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Full text of "Bulletin de la Société géologique de France"

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The  Branner  Geological  Library 

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SOCIÉTÉ     GÉOLOGIQUE 


DE  FRANCE. 


■ATEiitfB.  —  rarmniBftiv  Et  srimiOTYm  wm  a.  beebmiik 

90,  Gnudfr-BK,  90. 
PAEI89    S5^,    EOE    SAIEY«>8iTEEIR. 


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BULLETIN 


OB  LA 


SOCIÉTÉ    GÉOLOGIQUE 


DE  FRANCE 


TROISIÈME      SÉRIE      —      TOME      PREMIER 


1878   à   1878 


•    ■ 


■•  •     • 


PARIS 

AU    SIÈGE    DE    LA    SOCIÉTÉ 

Rne  des  Grands-Augustina,  7. 


i873 


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SOCIÉTÉ   GÉOLOGIQUE 


DE  FRANCE 


Séance  du  4  Novembre  187  2i 

PRÉSIDENCE    DE    M.    ED.    HÉBERT. 

Le  Président  annonce  la  mort  de  MM.  Bouchard,  Dutemple, 
Escher  de  la  Linth,  Magnan,  Melleville,  Schlœnbach,  Vatonne  et 
Zejszner. 

Par  suite  des  présentations  faites  pendant  la  réunion  extraor- 
dinaire à  Digne,  en  septembre  dernier,  le  Président  proclame 
membres  de  la  Société  : 

MM.  le  docteur  Brogghi,  à  Sèvres  (Seine-et-Oise),  présenté  par 
MM.  Hébert  et  Lory  ; 

Rousseau,  sous-inspecteur  des  reboisements,  41,  rue  de  la 
Préfecture,  à  Garcassonne  (Aude),  présenté  par  MM.  Leymerie  et 
de  Rouville. 

Le  Président  annonce  ensuite  quatre  présentations. 

Les  Secrétaires  font  connaître  les  dons  faits  à  la  Sodété  (1). 

M.  Lory  présente,  en  son  nom  et  au  nom  de  MM.  L.  Pillet  et 
Yallet,  la  Carte  géologiqus  du  département  de  la  Savoie  (voir  la 
liste  des  dons)  et  donne  quelques  détails  à  son  sujet. 

M.  Daubrée  dépose  sur  le  bureau,  de  la  part  de  Tauteur, 
V Itinéraire  du  géologue  et  du  naturaliste  dans  VArdèche  et  une 
partie  de  la  Haute-Loire^  par  M.  Dalmas  (voir  la  liste  des  dans). 

M.  Vaubrée  communique  ensuite  l'extrait  suivant  d'une  lettre 
qu'il  a  reçue  de  M.  Nordenskjôld.  Le  savant  et  intrépide  voyageur, 
auquel  on  doit  déjà  une  exploration  géologique  du  Spitzberg,  et 


(i)  Dans  sa  séance  du  22  no?embre  1872,  le  Conseil  a  décidé  qae  la  fiste  des  oorrages 
cofoyés  en  don  oa  eo  èdiange  à  la  Société  seoit,  à  Favenir,  imprimée  à  part  bous  ime 
Dasioaiiaa  HîfttîfM«iA^ 


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6  •'-.        RORDENSKIÔLD.  —  EXPÉDITION  AU  POLE  NORD.  4  DOV. 


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qug**4o'ii  dévouement  à  la  science  conduit  en  ce  moment  au  milieu 
^es.âangers  d*un  hivernage  dans  les  glaces,  comme  préliminaire  d'une 
éïjpédition  dans  les  régions  polaires,  est,  en  effet,   digne  des 

•mes  sympathies  de  tous  et  en  particulier  de  la  Société  géolo- 

•gique. 

Cap  Slaratschin,  i  août  4872. 


Je  vous  écris  cette  lettre  d'un  point  très-septentrional,  où  je  sais 
depuis  une  huitaine  de  jours,  et  j*espère  arriver  encore  bien  plus 
au  nerd.  Je  dirige  une  expédition  scicotifique  organisée  dans  mon  pays 
pour  tenter  de  résoudre  beaucoup  des  questions  qui  se  rattachent  aux 
régions  arctiques;  j*ai  trois  bâtiments  pour  transporter  le  personnel  et 
le  matériel  de  l'expédition  :  ces  navires  sont  le  Polhemy  commandé 
par  le  lieutenant  de  vaisseau  de  la  marine  suédoise  Palander,  le 
Gladatiy  brick  de  la  marine  suédoise  commandé  par  le  lieutenant 
de  vaisseau  Kmsenstjerna,  et  le  vapeur  marchand  Onde  Adam. 
Le  personnel  scientifique  se  compose  d'un  jeune  botaniste,  H. 
Kjellman,  d'un  jeune  astronome,  M.  Wykander,  et  du  docteur 
Enwall  de  la  marine  royale.  Sur  la  demande  du  gouvernement 
italien,  nous  avons  reçu  un  officier  de  la  marine  italienne,  le  lieu- 
tenant de  vaisseau  Parent.  Notre  expédition  a  plusieurs  buts  :  pen- 
dant l'été  nous  chercherons  à  compléter  la  connaissance  géogra- 
phique, géologique  et  botanique,  du  Spitzberg,  et  à  reconnaître, 
s'il  est  possible,  la  cAte  de  Nord-Ost-Land  et  la  terre  de  Gillis.  En 
automne  deux  bâtiments  reviendront,  et  je  resterai  avec  le  Polhem, 
à  l'Ile-Parry,  par  80''  38'  L.,  pour  hiverner;  qous  comptons  passer 
l'hiver  à  terre  dans  une  maison  que  nous  avons  avec  nous,  et  faire 
de  nombreuses  observations  astronomiques,  météorologiques  et  ma- 
gnétiques, dans  l'observatoire  que  nous  monterons  et  qui  sera  bien 
pourvu  par  l'Académie  des  sciences  de  Stockolm  en  instruments  de 
tout  genre. 

An  retour  du  soleil  en  mars,  je  compte  m'avancer  encore  plus 
an  nord  sur  la  glace  ;  pour  cela  j'emporte  avec  moi  45  rennes  qui 
remorqueront  des  traîneaux;  j'espère  par  ce  moyen  arriver» jusque 
par  85""  L.  et  peut-être  plus  loin.  Voilà  nos  projets,  et  j'espère  que 
la  fortune  nous  sera  favorable.  L'expédition  ne  reviendra  qu'en 
octobre  4873. 

Il  sera  peut-être  intéressant  pour  les  savants  français  de  savoir 
que  nous  avons  fondé  à  Seefiord,  près  du  cap  Thordsen,  par  78^ 
S6'  L.,  une  petite  colonie  de  vingt-cinq  personnes'  poar  faire  des 


<879.  DAVID.  —  TCmS-WANO.  7 

recherches  scientifiques,  et  se  couvrir  des  frais  par  Texploi talion  de 
couches  très-riches  de  coprolithes;  nous  y  établirons  aussi  un 
observatoire  pour  Tétude  des  phénomènes  météorologiques  et  magné- 
tiques dans  les  régions  arctiques. 

NORDENSKJÔLD* 

Des  nouvelles  arrivées  postérieurement  à  cette  lettre,  par  un  baleinier, 
ajoute  M.  Daubr^b  apprennent  que  rexëcution  de  cette  première  partie 
du  programme  du  courageux  voyageur  a  été  forcément  modifiée  par  des 
barrages  exceptionnels  de  glace,  et  le  Gouvernement  norvégien  envoyé 
une  expédition  à  la  recherche  et  au  secours  de  six  navires  baleiniers, 
ainsi  que  du  Gladan  et  de  VOncle  Adam,  qu'on  suppose  prisonniers  au 
inilie.u  des  glaces,  sans  avoir  des  ressources  sufiisantes  pour  traverser 
l'hiver. 

M.  DB  MoRTiLLBT  annouco  que  rofficier  de  la  marine  italienne  qui 
accompagne  H.  Nordenskjôld  est  le  fils  de  M.  Parent,  député  de  la  Savoie 
à  PAssemblée  nationale. 

M.  Daubrée  communique  un  extrait  d'une  lettre  qui  lui  a  été 
adressée  par  un  autre  voyageur  non  moins  dévoué  à  la  science, 
l'abbé  Armand  David,  connu  par  ses  importants  voyages  en 
Mongolie  et  dans  la  Chine  occidentale. 

Pékin,  21  juin  4872. 

Arrivé  à  Shanghaï  au  mois  de  mars,  je  suis  allé  faire  une 

excursion  au  Tché-Kiang,  province  mon  tueuse,  où  j*ai  observé  que 
les  roches  porphyriliques  dominent  dans  toute  la  partie  méridionale 
et  occidentale.  Le  terrain  carbonifère  s'y  montre  au  sud-ouest  et 
au  sud,  avec  les  puits  à  eau  salée,  comme  au  Se-Tchuan.  Les  plus 
hantes  cimes  de  la  province  ne  paraissent  pas  dépasser  deux  ou  trois 
mille  mètres  d'altitude.  C*est  la  plus  jolie  contrée  de  la  Chine  que 
j*aie  encore  vue. 

En  rentrant  à  Shangaî,  j'y  ai  vu  M.  de  Richlhofen  qui  venait  d'y 
arriver  après  avoir  été  obligé  de  suspendre  son  exploration  de  la 
Chine  occidentale;  c'est,  dit-il,  avec  la  plus  grande  difficulté  qu'il  a 
pu  se  sauver  des  mains  d'une  bande  de  mauvais  sujets,  qui  cher- 
chaient à  le  tuer,  avec  son  compagnon,  au  passage  d'une  grande 
montagne  du  Se-Tchuan.  Ce  géologue  s'en  retourne  en  Europe. 

Armand  David,  miss. 

H.  Tombeck  présente,  au  nom  de  MM.  de  Loriol  et  E.  Royer 
et  au  sien,  la  Description  géologique  et  paléorUologique  des  étages 
jurassiques  supérieurs  de  la  Hautù-Manxe  (voir  la  liste  des  dons)^ 
et  Ut,  à  ce  sujet,  la  note  suivante  : 


8  TOMBBCK.  ^-  ICBASS.  SDP.  HAUTE*lfARNB.  4  DOT. 

EXTRAIT  DE  LA  DESCRIPTION   GÉOLOGIQUE  ET  PALÉONTOLOGIQUE 
DES  ÉTAGES  JURASSIQUES  SUPÉRIEURS  DE  LA  HAUTE-MARNE, 

par  M.   TOMBECK. 

J*ai  rhonnear  d*offrir  à  la  Société,  au  nom  de  H.  de  Loriol,  de 
H.  E.  Royer  et  an  mien,  un  exemplaire  de  notre  Description  géolo- 
gique et  paléorUologique  des  Etages  jurassiques  supérieurs  de  la 
Haute-Mame. 

Cet  ouvrage,  qui  contient  la  description  de  près  de  300  espèces 
fossiles  et  renferme  550  pages  de  texte  et  96  planches,  est,  comme 
on  voit,  un  des  plus  considérables  qui  aient  été  composés  sur  ce  sojet. 

Pourtant,  bien  que  nous  donnions  Tétude  complète  des  étages 
portlandien,  kimméridien  et  corallien,  le  travail  paléontologique  de 
M.  de  Loriol  ne  comprend  que  la  description  des  fossiles  des  deux 
premiers  de  ces  étages  et  du  faciès  marneux  ou  marno-calcaire  du 
troisième.  Mais  nous  avons  lieu  d'espérer  que  notre  savant  collabo- 
rateur ne  laissera  pas  son  œuvre  inachevée,  et  qu'il  décrira  prochai- 
nement les  fossiles  de  Toolite  corallieone  et  des  calcaires  grumeleux 
inférieurs  de  la  Haute-Marne,  fossiles  qui,  par  leur  nombre  et  leur 
beauté,  méritent  une  description  spéciale. 

Nous  avons  regretté  que  notre  travail  ne  fut  pas  publié  dans  les 
Mémoires  de  la  Société,  à  qui  il  revenait  de  droit.  Nous  l'avons  re- 
gretté d'autant  plus  que  plusieurs  de  nos  découvertes  peuvent  avancer 
la  solution  de  questions  stratigraphiques  encore  pendaotes. 

C'est  ainsi  que  nous  avons  démontré  l'identité  stratigraphique  des 
calcaires  grumeleux  inférieurs  à  Hemicidaris  crenularis  et  de  Toolite 
h  Diceras  arietina,  ainsi  que  la  contemporanéilé  de  ces  deux  faciès 
et  des  calcaires  qui,  depuis  longtemps,  sont  connus  dans  la  Haute- 
Marne  sous  le  nom  de  Corallien  compacte,  tandis  que  dans  des 
régions  voisines  certains  observateurs  inclinent  à  les  raoger  dans 
Toxfordien,  et  que  d'autres  les  rattachent  au  kimméridien.  Or  nous 
attachons  d'autant  plus  d'importance  à  notre  démonstration,  que, 
selon  nous,  le  désaccord  qui  existe  entre  les  géologues  au  sujet  du 
corallien  vient  de  ce  qu'on  s'est  habitué  à  regarder  comme  type  de  ce 
terrain  ce  qui  n'en  est  qu'un  faciès  spécial,  et  qu*on  a  pris  ainsi 
l'accident  pour  l'état  normal. 

De  même  encore,  nous  avons  mis  hors  de  doute  l'existence,  à 
plusieurs  niveaux  du  corallien,  de  lits  quelquefois  très-puissants  d'oolite 
à  Dicérates  ou  de  calcaires  grumeleux  à  Cidaris  florigemma, 
alternant  avec  des  couches  de  calcaire  compacte.  Or,  chacun  sait  que 
c  est  là  un  fait  sur  lequel  aujourd'hui  les  géologues  sont  loin  d'être 
d'accord. 


487S.  TOIOUBCK.  —  JURASS.  SUP.  HAOTE-MARNE.  9 

EofiOy  j'ajoute  que  nous  avons  réussi  à  saisir  dans  la  Hante-Harne 
cette  chose  si  controversée  qu*on  appelle  la  limite  de  Tétage  corallien 
et  de  Téiage  oxfordien. 

Je  demande  donc  à  la  Société  la  permission  de  résumer  ici  la  partie 
de  notre  travail  qui  concerne  Tétage  corallien,  en  y  joignant  quelques- 
unes  des  coupes  sur  lesquelles  ce  travail  est  basé. 

ÉTAGE  GORàLUEN  OU  SÉQUANIEN. 

Dans  la  langue  d'un  certain  nombre  de  géologues  français  et 
étrangers,  le  nom  d'étage  séquanien  sert  à  désigner  Tensemble  des 
couches  caractérisées  par  la  Terebratula  humeralis  et  le  Trichites 
Saussurei.  Le  nom  d'étage  corallien  désigne-,  au  contraire,  les  couches 
caractérisées  par  le  Diceras  arietina  ou  le  Glypticus  hieroglyphicus, 
et  qu'on  a  appelées  aussi  des  noms  d'étage  dicératien  ou  glypticien. 
Pour  nous,  ces  noms  sont  synonymes  et  désignent  tout  l'ensemble  des 
couches  comprises  entre  la  base  des  calcaires  et  marnes  à  Ammonites 
orthocera  et  les  couches  les  plus  récentes  à  Ostrea  dilatata. 

Cet  étage»  dont  la  puissance  dépasse  430  mètres»  se  divise  nçtte- 
meni  en  quaire  zones,  qui  sont  à  partir  du  haut  : 

P  Le  calcaire  à  Âstartes,  ou  2"^  zone  à  Terebratula  humeralis) 

^  L'oolite  de  La  Mothe,  ou  S"*  zone  à  Cardium  corallinum; 

3^  Le  corallien  compacte,  ou  4'"^  zone  à  Terebratula  humeralis; 

4^  Le  corallien  proprement  dit,  comprenant  l'oolite  de  Doulaincourt 

otoL  i^  zone  à  Cardium  corallinum,  et  les  calcaires  grumeleux  à 
Hemiddaris  crenularis. 

I.  Calcaire  à  Astartes. 

(S*  zone  à  Terebratula  humeralis). 

Cette  zone,  pour  laquelle  seule  avait  été  créé  dans  le  principe  le 
nom  d*étage  séquanien^  est  constituée  par  des  bancs  plus  ou  moins 
puissants  de  calcaires  compactes»  grisâtres  ou  jaunâtres,  qui  alternent 
avec  des  lits  de  calcaires  marneux,  jaunâtres  ou  chloriteux  ;  on  y 
rencontre  même  parfois  des  bancs  grumeleux  ou  suboolitiques. 

Ses  principaux  fossiles  sont  :  la  Nerinea  Desvoidyi,  la  Natica 
hemisphasrica,  le  Pterocera  Oceani,  la  Pholadomya  Protei,  le  Tri- 
chites Saussurei,  la  Pinna  granulata,  le  Diceras  suprajurensis,  la 
Terebratula  humeralis,  la  Terebratula  subsella,  la  Wiynchonella 
Matronensis,  le  Pygurus  Blumenbachi,  qui,  sur  certains  points  et 
dans  certains  bancs,  s'y  rencontrent  en  quantités  innombrables. 

Une  question  qui  se  présente  ici  de  prime  abord,  c'est  de  savoir  m 
c'est  avec  raison  que  nous  réunissons  le  calcaire  à  Astartes  à  l'étage 


40  TOMBECK.  *—  JURAS8.  8UP.  HAUTE-MARME.  4  IIOV. 

corallien,  tandis  qne  d'antres  observateurs  en  font|  au  contraire»  la 
base  du  kimméridien.  —  La  réponse  est  facile: 

Si  nous  laissons  de  c6lé  quelques  fossiles  communs,  comme  on  en 
trouve  inévitablement  entre  deux  couches  successives,  et  dont  la  plupart 
se  rencontrent  déjà  au-dessous,  nous  pouvons  affirmer  que  la  faune 
du  calcaire  à  Àstartes  le  sépare  nettement  de  Tétage  kimméridien. 
Les  fossiles  si  caractéristiques  de  ce  dernier  étage.  Ammonites  or- 
thocera,  A.  Caletanus,  A.  Cym^doce,  A.  Eumelus,  A.  Endoxus, 
Ostrea  virgula,  Pholadomya  muUiœstata,  sonti  en  effet,  complè- 
tement inconnus  dans  le  calcaire  à  Astartes.  Au  contraire,  la  faune 
du  calcaire  à  Astartes  a«  avec  celle  du  corallien  compacte  qui  vient 
au-dessous,  une  telle  similitude  que,  si  nous  n'avions  pas  eu  pour  séparer 
ces  deux  niveaux,  Toolite  de  La  Hothe,  zone  éminemment  corallienne 
qui  s'insère  entre  eux,  nous  aurions  dû»  à  l'exemple  de  M.  Buvignier 
dans  sa  Statistique  de  la  Meuse^  faire  du  corallien  compacte  et  du 
calcaire  à  Astartes  un  seul  et  même  sous-étage. 

Et  puis,  séparer  le  calcaire  à  Astartes  de  l'étage  corallien,  c'est 
méconnaître  ce  remarquable  retour  des  mêmes  faunes  à  différents 
niveaux  du  corallien,  retour  coïncidant  avec  la  réapparition  des  mêmes 
faciès  minéralogiques,  et  que  notre  ouvrage  met  en  lumière.  Avec 
l'oolite  de  Doulaiocourt  apparaissent,  à  la  base  du  corallien ,  le  Di- 
ceras  arietina  et  le  Cardium  corallinum.  Le  faciès  vaseux  du 
corallien  compacte  amène  la  Terebratula  humeralis  et  le  Trichites 
Saussurei.  Avec  Toolite  de  La  Molhe  reviennent  le  Cardium  coral- 
linum et  son  cortège  de  Dicérates  et  de  Nérinées.  Enfin  le  calcaire 
à  Astartes,  dernier  terme  de  la  série,  ramène  le  Trichites  Saussurei 
et  la  Terebratula  humeralis. 

Quoiqu*il  en  soit,  le  calcaire  à  Astartes  peut  être  étudié  sur  nombre 
de  points  de  la  Haute-Marne.  Nous  citerons,  entre  autres,  la  colline 
qui  8*étcnd  de  la  forge  de  Donjeux  au  village  deRouvroy,  et  où  l'on 
trouve  la  coupe  suivante,  de  haut  en  bas  : 


i.  Calcaire  lithographique,  aUéré  et  rocailleux 2  m. 

8.  Calcaire  verdâtre,  suboohtique,  avec  Pygurus  BlumenbachL    •    •    •    •    •     8 

8.  Calcaire  roussâtre,  avec  lits  marneux 15 

i.  Calcaire  compacte,  en  gros  bancs ••••••     5 

5.  Calcaire  suboolitique  ••••••••••••••••••     6 

6.  CoraUMQ  compacte  supérieur. 


f87S.  TOIIBECK>  —  JURASS.  SUP.  HAUTB-MARIOS.  M 

Le  calcaire  n^  1  forme  la  base  de  la  zone  à  Ammonites  orthocera, 
c'est-à-dire  de  l'étage  kimméridiea. 

Les  coaches  2,  3  et  4  représeoteot  les  différents  niveaux  du  cal- 
caire à  Astartes,  exploités  au  flanc  de  la  colline;  enfin  les  couches 
5  et  6  sont»  la  première  l'oolite  de  La  Molhe,  et  la  seconde  le  co- 
rallien compacte  que  nous  étudions  plus  loin. 

On  trouve  des  coupes  analogues  à  la  précédente,  soit  dans  la 
tranchée  du  chemin  de  fer,  aux  environs  de  Donjeux,  soit  dans  les 
carrières  de  Gurmont,  soit  encore  dans  celles  d'Harméville,  sur  la  route 
de  Grand.  Partout  on  y  voit  le  calcaire  à  Âstartes  avec  le  même 
iaciès  et  la  même  puissance,  entre  la  base  du  kimméridien  et  l'oolite 
de  La  Hothe. 

//.  Oolite  de  La  Mothe. 
(8*  zone  à  Cardium  coraUinum). 

Cette  oolite  n*est  constante  ni  dans  sa  constitution  ni  dans  sa 
puissance.  Dans  la  vallée  de  la  Haote-Blaise,  à  Curmont,  à  La  Cha- 
pelle, à  La  Mothe,  où  son  type  est  le  plus  remarquable,  elle  se 
montre  formée  tantôt  de  gros  grains  irréguliers  réuois  par  un  sédi- 
ment crayeux,  tantôt  de  grains  ronds  à  peine  agglutinés.  Les  fossiles 
y  sont  quelquefois  d'une  conservation  parfaite,  d'autres  fois  ils  sont 
roulés  et  concrétionnés.  Les  principaux  sont  :  Nerinea  Mariœ,  N.  Ccb- 
dUa,  N.  Desvoidyi,  N.  Mosœ,  Acteonina  Dormoysiana,  Trigonia 
geographica,  Ostrea  pulligera,  Trichites  Sausmrei,  Apiocrinus 
RoissyanuSy  etc. 

Sur  d'autres  points,  par  exemple  aux  environs  de  Donjeux,  elle 
perd  en  partie  ses  caractères  minéralogiques  et  devient  subcompacte. 
Enfin,  aux  abords  du  département  de  l'Aube,  elle  s'atténue  et  n'a  plus 
qu'une  puissance  insignifiante. 

Une  localité  où  l'on  peut  étudier  l'oolite  de  La  Hothe,  soit  dans  sa 
position  statigraphique,  soit  dans  ses  caractères  minéralogiques  ou 
paléontologiques,  ce  sont  les  carrières  ouvertes  pour  son  exploitation 
au  pied  du  village  de  Curmont.  On  y  trouve  : 

1.  Calcaire  à  Astartes,  avec  Terebraiula 
humeralis,  T,  fubsella,  Pinna  granu^ 
lata 5  m. 

2.  Oolite  de  La  Mothe,  avec  poly- 
piers, nérinëes ,  etc 7 

8.  Corallien  compacte  supérieur. 


On  trouve  des  coupes  toutes 
par^Ues,  soit  dans  les  carrières 
du  bois  de  Biaise,  soit  dans  celles 


48  TOHBBCK.  —  JURASS.  SDP.  HAUTE-KABIOE.  4  nOV. 

de  La  Mothe-en-Blaisy.  où  l'oolitc  qui  nous  occupe  atteint  une  puis- 
sance considérable. 

La  coupe  de  Donjeux  nous  Ta  d'ailleurs  déjà  montrée  dans  la  mémo 
position  stratigràphique,  c'est-à-dire  en  Ire  le  calcaire  à  Astartes  et 
les  bancs  supériears  do  corallien  compacte* 

Mais  une  localité  que  nous  ne  pouvons  manquer  de  citer,  c'est  la 
cAte  qui  domine  l'église  de  Bettaincourt.  On  j  trouve»  à  partir  du 
haut: 

1.  Calcaire  à  Astartes  •    •••• 2m. 

2.  Oolite  de  La  Mothe 3 

3.  Calcaire  compacte 20 

i.  Colite  de  Saucourt  • •••••  2 

5.  Calcaire  compacte .#••••25 

6.  Oolite  à /Mceros  arie/ina  •    •..••• 35 

On  voit  ici,  comme  à  Curmout,  l'oolite  de  La  Molhc  comprise  entre 
le  calcaire  à  Astartes  et  le  corallien  compacte  supérieur.  Mais  cette 
coupe  a  l'avantage  de  montrer  dans  leur  position  relative  les  trois 
lits  d'oolite  que  renferme  le  corallien  de  la  Haute-Marne.  L'oolite  de 
La  Mothe,  représentée  par  la  couche  2»  en  occupe  presque  la  partie 
supérieure  ;  l'oolite  de  Saucourt»  qui  constitue  la  couche  4,  en  occupe 
la  partie  moyenne;  enfin,  l'oolite  de  Doulaincourl ou  oolite  à  Diceras 
arietina  forme  l'énorme  masse  de  la  couche  6. 

On  peut  même  dire  que  la  côte  de  Bettaincourt  montre  quatre  lits 
distincts  d'oolite,  car  à  la  partie  supérieure  de  la  couche  6,  et  séparé 
du  reste  de  la  masse  par  plusieurs  mètres  de  calcaire  compacte,  se 
distingue  nettement  un  lit  de  2  mètres  environ,  d*une  oolite  blanche 
à  gros  grains»  pétrie  de  gastéropodes,  et  qui  rappelle  à  s'y  méprendre 
r oolite  de  St-Mihiel. 

Ce  qu'il  faut  d'ailleurs  observer,  c'est  qu'à  Bettaincourt  l'oolite  de 
La  Mothe  nous  a  donné  des  dicérates  que,  malheureusement,  M.  de 
Loriol  n'a  pu  examiner,  des  nérinécs  dont  la  plupart  sont  identiques 
à  des  espèces  de  Toolite  de  Doulaincourt»  ainsi  que  de  nombreux 
polypiers. 

Si  l'on  considère  qu'outre  ces  mêmes  nérinées  et  ces  polypiers, 
l'oolite  de  La  Mothe,  à  Curmont,  à  La  Chapelle,  etrt.^  renferme  abon- 
damment le  Çardium  coralUnum,  YApiocnnus  Roissyanus,  et 
jusqu'au  Cidaris  flarigemma,  on  reconnaîtra  entre  les  fossiles  de 
l'oolite  de*  La  Mothe  et  ceux  de  l'oolite  de  Doulaincourt,  non-seulement 
une  grande  analogie,  mais  l'identité  la  plus  complète. 

Gela  montre  bien  que  les  différentes  colites  coralliennes  de  la 
Haute-Marne  sont  des  accidents  de  même  nature,  bien  que  successifs, 
au  sein  d'un  même  étage,  et  que  les  couches  que  nous  réunissons 


487S.  TOIOUBCK.  —  JURA88.  8ÙP.  HAUTE-MABIfE.  13 

«MIS  le  nom  commaa  dé  corallien  on  de  séqoanien,  forment  an  en- 
semble qu'il  est  impossible  de  scinder. 

///.  Corallien  compacte. 
(<'•  zone  à  Terd^ratula  humeralis). 

Le  corallien  compacte,  qui  forme  la  masse  principale  da  corallien 
de  la  Hante-Marne,  est  composé  tantôt  de  calcaires  lithographiques 
en  bancs  puissants,  tantôt  de  calcaires  marneux  grisâtres,  ou  même 
de  marnes  proprement  dites.  Il  commence  immédiatement  sous  Toolite 
de  La  Mothc,  et  s*étend  jusque  sur  l'oolite  de  Doulaincourt,  ou  sur 
les  calcaires  grumeleux  à  Hemicidaris  crenularis  qui  la  remplacent 
souvent,  ou  même,  à.  défaut  de  ces  couches,  sur  les  calcaires  ox- 
fordiens  supérieurs. 

Dans  sa  masse,  à  peu  près  aux  deux  tiers  de  sa  hauteur,  on  obser\e 
d'abord  une  oolite  de  2  à  3  mètres  de  puissance,  que  nous  avons 
déjà  désignée  du  nom  d*oolite  de  Saucourt  ;  puis,  au-dessous,  et 
séparé  de  cette  oolite  par  quelques  mètres  de  calcaire  compacte,  un 
calcaire  grumeleux  à  Cidaris  florigemma. 

Cette  oolite  et  ce  calcaire  grumeleux,  dont  les  coupes  qui  suivent 
mettront  Texistence  hors  de  doute,  ont  pour  nous  une  importance 
considérable,  d*abord  parce  qu'ils  nous  fourniront  plus  loin  un 
repère  précieux,  puis  parce  qu*ils  nous  donnent  la  clé  de  certaines 
erreurs  accréditées  dans  la  science.  Ces  deux  couches  ont,  en 
effet,  une  constance  remarquable  au  sein  du  corallien  compacte, 
tandis  que  Toolite  à  Diceras  arietina  et  le  calcaire  grumeleux  de  la 
base  du  corallien  manquent  sur  beaucoup  de  points.  Or,  si  l'on  ad- 
mettait sans  contrôle  cette  idée  préconçue  de  quelques  géologues^  que 
le  corallien  doit  toujours  se  terminer  inférieurement  par  une  oolite 
ou  un  calcaire  grumeleux,  on  serait  exposé  à  prendre  l'oolite  de 
Saucourt  et  le  calcaire  grumeleux  sous-jacent  pour  la  base  du  coral- 
lien, et  à  attribuer  à  loxfordien  des  couches  réellement  coralliennes. 

GVst,  croyons-nous,  ce  qui  est  arrivé  maintes  fois»  soit  pour  la 
Haute-Marne,  soit  pour  des  régions  voisines. 

—  On  peut  étudier  le  corallien  compacte  sur  un  grand  nombre  de 
points  de  la  Haute-Marne.  Une  localité  favorable  pour  cette  étude 
est  la  vallée  du  Rognon  entre  Doojeux  et  Doulaincourt.  La  route 
est,  en  effet,  sur  toute  cette  étendue,  dominée  par  une  cAte  abrupte, 
où  se  montrent  en  saillie  les  bancs  puissants  du  corallien  compacte, 
qui  y  soût  exploités  par  places.  On  peut  d'ailleurs  y  suivre  presque 
sans  interruptioù  le  banc  intercalé  de  l'oolite  de  Saucourt.  Aux  en- 
virons de  Doulaincourt  ces  couches  s'élèvent .  peu  à  peu»  et  passei^t 
SOT  l'énorme  masse  de  l'oolite  à  Dicérates. 


44  TOHBEGX.  —  JURA88.  8UP.  HAimHIABICE.  4  nOV. 

On  trouve  nue  coupe  complète  de  ces  mêmes  calcaires,  soit  dans  la 
oftte  de  Villers-sar-Maroe,  soit  dans  la  traDchée  du  chemia  de  fer  aox 
environs  de  Provenchères  et  de  Froocles.  liais  une  région  que  nous 
devons  étudier  spécialement,  ce  sont  les  environs  de  Yooécoort,  de 
Boxières  et  de  Soncourt,  dans  la  vallée  de  la  Marne. 

4*  A  Yooécourt,  dans  le  ravin  qui  mène  à  la  ferme  de  Heu,  et 
dans  le  chemin  qui  contourne  ce  ravin  sur  la  gauche,  nous  avons 
relevé  cette  coupe  : 

z 

9 

ff 

6 


7 


i.    Colite  de  Saucourt,  avec  polypiers,  nërinées,  etc 2  m.  50 

S.    Calcaire  lithographique  à  Nautilus  giganteus 5 

8.    Calcaire  grumeleux  supérieur  à  Cidaris  florigemma 3 

i.    Calcaire  marneux,  grisâtre,  à  Ammonites  Achilles,  Mytilus  perplieatus, 

Terebratula  humeralis.    • • 15    . 

5.  Marne  grisâtre  et  calcaire  marneux  à  Pinna  lanceolata,  AmmonUes  Ma- 

rantianus,  etc.  •    •    •    •    • •    •    •  i 

6.  Oolite  roussâtre •••••••••  i 

7.  Oolite  blanche  à  Diceras  arietina  •• 15 

8.  Oolite  oxfordienne  à  Ostrea  dilatata. 

Comme  on  le  voit  par  cette  coupe,  le  ravin  du  Heu,  à  Youécourt, 
ne  montre  aucune  trace  de  la  partie  du  corallien  compacte  supérieure 
à  Toolite  de  Saucourt.  Mais  le  corallien  compacte  inférieur  y  est 
admirablement  représenté  par  les  couches  2,  3,  4  et  5.  La  couche  4 
est  la  véritable  couche  fossilifère  de  Tétage;  nous  y  a  vous  trouvé 
entre  autres  :  Ammonites  Achilles,  Mytilm  perplicattis,  M.  subpec- 
tinattis,  Trichites  Saussurei,  Ceromya  excentrica.  Isocardia  striata, 
Pholadomya  Protei,  Pecten  Buchi,  Hinnites  fallax,  Ostrea  pulligera, 
0.  widformis,  Terebratula  humeralis,  Rhynchonella  pinguis,  etc. 

Quant  à  la  couche  5,  nous  y  avons  recueilli  :  Pholadomya  cotin 
stricta,  Ph.  hemicardia,  Ph,  pelagica,  Anatina  striata,  Pinna 
lanceolata,  etc.  Mais  son  fossile  le  plus  remarquable  est  VAmmm^ites 
Marantianus,  dont  le  niveau  est  ainsi  fixé,  et  qui  appartient  bien 
authentiquement  à  l'étage  corallien,  puisque  les  couches  6  et  7,  qui 
viennent  au-dessous,  renferment  le  Diceras  arietina  et  le  Cardium 
coraUinum,  et  représentent  le  corallien  le  plus  typique. 

2*  A  Buxières,  à  moins  d'une  lieue  de  Youécourt,  la  c6te  abrupte 
qui  domine  le  village  sur  la  rive  droite  de  la  MamCi  nous  a  donné 
la  succession  suivante  : 


4878. 


TOHBBCK.  —  JURASS.   SUP.  HAUTB^llAlIlfK. 


45 


i.  OoKte  de  Saoconrt  •    •••••••••••••••  2ni« 

S.    Calcaire  compacte •••••••  4 

3.  Calcaire  grumeleux  Rnpërienr  à  CidaW«/IoH(jfemma 2 

4.  Calcaire  à  Pinna  granulata,  MytUus  perplicatutf  Terebraiula  humerali$  6 

5.  Calcaire  sub-oolitique  à  Aftinumites  Ùmammatus 4 

6.  OoUte  à  Dicerat  aHetina • 50 

7.  Calcaire  oxfordien. 

Cette  coupe  nous  fait  retrouver,  avec  de  simples  différences  dans 
les  épaisseurs,  toutes  les  couches  que  nous  a  montrées  le  ravin  de 
Vouécourt.  Les  couches  4  et  3  présentent,  en  effet,  tous  les  caractères 
de  Toolite  de  Saucourt  et  du  calcaire  grumeleux  supérieur,  tels  que 
nous  les  avons  vus  à  Vouécourt.  Les  couches  2  et  4  représentent 
exactement  les  calcaires  à  Nautilus  giganteus  et  à  Ammonites 
Achilles  de  Vouécourt,  avec  tous  leurs  fossiles.  Quant  à  la  couche  5, 
malgré  son  faciès  oolitique,  nous  y  avons  trouvé  VA.  bimmn/matus, 
c'est-à-dire  le  fossile  le  plus  caractéristique,  en  Suisse  et  en  Allema- 
gne, de  la  zone  à  A.  Marantianus.  Cette  zone  occupe'donc  à  Buxières 
absolument  le  même  niveau  qu*à  Vouécourt*.  Enfin  la  puissante  masse 
d*oolile  du  n*  6  est  le  représentant  le  plus  typique  de  la  zone  coral- 
lienne inférieure. 

Ainsi  la  coupe  de  la  cAte  de  Buxières  ne  diffère  de  celle  du  ravin 
da  Hea  que  par  Timmense  développement  de  Toolite  à  Diceras  arietinaj 
et  TamiDcissement  correspondant  du  corallien  compacte. 

3*  A  Soncourt,  en  face  de  Vouécourt,  de  Tautre  cAté  de  la  vallée, 
la  roate  de  llarbéville  nous  a  donné  cette  coupe  : 

T 

I 

» 

5 

7 


46  TOiBECK.  —  imiASS.   SUP.   HAUTB-MABIIB.  4  BOT. 

1.  Oolite  de  Saacourt  •    •••••••••••••••  2iii. 

2.  Calcaire  compacte •••  i 

3.  Calcaire  grumeleux  supérieur  à  Cidaris  florigemma,    ••••••  8 

i.  Calcaire  à  Pinna  granulata,  Mytilus  perplicatus,  etc..    •    •    •    •    •  8 

5.  Calcaire  marneux  à  Pinna /anceo/a/a •  5 

6.  Calcaire  grumdeux  à  Glypticus  hieroglyphieus,  Hemicidaris  eremUarU, 

etc •    •  3 

7.  Marnes  sans  fossQes •'••••  4 

8.  Calcaire  oxfordica. 

En  suivant  le  plateau  dans  la  direction  de  Marbéville,  on  rencontre 
successivement,  au-dessus  des  assises  qui  composent  cette  coupe, 
d*abord  un  calcaire  qui  représente  le  corallien  compacte  supérieur^ 
puis  Toolite  de  La  Mothe,  et  enfin  le  calcaire  à  Âstarles.  Hais,4aissant 
de  c6té  les  couches  dont  la  montée  de  Soncourt  ne  donne  pas  la 
superposition  immédiate,  nous  constaterons  avec  quelle  fidélité  la 
coupe  qui  précède  reproduit  celles  de  Vouécourt  et  de  Buxiëres.  Les. 
couches  1  et  3  représentent  en  effet  Toolite  de  Saucourt  et  le  calcaire 
grumeleux  supérieur.  La  couche  S  est  le  calcaire  à  Nautilus  giganr- 
teus.  La  couche  4  représente  la  zone  à  Ammonites  AchiUes ,  car 
si  nous  n*y  avons  pas  trouvé  cette  Ammonite,  fossile  assez 'rare  dans 
la  vallée  de  la  Marne,  nous  y  avons  recueilli  du  moins  toute  la  ûinne 
qui  l'accompagne  à  Vouécourt.  La  couche  5  enfin,  comme  la  couche 
à  Ammonites  Marantianus  de  Vouécourt,  nous  a  donné  la  Pinna 
lanceolata,  la  Pholadomya  constricta,  la  Ph.  hemicardia,  la  Ph. 
pelagica,  etc.  C'est  évidemment  la  zone  de  VA.  Marantianus. 

La  seule  différence  de  cette  coupe  et  des  précédentes  consiste  dans 
le  remplacement  de  l'oolite  à  Dicei^as  arietina  par  le  lit  grumeleux 
inférieur  à  Glypticus  hieroglyphicu>s  du  n®  6.  Or,  comme  nous  le 
verrons  plus  loin,  ce  calcaire  grumeleux  inférieur  est  l'équivalent 
stratigraphique  de  l'oolite  à  Diceras  arietina,  avec  laquelle  il  a  un 
grand  nombre  de  fossiles  communs,  et  dont  il  tient  souvent  la  place. 

Quant  à  la  couche  7,  elle  représente  un  faciès  marnçux  de  la  base 
du  corallien,  fréquent  sur  la  rive  gauche  de  la  Marne,  tandis  que  la 
couche  8  est  l'oxfordien  supérieur. 

Nous  citons  encore  dans  notre  ouvrage  les  coupes  de  la  pointe  des 
Lavières,  de  St-Hilaire,  de  la  tranchée  de  Buxières,  qui,  bien  que 
moins  complètes  par  Teffct  des  ravinements  diluviens,  viennent  ce- 
pendant à  l'appui  des  précédentes,  et  montrent  les  mêmes  successions 
de  couches. 

Sans  insister,  nous  croyons  être  en  droit  de  conclure  que  dans  le 
corallien  compacte  de  la  vallée  de  la  Marne,  il  faut  reconnaître,  à 
partir  de  Toolile  de  La  Mothe,  les  zones  suivantes,  qui  s'y  montrent 
partout  avec  une  remarquable  constance  : 


^  \Souf€   tfHoxiaii>c   dùâ    &tajqe6 

!      Jt♦^a^laH4^   jùu^è/iieu^   de  tau  n;  ^ThoAHC, 


na^  tuxio^a. 


Êcfrcte.  «     1 


i3oo 


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le  c/fy'^^tX4MAA!9t^€À!i^ 


çJStonofuoA^c 


n 


4879.  TomBCX. -^  JURASs.  sup.  hautb-kame.  17 

a  Calcaires  Itthographiqnes  ; 

b  Oolite  de  Saucourt  ; 

e  Calcaire  à  NauHlus  giganteus  ; 

d  Calcaire  grumdeux  supérieur  à  Cidaris  florigemma  ; 

e  Calcaire  à  Ammonites  Achilles,  MytiUu  perplicatus,  etc.  ; 

f  Calcaire  et  marnes  à  Ammonites  Mar antianus.  A,  bimammatus,  etc. 

Et  c'est  aa-dessous  que  vienneot  les  couches»  quelles  qu'elles 
soient»  oolite  à  Diceras  arietiixa,  calcaire  grumeleux  inférieur»  on 
marnes  sans  fossiles,  qui  forment  la  base  du  corallien. 

—  Maintenant,  armés  des  documents  qui  précèdent,  nous  pouvons 
aborder  l'étude  du  corallien  compacte  dans  la  vallée  de  TAube. 

4*  À  Maranville,  sur  la  rive  gauche  de  la  rivière,  nous  avons  relevé 
la  coupe  suivante  : 

1.  Calcaires  compactes ••••     im. 

2.  Calcaires  lithographiques  à  il  mmoni/e<  Jtfarant^antM    ••••••  25 

3.  Marne  à  Ostrea  Dubiensis.    ••. 6 

i.  Càkake  mxrnemi  i  Ammonites  canaliculatus •••     5 

5.  Calcaire  lithographique  à  Ammonites  Babeanus. 

V  À  Longchamps,  entre  Haranville  et  Clairvaux,  nous  avons 
trouvé  : 

1.  Calcaires  grumeleux  à  C^daWs /{origemma ••••      Im. 

2.  Calcaire  com^sxA^  k  Ammonites  Achilles     «••••••••     i 

3.  Calcaire  à  Pirtna  lanceolata,  Pholadomya  consttieta  ••••••  20 

•I.  Marne  à  Ostrea  Dubiensis.    ••••••*••••••      6 

5.  Calcake  à  Amtnonites  canaliculatus,    ••• •     5 

3""  Enfin,  à  Yille-sous-la-Ferté,  nous  avons  reconnu  cette  succes- 
sion : 

1.  Oolite  blanche 2  m. 

2.  Calcaire  compacte  ••••••• ••  i 

3.  Calcaire  grumeleux  à  CidoHx /loWgemma    •••••••••  2 

i.  Calcabe  compacte  à  Ammonites  Achilles •••  6 

5.  Calcaire  lithographique  à  Ammonites  AchiUes,  A,  Marantianus,  Pinna 

lanceolata,  etc.  ••••••• 20 

6.  Marnes  à  Ostrea  Dubiensis •••••  6 

7.  Calcaire  à  Ammonites  canàUculatus. 

n  est  impossible  de  méconnaître  la  parfaite  identité  de  ces  trois 
coupes,  à  cette  différence  près,  que  les  couches  1  el  2  de  Yille-sous- 
la-Ferté  manquent  à  Longchamps,  et  que  ces  mêmes  couches  1  et  2, 
ainsi  que  la  couche  3,  font  complètement  défaut  à  Maranville.  Hais 
quant  aux  couches  respectées  par  la  dénudation,  elles  montrent  dans 
les  trois  coupes  l'analogie  la  plus  entière. 

Or,  si  nous  comparons  la  plus  complète  de  ces  coupes,  celle  de 
Yille-sous-la-Ferté,  à  celles  que  nous  avons  relevées  dans  la  vallée 
de  la  Marne,  nous  y  reconnaîtrons  dans  les  couches  de  4  à  5  les 
différents  niveaux  de  Soncourt,  Buxières»  Youécourt,  etc.  :  oolite  de 


18  TOMBECK.  *-«  JOaASS.  SUP.  HÀOTBHlUItlIB.  i  BOV, 

Saaconrt,  calcaires  à  Nautilus  giganteus,  calcaire  grameleoz  supé- 
rieàr%  Cidaris  florigemma,  calcaire  à  Ammonites  AchiUes,  cèïcèire 
à  Amm^mites  Marantianus. 

L'identité  de  faune  est  en  effet  complète,  et  il  n*est  peut-être  pas 
an  des  fossiles  de  Yoaécourt  que  nous  n'ayons  retrouvé  précisément 
au  même  niveaa,  soit  à  Maranville,  soit  à  Longchamp^,  soit  à  Yille- 
sous-la-Ferté. 

Il  faut  donc  reconnaître,  si  la  paléontologie  et  la  stratigraphie  ont 
quelque  valeur  dans  la  science ,  que  dans  la  vallée  de  l'Aube  le 
corallien  compacte  est  constilué  précisément  comme  il  l'est  dans  celle 
de  la  Marne. 

U  est  vrai  qu'au-dessous  des  couches  à  Amm^onites  Achilhs  et  à 
Ammonites  Marantianus  de  la  vallée  de  l'Aube,  il  n'y  a  aucune 
trace  d'oolite  à  Diceras  arietina  ou  de  calcaire  grumeleux  à  Cidaris 
florigemma,  tandis  qu'au-dessus  on  trouve  une  oolite  et  uo*^calcaire 
grumeleux.  Mais  d'abord  ces  derniers  ne  sont  pas  des  couches  acci- 
dentelles, et  ils  occupent  ici  précisément  le  même  niveau  que  dans  la 
vallée  de  la  Marne.  Quant  à  l'oolite  et  au  calcaire  grumeleux  de  la 
base,  faut-il  de  leur  absence  tirer  une  conclusion  en  opposition  avec 
toutes  les  données  paléontologiques  ?  Est-ce  donc  la  première  fois 
qu'une  couche  ou  même  une  suite  d'étages  viennent  à  manquer,  sans 
qu'on  ail  méconnu  la  nature  et  l'âge  des  couches  entre  lesquelles  elles 
devraient  se  trouver  ? 

Au  reste,  cette  absence  de  la  zone  corallienne  inférieure  sous  les 
calcaires  k  Ammonites  Achilles  et  k  A.  Marantianus  de  la  vallée  de 
l'Aube,  paraîtra  un  fait  normal  si  Ton  considère  l'allure  de  cette  zone 
depuis  la  vallée  du  Rognon  jusqu'k  celle  de  l'Aube. 

A  Roche-sur-RogooD,  en  effet,  la  zone  corallienne  inférieure  est 
formée  d'une  masse  énorme  de  calcaires  grumeleux  k  Hemiddaris 
crenularis,  Glypttcus  hieroglyphicus^  Cidaris  florigemma,  etc.,  etk 
Doulaincourt  et  Bettaincourt,  d'une  masse  non  moins  considérable 
d'oolite  k  Diceras  arietina.  A  Buxières,  dans  la  vallée  de  la  Marne, 
l'oolite  qui  représente  cette  même  zone  a  pareillement  une  puissance 
énorme.  A  Youécourt,  cette  puissance  commence  k  s'atténuer.  A  la 
station  de  Frondes,  k  Soncourt,  k  la  pointe  des  Laviërès,  k  Saint- 
Hilaire,  cette  ^one  inférieure  n'est  plus  représentée  que  par  quelques 
mètres  de  calcaire  grumeleux  k  Hemicidaris  crenularis.  A  la  tranchée 
de  Buxières,  ce  lit  de  calcaire  grumeleux  est  devenu  rudimentaire  et 
se  réduit  k  un  simple  cordon  intercalé  dans  les  marnes  k  Ammonites 
Marantianus.  Enfin,  k  Ormoy-les-Sexfontaines,  les  marnes  k  A.  Ma^ 
ne  contiennent  plus  trace  de  calcaire  grumeleux  ni  d'oo« 
il  en  est  de  même  dans  toute  la  vallée  de  l'Aube. 


4871.  TOVBECK.  — ^  lURASS.    SUP.   HAUTE-MARNE.  49 

Gela  montre  bien  que  Toolite  corallienne  inférieure  et  les  calcaires 
gromeleax  forment  à  la  base  du  corallien  une  sorte  de  grande  len- 
tille, dont  la  forte  épaisseur  est  dans  la  vallée  du  Rognon,  à  Test  da 
département,  tandis  que  son  biseau  s*atténuant  de  Test  à  l'ouest, 
elle  finit  par  disparaître  au-delà  de  la  vallée  de  la  Marne. 

Il  nous  reste  à  étudier  en  elle-même  cette  zone  corallienne  infé- 
rieure, et  à  chercher  si  elle  forme  bien  un  étage  spécial,  on  si  elle 
n'est  pas  plutôt  un  faciès  accidentel  de  la  base  du  corallien  compacte. 

/y.  —  Zone  corallienne  inférieure. 

Cette  zone  présente  dans  la  Haute-Marne  deux  types  complètement 
distincts,  que  nous  avons  déjà  nommés  :  l'oolitc  de  Doulaincourt  ou 
4^  zone  à  Cardium  corallinum,  et  les  calcaires  grumeleux  inférieurs 
ou  zone  à  Hemicidaris  crenularis. 

Les  calcaires  grumeleux,  dont  la  puissance  dépasse  parfois  40  mè- 
tres, sont  ordinairement  de  couleur  grisâtre.  Ils  sont  tantôt  marneux, 
tantôt  subooliliques.  Mais  le  plus  souvent  ils  forment  ane  nasso 
compacte,  à  stratification  confuse.dont  la  cassure  laisse  apercevoir  la 
texture  cristalline  des  polypiers. 

On  y  trouve  abondamment:  le  Cidaris  florigemma,h  C.  coronata, 
VHemicidaris  crenularis,  le  Stomechinus  lineatus^  le  Glypticus 
hieroglyphùms,  VApiocrinus  Roissyanus,  la  Terebratella  kichar^ 
diana,  la  Waldheimia  Delemontana,  la  Megerlea  pectunculus,  le 
Pecten  Buchi,  le  P.  Buvignieri,  le  P.  subarticulatu^,  un  grand 
nombre  de  polypiers,  et  des  Scyphia  très-allongées. 

On  peut  étudier  ces  calcaires  à  Rochê-sur-Rognon,  dans  l'espèce  de 
falaise  qui  domine  la  forge,  à  Reynel,  à  Yesaignes-sous-Ia-Fauche, 
à  Rochefort,  etc.,  où  ils  repos<snt  sur  Toxfordien  supérieur.  On  les 
retrouve  à  Soncourt,  à  Yignory,  à  la  pointe  des  Lavières,  à  la  station  de 
Frondes,  où  leur  épaisseur  est  beaucoup  moindre,  et  où,  comme  nous 
l'avons  vu  à  Soncourt,  ils  sont  séparés  de  Toxfordien  supérieur  par 
quelques  mètres  de  marnes  sans  fossile^. 

Quant  à  l'oolite  à  Diceras  arietina,  elle  est  constituée  par  des  cal- 
caires blancs  y  tantôt  crayeux,  tantôt  oolitiques,  à  grains  de  grosseur 
variable.  La  stratification  y  est  le  plus  souvent  confuse,  irrégulière, 
ou  même  complètement  nulle.  Sur  certains  points  elle  se  transforme 
en  un  véritable  amas  de  coquilles  réunies  par  un  ciment  peu  abondant 
et  facile  à  désagréger. 

Les  localités  classiques  pour  l'élude  de  l'oolite  à  Diceras  arietina 
sont  les  falaises  qui  bordent  la  route  de  Donjeux  à  Andelot,  de  part 
et  d'autre  du  village  de  Doulaincourt  ;  puis  la  côte  de  Bettaincourt 


30  TOMBBGK.  — '  lURASS.   8UP.   HAUTB^IUBIŒ.  i  MV. 

et  celle  de  Buxières  dont  nous  avons  donné  précédemment  la  ooope, 
et  où  son  épaisseur  dépasse  40  mètres. 

Les  principaux  fossiles  qu'elle  renferme  sont  :  la  Nerinea  Mariœ, 
la  Yolvula  Marcousana,  la  Purpura  Moreana,  le  Cardium  coraU 
linum,  le  Cardium  septiferum,  le  Diceras  arietina,  la  Terebratula 
humeralis,  le  Cidaris  florigemma,  YApiocrinus  Roissyanus,  et  une 
masse  énorme  de  polypiers. 

—  Les  calcaires  grumeleux  et  Toolite  à  Dicérates  forment-ils  deux 
niveaux  distincts,  ou  bien  sont-ce  deux  faciès  contemporains  d*un 
même  niveau  ? 

Quelques  localités  pourraient  conduire  à  admettre  la  première  de 
ces  deux  opinions.  —  A  Yesaignes-sous-la-Fauche,  par  exemple,  les 
calcaires  grumeleux  qui  forment  la  base  du  corallien  et  reposent  sur 
les  calcaires  oxfordiens  à  Ammonites  Martelli,  deviennent  de  plus 
en  plus  blancs  à  leur  partie  supérieure,  et  se  transforment  en  une 
véritable  oolite  à  Diceras  arietina.  De  même  encore,  quand  on  gravit 
la  côte  de  Roche-sur-Rognon,  on  ne  tarde  pas,  à  un  niveau  supérieur 
aux  calcaires  grumeleux,  à  rencontrer  la  véritable  oolite  à  Diceras 
arietina.  Sur  ce  point  cependant,  la  superposition  est  moins  évi- 
dente qu'à  Yesaignes. 

Mais  en  revanche,  les  localités  abondent  où  le  remplacement  de 
Tune  de  ces  couches  par  l'autre  est  de  toute  évidence.  Ainsi  aux 
Lavières,  à  Soncourt,  à  la  tranchée  de  Buxières^  à  la  gare  de  Fron- 
des, on  trouve  à  la  base  du  corallien  compacte  les  calcaires  grume- 
leux seuls  et  sans  oolite,  tandis  qu'au  contraire,  à  Youécourt,  à  la 
c6te  de  Buxières,  Toolite  occupe  la  même  place,  à  Texclusion  des 
calcaires  grumeleux. 

On  peut  même,  sur  certains  points,  suivre  le  passage  latéral  d'une 
de  ces  couches  à  l'autre.  C'est  ainsi  que  si  l'on  part  de  la  pointe  des 
Lavières  en  marchant  sur  Buxières,  on  voit  les  calcaires  grumeleux, 
d'abord  très-minces,  prendre  peu  à  peu  plus  de  blancheur  et  de  puis- 
sance. Bientôt  ils  deviennent  suboolitiques,  et  se  chargent  de  poly- 
piers. Enfin,  sans  qu'on  ait  cessé  de  les  suivre,  ils  viennent  se  fondre 
dans  la  masse  d'oolite  à  Dicérates  qui  forme  la  côte  de  Buxières. 

De  ces  faits  nous  croyons  pouvoir  conclure  sans  témérité,  que  Toolite 
à  Dicérates  et  les  calcaires  grumeleux  sont  des  couches  contempo- 
raines et  stratigraphiquement  équivalentes. 

Nous  ne  reviendrons  pas  sur  ce  que  nous  avons  dit  de  leur  amin- 
cissement progressif  et  de  leur  disparition  complète  à  Touest  de  la 
vallée  de  la  Marne.  Mais  nous  pouvons  aller  plus  loin ,  et  affirmer 
que,  quand  la  zone  corallienne  inférieure  est  développée ,  elle  n*est 
qu'une  simple  modification  du  corallien  compacte  inférieur. 


487S.  TovfiECK.  -^  nmAsa,  eu?.  RAUTE-MARms.  SI 

Une  localité  dont  l'étude  mène  forcément  à  cette  conclasion,  c*est 
le  ravin  de  la  Genévroye ,  au-delà  des  vignes  de  Soncourt  ;  sur  ce 
point,  en  effet,  on  troave  : 


1.  Oofite  à  polypiers 2m. 

S.  Calcaires  compactes.    •••• • 3 

3.  Cakike  inxBukvoi  k  Hemicidaris  crenularii ÂO 

i.  Marnes  sans  fossiles.    •••• 10 

La  couche  4  est  Toolite  de  Saocourt,  avec  les  caractères  minéra* 
logiques  et  paléonlologiques  que  nous  lui  avons  trouvés  partout. 
La  couche  A  est  la  couche  marneuse  que  nous  avons  déjk  rencontrée 
à  Soncourt  et  qui  y  forme  la  base  du  corallien.  On  voit  donc  que 
les  calcaires  grumeleux  h  Hemicidaris  crenularis  et  à  Glypticus 
kieroglyphicus ,  représentés  par  la  couche  3,  ont  absorbé  le  corallien 
compacte  tout  entier,  sauf  les  2  ou  3  mètres  de  la  couche  S,  qui 
correspond    an  calcaire  à  Nautilus  giganteus  de  Youécourt. 

On  s'explique  du  reste  cet  envahissement,  en  comparant  la  coupe 
que  nous  venons  de  donner  à  la  coupe  précédemment  citée  de  la 
montée  de  la  route  de  Soncourt  à  Marbéville,  et  qui  est  prise  à  moins 
d'an  kilomètre  de  l'autre.  Celle-ci,  en  effet,  nous  a  montré  le  corallien 
compacte  compris  entre  deux  couches  de  calcaire  grumeleux  :  or,  il  à 
suffi  d'un  simple  développement  de  ces  deux  calcaires»  pour  faire 
disparaître  le  corallien  compacte  intermédiaire.  Mais  ce  qui  montre 
bien  que  cet  effet  n'est  pas  dû  à  un  amincissement  dn  corallien 
compacte,  mais  bien  à  sa  transformation  en  calcaire  grumeleux,  c'est 
qn'au  milieu  des  fossiles  habituels  dés  calcaires  grumeleux ,  le  ravin 
de  la  Genévroye  nous  a  fourni  un  certain  nombre  de  fossiles  qui 
appartiennent  plus  spécialement  au  corallien  compacte  :  Trichites 
Saussurei,  Mytiltis  stibpectinatt^,  Ostrea  jnilligera,  Rhynchonella 
pinguis,  Terdyratula  humeralis,  etc.  La  transformation  minéralogique 
n'a  donc  pas  entraîné  complètement  la  transformation  paléontologique, 
et  la  nature  est  ainsi,  en  quelque  sorte,  prise  sur  le  fait. 

Nous  {pourrions  citer  d'autres  localités  oà,  sans  être  aussi  complet, 
l'envahissement  du  corallien  compacte  par  les  calcaires  grumeleux  ou 
l'oolite  à  Dicérates  est  cependant  de  toute  évidence.  Mais,  sans  in- 
sisler,  nous  croyons  être  en  droit  de  conclure  de  ce  qui  précède,  que 
les  calcaires  gnuneleux  inférieurs,  l'oolite  à  Dicérates  et  le  corallien 

a 


V 


\ 


eompacte  ne  sont  qu'on  seul  et  même  terrain  sons  trok  aspects 
difiérents  :  l'oolite  et  les  calcaires  gromeleoi,  formés  à  l'est,  en  sont 
les  dép6ls  accidentels,  tandis  que  les  calcaires  mameox  on  lithc^rn- 
phiqoes  en  sont  le  dépAt  normal  et  pélagique. 

Or,  s'il  en  est  ainsi,  qui  ne  Toit  que  Toolite  et  les  calcaires  gru- 
meleux, par  cela  même  qn*ils  sont  des  accidents,  peuvent  se  mani- 
fester à  des  niveaux  différents,  ou  même  manquer  tout  à  fait,  suivant 
les  localités  ?  Qui  ne  voit,  par  suite,  que  c'est  prendre  le  change 
que  de  les  chercher  partout  à  la  base  du  corallien  ?        , 

Marnes  sans  fossiles.  Ces  marnes,  ainsi  nommées  par  MM.  Royer 
et  Barotte  parce  que  les  fossiles  y  sont  extrêmement  rares,  ont  dans  la 
vallée  de  la  Marne  une  puissance  maximum  de  40  à  42  mètres.  Nous 
les  avons  signalées  précédemment  à  Soncourt  et  au  ravin  de  la  Genè- 
vroye  ;  on  les  rencontre  également  à  Saint-Hilaire»  à  la  tranchée  de 
Buxières,  à  Yignory,  à  la  pointe  des  Lavières,  sous  les  calcaires  grn- 
meleux  inférieurs.  An  contraire,  elles  manquent  à  Frondes,  à  la  e6te 
de  Buxières,  aind  que  dans  la  vallée  du  Rognon.  Dans  la  vallée  de 
TAube.  elles  sont  représentées  par  ce  que  nous  avons  appelé  les 
marnes  à  Ostrea  Dubtensis.  • 

Dans  une  communication  faite  à  la  Société  le  30  juin  4870,  j'avais 
cru  devoir  les  ranger  dans  l'étage  oxfordien,  contrairement  à  l'opi- 
nion de  MM.  Royer  et  Barotte,  qui,  dans  leur  carte  de  la  Haute- 
Marne,  les  désignent  du  nom  de  corallien  marneux. 

Aujourd'hui  je  crois  qu'il  n'y  a  plus  à  hésiter,  et  qu'il  faut  les 
restituer  au  corallien.  —  En  effet,  d'uue  part,  les  quelques  fossiles 
que  nous  avons  réussi  à  y  trouver,  Pholadomya  Prolei  (variété 
comprimée),  Ph.  hemicardia,  Lucina  substriata,  etc.,  se  retrouvent 
dans  le  corallien  compacte  de  Youécourt.  D'autre  part,  aux  La- 
vières, la  couche  oxfordienne  sur  laquelle  reposent  ces  marnes, 
est  corrodée  et  percée  par  les  pholades.  Enfin ,  à  la  tranchée 
de  Buxières ,  tandis  que  les  calcaires  oxfordiens  sont  fort  in- 
clinés à  Test ,  les  marnes  sans  fossiles  qu'ils  supportent  sont , 
au  contraire ,  inclinées  à  louest ,  ce  qui  indique  une  discordance 
de  stratification  entre  l'oxfordien  proprement  dit  et  les  marnes  sans 
fossiles. 

Il  n'y  a  donc  nulle  témérité  à  faire  des  marnes  sans  fossiles  la  base 
du  corallien  ;  et,  chose  remarquable  et  qui  vient  à  l'appui  de  cette 
conclusion,  partout  où  ion  rencontre  ces  marnes,  loolite  inférieure  à 
Dicérates  (oolite  de  Doulaincourt),  ou  fait  place  ^  une  couche  géné- 
ralement peu  puissante  de  calcaire  grumeleux,  ou  manque  complète- 
ment, en  sorte  qu'alors  les  marnes  sans  fossiles  se  lient  intimement  an 
corallien  compacte. 


Dans  la  vallée  de  l'Aube,  d'aillears,  les  seuls  fossiles  qu'on  y 
trooTe,  Ostrea  Dubiensis  et  0.  multiformis,  les  rattachent  nette- 
ment au  séquanien. 

—  En  terminant,  nous  devons  dire  quelques  mots  des  couches  sur 
lesquelles  reposent  les  assises  coralliennes  que  noas  venons  de  décrire. 

Dans  la  Haate-Marne^  Toxfordien  paraît  plus  complet  que  dans 
plusieurs  autres  régions.  Il  commence,  comme  partout,  par  des  marnes 
ï  Ammaniles  cordatus,  A.  perarmattis,  etc.»  au^essus  desquelles 
fieni  une  assise  calcaire  ou  maroo- calcaire  à  A.  Martelli.  Celle-ci 
est  recouverte  par  une  assise  plus  ou  moins  épaisse  à  A.  Babeanus. 
Enfin  la  couche  à  A.  Babeanus  supporte  elle-même  une  couche  peu 
puissante  de  calcaire  à  A.  canaliculatus,  A.  Henrici,  etc. 

Si  nous  ne  connaissions  que  la  vallée  de  TAube,  oh  la  couche  h  A. 
canaliculatus  se  lie  intimement  par  son  faciès  minéralogique  et,  par 
suite,  un  peu  par  ses  fossileg,  à  la  zone  à  A.  MararUianus,  nous 
aurions  été  fort  embarrassés  pour  placer  la  limite  de  Toxfordien  et  du 
corallien,  ou  plutôt,  comme  beaucoup  de  géologues,  nous  aurions  mis 
la  couche  à  À.  Maranlianus,  et  même  celle  à  A.  Achilles,  dans 
Toxfordien . 

Mais  Tétode  de  la  vallée  de  la  Marne  s'oppose  radicalement  k 
celte  manière  de  voir,  et  Texistence  incontestable  de  VA.  Maranlianus 
et  de  VA.  Achilles  au-dessus  de  Toolite  à  Dicérates  et  des  calcaires 
grumeleux,  à  Youécoort,  aux  Lavières,  k  Buxières,  etc.,  conduit  for- 
cément à  placer  les  zones  de  ces  ammonites  dans  l'étage  corallien. 

D'après  cela,  il  faut,  de  toute  nécessité,  regarder  la  couche  à  A. 
canaliculatus  et  A.  Henrici  comme  la  plus  récente  des  couches 
oxfbrdiennes. 

D*autres  considérations  viennent  à  l'appui  de  cette  conclusion.  A 
Boche-soT-Rognon,  en  effet,  à  Reynel,  etc.,  les  calcaires  grumeleux 
k  Cidaris  flongemma  reposent  directement  sur  les  calcaires  oxfordiens 
k  Ammonites  Martelli,  et  les  couches  k  A.  Babeanus  et  k  A. 
eanaUculalus  font  complètement  défaut. 

A  Ro6coort-la-C6te,  ces  mêmes  calcaires  grumeleux  reposent  sur 
les  eondies  k  A.  Babeanus. 

Enfin,  dans  la  vallée  de  l'Aube,  entre  les  couches  k  A.  Babeanus 
et  les  marnes  sans  fossiles  qui  forment  la  base  du  corallien,  s'insèrent 
quelques  mètres  de  calcaires  k  A.  canaliculatus. 

Il  semble  donc  que  les  différents  niveaux  de  l'oxfordien  supérieur 
soient  en  retrait  les  uns  par  rapport  aux  autres,  de  l'est  k  l'ouest  du 
département.  Il  semble,  par  suite,  qu'il  y  ait  eo  exhaussement  du  sol 
k  la  fin  de  la  période  oxfordienne  telle  que  nous  la  comprenons, 
suivi  d'un  afiiussement  au  commencement  de  la  piériode  suivante. 


S4  FAMI.  —  GOHPOSnOlf  MS  SOGLfcfBBnS.  4  MIV 


Or  eda  ieal.  iadépemlammeat  de  la  différeace  des  Emms,  soffirail 
à  proofer  qoe  les  limitef  que  ooos  a? oos  assigaées  aax  deix  étages 
iOBt  bien  leors  limitef  véritables. 


Les  Seorétaires  donnent  saccessivement  lecture  des  notes  su- 
tantes  : 

HOUTELLE  KÉTHODB  POUR  COMPOSER  LES  EFFETS  DE  DE1IX 

SOULËYEMENTS  SUCCESSIFS, 

par  M.  G.  FABRE. 

Une  erreor  assez  commQQe  dans  les  descriptions  géologîqoes  est 
de  prendre  la  direction  des  strates  redressées  poor  celle  dn  sonlèfe- 
ment  qni  les  a  affectées.  Je  serais  port^  à  attribuer  à  cette  confusion 
la  difficolté  qa'on  éproave  souvent  à  rattacher  an  ensemble  de  re- 
dressements à  an  système  de  soulèvement  déjà  connu,  et  par  suite  la 
tendance  qu*ont  les  observateurs  à  créer  pour  chaque  région  nouvel- 
lement étudiée  des  systèmes  de  soulèvements  nouveaux. 

II  ne  faut  en  effet  jamais  perdre  de  vue  que  la  position  aclueUe 
d'une  couche  sédimenlaire  redressée  est  la  résultante  de  toutes  les 
actions  qu^elle  a  subies  depuis  son  dépôt, —  c  Une  couche  redressée, 
t  dit  M.  E.  de  Beaumont  (1),  ne  Ta  pas  toujours  été  par  un  seal 
c  mouvement  ;  elle  peut  l'avoir  été  par  deux  ou  plusieurs  mouvements 
t  successifs  opérés  à  des  intervalles  considérables.  En  pareil  cas,  la 
c  direction  qu'elle  affecte  n'est  celle  d'aucun  des  systèmes  auxquels 
c  correspondent  les  mouvements  successifs  que  la  couche  a  éprouvés, 
c  mais  une  combinaison  de  ces  directions.  » 

La  recherche  de  la  résultante  de  ces  directions  est  un  problème 
dont  la  solution  importe  à  la  précision  des  résultats  stratigraphiques. 
MM.  Se.  Gras  et  Le  Play  ont  déjà  donné,  il  y  a  longtemps,  des 
formules  trigonométriques  pour  résoudre  ce  problème.  Malheureuse- 
ment elles  sont  longues  et  compliquées  :  les  deux  formules  de 
M.  Gras  (2)  ne  sont  calculables  par  logarithmes  que  moyennant 
remploi  d'un  angle  auxiliaire  ;  les  quatre  formules  que  donne  M.  Le 
Play  (3)  exigent  également  des  calculs  assez  laborieux.  M.  Le  Play  a 
indiqué,  en  outrC;  une  construction  graphique  conduisant  an  même 
but,  mais  remploi  qui  y  est  fait  des  méthodes  de  la  géométrie  des- 


!1)  Notice  iur  les  systèmes  de  montagnes,  p.  22. 
2)  Statistique  géol.  du  dép.  de  la  Drame,  p.  21. 
8)  Annaks  des  Mines,  Z*  s^rie,  t.  VI,  p.  503  ;  1834. 


N 


187S.  FABRB.  —  COMPOSITION  DES  SOOLÈVEIIEIITS.  25 

criptive  nécessite  le  tracé  d'un  assez  grand  nombre  de  lignes,  et  lui 
enlève  tonte  utilité  pratique. 

Il  m'a  paru  que  Texposé  d'une  nouvelle  solution  du  problème  de 
la  composition  des  soulèvements  présenterait  uq  certain  intérêt. 

Remarquons  tout  d'abord  que  Ton  peut,  sans  inconvénients,  consi- 
dérer les  strates  comme  des  plans  géométriques  limités,  et  que  par 
suite  les  raisonnements  faits  sur  des  plans  pourront  s'étendre  sans 
modifications  aux  strates  géologiques. 

Quand  un  plan  passe  de  la  position 
horizontale  A  kune  position  relevée  A% 
(fig.  1),  quel  que  soit  le  mouvement 
dont  il  ait  été  animé  pour  effectuer  ce 
déplacement,  on  peut  toujours  considé- 
rer géométriquement  le  mouvement 
comme  ayant  été  une  rotation  effectuée 
Fig-  i-  autour  de  l'intersection  des  deux  plans 

À  et  À\  c'est-k-dire  autour  d'une  horizontale  du  plan  A';  la  di- 
rection de  cette  horizontale  et  Tinclinaison  du  plan  A'  donneront 
les  deax  quantités  qui  déterminent  la  rotation,  et  ce  sont  là  précisément 
les  quantités  que  Ton  mesure  en  géologie  (direction  et  plongementj. 

Supposons  qu'une  nouvelle  action  vienne  modifier 
la  position  A'  du  plan  et  lui  donner  la  position  A^. 
Nous  définirons  la  direction  et  la  grandenr  de  cette 
action  en  disant  qu'elle  est  susceptible  d'amener 
un  plan  horizontal  B  en  une  position  relevée  B\  ce 
Fîg'  2-  qui  revient  à  dire  que  c  est  une  rotation  effectuée 

aotonr  de  l'horizontale  du  plan  B'  (fig.  2).  Il  [est  évident,  dès  lors, 
que  la  position  A'',  qui  est  la  résultante  des  mouvements  subis 
par  le  plan  A,  est  géométriquement  la  résultante  des  deux  rotations 
AA\  BB'  (fig.  4). 

Or,  si  nous  admettons  par  hypothèse  que  les  deux  rotations  se 
soient  effectuées  dans  des  temps  égaux,  leurs  vitesses  angulaires 
seront  proportionnelles  à  leurs  amplitudes  ;  il  sera  dès  lors  possible 
de  les  représenter  graphiquement,  suivant  les  conventions  reçues  en 
mécanique,  et  de  les  composer  comme  des  forces. 

Ainsi,  la  rotation  AA'  sera  représentée  par  une  ligne  OA'  (fig«  3), 
partant  du  point  0  dans  la  direction  de  l'horizontale  du  plan  A',  et 
sur  laquelle  on  portera  une  longueur  OA'  proportionnelle  à  l'incli- 
naison de  ce  plan  ;  cette  longueur  sera  portée  dans  un  sens  tel  que 
le  plan  plonge  à  droite  pour  un  observateur  placé  en  A'  et  re- 
gardant 0. 
La  rotation  BB'  sera  pareillement  représentée  par  la  ligne  OB',  et 


S6  KABBB.  —  GOMPOSmOlf  DES  soviàpnsMBfn.  4  DOT. 

la  résaltante  cherchée  Ok"  sera  la  diagonale  da  parallélogramme 
dont  OA'  et  OB'  sont  les  cétés. 

Quand  nous  passons  de  la  théorie  géométrique  à  son  application 
aux  moavements  des  couches  géologiques,  nous  nous  apercevons 
immédiatement  qu'un  des  éléments  de  la  question  fait  absolument 
défaut  :  c'est  le  temps.  La  durée  absolue  ou  relative  des  mouvements 
est  absolument  inconnue,  d  où  l'impossibilité  d'avoir  les  vitesses 
angulaires  des  mouvements  de  rotation  des  strates. 

Cependant,  si  l'on  n'envisage  que  la  position  définitive  des  strates 
redressées,  on  peut  légitimement  admettre  que  les  divers  soulèvements 
se  sont  effectués  dans  des  temps  égaux,  de  sorte  que,  dans  cette 
hypothèse,  les  vitesses  angulaires  des  rotations  seraient  proportion- 
nelles à  l'amplitude  de  celles--ci.  Oo  pourra  donc  utiliser* la  construc- 
tion graphique  expliquée  plus  haut,  et  composer  deux  soulèvements 
successifs  aussi  facilement  que  deux  rotations  géométriques. 

Dans  la  pratique  de  la  géologie,  c'est  le  problème  inverse  qui  se 
présente  :  ce  qu'on  constate  et  ce  qu'on  mesure  sur  le  terrain,  c'est 
la  position  actuelle  de  la  couche,  c'est  la  résultante  OA.''  de  toutes 
les  actions  qu'elle  a  subies.  Si  d'autre  part  on  peut  arriver  à  connaître 
une  des  composantes  OB',  on  pourra  remonter  à  l'autre  OA.',  laquelle 
représentera  la  position  originelle  des  couches  avant  que  le  dernier 
soulèvement  OB'  ne  soit  venu  les  affecter. 

La  méthode  dont  nous  venons  d'exposer  les  principes  trouvera  donc 
son  application  naturelle  toutes  les  fois  que  deux  terrains,  tous  deux 
redressés,  sont  en  stratification  discordante. 

Un  exemple  le  fera  comprendre  (fig.  3)  : 

"0*»  Dans  les  environs  de  la  Ca- 

I  nourgue    (Lozère),    le   terrain 

permien   est  constitué  par  des 
grès  rouges  plongeant  unifor- 
mément de  «5°  vers  S. 30**  E. 
,c8T         (1);  ces  couches  sont  recou- 
vertes par  une  puissante  série 
de  calcaires  jurassiques  plon- 
geant de  9°  vers  S.  8°E.  (2)  ; 
il  est  intéressant  de  connaître 
le  soulèvement  qui  avait  affecté 
les  couches  permiennes  avant 
SUD  le  dépét  des  sédiments  juras- 
Fig.  3.                           siques. 


otjfrr. 


/ 


/^ — -i' 


(1)  V.  Bull.,  2«  série,  t.  XXIX,  p.  421. 

(2)  Cesnombros  sont  les  moyennes  d*im  grand  nombre  d*obser?ations  fûtes  dans  la  région. 


f  87S.  DB  ROSEKONT.  —  VOLCAIf  DU  GàP  D*AIL.  37 

En  appliquant  la  constraclion,  nous  sommes  conduits  à  représenter 
la  position  actuelle  des  grès  permiens  par  une  ligne  orientée  E.  30° 
N.,  sur  laquelle  nous  portons  une  longueur  Ok"  égale  à  45  fois  une 
nnité  arbitraire.  Le  point  A^  tombe  dans  le  quadrant  gauche  inférieur, 
parce  que  les  couches  plongent  vers  le  sud,  c*est-à-dire  vers  la  droite 
de  l'observateur  placé  en  A^  el  regardant  0. 

Pareillement  la  position  des  couches  jurassiques  est  représentée  par 
la  ligne  OB'.  Or  la  position  des  grès  permiens,  c*estrà-dire  OA^,  est 
la  r^ltante  du  soulèvement  cherché  et  du  soulèvement  jurassique 
OB'  ;  on  obtiendra  donc  le  soulèvement  cherché,  OA',  en  complétant 
le  parallélogramme  comme  Pindique  la  figure.  On  trouve  alors  que  la 
ligne  OA'  est  dirigée  N.  34""  E.,  et  mesure  7  unités  et  demie. 

Nous  pouvons  donc  dire  que  dans  la  région  de  la  Canourgue,  le 
terrain  pcrmien  a  été  redressé,  antérieurement  à  l'époque  jurassique, 
par  un  soulèvement  dirigé  N.  34''  E., quia  imprimé k  ces  coudies  un 
plongemenl  de  7''  30'  vers  Test  (i). 


SUK   LE    VOLCAN    DU    GAP    d'AIL, 

par  M.  DE  RosEMONT  (Extrait). 

Yers  la  fin  de  Thiver  dernier,  j*ai  découvert  au  pied  de  la  Tète  de. 
Chien,  entre  Monaco  et  Eze,  un  terrain  volcanique  qui  n'avait  pas 
encore  été  mentionné.  C'est  un  trachyte  semblable  à  celui  qui  existe 
à  Antibes,  Biot  et  Villeneuve,  dans  Tarrondissement  de  Grasse,  et 
dont  H.  Coquand  a  donné  une  si  bonne  description  {Mém.  Soc.  géol., 
%*  série,  t.  III,  p.  379).  Au  point  de  vue  minéralogique,  je  prie  le 
lecteur  de  se  reporter  à  cette  description  ;  sous  le  rapport  de  la  stra- 
tigraphie, voici  quelques  détails  sur  le  gisement  que  je  signale. 

Le  point  où  j'ai  rencontré  le  trachyte  est  sur  le  bord  de  la  mer,  à 
4500  mètres  à  l'ouest  de  Monaco,  entre  le  cap  d'Ail  et  la  pointe  de 
Mala,  sous  le  grand  escarpement  de  la  Tête  de  Chien,  au  pied  du 
mont  Agel  qui  domine  la  mer  de  4,f  49  mètres. 

La  côte  entre  Nice  et  Menton  me  semble  devoir  être  considérée 
comme  la  lèvre  nord,  relevée  à  549  mètres  dans  |les  rochers  de  la 
Tète  de  Chien,  d'une  immense  faille,  dont  la  lèvre  sud  est  recouverte 
par  les  eaux  ;  le  trachyte  se  montre  entre  les  deux  lèvres  de  cette 
faille. 

La  portion  de  la  roche  trachytique  qui  s'élève  au-dessus  de  la  mer 

(i)  Cette  direction  diflSre  de  moins  de  l»  de  ceQe  du  système  du  Mont-Seny,  ([iii  est 
oMé,  à  II  Ganooigiie»  N.  34*  50*  B. 


«8 


»  toernam.  —  tolcah  e 


i  BOT. 


mesure  environ  1 300  mitres  de  l'est  à  l'ouest,  et  800  da  nord  ao 
tnd.  Elle  est  presqu'eatièrement  cacbée  par  des  éboalis  de  la  paroi 
de  rochers  qai  la  domine  ao  nord  ;  le  irachjle  ne  se  montre  à  dé- 
coBvert  qa'au  cap  d'Ail,  snr  une  étendae  d'enviroa  qd  hectare  et 


Rg.  I.  Plan. 


MER      MEDJTERRANEE 


A,  rocherecaI(iîrea;B,  Aoidis  et  brtche  calcaire  sur  la  tnd)yte;C,lTachTleiu)n  recouvert; 
D,  brèche  i  gros  blocs. 
a,  Point  culmiiuDt  de  U  Tête  de  Chien,  5i9°>  ;  1>,  Pointe  de  UaU;  c,  Cip  d'Ail. 


Fig.  2.  CoîipB  alUmt  délai 
Téie  de  Chien. 


e  Chien  au  Cap  d'Ail. 
Cap  d'AU. 


A,  rochers  calcaires  ;  B,  éboulis 


'  Les  ébontis  dont  je  viens  de  parler  sont  agglutinés,  k  leur  sarface, 
par  nn  ciment  calcaire,  roogeâlre,  en  une  de  ces  brèches  si  commones 
dans  ce  pays.  Le  irachyle  ne  parait  pas  les  avoir  modifiés  ;  tonlefois 
î'ai  recueilli,  dans  des  travaux  récents,  des  fragments  de  brèches  cal- 


(87S. 


DB  KOSBMOinr.  *-^  VOLCAN  DU  CAP  D*AIL. 


S9 


caires  percées  de  cavités,  dont  les  parois  sont  coaverles  de  cristaux 
rhomboédriqoes,  irrégoliers,  grenas,  opaqaes. 

Sar  beaacoop  de  points  on  aperçoit  aussi  une  sorte  de  tuf  marno- 
terreox,  jaane,  qai,  dans  la  partie  oaest,  plonge  vers  le  sud  et 
alterne  avec  des  lits  de  trachyte  décomposé  (fig.  3). 


Fig.  3.  Ccyupe  prise  vers  la  pointe  de  Mala. 


S. 


Niveau  de  la  mer. 
A,  brèches  calcaires  et  tafe  ;  B,  lite  de  trâchytc  décomposé. 

Les  fragments  de  calcaire  qui  constituent  la  brèche  sont  très-petits 
à  l*onest,  très-gros  à  l'est  ;  j'en  ai  remarqué,  sous  la  Tète  de  Chien, 
qui  cubent  plus  de  iOO  ipètres  ;  ces  gros  blocs  forment  une  traînée 
qui  part  du  pied  de  Tescarpement  pour  aboutir  à  côté  du  cap  d'Ail  (fig  1). 

Le  trachyte  de  la  Tète  de  Chien,  comme  celui  de  Biot  et  de  Ville* 
neuve,  est  gris- jaunâtre  ;  il  a  un  aspect  sableux,  grenu,  qui  résulte 
d'une  cristallisation  imparfaite.  Il  renferme  dans  sa  masse  de  nom- 
breux blocs  d'un  trachyte  plus  compacte,  plus  foncé  et  rempli  de 
cristaux  d'amphibole. 

Au  cap  d'Ail,  la  roche  est  plus  dure,  presque  violette  ;  les  blocs 
qu'elle  contient  sont  plus  gros  et  plus  nombreux  :  quelques-uns  rap- 
pellent la  lave  par  leur  porosité  ;  l'un  d'eux  m'a  présenté  des  traces 
de  surfaces  dessinant  un  prisme. 

La  mer  ronge  le  cap  sur  tout  son  pourtour,  et  forme,  sur  la  place 
que  conquièrent  ses  vagues,  une  terrasse  qui  m*a  semblé  s'augmenter 
assez  rapidement.  Dans  un  des  endroits  que  la  mer  ronge  le  plus, 
j'ai  trouvé  un  filon,  perpendiculaire  à  la  stratification,  d'argile  vol- 
canique toute  imprégnée  de  quartz  opale  passant  souvent  à  la  résinite 
et  à  rhyalite. 

On  serait  tenté  de  voir  un  cratère  dans  le  cirque  à  grand  rayon 


SO  DE  ROSBMONT.  —  VOLCAN  DU  CAP  d'aIL.         i  DOV. 

que  dessine  le  massif  calcaire  de  la  Tête  de  Chien.  La  paroi  de  ce 
massif  est  verticale,  et  les  couches  se  relèvent  en  boorrelet  vers 
Fescarpement  en  quelques  endroits.  Hais  un  examen  attentif  de  celte 
localité  et  des  gisements  trachytiques  de  Tarrondissement  de  Grasse 
fait  bien  vite  abandonner  cette  idée. 

A  Biot  et  à  Villeneuve,  il  n'y  a  point  de  traces  de  cratère,  et  on 
n'aperçoit  aucun  dérangement  dans  les  strates.  A  Amibes,  le  trachyte 
est  sorti  par  une  fente  dans  la  roche  jurassique,  fente  dirigée  est 
ouest.  De  même,  au  cap  d^Ail,  c'est  par  la  grande  faille  dont  j'ai 
parlé  plus  haut,  que  le  trachyte  est  arrivé  au  jour.  Rencontrant  au 
nord  une  paroi  de  rochers,  il  s'est  épanché  vers  le  sud  ei  a  formé 
les  strates  que  je  viens  de  signaler.  Son  passage  sons  les  calcaires 
de  la  Tête  de  Chien  a  déterminé  une  altération  de  ces  couches  qui, 
petit  à  petit,  a  amené  la  chute  des  éboulis  dont  le  sol  est  jonché. 

La  faille  dont  j'ai  parlé  commeoce  à  Aotibes,  dans  le  voisinage  des 
terrains  cristallios  de  l'Esterel,  disparaît  sous  la  mer  devant  l'embou- 
chure du  Yar,  et  se  remontre  à  Nice.  Je  ne  l'ai  pas  suivie  au-delà  de 
Menton.  Sur  tout  ce  parcours,  qui  a  de  45  à  50  kilomètres,  le  tra- 
chyte semble  n'avoir  eu  pour  effet  que  de  relever  de  30  à  40  mètres 
la  côte  de  Monaco  à  Yillefranche  et  les  couches  de  la  Garoupe  qui 
supportent  le  phare  d'Antibes,  et  d'élargir  Touverture  de  la  faille  an 
cap  d'Ail. 

La  date  récente  du  soulèvement  de  la  côte  de  Monaco  est  démontrée 
par  l'existence  de  falons  de  coquilles  vivantes  à  Monaco  sous  la  gare, 
à  Bèaulieu  au  fond  de  la  baie,  et  sur  la  plage  de  Mala  à  côté  des 
trachytes,  et  par  les  terrasses  rongées  par  les  vagues  qui  entourent 
les  caps  Ferret  et  Boron. 

.  A  la  baie  de  Mala,  le  trachyte  sableux  contient  de  petits  galets  de 
porphyre,  de  granité  et  de  quartzite,  dont  les  surfaces  sont  parfai- 
tement polies,  les  angles  arrondis  et  la  structure  intérieure  plus  on 
moins  altérée  ;  le  granité  tombe  en  poussière,  le  porphyre  est  rubéfié, 
et  le  quartzite  changé  en  quartz  presque  hyalin.  Des  galets  de  ces 
mêines  roches^ non  modifiées  se  rencontrent,  à  48  kilomètres  à  l'ouest, 
dans  les  alluvions  du  Yar,  qui  tes  enlève  aux  sommets  des  Alpes. 
Le  trachyte  n  aurait-t-il  pas  arraché  ceux  qu'il  contient  aux  parois  de  la 
cheminée  par  laquelle  il  s'est  épanché?  Cela  indiquerait  la  présence 
sous  Nke  et  Monaco  de  couches  qui  s^élèvent  dans  les  Alpes  à  i 
on  3000  mètres. 


t&ra*  teUT.  —  ERBEDR  DB  U\  MAGMAM.  Sf 

ËXPLlCànOlt   îftHfE   EftAEtR   SIGNALÉE    PAR   M.    HÉBERt   I^AlfS 

LA  NOTE  DE  H.   HAGNAN  SUR  l'ÉTAGE   ALBIEN 

DES  PYRÉNÉES  FRANÇAISES, 

par  M.  TH.  J^RAT. 

On  ttowt  les  ligoes  soivanles  dans  les  obserrafions  de  H.  Hébert 
rehnHtes  an  résomé  présenté  par  H.  Màgnan  de  son  travail  sor  les 
Ryréééeft  («w«.,  «•  série,  t.  XXIX,  p.  63)  : 

€  Je  puis  à  mon  tenir  reprocher  à  notre  jeune  confrère  die 
montrer  trop  fréquemment  cette  fâcheuse  tendance  à  négliger  les 
pretwes  et  à  se  contenter  d^ affirmations.  On  trouve  au  bas  du 
tableau  qui  accompagne  son  mémoire  de  1868,  cette  phrase  : 
c  Ce  qui  m'autorise  k  dire,  à  l'exemple  de  M.  Piciet,  le  savant  paléon- 
tologiMe  de  Genève,  qne  le  néocomien  du  Midi  a  pa  se  déposer  en 
même  temps  que  le  corallien,  le  kimméridgien  et  le  portlandien  dû 
Nord.  »  Citation  que  M.  Magnan  a  soin  de  déclarer  extraite  de 
la  brochure  intitulée  :  Nouveaux  documents  sur  la  limite  de  la  période 
jurassique  et  de  la  période  crétacée.  En  vain  j'ai  cherché  dans  cet  opuscule 
des  traces  de  la  citation  précédente,  je  n'ai  rien  pu  trouver  qni 
puisse  tant  soit  peu  se  rapprocher  (Tune  semblable  opinion.  > 

M.  Hébert  a  raison  de  dire  que  cette  citation  n*est  pas  extraite 
de  l'ouvrage  précité  de  H.  Piciet,  car  M.  Magnan  a  tout  simplement 
confondu  deux  noms  d'auteurs  :  celui  du  savant  paléontologiste  de 
Genève  et  le  mien. 

J'avais  remis,  il  y  a  un  ou  deux  ans,  à  M.  Magnan  ma  notice 
imituiée  :  Nullité  du  système  de  soulèvement  de  la  Cote  étOr 
(Société  des  sciences  industrielles  de  Lyon,  4  867),  dans  laquelle  se 
trouvent  les  lignes  suivantes  : 

c  Dès  lors,  tandis  que  dans  un  cas  le  géologue  est  autofhé  et 
chercher  comment  les  étages  se  séparent,  dans  Vauire  la  raison  le 
conduit  à  étudier  comment  ils  se  lient.  Ici  il  y  aura  des  limites^ 
exactes,  là,  au  contraire,  on  découvrira  des  étages  transitoires  et 
des  couches  complémentaires  ou  équivalentes,  et  finalement,  en  se 
plaçant  à  ce  point  de  vue  élargi,  et  pour  ceux  qui  fie  se  contentent 
pas  aussi  facilement,  la  partie  inférieure  du  néocomien  du  Midi 
de  certains  auteurs  aurait  bien  pu  se  déposer  en  même  temps  que 
ks  étages  coraUien,  kimméridgien  et  portlandien  du  Nord.  » 

Or,  la  vérité,  quoique  encore  contestée  par  quelques  personiietp 
commence  à  se  faire  jour,  puisque  nous  avons  démontré  que  leB 
couche»  à  Terebratula  janitor  appartiennent  incontestaMemieiit  ir 
l'étage  kinméridgieB,  proposition  d'ailleurs  <^ptée  par  ^ôsiediV 
gMog/oM,  e*  particulier  j^  li;  Pictèt, 


8S  iBRÀT.  — «  EBREDR  01  M.  UkGXUM.  4  OOT. 

Oa  voit  donc  qoe  le  reproche  adressé  à  H.  Ifagnan,  auquel  la 
géologie  da  Midi  doit  de  si  beaux,  travaox,  est  moins  grave  qo'on 
pourrait  le  supposer. 

Ce  n*est  d'ailleurs  pas  la  première  fois  qae  H.  Magnan  a  commis 
des  erreurs  de  ce  genre;  nous  avons  déjà  ea  l'occasion  d*en 
redresser  à  propos  du  calcul  des  dénudatioos  qui  se  sont  opérées  à 
de  grandes  altitudes»  calcul  qu'il  attribuait  à  M.  Lory,  tandis  qa'il 
fait  le  sujet  d'une  de  mes  notes  publiées  dans  le  Bulletin  de  la 
Société. 

Le  travail  de  M.  Magnan  sur  l'étage  albien  est  un  travail  d'one 
grande  importance.  Cet  étage  que  l'on  croyait  réduit  dans  le  Nord 
au  gault  inférieur,  et  qui  y  est  représenté,  d'après  mes  travaux 
sur  les  sables  ferrugineux,  la  gaize  et  le  gault  supérieur,  par  une 
épaisseur  de  trois  à  quatre  cents  mètres,  apparaît  dans  le  Midi  avec 
une  épaisseur  non  moins  grande. 

Il  est  possible,  et  c'est  là  aussi  mon  opinion,  que  M.  Magnan  ait 
pris  certaines  récurrences  comme  un  effet  régulier  de  la  sédimen- 
tation, au  lieu  de  les  attribuer  à  des  failles;  mais  sou  mémoire 
prouve  que  le  corps  de  Tétage  albien  est  fort  bien  constitué  autour 
des  Pyrénées. 

Je  viens  de  visiter  le  gault  de  St-Paul-Trois-Châteaux,  dans  la 
Drôme.  Là  aussi  Tétage  albien  a  une  très-forte  épaisseur.  Tandis  que 
les  géologues  du  Nord  limitaient  Tétage  albien  au  gault  inférieur  le 
plus  fossilifère,  les  géologues  du  Midi  le  limitent  au  gault  le  plus 
supérieur,  le  seul  offrant  beaucoup  de  fossiles. 

Or,  l'étude  de  l'étage  albien  de  St-Paul-Trois-Châteaux  me  montre 
que  la  couche  du  gault  reconnue  jusqu'à  ce  jour  est  la  couche 
la  plus  supérieure  de  l'étage  albien,  c* est-à-dire  la  couche  à 
Ammonites  inflatus  que  j'ai  fait  connaître  aux  environs  de  Cosne. 
Tous  les  fossiles  du  gault  supérieur  de  Cosne  se  retrouvent  dans 
cette  couche  remarquable,  et,  chose  étonnante,  les  détails  litholo- 
giqoes  les  plus  mesquins  en  apparence  s'y  reconnaissent.  Mais  au- 
dessous  de  cette  couche,  qui  est  aujourd'hui  exploitée  dans  la  Dréme 
comme  dans  la  Nièvre,  se  trouve  un  vaste  système  de  sables  ferru- 
gineux, qui  occupe  la  base  de  la  colline  de  Clausayes,  et  qui,  par 
sa  position  slratigraphique,  doit  correspondre  aux  sables  ferru- 
gineux de  la  Nièvre  et  à  la  gaize  du  Nord.  Au-dessous  de  ces  sables 
se  trouvent  des  argiles  bleues  qui  représentent  le  gault  inférieur. 
Malheureusement  ces  argiles  bleues,  si  fossilifères  ailleurs,  ne  pré- 
;.ientent  au  nord  de  Clansayes  que  le  Belemnites  minimus,  et  se 
[lient  intimement  à  d'autres  argiles  qui  représentent  l'étage  aptien. 
M  y  a  donc  là  une  difficulté  de  séparation  assez  embarrassante  à 


4872.  ânuT.  -—  jurassique  du  mas-db-l*air.  33 

élucider.  Noos  reviendrons  d'ailleurs  sur  ces  couches  intéressantes 
et  avec  plus  de  détails  dans  une  autre  notice. 

irUDE  DE  l'îlot  jurassique  du  HAS-DE-L'AIR  près  YILLEFORTy 

par  M.  th;  ébrat. 

On  sait  que  la  présence  de  la  grande  oolithe  dans  le  Midi  de  la 
France  a  souvent  été  révoquée  en  doute.  A  Crussol  particulièrement 
on  a  longtemps  supposé  que  l'oxfordien  reposait  directement  sur  le 
lias.  J'ai  montré  dans  mon  travail  sur  la  présence  de  la  grande 
oolithe  à  Crussol  (Baillière,  4863),  et  dans  ma  note  sur  la  strati- 
graphie des  terrains  jurassiques  du  département  de  VArdèche 
{BuU.t  2*  série,  t.  XXI,  p.  363),  que  le  système  oolithique  inférieur 
(bajocien  et  bathonien)  y  était  représenté.  J'ai  en  outre  appelé  l'atten- 
tion des  géologues  sur  un  niveau  k  fucoîdes^  situé  au-dessus  de 
couches  pouvant  être  assimilées  au  ciret  des  environs  de  Lyon. 

Ces  observations  ont  été  postérieurement  corroborées  par  les 
travaux  de  plusieurs  géologues,  et  tout  dernièrement  par  M.  Du- 
mortier»  dans  sa  note  sur  Y  Ammonites  viator,  dont  j'avais  prévu  la 
véritable  place  en  disant  [Bull.,  2'  série,  t.  XXI,  p.  373)  :  •  Comme 
on  le  sait,  TAmmoniies  Ebrayanus,  de  Ferry,  a  les  plus  grands 
rapports  avec  l'k,  viator,  qu^  M.  d'Orbigny  décrit  comme  pro- 
venant de  l'oxfordien  de  Chaudon,  Mais  ne  serait-dl  pas  possible 
que  ces  deux  espèces  dv^ssent  être  considérées  comme  identiques  en 
plaçant  les  couches  de  Chaudon  sur  l'horizon  du  ciret  f  » 

Ayant  eu  l'occasion  de  visiter  les  terrains  anciens  du  département 
de  la  Lozère,  j'ai  voulu  me  rendre  compte  par  moi-même  de  la 
composition  et  de  l'âge  des  petits  Ilots  jurassiques  qui  paraissent 
couronner  quelques  sommités  des  environs  de  Yillefort. 

On  sait  que  la  carte  de  M.  Elie  de  Beaumont  signale  ces  témoins, 
qui  sont  alignés  suivant  une  ligne  reliant  Mende  à  Barjac,  dirigée 
0.  20"*.  N.  La  carte  de  M.  Dalmas  ne  mentionne  pas  de  calcaire  au 
Has-de-l'Air  dont  nous  allons  nous  occuper,  tandis  que  M.  Jaubert 
en  donne  une  description  très-détailiéc  et  en  général  fort  exacte, 
dans  le  Bulletin  (t.  XXVI).  Cependant,  comme  sur  certains  points 
nous  différons  d'opinion,  et  comme  l'étude  de  ces  tlots  présente  un 
haut  intérêt  au  point  dé  vue  de  la  géologie  générale  et  de  l'ex- 
tension des  anciennes  mers,  je  crois  qu'il  n'est  pas  inutile  d'y 
revenir.  D'un  autre  cété,    H.  Hébert  (1)  donne   une  coupe   très- 


(1)  BuU.,  8«  séné,  t.  XVI,  p.  007. 


détaillée  da  Has^de-rAir,  dans  laqoelle  on  toit  figarer  à  ït  pkm 
da  bajocien  à  charveyrons  du  calcaire  iofràliasiqne,  et  à  la  place 
da  bathonien  du  calcaire  dolomitiqae  à  spongiaires.  Il  était  donc 
intéressant  de  jrevoir  ce  témoin  important,  si  di^FeTseneii  kileF- 
prêté  par  des  géologues  qoi  ont  la  réputation  de  voir  les  choses  de 

près. 

Arrivé  43ar  le  col  du  Mas-de-l'Air,  à  cinq  kilomètres  de  Yillefort 
à  vol  d'oiseau,  on  découvre  à  droite  et  à  gauche  des  grès  blancs, 
mais  après  avoir  cheminé  un  peu»  soit  à  Test  le  long  de  la  route, 
soit  à  l'ouestf  on  ne  tarde  pas  à  voir  que  ces  grès  sont  surmontés 
de  calcaires.  Le  long  de  la  route  ils  ont  été  exploités.  A  la  base, 
les  carrières  ont  mis  à  découvert  des  bancs  d'un  calcaire  roussfttre, 
contenant  de  nombreux  silex  entièrement  semblables  aux  char* 
veyrons  du  Mont  d*Or;  ce  sont  ces  bancs  qui  ont  fourni  les  galets 
jurassiques  que  la  Société  géologique  a  pu  recueillir  à  THerm,  et  qui 
probablement  forment  les  derniers  vestiges  de  couches  bajociennes 
démantelées  par  les  dénudations.  Les  fossiles  ne  sont  pas  très- 
abondants;  certains  bancs  sont  pétris  d'encrines  et  permettent  de 
recueillir  des  fossiles  caractérisant  l'étage  bajocien.  Nous  citerons  : 
Terebratula  perovalis,  Cidaris  Courtaudina,  déjà  signalés  par 
M.  Jaobert. 

Au-dessus  de  ces  calcaires  se  remarquent  quelques  strates  de  cal* 
Caire  ferrugineux,  constituant  un  véritable  minerai  de  fer,  qui  occupe 
rhorizon  de  Toolithe  de  Bayeux,  du  cordon  ferrugineux  que  j'ai 
signalé  à  Crussol,  et  de  la  couche  à  ooUthes  ferrugineuses  de 
Lucenay  dont  j*ai  donné  la  description  dans  ma  note  sur  le  Hont 
d*Or.  Au-dessus  de  celte  couche  ferrugineuse  viennent  quelques 
bancs  de  calcaires  plus  marneux,  qui  m'ont  permis  de  ramasser 
quelques  fragments  d'Ammonites  Parkinsoni  et  d'A.  Humphriesia- 
niis.  Ils  correspondent  certainement  au  ciret  de  Lyon. 

Ce  système  est  couronné  par  une  couche  très-remarquable,  d'une 
grande  richesse  paléontologique,  car  en  moins  d^une  heure  j'ai  pu 
y  recueillir  :  Amm4)nites  arbustigerus,  A.  Backeriœ,  A.  Unguiferus, 
A.  Martinsii,  Colly rites  analis. 

Tous  ces  fossiles  sont  disséminés  dans  une  roche  marneuse  oriblée 
de  fucoîdes. 

L'ensemble  des  couches  vient  buter  contre  les  schistes  anciens, 
par  suite  d'une  faille,  conformément  au  diagramme  suivant  : 


.^ 


1879. 


faRÂT.  —  nmASSIQUB  DU  MAS-DE-L'AtR. 


8» 


i,  ScUstes  anciens  ;  2,  Grès;  3,  Etage  bsjocleo;  i,  Etage  bathonien.  F, FaiDe. 

La  présenee  de  VA.  arbustigerus  très-abondaot  et  celle  de  VA. 
Backeriœ  dods  autorisent  à  raoger  la  couche  n®  4  à  la  base  de 
Tétage  bathonieo»  sur  rhorizoo  de  la  couche  à  A.  arbustigerus  de  la 
tranchée  de  TÂiguilloQ  près  Nevers. 

Nous  admettons  que  les  calcaires  sont  séparés  des  schistes  par  ane 
faille  ;  cette  séparation  peut  se  suivre  sur  toute  la  longuear  de 
TafSearement  calcaire;  elle  se  fait  en  ligne  droite. 

Les  couches  sont  redressées  contre  la  faille  (c'est  là  un  phéno- 
mène qui  se  reproduit  dans  toutes  les  ruptures).  Le  long  de  la  route 
elles  paraissent  presque  horizontales.  La  direction  de  cette  faille  est 
sensiblement  la  même  que  celle  de  Tensemble  des  Ilots.  Nous  ne 
sommes  donc  niiUement  d'accord  avec  H.  Hébert  qui  a  pris  des 
eharveyrons  pour  des  spongiaires,  et  nous  différons  légèrement 
d'opinion  avec  M.  Jaubert  sur  les  points  suivants  : 

4*  La  talaise  indiquée  par  H.  Xaubert  serait,  suivant  nous,  la 
lèvre  ancienne  d'une  faille  qui  a  protégé  le  calcaire  contre  l'action 
des  eaux  diluviennes.  Cette  dernière  prolongée  de  quelques  heures 
n'aurait  laissé  sur  place  que  des  débris  comme  à  l'Herm,  de  quel- 
ques jours  elle  aurait  enlevé  l'ensemble  des. Ilots. 

V  Les  couches  les  plus  supérieures  dairent  être  .KaQgées  i^ila  base 
de  l'étage  bathonien. 

3*  La  SQcceasion  des  couches  du  Mas^-de^I'Air  n^iudi^e  jas  une 
formation    côtière  ;  elle  offre  les   caractères  que  nout  avoM  u^ 


3S  siAHCB.  18  nov. 

gnalés  dans  la  Nièvre,  le  Cher,  le  Maçonnais,  etc.,  savoir  :  à  la 
base,  des  calcaires  ferragineux,  pélris  d'entroqaes,  indiquant  des 
mers  profondes  animées  de  faibles  courants  (calcaire  à  entroqnes  da 
Centre  et  de  TEst  de  la  France),  puis  des  dépAts  ferrugineux,  déno- 
tant des  éruptions  métallifères  (oolithe  de  Bayeux,  dé  Nevers,  de 
Lucenay),  ensuite  des  dépAts  de  calcaires  à  grains  fins,  peu  fossi- 
lifères» indiquant  des  mers  profondes  (ciret,  terre  à  foulon),  enfin 
une  couche  pétrie  de  fossiles,  située  à  la  limite  des  étages  bathonien 
et  bajocien,  avec  prédominance  paléontologique  tantAt  bathonienne» 
tantAt  bajocienne,  suivant  les  localités,  indiquant  partout  une  pro- 
fondeur médiocre,  attestée  d'ailleurs  par  les  fucoîdes  qui  vivent  à 
des  profondeurs  maxima  de  400  brasses.  Cette  persistance  dans  la 
composition  des  dépAts  n'indique  pas  un  rétrécissement  probable  dans 
rétendue  des  mers  jurassiques.  Il  serait  téméraire  d*en  arrêter  les 
limites,  comme  imprudent  d'affirmer  qu'elles  ont  couvert  toutes  les 
montagnes  de  la  Lozère. 

M.  HéBBRT  fait  observer  que  les  fossiles  qu'il  a  recueillis  aux  Balmelles 
avaient  été  déterminée  par  plusieurs  paléontologistes  comme  étant  infràlia- 
siques  {Terebratula  gregarea,  par  M.  Deslongchamps  ;  Pecten  Thiollierei, 
par  M.  Dumortier).  Il  ajoute  qu'en  présentant  à  la  Société  la  note  de 
M.  Dieulafait  sur  Vlnfràrlias  dans  le  Midi  de  la  France  à  Vcruest  du 
Rhône,  il  se  déclarait  prêt  à  accepter  la  preuve  annoncée  par  M.  Dieula- 
fait, que  le  lambeau  des  Bal^neiles  appartient  à  Toolithe  inférieure  {BulL^ 
2«  série,  t.  xxvi,  p.  450). 


Séance  du  i8  novembre  1872. 

PRÉSIDENCE    DE   M.    ED.    HÉBERT, 

puis  de  M.  le  Marquis  de  Roys,  Vice-Président. 

M.  Bioche,  Secrétaire,  donne  lecture  du  procès-verbal  de  la 
dernière  séance,  dont  la  rédaction  est  adoptée. 

Par  suite  des  présentations  faites  dans  la  dernière  séance, 
le  Président  proclame  membres  de  la  Société  : 

MM.  Tabbé  Ducrost,  rue  Martin,  4,  à  Lyon  (Rhône)^  présenté 
par  MM.  Ern.  Chantre  et  Ch.  Vélain  ; 

Lambert  (Jules),  à  Sens  (Yonne),  présenté  par  MM.  G.  Cotteau 
et  Edm.  Pellat  ; 


na§. 


tîM^^om  489»^. 


87 


Ret-Lescurb,  Vice-Président  du  Comice  agricole/ à  dfiontaiiban 
(TëHi^t^Garonne),  prâ^nté  par  MM.  Baulin  et  P.  Gervais  ; 
.  TdtfACON,  Ingéfliêtrir,  à  Paulhaguet  {Haute-Loire),  présenté  par 
MM.  Alf.  CaiUaut  et  Benoit. 

Ji.  Jaquiné,  Inspecter  général  honoraire  des  Ponbs  et  Ghtufi- 
sées,  place  Carrière,  iO,  à  Nancy  (Meur^e-et-Mot^elle)^  anéiién 
méiSbre,  est,  sur  sa  demande,  «dâiis  àiaire  de  nouveau  partie 
de  fai  Société. 

lie  'Président  aîiiiOÉiee  ensuite  trbîè  présentalioisi 

Le  Trésorier  présâite  les  comptés  àkï'èïéttîce'iÉl^t^^^ 
Si  octobre  1873),  et  le,  projet  de  budget  pour  l!exerdce  i'p^ 
1873,  tel  du'îl  a  [été  arrête  par  le  Conseil  dans  sa  seimçe  dk>il 
novembre  courante 


•  •••••      • 


BUDGET  POUR  l'année  1872!t73.   . 
(Du  i«  fuyoembre  4872  cm  Si  octobre  lS73i). 


BBCKTTBS. 


1 


{Vi^iiitd<  ^ 
licaptioiis  et] 
ootisaliois . . . 


NATOREi  DES  MCimS. 


RBCBTTE8 

pour  1872 


§  S.  rrodtitèeâ^ 
pnUkatioDl;. 


9 


§3.  Recettes  di- 
tenes....^; 


U 


liÊÉk 


à  è«i 


Droits  d*tntré6  et  de  4ipldme.  • 
Getisatidlis  de  Faaate  courante. 

—  arriérées 

—  antictpéei  «.,«%,;;! 

—  àfie.^ .^... 

Vente  du  BuUetin  et  de  la  (âNè 

—   des  Mémoires .»«w 

^-    de  rHistoire  des^iroftÎB 

dé  la  géologie» 

Recettes  extraoïdioaûesNlitiv» 

auBuDetin ••••.. 

Allocation  ministériàle  .'.•.»». 
Souscripâôn  tiinistérielle  aux 

Mémoires..  *.•«»•*«  *...«* 
Revenus 


Lorer,  chàuiEige  et^airage  de 
n  Société  météorotogique. . . 

Recettes  imprévues  c  •  arriéré  de 
la  vente,  de  la  seuscriptio», 
etc.  ^ww • 


Totaux, 


iêSOO    i 


..500 

7000 

8000 

\5Ù 

900 

lioo 

^660 
100 

.  » 
iOOO 

600 
S8M) 


» 

» 
» 


t 


900    » 


MM 


MGBtieii 

iSTectuées 
in  1872 


•prévues 

p^iftii- 


810  10 
'5703  10 

mn  20 

273    > 

310    » 

2203  10 

788  60 

212^0 

«  .   -   ■  * 

60    » 
7(0    i 

600    » 
2863  88 


48|b8  15 


^TMi  63 


500 

8000  -, 
2000  û 
.m)  ^.i 

600    >i 
1300    ». 

600    » 

> 


kà 


mi  »j 

600    r 
2880    p 


700 


480 


mm^ 


4 


twlb  »' 


M 


BDDGBT  POUR  487S-73. 


18  noT. 


En  résumé  : 

RICITTBS 

PRIEVUES 

POUR  1872. 
fr. 

S  1.  Produit  des  cotisations  11550 
S  2.     -^     des    publica- 
tions...   3500 

S  3.  Recettes  diverses 3750 

Totaux 18800 


vtwctvias 

PBiTUBS 

m  1872, 

POU*  1872-73. 

fr.  c. 

«r. 

15238  40 

11400 

4604  20 

3750 

7672  03 

4060 

27514  63 


18210 


Aux  recettes  de  Texercice  1872,  qui  sont  de 27514  63 

il  fitut  ajouter  celles  provenant  de  Tarriërë  à  l'actif  : 

1*  4*  trimestre  de  l'allocation  ministérielle  pour 
1871 260 

2*  Souscription  ministérielle  aux  Mémoires  pour 
1871 600 

3*  Loyer  et  éclairage  de  la  Société  météorologique 
pour  1871 536 

1386 

Total  des  recettes  pendant  Texercice  1872 28900  63 

DtfPBNSRS. 


1386    » 


DÉSIGNATION 
des 

CHAPITRES. 


8 
s 


1 

2 
3 
§  1.  Personnel.  .{Siif 


§2.Fraisdelo-r  ^ 
gement j  ^ 

{3.  Maiérid.../  g 

i" 

12 


NATURE  DES  DÉPENSES 


Agent 


I  Gages 

1  Gratificatioa 


. 


§5.  Dépenses  Ji3 

diverses SU 

15 
16 


Garçon  <  Gratifiration  excep- 
J  Uonnelle  pour  1870 
f  et  1871 

Pension  de  Prosper 

Loyer,  contributions,  assu- 
rances  

Cbaui&ge  et  éclairage 

Mobilier 

Bibliothèque;  port  des  bro- 
chures  

Bulletin,  papier,  impression, 
planches,  etc 

Bulletin,  port 

Mémoires  ,  impression,  pa- 
pier et  planches 

Frais  de  bureau,  de  circu- 
laires, etc 

Ports  de  lettres 

Intérêts  des  emprunts 

Placement  de  cotisations  à  vie 

Dépenses  imprévues 


DÉPENSES 

prévues 
pour  1872 


900    » 
100    » 


Totaux. 


200 
200 


7000 
700 

1000 

550 
350 
275 

» 


16i75 


3900  » 

700  ^ 

100  » 

500  » 


DÉPENSES 

effectuées 
en  1872 


750 
75 


200    » 
150    » 

3826  40 
462  85 
179  95 

506  95 

3126  50 
900  46 

916  66 

704  50 
288  53 
109  25 
288  60 
1619  » 

14104  65 


DÉPENSES 

prévues 
p'  1872-78 


1000  » 
100  » 


200 


3850 
300 
300 

500 

8000 
850 

2500 

700 
300 

600 

> 

19200 


■ 


4879. 


BCDOBT  POUR  187S-73. 


39 


En  résumé  : 


S  i*  Personnel..... 

S  2.  Frais  de  logement.  •  •  • 
83.  Matériel....*...'..... 

I  4.  Publications  •.•••••• 

S  8.  Dépenses  diverses.  • . . 


DiPBNSBS 

DiPBHSBS 

oiss»9MS 

PRiVUBS 

bffbctdAhs 

PBivois 

ouR  1872. 

«N  1872. 

POUR  1872-73. 

tt. 

fr.   c. 

fr. 

1400 

1178    i 

■        1300 

4600 

4289  28 

4180 

600 

686  90 

800 

8700 

4943  62 

11350 

1175 

3009  88 

1600 

Totaux 16475 


14104  68 


19200 


Aux  dépenses  effectuées  sur  l'exercice  1872,  qui  sont  de.  •  •     14104  65 
il  faut  ajouter  celles  qui  ont  eu  pour  objet  de  solder  Tarriéré 
au  passif  : 

1*  Emprunts  à  MM.  Bioche,  Gervais,  Danglure,  Gaudry.  ••  5000    > 

2*  Deux  termes  dus  à  M.  Bersoi^. . .  • .  • • .  •  1750    > 

3*  Remboursement  à  M.  Terquem,  sur  les  frais  dUmpression 

de  son  Mémoire 1000    > 

4*  Solde  à  MM.  Blot  et  Becquet  de  Timpression  du  tome 

XXVUI 4787  30 

ToTÀLGtfNÉRAL ;•*•    2664195 


La  recette  du  1^  janvier  au  31  octobre  1872  étant  de 
L'encaisse  au  l«r  janvier  1872,  de 


Total 


La  dépense  du  l«r  janvier  au  31  octobre  1872  étant  de ... . 
n  restait  en  caisse  au  l«r  novembre  1872  .••• ••• 


La  recette  prévue  pour  Texercice  1872-73  étant  de 
L'encaisse  au  !•'  novembre  1872^  de 


Total 


La  dépense  prévue  pour  Texercice  1872-73  étant  de  • .  •  •  •  • 

Il  y  a  un  excédant  à  Tactif  de ....•..• 

Arriéré  au  passif,  dû  sur  un  Mémoire  de  M.  Magnan 

Il  restera  de  disponible  au  1^^  novembre  1873,  environ.. . . 


2890063 
1441  97 

30342  60 
26641  98 

8700  68 

19210  f 
3700  68 

22910  68 
19200  > 

3710  68 
355  » 

3388  68 


lO  MBUQT.  —  GEDCTÏrkBiî.  K.  SfU  BÂfllÉft  tERT.  PÂRISIBIf.        48 ÎH>V. 

Au  l*'  novembre  1872»  rencaisse  était  ainsi  réparti  : 

i*  thi  bon  du  Tir^r  de  1000  fr.,  échéaiit  au  4  janvier  1873  1000    » 

^  Jltandats  à  toucher  à  diverses  caisses 137  25 

3^  î)etix  diandats  dti  ministère,  iibn  encore  présentés  au 

Tr&or. ;; 1100    » 

1^  A  la  Société  de  Dét>ftts  et  Comptes  courants; .  •;;;;..• .  $76  50 

o^  lÈn  espèces.. •  •  •  •  •  ; • ••....'.'......•..;••  686  90 

.  ToTÀL..v.bi. ..*... .....•••*      3700  65 

Vfépfïis  la  présentation  dn  budget,  te  conseil  a  autorisé  Taoepiisition  de 
~60  fr.  ée  rentes  sur  cet  encaisse. 

1$  Trésorier^ 

Ed.  Jx^ntiTTÀi. 

lie  itrojet  dé  Budget  jpofir  1872^1878  est  adopté,  «t  les  «biî^tes 
de  ïïïl^  sont  renvoyés  à  l^examén  de  là  Commission  de  èo^ta- 
biUté. 

•  .  .  .  , 

Le  Président  énnohce  que  le  Conseil  b  décidé  (fatj  sur  le  erédit 
^âe'^ÔÔO  fr.  aliéné  pour  l'impression  du  Bulletin,  une  soMtifé  de 
"^ieufp  ffUlle  fir.  serait  spéciidement  affectée  à  Texécution,  aux  frais 
lie  hi  Société/ àe  bois  et  de  planchés  de  coupes,  cartes  etfossilesi 
—  Mais  il  ne  pourra  être  accordé  que  qiuitre  planches  au  plus 
pour  l'année  par  auteur. 


Mi  Meugy.  donne  lecture  de  la  note  suivante  : 


0 


ifrR  U  CEINTURE  NORD*IST  DU  BASSIN  TERTIAIRE  PARISIEN, 

par  M.  MEUGT. 

le  me  propose  dans  cette  note  de  dire  quelques  mots  sur  les  faits 
ijuè  fai  été' à  même .  d'observer  le  long  de  la  ceinture  du  Bassin  ter- 
tiaire parisien,  dans  la  trateirsée  du  département  de  la  Marne. 

On  a  déjà  beaucoup  écrit  et  discuté  sur  le  gisement  des  roches  qui 
forment  la  base  du  terrain  tertiaire  dans  cette  partie  de  la  France. 
Cependant  les  nouvelles  remarques  que  j'ai  à  présenter  aujourd'hui  à 
la  Société  géologique  ne  seront  peut-être  pas  inutiles,  et  contribueront, 
]é  TespèrC)  à  jeter  on  nouveau  jour  sur  les  premiers  dépôts  qui  ont 
succédé  à  la  craie  blanche. 

