schistes lustrés se trouvent^ depuis le Briançonnais jusqu'en
Valais, avec tout leur développement, au c(mtact ou trè&-près de la grande
zone des grès à anthracite^ il y a peu d'endroits où l'on puisse voir ces
d^x grands étages en relations stratigraphiques n<»rmales : il y a presque
toujours entre eux des failles, dont le résultat le plus ordinaire est de
montrer un plongement apparent des schistes lustrée sous les grès «atiira^
dfères : c'est le cas au Petit-Saint-Ba'nard (3) et dans la vallée d' Aoste ;
c*esi le cas aussi dans le tunnel, entre Modane et Bardonnèche.
Le profil des couches du tunnel ayant servi d'argument aux opiniims
les plus diverses, et l'existence d'une faille dans ce profil n'étant admise
ni par MM. Elie de Beaumont et Sismonda, ni par M. Gastaldi, il est
indispensable de le discuter de nouveau et de montrer qu'il n'offre point
une sucoessicm régulière d'étages, et qu'on ne saurait en tirer aucune con-
elnsion sur les relations stratigraphiques normales des divers systèmes
qn*il traverse.
La fig. 1 (PI. rV) représente une coupe, à l'échelle de --55^ , <te la
vallée de l'Arc en aval de Modane, et de la crête de Fr^'us traversée par le
4annel ; cette coupe est faite suivant le plan vertical passant par le tunnel,
el j'ai tAché d'y représenter, aussi exactement que possible, à cette
écheHe, les espaces occupés, soit aux affleurements, soit dans l'intérieur du
tunnel, par les diverses masses minérales. Je ferai observer que les eou<^
y sent figurées avec leurs inclinaisons réelles, et non par les traces moins
(i) Bull. Soc. géol., 2» sér.. t. XVIII, pi. XV, et t. XXIII, pi. X, fig. i.
(2) Ghamousset, Bull. Soc. géol., 2«sér., t. XVIII, p. 763.
(3) Bull. Soc. géol, 2« sér., t. XXIII, pi. X, fig. 4.
878 LOBT. — STRATIGRAPfflE DES ALPES GRAIES ET COTTtEIWES. 4 4 AXTll
inclinées qu'elles donneraient sur le plan de la section, qui est trés-obliciue
à la dirwtion des couches. Celles-ci, en effet, sont dirigées, en moyenne, au
N. 33" E., tandis que la direction du tunnel est N. 14" 0.'
La partie gauche de cette coupe, au nord de la vallée de l'jVrc, montre
le grand développement des grès à anthracite, visibles ici, dans une
magnifique coupe naturelle, sur près de 2,500 mËlres de hauteur à partir
du thalweg. Ces grès, abstraction faite de plissements locaux sans impor-
tance, présentent, sur toute la largeur du bassin, entre Modane et Saint-
Michel, la disposition classique en fond de bateau; ils s'abaissent un peu,
au sud de l'Arc, et on les voit alors surmontés, dans les concaviti^ de
leurs plis, par des lambeaux très-élendus de qwiriiites, couronuës eux-
mâmes, au Mont-Thabor, par le gv'pse et le petit lambeau calcaire qui
forme le sommet de cette belle montagne.
Les grès 'a anthracite, h, renferment, fi leur partie inférieure, près du
pont St-André, des assises de poudingues, h^, qui rappellent parfaitement
les poudingues de Vdorsioe, d'Ugine et de l'Oisans; et ceux-ci reposent
immédiatement, à l'est du pont, sur un cap saillant de micaschiste, y", et de
gneiss feldspalhique chlorîteus, y' , qui forment la roche escarpée au nord
de l'Arc, en face de l'cnlrée du tunnel. Je n'insisterai pas sur les carac-
lùres pélrographiques de ces roches, qui ont été examinées attentivement
par la Société géologique en 1861. Les grès anthracifères reposent
donc normalement, de ce cdlé, sur les schistes cristallins dits primitifs,
comme dans le département do l'Isère et commis auv environs de Chamonix.
L'étroite gorge de l'Arc résulte ici, évidemment, d'une faille locale,
transversale à la direction générale des chaînes, contre laquelle ont été
redressées, dans le mouvement d'affaissement, les extrémités des couches
des grès i anthracite de la rive sud. Ces grès à anthracite présentent, aux
affleurements et dans l'intérieur du tunnel, des inclinaisons très-variables,
qui changent même souvent de sens et sont toujours plus voisines de
la position verticale que de l'horizontale. Aux affleurements, comme je le
figure ici, l'inclinaison est le plus souvent vers le S. E. ; dans le tunnel,
elle est, au contraire, le plus fréquemment vers le N. 0.
Aux grès à anthracite succèdent les quartzites, qui sont en couches à
peu près verticales aux arOeurements, et inclinées tantôt d'un côte, tantOt
de l'autre, à l'intérieur du tunnel ; il est clair, d'après cela, que l'élude de
ce seul point ne peut pas nous apprendre si les qitnrtzites sont réguliè-
rement supérieurs ou inférieurs aux grès à anthracite. Mais la question
est facile à décider, au g^and jour, par de belles coupes naturelles. Il
sulfit de remonter le vallon du Charmet, marchant toujours sur les grès
à anthracite et ayant <k gauche les quartzites, àonl on peut voir encore le
contact au commencement du chemin qui monte du Charmet au col de
Fréjus. Après qu'on a franchi, au pont Travcrsier, le raviA qui vient de
1873 LOKT. — STftATlGRAPntE DES ALPES GRAIES ET COTTIENNES. 873
l'Ariondaz, on marche quelques minutes au pied d'un éboulement local de
gypse et de cargneules, qui ont glissé le long de ce ravin et qui cachent
momentanément le contact des quartzites et des grès, sur une largeur
d'environ 400 mètres (1). Immédiatement après, on voit que les grès à
anthracite plongent constamment au S. E., sous des inclinaisons qui vont
en diminuant jusqu'à 30°, et qu'ils sont recouverts régulièrement, à gau-
che, par les quartzites inclinés de même. Le vallon se rétrécit et finit par
une gorgç étroite, des deux côtés de laquelle on voit les grès, inclinés de 30^,
cooronnés par des^escarpements de quartzite. On arrive ainsi à un palier
de quartzite où se trouvent l'ancien bocard de la mine des Sarrazins et les
chalets de Fontaine-Froide ; en montant de là vers le col de la Roue ou
vers celui de la Saume ou de Val-Étroite, on voit les quartzites recouverts
par des cai^eules et des gypses, et ceux-ci parle grand massif calcaire de
la Saume ou de la Planette (3149™), qui s'élève entre ces deux cols,
absolument comme cela se voit au Mont Thabor, à 4 kilomètres vers
l'ouest. Quand on va par le sentier habituel du col de Val-Étroite au
Mont-Thabor, on peut, à deux reprises, constater encore les mêmes su-
perpositions. Ces faits ont été vus en partie par la Société géologique en
186i, et n'ont laissé aucun doute aux nombreux membres de la Réunion.
Ainsi, quant aux terrains de la partie nord du tunnel, leurs allures
dans l'intérieur et directement au-dessus ne peuvent rien apprendre sur
leur ordre normal de superposition ; mais l'étude de leurs prolongenlents
immédiats vers le sud montre clairement leur succession ascendante : grès
à anthracite, quartzites, dolomies et gypses, au-dessus de laquelle
viennent se placer les calcaires du col de la Roue et du Mont-Thabor,
c'est-à-dire les calcaires du Briançonnais. C'est un ordre de super-
position précisément inverse de celui qui a été admis par M. Gastaldi,
mais que ce géologue paraît disposé à abandonner aujourd'hui.
Quant au grand système des schistes lustrés^ dans lequel sont percés,
à partir de l'entrée sud, environ les 3/4 de la longueur du tunnel^ per-
sonne ne conteste que les couches de ces schistes ne se recouvrent en su-
perposition régulière et continue, depuis Savoulx jusqu'à Bardonnèche, et
depuis Bardonnèche jusqu'à la cime de Fréjus et même jusqu'aux granges
de rAriondaz, sur le versant nord. Il en est de même dans l'intérieur du
tunnel, avec cette circonstance, que les travaux ont fait reconnaître que
leur inclinaison va en croissant de haut en bas, de manière qu'elle atteint
dans la partie médiane du tunnel une valeur moyenne de 50^, tandis
(1) Je me suis assure que c*ëtait bien un simple éboulement ou glissement local des massés
g^pseiises, comme il y en a tant d'exemples dans tous les cotcauï gypseux, et non la trace d^une
faUU, comme on Favait supposé lors de la Réunion {Bull., 2o sér., t. XVIII, p. 758). De part et
d*autre de celte coulée gypseose, les quartzites et les grès se retrouTent aux mômes ÛYeaux
et x?ec les méini» aUores.
274 LORY. — STRATIGKAPBIE DF-S ALPES CRAIES ET COTTIESNES. 14 avril
qu'elle est Lira moindre à la cime de Frojus el surtout k l'entrée, du cAH
de Bardonoèche. La disposiliou si réguliÈre de ce grand ensemble de cou-
ches contraste, <l'uae manière frappante, avec l'état iMulcversc, les incli-
oaisoiis de sens variable et toujours Irès-forles, que présenltait les couches
de grès à anlhracHe, de quartzite, du dolomie et d'ankydrite du la
partie nord du tunnel.
Il est donc bii-n clair que les couches du tunnel ne forment point,
d'un bout à l'autre, une série unique et amlinue, mois bien en
réalité, deux meumfs dislincts, p'Mtjés et refoulés l'un contre
l'autre, de manière à se toucher et s'adosser étroitement par leurs
assises supérieures.
Le contact immédiat des deux sptèmes, tel qu'on a pu le voir à l'in-
térieur du lunnel, en admettant mèmi;, d'après les observations ndatées par
MM. Sismonda et Elie de Beaumont, qu'il s'effectue sans différence appré-
ciable d'inclinaison de leurs couches de part el d'autre (sur la faible sur-
face de contact que représente la section du tunnel), ne peut pas être in-
voqué comme un argument suiTisant pour démontrer qu'ils sont régulier
rement superposés l'un k l'autre. Ce coalact se présenlc d'une manière
toute autre auK affleurements, où on peut l'étudier en pleine lumière, sur
de vastes surfaces, bien plus s&rement qu'on n'a pu le faire dans l'obscurité
el l'encombrcmeut des travaux du tunnel. Alors, comme le montre la
coupe, que j'ai tâché de rendre aussi rigoureuse que possible par des ob-
servations multipliées, on reconnaît un conirasic complet dans les allures
des couches, de part et d'autre de la zone gj'pseuse, G.
Si l'on étudie les contacts sur le chemin du col de Frcjus, c'est-à-dire
dans un plan parallèle au tunnel, mais à un kilomètre plus à l'ouest, on
trouve aux chalets de l'Ariondaz, comme je l'ai Cguré en 1860 (1), un
massif de calcaires du Briançonyuiis, reposant de toutes parts sur l'assise
des gypses, et ployé en V, tout près du contact des schistes lustrés, qui
ne sont nullement dérangés de leur allure générale. C'est évidemment la
preuve d'une faille, dans laquelle se trouve affaissé et retroussé sur lui-
même ce lambeau d'un puissant étage calcaire que l'on n'a pas rencontré
dans l'intérieur du tunnel, et qui devrait pourtant s'y trouver si l'ensem-
ble des terrains de cette montagne traversée par le tuimel formait une série
unique d'étages, en superposition régulière.
Cette faille, marquée de même par le contraste entre l'tdlure des
sc]iistes lustrés à l'E. et celle des calcaires à l'O., continue encorequel-
que temps dans une direction à peu près nord-sud, mais ne se prolonge pas
jusqu'au col de Fréjus, où les schistes lustrés s'enfoncent régulièrement
soiis la grande masse des calcaires compactes : elle va peut-être se raccor-
(1) Bull. Soe. géol., "j- Bir.,'l.'xvni, fl. L
Wli LO^T. — ^RATIGRAPHiB DES ALPES GRAIES ET COTTIEIIKES. 275
der^ «i peu plus à Toue^, avec les failles locales que nous avons figurées
aùoQldelaRatte(i).
Ak iior4, d^Miis les chalets de rAriondaz, la faille, marquée toujours
par un contact anormal et contrastant des schistes lustrés à TE. avec ks
g]^pflesii rO., travârsele plan du tunnel, et se continue, d*aprësmesobser-
vaiioDâ, en passant un peu à TO. des Odlett^, dans nne dkacticoi
N. a^ EL^ jusqu'à la rencontre du ravin de Str^uitoine, à ^râon
i,200 mètresau S. E. de Modane.Là,elIe s'infléchit brusqœBieiil.suivaBt
de isavin , au bas duquel elte se voit nettement & ciel ouvert, oorande je Tai
^^ (^. Elle devient, au nord deTArc, la magnifique faille de Modane
eiéa vailoQ de Poleset (3), qui tranche brusquement à Test le massif de
gneîfi^ et les grès à anthracite, sur toute leur hauteur, jusqu'au col de Gha-
viëre (2806 "*), et se prolonge bien plus loin encore, sous les ^mers de
GebnJaz, par le sauvage vallon dt^iSou/'r^ (4), mettant ainsi ces grès en
«oiitact anâmial, tantdt avec les gypses, tantôt avec les quartzites.
Qoand j'ai v^lu figurer, en 1860, la structure géologique du maatif
où les iravaux du tunnel n'étaient encore que peu avancés, j'ai dû m'atta-
^er À mettre m évidence, comme fait capital, l'existence de cette faille^
qiie\M. de MeyrtiUet avait déjà signalée, mais que j'interprétais d'une ma-
mâf« différente. Je devais d^ lors dévier ma coupe à l'O. du plan vertical
du tunnel, pour passer par l'Âriondaz, oii la faille se présente avec le plus
de netteté. Il était possible de suivre la continuation de oette faiUe au-
dessus de l'alignement du futur tunnel, entre l'Ariondaz et les Oiillettes,
mais U était impossible de reconnaître quelle serait, dans la profcmdeur,
la diqiositioD des masses mises en contact par cette fracture; ma coupe, k
0^ époque (5), ne pouvait se rapporter qu'au plan vertical passant par
rÂnondaSf où la disposition intérieure des terrains était assez nettemnnt
indiquée par celle des affleurements.
^ fësumé, le tunnel traverse une faUlCj bien caractérisée à l'Âriondaz,
^nt^on peut suivre nettement le cours jusqu'à Modane, et qui devient
ZDCxm mieux caractérisée et plus importante au nord de Modane. Des
deux côtés de cette faille, les couches des deux bords sont cambrées et
plimgeAl vers le plan de fracture, avec une indinaison croissante dans le
bas, qui même dépasse la verticale pour les grès à anthracite et les
qoartzites du bord occidental. Les deux bords plongeant ainsi l'un vers
.i«tt*ai^^*<
<1> BUU. Soc. 0éoi., 9* s«r., i XVUI, pi. XV bis, fig. 6.
(2)/W.,pl.XV,fig.3.
(3)iMI.,fl. I, fSg. l,etpl.XT, suite de la fîg. i.
i(l)>Aitti4ioimàé à otftse du soafre qa*(my trouve à^m le gypse.
{ByBulL,:^iéT., t. XVin,pI. I, fig. 1.-- Quant aa repli de sdiistes crislalUstf Sopp^s^
dans cette coupe sons la chapelle du Cliarmet, je me suis explique déjà (ibid.y p. 756) sur cette
.iiulicakifla erronée,, qui m*avait été suggérée, à première vue, par les inclinaisons inverses des
grés à mthracile et leur ressemUance lop^^, soiv^M traii^useï antc.4« Mb nioadiistis.
276 LORY,' — STRATIGRAPHIE DES ALPES GRAIES ET COTTtEfJKES. i i avril
l'autre, et ayantsubi un refoulement énergique, leurs coucliegsoDtderenacs
sensiblement parallêies dans la profondeur.il n'est point étonnant que l'on
ait traversé cette faille, dans le tunnel, sanslareconnaltreparaucunbrouil-
lage bien marqué. La chose est d'auUnt plus faeile à comprendre que le
contact s'effectue entre des zonas de gypse et de schistes argileux, roches
éniiaeniment tendres et plastique;^. Les grosses ma.sses d'anbydrile. Go,
alternant avec des calcaires magnésiens, sur une traversée de 391 mètres,
appartiennent sans doute au bord ùup^I de la faille, comme ccax qui lem:
font suite jusqu'en face de Modane ; le paquet de schistes calcaires, s, do
même épaisseur (390 ™), avec une autre masse d'anhydrite de 70 mètres,
appartient déjà, probablement, à la partie supérieure du grand système
des cakschistes lustres, dans lequel se trouvent environ les 3/4 de la
longueur du tunnel.
Quand on sort de ce tunnel, ii Bardonnèche, on est encore bien loin de
la base de ce puissant étage : les couches, modérément et régulièrement
inclinées , apparaissent encore en succession normale , de Bardonnèche k
Savuulx, où leurs assises inférieures contiennent de grandes massesde gypse ;
puis, au-dessousdes calcBcliistcs, viennent des calcaires magnésiens , e\-
ploités comme pierres k chaux, et enfin une puissante assise de quartzites,
qui s'appuie immédiatement, au bord de la Doire, sur des schistes cristal-
lins cbloriteux , y', que je regarde, avec M. Gras, comme faisant partie
des terrains cristallins di^primittfs. C'est une magnifique coupe de l'en-
semble du trias alpin, le! que je le comprends, dans laquelle les sckistd
Ittstrés, à eux seuls, entrent pour plusieurs milliers de mètres d'épaisseur.
Cependant, s'il est bien établi, comme il me parait, que ce grand sys-
tème des schistes lustrés est séparé des grès à anthracite par une faille
il est impossible de tirer de la seule coupe du tunnel aucune conclusioi
évidente sur les relations slratigraphiques normales de ces groupes d<
couches. Il en est de même partout oii ils sont séparés l'un de l'autre pai
une faille, et il résulte de là, comme je l'ai dit plus haut, qu'il y a peu
de localités qui se prélent k une démonstration nette et directe de la posi-
tion relative de ces deux étages.
C'est dans une coupe des vallées de la Taranlaise, un peu au sud df
Mouliers, que me paraissent se rencontrer les conditions les plus favora-
bles k cette démonstration. La fig. 2 représente une coupe transversal*
de ces vallées, depuis la chaîne des Alpes occidentales, à l'ouest du vallot
de Celliers, jusqu'au pic de Borzin ou Croix de Verdon, qui domine i
l'est la vallée des AUucs. J'ai déjà tracé les détails d'une partie de cetti
coupe dans la notice sur la Carte géologique de la Taranlaise et dt
la Maurieniie, en collaboration avec M. l'abbé Vallet (1). Le massif di
<1) BvH.. Vatm, I. XXUI, p. 480, {ri. X, Og. 3.
4873 ' LOKT. — STRATIGRAPHIG DBS ALPES GRAIGS ET COTTIBNNES. 977
«dUjte5iu5<ré5,2,qiiis'élèveici,eiilrelesAvaiicherselletorrentdeBelleville,
comprend aussi, comme noas ^ayon9^dit, de puissantes assises de brèches,
2\ fortement pétries et laminées, en alternance avec les schistes. Ce grand
étage de schistes, de calcaires micacés et de brèches se continue, par Mou-
tiers, par le col du Cormet, etc., et sa puissance peut être évaluée ap-
proximativement, à Test du Mont-Blanc, par Tépaisseur du massif qu'il
forme, à lui seul, entre le col de la Seigne et celui du Petit-^aint-Bemard,
sons une inclinaison moyenne d'environ 40° ; ou bien encore, un peu plus
loin , par l'épaisseur totale des bancs entre Courmayeur et la Thuile,
comprenant particulièrement toute la masse du Gramont. Ces évaluations
lai assigneraient une puissance d'au moins cinq ou six mille mètres. On
iroit qu'il a, dans cette région , un développement non moins grand
qa'aaMont-Ceniset àBardonnèche. ^
Or, notre coupe montre d'une part, dans la vallée de Belleville, un peu
en aval du hameau de Villarly, le système des schistes lustrés, z, plon-
geant régulièrement sous une assise de gypse, G, au toit de laquelle vienn^t
des schistes noirs et des schistes rouges, exploités comme ardoises, s;
ceax-ci sont recouverts immédiatement, en couches concordantes, par une
lumacheUe, k, dans laquelle M. Yallet a recueilli YAvicula contorta et
plusieurs autres espèces caractéristiques de cet horizon infrà-liasique;
enfin, le lias proprement dit, L, complète cette série d'étages, qui se re-
plient en forme de V, en se relevant, àTË., au pied d'une faille, à
Saint-Lanrentrde-la-G6te. De là résulte,' premièrement, que Tétage
des schistes lustrés est inférieur au lias et même à la zone à Avi-^
cula corUorta, et ne peut pas, par conséquent, être considéré, avec
M. Elie de Beaumont et M. Sismonda, comme du terrain jurassique mo-
difié.
En second lien, dans le massif compris entre St-Laurent^de-la-Gête et
les Allnes, cette même coupe montre régulièrement superposés aux grès à
anthracite, h, d'abord un étage de quartzites, Q, puis nos mêmes schis-
tes lustrés, z, contenant, près de leur base; des amas de gypse^ G. Les
grès à anthracite de cette coupe sont la continuation directe et non inter-
rompue de ceux du col des Encombres, qui contiennent, comme l'on sait, des
empreintes de plantes houillières. Ainsi l'ensemble des quartzites et des
schistes lustrés , avec les amas de gypse, se montre ici bien évidemment supei^
posé aux grès à arUhracite-, et en considérant ceux-ci comme représentant le
termîïMuillier, ainsi que l'indique leur flore fossile, les schistes lustrés^
aussi bien que les gypses et que les quartzites, doivent nécessairement
rentrer dans la partie de la série géologique comprise entre le terrain
houHUer^ comme limite inférieure, et Yinfrà'lias, comme limite sa-
périeoie.
D'ailleurs, id^ comme dans toutes les autres conpes incontestablement
18
898:. LCAX. — ^MTIMAMBi-UÏAU'SS G
nopoiales du mâine ensemble, Icb schistes liulrés sont toujours super ûur;
aux qwirlziUs. Des calcaires magnésiuis, fias ou moins dévdapptjs» se
reiàWfltrent souvint entre ces deux étages : des amas Je gypse sa mofr--
tneat diversement plaois el irréguUérement développés, soit ii la bâte, soit
daqs Jcpai^cur, soit au-det>sus dos schistes lustrés. Ces faits se trouvent,
mis cil lumiùro pac nos coupes ci-dessus cl par toutes cclics que j'ai.
rappelées dans le coure de celle cote: c'est un cBsemhïe de preuves
qui iine paraît de nature ii lever tous les doutes sur la succcssioa ooe-
male de ces diverses roclius. Il est donc bien certain qu'eUcs formeak
ua seul el même système, dout les quartiUes sont ïciage inférieur et,
les soltistes lustrés Vêlage supérieur. Aucune raison, ce me semble^
ne «peut porter à supposi»' qu'ils reprt'soatenl le système pénéen (çrèi
rouge el zeclistcin) ; au eoutraire, toutes le« analogies avec les régions
Vâisioes, le Jura, le bord oriental du. Plateau central, les. Alpes de la
Ifiutbardie, nous engagent à y voir les rcprésectanls du trias (1). Je ne
C{Boiepas qu'il pui&sc rester placeà de sérieuses objections iLcelle manière
de voir.
Ce trias des Alpes occidentales constitue assucémeut un aspect remar-
quable du terrain, par la compacité habituelle des grés blancs ou bi-
garrésàts l'étage inférieur, qui Icâ a fait désigner le plus souvent sous
la, nom de quartzitea ; par l'état souvent grocu on cri^aUin . des caletù-
rcs et des dolomies, toujours remplis de cristaux A'ali/ile visildes ou
microscopi(|iK's (2); cnliu, par l'aspect émiin.'mineiit luslri: de ses assises
argH^use«, remplies de quarts finement, attéuvé et depailleltea nacrées
de divers silicates lamelleux. Il faut joindre à ces caraclères la présoDce
Irès-fcéquente de la serpentine, soit imprégnant les schistes sur un« cer-
taine épaisseur, soit intercalée en nappes concordantes avec eux et, évi-
demment contemporaines^ de leur formation. Veupholide même, et les
roçbee annexes du même type, gabbro, variolite, etc;, se présentent sou*-
veat aussi iolerslratifiées de k même manière, mais, d'auties foist ep
maesea dob straljliées, qui ont évidemment surgi par des failleS'(3). Je
8vis.p9Fié à penser, que la plupart de ces roches siUcalécs du type mar
gnésica,, d^ns les Alpesoccidentales, doivent être rapportées à la, période
triasi^Mt peadant laquelle, da reste, elles se sont montrées dans beaur
co^xl'autjres régions.
lime paraJt donc qu'<Hi peut faire remonter dans la, période trtasi-
fue.UBp :graad& partie des rodies focmaat ce que M. .Gastaldi i^pelte
u BOHe' des pierres vertes, et je^ne crois pas trop m'avancer. en présfi-
<l) .Voiri.cesujetia diiicutikia, BvU. Soe. giol., 2< sir., t. IVilt, p. 1% à 793.
(!) Bull. Soe. giol., f sér., l. XXII, p. 51, noie.
0) Duer. géol. du iJotipUM.g 28Sàî9t. — Bull. Soe. géol.,i> slt-, !■ XVIIt, > TOà
1873? NSfSlAXJ^* -r- ZQNJS. A A. TEIfUILOBATI». HJ^
*■».» ..... »*-•. ^■•'.
mant qae c-est daos cette période que viendront se ranger tous ees en-^.
s^^f^k^, de quartzites et de schistes /t^^/m, associés à des dolonUes et
k des gypses, à des nappes de serpentine, dans les Alpes, dans les
AfeoBins, peut-ôtre aussi en Corse, etc.
Gq^jcadant, je suis loin d'étendre ces conclusions à toutes les roches,
grpopées par Û. Gastaldi dans sa zone des pierres vertes ou des ro-
ches cristallines réceqtes. Il existe, sur le versant piémontais, un très-»
fpifàà développement de schistes chloriteux, à'ampkiboliles et de dîo-
rpli^«. schisteuses ou massives, qui paraissent encore être enchevêtrés in«,
ti^iW^i^t ay^ des serpentines et des euphotides, et aussi avec des co/e-
sp^ftfs, co^m^e M. Gastaldi Ta figuré dans le massif de la Gamarella.
Cfsi #r des sc)ustes chloriteux ou amphiboliques de ce genre, querepose
inun^iatement notre trias alpin, aux environs du Mont-Yiso, au glacier
de b GaU0f);(i;quice de Tlsëre), etc. ; et les belles cartes géologiques du
V4^ e^ dos Grisons, par Gerlach et Théobald,. montrent le même
fiûti&ar de. va^ surfaces. U y a le plus souvent un parallélisme com-
p^ aitre les couches du trias et ces schistes cristallins, et on n'a
point, dans ces régions, Thorizon géognostique du terrain hotUllier
{grès à anthracite), qui, dans les Alpes françaises, établit une Umite
tranchée entre les^histes cristallins anciens et le trias^ si modifié
qu'il inil.
H ly : a d«nc. Je m^'^npresse dale.r^nnattre, de très-longues el très-
importanteSireçherches ^ faire sur les relations et les âges respectifs de[
beiûioDiq» de ces roches, groupées par M. Gastaldi sous la dénomination,
de zone des pierres vertes ou des roches cristallines récentes. Mais j*ai
pensé qu'il était indispensable d'en distraire celles qui me paraissent poih
voir être classées dès à présent à un niveau géologique bien déterminé,
c^'estrà-dire d^m^ la série du trias.
»
H. Dieulaf^t fait une communicalion qu'il résume de la manière
s^iYaJate^:
SUR LA PLACE Di LA ZONE A Ammonitcs tenuilobatus^
par H. niBULAFArr.
1^ Le>corallien du plateau d'Évosges (Ain) est le même que cdui de
l*ÉGh9Ûlion : il montre les n^êmes caractères généraux et renferme les
mêmes fossiles ;
3? La .zone à AmnjÂmites tenuilobatus, aussi bien définie que dans les
Alpes, est à 50 mètres en moyenne au-dessous du corallien à Diceras da
pb^U id*Êvosges ;
3?(i£x»i;^Ueade;N«atu^^ e|st le mêm^
quo^odoi^ Si¥l idjï TAmi chose du re$t^ que personne n'a jammamrr
DITEhS. — OBSEDT. SUSLA KOTE DE H. DIEtLlFAIT.
testée, La zone k A. tenuilûbatus se montre partout, dans les localitéf.
précédentes, à plus de 50 mètres au-dessous desbancsà Diceras, absottt-
ment ramm« à Évosges;
4° Dans le Jura central, le^ assises à Diceras sont recouvertes par on
ensemble puissant de dépAts à faciËs corallien, qui supportent des assise»
renfermant les fossiles caractéristiques du Plérocérien d'Étallon, et ctt
particulier le Plerocera Oceani lui-mônic;
5" Les dépAts compris entre les assises à Diceras et les baacs fc^
P. Oceani représentent, pour moi, le calcmre à astartes classique. Drf-
rcste, je ne crois pas qu'il soit possible de soutenir que le corallien à Dù»^
ras du Jura central et du Jura de l'Est soil plus récent que le corallien sa»'
périeur de Tonnerre, lequel, comme le savent tous les géologues, eaf
recouvert, k Tonnerre même, pr le calcaire à astartes, '
Par conséquent, la zone à A . tenuilobatus appartient à l'oxfordien snpê^
rieur ou au corallien inférieur des géologues français et anglais, suivant
qu'on mettra la ligne de séparation un peu plus haut ou un peu plusbaa;
et le corallien h Terebraiula Moravica n'est pas plus récent que le calcaire i
à astartes.
U. DB RouviLLE demande si M. Uarcou n'avait pas déjà établi que les ctW.
caires à Plerocera Pelagi élaîent supérieurs aux calcaires à Diceras. ,
M. Lonï confirme ce fait et rappelle que M. Vallel et lui ont établi que
le calcaire de l'Ëchaillon est recouvert par des couches sans fossiles, re-
couvertes, à leur tour, par des calcaires d'eau douce qui ne peuvent ëlra
que purbeckions ; donc le calcaire de rËchalIlon est du jurassique supé-
rieur. Ce n'est d'ailleurs pas le seul point sur lequel H. Lory ail observé
cette superposition.
M. JouRDT voudrait que l'ilge des Diceras dont a parlé H. Dïeulafait fût
mieux précisé ; il y a des Diceras séquaniens, il y en a de portlandieos ;
c'est, croit-il, le cas da ceux dont il s'agit ; VOstrea virgula elle-même se
trouve it plusieurs niveaux, et une espèce fossile ne suflît pas à déSnir un
nlveaD.
H. LoRT reconnaît qu'il y a plusieurs niveaux do Plerocera Oceani;
mais ils sont tous deux inférieurs à VOstrea virgula et supérieurs au co-
rallien de Besançon. La zone inférieure des ptérocères pourrait être sur-
montée de nérinëes et de dicéiates, puisqu'on en trouve i. plusieurs
niveaux.
M. JoFRDT demande précisément quel est celui de ces niveaux qui est
indiqué dans la coupe de H. Dieulafaît.
H. Hébbrt veut préciser la question. Il y a différents niveaux de Dtce'
ras, mais il ne s'agit ici que de celui de l'Ëcbailton, inférieur à VOstrea
virgula et supérieur à VAmmonites polyploctts. C'est bien celuiJà dool
1873 : ABICH. — COMSTITOTION g£0L. DU BBCHTAOU. • 98t
il 8*agît, puisqu^à Saint-Claude on y trouve la Rhynchonella pectuncu*
loldes et une série de fossiles qui sont tous à TÉchaillon. Il rappelle que
tout récemment une réunion de géologues a été reconnaître la coupe
d'Oberbuchsiten. On a vu dans cette localité VA, polyplocics superposé à
une couche à fossiles coralliens. Hais ces fossiles sont-ils ceux de l'Échail-
lon?Il parait y avoir là un point singulier. On y retrouve ensemble le
Cidaris florigemma, VHemicidaris crenularis et le Glypticus hierO"
glyphicus^ tous les trois coralliens^ avec VOstrea dilatata qui est oxfor-
dienne ; mais il n'y a pas de Diceras.
H. DiBULAFÂiT a vu dans la collection de M. Guirand un Cidaris florin
gemma qui vient de la base des marnes de 250 mètres d'épaisseur, indi-
quées dans sa coupe.
H. LoRT dit qu'en effet MM. Pillet, de Loriol^ E. Favre, Mœsch, Neu-
mayr et lui sont allés ces jours derniers à Oberbuchsiten et à Baden (Can-
tons de Soleure et d'Argovie). A part quelques incertitudes de détails, ils
ont vu : à la base, les couches de Birmensdorf^ avec VA. transversariiM ;
au-dessus, les couches d^EfGngen, c'est-à-dire le calcaire marneux de la
coupe de M. Dieulafait ; puis^ les couches de Geissberg; et enfin, les cal-
caires à chailles {CrenulariS'Schichten)^ avec Hemicidaris crenularis^
GlyptUyas hieroglyphicus, etc. Ces calcaires sont trôs-développés dans
FAi^ovie et ont un faciès corallien très-accusé. Au-dessus de ces chailles,
qui rappellent celles de la base du corallien de Besançon (glypticien), on
trouve les couches de Wangen: près de Baden ce sont des calcaires blancs
compacts ; vers Wangen et Oberbuchsiten, ils deviennent oolithiques et
contiennent des polypiers, des oursins, des nérinées, etc. Us ont Taspect
d'une oolithe corallienne. Par dessus viennent les couches de Baden, dont
le faciès est peu variable. Au-dessus sont des calcaires sans fossiles.
M. Lory croit pouvoir assurer que ces assises se succèdent en série régulière.
Tout cela n^est pas inconciliable avec ce qu^â dit M. Dieulafait. On n'a pas
trouvé de Diceras à Oberbuchsiten.
M. DE RouviLLB affirme que YAtnmonite^ polyplocus est inférieur à la
Terebratula Moravica.
M. Daubrée donne commuDication de la note suivante :
ROTE SUR LA CONSTITUTION GÉOLOGIQUE DU MASSIF DU BECHTAOU,
PRÈS PAETIGORSK, SUR CELLE DU MASSIF DE l'ELBOUROUZ, ET SUR
LE GISEMENT DES SOURCES THERMALES DE CETTE RÉGION,
par M. ABICH.
(Extrait d'une lettre adressée de Tiflis à M. Daubrée) (1).
Le dernier envoi que vous avez eu la bonté de me fiiire à Tiflis, m*a
trouvé à 40 kilomètres de Tiflis, à Bjelod-Klioutoh , endroit que j*avais
(1) Cette lettre remonte au 18 novembre 1869.
289 ADrcH. — coSBimmoM Gfioi. uo bechtaoo, H avril
choisi pour le centre d'excursions nombreuses, par lesquelles je terminais
une série de recherches pour un travail géologique qui m'occupe depuis
longtemps. C'est la carie géologique, trés-d«aillée, des environs de Tillis
et des contrées adjacentes, en six feuilles, â l'échelle de 1 kilomètre au
pouce, ou 0,00025.
L'achèvement de trois feuilles m'assignait pour champ de mes recherefas
iios cette année, la chaîne Utërale de Trialethi, avec les régions des sys-
tèmes de (Icuvcs du Chram etdcrAlguet, y comprise la };randc chaîne vol-
canique méridieane qui domine le haut pays d'Akalkalaki, en bordant les
alOuenls du Chram vers l'oecident. Après avoir quitté ces belles coatrées,
éminemment riches en faits précieux, surtout pnur la formation des roches
cristallines et éruptives, et avec la satisfaction d'y avoir 'obtenu de bons Té-
fiultats, je poursuivis tes nnîmcs études au nord et à l'est de Tillis, pour
l'ciécution des autres feuilles. J'aimerais k vous donner quelques renseigne-
ments sur ce pays, pour vous soumettre les importantes analogies que les
sources thermales de Tillis présentent a\-cc celles de Plombières. Toutefois,
c'est aujourd'hui un autre sujet ([Ui me préoccupe, el pour lequel je me
permets de réclamer votre bienveillante attention.
Une commission a été nommée pour répondre aux besoins d'uoc
prospérité croissante des bains du Caucase, eu augmentant la quantité
des eaux minérales du groupe du Becbtaon, notamment celles de
Paetigorsk. Comme j'avais antérieurement étudié les rapports du groupe
de Bechtaou avec la cbaine du Cauca-w, ainsi que la constitution géognos-
tique de la grande intuincscence surbaissée qui occupe la majeure partie
de l'espace compris entre ces deux systèmes, j'ai été appelé à donner mon
avis sur ce sujet.
Pour atteindre ce but il y a à choisir entre deux procédés : des travaux
de caplage, ou des forages profonds.
Je désire vous soumettre les raisons géologiques sur lesquelles je base
une opinion favorable au succès de sondages. Pour abréger, je m'appuierai
sur un proGI dans lequel, dès 1852, j'ai présenté les résultats principaux
de mes recherches sur la région de l'Ëlbourouz. Comme ce travail a été
imprimé en langue russe, il est resté peu connu, de même que plusieurs
autres mémoires écrits ou plutôt traduits dans la même langue.
Un de mes travaux antérieurs, Beitriige zur geol. Kenntniss der
Tkermalguellen in den Kaukasichen Landern, Ti(lis, 4863, a dé-
montré la connexion remarquable des eaux minérales du versant nord du
Caucase avec les grands traits orographiques de cette chaîne.
Bans cette sorte d'ellipse très-allongée qui circonscrit les masses mon-
tagneuses du Caucase, les foyers sont occupes par deux: grandes intumes-
cences surbaissées, de forme hémisphérique. L'une présente un massif
pro^înent et fermé, et incliné de 7 k 8 degrés vers le nord. Ce massif,
ilWB ABMMr %<^;Ml!l8nTnlaK ûàOH. M IBBGHTAM. M9
totnparàble ànn.bonclier, «st dominé par le c6ne de rElbooreuz. L*auUe
i&taonescence on bombement est moins élevée, non fermée^ et se compose
d'ttoeenoeinte comparable au glacis d*une contre-escarpe, qui entoure des
diatoes Tootées^ multiples, parsdlëles eatre elles, et coupées transversalement
j^ des vallées profondes, à escarpements abrupts, comme par autant de
QOOfs de hache ; c'est le fameux pays de montagnes du Daghestan, dominé
M centre par le système schisteux, déchiré et couvert de glaciers, de
Bogomstavi, avec la cime de Balakouri de 3748 ^ (12,300 pieds anglais)
d^altitode.
Le plus grand rétrécissement du versant nord'dn Caucase, qui se trouve
entre les deux intumescences indiquées, est traversé en son milieu par le
méridien du Kasbegh. Cette moindre largeur de la chaîne résulte de la
positioE fortement inclinée des terrains stratifiés, qui tous plongent vers le
iwrd. Ces traits d'ensemble du versant septentrional du Caucase détermir
ment, entre ces. ^ux grands promontoires, une sorte de golfe, de 350 kilo*
4nètres4ie bngueur et de 100 kilomètres de largeur, occupé par un vaste
ifiateau horizontal de grès tertiaire, s'élevant, avec des pentes abruptes, m
1^ mètres aindessus de la plaine du Térek. Les sources chaudes ditesde
ISoQodjatéiek, de 88 à 90 degrés centigradies, remarquables par Ténorme
(quantité de leurs: eaux, sont disposées suivant des lignes parallèles corres-
pondant à de grandes failles. Dans le mémoire préoité et dans un autre (1),
i-ai démontré la coïncidence des sources minérales chaudes avec les idis-
'fecatîons du sol, dans tout le Daghestan, ainsi que dans la région icès^
^remarquable dont Chagh^agh occupe le centre. L'abondance dei^eaox
^dMm(fa3>de Soundjatérek qui jaiUissent du fond plat d un , golf» qui re^oît^
43omme un entonnoir, la totalité des eaux d'une vaste enioeinte hémisphé-
'riqoe^^de montagnes, de 250 à 300 kilomètres de diamètre, s'explique par
•€6 qui précède.
Revenant sur l'autre trait principal du Caucase septentrional, oii le
plateau étendu de Stauropol se perd dans la steppe de Manet^h, distante
(de 200 kilomètres de TElbourouz, je rappelle comment les vallées rami*>
•fiée& des rivières Kouma, Kaktous, Yégortik et Kouban, sillonnent œ
I plateau comme des rayons partant du cône de rElbourouz.
A la lisière orientale de ce plateau, qui ne fut jamais atteint pptr les
-effets abysso-dynamiques (2) cause de la dépression Arakf-Gaçpienne,
sur la ligne où le terrain éocène recouvre la craie.à/itocemmti^ Cuvieri,
'i»*élèrve le groupe célèbre du Bechtaou. Dès 18o2, je reconnus qu'antéri^i-
' rement à la formation du cône de l'Elbourouz, l'ensemble. du. terrain- (Hré-
laoé supérieur et du terrain éocène ancien avait été, dans:la ré|;îon de
•^^w
(1) BuU, Ac. imp. Saint'Pétenhiyurg,X7i, p, SI à 43.
(f) Terne proposé pir M. le profesBear Nauntim.
m ABId. — CORSTmmOM GÊOt. DD BECBTAOO. ' < i ITrU
ces montagnes, afFcctc par trois systèmes de cassures, au croiscmeot
desquelles s'élève leBechtaou.Des trachyles quartzîfèrcs, caractérisés par
un mélange d'orthose à éclat peu vitreux, d'oligoclase et de mica biotite,
se sont introduits dans ces fentes préexislanles, formant des massifs à
croupes arrondies. Trois groupes de sources chaudes sont liés à 06t
ensemble. Leurs caractères chimiques, malgré des différences notables,
démontrent une parenté entre elles. Les sources de Paetigorsk, dont la
température est de 47° 5 centigrades, jaillissent par une faille très-étendue
dirigée Est 30^ Nord. Les quatre proémiocnces de la rocUe éruplive so
trouvent exactement échelonnées suivant le méridien du Bcchtaou (1,400
mètres). Sur cette même ligne méridienne, et vers !e sud, s'élèvent deux
tertres coniques, qu'on pourrait prendre pour des produits volcaniques ;
cependant ils sont essentiellement composés de calcaires crayeux feulement
redressés. Le proGl qui accompagne cHlc lettre représente toutes les eaux
minérales comprises entre le Becbtaou et l'Elbourouz, qui constituent un
groupe de 67 kilomètres de longueur sur 12 kiloinèircs de lai^nr : sa
ligne médiane, partant de la cime de l'Elbourouz, suit la direction Nord
18° Est. J'ai montré ailleurs l'importance de cettejï 'ne, qui traverse, sans
interruption, la sleppc au nord du Manctsch jusqu'au bord du Volga, en y
produisant la ligne de partage des eaux du bassin de la mer Noire et de
celui de la mer Caspienne.
n est à remarquer que toutes ces eaux thermales de l'inliunesccDce
septentrionale du Caucase .'se subordonnent à deux systèmes naturels
différant par leurs qualilés pJiysinHL'liÎTiiiqui's commis par leur position
géologique. On peut les distinguer sous les noms de système des eaux
minérales de l'Elbourouî et système du Bechtaou. Les traits principaux
du premier système sont une température peu élevée et l'abondance de
l'acide carbonique libre ; les sources du second système se distinguent
par une température plus élevée et la présence de sulfures.
La régularité remarquable dans la disposition des terrains qui cons-
tituent le versant du Caucase au nord de l'Elbourouz, est favorable à l'idée
que les couches des différents étages alternant avec des lits argileux
doivent renfermer de grands amas d'eau dans la profondeur. Il est vTai
que l'ensemble de ces terrains n'offre pas la disposition d'un vt^itable
bassin, puisque leurs assises se relèvent autour d'un centre commua qui est
l'Elbourouz. Cependant, les couches jurassiques oxfordiennes qui affleurent
sur le plateau de Bermamoul se trouvent, i 55 kilomètres de distance et à
un niveau inférieur, coupées par les masses érupiives du Bechtaou, qui
peuvent jouer, dans celte région, un rùle semblable k celui des filons de
basalte des sources de Sodcn, signalés par M. F, Sandberger. Les
nombreux ruisseaux d'eaux presque bouillantes des environs de Starajourt
et de Bragoun, sur les bords du Térek , les abondantes sources chaudes sul-
4879 * TAUT.— AGB DE L*A. P0LTPL0GU8# 885
liireiises des rives du Soulak et du pourtour du Daghestan, comme celles
des rives du Psékoap, non loin d'Ekaterinodar, sont des faits qui viennent
à Tappni de cette supposition. J'admets donc que les eaux thermales,
gênées dans un système de réservoirs qui communiquent imparfaitement
entre eux, n'attoident que le secours de la sonde, sur des points bien
àixàm dans le voisinage' des masses éruptives , pour jaillir à la surface
m masses beaucoup plus considérables que celles qui arrivent aujour-»
dlioi.
Le secrétaire donne lecture de la note suivante :
SUR l'âge de V Ammonites polyplocus^
par M. TARDT.
Si, après avoir In, dans le premier fascicule du premier volume de la
l® série du Bulletin de notre Société, tout ce qui se rapporte à la question
ithonique, on cherche quels sont les fossiles les plus universellement rè-
landtts dans tous les pays, on reconnaît que ce sont les Ammonites, et
[ue celles^i sont renfermées dans des roches qui ont une uniformité miné»
alogique remarquable. Il ma donc semblé que ces roches et leurs Âmmo-*-
lites pouvaient servir de points de repère pour rang^ en tableau toutes
es sncœssions stratigraphiques indiquées dans ce fascicule.
J*ai placé en tète du tableau la division la plus complète , celle de
If. Tombeck (pages 16 et 17) , en ayant soin de laisser un assez grand
ntervalle entre rAmmom7f5 bimamm/itus et VA. Henriciy pour y
ntercaler la zone à Hemicidaris crenularis de cet auteur. Ce premier
jalon ainsi établi, j'ai toujours placé les A . Achilles^ A . tenuilobatui et A*
oolyplocus, qui semblent appartenir au même horizon, sur la même ligne
liçMizontalie moyenne du tableau. De même, à la base, j'ai mis sur U
même ligne les A. Henrici, A. transversarius et A. cordatus. Enfin,
en haut, j*ai terminé les tableaux, soit aux couches à Astartes, soit à
celles à Ptérocères, soit à toute autre, en indiquant même quelquefois les
couches néocomiennes.
J'ai obtenu ainsi une série de 17 tableaux stratigraphiques, donnant
une coupe presque continue de la Rochelle jusqu'aux Alpes et en Pologne,
mais qui se trouve encore bien incomplète.
Cependant, si on compare entre elles toutes ces coupes et les apprécia-
tions qui les accompagnent dans le texte du Bulletin, on voit les uns
placer la limite supérieure de l'Oxfordien sur l'A. polyplacus, parce que
ce fossile est recouvert par la Terebratula Moravica; d'autres la mettre
sur l'A. transversarius j parce que cette espèce, dans les pays qu'ils ont
étudiés, se trouve sous des couches œralligènes. Ces derniers placeiit
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86 TAftin. — AOE BE l'a. roT.TPtOCCT. * i WbI
ws rboriïon de \'A. polyploctts dans le Kimméridgien, tandis que lu
rpmicrs sont cmbatrAssè* pour classer les conches coratligènes inférieures
'A. polyplocfis.
La difticulW ne semble donc résider ipic dans la posilifln ée la limite
ntTC rO\tordien et le Corallien ou Séqiianion. Aussi, pottrsaffranchirde
Me dirGcuIlé, il sufBl peutélre de rrérr une dtWsion noii^fJle, sans tonle-
e nouvelles appellations, si elles sont nécessaires, une cerlaine origine-
lé qui rappelle leur but, jai pensé qu'il convenait de faire ici comme
ans une autre clàssificallou miaérale. de juxtaposer deux noms inditpiant
un la division d'ensemble, l'autre celle de détail.
Pour rappeler les deux opinions, nous nommerions alors l'ensemble des
eux zones à H. crenularis et à A. bimammatus et A. AchilUs de
. Torabeck , du nom double suivant : Coralloxfordien . Dans ct'Ue ssone
B.-Uanu
LaSfdiilU
HÉBEBT
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Uaran-rUlt
Biiiièra
p. 7i
BCVIOIEB
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G. Mm-
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A.AeUI!M
A. Allf-
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tlanut
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IfS
A. bl-
mammtt-
A. AcMl-
les
A. m-
renOanat
A. AMl-
A. .Wfl-
100 m. di
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lobalus
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plocui
Atijûïien
(Mmm)
'^
G. kirro-
C. eorat-
linum
H. r«nu-
larit
C. pori-
G. bitro-
Qtyphicu,
H. crenu-
tarii
C. flort-
gemnui
D. «rU-
linum
Piiaia
AsUrtes
C. /lûri-
c. Sri-
SX'
c. Pori-
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moiilana
G. Uff
C./br
A. tram-
TtTxarita
A. Ir4int-
nenarba
Jbrd^OM
'K73> ' 'TikBT.M-iÀSEDBl;'*. PeLTPMCOS. Ittfî
-tu dlÉtinlKDttftit denx assises : enhant le Polyploxfordim, et& la kade
IfriKeferotoff/orcfim, pour faire oppositiou au i)tc<!r(Hr()ra/Jt«n, asstseinié-
ricore 4a Corallien proprement dit.
Otte lËvision él&blie, on pent plus facilement remarquer que dans les
tableaox stratigraphiques précités, l'A. polyplocus est ioàiqué par lobs
-lu aotèors. Mais, tandis qoe ceux qui regardent cet horiion comme odbr-
4îen' n'Mt indiqué bous cet étage aucun fossile qui puisse rappeler le
•Bùxratoxforditn, leurs contradicteurs font, au contraire, mention decetle
^trnièicwsise MHS le nom de Corallien, et en ratent des fossiles -ijni
-nppelleDI, en effet, le^rai Corallien supérieur à l'A. polyplociu. Cette
alêence d'indications des premiers empêche toute discussion de détait Mr
ia valflor da groupement de l'A. polyplocus avec rOxfordieo. Le Coral-
Ikn mpérieur h VA . polyplocus est d'ailleurs indiqué dans presque toos
JBB'UAleaax. La juxtapontion de œnx-ci montre qoe la séparation entre
lalln.
BCKHEB
lira
I«rrU<
YÉnn
Birriat
uEbedi
S^Jlpti
p. M
p. S8S
ItBDI
w-
T. janitor
T.janilor
TJaallor
Brèch-s
\
AsUrtes
Éuces
Imiii-
icin
Vora-
iea
Ibrân
inâÊÊ
T. ilora-
vlea
d'towiU
R. eapri-
r. Mura-
Ovoniiix
EchaiUoD
r. j/cifl-
vlca
DIctrai
Luci
n. AsUe-
riono
fi. capri-
D. Uct
A . iphke-
A. ipbiix-
T. Uara-
f(ra
DlcéralK
Kcthcini
Sl-Oaude
s
ont
A- pnhj-
p/oew
Arioviïn
A. pohj-
pto<;u.
A- pohj-
plocus
A. pohi-
plooui
A. poly-
plocu.
A. Imui-
Uibalui
i
'
Corallien
A. trani-
vtnariua
A. traw-
ptnariia
Orf.
iim.
SM TiSDY. — iCE DE l'a. pûlvplocvs. 14 tvril
rOnfordien et le Corallien est mieux placée sur les marnes à A. trans-
versarius cl sous tes assises calcaires du Diccraloirordjea, que sur ca
calcaires. De m^me, la séparation nouvelle entre le Coralloifordicn et le
Corallien me semble bien placée sur lus couches du calcaire manicui ï
A. polyplocus.
Il y aurait encore beaucoup d'observations à faire, surtout si aux ta-
bleaux siraligraphiqucs extraits du 1" fascicule de la 3° série on en
joignait d'autres pris dans des travaux antérieurs , et principalement les
cçnpes des Basses-Alpes, Dans ces dernières on retrouverait sans doute t
moins une grande partie du jurassique supérieur, y compris le vrai Coni'
lien {!).
Si on admet, comme j'ai cherché à le montrer pour la période quate
naire, que l'oscillation est l'état normal du sol, on pourra facilement o
cevoir les régions de l'Est se soulevant aprûs la grande mer de VA
Iransvenarius; alors il s'est formé dans ces régionsdes récifs coralliens, -*
accompagnés de toute une faune spéciale, tandis que d'autres régions
ont pu conserver des Ammonites, et d'autres être complètement émergées.
Un alTaissemenl nouveau a ensuite ramené l'A. polyplocus. Enfin, de nou-
velles éniersioos et immersions, plus laborieuses peut-être, ont donné le
temps aux coraux de reparaître et de se développer sur une grande échelle.
Ceux-ci ont enveloppé de leurs lignes de brisants la chaîne émergée des
Aipes, laissant, entre eux et cet archipel naissant, des bras de mer qui
communiquaient avec la grande nier par des passes libres , telles que
celle de liarrème, qui s'ouvrait entre les caps coralliens de Uoiigon et de
Gap (auprès de cette dernière ville un employé de M. Janbert a recueilli
une belle T. ^oravica) .
Pendant la formation de ces atolls coralliens, d'autres roches spéciales
se sont fonnécs dans les passes. Plus tard, de nouveaux mouvements oscil-
latoires ont amené de nouvelles faunes et de nouveaux genres de dépAts
sur les brisants et sur les passes. Enfin, vers la fin de la période jurassi-
que, il s'est formé, comme à l'époque quaternaire, une grande accumulation
de brèches, qui ont été recouvertes et cimentées par les premiers dépôts
néocomiens à Térébratules perforées. Celles-ci, d'ailleurs, avaient déj^ été
précédées par des formes similaires, soit entre le Polyploxfordien et le
Diceracorallien de Chasteuil (Basses-Alpes) (Térébratule de M. Toucas),
soit même antérieurement d'après A. d'Orbigny.
Le Secrétaire donne lecture de la rcctiGcation suivante de
M. Bj^tan empêché d'assister & la séance :
(1) Les coupes da tau des massifs montagncui [Jurassique supi<rieur)du(J^part«iieii[de
l'Ain sont presqua identiques IccHcs des Basses-Alpes, etccmme cUes, elles sont rësumées par
le tableau ci-dessus (JVof « ajoutit paidant eimpratton).
i 873 DE LAPPARENT. — CRÉTACÉ DU PAtS DE BRAT. Î8d
' J'ai été fort surpris d'apprendre, par le numéro du Bulletin qui a été
distribué depuis ia dernière séance (1), que j'avais^ Tannée demièrOy placé
la sooe à Ammoniies tenuilobcUus au-dessus des couches à Cidaris
glofuUfera. L'affirmation de ^. Hébert (2) à ce sujet est si positive qu'elle
Be laisse aucune place au doute, et j*ai dû moi-même me demander si je
ii*avab pas, sans le savoir, émis cette opinion. 11 me parait impossible de
tirer de mon texte l'interprétation qu'en a donnée H. Hébert, et je prie
mes confirôres de vouloir bien se reporter à ce que j'ai écrit (3),
Quant à l'idée qui m'est si gratuitement prêtée, je n'entends, en l'état
actael de mes renseignements, ni la soutenir, ni la combattre. Car,
H. Hébert déclare qu'il a trouvé la zone à A. tentcilobatus sous les
couches à Tèrebratula Repellini ; M. Bleicher , de son cAté , a annoncé
depuis qu^il a observé la succession inverse ; il est donc permis de rester
dans le doute, Mais^ n'ayant point dit ce que m^attribue M, Hébert, je
'tàens.i protester sans tarder contre son assertion.
Le Secrétaire donne lecture de la rectification suivante :
- M. E, Bbnoit rectifie par la note suivante les paroles qui lui sont attri-
buées dans le procés-verbal de la séance du 18 novembre 1872, page 78:
H n*a pas protesté en général, ce qui serait absurde, contre toutes nou-
velles subdivisions et nomenclatures des terrains, mais en particulier et
uniquement contre l'application du tithonique au Jura, proposée par M.
Tombeck^ qui, faisant au tableau une grande accolade allant du milieu du
Néocomien au milieu de TOxfordien, a dit que cet ensemble de couches
était le tithonique, et que nous étions plus d'accord qu'il ne semble avec la
nouvelle école allemande. M. Benoit a ajouté que les divisions établies par
les anciens géologues qui ont débrouillé le Jura, notamment Thirria et
Thurmann, restent encore avec toute leur valeur, et que le tithonique
n'est pas un progrès pour la géologie du Jura.
ROTS SUR LES VARIATIONS DE COMPOSITION DU TERRAIN CRÉTÀCi
DANS LE PATS DE BRAT,
par M. ALBERT DE UPPARBNT (4).
Le terrain crétacé présente , d*un bout à l'autre du pays de Bray, des
variations de composition assez tranchées , dont il nous parait utile de
donner ici un aperçu sommaire.
(1) Conformément àTusage, c*est le secrétaire de rannée dernière, et non celui de rannte
courante, qui en a dirigé Timpression.
'^ Bull. Sœ. géol,, 3« sér., 1. 1, p. 78.
Bull. Soc. géol.,^ sér., t. XXIX, p. 900.
(AS CettecommunicaUoD, foite à la séance du 3 mars 1879, n*a pas été déposée ao secrétariat
en temps ntile, et a été renvoyée à la séance du li avriK
laissant de càté ta craie blanche et la oraiu marneuse, dont tes .cvac-
lères deniGurenl assez constants dajis toute la contrée, ngus commeuceroi»
par la craie glauconiettse, doBt M. N. de Mercey a , le premier , défini
l'étendue dans la région du Bray, en monltaol qu'il convient d'y raUadier
un système de craie & silex gris ou jaunes , contenant les ammonites de
I étage cénomanien , et Tormant , au-dessus de la glauconie proprement
dite, une assise assez puissante.
Gettçassise est surtout développée dans le nord du Bray, oii elle atteint
jusqu'à 40 ftii 43 mètres d'épaisseur. La craie y esl blanche, un.pei» sa-
bleuse, se débitant eu plaquettes à cassure cgochoTde. Les silex sont
gris, se reljant le plus, souvent à la masse de la craie par une croûte
blanche, de nature siliceuse, adhérente à la roche eocaiiisaDte. Les fgHiilei
SQnt k l'état démoules, et consistent en inocéramcs à stries concentriques,
et en ammonites du type des Ammonites kanlelli, A. Genioni, ek.'
C'est aux environs de Bures et de Mesnîéres que ce système est le miçux
développé.
A mesure qu'on se rapproche du sud, l'épaisseur de cette craie dimioiie,
el les silex perdent peu à peu leurs caractères dislincti^. A Sommery, la
craie ii silex n'a plus que 15 ou 20 mtlres, et les silex sont devenos
lioirs- Aux environs d'Àrgueil, il n'y a plus du tout de silex, mais ta
craicconserve.sa tçxture sabbvse et, sa fapulté de divi^ioQ en plaqaetlcs,
quî.pQirmQt de la distinguer au premier coup d'œil de la craie marneuse.
En même temps, elle dcviciil de plus en plus grise, et il s'y développe des
parties nodulciiscs, plus dures qm le reste àc la masse. A la pointe sud du
Bray, près d'HodeBc^l'Ë vaque, les parties duras sont compactes et Irans^
lucides sur les bords; on y observe des veines ferrugineuses eacwe plus
dnresquele reste.
Il est probable que c'est k ce système qu'appartient une craie dore
qu'on a traversée, k la base du massif crayeux, dans te puits artésien de la
place Hébert, et oh le travail du forage développait une quantité de chaleur
extraordinaire.
Au-dessous de ce système apparaît la glauconie proprement dite, puis-
sante de 2 à 3 mètres, et si constante dans tout le Bray qu'elle forme le plus
précieux point de repère qu'on puisse trouver pour le tracé des contours.
Lagaize (1) a une épaisseur assez uniforme de 40 k 45 mètres : c'est,
dans son ensemble , un massif de marne argileuse, un peu calcaire, et où
les parties dures, celles qui contiennent 40 k 42 0/0 de silice gélatiDense,
forment des couches ou des lentilles toujours concentrées dans les 15 ou 20
mètres supérieurs du système, et qui cessent de se montrer dans la partie
nord du Bray. Souvent les couches duresToiUlout-k-Eait défaut, et on TQÏt
(1) Wi., S' série, t. XXIV, p. as,
«S79 i>EM»JQmff'i^^^^àLJiV.^J^^MMKi9 %H
.Oie «macne ^ vardâtxe, assez glaiiccmjeuse et . trés^eoulante. La
'g§glhi9fénim^¥ la.]4a3 puissante et la plus constai^te, est formée p^ un^
marne bleae , micacée , à cassure largement conchoïdale, et où raoalyi^
wiMkkt avec 4 oa. 5 0/0 de calcaire, une proportiQa4esiUae.gÈ\atiueusé
dJQ ^O^Of Celte, XBajcne se. délite à Tair en fragmeats, au lieu de se fen-;
^fll^^'Ce^qid permet'de la distinguer derargiledugauitqu*elle'recouyren
IStte.^gt ^îfiBQlumeiU jUlieolique, ain^^ tout récemment Toccasioa
é^ la ofVJStatfri ;a¥ec, la; roche que traverse. en> ce^ moment le puits de la
IplafeHébçr^ft et où la travail est «atravé par des éboulemeats copstants. A
la place Hébert, Tépaisseur déjà traversée de gaize bleue est d\ine soixaa-T
tSMA-^ TBiUxes^r, Oa voit donc que le sous^s(4 du bassin de.Pai^isiaiSon
^n^^M^l^ÔV^:^^ ^^ '-^^Y; ^ non dans Ja vallée, de.U Basse-Seine, oU
J^i^Hâ^dc^ jâj jcraia supérieure est . absolument différent,
ï^cffij^ QfititottJQttrs fadle à séparer: de la. craie glaucoaieuse. Au^Uf
traire, rien n'est plus difficile que de tracer la ligne qui la sépare dijt.gàulL
Qaoi qu'il ew soit, elle constitue une individu^té. géologie bien siôtte,
a|:qi^'îltestif^lispeasable de celorier à; pari sur uaex^arte. détaillée»
•Cf^. 9,^tl^tf /pi A^^a.que six àdii: mètres dans la plus grande partie jdu
QrayY.acq9iert,,aonord;de.âonmiery, une puiss^oe.dç,2St à.âO métiri^.
Q^Mmqss^ini d'épaisseur, o^^ la, disparition cam-:
jtt^^saUesverlSf qui, d^uis la pointe sud du ;Bray jijisq^'à Sopmeryf
oi|t!{K|i^ut.20 à S5 mètres. Cette cirœvstance jostifie ]bien,,lariiQnjioni,
ÇpAia depuis Jong^ps pac d'Orbigay^ du gault et des ssM^ verls ea uq
99Qk ; gp^Nipa, l)étag^ aUden.
A»)dessoiis des sables verts, M. Grayes' a signalé, à. Vessencourty i^u
sud de Beauvais, une marne ferrugineuse, avec Ostrea oçt/ê^^représeii-
taïU^tSealemaatiatt sud du.Bray, un rudiment.de Tétage aptien, Ma^
t<MsS'fliea recherches, il m'a été, inq)ossiblc de. retrouver, à VessencQuj:t,
attaBW-traco^da cette couche. Je n'ai:pAs.été.plus.heure9x ea. consulUiUb
aiiivpaéi9.de(BeawraiS) la collection de M. Graves, oii ne. figure ajyiçw
échanitilkHVJaslifiantcettedétQrmination(l'). Mais,^llannée.deFBière, upere^
ti^tion dl^ route entre Frocourt et VauxrBeni^il ^ dans . la traversée
du Imhs -xi' Argile, m'a permis de conslatec, entre les sables verts et 1^
argile tpanaohées, rexistence d'une argile, lie-de-vin, avec moules d'hutr
très indéteraunableS) appartenant : aa typçdes gobées et. ressemblant ji
coUeS(^!oniO|b$erve^ous le gault dans k Bas-rBoulonnais. Il parait bien
pfobablaqua cette couche doit être rapportée à Tétage aptien, dont eUa
' I iM «wp— ^ip^ ■ ■ ■■iiiii » ■ > imii .mit ^^-^m^^rrr^n ' " i . '^TT^^!T*yTT*
(l)AWitiItiei cette note aétâ présenlée à la Société, géologique, un hfureux. hj^miçd| m'a
pern^ide^vérifier la parfaita exactitude du renseignemept donnd par If. Graves. Tai^vu on
échantiBoii bien reconnaissabie d*Ottreti apt^ût trou?é dans .des fouiUes ayttt pour <Àieila
iUKtiiidtopîâ'miiiaRéaii Joor^ kYmm dfif lUtoiM;4ei Q^mcmrt^Q'AttMrrt^av tauMI*
îflï DE LAPPAREÎ1T. — CRÉTACÉ DU PAYS DE BBAV. I 4 STrî!
représenterait, pour ainsi dire, le dernier effort vers l'ouest. En tout cas,
l'étal de conservation des fossiles rend impossible toute délenninatioa spé-
ciâquc précise.
Les argiles panacliées, identiques, comme l'a depuis longtemps
remarqué M. Cornuel, avec celles delà Haute-Marne, sont très-ranstanles
dans le Bray. Mais à partir de Forges, d'un côlè, de Gaillefonlaine, de
l'autre, elles cessent brusquement, à peu près k l'endroit ob disparaissent
les sables verts, et on ne les voit plus reparaître an nord de la contrée, où
le gault repose toujours direclcment sur le grès ferrugineux du néoco-
mien.
J'ai trouvé à plusieurs reprises, dans ces argiles, des cailloux parfaite-
ment arrondis de roches siliccuees anciennes, dont la surface était couverte
d'un enduit onctueux très-caraclérislique. Malgré leur allure sédimen-
laire, les argiles panacliées dérivent Irès-certainemcnt des phénomènes
Éruptifs.
La partie inférieure du terrain crétacé, au-dessous dcsargîles panachées,
est constituée par un système d'argiles et de sables, où l'on peut distin-
guer deux groupes bien nettement tranchés : le groupe supérieur, ou des
grès ferrugineux et argiles à poteries; le groupe inférieur, on
des sabliis blancs et argiles réfractaires. D'un bout à l'autre dti
j^ay, cette double division se poursuit avec une constance remarquable,
et si, du temps de M. Graves, il était permis de se méprendre sur l'ordre
de succession de ces divers éléments, aujourd'hui les tranchées de chemins
de fer et les rectifications de routes ont mis hors de doute la simplicité et
la régularité de composition de cet ensemble, qui représente le terrain
néocomien.
C'est dans le groupe sup^ieur seulement que se rencontrent les fossiles
marins; encore les couches fossilifères ne sont-elles bien développées qu'à
la pointe sud du Bray, auprès de Saint Paul. Les seules espèces nettement
détermlnables que j'y aie rencontrées sont les Cardinm mbhiUanum,
Leym., tXPlâiromya neocomiensis, d'Orb. sp.; elles se trouvent dans la
grJB ferrugineux, anciennement exploité comme minerai de fer. Ces
espèces appartenant, l'une au calcaire à spatangues, l'autre aux marnes
ostréennes, justifient complètement l'assimilation proposée par M. Cornuel
entre les sables et argiles du Bray et le néocomien proprement dit.
Dans le groupe inférieur, celui des sables blancs, où les argiles réfrao-
twrcs forment des nids, des amas et des veines, on ne rencontre que des
fougères. Les grès ferrugineux y sont l'exception.
Ce groupe inférieur pénètre en poches, aussi bien dans le portlandien
supérieur que dans le portlandien moyen. J'ai observé des poches do ce
genre k la tranchée dite de Normanville, près du Thil-Riberpré, aux en*
Tirons de Beaobec et près de GaiUefontaine. H y a donc une discordanœ
4873 • HtesaT. — ÀLLoconoN pRfeiDStfTiRLLS. iii
bien marquée entre le néocomien da Bray et le terrain jurassique. Cette
discordance a été méconnue par quelques observateurs, qui avaient cru
reconnaître, à la base du néocomien, le grès ferrugineux géodique de la
Haute-Marne. Mais les recherches que j*ai poursuivies dans toute Tétendue
du Bray m*ont clairement montré que le système ferrugineux en question
appartient partout au portlandien supérieur. Toutes les géodes sont des
cavités produites par la Trigonia gibbosa et les trigonies voisines, dont
la coquille a été remplacée soit par de la silice, soit par du peroxyde de
fer hydraté, et on observe toutes les transitions possibles entre les tri-
gonies facilement reconnaissables avec tous leurs ornements, et les
moules ferrugineux informes^ présentant à peine quelques indices de
stmctore organique.
Séance du il avril iSlS.
PRÉSIDENCE DE M. HÉBERT, président pour 1872.
Par suite de la présentation faite dans la dernière séance, le
Président proclame membre de la Société :
M. le comte Bégouen, trésorier-payeur-général , à' Toulouse
(Haute-Garonne), présenté par MM. Leymerie et Hébert.
Le Président annonce ensuite deux présentations.
Le Président donne lecture de l'allocution suivante :
' MlSSISURS BT CHBRS CoNFRÈRBS,
La Société géologique de France a décidé que chaque année , à la
réunion générale de Pâques^ le Président rappellerait les noms des
membres décédés pendant Tannée précédente.
Voici les trop nombreuses pertes que nous avons éprouvées pendant
Tannée 1872 :
MM. Bach (l'abbé),
bonnissent,
Bouchard,
Gaumont (Paul de),
Gu,
DUTEMPLE,
ESCHER DE LA LiNTH,
MM. Le Hon,
Maestrb (Amalio),
Magnan,
Mellevillb,
PiCTET,
TOURNAL,
Vatonne.
 cette liste il faut ajouter les noms de quelques-uns de nos confrères,
dont la mort antérieure à 187S ne nous a point été signalée à temps :
M. PuffffQOfdf déoédi il y a plssienis annéeSi
«
19t' BÉBEItt. — AUOCUTIOH PSÉSlBEKTIEIlf, (7 O^ÏL
M. Schlœnbadi, àwcdé en 1870,
M. Zejszner, décède eu 1 87 1 .
Je voudrais pouvoir consacrer quelifacs lignes d'affeetiitsix stniTcnirfc
chacun do ces savants, enlevés presque tous au milieu d'une vioaotiTfri
menl consacrée k l'avancement de notre scienre. l'our ceux que le nom»-
bre et l'importance de leurs travaux signalent plus partîculiércmeut k WM
regrets, quelques-uns de nos confrères ont bien voulu se charger de
rédiger des notices qui pcrmcUront aux lecteurs du BuHeUii. d'apprécier
toute l'élenduc de ces pertes.
En Eacc de noms comoie c«nv de Pictet, d'Escher de la Linth. de
Toamd, etc., membres si éminents de notre Société, dont les boUcs
recherches ont tant fait progresser la science, nous devons réunir avec un
soin pieux les litres ({u'ils se sont acquis à la reconnaissance des amis de la
Géologie.
Une notice biographique sur M. Pictet a été publiée l'an dernier par
M. Louis Sorcl ; M. Cotlcau s'est chargé de nous en préscuCer un
ré^mé.
Quant à M. Eschor de la Linth, notre confrère M, Lory, mieux placé
que personne pour rendre compta des ^vaux laits sur Ks Aipes, 9e pro-
pose de nous en entretenir.
M. de Rouvillc fera de nuime ft l'égard de M. Tournai, el la Société
accueillerait avec une grande Faveur ks commuïiicatibus du ceu-i de Ses
nieriibrcs qui eiilreprcndri»ient de rciidrtf boramafii: i> la iiwmoire de cctix
dont je ne puis que citer les noms :
De M. Bonnissent, qui a publié do (fépailemait de la Manche une
description fort bien faite et digne de l'attention des Géologues ;
Dé M. Le Bon, qui nous a fait cwinaîlrc sur les terrains de la Bel-
gique tant dé faits nouveaux ;
De M. Magnan, ce jeune et infatigable exploralfiur, qui donnait de
fii' brillantes espérances, etc. , etc.
Je ne puis passer sous silence un nom qui n'est point connu par des
publications scicntifi^nea, celui de M. Dulemple. To«9 c«ii7t qui ont eu
à parcourir les inléressBAtiiS localités des environs d'Ëpemd^, oetix qui,
comme M. Deshaye», Alcâdc d'Orbigny, en ont publié le6 foteilÈs, ont
trouvé dans l'obHgetincâ de M. Dutemple et dans ses ri<^es éolleclions
de précieux secours. M. Dnteinple a présidé la réunion estraordiBbirc de
la Société en 1849.
Après cette rapide énumération, je désire qu'il me soit permis d'insis-
ter un peu plus longtemps sur deux de nos confrères étrangers, auxquels
j'ai tant d'obligations que o'est un devoir pour mot d'exprimer aujour-
d'hui toute ma reconnaissance. Ùfti«' avant da passer ont», ^ b^ àm
p;^ GoUier ce que, moi comme beaucoup d'autrea, nous devons- à
rhomme Illustre dont je vous ai cité le nom tout à Theure, à Pictet.
Gomme il se plaisait à nous accueillir avec cette bonté, cette affabilité
dont le ^uvenir- ne saurait s'eflacerl Ce n'était pas seulement le con-
cours^ de sfm expérience que nous trouvions auprès de lui, c'était le
cj^aoQe dje Tamitié, c'était Thospitalité la plus gracieuse, la plus
ccffdiale. .
Mais ce n'est pas seulement dans cette scientifique et hospitalière cité de
Gtea^ve que Ton reçoit ainsi les membres de notre Société :^'ai retrouvé
les nAmes bimi veillantes dispositions auprès de tous nos confrères des di-
vers points de l'Europe. Âi-je tort d'attribuer, au moins en partie, œt
heureux résultat à ce que les statuts de notre Société n'établiss^t aucune
distinction entre les membres étrangers et les membres nationaux? Lajonisr
sance des mêmes dcmts tfaxà la fraternité plus complète.
Notre Société a été la première de cette nature; et c'est un grand hûn-
nçor pour elle que des hommes comme Sedgwick , que nous venons de.
perdre tout récemment, se soient empressés, dès sa fondation , d'yprendoe
place. C'est un grand honneur pour elle de voir sur ses listes figurer
tous les noms illustres de la science; et nous devons faire d'énergiques,
efforts pour continuer à mériter ainsi l'estime du monde savmit. C'est un
contrôle muet, mais souverain, auquel nous sommes soumis, nous ne de-
iwnft pas l'oublier.
Ainsî^ tandis que les Sociétés étrangères honorent ceux d'entre nouBi
qu'elles jugent dignes d'être introduits dans leur sein, diez nous. L'ac-
cession de membres étrange est un honneur, non pour eux, mais pouri
nous, vers qui ils viennent spontanément, sans avantages et aveo. les.
mêmes charges à supporter.
Le géologue français qui voyage à l'étranger ne peut donc que se félici-
ter de cette disposition, qui lui daigne, en chaque pays, ceux à qnii un
amour éclairé de la science a inspir^ le désir spontané de devçni|r a^
confrèroi.
n peut être assuré de trouver partout un ami , qui s'empresse de se
mettre à la disposition de celui qu'il n*a peut^tre jamais vu, mais qui est uni
jf^ 4es, liep9 d'autant plus sûrs qu'ils sont hdds sur. iipe parfsâte égalité.
Ce n'est pas à l'occasion de ces grands noms de Murchison, de Sedgwick,
d'Escher de la Linth et de Pictet, que je me permets de faii^ ce^
xéfltisioii^i le lûveau égaUtaire de notre titre de membre de là Société
géologique de France ne saurait nous faire oublier la hauteur à la-
quelle les placent leurs travaux; d'eux nous avons ^u^ r^j et ^o^$
^QWiBM lestjés leurs débiteurs.
Notie fdeuseet éternelle recomiaistaaœ peut seule payer les intâ^
Wtt^ dette.
HÉBERT. — ALLOCCTIONPBÉSIDETfTIELLB, H wHI
ais au milieu de ces nombreux étrangers, que de silualions plos mo-
B, qu'un mutuel échange de bons offices nous permet d'aborder avec
ns de gène et d'utiliser plus complélcincut 1
iaas ce nombre, je dois vous citer Zejsiner et U. Scblœnbach , morts
s deux avant 1872, mais dont le décès n'a été signalé que lardivc-
mt à la Société, et dont les noms, par conséquent, n'ont point étérap^
ilés en séance générale.
Zejszner a été enlevé iila science, qu'il continuait à cultiver avecp
ion, U y a deux ans déjà. Nous ne l'avons appris que par hasard et"'
ivec des renseignements incertains.
Aujourd'hui encore, nous ne connaissons au juste ni l'époque, ni k
lieu de sa mort; nous savons seulement qu'il a été assassiné. Klalgré
mesefforts, je n'ai pu me procurer des détails plus précis.
Zejszner a été membre de notre Société pendant trente-huit ans; c'é-
tait donc l'un des plus anciens parmi nous; aujourd'hui, en eiïet,^ il n'y
en a plus que dix-huit dont l'admission soit antérieure à la sienne.
Cet empressement, malgré son éloignement, it faire partie de notre
Société, et ses longs et excellents rapports avec clic lui méritent une place
parmi nos souvenirs nécrologi({uc5.
J'aurais bien désiré pouvoir vous donner une courte notice sur la vie
de Zejszner, mais les documents me manquent, et je dois lue borner k
l'homme de science. Encore, ne pouvant, à mon grand regret, vous ex-
poser loui ce qui lui est dû, je suis, pour ainsi dire, obligé de me con-
tenter de mettre sous vos yeux la liste sui^ante, peut-être incomplète, de
ses travaux ;
lÀite chronologique des publicaliotis de L. Ztjsiner.
18». JaM. fur Wlner., p, 74. — Nordlische-Taln.
1881. Ibld. — DeuripUon géologique et coupe des environs de Ciorslin.
1833. N. Jahrb. fur Miaer., p. &U. — TemiajunssHjiKdeienTiroiis deCnconc.
1833. StiUoc minénlogique.
1831. BuU. Soe. géot. de Fraiwe, l" iMe, 1. IV, p. 100. — Sur le sol tertiaire des eniror
de SQociow, Olesko et Podhorce, en GaDicie.
t8S. lUd., i" série , I. Vil, p. 1. — Leltra sur b position du sel de WieliczU diM
terrain tertiùre.
1838. N. Jahrb.. p. 353. — CarpKliea septentrionales.
1839. niiJ.,p. 690. — Nummulilen-IUlkinderTitn. -
1810. KM., p. 355. — Mémoire sur le dissenKnl des roches trénaeées et ulcwes des (
pitlûs Mptenlrioules (en commun vte Puscb).
1810. /Md., p. 187.
1841. Afd.,p.88et351.
1811. 0 fonuacji Jura nad Briegami Wîslj-Cncoviii (Tormitioa du Jura sur les bords
Tirtnle). Trtduil pu H. de Giedwood, Am. dei Minti, i' série, t. IV, p. 541.
<Ut. N. JaM., p. 10. — Noie sur Tlfe des agvloménU d» U vallée de Koscielislu), ■
Titn, «t le* frès cvpUhiques.
'46TS BiMniT. — aixocotioii pe<sidoitiillb, 997
iSil IM., p. S74.
18ii. Bibliot. yfamawtkitf t^, — ConstUutloii géologique da Tatn.
18ii. Riot oki sa btdowe geologicii.
184S-43. Tatn.
18U« N. JaM., p. 161.
18U. iM.,p. 325. — Du groupe néocomieii , comprenant le KlippenkaBi ammoniliAre des
Carpatiies, le caleaire d*Almu en Hongrie et le Bianoone des Alpes Yénitiennes.
i8U. iM., p. 518.
18U. Carte géologique de la chaîne du Tatra et des sonlèrements paraD^.
18U. Bmioth, de Vanopie. Fossiles des dépdU saliftres.
1845. PaUontùlogia PoUka, OpU %ooloçii%ny, botanieuiif i geologie3um,wiwy$tkiek ZuAet'
Uë, etc. (Paléontologie polonaise, ou essai loologique, botanique et géologique sur les
fossiles etles terrains de la Pologne).
1816. N. Jakrb., p. 171. — Ueber das Verfaahniss der Fuooiden-Sandstein sum Âmmoniten-
Kalk am nordlicben Abhange der Tatra, etc.
1847. Md., p. 156, 331 et 498.
1847, BuU. Soe. Natur. de Moeeou, i. XX, p. 588. — Ueber die Entwickefaing des Jora-
Fomation, etc.
4847. BerieMe ueber der MitiheU. etc., t. n, p. 426, 479.— Sur le Jura et k Planer de Cra-
coTie.
1848, iMtf., t. m, p. 129. — Grès des Carpathes.
1848, Ueber den Bail des Tatra-Gebirges.
1848. N. Jahrb., p. 606.
1848. Ardi. fUr Minerai., de Karsteo, t. XIX, p. 605.
1849. HMingen NaiuruH$tenichêft. AMumdl., t. III, p. 133. — Description géologique des
calcaires i Nérinées.
1850. Bull, Soe, Nat. de Moeeou, t. XXIII (extrait du mémoire précédent).
1852. N, /aM., p. 346.
1855. SUtungsbtr, K. K, Ak, Win, Wien, t. XVIII, p. 48. — Rhynchmella poehytetàa,
1857. Abk, K, hohm, Ges, Wis$, — Mémoire pour servir à la connaissance paléontologique
du Jura blanc d*Inwald.
1860. N. Jahrb., p. 678.
1861. Terrains tertiaires de Pologne (c. k Cffrena eonvexa),
1862. Gypse miocène de Pologne.
1863. Gypse miocène de Pologne.
1863. Gypse miocène et terrain jurassique de Pologne.
1868. Défonien de Pologne.
1868. Défonien de Pologne.
1869. Décourerte de la Diceroi arletina i Korzetzko près de Ghendny.
1870. Quelques fossiles déreniens, coralliens et néocomiens.
1870. Remarques sur la carte géologique de la flaute-Silésie de Rœmer.
On voit par cette longue liste que Zejszner n'a cessé, pendant plus de
quarante années, de poursuivre avec ardeur Tétude de la constitution géolo-
gique des Carpathes et du bassin de la Vistule, depuis les couches les
plus anciennes jusqu'aux plus modernes. Le terrain jurassique, du lias au
calcaire à Diceras d'Inwald, et aux couches kimméridiennes à Ostrea
virgula de la Pologne, le Klippenkalk et les couches ammonitifëres sur
lesquelles aujourd'hui des opinions si divergentes ont été exprimées, les
calcaires à Nummulites, les grès à Fucoîdes, les gisements de sel gemme
et de gypse, tout a fixé son attention; sur chaque point, ses recherches
oui fourni des matériaux utiles.
n n'est pas jii^iuau torraÎQ dcvonicn sur lequel, en 1868 et 1870, 0
n'&it produit Aes (loriiments intcressanU.
Au inomcnl de sa mort, Zejsmer préparait une monographie do ferrtitl
iurassieiuc de lu Pologne, dont un as«ï grand nombfc de ptanclies etaioit
di'ià nrttcs C'est H Vowwion de ce travail projelé. que uos rolaliona de-
viuivnlplus fn-qucnles. Il apporta s** mak-riaux à la Sflrboimc M y Ht
SCS doterminalious. I.es plancl«s fuitût cxwniltei cliez M- Bccquct. Uaralt
char** M MunirM'Jialm» de dirigw ceUe puliUoilion, dont le tes»:
manmie. Nul doute qu'il ne se ptDposit de t«rtr prorWuement achever
ce travail à Pari»; «r, .lan* nu vcjafi.- cjoejc fi:* en 1868 en Pologne, et
où je lo trouvai fort pn»wupé do Imccrtilude de M silualion, d mavail
dfmiindc »le reslw déposiUirti de ses mati^iftux.
r^\S^ Zfh^" I'"' )■«' P"' «" ''*^^' P'^''""^ •■'' '^'"'*''^ '' *"'
d" * DUtK de 1» Gallicic. J'ai |>« "" ">*""•! tcaips constater «tuibien il
iv^Iu!fme «lion pfw*'* ''<* "^"'"' """'f'"'"'^ 1"'°° ï "="'^»"^-
y" ^ Gallicie «m» difficiles. Sauf i Cracovie, dsns les py«
^Ï^Soanic, on l»*^' ''^'^ 1"'" "'y " '^' ''^^'^'■'*' "' «"t^rgci*- '*'^« *
SâL'lrs iS« SI*" Zci«n'"J' «« itmdtiiisail dans les cLâleaun des jdtiâ
Ty*^ l^^trP- * ri«(«tf»i3ti>, et nous y étions reçus aïec an en
Z^rj3?nneomii«tiw, l«"'" Muels je suis licureuît de pouvoir, i
asioa cipriinor toute ma reconnaissance. J'ai pu aussi duisoes
^!!L!^Bt« «rartaier rombïcn les ' familles les plus haut placées de la
, .' Tii il c^Uiiu' l't (ri'i;iinis ]i(]ur nmn inlroiluclcur. Parlout,
' "'' ' ' „,.. .ihci Jiii iUTiifilIi ;ivcc la niLTiiO affiibililO.
f " Ml le temps, pendant les trois semaines qu il m a consacrées, deioir
* ..-1.:».! !l niai! rpmnlî r1r> Knntô A/t Aàitt^afùeea ot A^ mp
*. . j-jvoir eu l'occasion de ceanattre une sature aussi |
r'«t donc un savant dont les travaux méritent tonte nuire c^ilne, et
Iwwimc excellent à tous égards, que nous a\ons perdu en Zejsttier.
r^^tlra qufi ^^ documcnls plus précis nous permettront de com|dé-
wimîftur les aperçus bien vagues que j'ai pu vous donner sur ee
H^reUé confrère.
Ihw Autre p^te , non moins pénible , est celle d'un de nos plus jeunes
^g-,^^m itrangefs, le Docteur Urbain Scklœttback, dMt la mort.airiTée
MMÙt iS^O, au commencement de la guerre, n'a été connue id que plus
4^ M «près.
Xù des motifs tout particuliers de réparer cet oubli.
\), Sebtœnb&eh n'avait que vingt-neuf ans lorsqu'il est mort, et déjà tl
«1^ tix *!bs qu'il s'était fait recevoir membre à vie de la Société géolo-
Htel'IYaDCfl. €e qu'il 'a publié pendant ces six années suffit poH^ a»-
^CpQ nom l'immortalilé scientifique. La Soci^ '>doit im (Amoignage
/
■ ■ • • .
nde "fife sympadue It €e jeiiiie bomme, dest l'eq^t, ikféxnd ou^ >à la
science, s*est tourné-vers la France.
Vous irouvereE ci--aprë6 la liste complète de sestiiavaux.
SeiikeiAaeh ^ né en 1841 , ^en Hanovre. Il fut en i860 élève de
' M. ^ensAedt , k Tubingen , ^ c'est dans l'enseignement de ce mflttre et
^dans les eseursions qu'il fit sous sa direction^ qu'il prit le goût de la géo-
logie et de la paléontologie. Il passa ensuite une année auprès d'Oppel, à
'Msnieh, ^eomniença en 1862 à étudier le terrain jurassique de l'Aile-
«agne du Nord et de la Suisse. Aussi ses premiers travaux, ^e 1863 À
'18^, sont-ils eonsacrés à ce terrain. £n même temps, il explorait, sousja
difectian.de M. de Strombeck, le terrain crétaoé de l'Allemagne du Nord,
et il en possédait une connaissance parfaite lorsqu'il vint à Paris en 1865,
-fÊ/at ^îadiét {notre craie-. C'est alors quejefis.saconnaissanoe, etiiput
««aîvredaas notre collection de la Sorbonne toute la .sucœssiûn de notre
^sfBlème orélaeé du bassin de Paris. Il reconnut avec quelque surprise qua
'toutes «os divisions c^idraient presque exactement, par kuis faunes, comme
^ipar lenr ordre de succesâon, avec celles qu'avait établies M. de Strpmbeck.
«DëS'Son* retour en Allemagne, il communiqua ce parallélisme, fit à partir
dece moment, dit s^ biographe, M. Tietze, qui ignorait cesai(^ls, il se
-voua k l'étude ^e ia craie.
Les brachiopodes surtout ont étë l'objet de ses études ; six mémoiiKs
fdbtiés^n 1866-67h68^9, avec douze jplanches , témoignait deson ac-
'liîité.
Pendant ce lemps , il coomiençait l'étude dn terrain crétacé de la
Bohême , sur lequel il a pjoblié dans le Bulletin de V bistUut^éologique
4e Viemte^one série jde notes qui attestent son aqjtitude stratigraphique.
Schlœnbach avait été en 1867 admis, en qualité degéologoé, itcet
Institut, et pendant trois ans il a contribué aux travaux de la Carte géo-
logique d' Autridie , non . seulement par , ses explorations sur la craie de
Bohême, mais aussi par celles qu'il avait déjà menées fort loin sur la géo-
' logîe du' Banat tie Serbie.
Ilveoait d'être nommé, enfévrier 1870, professeur à l'école polytediaiqye
allemande de Prague; mais il voulut, avant d'occuper œ poste, < terminer
la Carte, géologique du, Banat. C'est au miliçu de ces travaux q^e, par
suite di'fipe nuit passée en plein air dans cette ço<it)rée^uv;age^ ilfut atteint
' ^'lui' rhumatisme articulaiFe aigu qui l'e^ileva en peu .)de jours. Il est mort
à Bersaska, le 13 août 1870, loia des siens ; un collègue et ami^,M. Tietze,
• \qm se tcoavait à p^ ^e. 4istance, put airiMer à teippspour a$si^>. 9fs
derniers moments.
Je viens de retracer rapidement, cette existence. jK^ieptfOqne.si -courte,
mais si bien remplie, il y ^aviiil daqs oe. jeune homipe de:{^ABdes. promeases
d'avenir. Je l'ai vu h l'œuvre, et je puis dire que» c'est un^ perte irrépa •
3ft0
niBotT.
■ ALLOCUnON nt&iDEmKLLe.
17aTi
Table pour la scieQcc, comme c'est une douleur bien cruelle, bien incnoa
labtc, pour une famille donl il ùLait U joie et l'orgueil.
Lors (lu voyage d'U. Scblœabach à Paris, en iSGîi , j'avais formé dé
te projet d'aller étudier, la même année, la craie du Nord de l'Europe, po^
la comparer avec la ndtre. Scbloenbach s'offrit ii me scnir de guide dans
Hanovre et le ducbé de Brunswick. Je le retrouvais ainsi, à mon retour i
Scandinavie et de.s régions fialltques au commencement d'octobre de
même année, comme plus tard, en 1868, je l'ai retrouvé à Dresde,
Prague, h Vienne, et, en 1869, k Inspruck. Dans te Hanovre, aussi bii
qu'en Bobéme, nous avoos passé ensemble de longues semaines, explora
toutes les assises crayeuses de ces régions, et c'est ainsi que j'ai pu appr
cier sa sagacité, la précision de sfc mélbode d'observation,
Pendantlesvoyagescn commun, comme partout ailleurs, U-Scbltenbai
s'est montré d'une obligeance si parraite, il mettait tant d'empressement
me donner une partie considérable de son tcmp<:, que tout nalurelleme
j'avais contracté pour lui une sérieuse affection; j'étais beureux des
succès, et je formais d'ardents soubaits pour un avenir, qui, hélas I devi
être si vite arrêté dans son cours. Certes , ce sont des souvenirs bien pe
sonnels que j'invoque ici, mais c'est te seul moyen que j'aie de vous fai
connaître combien esl digne de nos regrets les plus vifs cet excellent jeu
bomme, si bon que tous ceux qui l'ont connu l'ont aimé.
En songeant à cette mort si prématurée, k ces espérances si crnelleme
déçues, comment me serail-il po;;sible d'oublier sa famille désolée , oii j'
été accueilli avec tant de bienveillance? Permettez-moi donc de lui euvoy
l'expression de ma profonde et douloureuse sympathie.
Je termine eu plaçant sous vos yeux la liste des publications faites p
U. Scblœnbach :
1B61
lÀsle des travaux publiés par V. SchUmbach.
. Hinerai de r«r du lias moïen du N.-O. de l' Allemagne (ZcKicAr. Dtul. grol. Geitl
ehafi, p. *65>.
. SucMssiOD des neuches du liis inférieur el du lias moyen iiOM rAllemagne septeatrioD.
(N. Jahrbudi, p. 162).
. Ammonites jurassiques nouvelles ou peu connues (^Palaontographiea, I. Xtll).
. Parallèle entre lacnie de l'Allemagne seplentrionate et celle du bassin de la SeJi
. Éludes critiques sur les Brachiopodes de la craie (Palaonlographka, l. XIII).
, Brachiopodes du Gault înrérieur (Aptien) de Abans (Wesiphaliv) {Zeitidw. Veut, gt
Gaelhckaft, p. 367).
. Brachiopodes ile Triage céaomanien du Nord de l'Allemagne.
. Composition des eouchei rbétiques de KiESsen (Vtrkandlungen ier K. K. gt<
Rfichtaiutatt,f. 311).
. Faune tithonique d'Espagne comparée à celle du Tjrol méridional (Ibid. f. 3S4).
. Couches de Gosau i GrDnbach sur le Waud {Ibid., p. 331).
Couches néocomiennes près de Sl-Volfguig {Ibid., p. 378).
. Notices ptiéonlolofiques :
'487S siANGB. 804
1* Sur me bélemiUe de la craie des Alpes de Grflnbach ;
f^Atpidoearis liaskia (Jahrbuek K, K. geoL Reichê,, p. 589-867).
1868. Notices paléontolopques :
3» Bracbiopodes de la craie de Bohême (Ibid,, p. 139).
1868. Notices paléontologiques :
i« Sur Belemnitti rugi fer, sp. n., des tafe éocènes de Roncà ;
M Remarques sur Belemftf/ei lanceolatui de Sharpe et de Sowerby, et sur Belem-
nitei graimUUuêf Sow. ;
6* Sur Polyptyehodon, Owea, des bords du Dniester, près d*Oaceth (Bukowine);
7* Sur Ammonitei Auiteni, Sharpe, de Pamica (Hongrie) (/Md., p. 455).
1868. Couches i galérites de TAllemagne septentrionale et leurs hrachiopodes ( jV/stimif . K.
Akèd. Wto ., t. LVIl).
1868. Das verhalter der Flysch-Zone zum Nordrande der Kalkalpen swischen dem Trann uad
dem Landach See bei Gmûnden (Schlumd-Mojsisovics) (Verhandl. K. K. geol.
RMu., p. 312).
1868. Notes sur la craie de Bohême. — Couches de Tlser (Ihid,, p. 150).
1868. Craie de Bohême. — Lupa, Kamnitz, KreibiU, Choudim, etc. {Ibid., p. 189 et 894).
1868. Craie de Bohême. — Josephstadt, etc. (Ibid., p. 325).
1868. Craie de Bohême. — Jicin, Tpletz, etc. (Ihid,, p. 850 et 351).
1868. N<Mtioes paléontologiques :
8* Sepia VindoboneruU^ de Baden près Vienne;
9» Remarques sur quelques céphalopodes de Gosau (Jahrbuch K. K. geoL ReUhi,,
p. 189).
1869. Grès vert de Rothenfeld près d'OsnabrOck (N, Jahrb, fur Minerai).
^869. Rote additionnelle sur la craie de Bohême (VeHumdl. K. K. geoL Reich»,^ p. 143).
-1869. Sur rap(}areil brachial de la Terebratula vulgariê (Ibid,, p. 164).
1869. Sur les environs de Pettnik, Mehadilui, Pattasch et Pngor (firontière de la Roumanie et
du Banat) (Ibid., p. Hl).
1869. Formations cristallines sédimentaires anciennes du N.-O. d*Ahnasch (frontière de la
Roumanie et du Banat) (Ibid., p. 167).
1869. Couches schisteuses des calcaires du bord du plateau de Predetta an nord de Sttyer*
dorf dans le Banat (Ibid., p. 169).
i870. Série de fossiles de rxilemagne du Nord (Ibid., p. 104).
i870. Découverte de V Ammonites ultramontanus, Zitt., dans le Dogger de Csemy (B*-
kouyer Wald) (Ibid., p. 133).
M. DE RouviLLE analyse ensuite les travaux de M. Tournai et
rappelle les services que notre regretté confrère a rendus à la
géologie du Midi.
Sur la demande du Président, M. Cotteau se charge de. rédiger
une notice nécrologique sur M. Pictet, et M. Lory d'en rédiger
une sur H. Escber de la Linth.
M. GossELBT fait une communication sur le bassin houillier du
Nord de la France.
Le Président ayant demandé quelques renseignements sur la faune pri-
mordiale signalée aux environs de Spa/
M. Barrandb fait observer que les fossiles qui lui ont été soumis comme
recueillis à Hall provenaient en réalité de la Bohême.
H. GossBLiT partage cette opinion ; mais M. Malaise a recueilli lui-même,
près de Spa, une plèvre de trilobite et des Dictyonema.
■BftAWM. 9Ï ilfitt
M. BAun\SD( riipond (pie les OkUfmtm.n ne eariciérisent pas la fauno
jirimoriliiklu.
H. Dal'busb Tail remarquer & l'appui de l'imporlante communicalioa do
M. Goiiselet, (|Uo le$ faillos peu iudinécs sur l'horizon du sont pas trës-
raret. Pariui lu examplos que l'on peul en signaler, il se borne à nppeler
lus cnurons de lli)lin«tein, oii l'oo voit le graniie superposé au terrain cré-
tacé. T>'apr^ la descriplion d^îlléeqo'en adonixJe autrefoisM. Bemhard
je Cou», c*«5t par des faîtlcs dont riDclinai5'>n n'excédu pas 17 ou M
degrés, comme «ur un plan faiblecnenl incliné, que le graaile a o(é pous»!
NriM cmkIiu du i|wé«icudsiein.
M. LoRt Uil elMvncr qm h m^e «ncplication peut être appliquée aui
Unitiemx de pnaitt nponal sur le terrain jara±sique, qu'a signalés
U. Kie île B^unonl. I.Mi>nalJe de PcdfrCœur doit s'<5Xpliquer par onâ
(aille p«u inclinée suim de glissement.
M. K RâcrnxK pca$c «{ue la mtmt thécrie p«ut tvadie contple de cao-
Uia«$ diHicultfs Mgoalêrs an eavirtUM d>e NefOèï.
M. G*RRiGor met soas les wux de la Société la CarU géologique
de ràrié^, 4e la Bmtf-Garomne, de la fartie evfst de t'Avde et
de Ut pÊTlie «/ des Bautes-Pyréuces.
V/f>rirurirr dfBMirfe s V. Gmign qoeUo cet fmir loi la liinile«fllre
^fcftrâi*'*"" ivnsàqiM et la rormaôtui crâaeée.
^~j|_ (itmiior rvpond que ces denit formuio&s uni sipuëes fiar nno
■«■cbrdr tuoii», fî qu* pour loi les calcaires iDicèrafcs. des Pyrénées
sont lotts crétacés.
M. lUruH demande qnel est T^e du poudingae de Palassou aux onvi-
ronsde Pau, el celui du poudingue de Chalabre.
H. GARRieoc répond qu'il ne peut encore rien dire relativement an
poiriingue de Palassou ; mus que le poudingue de Chalabn -tstMcèM et
«upërwm an wrrai» ««wnuilijiqoe.
M. DE RoETViLLB cousUte un accord remarquable entre les r<taliais<Mni-
lig«^iil«e« exposé» par M. Garrigou et ceux qui se trouvent fcoalenns
■4àj» MnjyiBoire.de M. H^gnaa qui a àié icansmis i,U £oàB(é,il j^
qaelqnes mois-
Séance du Si avHl iS73.
nieiDEHCE DE M. LB MÂBQUIS DB BOTS.
KM. Chaperel Bayan, Secrétaires, donaeat lectare^es.proeès-
fvtiaiix des deux dernières séasoes, doat la rédacUoaestadâptéc.
^^W6>lâeitt annonce la mort *n doctear T«i«u. La Sotàété
mâ9 tan retretaexittimés'par'lui.
ms txitÈt: ^-êmtmioi uk^AâMms. ^^3
H^ ÎGMite ides pi^sentaliôtis faites dans la deinïièiiHs ééttnce, le
Pirêsidettt prodâtte membres de la Société :
MM. DEBRAYy Conducteur des Ponts et Chaussées, rue du Plat, A
Ulle <NoFd);
Baraois (CSiarles), Préparateur de géologie à la Facultèdes sciences,
à Lille (Nord), présentés par MM. Hébert et -Gossriet
Le Président dépose sur le bureau le quatrième mémoire du
t. IX de la 't série des Mémoires de la Société (Mémoire sut ks
terravis crétacés des environs du Beausset (Var), par M. Aristide
ÎOOGAs), et annonce que cet ouvrage est en vente. Le prix pour les
membres est de 4 francs.
M. LoûisLARtET offre à la Société h seconde partie it son Essai sur
la Géologie de la Palestine et des contrées avoisinantes telles qUe
V Egypte et V Arabie, ainsi que deux cartes géologiques, consacrées Tune
aux bords de la Mer Morte, l*àùtre à la région comprise entre le Liban et
Ja'Mer Rouge, région correspondant à la Syrie, à la Palestine et à Fldu-
Dkée. A cette dernière carte, se trouve -annexée une petite esquisse g^lo-
gique 'résumant les notions acquises sur la Palestine, TArabie Pétrée et
r^g;ypte. Ces cartes, imprimées en 1867^ étaient destinées à figurer dans
tt liavail.jrfus considérable.
. Ik V^ .partie de V Essai sut la Géologie de la Palestine parut en
1869 dans les Anna^ des Sciences géologiques. La sooonde partie
aHmt è(re imjprimée dKins le même reeueil en 1870, lor^e île tristes
éMkieÉieiits sent vennsen retarder la publication , et ce n'est qie dalis
le volume de 1872 qu'elle a pu prendre piâce.
' Cette 'SOGonde partie, ^ui comprend ies XJ®, XII® et Xlil'' chapitrés du
travail complet, est entièrement consacrée à Tétttde paléof&lélogiqiie des
êtres organisés dont les débris ont été rencontrés dans les terrains décrits
dans la première partie. Quatre planches jointes à ce travail reproduisent
fefl-fbniles nouveaux ou rem2u*quables des asi»ses crétacées et tertiaires de
kPiâiestine et de ridumée. L'auteur fait ressortir les traits -généraux de
M'fiNines, en in«stant particulièrement sur les mollusques qu'il a' plus
spécialement étudiés dans ce travail.
M. Gotteau a déjà 'fait connattre dans le BuUetin\t& oursins fossiles
qae Tauteur a rapportés de ces contrées. M. Terquem s'occupe de l'étude
des f^raminifëres, si nombreux dans la craie de la Palestine. Un chapitre
spécial est ^xmsaoré à l'étude des vestiges que les peuplai préhîstorh-
ques ont laiieés en Orient. Les collections qui ont servi de base à œ tra-
nul Wtélé' données au Muséum d'Histoire naturelle, oh- elles seront à la
tts^nritidn de eeux qui vendraient les consulter.
H. Louis Làrtet offire en outre à la Sodété^la Xt*» fiVflàiMi'^és ^fMî-
■Ml ftACLW. — C&ÉriCri tiES LAUDES. 31 iflQ
qui<B aquitanîccB, recueil dont la mort des deux auteurs prlncipaoi'
avait interrompu la publication, et qui sera bJODlAt terminé, grâce au
cours empressé de plusieurs savasls Anglais et Français.
M, Hébert dépose sur le bureau , de la part des auteurs ;
deux premières livraisons des Arcliives du Muséum d'Histoire
relie de Lyon (V. la liste des dons).
H. Vélain fait une communication sur les couches des CDviroBl
de Berrias.
M. Pabbam fail observer que les calcaires de Païotive ne sont pas sliv
liGés, el qu'on ne peut les considérer comme lo prolongement d'"'
qui, elles, sont régulièrement stratifiées dans le voisinage.
M. Vilain répond qu'en elTel il faut voir là une lacune qui est ÏDd)qat|
d'ailleurs par l'existence du poudingue qu'il vient de décrire.
M. Raulin conteste que la difTtJrence de couleur dans les éléments d*an
poudingue soit un iodica absolu d'uoe diSercnce d'âge et d'origine. Ainsi
les calcaires d'eau douce de la Gironde, ceux de Saucats, par exemple,
contiennent des assises bréchoides renfermant des fragments jaunes ou
roDgeàtres, fragments qui sont néanmoins évidemment contemporains.
M. VjLAm répond qu'il est possible qu'à la partie supérieure des cal-
caires tigrés les fragments soient contemporains; mais cela ne se peut
à leur base ; l'écbaDtillon qu'il a mis sous les yeux de la Société et bien
d'autres montrent avee évidence des galets arrondis; on voit d'ailleurs
qu'ils appartiennenl à la roche sous-jacenle.
H. Batan demande ce que H. Vélain entend par Ammonites polyploear,
il a vu ce nom appliqué ordinairement â l'A. 5u&/asci«u^û, d'Orb.,
qui n'a aucun rapport avec le Nautilus polyplocus de Reinecke,
H. ViLAiN répond que les deux espèces se trouvent ensemble dans les
assises qu'il a étudiées,
M, Raulik fait la communicatioil suivante :
MH. Ë. Jacquot et V. Raulin, chargés de la carte géologique des Lan-
des depuis 1862, ont terminé leurs explcvations et s'occupent de l'imprefi-
sion de la carte et de la description géologique et. agronomique du dépar-
tement, dont un premier fascicule paraîtra prochainement.
Dans les alentours de Dax, M. Raulin adopte pour le terrain crétacé
une classification qui ne s'écarte guère de celle qui a été proposée oa 1853,
dans les Annales des mines, par MM. Crouzet et de Freycinet, et à la-
quelle M. Dumortier ajouta, en 1859, les calcaires de Vinport.
Dans le principal massif ou Ilot, celui de Pouillon et Tercis, allongé de
l'E. 24° S. k l'O. S4° N. (direction qui ne s'éloigne pas beaucoup de
celle des Pyrénées) , il admet que le terrain ra^tacé est formé par trots grou-
pes de roches bien distincts :
1873 ' * nrnats. — • obsbrt. sim ia ifotB de m. HkvwK. 3d5
i^ Une partie inférieure formée par le calcaire de Yinport, qui est com-
pacte, gris, avec argiles schisteuses intercalées, et renferme des fossiles qui
paraissent bien le rapporter à la base du Grlinsand ou à la partie supé-
rieure du terrain néocomien ; un affleurement a été retrouvé à 9 kil. de là,
an S.-K de Benesse^lës-Dax ;
2^ Une partie moyenne, formée principalement par des argiles rouges et
violettes, bigarrées de vert, de jaune et de blanc, dans lesquelles se trou-
vent, en divers points, des gypses et des prismes d'aragonite, et sous la
i|ille de Dax, un ensemble de bancs de sel genmie connu déjà sur près de 35™
d*^>aisseur; elle est terminée par un banc de dolomie grenue et fossilifère;
3^ Enfin, la partie supérieure, formée par la craie deTercis, un peu mar-
noose, extrêmement épaisse^ et dans laquelle se trouvent divers fossiles de
là craie de Rouen et un très-grand nombre à'Ananchytes ; la partie supé-
rieiire est constituée par un banc dolomitique, d'après M. de FVeycinet.
En effet, le calcaire de Yinport se trouve près du pont, dans une petite
oolline, ob il plonge de 72^ au N. âO' E. La craie forme le cotean
de la Grande-Roque, de 500"^ de largeur, dans lequel elle plonge égale-
ment de 75° au N.-E. L'espace intermédiaire est occupé par une plaine
basse, de 700°' de moindre largeur, qui montre en divers points les argiles
iMiges qni ont probablement une inclinaison pareille à celle des deux assi-
9CB précédentes qui les flanquent au S. et au N.
M. Ranlin croit que les argiles rouges, placées topographiquement entre
le calcaire de Yinport et la craie de la Grande-Roque, y ont aussi leur
place statigrapbique. Il ne voit aucune raison de supposer, avec divers au-
teurs modernes, qu'elles appartiennent au terrain triasique, qui formerait là
un llol interposé. Pour lui, elles auraient une épaisseur considérable ; et
si dks étaient simplement sur leur tranche, sans failles ni plissements,
l^'ensemble du terrain crétacé dans ce point aurait une largeur minimum
de 1200", qui, diminuée du quart par suite de Tinclinaison de 72 à 75^,
donnerait une épaisseur totale d'environ 900™. Toutefois, celle-ci n'aurait
tien d'exorbitant au pied et dans la chaîne des Pyrénées, puisque dans le
>ndage de Grenelle la craie seule a été traversée sur une épaisseur de 500*.
M. HifoiRT rapporterait plutôt a Purgonien le calcaire de Yinport, d^au-
tant pIoB que Paptien avec Ostrea aquila existe dans le voisinage à Sainte-
Smanne ; d'autre part, le cénomanien de M. Raulin est bien connu comme
appartenant à la craie supérieure. Les relations stratigraphiques entre les
deux massifs sont si peu nettes, et les lacunes si grandes, qu'on est dis-
posé a croire qu^en ce point les choses ne se présentent pas normalement.
Il y a des failles qui ont amené des eaux salies ; on y exploite du sel
gemme, et les argiles rouges sont en relation avec des ophites ; tout cela
jeUe des doutes sur ^explication donnée par H. Raulin. Au surplus
M. Hébert n*a pas fait d^observations spéciales. sur oe p^nt^
306
liABM, — suBwuBiox fiii v airr-iaduB.
31 »nil'
H. LsTutnii croit que le (ait sigiulù par M. Raulia n'est qu'un cas ptr-
ticulicr. Il a vu les choses plus en graod. Le trias existe dans les Pyré-
nées, mais for't Isiu et avec des caracti^res bien dilTiireDts : il est formé de
gras. Les argiles sont rougies par Tophile, <im est toujours accompagnée de
leioies rougi^s et de g}'pse, de mCme que dans certains volcans de l'AmiS-
rique on voit parfois sortir du soldes argiles éruplives colora. H. Lflj^
merie ne peut rien voir làquiressembleautrias. A Salîtes {IUute-GaroDn«),
)ff gypse est encore en relation avec les ophites, et il est exploité dans \êt i
terrain crëUcé qui est (endillé et bouleversé.
M. LwrKT rappelle que Tannc^e dernière, dans les dolomies situées eotr»*' J
la villede Daï et le poialomenld'ophile, il a recueilli avec M. Peiier uo-»
ananoliyle deceux que l'on rencontre àtercis; il aioute qua ropininn da
H. liébartsur l'âge triafiîque das oau<'bes de Vinport a été manifeetée i
lement dans une conversation dont le procès-verbal de la réunion d^l
BayoDDe ae fait qu'une monlion Irâ^vague.
H. GnoNEa fait observer que U distance entre les doux massif» de» 1
Vinport étant d'environ un Ivilomëtre, et les couches plongeant de 75 i'
80% on serait conduit à admettre, si tout était régulii>r, que h craia
1,500 i 1,000 m. d'épaisseur, ce qui est considérable.
H. Gabrigod a fait plus de vingt coupes dans le terrain en disciiasioa».
et, d'accord avec Magnan, il y voit du trias. M. Leymerie insislA sur le^
différences qu'il y a entre ce terrain et di«s grés qu'il croit iriaaiqueft; mai^E-
ces gr6s rouges, pris pour du trias, appaniânnenl au terrain dévonion e V.
sont accompagnés de nombreuses griottes. Le terrain carbonifère ineon —
teslable repose sur ces grès; M. Frossard y a recueilli des calamités -^^
Gavarnio ; Nérée Boubée l'avait cité il y a longtemps à la Maladella. 11 y ~~-
danslesPyrénéas une bandode terrain houiliier que l'on peut suivre depui. ^«.
les Basses-Pyrénées jusque dans l'Aude. M. Lsriel y a trouvé dans l'Ariég ^^
un Lepidostroims.
Tt. tdmiHiiB conteste Pexiâtence des plantes cilées par M. fianigon.
H. DiBDUFAir précise en cpidques mots U «omotsawaitira qiT'-S^
a faite daoa U séance da 14 avril.
H. Bioche donne lecture de la note suivante :
SBti US PBinVBS HE LA. SeBIIKRSI3I4 DU HOHI-rLOSbiB i l^taQQ^^
JOIUSSIQUK,
par M. 0. FABBI (pL V).
Dans une oote refonte (1), noiis avons aiu]oacé.({vela rég^n ^i^mBtftrr
Lsière avait dû être sdbmargée & l'époqiuq jurassiqtte pepdiEtatleSvQMp^^
0> CampletftRdMtl. ISCVI, p. 8IM> iliiiM ta 7 ml WS»
;
dat Vi]ifrà>*lia8 etdb Todlithe ioférieure. Nous yenood auptord'hiii a}qporter
les preuves détaillées de cette assertion.
Le Mont-Lozère eensUtae un vaste plateau granitique^ d'une dtitode
moyeane de 1400 mètres^ et d'une superficie d'environ. 3Û0> kikMètKB:
canéSi La l^iie de faite dst à peu près rectiligne ; elle se maintient pen«-
daal 3Sr kilamèCres avee une hauteur presque uniforme de 1600 mètres^
cl fld conservant sa direction moyenne qui est de 106'' (1)«
^ Tout autour de ce plateau, et à un niveau bkn inférieur, sont dissé-
minée diveis lambeauii de terrain jurassique, tànoins évidents d'un
dipAt jadÎB oealinu: Ib ont été en partie signalas par les géologues- (2)f
maift d'après nos obs^raiions, ils se retient entre eux d'une façon trèSr*
intime; ea définitive, ils ne manquent absolument que sur âO^kilomètreat
eatre le'eol de Ghamplong (Lozère) et le Ghaylard (Gard), c'est-à-dire *
dans une partie de k chaîne des Gévennes où les dénudations ont altat*
que trè&-profondément la masse même des rocbes cristallines^ etouipac
oDiiBèfuent, il ne peut rester aucune trace de terrains sédimentaireek
Aâ premier abord, il semble naturel de considérer le plateau élevé du
Uentt-LoKère comme ayant formé une Îl6 dans; la mer jurassique : teUe
eil: en effiet l'opinion générale, reproduite dans les ouvrages les plus
rioeûtÀ (3). Nos études dans cette région nous ont amené à des coftchn
si«a cBtièDemeint opposées, basées principalement sur. une48éâede gnqn^
dteeoupes longitudiiiales & travers le massif du Mont-Lozère, et. aussi sur
le ralev^ détadllé des conditions de contact des terrains sédimentaires avec
Isa noûhes cristallines.
Nous croyons utile de donner ici quelques^un» des^ £ûts sm^ 1epqu4^.
Imposent noS' conclusions. Nous avons choisi h cet effet parmi les ooupes
d'tteomble quatDQ profils, d'une longueur respective de 37 kibmètros
chftoun et perpendiculaires à l'axe de la chaîne ; nous avons eu soin 4èt
les coordonner (V. la planche V) par rapporta une mâme fiuUerecti-»
HffÈB^ifuMù d'Orcières}^ qui leB rencontre tous et qui est perpendi-
culaire'à leur direction oommone.
Profil n**l,
passatii par les cols de Montmraty de la lûubière el de la Pierre'
Plantée.
dette ooiiq^ tmverse la partie occidentale du plateau du Modot-^Lozèpe^
»1T^— ^1^— — ,— ^ Il liai —^—1 II I .1 1 ■ I I I ti f . n f^^ÉMJA^mil»
(t) liCaraolg^s sont cokptés de 0 à ISO degrés à partir du nord vrai, dans le sens* do* mon-^
Tement des aiguilles d^une montre.
(2) Dofrénoy et Elie de Beaumont, Carte géologiqtte de la France ; E. Dumas, Carte giol.
du^dégk ékti6af4'; Laor Mémoire sw Us filêtu eu Cévenau ÇAmL du KIm^» ^ série,
(SiiWÊik, Prodrome àegéohgUi Jauberty BuU. Sac^ géQl*^d^tr(mciifi^Mi9i U VWt^
p. 216 ; Ddesse, Lithologie du fond du meh*
w W
308 FABtlK, — StmMERSION Dt HOHT-LOZËRE. SI aVlil
et effleure le plateau granitique du Palais du Roi, c'cst-k-dire l'extrémité
du grand massif montagneux de la Margeridi».