Le  classement  des  couches  qui  affleurent  sur  les  bords  du  bassin 
tertiaire  est  toujours  assez  difficile,  parce  qu'il  faut  tenir  compte  de  la 


1871.       Hiusf.  f!^  GHomms  n.  n.  ra  Hâmi  timr*  BAUiPPf         M 

configuration  *  souvent  très*accidentée,  d«  TancienDe  côte  crayeuse  qpî 
en  forme  les  limites»  de  ses  inégalités,  des  inclinaisons  plus  oo  moinv 
rapite  de  sa  surface.  Et  en  effet,  ces  diverses  circonstances  ont  ipflqé 
nécessairement,  non  seoleroent  sur  le  plus  on  moins  d'étendue  et  d$ 
n^hrité  des  premiers  dépôts  qui  ont  nivelé  le  fond  de  la  cuvelM 
crayeuse  et  sur  les  altitudes  qu'ils  ont  succes^vement  atteinteiEf»  mail 
encore,  sur  la  nature  même  de  ces  dépôts. 

Ponr  fixer  les  idées,  examinons  ce  qui  se  pa«s^  ao^  enviromt  4o 
Reims»  le  long  de  la  vallée  de  la  Yesle.  De  Beaumont-wi^Veilta 
à  Champigny,  sur  un  parcours  de  cinq  lieues,  et  a))straction  faite  du 
monticule  de  Berru  dont  je  dirai  un  mot  tout  i^  Theure,  on  «e  voit  le 
terrain  tertiaire  que  sur  la  rive  gauche ,  formant  ce  qq*oa  appelle  U 
Montagne  de  Reims.  La  craie,  souvent  recouverte  par  des  alluvioui 
assez  poissantes,  occupe  toute  la  plaine  au  pied  de  )a  côte,  et  kn 
diverses  couches  tertiaires,  superposées  Tune  à  Tautre,  sont  trancbéieii 
dans  leur  épaisseur  sur  le  flanc  du  coteau,  sans  qu*on  puisse  reeon- 
maître  jusqu^ob  elles  s'étendaient  au  nord.  La  limite  du  bassin  paawt 
sans  doute  quelque  part  entre  Beims  et  Rilly  ;  mais  cette  limite  a 
disparu  par  suite  des  déaudations  profondes  qtie  le  sol  a  éproiivées^ 
TMlefoii  il  ne  faudrait  pas  croire  que  le  point  culçai^a^t  de  Tarét^ 
cntyeuse  dominant  de  ce  côté  les  eaqx  tertiaires  suivit  ai|  centre  de  U 
vallée  nne  directioii  parallèle  à  celle  de  la  rivière  de  Vesle.  Le  mont 
de  Berru  est  là,  sur  la  rive  droite,  pour  le  démontrer.  %n  effet,  led 
couches  sableuses ,  adossées  à  la  craie,  dont  rafflevremeiat  se  vqiit  à 
rentrée  même  du  village  de  Berru,  à  plus  de  200  mètres  d'altitqd^. 
paraissent  généralement  affiecter  une  inclinaison  sensible  do  fi(.  S{.  H. 
an  S.  S.  O.,  ce  qui  permet  de  supposer,  avec  quelque  vraisemblance» 
çne  ces  couches  se  reliaient,  dans  Torigine ,  avec  celles  4e  la  moMn 
tagoe  de  Beims,  aux  environs  de  Rilly  ou  de  Lades.  Dans  cette  by-t 
potbèse,  Berru  se  serait  trouvé  au  foad  d'^^  golfe  étroit,  allongé  i^ 
pea  près  du  sud  au  nord,  et  bordé  k  rouest,  entre  Berru,  Billy  et 
Cbampigny,  par  ifne  protubérance  <>Eaye«se  ayant  grossièrement  la 
forme  d*un^  demircercle  dont  Reims  occupait  le  çentret. 

Is^  fond  de  la  cuvette  crayeqse  présentait  dans  cette  région  iiMi 
pente  notable  de  Test  à  Touest.  En  effet,  plaçons-nous  à  CbIJpiui-; 
snr^ Yesle,  à  la  cote  98.  Qu*y  remarquons-nous  f  Dans  la  traiicbée 
4i|  chemin  qui  conduit  du  moulin  de  Compensé,  an  village,  on  voit 
ua  sable  ar^ux,  jaQue-verdâtre,  très-efTervesiPent,  avec  des  coloré-, 
tioiis  de  grès  calcaire  sous  forme  de  nœuds  pu  de  bancs  plus  w 
ipioiiis  continus,  {.a  présence  du  carbonate  de  chaux  dans  les  sablea 
tertiaires  est  qn  fait  assex  rare  pour   qu'on   en   tienne  compte. 

nie  ii!efi  cop|a|é9  pndmûjrein«8t  que  49M  ks  iio^çim  tmfc  à  ftît 


iO         nosT.  —  CEnntiti  h.  r.  bu  bAirm  tekt.  mushk.      1 8  Ittnr. 

An  l**  novembra  1872,  l'encaisse  éuit  ainsi  reparti  : 

i*  Dta  bon  du  Tïâsbr  de  1000  fr.,  échdadt  au  4  janvier  1873  1000    > 

S*  itandats  à  loucher  i  diverses  «ùsses 137  25 

3*  Deux  mandais  du  ministère,  nùn  encore  présentés  au 

Trésor ;. llOO    » 

9*  A  U  Société  de  DépAls  et  Comptes  courants.  ;:;;;;....  776  50 

8*  En  espèces ..........i...iii  686  )M) 

Total. .^..: ...»      3700  68 

Dstntb  la  présentation  dn  budget,  le  conseil  a  autorisé  l'acquisition  de 
Wfr.  d«  notes  bot  wi  «eusse. 

U  'MtoHer, 

Éd.  JAmmTTii. 

iëtrojat  d6  budget  p&ôt  i87^-1iB73  est  adk)pté,  et  lesébd^les 
de  1a7S  sont  renvoyés  à  l'examen  de  h  GonnnissiOft  d«  teibpta- 
biUté. 

Le  Préddeut  ânaonee  que  le  Conseil  b  décidé  <im,  sar  lé  erédit 
âe-$ÔÔO  fr.  alIeHé  pour  l'impreesion  du  Bulletin,  une  soÉUmtfe 
-4eKB  ^Ik  fr.  serait  spécijdement  affectée  i  l'exécution,  aux  frais 
ée  la  Société,  as  bois  et  de  planchés  de  coupes,  cartes  et  fossilesl 
—  Hais  il  ne  pourra  être  accordé  que  quatre  planches  ou  phu 
pool  l'année  par  auteur. 

Hi  Vengy.  donne  lecture  de  la  note  suivante  : 

flânt  u  CEINTORE  HOBD-EST  DU  BASSIN  TERTIAIRE  PARISIEH, 

.     .  par  M.  HBUGT. 

je  me  propose  dans  cette  noie  de  dire  quelques  mota 
i^ne  j'ai  été-  i  même  .d'observer  le  long  de  la  ceinture  du 
tiaire parisien,  dans  la  tratersée  du  département  de  la  Hanie< 

On  a  déjb  beaucoup  écrit  et  discute  sur  le  gisemeat  des  roçbei. 
forment  la  base  da  terrain  tertiaire  dans  celle  partie  '    '    " 
Cependant  les  nouvelles  remarques  que  j'ai  à  présenter 
la  Société  géologique  ne  seront  peut-être  pas  ' 
je  l'espère,  à  jeter  on  nouveau  jour 
succédé  h  la  craie  blanche. 

Le  classement  des  couches  qui  affleui 
tertiaire  est  toujours  asses  difficile,  pai 


4 


49  HBOOT.  —  GBOrrURB  R.  B.  BO  BASSDI  TBT.  PARISIBI.        18  DOT. 

ioférienres,  comme  celles  qui  constitneDt  le  iandénieo  inférieor  de  la 
Belgique  et  da  département  da  Nord.  Ce  même  sable  argikui  se 
retrouve  avec  les  mêmes  caractères  à  un  niveau  de  beaucoup  supé- 
rieur à  celui  du  chemin  dont  je  viens  de  parler,  sur  le  sommet  d*une 
petite  éminence  voisine  d'une  grande  carrière  de  craie  ouverte  k  on 
demi-kilomètre  du  moulin  de  Compensé.  Il  y  a  ici  évidemment  une 
inclinaison  notable  de  la  surface  crayeuse  de  l'est  k  Touest.  Mais  ce 
n'est  là  peut-être  qu'un  fait  local.  À  ce  sable  argileux,  jaune*ver- 
ditre,  succède  un  antre  sable,  gris  on  gris-jaunâtre,  à  grains  fins, 
avec  qnelqoes  cordons  coqnilliers  où  abondent  les  turritelles,  lequel 
forme  la  base  de  la  petite  colline  entaillée  à  pic  près  des  premières 
maisons  du  village  de  Chftlons-sur-Vesle.  Ce  sable  gris  est  recouvert 
par  un  sable  blanc  ou  plutôt  gris-blanc,  avec  grès  tuberculeux,  pois 
par  un  sable  gris-cendré,  et  enfin  par  des  sables  gris,  glauconieux, 
avec  des  couches  massives  de  grès  qui  couronnent  le  monticule.  Cette 
même  formation  sableuse  se  poursuit  jusqu*en  haut  do  village  de 
Ghenay,  à  une  cinquaDtaincde  mètres  d'altitude  au-dessus  de  Chàlons. 
On  rencontre  là,  dans  le  chemin  qui  aboutit  à  l'extrémité  ouest  do 
village  de  Cheoay,  une  glaise  grise,  avec  de  nombreux  nodules 
calcaires,  qui  représente,  je  crois,  la  marne  d*eau  douce  superposée 
aux  sables  blancs  de  Rilly.  En  effet,  ces  sables  blancs  sont  exploités 
par  galeries  souterraines  entre  Chenay  et  Trigny,  par  H°^'  Ârnoult  de 
Reims,  et  on  nommé  Froment,  de  Chenay,  vient  eocore  de  commen- 
cer une  exploitation  à  ciel  ouvert  dans  les  mêmes  sables,  au  milieu 
d'un  bois  situé  à  l'extrémité  ouest  de  la  commune  de  Chenay  et  à  un 
kilomètre  et  demi  environ  du  village  de  Trigny.  J'ai  pu  m'assurer 
qo*eo  ce  point  ce  sont  bien  les  mêmes  sables  blancs  que  ceux  de 
Rilly.  Car  ils  ont  exactement  les  mêmes  caractères  minéralogiques: 
d'une  pureté  parfaite,  d'un  blanc  de  neige,  recherchés  pour  les  cristal- 
leries, et  de  plus  recouverts  par  une  marne  grise  absolument  comme 
à  Rilly.  On  trouve  en  dessous,  des  sables  gris,  comme  à  Chàlons-sur- 
Vesle.  Ainsi,  notons  cette  première  observation  importante,  à  savoir, 
la  présence  de  sables  d'un  blanc  mat  à  Chenay,  d'une  part,  à  la  cote 
de  450  à  460  mètres,  et,  d'autre  part,  à  Rilly,  à  480  ou  4  90  mètres 
d'altitude. 

Entre  Chenay  et  Rilly,  dans  la  commune  des  Mesneux,  près  de  la 
route  de  Reims  à  Ville-en-Tardenois,  on  exploite  pour  la  verrerie  de 
Loivre.  à  la  cote  do  4  00  à  4  20  mètres,  un  sable  Irès-fio,  sans  au- 
cun mélange  d'argile,  de  couleur  gris-blanche,  un  peu  glauconieux  et 
pans  fossiles.  Ce  sable  correspond-il  à  celui  de  Rilly?  On  ne  le  voit 
pas  recouvert  par  la  marne  grise  qui  est  habituellement  superposée  à 
ce  dernier  ;  mais  on  retrouve  des  sables  blancs  analogues  k  peu  de 


4878.  UBOGH.  —  (ZnfTURE  N.  E.  DU  BASSni  TEET.  PARlSIB!r«  iS 

dislance,  près  des  villages  de  Jouy  et*  de  Pargny,  où  les  potiers  da 
pays  font  usage  d'ane  maroe  calcaire  qui  les  recouvre.  D*après  cela» 
00  serait  tenté  de  rapporter  les  sables  des  Hesnenx  et  de  Jooy  à  la 
forinalion  de  Rilly.  Il  n'y  a  qae  lear  niveaa  qui  ne  paraîtrait  pas 
parfaitement  s'accorder  avec  les  deux  jalons  extrêmes  de  Rilly  et  de 
Chenay.  Mais  cette  anomalie  peut  n^élre  qu'appareote  el  tenir  unique- 
ment à  nue  dépression  locale  plus  prononcée  de  la  surface  crayeuse 
en  ce  point. 

D'après  les  cotes  inscrites  sur  la  Carte  du  Dépôt  de  la  guerre  aix 
environs  de  Berru,  lesquelles  varient  de  480  à  267,  il  ne  serait  pu 
impossible  que  la  même  formation  se  trouvât  en  quelques  points  de  la 
colline.  On  observe  tn  effet  dj|ns  cette  localité,  à  un  niveau  inférieur 
aux  liguites,  des  sables  d*un  gris  blanc,  qui  rappellent  ceux  de  Chi- 
lons-sur-Vesle.  Mais  la  marne  d'eau  douce  n'est  pas  apparente,  et  en 
l'absence  de  ce  caractère,  il  n'est  guère  possible  de  se  prononcer  net- 
tement. On  peut  supposer  que  cette  marne  ne  s'étendait  pas  unifor- 
mément sur  toute  la  surface  du  sable  blanc»  et  qu'elle  ne  s*est  pas 
déposée  là  où  le  sable  formait  des  proéminences  ou  des  bourrelets 
prononcés.  Mais  un  fait  qui  parait  général  dans  toute  la  région  que 
je  viens  de  parcourir,  c'est  que  partout  le  système  à  lignitea  se  troove 
immédiatement  au-dessus  des  couches  de  Rilly.  Un  autre  fait 
digne  de  remarque,  c'est  que  les  sables  argiteax ,  glauconifères  el 
calcaires,  observés  près  de  Cbâlons-sur-Vesle,  ne  paraissent  pas  se 
rencontrer  plus  loin  vers  Test,  ce  qui  s'expliquerait  du  reste  par  le 
relèvement  de  la  craie  dans  cette  direction. 

Ainsi,  tandis  qu'à  Chenay  les  sables  blancs,  de  même  que  lei 
marnes  d'eau  douce  qui  les  surmontent,  sont  superposés  à  des  saUet 
gris  et  à  des  sables  jaune-verdàtres,  argileux  et  calcaires,  les  mêmes 
sables  se  trouvent  ailleurs,  combfie  à  Montchenot  par  exemple,  en 
contact  même  avec  la  craie.  On  les  a  exploités  en  divers  points  dans 
cette  localité,  et  en  dernier  lieu  par  un  emprunt  fait  en  48i3  pour 
la  rectification  de  la  grande  roule  de  Reims  à  Epernay.  C'est  là 
qu'on  a  rencontré  des  grès  aplatis ,  avec  empreintes  de  fossiles 
marins,  dont  ont  parlé  MM.  Prestwich  et  Hébert  (Bull.,  V  série, 
t.  X,  1852-t853).  Au-dessus  de  la' couche  sableuse  s'étendent  des 
marnes  d'eau  douce,  qui  présentent  un  faciès  particulier  et  sont  en 
quelque  sorte  composées,  en  grande  partie  du  moins,  de  nodules 
calcaires  concrétioonés.  Le  sable  n'est  pas  toujours  blanc,  il  est 
quelquefois  veiné  de  jaune.  Mais,  ainsi  que  l'a  fait  observer  M. 
Hébert,  cet  effet  ne  s'est  prftiuit  que  dans  les  points  où  la  masse 
sableuse  n'était  pas  protégée  par  un  recouvrement  imperméable  suf- 
fisant. On  remarque  sur  les  marnes  noduleuses,  dans  une  des  exca- 


-iiW       48 

dcgUise  ncHrâtie 
lies  A  iijyun^ 

m  Kl^.  ^  âne  aiam:  iiirlg  pra^k b  €nie, 

et  ablei  jaioa» 

Ci  de  Terzf ,  ks 
à  iaUnde  de  200  m. 


te  ks  reacwtreei  eflet 

a  jana  ttfsâûc  ce  qnî  semUe 

ÎRcSvieriltt  qoe  pré- 

i^pra  par  soiie  du 

*Jk  ^t  V  .-^  m:  7n»:»e.  lai  âtt  reuuer  à  regarder  la 
Dt  liii^  runmc  n^ssi  a  a  »»  da  terraia  totiaire. 
75IIB  lUi  îQL  âe  .-!tii!Bau&  xaittaL  à  MoiMUer.  en  effel, 
mJà^  Jtt'-^ai  :îtri  -tit:^*».  ^ir  'liioma  àsbomûi  ie  Bracheoz.  oo, 
smir  ian«r  jf  JJipr?  os^  pssiMiçie»  bl  3bM^  nfpBfftes  aa  système 

S.  X.  Uaiwak  «  fsarmii:   nmmi!  3ou  da»  k  lapport  sar  la 
vj^d;  4WiU£irm   ii  fe^arxii  icsKsiitt  »  liaft  à  i'AïadèBiîe  des 

«  la  iesMos  <i  fj^stentî  a jiitiaitîa .  m  r!soia«'re  aax  entiroas  de 
ShK»  ei  ie  iKcii-i  «:.-.  >:y^  -t  >4,a>rri4a.  za  depùl  de  marne 
H.aJvi^  rx-.i-.  wriirfi-;  hi  rickr^  ie  ILkâsu-wât ,  cl  daas  le 
HiiaaaU  i  Hi:a  i  i.  4  M: 2:*^  ii  r^cL-^  jrpi<iu  ieaa  douce»  qae 
r^  cMKièrf  pni*acoï2-:   xmibi   .  fiçi.iX'ia;  «ks  siUes  et  des 

tViW  apprectaiiou  q«  -  si^ms  «v  ww  iwife  le  basardait 
i|«avt<c  kftsitatioa.  et  q;£i  2  *-!.:  :ï  ik  .v^ae^s^sce  d  aa  classemeat 
laeiact  du  sptèae  de  IL;  y.  «/;  i^i;  tee  i^d^noee.  Il  o*est 
ipièra  possible  dvlleors  de  "sycinriiSfr  d«  défaits  aossi  restreioU 
Me  eeux  dooi  il  saçii.  scrioct  qtiM  lU  ioiil  sepArês  par  des 
jiilaacfs  aussi  oonsîderabies. 

Cherckeas  maiDteaaaK  à  suivre  1  honMB  de  Riilr  en  dehors  des 
limilci  que  loos  tenons  de  cocsiderer. 

J*ai  observé  des  sables  blancs,  qoe  je  croîs  êlre  les  mêmes  que 
OMX  de  Rîlly.  près  de  la  sialion  de  Braisne  Jiçce  de  Reims  à 
Siissens).  sur  la  rouie  qui  conduii  à  Monl-Xolre-Dime  v^^isne).  On 
lu  voit  là  iumédiatemenK  andessous  des  ligniies.  à  la  cote  de  65  m. 
iifiren. 

Flls  •«  sud,  des  sables  appartenant  k  la  même  formation  ont  été 


48TI.        MBOOT^  «-«  GBunrcni  m.  s.  bu  bâssqi  tert.  PAsmaa.         IQ 

reeonnns  à  RoB»ery,  à  7  kilomètres  nord-ooest  d'Epernay  et  à  la  cote 
HO;  à  Reoil,  où  est  ouverte  une  sablière  sur  le  versaat  qui  borde 
la  rive  droite  de  la  Marne  ;  à  Yaadières-sous-ChàtilloD  ;  entre  OBoilly 
et  Port-à-Binson,  sur  la  rive  gauche  de  la  même  rivière,  où  ils  sont 
eiploités  à  ciel  ouvert  pour  lès  verreries  de  Ronchamps,  et  descendus 
dans  des  wagons  en  tAle  jusqu'à  la  grande  route,  à  Taide  d  an  petit 
chemin  de  fer  automoteur  aérien.  Le  sable  blanc  a,  en  ce  point, 
6  mètres  de  puissance  et  se  trouve  recouvert  par  2  m.  50  de  marpe 
gris-blaneh&tre,  au-dessus  de  laquelle  reposent  2  m.  de  glaise  grisr 
foncée,  qui  devient  rougeâfre  à  la  surface  et  qui  marque  le  com- 
mencement  du  terrain  à  lignites.  On  a  trouvé  un  banc  de  grès»  de 
4  m.  d'épaisseur,  au  milieu  du  sable,  qui  se  trouve  ici  k  la  cote  de 
f  S5  mètres.  Enfin  le  même  sable  a  été  signalé  depuis  longtemps  par 
M.  Hébert  à  Dormans,  où  on  le  voit  au  fond  de  la  tranchée  du 
chemin  de  fer  contiguë  à  la  gare,  en  dessous  des  marnes  grises  qui 
forment  les  talus.  Le  sable  se  trouve  ici  à  70  mètres  environ  d'alti- 
tude, à  peu  près  comme  à  Braisne  ;  mais  il  est  sali  par  des  infil- 
trations ferrugineuses.  A  Try,  près  de  Dormans,  la  marne  qui  recouvre 
le  sable  a  7  mètres  de  puissance  et  est  exploitée  pour  la  fabrication 
de  la  Ami  hydraulique.  Elle  est  surmontée  par  le  terrain  h  lignites, 
qei  a  ao  moios  45  mètres  d*épai»$euF,  et  à  la  base  duquel  se  trouve 
une  couche  de  glaise  gris-verd^tre.  superposée  directement  h  h 
marne. 

▲ÎDsi,  de  Rilly  à  Dormans,  le  niveau  du  sable  blanc  descend  de 
MO  h  74  mètres,  soit  une  différence  de  490  mètres  sur  une  distance 
k  vol  d*oiseau  de  plus  de  30  kilomètres  ;  ce  qui  donne  ponr  la  coocbe 
de  sable  une  inclinaison  générale  de  4  millimètres  par  mètre  an  pins, 
entre  ces  deux  points. 

Maintenant,  que  devient  le  sable  blanc  an  sud  des  localités  que  je 
viens  de  rappeler?  Si  nous  nous  transportons  à  Vertus^  nous  d)ser-* 
voBS  dans  cette  localité  des  faits  intéressants  qui  peuvent  nous  mettre 
snr  la  trace  de  son  prolongement  dans  cette  direction. 

Toute  la  cAie  à  Tonest  de  Vertus  est  recouverte  par  un  tuf  cal-^* 
caire,  qui  a  servi  à  la  construction  de  tous  les  édifices  des  enyipons 
et  qni  a  été  décrit  par  MM.  Buvignier  et  Saavage,  auteurs  de  U  Cart$ 
géologique  de  la  Marne,  sous  le  titre  de  caiaiire  jdsalitkiqw.  {^ 
carriers  du  pays  le  désignent  sous  le  nom  de  Pierre  de  Faloi$$. 
C'est  en  effet  un  véritable  tuf  calcaire*  subcristalliii»  rempli  de 
coquilles  rei^emblant  aux  espèces  tertiaires  les  plus  commupe^,  t^Uos 
que  Turritella,  Cardium,  Pecten,  etc.,  et  dans  lequel  sont 
otfverties  de  vaatieis  carcièresi  sqtfterr^ines,  aujourd'hui  abandonnées. 
Ce  tuf,  quelque  nom  qn'on  lui  donne,  doit-il  être  englobé  danj  |p 


le 
El  #'jhMti«  aMk§  fcrvBS  «feofTW  ^li 

tt  te  iVltf  4fe  r«rtef . 

U  cne  Uascàf  Jifem  éaw  b^éfRHiM 
et  le  haacMi  ^  Pk»»,  «xhmk  J1ÎBi^|««e  la 
]faff«e;  BÛ  elle  cil  ntmnwne  a  pbiiiMt 
g|3fn,  jaiBâtre,  arec  ia  çéê  f^tlfwiHS 
ingBCSis  de  flln  H  4»  crans  mléi  de  1er 
ciaie,  icpofieal  des  oMKàer  alierBatkts  de  sUe  thar 
de  grès  cakaîres  sass  fussâks^  ^.  elks  ■iieR, 
iMt-à-lut  semblable  à  la  Pierre  de  Faksse.  Le  grès,  tiir  fa, 
coaBii  des  ourriers  so»  le  •«■  de  Pierre  flait^  Oi  es  fât  des 
cbes  de  cave,  avec  les  bases  les  p4ss  épais^  ftt  «al  9^^î^  à  t*,M. 
Mais  le  bal  priadpal  de  J'eiploilatii  esl  la  pêne  dwe  pair  I 
tiea  des  routes.  Dans  ase  de  œs  petites  eicafaiîaBS,j 
MUeaural  2*,50  de  Piene  de  Fale»e«  sar  la  Piem  phie 
Tait  ao  fond.  Ea  rereaaal  Ters  Totas,  oa  leaMiale  dass le liBas  atisc 
grès,  el  OB  arrîre  à  aae  graade  briqaeterie  à  obié  de  lafsdle  saal 
oaiertes  plusieors  carrières  dass  aa  calcaire  magaésiea,  gm  blaac, 
coaipacte,  dor  el  très-feodillé.  qui  ae  fonraîl  qae  des  paies,  de  petites 
pierres  de  taille  et  du  oioelloD.  Oa  exploite  ces  cairiêres  ea  yatiqaaat 
des  cavj^es  sur  le  froot  de  masse,  de  luaiêre  à  Ibraier  aae  série  de 
piliers  qa*OD  amiocit  pour  provoquer  lear  érVaseaiieBl  el  £acililer  Tex- 
traction  à  ciel  ouvert.  Ce  calcaire  forme  des  baacs  pea  épais,  aa  pea 
ioclioés  vers  la  coilioe  crayeuse  do  llesoil,  qui  les  domiae  aa  aordel 
qui  se  trouvait  évidemmeat  sur  le  cootoor  du  rivage  où  le  dépM  s'est 
effectué.  Il  reaferme  de  nombreux  fossiles,  parmi  lesquels  on  irouTe 
assez  souvent  des  ossements  de  sauriens.  Je  mets  sous  les  yeux  de  la 
Société  quelquesHins  des  échantillons  que  j'ai  recueillis  (I  .  La  mairie 
de  Vertuë  pctfséde  un  squelette  presque  entier  de  crocodile,  dont  les 
débris  sont  calasses  péle-mèle  dans  un  coin  du  grenier,  et  qui  figu- 
rerait plus  utilement  dans  les  galeries  do  Muséum  ou  de  TEcole  des 
Mines. 

Dans  la  partie  la  plus  éloignée  des  Pâtis  à  l'ouest,  les  couches  sem- 
blent plonger  vers  la  briqueterie  citée  plus  haut,  tandis  que  du  c6té 

(1)  M.  BuTignier,  présent  i  fat  séance,  reconnaît  ces  ossenents  coouiie  tait  des  verittres  de 


1879.  MBOGT.  —  GEnmjRB  N.  E.  DU  BASSIN  TERT.  PARISIBN.  47 

opposé,  dans  le  ravin  où  passe  rancienne  route  de  Yertas  à  Epernay 
par  Yinay,  la  surface  de  la  craie  présente  une  inclinaison  vers  Touest 
que  î*ai  évaluée  à  O'^yOS  par  mètre  environ. 

La  o6te  de  Faloise  occuperait  donc  remplacement  d*un  ancien  golfe, 
de  S  lieues  de  longueur  sur  4  kilomètre  à  peine  de  largeur,  compre- 
nant le  Mont-Aimé  à  son  extrémité  sud. 

Tai  relevé  dans  le  même  ravin  une  coupe  qu'il  peut  être  intéressant 
de  noter.  On  remarque  sur  la  craie  blanche  :  des  veines  de  glaise 
gris-foncée  et  de  sable  gris-jaunâtre,  effervescents,  avec  quelques  silex, 
sur  une  épaisseur  de  O^.SO  ;  puis  un  banc  calcaire  duf ,  très-fossilifère, 
semblable  à  la  Pierre  de  Faloise  [1");  au-dessus,  viennent  des  bancs 
tendres,  assez  friables  pour  présenter  dans  leurs  débris  une  apparence 
sableuse  ;  puis,  à  i  ou  5*"  de  hauteur  au-dessus  du  premier  banc  dur, 
un  autre  banc  de  calcaire  compacte,  de  même  nature  que  ceux  qu'on 
exploite  en  haut  de  la  c6le. 

Cette  coupe  ne  donne  qu'une  indication  approchée  des  couches  qui 
plongent  sous  le  plateau,  où  un  puits  appartenant  au  carrier  Crepelet 
a  traversé  37°"  de  roches  jusqu'à  Teau,  dont  le  niveau  est  déterminé 
par  un  lit  de  glaife  comprise  dans  le  banc  inférieur  de  la  coupe  pré- 
cédente. 

,Si,  au  lien  de  gravir  la  côte  de  Vertus  par  Tancien  chemin  du  ravin, 
(m  prend  la  nouvelle  route  qui  suit  le  flanc  du  coteau,  on  peut  ob- 
server au-dessus  de  la  craie  une  plus  grande  variété  de  roches,  entre 
antres  des  marnes  et  des  calcaires  marneux,  qui  rappellent  certaines 
couches  de  Rilly  superposées  au  sable  blanc. 

Le  plateau  de  Vertus  se  trouve  à  une  altitude  de  495  à  SGO"".  C'est 
à  pen  près,  comme  on  le  voit,  le  niveau  des  sables  blancs  à  Rilly. 
Mais  ce  qui  ressort  surtout  de  ce  premier  aperçu,  c'est  que  les  sables 
et  grès  des  Pâtis  ne  se  montrent  qu'à  l'ouest  sous  les  tufs  et  les  cal- 
caires, comme  s*ils  avaient  été  déposés  sur  une  plage,  en  même  temps» 
que  les  calcaires  étaient  produits  sur  des  points  plus  rapprochés  de  la 
cAte  crayeuse  de  Test. 

Je  dois  rendre  compte  ici  d'une  dernière  observation  que  j'ai  faite 
aux  Pâtis  de  Vertus,  lorsque  j'avais  écrit  déjà  les  lignes  qui  précè- 
dent. 

Si  Ton  traverse  ce  plateau  en  suivant  la  grande  roule,  on  arrive  à 
un  bois  au  bas  duquel  on  voit,  au  fond  des  fossés,  un  affleurement  de 
craie  auquel  se  trouvent  adossés  des  lits  de  glaises  jaunes  et  grises, 
plus  ou  moins  mêlées  de  sable  et  effervescentes.  Ce  sont,  je  crois,  les 
marnes  jaunes  signalées  par  M.  Buvignièr  à  Villers-Allerand,  entre 
Rilly  et  Montchenot.  Ce  sont  aussi  les  premières  assises  supérieures  à 
la  craie,  qui  ont  déjà  été  constatées  dans  le  ravin  dont  la  coupe  a  été 


49  WSOGt,  — *  OUMTUBB  R.  E.  DU  BASSDI  TBBT.  PAB18BBN.       4  8  BOT. 

donnée  pins  haut.  De  pins,  on  voit  dans  de  petites  carrières  voisines 
le  sable  blanc  et  la  Pierre  plate,  qai  affectent  une  pente  très-marquée, 
d*a^  moins  40  ou  45  degrfe,  vers  Tcfit,  et  dont  Torientation,  qoi  est 
à  pea  près  nord-sud  près  de  la  roule,  se  rapproche  de  celle  est-ouest 
au  nord  du  bois,  où  existe  aussi  un  trou  d*exiraction  qui  montre,  sons 
une  certaine  épaisseur  de  limon,  le  sable  et  le  grès  blanc  très-inelinés 
vers  le  nprd  (fig.  2),  de  sorte  que  ces  couches  semblent  se  contourner 
près  du  bojs  en  question,  en  se  dirigeant  vers  le  hameau  du  Plessis, 
où  un  puifs  creusé  chez  un  nommé*  Bauchet  a  effectivement  traversé 
les  couches  suivantes  :  4^  Glaise  et  sables  de  diverses  couleurs,  3"  en- 
viron  ;  V  Sable  très-blanc,  S  à  6*"  ;  3*  Pierre  plate  et  sables  blancs, 
comme  aux  Pfttis,  S"  ;  4*  Glaises  (niveau  d*eau),  2"*.  La  Pierre  plate 
se  poursuit  donc  bien,  comme  nous  le  pressentions,  sous  le  hameau  du 
Plessis,  et  la  coupe  précédente  montre,  en  outre,  qu'elle  est  en  ce  point 
séparée  de  la  craie  par  les  terres  argiio-maroeuses  observées  aux  Pâtis, 
à  Ventrée  du  bois.  Le  sable  blanc  qui  se  rattache  à  ce  grès  aplati  est 
bien  conqu  par  les  habitants  du  hameau,  qui  ne  croient  pas  pouvoir 
mieux  le  définir  qu*en  le  disant  blanc  comme  de  la  farioe.  Or,  son 
altitude,  sa  blancheur  exceptionnelle,  sa  position  relativement  aux 
auljres  couches  tertiaires  appartenant  à  la  formation  de  l'argile  plasti- 
que uni  le  surmontent,  permettept  de  supposer  qu*il  représente  celui 
de  Rilly  ;  çt  sa  liaison  avec  la  Pierre  plate  démontrerait  son  antériorité 
aux  calcaires  de  Vertus,  ou  au  moins  sa  contemporanéité  avec  ces 
calcaires,  qui  recouvrent  en  effet  la  Pierre  plate  à  Test,  tandis  qu'à 
l'ouest  cette  même  Pierre  plate  se  lie,  comme  nous  venons  de  le  voir, 
à  des  sables  trës-blapçs,  dont  le  dépôt  pouvait  avoir  lieu  un  peu  plus 
au  l^rge  et  à  l'aval  des  points  où  le  calcaire  continuait  à  se  former 
squs  rinfluenoe  des  sources  voi3ines  du  rivage. 

La  coupe  suivant^,   du  sud-est  au  nord-ouest,  entre  Vertus  et  le 
Plessis,  résumerait  4ûnc  bien  les  faits  obçer^és  dans  cette  localité  : 


4»71. 


■■«y.  —  €mrmM  n.  b.  mi  bassm  nw.  pabooki 


40 


I 


•S 


-9 
â 


..8  • 

|l 

«fi  X 


«•o  «*«  v^S 


EUo  montre  le  calcaire  de  Vertus  renfermé  dais  aùe  espèce  de  bas- 
fond,  dont  les  parois  sont  formées  par  les  coaches  inférieures  qui  re- 
posent directement  sarcla  craie  et  qii  sdn4  dt  bas  en  bant;  O  aes 


■rplewei  oa  in  ugOcB  ■ 


■  atee  ^  de  nU«  janfan; 


r  des  salles  et  des  grts  blancs. 

n  suffit  d'apporter  une  légère  modificaiiou  à  la  Carte  géologifM  de 
It  Uame  pour  qu'elle  soit  exactemenl  conforme  à  la  réalité.  Le  eikaini 
piaalithique,  teioté  en  rouge,  n'est  pis  eotiêremeot  cîrcooscrit  par  la 
cnie  au  nord-ouest,  et  il  se  soude  à  la  formation  de  l'argile  fi 
eatre  le  Plessîs  et  le  village  de  Giosges,  comme  l'indiqae  le  di^ 


Fig  2.  —  flan  du  pays  à  l'ouest  de  Vertus. 


C     SiUes  ri  grès  incliaés  duu  le  stns  mdiqiid  pv  les  flèt^. 
m    Tanin  terliiire  (nrreu  des  llgoitei). 

Pour  compléter  celte  description,  il  me  reste  à  dire  qn'an-dessos 
des  carrières  abandonnées  de  Faloîse,  sur  le  point  culminant  de  la 
colline  et  à  la  cote  840  [m  du  plan),  on  trouve  des  dépAts  assez 
poissanls  de  sables  gris,  jaunes,  ronges,  i  grains  moyens,  qni  sont 
eiploités  et  reposent  sur  une  couche  de  glaise  d'na  mètre  d'épaisseur, 
laquelle  recoavre  etle-mgme,  en  certains  points,  des  lignîtes.  Le  terraia 
k  ligniles  est  donc  ici  superposé  an  calcaire  de  Yertos,  comme  il  est 
superposé  aa  système  de  Billy  dus  la  cÀte  de  Beims. 


487S.  IIBDGT.  —  CEniTORB  R.  B.  DU  BASSm  TERT.  PARISDDC.  54 

On  retrouve  an  Mont-Aimé  les  mêmes  roches  qu'à  Vertns,  et  on  les 
exploite  à  ciel  ouvert,  pour  l'entretien  des  routes  et  les  constructions, 
le  long  d'escarpements  qui  n*ont  pas  moins  de  4S  à  45  mètres  de 
htotenr.  On  voit  là  des  bancs  calcaires  blancs,  séparés  par  de  petits 
lits  très-minces  de  marne  vert-claire.  Le  calcaire  est  compacte  et  à  grains 
fins  et  serrés.  Il  y  a  des  couches  marneuses  blanches,  qui  rappellent 
celles  observées  en  montant  la  côte  de  Vertus  par  la  nouvelle  route 
et  portant  des  empreintes  de  poissons.  Certains  bancs  sont  très-fossi- 
lifères et  renferment  d*ailleurs  les  mêmes  coquilles  tertiaires  qu'à 
Vertus.  Il  y  en  a  d'autres  dans  lesquels  on  remarque  quelques  silex 
noirs.  On  observe  aussii  à  la  partie  inférieure,  des  lits  de  sid)le  blanc 
et  de  grès  calcaire  [Pierre  plate  de  Vertus),  avec  des  veines  minces 
de  glaise  verdâtre.  Les  fossiles  sont  très-rares  dans  ces  couches  sableu- 
ses, et  les  carriers  n*en  découvrent  que  de  loin  en  loin.  C'est  en 
vain  que  j'ai  essayé  d'en  obtenir  par  leur  intermédiaire.  Les  marnes, 
que  les  ouvriers  appellent  des  crasses,  pourraient  être  utilisées  pour 
la  fabrication  de  la  chaux  hydraulique.  A  la  pointe  sud  du  monticule, 
j'ai  pu  constater  une  légère  inclinaison  des  couches  vers  le  N.  N.  0., 
dans  la  direction  de  la  montagne  de  Faloise,  à  laquelle  se  reliait  le 
Mont-Aimé  avant  qu'il  n'en  fut  séparé  par  l'action  érosive  des  eaux. 

Les  sables  blancs  de  Vertus  et  du  Mont-Aimé,  d'après  une  analyse 
succincte  que  j'en  ai  faite,  contiennent  de  47  à  20  p.  0/0  de  carbo- 
nate de  chaux.  Ces  sables  sont  d'ailleurs  complètement  privés  de 
glauconie  et  ressemblent  d'une  manière  frappante  aux  sables  de  Rilly, 
malgré  la  proportion  assez  notable  de  calcaire  qui  les  imprègne. 

Arrivons  enfin  à  Sézanne.  Comme  nous  l'avons  dit  en  commençant, 
les  irrégularités  que  présente  la  surface  crayeuse  sur  les  bords  du 
bassin  empêchent  que  les  couches  tertiaires  s'y  succèdent  avec  ordre 
et  régularité.  Parmi  les  premières  assises  de  cette  période,  on  peut 
citer  celles  qui  sont  à  découvert  à  la  montagne  des  Grottes,  toute 
voisine  de  Sézanne.  On  voit  là,  sur  la  craie  blanche,  une  masse  de  silex 
arrondis,  de  8  à  40  mètres  de  puissance,,  veinée  en  quelques  points 
d'une  sorte  de  tuf  calcaire,  gris-jaonàtre,  finement  oolithique  et  friable, 
ne  contenant  que?  à  8  p.  0/0/ de  sable  siliceux. 

Des  lentilles  de  craie  sont  empâtées  dans  les  silex,  à  la  partie  in- 
férieure du  dépôt.  Ces  silex  qui  pro?iennent  de  la  craie  sont  quelque- 
fois noirs;  mais  la  plupartsont  décomposés  et  blanchis  jusqu'au  centre. 
J)es  fossiles  roulés  sont  mêlés  aux  cailloux,  ainsi  que  des  dents  de 
Lophiodon,  J'ai  recueilli  une  Ananchytes  et  une  Ostrea  veskularis 
dont  les  formes  ont.  été  défigurées  par  le  frottement.  J'ai  remarqué 
aussi  des  galets  de  calcaire  compacte  jurassique  au  milieu  des  silex. 
Ce  d^t  de  cailloux  roulés  est  recouvert  par  4  à  5  mètres  de  tuf 


m  mÉWl^rcORlMI  m.  TB.  .M  MWIl«ÉITr^AMtiÉ.        itVMT 


fmtt  étal»  let  balîll9fiii&  G'«ril  àa  inilœii  demlof  fuel^  «Miifr|ié- 
^^oié^  éMslbriiie  i'aiits  M  de  btnef  lUsctetiiiMi  «fttxIaÉfe^^ 
Alée,  |M>Tt«nl  4e liomlmiife^  ^j^ntetde  liMittkk ipi mn  élérlMjll 
>d^iii»'l6tide^pnrfOBdieide  M;  leSB^oHa^etet  rée— iM«il4ii iti» 
imiéH^bdiMifi  a  dëcofditerl  iei  kmeelflÉ  et  dei  le«rN  eà  ceslMiMi 
fiAire flàee les  intentieeteYM^ 

le  "tlrf  diai  foeerlei  d'en  ditacev  eiiif^airitare8)4BsMii£iiee'€B«>fflM 
%nttde^qiilniité.  IteiCTillMiet  leknbleiiidé >ltf«mil%M  des  SèMm 
'flénibleiit^oDc  devoir  leor^rigini  Witowani  teiul  déllalMMQr 
'^del'teMe,  dentikit  le  leBgidtoqoélfd^  Marne  rc^^     efic  éôMé 
•^iieiià  de8idépM^q[in  eotpmreidpféùleilei/vflive^ 
laM  et  «bmielet  ivivaêt  alors  itat  «et  riYëi«  "Ce  éooMilviètail^ftfèBHt- 
^oité  jbna  r»  largeur  feu  te  yeiot ;  mr  n  îoni  fQkle  i»  tnoÉlegne=^éta 
Gtottei  pofar  se itpproehèrde  hi graôde Irouiev^  6m  4ravei^)«i rtein 
^oùfila  •cralHliiestfdirècléiiieiit  recouferlei  teia  4e  àaat»  ifarie  4tf  il(la 
.  {hriii  è  feaHlee»  8âafrrâtérik)sHii(B  ée>tfM:'fealAiiL^ 
oèné'trittae^ortét  à  de  mveëa  mfériéiir  à  «ett^  éMMUiinfc  qâ  ti^rfail|it 
'^HtJ^s6-qoaiHl!ik)Otat'ét6êhh#ié«t]par;k-  I     #.L 

î&v.pbrtadtdèSéBaMië  et  AihfiitU^  roiite  de  fertae^r^M  MiHb- 
'Btàrqne  pas  afon  ^»  dé  ^lex  loolée  m  mtfhttbitiaMtoi'iBaitnlè  tof 
Diicairë  oirtithifue;  aVél;  dès  bancs  férragintrok  ipésistinitSk  ^^  tefoes 
potets^  ftoni  séparés  du  massif  crayeax  par  tae  ciraie  oootipadte  assez 
^ï^,  Éur  làqaelle  noas  auroos  êccasion  de  reTetiir.  Pek  Tient  immé- 
diatement aa^dessns  nue  argile  plastique  grise,  yiolaeée»  blanchâtre 
ou  Ueaàtre^  exploitée  pour  les  poteries  et  ies  laiteries  (te  Miosa^  et 
de  Sézatane. 

Cette  glaise  parait  être  aà  même  ùiveau  c|ae  celle  4*1  se  trbnve'à 
laiserface  du  sol  dans  te  boîs  dit  de  V Empereur^  situé  im  peu  au- 
dessus  de  la  montagne  des  Grottes,  où  elle  recômrre  une  condie  assez 
épaisÉe  de  sable  gris,  ykiné  de  jaune,  avec  indices  de  ligiite,  rt  eu 
elle  est  recouverte  elle-même,  sur  les  points  les  plus  élevés,  par  des 
,  bancs  de  grès.  Cest  le  même  banc  de  sable  qa*ori  a  exploité  à  1  kil.  1/8 
au  nord  de  Sézaooe,  pour  les  besoins  dn  chemin  de  fer^ 

Arrivé  sûr  le  plateau,  à  peu  près  à  mi-chemin  de  Sézanne  àBrèyes, 
et  à  3  ou  iOO  mètres  à  Test  de  la  route»  j'ai  visité  dans  un  bas-fenH, 
au-delà  d'uQ  petit  bois,  une  ancienne  carrière  qui  a  fourni  de  la 
pierre  de  taille  pour  la  construction  du  canal  de  la  Haute-Sdne,  et 
doùt  il  est  question  dans  la  légende  de  la  Carte  géologique  de  la 
Marne.  Cette  carrière  est  ouverte  dans  une  masse  calcaire  jaunâtre, 
composée  de  petites  oolithes  irrégulières  formant  des  bahcs  durs  et  ré- 
sistants an  milte«  d'aatres  couches  plus  ftiables^  C'est  iin  véâtaHe 


wnt       uÊmnv^^  Qioirm  M^  b.  do  mssnrTBRT.  PAmatm         M 

Ulf  semblable  à  oetuî  de  ta  utoatagne  des  Grottes,  dooi  il  n^est  d^âîb- 
kon  i[ae  le  proloagemeal,  el  dool  certains  échlatitilioDS  ressemblentt 
à'6'j  méprendre,  au  calcaire  pisolilhique  de  Mendon.  Sealement  il  edl 
iâ  beaucoup  plus  développé,  parce  qu'il  remplit  une  dépression  pro* 
bnde  à  TavsJ^  de  ladite  montagne.  On  remarque  dans  les  couches 
ttkmbles  qui  oceupeut  la  partie  inférieure,  do  gisementi  de  nombreuses 
coDerélibns  calcaires  ayant  la  forme  de  petits  galets  aplatis.  Aondtessos 
da  tuf  friable  ifai  recouvre  lA  masse  exploitée,  s'étendent  d«s  sables 
grii-Mancft,  qui  eux-mêmes  sont  recoiiVerts  par  la  glbife  comme  ai 
hoii  de  TEmpereorw 

Si  de  la  carrière  pr écédèkiie  ou  va  rejoindre  en  petit  cbémîit  Venant 
de  Péas,  pour  regagner  la  route,  on  rencontre  des  niahieÉ  doveetrati 
totH^er  et  des  Craies  compactes,  comme  en  sortant  do  Sëzanne»  Ces 
craies  et  ces  manies  sont  ■tàrbrées  de  jaune.  Elles  forment  le  passage 
de  la  craie  blanche  à  Targile  plastique  et  au  calcaire  siliceux  d'eau 
diecce  qui  courbntve  le  plateau.  Et  Ton  remarque  qu'elles  ont  une 
dnediofi  scnsiblemebt  parallèle  à  celles  des  couches  de  la  carrière 
précédente;  ou,  en d  autres  termes,  qu'elles  plongent  sous  le  tuf  delà 
carrière  de  pierres  de  taille  et  de  la  montagne  des  Grottes. 

J'ai  constaté  aussi  rexistence  de  marnes  blanches  en  déssouà  dé 
Firgile  plastique,  et  avant  d'arriver  au  niveau  de  la  craie,  dafns  un 
oàeaiiii  qui  descend  rapidement  au  snd-est  du  village  de  Broyés. 

Les  mâmes  roches  s'observent  encore  à  Allemant,  au-ddà  de  Broyés. 

Dani  un  chemin  creux  qui  descend  au  sud  près  de  Téglise^  en 
renmrqiie  sur  la  craie  dure  et  compacte  adhérente  à  la  craie  bland»  : 

4^  De  la  glaise  grise 4  à  il  m. 

i^  Une  couche  de  sable  jaaiie  avec  veines  de  glaise 

Muilogiie  à  eelle  de  Vertus,  mais  non  effervescente.  1 

3*  Du  sable  gras^  très-blanc làS 

Puis  une  marne  blanchâtre,  grossière»  de  plusieurs  mètres  d'épais^ 
,  inférieure  au  calcaire  siliceux  qui  existe  sous  Téglise  et  s'éféod 
tout  le'  plateau,  oà  on  Texplotte  peur  Tentrétien  des  chemins'  oè 
comme  pierre  à  chaux. 

Les  trois  premiers  termes  de  ht  coupe  précédente  présentent  une 
disposition  remarqtiablé.  Ce  ne  sont  pisis  en  effet  deli  couched  hori- 
zontales, maié  bien  des  dépéts  qui  paraissent  adossés  à  ïa  craie, 
comme  s'ils  s'étaient  formés  le  long  de  falaises  plus  M  lèoins 
abrtttoles: 

Les  sables  qui  figurent  dans  cette  coupe  sous  le  n<>  3  dotteBl41s 
être  rapprochés  de  ceux  de  Hilly?  Comme  on  exploite. àtt  lièrffdu 
même  village,  imméd^ttémént*  aç-dessoujs  du*,  càlc^rè  |acjis'&ë,'  iks 
sablp^qiiDiQS  çt  gri8-bla9cbiSitceef  qni,  plus  à  Fonest,  sont  recouverts 

4 


54  MBDGT.  —  CEDITORB  N.  B.  DU  BASSIN  TBBT.  PABISIBN.        18  BOT. 

par  1  argile  plastique,  comme  aa  bois  de  l'Empereur,  il  peot  se  faire 
que  les  couches  sableuses  et  glaiseuses  observées  près  de  Téglise 
d'Allemant,  entre  la  craie  et  le  calcaire  lacustre,  fassent  partie  du 
même  système.  On  ne  peut  donc  se  prononcer  à  ce  sujet  d'une  ma- 
nière bien  catégorique.  Mais  ce  qu*il  importe  de  noter,  c  est  qu'il 
existe  sur  la  craie  blanche,  aux  environs  de  Sézanne,  un  dépôt 
marneux,  jaunâtre  ou  grisâtre,  tout  à  fait  semblable  à  celui  de  même 
nature  que  nous  avons  vu  reposer  sur  la  craie  aux  Pâtis  de  Vertus. 
Et  si  le  n<>  S  de  la  coupe  d'Allemant  ne  doit  pas  être  rapporté  à  ce 
niveau,  nous  pouvons  au  moins  citer  les  marnes  jaune  et  grise  qui  se 
voient  sur  la  craie  le  long  du  chemin  de  Sézanne  à  Péas,  en  descen- 
dant près  du  bois  de  l'Empereur. 

D'après  toutes  les  observations  que  j'ai  recueillies,  la  cuvette 
crayeuse,  si  accidentée  entre  Vertus  et  Sézanne,  est  couverte  dans 
presque  toutes  les  sinuosités  qu'elle  présente,  d'un  revêtement  qui 
provient  sans  doute  des  altérations  ou  des  modifications  qu'a  éprou- 
vées la  craie  de  la  part  des  eaux  qui  ont  fait  irruption  de  prime  abord 
dans  le  bassin  parisien.  Tantôt  la  craie  est  désagrégée  et  offre  l'ap- 
parence d*Qne  marne  blanche,  appelée  Terre  à  carreaux  dans  diverses 
localités  (Bois  de  sapins  au  nord  des  Pâtis  de  Vertus,  Courtiou  (Aube) 
(1),  etc.],  tantôt  elle  est  devenue  compacte  et  résistante,  comme  si  elle 
avait  été  traversée  par  des  infiltrations  d'eaux  chargées  de  carbonate 
de  chaux,  présentant  des  cassures  à  arêtes  vives  et  ressemblant  à  un 
calcaire  blanc  à  cassure  imparfaitement  coochoidale,  souvent  aussi 
jaunie  par  Thydroxide  de  fer  qui  forme  des  espèces  de  marbrures 
dans  la  masse.  Ces  modifications  sont  d'ailleurs  toutes  superficielles 
et  postérieures  au  dépôt  crayeux.  Car  les  roches  auxquelles  elles  ont 
donné  lieu  suivent  assez  régulièrement,  comme  je  l'ai  fait  remarquer, 
les  contours  du  bassin,  qui  se  trouvent  comme  tapissés  sur  une  faible 
épaisseur  par  ces  craies  modifiées. 

Maintenant,  si  nous  tenons  compte  des  faits  généraux  signalés  par 
de  Séoarmont  dans  la  partie  du  département  de  Seine-et-Marne  qui 
touche  à  celui  de  la  Marne,  à  savoir  : 

(i)  Voici  la  coupe  d'un  puits  creusé  à  Courtiou,  dans  le  canton  deJVillenauxe  (Aube)  : 

Déblais  terreux  et  pierreux • 2  m. 

Calcaire  lacustre «3 

id.      (plus  dur) •••••! 

Sable  blanc  On 0,60 

Grès •    •    1,10 

Sable  plus  gros , ««î 

Argile  plastique , 7 

Terre  à  carreaux  calcaire «««a 

Craie • 16 

Total.    ..•••.,    .85.70 


■tf 


187S.  XBDGT.  —  CEnmiRE  N.  E.  DD  BASSm  TERT.  PARISIEN.  55 

4^  Qae  l'argile  plastique  forme  des  cooebes  subordonnées,  soavent 
fort  épaisses,  an  miliea  des  sables  qui  sont  ordinairement  ferrogineax 
à  la  partie  inférieure  et  qui  enveloppent  quelquefois  des  silex  noirs  ; 

2*  Que  ces  silex  sont  souvent  unis  par  un  ciment  siliceux  qui  en 
fait  de  véritables  poudiogoes  ; 

3*  Qu'au-dessous  de  ces  poudingues  siliceux  très-durs,  ou  de  ces 
cailloux  roulés  incohérents,  se  trouvent  des  marnes  argileuses  ou  des 
argiles  marneuses  reposant  sur  la  craie  ; 

Si  nous  avons  égard  aussi  à  la  disposition  relative  des  argiles  mar- 
neuses et  des  sables  de  Vertus,  par  rapport  aux  calcaires,  aux  marnes 
et  aux  tufs  saccharoides  auxquels  ils  sont  associés,  et  de  Tantériorité 
bien  certaine  de  ce  système  aux  cailloux  roulés  et  au  tuf  de  Sézanne; 

Nous  croyons  être  autorisé  à  admettre  que  le  dépAt  caillouteux  de 
la  montagne  des  Grottes  n'est  autre  que  le  représentant  du  poudingue 
de  Seine-et-Marne,  puisqu'ils  recouvrent  l'un  et  l'autre  un  système 
marneux  reposant  sur  la  craie. 

D'an  autre  côté,  si  nous  consaltoos  toujours  la  Description  géolo- 
gique du  département  de  Seine-et-Marne,  nous  voyons  qu'en  ce  qui 
regarde  le  calcaire  pisolithique,  la  nature  des  rocbes  de  cette  forma- 
tion a  beaucoup  d'analogie  avec  celle  du  système  marno-calcaire 
inférieur  dont  il  vient  d'être  question.  En  effet,  pour  ne  citer  que 
quelques  exemples,  de  Sénarmont,  parlant  du  lambeau  très-étendn 
de  calcaire  pisolithique  exploité  dans  les  bois  d'Esmaos,  au  sud  de 
Montereau,  dit  que  la  rocbe  est  sableuse,  à  grains  grossiers,  à  texture 
lâcbe,  généralement  un  peu  jaunâtre,  avec  des  parties  terreuses  plus 
blanches.  Entre  la  Longueville  et  Chai  maison,  dans  le  talus  d'un  che- 
min qui  monte  de  Tachy  au  bois  de  la  Tour,  le  calcaire  pisolithique 
est  représenté,  d'après  de  Sénarmont,  par  un  calcaire  grenu  placé 
entre  la  craie  et  l'argile  plastique. 

Or,  les  observations  que  nous  avons  pu  faire  le  long  de  la  ceinture 
crayeuse  qui  limite  le  terrain  tertiaire  parisien,  se  rapportent  parfai- 
tement à  celles  que  nous  venons  de  rappeler.  Ainsi,  au  Mont-Août, 
entre  le  Mont-Aimé  et  Sézanne,  ce  sont  des  marnes  d'un  blanc  sale 
et  des  calcaires  un  peu  jaunâtres  et  à  grain  grossier,  comme  ceux  du 
bois  d'Esmans.  Près  de  la  Longueville,  au  point  même  indiqué  par  de 
Sénarmont,  j'ai  recueilli  au-dessus  de  la  craie  des  échantillons  de 
calcaire  blanc  grenu,  un  peu  sableux,  analogue  aux  précédents,  et 
d'autres  de  calcaire  compacte,  blanc  et  marbré  de  jaune,  représentant 
la  craie  comme  entre  Allemant  et  Sézanne.  En  s*en  tenant  donc  aux 
quelques  localités  que  je  viens  de  citer,  le  calcaire  pisolithique  serait 
tantôt  à  l'état  de  tuf  subcrislaUin,  de  calcaires  ou  de  marnes,  comme 
k  Yertns  et  au  Mont-Aimé,  tantôt  à  l'état  de  calcaires  grenus  ou  à 
texture  grossière,  plus  ou  moins  mêlés  de  sable  et  d'argile. 


M  nDGf.  —  GORIJU  H.  B.  Ml  BAflBB  tÊÊX.  PABVQBIw        48  Wi 


Le  cênclèrt  pisolithiqne  proprem^l  dil  le  seraîl  doDC  qu'one 
Bianière  d*ètre  particolière  d'un  sj^tènie  plw  géoénl,  oompraïaDty 
outre  les  roches  précitées,  les  argiles  marDeoses  et  les  sables  qai  les 
accompagnent. 

En  résomé,  le  clasBemeat,  par  ordre  d'aDciennelé,  des  couches 
observées  anniessiis  de  la  craie,  ealre  Séttiine  et  Yertos,  serait,  le 
soiTant  : 

4*  L'argile  marnease  grise  oo  jaunâtre,  avec  veines  de  sable  janne» 
observée  entre  les  Pâtis  de  Tertns  et  le  hameao  dn  Plessis.  Cette 
glaise  détermine  le  niveau  d*eaa  dupnitscrecséprèsdela  briqueterie, 
en  haut  do  la  céte  de  Vertus.  Elle  se  retrouve  aussi  près  deSéxanut, 
notamment  sur  le  chemin  de  Péas,  près  le  bois  de  TEmpereur*  Des 
bancs  marneux  semblables  se  trouvent  aussi,  d'après  de  Sénarmont, 
sous  les  poudingues  siliceux  de  Targile  plastique»  dans  le  département 
de  Seinc-ot-Marno.  Ils  recouvrent  donc  la  surface  ondulée  de  la  craie 
comme  une  nappe  peu  régulière  et  discoutînoe.  Si  ces  argiles  mar* 
ncuies  signalées  par  de  Sénarmout  sont  les  mêmes  que  celles  da  bois 
des  Pâlis  de  Vertus,  comme  je  le  crois»  elles  seraient  antérieures  au 
calcaire  pisolitliique,  et,  par  conséquent,  si  la  série  était  complète  en 
un  point,  on  verrait  le  calcaire  pisolithique  entre  ces  argiles  et  les 
poudingues.  Mais  comme  ce  calcaire  appartient  à  une  formation  litto- 
rale, il  est  probable  que  cette  intercalation  ne  peut  pas  être  souv^t 
constatée  comme  à  Vertus. 

9**  Les  sables  et  les  grès  blancs  de  Rilly,  qoi  sont  encore  très-dé- 
veloppés  aux  Pâlis  de  Vertus  et  paraissent  diminuer  d^importance  au 
Monl-Âimé.  Des  lambeaux  de  ces  sables  existent  peut-être  aussi  près 
du  village  d'Âllemant,  comme  nous  Tavons  dil  ;  mais  ils  cessent 
complètement  d'apparatlre  au  midi  de  ce  point,  puisqu'on  n'en  voit 
pas  trace  à  Sézanoe.  Toutefois,  malgré  le  défaut  d*affleurements  de  ce 
c6lé,  ils  peuvent  encore  exislcr  dan>  la  profondeur  et  se  trouver  mas- 
qués par  des  couches  tertiaires  plus  réceutes.  Ces  sables  blancs  for- 
ment, aux  environs  de  Reims,  un  bassin  bien  net,  qu'où  peut  consi- 
dérer comme  limilé  au  sud  par  une  ligne  sinueuse  passant  au-dessous 
de  Rilly,  de  Romery,  de  Port-à-Binson  et  de  Dormans.  Cette  ligne 
était  probablement  déterminée  par  une  protubérance  crayeuse,  dont  le 
versant  méridional  affectait,  contrairement  au  versant  nord,  des  con- 
tours irréguliers  et  formait  des  rivages  inclinés  bordant  des  mers 
profondes,  comme  aux  environs  de  Verlus  et  de  Sézanne  ;  ce  qui 
expliquerait  le  peu  d'épaisseur  ou  même  l'absence  des  sables  dans, 
celte  direction,  au  moins  sur  les  affleurements.  Les  sables  de  Rilly 
n'existant  pour  ainsi  dire  pas  de  ce  cêté,  excepté  peut-être  à  AUemant,. 
pas  plus  que  le  calcaire  pisolidiique,  à  l'exception  du  Mont-Âoût,  on 


I#T9«       miCFf  •  •^^  tÈUcrWÊ  h.  b.  du  bamii  itSÊn,  PAUsm.         57 

• 

pine  It  jiloptn  du  temp»  des  marnes  inférieures  aux  silex  roulés  de 
Sénuine  sans  aucune  tranisition. 

3^  Au-dessus  des  sables  blancs  reposeraient,  d  un  cAté,  les  marnes 
de  Billy,  de  l'autre,  les  tufs,  les  marnes  et  les  calcaires  de  Vertus  et 
du  Mont^Aimé,  ou  les  calcaires  blancs,  grenos,  terreux  et  à  grain 
griMHÎer,  tels  que  ceux  du  Mont-Août,  qui  tantét  recouvrent  immédiat 
teaseni  la  craie  et  tantôt  sont  superposés  aux  sables,  comme  à  Vertus. 
Le  bassin  dv  nord  étant  entièrement  nivelé  par  suite  du  dépôt  des 
nbles  blancs,  ceux-ci,  en  s'accumulant  sur  les  bords  de  la  mer  au 
milieu  de  laquelle  ils  avaient  pris  naissance,  ont  pu  former  une  sorte 
de  barrage  qui  a  transformé  la  plage  marine  en  une  lagune,  où  des 
sources  venant  du  continent  ont  donné  lieu  aux  calcaires  marneux  et 
aux  marnes  à  Physa  de  Rilly.  Cette  espèce  de  lac  peut  aussi  avoir  été 
produit  par  un  soulèvement  lent  de  la  plage  sableuse.  En  même  temps, 
avant  même  que  le  dépôt  des  sables  blancs  ne  fUt  complet,  des  sources 
calcaires  se  faisaient  jour  au  sud,  dans  les  falaises  qui  bordaient  les 
rivages,  et  donnaient  lieu  à  des  tufis  semblables  à  ceux  qui  se  forment 
encore  de  nos  jours,  sous  nos  yeux,  et  où  une  colonie  d'animaux  ma- 
rins, nés  dan%un  milieu  favorable  à  leur  développement,  ont  laissé 
leurs  débris.  Seulement,  tandis  que  les  sources  calcaires  se  rendaient 
an  nord  dans  une  sorte  de  lac,  celles  du  sud  coulaient  dans  le  golfe 
allongé  de  Vertus  qui  communiquait  avec  la  mer,  ou  sur  d'autres 
points  de  la  côte  plus  voisins  de  Sézanne,  et  formaient  ainsi  des  dépôts 
qui  devaient  être  surtout  caractérisés  dans  une  zone  rapprochée  du 
riv^. 

4*  Aux  marnes  de  -Rilly,  que  je  regarde  comme  contemporaines 
des  calcaires  marins  de  Vertus,  succéderaient  immédiatement  les  silex 
roulés  de  la  montagne  des  Grottes.  Je  les  ai  observés  aussi  au  nord  de 
Vertus,  tout  en  haut  de  l'escarpement  crayeux  qui  touche  aa  bois  de 
la  Houppe,  où  ils  forment  sur  la  craie  un  dépôt  qui  paraît  avoir  une 
certaine  importance,fpuisqu'il  atteint  jusqu'à  un  mètre  d'épaisseur. 
Us  correspondraient  aux  poodingues  siliceux  et  aux  cailloux  qui  souvent 
marquent  le  commencement  de  l'époque  tertiaire  dans  le  département 
de  Seine-et^Hame. 

Les  mêmes  poodingues  se  voient  sur  la  ceinture  du  bassin  tertiaire: 
à  Montmerle,  au  sud  de  Sézanne,  entre  Nogent-sor-Seine  et  Soordun, 
où,  comme  le  dit  M.  Leymerie,  on  les  voit  pour  ainsi  dire  sortir  de 
dessous  l'argile  plastique  exploitée  à  la  Fontaine-au-Bois  (Seine-et* 
Marne).  On  les  trouve  encore  en  blocs  isolés,  d'après  le  même  auteur, 
sur  les  collines  crayeuses  au  sud  de  Nogent.  Enfin  je  les  ai  encore 
^serves  près  de  Vilieneuve-sur-Tonne,  sur  la  côte  qui  domine  la  ville 
fc  l'est.  Ces  cfdlloox  roulés  se  trouvent  généralement  à  un  niveftn 


i 
«• 


58  MEOGT.  —  GEDITUEB  K.   B.  DU  BAfiSOf  TBaT.  PAIBOBN.        48  BOV. 

inférieur  à  celui  da  calcaire  pisoliihiqoe.  AiDsi,  à  la  montagne  des 
Grottes,  ils  sont  à  480»  d*altitode,  tandis  que  le  calcaire  du  Honlr 
Août  se  trouve  à  la  cote  SOO. 

Les  tufs  jaunâtres,  à  oolithes  irrégulières  et  à  empreintes  de  feuilles, 
font  suite  aux  silex  roulés  de  la  montagne  des  Grottes,  et  forment 
en  ce  point  un  terrain  d^eau  douce  qui  parait  tout  à  fait  local, 
puisqu'on  ne  Ta  pas  encore  signalé  ailleurs,  à  moins  que  le  sable 
grossier  auquel  les  cailloux  sont  souvent  associés,  d*après  H.  Ley- 
mené,  ne  soit  autre  que  le  tuf  sableux  ooliihiqoe  de  la  montagne  des 
Grottes. 

5*  Enfin  ce  terrain  d'eau  douce  serait  recouvert  par  des  sables  et  des 
glaises  avec  lignites.  L'amincissement  de  ces  derniers  vers  le  sud 
tient  sans  doute  à  des  circonstances  locales  qui  entravaient  la  végé- 
tation dans  cette  partie  du  bassin.  Mais,  quelle  qu'en  soit  la  cause,  il 
ebt  à  remarquer  que  largile  plastique  domine  au  midi,  tandis  que  ce 
sont  les  sables  qui  dominent  au  nord.  Or,  on  sait  que  la  tourbe  ne 
peut  se  former  que  dans  des  eaux  pores,  et  il  est  permis  de  supposer 
que  Tabondance  des  matières  argileuses,  due  peut  être  à  une  plus 
grande  profondeur  d'eau,  était  loin  d'en  favoriser  la  fcirmation. 

Il  résulterait  de  ce  qui  précède,  que  des  sources  calcaires  ont 
existé  entre  Sézanne  et  Vertus  depuis  l'origine  de  la  période  tertiaire 
jusqu'après  le  dépét  des  sables  blancs,  comme  il  en  a  existé  aussi 
plus  au  nord,  avant  et  après  le  dépôt  des  mêmes  sables.  Seulement 
ces  sources  sembleot  avoir  eu  plus  de  continuité  et  avoir  joué  un 
rAle  plus  important  dans  le  sud  que  dans  le  nord  du  département  de 
la  Marne. 

D'après  les  observations  que  nous  avons  recueillies,  nous  sommes 
porté  à  considérer  les  calcaires  et  les  marnes  de  Vertus  (calcaire 
pisolilhique  de  M.  Buviguicr)  comme  appartenant  au  landéoicn  infé- 
rieur du  Nord  et  de  la  Belgique,  de  même  aussi  que  les  sables  et  les 
marnes  de  Rilly,  qui  paraissent  être  de  la  même  époque,  quoique 
formés  dans  des  conditions  différentes  eu  égard  au  relief  des  deux 
bassins  qui  ont  reçu  ces  dépôts. 

Je  ferai  remarquer  que  les  conséquences  auxquelles  j'arrive  relati- 
vement au  calcaire  pisolilhique  ne  paraissent  pas  en  désaccord  avec 
les  faits.  Car  je  ne  sache  pas  qu'on  ait  jamais  coostaté  sur  aucun 
point  les  sables  de  Rilly  superposés  à  ce  calcaire.  Et  de  plus,  la 
plupart  des  sondages  exécutés  dans  le  bassin  de  Paris  indiquent, 
au-dessous  des  lignites,  des  marnes  et  des  sables  purs,  avant  d'at- 
teindre la  craie.  Ces  marnes  pourraient  être  celles  inférieures  aux 
sables  de  Rilly»  et  les  sables  purs  seraient  alors  ceux  de Châlonssur- 
Vesle. 


4878.        iiEOOT.  —  csnrruHB  m.  b.  du  bassin  tbrt.  pàbisien.  69 

En  admettant  qne  les  sables  et  les  grès  calcaires  blancs  dn  Mont- 
Aimé  sont  sur  le  même  horizon  qoe  ceux  de  Rilly,  on  pent  s'étonner 
qne  les  sables  jannes  et  les  argiles  marneoses  ne  se  trou?ent  pas  en 
dessons.  Mais  ce  n*est  là  qu'une  question  d'altitude.  Ces  sables  et 
ces  argiles  se  rencontrent  aux  Pâtis  de  Vertus  sous  le  sable  blanc  et 
la  pierre  plate,  et  ils  n'existent  pas  au  Mont-Âimé  par  la  môme 
raison  qne  les  sables  calcaires  de  Chftlons-sur-Yesle  n'existent  pas  à 
Rilly. 

Si  pendant  longtemps  on  a  cru  que  les  sables  de  Rilly  reposaient 
immédiatement  sur  la  craie,  c'est  parce  qu'on  n'avait  étudié  ces  sables 
qu'à  des  ^  altitudes  que  n'avaient  pas  atteintes  les  dépôts  tertiaires 
antérieurs. 

On  peut  citer  la  coupe  de  Meudon  comme  pouvant  induire  en 
erreur  relativement  à  la  série  'des  couches  qui  se  succèdent  à  partir 
dé  la  craie.  En  effet,  de  ce  que  l'argile  plastique,  avec  le  conglomérat 
ossenx  à  Lophiodon  et  à  Gastomis,  repose  sur  le  calcaire  pisolithique, 
qui  recouvre  lui-même  directement  la  craie  en  quelques  points  seu- 
lement, il  ne  faut  pa^  conclure  que  cette  argile  plastique  représente 
la  première  ajs^ise  de  l'époque  tertiaire.  Si  on  la  trouve  là  sur  le 
calcaire  pisolithique ,  cela  signifie  simplement  que  les  eaux  qui  ont 
déposé  les  sédiments  inférieurs  à  cette  argile  plastique  n'ont  pas 
atteint  le  niveau  de  Meudon.  Mais  il  n'en  est  pas  moins  vrai  qu'en 
dessons  de  ladite  argile  et  des  poudiogues  qui  en  forment  la  base, 
il  y  a  non-seulement  les  calcaires  et  les  marnes  de  Vertus,  de  Rilly 
et  d'autres  localités,  mais  encore  des  sables  blancs,  des  sables  jau- 
nâtres et  des  argiles  marneuses. 

On  ne  peut  pas  retrouver  cette  série  complète  sur  tous  les  points, 
en  raison  des  accidents  de  toute  sorte  dont  la  céte  crayeuse  était 
parsemée.  A  chaque  pas  on  peut  s'en  convaincre.  Ainsi,  tandis  qu'à 
la  montagne  des  Grottes,  les  cailloux  roulés,  apparaissent  sur  près 
de  40"  de  hauteur,  on  n*en  voit  plus  trace  à  moins  de  SOp*" 
des  carrières,  comme  nous  l'avons  fait  remarquer,  tandis  que  la 
pierre  à  feuilles  s'étend  sur  la  craie  en  dessous  des  sables  et  des 
ailles  à  lignites  qui  recouvrent  le  plateau.  A  peu  de  distance  de  là, 
entre  Sézanne  et  Broyés,  ce  sont  les  lufs  jaunâtres  qui  prennent  un 
développement  assez  considérable  dans  une  dépression  de  la  craie,  et 
qui  plongent  sous  le  même  terrain  à  lignites.  A  Broyés,  le  calcaire 
lacustre  paraît  reposer  sur  des  bancs  de  marne  blanche,  superposés 
immédiatement  à  la  craie,  tandis  qu'autour  du  village  voisin  d'Alle- 
mant,  le  même  système  marneux  et  calcaire  se  trouve  séparé  dn 
massif  crayeux  par  des  sables  blancs  et  jaunes  et  par  des  terres 
glaises. 


M  Mncanoi.»^  eis.  miR  iJi  Hon  M  il.  iicvm.^       48ivm 

Je  le  répète,  il  Aiît  arnrer  trèMnreaieot  q«e  1%  Béoie  ioît  «mn- 
pUÉ» ssr  an  foûu,.0  cela  se  eesçoU  parCûtemenl.  Od  deti  rar  èmtà 
fréqaenuneBt  la  sopftrposUioQ  da  calcaire  pisotitbtiqQe  à  la  craie 
blaacàe»  poisque  ee  calcaire  a  été  formé  sur  les  bords^  d'un.  m»§t 
par  >des  soturces  émanant  des  falaises  crayenaes»  tandis  qoe  la  «ler  el 
les  flcuTes  déposaient  en  même  temps  d'antres  sédiments» 

Kcius  cooelnons  donc  en  disant  qa*il  nous  parait  démontré  q«e  )w 
sables  de  Rilly  doivent  être  considérés  comme  étant  de  même  épeqw 
qoe  b)  calcaire  pisoliihiqtte,  et  qoo,  si  Ton  avait  des  motifs  séiieux 
pflv  :ne  pas  rapporter  ce  çaleaire  à  la  péciode  tertiaire,  il  laudiatl 
Bénesiairemenit  admetire  que  les  sables  de  Rilly,  qnt  lui  soni  iifé^ 
riears  on  contemporains,  appartiennent  comme  lui  à  la  période 
crétacée. 

A.  la  SAÛte  de  cette  lecture,  M^  BuvioinBii  déclare  qu'il  ne  pourrait  h\^ 
appr^çÀBr  la  comiQunication  de  H.  Me.qgy  sans  avoir  revu  ses  notes  et  la 
carte  géologique  de  la  Marne.  Il  se  souvient  cependant  qu^en  établissant 
les  coupes  géologiques  qui  accompagnent  cette  carte^  il  a  reconnu  que  les 
sables  de  Tertus  et  d'autres  dépôts  sableux  occupant  une  position  analogue 
se  trouvaient  dans  un  même  plan  avec  ceux  de  Rilly.  H  a  d'ailleurs  indi- 
qué &  la  Société  (séance  du  i^  mai  i851)  plusieurs  circonstances  qui 
sembleraient  riltacher  les  sables  de  Rilly  aux  calcaires  pisolitliiques  de 
Venus,  Les  s^ibles  passeraient  donc  avec  ceux-ci  dans  le  système  des  terrant 
crétacés,  car  c^est  à  cette  formation  que  semblent  les  rattacher  les  fossiles 
ip^iiis  de  Vertus. 

La  vertèbre  mise  sous  les  yeux  de  la  Société  par  M.  Meugy  apparii^nt^a 
un  crocodilien  dont  M.  Buvignier  a  recueilli  un  crâne  présentant  tous  tes 
caractères  des  gavials. 

Il  ajoute  que  les  dépôts  de  silex  roulés  de  Broyés,  de  Sézanne,  etc.,  ne 
sont  pas  particuliers  au  versant  sud  du  massif  tertiaire  de  la  Marne,  mais 
quMls  existent  aussi  sur  le  versant  nord ,  et  notamment  au  moulin  de 
Moa;tbrée,  où  ils  étaient  exploités  très-activement  pour  Tentretien  des 
routes  avant  1S4|0-  Vers  cette  époque,  ce  dernier  gisement  était  presque 
épuisée  II  était  situé  à  deux  ou  trois  kilomètres  au  nord  des  carrières  de 
sables  de  Rilly,  et  à  un  niveau  très-peu  différent.  C'est  une  analogie  de 
plus  en^re  les  dépôts  de  Sézanne  et  de  Rilly,  qui  ont  déjà  des  fossiles 
communs. 

Ces  galets  de  silex  de  la  craie  qui  se  retrouvent  ainsi  en  des  endroits 
très-éloignés  les  uns  des  autres,  et  les  assises  lacustres  qui  les  accom- 
pagnent se  sont  probablement  déposés  dans  les  estuaires  des  fleuves  qui 
silloQnaient  la  face  émergée  de  la  craie,  et  même  celle  de  terrains  plus 
anciens^  puisqu'on  trouve  à  Broyés  des  fragments  qui  paraissent  provenir 
des  calcaires  jurassiques. 


|L  Htevr  dit  <piHk>B#*  peut  pa»  Acster  les  coadaflioBs  Ae  IL  JHei^  ! 
0eb  Femnânecail  Irop  loîo  ;  mais  il  ne  Yoit  daas  eetnura;!!  rien  iii 
f qW^  è»  modifia  sa»  opUii^Qa}  m  stmont  à  lulnoeUins  la  cantaaipûcaA^ittf 
4e  4wx  liqirmaliûQf  aussi  4istilM^  que  le  calcaire  pisolità^e  e(  liÇ 
çitoaiiyidaim);^ 

J/L.  B^WBT  Ça»t  note  cgmmuxiicaUpn  s^  le  tQ)nraia  firét^cé  ji^f)^ 
tifixa  a^  (9M3ayes. 

U  fiQiiwiiuQif]^d  eosvite  )a  note  suivante  : 

IWKr!(l(i^ias'nq€ipifi!ixs  kkiatifs  a  l'étàgs  TiTHOiqQnÊ  ^t  4  M^  ZPNff 

4  ammonites  polyphom, 

par  M.  HiBERT. 

lMû0iit)i0rte  de  la  zone  à  AmmoDites  polyplocos  dans  k  Jura  d4 
lAiA.  rrr-  M.  Diettlaiail  me  chiarge  d^aanoocer  à  la  Société  (^,  pav 
saited'iioe  exploration  qa'il  vient  de  faire  dans  Le  département  do 
VJ^  il  est  arrivé  aia  réiiltats  suivants  : 

4*  Lft  woe  à  Ammonites  palyplocus,  parfaitement  définie,  axîst^ 
dans  la  Jora»  Inen  aa-dessons  des  assises  à  Cidaris  flarigemma; 

a*  La  lone  à  Terebratuia  Moravica  existe  dans  le  inra»  absolaoenl 
identique,  au  point  de  vue  paléonlologique  eomme  sous  le  rapport 
pétrographique,  au  calcaire  de  TEchaillon.  Elle  fait  partie  intégrante 
dn  «siallien  type  des  géologues  fran^  ;  elle  n'atteint  pas  ^  Thif ixon 
d»  fsalc^re  Jt-  Aatartes  ;  * 

SP  Dana  le  nord  du  Daupbiné  (région  doGreys  H  de  Morestel),.ia 
vaï9>  à  Ammonites  polyplocus  est  très-développée  ;  elle  Gen&rme.lea 
tapèees  lea  ptas  typiques  des  Alpes  ;  elle  est  non-senlemeni  infirieuDe 
aQ^rilIien,  qui  est  très-puissant  dans  cette  région,  mais  elle  en  &È 
sèpavée  ftr  un  grand  ensemble  de  condues  calcaires,  dont  la  paie  est 
Boiiis  fine  qne  celle  des  assises  qui  reofernient  la  faune,  de  VAmmOf* 
nUes  fûlyploeuSy  mais  qui  s'y  rattachent  eepeadant  complètement 
par  la  fanne  et  par  les  caraetères  stratigrapbiqnes. 

IL  OSooiafait  annonce  qu'il  enverra  trës^procbainemeiii  les:  pièces 
justificatives  pour  être  prései^tées  à  la  Sociéléu. 

PasUùm  sbpotigrajtiiq^  de  cette  zone  dms  Ifi  Midi  de  in 
Rnmee.TT^le  n*ai  pas  besoin  de  imre  remarquer  à  la  Société.  oomlÛM 
ces  résohats:  îles  explesatioiis  de  H.  Bieole&it  offrent  d!intér^, 

Déjàt  itty  n  ph»  d'un  an.  H.  Dieulafait  avait  commuiùqné  à  1» 
SmélÉiindéoHwer(e.4p'ir  vsnaiLidft  .làif».à.bi  KiSKJitOi  {«As  4^^ilM!rT 


6S  HiBBET.  -^  ÉTAGB  TITHOlOaCB.  ISJIOIt. 

sdlle,  de  celte  même  zone  à  Ammaniles  polyplocus,  à  la  partie  stfpé- 
rieore  de  Télage  oxfordico  et  aa-dessoos  des  calctires  à  nérinées  et  à 
polypiers  de  cette  région.  Les  nombreox  échantillons  qoe  M.  Diealafait 
m'a  communiqués,  et  qui  sont  encore  à  la  Sorbonne,  ne  laissent 
aucun  doute  sur  la  nature  de  ces  deux  horizons.  V Ammonites  poly- 
flocus,  VA.  iphicerus,  etc.,  sont  abondants  dans  le  premier;  le  Dtceras 
Lucii  est  représenté  dans  le  second  par  des  échantillons  parfaitement 
caractérisés.  J*espère  que  M.  Dieulafait  donnera  prochainement  ce 
travail  intéressant  que  je  ne  fais  que  rappeler. 

Dans  la  réunion  extraordinaire  que  nous  arons  tenue,  an  mois  de 
septembre,  dans  les  Basses-Alpes,  nous  avons  eu  de  fréquentes  occasions 
de  constater  dans  cette  région  l'existence  des  couches  à  Ammonites 
polyplocus  et  A.  tenuilobatus.  Partent  elles  succèdent  directement  à 
la  zone  à  Ammonites  transversarius,  avec  laquelle  elles  présentent 
nne  liaison  incontestable  au  point  de  vue  minéralogique  et  paléooto-. 
logique.  Nulle  part,  rien  de  ce  qui  peut  rappeler  quelque  chose 
d'analogue  à  notre  coral-rag  ou  à  la  zone  à  Hemicidaris  crenularis 
(CremUariS'Schichten  de  M.  Mœsch)  ne  s'est  offert  à  nos  yeux. 
Souvent  les  calcaires  à  pâte  fine,  lithographique,  à  Ammonites  poly- 
plocus,  sont  recouverts  par  une  brèche  plus  ou  moins  épaisse»  avec 
Terebratula  janitor  et  ammonites  néocomiennes.  Dans  ce  cas,  il  y  a 
au  contact  changement  brusque  dans  la  nature  des  couches  et  dans 
les  faunes  qu'elles  renferment. 

Zone  à  Terebratula  Moravica.  —  Quelquefois,  au  contraire,  comme 
à  Chasteuil  (Basses-Âlpes),  et  aussi  dans  le  Gard,  à  St-Hippolyte, 
comme  à  Andon,  près  d'Escragnolles  (d'après  M.  Dieulafait),  les  cal- 
caires à  Ammonites  polyplocus  sont  recouverts  par  une  série  de 
calcaires  compactes  et  homogènes,  complètement  dépourvus  de  brèches, 
dont  la  teinte  devenant  de  plus  en  plus  claire,  finit  par  être  complè- 
tement blanche,  et  qui  renferment  dans  les  couches  supérieures 
d'abondants  fossiles  (polypiers,  échinides,  nérinées,  dicérates,  etc.). 
C'est  le  niveau  de  la  Terèrratula  Moravica  et  du  Diceras  Ludi. — 
Dans  ce  cas,  il  y  a  passage  insensible  d*un  de  ces  systèmes  à  l'autre, 
et  c'est  entre  les  deux  que  se  trouvent,  à  Escragoolles,  la  Rhyucho- 
nella  AsUeriana  et  le  Rhabdocidaris  caprimontana. 

Une  séparation  tranchée  se  montre  entre  les  calcaires  à  Terebratula 
Moravica  et  les  couches  néocomiennes  qui  les  recouvrent.  Quelque- 
fois, au  contact,  comme  M.  Jeanjean  nous  l'a  montré  près  de  Saint- 
Hippolyte,  il  y  a  bien  encore  un  conglomérat  à  la  base  du  néocomien, 
mais  il  est  peu  important,  et  ce  n'est  plus  la  zone  à  Terebratula 
janitor,  mais  celle  à  T.  diphyoldes  de  Berrias,  avec   nombreuses 


487S.  oEenT.  —  <tagx  tithoihq!».  63 

espèces  d*aromoDiles  dont  plasieors  se  IrouveDi  à  la  fois  dans  les  deux 
lones  (1). 

Ainsi  les  affinités  de  toute  nature  nons  obligent  à  placer,  d'un 
côté,  les  calcaires  à  Terebraiula  Moravica  dans  la  série  jurassique, 
ï  la  suite  des  couches  h  Ammonites  polyplocus  avec  lesquelles  leur 
liaison  est  intune,  de  Tautre,  pour  les  mêmes  motifs,  le  calcaire  à 
TerdnxUula  janUor  doit  former  la  base  du  terrain  crétacé. 

Discordance  et  lacunes  au  contact  des  couches  néocomiennes.  —  Ces 
rapports  stratigraphiques  que  j*avais  déjà  signalés  plusieurs  fois,  sa- 
voir, la  superposition  directe  des  brèches  et  des  calcaires  à  Terebraiula 
janitor  sur  la  zone  h  Ammonites  polyplocus,  leur  absence  lorsque 
les  calcaires  à  Terebraiula  Moravica  existent,  ceux-ci  étant  toujours 
recouverts  par  des  couches  néocomiennes  plus  récentes,  ces  rapports, 
dis-je,  se  manifestent  invariablement,  aussi  bien  dans  les  Cévennes 
qne  dans  les  Alpes. 

J*ai  dit  tout  à  llheure  qu  aux  environs  de  Ganges  et  de  St-Hippo- 
lyte  les  calcaires  blancs  à  Terebraiula  Moravica  étaient  recouverts 
directement  par  la  zone  de  Berrias.  Or,  au  nord,  à  Berrias  même, 
M.  Vélain  a  constaté  que  cette  dernière  zooe  repose  sur  les  brèches  h 
Terebraiula  janitor,  et  celles-ci  sur  les  couches  à  Ammonites  poly- 
plocus. Au  sud,  près  de  Montpellier,  M.  Bleicher  (%)  a  découvert  la 
zone  de  Rogozoick  h  Terebraiula  diphya,  Ammonites  caradheis, 
A.  Staszycii,  A,  coniiguus,  etc.  ;  il  a  reconnu  que  cette  couche  re- 
pose, non  sur  les  calcaires  coralliens  à  Terebraiula  Moravica  qui 
manqoent  Ih,  mais  sur  des  calcaires  compactes  qu'il  rapporte  à  l'ox- 
fbrdien. 

D'après  une  citation  qu'il  donne  comme  empruntée  à  M.  Zittel, 
cette  zone  serait  :  «  le  tithonique  supérieur.  »  Il  y  a  là  une  erreur 
évidente,  ou  bien  un  chaogement  d'opinion  de  H.  Zittel,  car  le  sa- 
vant professeur  de  Munich  considère  (3)  la  zooe  à  TerebrattUa  diphya 
de  Rogoznick  comme  seulement  l'équivalent  et  un  faciès  distinct  des 
calcaires  coralliens  à  Terebraiula  Moravica,  hypothèse  contre  laquelle 
je  me  suis  élevé  depuis  longtemps  (4). 

M.  Bleicher  fait  remarquer  que  ces  calcaires  à  Terebraiula  diphya 


(1)  Nous  avons  constaté,  M.  Yâaln  et  moi,  aux  PiDes  près  Nyons,  la  présence  d*un  conglomérat 
de  S  mètres  d*épaissear  au  milieu  des  couches  de  Berrias  à  Ammonites  ocdtaniciu. 

(t)  Revue  êdentifique,  26  octobre  1872,  p.  388. 

^)  Pakeoni:  Mittheil,  —  Die  fauna  der  aUteren  Cephal.  fuehrenden  TithonbUdungen, 
p.S06;1870. 

(I)  Voir  entre  autres  :  Geologieùl  maga%ine,  t.  VI,  n»  7,  p.  1  ;  1869.  —  Bull,  Sœ,  géol, 
dt  France,  %•  série,  t.  XXYI,  p.  588;  <Md.,  p.  138;  1868. 


M  wÊÊmsii^'^  ÈtÊÊÊ  wmmÊÊiL  lasMb 


"% 


mais  qa*il8  passent  pea  à  peu,  et  pariineti«ii»tioiiiD8eii#l<^|NiMÉr 
fNWeAJÉliriaorii^^ j^^  iê.  Were^ratuda  dif^y(fyi  lybmmit» 

MlwMM^t  1^  MUe^ftit  le  jife* 

<i>ijg6^4Wflinfies>  jmmq^^i^éÊMmmnA  I  ' 

9^9yR6l  \im  tf^ifim^ifmt  VL  ftleicber  Mi  emMii^éeilfaMK- 
peilier»  la.mi^il^i  TambmtÊÊladiphita  tel  Ibt  bsiie  éft  MofÉmiii^     t 

J'ai  essayé  (1)  dô  rendre  compte  de  ces  saperpositions  diTergentas  ; 

MH<4t.à  #i(Mr  4*096  ina^BJèr»^  fft|^  4is  cakairts  ctomUiamjk 

3in#f»(f^iir«^^  qoi  flonU  otiTieM  île  le  toir«^  sapériâitfa  p«N^ 

tofif;  àli^  Siine  A  4iMH^^ 

IM^.ioiJ^  et  ¥idlet  (9)»  en  soifaB*  to  AfleofaneiMidMcdeaiiiMb 
ridiaiUon  josqpi'à  Tenne  (Savoie),  ont  constaté  fo'ilaioal  (partit 
d?wa9i|Dtoe(«ch|doe^  dam  la  dote  dis  Kèlr»- 

VkkMk  et  w^  ooftinneint  à  j^esl  de  Beltey  ;  q[u'ils  ao&L  feeo«v«[|s  ytf 
Ie9.i|léi»esiea|caîreiiq9ie  cew  qni  sonnoftteni  le  ?rai  omraUiflA  lib 
ywl  d^ilGliiat  ^  et  à  k  partie  •vpArieiire  de  ces  imûefs^  oaLwMT,  fk 
0|it4é<mYer4lwiQéine8  Ibisiles  d'ean  duace  purfiadbîeniw  Ai  i»fll 
çoneiîi/di^  ws  obseFvationa  qte  le  ealoaifeide  L'EcjiaiUèn^t^QÎsiAdQ 
GQrat«ag  d|i  lara  et  peat-étre  mAme  identiqâe  h  ce  calcaire«  et  ils 
ont  iiHliqaé  le  dépai tment  de  V&ia  comme  devant  foamir  lea  termes 

d/Oi  laN  s^lntûm. 

On  ?oi(,  d'apr^  la  communication  de  M.  Dieolaisit)  qu'en  effet  le 
calcaire  de  rEchaillou  occupe  bien  la  même  position  stratigrap^que 
qne  te  coral-rag;  do.  Jura,  on  plotèt  que  c'est  une  seule  et  uémé  m- 
SiMfe  ;  que  dans  le  Jura,  dans  ïkm  et  dans  l'Isère,  la  zone  à  Âmmuh 
nites  temilobahis  m  A»  po^y^plocus  est  par  dessous^  et  lie  caleaik!e.k 
49fax«es  par  dessqs. 

{a  dépoqvectet  dans*  le  Jura,  de  la  zone  à  Ammonites  tenmlobtp' 
<m  fmê  le  coral-rag  fera  événement  daaa  la  science.  Bien  que  je  ne 
puisse  pas  encore  présenter  à  la  Société  les  pièces  à  l'appai,  j'ai  pleine 
confiance. dana  l'exacUtude  des  faits  annoncés.  M.  Dienlafait  est  le 

Îremier  qoi  ait  fait  connaître  cette  zone  en  Provence,  et  il  la  connaît 
ien. 

Pologne.  —  D'ailleurs  ce  n'est  pas  seolement  en  France  que  la 


i*«*MaABrtMhdÉiB«aaaii^*^ 


^  mr»Kf*  géok^Fffmcê,  ^  série,  t.  »VIII» p,  IM; mt. 
(i)  BuU.  Sac.  gM.,  V  série,  t.  .XXTI]L,.p.  Sp  ;.  iSlt 


nocefiâon  dé  ces  eotrches,  si  vivement  débàtlae  àepxàs  ^clqtics 
innées,  redevient  ce  qu'elle  était  autrefois,  et  teUe  qne  je  l'ai  défen- 
due. Que  Ton  ouvre  la  Description  géologique  de  la  Haute-SiU^ie, 
par  M.  Ferd.  Rœmer  (1),  on  y  trouvera  qu'en  Silésie  et  en  Pologne 
le  teirain  jurassique  supérieur  présente  de  bas  en  haut  la  succession 
suivante  : 

f  *  Couches  à  Ammonites  macrocephalus, 

S*       —       Ammonites  cordatus, 

y       —      Rhynchonella  lacunosa, 

4^       —      JVtynchoneUa  trilobata  et  Ammonites  potyplocus, 

9*       —      Bhynchonella  Astieriana  et  Bhabdoddaris  capri- 

montanay 

V  Cdcaires  à  Nérinées  dlnwald, 

7^  Couches  à  Exogyra  virgula. 

Cet  ordre  d«  choses  est,  jusque  dans  les  moiadres  détàihr,  celui  qne 
nous  constatons  dans  le  Midi  de  la  France  (2),  ^auf  que  jusqu'ici  les 
couches  k  Exogyra  virgula  n'ont  pu  être  découverte»  dans  cette  der- 
nière contrée. 

Lcg  oalcaires  à  Nérinées  d'Inwald,  ou  calcaires  à  Terebratula 
Moravica,  sont  donc,  en  Pologne  comme  dans  le  Jura,  inférieurs  aux 
couches  Ûmméridiennes  ;  et  la  zone  à  Ammonites  polyplocus  est,  de 
part  et  d'autre»  b^en  au-dessous  (3).  Entre  les  deux  vient  se  placer  «n 
horizon  fossilifère  qui  renferme,  d'après  H.  Rœmer,  un  grand  nombre 
d'espèces  de  Nattheim.  C'est  oo  fait  important,  il  prou ve que  Natthdm» 
comme  je  l'avais  pensé,  fait  partie  du  coral-rag  inférieur.  Lescalcaîreft 
à  Diceras  du  Jura  allemand  étant,  à  Kelheim,  intercalés  dans  les 
sddstes  à  pœssons  de  Solenhofen,  et  ceux-ci  se  trouvant  recouverts»  h 
Sebnaittheim»  par  une  ootite  à  Cidaris  coronata,  dont  des  fragmente 
roulés  existent  dans  les  champs  à  Solenhofen  même,  au-dessus  des 
earrières  (4),  «'est  cet  ensemble  qui  correspond  à  notre  coral-rag  du 
Nord  (5)  ;  et  toat  cela  est  inférieur  aux  couches  à  Exogyra  virgula, 
^  reviennent  en  Pologne  occuper  leur  place  naturçlle,  comme  dans 
le  Jura  et  comme  dans  l'Europe  septentrionale  (France,  Angleterre, 
Banovre,  elc). 


i«* 


(1)  Geoloffie  von  Ohenhletien,  In-i»,  Breslau,  1870. 

(I)  DieoUfidt,  BulL  Çœ.  giol,  de  France,  2*  série,  t  XXVII,  p.  649  ;  1870. 

^)  n  est  ynà  que  M.  Roemer  ne  donne  pas  de  prenres  directes  de  superposition  ;  je  constate 
tmÉJitriit  PitfilHH  de  la  dasuflcatîQn  qn*il  adopte  et  de  oeBe  que  noos  obsenrons  en  Fmee. 

(i)  rai  constaté  ce  fiât  en  1868,  en  compagnie  de  M.  Ferd.  Rœmer. 

(G)  Bne  espèce  de  Dieeras,  appartenant  an  nnisée  de  Lyon  et  provenant  dn  corat-mg  de 
HutaOLf  a  été  reconnue  par  M.  Munier-Chalmas  comme  très-voisine  du  Diceras  Bava^ieumf 
qsokpie  poinant  s*en  distôigoer  par  des  caractères  de  qadqne  valeur. 


M  uTiR.  —  j}pp.  HR  M  non  Bf  «.  wton.         tBtmt 

Conclusions.  —  Démemkremenl  du  lithottique  inférieur.  —  Il 
résulte  de  ce  qui  précède  : 

V  Que  la  zooe  à  Ammonites  Icnuilobahts  est  toférîcore  au  calcaire 
à  Tereiratula  Moravica  de  l'Echaillon  et  autres  localités  ; 

2'  Que  ce  calcaire  est  franchement  jurassique  et  inférieur  au  cal- 
caire k  Astarles  ou  séqitanien,  et  aux  couches  à  Exogyra  virgula  type 
du  Kimmcridgc-clay,  qu'il  est  par  conséquent  fort  loin  d'appartenir 
à  la  fin  de  la  période  jurassique. 

Il  devient  donc  tout  i  fait  impossible  de  considérer  ce  calcaire, 
qu'on  le  preonc  dans  les  Cévennes.  dans  le  Jura,  dans  les  Alpes,  on 
dans  les  Carpathes,  comme  associé  avec  le  Diphya-kalk  de  Bogoznick  et 
autres  lieux,  comme  l'a  fait  H.  Zittel  dans  ses  précédentes  publica- 
tions (I),  pour  en  constituer  un  même  groupe,  letiUionique  inférieur. 

A  la  soite  de  cette  communication  H.  BàTin  préamte  left  obser* 
rations  sniroates  : 

De  rintéMflBUie  commonicatkKi  £ute  par  H.  E&xti,  it  résalle  qtM  àH' 
iXHiTdleB  redierches  dans  les  localités  qu'il  a  vues  par  lui-même  oa  par  les 
yeai  de  H.  Dienlafait  ont  miontré  les  ooucheB  à  Tar^ratota  SepdUni, 
d'Ckb.,  aa-dessoB  de  ti  lene  k  Ammonites  temtUobatm,  (^p-,  et  àub 
le  {«tdoDgemeut  des  coocbes,  dites  conUUennes,  de  ^Gbode.  C'est  Va 
mw  «flfrirnilnliftn  fc  laquelle  je  souscris  v^cntien;  mai;  j'm  tire  une  ooo-' 
dnsion  tonte  opposée  tt  celle  du  savant  professeur  de  la  Sorbonne.  H  a,  en 
effet,  paru  dans  les  Verhandlungm  der  K.  K.  geol.  Reichsanstalt,  à  la 
date  du  3  avril,  une  note  de  M.  Zittel,  note  pleine  de  faits  et  de  courtoisie, 
qne  H.  Hébert  n'a  pas  citée  dans  la  communication  qu'il  vient  de  fiùre,  et 
qœ  beasconp  de  membres  de  la  Société  ne  connaissent  pas  sans  doute.  De 
celte  note  il  résulte  que  la  zone  k  A.  tenuilobatus  nfose  mr  le  glyp- 
tiden,  et  est  par  conséquent  définitivement  et  rigoureusement  sur  le  niveao 
de  l'astartien,  dont  elle  présente,  dans  les  loctuitcs  étudiées  par  le  savant 
bavarois,  les  fossiles  les  plus  caractàistiques. 

n  en  résulte  qne,  contrairement  à  ce  que  vient  de  dire  M.  Hébert,  ni 
les  couches  de  Sl<]llande,  ni  celles  de  l'ËdiallIon,  ne  sont  du  vrai  coral- 
lira,  et  ainsi  s'explique  comment  les  fossiles  de  ces  deux  localités,  tout 
baptisés  qu'ils  l'oat  été  de  noms  coralliens,  sont  si  diiïérents  de  ceux  de 
St-Mihiet  et  de  Ch&tel-Censoir.  M.  Hébert  vient  lui-même  de  me  fournir 
un  argument  en  indiquant  combien  un  des  Diceras  de  St-Claude  présente 
d'analogie  avec  une  espèce  de  Kelheim.  Il  en  est  de  même  de  beaucoup 
d'antres  espèces,  et  j'ai  vo,  par  exemple,  un  Cardium  de  l'Ain  étiqueté 


(1]  PateMl.  «UtteU.,  p.  306  ;  1810. 


1878.  HUBERT.  —  iTAGB  TITHOiaQUE.  67 

C.  eorallinumj  et  qui  est  bien  plutdt  le  C  cochleatuniy  Quenstedt, 
de  ¥  Obérer  weisser  Jura  de  Kelheim. 

Tons  ces  foits  me  semblent  concorder  parfaitement.  II  est  vrai  qae 
M.  Hébert  n*a  rien  trouvé  dans  les  pays  qu'il  a  explorés  entre  la  zone  à 
A.  transversariu9  et  la  zone  à  A.  tenuilobatus  ;  mais  jusqu'au 
jour  où  on  aura  rencontré  le  vrai  coral-rag,  dont  c'est  la  place,  j'emprun- 
terai à  M.  Hébert  un  petit  bout  de  la  grande  lacune  qu'il  place  à  la  partie 
Bopérieure  du  Jura  méridional,  pour  la  placer  entre  ces  deux  assises. 

M.  Hébert  fait  la  réponse  suivante  aux  observations  de  M.  Bayan  : 

NOTE  ADDITIONNELLE 
A  LA  COMMUNICATION  REL4TIVE  A  l'ÉTAGE  TITHONIQUE, 

par  M.  HiBERT. 

En  portant  à  la  connaissance  de  la  Société  les  documents  nouveaux  qui 
précèdent,  j'avais  à  dessein  évité  de  discuter  les  faits  anciennement  connus. 
De  ce  nombre  est  l'article  que  M.  Zittel  a  inséré  dans  le  Bulletin  de  V Ins- 
titut géologique  d'Autriche  (<),  en  réponse  à  un  exposé  de  la  question 
rdative  à  l'étage  tithonique,  que  j'avais  publié  quelque  temps  auparavant 
(3  février)  dans  la  Revue  scientifique.  Les  faits  cités  par  M.  Zittel  se 
n^portent  à  la  localité  qui  a  été  le  berceau  de  l'étage  tithonique.  C'est  ce 
point  unique,  Oberbuchsiten,  qui  a  sem  de  base  à  la  nouvelle  école. 

Examen  de  la  coupe  d' Oberbuchsiten.  —  C'est  là  que,  d'après 
M.  Moesch  (S)  et  M.  Zittel  (3),  les  couches  k  Ammonites  tenuilobatus 
reposeraient  sur  le  coral-rag  du  Jura,  et  se  montreraient  la  continuation 
directe  du  calcaire  à  Âstartes. 

Voilà  donc  une  localité  qui  se  trouverait  en  complet  désaccord,  pour  la 
succession  des  couches,  avec  tout  ce  que  l'on  savait  avant  qu'elle  n'eût  été 
signalée,  avec  tout  ce  qui  a  été  observé  depuis,  soit  à  l'Est,  soit  à  l'Ouest 
de  l'Europe.  Comment  ces  circonstances  ne  seraient-elles  pas  une  cause 
Intime  de  doute  ?  Il  me  semble  qu'on  aurait  dû  joindre  aux  assertions  qui 
Q»l  été  produites,  les  détails  décrits  et  figurés  des  superpositions,  afin  que 
chacun  pût  aller  se  rendre  compte  de  la  vérité.  Non-seulement  cela  n'a 
point  ëé  fait,  comme  il  convenait  pour  un  fait  si  grave,  mais  un  autre 
géologue  suisse,  M.  Greppin  (4),  qui  a  fait  la  description  détaillée  du 
Jura  Bernois,  qui  a  eu  par  conséquent  occasion  d'étudier  d'une  manière 

(1)  Verkandl.  der  K.  K.  geol  Rekhiorutalt,  2  mû  1873. 

hS  ArgtmeT'Jura,  p.  1S2  ;  1868. 

(8)  Loe.  dt,  p.  185. 

(i) /«ra  B»nio<i,  p.  68 , 1 870. 


toute  iq^iale  cette  lAAme  régioa,  puifiqu'il  donae  précisénenl  om  eou|è 
de  ToxfordieD  de  Langenbruck,  près  d'OberblichatieD,  fitiodVAmMPmUs 
polyplocm  d'Oberbachsiten  daes  l'étage  oxfordian.  Le  mètne  géologiier(l) 
et  M.  Jaccard  (3)  continuent  à  mettre  Vargovien  de  M.  Marcou  à  la  place 
que  lui  avait,  dès  la  créatiioa  de  ce  nom,  assignée  son  auteur,  c'est^ènlile 
dans  Toxfordien  supérieur*  Cet  argovi^,  ce  sont  les  couches  de  Baden  ef 
de  laSooabe  à  AamotUteapoijfplocus.  Ces  géologues  continuent  à  plaoer 
ce  remarquable  horiz(m  au-dessous  de  Tétage  cer«dlien,  qu'ils  conservent 
avec  soin,  et  qu'ils  caractérisent  par  ses  fossiles  bien  connus  :  Hemicida- 
risrcrMUilaris,  Gidaris  florigemnèaj  Giyfdiow  hierùgiypMàlÊB,  etc. 

La  description  géologique  officielle  de  la  Suisse  présente  ainsi  ea  face 
Tune  de  l'autre  les  deux  écoles^  et  les  Baénes  couches  considérées  dans  une 
livraison  comme  supérieures  à  la  zone  à  Hemiddaris  creniUaris^  sont 
données  dans  d'autres  fascicules  commS  inférieures. 

J'en  conclus  que,  même  à  Oberbtfchsiten,  la  chose  n'est  pas  aussi  évi- 
dente que  l'affirment  MM.  Mœsch  et  Zittel,  et  cela  ne  m'étonne  nullement* 
quand  j'examine  les  coupes  de  M.  Moesch  lui-même,  et  que  je  vois 
combien  la  bordure  méridionale  du  Jura,  sur  laquelle  se  trouve  Oberbudi-^ 
siten,  est  fortement  disloquée.  Je  suis  donc  conduit  à  me  tenir  en  garde 
contre  un  fait  qui  est,  en  apparence,  contraire  à  toutes  les  autres  obser* 
vatîons. 

Ainsi,  je  ne  puis  me  rendre  à  l'avis  de  ceux  qui  considèrent  comme 
rigoureusement  et  définitivement  démontré  que  la  zone  à  Ammonites  le- 
nuilobatus  repose  sur  le  glypticien,  et  que  cette  zone  est  sur  le  niveau  du 
calcaire  à  Astartes,  lequel  ne  renferme  jamais  ni  Y  Ammonites  poly- 
plocus^  ni  aucun  de  ses  compagnons  habituels,  c'est-à-dire  les  vrais  fos- 
siles caractéristiques,  car  ce  n'est  ni  par  des  gastéropodes,  ni  par  des 
acéphales,  qu'Oppel  a  pu  caractériser  ses  zones. 

M.  Zittel  ajoute,  il  est  vrai,  que  M.  Moesch  s'est  assuré  de  la  conti- 
nuité du  calcaire  à  Astartes  avec  les  couches  k  Ammonites  polyplocus  de 
Baden,.  m  allant  pied  à  pied  de  l'un  à  l'autre.  Dans  un  pays  comme  le 
Jura,  ce  moyen  de  démonstration  me  parait  dangereux. 

Je  profiterai  de  cette  occasion  pour  répondre  aux  autres  argument?  que 
M.  Zittel  produit  dans  le  même  article,  et  faire  quelques  légères  rectifi- 
cations. 

Ainsi,  lorsque  M.  Zittel  dit  que  j'admets  la  connexion  des  deux  parties 
de  son  étage  tithonique,  il  va  au-delà  de  ma  pensée. 

C'est  seulement  la  connexion  du  calcaire  à  Terebratula  diphya  de 
Rogoznick  avec  le  calcaire  à  T.  janitor  de  la  porte  de  France  et  autres 

(1)  Op.  du,  p.  63. 

(3)  /tira  YQxao\»  et  Neuchâielois,  p.  205  ;  1869. 


■^ 


I87S1  Htenr.  — •  étaob  TrraoïiiQim.  69 

lien,  que  j^admets.  Qnant  à  celle  qui  t^drait  à  maintenir  dans  le  même 
groupe  le  ôdcaire  à  Terébralula^Moravica,  je  la  repoasse  énergique- 
ment. 

Le  tithoniqne  inférieur  de  M.  Zittel,  je  Tai  montré  plus  haut,  doit  être 
démembré,  et  Tune  de  ses  parties  les  plus  importantes  doit,  selon  moi, 
prandre  place  dans  la  division  moyenne  de  Toolite  jurassique. 

« 

la  zone  de  Bogoznick  renferme-t-elle  des  fossiles  jurasHquesf — 
Un  mol  maintenant  sur  les  coudies  à  céphalopodes  du  même  tittumiqoe 
inCMeur,  c'est-èr-dire  sur  la  brèche  de  Rogoznidc. 

Je  n^aî  nullement  Tintention  de  faire  aucune  sorte  de  reproches  à 
M.  Zittel  en  ce  qui  concerne  ses  observations.  C'est  à  lui-même  que 
j'ai  empronté  mes  raisons.  C'est  lai,  en  effet,  qui  nous  apprend  qu'à 
Rogomick  les  Amnumites  trachynotus,  iphicerus  et  campsus  se  trou- 
vent non  dans  la  brèche,  mais  dans  des  calcaires  qui  sont  dessous  et  d(mt 
Vâge  tithonique  ne  peut  être  affirmé  d'une  manière  certaine. 

Ce  n*est  pas  lui  qui  a  recueilli  Y  A.  œmpsus  dans  le  Diphyakalk 
de  TApennin,  et  TA.  iphicerus  qu'il  a  vu  est  représenté  par  des  échaur 
tîUons  mal  conservés.  Aujourd'hui,  il  dit  que  ces  espèces  se  trouvent 
incontestablement  dans  TApennin,  mais  il  ne  mentionne  aucune  preuve 
nouvelle. 

J*ai  la  conscience  d'avoir  interprété  avec  impartialité  les  faits  connus. 
Je  pense,  que  si  l'on  {tenait  comme  base  rigoureuse  de  l'étage  tithonique 
U  bêche  de  Rogoznidc,  dont  on  constatera  probablement  l'existence  d'une 
manièfe  beaucoup  phs  générale  qu'on  ne  le  pense,  si  on  âiminait  avec 
soin  toat  ce  qui  se  trouve  dans  les  couches  sous-jacentes,  le  nombre  des 
espèces  jurassiques  dhninuerait  singulièrement  et  se  réduirait  à  des 
édiantillons  arrachés  à  des  couches  plus  anciennes. 

Je  hffise  de  c6té,  au  moins  pour  le  moment,  les  nouvelles  observaticms 
de  M.  Neumayer  en  Transylvanie,  que  m'oppose  M.  Zittel,  ^  dont  je  n'ai 
pdnt  encOTe  la  traduction.  Je  ne  repousse  pas  d'une  manière  absolue  la 
ipésenoe  d'un  fossile  jurassique  dans  des  couches  crétacées  ;  mais  quand 
œ  fossile  se  trouve  dans  <ks  conglomérats  ou  des  brèches,  comme  k 
Stramberg  et  Aizy,  cela  ne  prouve  absolument  rien. 

Stramberg  n'est  qu'une  immense  brèche,  dont  l'étude  stratigraphique 
reste  à  foire;  mais  nous  avons  dans  les  Cévennes  et  dans  les  Alpes  des 
brèdies  puissantes  reposant  toujours  sur  la  tone  à  A.  tenuilobatus,  et 
renfermant  des  blocs  roulés  et  perforés  qui  atteignent  quelquefois  la  gros- 
seur de  la  tête. 

L'épaisseur  de  ces  couches  atteint  30  et  même  100  mètres  (<).  Il  n*y 

"il 

(l)Nou  mus,  M.  Vébin  etmoit'ooDstatéces^Ndaseurs  I  Mondas  et  IVilepflrdrix(Drtae). 

5 


n  Hinvr.  --*  iiMt  Tiraoïiiin. 

toMt  id)0oUDnénl  rien  d'étômkaBt  à  ce  qvedv  ftÉsiks  jtUfttMfves^Jâ 
fochè  90119-jaoeiite  oa  -des  couches  eftlevéAt  par  iéùndaiioft  ie  tfOavaMaU 
dans  ces  blocs  ;  mais  la  p&te  qui  les  enveloppe  et  les  condies  homoglMB 
ÎBlercalées  fenfermeat  }<i8qa*îd  exclusivement  des  espèces  néoimiiîMiJMi  et 
det  espèces  iiouvdles.  G'est  dans  cette  série  que  se  trouve  le  gisoMll 
principal  de  la  Terebratula  janitor,  espèce  qui  monte  iien  plus  faMi^ 
puisque  dans  Fezcursion  de  la  Société  géologique  en  septembre,  dans  ks 
Basses^Alper,  M.  de  SeHe  Ta  rârouvée,  devant  Irâte  la  Réunion,  imà  les 
tmi^kSoaphite$  Yvami,  à  Barréme,  oà  M.  Vélain  Tarâît  àl/k  vâh 
cmitrée  et  oii  die  n'est  pas  trèsHrare. 

M.  Zittd  ne  peut^  di(-îl,  s'habituer  à  ce  phénooiène  d'«&  leÉumieÉient 
|iar  les  eattx  «or  de  fi  vastes  étendues;  il  firâdra  pourtant  bien  qa'Srai- 
Mette,  puisque  les  proives  en  sont  partout,  et  sur  une  éclieUe  véritahlem^ 
oolos^.  (teftt  venra  la  démonstrattion  dais  le  doo^ple-fltndu  det  eirah- 
sions  de  la  Société.  Quarante  personnes,  parmi  lesquelles  beawanp  de 
géologues  éprouvés,  ont  été  témoins  de  ces  observations  et  pea^retà  en  âb- 
lester  l^xaotitude;  pas  im  (doute  n*a  surgi,  pas  une  oppositîoD  ne  s*est 

élevée. 

M.  Zittel  commet  une  inadvertance  en  disant  que  les  efl^èoeto^tratoiâtt 
par  les  eaux  proviennent  exclusivement  des  couches  à  Amméiéites  'Unm^ 
lobatus.  Les  Terebratula  Moravica^  Diceras  Ludij  Cidaris  earp- 
nata,  C.  gUmdifera,  de  Strambei^  et  d'Ai^,  mai  d'une  autre 
a<«si9e';  et  s'il  y  a  dans  les  couches  à  Terebratula  janitor  et  à  T.  diphya 
des  espèces  des  couches  à  Ammonites  tetiuilobatus,  ce  que,  je  Tavoue, 
je  considère  encore  comme  moins  bien  établi  que  le  cas  précédent,  cela  n'a 
rien  d'étonnant,  puisque  ces  couches  (sont  immédiatement  en  contact  avec 

la  brèche. 

Loin  de  savoir  mauvais  gré  à  M.  Zittel  et  aux  autres  géologues  qui 
partagent  les  mêmes  idées,  de  la  persistance  qu'ils  metteitt  à  les  défendre, 
nous  les  en  remercions,  au  contraire  ;  ils  nous  obligent  à  plus  d'efforts,  ils 
nous  amènent  à  explorer  notre  propre  soUvec  plus  de  soin,  à  entreprendre 
des  recherches  ratiomielles  et  méthodiques,  qui  nous  pr()curent  làdéoouveiie 
d'une  foule  de  fossiles  qu'on  ne  connaissait  pas  en  France.  Quatid  même 
l'étage  tithonique  devrait  finir  par  succomber,  il  aura  été,  surtout  pour  la 
France,  la  cause  d'un  progrès  notable  en^géologie. 

De  part  et  d'autre,  nous  apportons  nos  preuves,  il  est  nécessaire  que  ces 
preuves  doietit  discutées.  Apres  un  certain  temps  de  débats  conlradiotèires, 
mais  toujours  loyaux,  Taccord  se  fera  sans  aucun  doute  entre  tous  les  aiaîs 

de  la  vérité. 

'<i*^tpour  avancer  tant  soit  peu  l'^que  de  cette  conclusion,  ^  je 
vais  encore  soumettre  aux  partisans  de  la  doctrine  adverse  les  faits  et  les 
observatîonfi  qui  suivent. 


-\ 


Mift  BiqpHf;m«  teMm  tmumnoE,  99 


fOBQiMi  <tfaactérâti([itts  de  la  zene  à  Ammonites  knmiobatuêy  4e  la 
Rnnoonie  k  rArgovie,  et  il  a  retrouvé  ces  ieux  espèces  au  mèmd'VMma 
-ttftaBoe,  à  GEuasoi.  U  était  (deiic  intéressant  de  «déteriDiner  4 -une  ^namëre 
piécise  les  gisements  de  oes  espèces,  indiquées  par  d'Orbigny  comne  iqp- 
yiff^iànt  à  Télage  corriliea. 

Le  méoie  intàlèi.  a'attadiait  à  YAmmandtei  Maranliairmi,  é'&A. , 
donné  par Oppd  (S)  conmie  appartenantà  la  liase  de  la  JE0iie4  A.  bimmnr 
matus^  QatmA. 

4k,  les  tjpes  de  œs  tcois  espèces  cmt  été  recueillis  sur  ifs  cAtes  '4e 
fOoéan,  4ans  les  enviions  de  la  Rochelle.  J*ai  fait  de  ^celte  mHHte  wk 
#dfe  détaâlée,  minutiens^  dont  je  publierai  prochainenent  les  Msrftats, 
ei  de  laqudle  il  résulte  que  : 

A^  Vàmmonitêi  MarantiamiSy  d'Oïl).,  a  été  recueilli,  k  Ihrans, 
dvM'dès  i^caîres  maneux,  qui  ioai  suite  aux  marnes  eKfordienfies,^ 
éumaohOmf  (îuenat.,  A.  erenatus,  Bmg.,  A.  perarmatms,  «été. 
€m  ericaîfes  oiameax lenferment  en  grande  quaatité  VA.  SraiOyA%)A>, 

AnoBagédogueinla  placé  les  marnes  et  les  calcaires  marneux  4e  Manos 
et  d'Esnandes  ailleurs  que  dans  Tétage  oxfordien. 

9*  L*A.  AchiUes  et  TA.  Altenensis  se  rencontrent  tous  deux  dans 
teAloweseompaoles,  lithographiques,  reposant  sur  les  précédesats.  €es 
«rieaiiea  BoiilM»-nclies«n  fossiles,  eX  une  grande  partie  de  leur  fatimea 
Mé  démte  par  d^ôibigny. 

LoiAMBles  qm  |NN>viemient  de^»  niveau  sont  ceux  qoeb  PalimMegie 
ffMÇÊue  on  le  Prodrême  citent  comme  (provenant  4e  >la  ReeheHe,  Demi- 
pÎQrre,  Marsilly,  Chef  de  Baye,  les  Minimes,  Âytré,  Loix^^a  larrie. 

Ces  calcaires,  considérés  par  MM.  Elie  deBeaumont  et  Dufrénoy  (4  948) 
«HtaMifeFmaBt  la  partie  sspérieure  de  Tétage  oxfordiai,  ont  été  d^ss^ 
diMtewnUieB  par  M.  dXMigny  <<8&8)  et  par  M.  Manës<1853). 

S^  Les  Calcaires  k  Ammonites  Achilles  sont  recouverts  par  les  cdçaûes 
lÉipêtypicfg  et  térfûnodermes  d'Angoutins^  de  la  pointe  du  Ghé. 