De Sauveterrc jusqu'au col de Monlmiral, on peut étudier les assises ifS
plus élevées de la série jurassique des causses; ce sonldes calcaires blancs,
lithographiques ou marmoréens, sans fossiles (100 mètres), reposant sur
noxfoidien très-réduit (Smèlres), maïs très-riche en fossiles (j1}ptmi»t(7es
Martela, A. canaliculalus, A.transversarius.A. pf rtimw/M*, etc.)
Tout ce système est traversé à SauveLerre par un pointcment de pépé-
tino {tuf palagoniliqué) et de basalte, et buiesur la route départementale
, contre les dolomies cristallines qui constituent le bajocien supérieur. Ces
dolomies forment, à 2 kilomètres plus loin, la lèvre occidentale de la grande
faille du FafdonnAî, et dessinent au col de Montmirat un escarpe-
ment rocheux de 80 mètres de hauteur, au pied duquel s'étendent en
couches réglées les grès infrà-liasiques et les calcAÎres dolomîtiques bran
de capucin qui les accompagnent constamment.
Ces calcaires forment à eux seuls un mince revêtement superficiel
(15 à 20 mètres), couronnant le plateau granitique de la Borie et sele-
vant en pente très-douce (0'",0t9 par mètre) jusqu'à la gorge du Bra-
iDonl. En cet endroit {H60 mètres), une faille considérable ramène au
jour le granité et le perle à la cote 1400 ; on est alors sur le plateau
Bnpérieur du Mont-Lozère, qui a ici sa largeur moyennne de i kilomètres.
Bientôt, après avoir franchi deux vallons granitiques qui donnent
naissance au ruisseau de Vazeillcs, on entre brusquement dans des mi-
caschistes azoiques, dirigés 75° et relevés éyidemment par la masse giani-
tîqœ qu'ils recouvrent comme les tuiles d'un toit (1).
Ce système des schistes cristallins se continne, sans changer de carac-
tères, jusqu'au col de la Loubière (1185 mUres), ob la grande faiUe ■
d^Oretères ramène au jour les dolomies bajocieimes qui avaient cessé -
si brusquement an col de Montmirat.
A partir du point oii nous sommes, les strates jurassiqoes se saÎTOit
d'une façon très-régulière ; elles offrent d'abord une grande coupe natu-
relle depuis le Roc de l'Aigle (1358 mètres) jusqu'au Lot (860 mètres),
puis s'éloident sur les hauts plateaux du Beyrac, en subissant un léger
rdèrement vers le nord et nn rejet de 100 mètres, à la faille tTAUmc.
Enfin, ks couches inférieures de l'infrk-tias, formées, comme à la Borie,
par les grès et le calcaire capucin, viennent mourir en bisean à la cote
1265, au col de la Pierre Plantée, sur on contrefort da plateau graniti^e
du Palais du Roi.
(I) Cette Aspoutton des actdales uoîqaes uitirar d« ta muM puùUque centnle dn lloit-
LiÙiraMlprMqBe|éii<nlc;dlei M apertne pour U premiire Ibis ta 1816, pirH. lurâ*
~ ' ' .- ■ ■ ^^^ ^ Honiptffiar, «t Ûgmit dus le premier volana de tn KM—
V
4873 fàbrb. — SUBMERSION DU mout-lozèrb. 309
Profil n° 2,
passant par la mo^itagne de V Echine d'Ane et la plaine
de MonibeL
A son origine méridionale , la coupe traverse la partie du causse
H^'ean qui est située au-dessus de Florac et dont la constitution est la
m^e que celle du causse de Sauveterre (Y. profil n^ 1); les couches y
sont encore horizontales, mais dès qu'on descend dans la vallée profonde
du Tara, les dislocations apparaissent.
Une faille importante, que j'ai désignée sous le nom de faille de
Florac et qui dessine le cours du Tarn depuis Florac jusqu'au Canton-
net, ramène brusquement les micaschistes et rejette la base des dépôts
jurassiques à la cote 1038, au pied de la montagne de TEchine d'Ane.
Celle-ci (Y. plus loin, p. 315, coupe 4) offre la série complète depuis
l'infirà-lias jusqu'au bajocien moyen, mais les divers sous-étages du lias
sont très-réduits ^tandis que l'infrà-lias supérieur et les calcaires à fucoides
(bajocien inférieur) sont encore très-développés avec leur faciès habituel.
A mesure qu'on se rapproche du MontrLozère, tout le système se relève
graduellement, avec une pente de 0'°,023 par mètre ; les étages supérieurs
(lias et bajocien), morcelés par des dénudations considérables, forment
une butte conique isolée (1217 mètres), et les grès de la base, accompa-
gnés toujours du calcaire capucin, constituent à eux seuls, comme sur lepla^
teaa de la Borie, un mince revêtement qui masque le granité sous-jacent.
Bientôt ce revêtement cesse {faille de la Veissièré), et au-dessus du
hameau des Laubies le granité atteint rapidement la cote 1422. A partir
de ce point s'étend, sur cinq kilomètres de large, le plateau supérieur du
Mont-Lozère, à l'âdtitude moyenne de 1500 mètres. Il est limité vers le
8od par l'escarpement de la faÛle que nous avons indiquée déjà à la Borie,
et qui est désignée dans nos profils sous le nom de faille de la Brousse^
du nom du hameau où elle est le mieux visible ; au nord le plateau se
termine élément à un escarpement rectiligne, qui domine le versant infé-
rieur et parait dû à une faille parallèle à la crête du Mont-Lozère (10&>).
En descendant le versant de la montagne, on laisse à droite le hameau
des Sagnes, remarquable par une accumulation morainique de blocs roulés,
et on arrive au-dessus du village d'Houltet ; là, un ressaut brusque abaisse'
le terrain de 60 mètres environ, et ramène un lambeau de calcaire, que
la grande faille d'Orcières fait buter contre les micaschistes. La composi-
tion du lambeau jurassique est remarquable par la persistance de l'infrà-lias
avec sa composition et son épaisseur normales (Y. coupe 5).
En poursuivant la coupe vers le nord, on traverse la gorge profonde
du Lot, et, après avoir effleuré les contreforts occidentaux de la montagne
20
S10 FABRE. — SUBKEttSIOIf DU MOm-LOZÈttE. SI ftvril
scbisteuse du Goulet, ou retrouve les plateaux calcaires qae la faille du
Villaret a rejelés en contrebas du massif du Goulet.
Ces plateaux, formés presque exclusivement d'un calcaire blanc et
stérile (infrà-Iias), se continuent vers le nord par le petit causse de
LarzaUcr,oiirootitbeinrà'icure et le lias sont ramenés au jour par h faille
d'Allenc, et ils se terminent enfin par la grande plaine de Montbel
(1202 mètres).
En cet endroit, la formation lia-iique toute entière, réduite k nne
diiaine de mètres d épaisseur, vient mourir en biseau, de sorte qu'an
village de Montbel le granité n'est plus recouvert que par les grès infrt
liasiqucs et le calcaire capucin. Un peu plus loin, le grès seul persiste
et s'élève en pente assez douce (0'",04 par mètre) jusqu'à la cote 1310,
à un kilomètre avant d'atteindre la ferme de la Fazole.
Profil iV 3,
passant par h sommet du Mont-Lozère cl le causse de Belvezet.
Après avoir traversé le massifschistenx de la montagne du Bougés, carac-
térisé par ses gorges profondes et ses crêtes aigul!s, le profil rencontre «ne
faille qui abaisse le terrain et amène k la cote 1100 un plateau calcaire
(isfrà-Uas) assez étendu , sur le versant ducpiel est assis le petit bameau de
^z8c. Une butte, un peu pins élevée (1142 mètres) que le plateau environ-
Haut, offre la base de l'oolithe inférieure (calcaire à fucoïdes), avec son déve-
loppemont normal, et permet ainsi de se rendre compte de la grandeur
des érosions qui ont enlevé les dépôts jurassiques et creusé profondéniait
les rocbes cristallines sous-jacentcs.
Le plateau de Grizac se termine vers le nord par une coupure pro-
fonde, dans laquelle coule le Tarn. A partir de ce point, la raoDtagoe
granitique de la Lozère s'étend sans interruption pendant 13 kilomètres.
Le relief, d'abord peu marqué, s'accentue avec vigueur au-dessus de
Finialettes, et passe de 1150 à 1400 mètres, en formant un escarpement
baissé de rocbers ; c'est la lèvre nord de la faille de la Brousse, que
nousavonsdéjàsignaléeàla Borie et aux Laubieset qui est jalonnée, sur
une longueur de 22 kilomètres, par les bameaux des Ikdieux, la Brousse,
Pré-Soutayran, Montgros, le Gros, l'HApital, Gamargues et Bellecoste (1).
A partir de cette faille, le plateau supàieur s'élève graduellement
jusqu'au faite, et y atteint l'altitude extrême de 1702 mètres au roc de
Finiels. C'est de beaucoup le point le plus élevé qu'atteignent les roches
cristallines dans la France centrale.
(1) C'est le proloDgement de cette Taille qui dessine l'escarpement m^ridioiial dn pic de Cas-
tahdes (ISOS"), et qui, i 10 kilomèlrM plus loin, bit buter le landieaud'mM-liasdaCtiijUnl
(Qnd) cwin U manUciu kbisleuse de Bonnevuii.
Avtréuftm ia Toeéd Finieis, le terrain s^abaisse assez vite à la cote
i500 et ne tarde pas à changer de caractère : an granité porphyroîde qpi
ùanait la masse du Mont-Lozère, succèdent d'abord un granité gneissiquè, à
2^aii8 moyens, pnis un gneiss bien caractérisé, qui ne tarde pas à étnd
moDUYert en stratification conccurdante par des micaschistes ; eeuiHÂ^ il
ledr tour, se tiansEonnent à mesure qu'on continue à descendre, et ad tiéli
dit k Sigqal de Cubières (1409 ni^res),ils passent à des takites micà*^
, en feuillets verticaux, orientés comme le Mont-Lozère (106^).
Un peu an nord du point où nous sommes, la faiUe (fOrdères produit
détiivtlfaitioB considérable et fût buter le plateau jurassique où cauàiè
Bleymard contre les sdiistes cristallins.
Les iépAts sédimentaires, relevés de 3 degrés envinm vers le nord,
tardent pas à être interrompus par la vallée du Lot, et n'apnarai^M^
pins qOià Tétat de pierres calcaires isolées à la surface du m, sur ié
irersaiA dn massif schisteux du Goul^ ; n^ais, un peu après le somm^ de
montagne (i410 mètres), ils sont ramenés à la ^te 1250 par une
faille, qui est le prolongement de celle d'Âllenc (V. profils n^ f
^ S) et qui les (ait but^ de nouveau contre les roches cristallines.
Ik çcHistituent alors, sous le nom de causse de Belvezet, un plateau
étendu, dans lequd la série des étages est complète depuis le grU
rliasique jusqu'à la partie moyenne de Tôolithe inférieure (1S60 mèMs).
:En ooàtiftuant à suivre la coupe vers le nord, les divers étages du
lias s'amincissent comme dans la plaine de Montbel (Y. atUè); au-dikà dd
^^(iUagia de Belvezet, les dénudations n'ont plus laissé que la base du
mpMxoBj c'e^à-dire Tinfrà-lias ; celui-ci, se relevant toujours, n'est
^ftàentôt plus représenté que par les grès de la base, que l'on peut suivre
^BOD» pendant pr^ de deux kilomètres ; ils disparaissent enfin à la cote
-^AQO, anniessus du hameau des Salesses, et forment de ee e6té le dernier
u conna de terrain jurassique.
Pbqfil n^ 4,
iÈsamt par le col de ChampUmg, le col de Bourbon et Chdsseradès.
Conpe d^ le profil {ffécédent, la monta^ schisteuse 4o BcHigé^ se
termine du «cAté du nord par unç faille, qui sunéne au col de Clh^uQB^oog,
^lll^mètipes d'akitude, un lambeau de calcaire de rinfrà-lias, pi:o)qn-
^menj^ des dçp6ts du plateau de Grizac.
' Pjiiis où traverse des plateaux granitiques peu accidentés, d'une ^l/^lKu^e
moyenne de 1140 mètres, et coupés seulement par la gorge du Tarn. Qe.
ii*est qu'au hameau du Gros que le terrain se relève brusquement à
'WSOmétxe& (faille de la Brousse); on est alors sur le haut plateau du
Mont-bozère. Le profil frapchit le bîte de la moatagoe à la ooteifi^,
-^
SIS FABRE. — BUBUEKSIOn DD MOnT-LOZÈRE. 81 ITrQ
et traverse le versant septentrional dans des conditions topog^pbiqDes et
géologiques fort analogues à celles du profil n" 3.
Ce n'est qu'au col de Bourijou (1081 mètres), sur la vieille roule
de Mcndc k Villefort, que la ftiîlle d'Orcières ramène tout à coup des
dépAis jurassiques presque pareils à ceux du causse du Bleymard. Pois
le prolil traverse la vallée profonde de l'AlticT et le massif de micaschistes
de la montagne du Goulet, en passant par nn des points les plus élevés
de la crête (1450 mètres).
A 600 mètres au nord de ce point, la faille du Goulet, prolongement
en ligne courbe de celle d'Allenc, ramène une troisième fois le terrain
jurassique, qui constitue ici le petit plateau ou causse de Mirandoi. La
coupe détaillée que nous donnons plus loin (V. p. 320, coupe 10) fait
voir l'identité absolue de ce dépùt avec celui du col de Bourbon, identité
qui est telle qu'on ne saurait révoquer en doute leur ancienne continuité.
Enfin, en prolongeant la coupe vers le nord, on traverse la rivière du
Ghassezac, principal affluent de l'Ardèche, et on recoupe le village de
Chasseradès, ainsi que le plateau tourbeux de Prat-Claux (1235 mètres)
qui sépare le bassin de la Méditerranée de celui de l'Océan ; en un point,
an-dessus de la ferme de Prat-Claux, on peut remarquer une prairie
marécageuse, dont les eaux s'écoulent partie dans le Chassezac (bassin du
Rhône), partie dans l'Allier. Ces marais et tourbières reposent sur des
gneiss et micaschistes orientés 62°, et aussi sur quelques lambeaux de
grèsinfrk-liasiquc.
Après avoir franchi l'Allier, qui est ici à 3 kilomètres de sa source,
<Hi monte lentement sur le faite aigu du massif montagneux de Mercoire
(1470 mètres). Le profil du versant peut être ramené à une ligne ÎDclioée
de 4 degrés et située sur le prolongement exact du plan des couches
inCrà-liasiqiies du causse de Âiirandol ; aussi n'est-il pas surprenant de
trouver épars sur le sol des fragments, parfois volumineux, des divers
calcaires de l'infrà-Uas et du lias moyen. En cherchant avec soin, nous
avons fini par rencontrer en plusieurs points le calcaire de l'infrà-lias en
place, reposant directement sur les micaschistes. Le plus élevé de ces
lambeaux est situé un peu à l'ouest de notre profil, à la cote 1470 mè-
tres; c'est de beaucoup le point le plus élevé qu'atteignent les dépAts
jurassiques sur le plateau central de la France.
Enfin, à 6 kilomètres plus au nord, se trouve le lambeau de grés iofrà*
liasique que nous avons signalé dans une note précédente (1), et qui
constitue de ce côté le dernier témoio des incursions de la mer juras-
sique.
Dans les descriptions des quatre profils qui précèdent, doqs avons
. <1)fit(U. Soc. git^. de France, 2> iéïk, t. XXIX, p. 436.
1873 FABRB. — SUBlIERSIOIf DU VOirP-LOZÈRE. 3t3
signalé à plusieurs reprises rextrême ressemblance des dépôts jurassiques
de part et d*autre du Mont-Lozère. Il convient d'insister un peu sur ce
point capital ; aussi, afin de préciser les idées, nous donnons ci-après,
d'une façon très-succincte, la composition de la série jurassique dans les
points principaux traversés par ces profils ; nous avons eu soin d'ailleurs
d'affecter à chaque assise la même notation dans toute la série des coupes.
1° Coupe du causse de Montmirat.
Les étages supérieurs de cette coupe sont visibles entre le roc de Saint-
£tienne et le village de ce nom ; les étages inférieurs sont au contraire
plus nettement séparés dans le grand ravin de Montmirat. Cette coupe
donne la composition normale du terrain jurassique dans la région du
Taldonnès, au sud de Mende.
O3 DoJomié cristalline, jaune, caverneuse, passant parfois à des
dolomies grises, compactes ou gréseuses. Tout ce système est
absolument sans fossiles et constitue sur le pourtour des causses
des escarpements ruiniformes très-remarquables 110 °>
O, Calcaire àentroques^ k cassure très-cristalline, se délitanten
dalles minces, dont les firagments^^anguleux couvrent les pen^
tes. — Terebratula perovalis 50 ™
Oj Calcaire à fucoides (Epilias, Leymerie). Calcaire bleu, à
pâte fine, siliceux à sa partie supérieure où il contient des
lits de silex blanc intercalés, marneux dans les parties infé-
rieures où il se fond avec les marnes du lias sous-jacentes. —
Ammonites Murchisonœ, Ostrea sublobata, Pecten perso-
natu^, Rhyndwnella epiliasina, Cancellophycus scopa-
rius 130 «
Total pour Toolilhe inférieure (Bajocien). . . . 290 ™
ti Marnes bleues à Ammonites radians, généralement très-
compactes et remplies de fossiles pyritisés : A. bifrons, A.
discoideSj A. crasst^, A. insignis, etc. On peut y re-
connaître plusieurs niveaux ou horizons paléontologiques
très-distincts ; le plus constant est le niveau supérieur à
A. opalinus 100 ™
L9 Schistes bitumineux àposidonies^ se divisant en feuillets
minces et flexibles. — P. Bronni, A . serpentinus, etc. (1 ) . 10 ™
Total pour le lias supérieur (Toarcien) 110 ™
L4 Marnes noires à Ammonites spinatus. Marnes très-argi-
(1) Vojei pour phis de détails sur ce sous-étage, T^étude que nous aTons publiée dans la Aeviie
éuSek^/oesnatuTtUei de MontpeWer, t. II. . .
81i FAIIBB. — SDBUmSIOH DU K0:«T-LD1±H£. SI Affil
leuscg; avec lits de concrétions odcaires et fossiles pyrilis» :
A- spinatus, A. mart/aritatus, BeUmnites paxiltosus,
IHiynchondla rimosa 60 *
Lj Calcaires marneux à Ammonites fimbriatua. Ct-scalcuires
biens, en baacs minces, forment im excellent horizon et
sont remplis de grosses ammonites -. A. fimbrialus, A.
Davœi, A. Bcdiei, A. Valdani, clc 40 "
Lj Calcaire à Gryphœa cymbium. Culcalre un pea siliceux,
à cassure miraitante, a\-cc G. ajmbtum, Terebratula sitb-
ptinctata, Rlnjtichonella acula. Ammonites jamcsomi,
A. Masscanus 30 "
L| CitUaire à Grifj)hœa obliquala.-Cdlcatn comme le pnicô-
denl, mais plus siliceux et conlenant à sa base de petits
cailloux de quartz blanc roulés. — G. obltquala, Spirifer
Walcoti, Âmmonilcs oxynottis 30 ■"
Total pour le lias moyen (Liasicn) 160 °i
Le lias inférieur manque.
I, Calcaires blancs. Puissante succession de bancs minces de
calcaire magnésien, compacte, d'un jaune clair, alternant avec ^^^
deslils d'arftilc vcHc (U de carç;ncule, et se imniiiant à la i^
partie sàpériéure pir un calcaire siliceux bleu, avec limite et
cardisies. Tout ce système de calcaires est remarquable par
les belles géodes de carbonate de chaux dont certains banes
sont criblés 110 ■"
Il Calcaire bleu à Ammonites planorbis. Manque.
I, Calcaire capucin et arkose (1). Calcaire gréseux, dolomi-
Uque, d'une couleur brune intense, avec géodes et mouches
de suliate de baryte et de galène. Il passe dans sa partie
inférieireà ua grès calcarifëre, avec bois fossile, puis à une
vérit^ilâ aritose plus on moins épaisse 30 "
Total pour l'infrà-lias 140"
Total général 700"»
2* Coupe du roc de l'Aigle jusqu'au Lot.
Cette coupe est identique à la précédente, sauf en ce qui coa*
(1) Ui non dB««lcafra brwi ic capudn a él£ dooDé pour la pranitrc M» i cas tstbcs fa
IL KoechUa-Si^hluinbeifer, dans le BuU. £oe. géoL, 2» série, L XI, p. 608. Nmi
cmjau denir esMemr M ncm pwee qu'ÏMprijngep» bqwêâonfc Pl^a précii dr cet
487$ rUBE. — SOBHERSIOtl DU MOnr-LOZÈRB. 345
cerne les épaisseurs qui sont toutes un peu réduites; la puissance
totale de la série est seulement de 600 ■"
Z^Coupe du col d« la Loubière.
Le col de la Loubière offre un fût intéressant de géolf^e dynamique:
c'est la laminaUoa qu'ont éproavée les strates de l'infrà-Uas et du lias
par l'effet de la faille d'Orcières. Les strates sont verticales, et les
bancs mameox ont été tellement étirés qu'ils sont réduits à moins dn
vingtième de leur épaisseur normale.
La figure ci-dessous (âg. 1) [représente la conpe à Téchelle de ^Iôô ^
rend compte de la façon dont les couches horizontales du causse passent
jirop^ssivement à la position verticale :
Fig. 1. — Coupe du col da la Loubiire.
Brouillue 4'irgl1e Anclaone BoelldcrUKtg
hlUa %iVi» tobU. OH"
Of Calcaire à entroques. — T. perovalis, etc 30 ^
0| Calcaire i fucoides. — CancellojAycus scoparius, etc. . . 100 ■"
L| Aiple bleue avec Trochus subduplicatus 35 "
L( (partie) L,, L4 Brouillage d'argile 15 '
Calcaire à fucoides. — Cancellophycus scoparius, etc.
Aiple bleue avec Trochus subduplicattu
(partie) L,, L4 Brouillage d'argile
^, L,. Disparus dans la faille.
Calcaire jaune-clair, en bancs minces, avec peUts feuillets
d'argUe verte intercalée et quelques cargneules . . .
Calcaire jaune-foncé, avec veinules de galène
Calcaire capucin, en plaquettes, avec moules de bivalves.
Grès capucm, micacé, it g^ns fins, avec quelques débris
I charbonneux de lignite. H passe k la base à on con-
^omérat brédiiforme de quartz et de schiste ....
Total
Micaschistes en feuillets verticaux.
4° Coupe de la monttigne de l'Eckim d'Ane.'
Gilcaire k fucoideri, bien, mameax; il contient des gâodtt
2"
258.-
8W FABBE. — SliBHEItSID<l DU HONT-LOKÈRE.
de carbonate de ehaus qui présentent à leur intérieur un
noyau libre de la niMe substance. Fossiles asseï abondants,
mais très-écrasés : Pedcn prrsounlus, Limn hekromor-
pha, etc. Quelques bancs de silex à la partie supérieure. .
Lg Marnes bleues, très-riches en ammonites pyritisées de petite
laille : A. opalinus, A. rosliiUi, Rein., ^1. metalUirius,
Dum., A. hifrons, A. discoïdes, Â. Nilssoni, elc . . .
Lj Schistes bilumioeuT, avec posidonies ni A. serpentîmis. .
L, Marnes noires, avec A- spinahis, A. margan'tatus,
A. Loscombi, etc
L, h, L, Calcaire siliceux, k cassure miroitante, gréseux dans
le bas. Fossiles très-rares
I, Calcaire blanc, avec géodes ; pas de fossiles 40 ^
I] Manque.
I, Calcaire capucin, trés-développé, avec barjie et filons de ga-
lène. — L'arkose est a'duite à I ou 2 nièires d'épaisseur.
Total
5" Coupe du plateau d'HouUet.
!] Calcaire blanc, en bancs bien réglés, avcccargneules et marnes
vertes. — Petit lit deliimachelle k SchizodusoaTœniodoii.
Il Manque.
I, Calcaire capucin, coupé par des veines et filons de hnrytine
courant N. 75" 0.,avt'r mouche-; (î'drîfnVrul \\rijfili'iu\ L'ar-
kose de la base est rudimentaire et se réduit k quelques cail-
loux de quartz laiteux disséminés dans la pâte du calcaire. . 20 *"
Total W^
6" Coupe du causse de Larzalicr.
0| Calcaire k fucoidcs ; mameux à la base et assez riche en
C. scoparius et R. epiliasina, puis siliceux dans les
parties supérieures, et se terminant par des bancs réguliers
de silex pyromaque impur, dont les fragments anguleux
jonchent le sol 50 "*
L, Maroebleue, aveCi4. radi'nas, A. hifrons, A. elegans,clc. 15 "
L, Schistes bitumineux , remplis de posidonies, avec Inoceramu-s
dudius, Bclcmnites acuarius,c{c 2"
L4 Marne noire, remplie de B. paxillosus, B. clavntus,
A. margaritatus, A. Mimatensis, etc 6 ■■
Li Calcaire sibceux, d'un bleu clair, avec rognons de silex et
A. linUtiatus, A. Davœi, A. Bechei, A. Zetes, etc. . . 5 "
SI .nO
100 ■
ti
5 -
10"
40"!
12 -
175 -
50"
4878
FABRB. — SDBaKRSIOH Kl HORT-LOZÈRK.
Lj L, Calcaire siliœax, dur, pétri de G. cymbium, derenuit
légèrement gréseux & la base 8 "
I, Calcaire blanc et cargneule, sans fossiles. Ce système de
couchée est visible sur le plateau qui domine aa nord le
hameau du Mazel 3& "
U Manque.
I, Calcaire capucin, Irès-développé, en bancs compactes, avec
nids de galène, reposant sur 3 ou  mètres d'arkose très-dure.
— Ce calcaire forme les deux rives de la vallée de Laltaret. 40 "
Total 161 °
7" Coupe du causse du Bleymard.
La coupe de ce plateau a déjk été donnée par M. Janbat (1), mais la
diqiosition si remarquable, qui fait buter tout le système jurassique par
faille contre les schistes cristallins, n'est pas indiquée; de plus notre sar
vant confrère a rattaché au lias inférieur tout l'ensemble des calcaires
faUncs, Ij, que nous rapportons à l'iDfrk-lîas supérieur; nous croyons
donc devoir donner ici (fig.2)de nouveau cette coupe instructive, telle que
nous la comprenons, et relevée à l'échelle de ^^ (hanteurg doubles) :
Ftg. 3. — Coupe du causse du Uejmard.
0, Calcaire à fucoîdes, rempli de"C. scoparius, avecO.sub-
lobala, R. cpiliaxitta, ct^
L^ Lj L4 La base du calcaire à fucoides n'est pas visible; la
coupe est peu nette sur une hauteur de 10 mètres environ;
nous n'avons pas été plus heureux que M. Jaubert dans
nos redierches pour trouver les étages supérieurs du lias . .
L) L} Calcairesiliceux, très-dur, avecgrosDoduIesdesilexzoné
qui couvrent le sol. Fossiles très-abondants : G. cymbi-
(DAiU. £oe.^aI.,S»s4rfe,I.XXVI,p.3S8.
^
Sl8 FiBBE. — StIBHEBSIOH DU UOHT-LOIÉRX SI ITlil
ftitiïB, B. jmxitlosus, A. fimhriatus, Pholadomya
Rfrmeri, Plettromya rostrata, Peden (p.quiva(vis, etc. 40 ■
L, Couche mince de calcaire gréseux, sans fossiles 1 ■
I, Calcaire blanc, siliceux et dolomilique, avec géodes de
carbonate de chaux spathique et lils d'argile verle iotercalés.
Vers la partie moyenne est un mince feuillet de lumacheile,
avec des 5cftt:orf«s iudétenuinables 30 ■
I, Calcaire bleu, siliceux, m bancs minces, nodnlcux, d'aspect
Brechoide, allcrriant avec des marnes grises et des luroa-
chelles très-riches en fossiles de la zone.à A. planorbis (V.
Jaubert, loc. cit.) 50 "
I, Calcaire capucin, très-compaclc k la hase, devenant feuil-
leté el fragmentaire à sa partie supérieure. Quelques em-
preintes d« cardinies et traces de iignites . * "
Total 170 -
$• Coupe du causse de Bdvezel.
Nom xvtaa déjà donné dans une autre publication (1) la disposition
gtn^e des couches qui constituent ce plalcau ; nous décrirons ici la
ncocssion des slrales, telle qu'il est facile de la relever le long du che-
min, dcpui* le monJin de U Peyre jusqu'au sommet du causse qui d<».
nint le h»mc*u de Grosviala. Le fait intéressant que cette coupe met
fn ('vidoniT, r'ol la piTsislanrc'di' l'ooltlhf inférieure avec son raraclcre
norninl d um- ciwi^M-iir .oii-uli-ruble, alors que le lias' est presque alro-
plïi* rt ()»p l'infrà-lifts se mainlient presque identique à ce qu'il étMt sons
Getmwilo IriUTtnlier (coupe n" 6). _^
0 rrfilo«in'i»oHtnM|UPS, très-dur, formant quelques roS^ cscaf-
ffn iUn* un espace restreint entre Grosviala et le point
nwrtiuA 1205 sur la carte de l'Etat-Major . 15 "
0( CittIt'Hiro à fucoides, très-siliceui dans sa partie supérienre,
h(1 dtt v(^ritabics bancs de silex blanc zone alternent avec les
«nlntinw; l'abondance des silex est telle que leurs fragments
AiiKuleux couvrent le sol et rendent la terre végétale ab-
wduin^t iiiipfO[»« à la culture du froment. Fcesiles très-
rares , 40 "
Lfl Marnes bleœs, avec rares fossiles : A. radians, B. tri-
jHtrlilus 10 "
L, Schistes bitumineux, avec A. serpentiniis, Inoceramtis
dubius 2 °
L, Marnes noires, remplies de B. paxillosiis 2 °
i\) Revut du Science» naturetUt, t. II.
kiffi FIBBÉ. *^ STOUERSIÔir DU HÉDKt-Loââfà^. ^^
Lg GaldS^ btea, iîlîcctix, à cassure vive, avcéA./îiii&rtotôi'. 5 '^
L, €alcairè siliceux, très-dur, k cassure miroitante, a^ecfosàilés
silicifii&s : B.paxiUosus, G. cynibium, Pecten œquivûlm. 8 ^
L| Grès càlcarifére, saiis fossiles 2 "^
Ii Calcaire blanchâtre, en bancs réglés, séparés par dé miucés
lits d^argile vértè ou de cargneule. Géodes de spath d'Islande ^0 ^
ï^ Le calcaire à A. planorbis parait manc[ueren cet endroit,
mais on le retrouve, avec 1'" de puissance seulement,
dans le monticule qui domine au nord le village deChazeaux.
Ij Gat(Aire capucin, contenant k la base dé nombreux petitâ
litâdblùmacfaéUé, hyecGerviîlia^ Mytilus^ etc., alternant
airec de minces assises d*arkose calcarifëre; c*est^abs doute
le niveau de XAvicula contorta 30 "
Tout te système repose sur le granité, par Tintermédiàire
d^une maisse d'arkose siliceuse très-dure < 5 T
Total. .....::;; 139 »
9** Cùtipe du col de Bourbon.
Le col de Bourbon est sittié à 1081 mètres d'altitude, sur le tracé de
la vieille route , entre Cubières et Pomaret ; c'est un point très-intérçîh-
sant, déjà signalé par M. Jaubert (1), mai& sans indication dec I^<)blkbe
inférieure ni du butement dés calciâires par failFe coi^ 1^ jj^c^ â^
tallines; comme d'aillenrs nôtl^ subdivision en sons-éta^ dî£^ éi^e^
^iellement de celle dé M; jâul^rtt nous cro^ns'dÉ^ rf^cklidr^id la
^SS^tétié^ que néiis^ la comfirenons, en réservant fùtxt utaéubtè fiM»
.chaîne Texidîcation du partage en assises.
Oî Gsléaire à fucoidès, siliceux, en bancs réglés^ avècOl 5tfi-
Ibbatà et nomKrettx C. scopaHus . .* 28™t
I%i L5 L4 IJ3 Ladine.
Xi) Calcaire gris-roussàtre, rude au toucher, avec grains de quartz
et B. paxiilosu^, G. cymbium. Â la basé les cailloux de
quartz deviennent assez abondants pour que la roche passé
à un vérîtablè grès calwiîré, pétri de Ri acutà, P. CElqU^
valvis, etc 80 ^
Xi Grès grossier, avec quelque^ aiticùlatiôns^ d^encriries. . . . 8^"*
T, Calcaire dolomitique, gréseux, jaune-claii' ou gris, à pâte
fine, avec quelques minces lits d'argile inlerbalée. PaS dfe '
fossiles 30 "
(1) JLoc. d<., p. 238.
320 FABBE. — sCBXEnsion DU NoEiT- LOZÈRE. 21 avril
I, Calcaire siliceux el maraes grises, avec aombrcux fossiles
de la zone à A. phinorbt!) *5 "
I, Calcaire capudn, trés-gréseus, passant à sa bascàunearkose ^H
calcarifôre h gros cailloux de quarU, avec minces lils ÎDlerc&lés ^H
de lomackile à Gervillia prœcurso^ et Avictila «m- ^|
torta{\) *0'
Total 185"
10" Coupe du causse de Mirandot.
Ce petit plateau calcaire esl un des nombreux lambeaux de temûn
jurassique échelonnés entre la plaine liasique de Montbel et les dépQts
oolithiques des Balmellea. L'existence de dépôts sédimcntaires importants
dans celle région a été signalée pour la première fois, d'une façon inci-
dente, par M. Lan (2), puis rappelée en quelques mois par M, Jan-
bert (3), qui a publié une excçlienle coupe du plus oriental de ces
dépôts, le mamelon de la Fare. Les coupes n" 6. 8et 10, que nous don-
nons ici, sont la première ébauche d'une description raisonnéc de cette
région.
Fi^. 3. — Coupe du aaise de MlraDdoi.
Le causse de Mirandol, en particulier, offre une composition très-ana-
logue k celle du causse de Bourbon : des deux côtés les étages supérieurs
du lias font défaut et n'ont certainement pas été déposés; l'oolithe infé-
rieure, qui manque sur le causse de Mirandol, a dd en être enlevée par
des dcnudations postérieures.
Le pro&l ci-dessus (fig. 3), levé i l'échelle de ^ (hauteurs vraies), re-
présente la structure du plateau à la naissance du ravin de Mirandol.
L, Calcaire trèfr^liceux, alternant avec des bancs de silex
pyiwnaqne impur. — B.paxillosus, A. margaritatits . . 5"*
La Grès calcarifère , à grains fins , avec P. œquivalvis et G.
q/mbium ■ 30 ■"
L, Grès grossier, sans fossiles 1 "•
<1) Dieulabil, BuU. Soe. géol. de France, i" tétie, t. XXVI, p. 4
(3) Attn. de* mdiM, S* tint, t. VI; 185t.
(3>LM.«tt.,p. aUeta.
- r • »
1878 TMXttE. — SUBVERSION DU VOIfT-LOZteB. 3f 1
I, Calcaire dolomitiqne, pesant, d*un blanc sale, alternant avec
de petits lits de cargneule et d'argile verte; tout le système
est remarquable par ses belles géodes tapissées de car-
bonate de chaux cristallisé limpide 30 >"
I) La coupe n'est pas assez nette pour pouvoir affirmer la pré-
sence de ce sou&^tage 5 ■"?
Ii Calcaire capucin, passant à l'arkose à la base 5 °^
Total 76 m
De Tensemble des nombreuses coupes qui précèdent, il est facile de
conclure que :
1° Les divers dépôts jurassiques qui entourent la région du
Mont-Lozère sont presque hmizontaux, quoique à des altitudes dif-
f ér entes;
2<> Ils butent tous par faille contre les roches cristallines;
3° Loolithe inférieure [0^] et Vin frà- lias supérieur [l^) n'offrent
nulle part le faciès littoraly et conservent leur caractère normal jus-
quau voisinage des roches cristallines.
Nous donnons ici quelques détails explicatifs sur chacune de ces trois
propositions :
1** Horizontalité des dépôts jurassiques.
Sans insister sur Tallure généralement horizontale des strates jurassi-
ques, nous ferons remarquer combien les altitudes d'une même couche sont
variables quand on passe d'une région à l'autre. Ainsi, par exemple, les
grès infrà-liasiques sont aux cotes moyennes suivantes :
Région de Villefort 840 mètres.
Causse de Ghasseradès .... 1100 »
Montagne de Mercoire 1470 »
Plateau de Salesses 1390 »
Causse de Belvezet 1180 »
Id. d'Allenc 1050 »
Id. du Bleymard 1100 »
Col de la Loubière (faille) . . . 1185 et 870
Région du Valdonnès 800 »
Col de Montmirat (faille). ... 550 et 1450
Plateaux des Baux 1180 »
Id. deGrizac 1080 »
Col deChamplong ...... 1120 »
Château du Chaylard (Gard) . .550 »
Htf FIBRE. — SURHBR&IOH DU HOnT-LOZàKB. SI Itjnl
Le passage d'une région ï la voisine se fait par des faJilçs dont les
cols de MoDliuiral el du k Louliière oITrmt des exunplcs frappants , et
dont la carie (PL IV), dressée à récliellc de 5^^, donne la disposition
générale pour toute la région comprise entre Mendc cl le Chajlard.
Nous avons représenté par des hachures la lèvre relevée de cliaque
(aille, et nous donnons dans le tableau suivant les valeurs dus dénivella-
tions aux points les plus remarquables. Les numéros d'ordre du tahleaa
correspondent àceux de la carie.
i Faille du Goulet 3K0 métrés.
2 Id. d'Orciéres 500 .
3 Id. du Valdonnès 500 .
4 Id. du Tara 300 .
5 Id. de Concoules 700 -
6 Id. delà Brousse 350 .
7 Id. du Bougés 200 »
8 Id. de la Veyssièrc lOO »
9 Id. du Villaret 200 .
10 Id. d'Allenc ......... 100 »
Il demeure ainsi bien établi par les coupes cl tableaux précédcnis.tjue
le relief da Mont-Lozère et des chaînes ^voisinantes est dâ ï un en-
semble de grandes failles po.*térieures à l'époque jurassique , dont les
dénivellations varient entre 700 el 300 nièlres. Comme, d'aulre part, le
sommet de la montagne (1702"') ne domine les dépAts sédimentaires les
pins élevés (1470™) qne d'une quantité bien inférieure aux différences
tocaies de niveau que présentent les dépôts eux-mêmes d'une région k
l'autie, on est ea droit de présumer que le .plateau du Mont-Lozère a d&
jadis supporter quelque dépôt jurassique.
Cette idée trouva une confirmation éclatante duis l'examen détaillé des
relations de contact des couches sédimmtaires avec le masaiC cristallin ; cet
examen nous conduit à fonnuler notre seconde propositioa:
2° Les dépôts jurassiques butent tous par faille
contre Us roches criitallines.
An nord da massif, une longue et importante fracture (bille d'OrcièrcG,
(rienlée 106*) fait buter toute la série jurassique contre Les micaschistes
pendant plus de quarante kilomètres ; cette disposition présente un carac*
tère de netteté remarquable, quand du haut des montagnes qui dominent
Villefort, on regarde vers l'ouest tous les petits plateaux calcaires que re-
coupe l'ancienne route nationale; on voit alors les couches jurassiques
horizontales s'étendre an pied d'une sorte de falaise qui jalonne tous Ica
dépôts depuis Mende jusqu'aux Vans. C'est même cet aspect géoénd qui 1
f«?»
FABR1B. — SUBMERSION DU MONT-LOZÈRE.
m
dû induire les géologaes en erreur et qui leur a fait croire à Texistence
âtOBime d*un détroit jurassique.
Là même disposition se présente, avec non moins de netteté, pour les
dépôts calcaires de la haute vallée du Ghassezac; on les voit s'étendre en
Hiffes presque horizontales au pied de Tescarpement septentrional de h
montagne du Goulet, dont elles sont séparées par les failles dites du Goulet,
d*ÂIlenc et du Yillaret.
En continuant à contourner le massif, on ne tarde pas à entrer dans ]s^
îégion du Yaldonnès située à Fouest du Mont-Lozère. En ce point , une
grwde faille (faille du Yaldonnès , orientée 25'') se profile pendant onze
kilomètres depuis Yitrolles jusqu'au col de Montmirat, en dessinant les
escarpements abruptes qui dominent de 400°^ environ les hameaux de
VareUles et de Yantaillac.
An sud du Mont-Lozère, il est également facile de voir les dépAts ju-
rassiques buter contre les roches cristallines le long des failles du Tarn, dà
Bou^, de la Yeissière et de la Brousse. ^
Sans vouloir insister davantage sur le . rAle de ces diverses fractures
dans la région, il nous paraît cependant intéressant de faire remarquer que
le butement des terrains sédimentaires n'est qu'une conséquence de leur
allure générale. La direction moyenne de ces couches dans Ta région est,'en
effet, 106^, avec plongement de trois à quatre degrés vers le sud ; ce pion*
«ment se répète après chaque faille, de sorte que Ton peut concevoir
1 éooroe terrestre comme formée dans la région par un certain n9mbre de
Tonssoirs dirigés 1 06'', et qui se seraient légèrement affaissés sur leiir con-
tpnr méridional. Dans cet ordre d*idées, le diagramme ci-dessous (fig. 4^
Fig. 4. — Profil théorique.
«S
Su
a
o
S
i
t
m
S
•3
u
3
u«
rendrait compte du profil n"" 3, les hachures figurant le terrain jurassique,
dles lignes ponctuées représentant les parties enlevées par les dénu-
dations postérieures.
'Si, d*autre part, en se reportant aux profils construits à Téchelle, on
diadie« an moyen des témoins laissés cà et là, à se rendre compte de h
3Si PABRE. — StlBHERSIOn DU HONT- LOZÈRE . 31 aTt
grandeur des érosions qui auraient (lépouillé le Monl-Lozcrc de son man-
teau jurassique, on arrive à des nombres qui ne dépassent guiire deux
à trois cents mètres. Or , toute la région accuse des dènudations bien
autrement importantes : le large cirque du Valdonnès, entre Lanuejols,
Saint-Bauzille et Saint-Ëtieune, montre une érosion de trois cents mètres
d'épaisseur sur trente kilomètres c^rés; les vallées du Lot et du Tam
sont excavées jusqu'à cinq cents mètres de profondeur; enfin, les nom-
breuses vallées d'érosion qui sillonnent les deux versants du Monl-Lozère
sont creusées dans un granité très-résislanl, sur une profondeur qui peut
atteindre trois cents mètres.
On voit donc que l'bj'pothèse du revêtement ancien du Mont-Lozère
par le terrain jurassique rend parfaitement compte de la disposition ac-
tudle des témoins, que de grandes failles ont soustraits, jHtur ainsi dire,
à la dénudation géniale, en les protégeant par des falaises résistantes de
roches cristallines. ""
\
S° Faciès normal del'oolithe inférieure et de l'infrà-lias
dans le voisinage du Monl-Lozère.
Si, comme nous venons de le montrer , les preuves tirées de l'allure
même des dépfils de sédiment militent toutes en faveur de l'idée du sou-
lèvement post-jurassique des plateaux du Mont-Lozère, l'étude de la
constitution même de ces dépôts implique forcément la même conclusion.
Dans l'hypothèse du plateau granitique formant île dans la nier ju-
rassique, on devrait, eu effet, sinon retrouver dans les ï;lrales les vestiges
des anciens rivages , du moins y apercevoir les preuves de la proximité
d'une terre émergée; or, il n'en est rien. Il suftit de jeter les yeux sur
les coupes que nous avons détaillées plus haut, pour voir que la base de
l'oolitheinférieure, c'est-à-direl'étagequenous avons désigné sous le nom
de calcaire à fucoides, conserve son épaisseur normale jusque dans le
voisinage immédiat du granité , et n'y perd en rien le faciès pélagique
qui lui est spécial. La seule modification que subisse cet étage, c'est sa
transformation en calcaire à silex sur les causses de Larzalier et de Bel-
Tezet; mais, en tous cas, il ne présente nulle part la moindre trace
d'éléments gréseux, ni de roches perforées et durcies, ni de fossiles lit-
twaux, de sorte qu'il est impossible d'admettre que le tracé des anciens
rivages ait eu à cette époque quelque ressemblance avec les limites ac-
tuelles des terrains (1).
Des considérations analogues s'appliqueraient à l'étage supérieur de
l'infrà-lias, et amèneraient à la même conclusion générale , savoir :
qu'aux époques de l'oolithe inférieure et de l'infrà-Uas la mer jurassique
' <1) yoja i ce sujet l'opiniaD que vient d'ïmeU» wtce confrère H. Ebny, à propos da km-
buu bajoden des Babaelles (onlé, p. 36).
1873 PABR& — 8tmif£BSt01f DO MONT-LOZkltB. SM
aurait recouvert la région où s'élève actueileinent le plateau du Mont-
Lozère.
Hàtons-nous cependant d'ajouter que ces conclusions ne se rapportent
en aucune façon aux autres sous-étages. Les coupes locales font voir en
effet que ceux-ci varient d'épaisseur et de composition selon les pointa
observés, caractère certain de dépôts cAtiers ; en outre , plusieurs de ces
dépôts viennent mourir en biseau, soit dans la plaine de M(mtbel (1),
soit dans le voisinage du causse d'Houltet ou delà Montagne de rËchine
d'Ane. Pour ceux-là , il n'est pas douteux qu'ils se soient déposés sous
rinfluence de courants assez rapides (grès du lias moyen), .dans des golfes
ou des détroits peu profonds qui découpaient la région du Mont-Lozère
alors émergée.
4^ Age probable du soulèvement du Mont-Lozère.
n y a lieu de faire une distinction importante entre l'époque d'émor-
sion définitive de la région, et celle où elle acquit son relief actuel.
L'émersion du sol s'est effectuée sans doute vers la fin de l'époque ba-
jocienne ; mais le véritable relief produit par les grandes failles que nous
avons signalées doit probablement être rapporté à la fin de Tépoque
éocène. Le parallélisme absolu de ces failles avec celles des Pyréné^ (2)
et la manière dont leurs prolongements affectent la région crétacée du
Gard, nous paraissent devoir fournir de sérieux arguments en faveur de
Tâge récent du soulèvement. Nous comptons, du reste, revenir sur ces
questions dans un prochain travail.
Résumé.
1^ Des dépôts jurassiques nombreux et importants sont disséminés aux
alentours du Mont-Lozère et de la montagne du Goulet.
2^ Ces dépôts s'élèvent sur les montagnes de Merooire jusqu'à 1480
mètres ; c'est de beaucoup la plus grande altitude qu'atteignent les ter-
rains jurassiques sur le plateau central de la France.
3"* Des failles nombreuses, parallèles au système des Pyrénées (106^),
font partout buter ces dépôts contre les roches cristallines.
4"" L'étude attentive de ces dépôts oblige à admettre qu'aux époques
de l'infrà-lias et de Toolithe inférieure, la mer a dû recouvrir le plateau
granitique du Mont-Lozère (1702'") , point le plus élevé qu'atteignent
les roches cristallines dans la France centrale.
A la suite de cette communication, M. Dblbssb fait quelques remarques
relativement aux mers anciennes qui se sont étendues sur le sol de la France.
(1) Voyes nos observations relatives aui limites des schistes bitamineux dn Uàs sopérieiir
(Repue deê Sciences naturelles de Montpellier, i. U; 1873).
«,.,N-.,^.*..^„»-..,.u,,M..«.
"^
Lerfl^e le géologue cherche k restaure^ les mère ancieinies , 3 pwi
suivre deux marches différentes : dans la première il essaie de les râUblk
par la pensw et (elles qa'il les suppose dislribuées suttrfois; daBs U se-
conde, il se borne à les figurer dans lus endroits où lear existence est bie«
cerlalae par les dépôts qu'elles oBl laissés el denl on péni encore reww-
ûaitre la préscfloe. Celte seconde marehc csl eetle qili a été suitie pai
W. Delessc.
D'après c«la, pour la mer du lias, il devait nécessairement figurer ttl
golfe vers Mende, dansie déparlement de la liOiÈre; car jusqu'à présent I«
observations géologiques n'avaient pas établi une continuité el une oom'-
muttication directe, par dessus la chaîne des Cévenncs, entre le lias <le la
Lonére et cehii de l'Ardéclie.
On conçoit du re^le que la formalion de numlagnos comme la Lozèn
el 1rs Cévenncs n'ait pas eu lieu sans amener la destruction partielle des
terrains déposes sur leur emplacement ; c'est ce qui a été consUtté égale-
ment dans la cbalnc des Alpes et dans a'Ile des Pyrénées.
D'un autre calé, dans une région montagneuse comme la Lozère, l'at^
mosphète et les eau\ ont dû nécessairement produire une ablation consi-
(lénible, surtout sur des calcaires argilcuK comme ceuK qui constituent \(
lias; toutefois cerlaius géologues ont une teadance àei^rcr oetleablatioi]
outre mesure.
Maintenant, il importe encore d'observer que les calcaires argileux cic
lia-; ijidi([in'iit un dt'iiùt vasciiv i[ui parait s'èlre formé dans une mer inlé-
rieure , analogue probablement k la Méditerranée ; or , l'on sait que , daot
de pareilles mers, les dcptïts littorauic otlt peu de largeur et peu d'impor-
tance. De plils OH trouve U^s-prés du rivage des dépAs ayant lis niêmt
caractère miiiéra)ogi((ue que ceux de la batite mer. iÂi ne doit donc ps
g'étdnaer que les dépJls littoraux de la tuer du lias aient plis oU moin:
disparu dans la région du Plateau central ; eta outre, on tie pe\A c«ndun
de leur absence que les lamb^ux du lias qui ont^té conservés se tfooren
aduellement à anc ^ande distance des anciens rivages.
Le Becrélaii'e donne lecture de la note suivante :
HOTB ADDITIONKELLE GONt^RNANT LES GÔRES D8 PIN F0&SILG6
DU FER OOLITHIQUE DE WASST,
En décrivant les canes de pin fossiles du fer oolithique de Wassy (1)
j'ai dit qu'il y avait parmi eux des chatons mâles non flétris; a
qui prouvait que c'élail avant la fia de leur DoraisMi qu 'avaient été rava
L (1) Bull. Soe. giot., 3* g«rïe, l. XXHl., p. 658.
gè$ les pins dont les déjms sont à la base du fer oolithique m néocomieti
'SQpârieur de la Haate-Maroe.
Les figures 2 et 3 de ma notice descriptive, ex^tées au double de la
grandeur naturelle, d*après des photographies qui n'amplifiaient pas
les dimensions, devaient représenter deux des chatons m^es. Hal^
les difficultés résultant de la petitesse de ces photographies, la figure
2, abstraction faite des ombres dues à des inégalités de cassure dç la
gangue, donne une assez bonne idée de Teffet produit par les écailles
tenmiiales des étamines. On n*y voit cependant pas, comme sur le
sujet mène, que le rétrécissement d une des extrémités provient de
Tobliquité partielle de la cassure. Mais la figure 3 a le défaut de ressem-
bler aune foliole pinnatifide, et nullement à la section longitudinale d'un
chaton. Je m'en attribue la faute, pour n*avoir pas soumis à Texamen du
dessinateur le fossile que cette dernière figure devait représenter. Sur les
pièces originales. Taxe du chaton a un demi-millimétre environ de lar-
geur. En s'aidant de |a loupe, on y distingue nettement, non seqlementles
points d'insertion des très-courts pédicelles des étamines et leur disposition
en hélice autour de cet axe, mais encore le moule interne de la cavité deç logiQS
des anthères, tournées un peu de côté par une légère compression de Ten^
semble du sujet. On y remarque également le vide produit par la dcistlruç-
tion ultérieure du sachet de ces anthères, ainsi que celui qu'a laissé )a
petite écaille du sommet de chaque étamine. Une même pierre contient
deux chatons mâles adjacents, et s'est ouverte de manière à diviser cha-
cun d'eux dans le sens de la longueur. Gomme ils étaient un peu courbes,
tandis que la cassui;e est rectiligne dans son ensemble, il y a quelques
étamines yisibles par le bout ; ce qui permet d'apercevoir les deux log^
d'une même anthère et le sillon qui les séparait dans le sens de leur con-
nectif. Ces explications me paraissent nécessaires pour obvier ^l l'inexac-
titude de la figure 3. Je possède des folioles de fougères fossiles qui ne
sont pas plus grandes que les chatons dont il s'agit ; mais je me suis bien
gardé de les confondre avec eux. J'ai recueilli aussi deux cônes très-jeu-
nes, n'ayant guère qu'un centimètre de longueur, et dont je n'ai pu,
à cause de cela, déterminer l'espèce. Malgré leur exiguité, on remarque
très-bien que leurs écailles étaient moins nombreuses, plus larges et plus
épaisses que les menues écailles papyracées des étamines des fleurs
inâles. Aucune confusion n'est possible non plus entre celles-ci st
ceux-'là.
0e la comparaison des fruits entre eux, sous le rapport tant de leur
bonne conservation que des principales différences de longueur de ceux de
même espèce, j*ai conclu qu'il y avait eu mélange de cônes de première
année avec d'autres de seconde année , les uns et les autres détachés des
Ipns par la tourAiente qui avait causé leur transport dans hi lagune. Eu
SI Avril
,cScl, il âcrait diflicilcment admissible que la perlurbatloa atmosphérique
PÙt arraché ct'ux (i'uue année et respecté i*u\ de l'autre sur chaqtie arbre.
De plus, j'ai cité, comme Taisant en quelque sorte exception par leur état
et par leur rareté, trois tronçons decAnes k écailles chagrinées et très-
divergentes, et qui. à cause de cela, me semblaient èlre tombés et s'être
dessécbés longtemps avant d'avoir été entraînés par la crue des eaux
courantiM. Enfiii, j'ai signalé enircles cônes intacts une autre différunce,
qui consiste en ce que les uns étaient complètement indéhiscents, tandis
que les autres avaient une légère debiscenru qui avait permis à la limonite
de s'interposer en lames minces entre leurs écailles. Je n'en avais pas
soupçonné la cause, et ce n'est qu'une espérJencc récente qui me l'a (ait
comprendre. Au printemps dernier et l'été suivant, j'ai recueilli, sous des
pins, des canes secs tombés apris leur maturité. Us avaient les écailles
extrêmement écarléi'S. Je les ai mis dans de l'eau, et une immersion de
moins de deux heures a suDS pour réappliquer leurs écailles les unes sur
les autres, en ne laissant plus entre elles qu'un très-petit inle^^'alle. Ed-
guitc ce léger espacement a persisté, quoique j aie prolongé très-long-
temps leur immcrsioti. Ceci me détermine à faire, pour les sujets que
j'ai décrits, trois distinctions au heu de deux:
1° Les cAnes qui sont restés complètement Indéhiscents, et qui n'ont
rien laissé s'interposer entre leurs écailles, sont, savoir : les petits, ctnx
de première année ; les grands de même espèce, ceux de seconde année
qui n'iixiiiciil |jas allciiit le tenue de lour inatiirité ; les uns el les autres
ayant été vioJemmcni ileiachcs des arbres, puis saisis immédiatement par
les eaux qui les ont apportés dans la lagune ;
2° Les canes qui ont laissé des feuillets de limonite s'interposer entre
leurs écailles me paraissent être ceux qui, mûrs et déhiscents dès l'année
précédente, se desséchaient, les uns sur le sol, les autres en restant encore
fixésaux branches des pins; touss'étant ensuite resserrés pendant leur im-
mersion, mais pas assez pour rendre à leurs écailles une juxtà-position
.complète ;
3° Enfin, ceux, en très-petit nombre, dont les écailles sont restées
écartées et plus ou moins racornies, doivent être des cônes plus anciens
et qui étaient trop desséchés pour recouvrer par immersion leur propriété
hygrométrique.
Les fruits mûrs des ahiélées résistent tellement k la décomposition, et
il en reste tant sur et sous lesarhres, pendant que ceux-ci portent leurs fruits
nouveaux, que je m'étonnais d'en trouver si peu d'anciens parmi ceux
que j'ai observés k l'état fossile. Il est maintenant évident pour moi, que
c'est parce que je confondais avec ceux qui parcouraient leur seconde
année ceux qui l'avaient achevée, et qui, resserrés par l'action de l'eau
dans laquelle ils avaient flotté, avaient repris presque totalement leur
4973 JAGCARD. — RÉPONSB A M.' HÉBERT 399t*
aspect primitif. Gela m'explique en même temps pourquoi ces derniers,
qui étaient plus résistants que les autres, ont cédé moins qu'eux à la
compression.
Quoique ces considérations soient très-secondaires, surtout pour
les géologues, je les présente pour donner plus d'exactitude à la
première partie des observations qui précèdent ma description des
espèces.
Le secrétaire communique à la Société une note de M. Hëdde, .
qui annonce, d'après des articles de M. Bertrand de Lom, la dé-
couverte, faite par ce dernier, d'ossements humains, au lieu des
Rivaux, à 1 mètre environ au-dessus du niveau de Tétiage de Ja
Borne ; ce gisement est considéré par M. Bertrand de Lom comme
antérieur au dernier mouvement qui a donné aux orgues d*Espaly
leur relief actuel.
, Séance du 5 mai i873.
PRÉSIDENCE DE M. LE MARQUIS DE ROYS.
9
M. Bayan, Secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la der-
nière séance, dont la rédaction est adoptée.
Par suite des présentations faites dans la dernière séance, le Pré-
sident proclame membres de la Société : ,
MM. le docteur Niepce, à Nice (Alpes-Maritimes), présenté par ^
MM. de Fréminville et de Rosemont ;
Delafond, Ingénieur des mines, à Besançon (Doubs), présenté
par MM. Douvillé et Bayan.
Le Secrétaire donne lecture de la note suivante :
RiPONSE AUX ALLÉGATIONS DE M. HÉBERT DANS SES NOUVEAUX
DOCUMENTS RELATIFS A L' ÉTAGE TITHONIQUE,
par M. JACCARD.
 deux reprises, et dans deux mémoires différents (1), M. E. Hébert
m'a fait l'honneur de citer mon mémoire sur le Jura Yaudois et Neu-
chàtelois comme fournissant un argument en faveur de l'opinion qu'il
soutient. Il m'est impossible de laisser passer sans réponse une alléga-
tion qui est contraire à ce que j'ai réellement dit^ En effet, pour peu
qu'on veuille bien ouvrir mon livre à la page citée (c'est-à-dire p. 20d),
•^^^— ■ « ■ ■ ' Il
(1) Revue tdentifiquef ^ sér., 2* ann., n» 26, p. 609; — BuU, Sœ. géoL, Se sér.
il, p. 68.
IK ntMKT. — fttrwos -t V- itxcÀMt, 0 tau
m WM «w. li je ■* *■" xrn 4c l'nptoàM d'Oifbrdicn calcain: ou
- ica^wr ks OMrb» infrricuris au
I cl Oyptmif hùroylyjÂiciis, soit
1 le cttuches de
^gy,3|^to^M T^w Vi'^i'-^ tnmque one conln&siM oUn ks
^-^^ ^ 4IW «Iv Me de M. Iti^bol , il rA ^ÊÊSÛm ia
r't^t'k-dire ie Valbi. je tien h
rfiMiÀ [p. 3%], j'iniiisle snr le fait qw,
^ rijwtîin tt le Pti^roccricn iiiHiiquCTrt t
^j-^ -^ t^ M—f« Jt Wffcr^ allribiié au Corallien allrinl IqHisBCUT
^SMwMW- w ^ Rvient k dire qcic le Caraltii^n dp Sùai-Quide
' "' "1 sjBthfwiiqae «le rAïtarlicn rt ném* du l'tcro-
». tS£S\ je dtc, pour la première fois, un boriton flonllî-,
CtMA MiartTt». ni plein massif aslarticn, dans Icqut-l M. Tribolet
J» riiOJMHBr* plus <ic cent espèces dont te Tante absolmnml eortl-
^ .hvw>< b persistance dcrcriains type^, lets f|i(e les Dieeros. 1* Te-
i Jt<*nji*ca, etc., dans tout le Jura supérieur.
{
% Htterl répond en ces leiines :
RÉPONSE k lA RÉCLAHATION DE I
U wmble, d'après la forme de la réclamation de M. Jaccard, que je
MÙ» tmipable de quelque inexaclilude à son égard. Cependant, si j'at
t^a entendu et bien compris la lecture qui vient d'être faite, je n'en
\«ù aucune dans ce que j'ai écrit.
Six lignes seulement dans ma noie du i8 novembre s'appliquent à
M. Jaccani, ce sont les suivantes (p. 68) : « M. Jaccard continue k
■trttre l'Argoviea de M. Marcou à la place que lui avait, dte la création
4o n nom, assignée son auteur, c'est-à-dire dans l'Oxfordiw supérieur.
Cet Argovien, ce sont les couches de Baden et de la Souabe â Ammo-
nites polyptoeus (1). Ce géologue continue & placer ce remarqudtle bo-
iWUe phrase: • Cet Argmita, ce Mot les touches de Badea el de U Souabe i A.
ënoBce uoa opinioD qie je n'ai point enltaidu atliibuer i M. Iteari, auqud la
t'tppliqae pas.
n
rizon au-dessous de Téta^ cprallifi^ qu'il cposerve ayec ^ii^^ f^ qu'il
caractérise par ses fossiles bien connus, Hemicidaris crenularis, etc. »
Eb iddiors de cea six lignes, il a'est pas question de M. Jaceard; or, je
maintiens qu'elles ue r«nferiiept rien dlnei^act.
La place assignée par M.. Jaceard à rArgovien est bien TOxfordien su-
périeur, au-dessous des couches k Hemicidaris crenularis, la page 205 de
sunioâiKHreeii fait foi, et M. Jaceard, il me semble, ne le conteste pas. Seu-
fenieiit, je croi^ comprendre que, dstns sa pensée, ce terme d'Argopiet^
^% s'i^Hqh^ jw ^ux couches de Badçn, que d'ailleurs il ijiit ^ pas conr
A ^h» je réppndiS que le nom d'Ârgovien ne peut recevoir 4*^^^
flcps que celui q^i lui a été donné par son auteur, et ce sens ne laisse
aucune incertitude, fl n'est pas exact, en effet, de dire, comme le f^i^
If. Jaci^4 (p. ^0), que les copches spéciales qui devaient servir de
t^p^an groupe i^rgovien n'aient point été désignées. M. Marcou, l'uaique.
auUqr ^ c^te di^pomina^on, a pris soin d'y revenir à plusie^rs repr^,
iMmm^i dans ses Lelires sur le Jura (p. 9, 19, 20, 37, 38, etc.).
Si, chips les œuvres de M* Marcou, ce groupe est mal limité par l(i bas^^
s% r;^ei?ie des espèces qui pe devraient pas s'y trouver, on remarquer^
que yAn^iln€1^^e$ polyplociM ^ Rein. , est donnée comme Vv^ des
jffifmpf^n /os^ileç f^actérii^tiqne^ (p. 37 ejt t^^au ^ face 1^
p. 4&); quç V,. M^P9u cite (p. $0) pomme représcitfai^t <;et Argor-
^fifin Iei$ jcopob^ f^rniçiVit )e poteau du Lpchen (Wurtemberg), qui
4^pArljemwt À h ^y'mf^^ y de QuApfftedt; que M. ^larqou reconnaît^
d'i^lieiofs ^p. 19) que ce^tç ri^he fiaune ^govienne, qui manqiie en ;^t^
gkfieiTiQ, a j^té dist^guée d^ 1843 par M. Quenstedt. G'eust doac bien
la jaw? tde Yf c'^st-Mii:? des couches à A* polyplocus dç Souabe e|
de JSMWi que M- Marcou a considérée comme argovienne et comme
inférieure au coral-rag à Hemicidaris crenularis, Cidari^ floriT
genm^, etc.
Donc, dire J^rgavien ou dire couches de Baden, c'est identiquement
limite cbose, Si M* Jaceard s'est 45ervi de ce terme dans un auti^e sens,
à supposer que cela fut permis, il aurait dû prévenir son lecteur d'un^
manière plus explicite,
jJe n'ai point dit que M. Jaceard partageât d'une manii^e générale mes
opinions dpns 1^ débat qui s'est élevé entre M. Zittel et mol. Cependant,
j'aurais pu in 'j^puyer encore sur lui; car il met, comme moi, le Diceras
iMfii (p. 198) dans le vrçLi corallien, tandis que M. 2iiiteJ çoiisidéce
Ij^ ^Q^di^icas à JXiçevas LuoU .^mme tilhoniques .et postérieurs ,au;K.oou«
d^ |k 43stre0 virgiUa du Kimmeridge-clay. Mais cela suffit ppur j^ti-
fiar :les espressio^ dont jie me s^J^ s^vi, et )us(^'à l'esprit df^ l^uel
ma citation a été faite.
33i GAUDHT. — COUPS GÉOLOGIQUE DD KOMT'LÉBEROH. 5 mij^
M. Gaudry fait la communication suivante : ^^Ê
COUPE GÉOLOGIQUE DU MONT LÉBERON DANS LA RÉGIOK OU SE TROliVE
LE GITE DES OSSEMENTS FOSSILES,
paru. ALBERT GAUDBV.
Dans une des séances précédente!, j'ai annoncé à la Société géologique
que j'avais entrepris des Touilles dans le gisement d'ossements miocènes
situé au pied du versant méridional du Mont-Léberon, à quatre kilumètres
de Cucuron (Vaucluse). Comme la région où se trouvent les ossements
fossiles est riche, non-seulement en débris de mammileres, mais aussi
en coquilles marines et palustres, sa coupe géologique me semble digne
d'intéresser plusieurs de nos confrères.
Le Mont-Léberon s'élève ii peu de distance de la Durance, presque
parallèlement au Mont- Venloux . II forme une légère courbe dont l'en-
semble est dirigé de l'O. H" S. k l'E. 12" N. Sa hauleur est d'en-
viron 1,000 mètres. Ainsi que le montrent la grande carte de
MM. Dufrénoy et Ëlie de Beaumont et la carte géologique du dé-
partement de Vaucluse dressée par ^L Scipion Gras, la masse du
Léberon est formée par le ncocomien, et les couches miocènes recouvrent
la base de son versant méridional. Ni M. Scipion Gras, ni moi, n'avons
su découvrir des fossiles dans tes calcaires gris et compactes du néoco-
micn du Lèlicron; mais M. Fniilc Arnaud m'a dil qu'il roniiai^-iait des
échantillons de Toxaster complanahis, d'Atca cor et d' Ammottites
Attierianus trouvés dans ces calcaires ; il m'a ajouté qu'en se rappro-
chant de la Durance, on rencontre dans le néocomien les fossiles suivants :
Toxaster compUiTiatus^ Terehralvla prœlongo, Ostrea Couloni,
Lima Galloprovincialis, Trigonia harpa, Ammonites Asliertanus,
Nautilus, etc.
Les plus anciennes couches qui reposent sur les calcaires néoco-.
miens aux environs de Cucuron sont les assises de la molasse grise;
les fossiles y sont rares ; M . Matheron y a signalé des Anomia et des
Pecten.
Au-dessus de la molasse grise, on observe les puissantes assises de U
molasse jaune ; le pittoresque village de Cucuron s'élève sur un monticule
formé par ce terrain. Ses caractères sont les mêmes que dans le départe-
ment des Bouches-du-Rh6ne, où il a, depuis plus de (rente ans, été
étudié en détail par M. Matheron. Les fossiles les plus abondants sont les
huîtres (Ostrea Boblayeï) et les peignes {Pecten scabriusculus, Janira
planosttlcata).ili.yi. Fischer et Toumouër ont déterminé les espèces que
j'ai recueillies; ils les attribuent au falunien proprement dit (Touraine,
Léognan, Saint-Paul-Trois-Châteaui).
4873* GAUDRT. —* COUPE GEOLOGIQUE DU KORT-LiBEBOIf. 933
A pea de distance de Gabrières-d*Aigues, près d^une maison appelée
la campagne de Camille- Jean, on voit des marnes sableuses, gris-bleuâtres,
remplies de Cardita Jouanneii et d'autres coquilles fossiles ; elles con-
tiennent des bandes de galets qui indiquent un ancien rivage, et sont
surmontées de marnes gris-blanchâtres avec Ostrea crassissima. Ce gise-
ment est certainement un des plus beaux que Ton puisse rencontrer dans
les terrains miocènes. En 1864, M. Moirenc, d'Apt, y a découvert de
nombrêoses coquilles qu'il a envoyées à M. Eugène Dumortier ; notre
savant. confrère de Lyon en a donné la liste dans le Bulletin. MM. Fis-
cher et ToumouBr ont bien voulu se charger d'étudier les échantillons
que M. Arnaud et moi avons rapportés ; ils les attribuent à la partie la
plus élevée du falunien (horizon de Salles); les espèces qu'ils ont dis-
tinguées sont au nombre de plus de cent ; un assez grand nombre sont
ikHivelles et vont être figurées. D'après les allures des couches, il m*a
sonblé que la marne de Gabrières est supérieure à la molasse jaune;
toutefois je n'ai pu constater le point de contact de ces deux formations ;
mais MM. Matheron et Emile Arnaud m'ont appris qu'en explorant les
environs de Yillelaure, village situé entre Gucuron et la Durance, ils ont
vu d une manière très-nette des couches identiques avec celles de Gabrières
reposer sur la molasse jaune.
Les assises marines sont recouvertes par un puissant étage de calcaires
marneux, qui semblent avoir été déposés dans des marécages ; ils renfer-
ment des limons gris, de formation terrestre. A un kilomètre au nord de
Gucuron, on y trouve des Hélix ChrisioU et d'autres coquilles terrestres
oa palustres; M. Matheron en a décrit plusieurs espèces. MM. Fis-
dier et Toumouër ont déterminé les échantillons que MM. Arnaud,
de Saporta et moi avons recueillis; ils les attribuent à l'étage tor-
timien.
A leur partie supérieure, les limons gris passent aux limons rougeàtres,
dans lesquels sont enfouis les restes d'hipparions, de rhinocéros, de
gazelles, etc.; je pense que ces derniers appartiennent également au tor-
tcmien. Ils ressemblent extrêmement aux limons de Pikermi en Grèce,
maisils sont moins rouges. Leur épaisseur est considérable, et les torrents
y forment de vastes escarpements; cependant l'espace où j'ai rencontré
des ossements ne dépasse guère un carré de 300 mètres de cAté. Il est
difficile de comprendre comment tant d'ossements ont pu être réunis dans
un si petit espace ; rien n'annonce que les animaux soient morts de ma-
ladie ou de vieillesse ; l'hypothèse des inondations est jusqu'à présent la
moins improbable de celles par lesquelles on peut expliquer leur ras-
semblement.
En résumé, dans la petite région au milieu de laquelle est situé le
gtte des ossements de vertébrés, on observe lés couches suivantes :
- CMTTC »B COOUMJ.
O'
I US ttsfjvtxn DES romu.Es nèattcs r&K ». su. nEtre !>a«s
iJL caOTTE DE COL'UUX. PftÈS HOaTBEJKâlI «■AUTS-GUO.M'E).
par M. r. gxitais.
L« Satiété coiuuU les prineipMS réraluts itA faniUes entreprises pv
noUe caafrén M. Pietle iUm la (çroUe île Gotuiaa. où de Doinbr«ttX
oMemenu de Bcnse, brâés par lliomou, el des restes de ce deraier se
trouvent asHKiés à des débru de plusieurs autres c^wces d'animaox,
inHBiBiS;!reit,oiiieaus ou pouMoes.
M- J'ielte ayant bien voulu me confier la détenninatien seieati&quo
de ces débrif oateus, j'ai recomui qu'ils 'apparticaoeat, pour la dassa
des mammttrt» : i" panni les caraiTores, au loup, au rraard, au Ifax,
à l'ouTE ordinaire, à uae marte qui tient aalant de la zibeline que de
la marte proprenent dite, et au blaireau; 2° parmi les iasectivM«e, au
hérisson; 3" parmi les roogcure, au lièvre et au rat d'eau; 4° parmi les
aolipèdes, au éteva] ; 5° parmi les porcins, au sanglier; et 6° parmi les
nintinanls, au rense qui est trcs-aboodant et toujours fragmenté, au
cerr, à la chèvre {Capra prinûgmia), au bouquetin, au bcouf «t .a«
chamois.
La classe des oiseaux est également représentée par divers genres :
aigle, (iboactte harfang, choquard, coq, tétras, lagopède, perdrix, àgp-
uee ««pèce de «aurd, etc.
Qvidqoes Ytrtèbres de poissons paraissent appartenir au brochet.
M. Pielte a aus^i réuni une curieusecoUection des dessins gravés sur os
par les hommes de Tépoque du Renne, dessins parmi lesquels figurent le
chaaiQis et une seconde espèce de la famille des antilopes que je regarde
conmie étant le Saiga {Antilope tartarica)^ dont M. Lartet avait signalé
quélqnes rares débris osseux dans le Périgord. MM. Massénat et Car-
thailhac en ont depuis lors retrouvé un petit nombre d'autres dans
la même contfée, à Laugerie-Basse, et M. Dupont a aussi découvert en
Belgique une portion de crâne de cette espèce, aujourd'hui déposée au
mm6é% dt Bruxelles.
M. Lartet rappelle qu^on a ttoirvé le Sâfga à Cro-Magnon.
M. Tombeck fait la communication suivante :
jxetË sim L'oxFORDnsK et le cohallien de ia haote-harne,
JparM. TOMBECK.
Dans mes précédentes communications, j'ai établi deux faits importaota
éaaur Fétude de la vallée de la Marne : le premier, o'est l'amincissement
progressif du corallien proprement dit (ooîithe à dicérates et caleairea
grumeleux à HenUddarù crenularis), et sa disparition à l'ouest du dé^
jiarieinent de la Haute-Marne; le second, c'est que V Ammonites
^chilles et VA • Marantianus sont bien des espèees coralliennes et
^mum des espèces oxfordiennes, comme le veulent MM. Hébert, Dieu-
lafait, etc.
Ces faits, établis, non pas sur l'étude d'une seule localité, mais sur un
nombre de coupes prises en des points différents, sont évidente.
qui visite la vallée de la Marne sans idée préconçue, et je pourrais
snegard^ ma démonstration comme complète. Pourtant, j'ai voulu accu-
:xnuler les preuves, et voilà pourquoi j'ai employé mes congés de Pâques^
^ revoir le corallien et Toxfordien de la Haute*Marne.
Parlons d'abord du corallien.
A Eerynel, quand on se dirige du moulin vers le village, la route,
"Caillée dans la montagne sur toute sa longueur, laisse voir d'abord les
:BBanie8 oxfordiennes à Ammonites Martelli et à Oslrea dilataUL
^entôt, sur ces marnes, dont la codeur est bleue, s'élèvent d'autres
:aDames '<le couleur grise, pétries de Cidaris florigemma et d'Hemià^
^m crenularisj alternant avec des bancs de calcaire subcompacte. Ce.
jsont là évidemment les premières assises coralliennes, et l'on voit sur €e
youïiy avec la dernière évidence, le contact de l'oxfordien et du
corallien.
Ges jcaloaires et ces marnes à Cidaris florigemma et à Hemiddaris
crenularis supportent des roches plus dures, pétries de polypiers, iont
su
la — », wgt» pw h» ■B»iti HwyliiriqKi. k
toomfbrtt m lue d jiaqa'M aniMt de b oMe, «t In d
Eo ttiDtÎBauil k moater, tm ntit liiniUll les roches miUîcnaes dn^
DÎT ooliUùqoK d pasvr à ane rêritahle otJitbr k diimtes. Ecfin, ui-Mft
da tillt^ je Iti>)iiri , l'oolilbe k Dkerat anetÎMa îv^fottt dfamét hft
HRSS dn ronllicn comparte.
Ou K prnt m^moiuittrv «sr ce point, dans le rmllin. nne «utila-
liaa lonte pairillc k celle qa'il prnrate dans le Jun. où l'oo troore sme-
nmfaofal, wloo M. Muron : k» argiles a duuUes (iom à Bemià-
darit amutarix et à Cidarit fiorigeina\à), tes cmtcaires » cnraax,
I'ooIîUk cnnliirDEic «< ««En In caInire»corall»ea^,^p{MrU&tna-«ièBa
le HqsaDÎm on calcaire k aïUrlts.
A Reiad, on dc pent pas c^aJoer l'cflAnUc do amUia » OMM 4b
lOOméûrs.
Le corallien présente une MBAitution analogue k RKbe-«r-fia(*aB,
k RocbefDrt. i Ycsai^K, etc.
Qoaod 00 rr^teoi dans la nllée de la Manie, on csl înimediatemeal
frappe de la diffemK». Là enrtirc, on voit H dc«ounrt le contact de l'n-
ferdien et du «iraltteB. Mais sur U rive droite de ia Marne, plas de cml-
eaire grnmeleui à Hemiddaris crenvlaris. plus de calfaire k cotanx.
Biais immédialeroeiit sur i'o^ordien, l'ooiilbe à Dieeras arùtma plus
00 muns poissante , qui sopporte dle-méme le corallien eonpnde. C'estœ
qa'on peutohsener à Voaécoort, à Buiières, à Frtmcles, etc.
Sot la rire gandw de la Hamc enfin , les calcaires gnuneleax £spt.-
raissent aossà bien que l'ocriïtbe, et à leor place on trooTe, sur l'odbr-
ifien, nne marne plas oo moins poissante, la mame sans fossiles, qm
supporte le corallien compacte, et qui, k sa partie snpéneore, présente
CDcmv quelques traces do corallien propremeat dît. A U gare de Fnodea,
tesoat un ou den\ mètres de calcaire semi-gnimclenx,oà abonde l'JïiEiM-
âdaris erenularis. Hème chose à Soncourt et k Saint-Hilaire, taitdû
qn'k la trancbée de Baûères ce n'est plus qn'an simple cordon, de qoeï-
qoes cmtimètres d'épaisseur, qni montre «icore qudqnes restes dei
vrais Tossiles coralliens. Je ne mentionne que pouf mémoire le ravin deU
Géoerroye, où les roches gmroelenses et les calcaires k pcdypiers rep»-
nissenl sous le même aspect qa'k Reynd et k Roche-sur-Rognoo, CmnaDt
en quelque sorte , un dernier Ilot coralltgène au milien de la mer coral-
lienne, tandis que plus k l'ouest, on chercherait en Tain entre les der^
nières assises oxfordieones et le corallien compacte aucun des vrab fos-
siles coralliens.
On Tcnt donc que le corallien proprement dit (numes et calcaires
gromeleax inférienrs & Hemiddans erenuiaris, et oolithe à dkéntes}'
4 S7S TOMBfiCK. -^ OlFORDIBEf ET CORÀLUKIf DB UL H.-^UBIIK. 937
n^est qa*im dép6t accidentel, dép6t de rivage ou récif, qu'oir ne re-
tnmve plus , ainsi qu^on devait s'y attendre , quand on marche vers la
liaate mer.
Or, à quoi le corallien proprement dit fait-il place quand il disparaît
Ters l'ouest? Quel est le faciès normal contemporain de ce dépôt acci-
d^itelf Quel est, en un mot, le vrai type de Tétage corallien, et par
€[uels fossiles est-il caractérisé? Pour moi, et pour quiconque étudiera sans
parti pris la vallée de la Marne, le faciès normal de Tétage corallien
comprend les couches k AmmofUtes Achilles ei à A. Maraniianus, que
3tl. Royer et moi avons désignées dans notre travail sous le nom de
. première zone à Terebratula humer alis.
Ged m'amène à la seconde partie de ma communication. — Si j'ai
lien observé la superposition des couches à Vouécourt, aux Lavières, à
Sauères, à Froncles, il est incontestable que les Ammonites Achilles
et A. Marantianus sont coralliens, puisque je les ai trouvés au-dessus
deToolithe à dicérates ou des calcaires à Hemiddaris crenularis.
Hais si par hasard j'avais été le jouet d'une erreur? Si la superposi-
tion affirmée par moi n'était que le résultat de l'illusion produite par
__ une faille?
Une telle objection n'est guère soutenable quand on songe que notre
travail n'est pas basé sur une coupe unique, mais comprend l'étude de
sept ou huit localité, qui toutes nous ont conduits à la même conclusion.
Toutefois, les observations suivantes y répondent d'une manière plus pé-
remptoire encore :
i^ Quand on se dirige de la chapelle de Saint-Hilaire vers la o6te
Nœulon, entre Vouécourt et le ravin de Poissonvaux, on trouve d'abord,
dans la tranchée du chemin de fer et au niveau de la rivière, des cal-
caires marneux ou subcompactes, oii j'ai pu recueillir l'^mmontte^ JSa-
beanus (grands exemplaires), VA.radisensis, VA.Arolictis eiVOstrea
dilaiata. Sur ce point, on est en plein oxfordien.
Bientôt on atteint la nouvelle route de Vouécourt à Viéville, et la
tranchée de cette route laisse apercevoir, au-dessus des roches précé-
dente, un calcaire marneux ou suboolithique, qui devient crayeux et
Subcompacte à la partie supérieure. J'y ai recueilli VAmmxmites hispi-
€iuSj le BeUmnites hastatus^ la Terebratula vtcinaliSy le Mytilus
€^<msabrinuSf la Thracia subangulatay la Pholadomya decemœstata,
t^ P. inomatay l'O. dilaiata (var. gigantea, Buv.), le Disaster
^^valiSf le Nucleolites sculatus, le Pygaster umJ>rella, et VHolectypus
^:iepressus.
On ne peut douter que ce ne soit encore là une couche oxfordienne. Il
i vrai qu'on y rencontre des baguettes d'un Cidaris voisin du C. flo-
f^emma ,* d'autres appartenant au C. cervicalis^ et peut-être enfi^
338 ToMUx. — owotttMet M cwAUmr ne li. B.HUfUfE. t nài
["Hemkidcais Cariieri. Mais il est bien connu aujourd'hui tiue nombre
d'oursins coralliens ou m^me d'autres Tossiles coinmL-ni'cnl dansl'oxfor-
dien. Gela prouve soulenicnt que les couches qui nous occupent fMment
larraie limite de l'oxfordicn et do corallien.
Pins haut enfin, et en superposition immiïdiate sur les couches précé-
dentes, viennent l'oolithc à Diceras arietina, puis le corallien compacte,
que j'ai décrits dans mes communications précédentes.
Ainsi, sans contestation possible, l'oxfordien se termine, à la cAle
Nœulon, par la couche à Ammonites hispidus que recouvre le corallien
authentique.
2" A Ro6courl-Ia-Cùlc, à 6 kilomètres plus au sud, on trouve, au
niveau do chemin de fer, la couche oxfordicnne à petites Ammonites
Îiyrilcases [A. cerdatus, A. Aiduennmsis , etc.). Si de là, traversant
B tillage, on monte la côte rapide qui le domine, et dont l'élih'atîon
est de plus de 100 mètres, on trouve tout le long de cette cite une
masse énorme de calcaires marneux, qui deviennent déplus en pluscom-
paclcs ters le haut : jusqu'aux deux tiers on y recueille abondamment
YAmmoniUs Martelli, avec un grand nombre d'autres fossiles : [A. po-
lijplocus, Pholadomya inornala, Oslrea dilttata, Terebraiuùi vid-
nalis,Hemithyrismyriacantka, etc.). Dans le reste on ne trouve plus
trace de r,4. Martelti, mais, au contraire, on y rencontre l'.i. Ba-
beanus, de grande taille comme à la tranchée de Saial-Hitaire. Eofiir,
le tout est recouvert par un IH de 1 & S mètres d'une oolithe dé-
sagrégée qui renferme les mâmes fossiles que le calc<irre mameux i A.
hispidus du ravin de Poissmivaux. On rocoonalf là la mt^nie succession
■ qu'à Poiisimvaux, ii cette s(.Hile ditrércncc pns, que le corallÎL'n manque
sur ce point. Mais à quelques centaines de mètres plus loin, on le retrouve
avec ses caractères habituels, et on ne cesse pas de le rencontrer, soit k
l'état de calcaire grumeleux, soit sous forme de calcaire compacte, au-
dessus de cette même oolithe désagrégée depuis ta aïte de Ro6court jus-
qu'au delà de Viéville.
3° Enfin je dois citer ce que j'ai observé à Reynel et k Alanois.
A Manois, au niveau du chemin de fur, on observe une couche de
5 à 6 mètres de calcaire marneux jaunâtre, renfermant VAmmonites
Lamberli et un grand nombre d'autres ammonites. C'est la dernière
assise callovienne, ou plutdt la couche de passage du callovien a l'ox-
fordien.
Or, si l'on vient à monter la côte en se dirigeant vers Reyne!, on
trouve, immédiatement au-dessus, un Ht puissant d'argile bleue, exploite
pour l'usage des tuileries de Reynel et de ManoLs, et où j'ai recueilli
abondamment : Ammonites plicatilis, A. cordatus, A. Pickleri,
A. Arduennensis, A. Henrici, A. crenalus, A. perarmatus, ABa-
4t79 TOXBBCK. -^ «fOfflM» fiTOGAUtliKN M lA tt.-lURIIfi. 339
fitm orfuifinam^ elc. €'fst le niveau oxfordien principal.
€ette aéma marne ooattnue sut wat étendue de plus de 80 màtres
sans qu^on puisse y reconiaHre d'intemiption strali|;raphîfue; mm au
point de vue paléontologique, tandis qu'à la base abondent les ammo-
EÎteB pyriteuses que je viens de citer, on trouve d'abord une variété
particuliire d'Ammonites pèrarmalus, puis l'A. Martelli (ou pli-
cattUs) et VA . Babeanus , qui y atteignent des dimensions considé-
raBIes«
Je dois mentionner, en passant, ce fait remarquable que YA.Babeâ-
nks ^ VA'. Mattelli {A. plicatilis) , qui coexistent dans la couche
oxfbrdîenne à ammonites pyriteuses^ semblent se séparer dans les cou^
cbesqui viennent au-dessus. VA. Martelli règne d'abord à peu près
sans partage, car, à Roécourt et à Vléville, c'est à peine si, au milieu de
centaines d'échantillons de VA. Martelli, j'ai pu rencontrer un unique
exemplaire de VA. Babeanus. Plus haut encore, VA. Babeanus refT^nà
je dessus, tandis qu'au contraire VA. Martelli a disparu sans retour.
Cependant, il est difficile, à cause de la rareté des fossiles, de dire si
à Beynel, dans la masse d'argile qui surmonte la zone i ammonites
pyriteuses, ces deux ammonites coexistent ou habiteiA des niveaux sépa-
lèi. Ce qull y a de certain, c'est que cette masse d'argile y est sur-
montée, sans axicune interposition, de toute la série corallienne que
j'ai décrite en commençant.
De cette étude, il faut conclure (j[ue Toxfordien de la Haute-Marne
i)résente k partir de la base, et au-dessus de la couche ^à A. Lamberti^
es zones suivantes :
l^ zone à A. €ordalus, A. Arduennensis, A. crenalus^ etc.;
^ ïone k A. Martelli de grande taille ;
^ zone k A. Babeanus et A. radisensis;
4^ zone à A. hispidus.
Et partout, immédiatement au-dessus de ces zolies, dans les localités
que j'ai citées, on observe le corallien le plus typique.
Or, pour qui sait que dans les autres régions oii l'oxfordien a été re-
66nfiu, VA. 4ii9piâH8 habite nn niveau inférieur à eelni de l'A. Mamn-'
tiàfiuSj et à plus foftê raison de l'A. AchiUes, il résulte évidemment de
«e qui préoède qu*aaeun des liveam ^e je viens de citer dans l'oxfiirdien
de la }tattfe-4llMie ne peut être celui de VA. MaranHanus on de
VA. AchïUes. Si donc^ i Vouécourt, à Frondes et aux Laviàres, j^ai
rmemlré VA. Marantianus , VA. bimammatus et l'A. Aûhitt&s mh
dessus deTodithe à DiGsras etmtttta ou des calcaires à Hemiddaris er^
umUirii^ te ne peut être en auciuie façon par lyfet d'une ladUe^ imis
bien parce que c'est le niveau vrai de ces ammonites» i
lâiO COkHDSL. — VALEUR ti'vSt DKSdUPTtOfl. 6 Hit
. Le Secrétaire donne lecture de la note suivante :
HOTE StIR LA VALEUR D'UNE DESCRIPTION QUI A IKDIQUÉ, IL Y A
CENT ONZE ANS, DES FOSSILES D'EAU DOUCE DANS LE FER OOLI-
THIQUE DU VILUCE DE NARCY ( HAUTE- «AH ME),
[paru. J. CORNCKL.
On sail que les fossiles du genre Vnio, que j'ai signalés, en 1839,
dans le fer oolilliique néocomien deWassy, ont été remarques depuis sur
une assez grande étendue de cettu couche pour me permettre d'en conclure
qu'ils prouvaient l'existence d'une itncienne lagune (tj. Je les ai cherchés
sans succès dans le fer oolitiiJque de Narcy, dont le gisement, quoique
isolé par faille et dénudation, est ea quelque sorte le Irait d'union entre
ScrmaïKC (Marne), et le canton de Wassy, où se sont montrés ces fossi-
les. Cependant, on va voir pourquoi je ne doute pas qu'ils y aient été
trouvés.
Au nombre des mémoires qui ont valu k Pierre-Clément Grignon,
originaire de Siiînt-Dizier, le litre de correspondant de l'Académie des
Sciences de Paris, est celui qu'il a publié en 1761 , et qu'il a Inlitalé :
Observations sur la formation des mines de fer par dépôt, dan$ ta
province de Champagne.
Dans ce travail, que je n'ai lu qu'aprte mes publications, Grignon
n'a pas distingué les minerais d'après leur âge géologique. Il en attri-
Lnait indistinctement l 'accumulation dans chaque gîte à l'action dyna-
mique d'eauv courantes, opinion qui leur a fait donner longtemps le
nom de minerais d'aliuvîon. Quant à leur origine, il la croyait due à
la destruction des pyrites, parce qu'une des berges de la Marne, à
Saint-Dizier, lui avait fait voir des pjTites intactes dans sa masse, et
d'autres pjTiles qui, mises k découvert, étaient à différents degrés de
décomposition. Je ne m'arrête pas à ces considérations, d'abord parce
qu'aucun des minerais connus dans notre contrée n'appartient à l'époque
alluviale, et ensuite parce qu'on n'a pas la preuve irréfragable que les
minerais néocomiens résultent de pjTites décomposées, ni même de pyri-
tes épigénisées soulerrainement et sans déplacement (2).
1. Bull. Soc. Géot. de France. \- sërie, t. X, p. !
pag. 238. — Ak. d'Orbignj, Paléontologie dt» lerr. c
8« rfrie, l. XVII, p. 759, cl i. XXIII, p. 658.
3. CcpendaDt, U. Saliard, garde-minn à Joinville, et obvrvaleur lélé e( itteotiT, a pubW,
en lB7i, dans te journal l'Ancre de Saiut-Dizier, une noUce sur les minières de l'airandisM-
uenl de Wassy; et il; a consigné les intéressantes remarques : 1° que le fer oolithique, nu
minerai n^cooiien su|>i<rinir, esl loujoars plus ou moins sulfureui et gïpseuTi tnnqu'il est re-
couvert par une Tarie épaisseur d'ai^ile qui le prive du contact des agents atmosphériques ;
et 3° que le fer géodique, ou minerai néoeaniien inlérieur, est remplace par des pyrites de Itr
lorsqu'ilest recouvert par des terres imperméables aux mfmes agents «1 surtout par l'ar^le
Dslréenne. C'est un sujet donl l'étude cnérite d'être poursuivie longtemps elaveclaplos gnuide
persévérance.
4 8TS GdmoBL. — YAtBim Wvm DESOtmnoii. 941
De tous ks gttee ferrifères indiqués par le m^ne auteur, il n'y a qlie
œax de Narcy, du Mont-Gérard (commune de Troisfontaines-la-Vifl^),
de la forêt du Val, de la forêt de Wassy et de Touest de VilIè-ai-Qlid-
sois , qui soient rapportés aujourd'hui au fer odithique ou fer néra>-
mien supérieur du bassin parisien. Ceux de Bettancourt et d'Ancervi|le
dépendent du fer g^odique ou fer néocomien inlérieur. Ceux de Pois-
sons, Noncourt et Montreuil-sur-Thonnance ont aussi été constitués f^ar
le fer géodique, mais à Tétat remanié. Aucun des autres ne se rattacpe
à la période néocomienne.
Quoique les détails donnés par Grignon sur les minières du caatpn
de Poissons soient intéressants, je n'en parlerai pas aujourd'hui, nevqu-
lant m'attacher en ce moment qii'à sa description de celles de Naroy.
Son assertion que le minerai de cette dernière localité est des pkis fri-
ches a été confirmée par des analyses qui en ont été faites par Qert^ier
et ensuite par Thirria (1). Celui du Mont-Gérard et de la forêt 4^ Val
était autrefois, selon sa remarque, séparé en deux couches par des Uts
de sable. Une division, non pas identique, mais analogue, existait «pBsi
et persiste encore dans le gisement de Narcy.
J'indique, dansletable^ suivant (p. 342), la au^rélation des anciepnes
et des nouvelles minières de ce gisement, et la qualification g^ogi(|ue
actuelle des diverses parties de leur sol.
Mes notes détaillées sur Narcy n'ayant pas été conservées, et la ^|s-
pension des exploitations m'ayant empêché de prendre sur place xi^e
coupe récente, à titre de terme de comparaison, j'ai inscrit, dans la se-
conde colonne du tableau, deux coupes extraites du carnet du garde-mines
de l'arrondissement, et qui sont de la plus grande exactitude.
LsL couche u° iO est h substratum habituel du fer oolithique; de
sorte que, dans les exploitations actuelles de ce minerai, on ne pou^
plus nulle part les fouilles au-dessous d'elle.
Les lits 11 à 14 inclusivement sont le sommet des grès et sable pi-
quetés^ que j'ai si^alés autrefois comme étant un peu micacés. Grignôn a
qualifié de talqueuses les paillettes de mica disséminées dans le iit n^ i4,
parce qu'on donnait anciennement le nom de Talc aux minéraux divisi-
bles en lames minces et brillantes.
La nùne en pierre d(mt était chargé le petit lit de sable n^ 13 ^t
un fait (dos ou moins local, propre aux sables ferrugineux, et qui est indé-
pendant du fer oolithique proprement dit.
Les couches S à 4 inclusivement sont partout la base de l'sargSe à
Plicatules on q)tienne, avec son lit d'Ostrea aquila, d'Orb. {Exogyra
sinuata, Leym.). C'est ce qui succède au fer oolithique krsque la
(1) Ces analyses ne signalent toutefois, si à Narcy ni au Mont-Gérard, la calambe que Gri-
|noa a indîcpiée dans le minerai de ces deux endroits.
22
CORNUEI.. — VALEim » VKE DESCRIPTIOM.
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4873 CORNUBL. — VALEUR D^UNE DESCRIPTION. 343
couche rouge manque; et c'est ce que j'ai indiqué à Narcy même, dans
Tancieime minière de la Suilerie. Des Ammonites d'espèce nouvelle, pro-
pres jusqu'à présenta cette localité, et fossilisées par la substance de la
couche rouge, ont été trouvées, en 1866, dans la minière du Grand-Etang;
ce qui prouve que cette dernière couche y existe aussi, mais intermittente
et rudimentaire.
Les variations minéralogiques du dép6t ferrifère proviennent évidemment
de ce qu'il est de formation fluvio-lacustre, et peut-être aussi de ce que
Narcy était plus voisin du rivage de la lagune que la plupart des autres
gisements connus. On peut en dire autant de la variation des épaisseurs.
A la vérité, Grignon semble n'avoir indiqué que des épaisseurs moyennes,
et sa coupe n'exprime, a-t-il dit, que « Tordre des différentes couches de
« terre les plus ordinaires. » Mais il a eu soin de faire remarquer que
« les mines de Narcy sont, pour la plus grande partie, par couches dÛa-
« tées, et que quelques-unes sont éparses et conglomérées. » Il a ajouté
que le minerai supérieur (le n° 5), qui affleurait autrefois sous l'humus,
et auquel sa coupe ne donne que O^'S^, se trouvait en couches depuis 12
Jusqu'à 36 pouces (0"32 à 0"97) d'épaisseur lors des premières extrac-
tions; et que c'était une mine en grains, presque sans mélange, tantôt
rouge, tantôt grise, tantôt noire ou couleur de fer. Tout cela correspond
not2d)lement à l'état actuel, et signifie en même temps qu'indépendam-
ment des morcellements que la dénudation a pu produire sur la tranche
du dépôt, il y avait des renflements et des amincissements, et peut-être
même quelquefois une véritable disposition lenticulaire.
Quant à la mine dite en pierres, Grignon lui a laissé son ancienne
dénomination locale, en annonçant toutefois, dans le texte de sa descrip-
tion « qu'on la nomme ainsi assez mal à propos parce qu'elle n'a
« qu'un faible caractère de mine en pierre. » En effet, c'est ce qui
existe au fond de beaucoup de minières de nos contrées, et ce que Ton
ne désigne plus aujourd'hui que sous le nom de minerai en mottes.
Une faille, que j'ai décrite et figurée (1)» a considérablement dénivelé
le fer oolithique de Narcy. Elle l'a abaissé dans la vallée qu'elle a pro-
duite, l'a soustrait ainsi aux dénudations qui en ont dépouillé les pla-
teaux voisins, et Fa incliné suivant le degré d'abaissement de la lèvre
affaissée. Sans connaître la cause de cette particularité, Grignon en a
très-bien signalé l'effet en ces termes : « Ces mines se fouillent depuis
« la surface de la terre jusqu'à cinquante pieds (plus de 16 mètres) de
« profondeur. Leurs couches sont toutes 3ur un plan incliné suivant les
« irrégularités du terrain, mais plus particulièrement du couchant au
levant. »
(1) Mémoires de la Soo. géoL, !'• série, t. IV, p. 273, et pi. XUI, fig. 2, et XIV, fig . 2 el a.
3(i corhchl. — TAUEtm s cm dbscsiptiôr. 8 mai
La partie de son Iravail qui fouccrne les fossiles de ce gisement, si
sommaire qu'elle soit, i^l [rés-dij;Jic d'alleulion. Ceux qu'il indique dans
le Ut n" 4 sont tous marins. Ses Ifuîtrcs sont VOstrm of/atla, d'Orb.,
qui s'y trouvn abondamment ; cl peul-élre a-t-il compriâ avec elkf la
Plicatula placiinea, Lam., et le Pecten intcr'itriatxiS , Leym., qui
les y accompagnent : car, de son temps, les Plicatules et les Peignes
étaient engloba dans la famille des lluttres. Ses Crétefr^l(M»(j sont, non
pas l'huître qui a rousenc ce nom spécifique, mais lOslrea mucrt^
lera, Sow., que l'on n'en distinguait pas autrefois, et à laquelle il réu-
nissait peut-être aussi l'O- Botisshigaulli, d'Orb. Ses Cames sont des
bivalves réguliers, et notamment les Panopées dépourvues de lest qui
sont assez communes k ce niveau. En 1761, on donnait au genre ou plutôt
k la famille des Cames une telle extension qu'on y faisait entrer les
Pimopées, Venus, Cwiiites, Isocardes, Mactres, Lavîgnons, Mves et
Phuladomycs; et les Panopées n'en ont été séparées que plus tanl par
Ménajxl de la Groye. Quoique je n'aie jamais rencontré deBéIemnil<5 k
ce niveau, l'indication qu'en donne Grignon ne me semble pas devoir
être suspectée; car M. Tombeck m'a afGrmé dcmièremenl y en avoirm,
et M. Buvignier y a cité le Cc/cmïiito aubquudralus, Rœm., au-des-
sous de Vassincnurt, département de la Meuse (I}. Enfin, sous le nom
de Moules, qui employé seul indique un genre marin, Grignon n"a dû
désigner que de vérilablos MytUic-i, car il en existe dans le lit n" 't.
On le conçoit d'autant mieux que ce qu'il a dénommé ainsi n'est ac-
compagné que de sujets d'origine marine (2).
An contraire, quand il s'est agi des fossiles du feuillet de minerai n" 7,
au lieu du nom simple de Moules, il s'est servi de la dénomination com-
posée de i Moules de rivière i, qualiûcation donnée vulgairement aux
Mulettes et aux Anodontes, surtout depuis que Rondilet et Lister ont
Dommé ces deux genres Moules d'eau douce. C'est, selon moi, ce qu'il y
a de plus intéressant dans son mémoire.
Diverses raisons me portent à croire que ce sont bien des Mulettes
ft/nioj ([ue cet observateur a remarquées dans len" 7 de sa coupe, D'abord,
il est constant maintenant que le fer oolilhique en recèle dans beaucoup
de localités. Ensuite, au lieu d'avoir une dissémination régulière et uoi-
forme comme les fossiles marins du n" 4, elles manquent partout où la
gangue du minerai reste terreuse et friable, soit que leur test y ait été
(Vj^wifaiei, StalisUque géologique lU la ilemt, p. 505; tëSii. — Cr^on comivuait
très-bien les Mumnilï; : car, en parlant du miarrai de Latrecey, qu'Q nomme Lairée, nDfé
aujourd'hui dans l'O^rordclay, il le dil raélà à beaucoup de coquUlagu, lurtout de Bèltm-
ttitei, ce qui esl Iréi-vrai.
(!) Les Ammonilea d'espèce non décrite, trouvées, en IgdC, enU^ les lits i et 5, n'j Jlùent
pu connues en 1761. oan plus que la petite couche inlenniltente dont eUes dépeodeil, cv
Grigoon n'en a rien sigiiald.
1873 CORNUEL. — VALEUR d'uNE PRESCRIPTION. 346
dissous sans y laisser son empreinte, soit qu'elles aient préféré les espaces
où les affluents terrestres rendaient les eaux de la lagune moins stagnantes
et leur fond moins vaseux ; et c'est ce qui explique pourquoi on en
trouve dans une fouille, quand elles font défaut dans une autre fouille du
mteie territoire. Enfin, il faut que Grignon ait été bien convaincu que ses
c Moules de rivière » étaient des espèces lacustres, qui n'avaient rien de
commun avec ses Moules du lit n^ 4; car, outre l'origine alluviale qu'il
croyait être celle de tous les minerais de la Champagne, il a appliqué
spécialement aux couches du fer oolithique de Narcy cette phrase signi-
ficative : <K Ce sont, à proprement dire, des mines de marais en oolithes. »
Je pense que cette dernière idée lui a été suggérée par le caractère
particulier des fossiles du n"" 7, et non par la position des couches métal-
lij&res dans une vallée ; car, sans ces fossiles, ceux du lit n^ 4 auraient
4û lui faire présumer que c'était la mer, et non pas l'eau d'un marais,
r' avait formé les dépôts de cette vallée. Il n'ignorait pas l'intervention
Teau marine dans la constitution du sol stratifié, ainsi qu'il l'a prouvé
4^n8un mémoire de 1768, intitulé Observations sur l'histoire naturelle^
et dans lequel il a parlé notamment de Nautiles, et cité « des astroîtes,
« des vertèbres et des dents de poissons, et un bout de mâchoire d'un
« petit requin dans un grès friable » des environs de Montigny-le-Roi.
Il n'a pas vu souvent, sur place, les minerais de la forêt de Wassy et
de l'ouest de Ville-en-Blaisois, qui étaient en dehors du rayon d'appro-^
visionnement de ses usines de Bayard, et il n'y a signalé aucun fossile.
Il les a jugés, avec raisoji, très-semblables à ceux du Mont-Gérard et de
la forêt du Val, et il a ajouté qu'on ne trouvait pas de coquilles dans
œax-ci. Il n'est donc pas surprenant qu'il n'ait pas appliqué à tous ces
autres minerais la qualification de mines de marais. C'est ce qui rend encore
probable qu'il ne la employée pour le minerai de Narcy qu'à cause des
Jf ouïes de rivière qu'il y avait rencontrées. Supposerait-on qu'il a
offris pour des Mulettes certaines Panopées de la couche rouge ^ qui est
:miarine, qui a succédé au fer oolithique et dont des indices ont été reconnus
iBréoemment au-dessus du minerai de Narcy, alors d'ailleurs que j'ai
:ïemarqué l'intrusion de plusieurs de ces Panopées dans la partie supérieure
^u dépAt ferrifère (1) ? Mais, celles-ci étant semblables à celles du lit
31^ 4, il n'aurait pas eu de motif pour les en distinguer et pour les exclure
de l'ancienne famÛle des Cames, dans laquelle il plaçait les autres. Il est
^vrai qu'à l'époque od Grignon écrivait, on donnait aux Mulettes le nom
^ Cames aussi bien que celui de Moules ; mais c'était toujours avec
des adjonctions distinctives, telles que Cames ou Moules fluviatiles on
de rivière, pour empêcher de les confondre avec les espèces marines
qui portaient le même nom générique ou de famille.
^ ii)'BuU.^ V série, t. XVil, p. 754. ^
J'ajoute enfÏR que c'csl dans le minerai en mottes, dit antnfoiâ mise
ea piuTC, que li-s Mulettes se sont russilisces ; que c'est dans un feiûtld
de minerai de cette sorte que Grîgnon a vu ses MouU's de rtnërc;
et que œ n'est que plus haut, c'est-à-dire au wininet du dépôt du fer
oolilhique, que j'ai vu, à Wassy, desPanopécs intruses.
Tous les faits étant en Taveor de t'appréfialînn de Grignon, il me
semble é\idvnt qu'il convient de repcirlvr à I76t la première menUoa
de fossiles d'ean douce dansle/t-r oolilhique. au kt néocomicn supérieur
du bassin de Paris, et de laisser le mérite de leur di^ouvertc ao mo-
deste savant dont je \iens d'interpréter les observations.
Le Secrétaire met sous les yeux de la Société une nouvelle édi-
tion manuscrite île la carte géologique de la terre par M. Marcoo,
destinée à l'Esposilion de Vienne. Ce travail, communiqué par
M. Maunoir, Secrétaire général de la Société de Géographie, esl
accompa^é d'une note de M. Marcou qui signale les nouveaux
documents dont il a profilé et les modifications qu'il a faites à la
première édition.
M. de Chancourtois présente à la Société une nonvelle boussote
construite par M. Dutrou, et coramHnique à ce sujet les observa-
tions suivantes :
PRÉSENTATION d'uNB BOUSSOLE CONSTRUITE PAR H. DUTROU,
par U. DE CHlNCOURTOtS.
J'ai l'honneur de présenter k'ia Société une Boussole que M. Dutrou a
établie pour le senice de la Carte géologique détaillée, et dans laquelle
nous avons réuni différents perfectionnements, qui, sans lui faire perdre
le caractère d'instrument de poche, principalement destiné aux obsen'a-
tions sommaires, la rendent susceptible de donner les angles d'orientation
et d'inclinaison avec la précision que réclament aujourd'hui les études de
stratigraphie, et la transforment au besoin en instrument de lever très-
suGQsanl pour une reconnaissance topographique.
J'avais déjà présenté cette boussole l'année passée, mais je n'avais pas
rédigé de note pour le Bulletin, désirant obtenir encore quelques nwdifi-
cations et la présenter définitivement avec un baromètre de même format.
— Les deux instruments, réunis dans une boîte rectangulaire qui portera
sur le long côté une lunette pivotant commelalidade d'uneboussolecanée,
constitueront une sorte de nécessaire topographique k l'usage des géolo-
gues. Mais je crains qu'il ne faille attendre encore longtemps l'exécution
du baromètre complètement approprié à nos besoins hypsomètriqnes. Je
me décide donc k présenter la boussole seule; les modifications aujonr-
1873 DE CHAHGOURTOIS. — PRÉSEETTATION D*€IfE BO0S8OLB. 347
d*hiii réalisées me paraissent rendre son usage assez avantageux pour
qu'il puisse être utile d*en donner la description.
Dispositions générales. — La boussole contient, suivant Tusage, un
éclimètre à perpendicule. On y a joint un niveau à réflexion, dont le
miroir tient à une sorte d^alidade qui rentre dans le double fond du tam-
bour, et se tire au moyen de Tanneau de suspension. Le point d'attache
de cet anneau est placé de façon que, Tinstrument étant suspendu libre-
ment, le miroir appliqué sur Talidade est exactement vertical. L'image
de la pupille se projette par conséquent sur Thorizon. Comme d'ha-
bitude, une vis de calage permet de régler la verticalité du miroir, qui
est vérifiée par le retournement au moyen d'un étamage fait à l'envers
sur une partie de la glace.
L*étamage principal est coupé par une ligne qui fait de ce miroir relevé
une pinnule oculaire. La pinnule objectif est une pointe qui se dresse sur
le bord du limbe à l'extrémité opposée de la ligne de foi.
La charnière du miroir est disposée de manière qu'il puisse s'incliner
sur l'alidade et qu'il serve ainsi, dans un autre mode d'observation,
k viser par réflexion les points plus ou moins écartés des plans du limbe.
Le levier qui cale l'aiguille aimantée est mu par un bouton tournant,
dont l'action sans secousse, déterminée par le simple frottement du doigt,
parmet, autant que possible, de conserver l'aiguille soulevée et fixée dsms
la position relative où elle s'est arrêtée ; ce perfectionnement est dû à
M. DouviUé.
On a disposé, pour mettre l'instrument en station, un support à genou
sphérique, qui se visse d'nncAté au centre de la plaque de fond, de l'autre
8iir nn support quelconque. Cette pièce est logée dans le double fond du
tambour, à l'opposé de l'alidade, dans une case fermée par un verrou qui
Sert à protéger la pointe repère rabattue.
Enfin le tambour est garni latéralement de deux cales réglées parallèle^
tfeient à la ligne de foi, et dont la portée est doublée par le déploiement de
4eiix appendices à charnières.
Bepérage de la ligne de foi. — D'après les indications qui précèdent
^Mi voit que l'on a trois moyens pour rendre la ligne de foi parallèle à la
ligne horizontale ou à la ligne de pente dont on veut déterminer la direo-
'Uon ou l'inclinaison.
Pour opérer par visée directe il faut nécessairement que l'instrument
«>it mis en station avec le support ; on se sert alors de la pointe repère
^Iressée perpendiculairement au plan du limbe du cAté du point 0^, et de
la pinncde à fente relevée à l'extrémité opposée
On peut opérer autrement, avec l'instrument tenu dans la main, au
moyen de la pointe repère relevée au point 0^ et du miroir de la pinnule
oculaire, m tournant le limbe jusqu'à ce que, dans le miroir convenable-
348 DE CnANCOLItTOIS. — PRÉSENTATION D UNE BOUSSOLE. 5 inji
ment incliné sur l'alidade, on amène en coïncidence, sur la fente mifiafiée
pour lautre mode de visée, les deux images de la pointe rejHire el d'un
repère Tcrtical ou horizontal choisi dans la direction dont on veut déter-
miner l'orientalîon ou Tinclinaison. L'œil percevanl en même temps U
marche de l'aigaillc aimantée ou du perjiendicute, on peut lire l'aiigte
marqué sur le limbe correspondiinl, ou du moins s'assurer que la pointe
indicatrice n'a pas été déplacée dans le mouvement opéré pour lu Hxvt.
On peut enfin opérer en appliquant l'arètc de l'une des cali» Ulcrales
sur la ligne dont on veut délenniocr la position. L'une des cales arrase
le verre de la boussole, l'autr^arrase la plaque de fond , de manière ^e
lorsqu'il s'a§;it de l'orientation d'une ligne, l'uppiicalion soit toujours pos-
sible d'un cité, quel que soit le sens de l'inclinaison du plan auquel ap-
parlient la ligne
La cale qui arrase la plaque du fond sert aussi h rapporter graphi-
quement les directions obscnées. Elle pwte une division métrique.
Wode de graduation. — Nous avons atloplé dans les travaux de la
Carte détaillée l'usage établi dans les levés de plan de déterminer une
direction horizontale par l'angle qu'elle fait a\ec le méridienvrai, compté
à partir du nord par l'est dans le sens de la rotation dus aiguilles d'une
montre.
Il convient de distinguo' cet angle d'orienlalion des angles que l'oa
peut compter dans les deux sens à partir des points cardinaux, et je pro-
pose do l'aiipoliT orIrnIriDrnt.
Afin de fournir de suite lorienlciiiciit , Ih j^radualiori court un sens
inverse à partir du point nord, par l'ouest, de O^àSGO", comme pour les
boussoles de mine, de telle manière que la ligne de foi N.-S. étant ame-
née dans l'azimuth de la direction, avec l'extrémité N. du cAté du point
visé, la pointé noire de l'aiguille marque l'angle total, qu'il importe de
lire toujours dans les mêmes conditions, quand on veut calcula par
simple soustraction les écarlemenls des divers alignements.
On rapporte souvent les orientations kdes points cardinaux autres que
le nord, en prenant dans chaque cas le point cardinal le plus voisin
comme point de départ de l'angle, qui alors ne dépasse pas iS". Une gra-
duation appropriée à cette manière de compter est établie dans la moitié
du cercle opposée au limbe de l'éclimèlre.
Lorsqu'on y a recours, on ne doit pas ouhlier que les points Ë.-O.
sont intenertis en conformité de l'inversion de la graduation principale.
Enfin , dans le même demi-cercle , on a inscrit la division en heures ,
encore très-employée dans les mines, mais également inversée, de manièie
que l'angle d'orientement soit donné par l'aiguille, la ligne de foi N.-S.,
de tninuil-midi, étant mise en coïncidence avec la direction.
Ia tlivisioa 4.a Inabe de l'écUiiiÈire progresse , «uivaat l'usage , i
4B78 siANCB. 349
dMie el à gauehe à partir de la ligne moy^we, de m^Ai^re que les
angles lus 3oai \e^ inclinaisons à Thorizon. La ligne moyenne d'hori-
zontalité coïncide, comme d'habitude, avec la ligne E.-O. de la boussole.
Le canevas géodésique de la Carte de TÉtat-Major, sur laquelle nous
publions la Carte détaillée, étant établi dans le système décimal, nous
derons, pour mettre en harmonie toutes les mesures d angles, traduire les
éraloations duodécimales en évaluations décimales.
La plaque de fond du tambour porte à cet effet deux limbes qui met-
tent les deux graduations en regard et permettent de faire à vue une tra-
dnetion approximative.
Outre îa division en degrés rapprochée de la division en grades placée
à l'intérieur, on a tracé sur la circonférence du disque une division en
dotiAles grades, qui ont précisément une longueur d'un millimètre, le
rayon du disque ayant été choisi de Qn^OSlS, soit la- 200,000,000°ï-
partie du rayon terrestre de 6,378,000"*.
Je ne manque jamais de rappeler les dimensions du globe et leur
rapport avec notre système métrique; car il convient, je crois, de sollici-
ter, par tous les appels possibles, l'accomplissement de la réforme tenU$
krs de la fondation du système métrique.
C'est sans doute aux astronomes qu'il appartient d'effectuer cette ré-
forme , puisqu'ils seront les premiers à en tirer d'immenses profits dèa
qu'ils auront fait Teffort nécessaire pour la transformation des anciennes
tables construites dans le système duodécimal ; mais les géologues éi)^vent
en désirer la réalisation , qui abrégera considérableneiit }es calcdb Iri-
gonométriques indisjp^isables pour l'étude des faits d'^dignem^t , k^
dont la prise en considération devient chaque jour plus im^ortitnie f/L
ne peut être négligée, même de ceux qui n'admettent pas encore la sys-
tématisation donnée par le Réseau pentagonal.