La  "famé  4e  cette  série  de<»uclies,  ég^dement  très^riche,  est-très^KHS'^ 
feBte4e  la*ppéeédeate  :  pas  d'ammonites,  au  contraire  des  dicérates.et  de 
iMNribfesx  éiMiides  dont  aucune  espèce  ne  se  renc(mtre  dans  les  couche^ 
tfMi9*)aceBtes. 

•Snr  109  eq^èees  de  eelte  foune  que  cite  d*Orbigny,  9  iKulementt  se 
■MiMfcnt-  ^09  4hM. 

tr  Viennent  ensuite  les  inames  Menés  et  ks  calcaires  inameux  de 


({)  Tùtaont.  MUOM.,  p.  180*.  1863. 
(!)  Loe.  dl.,  p.  iV» 


^W  *  ^^^^m  '"•'i  ^mm^m  «I^B^^^^Ht  'cKHPP» 


iMPftÉiâSifniiik  J'iVYMMW  Oftmî  PkalÊÎùÊÊÊÊt  itgmSiagÊ^à  .M^g^-ji/ii 
^utablka,  Tknela  tupimmrmuit,  Cff/rim  mrmê^  9kml§tm 

GesjilAMdso0Mhflf,é|m 

5*  Ce  einquitett  ijatèais  ert  dradériié  ftf  wt  tlpttiteo 

mmw^Êffûâff  fait  MmÊiM^WÊ^  ^^%#  dfWlfi  flHWhMf  jft  CfcliJiailMttïiWî 

<^  lift  snoeoMMi  piéeédote  |mt  élie  irérifiéB  an  cnrimtjiDifiiiÉi^ 
j0m4'Aigelf,  ok  k  aâm  jmnifM  «  tasuM.par  en  otaMi  à 
lipioiito  y^,  épMdoM"»  <tfl!nnM«MtdsMà4ft-'éeari0rfill 

.Toirt  cd»  ii'6it  pti  nonvo»*  M.  Muet  MtHUMilv  éni  II  Jéi^ 
Pt^tlimk,fttM^  éà  déptirtemmt  ée  h$  Ckanmlê^hifiriêm^^ 
4Miti6  toM  €»  Mnk.  JeMeliQiiiepo«rliiiMiiiiart,à£ra.fnf^ 
rosiKlitiidB  deft  i;isenie«to  e^  qMi»|i*^ 
MiMt  mt  1»  IriaiseB  a?ee  «ne  tdb  ttfgtàinÊé  qCH  mi  iararihlt  4» 
ciwBBirtIiS  d*€Rrar#  t  h* 


*•  t 


n  néniIiB  de  œ  qpri  prtoède,  qqe  les  deex  qytoe  d'âB^ 
taine  qui  appartiennent  à  la  zone  à  Ammonites  tenmlobatus^  sont 
placées  dans  cette  région  immédiatement  au-dessus  de  Toxfordien  marneux 
à  Ammonites  Marantianus  eX  A.  Erato^  et  aa-dessous  des  calcaires 
coralliois  d'Angoulins,  fort  loin  du  vrai  Kimmeridge-clay,  à  Ammonites 
LaUierianus,  A.  orthocera  et  Ostrea  virgula. 

Calcaires  à  A.  Achilles  du  bassin  de  Paris.  —  Dans  le  bassin  de 
Paris,  il  existe,  de  Taveu  de  tous,  entre  le  calcaire  corallien  de  Tonnerre, 
qui,  k  Tonnerre  même,  est  recouvert  par  le  calcaire  à  Astartes,  et  le 
ôdcaire  oxfordien  à  Ammonites  MartelU  de  Pacy  (Yonne)  et  de  Maran- 
ville  (Haute-Marne),  une  série  de  calcaires  marneux  ou  compactes,  souvent 
lithographiques  et  exploités  pour  diaux  hydraulique.  Ce  smit  les  calcaires 
de  Yermanton,  de  Tanlay  et  de  Gommissey  (Yimne),  de  Qairvanx  d  de 
Longchamps  (Aube),  etc.  C'est  dans  ces  calcaires  que  lOi.  Royer, 
Tond)eck,  Deloisy  et  moi,  avons  recueilli  d'assez  nombreux  exempliores 
rapportés,  avec  raison,  par  M.  de  Loriol  (1)  à  VA.  AchiUes.  Dans  œs 
localités,  au-dessous  des  couches  à  A.  AchiUes  viennent  toujours  des 
assises  marneuses  avec  A.  bimammatus,  comme  en  Allemagne. 

(1)  Btage$Jurasilqiie$  supirUun  de  la  HautS'Mame,  p.  SS;  1879.. 


I87S.  HteDnr.  —  étage  TiTHomQUB.  73 

n  est  vrai  qoe  le^  géologues  français  ne  sont  pas  exactement  d'accord 
sur  l*ftg^  de  ces  calcaires.  Les  uns,  avec  M.  Elie  de  Beaomont,  les  consi- 
dèrent ocmime  la  partie  supérieure  de  Tétage  oxfordien  et  par  suite  comme 
infoieors  aux  calcaires  coralliens  à  Diceras  arietinum.  Les  autres  les 
croient  sapârieurs  à  cette  dernière  assise;  mais  ils  reconnaissent  qu'ils 
MDl  recouyerts  par  Toolite  corallienne  supérieure  de  Tonnerre  et  de  la 
Haute-Marne,  qui  est  elle-même  recouverte  partout  par  le  vrai  calcaire  à 
Astartes,  au-dessus  duqud  viennent  les  argiles  de  Kimmeridge  à  Osùrea 
tfirgula,  etc.  Aucun  de  cesjfdemiersj'géologues  n'a  pu  penser  que  les 
odoBÛres  k  Ammonites  Achilles  fussent  l'équivalent  synchronique  de 
l'étage  kimméridien  ou  du  calcaire  à  Astartes,  dont  la  signification  et  l'âge 
sont,  dans  le  Nord  de  l'Europe,  précisés  d'une  façon  si  exacte. 

Remarquons  encore  que  ceux  qui  placent  les  calcaires  à  Amm^mites 
Achilles  au  milieu  des  calcaires  coralliens,  sont  conduits  (1)  à  mettre 
fanent  à  ce  niveau  VAmmofiites  Marantianiis  et  l'A.  bimamma- 
tus,  qu'Oppel  laissait  avec  raison  dans  le  groupe  oxfordien. 

Ainsi  des  faits  nombreux  et  décisifs  empruntés  au  bassin  de  Paris,  à 
l'Aquitaine,  au  Jura  méridional,  aussi  bien  qu'à  la  Pologne,  prouvent  que 
les  calcaires  de  la  zone  à  Ammonites  polyplocus  et  A.  Achilles  sont 
s^arés  de  l'étage  kimméridien  : 

4«  Par  tout  ou  partie  de  l'étage  corallien  ; 

S*  Par  le  sous-étage  astartien  ou  séquanien. 

n  n'y  a  d'exception  à  cet  ordre  de  superposition,  dans  toute  l'Europe, 
que  la  localité  d'Oberbuchsiten,  laquelle,  pour  les  raisons  que  j'ai  données, 
a  évidemment  besoin  d'être  soumise  à  de  nouvelles  investigations. 

J'aurai  peu  de  chose  à  répondre  aux  objections  de  M.  Bayan,  puisqu'il 
admet  que  la  zone  à  Ammonites  polyplocus  est  inférieure  au  coral-rag 
de  Saint-Claude.  Il  est  vrai  que  ce  corâl-rag  n'est  pas  pour  lui  du  vrai 
eoraUien  ;  il  le  met,  comme  M.  Dieulafait,  au  niveau  du  calcaire  de  l'E- 
chaiUon,  œ  qui  ne  l'empêche  pas  d'être  au-dessous  du  calcaire  à  Astartes, 
qu'il  sépare  ainsi  des  couches  à  A.  polyplocus. 

L*opinion  de  M.  Bayan  a  considérablement  changé  sur  ce  point  depuis 
le  mois  de  février  dernier.  A  cette  époque,  en  effet  (â),  M.  Bayan,  consi- 
dàrant  les  couches  à  A.  tenuilobatus  comme  appartenant  au  kimméridien 
inférieur,  admettait  qu'elles  étaient  postérieures  aux  couches  à  Cidaris 
glandifera,  C.  cariniferaj  etc.,  découvertes  par  M.  Pérou  au  Djebel- 
Sd>a,  c'est-à-dire  au  calcaire  de  l'Echaillon.  —  Aujourd'hui  c'est  précisé^ 
ment  l'opinion  contraire  qu'adopte  M.  Bayan.  En  admettant  que  le  calcaire 

(1)  V.  DueriptUm  de»  fostUesjurtu^ques  supérieurs  de  la  Haute-Mame,  p.  66  et  68. 
m  BuU.,  t*  série,  t.  IXIX,  p.  100. 


It  ToaBBCK.  —  OML flini  ftâ  mniB ■» ■<■■?.        Iftmfi 


Aeqtt'îl  MCiatérworaQ  oJcaire  à  AstMa  el  aaliwriiilif  dn  JiM^ 
II.  Bayan  est  lois  de  partagn*  Tavis  de  M.  Zittci,  qm  cmndèncecakiiR 
et  TEdMiUm  oMme  fntparilanéitm. 

Il  y  a  dav  cène  diseossm  on  £ûl  singnUer,  c*cst  h  gJgpiinrtBB  Mtti 
discordante  que  possible  que  ks  partisans  de  YHage  Hikomqm  donneni 
à  ectie  dteominatiaD.  Qa*oa  lise  les  dernières  poblicatîoBS  Eûtes  sur  cette 
msliare  dans  notre  BtiUef m,  celles,  par  exemple,  de  MM.  PîDet,  Ehny, 
lourdy,  Péron,  on  en  jugera.  Pour  Ton,  Tétage  tithoniqne  esl  on  groopo 
éqoîvâlcttt  de  tout  le  Jora  sopérieor  du  Nord,  pour  Tantre  c*csl  un  éCaga 
exdtisivemeirt  ottaeé,  quoique  distinct  de  Télage  néooonîcn,  cte.  Je  mo 
rallierais  vokaitias  à  cette  dernière  manière  de  voir,  n'était  le  mot  titk^ 
niqm,  qui  n'a  été  jusqu'ici  qu*une  cause  de  confasion  TérHaUenent  in- 
ciôyable,  et  qu'à  ce  titre  je  repousse. 

G'eiA  en  Fnoice  que  la  daité  peut  et  doit  se  iaire  an  roilieo  de  œ  dkmê 
d'idées  contradictoires.  Pour  cela,  j'appelle  l'attention  des  géologues  de 
toute  l'Europe  sur  les  magnifiques  coupes  que  présentent  nos  Alpes  du 
DauplMé  et  de  la  Prorence.  L'absence  de  végétation,  les  allures  régulières 
el  la  puissance  des  couches  dont  l'âge  et  la  position  relative  sont  en  discus- 
sion, Fabondance  des  fossiles,  tout  est  réuni  pour  faciliter  l'étude.  Nulle 
part  ailleurs,  en  Europe,  je  n'ai  vu  de  meHleures  conditions,  et  je  suis  re- 
venu de  mes  voyages,  persuadé  que  c'était  dans  le  Midi  de  la  France  que 
l'on  Irouverail  les  documents  les  plus  nombreux  et  les  plus  propres  à  fournir 
wnesolulron  daire  et  précise.  Celait,  on  lésait,  ra>-isdecepau\TeZejszner, 
qui  m'avait  scni  de  guide  en  Callicie  en  1868,  avec  une  si  extrême  obli* 
geance,  et  qui  a  été  cnk-ré  d'une  manière  si  misérable  (l)  à  notre  science, 
qu'il  avait  considérablemc^nt  CDrichie. 

Les   observations    suivantes    sont   ensuite   échangées   entre 
MM.  Tombeck,  Ikivignier  et  Benoit  : 

M.  ToMBECR  dit  qu'il  n  a  pas  à  apprécier  les  conclusions  du  travail  de 
M.  Hébert  sur  la  place  de  V Ammonites  tenuilobaim ,  attendu  qu'il  n'a 
jamais  rencontré  celte  ammoaile  dans  le  bassin  de  Paris,  le  seul  qu'il  ait 

étudié. 

Il  veut  seulement  compléter  ce  qu'a  dit  le  savant  professeur  sur  la  place 
de  \  Ammonites  Marantianus  et  de  Y  Ammonites  Achilles  dans  la 

Il  est  bien  vrai,  comme  l'avance  M.  Hébert,  qu'à  Maranville  (Haute- 
Marne),  et  à  Ville-sous-La-Ferté  (Aube),  au-dessus  de  la  zone  à  A.  irans- 
versarlus,  on  trouve  d'abord  des  calcaires  marneux  à  A.  Marantianus^ 


(1)  M.  Zejszner  a  été  assassiné,  chez  lui,  à  Varsovie,  par  son  domestiqie,  dans  rhivtrikWri. 


49H^  TOmOi.  •-*  6ft8.  son  LA  MOTB  M».  HÉBSIT.  75 

potedef  caleaires  à  A«  ilcAiU^,  le  tout  surmonté  d*im  calcaire  grame- 
ImK  oq  niboolîliqiie  à  Cidaris  flarigemma. 

n  est  bien  vrai  encore  que  dans  la  vallée  de  la  Marne,  on  trouve  ^le- 
HMDi  les  oondies  à  A.  MaruntiantiSy  recouvertes  par  des  couches  à 
A^  A4^iUeSt  qui  supportent  un  calcaire  grumeleux  à  Cidaris  fiori^ 
gemma  4X  une  oolite  à  Nérinées. 

Mais  œ  qu*il  faut  ajouter,  c*est  que  dans  la  vallée  de  la  Marne,  la  cou- 
die  à  A.  Mwantianus,  au  lieu  de  reposer  directement,  conmie  dans 
hriFaUèe  de  TAube,  sur  la  zone  à  A.  transversarius,  en  est  séparée 
pap  on  lit  poissmt  d'oolite  à  Diceras  arietina,  à  Cardium  eorallinum 
^  à  Cidaris  flarigemma.  Ce  lit  d*oolite,^^à  Buxi^^,  à  Youécourt  ^  à 
F^WMkB,  8  une  puissance  considâ^bie  et  se  distingue  nettement  par  sa 
phoedn  Ut  oolitique  supérieur  aux  couches  k  A.  Marantianus  et  k 
A.  AchiUes,  qui  est  connu  dans  la  Haute-Marne  sous  le  nom  i'Oolite 
d^  Sauamrt,  tandis  que  le  lit  inférieur  porte  le  nom  à*Oolite  de  /)tm- 
lamoaurt. 

On  voit  par  Ik  que  les  couches  à  A.  Marantianus  et  à  A.  Achilles 
fient  inecNitestablem^t  oxfordiennes,  puisqu*^  Buxières,  à  Youécourt  et  à 
Fitmotes,  elles  reposât  sur  le  corallien  le  plus  typique. 

Les  mêmes  conclusions  résultent  de  Tétude  de  la  cAte  des  Lavières,  Aé 
oDifo  âe  Sottoourt  et  de  la  tranchée  de  Buxières,  où  les  mêmes  couches  à 
il.  AchiUes  et  A.  Marantianus  reposent,  non  pas  sur  une  oolite, 
mm  0Br  on  calcaire  grumeleux  à  Hemicidaris  crenularis,  Glyptious 
hierûglyphieusy  Cidaris  flarigemma,  etc.,  c'est  à  dire  encore  sur  une 
ooBcbe  anihe&tiquenient  corallienne. 

Si  dene  9  est  avéré  que  lés  zones  h  A.  Achilles  et  A.  Marantianus 
sont  eoralliennes,  il  est  difficile  que  la  zone  à  A.  tenuilabatuSj  qui  leur 
.  es>  peslérieiffe,  puisse  rester  oxfordienne.  ^ 

Qaant  à  Textension  que  M.  Tombeck,  de  oonc^  avec  MM.  Royeret 
de  Loriel,  a  proposé  pour  Tétage  séquanien,  et  que  M.  Hébert  trouve 
regrettable^  ce  n*est  pas  le  résultat  d'une  simple  fantaisie. 

VëseAà  attentive  ^  prolongée  de  la  Haute-Marne  leur  a  fait  en  effet  recoib- 
lillre  que  les  caractères  attribués  dans  Torigine  par  MM.  Thirriaet  Màrcou 
au  calcaire  à  Âstartes,  ou  étage  séquanien  proprement  dit,  ccmviennenli 
panîUenient  à  une  série  d'autres  couches  plus  anciennes,  et  connues  pré- 
cédemment dans  la  Haute-Marne  sous  le  nom  de  corallien  compacte. 
Ces  ooudies  caractérisées,  comme  le  calcaire  à  Astartes,  parla  Pinnigena 
Slauêiurei,  la  Pinna  granulata^  la  Pholadomya  Protei,  là  Terebra^ 
tuia  humeralis^  la  Rhynchanella  pinguis,  le  Diceras  suprajurensiSy 
]sLNatica  hemisphcerica y  le  Pterocera  Panti,  etc.,  sont  aussi  celles  qui 
reâfenneat  VA.  Achilles  et  Y  A.  Marantianus,  Elles  sont  si  bien  en- 
cbivélréed^  M  mitieu  des  accidents  cliques  à  Diceras  arietina  qu*on 


90  .    M!n8|B»r--f-«iâirtlMt^ 


W  Milité^-.!        •■'.   >'  •    •■  •  V  •.(!'  irr* /' H  î  >j/ iï 

6mi  llmMIirâA'BBiiininwot  tt  oricstm  à  Afllirtai.  HMHsjMkiL  mb 
Télage  ooraffin  n^ert  qa^iui  fiMâèt  •ccid«riÉt4e  Miy  i<tmiwi,  iitùnnvy 

•.  H.  lofMnliatâ  Mi  AmiBdé  kMnkmiiriMrittMriMXMQfé^ 
ftWiiag  gTSWieii»  êàpmnim^  fUmûMmj,  tte^:mai»:'jiD|yièi  VjijMijip 

i^BiéBiig cpâ (MA  «Ken  d^m (fiifllgiNi  maédê.fuitnjmA^^i^ 
4*j»i|ije.eiiifle  tp^uneçorteiiie.  CBoiirifltt  wagiée:  pir  cei  ippafti>pnmi>j 
J*iaraMip(i,  d^,  «éer  avee  toato  •ppre9oa49M8^  teffWiJWI. 
idmm  YMmiêiu,  puisque  hsdiFcn^ipiNyfMte  tcwflwpiiiip^^ 
M  piéMplepil  onDe  part  an  déyAypgaent  ^ccjrfwaht»  à  <»h|iî  .ylh.  ife' 
teignent  dans  la  Meuse.  Mais  ]*ai  toa|oon  cm  qa*îl  ^ail  indiiyqeeiihfe 
ponraiBipav  jeter  ledéaoïdni.  eft'b  oonfami  dans  la  «mei^.de,iefl|iet*er 
leligmmMil  les  nons  dm  leoraiiia»  eonne  oa  mff&^jMg^ 
noms  génériques  ei  içèoifiqiies  dans  ks  anties  hmAuL^^^B  wwaseï 
nptiBteHÈS..:  ■       ■  ;  r,»iii'M>;  ^'f.t  * 

D>Bi  aniro  eftté,  aptes  «roir  snîn  pas  à  pas  e^ptajjiss  ificaittims  dw» 
bt  Ibdse  ei  ks  Aidennes  sur  des  kuiigvenn  dep)|is  ^^  460,  Uifeinltr^ 
ifrts  les  avmr  vn  varier  d^^aissemr  duis  dis  limites  ti^ts-oonsUéniUes, 
après  avoir  va  réunis  et  confondus  dans  une  même  couche  les  fossiles  qui 
occupaient  des  niveaux  distincts  lorsque  la  formation  était  plus  développée, 
après  avoir  vu  des  fossiles,  très-communs  sur  un  certain  point,  devenir  {4us 
rares  un  peu  plus  loin,  et  même  disparaître  complètement,  surtout  lorsque 
le  faciès  de  la  rocjie  changeait,  je  n'admets  pas  volontiers  ces  zones  carac» 
ténsées  par  un  seul  fossile,  surtout  lorsque  ce  fossile  n'est  pas  très-abondant, 
lorsqu'il  ne  {Mésente  pas  des  caractères  assez  tranchés  pour  qu'il  soit  im- 
possible de  le  confondre  avec  d'autres  espèces  de  terrains  différents,  ou  lors- 
qa'il  se  trouve  à  des  hauteurs  différentes.  Gomment  savoir,  lorsqu'on 
rencontre  un  de  ces  fossiles,  si  l'on  est  sur  la  première,  la  seccmde  ou  la 
troisième  des  zones  qu'il  caractérise. 

Mais  je  n'insiste  pas  davantage  sur  ces  observations,  peut-être  déjà  trop 
longues,  et  j'aborde  la  question  qui  m'a  fait  demander  la  parole. 

M.  Tombeck  est  persuadé  que  je  reconnaîtrai,  comme  lui,  qu'il  y  a 
deux  ou  trois  ooral-rags  alternant  avec  daix  ou  trois  séquaniens,  autrement 
dit,  deux  ou  trois  bancs  coralliens  alternant  avec  deux  ou  trois  bancs 
oolithiques. 

Je  suis  loin  de  partager  cette  opinion..  A  mes  yeux,  le  coral-rag  et  les 
calcaires  à  Astartes  sont  complètement  distincts  et  séparés;  mais  le,mal- 


a 


jfltêm'  BUnCraBR.,  — T  <X)IlàL-|UO  M  LA  MEUSE.  37 

iif;,  «omnie  je  Tai^k  dq^  longtemps,  est  une  formation  très^variable» 
{tféaenlwt  des  faciès  différents  entre  lesquels  il  est  impossible  d^établir  un 
ordre  de  superposition,  la  roche  qui  était  ici  à  la  base  se  trouvant  là  au 
jnilim  ou  à  la  partie  supérieuFe. 

Les  di^ts  du  coral-rag  ressemblent  à  ceux  qui  se  formi^t  actuellement 
dans  ks  mers  du  Sud.  A  Tépoque  corallienne,  il  y  avait,  comme  aujotar** 
d*hai,  des  bancs  de  polypiers  disséminés  çà  et  là,  les  uns  à  une  certaine 
profondeur,  les  autres  s'élevant  jusqu'à  la  surfoce  ;  les  uns  formant  des 
bancs  ou  des  ilôts,  les  autres  des  attols,  sortes  de  bassins  dans  lesquels  les 
moavonents  d'une  mer  moins  agitée  entassaient  une  vase  calcaire  très- 
tenne,  provenant  de  la  trituration  des  coquilles  et.  des  polypiers  roulés  les 
uns  contre  les  autres.  Cette  vase  a  pu  arrêter  le  développement  des  bajics 
de  polypiers.  Dans  tous  les  cas,  en  se  solidifiant,  elle  a  produit  les  calcaires 
cntyeax  ou  vaseux  qui  leur  sont  souvent  juxts^posés. 

,Éa  dehors  de  ces  bancs,  des  courants  plus  ou  moins  rapides  déposaient 
id  des  calcaires  à  grains  plus  ou  moins  fins,  souvent  oolitbiques,  empâtant 
des  a>quilles  plus  ou  moins  légères,  et  là  des  calcaires  noduleux  formés  de 
fragments  roulés  de  grosses  coquilles  et  de  polypiers,  parmi  lesquels  on 
v^nmve  entiers  des  dicérates,  des  nérinées  et  d'autres  corps  assez  solides 
pour  avoir  résisté  au  choc  des  matériaux  avec  lesquels  ils  étaient  entraînés. 
On  oompradd  que  selon  les  circonstances  le  courant  qui  passait  entre  deux 
bancs  de  polypiers  pouvait  augm^ter  de  force  et  de  vitesse,  si  ces  bancs, 
en  se  développant,  resserraient  le  détroit  qui  les  séparait,  et  que,  au  con- 
tranre,  le  courant  pouvait  se  ralentir  et  perdre  de  sa  force,  si  les  dépôts  qui 
se  formaiait.au  pied  des  bancs  modifiaient  les  conditions  d'existence  des 
polypiers,  de  manière  à  en  restreindre  le  développement.  Il  a  pu  arriver, 
aussi  que  des  polypiers  détad^  d'un  banc  déjà  presque  recouvert  par.  les 
dépôts  iroisins,  soient  transportés  sur  un  fond  fovorable  à  leur  multipU- 
Galion,  d'où  un  nouveau  Imc,  se  développant  à  un  niveau  plus  élevé  que 
odui  dont  il  provenait,  et  sur  le  dépôt  même  qui  recouvrait  oelui-ci. 

C'est  après  avoir  constaté  ces  faits  sur  toute  l'étendue  du  coral-rag  de 
la  Meuse  et  des  Ardennes,  que  j'ai  dit  à  ceux  qui^  après  avoir  étudié  cette 
bnnatioa  dans  des  localités  restreintes,  croyaient  pouvoir  y  établir  des 
subdivisions  constantes,  que  le  coralnrag  n'avait  de  constant  qoe  son 
ioamstanoe. 

J'ai  d'ailleurs  traité  cette  question  avec  plus  de  dévelq>pemait  à  la 
Réunion  extraordinaire  de  Joinville  et  à  la  séance  du  4  mai  1857. 

D'après  ce  qui  précède,  je  ne  puis  trouver  étonnant  qu'on  renooffitreien 
certains  points  trois  bancs  de  polypiers  alternant  avec  trois  assises  oolitbi- 
ques ;  cependant  il  peut  être  arrivé,  surtout  lorsque  les  dépôts  argileux 
intermédiaires  sont  masqués  par  des  éboulis  ou  par  des  alluvions,  que  l'on 
ait  pria  pour  coralliens  ks  parties  oolitbiques  des  calcaires  à  Adades. 


TOVDBOKi  ■—  BtPORBRt 


»«^ 


li'mfitke  inferiewc  de  celte  fornaation  peat  «cependant  se  distinguer  des 
oolilhes ooratliennes,  quoiqu'elle  contienne  aussi  des  assises  k  polypiers. 
Mai»  )fe  ooDchea  qoe  j'ai  décrites  sous  le  nom  de  calcaires  à  grosses 
oolithes  irrégulicres  et  qui  se  trouvent  à  80  ou  400"  au-dessos  du  con\r 
r»g,  peB««t  facilement  être  confondues  avec  les  calcaires  nodulem  à 
Dieéntea.  Elles  contiennent,  comme  eux,  des  néfinéea  et  un  dtcérate 
'  gânéFBlemeat  trte-petil,  mais  qui,  dans  les  environs  de  Vacon,  atteint 
l^esque  la  taille  du  D.  arietinum.  J'ai  remarqué  en  i856  qti'on  arut 
«mfoaAi  tas  assises,  dans  lesquelles  on  trouve  la  Pinnigena  Smtsmrei, 
avec  DB  autre  dépât  oolitbique  blanc,  caractérisé  par  une  autre  Pinna 
beaucoup  plus  large,  aplatie  et  presqœ  équivalve,  espèce  qui  se  retrouve 
dans  le  ooral-rag_de  Saint-Mihiel. 
•r-i^fail^|^iHlrf^i»^^|^lM^»^^  wiiiHHiui'  l»«Mll>Mrfw«HMMMV 

ftelvtifMM4bMikBis^-iMift'KTMb«Au%Hrii'ttëiriH 


iiÉiiiiiiw'--|ii>iHiiiaii<iwMhto.  CMvMBnA'CÉHbidÉ^'tiK  ptÊSm 

Hwyèi-gr'iiiWMiTiMi-yimwi^  ciMÉrtnii»bfyri>HH|iaiiiM»<ii 

AflUrtn,  cawhe  y»  oontUBte,  dont  qncîtpies  partletBeatB«»fti>iiw, 
iHNUtf  ip»  (fkatm  «mtiioBent  en  abondoMe  tes  Ovfrw  detMdOT  et 
0L  ^JBmnfnriMTut. 

U .  TMokMk  k  M  HB»  «pw  d'*^  H.  Minoo  ItH-mCne,  leséqBam 
M.êfekifrtbAstart»  nVait  ^qnelqnes  nMrcfl  de  pmsssMe.  Ce^i*^ 
pu-  H.  Hhqo»  ^  &  dAnit  le  prtnicr  les  ealcwras  h  Astartest  «'M 
H.  Thifria^  lei«Mt cmuribe  en  i833,  dans  lftgtatiflttq«ef;«M^;|^ 
4*  ^ll«H> Safloai  Ua  pen  flm  tard,  j'ai  Mufsé  knn  rapp(ff»»rec 
miig»>wi)itsw)  i«y«rie«r,  et  j'y  u  Oum  Amiens  sobdivinom:  Ma> 
Mit  iwk  iraiiêhtei  poig  ^'oft  ait  éié  talé  de  lenr  ikaner  <)es  aont  par- 
tlMlkw  Hitealani GiBdnit  lenFen donep htoote,  tu  InssMrt  k  tem 
primitif  k  l'enseinble,  et  non  pas  l'afiectcr  à  une  seule  d'entre-  tUes,  «an* 
fÉot,  «tt'MjpMnib  pltifft1nD{rici;^BanlBiDber  densh  ooshsloB. 

I'II^Ibiuii  «nh  dWeir  ftroteaHr  cootn  lea  géolt^oes  qnî  ïnVodtriMRt 
dib»  laB^^MRtlD»  4«giabAnsleB»  oonnUas  et  dkna  la  seieiK»  on*  nM*dlB 


fft*r— -~T^ — I  ,(|Bg^  i^qg,  f^  pai^ttJi  Mqov»  okatahA.ii'i'élgtpei 


hniuiiittpèBsiUftèBebabiiades^  reçues^  «tebantbidaque^poofrdMcett* 
prU  da  plus  grand  nombre,  il  faut  parler  la  langue  de  toot  Iwmoodea 
Ibii  '  il  ajoute  quHl  faut  se  garder  de  prendre  le  précepte  de*  M.  Beioit 
^ui3  un  a^s  trop  alisolu  ;  ce  serait  eondanmer  la  scienœ  a  rimmebilàtfà 
lies  idées  de  nos*  ^vanciers  ne  soat^pas  respectables  par  cela  seulqU'eUei 
ttiùl  Tieiftes^.  et  el)es  ne  stwt  respectables  étant  vieilles,  qu^à  (HUuUtion 
d'Aire  Justes. 

Séance  du  2  décembre  i879. 

M.  Biocheiy  aecrétaire,  donne  lecture  du  procds-verbal  de  la 
dmdène  séance»  dont  la  rédaction  est  adoptée. 

Par  Suite  des  présentations  faites  dans  la  dernière-  séancOi.  t^ 
Vfémâéût  proclame  membres  de  la  Société  : 

ItM.  fioNNEViLLE  (Marcel),  Avocat,  à  Auxerre  (Yonne)»  pvéseQti 
par  MM.  6.  Cotteau  et  Ed.  Hébert  ; 

Lbb^qdnte,  Pharmacien»  15,  place  du  Bas  des  Lîces»  i  QaiWEn 
^le-etrVilaine),  présenté  par  MM.  de  Verneuil  et  Tournouer  ; 

TuiPtr  CU>uis)j  Pharmacien  aide-major,  à  l'b^tal  du  Ody»,  i 
ilgier  (Nigeria)»  présenté  par  MM.  Bayan  et  Batte.' 

M«  Gétteau  dépose  sepr  le  bureau,  de  la  part  de  Madame  Pidet. 
la  veuve  de  l'illustre  savant  dont  la  science  déplore  la  pette»  m 
dmttère:  livraison  du  grand  «t  bel  ouvrage  consacré  à  la  Pàiéonto- 
logie  suisse  (V.  la  liste  des  dons). 

M.  Cotteau  présente  ensuite,  au  nom  de  MM.  Desor  et  de  Loriol» 
les  dernières  livraisons  do  la  praoûère  partie  de  ïEehinalùgie 
helvétique ji  et  fait»  an  sujet  de  cet  ou^age,  la  onjuaunUtttioii 
mhrani»;, 

SUR  LES  OUIÈSINS  JURASSIQUES  DE  U  SUISSE, 

par  M.  G.  COTTEAU. 

MM.  Desor  et  de  Loriol  vlâBneat  de  terminer  la  première  partie  de 
VEchinologie  helvétique,  comprenant  la  desciriptioo  ei  Us  $§w(9f^de 
lootes  les  e^ptees  d*échiQide9  jorassiqaes  de  la  Soisse.  Pei^pneltei^mou 
en  offrani  à  la  Société,  de  la  part  des  auteurs,  les  dernières  livraisons, 
de  vous  dire  quelques  mots  de  cet  imp^t^irt  ouTllige,  de  voos  signaler 
les  résultats  straiigraphiqoes  auxqtieUxloa  anteu»  sont  arrivés,  et  d'in- 


1$  COTTE&U. — OCRSIHS  jniASBIQDE9DB.|.ABinBSB.  2  déc. 

sislersorlei  rapports  on  difTéreoces  qui  estsleol  d&og  la  dislribatioo 
des  mêmes  échiaides  en  Soisse  et  cd  France. 

Le  mérite  bien  coddq  de«  auteurs,  le  eoio  avec  lequel  tous  les  types 
soDt  étudiés  et  décrits,  les  planches  fort  belles  et  Irés-exaetes  qui  accom- 
pagnent les  ilescriptions,  font  de  \  Echinologie  helvétique  du  ouvrage 
de  premier  ordre  et  qui  a  sa  place  marquée  dans  toutes  les  bibliothèques 
paléoutologiques. 

La  synonymie  des  espèces,  parfois  très-compliquée,  a  été  discutée  et 
établie  trëS'gcrupuleusemeDt.  Dans  plusieurs  circonstances,  MM.  Desor, 
de  Loriol  cl  moi,  nous  nous  sommes  entendus  f^ur  uoe  même  dénomina- 
tion, afin  que  VEcliinologie  helvétique  et  la  Paléontologie  française, 
publiées  à  peu  près  en  même  temps  et  destinées  à  se  compléter  l'une  par 
l'antre,  soient  aalaot  que  possible  en  concordance,  four  atteindre  plus 
facilement  ce  but,  ces  auteurs  oui  bien  voulu  se  rapprocher  de  la  classi- 
fication générale  que  j'ai  proposée  dans  la  Paléontologie  française.  Je 
leur  en  sais  beaucoup  de  gré,  car  c'était  donner  à  nos  deux  ouvrages  un 
caractère  d'unité  qui  facilite  singulièrement  l'élude  et  la  reconnaissance 
des  espèces. 

Deux  cent  dii-sepl  espèces  jurassiques  sont  décrites  et  figurées  dans 
V Echinologie  helvétique.  P\as  de  moihé  de  ces  tspèces  se  retrouvent 
en  France,  et  ce  nombre  s'augmentera  encore  dans  une  notable  pro- 
portion, lorsque  j'aurai  fait  paraître,  dans  la  Paléontologie  française, 
la  descripliondcs  écbioides  irréguliers.  Le  nombre  considérable  d'espèces 
eooiiDanei  suffit  pour  démontrer  t'inlérât  que  prteenle  le  livra  de 
lUI.  I>eMr  et  de  ûriol  pour  l'étude  de  dos  espèces. 
..  B|(KDiaons  d'après  le  tableau  qui  termiae  l'onvrage.  ta  distribaiioa 
de*  etpècea  dans  les  divers  étages. 

Lias  et  infrà-Uas. 

SiietpèMs  ont  été  recneillîes  dans  le  lias  et  l'iafrli-liu  de  Suisse. 
NM:«lpèMB  françtiseï ,  beaucoup  plus  DombrenKS  ,  appartiennent 
presque  tontes  aux  èchioides  réguliers  et  sont  encore  mal  codbo».  ITae 
seale  des  espèces  de  Suisse,  Cidans  strùUula,  s'est  montrée  eu  France. 
En  Suisse,  elle  à  été  recuùllie  daos  le  liai  inférieur;  en  France,  elle 
occupe  un  nivean  plus  élevé  et  caraclérise  l'élage  liasieD. 

Etage  bajocten. 

Qaittone  espèces  appartiennent  k  l'étagiebajoden.  Sar  ce  nombre. 
ktdtM'réiroDvènt  en  France  an  niâme  Divean  siratigraphiqne  : 
Cidarit  cueumifera, 
-      Zieholtm, 


<87t.  oofRiào.  —  WÊtmn  jtmAssiQin»  ms  la  scnss.  81 

Rhabdoeidaris  horrida  ; 
Holectypm9  kemisphœrieus  ; 
Hybociypeus  Theobaldi; 
Galeropygus  Marcou  / 
Collyrites  ringens. 

Ko  SoiiBe»  deox  de  ces  espèces  passent  à  l'étage  bathonieo  : 

CidarU  Zschokkei  ; 

HoUctypus  hemzsphxricus,  « 

En  France,  je  crois  le  Cidaris  Zschokkei  spécial  à  l'étage  bajoden  ; 
nais  il  fani  ajouter  le  Collyrites  ringens  comme  espèce  se  trouvant  à 
li  ibis  dans  les  couches  bajociennes  et  bathoniennes.  U  est  k  remarier 
ooe  le  Cidaris  Desori,  indiqué  en  Suisse  comme  propre  àFétagebiyo- 
«en,  né  s^est  rencontré  en  France  que  dans  l'étage  bathonien,  t 

Etage  bathonien. 

Vêlage  balhonien  a  présenté  en  Suisse  quarante-cinq  espèces.  Viig|^ 
nx  au  moins  ont  été  retrouvées  en  France  dans  le  même  étage: 

Cidaris  meandrina^  .  ^ 

—  Kœchliniy 

—  fTrighti; 
Aerosalenia  spinosa, 

—  hemicidaroides  ; 
Hemicidaris  LangrunensiSy 

—  granulosa  ; 
Pseudodiadema  komostigma, 

—  subcomplanatum  ; 
Hemipedina  Ferryi  f 
Stomechinus  Schlumbergeri, 

—  serratus, 

—  Michelini; 
HoUctypus  depressus, 

—  hemisphœricus  ; 

Pygaster  Trigeri  ;  -  • 

Galeropygus  Nodoti  ; 
Eehinobrissus  eluniculariSy 

—  orbicularis, 

—  amplus  ; 
Clypeus  Plotiy 

(UtUSy 

—  Hugi  ; 
Pygurus  d^essus  ; 
Collyrites  ringens, 

—  .  ovalis. 

Eu  Stuase,  une  de  ces  espèces,  Collyrites  ovalis,  passe  k  Tétageedlo- 
fien.  En  France,  celte  même  eiq)èee  ne  paraît  pas  s'élever  aa-deslms  éO^ 
cooches  supérieures  de  l'étage  bathonien;*  mais,  d'un  àâtre  eôlé^ 
i'BoMfpusdepressus,  qui  en  Suisse  est  spécial  à  Titage  batboiifen, 


remonle  ea  Fraoce  daas  les  couches  calloviconci  et  même  daos  les 
coDcbes  oifordicDues  iaférioores,  el  s'y  développe  avec  beaucoup  d'aboo- 
daace. 

Parmi  Its  espèces  baihoDiennes  de  Suisse,  MU,  Desor  e(  de  LorJol 
SÎgoalent,  dans  les  couches  à  Jikynchonella  varians  d'Egg  prés  Aaraa, 
el  de  Korueberg  (ArgOTie).  le  Pseudodiadcma  viœq^iale  ;  ea  France, 
celte  espèce  esl  essealieliemeal  calltmeaue  et  a'a  jamais  été  recueillie 
dans  l'étage  balhonieo. 

Etage  caUovim. 

'Oste  apèeea  senlemeot  ont  été  renconiréei  dans  les  couches  callo- 
Tiemesde  Suisse.  L'ose  d'elles,  Cidaris  sublcevîs,  oous  paraît  dou- 
teuse; elle  pourrait  bien,  comme  en  France,  appartenir  à  la  grande 
oolilhe.  M.  de  Loriol  mentionne  celle  eapèce  comme  ayant  été  recueillie 
h  Korneberg  (A.rgoTie),  associée  au  Collyritcs  ringens,  qui,  daos  le 
Tableau  général,  figure  comme  une  espèce  propre  à  l'étage  bathoDÎen. 
Resteraient  dix  espèces,  parmi  lesquelles  sept,  en  France,  caractérisent 
également  l'élage  callovien  : 

Rhabdocidaris  Thitrmannii 

Pseadodiadema  cailoviÊiue; 

^crosalenia  lUeriani  ; 

flokctypu»  jMUKtutatW  ; 

CoUijrites  castanea, 
-~      éUipHta.; 

H.  de  Loriul  indiqoe  le  lOuibdooidaris'lliminami  comme  panant 
k  l'élaga  oxrordien  ;  en  FrKoee,  ceUja«|pèG«  li^a-cnrienu  et  dont  noua 
Be  conaaiaiaiiB  qae  le  radiole,  pM«k^4p6ciale  kJ'itage  calloTÎsn. 

Etage.osfai;4ien. 

HH.  Deaor  et  de  Loriol  établliaua.deiu.  jrftWsKdans  l'étage  oxfor- 
dien:  (*lea  marnes  oxfordieamt  -or  jvnteiMKS  et  8'  lea  couches 
de  Birmensdorf. 

data  espèces  ont  été  recaeilliea>4tM,les  marnes  vfordienaes.  Sar  ces 
onta  espteea,  troia  seulement  occupent  ea .  France  un  nivean  à  peu  pièa 
identique: 

Cidarit  iptiton^ 
Pieudodiadema.ti 
Eehinobritivt  n 

|««QHliai'.nilardteueBltaSidUtet.  onynaii>nMM'  femgitiMkea, 
M(iR''MM^ain'4éf|itiMi  SoiaBa* 


Cet  méoicf  cooches,  bien  qu'elles  B*aieiit  él4f eeonnoes  el  explorée! 
jn  Franoe  qoe  sur  oo  trfts-pelil  nMèfede  p^ittli,  renfermeot  Ireise 
espèces  idenliqoes,  doot  TassociàltM  ne  veQlliiisséttioeQD  doale  sor  la 
jèsBfekrdànte  stmlîgiQqihiqiiB^.saocbesc 

CtdUrU  laviuêcula, 
*—     eorotto/a» 

—        MpÙÊOfOp 

—     Cartierij 
^     Sehlcailbae%i  ; 

Pèeudùdiaéema  lamgif 

••—  iteriani  $ 

Hemipedina  Guerangeri; 
Mdgnaiià  dteofata  ; 

Dffcwler  ffranulotu9. 

Btt  France,  tontes  ces  espèces,  h Tétoeption  de  VBmSpeâiM  flftte- 
rangeri  el  do  Dysaster  granulosus,  Èoni  caraetéristiqoes  des  couches 
oxfordiennes  à  Scyphia  el  n*en  franchisftenl  pas  les  limites.  En  Suisse» 
'd'sffèsleisMtao-'qtiettiMilMioMeai  Hll.  Desor  tlde  Loriol,  U'^irfesl 
MUMtVMielil.iAèlif^èesespèoes,  et  parmi  <eHifs4es  pitfil  aboodiouis 
«el  te  pîhM  eatoeiii(4sMf^  «elrotMiit,  cAf  pins  on  moins  grand  ai6tii- 
4>re,  dioff  les  étages  ^npérietirs. 

Les  calcaires  hchailles,  ouconches  kJ^Hmk^rié  -^êHMêfi/i^  tn 

'fSafBWBfSM  SwS 

ddairtt  eortmaiu  ; 
•HkabdoMant  caprimèmianai; 
PsemUkUcuUma  )Langi; 
Hemipedina  Guerangeri  ; 
MagnoÂa  deeorata  ; 
Dysaster  granuheus. 

Les  eonches  de  Wangen,  on  t»MV^(0itium  corcUlinum,  en  offrent 
nne  seulement  : 

Cidaris  Imviuscula. 

Aucune  ne  se  rencontre  dans  les  àitcri^ies  à  fitartes,  séquanien  pro- 
prement dit. 

Mais  par  on  retour  bisarre^l.lf^if&cile-lhexpliquer,  les  couches  de 
Baden,  ou  xooe  k  Amnumites  imfèiMia^,  (Mi fHbentent  neuf: 

Cidaris  Ixëiuseutaf 

—  filoigranaf 

—  cùntmata^i 
BhahdofHdaritxtynrimùntaw  ; 
PseudodiqdenuLtiumisi 
HenUpeiiMà,  (Gmrangerii 


91  oin^tiT^^oosaitf  miAmom  m  u  sùts».  €&t. 

•tt^tinn  Magnolia  decorata  ; 

....    -    '..M.  Collyrilea  capistrala  ;  , 

Dysasier  granuloius. 

Si  &  ees  espèces  noas  joignons  les  Cidaris  jrropinqua  et  C.  Hugt, 
qni  o'oDt  pas  encore  été  rcncoolrés  dans  les  coaches  oifordienaes  k 
Sojphia  de  FraDce.  mais  qui  eo  Suisse  caractérisent  à  la  fats  lea 
couches  de  BirmeosJorr  et  celles  de  BadcD,  noua  aurons  en  tout  oDse 
eepÈces  rommuDes  aor  deux  dépAls.  Cette  réapparilioa,  après  uq  ialer- 
valle  de  temps  aussi  long  que  celui  qu'il  a  fallu  pour  former,  eo  Suisse, 
les  dépôts  quelquefois  si  puissaDls  des  calcaires  à  chailles,  des  coDches 
de  Wangeo  et  des  calcaires  à  Agtarles,  a  tout  lieu  de  nous  étonner.  Loin 
de  ma  pensée  de  mcllre  un  instant  en  doute  les  coupes  slratigrapbiques 
qoe  les  géologues  de  Suisse,  et  notamment  ta.  Mœsch,  ont  relevées  avec 
tant  de  soin  et  d'exactitude  ;  je  veux  seulement  appeler  l'altentiou  sur 
ce  fait  singulier,  unique  jusqu'ici,  et  constater  que  rien  de  pareil  ne 
l'est  passé  dans  nos  terrains  de  France. 

Etage  séquanien  (corallieu). 

L'étage  séquanien  est  divisé  dans  VEcliviologic  hclvéliqtie  en  quatre 
groupes  :  1°  terrain  à  chailles  ou  couches  k  Ileniicidaria  crenularts; 
S°  couches  de  Wangen  ou  zone  ii  Cardium  coralUnutn  ;  3'  calcaires  i, 
Astartes  ou  séquanien  proprement  dit  ;  4°  couches  de  Bade[M>u  zone  b 
Âmmoniitt  UmtilobaUu.  ' 

Le  terrain  à  chailles,  on  zone  h  Hemicidaris  cretuilarig,  rcoferme  tn 
SniMe  soixante-qnatre  espëces  d'échiaides.  Un  très-grand  nombre  de 
ces  espèces  se  retronvent  en  France,  nU  dans  les  coacbes  à  Hemici- 
daris  erenularis,  soit  dans  les  calcaires  corttliens  qui  Tiennent  au- 
desani.  Nom  poa?oas  dès  fc  présent  en  citer  trente-«ii  :    . 

CidarU  propingiêo, 
,  ■!  ,  .  ',  ■"  flo^emma, 
"  "'"'   '•      •■  — ■     SlumenbaeAt, 

—  cervicalU,  '' 

—  etegant, 

—  moBtitifera, 
■■'.'■■■'                 '  _       brogiàca  ; 

RhabdoeidarU  nobllù, 

—  trigonoeantAa  ;  ■' 

I  Diploâdarù  gigamiea,  ", 

~        EtalUmi; 
HtmicidarU  intermedta, 

—  crenvlarU, 

—  undulata, 

—  diademata; 
Pseiidodiadema  anmulatum, 

.  —  flûitieent,     ' 


487S.  COTTBAU.  •*-  OtRSmS  JURASSIQUES  DE  LA  SUISSE.  85 

Pseudodiadetna  hemisphœricum, 

—  princeps, 

—  neglectum, 
mammillanunif 

—  Orbignyanum, 

—  Aroviense  ; 
Hemipedina  Guerangeri  ; 
Glypticus  hieroglyphicus  ; 
Stomechinus  perlatus^ 

—         gyratus  ; 
Phymechinus  mirabilis  ; 
Pedina  sublœvis  ; 
Holeetypus  corallinus  ; 
Pygaster  dilatatus  ; 
Echinobri8su8  scutatus  ; 
Clypeus  subulatus  ; 
CoClyrites  bicordatUy 
—       eonica. 

Si  aox  calcaires  à  Hemicidaris  crenularis  doqs  réonissons  les  cooches 
de  Wangen,  oa  zone  à  Cordium  corallinum,  qai  paraissent  corres- 
pondre assez  bien  à  noire  coral-rag  à  Diceras  (dicératien)  el  à  la  pre- 
mière zone  k  Cordium  caraîlinum  de  M.  Tombeck,  noos  aurons  encore 
cinq  espèces  k  joindre  aox  précédenles  : 

Acropeltis  concinna  ; 
Hemipygus  Mathei  ; 
Pseudosalenia  aspera  ; 
Pyrina  Icaunensis  ; 
Pseudodesorella  Orbignyana. 

Ce  qai  élève  k  quarante  et  une  le  nombre  des  espèces  actoellemenl 
connues  communes  entre  le  corallien  inférieur  de  Suisse  et  celui  de 
France.  Sur  ce  nombre  huit  espèces,  en  Suisse,  passent  aoz  calcaires  k 
Astartes  : 

Cidaris  florigemmay 

—     Blumenbachi  ; 
Hemicidaris  diademata  ; 
Acrosalenia  nobilis  ; 
Pseudodiadema  hemisphœricum, 
—  Orbzgnyanum  ; 

Glypticus  hieroglyphicus  ; 
Stomechinus  perlatus. 

En  France,  le  nombre  des  espèces  communes  est  plus  considérable, 
et  aux  boit  espèces  ci-dessus  indiquées  nous  en  ajonterons  sept  autres  : 

Hemicidaris  crenularis  ; 

Pseudodiadema  florescens  ; 

Holeetypus  corallinus  ; 

Pseudodesorella  Orbignyana  ; 

Pygaster  umbrella  ;  .     ,     .1 

6 


atrttàv.  ■ —  ouftswa  jurassioubs  dr  la  aoms. 


En  toDt  qniDze  espèces  qu'on  rencoolre  à  la  fois  dans  les  coDcbeg* 
corallieDoes  ÎDrËrieares  et  dans  \e  corallien  de  Tonnerre,  et  qui  démon* 
Uenl  qae  res  deux  dépôts,  tout  en  étant  parrailemeol  distincts  et  séparés 
par  des  calcaires  compactes  trè^puissania,  appartiennent  à  un  seal  et 
même  étage. 

Restent,  en  Suisse,  à  la  partie  supérieure  de  l'étage  séquanieo,  les 
couches  de  Baden,  on  zone  à  Ammonites  tenuilobalus,  qui  représen- 
tent, suivant  U.  de  Loriol,  li:  faciès  k  Scyphia  de  l'étage  sëquaniea,  de 
même  que  la  zooe  à  Cardium  corallmum  de  Wangea  en  représente  le 
faciès  coralligëoe  (1).  Ces  couches,  telles  que  les  compreoDeot  et  les 
circoDSCrivent  les  géologues  suisses,  ne  paraissent  pas  avoir  d'équivaleot 
dans  notre  étage  corallien,  et  présenieot  ce  caractère  particulier  que, 
sur  les  trente-neuf  espèces  d'échinides  ijui  y  sont  signalées,  onze 
s'étaient  déjà  montrées  dans  l'étage  osfordien. 
Etage  ptêroeérien. 

UH.  Desor  et  de  Loriol  décrivent  trente-trois  espèces  provenant  de 
l'étage  ptêroeérien  de  Suisse.  Sur  ce  nombre,  dix-sept  espèces  se  mon- 
trent dans  l'étage  kimméridgien  inférieur  de  France  :  -_^ 
RhabdocidarU  Orbignyana  ;                     ^^Ê^Ê^^M 
Pseudocidarû  Thurmanni';                      ^^B^^H 
HemicidarU  mitrth 

~  Daoriana, 

—         Bofmamtt, 


Pteudodladana  negleetum, 

—  mammtUanum, 

—  conforme, 

—  omitptaitalum, 


PseHdotale»ia  atfera-; 
lïolseti/jm»  cimitUnu»  ; 
Eehi*»brUMU'  aeeUàna  ; 
Pygunu  jvrmtti. 
Eq  Franee.  ait  espèces  sealement  s'étaient  déjà  moDirées  dtoi  t'éta^ 
conlËeft,  nolamaent  dans  tes  centres  BéqoHÎtDiiw: 
Khabdoetdarit  Ortrignifiaia  ; 
Pteudodiadema  M^iectum, 


H)  Daeriftim  giol.  tt  pal.  d»  éUint^-imm^  P^r^i»^^  BmmrUarM,  pir  Ul.  i 
LsAil.  Km*  et  Tnriwii,  p.  441. 


—  planissimum^  ; 

Bolectypus  corallinus. 

Etage  virgulien. 

HH .  Desor  et  de  Loriol  signalent  seulement  cinq:e9pëces  dans  Vé\Bff^ 
ti^lieo  de  Suisse;  deux  dô  ces  espèces  se  rencontrent  en  Fra&cer: 

Rhabdœidaris  Orbignyana  ; 
Stomechinus  Monsbeligardenêii. 

Li  première  s'est  déjà  montrée  dans  les  couches  cer&Uienea^et'diittt 
Télag^  ptérooiriet  ;  laseconde  est  propre  à  l'étage  virgulien. 

s 

Aocime  espèoe  d'édiinide  d^Fétage  portlaodien  n'a  été  réneoitttrée  eur 
Saisie. 

Le  Secrétaire  donne  lecture  de  la  lettre  suivante  de  IL  Gh^  Gfad  : 

SUR  DES  TRACES  d'aNGIENS  GLACIERS  EN  ALGÉRIE, 

par  ir.  es.  grad  (Extrait). 

  propos  de  glaciers,  j'ajouterai  que  Thiver  dernier,  an  relèur 

(Ton  petit  voyage  dans  le  Sahara  algérien,  j'ai  observé  à  Teot]^  de  ki 
gMTge  4'Ël  Kantara,  sur  le  versant  sud  de  rAtlas,  des  acoimulationf 
it  débris  erratiques  ressemblant  à  des  moraines,  mais  sans  rocher  pelied 
ni  galets  striés.  Plus  tard,  au  mois  de  mars,  j'ai  cherché  des  traces  g^aifeB* 
dans  le  DjuFJura,  sans  rien  trouver  de  semblable  jusqu'au  col  de  Tironda^ 
à  1800  mètres  d'altitude.  Â  cette  hauteur,  l'abondance  des  neiges^  lors  de 
mon  voyage,  ne  m'a  pas  permis  de  continuer  mes  observations.  Toutefois, 
depuis  mon  retour,  M.  litaupas,  attaché  à  la  bibliethèque  d'Alger,  m^a^ 
annoncé  la  découverte  d'autres  moraines  bien  caractérisées  Mt  environs  de- 
Blidah.  Si  }'sd  bonne  mémoire,  le  capitaine  Leblanc  a  déjà  signalé  des  dé** 
pAts  erratiques  de  ce  c6té^  dans  le  Bulletin  de  la  Société  db  1838  >  ou* 
1839. 

A  la  suite  de  cette  lecture,  M.  Mares  fait  observer  que  les  amas  de  ma* 
tériaux  de  transport  signalés  aux  environs  de  Blidah  lui  paraissent  des 
cônes  da  déjection  de  torrents,  notamment  de  TOued  el  Eébir  ;  il  ne  peut 
j  voir  des  moraines. 

Ld  Secrétaire  analyse  la  note  suivante  de  M.  Gh.  Grad: 


ou»r-r^wptmmms9utaimm  bm  wkm.         i  êlH} 


HU; 


BB8.  FOiiiâiiom  mjmàXBmm  ix  caun 
0B8  T08018  m  àUàxm  n  n  umiAim, 

•  *      •  ■  '  ; 

Hetée  eon^e  «b  rmpirt  Bitortl  wtre  la  KnuM^  iaiénètn  41 
MtyftiàlItettedidBèdesTd^  èa  tjftli  ^ 

firtteetiflr fifMVM  âe  leiir  relief  Mtut  qàèjiir  It  iitture  j 
ftcdbee.  Ces  troie  gronpei,  M»  dilîgte  la  •âdHNieèi  ae  noriHeet»  «Mt 
IcB  Haatei-Toigaa,  les  BàMa-^Toigèa  et  le  groope  di  0iNiBeiiber|.  It 
msffmii^  la  IimN  iipani  aetièMai,  à^ijr  Ai  iiialeae  de  fiiMille 
gmipeélef^  ^  Ha|itii<^TiMges  giMiiifav,  desBMiea-Ttiyiàilaiiiiil»' 
an  eiétfls  i^alieB,  qm  s'éteadeat  jiMiqiie  daes  le  Palaiiittt,  h  KajienH 
lai[^«a  el<àWmreiter«  laire  1»  Bime-tei^  et  lé  p^  dt^'Ola» 
MTiberg, .  doat  lea  ramificauoas,  de  foraiatioBi  diniiet,  Mi^' 
geai  eatre  te  Nahe  et  le  Bhia,  la  séparalûm  eit  laeiDS  bien  mnpéb* 
Naos  ii:Cimi1i:iioiis  eieaiper  id  ^ae  da  mmAt  dea  HiQiea-T(N^;^le 
aeal  wA  ait  préieaté  dea  traeea  eertaiaei  d'aadeas  glamn. 


Ce  flimif,  de  forme  triaagàlalre,  s'appaie  nt  lee  Billôas  d'Àlaaoé  et 
de  Serfaaee,  paar  se  termiaer  à  rextrémité  da  C3iaiap-da-Vea.  Il  s'élife 
ao-demadee  plaiaetde  l'Àlêace,  de^a  Lorraiae  et  de  liFraâelie«€oaité, 
éti^ifé  à  raoeit  par  les  TallAes  de  la  Moselle  et  de  tes  afBaents,  aa 
sad  par  les  Tallies  de  la  Savoorease  et  do  Rahio,  tribotaires  de  la  Sa6oe 
et  da  Doobs,  à  Test  par  les  vallées  de  la  Doller,  de  la  Tbar,  de  la 
Laodi,  deUFecht,  de  la  Weiss  et  de  la  Liepvre»  qui  déboacheot  do 
côté  da  Bbin. 

L'existence  d'anciens  glaciers  daos  cette  contrée  fat  signalée  poor  la 
premi^e  fois  par  le  capitaine  do  génie  Leblanc,  lors  de  la  réunion  de  là 
Sodété  géologique  de  France  à  Porreniruy,  en  4838.  k  la  séance  du 
S  décembre  4839,  M.  Renoir,  professeur  au  collège  de  Belfort,  présenta 
une  communication  sur  les  moraines  de  Giromagny  et  de  Wesserling. 
Depuis,  M.  Henri  Hogard,  le  doyen  actuel  des  géologues  vosgiens,  et 
11.  Edouard  Gollomb  donnèrent  d'excellentes  monographies  des  forma- 
tions glaciaires  des  vallées  de  la  Moselletet  de  la  Thor,  Tun  notamment 
dans  son  livre  sur  le  Terrain  erratique  des  Vosges,  publié  à  Epinal  en 
4  854 ,  rentre  dans  ses  I^reuves  de  l'existence  dC anciens  glaciers  dans 
les  Vosges,  publiées  k  Paris  en  4847.  Dans  le  présent  travail,  je  me  suis 
proposé  de  jeter  un  coup  d*œil  sur  l'ensemble  des  formations  et  des 
traces  de  diverses  sortes  laissées  par  les  glaciers  dans  toutes  les  vallées 
de  la  chaîne  des  Vosges,  tant  en  Alsace  qQ*en  Lorraine  et  sur  quelques 
points  de  la  Franche- Comté.  Après  dix  années  de  courses  et  d'explora- 
tions dans  nos  montagnes»  j'ai  va  se  confirmer  la  plupart  des  observa- 


f87S.  CaUB.  —  FOBlfATKWS  GLACUmES  DES  YOSGBS.  89 

lions  des  géologues  qoi  m'ont  précédé,  j'ai  pu  les  rectifier  qnelqoefois 
et  les  compléter  par  des  observations  noavelles  faites  dans  les  localités 
lor  lesquelles  ils  n'ont  pas  porté  lear  attention. 

En  remontant  la  rallée  de  la  Moselle  par  la  route  d'Epinal  à  Remire- 
OMnt,  nous  trouvons  près  do  hameau  du  Longuet,  au-dessus  d'Eloyes, 
sne  sorte  de  digue  gigantesqoe,  en  hémicycle,  formée  par  une  chaîne 
de  monticules  allant  au  travers  de  la  vallée,  d'un  versant  à  l'autre»  per- 
pendiculiiremeni  au  cours  de  la  rivière.  Celle-ci  coupe  cette  barrière 
naturelle  en  deux  branches  de  grandeur  inégale,  celle  de  droite  étant 
beaucoup  moins  étendue  que  l'autre.  Les  deux  branches  mesurent 
ensemble  un  développement  de  quatre  cents  mètres  environ.  Leur  éléva- 
tion verticale  au-dessus  de  la  Moselle  dépasse  soixante  mètres.  Le  dépôt 
de  comblement  de  la  vallée  s'élève^  &  partir  d*Eloyes,  jusqu'à  vingt- 
dnq  mètres,  au  bas  de  la  crèle  de  la  barrière  en  aval.  En  amont,  le 
talus  de  la  barrière  est  moins  rapide,  un  peu  moins  élevé,  et  le  fond  du 
bassin  redevient  uni.  Sur  la  crête  aride  de  la  digne  les  cultures  man- 
quent ;  on  n'y  voit  que  des  bruyères.  Une  tranchée  ouverte  pour  le  che- 
min de  fer  y  traverse,  sur  une  profondeur  de  quinze  mètres,  des  graviers 
mêlés  de  sable  et  de  gros  blocs,  qui  apparaissent  aussi  sur  les  parois  de 
la  coupure  où  passe  la  Moselle. 

Les  collines  qoi  constituent  cette  digue  diffèrent  essentiellement  des 
pointements  rocheux  ou  des  barrages  formés  par  la  roche  en  place,  qui 
percent  assez  souvent  dans  les  rétrécissements  des  vallées  du  bassin  de 
la  Moselle,  en  traversant  ou  en  interrompant  la  nappe  de  gravier  ;  en 
effet,  elles  consistent,  au  contraire,  en  matériaux  meubles,  semblables 
i  ceux  du  dépôt  de  comblement  du  fond  de  la  vallée,  et  se  trouvent 
en  on  point  où  la  vallée  est  très- large.  Ces  matériaux,  sables» 
graviers  et  gros  blocs,  proviennent  des  diverses  roches  du  bassin  su- 
périeur de  la  Moselle,  surtout  des  granités  de  variétés  différentes, 
avec  de  très-rares  échantillons  de  syénite  du  ballon  d'Alsace  et  de 
schistes  de  Bussang.  Les  graviers  sont  roulés,  les  gros  blocs  pour  la 
plupart  arrondis  aux  angles  et  rarement*!  vives  arêtes.  Blocs,  graviers 
et  sables  sont  entassés  sans  ordre,  saos  triage,  mêlés  et  confondus 
ensemble.  Point  de  trace  de  stratification,  point  de  marque  de  l'action 
des  eaux  ni  de  leur  passage  par  dessus  la'digue,  sauf  au  bas  de  la  cou- 
pure par  où  s'échappe  la  Moselle.  Bref,  les  collines  de  la  barrière  du 
Longuet  ont  les  caractères  des  dépôts  glaciaires  :  ils  forment  la  moraine 
frontale  d'un  grand  glacier,  maintenant  disparu,  mais  qui  a  rempli  au- 
trefois la  partie  supérieure  de  la  vallée  de  la  Moselle. 

La  moraine  frontale  du  Longuet  marque  la  limite  extrême  de  ce  gla- 
cier, au  moment  de  sa  plus  grande  extension^  ou  du  moins,  si  celui-ci 
s'est  étendu  plus  loin,  il  n'a  pas  transporté  alors  de  débris  rocheux,  ou 


rOO  OaAB.  —  FOIIUTIÛW  «LACUIKES  DES  TOSOGS.  %  dtc. 

tù«o  ne  B'<8t  pis  irrêlé  loagtemps.  H.  Hogard  arfirme  avoir  irooré  des 
galflU  rajÉs  de  schiste,  avec  des  galets  de  diorïle  également  striés,  dans 
la  plaine  de  Dogneville,  sur  les  bords  de  la  Moselle,  au-desgous  d  Epi- 
nal.  Pour  moi,  je  n'ai  pu  ramasser  lors  de  ma  visite  &  la  moraJae  do 
LoDgnet  aucun  caillou  avec  des  stries  glaciaires.  L'abseoce  ou  la  rareté 
des  galets  striés  par  la  glace  tieot  à  la  prédomiDance  des  débris  de  gra- 
nité, à  la  grande  rareté  des  roches  plus  leadres  et  à  pâte  bomogène. 
Pour  qu'il  y  ait  production  de  stries  bieo  ueties  sur  les  corps  rroiiés  par 
la  glace,  il  faut  que  les  grains  de  quartz  dor  enchâssés  dans  le  glacier 
.agissent  sur  des  roches  plus  tendres  ;  il  faut  que,  parmi  les  substances 
en  contact,  l'une  fasse  l'office  de  burin,  et  qae  l'autre  puisse  conserver 
^empreinte. 

Il  y  a  quarante  kilomètres  do  distance  entre  la  moraine  frontale  du 
LoDguel  et  les  extrémités  sopérienres  de  la  vallée,  au  Drumoot  et  an 
fiohnetk.  L'ancien  glacier  de  la  Uoselle  a  donc  atteint  une  ëtendoesupé- 
lieuie  à  celle  du  glacier  d'A.letsch ,  aujourd'hui  le  plus  coDsidérable  des 
Alpes. 

En  amont  de  la  moraine,  s'étend  une  plains  unie,  régulière,  sans 
dépAt  pareil  &  celui  de  la  digiie  du  Longuet  dans  la  vallée  priocipalede  la 
Moselle,  sauf  peut-être  entre  Saint-Maurice  et  Bussang,  ob  l'on  aperçoit 
au  bord  de  la  roote  des  amas  de  sable  et  de  gravier  non  stralUîés,  en 
grande  partie  démolis  par  les  eaui.  Au  lieu  de  conserver  une  largeur 
CBiwlute.ilK  villte  roriDfl  plMiatm  bMatu  BMoesHifi,  lipirèi  par  te 
ItrugleoMnlSt  avec  du  poiDtsmQnts  roràeoz  qni  «uirenl,  cmibo  dci 
iuiijiai  ivUreUoi,  ^'ane  tÎvb  à  l'antre,  «a  ûterrompant  la  nappe  d'tUa- 
noM- 

Sm  ptB>  remanqni^ks  da  ces  étriaglemeaia  ta  tronveatAo  tissig* 
dHHûxiBtiH  bAaeandeLa  jRoche,  en  avant  et  M-dcasas  de  Aapt 
Jkn^poiotAblaroate  franchit  la  bride  de  Lafiocbe,  elle  s'élèvek  qa»- 
iltal0.iia6(fe8«i-daMiu  de  la  Moaelle,  avec  des  pentes  trte-raidea.  Tandis 
gpeJw  putiBS:âI«ôes  des  roehers  sont  déchirées  et  fagoeues,  lear  jttie 
Mt,UMDdie4tpoUa.  Sor  les  pMateneDts  gninillqnes  dn  tissage  das 
l|liK.ilW)polis  apparaissent  encore  mieM.  La  roche  traverse  la  vallée 
fl'rfl»}  rive  h  r«itra  «a  perfaol  la  nappe  d'allsvisns  et  en  livrant  wree 
pew  f  aasage  atti  eaox  par  une  oonpore  qni  déortl  an  donble  cei«le 
autour  dnigunite  en  plue.  Tontes  les  aarfaces  lAeliflésa  wrs  ramoat, 
k  droite  et  ti.gaacbieile  la  rivière,  sont  polies,  tandis  que  le  cAté  djtfal 
nej'tttpu.  Snr  laTÏve  gaoche  netammanl,  les  surfaces  polies preoieal ' 
nn  développement  considérable  et  a'élévent  i  ptas  de  vingt  mfelres  ta- 
denuf  de  la  riTt&re.  Plus  haot,  les  polis  B'effaceat,-mais  lesroehers 
cDnswent  lewa  lormes  arrondies  el  .mwitenDéeB.  A.  droite,  entre  la 
iwa.t*i«t  lU  wiiRb  U  roohcr  «ùiUifArte  m  peiit.paviUan^à  i:uliéiuté 


itfn.  mmi"^  voMAMmiB  outaÈism  des  tôbois. 

dof  aro  est  tnmreé  psr  one  moltitade  de  reines  qoartsettses  eotrê-eroi*- 
Èkê  ei  ta  MilUe,  «éparées  par  des  cavités  prodailes  par  l'aliératien  du 
graaile.  Rien  ne  semble  d'abord  maies  éigal,  moins  régolier  que  la  son 
fMedeee  rocher.  Cependant,  en  y  regardant  de  près,  la  plupart  des 
imes  de  qoariz  en  saillie  paraissent  planes;  elles  se  coordonnent  aux 
mirbares  d'une  snrface  mamelonnée  comme  celle  des  rochers,  sans  alté* 
ration*  de  Taotre  rive;  même,  qaand  on  6te  les  lich^^ns  qui  tapissent  les 
creu  et  les  filets  qaartzeox,  on  remarque  sur  le  qoariz  des  stries  fines. 
iM'mémes  stries  reparaissent  sur  les  surfaces  polies  de  la  rive  gauche» 
dirigées  dans  le  sens  de  la  vallée,  parallèles  entre  elles  ou  se  coupant 
fOM'DD  angle  aigu.  Toutes  ces  stries  s'effacent  au  niveau  de  l'eau,  jus- 
qu'il la  hauteur  que  peuvent  atteindre  les  grandes  crues  de  la  Moselle  ; 
elles  ne  proviennent  pas  d'un  glissement  de  rochers  et  ressemblent  par- 
faitement h  celles  produites  par  les  glaciers  sur  les  surfaces  rocheuses 
(jui  s'opposent  à  leur  marche.  Un  autre .  fait  vient  d'ailleurs  confirmer 
eette  origine  :  c'est  la  présence  d'une  moraine  par  obstacle,  formée  en 
arrière  des  pointements  rocheux  des  Haix,  indépendante  et  à  distance 
des  dépAts  de  même  nature  épars  sur  les  deoi  versants  de  la  vallée. 

Outre  les  surfaces  polies  d'origine  glaciaire,  les  rochers  des  Maix 
porteot  de  petits  canaux  irrégoliers,  à  snrface  rugueuse,  d'une 
origine  différente.  Les  mêmes  canaux  se  montrent  encore  en  plus  grand 
sombre  fc  cMé  des  polis  du  vallon  de  la  Prelle,  ouvert  dans  un  des  replis 
ds  Ballon  dé  Servance,  as  bas  de  Saint-Maurice.  Dans  ce  vallon,  la 
foebe  est  une  syénite  rose.  La  Prelle  coule  souvent  sur  la  roche  en 
plaoe,  t>h  sable  et  gravier  font  défaut.  Cette  roche  offre  de  belles  surfa* 
oes  polies  jusqu'à  cinquante  rafëtres  au-dessos  du  lit  du  ruisseau,  avec 
des  stries 'glaciaires  bien  distinctes,  parallèles  à  l'axe  de  la  vallée.  Mais 
ser  les  points  atteints  par  les  eaux,  les  polis  manquent  ;  h  leur  place, 
la  roehe  se  recouvre  de  petits  sillons,  qui  différent  des  cannelures  qui 
seoompagnent  sonventN  les  surfaces  polies  avec  stries,  en  ce  qu'ils  sont 
irréguliers  et  forment  des  creux  plus  on  moins  rogueax,  tandis  que  les 
eannelqres  affectent  des  lignes  droites  en  décrivant  des  courbes  à  grand 
rtyon^  et  sont  lisses  et  moins  profondes ;]jes  uns  et  les  autres  ne 
i*eiitreHeroi8ent  jamais,  ni  ne  se  rencontrent  sur  un  même  point.  Pour 
trouver  des  cannelures  fl  faut  s'élever  au-dessus  do  niveau  des  plus 
fortes  crves^  quant  aux  sillons,  ils  sont  confinés  dans  les  gouttières  ser- 
vait fc  récoolement  des  eaux. 

Il  n'y  a  plus  de  moraine  frontale  dans  la  vallée  principale  de  la  Mo- 
letie  entre  le  Longuet  et  Saint-Maurice.  Hais  on  en  rencontre  dans  les 
vallons  latéraux  de  la  Suche,  de  Remanvillers,  de  Rupt,  de  Fondro- 
mé,  do  Thillot  et  des  environs  de  Remiremont.  Bien  des  fois  ees 
ëss  vAllofis  secondaires  manifestent  me  puissance  étemianle 


À 


dS  GBAD.  —  FORMATIONS  GLUSAHieS  DES  VOSGES.  %  dëC. 

pour  la  faible  éleodue  des  petits  glaciers  dont  elles  doiveot  proTenir. 
Ud  examen  alleoiif  fait  coosUter  qoc  Ibqfs  matËriaux,  eo  graode  partie 
étraDgers  à  la  localité,  pravieQDcnt  des  dëjectioDS  du  glacier  principal 
ou  du  remaniement  de  ses  moraines  ialérales.  Celles-ci  forment  des 
traînées  de  débris,  éparses  sur  les  deus  versants  de  la  vallée,  au-dessos 
des  terrasses  latérales  de  la  Moselle,  avec  une  disposition  des  graviers, 
des  sables  et  des  gros  blocs,  analogue  à  celle  des  moraines  frontales.  La 
surface  des  terrasses  du  fond  de  la  vallée  se  coordonne  à  un  plan  gèoé- 
ral,  et  leurs  talus  présentent  en  divers  points  une  siratiGcaiioo  asses 
Dette.  Les  amas  de  débris  situés  plus  baot,  dispersés  suiTaol  des  lignes 
qui  remontent  le  cours  de  la  vallée  le  long  de  ses  versants,  se  composent 
de  matériaux  non  stratiSés  et  sans  triage  en  raison  du  volume  ou  de  la 
pesanteur;  ils  ne  rappellent  pas  plas  les  cAnes  d'cboulement  que  les 
dépAls  de  sédiment.  Comme  les  gros  blocs  arrondis  ou  à  arêtes  vives  se 
montrent  mélangés  aux  sables  et  sut  giaviers  à  tontes  les  hauteurs, 
ils  ont  dû  se  déposer  peu  k  peu  et  en  même  temps  que  ces  gravterselces 
eablea.  Dn  antre  caractère  de  ces  amas,  c'est  d'être  plus  forts  sur  ceriains 
points  élevés  que  dans  les  dépressions^  et  d'apparatire  sur  les  pentes 
rapides  comme  sur  les  plateaux  isolés,  taotâl  d'un  seul  cété  de  la  vallée, 
taotât  sur  les  deux  versants,  à  des  bautenrs  différentes,  appliqués  sur 
les  flancs  des  montagnes. 

Les  moraines  frontales  des  vallées  secondaires  sur  la  rive  gancbe  de 
la  Moselle,  à  Fondromé,  au  Thillol,  à  la  Grande-Courue  de  Remire- 
mont,  sa  oomposent  de  galets,  de  sables  et  de  blocs.  La  moraîaedD 
Thiilot  foarnit  beaucoop  de  galets  striés  de  scbisles  et  de  granvrackes, 
mAlés  k  des  débris  d'earite  et  de  granité  ;  mais  pins  bas  dans  la  vallée. 
In  cailloBiachistenx  devienneat  rares.  Dans  la  moraine  da  lac  de  Foo- 
dromé.  k  l'altitude  dfl  680  mètres,  aoil  160  mètres  aû-dessas  da  fond 
de  la  vallée,  j'ai  remarqné  des  blocs  de  grès  mêlés  anx  débris  graoi- 
liqaes.  La  moraiDe  latérale  de  la  Moselle  s'étale  en  avant  da  dépAt 
lonnant  le  barrage  dn  lao  el  renferme  des  blocs  de  sjénite.  Sur  la  rive 
droite  de  la  Moselle,  les  sables  dominent  dans  les  moraines  de  Kopl 
et  de  Remanvillers,  provenam  de  la  déaagrigalion  dn  grès  vosgiea  qui 
forme  la  crête  des  montagnes  voisines,  ligne  de  partage  des  eanx  entre 
les  vallées  de  la  Moselle  et  de  la  Moselotte.  L'abondance  dn  fable  a 
même  fait  donner  le  nom  de  Sablons  k  la  moraine  de  Remanvillers, 
ott  ce  sable  présente  des  coaebes  inclinées,  entre-croisées,  enlre-mèlées 
de  lits  d'argile  pare  on  sablense.  La  moraine  de  Rapt,  k  plasienra  plis, 
offre  également  de  petites  coaebes  de  sable  plna  régulières  encore,  sur- 
lonl  vers  le  bas,  alternant  b  la  base  avec  des  dépôts  argileux.  Plas  haut 
le  sable  renferme  des  galets  siliceux  arrondis,  provenant  aussi  des  grès 
des  montagnes  voisines,  el  vers  le  somnel  on  Iroave  des  blocs  de  gn- 


1871.  6RAB.  —  TORKâTIOMS  GLACUIHBS  DBS  T086BS.  93 

site.  Noos  expliquerons  plus  loin  comment  de  pareilles  formations  se 
défeloppent  sur  les  flancs  des  glaciers. 

Les  moraines  de  Remanvillers,  de  Rapt,  da  Thillot,  de  Fondromé 
et  des  environs  de  Remiremont,  semblent  trop  paissaoles  pour  avoir  tiré 
tons  leurs  matériaux  de  la  localité  même.  Déjà  M.  Hogard  a  constaté 
que  leur  formation  est  dae  pour  one  bonne  part  au  remaniement  des 
Doraines  latérales  dn  grand  glacier  de  la  Moselle.  Presque  toujours 
les  déjections  du  glacier  principal  se  sont  mêlées  aux  débris  fournis 
par  les  cirques  des  petits  glaciers  secondaires.  Aux  environs  de  Remire- 
mont, les  moraines  de  Fallière  et  celles  d*Olichamp  présentent  l'aspect 
de  vraies  moraines  frontales,  bien  qu'elles  proviennent  des  déjections 
latérales  da  grand  glacier  de  la  Moselle,  qui  a  franchi  le  col  de  la 
Demoiselle  pour  passer  dans  la  vallée  de  TOgronoe  sur  le  versant  opposé 
des  montagnes.  La  courbure  des  moraines  se  tourne  du  côté  d'Oli- 
ebamp,  d'une  part,  et  de  Fallière,  de  l'antre,  en  dehors  de  la  vallée  de 
la  Moselle.  Ces  deux  moraines  renferment  quantité  de  blocs  parfaitement 
striés  de  granité,  d'eorite,  de  grès  vosgieo.  On  y  voit  beaucoup  de  blocs 
erratiques  et  de  débris  de  roches  étrangères  k  la  localité,  provenant  des 
montagnes  dn  bassin  supérieur  de  la  Moselle.  Â  la  croix  de  Yargottes, 
snr  le  col  qui  conduit  de  la  vallée  de  la  Moselle  au  Val  d'Âjpl,  on 
trouve  sur  les  assises  supérieures  du  grès  vosgien,  des  blocs  de  granité, 
originaires  des  environs  dn  lac  de  Fondromé,  k  plusieurs  kilomètres 
en  amont,  qoi  ont  dû  franchir  en  ligne  droite  les  vallons  des  Mourots, 
do  Gravier,  de  la  Divièro,  les  vallées  du  Gihard  et  d'Hérival,  ainsi  que 
lea  montagnes  intermédiaires.  Dans  les  Alpes,  les  sommets  dps  cols  pré- 
sentent souvent  des  blocs  erratiques  dans  des  positions  semblables,  où 
des  courants  d'eau  ne  les  ont  certainement^  pas  portés.  Un  pen  au  bas 
do  col  franchi  par  la  route  de  Remirement  au  Yal  d'Âjol,  existe  une 
antre  moraine  dont  la  courbure  se  tourne  du  côté  de  la  Moselle,  en  sens 
inverse  de  celle  d'Olichamp.  C'est  la  Grande-Courue,  séparée  de  la 
moraine  d'Olichamp  par  la  Tête  de  Rambois.  Cette  montagne  se  relie 
aux  sommets  dn  Sapeoois  et  do  Corroy,  formant  ainsi  une  sorte  de  cirqne 
dans  lequel  no  petit  glacier  a  pu  persister  pendant  quelque  temps, 
refouler  en  aval  la  moraiqe  latérale'du  grand  glacier  et  remanier  partiel- 
lement cette  dernière  pour  en  faire  une  moraine  frontale  k  son  extré- 
mité, où  l'on  reconnaît,  k  côté  des  matériaux  charriés  k  sa  surface 
et  provenant  de  son  propre  cirque,  des  débris  des  roches  des  monta- 
gnes de  la  vallée  principale,  caractéristiques  de  la  moraine  latérale  de 
la  rive  gauche  de  l'ancien  glacier  de  la  Moselle. 

Remiremont  s'élève  au  confluent  de  la  Moselotle  avec  la  Moselle.  Les 
deux  rivières  ont  une  égale  importance,  l'étendue  de  leurs  vallées  en 
amont  da  confluent  est  k  pen  près  la  même,  et  les  formations  glaciaires 


94  CBAD.  —  Tomknam  glacuib^  des  tosces.  2  iéc. 

de  la  MoseloUe  mérileot  autaot  d'alleolion  qoe  celles  de  la  Hosetle. 
SignaloDS  rapldeniEDl  les  énorniee  moraines  de  la  vallée  latérale  de 
Cleorie,  â  panir  de  Saiot-Amé  ;  la  moraine  par  obstacle  de  Racbes«on, 
8iir  les  flancs  d'aae  aréle  avancée  du  Roc  des  Ducs,  an-des«tis  de 
Vagney  ;  les  rocbes  polies  uL  mouloaaées  entre  S^ulxures  et  Comiimiat; 
les  moraines  de  la  vallée  de  Ventron  ;  celles  des  vallées  du  Cbajoai,  ^ 
la  Colline  de  Vologoe,  ramificaiioDS  supérieures  de  ta  Moselolte  an- 
desGDS  de  la  Bresse.  Les  lacj  du  Lispacb  el  du  Marchet,  l'étang  delà 
Cuve,  le  lac  de  Blanchemer,  celui  des  Corbeaux,  tous  situés  également 
en  âmont  de  la  Bresse,  dans  autant  de  vallons  différents,  doivent  leur 
origine  à  des  moraines  froolales.  Eoavantdu  lac  des  Corbeaux,  les  blocs 
erratiques  atteignent  des  dimen^iions  énormes.  Peu  de  sites  dans  les 
Vosges  ont  un  aspect  plus  gracieux  que  le  bassin  de  Blanchemer,  avec 
SB  nappe  d'eau  étalée  au  fond  d'un  va^e  cirque,  derrière  une  lai^ 
digue  de  débris  et  de  blocs  amonctlës,  et  reflelanl  daas  son  onde  la 
tendre  verdure  des  hêtres.  Quant  au  lac  de  Lispacb,  la  tourbe  l'eavahit 
et  y  forme  des  lies  floKanles  avec  de  cbctifs  arbrisseaux.  Ayant  décrit 
les  relations  des  tourbières  avec  les  furmalions  erratiques,  dans  tioe 
étude  sur  les  lacs  des  Vosges  insérée  au  Bulldin  de  la  Société  géolo- 
qique  de  mars  1869.  je  n'ai  pas  à  y  revenir  ici. 

Deux  on  trois  kilomètres  au  bas  du  Lispacb,  une  dizaine  de  moraines 
frontales,  bautes  de  vingt  à  trente  mètres,  se  succèdent  &  de  courts  io- 
lervalles^  barrant  la  vallée  du  Chajoux  d'une  rive  à  l'autre,  el  livrant  k 
peineftssage  anlerrent  k  trarerfl  de  profondes  coopnres.  Le  cbemin  k 
jimse  contre  le  owraot  d'eau  f  our  passer  avec  lui  dans  le  même  défilé, 
idoot  les  psFftis  montreal  netlomeat  la  compesilion  des  moraines.  Ce 
«ont  des  amas  de  sable  et  de  gravier,  sans  stratification,  avec  des  blocs 
{dns  gras  BBcpeodm'daiw  la  masse  à  toutes  les  hauleani.  Point  de  donte 
fossttilesnr  l'origine  gtaciaire  de  ces  dépAts  ;  jamais  nn  cearanl  d'un 
v'&'dépoié  des  dignes  aassi  étevées,  abisi  nombreases,  en  travers  de  son 
lïu  Tantôt  tes  eonpnras  entament  les  moraiRCS  ao  milieu,  tantôt  sor  hs 
«tféi.  'La  nappe  de  conblement  qai  supporte  les  mersioes  froatiles  est 
fan  profonde;  elle  disparaît  sonvenl  pour  laisser  percer  la  roche  vin 
-«a'piace.sar  laqaelle  leseaoxsebriseBl  en  boaillennsal.  D' on  antre 
-eAlé,  les  moraines  latérales  moBteot  k  une  grande  haatear  sor  les  fianos 
fdesJBooDtagaes  ravfttnsde  prairies,  avecde  petits  champs  de  MÏgle  «t 
-di  ponmee  de  terre  antour  des  maisons  dissèiDinées.  Pais,  vers  son  dé- 
Jboncbé,  la  vallée  se  resserre,  redevient  pins  saavage,  et  ne  forme  pins 
qo'nne  gorge  rocheose  qoe  le  torrent  do  Chajoaxfralichit  avec  de  bras- 
-qoes  détours. 

La  vallée  d«  la  Colline  de  Vologae  présaie  égalemeot  one  diiaiu 
<lt  'onaÛMa  fiwitalts,  depuis  BèanÀuMr  st  SdkbMe  jaaqn'h  -m 


t87S.  CaUlB.  -««lOMIATIOllB  GLACIAHaS  DES  TOSGBS.  95 

rioniM  avec  la  vallée *dQ  CbajoQZ.  Aa  bas  de  Coraimont,  la  MoseloUe 
reçoit  les  eaox  réooies  do  lorreDl  de  Veolroa  et  da  roisseaa  de  Travexia, 
ioDl  les deox  f allées  renfermeot  de  même  d'éoormes  dépôts  moraiDi- 
'^■ea  «o-dessas  de  la  Roche  do  Sage,  ao  Corps  de  garde,  k  droite  de  la 
-foiite  du  Tbillot  par  le  col  da  Méoil.  Dans  la  vallée  principale  de  la 
Jloielotle.il  n'y  a  plus  de  moraine  frontale  jusqu'au  confluent  de  la 
Voaelie.  Mais  la  vallée  du  Boucbot  en  présente  plusieurs  près  de  Ro- 
-sbtsaao  et  tle  Creasegoutte,  sans  compter  la  remarquable  moraine  par 
obalaele  dressée  en  avant  de  la  Rocbe  des  Ducs,  au-dessus  de  Yagney. 
Ploa  bas  eacore,  la  vallée  de  Gleurie,  qui  s'ouvre  à  Saint-Amé,  appelle 
l'attentioa  sur  ses  moraines  de  sable  stratifiées. 

Tons  les  matériaux  des  moraines  de  la  Uoselotte  et  de  ses  brancbes 
sopérieores  proviennent  de  granités  de  variétés  diverses  ;  mais  le  sable 
des  moraines  frontales  à  partir  de  Saint-Amé  résulte  surtout  de  la  désa* 
gr^tion  des  grès  vosgiens.  Lors  de  la  construction  de  la  route  de 
Gérardmer  k  Remiremoot,  one  coupe  a  dû  être  pratiquée  dans  la  pre- 
mière meraine  de  Saint-Amé.  Cette  coupe  montre  dans  le  sable  une 
Doltitnde  de  petites  couches  entre-croisées,  sans  aucune  direction  régo- 
lière  ni  constante;  quelques  galets  siliceux  sont  disséminés  dans  la  masse, 
aussi  rares  que  les  gros  blocs  de  granité  ;  le  sable  est  très-fin.  Oojie 
troove  pas  sur  ce  point  d*amas  argileux  ou  de  boue  glaciaire  ;  mais  il  y 
en  a  dans  les  premières  moraines  du  Tholy,  dont  la  structure  et  la  com- 
position sont  les  mêmes.  Le  ruisseau  de  Cleurie  traverse  d  ailleurs  la 
moraine  de  Saint-Amé»  tout  près  de  la  route»  et  y  forme  une  petite 
diùte  appelée  le  Saut  de  la  Cuve.  La  stratification  confuse  et  grossière  de 
la  moraine  ne  s'accuse  pas  nettement.  Au  premier  aspect,  on  dirait  un 
amas  de  remblai  entassé  par  la  main  de  l'homme.  Cependant»  si  nous 
BOUS  rappelons  ce  qui  se  passe  sur  la  pente  terminale  des  glaciers  actuels 
ao  moment  de  la  fonte»  cette  structure  s'explique  parfaitement.  En 
effet,  les  filets  d*eau,  les  ruisselets  qui  naissent  chaque  jour  k  la  surface 
des  glaciers,  quand  la  température  s  élève  suffisamment  en  été,  ces  rois- 
seleta s'épanchent  ou  sécoulent  dans  le  sens  de  la  pente.  Pendant  leur 
marche»  ils  entraînent  le  sable  et  les  petits  cailloux,  et  les  déposent  en 
cooches  plus  ou  moins  épaisses  sur  les  côtés  du  glacier  et  surtout  au  pied 
du  talus  terminal.  Comme  la  fusion  s'arrête  le  soir,  le  ruissellement  a 
ses  intermittences.  Le  fond  do  glacier  changeant  constamment  aussi  sous 
Tiofluence  de  la  fusion  et  de  son  mouvement»  l'inclinaison  des  couchas 
de  sable,  de  boue  on  de  gravier  se  déplace.  De  Ik  l'entrecroisement  des 
couches  et  la  confusion  de  la  stratification  observés  dans  le  sable  de  la 
moraine  terminale  de  Saint-Amé.  Ni  dans  la  moraine  de  Saint-Amé»  ni 
daps  eeUes  da  Tholy  oo  de  Ropt^  les  cooches  ne  se  prolonj;eiit  d'op  Ixurd 


96  CRAD. —  FORMATIOSS  CUDAKIS  DES  T08CES.  2  déC. 

l'antre  du  dépAt  comme  aa  fond  des  nappes  d'eaa,  et  leur  épaisseur  n'est 
pas  ODiforoie  non  plus. 

HàtoDS-nouB  Déaumoins  d'ajouter  que,  daus  certaines  circonstances, 
des  dépôts  réguliéremeDl  slratlûés  peuvent  se  former  avec  le  concoars 
de  l'eau  au  seio  des  moraiues.  ÂiDEi  au  glacier  inférieur  du  Grindel- 
wald,  on  voit  un  ruisseau,  qui  descend  des  flancs  de  l'Eiger,  forcaer 
contre  la  moraine  latérale  de  la  rive  gauche  qui  barre  sou  cours,  on 
petit  lac  temporaire  avec  des  couches  de  sable  d'uoe  régularité  par- 
faite. Au  glacier  de  Zmuit,  dans  la  vallée  de  Zermall,  que  nous  avons 
visité  une  première  fois  eu  1866,  la  fusion  trës-forle  pendant  les  der- 
nières années  abaissa  depuis  considérablement  la  surface  du  glacier,  qui 
se  rétrécit  en  même  temps  au  milieu  et  dans  la  partie  supérieure  de  son 
cours,  de  manière  à  se  trouver  isolé  des  petits  glaciers  latéraux.  En 
1869,  il  était  resserré  eu  amont,  entre  deux  puissantes  moraines  laté- 
rales, qui  laissaient  un  intervalle  assez  vaste,  une  «oric  d  énorme  sillon 
entre  les  montagnes  des  deui  rives  et  le  courant  de  glace.  Or.  ces  deoi 
sillons  servaient  de  lit  à  des  ruisseaux  venus  des  régions  supérieures, 
notamment  des  flancs  du  Monl-Cerviu.  Après  la  foule  des  neiges  et  les 
pluies,  les  ruisseaux  se  changeaient  en  torrents,  charriant  de  grandes 
quantités  de  débris,  de  manière  à  former  le  long  des  moraines  des  dé- 
pôts de  limon,  de  sable,  de  cailloux  roulés  bien  arrondis,  avec  une 
stratification  pareille  à  celle  des  alluvioos  ordinaires.  Remaniés  parfois 
et  tou(-à-fait  semblables  aux  formations  des  eaux  courantes  de  nos 
vallées,  ces  dépôts  stratifiés  de  Zmntt  étaient  composés  de  roches  de 
ménae  oalnre  qne  celles  fournies  directement  par  le  glacier  k  ses  morti- 
net  latérales. 

Aprte  la  moraine  frontale  de  Saint-Amé,  viennent  saccessivemeot 
cellesdeJuIieiiropt,  dnTholy,  daBeillard,  de  Gérardmer,  tandisqne 
les  moraines  latérales  s'élèvent  fa  une  hautear  considérable  snr  les  deoi 
Tenants  de  la  vallée  de  Cleorie.  Le  rnisgeao  de  Cleurie,  sorti  des  toor- 
bières  do  Beillard,  conpe  ces  moraines  frontales,  oa  plulAt  il  suit  la 
coDpnre  nnverte  par  le  torrent  de  l'ancien  glacier.  Seale,  la  graode 
moraine  &  plosienrs  plis,  située  au  bas  du  lac  de  Gérardmer.  n'a  pas 
été  entamée;  pareille  à  la  moraine  du  lac  de  Lourdes,  dans  les  Pyrénées, 
aa  lien  de  laisser  aux  eaux  de  Gérardmer  un  libre  cours  dans  le  sens 
de  la  vallée  de  Cleurie,  elle  les  force  à  rebrousser  chemin,  pour  s'écouler 
en  amont  par  l'étroite  gorge  de  la  Vologne,  et  se  rendre  dans  la 
Hoaelle  par  la  vallée  de  Granges.  Docelle^  et  Jarméail.  Sans  doute,  lors 
del'existeocedu  glacier  formé  sur  les  flancs  do  Hobneck  et  qui  s'est  éteodo 
à  travers  la  vallée  actuelle  de  Cleurie,  les  eaux  pouvaient  déjà  s'échapper 
par  la  fiaagre  de  la  Vologne,  et  le  rnissean  formé  au-d%lfa  de  ce  point  ne 
poavBDtH  fnjer  nn  ehemia  k  travers  rénorme  accnmalation  de  débrii 


18VS.  OIAB. —  fOMATIOnS  GLAGIA1RB8  DBS  TOSOBS.  97 

qui  eiiste  ea  aval  de  Gérardmer,  ces  moraioes  sont  restées  intac- 
tes et  ont  amené  la  formation  do  lac.  Le  sommet  de  la  moraine  au 
bas  da  lac  de  Gérardmer  se  trouve  à  698  mètres  d'altitude,  le  oivean 
da  lac  k  665  mètres,  son  fonds  entre  620  et  630  mètres;  le  ruisseau 
alimenté  par  ses  eaux,  la  Jamagne,  se  déverse  à  665  mètres,  pour 
tomber  dans  la  Yologoe  k  620  mètres,  k  un  niveau  correspondant  k  peu 
près  ao  fond  même  du  lac. 

Ainsi  la  moraine  frontale  du  lac  de  Gérardmer  atteint  une  hauteur 
totale  de  soixante- dii  k  quatre-vingts  mètres.  Les  moraines  du  Rein- 
Briee,  an  Tholy,  et  celle  du  Beillard,  entre  le  Tholy  et  Gérardmer,  ont 
une  ^ale  éléfation.  Nulle  part  dans  les  Alpes,  je  n'ai  trouvé  an  pied 
des  glaciers  actuels  des  dépôts  d'une  puissance  pareille, ^i  ce  n'est  k 
l'extrémité  des  glaciers  de  Miage  et  de  Brenva,  dans  la  vallée  de  TAIIée- 
Blancbe,  sur  le  versant  italien  du  Uont-Blanc.  Cependant  la  retraite  des 
glaces  dans  la  plupart  des  vallées  des  Alpes,  pendant  les  dernières 
années,  a  laissé  debout  leurs  moraines  frontales,  sans  les  abattre  ni  les 
diminuer.  La  masse  des  débris  accumulés  dépend  k  la  fois  de  l'étendue 
do  glacier,  du  temps  qu'il  séjourne  ou  s*arrète  au  même  point,  et  de  la 
facilité  plus  on  moins  grande  avec  laquelle  se  désagrègent  les  roches  des 
fliontagnes  qui  le  dominent  :  circonstances  dont  l'influence  est  encore 
modifiée  par  Taction  destructive  du  torrent  issu  du  glacier,  par  la  pro- 
portion ou  la  mesure  dans  laquello  ce  torrent  emporte  et  disperse  les 
débris  tombés  sur  ses  bords  au  bas  du  glacier. 

Dans  le  hant  de  la  vallée  de  la  Yologoe,  la  moraine  frontale  du  lac 
deLongemer  s  élève  k  quelques  mètres  seulement  au-dessus  de  la|surface 
et  ne  présente  pas  de  bourrelet  bien  saillant.  Sur  la  rive  ganche,  cette 
moraine  est  coupée  k  une  faible  profondeur  par  le  lit  de  laVologne,  qui, 
après  être  sortie  do  lac  de  Retournemer,  sur  les  flancs  du  Hobneck,  tra- 
verse, entre  Longemer  et  le  confluent  de  la  Jamagne»  la  moraine  fron- 
tale de  Xonropt,  près  du  Saut  des  Cuves. 

La  moraine  de  Xonropt  est  coupée  par  la  Yologoe  sur  tonte  sa  ban- 
tenr.  Elle  consiste  surtout  ensable  grossier,  diS'érentde  celui  de  la 
moraine  frontale  de  Saint-Amé,  et,  dans  une  carrière  pratiquée  sur  la 
rive  gauche  pour  l'exploitation  du  sable,  il  y  a  de  grands  amas  d'argile 
sableuse.  Au  Saut  des  Cuves,  la  coupe  pratiquée  dans  la  moraine,  lors 
de  la  construction  de  la  route,  indique  k  la  partie  inférieure  des  couches 
de  sable  et  de  menu  gravier  alternant  ensemble,  daos  la  partie  supé- 
rieure quelques  blocs  anguleux  ou  arrondis,  au  milieu  enfin  des  sables  et 
galets  agglutinés  de  manière  k  constituer  une  sorte  de  grès  grossier  peu 
dur. 

Ancone  particularité  n'est  k  signaler  dans  les  moraines  de  Gérard- 
mer et  da  Beillard.  Qnant  k  celles  do  Tholy,  elles  présentent  aussi  sor 


M-  eu».—  FOMunon.  «.huim»  ms  toues.  3  de». 

certains  poiots  des  cooches  eDlre-croisées,  dWiséee  par  des  lita  d'argile 
sableuse  od  de  boue  glaciaire.  De  gros  blocs  de  graoîie  et  des  fragmenta 
plus  pelite  sont  disséminés  dans  la  masse  sableose,  peu  nombreux  il  la 
surface  du  premier  pli  en  amoat,  en  plus  grande  abondance  snr  la  crête 
de  la  deuxième  ondulalioo.  Les  bioce  ont  conservé  ici  presque  tous  de 
vives  aréies,  avec  un  volume  de  plusieurs  néireg  cubes.  Va  de  ces  blocs 
mesure  même  de  100  à  i  20  mètres  cubes  :  il  a  été  remarqué  par  la 
Société  géologique  lors  de  sa  visite  eo  septembre  4Si7.  Les  ondulations, 
on  plutAt  les  moraines  frontales,  du  Tboly  au  Rein-Brice,  sont  an 
nombre  de  quatre,  se  touchaot  toutes  vers  la  base,  suivies  par  ona 
cinquième  à  faible  distance.  La  largeur  delà  vallée  occupée  par  les 
moraines  est  d'environ  un  kilomètre.  Seloo  M.  Hogard,  elles  mesarent 
ensemble,  sur  une  loogueur  de  trois  kilomètres,  près  de  160,000,000 
mètres  cubes  de  blocs,  de  gravier  et  de  «able,  dédoclion  faite  des 
parties  enlevées  par  le  ruisseau  de  Cleuiie  et  le  torrent  de  l'ancien  gla- 
cier. Quelques-uns  des  gros  blocs  de  la  cinquième  moraine  du  Rein- 
Brice  conservent  encore  de  petites  surfaces  polies.  Dans  toute  la  vslIéQ 
de  Cleurie,  puis  dans  la  vallée  supërieDre  de  la  Vologae,  du  Saut  des- 
Cuves  à  Relournemer,  de  longues  traînées  de  débris  constiliKOt  des  too- 
raines  latérales  bien  marquées,  dont  les  malëriaui  proviennent,  jusqa'aa 
Tholy,  de  granités  de  toutes  les  variétés,  depuis  le  leptyoîte  a  graia  fin 
jusqu'au  granité  porpbyiolde  à  gros  cristaux.  San!  ne  petit  lambeau  de 
ecbistes  anciens  qui  afQeure  dans  la  partie  supérieure  de  la  route  de  la 
Scblucbl,  Dous  ne  coonaissoos  pas  d'autres  roches  dans  le  bassin  en 
amoat  du  lac  de  Gérardner. 

Dans  la  vallée  isférieure  de  la  Vologne,  k  partir  delà  goifedefinn^' 
gea,  tonte  formatioB  glaciaire  bien  accDSëebil.dér>at.  Il  s'y^ploa^»' 
moraine  froDlale.  Le  bloc  erratique  de  granité  situé  sar  le  grès  roigwB, 
dans  le  village  de  larmé&il,  a  pu  6lra  transporté  par  na  caonat  d'eu' 
anaii  bien  que  par  la  glace  en  mouvement. 

La  valtie  de  la  Henrths,  qui  commeoce  ta  Collet,  près  de  paaa^e 
de  la  Schiacbt,  sar  la  versant  opposé  à  la  source  de  la  VologM,  oe 
présente  pas  non  plas  de  grande  moraine  fronlafe.  Il  y  a-  biem  dwai  ]«> 
fond  de  la  vallée,  antoor  du  'Valtin,  de  petits  amas  de  détrîtns  en  sailHe 
et  ao-devant  des  vallons  laléraui;  mais  ce  sont  platét  desTcAttea  d» 
déjections  formés  par  les  eaaz  torrentielles  que  de  vraies  mmrawea 
frontales.  Plus  bas,  du  dM  de  Xéfosse,  sur  la  rive  droite  de  la  llear- 
the,  tabaaed'uQ  promoatoire  focb«ox  est  montonnée,  taais  sanBstnw 
glaciaires  encore  recannaisiablesinr  les  veines  de  quartz.  Sortaiflaaat; 
des  moDlagnes  des  denx  versants,  on  remarqnedes  traînées  de  bloei' 
angaleuet  de  menas  débris.  Débrisel  blocs  sont  toasgramlîqvei^t 
deviennent  moîu  nombre»  do,  <AtA  ia  HabiMiAiplf  lucwRMn" 


4  Ail  6iABr.«~  WùVÊâmms  glaombmbb»  vom».  9BI 

Bdle  pirt  de  fortef  dimensioDa.  Probablement  ce  Mat  les  restes  des 
WÊommtÊ  latérales.  Une  aolre  branche  de  ia  Menrthe  qoi  débouche  k 
Anoiild  ne  renferme  pas  dans  son  bassin  de  formation  glaciaif  e  mieox 
camclérisée. 

Noos  ne  noot  étendrons  pas  davantage  sur  les  vallées  do  versant 
lorraîft,  et  no«s  passerons  immédiatement  aox  vallées  méridionalea  et 
aliMieDDes,  noos  bornant  h  citer  encore,  du  côté  de  Touest^  les  blocs 
enâtiqnes  des]  plateaux  élevés  du  Haut  do  Roc^  da.  Grismootont  de 
BeUefentaiM» 

Si  0008  noos  toornon»  vers  le  sod,  en  dehors  du  bassin  de  la  Moselle 
et  de  SCS  afiDoents,  noos  trouvons  d'abord  la  moraine  d'Hérival,  dans 
une  des  branches  sopérieores  do  bassin  de  laCombeaoté,  pois,  sur  les 
flancs  des  deux  Ballons  deServance  et  d'Alsace,  les  moraines  des»  vallées 
do  Bafain  et  de  la  Savooreose. 

Ces  deex  vallées»  profondément  encaissées,  descendent  do  nord  ao 
sid  et  présentent  sur  leur  parcours  les  mêmes  roches,  mais  beaucoup 
ploa-  variées,  que  celle  de  la  Moselle.  La  syéoite,  qoi  constitue  la  tète 
des  Ballonst  forme  les  versants  de  la  vallée  do  Rabin  jusqo'à  la 
sente  de  la  Vieille-Hotte,  suivie  plus  bas  par  des  porphyres  de  plo^ 
aieors  sortes»  des  mélapbyres,  des  schistes,  des  conglomérats  et  des 
graowackes,  passant  d'une  crête  à  lauire.  Le  torrent  du  Rabin 
eoole  k  300  oo  400  mètres  au-dessous  des  lignes  de  faite,  dans  no 
fond  rétréci»  étranglé  à  plusieurs  reprises  par  des  brides  rocheuses,  sen- 
blablea  à  celles  de  la  Moselle,  notamment  au  bas  de  la  Planche-aox- 
BcDob  et  de  la  scierie  de  Saint-Antoine.  Des  blocs  erratiques  eo* grand 
nombre  et  k  fortes  dimensions,  parmi  lesquels  on  distingoe  surtout  la 
syéaite  des  Ballons,  se  dressent,  accompagnés  de  traînées  de  menos 
débris,  sor  des  pentes.fortemeot  inclinées  de  porphyre  brun  et  d'autres 
fbnaatieas,  jusqu'à  50  et  400  mitres  au^essos  do  niveao  do  Rabio.  Ce 
sont  les  restes  des  moraines  latérales,  faciles  h  suivre  jusqo*ao  bas  de 
Plsncber-les-Mioes.  Nolle  part  ne  paraît  de  moraine  frontale  sensible- 
ment élevée  ao'-dessos  du  fond.  Une  petite  moraine  par  obstacle,  aveo 
galets  glaciaires,  entamée  par  la  route,  s'appuie  contre  on  pointeoient 
rocheor,  k  sorface  polie,  non  loin  do  cimetière.  Un  peo  plus  en  aoM>at| 
k  côté  d*one  osine  métallurgique,  on  autre  pointement  de  porphyre  bran 
s'élève  an  milieu  de  la  vallée,  coopé  k  pic  sur  la  gauche,  sur  une  baoteor 
de  douze  kqoinze  mètres,  et  parfaitement  isolé  ;  il  présente  aossi  ooe 
sorfSue  Bootoanée  et  polie.  Entre  Plancher-les-Mines  et  Plancher- Bas, 
la  vallée  forme»  k  deox  reprises,  des  terrasses  séparées  par  on  étraa* 
Cernent  eti  élevées  ao-dessos  de  la  nappe  d'allovions  récentes,  ao  oiveao- 
dafaqpella^  mentent,  sans  la  dépasser,  les  grandes eanx  dn;Baliin. 


I 


«»u. —  rouunoH  cuoaius  bas  vtaus.  3  dte. 

■ 

rioi  Bombreai  qne  daMlinlIéediBibiD,  les  blocs  emtiqaes  de 
la  Tillée  de  la  SaToqreoteoal  doBiéao  capiUioeLeblisc  la  première 
idée  de  l'esitieace  d'ascie»  glacien  dans  les  Vosges.  Ilg  com  ttpandas 
■or  les  deux  Tersants  des  manU^es  an-dcssm  de  Giromago j.  k  l'entrée 
de  11  Tillie,  JDtqn'i  cent  mètres  el  plm  de  haolear  aa-dessos  ia  lit  de 
la  Sa*9iireiu«.  Ctrtaias  blocf  de  la  Tèle-de^PUacbes,  nir  U  rire  droite. 
ncnrent  de  )  00  k  <  20  mètres  csbes.  I^  œoolagne  coaséle  ea  ai  gris 
mge  à  rtut  d'aikoce  ;  les  blocs  erratiques  ea  sj-èaile,  en  diorîte  verte. 
CD  mèUpbTre.  en  porphyre  de  plasîears  sortes,  et  en  graawacke  DéU- 
DOrpbHjoe,  parfois^angies  lib.mais  pins  soDrenl  encore  arroadis.  L'ai- 
lïtode  maiiamiD  de  ta  Téle-des-Plaoches  est  de  638  mètres,  celle  da  lit 
de  laSaTDoreaseïGiromagDy,  de  430  mètres:  aa  cour&atd*eati,«>rt(Mit 
DO  coaraol  tioleoi.  n'a  pu  déposer  \k  Ions  cei  blocs  sor  des  peotes  soo- 
TGDl  fortemeol  ioelÎDéeg.  Les  blocs  «e  troaveol  encore  en  pins  grande 
quantité  sur  le  mont  Saint-Daniel,  forme  de  graawacke  métamorpbiqoe. 
Il  y  en  a  àé\i  aoisi  «ar  le  sommet  de  la  cAte,  eo  avant  de  la  Téie-de»- 
Plancbet  et  b  droite  de  la  première  moraine  frontale.  Sur  le  versant 
gaache,  des  blocs  provenant  de  toutes  les  variétés  de  roches  de  la  partie 
supérieare  de  la  vallée,  sont  épars  en  égale  abondance  juFqo'au  pied 
do  Ballon.  Ce  sont  les  restes  des  moraines  latérales  de  l'ancien  glacier. 
Aq  déboocbé  de  la  vallëc  de  ta  Beucinière,  on  remarque  les  restes  d'une 
moraine  médiane,  formée  de  la  rèonton  de  deas  moraines  latérales  aa 
eomtDout  de  It  Noie. 

Lei  moraines  frontale!,  aa  nombre  de  sept,  s'échelonnent  depnig 
le  pool  de  la  Ciotte,  en  avant  de  Giromigny,  jnsqo'au -dessns 
de  la  Scie-Béni«,  en  amont  da  village  do  Pnix.  Tontes  cet  mo- 
raioM  forment  des  plis  nettement  aecnsés,  disposés  inivanl  des  lignes 
eonrbei,  avec  la  partie  convexe  dirigée  en  aval,  mais  sans  atteindra  ' 
jamais  nne  banteur  égale  k  celte  des  moraines  da  Ghajonz  et  da  Tholy 
snr  l'antre  versant  des  Vosges.  La  première  s'élève  de  trois  mètres  sur 
ans  largenr  de  cent  mètres  et  barre  la  vallée  comme  va  eroinut,  près 
do  pont  de  la  Glotte.  Lt  seconde,  qne  la  ronte  francbit  prés  de  la  mairie 
de  Giromagny,  est  masqaée  en  grande  partie  par  les  constmctions.  Li 
troisième  supporte  l'église,  k  son  pnint  colminent.  Une  quatrième  digne 
de  débris,  bien  conservée  el  plus  hante,  porte  k  son  sommet  la  chapelle 
prolesiante,  snr  la  rive  gaache  de  la  rivière.  A  quelques  pas  pies  loin, 
ane  cinquième  moraine,  plas  petite,  s'accosa  dans  les  champs  hors  da 
village.  Ensaile,  aa-délii  delà  commana  dn Paix,  viennent  la  sixième 
el  la  septième,  renfermant  beaacoap  de  sable.  Les  matériaux  de  ces 
emu  sont  disposés  sans  triage,  sans  slratification  ;  ce  sont  des  blocs 
presque  lonfi  arrondis,  de  même  nature  que  ceux  des  moraines  latérales» 
itteignut  pirfoii  un  Tolome  i'ao  mètn  oulw,  aécompigaés  de  galeti 


4*872.  àlÙ^.  —  fOMàVlèMS  €BVl4Sti«llfeB  liES  TOSMS.   "   .         4M 

«  *  ■ 

plot  peiitt»  doDl  qoelquefr-nos  soBt  striés,  eaBii  de  «aUe  fin  et  de'iimoov 

Les  roches  polies  eo  plaee  apparaissent  près  de  GiromagDf ,  hÈJffâijif^ 

tier  SaÎQt-Pierre,  8o«sla  moraioe  ialérale,  pois  kdeox  kiloaièiliref  eo.« 

aiBOQi  de  la  moraine  du  Poix,  an  pied  da  Montjean,  à  l*entrée  et  k  i'i«^ 

térieor  do  TaUoii  de  la  Beocinvëre,  an  pied  de  la  montagne  Sainte-Barbe,* 

el  prèB  do  SantHle^la-Truite.  Ces  roches  sont  toutes  arrondies,  et  parfois 

k  plnamirs- gradins»  avec  des  stries  glaciaires  bien  bornées.  Létrimgle- 

méot  formé  aveôlde  la  Scierie  par  iasyénite  péseate  sur  les  parties 

polies  sau  anfractoosités,  des  cannelure?  asse^E  profondes  en  ligne 

droilo,  creoséM  par  des  fragioents  de  roche  trës-dare,  encbassésà  la<base 

do  ijlacier.  M.  Renoir,  en  signalant  ces  roches  striées  k  la  Socièlé  gé»*- 

logpqoe  en  <839,  indique  des  polis  josqu'k  ooe  haoteor  lopérieoro  k  ta 

Tèl^es-Planehes;  Cependant  les  escarpements  élevés  &*eo  préseiMot: 

qoo  Vers  leur  base.  Dans  la  vallée  de  la  Beocioière,  il  y  a  ono  sosfÉce 

polio  de  qoioze  mètres  de  long  snr  dis  de  large»  que  traterse  oo  fibode 

quarte  rosé  et  poli  an  niveau  de  la  granwacke.  La  roche  poiie  da 

quartier  Saint-Pierre,  k  Giromagny  même,  se  trouve  sor  la  rive  gsoehe 

de  la  Savonreose,  ao-dessus  d'une  carrière  pratiquée  dans  le  grès  rotige 

poor  TexploitalioD  des  pavés.  Cette  roche,  fortement  entamée  par  l'ex- 

]doilalion  depuis  one  dizaine  d'années,  parait  s'étendre  assez  loîo  soos 

la  moraine  latérale,  qui  atteint  Ik  deux  mètres  d'épaisseur  et  retiftvmB 

des  blocs  de  syéoite  de  plus  d'un  mètre.  Le  poli  n'est  pas  parfait,  sans 

déotek  cause  delà  natnre  grenue  de  la  roche  ;   mais  cell^-ei  porté  des 

caooelares  et  des  stries  profondes,  tracées  en  ligne  droite  et  en  biseao, 

dirigées  du  nord-ooest  au  8od*est,  tandis  que  la  direction  générée  dcr 

la  Tallée  Ta  du  nord  an  sud.  Sous  les  glaciers,  la  direction  des  stries 

change  suivant  les  modifications  do  relief  de  leur  bassin.   Au  débonché 

de  la  vallée  de  la  SaToureuse,  le  glacier  de  Giromagny  a  dû  s*ét«ler  en 

éveotail,  comme  l'indiquent  la  marche  des  stries  et  la  disposition  des 

noraîBes. 

OapeolToirla  disposition  des  matériaux  de  la  moraine  profonde 
dans  one  tranchée  ouverte  au  t/as  de  la  carrière  aux  pavés.  Les  galets  de 
lasorfaeesont  arrondis  et  roulés,  tandis  que  plus  bas  ils  devienneot 
angoleox  et  se  trouvent  englobés  dans  on  limon  sableux»  compacte, 
sans  aocone  trace  de  stratification  jusqu'k  deux  mètres  de  profondeur.  Il 
y  a  des  galets  de  grauwacke  striés.  La  première  moraine  frontale  est 
£sposéé  eo  eroissant  en  avant  de  ce  point,  coupée,  comme  toctes  les 
aatres,  par  la  Savonreose.  Le  niveau  de  la  rivière,  dans  la  coopnre  de 
la  tmisiëme  moraine  près  des  fabriques,  se  trouve  k  quinze^  mètres  de 
profoodenr. 

La  distance  de  la  première  digue  morainiqoe  do  pont  dO  la 
(Smte  00  pied  do  Balloo  d*ilttce  est  de  dix  kilomèlMs.  Les  dépétt* 

7 


109  '  '-«A».  —  ffOUUtIO»  CLACUBM  NS  TOSG».  9  dés. 


,•  • 


bkMf*' jtfcâtiqo»  des  nomaet  lalénJes  iç  t*éieodeil  pas  plus  lois.  A 
prt||âi.île  ces  blocs,  BOUS  ooteroos  qse  la  sjéaHe  kdotbles  crislaax 
-ffJdspâlhiqoes  et  d'olîgoclase,  eo  place  fc  l'esl  do  Ballot  d*ilsace,  se 
..  rtfeeoDlre  eo  plus  grande  qoaotilé  daas  la  moraioe  laiérale  de  la  rite 
•'./•^piociie,  landb  qoe  le  porphyre  goarizirère  fc  crislaoi  d'orthose  ro^, 
.';•'/' ea  place  fc  retirée  de  la  vallée  de  la  Beadoière.  sor  le  versatl  opposé, 
apparaît  daas  la  oioraiDe  latérale  droite.  Bofio,  le  D^  Benoît,  dans  une 
noie  comoioniqoée  fc  la  Société  d'Histoire  natarelie  de  Golaar  et  186S, 
et  imprimée  daas  le  Bulletin  de  cette  Société,  sontieal  l'eiisletee  d'one 
BMraite  frontale  aox  Barres,  pt es  de  Belfort.  On  voit  bien  str  ce  poiil 
des  débris  des  diferses  roches  de  la  vallée  de  la  Savoorease,  buûs  data 
tne  poaitîot  oà  oqs  cailloox  ont  pa  être  déposés  par  les  eaoz,  el  sans 
montrer  d'aillenrs  les  caractères  bien  nets  des  dépAts  glaciaires.  Les 
débris  dn  grès  voigien  qoe  M.  Beoott  signale  dans  ces  dépAis,  sans 
avoir  connaissance  d'nn  gisement  de  cette  roche  en  place,  vieaneni  pro- 
bablement des  assises  de  grès  de  la  forêt  d'Àrsot,  situées  entre  400  el 
500  mètres  d'altitnde,  en  face  do  Salbert  et  en  amont  des  Barres. 

On  le  voit,  les  formations  glaciaires  de  tontes  sortes  existent  sur  lo 
versant  méridiooal  des  Vosges,  comme  dans  les  vallées  de  Tooest  en 
Lorraine»  et  noos  allons  les  retrouver  dn  cAté  do  Rhin,  dans  les  vallées 
orientales. 