Séance du 19 mai iS73.
PRÉSIDENCE DE M. LE MARQUIS DE ROTS.
M. Bayan, Secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la der-
nière séance dont la rédaction est adoptée.
Le Président .annonce la mort de M. Se. Gras.
Il annonce ensuite une présentation.
M. Gotteau offre à la Société, de la part de Madame Veuve
Pictet, la première partie des Échinides crétacés de la Suisse, par
M. ide Loriol, publiée dans les Matériaux pour la Paléontologie
suifêt. Ce travail contient les Échinides réguliers, très-nombreux
en Suisse, et d'autant plus intéressants que la plupart d'entrQ
eux se retrouvent en Fnwce,
350 OE REYDEU.RT. — l'HOSPnORITE DE RELIIEZ. 19 mU
M. DE Reydellet met sous les yeux de la Société quelques échan-
tillons de phosphorite et fait la communication suivante :
SUR LjL FBOSPnORITE DB BELHEZ,
par U. DE REVDBLLET.
Dans le but d'apporter un élément de plus aux recherches sur l'origine
de la phospliorile, je soumets k la Société quelques échantillons de cette
roche, dont la structure mamelonnée et stalactiforme indique bien le rdie
que l'eau a joué dans leur formation.
Mats ce qu'ils ont surtout d'intéressant, c'est la présence de nombreuses
encrines semblables <i celles du calcaire carbooilerc dans les crevasses du-
quel ces dépôts ont été formés. Ces fossiles se trouvent, non-seulement dans
les enveloppes supérieures des parties mamelonnées, qui se sont moulées
sur eux en adoptant leurs contours, mais aussi dans le cœur de la masse
et sur des dimensions relativement très-grandes.
Ces échantillons proviennent de recherches exécutées, sur une surface
assez restreinte, à mî-cAlc d'un escarpement calcaire faisant saillie sur le
sol houiller de Betmez (Espagne) (1).
Le plan de ces recherches (fig. 1) et quelques coupes (fig. 2, 3 et 4)
Fig. 1. — Ilan
Tranclife. Puils-
se BETDELLET. — PHOWHOBTTE DR B]
it l'iiTéguIarilé de ces ^senieuts dont la direction affecte toates lea
orientations (1).
Pig. i. — Coi^ «irrant AB,
Fig. 3. — Coupe suitiinl GO.
Fig. 4.— Coupe suivant EF.
(1) U ]ibuphoritB al, dans ces quatre Qgnm, représentée pu In parfies noim.^
1^
352 DE tlEIDBLLET. — FIIOSPnORITË DE BELVEZ. 19 mai
Quelquefois, à la partie supérieure surtout, la phosphorite est entourée
de lerrc; d'autres fois elle touche directement le calcaire, dont la surface
présente quelques cncrines en saillie.
Peut-on conclure de ces observations la contcmporanéilé des encrines
et de la phosphoritc, ou dira-t-on que, sous l'aclioa des sources miné-
rales qui l'ont produite, le calcaire déjà pétri d'encrines fossiles s'est
dissout, en laissant tomber dans le dépâl phosphaté en formation ces rri-
noïdes qui en ont plus ou moins absorbé la substance. Je laisse k d'autres
plus autorisés que moi le soin d'en tirer des conséquences.
L'un des échantillons laisse voir, dans une partie cornée, uneencrine
massive, dont l'aspect nacré fait supposer qu'elle n'a pas été b'ans-
formée en phosphate. On remarque sur un autre, d'aspect slalactiforme,
une partie centrale ayant l'apparence d'un os. Enfin, on peut voir sur
un troisième la variété des dépôts qui se sont succédé, et parmi eux celui
d'une substance métallique que j'ai supposée être un oxyde de mangaoËse.
Ces recherches ont montré, au moins jusqu'à Ja profondeur de 12 mè-
tres, la plus grande qui ait été atteinte, que la phospborile semblait se
terminer en coin dans loua les sens.
Ce que je sais des gisements de l'Estramadure me fait supposer que les
mêmes causes ont préside à leur formation , aussi bien pour ceux qui sont
dans les granités que pour ceux qu'on exploite dans les schistes et les
calcaires siluriens.
Dans les granités, en général, la phosphorite a disparu !i une faible
profondeur. Dans le.s si:hisli's, rllo alF(.'cli' une dis|iosilion lenticulaire, et,
comme dans les granités, se présente en masses de peu d'épaisseur. Par
contre, c'est dans les calcaires, et surtout au contact de ceux-ci avec les
schistes, que sont les gisements les plus abondants, à cause des poches
qu'on y rencontre souvent.
L'exploitation n'y a guère dépassé 30 k 40 mètres de profondeur, et
déjà on observe une diminution dans la teneur de phosphore; je la signale,
ainsi que la rencontre fréquente de grottes naturelles au milieu des travaux,
pour accentuer le rôle que l'eau a dû jouer dans la formation de cette
substance.
Je termine en faisant remarquer que les Espagnols ont bien qualifié
la phosphorite, véritable Protée minéral, en la nommant pierre trompeuse
{piedra engaîiosa).
H. Hbcgt rappelle que dans les minières du dëparleœeni du Nord on
trouve fréquemment des poches dans le terrain de transition, et qu'elles
conlienneni souvent des encrines dévoniennes transformées en fer.
M. DE Chancourtois donne un aperçu d'une nouvelle classifica-
du règne animal et d'une nouvelle classiûcalion des terrains.
!• ! M
ita B. FAVRB. — CLASSIFICATION DES AlOfOlÔTES. $53
La commission du Bulletin a autorisé l'insertion de Textraii
am^ant :
SÛR LA CLASSIFICATION DES AMMONITES,
par At. E. FAYRE (extrait).
La Société a reçu de M. Ernest Favre une ndte intitulée : Sur quelques
travaux relatifs à une nouvelle classification des Ammonites, extraite
les Archives des Sciences de la Bibliothèque universelle. Dans ce
travail M. Favre expose, diaprés les recherches de MM. Suess et Waagçn,
le parti que Ton doit tirer, pour la classification de cette famille, des di-
mensions relatives de la dernière loge, liées à la forme de l'ouverture et à
Texistence ou à Tabsencc des appendices remarquables qui en prolongent
les lK)rds. Ces appendices, quiselon M. Suess servaient de points d'attache
aux muscles, paraissent à M. Favre, suivant en cela les vues de M. Waagen,
avoir été destinées à protéger la tête, et en particulier les yeux de Tanimal.
D autre part, les collections du musée de Munich ont montre que les
AptychuSy quand ils sont en place, occupent toujours une position relati-
vement enfoncée dans Tintérieur de la dernière chambre, position corres-
pondant à celles des glandes nidamentaires chez le nautile. L opinion qui
fait des Aptychus des opercules est manifestement combattue par ce fait,
comme par Texistence de ces organes dans des espèces pourvues d'appen-
dices buccaux. 0 est plus rationnel déconsidérer, avec MM. Keferstein,
Zittel et Waagen, les Aptychus comme un organe protecteur des glandes
ttidamentairep de Tammonite femelle. Les différences de structure de ces
pièces doivent correspondre à des différences dans la structure des glandes
nidamentaires et dans Torganisation entière des ammonites.
M. Waagen a fondé sur ces principes une classification des ammonites
qui est résumée par le tableau suivant, réunion des deux tableaux donnés
IparM. Fàvre(l):
Â. Glande nidamentaire sans tégument solide.
a. chambrecourie;appendiceveDlral:PAy//ocera5, Suess (I) (2).
Zittel (li;, Neumayr (lïl) (Heterophylli). —
Trias, jura, craie. P. helerophyllum, Sow.
b. chambre courte ; appeodice dorsal : LytoceraSj Suess (1)^
Zittel (II) {Fimbriati et Lineati). — Trias,
jura, craie, i. fimbriatum^ Sow.
c. chambre très-longue (1 1/2 à 2 tours) : Arcestes^ Suess (I). —
Trias. A. galeiformis, von Hauer.
(1) neaiArient d'ajouter à cette liste le genre PsiloceraSy Hyatt, crée pour Til.pjaiioràif, aux
dépens ^u^enre Aegoceràs, à côté duquà il doit venir se placer.
(2) Voir à la Un du tableau les renvois en chiffres romains.
164 E. FAVBE. — CLASSIFICATION DES AHHONITES 1 9 Iltti
d..,. Wiwcoccms. Mojsicovîcs (IV) — Trias. P. MettemicbUf.
von Hauer.
?e. cbïmbro courLe; bord buccal falciforine. avec appendice
venlral; omements dans le genre de ceux da
Pargonaute: Tmclu/ceras, Laube. — Trias.
• T. Aoii, vonMQnsler.
B. Glande nidamentairc avec un tégument solide [Apiychus).
I. Glande simple, non divisée.
1. Tégument corné {Anaptijchus).
}'. chambre irùs-ionguo (1 à i 1/3 tour) ; bord buccal i
appendice venlral pointu : Arietitus,
Waagen [V!,Vn} {ÀrktesKtCapri-
conti. pars) — Trias, lias. A.
Bucidaïuli, Sow.
g. chambre longue [2/3 à t lour) ; bord buccal à appen-
dice venlral arrondi: Acffoccras,
Waagen (VI, VII) {Ca^ricorni, Co-
rnnarii, OrruiU, Macrocephalî,
pars), — Trias, lias. A. aiigulatum,
von SoliloUi.
II. chambre courte [i/â à :2/3 lour) ; bord buccal avec
un long appendice ventral; Ainal-
llieus, D. de Honlfort, Waagen (VI,
VU) {Amalthei, OniaU, Fakiferi,
Pulchelli, ClijpelformeSf ]aTs). —
Trias, jura, craie. A. iimrgarita-
tus, Uontf.
2. Tégument calcaire,
ï. Coquille inconnue (Sidctes ?) Aptychus Xïtmida,
Coquand.
II. Glande double à Aptychus calcaire.
i. Aptychus pourvu de sillons du cûié externe.
j. Aptychus mince, présentant extérieurement une
couche de coDchioline qui se détache
facilement; cbambre courte; bord
buccal falcilorme à appendice ven-
tral aigu : Iktrpoccms, Waagen.
(VI, VII) {t'alciferi, Disci, Insi-
gnes, Clypeiformcs, pars). — Jura.
//. radiaiis, vonSchloth.
k, Apiychus ëpaiSj ayant intérieurement une couche de
conchioline solide; chambre courte;
bord buccal falciforme avec un ap-
pendice ventral arrondi : Oppelta,
Waagen (VI, Vil), Zittel (11) {Oeko-
traustes, Waagen (VI), DenticU'
1873 DE PAYBR. — CLASSmCATION DBS AlUIOlflTBS. , SS5
lati, Disci, Clypei formes ^ Ligaii,
pars). — Jura, craie. 0. subra-
diata^ Sow.
/. Chambre courte, pourvue vers l'ouverture d^une
rainure ou d^un bourrelet; bord
buccal pouvu d'oreillettes latérales
et d^un appendice ventral arrondi :
Haploceras, Zitlel (II). — Jura,
craie. H. Grasianum, d'Orb,
? m. Chambre assez longue; dernier tour détaché des
autres : Scaphites, Parkinson.
2. Apiychus mince, granulé extérieurement.
n. Chambre longue; bord buccal simple ou garni
d'oreillettes : Stephanoceras, Waa-
gen (VI,VII) {Coronariiy Macroce'
phali, Coronati, Dentati, Bullati,
pars). — Jura, craie. S. Humphrie^
sianum, Sow.
0. Chambre longue; ouverture rétrécie par un sillon
simple ou garni d'oreillettes : Périr
sphinctes, Waagen (VI,VI1), Zittel
(II) (Planulati^ Macrocephali^ Co"
ronatiy Coronariij Dentati, pars.)
— Jura, craie. P. biplex, Sow,
p.... PeltoceraSy Waagen (VIII) Jura. P. athleta.
q. Chambre courte; ouverture simple ou garnie d^oreil*
lettes: Cosmoceras, Waagen (VI,
VII), Zittel (II) {Dentati, Omati,
pars). — ^Jura. C. calloviense, Sow,
3. Aptychus épais, lisse et ponctué extérieurement.
? r. Chambre longue; ombilic grand; coquille pourvue
de sillons; bord buccal à appendice
ventral naviforme iSimoceras^ Zit-
tel (II.) Tithonique. S. Yolor
nense, Oppel.
s. Chambre courte; bord buccal ordinairement simple :-
Aspidoceras, Zittel (II), Waagen
(VI). — Jura supérieur, craie in-
férieure. i4. iphicerum, Oppel.
(I) Sness, Sit%ungsb, K. Akad. Wiu. Wien, t. LU.
(H) ZiUel, Palœont, Mittheil.
(III) Neumayr, Jahrb, K, K. geol. fleichsanst. t. XXI, p. 297.
(IV) Mojsicovicz, Verhand., geol. Reichsanstt, 1872, p. 315.
(V)Ltube, Sit%ungsb. K. Akad. Wiss. Wien, t. LIX, p. 15.
(VI) Waigen, in Beneke, beitrœge, t. II.
(VU) Waagen, Pahsontographiea, t. XVU, p. 185.
(Vn^ V^aagen, Reçordi ofthe geol. surv. India, 1871.
n
3K6 siAMCB. 2}éin
Séance du 3 juin 1873.
PRÉStCBItCE DS H. LE NARQDIS DE ROTS.
M. Bayan, secrétain;, donne leclure du procès-verbal de la dcr-
Ôière séance, dont la rédaclion est adoptée.
Par suite de la présentation faite dans la dernière séance, le Pré-
sident proclame membre delà Société :
M. le chevalier MoLON, iogépÎMir à Viccncc (Italie), présenté par
BIM. de Zigno et Bayan.
Le Président annonce ensuite une présentation.
Le Président Tait connaître â la Société la mort de M. Delanoùe,
l'un de ses membres les plus anciens et les plus zélés.
Il annonce ensuite que la Sociêlé vient d'être frappée dans l'un
de ses membres les plus éminents, qu'elle avait appelé par trois
fois à l'honneur de la présider. M. de Vcrneuila succombé jeudi
h la maladie dont il souffrait depuis plusieurs mois.
M. le Président prie M. Datibrée de rédiger une notice nécrolo-
gique sur le savant qui vient de mourir.
M. Chaper, pour marquer les regrets qu'éprouve la Société de la
mort de M. de Vemeuil, demande que la séance soit levée. La So~
ciété décide qu'elle lèvera la séance immédiatement après la com-
munication de, M. (le Gliambrun de Rnsomont, de passage à Paris.
M. A. DE CiHMDRUN UE KosEMoNT ulTrc à la Société le livre qu'il
vient de publier sous le litre d'Etmlcs tiêolog'ques sur le Var el
le Rhône pendant la périodes tertiaires et fjitatertiaires. Lcws
deltas, la période jiluviaire et le déluge, et résume comme suit les
principales questions traitées dans cet ouvrage :
Le bassin du Var, ainsi que le comté de Nice tout colier, a reçu la forme
et les reliefs que nous lui voyons aujourd'hui, à la fiu de la période, nummu-
litique. A ce momeut la contrée émergua et resta à 250 mètres au-dessous
du niveau actuel. Le golfe de Nice prit à peu près les contours qu'il a
encore, et le Var porta à la mer ses premières eaux et ses premières allu-
vions. Cette époque correspond à la période Miocène.
Depuis la contrée, pendant les temps dits Pliocène.'^, s'est affaissée de
250 mètres, ce qui a porté son niveau à 500 mètres au-dessous du niveau
actuel.
Dans ce grand mouvement, à cause de la déclivité de la côte, le golfe
de Nice ne s'est que très-peu déforme, el ses rivages ne se sont presque
pas déplacés; aussi les alluvions du Varoont pas cessé d'arriver au même
endroit. Elles y ont formé un véritable plateau, un delta, dont les strates.
4873. DB BOSBMONT. — PtUODE PLUVIALB FT DELTA DU VAB. SS7
anjoardlmi que la contrée est relevée, s'étalent à 500 mètres au-dessus de
lamœ.
Quand la contrée émergea, le Var, pour gagner la mer , dut couper
son delta. Avec les déblais de ce dernier et les {dluvions "de sa vallée, il
en forma sous les eaux de la mer un nouveau, dont on peut suivre pas à
pas les accroissements successifs.
L*étude du delta du Var nous montre Thistoire :
1^ De la formation du delta par Taccumulation des alluvions miocènes et
pliocènes;
2^ De la destruction du delta par les érosions qui ont ruiné et déchi-
queté le plateau pendant la période quaternaire.
Au maximum de Timmersion correspond le refroidissement dit époque
glaciaire;
Âa complet relèvement de la contrée, la période pluviaire, avec ses
grandes pluies et le déluge qui en marque le paroxysme.
Pendant les périodes tertiaires, rien n*â troublé le régime des pluies.
Les galets de cet âge sont toujours égaux à eux-mêmes, et leur volume
moyen se trouve être à peu près de [moitié inférieur à celui des galets que
le Var roule actuellement dans ses ^x.
Le refroidissement glaciaire, quifiit à peu près sans effet dans le comté
de Nice, n'a rien changé à Tétat du galet.
La période pluviaire au contraire la extrêmement modifié. Elle lui a fait
prendre en moyenne un volume plus de cent fois supérieur à celui d*à pré*
sent.
Les alluvions accompagnant les gros galets sont rouges.
Celles d'avant et celles d*après le déluge, c'est-à-dire celles des époques
normales, sont grises.
Les érosions produites par les eaux roulant de si gros galets ont une
section de 800 mètres de largeur minimum, avec une profondeur inconnue,
qui pourrait bien avoir été à un certain moment de 30 à 40 mètres.
Les abrupts qui dessinaient les berges de cet immense fleuve avaient de
100 à 150 mètres de pente verticale.
Aujourd'hui le Var en eaux ordinaires tient dans un lit de 80 mètres
4e large et n'érode que les bancs de ses propres galets.
Considérant que les eaux roulent des matériaux dont le volume est pro-
portionné à leur puissance, que la pente du bassin hydrographique du
Var n*a pas varié, que dans l'immersion et Témersion de la contrée le
^'adier est resté parsdlèle à lui-même, il y a lieu de dire : tel galet, tel
xpolume d'eau.
Le galet diluvien ayant cent fois le volume de celui d'à présent, les eaux
diluviennes étaient cent plus fortes^ que celles d'à présent. Gomme elles
liaient cçlles da Var de cette époque," que le Var, alors comme aujourd'hui
23
358 DE ROSEÏOflT. — PÉRIODE PLin'IALB BT DCLTi DU TAU. 3 jain
était le produit direct de la masse de pluie tombant annneltetnent dam
la contrée, on doit conclure que pendant la période pluviaire et diluvienne
il est tombé annuellement daos la contrée ceut fois plus de pluie qu'il n'en
toml» aujourd'hui.
La pluie d'aujourd'hui est représentée par une tranche d'eau de 0'''80 :
c'est donc une tranche d'eau de 80 mètrcâ qui représente la moyeimo
annuelle de la pluie dans la période pluviaire et diluvienne.
Par des raisons nombreuses on reconnaît que les pluies et l'inondation
diluvienne proprement dite durèrent très-peu de temps; que les grandes eau\
augmentèrent et diminuèrent progressivement ; que l'homme en fut la vic-
time; que depuis rien d'important au point de vue géologique ne s'est
accompli ï la surface de notre sol.
Si, après avoir groupé cet ensemble de faits, on le rapproche deceluidont
Moïse a composé son récit du déluge, on est forcé de reconnaître condiien
de part et d'autre l'identité est parfaite, condiien l'historien sacré a été exact,
et de proclamer que nous avons' ici la véritable trace du grand événement
dont l'humanité a gardé le souvenir. .
Tous les phénomènes reconnus dans le bassin du Var se rctrom'ent dans
celui du RhAne, il n'y a de modifications que dans la forme.
i" Le delta, à'cause du peu de pente de la contrée, s'est pendant l'im-
mersion allongé indéfiniment dans la vallée, et a formé le remplissage cle
galets qui en maints endroits la caractérise et atteint parfois des épaissews
de 100 à 150 mètres.
Dans la vaste, dépression oii est aujourd'hui l'ylluvion Bressanne, la
mer tertiaire, qui dessinait un grand golfe, s'est trouvée assez vaste et assez
persistante pour permettre la formation d'un immense delta parfaitement
caractérisé.
. 2° Les effets glaciaires sont très-marqués dans la vallée du RbAne. Hs
coïncident avec l'époque du maximum de l'immersion. Ils n'ont cessé de se
faire sentir k Lyon qu'au moment oii la contrée était k moitié relevée.
Le refroidissement a duré encore longtemps après.
Ce qui se passa alors au pied des Alpes suisses est analogue à ce qui
se passa au pied des Alpes Scandinaves, avec celte différence qu'au pied
de ces dernières la mer était libre et le charriage des glaces régulier,
tandis qu'au pied des premières la Méditerranée, coupée de passes étroi-
tes et tortueuses, ne portait qu'irrégulièrement vers le sud les blocs et
les terrains erratiques.
3" La contrée était complètement réchauffée quand les grande pluies
commencèrent.
4" Les grandes eaux du Rhône roulèrent très-peu de gros galets.
Les alluvions du fleuve d'alors furent d'abord jaunes, puis ntuges, pnis
Ue-de-vin. Quand Les cboses rentrèrent dans t'ordre oïdinain, elks
873. slANCfi. ii9
^vinrent grkes, comme elles sont à présent et comme elles avaient été
mdant la période tertiaire.
5^ Les eaux diluviennes firent près de Lyon des érosions immenses,
li attaquèrent toute la partie Est du delta Bressan sur une étendue
5 25,000 mètres de large.
LeRhAne diluvienne garda pas longtemps cette largeur; après avoir
t)dé de près de 60 mètres cette immense surface, il se fit un lit de
,000 mètres de largeur et de 30 à 40 mètres de profondeur.
Depuis, le fleuve a toujours été en diminuant de volume d'eau; oa
îut suivre pas à pas l'histoire de ses amoindrissements successifs. Âujour-
'bui, en basses eaux, il tient dans un lit de 500 mètres de large.
La proportion entre les lits diluviens du Var , du Rhône et de l'Ain
aurait être, comme largeur, dix fois celle des lits actuels.
Les pluies de la période tertiaire paraissent avoir été moitié moins
boudantes que celles des temps présents. L'augmentation actuelle de
os pluies est une conséquence des phénomènes de la période pluviaire.
I)%s roches trachytiques ont surgi dans le golfe de Nice et sur la
Me : i® entre les périodes éocène et miocène; 2^ vers l'époque dflu-
ienne ; elles ont ainsi des dates certaines qui pourront fournir de pré-
leux renseignements.
Séance du i6 juin i873.
PRÉSIDENCE DE M. DÂNGLURE, vice-pfésident.
M. Bayan, Secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la der-
ière séance dont la rédaction est adoptée.
Par suite des présentations faites dans la dernière séancei le
tésident proclame membre de la Société :
H. Wuhrer, graveur, rue Gay-Lussac, 52, présenté par MM, Dan-
lure et Bioche.
#
Le Président donne lecture d'une lettre de MM. le vicomte de
idart et le prince de Broglie, annonçant à la Société la mort de
[. de Vemeuil. La Société décide que, dans la réponse qui leur sera
dressée, il sera fait mention de ce qu'il n'y a pas eu de séance le
juin à cause de la mort de M. de Vemeuil.
Le Président annonce que le 2^ fascicule du Bulletin de Tannée
Durante (feuilles 8 à 10) a été distribué dans le courant de la se-
laine. ,
M. Daubrée offire à la Société le discours qu'il devait prononcer
ux funérailles de M. de Vemeuil, ce qu'il n'a pu faire^ la céré«
lonie ayant eu lieu à Pont-Sainte-Maxence.
SSO flAUDBY. — OÉOGÉNIB DU CUftAI. PAR M. RAMES. i 6 joia
M. GAtiDBT offre â la Société, au nom de M. Rames, ua exem-
plaire de sa Giiogênie du Cantal.
Il met en mt*mc temps sous les yeux de la Sociélc «ne carie géolo-
gique manuscrite du Cantal, qui restera déposée pendant quinze jours au
siège de la Société, k ta disposition des membres. Cette carte n'est qu'un
tableau d'assemblage d'une carte plus grande, à l'échelle du ^^, et est
accompagnée de diagrammes représentant les différentes époques du Can-
tal. Ces diagrammes ont été dressés à la suite d'études cstrémemeut mî-
nulieuses.
La carte est accompagucc d'une légende très-détailtée. A la base est
Vâge de confusion comprenant des talcschistes , micaschistes, gra-
nités, etc.; puis viennent le terrain houiller et un terrain pcrmien ou
triasiquc, qui est recouvert par les terrains tertiaires, tous d'eau douce ou
palustres. Ils commencent par une épaisse formation d'argile, de sables et
de galets, ne renrcrmant aucua fossile, et que M. Hames rapporte à l'éo-
cène; cette formation est recouverte par le terrain miocène inférieur avec
Cypris faba, Bythinia Dubuiss&ni, Ceritkium Lamarcki, et Hélix
voisine de i'H. Ramondi.
Le terrain miocène supérieur contient des ossements A'Amphicyon,
Machœrodus, Maslodoti angustidens, Dinotherium giganleum, Rhinth
eeros, Hipparion. C'est h une association qui n'est pas habituelle ; aussi,
M. Gandry pense qu'avant de l'admettre il serait utile de soumettre les
pièces à un nouvel examen.
Le terrain pliocène inférieur contient la faune récemment décrite dans
le Bulletin par M. de Saporta ; le terrain pliocène supérieur est sans fos-
siles.
Pendant la période tertiaire M. Rames constate six phases d'activité
volcanique :
1" Entre le miocène inférieur et le miocèoe supérieur;
2° Avant le dép6t des cinérites contenant la Qore susmentionnée ;
3° Après le dépôt de ces cinérites ;
4" 5* 6° Pendant le pliocène supérieur ;
7° Après le pliocène supérieur.
M. Rames distingue dans la période quaternaire deux époques gla-
ciaires séparées par une période inter-glaciaire ; puis vient l'époqueactuelle.
Tels sont les principaux résultats de la carte et du livre de M. Rames ;
k la suite de la Géogénie du Cantal se trouve un historique de la géo-
logie de cette région. M. Gaudry penseque la Société applaudira comme
lui aux travaux de M. Rames, qui ne peuvent manquer de jeter un jour
considérable sur l'histoire de ce département, et qui ont déjà fourni à
M. de Saporta l'occasion de découvertes intéressantes.
1873 Dl BILLT. — GiOLOGIB MJ MOMT-BUMC PAR M. PATOt. S61
M. GiRVAis s'étonne de Tassociadon de mammifères cités par M. Rames
dans le tertiaire moyen de TAuvergne; H. GxuoRTne conteste pas que
rette réunion ne puisse paraître un peu étrange; H. Pombl fait remarquer
cependant que Ton connaît déjà des Dinotherium associés aux Amphicyon»
M. TouRNouîcR a eu entre les mains une partie des fossiles des terrains
lacustres du Cantal auquel H. Gaudry a fait allusion. Les espèces domi-
nantes dans ces calcaires sont, comme l'on sait, les Potamides Lamarcki
tXBythima ùubuissoni qui, décrites dans le Cantal, se retrouvent dans
les calcaires inférieurs de la Beauce. Elles sont associées à de grands
planorbes qui se rapportent sans doute au P. Mantelli, Dunk., et à
diverses Limnées probablement nouvelles, et dont Tune est rapportée
gënéf alement à la Z. longiscata. H. Tournouêr la croit différente de celle
de Saint-buen; elle en est, au reste, très-voisine, comme plusieurs
autres espèces de ce groupe, quHl a déjà signalées dans les calcaires de la
Brie et dans ceux de Ronzon, ou qui se trouvent i la base des faluns du
sud-ouest. D'après ce premier examen, et sauf étude plus approfondie de
ces fossiles, M. Tournouêr croit pouvoir rapporter les calcaires lacustres du
Ontal à Pépoque Tongrienne.
M. deBiLLT dépose au nom de M. Venance Payot un exemplaire
de la Géologie et Minéralogie des environs du Mont-Blanc.
L*auteur habite Chamounix ; il en décrit les environs au point de vue
géologique et minéralogique, en s'inspirant de tous les travaux publiés
depuis de Saussure jusqu'à nos jours et s'aidant particulièrement des pu-
blications de MM. Lory, de Mortillet et Âlp. Favre.
n a parcouru et étudié tout le groupe des montagnes qui constituent la
Tallée de Chamounix ainsi que ses abords ; il en donne une description
géologique résumée, en commençant par les terrains les plus récents, ter-
minant par le massif de protogine qui constitue le massif du Mont-Blanc,
passant successivement en revue les dépôts superâciels, les terrains gla-
ciaires, les terrains tertiaires des Fiz avec nummulites, cérithes, etc., les
terrains secondaires, des âges crétacés, oxfordien, iiasique et triasique.
Au sujet de la formation houillère, il émet Topinion que ce terrain lui
semble plus développé qu*aux géologues éminents dont il a cité les travaux ;
il voudrait y comprendre presque tout le chaînon des Âiguilles-Rouges.
Je ne saurais me ranger à son avis.
M. Payot fait connaître la flore de ce tarrain d'après les déterminations
de M. Heer.
D termme Tétude des terrains stratifiés par deux coupes empruntées aux
publications de M. le professeur Favre.
Puis il donne Titinéraire d'une course géologique qui permettrait la
visite, en une seule journée, de tous les terrains stratifié de cette intéres-
sante contrée.
IftS M XDKTaUT. — COXCntlS DE HOLOGHE. 1 6 jullt
Un cktpitrc sférial nt rotisacré i la rhatne du Mont-Blanc, «l les dé-
Uik uinulifu^ qoc M. P«vot donne sur Ira rochtîâ qnj rnnïtitucnt ce pui»-
nat niKtàr imoignrni du miR avec bqni;! il lirs a éludiik-s. Il incline it
(wisidôTW ks pRilo^iws pliilM comme des roches swlimeulain-s nii^la-
nnrnbiijuc» que comme des masses plalontqucs ayaut surgi à l'état de
dHot-Tusion.
Le livre il« M. Payol se termine par un chapitre coftacré à la minéra-
httie, coitlcDanl l'otiuniêration raisonnœ et analytique duas espèces et des
Tariélès nu'il a nKueillii;!i dans les montagnes de Cbamounîx , étendant
M» n?rh«\:hn> dans ta vallée d'Aosleet ju^u'au groupe du Montr-Hosc.
M. Pavot a eu pcrsonncllemenl la sutisraction d'ajouter i cette noniencla-
iBte ()iH:lt|ues espèces, et de préciser quelques giseniesls qui i^taieui restés
iitconnns à ses prédécesseurs ,
l^e tik-cnl ouvrage de MM. Dana et Brush (System of mineralogif) a
sem de guide dans celle description succincte, qui donne le» synonymes an-
glais et allemands, d'après le Manuel de minéralogie de H. De^uizcaux.
Celle partie, qui renferme quelques erreurs de dénomination écliappées
à l'attention de l'auteur, nous fait connaître un grand nombre d'espèces
et do variétés minéralogiqucs dont l'auteur a constaté l'existence dans les
localités qu'il a visitées.
Les géologues et les minéralogistes qui se rendront à Chamounîs pour-
ront constater l'exactitude des appréciations de M. Pavot dans les nom-
hreosrs colk'rlions qu'il a rcciieillics. et qui sont compR'lcs, tout ;iulant
sons le rapport des suites géologiques des roches de la contrée que sous
celui des collections d'espèces minérales qu'elle offre aux voyageurs.
M. DE MORTiLLHT offre à la Société de la pari de M." Capellini,
Secrétaire Général du coiSgrès, le compte-rendu du Congrès inter-
national d'anthropologie et d'arcliéologie préhistorique, 5^ session,
tenue à Bologne en 1871.
Dana ce livre ont été irailëes des questions non-seulement archdologîqaes,
mais encore géologiques; il y a même été question de l'époque tertiaire.
L'opinion de H. Tarity, sur les glaciers miocènes do Turin, n'a pas été
admise en Italie, et M. Ji^sel a démontré, par l'élude des faunes, que la
température de Tllalie, à l'époque miocène, était notablement supérieure
à ce qu'elle esi actuellement. M de Morlillet a voulu étudier îur place les
localités citées par M. Tardj ; il a pu se convaincre que les cailloux gUt'
ciaircsel\e& blocs errralUjues a'oa sont pas: Il n'y a pas trace de moraines
à Turin, mais bien de grandes assises de poudingues et de conglomérais,
formant dans le terrain miocène des couches régulières d'une grande
étendue : ces assises contienneni même des fossiles analogues â ceux des
mers de l'Inde, et n'indiqueni pus, par conséquent, une température gla-
■É|ire. M. de Morlillet n'a pas trouvé, dans ces assises en place, un seul
4873 DACBRiE. *— FEE VtriORIQUE DE PALLIS. B63
eiilloii sirië, pas même de calcaire; il y en a bien à Turin^ mais dans le
lit des ruisseaux; ce sont des cailloux de serpentine, roche qui se strie
avec la plus grande facilite, môme sous les fers des mules et les clous des
souliers des montagnards qui traversent le ruisseau.
H. de Mortillet fait remarquer, à l'appui de son opiniop^ que les
cailloux striés de serpentine se trouvent un peu partout; on en rencontre
dans le Rhône, à Viviers, au Pont Saint-Esprit^ alors que les stries
glaeiaires seraient effacées depuis longtemps.
A Menton on a rencontré de même des cailloux striés de serpentine; ils
Vont été au contact des silex et des autres roches. Le musée de Saint-Ger^
main en contient [deux: Tun a servi de percuteur, Pautrea été employé à
triturer du fer oligiste (le squelette de Menton était entouré par endroits
de poussière de fer oligiste) et le bout en est rouillé; ils sont cependant
tous deux striés.
H. Jamnettaz ajoute aux observations de M. de Mortillet que les ser*
pentines présentent souvent des stries, qui tiennent parfois à une structure
fibreuse due à du Chrysolite ou à de la Picrolithe. Quanta la dureté, c^ead
une propriété complexe, qui dépend souvent de Teffortet de la vitesse du
mouvement: le feldspath est] moins dur que le quartz, et le raye cependant
quand on s'y prend convenablement. 11 faut donc regarder de trôs-près
quand on veut déduire l'existence de glaciers de la présence de stries sur
des roches.
M. Dàubrée annonce avoir reçu de Saint-Pétersbourg une lettre,
en date du 12-24 mai, de M. le général de Helmersen, qui lui fait part
d'une exploration dont le résultat n^intéresse pas moins la géologie que
l'histoire même des météorites.
L'origine des grandes masses de fer natif que M. Nordenskièld a dé-
couvertes en 1870 àOvifak, au Groenland, n'est point encore bien certaine.
Ces blocs sont-ils d*origine extra-terrestre, ou se rattachent-ils aux
Todies éruptives, basaltes et dolérites, qui forment de grands massifs dans
le voisinage? La présence de loxydedefer magnétique, ainsi que la dispo-
sition cristalline des silicates, tendraient à les y rattacher ; mais, d'un
antre côté, elles s'en séparent, en ce que, dans ces dernières, on n a
jamais si^ialé le fer natif allié au nickel et au cobalt, non plus que du
phosphure et du perchlorore de fer (1).
Qndle que doive être la solution définitive, le fait même de œ doute
montre combien le lien qui unit les roches extra-terrestres à celles qui
appartiennent aux régions profondes de notre globe devient, chaque jour,
plus intime.
A cette occasion, on a émis de nouveau l'hypothèse que le fer
signalé par Pallas à Krasnojarsk, en 1772, lors de son mémoi^àbie
(1) Examen des roches avec fer natif découvertes en 1870 par M. Noidenskilild au Groenland.
CmpUi^endui, t. XXIV, p. 154; t. LXXV, p. 240.
361 SK FOLCf. >- SOKDACES A CAP-BBETOIf. t & JUI
voyage en Sibérie, pouvait cire d'origine terrestre. Telle est l'opinion émise
par M. de Chancourtois.
M. Abich, dans une lettre adressée de Tiflis à M. Gœbel, conservatcnr
da musée minéralogique de l'Académie, a donné l'idée de faire examiner
avec soin la localilc où a été trouvée celte énorme masse, ainsi que des
filons de minerai de fer, qui, d'après Pallas, en sont distants de 300 mètres.
Une proposition conforme k l'avis de M. Abich, faite par quatre acadé-
miciens, MM. de Ilelmerscn, de Kokscharow, Scbmidt et Schreuck, a été
adoptée par l'Académie de Saint-Pétersbourg. En conséquence, un jeune
savant, M. Lopatin, qui s'occupe de la géologie de la Sibérie Orientale,
a élé chargé de celte exploration, qu'il compte ctfecluer au mois de juillet
prochain. D'après les instructions détaillées qui ont été fournies à M. Lo-
patin, tant par le secrélaire perpétuel de l'Académie, que par M. de
Helmersen, une réponse à celle question importante ne se fera sans doute
pas longtemps aUendre. M. Lopatin donnera, en effet, une carte géologique
des raontagoes qui renferment les filons, ainsi qu'une collection d'échan-
tillons des diverses roches et minerais de fer du pays.
M. Delessc communique l'eilrait suivant d'une lettre qu'il a
reçue à la date du 18 mai de M. de Folin :
Dans nos sondages à Cap-Breton, sur la cAte des Landes, nous avons
découvert des représentants vivants d'espèces fossiles des terrains éocënes.
De plus, ain'^i que vous en manifestiez le désir dans voire précédenle
lettre, nous avons con^^talc le proloogeniont des roches nu m mu lî tiques de
Biarritz (grès), que nous retrouvons au champ des Vaches par 45 et
50 brasses de profondeurs.
Nous tâcherons, ce'tte année, de prendre encore des échantillons gur
d'autres points oti les sondages ont indiquée des roches, et nous vous
prions de nous donner quelques instructions sur ce qu'il vous paraîtrait
utile de rechercher.
Au sujet de celte lettre, H. Deléssb observe que les iravaux de MH. de
Folin, P. Fischer et Përier constatent l'afileurement sous la mer, à Cap-
Breton, des roches nummulitiques qui se montrent à Biarrili; par consd-
quent, iU fixenl un point de la géologie sous-marine de nos cAtes. Us mon-
trent aussi qu'au moment où les Ëials-Unis et l'Angleterre font tant de
recherches sur les invcrlébrés qui peuplent le fond des mers, ces éludes
ne sont pas complètement négligées en France.
U. TonsNODËR demande si H. de Folin a trouvé quelques fossiles pour
caractériser celte roche nummulitique; des erreurs pourraient Sire com-
mises; par exemple le genre Operculina, qui abonde dans certaines
couches de Biarrilz, existe également dans des assises supérieures.
M. Pellat fait observer que les parties supérieures des couches de
487S 8AUTAGB. -— ROTES SUR LES REPTILBS FOSSILES. 865
Biarriti sont tou(4-fait sableuses, par exemple à la Chambre d^amour et
au Phare.
H. DE Chambrun de Rosbmont ajoute que les couches de Biarritz se
retrouvent aux environs de Nice, où elles sont souvent très-siliceuses; le
phénomène parait dû à des apports venant de Pintérieury car il s^y trouve
parfois de véritables cordons de silex, rappelant tout-à-fait ceux de la craie.
M. Delesse donne lecture delà lettre suivante qu'il a reçue de H. GorgâXi
agr^é de PUniversité, attaché à PEcole française d^Athènes :
€ Je viens de faire un voyage pour explorer quelques îles des Sporades.
A Nisiros, j'ai étudié un volcan que je crois à peu près inconnu, et j'y ai
recueilli des roches fort intéressantes.
A Cos, ile voisine, j'ai trouvé des couches marines et très-fossilifères,
qui sont mêlées de ponces et de fragments de laves ; en sorte qu'il sera pos-
sible de déterminer Tâge géologique de Nbiros, qui, comme Santorin, est
entièrement due à des éruptions volcaniques.
Dans nie de Gos, qui est cependant très-petite, il est remarquable qu'on
ait rencontré des ossements de mammifères; au môme niveau j'ai observé de
plus un grand nombres de fragments de bois fossilisés: tout ces fossiles
sont d'ailleurs dans une assise de sables et de gravier qui est au-dessous
des couches pliocéniques marines. »
M. Chaper donne quelques détails sur une secousse de tremble-
ment de terre ressentie dans le Dauphiné.
M. Sauvage dépose sur le bureau un travail sur les reptiles du
Boulonnais, dont il demande l'insertion dans les Mémoires de la
Société, et fait la communication suivante :
IfOTES SUR les reptiles FOSSILES
par M. H. s. SAUVAGE.
/• Sur deux tortues du terrain kimméridgien de Boulogne-sur^Mer.
On trouve assez fréquemment dans les parties supérieures de la for-
mation jurassique, dans le terrain kimméridgien de la Suisse, du Havre et
du Boulonnais, des tortues qui paraissent appartenir à la famille des
tortues fluviatiles, et qui ont été inscrites dans les catalogues paléontolo-
giques sous le nom d'Emys ou de Platemys; les deux tortues de
Suisse et du Jura, Emys Jaccardi et Emys EtaUoni, celle du
Havre, Emys Dollfussii, sont les mieux étudiées de ces espèces. Nous
avons fait nous-méme connaître deux espèces du kimméridgien de
Boulogne, sous les noms A' Emys Beaugrandi et A' Emys Dutertrei (1).
(i) DIagnoêe de deux Emydes du terrain kimméridgien de Botilogne (AnnaUi dee
S^owei géohgifueê, lETf).
r
Dnns un mémoire spécial (Die fossUen Schildkroten von Solotkum
und der ûbrigen formation, 1873) M. L. Rutimeycr lieut de reprendre
l'étude des tortues du. jurassique supérieur. Les cspÈccs du groupe qui
nous intéresse sont réparties en quatre genres, savoir ;
EMTDIDf (CRTPTOnÈBEs),
/. Thalassemys. Carapace très-plate, plus ou moins cordifomie, d'ap-
liareDce marine ; plaques neuratcs étroites et carénées ; plaques eostalcs
avec poiutes libres à peine saillantes ; écailles vertébrales étroites ; grandes
fontanelles persistantes au plasiron.
Thalassemys Hugii, Ittitim.
— Grcsslyi, Rutim.
//. Tropidemifs . Carapace à contour moins cordiforme, aplatie es
avant, ayant postérieurement une carène tranchante, le plus souvent tr^
massive; plaques neurales larges, hexagonales; plaques costales à pointes
à peine saillantes; écailles vertébrales étroites; plastron oval ; arceau stemal
large, à grandes fontanelles se prolongeant et se perdant vers la suture.
Tropidemys Langii, Rutim.
— Valanginiensis, Pictel sp.
— gibba, Rutim.
r CHBLYDIDA (PLEUnODÊRIs) .
/. Craspedochdi/s . Corpi liirge en avant, presque géoiculé vers la
suture; carapace plate ou k peine bombée, rejoignant à angle droit l'ar-
ceau steraal ; plaques neurales comprimées et carénées. Arceau stemal très-
allongé ; plaques marginales de l'arceau sternal très-larges et très-massives,
sans arête latérale, géniculées à angle droit. Grande fontanelle centrale
persistante au plastron. Ailes sternales antérieures se prolongeant jus-
qu'au milieu de la première plaque costale.
Craspedochelys Picleti, Ruiim.
— crassa, Rutim.
— plana, Rtltim.
//. Plesiochelys. Corps circuijire ou elliptique, pouvant être cordi-
forme chez les mâles. Carapace assez fortement bombée cbez les adultes ;
huit plaques neurales généralement carénées; 3 plaques supra-caudales;
les plus grandes plaques costales de trois k cinq fois plus larges que lon-
gues; plaques de limbe au nombre de 11 paires, une plaque nuchale
allongée transversalemeni , et une plaque pygale beaucoup plus petite.
Plaques marginales de l'arceau sternal ayant une forte carène latérale.
Plastron moins oval, présentant souvent des fontanelles persistantes. Entos-
ternum et épistcrnum petits ; hyosternum très-grand; pas de mésoster-
num. Attache de i'os iliaque sur une forte apophyse de la huitième plaque
48l3t MUVAG^. — NOTBS SUR L6S REPTILES FOSSpJIfti iVJ
costale; celle du pobis sur une apophyse semblable au xiphistemum*
Ischion libre. Ecailles vertébrales généralement allongées transversalement ;
écailles marginales étroites ; trois petites écailles nuchales, quatre écailles
gulaires petites, cinq plaques infra-marginales.
Plesiochelys solodurensis, Rutim.
— Jaccardiy Pictet sp.
— Etalloniy Pictet sp.
— Sanctœ VeretKBf Riltim,
— Langii, Rutim.
 cette liste il convient d'ajouter :
Plesiochelys Dollfussi^ Lennier sp.
— Beaugrandi, Sauvg.
— Dutertreiy Sauvg.
PLESIOCHELTS BEAUGRANDI, SAUVAGE.
Nous avons indiqué sommairement, dans les Annales des Sciences Géo-
logiquesàe 1872, deux Emydes des terrains jurassiques supérieurs de Bou-
logne-sur-mer, sous les noms d'Emys Beaugrandi et Emys Dutertrei;
nous donnons aujourd'hui la description plus complète de ces deux espèces.
h' Emys Beaugrandi a été trouvée par M. Beaugrand dans les couches
du kimméridgieû moyen à Ammonites longispinus et Trigonia Riga^
xiana de la carrière Delahodde, près Boulogne. La carapace est très-
sensiblement circulaire, le diamètre transversal remportant cependant un
peu sur le diamètre longitudinal, ou du moins, et cela à cause du léger
écrasement que la pièce a subie, lès deux diamètres étant sensiblement
*gtux.
Les bords sont largement arrondis ; Tantérieur est toutefois on pea
I moins large que le postérieur (20 et 27 mm.). Les bords latéraux sont
régulièrement arrondis, la plus grande largeur de la carapace se trouvant
un peu après Je milieu de la longueur. Cette carapace est très-peu bombée,
à peine autant que dans VEmys Jaccardi, Pictet, du virgulien du Jura
Neuchatellois ; elle est aussi, mais très-peu et très-régulièrement,
bombée dans le sens antéro-postérieur ; sur sa surface se voient quelques
fossettes, très-peu marquées d ailleurs et très-peu nombreuses, dont quel-
ques-unes sont profondes.
M. Pictet a aussi noté quelques fossettes sur la carapace de YEmys
Jaccardi.
PIÈCES OSSEUSES DE LA CARAPACE. — Los pièccs vertébralcs ou neO'
raies sont très-mal conser> ées dans le seul exemplaire que nous ayons pu
étildier. La deuxième plaque montre cependant que ces pièces ont la
forme dun hexagone irrégulier; le bord antérieur est échancré en
(lointe pour recevoir le bord postérieur arrondi et ovalaire de la plaque
B68 UUTACB. — HOTES SUR LES REPTILES FOSSILES. I S jtS.
précédente. Le bord lali^al est rormé de deut parttoi dont l'antérieun* a an
pea plas du licrs de la longueur (tu bord posléricur. La plaque est un peu
plus large que longue (40 et 36""").
Les pièces costales sont b. peu près également larges dans toute leur
longueur ; leur largeur égale eniiron le tiers de leur longueur.
La ligne que forment par leur ensemble les pièces costales est brisée ;
c'est entre les brisures de celle ligne que sont les pièces marginales;
elles vont en augmentant de dimension à mesure qu'elles se rapprochent
de la partie postérieure.
ECAILLES ne L* CARAPACE. — Ecoîlles Vertébrales. — Lebord postÉ-
ricur seul de la première écaille Tertébrale, est cooservé; ce bord est plus
long que le bord de la pièce similaire de l'Emys Jactardi; les bords la-
téraux divergent fortement en dehors.
La deuxième écaille est, au contraire, trés-bîen conservée ; elle n'œt
guère plus large que la première, ce qui est l'inverse dans VEmys Jao-
cardi. Dans l'espèce que nous décrivons, les écailles vertébrales sont très-
grandes. La seconde écaille a 190 millimètres dans sa plus grande largeur
sur 125 HiiUimètres de diamètre antéro-postcrieur. Au Heu d'être hexago-
nale comme dans VEmys Jaccardi, elle a une forme beaucoup moins
réguhère, les bords ne se réunissant pas sous un angle bien pronoacé,
mail étant sinoeur et arrondis ; la plus grande largeur de l'écaillé corres-
pond approximalivenicnl aux cinq huitièmes delà longueur de l'ccaille; les
bords postérieurs sont lii'itucoiip j)lii> arrondis que les anlcrieurs. Sur
ÏEmysJaccardi les écailles costalet correspondent aux sommets externes
des écailles vertébrales ; dans l'espèce nouvelle, ces écailles sont reportées
plus en avant. (Voir la Sgure ci-dessous,]
La troisième écaille vertébrale est plus grande encore, les deux diamètres
étant de 193 et 135 millimètres ; la forme est plus hexagonale, et & l'un
des angles du sommet externe correspond une écaille costale.
4873 SAUVAGE. *— NOTES SUR LES REPTILCS FOSSILES*. 36^
La quatrième écaille, dont on ne voit guère que de faibles traces, était
toat aussi large à sa partie antérieure, mais devait s'arrondir à la partie
postérieure.
EcaiUes costales. — La deuxième écaille costale, très-bien conservée,
a la forme d'un rectangle irrégulier, dont le côté marginal serait brisé ; la
longueur est près du double de la largeur ; cette écaille commence à Tangle
sailUnl qui sépare la première de la seconde écaille vertébrale, et finit sen«
siUement au milieu de la longueur du bord de la deuxième vertébrde.
Les lignes de séparation des écailles suivantes ne sont plus marquées;
mais il faut noter que par leur union aux écailles marginales elles for*
HMDt un bord festonné.
Des pièces isolées appartenant au Musée de Boulogne-sur-Mer montrent
que la largeur de ces plaques est d'environ le tiers de^ leur longueur ; la
{daque est épaisse de 20 millimètres. La tète de la côte est forte, et la partie
adhérente va en s'élargissant beaucoup, tout en restant saillante. Des
fragments de carapace prouvent que le bord en est épais et arrondi.
PLESIOCHELYS DUTERTREI, SàUVàGEI
Cette seconde espèce, dont nous connaissons une partie de la carapace,
un hyosternal et un épisternal du côté droit, vient du kimméridgien supé-
rieur, niveau à Thracia depressa. Elle se trouve au Musée de Boulogne-
sur-Mer et dans la collection de M. Beaugrand.
La carapace devait être large et très-peu bombée ; elle est beaucoup moins
épaisse que celle du PUsiochelys Beangrandi ; son épaisseur maximum
n'atteint que 12 millimètres. La surface est marquée de fossettes irré-
gulières.
PIÈCES OSSEUSES DE LA CARAPACE. — Pièccs vertéhraUs, — La
seconde pièce est plus grande et plus large que les deux suivantes. Les
troisième et quatrième, très-semblables, sont en forme d'hexagone al-
longé, la quatrième étant plus allongée que la troisième (65 et 58°^) ;
ces deux pièces sont près de deux fois plus longues que larges. La par-
tie antérieure du coté latéral fait à peine le tiers de la longueur du bord
qui suit. Le bord postérieur n'a pas la moitié de la longueur du bord anté-
tv&at ; ces deux bords sont à peine incurvés.
De l'angle que forment en se réunissant les deux parties du bord laté-
ral partent les plaques costales ; celles-ci sont un peu plus larges dans leur
partie la plus externe ; leur longueur égale une fois et deux tiers leur largeur.
Les cotes sont fortement marquées à la face interne et restent très-sail-
lantes dans toute son étendue. Â la quatrième plaque, la largeur de celle-ci
étant de 55 millimètres, la côte a 15 millimètres de large à sa base.
Ifiâ mèces marginales manquent; cependant un fragment nous montre
que le ix)rd de la carapace est mousse et épais«
ISTO
- KOTïS SI.TI LES HEPTILES FOSSILES. 16 jom
' icAiLLSs DE LA CARAPACE. — EcatlUs verUbroles. — La partie
' fnslérienrc de la première écaille est conservée ; le bord en est légèrement
eonvpxe CQ avant et au milieu ; les deux bords lalmux parlent sous un
angle d'environ 4S degrés; celle plaque a la forme d'un hexagoBe iné-
gulier.
La deuxième écaille est sensiblement pluH large que langue (i25 et
195'""'). Le bord postérieur, le plus long de tous, tsi presque en ligne
droite; il coupe en son milieu la quatrième pièce ncurale, tandis
que lo bord antérieur passe sensiblement au luilleu de la deuxième
écaille neurale. Les bords latéraux sont longs, un peu onduleu^i, le bord
devient arqué vers le milieu de sa longueur et s'incline ensuite assez rapi-
dement pour aller rejoindre le bord postérieur. Nous avons vu que dans
le Piesioclielijs Beaugrandi, au contraire, le bord était régulièrement
arrondi par une courbe régulière depuis le milieu de sa longueur jusqu'au
point où ils se raccorde avec le bord postérieur. (Voir la iiguro ci-
t
La troisième écaille est un peu plus large que la seconde, et les bords
latéraux g'écarlenl sous un angle un peu plus ouvert.
Ecailles costales. La première écaille costale est très-grande, beaucoup
plus grande que celle du Plcstochelys Beaugrandi. Cette écaille est en
forme de parallélogramme allongé et irrégulier ; les côtés postérieur et interne
sont sensiblement droits, l'externe s'arrondit pour aller rejoindre le côté
antérieur, qui est le plus court.
Les limites de la plaque suivante sont peu apparentes. Celle plaque est
d'une forme différente, elle n'a pas son plus grand diamètre dans le sens
longitudinal, et figure un parallélogramme allongé transversalement. Le
bord postérieur correspond k la limite postérieure de la seconde plaque
ncurale.
kSn • &4inrAQB. -^ HOTES son LBS EK^TILBS FOSSIU». 371
A cadBe du grand développement des écailles costales les écailles margi-
nales sont étroites. Le contour que forment les bords externes des [Vaques
costales est sinueux.
FiiCBs osssusBS DU PLASTRON. — HyosUmol. Cet 08 est fpaài, firt,
très^dkmgé dans le sens longitudinal. La face cutunée de Fos est très-
bombée dans toute la partie qui correspond à Téchancrure humérale, et
plane^dans le reste de son étendue. Le bord supérieur de Tos est moins
largement édiancré que dans kf Platyemys, et le bord interne est taillé
bien phis à pic que àam les espèces de ce genre. Le fond de cette cavité
est sensiblemaol^ à Tunion du tiers externe avec les deux autres tiers de la
largnff de Tos ; il arrive à peu près au milieu de la hauteur. L'apophyse
oblique externe qui va se souder aux pièces marginales est très-forte. L*0S'
est luknéme deux fois plus long que large (100 et lOS"^"*.)
. L'épistemal a ISS"""" de long sur 190°^i° de largeur maximum;
récbancrare humérale est grande, peu évasée et desc^d à 100°'<° dn bord
antérieur. C'est avec doute que nous rapportons cette pièce au Plmoche*
lys Dutertrei ; elle provient en effet d'un autre niveau du Kimmérid-
gien^ des couches à Trigùnia Rigatixiana et Ammonites langispinus.
Nous en devons la coanais^nce à l'obligeance de M. Beaugrand.
â. Sur une émyde de Lignites tertiaires des Basses-Alpes.
(PI. VHL)
L^Ecole des Mines possède dans ses collections^ nne Emyde donnée pistr
M. Lâchât î Ingénieur des mines, et trouvée par lui dans les lignites tertiaires
des Basses-Alpes. D'après la note communiquée par M. Lâchât cette pièce
provient « De la grande couche de lignite sec du Bois d'Assot, commune
de Villeneuve, près de Voix.
» Les couches tertiaires de lignites des Basses-Alpes se divisent en trois
étages:
» 1^ L'étage inférieur, formé de couches éminemment bitumineuses, re-
pose sur le terrain crétacé. Cet étage est l'objet d'une grande exploitation
à Dauphin, où une couche grasse a 9 mètres de puissance.
» 2® L'étage moyen formé de couches sèches est exploité à Manosque,
à Bois d'Assot, à Sigonne. La grande couche du Bois d'Assot, d'oh pro-
vient la tortue, a 10 mètres de puissance.
» 3* L'étagç supérieur ne contient que une ou deux couches de lignite
S3C et léger. Cet étage, qui est en contact avec la molasse marine, est ex-
ploité à Pierrevert, à Manosque (La Rochette).
» L'étage contient aussi de belles couches de grès asphaltique, de
schiste bitumineux. »
Nous décriions sous le nom de Platyemys Lachàti cette tortue qui t(m
372 SAOV AGE. — HOTES Slin LES REPTILES FOSSILES. 1 6 jltll
a été commuDiquée avec la plus grande complaisance par MM. Bajle et
BayaD.
PLiTYEMTS LACHATI, H. Sp,
La carapace, longue de 240""", large de i80""° (la largeur maii~
mum se trouvant juste au niveau du milieu de la longueur), est plane,
ou du moins trte-pe u bombi* en avant ; en arrière on remarque qu'elle
se relève en légère quille dans son tiers postérieur. Elle est elliptique,
presque aussi arrondie et aussi large devant que derrière, non échancrée an
bord antérieur, fortement comprimée; le bord en est mince et presque tran-
chant. Toutes les écailles latérales sont marquées de lignes Irès-forles sur-
tout dans la partie interne de l'ëcaille. Les écailles costales sont aussi mar-
quées de lignes saillantes, qui à la quatrième écaille forment une série de
quadrilatères concentriques. Ces lignes s'effacent dans la moitié interne des
deuxième et troisième plaques. La première plaque porte sur presque toute
sa surface de fortes lignes coocenlriques et parallèles au bord latéral. Des
lignes semblables ornent la première et la dernière écaille vertébrale.
piÈcss ossHusEs D8 LA CARAPACB. — Pièccs verlébraUs. La pièce «u-
c/ia{e est très-grande, it bords latéraux très-courts ; le bord postérieur est
fortement échancré en pointe pour la réception de la première plaque iteu-
rale; le bord antérieur est à peine écbancré et convexe; la hauteur deU
plaque est de SO"", sa plus grande largeur de 55°"° ; les angles laténux
sont très-fortement obliques.
La première plaijue, S i, est aussi longue que la plaque nuchale ; mais
elle est bien plus étroite, et la plus étroite de toutes les plaques, sa largeur
étant comprise près de deux fois dans sa longueur (27 et 15""") Le bord
antérieur empiète par une forte pointe sur le bord postérieur ; il est arrondi
et À peine écbaocré en son milieu pour recevoir la seconde plaque.
Les plaques S S, S S, S 4, S 5, sont semblables et ont à peu près
même grandeur. Leur longueur moyenne étant de 22°"°, la largeur est de
8 °"°, au point le plus large, c'est-à-dire près de l'extrémité antérieure.
Le bord antérieur est peu échancré, les deux bords latéraux sont droits et
vont à la rencontre l'un de l'autre sous un angle assez faible; le bord pos-
térieur est presque droit ; la plaque a dès [ors une forme sensiblement qua-
drangulaire, les deux cAtés latéraux et le supérieur étant très-courts.
La plaque S 6 est déjà beaucoup plus courte que les précédentes : son
diamètre transverse l'emporte un peu sur le diamètre longitudinal (14
et 18""") ; le bord antérieur est un peu plus écbancré que dans les plaques
précédentes ; quant au bord postérieur, il forme dans sa partie médiane
une pointe assez prononcée.
La plaque 57a une forme différente ; on y remarque que les cAtês la^
téraux et supérieurs sont longs, de telle sorte que la phtque a une fonne
4873 SAUTAGE. — NOTES SUR LES REPTILES FOSSILES. 373
hexagonale. Le diamètre bilatéral maximum, reporté en avant, a près du
double du diamètre longitudinal (22 et 13°"°') ; les angles latéraux sont in-
clinés SOUS un angle bien plus prononcé qu'aux autres plaques.
La plaque S 8 ressemble assez à celles que nous venons de décrire; elle
est toutefois et plus petite et plus arrondie. C'est vers la plaque S 6 que le
bombement médian de la carapace commence à s'accuser ; il est bien mar-
qué au niveau de la plaque S 8,
La forme de la plaque S 9 est très-différente de celle des précédentes,
sa plus grande largeur se trouvant reportée en arrière (16 et 20'"'°)
Le bord antérieur est assez fortement excavé ; les bords latéraux, ondu-
leux, divergent assez fortement; quant au bord postérieur, il est
droit.
La pièce S iO est très-grande ; les bords.,[antérieur et postérieur sont
presque droits, tandis que les bords latéraux sont composés de deux lignes
brisées, se raccordant sous un angle assez aigu. Dans son ensemble, la
pièce a une forme ovalaire.
La pièce pygéale parait être relativement peu grande.
Pièces costales. — La première pièce costale, pi i, est grande, sa
longueur étant de 50"*", et sa largeur maximum de 45""" ; la partie
externe est bien plus large que l'interne, celle-ci n'ayant que 28"^ de
haut; aussi, tandis que le bord postérieur est presque horizontal, le bord
antérieur se dirige-t-il assez obliquement en avant et en dehors. Cette
pièce costale est largement impressionnée par la première écaille vertébrale
et par la première écaille costale.
Les deuxième, troisième, quatrième et cinquième plaques, pi 2, S, 4,
5, ont à peu près même grandeur. Ces plaques sont sensiblement aussi
larges aux parties externe et interne ; la hauteur est comprise un peu
moins de trois fois dans la longueur. Ces plaques sont coupées au niveau du
cinquième interne de leur largeur par les deuxième et troisième écailles
vertébrales.
A partir de la plaque pi 6, toutes les plaques commencent à se diriger
en arrière et à s'élargir dans leur partie marginale.
La plaque p{ 7 a son bord interne alternativement convexe et concave
pour l'adapter aux courbures en sens inverse des plaques neurales S 7
et 5 «.
Quant à la plaque pi 5, sa forme est très- irrégulière, son bord interne
étant en rapport avec les plaques S 8 et 9, et le bord postérieur s'appuyant
sur le bord antérieur de la plaque S iO si développée.
Les plaques marginales sont peu larges, longues, en bourrelet assez
épais ; nous avons décrit plus haut la pièce nuchale.
ÉcAiLLis DE LA CARAPACE. — LcsécaiUes vertébrales sont peu développées,
24
f 971 uirrAGK. — kûtes sur les reptiles fossiles. 1 6 Jaio
tandis que les écailles coslales sont énomus ; les écailles marginales sûol
Wlfisi Irès-déTeloppées ; nous allons décrire ces Irots ordres d'écâillee.
[ Écailles vertébrales ou médianes du disque. — La première
f fcaille, Vf , est, avec la dernière, la plus grande de toutes; le diamèlre
L- transveTse uiaximun, reporté 1res en avant, l'emporte sur le diamèlre
[ longitudinal (55 et 35'"°'} Lecaille forme un hexagone irrégulier ; le bord
[ Ultérieur, le plus court de tous, est légèrement écliancré en son milieu
I pour recevoir la pointe des deux plaques nuchales. Le bord postérieur est
[ droit; il a exactement même longneur que le bord latéral postérieur, tandis
■ que le bord latéral antérieur n'est qu'un peu plus long que le bord
\ Antérieur; les bords latéraux forment ainsi une ligne brisée sous un
angle aigu. La plaque coupe la première pièce vertébrale un peu après le
I milieu de sa longueur, et se voit sur la partie antéro-interne de la pre-
L QÛère pièce costale.
Les deuxième et troisième écailles, F â et F 3, ont sensiblement même
I forme et même grandeur, le diamètre longitudinal l'emportant un peu sur
le diamètre bilatéral. Le bord antérieur, presque droit, porte en son milieu
' pne faible poiute dirigée en avant. Le bord postérieur un peu plus long,
I jréscDle une légère entaille médiane; quant aux borda latéraux, ils sont
I ^rmés de deux parties se rejoignant au milieu de la longueur ; la partie ao-
Ll^ieure du bord est droite à la seconde écaille, un [leu sinueuse à la troisiè-
|.,1lie; la partie postérieure est, au contraire, fortement sinueuse, alternative-
ment concave et convexe.
La quatrième écaille, F 4, ressemble beaucoup aux deux précédentes.
Quant k la cinquième plaque, F 5, elle est très-grande; sa forme est
irrégulièrement ovalaire, le diamètre Iransverse l'emportant de beaucoup
sur le diamètre longitudinal. Le bord antérieur, court, est un peu arqué ;
lesbord^ latéraux divergent d'abord presque en ligne droite, vont en s'ei-
cavant no peu, puis, au niveau du tiers postérieur de la longueur de la
plaque, s'arrondissent régulièrement pour aller s'insinuer en pointe «itrc
la plaque sus-caudale et la dernière plaque postérieure du limbe : il en
résulte que le bord postérieur est convexe dans le sens antérieur.
La seconde écaille arrive au niveau des deux tiers postérieurs de la troisième
plaque neurale, la troisième écaille coupe la cinquième plaque, la huitième
coupe la huitième plaque. Ces écailles sont peu larges et se volent au quart
interne des plaques vertébrales. ■
Ecailles coîtales ou latérales du disque. — La première écaille est
la plus grande de toutes ; le bord antéro-laléral est fortement arrondi, le
postérieur est droit, l'interne est composé de deux parties brisées en sens
inverse. La largeur de la seconde écaille est de 45»"» sur 38""°* de long;
le bord interne en est fortement onduleux. Le bord postérieur de la trtHsiè-
4973 jliiOTAQ^. -^ mxBS sur j^ ^wm,^ rofpnjs^, ^j^
m ^wlk est notableiBent incliné en bas, le hoti interne est siwf^i^, 1^
qoaMièfie plaque, de forme à peu près carrée, est la [4u$ petite 4e toijitis^.
Ecailles du limbe ou marginales, — La pièce nuchaU manqtle
snr l'exemplaire que nous étudions ; quand à la pièce sus-caudale die est
relativement petite ; le bord antérieur en est fortement dirigé en avant pour
former un des côtés de Tangle rentrant dans lequel est reçue une partie
de la dernière écaille médiane. Gomme dans toutes les Ëmydes vivuites,
le nombre des plaques du limbe est de treize. La plaque margitKhcoUaire
est grande, à bord postérieur fortement oblique en arrière. Des écaillas
margifuy-brachiales, la première est un tiers moins longue que la seconde,
qoi est très- allongée, tandis que l'autre a une forme presque carrée. Les
écailles margino-latérales sont très-larges et longues ; on remarque que
ces plaques sont d'autant plus larges qu'elles sont plus postérieures, lois
premières étant, au contraire, plus longues que larges. Des écailles mar-
aino- fémorales, Tantérieure est la plus large et de forme rectangulaire;
ta postérieure, au contraire, est assez arrondie.
fie la présence du genre Ptérodactyle dans le jurassique supérieuf
de Boulogne-sur-Mer.
pterodàctylus supra-jurbnsis, n. sp.
(PI. VI, fig. 4-3.)
^JLe genre Ptérodactyle, abondant à l'époque des schistes de Solenbofeo,
représenté dans le Wealdien par le Plerodactyli^ omis, connu dan^ la craie
A%firope et d'Amérique par plusieurs espèces (Pterodàctylus diomedêUêi
Mnpressirostris , Cuvieri, Ôweni, occidentaliSy velox), n'a pas encore
été signalé d'une manière certaine dans la partie supérieure de h format&m
jorassique du bassin Anglo-Parisien.
M. Lennier a toutefois eu en main « un fragment d'os long, de petite
dimension, recueilli par M. Boutillier à Bléville » et paraît disposé à le
c nq^XMTter à un animal du genre Ptérodactyle (1). »
Nous avons pu étudier quelques ossements d'un Ptérodactyle provenant
des oouches kimméridgiennes supérieures de Boulogne ; il est probaUe
^e l'espèce est la même que celle soupçonnée par M. Lennier. Les
ossements recueillis à Boulogne consistent en un coracoîdien, une por-
tion d'humérus, un des os de l'aile et un fragment d'un autre os de Taile.
La portion de Coracoîdien que nous avons sous les yeux (fig. i) est
longue de 80°^™ , l'extrémité articulaire externe manquant. L'extrémité
interne, haute de 48°^, est courbée en demi-arc de cercle, aplatie, plus
mm II ■ ■■ Il ■ ■ ■ ■ Il 0
•
i(i) Stuiêi géologiques et paUontologiqiui twr Vemhouckun ie U Siin$ ti ieê fakfkm
4l \$ Himte'iiQrmandie, p. 35.
n
376 SADTAGIi. — HOTES SUR LES REPTILES FOSSILES. 46 \û\H
mince il la partie ioférlcure, qui est légèrement dirigée en avant, qu'k la
partie supérieure. Lb Tace externe île los est presque aplatie. Le bord in-
'fericur, d'aboril échancré presque à angle droit au point de raccordement
avec le bord interne, est droit et légèrement arrondi. La face supérieure
pré.sent« une gouttière assez large, quoique peu profonde ; celte fac« diri-
gée presque en avant, en dehors, devient peu à peu tout à fait supérieure,
m s'excavant davantage ; son bord inférieur va se terminer au sommet de
Il face articulaire interne, tandis que le bord supérieur tinit beJiucoup
plus l6t. La face interne, large et assez déprimée dans sa (jortion eitcme, se
^trécit de plus en plus par suite de l'obliquité du bord iuferieur de l'os et
éa bord supérieur de la face supérieure ; au niveau du raccordement de ces
deux bords, la face devient un peu convexe ; la portion qui est voisine de
l'extrémité articulaire interne est large, aplatie, déprimée.
L'os complet devait avoir environ 100""" de longueur ; il a été trouvé
dans l'argile kimméridgienne supérieure (zone à Thracîa depressa) et fait
partie de la collection Dutertre-Delporte, au Musée de Boulogne-sur- mer.
Du même niveau provient un fragment d'humérus du cAlé gauche qu'a bien
Voulu nous confierM. Beaugrand (ûg. 2. )Ce fragment compremi l'extrémité
inférieure de l'os, dont les deux faces sont arrondies, quoique déprimées
dans leur ensemble ; les bords en' sont légèrement arrondis, de sorte que la
«onpe est ovalaire. Près de l'extrémité articulaire, la face antérieure de la
îliapfayse se déprime, de manière k donner une assez profonde cavité ova-
laire ; il ne paraît y avoir qu'une cavité tr^^-peu prononcw à la base de
la face pnstéricHre. Lcn iIihiv iliainetres de la diapliyse sont Ai: 13""" pour
le sens antéro-postérieur, de 8""" pour le diamètre bilatéral. L'extrémité
articulaire, aplatie d'avant eu arrière, a pour grand diamètre transverse
23""", le diamètre antéro-postérieur étant de 15""". Le bord interne de
l'humérus, s'indinant assez fortement en dedans,- devient très-saillant à la
face antérieure, et se termine par l'épitrochlée ; cette éminence est dirigée de
dehors en dedans, et fait une saillie moins considérable que la tubérosité
externe ; sa face interne présente, au-dessus d'un assez fort tubercule supé-
rieur, une dépression bien marquée, autour de laquelle l'os s'élève en fort
bourrelet. Une rainure, beaucoup plus profonde à la face antérieure qu'àla
face postérieure, où elle disparaît preisque, sépare l'épitrocblée de la trocblée.
Celle-ci, dirigée d'avant en arriére et de dehors en dedans, est fortement ar-
rondie, beaucoup plus à la face antérieure; une rainure, Tmissant k une
cavité dont nous allons parler, la sépare du condyle buméral. Ce condyle
se termine k la cavité sus-nicntionnée ; il est assez arrondi dans son ensem-
ble, et est limité par le bord externe, assez saillant, de l'humérus. La tubéro-
sité externe, ou épicondyle, se trouve sur un plan notablement plus bas que
l'épitrochlée, et se prolonge davantage en arrière ; une surface taillée à pic
le sépare du condyle humerai. Si maintenant on regarde l'extrémité anti-
1873 SAUVAGE. — NOTES SUR LES REPTILES FOSSILES. 377
brachiale de l'humérus par sa face inférieure, on voit qu'elle a, dans son
ensemble, une forme quadrangulaire ; on y voit, de dedans en dehors, Vex-
trémité arrondie de 1 epitrochlée et la rainure qui la sépare de la trochlée,
celle-ci, lecondyle, et une partie del epicondyle; on remarque entre lecon-
dyle et la trochlée une profonde cavité, à laquelle vient aboutir la rainure
qui sépare Tune de Tautre les deux éminences sus-mentionnées. Le bord
postérieur de cette face offre derrière cette cavité un rebord arrondi et assez
saillant, en forme de poulie, séparé de chaque côté, par une faible rainure
des deux portions qui vont rejoindre en s'arrondissant les bords interne
et externe, ce dernier plus épais que lautre.
U nous reste à faire connaître un troisième fragment trouvé aussi au
même niveau et appartenant à M. A. Bétencourt (fig. 3). Ce fragment, long de
115 °*", provient d un des os de l'aile. La partie supérieure est élargie à
Tun des bords, tandis que l'autre est arrondi. Cet élargissement tend peu
à peu à disparaître, de sorte que los prend bientôt une coupe ovalaire
dans le sens transversal ; la face postérieure est toutefois plus déprimée
que Tautre ; l'un des bords est aussi coupé bien plus carrément ; enfin,
près de l'extrémité articulaire, l'os prend une coupe quadrangulaire, les
deux faces antérieure et postérieure étant aplaties, les faces latérales l'étant
aussi, quoique la face externe soit un peu arrondie. L'extrémité articu-
laire forme une poulie fortement arrondie d'avant en arrière ; près de sa
base on note une cavité assez profonde, oblongue dans le sens de la lon-
gueur, et bordée par deux bords assez saillants. Cette extrémité articulaire
forme un condyle aplati d'un côté à l'autre, oblong d'avant en arrière,
beaucoup plus étendu dans le sens deja flexion que dans celui de l'extension,
aplati en dehors, creusé en dedans d'un enfoncement, derrière lequel est
une saillie rugueuse pour l'insertion de ligaments latéraux. Le condyle
est déjeté de dehors en dedans, de telle sorte que le bord externe de la face
antérieure de l'os, en suivant le bord du condyle, va se continuer avec les
borâs interne et p&stérieur. Notons encore la présence d'une fossette peu
profonde à la face postérieure de la diaphyse, à son union avec Tépi-
physe.
4. Du genre liopleurodon. Sauvage.
Après avoir étudié en déta'd la singulière organisation du grand reptile
des carrières de Gaen qu'il décrivait sous le nom de Poikilopleuron
Bucklandi, Eudes Deslongchamps fait remarquer qu'au même niveau a
été trouvée une grande dent fortement striée et que rien ne s'oppose à ce
que cette dent ait pu provenir du même animal que les ossements ; il reste
cependant du doute dans l'esprit de l'auteur, puisque, pensant qu'il
serait possible que le Poikilopleuron et le Megalosaurus ne fussent qu'un
même animal, il joint au premier de ce genre, l'épithète spécifique de
tfi sadVige. — itOTSs smt les ieptiles fossiles. 1 6 jnia
Èaektandi, qui est le nom que porte le Mcgalosaurc du calcaire Je
Caen (i).
Il est cerlain , aujourd'hui que de nombreux ossements de Diaosauriens ont
été trouvés, que le Poikilopleuron est un être à part, intermédiaire sous
certains rapports entre les Lézards et les Crocodiliens. Rien ne s'oppose
absolument à ce que la dent figurée par Deslongchamps ait appartenu an
Poikilopleuron, d'autant plus qu'elle est du type Crocodilien ; mais, d'un
autre cAté, nous sommes encore trop loin de umnatlre les véritables rapports
qui existent entre le squelette du Iraïc ou des membres et les dents chez
les reptiles anciens, pour que nous soyons autorisés k aftirmcr la présence
d'un genre aussi aberrant que le genre Polkilopieuron dans la Grande
Oolithe el rOxfordien.
La dent 6gurée par Eudes Dcslotigcharaps a pour caractère d'avoir nne
de ses faces presque lisse, tandis que l'autre est parcourue par de fortes
stries, les deux angles étant marqués par une carène assez saillante. Les
mêmes particularités se remarquent sur une pièce de la collection de l'Ecole
des Mines, pièce provenant de couches inférieures à r^mmoni/es anccps,
et sur une autre dent consc^^'ée au Musée de Boulogne-siir-Mcr, et trouvée
dans rOxfordien k Ammonites crenatus cl Ammonites Lamberti du Wast
près Boulogne. Noos ne pensons pas devoir, d'après la présence de as dents,
préjuger la présence du genre Poikilopleuron aux époques de la Grande
Oolithe et de l'Oxfordien, quoiqu'il soit plus que probable que ce genre
n'est pas jjarliciilii'r m ynu- seule n'!;inu et à une seule e[ioi]iie géolo-
gique; nous avons dès lors pensé qu'il valait mieux appliquer pro-
visoirement le nom de Liopleurodon ^ ces dents, en attendant qu'il soit
démontré qu'elles appartiennent réellement au genre Poikilopleuron.
Les deux dents que nous allons décrire seront alors nommées Lioplcu-
ron Grassouvrei et Liopleurodon ferox ; celle du calcaire de Gaen
pourra porter la dénomination de Liopleurodon Bucklandi, de sorte
que, s'il était prouvé que cette dernière dent appartint réellement an
genre Poikilopleuron, un simple changement de nom générique serait
nécessaire.
LIOPLEtRODON FEROX, n. Sp.
(PL VII, fig. 1.)
La dent que nous étudions ici semble indiquer un animal de propor-
tions tout à fait gigantesques; elle est, en effet, longue de là"", au
moins; ta partie émaillée a 75'"°', les deux diamètres à la base de la
portion émaillée sont 38 et 33™'", tandis qu'à la racine ils ont 43 et ST""
(1) Mfmoire êw le Poikikpleuroa Bucklandi. (Mém. Soc. Un. de Normanàie
•^
1873 SAUTA6B. — » IfOTES SUR LES REPTILES FOSSILES. S79
dette dent a été trouvée au Wast, près de Boulogne-sur-Mor, dans tes
couches oxfMtliennes à Ammonites Martœ, Ammonites Lamberti,
Ammonites crenatus, etc.
La racine est haute, entièrement lisse, creusée d'une profonde et lai^
cavité, allant en se rétrécissant en cône. La portion émaillée , assez forte-
ment reoourhée, est divisée en deux par une arête s'étendant jusqu'au sommet
anx diamètres antérieur et postérieur; on remarque aussi une strie plus
fcrte aux faces latérales, strie se continuant dans toute la longueur de
la partie émaillée.
La face externe est divisée en deux par une forte carène allant jusqu'au
aonmei ; la portion antérieure, comme d'ailleurs dans les autres espèces
Au genre, est presque entièrement lisse (Jig, i a) ; on n'y voit, à la base»
que cinq ou six stries qui s'évanouissent bientôt, et entre lesquelles l'émail
piés^te de fines yermiculations ; sur l'autre partie, les stries, nous pour-
rions dire les carènes, au nombre de cinq, sont plus fortes et plus longues ;
l'une d'dles s'étend même presque jusqu'au sommet ; à la base l'émail est
venniculé (fig. i b).
Ce sont de véritables carènes, très-fortes et tranchantes, que l'on
fcmarqne à la face interne ; ces carènes sont au nombre d'environ 65 à
la base ; snr ce nombre deux ou trois seulement arrivent au sommet, une
dizaine se prolongent jusqu'assez près de lui; les autres stries sont plus
ou moins longues ; en général on observe une carène qui se prolonge très-
loin, puis une carène qui n'a guère plus de la moitié de la longueur de la
ieot, enfin une carène un peu plus longue ; entre ces carènes s'en voient
à la base quelques-unes qui n'ont que quelques millimètres de longueur*
La surface émaillée est lisse entre toutes ces carènes (fig. 1).
LIOPLBURODON GROSSOUVREI, U. Sp.
(PL VII, fig. 2).
La collection de l'ËcoIe des Mines possède une dent provenant de
Charly, canton de Blet (Cher), et trouvée par M. de Grossouvre, Ingé-
nieur des Mines, dans des couches inférieures à V Ammonites anceps.
Cette dent indique une espèce distincte de celle que nous venons de dé-
crire ; elle est peu courbée; la limite entre les deux faces est marquée par
une carène peu saillante, qui tend même à s'effacer vers la racine. La face
externe est presque entièrement lisse; elle montre, vers le milieu de sa lar-
geur, une carène qui s'étend dans toute l'étendue de cette face ; cette carène
parait d'ailleurs se retrouver dans toutes les espèces dn genre ; elle est
accompagnée de chaque côté de deux stries s'étendant dans une faible
étendue ; près de la racine on note quelques faibles granulations, que nous
trouvons aussi à la base de Tautre face. Le milieu de cette face porte éga-
L
380 SAOTAGB. — NOTES SUR LES REPTILES FOSSILES. 1 6 JUIQ
lemcnt une carène qui la divise en deus ; de chaque dllé sont cinq à six
Stries inégalement longes, mais kc tcrminaDt toutes loin du sommet. La
longueur totale de la deiil est de 70'^'". la longueur de la portion émaillée
de 55 ; l'épaisseur de la dent k sa base est de 20'""'.
5. Sur te genre DACosAiinrs, Quenstedt.
(H. VII, fig. 3. A, 5.)
Les d^ts désignées par Plieninger (I) sous le nom de Geosaunismaxi-
mus ont été d'abwd assimilées, sans doute à cause des crénelures de leurs
bords, au genre Megalosaurus par M. Qucosicdt (3), puis ont formé
ptui! tard le type du genre Dacosaurus du même auteur; elles proteaaicnt
du Jura de Schnaitbeim qui se trouve sur le même niveau géologique que
le Corallien de Tonnerre. Ces dents, dit M Quenstedt dans son livre Der
Jura, " parleurs fines crénelures, parleurinsertionprofondedans la mâ-
choire et par leur apparence, ont tous les caractères des dents de Mcgalo-
sattrc ; cependant dans les vrais Mégalosaures les dents sont plus fortement
crénelées et recourbées en forme de faux. Le professeur Plieninger a figuré
Musienomde Geosaurus maximus une grande dent pwvenant de Schnai-
theim, et plus tard sous ta mâmc dénomination on fragment de mâchoire
trouvé k Ulm. Ces pièces ne correspondent pas au type du genre Géosaure
fie Sœmmering, dans lequel les dents sont presque confondues avec l'os. >
Suivant l'auteur que nous Tenons de citer, les dents seraient insérées
dans (les hIvcoIw dislitiols : aussi M. H. Ovsc'ii a-l-il rangé le genre Daco-
saure dans le groupe des crocodiliens amphicœliens, préjugeant de ses ano-
logies avec le grand genre jurassique des Téléosaures (3).
D'un autre câté M. Ilulke, dans une note présentée k la Société Géolo-
gique de Londres [i], en étudiant une mâchoire de grande taille prove-
nant du Kimméridgien d'.\nglcterrc, la rapporte au Steneosaurus rostro-
minor de Geoffroy Saint-IIilaire, ou second Gavial d'Honfleur de Cuvier,
assimilant cette espèce au Dacosaurus maximus de Quenstedt, de telle
sorte que le genre Dacosaure ne serait qu'un synonj-me du genre Sténéo-
saure.
Nous devons tout d'abord faire remarquer que le Sténéosaure à mu-
seau plus court n'existe pas, et que, comme l'a montré M. E. E. Des-
longchamps, cette espèce est un véritable monstre anatomique, le museau
(t) JahreshffI M, ISiB, pi. 3, fig. 3. — l- V, 18W, pi. I. .
(!) Ilandb. der Peirefacitnkunde. — FlôUgeb. Wiirl, p. m. — Somt und Jelil, 18S6,
« p. 131. — Der Jura, p. 785, pi. 'J1, fig. 8. — M., S* (A., 18G1, pi. in, fig. i.
(3) Palaoïilotogij, 2' ^ilil., p. 300.
(i) A'nle on some fossil remaliu o{ a Gavlal-Uke Saurian from Kimmerldge bay, col'
fted b'i J. C. Maitsel, ealablisliinq ils iilenlitij from CuvUr's • deuxième Gavial d'Ilon-
peur. • Tête à muieau plus court (Sleneosaurus rostro-minorofCeuffroy St-Hilairt 1828),
anit wilh QuemledfsDakomurus (Quart. Jour. Gtol. Soe., 1869, p. 390, pi. IVII el XVIII,)
4873 SADTAGE. — NOTES SUR LES REPTILES FOSSILES. 381
étant composé de morceaux appartenant à deux genres, SteneosauruseiMe-'
triorhynchiis, provenant même de deux niveaux géologiques différents (1).
Les vertèbres figurées par M. Hulke sont bien du type amphicœlien et
ressemblent par beaucoup de caractères à celle des Téléosauriens ; mais
rien ne parait prouver définitivement, ce semble, que ces vertèbres appar-
tiennent bien au même animal que la portion de mâchoire inférieure éti-
quetée avec raison Dacosaurus maxim%LS. Dans tous les cas l'incurvation
si prmioncée de la mâchoire inférieure, seule connue, la forme des dents et
leor crénelure aux bords rappellent peu le gehre Sténéosaure. Le mode
dltnplantation des dents n'a pas encore été assez étudié, de sorte que nous ne
savons pas certainement s'il est du type acrodonte ou du type thécodonte.
Presque k la même époque que M. Hulke, M. WoodMason (2) citait le
genre Dacosaure dans le Kimméridgien de Shotover, et en figurait plusieurs
dents. « Le British Muséum, écrit l'auteur, possède plusieurs spécimens
de Dacosaure d'Allemagne, et ils sont identiques à ceux d'Angleterre. Les
dents sont larges, coniques, incurvées, avec un émail lisse et poli, présen-
tant deux lignes très-finement crénelées, proéminentes, formant un angle
antérieur et un angle postérieur. La coupe de la dent est ovalaire, pointue
en avant et en arrière; mais vers la base la couronne devient cylindrique,
les angles s'effaçant. »
Les dents figurées par M. Wood Mason ressemblent moins aux grandes
dents étudiées par MM. Quenstedt et Hulke qu'à celles que M. Quenstedt
a représentées aux figures 9, 10 et 11 delà planche 97 de son D^r Jura.
Or ces dernières pièces paraissent identiques à celles que nous avons fait
connaître en 1871 sous le nom de Liodon primcevumy Sauv. (3). A la
même époque M. John Phillips (4) a figuré quelques dents provenant du
Portlandien d'Oxford. Les dents représentées à la figure 191, rappellent
aitièrement celles que nous figurons. Les bords sont finement crénelés
et la surface est striée. M. Phillips pense que ces dents sont étroitement
aDiées à celles des Sténéosaures. Sous le numéro 192 l'auteur donne la
figure de deux dents, dont l'une , celle de droite, ressemble k la pièce
figurée par M. Quenstedt aux numéros 9 et 10. Il est douteux que cette
pièce, et. plus encore celle de gauche, appartiennent au genre Dacosaure.
La question se pose dès lors ainsi : faut-il identifier les Dacosaures aux
Liodon, faut-il placer le genre Dacosaure parmi les Grocodiliens amphi-
cœliens ou près des Mosasauriens?
(1) Notée paUontologiqueê.
(S) OnDaiosaunis from the kimmeridge-clay of Shotover (Quart, jour. Geol. Soc., 1S69,
p. Î18).
(Z)Dela présence d^un reptile du type mosasaurien dans les formations jurasiiques su-
périeures de Boulogne-sur-Mer {Compt. rend. Acad. Se., ÎO juillet i87î).
(4) Gtelogy of Oxford and the valley of the Thames, p. 889.
983 SAUVACB. — KOTES SCB LES REPTILES FÛSSIUg. 4Q jlHB
Une première remarque ^ faire est que nos dents de Liodon prinus-
vum rappellent Iwaucoup celles du Liodon anceps de lu craie de Nor-
folk (1), si l'on en juge d'après la figure donnée parM.K. Owen; dans tons
kg cas elles sont (xsrlainemeDl du type Mosasaurien , et ont la plus grande res-
semblance avec celles du grand Mosasaure de Maestrichl, comme nous avons
pa nons en assurer directement. La hase de la dent est circulaire ; un peu
l^us haut elle devient ovalaire, cbaque face étant séparée par une arèle tran-
chante, très-finement dentelée . qui limite les angles antérieur et postérieuf
(fig. 4). Les deux faces sont bomliées , l'iuleme un peu plus que l'esleme,
certaines de ces dents sont très-finement striées vers le sommet, surtout i
la face interne. Absolument mêmes caractères se retrouvent sur les dentâ bien
conss^'éea de Mosasaure. Certaines des dents du Mosasaure d'Aoïérique
figurées par M. L«idy (3) ont aussi les bords finement dentelés et les laces
légèrement striées rers le sommet. Une portion de mâchoire, provenant de U
partie supérieure du Kimmérîdge de iîoulogne et ressemblant beaucoup à la
pièce décrite par M. Qucn-stedl, vient confirmer pleinement le rapproche-
ment cpie nous avons établi avec les Mosasauriens. Sur la mâchoire règne un
sillon peu profond divisé dans l'intervalle des dents par une cloison osseuse,
sîmtUaot aio^ une série d'alvéoles ; mais le mode d implantation des dents
est réellement bien différent,
Ija dont est creuse jusque vers le milieu de sa longueur, et dans cette
eavité s'étend une tige devenue silicéo-calcaire par ta fossilisation ; on voit
querelle tii;c s'éhirglt \\o\\ à p/ii et se rivilinui" prcsijiie jusqu'à la hasedc la
mâchoire; il en résulte ainsi un large et long proce^su^ conique qui supporte
la dent. Celle-ci se comporte à son tour de la manière que nous allons faire
connaître. Par la disparition de la tige on note dans le corps de la mâchoire
une cavité oblongue, ovalaire, s'étendanl dans presque toute la hauteur de
celle-ci. Cette cavité est tapissée de nombreuses couches de dentine qui
font intimement corps avec le tissu de l'os, et qui sont les couches de den-
tine de la couronne de la dent. Or la disposition que nous venons d'indi-
quer est celle que présentent les acrodontes, et en particulier le type de
ce que l'on voit chez les Mosasanriens. Il est maintenant un premier fait
établi : c'est avec raison que nous avons assimilé aux Mosasauriens les
dents trouvées dans le Jurassique supérieur de Boulogne; des lors les dents
du Kimméridgien anglais étudiées par M. Wood Masoo doivent être rap-
portées au même type.
Les Mosasaures proprement dits ont les dents pyramidales, à face ex-
terne plus plane que la face interne, à bords très-linemcnls crénelés. Chez
les Liodon le côté externe est aussi convexe qne l'interne, la coupe vcts la
4é73
SâDTlSI, — ROTES SUH LIS BEPTILB8 FOaOLIS-
S»
pdîtteéUEoteUiptiqDe; M. R. Owen, qui a créé le genre, ne meatHHlli^ià
Sma fine» à la surface entaillée ni faibles denticulatioos des bords Inui-
duaMB. Ghei les Dacosanres les dents, soudées aux mâcboires, sontcompri-
mées, tranchaDtes en avant et en arrière, pointues, un peu arquées, et leuir
flmchiuit offre une dentelure fine et serrée. Les dents du Kimméridgira
de Boulogne et de Shotover n'appartiendraient donc pas au genre Libdon';
mais il est bien probable que les dentelures, très-faibles d'ailleurs, n'exit-
t(»tqae SOT des dents parfaitement conservées, et que M, Owen a pu les
néctàm&hre. Ce qui est dans tous les cas hors de doute, c'est que les deuil
étodiées par M. Wood Mason, et les pièces figurées par M. Quenstedl
t6m les onméros 8 et 11 de la plancbe 97 rappelleat entièrement celles du
genre Liodon.
Ed est-il de même de celles décrites par MM. Hulke et Quenstedt ?
Qflâât k ce qui est de la portion de mâehoire représentée par ce dernier
tateor, ^le ressemble beaucoup k celle figurée par H. Owen (1); de plus
M. Wood Mason, qui a pu comparer les pièces de Shotover au Dacœaurè
d'Allemagne, assure qu'elles sont identiques.
M. Owen a indiqué le mode d'implantation des dents du Liodott
anceps ; nous voyons que la dent est soudée à nn processus conique
court et pointu, qui va en se rétrécissant peu ii peu, etqui est loin d'attein-
dre le bord de l'os (2). La forme dn proi-essus dans les dents du Dacfr-
santte 9H'ait tout autre, et rappelln-ait entièrement celle des Mosasaures,
eomnie on peut le voir d'après lecroquis ci-dessous qui montre l'implan-
lation d'une d«it du Porttandieo de Boulogne, celle du lÀodon aneepe
d'après M. Owen et celle d'un Mosasaure de la craie d'Amérique d'unte
M. Leidy.
Motaumnu, ap, Daenalinu Liodm anequ, Omn,
d'aprts L>eid] prinuxvu^ Saur. d'apris Owen.
M. P. tiervais a dSj^ fait observer depuis longtemps que « c'est à tort
(0 lot. €it„ pi. IX a, Og. 1 ■
<I> Loe. e<f., if. 3, S a.
■^
364 SAUVAGE. — NOTES SUK LES REPTILES FOSSILES. I 6 jgin
(]UQ l'on décrit les deols de Mosasaurc comme réellement acrodontcs, à la
manière de beaucoup de Saurions actuels (1} «. M. Quenstedl, trompe
par l'étal de la pièce (Jh'ÎI avait sons les yeux, a. pu méconnaître le carac-
tère acrodoQlc des dents du Dakoîiaurc ; te fait est que, par suite de la
rainure qui règne le long de la mâchoire, les dents paraissent être logées
dans des alvéoles distincts, tandis que, comme nous l'avons vu plus haut,
ces dents sont réellement acrodootes.
De la discussion que nous venons d'établir il résulte, ce semble, que les
Dacosaures, Liodon par les dents, ont un mode d'implantation différent,
qui rappelle celui des Mosasaures. Le genre Dacosaure de Queosltslt
devra dès lors être maintenu et placé parmi les Mosasauriens et non par-
mi les Crocodiliens, moins encore parmi les Téléosauriens. Reste à savoir
si les vertèbres figurées par M. Hulke appartiennent bien réellement au
même animal que la mâchoire étudiée par lui ; dans œ cas les Dacosaurus
ne placeraient très-près des Geosaurus, chez lesquels les vertèbres sont
biconcaves, ce qui viendrait à l'appui de ce fait que les Gcosanres par
leur fémur cl par le bassin ressemblent plus au\ Crocodiles qu'aux Moni-
toFB. Dans le cas contraire, si les vertèbres sont concavo-convexes, il fau-
dra ranger le genre Dacosaurc entre les Mosasaures et les Liodon.
Dans tous les cas il ne nous parait pas qu'on doive rapporter â la mëoie
espèce les pièces figurées par MM. Quensl«dl el Hulke et celtes Hudiées
par M. Wood Mason et par nous-méme. Celles-ci différeraient des pre-
mières par les di'iils roii*l<iniiiii4it jilus pclilcs et plus massives, par les fines
vermiculations du l'émail, de sorte qu'on pourrait établir ainsi provisoire-
ment la synonymie :
FAMILLE DES MOSASAURIENS.
Dacosaurus maxtmiis, Plien., sp.
1843. MEGALosAUBus, Sp. Qucnslcdt {Flolzgeb. Wûrl, p. 493.)
1846. GEOSAURUS MAxnnis,I'tieuinger(/(i/t/-c5Ac/'/e, II, pi. III p. 3. —
Idem t. V, pi. V, fig. 1.)
1856. DAKOSAunus MAxiMUs, Qucnstcdl {Sonst and Jetzt, p. 131. —
HaJidb. der Pelref., 1" éd., p. 112, pi. VIII, Gg. 4. — Der Jura,
p. 785, pi. 97, fig. 9, 10, ll,aneg. 8?
1865. sTENEosAURus BOSTRo MixoR, Hulkc {Quart. Joum. geol. Soc,
p. 390, pi. XYII,fln pi. XVIII).
Et:
Dacosaurus primwvus, Sauv., sp.
1869. DAKosAUBus MAXiMU», Wood Mason (Quart. Joum. Geol.
Soc, p. 218) non Quenslcdt.
(1) Zool. et Pal. fr., p. *63.
4878 SAUVAGE. — NOTES SUR LES REPTaBS FOSSILES. 385
1871. uoDON PRiMiEvuM, Sauvagc {Compt. rend. Ac. Se, 10 juillet).
1871. DAKOSAURUs, PhiUips, Geol. of Oxford, p. 289).
Il nous reste à faire brièvement connaître les dents que l'on trouve dans
le Jurassique supérieur de Boulogne-sur-Mer ; elles proviennent de trois
niveaux : du Portlandien moyen (marne à Pema Bouchardi) , du Kim-
méridgien supérieur (marne à Thracia depressa), du Kimméridgien
moyen (calcaires marneux à Ammonites longispinus et Trigonia Ri-
gauxiana) .
Certaines dents que nous regardons comme des dents ptérygoîdiennes
(pi. VII, fig. S) sont plus petites que les autres, massives, obtuses, à
faces très-bombées ; la face interne est légèrement excavée dans son en-
semble, tout en étant très-arrondie ; un angle saillant, non précédé de sil-
lon, se voit au bord postérieur seulement, et sous ce rapport cette dent
ressemble à celle qui a été figurée par M. Wood Mason (1) ; la face in-
terne est ornée de plis de Témail très-fins et onduleux^ qui disparaissent
presque complètement sur l'autre face (fig. 5. a).
Les autres dents sont plus ou moins élancées suivant les places quelles oc-
cupaient dans la mâchoire ; toutes ont le sommet aigu, les /aces externe et
interne également ou presque également bombées, séparées par deux arêtes,
Tune antérieure, Tautre postérieure, très-finement crénelées, de sorte que la
09upe de la dent est elliptique {fig. 4) ; à la base elle devient ovalaire, les
arêtes disparaissant. La partie émaill^, surtout à la face interne, est, sur
les dents bien conservées, ornée de vermiculations très-fines. La longueur
des dents est en moyenne de 55""*, le diamètre à la base de 22"""* {fig. S).
6. Sur une dent de Mosasaure de la craie supérieure
de Bonneville (Manche).
(PI. VI, fig. 4, 4 a.)
La dent que nous figurons a été recueillie autrefois par M. de G&-
ville, et est actuellement conservée à TÉcole des Mines; elle nous
parait constituer une espèce nouvelle que nous désignerons sous le nom
de Mosasaurus platyodon; elle se sépare, en effet, des Mosasaurus
Hoffmanni, Maximiliani et gracilis par Tégalité beaucoup plus grande
des deux faces externe et interne, celle-ci étant bien moins bombée qu'elle
ne Test habituellement, et se rapprochant, sous ce rapport, de ce que Ton
observe sur les dents du M. gracilis (2).
La dent que nous décrivons, longue de 35""", large à la base de 25 et
de 18™°*, est grosse, obtuse. La face externe est à peine moins bombée
que Imterne ; ces deux faces sont lisses, séparées Tune de Tautre par un
(1) Lœ, dt^
(f) Voy. R.Owen, PaUzont. Soc, Cret, ReptUia, p. 31, pi. IX a, fig. 7, 8, 9.
^-
W6 BATAU — PLUmS DOISEAtlX d'aIX. Ifi joia
angle aigu, plus prononcé au bord postérieur, bordées par iin sillon étroil,
plus tnaripiL' à la face, interne ; la face est comme bombée en avant
^e ce sillon .
D'après la naUirede la gangue, ce fossile paraît provenir du congio-
mérat inférieur aux'couchcs k Baculites.
M. GERVAfs dépose sur le bureau les planches et le texte de son
Ëtade sur les Mammifères de la cotlcctioa Seguin, que la Société a
admise dans ses Mémoires.
M. BATAN met sous les yeux de la Société, des échantillons de
plumes fossiles d'Aix et fait la communication suivante :
SUn LES PLOMES d'oiseaux DES GïPâES d'AJX.
Il y a déjà longtemps que Faujas (1) a signalé des plumes d'oisfiBux b
Ubnle Bolca ; on en retrouve également en Auvergne ; mais c'est surtouA
dans 1^ marnes du gypse d'Aix, marnes qui ont fourni tant de poissoBS,
d'insecles et de plantes, que ces restes paraissent les plus fréquents. On
ta troute dêjA la citation dans Marcel de Sures (2), et plus récemiBciit
M. Gervai;; les a encore mentionnées d'après sa collection el Les Musée«
d'Aix et de Marseille (3).
La collection de l'Ëcolc dfis Mines en renfenne 7 échantillon!!, recueillis
dt y a longtemps déjàparM. Coquand. Jusqu'à présent, à ma connaissanHi
<nal essai de détermination n'avait été tenté, et j'ai été curieux de savoir si
leur parfait état de conservation ne permettait pas d'arriver à reconnaîtra
à quels types ils appartiennent. Je les ai soumis à M. J. Verreaux dont
personne ne contestera la compétence. M. Verreauv a pu assigner à tous
un nom générique ; comme je ne crois pas que l'on ait encore cité d'oi-
seaux dans le gisement d'Aix, j'ai pensé qu'il serait peut-être intéressant
de faire connaitre les résultats auxquels est arrive M. Verreaux, qui a
bien voulu m'auloriser à les communiquer à la Société. (4)
Les 7 plumes apparlienneut à 6 espèces différentes ; ce sont :
1" Une plume de la partie postérieure de la cuisse d'un Strigidè, de la
taille du Moyen-Duc, vraisemblablement d'un Strix.
â° Le bout d'une plume de la gorge d'une grive entièrement analqgue
aux Turdus iliacus ou musicus.
3° et 4" Deux parties supérieures de reclrices d'une sittelle, rappelant
\iSiUa cœsia;
(1) Faiijas.Ann. muî..t. 3, p. 21, pi. 1, f. 1-3.
(1) Zool. el Pal. fr., a< éd., p. Ui.
(3) Càign. lerr. leit., p. 268.
(i) Depuis que ces lignes oui dlé écrites ta mort est venu frapper H. Verreaui. C'est oDe
perte bica sensible pour l'omilholO)[ic, il laquelle re savant modeste avait rendu tant de serrices.
L'étude des plumes d'Ais l'intéressait, et il est probable que l'eiaiuen des échantillons conserrés
duu d'autres coUectionsl'iuiraitcoDduili des résultats curieux.
1878 Q08TÂLET. — FAUNE ENTOMOLOGIQITB d'a». 9tfJ
5' Une plame de la partie postérieure de la cuisse d'une huppe^ trte-
Yoisine de V Upupa epops ;
6^ Une plume du croupion d'un Martin-pécheur qui ne se distingue
pas de celles de VAlcedo ùpida^ et présente même dune manière
remarquable les ondulations caractéristiques que Ton peut observer
dans l'espèce actuelle ;
7^ Une portion d'une plume de côté d'un jeune Pic, semblable m
Picus viridis.
Je ferai remarquer tout d'abord que de ces genres deux sont connus
dans les gypses des environs de Paris, les genres Slrix et Alcedo, J'ajou-
temi que les oiseaux énumérés ci-dessus offrent, d'après les restes que
M. Verreaux a pu examiner, une analogie remarquable avec des espèces
^nellem^t indigènes de notre pays. C'est là un fait intéressant et qui
ne semble méritar d'être signalé.
M. OusTALET fait les observations suivantes :
L'étude des insectes fossiles d'Aix en Provence, dont je m'occupe
depuis plusieurs années, m'a conduit à des résultats qui concordent sen-
siblement avec ceux que vient d'exposer M. Bayan. En effet, si l'on
passe en revue les nombreux spécimens d'insectes fossiles d'Aix qui
figurent dans nos collections, on est immédiatement frappé 'de Tabsence
de ces |;rands Buprestes et de ces Bélostomes qui impriment à la faune
d*GEningen un cachet tropical si prononcé. Ici les types entomologiques
sont beaucoup plus modestes, et, à part quelques Coléoptères dont les
analogues ne vivent plus qu'en Australie ou au Cap de Bonne-Espérance
(genre Hipporhinus), et certains Lépidoptères rappelant des papillons
actuels de l'Archipel Indien [Cyllo sepiUla)^ tous appartiennent à des
genres qui habitent encore soit le pourtour du bassin méditerranéen, soit
res parties tempérées du continent américain.
Les affimités des insectes fossiles d'Aix avec des espèces actuelles de la
Provence, de l'Espagne, de la Sicile et de l'Algérie avaient déjà été si-
gnalées par Marcel de Serres, et M. Heer avait parfaitement reconnu
que la faune entomologique des gypses présentait un caractère moins
méridional que la flore.
Quant aux analogies que certains insectes enfouis dans les marnes
gypsifères de la Provence offrent avec des espèces qui se trouvent encore
à l'époque actuelle dans le Sud des Etats-Unis et au Brésil, elles ne sont
pas moins évidentes, et, chose curieuse, cette ressemblance entre la faune
entomologique du Midi de la France et celle de l'Amérique tempérée exis-
tait déjà à l'époque tertiaire : en effet parmi les spécimens d'insectes
ijbssiles découverts dans le terrain éocène supérieur des Mos&tagnes Rq-
chenses, et que mon honorable ami M. Scudder avait apportés avec lui
1^8 SACVtGB FAUHB ICDTntOLOGIQCE d'aIX. 1 6 JUD
m .dans son récent voyage à Paris, la plupart appartenaient, sinon aux mêmes
I. genres que nos insectes d'iVix, du moins U des genres voisins. L'analogie
m Hùl particulièrement frappante pour les Diptères. J'aurai d'ailleurs
m récession de revenir sur ces Taits dans le Mémoire sur les insectes fossiles
P ^d'Aix, dont je compte publier incessamment la première partie.
I M. SADVAGBfàit remarquer laprésencedans les^'pscsd'Aix d'nn Cotte
m^Hollas aries, étroitemsnt allié aux Coltua (AcanthocoUus) scorptusel
W bvhalis ; ce sons-genre Acanthocottiis est confiDé dans les régions froides
B, de l'océan atlantique, et ne descend guère au-dessous du IS"» degré sur
Write côtes d'Europe; il est curieux de noter sa présence à l'époque d'Aix.
K^L'on rencontre d'ailleurs fréquemment à l'époque tertiaire de ces mélanges
I .'d'espèces tropicales et d'espèces des parties froides du globe; c'est ainsi
l^qoe des Teuthies, des Sphyrënes, des Characins, des Histiophores don-
E^rônl k la faune de Sheppy un caractère méridional, et cependant ayec ces
f formes on rencontre des GadoTdes alliés aux Merluches, aux Pbycis, aux
■ Itferlus, etuuLabre voisin decelliiqui vit encorele longdesc)les anglaises,
I " L'étude de la faune îclithyologique de l'époque tertiaire permet de pen-
hjBCT que la Méditerranée communiquait alors avec la mer des Indes, tandis
P'qnc, suivant l'opinion de M- Heer, l'Europe était largement réunie à
K|TAmérique. Les poisons des eaux douces tertiaires ont leurs analogues
Enians le Nouveau-Monde : ou peut citer la Poecilia d'Œningcn, voisine
de la P. Surinamensis, étudiée par Lacépédc, et surtout les Cj/clums,
intimement alliés aux Amia.
M. Sauvage note que les couches d'Aix, au moins les couches à pois-
sons, se sont déposées dans des eaux peu profondes et saumâtres, qu'Aix,
en un mot, est un dépAt formé dans un marais semblable aux marais sa-
lants des bords actuels de la Méditerranée ; ce qui le prouve, c'est la pré-
sence d'un Muge, d'un Cotte, d'un Snerdis Brinuttis, de Lebias, ces der-
niers voisins des Cyprinodon que M, Larlet a retrouvés dans des eaux
saumâtres près de la mer Morte. La théorie de M, Heer expliquerait la
présence de la Perça Beaurrwnti ; celle-ci appartient au sous-genre Per-
cichtkys, spécial au Chili, tandis que les Smerdis sont voisins des La-
tes, cantonnés aujourd'hui à l'embouchure des grandes rivières de l'Inde.
Il y a donc à Aix un mélange de faunes semblable à ce que M. E. Ousta-
let vient de signaler pour les insectes,
M. GinvAis rappelle que l'étude des mammifères conduit à des résultats
analogues, et que l'analogie devient da plus en plus frappante entre la faune
èoréne supérieure en Europe et dans le Nabraska, Le genre Cyclurus
' dont vient de parler M. Sauvage est un genre important qui a été indiqué
i Sansan, àArmissan, à Montmartre, dans le Puy-de-Ddme, et hors de
France, notamment en Bohême. Il a des rapports étroits avec le genre
Amia, et une de ses espèces qu'Agassiz a placée dans deux genres : No-
I
I
iâfis, Cjfchérusw^it été ddsighdo piâr Hé Bhdnville avec une gtande saga-
cité comme A. ignota.
Le secrétaire donne lecture de la note suivante :
NOT^ SqR LES SABLES GRANITIQUES ÉRUPTIFS DANS LES ENVIRONS
DE PAUlS,
par il. G. FAUKE
L*ànnée dernière, VL. Douvillé a fait connattre(4) l'existence, dans ie^
environs de Vernon, de sables granitiques éruptifs à travers le calcaire de
Beauœ, et en liaison intime avec un système de failles et de fractures
orienté 140''. Il était intéressant de rechercher au sud de Paris, dans le
jirolongement de cette direction, des traces analogues de phénomènes
éroplifs.
J^aî été assez heureux pour trouver en effet suf le bord du plateau de Ples-
818-Pioquet un gisement très-net de sable granitique éruptif dans Targile à
meulière. Le point le plus favorable à Tobservation est situé à la cote
160, à 400 mètres au nord de Tabreuvoir de Plessis-Picquet, dans une
trancKée profonde au croisement dé deux chemins, et à 200 mètres de la
nmte diépariementale n"^ 54. On voit une masse de 2 mètres de sable
grossier quartzeux blanc, mélangé de kaolin et bariolé de veines irrégu-
Uères ccdorées en rouge vif. Cette masse, dont la partie supérieure seule
ttt visible, péiiétre en forme de coin dans les argiles & meulières non
remaniée^ qui rencaissent; le tout est recouvert par 1^^,50 de diluvium
ferrugineux à petits grains de quartz blanc.
Ëd portant ce fait à la connaissance de la Société, je n'ai d'autre but
que de mettre nos confrères à^ même de recueillir dans les environs immé-
diats de Paris, un type de roche éruptive jusqu'ici peu connu, et de
donner une application évidente du principe de la continuité des direc-
tions de fractures.
H. i^ Grakcouiitois fait observer que Ton a signalé eu deux points des
finijères de Sèvres la préscinee du fer «t celle du manganèse : ces deux
points 86nt alignés avec le gisement signalé par H. Fabre et ceux de TEure.
D'autre part ils sont avec le point où l'on a trouvé de la galène à Auteuil, ei
les eaux minérales de la même localité, sur une direction parallèle au
coura de la Seine, et indiquant une des lignes de fractures du Bassin
parisien. H. de Chancourtois ajoute qu'il e^t intéressant de voir retrouvei*
ailleurs les dépôts du département de TEure, et il est persuadé que, main-^
(enantque Tattention à été appelée sur les dykeskaoliniques par MM. Dou^^
ville et Potier, on en rencontrera dans beaucoup d^autre^ localités.
MM
(1) BM. Sot. géol, S» lérie, t. XXIX, p. 471
25
390 ]. UABTTH. — DEUX ÉPOQCES GLACIAIRES. 16 JUIQ
Le secrétaire communique à la Société la note suivante :
DEDX ËI>OQUES CLACIAIRES EN BOURGOGNE
pu M. JtLBS UARTIN.
Le 18 Septembre 1851, M. le docteur Canat communiquait à la
Société Gcotogi({ue de France, réunie en session extraordinaire à Dijon,
la découverte qu'il venait de faire, le long de la cAte chalonnaise, d'un
terrain qu'il considérait comme un représentant de la série crétacée dans
la région.
Ce terrain, d'apris l'auteur, est composé de sables rouges avec silex,
et ks fossiles qu'il y a rcrueillis (Micraster coranguinum et Inoce-
ramus Lamarckij le classent dans la craie blanche.
« Partout où des coupures récentes permettent d'observer la nature
> du dépât, dit M. Canat, on le voit sous forme d'un sable ferrugineux
< trè»-rouge, cohérent, homogène, massif; la stratification est indistincte.
< Les silex qu il contient sont de forme et de dimensions variables ; ils
■ sont disséminés sans ordre dans la masse, ou disposés par amas irré-
» guliers comme des filons obliques. Ils aOectent parfois les figures
c bizarres des priapolilhcs. Leur surface est tantôt arroudie, lantdt ni-
« gueuse, avec des inégalités, des saillies, ou bien elle présente des snr-
■ faces planes et des arêtes vives. Leur pâte est translucide, avec une en-
« vclojipe corticak' op;u|ue. Ils sont souvent fragment ai ns, re qui est dû
c sans doulc aux influences atmosphériques ; car leurs cassures paraissent
« quelquefois extrêmement récentes, comme si elles étaient produites
« journellement. Ils se présentent dans quelques endroits en masses
« considérables, par exemple à Saint-Boil et aux Filelières, ou l'on voit
• des blocs anguleux d'un mètre cube ; leur structure n'est pas celle
« d'une brèche ou d'un conglomérat ; elle est concrétionnée (\). »
La communication, déscette époque, paraît sujettcà discussion. Constant
Prévost fait observer que l'existence de fossiles de la craie dans le terrain
dont il est question ne suppose pas nécessairement qu'il appartienne aux
formations secondaires ; il est possible que ce ne soit qu'un dépôt
tertiaire formé par la destruction d'un terrain de craie. Il a visité récem-
ment, dans l'Ile de Wight, un terrain de sables ferrugineux, avec silex et
fossiles crétacés, qui repose horizontalement sur des couches verticales de
craie. Les silex paraissent peu roulés. Nul doute que ce sable ferrugineux
de lile de Wight ne soit tertiaire. S'il en était de même de celui obsené
par M, Canat, le rapprochement à faire entre les deux terrains supposés
analogues oifrirait de l'intérêt.
(1) Buli. Soe. giol., l' Ht., l. VIII, p. 5«.
4873' h VARflN. DEUX Ét^OQUES GLACIAIRES. 39 1
M. de Charmasse ajoute que, lors de la réunion à Autun, et dans son
excursion à la montagne de Drevin, la Société géologique a reconnu des
silex avec fossiles de la craie empâtés dans le basalte, k 500 mètres
au-dessus du niveau de la mer.
 la lecture de ce qui précède, je me suis demandé s'il n y aurait pas
Ih sur le Tersant méridional du Morvan , Téqui valent des argiles à silex avec
blocs antérieurement signalées k Grosmont et Roumoiit (1) sur le versant
nord ,et j'ai résolu de m*en assurer en allant examiner ces gisements en détail .
L*exploration, faite en compagnie de MM. GoUenot et Bochard, a
pleinement confirmé mes prévisions.
De Saint-Boil à Buxy nous avons visité une série de collines entière*
ment formées d*argiles à silex avec blocs de poudingues, qui sont de
Yéritables moraines échouées au pied de la côte, toutes parallèles entre
elles, et perpendiculaires à Taxe de la plaine.
Ces collines reposent en général sur le trias, et sont alignées aux pieds
d'escarpements jurassiques dont le faite est couronné, tantôt par le lias,
tantAt par roolithè inférieure. La forme de ces buttes, des plus carac-
làistiques, figure des amas de décombres déchargés en retrait les uns sur
les autres, et dont le plus élevé fait front à la c6te. Les matériaux dont
dles s» composent sont des silex fragmentaires et dés blocs de poudingues
anguleux, ôifouis dans une argile jaunâtre, rougeâtreou panachée de ces
deux codeurs. Des débris anguleux ou à demi-roulés de calcaires triasiques
8*y mêlent, et entrent parfois dans la composition de poudingues siliceux
qu'agglutine un ciment assez généralement très-résistant.