Dans  la  vallée  de  la  Doller»  descendue  comme  la  Savooreose  des 
flancs  da  Ballon  d'Alsace,  la  première  moraioe  frontale  apparaît  fc 
Kirchberg.  Elle  a  dix  mètres  de  hauteur  sur  ooe  loogoeur  de  quatre 
cents  en  travers  de  la  vallée,  et  se  compose  surtout  de  débris  de 
syénite,  taudis  que  la  graowacke  consiitue  les  flaocs  des  mootagues 
contre  lesquelles  elle  s*appuie  à  ses  deux  extrémités.  La  plupart  des 
blocs  sont  arrondis  ;  quelqnes-uos,  de  plusieurs  mètres  cubes,  empâtés 
sur  les  points  élevés,  conservent  de  tives  arêtes.  Â  la  surface  des  champs 
cultivés,  au  bas  et  en  amont  de  la  moraioe,  les  gros  blocs  manquent 
parce  que  les  cultivateurs  les  ont  détruits,  enlevés  ou  enterrés.  Un  mon- 
ticule sur  lequel  s*élève  Téglise  du  village,  fc  cent  mètres  en  amont  de  la 
moraine»  est  formé  par  la  roche  en  place  recouverte  de  détritus.  A 
Dolleren  noos  trouvons  une  seconde  moraine  frontale,  fc  plusieurs  plis» 
bien  dessinée»  qui  barre  la  vallée  d*un  versant  fc  l'autre.  Il  y  a  deux 
kilomètres  de  la  moraioe  frontale  de  Kirchberg  fc  celle  de  Dolleren,  et 
dix  kilomètres  jusqu'au  Ballon  d'Alsace.  Des  trainées  de  blocs  et  de 
menus  débris,  représentant  les  moraines  latérales,  s'élèvent  sor  les  flancs 
des  montagnes  fc  partir  d'Oberbrock,  jusqu'fc  une  centaine  de  mètres  an 
dessus  du  lit  de  la  DoUer.  Dans  la  vallée  secondaire  de  Rimbach» 
qoi  débonche  fc  Oberbruck»  les  moraines  latérales»  démantelées  par  les 


4  87S.  GtLàh.  —  FOBMATIOIfS  GLAOAmES  DES  VOSGES.  1 03 

eaoi  sor  certaias  poiots,  sont  disposées  on  plusieurs  étages.  Au  haut  du 
▼alloD  moDtam  de  Kirchberg  au  Baereukopf,  il  y  a  un  petit  lac  morai- 
Diqoe.  D*aotres  restes  de  moraines  existent  près  des  petits  lacs  de  Neu- 
weyer,  puis  dans  le  vallon  qui  monte  au  Sternsee  et  k  la  bifurcation  des 
vallées. 

Outre  ces  dépôts  de  transport,  les  glaciers  ont  laissé  dans  la  vallée  de 
la  Doller  d'autres  traces  à  la  surface  des  roches  moutonnées  et  polies. 
Les  galets  striés  sont  rares  dans  les  moraines,  mais  les  surfaces  rocheuses 
mooloonées  et  polies  prennent  un  développement  considérable.  Parmi 
les  plus  remarquables,  nous  rappellerons  celles  des  bords  du  lac  de 
Seewen»  du  Sternsee,  du  Dollersprong.  C'est  sur  la  syénite  dure  que  les 
polis  sont  le  mieux  conservés  ;  ils  le  sont  moins  sur  les  autres  roches 
plus  friables.  Les  stries  de  la  syénite  suivent  une  direction  parallèle  à 
Taxe  de  la  vallée,  mais  il  faut  les  regarder  k  distance,  sous  un  jour  con- 
venable, pour  les  distinguer.  Leur  limite  au  pied  du  Ballon  s'arrête  k  cin- 
quante mètres  au-dessus  du  litde  la  Doller.  Josque-lk,  on  peut  les  suivre 
de  gradin  en  gradin,  distinctes  des  polis  de  l'eau  qui  s'écoule  rapidement 
par  de  profonds  sillons,  se  précipite  en  cascades  et  forme  ici  les  plus 
belles  chutes  des  Vosges  ;  ces  chutes  creusent  des  cuves  profondes  dans 
le  roc  par  le  tournoiement  continu  des  cailloux.  Telle  est,  k  un  kilomètre 
deSeewen,  dans  la  ramification  de  droite  de  la  vallée, la  CuveduDiable 
{Tetrfels  Kessel),  de  six  mètres   de    profondeur,    creusée   par    une 
chute  de  quinze  mètres,  dans  une  roche  k  gros  cristaux,  intermédiaire 
cutre  la  grauwacke  et  la  syénite. 

Selon  plusieurs  géologues  distingués,  les  vallées  des  Alpes,  les  fjords 
de  la  Norwége,  par  conséquent  aussi  une  partie  de  nos  vallées  des 
Yosges,  auraient  été  creusées  par  les  glaciers.  Cette  idée  a  été  soutenue 
eu  Angleterre  par  M.  Ramsay,  en  Allemagne  par  M.  Oscar  Peschell,  en 
Traaoe  par  M.  Elisée  Reclus.  Mes  propres  observations,  tant  sur  les  gla- 
ciers encore  en  activité  que  sur  les  montagnes  dont  ils  ont  disparu  en 
laissant  des  preuves  irrécusables  de  leur  passage,  ne  m'autorisent  pas  k 
reconnattre  aux  grands  courants  de  glaces  une  pareille  puissance  d'éro- 
sion. Tout  ce  que  j'ai  pu  voir  dans  les  hautes  vallées  des  Alpes  et  des 
Pyrénées  m'indique  pour  les  glaciers  un  simple  frottement  superficiel, 
dans  des  bassins  creusés  ou  ouverts  avant  Tapparition'  de  la  glace,  un 
frottement  qui  entame  moins  la  roche  que  les  gelées  et  les  eaux  torren- 
tielles. 

En  tous  cas,  nous  voyons  k  l'entrée  de  la  vallée  de  la  Doller,  en 
avant  de  Massevaox,  un  fait  en  opposition  évidente  avec  l'hypothèse  du 
creusement  de  cette  vallée  par  un  glacier  :  c  'est  la  présence  d'une  énor- 
me roche  en  place,  de  dix  k  douze  mètres  d'élévation,  qui  se  dresse  au 
bord  de  la  rinère  et  au  débouché  de  la  vallée,  au  milieu  d'un  passage 


irès-rétréci  par  les  escarpements  des  rives,  Tormées  à  gauche  par  un  grèi' 
mélamorphique  assQZ  dur  el  de  couleur  olive.  Le  rocher  isolëest  de  même 
nalore,  taillé  ii  pic,  saoa  polis  di  stries  glaciaires,  tiaus  traces,  &  soq  soto- 
met  et  sur  ses  flancs,  de  l'usure  produite  par  le  couraot  d'eau  qui  passe' 
k  ses  pieds.  Si  raoclea  glacier  de  la  Doller  avait  creusû  le  bassin  de  la 
vallËe,  il  aurait  nécessairement  arraché  et  broyé  le  piton  rocheas  qui 
lui  barrait  le  chemin.  Mais  le  glacier  ne  s'est  même  pas  avancé  jusque 
là,  car  entre  Massevaux  et  Kircbberg,  tonl  indice  bien  oet  de  la  forma- 
lion  glaciaire  manqae. 

Dans  la  vâllée  de  la  Thur,  l^s  exemples  de  pitODs  rocheus  deboat 
an  milieu  de  la  vallée  sont  plus  noaibreus  encore  et  se  prononcent  ' 
avec  plus  de  force  contre  le  creusement  des  vallées  sous  l'action  excln- 
sive  ou  prédominante  du  mouvement  des  glaciers.  L&,  nous  voyons  le 
Kaereoberg,  le  rocher  du  vicix  châieau  de  Wildenslein,  le  pilon  qui 
porte  l'église  d'Oderen,  s'élever  au  milieu  de  la  vallée  de  distance  en 
distance,  comme  autant  d'tiots  parraitement  isolés,  aiteignaol  une 
hauteur  de  quarante  ou  cinquante  à  cent  qualre-vingls  mètres,  avec 
des  parois  escarpées  et  polies  par  place,  supportant  des  moraiups,  couverts 
JQsqu'au  sommet  de  blocs  erratiques  el  de  galets  striés.  Rien  dans  les 
Vosges  n'atteste  autant  et  en  traits  aussi  clairs  l'existence  d'anciens  gla- 
ciers qae  ces  mamelons  coniques  restés  debout  ;  et  ces  mêmes  mainetons 
sont  antanl  de  témoins  contre  le  creusement  des  vallées  par  ces  mêmes 
glaciers. 

Les  formatons  glaciaires  de  la  vallée  de  ta  lliar,  signala  une  pré- 
otîèn  fois  par  If.  Renoir  en  1839,  ont  été  décrites  depuis  par  M.  Edouard 
Collomb,  avec  ans  précision,  dd'  soin  et  des  détails  qui  ne  laîssenl  rien 
It  ajouter.  Nons  n'aTou  donc  pas  à  revenir  snr  l'excellente  et  remtr- 
qoable  moDOgrapbie'dD  notre  savant  collègae,  e(  Dons  nous  boraârona  k 
lignaler  briëvemeot  les  principales  marques  dn  séjour  des  glaciers  dans 
M  bassin. 

Les  iDoraiDes  frooulès  barrent  la  fallée  àWesserliog  éi  k  Kriith 
k  eiiiq  kilométrés  en  amonl,  pnis  k  l'entrée  des  tsIIods  latéraoi 
dlJrbës.  Ce  sont  toutes  des  moraines  malliples  ou,  k  plusieurs  on'dâla- 
lions  distinctes.  Viennent  ensaite  les  moraines  par  obstacle  rormées  en 
arriére  de  Hasenbtlbl,  enlro  Wesserling  et  Felleringen  ;  do  Harlen» 
entre  Felleringea  et  Oderea  ;  de  l'église  d'Odereo  ;  du  Baerenberg,  ed 
avant  de  Krttih  ;  du  cb&teau  de  Wildenslein. 

Les  morkiiies  latérales,  représentées  par  des  IraÎDées  dé  blocs  errâli- 
qtes  avec  sables  et  galets,  se  montrent  k  partir  de  Wesserling,  jasqu'k 
400,  SOO  et  250  métrés  de  bkiitenr,  snr  les  pentes  des  mobtagnes  aa- 
deàsoB  d«  Felleringen,  de  Ertlth,  d'Odefen  el  da  Wildébdtein.A  50Ô' 
dStrcB  de  bàotedr  an-détans  dé  là  riTiire,  est  ône  sétbkflé  tobe'de  bliké 


1 873 .  9BAI>- —  FORMATipifS  GLACIAIRES  PES  VOSGES.  105 

Doiiis  accoste,  sans  sable,  et  saos  galets,  allant  josqo'aQ  col  de  Bra- 
ment, entre  la  vallée  de  la  Tbor  et  celle  de  la  Moselotte.  Partout  les 
dibrîs  erratiques  sont  répandus  k  profusion  dans  les  vallons  latéraux  en 
amont  de  Wesserling.  En  aval  de  ce  point,  nous  en  rencontrons  égale- 
ment dans  les  vallons  de  Milzach  et  de  Mooscb,  sur  la  rive  gauche  de  la 
Tbor»  dans  ceux  de  Banspacb.  de  St-Amarin  et  deWiller»  sur  la  rive 
droite.  M.  Collomb  a  fait  remarquer  comment  ces  vallées  latérales  ont 
une  limite  de  dépAts  erratiques  d'autant  plus  rapprochée  du  sommet  des 
montagnes  qu'elles  s'éloignent  davantage  de  l'extrémité  de  la  vallée 
principale,  aux  abords  du  col  de  Bramont  et  au  sommet  du  Bothenbach. 
Il  faut  noter  de  plus  Texistence  de  blocs  granitiques  en  aval  de  la 
moraine  terminale  de  Wesserling  et  k  une  certaine  hauteur  au-dessus 
de  la  rivière  et  de  la  route,  dans  une  position  où  ils  ont  pu  cependant 
être  amenés  par  les  eaux  et  où  Ie8|;alets  8triés  font  défaut,  tandis  qu*ils 
abondent  dans  les  dépôts  morainiques  de  Wesserling.  D'ailleurs  les  blocs 
erratiques,  comme  (es  galets  et  les  menus  débris  des  moraines,  sont  de 
nature  variée  et  représentent  toutes  les  formations  très-diverses  des  mon- 
tagnes supérieures.  Nous  avons  observé  des  blocs  et  des  galets  de  gra- 
Bile  k  différents  grains,  de  spitite,  de  porphyre,  de  mélaphyre,  de 
syénite,  de  grès,  de  grauwacke  6ne  et  schisteuse.  Parmi  ces  blocs, les  uns 
sont  arrondis,  les  autres  anguleux  et  k  vives  arêtes,  répandus  sur  cer- 
tains points  en  quantité  énorme.  La  parfaite  conservation  des  granités 
permet  de  les  fendre  pour  les  employer  comme  pierre  de  taille  pour 
des  croisées  et  pour  des  ponceaux  longs  de  deux  mètres. 
'  Située  k  quinze  kilomètres  du  Bothenbach,  k  neuf  kilomètres  du  col  de 
Bussang,  la  moraine  frontale  k  trois  plis  de  Wesserling  s'élève  k  trente- 
cinq  mètres  au-dessus  du  niveau  de  la  Thur  et  mesure  un  volume  total 
de  plus  de  douze  millions  de  mètres  cubes.  Cette  moraine  disparaît  en 
partie  sous  les  constructions  des  manufactures  de  MM.  Gros,  Boman  et 
Marozean.  La  rivière  la  coupe  en  deux  tronçons,  celui  de  Krtlth  et 
celui  d'drbès.  Les  gros  blocs  sont  anguleux, mais  assez  rares.  La  plupart 
atteignent  seulement  de  vingt  k  vingt-cinq  centimètres  de  diamètre  et 
sont  alors  arrondis.  Sur  les  fragments  plus  petits,  sur  les  galets  schis- 
teux» p4^u  usés  aux  angles,  on  remarque  presque  toujours  des  stries  fort 
nettelB.  On  trouve  aussi  souvent  des  vides  entre  les  blocs  et  des  amas 
irréguliers  de  sable.  La  roche  en  place  non  polie  apparaît  sous  la  mo- 
raine dans  le  lit  de  la  rivière. 

En  arrière  des  moraines  frontales  de  Wesserling,  se  dresse  celle  de 
Ifollau  ou  plutôt  de  Husseren,  haute  de  quinze  mètres,  gazonnée  k  la 
surface,  avec  le  talus  d'aval  beaucoup  plus  rapide  que  le  talus  en 
gradi|)8  d*amont.  Une  deuxième  moraine  frontale  se  trouve  k  deux 
kilomètres  pins  haut,  dans  le  vallon  latéral  en  arrière  des  dernières  ^ 


maisons  de  Mollau,  séparée  de  lamoDlagne  par  un  profond  sillon,  et 
moalrant,  sor  la  seclioD  pratiquée  par  le  rDisseau,  des  blocs  de  graa- 
wacku,  de  graoiie  porphyroîde,  de  porphyre  rooge,  de  sjéoile  et  de 
mélaphjrc.  Daos  les  moraines  froataks  de  Krtith,  fa  trois  plis  égale- 
meDt,  doDl  les  deux  premiers  distaDls  de  cent  mètres  sool  arqués  de 
maoière  h  tooroer  leor  coDveiilë  eD  aval,  et  doot  le  troisième  pousse  au 
Eud  JDsqD'ao  food  du  vallon  de  Saiol-Nicolas,  les  galets  de  grauwacke 
devieoneDt  rares  et  les  fragments  striés  par  conséquent  difficiles  fa  troa- 
ver.  On  exploite  pour  la  verrerie  de  Wildeosteia  un  amas  de  sable  fin 
grossièrement  stratifié,  couvert  de  cailloux  roulés  et  qui  repose  sur  de 
gros  blocs  entre  la  rivière  et  la  moraine  la  plus  en  amont. 

Les  moraines  par  obstacle  du  nasenblihl.  d'OJeren,  du  Bacrenberg, 
do  Marlen  et  de  Wiidensleîn  méritent  une  alleolion  parliculière  ;  elles 
sont  plus  remarquables  que  celles  signalées  dans  la  vallée  de  la  Moselle. 
Toutes  sont  accompagnées  de  surfaces  polies  ou  couvertes  de  stries  fines 
parallèles  ou  se  coupant  sous  divers  angles.  An  Hasenbuhl,  noue 
distinguons,  an  sommet,  des  stries  bien  nettes  dans  les  parties  protégées 
par  la  monsse,  alignées  dans  le  sens  de  la  vallée,  allant  par  saccades. 
Une  accamulatlon  de  débris  erratiques,  gros  blocs,  raenns  fragroents, 
cailloui  striés,  sables  sans  stratification,  s'appuie  contre  le  monticule  en 
amont.  Le  monticule  consiste  en  scbislca  de  grauvacke  et  en  eurile  cris- 
talline; il  porte  fa  son  sommet  des  blocs  de  granité  blanc  à  une  hauteur 
de  soisantc-dii  mètres. 

La  baateur  dn  pilon  d'Oderen  est  de  quatre-Tingt  mitre?,  avec 
DD  escarpement  fc  pic  dn  c6té  d'aval.  Poiol  de  poli  de  ce  cAlé; 
mais  les  autres  sont  arrondis  et  osés  par  le  frollemeat  de  la  glace. 
La  moraine  se  distingue  par  des  amas  de  terre  rooge&tre,  argi- 
leuse, faisant  partie  intégrante  du  dépôt,  et  ob  les  blocs  sont  enfouis  à 
diverses  profondeurs.  Tai  recueilli  prte  du  sommet  des  galets  schistéoi 
avec  de  belles  stries.  Sur  les  points  ob  la  mière  entame  la  moraine,  les 
blocs  degranite  sont  suspendas  fa  one  certaine  hantent  et  sont  fa  peine  re- 
tenus parle  limon  argileux  an  sein  duquel  ils  sontemp&lis.  Dans  la  mo- 
raine par  obstacle  du  Baerenberg.  liinée  un  peu  plus  baul,  le  limon 
argileux  manque,  mais  noua  voyons,  au  lommet,  des  blocs  erratiques 
de  granité  et  de  granité  porpbyrolde,  identiques  fa  la  roche  en  place  prte 
du  col  de  Brament,  fa  six  kilomètres  en  amont,  reposer  ici  snr  un  schiste 
argileux  ancien  à  couches  fa  pea  près  verticales.  Les  galets  striés  abon- 
dent au  milieu  d'une  tranche  de  sable  en  exploitation,  si  bien  conservés 
qu'on  ne  saurait  les  distinguer  des  échanlilloRS  pris  sous  les  glaciers 
actuels  des  Alpes.  Quant  aux  stries  imprimées  sur  la  roche  du  monticule 
lui-même,  elles  sont  parallèles  et  fa  pen  près  boriionlales  dn 
cbié  de  l'est  ;  dn  cAté  de  l'ouest,  elles  ne  sont  ni  horizontales  ai  parai- 


1 87S.  ■  ORAD.  *-«  fOBMATIOlfS  GLAQAniSS  DBS  VOflOES.  1 07 

Ides,  mm  plongent  de  haut  en  bas  soivant  une  pente  assez  forte,  par- 
ftitement  distincte  da  clivage  des  feuillets  schisteax  dont  se  compose  la 
roche:  An  sommet,  des  couches  schisteuses,  passées  à  Tétat  de  pierre  à 
iigoiter  et  beancoop  pins  tendres,  offrent  aussi  par  places  des  stries  déli- 
cates, malgré  les  dégâts  caosés  par  le  défrichement.  Da  côté  d'amont,  la 
moraine  8*appliqae  contre  le  rocher,  et  sur  le  devant  les  polis  mapqnent. 

De  loos  les  polis  glaciaires  des  Vosges,  les  plos  remarquables  certaine- 
ment sont  ceux  du  Glattsiein  de  Wesserliog.  Déjà  le  nom  du  GlatUtein, 
qoi  rignifie  en  français  roche  lisse,  suffit  pour  attirer  rattention.  C'est, 
comme  le  dit  M.  Collomb,  one  roche  de  schiste  argileux,  compacte,  d'un 
gris  bleu,  à  grain  fin,  dont  les  strates  alternent  avec  d'autres  couches 
d'une  grauwacke  k  grain  plus  grossier,  en  stratification  concordante.  Elle 
se  trouve  à  cinq  cents  mètres  en  amont  de  la  grande  moraine,  sur  la 
rive  droite  de  la  Thur,  près  de  la  prise  d*eau  des  usines.  Arrondie  et 
mamelonnée,  la  roche  présente  un  plan  fortement  incliné  dans  le  sens 
de  la  pente  générale.  Sa  surface  polie  a  une  étendue  de  douze  à  quinze 
mètres  à  découvert.  La  finesse  de  la  pâte  a  permis  au  burin  d'y  imprimer 
les  traits  les  plus  délicats.  Les  stries  ne  sont  point  rigoureusement  hori- 
lOQtales  ni  rectilignes  ;  elles  décrivent  une  courbe  à  grand  rayon,  mon- 
tant et  descendant  suivant  les  ondulations  delà  surface.  Elles  se  croisent 
souvent  entre  elles  et  se  coupent  sous  un  angle  aigu.  Quelques-nnes parais- 
sent saccadées  et  forment  des  sillons  creusés  avec  un  burin  fort  tranchant 
qui  a  produit  de  petits  éclats.  D'autres  stries  sont  cannelées,  creusées 
faiblement,  plus  larges,  parallèles  entre  elles,  bien  distinctes  seule- 
ment quand  on  les  regarde  à  distance.  Un  filon  et  dé  petites  veines  de 
qoariz  qui  traversent  la  roche  sont  n^és  et  coupés  net  au  même  niveau 
que  les  parties  schisteuses.  Le  pied  du  rocher, *baigné  par  la  rivière,  reste 
lisse,  mais  son  poli  est  mat  et  les  stries  sont  effacées.  Au  sommet,  des 
débris  erratiques  le  recourrent,  et  j'y  ai  ramassé  de  beaux  échantillons 
de  galets  striés,  que  j'ai  déposés  au  Musée  d'histoire  naturelle  de  Colmar. 
Dans  les  endroits  recouverts  de  débris,  le  poli  scLCooserve  mieux  eneore 
que  sur  les  surfaces  découvertes.  On  remarque  sur  les  points  fraichement 
déblayés  de  la  roche  polie,  des  incrustations  de  grains  quartzeux  agglu- 
tinés par  une  poussière  très-fine,  qui  résiste  au  lavage  à  l'eau  froide, 
tout*fc-fait  pareille  d*ailleurs  à  la  boue  glaciaire  que  nous  avons  observée 
an  contact  des  marbres  polis  récemment  découverts  au  bas  du  glacier  in- 
férieur du  Grindeiwald,  à  la  suite  de  son  mouvement  de  retraite  des 
dernières  années. 

Plus  haut  que  le  Glattstein,  sur  les  flancs  du  Hfisselberg  et 
sur  les  pentes  rapides  de  la  montagne  qoi  domine  Felleringen,  sur 
Tautre  rive  de  la  Thur,  la  roche  montre  de  loin  en  loin  des  surface^ 
polies  avec  des  stries  qui  se  coupent  à  angle  droit  on  à  peu  près.  Ces 


slrics.  produites  par  les  moaveoienls  de  croiseaDce  et  de  décroiasauce 
des  glaciers,  eu  même  temps  que  par  leur  iraoslaliou  dans  le  sens  hori- 
zoalal,  sonl  IrËs-fines  cl  saccadées  dans  la  dtreciioQ  de  l'horizoo,  plus 
accusées  el  plus  longues  daas  ie  seDS  vertical- 

AucDoe  diffâreoce  entre  les  pbéDoméarg  de  polissage  el  de  sltiage  des 
roches  sous  les  glaciers  encore  en  activité,  ut  ce  que  nous  observons  au 
Glallsteio  el  sur  tes  poiatcmeois  rocheux  de  la  vallée  de  la  Thur.  La 
formalioD  des  inoraioes  par  obstacle  eu  arrière  des  oiamelous  d'Oderen, 
du  Baereuberg,  de  Wildeusteio,  s'eiplique  de  même  saos  difficullé  au- 
cone.  Noos  pouvons  voir  daas  les  Alpes  comment  les  glaciers  en  mon- 
yement  arroodissent,  polissent  el  slrienl  les  flancs  des  poioiemenis  ro- 
cheux qui  s'étëveot  au  milieu  des  vallées  et  fooi  obstacle  &  leur  marche, 
de  oiéme  que  des  écueils  dans  un  fleuve  s'opposcnl  au  courant  de  l'eau. 
Quand  ces  rochersatteigDeollaEurrace  du  glacier,  leurs  parties  supérienrea 
tournées  en  aval  échappent  au  rrottemenl,  la  glace  se  romiJt,  se  déchire 
en  fissures  au  fond  desquelles  tombeal  et  s'entassenl  en  arrière  de  l'obs- 
tacle les  blocs  el  les  débris  rocheux  charriés  par  le  glacier.  C'est  ce  que 
nous  voyons  en  Suisse  au  bas  de  la  gracdc  chùic  du  glacier  du  ttbôoe  el 
à  l'Abschwung  du  glacier  inférieur  de  l'Aar.  C'esil  ce  qu'indique  égale- 
ment dans  DOS  Vosges  la  disposition  des  matériaux  accumuléà  contre  les 
poinlements  de  la  Roche  des  Ducs  à  Vagaey,  du  lissage  des  Uaix  sur  lei 
bords  dé  la  Moselle,  d'Odereo,  du  Baereobetg  el  de  Wildeostein  dans 
le  bassin  de  la  Tliur.  Mieux  que  les  autres  dépôts  morainiqucs.  les  mo- 
raines par  obstacle  formées  sur  les  flancs  parfïitemeul  isolés  des  mooti- 
.  cotes  de  U  Thur,  Lu  blooE  erratiques  épars  sar  les  tommels  de  ces  moD- 
itiçalesi.'caat  mUrea  et  plos  de  haatear  aa-desBos  dn  fond  de  la  Tatltet 
rnetlent  ea  évidence  le  uaoïporl  des  malâriaax  par  les  glaciers;  L'iso- 
lement des  mamelons  tu  milien  de  ce  bassin,  en  excluant  l'aclïoa  des 
.WDiaoU  d'eau  dans  les  dépAts  erratiques,  et  en  attribuant  aux  glaciers 
,  seuls  l'appariiioa  des  blons  et  des  stries  qnl  les  lecouvrent,  rend  ud  ,lé- 
.A■vgI^ge  Boa  ooins  manifesta  coolreie  creusement  des  vallées  par  les 

'Lefimd-Balloii,  plaeë  oomme  nue  vigie  en  avant  de  la  ijgDe  débite 
dn  Vosges,  fofmele  principal  sotomel  de  U  chaîne;  élevé  de  U2ff 
.toMree  j»-4esaaa do  uvetn  de  la  mer,  de  ISOO  mètres  au-de»sas  d&la 
ptoined'iUMe.il  domiaa  k  U  fois  celle  plaine  et  lesdeus  vallées  delà 
ThePiet  de  U  Lasch.  La  vallée  de  la  Laach  prësenle  quelques  formations 
glaciaires,  comme  les  vallons  qui  descendent  sur  le  versant  opposé.  Le 
lac  du  Ballen  doit  ainsi  son  origine  à  un  barrage  morainique  déposé 
dans  va  des  replis  de  la  grande  montagne,  et  plusieurs  antres  nioraines 
froDlales  ont  donné  oaissaoce  à  de  petits  bassins  tourbeux  dans  les  re- 
jnifiMfiMtsapérieoresdeisvsUee.ott&BfOftl.élagéai  aa  (imhI.  Daa.tte 


1 87S.  CRiD.  «^  yOB|IATU)llS  OLACIAnaES  DXS  TOSGKS.  4  09 

cfi^deroières  est  coopte  par  aoe  route  forestière  à  cinq  kilomètres  en 
imoQlde  Laoteibach.  ao  coQQaeot,d*oQ  raisseaa  sor  U  rive  droite. 
Dépoorrae  de  relief  bieo  saillant,  elle  ressemble,  par  sa  faible  élévation 
et  parla  disposition  de  ses  matériaux,  aux  petites  moraines  do  Gletsch  en 
amont  do  glacier  du  Rhône.  La  tranchée  fait  voir  beaucoup  de  cavités 
eqtrelear.blocs  de  la  moraine  ;  ces  blocs,  tantôt  arrondis,  tantôt  anguleux, 
D*aUeignent  pas  un  mètre  de  volume  Les  menus  débris,  sans  traces  de 
stries,  prédominent  et  proviennent  de  diverses  variétés  de  graowacke. 
Le^achistes  de.granwacke  de  ce  bassin,  quoique  durs,  ne  se  burinent  pas 
par  le  frottement.  Quelques  rares  fragments  de  granité  porphyrolde  re- 
présealeot  seuls  ici  les  roches  cristallines.  Quant  à  la  distance  de  cette 
moraine  frontale  aux  cirques  supérieurs,  elle  ne  dépasse  pas  cinq  kilo- 
mèlrea.  La  moraine  do  lac  du  Ballon,  située  plus  haut  à  950  mètres 
d'altitude,  est  disposée  en  croissant  et  s*élève  de  quinze  à  vingt  mètres 
aiHdeains  des  eaui.  Une  gouttière  l'entame  à  droite  et  a  servi  de  déver- 
soif/ff^nt  Touvertore  du  canal  en  tunnel  qui  sert  maintenant  à  vider  le 
lac  par  le  fond.  Ses  matériaux  consistent  en  sable»  en  fragments  angn- 
leux  et  en  blocs  de  grauvracke  à  concrétions,  pareille  à  celle  de  la  cime 
do  Ballon .'^n  point  culminant  se  trouve  au  milieu  du  dépôt  et  dans 
l'axe,  principal  du  cirque«  Du  côté  d'aval  le  talus  de  la  moraine  est  très- 
inclÎBé  avec  qne  pente  uniforme,  tandis  que  du  côté  d'amont  il  a  abaisse 
doucement  par  plusieurs  gradins.  Nulle  part  on  ne  remarque  de  roche 
pçlie»  et  les  galets. nettement  striés  manquent  comme  dans  la  moraine 
frontale  inférieure. 

Plos  éteniiae  que  le  bassin  de  la  Lauch,  la  vallée  de  la  Fecht,  qui 
ii'9lifi6^eoifaçe  de  Colmar,  présente  des  cirques  plus  développés  à 
rextrémité  de  ses  ramifications  supérieures,  et  Textefision  de 
cea  cirques  a  mieux  favorisé  l'accumulation  des  neiges  nécessaires,  pour 
alimenter  on  glacier  important.  Les  ruisseaux  actuels  descendent  des 
drqoea élevés  en  passant  par  de  petits  bassins  tourbeux,  à  fond  plat, 
disposés  en  plusieurs  gradins*  que  séparent  des  intervalles  plus  resser- 
!rés  et  pins  escarpés»  maintenant  cachés  derrière  de  profondes  forêts  de 
laping.  Des  blocs  erratiques  et  de  petites  moraines  entourent  les  badins 
tourbeux,  dont  plusieurs  ont  été  de  petits  lacs  peu  profonds  successi- 
vement comblés  par  la  croissance  de  la  tourbe.  Les  gens  de  nos  mon- 
tagnes donnent  à  ces  bassins  le  nom  de  Boedle  quand  la  tourbe  les  a 
complètement  envahis;  ils  appellent  Weyer,  étang,  ceux  qui  conservent 
encore  ides  flaques  d'eau.  Un  barrage  morainique  a  amené  la  forn^ation 
du  lac  Vert  ou  de  Daaren,  profond  de  huit  à  dix  mètres,  et  du  Fohren- 
neyer.qoîoccupent  tous  deux  le  fond  des  cirques 'de  la  vallée  de  Sultzeren, 
inne  des  grandes  rMiifications  du  bassin  de  la  Fecht.  Des  blocs  graoi* 
rlj|e«iK  pqesf  ne  tot^  ^nndis,  çpu'vrent  les  flancs  de  la  yi(Uée»  eit  qmwMté 


'^Vtà  GUD.'  —  roiuu-miÏB  GLÎcumEs  BBS 'T(aGEs.~*~   T^ecT^ 

ÎQDombrable  aa  bas  des  lacs  ;  mais  aoas  ne  trouvons  plus  irï  de  galets 
striés,  ni  de  surfaces  polies,  oi  de  moraines  frontales  bien  oraclërieées. 

Cea  moraines,  ces  polis  et  ces  galets  striés  sont  disséminés  par  cooire 
dans  ta  vallée  principale.  Il  y  n  des  surfaces  moutonnées  el  polies  sur 
les  grauwackes  el  les  schistes  métamorphiques  qui  forment  les  escarpe- 
menis  au  débouché  de  la  branche  de  la  Fechl  qui  descend  du  Rheiokopf, 
à  gaucliedu  Herretiberg.  Il  y  en  a  Burtoot  au  bas  de  l'élang  de  Fisch- 
boedlé,  où  le  graaile  domine  exclusivement.  L'élaog  est  barré  par  une 
digue  arlificieltede  cinq  à  six  mètres  d'élévation.  En  haut,  comme  en 
bas,  se  dressent  des  escarpements  élevéa,  à  parois  parfois  verticales,  do- 
minés eux-mêmes  par  les  sommets  pointus  des  Spilz'^okoepre.  Vues  de 
loin,  ces  pointes  déchiquetées  semblent  formées  par  d'énormes  couches 
redressées  ;  mais  toute  trace  de  slraliGcalion  disparaît  quand  on 
les  examine  de  près.  Sur  la  droite  de  l'ctang,  k  cinquante  et  quelques 
mélres  de  hauteur,  on  remarque  des  roches  mouloocées.  avec  des  polis 
glaciaires  en  partie  recouverts  dv  débris  ou  par  la  végétation.  À  SOO  mè- 
tres plus  haut  tout  vestige  rertaînd'un  glacier  a  disparu,  soit  entre  1000 
et  (100  mètres  d'allilude,  le  Fischboedlé  se  trouvant  à  800  métrés  en- 
viron. Chaque  printemps  se  forme  U  la  belle  cascade  des  WasserfeUen, 
bordée  par  dénormes  éboulemenisde  débris  anguleux  de  granité.  Chaque 
année  aussi,  les  pâturages  du  Wormspel,  à  droitedu  Hobneck,  reçoivent 
dans  une  dépression  assez  profonde,  d'épais  amas  de  neige  qui  se  chan- 
gent en  névé,  constituent  de  petits  glaciers  temporaires  et  persistent 
JQHja'k  U  fin  de  l'été,  parfois  mène  jusqu'en  automne  k  l'arrivée  des 
neiges  nuavelles.  J'ai  décrit  cei  amas  de  oévA  el  ces  petits  glaciers  tem- 
poraires dans  une  note  insérée  anx  Comptes^retidus  de  l'Académie  des 
sciences  (7  août  1871). 

Un  double  filon  de  quartz  traverse  les  graniteB  polis  an  bas  ia  Fisch- 
boedlé. Certaines  parties  du  filon  portent  encore  des  stries  glaciaires 
très-fines,  parallèles  h  la  ligne  de  plus  grande  pente  da  fond.  Par  places 
te  qnartz  fait  légèrement  saillie  h  la  surface  du  granité,  sur  les  points 
ot  la  rocbe  est  rongée  par  les  intempéries.  Hais  les  stries  et  les  potia 
glaciaires  n'en  sont  pas  moins  reconoaîssables  el  bien  distincts  des  sur- 
faces polies  par  le  passage  de  l'eau.  Les  polis  glaciaires  bien  cooserrés 
présentent  les  reflets  miroitants  que  nous  avons  surtout  remarqués  à  la 
Helleplatte,  près  de  la  chute  de  la  Handeck,  daos  la  vallée  de  l'Aar,  Les 
polis  de  l'ean  ont  on  aspect  mat  el  sont  dépourvus  de  stries  comme  les 
cailloox  roulés  des  torrents  el  des  rivières.  Impossible  de  confondre  les 
deux  formes.  Souvent  nous  les  avons  signalées  dans  les  Vosges  sur  les 
mêmes  roches  k  des  hauteurs  différentes  ;  nous  tes  avons  vues  au  Glàtt- 
stein  de  Wesserling  el  dans  le  vallon  de  la  Prelle  en  Lorraine  ;  nous  les 
retrouvons  k  la  sorface  de  l'étraDglement  graaitiqne  do  Fischboedlé. 


487S.  GRAD.  -^  FORMATIONS  GLACIAIRBS  DES  VOSGES.  1  H 

DiDs  les  Alpes  Texemple  le  plos  remarquable  de  polis  glaciaires  à  côté 
de  polis  flavîaoK,  près  d*aQ  glacier  encore  eo  activité,  est  celai  qae  noas 
avons  observé  à  Yiesch  eo  4  S69.  Le  glacier  de  Yiesch  avait  alors  recalé 
de  600  mètres,  laissant  à  découvert  dans  son  lit  ane  série  de  mamelons 
arrondis  et  moutonnés,  polis  et  striés,  entre  lesquels  le  torrent  s*écoa- 
liit  dans  une  profonde  rigole,  aux  parois  polies,  mais  d*on  aspect  mat 
et  sans  aucune  strie.  Entre  ces  formations  tontes  récentes  du  glacier 
actuel  de  Yiesch  et  celles  qui  proviennent  des  eaux  et  des  anciens  gla- 
ciers disparus  de  notre  région,  la  seule  différence  est  celle  du  degré  de 
fraîcheur  ou  de  conservation . 

Des  moraines  latérales,  composées  de  fragments  anguleux,  de  gros 
blocs  granitiques  et  de  menus  débris,  entremêlés  de  boue  glaciaire,  re- 
couverts aussi  en  divers  points  par  los  produits  d*éboulements  récents 
iacilcs  k  reconnaître  par  la  disposition  des  matériaux  selon  la  pesanteur 
et  le  Tolome,  sont  appliquées  contre  les  flancs,  depuis  les  polis  du 
Fiscbbœdlé  jusqu'au  débouché  de  la  vallée  de  la  Yolmsa.  En  ce 
dernier  endroit,  une  moraine  frontale,  entamée  à  droite  par  le  ruisseau, 
s'élève,  dans  la  vallée  principale,  k  dix  mètres  au  moins  au-dessus  des 
eaux  ;  elle  consiste  exclusivement  en  débris  granitiques,  blocs  anguleux 
ou  arrondis»  cailloux  roulés  sans  stries,  et  sable,  le  tout  sans  trace  de 
stratification.  Quelques  blocs  erratiques,  à  vives  arêtes,  de  plusieurs 
mètres  cubes  de  volume,  gisent  en  avant  de  la  moraine. 

Les  moraines  latérales  persistent  jusqu'à  Metzeral,  et  on  les  retrouve 
dans  toutes  les  ramifications  supérieures  de  la  grande  vallée  de  la  Fecht. 
Celle-ci  se  bifurque  à  Munster  en  deux  branches  principales»  dont 
ronè  va  à  Hetzeral  et  l'autre  à  Sultzeren.  Elle  se  partage  de  nouveau  k 
Muxeral»  en  envoyant  un  rameau  kSondernach  sur  la  rive  droite,  et  en 
formant  avec  l'autre,  un  peu  plus  haut,  les  trois  ramifications  de  la  Yolm- 
sa» do  Mittla  et  dn  Herrenberg.  Le  granité  domine  exclusivement  dans 
les  vallées  de  Sultzeren  et  de  la  Yolmsa,  tandis  que  la  ramifica- 
tion du  Mittla  présente  d'un  côté  le  granité  et  de  l'autre  la  grauwacke; 
cette  dernière  règne  k  son  tour  dans  les  vallées  du  Herrenberg  et  de 
Sondernach.  Partout  ici  les  dépôts  glaciaires  se  montrent  clairement.  On 
distingue  les  cènes  d'éboulement  des  moraines,  par  la  disposition  de  leurs 
matériaux,  par  la  présence  dans  les  formations  moraioiques  de  sables 
lavés  et  de  galets  avec  stries.  Un  canal  de  plusieurs  mètres  de  profon- 
deur, ouvert  Tété  dernier  près  du  tissage  de  Sondernach,  m'a  donné 
une  belle  coupe  de  la  moraine  profonde  de  cette  vallée  sur  une  grande 
longueur.  Cette  coupe  montre  à  la  partie  supérieure,  une  légère  coocbe 
de  galets  arrondis, représentant lanappe  d*alluvions  récentes  déposée  par 
le|oors  d*eau;  au-dessous,  toute  trace  de  stratification  disparaît,  les 
matérinox  sont  mêlés  sans  ordre»  de  forme  anguleuse»  quoique  on  peu 


112  GRAD.  —  POIUIATI0!«S  GLACIAIRES  DES  VOSGES.  2  dëC. 

Qsé^,  composés  de  blocs,  de  meDiis  débris  el  de  sable,  entremêlés  damsa 
el  de  veines  irrégulièreB  di^  boue  glaciaire.  Ce  limon  reoferme  des  grains 
quarlzeux  et  laisse,  en  se  dcssértiaat,  nos  poudre  impalpable,  Presque 
tous  les  hlocs  oii  galels  provieoocol  de  la  grauwacke;  les  débris  grani- 
tiques sont  beaucoup  plus  rare»;  je  n'en  ai  pas  muios  recueilli  des  cailloux 
scbisleui  avec  des  stries  glaciaires  bien  oetles  el  parrailement  diitinctes 
des  strie»  dessinées  par  |i>s  plans  de  coaiacl  des  feiiillels  fcbistenx. 
Quant  à  la  présence  des  blocs  et  des  Fragments  de  granile  dans  la  tno- 
raïQe  profoade,  elle  s'explique  par  les  poiQlemeQi><  granitiques  qui  per- 
cent de  loin  en  loin  la  gruuwackc  daos  la  vallée  de  Sondernacb. 

Sans  décrire  eo  détail  toutes  les  formalions  glaciaires  de  celle  région, 
il  nous  faut  signaler  encore  l'enislenfe  de  plusieurs  petites  moraineB 
frontales  près  du  débouché  des  ramifications  supérieures  de  la  Fecbt.  La 
moraine  froolale  de  Soadernacb,  qui  porte  à  sou  sommel  une  chapelle, 
g'éléve  &  l'enliÉe  de  la  vallée  cl  a  été  en  majeure  partie  enlevée  par  les 
cani- Les  débris  gchisleuit  la  coDsiitueot  presque  tout  entière.  A  gau- 
che elle  s'appuie  sur  la  graowacke,  à  droite  sor  le  granile.  Ce  granile 
est  une  ramiGcaliou  du  Kahlenwassen,  massif  également  grani- 
tique, dont  la  base  porlc,  jui^qu'Acinquante  mètres  au-dessus  delaFecht, 
des  fragments  de  grauwacke  qui  n'ooi  pu  être  déposer  U  par  les  eauxet 
•  qui  manqueol  sur  les  flancs  de  la  montagne  en  avant  de  la  moraine  fron- 
tale de  Uelzeral,  Celle  moraine,  sur  laquelle  s'élève  le  village  de  Uelze- 
ral,ne  présente  plus  que  des  trouçoos  dégradés  et  démantelés  parla  Fechl. 
La  rivière  coule  à  quinze  mètres  au  bas  du  lalus  découpé  dans  le  dépflt- 
Dans  les  champs  de  1 1  rive  gauche  U  moraine  destine  un  léger  bour- 
relet. De  ce  côté,  ses  matériaux  sout  presque  tous  granitiques,  mais  on 
y  trouve  néanmoins  quelques  galets  striés  de  grauwacke.  La  distance  de 
ce  point  aux  sommets  du  Aheiiikopf  et  du  Ilohneck  est  de  dix  à  douze 
kilomètres  eu  ligne  droite.  Ou  ne  tiouve  plus  de  dépél  moraiaîqae  bien 
caractérisé  en  aval  de  Metzeral,  ni  dans  le  bas  de  U  vallée  de  Sullzeren. 
Entre  Mclieral  et  Munster,  U  griode  vallée  présente  des  terrasses  laté- 
rales découpées  dans  le  terrain  de  comblemeot  ancien  et  dont  la  rivière 
^Iteiol  maiotenant  à  peine  la  ba<e,  lors  des  plus  fortes  crues  Ces  ter- 
rasses reparaissent  dans  la  plupart  de  nos  vallées  ;  nous  en  ferons  l'ob- 
jet d'une  étude  spéciale. 

Dans  les  bassins  de  la  Weiss,  de  la  Liepvre,  de  la  Brucbe,  les  forma- 
tions glaciaires  rêvaient  un  caractère  moins  clair  oti  fout  même  défaut. 
Aiasi  je  n'ai  pu  découvrir  dans  la  vallée  de  la  Brucbe  aucune  trace  posi- 
tive d'un  ancien  glacier.  C'est  que  celle  vallée  forme  la  limite  du  mas- 
sif des  Hau tes- Vosges  ;  elle  n'a  plus  It  son  origine  le  cirque  élenda 
nécessaire  pour  l'accumulaiion  des  neiges  en  quantité  sufËsanle  pour 
engendrer  un  glacier.  Les  montagnes  s'éléveal  ii  une  aïoindro  hailfcnr  ; 


4879.  GtAD.  — -  FORMATIONS  GLACIAIRES  DES  VOSGES.  443 

If  ligttd  de  faite  oeiitrale  se  déprime  ao  poia't  de  marquer  une  séparalioD 
dawlft  chaîne  au  plateau  deSaales  ;  la  Bruche  a  sa  source  à  une  alti* 
tede  de  S80  mèâres  seulement,  et  ses  eaux  perdent  le  caractère  torren^ 
tiel  pour  enivre  un  cours  paisible,  silencieux,  comme  celui  des  riviëreis 
dn  paya  plat.  De  son  câté.  le  bassin  de  la  Liepvre  recèle  à  peine  quel* 
qnen  dépôts  moraîniques  daus  ses  dernières  ramifications,  beaucoup  an- 
desBDt  de  Sainte- Uarie-aux^Mines,  où  de  petites  formations  tourbeuses 
se aoQl développées  à  leur  abri.  Enfin,  dans  la  vallée  de  la  Weiss,  dés 
fonnalioiis  semblables  se  montrent  avec  des  accumulations  de  blocs  gra- 
nitiques en  DoiAbre  immense,  répandues  au  pied  des  cirques  du  lac  Blanc 
et  da  laie  Noir,  pareilles  à  des  chaussées  cyclopéennes.  Ces  blocs  mesn- 
rent  josqn*àdix,  quinte  et  trente  mètres  cubes,  en  partie  anrbndis,  en 
partie  uséitf  aqx  angles.  Depuis  des  siècles,  les  habitants  des  montagnes 
travaillent  à  en  débarrasser  le  sol  sur  les  points  moins  encombrés,  ponr 
les  livrer  k  la  culture.  Ils  emploient  les  blocs  comme  matériaux  de  con- 
struction, les  convertissent  en  pierres  de  taille,  les  enterrent  sous  le 
laUe  ou  la  terre  amenée  à  grands  frais,  sans  que  dans  beaucoup  de  lo- 
calités la  quantité  en  ait  diminué  sensiblement.  L'état  de  conservation 
et  le  degré  d*asure  des  blocs  varie  d'ailleurs  selon  la  dureté  ou  la  cohé- 
lion  de  la  roche.  Certains  granités  conservent  intactes  depuis  des  mi- 
liers  d^années  les  stries  tracées  à  leur  surface  par  les  glaciers,  taridis 
qoe  d*autres,  sur  des  points  rapprochés,  s'écaillent  ou  tombent  en  sable. 
Cela  explique  la  fréquence  des  blocs  arrondis  dans  les  moraines  et 
rabondance  des  débris  sableux  dans  les  localités  sans  roches  afénacées. 
Lorsque  fut  construit  le  chemin  de  fer  de  Colmar  à  Munster,  On  a 
employé  pour  les  remblais  de  la  voie,  près  de  cette  dernière  ville,  des 
sables  provenant  de  la  montagne  granitique  du  Sandhuckel  entièrement 
décomposée  sur  une  hauteur  de  vingt  mètres  et  plus. 

Quelles  conclusions  tirer  maintenant  de  Tensemble  de  h\\s  que  nous 
venons  d'observer  successivement  dans  toutes  les  vallées  du  massif  des 
Hautes-Vosges?  Lors  des  courses  de  la  Société  géologique  de  France 
dans  ces  vallées,  il  y  a  quelques  vingt  ans,  des  géologues  d'un  grand 
renom  ont  contesté  l'origine  glaciaire  de  nos  moraines  pour  en  attribuer 
la  foriùation  à  des  courants  deau.  Plusde  possibilité  cependant,  après 
Texamei  attentif,  détaillé,  de  ces  formations,  poursuivi  d'une  vallée  à 
Fautre,  d'y  confondre  l'action  de  l'eau  avec  celle  des  glaciers.  A  la  ri- 
gueur et  dans  des  circonstances  particulières,  nous  avons  reconnu  com- 
ment des  glaciers  peuvent  concourir  à  la  formation  de  dépista  stratifiés, 
composés  de  blocs  arrondis,  de  cailloux  roulés,  de  sable  en  couches  al- 
ternatives, sans  que  la  disposition  des  matériaux  sous  forme  de  digue 
thnsversale,  la  présence  dé  blocs  erratiques,  Texistence  de  galets  striés» 


1H  GRAD.  —  POMIATIOHS  GLAaAIltES  &ES  VOSGES.  3  dic. 

ta  conservalioD  de  snrfacea  polies  ou  de  roches  niotitonDées,  TieDDent 
lémoigoer  de  l'aclioa  de  ces  glaciers.  Nous  avons  vu  devant  les  glaciers 
actuels  du  RhAne  et  du  Griodclwald.  commeol  des  couches  de  gravier 
cl  de  sable  se  déposeol  en  ^rrière  drs  moraines  froDlales  abaDdooaées 
à  Usoile  d'un  mouvemcol  de  rclraile,  su  revâieul  méaiu  de  végélation 
sur  cerlaias  points,  pour  reprendre  le  caractère  de  raoraiae  profonde 
iors  d'une  nouvelle  progression  des  glaces  dans  l'intervalle  d  un  siècle. 
Chaque  fois  que  l'action  de  l'eau  se  mêle  à  l'aclion  des  glaciers  dans  nue 
mftDie  formation,  l'intervention  des  glaciers  a  besoin  d  être  dËmonirée 
par  des  preuves  de  divers  ordres,  le  doute  pouvant  rester  en  préseDC« 
d'an  caractère  oa  d'uo  tëmoigoage  isolé.  Dans  tes  Vosges  les  formiiiODS 
glaciaires  de  toutes  sortes  apparaissent,  soit  disséminées  dans  les  di- 
verses vallées,  soit  réunies  &  la  fois  sur  un  même  point,  avec  des  carac- 
tères identiques  à  ceui  que  nous  observons  encore  prés  des  glaciers  en 
activité,  de  telle  sorte  que  l'eiisience  des  aocieos  glaciers  au  milieu  de 
DOS  montagnes  est  un  des  faits  les  plus  maDifesles  de  l'histoire  du 
globe. 

Mais  en  reconnaissant  l'esisleoce  des  glaciers  b  la  surface  de  notre 
sol,  nous  ne  pouvons  cependant  leur  attribuer  la  formation  de  tous  nos 
terrains  de  comblement  ou  d'alluvioos,  cbmme  on  l'a  voulu,  non  seule- 
ment pour  les  vallées  vosgiennes,  mais  encore  pour  toute  ta  plaine 
d'Alsace.  Un  des  naturalistes  qui  ont  les  premiers  reconnu  les  formations 
glaciaires  des  'Vosges,  M.  Hogard,  affirme,  page  13  de  fou  livre  sur  le 
Terrain  erratique  des  Vosges  [Epinal.  ISfil],  qae  i  toutesles  nappes 
(  dites  de  transport  et  d'alluviotis,  composées  de  sables  et  de  galets, 

<  situées  dans  les  vallées  à  l'aval  des  premières  moraines  frontales 
c  conservées,  appartiennent  au  terrain  erratique.  Le  transport  des 

<  matériaux  constituant  ces  nappes  a  été  effectué  par  des  glaciers, 
t  non  par  des  cours  d'eau.  >  Bien  pins,  M.  Hogard  remontant  ji  Ira'- 
vers  les  âges  de  la  terre,  n 'hésite  pas  k  attester  t  le  concours  et  V action 
de  la  glace  dans  les  galets  du  grès  vosgien.  t 

Nons  n'avons  pas  k  nous  occuper  ici  de  la  formation  dn  grès  vosgien, 
mata  tontes  nos  observations  nous  obligent  à  soutenir  la  Boperpositioa 
des  d£pAti glaciaires  des  Vosges  b  des  alluvions  flovialiles  pins  anciennes. 
Dans  la  vallée  de  la  Moselle  et  de  ses  affluents,  en  amont  d'Epinal, 
la  roche  en  place  afflenre  sonvent  k  la  surface  d'nn  bord  à  l'antre  des 
vallées,  de  sorte  qne  la  nappe  de  comblement  n'a  qu'une  faible  païs- 
sance  et  que  la  moraine  profonde  qne  recouvrent  les  alluvions  modernes 
n  pn  se  mêler  lonvent  anx  alliivions  anciennes  infërienres,  on  se  jaiUi- 
poter  mtme  k  la  roche  en  place. 

Da  cAté  de  l'Alsace,  le  terrain  de  comblement  acquiert  nne  pais- 
sance  beaaeonp  plus  considérable, U  roche  en  place  sar  laquelle  ce  codW' 


4878.  GEAD.  -T"  rORMATIOllS  GLACIAIRES  DES  VOSGES.  H  5 

Uement  repose  n*a  été  atteiote  nalle  part  dans  le  creusement  des  puits 
les  plosprofoods,  et  partout,  à  l'entrée  des  vallées  alsaciennes  comme 
en  plaine,  ces  puits  traversent  des  dépôts  d'alluvions  formés  par  les  eaux 
courantes.  Au  lieu  de  fragments  anguleux  de  roches,  nous  ne  voyons 
dansles  puits  et  les  gravières  profondes  ouvertes  au  débouché  des  vallées, 
que  des  cailloux  roulés  et  des  amas  de  sable  à  stratification  grossière 
comme  celle  des  alluvions  des  rivières.  Les  gros  blocs  erratiques  man- 
qoeoi.  les  galets  n*ont  pas  de  stries,  et  au  lieu  d'être  mêlés  sans  ordre» 
comme  dansles  moraines  profondes,  ils  présentent  la  disposition  imbri- 
quée caractéristique  des  bancs  de  gravier  déposés  par  les  courants  d'eau , 
disposition  suivant  laquelle  les  galets  splatis  tournent  leur  partie  la  plus 
indînée  vers  Tamont,  de  manière  à  se  poser  les  uns  sur  les  autres 
comme  les  toiles  d*on  toit.  Vers  la  base  des  comblements,  les  matériaux 
deviennent  plus  anguleux  et  accusent  une  action  torrentielle.  Bien  que 
les  dernières  moraines  frontales  ne  marquent  pas  la  limite  extrême  des 
glaciers,  nous  ne  trouvons  nulle  part  des  galets  striés  à  quelque  distance 
de  ces  moraines,  et  nous  savons  d'ailleurs,  d'après  les  ingénieuses  expé- 
riences dites  en  4846  par  M.  CoUonib,  qoe  les  stries  s'effacent  après 
on  faible  parcours  à  la  surface  des  cailloux  roulés  au  sein  des  eaux.  Ces 
dépôts  d'origine  fluviatile  peuvent  être  suivis  à  travers  les  vallées,  depuis 
la  plaine  du  Rhin  jusque  sous  les  moraines  frontales.  Us  se  composent 
eidosivemént  de  débris  de  roches  vosgiennes  existant  en  place  dans  les 
différentes  vallées,  et  dans  la  plaine  se  superposent^  jusqu'à  une  certaine 
hauteur  vers  le  Rhin,  à  un  dépôt  inférieur  composé  de  galets  alpins. 

De  même  que  dans  l'iotérieur  des  vallées  les  alluvions  anciennes 
supportent  les  moraines  et  les  dépôts  glaciaires,  de  même  ces  alluvions 
8ont  recouvertes,  dans  la  plaine  et  à  l'entrée  des  vallées,  d*un  dépôt 
indépendant,  plus  ou  moins  puissant,  de  limon  ou  delehm.  Occupant  la 
même  place,  le  lehm  de  la  plaine  d'Alsace  et  les  moraines  des  vallées 
vosgiennes  sont  donc  de  formation  conlemporaine.  La  formation  de 
graviers  anciens  d  origine  alpine  renferme,  selon  l'excellente  Description 
géologique  du  Haut-Rhin  (Mulhouse,  4867,  tome  II,  pages  97  et  4  44) 
de  M.  Delbos,  des  restes  de  mammouth  [Elephas  primigenius)  et  plus 
rarement  de  bison  [Bos  priscus).  Le  lehm,  superposé  à  la  fois  aux  gra- 
viers anciens  d'origine  alpine  et  vosgienne,  présente  des  coquilles  de 
mollusques  fluviatiîes  et  terrestres  qui  vivent  aujourd'hui  dans  les  lieux 
élevés  et  froids,  coquilles  associées  avec  les  ossements  de  mammouth  et 
de  bison  déjà  signalés  dans  les  graviers.  Mais  ce  qui  mérite  surtout  l'at- 
tention, c'est  la  récente  découverte  faite  dans  le  lehm,  à  Egnisheim, 
d'ossements  humains,  accompagnés  d'ossements  de  cerf,  de  bœuf  et 
d'éléphant, décrits  par  leiy  Faudel  et  déposés  au  Musée  d'Histoire  natu- 
relle de  Colmar.  Cette  découverte  confirme  celle  du  squelette  humain 


<<6  GRAD.  —  POBUATtOKfl  GLACtAITlGS  DES  TOSCES.  2  (fCC. 

Ironvé  par  M.  Ami  Booé  à  Labr,  sar  la  rtve  allemande  du  Itbin,  âxos 
le  lehm  dod  reminté,  el  dont  la  nature  fossile  fui  d'abord  coDtestée 
parCuvier. 

Eo  résumé,  les  glaciers  des  Voi^gcs  ont  apparu  après  U  retraite  des 
eani  qui  ont  déposé  les  graviers  des  alluvious  aacieDQes  sur  lesquelles 
reposeol  égalemcQt  cl  les  moraioes  vosgieaoes  et  le  lehm  rhëDao.  La 
dispoïilioD  des  moraÎDcs  frontales  par  écheloos  successifs  dans  les  vallées 
indique  uue  retraite  succeisivc  dfs  glaces,  dod  pas  leur  disparitîoQ 
subite.  L'étal  de  conservation  des  mêmes  moraines  montre  aussi  qoe 
depuis  leur  formation,  elles  n'ont  été  touchées  que  par  les  grandes  crue» 
t'es  torrents  alimentés  par  des  glaciers,  et  non  par  des  courants  plos  rio- 
leats  et  plus  forts  qui  les  auraient  renversées  pour  les  étaler  en  nappes. 
Puis  la  composition  des  terrasses  au  bas  des  dcmiérts  moraines  frontales 
concoortà  prouver  également  que  les  glaciers  ne  se  sont  pjs  avancés  beau- 
coupau  delà  de  celte  limite.  Dans  la  partie  inférieurede  la  lerrassedont 
la  Fecht  baigne  la  base  entre  Walbach  et  Turckheim.  nous  voyons  entre 
autres  des  blocs  de  grés  vnsgicn  englobés  parmi  les  maiériaux  de  la 
terrasse,  sur  tous  les  poinrs  correspondant  au  débouché  des  vallons  qui 
montent  au  Hobn'ach.  Le  Bohn'ach  se  compose  II  son  sommet  de  grés 
vosgien  superposé  au  graoiie.  Les  blocs  de  gtts  existent  d?Ds  le  com- 
blement de  tous  les  vallons  qui  aboutissent  à  la  cime  que  coDSlitue  celte 
rocbe  ;  ils  manquent  dans  les  valions  intermédiaires  des  conlre-forti 
granitiques  qui  ne  montent  pas  jusque  là,  ainsi  qne  sur  l'arête  de  ces 
contre-forts.  Si  le  glacier  de  la  Fecbl  avait  alleinl  ces  poims.  les  grès 
dn  Hobn'ach,  déposés  par  sa  moraine  latérale,  se  tronveraienl  également 
dans  tous  les  vallons  de  cette  rive  et  sur  les  flancs  des  conirefbrts  pt- 
niliqnes  qui  les  séparent,  tandis  qne  leur  gisemtnl  indiqne  d'nne  m- 
nière  constante  riniervenlion  d'uo  torreni  d'eàadireeMmentdeseHldB 
doHobn'acb. 

0a  climat  pins  bnmide,  «tcc  de  plas  fortei  précipitations  de  inge, 
sut  abaissement  de  température  considérable,  suffirait  d'aillenrs  pour 
faire  renaître  les  anciens  glaciers  des  Vosges.  Dans  lesTosgM,  h  teotpé- 
raldre  moyenne  entre  1S0Q  et  1300  métrés  d 'altitude  ne  dépasse  pas 
maintenant  cinq  degrés  :  elle  est  de  huit  degrés  h  rsltitude  de  f  00  fc 
450  mtstres,  correspondant  aa  nivean  des  anciennes  moraines  frontales 
dn  glacier  de  la  Moselle  an  Longuet,  da  glacier  de  la  Savoureuse  à  6i- 
romagny,  et  dn  glacier  de  la  Fecht  à  Melzeral,  alors  que  la  moyenne 
du  Grindelwald,  dont  les  glaciers  arrivent  à  1000  mfctres  au-dessus 
de  la  mer,  atteint  également  boit  d^rés.  Contemporain  des  glaciers 
disparas  des  Vosges,  l'homme  n'en  a  pas  conservé  le  soavenir;  mats 
quand  ses  traditions  restent mnettes,  il  fant  laisser  la  parole  aur'ptoMs: 


mi. 


~  COKDIXmBILITE  BES  CBISTAOX. 


in 


H,  JanneUaz  fait  la  communicatioD  suivante  : 
min  sua  là.  coNDOcriBiUTi  des  corps  cristallisés  pour  là. 

CHALBOR,  ST  SUR  U  CONDOGTIBlLITâ  DBS  COUCHES  DU  CLOBC 
POUR  LE  SON, 


par  : 


XD.    lUWFTTAZ. 


rû  rboimenr  d'ofi^  à  la  Société  géologiijue  nn  tirage  à  part  des 
nota  que  j'ai  communiquées  à  l'Académie  des  science3(1)  sur  la  connexion 
des  divages,  des  axes  de  cohésioa  et  des  axes  de  conductibilité  tbermiqne 
dus  ks  cristaux. 

J'ai  décrit  dans  la  première  de  ces  notes  le  phénomène  nouveau  que  j'ai 
observé  en  perçant  un  trou  dans  une  lame  de  gypse  parall^e  au  clivage 
te  pfais  net,  face  g*  des  cristallograpbes  modernes,  face  P  de  Hatly.  La 
-  [reBsioQ  que  nécessite  te  forage  écarte  l'un  de  l'autre  les  feuillets  accolés 
par  la  cristallisation.  L'air  pénètre  par  le  trou  et  forme  dans  l'intervalle 
qui  lui  est  accessible  une  lame  mince,  où  apparaissent  des  anneaux  colorés, 
tnalogues  à  ceux  que  l'on  obtient  entre  une  lentille  et  un  plan  de  verre. 
Ces  anneaux  sont  elliptiques,  comme  le  montre  la  figure  suivante,  qui 
repcésmte  un  fragment  d'une  plaque  de  gypse,  parallèle  à  9  ' ,  le  clivage 
ioninant,  sur  laquelle  j'ai  donné  lien  par  pression  à  des  anneaux  colorés. 
a'"  (face  t  de  Haily),  pian  de  jonc- 
tion des  deux  cristaux  lenticulaires, 
ordinairement  groupés  dans  le  gypse 
de  Montmartre  ; 

A',  clivage  vitreux  :  première  di- 
rection de  cohésion  normale  minima, 
et  de  cohésion  tangmtielle  maxima 
(face  m  de  Haily]  ; 

p,  clivage  fibreux  :   deuxième  di- 
rection de  cohésion  normale    minima 
et    de  cohésioa  tangentielle  maxima, 
(bceTdcHaUy). 

OH,  paraMe  à  A*,  faisant  avec  le  grand  axe  de  l'ellipse  un  angle  a 
de  17'. 

L'on  voit  que  le  grand  axe  des  anneaux  colorés  qui  ont  la  forme  ellip- 
tique est  i.  17°  du  clivage  vitreux. 

Or  ceite  direction  est  précisément  celle  que  j'ai  obtenue  pour  le  grand 
axe  de  l'ellipse  des  conductibilités  thermiques  en  répétant  les  expériences 
dedeSenarmont  (S). 

(1)  CMiutei-rauhM  Aead.  de*  w.,  léuMs  des  SI  odotra  et  i  nonmlin  1871 
(1)  iM.  d«  «Umi*  el  <f«  lAytltM,  t.  XU,  IXU.  XXUl. 


118  JAMHETTAZ.  —  COHDrCTlBIl.lTÉ  DES  CRISTAUI.  î  déc. 

Le  rapport  des  ases  est  en  moyenne  1 ,25  pour  les  deux  sortes  d'ellipses, 
aussi  liiiiD  pour  les  aaaeaux  colorés,  ([iie  pour  les  courbes  de  coaduclibilité 
thermique. 

Je  venais  d'étendre  les  rechcrclies  de  de  Senamionl  à  un  assez  grand 
nombre  d'espèces  minérales  qu'il  n'avait  pas  étudiées.  J'avais  pour  cela 
modilié  notablement  le  procédé  qu'il  avait  employé.  Un  fil  de  platine 
étant  replié  sur  lui-même,  j'avais  mis  les  deux  exlrémilés  libree  du  (il  en 
rapport  avec  une  pile,  pendant  que  la  partie  opposàe  s'engageait  dans  une 
petite  boule  de  platine.  Lor.'^ui'  le  eoumnl  passe,  le  fil  s'échauffe;  la 
petite  boule  communique  l'élévalion  de  la  température  à  un  point  d'une 
face  d'un  cristal  enduite  de  graifise,  et  l'on  obtient  une  courbe. 

Après  avoir  saisi  une  relation  entre  les  dire«tions  de  clivage  ou  de  cohé- 
sion normale  minima,  et  celles  de  plus  grande  conductibilité,  j'ai  cherché 
si  cette  coïncidence  Était  vraie  d'une  manière  générale  ;  les  nombres  ayant 
été  obsenés  avant  que  je  n'eusse  conçu  aucune  relatiou  de  ce  genre,  je 
n'avais  qu'une  vériticalion  à  faire. 

Dans  les  cristaux  k  un  axe  optique  (systèmes  du  prisme  hexagonal  ou 
du  rhomboèdre,  et  du  prisme  droit  ù  base  carrée),  j'ai  ^  u  s'imposer  à  moi 
cette  règle  générale  :  Le  grand  axe  des  conducUbiliUs  est  parallèle  au 
clivage  le  plus  facile  ;  si  la  substance  offre  des  clivages  obliques,  il 
faut  les  projeter  parallèlement  et  normalement  à  l'axe.  C'est  sui- 
vant la  plus  grande  des  deux  projections,  l'une  parallèle  et  l'autre 
perpendicwliiire  à  l'axe  principal,  que  se  trouve  dirigé  le  plus  grand 
axe  des  conductibilités  thermiques. 

Cette  règle  est  nellement  vraie  pour  l'antimoine,  le  bismuth,  l'endyalile, 
la  pennine,  la  dolomie ,  la  giobertite,  la  sidérose,  le  mésitinspath,  l'anatase, 
l'apophyllite,  parmi  les  espèces  à  grand  axe  des  conductibilité  perpendi- 
culaire à  l'axe  de  pins  grande  symétrie  ;  pour  le  corindon,  la  troostite,  la 
chabasîe,  le  quartz,  le  ruiite,  la  cassitérile,  lezircon,  l'idocrase,  la  paranthi- 
ne,  parmi  les  espèces  n  grand  axe  parallèle  aux  Tacts  du  prisme,  Dans  la 
tourmaline,  l'apatite  et  la  pyromorpliile,  tes  clivages  sont  peu  distincts. 

La  règle  est  fausse  pour  le  calcaire  et  l'emeratidi".  Ce  qu'il  y  a  de  re- 
marquable pour  ces  deux  espèces,  qui  font  exception  it  la  règle  que  j'« 
posée,  c'est  qu'elles  sont  aussi  anomales  au  point  de  vue  de  leur  change- 
ment de  voluDie  lorsqu'on  les  soumet  à  l'action  de  la  chaleur,  puisqu'elles 
86  contractent  dans  ces  circonstances  au  lieu  de  se  dilater,  l'une  oonnsJe- 
mcnt,  l'autre  parallëlemeat  à  l'axe. 

n. 

Je  demande  à  conserver  la  parole,  pour  rappeler  une  expérience  et 
une  observation  tiai  la  prqttgalien- do  «m,  ou  mém»  d'an  timHdenwQt 
mécanique,  au  travers  des  couches  du  ghAe.  - 


W9S.  snrBâattco.  -«-  ouatbrnaiiie  db  la  mmikaiob»  44  0 

yespérienoe  tentée  pendant  le  siège  ne  m*a  donné  qu*un  résultat  n^a- 
iif.  C'est  à  une  trop  petite  distance,  en  effet,  que  peut  se  transmettre  un 
trop  fiùble «ébranlement.  Il  n*en  a  pas  été  ainsi  de  lobservation.  Quelques 
JQQis  après  la  fin  de  la  Commune,  tout  un  côté  de  Paris  éprouva  une  série 
de  secousses  fecmidables.  Des  magasins  de  Vincennes,  où  Ton  avait  entaasé 
des  masses  énormes  de  provisions  de  guerre,  vinrent  à  sauter.  Je  travaillais 
à  ce  moment  au  Muséum,  dans  mon  laboratoire.  Je  sentis  le  sd  tjremfaler 
80QS  moi  ;  le  mouvement  se  propageait  par  des  trépidations  ondolatoi*- 
TQs,  dont  1 -intensité  allait  croissant.  Bientôt  il  m'enveloppa,  oom&ie  le  font 
les  images  de  la  fantasmagorie,  à  mesure  qu'elles  grandissent.  Alois, 
stiqtéfait,  et  désireux  de  connaître  la  cause  de  cet  ébranlement.gigaatesque, 
fe^sortiB  éà  laboratoire.  Je  vis  dans  le  Jardin  des  Plantes  un  grand  nombre 
de  personnes  ;  les  uns  croyaient  que  les  égoûts  de  la  rive  gauche  renfer- 
flMÛent  des  amas  de  poudre  ignorés,  etc...  En  résumé,  Tébranlement 
Vêtait  réellement  transmis  par  le  sol,  malgré  la  coupuce  de  la  Seûie. 
Un  peu  plus  tard,  je  fus  tànoin  du  même  phénomène,  un  peu  affaibli, 
pis  du  Musée  de  Cluny. 

Cette  observation  me  parait  utile  à  signaler,  car  eUe  montre  qu'un 
ébranlement  n*a  pas  besoin  d'atteindre  Tintensilé  que  font  supposer  les 
tremblements  de  terre,  pour  être  propagé  par  les  couches  de  Técorce  terres- 
lie,  même  à  des  distances  déjà  grandes.  En  revanche,  la  comparaison  de 
œ  phénomène  artificiel  et  de  celui  des  tremblements  d^  terre  naturels 
laisse  entrevoir  combien  la  cause  de  ces  derniers  doit  être  considérable, 
pour  qu'ils  atteignent  une  aussi  grande  portée. 

A  la  suite  de  cette  communication,  des  observation^  sont  échangées 
«ntre  MM.  Parran,  de  Mortillet,  Tombeck  et  Jannettaz^sur  ki  conduotibilité 
du  son  dans  la  terre  et  dans  Tair. 

H.  Vélain  met  sous  les  yeux  de  la  Société  des  photographies 
d'ossements  fossiles  et  donne ,  à  leur  sujet,  lectuxi^  et  la  ntite 
suivante  de  M.  Stephanesco  : 

SUR  LE  TERRAIN  QUATERNAIRE  DE  LA  ROUMANIE 

Wi  SUR  QUELQUES  OSSEMENTS  DE  MAMMIFÈRES  TERTIAIRB8 

ET  QUATERNAIRES  DU  MftME  PATS, 

par  M.  G.  STEPHANESCO. 

Je  ne  viens  pas  fake  une  description  détaillée  du  terrain  qualemàife  dé 
la  Roumanie  ;  je  ne  veux  qu^attirer  Tattention  de  la  Société  sur  Texistence 
de  ce  terrain  dans  la  vallée  du  Bas*Danube,  et  cela  d'autant  {dus  que, 
dans  la  grande  carte  géologique  de  TEurope,  cette  vallée  est  tout 
entière  teintée  par  ia  couleur  dû  terrain  tertiaire,  et  qiite,  par  suite,  on 
pourrait  crobre  que  le  quaternaire  s^f'^KiMe^piS^ 


Le  terrain  quaternaire  sg  trouve  surtout  dans  h  partie  est  du  pays,  de 
wrte  que  presque  toutes  les  plainw  qui  sont  à  l'est  de  Bucliarest  [Buca- 
resli),  et  même  celles  qui  s  ctendenl  jusqu'à  50  et  60  kilomètres  vers 
l'ouest,  sont  presqu'entiérement  qualeruaires,  tandis  que  toutes  les  plaiues 
plus  à  l'ouest  sont  tertiaires  ;  ou  n'y  trouve  le  quaternaire  que  sur  les 
flancs  des  vallées. 

Dans  la  région  de  Bucharest,  à  partir  de  Ploesti,  au  nord,  jusqu'au 
Danube,  À  Giurgiu  (li^z  Dgioiirdgiou),  au  sud,  on  voit  ce  terrain  qua- 
ternaire découpé  transversalement  par  tes  vallées  de  la  Dàmbovila  (lisez 
Dâmbovilza)  et  de  l'Argesù  (lisez  Ardgccbe),  dont  le  fond  est  constitué  par 
des  alluvions  modernes,  de  tiième  que  la  plaine  Lasse  qui  se  trouve  entre 
les  collines  de  Frâtesti,  au  nord  de  Giurgiu,  collines  qui  formaient  l'ancien 
rivage  du  Danube.  Ce  terrain  quaternaire  est  composé  à  la  partie  supé- 
rieure par  du  lœss,  caractérisé  par  les  concrétions  marneuses  en  ropons 
irréguliers  et  par  les  petits  canaux  vermiformes  blancs  ;  le  lœss  a,  à  Bu- 
cbarest,  plus  de  trois  mètres  d'épaisseur.  Sous  lui  vient  une  couche  de 
gable,  tantdt  plus  ou  moins  fin,  lantât  trcs-grossier,  à  cailloux  roulés, 
qu'on  exploite  pour  différents  usages  de  la  ville  ;  ce  sable  a  une  sédimen- 
tation onduleuse  et  une  épaisseur  de  plus  de  six  mètres  ;  il  repose  sur  une 
couche  d'argile  grise,  qui  est  la  partie  supérieure  du  terrain  tertiaire. 

Cette  composition  du  terrain  quaternaire  se  retrouve  partout  la  même, 
seulement  dans  quelques  localités  les  cailloux  sont  plus  gros.  A  Comana, 
station  du  chemin  de  fer  de  lïucharest  à  Giurgiu.  des  bancs  de  grès  gros- 
sier, résultant  de  l'agglutination  du  sable  et  du  gravier,  sont  intercalés  dans 
le  diluvium  gris  ;  le  lœss  présente  de  même  quelquefois  des  assises  plus 
argileuses  et  d'une  couleur  un  peu  verdàtre,  comme  cela  s'observe  au  sud 
de  la  station  de  Comana. 

Ud  peu  au  nord-ouest  de  Bucharest,  dans  la  ville  même  de  Tirgovistea, 
j'ù  vu,  dans  des  fouilles  qu'on  faisait  pour  une  cave,  une  couche  de  cail- 
loux beaucoup  moins  roulés,  mélangés  d'une  argile  sableuse  rouge,  qui 
était  intercalée  entre  le  lœss  et  le  diluvium  gris  et  qui  représente  sans 
doute  le  diluvium  rouge. 

La  coupe  suivante  va  de  Bucharest,  par  Comana  et  Frâtesti,  à  Giurgiu  ; 
on  y  voit  très-bien  les  érosions  produites  par  les  rivières  Dàmbovita  et 
Argesii  d'un  cité,  et  par  le  Danube  de  l'autre.  La  colline  qu'on  observe  i 
Frâtesti  s'étend  parallèlement  au  Danube,  à  l'est  comme  &  l'ouest  de 
Giurgiu,  josqu'à  une  grande  distance,  et  on  voit,  comme  je  le  disais  tout- 
Jt-l'heure,  que  cette  colline  représente  l'ancien  rivage  du  Danube,  qui  a 
enlevé  le  terrain  quaternaire  et  s'est  ensuite  retiré  plus  au  sud  (1). 

(1)  Ui  ùMt  iDclinaUdii  de  l'irgDe  grise  làii  croire,  dam  cette  roapr,  dont  d'uUtun  tonlei 
les  dimensions  sont  eugJrJM,  que  sa  Elntificalion  »  contiout  nvcuUe  des«scises  sapCriemi, 
Uadis  qu'eu  réitiU  il  eilstc  ona  biUt  diuordun. 


nSTHAKESCO.  —  QOATEBNAniE  DB  LA  RODIUHIB. 


ISS  STEFBAnEGCO,  ~  QOATEttnAIRE  DK  LA  BOnutnB.  3  déO. 

Le  musée  de  fiucharest  possède  une  certaine  quantilc  d'ossements  de 
mammifères,  recueillis  dans  le  pays  même,  hes  plaaches  qui  sont  sous  les 
yeux  de  la  Société  en  représenlent  quelques-uns  (1).  Ils  proviennenl,  les 
uns  du  lerraia  quaternaire,  lesâutres  du  terraîn  tertiaire. 

La  6g.  -1  de  la  planche  1  représente  la  mâchoire  inférieure  avec  les  dents 
de  VElephas  meridiovalts  ;  la  fig.  2  la  mâchoire  supérieure  avec  les 
dents  ;  la  fig.  3  un  gigantesque  humérus  dont  la  tête  est  représentée  dans 
la  fig.  t  de  la  planche  II  et  qui  a  l'"2â  de  haut  ;  les  fig.  4  et  5  sont  des 
côtes.  Tous  c*s  fragments,  excepté  la  mâchoire  inférieure,  dont  la  localité 
m'est  inconnue,  appartiennent  au  même  individu,  et  proviennent  de 
la  partie  occidentale  du  pays,  du  village  Mavrodtml  ;  ils  ont  été  trouvés 
dans  l'argile  de  la  base  du  diluvium  gris. 

La  fig.  3  de  la  planche  II  représente  la  partie  gauclu:  de  la  mâchoire 
inférieure  d'un  Maslodon  arven\eiisù  ;  la  flg.  6  de  la  planche  III  une 
dent  du  même  mastodonte,  et  la  fig.  5  de  la  même  planche  la  dent  du 
Mast.  Borsoni.  Tous  ces  ossements  sont  tertiaires  et  proviennent  de  même 
de  la  partie  occidentale  du  pays. 

La  fig.  4  de  la  pi.  II  représente  la  moitié  gauche  de  la  mâchoire  infé- 
rieure de  VElephas  primigenius  avec  sa  dent  ;  cette  mâchoire  a  O^'OO  de 
longueur.  La  fig.  4  de  la  p(.  III  est  un  fragment  d'une  colossale  défense 
du  même  Elephos  primigenius;  il  a  0™20  de  diamètre  et  est  loin 
d'être  de  la  base  qui  devait  être  encore  plus  grosse.  Ce*;  deux  dernières 
pièces  provienneul  d'ime  sablién".  du  village  Baniasa.  à  10  kilomètres 
seulement  au  nord  de  Bucharest. 

La  fig.  1  dela.pl.  III  est  aussi  une  dent  i'Elephas  primigenius  ;  elh 
a  été  de  même  recueillie  dans  le  diluvium  gris  qa'on  exploitait  dans  un 
faubourg  même  de  Bucharest. 

Dans  toutes  les  curiëres  qu'on  ouvre  aux  pprtes  de  Bucharest,  on 
trouve  des  fragments  pareils,  et  beaucoup  de  particuliers  en  possèdent  plu- 
sieurs morceaux . 

La  fig.  2  de  la  pi.  II  représente  une  portioD-da  eriw  avec  les  cornes 
d'nn  boeuf,  qui  parait  être  le  Bos  primigeniuSt  et  qui  provient  du  village 
Hirboca,  du  district  de  BBMa>  (lisez  Bouseou^ 

La  fig.  2  de  la  pi.  III  est  une  dent  à'Elepha?  dont  la  provenance 
m'est  inconnue. 

Les  ossements  des  planches  I  et  II  sont  six  fois  plus  petits  que  la  gran- 
deur naturelle,  et  ceux  de  la  planche  III  cinq  fois  seulement. 

H  Hcnier-Chalhas  considère  ta  dent  représestëe  sous  la  fig.  2  de  la 
planche  III  comme  conbliiuaut  par  l'écariement  de  ses  lamelles  une  espèce 


(tj  Cea  pluidia  «mt  MfoUet  du»  h  BMoUièqu  da  k  SociéU. 


I87S.  GAUBRT,  '—  CIiBraAft  PiWflGEmDS  BB'L* ALASKA.  4 33 

distincte  de  celles  déjà  signalées;  il  croit  que  Ton  confond  plusieurs  es- 
pèces sous  le  nom  i^Elephas  primigeniiis. 

Wi  toM^BittLLtfr  rappelle  que  Falconer  a  décrit,  sons  le  nom  A^Elephas 
armefifik>t»5,  une  dent  proveniint  de  Hongrie  et  appartenant  au  musée 
da^Plo^oee;  U  crtrft  que  celle  dent  est  identique  à  ceile  signalée  par 
Ml.  Hunier. 


M.  Alb.  Gaadry  tAi  la  communication  suivante  : 

«UR  UNE  DENT  D'EUphos  primigmius  trouvée  par  m.  pinard 

DANS  VxfjASKÂi 

par  N.  ALBERT  GAUDRT  (Extrait). 

Parmi  les  objets  de  Tintéressante  coUectioô:  qile  M.  Pinahl  viéni  de 
rapporter  de  TAlaska,  on  remarque  quelques  fossiles,  notamment  une 
molaire  d  éléphant.  Cette  dent  est  une  6®  molaire  supérieure  droite  d'un 
Elephas  primigentûs,  à  lames  nombreuses  et  émail  peu  épais.  M.  Pinard 
Ta  recueillie  sur  les  bords  de  la  rivière  Kouitcbak,  au  59"*'  degré  de 
làtitùâ^:  Ëtlé  a  un  td  àSfUébt'  de  fratcheui*  qtïe,  si  ette  n'appartenait  pas  à 
une  espèce  éteinte,  on  pourrait  croire  qu'elle  a  été  enfouie  depuis  peu  de 
temps.  M.  Auguste  Terreil  a  bien  voulu  se  charger  de  doser  la  matière 
organique  qu'elle  renferme  ;  un  morceau  de  racine,  ayant  été  chauffé,  a 
brûlé  avec  flamme  et  a  rempli  la  salle  où  nous  étions  d'une  forte  odeur 
d'os  brûlé,  comme  si  la  dent  eût  appartenu  à  un  animal  mort  récemment. 
M.  teiteil  a  obtenu  : 

MatièMi  minérale  .  64,08 

Matière  orguniqtfé    .......    2^97 

Eau     ... H, 98 

100,00 

On  ne  peut  manquer  d'être  frappé  de  la  ressemblance  de  Y  Elephas 
m'ifnigeniiis  de  l'Amérique  et  de  celui  de  Sibérie  ou  de  nos  environs  de 
Paris;  Il  y  a  également  une  grande  analogie  entre  V Elephas  americanus 
(Jacksoni,  Columbi,  texianus)  et  VÈlephas  antiquus  de  nos  pays. 
Le  Mastodan  americanus  (ohioticus,  giganieus)  paraît  aussi  avoir  eu 
des  liens  étroits  avec  le  Mastodon  luriœnsis  (tapiroides)  qui  a  vécu  en 
ETurope  pendant  les  époques  du  miocène  moyen,  du  miocène  supérieur  et 
du  pliocène.  Si  l'on  réfléchit  qu'à  côté  de  ces  affinités  des  proboscidiens, 
des  affinités  non  moins  grandes  ont  existé  entre  les  Bisons,  les  Ovibos,  les 
Rennes,  les  Cervus  eanadensiSy  de  l'Europe  et  de  l'Amérique  du  Nord, 
CD  est  bien  disppsé  à  croipe  qu'il  y. a  eu  autrefois  une  communicatîon  entre 


4  SI  itBAT.  — -  raanttBma»  va  pnxn.  t  idée. 

Fancien  et  le  nouveau  continent.  II  est  probajble  que  cette  communkatûm 
a  eu  lieu  dès  les  premiers  temps  de  la  période  miocène,  car  les  mammiferes 
miocènes  de  la  France  ont  les  analogies  les  plus  frappantes  avec  ks  fossiles 
du  Nébraska  qui  ont  été  figurés  par  M.  Leidysous  les  noms  à'Amphicyon, 
Canis,  Pseudelurus,  Dinictis^  Machosnkiis,  Hyœnodon,  Entelodon, 
Perchœrus^  Hyopotamus,  Anchitherium,  Rhinocéros,  Titanotherium, 
*  etc.  Les  travaux  des  botanistes  ont  révélé  des  affinités  non  moins  marquées 
entre  les  plantes  du  miocène  d'Europe  et  celles  de  TAmérique  septen- 
trionale. 

H.  Dbslongchamps  fait  remarquer  que  le  trias  se  présente  dans  TAlaska 
comme  à  la  Nouvelle-Calédonie^  sous  sa  forme  de  Saint-Cassian.  La 
Monotis  salinaria  se  retrouve  dans  ces  deux  pays. 

H.  Marès  fait  une  communication  sur  Tutilité  d'une  institution 
scientifique  en  Algérie. 

Le  Secrétaire  lit  la  note  suivante  de  M.  Ebray  : 

COUPE  DE  l'étage  KIMMÉRIDIEN  AUX  PILLES  PRÈS  NYORS  (DRAhk), 

par  M.  TH.   ÉBRAT. 

Le  géologue  ne  doit  pas  faire  de  sauts.  On  comprendra  pourquoi  je  pro- 
cède dans  l'étude  des  terrains  jurassiques  de  la  France  avec  une  certaine 
méthode.  J'espère  que  la  lenteur  du  procédé  sera  largement  compensée  par 
la  sûreté  du  résultat. 

J'ai  dit  qu'il  était  probable  que  la  couche  de  poudingue  qui  sépare  la 
formation  jurassique  de  la  formation  crétacée  et  qui  a  été  considérée  par 
les  géologues  comme  un  accident  local,  se  retrouverait  sur  la  rive  gauche 
du  Rhône. 

Déjà  elle  a  été  mentionnée  tout  dernièrement  par  M.  Vélain  aux  envi- 
rons de  Saint-Julien-en-Beauchêne,  où  elle  parait  se  présenter,  d'après  ce 
géologue,  avec  des  caractères  un  peu  particuliers,  que  nous  nous  empres- 
serons d'étudier  quand  notre  itinéraire  prémédité  nous  conduira  dans  celte 
région. 

Pour  le  moment  nous  donnerons  la  coupe  que  nous  avons  relevée  aux 
Pilles,  afin  de  ne  pas  laisser  de  côté  le  grand  espace  qui  sépare  Digne  de 
Grenoble. 

Je  rappelle  que  j'ai  retrouvé  cette  couche  à  Cirin,  au-dessus  des 
calcaires  lithographiques  à  Ostrea  virgtila;  à  Talloires,  au-dessus  des 
calcaires  à  Terebraiula  janitor,  Ammonites  Eupabis,  A.  orthocera, 
A.  Lallierianus ;  c'est  elle  que  Ton  remarque  à  Leiùenc,  à  Aizy  et  sur 


I87S.  inuT.  —  mmiRiMEEi  ras  pilles.  4SS 

toute  la  rive  droite  du  RhAne,  ob  elle  repose  sur  des  calcaires  identiques, 
amtenant  la  Terebratula  diphyoïdes,  variété  de  la  T.  janitor. 

En  quittant  Nyons,  on  rencontre,  le  long  de  la  route  de  Rémusat,  des 
calcaires  et  dés  sables  puissants,  appartenant  aux  terrains  tertiaires,  puis 
des  qdcaires  marneux,  blancs,  représentant  les  étages  turonien  et  céno- 
maaien.  En  approchant  des  Pilles,  le  néocomien  sort  de  dessous  ces  étages 
et  se  termine,  à  quelques  centaines  de  mètres  en  aval  de  cette  localité,  par 
des  calcaires  marneux,  contenant  la  faune  si  connue  des  ammonites  pyri- 
tisées,  dont  nous  n*énumérerons  pas  les  espèces  nombreuses. 

Lia  période  crétacée  commence  ici  par  un  système  ferrugineux,  qui 
occupe  une  position  limite,  analogue  à  celle  de  Toolithe  ferrugineuse  du 
lias  supérieur,  à  Toolithe  de  Bayeux,  à  Toolithe  ferrugineuse  de  la  base  de 
Tétage  callovien,  à  celle  de  la  base  de  Tétage  oxfordien,  à  Toolithe  ferru- 
gineuse silicatée  de  la  base  de  Tétage  cénomanien,  au  minerai  de  fer  du 
Berry,  base  des  terrains  tertiaires,  etc. 

Les  couches  à  ammonites  pyritisées  reposent  derrière  le  village  des 
Pilles,  dans  une  position  fort  apparente  et  d*un  accès  des  plus  faciles,  sur 
on  poudingue  de  2  k  4  mètres  d^épaisseur,  composé  de  galets  arrondis^ 
empâtés  dans  une  gangue  marneuse.  On  y  rencontre  des  fossiles  brisés 
arrachés  aux  couches  inférieures. 

Ce  poudingue,  dont  il  n'existe  qu'une  seule  couche,  est  superposé  à 
des  calcaires  lithographiques,  à  cassure  conchoîde,  contenant  en  partie  les 
ammonites  de  la  Porte  de  France,  en  partie  celles  de  Berrias.  J'y  ai  ren- 
contré particulièrement  Ammonites  Calislo,  A.  occitanicus,  A.  Gra- 
sianus.  La  Terebratula  janitor,  d'ailleurs  partout  assez  rare,  n'est  pas 
tombée  sous  ma  main,  mais  je  l'ai  retrouvée  dans  ces  mêmes  couches  à 
qndques  kilomètres  des  Pilles,  à  Villeperdrix. 

L'élagç  kimméridien  a  ici  au  moins  30"  d'épaisseur  ;  il  se  lie  intime- 
ment au  système  oorallo-oxfordien  qui  occupe  une  partie  du  versant  de  la 
vallée  qui  conduit  aux  eaux  de  Condoroet. 

On  se  demande  où  il  faut  chercher  la  cause  de  la  production  de  ces 
pondingues,  que  j'ai  suivis  sur  cette  grande  étendue.  Peut-on  les  rap- 
porter à  l'existence  d'une  cAte?  je  ne  le  pense  pas,  car  on  les  retrouve 
parallèlenient  sur  les  deux  rives  du  RhAne  et,  d'ailleurs,  partout  k  la 
limite  des  deux  formations  ;  il  serait  difiBcile  de  se  faire  une  idée  de  la 
configuration  d'une  cAte  en  reliant  tous  les  points  où  ces  pondingues 
aiBeurent:  les  grandes  dénudations  empêchent  aussi  de  s'arrêter  à  cette  idée. 
Il  me  semble  que  la  continuité  de  ce  dépAt  dans  tous  les  sens  doit  .con- 
duire k  admettre  qu'il  provient  de  l'existence  de  courants  qui  se  sont 
produits  vers  la  fin  de  la  période  jurassique.  Ces  courants  ont  eu,  comme 
tous  les  courants,  une  certaine  continuité  ;  mais  leur  intensité  a  été  fort 
médiocre,  car  l'épaisseur  de  ces  pondingues  n'est  pas  k  comparer  k  celle 


446  TiLAm.  •—  oxroBniai  ET  KiocoHim  un  nus*         l-d4c. 

des  con^omécats  qui  se  manifestent  à  la  base  des  terrains  tertiaires  ei  dans 
les  terrains  quaternaires. 

Nous  avons  montré  (Nullité  du  syutème  de  soulèvement  de  la  Côt^ 
d'Or;  Ann.  Société  industrielle  de  Lyon,  ISGl),  qu'il  ne  s'est  {iro- 
duit  à  la  fin  des  terrains  jurassiques  aucune  perturbation ,  qu'il  n'existe 
pas  en  France  de  système  de  montagoes  datant  de  cette  époque,  et  que  Ton 
remarque  partout  une  concordance  parfaite  entre  les  couches  des  deux 
périodes. 

Le  régime  des  mouvements  lents  a  pu  ici  approfondir  les  mers,  là  les 
diminuer  graduellement,  en  déplaçant  les  faunes,  en  changeant  la  nature 
des  dépAt&,  en  émergeant  quelque  lambeau- de  terre  dont  les  traces, 
comme  aux  environs  de  Girin,  sont  naturellement  accusées  par  la  présence 
de  feuilles  de  plantes  terrestres  telles  que  fougères  et  Ztnnia  (1)  ;  mais 
rien  n'autorise  à  admettre  à  la  fin  des  terrains  jurassi(pies  de  g^rands  émer- 
gements  analogues  à  ceux  qui  marquent  la  fin  de  la  période  crétacée. 

La  disposition  des  affleurements  de  l'étage  néocomien  de  la  Diôme, 
qui  se  pr^ente  en  lambeaux  séparés  des  massifs  principaux,  prouve  cpie 
toute  cette  contrée  a  été  profondément  démantelée  par  les  dénUdations, 
et  que  toutes  les  spéculations  basées  sur  l'existence  d'anciens  rivagj^  ont 
une  assise  des  plus  éphémères. 

A  la  suite  de  cette  lecture,  M.  Vélain  prés^ite  les  observations 

suivantes  : 

l'oxfordien  et  le  néocomien  au  pont  des  pilles, 

par  M.  ce.  vélain. 

Je  ne  veux  pas  discuter  aujourd'hui  les  raisons  qui  conduisent  M.  Ebray 
à  ranger  dans  l'étage  kimmcridicn  les  couches  à  Terebratula  janit&r  de 
la  Porte  de  France  et  celles  à  Terebratula  diphyoides  de  Berrias,  en  les 
terminant  par  un  poudingue  constant,  post-portlandieny  qu'il  dit  avoir 
suivi  pas  à  pas,  depuis  le  département  de  l'Ain  jusque  dans  celui  de  la 
Drôme  ;  je  liens  seulement  à  montrer  que  rien  de  semblable  n'existé  auprès 
des  PilFes,  en  donnant  la  coupe  détaillée  que  j'ai  relevée  dans  cet  endroit, 
avec  M.  Hébert,  en  S(;ptembre  dernier. 

Une  faille  dirij^ée  sensiblement  de  Condorcet  à  Montolieu,  c'est-à-dire 
du  N.  35°  0.  an  S.  35**  E.,  ramène  à  l'est  du  petit  village  des  Pilles  les 
gypses  du  trias  ;  k  partir  de  ce  point,  et  de  chaque  côté  de  l'Aigues,  les 
terrains  se  relèvent  fortement  vers  le  sud-ouest.  Ce  sont  d'abord  dés  marnes 

(1)  La  présence  de  fueoMee  ne  proave  rien,  puisque  ces  plantes  peuvent  végéter  à  d*is8e{ 
cnndes- pcofiûodMrs. 


4S71< 


mtLAOl.  -^  OXnORDIElf  ET  NiOGOVIEIl  DES  PlIiUS. 


487 


nmKs  schisteuses,  qui  se  dégradent  facilement  en  petits  fragm^ts  angu- 
leux ;  puisses  calcaires  compactes,  gris,  bien  stratifiés,  dont  les  bancs, 
derenufl  presque  veriioaux,  fNriBeDt,  au  milieu  du  village  des  Pilles,  une 
muraille  de  rochers,  dressée  à  pic,  que  le  torrent  franchit  dans  une  gorge 

étroite. 

Figv  1. 


Ges  manies  noires,  1,  que  M.  Lory  range  dans  Toxfordien  moyen  (4), 
oui  envÎTfMi  80  à  100  mètres  de  puissance  ;  elles  sont  fortement  ravinées 
au  pied  des  escarpements,  et  ne  contiennent,  pour  ainsi  dire,  pas  de  fossi- 
les, sauf  pourtant  à  leur  partie  supérieure,  oii  elle&  deviennent  grisâtres  ; 
on  y  raicontre  alors  des  concrétions  calcaires  nombreuses  et  alignées,  qui 
lenfei'uient  souvent  dans  leur  centre  une  ammonite  ;  nous  y  avons  recueilli 
det^tte  façon  plusieurs  A.  p{tca(i7t^ 80  à  100  m. 

Ces  marnes  se  chargent  ensuite  de  petits  bancs  calcaires,  2,  qui  aug- 
UMBient  ^successivement  de  puissance  et  alternent  régulièrement  avec  ettes, 
sartme  épaisseur  de  150  mètres  environ  ;  cette  nouvelle  série  est  encore 
«Ks  pauvre  en  fossiles  :  les  bancs  calcaires  contiennent  •  quelques  amno- 
nites  du  groupe  des  ptorm^a^t^  écrasées,  avec  TA.  tortisulcatus ,  150  m. 

De  9  À  5;  on  observe  une  longue  suite'  de  calcaires  gris,  marneux  comme 
les  précédents,  d^^paisseur  assez  variable,  devenant  plus  foncés  etpiusdurs 
à  knr  partie  supérieure  ;  ils  alternent  encore  avec  des  marnes  feuilletées, 
mais  celles-ci  sont  remplies  de  petitas^concrétions,  calcaires  en  3,  et  très- 
peu  éf^tia^es  en  4  et  en  5.  C'est  là  probablement  le  massif  que  M.  Ebray 
a  désigné  sous  le  nom  de  coralUhOxfurdi^vk.  Voici  la  succession  que  nous 
y  avons  observée  : 

3.  —  Calcajhis  tttn^aoteis.  en  bancs  de  0">50  à/OuSO,  alUmanl  avec  des  lits  de  marnes  no- 
duleu9es,d«  0«10-à. D"2U.  AmmoniUê  bimammatui,  0pp.,  A,  tortisulcatus^ 

dtOrb.  ;da9&  fat  partie  supérieure,  il. /envï/oj^o^,  Gif 15 m. 

—  Ut  faMPfwv4*  û^^^  rempli  dt*.  concréUons  calcaires  et  d*&minoniles  écra- 
'     sets:  A,  torUsulaUui  et  A.  pHeatUU  seules  leconoaisstbles. ...      0     40 


^•••"^W*" 


■  »■ 


(i)  DeêcripHm  y«fo^fii>  dm  Dmpmié  ftpartivp*  W. 


TiLAm.  ■ 


-  OXPOBIHEM  ET  SÉOCOMIEW  DES  PILLES. 


—  Mjmesratcaires,  eocora  avec  munrs  ooduliiuscs lin 

t.  —  Cllcaires  bruns,  [r3Ei1e<>,  en  baiic>^  de  O^SO  d'abord,  pui«  dfl  O^SO  )  O^^eO, 

presque  ao^  marne?  interca]i*cs.  Les  surhi-«  des  banc)  calcaires 
sont  Eouvenl  fortemitnl  rugueuses.  ^ntinanffM  annularli,  Reia,,  i  11 
base;  nombreuses  J,  pol^plocus.llem.,  dam  toule la coucbe;  il.  tof- 
timtralut,  d'Orb -     ....     1(1 

—  Utmet  calcaires,  un  peu  plus  marneiix,  en  bancs  da  O'IO  k  D"50,  avec  liti 

de  mamea  de  0°>05,  A.  iphlcenii,  0pp.,  A.  lorlimilcalut.  d'Orb.  15  i    30 

—  Deui  ïTDs  banrs  de  I^IO  i  l^^SO,  séparés  par  quelques  bancs  minces.  .     .      S 
ï.  —  CalcaircE  plus  durs  que  les  prfcëdenU,  en  banc:  de  0-SO  ï  O-'SO,  dlernut 

arec  des  marnes  scbisleuses  de  rnuins  en  moins  épaisses.  Ammonitti 

Irès-Toislac  de  \'A.  tricrittatiu,  0|<p.;  A.  âreumtpinoiui, 

0pp.;  nombreuses  ammonites  du  grouj^e  des /le.ruoif,  notanimiuil  A. 
camptut,  0pp. 1  .4.  tortitutcatui  ;  Aptychut  tmvii  lalut     .     .     15  à    20 


B3493ID.40 


Tout  cet  ensemble  se  lie  intimemeat,  par  ses  caractères  strdtigraphiques, 
aux  couches  oxfordienncs  sur  lesquelles  il  repose,  il  esl  impossible  d'y 
placer  une  séparation  qui  ne  soit  purement  artificielle. 

Uq  changement  bien  marqué  se  fait  ensuite  dans  la  pétrographie  des 
roches  ;  la  couche  n"  5,  se  terminant  par  un  gros  banc  de  2  mètres,  à 
face  supérieure  fortement  corrodée,  est  recouverte  par  un  petit  lit  noduleux, 
de  O^SO,  formé  de  calcaires  roses,  fragmentés,  et  d'ammonites  roulées,  le 
tout  cimenté  par  une  marne  calcaire  endurcie,  qui  forme  une  ligne  de 
démarcation  très-tranchée. 

Cette  petite  couche  est  assez  difficile  k  explorer  ;  on  ne  peut  guère 
l'aborder  qu'en  descendant  à  travers  les  escarpements,  derrière  les  maisons 
du  village,  sur  la  rive  gauche.  Nous  y  avons  recueilli  un  assez  grand 
nombre  d'ammonites,  mais  presque  toutes  indéterminables.  Une  seule 
avait  conservé  assez  nettement  ses  caractères  ;  c'est  une  espèce  nouvelle, 
que  j'ai  trouvée  très-abondante  dans  les  couches  à  Ter^ratula  janitor 
de  l'Ardëche.  Immédiatement  après,  se  développe  un  système  de  couches 
bien  différentes  de  celles  précédemment  énoncées  et  dont  toutes  les  ^Bnités 
pârograpbiques  sont  avec  les  couches  néocomiennes  qui  viennent  au- 
dessus,  j'en  donne  ici  une  coupe  k  une  plus  grande  écheUe,  afin  d'eo  bien 
dire  saisir  ions  les  détails  : 

U.i. 
N.  E. 


t87S.         yiuuM.  —  oxfordibn  et  NiocomEN  des  pilles.  IS9 

i.  —  Lit  nodnleiix  à  Ammonites  roulées.* •       Om.  iO 

I. -- Cakaire  brécMforme,  très-dur 5à6 

Cette  couche  est  en  partie  cachée  par  les  maisons  qui  viennent  8*adosser 

contre  les  escarpements,  sur  chacune  des  rives  du  torrent  ;  il  est 

difficile  par  conséquent  de  Teiplorer. 
e.  —  Calcaires  nodufeux,  roses,  en  iNmcs  peu  épais,  dont  les  sur&ces  ru- 

foeuses  sont  couvertes  de  grands  Aptychus  et  é^Ammonitei,    .  8 

d,  —  Ces  calcaires,  à  leur  partie  supérieure,  passent  i  un  véritable  eonglO' 

mérai,  formé  de  fragments  roulés,  à  peine  soudés  entre  eux.     .    .  i       50 

e.  —  Mêmes  calcaires  noduleux  que  c,  en  Uts  bien  réglés,  du  0  m.  i5  à 

On.  90  d*épai8seur.  Ammonites  et  .bâenmites  mdéterminables  sur 

leurs  surûuxs  rugoeoses % 

liais      70 

Toates  ces  couches,  fortement  redressées,  se  montrent  saccessivement  sur 
le  flanc  nord  du  petit  ravin  qui  se  trouve  derrière  le  village,  dans  le  pro- 
longement du  pont.  On  peut  facilement  les  explorer  ;  malheureusement  le 
mouvement  qui  les  a  rendues  ainsi  presque  verticales  a  eu  pour  effet  de 
produire  des  pressions  qui  ont  laminé  les  marnes  qui  se  trouvaient  entre 
les  bancs  noduleux,  et  d'en  écraser  les  fossiles.  Les  surfaces  de  chacun  de 
ces  bancs  se  trouvant,  en  outre,  exposées  depuis  longtemps  aux  agents 
atmosphériques,  les  fossiles  qui  s*y  trouvaient  plaqués  sont  devenus  mé- 
comudssables.  Mais  si  les  caractères  paléontologiques  nous  font  défaut,  les 
caractères  stratigraphiques  de  ces  roches  viennent  nous  renseigner  sur  leur 
ig^  ;  il  est  impossible  de  ne  pas  reconnaître  là  le  système  découches  bréchi- 
famies  et  noduleuses  qui,  dans  les  Basses- Alpes  (1),  la  Drôme,  TArdèche, 
^...,  forment  la  base  du  terrain  crétacé. 

Les  calcaires  noduleux  e  passent  à  des  calcaires  durs  A  (fig.  1),  tout-à- 
fidt  semblables  à  ceux  à  Terd)raiula  janitor  de  la  montagne  de  Cour- 
dums  dans  les  Basses-Alpes  (2).  Ils  sont  remplis  de  petits  lits  d*argile  et 
de  carbonate  de  chaux,  qui  leur  donnent  sur  les  surfaces  exposées  depuis 
longtemps  à  Tair  une  apparence  bréchoïde,  et  sont  absolument  sans  fossiles 
sur  une  épaisseur  de 10  à  15  ™. 

Ces  calcaires,  devenus  sensiblement  plus  marneux  à  leur  partie  supérieure, 
se  lient  intimement  aux  assises  suivantes,  comme  on  peut  Tobserver  en 
suivant  le  petit  chemin  qui  s'éloigne  du  ravin,  pour  gravir  la  première 
colline  qui  domine  le  village  des  Pilles,  au-dessus  de  la  campagne  de  St- 
Denis. 

B.  —  Calcaires  grisâtres,  marneux,  lithographiques,  à  cassure  con- 
choîdale  :  ils  sont  exploités  et  contiennent  un  certain  nombre  d'ammonites: 
A.  flychoicus,  Quenst.,  A.  elimatiiSy  Opp 4™ 

(1)  Voyez  à  ce  sujet,  YOxfordien  et  U  Néocomien  dans  le  Midi  de  la  France,  Bull., 
t"  séné,  t.  XlIX,  p.  129 

(S)  BulL  Soc.  géol.,  2«  série,  t.. XXVII,  p.  675.  Cette  montagne,  qui  domme  au  sud  la 
peut  vilage  de  Courcbons,  est  désignée  sur  la  carte  de  rstat-nuijor  (feuiOe  tti)  qui  Tient  de 
pnltre,  sons  le  nom  de  kontagiie  de  Iav|pe« 


no  vttJuR.  — ~oimifi«f  ET  Kn 

Plusieurs  bancs  Diioccs,  surmonlés  d'an  banc  compacte,  de  O^TO,  dont 
la  surface  supérioure  m>t  Ins-cormdi^i;  ;  foâsiivs  a&seic  nombreux  :  inocé- 
rames,  A .  Â-ocûmiensis,  d'Orb 2™ 

C.  —  Calcaires  de  couleur  plus  pâle,  sed6lilanl  en  morceaux  irréguliers, 
peu  slntiJiés,  sans  lils  de  marnes  ;  ces  di^niiers  supportent  le  Calvaire  et 
coDtienucnl  de  grosses  Ammonites  ptyckoïats,  Quensl,  .     20™ 

D.  —  Calcaires  eii  bancs  réguliers,  alb^ruaDt  avec  des  uutnics  scliiâteuses 
grises.  Les  niarues  sont  assez  épaisses  dane  le  bas;  dans  k  haut  de  cette 
couche,  (%  sont  au  contraire  Icscaloiiros  qui  dominent;  ils  sont  alors  en 
lianes  assez  minces.  A.  macilentus,  d'Orb..  A.  occiUmicus,  Pict.,  .4. 
Bonnoralianus,  d'Orb 20  à  25" 

Mêmes  calcaires,  se  délitant  en  bouk's  au  milieu  des  marnes.  Celte  der- 
nière couctie  est  terminée  par  un  véi'itable  conglomérat  calcaire,  x.     5'>' 

E.  —  Calcaires  très-marueux,  alteruaul  ré^lièrement  avec  des  marnes 
grises.  Queligues  lits  se  délitent  encore  en  boules,  k  ia  partie  moyenne..» 
Afèine  faune  que   C 40  à  49^1 

F.  —  Même  alternance  de  calcaires  et  de  marneiï  ;  ces  dernières  sont  dç^ 
plus  en  plus  épaisses.  Ces  couches  forment  de  nombreux  replis  le  long  d^fl 
sentier.  Elles  sont  asse7.  pauvres  en  fossiles:  A.  Homwratianus .  45  k  SO".! 

G.  —  Les  calcaires  se  chargent  de  petites  concrétions  pyriteuses;  ici™ 
mames  deviennent  bleuâtres  et  trés-épaisses,  et  rcofiawent,  k  quelque 
distance  dn  petit  sentier,  de  nombreuses  ammonites  ferrugineuses  :  il  est 
impossible  d'établir  uni*  séparation  Irancliw  enire  ces  couches  F  et  G,  qui 
paasent  ioseosiblement  de  l'une  k  l'autre.  Les  fossiles  sont  surtout 
abondiuits  sur  une  épaisseur  de  3  k  ^,  c'est-k-dire  dans  quatre  k  cinq 
lits  de  calcaires  et  de  manies,  mais  <hi  tes  trouve  sur  une  épaisseur  de  près 
de 40" 

Noos  y  arons  recueilli  les  espèces  suivantes  : 

ammonites  Gratiaiau,  d'Orb.,  c , 
^  temùulcatut,  d'OÂ  ,  c, 

—  diphijUus^  d'Orb.,  c. 

—  Neocomieiuit,  d'Orb.,  C  &, 

—  atperrimutf,  d'Orb.,  a.  r., 

—  verrucofwi,  d'Orb.,  r-, 

—  guadrirukatut,  d'Orb.,  c, 

—  Juitteti,  d'Orb.,  a.  t.. 

—  j4stieriaM»t,  d'Orb.,  c.  c,  ft  l'étal  p]rrileaxet 
calcaire, 

Aptyckut  Seranonis,  Coquand,  c. 
Baculites  Neocomiensii,  d'Orb.,  c.  e. 

H.  —  Ce  systèaie  se  contiiue  sur  une  épaisaoïr  de  100"'  au  moim. 
Les  fossiles  y  sont  fort  rares. 


<87S*  tiLAm. OXPORBIEN  ET  NfoCOMIEIf  DES  PILLES.  431 

hr.  '^/tlfi^ros.banc  calcaire,  ^us  épais  que  les  précédents,  faU^iaiUie 
et  renferme  des  rognons  siliceux . 

H'.  •>—  un  irenvie  ensuite  de  nouveaux  calcaires  bloiàtres,  alternant 
avec  les  mêmes  maiaes  et  renferittant  quelques  fra^ents  de  Crioceras 
Duvalii  et  V Ammonites  Rouyanus;  ces  couches  forment  de  nombreux 
rqplis  et  semblent  venir  jusqu-au  torrent  de  la  Bordette. 

I. —  De  l'autre  cAté  du  torrent,  on  voit,  sur  une  épaisseur  considérable, 
des  marnes  noires  trës*feuilletées.  M.  Lory,  dans  sa  Carte  géologique  du 
Danphiné  et  dans  la  coupe  qu'il  a  donnée  du  pont  des  Pilles  à  Nyons  (1), 
a. placé  toutes  ces  mames  dans  Taptien.  Leur  partie  inférieure  seule  doit  y 
r^ter.  £n  eSet,  quand  on  les  examine  attentivement,  on  voit  que  ces 
marnes,  jnemplies  d'empreintes  d  ammonites  et  de  possidonies  sur  la  rive 
da  torrent,  sont,  après  quelques  mètres,  recouvertes  par  un  calcaire  mar- 
neax  foncé,  I,  avec  Amm^oniles  varians,  Holasler  subglobosiis,  etc. 

Au-dessos  viennent  de  nouvelles  mames  noires,  J,  assez  puissantes, 
avec  des  empreintes  d'inocérames  à  leur  partie  supérieure.  Elles  sont  re- 
couvertes par  des  grès  calcarifères,  glauconicux,  et  des  calcaires  à  silex,  K, 
dans  lesquels  les  inocérames  sont  encore  très^abondants.  Cette  série  créta- 
cée se  complète  quand  on  se  dirige  au-delà  des  Aubres,  vers  Nyons,  et  se 
troore  recouverte  par  tes  terrains  tertiaires. 

L'étnde  des  gorges  de  TAigues  au  pont  des  Pilles  m'a  donc  conduit  à 
des  oo&clnsimis  bien  différentes  de  celles  que  vient  de  formula  M.  Elnray. 
Je  n'ai  vu  là,  en  effet,  avec  M.  Hébert,  qu'une  preuve  nouvelle  de  la 
superposition  directe,  dans  le  déparlement  de  la  Drôme,  des  coudies  cré- 
taeées  inférieures  sur  l'oxfordien  supérieur. 

Les  couches  3,  4  et  5  appartiennent  à  l'oxfordien  supérieur  ; 

Les  couches  a,  b,  c,  d,  t,  A,  B,  représentent  les  calcaires  à  Terebra^ 
Majanitor  de  la  Porte  de  France  ; 

Et  celles  G,  D,  E,  F,  les  calcairesMe  Berrias. 

Ces  deux  systèmes  se  lient  intimement  aux  marnes  à  petites  ammonites 
fenragineuses  et  ne  peuvent  en  être  détachées. 

Les  poudmgues  et  calcaires  noduleux  ou  bréchifiM'mes,  que  j'ai  signalés 
dans  les  Basses- Alpes  et  dont  j'ai  déjà  donné  les  caractères  (2),  se  retrou- 
vent ici  dans  une  position  identique,  c'est-à-dire  à  la  partie  inférieure  des 
calcaires^à  Terdfratula  janitor  ;  il  n'en  existe  pas  trace  à  la  partie  supé- 
rienre  (fes  calcaires  de  Berrias. 


(i)  DeicHpt.  giol  du  Dauphlné,  t.  2,  2*  partie,  p.  366. 
(I)  BuiL  5m.  yM.,  ^  «érie,  t.  UIX,  p.  183. 


138  ÉSBAT. CHEMn  LE  CEB  DE  CBAPËAUBOCX  A  ALAIS.  î  déc. 

U  Secrétaire  donne  lecture  de  la  note  suivante  de  M.  Ebray  : 

COKSTlTtTIOM   GÉOLOGIQUE   DES   TERRAIiSS   TRAVERSÉS   PAB   LE 

CnEMLI  OS  FER  DE  CHAPEAUROUX  A  ALAIS, 

par  M.  TH.  ÉBRAÏ. 

J'ai  l'honneur  de  rendre  compte  à  la  Société  géologique  des  observations 
que  j'ai  faites  en  parcourant  les  tranchées  diT  chemin  de  fer  de  Chapeau- 
roux  à  Alais. 

La  Carte  géologique  de  France  meotionne  dans  cette  région  des  terraioB 
cristallisés,  vulgairement  appelés  primitifs.  La  carie  de  >I.  Dalmas  classe 
dans  les  micaschistes  les  terrains  qui  afUeurent  entre  la  Bastide  et 
Villefort.  Les  ingénieurs  du  chemin  de  fer  admettent  deux  divisions  :  les 
schistes  anciens  el  les  granités. 

Malgré  leur  uniformité  apparente,  l'étude  de  ces  terrains  m'a  permis  dp. 
les  diviser  assez  nettement. 

Terraim  sédimentaiTes, 

Les  terrains  sédimentaires  les  plus  anciens  alUeurent  entre  Chapeaoroux 
et  La  Bastide.  Ils  sont,  dans  cette  région,  dans  leur  position  normale,  car 
l'ensemble  des  couches  se  relève  vers  le  faite  sous  des  inclinaisons  plus 
fortes  que  celles  du  chemin  di-  fi'r. 

Ce  sont  des  schistes  plus  ou  moins  micacés,  divisés  en  feuillets  fort 
minces  et  contenant  souvent  de  grands  cristaux  d'orthose  autour  desquels 
les  feuillets  du  schiste  sont  fortement  contournés.  Ils  sont  azoïques,  car 
m^gré  des  recherches  assidues  il  m'a  été  impossible  d'y  rencontrer  la 
moindre  trace  de  fossiles.  Inférieurs  aux  schistes  carbonifères  dont  nous 
allons  nous  occuper,  ils  ne  peuvent  être  considérés  que  comme  siluriens  ou 
dévoniens. 

Entre  La  Bastide  et  Ghamborigaud  affleurent  des  schistes  d'une  autre 
nature  ;  ils  sont  aossi  micacés,  mais  ils  sont  moins  compactes,  et  ils  ne 
montrent  pas  ces  nombreux  cristaux  d'orthose  qui  se  sont  développés  dans 
les  schistes  inférieurs.  Leur  couleur  devient  quelquefois  très-foncée,  en  pas- 
sant au  noir,  dans  ce  cas  ils  offrent  les  caractères  minéralogiques  des 
schistes  carbonilëres  du  Forez  et  du  Beaujolais.  La  découverte  que  j'ai  f^ 
dans  les  tranchées,  aux  abords  de  Genolhac,  de  traces  de  Stigmaria  et  de 
Sagenaria,  autorise  à  classer  ces  schistes  dans  la  formation  carbonifère. 

Entre  Chamborigaud  et  La  Levade,  ils  deviennent  plus  compactes  et 
'  passent  i.  une  grauwacke  schisteuse,  traversée  vers  la  base  par  quelques 
couches  de  poudingues.  Une  couche  de  ce  genre  afQeure  au  kilomètre  1, 
vers  le  viaduc  de  Lardonae. 


487S.  ÉSRAT.  CttElim  DE  I^ËR  DB  ÊHÀI^EAURODt  A  ALAIS.  ^33 

Les  schistes-grau wackes,  étant  compris  entre  les  schistes  carbonifères 
et  le  véritable  terrain  houiller,  représentent  probablement  ici  la  formation 
anthracifëre.  A  un  kilomètre  environ  de  la  Levade,  on  voit  affleurer  sous 
les  poudingues  qui  forment  la  base  du  terrain  houiller,  une  couche  variant 
de  0  m.  20  à  1  m.,  d'un  grès  rouge  lie  de  vin,  qui  occupe  la  position  du 
vieux  grès  rouge.  Les  formations  anciennes  sont  couronnées  vers  la  Bas- 
tide, à  l'altitude  de  mille  mètres  environ,  par  un  terrain  de  transport 
quaternaire,  d'une  épaisseur  variant  de  10  à  15  mètres,  et  contenant  prin- 
cipalement des  galets  schisteux  et  porphyriques. 

L'étude  des  failles  de  cette  contrée  montre  qu'elle  a  été  soumise  aux 
grandes  dénudations  sur  lesquelles  j'ai  appelé  à  plusieurs  reprises  l'atten- 
tion des  géologues. 

Roches  érupUves. 

La  roche  éruptive  la  plus  ancienne,  celle  qui  traverse  les  schistes  an- 
ciens et  les  schistes  carbonifères,  a  toutes  les  apparences  d'un  granité 
rouge  à  grain  moyen  et  à  mica  noir.  On  serait  même  tenté  d'en  faire  un 
granité  normal  non  éruptif,  si  on  ne*  la  voyait  pas  pénétrer  en  filon  dans 
les  schistes  carbonifères.  Cette  roche  éruptive  est  aussi  traversée  par  le 
porphjTe  quartzifère,  dont  nous  allons  nous  occuper. 

Des  filons  de  ce  genre  s'observent  dans  la  tranchée  du  bois  de  Vialette, 
dans  la  tranchée  de  l'Echiné,  dans  celle  du  bois  de  Laine,  dans  la  tran- 
chée sud  du  tunnel  de  la  Pinède,  etc.  Gomme  le  granité  ordinaire,  la  roche 
dont  nous  nous  occupons  est  un  composé  de  feldspath,  de  quartz  et  de 
mica,  mais  accidentellement  on  y  rencontre  quelques  cristaux  d'un  feld- 
spath du  sixième  système  et  de  l'amphibole. 

Les  relations  géologiques  et  la  composition  minéralogique  conduisent 
évidemment  à  admettre  que  cette  roche  granitoïde  est  une  roche  éruptive, 
jA  qu'elle  correspond  au  porphyre  granitoïde. 

On  sait  que  cette  roche,  établie  d'abord  par  Brongniart,  a  été  plus 
sévèrement  étudiée  par  M.  Gruner  [Description  géologique  du  départe- 
ment de  la  Loire)  ;  je  l'ai  retrouvée  très-développée  dans  le  Beaujolais, 
en  terminant  de  la  sorte  la  discussion  qui  s'était  établie  entre  ce  géologue 
et  Foumet  sur  les  relations  de  la  syénite  du  Beaujolais  et  du  granité  du 
Forez  ;  j'ai  montré  que  la  roche  éruptive  qui  traverse  les  schistes  anciens 
de  la  chaîne  des  Alpes  occidentales  devait  être  assimilée  au  porphyre  gra- 
nitoïde. Sa  présence  dans  les  Gévennes  vient  enseigner  qu'elle  joue  dans 
la  constitution  des  montagnes  qui  bordent  le  Rhin  et  le  Rhône  un  rôle  des 
plus  importants,  et  met  en  relief  la  similitude  des  formations  anciennes  qui 
occupent  cette  partie  de  la  France. 

Nous  avons  dit  que  le  porphyre  granitoïde  était  traversé  par  une  roche 
toptiye  plus  récente,  qui  jusqu'à  ce  jour  a  été  classée  aussi  dans  les  gra- 

9 


184  H.  DK  MEUCEV.  —   AUGILB  A  BILEX.  3  déc. 

Dites.  Elle  a  loos  les  caractèrtM  du  porphjre  (juarlziffere,  et,  comme  lui, 
elle  varie  beaucoup  suivant  l'épaiit.'teur  des  fiions.  Eq  général,  elle  se 
compose  d'une  pâle  plus  ou  moins  abondante,  au  milieu  de  laquelle  sont 
diseéminés  des  crïslaiiK  de  <|uartx,  de  feldspulh  et  de  niicji.  Dans  tes 
grands  massifs  cette  roche  esl  plus  cristalline  et  prend  les  caractères  d'un 
granité  à  petits  grains  ;  dans  les  petits  filons  die  passe  au  granulite.  La 
roche  devient  quelque/oig  k  grain  Irto-fin  ;  cette  cintinstanc*  a  porté  les 
entrepreneurs  du  chemiu  de  fer  de  Monislrol  à  la  désigner  sous  le  nom 
de  gTÈs. 

Le  porphyre  quartzitî^re  traverse  les  schistes  carbonifiu'cs  et  les  grau- 
wackes  schisteuses  ;   il  ne  pénétre  pas  dans  le  terrain  bouiller. 

Il  existe  aussi  entre  Langogne  rt  La  Bastide  {tranchée  de  Concoulcs) 
quelques  coulées  de  basalu>  ;  ce  basalte  est  à  l'elat  tabulaire  pseudo- 
stratifié ;  il  repose,  comme  je  l'ai  déjà  feit  remarquer  ailleurs,  sur  un 
diluvium  aqaifËre,  contenant  lui-même  des  galets  de  basalte. 

L'étendue  considérable  de  ce  diluvium  que  jai  obsenc  depuis  le  Puy 
et  Brioude  jusqu'à  La  Bastide,  prouve  que  les  émissions  basaltiques  mA  \ 
été  act^mpagnées  de  phénomènes  diluviens  dont  il  s'agirait  d'établir  la 
nature,    l'intensité  et  la  direction,    étude  ardue  pour  la  solutitm  de 
laquelle  il  convient  de  s'entourer  de  nouvelles  observations. 

H.  Pabma»  ne  croil  pas  que  les  schistes  dans  lesquels  M.  Ëbray  a  trouva 
des  Stigmaria  et  des  Sagcnaria  soient  carbonifères.  M.  Emilien  Dumas  les 
plaçait  dans  le  silurien  ;  M,  Parran  partage  cette  opinion. 

Le  Secrétaire  donne  lecture  de  la  note  suivante  de  M.  N.  de 
Mercey  ; 

SUR  l'argile  a  silex, 

par  H.  N.  DB  MBRCIT. 

Wvp^  une  (Asavation  de  H.  Hébert  insérée  à  la  page  334  du 
t.  XXlX,  le  tome  ^'argile  à  silex  doit  être  réservé  à  on  dé^t  antédetu' 
à  l'argile  plastique. 

Cette  conclusion  fondée  sur  une  coupe  donnée  dans  le  t.  XXD,  p.  69, 
avait  été  précédée  d'une  proposition  moins  absolue  et  qui  se  twmait  à 
^lablir,'  &  l'aide  de  coupes,  que  l'argile  &  silex  de  Touraioe  et  de  l'Anjou 
était  antàrieure  à  des  sables  paraissant  correspondre  aux  sables  de  Beao- 
diamp  et  recouverts  par  un  calcaire  d'eau  douce  (t.  XIX,  p.  460). 

Ponr  faire  redescendre  l'argile^  silex,  généralement  considérée  comme 
miocène,  jusque  sous  l'argile  plastique,  et  par  conséquent  bien  au-dessous 
du  calciice  gniBBier,  il  fandrait  poavoir  exidiqner  comment  on  peut  trouver 


187$.  N.  DE  MERCEV.  —  ARÔILE  A  SILEX,  iH 

Fargile  à  silex  et  le  calcaire  grossier  tous  deux  sur  la  craie  et  k  côté  Tun 
de  Tautre,  mais  jamais  en  superposition. 

Ainsi,  en  partant  du  point  choisi  par  M.  Hébert  pour  sa  dernière 
démonstration,  de  Dreux,  on  suit  Targile  à  silex  très-développée  sur  la 
craie  jusqu  a  Houdan,  sur  la  bordure  môme  du  bassin  éocène  marin,  qm 
commence  sur  la  rive  droite  de  la  Vègre  par  le  calcaire  grossier  reposant 
directement  sur  la  craie,  en  face  de  Targile  à  silex,  qui  sur  la  rive  gauche 
recouvre  aussi  la  craie. 

Après  la  traversée  d'un  massif  où  se  développent  les  étages  éocène  et 
miocène,  on  retrouve,  sur  les  flancs  de  la  vallée  de  la  Maudre:,  le  calcaire 
grossier,  dont  les  bancs,  coupés  par  une  tranchée  du  chemin  de  fer  au 
S.  0.  de  Villiers^S^-Frédéric,  plongent  fortemwit  vers  le  S.  0.  Immé- 
diatement ensuite  la  craie  forme,  au-dessus  de  Beynes,  le  cap  de  S^^S^r* 
main-de-la-Grange,  et  elle  est  recouverte  à  sa  superficie  par  un  épais 
manteau  d'argile  à  silex,  qui  se  continue  jusqu'auprès  de  la  station  des 
Petite-Prés,  à  1,50()  mètres  seulement  de  la  localité  classique  de  Gri^n, 
cil  le  calcaire  grossier  parait  reposer  directement  sur  la  craie  (1). 

En  suivant  cette  coupe,*  en  1862,  lors  des  travaux  du  chemin  de  fer, 
j'avais  reconnu  l'identité  de  l'argile  à  silex  de  Beynes  avec  celle  de  Pi* 
cardie.  Gstte  identité  est  tout  aussi  certaine  en  son  genre  que  celle  des 
craies  magnésiennes  que  l'on  peut  observer  à  Beynes  ou  en  Picardie. 

L'étude  détaillée  du  sol  de  la  Picardie  que  j'ai  entreprise  depuis  plu- 
sieurs années  m'a  conduit,  relativement  à  l'argile  k  silex  de  cette  région, 
à  des  conclusions  fondées  sur  de  nombreux  faits  et  que  je  me  bornerai 
aujourd'hui  à  poser  : 

4<*  Le  dépôt  de  l'argile  à  silex  s'est  effectué  sur  une  surÊBWse  déjà  val- 
lonnée et  après  le  plissement  des  assises  de  la  craie.  Le  Bray  formait  un 
de  ces  plis  ; 

2®  Les  sables  et  argiles  des  lignites  avaient  été  prcsqu'entièrement 
enlevés  lors  du  dépôt  de  l'argile  à  silex,  qui  leur  est  quelquefois  superposée 
en  Picardie  et  sur  le  bord  même  du  Bray  ; 

3®  Jamais  l'argile  à  silex  n'est  recouverte  par  les  sables  à  regnons,  ni 
par  le  calcaire  grossier  ;  mais  elle  arrive  à  côté  de  ces  dépôts  sur  le  bord 
du  Bray  ; 

40  L'argile  à  silex  a  été  dénivellée  p^r  la  fracture  du  bord  septentrional 
da  Bray,  aussi  complètement  que  les  assises  secondaires  et  tertiaires.  La 
date  de  cette  fracture  a  été  fixée  par  M.  de  Lapparent  [BuU,^  2«  série, 
t.  XXIX,  p.  235)  entre  le  dépôt  du  calcaire  grossier  et  celui  des  sables 
de  Beauchamp.  L'argile  à  silex  ne  peut  donc  être  plus  récente  que  le  cal- 
caire grossier,  et  je  viens  d'établir  qu'elle  est  moins  ancienne  que  les^sabies 


(1)  y.  Goubert,  JBuU.,  2«  sér.,  t  XX«  p.  736. 


et  argiles  k  tignitcs  ;  il  ne  lui  rcslc  (|u'£k  correspondre  aux  sables  k  rognons 
uu,  tout  au  plus,  au  calcair<:  grossier  ; 

5*  L'argile  à  silex  est  un  dép6t  cliîmiquc,  encore  inexpliqué,  peut-titre 
Ad  à  des  sources  thermales  ferrugineuses,  mais  ccrtaineniuit  effciclué  en 
dehors  des  eaux  marines  dans  lesquelles  se  sont  déposée  les  sables  à 
rognons  et  le  calcaire  grossier.  Ces  rognons  magnésiens  ou  Léles  de  chai 
ont  été  produits  par  des  sources  magnésiennes  sortant  de  cheminées 
ouvertes  jusque  dans  la  craie,  el  que  je  signale  ici  à  cause  du  synchro- 
nisme qui  parait  avoir  existé  entre  leur  ronctionnement  et  la  formation  de 
l'argile  à  silex  (1). 

A  la  suite  de  cette  lecture,  M.  de  Lapparent  présente  les 
observations  suivantes  : 

Il  me  parait  impossible  de  fixer,  comme  voudrait  le  faire  M.  de  Mercey, 
un  âge  déËni  pour  l'argile  à  silex.  Certainement  éocéne  dans  le  pays  char- 
train,  où  elle  supporte  les  grès  ladères  de  l'argile  plastique,  celle  argile 
est  post-miocéne  sur  les  plateaux  des  environs  d'Ëvreux,  où  elle  se  soude 
inlimement  à  l'argile  à  meulières.  Auprès  de  St-Quentin,  à  Holnon,  à 
Benay,  et,  en  général,  sur  les  tertres  que  couronnent  des  lambeaux  d'argile 
à  lignites,  le  terrain  superficie]  est  formé  par  une  argile  qui  empâte  des 
morceaux  de  calcaire  grossier  à  nummuIJtes  et  autres  fossiles,  transformé 
en  une  véritable  meulière  ferrugineuse  ;  cette  argile,  que  rien  ue  recouvre, 
est  évidemment  postérieure  au  calcaire  grossier. 

Partout  l'argile  à  meulières  et  à  silex  se  présente  comme  une  formation 
d'origine  chimique,  résultant  de  la  dissolution  des  roches  sous-jacentes  ; 
et  sa  liaison  intime  avec  les  phénomènes  éruptifs  ne  peut  plus  élre  mise 
en  doute  depuis  que  MM.  Potier  et  Douvillé  ont  montré  les  sables  dits  ' 
granitiques  et  les  argiles  bariolées  des  plateaux  de  Vernon  pénétrant  en 
filons  à  travers  la  craie  et  les  terrains  tertiaires,  y  compris  les  sables  de 
Fontainebleau.  Or,  les  sables  granitiques  avec  argiles  bariolées  ont  la  re- 
lation la  plus  étroite  avec  l'argile  k  meulières,  qui  elle-même  ne  peut  être 
séparée,  dans  cette  région,  de  l'argile  à  silex. 

En  résamé,  la  formation  d'argile  à  silex  est  due  à  des  phénomènes 
éruptifs  ou  thermaux,  qui  paraissent  avoir  persisté  pendant  toute  la  durée  ^ 
de  la  période  tertiaire,  et  les  travaux  entrepris  pour  la  Carte  géologique 
détaillée  de  la  France  ont  conduit  à  cette  conclusion  qu'il  y  a  heu  de  rat- 
tacher les  phénomènes  en  question  aux  éruptions  trachytiques  du  Midi  de 
la  France.  C'est  donc  k  tort  qu'on  voudrait  intercaler  l'argile  à  silex 
k  une  place  déterminée  dans  la  série  sédimentaire,  et  il  me  semble  impos- 
sible de  déduire  son  âge  relatif,  en  un  point  quelconque,  de  ses  relations 

(1)  V,  uns  note  compUmenUire  présentée  k  Ik  làùcc  dn  13  Junier  1873. 


4 87S .      SAUTAGE  ET  RIGAUX.  —  ÉCHINODERMES  JUR.  SUP.  BOULONNAIS.       4  37 

de  niviBau  avec  les  formations  sédimentaires  voisines,  toutes  les  fois  qu^on 
n*observe  pas  une  superposition  directe. 

Le  Secrétaire  dépose  sur  le  bureau  la  note  suivante  de 
MM.  Sauvage  et  Rigaux  : 

NOTE  SUR  QUELQUES  ÉCHINODERMES  DES  ÉTAGES  JURASSIQUES 
SUPÉRIEURS  DE  BOULOGNE-SUR-MER  (1), 

par    MM.    H.    E.    SAUVAGE   et   E.    RIGAUX    (PI.    I). 

Dans  sa  monographie  des  échinodermes  du  terrain  jurassique  d'Angle- 
terre, H.  Wright  décrit  (2),  en  passant,  comme  provenant  des  couches 
jurassiques  supérieures  du  Boulonnais,  les  Hemiddarts  Davidsoni, 
Cidaris  Boloniensis  et  Echinobrisstts  Haimei,  Cette  dernière  espèce, 
connue  par  une  simple  indication,  a  été  décrite  et  figurée  par  M.  de 
Loriol  (3)  ;  les  .espèces  étudiées  avec  soin  par  ce  dernier  auteur  sont  : 
Echinobrissus  Haimeiy  E.  Brodiei,  Acrosalenia  Komigii,  Cidaris 
Boloniensis,  Hemiddaris  Purbeckensis^  H.  Davidsoni.  L*un  de 
nous  (4)  avait  déjà  indiqué  dans  nos  formations  les  Hemiddaris 
PurbedcensiSj  Acrosalenia  Komigii,  Echinobrisstis  Haimei.  M.  Pellat 
(5)  en  1866,  et  M.  Hébert  (6)  à  la  même  date,  citaient  les  deux  premières 
de  ces  espèces. 

M.  Wright  a  décrit  et  figuré  sous  le  nom  de  Cidaris  Boloniensis  deux 
baguettes  qui  nous  paraissent  appartenir  à  deux  espèces  distinctes,  d'autant 
plus  qu  elles  proviennent  de  deux  niveaux  différents.  M.  Wright  indique 
ces  baguettes  comme  très-rares  dans  le  Kimmeridge-clay  de  Boulogne-sur- 
mer;  il  y  a  quelques  années  encore  on  confondait  sous  ce  nom  les  argiles  du 
kimméridgien  et  les  marnes  à  Osirea  expansa  qui  appartiennent  au 
portlandien  moyen,  ce  qui  a  pu  induire  en  erreur  M.  Wright.  La  première 
des  formes  figurées  par  cet  auteur  sous  le  numéro  5  6  se  rencontre  exclu- 
sivement dans  le  portlandien  moyen,  à  la  Tour  Groy  et  à  Alpreck;  la 
seconde,  5  a,  est  jusqu'à  présent  spéciale  aux  couches  à  Trigonia  Ai* 
gauxiana  et  Ammonites  longispinus  du  kimméridgien. 

(1)  Cette  note  est  le  complément  d*un  travail  publié  dans  le  Journal  de  Conchyliologie, 
3*  férïe,  t.  XII,  p.  156  (1872);  complément  qui  n*a  pu  être  inséré  dans  le  même  recueil  à  cause 
de  sa  spécialité. 

(5)  Brit,  foss.  Echinod.;  Mem.  pal.  Soc;  1856. 

(3}  Monog.  de  l'étage  portl.  de  Boulôgne-sur-mer,  p.  121  ;  Monog.  de  l'étage  portl,  de 
VYonne,  p.  219,  pi.  XIV,  fig.  10. 
(i)  Rigaux,  Notice  stratig.  sur  le  Bas-Boulonnais.  Bull.  Soc.  acad.  de  Boulogne;  1865. 

(6)  Bull.  Soc.  géol.  de  Fr.,  «•  série,  t.  XXlll,  p.  193;  1866. 

(6}  BuU.  Soc.  géol.,  2*  série,  t.  XXIII,  p.  216  ;  1866.  VAcrosaUnia  a  été,  d*après 
M.  Cotteau,  indiquéie  par  M.  Hébert  sous  le  nom  ^Uemicidaris  Bolonientit. 


138       SACVAGE  ET  niCAUX.  —  ÉCliraODElUies  II 


Slip,  B0tLO5NAIS.      2  Hc. 


Nous  pensons  (ju'k  celle  dernii'rc  forme  seule  doit  s'appliquer  le  nom  de 
Cidaris  Boloniensis ;  romnic  l'a  claMi,  en  effcl,  M.  Cottfati,  lorsqu'un 
autetir,  à  la  même  date,  décrit  stms  un  même  nom,  en  les  croyant 
identiques,  deux  espèces  différentes  représentées,  l'une  fiar  un  test 
et  l'autre  par  un  radiale,  c'est  au  test  que  le  nmn  spécifique  devra 
1^ appliquer  {\). 

Le*  rmgmenls  de  Cidaris  que  nous  trouvons  itvM  les  lia^eUei»  du  Ij-jK 
5  a.  dans  le  kimnéridgien  du  Bouloaoais,  ont  bieu  plul6t  !<%  caractèrra 
de  l'oursin  décrit  par  M.  Wright,  que  celui  que  l'on  trouve  dans  le 
portlaadicn  moyen  ;  ils  présentent  notamment  cette  parlicularilé  d'avoir  les 
cercles  scrobiculaires  Mea  plus  complets  ;  de  plus  les  tuitereules  des  aires 
.  .àaterwnbuUcraireâ  sont  eolourés  d'une  couronne  de  p-anule»  beaucoup  plus 
I  i^aieslsque  les  auljvs,  ce  ipti  n'a  pas  lieu  dans  l'espèce  du  porltandieo; 
is  eclle-ci  les  aréoles  sont  conûuenles,  les  tnherr^cs  sont  plus  pctitfi  et 
,,|cs  granules  de  la  zone  miiiaire  paraissent  sensilikmcnt  égau\. 

Nous  pensons  en  conséquence  qu'il  faut  donner  le  jiom  de  Cidaris 
Vïo/onieiwi*  au  test  décrit  par  M.  Wright  et  au  radiole  fi^ré  sous  le  n"  5 
41,  et  considérer  comme  appartenant  à  une  espèce  nouvelle,  que  nous 
déteignons  sous  le  nom  de  Cidaris  Legayi,  le  radiole  représenté  au  n''  3 
b.  Pious  nous  basons  encore  sur  ce  fait,  que  l'on  rencontre  dans  le  kiinnic- 
ridgien  de  Boulogne  les  baguettes  du  type  5  a  associées  k  des  fragmenta 
d'un  Cidaris  qui  ne  peut  se  rapporter  qu'à  l'espèce  de  Wright,  tandis 
que  les  radioles  du  type  5  b  proviennent  des  mimes  coucb«  que  le  Cidaris 

Lm  DiAioes  coucto  porUaodieimes  à  Ostrea  expansa  renferment  un 
Bttnidiadena  et  un  Paeudodiadema,  associés  h  des  baguettes  d'Hemi- 
lùd^ria. 

Hemiddaris  (radioli). 


Radiole^  Ipn^.  légèrem^t  aplatis  à  une  de  leurs  faces,  marqués  sur 
toute  leur  surface  de  stries  longitudinales  très-fines.  Collerette  nulle.  Bou- 
ton peu  développé  ;  anneau  proéminent,  garni  de  crénelurcs  très-nombreu- 
gSS  ',  lacette  aFticul&ire  finemeat  crénelée. 

■Camêàeiee,  par  les  stries  de  leurs  laces,  se  distinguent  de  ceux  de 
l'Hemicidaria  Purbeckensis  ;  peut-être  aj)partiennent-ils  k  VH.  David- 
jVui.  Us  sont  tans  dans  le  portlandien,  zone  à  Ostrea  delloidea, 
d'Aljpredc  et  de  la  Tour  Groy  (Coll.  du  Musée  de  Boulogne,  Rigaux, 


1 878.     SAUVAGE  ET  MGAUX. ÉCHmODERMES  JUR.  SUP.  BOULONNAIS.       1 39 

Cidaris  Bonaniensis,  Wright  (1)  (PI.  I,  fig.  1). 

Cidaris  Boloniensis,  Wright  (testa),  Monog,  Brit.  fos$.  ooL 
Echinod.  (Mem.  pal.  Soc),  p.  53  et  64,  pi.  12,  fig.  5  {radioli,  pro 
parte,  fig.  5  a). 

Cidaris  Boloniensis  (pro  parie)  Desor,  Synopsis,  p.  442  a. 

Non  Cidaris  Bolonietisis,  deLoriol,  Monog.  de  l  étage  portlandien 
de  Bofilogne-sur-Mer,  p.  121,  pi.  XI,  fig.  10  et  11. 

Epines  de  deux  formes  différentes,  les  unes  comprimées,  les  autres  cy- 
lindriques. Radiole  généralement  cylindrique,  un  peu  renflé  vers  la  base, 
garni  de  granules  un  peu  épineux,  nombreux,  rapprochés,  reliés  entre  eux 
par  on  petit  filet  et  formant  ainsi  des  séries  longitudinales  régulières  ;  à 
des  intervalles  irrcguliers  ces  granules  se  développent  en  forme  d*épines 
aiguiis,  mais  toujours  plus  petites  que  dans  le  Cidaris  Legayi  ;  ces  épines 
existent  aussi  bien  sur  les  faces  aplaties  que  sur  celles  qui  sont  arrondies. 
Le  radiole  est,  en  outre,  couvert  de  stries  longitudinales  très-fines,  dispo- 
sées entre  les  lignes  granuleuses  ou  épineuses,  portant  des  granules  très- 
fins  qu'on  ne  voit  qu'à  la  loupe.  Collerette  longue,  couverte  dans  toute  son 
étaidue,  et  non  pas  seulement  dans  sa  première  moitié,  comme  le  croit 
H.  Wright,  de  lignes  longitudinales  extrêmement  fines,  formées  en  réalité 
de  très-petits  points  posés  bout  k  bout  ;  anneau  proéminent,  couvert  des 
mimes  stries  ;  acetabulum  fortement  crénelé. 

Nous  avons  indiqué  plus  haut  les  caractères  distinctifs  entre  cette  espèce 
et  la  suivante  ;  comme  nous  ne  connaissons  que  des  fragments  de  test,  nous 
renvoyons  à  la  description  donnée  par  M.  Wright. 

Kimméridgien  :  niveau  à  Trigonia  Rigauodana  et  Ammonites  Ion-' 
gispinw  (coll.  Beaugrand).  Très-rare. 


.  1.  —  Plaque  interambulacraire  du  C.  Bononientis,  grossie  deax  fois; 

—  la.    Radiole,  var.  comprimée,  grandeur  naturelle  ; 

—  i  fr.    Le  même,  grossi  deux  fois  ; 

—  le.    Radiole,  var.  cylindrique,  grandeur  naturelle  ; 

—  1  J.    Le  même,  grossi  deux  fois. 

Cidaris  Legayi^  n.  sp.  (PI.  I,  fig.  S). 

Cidaris  Boloniensvs,  Wright,  loc.  dt.,  fig.  56  (radioli,  pro  parte). 

Cidaris  Boloniensis,  de  Loriol,  loc.  dt.,  p.  121 ,  pi.  XI,  fig.  10  et  11 . 

Testa  drculari,  subdepressâ  ;  areis  interambulacrariis  prœditis 
duabus  seriebus  oclo  tuberculorum  ;  Inberculis  parvis,  approximatis  ; 
areolis  confluentibus  ;  areis  ambulacrariis  subreciis. 

Test  d'assez  grande  taille,  circulaire,  subdéprimé.  Aires  interambula- 

- —  ■  _  _  ■     ■  _i_ 

(1)  On  doit  dire  B(monknii$  et  non  -Momitmit. 


1 40    sâctagb  et  eigâux.  —  éciiiiroi>EEVES  JTE.  scp.  BoruKQUB.    s  die. 

Claires  larges,  garnies  de  deux  séries  de  tubercules  rdatÎTement  petits, 
fortement  crénelés  et  perforés,  au  nombre  de  huit  dans  chaque  rangée. 
Scrobicules  elliptiques,  grands,  confluents.  Zone  miliaire  large,  remplie 
de  granules  nombreux,  assez  régulièrement  disposés,  aussi  gros  sur  le  bord 
des  plaques  que  vers  Taire  ambuiacraire  :  entre  ces  granules  sont  disposés, 
comme  au  hasard,  des  granules  beaucoup  plus  petits.  Aires  ambulacraires 
presque  droites,  très-étroites,  portant  deux  rangées  régulières  de  granules 
un  peu  plus  petits  que  ceux  de  la  zone  miliaire  :  entre  ces  rangées  sont  des 
granules  petits,  nombreux,  disposés  sans  ordre,  disparaissant  vers  le  som- 
met. Pores  transversalement  allongés,  très-rapprochés. 

Nous  attribuons  à  la  même  espèce,  parce  qu'ils  se  rencontrent  dans  les 
mêmes  couches,  une  série  de  radioles  dont  nous  connaissons  une  cinquan- 
taine d*exemplaires  dans  les  collections  boulonnaiscs.  Les  uns.  plus^^es, 
plus  cylindriques,  ont  les  épines  plus  rares,  plus  espacées  :  les  autres  sont 
plus  forts,  plus  aplatis  à  Tune  de  leurs  faces,  et  les  épines  sont  plus  ser- 
rées ;  cette  forme  rappelle  surtout  le  Rhahdocidaris  Orbignyana,  Ag. 
Malgré  ces  différences,  dues  sans  doute  à  la  place  occupée  sur  le  test,  nous 
ne  pouvons  séparer  ces  deux  formes,  car  de  nombreux  intermédiaires  les 
relient. 

La  première  parait  se  rencontrer  plus  souvent  que  l'autre  :  c'est  celle 
qui  est  figurée  par  M.  de  Loriol.  Voici  sa  description  : 

Radiole  très-allongé,  subcylindrique,  à  peine  comprimé  à  l'une  de  ses 
faces,  garni  d'épines  fortes,  acérées,  commençant  assez  liant,  irrégulière- 
ment espacées,  distantes  en  bas,  plus  rapprochées  vers  le  sommet  :  la  face 
aplatie  est  toujours  dépourvue  de  a*s  épines  :  l'intervalle  qui  sépare  les 
épines  est  couvert  de  granules  petits,  ou  arrondis,  ou  aigus,  ayant  de  la 
tendance  k  se  disposer  en  séries  longitudinales:  entre  eux.  et  comme  au 
ha.*^rd,  sont  d'autres  granules  très-fins,  qui  ne  sont  visibles  qu'à  un  assez 
fort  grossissement.  Collerette  longue,  couverte  de  lignes  longitudinales 
très-fines  et  très-serrées  ;  anneau  proéminent,  couvert  des  mêmes  stries  ; 
facette  articulaire  crénelée.  Il  est  à  noter  que  les  épines  sont  plus  ou  moins 
serrées,  suivant  les  radioles  examinés. 

Les  radioles  appartenant  à  la  seconde  forme  sont  tri*s-lougs.  assez  for- 
tement déprimés,  portent  des  épines  bien  plus  nombreuses,  aiguës,  beau- 
coup plus  serrées  dans  le  haut  ;  sur  certains  exemplaires  on  remarque 
quelques  rares  épines  à  la  face  aplatie. 

Nous  ne  connai.ssons  qu'un  seul  exemplaire,  un  peu  écrasé,  de  cette 
espèce,  qui  atteint  k  peu  près  la  taille  du  Cidaris  Desori  ;  il  provient  du 
porllandien,  zone  k  Ostrea  expansa,  et  nous  a  été  communiipié  par  M. 
Lcgay.  Les  radioles  ne  sont  pas  très-rares  k  la  Tour  Croy  et  k  Alpreck. 

Fig.  2.  —  C.  Legayi,  vu  de  côté,  grandeur  naturelle  ; 
—  ta.    Plaque  interambulacraire  grossie  deux  fois  ; 


f  87S.      SAUVAGE  ET  RIGAUX. ÉCHINODERIIES  JUR.  SUP.  BOULONNAIS.       4  41 

Fig.  2  h.  Radiole,  var.  pomprimëe,  vu  sur  la  face  aplatie,  grandeur  naturelle  ; 

—  Se.  Le  même,  vu  sur  la  face  convexe,  grandeur  natureDe  ; 

—  2  d.  Fragment  du  même,  grossi  deux  fois  ; 

—  2  e.  Radiole,  var.  cylindrique,  grandeur  naturelle  ; 

—  2  /l  Fragment  du  même,  grossi  deux  fois  ; 

—  2  y.  Antre  radiole,  même  variété,  grandeur  naturelle. 

Hemidiadema  Morinicum,  n.  sp.  (pi.  I,  fig.  3). 

Testa  circul(iri,  altâ,  subglobosâ  ;  areis  ambulacrariis  sintLOsis  ; 
tuberculis  ambulacrariis  infemè  minimis,  ad  ambitum  et  supemè 
majoribus,  valdè  conspicuis,  inœqualibus,  in  série  unicâ,  sinuosâ, 
ordinatis  ;  areis  interambulacrariis  latis,  duabus  seriebus  novem 
tuberculorum  prœditis. 

Espèce  de  forme  circulaire,  renflée,  élevée.  Aires  ainbulacraires  ondu- 
leuses,  étroites  ;  elles  sont  garnies  à  la  base  de  7  à  8  petits  tubercules,  qui 
sont  remplacés  brusquement  par  une  rangée  de  tubercules  très-gros,  irré- 
guliers, inégaux,  au  nombre  de  7  à  8,  diminuant  de  taille  en  approchant 
du  sommet  ;  à  la  hauteur  de  la  dernière  plaque  ambulacraire,  ces  tuber- 
cules sont  eux-mêmes  remplacés  par  deux  rangées  de  très-petits  tuber- 
cules, au  nombre  de  5-6  dans  chaque  rangée.  Zones  poriféres  onduleuses. 
Aires  interambulacraires  pourvues  de  deux  rangées  de  8  à  9  tubercules 
assez  gros,  diminuant  graduellement. 

Scrobicules  elliptiques,  confluents,*  à  Texception  des  deux  derniers  qui 
sont  entourés  d'un  cercle  incomplet  de  gros  granules. 

Voisine  de  VHemicidaris  Davidsoni,  l'espèce  que  nous  décri- 
vons s'en  distingue  par  les  aires  ambulacraires,  dans  lesquelles  les  tuber- 
cules se  continuent  en  série  unique  jusque  très-près  du  sommet.  On 
compte  4  à  5  de  ces  gros  tubercules  dans  VH.  Davidsoni,  8  dans  notre 
espèce  ;  de  plus  le  nombre  des  petits  tubercules  supérieurs  est  beaucoup 
moins  grand,  l'espèce  de  Wright  en  présentant  12  dans  chaque  rangée, 
au  lieu  de  6. 

Portlandien  :  niveau  k  Oslrea  expansa  ;  très-rare  (Coll.  Rigaux). 

Fig.  3.  —  H.  Morinicum,  vu  par-dessus  ; 

—  3  a.    Le  même,  vu  de  côté  ; 

—  3  6.    Plaques  ambulacraires  et  interambulacraires,  grossies  deux  fois. 

Pseudodiadema  baccatum,  n.  sp.  (PI.  I,  fig.  4). 

Testa  subpentagonali,  infernè  et  supemè  depressâ  ;  areis  ambur- 
lacrariis  duabus  seriebus  duodecim  tuberculorum  prœditis  ;  areis 
interambulacrariis  quatuor  seriebus  tuberculorum,  duabus  extemis 
supemè  deficieritibu^^  prœditis;  paris  ambulacrariis  simplicibus. 


1 48       GÂUDRT.  —  OSSEMENTS  FOSSILES  DES  PROT.  DÂIfUBlERMES.       4  6  déC. 

Espèce  de  Tonne  un  peu  pentagonale,  déprimée  en  dessus  et  ea  dessous. 
Aires  ambulacraires  portant  deux  rangées  de  tubercules  au  nombre  de 
12  environ  dans  chaque  rangée,  plus  serrés  que  ceux  des  aires  interambu- 
lacraires  et  diminuant  plus  vite  de  grandeur.  Zone  porifère  étroite  et 
'droite  ;  pores  disposés  par  simples  paires.  Les  aires  interambulacraires 
sont  pourvues  de  deux  rangées  de  tubercules  primaires,  au  nombre  de  dix 
dans  chaque  rangée,  et  de  deux  séries  de  tubercules  secondaires  presque 
aussi  gros,  qui  ne  se  continuent  pas  au-delà  de  Tambitus.  Le  milieu  des 
aires  ambulacraires  est  couvert  de  granules  disposés  irrégulièrement, 
paraissant  former  quatre  rangées  vers  la  circonférence,  et  disparaissant 
près  du  sommet. 

Wright  a  décrit  sous  le  nom  de  Pseudodiadema  magnagramma  une 
espèce  qui  se  distingue  de  celle  que  nous  venons  de  décrire  par  deux  ran- 
gées de  tubercules  aux  interambulacres  et  par  une  seule  rangée  de  granules 
entre  les  séries  de  tubercules. 

Portlandien  moyen  :  zone  k  Ostrea  expansa  d'Honvault  ;  très-rare 
(coll.  Rigaux). 

Fig.  i.  —  P.  haeeatum,  yu  par  dessus  ; 

—  i  a.    Le  même,  vu  par  cdtë  ; 

—  i  (.    Plaques  ambulacraires  et  interambulacraires,  grossies  deux  fois. 

Séance  du  16  décembre  i872, 

PRÉSIDENCE    DE    M.    ED.     HÉBERT. 

M.  Bioche,  Secrétaire,  donne  lecture  du  procès-verbal  de  la 
dernière  séance,  dont  la  rédaction  est  adoptée. 

Le  Président  annonce  deux  présentations. 

n  rappelle  ensuite  que  la  Société  aura  à  fixer  dans  sa  prochaine 
séance  le  lieu  de  la  réunion  extraordinaire  pour  1873. 

M.  Gaudry  lit  la  note  suivante  : 

SUR  DES  OSSEMENTS  FOSSILES  QUE  MM.   CHŒRETIS  ET  ENGELHARD 
ONT  RECUEILLIS  DANS  LES  PROVINCES  DANUBIENNES, 

par  M.  ALB.  GAUDRY. 

Pour  compléter  la  communication  de  M.  Stephanesco  (1),  je  poux 
annoncer  que  le  Muséum  de  Paris  a  reçu,  il  y  a  quelques  années,  des 
ossements  fossiles  des  contrées  danubiennes. 

(1)  V.  iup.,  p.  119. 


1879.         CHANTRE. FAUffE  QUATERNAIRE  DU  BASSIN  DU  RHAnE.  143 

H.  le  Docteur  Ghœretis,  qui  avait  en  1854  donné  au  Muséum  des 
ossements  de  l^Attique,  a  bien  voulu  en  1863  m'envoyer  des  pièces 
SElephds  primigenius  trouvées  dans  un  domaine  de  sa  famille,  entre 
Oltenitza  et  Bucharcst  (Yalachic).  Parmi  ces  pièces,  on  voit  un  atlas 
d^une  remarquable  conservation  ,  et  une  molaire  dont  les  lames  sont 
très-étroites  et  ouvertes  d'un  émail  fin.  Avec  ces  échantillons,  il  y  a 
deux  molaires  supérieures  d'un  Equus  de  moyenne  taille  ;  Tune  de  ces 
dents  a  sa  colonne  antéro-interne  peu  allongée  et  peu  aplatie.  Je  n  ose 
pas  en  conclure  que  le  cheval  quaternaire  de  la  Valachie  était  moins  éloi- 
gné de  rjETipparion  que  le  type  ordinaire  de  V Equus  caballus^  car 
Tautrc  dent  n  offre  pas  le  même  caractère. 

En  1865,  M.  Engelhard,  qui  est  aujourd'hui  Consul  général  à  Bel- 
grade, a  donné  au  Muséum  des  assements  d'un  terrain  sans  doute  plus 
ancien  que  celui  d'où  proviennent  les  pièces  du  docteur  Ghœretis.  Il  les  a 
recueillis  dans  des  graviers  d'une  teinte  ferrugineuse,  auprès  de  Galatz. 
Ges  pièces  annoncent  une  formation  pliocène,  et  se  rapportent  aux  es- 
pèces suivantes  : 

Mastodon  arvernensis,  représenté  par  des  molaires  inférieures  aussi 
étroites  que  celles  du  Mastodon  angusiidens  ; 

Elephas  meridionalis.  Outre  les  dents  de  ce  grand  proboscidien, 
M.  Eîhgelhard  a  envoyé  un  cubitus  d'une  dimension  considérable,  qui 
figure  parmi  les  plus  beaux  échantillons  de  la  collection  paléontologique  ; 
je  ne  peux  dire  s'il  provient  du  mastodonte  ou  de  l'éléphant  ; 

Equidé  de  la  taille  d'un  Hippnrion  gracile.  Il  n'est  indiqué  que  par 
une  dernière  arrière-molaire  inférieure.  Les  boucles  de  cette  dent  sont  ar- 
rondies comme  dans  VHipparion  ;  mais,  pour  prétendre  que  l'équidé  de 
Galatz  n'était  pas  un  Equus,  il  faudrait  d'autres  pièces  ; 

Bison  plus  petit  que  le  Bison  priscus  et  le  Bos  primigenius.  Nous 
n'en  avons  qu'une  arrière-molaire  supérieure  ; 

Cervus  de  grande  dimension,  représenté  par  une  partie  inférieure  de 
bois  qui  s'élargit  presqu'immédiatement  au-dessus  du  cercle  de  pierrure. 
Cet  échantillon  annonce  peut-être  une  espèce  nouvelle  ;  il  est  trop  incom- 
plet pour  être  déterminé. 

H.  Ern.  Ghantre  fait  la  communication  suivante  : 

SUR  LA  FAUNE  DU  LEHM  DE  SAINT-GERMA1N-AU-M0NT-d'0R  (RHÔNE), 
ET  APERÇU  SUR  l'ENSEMBLE  DE  LA  FAUNE  QUATERNAIRE  DU  BASSIN  DU 

RHÔNE, 

par  M.  BRNEST  CHANTRE. 

Des  travaux  de  terrassement  exécutés  par  la  Gompagnie  de  Paris  à  Lyon 


144  CBANTHE. —  FAIjnE  QUATERNAUtE  DU  BASSIN  DU  RhAnB.         1  6  déc. 

et  h  la  Médilerranee,  h  la  gare  de  îSt-Germain-au-Mont-rl'Or  (Rhône),  en 
juillet  et  août  derniers  (1872),  ont  fait  découvrir,  sur  un  espace  de  200 
mètres  environ,  une  quantité  considérable  d'ossements  d'animaux  d'espèces 
émigréeset  d'espèces  éteintes.  Ces  Tossiles  sont  probablement  contempo- 
rains de  la  fin  de  la  grande  extension  des  glaciers  alpins  dans  la  vallée  du 
Rh6ne. 

Grâce  à  la  bienveillante  obligeance  de  M.  Perret,  ingénieur  en  chef,  et 
grâce  au  /,èlc  intelligent  de  MM.  Coquet,  Cadet  et  Garint,  ses  agents,  tous 
les  ossements  découverts  ont  été  recueillis  avec  soin  et  offerts  au  Muséum 
de  Lyon. 

La  plupart  des  pièces  étaient  rraclurivs  en  un  grand  nombre  de  portions, 
mais  après  quelques  jours  d'un  travail  diHieile,  M.  Kevil  lils,  l'un  des 
préparateurs  du  Muséum  de  Lyon,  est  arrivé  'a  réunir  les  fragments  et  k 
reconstituer  plusieurs  parties  complètes  des  squelettes  de  manière  it  établir 
la  liste  suivante  : 

1"  Bos  primigenitts  :  \m  maxillaire  inférieur  et  presque  loules  les  par- 
ties, plus  ou  moins  conservées,  d'un  individu  de  très-forte  taille  : 

2°  Bison  Europœus  :  un  radius  et  un  maxillaire  inférieur  ; 

S''  Cervui  tarandui  :  deux  bois  entiers  ; 

4"  Equus  caballus  :  toutes  les  pièces  des  membres  antérieurs  et  poste- 
rieurs  d'au  moins  trois  individus  ; 

5"  Rhinocéros  tichorhinus  :  portion  antérieure  du  crâne  et  de  la  mâ- 
choire inférieure,  im  bassin  entier,  deux  humérus  gauclu's,  un  humérus 
droit,  portion  antérieure  de  radius  gauche. 

6*  Èlephas  primigenius  :  trois  défenses,  dont  une  d'un  jeune  indi- 
vidu, mâchoire  inférieure  d'un  individu  assez  âgé,  une  molaire  supérieure 
altérée,  une  vertèbre  cer>'icale,  une  léte  d'humérus  gauche,  un  tibia  gau- 
che, un  fémur  droit. 

7"  Enfin  un  grand  nombre  de  parties  diverses  trop  fragmentées  pour 
reconstituer  et  déterminer  de  Cerf  et  de  Bœuf. 

C'est  dans  une  petite  concavité  creusée  dans  les  graviers  â  Mastodon 
arvemensis,  que  se  sont  déposés,  avec  le  lehm,  ces  débris  aussi  variés.  ■ 

C'est  la  première  fois,  dans  le  bassin  du  Rhône,  que  l'on  trouve  réunie, 
en  dehors  des  stations  préhistoriques  et  des  cavernes  à  ossements,  une 
série  aussi  considérable  de  débris  de  genres  et  d'espèces  de  mammileres 
appartenant  à  la  faune  quaternaire. 

Il  faut  admettre  que  la  Saône,  qui  à  l'époque  quaternaire  s'écoulait, 
en  partie,  des  glaciers  du  plateau  bressan,  formait  sur  ce  point  un  remous 
assez  prononcé  pour  expliquer  une  pareille  accumulation  d'animaux  morts 
sur  un  espace  si  restreint  (200  mètres  environ).  Indépendamment  de  ce 
qui  vient  d'être  découvert  récemment,  lors  des  premiers  travaux  de  con- 
stmctioa  de  la  ligne  du  chemin  de  fer  de  Paris,  il  avait  été  déjà  rencontré 


487à.         CBAlfTliE. —  ^AUNE  QUATERNAIRE  DU  BASSIN  DU  Rh6kE.  1i5 

un  très-grand  nombre  d'ossements  de  proboscidiens,  qui  ont  été  détruits  en 
partie  ou  dispersés  dans  plusieurs  collections  particulières. 

On  peut  rapprocher  de  cette  découverte  toutes  celles  qui  ont  été  faites  à 
diverses  époques  dans  le  lehm  qui  recouvre  les  calcaires  jurassiques  infé- 
rieurs du  Mont-d'Or  lyonnais,  dans  les  fentes  des  carrières  qui  y  sont 
exploitées,  et  dans  les  nombreux  gisements  du  plateau  bressan,  de  la  plaine 
dauphinoise  et  des  collines  lyonnaises,  dont  le  chiffre  s'élève  actuellement 
à  plus  de  25  à  notre  connaissance. 

Dans  tous  ces  gisements  que  j'ai  entrepris  de  décrire,  ainsi  que  leur 
faune,  avec  M.  le  docteur  Lortet,  directeur  du  Muséum,  ce  sont  les  osse- 
ments de  proboscidiens  qui  se  trouvent  partout  en  plus  grande  abondance. 

Nous  possédons  dans  notre  collection  toutes  les  parties,  moins  quelques 
cotes  et  quelques  vertèbres,  d'au  moins  deux  éléphants  de  l'espèce  que 
H.  Jourdan  a  appelé  intermedius  et  qui  a  beaucoup  de  rapport  avec 
ÏElephas  antiquus  de  Falconer.  On  travaille  en  ce  moment  au  montage 
de  ces  pièces,  encore  uniques  en  France.  De  cette  même  espèce  d'éléphant, 
nous  possédons  des  portions  de  têtes,  défenses  ou  molaires  différentes  et  os 
longs  de  plus  de  40  individus  ;  peut-être  pourrait-on  en  compléter  un  troi- 
sième sujet. 

VElephas  primigenius  est  moins  commun  dans  le  bassin  du  Rh6ne  ; 
nous  n'avons  guère  de  cette  espèce  que  des  parties  de  squelette  de  8  à  10 
individus. 

Le  Rhinocéros,  YHippopotamus  et  le  Sus  se  trouvent  souvent  asso- 
ciés aux  proboscidiens,  mais  en  quantité  infiniment  moins  grande. 

Quant  au  Cheval,  il  se  trouve  partout  très-communément  avec  les  genres 
précédents. 

Après  les  pachydermes,  ce  sont  les  ruminants  qui  offrent  le  plus  de 
débris  dans  les  gisements  qui  nous  occupent  ;  le  Bos  aurochs,  le  Cervus 
elaphus  sont  les  plus  fréquents  ;  Ip  MegaceroSy  le  Bouquetin  sont  rares 
dans  ces  dépôts,  ainsi  que  le  Renne,  qui  se  trouve  en  si  grande  abondance 
dans  les  cavernes  habitées  par  l'homme  et  sur  les  points  où  il  a  été  chassé 
par  les  peuplades  préhistoriques,  en  même  temps  que  l'Éléphant  et  le  Bison, 
comme  à  Solutré  par  exemple. 

II  en  est  de  même  des  carnassiers  et  des  rongeurs  :  ce  n'est  que  dans  les 
cavernes  du  Doubs  et  de  la  Haute-Saône  que  VHyasna  spelœa  et  YVrsus 
spelœus  ont  été  trouvés.  En  dehors  de  ces  gisements,  ce  sont  toujours  des 
raretés. 

A  la  suite  de  cette  communication ,  MM.  Gervais  et  Munier-Chalmas 
présentent  quelques  observations. 

En  réponse  à  une  demande  de  M.  Gruixer,  M.  Chantre  dit  que  les  osse- 
ments recueillis  à  St-Germain-au-Mont-d'Or  ont  été  trouves  à  une  qua- 


416        DE  LORIOL.  —  JURASSrQUR  SLP .  DE  SOSSE  ET  D* ALLEMAGNE.       4  6i  défi. 

rantaine  de  mètres  au-dessus  de  la  Saône,  et  que  le  loess  monte  jusqu'à 
70  ou  80  mètres  au-dessus  de  cette  rivière. 

Le  Secrétaire  donne  lecture  de  l'extrait  suivant  d'une  lettre  de 
M.  de  Loriol  à  M.  Tombeck  : 


SUR  LA  COMPOSITION   DES  ÉTAGES  JURASSIQUES  SUPÉRIEURS 

EN  SUISSE  ET  EN  ALLEMAGNE, 

pour  servir  à  la  détermination  de  la  place  de  la  zone  à  Anmumites 

tenuilobatus, 

par  M.  DE  LORIOL  (Extrait  d'une  lettre  à  M.  Tombeck). 

. . .  D'abord  qu'est-ce  que  la  zone  à  Ammonites  Imuilobatus  f  —  Ce 
nom  a  été  créé  par  Oppel  en  1863.  Dans  son  grand  oruvrage  sur  les  am- 
monites jurassiques,  il  consacre  un  paragraphe  à  Tétude  détaillée  de  cette 
zone,  énumère  toutes  les  espèces  de  céphalopodes  qu'elle  contient,  et  la 
suit  dans  toutes  les  contrées  où  elle  était  alors  reconnue,  c'est-à-dire  en 
Bavière,  en  Wurtemberg,  h  Baden  et  dans  le  Jura  Argovien. 

D'un  autre  cdté,  M.  Mœsch  avait  aussi  distingué  cette  zone  un  peu  aupa- 
ravant. Il  avait  reconnu,  ce  que  M.  Escher  avait  déjà  entrevu  depuis' 
longtemps,  que  les  faciès  à  scyphies  qu'on  observe  dans  le  Jura  Argovien 
appartenaient  à  deux  niveaux  bien  différents,  caractérisés  par  des  espèces 
toutes  spéciales,  et  séparés  par  de  puissantes  formations.  La  plus  supé- 
rieure de  ces  zones  fut  nommée  par  lui  couches  de  Baden,  et  ce  sont  ces 
Couches  de  Baden  qui  ont  reçu  d'Oppel  le  nom  de  zone  à  Ammonites 
^6nm7o6afu^,  ainsi  qu'il  l'explique  lui-même  dans  son  ouvrage.  M.  Mœsch 
consigna  ses  observations  dans  deux  ouvrages  successifs,  dont  le  second 
publié  en  1867  et  intitulé  le  Jura  Argovien,  renferme  plus  de  300  pages 
in-4^  et  est  accompagné  de  cartes,  profils,  coupes,  etc.  Dans  cet  ouvrage, 
il  décrit  en  détail  les  couches  de  Baden,  (ywz^yxïç, -a  Ammonites  tenuilobatus, 
et  donne,  dans  un  tableau  de  cinq  pages,  la  liste  de  tous  les  fossiles  de  cette 
zone,  en  indiquant  toutes  les  localités.  Cela  posé,  la  série  des  étages  re- 
connus dans  le  Jura  Argovien  est  résumée  dans  le  tableau  suivant  : 

1°  Plattenkalk.  =  Zone  à  Ammonites  S  ter  aspis  ;  correspond  au 
Virgulicn. 

2o  Wettinger-schichten.  =  Ptérocérien. 

Fossiles  :  Pseudodiadema  planissimum,  Terebratula  humeralis 
rare,  Gervillia  telragona,  Mytilus  subpcclinalus,  Cardium  Dannei- 
anum,  Ceromxja  excentrica,  Pleuromya  tellina,  Natica  hemisphœ- 
rica,  Pterocera  Oceani,  Ammonites  orthocera,  etc. 


187i.      DE  LORIOL.  —  JURASSIQVE  SIP    DE  SUISSE  ET  D* ALLEMAGNE.  4  47 

3®  GoucBKs  DE  Baden.  =  Zoiic  à  Ammonites  tenuilobatus .  =  Faciès 
à  Scyphies  et  à  Ammonites  de  rAsIartien.  10  à  15  mètres. 

Plus  de  200  espèces  de  fossiles,  dont  51  espèces  d'Ammonites  :  Phola- 
domya  Protei,  Pleitromya  donacina,  Terebratula  humeralis,  Am- 
monites tenuilobatus,  A.  Eudoxus,  A,  tortisulcalus,  A,  iphicenuf, 
A.  polyplocus,  A.  Lothari,  etc.,  Rhabdocidaris  nobilis,  Cidaris 
Blumenbachi,  C.  coronala,  Dysaster  granulosus,  etc. 

4®  Couches  de  Letzi.  —  Couches  peu  puissantes,  se  rattachant  à  l*As- 
tartien  et  renfermant  peu  de  fossiles  : 

Bhabdoddaris  nobilis,  Gervillia  tetragona,  Pleuromya  donacina^ 
Pholadomya  echinata,  etc. 

6®  Couches  de  Wangen.  =  Corallien  proprement  dit.  =  Dicératien. 

Fossiles  :  Cidaris  (lorigemm^i,  Rhynchonella  pinguis,  Diceras 
arietina,  Cardium  corallinum,  Nerinea  Desvoidyi,  N.  Defrancii, 
etc. 

6®  Couches  a  Hemicidaris  crenularis,  =  Terrain  à  chailles.  =  Zone 
à  Ammonites  bimammxitus.  Cette  zone  a  deux  faciès,  Tun  à  Scyphies 
ai  Argovie,  l'autre  marneux  plus  à  Touest.  Puissance,  40  m. 

Fossiles  :  Cidaris  florigemma,  C,  cervicalis,  C.  coronata,  Hemi- 
cidaris  crenularis,  H.  inter  média,  Stomechius  perla  tus,  Glyptims 
hieroglyphicus,  Cardium  intextum,  Pholadomya  cingulata,  Tere- 
bratula humeralis,  Ammonites  bimammatm.  Faune  des  plus  riches  ; 
cEviron  300  espèces. 

T^'  Couches  de  Geissberg.  =  Partie  inférieure  de  la  zone  k  A,  bimamr 
matus  et  A.  Mar antianus.  Appartiennent  au  corallien  des  auteurs.  En- 
viron  30  mètres  de  calcaires. 

Fossiles  relativement  peu  abondants  :  Cardium  intextum,  Goniomya 
cmstricta,  Pholadomya  cingulata,  etc.  Point  d'oursins  ni  d'ammonites. 

8^  Couches  d'Effingen.  =  Couches  à  ciment  hydraulique  ;  appartien- 
nent à  rOxfordien  et  se  relient  aux  couches  de  Birmensdorf.  Puissance, 
plus  de  50  m. 

Peu  de  fossiles  :  Terebratula  impressa,  Ammonites  Arolicus,  etc. 

9^  Couches  de  Birmensdorf.  =  Zone  h  Ammonites  transversarius. 
=  Faciès  à  Scyphies  de  l'étage  oxfordien.  =  Argovien  de  M.  Marcou. 
Puissance,  environ  14  mètres. 

Fossiles  :  Ammonites  Arolicus  très-abondant  et  caractéristique,  A. 
hispidus,  A.  callicerus,  etc. 

10*»  Callovîen. 

Dans  le  Jura  Bernois  les  choses  se  passent  un  peu  différemment.  Là  les 
ooodies  de  Birmensdorf,  ou  faciès  à  Scyphies  de  l'Oxfordien,  sont  remplar 
oées  par  TOxfonUen  marneux  à  Ammonites  cordatus,  et  la  zone  à  il. 


H8  VÉLAIN. —  0B8.  SL'n  LA   NOTE  DE  il,    t»'.  LORinL.  16d6c. 

tenuilobatas,  ou  Tacits  à  Scyphies  de  l'AsUrtien,  par  l'Aslartion  inariioux 
k  Oursins.  Sous  cette  formi!  cette  ilcruifire  zone  renferme  peu  d'Ammonium, 
mais  le  reste  de  la  faune  demeure  à  peu  prts  le  iiiiîuie. 

Oppel.  lui,  dans  l'ouvrage  précili^,  établit  quatre  zones  iju'il  Jiscule  et 
caractérise,  et  qui  sont,  k  partir  du  haut  : 

I"  Zone  à  Amttwnites  Slerasjns  [Vîrgulien)  ; 

2"  Zonu  à  A.  leniiilobalus  [courhes  de  Baden)  ; 

3"  Zone  à  A .  bimammatus  et  A .  Mamnliattus  [terrain  k  chailles)  ; 

¥  Zone  à  A.  transiiersnrius  (rouclics  de  Bimiensdorf) . 

Je  vous  ai  dit  que  cinquante-deux  espèces  d'Ammonites  caraclériseflt 
la  zone  k  A.  tenuilobatus.  Sur  ce  nombre,  il  y  en  a  deux  qui  ne 
montrent  déjk  dans  U  zone  k  A.  trantversarius,  et  re  qui  est  curieux, 
c'est  également  dans  un  faciès  k  Scyphies  qu'on  les  rentwntre.  Quant  aux 
Oursins  qiie  j'ai  spc'tcialemcnl  étudiés  (Echinologie  lielvétique),  il  y  a 
dans  les  couches  de  Baden  trente-neuf  espèces,  dont  onze  ont  commencé 
dans  les  couches  de  Birmensdorf.  Quatorze  autres,  parmi  lesquelles  les 
plus  caractéristiques,  Cidaris  jîorigemma,  C.  Blumenbachi,  Sto- 
meckinus  perlatus,  ne  se  sont  jamais  rencontrées  dans  la  zone  kA. 
traitsversarius,  et  ont  commencé  dans  Us  couches  séquaniennes  inférîem'cs 
aux  couches  de  Baden,  surtout  dans  le  terrain  k  chailles. 

La  plupart  des  espèces  qui  commencent  daosles  couches  de  Biriueosdorf 
se  retrouvent  dans  toute  la  série  :  dix  espèces  de  la  zone  k  A .  tenuila- 
biilus  passent  dans  l'ulage  plérocérien.  Parmi  les  Ammonites,  on  retrouve 
l'A.  EudoxMs  et  \' A .  mulabili'i .  Ouant  â  \'A.  ipliicerus  tant  cilé.  il 
n'est  autre  chose  que  1'.^.  lotigispinus,  Sow.  (le  vrai),  qu'il  ne  faut  pas 
confondre  avec  l'A.  Caletanus,  0pp.  J'en  ai  pour  garants  MM.  Zittel 
et  Neutnayer  (de  Vienne],  qui  oot  bien  voulu  comparer  mes  échantillons 
avec  les  échantillons  originaux  d'Oppel  conservés  au  Musée  de  Munich. 

H.  Vélaln  présente  les  observations  suivantes  sur- cette  note  : 

obsertahons  sub  la  note  de  m.  de  loriol, 

par  U.  CB.  TÉLAIN. 

La  composiUoD  des  étages  jurassiques  supérieurs  -telle  que  vient  de  la 
donner  M.  de  Loriol,  est  celle  que  M.  Moesch  a  établi  en  1867  pour  le 
Jura  Argoviea. 

Je  ne  prétends  pas  discuter  cette -classification,  en  la  mettant  en  parallèle 
avec  œ  que  j'ai  observé  de  ces  mêmes  couches  dans  le  Midi  de  la  France  ; 
je  désire  seulement  relever  dans  cette  note  une  synonymie  qui  est  per- 
sonnelle k  M.  de  Loriol  et  qui  ne  me  paraît  pas  tout  k  lait  exacte. 


187t  rtLAm.  —  obs.  sub  la  note  de  h.  di  loriol.  149 

Ainsi,  les  couches  de  Gemberg  (partie  inférieure  de  la  zone  à  Ammo- 
fûtes  bimammatits)  n'appartiennent  pas  au  corallien  des  auteurs.  Oppel 
les  a  considérées  comme  oxfordiennes  ;  elles  sont  en  effet  inférieures  au 
terrain  à  chaiiles  siliceuses,  et  correspondent  au  calcaire  à  pholadomyes 
de  MM.  Thurmann  et  Etallon.  M.  Greppin,  dans  sa  description  du 
Jura  Bernois,  les  donne  comme  oxfordiennes  ;  il  en  cite  dix-sept  espèces 
dont  douze  se  retrouvent  dans  les  couches  de  Birmensdorf . 

Les  couches  de  Birmensdorf  (zone  à  A .  transversarius)  ne  peuvent 
pas  se  mettre  seules  en  synonymie  avec  Yargovien  de  M.  Marcou,  et  je 
tiens  d'autant  plus  à  rectifier  cette  erreur  qu'elle  vient  d'être  commise 
également  par  M.  Bleicher,  dans  la  note  qu'il  a  présentée  récemment  à 
l'Institut  sur  les  terrains  jurassiques  supérieurs  du  département  de  l'Hé- 
rault (1).  M.  Marcou,  en  effet,  quand  il  a  établi  son  étage  argovien  (2),  a 
parfaitement  spécifié  que  les  marnes  et  calcaires  qu'il  désignait  sous  ce 
nom  dans  le  Jura  étaient  supérieurs  aux  marnes  à  Terebratula  impressa, 
couche  a  du  Jura  blanc  de  Quenstedt,  qu'ils  formaient  la  partie  supérieure 
de  l'oxfordien  et  correspondaient  aux  couches  ^  et  y.  On  y  rencontre  encore 
quelquefois,  dit-il,  V Ammonites  cordatus  des  couches  inférieures,  mais 
die  y  est  fort  rare.  Les  ammonites  qui  s'y  trouvent  appartiennent  au  groupe 
des  planulatif  et  les  espèces  les  plus  caractéristiques  sont  l'A.  biplex, 
Sow.,  et  l'A.  polyplocus,  Rein.  [Op.  cit.j  p.  89,  90).  Plus  tard,  dans 
ses  Lettres  $ur  le  Jura,  quand  il  revient  sur  son  argovien  (p.  37),  il 
indique  encore,  de  la  façon  la  plus  précise,  que  cet  étage  comprend  les 
oouches  à  Ammonites  polyplocus,  et  qu'il  est  recouvert  par  les  couches 
}  et  e  de  Quenstedt  [Mém.  Soc.  géoL,  op.  cit.,  p.  100),  par  les  couches 
à  Glypticfos  hieroglyphicus. 

Oppel,  en  1863,  après  avoir  étudié  les  calcaires  à  spongiaires  (c^est 
ùnsi  qu'il  nomme  largovien  de  M.  Marcou),  depuis  la  Franconie  à 
tniYers  la  Bavière  et  le  Wurtemberg  jusqu'en  Suisse,  les  a  divisés  en  trois 
zones  caractérisées  chacune  par  une  ammonite  spéciale  : 

La  première  est  la  zone  à  A.  transversarius,  Quenst.  (couches  de 
Birmensdorf)  ; 

La  deuxième  celle  à  A.  bimammatus,  0pp.  (couches  de  Lochen)  ; 

La  troisième  celle  à  A.  tenuilobatus,  0pp.  (couches  de  Thahnassing, 
ou  de  Baden,  Moesch). 

n  a  eu  tort,  à  mon  sens,  de  désigner  sous  le  nom  d'argovien  les 
couches  de  Birmensdorf,  qui  comprennent  les  marnes  à  Terebratula 
impressa,  partie  supérieure  du  Jura  a  de  Quenstedt,  puisque  M.  Marcou 
avait  parfaitement  spécifié,  comme  je  viens  de  le  dire,  que  son  étagç  était 


(1)  Comptes-rendus  Ac,  se.,  ifi  23, 1872,  p.  1545. 

(2)  Mém.  Soc.  géol,  2«  série»  t.  lU,  p.  88;  1848. 

40 


150  MKDGy.  —  puTEAiTi  d'otub.  16  aie. 

Bupérieuf  à  ces  inames.  L'A.  Iransvenarius  se  Irouvo,  du  reste,  dans  le 
Midi  de  la  France  avec  l'A .  cordalus  ;  la  SociiH»!  a  |m  s'en  convaincre 
dans  sa  derni^'  réunion  à  Digne.  Dans  tous  les  va&,  l'argnvien  comprend 
certainement  la  seconde  et  ta  troîsièjnc  zone.  Oppel  arrête  l'otrordien  à 
celle  dernière  et  la  fait  kimméridienae,  c'est-à-dire  poUt-oxfordienne, 
parce  qu'il  n'admet  pas  l'elage  corallien.  5lais  reuii  qui  n'acœplcul  pas 
celle  suppression  ne  pourront  adupler  commp  kînimcridienue  la  zone  ii 
A.  tenuilobalus,  quand  il  leur  sera  démontré  qu'elle  est  infL-rieure  aux 
couches  coralliennes. 

Plus  récemment  M.Jourdy  (I).  après  avoir  moiilri-  combien  cet  argovien 
était  mal  défini  aujourd'hui,  grùoe  aux  travaux  allemands,  en  a  donné 
une  description  détaillée  dans  le  Jura  D6lois.  Comme  M.  Itlarcou, 
il  comprend  sous  le  nom  d'argovicn  toutes  les  couches  qui  s'élcndenl  des 
marnes  k  Ammonites  cordalus  anx  calcaires  à  GlypUcus  hierogly- 
phicus  et  k  Pygaster  umbrella,  H  propose,  pour  faire  cesser  toute  con- 
fusion, d'en  faire  un  étage  particulier  eatre  l'oxfordien  et  le  corallien. 
J'accepte  parfaitement  cette  conclusion,  mais  au  lien  de  trouver  comme  lui, 
dans  les  différentes  assises  de  cet  étage,  une  ammonite  rappelant  une  forme 
portlandieane,  ['Eckinobriisus  avellatut  du  kimméridicn,  etc.,  je  n'y  ai 
recueilli,  partout  oii  j'ai  pu  les  observer,  que  des  espèces  spéciales  ou 
enrtout  oxfordienncs.  C'est  là  la  raison  qui,  jointe  k  des  caractères  strati- 
graphiqaes  importants,  m'a  déterminé  k  ne  les  considérer  que  comme  imc 
subdivision  supérieure  de  l'oxfordien  (S"!.  J'aurai,  du  rcsle,  à  revenir  pro- 
chainement sur  ce  sujet. 

H.  Meugy  donne  lecture  de  la  note  suivante  : 

SOB  LE  TEtUtAin  QUI  RECOUVRE  LES  PLATEADX  d'oTHE 
AUX  CONFINS  DES   DÉPARTEMENTS   DE   l'aUBE    ET   DE   l'yOHME, 

par  u.  HEUGr. 

Les  plateaux  d'Othe  bordent  la  vallée  de  la  Seine  k  quelques  kilomètres 
de  Troyes,  et  s'étendent  au  sud-ouest  de  cette  ville  jusque  dans  le  départe- 
moit  (k  l'Yonne. 

Comme  les  dépôts  qui  recouvrent  ces  plateaux  se  prolongent  plus  loin  à 
l'ouest,  au<lessus  de  la  craie  ou  du  terrain  tertiaire  parisien,  il  peut  être 
utile  de  faire  connaître  les  observations  auxquelles  ils  ont  donné  lieu  vers 
leur  extrémité  orientale,  et  les  conséquences  qu'on  peut  en  déduire. 

Dans  toute  cette  région  d'Othe,  le  fond  des  vallées  est  constitué  par  la  craie 

(1)  BxpBeallon  de  la  earle  géaioçique  du  /it»  DSlùlê.  Bull.,  %•  sëric,  t.'XXVIII,  p.  134. 
<t)  BM.,  1<  lériô,  L  XXIX,  p.  1». 


itm  mCOYv  —  PLATftAtX  B*OfU*  4  SI 

marneuse  ou  la  craie  blanche,  recouvertes  sur  les  plateaux  par  les  sables  et 
les  argiles  plastiques  de  la  période  éocène,  qui  sont  encore  en  place  en 
plusieurs  points  et  sur  lesquels  repose,  sous  forme  de  manteau,  le  terrain 
sur  lequel  j'appelle  aujourd'hui  Tattention  de  la  Société  géologique.  Ce 
terrain  porte  la  désignation  de  limon  rouge  à  sitÊx  sur  les  cartes  de 
TAube  et  de  T Yonne,  exécutées  par  MM.  LicymerieetRaulin.  J'indiquerai 
brièvement  sa  nature  minéralogique  et  sa  disposition  relativement  aux 
roches  crétacées  et  tertiaires  auxquelles  il  est  superposé. 

On  y  trouve  des  argiles  rougeâtres  avec  silex  non  roulés,  des  sables  de 
diffi^^tes  couleurs,  gris,  jaunes,  rougeâtres,  plus  ou  moins  argileux,  du 
grès  ferrugineux  en  petits  fragments,  du  fer  hydroxydé,  et  enfin  une  sorte 
de  limon  argilo-sableux,  rougeâtre  et  veiné  de  gris,  qui  se  trouve  ordinai- 
rement à  la  partie  supérieure  du  dépôt,  et  qui  est  exploité  pour  la  fabrica- 
tion des  tuiles  et  des  briques. 

Ces  diverses  roches  ne  présentent  aucune  stratification  régulière  et  sont 
enchevêtrées  Tune  dans  l'autre,  sans  ordre  apparent  ;  seulement  on  observe 
que  près  de  la  ceinture  qui  limite  ce  terrain,  là  oix  le  sous-sol  est  constitué 
par  la  craie  plus  ou  moins  marneuse,  ce  sont  les  argiles  rouges  avec  silex 
qui  dominent,  tandis  que  plus  avant  vers  l'ouest,  là  où  les  couches  éocènes 
ont  été  primitivement  dqx)sées,  ce  sont  des  sables  argileux,  avec  des  len- 
tilles de  sable  pur,  qui  se  rencontrent  dans  la  plupart  des  excavations. 

La  présence  de  la  limonite  sous  forme  de  grains  plus  ou  moins  arrondis, 
mais  surtout  sous  forme  de  géodes  ou  de  filets  ramifiés  au  milieu  de  la 
masse  argilo-sableuse,  offre  un  certain  intérêt,  en  raison  du  mode  de  for- 
mation que  nous  attribuons  à  ce  dépôt  considéré  dans  son  ensemble.  Le 
minerai  se  trouve  parfois  assez  abondamment  répandu  pour  avoir  été 
exploité  et  traité  sur  place,  ainsi  qu'en  témoignent  les  nombreuses  scories 
de  forges  répandues  çà  eA  là.  Mais  je  me  hâte  d'ajouter  que  le  défaut  de 
continuité  de  ces  gisements  ne  permet  pas  d'espérer  qu'on  puisse  en  tirer 
parti  dans  l'industrie  du  fer,  au  moins  dans  nos  localités,  bien  que  nous 
ayons  appris  que  sur  d'autres  points,  notamment  aux  environs  de  Verneuil, 
dans  le  département  de  l'Eure,  des  minerais  analogues,  ainsi  que  les  scories 
riches  qui  en  proviennent,  aient  été  dans  ces  derniers  temps  l'objet  de  re- 
cherches assez  suivies  et  assez  actives  de  la  part  de  maîtres  de  forges  du 
Nord  de  la  France. 

On  distingue,  aux  environs  de  Troyes,  deux  sortes  de  limons  relative- 
ment à  leur  emploi  : 

i^  Le  limon  rouge,  celui  dont  il  vient  d'être  question,  et  qui  occupe  des 
niveaux  assez  élevés  au-dessus  de  la  vallée  de  la  Seine  ; 

^  Le  limon  jaune,  dont  on  ne  fait  usage  que  pour  mortier,  qui  souvent 
renferme  en  mélange  de  petits  fragments  crayeux,  et  qui  recouvre  généra- 
lement le  gravier  diluvien  à  des  altitudes  de  beaucoup  inférieures  à  celles 


«BCï.  —  PLATEAUX  d'oTHE, 


f87f^  IIE06T.  —  PLATBAIJX  D*OTHB.  153 

da  lÛDon  rouge,  le  long  de  la  plaine  basse  où  coule  aajoord^hui  la  Seine. 

Ce  dénier  limon  a  tous  les  caractères  du  loess  du  Rhin.  On  y  trouve 
souvent  des  coquilles  terrestres.  Il  est  visible  dans  la  plupart  des  tranchées 
du  chemin  de  fer  de  TEst  voisines  de  la  station  de  Troyes,  et  les  travaux 
récents  de  la  ligne  d'Orléans  à  Ghàlons  Tout  mis  à  découvert  sur  plus  de 
2°^  de  hauteur,  au  point  où  cette  nouvelle  ligne  se  raccorde  avec  celle  de 
Paris  à  Mulhouse. 

Le  gravier  inférieur  au  loess  se  compose  en  grande  partie  de  galets  de 
calcaire  compacte  jurassique. 

Hais  le  gravier  et  le  loess  qui  le  recouvre  ne  sont  pas  les  seuls  dépôts 
qui  se  soient  formés  dans  la  vallée  de  la  Seine,  dont  la  coupe  aux  environs 
de  Troyes  peut  être  représentée  par  la  figure  ci-contre.  On  rencontre 
encore,  en  effet,  au-dessous  du  gravier,  soit  de  la  grève  crayeuse, 
composée  de  petits  fragments  de  craie  grossièrement  arrondis,  soit  une 
sorte  de  magma  ou  boue  crayeuse,  empâtant  des  blocs  de  craie  anguleux 
plus  ou  moins  gros  (crayard). 

La  disposition  de  ces  trois  couches  :  craie  éboulée  ou  remaniée  à  la 
partie  inférieure,  gravier,  argile  sableuse  jaunâtre  ou  loess,  ne  peut  laisser 
de  doutes  sur  leurs  âges  relatifs.  Il  est  clair  qu'au  commencement  de  la 
période  diluvienne,  des  éboulis  de  craie  se  sont  formés  dans  des  bas-fonds 
résultant  d'une  première  dénudation  du  sol,  puis  des  courants  sont  venus, 
qui  ont  déposé  le  gravier,  et  enfin  un  dépôt  fluviatile,  le  loess,  s'est  ré- 
pandu sur  le  tout. 

Le  premier  terme  de  cette  période  est  remarquable  par  son  homogénéité. 
De  plus,  il  change  de  nature  avec  la  roche  sous-jacente.  Ainsi,  on  trouve 
de  û  grève  crayeuse  au-dessus  du  terrain  de  craie,  tandis  que  dans  les 
d^ressions  du  terrain  jurassique,  on  remarque  souvent  une  agglomération 
de  petits  fragments  calcaires  anguleux,  qui  a  reçu  le  nom  à'Erené  aux 
environs  des  Riceys  et  d'Essoyes  (Aube),  et  qu'ailleurs  on  désigne  sim- 
plement par  le  nom  impropre  de  sable. 

Cette  accumulation  de  débris  remaniés  sur  place  par  les  premières  eaux 
diluviennes  forme  donc  des  dépôts  circonscrits  et  tout-à-fait  locaux. 

Je  puis  citer  parmi  les  localités  où  j'ai  eu  occasion  d'observer  de  sem- 
blables dépôts,  les  environs  de  Neufchâteau  (Vosges)  et  de  Saint-Mihiel 
(Meuse).  Us  présentent  partout,  je  le  répète,  une  grande  homogénéité,  une 
grande  uniformité  de  composition. 

On  conçoit  qu'au-dessus  des  autres  terrains,  le  balancement  des  eaux 
ait  dû  produire  des  effets  analogues,  en  donnant  lieu,  par  exemple,  à  des 
sables  fins,  argileux,  de  couleur  grise,  sur  la  gaize,  comme  je  l'ai  constaté 
avec  M.  l'ingénieur  Nivoit,  à  1  kil.  au  sud  du  Ghesne  (Ardennes),  ou  en- 
core à  des  argiles  à  pâte  fine  sur  la  glaise  du  gault,  etc. 

Eh  bien  I  la  série  que  nous  venons  de  rappàer,  depuis  les  roches  rema- 


lit  KBUOT. PLÀTKACX  tl'oTBK.  16  StC, 

.  niées  sur  place  jusqu'au  loess  inclusivement,  n'admel-elle  pas  une  forma- 
tion intermédiaire  ?  C'est  ce  ({ue  douï^  allons  examiner. 

On  connaît,  sous  le  nom  de  diluvium  rouge,  un  terrain  composé  d'un 
mélange,  eu  proportions  variables,  de  sable  et  d'argile  rougcàlre,  arec 
silex  ou  autres  cailloux  non  roulés.  Ce  lerraia  existe  très-fréquemment  au- 
dessous  du  loess  dans  la  Belgique  et  dans  le  département  du  Non),  où  il  a 
été  décrit  sous  le  nom  de  ten'ain  à  cailloux  :  une  circonstance  particuli^ 
que  j'ai  déjà  fait  remarquer  (1),  c'est  qu'on  y  trouve  quelquefois  des  frag- 
ments de  grés,  tandis  que  les  argiles  à  grès  des  environs  de  Bavay.  entre 
Maubeugeet  Valenciennes,  n'empâtentjamais  de  silex.  D'où  j'ai  été  porté 
à  conclure  que  ces  dernières,  qui  renferment  souvent  des  blocs  de  grès 
énormes  provenant  de  la  destruction  des  bancs  de  sable  du  système  landé- 
nien,  appartiendraient  probablement  à  la  première  période  diluvienne, 
comme  les  grèves  crayeuses,  comme  l'érené,  et  ne  seraient,  dans  cette  con- 
trée, que  le  résultat  du  remaniement  sur  place  des  diverses  assises  tertiaires 
qni  recouvrent  la  plupart  des  plateaux. 

Le  même  terrain  ii  cailloux  se  rencontre  pres(iue  partout,  bien  (ju'il  se 
présente  avec  des  /"actes  divers,  suivant  les  localités.  Ainsi,  au-dessus  des 
roches  jurassiques,  ce  sont  souvent  des  fragments  calcaires  de  diverses 
grosseurs,  noyés  dans  une  argile  d'un  brun  rougeàtre;  sur  le  terrain 
dévonien,  ce  sont  des  cailloux  de  phtanite  dans  un  mélange  d'argile  et  de 
sable  de  même  couleur  ;  sur  la  craie,  on  le  remarque  aussi  sous  la  forme 
d'une  argile  semblable,  toujours  roiigcâtre,  mais  avec  des  fragments  de 
silex  qui  souvent  sont  entiers  et  intacts,  comme  dans  le  massif  crayeux 
auquel  ils  ont  appartenu. 

Un  caractère  général  qui  distingue  ce  terrain  rougeitre,  quelle  que  soit 
ta  localité  oii  on  le  rencontre,  c'est  qu'il  manque  presque  entièrement  de 
carbonate  de  chaux.  C'est  là  un  fait  qui  a  pour  l'agriculture  d'autant  plus 
d'intérêt,  qne,  d'après  la  disposition  de  ce  terrain  si  voisin  de  roches  cal- 
caires, on  serait  tâité  de  croire,  au  premier  abord,  qu'il  doit  être  assez 
riche  en  carbonate  de  chaux.  Mais  il  n'en  est  rien,  et  sous  ce  rapport,  il 
fait  un  contraste  frappant  avec  le  sous-sol,  qui,  dans  la  plupart  des  cas, 
peut  fonrnir  sur  place  et  sans  frais  de  transport,  la  pierre  à  cbaux  suscep- 
tible de  l'amendu'. 

SoQveot  œ  terrain  rouge  fa  cailloux  existe  seul,  recouvrant  en  stratifica- 
tion discordante  les  diverses  formations  géologiques  et  constituant  la 
superficie  do  sol  sur  des  étendues  plus  ou  moins  considérables. 

Mais  on  l'observe  aussi  superprêé  aux  graviers  et  aux  sables  des  vallées 
connus  sous  le  nom  de  diluvium  gris.   Je  l'ai  constaté  dans  cette 

(1>  Sur  It  giumtiU,  eége  cf  U  mode  de  formation  de»  ierralru  à  metiUiru  d»  baultt 
ât  ParU  (BuB.  Soc.  géoi.  dt  Fraut.  3*  i«rie,  L  XIH  ;  ISSS^ 


487S.  KBDGT.  —  PLATEAUX  D*QTHE.  455 

âtnatioB,  il  y  a  plusieurs  années,  aux  environs  de  Meaux  (1).  Je  l*ai 
TU  aussi  près  d'Amiens. 

Peut-être  ne  sera-t-il  pas  inutile  de  rappeler  ici  la  coupe  des  carrières 
de  S^Âcheul,  que  beaucoup  de  personnes  ont  visitées  en  raison  de  Tin- 
térèt  tout  particûdier  qui  s  attachait  à  la  découverte  qu'on  y  avait  faite  de 
haches  ea  silex  (fig.  3)  : 

Fig.   g. 

1.  ArySe  sableuse  jaunâtre 1>»50 

S.  SaUe  argileux  gns  et  calcaire  (iotu) 050 

3.  Argile  ss^leuse  rougeâtre,  avec  caiDoux  de  silex  entiers  otf  anguleux,  non  roulés 

(diluvium  rouge).  Epaisseur  variable «     c 

i.  Sable  argileux  et  sable  pur,  à  grains  fins,  gris,  et  calcaire  (Idem)  ....    c     « 
5.  Cailloux  de  sQex  noirs  et  jaunes,  la  plupart  roulés,  mêlés  de  sables  et  de  petits 

grains  crayeux  arrondis 4» 

Les  n**  i  et  5  sont  compris  dans  le  diluvium  gris. 

Au-dessous  de  la  couche  n*  5  se  trouve  un  détritus  ou  éboulis  crayeux, 
mêlé  de  sable  gris  (craie  remaniée  sur  place  avec  les  sables  tertiaires  qui 
la  recouvraient),  qu'on  voit  à  découvert  en  plusieurs  points  le  long  de  la 
grande  route.  Quelquefois  le  diluvium  rouge  se  trouve  en  contact  direct 
avec  ce  détritus  crayeux,  sans  interposition  de  diluvium  gris;  et  alors  il 
renferme  des  lentilles  de  la  couche  inférieure  qui  se  détachent  en  blanc  au 
miliai  de  la  masse  rougeàtre.  De  plus,  le  diluvium  rouge  repose  en  discor- 
dance de  stratification  sur  le  détritus  crayeux,  dans  lequel  il  forme  des 
poches  ou  des  cavités  à  contours  arrondis  et  capricieux,  qui  indiquent  une 
corrosion  produite  par  le  passage  d'une  liqueur  acide  sur  cet  élx)ulis  de 
craie  (fig.  3). 

Fig.   3. 

d.  c.  détritus  crayeux.  —  d.  r.  diluvium  rouge. 

(\)  RètiUtaU  dé  Vanal^u  de  quelçuu  tenté  vigétëUi,  AfmâUt  te  min$$,  i,  VIII» 
p.M7;1855. 


Ces  cavités  irrégulières  ne  peuvent  être  le  résultat  d'un  ravinement  pro- 
duit par  le  frottement  des  eaux.  On  remarque  en  effet  le  long  de  leurs 
parois,  comme  le  montre  ia  Bgure,  des  parties  qui  s'en  séparent  presque 
entièrement,  et  qui  ne  présenteraient  certainement  pas  le  même  aspect  si 
leur  relief  devait  être  attribué  à  un  mouvement  des  eaux.  Les  lentilles 
empâtées  dans  le  terrain  rouge  ne  s'arrêtent  pas  non  plus  k  des  limites 
nettes,  mais  elles  se  fondent,  pour  ainsi  dire,  dans  la  masse  rougeâtre, 
à  laquelle  elles  passent  insensiblement,  comme  si  la  roche  crayeuse  avait 
fourni  une  partie  des  éléments  dont  cette  masse  se  compose.  Elles  peuvent 
donc  être  regardées  comme  des  témoins  ou  des  rentes  d'une  décomposition 
à  laquelle  elles  ont  échappé. 

Ainsi,  toutes  les  circonstances  de  gisement  du  diluviuiu  i-ouge  tendent 
k  démontrer  que  cette  Formation  est  due,  en  partie  au  moins,  à  une  action 
chimique.  Il  ne  constitue  pas  d'ailleurs  un  dépôt  continu  et  régulier, 
et  il  manque  souvent,  comme  dans  la  sablière  du  cimetière  (même  localité), 
où  le  limon  argilo-sableux  jaunâtre  de  la  surface  repose  immédiatement 
sur  les  sables  et  les  galets  du  diluviuni  gris. 

J'ai  encore  observé  le  même  terrain  près  d'Abbevillc,  dans  la  carrière 
du  Moulin-Quignon,  oii  il  se  compose  d'alternances  de  cailloux  anguleux 
avec  argile  sableuse  rougeâtre,  et  de  sables  de  diverses  couleurs.  On  sût 
que  c'est  à  la  base  de  ce  terrain  qu'un  crâne  fossile  a  été  découvert  il  y  a 
quelques  années. 

Pour  nous  résumer  au  sujet  du  gisement  du  diluvium  rouge,  nous 
dirons  que  souvent  ce  terrain  existe  seul  à  la  surfaœ  du  sol,  comme  par 
exemple  quand  il  remplit  des  poches  dans  la  craie,  mais  qu'on  le  trouve 
aussi  intercalé  entre  le  diluvinm  gris  et  le  loess.  Nous  admettons  qu'il  a 
été  formé  par  voie  chimique,  de  même  que  l'argile  sableuse,  jaunâtre, 
postérieure  au  loess,  qui  recouvre  la  superficie  des  plaines  du  Nord  et  qui 
manque,  comme  lui,  de  carbonate  de  chaux. 

Faisons  remarquer,  en  passant,  cette  succession  de  dépâts  dus  à  des 
actions  mécaniques  et  k  des  phénomènes  chimiques,  depuis  les  terrains 
remaniés  sur  place  avant  le  diluvium  gris,  jusqu'au  limon  des  plaines.  Le 
diluvinm  gris  et  le  loess  sablo-argileux  et  calcaire  sont  en  effet  deux  ter- 
rains de  transport  qui  précèdent  deux  dépAts  chimiques  :  le  diluvium 
rouge  et  le  limon. 

Faisons  remarquer  aussi  les  altitudes  différentes  de  ces  dépAts  qui  sem- 
blent indiquer,  de  la  part  des  eaux  au  sein  desquelles  ils  se  sont  formés, 
une  série  d'exhaussements  et  d'abaissements  successifs  ;  les  terrains  re- 
maniés sur  place  et  le  diluvium  rouge  se  trouvant  souvent  &  des  niveaux 
supérieurs  au  diluvium  gris  et  au  loess. 

Maintenant,  revenons  au  terrain  rouge  des  plateaux  d'Othe.  Ce  terrain 
a  les  plus  grands  rapports  avec  le  diluvium  rouge  doDt  nous  venons  de 


487S  WDGT.  —  PLATBAIJX  D*OTHB.  457 

parler.  Pour  le  prouver,  nous  allons  exposer  les  faits  que  nous  avons  été  à 
même  d'observer  dans  plusieurs  localités. 

Environs  de  SommevaL  —  Des  excavations  pour  Textraction  de  la 
teiire  à  briques  sont  ouvertes  sur  le  plateau  qui  sépare  les  villages  de 
Bouilly  et  de  Sommeval  (arrondissement  de  Troyes).  Quand  on  gravit  la 
côte  en  partant  de  Bouilly,  avant  d'arriver  tout  à  fait  au  sommet,  on  com- 
mence à  rencontrer  sur  la  craie  plus  ou  moins  marneuse,  des  silex,  les 
mêmes  que  ceux  du  terrain  sous-jacent,  ayant  conservé  leur  forme  tuber- 
culeuse, et  empâtés  dans  une  espèce  de  glaise  brune.  Un  peu  plus  loin, 
sur  le  plateau,  cette  première^couche  rougeàtre  s'enfonce,  et  on  ne  l'aper- 
çoit plus  dans  les  excavations  suivantes,  où  Ion  remarque,  d un  cAté,  des 
ydnes  alternatives,  grises  et  rouges,  composées  d'un  mélange  de  glaise  et  de 
sable  avec  des  cailloux  siliceux  ;  d'un  autre  cAté,  du  sable  grisclair,  argileux, 
très-fin,  sous  forme  de  lentilles  dans  des  terres  rouges  ;  sur  un  autre  point, 
de  nombreux  fragments  de  grès  ferrugineux  avec  des  sables  plus  ou  moins 
argileux  diversement  colorés,  puis  des  glaises  bariolées  recouvertes  par  un 
sable  argileux  gris,  et,  à  la  fakk  supérieure,  une  argile  rougeàtre,  veinée 
de  gris,  avec  cailloux. 

La  dernière  carrière,  la  plus  rapprochée  de  Sommeval,  toujours  sur 
le  plateau,  est  ouverte  dans  une  masse  argilo-sableuse,  jaunâtre,  de  4*"  au 
moins  d'épaisseur,  avec  des  silex  non  roulés,  qui,  la  plupart  du  temps, 
sont  très-profondément  altérés.  Il  y  en  a  qui  sont  blanchis  jusqu'à  leur 
centre' par  suite  de  l'altération  prolongée  due  aux  agents  atmosphériques. 

  une  lieue  de  Sommeval,  au  S.  S.  0.  du  village,  près  du  hameau  de 
Foret-Chenu,  j'ai  visité  une  briqueterie  qui  s'alimente  avec  la  terre  jaune 
rougeàtre  qu'on  prend  sur  place.  Au  fond  d'une  grande  excavation,  la  plus 
voisine  de  la  briqueterie,  on  remarquait  des  argiles  grises,  veinées  de 
limonite,  sous  des  sables  gris-verdâtres,  argileux,  recouverts  eux-mêmes 
par  une  argile  rougeàtre  avec  silex.  Cette  limonite  est  quelquefois  assez 
abondante  pour  donner  lieu  à  un  véritable  minerai.  J'ai  pu  recueillir  en 
effet  d'assez  beaux  échantillons  de  fer  hydroxydé  géodique. 

Ceux  que  je  mets  sons  les  yeux  de  la  Société  proviennent  de  Fontvannes, 
entre  Troyes  et  Sens.  Ils  formaient  un  dépôt  lenticulaire  dans  une  argile 
grasse,  bigarrée  de  blanc,  de  jaune  et  de  rouge,  à  la  partie  inférieure  de 
la  tranchée  ouverte  pour  l'extraction  de  la  terre  à  briques,  sur  le  plateau 
qui  domine  le  village  au  nord-ouest,  et  sous  des  sables  argileux,  gris- 
verdàtres,  analogues  à  ceux  observés  à  Foret-Chenu,  lesquels  sont  recou- 
verts par  une  masse  argilo-sableuse,  rougeàtre,  de  3*"  environ  d'épaisseur, 
renfermant  des  silex  et  des  grains  ferrugineux  remaniés. 

On  descend  de  ce  plateau  à  Fontvannes  sur  une  terre  jaune,  mêlée  de 
petits  fragments  de  craie  et  de  silex,  que  l'on  voit  bien  à  découvert  dans 
un  terrier  situé  près  du  village. 


1I8VGT.  —  PLATEAUX  D  OTHB. 


4  6  déc. 


Dans  un  chemin  partant  de  Fontvannes  et  dirîgi:  à  l'ouest,  j'ai  constaté 
l'existence  d'une  argile  rougeàire,  semblable  k  celle  du  plateau  supérieur, 
sous  la  terre  jaune  dont  il  vient  d  être  question,  laquelle  terre  jaune,  bien 
que  très-mélée  ici  de  grève  crayeuse,  ne  représeate  pas  moins  le  loess.  La 
valltîc  où  ce  loess  a  été  déposé  aurait  donc  existé  déjà  à  l'époque  de  la 
formation  du  terrain  rougeâtre  qui  recouvre  le  plateau. 

La  tranchée  récente  du  chemin  de  grande  communication  de  Troyes  à 
Marave-en-Othe,  entre  Prugny  et  Vauchassis,  laquelle  n'a  pas  moins  de 
5  à  B"  de  profondeur,  permet  de  voir  la  superposition  du  même  terrain 
rouge  à  silex  et  à  limonite  sur  la  craie  (tig  4). 

Ki|,  4. 


La  coupe  en  est  assez  intéressante.  D'abord  la  surface  de  la  craie  pré^ 
sente  des  sillons  prononcés,  de  toute  espèce  de  formes,  remplis  par  le 
terrain  rouge,  au  milieu  duquel  on  remarque  des  lentilles  ou  des  nids 
isolés  de  craie,  qui  rappellent  la  disposition  déjà  signalée  ii  S'-Acheul. 

J'ai  observé  k  la  partie  inférieure  de  l'un  des  talus  de  la  route,  du  fer 
hydroxydé  en  assez  gros  Mocs.  dans  une  argile  bigarrée.  Ce  minerai  pa- 
raissait bien  en  place  comme  à  Foret-Chenu,  tùa  d'autres  points,  on 
voyait,  au  milieu  de  l'argile  rouge,  de  la  glaise  grise  avec  silex  gris, 
blonds  ou  blancs,  provenant    sans  doute  du  remaniement  des  sables 


La  briqueterie  établie  sur  la  hauteur,  avant  de  descendre  à  Vauchassis, 
montrait  dans  une  grande  excavation  de  4  à  S"  de  profondeur,  de  la 
terre  rouge  d'abord,  puis  des  sables  argileux  de  nuances  variées,  puis  des 
sables  plus  purs.  Le  minerai  de  fer  ne  se  rencontrait  que  plus  avant, 
dans  une  espèce  de  glaise  sableuse  rougeâtre,  sous  un  sable  gris  fin 
plus  ou  moins  argileux. 

On  peut  donc  considérer  le  terrain  dont  il  s'agit,  vu  dans  son  ensemble, 
comme  composé  en  général  d'une  première  assise  glaiseuse  d'un  brun 
rougeâtre,  à  laquelle  succèdent  des  sables  plus  ou  moins  mêlés  d'argile,  et 
des  glaises  de  diverses  nuances,  avec  fer  hydroxydé  à  la  base,  qui  sup- 
portent une  argile  sableuse  d'un  jaune-orangé  assez  foncé,  exploitée 
comme  terre  à  briques  ;  le  tout  avec  silex  remaniés. 

Le  limon  jaune  du  loess,  mêlé  de  petits  grains  crayeux,  existe  à  Vau- 
chassis dans  le  fond  de  la  vallée,  comme  k  Fontvannes.  Et  un  peu  au- 
dessus,  sur  le  flanc  du  coteau,  on  peut  voir  &  l'extrémité  nord-ouest  du 


t87S  MEOer.  PLATBACT  1I*0THB.  159 

ySingt^  sur  le  chemin  de  Bucey,  une  excavation  ouverte  dans  la  grève 
crayeuse  avec  silex  et  fragments  anguleux  de  craie. 

De  sorte  qu'une  coupe  transversale  à  la  vallée  donnerait  le  diagramme 
lovant 9  qui  montre  les  positions  relatives  du  détritus  crayeux,  du  limon 
ronge  et  du  loess  sur  la  craie  (fig.  5). 

Fîg.  5. 


e.  Craie.  |     I.  Loess. 

g.  Grève  cnjense.     |     r.  Limon  rooge. 

On  peut  constater  dans  T  Yonne  des  faits  sembables  à  ceux  qui  viennent 
d'être  exposés.  Ainsi,  dans  un  ravin  près  de  Sens,  au-dessus  de  la  car- 
rière souterraine  de  craie  exploitée  par  M.  Guillardet  pour  la  fabrication 
do  blanc  d'Espagne,  j'ai  observé  sur  la  craie  :  d'abord  une  argile  rou- 
geàtre,  puis  des  argiles  plus  ou  moins  sableuses,  de  couleurs  blanche, 
ronge,  jaune-nankin,  avec  des  silex  et  des  débris  de  grès  ferrugineux  et 
de  limonite,  comme  entre  Bouilly  et  Sommeval.  A  la  surface  du  plateau, 
œ  sont  toujours  des  sables  argileux,  des  glaises  mêlées  de  sables,  ou  des 
argiles  bigarrées  de  rouge  et  de  jaune  avec  des  silex,  comme  dans  les  lo- 
calités de  l'Âube  déjà  citées.  Tous  ces  terrains  manquent  de  chaux,  et  les 
cultivateurs  intelligents  creusent  des  puits  jusqu'à  la  craie,  pour  employer 
cette  roche  à  l'amendement  de  leurs  terres  qui  sont  d'ailleurs  de  qualités 
très-variables,  en  raison  même  de  l'hétéro^néité  du  souç-sol.  Â  côté  de 
terres  légères,  on  en  trouve  d'autres  humides  et  d'autres  de  moyenne 
homidité.  Mais  les  terrains  de  ces  plateaux  sont  généralement  secs. 

A  Test  de  Villeneuve-sur- Yonne,  sur  le  chemin  qui  conduit  au  petit 
TÎUage  de  Flandre,  dans  la  direction  de  Dixmont,  on  1  on  a  anciennement 
exploité  des  lignites  tertiaires  qui  ont  fait  l'objet  d'une  concession,  j'ai 
observé  immédiatement  au-dessus  de  la  craie,  de  gros  blocs  de  poudingues 
siliceux,  qui  mesurent  jusqu'à  30  mètres  cubes  et  qui  sont  composés  d'une 
agglomération  de  silex  roulés,  solidement  cimentés  par  une  pâte  de  même 
nature.  Ces  poudingues  sont  placés,  comme  on  sait,  à  la  base  de  l'étage 
de  l'argile  plastique.  Puis,  plus  haut,  on  rencontre  un  terrain  boisé  dont 
le  sol  est  formé  de  nombreux  cailloux  noyés  dans  un  mélange  de  sable  et 
d'aiple. 

Il  y  a  sur  ce  plateau,  entre  Villeneuve  et  Flandre,  une  masse  âiorme 
de  nfex  associés  à  des  argiles  rougeàtres  mêlées  de  sable,  et  il  est  à  re- 


460  MeoGT.  —  PLATEAUX  d'othe.  16  déc. 

marquer  que  ce  dépôt  n'est  pas  exclusivement  limité  à  ia  partie  supérieure 
du  plateau,  mais  qu'il  existe  aussi  tt  des  altitudes  inférieures  ;  d'où  il 
résulterait  que  le  relief  du  sot  se  rapprocliuît  de  la  topographie  extérieure 
actuelle,  à  l'époque  de  la  formation  du  terrain  k  cailloux.  11  »;mblerait  que 
ce  terrain  devrait  soti  origine  à  des  sources  acides  qui  auraient  surgi  au- 
dessus  de  la  craie  déjà  ravinée,  en  dissolvant  les  parties  calcaires  les  plus 
solubles  et  laissant  l'argile  rerrugineuse.tainsi  que  les  silex,  comme  résidu. 
Le  sable  mêlé  à  l'argile  peut  provenir][d'ailleurs,  non-seulement  de  la 
dénudalion  des  couches  tertiaires  éocénes  qui  existent  dans  cette  région, 
mais  en  partie  aussi  du  lavage  de  la  boue  crayeuse  par  les  eau\  acides. 
Je  nie  suis  assuré  en  effet  que  la  craie  de  Sens,  broyée  et  lavée  pour  la 
fabrication  du  blanc  d'Espagne,  laisse  au  fond  des  réservoirs  un  résidu 
qui  contient  de  1  à  4  0/0  de  sable  siliceu.\. 

Le  terrain  k  cailloux  de  la  contrée  est  souvent  planté  de  bois  sur  les 
plateaux,  comme  on  vient  de  le  voir  ;  mais  les  vignes  paraissent  aussi  s'y 
plaire,  surtout  sur  les  versants  bien  exposés. 

Il  résulterait  de  ce  qui  précède  que  les  dépressions  du  sol  dans  lesquelles 
coulent  aujourd'hui  l'Yonne  et  ses  atlluents  existaient  déjà,  au  moins  & 
l'élat  d'ébauche,  k  l'époque  du  terrain  à  cailloux. 

Et  en  effet  on  retrouve  le  même  terrain  en  divers  points  vers  le  fond  de 
ces  dépressions.  J'ai  visité,  à  l'est  de  Villeneuve,  une  sablière  oii  l'on  voit 
le  diluvium  gris  composé  de  couches  alternatives  de  gravier  et  de  sable 
grojisier  de  couleur  grise,  recouvert  par  I  m.  ÎJO  de  terrain  rougeàtre, 
consistant  en  une  argile  sableuse  avec  silex.  C'est  un  exemple  de  super- 
posiUon  à  ajouter  k  celui  de  Meaux  et  à  beaucoup  d'autres.  On  voit  les 
mêmes  silex  en  masse  dans  les  talus  des  fossés  qui  entourent  la  ville  du 
cAté  est.  Du  reste,  quand  la  vallée  de  l'Yonne  est  bordée  par  des  terrains 
plats,  n'offrant  que  des  pentes  peu  sensibles,  c'est  presque  toujoufs  l'indice 
de  la  présence  du  diluvium  gris  ou  du  diluvium  rouge. 

On  peut  observer  le  même  terrain  rouge&tre  à  cailloux  sur  la  craie,  en 
plusieurs  points  le  long  du  chemin  de  fer,  c'est-à-dire  à  peu  de  hauteur 
aa-dessus  de  la  vallée  de  l'Yonoe,  comme  par  exemple,  entre  Joigny  et 
SaiatJuliaHlu-&ault,  entre  Villeneuve-sur-Yonne  et  Sens,  et  au  nord  de 
cette  ville.  Il  se  manifeste  aussi  prés  de  Villenavotte,  enbe  Sens  et  Pont- 

Fig.    C. 


sur- Yonne,  sous  forme  de  poches  ou  d'amas  allongés  au  milieu  du  massif 
crayeux  (fig.  6), 
Lee  argiles  rouges  de  U  gare  d'Ancy-le-Franc,  qui  recouvrait  en  stra- 


4g7l  MBOGT.  —  PLATEAUX  b'oTHB.  464 

tification  discordante  les  marnes  et  les  calcaires  marneux  de  TOxford-day, 
sont  aussi  probablement  la  représentation  du  même  terrain. 

Les  observations  que  nous  venons  de  rapporter  montrent  que  le  terrain 
à  cailloux  qui  s'étend  sur  les  plateaux  à  Touest  de  Troyes  est  intimement 
lié  à  Targile  glaiseuse  rougeâtre  avec  silex,  qui  remplit  si  fréquemment  des 
poches  à  la  surface  de  la  craie,  et  à  laquelle  on  a  appliqué  la  dénomina- 
tion de  diluvium  rouge. 

J*étais  donc  autorisé  à  conclure  de  là  que  ledit  terrain  à  silex  devait 
te^  rapporté  à  cette  formation,  lorsqu'une  dernière  observation,  faite  sur 
la  hauteur  de  Montgueux,  près  de  Troyes,  ne  m'a  plus  laissé  de  doute  à  ce 
sujet.  On  extrait  en  différents  points  sur  cette  cÂte,  un  sable  gris,  ter- 
tiaire, veiné  de  grès  ferrugineux  ;  et  il  existe  à  la  surface  du  sol,  en 
dessus  comme  en  dessous  des  sablières,  ^une  terre  grasse,  compacte,  rou- 
ge&tre,  avec  des  silex  assez  nombreux  pour  pouvoir  être  employés  à  l'en- 
tretien  des  chemins.  Or,  en  suivant  la  route  de  Montgueux,  un  peu  avant 
d'arriver  au  village,  j'ai  remarqué  dans  le  talus,  se  détachant  sur  la  craie, 
une  poche  rougeâtre,  dont  la  largeur  n'est  que  de  quelques  mètres  et  dans 
laquelle  on  voit  clairement  le  terrain  à  cailloux,  sur  les  deux  parois  comme 
à  la  base  du  talus  qui  correspond  au  fond  de  la  poche.  Ce  premier  dépôt 
supporte  une  masse  à  la  fois  sableuse  et  glaiseuse,  bigarrée  de  jaune,  de 
gris,  de  rouge  lie  de  vin,  qui  renferme  des  parties  assez  dures  ressemblant 
aux  concrétions  ferrugineuses  de  Foret-Chenu  ;  et  cette  masse  est  recou- 
verte encore  à  la  surface  par  la  même  argile  rouge  à  silex  qui  tapisse  le 
fond  et  les  parois  de  la  poche.  D'où  il  suit  nécessairement  que  les  argiles 
ei  les  sables  à  silex  et  fer  hydroxydé  qui  recouvrent  les  plateaux  d'Othe 
se  trouvent  compris  dans  le  diluvium  rouge. 

Les  éléments  constituants  de  ce  terrain  paraissent  avoir  été  empruntés 
aux  couches  tertiaires  et  à  la  craie  sous-jacente  ;  et  les  petits  fragments  de 
grès  ferrugineux  qui  existent  en  divers  points  s'y  trouvent  au  même  titre 
que  les  sables  et  les  argiles  remaniés  qu'ils  accompagnent. 

Tous  les  faits  observés  trouvent  une  explication  satisfaisante  dans 
l*hypothèse  de  sources  acides  qui  se  seraient  fait  jour  à  une  époque  com- 
prise ^tre  celles  du  diluvium  gris  et  du  loess,  et  qui  auraient  délayé  les 
matériaux  constituants  des  t^rains  qu'elles  traversaient  ou  sur  lesquels 
éHes  séjournaient,  en  dissolvant  leurs  parties  les  plus  facilement  solubles. 
Les  argiles  rouges  compactes  à  silex,  les  sables  et  les  glaises  de  diverses 
nuances  remaniés  et  mélangés  entre  eux,  appartiendraient  donc  à  cette 
période,  de  même  que  les  minerais  de  fer  qui  s'y  trouvent  quelquefois  et 
dont  on  peut  attribuer  l'origine  au  fer  carbonate  dont  la  pressée  est  assez 
fréquente  dans  les  couches  tertiaires  inférieures.  Les  sources  acides  du 
diluvium  rouge  ont  pu  dissoudre  ce  carbonate,  pour  former  ensuite  des 
dj^ts  de  limonite  en  divers  points  au  milieu  des  autres  roches  remaniées 
par  les  mêmes  eaux. 


MS  iBOGv.  —  PLATEAiï  d'otse.  1 6  déc  1879 

Les  grandes  vallées,  telles  qae  celle  de  la  Seine.  exisUienl  déjà, 
comme  nous  l'avons  dit.  à  l'époque  du  diluvium  rousic  et  si  ce  lemiin  ne 
se  rencontre  pas  plus  fréquemment  sur  le  diluvium  gris  qui  en  remplit 
le  fond,  c  est  sans  doute  que  les  couranls  qui  circulaient  dius  ces  vallées 
cl  qui  étaient  plus  ou  moins  puissants  suivant  la  profondeur  des  eaui,  ne 
permettaient  pas  le  dupAl  des  matériaux  du  diluvium  ruuge,  ou  que  ce 
dépôt  avant  pu  seffei-tuer  sur  certains  points  par  suite  d'une  baisse  des 
eaux  dans  les  vallées,  a  été  détruit  e(  entraîné  après  coup. 

Je  termine  par  une  dernière  remarque.  Si  te  terrain  à  silex  en  ques^on 
était  antérieur  à  l'époque  quatemain.',  on  devrait  en  relixiuver  des  trares 
dans  les  éboulis  crayeux  qui  tapissent  le  fond  de  la  \alléc  de  la  Seine  et 
au  milieu  desquels  on  trouve  eS'ectivemenl  quelquefois  des  sables  et  même 
des  grés  provenant  des  terrains  supérieurs,  comme  par  exemple  à  Aesson, 
dans  le  canton  de  Villeuauxe  (Aube).  Mais  ii  est  certain  que  ces  détritus 
crayeux  ne  renferment  aucun  vestige  des  terrains  rouges  des  plateaux, 
pas  plus  que  le  diluvium  gris  iui-nu^me. 

Enfin,  si  l'on  prend  en  coosidéralion  le  niveau  variable  de  ces  argiles 
rouges  k  silex,  qui  démontre  qu'une  dénudalion  du  sol  a  eu  lieu  avant 
leur  dépôt,  si  l'on  a  surtout  égard  ii  l'existence  d'un  terrain  semblable 
Superposé  au  diluvium  gris  et  inférieur  au  loess,  si  l'on  réfléchit  aussi  à 
rbétérogénéilé  de  ce  terrain  qui  ne  peut  être  que  le  résultat  d'un  rema- 
Btement,  on  n'éprouvera  pas  de  difficulté  à  admettre  que  la  date  de  sa 
formation  remoiilc  â  l'ejinque  du  diluvium  rouge,  el  qu'il  s'est  déposé 
SOUS  des  eaux  peu  profondes,  comme  tous  les  faits  semUent  le  démoitrer. 

L'acidité  des  eaux  n'est  pas  d'ailleurs  particulière  à  la  fonnation  du 
diluvium  rouge.  Ainsi,  vers  le  commencement  de  la  période  tatiaire,  au 
mom^t  où  se  déposaient  les  cailloux  roulés  de  Vilieneave-sur-¥<Hme, 
qui  sont  aussi  ceux  de  Sézanne,  les  tufs  calcaires  si  remarquâtes  de 
cette  duniëre  localité  démontrent  bien  qu'il  existait  à  cette  époque  des 
sources  chargées  de  carbonate  de  cbaux,  tenu  suis  doute  en  disscdution  ^ 
la  faveur  d'un  «zcés  d'acide  carbonique.  Ces  sources  pouvaient  aussi  ren- 
fermer, comme  à  l'époque  actuelle,  une  certaine  proportion  de  silice 
dissoute  qui  a  dû  souder  les  silex  entre  eux  par  suite  de  leur  frotteneit 
incessant  et  renouvelé. 

Tous  les  terrains  calcaires  ou  siliceux,  quel  que  soit  leur  ftge,  ont  été 
formés  d'ailleurs  au  milieu  d'eaux  acides.  Mais  j'entends  rappeler  surtont 
ici  les  owdificalions  et  les  décompositions  que  certaines  roches  paraissent 
avoir  subies  par  leur  contact  avec  de  telles  eaux  postérieurement  h  leor 
dépôt.  Il  en  est  ainsi  des  meulières  qui  dérivent  des  calcaires  siliceux,  et 
An  peut  eocwe  dlcr,  en  reaMlitanl  beascoup  plus  haut  dans  la  séiie,  les 
vgiles  k  miserais  de  fer  qui  existent  à  k  putie  supàîenre  de  l'Oxford- 
day  «Uns  les  Ardesues,  et  ^ui  paniasfBt  réndler  auHi-de  la  fléetui^ 


6  jaBT.  1873  SÉANCE.  163 

sition  par  des  eaux  acides  des  couches  de  Toolithe  fenugineuse  au  niveau 
desquelles  elles  se  trouvent,  formant  des  espèces  de  poches  très-irréguiières 
dans  cette  oolithe  dont  elles  renferment  même  des  fragments,  en  un  mot 
présentant  exactement  les  mêmes  circonstances  de  gisement  que  le  dilu- 
vium  rouge. 

Mais  sans  sortir  des  terrains  quaternaires,  le  diiuvium  rouge  et  le  limon 
rougeàtre  supérieur  au  loess  doivent  être  considérés  comme  des  dép6ts 
provenant  de  la  décomposition  par  des  eaux  acides  des  terrains  préexistants; 
tandis  que  les  autres  termes  de  la  même  série,  à  savoir  :  les  terrains  re- 
maniés qui  marquent  le  commencement  de  la  période,  le  diiuvium  gris  et 
le  loess  sablo-argileux  et  calcaire,  n'ont  pu  être  formés  qu'au  milieu  d'eaux 
pures,  leur  teneur  en  carbonate  de  chaux,  leur  teinte  grise  et  la  minime 
jHToportion  d'oxyde  de  fer  qui  entre  dans  leur  composition  excluant  toute 
acidité  de  la  part  des  eaux  au  sein  desquelles  ils  ont  été  déposés. 

A  la  suite  de  cette  lecture,  M.  Delesse  dil  quMI  est  dispose  à  attribuer 
une  grande  imporiance  aux  matières  venues  de  Pintérieur  ;  cependant, 
dans  quelques-unes  des  loealilës  citées,  notamment  à  Sens,  il  faut  faire  la 
partdescouraDtsdiluvieDs;ilyalà,outre  Targile  rouge,  du  feldspath  etdu 
mica  que  Ton  doit  attribuer  à  la  destruction  des  roches  granitiques  du 
Plateau  central. 

M.  Hkugt  ne  conteste  pas  que  le  terrain  dont  il  vient  de  parler  ne  s^é- 
tende  très-loin  ;  mais  il  n'a  voulu  s'occuper  dans  son  travail  que  de  la 
partie  qui  est  sur  les  limites  des  départements  de  PAube  et  de  PYonne  ; 
là,  il  est  visible  que  le  plus  souvent  les  sables  et  glaises  de  Péocène  ont 
été  remaniés  confusément  et  empâtés  dans  le  diiuvium  rouce  ;  on  y  trouve 
des  sables,  des  glaises  de  toutes  couleurs,  avec  des  fragments  anguleux  de 
craie  ;  il  n'est  donc  pas  douteux  qu'il  y  ait  là^  avec  les  résidus  d'une  dis* 
solution  chimique,  des  terrains  remaniés. 

M.  HéBBRT  retrouve  les  matières  feldspathiques  indiquées  par  H.  Delesse 
aux  portes  de  Paris^  notamment  à  Orsay,  et  même  à  Heudon.  Près  de 
Joigny,  sur  les  pentes  des  coteaux  on  voit  fréquemment  les  couches  ter- 
tiaires en  place  ;  les  sables  se  montrent  sous  les  argiles  qui  y  sont  exploi- 
tées et  qui  appartiennent  à  Pétage  de  Pargile  plastique  :  au-dessous  des 
sables,  l'argile  rouge  à  silex  se  montre  souvent  en  place,  et  le  tout  est  re- 
couvert par  un  manteau  remanié. 

Séance  du  6  janvier  1873. 

PRÉSIDENCE    DE    M.     ED.     HÉBERT. 

M.  Bioche,  secrétaire,  donne  lecture  du  procès-verbal  de  la 
dernière  séance,  dont  la  rédaction  est  adoptée. 

Par  suite  des  présentations  faites  dans  la  dernière  séance,  le 
Président  proclaiiie  membrefs  de  la  Société  : 


Hu 


SiUKB. 


6  jtûJ. 


MM.  Daniel  de  Cobtazaz,  Ingi^nieur  des  mines,  aLlaché  à  la  com- 
mission de  la  Carie  géologique  d'Espagne,  à  Madrid  (Espagne), 
présenté  par  MM.  Elie  de  Beaumonl  et  de  Lapparent  ; 

Danton,  Juge  de  paix,  à  Saumur  (Maine-et-Loire),  présenté  par 
MM.  Gruner  et  Alf.  Caillaux. 

Le  Président  annonce  ensuite  quatre  présentations. 

Le  Président  annonce  <]ue  M.  Desliayes,  ne  pouvant,  par  suite 
'  du  mauvais  êlat  rie  sa  santé,  assister  aux  séances  du  Conseil, 
■  donne  sa  démission  de  membre  du  Conseil. 

Il  est  ensuite  procédé  h  l'élection  du  Président  pour  l'année 
i873. 

M.  le  marquis  de  Roïs,  ayant  obtenu  7-4  suffrages  sur  H2  vo- 
tants, est  élu  Président  pour  l'année  1873. 

La  Société  nomme  ensuite  successivement  : 

Vice-Président:   MM.  0.  Terqiiem,  Danglure,  Gruner,  G.  Got- 

TEAU. 

Secrétaire  pour  la  France  :  M,  Baïan. 
Vice-secrétaire  :  M.  Emile  Sauvage. 
Archiviste:  M.  Alph.  Bioche. 

Membres  du  Conseil  :  MM.  Alb,  Gaudrï,  Levallois,  Edm.  Pellat, 
Hébert. 

Par  suite  de  ces  nominations,  le  Bureau  et  le  Conseil  sont  com- 
posés, pour  l'année  1873,  de  la  manière  suivante  : 

Président 

M.  le  marquis  db  Roys. 

Vice-présidents 


H.  0.  Terqueh. 
H.  Danglure. 

Secrétaires 
M.  Bayan,  pour  la  France. 
M.  Chapeb,  pour  l'Etranger, 

Trésorier 
H.  Ed.  Jarnettaz. 


M.  Gruner. 

M.  G.  GOTTEAU. 

Vice-secrétaires 
M.  Delaire. 
M.  Em.  Sauvage. 

Archiviste 

M.  A,  &OCHE. 


1873  s£Àifc«.  1è5 

Membres  du  Conseil. 


H.  DE  BiLLT. 
H.  Ed.  COLLOM. 

M.  Alb.  de  Lapparent. 
M.  DE  Verneuil. 

M.  R.  TOURNOUER. 

M.  p.  Geryais. 


M.  L.  Lartet. 
M.  Âlb.  Moreau. 
M.  Âlb.  Gaudry. 
M.  Leyallois. 
M.  Ëdm.  Pellat. 
M.  Edm.  Hébert. 


Dans  sa  séance  du  S7  décembre  1872,  le  Conseil  a  composé  les 
Commissions  pour  Tannée  1873,  de  la  manière  suivante  : 

1»  Commimon  du  Bullelin  :  MM.  Gruner,  Edm.  Pellat,  L.  Lar- 
tet, P.  Gervais,  Parran  ; 

99  Commission  des  Mémoires  :  MM.  Alb.  de  Lapparent,  Alph. 
Milne-Edwards,  Levallois  ; 

3®  Commission  de  Comptabilité  :  MM.  Danglure,  Edm.  Pellat, 
Alb.  Moreau  ; 

A^  Commission  des  Archives  :  MM.  Tournouêr,  Alb.  Moreau  et 
P.  Gervais. 


Séance  du  iS  janvier  187S. 
présidence  de  mm.  Hébert  et  de  roys. 

M.  Bioche,  Secrétaire,  donne  lecture  du  proc^.s-verbal  de  la 
dernière  séance,  dont  la  rédaction  est  adoptée. 

H.  Hébert,  président  sortant,  quitte  le  fauteuil  où  il  est  remplacé 
par  M.  le  marquis  de  Roys,  qui  remercie  la  Société  de  l'avoir 
nommé  président,  et  propose  de  voter  des  remerciements  au 
bureau  sortant,  proposition  qui  est  adoptée  par  acclamation. 

Par  suite  des  présentations  faites  dans  la  dernière  séance,  le 
Président  proclame  membres  de  la  Société  : 

MM.  Marlé,  rentier,  166,  rue  Blomet,  à  Paris-Vaugirard,  pré- 
senté par  MM.  Sauvage  et  Delhomel; 

L'abbé  Saint,  Curé  de  Vesly,  par  les  Thilliers  (Eure),  présenté 
par  MM.  Sauvage  et  Delhomel; 

Gustave  Dollfus,  45,  rue  de  Chabrol,  à  Paris,  présenté 
par  MM.  Guyerdet  et  Gosselet; 

Le  Coz  jeune,  ingénieur  civil  à  St-Brieuc  (Côtes-du-Nord),  pré- 
senté par  MM.  le  comte  de  Limur  et  Jannettaz. 

14 


«6  SÉANCE.  13  jlDT. 

Le  Président  annonce  que  le  Conseil  a,  sous  réserve  de  l'appro- 
bation de  la  Société,  fixé  la  réunion  extraordinaire  à  Roanne,  au 
commencement  de  septembre  ou  à  la  fin  d'août.  Le  jour  n'a  pas 
été  déterminé,  afin  que  la  réunion  de  la  Société  géologique  puisse 
suivre  celle  de  l'Association  française  pour  l'avancement  des 
sciences  qui  doit  avoir  lieu  du  15  au  25  août  à  Lyon.  La  Société 
approuve  la  délibération  du  Conseil. 

M.  Jannellaz  donne  communication  de  l'eslrait  suivant  : 


SUA   LA   G1ESECKITE,    LES    KERSAKTONS,    ET    LA   LITHOLOGIE   DES 
ENVIRONS  DE   VAKNES. 

par  M.  le  comte  de  limith  (extrait). 

I'*  Partie  :  sur  la  Gieseckite. 

M.  le  comte  de  Limur  annonce  qu'il  a  découvert  la  Gieseckite  en  prismes 
hexagoaaux,  allongés  et  màclés  pandlèlement  à  l'a^ede  principale  symétrie, 
et  par  suite  ordinairement  cannelés.  La  couleur  de  ces  cristaux  est  le  vert 
olive  ;  la  cassure  a  un  éclat  gras  ;  cependant  ils  se  divisent  parallèlement  au 
grand  axe.  Us  sont  engagées  dans  de  très-petits  fdons  de  quartz  fétide, 
de  quelques  décimètres  d'épaisseur,  qui  traversent  une  roche  fort  singulière, 
de  puissance  assez  considérable  pour  mèriler  presque  le  titre  de  formatioa 
(roche  X  de  la  coupe,  fig.  1}. 

Fig.  1.—  Coupe  des  carrières  qui  renferment  les  filons  à  Gieseckite. 
Curières.    FoagèiCs.  JnéDJ. 


UIIE  Bf  CBBPE  1.1 

A.  Gnuwadus  modifiées  ; 

B.  —        non  modifidei,  bhu  fosiika; 

C.  Rorhez; 

D.  Gnuilei 

B.  QurUile  st  Khisles  ïr)^iii  sus  (UMba. 


itffl.  M  LOIUB. -^  UTflOLOOtB  DE  LA  BUTAOKE.  *67 

Us  provienneDt  des  carrières  de  la  Tousche  et  de  la  Providence,  près 
Fougères  (fig.  2). 