Ce n*estdonc pas sous forme de concrétions siliceuses formées en place,
comme Tavait pensé M. Ganat, qne se présentent les parties solides de
cette sorte de dépôt, mais bien sous celle de conglomérat. Npus avons
même vu des blocs dans lesquels le ciment d'agrégation est si rare que les .
dâbfis qui les constituent ne se trouvent soudés que par leurs angles.
Ce qui aurait dû prémunir ce géologue contre Tidée d'une formation
en place de ces produits, c'est qu'en plusieurs endroits on les voit, comme
il le dit, ruisseler des escarpements jurassiques. Bie'h plus, ces matériaux
erratiques sont suivis de produits, siliceux encore, mais de nature complè-
tement différente, et que M. Ganat n'a pas distingués des premiers. Ge
sont des convois de chailles fragmentaires, échoués aussi sous forme de
moraines, les uns au pied de la côte, en arrière des amas de silex, avec
lesquels ils ne se mélangent pas, et les autres sur les sommets, à toutes
les altitudes.
Ces matériaux n'ont rien de commun, non plus, avec la nature du
sous-sol, et cependant ils ne sont généralement ni roulés, ni mélangés à
(1) BuU. Soe. géol., f sér., t. XXVU, p. 225« '
393 I. VABTIR. — DEUX ÉPOQUES GLACUIRES. 16 joitt
d'antres produits. Le limon raussàtrc au sein duquel ils sont enfoub: n'est
Le plus souvent luî-nième que le rènulut de U IriturulîoD de iv» roches,
dont 1a division a «ité poussée li sa limite extrême, saiu ({u'auam des frag* .
mCDts, si meuusqu'ils soient, cesse d'clre anguleux. Cesfnigmentscrratique* '
contiennent parfois des fossiles, et ceux que j 'y ai reBconirefi appartiennent,
fioil au Balhonien, soit a l'Oxfordien, mais plus particulièreni«fll koe
dernier étage.
Un remarquable exemple de ces traînées de chaillcs se voit au débouché
de la combe de Bissey-sous-Crucbaud (Saûne-et-Loire) , où la nioraine
latérale droilc est restée en ihemin, arrêtée par un mamelon de grès tria-i
sîque, que la lenacilé des matériaux qui le composent a présené des
éfosions, tandis que la moraine gaucbe est allée s échouer à loOO ou 1800
métrés plus loin dans la plaine.
Ces (rainées morainiques, partout en retrait sur Its moraines d'argile k
BÎlex, aussi bien dans le bassin de la Saénc que dans celui de la Seine, .
sont évidemment postérieures.
Dans le mémoire détaillé que je termine sur ce sujet, et qui doit i\m •
incessamment publié dans le recueil de l'Académie des sciences, arts et;
belles lellres de Dijon, je décris de ces traînées de cbailles k RuOlj,
Aloxe, Ladouéc, Marsannay-la-Cûte, Dijon, Saint-Maurice, Sainl-Seioe-
snr-Vingeannc, etc., etc..,. où elles reposent à la fois sur les sommets
jurassiques et sur les graviers à EU^pkas primigmiius de la plaine. Le
charriage de ces produits à l'époque quaternaire ne saurait donc, dans ces
divers cas, être l'objet d'aucun doute.
C'est particulièrement aussi à cette époque que s'est développé le phé-
nomène de dislocation superGridle des assises en place, que j'ai eu. occa-
sion de constater sur une multitude de points, dans la Cdte-d'Or et dans
l'Yonne. Cette dislocation qui pénètre à 1 , 2 et même jusqu'à 2" ,150 de
profondeur, est évidemment due au froid glaciaire. Elle a eu pour effet
de soulever les rocbes, de les fendiller, de les cmietler sur place, et de les
transformer en un véritable cailloutis dans lequel n'exisle plus aucune
trace de stratification. Gela s'est fait sans entraînement ni mélange des
matériaux, qui se relient inférieurement aux roches vives d'une ma-
nière très-apparente. Il n'y a dans cette zone détritique, qui revêt parfois
les plateaux sur de très-vasles étendues, ni débris roulés, ni aucun pro-
duit de transport. Ce cailloutis est tantôt sec, avec interstices et joints lar-
gement ouverts, tantôt additionné de produits boueux de teinte grisâtre.
Le limon rouge le recouvre, mais sans y pénétrer.
Ce phénomène glaciaire soumis à certaines conditions d'altitude, ne se
développe guère qu'au-dessous de la cote de 300 mètres. Il semble donc
indiqua la limite inférieure des neiges permanentes.
4 CT3^ ' I. lURTINé — DEUX ÉPOQUES GLiaiIEES. 893
DUtttedépaileiiieni de r Yonne, où les plateaax dépassent rarement la cote
précitée, le phénomène détritique se généralise et revêt toutes les hauteurs,
il esl partout en relation avec les dép6ts d'arène à graviers anguleux, qui
ei nfocèâent par voie de remaniement.
Lès cailloùtis en place, comme les graviers de transport , sont essentielle-
ment quaternaires ; mais il n'en est pas de même des argiles à silex avec
blocs du bassin de la Saône et de celui de la Seine.
Sw l^utt comme sur l'autre versant, je crois l'avoir démontré (1), ces
preduits ont la même origine crétacée et sont de provenance glaciaire ;
ma» suif le versant nord, les traînées éparses de Grosmont, de Roumont,
d^Mâgny, etc., sont les témoins d'une formation importante, quoique
1éÉ}ours k l'état de lambeaux disséminés sur uùe foule (te points, dans les
départements de l'Yonne, de TAube et ailleurs. Si donc la place que ces
d^^ôts occupent dans la série des terrains venait à être bien déterminée,
l*â^ de la période glaciaire à laquelle ils appartiennent se trouverait ainsi
fixé.n importe en conséquence d'examiner.
Sur les plateaux du Sénonais et du Gatinais, ces produits, sansrelatioh
bien établie avec les dépôts lacustres, ont été classés dans le tertiaire moyeu
par MM. Raulin et Leymerie(2), en raison sans doute de l'analogie qu'ils
présentent avec les poudingues de Nemours qui sont plus loin et qui sont
daaséé depuis longtemps au niveau de Targile plastique. Les poudin-
gues de Nemours, en effet, sont absolument formés des mêmes éléments
que tes argiles à silex avec blocs que j'ai décrites, et, si l'on veut avoir une
idée du désordre qui a présidé à leur entassement, on n'a qu'à consulter
ks coupes que M. Ëbray a données de la tranchée de Saint-Pierre près
Nemours, et de celle de la Roche près Sancerre (3).
C'est au même système qu*appartiennent les argiles à silex avec blocs
de grès dits ladères du département d'Eure-et-Loire, décrits par M. Lad-
gel et classés par lui dans le miocène (4).
Suivant cet auteur, la formation des^ argiles à silex constitue deux
étaiges : l'étage inférieur est synchronique du calcaire de Beauce, et l'étage
supérieur, comprenant les poudingues siliceux, est contemporain des argiles
k meulières supérieures.
M. Hébert, dans une étude consacrée au même terrain du nord-ouest de
la France (5), ne diffère au fond d'opinion avec M. Laugel qu'en ce qu'il
fait desc(Hidre ces argiles à silex un peu plus bas, considérant les unes
(1) Voir ma note sur les smciens glaciers du Morrau, BulL Sœ. géoL, 9 sér.,
t. nm, p. tÈS,
(S) Statistique géologique du département de FYonne.
i^BuU. Soe. Géol., «• sér., t. XYIl, p. 595.
(i) Bidl. Sêc, géoL, 2« sér., t. XIX, p. i53.
(5) BuU, Soe. géol, 2f^ sét,^ t. XÏX, p. 460.
39t I. HAtlTIH. — I>aiX ÉPOQUES GUCUIHES. 16 joitt
ronime contemporaines de l'argile plastiqueet les autres comme supérienrei
aux mculii-res el calcaires de Beauce.
La coupe qu'il donne des collines du Perche, de Souancé à Sononches,
prouve en effet que les argiles à silex sont recouvertes par le calcaire la-
CDstre des environs de Nogenl-le-Rotrou , caractérisé par la Limiuea lon-
giscala et le Planorbis planattts.
La détermination de l'âge des argiles à silex, et par consé^iuent des phé-
nomènes glaciaires auxquels est dû leur dépdt, ainsi basée sur le témoi-
gnage de la superposition directe, trouve d'ailleurs sa confirmation dana
une série d'autres faits, parmi lesquels je me bornerai k citer le suivant :
Au mois de juin 1870, on creusait une cave au hameau de Larrej
(Dijon) dans le congbmérat miocène. Le dé[M traversé par la fouille était
une sorte de blocage formé de cailloux coralliens el portîandîens, en partie
roulés, impressionnés pour le plus grand nombre, et dont beaucoup étaient
polis et stries i, la façon des blocs glaciaires. Dans le gisement tont étatt
bizarrement enchevêtré, l'argile, le sable, les cailloux et les blocs. Dee
fragments de grande taille (près de i/2 mètre eulw) anguleux d'un c4té,
frottés et striés de l'autre, gisaient au milieu de galets roulés, d'un poli
brillant et savonneux, qne venaient fréquemment entamer de fines stries
reclilignes, ou de petites rainures cunéiformes, dans lesquelles il n'était pas
rare de rcnconlrcr le grain de quartz qui avait fait l'oflice de burin. C'était
en un mot, un amas moraînique des mieux caractérisés. Le dépdt est con-
sidérable : il fail farr au coni;loin(Tat à Ilelix linmondi de la gare de
Dijon, el est delà même époque.
Ce conglomérat de la gare, dans lequel j'avais cru voir anlérieurement
un amas de débris lombes de l'abrupt jurassique dans les eaux du lac
miocène et en partie remaniés par elles, n'apas lui-même une autre origine.
De nouvelles recherches m'en ont convaincu en mettant sous mes yeux une
proportion marquée de cailloux et de blocs polis el striés.
Après la constatation d'untiombre considérable de faits concourant
tous k clablir qu'il y a eu en Kourgogne deuxépoques glaciaires distinctes,
le mémoire précité (1) se termine par les conclusions suivantes ;
Il y a absence dans la réginn de tout produit pouvant être qualifié de
produit diluvien.
Les dépôts considcRS jusqu'ici comme tels sont de deux sortes prin-
cipales : le limon des vallées, qui est un apport fluvial, el le Hmon des
plateaux, qui est un produit atmosphérique.
La provenance fluvialile des limons des vallées est attestée :
1" Par ce fail qu'il ne contient à peu près que des débris roulés, el que
t8?3 /. VARTIli; — DEUX ÉPOQUES GLAOAIRES. 395
ces é^mg, comme œux des sables inférieurs, lorsqu'ils existent, ont
toujours été exclusivement empruntés aux formations en place qui encaissent
duîqoe cours d'eau ;
9^ Par la fixité des hauts niveaux quaternaires, la remarquable con-
cordance qu'ils présentent d'un cours d'eau à l'autre, et l'abaissement pnn
gressif qu'ils ont subi pour chacun d'eux ;
S^ Par les déplacements graduels des courants auxquels sont dus ces
dép6ls, et les attorrissements qu'il sont laissés en les portant toujours sur la
rive convexe des tournants, suivant la loi élucidée par Minard (1) et
développée par M. Belgrand , dans son Hûtoire ancienne de la
Seine {i);
¥ Enfin par les restes organiques d'origine fluviatile ou lacustre que
présentent ces matières limoneuses, restes parfois trouvés dans des condi-
tions telles, qu'ils attestent une période tranquille de vie dans des eaux
cahnes et k l'abri de la violence des courants.
Pour le limon des plateaux, la preuve de sa formation à Tair libre,
résulte:
1^ De l'absence dans ce produit de tout débris roulé, à moins que le
sous-sol n'en contienne lui-même, cas auquel ces débris sont identiques à
ceux que possèdent les formations sous-jacentes ou immédiatement voisines ;
S"* De la subordination des caractères de ce limon à celui des terrains
qu'il recouvre, étant alumineux, gras et tenace sur les argiles tertiaires,
crâacées et liasiques, tandis qu'il est de consistance moyenne et même
légère sur les plateaux ou les déclivités calcaires ;
' 3^ De la quantité de petits graviers anguleux qu'il contient, graviers
presque toujours en rapport avec la nature des roches sous-jacentes ;
4"* De l'existence fréquente sous ce dépôt de nappes détritiques, formées
sur place et en relation évidente avec les roches vives dont elles ont été
détachées, sans avoir subi ni usure, ni remaniement, ni entraînement
d'aucune sorte ;
5* Enfin des débris qui parfois y pullulent , soit disséminés sans ordre,
soit réunis sous forme de traînées, mais toujours à Tétat anguleux, et ne
pouvant conséquemment pas avoir été charriés par les eaux.
L'examen de ces erratiques démontre ensuite qu'ils sont d'origine gla-
ciaire et la plupart de provenance morainique. ,
L'action glaciaire à laquelle ils sont dus s'est manifestée à deux
époques distinctes : à l'époque miocène et à l'époque quaternaire.
La première époque est caractérisée :
1^ Par le conglomérat à cailloux polis et striés des environs de Dijon ;
(1) C<mn de eorutruetton, p. 13 et i9.
(2) B9iU. Soe, géol, S*sér., t. XXV, p. 499.
aSS 1. KAKTi:*. — pEuxÉPOQVEs «AaiibEs. 16 join
2" par les ar^los 'a sWch svec poudiagucs siliceux de la plaine
chttlonnaisc ;
3" Par les blocs de poudingues cl de grts siliceux dra buttes de
Grosinont , de Rmimont , de Ma^y, etc. , ayant leur prolongement dans
le Gstinais et le Sùnonaia et leur équivalent éios l«s grès ladères des envi-
• rons de Chartres (1).
A la deuxième époque appartiennent :
4' Les arènes granitiques avec galets roulés et blocs anguleux d'Aulun,
it Tùulry, de Pûnt-AtjlM!rt, etc. :
3' Les irala^ de ehailles augulonses échouées à toutes les altiludes;
3" Enfin les cailloutis détritiques qui, sur un grand nombre de pJar-
teaux, ont étédétachéti du sous-sol, émictlé^ sur place sans cnlnlnemcul
ni mélange, et ceux étalés par remaniement sur les pcotos sous forme
d'uËnes à graviers anguleux.
Les produits de la première époque, échoués aux pieds du Slorvan,
aussi bien dans le bassin de la SaAne que dans celui de la Seine, pro-
viennent tous visiblement de ce centre de dispersion. Il ne parait pas en
^rc tout it fait de même de ceux des temps quaternaires: rar, si les graviers
granitiques avec blocs émanent aussi de ce plateau cristallin, lœ nappea
de chaillcs, au contraire, accusent des points d'émergence multiples, ci
^P <1) Depins rimpntûoB de mon mématre, dUKnniei Audei pnblûies sor lu iisUu t ailu dn
nord de la Franns l«ad(^l à (UmaDirrr ti diversité A'ige de ces iWpAls. dont l«s uns. dans cer-
tains f.is, re ■■onl [icut-l'lre liw k prahiil du rcnwnîomi'jil ri-'i anlrpi.
M. de Mcrcey, r|iii les a étudiés en Ftrardic, lei place entre le calcair* grossier et les utiles
cl argiles à lignites, I>Dur cet auteur, > l'at^Ue i silei est un dépdl rtiimiijiie «ncare ianpliqué,
• peul-t^trc dâ à des sources thermiques rcrrugineuses, mais cerlaïnemenl tITuclué ea ijeliors
. des eaoï iiarinev • (Bull., a* sir., t. 1, p. 136).
M. de L apparent, auquel il parait impossible de fiier un âge dfDni pour l'ai^ilel lia, idople
ks idées de H. de Hcrrej quant i son mode de formation. Il la considère comme le produit da
phénomènes èruplirs nu tliermaui ayant persistd pendant toute la durùe de la période tertiaire
(même volume, p. 1311).
Ënrin, M. Meugy, dans une note cons'.erde aux plateaux d'Oihe, aborde à son tour la mtOM
formation. Il la rroit en grande partie quaternaire, parce qu'il j comprend des produits de Inule
autre n.iture et qui, à auciiu titre, ne méritent le nom d'argile î silei. Témoin le limon rouge de
la gare d'Ane;-le- Franc qu'il rite, et dans lequel, au lieu de silei de la craie, ne Ggurenl que de
mecKS di'Iu'is de granité et de chailles jurassiques.
Ce géologue pense, en outre, que ces dépdls doiveal leur origine > à des sources acides qui
< auraient surgi au-dessus de ta craie déjà ravinée, en dissolvait les parties calcaires les plus
1 soluMcs, et laissant faifile femigineuse ainsi que les silei conune résidu. >
Or, nous l'avons ru, les argiles k »lc< sont parfois pourvues de fossiles et le plus souvent ar-
compagnées de j'uudingucs formés de silex fragmentaires à arêtes vives, dont la pré^enrc est
aussi inconciliable avec ridée d'un résidu formé par voie de dissolution qu'avce calle d'un apport
emplir. Ces diverses théories ne sauraitml donc élre admises.
U se pourrait, |)ar contre, que la provenance glaciaire que je viens d'attribuer 1 ces produits
ne dalâl pas eiclusivement de la période miocène cl que le déveriemenl des bulles d'argiles 1
sili:x daiis la plaine tlialonnaise, par eiemple, remontât aui époques de dépôt des produits simi-
lairns de Picardie, des pourtingues nianganésifères du j-ajs de Btaj, ou des poudingues de Ne- •
mours. Ccd, toulefois, reste à démonU-er. (Xott vo^'Û P'fdflnt ïiittpnmon).
IS79 MIT* -*^ mixTnmK ds$ massifs gbsitbaux bss alpsu M7
la gMrnl M<^ rapprochés des points d'échouage. Quant à Téioiettemeiit
lapoffiçiel dfls assis(^ ^ place, il n*a absolument rien de comimm avec
3f| pfpd!^te dQ tranq[iort,
H. VaiTiloiriÎB fait ramarquar qu«, s'il abien compris la lecture ra|Hde qui
imiL d^to^t fe)te, II. Martin attribue qoe c^iguie glaeiaîre au eoagtoflrà*at 4
yW<^ SifkVm^i d^ l& pre de Di)0D| ce qui lui semble difficile à admettrOf
Jjù secrétaire communique la note suivant^ :
m
ron sm quelques faits de la sthugtuiu bss massifs GEimiAn
DES ALPES,
par M. CH. LORY.
Dans une importâite communication faite à la réunion géologique aile-
nand^, à Bonn^ en septembre dernier, M. Studer a discuté de nouveau
[ttéiques-uns des (aits encore incomplètement expliqués de Torographie des
LIpes, particuU^ment la structure en éventail des massif^ du Mont-Blaiu^
lu Saunt-Gothard, etc., et les int^calations de coîn^cab^atV^ jurassiques
tans le gneiss des Alpes bernoises. Faisant ressortir les contrastes de la
tructure des Alpes avec celle des chaînes de plissement, dont le Jura pré-
ente les types classiques, Téminent géologue de Berne pense qu*il n*est
as possible de rendre compte de la structure des massife centraux dç
n(»'ss, de protogine, etc., en les considérant comme des voûtes centrales de
(Milèvfim^t, 9Quml^ à des refoulements latéraux très-énergiques^ par
aite desquels les courbures supérieures auraient été entièrement disto-
oées et détruites. Les objections de H. Studer s^appliquent paiticulière-
lenl % l'usage que j'ai bit de cette explication théorique élémentaire, (1)
1^ y ajoutant cette considération que, dans les chaînes les plus élevées,
!S refoubmcnts ont dû s*exercer avec; )eur mai^imum. d'intensité, vers la
ase, an niveau des masses plus basses qui les étreignaient latéralement, de
^ sorte que les pieds*droits de ces voûtes rompues auraient été rappro-
liésdans le bas par une compression maxima F, et sembleraient s'écarter
1 haut, Qù la pression aurait été moindre ; les couches qui les composent
Hbcteraient ainsi cette disposition divergente vers le haut que Ton a oom-
arée à celle des rayons d'un éventail, ou que je compare encore à celte
!es paiHçs d^une gerbe fortement étranglée.
Oêtte explication de la structure en éventail^ dont je n'avais eu à
Toeeupep qu'incidemment, dans la Description géologique du Dai/h
Mnéj et dont je n'avais donné qu'une représentation purement scbémati-
ue, a été adoptée, pour le rsm^Ù, du Mont-Blanc, par M. Alph. K^i^e,
'*» I I ■ pu < ; I '.'»<< .«I
(1) Deseript. géol. du DmpMné, 1^ firtie» |^ iPO,, (i^Q9)^
898 WnV. — STBUCTURE DES MASSrFS CHITRAll DES ALPES. 16 JOIB
et l'accueil que lui a fait ce savant géologue dans son magniRqne ouvrage
(i) a donné & relie conception théorique une A'aleur toute nouvelle. Com-
me le fait observer M. Sluder, des idées analogues onl clé suivies par di-
vers géologues suisses, et dernièrement par M. Ileim, de Zurich, dans ses
remartpiables profils géologiques du Saint-^olbard et du Todi (3) : pour
eux aussi, les massifs centraux des Alpes sont des voûtes rompues, des
plia et des déchirements des couches cristallines, primitivement horizonta-
les. C'esl encore le point de vue qui a été adopté tout récemment par
M. Giordano, dans son Exnmen géologique de la chaîne du, SaiiU-
Golhard. i. l'occasion du prochain percement du tunnel qui doit traverser
cette montagne (3),
M. Studer ne pense pas que celle théorie puisse rendre compte exacte-
ment des faits. Il insiste surtout sur l'opposilion frappante que l'on ob-
serve généralement entre les allures excessivement tourmentées des cou-
ches secondaires cl tertiaires des Alpes (triasiqucs, jurassiques, crétacées,
nummuliliqucs), contournées et plissées, souvent à plusieurs reprises, sur
de Irës-pellts espaces, souvent refoulées, repliées et complètement renver-
sées et refermées sur elles-mêmes ; et, d'autre part, l'allure uniforme de la
stratiGcation apparente de la protogine ou du gneiss, toujours à peu près
verticale ou fortement inclinée dans le même sens, que ces roches cristallines
soient sous-jacentes aux terrains secondaires, ou qu'cllesleur soient adossées
latéralement, ou qu'enfin elles aient été poussées en surplomb et en re-
couvrement local par drssus ces torrains, comme c'est le cas dans les
grandes cimes des Alpes bernoises (Mettenberg, Scbreckhorn, Monch,
Jungfrau, etc.), et dans plusieurs des coupes de M. Ileim.
Le savant géologue de Berne persiste dans l'opinion exprimée par lui-
dës 1846 (4), au sujet de ces singuliers problèmes de ta géologie alpine.
Il ne croit pas pouvoir les expliquer autrement qu'en admettant que la
protogine et même le gneiss des Alpes bernoises, du Sainl-Gothard, etc. ,
ne sont point réellement slratiûés et que leur structure stratiforme n'est que
le résultat d'un clivage et d'un feuilletage développés dans ces roches, en
réalité massives, postérieurement aux dislocations, c'est-à-dire postérieu-
rement au terrain jurassique et même, en beaucoup d'endroits, au
terrain éocène. Use range ainsi à l'opinion ancienne soutenue par Pîni,
en opposition avec de Saussure. M. de Rath, dans un traoil important
sur les Alpes des sources du Rhin (5), a formulé des conclusions ana-
(1) Alph, Favre, Rechercha géalogiqua surtes partiadelaSanote, etc.,voisineiduilonl-
Blane, I. 3, g 5%, (18e'7>.
(3) Réunion des naturalistes suisses, à Fraufnfeld, (1871).
(3) Mem. per un. alla âae. geot. ^Italla. II, 6%. (1873).
(l) Bail. Soc. gèol., 2" s^rie. l. TV, p. 31î.
(5) Zeilwhr. d. deultch. geol. Ca.. 1. XIV. (1861).
II7S LORT.. -^ STEUCTORB DBS MASSIFS CEHTIUia DBS AUMtS. 309
kgnss, ^ M. Stnder cite aussi Escher comme ayaùt rapporté d*une exido*
ittimi du Todi, avec Théobald, de très-forts doutes sur la réalité de la
* Btralification du gneiss dans cette région.
Pour moi, je dois dire que je suis depuis longtemps rallié sur ce point à
ropinion de Saussure ; que je crois fermement à la stratification pri-
mitive du gneiss, et que, tout en admettant dans les Âlpès Texistence de
vrais granités massifs, même de granités éruptifs en filons, admettant
même que la protogine se rencontre quelquefois sous cette forme, je per-
siste k croire que les grandes masses de protogine de TOisans, du Mont-
fiianc, etc., se lient intimement au gneiss par des passages insensibles,
par des alternances et un parallélisme complet de leurs divisions strati-
formes, etqu*eUes sont stratifiées originellement, comme le gneiss lui-même,
quoique d*une manière beaucoup moins évidente. Si M. Studer a pu relever
avec raison, dans la première partie de ma Description géologique
du Dauphiné^ publiée en 1860, quelques incertitudes et quelques
contradictions apparentes à ce sujet, je suis d'autant plus obligé d'indiquer
aujourd'hui dans quel sens mon opinion s'est accentuée depuis cette
époque. La stratification de la protogine ne préjuge, du reste, en riea
l*origine et le mode de cristallisation de cette roche : je suis loin, pour
ma part, de considérer toutes les divisions stratif^mes de cette roche comme
ks traces d'autant de couches formées successivement; j'y vois seulement
une stratification par grandes nappes, qui est du même ordre, toutes pro«
portiims gardées, que la stratification de beaucoup de roches porphyri^ues
ou trappéennes intercalées parallèlement dans les terrains sédimentûreSi
ou que celles de nos serpentmes des Âlpes Gottiennes, intercalées générale-
ment dans le trias, parallèlement aux couches de ce terrain.
Quant aux gneiss, dans le Dauphiné et la Savoie, il me paraît impos<
sible d'admettre que le feuilletage de ces roches ne soit pas un fait très-
ancien, car on les trouve en fragments roulés dans les conglomérats
houillers, triasiques et jurassiques.
Qn connaît les intercalations et les alternances apparentes, en stratifi-
cation parallèle, des grès à anthracite dans les schistes cristallins et les
gneiss de TOisans, (1) des environs de Beaufort, de Ghamonix, etc. (2) :
on sait qu'elles s'expliquent très-clairement par des replis de l'ensemble de
ces couches refermées sur elles-mêmes, et ce sont autant de preuves frap-
pantes de la réalité de la stratification du gneiss et de son horizontalité pri-
mitive. Sur le prolongement direct des Âlpes bernoises, U coupe de l'Etz-
lidial (canton d'Un), par M. Albert Millier, (3) montre des alternances
(1) Descr, géoL du Dauphiné, !'• partie, g iO-it
(S) Alph. Favre, Reeherchei etc., chap. 21. îi, 25.
(3) Mim. Soe. d^M$t. nat, de BûU, 1805-70.
400 LORY. — Stni'CTintE DBS MASSIFS CBKTBAUX DE3 ALPES. I 6 jaU
répétées de schistes cristallins et de gneiss avec des paquets minces de
schistes anthracileux, bien évidemment sédimcntsireâ, ce qui conduit encore
k la même conclusion. Je dots me borner à ces indications, en regrettant
de ne pouvoir discuter en détail les faits décrits par H. Stnder; mais je vais
rappeler rapidement des faits analogues plus simples, bien connus dans les
Alpes du Dauphiné i:t de la Savoie, dont li me parait possible de tirer
quelques inductbns plausibles, pour rintcrprétution des problèmes strelt-
graphiques posés de nouveau par notre êminent coufréru.
Les massifs du Mont-Blanc et des Aiguilles-Rouges, la cliatnes des Al-
pes et les petits massifs annexes du Rocheray et des Grandes-Rousses,
enfin le grand massif de rOisans ou du Pelvou\, appartiennent tous à ce
que j'ai appelé U première zone alpine, dansla Savoie et le Dauphiné (1).
Le caractère propre et distinctif de celle zone se résume ainsi : les terrains
secondaires y sont réduits aux étages jurassiques inférieurs, formés princi-
palement de calcaires argileux tendres et feuilletés, et à des lambcaui dis-
continus de trias, qui manque souvent et n'a jamais une grande épaisseur.
Ces terrains secondaires reposent indiOuremment, en slratîticaLion discor-
dante, sur les tranches des schistes cristallins anciens, ou sur des lanibeaui
peu étendus de grès k anthracite, qui sont eux-mêmes ordinairement k peu
pràs concordants avec les schistes cristallins. Tel est le fait général, partout
oii les terrains secondaires, encore horizontaux ou à peu près, repo-
sant éridemment sur le fond de roches anciennes qui a sravi de hase à
'leurs dépôts. C'est ce que l'on voit aux niveaux les plus divers : au sommet
des Aiguilles-Kougis (2'i)44 m.), au col de Salenlon [hase du liiicl), au cal
et sur le plateau des Fours (2), de même qu'à Mcg^ve et à Flumet (3j :
c'est ce que l'on voit en Oisans et aux environs de La Mure, partout oii
des lambeaux plus ou moins étendus de calcaires jurassiques encore k peu
près horizontaux reposent sur un fond de schistes cristallins ou de grès k an-
thracite (4); cela est encore vrai pour les lambeaux les plus élevés, par
exemple pour le très-intéressant gisement de fossiles du lias inférieur au
Mont-Rachas, au-dessus du Mont-de-Lans(â717 m. )et d'autres lambq^ux
semblables que l'on voit se perdre, ^ plus de 3000 m. d'altitude soas les
immenses champs de neige du Mont-dc-Lans et de la Grave (5).
Ainsi, dais toute celte région, il y a eu, entre le dèpU du terrain houil-
ler et celai du trias, des bouleversements trés-élendus, qui ont plissé les cou-
ches des terrains anciens, les ont redressées, le plus souvent dans une posi-
tion voisine de la verticale, et ont été suivis de grandes dénudations et d'un
(1) Bull. Soc. géol., ï" série, 1. XXIII, p. m. (1866).
(3) Bttil.Soc. !reaf.,!*sA'Lf, (. XX11I, p. J86, noie, p. i05, etpl. X, fif. 1-5.
(3) Alph. Favrc, Rechtrdia elc, chsp. tl et 21.
(4) Duc. géoL du Doup/ifné, pi. I, Og. 3, 3, 4; J S3, SS, 69, etc.
(.5) Nous doonerons produiDemeat une aoUce spÉciala sur ces gisemuils.
4879 wni. -^ snrmKrroKB des massifs cimpRAiTX des AL^es. !•!
rabotage général des parties saillantes. G*est ce fond de vieilles roch^ déjli
disloij^uées, entièrement consolidées et usées sur leuts tranches» qui a reçu«
d*abord des dépôts minces et discontinus de trias, puis une couverture gé^
Âérale. de lias, ou, plus généralement, du groupe jurassique inférienr. .
Cela posé, lorsque plus tard se sont produites de nouvelles dislocations»
les terrains anciens, complètement rigides, a'ont pas pu se prêter à d6
nouveaux plissements : ils n*ont pu éprouver que des fractures, des
failles, des glissements, suivant des plans de rupture nouveaux ou anciens,
ou encore suivant leurs plans de stratification. Ces nouvelles dislocations
des terraips anciens, et les glissements relatifs de leurs lambeaux ont
porté ceiix-HÛ aux niveaux les plus divers, mais en leur conservant à pen
près leur direction et leur inclinaison générales. Les terrains secondaires»
éminemment flexibles et ductiles, ont été tout autrement bouleversés : au
lieu d*étre briséis par toutes les fractures et les glissements des terrains
anciens, ils ne Tout été que par les failles d'importance majeure ; mais
partout ailleurs ils ont fléchi et se sont adaptés, sans se rompre, par de$
cpntouçnements multiples et des plus compliqués, aux nouvelles positions
relatives des divers lambeaux de leur base disloquée. Cette considération
est, je crois, le point de départ auquel il convient de se placer, pour se
rendre compte des phénomènes complexes de Vorographie de cette partie
des Alpes.
II existe au Mont-Salève, dans le ravin dit la Petite-Gorge, un petit
accident stratigi^aphique que j'ai, depuis longtemps expliqué par une
considération analogue (1), et qui m'a toujours paru «très-propre h donner
qettement, sur une petite échelle, une idée des résultats, qua peut pro-
duire l'adaptation d'un terrain supérieur flexible aux nouvelles formes
d'iin terrain inférieur rigide, disloqué par des failles et des glissements.
Une faille très-nette, parallèle à la façade escarpée du Salève, entame Tea
roches jurassiques qui en forment le soubassement, et traverse aussi nn
ensemble de bancs calcaires supérieurs, que je considérais autrefois, avec
M. AJph. Favre, comme jurassiques eux-mêmes, mais qui ont été recon-
nuis être les bancs à Nalica Levuxthan, Pictet, partie inférieure du sous-*
étage valanginien (2). Mais cette faille ne s'est pas continuée dans les
couches minces du calcaire roux à Ostrea rectangularis^ Roem., qui
forme la partie supérieure. de ce même sous-étage, ni, à plus forte raison,,
dans les marnée néocomiennes qui leur sont superposées. Cet ensemble
de couches fle)[ibles s'est adapté sans rupture, par un pli vertical, à la
nouvelle forme du terrain sous-jacent, accidenté par la faille. (PUIV^^g. 3j.
Que l'on grandisse par la pensée l'échelle de ce petit fait ; que l'w
{iiMém.Socd'£mul, du Doub», 1857, p.,î78.
(t) Alph. ftme, Recherehei, etc., 1. 1, SiU.
■W"^""»*— ^— •^-♦-•— i^ii..*!»*
402 LORT. — sTfti'Cniae des NjIssik cEiiTRâUX des alpes. ISjoio
gabslitue aux marmetî Déoconiieanes les calcaires 8rgileu\ du système
jurassique inférieur de nos Alpes, aux calcaires massifs des escarpements
du Salève, des gneiss el autres roches anciennes, à stratiGcation verticale
ou trËs-inclinée : il se produira, dans ceux-ci, des glissements plus ou
moins étendus soivant les plans de stralificatioo ; les couches secondaires,
Qeiibles, pouiront rester en lambeaux horizontaux, posés sur les tranches
du gneiss, aux points culminants el sur les plalealix étages résultant des
glissements ; mais sur les pentes, sur les surfaces de glissement, elles
s'adapteront par flexion aux nouvelles formes du terrain ancien lui-même,
et paraîtront aiusi, sur les lianes des montagnes, concordantes avec les
strates verticaux ou trés-inclinés du gneiss ou du grès houiller (I).
Ainsi se trouve expliquée très-simplement une des difficultés les plus
fréquemment signalées de la stratigraphie alpine, une de celles que
M. Studercite, par exemple, dans la vallée dcChamonix, comme consti-
tuant des objections sérieuses k l'idée d'une stratification réelle et primiti-
ventent horizontale des gneiss et autres roches cristallines des massib
alpins.
Les terrains anciens, étant redressés à peu prés verticalement, doivent
naturellement présenter de nombreuses fractures transversales aux couclieg,
entre autres des fractures à peu prés horizontales ou faiblement inclinées.
C'est, du reste, ce que l'observation y constate k chaque pas. Dés lors,
dans les dislocations ultérieures de ces terrains, avec les puissantes actions
de refoulement lalt'ral horiKoutid, qui constituent, comme on le sait, le
principal et dernier mécanisme du façonnement des grands reliefs monta-
gneux dans les Alpes et autres systèmes analogues (2], il n'y aura pas
seulement des glissements suivant des plans verticaux ou trés-inclinés : il
y aura aussi des translations relatives suivant "des plans voisins de l'hori-
zontalité. Et comme ces dislocations complexes du soi rigide ancien se
font sous la couverture flexible des couches secondaires, celles-ci s'inflé-
chiront pour s'adapter ii toutes les inégalités de leur base disloquée, et des
fragments plus ou moins étendus de cette base se trouveront, en maints
endroits, pousses en surplomb sur les replis de l'enveloppe flexible. Il est
facile de se représenter la complication des enchevêtrements, des intercala-
tions apparentes qui résulteront de la combinaison des déplacements
relatifs des lambeaux disloqués de la couche inférieure rigide et des repHs
indéûniment multipliés de la couverture flexible, s'adaptani, le plus souvent
(1) Je rappelerai encore, rârnme exemple en pelit de t»\\s randuisanl 1 cette eiplicatioD, Il
sllualionuionnale de lieraie, rtrandréeen V etlrémtnieol aigu, danj une ruplure du cticairc
urgomen,àlamonUj;nedeViifroide,ina3sifdelaCbartreuse: Bull. Soc. giol., 2« rfrie, l.IX,
p.ttOelpLl, fig. 1. (1852).
(2) Bull. SiK.giol..itiine.l.ïUll,f.m.—R*vuedaa»tnuUi\Ufiqtta,iSxnaitB8.
4879) : IMYi STRUCnmE des massifs CBNTRAUX des ALPES*' 403
iUMhie rompce et par à&s courbures contiaues, aux poussées horizontales
aussi bien qa aux tassements et glissements verticaux.
Je ]i*oflerais pas afBrmery sans Tavoir étudié par moi-même^ que ces
considérations suffisent pour donner une explication de la structure des
Alpes 'bernoises. Mais je ferai observer que ces montagnes sont, dans les
Alpes Boîsses, dans la même situation de première zone alpine et dans
les .mteies conditions de constitution géologique que le Mont-Blanc et
nos antres massifs des Alpes occidentales. J'ai donc Tintime convictiim
qie Fînterealation des coins calcaires entre deux niveaux de gm»
vertical, 4^s leiMettenberg, le Monch, etc., doit pouvoir s^interpréter
par des actions mécaniques telles que celles que je viens de définir.
De Biteiie que dans bieti d'autres questions géologiques, les causes les
plus sîmjdès sont ici les plus probables, pourvu qu on leur reconnaisse une
latitode? convenable d action, soit dans le temps, soit dans Tespace.
Par la considération de ces deux ensefnbles de terrains, Tun inférieur,
déjà anciennement bouleversé, et rigide, ne se prêtant plus qu'à des frac-
tures et à des glissemoits, des déplacements relatifs de ses lambeaux, par
mouvements de translation — l'autre supérieur, flexible, s'adaptant anx
déformations de sa base disloquée par des plissements multipliés, sans m
subir toutes les fractures , nous avons un principe fécond pour l'explication
des pr^lèmes orographiques, dans toute la partie des Alpes ainsi consti-
tuée. Nous comprencms immédiatement, par là même, comment et pour-
quoi soii orographie dififère si essentiellement, comme le fait observer
M. Stnder, de celle du Jura ou des chaînes secondaires subalpines, dans.
les<]peUes n'entrent généralement que des ensembles d'étages sensiblement
concordants entre eux, que l'on peut considérer comme étant restés tous
flexibles îmqa'k l'époque de leurs dislocations communes.
Quant à notre explication de la slrticiure en évenlaU, elle subsiste
dans' Sli partie e^jsentielle, c'est-à-dire dans l'idée d'une compression laté-
rale, A'iin étranglement maximum des massifs culminants, au nivean des
chatnes moins élevées qui les étreignent de part et d'autre. Quelle que
solit la théorie que Ton adopte sur la cristallisation du gtieiss et de la
prôtogine, il est légitime de supposer qu'avant leurs dernières dislocationSi
avant leur exhaussement définitif, ces roches avaient conservé, à plusieurs
milliers de mètres de profondeur, un certain degré de plasticité qu'dies
n'ont plus dans leurs parties voisines de la surface du sol. On pourrait
même invoquer, à l'appui de cette supposition, des faits analogues bien
connus : on sait quelle différence de cohésion existe entre les roches grani-
tiques sèches et celles qui sont encore imprégnées de leur eau de carrière,
ou bien encore celles qui sont submergées, et dans lesquelles les pholades et
les oursins se creusent facilementdes loges. Cette moindre cohésion à Tinté*
ifti URV. — BTIlUCTimi DES HASStrs CKNTKAUX bCS ALPES, f 6 jnit
rieor.et Ustructure grenue, Uporosil^loujoiHSseiisibicdeErodKSgruiitiqutt
Euflisenl pour faire co[n|)rendre lu compression, rétranglomeol drfi massifs
cntimaants, vers leur base, par les énormes poussées latérales des cbahics
BMMns ëlevtes.
Ëa reproduisant ici (pi. IV, fig- 4) U coupe ia massif du MoouBlaD*!,
telle que je l'ai Ggurée il y a cinq ans (1 ), d'après M. Favre (2) et d'apràs
mes propres recherches , je dois faire observer que , dxns nfon
opinion acUwIle, la stratification à peu près verticale des terraiiis
incieas de la chaîne des AiguilIcs-Rougcs et de celle du Mont-Blanc
date de dislocations anl^ieurcs aux dépôts du trias et du terrain juraasiqae.
La siUialioB normale de C€HX-ci est représralée par celle da lambeau bo-
riiontal subsistant au sommet de la plus haute des Aiguilles-Rougcs : il
n'yaurait donc riend'eTtraordinaire, à mon sens, qu'on en rencontrât quelque
autre lambeau, placé de même, sur quelqu'une des sommités du Mont-
Blanc ; et celui du plateau des Fours, à l'extrémité â, 0. de 1» chaîne.
est Ib pour en démontrer la possibilité. Les profondes vallées de Chamonii
et d'Entréves représentent deux grands cflondremenls longitudinaux, dans
lesquels te terrain jurassique s'est enfoncé et s été nécessatremml
replié, rafQulé et comprimé, dans des conditions très-complexes, qui ne
représentent plus ses relations normales avec les roches anciennes. Quant
au gneiss du Mont-Gbélif, il est dans des conditions tout autres que les
roches du Mont-BhiDc ; il forme l'autre b^d d'une gnmde faille, qui est
im (ks Irails fondamentaux de la structure di; celle partie des Al]ie3 (3)
et qui date, lrés-prol>ableiiii>nl , di' répiKpie même des dislocations des
terrains anciens. Le gneiss du Mont-Chétif est recouvert, k peu ^rës eil
ooncordance, par la série des assises triasiques du Cramont, et ainsi ce
gneiss était encore presque horizontal, quand le trias se déposait sur les
tranches du gneiss vertical des Aiguilles- Rouges.
J'ïti. établi, en effet, qu'en dehoi^ de notre première zone affine, ofa
les terrains anciens sont généralement redressés dans une posïtioa Toisina
de la verticale, (ottérieuremerU au dépôt du trias, on pouvait distin-
guer d'autres zones, plus rapprochées du versant italiea, oii es mêmes
terrains anciens sont restés, au contraire, sensiblement horizontAux jus-
qu'après les dépôts du trias et même du terrain jurassique, et n'ont été
notablement bouleversés que simultanément avec l'énorme épaisseur de ces
tarains secondaires qui les avaient recouverts. Dans ces zones intérieu.'es,
ou sur le versant italien, nous devons, par conséquent, retrouver la régula-
rité classique des soulèvements du Jura, des voàtes centrales i double pente,
(1) Hevue âei court uUnU/tqun, 18 ivril 1868.
(!) Rtcktnhu giol., de pi. XVIII, Rf- 1-
<3) BuU. StK. giol., !« tétk, t. XXllI, p. 483 d pi. X, Ûg. I.
4M8r ABIUI». -^ PROFILS OiOLOGIQUES IU)«S LA CRAIB DU 8.^0. t05
tamé» par ks chiistes cristallins. G*est ce qai se présente, par etemple,
eirtre Aramans et Sase, dans la conpe du terrain triasique du Mont-Genis et
da massif cristallin du Mont-Âmbin, qui en représente la voAte centrale (1).
En traçant sur la Carte géologique de la Suisse, dans le Canton da
Tessin, une ligne de séparation entre la zone du gneiss vertical et celle
dn gneiss peu incliné, M. Studer a posé la base d'une distinction orogra-
piûque do même genre, qui doit aussi correspondre à des différences non
mofais tranchées dans la structure et la configuration des chaînes du yer-
sant italien comparées aux chaînes du St-Gothard ou des Alpes bernoise?.
M. MuNisR Ghalbcas donne quelques détails sur les genres de
Rndistes qu'il a établis dans dans le Journal de Conchyliologie, et
sur des Trigonies qui ont été confondues par plusieurs, paléontolo-
gistes.
Le. secrétaire donne communication de la note suivante :
PROFILS GÉOLOGIQUES DES CHEMINS DE FEA D'ORLÂANS TRàVERSANT
LA CRAIE DU SUD-OUEST,
par M. ARNAUD.
(PL. IX).
' Le bassin crétacé du Sud-Ouest est traversé par trois lignes de che-
mins de fer de la compagnie d'Orléans : Paris à Bordeaux, Paris à
Agenpar Périgueux, Coutras à Brive3.
La première de ces lignes attaque la craie presque aux portes d'An-
gonléme, vers le milieu de la frontière septentrionale du bassin, et la tra-
tarse dans sa partie moyenne, sensiblement du nord au sud,
La ligne de Paris à Âgen suit une divection analogue; mais elle
atteint la craie inférieure presque sous la latitude où la Ugne précédente
abandonne la craie supérieure, et elle est voisine de la limite orientale
du bassin.
La troisième relie en quelque sorte, les deux précédentes par une voie
transverse dirigée du Sud-Ouest au Nord-Est, de Mussidan à Périgueux
et sensiblement vers TEst, à partir de ce point.
La ligne de La Rochelle à Rochefort, qui rencontre la craie près de
cette dernière ville, ne la coupe que sur 3 à 4 kilomètres, et ne peut être
qu'indiquée dans un travail d'ensemble.
L'étude du développement successif des couches traversées, de leurs
caractères minéralogiques et de leurs faunes, complétée par l'observation
des points laissés en dehors de ces lignes, démontre que le bassin du Sud-
(i; BuU. Soc géol., le séiie, t XVm, pL L
26
[ inc
bu
\ (on
L
IM ASBACti. — ntonu c^lociqdgs dame u «saie hj s.-o. 4 G )aii
Oocst, intimement lié au début, pendant la période de ia craie inférieure,
au bassin libérien, s'en est graduellement affranchi pendant )a période
de la craie moyenne, et s'est rallachë, pendant la période de I» craie
supérieure, au bassin pyrénéen, opérant ainsi «n mouvenieal de bas-
oaie autour d'un axe dirigé du Nord-Est au Sud-Oupst.
J'ai exposé et discuté précédemment (t) les limiles des trois divisioiu
qui viennent d'élre indiquées : elles sont généralement admises par les
géologues qui se sont occupés de la craie du Sud-Ouest, sauf les subdivi-
sions auxquelles chacun de ces étages a pu être soumis : quelques auteurs
ftut cependant rattaché au Turonicn, craie moyenne, les bâncsà Ostracécs
et à Ammonites qu'ils ont considéiég comme le début de ce groupe. Une
élude approfondie ne permet pas de mainlenir cette associatioB : si,
pour éviter ta mulliplicalion des étages, on reconnaît la néco«siti de
relier ces couches à l'une des deux périodes qu'elles avoisinent, c'est
incontcslablement k la craie inférieure qu'ikonvient de les rattacher : leur
fiuioeetU direction progressive d( leur développement attestent l'iuiiléde
formation qui a présidé à leur dépdt.
L'ensemble de la formation paut élre résumé par le tableau suivant :
Craie inférieure : Cénomanien, d'Orbigny ; Gardonien et Caren-
tonien, Coquand; grès verts et calcaires à
Ichlhyosarcolites. Manés; 4'élage,d'Archiac;
auxquels on rattacherait Les marnes à Ostra-
cées et à Ammonites,
Cr^ie moyenne : Turonien d'Orbigny; AngoumieDclProvencien,
Coquand; Calcaires & rudisles, Manés;
3^ étage, d'Archiac.
Craie supérieure : &éuoa\en, d'Orbigny, Coniacien, Santonien,
Campanien , Dordonien , Coquand ; craie
supérieure, Manës; i" et 2* étages, d'Ar-
chiac.
Ces gronpes peuvent naturellement se subdiviser ainsi :
Craie inférieure: i' Bancs à Ichlhyosarcolites;
2° Marnes à Oslracées et à Ammonites;
Craie moyenne ; 3" Calcaires à Radiolites lumbricalis , de. ;
(Angoumien, Coquand).
4° Bancs à Sphœrulites radiosus, etc. ; (Pro-
vencien, Coquand).
(1; Bull. Sçe, giol.. 3 tim, l XIXU, p. 18».
ièl8 ABlfAUD. — > PfteFILS CiOLOGIQUES BAIfS LA CBAIB DU S.-a. 40T
Om«6 supérieure : 5^ Goniacien et Sanionlen, Coquand ;
6® Campanien, Goquand;
7^ Dordonien, Goquand.
Chacune de ces subdivisions correspond à une modification naturelle :
elles constitueront des étages ou de simples sous-étages, suivant Tim-
portance plus ou moins grande attribuée par chaque auteur à ces varia-
tions ; on ne doit cependant pas perdre de vue la liaison qui unit les
divers termes de chaque groupe, et ne qui permet pas de les scinder d'une
manière absolue en étages complètement séparés.
Les profils généraux reproduisent ces trois divisions; la craie supé-
rieure seule porte, par la différence des teintes, la trace des subdivisions
qu'elle peut recevoir.
Les chemins de fer, il est inutile de le faire remarquer, ne donnent
])8S sur le terrain la coupe continue des couches qui constituent ces étages :
des profils détaillés, qui seront prochainement publiés, à Téchelle de
0,002 pour les hauteurs, et 0,0002 pour les longueurs, préciseront les
constatations exactes que ne peut reproduire un travail d'ensemble; néan*
moins, à de rares exceptions près, Tétude des tranchées permet de prendre
ime connaissance complète des dépôts du bassin qui nous occupe.
La ligne de Paris à Bordeaux traverse sans lacune, à partir des cal-
cidres à Icht^yosarcolithes jusqu'aux bancs inférieurs dé Tétage Dordo-
nien, la série des dépôts crétacés dont les couches extrêmes (Gardonien^
darentonien inférieur d'une part, Dordonien moyen et supérieur de Tautre),
doivent être recherchés en dehors de la voie.
La ligne de Mussidan à Thenon se tient exclusivement dans la craie
supérieure, qu'elle traverse presque en entier, à l'exception seulement de
ses premières assises.
La ligne de Paris à Agen, la plus complète par son développement et
les accidents multipliés de terrain, traverse dans leur ensemble les puissants
dépôts de la craie jusqu'à la première apparition de la zone Dordonienne.
Les mers crétacées ont formé dans un lit h'régulier leurs premiers dé*
pôls: sur certains points, des ondulations manifestes du sol, sur d'au-
tres des dénivellations brusques, modifiant la direction générale des
courants, ont apporté, dans la constitution et la forme des couches
contemporaines, de notables variations. L'observation montre d'ailleurs
que la soudure de ces fractures antérieures à la craie a rarement été assez
puissante pour résister aux nouveaux ébranlements de la croûte terrestre,
et que la plupart de ces failles ont été reprises après le dépôt des couches
crétacées, dont elles traçaient en quelque sorte par avance la future di^
location.
iOB ARNAUD. — PBOFILS GÉOLOGIQUES DATtS LA OUÏE Dt S.-O. (6 JOID
Les dénivellaLions sont du reste d'autant plus fréquentes et plus éner-
giques qu'elles se sont produites sur des points plus rapprochés du platCiau
central ; c'est ainsi que la ligne de Paris à Bordeaux n'offre qu'un nombre
restreint de failles, les irrégularités des dépôts crétacés se traduisant pres-
que toujours par de simples plis qui n'altèrent pas le parallélisme des
couches : ces plis sont 1c résultat des derniers frémissements du sol hrisé
au loin par des forces qui venaient s'éteindre à une certaine distance de
leur origine.
Un des effets les plus remarquables de ces dislocations s'est produit
dans le loîsinage de SaiulrFroDt, entre les stations de Sauveterre et Cu-
zom, ligne d'Agen.
Un premier pbëuomâne avait régulièrement soulevé les couches créta-
cées, et couronuë par leurs assises supérieures reliées au banc de Cuzom ei
Libos les points coupés aujourd'hui par raflleuremeiit des terrains juras-
siques ; UD mouvement postérieur, dont la puissance est attestée par l'é-
nergie de ses effets, prenant en écbarpe du S. E. au N. 0. ce pli de
terrain, l'a violemment séparé des bancs qui le prolongeaient au S., et a
rejeté À vingt kiiomètres au N. , au-delà du tunnel de la Trape, l'axe du
premier soulèvement. Deux failles secondaires entre Belvès et la Trape
complètent les effets de cette dislocation.
Inversement la faille de Saint-Cirq, entre la station des Eyries el celle
du Bugue, même ligne, est le dernier témoin d'un hiatus considérable du
sol qui a entraîné l'airaissemeut exagéré des couches au S. de ce point.
Sa diret'tion, neitenuinl accusée de Cahors a» N. du dcparlcnieol delà
Charente, traverse sur trois' points la ligne d'Agen, à Saint-Cirq, k la
source de Toulon, et enlin à Ghancelade entre Périgueux el Châleau-Lé-
véque; de la elle se prolonge dans la Charente par la source de la Touvre
et les derniers témoins de la craie au N,, kChampniers (ligne de Paris k
Bordeaux), Jusque près d'Aigre, et va se perdre dans le département des
Deux-Sèvres.
Il serait facile de multiplier les exemples des bouleversements qn'asnbis
le bassin du S. 0, si celle étude ne nécessitait des développements hors
de proportion avec le cadre de celle note : ceux qui viennent delre cités
suffisent pour montrer l'énergie des actions qui se sont produites dans ce
bassin après le dépOt des terrains crétacés.
Les commuDicatioDs suivantes n'étant pas parvenues en («mps
utile au secrétariat ont été reportées à la fia du volume.
4873 G08SELET. — BASSIN HOUILLSR DU NOID. i09
nrUDBS REUTIYBS AU BASSUf HOUILLER DU NORD DB lA PRAJfCB
par M. j. GossBLST (1).
Appelé à professer la Géologie dans une des provinces les plos indus-
trielles de la France, j*ai cru que je pourrais y faire apprécier Futilité de
notre belle science en l'appliquant aux besoins du pays, et spécialement
en contribuant à faire connaître la direction et les contours du riche
bassin houiller qui s'étend sous une partie des départements du Nord
et du Pas de Calais.
J*ai donc cherché depuis quelques années à déterminer les rapports de
la houille du Boulonnais avec celle de Yalenciennes, et à distmguer plu-
sieurs niveaux géologiques au milieu des roches rouges du système du
Poudingue de Burnot qui limite au sud notre terrain houiller.
I. — Déjà en 1860 j'avais entrepris de démontrer que les terrains dévo-
nien et carbonifère du Boulonnais sont dans le prolongement de la bande
dévonienne et carbonifère que Ton suit depuis Liège jusqu'à Tournai.
Mes conclusions ont été admises pour le terrain dévonien, mais non pour
le terrain carbonifère, au moins en ce qui concerne Tâge de la houille.
Il y a quelques mois, dans son adresse à la société géologique de Londres,
M Prestwich suppose encore qu'elle appartient à Tétage du calcaire
carbonifère. (2)
J'ai donc fait de nouvelles recherches dans le Boulonnais avec la col-
laboration de M. Bertaut, conducteur des Ponts-et-Ghaussées de St-Omer
et ancien compagnon d'études de M. Triger. Nous avons pu recueillir
de nouvelles preuves, à la fois stratigraphiques et paléontologiques, que la
houille de ce pays appartient au Goal-measure, au vrai terrain houiller de
Belgique.
Ohn peut y distinguer deux zones :
1® La supérieure formée de schistes avec veines de houille exploitables,
oà un de mes élèves M. J. Barrois a recueilli :
Peeopteris Loihii, Annularia radiata,
Nevropteri» heteraphylla, AsUrophyllites delicatulut ,
Sphenopteris eoraUoideSf Calamités Suekowi,
Trichomanites delicatulut, CalanUtet Cy$ti,
Sphenai^llum erotum,
Tous ces végétaux sont de Tépoque houillère proprement dite. Lonqoe
la houille est subordonnée au calcaire carbonifère, elle est accompagnée
d*une flore toute différente ob abondent les Lycopodiacées du genre
Sagenaria, L*absence totale des Sigillaria, ainsi que la prédominence
des Calamités, des Asterophyllites^ti des Annu^ria, tendraient même
(1) Voir ci-dessas, p. 301.
<2) Addiets delîTered at tiie anniTersary meetinf of the Geological Society of Loadon, on
tiie 16 th of Fébroary , 187S, p. 59.
m
- BAaSI» HODILLEH M) t
rjôit
à prouver que k houîllti exploitée dans le Bowlnnnais appartient am ni-
veaux moyen ou supérieur du Icrruin bouiller, luis que les a admis
M. Geinitz.
2" L'iuférienre eomposc'e de grès blancs avec veinules ou nids de
bouille et Produclus Flcmingii.
Sous ces gits licnncat les calcaires à Producltis gîganleus, qui dans
le Boulonnais comme en Belgique, conMituent le niveau supcficur du
calcaire carliooifère ; puis l'horizon du Prodiiclus undalus, qui est celui
du marbre Napoléon, celui du Prodxictus Cora où on trouve les marbres
Henriette et Caroline,et enSn la Dolomie. C'est exactement la même suc-
cession qu'en Belgique. Nous en concluons que le calcaire carbonifère du
Boulonnais représente exactement celui de Belgique, et que la bouille qui
le surmonte correspond aussi à la bouille Belge.
Cependant h llardinghcm les puits traversent le calcaire carbonifôre avant
d'atteindre la bouille. G'e^t une anomalie apparente qu'il fallait expliquer.
La supposiiioQ la plus simple, c«lle que je fisen 1860, rutd'admettre
un renversement du calcaire sur les schistes ; mais les faits y sont con-
traires. Car, dans celte hypothèse, les couches de houille auraient leurs
toits et leurs murs renversés, le calcaire les recouvrirait en slraliScalion
concordante et appartiendrait au niveau supérieur, celui ii Productta
giganteus. Or les schistes houillcrs sont dans leur position normale, le
calcaire qui est au-dessus appartient au niveau à Produdus undatus
(calcaire Napoléon), cl il Cifl pu slralilicalion 'liscnrdiinle sur la houille.
Tandis que celle-ci plonge sous un angle de 20", le calcaire n'a qu'une
inclinaison de it", différant par conséquent de 8^ de la précédente. Nous
supposons qu'il y a entre les deux a.-ïsises une faille très-oblique, et que le
calcaire est venu chevaucher sur les tranches des schistes coupés en siEIlct.
Coupe da houillères de Loajuinghen, prés (Tllarilinghen.
Puils PuiU Puits
duSouicb Renaissance Pro^idcoce
C Calcaire carbonifère. loct. IS».
H Scliisles bouiUers. Ind. 30°.
f Faille.
Ces failles trës-indinêes par rapport aux couches qu'elles séparent, sont
fréquentes dans le terrain bouiller. A Ougrée près de Liège, la bouille est
f»7>
Ml
■rinlilée es stratifidation disfordante par le (erraindévotaMn, ethdïMK''
àtoM qm est de fô k 20° arec les dresttnts (1' 2' 3' 4* 5') deraitàpeme
de 8^ «vec les pbtears {\ ' 2' 3* i*) , comnie à Hardinghea le déTooiea est
laêtneen ilratification parfaitemeal coiuoidaate avec les plttte«n Ai hnt
Coupet ét$ kouiUèrei fOugrit, pré* Ltigt.
A céHflttademrleterntm carbonif^ du Bonloiuais, pnblite dans \m
Vémoires de la Bociélé àen scieaces de Lille (1), nous avons joint une carte
géologique au -«^âô~ ''^ terrains primaires de cette région. Pour fadlitcr
)b (tontr6le de nos observations, nous avons indiqué les afilearements par
éas teintes plates, laissant en hachures de la même couleur les portiwu
ia terrain que nous n'av(»iB pu observer directonuit, iflkil dant moa god-
dnoas la nature d'après des observations faites.
Je pense que ces cartes pourront être utiles pour les étsdes de dâûl dans
lea pbys oomme le nôtre, oii les roches anciennes sont presque partout m-
Atas par le limoo. An ocHuinencenKait de l'annéeg'ai présenté kl' AoadéaA
da B^^fiqae une carte sembli^ pour les «tcsira dévoBÎew de lllotlé-
IL Le bassin houitlerfVaaahBdge est limité an md pw âne graadB
lùUeque l'en peut mnvredepuisLiègejnsqae dans le Pas-d&^îidaiB,Aqtie
j'» n^i^èe dés 1860 (2). Xd lèvre sad de ctittefaitle œt fomée, Bdt par itt
(1) » (M*, t. XI, tB73.
(1) mautoisark*lerrtiaipriiDiiradehB<l|lqn«, des (nriraai fAm
l«nii,p.6.
I
i18 COSSBLBT. —BASSIN SOUILLER DU KORD. ISjoill
ensemble de roches rouges, soit pat nne étroite bande de terrain silurieD,
après laquelle on trouve loujours les roches ronges. Celles-ci fomienl tut
étage puissant, dont l'étude géologique n'a mt^mc pas été tentée. J'ai pensé
cependant qu'il serait uliled'yétabljr des divisions stratigraphiques, dételle
sorte qu'on pût reconnaître, qnand un sondage les alttinl, k quel nÏTean
géologique on se trouve, et par cooséquencc à quelle distance on est du bas-
gin houiller. Ces considérationsm'onl engagé à entreprendre ce travail, pen
attrayant par lui-même en raison de la oaiure du pays et de l'absence totale
de fossiles. Il va être publié dans les Annales des sciences géolo-
giques (1).
Lorsque les travaux de Dumonl eurent démontré quelelerrain antbraxt-
fère de la Belgique pouvait se diviser en quatre systèmes aliemativcmenl
calcaire el quarzo-schlstenx, M. Elle de Beaumonl proposa de désigna
sous le nom de poudingue de Biirnol le système quarzo-schistcux inTerieur
qui comprend l<^s poudlngues rouges que traverse la vallée de la Meuse k
Éurnot entre Dinanl cl Namur (2). D'après l'Illuslre géologue que je cite,
le système du poudingue de Burnot forme au sud de la province de Na-
mur une bande méridionale qui s'appuie sur le flanc seplcatrioual du ter-
rain ardoisier de l'Ardenne; on en voit la tranche, ajoule-t-il, dans ta vallte
de ta Meuse entre Fcpin et Givet.
£n 1848 Dumont divisa U bande méridionale du poudingue de Bumot
en deux parties très-inégales : de l'inférieure, qui était de beaucoup la pins
épaisse, il fil le terrain rhciiaii : la supcriettrf, réduite aiit schisles et aux grès
rouges de Hierges, fut laissée, avec la totalité de la bande septentrionale,
dans son système quarzo-schlsteux inférieur, que beaucoup de géologues
continuèrent à appeler poudingue de Burnol.
Je propose de revenir à roplnlon de M. Elle de Iteaumont ; je démontre
que le système du poudingue de Bumot ou système quarzo-schisteux in-
férieur, tel qu'on le voit entre Bumot et Uave, est contemporain de tout le
lerrab Rbénan que coupe la Meuse entre FcpIn et Vireux.
Le village de Dave, au sud de Namur, est construit sur les schistes silu-
riens de la bande du Condros, que l'on voit aMeurer à l'extrémité du vil-
lage sur le chemin de Nanine. Dans le bois qui est au sud, derrière le parc
du château, il y a des carrières oii l'on exploite des arkoses reposant, en cou-
ches inclinées de 45°, sur les schistes siluriens qui affleurent ;i 5 mètres de h
carrière. La partie inférieure de l'arkose contient un grand nombre de galets
qui la fontpasser au poudingue. Ce poudingue, peu cohérent du reste, se voit
très-bien contre la clôture du parc, formant un banc de 1 à 3 mètres d'é-
paisseur.
(I) T. IV.
' m de la carte gtelogiqn» de Fnncc, I, p. 131.
487â GOSSELBT. Ba BASSm HOUILLER DU NORD. il 3
DIV6
8 Schistes siluriens.
p Poudingue inférieur.
a Arkose.
c Schistes compactes et psammites.
Sur la rive gauche de la Meose, à Tentrée du ravin de Fooz, on ex-
ploite du psammite, qui contient une petite couche de schistes rouges,
et paraît reposer directement sur les schistes siluriens visibles à 20 mè-
tres à peine de la carrière. Mais sur Je plateau au nord de Fooz on re-
trouve sous les psammites Tarkose et le poudingue, si peu dur qu'on en ra-
masse les p:alets libres à la surface du sol.
Depuis Fooz jusqu'au ravin de Taillefer, les escarpements de la Meuse
sont formés de grès. Ce sont d'abord des grès blancs, roses, ou panachés, dont
les principales exploitations soat aux carrières de Birlenfosse, à la hauteur de
la seconde terrasse. Le long de l'escarpement inférieur, dans le bois du Collet,
les carrières sont ouvertes dans des couches plus récentes ; ce sont des grès d'un
Tert sombre présentant çà et là une couleur gris de fumée ou rouge. A la
hasid il y a une couche très-riche en débris végétaux, surtout en Sagenaria.
Au milieu de ces^rès, principalement dans les grès blancs, on trouve de
nombreuses couches de schistes rouges. Bientôt ceux-ci prédominent, le
' grès lui-même devient rouge, les grains de quartz augmentent de grosseur et
se mélangent de galets. Viennent enfin des bancs de vrai poudingue qui
sont à proprement parler le poudingue de Bumot.
Lorsque, en continuant à marcher vers le sud, on a franchi le petit ravin
qui va déboucher en face de l'usine de Taillefer, on se trouve en présence de
belles carrières de marbre ouvertes dans le calcaire de Givet ou dévonien
moyen. Il constitue un petit bassin qui contient un lambeau de schistes et de
psammites dévoniens supérieurs. Au-delà il y a un pli en voûte du dévonien
inférieur, dont l'axe, situé en face de la station de Lustin, est formé par les
grès vert sombre.
Une seconde voûte de roches rouges avec poudingue se montre en face
de Godinne. On peut y constater qu'il y a, entre le poudingue et le calcaire
de Givet, 10 à 20 m. de grauwadce rouge très-homogène. La même roche
se voit exactement dans lia même position à Rémouchamps près de Spa;
mais là, entre la grauwacke rouge et le poudingue, on trouve quelques bancs
de grauwacke brune remplie d'encrines, que Ion reconnaît parfaitement
pour représenter la grauwacke de Hierges ou base des schistes à Sp. cul-
trijugatus. On peut donc rapporter la grauwacke ronge de Rouilloii à cet
G0E8ELET. — BASen HOl'11-I.En MJ HOU».
19 jrâi
I borizon géologique. J'ai prolongé la coupe de 1« Meuse au sud jusqu'à Yvoir
pour me relier à la coupe donnée par M. Duponl ( I ); si on y ajoule celle àa
Givet à Mézières que j'ai publiée il y a 10 ans (2), oo aura la coupe gé-
nérale des terraios primaires de la vallée de la Meuse, sans autre lacune que
quelques kilomètres de dévonien supérieur. J'espère la combler bientôt.
Coupe géologique «ihxml la vallée dt la Meau (rive gauçU), <f Yvoir à Namur.
(Édiellr de lospKur gj^
Binir* BuTQol Pro&odrilto Wilpifl
t>' n i
■ " B
/ "
Jsine de TiilUor
Slalion de Dave
^H -
■ Tuf roodmiB.
V *
SdnitK bouiDcrr.
^ 4
dlcairp Mrhonifflre,
3
hsamiiiiles du tondros
■)«,.
SchislFs (le FimeuDe.
1
Carcairedf Gliel;
Dé..
a
Grauwicke rouge de nouillan.
>,^:^?\(i^'^j^>^^ii./^^^'\^
p Pondinfue de Boniol.
(. Sdihm, pïammiteset grfenniK A^BanoL
n Grfe de W*p on.
I Grj'> Uanc du boisd'jiDM.
0 Schi^li^ compactes et psammtes de Foai>
S Schistes silurieiM.
£a résumé, le sysléme du pondingoede Bumot, ou antrement dit là
bande septentrionale du Dévonien inférieur, peut se divifer de la manière
suivante en commençant par les couches inférieures :
1° Poudingue.
2* Arkose de Dave.
3° Psammites et schistes compactes de Foos,
4" Grès blanc de Birlenfosse.
5° Grès vert sombre du bois du Collet, à Wépion.
6" Grès et schiste rouge avec poudingue de Bomot.
1" Grauwacke rouge de Rouillon.
L'ensemble de toutes ces couches a, entre Fooz et Taillefer, nne largcnr
de 2,700 mètres environ, et, comme leur inclinaison est en moyenne de
45°, on peut estimer leur épai^ur à 1,900 métrés, en nomliie rond
deux kilomètres.
1873
GOSSEI£r. — BASSIN HOronXER DD ITOKD.
f<5
Ijears rapports stratigrapliiqnes avec les couches siluriennes du Condros
sont assez obscurs : car les unes et les autres plongent vers le sud, et la seule
discordance qu'elles présentent se réduit à une différence d'angle toujours
peu appréciable dans ces régions si disloquées. Mais à Ombret, entre Huy et
Liège, affleure un plissement de schistes siluriens antérieur à Tépoque
dévonienne, et Ton voit distinctement le banc de poudingue inférieur reposer,
avec une légère inclinaison vers le S. 35^ E., sur la tranche des schistes
siluriens qui plongent vers le N. lO"" E.
Coupe du terrain déronien inférieur du 8. d*Ombret
ùaùaeH Yemée
S Schistes siluriens
p Poudingue
fi ArlLOSfi
c Schistes compactes vacuolaires et psammitM
t Grès blancs
La coupe d^Ombret permet donc d'affirmer que le système du poudingue de
Bumot repose en stratÛScation discordante sur le terrainsilurien du Condros*
J ai suivi toute cette bande depuis Liège jusqu'à Fauquemberg (Pas-de-
Calais), et partout je lui ai trouvé la même composition.
En la comparant à la bande méridionale du dévonien inférieur(terrain
rhénan), entre Fépin et Givet, on peut établir les («ncordances suivantes
qui sont aussi satisfaisantes que possible.
bànbs septentrionale bande méridionale dassiflcation de Dmnont
III 8CUISTE9 A CALCEOLES E pOTt.
n ASS18K DE LA GRAUWACKB
8 CramoackerougedeRouillon
et psammites à eacrines du
CaiUoiHiuhbique.
T PMhffWê éê Bumot : ceo-
«hâflobordoiméeàla suivante.
8 Grauwacke de Hlerget
a niveau supérieur. Spirifer
cultrijugatuSf Rhynchonel'
la Orbignyana, Ctdceola
tandalina.
6 niveau inférieur. Spirifer tub-
cutpidatui^ Sp. arduen^
nemis. Rh, Daleiden»iê,Rh.
pUa, Pleurodictyum pro-
blematicum,
T Poudingue de Wéri$, Couche
spécisde i la partie orientale
de la bande, et subordonate
à là suivante.
B pan
3
t^
7 SdnUteê et gri$ rouges iê 7 SchUte» et gré$ rougei de
Buniût* Vkeux,
- BASSIN HOITILER DC «ORD.
16 jnin
6 rt 6 Cri$ da Wépton. Tert
sombre ou gtii di: Tunife,
alternant jivec des ichitta
roKçei, cirtilents pavés. A
Il ba.<4, empreintes dBiilUh
tei du lennSagenaria.
6 Cris noir de FIreiii. Grfcl V
Ws.quartieui. vert sombre 1 A
ou brun; «cdlmtï pavés ASjsUme Ahrtni
Irpl. Munhiioni,Sp.sub-{
auptdatut. J
. Lcpt,l
i Crit dit bail SAnie blinc,
[ris, rose au ptnaclié. aller*
nul avec du tchiilei rou-
JtfurcAitonf, $p. macropli
rut. Rh. Daltidfntit,
Gramnwisla Hamilloncniit,
Plturinlklyum proliUmatt-
mm. Plantes.
4 Gril d'Annr. gris on blanc,
Lrp, IHurdiiiojil. Sp. ma-
eropttna. Aviaila lamellO'
gei. f, l'UurtidlcIvum probte-
I ASSISE DES SCHISTES DE GËDINKB
3 Ptammitu et ichhlr) corn- 3 Schisla biqurrit fOignlet,
pactet it Fuuy quanilc» et rouges lie île via el vert
scliisles bigarrée, rouges lie clair; quaniles.
dsTinou vert clair.
3* SehUta foitlUftfa de Mon-
drepulli, Eouche spéciale àl
la partie ocddeoUle de 11
] ArhueieDmt.
i Poudingue iTOmbrel, dipflt
f AHme de Welmu».
1 Poudingue de Fépil. d^pStl
lucal tb'po>jnl en stral '
dlM-'urdiiBlesurluiicbis- tiun diftordinle sur leaschia- I
ailac
s situi'lâUS.
Ce qui distingue snrtoat les deux bandes, c'est :
1" La préscDccdans la bande septcnirionale de schistes rouges intercalés
dans toute la série, tandis que dans la baode méridionale la nuance rouge
est concentrée à la ba^e el k la partie supérieure ;
2° L'absence de fossiles dans la même bande. Ce second fait est peut-
éffe une conséquence du premier, car les fossiles manquent aussi dans les
zones rouges de la bande méridionale ;
3° La grauwacke de Montigny manque dans la bande septentrionale, ou
plutôt est remplacée par la partie inférieure des grès de Wépion, oii on
trouve des débris de Sagenaria.
A l'E. de Liège la bande septentrionale forme une voûte plusieurs fois
plissée, où affleurent seulement les couches supérieures, poudingues et
schistes rouges. A Pépinsler elle se bifurque, une branche se dirige vers
Eup, en limilant au N. le massif silurien de Stavelot, tandis qu'une autre
branche, se dirigeant vers le S. , va se souder à la bande méridionale.
Sur ce bord oriental du bassin de Dînaal, l'étage dévouien inférieur se
4878 GOSSELBT. — BASSIN HOUILLBR BU NORB. i47
rapproche de la bande septentrionale par les nombreuses roches ronges qui
y sont intercalées et par Tabsence de la grauwacke d'Hierges. En suivant
pas à pas les couches vers le S. , on les voit passer insensiblement du faciès
septentrional au faciès méridional.
Ainsi, dès le début et pendant toute la durée de Tépoque dévonienne, le
bassin de Dinant était un bras de mer où les dépôts se font régulièrement
et sans lacunes. J'insiste sur celte dernière idée, parce que dans les
théories admises jusqu'à présent, le terrain Rhénan manquait sur le bord
septentrional, tandis que le poudingue de Bumot était très-réduit sur le
bord méridional.
Quelques géologues anglais supposent que leur vieux grès rouge s*est
déposé dans des lacs. Us le concluent de Tabsence de fossiles marins, de la
nature des poissons et de la couleur rouge des couches.
Le premier argument n'a pas de valeur, puisqu'on n'y trouve non plus
«Qcune coquille d'eau douce. Quant aux Ganoides, leurs représentants
actuels, très-peu nombreux du reste, vivent il est vrai dans les eaux
douces ; mais si l'on en conclut que les Ganoides primaires avaient aussi le
même habitat, il faut admettre qu'à ces âges reculés il n'y avait de pois-
sons que dans les eaux douces, à l'exception de quelques plagiostomes
dont on trouve les débris avec les coquilles marines de l'époque carbo-
nifère.
Je n*ai pas toutefois l'intention de nier que le vieux grès rouge des
Ses Britanniques ne puisse avoir une origine continentale. Ce que je
désire combattre, c'est l'idée que la couleur rouge est une preuve de cette
origine. Dans le bassin de Dinant les couches de la bande septentrionale
ne diffèrent que par leur couleur rouge des couches de la bande méridio-
nale qui ont les caractères marins les plus manifestes. On peut passer
liorizontalement des unes aux autres, et constater qu'il n'existait aucune
séparation entre les deux parties du bassin.
Cette couleur rouge est due, suivant M. Ramsay, h ce que chaque
grain de sable ou de boue est recouvert d'une mince pellicule de sesquî-
oxyde de fer anhydre ; il suppose que du protoxyde de fer en dissolution
dans l'eau d'un lac s'CvSt déposé sous forme de peroxyde, grâce à l'action oxy-
dante de l'air et à la mise en liberté de l'acide carbonique qui le tenait en
dissolution.
J*admets cette théorie, mais je crois que la réaction a parfaitement pu se
passer dans la mer, sous l'influence d'un courant qui entraînait le long de
la côte des eaux ferrugineuses de source ou d'affluent. Ces eaux minérales
étaient impropres à la vie» et, partout ou allait le courant, les mollusques
fuyaient vers une partie plus hospitalière de la plage. C'est pour cela qjjnd
ks rodiesiouges sont ^jourd'hui dépourvues de fossiles.
ils CAHBlfiOt. CiKTM CËOLOOIOtlK d'dRK PARTIK DES nUÉSÉES 16 joill
UESUHÉ GÉOLOCrQITB ACCOHPAGITANT Là CaRTI GÉOLOGIQCE DB
l'ariége, de la haute-gahonne, de la partie 0. DE l'aodk
I ET DE LA PASTIB E. DBS IIAL'TLS -PYRÉNÉES.
I par le doctecr f. bahrigoo (1).
I En mettant sous les yeux de la Société géologique, la carte d'an liere des
I Pyrénées environ, je n'ai pas la prétenlion de faire une description
I détaillée de tous les terrains compris sur la carte. L'espace accordé à
[' chaque mcmhre de la Société dans le bulletin s'y oppose, et le but que je
t me propose serait manqué. J'ai voulu simplement montrer à la Société le
lésumé graphique des recherches que je poursuis dans les Pyrénées depuis
. 13 ans déjà, et qui sont consignées dans 28 cahiers de courses el sur
18 cartes géographiques de l'Etal-Major, de Cassini ou d'autres auteurs.
Dés 1862 et 1863, dans quelques publications de paléontologie, j'avais
filït connaître mes premières recherches sur la géologie de* Pyrt-nées.
' En 4865 je publiais mon aperçu géologicpie sur le bassin de l'Ariége; en
[ 1866 paraissait mon élude du terrain Turonien sur le versant N. des
i Pyrénées ; en 1867 «ne élude géologique sur les sources d'Ax ; la ménw
' année j'annonçais dans un mémoire spécial la découverte dans les P^Tênées
I des terrains antesiluricns ; en 1868 je faisais connaître mes recherches
L Bar l'ophile des Pyrénées ; m 1872 paraissait le 1" volume de la
I monographie de Luchon. Dans l'intervalle de ces publications j'avais en
' l'occasion d'insérer dans divers recueils plusieurs notes relatives à la
géologie Pyrénéenne. Mescourses tendaient vers un but, celui de faire, tout
d'abord, la carte des Pyrénées centrales, et plus tard derétendre plus loin.
C'est ce travail, entrepris et exécuté aves mes seules ressources, quej'ai
l'honneur de présenter à la Société.
Jedécriraid'une manière générale les terrains.encommençantauxgranitea,
etenm'arrétant ensuite sur un terrain récent, le miocène, d'une manière par-
ticulière.
i" Granités. {Terrains antésiluriens) .
Coloration carmin de la carte.
Les géologues qui ont écrit sur les Pyrénées ont supposé de tout temps
que les granités de cette région étaient éruptifs. Déjà en 1863 je me suis
inscrit contre celte assertion, attendu que les granités Pyrénéens présentent
une stratification très-nette, entrevue par Charpentier et par M. Leymerîe
lui-même. Bien plus, dans ces masses indiquées comme éruptives par
MM. Elie de Beaumont el Dufrénoy, par M. Leymerie, M. François,
M. Mussy, etc., on trouve des couches calcaires, schisteuses, gréseuses,
amphiboliques, admirablement stratifiées, et dans lesquelles on voit le pas-
sage du granité au gneiss, du gneiss au micaschi/ite, du micaschiste an
(0 Voir ci-desaus, p. 30Î.
sdiigte aioftcé, d» schiste micacé ao schiste argileux, se fkire d*iine ma-
mktt înseQfflble, la stratification restant souvent parfaitement rectiligne et
ne permettant pas de dire que Téruption d*une roche quelconque ait
produit le moindre ^rangement statigraphique.
Si nous prenons en effet le massif des montagnes de Tabès dans
rAriége, ou le Massif des Crabioules et de Maupas dans la Ifeute-
Garoiiae, nous trouvons ces deux énormes massifs marqués comme grar
sites franchement éruptifs par les auteurs précités. Or, en faisant une
€rape i tnmifr œs oiontagnes, voici ce que Ton trouve :
420 OABIUGOD. CARTE CiOLOGlQUB s'uMB PAKTIB DES PnÉIlÉeS 1& joill
ËD montant da village de Celles vers le Saiot-Bartbéleniy, on a d'abord
le terrain luronien avec la brècbc cénomaniennc, (brèche de Celles ou con-
glomérat de Gammarade) butant par faille contre le silurien supérieur fossili-
fère {0rthi6, Orlhoceras. Cardiola interrupta. etc.) de Saint-Genès,
surmonté de schistes argileux ressemblant au devoaien de U partie Est da
massif. Puis se dresse comme pu faille le massif marqué graoitc éruptif da
Saint-fiarthélemy cl du Montfourcat. La Sgure ci-contrc montre combien
peu ces granités sont éruptife. Ils renferment, en effet, des calcaires, de,
schistes, des grauwackes, avec minerais de fer parfaitement stratifiés
avec plongcment versIeN. et direction oscillant cnirc E. et N. Tout-à-fait
an Sud, les couches reparaissent horizoutales et renferment da talc.
Msaaifdt Maupas il dt Crabioulu
A Luchon même, les granités marqués éruptîfs par les auteurs précités,
et dans lesquels sont captées les sources sulfureuses, sont admirablement
stratiQcs, et alternent avec des couches de calschistes et de schistes micacés.
A Montauban, en face Luchon, l'on peut saisir la stratiGcation avec une
netteté admirable, et cette stratification du granité est quelquefois repré-
sentée par des couches granitiques d'une finesse extrême, de 1/2 et 1/4 de
centimètre.
U en est de même dans le massif de Maupas, indiqué comme éruptif
par les auteurs précités; cependant en dernier lieu M. Leymerie l'a
donné comme stratifié, d'après les indications et les coupes fournies par
Martin et par moi, sans toutefois &ous citer.
4873 ' GARRIGOn. CA1«TB géologique d'une partie des PYRÉNÉES 491
Il n*y a donc plus de doute possible, là majeure partie des granités de
la portion de carte des Pyrénées que j'ai l'honneur de mettre sous les
yeux de la Société, doit être marquée comme terrain stratifié. J'aurais
pa multiplier les coupes qui montrent dans divers autres points de TÂude,
de TAriége, de la Haute-Garonne, des Hautes et Basses-Pyrénées, legra-
nie ainsi stratiGé ; mais le temps me manquerait actuellement pour le faire.
Jlnsisterai seulement sur une particularité de composition des granités.
Oo n'a jusqu'ici reconnu dans les granités des Pyrénées qu'une seule
espèce de feldspath comme très-commune, le feldspath orthose à base de
potasse. Or, les nombreuses analyses de granité que j'ai pu faire me per-
mettent d'aifirmer qu'il y a dans les Pyrénées, non-seulement des felds-
pathsàbase de potasse et de soude, mais aussi, et en abondance, des
feldspath à base de lithine et à base de chaux. Bien plus, dans certaines
roches graniloïdes de la vallée d'Aure, j'ai reconnu la présence de la
stroiitiane. E .fin, le c:psium et le rubidium m'ont paru entrer également
dans la composition des granités et des micaschistes des Pyrénées. Il y a
donc à refaire complètement une élude minéralogique des granités Pyré-
néens. L'analyse chimique et l'usage du spectroscopc me paraissent in-
dispensables pour arriver sur ce sujet à des résultats exacts.
j2' Terrain de Transition
(Coloration jaune d'ocre foncé de la carte)
Si Ton suppose, ainsi que l'ont fait les auteurs modernes qui ont écrit
sur les Pyrénées, que les terrains de transition sont uniformément composés
dans toute la chaîne Pyrénéenne , on commet une erreur des plus
considérables.
Tantôt le terrain silurien inférieur passe par transition au terrain
cambrien, en formant comme lui des alternances granitiques et schisteuses
avec couches /îalcaires, ainsi que je l'ai montré à Ax (l) et dans plusieurs
points de la vallée de l'Ariége; tantôt il devient immédiatement franche-
ment schisteux et fournit alors des ardoises, généralement d'une qualité
supérieure. On peut même dire, presque k coup sûr, quand on rencontre
dans les hautes montagnes des exploitations d'ardoise, que l'on se trouve
dans le terrain silurien inférieur. Dans les cas de passage de c^s schistes
aux schistes cambriens, les roches prennent souvent une composition
particulière qui leur fait produire, sous l'influence des agents atmosphé-
riques, des elllorescences ferrugineuses (beurre de montagne) ; cet eflet n'a
presque jamais lieu au contraire lorsque les schistes sont franchement ardoi-
siers. C'est généralement dans celte portion du silurien que se montrent
certains minerais (cuivre, nickel, cobalt, plomb, zinc, etc.).
(1) BuU. Soc, géoL, 1867.
CARIUfiOI). 8AX1
II» parlit? siipi'-rieiire de ciHto formalion ronlient de lon^uei^ b<uidcs, non
continiics, de ralraire nllernaïu. ainsi que cclu »e vnîi dans ma premiéie
G«u(H>, ^ Sainl-Genëii, avec de» coucbes de KchisleiA compade». pjrttcax,
de grès Hâs, de brùchi*» tr^-ilncs, dv calcaires en plaquoiles. de schistai
noirs plus ou nioina grapliiteii^ et itian^nésieDs, dans IcsqueU abondent !
les fossiles du silurien supérieur {Saint~Gen^, Palus de Burat, Mari^Ut
Guran, etc., me). Cii niveau f;éolo»iquc est parfitilement reconnaissable
dftits la HauUi-Caroituc et daas l'Ari^gc, et permet une classific^ioa
exacte des tcrruins (|ui lui sont inférieurs et de ceux qui lui Bont imoiéda^
temenl supérieurs.
La galette et qucligiies giïtements de fer ne parai^isi'nt pas ramplutcnuA
étrangers k ce terrain, mais cesi; derniers sont feit rares.
Le terrain dévonien [m6me couleur que pour Icsîibirien, avec ligotf
noires croisées) repose quelquefois; sur le lerrain silurii-n supérieur saM.,
intermédiaire ; d'autres fois, comme dans l'extriinilé E. , dans le centre et'
l'Ariége et dans l'Aude, ainsi que dans les Basses-Pyiénées. un poudingnb ■
d'une épaisseur très-considérable sépare les deu^ formations. Dans 11
Haute-Garonne au contraire il existe un poudingue femigineos d
quartzeu^i, à la partie supérieure de ce terrain, Le dévonien rarie beaucoOf
de composition d'un point à us autre. Duis l'Aude, il est composé îa
schistes à poudingue et de calcaires grès£Dx,quclquefoisquartzeux,aYecdtfj
encrines et d'autres fossiles as^z caractérisés (goniatites, calcéo1es,etc.).
Dans J'Arii'gi' au-di'ssMS dAx, vers Priuiiw, k's calcains supérieurs sool
également fossilifères et deviennent ferruginrax. Bientôt, en descendant
vers Caussou cl vers .\s et Lassur, un véritable gîte de fer oligiste occupe
une place assez importante dans ce calcaia', et se développe en bando
continue vers .Vlbies et les Cabaimcs, où la nature du fer commence ï*
changer. C'est l'héniatile brune qui apparaît, et on la suit ainsi paC
Lareat, Higlos, Gestîes et Lcrcoul jusqu'à Sem, au-dessus de 'Vie de Sos *
oii elle fornii: un giseniL>nt considérable et bien connu, dont l'exploitatioc^
remonte à une époque antérieure II l'arrivée des Uomains dans la Gaule
Dans le Sl-Gironnais les gisements de fer diminuent, et sont remplacés*:
bicnldt dans la Ilaute-Garoune par quelques amas de manganèse, qui von
en se développant à mesure que l'on s'avance vers les Hautes-Pyrénées
où ils prennent un développement assez considérable pour donner lieu ^
des exploitations sérieuses. Plus loin encore te manganèse disparaît, et 1^
minerai de fer (à Ferrières) permet encore de prendre un nouveau poin''
de repère dans le Dévonien. Dans l'intervalle de ces gisements métalli —
fèrcs, existent des calcaires marmoréens, caractérisés généralement pa^
des goniatites, et fournissant dus marbres colorés par des sels de protoxyd^*
el de sesquioiyde de fer dans la vallée d'Aure, dans la Haute-Garonne^,
1873 GARRIGOU. CARTE GÉOLOGIGTJE D*UNE PARTIE DES PTR^ÉES 423
dans i'Ariége. On y trouve aussi des grès rouges occupant la place du vieux
grès rouge des anglais. Ainsi, d'un bout des Pyrénées à l'autre, on
rencontre au-dessus du Silurien supérieur un terrain caractérisé, non-seu-
lement par les fossiles caractéristiques des fomiations Dévoniennes, mais
encore par des grès rouges, des gites de marbre et des minerais de fer
et de manganèse, qui permettent de limiter sans discontinuité cet étage
géologique, qui forme jusqu'ici l'un des niveaux les plus importants au point
de vue du commerce Pyrénéen.
L étude de cet ensemble laisse supposer qu'à l'époque Dévonienne, il
y a eu, dans la région Pyrénéenne, une émission considérable de sources
minérales et probablement thermales, qui ont amené des profondeurs d6
la terre des quantités considérables de sels ferrugineux et manganésifères.
Ceux-ci, par leur -décomposition, ont produit des amas de peroxyde de fer
et de peroxyde de manganèse, et ont imprégné également les calcaires
et les grès se déposant au fon(| de la mer Dévonienne, de manière à leur
donner ces colorations si variées (dues surtout à des sels de fer), qui les
font aujourd'hui rechercher comme pierres d'ornements et comme mar^
bres. (Lordat, Nescus, Eychel, Cierp, Signac, Sarrancolin,Campan.etc.)
On peut voir maintenant combien il était important de faire une étude
d'ensemble du terrain Dévonien.
Je terminerai ce qui a rapport à ce niveau géologique en disant que les
roches amphiboliques, qui jouaient déjà un rôle considérable dans les ter-
rains antérieurs , occupent ici une place importante. Les Lherzolites
surtout me paraissent devoir être rapportées dans l'Ariége ^ ce terrain^
C'est ainsi dans le Dévonien d'Aulus que j'ai trouvé une bande d'ophite
dont l'importance au point de vue de lorigine de ces roches ne sera m^
connue de personne.
En remontant la vallée d'Aulus, on franchit un pont qui conduit à la cas-
cade de l'Ars. En suivant le chemin rocailleux et assez raide qui se présente
au sortir du pont, on atteint de suite des schistes argileux que l'on
ne peut rattacher qu'au terrain Dévonien. Ces schistes verticaux sont
généralement argileux et entremêla de couches de calcaire en plaques pett
■^
i9l GABHIGOO, CARTE CÊOLOGIQIIB fi'fmil PARTIS BBS VVRËlrttS *6 JuId
épaisses; schistes et calcaires deviennent ioscnsiblemenl vprts à mesure
que l'on monte vers le point 0, la coloration si; fonce de plus en plus, les
feuillets des schistes deviennent plus sems, et ceiix-i'i pluMCom|>attes. On
trouve ensuite un scliistc complélement vert, passant par gradation & un
ophitc des plus compactes. Kn redescendant du cite opposé l'on voit en
sens inverse la répétilion de ce que l'ou avait ohservc pendant la moule du
mamelon. La direction des slrales n'a stibi aucun bouleversenienlt. De
même (pie dans l'ensemble de toute la formation, la dirertion de la .stra-
tification esi ici E. 0. h peu pri».
Je n'hésite pas ii dire qu'il n'y a \k uucmi pliénomène indiquant une
ÎDJeclion de roche éruptive, maiiî bien une transformation successive d'un
dépât de roches stratiËées.
S* Terrain (nrbonifère.
(Coloration bistre de la carte).
Déjà avant 1865, j'avais marqué sur mes caries destinées au tracé
graphique des terrains, les limites d'une bande fort singulière', qui, partant
de la valltk' de l'Ariêge, au niveau du S. du pic de Uaichoo, se poursuivait
vers rO. par Siguer, Vie de Sos, Aulus, Seix, où elle s'iuûéchissait vers le
N, pour reprendre ensuite vers l'O-, par MouHs, Balagué, le Col de l'ortet,
Moncaup , St-Béat , Cierp et les environs de SarrancoHn où je l'avais lais-
sée. La direction de cette bande d'un calcaire marmoréen, dolomitiqseT
marchant exactement dans son ensemble 0. 1 1" ÎN., et recoupée par des
fractures dans différents sens, m'a^'ait donné à réllochir, et me faisait
penser que ce ruban de marbres blancs, presque toujours uniforme dans sa
composition, pourrait bien représenter, soil un lambeau, soit la toliLlilé d'un
terrain spécial. L'alignement de ces calcaires suivant la direction 0-
li" N. (des Ballons) devait me faire penser natunOlemeul au terrain.
Carbonifère, surtout en voyant que des fractures E. 42" .\. et iN. 2'ï" 0.,
rapportées d'après le système des montagnes aux souièvemenls de la Cûte—
d'Or et au soulèvement du Mont-Viso, dérangeaient souvent la dircclioit
primitive 0. 11° N. sur le passage des vallées de rAriéj;e, du Salât et de
la Caronnc.
Aucun fossile n'avait encore été trouvé pour permeilre d'affirmer la-
présence de cette formation dont M. Leymerie et M. Jacquot avaient sL
énergiquemeiit et si souvent nié la présence dans les Pyréuée.s, en disant
même que la formation carbonifère et houillère Ht; poiiviiit /xrs* exister
dans les Pyréni'es. Malgré cela, je n'hésitais pas déjà en ISU'i dans une
note de mon Aperçu géologûjiie d' bussiii de l'Ariêge. à dire que
cette formation existait dans les INrénéaj, en me biisanl sur l'observation
précédante.
Kn même temps, L. Marliu. étudiant dans les Basses-Pyrénées,
1873 GARRIGOU. CARTE GÉOLOGIQUE D*UNE PARTIE DES PYRÉNÉES i25
au fond de la vallée de Gabas, à Rouméga, des couches de combustible
superposées à des calcaires marmoréens blancs, dolomitiques, n^hésita pas à
rapporter le niveau géologique de ce combustible au terrain houiller.
A ce moment, 1835, noire regretté maître M. Lartet, retrouvait dans les
alluvions du Volp un fruit caractéristique du terrain houiller et voulait
bien encourager mes recherches.
M. Coquand, à son tour, étudiant ces mêmes marbres entre les Eaux-
Bonnes et Rouméga, eut Theureusc fortune d'y trouver des fossiles caracté-
ristiques du terrain carbonifère, Amplexus et autres.
Ayant repris chacun de notre côté, M. Magnan et moi, l'étude de ces
calcaires, i\pus trouvâmes que dans la Haute-Garonne, TAriége et l'Aude,
ces calcaires, qui pour nous faisaient incontestablement suite k ceux de
Bonnes, renfermaient d'une manière presque exclusive les beaux cristaux
de Couzeranite, de Dipyre, d'Amphibole blanche, etc. signalés jusqu'ici
dans les Pyrénées.
Dans ces derniers mois enûn M. Frossard, de Bagnèrcs de Bigorre,
MM. Genreau et Thore, de Pau, ont encore trouvé dans les Hautes et
dais les Basses-Pyrénées, non seulement de nouveaux fossiles carbonifères,
Amplexvs^ Produclus, etc., mais aussi de la houille et des empreintes
végétales dans d'autres points que ceux indiqués jusqu'ici.
On le voit donc, la découverte du niveau carbonifère dans les Pyrénées,
que m'avait fait pressentir l'application du système des soulèvements à une
bande calcaire dont la position était diffi.ûle à expliquer, se trouve aujour-
d'hui complètement vérifiée par les indications minéralogiques, pétrogra-
phiques et paléontologiques dues aux consciencieuses et savantes observa-
tions des divers géologues que je viens de nommer.
La base de la formation carbonifère se confond facilement avec le terrain
Silurien, par suite de la ressemblance des schistes qu'elle renferme avec
ceux du Silurien; mais, comme le carbonifère se trouve indépendant des
terrains de transition et des granités, la stratigraphie en est rendue assez
facile. La partie supérieure du calcaire marmoréen est caractérisée par une
brèche orangée, très-développée surtout dans l'Ariége, depuis Tétang de
Lhers jusque dans la Haute-Garonne (du col de Coumebière au coi de
Portet).
On peut se demander pourquoi le terrain houiller n'existe pas partout
dans les Pvrénées au-dessus du calcaire carbonifère.
Je n'hésite pas à répoudre à cette question de la manière suivante :
Souvent le dépôt ne s'est pas produit ; ce qui nous le prouve, c'est son
inégale épaisseur là où il existe; mais aussi, comme nous trouvons presque
partout dans la région Est de la chaîne, là où le dépôt houiller manque,
le calcaire carbonifère complètement renversé, il est permis de penser que
iSS GARIIIGOU. CARTE r.ÈOtOGIQtE b'vTSE PABTIË SES PTTléntES 16 JDiû
les grès el argiles du terrain hoiiiller ont gUs^ et onl dispani pendant oe
nouvement de bascule de pres(;iie toute la bande. Mais il est possible qu'os
retrouve en avant et au Nord do celle bande renversée quelque lambeau de
terrain houiller reœuvert par les formations secondaires. D'aulre |)arl,
enfin, de gr^nils phénomènes de dénudulion onl pu sur bii-n des poials en-
lever de puiiisanU lambeaux de ces amches généralement assez friables.
4° Trias.
I (Coloration rouge de la carte.)
Ce terrain a été confondu avec le dé^'onien à poudingue, par MM. Fran —
I flois et Leymerie. Ce qui a entraîné cette confusion, c'est l'existence danS'
I tes deux terrains du poudinj;ue, souvent qiiartzeux, qui se voit sur plusieurs-
inints des Pyrénées. La straligraphie et la découverte du terrain carbo—
, aîFËre ont suffisamment éclairé cette (piestiou pour que nous n'ayons pas .
I & y revenir en ce moment ; il me suffira de din^ que c'est toujours sous le
I calcaire carbonifère que se trouve le poudingue dévonien, passant souveot
» k une brècbe à très-gros éléments (Marignae, Cierp., etc.] (1).
I Le caractère essentiel du trias pyrénéen eiil d'i-tre composé de la ma-
t nière suivante : A la base, des grés rouges avec poudingue quartzeux, dans
L lesquels Je n'ai pu trouver qu'un aeul fos-iilc peu délermioable, et res-
I semblant b une bivalve. Ces grès ne deviennent bigarrés d'une manière
rkien nette qu'aun; denx e\lrémilës de la chaîne. Au-dessus, d^ cal-
caires ft ur;;il.'siin [icii l]urii>lr><s n>nrcrmi.Mt di.s ni^'um airihlaiils d "ophile,
roche dans laquelle on trouve souvent dts cailloiiv plus ou mniiis roules,
ainsi que je l'ai déjii dit dans plusieurs mémoires. Ce niveau, passant
insensiblement à des marnes irisées, contient d<-s couches de g^pse el de
sel exploitées sur plusieurs points des Pyn'aées. Ou trouve aussi àdllTé-
rentes hauteurs des (Mr;^n.'u!i's (jiii no sont pas (.'aractérintiqnes : car elles
existent également dans l'infra-lias et dans le lias.
Dana plnsieui-s poiuls de la piirlie occidenldti; de la chaîne, surtout dans
les Basses-Pyrénées, les puits de a'chenhes ou\er[s pour trouver du sel
triasique, ont ami'né au jour di's eaux bitumineuses d souvent même
char;;ees de pdili-s f|'ia:i!ilisd'hiiih iniiér.ilo. Ji; n'b 'stle pas à pi'nser qu'en
pOTirsuivanl '■esp'iiNJirsi] l'iide-ip." ifiii lenr-isuflî-an'es'm nnniil pcul-élrela
pns<i! iliii'dcri'iironlriT des (■or:ilii'Si\jil'iii;(!ili'sdi- houille. Le liTrain ptT-
mion el W- trins seiil)I;iiil .■xi.tcr ,l;<ns cvlK' p.iLlic occideiitiile de la cliaine -
d'une manière cinstante, il faudrait donc les traverser ]H)ur arriver au ter-
rain houiller. L'existence de ce lerraii. élanl dnnoniree aujourd'hui d'une
manière irrécu-salile, il faut demander à la géologie siraligraphiquc desdon-
<1) Uuiu^raphir de B^lli^es de Lucbou, par J. Garri^ou, 1872.
4879 fiklOMùV. CARTE GÉOLOGtQUZ i>*uKe PARTIB BES PtRfcfilS iS7
nées qui permettent de choisir des lieux d'élection pour aboutir à un résultat
dans de semblables recherches. Je crois que lapplication du système de sou-
lèvement, faite d'une manière raisonnée et mathématique, donnerait des
moyens suffisants pour un résultat pratique. Son application au captage et
k la recherche des sources thermales ma fourni jusqu a présent des solu-
tions si complètes de problèmes envisagés comme insolubles, qu'il m'est
permis d'avoir un espoir de réussite pour la découverte de la houille.
5* Infra-lias
(Coloration rouge de la carte)
La découverte de l'infra-lias dans les Pyrénées a été faite deux fois, d'a-
bord parle professeur Capellini de Bologne, puis par H. Magnan qui
ignorait complètement les publications italiennes du savant Bolonais.
H. Magnan a eu de plus l'avantage de retrouver la zone k Avicula con-
totta^ dont le professeur Capellini n'avait fait que soupçonner l'existence.
Ce niveau géologique semble marcher en concordance avec le trias
cl contient comme lui des cargneules qui les relient encore plus l'un à
Tautre. Le caractère essentiel de cet étage est d'être constitué surtout par
des calcaires, en plaquettes de quelques centimètres d'épaisseur, à la sur-
face desquelles on voit généralement en saillie les avicules.
6** Terrain Jurassique,
(Coloration bleu foncé de la carte) .
Je nem'étendrai pas longtemps sur les terrains secondaires ; car H . Magnan
es a décrits d'une telle façon qu'il n'y a plus pour le moment défaits nou-
^'eaox à annoncer. Il ne m'est pas possible, pourtant, départager l'opinion
le mon savant ami ausujetde la concordance qui d'après lui, régnerait par-
out, dans les Pyrénées entre le trias et le lias. Le terrain jurassique,
composé, ainsi que Ta démontré IL Magnan, du lias et de loolithe, com-
mence sur certains points, entre autres dans les vallées de l'Ariége et du
Salât, par une brèche à éléments énormes atteignant quelquefois une
épaisseur de plusieurs centaines de mètres, et qui, reposant directement
sur Tinfra-lias, représente la base du lias, le sinémurien.
Les fossiles retrouvés dans le terrain jurassique sont fort nombreux et
Mt permis à Magnan d'y faire les divisions suivantes : lias inférieur,
3ioyen et supérieur; oolithe inférieure, moyenne et supérieure.
Je considère donc le lias comme déposé après une période d'agitation
aiyant donné lieu à la formation d'une brèche dans laquelle j'ai souvent
reconnu les éléments ophitiques et gypseux du trias (Clermont, (Ariége),
et vallée du Salât, descente du Col del Bouich vers Labaslide).
Cependant sur quelques points le trias et le lias semblent passer
insensiblement l'un à l'autre sans l'intermédiaire de la brèche, fi e^
KS CAMicoo. CAiiTE néoLociQrc tr'fSE PAitTic ws vntsixs 16 jain
probable que (xs poiols nnl subi des di^ntvHUtionft ioégiles, et que,
pendant l'exhaii!i«emrnl dei< uns vi \'a\taisMm<'a\ des autres, »ftti
ré|Kii|ui.' lna»i'[ue, cxrUîns poÎQts du «>] u'uut sulii aucna diaii^ement
BNisible.
7" Terrain crétacé infériesir.
I (Cxiloralion Tvrle de U carti-.]
[ La conmrilanrc du tcrraia crêlan^ et Aa Irrram jurassique paraît plai
probalik et plus iidtc que celle du jurmuique et du trias. Le fait (^'«enlid
qui marque le point de fû|iaraiioR du crétacé et dn jnra^îque, cft
l'exiiileiuw d'ucio rouche d'^isseur variable de iDincrai de fer piaiUti-
que et argileux (bautile). que j*ai indiqui'c Af\k eu 18tij, et que
M. Muiwy a é^lement suivie dans l'.Vric^e, laî.'vant â Kl. Daubrce le
SOÎQ de l'étudier mincrsilogiqnement. (1) M. Mag^ian. auquel il faut
toujouK en revenir pnur lis divî^iioDS eiaries du terrain rrêtacc des
Pyrt^n^s, y<i décrit dari» toute la clutlne lroiftetai;e«: Dox^inien, aptJca
flt albien, y roiipri-i le sou.'^-taj^ ur^j>-aplien. Le» f(Miles oomtireax,
3u1l a recueillis par lui-même avw le plas grand iuia, ont auton»é set
iviiiofts, puar Icaqueile^ il fautw rapporlcr â .sei diiers mêninti-i», surtout
\ à son travail Sur li partie inférimtre du leirain tie Cruieiks Pyré^
^ttées Frauçaiies et lic» Oi'biera.
Pour ma puri, je n'ai rien de nouveau h ajouter à ce qu'a dit sur t»
terrain mon sdvuul ami. Je me coiittnle d'en donner les limites.
8' Terrains créUfccs itioyii et supôritur.
(Coloralion jaune de Id carte.)
La base de ces terrains est constituée, ainsi que l'a démontré H.MapaD.
contrairement au\ assertions de M. LeymiTie et aux miennes, par l'étage
cénomaaien. Une brèclic énorme, qa<i j'ai décrite en 186(5 dans le
Bulletin, et que j'avais considérée comme turonienne, (eu mappuyant sur
les assertions de M. Leynierie que j'avais crues évades,) mais que
Miignan a démontré être Gé.iomanieanu, existe tout le loui; des Pyrénées
à la base du crélacé m»yen. II est aise du voir, grâce à cette brèche,
(brèche de Celles ou coniçlomérat de Cainmarade) que le crétacé inférieur
et le crétacé moyen et supérieur sont en stratiQcatlou complètement
discordantes .
La brécbe cénomanienne, contenant des fragments anguleux cl roulés,
souvent de pljsieurs mètres cubes d'épaisseur, enlevés aux roches sous-
jacentes, et variant de nature suivant les terrains avec IcsiiucU elle est eu
contact, passe à un grès grossier et à un calcaire gréseux, alternant avec
I
I
t873 aARRIGOU. CARTE GÉOLOGIQUE D*UNE PARTIE DES PmÈBfÉBS 42d
des grés, psammites et calcaires, et des couches d'argiles très-fines, utilisées
sur certains points comme argiles à poterie. Ces grès renferment sur plusieurs
points dans TAriége (Leychert et Belesla) des fossiles caractéristiques du
Turonien (hippurites, radiolites, caprines, etc.) Au-dessus sont des
alternances d argiles schisteuses et de grès avec bancs de lignites, riches
en fossiles sénoniens. Des calcaires, plus ou moins blancs et quelquefois
siliceux, placés au-dessus, sont considérés comme faisant partie de la craie
de Ma^tricht.
La partie inférieure des terrains secondaires, le jurassique, est surtout
développée dans le Centre et dans l'Ouest du département de TAriége.
lien existe quelques lambeaux isolés dans la haute montagne (Tarascon,
PechdeFoix, etc.,) mais ils sont assez restreints. A mesure que 1 on se rap-
proche de la Haute-Garonne et des Hautes-Pyrénées, le terrain jurassique se
développe davantage, et Ton peut voir dans une coupe allant d'Aspet au
pic de Cagire, que le terrain jurassique est complètement indépendant
des calcaires marmoréens q le j'ai placés avec Magnan et M. Coquand,
dans le carbonifère, et que M. Leymerie a enclavés dans le lias.
Les deux terrains crétacé inférieur, crétacé moyen et supérieur, sont
très-largement représentés entre l'Aude et les Hautes-Pyrénées. A eux
deux ils forment en surface la majeure partie des terrains stratifiés au
N. des terrains de transition. Le terrain jurassique semble former souvent
comme de véritables tlots au milieu du terrain crétacé inférieur.
Le crétacé supérieur est également représenté par quelques lambeaux
isolés au milieu des vallées des hautes montagnes. Il en existe en effet
des témoins dans la vallée de Massât, dans celle de Seix, dans celle de
Tarascon, etc. Ne peut-on pas conclure de cela que, depuis le dépôt de
ces terrains, les Pyrénées ont subi de grands phénomènes de dislocation
el ont été le point de départ de larges dénudations ?
9° Terrain garumnien.
(Coloration bleu clair de la carte.)
Je n*ai rien à ajouter aux descriptions qui ont été données de ce
terrain par MM. Leymerie, l'abbé Pouech et Noulet. 11 forme dans la
partie 0. de TAriége une série de plissements qui le font reparaître jusqu'à
trois fois en bandes parallèles dirigées environ 0,1 5** à 20* N. Il se pro-
longe ensuite vers le département de l'Aude, où j'ai pu le rattacher à
l'étage d'Alet de d'Archiac. C'est à cet illustre savant qu'il faut attribuer
la première découverte de ce groupe, supérieur à la craie de Maastricht et
inférieur au terrain nummulitique. M. Leymerie a puisé dans les indi-
cations données par d'Archiac les premiers documents qui l'ont conduit
à étudier cette bande, si singulière du reste par ses fossiles, et à laquelle
iiO OAtudou CARTE etoLoeiQOB b'ofe partu rat rmttitB 6 jiriii
il a Hipprimé son premier nom d'étage d'Alet, pour loi dooDer «hû et
temia ganiumien.
10° Terrain tertiaire.
(Co)oralion ocre jaune de le carie).
Il est difficile, après la description si lucide de M. l'abbé Povecli, it
donaei quelque cho^e de plus sur le terrain nummulilique, que je me
suis contenté de tracer sur la carie, en le marquant au moyen de simples
hachures dans la coukur jaune d'are clair. J'ai conservé la division CD
grés, calcaires et marnes adoptée avant moi. Les fossiles y aboudeot.
Oa voit sur la carte que ce iL-rrain a subi les mènics ondulations que le
terrain garumnien.
L'éocéne pyrénéen est marqué en jaune d'ocre clair sans hachures. On
reconnaît, dans l'Ariége comme dans IWude, que ce lerraiu est composé pu
un grès calcaire d'eau douce, alternant avec des banci de poudingue, lantût
calcaire, (antdl quartzeux (poudingue des montagnes, poudingue de
Palassou). Je n'y ai Ironvé pour ma part que des fossiles indéterminables
{fragments d'ossements). C'est, du reste, nn niveau connu sous le nom de
calcaire à Lophiodon.
M. Mussy, dans sa carte géologique de l'Ariége, a placé les grée
éocénes k poudingue au-dessous du terrain nummulîlique, ît la place du
terrain garumnien, qu'il a complètement fait disparatlrc, et îmmédiale>«
ment dans le crétacé supérieur. ■
11° Terrain miocène.
J'arrive maintenant aune série de faits nouveaux, sur lesquels je dois
insister d'une manière toute particulière.
On avait pensé jusqu'à présent que le terrain miocène était constitué
dans li> htôsin sous-pyrénéen par des couches de molasse, de calcaire et
d'argile parfaitement horizonliiles, n'ayant subi aucun phénomène de dis-
location et de plissement, et dépos<%s, depuis le début de leur formation,
d'une manière lente au fond de lacs relativement tranquilles , dans une
atmosphère chaude.
Cette opinion, qui est celle que M. L^ymerie a toujours enseignée, nous
semble inexacte, comme nous allons le démonlrer.
11 est admis, en effd, que le grand lac mioci'ne du ba,s9in sous-pyrénéen
communiquait avec la mer que nous appelons aujourd'hui l'Atianlique.
Dès-lors, on peut supposer que les eaux de ce grand lac étaient à peu près
au même niveau que l'Océan. Les couches solides formées dans ces laos de-
vaient être, par conséquent, pendant l'époque de leur formation, déposées
horiïontalement, à un niveau inférieur à celui delà snrface des eaux de
l'Océan et du lac. Or, nous trouvons aujourd'hui ces dépôts miocènes
portés dans les Pyrénées jusqu'à un uiveaB de plus de 700 mètres «u-
48S& GARRIGOU. GABTB GÉOLOGIQUE d'cTIE PABTIB DES PTltéElÉCS 481
dessus de la mer; il faut donc en conclure que le nirean du fond du lac
miocène sous-pyrénéen s'est élevé au pied des Pyrénées de plus de
700 mètres. En outre, la pente générale du bassin sous-pyrénéen ayant
lica des Pyrénées vers TOcéan, et les fleuves s'écoulant en général
de TE. à TO., il me semble permis de penser que c'est, en moyenne, dans
le sens N. S. que la masse du terrain miocène sous-pyréneen a dû être
redressée.
Et, en effet, lorsque nous cherchons d'abord à constater des dénivella-
tions partielles dans le terrain miocène , nous retrouvons facilement ces
dénivellations.
La première de toutes les indications positives à ce sujet a été donnée par
H. TabbéPouech, dans son remarquable travail inséré dans le Bulletin de
la Société géologiqtift tn 1862, et dans lequel cet observateur conscient
deux, décrivant les terrains tertiaires des environs de Sabaral, annonce
qu'il a trouvé le miocène très-nettement cassé et dénivelle aux environs
de Daumazan (Ariége). Mis sur la voie des faits, d'abord par le raisonne-
nement, puis par cette observation de M. Tabbé Pouech , j'ai cherché
également à reconnaître des points dans lesquels le miocène sous-pyrénéen
se trouvait disloqué et plissé. A Saverdun (Ariége), en suivant la rivière,
on peut voir les couches miocènes inclinées vers l'O. et plongeant très-
franchement dans le sens de la rivière, sous les eaux de laquelle elles s'en-
foncent. Vers Gintegabelle, un peu plus loin, les petits ruisseaux qui se
déversent dans l'Ariéi^e coulent dans des ravins dont les bords montrent le
miocène plissé. Dans la vallée de la Garonne, aux environs de Muret, il
en est de même.
Si nous remontons dans l'Ariége, vers Tarascon, nous trouvons au N.
de cette petite ville, au pied E. de la montagne de Soudour, le poudin-
gue de Palassou (que j'ai été le premier à y signaler) recouvert par un
dépôt de grès, d'ari^iks, de cailloux roulés et de blocs anguleux et striés,
que la position stratigraphique entraîne forcément à classer comme ter-
tiaires. Or, ce dépôt tertiaire, immédiatement supérieur à l'éocène, se
trouve à un niveau de 470 mètres au-dessus de la mer ; tandis que, à
25 kilomètres pins an Nord, les dépôts de même âge se trouvent à un
niveau de 600 mètres au moins. Il v a donc une dénivellation dans ces
dépôts de même âge.
Ces dérangements du miocène au pied de la partie des Pyrénées, que
je représente dans ma carte, ne sont pas les seuls. Dans les Basses-Pyré-
nées, le miocène est également plissé et brise (environs de Salies).
Enfin, le pied Sud du plateau central présente également le miocène
brisé et plissé, si les observations faites par M. Rey Lescure sont exactes.
Le redressement du miocènesous-pyrénéen me semble donc un failAujour-
Ea 18S7. « Il «nie fmt rwamwiiJM Ja pwfiiffii GMJdî. de
Tirn, lor ■■ dêyM gbtiûe ^ la hwr fa BiaceiE, jcm» ropûuao que
■MssTia«4aa» k»P;Ka^4ailep«*^KiMR>ét^lwi^ 1 Fji
1870 ^ikveM. M. rBl,U Vtmetà bIrmu ps » tcrât A^ k BtJU-
(M (}] qiK b boK ia nioene iaat VAiit^ reaCcnuit ■■ àrpH fa
Ura «Bonae» «TappamMe ^miuk: ponnaat te anal iiiiliii faas k
faute. L'imfa fa b ta» fa ccne partie fa imata lertîaiR, faitte iMt b
bog ia PjiBwet. n'a coefait k mnanaftie faai a fapai bs roki
faae namour Bwniae Crsalab lar b^rHe ae «ot é^a^ k» farcit
élémenlti dnlift^ do brrab nÎDCiae.