M.  le  comlc  de  Limur  pense  que  l'on  ne  doit  pas  les  rapporter,  k  la 
Pinite,  qu'il  a  également  découverte  en  Bretagne  (Pinite  du  Huelgoat). 

La  roche  que  traversent  les  filons  de  quartz  à  Gîeseckite  forme  de  gran- 
des masses  compactes,  non  stratifiées,  que  l'on  ne  peut  exploiter  que  par 
Is  mine,  ou  en  profitant  des  fissures  qui  les  sillonnent.  Elle  parait  avoir  une 
origine  éniptive.  Elle  est  sortie  entre  les  granités  et  les  schistes  à  grau- 
wacke,  qu'elle  a  métaniorphiscs  au  contact.  Elle  est  fahluoifëre.  Sonore 
comme  la  PhonoHte  de  Sanadoire,  sans  stratification,  elle  se  rapproche  de 
celle  des  mines  de  Fahiun  dans  leur  partie  profonde.  Elle  est  talqueuse, 
et  pénétrée  de  Fahlunile.  En  Bretagne  les  grains  de  Fahlunite  sont  dissé- 
minés dans  la  roche  comme  en  Suède,  mais  plus  volumineux.  Elle  est  dé- 
signée sur  les  cartes  géologiques,  pour  les  carrières  de  la  Tousche  et  de  la 
Providence,  sous  !e  nom  commode  et  vague  de  grauwacke  et  schistes  mo- 
difiés  au  contact  des  granités,  sans  que  l'on  ait  recherché  oii  elle  com- 
mence et  où  elle  finit. 

C'est  de  cette  roche  que  se  sont  séparés  dans  de  petits  filons  les  cris- 
lâDX  de  Gieseckite  (silicate  d'alumine  et  de  fer,  de  potasse,  et  de  magnésie, 
hydraté).  L'on  aurait  ici  un  exemple  des  efiels  de  l'eau  surchauffée,  que 
U.  Danbrée  a  étudiés  expérimcnulement.  Les  filons  ont  été  remplis  en- 
suite par  dn  quartz  fétide,  qui  s'est  moule  sur  les  cristaux  de  Gieseckite  ; 
certains  échantilloas  montrent  souvent  ce  moulage.  Tous  les  films  quartii- 
Iferes  sont  au  fond  de  la  carrière,  au  milieu  de  la  masse,  et  M.  le  comte  de 
\jmat  n'en  oouutt  pas  de  trace  k  la  partie  supérieure. 


DE  Umm.  — LTIBOLOGIE  HB  la  BKtTAfflŒ. 


43  jtnr. 


//me  Partie:  sur  les  Kersantons. 

La  roche  fahluniTère  dont  il  vient  d'élre  question  tient  de  fort  près  au 
Kersanton  ;  mais  le  Kersanton  vieux,  celui  des  tailleurs  d'images  du 
14°"  siècle,  n'est  plus  connu  que  par  les  chefs-d'œuvre,  si  fouillés,  exé- 
cutés par  les  artistes  de  cette  époque,  au  Folgoat,  à  Landevennec,  etc  ;  les 
carrières  en  sont  perdues,  et  aujourd'hui,  si  l'on  veut  un  bloc  pour  une 
pièce  de  sculpture  qui  ait  besoin  d'être  finie  délicatement,  l'on  est  obligé 
de  l'arracher  ^  qu^que  vieux  monument. 

Le  Kersanton  moderne  est  tout  simplement  un  Diorite,  dant  le  gisement 
principal  se  trouve  au  Faou,  prés  Brest.  L'on  voit  dans  cette  localité  le 
Kersanton  en  grosses  masses  arrondies,  noyées  dans  une  argile  qui  pro- 
vient de  la  décomposition  de  la  roche  elle-même  (Gg.  3). 

Fig.  3.  —  Vue  de  la  grande  carrière  près  l'Hôpital  au  Faou  (Fïnistëra), 
ouverte  dans  le  Dioriie  dit  Kersanton  moderne. 


///ne  Partie:  sur  la  ht!  l  jie  des  e  un  ois  le  \  innts 

M.  le  comte  de  Limur  donne  la  iiomenclalure  dos  espèces  mmerales 
qu'il  a  découvertes  dans  le  cours  de  ses  reclierclies  en  Bretagne  11  a 
trouvé  la  Giganlolile  dans  un  schiste  micacé,  près  de  l'étang  de 
Nojalo,  aux  environs  de  Vannes  ;  puis  à  Bilticrs  (Morbilianl  un  gisement 
identique  il  celui  de  l'Olsans  (Prehnitc,  Epidolc,  fLTOxjJulc  litaoïfère, 
Orlhose  en  ditétraèdrcs  spicndides,  Amphibok-  tremolite  en  longues 
aiguilles.  Grenat,  Dolouiie,  le  tout  dans  des  roches  diûriti([uesl  II  prépare 
un  travail  sur  ce  splendide  gisement. 

A  Penestin,  il  y  aurait  un  placer  identique  à  ceux  de  l'Oural  ;  or  natif, 


4  873.  jAiniETTAz.  —  add.  a  la  note  de  h.  de  umur.  4  69 

platine  natif,  Corindon  granulaire  bleu,  fer  oxydulé  titanifëre,  Rutile,  Gas- 
sitérite  ou  étain  oxydé  granuliforme,  etc. 

Puis  c'est  à  Rogueda  (environs  de  Vannes)  un  dyke  dans  des  condi- 
tions géologiques  et  minéralogiqdes  toutes  particulières.  Le  dyke  traverse 
le  gneiss,  et  la  roche  qui  le  compose  n  a  pas  été  non  plus  déterminée  ;  elle  est 
d'une  composition  remarquable  :  car  la  pâte  en  est  formée  de  WoUastonite, 
radiée  et  soyeuse  par  endroits,  terreuse  et  décomposée  dans  d'autres,  avec 
des  grains  de  Pyroxène  vert  (Fassaïte)  et  des  nodules  dldocrase  fibreuse 
brone.  Enfin  à  Botquar,  la  chaux  fluatée  verte  et  violette,  et  le  quartz  en 
octaèdres  par  pseudomorphose; à Kerboulard,rApatite cristallisée;  àPlu- 
meliaq,  TApatite  verte  disséminée  sous  la  forme  de  grains  dans  les  gneiss. 

L'on  ne  doit  pas  oublier  le  Kakoxène  et  la  Dufrénite  (Phosphate  de  fer)  ; 
ni  le  chrome  oxydé  silicifère  de  Sainl-Avez.  près  Vannes. 

Là  se  termine  la  liste  des  espèces  minérales  citées  par  M.  le  comte  de 
Limnr,  comme  ayant  la  Bretagne  pour  patrie.  L'auteur  espère  laccrottre 
prochainement. 

M.  Jannettaz  ajoute  les  obsenations  ci-dessous  : 

additions  aux  extraits  précédents. 
par  M.  jannettaz. 

Parmi  les  roches  que  M.  le  comte  de  Limur  a  bien  voulu  m*envoyer, 
il  en  est  une  qu'il  désigne  sous  le  symbole  x,  et  qui,  en  réalité,  manque 
{datAt  de  détermination  que  de  nom.  C'est  le  Leptynolite  de  Gordier  (1), 
c'est-à-dire  une  partie  des  Granités,  des  Gneiss  ou  des  Leptynites 
d'an  certain  nombre  de  lithologistes.  Gette  roche  est  formée  de  grains 
de  Feldspath  et  de  paillettes  ténues  de  Mica.  Elle  renferme  des  ta- 
ches de  mâcle  ;  l'on  sait  combien  cette  dernière  substance  une  fois  dé- 
composée devient  méconnaissable. 

Ces  grains  ou  ces  taches  prennent  alors  le  faciès  de  la  Fahlunite,  et  un 
peu  celui  de  tous  les  silicates  devenus  terreux  ou  pulvérulents  par  décom- 
position. Comme  l'a  bien  vu  M.  le  comte  de  Limur,  le  Leptynolite  de  Bre- 
tagne tient  de  bien  près  au  Kersantou  ;  l'on  voit  qu'il  se  rapproche  aussi 
des  Mâclines  ou  Micaschistes  màclifcres.  Le  Leptynolite  est  bien  connu  déjà 
aux  environs  de  Vire  (Calvados)  ;  et  je  l'ai  retrouvé,  il  y  a  quelques  jours, 
dans  une  collection  de  roches  des  environs  de  Cauterets  (Haute-Pyrénées). 

Je  ne  veux  pas  me  prononcer  encore  sur  la  nature  minéralogique  des 
cristaux  que  M.  le  comte  de  Limur  regarde  comme  appartenant  à  l'espèce 

(0  V.  Deêcriptim  de$  roches,  etc.  par  Gordier;  leçom  rédigées  par  d*0rbigny,  p.  320, 


no  FALSAN.  —  OXP0RD1S5  ET  CORALLIEN  DU  BAS-BCGEY.        43  jaOT. 

Gieseckite.  Les  silicates  que  l'on  considère  comme  dérivés,  les  uns  delà 
Conii#ite,  les  autres  de  la  Néphéline,  sont  des  matières  chimiquement 
id<;nliqiies  ;  je  ne  croîs  pas  d'ailleurs  que  l'caii  qu'ils  reufcrmi-nt  provienne 
d'une  altération  posicrieurc  à  la  fornialiiin  des  cristaux;  il  nie  parolh 
beaucoup  plus  probable  que  reUe  eau  s'y  est  inlroduile  au  moment  qu'ils 
se  constituaient,  et  en  a  nrodiilâ  U  composition  élémentaire,  souvent  sur 
certains  points  seulement  de  leur  masse,  sans  en  altéa'r  la  structure. 

A  la  suilo  de  celte  communiealion,  M.  Delesse  rappelle  qu'il  a  dé- 
montré que  Is  kersaiiton  est  compose,  aon  pas  de  feldspaili  et  d'amphi- 
bole, mais  bien  d'oligoclaso  et  de  mica  :  ce  n'est  qu'accidentel lemenl  qu'il 
présente  de  l'amphibole,  du  (er  carbonali^,  du  la  cliaux  carbonalêe,  de  la 

L pyrite,  et  des  amygdalotdes  de  quarlï,  f/esi  à  l'abondance  du  mica  que 
le  kersnnion  doit  de  se  tailler  Cacilement,  et  ù  celle  du  feldspaili  de  se  con- 
server indéliniment.  Le  kersinlon  est  tout-à-fait  l'analuguo  de  la  minette 
des  Vosges,  et  n'en  diffère  que  par  la  présence  d'un  feldspalli  anorlhoso 
au  lieu  d'orthose. 
M 
H.  ] 


M.   Hébert  Ut  lu  lettre  suivante  qui  lui  a  été    adressée  pai' 
M.  Faisan  : 


I  SUR  LA   rUCE  Ql!  OCCUPE   DANS   LE  JURA   DU   BAS-BUGEÏ   LA   ZONE 

A  Ammonites  teiiuilobaluSj 


par  u.  FALSAB  (PI.  II). 

Pour  répondre  an  désir  qne  vous  avez  manifesté  dans  le  numéro  de  la 
Revue  sàenlifique  Au  26  décembre  dernier,  permettez-moi  de  vousadress» 
en  commuDJcation  quelques  fossiles  qui  proviennent  des  couches  de  passage 
entre  l'oxfordien  et  le  corallien  du  Bas-Bugey ,  en  y  joignant  un  extrait  du 
mémoire  que  je  publie  dans  les  Annales  de  la  Société  d'Agriculture, 
Sciences  et  Arts  utiles  de  Lyon, 

En  Bugey  toute  la  série  des  terrains  jurassiques  et  les  premiers  étages 
de  la  formation  crétacée  se  dé\'eloppent  et  se  succèdent  d'une  nsanière  re- 
marquable. Celte  contrée  a  déjk  fixé  l'attention  de  plusieurs  géologues 
parmi  lesquels  je  dois  citer  :  MM.  Jules  hier,  Thiollière,  Sauvanau,  Du- 
mortier,  Ë.  Benoit,  Lory,  Pillet ,  Ebray.  Chacun  connaît  les  travaux 
d'Ad.  Brongniart  sur  la  flore  d'Orbagnoux  et  d'Armaille,  ainsi  que  la 
première  livraison  de  la  Description  des  poissons  fossiles  des  gisements 
coralliens  du  Bugey  par  Victor  TbioUière.  Quoique  le  champ  de  la  nature 
soil  toujours  assez  vaste  pour  occuper  constamment  de  nouveaux  ouvriers, 
je  n'aurais  pas  osé  me  mêler  aux  savants  observateurs  que  Je  viens  de  citer, 
si .ooBcixoHiBtuoe  fortuite  ne  m'avait  pour  ainsi  dire  imposé  la  tàcted'é- 


4  878.     FALSAR.  —  OXrORDIBN  ET  CORALLIEN  DU  BAS-BCGKT.      4  74 


à  IBOQ  tour  la  géologie  du  Bugey.  Il  est  vrai  que  cette  tâche  m'a  été 
rendoe  facile  par  le  concours  de  M.  Ë.  Dumortier. 

II  y  a  deux  ans  environ,  grâce  à  Tobligeance  de  M.  le  docteur  Gérard, 
j'ai  découvert  les  belles  planches  de  la  seconde  livraison  de  Touvrage  de 
Victor  Thiollière  qui  étaient  perdues  depuis  plus  de  ôix  ans.  Pour  rendre 
hommage  à  la  mémoire  de  notre  ancien  maître  et  ami,  nous  avons  résolu, 
M.  Dumortier  et  moi,  de  conUnuer  la  publication  de  ce  remarquable  travail. 
M.  le  professeur  Paul  Gervais  a  bien  voulu  se  charger  de  vérifier  les  déno- 
minations des  poissons  figurés,  et  de  suppléer  à  la  perte  du  manuscrit  disparu 
sans  laisser  de  traces.  M.  de  Saporta  nous  a  prêté  son  aide  en  décrivant 
d'moie  manière  complète  la  flore  d'Ârmaillc,  d'Orbagnoux,  de  Gerin,  de 
Creys  et  de  Morestel.  Il  restait  à  assigner  d'une  manière  définitive  la  posi- 
tion encore  controversée  des  couches  à  poissons  eikZamites  Fetieotiis.  Dans 
ce  but  M.  Dumortier  et  moi,  nous  avons  repris  Tétude  détaillée  des  terrains 
jurassiques  et  crétacés  du  Bugey,  Tun  s'occupant  spécialement  de  la  palé- 
ontologie, l'autre  de  la  stratigraphie  de  chaque  couche. 

En  achevant  notre  étude,  nous  sommes  arrivés  à  la  même  conclusion  que 
celle  qui  avait  été  déjà  formulée  en  1839  par  M.  Jules  Itier,  et  qui  a  été 
adoptée  depuis  par  MM.  Lory,  Pillet,  Benoit  et  Ebray  :  Les  couches  à 
poissons  et  à  Zamites  Feneonis  du  Bugey  appartiennent  à  Tétage  kimm- 
ridgien. 

M.  Thiollière,  il  est  vrai,  les  avait  placées  dans  le' corallien  moyen  en 
confiNidant  sans  doute  les  ncrinées  du  portlandien  avec  celles  du  corallien  ; 
mais  la  mort,  en  interrompant  brusquement  ses  études,  Tavait  seule  empêché 
de  rectifier  cette  erreur,  qui  ne  provenait  certainement  que  des  difficultés 
matérielles  dont  Tobservation  des  terrains  jurassiques  supérieurs  était  alors 
entourée  dans  le  Bugey,  avant  le  tracé  des  nouvelles  routes  et  l'ouverture 
de  nombreuses  carrières. 

Les  couches  kimméridgiennes  sont  recouvertes  dans  le  Bugey  par  le 
portlandien  caractérisé  par  les  Nerinea  suprajurensis ,  Voltz,  N.  Elsgau- 
dicBy  Th.,  Naiica  Marcausana,  d'Orb.,  et  toute  la  faune  de  Nanthuy 
étudiée  par  M.  Dumortier  et  Pellat.  Puis  viennent  des  dolomies  et  une 
brèche  remarquable  qui  supportent  les  calcaires  marneux  et  les  marnes  du 
Purbedc,  ainsi  que  les  étages  valangien,  néocomien,  urgonien,  qui  pré- 
sentent le  faciès  normal  qu'ils  ont  dans  le  Jura. 

Ges  mêmes  couches  kimméridgiennes  ou  couches  à  poissons  et  à  Zamites, 
dans  lesquelles  nous  avons  trouvé  VAmmonites  CalisM,  des  radioles 
de  Pseudodiadema  hemisphœricum,  Desor,  et  une  superbe  baguette  de 
Cidarù  carinifera,  Ag.,  que  nous  avons  fait  graver,  reposent  sur  des 
Uts  à  Ostrea  virgula.  On  avait  déjà  trouvé  ce  dernier  fossile  caracté- 
ristique à  Creys,  à  Gerin  ;  nous  l'avions  recueilli  très-bien  conservé  à 
A^mîuUe  et  à  Orb^gnoux.  A  Ar maille  il  est  aasooié  à  la  Cyprina  Bnmr 


173  PALSAK.  —  OXFOKDtEn  ET  COBALLIGn  DC  BAS-BVGET.       13  jatlT. 

gniarli,  Pict.  et  Ren.,  et  à  une  /"imfcrw nouvelle,  UFimbria  Jlieriana, 
Diim,  En  dessous  de  ces  couches  on  voit  apparaître  l«  corallien  lUvisé  en 
trois  séries  : 

1°  Le  calcaire  blanc,  dur  ou  crayeux,  Si  Nerinea  Mandelslohi,  Bronn, 
Diceras  Litci.  Def.,  D.  ariclina,  Lam.,  el  autre»  fossiles  de  la  faune 
typique  de  Valfîn.  Les  alïleureinenls  sont  nombreux  ;  voici  les  plus  remar- 
quables :  celui  que  MM.  Lory  et  Pillet  ont  cité  sur  la  route  de  Belley  k 
Lliuis,  kiloni.  16.  el  celui  de  la  montée  du  Fort-des-Bancs  au-dessus  de 
l'ancienne  chartreuse  de  Pierre-Ghitel  ; 

2°  Le  calcaire  à  polypiers  avec  ses  caractères  habituels.  Parfois  les 
polypiers  disparaissent  -.  il  ne  faut  pas  oublier  qu'ils  ne  formaient  que 
des  récife  limités;  mais  sur  une  inlinilc  de  points,  à  Charabolte,  £t  Picrre- 
Chàtel,  à  Coltomieu,  on  voit  clairement  les  polypiers  former  des  masses 
puissantes  d'une  quarantaine  de  mèlres,  au-dessous  des  couches  à  Diceras 
Imcà  et  Nerinea  Mandelslohi,  el  des  couches  liimméridi;iennes  k 
Poissons  ; 

3°  Le  calcaire  à  chailles ,  calcaire  dur ,  compacte ,  renfermant  des 
rognons  siliceux  et  de  rares  fossiles,  entre  autres  la  Rliynchonella  incons- 
tans  ;  ces  calcaires  aQlcureDt  dans  les  escarpements  de  la  Balme  de  Savoie 
et  de  la  cascade  de  Glandieu,  route  de  Belley. 

Si  l'on  descend  encore,  on  trouve  une  série  de  couches  que  j'ai  regar- 
dées tantôt  comme  appartenant  su  corallien  inférieur,  tantôt  comme  dé- 
pendant de  Toxfordien  supérieur.  Les  caractères  complexes  de  ces  couches 
expliquent  mes  hcsiliilions  :  ou  y  rencontre  di's  fossi!''s  qui  moulent  de 
l'oxfordien  et  d'autres  qui  passent  dans  le  corallien.  —  La  composition 
des  bancs  ne  peut  senir  à  trancher  cette  difficulté  :  l'ensemble  se  compose 
de  calcaires  marneux  qui  rappellent  ceux  de  l'oxfordien,  ou  de  calcaires 
durs,  blanchâtres,  semblables  à  ceux  du  corallien. 

Ces  couches,  véritables  eouclies  de  passage  entre  le  corallien  et  l'ox- 
fordien, pour  me  servir  d'une  expression  qui  rend  mieux  leur  physionomie 
locale,  représentent  les  couches  k  Ammonites  tenuilobatits  des  auteurs 
Allemands,  ainsi  que  l'a  constaté  cet  automne  M.  Dieulafait,  lorsque  M. 
de  Saporta  et  moi,  bous  avons  eu  le  plaisir  de  le  rencontrer  près  du  lac 
d'ArmaiUe,  et  que  sur  place  nous  lui  avons  résumé  tout  ce  que  renferme 
cette  note.  Du  reste,  voici  les  fossiles  que  j'ai  recueillis  l'été  et  l'au- 
tomne derniers,  à  Glandieu,  vers  le  village  el  sur  la  route  de  Belley  au 
nord  de  la  cascade,  à  Coilomieu  vers  le  moulin,  au  Molard  de  Buirin,  et 
sur  la  roule  de  Belley  à  Lhuis,  kilomètre6  :  Aminonites  voisine  de  l'afts- 
cissus,  Oppel,  A.  Lotkàri?,  Oppel,  A.  potyplocus,  Rein.,  A.  Sckilleri, 
Oppel,  A.iphicenu,  Oppel,  .4.  (roc/iynoitu,  Oppel,  et  plusieurs  autres 
espèces  difficiles  k  déterminer  vu  l'élat  des  échantillons,  ÂeZemntfessp., 
iMna  tunùda,  Rœmer,  Bitt/ndumeUapinguis,  Oppel^  R.  Thurmanni, 


4  873.  FALSilf.  —  OIFOHDIEN  ET  GORALUEN  DU  BAS-BUGET.  473 

Voitz,  R.  inconstans^  d'Orb.,  Terebratula  (Waldheimia)  Moeschi, 
IMayer,  T.  bisuffarcinata^  Ziet.,  T.  insignisj  Schub.,  Millericrinus 
^thinatus,  d*Orb.,  Millericrinus  sp.,  nombreux  spongiaires. 

Nos  assises  renferment  au  milieu  d  elles  une  couche  épaisse  de  plusieurs 
xnètres  d*une  pisolithe  dolomitique  qui  a  été  signalée  pour  la  première  fois 
^n  Bugey  par  M.  Lory.  Les  fossiles  paraissent  y  être  très-rares.  Je  n'ai 
pu  y  rencontrer^  au  milieu  de  rognons  gros  comme  des  noisettes,  qu'un 
petit  gastéropode  :  le  Turbo  glohatus,  Buv.  Cette  dolomie  pisolithique 
spparatt  à  Buirin,  sur  la  route  de  Belley  à  Lhuis,  kilomètre  6.  400,  au- 
dessus  de  la  croix  de  la  Roche  à  Test  dlnimont,  puis  au  nord  du  moulin 
deColiomieu,  etc.,  etc. 

En  dessus  et  en  dessous  de  cette  pisolithe,  la  faune  parait  la  même ,  et 
là  présence  de  cette  dolomie  ne  serait  qu'un  accident. 

Après  avoir  traversé  ces  couches  de  passage,  cette  zone  à  A.  tenuilo' 
batus  ou  plutôt  à  polyplocus,  le  premier  terrain  qu'on  rencontre  est  un 
calcaire  marneux  blanc,  pétri  d'empreintes  mal  conservées  d'un  fucoîde  in- 
dâerminable.  Ces  couches  se  présentent  avec  le  même  faciès  au  nord  du 
moulin  de  Collomieu  et  à  la  montagne  de  Soye  (Bois  de  la  Raffe,  carte 
de  l'état-major),  au  dessous  de  Montagnieu.  Ce  sont  elles  qui  forment  l'es- 
planade où  est  plantée  la  croix  de  la  Roche  ;  avec  ces  empreintes  j'y  ai 
recueilli  les  fossiles  suivants  :  Corimya  spatula,  Ag.,  C.  lata,  Ag., 
Cercomya  siliqua,  Ag.,  Venus  Suevica,  Ag.,  Trigonia  clavellata^ 
Park. 

Ces  couches  me  paraissent  limiter  supérieurement  l'oxfordien ,  en  indi- 
quant par  les  caractères  de  leurs  fossiles  une  ancienne  oscillation  du  sol:  en 
dessous  d'elles  on  voit  affleurer  les  calcaires  gris  et  marneux  de  la  montagne 
de  Lâchât  et  des  collines  à  )'est  de  Collomieu.  Voici  les  noms  de  quelques 
fossiles  :  Ammonites  bispinosus,  Ziet.,  A.stepfianoîdeSj  Oppel,  A. 
Lothari,  Oppel,  Terebratula  bisuffarcinata,  Ziet.,  T.loricatat  Schl., 
'  Rhynchonella  lacunosa,  Schl. 

Puis  viennent  des  marnes  renfermant  les  Ammonites  plicatilis^  Sow.,  A  • 
CoUini,  0pp.,  A.  Lamberti,  Sow.,  A.  Eucharis,  d'Orb.,  A.  Henrici, 
d'Orb., etc.  Elles  recouvrent  le  calcaire  à  scyphies  qui  conserve  ses  carac- 
tères ordinaires.  Enfin,  l'étage  se  termine  :  l""  Par  des  marnes  à  fossiles 
pyriteux  et  généralement  petits  :  A.  pltcatilis,  Sow.,  A.  hecticus, 
Etftm.,  A.  Erato,  d'Orb.,  A.  crenalus,  Brug.,  A.  CoUini,  Oppel, 
A.  Rangerij  Oppel,  A.  Pichlerij  Oppel,  etc. 

2*"  Par  des  calcaires  durs  exploités  dans  la  petite  carrière  au  sud  de 
Collomieu;  j'y  ai  trouvé  :  A.  canaliculatu^,  Miinster,  A.  biplex,  Sow., 
A.Uartellij  Oppel,  A.oculatuSy  Phill. 

Je  ne  vous  parle  pas  du  callovien  ni  des  étages  de  l'oolitbe  qui  n'ofr 


I7i  HÉBERT.  — OBS.  SUB  LA  NOTE  DE  M.  FALS.Ut.  t  3  jaDT, 

frenl  rien  de  particulier,  et  dont  l'élude  ne  se  rattache  pas  au  sujet  de  celle 
note. 

Les  détails  que  je  viens  d'avoir  l'honneur  de  vous  transmettre  doi- 
vent Eudirc  pour  préciser  la  présence  et  la  composition  normale  de 
l'oxfordien  ainsi  que  du  corallien,  et,  par  suite,  celles  de  la  zone  k  A. 
tenuilobalus  qui  a  élé  déposée  cnlre  ces  deux  étages,  de  la  manière  la 
plus  évidente.  J'ai  constaté  ce  fait,  en  montant  de  la  Balme  de  Savoie  au 
Fort-des-Baiics  prés  de  Pierre-Chàtel  (PI.  Il,  fig.  3),  puis  à  Glandieu 
vers  le  village  et  au  nord  de  la  cascade  ;  dans  ces  deux  stations,  on  voit  le 
contact  des  couches  ii  A.  tenuibbaiiis  avec  les  assises  les  [dus  inrérieures 
du  corallien  normal  ;  ii  la  Croi^  de  la  Boche,  on  constate  que  les  niâmes 
couches  k  A  tenuilobahis,  reposent  sur  l'oxfiH'dicn  supérieur,  dont  tout 
l'étage  forme  un  escarpement  pittoresque  et  de  grands  talus  couverts  de 
prairies  au  dessus  d'Appregnien  ;  enfin,  pour  ncliiisser  aucun  doute  sur 
cette  disposition  straUgrapbique,  au  Molard  de  Ruirin  au  N.  du  lac  d'Âr- 
maille  (PI.  Il,  fig.  2),  et  vers  le  moulin  de  CoKomieu  (PI.  Il,  lig.  1],  on 
distingue  parfaitement  la  zone  en  question  prise  d'un  côté  entre  des  a.'tsises 
oxfordiennes  et  de  l'autre  entre  des  bancs  coralliens  inférieurs. 

Après  l'exposé  de  ces  faits,  je  m'empresse  de  terminer  celle  lettre  déjà 
trop  longue.  Du  reste  je  crois  avoir  atteint  mon  hul  et  satisfait  k  votre  de- 
mande, en  vous  prouvant  que,  par  l'étude  détaillée  de  la  stratigraphie  des 
terrains  du  Bas-Bugey,  je  suis  arrivé  k  préciser  nettement  et  comme  vous 
l'indique/,  dans  votre  réponse  à  M.  le  professeur  Zillel,  la  position  de  la 
zoac  à  .4,  lemiilobatiis  des  ailleurs  Alleniauds,  au  milieu  de  la  série  des 
terrains  telle  qu'elle  est  adnûse  par  les  géologues  Français.  Je  joins  k  cette 
lettre  la  plupart  des  fossiles  que  je  cite  ;  vous  pourrez  juger  vous-même  de 
leur  valeur.  Je  ne  puis,  dans  une  simple  et  courte  note  extraite  d'une  mo- 
nographie toute  locale,  essayer  de  tirer  des  cooclusioas  générales  ;  aussi  je 
mt  contenterai  de  clore  cette  lettre  en  disant  que  la  présence  bien  déter- 
minée au  milieu  de  nos  terrains,  entre  l'oxfordien  supérieur  et  la  hase 
dn  corallien  normal,  de  certaines  espèces  caractéristiques  de  la  zone 
à  A-  tenHilobatus,ic\ies  que  les  À.  pol'jplocus,  A.  trachynottii, 
A.  iphicerus,  A.  Schilleri,  sans  parler  d'autres  échantillons  moins 
i>ùrs,  doit  fournir  un  élément  de  plus  pour  établir  les  rapports  qui 
existent  entre  la  classiiîeation  française  et  celle  qui  est  adoptée  par  les 
géologues  allemands.  J'espère  donc  que  le  Bas-fiugey  fournira  un 
point  de  comparaison  intéressant,  et  je  m'empresse  de  le  signaler. 

H.  HïDBiiï  constate  avec  plaisir  que  H,  Faisan  a  recueilli  au-dessous  du 
coral-rag  ioférieur  du  Bugey  les  principaux  représentants  de  la  zone  à 
Amnvmites  polyplocus  et  tenuilobatus,  c'est-à-dire  les  espèces  suivantes: 
A.  j)ol>ffdoous,    Rein.,    A.   ScfiUteri,    0pp.,   A.   iphicei-tis,    0pp., 


1873.         GAUBRT.  —  MÉMOIRE  DE  H.  DE  SAPORTA.  475 

1.  troûhynotuSy  0pp.  M.  Munier-Chalmas  et  lui  ont  reconnu  ces  espèces 
)armi  les  fossiles  que  H.  Faisan  lui  a  envoyés  en  communication.  L'é- 
ihantilloQ  cilé  comme  très-voisin  de  VA.  abscissus  ne  présente  pas  autouj^ 
le  Torabilic  les  tubercules  qui  caractérisent  cette  espèce. 

Ce  quMl  y  a  surtout  d'important  dai)s  cette  communication,  qui  vient 
onGrmer  celle  que  tl.  Dieuiafait  a  faite  tout  récemment,  c'est  qu'elle 
lémontre  d'une  manière  irréfutable  que,  dans  le  Jura  même,  la  zone  à 
1.  tenuilobalus  n'est  nullement  kimméridienne,  comme  le  soutien- 
lent  beaucoup  de  géologues  Allemands  et  Suisses  et  aussi  quelques 
géologues  Français^  mais  qu'elle  se  trouve  placée  entre  Tétage  oxfordien  et 
'étage  corallien,  place  qu'il  y  a  quelques  années  tout  le  monde  assignait  à 
«tte  xone  désignée  alors  dans  la  classification  de  Quenstedt  par  la  lettre  y- 

Il  est  vrai  que  récemment  M.  Bleicher  est  venu  ajouter  un  fait  contraire 
lu  fait  unique  (Oberbuchsiten)  allégué  jusqu'ici.  Il  a  cru  qu'à  Ganges  les 
calcaires  blancs  à  Terebratula  Moravica  étaient  inférieurs  aux  calcaires 
i  A.  tenuibbatus;  mais  M.  de  Rouville  (1)  a  immédiatement  protesté 
\onlre  cette  erreur  qui  provient  d'une  faille  dont  l'existence  a  écbappé  à 
i.  Bleicher.  MM.  Hébert  et  Vélain  ont  d'ailleurs  tout  récemment  constaté, 
(oas  la  conduite  de  M.  Jeanjean,  que  les  couches  à  A.  polyplocus  étaient 
!)ien  certainement,  dans  cette  région,  inférieures  aux  calcaires  corallienS| 
iinsi  que  H.  Emilien  Dumas  l'avait  si  nettement  établi,  il  y  a  plus  de 
ringtrcinq  ans. 

II  importe  aussi  de  faire  remarquer  que  M.  Bleicher  a  complété  son 
)reaiier  travail  dans  la  Revus  des  Sciences  naturelles  de  Montpellier, 
:.  I,  p.  70,  et  qu'il  y  établit,  comme  il  l'avait  fait  précédemment,  la  complète 
ndépendance  des  couches  à  Terebratula  dip/iya  du  système  jurassique, 
lussi  bien  que  leur  liaison  intime  avec  le  néocomien. 

M.  Gaudut  présente  de  la  part  de  M.  le  comte  de  Saporta  le 
I*'  supplément  aux  Eliides  stir  la  végétation  du  S.-E.  de  ia 
France  à  l'époque  tertiaire. 

La  Société  se  rappelle  que  M.  de  Saporta  a  déjà  publié  sous  ce  titre 
trois  volumes.  Celui  qu'il  offre  aujourd'hui  est  le  commencement  de  la  ré- 
vision de  la  Flore  d'Aix  ;  il  contient  les  généralités  et  sera  suivi  de  la  des- 
cription des  espèces  nouvelles  ou  peu  connues. 

A  la  page  IS,  l'auteur  donne  la  liste  des  types  trouvés  à  Aix  :  il  y  a  là 
231  espèces,  flore  riche,  mais  moins  cependant  que  celle  de  Radoboj  dont 
H.  Un'ger  a  publié  380  espèces,  et  celle  d'OEningen  où  M.  Heer  en  a  fait 
connaître  465. 

H.  de  Saporta  a  donné  deux  cartes:  l'une  montre  les  gisements  d'Eu- 
rope contenant  les  mêmes  types  génériques  que  celui  d'Aix  ;  l'autre  est 
une  carte  générale  sur  laquelle  sont  marqués  les  habitats  actuels  des  genres 
identiques  à  ceux  d'Aix.  C'est  là  un  essai  fort  intéressant  :  M.  Gaudry 

■— -^  11.     Il  ■  ■  ■         Il    II      »— — — ^1^1.— ^— — »■■ 

U)  Comptei'rendus  de  l'Académie  dt$  Sciences,  6  janvier  1^73. 


178  COQrAKD.  —  GiRVKKIBH  DES  ALPES-MAS.  1  3  jaDT. 

rappelle  que  I'od  D'en  pourrait  Taire  autant  poar  les  mammifères  de  cette 
époque,  qui  pour  la  plupart  sont  aujourd'iiui  i-teints.  Quand  M.  Marion  a 
fait  son  élude  sur  les  planios  de  Romon,  il  a  prié  M.  Gaudry  de  lui  don- 
ner des  indications  analogues  sur  les  mammiréresqui  leur  sont  associds: 
H.  Gaudry  3  diéilansTinipuissance  de  le  faire  :  car,  quoique  ce  (;isenient 
soil  plus  moderne  que  celui  d'Aix,  les  genres  qu'on  y  reocontro  ne 
vivont  plus  aujourd'hui;  ce^  faits  prouvent  que  les  genres,  dans  les 
végétaux  comme  dans  les  animaux  inférieurs,  ont  eu  une  plus  grande 
longévité  et  une  distribution  géographique  plus  étendue  que  dans  les 
animaux  supérieurs. 

M.  Delessb  rap[^elle  que  la  longévité  des  espèces  parait  plus  grande  par- 
mi les  plantes  que  parmi  les  animaux  ;  car  M.  Marion  a  trouvé  à  Ronion 
un  pistacliier  identique  à  celui  delaProvt^Dce,  et  un  Mi/nca<\a\i>6  diffère 
pas  de  celui  de  l'Arabie. 

M.  Hckier-Chalmas  annonce  qu'il  vient  de  constaler  dans  le  travertin 
de  Sézanne  une  forme  d'un  genre  qui  n'avait  jamais  été  signalé  dans  la 
flore  éocéne,  le  genre  Vilis;  elle  est  très-voisine  de  la  vigne  cultivée  :  cette 
espèce,  dont  H.  Hunier  a  trouvé  une  feuille,  une  vrille  et  des  fragments 
de  lige,  est  associée  là  à  une  faune  francliement  exotique. 

Une  courte  discussion  Bur  la  valeur  des  déductions  tirées  des  genres 
s'engage  entre  MH.  Hébert,  Tournouer  et  Bayan.  H  Benoît  en  conclut  que 
la  présence  des  espèces  n'a  pas  a  fortiori  la  valeur  qu'on  lui  aitribue  sou- 
vent, quand  par  exemple  on  parle  de  la  zone  d'une  espèce.  M.  Hébert 
répond  que  dans  ce  cas  il  est  bien  entendu  que  le  nom  de  l'espèce  choisie 
est  la  raison  sociale  d'un  groupement  d'un  nombre  considérable  de 
fossiles  qui  s'accompagnent  toujours. 

Le  Secrétaire  donne  communication  de  la  noie  suivante  : 

DESCRIPTION    DE    L'ÉTAGE    GARUHNIEN    ET    DES   TERRAINS  TERTIAIRES 
DBS   ENVIRONS  DE  BIOT  ET  d'aNTIBES  (ALPES  UARITIHES), 

par  H.  coQrAND. 

Les  travaux  de  M.  Mathcron  et  les  miens  ont  porté  plus  spécialement 
sur  lagéologie  desBoucbes-du-RhAneet  des  contrées  adjacentes.  On  connaît 
toute  la  persistance  dont  nous  avons  été  obligés  de  nous  armer,  M.  Atathe- 
ron  pour  faire  accepter  comme  inférieures  au  terrain  nummulitique,  les 
assises  rubiennes  lacustres  de  Vitroiles,  les  calcaires  à  Lychnus  de  Rognac 
et  les  ligniles  deFuvcau,  et  moi  pour  soustraire  à  l'horizon  du  calcaire 
à  Bequietiia  ammonia  les  calcaires  blancs  k  Diceras  des  environs  de 
Marseille  et  du  Var,  qui  se  montrent  néwmoins  si  franchement  inférieurs 
k  l'étage  valenginien,  et  qui  sont,  k  coup  sûr,  les  contemporains  du  Klip- 
penkalk  do  Mont-Salève,  de  l'ËcbailloD,  etc. 


<87S.  COQUAND.  —  GAItUMNlEll  DES  ALPBS-MAR.  477 

Dans  un  travail  récent  (1)  M.  Matheron  s'appuyant  sur  le  recouvrement 
deTétagç  garumnien  par  le  terrain  nummulitique  dans  le  département  de  la 
Hante-Garonne,  et  démontrant  que  les  calcaires  à  Lychnus  de  Rognac,  et 
a  fortiori  les  lignites  de  Fuveau  qui  les  supportent,  sont  placés  au* 
dessous  du  garumnien,  donc  au-dessous  des  assises  nummulitiques,  a  con- 
clu que  c*est  à  tort  que  plusieurs  géologues  considèrent  l'ensemble  de  cette 
série  comme  l'équivalent  synchronique  de  certains  horizons  paléontologiques, 
toujours  situés  ailleurs  au-dessus  du  terrain  nummulitique. 

II.  convient  donc  de  considérer^comme  crétacés  les  argiles  rutilantes  de 
Vitrolles,  les  calcaires  à  Lychnus  et  les  lignites  de  Fuveau,  de  la  même 
manière  que  je  crois  avoir  démontré  Torigine  crétacée  des  couches  d*eau 
douce  que  j*ai  décrites,  dans  la  craie  de  Villedieu,  au  Plan  d'Aups,  au 
Beausset  et  à  Martigues  (2). 

Dans  le  département  des  Bouches-du-Rh6ne,  à  partir  des  bancs 
santoniens  marins,  jusque  et  y  compris  les  calcaires  parallèles  au  calcaire 
delà  Beauce,  la  série  de  la  craie  supérieure  et  la  série  tertiaire  sont  excluve- 
ment  d  origine  lacustre;  on  ne  possède  donc  pas,  comme  dans  le  bassin  de  la 
Seine,  la  ressource  des  NummuUtes  et  des  faunes  qui  accompagnent  ces  fora- 
minifères,  pour  opérer  nettement,  et  pour  ainsi  dire  à  première  vue,  la  sé- 
paration de  Téocène  inférieur  et  de  la  formation  crétacée,  et  ce  n'est  qu'à  la 
suite  de  patientes  et  habiles  recherches,  et  en  s'aidant  des  données  four- 
nies par  la  stratigraphie  ainsi  que  par  la  succession  de  faunules  indépen- 
dantes, que  Ton  peut  parvenir  à  établir  une  échelle  comparative  et  sjn- 
chronique  pour  Téocène  marin  des  autres  contrées  et  Téocène  lacustre  des 
environs  d'Aix. 

Si  la  formation  nummulitique  d'origine  marine  manque  dans  \e^  régions 
occidentales  de  la  Provence,  par  compensation  elle  est  très-bien  représentée 
vers  les  régions  orientales.  Il  était  donc  du  plus  grand  intérêt  de  s'assurer 
s'il  ne  serait  pas  possible  d'y  surprendre,  au-dessous  de  cette  formation 
éocène,  quelque  étage  qui  ne  fût  ni  la  craie  de  Paris  ni  celle  de  Maestricht, 
mais  bien  quelque  chose  de  supérieur  à  ce  niveau  et  qui  se  rapportât  au 
garumnien  des  Bouches-du-Rhône.  Si  cette  constatation  s'appuyait  sur  des 
bases  solides,  il  devenait  démontré  dans  ce  cas  :  que  l'étage  garumnien 
est  un  étage  que  l'on  ne  peut  confondre  ni  avec  la  craie  de  Maestricht, 
puisqu'il  lui  est  supérieur  à  Ausseing  et  à  Auzas,  ni  avec  l'éocène  num- 
mulitique, puisque  dans  les  Pyrénées,  dans  l'Aude  et  dans  la  Provence 
orientale,  il  se  trouve  inférieur  aux  assises  suessoniennes. 


(1)  Matiieron,  Sur  l'âge  des  calcaire»  lacuttrei  à  Strophostoma  lapidda  de$  enviroru 
iAix,  Bull,  soc,  géoL,  t.  XXIV.,  p.  762. 

({)Goquaiul,  Description  géologique  du  massif  montagneux  de  la  Sainte^Baume;  Majr- 
Mille,  1864. 


478  COQtlAND.  — nittl-HTIIBN  HES   ALPES-HAR.  13  JAlW- 

En  ouire,  coiiime  en  Provence  on  possède  l'iioriion  de;  gj'pses  de  Monl- 
niarlre  à  i**i/(Eo//ii;rmffi,  il  résullerail  de  ces  divers  faits  que  la  grande 
masse  de  calcaires  lacuBlresplacéeenlreles  bancsk  Palceotherium  nlVêlA^c 
rutilant  ne  saurait  tnmvor  ses  cquivalenU  géologiques  qne  dans  les  sables 
moyens,  le  calcaire  grossier  et  lt<s  sables  inférieurs  Hitessonicns. 

Celle  conclusion  en  eiilratoe  une  aulic  non  moins  imporlonti',  c'est  que 
dans  le  bassin  iinj]^o-parisieu  la  formalicn  crétacé?  ext  moins  compkHe  que 
dans  le  midi  de  la  Fnince,  non  seulemiml  dans  sa  partie  siipi-neuro,  puisque 
l'étage  garumoien  n'y  est  pnint  représenté,  mais  encore  dans  sa  partie 
moyeone  si  étriquée,  oJi  font  défaut  no^â  grand^^  horizonsdc  rudistcs.  On  peut 
y  ajouter  aussi  la  craid  inférieure  :  car,  jusqu'irt,  au-dessous  des  marnes 
d'Hauterire,  on  n'a  point  signalé  l'élage  valenginien,  auquel  les  cnvironsde 
Burrias  et  de  Gangee  ont  fourni  un  nouveau  conlingenl  de  couches  pI  de 
fossiles.  C'est  donc  avec  raison  que  j'ai  pu  proclamer  dans  un  travail 
récent,  qu'au  lien  de  s'obstiner  k  prendre  l'Anglelerre  ou  le  bassin  de  Paris 
cjimmc  prototype  du  plus  splendide épanouissement  de  la  formation  crétacée, 
c'est  la  IVivencc  que  l'on  doit  choisir  de  préférence. 

Sans  autre  nouveau  préambule,  alwrdons  l'objet  spécial  de  cette  élude. 

M.  Bellardi  a  fait  connaître  les  fossiles  nnmmuliliqucs  de  la  Pallarca, 
au-dessus  de  Nice  ;  on  sait  que  les  couches  qui  les  contiennent  reposent 
directement  sur  les  assises  santonicnncs  à  JIftcrasf  er  gibbus,  et  qu'elles  sont 
considérées  par  un  certain  nombre  de  géologues  comme  contcmporaîflcs  du 
suessonien  à  Neritn  Sclimiedeli  du  bassin  de  la  Seine  et  de  Couiïa,  et 
par  d'autres,  mais  à  tort  suivant  nous,  comme  contemporaines  du  calcaire 
grossier,  à  miins  toutefois  que  la  Pallarca  ne  représente,  mais  superposés, 
ces  deux  hori7X>ns  h  la  fois,  fait  que  je  n'ai  jamais  pu  constater. 

Le  terrain  nummulitique  est  également  développe  sur  la  rive  droite  du 
Var,  dans  les  communes  d'Antibes,  de  Biot  cl  de  Roquefort,  où  on  le  voit 
disparaître  complètement  pour  être  remplacé  dans  les  départements  limi- 
trophes ou  voisins  du  Var  et  des  fiouches-du-RliAnc,  par  des  assises  d'eau 
douce  de  la  même  époque.  , 

M.  l'ingénieur  des  mines  de  Villeneuve,  dans  sa  carte  géologique  du 
Var,  place  dans  le  terrain  tertiaire  moyen  le  terrain  nummulitique,  les 
conglomérats  trachytiqucs,  ainsi  que  les  marnes  astésiennes  des  bords  de 
ce  fleuve.  Les  poudingues,  dont  ces  dernières  sont  surmontées,  sont  seuls 
attribués  au  tertiaire  supérieur. 

Les  questions  d'attribution  devant  être  discutées  plus  tard,  je  me  bor- 
nerai k  énoncer,  pour  le  moment,  que  l'éocène  est  constitué,  dans  les  alen- 
tours de  Biot  et  de  Villeneuve,  par  deux  étages  consistant,  à  la  base  en 
des  grés  verdàlres  à  alvéolines  et  à  nummulites,  surmontés  par  des  marnes 
blancbàtres  avec  Orbitolites  sella,  et  à  la  partie  supérieure  en  des  con- 


gloméràlis  et  des  tufs  trachy tiques  avec  nutntimlites,  que  je  rapporte ati  cal- 
caire grossier. 

C'est  en  vain  que  Ton  y  rechercherait  les  horizons  fossilifères  de  la  Pal- 
larea,  où  la  Nerita  Schmiedeli  et  une  inGnité  d'autres  fossiles  communs 
indiquent  le  représentant  du  suessonien  supérieur,  tandis  que  la  présence  de 
YOrbitolites  iella  dans  les  assises  inférieures  aux  conglomérats  trachy- 
tiquesnous  reporte  au  nummulitique  de  Biarritz,  ou  au  suessonien  inférieur. 

En  cela  nous  adoptons  lopinion  des  géologues  qui  font  de  Biarritz  la 
base  de  la  formation  nummulitique.  Mais  si  les  marnes  à  Orbitolites  sella 
étai^t,  suivant  Topinion  de  M.  Suess,  plus  modernes  que  le  calcaire  gros- 
sier, il  s  ensuivrait  que  leurs  équivalents  de  Biarritz,  au  lieu  de  représen- 
ter un  horizon  inférieur  au  calcaire  grossier,  se  trouveraient  lui  être  supé- 
rieurs, et  alors  nous  convenons  que  nous  serions  fort  embarrassé  pour  fixer 
la  place  exacte  des  conglomérats  trachytiques,  qui  sont,  non-seulement 
sap^ienrs  aux  bancs  k  Orbitolites  sella,  mais  encore  en  discordance  avec 
eux,  et  contiennent  aussi  des  nummulites.  On  reviendra  sur  cette  question 
d'attribution. 

La  formation  miocène  est  représentée  à  Biot  par  Tétage  falunien  à  Cly- 
peàster  alttis,  et  la  formation  pliocène  par  les  marnes  fossilifères  d'Asti  et 
par  nn  étage  de  cailloux  et  de  poudingues  qui  en  forme  le  couronne- 

Le  système  tertiaire  a  pour  base  un  grand  développement  de  grès,  de  sa- 
bles et  d'argiles  bariolées,  que  nous  rapportons  k  la  formation  garum- 
luennè. 

i**  Formation  garumnienne. 

Lorsque  l'on  parcourt  la  région  des  plateaux,  qui,  entre  Grasse  etVence, 
s'interpose  entre  les  collines  du  littoral  de  la  Méditerranée  et  les  pre- 
miers ressauts  montagneux  par  lesquels  débutent  les  Alpes  provença- 
les, on  rencontre,  de  distance  en  distance,  des  amas  circonscrits  de  sables, 
d'argiles  et  de  grès,  qui  recouvrent  le  calcaire  jurassique  kDiceras  et  sem- 
blent en  avoir  nivelé  les  inégalités  superficielles.  Les  sables,  généralement 
souillés  par  le  peroxyde  de  fer,  sont  rouges  ou  de  couleur  lie  de  vin,  ainsi 
que  les  argiles  concomitantes,  quelquefois  parfaitement  blancs  et  propres 
à  la  fabrication  du  verre.  Par  places,  les  sables  sont  agglutinés  par  un  ci- 
ment siliceux,  et  ils  émergent  au-dessus  du  sol  sous  la  forme  de  masses 
plus  ou  moins  volumineuses  k  arêtes  vives,  que  Ion  serait  tenté  de  prendre 
pour  des  blocs  erratiques  ou  des  monuments  druidiques,  emprumés  k  des 
cpiartzites.de  transition.  Ces  masses  représentent  les  portions  solidifiées  de 
l'édifice  sableux,  restées  en  place,  après  l'ablation  des  sables  meubles,  «u 
laiieii  desquels  dies  étâeit  eiig^^;éâ^ 


tSO  coQUUfD.  — GAiimniiBEt  DBS  AU>e»-yAii.  13  janr. 

On  voit  au-dessus  des  grès,  m  bien  allernarit  avec  eux,  des  argiles  Irès- 
tenaces,  de  même  couleur,  que  l'on  mélange,  comme  produits  réfractaires, 
auK  argiles  subapeanincs  qui  servent  à  la  fabrication  des  jarres  à  huile. 
Ce  n'est  qu'îi  la  base  des  plateaux  que  ces  divers  éléments  remaniés  acquiè- 
rent une  importance  réelle,  soit  en  épaisseur,  soit  en  étendue  ;  car  là  ils  se 
trouvent  recouverts  par  les  assises  numuiutiliques  qui  les  ont  protégés  con- 
tre les  dénudations,  et  leur  assignent,  en  outre,  une  position  précise  dans 
la  série  si rati graphique. 

Toutefois  près  du  hameau  des  Terres-Blanches  (commune  de  Roque- 
fort), et  justement  en  pleine  région  des  plateaux,  on  peut  constater,  dans 
une  dépression  de  terrain  qui  déverse  ses  eaux  dans  le  Loup,  le  recouvre- 
ment des  sables  inférieurs  par  les  marnes  blanches  à  Orbilolites  sella, 
dont  la  couleur  a  fuit  donner  son  nom  au  quartier.  Dans  la  propriété  d'An- 
toine Foccard,  plus  au  sud,  on  a  entamé  les  grès  jusqu'à  la  profondeur  de  5 
à  6  mètres  pour  la  recherche  des  eaux.  La  fouille  a  rencontré  dans  le  fond 
une  coudie  subordonnée  d'un  calcaire  jaundtre,  carié,  d'aspect  Iraverti- 
neux,  et  pénétré  de  grains  de  quartz  isolés.  Je  n'ai  pu  y  découvrir  aucune 
trace  de  corps  organisés. 

Les  marnes  suessonieuiies' débordent  au-dessus  des  grès,  d'une  manière 
transgressivc,  et  viennent  s'appuyer  sur  le  calcaire  à  Diceras,  lequel,  vers 
les  points  de  contact,  est  criblé  de  perforations  de  pholades.  Outre  les  Or~ 
bitolUes  sella  qni  y  sont  très-abondantes,  les  marnes  contiennent  une  Oa- 
trea  que  je  ne  puis  séparer  de  VO.\BcUovncina.  Les  grès  et  les  calcaires 
sous-jaeenls,  au  contraire,  n'offrent  pas  la  moindre  trace  d'animaux  ma- 
rins :  aussi,  je  suis  d'autant  plus  disposé  à  les  considérer  compiti  étant  d'o- 
rigine lacustre,  que  les  perforations  que  je  viens  de  signaler  ne  se  mon- 
Iruit  jamais  lorsque  les  grès  et  les  argiles  rouges  s'affranchissent  du  terrain 
Dununulitique,  ce  qui  est  le  cas  presque  général  dans  les  Hauts-Plateaux, 
tandis  qu'elles  se  manifestent  constamment  vers  les  surfaces  de  contact  en- 
\K  l'écM^ne  fosEilifëre  et  les  calcaires  jurassiques. 

Hais  pour  avoir  une  idée  plus  complète  de  la  composition  et  de  la  puis- 
sance de  l'étage  qui  nous  occupe,  il  convient  de  déserter  la  région  des  pla-    , 
teaux  et  de  descendre  dans  les  collines  de  Biot.  Un  des  points  instructifs^ 
consulter  se  trouve  sur  la  route  de  Biot  à  Vallauris. 

Cette  route,  ^  son  embranchement  avec  celle  d'Antibes,  est  tracée  dans' 
des  grès  qoarlzeux,  verdàtres,  disposés  en  bancs  épais  et  irréguliers,  noyés 
souvent  dans  des  sables  désagrégés  et  de  même  nature.  Ils  sont  remplis  de 
nummalites  et  d'alvéolines.  Sur  leur  aval-pendage,  ils  supportent  les  mar- 
nes à  Orbitoliles  sella.  En  se  dirigeant  vers  la  campagne  'Vian,  on  prend 
les  couches  en  écharpe,  et  on  ne  tarde  pas  k  poser  le  pied  sur  des  g^,  des 
argiles  et  des  sables  rouges,  qui  débordent  de  dessous  les  grés  i  alvéolines 
et  Tienneat  s'tppu^  sur  les  calcaires  à  Dicerat.  Comme  les  talus  qni  l>o^ 


mS.  OOQVAm.  '— GAROMiaBN  DES  ALPEft-MAft.  181 

dent  te  oAté  droit  de  la  route  sont  à  pentes  raides,  et  que  les  argiles  et  les 
sables  rubigineux  se  trouvent  dans  une  position  plus  élevée  que  les  grès  k 
oommulites,  les  premiers  sMtt  entraînés  par  les  eaux,  et  viennent  com- 
bler les  interstices  des  grès  verdâtres,  et  même  les  recouvrir  d'un  manteau 
superficiel,  qui,  si  Ton  n*y  prenait  garde,  pourrait  tromper  Tobservateur 
sor  leur  véritable  position,  donc  sur  leur  âge. 

Le  ruisseau  de  la  Valmasque,  tributaire  de  la  Brague,  établit  la  sépara- 
tion des  communes  de  Biot  et  d'Antibes.  Lorsqu'on  en  remonte  le  cours, 
dans  la  direction  de  TOuest,  on  entre  en  plein  système  inférieur  dans  le 
vallon  de  la  Closonne.  Mais  sur  cette  ligne,  la  composition  du  terrain 
se  montre  plus  complexe  que  dans  la  région  des  plateaux. 

Il  consiste  généralement  :  1*  en  des  amas  de  grès  quartzeux,  friables, 
pénétrés  dans  toute  leur  épaisseur  de  manganèse  peroxyde,  qui  s'y  montre 
sous  forme  de  traînées  irrégulières,  de  veines  interrompues,  et  de  rognons 
isolés,  parallèles  à  la  stratification  qu'ils  indiquent  le  plus  souvent.  Le 
minerai  est  certainement  contemporain  de  la  roche  encaissante  ;  car 
chaque  rognon,  chaque  veine  sont  complètement  isolés  au  milieu  de  la  ro- 
die,  sans  communication  avec  les  rognons  voisins  ou  avec  des  cheminées 
par  lesquelles  on  pourrait  supposer  qu'ils  auraient  pénétré  dans  la  masse 
postérieurement  k  son  dépAt  ; 

2^  En  argiles  réfractaires,  fouettées  de  rouge,  de  rose  et  de  lilas,  onctueu- 
ses au  toucher,  intercalées  dans  les  grès  en  paquets  plus  ou  moins  puis- 
sants, mais  toujours  capricieux  dans  leurs  allures  ; 

3®  En  sables  meubles,  rouges  et  blancs^  d'une  puissance  qui  quelquefois 
dépasse  iO  mètres  ; 

4®  Enfin,  en  un  poudingue  dont  la  pâte,  qui  est  un  grès,  sert  de  ciment 
à  de  nombreux  cailloux  de  grosseur  variable,  empruntés  au  calcaire  jurassi- 
que du  voisinage.  Ce  poudingue,  reposant  sur  une  base  ébouleuse,  se  dé- 
molit lorsque  cette  base  vient  à  lui  manquer,  et  ses  débris  se  répandent 
sur  les  flancs  des  collines.  On  remarque,  à  l'état  subordonné,  quelques 
bancs  peu  épais  de  calcaire  jaunâtre,  avec  grains  de  quartz  roulés,  analo- 
gue à  celui  que  nous  avons  déjà  eu  l'occasion  de  signaler  aux  Terres- 
Blanches. 

Ces  divers  éléments,  amenés,  pour  le  plus  grand  nombre,  par  voie  de 
charriage,  donnent  naissance  à  des  dépôts  très-irréguliers  et  dont  la  phy* 
sionomie  est  susceptible  de  se  modifier  à  des  distances  très-rapprochées, 
par  la  prédominance  des  uns  au  détriment  des  autres,  ou  par  Tinterversion 
du  rang  qu'ils  occupent  ordinairement  dans  la  série.  Gomme  exemple  du 
développement  prodigieux  que  cet  étage  peut  acquérir,  nous  signalerons  la 
sablière  exploitée  au  N.-O.  de  Biot,  dans  le  quartier  des  Castellins,  sur  le 
c6té  gauche  de  la  route  de  Grasse. 

Eft^ddiors^des  sables  propres  aux  verreries  et  des  argiles  réfractaires,  les 


183  COQDAItD.  —  CARinOlIEN  BES  ALH>4IAa>  13  JlM. 

grès  bariolés  oCTrent  un  înlërèt  industriel  it  cause  des  dépOta  de  HUDganin. 
qui  oui  livré  plus  de  9000  tonnes  de  uiinerai  au  commero:. 

Ce  minerai,  «lui  appartient  à  l'esp^e  pyrolusitc,  présente  trois  variélés 
principales.  La  première  est  rompaile  et  d'un  noir  tirant  sur  le  bleu  ;  la 
deuxième  est  coucrélionoée  et  libreuse  dans  la  cassure  ;  la  troisième  n'est 
autre  chose  qu'une  poussière  très-fine,  Uicbanl  lottoment  les  doigts  et  mé- 
langée d'argile.  Le  titre  chloromèlriquc  varie  de  60  à  70  degrés,  lien 
existe  une  quatrième  variété,  mais  conslituant,  pour  atnà  dire,  une  curio- 
sité miaéralogique.  Elle  s^  présente  sous  la  forme  de  niasses  à  structure 
bacillaire  ou  prismatique,  à  la  manière  de  certains  basaltes.  Les  prismes, 
dont  les  pans  sont  d'ailleurs  rugueux  et  très-irréguliers,  aiTecleat  dans  leur 
groupement,  une  disposition  droite  ou  Qabiïllifurme,  et  dans  leur  cassure 
la  structure  fibro-soyeuse  du  mica  palmé.  Elle  contient  une  quantité  assez 
notable  d'eau,  et  sou  titre  ne  dépasse  pas  58".  Onobserve  égEdement  quelques 
croûtes  spongieuses  d'une  légèreté  extrême,  qui  se  rapportent  au  Wad  des 
minéralogistes  Allemands. 

Pour  se  convaincre  de  ta  conlemporanéitc  du  manganèse  avec  les  roches  es- 
caissantes,  il  suHit  de  constater  leur  subordination  réciproque,  même  dans  les 
Hauts-Plateaux,  où  le  minerai  occupe,  dans  le  calcaire  à  ÂiceraJ,  une  posi- 
tion qui,  au  premier  coup  d'œil,  pourrait  faire  rapporter  son  apparition  à  U 
période  jurassique  ;  mais  les  sables  et  les  argiles  sont  toujours  là  pour 
attester  leur  certificat  d'origine  plus  Féccnte.  Toutefois,  les  ibuilles 
aboutissent  sans  exception  à  des  cxcum<  ou  ii  des  poches  iermées.  U 
m"a  été  impoisililc,  mali^rc  di-'s  recherches  dirigées  dans  ce  sens,  de  décou- 
vrir les  cheminées  par  lesquclies  on  pourrait  lliéoriquemeîit  admettre  que 
tes  sources  minérales  ont  amené  le  manganèse  des  profoodeurs  de  la  terre, 
pour  le  déverser  dans  les  eaux  du  lac  garumnien. 

Si,  d'une  part,  la  prédominan»;  des  grès,  ainsi  que  la  présence  des  pOH- 
dingucs  calcaires,  va  droit  contre  les  idées  systématiques  qui  pourraienl 
faire  attribuer  à  la  formation  tout  entière  une  origine  geysérieane,  d'an^ 
part,  il  me  paraît  in:»ntestable  que  les  substances  métalliques  ont  dà  y  ar- 
river à  la  suite  de  phénomènes  thermo-minéraux. 

Il  serait  d'un  médiocre  intérêt  scientifique  de  donner  une  description  mo- 
nographique des  nombreux  gisements  éparpillés  sur  une  surface  de  plus  de 
deux  mille  hectares,  iudépendanis  les  uqs  dis  autres,  et  séparés  par  de 
grands  intervalles  stériles,  quoique  se  rattachant  &  une  cause  commuDe. 
Aussi,  nous  bornerons-nous  à  décrire  sommairement  quelques  centres  fé- 
condés, choisis  parmi  les  plus  importants,  parce  que  leur  étude  nous  inî- 
liera  à  la  connaissance  complète  des  particularités  qui  caractérisent  cet 
sortes  de  dépôts. 

Nous  devons  décerner  la  place  d'honneur  au  chantier  de  la  Charlotte 
qui  a  été  ouvert  dans  le  bois  de  Lagarde,  aurdesïus  du.  niisK»4.4l  1(^)14^ 


iS3t.  aoQDAl».  •—  uunama  bbs  AiLVBa-Mi».  183 

lif,  qP-'il  éwninf  4'iinf  tnntnir  presque  vcfticale  <k  iOO  EottreB.  (te  a 
IstcÂlé  k  l'eBtevaaeDt  du  minerai  au  idovcd  de  tranchées  praliqaéec  ao 
m^m  àa  grès  ti  des  argiles  rouges,  et  qui,  de^'enues  bieatât  ébeuleuses, 
Ott  Ibraé  de  recourir  au  srstème  de  puits  destinés  k  vider  les  poches  et  h 
Mlfûdre  le  minerai  jusqu'au  Tond  des  eatonooirs  :  h  une  profondeur  de  55 
nèlres,  la.  crevasse  isétalliitre  ouverte  dans  le  calcaire  jurassique  cesscil 
eomplétement. 

Le  diagramme  suivant  montre  la  iil^>osition  du  manganèse  au  milieu 
le>  roches  encaissaoles  : 

rif.i. 


A,  Çrès  rovc  mmsan^silire.  —  B,  Gris  rMige.  —  C,  ArjJlabitioUw.— 

D,  Calcaire  junasiiiue. 

Sqb  inapcction  seule  suffit  pour  démontrer  l'indépendance  des  deux  for- 
Htipos.  Les  roches  dont  se  compoee  le  dépôt  manganésiffere  consistent  ea 
dn  ffêa,  des  sables  ti  des  argiles  disposés  sans  ordre,  s'eDcherâtrant  les 
ma  dans  les  autres,  comme  si  chacun  de  ces  éléments  s'était  évertué  k 
miw  le  premier  pour  combler  le  gouffre. 

Quat  au  allures  du  manganèse  et  à  son  mode  de  distribution,  rien  de 
jlu  capricieux.  Sur  un  point,  ce  sont  des  rognons  on  des  amas  Quelquefois 
ttte-ToluiEinens ,  sur  un  autre,  des  veines  interrompues,  courant  sus 
faectÛM  oenstante  au  milieu  des  grès  et  des  argiles,  et  imitant,  mais  snr 
BU  échelle  trëfl-réduite,  les  méandres  des  Stocktoerts.  On  croirait,  dans 
«BtÙB  eu,  à  l'eiistence  de  và-itables  Gtoos,  mais  auxquels  manqneot 
ppaque  subileiDeat  la  continuité,  les  gangues,  le  toit  et  le  mur.  Dans  In 
foisûuge  de  la  formatioa  jurassique,  des  blo<^  calcaires  de  tout  calibre  se 
KmA  détachés  des  parois  des  crevasses,  et  se  trouvent  emballés  au  milles 
dn  magm^ganimnien.  Les  fissures  étroites  sont  saupoudrées  on  engorgées 
par  la  pyrotusite  :  les  fêlures  sont  injectées  de  manganèse,  et  comme  aies 
K  cnNHBl  dau  tous  les  sens  et  bous  tous  les  angles,  elles  imitmt  des  dio- 
WfirtiaHnu  iBrignliers. 


UA 


OOQOAin>,  —  GlftCUNICN  DES  AUBS-MAR. 


13  jaar: 


Malgré  la  confusioD  et  le  désordre  qui  régoent  dans  l'enseinble  du  gîte, 
il  est  QëaDmoJQs  facile  de  constater,  noa-seulemeat  que  le  remplissage  des 
crevasses  est  postérieur  au  soulèvement  du  calcaire  jurassique,  mais  encore 
que  les  grës  et  les  argiles  mangancsifëres  ont  été  disloqués  à  leur  (ouTi 
vérité  qui  ressort  clairement  de  la  coupe  que  nous  avons  déjk  donnée  et  de 
celle  que  nous  relevons  dans  une  des  tailles  du  chantier  du  Directeur  : 


^ 


i,  Grèt  ronge  masEaDfùQre.  --  B,  Grès  nnige.  —  C,  Arpin  btrioMes.  — 
D,  calc-aii-e  jumsfjque. 

Le  chantier  de  la  Charlotte  a  fourm  une  quantité  très-considérable  de 
minerai  ;  mais,  comme  les  giles  s'étrangleat  tous  à  une  faible  profondeur, 
il  canvieat,  apriis  avoir  vidé  une  poche,  d'en  r(;chercher  de  nonvelles  sur 
d'autres  points  ;  m^iis  les  dirTu'nsioiH  el  la  fécondation  élanl  des  éléments 
très-variables  de  leur  nature,  et  les  poches  constamment  limitées  en 
surface  et  profondeur,  l'exploitation  se  ressent  de  cet  état  de  choses,  et  est 
Mumise  à  des  tdtonnemenls  et  à  des  intermittences  fréquentes,  par  consé- 
quent à  un  grand  éparpillemeut  de  travaux. 

Un  gite  trés-interessant,  et  qui  était  en  pleine  production  lors  de  ma 
demiëre  visite,  est  celui  désigné  par  le  nom  de  chantier  du  Directeur  :  il 
est  sitaë  au  confluent  du  vallon  de  la  Réserve  et  de  celui  de  Merdaric.  Il  a 
ité  fouillé  sur  une  profondeur  de  37  mètres,  et  le  front  d'abattage,  à  l'en- 
trée de  la  galerie  d'allongement,  ne  mesurait  pas  moins  de  8  mètres.  Là 
encore  les  matériaux  de  remplissage  sont  tes  grès  et  les  argiles  rouges.  Le 
miuerai  s'y  montre  partout,  mais  sous  des  formes  tellement  irrégulières 
qu'il  serait  impossible  d'en  donner  une  idée  par  une  description.  L'entrée 
de  la  galerie  principale  est  ouverte  au  milieu  de  sphères  volumineuses  de 
mangan^  à  strncture  bacillaire  et  éloilée,  que  recouvrent  des  bancs  puis- 
sants de  poudingue  calcaire.  • 

Je  franchis  le  Merdaric  en  face  du  chantier  du  Directeur,  et  me  diri- 
geant vers  le  N.-O.,  à  travers  les  bois,  j'atteignis,  par  le  chemin  des 
Se^t-FoDS,  ie  huneaa  dn  Qos  (commone  de  Roquefort).  Je  ratcontnii, 


487S.  COQUAHD.  —  GARCIiraEIf  DES  ALPES-lUE.  185 

de  distance  en  distance,  au  milieu  des  calcaires  à  Diceras^  des  diapeaoz 
de  grès  rouge  qui  marquaient  autant  d*étapes  manganésifères. 

Du  hameau  du  Clos  à  celui  du  Colombier  la  distance  est  de  deux  kilo- 
Délies.  Â  c6té  de  Tauberge  qui  borde  la  route  de  Grasse  à  Gagnes,  on  a 
pratiqué  une  tranchée  qui  a  mis  à  découvert  un  riche  gisement  de  manga- 
nèse. Toutefois  ce  que  ce  point  présentait  de  nouveau,  c'était  la  présence 
de  la  dolomie  sur  une  des  parois  de  la  fouille  :.mais  on  sait  que  cette  roche 
eonstitue,  au-dessous  du  calcaire  à  Diceras,  un  puissant  étage  qui,  au 
Colombier,  se  montrç  à  découvert.  En  effet,  il  n'y  a  qu'à  remonter  quelque 
eent  mètres  vers  le  Nord,  au  quartier  de  Garmouillot,  pour  retrouver  les 
calcaires  blancs  à  Diêtras  qui  la  surmontent. 

Pour  en  finir,  sinon  avec  tous  les  affleurements  manganésifères,  du 
nmns  avec  ceux  qui  peuvent  servir  à  Tillustration  de  notre  terrain,  nous 
devons  déserter  la  région  des  Hauts-Plateaux  et  nous  rabattre  vers  les 
collines  cultivées  des  environs  de  Biot  et  d'Antibes. 

Le  gisement  du  Jas  (propriété  Sémery),  à  TO.  de  Biot,  établit  le  trait 
d*onion  entre  les  dépôts  du  bois  de  Lagarde  et  ceux  du  quartier  des  Soul« 
Itères.  An  domaine  Gavasse,  près  du  ruisseau  de  la  Valmasque,  on  ren- 
contre les  dolomies  inférieures  au  calcaire  à  Diceras.  Soullières,  aujour- 
d'hui remblayé,  a  été  un  des  points  les  plus  productifs  en  manganèse.  Le 
QÛiierai  était  logé  en  plein  dans  les  dolomies.  Sur  ce  point,  ainsi  que  sur  les 
firanges  des  coteaux  que  recoupe  la  route  de  Grasse,  les  grès  sont  recouverts 
par  des  masses  d'un  conglomérat  k'gros  cailloux  calcaires,  dont  la  désagréga- 
tion donne  naissance  à  des  champs  pierreux  que  l'on  croirait  avoir  été 
formés  par  un  torrent  désordonné.  Plusieurs  de  ces  cailloux  portent  des 
Irons,  des  perforations  de  pholades,  circonstance  importante  à  noter,  et  qui 
dévoile  clairement  l'indépendance  du  système  manganésiiere,  ou  garum- 
nîen,  par  rapport  aux  grès  verdàtres  nummulitiques  qui  le  recouvrent 
immédiatement,  et  par  lesquels  débute  la  formation  éocène. 

La  montagne  des  Rastines,  sur  la  rive  droite  de  la  Valmasque,  presque 
en  lace  des  sablières  du  vallon  de  Glosonne,  nous  offrit  sur  son  versant 
sod  un  puissant  gisement  de  fer  hydraté  avec  géodes  de  quartz,  et  sur  le 
versant  nord,  dans  la  propriété  Bel,  un  gite  de  manganèse  terreux  que  des 
travaux  étages  ont  évidé  sur  une  profondeur  verticale  de  55  mètres  en- 
viron. 

En  résumé,  notre  étage  garumnien,  dont  l'âge  sera  discuté  plus  ample- 
ment à  la  suite  de  la  description  du  terrain  éocène,  est  formé,  à  sa  base, 
de  grès  et  d'argiles  rouges  manganésifères,  et  à  sa  partie  supérieure,  de 
poudingnes  à  cailloux  calcaires,  empruntés  aux  terrains  mêmes  sur  lesquels 
ils  rqK)6ent  :  il  est  sans  fossiles,  mais  d'origine  lacustre,  à  en  juger  par  la 
naUue  travertineuse  des  bancs  calcaires  subordonnés  :  de  plus,  il  est 
noodvert  transgressivement  par  le  terrain  nummulitique. 


coQCAm.  —  OAMnntBi  tus  Ams-iuv. 

Formation  cocène. 

Vc  terrain  nummulilique  »c  compose  de  dcus  élages  dîsfincls,  carac- 
térisés, l'uo  el  l'autre,  par  la  prcsiMicc  des  Nummniitcs,  mais  d'nne  com- 
position toute  diOvrcnte. 

Le  premier  étage.  A,  est  cssenlidiemenl  composa,  h  sa  base,  de  grès  cl 
desabies  verdâtres  (12  mètres),  et  à  sa  partie  supérieure,  de  marnes  hlan- 
chAlres  comws  dans  la  contrée  sous  le  nom  de  Terres  Dlanelics  (8  mètres). 
Los  grès  sont  remplis  de  Numrauliles  de  pclil  diamètre  et  très-n;nflées, 
d'AIveolines  et  de  débris  de  crniiiiltes  indéterminables.  J'y  ai  cq>CDdan( 
recueilli  un  bel  excuiplaire  de  Cyphosoma  Pel'ati,  Cotl.  (?),  échinide  qiii 
se  retrouve  à  Biarritz.  Les  marnes  sont  pétries  A'OrhUoittes  sella, 
d'.Arch-,  qui  se  monlrent  libres  el  détachées  sur  le  sol,  lorsque  la  roche  est 
Triable,  et  qui  forineni  une  lumacbelledc  pris  d'un  mètre  de  paîssancc, 
quand  la  roche  est  résistanle.  On  peut  observer  cet  ctagc  sur  la  route  de 
Vallaoris,  dans  les  alenlotirs  de  Biot,  sur  la  route  de  Grasse  au-dessus  de 
ViHeneuvc,  et  sur  une  foule  d'anlns  points.  C'est  pour  nous  la  base  de 
l'étage  auessonien,  ou  si  l'on  aime  mieux,  les  premiers  et  plus  anciens 
dépôts  éoccoiqnes. 

Le  deuxième  élagc,  B,  se  montre  complètement  indépendant  du  premier 
qo'il  recouvre  dans  tes  régions  basses,  mais  dont  il  s'affranchit  dans  les 
H»uts-Ptateau\.  II  est  exclusivement  formé  par  des  conglomérats  el  des 
tufs  lr,i'"bjliiiites  grossièrement  slratiiiés.  qui  s'eleiidcnl  uvi-dcssus  des 
marnes  fc  Orbitôliles  sella,  sous  forme  d'un  vaste  manteau,  doat  la  sur- 
foee,  raboteuse  et  rebelle  k  la  végétation,  contraste  avec  les  plaotaliotts 
dViviers  et  d'orangers  qui  recouvrent  les  autres  termes  du  terrain  ler- 
liRire.  , 

Les  conglomérats  consistent  en  une  série  de  bancs  irés-puissanls,  com- 
posés de  blocs  généralement  anguleux  d'un  trachj'te  rerdâtre,  noirâtre  on 
jan&fttre,  lanté  de  cristaux  effilés  de  feldspath  el  de  quelques  cristaux 
d'Knphibole  noire.  Un  certain  nombre  de  blocs  offrent  cependant  une 
(orme  arroodie  ;  mais  celte  forme  tient  ï  la  facilité  avec  laquelle  certains 
tracbytes  se  désagrégoil  par  suite  d'altérations  superficielles,  et  non  point 
à  une  usure  due  au  frottement  mécanique  des  eaux,  comme  on  serait  tenté 
de  le  supposer  à  première  vue. 

Ces  blocs,  dont  quelques-uns  cubent  prés  d'un  mètre,  sont  confondus 
sans  ordre  au  milieu  d'autres  blocs  de  moindre  dimension,  et  le  tout  est 
emballé  dans  une  pâte  grésiforme  et  grisâtre,  qui  ik'cst  autre  chose  que  les 
parties  plus  finement  triturées  de  ces  mêmes  conglomérats.  La  parfaite 
censervation  des  angles  et  les  dimensions  démesurées  de  la  ptopait  des 
&tgment9  démonlrent  que  le  point  de  lenr  provenance  ne  peut  être  éloigné 
des  licax  oh  on  les  raieonlre  anjoardliui. 


4171.  teflfOAim.  <^-  OAiàcwicn  des  alvcs-vak.  4  87 

EffeetiTement,  en  me  livrant  à  des  recherches  minutieuses  dans  les  ter- 
rains environnants,  je  suis  parvenu  à  découvrir  plusieurs  centres  d*émis- 
,  dans  lesquels  le  traehyte  massif  se  montre  en  place.  Un  de  ces 
se  trouve  un  peu  au-dessous  d'une  ruine  romaine,  sur  le  cAté  droit 
et  la  route  de  Biot  à  Vallauris.  Il  consi?>te  en  un  traehyte  grisâtre,  profon-* 
dément  décomposé  à  la  surface,  et  qui  est  implanté  au  milieu  du  calcaire  à 
JHtmu.  J'en  citerai  un  second  dans  le  quartier  de  St-Glaude  :  une  tran- 
liée  pratiquée  pour  les  besoins  de  lagricullure  a  mis  k  découvert  un  dyké 
potfBUtdun  traehyte  verdâtre,  disposé  en  grosses  sphères  contiguës, 
iriiies  à  feur  centre  et  entourées  de  tuniques  concentriques  terreuses,  pro- 
alitai  par  une  décomposition  progressive. 

Ce  mode  de  désagrégation  explique  clairement  Torigine  des  tufs  et  la 
diSiirence  de  volume  des  blocs,  des  conglomérats,  suivant  que  la  mer 
éteène  eut  à  déplacer  et  à  transporter  des  matériaux  meubles  ou  des  roches 
qui  avaient  résisté  à  Tinfluence  des  agents  destructeurs. 

GoB^me,  dans  un  autre  travail  (1),  j'ai  déjà  donné  la  description  dé- 
liiiié&  ées  conglomérats  trachytiques,  je  me  dispense  de  la  reproduire  ici. 
En  1849,  je  me  demandais  quel  pouvait  être  le  point  de  provenance 
d^oiie  si  grande  quantité  de  matériaux  trachytiques,  lorsque  le  traehyte 
te  plaee  ne  se  trahissait  nulle  part,  où  étaient  situés  les  oriGces  qui  les 
avaient  amenés  à  la  surface  du  sol  ?  J'ajoutais  que  les  conduits  souter- 
laôs  ne  devaient  exister  que  dans  les  lieux  mêmes  où  Ton  observait  les 
frodoits  de  leurs  déjections.  C!ette  lacune  se  trouve  comblée  par  mes  nou* 
vdlef  recherches. 

J*avais  constaté  en  1849  la  discordance  de  l'étage  pliocène  par  rap» 
port  aux  conglomérats  trachytiques.  Ces  derniers  sont,  à  leur  tour,  discor- 
dants avec  les  grès  manganésifères,  ainsi  qu'avec  les  marnes  à  OrbUolilu 
$dla,  comme  on  peut  s'en  assurer  sur  les  Hauts-Plateaux  :  de  plus  on 
i*Qbserve  aucun  passage  minéralogique  entre  ces  deux  étages,  lorsqu*ils 
8e  montrent  en  contact.  Cette  discordance,  je  l'ai  surprise  sur  une  foule  de 
points,  et  notamment  dans  la  sablière  Fumel,  où  l'on  voit  les  conglomérats 
leoonvrir  transgressivement  les  grès  suessoniens,  et  se  modeler  dans  les 
dépressions  préexistantes.  Des  exemples  analogues  se  répètent  dans  le 
ehaatier  du  Directeur,  dans  le  vallon  de  la  Réserve,  ainsi  que  vers  les 
hameaux  du  Clos  et  du  Colombier. 

Une  disposition  de  cette  nature,  outre  une  différence  radicale  dans  la 
eomposition  des  couches,  ne  permet  de  rattacher  les  conglomérats  trachy- 
tiques ni  aux  marnes  à  Orbilolites  sella,  ni  aux  marnes  subapennines  ; 
car  entre  les  premiers  et  celles-ci  existe  la  formation  miocène  à  Clypeasler 


(0  Gomnd*  Tirrwkm  igniê  êi  primairei  du  département  du  Var,  Mim.  Sôc,  QéùL» 


1 88  cOQUAin.  —  flARUiraiEH  des  ALPES-MAR.  1  3  JMT. 

altus,  qui  a^ait  échappé  jusqu'ici  à  loul  obsenateur,  et  dont  nous 
aurons  à  parler  bit;nl6l. 

Quelle  est  la  position  qu'il  convient  d'assigner  aux  conglomérats  tra- 
chytiques  dans  la  série  tertiaire  ■?  J'avais  incliné,  en  1849,  vers  l'opinion 
qui  devait  les  Taire  considérer  comme  miocènes.  La  molasse  k  Clj/pcaster 
n'avait  point  été  signalée  à  cette  époque.  Mais  j'ai  eu  la  bonne  fortune  de 
découvrir,  celte  année,  dans  les  demi-opales  (ménilitcs)  qui  abondent 
dans  les  tufs  du  bois  de  Lagarde,  à  t'ouest  de  Biol,  des  nummulîtessur 
la  signiûcation  générique  desquelles  il  est  impossible  de  se  méprendre. 
C'est  donc  dans  l'éocène  qu'il  convient  de  retenir  les  conglomérats,  et 
de  voir  dans  la  stratification  de  ces  derniers  une  reproduction  des  causes 
qui,  à  des  intervalles  différents  et  par  conséquent  k  des  niveaux  différents, 
ont  amené,  dans  les  assises  tertiaires  du  Vicontin,  ces  mélanges  volca- 
niques particuliers  que  Brongniart  a  fait  connaître  sous  le  nom  de  ter- 
rains calcaréo-lrappécns. 

S'il  est  facile  de  constater,  dans  la  région  que  nous  décrivons,  J'ordre 
de  succession  des  divers  étages  que  nous  venons  de  passer  en  revue,  nons 
éprouverons  un  peu  plus  de  diflicultés  pour  en  déterminer  exactement 
l'âge.  Le  seul  repère  paléontologique  utile  et  comparatif  que  nous  puis- 
sions invoquer  nous  est  fourni  par  la  présence  de  VOrbitolites  sella  et 
du  Cyphosoma  Pellati,  qui  démontrent  la  contemporanéité  des  bancs 
qui  les  contiennent  avec  les  assises  qui  k  Biarritz  présentent  les  mêmes 
fossiles.  La  solution  du  problème  serait  de  suite  donnée  par  l'âge,  du 
terrain  nummulitique  de  Biarritz,  si  cet  âge  était  connu  d'une  manière 
précise. 

Nons  le  répétons,  si  les  géologues  français  se  sont  accordés  pour  en 
faire  la  base  de  Téocène,  M.  Suess  le  considère,  an  contraire,  comme  en 
oMistitnant  la  partie  supérieure. 

Examinons  si  le  nœud  gordien  de  la  questioa  ae  pourrait  pas  être 
tranché  par  l'étude  même  des  contrées  voisines  des  lieux  que  nous  dé- 
crivons. 

Le  terrain  nummulitiqiie  de  la'  Pallarea  possède  une  faune  trës-ridie 
qui,  par  la  Netita  Schmiedeli  et  par  un  grand  nombre  d'autres  espèces, 
rappelle  les  fossiles  du  suessonien.  II  repose  directement  sur  l'étage  san- 
toDÎen  à  Micraster  gibbus.  Les  assises  &  Orbitolites  sella  et  les  grès 
rouges  y  font  détaut.  Ce  foraminifere  a  bien  été  signalé  dans  les  envi- 
rons de  St-Hospice  ;  mais  St-Hospice  appartient  à  un  bassin  complète- 
ment distinct  de  celui  de  la  Pallarea,  et  fait  partie,  au  contraire,  de  celui 
de  Biot  :  or,  ces  deui(  bassins,  qui  n'ont  jamais  communiqué  ensemble, 
séparés  qu'ils  sont  par  une  chaîne  secondaire  très-épaisse  et  très-élevée, 
n'ont  point  de  fossiles  communs,  et  présentent,  malgré  leur  voisinage,  une 
composition  et  une  succession  d'étages  tout  i  fait  différentes,  de  sotIc 


1878.  coquaud.  —  OARumaBN  bes  alpbs-var.  1 89 

^'il  est  impossible  de  déterminer,  a  priori,  s'ils  sont  contemporains,  ou 
a  ToQ  est  plus  ancien  que  lautre. 

Si,  adoptant  les  idées  de  d'Ârchiac,  on  parallélise  les  dépôts  de  Biarritx 
et  de  Gouiza  (Aude),  et  qu  on  les  considère  comme  constituant  la  base  du 
terrain  nummulitique,  les  marnes  à  Orbitotites  sella  de  Biot  doivent 
alors  être  ramenées  au  même  niveau,  et,  dans  ce  cas,  les  grès  mangané- 
silères,  qui  leur  sont  inférieurs,  doivent  être  assimilés  au  groupe  lacustre 
d'Alet,  et  faire  partie  du  système  garumnien.  G*est  lopinion  que  nous 
avmis  adoptée. 

Ce  n*est  point  ici  le  lieu  de  faire  Thistorique  de  Tétage  garumnien.  Les 
travaux  de  MM.  Leymerie  et  Mat  héron  fixent  sa  place  au-de>sus  de  la  craie 
d^Ausseing  et  de  Grensac,  qui  correspond,  comme  on  le  sait,  aux  bancs  su- 
périeurs de  la  craie  à  Ilemipneusles  de  Maestricht.  Ce  nouvel  étagç,  d'ori- 
gine marine  ou  fluvio-marine  au  pied  des  Pyrénées,  est  complètement  d'eau 
à)uce  dans  THérault  et  dans  la  Provence.  !I  enrichit  la  faune  crétacée  d*un 
nouvel  horizon  de  rudistes  que  Ton  réclamerait  vainement  au  bassin  anglo- 
parisien.  Position  et  faune,  tout  concourt  pour  lui  assurer  une  autonomie 
incontestable.  Quant  à  la  colonie  marine  d'époque  santonienne  mentionnée 
par  M.  Leymerie  au  sein  de  Tétage  garumnien,  elle  serait  formée,  non  point 
d'émigrants,  mais  bien  d'espèces  toutes  nouvelles  d'après  M.  Matheron. 

Nous  relevons  dans  le  grand  ouvrage  de  d'Archiac  sur  les  Gorbières,  que 
les  trois  étages  du  groupe  nummulitique  de  cette  contrée ,  en  lesquels  ce  savant 
Ta  réparti,  représzntent  les  sables  et  les  grès  moyens ,  le  calcaire  gros- 
sier et  les  lits  coquilliers  du  Soissonais.  Dans  cet  ordre  d'idées,  le  gise- 
ment fossilifère  de  Bos  d'Arros,  qui  correspond  au  calcaire  grossier,  serait 
supérieur  aux  falaises  de  Biarritz. 

Si  les  conglomérats  trachytiques  de  Biot  contenaient  une  faune  déter- 
minable,  il  serait  facile  de  trouver  ces  équivalents  dans  d'autres  contrées  classi- 
ques. Les  Nummulites,  voilà  les  seuls  êtres  organisés  qu'il  nous  a  été  donné 
d'observer,  et  l'on  conçoit  que  les  mollusqiles  devaient  fuir  une  mer  dans 
laquelle  les  éruptions  volcaniques  déversaient  des  matériaux  de  très-gros 
Tolume,  et  maintenaient  une  période  d'agitation  violente.  Mais  en  considé- 
rant les  couches  à  Orbitolites  sella  comme  la  base  de  l'étage  suessonien, 
dont  les  terrains  de  la  Pallarea  seraient  la  partie  supérieure,  l'analogie  comme 
la  superposition  autorise  à  classer  les  conglomérats  dans  l'étage  parisien 
(calcaire  grossier).  Or,  comme  dans  les  environs  de  Nice,  et  surtout  le  long 
de  la  côte,  entre  Vintimiglia  et  Oneglia,  le  terrain  nummulitique  est  recou- 
vert par  le  flysch  à  fucoïdes,  équivalent  des  gypses  de  Montmartre  et  des 
couches  à  Pakeotherium  de  la  Provence,  il  résulterait  que  l'on  trouverait 
dans  Téocène  marin  des  bords  du  Var  l'équivalent  de  l'éocène  lacustre  des 
Bouches  du  Rhône,  et  on  voit  alors  que  les  grès  rouges  manganésifères  de 
Biot  se  profilent  naturellement  sur  le  même  niveau  que  les  argiles  rouges 
de  Vitrolks  et  que  le  groupe  d'Alef • 


190  cofiMini.  —  OAUtnimin  des  aipes->àr.  O  jaty.' 

Dans  tous  les  cas,  les  1800  mètres  d'assises  lacustres  que  l'on  constale 
dans  la  Basse-Provence  entre  l'clage  sanlonien  et  la  molasse  falunienne,  et 
qui  coBlieonral  des  faunes  spéciales  aussi  normales  que  les  assises  elles- 
mêmes,  ne  doivent  point  rester  indclinitnent  en  quarantaine,  cl  nous  pen- 
sons que,  dans  une  classification  générale  des  terrains,  les  ailles  mbiennes, 
les  «Jcaires  i  Lychnus  et  les  lignites  de  Fuveau  doivent  occuper  la  place 
qui  leur  revient  par  droit  du  naissance.  Nous  pensons  aussi  que  pour  nos 
terrains  jurasjiiques,  comme  pour  nos  terrains  crétacés  et  tcrliuires,  on  ne 
s'obslinera  plus  à  le^  condamner  au  lit  de  Proeusli;  du  bassin  Anglo-Parisien, 
de  manière  à  les  allonger  ou  à  les  restreindre  arbllrairemenl,  en  les  forçant 
de  se  plier  aux  dimensions  qu'il  plaira  ii  chaque  géologue  de  donner  à  ce 
lit  de  convention. 

Dans  un  travail  publié  toutrécemnient(l),  nouKarons  fi\é  la  position  des 
Bauxites  à  la  base  des  couches  à  Lychmis ,  par  conséquent  au-dessous 
des  argiles  rouges  de  Vitrolles.  Les  Bauxites  ont  inauguré  l'érc  des  mani- 
festations rutilantes  qui  ont  revêtu  l'étage  garumoien  de  la  livrée  éclatante 
<]foi  trahit  de  loin  sa  |H^nce.  Ces  manifestations,  produites  par  des  source» 
themw-minérales,  {|ui  ont  doté  le  département  des  Bouches-du-Rhônc  de 
pwosyde  de  fer  avec  une  si  grande  générosité,  ont  également  fourni  ce  mi- 
néral à  celui  des  Alpes-Maritime  :  mais  là  il  se  trouve  associé  au  pero- 
xj'de  de  mang^èse,  substance  que  l'on  observe,  quoiqu'en  (pianlilé  moindre, 
dans  les  Bauxites  de  Gabasse  au-dessus  dn  Luc. 

On  voit,  en  résume  que  le  lorrain  nummulilique  de  Biot  se  compose,  au- 
dessus  des  sables  garumniens.  de  deux  étages  dont  l'un  se  rapporte  aux 
aEnAessueS9(Hii(>me3,etlesecoQd,lescoaglomérBUtraehytiques,  aucaleuN 
grossier. 

Formation  miocène. 

Le  bourg  de  Biot  est  bâti  sur  un  promontoire  qui  ibmîne  la  rivière  de 
U  Krague,  et  qui  est  formé  de  molasse  :i:arine  k  Clypeasler,  la  même  que 
celle  qnî  est  développée  dans  les  environs  de  Vence.  Elle  consiste  en  une 
roirbe  tendre,  jainâtre,  remplie  de  débris  de  coquilles,  alternant  avec  dei 
gTÈs  calcaréo-sableux .  Comme  elle  est  entièrement  recouverte  par  les  mai- 
sons, elle  ne  devient  visible  que  sur  les  talus  des  rampes  taillées  pour  l'usage 
des  piétons  ;  on  peut  cependant  en  relever  une  bonne  coupe  dans  le  jardin 
de  H.  Gros,  oii  l'on  observe  les  Clypeasler  altus^  scutella  et  une  Foule  de 
Pecten.  La  molasse  reparaît  i  l'Est  de  Biot  sur  la  rive  gauche  de  la  vallée  ; 
mais  elle  n'est  à  découvert  que  sQr  les  escarpements  de  la  berge  :  sur  le 
plateau,  on  la  voit  recouvrir  tes  conglomérats  trachytiques;  mais  à  son  tour 
eUe  est  presque  immédialemenl  masquée  par  la  végétation,  ou  recouv^tepar 
las  marnes  snbapennines. 

(I)  Coqraa,  sut.  Soc.  ffM..^■ft-.,(.  XXIX,  p.  M. 


ItTS.  t9vskjw.  —  aAKonmof  m»  aim»*var.  491 

Formation  pliocène. 

Cette  formation  peut  se  subdiviser  en  deux  étages  :  Tétag^  inférieur 
consiste  en  un  puissant  dcp6t  de  marnes  grises  et  bleuâtres,  exploitées  pour 
la  fabrication  des  tuiles  et  des  jarres.  Il  constitue  des  cijteaux  à  contours 
émoussés;  on  observe,  au  milieu  de  la  masse,  quelcfues  bancs  subordonnés 
d*une  molasse  grossière,  cariée,  formée  de  débris  de  coquilles,  mais  qn*il 
&ut  bien  se  garder  de  confondre  avec  celle  sur  laquelle  Biot  est  bâti. 

Sur  les  bords  de  Tétang  de  Vaugrenier,  ainsi  que  dans  les  excavations 
ouvertes  sur  la  route  d'Antibes  à  un  kilomètre  de  la  Maison  du  Roi,  on 
peut  faire  une  ample  moisson  de  fossiles  d'une  consen^ation  parfaite,  Ru' 
nella  stAmurginata,  Triton  doliare,  Canccllaria  lyrata^  Ostrea 
lamellosa,  Pecten  cristatus,  etc.  Ces  marnes  représentent  les  marnes 
bleues  de  TÂStésaB  et  du  Parmesan.  Les  environs  de  Fréjus  présentent 
divers  dépôts  fossilifères  du  même  âge  que  nous  nous  contentons  de  men- 
tioBMT  en  passant. 

Au-dessus  des  marnes  astcsiennes  se  développe  un  puissant  dépôt,  qui 
constitue  la  série  des  collines  qui  bordent  le  littoral  depuis  Tembouchure 
du  Var  jusqu'au-delà  d'Antibes,  et  qui  remontent  assez  haut  dans  la  vallée 
delà  Gagne.  Il  est  composé  de  cailloux  roulés,  que  retient  à  peine  un 
ciment  argilo-sableux  rougeâtre,  et  qui  sont  disposés  en  bancs  épais  ou  en 
traînées  irrégulières.  Ce  système,  qui  peut  avoir  de  35  à  40  mètres  de 
puissance,  est  incliné  vers  le  sud  sous  un  angle  de  20  à  âS"".  Parmi  les 
cailloux,  où  prédominent  les  quartzites,  on  remarque  des  représentants  du 
calcâre  à  Dioeras^  des  granités  altérés,  des  quartz  et  plusieurs  variétés  de 
tractayte  arrachées  aux  conglomérats  trachytiqucs  voisins.  Ce  n'est  quedans 
les  trâilcbéesvivesqBeron  peut  juger  de  lasuccession  et  des  allures  des  divers 
banci.  La  surface  des  coteaux  est  recouverte  de  cailloux  rendus  libres  par 
la  désagrégation,  et  se  trouve  transformée  en  champs  pierreux  que  les  habi- , 
tants  de  la  contrée  qualifient  du  nom  de  Crau,  et  qui,  en  réalité,  repro- 
duisent, sur  une  échelle  très-réduite,  la  physionomie  de  cette  plaine 
célèbre. 

On  m'a  montre  à  Antibes  quelques  débris  de  défenses  d'éléphant  qui  au- 
raient été  recueillis  dans  ces  couches  caillouteuses.  J'admets  qu'elles  repré- 
sentent le  fameux  dépôt  de  grès  etdepoudingues  du  Val  d'Arno  Supérieur, 
si  riche  en  ossements  de  VElephas  meridionalis. 

Nous  donnons  dans  le  diagramme  suivant  le  profil  des  divers  terrains 
que  nous  avons  mentionnée  dans  notre  travail,  convaincu  «que  son  inspec- 
tion aidera  è  l'intelligence  plus  complète  du  texte. 


coQiuiiD.  —  Càxaanm  ms  altehus. 


ISJOT 


4t7S.  M.  M  imClT.  — •  SUR  l'aAGILB  à  8ILIX.  493 

M.  TouRNoutB  fait  remarquer  que,  s*  il  a  bien  9ai8i  rargumentation  de 
M.  Coquand,  celui-ci  s'appuie  sur  ce  que  les  couches  qu'il  attribue  au  ter- 
rain garumnien  sont  inférieures  aux  couches  nummulitiques  de  Yence, 
qu'il  considère  comme  appartenant  au  terrain  ëocène  le  plus  ancien  :  or 
les  deux  fossiles  cités^  Orbitolites  sella  et  Cyphosoma  Pellati,  carac- 
térisent des  couches  qui ,  d'après  les  travaux  les  plus  récents  dans  le 
Vicentin  et  les  Basses-Alpes,  appartiennent  à  Tétage  ëocène  supérieur. 

M.  Batak  partage  complètement  Tavis  de  M.  Tournouêr:  il  voit  dans 
les  eouches  décrites  par  H.  Goquand,  au-dessous  de  la  molasse  marine  à 
Clypeast&r  aUuSj  des  conglomérats  trachytiques  à  petites  nummulites  qui 
lui  semblent  devoir  être  oligocènes,  et  les  marnes  à  Orbitolites  sella 
du  terrain  ëocène  supérieur  ;  l'âge  des  couches  inférieures  n'est  donc  pas 
encore  sa£Bsamment  déterminé. 

Le  Secrétaire  donne  communication  de  la  note  suivante  : 

SUR  L'aRGILB  ▲  SILEX, 

par   M.    N.    de   mircit. 

Je  trouve,  dans  le  numéro  du  bulletin  qui  vient  d*étre  distribué,  deux 
communications  (1)  dont  je  n*avais  pas  connaissance  en  présentant  quel- 
ques observations  (2)  à  Toccasion  de  i'âgç  attribué  par  M.  Hébert  à  Tar- 
gileàsilex(3}. 

L*argile  à  silex,  que  j*avais  quelquefois  observée  en  Picardie  au-dessus 
des  sables  et  argiles  des  lignites,  ne  pouvait  être  antérieure  à  Targiie  plas- 
tique, ainsi  que  Taffirmait  M.  Hébert. 

En  signalant  daAS  Tintérieur  du  bassin  parisien  une  localité  ob  Targile 
à  silex  et  le  calcaire  grossier  viennent  se  toucher  sans  superposition,  j'in- 
diquais un  fait  particulier,  dont  la  dernière  communication  de  M.  Hébert 
fournit  l'explication,  confirmée  elle-même  par  les  observations  de  H. 
Douviilé. 

La  tranchée  de  craie  de  Saint-Germain  de  la  Grange,  avec  son  .man- 
teau d'argile  à  silex,  forme  évidemment  le  bord  relevé  de  la  faille  soupçonnée 
par  M.  Hébert,  et  dont  l'autre  bord  est  formé  par  la  tranchée  de  VUliers- 
Saint-Frédéric,  toute  entière  dans  le  calcaire  grossier  dont  les  bancs  plon- 
gent au  S.  0.  d'une  façon  si  insolite. 

De  Tautre  côté  de  la  vallée,  le  même  plongement  de  toutes  les  assises 
tertiaires,  depuis  le  calcaire  grossier  jusqu'aux  sables  de  Fontainebleau  in- 


(1)  BuU.  Soe.  giol,  2«  sér.,  T.  IXIX,  p.  i71  et  p.  i73. 

(î)  —  8«  sér.,  T.  I,  p.  1 

(9  —  î«  sér.,  T.  XXn,  p.  884. 


191  ~  ttàmx.  20  jaDr. 

clusivemeot,  ayant  él«  cunsUtû  par  M.  llt:bert,  il  en  rcsalte  que  (a  faille 
u-avorsi;  la  ^aUéc  de  Alaudre  vers  lu  mouliu  de  la  Cliapellu.  Son  prolonge- 
ment doit  ensuite  passer  un  peu  au  N.  de  la  fenne  tk  l'Orme,  sur  la  lisière 
du  Lois  de  Boynes. 

Pour  rejoindre  à  partir  de  \k  le  dernier  jalon  indiqué  par  M.  Douville 
an  S.  de  Pcrdruauville,  il  faut  suivre  une  direction  passant  par  llargcriUe, 
et  longeant  le  pied  N.-E.  du  long  b'moin  des  Graiids-Bois  et  dus  boîs 
de  Souville.  Ce  léinotu  de  toute  la  »^rie  lutiaire  a  é\é  altiibué  uaiquenieDi 
k  une  érosion  diluvienne  (1);  il  parait  beaucoup  plus  probable  qu'il  ié- 
sMÏgne  de  la  direction  des  niouveiiieul2>  du  sol  qui  ont  ouvert  le  plateau 
tertiaire  parisien. 

Cette  même  direction,  plus  ou  moins  parallde  au  grand  axe  du  bassin 
de  Paris,  est  celle  d'autres  témoins  comme  celui  de  Dammartin,  aligné 
dans  lu  prolongement  du  Bray,  dont  la  fraauic,  au  lieu  d'être  cboton- 
poraine  de  la  discordance  observée  par  M.  de  Lapparent  entre  le  calcaire 
grossier  et  les  sables  de  Beauchamp,  serait  ainsi  postérieure  à  la  formation 
des  sables  de  Fontaineblean . 

J'ai  eu  l'occasion  d'indiquer,  à  plusieurs  reprises,  l'importance  de  cette 
direction  à  laquelle  les  rivières  de  la  Picardie  doivent  toutes  leur  cours 
parallèle  et  leur  disposition  symétrique  de  cbaque  calé  de  l'axe  de  la 
Swnroc,  entre  les  rdè^emenls  principaux  de  l'Artois  et  du  Bray. 

Mais  ce  relief  de  la  Picardie  n'est  pas  dû  seulement  à  un  seul  raouve- 
menl.  Il  est  le  résultat  d'un  ridement  successif  dirigé  du  S.  E,  au  N.  0-, 
et  même  de  mouvements  transversaux  dont  le  plus  important  est  indiqué 
par  te  cours  de  l'Oise. 

J'accepte  comme  un  grand  progrès  les  faits  constatés  par  M.  Douvitlé 
et  par  ses  collaborateurs  au  sujet  de  l|argile  à  silex.  U  reste  cependant 
k  déterminer  d'une  manière  absolument  rigoureuse  la  position  de  ce  dêpAt 
par  rapport  aux  calcaires  d'eau  douce  entre  la  Seine  et  la  Loire.  (2) 

Quant  à  l'ori^ne  elle-même  de  l'argile  k  silex,  les  faits  nouvellement 
établis  viennent  mettre  bors  de  donte  la  tbéorie  de  l'éjaculation  invaria- 
blement soutenue  par  M.  d'Omalius  d'Halloy  pendant  les  Quctuations 
éprouvées  parée  dépôt,  depuis  la  base  jusqu'au  sommet  des  assises  ter- 
tiaires du  bassin  parisien. 

Séance  du  SO  janvier  iS7S. 

PfiâSIDKNCE  DE  H.   LE   llJUlQtlIS   DE   ROYS. 

M.  Bayan,  Secrétaire,  donne  lecture  du  procès-verbal  de  la  der- 

(t>  Bdcrtnd,  la  Stiw,  p.  10, 1888. 

0)  Uuid,  BdM.  Sot.  géot.,  8*  krit,  t.  UX.  ^  M. 


lira,  sÉÂNOL  (M 

p4re  séance,  doat  la  rédaction  est  adoptée  après  cpielques.  obMt^ 
vatioDS  de  UM.  Uéberi,  Tournouër,  Delesse  et  Jannetiaz. 

Le  Président  annonce  ensuite  une  présentation. 

M.  Muivisa  Chalmas  met  sous  les  yeux  de  la  société  une  coupe  prise 
dans  la  vallée  de  l'Ëyrieux^  vallée  perpendic^ulaire  au  Rhône,  située  dans 
le  déparlement  de  rÀrdêche.  La  roche  dans  laquelle  est  enraissée  cette 
vallée  a  été  entamée  par  une  rectification  de  route  :  ce  sont  les  gneiss  or- 
dinaires du  plateau  central,  que  Ton  peut  suivre  jusque-là  depuis  Lyon.  La 
teneur  en  mica  en  est  trës4rrëgulière  :  tantôt  le  mica  disparaît,  etFonades 
nichea  qui  sont,  an  point  de  vue  minéralogique,  de  véritables  ieptyufles  ou 
des  pegmatites  ;  tantôt,  au  contraire,  le  nioa  prédomine  et  donne  A  ia  ro- 
che une  teinte  noire  prononcée.  Ces  gneiss,  qui  sont  en  feuillets  verticaux 
et  souvent  repliés  sur  eux-mêmes^  sont  pénétrés  par  des  filons  de  granitia 
qui  se  sont  parfois  épanchés,  de  manière  à  donner  lieu  à  une  sorte  d'alter- 
nance du  gneiss  et  du  graniie.  M.  Hunier  y  a  treufé  des  fragotents  angu- 
laires de  micaschiste^  empâtés  dans  les  gneiss,  et  indiquant  que  les  mieas- 
çbiates  formaient  le  rivage  de  la  mer  où  se  sont  déposés  oeux-ci.  M.Qrdner 
a  donné  une  coupe  du  mont  Pilai  où  l'en  voit  au  contraire  des  mieas- 
ehistes  aunlessus  des  gneiss  :  il  y  a  donc  eu  deux  iges  de  micaschiste. 

Sur  une  observation  de  M.Dblbssb,  que  les  pegmatites  sont  généralement 
en  veines  dans  les  gneiss^  et  qu^un  passage  d'une  des  roches  à  Tautre  serait 
^n  fait  extraordinaire,  M.  HuNisa  répond  quMI  a  entendu  dire  seulement 
que  dans  la  vallée  de  PËyrieux  les  gneiss  sont  par  place  dépourvus  de 
mica.,  et  forment  alors  une  roche  qui,  tout  en  étant  un  véritable  gneiss, 
serait  prise  au  point  de  vue  de  sa  composition  pour  une  pegmatite. 

M.  GauffBa croit  que  le  faitanooncé  par  H.Municr  mérlteraitd'ètreesuiminé 
de  très-près.  On  peut  voir  à  une  dizaine  de  kilomètres  d'Aubusson,  le  long 
de  la  grande  route  de  Guéiet,  un  terrain  qui  a  toutes  les  apparences  d'un 
gneiss  ou  d'un  granité  schisteux  ;  ce  n'est  pourtant  qu^une  brèche  renfer- 
mant di9S  blocs  de  toute  espèce,  gneiss^  micaschistes^  etc.,  tellement  réag- 
^utinés,  qu'on  croirait  avoir  sous  les  yeux  une  roche  ancienne.  M.  Gru- 
ner  a  décrit  cette  roche,  qui  se  prolonge  jusque  dans  le  bassin  houîller 
d^Ahun.  Ellç  est  aux  granités  Ht  aux  gneiss  exactement  ce  qu'est  aux  por- 
phyres de  la  Loire  le  tuf  porphyrique  qui  les  recouvre,  et  qui  a  été  décrit 
par  Dufrénoy  comme  un  granité  à  petits  grains,  mais  qui  renferme  de  Pan* 
thracite.  M.  Gruner  se  demande  si  des  observations  de  H.  Blunier  U  ne 
faut  pas  conclure  seulement  la  présence  sur  le  gneiss  d^une  sorte  de 
brèche  réagglutioée  postérieurement,  d*autant  plus  que  l'observation  n\ 
pu  être  faite  que  sur  la  hauteur  d^une  tranchée.  Avant  d'admettre  défini- 
tiviement  le  fait  annoncé,  il  serait  bon  d^avoir  pu  le  constater  sur  une  plus 
grande  étendue. 

M.  MuNiBR  répond  que,  si  ses  observations  n'embrassent  qu'une  faible 
hauteur,  elles  ont  poi  té  sur  plusieurs  kilomètres  de  longueur,  et  que  les 
gneiss  quHl  a  étudiées  sont  une  i»qbi^  biMdOiâiAei,  MA  ie«ai^^  mi 


I 


4&6  DAYut.  —  uB^titiV.  SIR  LES  Etudes,  ETC.  3  fer. 

les  gneiss  de  Lyon;  les  fragments  Ae  inicaschisles  sont  dans  te  gneiss,  et  la 
itralificaùon  ea  est  ùblique  à  celle  de  la  roche  eacaissante. 


Séatice  du  3  février  4873. 

PRÉSIDENCE  DE  M.  LE  MARQUIS  DE  ROïS. 


M.  Bayan,  Secrétaire,  donne  leclure  du  procès-verbal  de  la 
deraière  séance,  dont  la  rédaction  est  adoptée. 

Par  suite  des  présentations  faites  dans  la  dernière  séance,  U 
Président  proclame  membre  de  la  Société  : 

M.  GoNNARD,  ingénieur  civil,  27,  rue  Sl-Pierre,  à  Lyon,  présenté 
par  MM.  Pisani  et  Berthaud. 

Le  Président  annonce  ensuite  une  présentation. 

M,  CAiLLAts  expose  que  la  Société  a  admis  l'usage  de  faire  des  notices 
nécrologiques  pour  conserver  la  mémoire  des  membres  qui  l'onl  honorée. 
Il  pense  qu'une  omission  a  éié  faite,  et  il  demande  la  permission  de  rap- 
peler le  nom  de  M.  d'Arcbiac.  Ce  nom  seul  suflîl  pour  justifier  celte 
demande,  et,  si  la  Sociélé  appuie  sa  proposiiion,  il  prie  U.  le  Président  de 
désigner  un  des  membres  de  la  '^eiéto  pour  faire  celle  noiice. 

Le  Président  prie  M.  tiaudry  de  se  charger  de  r«  travail,  qu'il  est  plus  à 
même  de  faire  que  tout  auire,  ayant  longtemps  vécu  près  do  M.  d'Archiac. 
M  Gauliry  acce|ple;  mais  ocropé  en  ce  moment  lie  travaux  uri^enis,  il  ne 
pourra  lire  la  notice  qu'à  la  si'anco  annuelle  Je  r;inn(;o  prochaine. 

M.  Bayan  dépose  sur  le  bureau  le  "î"  fascicule  des  Etudes  faites 
dans  la  collection  de  l'Ecole  des  Mines  sur  des  fossiles  nouveaux  ou 
mal  connus,  et  donne  lecture  de  la  note  suivante  : 

J'ai  l'honneur  d'offrir  k  la  Société,  au  nom  de  MM.  Bayle  et  Cbaper  et 
en  mon  propre  oom,  le  second  fascicule  de  la  publication  que  j'ai  entre- 
prise en  1870. 

Ce  fascicule,  dont  les  matériaax  étaient  prêts  depuis  longtemps,  contient 
divers  articles,  dont  les  deux  plus  importants  sont  dus  à  MM.  Cbaper  et 
Bayle.  M.  Cbaper  a  l'inlentioa  d  d'itposer  à  la  Société  les  résultats  aux- 
quels il  est  arrivé  :  je  n'en  parlerai  donc  pas. 

La  note  de  M.  Bayle  est  relative  au  genre  Diceras,  genre  important 
dont  les  espèces  ont  pullulé  dans  le  coral-rag  pour  se  continuer  dans  les 
assises  supérieures  du  jura  (1).  Les  coquilles  qui  le  composent,  toujours 
adhérentes,  sont  assez  variables  de  forme,  à.  ce  point  que  l'on  a  cru  long- 

(1)  H.  Ba^le  a  rappelé  quelques-unes  des  erreurs  oCi  soat  tombés  urtûis  auleu»  i  rocca- 
lion  d«  ce  genre.  J'ai  mol-mjme  sigoaliS  dans  Is  BulUtin  (3*  série,  l.  xxvu,  p.  ii9},  le  Dictrai 
ctU  pu  H.  MuiGbiua  t  Pedeaciii,  d  qui  est  dcTum  le  GenaUa  Buchi,  de  Zigoo. 


487).  BÀTAN.  —  oitôEitt.  sim  LES  ËtuàeSf  zrt.  497 

temps  qoe  tous  les  Diceras  appartenaient,  sinon  à  une  seule,  du  moins  à 
trois  ou  quatre  espèces.  Il  n'en  est  rien  :  malgré  leur  variabilité  apparente, 
les  Diceras  présentent  des  caractères  parfaitement  nets  ;  il  est  vrai  que, 
pour  arriver  à  les  constater,  il  faut  avoir  un  très-grand  nombre  d'échantil- 
lons dégagés  de  leur  gangue,  de  manière  à  voir  la  coquille  :  c'est  après 
avoir  préparé  plus  de  600  valves,  que  M.  fiayle  a  pu  apprécier  les  carac- 
tères des  espèces  de  ce  genre  :  ce  sont  la  forme  extérieure,  l'existence  et  la 
position  de  la  lame  qui  porte  l'impression  musculaire  postérieure,  la  forme 
de  la  dent  cardinale,  et  surtout  la  valve  par  laquelle  la  coquille  est  adhé- 
rente. Déjk  M.  Deshayes,  il  y  a  bientôt  cinquante  ans,  reconnut  que  du 
D.  arietinum,  Lk,  il  convenait  de  séparer  l'espèce  qu'il  a  appelée  D.  si' 
rUstrum,  et  qui  est  adhérente  par  la  valve  gauche.  Ces  deux  espèces  ne 
sont  pas  seules  dans  le  terrain  corallien  de  la  Meuse  et  de  l'Yonne.  Dans 
les  échantillons  généreusement  envoyés  à  l'École  des  Mines  par  MM.  Moreau, 
Buvignier  et  Gotteau,  M.  fiayle  a  pu  reconnaître  dans  le  groupe  du  D. 
arietinum,  les  D.  marginatumy  originale^  strangulalunif  angulatum 
et  Buvignieri,  et  dans  le  groupe  du  D.  sinistrum,  les  D.  Cotteaui, 
Moreaui  et  eximium. 

J'appellerai  surtout  l'attention  de  la  Société  sur  l'une  de  ces  espèces,  le 
D.  Buvignieri;  cette  coquille,  dont  M.  fiuvignier  avait  reconnu  les  ca- 
ractères avec  beaucoup  de  sagacité  (1),  'se  distingue  facilement  de  toutes 
les  antres  espèces  du  coral  -rag  décrites  par  M.  fiayle.  Celles-ci  ont  toutes 
l'impression  musculaire  postérieure  portée  sur  une  lame  qui  s'enfonce  sous 
le  plancher  cardinal.  Dans  le'J9.  Buvignieri,  au  contraire,  l'impression 
da  muscle  postérieur  est,  dans  la  valve  gauche,  sur  le  prolongement  du 
plancher  cardinal. 

L'existence  de  cette  forme  relie  suflisamment  les  espèces  ordinaires  de 
Diceras  avec  celles  des  terrains  postérieurs  au  coral-rag,  dans  lesquelles, 
comme  dans  le  D.  Luci,  Defrance,  les  deux  impressions  musculaires  sont 
dans  le  plan  de  la  charnière.  Il  faut  donc  rejeter  la  section  beterodiceras  de 
M.  Munier,  indiquée  par  M.  Hébert  (2),  mais  que  l'auteur  n'a  pas  re- 
produite dans  un  travail  récent  (3) . 

Une  des  notes  contenues  dans  le  même  fascicule  a  pour  objet  la  détermina- 
tion du  genre  auquel  on  doit  rapporter  la  curieuse  coquille  décrite  et  figurée 
par  M.  Terquem  (4)  sous  le  nom  de  Ceromya,  et  par  le  docteur  Quenstedt 
(S)  sous  le  nom  à' Isocardia  concentrica.  Cette  espèce  se  trouve  dans  le  fer 
hydroxydé  du  lias  supérieur  à  Longwy  et  à  Wasseralfingen.  L'examen 
des  échantillons  décrits  par  M.  Terquem,  et  qui  sont  aujourd'hui  conservés 

(1)  SUHttique  de  la  Meuu,  p.  17.  ~^ 

(f)  Bull.  Sœ,  gioL,  2*  série,  t.  xxvn,  p.  116. 

li)  Jowm,  Coneh.,  t.  xxt,  p  7i. 

(i)  Obt.  tur  Ui  Etudes  eritiquei  d^Agasil%,  p.  81,  pi.  4,  flf.  1-4. 

(5)  Hmdb.  Pttnf.,  V  éd.,  p.  693.  pi  55,  fig.  ta 

13 


198  BAVAN.  —  OBSEnv.  SUR  LES  Etudes,  etc.  2  fév. 

avetf  sa  colleclioa  dans  les  galeries  do  l'Ecole  des  Mines,  m'a  conduit  à 
admettre  que  celle  espèce,  qui  point  n'est  1'/.  concentrica  de  Sowerby, 
doit  realrer  dans  le  genre  Pecchiolia  créé  par  Meueghini  en  1831  pour  la 
Chamaarielina,  lîrocclii,  et  je  l'ai  appelée  P.  Terquemi.  Si  l'on  com- 
pare en  effet  les  valves  droites  des  deu\  coquilles,  on  ne  trouve  de  dilfereno: 
que  dans  la  plus  ou  moins  grande  saillie  de  l'onglet  antérieur  :  il  est  aplati 
dans  la  P.  Terquemi,  tandis  qu'il  est  conique  dans  la  P.  argentea, 
Marili,  sp.  {Chama  arietvia,  Brocchi);  il  a  même  dans  cette  dernière 
une  telle  saillie  que  M.  Menegliini  et  presque  tous  les  auteurs  l'ont 
décrit  comme  une  dent,  ce  qui  est  tout  à  fait  inexact,  ainsi  que  l'a  démon- 
tré M.  Peccliioli.  Quant  aux  valves  gauches,  il  ne  m'a  pas  été  possible  de 
pousser  trÈs-loin  la  comparaison,  aucune  de  celles  de  lu  P.  Terquemi  que 
j'ai  eues  entre  les  mains  n'étant  suOisaniiuent  consenée. 

J'ai  été  amené  à  étudier  la  place  des  Pecchiolia  dans  la  méthode  : 
il  est  vraisemblable  que  les  coquilles  de  ce  genre  étaient  fournies  d'un 
osselet  du  cartilage,  comme  du  reste  M.  Arthur  Adams  l'a  annoncé 
pour  le  genre  Verticordia  ,  qui  est  si  voisin  des  Pecchiolia  que 
M.  S.  Wood  les  considère  comme  identiques.  Par  analogie  avec  les  Verti- 
cordia, dont  l'animal  est  k  peu  près  connu,  on  peut  admelire  que  les 
Pecchiolia  appartiennent  ii  l'ordre  des  Chamacés. 

Une  autre  partie  du  même  fascicule  est  la  continuation  du  premier,  c'est- 
k-dire  la  description  de  quelques  fossiles  tu^iaires.  Je  signalerai  une 
très-grande  Placunanomia  fossile  de  Californie,  et  la  Lyonsia  plicaia, 
MelleviJie,  sp.  ;  j'ai  pu  pour  la  première  fois  donner  une  ligure  exacte  et 
complète  d'uni;  \A\c  t^auclie  de  cette  espîn'n  ;  aAkn  de  Melleiille  [qui  ont 
été  reproduites  par  d'autres  auteurs}  étaient  absolument  fantaisistes,  et 
M.  Deshayes  n'en  avait  eu  qu'un  fragment  très-incomplet.  C'est  k  la 
générosité  de  notre  confrère,  M.  le  docteur  Lemoine,  que  l'Ecole  des  Mines 
doit  le  magniGque  échantillon  que  j'ai  fait  dessiner.  J'ai  cru  aussi 
devoir  faire  figurer  deux  natices  dont  la  synonymie  a  été  longtemps 
embrouillée,  la  If.  angustata,  Grateloup,  ot  la  N.  Yapinama,  d'Orbigny. 
De  ces 'deux  espèces,  bien  distinctes  et  qui  se  trouvent  à  des  nivaaux 
différents,  la  première  n'avait  été,  je  croîs,  figurée  tpip  par  Grateloup,  et 
assez  mfkl,  ta  seconde  ne  t'avait  jamais  été.  La  découverte  de  cdle-cî  dans 
les  coucltes  d' Allons  par  notre  confrère  M.  Gamier,  ajoutait  encore  à  l'in- 
térôt  qui  s'attache  à  cette  espèce,  si  abondante  à  Faudon. 

J'ai  en  occasion,  dans  une  des  dernières  séances  de  l'année  dernière 
d'insister  sur  la  différence  qui  existe  entre  la  N.  Beaumonli,  Hébert  el 
Renevîer,  et  une  coquille  des  couches  oligocènes  de  Barréme  que  M. 
Tournouer  y  rapportait.  J'ai  décrit  et  figuré  cette  dernière  sobs  le  nom  de 
N.  Gamieri,  et  je  suis  heureux  de  dire  que  M.  Tciiwnouer  s'est  rangé  à 
l'opinion  que  j'avaisistuteiiBe. 


tmi.  CttM^ni.  -^êotLhd  PtAùîotTtcMê  tM 


Lâffl  fittfmeri  est  accompagnée  d'une  petite  eepèce- cpK  ressiBibie* à 
il  /W.  ipirala,  Lk,  sp.,  et  je  l'avais  crue  identique  à  la  coqoiHe  du  nïè- 
ne  groupe  que  Ton  roneontre  daus  les  couches  oligocènes  de  San  Goni» ,  «to^ 
L*élade  d*un  bon  éohaotilloD  que  j'ai  vu  chez  M.  Toornouër  me  fait  areii6 
piulM  qw  e'est  une  espèce  particuli^.  Quant  à  la  coquille  des  eouohesà 
Ehurna  Curonis,  tous  les  auteurs  qui  lonteue  entre  les  mains,. dej^uis 
ftMBgiiiart  jusqu'au  docteur  Th.  Fuehs,  Tout  assiinUée  à  la*  i^.  spmvki^ 
EHe  ea  difll^  cependant  essentiellement,  et  p«r  un  caraot^  inporlanl  : 
Tabnenee  de  la  côte  trandiante  qui  se  voit  dans  Tombilic  àèVà^  N.  spimt». 
Voilà  donc  une  coquille  oligocène  qui  a.  toujours  passé  pour  identîque'à 
«Be-  esfèe»  particulière  au  calcaire  grossier  moyen,  et  qu'il^uflBsaitdeMgar- 
dor  poiur  s'apercevoir  du  contraire.  Heureusement  eHe  se  tmuve  dans*  un 
tanin  dent  la  gangue,  quoique  assez  perfide,  pernwtde  nettoyer  l^'fos^ 
inleasveQ  nne  certaine  fectlitô  ;  si  elle  se  fût  tnMivée  dans  des  couche»  plus 
dores,  la  minceur  de  son  test  aurait  probaUemént  empêché  d'arriv«r  à  en 
ynm  lés  caractères,  et  ce  serait  4ine  des  espèces  inconteiêablestpii  saolent 
4'«H  niveau  à  un  autre.  On  a  admis  longtemps  Tenistence  dans  la  iaone 
éoeènn  d'espèces  de  la  faune  actuelle;  M.  Agasstza  démontré  combien  élMl 
tifonée  cette  manière  de  voir,  qu'auci»  paléontologiste  ne  partage  plus  a»* 
JMHrd'lKtt,  et  je  ne  connais  guère  que  deux  ou  trcns  efl^)èce8  qui  spiaot  con- 
sidérées comme  communes  à  Téocène  et  au  miocène;  il  y  en  a  davantage 
entre l'éooène parisien  et  l'oligocène:  il  n'est  pas  impossible  qu'it  en  soit 
po«F  elles  comme  pour  la  N.  Spiraia. 

Lefnine  travail  contient  enfin  un  certainnomhrede'rectifioationsdenoms 
d-etpèees  tertiaires.  Quand  on  est  chargé  d'eiposer  au  public  une  collection, 
le  prenner  soin,  avant  d'écrire  un  nom  sur  un  carton,  est  de  s'assuier  q^ 
ce  nom  n'a  pas  été  donné  antérieurement  à  quelque  autre  espèce.  Cette  op^ 
ratîM  est  fort  difficile,  vu  le  nombre  considérable  et  sans  cesse  croînant 
des  ouvrages  d'histoire  naturelle.  Pour  la  rendre  possible,  nous  av«ns  en- 
trepris, M.  Bayle  et  moi,  le  recensement  successif  des  espèces  décrites  par 
les  divers  anteurs.  C'est  en  faisant  ce  travail  immense,  et  qui  est  malhen- 
venssBKnt  bien  loin  d'être  terminé,  que  nous  avons  cl^à  reconnu  un  ncin*- 
bie  véritablement  surprencuU  de  doubles  emplois  dans  lanom^icbhire. 
On^en  pourra  juger  par  les  seules  espèces  éocèœs  et  oligocènes  que  j^ai  re* 
Invéss  dans  ces  deux  fascicules.  J'ai  commencé  par  ces  terrains,  parce  que 
)'ai  en  sons  les  yeux  les  types  de  presque  toutes  les  espèces,  et  quej'ai 
ainsi  pu  n'assurer  peraonndlement  de  leur  identité. 

M.  GaAPER  ajoute  les  observations  suivantes  : 

le  prie  la.  Société  de  me  permettre  de  lui  dire  quelquesjmots  faisant  snito 
tax  intéressants  renseignements  que  vient  de  lui  donner  H.  Bayan.  Je  serai 
mbî  bref  que  possible,  car  jeine  ven»  pointquenotieBnUetin  enoearsipap 


(M  CBAPER. SUfl  LE  PLAGIOPTÏCHUS  3    Mr. 

mon  fait  le  rcprocUe  de  reproduin;  des  ilioscs  déjà  publiées;  mais  des  cir- 
constances pïTliciilières  ayant  exigé  que  la  de.scription  du  Plagioptychus 
Coquandi,  d'Orb.  sp.,  parût  dan$  LurccuuJl  que  publieM.Bayan,  je  ver- 
rais Hvec  regret  que  nos  confrères  de  province  et  de  l'étranger  ne  fussent  pas 
informés  par  la  voie  du  Bulletin  de  la  découverte  de  faits  réellement  nouveaux , 
et  qui  peuvent  offrir  un  intérêt  sérieux  h.  certains  d  eiilre  eux.  D'autre  part 
j'ai  pensé  que  dos  confrères  présents  k  la  séance  verraieut  avec  quelque 
plttisir  un  fossile  dont  la  disposition  intérieure,  tout  à  fait  inconnue  jusqu'à 
présent, 'présente  des  particularités  dignes  de  remarque,  et  qu'aucune  ligure 
ne  saurait  rendre  aussi  saisissantes  ijue  nous  les  montre  la  nature. 

Laissant  de  edté  tout  c«  qui  a  été  dit  au  sujet  de  ce  fossile,  je  me  bornerai 
à  faire  remarquer  que  M .  Matheron  avait,  dès  1842,1  pressenti  que  les  Pla- 
gioptychus devaient  être  séparés  des  Caprina,  et  il  créa  le  genre  sur  des 
données  encore  insufOsautes.  J'en  connais  plusieurs  espèces,  et  je  n'ai  eu 
qu'à  confirmer  la  justesse  de  ses  vues. 

La  Société  remarquera  sur  la  valve  droite'l'éuorme  développement  de  la 
dent,  la  profonde  gouttière  du  bordjpostérieur,  lasaillieaigUede  l'impression 
musculaire  antérieure  au-dessus  de  la  chambre  viscérale;  puis  la  fossette 
pour  le  cartilage,  fossette  dont  la  paroi  supérii^ure  portait  le  ligament  externe, 
et  sous  la  paroi  inférieure  de  laquelle  se  logeait  la  dent  postérieure  delà  valve 
gauche. 

.  La  valve  gauche  est  surtout  remarquable  par  la  dent  postérieure,  qui  se 
projette  en  dehors  du  contour  du  limbe,  et  par  la  saillie  du  muscle  postérieur. 

Le  travail  de  la  préparation  de  ces  di'ux  valvos,  appartenant  à  deux  îndi- 
viiius  différents,  m'a  montré  la  juxtaposition  intime  de  la  dent  de  la  valve 
droite  k  celle  du  milieu  delà  valve  gauche,  et  m'a  fait  voir  que  les  fibres  des 
deux  muscles  avaient  une  brièveté  remarquable,  au  plus  7  ou  8  millimètres. 

La  vue  des  échantillons  en  nature  et  des  figures  que  j'ai  exposées  au  ta- 
Ueau  en  dit  plus  long  que  tout  ce  que  je  pourrais  ajouter. 

Je  terminerai  seulement  par  l'énoncé  d'une  observation  qui  m'est  une 
fois  de  ptos  suggérée  par  la  circonstance  actuelle.  C'est  que  l'on  ne  saurait 
trop  apporter  de  soins,  de  travail,  et  de  scrupule  à  la  connaissance  des  fos- 
siles, soitqu'im  tes  publie,  soit  qu'on  en  tire  argument.  Il  serait  assurément 
.presque  hanalde  le  dire,  si  je  n'avais  en  vue  que  des  types  comme  celui  que 
la  Société  a  sous  les  yeux,et  pour  lequel  il  était  aussi  difficile  de  conclure  de 
la  forme  extérieure  à  la  disposition  interne,  qu'il  le  serait  de  déduire  l'une 
des  deux  du  moule  interne  (voir  cequej'aîditde  la  juxtaposition  des  dents). 
Cela  n'a  pourtant  pas  empêché  d'Orbigny  et  d'autres]d' en  faire  des  Capnna. 
Mais  ce  qui  est  évident  ici  n'est  pas  moins  vrai  pour  tous  les  fossiles  sans 
exceplicn;  nous  en  voyons  tous  les  jours  de  nouvelles  preuves.  Oa  se  con- 
tente pour  alhrmer  un  fait,  c'est-à-dire  une  vérité,  de  renseignements  aJti- 
solument  insuffisants  :  unsi  combien  d'AnuDooites  ne  ressemblent  en  rien 


4873.  CAimRT.  •*-  animaux  bu  voirr  l^bisiion.  SOI 

à  Tespèce  dont  on  leur  donne  le  nom,  et  dont  le  type  n^est  qu'nn  fragment 
qœ  rimagination  de  Tauteur  a  complété  à  sa  guise  I  La  Société  connait 
oomme  moi  les  exemples  que  je  pourrais  produire  :  les  cythérées  devenant 
cjrènes,  et  passant  de  FOcéan  dans  Teau  douce  ou  Teau  saumâtre,...  etc. 
Les  mdistes  eux-mêmes  ont  fait  bien  d'autres  voyages  :  ils  se  sont  pro- 
nenés  des  brachiopodes  aux  polypiers  et  aux  mollusques,  changeant  de 
disse  dans  le  règne  animal,  ainsi  que  l'ont  fait  d'ailleurs  d'autres  fossiles 
moins  difficiles  à  bien  connaître.  Les  géologues  qui  s'astreignent  à  ce  que 
commande  à  cet  égard  le  respect  de  la  vérité,  aussi  bien  que  le  souci  de 
leur  pnqire  réputation,  rendent  à  la  science  de  plus  réels  services  que  ceox 
qois'empressent  de  déduire  leurs  théories  de  prétendus  faits,  plus  commodes 
kadm^tre  malheureusement,  et  par  suite  plus  tentants,  que  faciles  à 
vérifier.  Mais  cela  exige  quelque  peine,  je  le  reconnais. 

M.  Gaudrt  offre  à  la  Société  la  première  livraison  des  Animaux 
(oiiiles  du  mont  Léberon  et  donne  sur  ce  travail  les  explications 
suivantes: 

SUR  LES  ANIMAUX  FOSSILES  DU  MONT  LÉBERON   (VAUGLUSE). 

par  M.  Albert  Gaudry. 

J*ai  rhonneur  d'offrir  à  la  Société  géologique  la  première  livraison  d'un 
mémoire  intitulé  :  Animaux  fossiles  du  mont  Léberon. 

Les  limons  rougeâtres  du  miocène  supérieur  qui  recouvrent  le  versant 
méridional  du  Léberon  renferment,  à  quatre  kilomètres  du  bourg  de  Gucu- 
itHiy  un  riche  gisement  de  vertébrés.  Ge  gisement,  qui  a  été  exploré  par 
plusieurs  naturalistes,  notamment  par  MM.  dcGhristoI,  Gervais,  Bravard 
et  Pomel,  rappelle  d'une  manière  très-frappante  celui  de  Pikermi  dans 
l'Attique  ;  on*  y  trouve  des  restes  de  Machœrodus^  de  sangliers,  d'hippa- 
rionSy  de  tragocères,  de  gazelles  etc.,  presque  semblables  à  ceux  qui  ont 
animé  les  vallées  de  la  Grèce.  J'ai  cru  qu'en  poursuivant  loin  de  Pikermi 
Tétode  des  espèces  de  ce  gisement,  je  pourrais  jeter  quelque  lumière  sur  la 
question  des  races  fossiles  ;  ce  motif  m'a  engagé  à  entreprendre  des  fouilles 
dans  le  Léberon. 

Les  recherches  auxquelles  je  me  suis  livré  m'ont  donné  l'occasion  d'ap- 
précier une  fois  de  plus  les  avantages  des  liens  de  confraternité  que  la 
Société  géologique  de  France  établit  entre  les  géologues.  Pour  découvrir 
des  débris  de  vertébrés,  il  ne  suffit  pas  de  s'armer  d'un  marteau  conune 
pour  chercher  des  coquilles  fossiles  ;  je  suis  resté  pendant  près  de  deux  mois 
dans  le  mont  Léberon  avec  une  troupe  d'ouvriers  qui  ont  exécuté  des  tra- 
vaux de  terrassement.  Pour  obtenir  le  droit  d'opérer  ces  travaux,  il  a  fallu 
s'adresser  à  différents  propriétaires  ;  MM.  de  Saporta,  Emile  Arnaud  et 
^theron  ont  pris  la  peine  de  faire  les  démarches  nécessaires  pour  que  je 


GAVWr.  —  klBtfABX  OD'KONT  LAbSBOR. 


Iftr. 


psiBse  flntrepKndre  mes  fouilles.  M.  Emile  Arnaud  a  poussé  la  comi)lai- 
soone  jasqu'à  in'aùlâr  à  trouver  des  ouvriers  et  à  organiser  inoa  campement 
Jaas  U  monlâgne.  Poar  la  partie  gcoIogiE[ue  de  mon  mémoire,  il  m'a  prête 
un  roDCours  précieux  :  il  m'a  libéralement  communique  ses  coupes  et  les 
coquilles  foasiles  qu'il  a  dccouverles.  Les  conseils  et  les  belles  publications 
de  M.  Matberon  m'ont  été  aussi  d'un  grand  secours.  Enfin  MM,  Fischer 
et  TournouGr  ont  bien  voulu  se  charger  d'étudier  les  espèces  des  invertébrés 
que  M.  Emile  Arnaud  et  moi  avons  recueillis.  Si  donc  le  mémoire  sur  les 
Animaux  fossiles  du  Le^on  pouvait  offrir  quelque  intérêt,  une  bonne 
part  de  BOU  mérîtt^  serait  due  Ii  mes  confrères  de  la  Société  géologique. 

La  première  planclie  de  mon  travail  présente  le.  dessin  d'un  gi-os  bloc 
que  j'ai  rapporté  du  Mont  Léberon  pour  donner  une  idée  du  mode  d'en- 
fouissement des  os;  la  vue  de  ce  dessin  sulBl  pour  montrer  quelle  profusion 
de  pièces  on  rencontre  dans  cerlaines  couches.  Les  os  que  j'ai  trouves  sont 
environ  au  nombre  de  1300;  je  les  ai  donnés  au  Muséum  d'histoire  natu- 
relle. M.  Auguste  Terreil  en  a  analysé  plusieurs  ;  il  n'y  a  signalé  que  très- 
peu  de  matière  organique.  M.Delesse  avait  autrefois  essayé  quelqriesos  de 
Pilcermi,  et  était  arrivé  au  même  résultat. 

Mon  étude  des  vertébrés  du  Léberon  comprend  trois  chapitres.  Le  pre- 
mier est  consacré  k  l'examen  des  ossements  ;  j'ai  <7u  reconnaître  les  espèces  . 
anivaiiles:  m 

Htackxrodut  ruttridens. 

Icliliwrium  kipparionum. 

—  Orbignijif 

Dinotkerium  giganteum. 
fifiinoceros  SrhleitrmacliFri. 
^rcrnlherùrm  inc'sirum/ 
ToTtne  lamstre  de  dinmisîoii  gigantesque. 
Te&tvdo  de  uiUe  noyenne. 

Gamme  les  caractères  de  la  plupart  de  ces  espèces  ont  été  déjà  en  partie 
iodiqaés  par  HM.  Hoth,  Wagner,  Gervais  et  par  moi,  je  n'en  donne  pas 
de  longues  descriptions,  mais  je  m'attache  à  faire  connaître  tout  ce  qui  est 
relatîX  aux  variations  individuelles  et  aux  races. 

Dans  le  second  chapitre  de  mon  mémoire,  je  présoiterai  quelques  consi- 
dérations générales  sur  les  mammifères  qui  ont  vécu  en  Europe  à  la  fin  de 
l'époque  miocène. 

Le  troisième  chapitre  renfermera  des  renseignements  sur  la  géologie  de 
la  région  du  Léberon  oii  se  trouvent  les  ossements  fossiles. 

Mon  étude  des  vertébrés  sera  suivie  d'un  travail  de  MM.  Fischer  et 
ToiirnouSr  sur  les  invertébrés  miocènes  du  versant  méridional  du  mont 

Uberm. 


Uipparlon  gracile. 
Sus  major. 

HelladoC/ierium  Duvernogi. 
Tragocervs  amaU/icus. 
Gazella  deptrdita. 
Paixoreat  Liniiermat/eriT 
Cereus  Matheronis. 


1873.  isBAY.  —  CARTE  AGRONOMIQUE  DU  RHOICE.  203 

Le  Secrétaire  donne  lecture  de  la  note  suWante  : 

SUR  LA  CARTE  AGRONOMIQUE  DU  DÉPARTEMENT  DU  RHÔNE 

par  M.  TH.  ÉBRAT. 

La  géologie  est  certainement  une  science  'd*une  grande  portée  philoso- 
pinfoe,  puisque  le  premier  besoin  d'un  être  intelligent  est  de  savoir  sur 
quoi  il  vit  ;  mais  elle  acquiert  une  importance  plus  grande,  sinon  {dus 
âe?ée,  par  ses  applications.  Le  vulgaire  mesure  souvent  la  valeur  des 
choses  à  leur  utilité,  et  il  convient  de  faire  ressortir  les  résultats  féconds 
de  la  géologie,  même  dans  le  Bulletin  de  la  Soc^té  géologique  de 
France. 

J'ai  TU  avec  plaisir  la  discussion  qui  s'est  élevée  entre  MM.  Levallœs  et 
Jaeqaot  sur  Tinfluence  du  sous-sol  sur  la  terre  végétale  ;  cette  discussion 
ponve  que  la  question  est  complexe  et  qu'elle  a  besoin  d'être  étudiée. 

Gomme  je  publie  actuellement  la  carte  géologique  du  département  du 
Rhtee,  accompagnée  d'une  légende  double,  c'est-à-dire  agronomique  et 
géologique,  on  trouvera  peut-être  convenable  que  je  fasse  connaître,  en  ce 
moment,  une  partie  des  résultats  que  m'a  fournis  l'étude  de  ce  département 
au  point  de  vue  agricole. 

je  ne  parlerai  pas  de  la  partie  géologique,  puisqu'dle  fait  le  sujet  d'une 
notice  insérée  dans  le  Bulletin  de  la  Société  de  la  carte  géologique 
de  France;  je  me  bornerai  à  examiner  la  question,  relativement  impor- 
tante, de  savoir  si  une  carte  géologique  est  en  même  temps  agronomique. 

Disons-le  de  suite ,  je  suis  entièrement  de  l'avis  de  M.  Levallois  :  le  sol 
arable  est  presque  toiqours  en  relation  avec  les  étages  géologiques,  [et  je 
considère  la  publication  de  cartes  séparées,  géologiques  et  agronomi- 
ques, comme  une  dépense  inutile^  et  en  général  comme  une  véritable 
soperfétation. 

  l'exception  du  petit  Ilot  du  Mont-d'Or,  la  partie  baute  du. départe- 
ment est  composée  de  schistes  carbonifères,  qui  iournissent,  par  leur 
décomposition,  un  sol  un  peu  argileux,  mélangé  de  pierrailles,  et  de  for- 
mations arénacées,  telles  que  grès  anthraciferes,  porphyres  granitoîdes, 
porphyres  quartzifères,  qui  fournissent  par  décomposition  de  Tarène  et 
uae  terre  vé^tale  très-légère. 

n  est  donc  toujours  facile  de  déterminer  les  sous-sols  par  l'inspection 
de  la  terre  végétale,  et  les  limites  sont  exactement  superposées  sur  les 
plateaux.  Sur  les  versants  des  montagnes  il  en  est  quelquefois  un  peu 
autrement  ;  car  la  culture  et  les  pluies  font  descendre  la  terre.  Ceci  se 
remarque  surtout  dans  l'étude  des  filons  porphyriques  de  faible  épaisseur 
qui  traversent  les  schistes  carbonifères,  et  que  l'on  peut  suivre  quelquefois 
sur  plus  de  trente  kilomètres  de  longueur. 


90i  ÉBRAV. CAUTE  ACBO>OMIQrE  DL'  RHONE.  3  fér. 

La  partie  moyenne  et  ta  partie  basse  du  départemenl  prodiiisenl  snrioat 
des  vignes;  l'étude  de  celle  parlic  conduit  à  faire  des  ohser\alions  Iri^- 
inléressanles. 

On  peut  diviser  les  vins  du  Beaujolais  en  plusieurs  catégories,  suivant 
la  prédominance  de  tel  ou  tel  élément  cssenlicl.  Il  y  a  des  vius  alcooliques, 
des  vins  lanniieres,  des  vins  lartriques  et  des  vins  (Enantliiqucs.  La  prédo- 
minance de  lelle  ou  telle  substance  est  le  produit  de  plusieurs  facteurs  ; 
mais  on  arrive  à  des  résultais  intéressants  en  éliminant  par  coioparaison 
les  fadeurs  communs. 

L'alcool  est  fonction  du  plant,  de  l'exposition,  du  climat,  de  l'altitude. 
La  nature  du  sol  a  ^u  d'iniOuence. 

Le  tannin  est  fonclion  des  facteurs  précédcuts  et  du  mode  de  fabri- 
cation du  vin.  Le  sol  influe  dans  une  certaine  mesure  :  car  les  vignes 
situées  sur  iea  schistes  carbonifères  fournissent  des  vins  plus  chargés  en 
tannin  et  en  matièreig  colorantes  que  ne  le  sont  ceux  qui  proviennent  des 
porphyres. 

L'acide  tarlrûjue  est  fonclion  de  l'altitude,  de  la  chaleur,  de  l'expo- 
sition et  du  climat.  Le  soi  influe  dans  une  certaine  mesure  :  car  les  vins 
provenant  des  sols  porphyriques  sont  plus  cbargés  en  acide  tartrîquo  que 
les  autres. 

L'élher  œnanthique  est  presque  uniquement  le  résultat  du  sol.  L'in- 

'  fluenœ  du  plant  et  celle  de  l'exposition  ne  sont  qnc  secondaires.  Il  faut 

cependant    remarquer  que  l'abondance   dis  matières  colorantes    et    de 

l'alcool,  comme  dans  les  vins  d'Kspagne  (.'t  les  vins  de  Sirilc,  empêche  le 

dégagement  de  l'éther  ou  de  ce  qa'on  appelle  vulgairement  le  bouquet. 

L'influence  du  sol  sur  la  production  de  l'éther  œnanthique  résulte 
non-seulement  de  la  comparaison  des  crus,  mais  encore  de  la  pratique 
des  TigoeroDS,  qui,  de  tons  temps,  ont  cherché  k  mélanger  l'arène  avec 
ks  terrains  forts  provenant  de  la  décomposition  des  schistes. 

On  sait  qa'nn  gros  filon  de  porphyre  granitoïde  traverse  le  département 
du  RhAne  dans  la  direction  N.  quelques  degrés  C;  il  part  des  confins 
dn  département  de  la  Loire  ^'ers  Mnntrotier  et  se  dirige  vers  Romanéche. 
Les  limites  en  sont  partout  parfaitement  nettes.  Tous  les  crus  renommés 
du  Reaojolaîs  sont  situés  sur  ce  filon  ;  citons  du  sud  au  nord  :  Saint- 
Etienne,  Odenas,  Brouilly,  Morgon,  Thorins,  Chiroubles,  Fleurie.  Ces 
vins  ont  un  cachet  particulier  du  finesse  et  de  bouquet  qui  n'existe  pas 
dans  ceux  qui  proviennoit  des  vignes  voisines  des  terrains  carbonifères. 

Aussi,  comme  il  a  été  dit  plus  haut,  les  vignerons  des  terrains  carboni- 
fères transportent,  quand  ils  le  peuvent,  dans  les  vignes  l'arène  provenant 
de  la  décomposition  du  poiphyre.  Cette  pratiquese  remarque  snrtout  autour 
dn  Mont-Brouilly  qui  est  divisé  par  le  filon  en  deux  parties  entièrement 
dissemblables. 


4873.  SÉANCE.  205 

Si  maintenant  Ton  passe  au  calcaire  à  entroques  qui  fournit  les  vins 
des  coteaux  d'Anse,  du  Bois-d'Oingt,  de  Theisé,  on  constate  que  les 
charveyrons  font  naître  le  goût  de  pierre  à  fusil  ;  les  vins  de  ces  coteaux 
ont  d'ailleurs  un  fades  facile  à  reconnaître. 

Enfin  le  vin  blanc  prospère  principalement  sur  les  terres  argileuses,  qui 
coïncident  exactement  avec  les  formations  du  lias  supérieur  et  du  lias 
moyen.  Les  ailles  conviennent  d'ailleurs  assez  bien  aux  vins  blancs. 
Gîtons  les  vins  blancs  de  Tamnay  (Nièvre)  provenant  du  liasien,  les  vins 
de  Pouillynsur-Loire  provenant  du  kimméridien,  etc. 

Tons  ces  exemples  démontrent  que  les  crus  coïncident  entièrement  avec 
les  formations  géologiques. 

H.  Tardy  trace  sur  le  tableau  les  coupes  se  rapportant  à  la 
communication  qu'il  a  faite  dans  la  dernière  séance  de  Tannée 
dernière  (1). 

Séance  du  il  février  4873. 

PRiSIDENGE  DE  M.  LE  MARQUIS  DE  ROTS. 

M.  Bayan,  Secrétaire,  donne  lecture  du  procès-verbal  de  la  der- 
nière séance,  dont  la  rédaction  est  adoptée. 

Par  suite  des  présentations  faites  dans  la  dernière  séance,  le 
Président  proclame  membre  de  la  Société  : 

M.  Simon,  Directeur  des  ardoisières  de  Rochefort-en-Terre 
(Morbihan),  présenté  par  MM.  Daubrée  et  le  comte  de  Limur. 

Le  Président  annonce^ensuite  une  présentation. 

Le  Président  annonce  que  le  Conseil  vient  de  fixer  au  Hi  août 
Touverture  de  la  session  extraordinaire  de  1873  à  Roanne,  celle 
de  TÂssociation  française  pour  l'avancement  des  sciences  ayant  lieu 
du  21  au  28  août  à  Lyon. 

Il  annonce  ensuite  à  la  Société  la  mort  de  M.  Jourdan,  ancien 
directeur  du  Musée  de  Lyon  et  professeur  à  la  Faculté  des  sciences 
de  cette  ville,  si  connu  par  ses  travaux  paléontologiques  sur  la 
vallée  du  Rhône. 

Le  Secrétaire  donne  lecture  d'une  lettre  adressée  au  Président 
par  M.  Levallois,  relative  à  sa  note  du  3  juin  1872  (2)  et  à  la 
réponse  de  M.  Jacquot  (3).  Cette  lettre  est  renvoyée  à  la  Commis- 
sion du  Bulletin. 

(1)  BuU.  Soc,  géoL,  2«  sëne,  t.  XXIX,  p.  547. 
(3)  BuU.  Soc.  géol.,  2«  série,  t.  XXIX.  p.  UO, 
(Z)  BM.  Sœ,  géoL,  £•  série,  t.  IXIX,  p.  560. 


^ 


DANGLBnE. —  KfcPPÔRf'DB  LA  COM.  De' COMPTABIUtI. 

M.  Dangltob  donne  lecture  du  rapport  suivant  : 

RAPPORT   DE  LA   COMMrSSION   DE   COMprABlLlTÉ   SUR   LES   COMPTES 
DES   DIX   PREHIEDS   MOIS  DE  1872. 

par  u.  bÀNGi.onB,  rapporteur. 

J'ai  l'honneur  de  présenter,  an  nom  de  la  Commission  de  coniplabililé, 
nisoltat  de  ses  observations  sur  les  comptes  de  M.  le  Trésorier  du  i"  jan- 
vier au  1"  novembre  1872. 

Ce»  comptes  n'cmbrasseol  que  ce  laps  de  leraps,  parce  que  dorénavant, 
et  d'après  les  prescriplions  du  dernier  règlement,  l'anniK  financière  de  la 
Société  doit,  comme  les  volumes  du  Bulletin,  commencer  au  1"  novembre 
et  Soir  au  31  octobre  de  l'aauéc  suivante. 

Les  recettes,  bien  qu'atténuées  par  760  fr.  reçus  en  moins  sur  les  droits 
d'entrée  et  de  diplôme,  et  900  fr.  payés  plus  lard  par  la  Société  météoro- 
logique ,  ont  encore  donne  une  augmentation  de  "850  fr.  63  sur  les 
prévisions  du  budgcta 

Les  causes  de  cette  augmentation  sont  : 

1"  703  fr.  10  reçus  eu  plus  sur  les  cotisations  de  l'année  courante, 
3,6â2  ir.  âO  sur  celles  arriérées.  Ce  remarquable  excédant,  qui  n'a  t 
d'accidentel,  est  dû  entièrement  aux  soins  et  à  la  vigilance  de  M.  leTrésn*^ 
rier,  qui,  par  des  notes  jointes  au  bulletin  ou  par  des  circulaires,  n'a  eeaH6 
de  réclamer  aux  membres  les  sommes  dont  ils  étaient  redevables. 

2°  Viennent  ensuite  1 ,000  fr.  représentiuit  l'excédant  sur  la  vente  du 
Bulletin; 

3°  i,705  fr.  montant  de  la  souscription  dont  MM.  FrapolH,  de  Verneuil 
et  Berson  ont  si  généreusement  pris  l'initiative,  et  à  laquelle  se  sont 
empressés  de  concourir  nn  grand  nombre  des  membres  de  la  Société  ; 

4°  1,19!i  fr.  fournis  en  plus  par  la  vente  des  collections,  et  par  celle 
des  livres  et  cartes  en  double.  Elle  n'avait  été  prévue  que  pour  800  fr.  — 
(480  fr.  figureront  encore  au  budget  de  i872-73.} 

5°  Enfin  1, 000  fr.  accordés  à  titre  de  subvention  extraordinaire  par  M.  le 
Minisb«  de  l'Ins^netion  pulilique  sur  la  demande  de  M.  Hébert,  notre 
ancien  Président. 

Les  dépenses  offrent  une  différence  en  moins  de  2, 120  fr.  50,  qui 
s'applique  principalement  au  ooAt  du  Bulletin  ;  mais  elle  n'est  que  Sctive 
parce  que,  k  l'époque  de  l'anaée  où  ont  été  arrêtes  les  comptes,  on  n'avait 
pas  fini  de  régler  avec  l'imprimeur. 

Ce  qui  est  plus  certain,  c'est  437  fr.  50,  montant  d'un  demi-terme 
dont  notre  excellent  propriétaire  nous  a  fait  la  remise. 

Hais  en  revanche  il  a  été  payé  en  sus  de  ce  l'on  supposait  :  1,800  fr. 
pour  achever  de  régler  le  prii  d'impression  àa  tome  XX VIII  ;  1619.  fr. 


4 

n-lll 


1 


nfti.  T^imNOOÊR.  —  SUR  LB  lIIOCèllE.  807 

peur  réta9>)isgemetit  da  gaz,  des  rayons  et  de  Tannoire  qui  devaient  rem- 
placer les  meubles  enlevés  après  la  vente  des  collections,  et  enfin  288  fr.  60 
p(Nir  le  placement  d'une  cotisation  à  vie.  Seulement  dans  le  prix  de  rétablis- 
sement du  gaz,  qui  s'est  élevé  à  1035  fr.,  se  trouve  comprise  une  somme 
de  112  fr.  payée  à  la  compagnie  à  titre  de  cautionnement,'et  qui  sera  rem- 
boursée à  Texpiration  du  traité. 

Malgréx)es  dépenses  sur  lesquelles  il  ne  comptait  pas,  M.  le  Trésorier  a 
pu,  grâce  à  Texcédant  des  recettes,  rembourser  les  5,000  fr.  d'emprunt 
contractés,  et  acquitter  ce  qui  restait  dû  au  propriétaire. 

M.le  Trésorier  espérait,  lorsqu'il  a  donné,  le  15  janvier  1872,  à  la  Société, 
1  exposé  de  la  situation  financière,  ne  devoir  au  l'*"  novembre  suivant  que  les 
«nprunts  et  les  deux  termes  et  demi  de  loyer. 

Vous  voyez  que  son  attente  a  été  dépassée,  puisqu'il  a  pu  équilibrer,  k 
cette  époque,  les  recettes  et  les  dépenses. 

n  n'est  arrivé  à  ce  résultat  que  par  un  travail  et  des  soins  constants,  «t 
ia  Gemmission  amande  à  la  Société  de  vouloir  bien,  après  avcrir  approuvé 
les  comptes,  voter  à  M.  le  Trésorier  de  sincères  remerciements. 

La  Société,  après  audition  du  rapport  ci-dessus,  en  approuve 
les  conclusions,  et  vote  des  remerciements  à  M.  Jannettaz,  tré- 
sorier. 

H.  Toumouêr  lit  la  note  suivante  : 

SUR  LE  MIOCÈNE,  A  PROPOS  DE  LA  CARTE  GÉOLOGIQUE  DU  GERS. 

par  M.  TouRNouÉR. 

Je  n'ai  pris  connaissance  que  tout  récemment  de  la  Description  géokh 
fique,  minéralogique  et  agronomique  du  département  du  Gers,  par 
M.  Jacquot,  Paris,  1870,  annexée  à  la  carte  géologique  du  même  dépar- 
tement ;  et  je  ne  veux  faire  aujourd'hui  sur  ce  travail  qu'une  observation, 
qui  a  une  portée  générale  pour  la  classification  des  terrains  tertiaires  supé- 
rieurs. 

Contrairement  à  l'opinion  de  Dufrénoy  et  de  M.  Elie  de  Beaumont, 
M.  Jaoquot  a  rangé  dans  le  t^rain  tertiaire  supérieur  ou  pliocène  «  la 
molasse  coquillière  marine  de  l'Armagnac,  ainsi  que  les  glaises  bigarrées 
ferrifères  qui  la  surmontent.  »  Et  dans  ce  terrain  marin  il  comprend 
formellement  (page  87)  :  «  les  calcaires  sableux ,  grossiers  à  Cardita 
Jouanneti  de  Mont-de-Marsan  et  de  Tartas,  les  gttes  coquilliers  des  envi- 
nms  de  Montfort,  la  molasse  grise  de  Narrosse  près  de  Dax  à  Trochopora 
conica,  Clypeaster  m^rginatUrS,  eic,  ainsi  que  les  célèbres  faluns  de 
Saubrigues  et  de  Saint-Jean  de  Marsacq  au  N.  E.  de  Bayonae,  et  celui  de 
Salles  à  l'ouest  de  Bordeaux,  sans  distinguer  d'ailleurs  aucun  ordre  suc- 
cessif entre  ces  divers  dépôts.  » 


Je  ne  puis  admettre  pour  ma  part  r«l(c  classification  qui  aurait  pour 
cfiDsâijnence  directe  de  faire  passer  dans  le  pliocène,  non  seulement  les 
dépôts  coquiliiers  de  Saubrifijues,  de  Tortone  ot  de  Baden  dont  le  tlasseroent 
dans  l'étage  raiod>ae  ne  résulte  guère  que  d'une  appréciation  paléonlolo- 
gique  fort  délicate  (1),  mais  encore  la  totalité  des  dépôts  qui  sont  généra- 
lement considérés  comme  les  types  du  miocène  supérieur  en  Europe, 
c'cst-k-dire  la  molasse  et  lu  calcaire  mocllou  du  midi  de  la  France  et  de 
la  vallée  du  Rh6ne,  la  molasse  marine  de  la  Suisse,  les  dépôts  de  Stei- 
nabrunn  et  de  Gainfahren  en  Autriche,  et  une  quantité  de  dépôts  reconnus 
sur  tout  le  pourtour  de  la  Méditerrannée.  Les  faluns  de  la  Touraine  eux- 
mêmes  et  les  eouches  synebroniques  du  bassin  de  Vienne  devraient  suivre  le 
même  sort  ;  car  ils  sont  représentés  dans  le  Sud-Ouest  de  la  France,  ainsi 
que  je  l'ai  déjà  dit  dans  le  Bulletin  (t.  X.XIiI ,  page  760  ;  et  t.  XXIV , 
page  484)  par  les  faluns  de  Gabarret  et  de  Sos,  dont  M,  Jacquot  ne  ]>arlc 
pas,  et  qui  sont  situés  à  la  base  de  la  molasse  marine  de  l'Armagnac  à 
Ostrea  crassissima,  dans  des  parties  dénudées  et  profondément  ravinées 
de  la  formation  lacustre  du  Gers. 

Assurément,  l'on  peut  conce\oir  une  division  semblable  des  terrains  ter- 
tiaires supérieurs  ;  c'est  même  celle  qui  avait  été  essayée  en  Autriche  sous 
la  dénomination  de  terrains  neo^è'i£5,  comprenant  l'ensemble  des  terrains 
miocènes  supérieurs  et  du  pliocène.  Mais  si  l'on  admet,  comme  M.  Jac- 
quot, la  division  du  miocène  et  du  pliocène,  et  il  y  a,  h  mon  avis,  de  très- 
l>onnes  raisons  pour  l'admettre,  je  dis  ipi'on  ne  peut  pas  l'entendre  comme 
le  propose  l'auteur  de  la  carte  gtologique  du  Gers. 

M.  Jacquot  appuie  sa  manière  de  voir  sur  deux  ordres  de  considération , 
(page88): 

1"  Sur  des  considérations  paléontologiques,  tirées  de  ce  que  qu'on  a 
a  depuis  longtemps  déjà,  montré  qu'un  assez  bon  nombre  des  fossiles  de 
la  molasse  coquillière  et  des  fainns  de  Salles  et  de  Saubrigues  se  retrou- 
vent dans  les  collines  subapennines  ;  • 

2°  Sur  des  considérations  stratigraphiques  tirées  de  x  la  dénudation 
énorme  qui  s'est  produite  dans  le  dépôt  lacustre  (du  Gers)  k  l'époque  où, 
d^à  émergé,  il  a  été  envahi  par  la  mer  k  Ostrea  crassissima  et  à  Cardita 
Jouanneti,  grand  accident  sur  lequel  seulement  on  peut  asseoir  une 
division  rationnelle  des  assises  tertiaires  dans  cette  région,  d 

Sur  les  considérations  paléontologiques,  je  dirai  que  la  présence  d'un  bon 
nombre  d'espèces  subapennines  dans  nos  faluns,  et  notamment  dans  celui 
de  Salles,  est  incontestable;  mais  j'ai  discuté  dès  mon  premier  travail  sur 

(t)  D'après  les  dernières  publications , les  gëolo^es  autrichiens,  et  H.  le  professeur  Suess  en 
particulier,  persLitent  i  ce  voir  àms  le)  didérences  des  launes  locales  de  Baden,!de  SteiuabruaD, 
elc.  que  dés  fada  de  U  Tauned'une  même  époiiue.  Dans  Botre  S,  0.  mime,  il  n'y  a  poinl  encore 
de  luperpoution  annlMe  de  Saubrigues  par  rapport  il  Salles ,  mais  seulement  juxiapo^tion 
et  situation  pl<is  extérieure  géographiquemenl. 


4873.  ToimNouéR.  —  sm  le  miocène.  S09 

les  faiuns  (Bull.  4862,  t.  XIX,  page  1071)  les  conséquences  qu'on  en 
avait  tirées  pour  le  classement  de  ces  faiuns  dans  le  pliocène.  Il  y  a  des 
espèces  pliocènes  déjà  dans  le  nûoccne  inférieur  (1)  ;  il  y  en  a  plus  encore 
dans  lemiocène  moyen  (faiuns  de  Léognan)  ;  il  yen  a  bien  davantage  dans 
le  falun  de  Salles  (surtout  des  bivalves)  qui  vient  après,  qt  dans  celui  de 
Saubrigues.  Gela  prouve  simplement  que  ces  faiuns  constituent  la  partie 
sopérieure  du  miocène,  et  appartiennent  à  une  époque  plus  rapprochée  de 
celle  de  la  mer  plicloène.  C'est  une  proportion  graduée  et  toujours  crois- 
sante dans  le  mélange  des  faunes;  et,  s'il  peut  en  résulter  pour  le  paléonto- 
tok^liste  quelque  incertitude  pour  tracer  la  limite  exacte  de  deux  faunes  qui 
se  remplacent,  il  n'y  en  a  pas  pour  lui  lorsqu'on  est  certainement  au-des- 
sous de  cette  limite,  par  exemple  au  niveau  des  molasses  marines  de  l'Ar- 
magnac. 

Quant  aux  considérations  stratigraphiques ,  je  ne  contesterai  pas  davan- 
tage le  fait  important  auquel  M.  Jacquot  fait  allusion  ;  je  n'ai  jamais 
manqué,  pour  ma  part,  une  occasion,  même  incidente,  de  le  mettre  en 
lumière  et  de  rappeler  que  le  phénomène  géologique  qui  a  permis  à  la  mer 
falnnienne  de  pénétrer  aussi  profondément  qu'elle  l'a  fait  dans  le  continent 
européen,  par  la  vallée  de  la  Loire,  par  le  golfe  de  Gascogne,  par  la  vallée 
du  Rhône,  par  celle  du  PA  et  du  Danube,  était  un  des  phénomènes  géo- 
logiques les  plus  considérables  de  l'époque  tertiaire.  Mais  ce  fait  géologique 
est  pô^isément  celui  qui  sert  de  base,  non  pas  à  l'établissement  de  la  pé-. 
riode  pliocène^  mais  à  celui  de  la  période  miocène  proprement  dite. 

On  entend  généralement  par  période  miocène  précisément  l'ensemble  des 
dépôts  marins  qui  ont^^mmencé  à  s'effectuer  lors  des  premières  oscillations 
du  continent  émergé  à  l'époque  des  meulières  de  Montmorency  et  des  cal- 
caires blancs  lacustres  de  l'Agenais,  et  qui  ont  continué  à  s'avancer  par  plu- 
sieurs étapes,  dont  la  plus  notable  est  marquée  par  les  dépôts  à  Ostrea  cror 
ssissima,  jusqu'à  l'époque  où  une  nouvelle  grande  émersion,  un  nouveau 
grand  soulèvement  continental  a  rejeté  les  mers  hors  des  bassins  qu'elles 
avaient  envahis ,  et  les  a  confinées  à  peu  près  dans  les  limites  actuelles  de  notre 
Océan  et  de  notre  Méditerranée.  C'est  ce  phénomène  que  M.  Elie  de  Beau- 
mont  a  rattaché  au  soulèvement  des  Alpes  occidentales,  et  qui,  en  dehors 
des  dislocations  ou  des  dérangements  de  couches  qu'il  a  produits  autour  de 
ce  grand  massif,  a  laissé  des  traces  d'un  autre  ordre  dans  les  nouveaux  dé- 
pôts lacustres  qui  se  sont  alors  déposés  généralement  au-dessus  des  molas- 
ses marines  ou  des  faiuns. 

En  Autriche  et  dans  l'Europe  orientale,  ce  sont  les  dépôts  de  lagunes 
à  Cerithium  pictum  et  C.  rubiginosum,  puis  les  grands  dépôts  d'eau 
douce  «  à  Congéries  »  qui  succèdent  aux  dépôts  marins  plus  récents  de 

(1)  rappeOe  ainsi  les  fidiins  de  Bazas  et  de  Saint-Avit  (étage  aquitanieD,  Mayer),  mettant  ea 
dflMi  da  mioctoe  l'étage  toDgrien  de  (TOibigny. 


210  L.    LARTBT.  —   AGE  DES  FALliTiS  BB  l'whACNaC.  17  tét. 

BadeaoudeSleinaUruuu.  Daas  le  Torlnnais  de  môm«,  lescourJiesdeStat 
lano  st-  lermiaent,  d'après  M.  Mayer,  à  diw  cfluchoa  à  C.  riUnginosum, 
analogues  ii  filles  d'AuU-iche.  En  Suisse,  et  dans  le  Jura,  c'est  le  dépôt  la- 
cuâtre  d'OElniLgm  ou  du  Locle  qui  remplace  la  molasse  marine  beJvé- 
licnue  ;  dans  la  >  allée  du  Rlulite,  dans  la  ili-partement  de  Vaucluse  parlicu- 
lièremcnt,  c'i^t  le  mi'iua  fait:  liu  marnes  marineit  de  Cabrim>s  d'Àïguea  à 
Ostrea  craxsissima  et  ii  Cardita  Jouaaneti,  que  nous  éludions  dana  « 
uiDiucnt-ci,  M.  Fischer  et  moi,  avec  M.  (iaudry,  ot  qui  oiTrent  la  plus 
grande  aualo^e  avec  )ui<  Taluiu  de  SaWv,  ou  nvec  les  dépôu  du  Torioiiais, 
sont  surmoulées  par  les  grauèi  dépôts  d'eau  douce  qui  »e  lemiiueut  par  lu 
wucbet)  i  HipparioH  du  mont  Léberon.  bans  le  Lau^uedoe  e'ttit'  exacte- 
ment la  imimc  clioiU!  auprès  de  Narbonae,  oii  le»  couches  k  lUpparion  de 
MoDtredon  dominent  la  molasse  à  Oslrea  cra-$sissma  de  la  plaine.  Dans 
le  S.  O.  de  la  France,  Il  est  vrai,  cette  furmaliuu  d'eau  douce  qui  forme 
cumtne  le  couronaenient  du  miocène,  n'avait  pas  élé  eucoro  signalée  :  niait 
je  trouve,  danslc  travail  m^me  et  daas  les  observations  personnelles  do  H. 
Jacquol,  la  preuve  ou  tout  an  moins  la  grande  prolialulité  de  son  exiflleoce 
diinii  cette  région,  car  lus  «  glaises  bigarrées  >  d'apparence  lacuslfe  et  avec 
buis  siliciËés,  qu'il  a  reconnues  partout  au-dessus  de  la  molasse  marine 
do  l'Arma^iac  me  paraissent  précisément  se  ranger  loul  naturellement 
SBTcet  hOrtEOD  qui  est  d<';jli  constaté  sur  de  si  granik  empaa's. 
HHSKSnttg  marins  miocènes  se  sont  donc  ell'ectués  entre  deux  grandes 
^^iPHI^lUitinentalLS,  dont  la  première  est  altesléc  pai-  l'étendue  des 
dëpiti  Ucusties  correspondant  aux  meulières  et  au  calcaire  de  Beauce, 
et  la  seconde,  par  l'étendue  tout  aussi  considérable  des  dèpdts  correspon- 
dant aux  couches  à  Congmes  ou  aux  coucfies  à  Hipparion.  Les  mo- 
lasses marines  de  l'Armagnac,  et  les  autres  dépûts  marins  que  M.  Jac- 
quot  y  assimile,  appartiennent  pour  moi  à  œt  ensemble  de  dépâls,  et  je  ne 
crois  pas  convenable  d'abandonner  la  qualification  de  mioGène  qui  lear 
est  gûiéralement  attribuée,  à  moins  de  renoncer  k  la  classification  usneUe 
du  terrain  tertiaire  supérieur,  en  deux  grands  groupes,  miocène  et  pliocène. 

M.  Lartet  présente  ensuite  les  observations  ci-dessous.: 

OBSERVATIONS  SUR  L'AGE  DES'  FALUNS   DE  L'ARMACnAC, 

par  H.    LOUtS   LARTBT. 

Je  ne  puis  m'empécher  d'exprimer  ma  satisfaction  de  voir  M.  ToumoMr 
confirmer  la  rectification  que  j'avais  déjà  proposée,  lors  de  la  réunion  de 
l'Afisoeiation  Française  à  Bordeaux,  au  sujet  de  l'âge  attribué  par  M.  Jac- 
qnot  aux  faluns  de  l'Armagnac.  Nulle  autorité  ne  pouvait  m'ètre ,  k  cet 
^ard,  plus  précieuse  que  celle  de  notre  savant  confrère,  dont  on  counatt 
les  belles  et  délicates  recherches  sur  les  fakos  de  la  Gironde.  Sesobsuva^ 


18.73.      L.  LARTET.  —  AGE  DES  FALtNS  DE  l' ARMAGNAC.        i4  1 

tixm  sur  des  gisements  étrangers  au  Gers,  viennent  compléter  celles  que 
Tai  recueillies,  depuis  plus  de  dix  ans,  dans  ce  dernier  département,  et  que 
]*ai  pu  étendra,  dans  ces  dernières  années,  aux  principaux  gîtes  miocènes 
du  Sud-Ouest. 

Je  me  proposais  d'aborder  procluiiaernent  cette  question  devant  la  Société 
géologique,  dès  que  les  listes  des  fossiles  nombreux  que  j'ai  recueillis  dans 
le  Gkàrs  auraient  été  suffisamment  révisées,  au  point  de  vue  sponymique. 
Bien  que  la  communication  de  M.  Tournouër  ait  été  inattendue  pour  moi 
et  qu'elle  me  prenne  un  peu  au  dépourvu,  je  tiens,  en  me  réservant  de  donner 
bienlAt  à  ces  obser\'ations  les  développements  qu'elles  comportent,  à  repro- 
duire ici  les  conclusions  de  ma  communication  de  Bordeaux  (1). 

Les  (aluns  de  TÂrmagnac  assimilés  par  M.  Jacquot  aux  faluns  de  Salles, 
que  cet  auteur  considère  comme  pUocènes,  me  paraissent  offrir  les  caractères 
d'une  faune  miocène.  Dans  tous  les  cas,  je  crois  que  les  molasses  et  faluns 
eoqoilliers  du  Gers  doivent  être  rapportés  à  un  horizon  géognostique  in- 
férieur à  celui  qu'occupent  les  faluns  de  Salles. 

C'est  avec  les  faluns  de  Léognan,  de  Saucatz  (je  parle  ici  bien  entendu, 
des  couches  comprises  entre  la  formation  fluvio-marine  de  Lariey  et  les  dé- 
pôts supérieurs  à  Cardita  Jouanneti  de  la  Sime,  ces  couches  intermé- 
diaires correspondant  aux  gisements  bien  connus  de  Giraudeau,  la  Gassagne, 
Gieux,  Pont  Pourquey,  près  de  Saucatz,  ainsi  qu'à  ceuxdePont-le-Voy), 
que  nos  couches  marines  du  Gers  offrent  la  plus  grande  analogie,  et  je  ne 
sache  p$is  que  l'on  conteste  sérieusement  à  ces  derniers  gisements,  types 
reconnus  des  faluns,  la  place  qu'ils  occupent  depuis  si  longtemps  dans  l'é- 
tage miocène. 

S'il  y  a  des  divergences  d'opinion  parmi  les  géologues  et  conchyliologues 
de  Bordeaux,  c'est  surtout  à  l'égard  de  la  place  à  assigner  aux  faluns  à 
Cardita  Jouanneti  et  à  Trochopora  conica  de  Salles,  la  Sime,  Mçnt  de 
Marsan,  Narosse  etc.  Or,  j'ai  de  bonnes  raisons  de  croire  que  l'analogie 
établie  par  M.  Jacquot  entre  les  faluns  de  Salles  et  les  faluns  de  l'Armagnac 
est  moins  justifiée  que  celle  offerte  par  ces  derniers  terrains  avec  les  faluns 
moyens  de  la  Gironde  et  avec  ceux  de  la  Touraine. 

M.  Jacquot,  qui  cite  au  plus  dans  son  travail  une  vingtaine  de  fossiles, 
dont  une  bonne  portion  n'a  pas  été  recueillie  par  lui,  associe  dans  sa  des- 

(i)  M.  L.  Lartet  fait  une  communicatioD  snr  les  terrains  tertiaires  marins  de  PArmagnac, 
désignés  babttoeDement  sous  le  nom  de  faluns^  et  qui  avaient  été  assimilés,  tantôt  à  Pétage 
■iotte,  tantôt  à  Pelage  pliocène.  M.  Lartet  communique  plusieurs  listes  ^e  fossiles  provenant 
des  gisements  principaux  (de  ces  faluns),  et  qui  le  portent  à  croire  que  Ton  doit  décidément 
fiûre  rentrer  les  fiduns  de  rArmagnac  dans  Tétage  miocène,  au  même  titre  que  les  faluns  de 
Pont^le-Voy  (Touraine)  et  ceux  de  Léognan  (Gironde). 

Mil.  Raulin  et  Delfortrie,  se  basant  sur  les  listes  de  fossiles  produites,  appuient  ces  con- 
dnsions. 

Cmpt^êndu  dê$  séaneeâ  de  l'AMêodoUon  Françain  pour  l'wof^c^imni  de«  idéfves. 
— jii9Âé.4«n9  le  jcmmal  La  G^ronde^  n»  du.U  septenbre.  1872. 


in  BK  SAPOBTA.  —  VÉGÉTATION  PLlOCfeSB.  17  féï. 

cription  hCarditaJouanneti  ii  VOstrm  crassissima.  Halgrù  dt-s  explo- 
ralious  iioriiba-u-si»,  je  n'ai  jamais  rent-onln;  as  deux  coquilles  ùaaa  le 
iRi^mc  horizon. 

L'auleur  de  la  Carte  Géologique  du  Gers  cile  la  présence  de  la  Cardita 
Jouanneti  iio»  la  molu.'^»  à  dents  de  Carc/utrodoH  de  Casaulwn.  C'est  uue 
localilii  que  je  visite  et  que  j'exploite  depuis  longtemps,  et  parmi  beamœup 
d'autres  fossiles  que  j'y  ai  recueillis,  je  n'ai  pas  encore  rencontré  cette  co- 
quille caractéristique  du  falun  de  Salles.  A  Manciet,  oii  M.  Jacquot  cite 
huit  Tossiles  conservés,  dît-il,  par  un  habitant  de  la  localité,  et  parmi  \es- 
quets  se  trouverait  la  Cardita  Jouanneli,  j'ai  pu  recueillir  plus  de  100 
belle*  esp^cs,  sans  qu'aucune  d'elle  puisse  être  assimiléeà  l'espèce  précitée, 
que  je  n'ai  d'ailleurs  jamais  encore  rencontrée  dans  le  Gers. 

Je  ne  \-eux  point  conclure  de  là  que  la  Cardita  Jouantietî  n'ait  pu  y 
être  trouvée  :  M.  ToumoulT  l'aurait  même  recueillie  à  peu  de  distance  du 
Gers,  dans  la  molasse  de  Hhiuibé  ;  mais  cette  coquille  est  si  rare  qu'elle 
doit  âtre  classée  comme  un  fossile,  exceptionnel  plutôt  que  câracléristiquc, 
des  faluns  de  l'Ârmagnac.  Au  contraire  son  extrême  abondance  dans  tous 
les  niveaux  des  faluns  de  Salles  en  fait  avec  le  Trochopora  conica  (que  je 
n'iii  pas  non  plus  rencontré  dans  le  Gers]  un  moyen  commode  de  reconnaître 
partout  ce  dernier  horizon . 

A  ceci  vient  s'ajouter  ce  fiut  complémentaire,  que  VOstrea  crassissima, 
si  abondante  dans  les  faluns  de  l'Armagnac,  ou  elle  fonne  le  plus  souvent  de 
véritables  bancs,  est  si  rare  à  Siilles  que,  loaliiré  plusieurs  explorations 
consciencieuses  de  ce  dernier  gisement,  nous  n'y  avons  pas  encore  recueilli 
ce  fossile,  qu'on  trouve  au  contraire  assez  communément,  au-dessous  de  cet 
horizon,  à  Pont  Pourquey,  notamment  près  de  Saucatz. 

11  y  a  donc  une  différence  bien  accusée  entre  la  faunedcs  faluns  de  Salles 
et  celles  des  faluns  de  l'Armagnac,  et  alors  même  qu'on  réunirait  au 
pliocène  les  premiers  de  ces  faluns  [ce  que  je  ne  crois  Dullemcnt  fondé,  pour 
ma  part),  on  ne  serait  aucunement  autorisé,  je  pense,  ii  rajeunir  au 
même  degré  les  faluns  et  les  molasses  du  Gers,  où  se  rencontrent  d'ailleurs 
de  nombreux  débris  de  mammifères  marins  (Dinotherium,  Mastodontes, 
Rhinocéros  elc)  caractéristiques  de  l'étage  miocène. 

M.  Gaudry  présente  &  la  Société  le  mémoire  suivant  : 

SUR  LES  CARACTÈRES  PROPRES   A  U  VÉGÉTATION   PLIOCÈNE,   A   PROPOS 

DBS  DÉCOUVERTES  DE  H.  J.  BAHES,  DANS  LE  CANTAL 

par  le  Comte  g.  de  saporta. 

La  découverte  que  vient  de  faire  notre  confrère,  M.  J.  Rames,  d'une 
collection  nombreuse  d'emprdntes  végétales  dans  les  cinérites  du  Cantal  a 


4t7B.  M  SâPORTA.  —  TÉGiTATION  MIÛCklfB.  JMS 

une  importance  d'autant  plus  décisive  que  ces  empreintes  se  trouvent  ea 
liaison  directe  avec  d'autres  flores  locales ,  entre  autres  avec  celle  de  Mexi- 
mieax  (Âin);  elle  ouvre  la  voie  à  des  recherches  dont  on  ne  peut  prévoir 
le  tenne  et  la  portée,  et  dès  à  présent  elle  jette  un  jour  des  plus  précieux 
sar  r^at  de  la  végétation  et  la  distribution  des  espèces  sur  notre  ^1  dams 
Tàge  pliocène.  L'époque  pliocène,  immédiatement  antérieure  à  la  nôtre, 
est  ceUe  où  les  formes  actuelles  commencent  à  se  répandre,  k  se  fixer,  à 
rêveur  les  caractères  définitifs  qui  les  distinguent  ;  cependant  l'ensemble  de 
la  végétation  européenne,  par  ses  traits  principaux,  aussi  £ien  que  par  sei 
éléments  constitutifs,  différait  encore  beaucoup  de  ce  qu'elle  est  devenue 
depuis.  Non  seulement  elle  se  rattachait  k  la  flore  miocène,  dont  elle  n'était 
il  bien  des  points  de  vue  qu'un  simple  prolongement,  mais  elle  renfermait 
une  proportion  notable  d'espèces  maintenant  exotiques,  et  par  conséquent 
émigrées  ou  éliminées  plus  tard  de  notre  sol.  On  est  surpris,  malgré  tout, 
de  retrouver  de  nos  jours  ces  espèces  sans  changement  appréciable,  ou  avec 
de  très-faibles  modifications,  en  dehors  et  loin  de  notre  Europe,  à  l'orient 
comme  k  Toccident,  dans  l'Amérique  du  Nord  et  aux  Canaries,  dans  le 
Caucase,  l'Asie  intérieure  et  jusque  dans  le  Japon.  Cependant,  si  les  végé- 
taux européens  étaient  alors  autrement  combinés  qu'ils  ne  le  sont  de  nos 
jours,  si  les  formes  canariennes  et  méditerranéennes  s'avançaient  jusqu'au- 
delà  de  Lyon,  si  des  espèces  asiatiques  et  américaines,  associées  k  celles 
que  nous  possédons  encore,  habitaient  le  centre  de  nos  contrées,  vers  le 
Cantal  et  la  Haute-Loire,  tous  ces  végétaux  n'en  étaient  pas  moins  soumis  à 
cette  loi  qui  veut  que  les  plantes  soient  sensibles  aux  effets  de  l'altitude,  k 
mesure  que  du  fond  des  plaines  elles  s  élèvent  au-dessus  du  niveau  de  la 
mer  et  remontent  la  pente  des  montagnes.  Alors  comme  aujourd'hui,  les 
espèces  des  régions  inférieures  n'étaient  pas  les  mêmes  que  celles  des 
stations  hautes  de  plusieurs  centaines  de  mètres,  et  au-dessus  d'un  millier  de 
mètres  celles-ci  faisaient  place  à  d'autres,  qui  constituaient  des  flores  alpines 
fm  sous-alpines,  selon  le  degré  d'élévation  et  l'exposition  des  versants  sud 
€t  nord.  L  exposition,  l'altitude  et  le  climat  exerçaient  donc  leur  influence 
combinée,  dont  les  effets  nous  sont  bien  connus  ;  mais  ils  l'exerçaient  dans 
ime  Europe  évidemment  en  possession  d'une  température  pljs  tiède,  plus 
liumide  et  plus  égale  que  celle  qui  lui  est  actuellement  départie.  —  Vers 
le  début  ou  tout  au  plus  vers  le  milieu  de  la  période  pliocène,  quels  étaient 
les  effets  ou  une  partie  au  moins  des  effets  de  ces  coefficients  énergiques, 
iiUitude,  climat,  exposition,  en  quoi  ces  effets  différaient-ils  de  ceux  que 
nous  constatons  sous  nos  yeux,  et  que  la  science  a  su  analyser  d'une  façon 
si  précise?  Tel  est  le  champ  qui  vient  d'être  ouvert  par  les  explorations 
de  M.  J.  Rames,  dont  je  viens  exposer  les  principaux  résultats  à  la  Société. 
La  région  du  Cantal ,    située  sous  .le  45*   parallèle  ,    et  .ooniprise 
entre 0""  eH"*  long.  E.,  c'esU-dire  un  peu  àrestfbjn^dienidei^ 

U 


V%  DK  SAPORTA.  —  VÉGÉTATION  PLIOCËNE.  17  féV 

est  formée  d'une  base  primi'îve  qui,  wiuf  un  faible  lambeau  de  grés 
houillier,  est  demeurée  soustraila  à  IVtiou  des  cau\  i^t  probablcmi.-iil  douée 
d'uQ  assez  faible  relief  jusque  dans  l'éorànc,  A  cette  époque-,  et  antérieu- 
rement à  aucune  action  igiu>u  \cnant  de  l'inlérieur,  les  t^aux  douces 
jou^-jit  un  rdie  assez  important.  Des  lacs  occupèreut  les  principales  dé- 
pressions du  sol,  et  donnèrent  li.:u  ^  des  dépôts,  détritiques  à  la  base, 
argileux  ou  mêlés  de  concrétions  ferrugineuses  et  siliceuses,  au  sommet. 
Ces  premiers  sédiments  sont  recouverts  par  un  deuxième  groupe  lacustre, 
correspondant,  selon  M.  Rames  à  qui  nous  empruntons  ces  détails,  au 
miocène  inférieur,  et  dans  lequel  on  distinguo  trois  assises  :  la  plus  infé- 
rieure marneuse,  l'intermédiaire  comprenant  des  calcaires  marneux  et 
siliceux  feuilletés,  la  plus  élevée  prê^'ntant  des  lits  puissants  de  calcaire. 
Celle-ci  est  caractérisée  par  la  pré.-^.'nce  du  Planorbis  cornu;  les  deux 
inférieures  fournissent  d'innombrables  empreintes  du  Cerithiuni  Lamarc- 
kii  et  de  la  Bithynia  Dubuissonii,  ^oul.;  on  y  rencontre  également 
quelques  Cypris,  des  traces  de  végétaux  aquatiques  et  une  multitude  de 
grains  de  Chara,  entremêlés  aux  liges  brisées  de  ces  mêmes  plantes. 

Nous  atteignons  ainsi  un  niveau  des  mieux  déterminés,  celui  de  l'Aqui- 
tanien  et  du  cjdcaire  de  Beauce.  C'est  k  ce  niveau  que  correspond  le  ^  ieux 
basalte,  dont  l'émptiou  est  venue  interrompre  les  dépôts  miocènes  en  voie 
de  formation,  qu'il  recourre  directement  sur  plusieurs  points,  entre  autres 
dans  le  bassin  d'Aurïllac.  A  partir  de  cette  [»«mière  manifestation,  les 
phénomènes  volcaniques  ne  cciisérent  momentanément  d'agir  que  pour 
reprendre  avec  plus  d'énergie.  Le  relief  du  sol  dût  s'accentuer,  mais  par 
degrés  et  durant  des  crises  entremêlées  de  longues  périodes  de  repos.  Au- 
dessus  du  vieux  basalte  oti  observe  clfectivement  dans  le  bassin  d'Aurillac 
des  dépôts  miocènes  supérieurs,  caractérisés  par  des  restes  d'Amphicyon, 
de  Machœrodus,  de  Mastot^n  angusUdens,  de  Dinotherium  gigan- 
leum  et  d'Hipparion,  empâtés  dans  une  gangue  d'trgile  mêlée  de  sable 
quartzeux,  avec  galets  et  débris  du  terrain  tongrien.  Le  temps  des  forma^ 
lions  lacustres  calmes  et  feuilletées  est  passé;  cesontdcssédiments  plus  ou 
moins  tumultueux,  entraînés  au  fond  des  anciens  bassins  en  partie  comblés; 
les  éruptions  reprennent  leur  cours,  1^  relief  augmente,  et  le  volcan  tend  i 
devenir  permanent.  Au-dessus  des  dépôts  miocènes  supérieurs,  M.  Kames 
signale  un  premier  conglomérat  trachytique,  formé  de  tufs  empâtant  à  la 
fois  de  grands  blocs  volcaniques  et  des  débris  de  l'étage  tongrien;  un 
basalte  porpbyroïde  est  le  contemporain  de  ce  premier  conglomérat  tra- 
chytique. 11  faut  admettre  qu'à  partir  de  ce  moment  le  soi  du  Cantal  avait 
acquis  un  relief  sensiblement  pareil  à  celui  qu'il  olfre  maintenant  ;  la 
région  tertiaire,  soulevée  par  l'énergie  de  l'action  intérieure,  recouverte  sur 
une  grande  étendue  de  coulées  basaltiques  et  d'un  épais  manteau  de  tufs 
et  de  roches  éraptlves,  sons  lesquels  les  anciennes  dépressions  avaient  dis- 


487S.  DE  SAPORTA.  —  ViCÊTATION  PUOCbfE.  115 

para,  devenue  accidentée  et  mo  itagnciise,  entra  dans  une  longue  période  de 
repos  qui  correspond  à  la  première  moitié  de  Tâge  pliocène,  et  se  trouve 
comprise  entre  le  premier  et  le  dernier  conglomérat  trachytique.  G  est  sur 
le  sol  constitué  par  le  plus  ancien  de  ces  deux  conglomérats  qu'une  puis- 
sante végétation  put  s'introduire,  s'avancer  et  couvrir  de  vastes  forêts  le 
pays  tout  entier. 

M.  Rames,  après  l'avoir  parcouru  et  étudié,  soit  dans  sa  partie  granitique 
et  gneissique,  soit  dans  ses  accidents  volcaniques,  affirme  qu'aucun  chan- 
gement considérable,  sauf  peut-être  un  snrexhanssement  général  de  toute  la 
contrée,  n'est  venu  depuis  lors  en  modifier  l'aspect.  On  peut  donc  admettre, 
œ  qui  est  essentiel  au  point  de  vue  de  la  signification  des  anciens  végétaux, 
qu'ils  croissaient  à  peu  près  à  la  même  hauteur  où  Ion  retrouve  mainte- 
nant leurs  débris,  lorsque  une  violente  éruption  de  ponces,  de  scories  brû- 
lantes et  de  sable,  accompagnée  d'une  chute  de  cendres  mêlées  d'eau,  suivie 
d'avalanches  boueuses  et  de  phiies  torrentielles,  vint  k  se  produire  :  les  forêts 
furent  alors  ensevelies  et  détruites,  les  lits  de  feuilles  qui  jonchaient  le  sol 
recouverts  et  moulés  ;  sur  beaucoup  de  points  les  troncs  d'arbres,  restés 
debout  ou  couchés,  réduits  à  l'état  de  moule  creux,  ou  convertis  en  une 
masse  charbonneuse,  témoignent  de  l'étendue  et  de  la  violence  du  phéno- 
mène. La  cinérite  cimentée  et  durcie  constitue  maintenant ,  comme  k  Her- 
culanum,  une  roche  plus  ou  moins  compacte,  quelquefois  d'un  grain  très- 
fin,  susceptible  d'être  enlevée  par  plaques,  et  pétrie  sur  les  deux  faces, 
souvent  même  dans  l'intérieur,  de  feuilles  étalées  ou  repliées,  disposées 
parfois  sans  ordre,  d'autres  fois  couchées  à  plat  et  se  recouvrant  mutuelle- 
ment, dont  l'état  de  conservation  est  presque  toujours  admirable. 

M.  Rames  signale  un  assez  grand  nombre  de  localités  susceptibles  de 
fournir  des  empreintes  ;  le  niveau  de  cinérites  qui  les  fournit  est  toujours 
le  même  et  correspond  évidemment  à  un  seul  et  même  événement.  Ces 
localités  sont  échelonnées  à  des  hauteurs  qui  varient  depuis  700  jusqu'à 
1300  et  1400  met.  d'altitude  ;  on  conçoit  donc  que  ces  dernières  pourraient 
contenir  des  plantes  qui  traduiraient  fort  nettement,  par  leurs  différences  - 
vis  à  vis  de  celles  des  localités  inférieures,  l'infiuence  croissante  de  l'alti- 
tude. Ces  recherches  seront  certainement  poursuivies  et  complétées,  bien 
que  l'hiver  les  arrête  momentanément.  Des  obstacles  matériels  rendent 
d'ailleurs  pénible  l'exploration  même  dcâ  gisements  situés  k  une  moindre  élé- 
vation, et  abordés  par  M.  Rames  en  1872.  Des  deux  gisements  fouillés 
par  lui,  et  qui  sont  loin  d'être  lesseuls,  je  le  répète,  maisquilui  ont  paru  les 
plus  riches,  l'un,  celui  du  Pas-de-la-Mouçudo,  au-dessus  de  Salvagnac, 
mesure  une  altitude  de  980  mètres;  l'autre,  celui  de  Saint-Vincent, 
dans  la  vallée  de  la  Marne,  est  situé  k  une  hauteur  de  925  mètres.  Le 
premier,  k  distance  k  peu  près  égale  entre  Aurillac  et  Saint-Flour,  occupe 
le  vereant  méridional  du  Cantal  ;  le  second,  au  contraire,  est  placé  sur  le 


^ 


tW  nfc  ftffôBTA.  —  vfeÉTATiDN  i>uodt»E.  iTWr. 

revers  septenlrionnl  ou  pliilôl  nonl-Oiicil  ili-  la  mnne  moniasne.  Gespoiiils, 
qui  vont  servir  de  base  à  lexanteti  aiiqui;!  je  \ù*  nie  ii>rer,  doivent  élre 
notai  avec  soin  ;  œpendaul,  il  faut  le  dire,  j'y  in^îtth^rais  beaucoup  moiiui, 
ainsi  que  sur  l'ensemble  de  la  flore  recuorllie  par  M.  Rames,  si  les  déco»- 
Tertes  de  notre  confrère,  au  Heu  d'être  iMléei*.  ue  Ke  trouvaient  liées  de  la 
façon  la  plus  beureusc  à  (l'aulro:^  détouvertes  du  mjme  genre,  de^lioées 
«ncore  à  se  multiplier,  maïs  déjà  asse^nornlireuses  et  a»<ezs8Îllante:j  pour 
composer  un  ensemble,  qui,  tout  inronipli-t  qu'il  ejit,  inérile  .«érieusemeut 
de  fixer  l'attention.  Je  fais  ici  alln!fion  surtout  ii  la  localité  de  Meximieui, 
vraisemblablement  contemporaine  de  celles  du  Cantal,  et  dont  j'ai  déjà 
entretenu  la  société. 

Les  calcaires  concrélionnés  de  Mexiiiiieux,  près  de  Lyon,  signalés  > 
d'abord  par  MM.  Thikidore  Gandin  et  Gustave  Plancbon,  explora  par 
M.  FaUau  et  par  moi,  ont  été  l'objet  de  ma  part  d'une  note  insérée  anté- 
rieurement danïi  le  Bulletin.  Depuis,  grâce  à  l'înldligent  concours  de 
M.  Faisan,  j'ai  continue  à  en  étudier  la  florv,  je  l'ai  mumiseà  une  révision 
des  plus  consciencieuses,  et  enfin  je  suie  sur  le  point  de  publier  sur  vile, 
de  concert  avec  mon  ami  M.  Marion,  qui  a  bien  voulu  m'aider  dans  cette 
œuvra  difficile,  un  travail  d'ensemble,  accompagné  de  plancbes,  qui  mettra 
en  pleine  lumière  le  point  de  vue  auquel  je  me  suis  placé  une  première 
foi*.  A  Mcximieus,  flore  encore  reliée  de  si  près  à  la  flore  miocène,  encore 
peuplée  de  formes  dei*ennes  élranp;ère*;  à  l'Europe,  les  espèces  vivantes, 
soit  indigènes,  soil  exotique*,  entrent  en  scène  a*  ec  di's  caractères  a.ssez 
trancbès  jHiur  enipiVIicr  <le  lis  méconnailre,  et  des  nuances  diderenlielles 
assez  sensibles,  qooiqae  généralement  minimes,  pour  qu'on  les  décrive  & 
'  litre  de  race  ou  de  variété,  ou  que  du  moins  on  les  dislingue  de  celles  qui 
sont  sous  nos  yeux  en  leur  appliquant  l'épithèle  de  pliocène  (pliocenicd). 
Les  espèces  encore  vivantes  de  la  flore  de  Meximieux  sont  en  majorité 
méditerranéennes,  canariennes  ou  même  japonaises  ;  quelques-unes  seu- 
lement peuvent  être  assimilées  à  des  espèces  maintenant  indigènes  de 
l'Europe  centrale.  Les  arbres  à  feuilles  persistantes,  particulièrement  les 
Laurinées,  dominent  dans  l'ensemble  :  nous  allons  voir  la  composition 
du  tapis  végétal  changer  dans  ses.traits  essentiels  en  passant  de  Meximieux 
dans  le  Cantal,  bien  qu'entre  les  deux  régions  il  subsiste  assez  de  liens, 
par  suite  des  espèces  communes  qu'elles  présentent,  pour  que  l'on  doive 
admettre  que  le  changement  est  le  résultat  de  la  différence  d'altitude 
GbnsUtée.  En  effet,  d'une  part,  le  Pas  -  de- la  -  Mougudo  et  Saint- 
VincetU  mesurent  aujourd'hui  une  hauteur  supérieure  k  900  mè- 
tres; admettons  100  mètres,  i50  même,  comme  équivalant  aux  mou- 
vements du  sol  qui  ont  pu  se  produire  postérieurement  à  l'âge  où 
cnùssaient  les  forêts  pliocènes  ensevelies,  nous  obtenons  encore  une  alti- 
tude d'M  Rxûiis  800  mttRs  pour  les  gùements  de  cet  Age  et  oeHe 


I99I3.,  im  AMORTI.  —  véGjfeTATIOll  puockw.  Hît 

akitode  e^  soiBsaate  pour  donner  raison  des  changements  que  nous  allons 
voir  ae  produire.  Meximieux  au  contraire,  dont  Taltitude  ne  saurait  élre 
supérieure  à  150  ou  200  mètres,  se  trouvait  alors  sans  doute  bien  nioin& 
étevé  encore  au-dessus  du  niveau  de  la  mer,  qui  venait  à  peine  de  se  retirer 
des  environs  de  Lyon,  et  qui  occupait  même  très-probablement  eneore  une 
partie  notable  de  U  vallée  du  Rhône.  Si  donc  les  localités  du  Cantal 
étaieot  un  peu  nuÂns  hautes  qu  elles  ne  le  sont  aujourd'hui,  il  en  était 
ei^adement  de  même  de  Meximieux,  et  la  différence  relative  de  niveau 
entre  les  deux  régions  reste  à  peu  près  pareille.  Or,  deux  stations,  Tune, 
très-peu  élevée  au-dessus  du  niveau  de  la  mer,  au  fond  d'une  vallée 
encaissée,  l'autre  placée  sur  les  contreforts  boisés  d'une  région  monta- 
gneuse, doivent  présenter  des  discordances  sensibles  dans  la  combinaison 
des  éléments  constitutifs  de  leurs  Qores.  Le  contraire  serait  une  anon— 
malie.  Nous  allons  en  juger,  en  donnant  d'abord  une  liste  exacte  de 
la  flore  de  Meximieux,  dont  j'ai  eu  soin  d'élaguer  tout  ce  qui  m'apani 
dooleux,  en  y  faisant  par  contre  les  adjonctions  amenées  par  les  plus 
récentes  découvertes. 

Me(timieux  (Ain) 
Altitude  actuelle  environ  150  mètres. 


!.•  Woodwardia  radlcans,  Caf .  (1). 
S.*  Adiantum  renifonne,  L. 
3.*  Torreya  nucifera  (Sieb.  et  Zucc.)  var. 
brevîroKa,  Sap.  et  Blar. 

4.  Bomèirt a /ugdtfiicfUM,  Sap. 

5.  Quereus  praecursor,  Sap. 

6.  PlaAanas  aoeroides,  Goepp. 

7.  Liqaidambar  eoropeum,  Al.  Br. 
8.*  PUfiiItts  aH>a  pUoceoica. 

9.*  ApoBomas  canariensis,  Nées. 
!•.  Oreodaphne  Heerii,  Gvxà. 
11.  Persea  amptifolia,  Sap. 
if.  Persea  assimilîs,  Sap. 
14.*  Lannis  canariensis,  Webb. 
U.  Daphne  princeps,  Sap.  et  Mar. 


i  5.*  Nerium  oleander  pUoceniciini. 

IG.^Viburnumtinus,  L. 

17/ Viburaum  nigosum,  Pen. 

18.  Vitis  subinlegra,  Sap. 

19.  Magnolia  fratema,  Sap. 

20.  Liriodendron  Procaccint,  Unf . 

21.  Menispermum  latifoUttin,  Si^.  etihr. 
tî.  Tilia  exparua,  Sap. 

23.  Acer  subpictum,  Sap. 

24.  Acer  latifolium,  Sap. 

25.*i4cer  opulifolium  graiuUtn$e,  Boias. 

26.*  Acer  campestre  pliocenicmn. 

27.  Caryaminor,  Sap. 

28.*  Uex  baiearica  (Desf.)  plioceniea. 

29.*  Piinica  granatuni  pUoccnica. 


La  liste  qui  précède  est  significative  ;  elle  dénote  un  ensemble  végétal 
allié  de  près  k  ce  qui  existe  maintenant  sur  les  bords  jde  la  Méditerranée, 
ainsi  que  dans  la  région  lauriiere  des  Canaries,  en  combinant  les  éléments 
caractéristiques  de  ces  deux  régions  avec  quelques  autres  qui  sont  propres 
à  r^mérique  du  Nord  et  au  Japon.  Beaucoup  de  ces  espèces  ont  leur  cor- 
respondant direct  dans  une  forme  du  monde  actuel,  tout  en  se  rattachant 
{dus  ou  moins  étroitement  à  une  forme  tertiaire  proprement  dite.  Seulennenl 
on  remarque  entre  elles  cette  diOcreuce,  que  les  unes  s'identifient  d'une  ma- 

(1)Ijea  espèces  encore  vivantes,  indigènes  ou  exotiques,  sont  marquées  d^rni  astérisque,  etceSa 
yi  lt  tnmmi  A  h  foU  à  Mwimiein  t  dans  ruae  dw  deux  tocalUét  du  Cantal,  m  îbtqma. 


118 


-  TÉGÉTATION  PUOCfeWE. 


n  fér* 


nîèrc  absolue  avec  des  planl<?s  tertiaires  liion  connues,  romme  le  Glyptos- 
trobus  etiropœus.  hPtatamis  aceroides  cl  le  Liqwidambar  mropœum, 
tandis  que  d'autres  sont  plutAt  assimilabli-s  à  des  {ormes  encore  vivantes. 
Ainsi  toutes  également  manifesleiit  des  analogies  diri'Cles,  avec  le  passé 
d'une  part,  avec  le  présent  de  l'autre,  et  servent  par  ccoséquent  de  lien 
entre  des  formes  éteintes  et  d'autres  qui  vivent  encore,  soit  prés  de  nous, 
soit  dans  des  parties  du  monde  séparées  de  l'Europe  par  de  grands  espaces, 
comme  l'eitr^me  Asie  cl  l'Amérique.  Il  est  facile  cffoclivemenl  d'établir  te 
parallélisme  suivant  :  M 


Gljptostiobos  euro(>a?ui,Heer. 

Torreï»  hiliaica,  nob, 
Plalaniu  acrroidcs.  Oicpp. 
Liquidaiobu'   eiirop^uin,  Al. 


Populas  leiicophylb,  Ung. 
Penra  l;pic3,  Sap. 
PerMS  supHia,  Sap. 
NeriuinGaadr)|ïaani,Bronen. 
Magnolia  priai  Igenb,  Uag. 
Agit  quinquelobum,  Sip. 
A«rbrai:]ij|ibjOuin,HKr.  1 
Anr  opulaides,  Herr.         f 
Awr  rerognilum.  Sap. 


ESPÈCES  PLIOCÊNES 
Wondwardia  radirans  pUou- 

Gl  }*pIo;trDbuseuropsiis,IIccr. 

ToiTEvi  nurifera  brevifolia. 
Plataaus  aceroides,  Gixpp. 
Liqiiidambar  eiu'0|>xuni,  AI, 


Pnpulus  alba  pliocvnica. 
Pcrsoa  ampIiroSa,  Sip, 
Porsra  assimilis,  Sap. 
Hvrium  oleaDderpliocenioim. 
M^olia  rralema,  Sap. 
Acer  subpictum,  Sap. 
Aca-  htifolium,  Sap. 
Acer  opulir«liiim  iiraruiIciiM'. 


ESPÈCES  ACTUELL»* 

Wooduardia  radîcaïui,  Cm. 

Ctyplostrobui    bclwophjDns, 


Tarreja  nucIfcra.Sif  b.el  Zl 
Pbianus  vulgiris,  Spach. 
Liqnidambar  $lïnidl]ua,I(,i 

Populus  aiba,  L. 

Pfrseï  indica,  St>r¥ng. 

Pcrsea  carolinensis,  New. 

Nerium  (ileander,  L. 

Hagnalia  grandi  flora,  L. 

Acer  pictum,  Thb. 

Acer  apullfoUum  neapolita' 

nam,  Ten. 
Aclt  opulirullum  granalense, 


1 


Punira  granalum,  L. 

•  11  n'est  pas  douteux,  que  si  les  flores  miocène  et  pliocène  étaient  mieux 
connues,  ces  enchaînements  ne  devinssent  manifestes,  de  manière  à  révéler 
des  liaisons  plus  graduées  et  plus  étroites  entre  les  formes  anciennes  et  celles 
que  nous  avons  sous  les  yeut.  La  flore  de  Mcximieux,  considérée  en  elle- 
même,  comprend  des  éléments  de  plusieurs  sortes  ;  le  plus  faible  se  rapporte 
ïdesespèces  actuellement  indigènes  de  l'Europe  centrale,  comme  le /'opufuj 
alba,  les  Acer  campestre  et  opulifoUum.  L'identité  ne  me  parait  même 
absolue  que  pour  la  dernière  des  trois.  Les  espèces  actuelles,  indigènes  de 
la  région  méditerrannécnne  ou  devenues  e:totiques,  sont  bien  plus  nombreu- 
ses; on  en  compte  une  diiainc,  dont  plusieurs  sont  cependant  disiincles  à 
lilre  de  variété  ou  de  race.  Pourtant  ni  le  Woodwardia  radicans,  ni 
VAdiantum  reniforme,  ni  le  Laurus  canariensis ,  ni  les  Vibumum 
tinus  et  rugosum  ne  sauraient  être  séparés  raisonnablement,  jusqu'ici,  des 
espèces  vivantes  qui  portent  ces  noms.  Finalement,  les  espèces  éteintes, 
soit  tertiaires  et  déjà  décrites,  soit  particulières  à  Meximicux  et  nouvelles, 
dominent  dans  l'ensemble  ;  ces  espèces  sont  au  nombre  de  14  au  Dwins,  et 


4873. 


DE  SAPORTA.  —  ViCÉTATlON  PLlOdOŒ. 


119 


fonnent  la  moitié  environ  du  nombre  total.  Leur  considération,  jointe  à 
celle  des  formes  méridionales,  dont  les  exigences  sont  bien  connues,  et  qui 
ne  supportent  plus  maintenant  le  climat  de  Lyon,  m'a  conduit  à  admettre 
pour  cette  région,  à  Tépoque  oîi  se  déposaient  les  tufs  de  Meximieux,  une 
température  moyenne  annuelle  de  17  à  18^  c,  à  peu  près  pareille  à  celle 
de  la  région  laurifère  des  Canaries,  ou  croissent  plusieurs  des  espèces  que 
Ton  observe  à  Meximieux. 

Transportons  nous  maintenant  au  Pas-deAa-Mougudo,  à  980  mètres 
d'altitude,  sur  un  des  contreforts  méridionaux  du  volcan  pliocène  du  Can- 
tal. —  Nous  y  observerons  les  espèces  suivantes: 


1.*  Aspidium  filix  mas?  pUocenicum. 

2.*  Abies  pinsapo,  Boiss.  (écaille  détachée 

d'un  cône,  très-rare). 
3.  BambMa  lugdunensi»,  Sap. 
I.*  Alnus  glutinosa,  var.  orbicularis,  Sap. 

(feuilles  et  strobiles). 
5.  Caipinus  suboricntalis,  Sap.  (involucre). 
6.*  Fagus  s  yWatica  plioccQica(feuilles  rares). 
7.*  Zclko\a  r.renata,  Spach  (assez  rare). 

8.  Ulmus  Cocnhii,  Gaud.  (assez  rare). 

9.  Sassafras  Ferretianum,  Mass. 

10.   Oreodaphne  Heeriif  Gaud.  (très-rare.) 


1 1 .  Vaccinium  raridentatum,  Sap. 
f^.  Hamamelis  latifolia,  Sap. 

13.  Tilia  expansa,  Sap. 

14.  Grewia  crenata,  Heer. 

15.*  Acer  polymorphum,  Sieb.  et  Zucc., 
pHoçenicum  (rare). 

16.  Arerintegrilobum,  0. Web.  (très-rare). 

17.  Dictamnus  major,  Sap. 

18.  Zygophyllum  Bronnii,   Sap.    (Ulmut 

Broanii,  Ung.).  (Fruits  et  foliole). 
19.*  Pterocarya  fraxinifolia,  Spach  (feuiUes). 


La  flore  est  ici  visiblement  moins  riche;  les  espèces  que  le  Pas-de-tolTott- 
gudo  possède  en  commun  avec  Meximieux  sont  seulement  au  nombre  de  3; 
mais  Tune  d'elles  au  moins,  leJSambusa  lugduneiisis,  est  des  plus  carac- 
téristiques, puisqu'elle  abonde  à  la  fois  dans  les  deux  localités.  Les  espèces 
tertiaires  déjà  signalées  sont  au  nombre  de  6  au  moins,  et  en  y  joignant  cel- 
les qui  sont  o!  servées  pour  la  première  fois,  on  arrive  U  un  total  de  12  es- 
pèces, plus  de  la  moitié  de  Fensemble,  comme  à  Meximieux.  Mais  parmi 
ces  espèces  tertiaires  qui  n'existent  plus,  plusieurs,  il  faut  le  dire,  se  rap- 
prochent tellement  de  formes  actuellement  vivantes  qu'on  hésite  à  les  en 
distinguer.  Il  en  est  ainsi,  et  j'y  reviendrai  plus  loin,  du  Carpinus  subo^ 
rientalis,  deV  Ulmus  Cocchiiei  du  Diclamnu^  major  »  Ce  dernier  est  l'es- 
pèce la  plus  répandue  à  la  Mougudo  ;  il  ne  se  distingue  que  par  sa  plus 
grande  taille  et  quelques  détails  dans  la  nervation  et  la  forme  des  folioles 
de  certaines  variétés  asiatiques  et  japonaises  du  Dictamnus  albus,  L. 
(Dictamnus  fraxinella,  Pers.),  plante  des  lieux  agrestes  et  des  bois 
montueux,  qui,  sous  des  apparences  et  avec  des  races  assez  diverses,  ne 
constitue  pourtant  qu'une  espèce  unique,  répandue  aujourd'hui  à  travers 
un  espace  immense,  depuis  l'Europe  méridionale  et  l'Asie  occidentale 
jusqu'en  Chine,  dans  la  région  du  fleuve  Amour  et  le  Japon. 

Le  Zygophyllum  Bronnii,  (Ulmus  Bronnii,  Ung.)  dont  je  dois  l'exacte 
détermination  à  la  sagacité  de  M.  le  Professeur  Decaisne,  consiste  en  un 
fruit  capsulaire,  ailé-membraneux,  samaroîde,  déhiscent  et  séparable  en 


MU  DE  8AP0BTA.  —  VÉCÉTATIOS  PUOCtKE.  O  féï. 

plusieurs  valves  ^  la  niaturiU:  ;  tta  prôscucc  a  été  signaler  depuis 
longtemps  dans  le  dépôt  miocène  de  Ililin.  J'ai  observe éi^akiiicnl  quelques 
folioles  détachées  de  cette  plante  curieuse.  Le  Zygophyllum  actuel  le  plus 
voisin  est  \t  Zi/gophyltum  atriplicoidcs.  Fisch.et  Mey.,  delà  région  du 
Caucase.  Un  axtin.  Zygophyllum,  déjkraoinsanalogue.  Z.niacrop(era,C. 
A.  Mey.,  habite  la  Songaric.  Ce  sont  des  plantes  sous-frutescentes  qui 
croissent  dans  le  voisinage  des  grands  lacsdctAsic  intérieure.  —  D'autres 
Zygophyllum  pri'sentent,  il  K^t  vrai,  des  fruits  aptârcs  qui  sont  loin  de 
rctrscer  l'aspect  des  organes  fossiles.  Ceux-ci  trahissent  donc  un  type 
entièrement  centro-asialitiuc,  L'Aùne  du  Pas-de-la-Mougudo,  variété  à 
feuilles  largement  orbiculaires,  k  dentelure  presque  simple,  se  rapproche 
sensiblement  d'une  race  ou  sous-espèce  de  l'^toiM  glulinosa  désignée 
sous  le  nom  de  denticulata  par  Regel  [A.  detUiculata,  C.  A.  Mey,)  qui 
g.mble  opérer  une  transition  vers  l'A.  subcordata,  Mey.,  et  habite  main- 
tenant la  région  du  Caucase.  On  ne  peut  dire  que  la  forme  pliocène  soit 
absolument  identique  avec  lui,  mais  elle  s'en  rapproche  tellement  qu'il 
sérail  difficile  de  découvrir  chez  elle  un'cwactèrc  différentiel  un  peu  saisis- 
sable,  sauf  le  contour  plus  régulièrement  orbicuiaire  des  feuilles  fossiles.  — 
Le  Zelkova  crenata,  Spach,  et  le  Pterocanja  fraxinifoUa,  Spach,  sont 
également  indigènes  maintenantde  la  région  caucasienne.  Ainsi  donc,  si  la 
flore  de  Mcximienx  présente  surtout  les  caractères  de  la  végétation  cana- 
rienne et  méditerranéenne,  celle  du  Pas-de-la-Mougudo  est  surtout 
caucasienne,  puisque  1rs  formes  qui  dominent  chez  elle,  rAùue,  le 
Zelkova,  la  Fra\ine!le,  le  Zygophyllum  cl  te  Pterocanja,  se  relrouvent 
maintenant  dans  la  région  du  Caucase,  sans  changument  bien  .sensible  ou 
avec  de  très-faibles  modifications.  —  Nos  seulement  l'ensemble  se  trouve 
combiné  autrement  que  celui  de  Meximieux,  mais  cet  ensemble  manifeste 
d'antres  liaisons,  et  les  effets  de  l'altidude  se  prononcent  chez  lui  d'une  ■ 
foçon  non  dnuteuse.  —  Prcs([ue  toutes  les  Laurinées  des  pays  chauds,  les 
essences  it  feuillet  persistantes  qui  leur  étaient  associées  à  Meximieux,  ainsi 
qne  les  espèces  dont  l'aptitude  pour  un  climat  mèrdional  est  bien  connue, 
te  Grenadier,  le  Laurier-tin,  mâme  le  Platane,  le  Liquidambar  et  le 
Glyptoslrobtis,  font  place  à  des  espèces  qui  croissent  encore  dans  l'Europe 
centrale,  ou  sont  du  moins  susceptibles  d'être  assimilées  à  ces  dernières. 
VOreodapfme  Heerii  est  la  seule  des  Laurinées  de  KIe\imieu\  <[ui 
persiste  à  la  Mougudo,  oii  son  existence  nous  est  révélée  par  une  empreinte 
unique.  Celle  espèce  remontait  donc  jusque  là,  maïs  par  la  fréquence  elle 
cédait  le  pas  au  Sassafras  Ferretianum,  Mass. ,  Laurinéc  à  feuilles  ca- 
duques, dont  l'analogue  actuel,  le  Sassafras  officinale,  N.,  habite  les 
États-Unis,  de  la  Floride  au  Canada. 

L'étude  de  la  flore  du  Pas-de-la- Mougudo  nous  fournît  un  ensei- 
gnemeiitcte^us  par  ht  Tréquenco  ou  ta  rareté  des  espèces  que  l'on  y  observe. 


187S. 


DE  SAPORTA.  —  TiG^ATION' PUOCÈNKb 


L'AAkie  {A.  fflutinosa  orbicularis),  le  Pterocarya  fraxinifoUa,  Spadi, 
UB  Tilleul  à  très-larges  feuilles  [T.  expansa,  Sap.)  et  comparable  au  seul 
T.  pubescens,  Vent.,  ou  Tilleul  du  Mississipi,  plus  rarement  TOrmc  de 
SÛ3é:it[Zelkovacrenalay  Spach),  un  Erable,  imHamamelis  composaient 
les  grands  arbres  ;  la  Fraxinelle  pliocène  {Dictamntis  majora  SsEp.),  un 
Myrtil  {Vaccinium  raridentatum,  Sap.)  voisin  d'une  espèce  de  Tlndc  et 
du  Japon,  le  V,  bracteatum,  Thb.,  un  Zygophyllum  (Z.  jBronmt,Sap.) 
et  un  Bambou,  {B.  lugdunensis,  Sap.)  formaient  sur  le  même  point,  fort 
restreint  du  reste,  oii  Ion  a  recueilli  les  empreintes,  la  petite  végétation, 
arbrisseaux,  arbustes  et  plantes  sous-frutcsccnles.  —  Jusqu'à  présent,  il 
n'a  été  rencontré  à  la  Mougudo  que  de  très-rares  feuilles  d^l'Ulmus 
Coechii,  Gaud.,  deux  feuilles  de  Ilétre  (FagUrS  sylvaticapliocenica),  un 
seul  involuire  de  Charme  {C.  suborientalis^  Sap.),  enfin  une  écaille  isolée, 
détachée  du  cône  d'un  Sapin  (Abies)  qui  parait  être  VA.  pinsapo,  Boiss.^ 
actuellement  indigène  de  la  Sierra-Nevada.  Je  dois  encore  signaler  jun 
petit  fragment  unique  d'une  fronde  de  Fougère  qui  semble  ne  pas  différer 
ou  différer  très-peu  de  notre  Aspidium  fUix  mas.  Tous  ces  végétaux, 
rares  au  Pas-de^la-MougudOy  où  leurs  organes,  et  de  préférence  ceux  que 
le  vent  peut  entraîner,  n'arrivaient  qu'en  faible  quantité,  étaient  sans 
doute  situés  plus  haut  que  les  premiers  sur  l'ancienne  montagne  ;  ils  cons- 
tituaient la  masse  de  la  végétation  au-dessus  de  1,000  mètres.  Cette  con- 
séquence, non  seulement  résulte  de  l'étude  consciencieuse  des  faits,  tels 
qu'ils  nous  sont  fournis  par  la  flore  de  la  Mougudo,  mais  se  trouve  con- 
fimée  parce  que  va  nous  montrer  la  seconde  des  deux  localités  du  Cantal, 
celle  de  Saint-Vincent,  située  à  une  élévation  de  925  mètres,  sur  le  versant 
sqitentrional  de  la  montagne  du  Cantal. 
Voici  la  composition  de  cette  seconde  florule. 


i,  Fmns  sp.  foliis  quinis  (Scct.  Slrobus?) 
t.  Pinns  sp.  foliis  ternis  (Sect.  Taeda) 
3.  Carpinus  suborientalis,  Sap.  (feuilles) 
4.*  Fagus  sylvalira  pliocenica  (feuilles) 
5.*  Qoercus  robur  pliocenica  (reuilles) 
6.*  2>lkova  crenata,  Spach  (assez  rare) 
7.   Ulmu»  Cocchii,  Gaud.  (feuilles) 
8.*  Morns  nibra  (Wild.)  pliocenica  (feuille) 
9.*Popalas  tremula  pliocenica  (feuilles,  rare) 

10.  Sassafras  Ferretianum,  Mass. 

11.  Lindera  latifolia ,  Sap. 


12.  Vitis'subintegra^^Siip.  (fëuiBes,  rare) 

13.  Acer  mbpictum ,  Sap.  (feoines  etsanare) 
14.*  Acer  polymorphum,  Sieb.et  Ziicc.,pli<H 

cenicum  (feuilles  et  samares) 
15.  AcerPonzianum,  Gaud. 
16.*  Acer  opulifolium  granatetuet  Boiss., 

pliocenicum  (feuilles  et  samares) 

17.  Sterculia  Bamesiana,  Sap.  (feaiOe,  rare) 

18.  Cary  a  maxima,  Sap.  (feuilles) 

\^.*  Pterocarya  fraxinifolia,  Spacb,  pUoceoict 
(feuilles  et  fruits) 


La  scène  change  de  la  MougudokSaint-Vincent,  bien  que  les  éléments 
végétaux,  c'est-à-dire  le  fond  de  la  végétation,  restent  à  peu  près  les  mêmes. 
La  liaison  avec  Maximieux  se  manifeste  par  la  présence  de  trois  espèces  pos- 
sédées en  commun  par  les  deux  localités  :  Vitis  ^ubintegra,  Acer  siU)" 
pictum  et  Acer  opulifolium  granatense.  Avec  le  PaS'de-lor-Mougudo 
l^affinité  est  naturellement  bien  plus  étroite,  puisqu'il  s'agit  de  deux  points 


S9S  DE  SAPOATA.   —  VÉGÉTiTlO»  PLIOei!:^. 

assez  peu  (lislanls  du  nif-me  pâté  uionta;^pQx,  Sept  des  pspêws  do  lu  Mou- 
gudo  reparaissent  à  Sai«/-Vm«n(;  mais  le  degré  de  fwpienei;  do  ces 
espèces  n'est  plus  le  m^me,  et  d'un  autre  cdté,  six  espèo»  dorninanlrs  dans 
la  première  localité  :  Bambiixn  lugdunaisis,  Alnus  glutinma  orbicu- 
lana,  \'a<xinium  raridentatum ,  Tilia  expansa,  IHctamnux  major, 
ZyijophyUurîl  Broniiu,  ne  repaniisseut  plus  iiSaint-Vinœnt.  L'abi^ejico 
du  Bambou,  du  Tilleul,  du  ZygopkijUuttt,  ainsi  (|ue  du  Greiviii  cretiata 
et  de  VOreodaphne  Uceni,  types  Uirtiaires  bien  connus,  doit  Èlre  parti- 
culièrenicnt  remarquée  Le  Pterocarya  fruxinifolia  e«l  la  seule  cspëœ 
qui  présente  le  uiâme  degni  de  frwiuence  dans  le»  deux  localitcs  :  seuleuicnt, 
i.  Saint-Viucent  il  montre  les  fruits  it  ctlté  das  feuilles.  Os  flrganes  ne 
s'écartent  de  ceux  de  Karbrc  actud  du  Caucase  (prov.  de  TnlUsh)  que  par 
leur  dimension  un  p;?u  plus  petite.  L'cs-îcnce  la  plus  fri^quenlo  k  Saint- 
Vincent,  celle  dont  les  enipn>inU<s  reparaissent  sur  toutes  les  plaques,  est  un 
Carya,  (Carya  maxima,  Sap.),  visiblement  alliiJ  de  pris  an  C.  nlba. 
Nuit.,  eggiccnqui  habile  les  parties  moyennes  et  IcmpmV^  de  l'Union  amé- 
ricaine, du  Ncw-IIampshire  jusque  dans  U  Caroline  (!u  Sud,  delà  Pennsyl- 
vanie à  la  firârgic  cl  k  la  Louisiane,  de  mt*mc  que  le  Pterocarya  fraxini- 
folia  se  montre  par  dclk  le  Caucase,  dans  le  Talllsli  et  le  district  de 
Scheken.  Ù!  sont  là  des  arlircs  indigènes  non  pas  det;  parties  froides,  mais 
des  parties  tempérées  de  l'un  et  l'autre  continent,  et  leur  considération  nous 
amène  presque  forcément  k  l'Isotherme  de  15  degrés,  qui  marque  juslcmcnl 
la  température  moyenne  annuelle  des  n''!;ions  oii  vivi'nt  maintcnnnl  le 
Carya  atha  en  Amérique,  le  Pterocarya  et  \<iZelkova  au  sud  du  Caur-ase, 
les  Âcer  pictum  et  poiymorphtim  au  Japon.  A  la  suite  des  deux  Juglan- 
dées  viennent  se  ranger,  dans  l'ordre  de  fréquence  :  le  Charme  {Carpinus 
suborientalis ,  Sap.),  le  Hêtre  {Fagui  sylvatiea  pliocenica),  l'Orme 
{Vlmus  Cocchii,  Gaud.),  et  plusieurs  Erables ('.dcersufr/n'clum, Sap.,  ^4. 
polymûrpham,  Sieb  et  Zucc.,  A.  Ponzianum,  Gaud.,i4.  opulifoUum 
granatense,Bo'iss.J.LiiSa3safrasFerretianutn,Uass.,el\'iLinderaUiti- 
folia,  Sap.  sont  presque  aussi  répandus  que  tes  précédents.  —  Le  Morus 
rufrra,  Wild.,  le  Chêne  rouvre  {Q.  rubur  pliocenica),  le  Tremble  (P. 
tremula,  h.)  sont  au  contraire  plus  ou  moins  rares.— Il  existe  une  grande 
feuille  du  Sterculia  Ramesiana  et  deux  spécimens  inconqilets  du  Vitts 
SiUiintegra.  —  Ces  espèces  méritent  l'attention  k  divers  égards. 

Le  Sterculia  Ramesiana,  que  je  considère  comme  identique  avec  le 
Cecropia  Heerit,  Etl.  (ex  parte),  de  Bilin,  constitue  sans  doute  un  tj-pe 
miocène  encore  imparfaitement  connu  ;  la  ressemblance  est  trè.s-graode  a^'ec 
un  Sterculia  actuel  de  la  Chine,  5.  coccin&t,  ijue  j'ai  observé  dans  les 
serres  du  Muséum  de  Paris.  C'est  le  seul  type  d'ailinité  subtropicale  que 
l'on  puisse  signaler  ii  Sainl-Vincent  ;  mais  sa  présence  y  est  fort  caracté- 
ristique selon  moi.  Au  Sassafras  Ferretianum  se  joint  k  Saint-Vincent 


1873.  DE  SAFORTA.  —  TteÊTATION  PUOCÈRl/  SS8 

Dne  autre  Lanrinée  à  feuilles  caduques,  singulièrement  analogue  au  Zrttuiera 
Bmzain,  Meisn.  (Laurus  Benzoin,  L.,  Benzoin  odoriferum^  Nées)  ou 
Benzoin  d'Âuiérique,  espèce  répandue  de  la  Floride  au  Canada,  dont  la 
bmie  fossile  reproduit  Taspect  sous  des  dimensions  un  peu  plus  larges  et 
ivec  des  nervures  plus  prononcées.  A  ces  deux  Laurinées  à  ieuilles  cadu* 
{ue&,  dont  Tune  est  maintenant  exclusivement  américaine,  et  dont  Tautre 
appartient  à  un  groupe  partagé  de  nos  jours  entre  Tlnde  subhimalayenne, 
[^Amérique  et  le  Japon,  il  faut  ajouter,  pour  se  rendre  un  compte  exact  des 
i£Bnités  américaines  de  la  flore  de  Saint-Vincent,  le  Morus  rubra,  Wild., 
espèce  du  Canada,  dont  il  existe  une  fort  belle  empreinte,  que  rien  ne 
distingue  de  la  forme  vivante. —  Ainsi,  de  même  qu*à  Meximieux  la  liaison 
de  la  flore  avec  celle  de  l'Amérique  se  trouve  accusée  par  une  Vigne,  un 
Menùpcrmum,  un  Tulipier,  un  Tilleul  et  un  Carya  plus  ou  moins  voi- 
sins des  formes  américaines  actuelles,  de  môme  qu'au  Pas-de-la^Mougudo 
le  même  mouvement  se  manifeste  à  Taide  du  Sassafras,  du  Tilleul  et  d'un 
Hamamelis,  à  Saint-Vincent  il  s'accentue  parla  présence  de  cinq  espèces 
(Marusrubra,  Wild. ,  Sassafras  Ferretianum,MBss. ,  Lindera  latifolia^ 
Sap.,  Vitis  subintegra,  Sap.),  sans  compter  rC/^tnu^  Cocchii,  Gaud., 
qui  parait  strictement  intermédiaire  aux  U.  americana^  L.  et  e/fu6-a,  Wild. , 
el  le  Fagus  sylvatica  pliocenica,  dont  la  tendance  à  se  rapprocher  du 
Hêtre  américain  doit  être  aussi  remarquée. 

Voilà  donc  ce  que  je  nomme  l'élément  américain  de  la  flore  de  Saint- 
Vinœnt.  Après  l'élément  américain  vient  l'élément  japonais,  qui  s'affirme, 
comme  tendance  d'affinité  générale,  par  la  présence  caractéristique  au  Ja- 
pon des  genres  Zelkova{Z.  Keaki,  Hort.)  et  Pterocarya  (Pt.  stenoptera^ 
G.  D.  G.),  ainsi  que  d'un  Erable  presque  pareil  (A.  pictum,  Thb.)kmoQ 
Acer  subpictum,  et  comme  liaison  plus  directe,  par  l'existence,  assurément 
inattendue  dans  l'ancienne  Europe,  de  YAcer  polymorphum,  Sieb.  et 
Zucc.,  espèce  des  plus  élégantes  et  des  plus  curieuses,  cultivée  au  Japon 
pour  Tomemcnt  des  jardins,  et  constituant  un  grand  arbuste  plutôt  qu'un 
arbre  proprement  dit.  —  L'identité  est-elle  absolue  entre  la  plante  pliocène 
d'Europe  dont  je  possède  des  feuilles  et  des  fruits,  et  la  plante  actuelle  du 
Japon,  dont  le  nom  spcciriquc  dénote  du  reste  l'extrême  variabilité?  Autant 
qu'il  a  été  possible  de  le  vérifier  à  l'aide  des  éléments  de  comparaison  dont 
je  dispofe,  les  lobes  des  feuilles  fossiles,  au  nombre  de  7  à  9  comme  dans 
la  variété  actuelle  septemlobtim  (Acer  septemlobum,  Thb.)  seraient  un 
peu  plus  étroits  et  allongés.  Les  samares  fossiles  seraient  de  leur  côté  un 
peu  plus  grandes  ;  mais  ces  nuances  ne  sauraient  empêcher  l'identification 
spécifique  de  la  forme  pliocène  avec  celle  qui  vit  actuellement  au  Japon,  où 
elle  a  donné  lieu  à  une  foule  de  races.  VAcer  circinatum,  Pursch,  de 
rOrégon,  qui  se  rapporte  au  même  type,  s'en  écarte  bien  davantage.  On 
peut  dire  que  la  très-faible  différence  qui  sépare  YAcer  polymorphum 


Sli  DK  SAPORTA.   VteiTATION  PUOCÈNC.  t7  (éf* 

ptiocMc  (le  n-lui  du  Japon  n'a  pas  plus  de  valeur  que  cdk  qui  se  laisse 
voir  eiilrc  l'Ailnc,  le  lliîliv,  le  Chêne  rouvre,  le  Tremble  de  cclUs  époque 
et  lui  birnKS  actuelles  de  ceA  espèces  demeurées  indi;a;ci]cs..  S'il  faut  opérer 
pour  le  premier  une  ^jjarntion  spècitu{ue,  il  faudra  la  proposer  au^i  pour 
les  autres  el  distinguer  par  exemple  le  Ptcrocanja  de  Sainl-Vinrent  de 
celui  du  Caucase,  parce  que  chei  ce  dernier  les  iiervureH  des  folioles  sont  uft  ' 
peu  plus  replii'iw  eji  avant,  el  que  ses  fruits  sont  généralemcul  plus  gro8^ 
où  abouiirait-on  cependant  cti  Muivanl  celle  voie;  el  k  quel  degré  de  subdt-b 
vi^iion  saus  fin  et  de  pulviirisatinn  de  Tt^péi»  ne  scrall-oa  pas  amené,  flif 
chei  elle  Icâ  moiadrui  tendances  &  la  variation  donnaient  lieu  â  des  distino^ 
tiouâ  suffisantes  pour  indiquer  autant  de  souclics,  ayant  cktcuue  une  orinu 
gine  et  nue  liliaiioa  séparée»? 

Cette  réflexion  me  conduit  à  examiner  le  troisième  dw  j^roup»:  d'e^iëcoij 
que  l'on  rencontre  ii  Saint- Vincent  :  upri^s  le  grou|)e  américain  le  grouph 
japonais,  et  après  celui-ci  le  groupe  indigène,  eest-ii-diro  œniposé  d'cs-5 
pèees  encore  aujourd'hui  européennes.  Ce  groupe  compn'ud  au  mains  4t 
espèces:  Fagus  sylmlica,QÛercus  roburfPopulus  lremula,Acer  op»'  m 
lifolium  graHuteitsa.  11  pourrait  s'accroître  encore  de  queJques  autres,  si  un 
iH'rupule,  peul-élre  exagéré,  ne  ni'at  ait  retenu  à  l'égard  du  Carpinus  tub- 
orientalis,  de  VUlmus  Cocc/tit  et  de  VAcer  Pomianutn,  qui  ne  sont 
pcul  être  que  des  formen  du  Carpinus  orientalis,  Wild.  [Carpinus  (in*-  -t 
nentis.  Scop.),  de  VUlmus  effma,  Wild-,  et  de  l'Acer  oputus.  Ail.        | 

Le-  Ht'lre  pliocène,  dont  lis  fruits  n'ont  pas  ent'ore  élé  recueillis,  mais 
dont  il  existe  un  grand  nombre  de  feuilles,  pcul  être  considéré  comme  bien 
connu  ;  il  ne  difiere  du  nôtre  que  par  sa  plus  grande  polymorphie.  Ses 
feuilles,  beaucoup  plus  variables,  présentenl'souvcnl  quelques  nervures  se- 
condaires de  plus  ;  leur  bord  est  tantôt  ondulé,  tantôt  dénié,  et  leur  sommet 
se  prolonge  parfois  eu  une  pointe  qui  les  fait  ressembler  tout  à  fait  &  celles 
du  Fagus  atten^ta,  Coepp.,  d'une  part,  et  de  l'autre  au  Hèlre  américain, 
F.  ferruginea,  Ait.,  que  certains  auteurs  distin^^ueut  à  peine  de  celui 
d'Europe.  Mais,  en  s'atlaclianl  aux  empreintes  Icis  plus  conformes  aux 
feuilles  de  notre  Hêtre,  cl  qui  sont  en  même  temps  les  plus  ordinaires,  il 
me  parait  impossible  de  ne  pas  les  considérer  comme  ne  formant  qu'une 
seule  espèce,  tout  en  accordant  à  la  forme  fossile  l'épilhèlc  de  plioœnica. 

Le  Chêne,  dont  je  pos.séde  plusieurs  feuilles,  ne  se  distingue  pas  des 
formes  oblongues,  simplement  lobées,  à  lobes  obtus  cl  peu  profonds  de 
noire  Rouvre  (QuercusroMtr^L.).  C'est  surtout  à  un  exemplairede Nantes 
du  Q.  jesstti/fora,  Sm.,aiQsiqu'ik  des  spécimens  ol)servès  par  moi  dans  la 
vallée  de  Sault,  au  pied  du  Mont- Venioux ,  que  je  compare  les  empreintes 
pliocènes.  Rien  ne  saurait,  dans  les  caractères  observés  jusqu'ici,  moliver 
une  séparation  d'espèces,  et  notamment  la  dimension  proportionnelle  du 
pélMte  parait  sensiblement  la  même  des  deux  paris. 


tITB.  DK  8A?0ltTA.  —  TÉGËTATIO!!  PUOCkNfi.  1195 

là  Acer  opulifolium  granatejise  œaslilue  actuellcinent  une  race  ou 
soos-espèce  de  VAcer  opulifolium,  Vill.,  que  M.  Uoissier  a  observée  dans 
les  montagnes  de  Grenade,  et  que  j'ai  reçue  également  d'Algérie.  La  feuille 
at  plus  petite,  moins  large  ;  les  lobes  latéraux  sont  plus  profondément  inci- 
8éB,  les  inférieurs  entiers  ;  les  dentelures,  moins  nombreuses,  sont  rempla- 
cées souvent  par  de  simples  sinuosités.  L'Erable  de  Saint- Vincent,  dont 
je  possède,  non  seulement  les  feuilles,  mais  les  samares,  se  rattache  direc- 
tement selon  moi  k  cette  race  granatense,  comme  TAùne  de  la  Mougudo 
k  la  variété  denticulata  de  YAlnus  glutinosa.  S'il  en  est  ainsi,  certaines 
races,  aujourd'hui  moins  répandues  que  le  type  normal,  restreintes  à  une 
régioa  particulière,  auraient  autrefois  dominé,  et  ne  se  seraient  retirées  que 
devant  Tinvasion  de  formes  plus  robustes  et  des  circonstances  moins  favo- 
rables. La  race  ou  sous-espèce  se  serait  comportée  comme  l'espèce  elle- 
même.  A  l'exemple  du  Pinsapo,  une  des  formes  primitives  de  YErabk 
à  feuilles  d'Obier  aurait  été  refoulée  vers  le  midi  de  l'Europe,  où  elle  trou- 
verait un  dernier  refuge.  Le  Tremble  pliocène  dont  j'ai  recueilli  deux  feuilles 
à  Saint-Vincent  est  exactement  pareil  au  nôtre.  Je  ne  saurais,  malgré  une 
ittention  scrupuleuse,  signaler  entre  eux  d'autre  différence  que  la  taille  un 
peu  plus  petite  des  feuilles  fossiles. 

La  principale  divergence  entre  les  deux  localités  du  Cantal  comparées 
entre  dles  consiste  dans  l'abondance  relative  du  Hêtre,  du  Charme,  de 
l'Orme,  et  dans  la  présence,  à  Saint-Vincent,  d'une  plus  notable  pro- 
portion d'espèces  demeurées  indigènes  de  l'Europe  centrale,  et,  en  tête, 
du  Hêtre,  du  Chêne  rouvre  et  du  Tremble.  C'est  par  ces  côtés  et  par 
Vexclusion  corrélative  du  Bambou,  du  Zygophyllum  Brotmii  et  du 
Grewia  crenata  que  se  manifeste  l'exposition  septentrionale  de  la  lo- 
criité  de  Saint- Vincent.  De  plus,  dans  cette  localité,  comme  au  Pas-de-la- 
JiougudOy  on  peut  saisir  les  vestiges  d'une  végétation  revêtue  d'un  autre 
caractère  et  croissant  k  une  plus  grande  élévation.  A  la  Mougudo  cette  vé- 
g^tion  nous  a  paru  représentée  par  le  Pinsapo,  la  Fougère  mâle,  le  Car- 
jrinus  suborientalis  et  \eFagus  sylvatica.  A  Saint-Vincent  nous  sommes 
transportés  sur  un  |)oint  où  le  Hêtre  et  le  Charme  abondent;  mais  la  rareté 
du  Tremble  provient  sans  doute  de  la  station  occupée  par  cet  arbre  k  une 
plus  grande  élévation,  et  de  plus  d'inombrables  débris  d'aiguilles  de  Pin, 
concassées,  entraînées  probablement] usque  Ik  par  les  eaux,  nous  permettent 
d'entrevoir  l'existence  d'une  forêt  d'arbres  résineux,  placée  sur  les  plus 
hauts  sommets.  Si  ces  espèces  avaient  été  associées  aux  espèces  les  plus 
'(ordinaires  de  Saint-Vincent,  on  trouverait  des  cônes  et  des  feuilles  en  bon 
état,  tandis  que  ces  derniers  organes,  quoique  très-fréquents,  sont  presque 
constamment  brisés,  et  accompagnés,  jusqu'ici,  d'un  seul  chaton  mâle,  que 
le  vent  a  pu  très-aisément  transporter. 