Et, ea I ff I, ea raiianl pu k pas os dépdU, j'ai 'pa Eure b sirie
saivaale d'nb'icrvilioR*.
A Varilho, dans rAnè;*e, le dcpAt fa Mots aa^akai et nnlés fa pi»
fican mcireB cafaea fa volitme. eogfabia faa> nue argfa pins oa ■ai^H
compactfr esl aittîi (»tnp«ié : ^
i" I>ii Pi;(;h <l- \'-.in\\\i:-i â Rii'iK (!■> Pdli-p'.rt. ([.'[.-M glaciaire à blocs
granitiijiics, li'anlitnl [tins arjj^nliMiv i-l ônoniie- (|u'o[i so rajiproflw de la
base du IVrIi. Vers le sonml les iiiocs sont nmh's. et ils foniR'nt uoe
véritable alluvion de cailluu\ roulés plus ou muias voliiniiueux :
->
1873 GARRIGOU. CARTE GÉOLOGIQUE D*UNR PARTIE DES PTRÉIfÉES iSS
2^ A Rieux de Pelleport, en remontant la route de Pailhès, on voit
dans les tranchées un dépôt de blocs granitiques roulés et décomposés;
3° En allant de Rieux au sommet des coteaux situés au N., on ren-
contre les mêmes blocs allant en diminuant de volume, depuis la base
jusqu'au haut de la colline Des argiles orangé rpugeâtre commencent à
se montrer. En suivant le flanc du coteau vers le N., on voit, à mesure que
l'on avance vers Pamiers, des niveaux de cailloux quartzeux parfaitement
horizontaux, alternant avec des couches d'argiles; ils sont empruntés aux
couches indiquées ci-dessus ;
^ A Bénagues, dans l'endroit où l'Ariége forme une anse, bordée sur
la rive gauche par des escarpements argileux de couleur orange rouge, de
gros blocs granitiques anguleux se montrent de nouveau, ef on les voit
surmontés d'une épaisse couche de blocs roulés et fortement serrés entre
eux. Cette couche, tranchée à pic dans l'escarpement, produit un effet
Irès-pittoresqiie. A me>sure que Ion s'éloigne de Pamiers, les argiles
rouges diminuent et sont remplacées par des calcaires gréseux etgrossiers,
alternant toujours avec de petits cailloux quartzeux.
Ces argiles et ces calcaires renferment des débris de carnassiers, de
mammifères, de rongeurs, etc., retrouvés par moi-même un peu au N. de
Pamiers, et qui appartiennent au />/croc^ri/^ Wf?////n.9, à des rongeurs de
la taille du castor, à des carnassiers du genre Vimrra et à de plus volumi-
neux encore, enfin à un cerf ? d'assez grande taille. Il n'est donc pas possible
d'avoir dos doutes. C'est bien le miocène qui repose sur ce dépôt glaciaire (1).
Si de la vallée de l'Ariége nous passons dans la vallée de la Garoune,
nous trouvons les mêmes phénomènes, encore plus développés.
La dimension de la moraine est ici énorme. Elle occupe toute la base
du plateau de Lannemesan, présentant dans la partie la plus inférieure
les blocs erratiques, et dans la partie supérieure les argiles rouges alter-
nant avec les gros cailloux roulés quartzeux, le volume de ces cailloux
diminuant à mesure que l'on s'avance vers le Nord.
Cette immense moraine miocène, également recouverte d'abord par des
argiles, se cache ensuite sous dos calcaires grossiers et des marnes, comme
dans l'Ariége, et le développement de ceux-ci va en croissant, à mesure
que l'on descend du plateau de Lannemesan vers la plaine. Ce sont ces
calcaires, argiles et m:irnes du miocène, qui renferment cette faune si riche
de Sansan, dont la description a rendu illustre notre vénéré maître
Edouard Lartet.
(1) J'ai eu à signaler, à 9 kiloniMn'S on amont de Toulouse, à Porlct, des blocs glaciaires â
peini'. roulas, nlrouvj^s ans la base des alluvions anciennes de la Garonne. Je ne suis pas
éloijjn'^ de pen<er que la moraine miocène s'jHendail probabl.'menl assez loin au N. de Pamiers,
et que le niiorène a rait subi quelque cassure, la moraine ayant été mi^e au jour et remaniée par
es eaux de la Garoime et de rAriége, à uue époque où ces rivières étaieat torrentielles.
i3l GlRRICOr, CARTE C^OLOGrQUB DVKE PARTIE orS PTRÉK^ES 16 jtUIt
Entamée par !e passage de la Garonne, à une l'poque bien postérieure
à sa forumlion, ceUe moraine miocènf du plateau de LaniiPinPîian, a servi.
d'assise à une moraine bien plus récente, bien moins développée, il b.
Uijuelle Tonl saite les alluvious anciennes (<[tialernaires) de la Garonne ,
En efiî.-t, aiiliii que je l'ai rcprési-nté dans ma moi.o|;raphie de Luchoix.^
on voit entre Tibtran, Saiat-Paul, Sitint- Vincent, la coupe suivante :
Au N. la moraine miocène 9 élevait jusqu'à plus de 600 mètres de hau-
teur, cl atteignait presque 700 mètres sur certains points. Autrefois, celO
moraine recouvrait au S. presque tout le pays, ainsi que le prouvent les
lambeaux de moraine laissés par les érosions au\ environs de GourJan, et
encore allachés aux Dunes des pilons crétacés qui se montrent dans toute
la région. La grotte de Gargas était, en ce moment, enfouie sous le dépdt
glaciaire et sous les glaces.
Entre le mamelon crétucc inférieur de Tibiran et la moraine miocène GM,
l'ciiu s'écoulant en abondance du glacier primitif a creuse un Ht de
fleuve dans lequel s'est déposée plus tard la moraine quaternaire GQ,
par suite d'une nouvelle extension des e;laciers. Ce glacier quaternaire,
après avoir déposé la moraine frontale G Q, se fondait et produisait un
fleuve, la Garonne, dont les alluvious font immédiatement suite à la mo-
raine. Or, ces alluvions, contenant les débris d'uue faune caraclérisée par
VEleplius primigeniiis, le grandeurs et d'autres vertébrés, et déplus, par
4875 GARRIGOU. CARTB GÉOLOCtOtE d'uNC PARTIE DES PTBtlfÉES 435
tonte la faune de Gargas, ne pcarent être que quaternaires. Ce fait nous
permet donc de dire que la grande moraine sur laquelle reposent la mo-
raine récente et les ail avions à faune quaternaire, est bien d'une époque
antérieure à cette faune. Je lavais crue un moment pliocène, pensant que
la moraine miocène se trouvait encore plus éloignée des Pyrénées vers le
N.,mais Tensemble de mes recherches m'a permis de voir, depuis Tim-
pression de ma monographie de Luchon, qu'elle était réellement miocène.
En passant dans la vallée de TAdour et dans la plaine de Tarbes, nous
retrouvons exactement les mêmes phénomènes que dans la vallée de la
Garonne et dans celle de TAriége. Ici, les phénomènes glaciaires de Tépoque
miocène paraissent même avoir laissé des traces s'etendant plus loin
encore dans la plaine que nous ne l'avions vu jusqu'à présent.
En effet, si du sommet des montagnes au N. de Lourdes nous faisons
une coupe géologique vers le N. , nous voyons, en faisant passer cette coupe
à travers la plaine de Tarbes, par les mamelons de Juillan, les faits qui
suivent :
4873 GARRÏGOU. CARTE GÉOLOGIQUE d'uNE PARTIE DES PYRÉNÉES 437
i" A'i Siifl (In lac do Lourdes, jusqu'à une haiileur de plus de 700 m.
au-dossiis du niveau de la me;-, sont di's hlocs erraliqncs indiqués par moi,
eu 1866 ; I \ p'iis par MM. Collomh et Marlius, en 1867 (2).
2' En descendant vers la ferme de M. Fould ces hlocs existent toujours,
mais on les voit recouverts insensiblement par des blocs de plus en plus
roulés, se limitant vers la surface.
3' Plus 0.1 avance vers le N.. plus les éléments roulés de la surface di-
minuent de v<)lnme, et plus les argiles rouge orangé se trouvent mélangées
en couchi'sà ces cailloux roules. Les gros éléments roulés ne se retrouvent
qu'en descendant verticalement dans la masse, et les blocs erralûjues ne se
rencontrent (jne lout-à-fail à la base. Plus Ion avance encore vers la région
de Tarhcs, plus le phénomène alluvien se trouve développé en épaisseur, et
les plus^L;ros cailloux ainsi (pie les plus gros hlocs, n»* se renconlrent que dans
h»s prof( ndeurs du s(,l en creusant des puits. Bientôt dans la plaine auN. de
Tarbcs, formant le |)laleau supérieur, on trouve que lesarglles rouges ont dis-
paru et ont été renq)lacées, comnnedans l'Arit^ge et dans la Haute-Garonne,
pard(»s calcaires grossiers et des marnes. Au N. de Ragnères de Bigorre, à
Orignac, lesarglles renferment, avec un gisement delignites exploités, des
fossiles miocènes nombreux (mastodonte, tapir, dinothérium, dicrocère,
oups, etc., etc.).
Dans le milieu de la plaine entre Adé et Tarbes, à Juillan, une séri« de
mamelons (IM (glacier miocène), traversés par le chemin de fer, sont
constitués, en grande partie par la portion remaniée et roulée de la mo-
raine, et en partie par la moraine elle-même. La coupe que j'ai donnée
dans la figure précédente, montre en élévation et en ligne pointillée, la
silhouette des coteaux de Touest avec leur constitution géologique. Ces
coteaux représentent exactement ceux de la plaine de TAriége, au sud de
ramiers. Les alluvions quaternaires forment des couches horizon-
tales du sein desquelles stn.bknt s'élever les coteaux de Juillan.
Avant d'aller plus loin, nous devons nous arrêter un instant sur la
coupe suivante recueillie à Adé un peu au nord de Lourdes.
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CrUr mope nuiRlre U [n«itî'>n ri U comjniiliaD de tDoraioGs étodi^
par MM. Collottili rt Uj^tin*, rt dwrîlc^ par o» ïaianl-î roiauM aioraine
qtulicnuûrGdii gbdcr de Lounleet. U jaculâuneimumiiitnii.»; furets
éaûncBb gâolog'ies, arvar que, do reste, nabr Tômt c( <roi»-inicieux
cooErr, m. CollMnb, »ai enpn-siê il y a <|ueli|ai5 «nnêa de nf tùit
CBBti^llrv, aprnf qwr je lui eUf aounùs qudqiMS ob?<Tv»tK>itii an >uj«l da
glariiT (Ir ùmrdin.
(n rffi-t. il T a u, comine dans la rallce de la Garoime % Sl-P«il,
ieax monîniïs mrbtrvélréRi l'atie daie l'autre. La moraine rronUle inio-
tèae, rntaiiii.V' nptra ^ fonnalj lO par un cuur> d'eau proteiunt de U foate
du glaciiT Riiorrnc, a |m«».-bIC an gUder qiubmaîre an lit luliiru daio lo-
qiiH il l'ai veau sVa^;^, et ira il a ik(in.'< sa moniae, t|ui pr'^ir^:klr. dt
toème ((ue eijle i)e St-Panl, une oHiWr ililTi-rvolL- dp la dmcj^ut auo-
ône. 'Tëtiilis i|iie u-lltxj e»l rmigc nran{;e. la tunraioe qualemair; «al
, eéai'raJi'iUGiii gnw. Il e-M as** at# de It» ili>tiiigu<T a pmiûcrv vae.
ir. DC panniiiitrai pas ptiis lain celte élude vers lc« B-i»ms- Pyrénées,
Jlî Knrtitnl lin coilre Jr ata carte aetudle. Ce qa'il m'est perm'is de dire
tinplemirnt aaji»irtl'bui , c'isl igiie les mêmes pbenamèacs glaei.ùn» M
trpmd iLscut vers U partiit oecideatale de la ctiuliic, en diioitiuaiil d'iatensiti
cependanl, ii tw^on '|ue l'un ^e rapproche de la nier. Daos res ré^oni
Occifk-Dtalcj, le pfaéQomËne tnoraiaique esl rentplaœ par le phcnomène
alkitlrii i[ui a (li'i roi'O'int'nl lui Tain' sulli-. a c^iiise de la FLision de la
glace. Jai été heureuv de voir mes obsenatîons sur ce sujet confirmées
par celles de M. Gi'iireau, le sa\anl lugi'iiieur des mines qui s'occupe
aiec a itanl d'actiufe que de sa\"ir de loMiiilioa de la carie géoloniquc
des iîiusscs-I*; renées.
On pourra voir, d'après les observai ions nrilliplices dont je viens de
consigner les résultats. coiuLi.'ii il e^t iaipnrlnut. lorsqu'on veut arriver à de
grandsresultalsengiH)logic. il'él idier les terrains sm- de grandes étendues.
J'arrêterai ici la description des faits reli'\és dans ma carte géologique,
en laissant de c.Hé l'étude des terrains quaternaires, au sujet desquels je
n'ai pour le moment rien à ajouter 'a ce qu'en ont dit jusqu'ici les autres
géologues qui ont cherché à en étudier la composition et la stratigraphie.
Maisavanl de terminer ce travail, qu'il me soit permis de chercher une
explication à ces grands phénomènes glaciaires que je viens de dwrire.
A la lin de l'époque Eocène, sous l'influence du mouvement du sol
auquel M. Elie de Beaumont a donné le nom de système des Pyrénées,
(0. 19' N), la chaîne Pyrénéenne, déjà formée en grande partie par des
mouvements antérieurs de la croûte terrestre, aura été portée à dos hau-
teurs considérables au-dessus du niveau de la mer. Sous celle influence,
et peut-être aussi par suite de causes climatériques que nous ignoroni
I
I
\
1873 GARRIGOU. CARTE GÉOLOGIQUE d'uNE PARTIE DES PYRÉNÉES 439
encore, des amas considérables de neige, dans les sommets de ces montar
gnes, auront donné naissance à d'immenses glaciers qui seront descendus
jusque au niveau du grand lac post-éocène sous-Pyrénéen, sur les bords
duquel ils auront déversé leur gigantesque moraine frontale. (1),
Après un espace de temps dont il est impossible encore de déterminer
la longueur, et sous rinfluence combinée d'un mouvement d'abaissement
du sol et d'une autre cause que j'ét idierai plus tard dans un mémoire
spécial , ces glaciers ont dû disparaître en grande partie, ou du moins
diminuer beaucoup d'étendue. Leur fonte aura produit des masses énormes
dVau, qiii, remaniant la surface de la moraine frontale, auront amené
dans le lac sous-Pyréneen les matériaux de transport qui en ont plus ou
moins comblé le fond, en se déposant sur la moraine partout où elle exis-
tai!, ou sur les couches éocènes et ante-éocénes, dans les endroits où elles
formaient le fond du lac. A cette époque la faune miocène, indiquant un
climat chaud, aura pu se développer sur le loess et sur les autres dépôts
fins de transport, qui comblèrent insensiblement les bas-fonds,et qui finirent
par y former des ilùts et des surfaces accessibles aux animaux Sous Tin-
Duence du grand mouvement du sol décrit par M. Elie de Beaumont sous
le nom de système du Sanc^rrois (E. 26^* N., pour la région Pyrénéenne)
Bt dont les alignements sont nombreux dans les Pyrénées, jusque dans le
miocène, celui-ci aura été émergé complètement et plissé sur plusieurs
points, dont on connaîtra plus tard un nombre plus considérable que
ceux dont j'ai eu l'occasion de signaler l'existence.
Depuis l'époque miocène le5 glaciers, avec quelques mouvements de
retour vers les plaines, prirent une marche rétrograde, et déposèrent les
diverses moraines rencontrées dans le fond des vallées Pyrénéennes : elles
■lous indiquent leurs étapes quand ils remontaient vers les hauts som-
mets où nous les voyons actuellement rélégués.
(1) Je ne doute pas un seul instant, que lorsque on aura pu étudier à Tond li faune et la flore
^0 miocène sous-Pyrénéen le plus inférieur, on n*y rencontre des espèces indiquant un pays
froid, surtout pour la partie des dépdts miocènes inférieures avoisinant les Pyrénées.
ERRATA.
p. 75, ligne 18, au lieu d*Oxfordien lire Corallien.
p. 193, note 2, au lieu de 3® série, 1. 1, p. S, lire p. 134.
p. 296, ligne 28, après 1832 ibid., mettre p. 7.
après la ligne 34, ajouter :
1835. Nettes Jahrb., p. 636. Geogn. fieschreibung von Szac-
zawnica und Szlachtowa.
p. 315, ligne 13, au lieu de Roch lire Roc.
p. 321, ligne 35, au lieu de Baux lire Faux.
r^
SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE
DE FRANCE
RÉUNION EXTRAORDINAIRE
A ROANNE
(loire)
du 31 août au 6 septembre 1873*^*^
les membres de la Société qui se sont rendus à cette réunion sont :
Baudinot.
Batan.
Berthaud.
Brocchi.
Brossâro.
collomb (e.).
Delafono.
Delaire.
MM. Depierres.
DiEULAFAIT.
douvillé.
Ebray.
Fabre (G,).
Garnier (Aug.).
Gruner.
guyerdbt.
) Liste des principales publications relatives aux environs de Roanne :
iricart de Thary, Sur les terrains des environs de Roanne, Ann. des Mines, 3* série, I.
XII ; 1837.
ymerie, Sur le terrain de transition du département du Rhône et des parties adja*
eenies du département de la Loire. Bull. Soc.géol., !'• série, L VIII, p. 310 ; 1837.
ixet. Sur les montagnes qui séparent la Loire du Rhône et de la Saône, BuU. Soc.
|éoI., V série, t. Viil, p. 122 ; 1837 ; — t. X, p. 126 ; 1830 ; — Mém. Soc. géol., !'•
série, t. IV ; 1840.
ifrénoy, Sur les terrains anciens et les terrains de transition des montagnes du cen*
tre de la France. Bull. Soc. géol., 1'* série, t. XI, p. 213 ; 1840.
imer, Sur la nature du terrain de transition et des porphyres du département dé la
Loire. Ann. des Mines, 3* série, t. XIX, p. 53 ; 1841.
Beaumont, Sur les systèmes de montagnes les plus anciens de l'Europe. Bull. Soc.
géol., 2« SlSrie, t. IV, p. 864 ; 1847.
nner, Sur la constitution géologique du département de la Loire, Annuaire de la Loire,
1847.
urnet, Sur l'extension des terrains houillers en France. Acad. de Lyon, t. V et VI ;
1855-1856.
39
«AiMCg.
84 a
HM. POUEL.
Robert (Félix).
RflUviLia (de).
Serre (de).
T.VRDT.
TorfiNAIRE.
Vicaire.
ira. Hedde.
Julie».
Lejiecq.
Levallois.
Michel-Lévy.
MoBEAC (Albert).
NocuÈs.
PiSANI.
Plusieurs personnes étrangères à la Société ont pris part aux
excursions et assisté ani séances. Noos citerons :
UM. Bertrasd, préparateur aa collège de Roanne.
CotLOT, préparateur à la faculté des sciences de Moolpellier.
CossiGNV (de), ancien élève de l'Ecole polytechnique.
CosTE, adjoint au maire de Roanne.
Desiiaïes (Victor), ingé,nieur civil à Saint-Denis.
Devaux, professeur au collège de Roanne.
FoxTANNES, de Lyon.
GoNTHtER, ingénieur des mines à Saiot-Etieone.
Gruher (fds), élève à l'École des mines.
Lavigne, ingénieur civil à Paris.
Lecarme. professeur au coHége Chaptal.
Raffin (Paul), de Roanne.
SiEGLER, ingénieur des ponts el chaussées â Roanne.
VtuHOREL (Jules), de Roanne.
Séances du 31 août 1873.
Les membres présents à Roanne se sont réunis à deux heures
Gninïr. Hisai d'unf flattifration det principaux filont du plaUau central et Detcription
lift aneiennei minet de filomb du Forti. Sec. agcic. de Ljon, i' s^rie, t. Vlll, p. 168;
185G ; 3- «"rie. (. J, p 1 ; 1857.
Gruner. lirtrriplion géologique el luiaéralogiiiue du iipartemrnt de ta Loire ; 1337
(ȕ.
It).
Gnmer, Sur la earte et la deuriplion géohgiqte du dèparltmenl de la Loire. Bull. Soe.
gé.il..2*si*ric, I. XVI, p.ilî ; |lCi9,
Réunion e.ztraordinaire de la Suriélé géologique à Lyon. Bull. Soc. fM., 2* série, I.
XVI ; 1R59.
Ebraif. Sur le lerriiin Jurastique du dèparlemail de la Loire. Bull. Soc. géol.. 2* sfric. 1.
XX.fi.WI; I8G3.
Dumorticr, Eludes palionlotogiguri lur te» dépôt» juraaiquet du bassin du RhCite ;
186let suiv.
Ebnj, Stratigraphie de t arête jurattique de la Ckastagnt. Soc. agiic. de Ljon, 3* ti-
m, I. )X, p. 301 ; 18^
«M3. sim^. iiii
dap9 l|^ gjraode salle de la Mairie mise gracieusement ^ ]a disposi-
ti(m de la Société, sous la présidence provisoire de M. Levallois».
doyen d'âge.
M. le Président déclare, la session ouverte et invite les membres
de la Société à procéder à la nomination du bureau de la session
extraordinaire. Sont nommés :
Président: M. Gruner.
Vice-présidents : MM. Pômel et de Rouville.
Secrétaires : MM. DouvilLé et Fabre.
Après avoir remercié ses confrères au nom du bureau, M. le
Président annonce quatre présentations et soumet i l'approbation
des membres de la Société un programme d'excursions qui est ainsi
conçu:
iOURinil DU LUNDI !•' SEPTEMBRE.
Régny.
6 h. 21"* du matin^ départ par le chemin de fer pour R^y. Excursion
au sud de Régny jusqu'à Liy (calcaire carbouifére, grès anthracifère,
Erphyres quartzifères). Déjeûner à Régny. Excursion au nord de Régny.
leur à Roanne.
JOURNÉE DU MARDI 2 SEPTEMBRE.
Cordelle. — Saint-Maurice. — Bords de la Loire.
8 h. Il*" du matin, départ par le chemin de fer pour la station de Yen-
dranges-Saint-Priest. Traversée du plateau de Neulize jusqu'à Cordelle et
Bully. Déjeûner à Saint-Maurice. Retour à Roanne par les bords de la Loire
(grès anlbraciiëre, porphyres quartziféres).
JOURNÉE DU MERCREDI 3 SEPTEMBRE.
Ctiarlieu.
6 h. 3(>" du matin, départ en voiture de l'hôtel du Nord. Visite des car»
riôres de la Rajasse et de Pouilly Qisa). Déjeûner à Charlieu. Etude des
coteaux de Sâint-Nizier (lias supérieur) et visite des carrières de la Tes-
sonne (oollthe inférieure). Retour à Roanne.
JOURNÉE DU JEUDI A SEPTEMBRE.
Saint-Just-enrChevalet.
7 h. du matin, départ en voiture de l'hôtel du Nord, pour Saint-Just en
i(i BnoSSiBD. — OSSEMENTS nO(±!fBS. 31 lOfil
Chevalet, p&r Villemonlaîs et les Essarts fgrauwaeka carbonif^, grès ait*
thracifëro et porphyres quartEifêres). DéjadDer i Saint4usi'en-CbeTslel.
Excursion aui environs de Saint-Just (porphyre granîloïile) (les membres
de laSociéld qui le désiroroDt pourront aller visiter la mine de cuivre de
la Prugne). Coucher i Saïnt-Just-eo-Chevalet.
JOCRNiE DU VENDREDI S SEPTEMBRE.
MontrUrphé.
6 h. 1/2 du malin, départ en voiture de Saînt-JusI-en-Chevalet pour
Champoly. Carrières de la Bombarde (calcaire carbonifère transforma en
maître blanc, porphyre quarlzirëre, filon quarlzeux. avec gaUne) et de
Cliampoly.Ascension du Monl-Urphë(filon de galène, grauwackecarboniférf,
porphyre granitoïdc). Descenle à Saînt-Tliurui (granile porphyrolde).
Etude Je la vallée du Ugnon (porphyre graniloîde). Coucher à Boën.
JOt'RNÉE DO SAMEDI 6 SEPTEMBRE.
V Bo'tfn. — Sainl-Germaiii-Laval. — Saint-Polgues.
6 h. du matin, départ en voiture de Boëa et retour à Roanne (porphyre
graniloîde de Boôn, poriihyres quaririfères de Saint-Germain- Laval, de
Souiisroon tt d(! Sai]ii-I'ulj;iii;s, calcaire carbonifère et grés anthracifére}.
Le soir, à Hoanne, séance de cliMure.
Ce programme est adopté.
Le secrétaire donne lecture d'une dépêche envoyée de Bucliarest
par M. Stephanesco qui s'excuse de ne pouvoir pi^ndre part aux
travaux de la Société.
M. le Président communique une lettre de M. Brossabd, membre du
Conseil général du département delà Loire, qui s'excuse de ne pouvoir
assister aux séances de la Société et envoie différents ossements fossiles
provenant des carrières d'argile situées sur la rive gauche du canal de
Hoanne à Digoin.dans la commune de Briennon (1)-. ces argiles dépendent
du terrain tertiaire moyen,
M, Brossard donne, dans la même lettre, la coupe (V. ci-dessousi
d'un dyke de spilile ou basalte qui traverse les calcaires de l'ooliilie
inférieure dans^ les carrières de la Tessoone, commune de Briennon
(carrière de la Grange près du Pont-Roy) : ces calcaires correspondent
(1) C«s oisemcnls or.Ul^ d.in J> par M. Uiussaid i llcule des mines <!« Pirbi.
1873. CRtrtER. — citBOfltFfeaE ET AirranâaFftâE MJ KOAKflAis. Jl(
au àret da Hont-d'Or lyonnais, el sont recoarerts par des sables et
paviers tertiaires.
X. PoHiL Bignale parmi les ossements envoyés par H. Brossard une ar^
ri ère-molaire d'un pachyderme du groupe de VAnthracotherium ou de
VEtotherium (Enlelodon, Aymard), qui sont l'un et l'autre caractëristiques
des assises immédiatement supérieures aux ^ëa de Fontainebleau; on y
remarque aussi une énorme canine provenant d'un pachyderme de grande
taille, mais qui n'est malheureusement pas susceptible d'une détermination
précise.
M. Pomel ajoute quelques mots au sujet d'ossements qui ont été trouvés
14 kilomètres au nord de Roanne, dans une tranchée du. chemin de Ter, en
face Saint-Germain-la-Uothe, et qui sont conservés au Husée dd Roanne.
II a ruconnu parmi ces ossements deux portions de mandibules d'un jeune
Elephas primigenius avec les deux premières dents, d^aulres dents isolées
du même animal, Tastragate, la partie inférieure d'un métacarpien et
une molaire de renne, enfin des débris du cheval et du cerf. L'iga de ces
dépftts sa trouve ainsi établi d'une manière certaine.
La séance est suspeadue et reprise à 8 heures du soir. A la
demande des membres présents, M. Gruner donne quelques détails
sur les terrains que la Société aura l'occasion d'examiner dans la
course du lendemain :
Le calcaire carbonifère apparaît à Hégny, par suite d'un bombement des
couches dont l'axe est marqué par la faille de la vallée du Rhins orientée
k65<* (E. 25° N.); au nord el au sud, ks ooodiesâe calcaina et de
ils DB BOtTOLE. — GktS AXTBS&CirtaE. 31 «OAt
schistes qui constiluent la grauvacke carbonifère plongeot sons les puis-
santes formalions de grès anthracifcre de Combres et de Lar Itoit 11
coupe nord-sad des environs de Regny, pi. \, 6g. $]. Le grès antbracifère
présente â la base une coucbe de poudingue dont les élrâieots sont em-
pmnlés aox rocbes voisines, et dans lequel on rencontre quelquefois des
galets de porpbjTC granitoide. Ce poudingue passe à des grès tormès
presqu'entiéTemcQt de débris de rocbes porphpiques et affectaot quelqne-
fois.commeces derniers, lastrnctnrecolumnaire. Ils renferment souvent dans
teor pâle de petits fragments anguleux de schiste, qui montrent qne les
phénomènes de charriage n'ont eu qne peu d'importance daas la formation
de ces dépôts. D'un autre cAlé, le feldspath ne se présente jamais en cris-
taux nets et doit être considéré comme précxislanl à la formation des grès;
les fragments de sdiîste empâtés dans la masse ne sont pas fddspatbi-
sés ; seul, le mica, avec ses paillettes hexagonales, paraît s'être développé
dans le grés postérieurement à sa formation; enfin les roches de grés et de
schiste sar lesquelles repose le grès anihracifcre, n'offrent jamais de
traces d'altérations. On voit donc qne les actions métamorphiques qui ont
accompagné ces dépôts ont été très-peu énergiques, et l'on est amené i
considérer les grès à anthracite du Roannais comme de véritables tufs
porpkyriques, formés aux dépens de porphyres désagrégés et remania
sur place par les eaux. C'est au milieu de ces grès que sont intercalées
les couches d'anlbracile exploitées dans les environ? de Re^ny.
Le terrain anthracifère est traversé dans celte région par une série de
dykes de porphyre quarizifère, qui dans leur ensemble présentent une
direction générale Nord quelques degrés Ouest : c'est celte direction qui
a servi à définir le système du Forez. Quelques-uns de ces dykes ont
des formes très-irrégulières, comme on peut le voir sur les' cartes géologi-
ques à grande échelle des districts anthracifères du département de la
Loire (1). Ils sont accompagnés, sur certains points, de conglomérats de
frottement, et se montrent quelquefois en relation intime avec des liions
de quartz qui paraissent produits par des phénomènes consécutifs de
l'éruption des porphyres.
H. ni RouviLLE demande à M. le Prfcident quel est le fait physique qui
Fa conduit à appliquer le terme de tuf au grès anthracifère : doit-on cou-
sidérer ces dépôts comme contemporaios des éruptions, ou comme formés
postérieurement par désagrégation? Les roches granitoîdes auxquelles M.
le Président a appliqué ce même nom de tuf dans le département de la
Creuse (2), n'ont^lles pas la même origine que les grès anthracifères de
la Loire ^
(t) GrtÉa, ûatftptiiM ffaohgiqin iitéiparttmait dcJf Uire. pi. m, IV, IV Mt tl V.
(!) (Jnmt, Etuât de* battim hiiuUlen île la Creute, p. 7^ 1868.
i 87S. rtAncB. 447
M. Grunkr insiste sur la forme anguleuse des débris de schiste empâtés
dans les grès porphyriques. Il ajoute qu'il a comparé les tufs granitiques
de la Creuse et les tufs porphyriques de la Loire aux tufs trachytiques et
basaltiques (1); il croit qu'il a pu se produire à différentes époques des
déjections cinériformes dans Teau, d'où la formation de ces roches mal
défiuies auxquelles on peut appliquer le nom de tufs.
M. Michbl-Lévt fait observer que les porphyres granitoîdes et les gros
porphyriques du Roannais sont caractérisés par la prédominance .d'un
feldspath strié à base de soude: il signale comme analogues certaines roches
d'Auvergne que M. Lecoq a désignées sous les noms de porphyre vert, hé"
mithrènef ainsi que certains porphyres de Suède et d'Italie. Tout en ad-
mettant que la majeure partie des grès anthracifères du Roannais a bien
une origine sédimentaire, il serait porté à les considérer, au moins sur
quelques points, comme constituant la roche éruptive elle-même non re-
maniée. Il y aurait ainsi une nouvelle classe de porphyres intercalés entre
les porphyres granitoîdes et les porphyres quartzifères distingués par le
savant auteur de la Carte géologique de la Loire.
H. Gruner admet volontiers que les éruptions porphyriques n'ont pas
eessé au commencement de la période anthracifèt^ (2). 11 signale l'identité
des gros porphyriques du Roannais avec lagrauwaeke (terrain de porphyre
bran) à empreintes végétales de Thann, et avec certaines roches por«
phjfriqnes du Morvan.
Séance du 2 septembre 1873*
La séance est ouverte à sept heures et demie du soir dans la
grande ^le de Thôtel-de-ville de Roanne, sous la présidence de
M. Gruner.
Le secrétaire donne lecture du procès-verbal de la séance précé-
dente.
A ce propos, MM. Gruner et Dieulafait échangent quelques
observations au sujet des grés ou tufs porphyriques. M. Gruner
maintient l'origine sédimentaire de ces dépôts et attribue leur
formation au remaniement du porphyre granitoïde, tout en ad-
mettant que les éruptions de ce porpbyre ont pu continuer pendant
le dépôt des grès anthracifères.
Le procès-verbal est adopté.
(1) Gmner, Elude des batêim houiUen de la Creuse, p. 8.
0E) 'S. Cruner, Descr. géol. dtp. de la Lokty p. 289, où Q est dit positivement que k por-
l>byre gnnitoUe est m partie tmàempordn do grès à anttmdte.
«
Le Présîdeiil annonce eosaîtf deux présenlalioDs.
Araol de rendre cotnple de l'excursion que la Société a laite h
Ri|ny dans la jcmrnée da lundi, M. Gbc:(er présente qnelques
considérations générale?. Il résume d'aliord dans le tableau sui^'ant
la classiCcation qu'il a pa établir dans le Roannais pour l'ensemble
des temÎDS de transition et des rocbes éniptJves appartenant  la
même période :
Terraim tédimtniaires. Roches ^uptùiet.
Evrîte qvartzifèn.
Terrain hoailler proprement dit.
PorpbjFeqaarUîfin.
Terrain anltiracifére.
Porphyre gnoiioïde.
Gnonacke cal<ari(>^hisieDse (ou
calcaire nrboDifêre), srmti'uke
qaa^tn^-schisl( use.
SdiisiK azoïqars.
Graniie érupiif.
HîcaschUks ei gneiss
Vturile guartiifère se compose d'une pâle rddspathiqoe compacte
on terreuse, d'une nuance jaune, passant tour it tour au blanc, au rose, au
rouge ou au vert pâle. Dans cette pâle, qui manifeste parfois une tris-
grande teadaace à la taoliaisation, on obscne toujours de petits cristani
bipyramidés de quartz et des nodules ou rristaux de pinite, tandis que
les lamelles feldspathiques ne s'y préseoteal que d'une façon exception-
nelle. Cette roche n'apparaît pas du re^e dans le Roannais ; elle ne se
montre que dans les contrées voisines, notamment dans la Creuse. EUle
traverse le terrain bouiUer,
Le terrain houiller n'apparait qu'an sud du Roannais à S'-Ettenne,
et au nord dans le département de Sadne -et -Loire. De mï'me que dans
la Creuse, la partie haute du bassin de S'-£tienne se rapproche, par sa
faune, des couches supérieures du terrain houiller de la Saie, telles
qu'elles sont définies par les travaux de Geiniti.
Le forfhyre quarlzifère se compose d'une pâte plus ou moins com-
pacte, cristalline ou terreuse, au milieu de laquelle se dessinent des cris-
taux de feldspath, quartz et mica, et presque toujours aussi des nodules
peu rcpiliers d'une substance cireuse et tendre, constituée par un silicate
d'alumine (pinite) ou de magnésie (viliarsite). La pâle est ordinairement
d'une nuance rosée, rouge de brique ou rouge lie de vin ; mais souvent
aussi on la voit tourner au blanc ou an blanc grisâtre, puis le
gris passer au vert ou au gris noir foncé. Ce porphyre se rencontre en
J873. GRUIŒB. — TERRAINS BB TRAIfSITIOIf DU ROANNAIS. 149
galets dans le terrain houiller et traverse en dykes ou filons le terrain
anthracifère.
Le terrain anthracifère est essentiellement composé d'un grès porphyrir
quek structure cristalline; c'est une roche compacte, dure, d une couleur
gris foncé, plus ou moins verdàtre. Sur ce fond sombre se dessinent de
jiombreuses lamelles feldspathiques appartenant à un feldspath du sixième
systtoe et à base de soude. Le mica est presque toujours abondant et cris-
tallisé en tables hexagonales. Le quartz est rare.
Le porphyre granitoide, aux dépens duquel a été formé le grès anthrar
dftre, a été longtemps confondu avec le granité. Il en diffère par sa pau-
vreté en quartz et la nature de son feldspath, qui est de Toligoklase, c'est-
à-dire à base de soude. Le mica est presque toujours assez abondant, et
souvent verdàtre. Le quartz, comme on vient de le dire, est en proportion
faible et parait même parfois manquer complètement ; dans tous les cas,
il semble plutôt affecter la forme de petits globules hyalins irréguliers que
celle de dodécaèdres bipyramidés, comme dans le porphyre quartzifère. Le
feldspath se présente généralement sous forme de petites lamelles cristallines
confusément assemblées. Il n*y a jamais de pâte, dans le véritable sens du
mot, ou du moins la pâte entière est cristalline et constitue le corps même
de la roche. La couleur varie du blanc au blanc grisâtre. Les grandes
éruptions du porphyre granitoïde sont immédiatement postérieures au
dépôt de la grauwacke carbonifère et paraissent correspondre k la période
de trouble caractérisée par les poudingues qui forment la base du terrain
anthracifère. Toutefois^ les éruptions de porphyre granitoïde ont continué
pendant la formation du terrain anthracifère, servant ainsi de transition
aux éruptions du porphyre quartzifère ; c'est à cette période intermédiaire
qn il y a lieu d'attribuer certains porphyres qui par leur composition se
rapprochent à la fois du porphyre granitoïde et du porphyre quartzifère.
La grauwacke du Roannais comprend au point de vue lithologique
deux groupes différents. Le groupe calcaréo-schisteux^ à la partie supé-
rieure, est caractérisé par des bancs de calcaire, qui àRégny sont fossilifères
et se rattachent par leur faune au calcaire carbonifère (1). Le groupe in-
férieur ou groupe quarlzo-schisteux est riche en silice et n'a pas encore
présenté de débris organiques déterminables. La grauwacke du Roan-
nais se montre sur les bords du bassin anthracifère qui constitue le pla-
teau deNeulize et sépare la plaine tertiaire du Roannais de celle du Forez.
(i)La Société aeuroccasiond*observer la grauwacke carbonifère, non-seulement à Régny,mais
encore en différents points des montagnes de la Madelaine, entre Roanne, S*-Ju^t-en-Ghevalet
et SMxermain-Laval, où elle avait été signalée par M. Gruner. H est intéressant de rapprocher
de ces gisements les schistes anciens bien développés aux environs de Vichy dans la vallée du
Sichott, et qui se prolongent josqu'à une âùble distance du département de la Loire. Ces
iSt KumuA. — TenKAim Homi.EBS. 3 sépl.
Au nord, les coaches inférieures sont masquées par les éruptions do
porphyre qnarlzifère. Au sud, au conlraîre, près de Nérondes, on obsirre
au-dessous de la grauwacke quartzo-schisteuse un système de tchitUi
azoiqaes argileu\, luisants, bien slralifiéj, qui se dislingaent nâle-
ment du gneiss : lenr direction et leur inclinaison sont franchemeoi dif-
férentes de celles des couches qui constituent la grauwacke du Roannais,
ce qui ne pcnnet pas de les considén-r comme une dépendance du gnmpe
quarlzo-schisteux. Les schistes aïolqucs soDt surtout bien développés dam
le département du Rhdne (Sainl-Bcl et Sainte-Foy-rArgenilire).
Enfin, comme plus ancienne roche érnplive, on reconnaît le granité
proprement dil, qui a traversé les gneiss et les micaschiste:^, mais qui est
anlérieur aux schistes azoïques. Pournet avait distingué sous le nom de
syénile nne roche granitique dans laquelle se développent des cristaut
d'amphibole: mais cette roche ne paraît pas avoir une existence propre et
doit être rattachée au granité dont elle ne forme qu'une variété.
M. NoGuÊs demande si les schistes de Nérondes inrêrieurs à h giaavacks
quarizo-schisteuse sont bien le prolongement de ceux du déparlemenl da
Rhdne.
M. GntNBtt répond que leur coniinuité n'est pas absolue, mais que ce-
pendant il est possible de les suivre sans interruption noiable. Quant aux
schiitles qua l'on voit au sud de Tarare, au Hont-Papey, caraciérîsés par
la présence lit; l'ampliibolf, ktur coniinuilu avec les schistes de Ntroodes
n'est pas évidente. M, Gruner sérail porté à les considérer comme plus
anciens et à lus rattacher plutôt aux micaschistes. 11 n'y a du reste
aucune relation entre ces schistes amphiboliques et la syénite, et il
n'eit pas possible de les considérer comme des schistes azoïques
modifies par l'éruption de celte dernière roche.
M. DouviLLs rappelle, A propos de la classification adoptée par M- Gruner,
couchr3 ont été slgnali!es depuis longlemp; par Murchison (Quart . Jour», geol. Soc, i. VII,
p. li), qui; a recu«i!tU'n1350 les fossiles s uiv^ts, iJdlL'rmLai<s par îi. de Verneuil :
PhUtipsia sp.
Prodiiclus /imbrlatas, Sow.
Produclussp.
Chonela papiUonacta?, Phill.
Orihis crenislria, Pliill,
Sotenopsii.
Encrinila.
D'après CCS fossiles, Murcliison n'a pas hésita i ranger ces schistes dans ta formalion carbo-
Toul récemmeil ce gisement a éli exploré à nouveau avec beaucoup de succès par M. Julien,
professeur Ji la Faculté de Clernioat(C'o'nple«rcnJ. Ac. Scîencts, I. Luxviii. p. '4).
(Vote 4» ieerét*irt.)
4873. Bounui. — terrains hociixers. itk
gae dans une rëoente communication (1), il a signalé au milieu de la
période houillère Texistence d'un plissement très-important ayant affecta
]*ëeorcê terrestre depuis la Saxe jusqu'aux Ardennes. Ce grand accident
géologique permet de distinguer dans cette région deux terrains huuillérs
diffSérents, indépendants l'un de l'autre et séparés par une discordance
de stratification : le terrain houiller inférieur (bassins de la Belgique et
de la Ruhr), sftk rattachant au calcaire carbonifère sur lequel il repose en
stratification concordante -j le terrain houiller supérieur (bassin dé
Sarrebruck),se rattachant au contraire aux couches inférieures du terrain
permien qui le recouvrent en stratification également concordante. La
dassificatSon établie par M. Gruner pour le département de la Léire montre
qu^me division analogue se retrouve dans le centre de la France : d'un
'eftté, en effet, le grbs anthracifère du Roannais repose en stratifi*
càâon concordante sur le calcaire carbonifère; de Tautre, le terrain
houtller proprement dit, indépendant par son mode de gisement du grè6
anthracifère, se rattache par sa flore aux couches houillères les pJuà su-
périeures, et est recouvert à Autun en stratification concordante par le
ferr6m;>6miien inférieur. Dans toute cette région, depuis la granwacke
du Roannais jusqu'au terrain permien^ la configuration relative des eaux
et des terres émergées n'a changé qu'âne seule fois et d'une manière com-
plète : c'est entre le dépôt du grès à anthracite et celui du terrain houillet
proprement dit. Pendant cette même période, nous ne trouvons également
dans le Centre de l'Europe qu'un seul mouvement important, celui que
BOUS avons signalé plus haut ; il parait dès lors naturel de considérer le
mouvement qui s'est produit dans le Centre de la France comme le contre-
eonp dn grand naouvement de plissement qui a affecté i cette époque les
bords dn Rhin, le Hartz, la Thuringe et la Saxe, et d'admettre que ces
deux mouvements sont synchroniques. De là il résulte que le terrain an-
thracifère du Roannais et le terrain houiller de la Belgique, compris tous
les deux entre le dépôt du calcaire carbonifère et le mouvement dont il
vient d'être question, sont chronologiquement équivalents. Les éruptions de
porphyre, si abondantes à cette époque dans le Roannais, motivent suffisam-
ment les différences de composition que présente cette même formation
dans les deux régions. Quant aux terrains houillers proprement dits du
Centre de la France, on voit de même qu'ils sont de l'âge du terrain
houiller dé Sarrebruck et des terrains houillers supérieurs de la Saxe; ils
ont en. outre une composition Uthologique analogue, et dès lors ils doivent
offrir de grandes ressemblances de flore: c'est ce que toutes lès études
faites jusqu'ici ont permis de constater.
(i) émpieê-^rend. ^Ae. «eiéfieeff, ^ iouaiSTI.'
^
DOinUË. — TEttK.U!(S nOCHXCRS. iKpC,
M. GncMR insiste sur ce faii que h formation même des coucbei t»
combustible minéral indique que pendant la pMode houillère losomi-
vemeDls leDls d'afTaissemenl du sol ont ëlë irès-rréquenls, et U serait fupà
à coDsîdêrer les mouvements de plissement comme conséculifs de cesaoï-
vemeDtsd'alTaissemeat. Il ajoute du reste que les recherches de H. Grasd'
Eury ont montré que tes couches supérieures du terrain houiller d«U
Loîro se rapprochent beaucoup plus par leur dore du lerraiii permieo ii-
férieur que du terrain houiller; cependant à la base du bassin hooHItr
(à Rive de Gier), on rencontre bien la flore houillère proprement dite. |
H. DouTtLU fait observer que le dernier fait cité par M. Gruoer net !
une fois de plus en évidence les relalioas intimes qui existent eDiralt I
terrain houiller supérieur et te terrain permien inférieur. Quant au moa-
vemenl de plissement qu'il a signalé sur les bords du Rhin, il s'éuad
transversalement depuis la Ruhr jusqu'au llundsruck, c'est-à-dire sur oiu
largeur de 150 kilomètres, soit environ un degré cl demi d'arc de gnnd i
cercle; par suite de la forte inclinaison des couches dans toute mts
région, il n'esl pas possible d'admettre que le rétrécissement consécutif tls
ce mouvement ail éié moindre que 50 kilomètres. C'est dune no mou- |
vement d'une importance considérable ; en outre, il s*est produit dansuM ii
ré}:ion où les couches houillères sont très- développées : il est nettement po»- \
térieurau terrain houiller inférieuretanléfieur au terminhouillersupéneor,
et par suite indépendant dos mouvements lents qui se sont produits pendint I
la fiirmalion de ces dépiMs. 11 (irôscnie Jonc tous les caraclÈres d'un ['hÉ-
nomène brusque et doit éire rangé au nombre de ces grands phénomènes
qui ont à plusieurs reprises changé d'une manière complète la forme des
cominenisi la surface de la terre, bien différents en oila des mouvemenis
lenisqui se sont produits d'une manière plus ou moins continue, non-seu-
lement pendant la période houillère, mais encore pendant toute la durée
des temps géologiques.
M. DE RouviLLt demande si les deux terrainshouillersque semble admet-
tre H. Douvillé présentent des caraclères spéciaux.
M. DouvelU répond que le terrain houiller inférieur a une cora-
posilion litbologique trés-varinble, et par suite une flore très-inégalemeDl
développée. Tantôt il présente des couches de houille aceompagnant 1«
roches habituelles des ternins bouillers : il est a'ors caraclérlsé par la ^wo
des zones inférieures élablies par M. Geinili dans les terrains houillersJe
la Saxe; lanlôt il est formé de masses puissantes de grès stérile et ils
grau^aclie (Kulm-grauwacke), comme dans la Hesse; ailleurs, comme i
Thann, il est consUlué par une grauwacke formée d'éléments porphjriqws
(lorrain de porphyre brun). Malgré des condilions de gisement aussi dif-
férentes, on retrouve d'une manière constante à ce niveau certaines espêc»
i873. GRVIIIR. — FORMATION DES COUCHES DE HOCOLB. 453
YégéuTes, et notamment le Bomia radiata, Brong. sp. (= Calamités
iransUionis, Rœmer).
H.dbRouyillb rappelle à ce sujet Topinion de Dana, qui distingue éga-
lement en Amérique le terrain houiller carbonifère du véritable terrain
IioiiUler. Dans le Midi de la France, il y a concordance entre le terrain
Eooiller et le terrain permien, mais sans mélange de flore ; il y a au con*
liratre discordance d'isolement entre le calcaire carbonifère et le terrain
houiller proprement dit. Quoi quMI en soit, M. de Rouville, se fondant sur
le double caractère de localisation et de récurrence des dislocations du
S^obe, comme aussi sur leur innocuité à Tendroit desconditions biologiques
générales, estime qu^il n^y a pas lieu pour l'école stratigraphique de gêné,
raliser outre mesure les conclusions tirées de Tétude d'une petite portion
de TEurope.
M. PoMEL réclame en faveur de Timportance des grandes dislocations et
discordances stratigraphiques qui peuvent donner de précieux jalons pour
synchroniser les formations.
* M. DE RouviLLB est d'avis qu^une action mécanique ne doit pas primer le
fait du développement continu des conditions biologiques : la production
de la houille est un fait biologique de-haute importance; le maximum du
développement de cette production correspond à une période géologique bien
déterminée, c'est la période houillère. Les conditions biologiques montrent
une constance remarquable dans tonte l'étendue de cette période, et il ne
peut être question d'y établir une division de quelque importance.
M. Hichbl-Lbvt fait remarquer qu'en Saxe les deux terrains houillers
sont superposés et en discordance nette de stratification. Le mouvement
qui a séparé les deux terrains a été un mouvement violent: il a été ac-
compagné d'émissions de porphyre et a donné lieu à de puissants conglomé-
rats. Les couches inférieures sont plissées dans la direction N.65oE.,i l'ex-
clusion des couches supérieures, et il a rapporté cette direction à un grand
ceicle du réseau pentagonal, le primitif de Lisbonne. Sur les bords du
Rhin, H. Douvilléa constaté que le plissement était également parallèle au
primitif de Lisbonne. Enfin, dans la Loire, M. Gruner signale à la même
époque un soulèvement de même direction (E. 25^ N.) (1).
M. Gruksr revient sur la nécessité d'admettre une série d'affaissements
lents pour expliquer la formation des couches de houille. Ces affaissements
sont généralement limités à une ou môme deux failles que Ton rencontre
sur les bords de presque tous les bassins houillers, et bien que ces failles
interrompent les couches, leur première origine doit être considérée comme
■ * ■■ iiii»
(1} Cest, coouae oo Ta m phis haut, U direclioD du soulèvement et de la bille de Régny.
m
croher. — couBsE de régnt.
3Kpl.
aniérieuro au dépàc de ces dernières. Elles ont pris naissanee lors du pre-
mier ïlTaUscmeDl de la vallée liouilliïre, et plus tard, daos les mautembDU
d'afTaissemeiit conséculifs, les couches ont éti: ployées et m^me refodéis
en zigzag, surloui au voisinage même de la faille.
M. PuuEL fait remarquer que la houille ne s'est point nccessairecitlit
formée sous une faible profondeur d'eau; dans certaines couches de hoaille
OQ rencoDire des débris d'anicnaui marins. Les algues peuvent, xussi bien
que les mousses, donner naissance à des dépôts charbonneux.
M. le Président rend compte des excursions faites par la Société
dans la journée du lundi :
COMPTE-RENDU DE LA COURSE FAITE k RÉGKT,
par M. GRUXBR.
(PI. X. fig. 3).
Partie de Roanne en chemin de fer k 6 heures et demie da matin, U
Société est arrivée & Régny à 7 heures. Immédiatement au sud de la gare,
elle a visité les imporlantis carrières du faubourg de la Marine, ouvertes
dans le calcaire carbonifÈre, et elle a pu y recueillir quelques brachio-
podes, des poljpiers et de nombreux exemplaires de^ tiges du Poterio-
crmwjcrassus (1), A 300 mètres plus au sud, elle a également (v
ploré deux anciennes carrières de calcaire situées de part et d'aulrft
du ravin du Bessy, le long duquel s'élève la route de Régny ^
Saint-Symphorien. Les assises sont orienlées dans ces deux carrières
perpendiculairement k la vallée du Rhins; elles se relèvent, quoiqi»*
très-faiblement, vers le fond du ravin, qui correspond ainsi à une sort*
de faille ou de redressement parallèle au système N.O.- S. E., dont o^
trouve de nombreuses traces dans cette région. Les bancs calcaires soiv-
(1) Posl^rieur<tmen( à la rJunion.M. de Koninck a coimnuniquf la listft suivante des rassîlc===
de Ri'gny qui retrouvent dans les collections de l'Êfole des Mines (E. M.) el dans la rollectioïC^
Jourdan (J.) (Les dt'Ierminations de eelte deraièrc collection ont éù Taites par M. JourdaD) :
Syrlngopora reikulata. Goldr. (E. M.)
Productttt giganitus, Mart. (E. M., J.)
— Kmirtliculaliis, ilirl. (E.fil.,1.)
— fimbriatus, Sow. (E. M.)
— uabrkulus. Mait. (J.)
— piinclalut. Mart. (J.)
Choneles Datmanlana. de Koa. (E. U.)
OrthoUlei creaklria, Phill. (E. M.)
OrthU Ttsupinala, Mari. (J.)
— mchttini,U\tm{E.U.,}.)
SpiTlferstHatuif, Mart.{J.)
— tineatu), Mart. (J.)
Alhyrii ambigua?, Sow, (E. M.)
Aficula ? ("J.)
Cardiomorpha (J.)
Alloriima (J.)
Solemya Puioslana, de Kon. (J.)
Euomphatui Oionifsd, Mail. (E. M., J.)
— pentttngulatui, Sow. (J.)
(SoU du Kcritain,)
4878. QKssa».'^ cww^ se %6fim. 4^9
stratifiés et séparés les uns de? aigres paur de si^aces lits
d'argile Sjcjûsteuse. Aa jnur du calcaire, on rencontre quelques bancç
de §cès ar^oiquartzeux, renfermant par pls^ces des galets de petites
diaensions ; à h partie supérieure, le calcaire est séparé du poudingue
«nihimcîfère par des schistes feuilletés tendres, les uns gris-bleuâtres,
les autres gris-verdâtres foncés. Dans ces diverses carriëre^s, Tépaisseur
févBÎe des bancs calcaires ne parait pas dépasser 20 mètres : les fossiles
y «Nil en général iri^^uliërement dissémii^és, quoique souvent groupés,
oo 4iii moins plus facitement visibles, aux surfaces de séparation des
bancs.
Entemoi^aiitvers Touest, sur la rive gauche du ravin, on ne tarde pas
avoir apparaître au-dessus des schistes carbonifères,les assises de poudingue
k fros éléments qui constituent la base du terrain anthracifère. A la
iSanme de la Goyetière, ce poudingue présente une puissance de 15 à 20
mètres et renferme de nombreux galets pugilaires de calcaire carbonifère
et de quartzite lustré.
Par suite du plongement des couches vers le sud, on rencontre, en se di-
rigeant vers Lay , des assises de plus ^ plus élevées : le poudingue devient
de moins en moins grossier et se charge d'éléments porphyriques ; 600 mè-
tres avant d'arriver à la ferme des Quatre-Buissons, les galets ont com-
plètement disparu, et le poudingue fait place au gr^ anthracifère propre^
«nènt dit.
La Société a visité une carrière ouverte dans cette formation, aubwd de
la route, sur la rive droite de TEcoron : la roche y est constituée par un grès
fKMphyrique compacte, présentant dans certaines de ses parties une
«tructore bréchiforme: quelques membres ont cru y reconnaître des
fragments anguleux du porphyre graoïitoîde. Au sud de cette carrière,
la zone des couches d'anthracite s'étend sur les deux rives de l'Ecoron.
La Société a suivi d*abord cette zone, en remontant le ruisseau du côté
de l'est ; les grès deviennent plus grossiers, rougeâtres par places, et ren-
ferment de nombreux petits fragments anguleux de schiste verdâtre.
Les couches d'anthracite ont une allure peu suivie ; elles présentent
tour à tour des renflements et des amincissements : c'est le mode de gise-
ment dit en chapelets. On a reconnu 4 ou 5 de ces couches dans le dis-
trict de Lay, mais 4 seulement sont exploitables : leur épaisseur moyenne
est le plus souvent de 1 à 2 mètres ; par places on trouve quelques poches
où l'épaisseur atteint 4 à 5 mètres et même exceptionnellement 8 à 10
mètres : à ces parties riches succèdent habituellement des étranglements
tout à fait stériles, et au milieu des renflements eux-mêmes on rencontre
assez fréquemment de grandes masses de grès qui réduisent d'autant la
partie utile. Le grès qui alterne avec l'anthracite est plus argileux, moins
cristallin que le grès porphyrique ordinaire ; il devient mâiie charbon-
"^
iSfl CniKEB. — CUL1I«£ DE RÉG^T. S Mpl.
Deux au votâinage des coucher. L'anthracite du district de Lay est relsti-
vement de bonne qualitc, quoique la proportion de cendres atteigne encore
liabituellement 35 à 30 p. 100 (I). Les couches d'anihracite aSIvurcnl
d'abord sar ta rive gauche de l'Ecoron, au-dessous du village de Lay ; elles
passent ensuite sur la rive droite où la Société a pu visiter prés du domaÎQe
de Boussillon une exploitation en activité. L'extraction se fait au moyen
d'un manège installé sur te puils et mù par un cheval ; diverses fendues ou
galeries en descente dans les couches senenlàraérageel à la circulation des
ouvTiers ; enSn une galerie d'écoulement, an niveau du fond de la vallée, est
employée pour l'assèchement de la mine jusqu'à une profoodeur de 33 mètres
au-dessous de l'orifice du puils. Le combustible extrait est une anthracite
plus ou moins schisteuse, qui, par suite de sa fragilité, se brise en menus
fragments au moment de l'extraction ; elle est douce au toucher et présente
en général un éclat terne dA à la forte proportion de matières ter-
reuses qu'elle renferme. Ce combustible brûle presque sans flamme et se
consume difQcilemenl, mais sans éclater ni décrépîtcr au feu: il est prin-
cipalement employé & la cuisson de la chaux.
Dans le voisinage immédiat de l'exploitation de Roussillon, les couches
da terrain anlhractfbre sont coupées et rejeléos par un filon de porphyre
qaartzifëre,quis' élève jusqu'à larermedcButhéry,au sommet de lacoUine,
et que l'on peut suivre sur une longueur de S kilomËtrcs (2). Ce filon est
orienté à 20° ; dans son voisinage, notamment k Cbantelet, les couches
d'anthracile sont fortement redressées, La roche qui le constitue est Je
(l)U.Yicaire a fait observer ,daii3 unedrs s^^rcs suivantes, qu'une proportion de cendre; luss'
jlftvde ne devait pas Hti; cuB%iÛétée comme gtln^rale ; il a eu ocrasiun d'analyser, au labon-
ratoire de l'Kcolc dei mineurs d« S<-Elienae, un échantilloa d'anlbracite provenant des travuu
de ViremouUn, et il i obtenu le^ rd^ullals suivante :
l'eri* [tar déviation â lOO» 1,30
]a matière dessi'cliée contenait ;
Matières ïoljliles 5.60
Carbune fliw 83,70
Cendres 9,."iO
~ion,oo
Les cfndres avaient la composition suivante :
Silice M.Gai
Alumine 18,G2.'i
Sesquio^ïdc de fei' 2:t.000
Chaui •li.SG'j
Mjgndïie i.SIT
lUJ.UOiJ
Lamine de ViremouUn est située sur le prolongement du Msceau Je Ljy. ii environ i L»-*'
mflt-es à l'est de Roussillon, vers la lisière du Rliâne.
(2) Ducrlpt. géal. de la Luire, fi. iV (bassin antbraciKie de Laï),
4873. GRUNER. — COURSB DE RÉGIfT. 157
ooaleor roogeâtre et à gros éléments : elle se compose d'ane pâte lamelleuse
fonnée de petits cristaux brillants d*orthose rougeâtre et de cristaux dV
ligoklase de même couleur, nettement striés, mais à éclat un peu gras, et
donnant souvent par décomposition une matière verdâtre analogue à des
grains de pinite amorphe. Dans cette pâte on distingue de gros cristaux,
principalement de feldspath orthose, peu colorés au centre et rougeâtres à
bt périphérie, de nombreux grains de quartz bipyramidé, et des lamelles
assez abondantes d*un mica verdâtre.
Le long du chemin qui descend de Buthery, la Société a pu remarquer
an contact du porphyre un conglomérat de frottement formé de fragments de
grès, soulevés et broyés par l'arrivée au jour de la roche éruptive. Elle
s*est ensuite dirigée vers le nord et a côtoyé pendant quelque temps un
filon de porphyre orienté N.-S., qui produit à la surface du sol une saillie
bien marquée connue sous le nom de Cret de Ruire ou signal deRonzières.
La dureté de la roche empêche toute espèce de culture : le sol abandonné
^ lui-même se recouvre de genêts et de pins, et cette maigre végétation per-
met de reconnaître de loin la présence du sous-sol porphyrique.
Après avoir traversé les grès porphyriques inférieurs au système des
couches d anthracite, la Société a rencontre, près du domaine de Paillas-
son, les couches du conglomérat de la base présentant en ce point de nom-
breux galets de quartzite, puis, à la descente sur Régny, elle a re-
trouvé le calcaire carbonifère.
La deuxième partie de la journée a été consacrée à une excursion au nord
de Régny ; dans cçtte région les couches plongent vers le nord , ce qui a
permis à la Société d'observer une seconde fois les formations qu'elle avait
étudiées le matin.
Après avoir traversé un petit ruisseau qui se jette dans le Rhins à 500
mètres en amont de Régny, la Société a laissé à gauche plusieurs carrières
de calcaire carbonifère, ouvertes au pied du coteau entre le Rhins et la
gorge qui monte vers Montagny, et gravi directement les pentes rapides
de la colline de Verpièrc. Aux schistes tendres qui recouvrent le calcaire
carbonifère, elle a vu bientôt succéder des schistes de plus en plus siliceux,
puis immédiatement au-dessus, en stratification qui parait concordante, un
poudingue très-dur et tenace, dont les galets ont été cimentes par la même
matière siliceuse qui a durci les schistes. On distingue ptirmi les galets les
schistes et grès du terrain inférieur et des fragments peu roulés de porphyre
granitoïde, mais aucun indice des galets calcaires ordinairement si nom-
breux dans les i)0udingucs à ciment non siliceux. Par contre, ce dépôt est
criblé de cellules, que le calcaire devait sans doute occuper à lorigine,
mais d'où il aura disparu sous Tinfluence de l'agent qui a amené la silice.
Au-dessus des poudiogues silicifiés, dont l'épaisseur ne parait pas
198 CHtlNESt. COUBSB DE BÉCKT. S ECipt:
dépasser 10 mÈlre3,elle n'a pas larde i> retrouver le grès porphyriqoe ordi-
naire, tns-dur d'abord, puis moins consistaul elprésenlanl une couche d'an-
ttuacite que l'on a cherché à exploiter sur le revers occideulal de la coUiDe.
An sommet le grè£ est crislaltin, trê&^ur et à structure massive, sans
sUatilicatîon apparente.
Au domaine de Verpière, la Société a obscné les affleurements d'un
pnÎBsant filon de quartz, orienté à 129" ; on peut suivre ce filon sur plus
de 2 kilomdres de longueur, depuis le Rhins jusqu'au plateau tertiaire
du hameau deBelair. Il correspond à une faille considérable qui incline au
N.-E. et rejelie au loin les affleuremenls des couches danlhraciic recon-
aiKsau nord de Régny ; la même faille, jalonnée par une série d'acci-
dents lopogrephîqucs, £c prolonge au S.-Ë. jusqu'à Iluissel, et limite À t'est
le district anthracifére de Lay. La puissance da filon est de 10 à IS mètres.
Le quartzest généralement d'un blanc de lait tont-à-fait par : dans certains
points, la masse est cristalline et comme hachée de lames enchev^rces,
auxquelles les cristaux de quartz sont perpendiculaires ; ta matière qui
constituait ces lame^ a disparu complètement et on ne distingue plus ac-
tuellement que le vide qu'elle a laissé. Quel({ues membres de la Société
ont recueilli des pseudomorphoses assez nettes d'un minéral aistallisé en
tables dérivées du prisme droit à base rhonïbe, et qui doivent être rapp»-
lées BU sulfate de baryte : les lanie^ mîncps dont il vient d'être qnestion
étaient probablement constituées par le même minéral.
Au-delà du fiIon-faille de Verpièrc, l'allure des couches change subite-
ment et le plongement devient inverse, c'est-à-dire vers le sud (1). En se di-
rigeant vers le nord, la Société a pu constater pendant près de 2 kilomè-
tres la nature éminemment feldspathique et cristalline des grès anthracifères
Eupéricursaux couches de combustible; celles-ci, au nombre de 4, constituent
le système de Cambres et représentent les couches exploitées h Lay,
mais elles sont beaucoup moins riches et une seule paraît exploitable.
Au milieu des couches d'anttiracite, la Société a pu remarquer, à la
ferme dite Chez Goultou, un fllon porphyrique composé de deux branches
ayant la forme d'un angle aigu à sommet arrondi (2; : ce filon est formé de
porphyre rouge sur les bords, de quartz blanc concrétionné au centre.
Le quartz s'insinue en veinules minces au milieu du porphjTC même qu'il
rend plus ou moins siliceux : tout semble indiquer que les sources siliceuses
qui ont produit ce dépôt ont pris naissance au moment même de l'appa-
rition des porphvres.
De là, la Société s'est dirigée vers le plateau de Belair recouvert par
les argiles à jaspes remaniées ; celle formation appartient au terrain
(I) Vuirlacoupc, pi. X, [:g. ;i,
(*) V. Gnmer, Uttcr. f/êol. dr la Loin. pi. lll frrj.
4878, SÉANCE. 469
tertiaire moyen. En redescendant sur Régny, on a pu recueillir de beaux
échantillons de quartz calcédoine et améthyste, provenant selon toute
probabilité de filons analogues à celui de Verpière: on a ensuite recoupé les
assises inférieures du grès anthracifère reposant sur un poudingue bien
développé, puis enfin les schistes de la formation carbonifère sur laquelle
est assise la ville de Régny.
Quelques membres de la Société, sous la conduite de M. Gruner, ont été
visiter à 1 kil. à Touest de Régny, sur la route de Roanne, un filon peu
paissant de porphyre quartzifère, au contact duquel les schistes paraissent
rougis et imprégnés de silice. La roche qui constitue ce filon se compose
d*ime pâte rougeâtre dans laquelle on distingue de nombreux cristaux de
quartz bipyramidés et des cristaux blancs de feldspath orthosc. Le filon
est orienté à 150°, et se retrouve de l'autre côté du Rhins à Tembouchure
du ravin de la Goyclière, près du domaine des Places.
La journée étant très-avancée, la Société a dû interrompre l'étude si in-
téressante des environs de Régny et regagner le chemin de fer par lequel
elle est revenue directement à Roanne.
M. DE RouviLLs, à la suite de ce compte-rendu, fait ressortir toute Tim-
portance des grès porphyriques si bien mise en lumière par les travaux de
If. Gruner. Il ajoute qu'à Neificz on rencontre au milieu de Teusemble si
complexe des terrains anciens et au-dessous du terrain houiller, des roches
cristallines et feldspathiques, accompagnées de conglomérats, que Ton a con-
sidérées comme du terrain houiller modifié et que certaines apparences
pourraient rapprocher du grès porphyrique Roannais; mais un examen plus
attentif les en éloigne. Comme les porphyres de Roanne, les porphyres de
Neffiez seraient antérieurs au terrain houiller proprement dit; de plus, ils pa-
raîtraient entrer pour une faible part dans la composition d'un conglomérat
houiller tout local (revers sud du causse de Sauveplane au nord de Fouzillon,
et des montagnes de Yailhan au N. du moulin deFaïtis près Roujan); leur
pâte, leur structure et Tabsence d'aucune couche d'anthracite les séparent
de ceux de Roanne.ils différent non moins sensiblement, par leur couleur
verdâtre, leur facile décomposition et Tabsence de quartz, du porphyre
vraiment quartzifère que Ton rencontre dans d'autres régions de THérault
et en particulier aux environs do Graissessac. M. de Rouville a cru devoir
les désigner sous le nom ,un peu vague de porphyre (Porphyrit de G. Rose)
dans sa carte géologique de PHérault, et réserver le nom do porphyres
quartzifëres à ceux qui, dans la région nord, présentent de beaux cristaux
de quartz violet dans leur pâte et affectent plus volontiers rallurefilonienne.
Séance du 4 septembre d873.
La Société s'est réunie à S3pt heures et demie du soir, sous la
160 GKl-SEH. C0UB8E DE COKMLLK. i «ppl.
présidence de M. Gruner, dans une salle de séances improvisée
pour la circonstance â Saint-Just-en-Cbevalet.
M. le Président rend compte de l'excursion faîte dans la journée
dn mardi an sud de Roanne et au travers de la partie nord du pla-
teau de Nenlize.
COHPT£-RE!tDU DE U COURSE FAITE A CORDELLE ET AU PUTEAtJ DE
«EULIZB,
par M. CRu::!ER. ■
Partiu de Roanne en ctiemio de fer à 8 heiuvs un quart du malin, U^
Socirté est arrivée k 1) heures â la station de Vcndranges-S'-IViest,
située à peu près a moitié chemin de chacun de ces villages. Une fouille
pratiquœ autrefois prés du domaine de Verns avait fourni quelques em-
proinlcs végétales (Ijelde^lmcei; charbonucuscs : il n'a pas été possible de
retrouver celle fouille, qui d'après sa position parait avoir êlê comblée Ion
de IVlablisscnient de b voie ferrée. On a égalranent rwicoiilrc des indices
charbonneux au fonil du r.-ivîn de Saint-Priest, à 1 kilomètre au nord de
ce villa^ : quelques Iravatiï ont même êlc entrepris sur ce point ; mais !e
lien élJiit mal clioisi pour ces recherches, le terrain s'j trouvant releré
presque vcrlicalement entre deu^ filons porphyriqncs Irès-rapprochés.
I,;es tra*au\ ont mis à jour des schisics et grès noirs »■ h a ri» nu eux,
plus ou moins broyés, avec quelques indices de véritable anlhracile, trte-
probablemcnt les débris d'une couche plus importante qui aura été
frat-turéi! et en quelque sorlc étirée par l'arrivée au jour du porphyre
voisin. Il parait ccriain que les schislcs et grès fins noirâtres du ravin de
Saint-Prtest et du domaine de Yerus correspondent aux aneurentcnls du
IcrriioiredeLayeten rcpn^ntcntlc prolongement. Comme eus, ils courent
de rO. S. 0. il l'K. N. K. ; cl le massif de grès qui les sépare des pou-
dingue.- de Ciirdellc, se rcirouve à Lay, avec une puissance à peu près
égale, entre la ligne des altleuremenls et le conglomérat de la vallée du
Rhins. n n'a pas cncnre été possible de savoir si les couches étaient
exploitables dans les environs de Saint-Pricst.
La Société a pu observer dans le voisinage de la slalion un aflleurc-
ment de porphyre qtiartzifère, consUtuê par une pâte curitiquc rosée avec
nomhnîux grains de quiirti et ([uebiues lamelles de feldspath terreux. Elle
s'est ensnite dirigt-c vers C'>rddie : le sol est constitué par les grès porphv-
riquestraversi's par de nombreux fdons de porphyre quarliifère. Au lieu
dit Le Mort, on voit allIeuriT uue n)che porphyrique Irès-analugue â aile
de la station de Veudranges : elle est formée, comme celle-ci, d'une pAte
(ODcsenprdiitvj végJlilïsuDt eyaL'uiont été simulées à Nacoue près K^uj.
4873. GRUIfER. — COURSE DE CORDELLE. 161
euritiqne rosée dans laquelle on distingue de nombreux grains de quartz bi-
pyramidés et de petits cristaux blanchâtres de feldspath orthose.
Dans le ravin à l'ouest du Mort, les grès anthracifères sont très-cristal-
lins et ressemblent beaucoup à ceux que la Société a eu occasion de voir le
lendemain dans les environs de Villemontais, notamment à Fridifont.
En approchant deCordelle, la Société a rencontré le poudingue anthra-
dfère reposant sur les schistes carbonifères fortement relevés par le prolon-
gement de la faille de Régny : cet ensemble de couches est traversé par de
nombreux filons de porphyre quartzifère, qui présentent du côté de Test
des variétés analogues à celle du Mort : on commence à voir s'y développer
des tadiesverdàtres produites par la décomposition de cristaux d'oligoklase.
Au poudingue du terrain anthracifèrc sont quelquefois associés, vers le
bord, des lambeaux de schistes, des brèches ou conglomérats de fracture,
aa milieu desquels on distingue, outre des débris de grauwacke, des frag-
ments plus ou moins broyés de grès à anthracite ; c'est un résultat de la
faille signalée plus haut. La Société a pu observer ce fait encore plus net-
tement en descendant de Gordelle vers le moulin dePresle, sur le bord delà
Loire. Un peu plus au sud, à la tour du Verdicr, les schistes carbonifères
alternent avec le calcaire bleu et la grauwacke grenue qui constituent
habituellement le groupe calcaréo-schisteux .
Les filons de porphyre quartzifère, qui à l'est de Gordelle étaient princi-
palement dirigés N. S., se rapprochent, à l'ouest du village, de la
direction E. 0. Ils sont extrêmement développés sur les bords de la Loire
et se détachent en saillie sur les flancs escarpés de la vallée étroite au
milieu de laquelle le fleuve s'est frayé un chemin. Le porphyre est encore
rosé, mais il est beaucoup plus cristallin et présente à cAté des cris-
taax d'orthose blanc opaque des cristaux rosés presque transparents
* d*oligoklase strié et des lamelles de mica noir. Quelques variétés à pâte
plus foncée présentent des cristaux d'orthose rosé, des cristaux d'oligoklase
striés, les uns de la couleur de la pâte, les autres jaunes-verdâtres à
édat cireux, des cristaux de quartz bipyramidés et de nombreuses la-
melles de mica verdâtre.
Après avoir traversé la Loire sur un bac au moulin de Presle, la Société
a retrouvé sur la rive gauche les affleurements du porphyre quartzifère
à gros éléments. La pâte y est d'un gris violacé ; les cristaux d'orthose
sont bien développés et souvent translucides ; les cristaux d'oligoklase, plus
petits, généralement décomposés, sont jaunâtres ou d'un rouge brique ; les
lamelles de mica sont très-abondantes et généralement de couleur vert foncé.
En descendant le long de la rive gauche du fleuve, la Société a rencon-
tré presqu'immédiatement quelques travaux de mine dépendant de l'ex-
ploitation d'anthracite de Bully.Les couches de combustible affleurent dans
ut
I iwJMtr. m rki—i ilr riiçij. ■■ If ■
h LtîR: eOb RHtia MMkeée 4 es Mal MqocaMatt I
fctBwiicyThpe^Mrtziftte. Lear findiiagàiitafeal fc p<apièi
K^.«dks flDBecBinn l'oacst (1). EBs nat i ■|in^i'ii A
OMds dt grb gnsos, n bSoi dksfaflti aal iHni ih'ii iu
Mtotet fcMipthi^ii I —alênes à bjwrreiBrTvicdehBMBc^Mic.
Le dnû de labgr innne le» posafes ■asscs de p» pvpl'}'
liqnBlatekli bn di lonb olkndfcR. Pbc a Bocd, kscaacfca
f Mlkndle joesail sa* b rive dnîle cf «K âé aploitéci à Asme, ea face
S'^Matuioci fevArectiOBetf nriableei fe«r ftopie tcts lenEnloa tct!
les*.
Les fiboi de puph^re lederîtsMat trii iihilmt^ mx earinna de
S^-HMaice, etl'oB d'csi bme «n laiiea de b riniR om Ile fOuata^m,
qui ■ ssri de poial d'ifpn ai jnat niailiiik ca cet eadroii pw ks
ltgwaia«.L>wdieprign>e ici me pâte d'aa gris hacétLgèrewmt ndaeé,
*rac tiiAiu d'oitkflie rsK et d'oligaUee Jamie-f enUlre : tes pàm
de qoerfs b^ijnaidte eoal ibooibatt, aàtâ qoe bs UncUes de nia
veidlbe.
IaSmîM denil bire halle k Sainl-^^na : eOe a dA gninr b
conbe CHaipce ta haut de laquelle le vîlbge est ttabG ; da soumet, b
ne f'éleDd aa loûi sur le plaîeaa de Natlin. dmlles oodublions à fonnes
arrondies Toal on contraste frappant arec les escarponeiit:! qui bonkat le
silloa profond ou coule la Loire.
Après DD iostani de repos, elle a regagné le chemin de halage, le long
dnqnel on toîI coosUoiment affleurer soit le grès porphyrique soit k
po^ph^Te quartzirere. Aui poîaU de contact du porphiiTe et du grès, il y «
géDéralemeal une soudure leileoieDl intime qu'à laide du marteau on ne
par\ieDt pas à séparer les deux roches. Malgré cela, I inHueuce récipro-
que du porphm et de la roche CQcaiïsaale est toujours très-faîble. Jus-
qu'à une dislance de 10 centimètres des poinu de soudure, le porph^ie
est à grains plus fins, les cristaui de feldspath un peu étires et le mica
strié parailelemeDl à la surface de contact. Le grèi, de son ciHé, est jus-
qu à la même distance un peu plus homogène et plus dor, mais il n'est
ni plus feldspathique, ni plus cristallin qu'à l'ordinaire : il est loat au
plus un peu ruhelié.
Le grès des bords de la Loire ne diSere d'ailleurs en rien du grés an-
thracifL-re ordinaire ; c est toujours la même roche feldspathique et micacée,
ordinairement grise ou verte, dure et compacte. Les principales variétés
tiennent à la grosseur du grain : au-dessous de S*-Maurice le grès devient
fl) V bttcr. gêol. de U Loire, ft 111
1873. GRincEH. -— comsE de cordelle. 163
sdiisteiix par suite d'an excès de mica ; ailleurs ce même grès passe du
vert aa rouge de brique et ressemble à s y méprendre au porphyre micacé
rouge ; c'est le cas qui s'observe au bourg de Villerest, où cependant on
voit aussi un culot de véritable porphyre.
Un peu au nord de S^-Maurice, au Perron, quatre filons parallèles de
porphyre, orientés à 98 ou 100"^ (0. 8 à 10^ N.), viennent barrer le cours
du fleuve, qui se rejette à Test et se replie deux fois sur lui-même avant de
pouvoir franchir l'obstacle : les filons traversent ainsi trois fois le cours de
laLoire et donnent naissance dans son lit à une série d'écueils et de crêtes
dentdées : de là des rapides dangereux connus des mariniers sous le nom
de Saut du Perron. La chute d'eau qui en résulte a été utilisée indus-
triellement et fournit à une papeterie la force motrice nécessaire.
Les porphyres du Perron scmt d'une belle apparence et très-analogues
à ceux de S^Maurice : la pâte est plus foncée et passe au brun ; les grands
cristaux d'orthose, presque toujours hémitropes, sont d'une couleur rouge
chair; les cristaux d'oligoklase, nettement striés, sont à éclat cireux et légè-
rement jaunâtres. La roche polie est d'un bel effet : malheureusement
Tabondance du mica, qui se présente fréquemment en lamelles empilées,
nuit à l'homogénéité de la masse et ne permet pas d'obtenir un poli ré-
gulier.
Au-delà, la Société a quitté les bords de la Loire et a regagné Roanne
en traversant une partie du bassin tertiaire qui s'étend autour de cette
ville.
A l'ouest du village de Villerest, elle a rencontré les exploitations du
porphyre rouge dont il a été question plus haut. La roche est notable-
ment différente des porphyres rencontrés précédemment : elle est à plus
petits éléments et d'une structure beaucoup moins cristalline ; la pâte est
presque porcelanique et d'une couleur rouge-brun foncé ; les cristaux de
feldqiath sont petits et brillants : les uns, blancs ou légèrement rosés,
scmt constitués par l'orthose ; les autres, striés et d'une belle couleur
rouge^corail, doivent être attribués à l'oligdclase ; le mica vert est assez
rare, et les grains de quartz médiocrement abondants. La roche est
exploitée pour l'empierrement des routes.
Immédiatement au nord de ces carrières, sur la limite du bassin tertiai-
re, la Société a pu observer des fragments d'une sorte de poudingue ou
brèche, à grains siliceux fortement agglutinés par un ciment d'oxyde de
fer hydraté. Ce poudingue se montre à la base de l'étage supérieur du
terrain tertiaire, dans les régions où ce dépôt graveleux repose directement
sur le sous-sol ancien ou secondaire (Saint-Galmier, Pommiers, Ambierle,
lesOuches, Gharlieu, etc.) ; il s'y présente sous forme d'un banc dur,
plus ou moins continu, au milieu des sables. Les cultivateurs l'appellent
t6i mcuEL-LÈvï — nocuËS PORpmBiQtES du t. ARTimACiFtRE. 4 sepl.
mâchefer, à cause de sa dureté, et peut-être aussi parce que ses fragmeDts
épars rcsscmldcol à s'y méprendre à uae vieille scorie depuis longtemps
r exposée i l'air. Sou épaissuur varie de 0", 20 à O"^, 50, et sa teneur
> en fer & clève daas cerlames parties, k Charlicu par exemple, jusqu'à
I 3& 0/0 ; mais, même alors, ce serait un miDcrai difficile à traiter k cause
I de l'abondance des grains siliceux. Cas grains varient de nature avec
I cdlc du soits-sol : ils sont quartzcnx ou quarlzo-feldspathiques dans le
Toisinagiï du granité de Saint-Galmier, e:[dusivemenljaspeu\ sur le plateau
jurassique de Gharlieu. Ainsi les fragments igglutinés par le ciment ferru-
gineux proviennent, comme les autres [tarties du dépôt tertiaire, b peu
près cxclusivcmeat du sous-sol le plus voisin.
A. la suite de ce complc-rendu, M. Michel-Lévy fait la commuoi-
f cation suivante :
NOTE SUR LES nOCHES PORPUÏRIQUES DU TEBR.UW ANTHRACIFÈRE.
par M, MicnEL-LÈVï,
La détermination précise que M. Grouer a pu faire de l'âge géologique
des roches ëruplives et métamorphiques de la Loire, détermination qui porta
non pas seulement sur leur ancienneté relative, mais sur leur intcrcaûtion
dans les terrains slratifics, préscnli; une s^randc importance dont je désire
faire ressortir un des ollcs.
Les équivalents de ces roches peuvent être en effet reconnus dans les
contrées voisines; les roches porphyriqnes du terrain anthracifére sont
nolammenl aptes k servir d'horizon géologique jusqu'à une assez grande
dislance de la Loire.
Seulement, il y a sur leur origine une incertitude que des faits nouveaux
peuvent seuls faire disparaître. Ces roches sont-elles des grès métamor-
phiques, espèces d'arkoses anciennes, des tufs porphyriques produits
avec ou sans l'intervention de l'eau ; y a-t-il lieu d'admettre que
des phénomènes éruptifs spéciaux ont accompagné leur formation?
J'ai été beureux d'entendre, dans la séance précédente, M. Gruner admet-
tre d'une far«npositivcque les éruptions de porphyregranitoïdu ont pu se pro-
longer pendant tout le dépôt des gi'ès kanlliracitc,etse relier ainsi aux érup-
tiens de porphyre quartzifcrc. Mais je crois qu'il faut aller encore plus loin,
etqu'ily alicu d'admettre, au milieu de cette période géologique, une série
d'éruptions spi'clales qui paraissent plus étendues et plus dévelop|)ées que
celles du porphyre graniioïde lui-même, et qui ont amené au jour des
roches présentant une pâte porphyrique, tandis que le porphyre granitoï-
de n'en possède pas k proprement parler.
<
1873. MKIHEL-LéVT.— ROCHES PORPHYRIQUES DU T. ANTHRAQFÈRE. 465
Les courses qae nous avons déjà faites nous ont permis de constater,
dans le département même de la Loire, quelques faits à Tappui de cette
opinion :
1^ Les roches porphyriques du terrain à anthracite présentent un
développement des plus inégaux à de courtes distances ; ainsi, en allant de
Régny à Montagny, près du domaine de Verpière, avant de rencontrer le
filon quartzeux de cette localité, nous avons pu constater la faible épais-
seur de cette formation ; on sait d*autre part quelle puissance elle a au
sud de Régny et le long de la Loire en amont de Saint-Maurice.
2® Les carrières de Dortoray, ouvertes au sud de Régny sur la rive
droite de TËcoron, nous ont présenté un exemple, entre tant d'autres,
d*une brèche composée de morceaux porphyriques à angles aigus, dont les
fragments ont dû être réagglutinés sur place ; le ciment ne s en distingue
que par une légère différence de teinte ; par sa composition, il leur est tout-
à-fait analogue. Les roches de Dortoray sont très-quartzifères, plus quar*
tziières que les porphyres granitoîdes habituels.
3^ Nous avons vu les brèches se succéder en puissantes formations le
long de la Loire ; les fragments de schistes qu'elles contiennent, notam-
ment sur la rive gauche au premier coude à Taval du gué de Presle
à Bully, sont nettement feldspathisés, et ce phénomène métamorphique ne
pmnetpas d'adopter d'une façon absolue l'opinion de M. Gruner (1) qui
rapporte tous les cristaux d'oligoklase, souvent très-frais et bien ter-
minés, des roches en question, à la désagrégation mécanique des porphy-
res ^nitoîdes.
4'' Enfin, l'aspect si franchement éruptif des porphyres de Fridifontet
de Yillemontais s'accorde mal avec l'hypothèse qui les ferait considérer
comme produits aux dépens de roches préexistantes.
Hais c'est hors du département de la Loire que l'on peut observer le
plus nettement l'aspect franchement éruptif de la formation qui nous
occupe. Elle a été déjà reconnue et signalée dans le Morvan (porphyres noirs)
et dans les Vosges (porphyres bruns) . Je l'ai retrouvée récemment en Auver-
gne et aux environs du lac de Lugano ; quelques échantillons que
MM. Potier et Douvillé ont bien voulu me rapporter de la partie inférieure
des carrières de Quenast, me permettent d'identifier à la formation por-
phyrique des terrains houillers inférieurs les porphyres de Belgique
(Quenast, Deville, Lessine) ; enfin il parait constant que les porphyres de
Rennas-Elfdalcn, en Suède, sont identiques avec ceux de Fridifont (2). Il
(1) Descr. géol. Loire, pages 293, 338, 359.
(9) Depuis que cette note a été communiquée à la Société, et après comparaison de^ échan-
tilloDs rapportés de la Loire avec ceux de nos collections, nous pouvons, M. Douvillé et moi,
afOrmer en outre la parfaite identité de certaines vanétés de Fridifont avec les porphyres de
Dietz (Nassao).
iOfi maiEL-tÉfT.— HOCBES POBPHÏRIQDES DD T.AKTHBiClrtBÏ. 4 «p(
est àteinaruiicr (ju'aucuB gèolosuc n'a jamais canlesté la nature érupi
des poruhyn» de Lugano, d'Auvcrgue, de Quenast on de Rcnnas. _
Od peut obsener le l^w franclicment éruplit du porphyre quartzir^-"
noir avec pcUW crisUux sliiés doligoViase vilreus el quelques lamelles de
Bii«^ noir dans une pâlecompacle d'aspect souvent corné, k Quenasl en
protondeur, au sonuncl de la hotte de VignoUes près Cbâteauneuf (Poy-
dc-DAnu-') et k la piirtie supérieure de la montée dcCliâtcauncufàMoaU
Martin II' e%ist« aussi aux bords du lac de Lugano. aux environs de Mé-
lide d sur la riveurienlalc entre Maroggia cl Mdano , dans la vallré de
Valaana près Gerolamo, enfin k Voldomino pris du lac Majeur.
(J^lvpe (ranchanent éiuplif est constamuicnl accompagûc d auréoles
bariolcfâethréchiformes beaucoup plus développées que lui D'appa-
rence mélamonihique, elles constituent les roches appelées par M. Lecoq
jym*f/irèrtfi)[l)d(;Poiilaumuret de lïromonl (Puy-do-Dûmi;) ; dans 11
mime région elles reparaissent ea longue Iralnéc aux environs de Traros ;
les porphyres verU formant des dômes arrondis près de Gourlange et ilc
Da,^(aux environs de Sainl-I'ardouï). ne sont [ws autre chose, non
nlus que les roches porphyriques de l'éiangde Giat prés Saint-AgouUn.
Aux environs de Lugano, ces auréoles constituent des masses puLaanlcs
Buxquellcs lesnonis le^plus divers ont été successivement donnés : c'est lo
oorphyre vmkoide de Cordier (2),qui lui altrihne comme cléments compfr
^tele talc et la pyroxène, reproduisant ainsi une erreur de de Buch;
ce sont encore l-J- porphyres qmrlzirercs cojigloméralitiucs de SIM Gafr
laiio.V'Ticl EimIioSi)rciiQco(3i,iiuincIos(iisliiiguoiiliKL>desporp!mes
nuartziféres. proprciiient dits dont les aïons, cependant postérieurs, les cou-
t el les traversent en maints endroits (4). Eiles composent toute la rive
noridentale de Carona k Morcole, où elles reposent sur des micaschisles,
cl toute la rive orientale de Canipionc à Melano,
,, Qj^jg dénominilion esl duo tans doute>u\ nonilircgses ûssures cal«ùres que Mœliail Is
«t^-frii»" ■)««<■*«. p. 80.
(S) Mémoire iw i" gfitoQie de* environs de Lugano, nui 18611.
(iîflous n'afllrMOB."! ici que l'idenlilé remiriiiiaijle d« louliis ces rofJics entr'dles. La distos-
. Je['ige<li;1<:urs éru|iliuDS danâii^ diverses locolitt's citées plus haut nous cDUalneni^
*'^ loin II ^s' vraisembldblcment le mSnie partout.
""T^j^jjnlDuinonlcroitaïoirtrouvÉ quelques italelfdu porphyre de Qurnasl dans un pou-
i^Mt dftonw"'» ^ MM. G. Ncgri el E. Spreafito intL'rralent tous Ivs por[ihjres de Lug»nt>
OTd*s micaschistes qu'ils rapporttnl au Ptrniicn cl ibdiilomicliiaïiiiue. Si'uli-meiille nii-
T^nenl qui les aniJne k classer 1>'S niicasclùslcs dans le PermicD, ne nous paraU pas i l'abri
2^'^!^tcriiique ; ces géologues consiUéieoi comme idepliques avec les mirasdiistcs de Morcot^
j** Mcbcs analogues qui se trouvent à Uuino superposée! à un ronelum^nit de gneiss el dtf
j^ caractérisé par une llore liouillire ; U seul» raison qui li*s améiw i cette assimdalion fi*-
IM eoucbcs plungent constamment vers lu sud, cl que Mauno est à iguelques kilomètres uM
Af ilorcote. Cctleraison esta elle seule iusuirisaiite ; en outre nous croipons que ces gétH —
Ml confondu dons les micaschistes la slratiiiuiioa avec la scliistosild.
2
4873. GRVIIER. — ROCHES PORPHTRIQUES DU T. ANTRHAGIFÈRE . 467
La coulée du porphyre noir de Yoldomino parait recouvrir de véritables
tufs aériens, à assimiler aux Lapilli et aux cendres Volcaniques ; elle est
elle-même recouverte parladolomie triasique, et le tout a été relevé presque
verticalement par un soulèvement récent. D'autre part, au pont jeté sur la
Sova^ entre Maroggia et Melano, on peut voir dans le lit du torrent
des blocs énormes d'un conglomérat à grandes parties, qui lavé et poli par
les eaux laisse apparaître les gros fragments, à angles légèrement arron-
dis, g^éralement bruns ou verts foncés, dont il est composé. Toutes ces
roches constituent ce que nous avons appelé les auréoles des porphyres
noirs ; on voit ainsi que ces éruptions ont donné lieu à la production de
tufs, de conglomérats et de brèches, les uns subaériens, les autres (et c'est
le cas le plus général) formés sous Teau. Il faut ajouter que les porphyres
noirs se présentent principalement en dômes et très-rarement en filons.
Toutes les roches qui jprécèdent ont un caractère commun qui les rap-
proche des porphyres granitoîdes auxquels elles succèdent chronologique-
ment: c'est Tabondance de l'oligoklase, qui en constitue souvent le seul
feldspath cristallisé ; les quelques analyses connues de ces roches confirment
leur richesse en soude, et Roth(l) les a groupées sous le nom d'Oligokias-
Porphyr; elles sont fréquemment magnétiques.
M. Grunbr ne croit pas quHl y ait lieu d'établir un nouveau type de
roche éruptive, intercalé entre les porphyres granitoîdes et les porphyres
qaartzifères. Il insiste sur les grandes variations de composition que pré-
sentent les porphyres granitoîdes, et reconnaît que ces derniers étant géné-
ralement d'une couleur claire, ii est dilBcile d'expliquer l'origine de
certaines variétés très-foncées du grès anthracifôre. Peut-être s'est-il
produit à cette époque des éruptions basiques, de même que dans la
Creuse, à Ahun, et dans TAllier, où la roche noire de Noyant vient se
placer, quant à son âge, entre le porphyre quartzifère etl'eurite. Quelques
dykesde loches de ce genre existent à Combres,à Bully, sur les bords de ia
Loire, et dans les montagnes delà Madelaine (2).
M. DÉ RouviLLB appelle Pattention de la Société sur Tindépendance
déposition des grès anthracifères et des porphyres granitoîdes; il serait
porté à croire que les grès feldspathiques des bords de la Loire sont bien
la roche éruptive elle-même.
M. Gruner fait remarquer que la Société n'a pas pu visiter certains points
où, au milieu de grès très-feldspathiques et très-micacés, on distingue net-
tement des fragments anguleux de schiste qui ne présentent aucune trace
de métamorphisme ou de feldspathisaiion: du reste, il admet bien qu'il y
(1) DieGesUins-Anabjsen, pages XLIV et 32; Berlin, 1861.
(2) De9cr. géol. de la Loire, p.323, 351 et 441.
i68 vkifKX. 6 îcpl.
a eu des druplions porphyriqucs pendanl la période anIhracifiVc, mais il
croit que le Ijpe éniplit franc de celte période est irès-voisin du porphyre
granîtoide. Les druptions les plus violoDles correspondraient à la rormaiion
du poudingue que l'on observe partout à 1.1 biso d^s grt^s à aniliracite: l<'s
éruplioDS Bubsikjuentes formoriicnt Je p3.<sage aux porphyres (luarlxifëres.
Toutefois, il est boa île faire observer que dans la Loire les éruptions do oeits
ptïriode resteront A l'étal d'Iiypothèse, tant qu'il n'aura pas étd possible de
luellre on évidence les points d'éruption.
H. DB RouviLLs fait romarquer que les empreintes vé^^lales que n>n-
forment les grès anthracîfcres consliiuent une analogie de plus avec les
dépi^ls boueux des volcans actuels, qui présentent l'galemoal d<>s empreintes
do plantes terrestres.
H. Pohël signale comme d'origine analogue a celle des ^:ès porpby-
riques du Koannais, une coucbe essentiellement formée d'éléments cris-
tallins, que Ton rencontre en Algérie à la basa du terrain sabarien. Les
cristaux ne paraissent avoir subi aucun transport, et la roche a été prisa
quelquefois pour un porpbyre; cIIl- présente des fossiles bien caraclériscs
(cljpéastres, huîtres, etc.) quidoterminent son âge d'uncmanière certaine.
M. Pomel considère cette couche comme produite par des éruptions con-
temporaines.
H Julien rappelle qu'il existe dans lu terrain tertiaire des environs de
Clermonl des arkoses provenant delà destruction du granile et remar-
quables par la fraîcheur des cristaux da felJsjiath qu'elles contiennent. Ces
roches sont surtout développées à Chaloix, près Royal, et ont été souvent
désignées sous le nom de porphyre régénéré.
M.DERooviLLEfailreniarquer qu'il se forme danslescratéresdes volcans
des magmas de cristaux, et que ces matières, en se répandant dans les eaux,
peuvent donner lieu à la formation de couches analogues à celles que vient
de citer M. Pomel.
MM. Michel-Lévy, Gruncr et Julien écliangent quelques obsen'a-
tions au sujet de la formation de certaines arkoses à éléments gra-
nitoïdes.
La séance est levée à 8 heures et demie.
Sca^ice du'G septembre 1873.
La séance estouvcrte à Roanne, dans la grande salle de la Mairie,
à 3 heures et demie de l'après-midi, sous la présidence de M. Gruncr.
M. le IVésident rend compte de la course faite le mercredi dans
les environs de Charlieu :
>
4873. GRUMIR. COUBSE DE CHARUEU. 469
COMPTE-RENDU DE LA COURSE DE CHARUEU,
par M. GRUNER.
La Société est partie de Roanne en voiture à 6 heures et demie du matin,
par la route de Digoin ; elle a suivi le val de la Loire et a pu ainsi étudier
les alluvions anciennes qui en occupent le fond : ces dépôts sont essentielle-
ment caillouteux et caractérisés par de nombreux galets de basalte et de
phonolithe venant des environs du Puy, ou plus généralement du Yelay,
comme ceux que la Loire charrie encore actuellement à chacune de ses crues.
 ces roches d'origine volcanique sont mêlés des galets granitiques,
surtout les débris du granité à feldspath rose qui borde la Loire entre
SWustet Aurec. Les fragments purement quartzeux y sont relativement
rares, tandis que le dépôt tertiaire sur lequel reposent les alluvions ren-
ferme toujours principalement du quartz ou des jaspes, mais jamais la
moindre trace de débris volcaniques.
Le sable qui enveloppe les galets est totalement différent dans les deux
terrains. Le sable tertiaire est blanc ou blanc - jaunâtre ; il se compose
presque uniquement de grains quartzeux et felds|)athiques, mêlés de paillet-
tes de mica, et renferme presque toujours des parties argileuses fréquem-
ment colorées par Toxyde de fer. Le sable alluvial, au contraire, est rare-
ment argileux et contient toujours de nombreux grains noirs d'origine vol-
canique.
 mesure que Ton descend le val de la Loire, les galets basaltiques de-
viennent moins gros et plus rares, conséquence naturelle de 1 eloignement
progressif du point où ces roches se trouvent en place. Leur rareté relative
est surtout sensible en aval de Roanne, dans la partie parcourue par la
Société ; dans cette région on voit abonder les débris du terrain de transi-
tion et surtout les galets porphyriques et anthracifères arrachés au déGlé
des Roches.
Les galets sont en général d'autant plus volumineux que le dépôt est
plus rapproché des défilés par lesquels la Loire débouche dans les plaines du
Roannais et du Forez : on remarque également que les galets les plus gros
se rencontrent dans le voisinage des lignes de thalweg correspondant aux
positions successives occupées par le lit du fleuve. Sur quelques points îc
dépôt alluvial consiste en un terreau noir, léger et fertile, entièrement
dépourvu de fragments graveleux : telles sont les terres connues sous le
nom de charnbons, que Ton consacre spécialement à la culture du chanvre.
Les alluvions de la Loire ne sont nulle part trcs-puissanlcs ; elles ne
dépassent jamais 10 mètres cl se réduisent généralement à 2 ou o mètres.
Dans la plaine du Forez Taltilude de ces depuis s'élève jusqu'à 40"^ au
dessus de letiage ; aux environs de Roanne, elle est de 30 "" sur la
rive gauche, entre Roanne et Briennon, et de 10 ou 12°^ seulement sur la
>
470 ORUIffiR. — COORSK BR (SAHUBIJ. t Hft.
rive ilroile, versVougj' et Pouilly. C'esl dans œs alluvions quaternaires
de la rive gauche, sur les bords du dép6L, que l'on a trouvé les ossemcnU
déposi^ au musée de Roanne et mentionnés dans notre première séance.
La Société a traversé la Loire au pont suspendu d'AiguilIf, et bieolAt
après elle a reconnu, k la grosseur relative des galets qui couvraient le sol,
qu'elle venait de quitter la zone des cAam&oiii pour pénétrer sur rempla-
cement d'un des anciens thalwegs de la Loire.
Unpcupluâtoin.au hameau de la Vatrc, la roule entame le t^raîn ter-
tiaire supérieur.
A 800 mètres environ au-delà du village de Vougy, la Société a mis pied
à terre pour visiter une petite carrière ou excavation pratiquée à droite de
la roule dans un calcaire rougeâtre, moucheté de taches ocreuscs. Le calcai-
re est carié, siliceux, ti présente de nombreuses géodes de chaux carbonatéc
cristallisée en prismes hexagonaux terminés par un rhomboèdre obtus.
Il ne renferme pas de fossiles, mais les mêmes couches, exploitées autrefois
un peu plus loin, à l'entrée du parc de Vougy, ont fourni en ce point de
nombreuses Ostrea cymbium. La nature et l'aspect de la roche semblent
indiquer que l'on se trouve tout-à-fait k la base de la formation et dans le
voisinage immédiat des roches porphpiques, sur lesquelles reposent
ici tes terrains jurassiques.
Au hameau de la Rajasse, la Société a quitté la route et remonté
le vallon du Jarnossîn jirsqn'aiix grandes carrières du four h chaux. Ces
carrières présentent un front de taille de près de 11 mètres de hauteur, qui
oiïrc la coupe suivante :
([.Sables et graviers jaspeux, ayant raviné l'argile
sous-jacenle.
i.Art'iies blanches (îtveries,aveclitssabl(
lerUaire supérieur,
tercalés | leniaire moyen.
1873. GHCHER, — COURSE DE CHASUEU. i71
cMarnes ronges, avec Belemnitespaxillosus et cou- 1
ches ctlcaires remaniées. ( .. _ „„
d.GiiIeaire ocreox géodïque, en bancs réglés, avec? ^
gryphées, Waldheimia Causoniana. ]
Les sables et graviers Enpérienrs sont principalement formés anx dépens
des jaspes jurassiques et ne renferment aocun débris des roches volcaniques
modernes,
La partie haute du lias moyen est mal représentée dans cette carrière :*
les couches paraissent^avoir été remaniées par les eaux tertiaires au moment
du dépM des argiles et sables bariolés qui les recouvrent. La partie infé-
rienre est riche en fossiles et présente en abondance nue gryphée que
H. Gmner a rapportée à la G. cyn^ium, et une Waldheimia qui parait
fiirela W. Causoniana, d'Orb. {= T. viànalis, Schloth.) (1).
La base du lias moyen est Invisible; mais un peu plus bas, sur les
bords du Jamossin, on voit affleurer le porphyre quartzifère.
La Société a rejoint la grande route qu'elle a suivie jusqu'à Ponilly: là,
elle a été reçne par un de ses membres, M. firossard, conseiller général et
maire de Pouilly, sous la conduite duquel elle a poursuivi le cours de ses
explorations. Elle s'est dirigée' vers Gbarlien en 'suivant la rive gauche
duSomin. A peu de distance de Pouilly, k la hauteur du moulin la Roche,
elle a pu visiter des carrières ouvertes au même niveau géologique que les
carrières de la Rajasse (2). Au-dessus des calcaires exploités comme pierre
à chaux et qni présentent les mêmes fossiles que dans cette dernière loca-
lité, on remarque une série d'assises mamo-ferrugineuses, où l'on rencontre
abondamment lesBeïemniiftîpom^/osus, B. clavatus, Terebralula nu-
mistnalis, et quelques pUcaluïes. Les couches plongent vers la vallée, de
telle sorte que les bancs supérieurs ne sont visibles que dans la carrière infé-
rieure située entre la roule et te Somin.
(1) U. Bajana aussi reconnu ]BsSplrtfer Walcoli et Terebralula tubpuneîata.
(!) Nous reproduisons ci-contra la coupe de la carrière d'après la Dettrip-
lion géologique du déparlemenl de le Loire, p. 581 :
4 1 5°>. a Sable caillouteui du teirain
' tertiaire remanié.
3,10 b Alternances de mantes argdeu-'^
ses gnses ou roses, avec pla-l
quettes dures. lu i i- ■ i
n on • ■! r ■ > Marnes à pUcalulea.
0,!0 e Argile rose ferrugineuse. t '^
0,!0 d Gris marno-rerruEineux rose.l
0,70 e Calcaire rcmigineia rose. )
0,50 f Banc ralcaire avec bélenmitesl
et larges G. cymbium. I I noïen
1,50 g Calcaire gris-jaunitre, suhla-ï*^"'"* "P'oiWa pourl
mellwre, divisé en G bancs, wecl I*™ * «""""^
C. ejimbium, Uiébnlulei, etc.]
- COUBSE DE CIlAItUeU. S Icpt.
En continuanl h rcmooler h vallée du Somin, on est airivé dans U
petite ville ile Charlica, où il a été possible d'admirer en passant qudqacs
vieux restes de l'archilecture romane (1). Quelques instants plus tard,
victimes d'une aimable surprise, les membres de la Société prenaient part
it un superbe déjeuner offert par leur confrère, M. Brossard.
LaSociété, ea quittant Charlieu, a gravi les cAleaux qui s élèvent au
nord de Saint-Nizier: malheiireuscmcnl les progrès de la culture ont
rendu ^ peu près impossible l'observation de la coupe complète, telle
qu elle se trouve décrite dans la Description géologique du déparlement
(le la Loire (2). La Société n'a pu voir, dans sa course, il est vrai un
peu rapide, ni les marnes sans fossiles de la base, ni les calcaires du lia«
moyen étudiés dans la matinée, ni les marnes bilumioeuses à plicatulcf.
£q approchant du sommet du cAteau, les pentes deviennent moins rsiiks
et par suite plus tkvorablcs k l'observation : aussi les membres (Hit-its pu
recueillir dans les vignes de nombreux exemplaires des fossiles caracté-
ristiques du lias supérieur. La rocbe est devenue trés-ferrogineuse :
ce sont des argiles, des marnes, des grès plus ou moins roses ou rougei,
dont la partie haute renferme des ooiitbes miliaircs de pero^tydc de 1er.
Les fossiles les plus abondants sont le Belemnitcs digitalis et surtout les
ammonites du groupe des falciferi (3).
Au sommet même du càtcan, les jaspes se montrent en abondance à la
surfare du snj, enveloppés d'argiles ocrcuses on san[,^linei• : il est facile
de constater (|ue ces cailloux ne présentent pas de traces de remaniement.
Apres être redescendue dans la vallée du Sornin.la Société a regagné U
Loire qu'elle a traverséesur le pont suspendu qui relie Pouilly et Briennoo:
elle s'est ensuite dirij^M! vers le nord pour aller étudier les faits intéressants
signalés par M. lirossard dans les carrières de la Tessonne. Jusqu'au
ravin de ce nom la route reste sur les terrains tertiaires; mais au-^ctà,
(1) Nous lil.'
rtnstii |i.irlifnlLi>r rantiimnoalibavc .Im li^inMi-
ins, dont le potclic Je T^bse.
«ncoroilt'twiil.
doit 61k compila au nonibrc dus
niunuiiii'iilii les [
us inli'ressanli dt l'art roman
(1.1 xu' skVIc.
<2) P. 576 p
SUiï.
(3|D'a|trùsdfsnali-ii rrrucillics sut K'g IL'iti,
^t. Falirc a pu donner li liste suiianie des Tos-
silïs irouïrs en
o! poini riar les diïrrs uifiiiliri-s
d« la .Sodéld :
UeWnmitt* di'jilallit, Blainv.
Amiiioni
ta rariabilif, d'Orb.
Inegularii, Schl.
Vaplarei, d'()rb.
triparlilus, Stlil.
sfqienfjnHs, d'Orb.
Amnmil
) hifiom.Urog.
er««<.,, PlûlI.
ru-liatm, Sriil.
murmnalHS. d'Obr.
rtblïosia. R.-ynèi.
Xalicn l'elops. d'Orb.
.\\,r>„amanui. .nirU.
Lima ijal
ej, Opp.
feH, Opp.
laactram
3 dubiux. So\ï.
Lrrisoni, Sinipî.
X,,pula llammtri, Defr.
ilernalii, de IJuch.
rikalula
\e.ptuBl, d'Orb. »
—
insignii, SlIiuIj,
Gryphea.
sp-
4878. GR1JNEB. — r GOtRSE DE GHAKHEIT. 473
dé nombreuses carrières sont ouvertes, sur les bords du canal, dans les
bancs du calcaire à entroques. Ces couches, qui se trouvent ici k une
faible bauteur au-dessus du fond de la vallée, sont géologiquement supé-
rieures k celles qui couronnent les coteaux de S^-Nizier et les collines de
la rive droite de la Loire. Il y a là entre les deux côtés du fleuve une
dénivellation considérable, qui atteint 80 mètres et qui ne peut s'expliquer
que par une puissante faille qui aura relevé toute la rive droite de la
Loire depuis Torigine de la plaine' de Roanne jusqu'à Marcigny et au-
delà (1).
L^ roche exploitée dans les carrières de la Tessonnc est un calcaire
jaune, lamellaire, rempli de débris de coquilles, mais ne présentant que
rarement des fossiles entiers : elle est employée tantôt pour pierre à chaux,
tantôt pour moellon ou même pour pierre de taille. Au-dessus des bancs
exploités, on remarque sur quelques points des bancs minces d'un calcaire
blanchâtre, à grain très-fin, que tout porte à assimiler au Circt da
Mont-d'Or lyonnais ; entre les deux systèmes, se trouve un lit, de 0"*,40
d*épaisseur, d'une marne argileuse bleue qui parait fossilifère : malheureu-
sement l'heure était déjà avancée, et il n'a pas été'possible d'y faire des
recherches suffisamment suivies .
C'est dans ces carrières que M. Brossard a signalé des filons d'une
roche éruptive, amygdaloîde par places. La Société a pu observer cette
roche en deux points différents : le point le plus intéressant est celui qui
correspond à la coupe donnée plus haut (2) par M. Brossard. Le filon est là
nettement visible sur les deux côtés de la carrière : il a environ 2 mètres
d'épaisseur et est dirigé N. 81** E. ; il paraît plonger de 88** vers le nord ;
de chaque côté, sur une ' épaisseur de 0"*, 40 environ, le. calcaire
est rubéfié et durci. A la partie supérieure, le filon a été raviné en même
temps que le terrain jurassique et recouvert par une nappe épaisse de
sables, avec cailloux de jaspe et de porphyre, appartenant à la formation
du terrain tertiaire supérieur. La roche elle-même est noirâtre, très-dure,
et ne présente pas de cristaux apparents. Presque partout elle offre de
nombreuses amygdales de spath calcaire : elle parait devoir être rapprochée
deâ wackes basaltiques. Les éboulis et Teau qui remplissaient le fond
de la carrière ne laissaient le filon découvert qu'à sa partie supérieure, de
telle sorte qu'il n'a pas été possible [de savoir si la roche conservait la
même texture en profondeur.
La journée étant très-avancée, la Société a dû regagner ses voitures et
rentrer à Roanne ; elle a suivi la rive gauche de la Loire, et un peu au
(1) On peut rapprocher de cet accident une série de failles N.-S. signalées par M. Ebray en-
tre CbarUeu et S^-Nizier (Bull. Soc. géoL, 2* série, t. XX, p. 458).
<2) V. ntprà, p. 444.
31
i7t LETALlOtS ET BAYAM. — HIKASSIQUE BE CHARLIEU. 6 Kpl.
sud de Briennon, elle a traversé le hameaa de M&latavi^rne, dans le *^oisi>
nage duquel une cxploilatioii d'argile !i tuiles a fourni les ossements
emoyfe à la Société par M. Brossard; on a vu dans le comple-rendu de
la première séance (1) que ces osscmcnls ont êlé détermines par M. Poind.
A la suite du compte-rendu précédent, MM. Levallois et Batab,
(jui avaient prolongé leur séjour à Charlieu pendant les journées
des 4 el 5 septembre, rendent compte des observations qu'ils ont
faites aux environs de celle ville, dans la région sise h l'est, qui
n'avait pu être visitée par la Société dans son excursion an 3 :
Leur but était d'étudier l'oolithe inférieure, indiquée principalemcsl
dans celte région là le long de la vallée du Somin, sur la carte de
M. Gruner, et de rechercher s'il existaildes termes de la série basique autres
qneœux qui avaient été observés à Vougy.Pouilly (2) et S'-Niiier : ceui-
ci, on se le rapjielle, ne descendent pas au-dessous de la zone à Grypkaa
ohliqtta, Goldf., ordinairement considérée comme la partie inférieure da
lias moyen (sans attacher à cette expression de moyen un sens prédi
qu'elle ne peut pas comporter), et en tout cas notablement supérieure k
la lone k G- arcuata ; jiendant que, d'autre part, ces mêmes termes ne
s'élévcnl pas au-dessus de la zone à Ammonites bifrons.
La ville de Charlieu est dans une petite plaine, dont le sol consiste es
sables et en cailloux appartenant à la formation tertiaire. Le terrain se-
condaire se Iraliit pourtant déjà eu un point situé aux portes de la ville,
dans la berge du Rii de Be7.o, petit aflluenl du Sornin venant du nord:
on voit aUleurer là des marnes d'un noirbleu, évidemment liasiques. Nais
fl) V. suprù, p. Uh,
(2) M. Riyan a rarupilli dans ks inarn
Uclemmla paxilloms. Sclilulh,
— exillt. d'Oi'b.
tlmeii acuticosla, Goidr.
Avlcuta.
Pecten jirisnix. Schlolh.
l'ilcalula spinosa, Soiv.
Ottrta.
Serpiila.
Et dans les calMircs qui <iuiiporlcnl a
Uekmnitct aciilus, Mllltr.
Aetctila.
— S|>.
Plicalula spiaosa, Soiv.
Crtipliaa ubliiiua, GMt.
Sthlolli.
is rouges à Plicalulcs de Pûnilly :
I Waldkdrula numlstnalls, Lam. sp.
— sp.
Splrifer verrucosii). v. Biich.
! Itlnjnckonella vaTlabilit, Schlalh.sp-
j — /"urctJlo/o, Tlifodorisp.
Penlacrimis.
Spongiaires.
I BrflDîoa/re».
I Terebraliila nuhpunetala. Da».
I Waldheimla Causoniana, SOri.
— ovatiiiima, Quensl.
j Spirifer Waleotti, Dav,
i — pinjuij, Ziei ?
I Rkynchinetla,
1 Pentacrinus.
1879.- LEVALUnS ET BATAH. — ^ lURASSIQUB DB CAAHUEC. A7B
œ n'est guère à moins de 4 kilomètres que Ton peut généralement obser-
ver, du côté de Test et du nord-cst, les terrains plus anciens, jusque là
Toilés par la formation tertiaire : roolithe, le lias, le porphyre quartzifère.
On a d'abord suivi une route vicinale qui se dirige tout droit à Test et
atteint près du village de Ghandon le vallon du Ghandonnct. En face, au
nord de ce village (entre les deux moulins), on observe, sur la berge
gauche ou nord de la route, une série alignée horizontalement de blocs de
jaspe, empâtés dans une terre mamo-caillouteuse fort difficile à caractéri-
ser. La surface de ces blocs, altérée par Taction de Tatmosphère, se présen-
ta blanchie et rugueuse ; mais à Imtérieur le jaspe a une cassure lisse et
conchoîde. Sa couleur est pâle, d'un gris jaunâtre. L un des échantillons
recueillis montre du peroxyde de manganèse concrétionné, luisant, y
formant comme un enduit.
! Les fossiles n'y sont paé abondants. Cependant on a trouvé dans un
seul bloc plusieurs exemplaires d'un échinodcrme, très-probablement le
CMyritcs rinaeiis, Desmoul., qui se rapporte à Toolithe inférieure ; on y
a TU aussi une Limea.
A ne considérer que leur niveau absolu, ces jaspes sont certainement in-
férieurs au calcaire à entroques, qui est exploité un peu plus au nord sur
la côte ; mais comme ils ne gisent pas précisément au-dessous de ce calcaire,
mais sur le penchant de la côte, il est difficile d'affirmer qu'ils sont là
dans leur position originaire, et qu'ils n'ont pas été remaniés à l'époque
tertiaire ou quaternaire.
En suivant toujours la route vers l'est, on arrive sur le territoire de Mars ;
et tout contre l'auberge Denis, on voit en contrebas de cette route une
carrière aujourd'hui abandonnée, précédemment exploitée pour un four à
chaux, oii se montrent 9e rares bancs de calcaire gris alternant avec des
mânes de même couleur et présentant les mêmes caractères connus du
lias moyen, comme le nu)ntre la liste suivante des fossiles qui y ont été
recueilliis : '
Ammonites HerUeyij Sow.
Belemnites davatui, Blainv.
— umbilicatus, Blainv.
Belemnites Bruguierei, d*Orb.
Waldheimia numUmalis, Lam. sp.
Dans la partie supérieure de la carrière, on voit, par places, des colo-
rations d'un rouge très- vif , se concentrant dans des plaques de fer oligiste
concrétionné ou hématite rouge, de plusieurs millimètres d'épaisseur, qui
encroûtent parfois les fossiles. Un fragment d'ammonite, qui rappelle
VA. fimbriattis^ a été recueilli en cet état.
De l'autre côté de la route, et en contrehaut par conséquent, il existe
une autre excavation, ouverte sans doute pour y rechercher de la pierre à
chaux ou de l'argile à tuiles. On y observe beaucoup de cristaux de gypse ;
176 LETALLOIS ET SITIK. — JURASSIQUE DE CSAIIUEO. 6 l^t.
aussi les ammonites y sont-elles souvent pyritisécs. Ici d'ailleurs les bélem-
nites sont particulièrement abondantes ; et voici la liste des fossiles qui
y ont été recueillis : ^h
Ammonita margarllatwi, MonlT. sp. | Avlcula Imegulfali^f, Sow. ^^H
lieltmailu umbiUcatm. Ùainv. — i^. ^^H
— elavaltt», Blainv. 1 nhyncJionella, sp. ^^^|
Inoetramus venlrleoiui, Sow. ap. j WaUhelmiaaumiimatii.ljiD.tf.
Ici encore on ne rencontre donc que les caractères du lias moyen ; d
bicatât, le vallon du Cliandonnet remontant vers l'est, on se trouve eo plein
porpbyre.
La deuxième course a été faite sur la route départementale qui sort de
Charlieu dans la direction nord-est, en passant par Saint-Denis-la-Cabane.
C'est seulement à 6 kilomètres, en regard du village de Maizilly, que le
terrain secondaire se montre. On voit là, sur le bord droit de la mate,
un petit arrachement d'où l'on a entrait quelques matériaux, qui conâs-
lent en un grès très-résistaut, pas-sant par parties au poucUngue, mais
dont les éléments, dans tous les cas, sont Tortemcnt soudés cntr 'eux, comme
par Teflfet d'une énergique action chimique. C'est là le caractère de l'arVose;
mais ce caractère, que tout grés peut, comme on le sait, revêtir dans des
circonstances particulières, indépendantes de l'époque oii s'est opéré son
dépAt, ne sauniit sufiîre à la détermination du rang que le grès-arkose
en question occupe par rapport aux dépAts liasiques de la contrée. Âa-
ddk d'ailleurs, comme en-deçà, on est exclusivement dans le porphyre.
Oïl y est enniri' ijuimil on atteint le Heu dit Au Perron, situé au-
delà du pli très-marqué vers le sud qui est dessiné là par la roule.
Mais si de ce. point on se dirige vers le hameau de Fayard (commune
de Mai/illy), on ne tarde pas à rencontrer un champ duquel on a extrait
autrefois un calcaire gris, qui, par les deux fossiles que l'on y a rencontrés:
— Grjiphœa oWi9Ufl,Goldf.,et Waldbeimia Causoniana, d'Orb.,— se
rattacherait aux bancs observes dans les carrières de la Rajasse et de
Pouilly.
Ici, comme à Mars, la roche liasîque a été injectée de fer oxydé rouge ;
mais les sources ferrugineuses y ont été accompagnées d'autres sources
qui ont donné lieu à un développement de calcaire cristallisé à belles colo-
rations roses et vertes ; et de tout cela résultent des sortes de brèches dont
la singularité est tout d'abord frappante en un pareil gisement.
lia troisième course a eu lieu dans le vallon du iiotorel , qui vient se Jeter
dans le Snrnin un peu en amont de Sitint-Denis-la-Cabane, au hamean
de la Fabrique. C'est dans la presqu'île formée par la rencontre de ces
deux cours d'eau, que s'étend l'oolithe inférieure, en même temps que le
lias continue à s'y montrer.
Le lias a pu être observé facilement dans la c6le qui fait face au rnoolia
n
Grypkœa obliqua, Goldf.
Waldheimia Cawonlana, d'Orb.
Pentacfinuiy
IS73. LBTALLOIS ET BATAN. — JURASSIQUE DE CHARUEU. 477
situé à 2S00 métrés environ du confluent et près duquel est établi un four à
chaux. C'est précisément le lias que Ton exploite dans cetle côte pour Talimen-
tati<m dudit four. Il y est mis à nu dans une coupe qui présente succès-
âyeinent, en montant : du grès, — des bancs de calcaire gris exploité,
avec marnes intercalées, — du grès, — des bancs de calcaire gris exploité,
a?ec marnes intercalées.
On n*a pas trouvé de fossiles dans la carrière* inférieure ; mais on a
pu en recueillir dans les bancs exploités au niveau supérieur, un certaii^
nombre qui ont été déterminés par M. fiayan comme il suit :
BelemiUtei aeutus, Miller ?
Homomya vtniricota, Ag.
Cardium.
Pecten textorius, Schloth.
et dont Tensemble rappelle ceux de la carrière de la Rajasse, visitée par
la Société dans la journée du 3.
Le grès intercalé enV% les deux niveaux du calcaire exploité, a pu être
observé de près, parce qu'il s*y trouve un arrachement pratiqué sans doute
pour en extraire quelques matériaux de construction. Il a environ 2 mètres
d*^[Mdsseur. On n'a pu y découvrir aucun fossile ; il ne fait point d'ailleurs
effervescence avec les acides. Il est en partie tendre et en partie très-résistant :
aoit à gros grams de quartz hyalin agrégés sans ciment visible et figurant
de Tarkose, soit compacte à l'instar d'une quart^ite, et laissant seulement
Yoir quelques grains hyalms au milieu du ciment siliceux devenu assez
prédominant pour constituer à vraiment dire la roche. Ce qu'il importe
de remarquer, c'est que ce grès, ainsi incorporé dans le lias moyen, n'en
pourrait pas moins être très-justement confondu, pour son fades^ avec
maint édiantillon provenant du grès rhétien, le grès infrà-liasique de
la Carte géologique de la France.
Les carrières dont il s'agit sont situées sur le territoire de Barnay, qui
qipartient déjà au département de Saône-et-Loire ; on est en ce point
à l'altitude de 320 m. environ, tandis que le sommet de la côte, occupé
par le calcaire à entroqucs, atteint celle de 390 m.
Néanmoins, quand on descend de ces carrières pour gagner le hameau
de la Fabrique, c'est-à-dire en marchant au S. 0. comme le vallon, on
tombe, à mi-distance environ et au niveau approché de 295 m., sur le
chemin qui suit le bord de la prairie, sur de grandes exploitations ayant
tonte la hauteur du cAteau, ouvertes dans le calcaire à entroques, et qui,
à partir de là, se développent sans interruption jusqu'audit hameau. Cet
abaissement de niveau du calcaire à entroques au-dessous du lias est en rap-
port avec la pente des couches, qui, d'après M. Gruner, serait de 8 à 10
degrés vers l'ouest un peu sud, le vallon desc^dant lui-même dans la
dn 5ud-ouest.
^
i78 LEVAJXOIS El BATAIf. — JORASSIQVE BE CHARLUO. 6 KpL
Dans CCS conitlions-Ià, on aurait pu espérer rencontrer siic«e8s!vemcDl,
dans le trajet compris eulre les carrières du lias moyi'n et celles de l'ooG-
thc, les diverses assises liasiques qui séparent lutliilucllcmcnt ces deos
horizons ; maie après avoir suivi {lendaut qiieitluc tempe tes traces da
lias moyen, la nature géologique du sol, où le porpliyre se manifestait
d'ailleurs h chaque pas, a uni par se dérober, et l'oa est arrivé k l'uoUtbe
sans avoir vu sa gapcrpo.silioii sur le lias supérieur. Cependant une bonne
chance était réservée aux observateurs parla découverte que fît &t. Itayan,
dans la première carrière, d'une faille présentant, sur sa lèvre orientale,
le calcaire à eutroques appliqué sur une marne bleue, où il a pu re-
cueillir : Ammonites opalimis, Rein, sp., A. aalensis, Ziel., Ùclem-
nites Rkenamis, 0pp., fossiles connus pour appartenir au lias le plus
supérieur.
La disposition de cet accident est représentée par les plan et cuupc
figurés sous les n<" 1 et 2 de la planche X et qui sont dus il la coinplaisaDcc
de M. Sieglef.
La faillcest orientée sur N. 20° 0. — S. 20\ E. ; elle coupe la vallée
prcsqu'ii angle droit. L'intervalle qui sépare les doux lèvres est de 1*",50,
rempli par un brouillage ou amas de roches entassées sans ordre, et,
comme k l'ordinaire, avec apparitîo^ d'une source. Les éléments manquent
pour dire de combien la lèvre orientale a été relevée ou la lèvre occiden-
tale abaissée.
Les carrières de ce coteau sont principalemenl exploitées pour pierres
de taille, k raison de la puissance trcs-cousidérable qu'y affectent les
assises du calcaire à cnlroques. Le front des carrières est coupé à pic , sur
une hauteur de 25 à 30 mélres. Cette disposition du travail résulte de
la disposition même du g!le : le massif calciiire étant traverse, parallèle-
ment A la direction de lacôle, par de larges crevasses verticales, remplies
de sables et de cailloux, et dans le sens pcrpcudiculaire, par d'autres fentes
moins iinpoilantes. 11 se tiouve ainsi divisé naturellement en énormes
masses parallélipipédiques.que l'on abat d'un seul coup à laiwudrc comme
des pans de muraille, sauf k subdiviser ensuite la masse une fois
abattue.
La pierre est d'un bel échantillon ; elle est d'un jaune clair, et présente
un grain uniforme et bien défmi par les lamelles spalbiques dont elle est
composée, cl qui, confondues sous la désigualtou i'cntroqiics, ont donné
son nom à ce calcaire.
Elle ne renferme que peu d'espèces fossiles ; maison a pu y recueillir
en grand nombre des radioles (et quel({ues tests aussi) de deux échinoder-
mm: Cidariscucuirtifcra,\'^. {^Courlcaudina, Coll.), et Cidaris
Zscliolihei, Desor. Les déiris de ces radioles ont sans doute fourni une
1878. " Dounui. — âge des calcairbs de la kajassb. 170*
pande part des soi-disant entroc[acs. Voici d'ailleurs la liste des autres
fofisiles que M. Bayan a reconnus dans ces carrières :
BeUmnita.
Amnumiteê Parkiniani, Sow.
PUgioitoma.
Ostrea flabelloides, Lam.
Rhjfnchonella.
MorUlivaulUa,
La conclusion des observations dont il vient d'être rendu compte, c*est
{u'on n'a point vu de couches liasiques descendant au-dessous de la zone
ï Gryphœa obliq^ia, Goldf., déjà constatée par la Société à la Rajasse ;
nais qu'on a reconnu les couches suprêmes du lias supérieur, celles-là
némes auxquelles le calcaire à entroques est habituellement superposé et
joi sont caractérisées par V Ammonites AalensiSj Zieten.
M. Ebrat regrette de n^avoir pu accompagner la Société dans son
szcorsion de mercredi. 11 rappelle qu'il a déjà fait observer (1) que la
apTphée si abondante aux environs de Charlieu dans les calcaires ex-
ploités pour pierre à chaux, doit être rapportée à la Gryphœa obliqua
M non à la G. cymbium, et par suite ces calcaires représentent non le
lias moyen mais la partie supérieure du lias inférieur. Les couches qui
Bont immédiatement superposées renferment VAmm^nites fim^riatibs
G[ui caractérise la base du lias moyen. M. Ebray ajoute qu^il a reconnu
m plusieurs points les couches à gryphées arquées qui forment la base
in lias inférieur, et il se met à la disposition des membres qui désire-
raient les visiter avec lui.
MM. Batan, Ebrat et db Rouvillb échangent quelques observations au
sujet de la limite à établir entre le lias inférieur et le lias moyen.
M. Ebbat signale dans le coteau de St-Nizier de gros bancs de calcaire
avec Pecten wquivalvis, comme représentant lelias moyen proprement dit*
Ces bancs de calcaire sont supérieurs aux marnes à béiemnites.
H. Grunbr rappelle que la détermination contestée de la grypbée si
abondante à Pouilly et à Charlieu^ est due à M. d^Archiac : il lui a soumis
une série d'échantillons provenant de ces localités et qui ont été déterminés
les ans comme Gryphxa cymbium, les autres comme G, obliqua. Il s'est
dès lors cru autorisé à placer ces couches dans le lias moyen.
M. Ebrat insiste sur les variations de formes que présentent les
huîtres diaprés leur mode d'attache et leur habitat, et sur les causes
d'erreur qui peuvent en résulter pour les déterminations spécifiques de
ces animaux.
M. DouviLLÉ fait observer que la faune des calcaires de la Rajasse se re-
trouve dans le département du Cher, où elle occupe un niveau parfaite-
ment défini entre les calcaires à OsLrea arcuata et les marnes à Tere^
(X)BuU. Soe. gM., 2« série, t. XX, p. 441 ; 1863.
180 mCBEIflâjf. — BOGBB AUPIITE DE U TBSSOHHB.
brafula tmmisinalis eià Axinwnttes ibca: ; dans celle région elle ren-
ferme VA. oxijnotus. Ce sont les couches de passage du lias inforieur
lias' moyen.
M- Ebb&t revient sur la rormalîon des argiles à jaspes, qui, A'i\
lui, [irovicanciit de la destruction des concbes de calcaires avec jaspes
qui coDStiluent la base de l'oolitlie infiirieure. Quand on peut voir ces
couches à découvert, on constate que ces jaspes se présentent sous forme de
plaques, tandis que dans les argiles à jispes les cailloux sont loujours ar-
rondis.
M. GncNsn répond qu'il a toujours indiqué ce caractère comme dîs-
linclif entre les argiles à jaspes jurassiques et les dépQls analo|!;ues remaniés
à l'époque tertiaire ; il diiïèrc d'opinion avec H. Ebray encequ*îl croit
que les jaspes jurassiques sont associas à dcvérilablessrgiles, et il cite les
environs de Chandon où ces argiles sont exploitées pour une tuilerie dios
le voisinage immédiat des jaspes tabulaires situés au-dessous (1).
U.EoRAT est porté à considérer ces argiles comme dépendant du lias
supérieur.
M.V.DssHATEs Tait ressortir l'analogie qui existe entre la roche éruptive de
la Tessonne et les spilites du Drac : on y rencontre les mêmes amandes
de chaux carbonate et dans la pâte les mômes pùlleties de (er oligiste.
M. Gni'NRii ,1 signalé prés île Comlires (2) um roche aniygdaloïiîe à
noyaux calcaires, d'origine douteuse.
M. GuïERDET cite des roches basaltiques d'une nature analogue à
GundersholTcn (Bas-Rhin), au milieu des marnes du lias supérieur, eit.;
dans ces points les couches jurassiques sont rubéfiées au coniacl de li
roche oruptive,
M. Fabhk a rencontré une roche de mémo nature au milieu des calcai-
resjurassiijuesaveccouches deslipite, auxVignes, commune de Sainl-Prejel-
du-Tarn (Lozère).
M. Michel-Lévï demande quel est l'âge des sahlcs qui rccouvrenl li
roche éruplive dans les carrières de la Tessonne.
M. GnuNBH répond qu'il les croit tertiaires et du même âge que les ss-
hles de la Sologne [3).
M, Miciiel-Lévt signale l'analogie de la roche de la Tessonne avec Ik
It) DeiCT. géol. de la Loire, p. 3S1.
(!) Id., p. 59â.
(3) S'U en est ainsi, les éruplions basalliques uiit coniniencii avanl h fin de li fi^"»''
lerliaini (nofe du Stcrétairt).
1873. IfOELAS. — MARDELLES ET MACHEFER. 481
K^ackes de Joacliimsthal : ces roches ont été rencontrées jusqu'à de gran*
des profondeurs, toujours à Tétat de "wacke terreuse, ce qui sembla indiquer
qu'elles ne sont point un produit d'altération, mais qu'elles proviens
nent d'éruptions boueuses.
M. Ebrat demande s'il est possible d'attribuer au porphyre sous-jacent
les modifications diverses et notamment les imprégnations de silice que
présentent les couches inférieures du lias.
M. Grunbr répond que ces modifications ne sont pas dues i la roche
éruptive elle-même, mais aux sources thermales qui en sortent et qui sont
toujours chargées de matières minérales. Des modifications de même nature
se retrouvent surtout le pourtour du Plateau central : au contact des ro-
ches cristallines, divers étages du terrain jurassique sont imprégnés de
quartz, de sulfate de baryte et môme de galène.
M. Michkl-Lbvt rappelle que depuis longtemps déjà, M. de Beust a rap-
proché des Spatgœnge de Freiberg les filons qui ont donné naissance i Tar-
kose du Morvan. Le remplissage de ces filons parait s'être prolongé pendant
toute la période liasique.
MM. Lbvallois et Ebrat échangent quelques observations.
Le secrétaire donne lecture de la communication suivante adres-
sée à la Société par le Docteur Fr. Noëlas, de Roanne:
HOTE SUA LES MARDELLES ET LES SILEX TAILLÉS DES HACHEFERS DE
LA PLAINE DE GOMBRET PRÈS ROANNE,
par M. NOBLAS.
La plaine qui s^étend à Touest de la ville de Roanne, entre la berge
géologique de la Loire et les montagnes, était naguère occupée par les
débris d une forêt antique, le Bois-Gombret, qui a à peu près disparu
par des défrichements récents.
Ces défrichements ont permis d'étudier le terrain. Nous passons sous
silence les voies gauloises et romaines et autres antiquités que le sol a ré-
vélées, n'appelant l'attention des géologues que sur deux points délicats
se rapportant à leurs études.
Sur les plateaux, comme sur les parties déclives et dans les replats
des terrains quaternaires qui constituent la superficie du sol, on remar-
que de nombreuses dépressions, en forme de réservoirs, que les gens du
pays appellent put te, servas, redoutes.
De forme arrondie, ovale, plus ou moins irrégulière, ces excavations
sont-elles naturelles, ou ont-elles été pratiquées de main d'honune ?
M ROELU. — HÀR&RLUB FF aiCBEniK. 6 Mpt!
Lcnr diamËtre varie de quelques mèlres à cinquante mi^lres et plos; tao-
tin pourvues d'un fossé d'écAukment que le rejel des Icrres sur les bords
nous ^t considérer coEnmc relativemenl moderne, tantôt absolument
dépounues de ce fossâ, elles n'offrent elles-mêmes aucun vestige de l'a-
monccllemeat des terres qui en auraient été retirées.
Leur profondeur ordinaire est de 3 à 4 mëlrcs ; elles ont été crca-
sces par ud agent inraunu dans les terraias qualcinaircs et dans l'argilo
tertiaire de la plaine, exploitée par les tuileries ; ce fond imperméable re-
tient l'eau et explique les fosses de dessècbemcnt ; elles sont presque
toujours pleines d'eau et de matière tourbeuse : quelques-unes cependant
ont été détruites et comblées.
C'est dire malheureusement qu'aucun sondage ni fouille s~icali&qae .
n'y ont clé pratiquées (leur découverle est toute rcccatc).
Nous les avons soigneusement piquées sur unrdevé de la carte de l'É-
tat-major ; et nous avons pris bonne note des objets qui y ont été trouvés
et dont quelques-uns sont en notre possession.
Les pièces de bois de ch^nc noirci et durci en plateaux et en pilotii
nous ontfaitpenser aux élablissemenls lacustres; l.'sgrands fragments de
claies d'osier, garnies de mousses bien conservées et tapissées d'un enduit
d'argile battue, noua ont confirme dans cette conjecture, appuyée encore
par des fragiments de poterie noire grossie, k gros grains silîccus, k
reliefs empâtés, et par des hachettes ou outils de pierre, silos simple-
ment éclatés ou appartenant à la pierre polie, ainsi que par des scories et
des matières vitrifiées ou fondues.
Il est vrai qu'on y trouve en môme temps des choses bien modernes :
des marmites, des vases pleins de grosses balles de mousquet, des débris
de cheminées, qui justiûeraieat la tradition et le nom de redoutes que
les paysans leur donnent, en les attribuant aux guerres de la ligue (les
affreux souvenirs de ces dernières guerres vivent encore parmi eux). L'ar-
chéologie résoudra peut-être ce problème, mais nous ne pouvions pas
oublier de vous signaler ces intéressants refuges communs aux hommes
primitifs et occupés en temps de guerre. A-t-on utilisé des dépressions
naturelles ? A-t-on creusé ces cxcaxalions en ayant soin d'égaliser le
terrain ?
Autour de ces mares (mardellcs celtiques, si vous voulez ; on en a ré-
cemment prononcé le nom au congres archéologique de Ghàleauroux), on
remarque du héton romain, etc. , et des tas du conglomérat ferrugineux con-
s nos plaines sous le nom de mâchefer, le désespoir de l'agricul-
^jadansm
iturfa
m une argile tertiaire compacte et imperméable retient les eaux
Face, en contact permanent avec les graviers siliceux et les
4873. siAifCE. isà
matières (M'gaiiiqaes foamies par les plantes et les fumiers, cette produc-
tion singulière se retrouve, semblable à des scories de forge et faisant
illusion à un examen superficiel. Â vous, Messieurs, d'asseoir la théorie
de la formation de ce conglomérat ; nous nous permettons humblement de
comparer cette formation à celle de certaines pierres artificielles moulées
par des procédés particuliers ; le sable siliceux, une faible partie d'argile,
les déchets plus ou moins ferrugineux et sulfureux des usines, en font le
principe; Teau, Targile ocracée et ferrugineuse décomposée par les sul-
fures des matières organiques, offrent des analogies de composition.
Le cultivateur arrache à grand peine ce conglomérat aride, imperméable,
à profondeur de labour ; malheur à lui, dit-il, s'il en laisse les braises,-
le raichefer se reforme ; une période de dix à douze ans suffit pour cela.
J*abrège, en ajoutant que le drainage est un grand moyen d'empêché
cette formation (il est constant que le drainage dans des conditions ana-
logues réussit bien dans le département des Landes). L'usage de la chaux
comme grand diviseur et modificateur du terrain a aussi beaucoup
diminué les bancs de mâchefer. Cette véritable couche adventice est enva-
hissante, et, permettez-moi l'expression, elle grippe tout ce qu'elle touche;
o'est là oii nous en voulions venir.
Il n'est pas rare de trouver dans sa masse de petites pierres, des frag-
ments de bois et enfin des silex : on sait combien ces silex sont rares
sur la rive gauche de la Loire ; de magnifiques silex taillés (simplement
éclatés), admirablement patines, ont été rencontrés dans ces productions;
nous en présentons un spécimen qui porte encore de menus fragments du
conglomérat. Or, de l'avis des géologues, ce mâchefer appartient à la
oottche tertiaire supérieure ou pliocène ; la présence bien constatée de
silex travaillés dans cette couche est pour eux d'une importance extrême.
M. Tabdt fait observer que les couches de mâchefer se retrouvent par-
tout où les terrains diluviens anciens n^ont pas été recouverts par les terras*
ses quaternaires.
M. Gbuner explique en quelques roots le mode de formation de ces con*
glomérats : ils reposent toujours sur un sous-sol imperméable, qui a donné
facilement naissance à des marécages; dans ces conditions, on observe très-
fréquemment des dépôts ferrugineux provenant de la décbmposilion de sels
de fer à aci Jes végétaux. Encore maintenant à Roanne, on connaît une source
minérale froide qui dépose du creuate et de Tapocrenate de fer, et des
sources de cette nature peuvent reproduire actuellement des conglomérats
analogues au mâchefer. Les minerais des lacs en Suède continuent à se for-
mer de nos jours.
M. Gruner rend compte de rexcursion que la Sooiétd a faite
dans les moalagnes de la Madelaine, escursioa qui a duré trois
jours, les jeudi 4, veadredi 5 cl samedi 6 septembre :
COHPTE-RZHOI] DES COCaSES FAITES DANS LES UOSTAGHES DE LÀ
MADELAINE,
par M. GRUNER.
Première journée (jeudi}, de Roanne à Saint-Just-en-Chevalet.
La Société a suivi l'ancicnae route de Roanne à Saint-Just-fn-Ghevalct;
' elle a d'abord traversé la plaine tertiaire qui s elend jusqu'au pied des
monlagnes de la Madelaine. Un peu avant d'atteindre le village de Ville-
montais, les premiers contreforts s'élèvent brusquemeul et en pente três^aide
au-dessus de la plaine. Ou commence à voir apparaître de nombreux Irag-
tncnls de ces belles roches porphyriques signalées depuis longtemps au
col de Fridifon cl aui environs du Chériez(i), et dont certaines rariélcs
ressemblent k s'y méprendre au porphyre violet de Suède. Les premiers
écbanlillons rencontrés présentent une pâle porcclaniquc, vert fonce,
au milieu de laquelle on distingue de nombreux cristaux de feldspath à
^ine colorés et souvent translucides : ces cristaux sont bien développés
L et à coDlours parfaitement nets ; les cristaux d'orlbose sont blancs on lé-
gèrement teintés de rose ; les cristaux d'oligoklaSc, nettement striés, sont
légcreuiiinl verdàlros. Le quarU ot le mica piiraissfnt manquer compléle-
mcnt.
En approchant du col, la roche change un peu d'aspect : la pâte
passe au brun, et les cristaux de feldspath un peu plus ternes tranchent
moins nettement sur elle ; le quartz et le mica font toujours défaut.
A la descente, vers le hameau des Moulins, les porphyres bruns présen-
tent de belles variétés : la pâle est toujours rougeàtrc, mais les cristaux
de feldspath sont plus nets, les uns roses [orlhose], les autres veris
(oligoklase) , et l'ensemble est d'un très-bel effet. Surd'autres échantillons
les cristaux d'orthose sont blancs et ceux d'oligoklase rouge corail, et
on voit apparaître dans la pàtc des nids de mica vert foncé.
Toutes les roches dont il vient d'être question sont de nature franche
ment porphyriquc, et il n'est guère possible de ne pas leur attribuer une
origine éruptive. M. Gruner serait d'avis de les rattacher au porphyre
granitoïde.
Dans la région visitée par la Société, les porphyres bruns et les porphy-
res verts sont traversés par de nombreux filons de porphyre quartzifëre
^
(1) Dacr. géoi. de la Loin, p. 296 et W7.
4 873/ ^PÊmfxoL. — goubses bans les Hoim rm la VADKLAiifE. 485
^ orientés k 155^ environ: Tan de ces filons est visible dans le
village même de Yillemontais.
' En remontant à Touest des Moulins, la route traverse les grès anthra-
dfèfes. Au ool même, une curieuse brèche à éléments calcaires parait indi-
quer la base de la formation.
Au-delà, à partir des Essarts, on atteint les roches du système quartzo-
schisteux inférieur, bien développées dans cette région et s*étendant sur
les territoires de la Croze, de Labourée, de la Mellerie et des Essarts.
Les assises sont en général fortement relevées et brouillées. A Jjabouréej
dles courent sensiblement du sud au nord, comme le porphyre qui les
enveloppe.
La roihe dominante ^t le schiste argileux faiblement satiné, qui se
divise ou en feuillets unis et minces, d'une consistance moyenne, ou en
plaques ondulées plus ou moins fragiles ; ces dernières sont surtout vert
dair, les premiers plutôt gris tirant sur le bleu. Les deux variétés pas-
sent au grès schisteux argilo-quartzeux.
Au milieu des schistes, perce en assises minces, très-régulières,
le quartz lydien strié de blanc. La Société a pu Tobserver dans les
fossés mêmes de la route où il affleure très-nettement. Plus à l'ouest,
entre les Essarts et Labourée, on rencontre spécialement une grau-
wacke grossière, sorte de poudingue quartzeux à ciment siliceux,
uniquement formé de débris anciens, sans aucune trace de fragments de
quartzite ni de lydienne, ce qui le distingue à première vue des poudin-
gœs supérieurs du groupe calcaréo-schisteux. En devenant plus fin, com-
me on peut l'observer au hameau de Labourée, ce poudingue passe au grès-
quartzite lustré compacte, jaune ou gris. On voit que dans ce groupe toutes
les assises, le poudingue, le quartzite et même les schistes à veines de
lydienne, sont caractérisées par la prédominance de Télément siliceux :
de là la dénomination de quartzo-schisteux sous laquelle il a été dis-
tingué. Il est difficile de constater d'une manière nette ses relations stra-
tigraphiques avec le groupe calcaréo-schisteut, mais on rencontre
fréquemment, et notamment près de Régny, comme la Société Ta ob-
servé le premier jour, de nombreux galets de quartzite et de grau-
wacke dans le poudingue anthracifère. Ce système est certainement dis-
tinct du groupe calcaréo-schisteux ; il lui est dès lors inférieur, mais rien
ne prouve d'une manière certaine qu'il fasse partie du terrain carbonifère,
et il est possible qu'on arrive plus tard à démontrer qu'il y a lieu de le
rattachera des terrains plus anciens. Ces couches se prolongent jusqu'à
peu de distance de Saint-Just-en-Chevaiet, où apparaissent les porphyres
granitoîdes.
La Société a consacré la deuxième partie de la journée à l'étude spéciale
i86 GRUHBR. — COURTES DAKS LES KOHTS DH LÀ UADELUKE. 6 Sept.
des environs de Saint-Jast. Mie fi'est dirigée d'abord vers te nord pour
C'iudicr le porphyre graniloïdc. La roche esl trés-cristallioc el d'un aspect
fraocbcmcat i>;raniloïde ; elle cgi cssculicllt^neat foriu6e d'un mélaDge inti-
me de pctiu cristaox d'orlhose blanc, d'oligoklase verdàlre, et de lamellea
de mica IrËs-aboadaates qui doanent à l'ensemble une teinte leuuf-
(luablement fonak! : ijuclqucs êclianlillons présenlent une stroclurc por-
pbyroïde, par suite du développement de grands cristaux de feldspath
orthose. Le quarts parait manquer d'une manit^re absolue. Le piirphm
grauitoïde ist coupe par de nombreux dloas de porphyre quart7.irére
rougeAtrc, présentant une texture euritîque uetlement crigtalUue, pres-
que saccbaroïde ; an distingue dans cette roche des lamelles brillanUs
d'ortbose de même couleur que la p&le, d'assez nombreux cristaux de
quartz ordinairement de jjetile dimension, et quelques paillettes de mica
vert foncé.
La Société a regagné la vallée de l'Aix et a continué à remonter vers le
nord, on se dirigeant du cdlc de Chambodut. Elle a recoupé les scbislessati-
nés du groupe quartzo-scbisteux, dans lesquels M. Pomel a découvert
quelques empreintes, malheureusement très-petites et loul-ii-fail indétermi-
nables : l'une d'elles pourrait être rapportée à un tentaculite.
PrésdeCbambodut, on voit reparaître le porphyre quartziière rougcâlre:
la pâte est toujours curitique, terreuse ou cristalline ; elle présente ici
d'assez gros cristaux d'ortbose blanc et d'oligoklase rouge corail ; ceux de
quartz sont bien développés ; le mica se montre en petites lamelles verdàtres.
Au milieu du porphyre se présente un filon de quartz blanc laiteux, de
5 k 6 mètres de puissance, orienté à 40% c'est-à-dire perpendiculaire à
la direction des liions barylo-quartzeux. En descendant vers l'Aix, an-
dcssous du village, on voit lequarlz passer insensiblement au porphyre lui-
même, ou plutôt s'y perdre en seramifiant à l'infini. Plus bas, le porphyre
et le quartz font place aux grès et scbistcs de transition. Mais en continuant
à s'avancer dans la même direction, on retrouve de nouveau, sur un long
parcours, un large faisceau de veinules siliceuses concret ionnécs, qui re-
présentent bien certainement la suite du Glon. Ainsi, entre les deux
branches de l'Aix, à Tremble et à Retaval, le porphyre rouge, en se
chargeant de filets quartzeux, passe insensiblement au quartz presque
pur ; plus loin encore, on peut observer le même phénomène entre Mai-
soDseule et la Ménardie.
La Société a traversé l'Aix et gravi les hauteurs- de la rive droite, en
se dirigeant vers le lîenchcl, où elle a pu* observer les schistes siliceux durs
passant k de vraies cornes vertes. En redescendant vers le moulin de la
Tremble, elle a retrouvé les schistes et grès lustrés de la grauwacke ordi-
naire, puis, au fond de la vallée, te porphyre granjtoïdc. Celte roche est ici
1 873 .' GBDBBa^ — - COUBSSS BANS US H0!IT8 M LA MAÇELAIHE. ^87
beaQOdup plus claire que dans les environs immédiats de Saint-Jusi : sa
Ulructare est porphyroïde ; les cristaux d'orthose sont incolores et assez
nombreux, ceux d*oligoklase à peu près de même nuance que les précédents,
quoique généralement d'nn blanc un peu^laiteux ; le mica est noir et sous
la £9rme de lames hexagonales. Les grains de quartz sont fréquents dans
ces variétés claires du porphyre granitoïde : ils se présentent en cristaux
souvent imparfaits , mais offrant d* une manière bien reconnaissable la forme en
double pyramide hexagonale, caractéristique pour les roches porphyriques.
En approchant de Saint- Just, on a retrouvé les variétés foncées, exemp-
tes de quartz, dont il a été question précédemment : quelques-unes
ont une teinte rougeâtre, due à la présence de nombreux cristaux d*oli-
goklase rouge corail.
Deuxième journée {vendredi)^ de Saint-Jusl-en-Chevalet à Boén.
La Société a suivi d'abord la route de Glermont, en se dirigeant vers
le sud-ouest. Elle a revu les différentes variétés du porphyre granitoïde
micacé, et en particulier les variétés rougeâtres à cristaux d'oligoklase
rouge corail ; Torthose lui-même présente quelquefois une teinte orangée,
mais toujours beaucoup plus claire que celle de Toligoklase.
Le porphyre micacé affecte par places une structure bréchiforme ; il
empâte des^agments anguleux de schiste et passe alors au grès anthra-
cifo«. Il est traversé par des filons de porphyre quartzifère rouge, à pâte
euritique presque toujours partiellement décomposée, et montrant des
lamelles d'orthose, des cristaux de quartz, et de nombreuses paillettes mi-
cacées d*ane couleur jaune verdâlre.
La route, après s'être maintenue un instant sur les hauteurs, descend
rapidement dans la vallée d'un affluent de TÂix, qu'elle traverse près du
hûneau de la Bombarde. Sur la rive gauche de la vallée, à mi-c6te, on a
oQvert près de ce hameau, dans un calcaire blanc saccharoide, une carrière
qui alimente un four à chaux : le grand développement donné aux tra-
vaux d'exploitation dans ces dernières années a mis à découvert plusieurs
faits nouveaux que la Société a observés avec le plus vif intérêt.
Le calcaire exploité est un beau marbre cristallin, d'une blancheur écla-
tante et d'une pureté parfaite, qui renferme à peine un peu de magnésie,
sans aucune trace de silice ni d'argile ; il parait constituer un filon de 7
à 8 mètres d'épaisseur. Par places, il présente des parties bleuâtres moins
cristallisées, dans lesquelles M. Jourdan, professeur à la faculté des
sciences de Lyon , a, parait-il , découvert l'empreinte d'unïossile carbonilîère,
un évomphale(l). Il est dès lors probable que cette masse calcaire résulte
(1) Ce renseignement avait été communiqué par M. Jourdan à M. Julien, professeur à la Fa«
calté de Glermontt qui en a ilEût part à la Société.
iSS GRUHER. — COURSES fAtlS LES UOIfTS DB LA Hl&EUOE. 6 Kpt.
du métamorphisme da calcaire carbonifère, «qu'elle doit être considérée
comme utiu couche redressée. D'ailleurs elle présente la plus grande ana-
logie de slruclure avec les calcaires Diétamorphîques des Ppéné(«, exploités
comme marbre blanc slatnaire, tandis que les filons puissants de calcile,
tels qu'oD peut les observer dans le Ilarti, par exemple, montrent «ne
texture tout-À-fait différente. Ënlre Grezollcs cl Si-Germain-Laval, on peut
d'ailleurs constater le passage graduel du calcaire ordinaire au marbre.
Immédiatement au toit du calcaire, la Société a observe un beau filon
de porphyre quarlKiri-rc qui occupe presque lout le côté ouest de la car-
ri^ ; c'est une roche k grands éléments, composée d'une pâle eurîlique
foncée, d'un gris rougcâtre, sur laquelle se délacheut des cristaux rose
tendre de feldspath orthose et des cristaux verdàlres d'oligoklase strié;
le quartz et le mica en lames vert foncé sont abondants, mais rcssorlent
Iwaucoup moins à cause de la couleur sombre de la pâte. Ce porpbjTe est
presque identique à celui du Saint-Maurice-sur-Loire.
La ligne de séparation du calcaire et du porphyre est orientée à 1 1" :
elle présente presiiue partout une brèche (ou conglomérat de frottement)
nettement accusée.
Le calcaire parait stratifié 'a peu près parallèlement à la ligne de contact
avec le porphyre : à une faible distance de ce dernier, el parallèlement à
cette apparence de stratification, on dislingue une veine peu épaisse qui
tranche pu' sa couleur foncée sur le calcaire encaissant. Dans le front de
la carrière, la roche qui constitue cette veine présente une pâle pétrosilîceuse
verdàtre, Irés-ahoiidaiilc, sur liiqiicllc se dol^irhcnl iIcs iiov;ui\ arrnmlis
ou des cristaux assez mal formés de fcidspatli orthose blanc et d'oligoklase
légèrement verdàtre: on y remarque en outre des cristaux assez nombreux
de quartz qui paraissent cristallisés en forme de double pyramide hexa-
gonale. Celte veine peui être suivie sur le sol de la carrière où elle est
moins continue et d'ailleurs un peu irrégulière. La roche y est beaucoup
plus cristalline ; la pàtc est porcelanique cl présente de nombreuses petites
lamelles d'orlhose et d'oligoklase, et quelques paillettes de mica vert foncé ; le
quartz manque complélenienl. Plus au sud, le sol de la carrière disparaît
sous les terres de recouvrenienl, mais on trouve encore dans les déblais
de nombreux fragments très-analogues à la roche que nous venons de dé-
crire ; quelques-uns moutrent au milieu de la même pâte porcelauique
verdàtre des cristaux bien développés des deux espèces de feldspath, et la
roche devient alors très-analogue à certaines variétés des porphyres feldspa-
ihiques de Villemontais et de Fridifon.
Dans la paroi ouest de la carrière, on voit apparaître au milieu du calcaire
un filon mince d'une roche diiïérentc de toutes celles dont nous avons parlé
jusqu'ici : c'est une roche vert noirâtre, compacte, d'une faible dureté;
'-^
4878.
CBIinEK. — COtmSES SAKS LES lOHTS DE LA HASBLUns.
Vaiàer ea raye aisément toutes les parties; lacassnre est plane on laide-
ment conchoîde en grand, finement grenue et un peu esquilleose en petit.
An milieu de celle pâte à toucher rude, d'aspect presque hcmogèoe, on
distingue des mouchetures plus foncées, produites par des cristaux noirâ-
fres pea distincte et de forme prismatique. Cette roche est extrêmement
analogue à la roche noire de Noyant et & la dioriline (Cordier) de Com-
nentry : il est probable que, comme dans ces deux roches, les cnt-
tanx noirs indistinct<ï sont des cristaux de pyroxëne. Ces roches sont en
réalité des mélaphyres pyroxéniques ^éléments indistincts, c'est-à-dire des
Irapps (\).
Le filon de trapp de laBombarde peut être suivi sur le sol de la carrière
et reparaît sur la paroi est ; là il se bifurque et traverse nettement le por-
Coupe dt la paroi al dt ta earrlirt de la Bombonfe.
Ëckellc ■■,(>».
A. Terre fégjUle.
B. Porphyre ijuariiifére.
C. Calr.aire cristaUn.
D. Trapp.
phyre quarlzîfêre : celle limite d'âge inférienre fournil un rap[Nrochement
de plus avec le trapp de Noyant, qui, comme on le sait, est contemporain
du terrain houiller supérieur. Le filon dont nous venons de parler est
orientéàl48<'(N.32°0.).
Immédiatement au sud de la carrière, on remarque de vieux travaux,
entrepris sur un filon plombeux, de 15 à 16 centimètres de puissance,
formé de galène grenue, peu argealirëre, entremêlée de pyrites de fer
et de cuivre plus ou moins décomposées. On lui attribue une direction de
143° ; il semble suivre la masse du calcaire.
On a depuis peu repris les travaux d'exploration sur ce filon au moyen
<1) V. ui sujet d« cette roche trappëeni
i*>âie,I.XUl, p. 96; 186S.
oenote de U. Glaner dani le ihiU. Soe. géol,
3S!
^
i9D GBUMlt. ' — COtmSES DAKS LES HONTS SE LA HADELAIHE. 6 SCpt.
d'aoe galerie de niveau i^tablic vers le fond de la vallée : ces trav»)!
n'claient pas en •ictivité ati mompjit du passage de la Société. JD's|)rès \i
composition des haldes, on a vu que la galerie, dirigée du sud-oaesl au
nord-csl, avait travcrËé d'abord degrés antliraciférts ou des eurites feld-
spalbiquesi structure bréchiforiiie, etau-delii le calcaire crislaHîn: on a pu
recueillir quelques écbantîilons de minerai avec galËuc et pyrite de cuivre.
En quittant cette localité intéressante, la Société s'est dirigée vers Saint
Romain d'Urphé, puis, tournant vers le sud, elle est arrivée aux grandes
carrières de calcaire ouvertes au nord-ouest de Champoly.
Cc calcaire, exploite pour la fabrication de la chaux, est fort analogue k
celai de la Bombarde, et il en est très-probablement le prolosgemcut ;
la ligne droite qui unit les deux carrières et qui est orientée h 175°, se
trouve jalonnée sur un parcours de quatre kilomètres par divers affleure-
ments de calcaire.
Dans les carrières de Champoly, les schistes sont représentés par une
roche sombre, verdâlre, très-leaace, à cassure esquillcuse, et offrant des
délits polyédriques satinés; cette roche parait encaisser le calcaire, et en
outre alterne irrégulicremeut avec lui. Le toutest fortement disloqué par
de puissants (ilons du porphjTC qaartzifère qui apparaît de tous côtés.
Le porphyre ijuartiifiire pénètre quelquefois en minces veines rami&ées
dans le calcaire ; la Société a {lu recueillir des éctiantillons présentant sur
quelques contihiétres de largeur plusieurs veinules alternantes de calcaire
et de porphyre ; I:i roche contient généralemenl alors de la Villarsile.
Quelquefois cnlin le mélange de la roche éruplive et du calcaire offre
tous les caractères d'une véritable brèche à fragments anguleux.
C'est de Champoly que la Société a fait l'ascension du Mont-Urphé:
elle a d'abord contourné le versant nord de la montagne et visité en
passant les nouveaux travaux entrepris sur le filon du Poyel. M. Lavi-
gne, ingénieur chargé de la direction de ces travaux, s'était gra-
cieusement mis depuis la veille k sa disposition, et par sa connaissance
des localités, lui a été d'un précieux secouiï.
La mine du l'oyet a été l'une des plus importantes du Forez. Elle a
été exploitée par la famille de Blumenstein de 1729 à 1809, et antérieu-
rement par les co.'nUs du Forez. Le terrain encaissant est le plus sou-
vent le schiste siliceux vert, passant au grès dur por[»hjTique; sur certains
points ]K>!irlant c'est le pnrpliyre griuiitoïde. Le filon a une direction très-
différenle de la dircclioii habituelle des filons de cette contrée : il est orien-
té il O;;*' (E. 25° N.), et plonge de 80 à 8^" vers le nord. La gangue
est surloîit qiiartzeuse; la baryte sulfatée et la (lunrine se rcncontrenl
en proportion moindre; aux aflleuremenis le minerai consisle en galène,
biendt' el boiirnonile, avec niouclics de pyrite cuivreuse ; en profondeur la
4813. CRCNEE. — COURSES DANS les: MONTS DE LA MADEJLADTB. l94
galène domine, et le plomb d'œuvre obtenu contient de 60 à 65 gram-
mes d*argent aux 100 kilogrammes.
Au-delà du Poyet le chemin continue à monter en pente douce, en con-
tonniant la montagne, et la Société a pu étudier Tinfluence remarquable
que le porphyre granitoïde a exercée sur la formation des schistes et des
poudingues ou grès feldspathiques du terrain à anthracite. La coupe est
plus nette quand on monte directement au château d'Urphé par le nord
en venant de Saint-Just. Sur les bords de TÂix, à Gouavoux, entre Saint-
Just^t Juré, et au château de Gontenson, le terrain a tous les caractères
du grès- ou poudingue à anthracite. Il est extrêmement compacte, dur et
tenace ; sa cristallinité pourrait même le faire prendre pour une sorte de
porphyre vert, ou plutôt de mélaphyre, si les nombreux galets schisteux
dont il est criblé ne venaient lui assigner sa vraie nature. Âu-<lelk, la roche
devient à grains plus fins, elle perd son mica et passe à un schiste com-
pacte feldspathiquc. Quand on continue à monter, les lamelles de feldspath
disparaissent, et la roche devient exclusivement siliceuse : elle est alors
extrêmement dure et à cassure esquilleuse ; elle forme de puissantes assises
dans le bois à Test du hameau d'Urphé. Sa couleur est le vert foncé ou le
vert passant au violet sombre ; la stratification est presque horizontale,
avec une légère plongée vers l'est.
Les terrains sont ici tellement brouillés par les porphyres, qu'il est
difficile de se rendre compte de leur ordre réel de superposition ; mais
ces mêmes roches peuvent être observées en une foule d'autres points moins
bouleversés, et partout on constate nettement la superposition des schistes
siliceux transformés en cornes vertes, aux schistes argileux ordinaires de
la formation carbonifère, et leur passage graduel aux grès porphyriques
du terrain à anthracite. On ne peut donc pas admettre que ces schistes
siliceux et ces grès feldspathiques ne soient qu'une modification des schistes
argileux ordinaires transformés par imbibition et complètement métamor-
phosés au moment de l'apparition du porphyre granitoïde.
Lorsqu'on voit dans la vallée de Saint-Thurin et ailleurs, des blocs de
schistes entièrement enveloppés de porphyre granitoïde, à peine plissés^
gaufrés ou un peu endurcis ; lorsque, à la Gresle et sur le plateau de Lay,
la roche anthracifère, composée de lamelles feldspathiques, est criblée de
fragments de schistes non altérés ; lorsqu'en général ce sont les assises
supérieures que l'on trouve imprégnées de silice et de feldspath, et non
celles qui reposent sur le porphyre ou en sont très-rapprochées ; lors-
/ipi'enfin,les cornes vertes feldspathiques sont toujours liées k de véritables
poudingues, on ne saurait admettre que la silice et les éléments feld*
spathiques y aient pénétré après coup, par une sorte de transsudation
ignée.
toi CRtlREII. — COURSES DAKS LES HOKTS DE Ll HASELAnfE. 6. SCpt.
Les poudiiigues prouvenl iiue dès \vs premières tTuplIons porphpiqneG,
la sédimenlâlion argileuse a été gradiiellemeiit remplaci^e par des détritus
porphyriqucs. Les roches siliceuses d'Urphé, et surtout celles de Nérondes
ut de Réguy, semblent montrer que l'apparitioii du porphyre a provoqué
du même coup la sortie de puissantes sources siliceuses, EnQn, U forme
souvent hexagonale du mica dans le grés anthracifère, semblerait établir que
le porphyre a aussi déterminé le dégagement de gaz fluorés, qui auraieat
produit ic mka dans le grés, comme les émanations dues aux éruptions
granitiques paraissent l'avoir développé au milieu des micaschistes.
Par suite de la positioD isolée da mont Urp)ié (943™ d* altitude), on
jouit au sommet d'une vue magnifique. La Société a bientôt oublié la
fatigue de l'asa'nston en conlemplaDt le vaste panorama qui se déronlut
sous ses yeux : d'un côté, la vue embrasse les plaine;^ de Feurs et de
Roanne, séparées par le plateau de Nculize, au-delà dans la mé:iie di-
rection, la chaîne du Pilai et le massif du Beaujolais; de l'autre, elle
s'arrête an\ montagnes plus rapprochées et plus sombres du Forez, aoi
hauteurs de i'Hermita^e, du Montoncel et de la Madelaine ; dans une
coupure entre deux montagnes, ou aperçoit la silhouette du Puy-de-DAme-
Le sommet de lamonlagne est couronné parles ruines encore imposantes
du château d'Urphé, oii l'auteur du célèbre roman d'Astrce a vu le jour.
Immédiatement k l'ouest des ruines, une légère élévation du sol annonce
l'apparition du porphyre granitoïde, qui s'étend de là sur la plus grande
partie du versant occidental. La roche est ici trés-analoguc aux variétés
clairi'ïi ijiie la Scu'ii'h- avait précéilemnioiit ob.-;i'rv(V>; ii Saint-J'isl sut W.i
bords de l'Aix : elle est d'un blanc grisb'ilre, ([uelquofois un peu rosé,
& grain fin ; sa texture est nettement porplijroîde et sa dureté très
grande. Le feld^^path est toujours l'élGinent dominant ; au milieu des
lamelles felilspathii|ues du 6""^ système on voit apparaître, comme à Saint
Just, des cristaux réguliers d'orthose. Les grains quai'lzeux sont assez
fréquents, et prc.ientont quelquefois la forme de la double pyramide hexa-
gonale. Le mica est eu paiilelles d'un brun noir l'once.
La Société est redescendue vers Saint-Thurin en suivant la ligne des
hauteurs qui bordeut la rive gauche du Lignon. Les .sel.i?tes siliceux
passent direclcmeiit un i;rès anthracifère et paraiswnl remi)laa'r le poudin-
gue de la !)asc de ce terrain. Le porphyre granitoïde reparait bientôt : ce
sont toujours lesmèmes variétés claires, grises oujaunàlrcs, à texture gra-
nitoïde. Quelques euhanlillons légèrement décomposii.s nirllent bien en
évidence la forme bip]\rnmidée des grains de quart/..
Avant de redescendre détinilivemcnt dans la vallée du Lignon, quelques
membres de la Société ont été visiter au Mas les afllcurenienls d'un tilon
de mispickel. La gangue est quartzcuse, et la pyrite arsenicale ne
■>
4873. GRUlfER, — COURSES DANS LES MONTS DE LA MADELAINE. 493
renfenne ni argent, ni or. Le filon parait dirigé du N.-Ë. au S.-O. Tous
les environs de Saint-Thurin sont du reste sillonnés de veines analogues,
qui ont même par places présenté de la galène.
En face de Saint-Thurin la Société a aperçu de loin une série d'escarpe-
ments qui s'étendent sur nne longueur de plus de 1500°^ au pied des
collines de la rive droite du Lignon. Ces escarpements jalonnent la grande
faille qoe suit cette vallée sur la majeure partie de son parcours et
qui fait apparaître le granité sur la rive droite, tandis que la rive gauche
est occupée par les terrains de transition supérieurs. La Société s'est avancée
jusqu'au pied de cet accident remarquable et a pu constater qu'en ce point la
faille avait été remplie par un filon quarlzeux : jusqu'à une assez grande
distance de ce filon le granité a été lui-même silicifié et tellement modifié
qu'il est presque méconnaissable. La roche franche que l'on ne rencontre
qu'à une assez grande distance, est un granité porphyroïde à gros éléments
et à mica noir : les fcldspaths sont blancs, l'orthose domine en cristaux
blancs opaques, l'ohgoklase se présente en petits cristaux striés et légëre-
D[ient nacrés, le quartz est transparent et faiblement teinté en violet.
La faille dont il vient d'être question fait partie d'un vaste système
de cassures, en relation avec les chaînons granitiques du Forez, orientés
comme elles àl30\ Les vallées de l'Ysableet de l'Aix reproduisent cette
direction, de même que la plus grande partie des filons baryto-plombeux de
la contrée. C'est un système bien nettement accusé, qui parait immédiate-
ment antérieur aux terrains jurassiques et qui est connu sous le nom de
système du Morvan et du Thuringerwald.
La Société est remontée en voiture à Saint-Thurin et a suivi la route
qui descend la pittoresque vallée du Lignon. Elle a examiné, en face du
village de Rochefort, une carrière ouverte dans le porphyre granitoïde. C'est
une roche cristalline, granitoïde, d'aspect analogue à celle du sommet
du Mont-Urphé, mais de composition un peu différente : l'orthose et le
quartz paraissent manquer à peu près complètement, et la roche n'est plus
composée que de cristaux d'oligoklase plus ou moins développés, associés à
de nombreuses paillettes micacées, les unes noirâtres, les autres de couleur
vert foncé, plus petites et moins nettes que les précédentes. Cette roche
établit le passage entre les variétés siliceuses du Mont-Urphé et les variétés
moins quartzeuses de Boën, qui ont été plus spécialement prises pour type
dans la Description géologique du département de la Loire.
La nuit était arrivée sur ces entrefaites : la Société a dû interrompre
le cours de ses observations et regagner directement Boôn.
Troisième journée {samedi), de Boèn à Roanne.
De grand matin la Société est revenue sur la route de Saint-ThuriUi
CBCDER. — COUnSES DAKS LES HONTS DE LA HlDELAraE.
pour observer les I)eaui c.'icarpcments que forme te porphyre granîloide ih
sortie même de Boën. La roche, tantÂl gris-venlàUx; el tantât rosée, est
lieauitiup plus compacte el en apparenci? moins crif'tallinc que le porphyre
obsené la veille en face de Rochefort.Elle parait essentietlcmcnt composée
du très-petites lamelles d'oligoklasc et de mica verdàtre ; le quarte et
l'orthosc ne sont pas apparenti ; quelquefois on voit se détacher .sur la
masse des cristaux d'olîgoklasc ussez développés, presque toujours à con-
tours indisliucts.
Au milieu du massif constitué pr le porphjTe granitoïde, on dislingue
des filons minces d'un porphjTC quartzîlère ii gros éléntents cl d'une cou-
leur gris-verdàtre peu diOercutc de celle de la roche eucaissaute : la pile
est grisâtre, avec nombreuses lames de mica verdàtre ; l'orlliose est en gros
cristaux d'un blanc légèrement jaunâtre, l'oligoklase en nodules vcrdÂtres,
h éclat cireux, sur lesquels lescaraclèrescristallins sont rarement ^'isibics;
le quartz est abondant.
De retour à BoCn, la Société est montée en voiture et a pris définitive-
ment la roule qui devait la ramener ii Roanne. Le porphyre graniloide
a bientôt fait place aux dépdts sableux et caillouteux du lerrain tertiaire
supérieur, qui recouvrent la plus grande parlic de la plaine de Feurs. Les
cailloux granitique, qui dominaient dans la portion méridionale de ce
bassin, diminuent rapidement de nombre et sont remplacés par des
gakl^ porphjriques et des débris roulés du sjslèïiic carbonifère (surtout
des schistes siliceux, des grauwackes lu^tRvs et des grès porphjTJques).
Une circonstance (ju'il importe de mention ner, c'est que l'as-sise k plus ré-
cente occupe les points les plus élevés et (|ue cette assise est essentiel-
lement caillouteuse.
Le terrain anihrsicifére reparaît à la traversée de l'Aix et est bientôt
renipiacé par un puissant massif de pnrphyro quiirt:(ifère qui occupe les
environs de Saint-Gerniain-Laval. Celte roche est exploitée immédialemcBl
à la sortie du hourg : c'est un porphyre rouj^e-clair, à pâte euritique rosée,
avec nombreux grains de quart/ l)i-pyraR,idés et petits cristaux d'ortboM
blanc, rosé ou rouge ; rolii;iil.luse est pi-ii apparent : toutefois il fsl
probable qu'on doit lui attribuer certains cristaux rouge-corail, ainsi que
quelques autres qui par altération ont pris la teinte verte el l'éclat cireui
caractéristique de ce minéral. Le mlea est très-peu abondant.
Dans le voisinage de Saint-Cennain-Laval, on exploite encore un
autre porphyre quartzifèrc d'apparence un peu diilérente : il est également
rougeùtre, mais il difl'ère du précédent par l'abondance des patllcllesde
mica vert ; par sa texture éminemment cristalline il se rapproche du \<i>r-
pbyre graniloide : l'oligoklase rouge-corail y est très-répandu, ainsi que
le quartz, qui parait cristallisé sous la forme habituelle ; l'orlhosi; ^
4 873. GRUNER. — COURSES DANS LES MONTS DE LA MADELAINE. 495
présente en gros cristaux qui emprisonnent fréquemment des paillettes de
mica et des lamelles d*oligoklase.
Un peu avant d'arriver à Saint-Jullien d'Oddcs, on voit apparaître les
grès anthracifëres, puis les alternances de schistes et de calcaires de la
partie supérieure du terrain carbonifère, dans lesquelles on a ouvert des
exploitations de pierres à chaux. Ces couches sont dirigées de TO. S. 0.
à TE. N. E ; elles plongent au S. S. E. de plus de 45"", sous les grès
ànthracifères. Le calcaire exploité a une puissance d'environ 5 mètres
et est divisé en plusieurs bancs d'une faible épaisseur : il est d'une teinte
grise légèrement bleuâtre et moins foncée que les calcaires analogues de
Régny et de Nérondes. Les encrines y sont abondantes : on y trouve éga-
lement quelques térébratules. Le mur est formé de schistes, le toit de
graawackes fines : ces deux roches sont tendres et se désagrègent faci-
lement ; dans le voisinage de la masse calcaire, elles sont elles-mêmes
imprégnées de carbonate de chaux. Les schistes sont verts, gris, couleur
lie de vin ou bleuâtres ; ils renferment des encrines, lorsque lé ciment est
plus ou moins calcaire. Le grès du toit est gris tirant sur le bleu ou pas-
sanlau vert ; les fossiles paraissent y manquer.
Au-delà deSaint-JuUien la rouie côtoie la limite du grès à anthracite et des
schistes carbonifères ; ces roches sont traversées par de nombreux filons de
porphyre quartzifère, et pour augmenter la complication, on voit apparaître
près de Souternon des roches cristallines grisâtres entièrement analogues aux
porphyres granitoîdes du Mont-Urphé : nombreuses lamelles d'oligoklase,
micabrunverdàtre, gros cristaux d'orthose, graiusde quartz peu abondants.
BientAt on pénètre dans la zone du soulèvement étudié déjà par la
Société à Régny et à Gordelles : les couches se relèvent vers le nord, et à
la montée de Saint-Polgues on voit affleurer les schistes ordinaires de la
formation carbonifère : ils sont gris ou bleu-verdâtres, et alternent avec
des grès durs, argilo-quartzeux, plus ou moins micacés. En approchant du
village la grauwacke est traversée par un nombre de plus en plus consi-
dérable de veines et de filons de porphyre quartzifère. La régularité de
ces filons et de ceux qui plus au sud-est traversent le district anthracifère
d'Amions, montre bien que le relèvement de la zone de Souternon-Ck)rdelles-
Régny a précédé l'éruption du porphyre quartzifère de SaintrPolgues.
L'époque de ce soulèvement, orienté à 65**, se trouve ainsi rigoureusement
déterminée: il est immédiatement postérieur au terrain anthracifère (1).
Le porphyre quartzifère dont il vient d'être question et qui forme la
butte sur laquelle est bâti le village de Saint-Polgues, présente une
(1) Ce plissement si net comme âge et comme direction est à rapprocher des dislocations de
même âge et de même direction signalées plus haut en Saxe et sur les bords da Rhin(aii/è, p.450.)
496 GncHER. — nocDE moibe de la BOHBJlRDE. 6 Kpl.
texture variable, suivant répaisscur des filons qu'il comUtue. Les
variétés Its plus cristallines sont cntièremenl analogues au porphyre
rose de Saint-Germain-Laval : nii^ue pâte euriliquc rosée, petits ois-
taux d'orthosc rouge clair, cristaux d'oligoklase jaunâircs, devenant jan-
ne-vcrdàlres et terreur par altération, graios de quartz abondants, mi-
ca très-rare. Les variétés curitiques sont de même couleur c[iie hs
précédentes et présentent de nombreuses lamelles d'orlhose, quelques
taches jaunâtres d'oligoUasG et des gniins de quartz ; elles sont identi-
ques avec certaines eurites" rouges de Saint-Just-en-Chevalet (roule de
Clermonl}. Lorsque la roche commence à s'altérer, la pâte se décolore
et devient terreuse.
Au-delà de Saint-Polgues, la route redescend, tout en continuant à suivie
la limite qui sépare les monlagnesde laMadelainedu plateau de Neulize. On
retrouve le prolongement des grès à anthracite de Bully ctdeSaiot-Maurioe-
sur-Loire. Un peu ^ l'ouest de la route se montre le grand dépôt âliceox
de Ménars : c'est un véritable amas, de plus de lâ^de puissance, divisé
en lits ou zones niina's parallèles, entre lesquelles ou distingue de nom-
breuses cellules fortement aplaties. Le quartz y est essentiellement cai-
cédonieux et du couleurs très-variées; celle qui domine est le blanc bleuâtre,
demi-transparent, entremêlé de parties jaunes. On y trouve des fragments
de grés plus ou moins siliciiiés, arrachés au teirain anthracifère. M.Gruner
a rapproché ce dépél des amas très-analogues de quartz calcédoine que
l'on rencontre à Saint-l'ricst à la partie inférieure du terrain houilier de
Saint-Etienne, au niveau des assises du système de Rive^e-Gicr; il le
considère comme produit par des sources minérales qui auraient pris nais-
sance immédiatement après l'éruption du porphyre quarlxifère.
Laroute coupe ensuite le prolongement des filons de porphyre quartzifcrc
de Saint-Maurice et passe à peu de distance de l'extrémité du faisceau du
Perron. Au-delà, elle entre définitivement dans la plaine de Roanne recou-
verte par les dépôts du terrain tertiaire supérieur.
A la suite de ce compie-rendu, M. Michbl-Lévï appelk 1 a( en on de la
Société sur la veine de roche r,oiro,avec crislaux de quarlz et de feld pa I
que la Société a observéo dans le calcaire de la Bombarde c e vc ne e
parallèle au porphyre quartzi fore qui se montre au loit ducalca r c île
porld à rapprocher la roche elle-mÈme de certains porphyres noirs.
MM. Grunrr et Ediiay sont d'avis que celle roclie est plutôt une couche
scdimenlaire,modifiée comme le calcaire. Toutefois, comme dans une foule
de points on ne constate au contact du porphyre quarlzifére qu'un miiia-
morphisme très-peu marqué, il y aurait peut-être lieu d'invoquer d'auiros
actions.
'^
1873. GUTEBDET. — ROCHES DES ENVIRONS DE ROANNE. 497
H. Goyerdet offre de faire iaire à TÉcole des Mines les ana-
lyses des principales roches que la Société a étudiées dans ses
excursions :
NOTE SUR QUELQUES ROCHES DU BASSIN DE LA LOIRE, RECUEILLIES
FRINGIPALEIfENT DANS LA PARTIE COMPRISE ENTRE ROANNE,
SAINT-JUST-EN-CHEVALET ET BOEN,
par M. A. GUYERDET.
i . — Grès poTTphyrique vert y bréchxAdej de Lay
(commune de Saint-Symphorien) .
La pâte de ce grès porphyrique est composée d'un feldspath compacte,
verdâtre, à éclat cireux dans la cassure, probablement roligoclase ; cette
pâte renferme de petits cristaux hyalins, blancs, striés, d*oligoclase, quel-
ques grains de quartz hyalin, quelques lamelles de talc et de nombreux
petits fragments de schiste noir.
Sa densité prise en fragments est: 2,29.
2. — Grès porphyrique brun verdâtre, bréchoîde, de la ferme
Le More y près Cordelles.
La pâte de ce grès porphyrique est composée d'un feldspath compacte,
]Mrun,à éclat cireux dans la cassure, probablement lorthose ; cette pâte
renferme de petits cristaux hyalins, blancs, d'orthose, de petits cristaux
roug^ de chair, finement striés, d'oligoclase, quelques grains de quartz
hyalin, des lamelles de talc vert et de nombreux petits fragments de
schiste noir.
Sa densité prise en fragments est : 2,35.
Ces deux grès porphyriques, qui ressemblent souvent à certains granités,
sont toujours bréchoïdes et renferment des fragments plus ou moins volumi-
neux de porphyre ou de pétrosilex ; il est. assez facile de les distinguer du gra-
nité, surtout si Ton examine avec attention les nombreux petits fragments
de schiste noir qu'ils renferment et qu'on pourrait facilement croire être
du mica noir ; ils sont aussi beaucoup moins quartzeux que les granités.
Ces grès porphyriques offrent encore la plus grande analogie avec certaines
roches comprises jusqu'à présent dans la grauwacke des bords du Rhin,
et qui cependant diffèrent esseûtiellement de la vraie grauwacke renfer-
mant des empreintes si remarquables de plantes, notamment aux environs
de Thann et de Kattembach (Haut-Rhin). Ces roches sont du reste aussi
porphyriques, feldspathiques et bréchoïdes.
•^
(99 GOÏBRDET. — ROCHES DES EKTIRONS DE ROANNE. 6 ICpl.
3. — Porphyre quarliifàre rosé des bords de la Loire,
près Saint-Maurice,
La pâle de ce porphyre est composée d'un feldspath compacte, gris
rosé, à éclat cireux dans la cassure, probablement l'orltiosc ; cette p&te
renrerme de grands cristaux mâclcs, rose de chair, d'orthosc, de petits
cristaux blaoc laiteux, (iaemcnt striés, d'oligoclase, du quartz hyalin
en cristaux dodécaédriqucs bipyramidés et quelques lamelles de
laïc vert.
Sa densité prise en fragments est : 2,33,
Ce porphyre est d'un aspect fort agréable par la variété cl l'aisociation
hcarcusc de ses couleurs ; il pourrait très-bien être travaillé et servir pour
l'omementatioa. Par sa coloration et les élémenls minéralogiques qu'il
renferme, il est identique à celui des Grivats près Vichy, dans le dépar-
tement de l'Allier ; il s'en rapproche aussi par sa densité, car ccUe du
porphyre des Grivats prise en fragments est : 2, 25.
4. — Wacke amygdaloïdc des carrières de la Tessonne,
le long du canal de Digoin, près Roanne.
Cette roche est grenue, terreuse, grise, et à texture amygdaloïde ; eUc
est composée principalement d'un feldspath très-finement grenu, grisâtre,
probablcitienl le, labrador ; eilt^ reiiferfiii.' di; iionibrL'usL's amandes rempiles
de. carbonate de cbau\ spalhiijiie(Calcite), envelo(i|ie liii-nième par de
la dolomie jaunâtre ; souvent aussi clic présente des Gssurcs pleines de
calcite ou de dolomie.
Sa densité prise en fragments est : 1 ,82.
Une analyse faite au laboratoire de l'École des Mines a donné les ré-
sultais suivants ; on a dosé 0/0 :
Silice 43.00
Alumine 19,15
Proldifde de fer 8,l>5
Chaui 7,50
Mignésie 0,70
Potasse 0,65
Soude 2,30
Acide cirboniquc 5.20
Eau (calculfe) 12,75
Total. . . . 99,80
Cette roche, qui n'a pas été nommée ni décrite, peut, je crois, être
rapprochée de la variété de roche que Wemcr a appelée Wacke, espèce
de roche boueuse cruplive, formant souvent des dykes au milieu des for-
1873. GOTERDBT. — ROCHES DES ENVIROnS DE ROAIfllE. 499
mations (1). Ce qui justifierait encore cette dénomination, c*est que, com-
parée, par exemple, aux wackes décrites et analysées de Landshut en
Silésie, et de Hainewald et Zittau en Saxe, on voit qu'il existe la plus
grande similitude.
La wackede laTessonne forme, au milieu du calcaire à cntroques (étage
de Toolithe inférieure du terrain jurassique), dëuxdykes, de3 à 4 mètres de
puissance, dont la direction est presque N. S. magnétique. Au contact
de cette wacke, les calcaires ont été rubéfiés et souvent même transformés
en une espèce de marne calcarifèrc. rouge brique.
 la vue de ce bel exemple de l'intrusion d'une roche éruptive au milieu
des formations sédimentaires, je n'ai pu m'empécher de me souvenir et de
rapprocher un phénomène tout à fait semblable, que j'avais vu autrefois
sur les bords du Rhin près Gundershoffen, où les couches schisteuses
des marnes à posidonies (étage du lias supérieur, terrain jurassique) ont
été traversées et modifiées par une roche identique à celle de la Tessonne
et dont la densité est presque la même. La densité de la wacke de Gun-
dershoffen prise en fragments est : 1 ,74.
5. — Porphyre feldspathiqiie brun rougeâtre de Villemontais,
près Roanne.
La pâte de ce porphyre est composée d'un feldspath compacte, brun,
k éclat cireux dans la cassure, probablement l'orthose; cette pâte renferme
des cristaux mâclés, blanc laiteux, d'orthose, des cristaux rouge corail,
très-finement striés, d'oligoclase, et de nombreuses lamelles de talc vert.
Sa densité prise en fragments est: 2,19.
Ce porphyre offre une très-grande analogie avec certains porphyres
d'Elfdalen en Suède.
6. — Porphyre granitolde de SaintrJusUenrChcvalet,
près Roanne.
La pâte de ce porphyre est composée d'un feldspath grenu, lamelleux,
rosé, probablement l'orthose ; cette pâte renferme de grands cristaux mâclés,
rosés, et des cristaux mâclés, plus petits, hyalins, blancs, d'orthose,
de petits cristaux opaques, jaune de miel ou rouge clair, finement striés,
d'oligoclase, du mica noir en cristaux hexagonaux, de nombreuses lamelles
de talc vert.
Sa densité prise en fragments est : 2,23.
(1) Cest oiie roche pareflle à celle qae M. Groner a signalée à Gombres.
-.-.= -._ ,- ^*<M ^„
GITEEBBT. — ROCHES DBS KHTIMHS DE ROAKNK.
Une analyse faite au laboratoire di; l'École dw Mia&i a donne les
résultats suivants ; on a dosé 0/0 :
Silice 6!^
Alutnûiï 19,70
Prounjdd ivta . 3.78
Cbatu 4^
HtgnJilB 1,10
Potiaw 3,*5
SoudE - S,57
Adde cartK)nîi|ae . ,..>... 0,70
Eau {caif ulée) ■ ■ 1,62
Tolal .... 90,72
I
Ce porphyre, quia aussi une texture cristalline, est par cela n
difficile k distinguer de certains granités, mais il ne renferme presque pas
dcquartî libre et est très-micacé et lalqueux. Souvent il est Bssiirc, et
tes fentes sont remplies de stcatite verte, mélangée du carbonate de chaut
(calcite) ; il est quelquefois traverse par de véritables filons de quart?, opa-
que, blanclaiteux, renfermant de la fluorine violette et de la baryte sulfa-
tée lamclleuse blanche.
7, _ Porphyre fcldspalkique brun de Samt-Just-en-Chevalet,
près Roanne.
La pille de ce porphyre ei<t composée d"an feldspath compacte, brun,
à éclat cireu\ dans la ca>>ure, jirubabli'iiit'ut rurlhuse ; cette pâle ren-
ferme des cristaux màclés, hyalins, roses cl blancs, d'orthose, des cris-
taux hyalins, vert pomme, liuemenl striés, d'olii;oclase, et quelques
lamelles de talc vert.
Sa densité prise en fragments est : i,'Jf>.
8, — Porphyre quartzifbre rosé de h Bombarde,
prés St-Romain d'Urfé.
La pâle de ce porphyre est composée d"un feldspath lanicllcu\, rose,
à éclat cireux dans la cassure, probablement l'orthosc; cette pAle renferme
de grands cristaux mariés, hyalins, roses, d'orthose, de petits cristaui
hyalins, blanc jaunâtre, finemcnl striés, d'oligoclase, du quartz hyalin en
cristaux dodccacdriques bipyramidés et de nombreuses lamelles de talc vert.
Sa densité prise eu fragments est : 2, 17.
C'est dans ce porpbyre ([uc se trouve, en filons puissants, le gisement si
justement célèbre du marbre calcaire blanc saccharoïde, exploite très-un-
cicnDcmcnt, d'abord comme marbre d'ornement, et ensuite comme pierre
iL chau.\.
4873/ GUTEBDKT. — ROCHES DBS ENVIBONS DE EOARNE. SOI*.
9. — Dioritine verte de la Bombarde ^
près St-Romain d'Urfé.
Cette dioritine est composée principalement d'une masse feldspathique
lamelleuse, verte, renfermant de petits cristaux hyalins, blancs, finement
striés, d*oligoclase, des cristaux imparfaits, noirs, d'hornblende et des
grains de pyrite.
Une analyse faite au laboratoire de TÉcole des Mines a donné les résul-
tats suivants ; on a dosé 0/0 :
Silice 53,00
Alumine ^ . . . . 13,00
Proloxyde de fer 9,00
Chaux 5.60
Magnésie 7,20
Potasse 2,70
Soude 1.30
Perte par calcination 8,00
99,80
Sa densité prise en fragments est : 2,35.
Cette roche, qui semble constituer un filon dirigé N. O.-S. E. dans le
porphyre quartzifère, accompagne le gisement remarquable de calcaire
saccharoïde blanc.
10. — Eurite porphyroide grise de la Bombarde,
près St-Romain d'Urfé.
La pâte de cette roche porphyrique est composée d'un feldspath com-
pacte, gris, à éclat cireux dans la cassure, probablement Tanorthite ; cette
pâte renferme quelques grands cristaux mâclcs, à contours arrondis, hya-
lins, blancs, d*anorthite, de petits cristaux hyalins, blancs, finement striés,
d*oligoclase, de très-nombreux petits cristaux noir brunâtre d'hornblende,
du quartz en cristaux dodécaédriqiies bipyramidés.
Une analyse faite au laboratoire de TÉcole des Mines a donné les
résultats suivants ; on a dosé 0/0 :
Silice 64,00
Alumine 18,00
Protoxyde de fer 5,40
Chaux 4,30
Magnésie 3,60
Potasse 0,80
Soude 4,60
Perte par calcination. ..... 1,90
99,60
Sa densité prise en fragments est : 2,17.
D'après cette analyse, on voit que, la chaux étant en assez forte pn>-
6Kpt.
t,mfimiimmi^ittShfAAm^^ta bas rianthiie,
fcMcfe. fak«|M«iti«iMKM Anïle^pnt, jeaols,élfen[>•
fmmm aUare : elle d.
ï pke frtaesle soatfid
ébà SBScrptihle d'imi*
I &ak, t; rrn-
« ^ |tf^ a«s ■«» ér ItMifA IftiK-T iH msuus 3001
tmt^B»^ oft ca Oh Aqpt X. & atfiÉtiqw, ibas le [Kiq>li]rR
LQeabilBpaieailipe avec les rocbes dites Bm
i(<i|>fciii].
II. — Pmjkfn yrmmàmdt d» Mant-Crfé,
pris ''liiT trmiiii dX'He.
I^ pbe 6e et jm^km est M|iM!iiL 4'n feUspktb lameDeux, gm
n[#, k «dal oim dtû b eamre, prrtnfclrfnl l'nrthost ; crlte pàtcrm-
BinK lie grw& arûtUK nldcs. hlue luMsi d hyalin.'; blancs, d'or-
tlme, de pdib aûUin hnlias. Mues, bHanit sthés, d'oligoclasu, du
nka aotf ea crâlaoi heufonas, Js qwtilijalîa ea crisuux doilecat^
driqiiM JHpyramidéii et d«< lamenes de tak TOi.
.Si 'Icfi-iU: jin-i- ■-□ frizrll■.■n[^ 'i-^t ■ i.lS.
12. — AmphiboUte f/orphyroide de la Forge.
pré; Sainl-Thurin.
CjXU: amiihilwliti; t'jt compo-tw d une pâle feldspalhiquc verte, à
^^^dut r:iri-m dans la rassure, probahii.'meDt loligocla^ mélangé d'amphi-
W>: ; clti- pal-; r.'nftrrme des rri>laux plus ou moins grands, noir vcr-
dàlrc, (llirirnlilcnde, prés<rnlan[ de larges clivages, de la pyrite magnéli-
([iir- 'l'yrrliolinii^ct du mispicLel en ama.s.
Sadr-risili; priM; en fraj^icnts est : 2,20.
iVvA <hins ri'llirainiiliiliolite que su trouvent notamment les beaux filotiâ
et amas de pyrîli; et mispirkel trcs-dovo!op|)és de la vallée de Saint-Thu-
riri , qui Mmt exploili^s activement depuis quelque temps.
^'^. — Porphyre granitoide de Boên-sur-Lignon,
arromlis.semcnt de Montbrison (1).
I,a pâli', (le ce porphyre est comjKisée d'un feldspath hyalin, lainellcui,
(1) C'est 1(1 mSiiiLMiyialiléanalïsi! parM. Cruner(Voj.p.287 delîDMcr.géol.detaLûln}
4873. GmmuoBT. — roches des ERTmons db eoahrb. 503
gris, probablement Toligoclase ; cette pâte renfenne de petits cristaux
byalins, blancs, striés, d'oligoclase, du miia noir en nombreux cristaux
hexagonaux, quelques lamelles de talc vert et du quartz en cristaux dodé-
aiédriqnes bipyramidés, mais assez rares.
Une analyse, faite au laboratoire de TÉcole des Mines, a donné les
résultats suivants ; on a dosé 0/0 :
Smce 68,30
Alumine 15,60
Protoxyde de fer 7,i7
Chaux 2,60
Magnésie 1,60
Potasse 0.19
Soude 1.70
Perte par calcination . . . 2,23
99,09
Sa densité prise en fragments est: 2,85.
La proportion de soude étant plus forte que celle de potasse, d'après
cette analyse, il est probable que le feldspath dominant est bien Toligoclase.
Ce porphyre est souvent tout imprégné d'une matière stéatiteuse vert
pomme clair, qui se développe surtout dans les nombr(;uses fissures qu'il
renferme, et qui lui donne des lignes de facile séparation à la cassure.
Sa texture est aussi cristalline, ce qui le rend sou vent difficile à distinguer
de certains granités, cependant la grande abondance du mica et la rareté .
du quartz libre servent à le reconnattre.
14. — Porphyre quartzijère rtmge de Saint-Germain-Laval^
près Roanne.
La pâte de ce porphyre est composée d'un feldspath lamelleux, rougç, à
édat cireux dans la cassure, probablement Torthose ; cette pâte renferme
de grands cristaux mâclés, rouges, d'orthose, de petits cristaux roses
d*orthose, du quartz en cristaux dodécaédriques bipyramidés, quelques
lamelles de talc vert et du mica jaune compacte (Lépidolite).
Sa densité prise en fragments est : 2,11.
15. — Porphyre quartzifère rosé de la Prugne (AUter),
canton de Mayet-de-Montagne, arrondissement de la Palisse.
La pâte de ce porphyre est composée d'un feldspath lamelleux, rosé, à
éclat ciroux dans la cassure, probablement Torthose ; cette pâte renferme
de grands cristaux mâclés, hyalins, roses, d'orthose, de petits cristaux
opaques, blanc jaunâtre, striés, d'oligoclase, du quartz hyalin en cris-
taux dodécaédriques bipyramidés, des lamelles de talc vert et de la ser-
pentine jaune qui a imprégné toute la roche et s'est souvent substituée
^*>»»^'
o
50£ V. DESHAYES. — UNE DE CUITRE DE LA PRUGKE, 6 1^;
aux cristaux d'ortliosc qui semblent] avoir été corrodés et en partie iift
sous par ces émanatious serpcnlineuscs.
Sa densité prise en fragioeDls est : 2,12-
O porphyre est trës-Gssuré, et les fentes sont remplies de serpoiQK
jaune et de calcaire spathique (Calcilc), C'est dans ce porphyre qoe bB
trouve l'important filon et amas de cuivre sulfuré (Phîlippsito), accompa-
gné d'unç roche verte serpentiueuseel diallagique, dite Gabbro, très-fré-
quente dans ces gisements, et de filons ^de baryte sulfatée blanche cris-
talline, renfermant de la pyrile.
La roche verte contient aussi dafer o\ydulé(Magiiétile) (1).
M. V. Desliayes fait la communication suivante sur la raine delà
Prugne, située au nord de Saint-Just-en-Chevalct, qu'il a visitée aiec
quelques membres de la Société dans la journée du jeudi :
suit LE GISEMENT DE CUIVRE DU CHARRIER PRÈS LA PRQGHE (\LLlEIt),
par H. V. DESBAVES.
(PL XI).
L'objet de ce travail est de montrer l'iroporlance du glle du Charrier,
au point de vue d'une élude ultérieure pouvant amener à la connaissance
de faits géologiques d'autant plus intéressants que la mine de cuivre de
la Prugne est la seule de ce genre exploitée jusqu'à ce jour en France.
C;:lti; iiiinii n'ist lonniii' ijin' Jojmi^ \\ai i]<i iciiips, umis les travaux cw-
cutésjusqu a ce jour ont montre l'importance de ce glle, qui a été décou-
vert dans des circonslanccs tout ii fait exceptionnelles. Il y a quelques
années, on avait cru trouver dans ci.'S parages des minerais de manganèse,
et M. Ducro/au s'étuit préoccupé de cette découverte, lorsque, peu de temps
après, un paysan du Charrier vint lui présenter un échantillon de carbo-
nate de cuivre. Après quelques explications au sujet de la provenance de
cet échantillon loiit~;i-fait exceptionnel, des recherches furent entreprises
et amonèrcnl, vers le mois d'août 1870, la découverte d'un gisement de
phillipsile fort altérée à la surface du sol. Sur ces simples constatations,
une demande de concession fut faite, mais les événements relardcreul
longtemps la réalisation des projels.
Ce n'est que vers la fin de 187 1 , que les recherches furent reprises et
(1) J'ai Tuil àt]nxU Qmn6e I87ï) uno l'IiiiJc miirosMpiiiiir. nimulii'U^c île qiii'lqu«^iini» il»
roclivs ili^rciles dans rallr nolv, cl j'ai pu, pour ainsi ilirc, contMlei' mes prcniiiïrïs délermina-
lions, i[iii, liiun que fuies à la siiniiie vtii- ou à l'aide de la luiipc seulement, se sont Iroui^
ci'jii'iiilanl fllrii exactes. Ainsi, piiur les relclspaths, par exempin, tjite j'ai indiiiut's souvent comme
l'Lant probablvmeut l'ortluisc ou rolipN'lasc ou le bLi'adar, des Fngnients de ces roches n<duits
en plaquegiDiuccs,plan<s sous le microscope, m'out loujaurs dann£ qudqnes crisUux, sooreiil '
trés-petils il est vrai, mais Iris-nets et susceptibles d'une dflenniiiatioa rigoureuse.
1 873. V. hesbatks. — * hine de cuiyre de la PW(Sm. 50$
a demande en concession réitérée après la découverte d'un deuxième amas.
Les minerais extraits à cette époque furent en quantité assez grande et
l*une richesse telle (15 à 20 0/0 de cuivre) que Ton ne pouvait hésiter à
;ntr^rendreune exploitation régulière ; un décret du 3 juin 1872 concéda
mx siears Amand et C'® les mines de cuivre et de plomb argentifère situées
lans la commune de la Prugne ; c*est aussi vers cette époque que furent
faites, à TÉcole des Mines de Paris, les analyses des [minerais envoyés
par cette compagnie.
La concession accordée comprend 7 kil. carrés, 3 hectares, 38 ares.
Situation géographique. — Les mines sont situées sur la rive droite de
la rivière de la Besbre, qui descend du Puy de Montoncel vers la Palisse,
pour aller se jeter au nord dans la Loire. La vallée est en cet endroit
escarpée et sauvage ; l'exploitation est loin de toutes communications, car
elle se trouve distante de la Palisse (station du chemin de fer la plus rap-
prochée) de 40 kilomètres, et le village du Charrier, éloigné de 3
kilomètres de la Prugne, n*y était relié en 1872 que par un chemin à peu
près inaccessible aux voitures ; une nouvelle route, presque terminée au
moment de notre dernière visite, permet un transport un peu plus facile des
minerais exploités.
Les mines sont assez bien situées pour l'arrivage des bois, que Ton
trouve en effet dans les montagnes environnantes, et, d'un autre côté, les
porphyres et les granités peuvent fournir toutes les pierres de construction
désirsJbles. Malheureusement elles se trouvent éloignées des bassins houil-
1ers, et Ton ne peut guère espérer pouvoir traiter économiquement sur place
les minerais extraits, qui, pour le moment, sont expédiés aux usines de
Biache-Saint-Vaast (Pas-de-Calais) (1).
Deux routes également intéressantes pour le voyageur se présentent
pour se rendre aux mines du Charrier. La première, et certainement la
plus directe, est celle de la Palisse à la Prugne. En allant de la
Palisse au Mayet-de-Montagne, on rencontre des granités souvent décom-
posés et quelquefois traversés par des lambeaux de schistes anciens ; les
porphyres rouges quartziféres, sur lesquels je reviendrai, se montrent çà et
là sur le bord de la route, mais ils ne sont nettement caractérisés que dans
la partie sud-est du département, sur la rive droite de la Besbre. Du
Mayet-de-Montagne à la Prugne, on rencontre les mêmes roches, mais la
structure porphyroïde est plus accentuée. Enfin, de la Prugne au Charrier,
en suivant l'ancien chemin qui descend directement de l'Eglise de la Pru-
gne au moulin Gitenay, on trouve des granités et surtout des
(1) Depuis Tannëe 1873, on a installe une fonderie à la Prugne pour le traitement des minerais
de cuivre ; elle est aujourd'hui (oct. 1874) &n pleine activité.
33
ï^
V. DESHAYES. — «JŒ HE CCITIIB DE LA FRDCITE. fi tfpt.
scliislcs géQéraIcmcDt très-corapacles, relevés presque verfr
caictneut, cl rappelai de loin ccrtaÎDS schistes des enviraDS
de Botïn et de Cbampoly ; ils ëoiiL quelquefois magnésiens
cl serpentineux et préseutent, comme nous le verrons plus
loin, un grutid inlértl au point de vue géologique, tant pour
le gisement lui-même, que pour établir l'âge des miucraîs de
cuivrequi se trouvent dans les porphjTcs du massif Roannais.
Au mois de septembre dernier, nous nous sommes rendus
au village du Cbairicr par un chemin complélemenl diffé-
rent ; nous avons en eûet abordé la contrée par le sud, en
allant de Saint-Just-en-Chevalet à Sainl-Priest-la-Prugae, a
suivant, à partir de ce point, la vallée de la Bcsbrc, en laissant
le Puy de Moutoncel à notre gauche. Cette excursion, plos
- pittoresque que la première, ne mérite aucune mention spé-
ciale au point de vue géologique, et je ne m'arrêterai pas ici
à la description des porphyres et des granités des environs de
Saint-Just qui ont été visités par la Société. Mais je liens i
^ signaler uue coupe que nous avons pu relever entre la
. l'rugne cl le Charrier, le long de la nouvelle route, et qui est
t d'une netteté remarquable, grâce aux surfaces de terrain mises
■ l" à nu par la construction même de celle roule (V. ci-contre).
. Le chemin faisant plusieurs lacets, il nous est impossible
de donner une direction très-exacte de cette coupe ; toute-
fiiis, la portion que nous aviiiis icIiîvlt e>l h peu de ibojc
près orik'nti'i; ciinjuic la vallée mémi! de la Bcsbrc, c csl-ii-
»■ dire N. IS" 0. On trouve d'abord des schistes de transition,
très-troublés, souvent imprégnés de matières ferrugineusei,
rarement cui\rcuscs même dans les parties les plus irisées;
ces schistes sont en quelque sorte le passage des véritables
schistes de Iransition aux schistes serpentineux et chloiiteui
dont je parlerai pins loin. En suivant ces schisli-siffindanl
One centaine de mètres en reraoïitanl lu vallée de la Bcibre,
on rencontre un filon de porphyre, d'environ 7U niélrcs
de puissance, dirigé E.-O., c'est-à-tlire recoupant à peu
. |irês prrpendiailairoment la vallée ; puis on retrouve environ
■j 10 nuHres de schistes également très-brouillés, un lîlon de
I porphjrc de 3j niélrcs de puissance, 30 mètres de schistes,
.- et eniin une nouvelle masse de porphjTe qui se continue
jusqu'au moulin Gitenay, oii Toi! passe sur la ri\e droite
pour reprendre landeu chemiu qui recoupe les schistes
et les porphyres.
4873. V. DESHATES. — UNE DE CUIVRE DE LA I^RUGIfS. Ml
La roche des filons de porphyre est constituée par une p&te feldspathi-
que passant à l'eurite et de couleur gris clair ; cette pâte parait très-quar-
tzense, mais on ne distingue pas de grains de quartz isolés ; on y trouve,
par contre, d'assez gros cristaux de feldspath rose, des paillettes de mica
noir et de mica gris, et même des traces de chlorite; une substance
vert clair et serpcntineuse imprègne la roche d'une manière bien marquée.
Ce porphyre est de couleur plus claire que ne le sont généralement les
porphyres de la rive droite de la Besbre, et en particulier ceux qui se
trouvent au sud-est le long du ruisseau de la Bonière et qu'une galerie de
recherches de galène a traversés sur une certaine longueur ; ces derniers
sont d'un rouge 'plus foncé et nettement quartzifères. Je citerai comme
analogues à ce porphyre, certains porphyres granitoïdcs que nous avons
pu observer aux environs de Bolin. C'est dans ces porphyres passant à
Teurite et imprégnés de serpentine, que se trouve le gisement de
cui\Te du Charrier, non loin d'affleurements de schistes verts, orientés
N.-S., qui se montrent li l'entrée du village.
Direction du gîte, — Le gisement de phillipsite du Charrier a une
direction générale N.-S., obliquant un peu au nord-ouest; en 1872
elle était exactement celle du méridien magnétique, soit N. 17 à 18** 0. ;
elle coïncide k peu de chose près avec celle de la vallée de la Besbre, qui
est en relation évidente avec le soulèvement des montagnes du Forez.
Ces directions semblent du moins nettement indiquées pour la portion
du filon jusqu'alors reconnue et pour l'orientation des schistes des terrains
environnants.
Roches encaissantes. — La masse principale qui encaisse le filon de
phillipsite du Charrier est, avons-nous dit, du porphyre ; mais cette sub-
stance n'est point la seule dont nous devions parler ici comme roche encais-
sante, car elle ne se trouve pas en contact direct avec le minerai.
Le porphyre, quoique se rapprochant toujours du type que nous en avons
donné, présente plusieurs modifications ; il passe en effet, tantôt au granité
ou au porphyre granitoïde, tantôt à une roche compacte euritique, se rap-
prochant de l'halleflint, et celte dernière modification se rencontre d'une
manière à peu près constante, dans toute la mine, entre le porphyre pro-
prement dit et la matière métallique ; on y constate de nombreuses im-
prégnations de serpentine dans les fissures de la roche. Toutefois,
sur certains points, la roche cuprifère est en contact direct avec un
porphyre assez différent du premier : ce porphyre est de couleur rouge
foncé, quartzilere, avec mica noir, traces de chlorite, feldspath rose
quelquefois strié, mais il est très-rarement imprégné de serpentine ; on y
trouve souvent des mouches de chalkopyrite, mais jamais de phillipsite
qui accompagne de préférence les roches vertes dont je parlerai plus lom.
MB T. AERATES. — HRÏE DE CUITItE IiE I.A PBrCNB. C ECpt.
Coininc substaoces i^i^coaiJainss, je sigualeraî des argiles provenaai du
la dêconi position du porphyre ou des curties, cpi'cllcs remplacent sou-
vent comme roches encaissantes. Ccà argiles ont une teinte grise, répandent
au souffle une odeur argileuse trës-prononcée et sont généralement stériles.
Les mêmes matières se retrouvent en bandes plus ou moins considérables,
dcdirection N.-S.,dans h principale galerie d'écoulement; dans ce
dernier endroit, elles ont une teinte vcrdàlre, sont souvent imprégnées de
fer oitydulé et très-friables, font pâte facilement et rappelent complètement
les gabbros verts de Toscane ni du Corse.
il est bien difficile d'indiquer esactement la répartition de ces dificren-
tes roches, mais en général on rencontre h l'est principalement des
porphyres plus ou moins granitoldes, et à l'ouest toujours des schistes
vcrdâtres ou rougeAtres. souvent décomposés, avec des argiles vertes (ar-
gilophyres, gabbros), des feldspaths plus ou moins kaolinisés, puis dœ
roches porphyriques mieux caraclcrisées.
L'encaissement est & peu près vertical , avec des ondulations assez fortfs
qui donnent au filon la structure en chapelet : les deux amas reconnus
jusqu'à ce jour sont probablement deux gros grains de ce chapelet. On
pense en retrouver d'autres au sud; mais une galerie poussée au nord
n'a pas donné de résultats ; elle a probablement été faite un peu trop à
l'ouest ; il y aurait peut-être intérêt k reprendre des recherches dans
cette direction, car la présence de roches argileuses vertes (gabbros) dans
la galerie d'écoulemi'nt est do bon augure.
Rcmplhsnije — Au contact dc"; curites se trouve, dans presque toute
1 t d d 1 n 1
l
l Icuse, imprégnée d'oxyde
d f Ijd t ja n t nt
tf
t p d fer oxydulc. Cette roche,
q p I m f
t i
1 e, est bien plus scbis-
t se p t q d 1
t
d Ts souvent sa scbislosité
se bl p If
t I 1
h Ire les parois. Elle cU
1 t] f ll]i
1 t t l 1 I 11
Im t
t
It q bl par Tacide cblorhydri-
1 1 d'o\yde de fer, dechaux,
I u, td l Gtl
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1 se e peutélrcconsidérêe,aii
p t d 1 1 P
II
[ p ni de vue de .sa composi-
t 1 q 1
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11 ] -tt ncffct.pLiruneséried'iii-
te 1 àl 1 p [
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t dans le centre même di'S
t t 1 é t bl 11
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ni / c it 1 t
1 J
1 ii-'J !e nom de Roche verte.
et p t t hl
(i
histetise, cl traversée par
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fïl ne odeur ari^ileuse nioiiis
p n 1 1 I I 1
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d te, et est toujours accom-
p ce d TssL f te 1 ]
nd
0 jd i . Lorsqu'elle ne contient
4873. V. DESHATES. — MINE DE CUIVRE DE LA PRUGNE. 509
que ce minéral, elle est d un vert clair comme les roches chloriteuses ;
elle devient plus foncée lorsqu*on y observe, en outre, des cristaux de
pyrite de fer et des imprégnations de chalkopyrite qui semblent s'être
déposées dans les fissures de la roche. La phillipsite se trouve ordinaire-
ment dans la roche foncée ; mais elle n'est exploitable que lorsqu'elle
s'y rencontre en rognons plus ou moins gros; dans ce cas, la roche verte
est généralement fortement imprégnée de fer oxydulé ou titane atti-
rable à laimant, elle conserve une structure schisteuse, et sa cassure
rappelle toujours plus ou moins celle des roches chloriteuses et serpenti-
neuses. Toutefois, il faut remarquer que lorsque la roche passe à la ser-
pentine et présente des cassures, non plus âpres, mais douces
au toucher, elle ne contient plus ni phillipsite, ni fer oxydulé, ni chal-
kopyrite ; on y trouve alors quelques rares veinules d'asbeste rougeâtre, qui
semble avoir suinté de la roche, car elle se présente en filaments soyeux
perpendiculaires aux fentes où on Tobsêrve.
La roche verte type, qui sert de gangue à la phillipsite du Charrier, est
généralement très-lourde ; sa densité peut être évaluée à 4. Sa composition
chimique est très-variable en ce qui concerne la chaux et la magnésie.
Une analyse faite par M. de Gouvenain a donné les résultats suivants :
Silice 20'
Peroxyde de fer •••••• • «H
Protoxyde de fer. ••••••• 261
Alumine et an peu de manganèse 10 ^ ^o
Magnésie. • • 2|
Chaux • • • 2
Eau 3^
Cette analyse permet de conclure que la roche verte est un hydro-sili-
cate riche en fer ; mais je ferai observer que les échantillons sont très-
variables, que certains sont facilement attaquables par Tacide chlorhy-
drique, tandis que d autres ne le sont que partiellement. La quantité de
magnésie contenue paraît être d autant plus considérable que la roche est
moins âpre et passe aux argiles vertes, plus ou moins déœmposées, que
j'ai signalées dans la principale galerie d'écoulement et qui rappellent mi-
néralogiquement les gabbros verts.
L'analyse fournie par M. de Gouvenain se rapporte à la gangue com-
pacte elle-même, et la forte proportion de fer que l'on y trouve est due très
certainement à la présence du fer oxydulé qui accompagne, conme jel'ai dit,
la phillipsite. Une étude plus complète que celle que j'ai pu faire du gise-
ment du Charrier, pourra seule montrer la répartition exacte de ces ma-
tières dans la mine, mais d'après les faits observés, et quelle que soit la
composition chimique des roches vertes, on peut dire qu'elles sont im-
prégnées de phillipsite (cuivre panaché) avec mouches de chalko|)yrite.
GIO V. DESIUTES. — HRIE 9E COTRE KB LA. PRCG^E. 6 Kpt.
Âf/teuTernenls. — Les deux amas affleurent ii la surface du eol but
une petite lougueiir et semblent former coin (la tète du coin étant en pro-
fondeur) ; mais ils y sont très-décomposcs et transformés cd produil»
oxydés et carbonates du cuivre, le tout disséminé dans des rocbcs scUis-
tcuses décomposées elieâ-iuémcs, et formant ainsi un minerai de qualité
bien inférieure à la phillipsitc du cenlrc des amas.
Premier amas. — Le premier amas reconnu est de forme amygdaloi-
de ; fortement rétréci aux extrémités nord et sud, il a une longueur de
25 mètres, une largeur maximum de 13 et une pui^ance moyenne de 5.
On l'a trouvé d* abord jusqu'à 23 métrés, puis un faux puits creusé à une
profondeur de 8 mùtres environ l'a encore rencontré, ce qui porte <t croire
qu'il se continue intérieurement, comme le ferait un filon véritable, en
s'élargtssant en profondeur, comme ceux de Saint-Bel, de Monte Catini,
etc. Son volume peut être évalué, pour la portion connue, à 32jO mèlres
cubes.
Deuxième amas. — Le deuxième atnas, situé au sud du premier et
plus récemment découvert, est en relation évidente avec lui ; il en
est tiéparé par un travers-Lauc peu scbisteus et contenant principale-
ment du porphyre, sur une longueur de 23 mètres. Ce deuxième
amas d, du toit au mur, une largeur de H^ aO, et comme forme géné-
rale wlle d'un paralIcUpipède dont la plns' grande dimension est orientée
N.-S. un peu ;m N.-O. (IV O^t ]mn reFWo:iible dos (!o(i\ .-un:is ijue
\i:~, in Infini cil rs ihi Cliariù'r [iroiiiiout 1;l (lim'lioiulu iruTÎtiicEi iii;igné!i(]uc.
La lon^iH'iir dii iliHi\ii'iiu' ;hu;\s est de iit riiijlrf,-, cl il a été mcoimu
sur une vini;iaiu^' (!'.; iiii'lros dt; [vufii;i'li.'iir, co qui p;.'riiicL de l'évalinT
ajipnixiiiuilivciiK'iil ;i 4U0il mi'lr's cuIk's, soit ]Hiur l'oiiseuible des ileuî
auiii-; nu ruly.!il'aii imiiiis TOOU '"', no;:ii)ro i!u-i!i'ss()u.>de la vérité plulùt
qu'iiu-iiossiiii, jiuisijtie nou^ n'avoii^ coiisi.li're (]iie la partie comme el que
l'on pense que le lilun se proluni^e eu profoudeur.
Kii coutiuuaril les galeries do rcriierclie-; du nMé du sud, ccsl-à-dire
apri'S .av(;ir Inucrsé le duu\iéme ani;is, nu osl lombé sur ili'ssfliisles verts
cuivreux et fcrnigiiieux, ;!SSP7, Odipacli.s, s:i!i.- dirci-lii-ii bini ntarijuà'.
Dans le fonlrc des deu\ amas, la p'ii!lip.;ile est Irés-roruparle, dure
ù abattre et iu plus ^-niveut cjuci'UlrOc en roguons plus ou moius
riches; iiuclquefrii^ au cytdraire des veinules se trouvent intercalées
dans la roche verte, mais alors la pliillipsile est plus rosée, tandis que
la teinte bleue violacée domine dans les grands amas de conconlration
lie malii'res cuivreuses.
'.as. de Koiirpï .1 ifonni! I.i (l,rofliim N.N.IC. — S.S.O. pour le pii'niicr ,1111,15. Me
st <'\.ii'li! vn f.K qui l'iinrcini; Ci' |ii ciiiiiT mnK, tii.ii» |iiiiii' i'i'nïcnibli' di's ^ra\ amis,
ruljllkiji ûvidi'ctu, lailiivtliuu niuyi'aue à [iiiiiidri; ust cdL: du jairidii'a mjgutiuiDL'.
4873* y. BESHATES. — UNE DE GUIYRE DE LA PRUGIOE. '544
L*analyse du minerai débarrassé de sa gangue a montré qu*il contenait
60 7o de cuivre et qu*il répondait bien à la formule de la phillipsite :
FeS+2Gu'S'(1). Quant aux cristaux noirs de fer oxyduléou titane atti-
rables à l'aimant, ils sont disséminés dans la roche comme le sont or-
dinairement les cristaux de magnctite dans les schistes serpentineux etchlo-
liteux. Il serait intéressant de connaître le gtte du Charrier sur une plus
grande étendue pour savoir la loi de répartition du fer et du cuivre. Cette
question ne peut encore être résolue : toutefois on trouve des rognons de
phillipsite exempts de fer et des parties ferrugineuses exemptes de phillip-
site, mais ils se succèdent jusqu'à présent dans un ordre toutrà-fait irré-
gulier.
Les roches vertes, riches en cuivre quand on est dans le premier et le
deuxième amas, deviennent assez brusquement pauvres en arrivant au
sud; mais on y rencontre toujours, surtout <à Touest, des imprégnations
cuivreuses et ferrugineuses qui font espérer la découverte d'un autre gite.
Les roches vertes de la Prugne se rapprochent plus ou moins des schis-
tes verts anciens et métamorphiques de Champoly, Boen, Saint-Ger-
main-Laval, etc., mais elles ont surtout de l'analogie avec les roches ser-
pentineuses (silicates ferrugineux magnésiens hydratés), qui auraient été
métamorphisées au contact des porphyres au moment de leur éruption.
De plus, la présence d'argilophyres et de gabbrosm'a fait penser qu'elles
pourraient être les analogues des gabbros d'Italie, d'autant plus que le
gisement qui nous occupe doit être rangé dans la classe des filons de
contact, comme ceux de Monte Catini (2) .
Outre 1^ roche verte, la phillipsite avec mouches de chalkopyrite et
àekr oxydulé, qui forment le remplissage principal de lamine du Charrier,
je dois citer encore comme minéraux accessoires : 1^ la pyrite de fer
en cristaux cubiques, généralement sans modifications et qui se trouve
dans des veines de schistes talqueux traversant les amas ; 2^ la galène
accompagnée de barytine cristallisée et d'une gangue quartzeuse concré-
tionnée et dans certaines parties pulvérulente ; le tout est très-friable et
se montre en veinules disséminées très-irrégulièrement dans la mine, et
souvent sans suite ; 3*^ le carbonate de chaux et le spath fluor, qui se
rencontrent très-rarement.
ConcltLsions , — Des directions observées sur le gisement du Charrier
et dans la vallée de la Besbre, de l'examen stratigraphique et minéralo-
(i) Analyse de la phillipsite faite à TEcole des Mines. D'après M. de Gouvenain, elle ne con-
tient ni arsenic, ni antimoine.
(2) On désigne sous le nom de filons de contact les gîtes situés dans les terrains métamor-
phiques au contact des roches soulevées et soulevantes. Ex. : Minerai de fer do Hartx, minerai
de enivre de Toscane, mines de mercure d'Âlmaden.
5!2 V. SEMATES. — MTCE DE CnVRE BE LA PUrcS; ^ S^Tj
giqac des roches qui forment l'i-ncaisseincDt du gtle ou qui accompagnent
lemineriLt, que devons-nous conclure ? Cdt« question ne peut encore être
résolue d'uQC manière complËle, mais des faiUobservcs jusqu'ici, il parait {
résulter que le gisement de philltpsile du Charrier doit être considéré comnw |
un filon de contact analogue k ceux de Monte Gatini. En comparant In i
échanlillons des roches et minerais rapportés du Charriera ceux provenant
de Toscane, j'ai été frappé de leurs ressemblances.ot j ai cherché en consé- i
quence les concordances qui pouvaient exister entre les div'ers gisements do 1
cuivre. M. Fuchs, qui a étudié récemment les gîtes de cuivre de la Corse {1), I
aeu la complaisance de mettre li maditiposition les collections qu'il a rap- ,
portées de cette contrée, et nous avons pu ainsi constater de très-grandes i
analogies entre les gisements deMonteCatini,de la Corse et de la Prugoe
(et probablement aussi ceux de Saint Just-cn-Chcvalet non encore exploitte)*
L'étude des mines de la Pnigne montre que le filon s'est ouvert dans J
le porphyre granitoïde et a été rempli par des éruptions serpentineuses J
(exactement comme dans les gisements de Corse}, magnésiennes et chlori- 1
Icuscs, qui ont été mélaniorpliisé«;s au contact des porphyres. Le cuivre
s'y trouve concentré dans certaines parties moins serpentineuses, qui \
jouent ici le même rAle que les gaLbros de Toscane et de Corse, et il est
probable que lorsque les travaux seront poussés à une plus grande po- \
fondeur, on trouvera la serpentine noble bien caractérisée, et qu'k ce
moment le cuivre disparaîtra comme dans les gitcs de même nature.
Le cuivre a en effet une grande allinité pour les roches magnésiennes,
qui, contenant une assez forte proportion d'eau, ont été facilement émol-
tionnées pour donner nais.>iancc à des argilophyres, des gabbros, des
serpentines cl même des euphotides, comme cela a eu lieu à Monte Catini,
en Corse, au Chili. En Corse, en particulier, les plus beaux gttes sont
venus avec la roche elle-même, et correspondent au soulèvement N,-S.
de la Corse. Le gisement du Charrier sendile, d'après ce que j'ai dit sur
sa direction, en relation avec le soulèvement N. 15° 0. du Forez, qui s'est
produit entre le grès bouillcr et le terrain permien et correspond à des
éruptions de porphyres feldspathiques et euritiques et dargilophyrcs
quartzifêres (2). Celte direction de soulèvement se retrouve conslammenl
dans le massif monlagncux du Forez (chaîne de la Madelaine, Pierre-sur
Haute, etc.) et dans les vallées de la Loire, de la Besbre, du Lignon
(Faille de Saint-Thurin), etc.
Le filon ouvert dans celle direction peut avoir été rempli par des éruptions
serpentineuses et cuivreuses entre le dépôt du jiermien et celui du crétacé,
4873. V. DESHATES. — - HCŒ DE CUIVRE DE LA PRUGIfE. 513
mais il est probable que le remplissage date d*une époque plus récente
(i), vu la grande analogie du gtte de la Prugne avec ceux de Corse, dont les
serpentines, les euphotides et les gabbros correspondent au soulèvement
N.-iS. qui recoupe la craie et s'est produit entre les dépôts des terrains
tertiaires moyen et inférieur.
Je ne donne les conclusions précédentes que sous réserve d'une étude
pins approfondie, et comme résultat des premières observations faites depuis
la mise en exploitation, observations qui devront être contrôlées quand
les travaux auront fait connaître les amas de phillipsite à une plus
grande profondeur.
Exploitation. — L'exploitation des mines de cuivre du Charrier est
faite d'une manière assez irrégulière^ On a d'abord circonscrit les deux
amas par des galeries tracées dans les roches de contact, et à partir de ces
galeries on s'avance dans le centre des amas en suivant les parties qui pa-
raissent les plus riches, sans s'occuper d'un traçage régulier.
L'extraction et l'aérage se font au moyen de deux puits. Une galerie
de plus de 100 mètres de longueur, tracée dans le porphyre, sert à l'écou-
lement des eaux, en même temps qu'à la sortie d'une partie des minerais;
elle aboutit à la vallée de la Besbre près du moulin Gitenay, où l'on pro-
jette d'établir un atelier de préparation mécanique.
Les travaux atteignent aujourd'hui une profondeur de près de 100
mètres, et le nombre des ouvriers s'élève à 150 ou 200.
Les minerais extraits sont classés de la manière suivante :
1^ Minerais contenant de 15 à 20 0/0 de cuivre, qui sont traités direc-
tement aux usines de Biache-Saint-Waast sans subir aucune autre pré-
paration ;
2^ Minerais contenant de 8 à 15 0/0 de cuivre, avec fer oxydulé ;
3* « moins de 8;0/0 .
Ces deux dernières classes seront ultérieurement traitées à l'aide d'un
troumel magnétique pour en séparer la plus grande partie du fer oxydulé.
On voit que le gisement du Charrier est probablement destiné à de-
venir un centre d'exploitation de minerai de cuivre, important pour la
France. En admettant un minimum bien reconnu de 7,000 mètres cubes
de minerai, à la teneur de 13 à 14 0/0 de cuivre, ce gisement pourra
fournir environ 5,000 tonnes de métal.
Malheureusement, comme je l'ai dit au commencement de ce travail, les
transports sont très-coûteux du Charrier à la Palisse, et soit qu'on expédie
(1) Dans certains échantillons de roche verte, on trouve des morceaux de porphyre rouge
empâtés dans la roche, ce qui est encore une preuve que le remplissage serpentineui est pos-
térieur au porphyre ; réciproquemeat le porphyre est imprégné de matières serpentineuses et
stéatiteases, mais je n*y ai jamais observé de fragments de roche verto.
"^
le minerai cd sacs, comme cela se fait aclucUemcnt, soit que l'on apporte
le coinbiisli})le pour traiter le minerai sur place, oa aura loujoure un
prix do revient tri^-élcïÉ.
Le lrans(iBrt du Charrier à la gare ilc la Palisse coule, pour un par-
cours Aci'i kilumëlres, di; 20 à â"j fr. par tonne. A cela il faut ajouter
envirnn 10 fr. (tour rextraclioo par les treuils, et enlin Iws frais i'dia-
lago, le prix de la dynamite, \vi frais du triage, etc. Ccpcudaul on peut
CitIHÏror que l'amélioralioa que l'on a fait Kubir aux voies A& communica-
tion pourra abaisser leii frai^ de transport, cl permettra d'exploiter dam
de bonnes conditions.
Note sur de now-elUs recherches exécutées sur lu rive gauche de la
Besbre. — La découverte de minerai de cuivre dans un pays aussi pen
«innu que l'estrémité sud-esl du département de l'Allier, devait ueoe»-
wtirement être la cause de reelierehes dans les (.-nvirons du village de la
[•rogne. La concession se trouvant limitée Ji l'ouest par la rive rfpMle de
la Bejtbre, les propriétaires du soi se sont rejetés ms la rive gauebc de
cette rivière, oii nous avons en occasion, avec quelques memhn« de la
Société';, de voir lie^ pro«liiits extraits à une faible profondeur, au bas de
la cAtu qui monte d« la vallée au village de la Prugnc.
Les recbcrcbes en cet endroit ont été jusqu'à ce jouf infructueuses;
m a rencmtré un pwpbjre enritiqae grisÂtre, altéré et contenant des
cristaux iV: fflilspalb m^\ ainsi {\w d<s dcnilrilfs d'oxyde de iiiaii£;aTifc'e.
Ci'tli' roi'liL' isl acct]ni[Ki!^iii;e à'wm mcli;: vl;^t^: iiiialiii^iie U celle du
CliaiTiiT. bcauconii plus loiirw. ii'i^t'Miu'iil scliistfusi^ mais sans aucuuc
iracn i!;; malicrr iiiiin-rali', cui\ru on fur. Il ne si'mlile pas y avoir de fur
o\y(iiil<'. La ^^l■lJl^^ -iiloljinci; clraEi^èri' iju:- riniis y aynis roiiMatâ- est le
Ciii!)miiiluili.-rli;m\. airoiup.i.^ii.- [iLtlialiluni. ni de iliinriiie. Cette su! ijtaiiœ
vA d'tiu bhiiic jiial rt se jjresi'iite dans les iissures lie la riiclie sous fomio
lie [ilaqnettes iiiiiici's ipii iliiiLueiil lieu wius le clldc du iiurlcau à di'S
plièiiiiijièues de fluiiresceiice lrès-iiian]i[és.
La nielle lajiliis îiileressaiito (|iii' nous avons rencontrée dans les nou-
velles reelierches iI.î lit ri\e ■j.mdv. de la 'iSesIire, est bien dilfercme de
celle dont je viens di' parli-r; elle e>L de couleur noirâtre, compacle, saos
aueiin jrLiliee de s^■lli^lo^it^■^ et les^eiulde, itieii phis que les roelu's
du Charrier, ii eeriaini's ,ser[ienliues couipaetes des Vosi^os. Elle est
partiel lenu'Ut attaquable par l'iicide clilorliyilriijue, avec clïervr.sccnce cl
donne un résidu vert noiràlre; il est facile de constater la cliau'x et la
magnésie dans la partie siiliible, mais l'analyse coniplèle n'a pas clé faite.
Toutefois elle parait devoir être con>iilérée conmic une serpentine caluarifore.
M. Taudï annonce à la Société que dans l'excursion de Roanne à
Saint- Just-en-Cbevalet, il a recueilli, vers le sommet de la montée de
4873 sÉATfCE. 515
Villemontais, des échantillons de poudingue carbonifère présentant d'une
manière bien nette des traces glaciaires. L'un d'eux était poli et strié, et
Tune des stries se prolongeait sur un caillou de lydienne. Ce fait, joint à
l'altitude des montagnes de la Madclaine et à leur étendue, permet de sup-
poser qu'une étude approfondie de cette région y fera découvrir des ves-
tiges de glaciers quaternaires, particulièrement au débouché de la vallée
du Lignon dans la plaine de Montbrison.
Il ajoute que dans la vallée de^Roanne il a pu constater que les sables
tertiaires ont été 'remaniés en forme de terrasses par les phénomènes qua-
ternaires ; il fait remarquer comme fait curieux et spécial à la vallée de la
Loire, que la terrasse inférieure submersible est habitée, contrairement à
ce que l'on observe dans les autres vallées de TËurope, notamment dans
la vallée du Pô.
M. Grdnkr répond que ce fait s'explique par la fertilité des parties
basses de la vallée, fertilité due à la présence des éléments basaltiques et
phonolilhiques. Quant aux terrasses dont il vient d'être question, il craint
que M. Tardy n'ait confondu avec les dépôts quaternaires les sables ter-
tiaires caractérisés par l'absence totale de débris volcanicpies. Enfin, il
assure qu'il n'a pu découvrir nulle part dans la Loire de traces positives
de moraines glaciaires.
M. Tardy ayant émis l'opinion que les dépôts de mâchefer indiquent
probablement les limites de l'ancien lit du fleuve, ainsi que cela a été
observé dans d'autres vallées, en particulier dans le bassin du Rhône,
M. Gruner fait observer que ces dépôts d'origine actuelle sont géné-
ralement exempts d'éléments volcaniques (basalte et phonolithe) ; ils se
retrouvent partout où un sous-sol imjKîrmcable fait obstacle à l'infiltration
des eaux pluviales; ces conditions se sont réalisées le plus souvent à la
surface des cailloutis tertiaires.
L'ordre du jour étant épuisé, M. le Président remercie l'adminis-
tration municipale de Roanne de l'iiospitalité qu'elle a bien voulu
offrira la Société, et prie M. Coste, adjoint, présent à la séance, de
transmettre à ses collègues rexprcssion de ses sentiments. Il déclare
ensuite close la session extraordinaire.
11^
-^•.i
ï
it:,^
N-.
t
TABLE GÉNÉRALE DES ARTICLES
CONTENUS DANS CE VOLUME.
Pages
orbenskjAld. — Sur Pexpédilion suédoise dans les réglons arctiques 6
. David. — Sur la Géologie du Tché-Kiang (Chine) 7
)ifBECK. — Extrait de la Description géologique et paléontologique
des Étages jurassiques supérieurs de la Haute-Marne. • • 8
. Fabre. — Nouvelle méthode pour composer lea effets de deux
Soulèvements successifs 24
B RosEHONT. — Sur le Volcan du cap d'Ail 27
I. Ebrat. — Explication d^une erreur signalée par M. Hébert
dans la note de M. Hagnan sur TÉtage albien des Pyrénées
françaises 31
I. Ebrav. — Etude de Tilot jurassique du Mas^e-i'Air, près
Villefort 33
KKETTAZ. — Budget pour Tannée 1872-1873 37
ECJGT. — Sur la Ceinture nord-est du Bassin tertiaire parisien • • 40
TTiGNiER. — Observations sur la communication précédente . • • 60
teERT. — Nouveaux documents relatifs à l'Étage tithonique et à
la zone à Ammonites polyplocus 61
kTAN. — Observations sur la communication précédente • • • . 66
&BERT. — Note additionnelle à la communication relative à TÉtage
tithonique 67
>iiBECK. — Observations sur les communications précédentes • • 74
TviGNiER. — Id. id. id 76
GoTTEAu. — Sur les Oursins jurassiques de la Suisse 79
[. Grab. — Sur des Traces d'anciens glaciers en Algérie • . • 87
I. Grab. — Description des Formations glaciaires de la chaîne
des Vosges en Alsace et en Lorraine » . . 88
518 TABU &ES ARTKLES. ^^B^^^H
Eb. Jaicïettiï. — Note sur h Condocdbilitd des «rps cristallîs*
pour la ctialeur, cl sur la Coaduclibililô des couches do
globe pour le son Itl
G- SrEPUiMsco. ' — Sur le Terrain (]uateniaire Je la Roumanie,
ei sur quelques oisemcnis de Hammir^res tertiaires et
f]uauriiaires du mime pays 119
Aut. C*cDBï. — Sur une Jenl {VElcphas primigenhts (roiivée
par M. Pinard JansfAlasta 1S3
Th. Ebiuy, — Coupe de l'Étage kimméridien aux Pille», près
Njons (Orûmc; 124
Ca. Vélaiei. — L'Oxrordien et le Nèocomien au pont des Pilles. . 136
Tn. Edmy. — ConstiltiiioD géologique de? terrains traversés par
le chemin do fer de Chapeauroiii à Atais 132
N. DK Mercet. — Sur l'Argile à silex 13i
De LiPPABOT. — Observations surlacommunication précédenle . 136
H. £. SauvACKCt E. RrnAn. — Notesnrqm-lqueâËclioodermesdtti
ÉUgesjurassiques supérieurs de Boulogne-sur-Her (pi. I) 137
Alb. Gaçdkt. — Sur des Ossements fossiles que MM. Ch<FreUs et
Engelhard ont recueillis dans les Provinces danubiennes. , 142
Eb.1. Chantre. — SurlafauneduLehmd.:Sjint-G>.'rmain-au-Moni-
d*Or (nhdno), et Aperi;u sur rensemhU de la Faune
f^ualernaire du bassin du IthAne !43
De LoniOL. — Sur l.i cnmpusiliun di-s Éia^L-s jurassiques supii-
ricurs en Suisse et en Allemagne 1Ï6
Cn. Vèijii:». — Obscrvalions sur la nule de M. de Loriol 148
Meigy. — Sur II! Terrain qui recouvre les plateaux li'Othe aux
confins des départeiuents de l'Aube et de l'Yonne. , . . 150
De Li»l'r. — Sur 1j llieserkile, les Kerpanlons ei la Lithologie des
environs de Vannes (exiriilis) 166
Jassettaz. — Adiliiiuns aux extraits [irémlents 109
F.1LSAN. — Sur la jdace qu'occupe dans le Jura du Bas-Bugey la
zoi\e '^ AminonUrs tcnuilubatus '.]i\.\\) 170
Héiiert. — Observaiiiins sur la eommuniralion précédente .... 114
Gauduï, t- Prt'senlaiinn du premier suppténienl aux Éludes sur
la v'i/rli'li'iii du S.-E. de ta france à i'vpoiuc Ictilaire
par M. ik Saporla 175
CoQL'APtD, — Descriptinn de l'Kiape f;ariiinnii'n ei des terrains 1er-
tiairts dus environs de 13iut ol d'Amibes (Alpes-Mari limes) )"6
N. nE Mercev. — Sur l'Argile à silex 103
MuMEn-CnAiJUS. — Sur les Gneiss de la vallée de l'Eyrieux. . . 195
GntiJiER. — Observations sur la communication précédente . . . . 1SI5
lÎATAN. — Présontation du deusi<ïmo fascicule des Etudes faites
TABLE DES ARTICLES. 619
dans la collection de VEcole des Mines si^ des fossiles
nouveaux ou mal connus ». 196
Chaper. -r- Sur Je i^tr^/op^ycAi^ Co<yz^andi, ••%•••••• 199
Alb. Gaudry. — Sur les Animaux fossiles du Mont-Léberon (Vau-
cluse) 201
Th. Ebray. — Sur la Carte agronomique du déparlement du Rhône 203
Danglurb. — Rapport de la- Commission de Comptabilité sur les
Comptes des dix premiers mois de i%Ti 206
ToURNOUER. — Sur le Miocène, à propos de la Carte géologique du
L. Lartet. — Observations sjir l'âge des Faluns de l'Armagnac. . 210
G. DE Saporta^ — -Sur les caractères propres à la végétation
pliocène, à. propos des découvertes de H. J. Rames
dans le Cantal 212
LocARD. — Sur les Brèches osseuses des environs do Bastia (Corse) 232
Bayan. — Sur son travail de recensement des espèces publiées et
3ur quelques synonymies 235
Locard. — Sur la Faune des Terrains tertiaires moyens de la Corse 236
TouRNOi«£R, CpTTEAU. -;- Observatious sur la communication pré-
cédente 241
• a •
Leyherie. — Sur la position et le mode de formation des Marbres
dévoniens du Languedoc 242
Th. Ebray. — ftéponse aux Observations de M. Vélain, relatives à
ma note sur l'étage kimméridien des Pilles 246
De RoÛyille. — Sur le Permien de l'Hérault 250
A. BouÉ.*— Sur les gîtes salifères de la Yalachie 251
Jaivnettaz. — Présentation d'un mémoire sur la Propagation de
la chaleur dans les corps cristallisés 252
Bleicher. — Sur la Faune du Miocène supérieur de Mascara
(Algérie) 253
GoRCEix. — Sur le gisement de Mammifères fossiles de Lapsisla
(Macédoine) 254
Alb. Gaudry. — Sur les Fossiles quaternaires recueillis par
M. Œhlert à Louverné (Mayenne) 254
CoTTEAU. — Sur le genre re^mc/é^am (pi. III) 268
Tn. Ebray. — Stratigraphie des étages qui affleurent dans la cluse
de Chabriéfes, près de Digne 261
Th. Ebray.— Sur la valeur absolue de la Stratification 262
Alph. FaVrè. — Sur des Cailloux impressionnés recueillis dans le
Diluvium des environs de Paris 264
Ch. Lory. — Observations sur la stratigraphie des Alpes Craies et
Cottièniies (pi. IV) . • . • •' 266
520 TABLE DES ARTICLES.
DiEULUFAiT. — Sur la place de la lono i Aminoniks Imuihbntus 279
De Roi:vh-le, Lonv, eU-, — Observations sur la communicalion
prÉc^denle
Abicb. — Note sur la Conslilulion géologique du massif dn
Bechtaau,piës Paetigorsk, sur celle du massif de l'Elbou-
roui, el sur le gisemenl des Sources thermales de celle _
région • 381
Takby. — Sur l'âge tle VAmmotiites polyplocus - 285
Bavam. — Observaiions sur un passage d'une note de M. Hébert . 289
E. Besoit. — Rectification 289
Alb. de Lappabent. — Sur les parutions de composition du
Terrain crëiacë dans le pays deBray 2S9
Hébebt. — Allocution à la séance générale ■ . 291
L. Lartet. — Présenlalion de la deuxième partie de l'Essai sur
la Géologie de la Pai.sliiv et des contrées avoisimintes
telles que l'Egypte et TArabie 303
ItAm.R(. — Sur le Terrain crétacé des Landes 304
G. Fabre. — Sur les preuves de la submersion du Monl-Loiére à
l'époque jurassique (pi. V) 306
Delesse. — Sur les Mers anciennes de la France 3*i5
J, ConNUEL. — Noie additionnelle concernant les Cônes de Pin
fossiles du fer oolithique de Wassy 336
Jaccard. — Réponse aux allégations de M. Hébert dans ses ^ou-
>r<!ii.r>/<u-^u„i<'„U irkirifsà rrl„f,r Tilhoni>/w . ... 320
IIkkert. — Réponse à la rûclamaiion (le M. Jaccard 330
Alr. Gacdry. — Coupe géoloj;ique duMonl-LiJberon dans la région
où se trouve le gilc des Ossements fossiles 333
P. Gebtais. — Sur les nisuitals des fouilles exéculces par M. Ed.
Pietie dans l.i grotte de Gourdan, près Montréjeau
(Haute- G ai un ne) 33i
ToiiBECK. — Note sur l'Oxfordien cl leCorallien de la H.iute-Marne 335
J. ConsuEL. — Note sur la valeur d'une Description qui a indi-
qué, il y a 111 ans, des Fossiles d'eau douce dans le Fer
oolitliiciue du village de Narcy (llaule-Marne) 340
. De Chakcourtois. — Pnisentalion d'une Boussole construite par
M. Dutrou 340
De Reydellet. — Sur laPliospliorite de Bu-lmez 350
E. Favri;. — Sur la classification des Ammonites (extrait) ... 353
A. DE CiiAunni'N de Rosejioxt. — Présenlalion Aqs Etudes géolo-
gii/uessur le Var cl le Wiônepaulant les pèritjiles ter-
tiaires et quaternaires 350
1
•^
TABLB 1>É8 ^âMIOBS. SIÉI
. GAtDRT. — Présentation de la Carte géotogiqîêe (mannserite)
du Ccmtal par M. Rames • 360
BifonER. — ' Obserf ations sur la commnnication précédente. • • 361
BoLT. — Présentation de la Géologie et Minéralogie des
environs du Mont-Blanc par H. Venance Payot. • • • • 361
MoRTiLLET. — Observations sur la note de H. Tardy sur les
Glaciers miocènes ••.••••••••• 362
JBRÉB. ^— Sar une Exploration de la localité où a été trouvé le
ferdePallas 363
PdUN. — Sur les Sondages exécuta à Gajp-Breton . • 364
icEix. — Sur la géologie des iles de Nisiroset de Cos. • • • • 365
TAGB. — Notes sur les Reptiles fossiles (pi. VI, VII, VIII) ... 365
Ait. — Sur les plumes d'Oiseaux des Gypses d'Aix. . . • • • 386
f ALET. — Sur les Insectes fossiles des Gypses d'Aix 387
TAGB. — Sur les Poissons fossiles des Gypses d'Aix. • • • • 388
Fabre. — Note sur les Sables granitiques érupûfs dans les
environs de Paris 389
Martin. — Deux époques glaciaires en Bourgogne 390
LoRT. — Note sur quelques faits de la structure des Massifs
centraux des Alpes (pi. IV) •••• 397
lACD. — Profils géologiques des chemins de fer d'Orléans tra-
versant la craie du Sud-Ouest (pi. IX). • • 405
îossELET. — Etudes relatives au Bassin houQler du Nord de la
France • 409
Garrigou. — Résumé géologique accompagnant la Carte géolo-
gique de l'Ariége, de la Haute*Garonne, de la partie O.de
PAude et de la partie E. des Hautes-Pyrénées 418
lYiLLÈ et Fabre. — Procès- verbaux de la Réunion extraordi-
naire à Roanne (Loire) du 31 août au 6 septembre 1873 • 411
»ssARD. — Sur des Ossements fossiles trouvés àBriennon et sur
le Dyke de spilite de la Tessonne • • 444
ŒL. — Observations sur la communication précédente 445
HIER. — Sur les Terrains carbonifère et anthradfére du Roan-
nais (pi. X) • . 445
RoimuLE, Michel-Lévt. — Observations sur la communication
précédente , 446
JNER. — Sur la Classification des Terrains de transition du
Roannais 448
;uÈs, DouviLLÉy etc. -— Observations sur la communication
précédente •••••• •••.••••• 450
jiŒR. — Compte-rendu de la course de Régny (pK X). • • • • 454
34
Stt TAIU B8S AftTTCLU.
De RocTikLg- — Obsemtjons sur la conmiunicalioB précedeate . U9
OtTHOi. -^ .Compte-Knda de U courte fùla à Cordelle et aa
plaleau de ?ieulize ,•.>.*•. 4S0
HiCHBL-LÉrT. — Noi« »ur les Roch» porphyriques du temin
uiLbracifére • tU
Grc^er, iiE HocT^L'E. e\c. — Obsorvaiians sorlescommaaicatioiis
préc^enles 461
GnuKEft. — Compte-reDda de U course de Ctiarlîeu 4fi9
LsTALLOis et ttA\A5. — Sor le ter:ain jurassique des environs de
Cha:iieu(pl.X) .,..'...... ." «4
Ebbxt, GecNEB, etc. — Observations sur la communication préc^
dente 479
NoBLis. — Noie sur le« Hardelles et les silex taillés des Hachefecs
de la plaine de Combret près Roanne tôl
GmiER. — Compie-rendu des courses faites dans les montagnes d»
. laMadelaine W
GcTKRVrr. — Noie sur quelques Horlies du bassin de la Loire,
recueillies piincipalement dans la partie comprise entre
Roanne, Saint Jusi-eii-Cheralet et Boên 4^'
V. DssniYKs. — Sur lo gisement de Cuivre du Charrier près U
_ Prugne (Allier) ({il. XI) SW
Tamit. — Sur des traces de ^aciers quaternaires dans les mon-
t^nes de la Madelaine M4
Grutier. — OÎMrvn'ions ^ur la rommunicalion préci-denie . ... 315
BULLETIN
DE Ik
SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANGE.
rf>k
TABLE
DES MATIÈRES ET DES AUTEURS
POUR LB PREMIER VOLUME
(TROISIÈME SÉRIE)
Annéd 1872 à 1873.
AtoiGB. Note sur la Ck)nslitatioii fféologi-
qne du massif d a Qechtaou, près Paeti-
gorsk, stir celle du massif de TElbou-
rouz, et sur le gisement des sources
thermales de cette région, p. 281.
Agronomie. Sur la Carte agronomique du
déMTtement du Hhônef par M. Ëbray,
Au (Cap (f)* Sur le volcan du — , par
M. de Rosemont, p. S7.
Aix. Sur les plumes d*Oiseaux des Grvp-
aes d*— , par M. Bayan, p. 386. = Sur
les Insectes d*id., f)ar M. Oustalet,
6 887. = Sur les Poissons d'id., par
. Sauvaire. Observation de M. P. Ger-
vais,jp.
Alais. Constitution géologique des Ter-
rains traversés par le chemin de fer
de Ghapeauroux à — , par M. Ebray.
Observation de M. Parran. p. 132.
Alaska. Sur une dent d'EUÎ^has primi^
aerUus trouvée par M. Pmard dans
r — , par M. Alb. Gaudry. Observation
de M. Deslongchamps, p. 123.
Algérie. Sur des traces d'anciens glaciers
en — , par M. Gh. Grad. Observation de
M. Mai%s, p. 87. == Sur la Faune du
Miocène supérieur de Mascara — , par
M. Bleicher, p. 253.
Allemagne. Sur la composition des Éta-
ges jurassiques supéneurs en Suisse et
en —, par M. de iJbriol. Observatioi»
deMATOÉfat»M4&
Allier (Dép. de V). Sur le gisement de
Cuivre du Charrier, près la Prusne,
par II. Y. Deshayes (pL XI), p. 504.
Alpes. Observations sur la Stratigraphie
des — Craies et Cottiennes, par H. Lory
(pi. IV), p. 266. = Note sur quelques
faits de la Sti'ucture des Maœifb cen-
traux des — , par M. Lory (pi. FV),
p. 397.
Alpes (Basses) (Dép. des). Stratigraphie
des étages qui ameurent dans la cluse
de Chabrières, près de Digne, par
M. Ebray. Observation de M. Vélân,
p. 261. = Sur une Emyde des lignites
tertiaires des —, par M. H. E. Sauvage
(pi. Vin), p. 371.
Alpes-Maritimes (dép. des). Sur le Vol-
can da cap d'Au, par M; de Rosemont,
p. 27. = Description de Tétage ffarum-
nien et des terrains tertiaires des en-
virons de Biot et d'Antibes —, par M.
Coquand. Observations de lOf. Toor-
nouêr et Bayan, p. 176.
Alsace. Description des Formations gla-
ciaires de la chaîne des Vosges en —,
par M. Gh. Grad, p. 88.
Ammonites. Sur la classification des—
(extrait), par M. E. Favre, p. 353.
Ammonites polyploeus. V. Terrai» JurÈS'
signe; — tenuùobatus. V. HHd.
Animamx fossiles. Sur les — du mont Lé-
beron (Vattcloie)^ par It. Alb. Oandrj,
^S01«
TABLE tES ULTUBES.
^ «6.
giqM 4« MnvMlnmnét lar le
m *• Vtmi ar te «Wifit «> UP-
Mte d *- r-, pw M. L. Lu-
_tet.j.8aa.
. r: — :_•• > — li-iîehë»
_ leH-Pw-
m. laL = S«r In Omis» it U
iie l-CrriMS, pw H. Hmtrr-
ttu. ObMmboiftda UT. Ddosio
t( CnBM-, p. 1%.
irgited I0«r. Su r— .pvM. N. •leKa-
H.ii.SM.
nUiTW
Nord de la Fïmm, pw H. G
Otecmfioas da HM. Dwahrée, Ion et
d« ItoiiiiUe, p. M (tiOe.
ir«nlit pcrldEn. Sur U ctintaTe N.-E.
du — l*rliaire. par M. H«a^. Obser-
vations de HM. Bnngaier «t Hébert,
p.W.
SmN*. Sur les Brèches ottenses des eo-
viront d« — <Con^, pu H. LacttA,
(tteemtiMi de H. ToniDODËr, p. 332.
Baih». Observations »ur Ira ^ouve,,uI
duciuneiiU relatit à i'cUje l:',lj.-iiii-
que par M. Hébert, y. Si. = iT-stn-
lation du 2' Taïtiiruli.- de se« Elude»
(aita dans la eolleciton àf. i'Écote rf«
Minet Mur JafoulUi noufeauxou mal
connus, p. lOë. =^ Sur son travail dt^
KetxoiemEOl Aes espèces publii'eii et
sur quelques SyDocymies, p. '■J3b. =;
Observations sur un passage d'une
noie de M. Hi^Uii, p. m. = Sur les
pluiucs il'Oiscaui des Gypiics d'Aii.
Observations de MM. Oustalet, Sauva^'e
et Gênais, p. 3Mi. = Obserraliuos,
p. 193 et 304.
BkVKH et Levaixois. Sur le Terrain
jurassique des environs de Cliarljcii
(pi. XI). Observations de MM. Ebray,
Gruner et DouviUé, p. 474.
Bechlaou. Note sor Lei Cotiftitullcin gêolo-
Hique du massir du — , prèa PitliKorek,
par M. Abich, p. SSl.
Btlmex (Espagne). Sur la Phosphorile de
—, par H. de Reydellet, p. XA.
Besoit. Reclilication p, 389. = Obser-
vations, p. 7« et 170.
Bertrand dt Lom. .Sur la découverte
d'ossemenls humains aux Rivaux iiar
M. —.par M. Hedde. p.3'29.
BiLLV (de). PrùsenUtion de U Céolosle
»' maùam
p.iaif: m:
Arie'j*. iit,-jni
gnao! il Csr.e -'--..':'firsw i
par JJ. Gun;:*!. p. 3^ et «e.
Armaaniae. OteeirUkais sor Tige desPa-
luns del— , w U. L. Larlel, p. m.
ARNi.tiD. PnvLU iiÀ.vl>ig)q<ieî des che-
mins de fer ifurléans tnveisanl U
craie do Sud-Ouest <pl. IX), p. V&.
Aube (d^. de V). Sor le terrain qui t«-
couvTB les plalean d'Ouïe aui uin£m
des diparlemenU del' — rt de rVonitr,
parM. Meurr. OtHemlûns de MM. De-
leste et HéSen, p. 150.
iud* (dép. de 1\ Râsuté rà>logiqiie
aocompagnant la Carte g^uwQue iâ
' i
cf Ithiinlogle de* t»rlmu du IM-
Bt^e par H. Y. PayoL, p. 361.
Km (Alpes-Uarilimes). Descripti
et des Temin.1 1er-
uDCH.uoiiS de — , par M. Co-
qund. Obeervalion» de MM. TaunKiu^i
et Bajvi. p. 176.
BuiOKDL Sur la Paune du Hit>cciie sa-
péTMur de Mascara, p. â53.
Pti^miU» (Manche). Sur une dent it
llnsasaure de la Crve supérieure de —,
par H. H. E. Sauvage (pi. TI>, p. 385.
Rn-F. SarlwgilPS salifôrcs de la Val j-
sur quelque^
E<:!-.;r..>i*niie4 des êtaees jurassique,
sup^^tirs de —, par MM. H. E- Sau-
nfe et E. IU^aux(pl. Ij, p. 137. = Sur
deui X.-'Tlues du terrain kimméridgieii
de — . fax M. H. E. Sauvage, p. 365.
= De U prince du genre Pterodac-
Ivledan-ie Jurissique supérieur de—,
par M. IL E. Sauva(;e (pi. VIJ, p. 375.
Buurgogite, iMui époques claaaires e"
— , Mr M. J. Martin. oEs--"- *
M. Toumooér, p. 300.
Bauuole. Présentation d'une >
par M. DulraUi par H. de Chancourlcis,
p. 34(i.
Braij iPapi if). Sur les variations de
composition du Terrain crélacÉ dans
le —, par M. Alb. de Lapparent, p. SâS
Brècha oaeaars. Sur les — des enriroit
de Bastia. par M. LcH:ard. Ob^erralian
de M. Toui-nouér, p. 23*2.
Brossabd. Sur des lAsemenls trouvés i
Briennon et surte dyke de Spilite de I)
Tessoniie (Loire). " Observations de
Budget pour I
BugeyiBiu). :
le Jura du
iinôe Wi-13. p. 37.
ir la place qu'occupe d«i
' la lone à Ainmonilei It
'O
TABLE DES MATdaES.
535
iMilloMiit, par M. Faisan. Observations •
de M. Hébert, p. 170. |
Bureau pour Tannée 1873, p. 164. j
BimcaoER. Observations sur la note de I
M. Meugy sur la Ceinture N. E. da
Bassin tertiaire parisien, p. 60. = Ob-
servations sur les notes de M. Hébert
relatives à TÉtage tithonique, p. 76*
CalUtmx impres9lonné8. Sur des — recueil-
lis dans le Diluvium des environs de
Paris, par M. Âlph. Favre. Observations
de lût. de RouviUe, Daubrée, Lory,
Jannettaz et de Lapparent, p. 264.
CùtUd, Sur les caractères propres à la
Végétation pliocène, à propos des dé-
couvertes de M. J. Rames dans le — ,
par M. de Saporta, p. 212. = Présenta-
tion de la Carte géologique (manus-
crite) du — par M. J . Rames, par
M. Alb. Gaudry. Observations de MM. P.
Gervais, Pomel et Toumouêr. p. 360.
Ccp-Breion (Landes). Sur les Sondages
exécutés à — > jpar M. de Folin. Obser-
vations de MM. Delesse, Toumouêr,
PéUat et de Rosemont, p. 361.
Carbonifère, V. Terrain carbonifère.
Carte. Sur la -^ agronomique du dépar-
tement du Rbone, par M. Ebray,
p. 203. = Présentation de la — oëoto-
gique (manuscrite) du Cantal par
M. Rames, par M. Alb. Gaudry. Obser-
vations de mi. P. Gervais, Pomel et
Toumouêr, p. 360. = Résumé géo-
logiqae accompagnant la — géolo-
ne de TAriége, de la Haute-Garonne,
i partie ouest de TAude et de la
partie est des Hautes-Pyrénées, par
H. Garrigpu. Observations de MM. Dieu-
lafidt, Raulin et de Houville, p. 302 et
118.
Chabrières (Basses- Alpes). Stratigrapbie
des étages qui affleurent dans la cluse
de — , près Disne, par M. Ebray. Obser-
vation de M. Yélain^. 261.
Chaleur. Note sur la Conductibilité des
corps cristallisés pour la — , par M. Jan-
nettaz, p. 117. == Présentation d*un
Mémoire sur la propagation de la —
dans les corps cnstaUisés, par M. Jan*
nettaz, p. Wl.
Changourtois (B. de). Présentation
d'une boussole construite par M. Du-
trou, p. W^. = Observation, p. 389.
Chantre. Sur la faune du Lehm de
Sainl-Cîermain-au-Mont4'Or (Rhône),
et Aperçu sur Tensemble de la faune
quaternaire du bassin du Rhâne, p.
143.
Chapeauroux ( Lozère ). CSonstitution
géologique des terrains traversés par '
le chemin de fér de — à Alais,
par M. Ebray. Observation de M. Par-
ran, p. 132.
GUAPKR. Sur le PlagUppt^thm Cofuandi,
p. 190*
Charlieu (Loire). Gompte-rendu de la
course de — jpar M. Gruner. Observa-
tions de MM. Deshayes, Guyerdet, Fa*
bre , Michel-Léyy et EÛsray. p. 409. =
Sur le terrain jurassique aes environs
de — , par MM. Levallois et Bayan. Ob-
servations de MM. Ebray, Gruner et
Douvillé, p. 474.
Charrier ^Ailier). Sur le gisement de
Cuivre au — , près la Prugne (Allier),
par M. V. Deshayes (pi. XI), p. 504.
Chine. Sur la Géologie du Tcné-Kiang,
par M. A. David, p. 7.
CMBretis. Sur des Ossements fossiles que
M. — a recueillis dans les Provinces
danubiennes, par M. Alb. Gaudry, p.
142.
Combret (Loire). Note sur les Mardelles
et les silex taillés des Mâchefers de la
{)laine de — tprès Roanne, par M. Noê-
as. Observations de MM. Tardy et
Gruner, p. 481.
Commissions pour l'année 1873, p. 165.
Commission ae comptabilité. Rapport de
la — sur les Comptes des dix premiers
mois de 1872, par M. Danglure, p.
206.
Comptes. Rapport de la Commission de
Comptabiuté sur les — des dix pre-
miers mois de 1872, par M. Danglure,
p. 206.
Conductibilité. Note sur la — des corps
cristallisés pour la Chaleur, et sur la —
des couches du globe pour le Son, par
M. Jannettaz, p. 117. = Présentation
d*un Mémoire sur la Propagation de la
Chaleur dans les corps cristallisés, par
M. Jannettaz, p. 252.
Conseil pour Tannée 1873, p. 161.
CoQUAMD. Description de rEtage garum-
nien et des terrains tertiaires des en-
virons de Biot et d'Antibes, par M.
Coquand. Observations de MM. Tour-
nouer et Bayan, p. 176.
Corallien. V. Terrmn jurasslpie.
Cordelle (Loire). 0)mpte- rendu de la
course faite à — , par M. Gruner, p.
460.
CoRNUEL. Note additionnelle concernant
les Cônes de pin fossiles du Fer ooli«
thique de Wassy, p. 326. = Note sur
la valeur d*une Description qui a indi*
Sué, il y a cent onze ans, des fossiles
*eau douce dans le Fer oolithique du
. village de Narcy (Haute-Marne), p.
3407
Cane. Sur les Brèches osseuses des en-
TABLE DES MATIËBES.
Tirons de Bastia, par H. Locard. Ob-
servations do M. ToiiroDuér, p. 232. ^:
Sar la Faune des terrains '
leaa, p. 336.
Coi (lie de). Sur la i
par H. Gorceii, p. 'i
CcnTBMj. Snr les Oursins jurasâiiues i(s
la Suis5«, p. ^i^. = Sot le genre Tet'i-
cidari» (ul. 111), p. 258. = Obsenntioii.
p. 2«.
CrilacÉ, V. Terrain TélaM,
Culiire. Sur le n^semeat de — ila
Charrier, près la Prugne (Alliei^, pu
M. V. Deshayes (pi. XJ), p. IJOL
Dacoiatinis. Sur le [;enre —, Quensteilt,
pw M. H. E. Sauvage (pi. Vil), p, 380,
Danglure. Rapport de ta Conunission
de coniplabilitti sur tes CoTapte^ dus
dit premiers mois de 1872, p. 206.
Dmtibhnna {Provinces). Sur le Termin
quatemoira de la Roumanie et sur
quel<(uc3 ossements de Mammifères
û'rtiaires et quaternaires des mêmes
paya, par M, Steiihaaesco. Observa-
tions de MU. Klunicr-Chalmas et de
Mortillel, p. I-IS-^: Sur des Ossements
fossiles que MM. Chœrelis et Eneelhard
ont recueillis iua les — , par M. Alb.
tiaudry, p. 1^ := Sur les sites sali-
féres de la Valachie. par M. Boue,
p. 95i.
Daubrëe. Sur une eiploration do la loca-
DcLESSE. Sur les Mers anciennes delà
Franc.', p. 3-25.= Oli^crva lions, p. 1C3,
170. 17(1, !•&, -Jùi.
TtEShOsccakMVS. Olisenalion. p. Hi.
0£SHl.ïEii (V.) Sur le psoment de Cui-
vra du IJuirrisr, (iras la Frugna (Al-
lier) (pi, XI), p. SOI. = Obsarvstion,
Vtiionlen. V. Terraiti dêwnitx.
DiEtiUFAiT. Sur la pUc« de U Zone i
Afiimaiùles lenuitobaiu». Obsemtioui
de MM. de Raiiville, L(ii-y. Jourdy et
Hébert, p. 279. =: Obsêr^atioii, p.
302.
Diluvium, V. Terrûbi qualentalrt,
DouviLLË. Procès-vei^ux de la KÈaDiDn
eitraordioaire à Roaoïic U^tre)) 'u
31 août au S septembre isl3, p. \U.
^= Observations sur la ClassilScation
des terrains de transition du Roan-
nais par M. Gruner, p. 450. =z Obser-
vation, p. 479.
Drame (aéa. de la). Coupe de l'Étage
kimmëritUen aui Pilles, près Nyom
(— ), par M. Ebray, p. Ii4. = L'Oilbr-
dien et le NéocomleD au pont des PD-
les, parM.VélaiOiP. 126. = Rêponie
aux Observations ie U, Vétai» relati-
ves a ma Note sur l'Etage kimméri-
dîpn d^s Pilles, p.ir M. Ehrav. Obserrs-
liiiiis de MM. Vdaiii, lltb,:fl et Utu-
ner, p. 2W.
Dulrcu. PréaenlaUott d'uue Boiissolï
LoiLslruilo par M. — , par M. de Chan-
cjui'toii^, p. 3i6.
H. Magnan sur l'EtaRe albien des
Pyrénées françaises, p. 31. =z Etude de
l'iIot jurassique du Blas do l'Air prés
Villefort. Obsei-vaUon de M Hrbort,
Î. 33. = Coupe de l'Etage kimmèri-
ien aux Pilles, près Nyoïis (Drùme).
Observations de M, Vilain, p. 12t. ::=
Constitution géolo^que des Terrains
traversés par le chemin de fer de
Chapeauroux à Alais. Observation de
M. Parran, p. 132. = Sur la Carie
agronomique du déparlement du Rhâne,
p. 203. = Réponse aux Observations
de H. ViJlain relatives à ma Note sur
l'Elage kimméridien des Pilles, Ob-
servations de MSI. Vélain. Hébert et
Gruner, p. 246. = Stratigraphie des
Etages qui affleurent dans U cluse
^3 de Digi
. Obser-
e Digne. t__.
valions de M. Vilain, p. 95l. = Sur U
valeui' absolue de la Stratifiivilion, p.
262. = Obscr^'ations. p, 479. 481. 486.
Ecliinodermes. Sur les Oursins jurassi-
ques de la Suisse, par M. Cotteau. p.
79. = Note sur quelques — des stages
jurassiques su ' ' ' " '
s -Mer, par ï
Rigaux(pl.I). p. 1^^-
Egypte. Prcsenlalion de [a 2' partie
de VEuai lur la Géologie de la Pala-
liae et ... . de l' — , par M. L. L^rtet,
(. Note SI
r la Constitution |^o-
gisemenl des tjoiirc-.~i thermales de
cette région, par M. .\bioh, p. 2S1.
Eltfdiai prtmlgàiius. Sur une dent d' —
trouvée par M. Pinard dans l'Alaaki.
TABtB M» HATIIeUES.
Blf
pw M.'Aib. Gmdry. Obsenration de
M. Deslongchamps^ D. 123.
Knçdhard. Sur des Ossements fossiles
que M. -^ a recaeiilis dans les Pro-
vinces danubiennes, par M. Alb. Gau-
dry, p. 142.
AfNigne. Sur la Phosphorito de Belmez,
par M. de Reydellet^ p. 350.
Anèeei. Sur son travail de Recensement
des — publiées, et sur quelques Syno-
nymies, par M. Bay:in, p. 235.
Stajfe garumnien. Y. Terrain crétacé; —
kimmérUgienj tUKoni^» V. Teirrain
jurasiique.
E^^péditiàn. Sur V — suédoise aux ré-
S 'ions arctiques, par M. Nordenskjold.
bservations de MM. Daubrée et de
Movtillet, p. 6. = Sur une Exploration
de la localité où a été trouvé le fer de
Pallas, par M. Daubrée. p. 363.
Eyrieux. Sur les Gneiss de la vallée de
1' — , par M. Munier-Chalmas. Obser-
vations de MM. Delesse et Gruner, p.
1«6.
Fabrx (G.). Nouvelle méthode pour com-
poeer 1^ effets de deiix soulèvements
successifs, p. 24. = Sur les preuves de
la submersion du Mont-Lozère à Tépo-
ri jurassique OpI. V). Observations de
Delesse, p. 306. =: Note sur les Sa-
bles granitiques éruptils dans les en-
virons de Paris. Observation de M. de
Gbancourtois, p. 389.= Procès-ver-
baux de la réunion extraordinaire à
Roanne (Loire) du 31 août au 6 sept.
1873, p. 444. = Observation, p.4â0.
Falsan (Alb.)» Sur la place qu*occupe
dans le Jura du Bas-bugey la zone à
Ammoniteê tenuUobatus (pi. II). Obser-
vations de M. Hébert, p. 170.
Paluns. Observations sur Tâge de» — de
l'Armagnac, par M. L. Lartet, p.
210.
Faune. Sur la — du Lehm de Saint-
Germain-att-Mont-d*Or ^Rhône), et
aperçu de Tensemble de la — quater-
naire du bassin du Rhône, par M. E.
Cliantre, p. t43. = Sur la — des Ter-
rains tertiaires moyens de la Corse,
par M. Locard. Observations de MM.
Toumouër et Gotteau, p. 236. = Sur
U — du Miocène supérieur de Mas-
cara (Algérie), par M. Bleicher, p.
253.
FAVRi(Alph.). Sur des Cailloux impres-
sionnés recueillis dans le Diluvium
des environs de Paris. Observations
de MM. de Ronville, Daubrée, Lory,
Jannettaz et de L^pparent, p. 264.
Favrb (Ern.). Sur la classification des
Ammonites (extrait), p. 253.
Fer, Sur une exploration de la localité
où a été trouvé le — de Pallas, par M.
Daubrée, p. 363.
FoLiN ^e). Sur les sondages exécutés i
Cap-Breton. Observations de MM. De-
lesse, Toumouér, Pellat et de Rose-
mont, p. 364.
Fossiles. Présentation du 2"* fascicule
des Etudes faites dans la colleeti/tm de
VEcole des Mines sur des — nouveaux
ou mal connus^ par M. Bayan. p. 196.=
Note sur la valeur d'une description
3ui a indiqué, il y a 111 ans^ des —
'eau douce dans le fer ooltthique du
village de Narcy (Hante-Marne), par
M. (lomuel, p. 340. .
France. Présentation du 1*' suwlément
aux Etude» sur la Végétaiion du S. E.
delà — à Vépoaue tertiaire par M. de
Saporta, par M. Gaudry. Observa-
tions de MM. Delesse, Munier. Benoit
et Hébert, p.l75. s= Profils géologiques
des chemins de fer d'Orléans traver-
sant la Craie du Sud-Ouest, par M.
Arnaud (pi. IX), p. 405. = Etudes
relatives au Bassin houiUer du Nord
de la — ,par M. Gosselet. Observations
de MM. Daubrée, Lory et de Rouville,
p.301et409.
Gard (dép. du). Etude de lllot Jurassi-
que dti Mas-de-rAir, près Villefort,
par M. Ebray. Observation de M. Hé-
bert p. 33. = Constitution fféologique
des Terrains traversés par le chemin
de fer de Chapeauroux à Alais, par
M. Ebray. Observation de M. Parran,
p. 132.
Garonne (Haute) (dép. de la). Sur les ré-
sultats des fouilles exécutées par M.
Ed. Piette dans la grotte de Gourdan,
près Mpntréjeau —, par M. P. Gervais.
Observation de M. L.liartét, p. 884. =
I
Résumé géologique accompagnant la
CSarte fféologique de .... de la —,
par M. Garriffou. Observations de MM.
Dieulafait. Raulin et de Rouville, p.
302 et 418.
Garrigou. Résumé géolof^ique accom-
pagnant la Carte géologique de TA-
riége, de la Haute-Garonne, de la
Sartie 0. de TAude et de la partie E.
es Hautes-Pyrénées. Observations de
lOf . Dieulafait, Raulin et de Rouville,
, p. 802 et 418. = Observation, p. 306.
GAiminr (Alb.). Sur une émXnSkpkas
TIBLB DES lUTIËEES.
prfmfdenfut trouvée par M. Pinard
■liut l'Alaska. Obs^rvïtioa de H. Des-
longchamps, p. 12il. =: Siir des Oase-
inents fossiles que MM. Choiretis et
Engelhard ont recueillis dans les Pro-
ïinces danubiennes, p. 143. :=Présen-
tatian du 1" suppléiiient aux Etada
$ur la VégilallonituS. E.é» laPvatKt
à Vépoque ttrUairt par U. da Saporta,
ObservationsdcHH. Delesse, Mucier,
B«noit et Iléhert, p. 475. = Sur les
Animaux fossiles du Mant-Léberon
(Vanduse), p. 2M. =^ Fossiles tiuater-
naîres recueillis par M. Œtuert i
Louvemé (Majeone). Observation de
H. P. Gervais, p. 254. = Coupe géolo-
gique du Mont-Léberan dons la région
où SB trouve le cite des Ossements fos-
^les. OhserTalions de MM. de Roys et
P. Cervsis,p. 332.= Présentation de la
Cottt géologique (manuscrite) du Can-
tal parH. Rames. Observations de MM.
P. Gervais, Pomel et Touniou§r, p.
360.
Gialogie. Sur la — du Tché-Kiang
S une), par M. A. David, p. 7. =
nstilution géologique des terrabas
traversés par te chemin de fer de
Chapeauroux à Alais, par M. Ehra;.
Observation de M. Parran, p. IM. ^
Note sur la Constitution géologique du
tnasdF du Bechtaou, près Pctigorâk, sur
Mlle de l'Elbouroui, et sur le gise-
ment des Sources thermales da cetls
région, par M. Abich, p.281. = Pré-
Ecntation de la 2» partie de l'Sïsol sar
la— de la l'iilesline ri dei l'inlrèes aroi-
siaanles idlf!' que l'Egypte et l'Arabie,
par M.L.Lartel.p. 303. = PiiJsenlalioii
des Eluiles géoloaiquff sur h Var et le
Ithâne penilant tef péilodr.! lerliaire et
qualernaim, par M. de Rosemonl, p. I
3S6. =^ PriJsentation de la — et Ulnê- ,
Taloqie de» environs du èloitl'Blanc par !
M. V. Payot, par M. do liilly, p. 361. :
= Sur la — des lies de Nisiros et de
Cos, par H. Gorccix, p. 3(i5. =: Note
sur quelques rails de 1.1 structure des i
massifs centraux des Alpes, par M. i
Lory (pi. IV), p. 397. = Profils gSolo- ■
giques des chemins de fer d'Orléans i
lravcrs.-int la Craie du Sud-Ouest, par |
M. Arnaud (pi. IX), p. 405. = V. Carte '
giologiqi '
" ■ ■"' du)
Toumouér, p. 2117.
Geiivais (P.). Sur les résultais dès fouil-
les eicécuti^es par U. Ed. nette dans !
la grotte de Gourdan, près Montréjeau ;
(Haule-Garonne). Obsenation de M. ■
L. Lartet, p. SJi. = Observai ion s, p.
257, 3G8, 388. [
Gleserklle. Sur la —, par U. de Limur. 1
Observalions de M. Jamiettaz, p. 166. i
tion des formations glac _,
chaîna des Vosges en Alsace et i
Lorraine, par M. Ch. Grad, p. 88. =
Observations sur la note de M. Tard;
sur les — miocènes, par U . de Hortillet.
Observation de M. Januettai, p. 362. =
Deux époques glaciaires en Bourgo-
gne, par M. J. Martin. Observation de
M. Toumonèr, p. 390. = Sur des tra-
ces de — quaternaires dans les mon-
taniea de la Uadelaine, par U. Tardr.
OSservations de U. Gruner, p. 514.
GOBCEiz. Sur le gisement de Uammi-
fèrcs fossiles de Lapaisia (yacédoins),
p. tfôt. = Sur la Géologie des Ues de
Nisiros et da Cos, p. 3^.
GOSSELET. Etudes relatives au Iiassin
haulUer du Nord de la France. Obser-
vations de MU. Daubrée, l.ory et de
Rouville, p. 301 et 409.
CounSan (Haute-Garonne). Sur les résul-
tats des Touilles exécutées par M.
Piette dans la grotte de — , près Uon-
tréleau, par M. P. Gervais. Obser-
vation de 11. L. I.artet, p. 3^
Gnjui (Cfa.). Sur dea traces d'andena
gladers en Algérie. Observations de
Vusgei eu Alsace et en Loir
88.
Ghitseh. Observations si
tion de M. Uuiiier relative aux Gneiss
de lavalléederUyrieuï, p. l'J5. =: Sur
lesUTiaîiiH carbonifOre et aniliracifére
du Roannais (pi. X). Observations de
MM. de Rouville etMichel-Lév7, p. 541.
:= Sur la Classili cation des terrains de
transition du Roannais. Observations
de MH. Noguès, Douvitlé, de Rouville,
Pomel et ilichel-LéiT, p. 4(8. =
Coinpie-rendu de la course de Rcgnj
(pi. X). Obser\-ations de M. de Rouville.
p. 151. =^ Compte-rendu de la course
laite à Cordelle et au plateau de Neu-
lize. Observations de UM. de Rou-
ville, Pomel et Julien, p. 460. =
Comple-rendu de la course de Char-
lieu, Observations de MM. Ebray, Dou-
villé, V. Deshaj'es, Guyerdel, Fâbre et
Micliel-Lévy, p. 409, = Compie-rendo
des courses faites dans les montagnes
de la Madelaiiie. Observations de UM.
Michel Lfvy et Ebrav, p. 481. = Ob-
servations, p. 250, 3iX>, 467, 471), 480.
483, 514.
GuiiRDET. Nota sur quelques Radies du
TABLE DES MATIÈBES.
599
bassin de la Loire, recueillies princi-
palement dans la partie compnse en-
tre Roanne, Saint-Just-en-Chevalet et
Boën, p. 497.
GffPieM, Sur les plumes d*Oiseaux des —
d'Aix, par M. Bajan, p. 386. = Sur
les Insectes fossiles des — d'Aix. par
M. Oustalet, p. 387. = Sur les Pois-
sons fossiles des — d*Aix, par M. Sauva-
ge. Observations de M. Gervais, p.388.
H
HÊraiT. Nouveaux documents relatifs à
l^tage tithonique et à la zone à Am-
maniteê polyplocus. Observations de
M. Bayan, p. 61. = Note additionnelle
à la communication relative à l'étage
tithonique. Observations de MM. Tom-
beck, Buviguier et Benoit, p. 67. =
Observations sur la note de M. Faisan
relative à la place qu'occupe dans le
Jura du Bas-Bugey la zone à Ammo^
nUe9 tenuilobatui, p. 174. = Allocution
à la séance générale, p. 293. = Ré-
ponse à la réclamation de M. Jaccard,
p. 330.= Observations, p. 36, 61, 163,
176,250,280,305.
Hedde. Sur la découverte d*Ossements
humains aux Rivaux (Haute-Loire)
par M. Bertrand de Lom, p. 3^.
Hérault (dép. de T). Sur le Permien
de r —, par M. de Rouvllle, p. 250.
HouHUr. V. Terrain houUler.
I
fueetes. Sur les — fossiles des Gypses d'Aix, par M* Oustalet, p. 387.
j
JacCard. Réponse aux allégations de M.
Hébert dans ses Nouveaux documerUs
relatifs à l'étage tithonique. Réponse
de M. Hébert, p. 329.
Jannettaz. Budget pour Tannée 1872-1873,
p. 37. := Note sur la Conductibilité des
corps cristallisés pour la Chaleur et sur
la Conductibilité des couches du globe
pour le Son, p. 117. = Additions a une
note de M. de Limur sur la Gieseckite,
les Kersantons et la Lithologie des en-
virons de Vannes, p. 169. == Présen-
tation d'un mémoire sur la Propaga-
tion de la Chaleur dans les corps
cristallisés, p. 252. = Observations, p.
266, 363.
JouRDY. Observations, p. 280.
Julien. Observations, p. 46^.
Jura. Sur la place qu occupe dans le—
du Bas-Bugey la zone à Ammonites
lenuilobatus, par M. Faisan (jA, II).
Observations de M. Hébert, p. 170.
K
Kersantons. Sur les --. par M. de Limur. 1 lesse, p. 166.
Observations de Mli. Jannettaz et De- I Kimméridgien. V. Terrain jurassique»
Landes (Dép. des). Sur le terrain crétacé
du — , par M. Raulin. Observations de
MM. Hébert, Leymerie, L. Lartet,
Gruner etGarrigou, p. 304. = Sur les
Sondages exécutés à Cap-Breton, par
M. de Folin. Observations de MM. De-
lesse, Toumouër, Pellat et de Rose-
mont, p. 364.
Languedoc. Sur la position et le mode de
formation des Marbres dévoniens du
— , par M. Leymerie. Observations de
M. Daubrée, p. 242.
Lapparewt (AId. de). Observations sur
la note de M. N. de Mercey relative à
TArgUe à SUex, p. 136. = Sur les va-
riations de composition du Terrain
crétacé dans le pavs de Bray, p. 289.
= Observation, p. 266.
Lapsista (Macédoine^. Sur le gisement
de Mammifères fossiles de — , par M.
Gorceix, p. 254.
Lartet (Louis). Observations sur Tâge
des Faduns de T Armagnac, p. 210. =
Présentation de la 2* partie oe YEssai
sur la Géologie de la Palestûie et des
contrées avoistnantes telles que V Egypte
et l'Arabie, p. 303. = Observation, p.
308.
Léberon (Mont) (Vaucluse). Sur les Ani»
maux fossiles du —, par M. Alb. Gao-
35
830
TIBU DES MATIÈRES.
A7, p. 901 . = Conpe géologique du —
dans la région où se trouve le elle ites
ossements Tosailcs. par M. Alb, U.vi-
dry. ObsenulioiiH île MM. de Itoy.s
etP.Gervaiï, p. 332.
LrltM. V. Terrain qualernatre.
Leïalu)!s et Batan. Snr le terrain juras-
sique lies environs de Chsilieu (pi. X).
OfeeiTaliiiHs d-' MSI. tClii'ay, t.runer
et DouvilLû, □. t7D,
Lkyhebie. Sur la position el le mode de
fbrmalion de< marbres dévoniens ilu
Languedoc Obserralions de M. Dau-
bisJe, p. 2i9. = llb«ft(^aliûns. p. 30G.
LiMUH (de). Sur InGie^eckite. les Eer-
untons et la lithologie îles envi iims de
Vannes. Obsei-vaiions de MM. Jannyt-
taz et Dele^c, p. 166.
Llopleurodon, Sauv. Du geni-e — , par
M. H. E. Sauvage (pi. VÎI),p. 377.
Lilhologle. Sur la — des environs de
Vannes, par M. de Liraur. Oljservstions
■ II. ■ I ■ ■. l'Arsel. Oliserva-
ri ... ■■ M . ■■ ...■!■, p. -232. =Sur
■ \r !.. l.i..=,-. u;«.iv,ilions de Mm'.
Tomiuiiior tl Cottcaii, p. 236.
Loire { lii'p. de la). Proi'Câ-vorbaui de ta
Ht'ouion ettnuirJinaire A Roanne — ,
du 31 aoûl au <i sept 1^9, par MM.
Ilouvillâ et tabn (pi X et XI) p
Ul
: Toebee du bas
Saint-Just-en-Chevalel et Bofn, par
M. Guyciilcl, p. iVl.
loirt (Haute) (L)ép. de la). Sur la dénto-
veile d'Osseroculs humains aui Ri-
veaun — par M. DertranddeLam, parti.
Hedde. p. 329.
Loiiioi. (de). Sur la composition d«
Étages jurassiques suf^ricurs ea
Suisse et en Altemagne, |>our servir à
la délemiinalion de la place de la lone
i Anunonilet tenuilûbaliu. Obserrationj
de U. Vélain, p. 146.
Lorraine. Description des Formatlow
glaciaires de lli rhaiae dej VosgA» en
—, par M. Ch. Grad, p. 88.
LoHT (Ch.). Obseivalions sur la Slralî*
erapliie des Alpes Graies «t Cottien-
nés Cpl- IV). p. 206. = ObswratioM
surlanotedeM. Dieula^t n-Iadve 1
la place de la lone â Ammontlt* UiuiU
lobalui, p. 980. = Note sur ijuelquei
faits de la structure des Massib cen-
ti'Hux des Alpes (pi. IV), p. 397. =
Observation, p. 303.
M. Àlb. Guudrv. Observations de M. P.
Gcriais, p. 25f.
LoiÀre (D^-p. de la). Canstilation géolo-
gique clés Ten'aiTis traversa par le
chemin de fer dcChapeaurousà Alai),
Kr M. Ebray. Observation de H.
iran p l'j3 =V LotêreiUml)
l.o%ert {Uoat) Sur les preuve* de la
9 bmers on du — â I époque inraw-
q M 1- c V) ObSPr-
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1 ■
ulll
TABLE DES MATIÈRES.
581
lf(iudeM<r(Gard). Etude de l'ilot juras-
sique du — , près Villefort, par M.
Ebray. Observation de M. Hébert, p. 33.
MoKora {Algérie). Sur la Faune du Mio-
cène supérieur de — , par M. Blei-
cher, p.2S3.
Mayenne (Dép. de la). Fossiles quater-
naires recueillis par M. Œhlert à
Louvemé — , par M. k\h. Gaudry.
Obsenration de M. P. Gervais, p. 35*.
Mercey (N. de). Sur l'Argile à Silex. Ob-
servations de M. de Lapparent, p. 134
et 193.
Meugy. Sur la ceinture nord-est du bas-
sin tertiaire parisien. Observations de
lOf. Buvignier et Hébert, p. 40. =
Sur le terrain qui recouvre les pla-
teaux d'Othe aux confins des départe-
ments de TAube et de T Yonne. Obser-
vations de MM. Dclesse et Hébert, p.
150. = Observations, p. 352.
Mighel-Lévy. Note sur les Roches por-
phyric^ues du terrain anthracifére. Ob-
servations de MM. Grimer, de Rouville,
Pomel et Julien, p. 464.=<)bservationSi
p. 446, 453, 480 et 496.
Minéralogie. Présentation de la Géologie
et — des environs </m Mont-Blanc par
M. V. Payot, par M. de Billy, p. 361.
Miocène. V. Terrain tertiaire.
Mont-Blanc. Présentation de la Géologie
et Minéralogie des environs du — par
M. V. Payot, par M. de Billy, p. 361.
MoRTiLLET (de). Observations sur la
note de M. Tardy sur les Glaciers mio-
cènes, p.362.=Observdtions, p. 7 et 123.
Mosasaure. Sur une dent de — de la
Craie supérieure de Bonneville (Man-
che), par M. Sauvage (pi. VD, p.
385.
MuNiER-CiiALMAS. Sur les Gneiss de la
vallée de TEyrieux. Observations de
MM. Delesse et Gruner, p. 195. = Ob-
servations, p. 122 et 176.
N
Narcy (Haute-Marne). Note sur la valeur
d*une description qui a indiqué, il y a
111 ans, des fossiles d'eau uouce dans
le Fer oolithique du village de — , par
M. Gomuel, p. MO.
Nécrologie. Allocution à la séance géné-
rale ( — de MM. Zejszner et Schlœn-
bach), par M. Hébert, p. 203.
Néocomien. V. Terrain crétacé.
Neuli*e (Loire). Compte-rendu de la course
faite au plateau de — , par M. Gruner.
Observations de MM. Michel-Lé vy, de
Rouville. Pomel et Julien, p. 460.
Nisiros. Sur la géoloffie de Vue de —,
par M. Gorceix, p. 3u5.
NoKLAS. Note sur les Mardelles et les
Silex taillés des mâchefers de la plaine
de Combret, près Roanne. Observa-
tions de MM. Tardy et Gruner, p. 481.
NoGUfcs. 01)servation, p. 450.
NoRDENSKJOLD. Sur Texpédition sué-
doise aux régions arctiques. Obser-
vations de MM. Daubrée et de Mortillet,
p. 6.
0
Oiscati.v. Sur les plumes d' — fossiles des
([ypses d*Aix, par M. Bayan. Observa-
tions de MM. Oustalet, Sauvage et
Gervais, p. 380.
Ossements fossiles. Sur quelques — de
mammifères tertiaires ot quaternaires
de la Roumanie, par M. Stephanesco.
Observations de M^l. Munier et de
Mortillet, p. 119. = Sur des — que
MM. Chœretis et Engelhard ont re-
cueillis dans les Provinces danubien-
nes, par M. Alb. Gaudry, p. 142. =
Sur le gisement de Mammifères fos-
siles de Lapsista (Macédoine), par M.
Gorceix, p. 251. = Tossiles quater-
naires recueillis par M. Œhlert à Lou-
vemé (Mayenne), par M. Alb. Gaudry.
Observations de M. P. Gênais, p. 254.
= Coupe géologique du Mont-Léberon
dans la région où se trouve le gite des
—, par M. Alb. Gaudry. Observations
de MM. de Roys et P. (servais, p. 332.
= Sur les résultats des fouilles exé-
cutées par M. Ed. Piette dans la crotte
de Gourdan, près Montréjeau (Haute-
Garonne), par M. P. Gervais. Observa-
tion de M. L. Lartet, p. 334. = Sur des
— trouvés à Briennon (Loire), par M.
Brossard. Observations de M. romel,
p. 415.
Othe. Sur le terrain qui recouvre les
plateaux d' — aux confins des dépar-
tements de l'Aube et de TYonne, par
M. Meugy. Observations de MM. De-
lesse et Hébert, p. 150.
Oursins. V. Echinoaermes.
Oustalet. Sur les Insectes fossiles des
Gypses d*Aix, p. 387.
Oxfordien. V. Terrain jurauiqiÊe.
TABLE DES lUTlÈBES.
Paluflnc, PrAsenuilondelu 2<paHiede i :
I'£«m( Mir la GànlniiU dt la — el dei '
Mnlria avoitinanlit, pai- M. L. LarLet, 1
Vari». Soi la ceinture N. E. du bassin
tertiaire poLiisien, par M. Mcuujr, Ob-
HirvntiofadeMM. Buvignieret llébert,
p. 10. .= Sui des cailloux impresâion-
vùs ret-uûllls daii» le Diluvium des
eiiïiroria ii« — , par M. Alph. Favre.
Otuorvaliona de MM. de Rouvtllc,
baubriïi;. Lorf. Jannettal cl de Lnp-
porcnt. p. â6i. ^ Note sur les Sableîi
gnuiitilB ârupti& dans les
-, par U. G. Fabre. Ôleervatioiis de
M. de Cbancourtais, p. 389.
Parraii. Observation, p. 131 et 301,
Pu [foi (Venin ce). Prisentalion de la Gio-
logU et Minéralogie da envirum du
Monl-Blanc par M. — , par M. de Bîllv,
p.3ni.
Photphorile. Sur la — de Belmei, par
M. de Reïdellel. Observations de M.
Mmigï, p. '350.
IHflte. Sur les r^ultats des fouilles eié-
t'iili^'i's p:ii' M. Ed. — dans lacrolle de
Ôoiirdau, ptim Monlr^eau (Haute^ia-
l'onne), pa.r H. P. Gervaie. Obiicrva-
tions de M. L. Urtet, p. 3».
Pilla (Oràme). Coupe de l'Ëtige tûm-
1111 liili.'ii aiiv — , prOs Nymis. pur M.
geniw trouvée par H.
Kir M. Alti. tiauili^. Ubsei-valion ue
. De«longdiiunpii, i>. 133.
Plaglmtsc/iai Camanm, Sur le — , pw
tf. Chnpor, p. 180.
faiuoni. Sur les — fosiiles do» GrpKi
J'Aix. \:<i M.ll. K. S.iiivag.-- Ol«^!^
Porpliijrr. Siii- li-i loi'lies porphvriiBirt
du lerraiu antbnicift<re,per H. Mîdul-
J^S-T. Observations de MM. Gniur,
dellouville.l'oniel et Julien, p. 4U>
Prujnt {la} (.Ulier). Sur le Risemenl di
Cuivre du Chanier, près —, par «.V.
1. 501.
pi-ésence du gram
— u.uis le jui-osairpie sup^rienr de
Boulogiie-sur-Mer. par M. H. E. Sau-
vage ^1. VI). p. 375.
I. Explii'dlion d'ui
'k'e par M. Hi'dieil dans U note de X.
ïla^nan sur ratage aitùeu des — fran-
(ùses, par U. El^y, p. 31. = Bâai-
~ ' uMiloiptiue ocMimpapiant U Cutt
iloBtqu- ■- '"^■-- ^- ■- "- -
ikir M. KI.L.iv. lll,„Mx.ili.in- ili- MJI.
Pin. Nulè additiuiini'Ui' loiii .-iTi^.nt les '
i-iSnesde — foïsili'sdu l'Vr ooliHiiquc de
Wassy, par M. CornucI, p. J'Ai. '
, liiiulii) et du Itou-
Itanifs (J.) Siii les caradpies propres à
ht Vt'jîOlatiun plioci'nc, à (irnpos dt's
di^oLiverlfsde M. — d^iiis !.■ Caiital.pai-
M. de Saporta, p. at2. = PrL>entalinn
' ].i Carie yèuluyiqae (iiinuiit^crito) du
iielulTo
IlAn.iN (Y.) Sur le leirain cnlaii! di%
Utides. OliHpmitions do MM. Iirlierl.
^^
Rêijnij {\,'<ho). Compte- rendu de la
uimsi-d.--, \..,r M. linn.or {pi. X).
()l«.'rvalions de )l. d<' llouklllo. p. iJi.
ftrji/i/fs. Nok- sui- les — rnssilL-s : 1.
SurdiMixTiit-lues du Tcmiin kiiiimé-
ridniendu liuulnpie-siir-MiT; ± Sur
uni' Knivdc lies linnile^ teiliaires dfs
il;l>^o^-.\l|>es::l. l)e hi pa'sencc du
jîoiu'i! l'tiiroiliutyli! dans le juras-
hirpie supi'rii'ui' de Iloulogiie-^ur'
.Mi'i;4. llii j;eiiii' Lii'lilturodun. San-
■ Mos
m-ù\h- (SU,H\,r). j.uM. 1
vaije (pi. \1, Ml et VIU), p.
TABLE DES MATIÈRES.
533
RlTDELLBT (DE). SuT la Phosphoiite de
Belmez. Observations de M. Meugy, p.
353.
Rhâne. Aperçu sur l'ensemble de la
Faune quaternaire du bassin du — ,
par M. Em. Chantre, i>. 143. = Pré-
senfotion des Etudes géologiques sur le
— pendant les périodes tertiaire et
ouatemaire^ par M. de Rosemont, p.
Rhône (dép. du). Sur la Faune du Lehm
de Saint-Germain-au-Mont-d'Or, par
M. Em. Chantre, p. 143.=Sur la Carte
aflrronomiqne du — , par M. Ebray, p.
RiOAUX et Sauvage. Note sur quelques
Echinodermes des étages jurassiques
supérieurs de Boulogne-sur-Mer (pi.
I), p. 437.
Roanne (Loire). Procès-verbaux de la
réunion extraordinaire à — du 31 août
au 6 septembre 1873, par MM. Dou-
villé et Fabre (pi. X et XI), p. 441. =
Sur les terrains carbonifère et anthra-
cifère du Roannais, par M. Gruner
pi. X). Observations de MM. de Rou-
ville etMichel-Lcvy, ç. 445. = Sur la
classification des terrains de transition
du Roannais, par M. Gruner. Observa-
tions de MM. Noguës, Douvillé, de
Rouville, Pomel et Michel-Lév
448. = V. Briennon, Charlieu
^vv, p.
, Char'
! rier, Combret, Cordelle, Loire, Mode-
laine, Neuli*e, Régny, Tessonne.
Roches. Note sur les — porphyriaues du
i terrain anthracifère, par M. Michel-
Lévy. Observations de MM. Gruner, de
Rouville, Pomel et Julien, p. 464. =
Notes sur q^uelques — du bassin de la
Loire, recueillies principalement dans
la partie comprise entre Roanne, Saint
Just- en -Chevalet et Bocn, par M.
Guyerdet, p. 497.
RosEMONT (de). Sur le Volcan du cap
d'Ail, p. 27. = Présentation des Etudes
géologiques sur le Var et le Rhône
pendant les périodes tertiaire et quO"
ternaire, p. 356. = Observations, p.
365.
Roumanie. Sur le terrain quaternaire de
la — , et sur quelques ossements de
Mammifères tertiaires et quaternaires
du même pays, par M. G. Stepha-
nesco. Observations de MM. Munier et
de Mortillet, p. 119. = Sur des Osse-
ments fossiles que MM. Chœretis et
Engelhard ont recueillis dans les Pro*
vinces danubiennes, par M. Alb. Gau-
dry. p. 142. = Sur les gites salifères
de la Valachie, par M. Boue, p. !251.
Rouville (de). Sur le Permien de THé-
rault, p. 250. = Observations, p.
265, 280, 302, 446, 452, 459 et 467.
RoYS (de). Observation, p. 334.
Sables granitiques éruptifs. Note sur les
— dans les environs de Paris, par M.
G. Fabre. Observations de M. de
Chancouiiois, p. 389.
Saint'Germain-au'Mont-d'Or ( Rhône ).
Sur la faune du Lehm de —, par M.
Em. Chantre, p. 143.
Saporta (G. DE). Sur les caractères pro-
pres à la Végétation pliocène, à propos
des découvertes de M. J. Rames dans
le Cantal, p. 212.
Saporta (de). Présentation du l«f sup-
plément aux Etudes sur la végétation
du S. E. de la France à l'époque ter-
tiaire par M. — , par M. Alb. Caudry.
Observations de MM. Delesse, Munier,
Benoit et Hébert, p. 175.
Sauvage (H. E). Notes sur les Reptiles
fossiles : 1. Sur deux Tortues du ter-
rain kimméridgien de Boiilogne-sur-
Mer ; 2. Sur une Émyde des lignites
tertiaires des Basses- Alpes ; 3. De la
f>résence du genre Ptérodactyle dans
e jurassique supérieur de Boulogne-
sur-Mer ; 4. Du genre Liopleurodon,
Sauvage; 5. Sur le genre Dacosaurus,
Quenstedt j 6. Sur une dent de Mosa-
saure de la Craie supérieure de Bon-
néviUe (Manche) (pi. VI, VU et VllI),
p. 365. = Sur les Poissons fossiles des
Gypses d'Aix. Observations de M. P.
Gervais, p. 388.
Sauvage (H. E.) et E.> Rigaux. Note sur
quelques Echmodermes des Étages ju-
rassiques supérieurs de Boulogne-sur-
Mer û)L I), P. 137.
Schlœnbach. Allocution à la séance gé-
nérale (Nécrologie de M. — ), par M.
Hébert, p. 293.
Sel. Sur les gites salifères de la Vala-
chie, par M. Boue, p. 251,
Sibérie. Sur une exploration de la loca«
lité où a été trouvé le fer de Pallas,
par M. Daubrée, p. 363.
Son. Note sur la Conductibilité des cou-
ches du globe pour le — , par M. Jan-
nettaz, p. 117.
Sondages. Sur les — exécutés à Cap-
Breton, par M. de Folin. Observa-
tions de }J[M. Delesse, Toumouêr,
Pellat et de Rosemont, p. 364.
Soulèvements. Nouvelle méthode pour
composer les effets de deux — succes-
sifs, par M. G. Fabre, p. 24.
Sources thermales. Note sur le gisement
des — de la région de rElbourouz, par
M. Abich, p. m.
Spilite. Sur le dyke de — de la Tes-
sonne, par M. Brossarf, p. 4H.
Stbpbasescq (G.) Sur le terrain quater-
naire de la Raumanie, et sur quoique^
osaameuts de Mammifères tertiai-
res Gl quatemairci ilii mftnc pays.
Observation* de IIM. Muniur ut de
Mortitlet, p. 119.
StraMcatwa. Pur la vitlonr nhsolnc de
la —, par M. Ebray, p. 202.
Siraligrapkle. Observations sur la — des
Alpes Craies et Cottienoes, par H.
Ury (pi. rVJ, p. 2G0.
Salue. Sur les Oiuvius juras^qoes de U
— , par M. Collcau, p. 79. :=SiirU
comjKailion dea Ëtuges juras^qua
aujUTieurs en — , par M. àe Ijirkil.
Olnei'va Lions de M- ViSlaîn, p. IK.
Sijxongiule». Kur quelques — , par H.
I)iiyan,p. 235.
Taubt. Sur l'ige de VAmmonttet palu-
SEocuf, p. âë. r= SiiT des traces de
lariets quaternaireî dans les monla-
Knes de la Madelaine. (>bs«rvations de
H. Gruner, p. 5t4. ^= Observaliaiu, p.
«3.
Telii'IHang. Sur la géologie du — ICIii-
ne), par H. X. David, p. 7.
Terrain anihracifère. Sur le — du Roan-
nais, par M. Grimer (pi. X). Oltserva-
' tionsde MH. de Bauville et Michûl-
Lévy. p. 416. =: Note sur les rochra
porplijriques du —, par M. Michel-
Lévy. Observations aie MM. Gruner,
de Rouiille, Pomel et Julien, n, 461.
Terrain carbiMlfére. Sur le ^ du Roan-
nais, par M. Gruner (p[. X). Observa-
tions da MU. de Rouvilte et Uichel-
d'Orli^ans Irrivei-sanl la Ci-aie du Sud-
Ouest, par M. .\rDuuil <pL tX), p- U&,
Terrain dasonicn. Sur In pi^ilion et le
mode de formation des Marbres d*'»i>-
nicns du Languedoc, par H. L«jmB-
rîB. Ubseivations de M. Daubrëé, p.
•m.
Terrain houUUr. Etudes relatives >u
Dassin hoiiiller du Nord d« la fnuite.
ir TA. Go9selel. Ob^rvalions de UH.
l 401). ^ y.' Terrain aalkràc^'rt
Ihiubri?», Lory et de Roiiville,
Ttrrain carbvnifére .
Terrain jurantiqat. Extrait de U Dm-
cri|ilion ^'i^ologiqiie et pal6i>itli>)i)giC|ue
dL's étages jurassiques de la tUute-
\lnrae, par M. Tombeck. p. 8. =
Etude de l'Ilot iuraswiae du Ha»^
l'Air, plis Villefort, par H. Ebitf.
Observation de M. IlMiert, p, ffl. =
■'Vf'"
i.ni„t
I M. ib-bcH, Oh-
TABLE BBS MATIÈBES.
535
Utîn, Hébert et Gruner, p. 246. =
Stratigraphie des étages qui affleu-
rent dans la cluse de Chabnëres, près
de Digne, par M. Ebray. Observations
de liL Vélain, p. 261. = Sur la place
de la zone à Ammonites lenuilobalus,
par M. Dieulafait. Obsenrations de MM.
de Rouvillef Lory, Jourdy et Hébert,
p. 279. = Sur rage de V Ammonites
polffplocus, par M. Tardy, p. 285. =
Observations sur un passage d'une
note de M. Hébert, par M. liayan, p.
289. = Rectification, par M. Benoit,
p. 289. = Sur les preuves de la sub-
mersion du Mont-Lozère à l'épcaue
i'urassique, par M. G. Fabre (pi. V).
observations de M. Delessc, p. 306. =
Réponse aux allégations de M. Hébert
dans ses Nouveaux documents relatifs à
V Etage tithonique, par M. Jaccard, p.
329. = Réponse à la réclamation ae
M. Jaccara, par M. Hébert, p. 330. =
Note sur TOxfordien et le Corallien de
la Haute-Marne, par M. Tombeck, p.
335. = Sur deux Tortues du terrain
kimméridgien de Boulogne-sur-Mcr,
par M. 11. E. Sauvage, p. 365. = De
la présence du genre Ptérodactyle
dans le Jurassique supérieur de Bou-
logne-sur-Mer, par M. H. E. Sauvage
(pi. Vl), p. 375. = Sur le — des en-
virons dc.Charlieu, par MM. Levallois
et Bayan (pi. X). Observations de
MM. Ebray, Gruner et Douvillé, p.
479.
Terrain permien. Sur le — de l'Hérault,
par M. de Rouville, p. 250.
Terrain quaternaire. Sur le — de Rou-
manie, et sur quelques ossements de
Mammifères quaternaires du même
pays, par M. G. Stephanesco. Observa-
tions de MM. Mimier et de Mortillet,
p. 119. = Sur des Ossements fossiles
que MM. Chœretis et Engelbard ont
recueillis dans les Provinces danubien-
nes, par M. Alb. Gaudry, p. 142. =
Sur la Faune du Lebm de St-Germain-
au-Mont-d'Or (Rbône), et Aperçu sur
Tensemble de la Faune quaternaire du
bassin du Rhône, par M. Chantre, p.
143. == Sur le Terram qui recouvre les
plateaux d'Othe aux confins des dépar-
tements de l'Aube et de l'Yonne, par
M. Meug)'. Observations de MM. Delcsse
et Hébert, p. 150. = Fossiles qua-
ternaires recueillis par M. (Ehlert
à Louvemô (Mayenne), par M. Alb.
Gaudry. Observations de M. Gei-vais,
p. 251. = Sur des Cailloux impres-
sionnés recueillis dans le Diluvium des
environs de Paris, par M. Alph. F.ivre.
Observations de MM. de Rouville, Dau-
brée, Lory, Jannettaz et de Lapnarcnt,
p. 261. = Sur les résultats des rouilles
exécutées par M. Ed. Piette dans la
grotte de Gourdan, près Montréjeau
(Hte-Garonne), par M. P. Gervais. Ob-
servation de M. L. Lartet, p. 334. =:
Présentation des Etudes géologiques sur
le Var et le Rhône pendant les éfoques
tertiaire et quaternaire, par M. de Ko-
semont, p. o56. =r Sur aes Ossements
fossiles trouvés à Bnennon, par H.
Brossard. Observations de M. Pomel,
p. 441. = Note sur les Mardelles et les
Silex taillés des mâchefers de la plaine
de Combret, près Roanne, par M. Noë-
las. Observations de MM. Tardy et
Gruner, p. 481. = V. Glacier.
Terrain tertiaire. Sur la ceinture
N. E. du bassin tertiaire parisien,
Ëar M. Meugy. Observations de MM.
luvignier et Hébert, p. 40.=Sur quel-
ques ossements de Mammifères ter-
tiaires de la Roumanie, par M. G. Ste-
f)hanesco, p. 119. = Sur l'Argile à si-
ex, par M. de Mercey. Observations
de M. de Lapparent, p. 134 et 19*3. =
Présentation du l^^" supplément aux
Etudes sur la végétation au S. E. delà
France à Vépoque tertiaire par M. de
Saporta, par M. Alb. Gaudry. Obser^
vations de MM. Delesse, Manier, Benoit
et Hébert, p. 175. = Description des —
des environs de Biot et d'Antibes
(Alpes-Maritimes), par M. Coquand.
Observations de MM. Toumouêr et
Bayan, p. 176. = Sur le Miocène, à
propos ae la CUirte géologique du Gers,
par M. Toumouêr, p. 207. = Observa-
tions sur l'âffe des Faluns de l'Arma-
gnac, par M. L. Lartet, p. 210.=Sur les
caractères propres à la Végétation plio-
cène, à propos des découvertes de
M. J. Rames dans le Cantal, par M. de
Saporta, p. 212. = Sur la Faune des —
moyens de la Corse, par M. Locard.
Observations de MM. Toumouêr et
Cotteau, p. 236. = Sur les gites sali-
fères de la Valachie, par M. Boue, p.
251. =r Sur la Faune du Miocène supé-
rieur de Mascara (Algérie), par M. Blei-
cher, p. 253.=: Sur le gisement de Mam-
mifères fossiles de Lapsista (Macédoi-
ne), par M. Gorceix,p. 251.= Présen-
tation des Etudes géologiques sur le Var
et le Rhône pendant les époques tertiaire
et quaternaire, par M. de Hosemont, p.
3.")o. = Observations sur la note de M.
Tardy sur les Glaciers miocènes, par Bf.
deMoi-tillet. Observations de M. Jannet-
taz, p. 362.=Sur les Sondages ef écut^
à Cap-Breton, par M. de Folin. Obser-
vations de MM. Delesse, Toumouêr,
Pellat et de Rosemont, p. 364. = Sur
une Emyde des Lignites tertiaires des
Basses- Alpes, par M. H .E. Sauvage (pi.
VIII), p.îril.=:Sur les plumes d'Oiseaux
des Gypses d'Aix, par M. Bayan, p. 386.
= Sur les Insectes fossiles des iS., par
M. Oiistalet, p. 387.= Sur les Poissons
fossiles des Ù.^ par M. H. E. Sauvage.
5S6
TABLK DES UITIËRES.
ObscTTSlions de M. P. Gervais. p. 3Si.
Ëiie, par il. J. UorlJn. Observation de
, Tuurnuiiîr. p. SUD.
i|p9 — du Itoaniuis. par H. Umner.
, , _ J. Bros^rd, p. Ui.= Ob-
•ervitiaiu de MH.V. Oesha^es. Gruner,
Guj-erik-l, Fiibre el Uicliel-Lévy, p.
4B«r
TtlfûddarU. Sur le gerae — , par M. Col-
teau (pi. 111), p. ^SS.
ToHiiECK. Elirait Oe la Description géo-
logique et paléonlologiqiie des Ëtages
jurassiques aupiirieu.ni de la llaule-
par U. Bou^, p.
Yaniut (Morhilian). i^ur la Lilhologie des
enïironB de — ■ par M. de Uiour. Ob-
servations de M. Jannettai, p. Iû6.
Yar. Présentation des Etudu géologi^ts
lur Je — pendant la piriadei lertmire
avatertialre, par M. de Roscmonl, p.
Marne, p. 8. = ObenratiMB nr la
noUd de il. Hébert r«bliv«s i l'Elu
lithonique, p. 7i. = Noie sur ItMor-
dien el le Coralliai de la Huite-Uuw,
p. aïi.
Tortua. Sur deux — du Tertaïn kimm^
ridgiende Boulogiie-sur-H«r,par U.H.
E. Sauvage, p, X5. = Sur une imjàt
des ligniles tertiaires des Baascs-AIÔEi,
par M. H. E. Ssuiace (pi. VOn. n. 3H.
TouRKOOËn. Sur le Miocène, i
U Carte g^logique du Gers, b
Observationï mit U note de M. Lotati
sur la h'aune des terrains tertîaiies
morem de la Corse, p. 311. = Obter-
vatl'ons sur la Carie qeelogwut (muiiB-
crite)(lu CanfdfnarM.J. Runes, p.SM.
= Observations, p. lïB, 33«, att et 30).
^.i
■SX/
YauelKte (
la. de). Sur les Animaoi
imsiiea au Mont Léberoi^— par il Alb
Gaudry p 9(K ^ Coupe |:éalo|pqae du
M nt I bero dl s la répion ou ce
, M \ll I
MM ie I\
iegtiallon I 1
Saporla, par U. _ _
lions de MM. Delesse, Humer, Benrà
el Hébert, p. 175. = Sur les caraOètet
propres à la — pUocène, à prapos des
di-'couvertes de M. J. Rames dans le
Caillai, par M. de Saporla, p. 212.
VfcL*lN (Ch.). L'OifoMien et le Néofo-
uicn au pont des Pilles, p. 135. = Ob-
servaUons sur la note de M. de Laiiot
sur iB composition des Etages juratd-
qnes supdneura en Suisse et en Allr-
magne p liS = Observations, p. 146,
25U 96) et S(H
-1 cp.!
lusjfs U&i (t un des formalloos
d cb dp ]j cha ne des — en AIm
en Lor jine par M Cli. Crad, p. 8
Yonne (Di^. de O. Sur !c teriaii
di'-partements de l'Aube el de 1'
Héliert, p. 150.
prouvre les plateaux d Othe aux coniins des
M. Mcugy. Obsei'valions de MM. Delesse et
;i la séance gi'nérale (Nio
E^ dp M. — ), par M. Hébert.
E L* TABLE DES MATIÈRES ET DES AUTEUtlS.
TABLE DES GENRES ET DES ESPÈCES
DÉCRITS, DISCUTÉS OU DÉNOMMÉS A NOUVEAU,
ET DES SYNONYMIES INDIQUÉES CO DANS CE VOLUME.
Aciculina, Desh., non Adams, 235.
jEgoceras, Waagen. 354.
AnuiltkeuSt D. de Montfort» 354.
Ammonites, 353.
Anaptychus, 35 i^
Aptychus, 354.
Arcesies^ Suess, 353.
Arietites, Waagen, 354
Aipiiloceras. Zittel, 355.
Baudonla, liavan, 235.
Cassii n. ip., 240.
Ceromya sp., 197.
Cidaris Bononiensis, Wright, 139 (PI. 1,
fig. 1).
Cidaris Legayiy Sauv. et Rig., 139 (PI. I,
fig. 2).
Cosmoceras^ Waagen, 355.
Craspedothelys, Rùtim., 366.
DacosauruXt Quenst., 380.
— maximus^ Pli en. sp., 384.
— maximus, Wood Mason, non
Plien. sp., 384.
Dacosaurus primœvus, Sauv. sp., 384
(PI. VU, fig. 3-5).
/^/ceraSjjJam., 19u.
£mys, 365.
— ■ Beaugrandi, Sauv.j^7.
— Dollfusi, Lennier, 367.
— Dutertrei. Sauv., 367, 369.
Fususn, «p., 2i0
Geosaurus maximus, Plien., 380, 384.
haploceraSj Zittel, 355.
Harpoceraêf Waagen, ^4.
HemicidarU sp., 138.
Hetnidiadema Morinicum^ Sauv. et Rig.,
141 (PI. I, fig. 3).
Heterodiceras, Mun.-('.h., 197.
Isocardia Aalensis, Quenst., 235.
— concentrica, Quenst., non Sow.,
197.
Jouannetia n. sp,, 240.
Liodon primscvum, Sauv., 381, 3^.
Liopleurodon^ Sauv., 377.
— Bucklandi, E. Desl. sp., 377.
— /«'•ar,Sauv.,378(Pl.VlI, fig. 1).
Liopleurodon Grosiouvrel, Saiiv., 379
(Pl.VlI,fig.2).
Lithodomus n, sp.^ 240.
Lytoceras^ Suess, 353.
Megalosaurussp., 380, 384.
MosasauruSj 382.
— platyodon, Sauv., 385 (PI. VI,
fig. 4).
Murex n. «p., 240.
Œkotraustes, Waagen, 354.
(>ppe//a. Waaseii, S&4. _
Pecchiolia Aalensis^ Quenst. sp., 235.
— Tercmemi, Bayan, 198, 235.
Pecten n. sp.j 238.
PeltoveraSy Waagen, 355.
Pf r«nA/nde«, Waagen, 355.
PhylloceraSy Suess, 353.
Pînaroceras^ Mois., 354.
Plagioptychut Coquandi^ d*Orb. sp., 199.
Patyemys Lachati, Sauv., 371 (PI. VIII).
Plesioehelys^ Rûtim., 366.
— Beaugrandi^ Sauv., 367.
— DollfuM, Lennier sp., 367.
— Dutertrei j Sauv., 3d0.
Pleurotoma Heberti, von Kœn., non Al.
Rouault. nec Nyst et Le Hon, 235.
Pleurotoma Hœmcsi, 235.
— polyeesta, Bayan, 235.
Poikilopleuron Bucklandi, E. Dcsl., 377.
Pseudodiadema baccatum, Sauv. et Rig.,
141 (PI. I, fig. 4;.
PsUoceras, Hyatt, 353.
Pterodactylus suprajurensiê, Sauv., 375
(PI. VI, fig. 1-3).
Rhaphium, Bayan, non Meigen* 235.
5napAi7cj, Park., 355.
Sidetes, 3d4.
SimoceraSy Zitt., 355.
Steneosaurus rostrominor, Hulke, non
G. St-Hil., 380, 384.
Stephanoeeras^ Waagen, 355.
Tetracidaris, Cott., 258 (PL UIj.
Thalassemys, Riitim., 366.
Trachyceras, Laube, 354.
TropidemySj Rûtim., 366.
(1) Les noms en caractères romains sont ceux qoe lea anteors placent en synonymie.
I,p, 137. H. E. SAUtAGKetE. RiOAUï.-Fig.l. CWart» flononinwli.Wrightifig.S.
C. Legayi, Sauv. et Rig. ; Gg. 3. Hemliiadema MoHnIcum, Sauv. et Big. ;
Og. 4 Pteudodtadema batratitm, S&uv. et lUg.
n, p. 170. A, Fai.san. — Fig, 1, Coupe géologique des environs de CoUomieu (»n
sud du lac d'Ajinaille); ilg. 9. Coupe du Molard de Buirin, commune de
Saim-Genmiin-les-raroisseafau nord du lac d'Armaille) ; fig. 3. Coupe
des montagnes de Pleire-Cliatel, près Belle; (Ain).
01, p. 2G8. COTTEA-U. — Tetroddarli Aev""'. Cott.
IV, p. 266 et 397. Ch. LOBt. — Fig, 1. Coupe suivant la direction àa Tunnel
des Alpes CoILiennes, entre Modane et Bardannëche ; Ùg, S. Coupe â tra-
vers les valides de la Tarantalse, un peu au sud de Uoutîers ; â^. 3.
Mont-Salève (petite goige); Gg. 4. Lambeaux calcaires horiiontaui et
discordants sur les (onunets, plissds et semblant concordants dans les
vallées. Diagramme théorique des glissements retatirs qui peuvent ex-
pliquer cetts disposition ; Qg. 5. Coin calcaire dans le Gneiss (Alpes
Bcntoiies). Dia^n'amine théorique des deux glissements successif par
lesquels on peut expliquer celle intercalation; flg. 6. Coupe du massif du
Ment-Blanc, des Fii; au Crdtnoiit.
V, p. 30G. G. Fasiie. — l>rollls géologiques dirigés à travers le massif du Uont-
Loxére ; Caile des principales failles qui accideiiteot le Mant-LoiËre et
les régions avoisinontea,
Vil, p. 378. Id. — Fig. 1. Llnphurùdon ferox, Sauv.; Ilg. 2. L. Craisouurd. Sauv.,
fig, 3-5. DacoMurusprtokriu), Sauv.
VIJi, p. 371. W. — Platuemija Lackali, Sauv.
IX, p. 405. Arnaud. — Profil gûiiiSial Ju chemin de for de Coutras i Drives, entre
Musïidait et Tli'''non, par Pérîgucui (Dordognc) ; Id. d'AngoutOmc à Dor-
de.iux, entre Ani^ouléme (Charente) et la limite S. du département ; Id.
de Paris à Agcn par Péiigueui, entre Négroitdes (Dardogne) et Trcnlels
{[.ot-ct-Caroune).
X, p. m et m. Levallois et Bayan, — Fig 1. Plan de la cariiÈre de la Fabii-
quc; (ig. 2. Coupe Id.
Gnx'W.R. — Fig, a. Coupe du Terrain carbonirére des environs de Régny
ie A. DEHENNE, Maj-enne, — Paris, boulfiv.ird Saint-Michel, i
-^
LISTE DES OUVRAGES
REÇUS EN DON OU EN ÉCHANGE
PAR LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANGÉ
du 17 juin au 4 novembre 4872.
1« OUVRAGES NON PÉRIODIQUES.
( Les noms des donateurs sont en italique. )
Abich. Ueber krystallinischen Hagel ira Ihrialethischen Gebirge und
ueber die Abhaengigkeit der Hydromeleore von der Physik des Bodens, in-
8«, 258 p., 5 pL, 1 carte et I tabl.; TiHis, 1871.
Académie R, des sciences de Suède, Lefnadsteckningar ofver K. S.
V. A. efter âr 1854 attidna ledamôlcr, t. I, 2« partie, in-S^ ; 1870.
Achiardi (Ant. d'). Minerali nuovi per TElba, in-8<*, 2 p. ; Pise,
4872.
Behm et Wagner. Die Bevœlkerung der Erde, in-4o, 90 p. ; Gotha,
1872 (/. Perthes).
Capellini (G.). Sul Felsinoterio, sirenoide halicoreforme dei depositi
littorali plioœnici delFantico bacino del Mediterraneo et del Mar nero,
in-4o, 50 p., 8 pi. ; Bologne, 1872 ;
— Grotta dell' Osteriola, in-8o, 3 p. ; Bologne, 1872.
Castillo {Ant. del). Memoria sobre las Minas de Azogue de America,
etc., in-4o, 106 p., 3 pi. et 2 cartes ; Mexico, 1871.
Dalmas {J.-B.). Itinéraire du géologue et du naturaliste dans TArdè-
che et une partie de la Haute-Loire, in-8«, 222 p., 11 pi. ; Paris, 1872,
chez F. Savy.
Daubrée. Rapport sur un mémoire de M. Delesse intitulé : Etude des
déformations subies par les terrains de la France, in-4o, 3 p.; Paris,
1872.
Delesse. Lithologie du fond des mers, 2 vol., in-8^ 480 et 136 p.,
1 pi. ; et atlas, in-foL, 4 pi. ; Paris, 1872, chez Eug. Lacroix {Minis-
tre des Travaux publics).
Delfortrie. Etude sur les restes fossiles de Siréniens du genre Halithe-
rtwm dans le bassin de la Garonne, in-4o, 46 p., 5 pi.; 1872, Paris,
chez J.-B. Baillière ; Bordeaux, chez Coderc et Dégréteau.
— et P. Fischer. Note sur quelques ossements de cétacés de Léognan
(Gironde), in-S^, 11 p., 2 pi.; Bordeaux, 1872.
A
KO»*. — 17 jrn(-4 sov. 187Î.
DesloDgchampâ (E. E.}. Paléontologie française ; 1" scrie. Anifoaux
inverlébréi. Terrain jarassiqne, 21* livr., Braehiopodei, f. 14-15, p!.
60-71 ; mai 1872 ; Paris, rhez G- Masson {Comité de la Paléontologie
française).
H. W- Elliol. U. S. gcological Sunej- of tlie Terriiories. Profiles.
Sections asdother tllustrations. rtc.,in-4",65pl.; \ew-Vork. 1872, eh»
J. Bien {Gouvernement des Etats-Unis).
Faudel. Nolice sur le Musée d'hisloire nalorelle de Colrnar, et Aperrn
historique sur le Musée des lotexlinden en général, in-8", 83 p., 3 pi.;
Colmar, 1872, chei G. Decker.
Fritsch {Atil.). Cephalopoden der bœhrnischeii Kreideformation, a-vet
la collaboration de feu le D' U. Schlœnbach, iQ-4'', 68 p., té pi.;
Prague, 1872, chcï F. Ri™àc.
Geikie {James). On changes of clinialc during Ibe glacial epoch, in-
8», 69 p.; Londres, 1872, chez Trubner et 0«. ^
Gillot. CarlKinisatioD du bois, emploi du combustible dans la métallui-
pe du fer, in-8", Xll-120 p., 1 tahi. ; Paris, 1872. chez Eug. Laooii.
Gttiraud. L'éruption du Vésuve en avril 1872, in-^", 32 p.; MonUo-
ban, 1872.
Hall {James) et R. P.Whitfield. Descriptions of ne« Species of Fossils
from the vicinity of Louisville, Kent., and the Faits ofthe Ohio. from Ihe
collection of D' James Knapp, of Louisville, in-S". 7 et 13 p.; 1872.
Hellattd [Amund). Ensforetomsier i Sondhorland og paa Karmoeo.
in-S", 52 p., 2 pi.; Christiania, 1871, chez J. Dahl.
Jones {T. R.). On the range of Foramiiiifera in Time, in-8", 8 p.;
— et W. K. Parker. On the Foraminifera of the family Rotalinœ
(Carp.) found in the erelaceous formations, with noies on their tertiary and
récent représentatives, in-S", 30 p., 1 labl.; Londres, 1872.
Kjerulf (Th.). Om Skuringsniarker, Glaeialformalionen «g Terrasser
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aétf,, IG.
PiMDi. — AmIth d'iiDe DDUtcIlE liriMi d*amli|;ri'<'"''< i^^ Moalebras (Cicum), deramUjpi-
nHe d'H^brw {Mùne) el de U viavcIIiIc de Monlebta;, ~2.
H. Filliol. — Surira csrna^îirr* i^l \rt rlwirdiilèrïs donl m Irouve les débris fossiles dus ta
psementj du pbos|iliD(i(e dt f^slus. Fr^jol^, Cnncou. 9i
DMdoiiuui. — Nouvelle noie mu t» < bl)gonile cl h nionlrbra^ile, 111.
Ch. Simle-ClairF-Dcïille. — Sur l'abscnrc de fit conibusUbli^s dans les écianalions de la
CaMeirade Fumas Ji San-MIgui'l (Avnrrs). 115.
thubrde. nanporl sur une nDuvcIlt colleflion de miDéraiird'iChUi.ofTerleparM.DoDieftui
1 rEcolif des aùa» de Para. lie.
A. Hiriire. — Sur Im lemln» de Irarailion de U Tendre, 121.
WiteM. - Sur l'S Ovulites, 118.
A, CrandJdicr et L. Vaillani. — Sur le Crocodile rossik d'Amboiiliulsatrc <Mjda(:iscv), 150.
H. de Sàusïore. — Sur Pérupllon du VêsuTe Ml «ril I8'3, 151.
Ch. Sain'e-Clairi-De*ille, — Ohicrviilions rpldlivï* JlanntcdB M. deSwiMnre. 151,
Gorcfix. — FJat du ^ésuve et des di^agimenls gaieui de» €lani|)$ plil^grëens au mois de
juin 1»G9, 151.
Diiifo Franro. — Sur rdniption d'avril iSli.aii Vésuve, î!1.
Daub'ée — Eiamen des mél^uriivs d'Ovifak (Groenland) au point de vue du carbone et dei
sel' solubles qu'i^lts renferment, 210.
Gorceii. — Etude des dé^agemeuts gazeux de Sanlorin pendant la Tin de l'éruption de 1SG6,
S70.
Sirodol. — Sur un dépâl 05se\ii, situé au |>ied du Munl-Dal (llk-et-Viliinc), 35S.
Gorcrii. — Résumé des pliéiionitiies dunl 1^ volun de Saiilurin a été le iiéic, i la Un de
réruptinn de 1S6G (de dé enihre I8C9 au « ois d'uctobre iSTt). 3Ti.
Bi-ongniarl. — Bapp rt sur un mémoire de M. Grand'Eurj, inlilulé : Flore Mrbonifrrt du
iiparlemtnt de la Loire, ;i9l.
Diubiée — ËURicn des méléoriies tombées le 33 juillet \S'i, k Laocé et 1 Atithan (Loir-
«l-Chcr), 165.
G. Lecbarlier. — Sur la reproduction du ptroiàne et du péridol, 187.
St. Meunier. — Application du niétamorpljisuie niétéoritique 1 l'élude de la croQte noire des
météorites grises, 199.
Guiscaidi, de Saussure — l.ellres sur la dernière éruption du Vésuve, 501.
St. Meunier. — Analyse lilhologique du fer météorique d'Alacama ; premier eiemjHe defiloni
conerétionnés parmi les météorites, 53S.
H, Magnan. — Observations à prupos de deux notes de M, Cayrol sur le terrain crétacé de ta
Clape et des Corbière;, 6S0.
F. Garrigou — Observations sur les graviers alluvlcns des plaine; de la Garonne, au village
de Portel, prés de Toulouse, 790.
St. Meunier. — Caractères de la croule produllc sur les roclies terrestres pat les agents ii-
mosphérlques ; ciimparaison avec l'écorce r.oire des méléorilts grises, GOO.
td. Jioneltaz — Sur les anneaux colorés produits dans le gypse l'ar la pression, et sur leu
coDnexion avec l'ellipsoïde des conducUbildes Uiermiques et avec les ditages, 910.
Ch. Gnd. — Sur le terrain quaternaire du Sahan algdrien, 1033.
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R. Poltier. — Etude préhistorique sur les environs de Dax (Landes), 236.
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Roujou. — Silex taillé trouvé près de Melun, rive droite de la Seine, 167.
. De Mortillet. — Carte des cavernes, 170.
Pielte. — Les grottes de Gourdan (Haute-Gjronne), 247.
Roujou. — Nouvelles observations sur les couches de blocs anguleux, les UmoQS des ptatoain,
et les diluviums du bassin de Paris , 273.
Duhoiisset. — Sur la caverne dite la Roche-Creusée, près Ulm, 317.
— Id., 2e série, t. VII, 1^^ et 2© livr.; 1872.
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Gonoïrd. — NaLe sur une QouveUo ifoliihe du Puj-de-Uannaii, G5t.
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Houen. Académie des Sciences, Arts et Belles-lettres de—. Précis ana-
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nli>u*t. — Papporl sur l'excursion d« RonchcroUrs, 135.
Renard. — Formaiion de la Calamine, 150.
Boulillier. — Zj.foié somuisire cl ni^lliodiigue dvs princip«slgi<néraui it la Géologie, 153.
Sainl-Eticnne. Société de l'indiislric minérale. Bulletin de la —,
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■^
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L. Heyn. ^ Geologisch-topogriphische Beschreibung der Hambuiiger HalUg, ÎO.
Mu Brimi. — Ueber einige Erzlagerstatten der Provins Constantine, 30.
Flajolot. — Ueber eioige Mineralien, welche auf den Galmei-Lagerststten des Nador(PronDs
Constanbne] miteinbrechen, i5.
Th. Wâlr. — Ueber die Bodenbewegungen an der Rflste von MonaM (département Guayaquil)»
]id»t einigen Beitrsegen zur geognosticben Kenntniss Ecuadors, 51.
G. Rammelsberg. — Ueber die Zusammensetzung des Orthits, 60.
C. Rammelsberg. — Ueber die Zusammensetzung des Epidots vom Sulzbachtbal, 69.
R, Richti'T. — Unlcrsilurisclie Pelrefakten aus Thûringcn, 72.
G^ Rammelsberg. — Ueber den Staurotith und seine Beziehungen zum Andalusit und Topas,
87.
W. Dames. — Die Echiniden der nordwestdeutschen Jurabildungen, 9i.
C. Rammelsberg. — Ueber d<^n gegenwsrtigen Stand unserer Kenntnisse von der chemischen
Natur der KalknatronfeldspaBthe, 138.
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H. Ifodh. — Mikroskopische Untersucbung von Basaltgesteinen, 71.
Dresde. Naturwissenschaflîichen Gesellschaft Isis. Sitzungs-Berichte
der —, 1872, n»» 1-3.
Gotha. Mittheilungen aus Justus Perthes' gcographischer Anstalt Uber
wichtige neue Erforschungen auf dem gesammtgebieie der Géographie ron
D' A. Petermann, t. XVffl, n^» 6 à 9 ; 1872.
Stuttgart. Neues Jahrbuch fUr Minéralogie, Géologie und Palseontologie,
1872, nw 2-5.
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H. Rosenbuch. — Petrographische Studien an den Gesteinen des Raiserstubles, 135.
A. V. Lasaulx. <— Petrograpbisi'Jie Studien an den vulkanischen Gesteinen der Auvergne,
171,281.337.
C. W. Gûmbel. — Ueber zwei jurassische Vorlaeufer des Foraminiferen-geschlechtes Num^
mulina und Orbitulites, 2il.
A. Streng. — Bemerkungen ûber die krystallimschen Gesteine des Saar-Nabe-Gebiets, i61,
/370.
A. Knop. — Ueber Granit-und GneusbQdung. 389, i90.
A. Jentzscb. — Ueber die Gliederung und Bildungsiweise des Schwemmiandes in der Umge-
gend von Dresden, 449.
F. Klocke. — Beobachtungen und Bemerkungen ûber das Wachtsum der RrystaDe. IIL Das
Effloresciren und Klettem der Salze, 481.
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s D0K9. — 17 )um-4 SOT. i87î.
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67.
J. Leidy. — On fossils from the ricinity of Burlington, Kansas, and from the Rocky Moun-
taitts, 69.
J. Leidy. — On a jaw fragment of Oviboi eavifrons, 73.
J. Leidy. — On Nothosaurops ocdduus, 74.
J. Leidy. — On Mastodon reraains, 96. ■
J. Leidy. — On Crocodiluê ElUotti, 100.
J. Leidy. — On fossils from Swect Water River, Wyoming, 109.
J. Leidy. — On fossils from Bridge Creek, Oregon, 111.
J. Leidy. — On fossils from Church Buttés, Wyoming, 113.
J. Leidy. — On Graphiodon vinearius ; on fossil renains of reptiles, 122, 123.
J. Leidy. — On fossils found under Table Mountain, Cal.; on Lophiotherium tylvaticu0;
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tarnlftx, with rcmarlu on Hit irp)iB»nt for iti herhivorilï, 9S ; — V. Geno! NùMkfriutn,
Ow.,4U.
E. Hun. — On lh« «Wnsion of Ihe Coil-fidds benïaUi llie newer formslions olZaif»ai;iDi
Ihe succession of phjsiul cluBgH w!ict«l><r llic Oo>l-insisuret tiare beeo reduced to thtir jrt-
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P. M. DuBcaR, — On lh« stniclure and atCnitiCi of Guynia annulala. Dnne., widi nmutl
npon Ihe persî.sUnce of iMlxoioic tjpcs t^f Mndreitoratia, 450. ,
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hilLs 4St.
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ûwen. — Oo tbe molar leelh, toncr '}VK, of Marrauehenla paîachonita, Ow. 19-
H. Storj-HuLelyne. — On Lbe minerai constilurjiU of H(4«>rites, IS9.
Owen. — On Ihe faisll manunals of Aiislralla. III. CJprafodan Auitralii, Ow., SI».
— I(i.,t. CLXI, part. l";187i.
Owm. — On Ihe fossil munmals of Aostralia. IT. Otnmien md mimhUt of TkyloMht
mrnlfeT, lïith mnsrlit on \Vv arBiimonl? for ilï herbiïorilj, S13.
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B. GaitaUi. — Çenni sulla unliluiione geologiea de) Piemonle. 17.
T. TarameUi. — Cenni gcologici sull' Alto Trevigiano e sua valle di Belluno nel Vmeio, M.
Ffuquë et Gorceii. — Inlomo ai gaiinflannnabUi degli Apensini e deilagonidiTOicana, tlO.
]. Cocchi. — Del terreno glaciale délie Alpi Apuane, 187.
Baltier. — Cenni inlomo alla geologia del gnippo dd' Adimello, 197,
T, Taramelli. — Cenni geologici sulle vaDi di Raccolana, di Dopw C di MalborgheUo «elT
AHoFriuli, aoi.
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0. Heer. — Flora fossOis Alaskana.
0. Heer. — Die miocène Flora und Fauna Spitsbergeos.
— Id., t. IX, ire partie; 1870.
A. W. Malm. — Hrak^ur i SverigesIMuseer 4r 1868.
0. Heer. — Fossile Flora der Bâren Insel.
Ofversigt af — Fôrhandlingar, t. XXVI ; 1869.
J. G. H. Rinberg. — Om arktiska Phocaceer, fimna nti meDersta STeriges gladaSera, 13.
J. G. H. Rmberg. — Om nâgn ben ocb redskap fimna vid HâfiteQoideû, (3.
A. G. Nathorst. — Om lagerfoldjen inom cambriska formaiionen TÎd Andnunim i Skâne, 61.
J. G. 0. Umiarsson. — Diagnoses speciemm novarum e classe Grustaoeomm In étpàéSÉ
canbrids et siluricis Yestrogotis Sneci» repertanim, 191.
J. G. 0. Limiarsson. — Om nâgra fôrtseningar frftn Vestergôtiands sandstenslager. 337.
J. G. H. Rinberg. ~ Undersôhningar rôrande DJorens bistoria, 359, i65, 737» 8119.
— Id., t. XXVII; 1870.
C. w. Blomstrand. — Om nâgra nya STenska'mineralier samt om magnetkisens samnansll*
ninf , 19.
J. G. H. Rinberg. — Undersôkningar rdrande Djurens btstoria, SOI.
Fr. yWtcm. — Om ett fossilt Vargskiaett fiinnet vid Rôpinge i Skâne, 537.
A.'E. KordefaskidU. — Spridda bidrag tin Skandinaviens mineralogi, 549.
L. J. Igelstrdm. — Bidrag tin kânnedomen om Orebro Uns Bûnendier, 853.
G. Undstrdm. — Om operkubtfbiUningen bos nâgri nutida och siliinska kordler, M.
A. E. Nordenskidld. — Rcdogdrelse fôr en eipedition tiU GrônUnd âr 1870, 973.
LISTE DES OUVRAGES
RBÇl'S En DON or EN écoa:4gb
Ca société Géologique de frangé'
du 4 Jioveinbre I87S au 6 janvier 4873.
1» OUVRAGES vos PÉniODIQURS. ^^M
(Les noms des donateurs sont en italique.) ^|
Ban-andc (J.). Crustacés di\crs et Poisi^oDS des dëpAts siluriens de la
BoWme, in-8', 128 p. ; Paris, 1872.
Biaiiconi (G, A.). Sul Clima d'Eiiropa all'Epoca glaciale Con^dera-
lioni, in-i", 28 p. ; Bologne, 1872.
Bianconi (G. G.). Ulteriori Osscnamiii intorno al fciiiore, alla lîLia
ed al melatârso di /Epyornis, in4", 166 p., G pi. ; Bologne, 1872.
Bleicher. Essai île paléontologie de l'oolithe inréricurc des bord^sud d
^iid-om-st (lu Plalcmi rentrai, iii-8'. 1 1 p. ; Piiris. 1872.
Bombkci (L.). Corso di Miucraloi;ia, 2" éd., I. ^^ in-8", 564 p. :
Bologne, 1873, chez Zaniclielli.
Brigliam (W. T.). Ilistorieal noies on iheEarlhqnakcsofNewEngland,
1638-1869, in-8\ 28 p.: Boston. 1871 (Société d'Histoire naturelle
de Boston).
Davidson (Th.) cl W. Kiiig. Bemarks on llie gcuera Trimcrella,
Dinobolus and Monomerella, iii-8", i p.; Londres, 1872.
Desor cl de Loriol. Ecliînologic hcivélicinc. Desciiplion des oursios
fossiles de la Suisse. Période jnrassiqiie, 2 vol., in-i", 4-12 p. et 41 pi.;
Paris, 1868-1872. dic/ Heinwald ; Wiesbade, clieï Ivrcidel.
Fiiclts (Th.). Ueber eigcntliiimliche Slœrungen in den Terliarbildun-
gen des Wioncr Beckens und liber einc seibstieiidigo Bewegung liwcr
Terrain ma^scn, in4", 21 p.. 5 pi. ; Vienne, 1872.
Hayden (F. V.). On ihe Yelloustone national Park, in-8". 8 p.;
1872.
Jannellaz (Ed.). Note snr l'origine des cmileiirs et snr les niodifira-
lions que leur font éprouver la chaleur, la lumière et l'état de ratmosiihèrc.
dans les substances minérales, in-8", 7 p.; Paris, 1872 :
— Sur les anneaux colorés produits dans le gypse par la pression, e'
DONS. — 4 NOYIIIBRB 1872-6 JANYISR 1873. iS
sur leur connexion avec Tellipsoîde des conductibilités thenniqaes ^* avec
les clivages ; Additions^ à la Note précédente et correction d*une partie àe
cette Note, in-8^ 4 p.; Paris, 1872.
Kaufmann (Fr. J.). Beitra^ge zur geologische Karte der Schweiz.
11* livr. Gebiete der Kantone Bern, Luzern, Schwytz und Zug. Rigi und
Molassegebiet der Mitteischweiz ; — avec Systematisches Yerzeichniss der
marinen Arten der helvetischen Stufe der Schweiz und Schwabens, par
Ch. Mayer, in-4°, 534 p., 6 pi. de cartes, coupes et fossiles ; Berne,
1872, chez J. Dalp {Commission géologique de la Suisse).
Lemoine (G.). Service hydrométrique du bassin de la Seine, Résumé
des observations centralisées pendant les annéesjl 869-1 870 par M. — ,
sous la direction de M. Belgrand, in-8'', 72 p., 18 tabl.; Versailles, 1872^
chez Aubert {Ministre des Travaux publics).
Leymerie (A.). Note sur les Petites Pyrénées, chaînon extérieur de la
demi-chaine orientale des Pyrénées, in-8*', 7 p., 1872 ;
— Note sur les escarpements rocheux de St-Martory et sur une colonie
turonienne dans Tétagc sénonien de cette localité, in-8'', 15 p., 1 pi. ;
Toulouse, 1872.
Mares {Paul). De Tutilité d une institution scientifique en Algérie,
in-4^13p.;Paris, 1872.
Pettersen (K.). Geologische Undersôgelser i Tromsô Amt. III. Om
Kvartœrtidcns Dannelser ; — Tromsô Amts Orographi, in-8**, 242 p.,
3 pi.; Throndhjem, 1872 {Université R. de Norvège).
Pictet (F. J.). Matériaux pour la Paléontologie suisse, 6'"* série,
1"* livr.; Description des fossiles du terrain crétacé de Ste-Croix (5* partie
terminée par P. de Loriol), in^"", 158 p., 14 pi.; Genève, Bâle, Lyon,
1872, chez H. Georg (Jlf'"^ veuve Pictet).
Pire (Louis). Recherches malacologiques. Notice sur le Planoflns
complanatus (forme scalaire), 5 p., 2 pi.; Bruxelles, 1871 {Société
malacologique de Belgique).
Saporta(G. de). Paléontologie française ; 2*^ série. Végétaux. Terrain
jurassique, 8* et 9^ livr., Fougères, f. 22-27, pi. 49-60, octobre et dé-
cembre 1872 ; Paris, chez G. Masson {Comité de la Paléontologie
française).
Société des Arts et des Sciences de Batavia. Eerste vervolg Gata-
logus der Biblioteek, en Gatalogus der Maleische, Javaansche en Kawi
Handschriaen van het B. G. K. W., in-8% 11846 p.; Batavia, 187i,
chez Bruining et Wijt ; La Haye, chez M. Nijhoff.
Stoppani {Ant.). Sulfesistenza' di un antico ghiacciajo nelle AIpi
Apuane, in-8% 5 p.; Milan, 1872 ;
— Osservazioni suirEruzione Vesuviana del 24 aprile 1872, in-8*,
4 p.; Milan, 1872.
^^'
14 iMNs. — 4 wvxuiis 1872-6 janvib» ISTS^
Widb(WBlter). The Water-power of Maine, in-8", 536 p.. Icuto.
10 pL; Au^u, 1869 {Gouverœmenl lU l'Etat é» Maitu).
3" OUVRAGES PÉIUQDIQUES, ^^M
France. Paris. Académie des Sciences. Comptes-rendus hebdomailunf
di-s séances de 1— , t. LXXV, n" 19 k 27 ; 1872.
E. JunelUc. — lUililions) la Note pr^^denle sur 1rs anneauiculurfeilu gypse, i4 wmt
lion d'uni; paniï de crtU note, I08i.
F. Fouqué. — Sauve3uipn)CJdited'aoiiljumJiUal£d«sroclie»«t leur applicalioa lia lue
d« la dernière dnpIûiDileSâBluiiD, tOSU.
T. I^ani, — Sur ud nguvel uaaiKinie d'trg«Dl<lp Komberg tn Non^e, Wii.
A. Gaudry. — SurunFdeDld'£f<pAMpH»iip«nlu«Irou*ér par U. Pinard dans l'AliAi,
IIBI.
P. Piuni. — Sur un aouveau silii:j>-3luiiiiiiate de mangaDèse vanadiTècv, trouvé ï. Salm-Cb-
tcau, toBcIpquc, 1S4I.
BIf icUer. — Sur les Itmim jumsiquts mpérieun du déparlement àt l'Hérault, I SU.
S. Heunier. — AnaljieUlkilofiqiMdclaiDéléarih'detaâdTidcCbaco. Mode dr rnrnUM
delalofTanite, tM7.
A. Lcymerie. — Nolf sur une colonie luniaienne dans l'ëUge sédonien de Sùnt-Hinoi]
<P«tiie»-PjT4nées), 1611.
P. Piicher. — Sur quelques fossile» de l'Alaska recueillis par U. A. Pinard, tlU-
E. Clunlre. — Sur la faune du lebm de Saint-Genniia au MonUd'Or (Khane), d sur l'esMB-
ble de la ùaat qualenuire du bassiu du KliAne, 1~B6.
— Institut, 40* année, n" 1984 k 1991 ; 1872.
— Journal de Conchyliologie, par MM. Crosse et Fischer, 3' série,
l- Xll (W (le l;i nillmion! ; t87'2,
B. Tournouêr, — Aurifulidées fossiles des faluns, 77,
H. E. Sauvage et E. Rigaux. — Descrïptinn d'espèces nouielles des terrains jurassiques it
BDulogai!-sur-Mer(PasMl«.Calais>, 16S.
C. Mayer. — Dcsrriplions di- coquilles fossiles des terrains tertiaires supérieurs, Sî7.
— Journal des Savants, octobre et novembre 1872,
— Matériaux pour l'histoire primitive et naturelle de l'homme, pu
MM. Trtitat et Cartailhac, 2" série, t. Hl (V[ll° année), juin k septem-
bre 1872.
Caialis de Fondoure el Carliilluc, — Congrès de Boingne (suite cl fin du comple-rendu), Wâ,
BaudoD. — Notice sur les gisemenls de l'ige de la pierre dans^l'Oise, 365.
— Revue scienlititiue de la France et de l'Ëtranger, 2° série, 2" année,
n" 19 k 24; 1872.
Association britannique pour l'avancement des scirnces, Congrès de Brighton ; section de fio-
Utpt, 138.
A. de la Rive. — Rdle des glaciers en géologie, 566.
— Société centrale d'Agriculture de France. Bulletin des séances de li
,3'sérig,t. VU, aM0il872.
— Société d'Anthropologie de — . Bulletins de^liL rr-, ÎP ^érip, t. VI,
l'*Uvr.;1871.
— t Société botanique de France. Bulletin de la — , t. XYUI, comptes-
rendus des séances, n'' 4 ; 1871 .
— Société de Géographie. Buiktin de la — , 6* série, t. IV, juillet à
septembre 1872.
St-Germain-en-Laye. Indicateur de TArchéologue et du Collectionneur,
par G. de Mortillet, t. 1, n"* 1 et 2 ; 1872.
Valenciennes. Société d'Agriculture,' Sciences et Arts de l'arrondisse-
ment de — . Revue agricole, industrielle, littéraire et artistique, t. XXVID,
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Allemagne. Berlin. Akademie der Wissenschaften zu — . Monatsbe-
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J. Lember^ -— Ueber die GontacIbUduiifen bei Predauo, 187.
H. Laspeyres. — Geognosticbe MittiieUangea ans der Provini Sacbsea, f jfô.
H. Trautschold . — Das gouvernement Moskau, 361 .
Keiss. -^.Mittbeiluofen ûeber eine Reise in Sikiamerika, 377.
Bauer. — Mineralogische Mittheilungen, 305.
Pfidf. — Beitrcge zur Eiperimentalgeologie, iOt .
Golha. Mittheilungen aus Justqs Perthes 'geographiocher A^^talt ii)ier
wichtige neue Erforschungen auf dem gesammtgebiete der Géographie,
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Lambotte. — Tuf de Marcbe-lee-Dames, XCVI.
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J. Colbeau. — Rapport sur les coquilles du dépôt tufacé de Marcbe-les-Da^nes, 9.
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Golbeau, — Vém de YMtartê BoiUroH, m., iafwses; mtànim éà FwmêfftàtlmMêê,
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ll.Njit. — RïpporlsarbnutvprfefJt'iilr. 10.
Prod.'s-vcrl)aux des séances de la — , l. VU, janv.-nov. i872,
Viorf Dl. — l'rrljiiiinaire d'une notice sur li's fiHiiles de l'uiise supérieure du ndèmc ynrf-
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tories. Preliminary Report of the — (5^^ annual Report of Progress), par
F. V. Hayden ; 1872.
— U. S. Geological Survey of Wyoming and portions of oontiguous
territories. Preliminary Report of the — (2^ annual Report of Progress),
par F. V. Hayden, 1871,
Grande-Bretagne. Edimbourg. Geological Society. Transactions of
the —, t. II, 1~ part.; 1869-1872.
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Dftrkshire, 15.
R. I. Murchison. — Observations on the structure of the N. W. Highlands, 18.
A. Geikie. — ^ Notes for a comparaison of the volcanic geology of Central Scotland with that of
Auvergne and the Eifel, 21.
R. Richardson. — Notice of sandbed occuring in Boulder-Gay at NewpariL, in the parish of
Mid-Calder, 2i.
W. L. Lindsay . ^ On the gold-flelds of Forfarshire, 27.
J. Henderson. — On Corstorphine Hill, near Edinburgh, 29.
J. Linn. -^ Notes on one of the Bathgate Sandhills, 53.
H. Cadeil. -« Ndtice of the geological Features of the Upper Goal Basin of the Fulh ùC
Fortb, 38.
B.
f9 Boss. — 4 KûT»niitBl$72-6 i*ir«Htl873,
Cb. Iwipw«rlh. — Os UKl»^er»Wnu>ratk9inUi«iWMjl|liMrb)id4tQilulùek,l£.
J. Ilaswell. — On tbe old esliurine beils of the Csrse ot Slirling. 58.
D. Uinbïll- ^ ÛD Uw pniliiilik cause «T ib* Non-eûthnce al dcpusite bctwMR Un pvafa
ifiiltlwkmer ùluriuialhcSauibtntUplanilicif Sotlud, G£..
W. Unrurd. — Ou t\w Bulleigli Sallerion Pebbles, G7.
A. Ta^lor. — On uapubliïhvd jectiuos iUustratiat; tbe sujierricul gi'ulofiraFUiBNuntosDi^
Irirl of Edinburgli, 71.
S. Mu^iuiiD. -1- On Uk CtroRute ot iron, Svcpcntmo, uduUKrlIiiuri^ariU UtfU
Islet. 7K.
Cli.W. Pcach. — Nol«io»lh«Pi4bl««9fIludlrigkSaUcrlnn. 1!).
C, Ljpa. — < KotîH of 1 speàitwi of LtpHodentlnn, vHh cuDOltUiclicd, (Mb OntoffÉiM
Sil^Mnbureh.èl.
W. Grosurl. — Note on « ?prcH^i of ConlTer from llic^carliODiferous sudslav of SluHbi
J. Linn. — Ijslof fossilsobUioed [ruin HibBïlhf*l«)iiBnteiM, 81,
(, W. Pnch. — Ou^iiacaieriotSpiruUtcaTionaritu intbehnKStDDttorDaFtlHwur,
udafan Etiluriaia Camslonr Qnarrj, Arlbur'f Seal, 8J.
A. Tajlar. — On scctiops aoâc b; llic draiiuee opeiatiooi în Ibe ri«uaiice, Gdioburgh, illiu-
IntiTC dllha phjnical tlroOmt ni Saluliury cnfs, &.
R. A. Hicholmn, — Qn- Uie Conûlao liioet^De^f Cumbarlud aad WatiDoriUnd ud iB
usocnted rocks, 6i.
Hi A. NieholMO- — On (he Coirclalion otiia situriao dfpositsor theN'uiih of EngUndiintb
thouonbeSoiUh DfSirtillaDd, 10^.
H.F. Alnudi-r. — On tiit oriiçiii of Cal>oalt,'or Ibt \j!trnte otOijiop, 11).
R, Willur. — On a new spccii» ofilmblyprrrNi. lad uUier foMlI flsb remiius from Ktcor-
thie, rife, 119.
<i,tym- — Oiik|iuciarcfnlMVdiitiiM)HiD.BiiBltr'sBaB, lis.
G. Lyon. — OninewipeneïofAAnwfM. 125.
A.Suown»il. — ODlbeoccure«eof5siiiPHiiialitct IrfiMiKiidfi iii.tbe catboniftrogt liiKi-
tqneotlOddltton, 130.
A. Siniii-i-ï.iil. — Un Ibc rMiiiruncc of Spirifer oiWri in Ihe «arbtmiferpui lirnfsl.w of
Mid-Lotbian, 1U1,
R. Th. Shkllï. — Nutice of straliTir^ios UDdtrlvîng titt sfM of (he OM Darï^n liouse, Edii>-
burgli, 132.
l. Broun. — On loral glarialion in Ihe Pi;nllard,'133.
A. Somen'ail. -;' On th<i niir.urenn; of Sirepsodus and RhisedopiU in Ihe fpper Coal
«.■asurfJofEJiii.insl(mc.Mi.l-Umian. 137.
1 Hvndvi-aon.— On Ihe fDssils Ibiindjin llic rocksunilpi'ljing thi^SauUi^ilcoEïdinburgh.lîS.
A. S, UjNîrs. -r On Ulocks and Uoulders Iving kiosf on an-l inibcdded in the rocts which tonn
the Seabuard of [U'obolm Parith, Kincai-dinciihire , bctweea HiL'h and Low WaUr-
NarlLs, Ul.
J. Hrnderson. — Sniic* of a FauU in Ihe carboniferous rocks on llie Watrrof LeithiaboTt
Carric ) willi sonie ubsi^rvalians on Ib« geulog)' of Uie dislrict, lit.
Londres. The Alhcnauni, ii" 2350 à.2355 ; 1872.
-^ GL-ological Society, Ttic QuarUrly Journal o/tlie — , t. XXMÏI,
3" part. (11°) 11}; 1872.
w. A. Nicbolson, — Migrations of Ihe CraploliWs, Hl.
Ph. de M. G. Egerlon. — On Prognalhodut Cunthen, Egerton,.! new. gtnus of (os»il Sil
from tlie Lia;» o[ Ljow Ilegis, 233.
J. Nico]. — Ho w ihR parai Ici roadsof GlenRoy wcreformed, 237.
C. J. A. Meypr. — On llie wealdenasanuvio-liuntôtrinoforaialion,andDii' Mm rdatioB oftlK
" 4l Punficld formation, tu lli« wcalden and ntKKOntiai), 313.
- On tlic geolog^ ol' the Cgionj of Qoeun^lud, 27t.
— Descri[ition of the paltBoiuic and DiesttioicfosùliarQneiMlAiid, 31T.
f ïlamithers. — Notes on fossil plants from Queensland, 350,
DONS. — 4 NOYEMBRB 1Ô72-6 JANTIBR lÔ7â. Id
Italie. Florence. Comitato geologicod'--.Bollelttno, 1872, n'*9et 10.
G. Ponxi. — Gonstittinone geologica deîfa Campagna romana, 251.
T. Taramelli. — Osservazioni geologiche fatte in Carnia (Alpe yenete), Î6i.
Pellati. — SuUa geologia del distretto di Agordo nel Veneto, 269.
G. Grottarola.— Sopii alcuni minerali dell* isolï d*Elba iloniuièora descritti o accemuti» 284.
D*Achiardi. — I combusiibili fossiii délia Toscana, 293.
Turin. AxksademU délie Science di — . Atli deHa K. —, (; Vil;
1871-1872.
Signorile. — Stadi sulle fiâdUiréP M^fâ é iiîÉn§*iièéMè AXk Uguria e sulle roece che le
racchindono, seguiti da alcune norme per la loro ricerca, con raggiiagU sulla natura ed origûii
ddla serpentina e suoi affini, 33.
Gastaldi. — Intomo al alcuni fossiii di Arctomys e di Ursui tpelœui^ 249.
Sirflnrer. — Sodalite pseudomoria di Nefelina del monte Somma^ 329.
StrûTer. — Studi cristalldgràflci intornô alla Ëmatile di Tràvérsetla, 377.
GastaMi. — Berillo di Pallanzeno (val d^Ossola), 483.
Gastaldi. — Detii Aoift èàr la géologie de» Alpes GeUMuleè; 6M:
. A. Sismonda. — Obsenrations à Tarticle de M. de Mortillet publié sous le titre de GioloffU é%
t^mel dé Fr^, lis*
lava, Amslerdain. Jaarboék Van hei Mijnweren in Nederiandsch Obst^
\aM\ i^ année, 1. 1; 1872.
Batavia. Genootschap van Kunsten en Wetenscbappisn. Notnlen ykti ditf
Àl^eeiie en Bes^raurfr-Veiigaderingën van bel -^, t. IX; 1871.
--^^- TijdsehHft Yoi^ Indkihe Taal^Lahd-en^ VbikeHktitide mtgp^
geven door het —, t. XVIH, tf* 3 cl4; 1871-72-, e< t. XX, if 1 ; 1^.
Ifôa^f^. Merâ^; jWetadmeiticaBadeHistoriaifetQraf. LàNiAùta-
iHfti ^^ i à 41 , la Jt 1« ; 1869-1870.
A; éi^'Giiâlè. «^ to9 Criaéores'de Aznfb de Medco y se ex|>iot^
F^ Li l|onnqf« ^ ÛbsemdoMB wàxrà on presonli espede nrinén^ ittHva mÀvà
■ako»76.
F^ L'. Voiiroi. — (fbsefVadddès sôbré ^tgûnos combustibles minérales de Ifexico, 8t.
• 1^. b. ÉànM^^-^HipoMsipeéldgfcaw Lose^MM^tle etisfeacitTinarfieirra, 2ft8;
D. J. Gomc(io. — Los flerros meteoricos de Mexico, 257.
Siiâi9e. Genève; Société de Ph^nqiiè ei dUistoiie MtorèUètle-'
NéoMiMdefai •-'» t. XXI^2' partie; 1871.
LISTE DES OUVRAGES
tisçus EN DON OU e:4 ÉCBANGB
PAR LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE
du 6 janvier au 3 Tnars 1873.
i" ODvnAGES SON- PÉftlODIQUES.
m (Les noms des donateurs sont en italique.)
m Achiardi {Ânl. d'). Paragonc lidla Mmitagnola Senese con glî altri
I monti di;llu catena melallircra dcUa Toscana. — SiilU prolialiile esîsteoia
I (11 avanzi di anticlù-isinic industrie uniane nella cosi délia teira gialia di
I Sieim, in-8», H p. ; 1872.
I Ancoiui {Ces. d'). Malacologia plioccnica iUliana, ^ fasc. (gcneri
I Pisania, Ranella, Triton, Fasciolaria, Turbinella, Cantxllaria,
I Fhsus), in-4\ 90 p., 8 pi. ; Florence, 1872.
■ Sayan. Etudes failes dans la Collection de l'Ecole des Mines sur des
' Fossiles nouveaux on mal connus, 2* fasc. (ObsKn-ations sur une espèce
du ^cme Plugiopbjclius, par .^l. Chaper; Notes sur quelques fossiles
ttrliaircs par — ; Oliservations sur (]ucl[pu\>j espwes du i-enre DIceras,
par M. lia) le; Sur la préseiR-c du g.'uri.' Pecchiolia àsins lesassisis supé-
rieures du lias, par — ), in-i", 93 p., 10 pi.; Paris, 1873, chez F.
Savy.
, Betwist. Noies pour servir ii I "étude des Etages jurassi(|ucs inférieurs
aux environs de Nancv, iii-8°, 14 p., 1 pi.; Bordeaux, chez Coderc et
Dei-r^ilcau.
— Note sur le Grés infridiasiquc du déparleinent de la MoA^ilc, in-S",
G p. , 1 pi. ; lîordeaux, clioz les inèines.
Blanchard (Eni.). L'Instruction générale en France; l'Observation cl
l'Expérience, in-8", 33 p.; Toulouse, \S7^ (Sociclc d' Uisloire natu-
relle de Toulouse).
Bleiclier. Eludes de géologie pratique dans les environs de Montpellier
(passage du jurassique an crétacé, suite], in-8", 6 p., 1 pi.; Paris,
1872, cliez A. Delahaye; Montpellier, chez C. Coulel.
Chancourlois (de). Note sur les rapports de la Géologie et de l'Eth-
nologie, in-8", 4 p.; Paris, 1871.
— Observations sur la corrélation des gisements de combustibles et des
"^
DOIfS. 6 JAIfVIER-3 MARS < 873 . ' f #
phénomènes d'émanation: — sur la corrélation directe des formations
éniptives et des formations sédimcntaires, et sur les conséquences de cett<y
corrélation, notamment sur les rapports de Taragonite et des travertins,
in-8«, 8 p.; Paris, 1871.
— Note sur la Théorie des soulèvements, in-8", 4 p. ; Paris, 48Î2.
— Observations sur le fer natif d'Ovifak et sur le fer natif de Sibérie,
in-8% 4 p. ; Paris, 1872.
Cotteau (G.) Echinides nouveaux ou peu connus (n**» 84 à 90), in-8*,
16 p.. 2 pi.; Paris, 1872.
— Rapport sur les Progrès de la Géologie et de la Paléontologie en
France pendant Tannée 1869, in-8% 62 p. ; Le Puy, 1871.
— Congrès international d'Anthropologie et d'Archéologie préhistori-
que (session de Bruxelles), in-8<*, 34 p. ; Auxerre, 1872. ^
— Paléontologie française ; i^ série, Animaux invertébrés. Terrain
jurassique, 22» liv., Echinodermes, f. 18-20, pi. 62, 73-85; déc.
1872 ; Paris, chez G. Masson (Comité de la Paléontologie française).
Curioni (G,) Ricerche geologiche sulTepoca delPemersione délie
Roccie sienitiche (Tonalité) délia catena montuosa delTAdamello, nelhi
provincia di Brescia, in-8**, 7 p. ; Milan, 1872.
Delfortrie. Les gites de chaux phosphatée dans le département du'
Lot, leur faune, le mode et Tépoque probables de leur formation, in-8",
16 p. ; Bordeaux, 1873, chez Goderc et Degréteau.
Dépôt général de la Guerre. Nouvelle carte de France, 33* liv., f. 160*
bis, 260, 224, 150, 236 et 235 ; Paris, 1872 {Ministre de la Guerre).
Dewalque. Académie R. des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts
de Belgique. Rapport séculake sur les travaux de lia Classe de^ Sciences, -
Sciences minérales, in-8^ IV-90 p. ; Bruxelles, 1872.
Dumas (Emilien); Notice sur- la Constitution géologique de la région
supérieure ou cévennique du département du Gard, suivie d'un Appen-
dice présentant la série des terrains des deux autres régions (moyenne et
inférieure) et d'un Tableau synoptique de toutes les formations du Gard,
in-8^92 p., 1 pi., 1 tabl.; Montpellier, \Sli {Mme veuve E. Dumas).
Paye, Sur la situation actuelle du Bureau des Longitudes, in-4°,8 p.;
Paris, 1872 {Académie des Sciences de l'Institut de France).
Gabb [Wm. M.). Geological Map of the Republic of Santo-Do-
mingo; 1872.
Gaudry (Alb.). Animaux fossiles du Mont-Lébcron (Vaucluse). Etude
sur les Vertébrés par — ; Etude sur les Invertébrés par P. Fischer et
R. Toumouer, 1"* et 2« liv.; in-4^ 64 p., 10 pi.; Paris, 1873,
chez F. Savy.
^rad (Ch.). Considérations sur la Géologie et le Régime des eaux
du Sahara algérien, in-8*', 32 p. ; Paris, 1873, chez Delagrave et O*.
MM. — 4 lASvm-SMHlSTS.
T- Elndc sur le Tcrraia qiutemaire du SaJun a%éneB, i&^°, 18 p.;
Genève, 1872.
Hébert. DûcitmcDls r«Latib aa lunin cràUcé du Midi de U. Fnacb,
in-8^ 23 p. ; Paris. 1872.
Lampertico (F.). Per Noue Valmaraga-Piovepe . Honte G»lda, inS",
58 p. ; Vicen«, 1873.
Landerer (José J.). Mocografia paleonlologira dcl Piso aptîca de
Tartosa, Chert y Bcnifua, iii-8', 60 p., 8 pi. ; Madrid, 1872, chei Qi.
Baîlly-Baillière : Paris, chez Ëm. Mclik-r.
Lûcard {Arm.)- Noie sur les firèch» osseuses des earirons de B»slia
(Corse), in4', 16 p., 1 pi. ; Lyon, I8T3.
Lorioi (P. de). DcscnpUoD de quelques .\stcride3. du terrain néoco-
miendfs environs deNcucbatel, ia-S^, 19 p.. 1 pi.; Neuchald, 1873.
Lyett [Ch.]. Prîacipes de Géologie ou IltustratioBâ de cette sdenoe,
empruntées auv changi^ments moderaes de U terra el de ses babitanl^
par — , tnduil, sur la dernière édition anglaise, par J. Ginesbiu, 2 ni.
ia-8°, 922 et 848 p.. 4 et 3 pi. ; ParU, 1873, chez Garnier frisa
{M.J. Ginetiw),
Farkcr (W. R.) et Jones (.tf. R.). On ihe Nomenclature of Fora-
minirwa, îa-8°, 83 p. ; Londres, 1873.
Rolland- BaiitV. .Notice am les grandes formations géologique* des
Alpes de la Maurienne et du percement da tunnel entre Modaneen Francfi
st Bardonnèche en Italie, in-8', 53 p., 3 pi.; Le Havre, 1871.
Sa^rta {le comte G. de). Études sur la végétation d* Sud-fisl de k
Fraoc« k l'Époque tertiaire. Supplément l. Révision de U Flore des
Gypses d'Aix; 1*' fasc., généralités, in-8'', 79 p., 2 pi.; Paris, 1872,
diez G- MasEon.
Slvdtr. Gneiss und Granit der Alpen, in-S", 7 p., 1 pL; Ber-
lin, 1872.
Virlel d'Aoust. Les origines du NU, in-8°, 10 p., Paris, 1872.
Zigno {le baron Ack. de). Sulle Piante monocolUedoni e dicoliledoni
dell'Epocft ^urese, in-8', 10 p.; Padoue, 1872.
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France. Paris. Académie des Sciences. Comptes-rendus hebdoma-
daires des séances de I' — , l. LXXVl, n°' 1 à 8; 1873.
Samson. — S
De Rouville. -
nwlt,».
P. Fischer. — Sur le terrain jurassique de Madagascar, m.
F. Pisani.— Analjse de la Lanarkilc de Leadhills (Ecosse), 114 j— d'une JeflenontW
dn Franklin (Ntw-Jerac;), 337 : — de l'Arits de ta mmitipia d.'^ (Baan-Pvi-
MHS.- Cr jrAtmt»«âiiÂfiS'4473. it
I 4
G^êe'^KpoHé^'^ Ferftis «nseveties ckhis les cendre» érui^tiTeâ de 1*!à£ncteû voldmdà
Cantal, observées par J. Rames, et Conséquences de cette découiterte pour la con-
naissance de la végétation dans le centre de la France à Tépoque pliocèiie, 290.
ii. Smith. -^ Remcaotiues sar TEnstatite, 2^.
ScsCioiMaïuu ^ Note sur la détermination des dimensioiA rdatbes de la forme
fondamentale de TAmblygonite, 319.
Locard. — Sur la présence d'ossements humains dans les brèches osseuses d* là
Cane, 399.
X. Th, Hamy. ^ Sur l'âge des anthropolithes de la Guadeloupe, 381.
£. Rivière. — Station préhistorique du Cap Houx, 4tô.
— ÂBnales des mines, 7^ série, l. H, lir. l'* (4« de 4872).
E. Fuchs. — Note sur la carte géologique de la Suède, 145.
W. J. Henwood. — Remarques sur les gisements mélallifèrès du Cornwàll, f65.
— InsUtuty t. XXVIU, feuilles complémentaires; 1870; — l. XXIX,
id. ; 1871 ; — nouvelle série, 1"* année, n*^ 1 à 9; 1873.
~.Jottnnil des Savants, déc. 1872 et janv. 1873.
— Revue scientifique de la France et de TÉtranger, 2* série, 2« aûtiée,
n*^ 25 à 35; 18724873.
t. Marion. — déologie ec paléOYttologie de la Provence, S^.
IL Zittel. — i;éUge tithonique, 606.
£d. Hébert. — Réponse à M. Zittel, 606.
'Société h^i^liiiue des science» naturelle». Con|^pèg de Fribourg; section de géo-
logie, 628.
— Société centrale d* Agriculture dé France. Bulletin des géa^nt^ ^e
la —, 3« série, t. VII; 1872; et t. VIII, n^^ 1 <JI 2; 187».
Mémoires d'Agriculture, d'Économie rurale dl domestique,
publiés par la — ,1872.
~ Sodélé 4'AnâiropoIogie dte Paris. Bdielfia de k —, 2' séfie,
t. VI, 4Miv.;1871.
E. Douliot. — Note sur quelques débris de Tâge du tetmû trôilvés 'à tk)rgnac
^Mdegne), 364.
E. T. Hamy. — Note sur quelques ossements fossiles de la seconde caverne d'Enc^-
houl, près Liège, 387 ; — Sur un nouveau gisemenl à silex taiUës quatemathwdécou-
vart dai» le Pat^le-Calais, 403.
Farge. — D*un os dCHalitherium incisé des faluns de Ghavagnes (Maine-et-Loii^), 412;
— Id., 2» série, t. VH, 3» liv, ; 1872.
De IfortiUet» ^- Des hommes des caveimes à Tépoque de la Madeleine, 489.
— Société botaniqoe. BuHetin de la-^, t. XIX, 1** et 2* liv., et
Rev. bibL, A, BetC; 1872.
-^ Sociélé de Géographie. Balletm de ht -^, 6"" série, t. IV, cet. à
déc. 1872.
Ch. Grad. — Considérations sur la géologie et le régime des eaux du Sahalra alg^
,374.
— Fd., €• série, t. V, janv. 1873.
Besançon. Société d'Émuiatioa du Donbs. Mémoires iit h — ', 4' série,
t. VIII; 1870-1871.
Cannes. Société des Sciences naturelles- el UsW^iqteB^ àts- lettres et
14 t>0N3. — 6 jahtieh-S uaks 1873.
des Be^ux-Arts de — et de rarrondissement de Grasse. Mémoires de \t
-^ t. III, n" \ • 1873.
Cliàlons-sur-Marne. Sociclo d'Agriculture, Commerce, Sciences el
Arts du département de la Marne. Mémoires de la — , Séance publique ;
1872.
Dijon. Sociélé d'Agriculture et d'Industrie agricole de la Côte-d'Or.
Journal d'Agriculture de la Cdte-d' Or, publié par la — , t. XXXV, 1"
livr.; 1873.
St.'Ëtiennc. Société de l'Induslrie minérale. Bulletin de la — ,2" série, t.
1", 4Mivr.; 1872.
Maussicr, — Eludes géologiques sur \e prolongement dans le bassin de la Loireda
issises houillères da Saint-Priest (S niul- Etienne), et Gore blano de Crand'Croii (Rive-
de-Gîer}, (3'23.
Toulouse. Sociélé d'Histoire naturelle de — . Bulletin de la — , 1. 1" ;
1867.
F. Garrigou. — Ax, ses sources, sa gAolocie, 1 .
Melliès. — Note lElative ù la th^rle de M. Leymerie sur rOrisine du Calcaîreduu
U nature, 30.
Ch. Fouque. — Du prianie triangulaire dans !e Oilcairc, sa dérivation du riiani-
boèdre, 37.
F. Garrifrou. — Aga du Renne dans la grotte de la Vache, vallée de Niaui prèi
Tarascan (Ariége), K.
E. TruUl. — Etude sur la forme générale du Crdne che» l'Ours des cavernes, fi7.
J. B. Noulet. — Mémoires sur les Coquilles Hisailuï des terrains d'eau douce du
Sud-Ouest de la Frioce, iUS.
— Id.,l. II; 1868.
— Id., t. Ili; 1869.
H. Magnan. — Etude des formations secondaires des bords S. 0. du plateau central
de la France, entre los vallées de laVéïe et du Lot, ô.
— Id.,1. IV;1870.
H. Magnan. — Notes sur le terrain" crétacé des Pyréni^cs françaises et des Cor-
biéres, 8, li, 23.
L. de Malafosse. — Infrà-lias de la Loi:érp, 11.
H. Magnau. — Comparaison et altitude des dépôts infrâ-liasiques du plateau cen-
tral, 12.
E. Trutat. — Fossiles miocènes de'Miélan (Gers), 13.
H. Magnan. — .\|ierfu géologique de la région comprise entre Soulalge et le Pont
de la Fou (l'y renées-Oriental es), ID; — Origine deaeaiiï sulfureuses, 21; — .\ perçu de
la conslitulion géogn'istïque de lu vallée du Ger, ^1; — Documents relatifs à la cnn-
naissance de la partie inférieure du terrain de craie (iiéocomicii, aptien. albien) des
Pyrénées françaises et des Corbiéi'cs. et à certaines cjitiques l!iitcs par il. Leymerie,
à propos de re terrain et des étages du muschelkulk el du zeelistein dans le Tarn et
l'Aïeyron, 31.
Jeanbemat. — Sur la période glaciaire d.ans les vallées de la Garonne et de U
Pique, 112.
H. Magnan. — Sur les anciens glacierï des Pyrénées. 111; —Notice sur le terrain
quaternaire des bords de la Montagtic-Noire, entre l^i^lres et Caivassonne, et sur
l'ancien lit de l'Agont, 120.
E. Filhol. — Note sur la composition des ossements fossiles trouvés dans la caverne
de Lherm (Ariége), 152.
— M., l.V; 1870-1871.
DONS. — 6 JANVIER- 3 MARS 1 873. SS
H. Magnan. — Sur divers terrains détritiques des environs de Pau, 10.
H. Filhol. — Etude sur la présence ou l'absence des prémolaires dans VUrtus tpe-
lœus, 33; — Sur une tète d'ours fossile, 39.
H. Magnan. — Sur une Coupe générale des Pyrénées de l'Ariége et des environs
d'Estcrri, sous le méridien du port de Salau, 41.
Jeanbcmat, Magnan. — Sur les érosions invoquées par la géologie, 45.
£. Filhol. — Note sur les minéraux recueillis pendant une excursion dans les Py-
rénées, 62.
H. Magnan. — Coupe de la Montagne-Noire aux Pyrénées à travers le massif des
Corbières, 66.
Yalenciennes. Société d'Agriculture, Sciences et Arts de Tarrondisse-
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no 11; 1872.
Allemagne, Berlin. Akademie der Wissenschaften zu — . Abhand-
longen der K. Preussischen — , année 1860.
Beyrich. — Ueber Semnopithecus pentelicus, 1.
Hensel. — Ueber Hipparion mediterraneum, 27.
— Id., années 1861 et 1862.
— Id., année 1863.
6. Rose. — Beschreibung und Eintheilung der MeteoritenaufGrund derSammlung
im mineralogischen Muséum zu Berlin» 23.
— Id., année 1864.
Beyrich. — Ueber eine Kohlenkalk-fauna von Timor, 61.
— Id., année 1865.
Mitscherlich. — Ueber die vulkanischcn Erscheinungen in der Eifel, 1 ; — Ueber
die Metamorphie der Gesteine durch erholte Temperatur, 60.
— Id., année 1866.
Beyrich. — Ueber einige Cephalopoden aus dem Muschelkalk der Alpen und ueber
verwandte Arten, 105.
— Id., année 1867.
— Id., année 1868.
G. Rose. — Ueber die im Kalkspath vorkommenden hohlen Kanale, 57.
— Id., année 1869.
Ehrcnberg. — Ueber machtige Gebirgsschichten vorherrschend aus mikroskopis-
chen BacUlarien unter und bei der Stadt Mexiko, 1.
Roth. — Beitr'âge zur Pétrographie der plutonischen Gesteine, gestûtzt auf die von
1861 bis 1868 vcrbCfentlichen Analysen, 67; — Ueber den Serpentin und die genetischen
Beziehungen desselbcn, 329.
— Id., année 1870.
Ehrenberg. — Ueber die wachsende Kenntniss des unsichtbaren Lebens als felsbil-
dende Bacillarien in Californien, 1.
Rammelsberg. — Die chemische Natur der Meteoriten, 75.
— Id., année 1871.
Roth. — Ueber die Lehre vom Metamorphismus und die Entstehung der krystalli-
nischen Schiefer, 151.
Monastbericht der K. Pr. — , sept, à nov. 1872,
Bonn. Naturhislorisfhen VCTcinfs der prcowii«rh?n Rbnnlande md
Westphaleos. VerhaadiungcB des—, 3" wiric, t. Vn (XXVIl" de lacûl-
kction); 1S70.
Baùinler. — t'cbcrdaiiVorkoininen dcr Eisensleîne in WMtblisChen SlénkoMa»-
gebirge. Vtrhil. I5B.
Troitchel. — Ceb«r einen Enochen aus dcr Eidschicht lliber dcD geroOagenbri Sobb,
Weis!. — Deber Tylodeadroa iptclotum, 47.
Von Lasaulx. — Uebpr baïaHîsclie Tuffe and Breccien aos der Auvergne, S,
Vom Ralh. — tleber die auf der Inacl J^bi vorkoraiDCodeii Uîner^ieii, SB.
VoJsi. — UoherdierouilePnanieiigaltuiig,A'ag0eriiIUa, S3.
Mohr. — Ueber die vulkanischen ErscheinunBeii lu Berlrich. iSD.
Vom Flath. — Ueber Ikibingtonil aus Nassau und Uiiinit ton Vesuv, Rtt.
SchUiter. — Vetter nme Tossile echiniden IVipiolagina), 13i ; — Uaber [Uan>-
Ammanili!!! der oberen KreJde, i'H.
Von LasBuli. — lieber Bicndekrystalle von Unkel, 133 ; — Ueber Totkanische 6e»-
teineder Auvergne, iH.
Schlûtcr. — Uobér SpongitarienbanlLS m» derKrmde, fSS.
Andrij. — Ueber einen angeblichen Diamant ron Batduinieck, 141 ; — l'eber die
Famgaltung Nturopteri» und einige Arien derselben aus der SteinkàhlenforiDa-
tion, 141 .
Vœu lUlh, — Ueber den Ambijrstegil von Laaeh. wui ËnsUtil in detn MetconiMn
von Breitenbacli, \V£t; — Ueber AbsonderungBfonnen doa lUwlU am Sclieidab«i]{,
160-, — Ueber Monaiit von Laacher Ses. 189.
Von SimonowiUch. — Uelicr Aalerien der rheinisihen Graewadie, 19k
VonDechen. — Ueber einen&nsileiiKitodianvûalIaien, SU.
Hefmann. — Ueber eericilische Gesleine an der Mosel, îl&i — Ueber Fitchresle
■ug dem Poiidanamyenscfaiefer Nassaus, S16.
Jordan. — tleb»r \Tc\egmaumii vwi Lehach, Corr. Bt., 45.
Von SyiiinEi'iiulM-li. ^ (Wjpr TIitotiM'ii Je* F-H-ener Oriint-indrï. 47.
Von .1er Martli. — Ueber dcïoiiisihp Korallm im I.abradorixwpbyr Brilons.râ.
Andra. — Ueber srharKlellialiiiiihnlirho i'ilanïen aus dem Steinkohiengebirge, 60.
Kav^er. — Ueber dus Ilevon in der Gegend von Aachen und m der EITel, &1.
Von Simonowilsoli. — Ueber Thalamopora, Gj.
Kliver, — Geognostisclie KaHe mit Darïtcllung der einietnea Gesteinschichlen
aus der Saarbrûok Slcinkoldengebirge, G7.
Von Declien . — Ueber ein nordischcs Silurkalk-Ge-^eliicbe mit Glarialatreifen, 69 ;
— Seine kùrtlicb ei'si-liienene gcologische Karle von Deut^ii-hland, 71.
Weiss. -- Milthcilung iilior die Galtungen NŒijgerathia uiul Cordailts, '0.
— Id., 3" série, t. VUI (XXVIIP); 1871.
Von Simonowilsch. — Beitrage lur Kenntniss der Bryoïoen des Essener Gcto-
sandes, VerhdL, 1.
Weiss. — Ueber Pianularia aiu dem Kphlenrothliegenden von Kim, SiHgib^ 10.
Vom Ralh.— Ueber Eisenkie^krjstalle vom Chicliiliane, 10; — Ueber den Feldspalh
van Bolton und don Oligokl.is in don Lavrn von Maycn und Niedennendig, 16; —
Ueber einen Zwillingskrjlall von Zinkoiyd, 17.
Weiss. — Ucbcr PlUuiienversteinerungen aus einem Kalkslein Oberschlesiens, t8 ;
— Palaîontologisch-geognoslisciie Untersucliungen des Gabirges auf der Sûdseita des
rheinischen Devons, 33.
Schliiter. — Ucbcr das Verhallniis des Ammonlles Guadalapa, Rœm., inni A. OrU-
gmjanus, Gein,, und A. bidorsalus. A. Rœm., 37.
Von Lasaulx. — Ueber einea von Th. Dickert angclertigtee gcologUchas Belial des
Monl-Dore. 42.
Vom Rath. — Ueber die chemische Constitution und Kryslalirorm der Kalknatnui-
feldïpathe, 78.
^
DMI. -^ 6 iAHYISiHS 1UBS 4 878. Xt
^BtpUHUf, «r- Uébtr ^e tenonen Gephalopoden von Lûnebiurg,6&; "^ Ueber ^P/V*
eAoioficrçlaoeiM ipi Turon-grûnsande Westphalens, 87.
Von Bechen. — Ueber ein erratisches Granitstûck von WuUen m Westphaka, 69.
Vom Hath. — Ueber die letzte Eruption des Vesuv's, KM } -«- Krystalk ron Blddit
ypn Stas^fnrtli und Allophan von Dehrn, 1%.
"Weiss. •— Ûeberein Zeolithvorkommen im Basait des LimperiôKlEopfes bei Asbach,
132; — Ueber Quarzkrystalle aus dem WaUi-Thale bei Biel in Ober WaUls, 449.
Vom Hath. — Ueber das Krystallsystem und die Zwillin|^gesetze des Anorthits, i90.
Çohen. — Bie zur Dyas çehërîgen Gesteine des sûdlichen Odenwaldes, iSi.
Vùn Lasauls. — Ûeber die umgewuideten Kohlen des Msissner^s, i52.
Landois. — Ueber das Gebiss eines sehr jugenMammutks aus Wastphaleii^ (Jorr.
BL, 47.
Von der Warcfc. -^ Ueber ibssile Cocoolitben und Orbulinen der oberen Kxeide in
VS^estpbalen, 60.
Gallus. — Ueber das Galmeivorkommen im Gebietedes-Elberfelder Kalkdistrictes, 63.
Voni JElaib. — Uober die letzte Eruption des Vesuv^s, 66.
Nceggerath. — Kupfererze von Corrore in Peru-Bolivia, 88; — Weissbleierxe YOJHf
lt»b^nbûhrçn uqd aus der Kifel, 89.
SKrkel. — Ueber die ini^^foskopisol^ J^nsammensetzung des gewohnlichenDAQluohie-
fers und Thonschiefers, 95.
U., 3* série, t. Il (XXIK«), 1>« partie; 1872.
Von Lasaulx. — Ueber petrograpbische Studien an den vulk^Lnischen Gesteinoi
der Auvergne* SQ,
Vom Rath. -r- Ueber die Zusammensetzung des Humit's (Chonidrodit's) von Neuluip-
ferberg in Schweden, 34.
te jj^oninck. -^ U^ber die Analysen einiger belgischen Minerali^on» 43.
Von Lasaulx. — Ueber Gletscherspuren im Mont-'Dore^ 43»
VS^eiss. — Fossile Flora der jûng^ten ^teinkoblenformatk>n und des Rothliegenden
im Saar-Rheingebiete, 76.
Dresde. NaturwissenschafUîclieii GesellschaA Im. Sitiungs-Beriobte
der— in— ,1872, no«4à9.
Gotha. HittlittlimgeQ aus Justus Perthes* geognq[>hi8cher AnstaU Ober
wichtige neue Ërforschungen ailf d^in Gesamint^biete d^ Géographie^
im|K A. Petenniûa, t. XVIH, n"^ 11 et 12; 1872.
A. Hûbner. — Geognostische Skizxen ays Sûdost-AlHka, 488.
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G. W. G. Fuchs. -— B^c^t ûber d^ vulkanischen Ereignisse des Jabres 1871, 701.
Fr. Pfaff. — Die Veraenderung der Lage der Apsidenlinie der Erdbahn und ihr
EKnAttse auf die Klimate, 790.
A. Knop. — Uebe^ die Bedeutung fur Diamant gi^ialtenen fliwiHdMhB» im Xantfaa>i
ph^Mit der Schischimskischen Berge des Urals, Wo.
H.B. Geinitz. -— Ueber Delesse : Lithologie du fimd det menée Franee el rfet merw
frineiptdudu globe, 795.
A. Breithaupt. — Mineralogische Notizen, 814.
Von Lasaulx. — Beitrxge zur Mikromineralogie ; metamorphiscfae Erschônmigen,
82t>
C. Klein. — Mîneralogisobe Mittheilungen, 897.
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Von Lasaulx. — Ardennit, ein neues MîneFaliJaN.
SORS, — 6 ]AimBft4 naus 187S.
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Miller. — Ueber die Terliaerachichten am Hochstnesi, 'X.
Ilocheiseit. — Ueber Allurioncn clei neuesten Zeîl, 47.
0. Krais. — Geognostische Siscnbuhnprorile der Slrecken Bietigheim-Brudisil und
KoltweiUVillintten, 61.
Jffiller. — GoognosUsche UnlersuchtinBen io Sûdamorika, 119,
Eck. — Ammonilei Slrombrdtl, Uriep., in 'Wellandolomit Schwabens, tî.
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Â. M. Edwards. — Note on Itacolumite, 33; — On some Facts connected with the
occurence of Deposits of fresh-water Diatomaceae commonly known as infusorial
Earths, 47.
Ch. Frcebel. — Notes of some Observations made in Dakota, during two Expedi»
lions, ... in the years 1864 and 1865, 64.
J. S. Newberry. — The geological position of the Remains of Eléphant and Mastodon
in North America, 77. ■
C. F. Hartt. — On the Geology of Brazil, 90.
A. M. Edwards. — Microscopical examination of two minerais, 96.
H. Wurtz. — Progress of an Investigation of the Structure and Lithology of the
Hudson River Palisades, 99.
A. M. Edwards. — On the formation of Deposits of fresh-water Diatomaceœ, 109.
B. Waterhouse Hawkins. — On a speciçien of Ichthyosaurus, 202.
Grande-Bretagne. Londres. The Athenaeum, n«»'2356 à 2366;
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Owen. — On the fossil Mammals of Australia. YI. Genus Phascolomys, Geoffr., 66;
— VIL Genus Phascolomys ; species exceediog the existing ones in size, 306.
Sharpey. — Notice of further Researches on the fossil Plants of the Goal-measu-
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- W. C. Williamson. — On the organization of the fossil Plants of the Goal-measures.
— m. Lycopodiaceœ^ 199.
R. Mallet. — Volcanic energy ; an attempt to develope its true origin and cosmical
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W. Pengelly. — Report on the Exploration of Brixham Cave, 514.
Philosophical Transactions of the — , t. CLXI, part. 2; 1871 •
A. Pratt. — - On the Constitution of the solid crust of the Earth, 335.
N. Story-Maskelyne. — On the Minerai constituents of Météorites, 359.
"W. C. WiUiamson. -^ On-the organization of the Plants of the Goal-Measures. — * I.
Calamités, 477.
— W., t. CLXU, part, I; 1872.
M. Duncan. — On the Structure and AfYinities of GuyrUa annulatay Dune, with Re^
marks upon the Persistence of palœozoic Types of Madreporana, ^.
' Owen. — On the fossils Mammals of Australia. Y. Genus Nototherium^ 41 ; — YI»
Genus PhaseolomySy GeofTr., 173.
. W. C. Williamson. — On the organization of the fossils Plants of theCoal-measures.
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Italie. Florence. R. Gomitato geologico dltalia. BoUettino, 1872,
n*» 11 et 12.
A. d'Achiardi. — Paragone délia MontagnolaSenese con gli altri monti délia Catena
metallifera délia Toscana, 315 ; — Sulla probabile csistenza di avanzi di antichissime
industrie umane nella cosi délia Terra gialla di Siena, 325.
• T. Taramelli. — Osservazioni geologiche fatte nel Carso, nel territorio di Monfalcone
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Suisse. Lausanne. Société Yaudoise des Sciences naturelles. Bulletin
de la —, ?• série, t. XI, n!^ 67 ; 1873.
Ph. de la Harpe. — Notice géologique, 319.
LISTE DES OUVRAGES
REÇUS mf DOS OU m échincb
PAR LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANC
du 5 mars au 5 tnai iS7S.
1" OUTItlGSS NON PÉRIODIQUES
{tes noms des donateurs sont m italique:)
Académie royale des Sciaices, des Lettres et des Beaux-Arîs d»
Beigique. CenliËme aDniversaire de fondation de 1' — , 2 wl. gr. tn-S";
Bruxelles, 1872.
Âgasm (AL). Application of Phologri^hy to lUustntkms of NiUnl
Hislory, in-S», 2p,,2 pi,...
Barrande. Syslcme silurien du Centre de la Bohême, 1" partie.
Recherches paléontologiques. Supplément au vol.I {Trilobites, CrUsUlc»
divers et Poissons), 2voI.in-4*, XXX-648 p.,35p!.; Paris et Pragm,
1872.
Blidie. Reports oflhc United States Commissioincrs lo ihe Paris uni-
versaï Kxposition, 1867, ediied by — ; tivol. in-S"; Washingion, 1870
{Gouvernement des États-Unis).
Cottoau (G.) Paléontologie française; 1" série, Animaux inverté-
brés. Terrain jurassique, 23° liv., Echinodermes, f, 21-23, pi. 63,
86-96, janv. 1873; Paris, chez G. Masson {Comité de la Pcdéonto-
logie française) .
Delesse et de Lapparent. Revue de Géologie pour les années 1869 el
1870, iQ-8\ 186 p.; Paris, 1873, chez F. Savy.
Fabre (G.). Matériaux pour servir à la description géologique du dépar-
Icmenlde la Lozère, in-S", 28 p., 2 pL...
Favre (Alph.). Cinquième Rapport sur l'étude el la conservation des
Blocs erratiques en Suisse, in-S", 12 p,, Fribourg, 1873,
Favre {Érn.). Note sur la Géologie des Ralligstœcke (au bord du lac
deThoune), in-8°, 20p., 1 pi.; Genève, 1872.
— Sur quelques travaux relatifs à uae nouvelle classification des Am-
monites, in-8», 20 p. ; Genève, 1873.
Fachs (C. W. C). Guide pratique pour la détermination des minéraux
par le docteur — , traduit de l'allemand par A. Guérout, in-8°, 148 p. ;
Paris, 1873, ches F. Savy.
•^
WIOL. iMb* & iuaiB^>%u. 4 ftïSi su
(Seirri^fout (F»). Étode sur les Filtres et sur: TEm des foatauies de
Toulouse, m-8^ 124 p., 2 pi.; Toulouse, t873.
Gatmard (F.)> Minéralogie du département du Puy-de-Dôme, grand
îa^»", 80 p. x P^iSi i870, chez. Savy^.
Jïaudr (i^r*. von}. Znr Ërinnerung. an W. Haidinger, m*4^, Itt p. ;
Hébert {Ed.). Ondulations de la craie: dans te: bassin de Paris, in«-8%
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Loi, Gf:>.
A. Gaudry. — Fossiles i]iialei»aii'cs vecueinis pii' M. Œlilert, à Louvei'né (Mayenne),
<Û7; — Gt^ologie Un mont Li'bCron, lUiXJ.
Oi. (irail. — Sur rc\i»lencc de l'Iiimiiiie pendant l'époiiiic gl.imiie, en Alsae e. Gôd.
Gui'ceix. — Sui' un gisctnenl de inaniinirijres fuïsilej, piès de Lapsistu (Uacé-
doinc), T21).
lli-ongniail, — Itappo]-! sur deux Mémoij-ea de M. TIenaiilt, relatifs à dm végélaux
silicilii's du kTLMiii li<iuilkrsiL)iét'ieurdes enviiiins d'.Vulun. 811.
G. fiilii'e. — Sur Tàgc dn soul.iïomonl du .Monl-Uière, «90.
Gosselet et Dcrtaut. — Êtndn sur le tnn'uin l'ai'biinifi'rc du lias- Boulonnais. 909.
E. Rivièi'e. — Découverte d'un nouveau squelette humain de l'époque paléolithique
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Indes. — Paléontologie quaternaire de la Campagne Romaine, 553.
— Id., 2» série, t. IV (VIIP), l'Miv.; 1873.
Congrès international d'Anthropologie et d'Archéologie préhistorique. Session de
Bruxelles (suite), 5.
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ton, 589.
Rivière. — Les fouilles des grottes de Baoussé-Roussé, 584.
— Société botanique de France. Bulletin de la — , t. XIX, comptes-
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— Société de Géographie. Bulletin de la — , 6* série, t. Y, février et
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Amiens. Société linnéenne du Nord de la France. Bulletin mensuel,
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Toulouse. Sonêlê d'Histoire naturelle de — . Bulletin de la — , t. Vl,
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Trutal, — Ftemarques sur les gisemeDU de chaux pluisphalée «lc« cantons de Si^
Anlooin et de Caylus (Tarn-et-Goi-ooiie), 73, ^^M
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Valenciennes. Sociélé d'Agriculture, Sciences et Arls de Pitfrofldissv*
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n°M et 2; 1873.
Allcnifigne. Berlin. Aksdeinie diT Wissenscliaften 7u — . Monatsbc-
riclit der K. Prcussi-;clieri — , déc. 1872.
— Geolo<;i<ch!!n(ii;selUcli;ifl. Zeitschrifl der Dwilschen — . I, XXIV,
n''3; 1872:
G, Tlosp. — l'el»r ein (îi'osses GMnilKPSi'liiolie ans Piimmcrn, nclist einigen Be-
mei'kiinguii iielici- die Ei ut lie ri un g dei- Tratlijle in HumboldlV Kosinos. 11'.).
A. Sadebc'k. — l'elier FaldcJ-/ ami seine iTBelmirssi;;en Veiwaclisuniren. i27.
E. Ludivi);. — L'el)er die l'beiiiisclie Koiiiiel des Epiilots. iCj.
Anriini. — L'eberdcnCo'leiiliii vonltDilei-sdrii-rund Mokkatim. i77; — T'eljerdcn
Ëinlluss isjinnrplier Deimcngangcn .luf dii- Ki'T:.lallg;c:<t:>ll des Cadt-sliit.. ttlt.
Si-acchi. — DurrliSabliin:itloneiil>tniiaeiti>Miuei';aion, t)CM>lu<-h1el Wi dpi» .\us-
braeli des Vesuvs,' .*iiiil 1872, VJH; — VoiIicliHko Noli;pn iiebor die bei dem Yesu-
ïaiisln-upli, April LH7'2, ([crundencti îlinci'alieii, 505; — llrbiT den l-'rsprting der vul-
i-aniaclieii Asclie, Ô15.
VogeUaiig, — Ueber die Systeinatik der Gcslcm^lchre iiiid dio Kiitlieiliiiii; der
gemenglen !»ilika1gcileiiie, riU7.
IlaninieUhei'B. — L'eber die clieiniscbc Natur der Yesuvasthe des .\iisbruclis von
1872, 5W.
Sl'ider. — Gneiss inid Granit der Alpen, Wl.
Trenkiior. — Dio Jurascbichten roii Braïuscbe AVester-CappeIn und IbbenbOhncr.
F. Hinmer. — Xlelier das Voikoinmen vou Cul m- Se h if ht en mit PocMoaomy» St-
htri, auf dem Siidabliange der Sierrj Morcna in dor Provini lluelva; 58&.
Dresde. Naturwissenschaftlichen Gesellschaft Isis in — . SiUungs-
Berichle der —, 1872, n°* 10-12.
Baltzer. — Ueber seine Gebirgsmonographie der Hochalpen, 143.
Engelhardt. — Ueber die TeiliaeHlora von Goehren, 144.
Geinitz. — Ueber die Inoceramen des Quaders und Plœners im ssechsischen Hb-
thalgebirge, 145.
Gotha. Mittbeilungen aus Justus Perthes' geograpbischer Ânstalt ueber
wichtige neue Erforschungen |tuf dcm Gesammtgebiete der Géographie
von D^ A. Petermann, t. XIX, n°» 2 et 3; 1873.
Stuttgart. Neues JarbuchfUr Minéralogie, Géologie und Paléonto-
logie, 1873, nM.
£. von Eichwald. — Ein paar Worte ueber Trilobiten-fusse, Fûhler und Taster, 1.
Geinitz. — Ueber Inoceramen der Kreideformation, 7.
Frenzel. — MineralO)(isches, 23.
Jentzâch. — Ueber die Ur:»achen der Eiszeit, 28.
Streng. — Ueber den Kreislaui' der StoCfe in der Natur, 33.
Alsace. Mulhouse. Société industrielle de — . Bulletin de la — -,
t. XXm, fév. et mai 1873.
Autriche. Vienne. GeologischenReichsanstalt. Jahrbuch der K. K.*— ,
t. XXn, n^l à 3; 1872.
Ton Beust. — Die Zukunfl des Metallbergbaues in Oesterreich, 1 ; — Ueber die
Sireichungslinien der Hauptgangzûge in den nichtungarischen Laendem der oester-
D^cliischen Monarchie, 143.
Von Hauer. — Die Eisenstein-Lagerstâetten der Steyerischen Eisen-Industri«-
GeseUschaft bei Eiienerz, 28 ; — Geologi^icbe Uebersichtskarte der œ;»terreichischen
Monarchie (Blatt. IX, XI und XII) 149.
HeUe. — Geologische imd palseontologische Mittbeilungen aus dem sûdlichen
Theil des Banater Gebirgastockes, 35; — Das Gebirgsland siidiich Glina in Croatien,
ein geologischer Bericht, 253.
Posepay. — Uber Dislocationen im Pribamer Erzrevier, 229.
Schrœckenstein. — Vom Czipka-Balkan, 2^.
Niedzwiedzki. — Aus den Tiroler Centralalpen, 242.
Feistmantel. — Beitrag zur Kenntniss der Ausdehnung des sogenannten Nyraner
Gasschiefers und seiner Floi'a, 289.
Th. Fi^chs. — Ueber eigenthu ml iche Stœrungen in den Tertiaerbildungen des Wiener
Beckens, und ûber eine selbstœndige Bewegung loser Terrainmassen, 309.
Mineraloffisdie MiUheilung^n, — Webs;ky. — Ueber den Axinit von Striegau in
Schlesien,!; —Ueber das Vorkommen von Kalkspath in den Drusenraûmen des Granits
von Striegau in Schlesien, 63.
Brezina. •— Krystallographische Studien an Wiserin, Xenotim, Mejonit, Gyps,
Erythrin und Simonyit, 7; —Ueber die Symmetrie der Pyiitgruppe, 23 , — Entwicktlung
dar Hauptsàtze der Krystallographie und Krystallphysik, 125.
B^banek. — Zur Paragenese der Pribamer Mineralien, 27.
Exner. — Chemische Untersuchuiig des Meteoriten von Gopalpur, 41.
Inostranzeir. — Untersuchungen von Kalksteinen und Dolomiten als Beitrag zur
Kointniss des Metamorphismus, 45; — Ueber die Mikrostructur der Vesuv-Lava vom
September 1871, Mârz und April (letzte Eruption) 1872, 101.
Scbr^uf. '— Kupfer von Wallaroo, 53 ; •— Ghalkolith und Zeunerit, nebst Berner-
kungen iiber Walpurgin und Trcegerit, 181.
. Petersen. — Guadalcazaht, ein neues Minerai, 69.
Helmhacker. — Beobachtungen an Baryt, Pyirhotin, Gold und Fluorit, 71.
36 nous. — 3 MAfts-fi mai 4673.
TM-hermak. — Die Metcorilen *-oii SbiniMni. Corstantînopcl, Shergollr Bnd
Co[mlpiir,83; — FelsaHe» ïusdein Kaiikanu», tOT;— Uîc UetcofilLii il«a K. K. nb.
Mmcuma am 1" Oct. 1872. 1(h.
Rumpf. — l'eber âtn Kaluuil, ein neuK Minerai von KaliiM> HT.
Niediwiediki. — B«ob>chtung«in an Lallingit, Granat. Clilorit, 161.
Von LâMuli. — Ueher StauroUth. 173.
I.udwiH. — L'eber die diemÎM.'lie Formel des Epidot'Si 187.
Nnliten ; Neti«s Vorkommpn TonSriieelit i — Sahlit vomUremer, — !»iiu<n)iluri
BoRinl von Stassfuil i — Bcrgtryslalle ïonderCrieswiesalpe. Rauris; — Ber(tiT!iUD
von lldchnarr, Raiiris; — Rerifkrjstall vnn Kils. 57; — Psendaïuarphnie ti*
Frieitck ; — Der Sulibacher Scheelit; — Boraiil vùn Slassl'uil ; — Silbcr von Clapiap».
113 1 — Anata» mil RuUI von Raurisi — Adular-Albil van Sulibach; — Kalunil,
Syngenit. 195.
Analyten a»B dem Labarntorium des H. Pr, Bauer; OlivinreU v(inKraubal(Sl#ier-
mark), Gabbro von Ralo (Toscina), Kupr^rglani: vonCatamarra. RrauneiieDslôuTiia
Kstnenir, von Lholla, vnn Ruppsi'sdorr. van Jcsseney, von l'usla. vun Wral (BaJimeti).
Vcrhandiungcn der k. l. —, 1872, n°' 1 à 13.
VonlIoebsUUer. — OrthoklasKrrsUUevon Karlsbad. 1.
Morawski. — Analyse eincs Kalksteins von limersehwand bei Hondsee. 3: —
UntcrsuchiinB eîner Braunkohie von Donawiti boJ K3i4sbad. 163.
Von MojsiMvics. — Parallelcn ïn der olieren Tii^is der .\lpen.5-, — Zur Altcn-
beatiintnung der kry^liUinischeu Formatïonen der AJpen, Û; — l'eber ein ent
kiirxiich au%eriindcne-s iintei-es Ce phalopodFn -Niveau în Muwhelkalk der AlpM,
190; — Aus den vonirlberitisrbcn Kalkalpen, 251 ; — Beilrœge lur Altersl«stiiainiiU{
einiger Sclùerer-iind Kalkfbnnatianen der ŒStliclien Schweizer Alpen. %1.
Fuchs. — Ueber du AuArcten sogenannt braiHKhtr Faunen in marinen Ablaf»-
nuigen, M ; — Zur Kiturgeschlfhte des Fljath, 23 ; — Ueber das Vorkommen der
Bnrhiopoden in der Jeltwétt und in frfiheren geolo^schen Perioden, 111.
T.-rh(?i-m!ik- — IVber die Nalur der l.ava. 2.^.
iilh:ilrlu'illollemiiamiin
lia. -210.
IlioE^c-pnlrii-it;rl iler
he PlelUitiB der Slaio-
Tiiul. '270.
.1.>lk.irlPils. G7.
«l,
Wa^sirleitunp, 6U ; —
ilili'n!(iiniHtir>ii lier Conlial.iljK'ii. 7i^;
mni>.se voti
Elrood
i.i>d AHii.111
117;— N<i
ICI lilie
KolilcMvor
von (ii'ossv
ICf ; — !)..
Ciaphilvnr
iin l'Mleiil
St>-iei'ti>arli
, W.I:
— Aiisdeiii
11 Tbeilt
der lliikow
Fis>'iii-r.
— Ifl
er priMiiali,
■le Sandste
n, il.
l'ilar. —
V^hcr
lieTeirii.Ta
iliiltei-iingci
an der h
iilpa. m ; -
Krdbalin aU LV»a
lie dur Vjffx
11. •».
. — l"
berJura-fl
ovinzen, jt
— Hic
t'OoMpi^rhr
nisi-hcn 1'
liidlnenrhonp. (itli
- llic riiiui
iimn ^o
. Heutle in
Hu-frr. -
- feber die TiiasIiildiinReii dei
K:..;.val
ken imd Mi
liarlmi:
— K..iilcn»rlnirrunnon ini sud
.1,0.1 Ka
mlen.GR. I
Kaircr.
- Voi-l
pe geologisi
lei- iliin )i.^i
ier Wienei
Sladl Wie
, 'la ;
- liinolhen
Slollcn di>
Wion
r AViis^i-lei
mii!. aiW.
TmU. -
- Kiin.
lVI.,-.->i,'lil
1er yfolo^i
■lienlîr
hanL'iihpit
>,
poifs. — 3 MAR^S MAI 4873, 37
Gûmbel. — Ueber die dactyloporenaehnlichen Fossilicn der Trias, 91.
Zirkel. — Ueber prismatisii-te Sandsteine, 92.
Lenz. — Jura Ablagerungen an der scechsischs-bœhmischen Grcnze, 92; — Die
Fniska Gora, 250; — Neaer Fund von Mammuthresten, 268.
Boue. — Ueber die verbreitung der Thennal wa»sser zu Vœslau bei Wien, 113.
C. von Hauer. — Der Eisenœuerling vonNeu-Lublau, 117; — Untersuchung einiger
Spiegeleisensorten von Jauerburg, 189.
Zittel. — Ueber llébert's l'étage tithonique et la nouifelle école allemande, 133.
E. Favre. — Berichtigung in Bezug auf meine Arbeit ûber die Molluskenfauna der
Kreide von Œstgalizien, 37.
Haasler. — Ueber Tiefbohrungen in der Gegend von Jungbunzlau, 137.
Wolf. — Ueber den Tunnel durch den Arlberg, 138. ,
Tietze. — Die Kohlenfoi-mation bei Pontafel in Kaei-nten, 142; — Das Gebirgsland
sùdlich von Glina in Croalien, 172; — Ueber die fragUche Stellung der Liasschiefer
bei Mehadia in Banat, 183; — Ud)er ein Vorkommen von Fledermausguano im Graner
Gebirge, 247 ; — Geologisc.he Notiz aus der Umgebung von Neutra in Ungam, 248.
Von Richthofen. — Ueber den chinesischen Lœss, 154 ; — Reisen in China, 206.
Moravirski und Schinnerer. — Analysen von vulcanischen Producten, 160.
Mertens. — Analyse des Wassers vom sogenannlen Kalten Brunnen bei Untei-ach
ain Attersee, 162; — Analyse eines Anthracites ausDietmannsdorfinSteiennarck,185.
Slur. — Ueber die dyadische Flora der Anthracit-lagerslœtten bei Budweis in
Bœhmen, 165; — Vorlage der Saûgethierrestc von Heiiigenstadt bei Wien, 168; —
'Ein Bciti^g zur von Richthofen'sçhen Lœss-Theorie, 184; — Vorkommnisse von
Graphit bei Pistau sûdwestlich bei Iglau in Maehren, 206 ; — Geologische
Verhaeltnisse des Kessels von Idiia in Krain, 235; — Der westliche Theil des
Aufnahmsgebietes am Dniester in Galizien und Bukowina, 271.
Posepny. — Das Erzvorkommen im White-Pine District in Nevada und Analogien
desselben in Europa, 186.
Brunner. — Magnet-Eisenstein Vorkommen in der Katastralgemeinde Sonnberg in
Steiennark, 210.
Feistmantel. — Ueber fossile Baumfarmreste Bœhmens, 211; — Ueber- das
dyadische Alter der Ablagerungen bei Budweis und Chobot, 213.
Béer. — Bohrung auf Steinsalz in Bœhmen, 222.
Laube. — Note ûber das Auflreten von Baculitenthonen in der Umgegend von
Teplitz, 232.
Moser.,—, Ueber die chemische Zusammensetzung der im faulen Strich des
Dachschiefers von Kyowitz vorkommenden KnoUen, 233.
Belgique, Bruxelles. Académie Royale des Sciences, des Lettres et
des Beaux- Arts de — . Annuaire de T — ; 1872-1873.
Bulletins de V —, 2^ série, t. XXXl; 1871.
Van Beneden. — Les Reptiles fossiles en Belgique, 9 ; — Recherches sur quelques
Poissons fossiles de Belgique, 493.
D*Omalius de Halloy. — Note sur les qualités de nos calcaires «inciens employés
comme pierres de construction, 33 ; — Note sur la Formation des limons, 484.
Dupont. — Obsen'ations sur la Constitution du calcaire cai^bonifère de la Bel-
gique, 147.
De Koninck. — Nouvelles recherches sur les Animaux fossiles du terrain carbo-
nifère de la Belgique, 316.
— Id., %' série, t. XXXII; 1871.
Van Beneden. — Les Phoques de la mer scaldisienne, 5; — un Sirénien nouveau
au ten'ain rupélien, 164; — les Oiseaux de Targilc rupélienne, ^6.
Dewalque. — Note sur les Dents de poisson du dépôt de transport de la Meuse et
de ses aHluents, 50; — Sur quelques fossiles des ardoises coblenciennes de TAr-
denne, 52.
L. L. de Koninck. — Recherches sur les Minéraux belges (Bomite), 390.
o
SB DOîra. — 3 iiAtis-5 haï 1873,
Malhei'be. — Nolo sur les Cardiiiie.>; reiifontrére d.iiLs le bassin liouiller de
LiÉgu, 375.
— Id., 2* série, t. XXXIII; 1872.
Van Benpilcn. — Sur l'eiUlence il j Gypaète dans nos cotitn'es, IG; — Sur l,i dé-
couverte d'un Homard Ibssile dans l'dTgile de Ruppdmonde, 316.
Brùul et Coniet. — Notii^e sur la l'a^iilioa straligraphîqje de^ lits coqdlliei'» iiOt
le terrain hoiiillor do Hainaut, 31.
L. L. de KoiÙDi^k et DavreaK. — Recherches aw les Minéraux belges (niche gK-
mtifËre el minéraux cupriréves de S^iini-CluicaiO. 1^1.
Dupont. — Sjr une nouvelle eiiplordlion de^ cavernes d'Engis, 50t.
— Id.,2'séric, t. XXXIV; I87S.
Van Beneden. — Les Baleines fossiles d'Anvers, C; — Notice sur on nouteaa
poisïOii du terrain laekenien, t'iO.
G. Dowalque. — Un Spongiaire nouveau du système eifelien, 23.
Du Bus. ~ Maniniir^res nouveaux du crog d'Anvers, 491.
Mémoires de I'—, t. XXXIX; 1872.
r les animaux fossiles du terrain caib>
Mémoires couronnés et autres Mémoires publiés par !' — ,
l. XXII; 1872.
Conféilération Argentine. Buenos-Aires. Museo publico de — .
Anales del~, l. 11, iiv". 5 (11" de la colleclion); 1873.
Dnnemurk. Cnpouliasuc. Vitliinskabcrnes Si-lskabs. Del K. Ditnske
naturvjdcnskabelige oc; iiiathetiialiskc .M'handlins^rr, t. V[ ; 1837.
Lund. — Om lluler i Kiilkstoca i dot Indre af lirasilien , ilcr Tildecls indeholde
fotoile Knoklei', '207, 307.
— Id., L Vil; 1838.
Foreliaminer. — Om de Boniholmilié Kulfoniiatioiier, 1 ,
Dd K. D. — Skriftcr. NalurvidL'nskal)clij< oç liiiillinnatiA
Afddins, »• série, 1, V, 2" partie; iSlil.
— l'il-, » a'rie, t. IX. n" I ii ■'.; 1869-1870.
OversiiiloviTdrtK.D. — Forliandliiiitw, 1853: 1851: 1861:
1868, n"6; 1869, n- 3 et 4.
— Id., 1870.
Stppiistnip. — Oin S;iiiilïdi|;lipdoii iticllem Kjn'mpp-0\eu iBus primigeinus, iioj.) o;
Lan,iot..,i'ldic !■ ju-eskovc. oy uin niiil-kjirrvei- inJv.ixtic i llïickiioklei-, som MinJii
om Sleu^ldeiprii IbrïnlKPIser al de vil Je IJvr. lOTi {résumé. 1 i).
Espagne. Madrid. Revi:sl;i initiera, t. XXlV, n- 51G à .'V.S: 187;^.
Iinn. — ■l'Itima Teoria sobre V,il,:aliPS. 145.
États-Unis. i^Am\\ùAs,v. Muséum of comparative ^icoto.^y . at tlanard
Collège, in — . Annual report of tlie Trustées of tbc — , for 1 871 .
DOITS, -r 9 UiM^i HAI iS?3. $9
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Segaenza. — Studii stratigrafici sulla formazionc pliocenica dell' Italia méridionale,
29; — Di qualchc corallo paleozoico deUe Madonie (Sicilia), 50, 8i.
Gastaldi. — Cenni sulla geologia délie AlpcGozie, 45.
Curioni. — Ricerche geologiche suUe Rocce sienitiche (Tonalité) dellu catena dell'
Adan^lp (pr^^yincia (U Bresda), 103.
Java, Amsterdam. Jaarboek van het Mijnwezen in Nederlandsch Oost-
Indie, l^'année, t. II; ig72.
Batavia. Genoolschap van Kmslen en Wetenschappen. Notulen
van de Algemeene en Bestuurs-Vergaderingen van het B. — , t. X, n*** 1
à 3; 1872.
Tijdschrift voor Indische Taal-Land-en Volkenkunde uitgegeven
door het B.— , t. XVHlTn"' 5 et 6; 1$72.
Verhandelingenvanhet— , t. XXXVI; 1872.
Pays-Bas. Harlem. Société hollandaise des sciences k — . An^jives
néerlandaises ies Sciences exactes et naturelles publiées par la — , t. VH^
n«» 4 et 5; 1872.
H. Vogelsang. — Sur les cristallites. Etudes ci'istallogénétiques, 385.
Russie. Odessa. Noworossiiskago Obsczestwa Estostisvwi^tet^i .
Zapiski, t. I, n°* 2 et 3; 1872 et 1873.
1. Ph. Sintsov. -^ Geolo^itcheakiei otchei^^e bessai^aMLDei ohUisti, 369.
St-Pétersbourg. Académie I. des Sciences de '— . Bulletin de V ~,
t. XVH; 1871-72.
i. F. Brandt. — Ueber eine n^ ue classification der Bartenwaie (B^tUMmidfa) mk
Beo^eksichiiguDg 4er untjargogaogepen Gattungon d^rselboi», 413^ —• Bqnohlt i^ier
DoisB. — 5 iiAi-(6 irtH 1PT3.
!r l'iitersuchitii^n ùber die ta»i-
— Id.,l. XVIll, no' i et 2; 1872,
J. F. Brandt. — Ueber die Reste einea in Itilifu bal Aqui in den untcm Schichien
des mitllorn Mîocaeii enldei-klen jungen Sqiolodon». 31 ; — Ueber ein igiviBai
fo&siW Vogelei aus dcr Unigegend von Chei'son. 1IJ8.
N. von Kolfscharow. — Ueber A(1<?rkry<itatk des Mnlnrhits nus den TurjÙBcbMi.
Kuprcrgruben im Ui-al, ll^j,
Mémoires de I'-, 7' série, l. XVII, n" 1 1 el 12; 1871.
-Id.,7»série, t. XVllI; 1872.
M. F. Si-hmidt. '- WissPTiscbsitlidie Resaltate Atit tur AiiFïuchung eints angs-
kJindigtenManimuthendavers von dei' K A. derW. ui dcniinterenJeniaseiausgeaaDd-
ten Eipedition, 1.
~ Id., 7'sprie, t XIX; 18^2.
H. F. Schmidt. — Tjebpr die Pelrefatten dor Krcideforiiiation von der lucf
Sachaliu, m.
I
b»
LISTE DES OUVRAGES
REÇrS EN DO» OU 8N ÉCHANGE
I
PAR LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE
du 5 mai m 16 juin 1873.
1° OIVR.IGES NON PÉRIODIQCES.
(Les noms des tloiialcxis soiil en iliih'qiic.)
Ail}}iinistrnlio7i mvnirijitite de lu liiiclicllc. Nolircs liis
les Sod(i|és ivs LcUros, Scioriirs i-l Ans dt- lu lloclicll.-. [i
les atispins df V —,sr. m-S'. :WS |i, : L;i IlocWK-, 187:1
Andrews;!;. 13.) olGillRTl(\V. lî.]. Slale of Oliio. smm
disirifl. Mrtps of i;rinipi'd scflioiis. l> cai-k'-; ; 1871) ■.Gouvr
l'ÉMdObio).
C'>pdli'ii. Cnn^ri's iiilornalioiial d'.VrtlIimiKilii^ii' cl A
prL'liisloriijues. Coniptc-rcnd:! de la îl' s('<-;i(m ii ISolniiiuv
iri--8', X\XII-;i'.'f p.. -lA |)l. : lSoIoi;iic, 1873,
ChnmI.nnt de livsnooiil A. de . Kliid.-s i;c(il^iiii<iiii-s Mir
Rlu\iic pi'iidiiiil li's pi'riodi's Ici-liair.'.s i-l (jtJiili'rriairi'S. I.i'ii
lériodo pluviaire, 1(1 déliigi'. i;r. iii-8', iii0p.,7pl,, I carie:
Inriqucs >
,1 i:n,l(i;i.
mrmnil
ArrlB'olo
. 1871. l
l- Var fl
IIS lllllIS,
Mit. 187
•ONS. — 5 iiAt*<6 JUIN 1873. 41
Daubrée. Discours prononcé aux funérailles de M. de Verneuil, le
4 juin 1873, in-4^ H p. ; Paris, 1873.
Dewalque (6f.), Un spongiaire nouveau du système Eifelicn, in-8°,
4p., 2 pi. ; Bruxelles, 1872.
Gaud^y (Albert). Muséum d'Histoire naturelle. Cours de paléontologie.
Leçon d'ouverture, in-8°, 20 p. ; Paris, 1873, chez G. Baillière.
Lea (haac). Rectifications of T. A. Conrad's Synopns of thefamily
of Naïades of Norih America, published in the Proceedings of ihe
Academy of natural Sciences of Philadelphia, feb. 1873, 2® éd.,
in-8« 46 p. ; Philadelphie, 1872.
Liais (Emm.). Climats, géologie, faune et géographie botanique du
Brésil, gr. in-8**, C40 p., 1 carte ; Paris, chez Garnicr frères, 1872.
Loriol (P. de). Matériaux pour la Paléontologie suisse, 6^ série,
4*, 5® et 6® livr. , contenant : Deseripuon des Échinides des terrains
crétacés de la Suisse, par — , in-4'*, f. 1 à 18, pi. I à XV; Genève,
Baie et Lyon, 1873, chez Georg (M""^ veuve Pictet).
Lossen. Ueber den Spilosit und Desmosit Zincken's, ein Beitrag zur
Kenntniss der Contactmetamorphose, in-8'*, 86 p. ; Berlin, 1872.
Payot {Venance). Géologie ou Minéralogie des environs du Mont-
Blanc, ou Statistique des terrains, des roches et des minéraux qui consti-
tuent les massifs de montagnes entre les bassins : du Giffre au nord-
ouest, de la Dranse au nord-est, de la Doire au sud-est, du Bonnant au
sud-ouest, in-8**, 84 p. ; Genève, Bàle et Lyon, 1873, chez Georg; Paris,
chez F. Savy.
Robert [Eug,). Cailloux roulés, in-8% 4 p. ; Paris, 1872.
— Considérations sur la Silice, in-8**, 6 p. : Paris, 1872.
— Rapprochement «ntre les dépôts siliceux de Tlslandeet les meulières
proprement dites, in-8°, 8 p.
— Soufrières de Krisivik en Islande, in-8**, 4 p. ; Paris, 1873.
— Mélange de silex taillés et non taillés sur les pentes et dans les
ravins, in-8', 4 p. ; Paris, 1872.
Scarabelli. LaCroc^dei Cappuccini in Imola, in-8**, 12 p» ; Imola, 1873.
2° OUVRAGES PÉRIODIQUES.
france. Paris. Académie des Sciences. Comptes-rendus he')domadaires
des séances de V —, t. LXXVI, n« 18 à 23 ; 1873.
Reboux. — Débris de VElephas primigenius trouvés dans le terrain quaternaire des
environs de Paris, 11 i5.
De^doizeaux. — Rapport sur un mémoire de M. Fouqué intitulé : Nouveaux pro'
Il DOta. — 5 iiAi-16 )uix1873. H^^^^l
tidii d'aaatyit taidiatt du rochti el leur appliailion aux lavt* de la itniin in/lk^
jk Saidoriit. l'83.
Si. ïticiiiiier. — Déleimitmtiun min^rslngiqiie des Holmidi^rcs du Mutéum, Vft.
l)e Qualrtfages. — î\»i:es liainAmen ra^dlea ; ntce de CamUdt. 1;}I3.
l'ouq.!^. — Rpsalt^U ({^ncruui de rnnslvse des sources gcyA^rtennes de IIIA Ifi
San-MigJfl (Açore,). l:ifil.
Jaiineltiu. — Note s>ir un sairote bibosique de plomb de l'Ârifge, ItSO.
PHimiéri. — Rcrherrhes speclrosi-opiqdes sur les fumerolles de l'éruplion da
Yiiâiivo on avril 1«T2 et i^lut art.içl de ci; vokan, li97.
Cb. Saint e^lair^'LloviUe. — ObserFution» sur ta prochain cpbase d'activité probable
du Vésuve. 1 iS.
£lle ie Beaumont. — Remarques sur les id^«s nouvelle* înlrodiiites par M. Ql
Saiute-Claire-Ucvïlle dam U théorie dei phéaoniÈnes volcaniqiies. 1138.
— Annales dw Mines, 7' série, t. III, I™ livr. ; 1873.
E, Bertrand. — Note sur U forme ori*laliine du leucopliane, 21
Maliard et ruchs. — Nolei l'ecueillies dans un voyage su Chili, «7.
-— iDSliltil, nouvelle smc, 1™ année, n°* 19 ii 24; 1873.
— Jo'irnal des Savants, mai 1873.
— Revue sriontifiiiue de la Francf el de rÉlranger, 2« série, S"
n-* 4bà50;1873.
— Soeiétéi'entralfld'A';ncnlture de France. BnKetiii desséa&oesdelâ — ,
3' série, t. VIU,D"5; 1873.
p. de Gfuparin. — Sur les procMia d'analyM des roiOiM. et, «■ panicoUer, mt h
détennJnation île l'acide ptiosphoriquo, 306; — Sur l'analyse et sur l'actioD da eaux
Boulerrahies, 4B0.
— Société de Géographie. Bullelin de la — , avril 1873.
Cannes. Sodéto dfs Scii^nrcs naliiHles et liisloriqncs, dps Letlres et
des lîcanx-Arts di' — i.'I de l'arrondiîi.semcnl deGras.se. Mémoires de la — ,
1, III, n-2: 1873.
V.m. nivt^rc. — Ni)li>< .■Mr^iiles d'un M.'iomic Mir Ips Cavernes dps Baoussé-lîonssf.
dites i;r.)tli..- di- ÏEoiilm. et -iir un .-rj-ieletl.' liouMin fo^sUe, W.
nnnkeri[iic. S'iciélé (l[]nlier([ih)ise pour l'enrnnraiJienienl des Sciences,
des Leimiset des Aris. .Mémoires de la -, I. WI:' 1870-1871.
Sl-Unentiii. Sociélê acadeniiijiie des Sdences, Aris, Belles- LetUes.
Agriculture et industrie de —. 3- série, t. X: 1870-1872.
A. ['"errus. — Noli'-o((i''oloHi']iie sur la lpiO]n'r;itiire de lu roebe d^is la galcnp dc-
Alpes cottii'imcs. dilo vul),'.iiri'inetit du Moiit-Ceniï. 113.
Toulouse. Swiêlé (rilistulre naturelle de — . Bullelin de la — ,
6"anmr:f, I i i. 18: 1871-1872.
.rp.inlierniit. — Sur r.MKicn lit de lAyoul ctlc (luateinaii'o des bord, de la Mmi-
■niuire des boi-ds de la Moiilnpe
eti-., 4(1); — Sir les roclieiophiliquei
■ S,.r les basaltes de l'Ardêilv, iJD;
2.'i(>; — Sur rorijline des phnsphales
e de Dieupeiitale- "ititV
■., -230.
t lot phosphates de cliaux, XtT; --
^
TONS. — 6 ifAi-16 JUIN 4873. 48
Sor un échantillon de Riaprothine de Bcrgougnon (Lozère), 2i6; — Sur certaines
pegmatites et tourmalines de TAriége, 2W; — Sur l'origine des phosphates du Quercy,
258; — Sur divers minéraux à base de lithine de Luchon , 259.
G. de Malafosse. — Sur les basaltes des environs de Marvejols, 249.
Gourdon. — Faune de la grotte de Crjs^ol, 257.
Regnault. — Explorations dans quelques grottes de l'A^iége, 263.
Allemagne, Berlin. Akadeniie der Wissenschaften zu — . Mcwaals-
bericht der K. Preussischen — , janv. 1873.
Gotha. Mittheilungenaus J. Perthes' geographischer Anslaltuber wchtige
ïieue Erforschungen auf dem Gesammtgebiele der Géographie von
D^ A. Petermann, t. XIX, ir 4 et 5 ; 1873.
Belgique. Bruxelles. Société malacologique de — . Procès-verbaux des
séances de la —, t. H; 1873.
Vincent. — Deux gastéropodes nouveaux pour la faune Bruxellienne, Vf II ; — Sur
deux fossiles trouvés dans rétage sjpérieur du système Rupélien, XXXV; — Deux
espèces nodvelles du Laekenien de Wemmel, XLVIII.
Thielens. — EIspéces a ajouter à la faune de FoU-les-Caves, XII.
Nyst. — Espères fossiles recueillies prè^ d'Antopol (Volhynie), par M. Desguin,
XIX; — Sur le nom de la n.immalite du Lœkenien de Laeken,^XII.
Miller. — Sur la NummuUtes planulata, var. A minor, XXI ; — Sur les nummulites
deLœken^XXXV.
Van denBrock. — Sur la nummulite du Laekenien de Lîeken, XXIII; — Sur la
Nummulites planulata, var. B., de l'Yprésien de Saint-Josse-ten-Noode, XXXV.
Purves. — Sur la géologie de l'ile d'Antigoa, XXVII.
Lefèvre. — Deux lamellibranches nouveaux pour la faune du système tongrien,
étage inférieur; un gastéropode nouveau pour la faune du système tongrien, étage
supérieur, XLVII.
Canada. Toronto. The Canadian Journal of Science, LiteraUire and
History^ nouv, série, 1. XIII, n'' 6; mai 1873.
Chapman. — Analyses of canadian minerais, 507.
Espagne. Madrid. Revista rainera, t. XXIV, n*" 549 ; 1873.
Etais-Unis, Boston. Academy of Arts and Sciences. Proceedings of
tlie Ainericiii — , t. VIII, f. 38 k 51 ; 1873-1872.
Shaler. — On the geology of the région about Richmond, Va, 307.
— Society of Nalural history. Memoirsof the — , t. II, 1"^ partie, n°* 2
et 3 ; 2« partie, n^ 1 ; 1871—72.
Proceedings of the —, t. XIII, f. 24 à 28 ; 1871 .
Maack. — Geotogical Sketch of the Argentine Republic, 417.
— Id.,t. XIV, f. là 14; 1871-72.
Hyatt. — On reversions amongthe Ammonites, 22; — On the drift near Salera,
91 ; — On the Eoozonal limestones ofeastern Massachusetts, 199.
St. Hunt. — On the Geology of the virinity of Boston, 45.
Perry. — On the glacial period in New England, 62, 68, 73; — On5co/i(W, 139.
lackson. •— Glacier theory of Drift, 65, 73.
Pickering. — On the Drift near Salem, 91.
Brigham. 7- On the System of volcanoes in Mexico, 126.
Bicknell. ^^ On a fossil tooth of Ceratodus, 189.
Burbank. — On the Eoozonal limestones of eastem Massachusettn, iOO,
«i
- 5 iiAi-16 jrn (873.
CoiumhiiR. Gi^lo^ical Survey of Oliio. Ueporl of progress in 1870.
par/. S. Nmbnrij; 1871.
New-Havcn. Tlit; .\,in -ricua Journal of Science and Arls, 3* série, t. V
(CV°1, n'39; mai 1873.
Le Gante. — ' On snme oF tlie an^-icnt glauîert ortbe SieiTus, 335.
J. U- DaiiB —On Uie Drigin or Un.intitin», 317.
J. CibdUD. — The Suit rlcpoiiU ni' We.tera Ontnrb, 3Qâ.
Cnbb, — Nolei on tite Ul ind ol Ciial-m. 'm.
Week. — Spergen HiJI i'iij=i1. iilpiitilli>il :m»irig sjiepimeiw fram Idaho, 383.
Ml' r ii.-nTopic ItUmotids, wiih Ziituo» «od
■ ■ ■■ -.li.bniia. 38t.
. "iColoradn.fjae.
-ipiiiail SuciKiy lidd at — , for promotiug
flho— , t. XU.n"88; 1872.
phn Ibiinil in the cretaceous strate of Kansas
Silliraan. — On theprolnl
Topax. in the Snndaoï'hvili.i
Hill. — PlelilblenJe *iu\ i
Manh. — Nnlife urni^iv i
Philadolpliir \'.r-h
uscful Knowli' I
Cope. — Cal-il"^ .-■ 1. Il:'
(eontiouatioD), 'i'u, — Un .1 m-'v l'<->l.idiiinte D'an] tho Chalk oF Kansus. ^108.
the Familica of FiaUei ol' the l'i Lt^ittoos rorm»tiao of Kansas. 327 ; — On BalhtiunleK
«1 extinct genus a.' Ung Jlales. ilT; — On ttra iievv Omilho^urians rrom Kansas, (90;
— Adracriplion ofthe gênas Prolotteiia, aform of BïtinclTesliidinata, i22.
Lesley. — Noteon a fine Upllirow Fault at Enibreeville Funui<;e in East Teiuiessee.
Mi.
Grande- Brelarf ne. Edimbourg. Roval Society. ProcecdingsoFlhe — ,
l. Vil, n°8i; 1871-1872.
Transadions of ihe —, t. XXVI, 4» partie ; 1871-1872.
Lotidres. Asfincialion for thi> .^tlvancemcnl of Sclfince. Hcporl oF the
\W nuTlinj; of lli.' Urilisli —, lu-ld iil K.liiilnirgh in Au;;usl 1871.
i'fn<;pllv, - Scvcnth rq-oit .il' llio C.iininmco l,.r c\]>l<iriiii; Ki'iitS Gavera, Dovom-
■! S,-,>ll,,nJ, ■X\. — Il
llie rp]..'!-
.■lil.nl,-. JiiilioCuun
DONS. — 5 MAI-* 6 JUIN A 873. i5
Gann. — On the Agency of the altemate Elévation and Subsidence of the Land in
the formation of Bouldcr-clays and Glaciers, and the EiLcavation of Valleys and Bays,
100.
Henderson et J. Brown. — On the âge of the Felstones and Conglomérâtes of the
Pentland Hills, 101.
Hull et Train. — On the relative âges of the granitic, plutonic and volcanic rocks
of the Moume Mountains and Slieve Croob, Co. Uown, Ireland, 101.
Lapworthet Wilson. — On the silurian rocks of the coimties of Roxburgh and
Selkirk, 103.
Lapworth. —On the graplolitesof the Gala Group, 104.
St. Menteath. — On the origin of the Volcanoes, lOi. •
Miall. — Further experiments and remarks on Contortion of Rocks, 106.
Miller. — On the so-called Hyoid plate of the Aslerolepis of the Old Red Sandstone, 106.
Milne-Home. — Conservation of Boaldei-s, 107.
Moffat. — On geological Systems and endémie disease, 107.
Mûrie. — On the systematic position of Sivatherium giyanUum, 108.
Peach. — Additions to the list of fossils and localities of the carboniferous Formation
in and around Eduiburgh, 109.
Symonds. — On the contents of a hyiena's Den on the Great Doward, Whitchurch,
Ross.., 109 ; — On a new Fish-Spine from the Lower Old Red Sandstone of Hay,
Breconshire, 110.
Thomson. — On the stratified rocks of Islay, 110.
Williamson. — On the structure of the Diclyoxylom of the Coal-measures, 111 ; —
on the Classification of the vascular Cryptogamia, as affected by récent discoveries
amongst the fossil plants of the Coal-measures, 131.
Woodward. — On the discovei7 of a new and vei-y perfect Arachnide from the
Ironstone of the Dudley Coal-tleld, 112; — Relies of the carboniferous and other old
Land-Surfaces, 113.
Van Beneden. — Sur les Chauves-souris de Tépoque du Mammouth et de l'époque
actuelle, 135.
Flower. — On the relative âges of the Flint-and Stone-implement Periods in
England, 150.
Moggridge. — On Bones and Flints found in the Caves at Mentone and in the adja-
cent railway cutting, 155.
Tumer. — On human and animal Bones and Flints from a Cave at Oban, Argy-
leshire, 160.
— The Athenaeum, n^' 2376 à 2381 ; 1873.
— Geological Society. The Quarterly Journal of the — , t. XKVIII,n°4,
(112); 1872.
Whitnell. — On Atolls, or Lagoon islands, 381.
Dakyns. — On the glacial phenoM e»'a of the Yorkshire Uplands, 382.
Mackintosh. — On a Sea-Coast section of Boulder-clay in Cheshire, 388.
Bleasdell. — On modem glacial acùon in Canada, 392.
Fisher. — On the phosphatic Nodules of the cretaceous Rock of Cambridgeshire, 396.
Johnson SoUas. — On the Upper Greensjmd formation of Cambridgeshire, 397.
Henderson. — On Sand-pits, M ud-di^c barges and Brine-pits met with during the
Yarkand Expédition of 1870, 402.
Boyd Dawkins. — On the Cervidaî of the Forest-bed of Norfolk and Surolk, 405; —
On the classification of the pleistocene strata of Britain and the continent by means of
the Mammalia, 410.
Duncan. — On TrO( hocyalhus anylicus, a newspecies of Madreporaria from the Red
crag, 4i7.
Lane Fox. — On the discovery of palîpolithic Implements in association with Elepfias
primiyenius in thegravels of the Thames valley at Acton, 449.
Biisk.— On the Animal-remains lound by Col. Laiic Fox in the Ujgh-and Low-Ter-
race gravels at Acton and Tumham Green, 465.
»
ie
DORS. — 5 uki'i 6 rctN ( 873.
TiJdeman. — On Iha évidence for llw 1ca-she«t in Nmh Lu)ea*hirewid «i
puis of Yorksliira sud WeelmoislHnd, 47t.
Ga>«li7. — On the Mammalin ot Ihe UnH ol Paris and ils Onlskirts, VU.
U'Orueta. — On Ihe geology o( thu neigliboariiood of Mala|«, 49!l.
— Iil., l.XXIX, n"1 (113): 1873.
Gregory. — Repoi-t on thc Tin Diaca\ei'ies in Qne«nslan<l, i.
lilrk'h. — Onsome a(\iie rci:enl Tin-ore Di»i«ïerie8 in New-England, New South
Walea, 5.
SolldS el J. Browne. — Oh Ihe inf ludeil Rock-fra ^meats o( lli« Cambridge Upper
Ui'cenaand.ll.
A. Nicholson. — On the Geologj or Uie Thunder-Bay and Shatjendowaxt Mining ■
distiicti on the NorUi Sliora ot' Lake Supciior, 16.
Dawson. — T)n Ihe l'elalions o! Die luppostd orbouiforous Plimls orBctr-ùlind
with Ihe palijeuioii; t'Iara or Noi-lta Ameiii», 2i.
U'wHlwai'd. — Od eocene CriutaceB Ccom Porlamaulh, ffî; — Ou a New Trilobile
lh>in tlie c^pe Qf Good Hope, 31.
Winlle. — On a etieiisive Uindslip al Cl^orrhy. Tosmimix, 33-
LUcbs.— On thc Ti'emadoi: Roclu in the Neiglibourhood of S< David'*, Soulh W«lt9t
aad their fbssil (-ontenl9. 'SJ.
Fisher.— On the phosphalic Nodules oriheci'elai^eous rorks of CanibridgMhir*,^
Sollas. — On tlie Vejilrieultlœot l\ie Caiabddge Upper Greeiuand, 63; — On the
Coprotiles oC the Ulipcr-Grtenaaud formation, and on Kliots, ^6.
Ueyer. — Furlber Notes on the Punl^ld Sa<:tiau, 70.
n
ORDONNANCE DU ROI
QUI RECONNAIT
LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE
COMMB ]£tABL1S SEMENT D'UTILmî PUBLIQUE,
ET APPROUVE LE RÈGLEMENT DE CETTE SOCIl^T^
{Bulletin des Lois, 2* partie : OrdonnaDces. — N* 155. — 1" section. N'4162).
Au palais des Tuileries, le 3 avril 1833.
LOUIS-PHILIPPE, Roi DES Français, à tous présents et
à venir, salut.
Sur le rapport de notre Ministre secrétaire d'État au
département du Commerce et des Travaux publics ;
Notre Conseil d'État entendu.
Nous AVONS ORDONNÉ ET ORDONNONS ce qui suit :
Article 1***^. — Le règlement joint à la présente ordon-
nance de la Société géologique établie à Paris est ap-
prouvé, et ladite Société reconnue comme établissement
d'utilité publique.
Art. 2. — La Société géologique est déclarée apte à
posséder, acquérir, aliéner, recevoir des donations et
legs, après en avoir reçu l'autorisation, conformément
aux dispositions de l'article 910 du Code civil.
Art. 3. — Notre Ministre secrétaire d'État du Com-
merce et des Travaux publics est chargé de l'exécution
de la présente ordonnance, qui sera insérée au Bulletin
des lois.
Signé : LOUIS-PHILIPPE.
Par le Roi :
Le Pair de France, Ministre secrétaire d'État au dé-
partement du Commerce et des Travaux publics :
Signé : Comte d'ÂRGOUT.
RÈGLEMENT CONSTITUTIF
joint à V ordonnance du Roi du 3 avril 4832.
Article P'. La Société prend le titre de Société géologique
de France.
Art. il Son objet est de concourir à Tavancement de
la Géologie en général, et particulièrement de faire con-
naître le sol de la France, tant en lui-même que dans ses
rapports avec les arts industriels et l'agriculture.
Art. IIL Le nombre des membres de la Société est
illimité.
Les Français et les Etrangers peuvent également en
foire partie.
11 n'existe aucune distinction entre les membres.
Art. rV. L'administration de la Société est confiée à
un Bureau et à un Conseil, dont le Bureau foit essentielle-
ment partie.
Art. V. Le Bureau est composé :
D'un président,
De quatre vice-présidents.
De deux secrétaires.
De deux vice-secrétaires,
D'un trésorier,
D'un archiviste.
Art. VL Le président et les vice-présidents sont élus
pour une année;
Les secrétaires et les vice-secrétaires, pour deux an-
nées; ™
Le trésorier, pour trois ans; M
L'archiviste, pour quatre ans. •
Art. vil Aucun fonctionnaire n'est immédiatement
rééligible dans les mêmes fonctions.
Art. Vin. Le Conseil est formé de douze membres,
dont quatre sont remplacés chaque année.
Art. IX. Les membres du Conseil et ceux du Bureau,
sauf le président, sont élus à la majorité absolue.
Leurs fonctions sont gratuites.
Art. X. Le président est choisi, à la pluralité, parmi
les quatre %ice»p résidents de l'année précédente.
Tous les membres sont appelés à participer à son éle&-
tion directement ou par correspomlance.
Art. XI. La Société tient ses séances habituelles à Paris,
de novcndjre à juillet.
Abt. XII. Clia(iue année, de juillet à novembre, la
Société tiendra une ou plusieurs séances extraordinaires
sur un des points de la France qui aura été préalable-
ment déterminé.
Un Bureau sera spécialement organisé par les membres
présents à ces réunions.
.\rt. Xlll. La Société contribue aux progrès de la Géo-
logie par des publications et par des encouragements.
Art. XIV. Un Bulletin i)ériodique des travaux de la
Société est délivré gratuitement à chaque membre.
Art. XV. La Société forme une bibliothèciue et des
collections.
Art. XVI. Les dons faits à la Société sont inscrits au
Bulletin de ses séances avec le nom des donateurs.
Art. XVII. Chaque membre paye : 1^ un droit d'en-
trée ; 2^ une cotisation annuelle.
Le droit d'entrée est fixé à la somme de 20 francs.
Ce droit pourra être augmenté par la suite, mais seu-
lement pour les membres à élire.
La cotisation annuelle est invariablement fixée à
30 francs.
La cotisation annuelle peut, au choix de chaque mem-
bre, être remplacée par une somme de trois cents francs
une fois payée (l).
Art. XVIII. La Société réglera annuellement le budget
de ses dépenses.
Dans la première séance de chaque année, le compte
détaillé des recettes et dépenses de Tannée sera soumis
à l'approbation de la Société.
Ce compte sera publié dans le Bulletin.
Art. XIX. En cas de dissolution, tous les membres
de la Société sont appelés à décider sur la destination
qui sera donnée à ses propriétés.
(1) Voir ci-dessous le Décret du 12 décembre 1873.
DÉCRET
^■1 )kBl*rlB« la MMlUcatUB ■!■ iMkradrmpbc » *K l'article X*U
Le Phésiosxt de la République Française, ^^
Sur le rapport du Ministre de rinstniction publique,
des Cultes et des Beaux-Arts,
Vu la délibération de la Société géologique de France,
en date du 20 novembre 187 1 ;
Vu la demande formée par cette Société à l'effet d'être
autorisée à modifier le paragraphe 5 de l'article 17 de
son règlement constitutif ;
Le Conseil d'État entendu, ^M
Décrète : ^M
ÂfiTicLE l'^ La Société géologique de France est au-
torisée à remplacer le paragraphe 5 de l'article 17 de
son Règlement constitutif, ainsi conçu : i La cotisation
» annuelle peut, au choix de chaque membre, être rem-
» placée par une somme de trois cents francs une fois
» payée », par le suivant : « La cotisation annuelle
« peut, au clioix de chaque membre, être remplacée par
» le versement en capital d'une somme fixée par la
• Société en assemltlée générale. »
Art. 2. Le -Ministre de l'Instruction publii^ue, des
Cultes et des Beaux-Arts est chargé de l'exécution du
présent décret.
Fait à Versailles, le 13 décembre 1873.
Siyné : M^ de MAC-MAHON.
Par le Président de la République,
Le Ministre de Tlnstruction publique, des Cultes et
des Beaux-.4.rts,
Signé : de FOURTOU.
HÈ6LËMËNT ADMINISTRATIF
DE LA
SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE
DE FRANGE
Revisé dass les séances des 20 BpveiiU>re et 4 décentre 1871 et 22 janvier 1^2 (Ij
CHAPITRE PREMIER.
CONSTITUTION DE LA SOCIÉTÉ.
Article !•'. I. La Société prend le titre de Société géologique de
France,
2. II. Son objet est de concourir à Vavancement de la Géologie en
général, et particulièrement de faire connaître le sol de la France,
tant en lui-même que dans ses rapports avec les arts industriels et
l'agriculture.
3. III. Le nombre des membres de la Société est illimité.
Les Français et les Étrangers peuvent également en faire partie,
n n'existe aucune distinction entre les membres,
4. Pour faire partie de la Société, il faut s'être fait présenter dans
une de ses séances par deux membres qui auront signé la présenta-
tion, avoir été proclamé dans la séance suivante par le président, et
avoir reçu le diplôme de membre de la Société.
5. Le diplôme est signé par le président, le secrétaire et le trésorier,
et porte le sceau de la Société.
6. Le trésorier ne remet le diplôme qu'après l'acquittement du droit
d'entrée.
CHAPITRE II.
ADMINISTRATION DE LA SOCIÉTÉ.
Art. 7. IV. L'administration de la Société est confiée à un Bureau
et à un Conseil, dont le Bureau fait essentiellement partie,
(1) Les articles en caractères italiques sont ceux du Règlement constitutif ap-
prouvé par l'Ordonnance du Roi du 3 avril 1832, et auxquels la Société ne peut
apporter de modification qu'avec une autorisation accordée par décret rendu en
Conseil d'Ëtat. Le numéro en. chiffres romains qui se trouve en tête de chacun d'eux
est celui de leur série particulière dans ce Règlement constitutif.
8. Vif. Aucun /bnelionnaire n'est immédiatement rééligible dam la
mêmes fonctions.
9. Le président sortaut ne peul être immédlatemeut élu TÎce-pré-
sidunt.
10. IX. Les membres du Conseil et ceux du Bureau, sauf le préàdent,
sont élus à la majorité absolue.
Leurs fonctions sont gratuites.
11. L'élection de chaque ordre de foiictiomiaires se fait au scrutin
secret, sur un seul bulletin, et, s'il est nécessaire, au moyen de trois
tours, dont le troisième est de ballottage; et dans ce cas, à égalité de
voix, le plus âgii l'emporte.
12. Aucune décision administrative ne peut Être prise par la Société
lorsque le nombre des membres présents est moindre que le quart de
celui des membres l'ésidaat à Paris.
CHAPITRE 111.
nu BiinE.\u.
Art. 13. V. Le Bureau est composé :
D'un président.
De quatre vice -présidents.
De deuw secrétaires,
De deux vice-secrétaires.
D'un trésorier.
D'un archiviste.
14. VI. Le président et les vice-présidents sont èîus pour une année;
Les secrétaires et vice-secrétaires pour deux années ;
Le trésorier pour trois ans ;
L'archiviste pour quatre ans.
15. X. Le président est choisi à la jdiiralité }}armi les quatre iîm-
présidciUs de l'année précédente.
Tou.1 les membres sont appelés à participer à son élection, direcie»u'-il
ou par correspondance.
10. Pour l'élection du président, tout membre qui ne peut assister
à la réunion électorale doit envoyer au secrétaire, avant la première
séacice de janvier, son sulTragG iitdividuel, dans un bulletin caclieté
et entériné dans une lettre si^'uéu de lui.
Ce bulletin ne peut être ouvert qu'au moment du dépouillement du
J
17. t'n des secrétaires est particulit
avec ri:^tranf,'er.
18. I,e secrétaire |iour la France, ou.
renient élu pour correspondre
; IX
secrétaires ou le secrétaire pour l'Étranger, rédige les procès-verbaux
des séances de la Société et du Conseil, dirige la publication du
Bulletin et l'impression des Mémoires, et en général toutes les publi-
cations scientifiques ou administratives de la Société, sous la surveil-
lance des commissions d'impression dont il fait nécessairement partie.
Il dirige la correction des épreuves.
Les auteurs ont un délai de huit jours pour la correction de leurs
épreuves. Ce délai expiré, le secrétaire passe outre.
19. Sous la direction du président, le secrétaire correspond avec
toutes personnes en France pour ce qui concerne les travaux et les
affaires de la Société autres que les affaires de finance, convoque la
Société, le Conseil et les Commissions quand besoin est, prépare les
ordres du jour et veille à l'exécution du règlement.
20. L'archiviste est chargé de la garde des propriétés de la Société ;
il en dresse un inventaire.
Il a sous sa direction la bibliothèque et les collections; il en forme
des catalogues, et il tient un registre des manuscrits envoyés.
Enfin il a sous sa garde tous les documents et titres appartenant à
la Société, sauf ceux dont le trésorier reste responsable.
21. Aucun ouvrage (livre, carte ou brochure^ ne pourra être con-
sulté qu'au siège de la Société et dans sa bibliothèque.
22. Le trésorier est chargé du recouvrement des sommes dues à la
Société, et des sommes provenant de legs ou donations.
Il tient un registre des recettes et des dépenses, que tous les mem-
bres ont le droit de consulter.
23. Le trésorier ne peut faire aucun emploi extraordinaire des fonds
de la Société sans une délibération spéciale du Conseil.
CHAPITRE IV.
DU CONSEIL ET DES COMMISSIONS.
Art. 24. VIII. Le Conseil est formé de douze membres, dont quatre
sont remplacés chaque année,
25. Le président convoque le Conseil toutes les fois que les affaires
de la Société le demandent.
Dans tous les cas, il est tenu de le réunir sur l'invitation signée de
trois membres du Conseil.
26. A chaque réunion du Conseil, ses membres constatent leur pré-
sence par l'apposition de leur signature sur un registre spécial.
Tout membre du Conseil qui n'y assiste pas pendant trois séances
consécutives est censé démissionnaire. Après avoir été averti, il est
remplacé, s'il ne présente des excuses valables.
27. Le Conseil ne peut prendre de décisions s'il tie réunit au moiRs
sept de ses nienibi'es.
Suv la proposiiiou de trois membres, le vote peut avoii Jîeu au
scrutin secret.
28. Sur la demande de trois membres du Conseil, il peut être fait
appel à la Société des décisions qui n'auraient pas été prises aux deux
tiers des voix.
29. Les procès-verbaux des séances du Conseil doivent être trani-
crits 3ur un registre, coté et paraphé par le secrétaire. Us doivent être
écrits à la suite, sans aucun blanc ni intervalle, et signés par le pré-
sident et par le secrétaire qui a tenu la plume. Les renvois doivent
Atre paraphés, et les mots rayés doivent èlro approuvés.
30. Le Conseil se réunit dans la derniëi-e quinzaine de décembre
pour examiner l'état des alTaires de la Société, et nommer la commis-
sion de comptabilité chargée spécialement de vérifier la gestion du
trésorier, et la commission des archives, chargée de vérilier celle de
l'archiviste.
Ces deux commissions ne peuvent être composées de moins de Irots
membres, et elles font leur rapport dans la dernière séance de janvier.
31. Le Conseil élit annuellement ù la même époque, au scrutin se-
cret, deux commissions permanentes d'impression : l'une pour la
publication des Mémoires, composée de trois membres, et l'autre pour
l'impression du Bulletin, composée do cinq membi-es, auxquels sont
adjoints de droit le président, les secrétaires, le trésorier et l'arclii-
vistc.
32. Les membres des commissions peuvent êlrc pris iiidislinctemeiit
dans ta Société ou dans le Conseil.
33. La commission de publication du ihdktin prononce sur l'inser-
tion lexluolle ou par extrait ou analyse, dans le liuUctin, des mémoi-
res ou noies lus, et des comniuiiications verbales faites à la Société.
Elle veille ;'i ce <|u'il ne s'y introduise rien d'étranger k l'intérêt de la
scifnce.
3'i. La commission d'impression des Mûnioires l'ait les rapports qui
lui sont demandés par le Conseil sur les maimscrits dont l'impression
est proposée. Elle veille à ce que les auteurs des mémoires admis se
rcnlerment dans les limites fixées par le Conseil pour le nombre de
Icuilles de texte, le nombre et l'iniporlunce des planches, et ft ce qu'ds
n'y introduisent rien d'étranger à l'intérût de la science.
3;J. Dans le ras où l'un des membres de la commission d'impression
des Méiiioifes aurait lui-même un mémoire en cours de publication, il
ne pourra prendre part aux travaux de celte commission tant que du-
rera l'impression de son travail. Le secrétaire, qui se trouverait dans le
^
XI
méflie cas^ sera remplacé, durant ce temps, dans celte commission,
par l'un des vice-secrétaires.
36. Les membres sortants des commissions d'impression, après trois
ans consécutifs d'exercice, ne peuvent être réélus immédiatement mem-
bres de la même commission.
37. Tout membre d'une commission qui n'a pas assisté à ses réu-
nions pendant trois séances consécutives est censé démissionnaire.
Après avoir été averti, il est remplacé, s'il ne présente d'excuses
valable».
CHAPITRE V.
DE L\ TENUE DES SÉANCES.
Art. 38. XI. La Société tient ses séances habituelles à Paris, de no-
vembre à juillet.
39. La Société se réunit deux fois par mois. II y a par exception
trois séances dans le mois de janvier. La première est consacrée spé-
cialement aux élections pour le remplacement des membres sortants
du Bureau et du ConseiL
Le tableau des jours de réunion est imprimé sur la couverture du
Bulletin.
40. La Société tient une séance générale annuelle dans la semaine
qui suit Pâques. Le jour en est fixé chaque année.
Cette séance générale est présidée par le président ou un vice-prési-
dent de l'année précédente.
Le président de la séance donne lecture de la liste des membres
décédés pendant l'année de sa présidence, et les personnes qui ont été
chargées de faire des notices sur ces membres les lisent à la réunion.
41. Les membres sont convoqués à domicile pour la première
séance de novembre, les séances d'élections et pour la séance générale
annuelle.
42. Pour assister aux séances, les personnes étrangères à la Société
doivent être présentées chaque fois par un de ses membres.
43. La présence du président ou d'un des vice-présidents, assisté
d'un des secrétaires ou vice-secrétaires, suffit pour constituer le Bu-
reau à chaque séance.
En cas d'absence du président et des vice-présidents, le trésorier ou,
à son défaut, l'archiviste, occupe le fauteuil; et, en cas d'absence des
secrétaires et vice-secrétaires, le président du jour désigne un des
membres du Conseil pour en remplir les fonctions.
En cas d'absence de tous les membres du Bureau, les fonctions de
président sont remplies par le plus âgé des membres du Conseil pré-
sents à la séance, et celles de secrétaire par le plus jeune.
il. Les procès- vei'baux des séances sont rédigés dans l'inlervalle
d'une séance à l'autre.
45. Chaque séance commence par la lecture du pi-ocès-verbal de ia
séance précédente et de l'ordre du jour.
Le procès-verbal de la séance qui précède les vacances de la Société
est soumis seulement à l'approbation du Conseil.
Les lectures faites par les membres de la Société ont lieu dans l'or-
dre de leur inscription, et les communications des personnes étrangË-
rea à ta Société après celles des membres, saut' le^ cas d'ui'genc« ;|ui
seront appréciés par le Bureau.
46. Les membres de la Société ne peuvent lire devant elle aucun
ouvrage déjà imprimé.
47. Les membres qui ont fait des communications verbales ou pris
part aux discussions peuvent remettre des notes au secrétaire pour !a
rédaction du procès- verbal.
48. Aucune communication ou discussion ne peut avoir lieu sur
des objets étrangers à ta géologie ou aux sciences qui s'y ratlacheul.
49. Dans les séances ordinaires, il n'est question d'aucun objet re-
latif à l'administration qu'à la demande du Conseil.
Toutes les observations relatives à l'administration sont adressées
par écrit au président, qui en réfère au Conseil à sa plus prochaine
réunion.
CHAPlTItE VI.
DES llÉUMONS EXrriAOlUHN.WiiES.
AliT. 30. XII. Chaquemméc. de juillet à novembre, Ja Société tiendra
une ou j'iusieufs séancex extraordinaires sur un point qui aura été préa-
lablement déterminé.
Un Bureau sera spécialcriient organisé par les mcrnhrcs présents à
Les procès- verbaux en seront dressés par le secrétaire de la session
au moyen de notes fournies, avant la séance de rentrée, par les mem-
bres ([ui auront pris la parole dans les séances.
Les conqttes-rendusdes réunions extraordinaires ne comprendront
pas de mémoires étrangers à la géologie de la contrée oîi la session a
lieu.
"il. Le lieu de ces réunions est indiqué d'après une délibératiuu du
Conseil, soumise à l'apiirobalioii de la Société dans la première >i\>uir
de ianvier.
— XIII
CHAPITRE VU
DES PUBLICATIONS.
Art. 52. XIII. La Société contribue atix progrès de la géologie par
des publications et par des encouragements.
53. XIY. Un Bulletin périodique des travaux de la Société est délivré
gratuitement à chaque membre.
54. Le Bulletin contient les procès-verbaux des séances de la So-
ciété, les communications diverses qui lui ont été faites, des analyses
d'ouvrages étrangers et les décisions du Conseil qui peuvent être d'un
intérêt général pour les membres de la Société, le tout conformément
à l'article 33.
55. Il est imprimé aux frais de la Société, dans le format in-8o. Il
peut être échangé contre d'autres publications scientifiques, et ne
peut être vendu aux personnes étrangères à la Société qu'au prix de
la cotisation annuelle.
56. Le Bulletin parait, autant que possible, au commencement de
chaque mois, de décembre à juillet, par cahier de trois feuilles au
moins.
57. Les mémoires, notes ou extraits lus à la Société, de même que
les observations verbales rédigées ensuite par leurs auteurs, doivent
être remis au secrétariat dans la quinzaine qui suit la séance où la
communication a été faite. A défaut de remise dans ce délai, il est
passé outre à l'impression du Bulletin, et ces mémoires, notes ou
extraits prennent un rang de publication postérieur.
Le secrétaire indiquera en tête de chaque note imprimée la date de
la remise.
Il ne pourra être accordé à chaque membre que deux feuilles d'im-
pression au plus pour chacune de ses communications, et quatre feuil-
les pour l'ensemble de celles qu'il fera dans l'année.
Aucun nom d'espèce nouvelle de fossile ne pourra être inséré dans
les publications de la Société, s'il n'est accompagné d'une figure et
d'une description assez complète pour bien caractériser l'espèce.
58. Les membres n'ont droit de recevoir que les volumes des an-
nées du Bulletin pour lesquelles ils ont payé leur cotisation. Toute-
fois les volumes correspondant aux années antérieures à leur entrée
dans la Société leur sont cédés après décision spéciale du Conseil et
conformément à un tarif déterminé. Cette dernière disposition est ap-
plicable aux membres qui demandent à rentrer dans la Société.
59. Les auteurs de notes ou mémoires insérés au Bulletin^ et conte-
nant au moins un quart de feuille, peuvent obtenir la remise gratuite
de (]ualre épreuves de ces communications en en faisant au secrêU-
rlat la demande avant l'impression,
60. Quelle qup soit la longueur des notes ou mémoires insérés an
Bulletin, les auteurs pourront en faire faire, à leurs frais, un tirage i
part.
L'exercice de cette faculté est soumis aux «onditîons suirantea :
1" L'auteur qui voudra en profiter devra en faire Is déclaration
cipi'esse et par écrit eu lirle de son manuscrit.
2* il dflvra s'enlendre directement avec l'imprimeur pour le rema-
niement de la composition et le payement.
3" Le tirage à part devra rester entièrement conforme au texte du
Bulletin. II ne pourra i^lrc remis à l'auteur que huit jours après b
publication de la parliedu Bulletin contenant le mémoire.
4* I.« faux litre devra porter : Extrait du Bulletin de la Soctiti
géologique de France.
61. Les Mémoire* de la Société se publient séparément.
62. Les membres de la Société obtiennent les Mémoires à un prîi
moindre que celui du libraire. Cette faveur ne leur est accordée que
pour un seul exemplaire.
Ils ne peuvent en proliter qu'autant qu'ils sont au courant de leot
cotisation.
63. L'auteur d'un travail inséré dans les Mémoires de la Société l
droit k vingt exemplaires frratuils. Toutefois, sur sa demande, le
Conseil pourra lui en accorder un nombre supérieur, !i un prix infé-
rieur de 10 % à celui lixé pour les membres de la Soriélé. Il n'y aura
pas de tirage à part.
64. Le Conseil détermine les mémoires qui doivent être publiés dans
les Mi'mnires de la Sociéié, apn'-^ qu'ils ont été présentés eu séance et
déposés au secrétariat.
Le vote sur cliarjuc mémoire a lieu au scrutin secret.
Un nifnibre du Coiiseil ne peut assister h la délibération et au vote
qui ont pour objet un mémoire dont il est l'auleur; mais il peut au-
paravant donner au Conseil, à ce sujet, les explications qu'il jujie
convenables. Cette faculté appartient é^^alemcnt à tout membre de la
Société.
05. Les nianuîTrits des mémoires déposés au secrétariat et non en-
core publiés ne peuvent être communi(]ués ou remis qu'à leurs au-
teurs cl aux personnes qu'ils auront autorisées à en prendre communi-
cation.
00. La Société reçoit les mémoires en langue élranfrt'-re encore
inédits, et le Conseil eu autorise, s'il le jufjc convenable, la traduction
it la |>ublicatii>ji.
XV
67. Les mémoires envoyés par des personnes qui ne font point par-
tie de la Société ne peuvent être imprimés que sur le rapport d'une
commission,
68% Un mémoire en cours d'impression, soit dans le BtiUetin, soit
dans les Mémoires, ne peut plus être retiré par son auteur.
CHAPITRE Vin.
DÉd raOPRIÉtÉS, DES BCVENUS ET DBS DÉPENSES DE LA SOGlÉTé.
Art. 69. XV. La Société forme une hihliothèqvie et des collections.
70. XVI. Les dons faits à la Société sont inscrits au Bulletin de ses
séances avec le nom des donateurs.
71. Les échantillons de roches, minéraux et fossiles envoyés à l'ap-
pui des mémoires sont considérés, par ce fait seul, comme donnés à
la Société, à moins que les auteurs n'aient exprimé formellement,
lors de l'envoi, une volonté contraire.
72. Les membres qui cessent de faire partie de la Société ne peu-
vent réclamer aucune part dans ses propriétés.
73. XVII. Chaque membre paye : 1® un droit d*entrée: "à^ une cotisa-
tion annuelle.
Le droit d'entrée est fixé à la somme de 20 francs.
Ce droit pourra être augmenté par la suite, mais seulement pour
les membres à élire.
Là cotisation annuelle est invariablement fixée à 30 francs.
La cotisatiofi annuelle peut, au choix de chaque membre, être rem^
placée par le versement en capital dune somme fixée par la Société en
assemblée générale (1), qui, à moins de décision spéciale du Conseil,
devra être placée.
74. Les membres qui auront cessé de verser leur cotisation et vou-
dront recevoir les volumes du Bulletin correspondant aux années non
soldées, devront les payer au prix ordinaire de trente francs.
75. XVIII. La Société réglera annuellement le btidget de ses dépenses.
Dans la première séance de chaque année, le compte détaiUé des
recettes et des dépenses sera soumis à l'approbation de la Société.
Ce compte sera publié dans le Bulletin. On y joindra le bilan de la
Société. L'année sera comptée à partir du i^i* novembre.
76. Les dépenses sont divisées en ordinaires et extraordinaires.
Les dépenses ordinaires se composent du loyer, des contributions,
des frais de bureau et d'impression, des frais d'entretien des meubles
et du local, et du port des lettres et paquets adressés à la Société.
(1) Cette somme est actuellement de 400 francs.
Les dépenses ex traordiii aires sont votées par la Société sur la pro-
position du Coiisei!.
77. La Société se charge de l'envoi gratuit du Bulletin, de l'atTrao-
chissement des lettres relatives aux publications, des lettres de convo-
cation et des avis imprimés.
76. La Société ne s'engage jamais dans aucune dépense excédant
son avoir.
79, XIX. En cas de dissolution, tou» les membres de la Socidté sont
a^petis à décider sur la destination qui aéra donnée à ses proprOtil,
REGLEMENT DU PRIX VIQUESNEL.
I
Chapitre 1. — Fondation du prix.
Article 1". — Il est fondé on pris annuel de 300 francs, sous le nom
de priai Viquesnel.
Article 2. — Ce prix est décerné à litre d'encouragement, par le suf-
frage des membres de la Société, à l'auteur d'un travail publié soit
dans le Bulletin, soit dans les Mémoires.
Chapitre II. — Élection du lauréat.
.\rticlR 3. — Les membres sont invités à désigner au Conseil, avant
le 1" janvier de cliaque année, les auteurs qu'ils jugent dignes du prix.
Sur ces inilications, le Conseil clioisil trois candidals parmi les-
quels le lauréat est élu suivant le mode fixé par l'arliclc IC du Itt'gle-
ment adminislralil' de la Société.
Article t. — Les noms des candidats proposés par le Conseil sonl
inscrits sur la circulaire suivant Tordre alphabétique.
Arliclo 3. — Les bulletins do vole doivent être envoyés au sccrélarial
avant le 15 mars.
Article (>. — Le dépouillement du scrutin a lieu en séance du Conseil,
Cl'dj.itn' m. — Distribution du prix.
Article 7. — Le prix consiste en une mé'daille de bronze d'un mo-
dule qui sera ultérieurement adopté, portant d'un coté ritiscription :
« Socii'W !;i'olo(fiqii': ih- France. Pri.i.- ViijtK'snel. IS », et de l'autre
le nom du lauréat, et en une somme de trois cents francs.
Article H. — Le prix est distribué h la séance générale annuelle.
91ott Jr 3ÎV911..
Sme.t lpl37. H.l
3' Série,. T. J. PL II. p.
MI EU - I AU Sud du Lac d Armai lleJ
7f/njiii/iu-i.'^ A'f////i:'f
7c/rncti/arr.' A'fi/r/rsi , fcift»,, .
l.l.n.yi (j
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3'Séne,l.l,Pl Vil. Pa^e.376.
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3= Série, 1 1 H. Vil. Page, 378,
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