^M6  r.E  SAPOBTA,  —  VÉGLTATIOR  PUOCÈKE.  17  lÉT. 

Ces  rail5,si  nouviiaiix  qu'ils  puî^^^'iil  paraître,  ni;  soûl  pas  du  reste  isolés* 
comme  on  pourrait  le  penser. 

Les  marties  à  tripoU  de  Ceyssac,  prî-s  du  Puy  {Haute- Loire),  k  une 
altitude  d'environ  700  mètres ,  renferment  des  végétaux  pliownes  se  rap- 
portant k  une  époque  rapprochée,  sinon  absolument  synchronique,  de  celle 
qui  vit  se  produire  renfoiiissenient  des  forêts  du  Cantal.  J'ai  retiré  de  leur 
étude  la  liste  suivante. 

Florule  des  marnes  à  tnijoli  de  Ceyssac  (ILiuie-Loire) . 


i.  Pinus,  sp.(Mc(.  strabos?;  (semence). 
!.  Piceï  eicflsa?  L,  <s«ineDccs). 
3.  Abiea  cilidca?  KoLsch.  (semeDce). 
i.  PotUBOeelon,  sp.  nova. 

5.  AInus  glulino»,  Vsr.  Ajourdi,  Sep.  (lèuilles 
cl  Ftrobilcs). 

6.  Cvpiaus  BuborienUlis,  Sap.  (inrolua'es). 
T.  tllmus  palxanionUDa,  Sap.  (samare  cl  frag- 

in«nl  de  feuUI«). 
B.  Populus  caDescens,  Sm.  (reuiUe). 


9.  S^ixalba.L.  (reuille). 

10.  Silix  \imiaalis,  L.  (feaillt). 

11.  fraunin  Eiacilis,Sap.(remllesetun 
13.  VacrJDÎuni  uliginosuni,  L.  (feuille). 

13.  Arer  anbplctiim.'Sip.  (feuilles). 

14.  Acv  creticam,  L.  (Acer   i 
Ail.)  (feuilles  et  samve). 

15.  Ziiyrhus  ovat*,  0.  Web.  (feuille). 

16.  Cralsgus  ax)aunthaidc«,ISa!pp.(fsuilla). 

17.  Pjius  subaveita,S3p.  (feuille). 


Bien  que  l'âge  de  cette  florule  soit  peut-être  on  peu  plus  récent  que  celui 
des  gisements  du  Cantal,  et  que  les  formes  généralement  chétives  y  trahissent 
l'inllucuce  d'une  température  moins  clémente,  cependant  les  résultats  sont 
il  peu  prés  les  tnénies.  L'Alnus  glutinosa  Aymanti  se  nipproclie  encore 
plus  de  notre  Aune  commun  ([ue  celui  du  Puii-de-la'Mougudo  ;  il  n'en  dif- 
fère que  par  des  pétioles  notablement  plus  courts,  et  une  ou  deu\  paires  de 
nervures  secondaires  de  plus  qnedans  le  type  ordinaire.  La  flore  de  Ceyssac 
se  relie  encore  à  celles  du  Cantal  par  la  présence  commune  du  Carpinus 
suborientalis  et  de  l'Acer  subpiclum.  L'Acer  creticum  y  représente  une 
raceousous-cspéeeaiijourd'hui  reléguée  dans  l'Orient;  c'est  un  fait  analogue 
il  ceuv  qui  sont  ri'lalîfs  ;i  VAcer  opulifoliumgranatense  et  au  Ptcrocarya 
fraxinifolia.  Le  Fraxinus  gracilis,  dont  il  existe  une  feuille  et  une  sa- 
mare,  ne  diffère  du  F.  excelsior  que  par  les  proportions  plus  grêles  de  ses 
folioles.  Le  Populiis  canescens,  fort  bien  caractérisé,  remplace  à  Ceyssac 
le  Populos  tremula  de  Saint-Vincent  ;  enfin,  conformément  à  ce  que  nous 
avons  obsen'é  dans  cette  dernière  localité  et  au  Pas-de-la-Mougudo,  des 
Conifères,  dont  on  ne  trouve  que  des  organes  épars  et  légers  (ici  ce  sont  des 
semences  ailées],  laissent  entrevoir  la  prcseocc,  ii  un  niveau  plus  élevé  que 
celui  où  se  sont  déposées  les  marnes,  d'une  association  végétale  coinprenaal 
surtout  des  essences  résineuses,  parnii  lesquelles  on  distingue  un  Pin  (Sect. 
Strobusf),  un  Picea  probablement  pareil  au  Picea  excelsa,  et  un  Sapin, 
certainement  allié  de  près  à  VAbm  cilicica,  espèce  de  l'Asie  mineure. 

On  peut  conclure  hardiment  de  tout  ce  qui  précède  qu'à  l'époque  pli<H 
cène,  alors  que  les  espèces  miocènes  survivantes  habitaieot  les  plaines  et 
remontaient  plus  ou  moins  sur  les  montagnes,  alors  que  les  espèces  mért- 


•187S.  I>E  SAPORTA.     —  VÉGiTATION  PLIOCÈNE.  287 

dionales,  déjà  à  peu  près  identiques  à  celles  qui  peuplent  les  bords  de  la 
Itféditeiranée,  les  Canaries,  TOrient,  TAsie  centrale  et  le  Japon,  étaient 
associées  aux  premières  et  s'avançaient  jusque  dans  le  centre  de  TËurope, 
ât  cette  même  époque  les  bois  montagneux,  jusqu  a  1000   mètres  environ 
d  élévation,  étaient  composés  d'espèces  en  parties  éteintes,  en  partie  émi- 
£;rées,  mais  dont  les  analogues  directs  ou  les  représentants  très-peu  modi- 
fiés se  retrouvent  dans  le  massif  caucasien,  dans  TAsie  mineure,  sur  les 
montagnes  de  la  Grèce,  de  TE^pagne  et  de  l'Algérie,  dans  l'Amérique  du 
^ord  et  même  dans  le  Japon.  Dans  ces  mêmes  lieux  montagneux  se  mon- 
traient aussi  la  plupart  des  espèces  frutescentes  qui  peuplent  maintenant 
l*Europe  centrale,  mais  qui  à  ce  moment  se  tenaient  presque  toutes  au- 
dessus  d'une  altitude  de  [Jusieurs  centaines  de  mètres.  Plus  bas  leur  pré- 
sence était  exceptionnelle,  l'espace  inférieur  étant  en  grande  partie  occupé 
]>ar  des  formes  d'un  caractère  méridional,  au  milieu  desiiuelles  les  Lauri- 
nées    à    feuilles  persistantes  jouaient  un   rôle  important.    La    place 
des  Laurinées  à  feuilles   caduques.  Sassafras  et  Lindera,  était  plu- 
tôt sur  les  versants  montagneux,  pêle-mêle  avec  des  Juglandées  (Cary a  et 
PUrocarya),  des  Ampélidées  (  Vitis)^  des  Aunes,  des  Charmes,  des  Hêtres, 
des  Chênes,  des  Trembles,  des  Ormes  (Ulmiis  et  Zelkova).  A  ces  arbres 
de  première  grandeur  étaient  entremêlés  des  végétaux  herbacés  et  des  ar- 
bustes (Bambou,  Fraxinelle,  Zygophyllum,  Myrtil,  etc.)  et  l'ensemble 
revêtait  un  caractère  évident  de  puissance  et  de  fraîcheur.  C'était  une  végé- 
tation plantureuse,  exubérante  même,  se  déployant  en  forêts  profondes, 
mais  moins  variée  et  moins  riche  de  formes  que  sa  devancière,  la  végétation 
miocène.  Celle-ci  était  alors  en  pleine  voie  de  déclin  ;  ses  éléments,  tombés 
en  minorité,  tendaient  à  décroître,  et  pourtant  elle  occupait  encore  une  place 
considérable,  et  jouait  un  rôle  important,  bien  qu'amoindri.  D'ailleurs  les 
éléments  miocènes,  à  la  veille  de  leur  élimination  définitive,  loin  de  s'être 
modifiés  depuis  les  temps  antérieurs,  constituent  des  formes  très-nettement 
reconnaissables  par  suite  de  leur  fixité  {Glyptostrobus  europœtis,  Liqui" 
dambar  mropœum,  Grewia  crenata,  Zygophyllum  Bronnii), 

A  c6té  des  espèces  destinées  k  disparaître  de  notre  sol,  les  espèces  plio- 
cènes  proprement  dites,  celles  mêmes  qui  ^nt  parvenues  jusqu'à  nous, 
qu'elles  soient  restées  européennes  ou  devenues  exotiques,  qu'elles  aient 
persisté  sur  les  mêmes  points  ou  qu'elles  aient  été  reléguées  plus  au  sud, 
vers  le  midi  de  TEurope,  toutes  ces  espèces  survivantes  du  dernier  âge  ter- 
tiaire ne  sont,  il  faut  bien  le  dire,  qu'un  prolongement,  et,  pour  s'exprimer 
encore  plus  clairement,  que  des  rameaux  sortis  d'une  branche  plus  ancienne, 
obéissant  a  la  tendance  qu'ont  toutou  les  branches  i\  se  ramifier.  Parmi  les 
espèces  faisant  partie  de  la  catégorie  qui  vient  d'être  mentionnée,  il  en  est 
très-peu,  lorsque  nous  ne  sommes  pas  privés  de  documents  à  leur  égard 
(et  dans  ce  cas  notre  ignorance  s'explique  par  les  lacunes  mêmes  de  nos 


*. ,' 


SS8  DB  SAFOKTA.   —  VÉGÉTATION  PLIOCKSE.  17  fé». 

roaiuiissancfs) ,  jl  en  l'st  triy-pi-u  i|iii  iif  piiiâuntenU des  antécrtk>nls  directs, 
plus  ou  inoias  noniLrfnK  ;  il  en  est  tivs-peu,  j'explique  mil  poiiséc,  qui  ne 
se  tieni  fort  naturel It^ntent  à  des  espèces  niioci^acs  antérieures  à  ellot,  el 
auxquelles  elles  se  rulUcfaent  d'une  foçon  si  étroite  que,  si  j'avais  >'outu 
imposer  k  beaui'oup  île  celles  que  j'ai  signaléus  comme  etiistiiul  vucorc  des 
dènominalioas  empruntées  k  la  nuinenclalure  tertiaire,  leur  détermination 
aurait  Été  prusque  auKHi  bien  justiliée  que  lors[|UC,  pousc»  par  l'évidence, 
j'«i  préféré  ideiitilïer  ixs  espèces  avec  les  Formes  actuelles,  dont  elles  ne  se 
dùtingiieiit  pas  en  réalité.  Il  exiiAe  donc  une  succejusioo  et  un  enchaine- 
mest  de  termes  similaires,  et  de^  noms  d'espèces  légitimement  oltserréfô 
s'appliquent  it  chacun  d'eux  de  manière  à  composer  des  séries  plus  ou 
moins  continuer,  plus  ou  moins  compleiies,  cl  plus  ou  moins  riches,  sui- 
vant que  l'on  passe  d'un  type  à  un  autre.  Chacun  d'eux  en  effet,  possède 
une  fai,-ou  d'agir  et  de  se  comporter  qui  lui  vsl  propre,  et  les  différoices 
sont  grandes  sous  ce  rapport. 

Choisissons  quelqucfi-nnes  des  espèces  le^  plus  saillantes  et  les  mieux 
connues  pour  faire  comprendre  la  marche  de  cette  sorte  d'enchainement, 
qui  n'est  autre  en  réalité  que  la  filiation  d'une  forme  par  une  autre,  que  le 
temps  modiUe  et  subdi\ise  plus  ou  iiioluti  via  variétés,  en  races  et  en 
SOUjKspèces,  qui  se  développeront  k  leur  tour,  en  se  rainilianl  de  la  même 
maoièrc. Ainsi,  j'aurais  pu  donner  sans  inconvénient  au  Fagus  sylvatiea 
pliocmica  le  nom  de  F.  attenuata,  Goepp.  Musicurs  des  cKcmplaires  de 
Saint-Vincpnt présentent  cxaclemenllescararlèrcs  du  F. attenuata,  c'est-k- 
dire  Icsomniet  des  feuilles  atténué  en  une  pointe  pyramidale,  les  dentelures 
plus  prononcées,  el  1 1  k  12  paires  de  nervures  secondaires,  au  Heu  de  8  k 
9,  comme  dans  notre  Hêtre.  Le  F.  attenuata,  Uoepp.,  qui  ne  diffère 
pas  ou  diffère  très-peu  du  F.  castaneœfolia,  Ung.,  a  été  signalé  dans 
une  foule  de  localités  du  miocène  moyen  ou  supérieur  par  Ungcr, 
Goeppert,  Ëtlingshauscn,  0.  Webber;  ce  Hêtre  s'écarte  réellement  fort 
^uâa  F.  prislina,  Sap.,  de  l'Àquitanien  de  Manosquc,  dont  les  feuilles 
présentent  un  pétiole  plus  court  çt  14  k  16  paires  de  nervures  secondaires; 
or,  cette  dernière  espèce  ne  se  distingue  par  aucun  caractère  appréciable 
da  F.  ferruginea,  d'Amérique,  dont  par  conséquent  le  F.  attenuata 
miocène  s'éloigne  bien  moins  que  le  nôtre,  et  dont  se  rapproche  encore  le 
F.  sj/fvattcapUocène,  lorsqu'on  s'attache  aux  variétés  atténuées  au  sommet 
et  dentées  sur  les  bords  qu'il  présente  fréquemment.  Telle  est  la  marche 
graduellement  divergente  qu'aurait  suivi  le  }lâlrc  d'Europe,  en  s'écartant 
peu  k  peu  du  type  américain  dont  il  serait  sorti.  —  La  différence  sensible 
qui  les  sépare  de  nos  jours  n'est  cependant  pas  assez  prononcée  pour  moti- 
ver aux  yeux  de  tous  les  botanistes  une  distinction  spécifique  ;  mais  ce 
sont  Ik  du  moins  deux  races  trè»-marquées,  dont  on  peut  dresser  saos 
Iropide^Kioe  l'arbre  généalogique. 


4  873.  DE  SAPORTA.— -  VÉGÉTATION  PLIOCÈNE.  S 39 

Le  Zdkova  crenata^  Spach  [Planera  Richardi,  Mich.),  maintenant 
oonfiné  dans  le  massif  caucasien  et  la  Perse  septentrionale  d'une  part,  et 
de  Tautre  sur  les  montagnes  de  Ttle  de  Crète,  où  il  a  donné  lieu  à  une  race 
élevée  par  M.  Spach  au  rang  d'espèce  {Zelkova  creticay  Spach),  a  été 
gnalé  par  moi  dans  le  Cantal,  parce  que  rien  dans  les  empreintes  observées 
m'a  paru  motiver  une  distinction  véritable.  —  Mais  cette  espèce,  si 
^sonfonne  par  les  caractères  visibles  à  celle  que  nous  avons  sous  les 
-yeaXy  a  été  immédiatement  précédée  par  une  espèce  tertiaire  (Zelkova 
MJngeriy  Planera  t/h^en,  Ètt.,  Ulmus  zelkovœfoliayVn^.)^  dont  l«s 
Auits  sont  même  connus,  et  qu'une  différence  à  peine  sensible  dans  la  forme 
de  ces  organes  a  seule  pu  engager  à  distinguer  d'un  nom  particulier.  Les 
^^ariations  auxquelles  ont  donné  lieu  dans*  les  temps  anciens  les  feuilles  de 
espèce  sont  exactement  semblables  à  celles  qu'elles  comportent  encore 
ijoord'hui,  et  ne  dépassent  jamais  certaines  limites.  Les  spécimens  de 
Hanosque,  qui  comptent  parmi  les  moins  récents,  montrent,  il  est  vrai, 
quelque  chose  de  plus  grêle  dans  le  contour,  une  base  moins  large  propor- 
tionnellement, et  une  paire  de  dents  en  plus  que  les  formes  actuelles 
les  plus  analogues.  Ces  divergences  sont  pourtant  si  peu  prononcées,  eu 
égard  à  la  distance  chronologique,  qu'on  ne  saurait  douter  que  l'espèce 
actuelle  ne  soit  un  prolongement  direct  de  l'espèce  tertiaire.  Les  form^  de 
celle-ci,  observées  dans  le  miocène] supérieur,  montrent  généralement  plus 
d'ampleur,  et  se  confondent  finalement  avec  celles  que  je  signale  sous  le 
nom  moderne  de  Zelkova  crenata. 

Je  pourrais  encore  ajouter  que  VUlmus  Cocchii  marque  probable- 
ment la  souche  d'où  sont  également  émergés  les  U.  americana,  Mich.  et 
tffusa,  Wild.,  si  rapprochés  l'un  de  l'autre  selon  M.  Planchon;  tandis 
que  le  Carpinus  suborienlalis  touche  d'une  part  au  C.  pyramidalis, 
Gflqip.,  et  de  l'autre  se  confond  presque  avec  le  C,  orientalis,  Wild. 
(C.  duinetisis,  Scop.)  tout  en  ressemblant  à  d'autres  égardsau  C.  Betu- 
luSy  L.y  notre  charme  commun.  L'Acer  po^t/^norpAt^m  lui-même,  bien 
qu'aujourd'hui  exclusivement  japonais,  n'est  nullement  isolé  dans  l'Europe 
tertiaire,  puisque  antérieurement  à  lui  les  A.  Rûminianum,  Heerei  gracile, 
Sap.  y  révèlent  l'existence  du  type  dont  cet  Erable  fait  partie.  Avant  le 
Pterocarya  fraxinifolia  se  place  de  même  le  j?.  deniiculaia,  Heer,  qui 
retrace  fidèlement  le  type  de  la  Juglandée  caucasienne. 

Enfin,  VAcer  opulifolium  pliocène  se  trouve  immédiatement  précédé 
par  les  A .  opuloides,  Heer  et  brachyphyllum,  Heer,  d'Oeningen,  devancés 
cux-m^mes  par  VA.  recognitum,  Sap.,  de  Manosque,  tandis  que  les 
A.  decipiens,  Al.  Br.,  angastilobum,  Heer,  integrilobum,  0.  Web., 
psewUHUimpeslre,  Ung-,  ^^  d'autres  encore,  permettent  de  reculer  jusque 
dans  le  miocène  inférieur  l'origine  du  type  représenté  maintenant  par  les 
i.  creticum  et  monspessulanum.  Les  A.  decipiens,  inlegrilobum  et 


^-v.    ' 


i30  DE  SAPOBTA.  —  tégétatiok  pliocèkb.  17  fér. 

pseudo-campestre  présentent  rei^pecttvcment  lei!>  mètiics  direnîtés  de 
foriiH!  et  (ie  denlelures,  auxquelles  les  feuilU-K  de  VA .  crelicum,  L.  donnent 
\ka  de  nos  jours.  Rien  ne  prouve  ta  prrsnniiiililA  distincte  de  chacune  de 
oes  formes,  qui  ne  représentent  sans  doule  que  ries  rares  d'un  lype,  disposé 
dans  tou3  les  temps  à  produire  les  uiËnies  séries  de  oiodiGcations.  Les  di- 
versités auxquelles  YAcer  crelicum  est  actuellement  sujet,  et  qui  se 
montrent  aussi  dans  les  pousses  gourmandes  de  l'A.  monspoisulanum, 
ODt  trëti-bieii  pu  caractériser,  à  répo(|uc  tertiaire,  autant  de  races  particu- 
lières, sorties  d'une  tige  commune,  et  qui  auraient  transmis  à  celles  qui  en 
Sont  plus  lard  issues  la  faculté  de  reproduire  accidentellement  la  plupart  de 
ces  mémfs  diversités. 

Ainsi,  en  essayanVd'expliqueïrorigine probable  de  nosejpèces  végétales, 
dlc  procédé  au  moyen  duquel  elles  ont  dû  se  détacher  des  espèces  tertiaires 
qui  manifestent  vis^-vis  d'elles  le  plus  d'affinité,  c'est  h  la  race  que  j'ar- 
rive, de  même  qu'en  signalant  les  espèces  pliocénes  de  Meximieax,  du 
Cantal  et  de  la  Haute-Loire,  j'ai  été  amené  à  faire  rcssorlir  l'existence  déji 
ancienne  d'un  certain  nombre  de  formes,  qui  aujourd'hui  encore  passent 
pour  des  races  ou  sous-espèce,  c'est-à-dire,  sont  considérées  comme  es- 
pèces par  les  uns,  comme  simples  variétés  permanentes  par  les  autres.  D 
tia''esla.insiàeyAlnusdenticulala,  C.  A.Mey.,du  PopwÎMs  canescens, 
Sm.,  de  l'Acer  creiicum,  L.,  de  l'Acer  opiUifolium  yrana/ense, Boiss., 
du  Vibumum  rugosum,  Pers.,  etc.,  qui,  malgré  la  permanence  de  leurs 
caractères  distinctifs,  ont  été  considérés  par  beaucoup  d'auteurs  comme  ne 
représentant  pas  diy  espèce?!  proprcmoiildilcs  et  inœiitosléi^;.  Il  est  certain 
d'un  aiilri;  cilté  ijire  ^i  l'on  groupe  les  iliiïercnle^  races  autour  de  l'espèce 
principale  dont  elles  dépendent,  on  établira  dans  beaucoup  de  cas  des  pas- 
sages naturels  entre  cette  espèce  et  d'autres,  en  apparence  très-éloignées 
de  la  première  ;  on  atténuera  tout  au  moins  la  distance  qui  sépare  les  unes 
des  autres.  Rien  de  plus  distinct,  par  exemple,  que  les  Alnus  glutinosa, 
L.,  si  cordata,  hois  :  laformedes  feuilles,  le  mode  de  dentelure,  le  nombre 
des  nervures,  la  dimension  des  fruits  et  l'aspect  des  inflorescences,  tout  difi%te 
des  deux  parts.  Cependant,  si  de  l'A.  gtutinosa  proprement  dit  on 
passe  k  l'A.  glutinosa  denticulata  (A.  denticulata,  C.  A.  Mey.),  du 
Caucase,  dont  les  fruitssont  déjà  plus  gros,  les  dentelures  des  feuilles  simples 
et  leur  contour  ovale,  on  touche  presque  à  l'A.  subcordata,  G.  A.  Mey., 
qui  ressemble  au  précèdent  et  se  rapproche  en  même  temps  des  A. 
ortentaUs,  Due  et  cordata,  Lois.  On  n'aurait  qu'à  supprimer  les  intermé- 
diaires pour  voir  se  creuser  un  abtme  véritable  entre  la  première  et  la  der- 
nière des  formes  qui  viennent  d'être  énumérées.  C'est  cette  élimination  des 
termes  servant  de  points  de  jonction  de  type  à  type  et  d'espèce  à  espèce 
que  le  temps  et  les  circonstances  ont  dil  opérer  dans  une  infinité  de  cas,  et 
par  conséquent  on  ne  saurait  nullement  s'étonner  de  rencontrer  à  l'état  fos-^ 


f  873.  ra  SAPOKTA.  —  Tfo^TATION  PLIOCÈNB.  SS4 

«le  une  fbule  de  formes  qui  constitueraient  autant  de  races,  si  leur  existepce 
mvait  pu  se  prolonger.  Qu*un  prodige  survienne  et  fasse  revivre  les  espèces 
éteintes,  et  la  plupart  encore  inconnues,  des  temps  tertiaires,  beaucoup  de 
vides  se  combleront  immédiatement  ;  les  transitions  ménagées  se  multiplie- 
rtmt  aussitôt,  et  nous  serons  surpris  de  la  foule  des  races  simultanées  ou  suc- 
«ssives  que  nous  verrons  apparaître.  C'est  de  ce  fond  obscur,  composé  de 
milie  nuances  irrégulièrement  combinées,  que  les  formes  actuelles,  survi- 
^vant  àI*extinction  de  leurs  devancières  ou  de  leurs  contemporaines,  ont  réussi 
ià  se  dégager,  pour  arriver  enfin  jusqu'à  nous.  C'est  là  aussi  ce  que  veulent 
^»Lprîmer  quelques-uns  des  noms  imposés  aux  espèces  pliocènes  ;  le  Car^ 
foinus  suborientalis,  Y  Acer  subpictum,  YUltnt^  palœomontana^  le 
Cratœgxis  axydcanthoides,  le  Pyrus  siibacerba^  etc.,  ne  sont  que  des 
i-^œs  fort  peu  distantes  des  formes. modernes  correspondantes;  après  eux, 
Wlmas  Cocchii,  le  Sassafras  Ferretianum,  VOreiniaphne  Heerii,  Iç 
JPraxinus  gradlis^  Y  Acer  Ponzianum,  klHctamnus  major,  le  Cary  a 
"pnaximaj  etc.,  constituent  des  sous-espèces  un  peu  plus  accentuées  que  lei; 
précédentes,  mais  alliées  de  trop  près  encore  aux  similaires  actuels  pour  ne 
les  faire  remonter  ensemble  à  une  commune  origine  (1). 
Qu'est-ce  donc  que  la  race  qui  a  joué  autrefois  un  si  grand  rôle  dans  la'fi* 
liation  des  espèces  végétales  actuelles  ?  Au  moment  où  ces  espèces  commencent 
il  se  répandre  et  à  fixer  leurs  traits  décisifs,  avant  même  qu  elles  occupent 
i*aire  qui  leur  est  demeurée  propre,  mais  que  les  circonstances  ont  tour  à 
tour  agrandie  ou  restreinte,  c'est  effectivement^àTétat  de  races  plus  ou  moins 
permanentes,  mais  aussi  plus  ou  moins  localisées,  que  ces  espèces  nous 
apparaissent.  VAlnus  glulinosa  orbicularis,  du  Pas-de-la-Mougudo, 
remarquons-le,  diflère  sensiblement  de  YAlnus  glulinosa  Aymardi^  de 
Geyssac  ;  tous  deux  pourtant  ne  sont  que  des  races  reliées  également  au  type 
de  VA.  glulinosa^  L.,  et  comparables,  l'une  aux  plus  vigoureuses,  l'autre 
max  plus  chétives  variétés  de  cet  Âùne.  La  race  est  néc^airement  sortie 
cl'uiie  déviation  quelconque  d'un  type  antérieur  ;  elle  se  conçoit  originaire- 
ment ooBune  une  simple  variation,  d'abord  accidentelle  et  locale,  ensuite 
plus  nettement  prononcée,  devenue  héréditaire,  et  enfin  permanente,  occu- 
pani  alors  un  espace  déterminé,  d'où  elle  rayonne  plus  ou  moins.  La  race 
parvenue  à  ce  dernier  état  peut  s'étendre  et  se  développer,  si  les  circons- 
lances  la  favorisent  ;  s'éteindre  par  contre,  si  elle  est  submergée  par  une 
envahissante,  plus  vigoureuse.  A  ce  propos,  il  est  juste  d'observer 


0)  C0ttt  eonvîclioii  nous  a  portés,  M.  le  docteur. liarion  et  moi,  à  jeter  les  bases  d*u]i  traTsil 
^fiQfBble  sur  les  Origina  de  la  végétation  européenne  actuelle,  destiné  dans  notre  pensée 
à  mettre  en  lofflière,  àfaide  da  rapprochement  des  organes  vivants  et  fossiles,  les  vestiges  de 
ttialionel  les  afllnités  de  tout  genre  qui  rattachent  les  v^étaus  actuels  à  ceux  des  Igesantérieun. 
Hoqs  soBicitons  dés  à  présent  la  bienveillance  des  amis  dn  la  science  en  faveur  d*une  œuvre  dool 
la  réussite  ne  saurait  résirilcr  qpie  d^nn. labeur  patient,  s*appuyant  sur  des  (kits  sérieux  et  m|d|i- 
fliéiy  te  tradaîsant  par  des  dessins  exacts  et  minutieux. 


> 


S32  LOCARD,  -"  SDR  LES  BRÈCnES  OSSEUSES  DE  DASTtÀ .  1  7  fév . 

que  la  race,  en-dehors  des  elTets  ordinaires  de  la  concurrence  vitale,  D'est 
nullcniciit  protégée  contre  ceux  de  l'hybridation  et  du  métissage  ;  toute  race 
rivale  d'une  autre,  égale  en  valeur  ou  snpéricure  h  (•ellc-ci,  peut,  en  se  mê- 
lant à  elle,  l'annuler  par  le  croisement,  et,  si  elle  l'emporte,  amener  promp- 
tement  sa  disparition.  Dans  le  cas  contraire,  c'est-à-dire  lorsque  une  race, 
d'abord  locale,  se  trouve  aidée  par  l&>i  circonstances,  elle  doit  inévitablement, 
k  mesure  qu'elle  gagne  du  terrain,  accentuer  de  plus  eu  plus  ses  caractères, 
et  acquéiir  plus  ou  moins  vite  celte  piiysionomie,  à  la  Ru  arrêtée  dans  les 
contours  et  uniforme  dans  l'aspect,  qui  la  coatitilue  à  l'état  de  type  spcri- 
liquG  ou  autrement  de  race  principale,  autour  de  laquelle  les  races  secon- 
daires, qu'on  les  désigne  du  nom  de  variétés  ou  de  sous-espèces,  gravitent 
en  nombre  plus  ou  moins  considérable.  Ces  phénomènes,  dont  nous  saisis- 
sons parfaitement  la  trace  dans  les  temps  anciens,  ont-ils  cessé  maintenant 
de  se  produire?  Je  suis  très-loin  de  le  penser,  et  si  de  nos  jours,  ii  l'exemple 
de  ce  qui  a  déjà  eu  lieu  k  l'époque  tertiaire,  certains  types,  soit  appauvris, 
soit  fixes  depuis  un  temps  très-long  et  destinés  à  ne  plus  varier,  présentent 
tons  les  caractères  de  la  permanence,  d'autres  offrent  le  spectacle  contraire. 
C'est  ainsi  que  notre  Quercus  ilcx  donne  lieu  presque  partout  k  d'innom- 
brables diversités  de  feuillage,  susceptîldcs  de  faire  naître  des  races  ;  c'est 
ainsi  que  le  Chêne  rou^Te,  en-dehors  de  ces  mêmes  diversités,  se  trouve  di- 
vise en  plusieurs  races  flottantes,  dont  quelques-unes  paraissent  fort  an- 
ciennes. Le  genre  Ptrus,  considéré  dans  son  ensemble,  ne  se  caœpose, 
selon  M.  le  Professeur  Decaîsne,  qne  d'une  espèce  unique,  partagée  en  une 
multiludf  de  formes  localfs  plus  ou  moins  accentuées.  Les  boUnisles  ont  re- 
marqué l'extrême  polymorphie  de  certains  genres  :  Thalictrum,  Rosa,  Ru- 
bus  On  a  été  jusqu'à  vouloir  partager  ces  derniers  en  plus  de  400  espèces 
européennes,  prétendues  distinctes.  Evidemment  ces  genres  et  bien  d'autres, 
qui  manifestent  sous  nos  yeux  de  telles  tendances  vers  l'instabilité, 
constituent  un  milieu  sensiblement  pareil  'a.  celui  qui  permit  aux  anciennes 
races,  souches  de  nos  espèces  actuelles,  de  se  produire  et  de  se  développer. 

M.  Pellat  annonce  l'envoi  à  la  Société  d'un  travail  de  M.  Locard, 
Sur  les  brèches  osseuses  des  environs  de  Bastia,  extrait  des  Archives 
du  Muséum  d'histoire  naturelle  de  Lyon,  et  donne  lecture  de  la 
note  suivante  qui  résume  ce  travail  : 

SUB  LES  BRÈCBES  OSSEUSES  SES  ENVII10>S  DE  BASTIA  (CORSE] 
par  H.  tJ^CARD. 

Les  brèches  osseuses  des  environs  de  Bastia  ont  été  signalées  pour  la  pre- 
mière fois  en  1807,  par  Rampasse,  dans  une  lettre  adressée  à  Cuvier  et 
publiée  dans  les  Annales  du  Muséum  (1).  Plus  tard  Cuvier,  dans  ses  Re- 

{i)Am  Uut.  Hitt.  «ai-,  1"  série,  l.  X,  p.  163—167.  Paris,  1807. 


1873.  LOCARD.  —  SUR  LES  BRÈCHES  OSSEUSES  DE  BA8TIA.  133 

cherches  sur  les  ossements  fossiles  (1)  donna  une  description  du  crâne  de 
Lagomys  qui  lui  avait  été  envoyé  par  Rampasse. 

Il  y  a  quelques  années,  lorsque  l'on  entreprit  la  construction  du  nouveau 
port  de  Bastia,  on  ouvrit  plusieurs  vastes  carrières  pour  en  extraire  les  ma- 
tériaux nécessaires  à  Texécution  de  ce  travail  ;  on  mit  alors  à  découvert 
plusieurs  fentes  ou  crevasses,  dont  quelques  unes  étaient  remplies  d'une  mar 
tière  brèchiforme  riche  en  ossements  et  en  coquillages. 

Nous  avons  suivi  ces  brèches  depuis  Furiani  au  Sud  de  Bastia,  jusque 
dans  la  vallée  de  Sisco  au  cap  Corse,  sur  la  côte  orientale  de  Tile. 
Elles  sont  situées  dans  un  calcaire  gris-bleuâtre,  compacte,  en  bancs  épais, 
sans  fossiles,  veiné  de  carbonate  de  chaux,  et  subordonné  h  des  schistes 
gris-verdâtre,  le  tout  classé  par  les  auteurs  de  la  Carte  Géologique  de  France 
et  par  le  marquis  Pareto  (2),  comme  appartenant  à  la  formation  crétacée. 
Les  fentes  ou  fissures  du  sol  ont  dû  se  former  lors  de  l'éruption  des  serpen- 
tines qui'afileurent  dans  toute  cette  partie  de  Tlle  ;  plus  tard  elles  ont  été 
remplies  par  une  terre  rouge,  un  peu  argileuse,  rarement  arénacée,  empâ- 
tant dans  sa  masse  des  fragments  de  roche  à  arêtes  vives,  ainsi  qu'une 
grande  quantité  de  corps  organisés.  Parfois  il  s'est  produit  une  véritable 
fossilisation  de  la  masse  ;  le  carbonate  de  chaux,  est  venu  solidifier  en  tout 
ou  en  partie  la  substance  brèchiforme,  de  telle  sorte  que  les  fragments  de 
roche  et  les  débris  organisés  font  corps  avec  la  masse  pierreuse  qui  les  ren- 
ferme. Enfin  dans  quelques  cas  le  carbonate  de  chaux  seul  a  pénétré  dans 
les  fentes  et  est  venu  en  tapisser  les  parois. 

Les  corps  organisés  que  nous  avons  recueillis  dans  les  brèches  de  Corse 
sont  les  suivants  : 

OSSEMENTS  DE  VERTÉBRÉS 


Homo. 

Ovis  mugimon,  Linné. 

Lagomyt  corHcanus,  Cuvier. 

Leptis  .  .  . 

Myoxus  glis,  Schreber. 

Perdix  .  .  . 

Uui  sylvatieus,  Linné. 

Lacerla  .  .  . 

Canii  vulpeê,  Linné. 

Testudo  .  .  • 

COQUILLES  5 

rERRESTRES, 

Hélix  aspersa,  Mûller. 

Hélix  galloprovindalis.  Drap. 

—   apertUt  Born. 

—    hydatina,  Fér. 

—    nuculoldes,  Df beaux. 

—    hispida,  Mûller. 

—    vermiculata,  Mûller. 

ZorUies  obscuratus,  Porro. 

—    Raspaillii,  Payr. 

—      Blauneri,  Shatti. 

—    Broccardiana,  Datailly. 

—       lathyri,  MabiUe. 

—    hospitans,  Bonelli. 

Pupa  quadridenSj  Drap. 

—    halmyris,  MabiUe. 

—    cinerea^  Drap. 

—    variabiliê,  Drap. 

ClausiUa  Kusteri,  Rossm. 

—    apicina,  Fér. 

(1)  Bourdet  d'après  Cuvier,  Os»,  foss.,  t.  IV,  p.  198,  pi.  14,  fig.  i— 6. 

(2)  Ctumi  geogn,  s,  Cortica.  Milan,  1845. 


S3t  LOCARb.    —  SUR  Les  BRÈaiES  OSSEUSES  DE  BASTIA.  17  fÉT. 

COQUILLES  MARINES  (1>. 

UonodûrUa  Olivier!.  Payr.  j       Paltlla  vulgata,  Lmaé 

l'alella  Bonnardl,  Piyt.  Vemu  dtctmata,  Uim* 

—  —      P»iT,,iW.  oHiI,  i 

C'csl  au  printemps  de  l'année  1871  que  nous  avons  reiiconliê  pour  U 
première  fois  des  ossements  humaiDS  dans  une  brèche  élroite,  sîtaéc  dans 
la  vallée  de  Toga,  à  80  mètres  environs  d'allilude.  M.  le  D'  L.  Lôrtet, 
directeur  du  Musi'unidcLyoD,abien  voulu  nous  eo  donner  la  dclermlnation, 
ainsi  que  celle  des  autres  animaux  \  erli^brés  qui  les  accompagnent  ;  il  a  pu 
reconnaître  :  1°  un  fragment  de  rocher  ;  î,"  un  coodyle  du  maxillaire  su-  ' 
pérîear  gauche;  3"  un  fragement  du  sphénoïde.  Avec  les  os  d'homme  nous 
avons  recueilli  une  grtinde  quantité  d'ossements  de  Lagomijs,  au  point  d(> 
pouvoir  reconstituer  le  squelette  complet  de  cet  inléressanl  animal. 

L'homme  existait  donc  en  Corse  en  même  temps  que  le  Lagomyt  ;  or 
d'une  part  nous  savons  que  cet  animal,  dont  on  trouve  de  nombreux  restes 
fossiles  dans  la  France  centrale  et  méridionale,  no  vit  plus  aujourd'hui  que 
dans  les  régions  septentrionales,  non  loin  de  la  Iimil«  des  neiges  perpétuelles; 
d'autre  part  M.  Pumpelly  (2)  a  signalé  l'existence  d'anciens  glaciers  en 
Corse.  En  présence  de  «-s  faits,  ne  tiommes-nous  pas  autorisés  k  concloR 
guc  l'homme  vivait  en  Corse  à  l'époque  glaciaire,  et  qu'il  a  dû  être  témoin 
de  tous  les  grands  phénomènes  géologiqiiesqui  ont  dû  se  passer  alors?  L& 
présenc*  ili;  rhoninic  en  Corsf  ri'monlcrait  donc  k  une  époque  beaucoup 
plus  ancienne  qu'on  ne  l'avait  supposé  jusqu'à  ec  jour. 

Nous  remarquerons  en  outre  l'étroite  analogie  qui  existe  entre  lestirtf^es 
de  Corse  et  celles  du  Iwssin  médilerranéeD.  Leur  feune,  qatuqiM'tliffâfeate 
sous  le  rapptHl  des  espèces  que  l'on  y  rencontre,  appartient  ËejMni^tli'Iii 
même  époque  géologique  ;  fMirfmtiioBs  ne-eroyons  pas  qu'on  y  ait  enxNtt 
si^ialé  la  présëbiBie  'de  détwis  Itnmains.  0  est  k  présumer  cependantiqsb  les 
coquilles  marines  que  l'oti  trouve  k  Nice  et  en  Sardaigne,  cobinie  IhBB  U 
caverne  de  Baoussî-Roussi,  ont  dû  servir  à  l'alimentation  de  l'hMaMfrqoi 
vivait  k  l'époque  du  remplisAige  de  ces  brèches.  La  brèche  4eBonrii:pis 
de  Cagliari,  dims  laquelleM.  Studiati  a  trouvé  le  Lagomys  Sardua,  assodé 
à  des  coquilles  marines,  se  trouve  donc  des  conditions  tnut-À-fùt  aimîlaireB 
k  la  bréâie  de  Toga. 

H.  TocnnodtB  ftâi  remarquer  qn^l  est  intéressanlde  renomnm  dans  les 
brèches  Je  Corse  VHeUx  Raspaiii  qal  est  spéciale  i  la  fonne  aciuetta  de 
llle,  ce  qui  semble  indiquer  que  déjà  à  cette  époque  reculée  la  Cofta 
était  isolée. 

(1)  Os  aspèces  ont  sans  doute  ili  apportas  par  la  main  de  rhonme  f&ai  tenir  k  son  afi- 
meotalioii. 
(I)  AKlt.  £oe.  Cwl., »  iérie,  L'XVU,  p.  18,^.  1.  Vêàt,  O». 


4873.  BAYAN.  —  SYNONTMIB  9S5 

H.  Bâtan  met  sons  les  yeux  de  la  Société  une  boite  contenant 
une  partie  du  travail  dont  il  a  parlé  dans  la  séance  précédente  : 

Ce  travail  a  le  double  but  de  permettre  la  reconnaissance  des  doubles 

plois  dans  la  nomenclature  zoologiquc,  et  de  fournir  des  renseignementi 
les  auteurs  qui  se  sont  occupés  d'un  genre  ou  d'une  espèce  que  Ton 
^veat  étudier. 

M.  Bayan  donne  quelques  détails  sur  la  manière  dont  ce  travail  s'effectue, 
mA  .ajoute  que,  commencé  depuis  4  ans  seulement,  il  est  encore  fort  peu 
a.vancé;  en  effet  s'il  se  compose  déjà  d  un  nombre  considérable  de  fiches 
(plus  de  150,000),  il  est  loin  d  être  terminé,  et  c'est  à  5  ou  6  fois  autant 
que  peut  être  évalué  le  nombre  nécessaire  pour  être  à  peu  près  au  courant. 

D'ailleurs  on  ne  doit  chercher  dans  une  nomenclature  de  ce  genre  que 
des  renseignements  positifs.  Aussi  quand ,  partant  des  données  qu'elle 
renferme,  M.  Bayan  s'est  risqué  à  rectifier  quelques  doubles  emplois  dans 
le  volume  qu'il  a  présenté  à  la  Société  à  la  dernière  séance,  il  était  loin 
d'affirmer  qu'il  n'en  avait  pas  commis  lui-même,  ou  qu'il  n'avait  pas  fait 
des  oorredions  déjà  effectuées  par  des  auteurs  dont  le  dépouillement  n'a  pas 
encore  été  fait. 

En  effet  il  a  nommé  Pleurotoma  polycesta  le  P.  Hœmesi,  Deshayes, 
1865,  non  Gh.  Mayer,  1859.  M.  Bioche  lui  a  fait  remarquer  que  M. 
Ton  Kœnen  avait  dès  1865  proposé  le  nom  de  P.  Heberti  (1)  pour  l'espèce 
oligpcène  des  environs  de  Paris,  en  citant  deux  autres  jP.  Hosmest^  l'un 
dcSpcyer  (1854),  l'autre  de  Bosquet  (1859);  mais  le  nom  deM.  von  Kœnen 
ne  sautait  être  maintenu  puisque  Âl.  Rouault  avait  déjà  employé  ce  nom 
en  1850  pour  une  espèce  de  Bos  d'Ârros  (2). 

M.  Bayan  a  en  outre  proposé  d'appeler  Rliaphium  le  genre  Aciculina, 
Deshayes,  non  Âdams,  ignorant  que  le  premier  de  .ces  noms  avait  été 
appliqué  par  Meigen  en  1822  à  un  genre  de  diptères.  Un  changement  est 
donc  ici  nécessaire,  et  Ton  peut  donner  au  petit  genre  éocène  le  nom  de 
^audonia,  M.  Baudon  ayant  découvert  une  des  espèces  dont  il  se 
«»mpose.  (3) 

■  ■  III  I  I   ■  I  I  I  I    I    ■  Il  II       MM^— ^ 

(i)  Zeitschr.  D.  geol.  Ges. ,  p.  706. 

(2)  MM.  Nyst  et  Le  Mon  ont  attribua  ce  même  nom  à  une  3*  espèce  en  1862,  mais  sans  II 
«aractAiser. 

(3)  n  conviendra  aussi  de  restituer  au  Pecchiolia  Terquemi  le  nem  de  P.  Aalensis, 
^enst.,  $^p.  :  le  D**  Quenstedt  Ta  en  effet  figurée  en  1858,  sous  le  nom  à'isocardia  Aalenti$ 

(DerJura,  p.  960,  pi.  19,  fig.  1-2,)  et  ce  nom  doit  lui  rester,  bien  que  dans  la  2*  édition  du 
MêHdbueh,  publia  en  1867,  il  soit  revenu  au  nom  dV.  concenirica.  (Note  qjoulée  pendant 
d'impressUm.) 


► 


M8  tOCARD. —  TAOTIE  DES  TMIlAmS  TEIIT.  DE  LA  CORSK.  3  mtTt 

Séance  du  3  mars  i873. 

PRÉSIDENCE  DE   M.    LE   MARQUIS    DE   ROYS. 

M.  Uayan,  Secrétaire,  donne  lecture  du  procès-verbal  de  la  der- 
nière séance,  dont  la  rédaction  est  adoptée. 

Par  suite  des  présentations  faites  dans  la  dernière  séance,  le 
Président  proclame  membre  de  la  Société: 

M.  FoUQUET,  capitaine  d'artillerie,  h  Versailles,  présenté  par 
MM.  Guycrdet  et  Bayan. 

l^  Président  annonce  ensuite  trois  pi-ésenlalions. 

Le  Président  annonce  A  la  Sticiclé  la  mort  de  H.  Sedgwick,  qui 
vient  d'être  éhicvé  à  U  Géologie,  à  laquelle  il  avait  rendu  tant  de 
services  dans  sa  longue  carrière.  La  Société  accueille  cette  triste 
nouvelle  par  d'unanimes  regrets. 

M.  TournoiuT  donne  leciare  de  la  note  suivante: 

SV*  LK  rkVVS  DES  TCU\I5S  TERTUIRES  HOTE>S  DB  U  CORSE. 

par   «.    Ak.'BQCLD    LOCABD. 

IViidAnI  noli»  «■jw-r  m  C/it»,  nous  avons  df  frappé  de  l'intérêt  que 
nHwntikil  TritHlc  dvs  iimiiis  tertiaires ^dans  ks  différents  points  de  l'Ile  où 
il^  nltlftm-nl  t'*'^  i:J*^»cnt,v.  qiHiii]tii>  sîinial^  d-^uîs  longtemps  déjà  par 
nluMWtnt  ltult<uri,  n'ont  pas  encore  donné  lieu  à  une  étude  sérieuse  et  ap- 
Hn»(lMHlW'.  pwm^twit  de  les  relier  entre  eux  d'zboni,  pois  ensuite^aux  ni- 
\<<«it\  Hn«li^)v«*  du  rontîneni.  La  liste  deâ  nombreux  fossiles  que  l'on  peut 
\  mHwillir  h'«  pas  été  donnée  jusquà  ce  jour.  Notre  intention  était 
iV  tin^IMnv  un  travail  complet  sur  ces  intéressants  gisements,  si  connus  et 
iNHirlHiit  M  uuti  dé&nis,  lorsque  des  circonstances  indépendantes  de  notre 
vitliUitÀ  nous  ont  obligé  de  quitter  la  Corse,  laissant  notre  étude  inachevée. 
Nauh  avons  cherché  à  utiliser  les  matériaux  nombreux  que  nous  avons 
HnuuwéM,  et,  sur  la  demande  de  quelques  naturalistes,  nous  avons  cm 
iiu'll  M'rail  intéressant  de  donner  dès  k  présent  la  liste  des  fossiles  que  nous 
avons  pu  recueillir  pendant  plusieurs  années  de  recherches,  dans  l'espé- 
rance que  ce  simple  document  serait  peut-être  un  jour  de  quelque  utilité  aux 
giSologues  qui  entreprendraient  l'étude  générale  et  complète  de  la  Corse. 

Nous  laissons  ici  de  cété  les  terrains  nummulitiques  signalés  déj^sur  plu- 
aieurs  points  de  l'ile,  pour  nous  occuper  exclusivement  des  terrains  miocènes. 

Les  formationB  miocéniques  de  l'ile  de  Corse  peuvent  être  groupées  géo- 
graphiquement  en  trois  bassins  : 

l"  Bassin  de  Bonifacio,  au  sud, 

2*"      —      Saint-Florent,  au  nord-ouest, 

3*      —       d'Aléria,  à  l'est. 


1873      LOGABD.  —  FAUNB  DES  TERRAINS  TBRT.  DE  LA  CORSE       237 

Le  bassin  d#  Saint-Florent  et  celui  de  Bonifacio  renferment  des  calcai- 
res de  même  formation  au  milieu  desquels  on  rencontre  les  mêmes  fossfles  ;  on 
peut  les  rapporter  à  la  partie  supérieure  du  miocène.  Le  bassin  de  Saint-Flo- 
rent fot  décrit  pour  la  première  fois  par  Jean  Reynaud,  dans  son  mémoire  sur 
la  constitution  géologique  de  Tilcde  Corse  (1).  II  donna  à  cette  occasion  deux 
bonnes  coupes  prises,  Tune  à  la  falaise  du  golfe  de  Santa-Manza,  près  Ga- 
netta,  station  souvent  citée  pour  ses  oursins,  Tautre  au  sommet  d'un  rocher 
granitique  qui  s'élève  dans  le  fond  de  la  Galla  di  Sintina.  Dans  ces  deux 
coupes,  qu'il  est  inutile  de  reproduire  ici,  JeanReynaud  indique  d'une  fa- 
çon précise  le  niveau  des  couches  fossilifères.  Plus  tard,  M.  E.  GoUomb  (2) 
figura  une  nouvelle  coupe  de  Santa-Manza,  où  il  recueillit  plusieurs  caisses 
d'échinodermes.  Enfin  M.  Péron  (3),  à  propos  d'une  note  de  M.  Tabariès 
de  Grandsaigne  sur  la  géologie  de  la  Gorse  (4)  donna  en  1868  àes  indica- 
tions très-pécises  sur  les  calcaires  de  Bonifacio. 

Le  bassin  de  Saint-Florent  a  été  beaucoup  moins  exploré  par  les  natura» 
listes  que  celui  de  Bonifacio,  mais  nous  devons  dire  que  dans  cette  lo- 
calité les  fossiles,  quoique  très-nombreux,  sont  moins  bien  conservés  que 
dans  le  sud  de  Tlle  ;  les  diUicultés  locales  que  Ion  rencontre  sont  plus 
grandes,  la  couche  fossilifère  se  présentant  sur  des  points  moins  facilement 
accessibles  qu'à  Grovo,  Santa-Manza  etc. 

G'est  à  lobligeance  de  M.  Tournouër  que  nous  devons  la  plupart  des 
déterminations  des  échantillons  que  nous  avons  recueillis  dans  les  diiTéren- 
les  sations  de  1  étage  miocène  de  la  Gorse  ;  nous  saisissons  avec  empresse- 
ment cette  occasion  pour  le  remercier  de  sa  collaboration  dans  ce  travail. 

Liste  des  fossiles  de  Bonifacio  et  Saint-Florent  : 

HemiprifiHt  terra,  Ag.— signalé  par  H.  Péron  dans  la  couche  de  molasse  granitique  de  resca- 

lier  du  roi  d* Aragon  (Bonifacio). 
Carduarodùfi  aurieulatuê,  Ag.  —  idem. 
Lamna   .    .    —    idem. 
(Hodtts   .    .    —    idem. 
Sphœrodus .    —    idem. 
Balanu$ .    .    —    sur  des  oursins  ou   des  peignes,    assez   abondant  à  Saint-Florent, 

Santa-Manza,  Pointe  de  Crovo  (5),  etc. 
Cû»9i»  texta,  Bronn  —  moule  de  Santa-Manza. 
Tellina  laeunosa,  Ghemnitz  —  moule  de  la  pointe  de  Crovo. 

—     planata,  Linné  —  moule  de  la  pointe  de  Crovo. 
Peeiuneulus  .    .    sp.  indet  —  moule  de  Crovo. 
Lithodomus  .    .    sp.  indet  —  fragment  assez  binn  conservé,  mais  trop  incomplet  pour  être 

déterminable  :  —  Santa-Manza  et  Crovo. 


(1)  Mim.  Soc,  géol,  1"  s^rie,  i.  I  —  Paris,  1833. 

(2)  BuU.  Soc,  géol,  2««  série,  t.  XI,  p.  67.  —  Paris,  1853. 

(3)  Bull.  Soc.  géol.,  ««•  série,  t.  XXV,  p.  670.  —  Paris,  1868: 

(4)  Bull.  Soc.  géol,  2««  série,  t.  XXV,  p.  74.  —  Paris,  1867. 

(5)  Noos  devons  la  plupart  des  échantillons  de  la  pointe  de  Grovo  à  M.  Chartes  Koch,  direc- 
teur des  forges  et  hauts-foumeaui  de  Toga  (Corse),  qui  nous  lésa  remis  à  la  suite  d*un  voyage 
ftitdans  le  sud  de  la  (}orse,  au  printemps  de  Tannée  1860. 


9S8  LOCAKD.  —  PAOKE  DES  TERRAINS  TERT.  DE  LA  COUSE.         3  tom 

ptdm  adutunu ,    Eichw.  n'usl  pcut-éirc  HM'mevuiM  àaP.bfMdicius,Uio.,~uset 
abondaDl  :  Crova,  Sjipt-FIurciiL 
— ■      no»,  «p.,    «oisin  du  Peclen  Dunkert,  Majer,  nws  avpc  côte»  imiiriiii^es  el  Strifet 
loDgitudiDaleDuat,  (bniie  pins  bombi^c  —  SanU-Mania. 

—  totbiiiiKulat,  MgUieroD?  var.  obliqua;  —  grands <t  beaux éch^lillons  aver.lcsdeut 

*alTK£,  Uès-abandanU  dan;  les   deui  bassim  de  Saint- Flurrat  «t  de 
Boniracio. 

—  Burdlgaltiuls,  Lam.,  — bcaui  échantillons  typiques;  Sanla-Mania,  Stintina,  Cruvo, 

Siinl-FIorenl,  «le, 
Cidarit  aetaîoneiuU,  De?  Moulins  —  signaW  par  U.  Piian  i.   Itonifacio. 
Sehiiailer  eun/nolu*.  Ag.— Sanlâ-Manza,  Saint- Florent. 

—       Bellardi.  Ag.  —  SinU-Mania. 
Briiaopslt  Samùndrt,  Ag.— Irouvd  par  Rfijuien  1  Bonifacio. 
Spatangui  eonieut.  Desur  —  Santa-Kaota,  lUIfsIro. 

Conodypus  plagiosoimu,  Ag.  —  alioudanl  &  Santa-Uania,  Crovo,  Saint-Florent,  ftc 
Ptricoimus  lalus,  Ag.  —  Sanla-Mania,  Saint -Florent. 

Setitella  jubrotunda,  Lam.,  —  se  IrouïErait,  d'apris  Requien,  h  Saint-Florsnt  f?> 
Ctjiptmitr  Scillx,  Des  HouUde  —  Sanla-Manza,  etc. 

—  criuêieûstahia,  Ag,  —  Santa-Hania. 

—  glbbtuui,  Uared  de  Serres  —  idem. 

—  ttitu»,  Lam.  —  Sanla-Manza,  Saint- Floréal. 

—  altleoitaiut,  UkbeliD  —  Crovo,  Sanu-Miaw. 

—  inlermediiu.  Des  Uiiulins— id  ,         id. 
' —       marginatun,  l-im.— id.,  id. 

—  JVariMoniu,  DesMoulins— id.,         id. 

—  latlroUrlâ,  Af.  ~-  id.,  id. 
— '        Btaumunlt,  K.  Sismifnda — id,  id. 

—  lagiuoides,  Ag.  —  id.,  id. 
Eekinolampa»  (euti/brruii,  Ag.  —  signalé  par  U.  Péran  i  BanlEicia. 

—  hemiipliasnem,  Ag-  —  signala  par  Requien  à   BoaiGtcio. 

Cladufora  manipuiala,  d'Orb,  {LHhodendron  man\putatum,  Mtclielin)  — nombreux  Trag- 

niPnts  4  la  peinli-  de  Croïd. 
HeUutraa  RochetUana,  HUne  Edwards  et  Haime  —  pointe  de  i;rûvo. 
Poljpiers divers;  éclianlillons  roolfc,  indéterminables:  Saint-Fiorenlel Bonifacio. 
CtUepora...  sp,  indet  ^  pomle  de  Crovo. 

Ainsi  qu'on  peut  ie  voir  d'après  cette  liste,  les  gastéropodes  sont  rares 
dans  ces  gisements  ;  ce  sont  surtout  les  peignes  et  les  oursins  qui  abondent  ; 
ces  derniers  sont  pour  la  plupart  très-bien  conservés  et  recouverts  d'un 
test  épais  de  carbonate  de  chau\  cristallisé  ;  mais  leur  extraction  de  la  pierre 
qui  les  renferme  demande  un  certain  soin.  Nous  croyons  ici  devoir  aviser 
les  collectionneurs  d'une  fraude  Irës-fàcheuse  commise  il  y  a  quelques 
années  :  après  la  visite  de  plusieurs  géologues  à  Bonifacio,  quelques  indi- 
vidus, voyant  le  fruit  que  l'on  pouvait  retirer  de  la  vente  des  fossiles,  n'hési- 
tèrent pas  &  envoyer  à  Paris  plusieurs  caisses  d'échantillons,  notamment  de 
très-beaux  oursins  extraits  de  blocs  de  pierre  qui  avaient  été  jetés  sur  la 
plage  par  un  navire  étranger,  après  lui  avoir  servi  de  lest  pendant  sa  tra- 
versée. Ces  échantillons  ont  été  malheureusement  répaudus  dans  plus  d'une 
collection  comme  venant  de  Corse,  tandis  qu'en  réalité  ils  venaient  de  tout 
autre  point  du  bassin  méditerranéen. 

Les  terrains  d'Alfa,  sur  ta  côte  orientale  de  l'tle,  sont  de  beaucoup Içs 
moins  connus  et  les  moins  explorés  de  la  part  des  géologues  ;  pourtant  ila 


1 87S  liOCARD.  — *  FAUlfE  DES  TERRAINS  TERT.  DE  LA  CORSE.  S89 

moi  très-intéressants,  et  présentent  une  faune  très-variée.  Mais  nous 
devons  ajènter,  à  titre  de  rensei^ement  pour  les  personnes  qui  voudraient 
eh  entreprendre  Tétude,  que  la  chose  n'est  possible  que  pendant  Thiver  ou 
les  premiers  jours  du  printenips  ;  le  voisinage  pestilentiel  des  marais  et  des 
étangs  qui  abondent  dans  cette  plaine  rend  le  pays  fiévreux  et  malsain  aux 
approches  de  la  belle  saison. 

Les  dépôts  d*Âléria  sont  de  trois  sortes.  Les  premiers,  ceux  situés  le 
•plus  an  nord,  et  que  Ton  peut  étudier  à  Aléria,  Vadina,  Théga,  etc.,  pré- 
.flenteni  la  {dus  grande  analogie  avec  ceux  de  Saint-Florent  et  de  Bonifacio  ; 
«Q  y  retrouve  en  effet  les  grands  peignes  associés  aux  clypéastres,  mais 
avec  une  faune  généralement  moins  riche  en  oursins.  Les  seconds  peuvent 
être  étudiés  près  du  pénitencier  de  Gasabianda  ;  ils  sont  un  peu  supérieurs 
aux  précédents  ;  là  plus  d'oursins  ni  de  grands  peignes:  ce  sont  de  nombreux 
moules  de  gastéropodes  et  d'acéphales  empâtés  dans  un  calcaire  jaunâtre, 
dur,  à  gros  éléments.  M.  Louis  Muller,  Conducteur  des  ponts^et-chaussées^ 
lors  des  travaux  entrepris  il  y  a  trois  ans  au  pénitencier,  a  bien  voulu  nous 
adresser  de  nombreux  échantillons  que  ses  ouvriers  avaient  récoltés  dans 
-tes  carrières  de  Gasabianda.  Enfin  on  peut  encore  étudier  «ne  troisième  for- 
mation composée  d'une  couche  marneuse  verdâtre,  dans  laquelle  on  trouve 
quelques  fossiles  dont  le  test  est  parfois  très-bien  conservé.  Gette  couche, 
par  la  nature  des  fossiles  qu'elle  renferme,  appartient  également  à  la  partie 
supérieure  du  miocène. 

Nous  donnerons  successivement  les  listes  des  fossiles  de  ces  trois  niveaux. 

Liste  des  fossiles  dH Aléria^  Vadina,  etc.: 

Cyprinëf...  —  Moules  d'une  très-grosse  espèce  probaUement  nouvdle  ;  Vadim,  Aiérn,  etr; 

Venu»  umbonaria,  Lam.  —  Moules  très-beaux  et  abondants  ;  se  trouvent-aux  mêmes  sta- 
tions que  la  Cyprina. 

Ludna  eolumhelUit  Lam.  —  AMria. 

Mffiilui  Haidingeri,  Hoemes  —  Moules  très-volumineux  ;  le  type  figuré  par  Hœmes,  est 

noins  carré  que  dans  réafantillon  4e  Corse;  celui-ci  semble  «e  ra|nro- 
cher  du  gros  Mytdus  de  Cestas  près  Bordeamc  ;  on  le  trouve  toujouis 
•avec  la  Venus  umbonaria  ;  Aléria,  Vadînt,  etc. 

^PMn»|>tonoMitof/m,iiatberon— frands  et  beaux  éclnntiikms;  Vadina,  Aléria,  Thés?, 

Ghisonaccia. 

—  helvelicus,  Mayer?  —  Vadina,  Théga. 

—  icabritucului,  Matberon?  var.  obliqua;  Aléria,  badina,  Théga,  Ghisenacda. 
Ostrea  pUeaiula,  Gmelin,  vel  0.  Virleti,  Deshayes.  ^  Aléria,  Vadina. 

—  Boblayel,  Deshayes  —  nombreux  ériiantillons ,  de  grande  dimension  ;  onHrouve, 

souvent  plusieurs  écliantillons  soudés  entre  eux,  et  iaisant  corps  ;  Aléria, 
Vadina,  etc. 
«—         ....    8p.  indet.  —  Aléria,  Ghisonacda. 
Qypeaster  altus,  Lamarck  —  Aléria. 

—  alius  ?  Lamarck,  Var.  —  très-gros  échantillon  qnin^a  pas  moins  de  0;56  de  cir- 
conférence; cette  belle  forme  ne  se  rapporte  parâdtenent  à  aua'nd^s 
grand  types  figuré  par  Michelin  ;  c*est  un  type  intermédiaire  entre  le  C. 
altw  de  Lamarck,  le  (7.  Tauricus  de  Desor,  et  lo  C  portenUma  de 
Des  MoiÉK  ;  fcnit-^trett'eit^ee  qu*tme  variélé  du  C-  êiUa  ;  AWrii. 


CI'jpeaittT  /}«filfi,  Wriglil?  — Dnns  l'iklianlillon  ipie  nous  pos&étlons  d'AIéria,  I 

lacivs  de^fndenl  plus  bas  que  dans  le  tjpe  QgnN  par  Hicbelin  ;  il  se  r>^- 
proche  ain»  du  C.  altui. 

LIlhoiUiulroH.if.'t  —  petite  cspicc  trts-abnnduile. 

Liste  des  fossiles  de  Casabianda  : 

Oxyrbina  haitalit,  A^. 

Murex —   noï.  sp.  —  Mouln  rii-  Irès-grandf  taille,  ue  w  rappiirlaiit  i  auaim:  vi]iicr  figurifn, 

—  ....    indel,,  petite  C5]<^rï l'étal  île niuule, 

Fiuiu Esfire  intermAliatre  entra  le  F.  lorifiiroiMi.  BroDD,  du  [diuctnp  d'Italio  et  du 

ba.^n  di?  Vii^nne,  et  le  F.  Kl'ptUM  de  Tortona  ;  il  n'est  pas  strié  comme 
le  P.  liiHSlroilrti,  et  il  est  plus  allonEJ  que  le  F.  KllpiUM. 

—  . . . .    S]<.  'indel. 
Pj/rula   naliûule.  Baslerot. 
Triton  corrusatum.  Lam. 

—  eotfoluni,  Majer'.' —  ah  e-pëce  Iris-voisine. 
Bueeinum  polygonum,  Brurehi. 

CauUtexta.  Drowi. 

—  varfablli»,  Bellardi  et  Michelotti,  >ar.  minor. 

—  variabltlt,  Bell,  et  Hid).,  m,  migor. 

—         nfiT,  sp.  —  jolie  esptoi  vnlsinc  du  C.  âiaétma,  Grateloiip,  mau  i|Hi  s'ea 

distingue  (rniemnmii  pv  U  finesse  d<»  stries.  Moules  nombmx,  «t  %&aktr 
lemcnl  assu  bien  ronservé«. 

Fitula  iieometrtr.a,  Borson,  ou  tout  au  moins  une  rs|ji^ce  Iris-misine. 

—  etalhrata,  Lum. 
Ttnbra  perluK,  Bast«rot. 
l'teuraloma  ramoia,  BasterDt. 

(lonui  tJiUntut.  Lam.,   vel   Conim  anltililuvlaniia.  Bniguière,  —  gnnii  f\  beaux  mnu- 
!es,  Irfc-ahondanls. 

—  Mereall,  Brocchi. 

—  anUqutu,  Lam. 

Cypraa sp.  indet. 

Chenopta  petpelieanl,  PhiUppi. 

CaneeUarla sp.  indet. 

Turilelta sp.  indet. 

XetMphora  Dahayaf,  Uicbelotti?  —  'ragnienl»  asseï  bons. 
—         sp.  indet. 

Jouannetia    nov.  sp.  —  moules  remarquables  par  leur  grande  taille,  qui  atteint  la 

douUe  de  la  J.  eaudata  de  Bordeaui.  Le  plus  petit  des  moules  que  nous 
possJdons  semble  se  rapprocher,  d'après  les  indications  de  MM.  Fischer  et 
Toumou^,  des  ^riiantillons  rapportés  de  l'Asie  mineure  par  U.  de  Tchi- 
hatcheir.  H  ;  aurait  peut-être  deux  espèces.     , 

Telliaa       ....  sp.  indet. 

Luelna  on  DotJnfa  î  . . .  sp.  indet. 

Veniw  umbonaria,  Af. 

—  MandlwSde*,  Lam. 
CyprieaTdia sp.  indet. 

Lllhodomui nov.  sp.  —  grands  Jcbanlillons  de  Tonne  allongée,  Irès-attfnués  posté- 

rieurement;  sur  quelques  spécimens  on  distingue  quelques  Tragments  de 
test  DnenenI  strié. 

CanHum  danublanum,  Hayer? 

—  Andraa,  Dujardin? 

—       sp.  indet. 

Chanta      sp.  indet. 

FtctutKuliu....   sp.  indet.  petits  échantillons Irts-nuJ  conservés. 
Area  TuronlM,  Diyardin  ? 


4873  TODRNOUËR.    —  OBSERVATIONS.  841 

PeeUn  BurdigaUnsis,  Mayer  ? 

-*  (?a/to-protfiiicta/fs,Matberon,  vel  cristatus  Bronn?  Nombreux  échantinonsjormant  par- 
fois nne  véritable  lumachelle  ;  ce  sont  surtout  ^s  empreintes  inférieures  de  la 
Yaive  plate  que  Ton  rencontre  le  plus  fréquemment. 

Hellastrcta.,,  calices  plus  petits  que  dans  Y  H.  Reussana,  Defrance  ou  Y  H,  EUisiana, 
H.  Edwards  et  Haime. 

Trœhoeyathus,,,  moules  intérieurs. 

Bois  fossàe,  tiges. 

Liste  des  fossiles  de  la  coudie  marneme  de  Casabianda  : 

Buednum  Croieti,  Requien  (afOnis  B.  undato),  signalé  par  Requicn. 
PanopcBû  Aleriœ,  Requien. 
Cythirea  Dianœ  (^,  Requien. 
DoihUa  Basteroti,  Ag. 

—      orhieularis,  Ag.  --  moules  recouverts  d*un  test  mince,  très-fragile. 
Phma  Brocchii,  d'Orb.  —  test  trës-fragUe,  mais  parfois  très-bien  conservé. 
Pecten  cristatus,  Bronn  —  très-bons  échantillons,  mais  beaucoup  plus  petits  que  dans  les 
couches  précédentes  ;  on  peut  obtenir  des  échantillons  dans  lesquels  la  coquille 
s*isole  complètement  du  moule. 
Fttcoîdes...  traces. 

H.  TouRNOOKR  a  eu  entre  les  mains  bon  nombre  de  fossiles  énumërés  dans 
le  travail  précédent:  ceux  de  Bon  ifacio  sont  connus,  et  il  n'y  a  rien  de 
particulier  à  en  dire.  On  peut  y  ajouter  néanmoins  un  Spatangus  voisin 
du  S,  Desmarestiy  et  une  espèce  remarquable  et  nouvelle  du  genre  Linthia 
dont  on  ne  connaît  encore  que  deux  espèces  nummulitiques;  malheureu- 
sement rëchantillon  en  est  mal  conservé,  et  Ton  n'en  peut  voir  la  fasciole. 
Parmi  les  mollusques  il  convient  de  remarquer  le  Pecten  aduncv^  qui 
n'est  sans  doute  qu'une  variété  méditéranéenne  du  P.  bemdictus  ;  il  y 
a  des  formes  qui  passent  à  une  espèce  analogue  des  Açores,  le  P.  Dunkeri. 
La  présence  du  P,  burdigalensis  sert  de  jalon  pour  la  détermination  de 
i'ftge  des  couches  de  Bonifacio  qui  correspondent  très- probablement  au 
calcaire    moellon  du  midi,  et  à  la  molasse  des  Martigues,  de  Cucuron, 
Saint-Paul-Troîs-Châteaux,  etc.  Le  gisement  d'Aleria  est  du  môme  âge  que 
ie  précédent  :  on  y  retrouve  les  mêmes  ostracés  et  les  mômes  échinides^  plus 
les  belles  et  grandes  variétés  du  Clypeaster  allus  ou  portentosv^ ,  qui 
n'est  pas  cité  à  Bonifacio.  Les  acéphales  offrent  des  moules  d'une  grande 
bivalve^presquc  aussi  grande  que  la  Venus  umboixaria^  mais  avec  impres- 
sion palléale  entière;  rien  d'analogue  n*a  été  décrit  dans  le  miocène,  et  il 
faut  y  voir  probablement  quelque  espèce  de  Cyprinides,  et  peut-ôtre  une 
grande  Crassatclla,  plutôt  qu'une  vraie  Cyprina. 

La  localité  de  Casabianda  est  nouvelle  pour  la  science  :  M.  Locard  la 
signale  comme  plus  récente  que  les  deux  autres;  malheureusement  les  fos- 
siles n'y  ont  pas  conservé  leur  test,  et  il  reste  des  doutes  sur  leur  détermi- 
naison.  M.  Tournouër  ne  croit  pas  néanmoins  qu'elle  soit  pliocène:  car,  si 
Ton  y  rencontre  des  espèces  communes  au  miocène  et  au  pliocène,  on  n'y 
trouve  pas  les  espèces  caractéristiques  de  ce  dernier  terrain;  on  y  voit  au 
contraire  des  types  miocènes,  tels  que  Pyrula  rusticula,  Liccina  colum' 
belktj  Jouannetia^  HeliasPrœa.  On  ne  rencontre  çiôme  pas  les  espèces 
coipmunes  dans  le  miocène  supérieur  de  Salles  ou  de  Saubrigues  et  de 


tlS.  LSTHERn.   —   HARSfiS   D^ffiTimS    BIi    LA^ODEDOC  3    min 

ToTtone  ;  il  faut  en  conclure  que  la  Taune  île  Casabiinda  est  miocène,  et 
que  son  âge  ne  (liiïùre  pas  beaucoup  de  cului  des  couches  de  Bonifacio. 

Les  marnes  de  Casabianda  coniiennenl  des  espèces  piniculières,  décrites 
jadis  par  Requien,  et  qui  rormenl  une  faune  plus  moderne,  peul-^ire  plio- 
cène. Cela  Gst  d'aulant  plus  inléressant  que,  sauf  en  Sicile,  on  n'a  oulla 
pan  cité  jusqu'ici  de  pliocène  dans  les  îl^  de  la  Médiurranée,  ni  en 
Corse,  ni  en  Sardaigne,  ni  à  Malle,  nî  en  Crible. 

M.  CorrsAU  pense  quM  y  a  lieu  d'ajouter  un  cerlain  nombre  d'espèces  à 
la  lisle  des  Ëchinides  de  Bonifacio;  il  cite  le  Tripneustes  Parkinsrmi 
qu'on  rencontre  (également  auK  Marligues,  le  Pijgorhynchus  CoUombi, 
mentiontié  dans  le  S^inpsisdesËchinides  fossiles, ti\à.oiilhvS])^fjHT<iwei 
dans  les  colleclions  de  l'Ëoole  des  mines,  un  Eckinanthus  nouveau,  ei 
quelques  autres  espèces  non  encore  déonl«s,  recueillies  par  H.  Përon  pen- 
dant  son  séjour  en  Corse,  et  apparienaui  aux  genres  Psamimehinus, 
Echmacardium,  iflncropncusles  etc. 

M.  Daubrée  donne  lecture  de  la  note  suivante  :  ^M 

SUR    LA    POSITION    ET    LE   MODE   DE   FORMATION    DES   MARBRES    ^M 
DËVONIENS   DU   LANGUEDOC.  ^1 

par  H.   LEXHBRUI. 

Les  marbres  colorés  du  Languedoc,  uont  les  principalese^ploilatioss  ont 
[ieu  snpeu  au-dessus  de  la  petite  ville  de  Cauues  (Aude),  dans  la  Moatagnc 
Noire,  tout  près  de  la  limite  de  l'Hérault,  offrent  des  fossiles,  notamment  des 
goniatiles,  qui  les  ont  fait  rapporter  par  M.  de  Bucli  à  l'étage  dévonien, 
détermination  qui  a  clé  géncralenicut  adoptée.  Dufréiioy  s'est  occupé  de  cea 
marbres  dont  il  a  donné  une  Imnne  di'scription  {Mém.  pour  servir  à  une 
description  géologique  de  la  France,  T.  Il,  p.  2  k  4),  qui  se  trouve 
reproduite  dans  le  T.  I.  de  l'Explication  de  la  carte  géologique  de  la 
France.  Ayant  eu  l'occasion  d'étudier  cet  étage  marmoréen  pour  la  carte 
géologique  de  l'Aude,  j'y  ai  fait  de  nouvelles  observations  qui  m'ont  sug- 
'  géré  sur  la  marmorisation  de  ces  calcaires  quelques  idées  que  je  prends  la 
Uberté  de  soumettre  à  la  Société. 

J'ai  voulu  d'abord  m'assurer  de  la  position  de  l'étage  dont  il  s'agit.  J'ai 
été  assez  heureux,  en  cherchant  à  atteindre  ce  but,  pour  trouver  dans  la 
route  du  Cannes  kMazamet,  parallèle  à  l'Argent  double,  et  dirigée,  commece 
ruisseau,  à  peu  piùs  du  Sud  au  Nord,  les  éléments  d'une  coupe  naturelle 
disposes  dans  un  ordre  régulier.  Voici  les  terrains  que  l'on  rencontre  cd 
descendant  cette  route  depuis  la  crête  jusqu'à  Cannes. 

La  Crète  elle-même  est  formée  par  le  gneiss  qui  offre  là  cet  accident 

remarquable  d'être  percé  en  un  seul  point  par  un  piton  granitique  ruiné, 

indiqué  sur  les  cartes  par  le  nom  de  Roc  de  Peyranoux.  Cette  formatiûa 

gneissique,  normalement  incUnée  au  sud  sous  un  angle  modéré,  passe,  en 

.  approchant  de  Lespinassiére,  sous  un  sdiiste  largement  micacé  qui,  w- 


1873.  UmiBRR.   —   lARBRES    DÉVONIENS  DU  LANGUEDOC.  843 

ddà  de  ce  village,  prend  un  aspect  moins  cristallin  et  même  assez  terne. 
C'est  à  ces  schistes  que  nous  faisons  commencer  le  terrain  de  transition.  On 
peut  les  obsenrer  facilement  en  descendant  la  roule  entre  Lespinassière  et 
Gtoa.  Un  peu  ajnrès  ce  dernier  village,  on  les  voit  passer  sous  une  nou- 
vdle  assise  oii  le  calcaire  joue  un  rôle  assez  important.  Ce  calcaire  est  d'un 
gris  un  peu  bleuâtre,  un  peu  cristallin,  et  rappelle  celui  qui,  aux  environs 
de  Lachon,  entre  dans  la  composition  de  Tétage  silurien  supérieur  ;  et, 
malgré  Tateence  des  fossiles,  nous  le  plaçons  avec  doute  à  ce  niveau:  les 
schistes  non  calcarifères  auxquels  il  est  superposé  représenteraient  alors 
Tétagè  silurien  inférieur  ou  le  Gambrien. 

C'est  au-dessus  de  Tétage  calcarifère  que  se  développe  celui  qui  renferme 
les  marbres  de  Cannes,  et  qui  occupe  comme  on  le  voit,  réellement  la  place 
que  MM.  de  Buch,  Ëlie  de  Beaumont,  de  Yerneuil,  lui  ont  attribuée 
par  les  fossiles. 

Cet  étage  très-puissant,  et  auquel  on  ne  connaît  rien  de  supérieur  dans 
le  terrain  ancien  de  la  Montagne  Noire,  se  compose  d'un  massif  calcaire 
d'environ  3000  mètres  d'épaisseur,  intercalé  entre  deux  assises  schisteuses 
d'une  moindre  puissance.  Il  est  beaucoup  plus  accidenté  et  plus  troublé  que 
les  précédents  ;  les  schistes  y  offrent  des  plis  et  des  courbures  prononcées, 
y  prennent  des  teintes  violacées,  vertes,  ctc,  et  passent  au  calschiste  en 
s'incorporant  çà  et  là  un  peu  de  calcaire. 

Quant  à  l'assise  calcaire  elle-même,  elle  parait  également  très-dérangée 
et  plissée  lorsqu'on  l'examine  en  détail  ;  mais,  en  la  considérant  dans  son  en- 
semble, on  y  reconnaît  une  direction  assez  constante  E.  âO""  à  âS'^N.  et  une 
inclinaison  normale  vers  le  sud  dont  la  valeur  est  voisine  de  90"".  Cette 
allure  est  aussi  celle  des  schistes  dévoniens  inférieurs  et  supérieurs,  et  par 
conséquent  de  l'étage  entier. 

Le  calcaire,  qui  constitue  ce  que  l'on  pourrait  appeler  le  fond  de  l'assise 
dont  nous  venons  de  déterminer  la  position,  est  plus  ou  moins  compacte,  et 
sa  couleur  ordinaire  est  un  gris  de  plusieurs  nuances  qui  n'a  rien  de  remar- 
quable. C'est  sur  cette  étoffe  uniforme  que  la  nature  est  venue  appliquer 
assez  capricieusement  ses  plus  riches  couleurs. 

La  plus  simple  de  ces  colorations  consiste  en  une  sorte  de  flambage  qui 
a  produit  des  taches  rouge  de  chair  sur  le  fond  gris  du  calcaire  compacte, 
d'oà  résulte  on  marbre  commun  très-employé  dans  le  Languedoc,  et  dont  les 
hces  polies  montrent  fréquemment  des  sections  circulaires  d'encrines.  Il 
semble  préluder  à  la  formation  de  la  variété  magnifique  qui,  sous  le  nom 
iHfieamat  (1),  constitue  pour  l'intérieur  des  édifices  le  plus  riche  ornement 


SiU 


[1)  A  Paris  la  plupart  des  églises  en  ofiGrent  de  beaux  spécimens,  notamment  celle  de  Saint- 
ice,  en  partie  revêtue  vers  le  bas  de  belles  plaques  où  il  serait  facile  de  constater  les  prin- 
n  CHiêlères  que  nous  ne  ftisoitt  qu^indiqaer  ici,  particoUérement  la  présence  des  enoriies 
tt'U  itmelare  coocrétioooée  dei  parties  blaaches. 


%H  LbVMKHlK.  —   MlRHlIËS   DÉVUNIEM»    DU     LINGUIUIOC.  3   marS 

qu'on  piiiiwc  eiiipluycT.  Dans  ce  marbru,  dunl  IV-xploilatioD  se  fait  à  une 
pRtilc  dislance  du  premier,  au  bord  d'uui.-  crcvaiMu  ouverte  profoDdéineut 
dans  l'assisD  ealcaire,  une  belle  couleur  d'un  rose  foncé  tirant  au  rouge  vif 
forme  le  fond,  où  elle  laisse  subsister  des  taches  irrégulières  et  bizarres, 
cristallines  btancbcs,  légèrement  zoiiécs  de  gris  tréâ-clair,  ordinairement 
allongées  et  flcxueuscs,  plus  ou  moins  rapprocboes  entre  elles  et  même  con- 
llueuteâ.  On  y  dislingue  une  structure  Komiire  analogue  à  celle  des  agathes 
oit  nous  ne  pouvons  voir  qu'un  effet  de  conerèlbn  (ij.  Il  y  a  d'autres  gîtes 
qui  fournissËnl  des  varictûâ  à  petites  parties  colorées  et  serrées  qu'on  appdie 
cervelas,  rosé. . . ,  mais  nous  les  laisserons  de  ci3lé  pour  arriver  de  suite  au 
marbre.le  plus  iuléressant  de  tous  au  point  de  vue  géognoslic[ue.  Je  veui 
parler  du  û  griotte  et  de  ses  dérivés,  dont  le  gisement  exceptionnel  et  lor«l 
se  trouve  à  l'exlériciir  du  massif,  presque  au  contact  du  scbiste  supérieur. 

La  griotte  proprement  dite  offre  une  pâle  d'un  rouge  assez  foncé,  auseïa 
de  laquelle  se  développent  des  gangLons  d'une  leintc  un  peu  différente,  or- 
liioairemcnt  plus  claire.  Il  y  a  des  variétés  où  le  calcaire  ganglionairc  régne 
seul;  mais,  on  général,  il  s'introduit  dans  la  composition  de  la  roche  un 
peu  de  matière  schisteuse  qui,  enveloppant  les  ganglions,  communique  au 
marbre  celle  structure  entrelacée,  qui  est  mieux  caractérisée  encore  dans  le 
marbre  vert  pyrénéen  du  même  âge  connu  sous  le  nom  de  «impati  (â). 

Quant  aux  ganglions  eux-mêmes,  il  en  est  sans  doute  qui  ne  sont  que 
le  résultai  du  concrétionnement  opéré  sous  l'influence  d'une  Immidité  thëi^ 
maie  ;  mais  il  n'en  est  pas  moins  vrai  qup,  dans  les  plus  belles  griottes,  la 
plupart  de  ces  corps  de  forme  arrondie  ne  sont  autre  chose  que  de  petites 
goniatites  sub-globuleus?s  à  tours  recouverts,  déformées  et  même  comme 
fondues  par  un  liquide  dissolvant  qui  était  peut-être  de  l'eau  thermale  aci- 
dulée par  l'acide  carbonique. 

Dufréncy  a  démontré  d'une  manière  irréfutable  l'origine  organique  de 
ces  ganglions,  etl'on  pourrait  reconnaître  même,  dans  certains  de  ces  corps, 
desespcces  de  goniatites,  comme  G.  retTorsusfçii  se  trouvent  libres  dans 
certaines  couches  dévoniennes  de  l'Hérault.  Le  genre  Clyménie  joue  aussi 
un  rdle  important  dans  les  ligures  cloisonnées  qui  s'accusent  sur  ces  mar- 
bres lorsqu'ils  ont  été  polis. 

N'ayant  ici  ni  l'intention  ni  la  possibilité  de  m'étendre  sur  la  descrip- 
tion de  toutes  les  variétés  de  marbres  colorés  offertes  par  l'assise  dévonieune 
de  Gaunes,  je  me  bornerai  &  en  signaler  encore  une  qui  se  rattache  à  l'as- 
sise des  griottes.  C'est  le  rouge  antique  des  marbriers,  qui  n'est  autre 


(1)  Dutréna;  aviit  cru  y  reconiudtre  des  poiyplen, 
(S)  CcUe  putiei|utioD  du  Khiiile  dus  la  composition  du  mirbn  n'est  qu'un 
k  pruinûté  A  loeme  du  «mUct  dt  ïtsam  «ctùilcuK  lupbùun. 


4873.  LBTMBRIB.  —  MARBRES  DiVONIKNS  DU  LARGURDOC.  245 

chose  qa'one  griotte  presque  exempte  de  ganglions  et  pour  ainsi  dire 
réduite  k  son  fond.  Je  me  permets  de  la  citer  parce  que  j'ai  eu  l'occasion 
d^y  reconnaître  des  fossiles  qui  ne  se  rencontrent  guère  ailleurs  :  savoir 
une  ou  denx  espèces  de  grandes  gonialites  à  tours  découverts  et  à  cloisons 
ondulées  très-rapprochées,  et  des  orthocères  presque  cylindriques,  coudés 
d  brisés,  qui  devaient  atteindre  une  très-grande  longueur,  et  qui  peut- 
être  apparti^uient  à  la  même  espèce  dont  Dufrénoy  avait  rapporté  un  spé- 
cimen provenant  des  marbrières  de  Cannes  (1). 

Les  couleurs  vives  et  agréables  qui  font  rechercher  ici  les  marbres  du 
liSnguedoc  sont  dues  à  des  matières  métalliques.  Le  fer  à  Tétat  de  proto- 
syde  ou  de  peroxyde  (oligiste),  a  dû  y  jouer  un  grand  rôle  ;  mais  j'ai  lieu 
€]e  penser  que  les  oxydes  et  le  carbonate  rose  de  manganèse  y  ont  puis- 
samment contribué.  Je  ferai  remarquer,  à  Tappui  de  cette  opinion,  que 
presque  tous  les  gîtes  importants  de  manganèse  des  Pyrénées  sont  dans  le 
terrain  dévonien  :  je  citerai  ceux  des  vallées  d'Aure  et  de  Louron  dans  les 
Hautes-Pyrénées,  ceux  de  Portet  de  Luchon  et  d'Argut  (Haute-Garonne), 
<dtti  d'Oumes  près  Arques  dans  les  Gorbières.  Enfin  une  preuve  presque 
^Urecte  m'a  été  offerte  à  Yillerembert,  distant  de  3  kilomètres  seulement  à 
Touest  de  Cannes.  Là  j'ai  vu  l'oxyde  de  manganèse,  naguère  exploité, 
s'avancer,  au  grand  désespoir  des  marbriers,  jusque  dans  le  marbre 
Touge  antique,  et  remplir  des  poches  au  sein  du  calcaire  le  plus 
<x)lOTé.  La  position  extérieure  de  ce  gtte  est  d'ailleurs  en  rapport  avec  celle 
<les  calcaires  plus  riches  en  couleurs,  qui  sont  tous  plus  ou  moins  voisins 
^  schistes  supérieurs  (2). 

tous  les  faits  qui  viennent  d'être  succinctement  exposés,  notamment 
l'état  concrétionné  de  l'incarnat,  la  déformation  des  goniatites,  enfin  la  co- 
loration des  marbres,  me  paraissent  indiquer  suffisamment  une  poissante 
action  thermo-minérale,  qui  serait  venue  agir,  après  coup,  sur  l'assise  dé- 
vonienne  de  Cannes,  y  opérer  une  sorte  de  brassage,  et  y  introduire  enfin 
des  oxydes  colorants  principalement  empruntés  au  fer  et  au  manganèse. 

A  la  suite  de  cette  conununicationy  H.  Daubrée  ajoute  : 

En  voyant  des  gites  de  manganèse  enclavés  au  milieu  de  calcaire 
marbre  d'un  beau  rouge,  comme  à  Yillerembert  près  Cannes,  on  pouvait  se 
demander  si  le  manganèse  n'aurait  pas  une  part  dans  la  coloration  qui 
caractérise  les  griottes.  Mais  l'analyse  n'a  pas  confirmé  cette  supposition. 

(i)  Ces  fossQes  seront  figurés  dans  un  mémoire  sur  b  Montagne  Noire  qui  paraîtra  bientdtdans 
la  Revue  des  Sciences  naturelles  de  Montpellier.  Ce  mémoire,  dont  je  m*empresserai  d*adresser 
nn  exemplaire  à  la  Société  dès  qu*il  sera  publié,  contiendra  aussi  une  planche  de  coupes  parmi 
ksqoeUes  se  trouvera  ceUe  dont  j*ai  donné  en  commençant  une  courte  indication. 

{t)  Depuis  que  ceci  est  écrit,  M.  Daubrée  a  bien  voulu  m*informer  qu*il  avait  en  comme  moi 
Tuiée  d'attribuer  au  manganèse  une  part  dans  la  coloratioit  des  raarbreÉdu  Languedoc,  mais  qu*U 
mit  dft  y  rantmcar,  parce  que  cette  hypothèse,  qu'indiquait -si-natoreOement  robsemtion,  n'avait 
pas  Hé  mêaaéd  par  rexpérieooe. 

16 


StS  ÉBRAT. —  nÉPOHSEA  H.   TELAIN.  3  miM 

Car  dGU\  échantilloat  fortement  colorés  et  provenant  dos  parois  mêmes  de 
l'amas  exploité  k  Vilk-remliert  n'oul  indiqué  à  l'analyse  que  des  traces  de 
manganèse,  tandis  que  l'oxyde  rouge  de  fer  s'y  trouve  en  liberté  et  répandu 
en  particules  très-Ëncs  dans  toute  la  roche  (1). 

Le  secrétaire  donne  lecture  de  la  note  suivante  : 

RÉPONSE  A0X   OBSEBVATIOMS   DE   M.   VELAIS   RELATIVES  A   HA   KOTl 

SUR   l'étage   KIMBJËRIDEEN   DES   PILES, 

par  H.  TB.  BBRAT. 

En  parcourant  les  derniers  travaux  paléonlologiqucs  qui  ont  été  publies 
dans  le  but  de  déterminer  la  limite  des  fonnalions  jurassique  et  crétacée 
de  l'est  et  du  midi  de  la  France,  on  e^t  Torcé  de  reconnaître  que,  malgré 
leur  importance  et  la  valeur  des  savants  qui  se  sont  occupés  de  cette  ques- 
tion, toutes  les  difficultés  ne  sont  pas  enrarc  levées.  Une  cause  principide 
me  paraît  avoir  amené  ce  résultat  négatif. 

Les  mers  de  ces  périodes  ayant  eu  de  grandes  profondeurs,  les  oscillations 
de  leur  fond  n'ont  pas  produit  sur  les  êtres  qui  les  peuplaient  les  effets  que 
l'on  remarque  dans  les  dépôts  synchrouiques  du  bassin  anglo-parisien,  oti 
les  faunes  changent  brusquement  de  même  que  la  nature  des  sédiments  : 
ces  derniers  montrent  dans  tout  le  midi  de  la  France  une  remarquable 
sinùlitude,  et  les  organismes,  dépendant  k  la  fois  des  profondeurs  des  mers 
et  de  la  nature  des  sédiments,  se  sont  modifiés  lentement,  insensiblement, 
en  conservant  dans  le  temps  une  partie  de  leurs  caractères. 

D'un  autre  côté,  il  est,  je  pense,  aujourd'hui  admis  qu'aucun  mouvement 
brusque  n'estvenu  profondément  modifier  la  surface  du  globe  i  cette  époque; 
le  soulèvement  du  Morvan,  basé  sur  des  données  des  plus  éphémères,  ne 
peutplus  être  maintenu,  et  l'on  conçoit  aisément  que  l'importance  de  la 
séparation  de  ces  périodes  se  réduise  tout  au  plus  k  celle  de  deux  étages 
bien  définis. 

Le  passage  d'espèces  telles  que  Ammonites  semisulcatus  et  autres  est 
donc  un  fait  normal  et  naturel,  qui  vient  encore  contribuer  &  obscurcir  cette 
question  qui  cependant  a  son  importance. 

Aprèsavoir  constatéTimpuissancedela  paléontologie,  dont  jesuisd'aiUeurs 
le  premier  à  reconnaître  les  grands  services  quand  elle  est  appliquée  avec 
discernement,  il  faut  recourir  à  d'autres  considérations.  On  est  amené 
au  même  résultat  par  un  autre  motif  :  la  persistance  de  quelques  autears  à 

(1)  Les  deui  éclumtiUaas  ont  donné  : 

Cirbooata  de  chaux 95,M  9S,t3 

Pennida  de  fer l,7t  1,B1 

Snice  al  aliunine 3.30  5,16 

100,00  100,00 


1873  EBRAT.  —  REPONSE  A  M.  YELAIH.  847 

eonservef  d'anciennes  doctrines,  alors  que  leur  inexactitude  a  été  démontrée, 
persistance  qui  ne  laisse  pas  que  d'être  profitable  à  la  sience  en  obligeant  à 
chercher  d'autres  arguments  dans  de  nouveaux  travaux.  J'ai  donc  voulu 
examiner  si  la  stratigraphie,  ce  guide  fidèle,  ne  pouvait  pas  résoudre  cette 
question  d  une  façon  moins  discutable. 

Ma  première  idée  a  été  de  me  reporter  à  la  brèche  d' Ai zy  que  j'ai 
examinée  avec  attention,  et  dans  laquelle  j'ai  reconnu  tous  les  caractères 
d'un  poudingue  ou  d'un  conglomérat. 

La  valeur  stratigraphique  de  ces  sortes  de  dépôts  n'échappera  à  aucun 
observateur  sérieux  ;  ils  résultent  de  Teau  en  mouvement,  et  cette  dernière 
a  nécessairement  une  certaine  continuité.  Cette  considération  seule  aurait 
dû  empêcher  le  savant  professeur  de  la  Sorbonne  de  supposer  que  cette 
brèche  était  un  accident  local. 

Gomme  le  mouvement  de  Feau  qui  a  donné  naissance  à  cette  couche  a  été 
continu,  il  faut  sans  doute  admettre  que  différents  points  suffisamment 
rapprochés  d'un  conglomérat  établissent  une  ligne  synchronique.  Les  pou* 
dingues  ont  encore  une  signification  stratigraphique  bien  plus  importante  ; 
car  on  ne  peut  oublier  que  toutes  les  grandes  périodes  commencent  par  des 
agglomérations  de  cailloux  roulés.  Citons  la  base  des  terrains  anthraciféres, 
la  base  de  la  période  houillière,  la  base  des  terrains  tertiaires  qui  viennent 
encore  de  s'enrichir  d'un  nouveau  poudingue  séparateur  que  M.  Gamier 
nous  a  fait  connaître  à  la  base  des  couches  nummulitiques  de  Branchai  ; 
la  base  de  la  période  quaternaire  qui  comprendra  l'étage  contemporain. 

Si  donc  sur  un  point  bien  défini  on/econnaU  d'une  manière  indiscutable 
on  changement  de  formation  coïncidant  avec  l'existence  d'un  poudingue,  ce 
dernier  pourra  servir,  par  sa  continuité,  à  distinguer  ces  mêmes  formations 
dans  les  contrées  où  elles  ne  peuvent  pas  être  séparées  par  d'autres  consi- 
dérations. On  sait  qu'à  Girin  la  formation  jurassique  se  termine  sûrement 
par  l'étage  kimméridien  et  par  l'étage  portlandien  surmontés  d'un  pou- 
dingue. Â  Talloires  ce  même  poudingue  se  remar(|ue  au-dessus  des  couches 
contenant  la  Terebratula  janitor,  des  fossiles  kimméridiens  de  France  et 
des  fossiles  de  Stramberg  :  ce  fait  admis  par  M.  Pictet  est,  je  pense,  indis- 
cutable. Ce  même  poudingue  se  reproduit  à  Lémenc,  au-dessus  de  couches 
dans  lesquelles  les  fossiles  du  kimméridien  français  disparaissent,  à  l'excc^ 
tion  toutefois  de  V Ammonites  Calisto^  et  où  les  fossiles  de  Stramberg  per- 
sistent. Ge  même  poudingue  se  reproduit  à  Aizy,  sur  toute  la  rive  droite  du 
RhAne,  et  dans  la  Drôme  où  M.   Vélain  a  pu  contrôler  son  existence. 

II  faut  donc  lui  attribuer  une  signification  importante  que  M.  Vélain 
paraît  lui  refuser,  puisque  dans  sa  coupe  (i)  il  met  au-dessus  une  petite 
couche  de  deux  mètres  de  puissance,  qu'il  ne  sépare  pas  des  assises  inférieures 


(1)  Ml.  Soe.  0M.,  a*  sér.  t  I,  p.  88. 


S18  ebtulw.  —  itÉPONSB  A  y.  VELAiN.  3  mii 

au  conglomérat,  et  qu'il  ajoute  que  rien  de  semblable  n'exiâte  auprès  de 
cette  localité  de  la  Drôme. 

KL  Vélaiu  cite  aussi  uue  faille  de  Condorcet  k  Montolieu  ;  nous  l'avons 
parfaitement  reconnue,  mais  c'est  une  question  qui  ne  se  rattache  pas  k 
l'objet  de  notre  note. 

Il  a  également  observé  dos  marnes,  noires  que  M .  Lory  range  dans  l'ox- 
fordien  moyen,  et  à  la  partie  supérieure  desquelles  ce  géologue  a  trouvé 
Ammonites  plicatilis. 

Cela  est  encore  en  partie  vrai  ;  car  nous  ajouterons  que  les  couches  tout- 
à-fait  inférieures  de  ces  marnes  dans  lesquelles  nous  avons  recueilli  un 
fragment  à' Ammonites  macrocephalits ,  appartiennent  à  l'étage  callovien, 
qui  affleure  avec  ces  mêmes  caractères  et  avec  les  mêmes  fossiles  dans  la 
cluse  de  Chalirières  près  de  Digne;  mais  ces  marnes  n'ont  encore  aucun 
rapport  avec  nos  poudingues  ni  avec  les  couches  immédiatement  en  contact 
formant  le  sujet  de  notre  note. 

Les  petits  bancs  calcaires  de  150  m.  d'épaisseur,  de  même  que  les  autres 
bancs  qui  viennent  au-dessus,  et  auxquels  notre  confrère  attribue  92'"40, 
sont  bien  aussi  pour  moi  des  calcaires  correspondant  aux  calcaires  oxfor- 
diens,  à  l'argovien,  au  spongitien. 

Cependant  les  couches  supérieures  de  ce  système  doivent  être  rangées 
suivant  moi  dans  le  corallien,  attendu  que  le  fossile  le  plus  abondant. 
Ammonites  ipliicervs,  se  rencontre  dans  cet  étage.  J'en  possède  des  exem- 
plaires provenant  du  corîjlien  crayeux  de  l'Yonne  et  de  la  Nièvre. 

Puis,  d'après  M.  Vélain,  un  changement  bien  marqué  se  fait  ensuite  dans 
la  pétrographie,  et  c'est  problablemcnt  ici  que  ce  géologue  aurait  envie 
de  placer  la  limite  des  deux  formations,  comme  d'ailleurs  quelques  auteurs 
ont  tenté  de  le  faire  k  la  cluse  de  Chultrières,  en  se  basant  sur  une  couche 
ayant  quelque  apparence  de  poudingue ,  et  dont  nous  parlerons  très-pro- 
chainement dans  une  autre  notice.  Mais  noire  confrère  ne  parait  pas  être  à 
ce  sujet  très-afËrmatif;  en  cITet,  tous  les  géologues  qui  visiteront  ces  lieux 
observeront  que,  si  les  caractères  minéralogîques  changent  en  ce  point,  c'est 
pourprendreuncaractèrepiMsjHrossiçMe.  Lcsmarnesexfordicnn^etcallo- 
vienncs,  de  même  que  les  calcaires  oxfordiens,  ont  un  faciès  marneux 
qui  les  rapproche  du  faciès  néocomien,  tandis  que  les  calcaires  qui  viennent 
au-dessus  (calcaires  brèchiformes  très-durs  de  M.  Vélain)  présentent  un 
faciès  entièrement  jurassique.  Ce  sont  œs  calcaires  tigrés  que  l'on  retrouve 
aussi  dans  la  cluse  de  Chabrières  :  situés  entre  les  couches  kimméridiennes 
^Ammonites  Cafis(oetles  calcaires  ii  A.  iphicerus,  As  ne  peuvent  repré- 
senter que  les  calcaires  à  Astaries. 

M.  Vélain,  après  avoir  passe  très-légèrement  sur  les  couches  en  litige 
formant  le  sujet  de  ma  notice,  examine  l'étage  néocomien  proprement  dit  ; 


4873 


EBRAT.  —  RÉPONSE  A  M.  YELAIN 


849 


il  parie  même  de  VHolaster  subgloboms  quej^ai  retrouvé  aussi  dans  le 
orâomamien,  et  Ton  conçoit  fort  bien  qu'il  ne  trouve  rien  de  semblable  dans 
mon  travail,  qui  n'était  aucunement  destiné  à  faire  la  description  de  tout  le 
système  crétacé  de  la  Drôme. 

Si  maintenant  je  compare  la  coupe  de  cette  partie  qui  constitue  ma  notice 
i  celle  qu  a  donnée  M.  Vélain^  je  trouve  : 


Cùwpe  de  M.  Ebray- 

1^  Calcaires  séparés  par  de  petites 
oouches  marneuses  et  eux-mêmes 
plus  marneux  que  les  calcaires  3. 
Ils  contiennent  déjà  des  Ammonites 
feiTogineuses. 

99  Poudingue  de  2  à  4  m.  d'é- 
paisseur. 


Coupe  de  M.  Vélain 

1°  Mêmes  calcaires  noduleux  que 
3,  en  lits  bien  réglés  de  0™15  à 
0™30  d'épaisseur.  Ammonites  et 
Bélemnites  indéterminables  sur  leurs 
surfaces  rugueuses. 

2^  Ces  calcaires  passent  à  leur 
partie  supérieure  à  un  véritable  con- 
glomérat formé  de  fragments  roulés, 
à  peine  soudés  entre  eux. 

3^  Calcaires  noduleux,  rosés,  en 
bancs  peu  épais,  dont  les  surfaces 
rugueuses  sont  couvertes  de  grands 
Aptychus  et  d'Ammonites. 


3®  Calcaires  plus  durs  que  1 ,  moins 
marneux,  en  bancsplus  épais,  conte- 
nant les  Ammonites  de  la  Portc-de- 
France,  principalement  A.  Calisto. 

Comme  on  le  voit,  M.  Vélain  reconnaît  parfaitement  le  conglomérat,  sujet 
principal  de  ma  note.  La  seule  différence  importante  qui  existe  entre  sa 
csoupe  et  la  mienne  consiste  dans  l'absence  de  détermination  des  fossiles. 
Il  existe  bien  dans  les  couches  n''  3  de  nomhvmx  Aptychus,  mais  il&  sont 
en  général  fort  bien  conservés  et  très-déterminables;  ils  appartiennent  aux 
^.  latusQi  imbricatus.  Quelques  exemplaires  se  rapprochent  de  l'A.  Mal- 
bosi  de  Berrias. 

Nous  ne  sommes  donc  pas  autant  en  désacord,  M.  Vélain  et  moi,  que  les 
observations  de  ce  géologue  pourraient  le  faire  supposer. 

J'ai  dit  que  l'on  rencontrait  déjà  dans  les  couches  immédiatement  supé- 
rieures aux  poudingues  des  Ammonites  transformées  en  peroxyde  de  fer  ;  ces 
Ammonites  montent  assez  haut  dans  la  série  néocomienne  ;  on  les  rencontre 
encore  en  abondance  vers  le  col  qui  termine  le  ravin  du  pont  de  Piles. 

Ceci  posé,  et  pour  en  revenir  à  notre  question  principale,  je  remarque 
que  M.  Vélain  est  moins  afiirmatif  dans  l'étude  de  la  ligne  de  séparation 
de  nos  deux  formations,  et  qu'il  ne  se  conforme  plus  à  l'opinion  primitive  de 
M.  Hébert  qui  considérait  les  calcaires  en  litige  de  la  Porte-de-France  et 
d'Aizy  comme  étant  synchroniques  de  ceux  de  Berrias.  11  place  le  système  de 
Berrias  au-dessusdu  système  delà  Porte  de-France.  On  sait  que  cette  opinion 
est  celle  de  notre  savant  et  regretté  confrère  Pictet,  qui  en  outre  s'est  déclaré 
de  mon  avis  relativement  à  l'âge  de  ce  dernier  système. 


SKO  DE  ROUTILLB.  —  FEBMIEIT  DEIHERAVLT.  3  Oién 

J'avoue  que  je  ne  ferais  aucune  difQcuIlé  h  admettre  complclement  cette 
opiuion,  s'il  niY'lait  dcmontré  que  les  poudingucs  que  j'ai  signalés  dans 
PArdèche  élaieat  inférieurs  aux  couches  ii  Terebratula  diphyoides,  au 
lieu  de  leur  être  supérieurs  comme  j'ai  cru  l'avoir  observé, 

H.  Vélain  bil  observer  que  c'est  hien  à  la  base  des  calcaires  ligr^  qu'il 
place,  comme  M.  Hébert,  la  limite  inférieure  du  terrain  crélacéioo  ytrouva 
en  effet  dans  la  Drûme  et  dans  TArdôche  la  Terebratula  janitor  et  la  faune 
do  la  Porte  de  t'rancc.  Quant  aux  poudingues  des  couclies  de  Berrias,  que 
M.  Ebray  cite  à  la  fin  de  sa  noie,  on  les  trouve  à  divers  niveaux.  M.  Kal- 
san  les  a  vus  comme  M.  Vëlain  dans  l'Ârdèche  ;  il  y  en  a  au  moins  deux 
assises  différentes;  on  retrouva  ta  même  faune  on  dessus  et  en  dessous,  el 
l'on  ne  peut  par  conséquence  y  attacher  autant  d'importance  que  M.  Ëbray. 

H.  HsBKRT  proleste  cootre  l'opinion  que  lui  attribue  M.  Ebray  du  syn- 
chronisrae  des  assises  a  T.  janitor  et  des  couches  de  Berrias.  U.  Hébert  a 
imprimé  le  contraire  avec  beaucoup  de  détails.  U  ajoute  que  les  poudinaues 
de  PArdécbe  qui  existent  au  milieu  des  couches  dé  Berrias,  et  qu'on  trouve 
là  comme  on  en  trouve  partout  dans  d'autres  terrains,  sont  tout  difîérunts 
des  brèches  dont  il  a  été  question  devant  la  Société.  Colles-ci,  qui  con- 
tiennent des  bancs  calcaires  inlercalés,  et  qoi  ont  100  métrés  et  plus  d'épais- 
seur dans  la  Drftme,  reposent  sur  la  zone  à  Ajnmonites  iphkerus  et  .4. 
polypiocus.  Ce  sont  elles  qui  commencent  la  série  crétacée,  c'est  le  niveau 
principal  de  la  T.  janitor  qui  remonte  aussi  plus  haut,  puisqu'on  la  ren- 
contre avec  le  Scaphites  ïvanii. 

H.  GaoKEn  ne  croit  pas  que  l'on  puisse  admettre  comme  ri^glo  générale 
que  les  formations  comnicnt'oni  par  des  pouJingUf s;  il  y  a  beaucoup  da 
terrains  houilliers  qui  débutent  par  des  schistes,  comme  on  peut  l'observer 
àEpinac,  dans  la.  Creuse,  dans  la  Vendée,  eic  En  ces  points  c'est  plus  haut 
qu'on  trouve  lus  poudingues,  et  à  plusieurs  niveaus. 

M.  Bioclie  donne  lecture  de  la  noie  suivante  : 

SUR  LE  PEIIMIEN  DE  L'BÉRAULT, 

par    H.    DE    ROtniILLE. 

Dans  son  intéressante  notice  sur  les  relations  du  Permicn  cl  du  Trias 
dans  l'Aveyron  (1),  notre  confrère,  M.  Fabrc,  me  donne,  dans  une  note  au 
'  bas  delapage423,comme  ayant  constaté  la  concordance  du  terrain  pcrmien 
et  du  trias  dans  tout  rarrondisscmcnl  de  Lodcve. 

Des  observations  récentes  dans  ce  même  arrondissement  sur  ces  deux 
terrains  m'obligent  de  revenir  sur  certaines  apparences  de  concordance 
daas  des  lieux  d'ailleurs  très-circonscrils,  lesquelles  m'avaient  fait  prendre 
jusqu'à  présent  l'exception,  le  cas  particulier,  pour  la  r^gle  générale. 

(1)  BuU.  Soc.  giot;  fj>ént,  t  XXIX,  p.  411. 


4873  DE  ROimLLB.  —  PERMIEIf  DE  l'hÉRAULT.  ii\ 

Je  reconnais  aujourd'hui  oomme  fait  réel  et  normal  dans  tout  J'arron- 
dissement  de  Lodëve,  le  fait  de  discordance  absolue  entre  les  deux  terrains 
en  question. 

La  thèse  de  M.  Fabre  se  trouvera  ainsi  généralisée,  et  la  remarquable 
discordance  signalée  par  M.  Boissc,  dans  son  excellente  description  de 
l'Âveyron,  entre  son  terrain  rouge  et  sa  formation  gypseuse,  sanctionnée  à 
nouveau;  seulement,  comme  la  indiqué  dès  1859  M.  Hébert  (1),  comme 
nous  Tavons  fait,  Emilien  Dumas  et  moi,  dans  notre  carte  de  Lodève  (â], 
oomme  le  fait  aujourd'hui  M.  Fabre,  le  Trias  de  M.  Boisse  se  réduirait  à  sa 
formation  gypsifère,  et  le  Permien  comprendrait  ces  assises  puissantes^ 
remarquables  par  leur  vive  coloration,  dont  M.  Boisse  dit  lui-même  (3)  : 
Cesi  sous  la  dénomination  de  trias  que  nous  allons  les  décrire,  bien 
que  nous  soyons  porté  à  croire  que  ce  nom  s'appliquerait  avec  plus 
de  vérité  aux  terrains  décrits  dans  le  chapitre  suivant  sous  le  nom  de 
formation  gypseuse^  et  que  les  terrains  dont  il  s'agit  en  ce  moment 
devraient  être  plutôt  assimilés  aux  grès  rouges  (Rothe  todte  liegende) 
des  géologues  allemands. 

Le  double  caractère  d'indépendance  d'un  terrain  psur  rapport  à  un  autre, 
à  savoir  la  discordance  et  la  transgressivité,  se  trouve,  dans  une  très-petite 
surface  k  l'est  de  Lodève,  présenté  par  le  grès  bigarré  dans  ses  relations 
avec  le  Permien  : 

Discordance.  Le  grès  bigarré  repose  en  assises  horizontales  sur  les 
schistes  rouges  monochromes  (le  rougier  de  l'Aveyron,  la  ruf  de  l'Hé- 
rault) inclinés  de  diverses  manières  (le  Bousquet  d'Orb,  Gaunas,  Bio, 
Valquièrc) . 

Transgressivité.  Il  recouvre  indifféremment,  toujours  en  assises  hori- 
zontales, les  schistes  rouges  (mêmes  localités),  la  partie  schisteuse  ardoi- 
sière, Permien  proprement  dit  de  M.  Boisse  (la  Roquette  près  Saint-Privas), 
enfin  les  calcaires  et  les  schistes  de  transition  (Soumont,  Gramont,  région 
nord  d'Usclas),  ces  divers  terrains  servant  de  support  contrastant  par  leurs 
inclinaisons  diverses  avec  l'horizontalité  des  couches  uniformes  qui  les 
recouvrent. 

Le  Secrétaire  donne  lecture  de  l'extrait  suivant  d'une  lettre  de 
M.  Ami  BouÉ  à  M.  CoUomb. 

Vienne,  le  3  février  1873. 

Je  suis  fâché  de  ne  pas  vous  avoir  donné  plus  de  détails  sur  les  sels  de 
la  Valachie  ;  car  depuis  lors  M.  Fœtterle  m'a  dit  qu'il  a  été  frappé  de  l'ali- 


(4)  Bull.  Soc.  géoL,  t*  série,  t.  XVI,  p.  918. 

(2)  Çompteê-rendus  Acad,  5e.,  t.  LV,  p.  192. 

(3)  ikêcr.  Aveyron,  p.  131. 


gnemenl  des  gîtes  saliftres  de  la  Valachîe.  Il  semble,  d'âpre  moi,  qu'il 
faudrait  y  voir  une  grande  faille  parallèle  à  la  chaîne,  entre  ta  Transylvaiiii? 
et  la  Valaehie,  faille  d'oii  seraient  sorties  des  éniptionsconsidérahicsd'eauv 
minérales  salées,  et  d'oii  seraient  résultés  ces  dép4U  chimiques  de  sel  et  de 
gypse,  modifiés  plus  lard  dans  la  stratification  de  leurs  lits  par  la  méU- 
morpbose  de  l'anhydrite  en  gypse.  M.  Fœtterle  pense  que  M.  Goquand,  ne 
connaissant  pas  assez  les  grès  carpathiques,  s'est  laissé  tromper  par  l'aspect 
de  quelques  grès  recouvrant  le  sel  dans  certaines  localités  ;  car  tous  les  gîles 
sont  miocènes,  comme  ceux  de  la  Galîcie  et  de  ta  Moldavie,  et  pas  un  Q'cst 
éocène.  Rcuss  n'a  pas  encore  donné  ses  observations  sur  les  foraminifères 
de  ces  dépôts,  mais  la  plupart  paraissent  être  les  mômes  qu'en  Galicie. 

M.  DE  Lapfarekt  fait  une  communication  sur  la  géologie  du 
pays  de  Bray. 

Séance  du  il  mars  iSlS. 

PRÉSIDENCE  DE  M.  LE  MAKQUIS  DE  ROYS. 

M.  Bayan,  Secrétaire,  donne  lecture  du  procés-verbiil  de  la  der- 
nière séaace,  dont  la  rédaction  est  adoptée. 

Par  suite  des  présentations  faites  dans  la  dernière  séance,  lo 
Président  proclame  membres  de  la  Société  : 

DON  JOSÉ  J.  LANDERER  à  Tortosa  (Espaguc), présenté  par  MM.  Juan 
Vilanova  et  José  Vilanova; 

MM.  le  colonel  zylof,  48,  rue  Madame,  à  Paris,  présenté  par 
MM.  le  marquis  de  Roys  et  Danglure  ; 

LERAS,  ancien  Inspecteur  d'Académie  à  Auxerre  (Yonne) ,  pré- 
senté par  MM.  Cotteau  et  Hébert. 

liO  Président  annonce  ensuite  une  présentation. 

Le  Président  dépose  sur  le  bureau  le  premier  fascicule  du 
tome  I  de  la  â«  série  du  Bulletin  :  ce  fascicule  sera  distribué  dans 
le  courant  de  la  semaine. 

M.  Jannettaz  offre  &  la  Société  un  mémoire  sur  la  prop^alïoa 
de  la  chaleur  dans  les  corps  cristallisés,  et  expose  les  principaux 
résultats  auxquels  il  est  arrivé. 

Le  mémoire  que  j'ai  l'honneur  d'offrir  à  la  Société,  et  eUrait  des 
Annales  de  Physique  et  de  Chimie,  t,  XXIX,  4"  série^donne  le  déve- 
loppement des  expériences  dont  j'ai  indiqué  dans  la  séance  du  2  décembre 
1872  (1)  les  premiers  résultats.  Mes  dernières  recherches  sur  la  propaga- 
tion de  la  chaleur  dans  les  corps  cristallisés  m'ont  encore  manifesté,  même 

fl)  BuU.  Soe.  gial.,  V  gaie,  1. 1,  p.  111. 


1 873  JAlflIBTTAZ.  —  PROPRliris  THERMIQUES  DBS  CRISTAUX.  S53 

dans  les  systèmes  cristallins  k  3  axes  inégaux,  rectangulaires  ou  obliques, 
le  parallélisme  que  j'avais  observé  déjà  dans  un  assez  grand  nombre 
d'espèces  minérales  rhoraboMriquiîs  ou  quadratiques,  entre  Tordre  de  facilité 
des  clivages,  et  Tordre  des  grandeurs  des  axes  de  conductibilité  thermique. 

Donnons,  par  exemple,  dans  le  Sulfate  de  Baryte,  le  numéro  1  à  la 
base,  ou  plan  j),  celui  qui  oOTre  le  clivage  le  plus  facile,  le  numéro  2  au 
plan  9  S  le  numéro  3  au  plan  h  ^ ,  suivant  lequel  on  a  plus  de  peine  à 
opérer  le  clivage  que  suivant  les  deux  autres  ;  la  règle  que  j  ai  découverte 
fait  prévoir  que  le  plus  petit  axe  de  conductibilité  sera  normal  au  clivage 
1  ;  le  plus  grand  au  clivage  le  plus  difficile  A  '  ou  3  ;  le  moyen  au  clivage 
intermédiaire  ^  ^  ou  2  ;  en  d  autres  termes,  appelant  c  Taxe  vertical, 
b  Taxe  latéral,  a  Taxe  antéropostérieur  de  conductibilité  thermique, 
Ton  aura  Tordre  suivant  a  >•  6  >•  (;,  qui  correspond  aux  intersec- 
tions des  plans  de  clivage  1  et  2, 1  et  3,  2  et  3. 

Je  crois  que  cette  relation  pourra  être  expliquée  par  les  théories  modernes 
de  la  chaleur.  Si  Ton  admet  que  les  vibrations  calorifiques  sont  transver- 
sales, c'estrà-dire  perpendiculaires  à  la  direction  de  leur  propagation, 
comme  celles  de  Téther  lumineux,  Ton  conçoit  qu'elles  s'exercent  avec  plus 
d'amplitude  perpendiculairement  que  parallèlement  aux  plans  de  clivage  ; 
car  la  cohésion  normale  à  un  de  ces  plans  est  plus  petite  que  la  tangçn- 
ticUe. 

J'ai  rencontré  un  très-petit  nombre  d'exceptions  jusqu'ici  ;  et  ce  qu'il  y 
a  de  plus  singulier,  c'est  qu'elles  se  présentent  dans  ses  substances  qui  se 
contractent  au  lieu  de  se  dilater  sous  l'influence  de  la  chaleur.  Sans  doute, 
la  suite  de  ce  travail  confirmera  la  régie  que  je  signale  à  Tattention  des 
minéralogistes,  comme  à  celle  des  physiciens.  Quoi  qu'il  advienne  de  ce 
résultat,  le  but  principal  de  mes  recherches  était  d'obtenir  un  instrument 
facile  et  sur,  afin  de  trouver  dans  les  caustantes  de  conductibilité  thermique 
nne  caractéristi([uc  suffisamment  préci.^^  du  plus  grand  nombre  possible 
d'espèces  minérales.  J'espère  avoir  obtenu  déjà  un  bon  instrument,  et  un 
grand  nombre  de  mesures  assez  exactes. 

M.  Delesse  donne  communication  de  deux  lettres  qu'il  a  reçues 
de  M.  le  docteur  Bleicher,  résidant  en  Algérie  et  de  M.  Gorceix, 
agrégé  de  TUniversité,  actuellement  h  Athènes. 

M.  le  docteur  Bleicher,  annonce  que,  pendant  son  séjour  àMascaia 
(Algérie),  il  a  recueilli  de  nombreux  documents  sur  la  faune  du  miocène 
supérieur,  et  a  constaté  qu'elle  est  presque  complètement  marine.  M.  Blei- 
cher y  distingue  près  de  Mascara  deux  niveaux  fossilifères  de  marnes  schis- 
teuses à  diatomées  et  à  polycystines,  avec  des  écailles  d'une  alose  voisme  de 


S5i 


G&USBT.  FOS&ILES  QUATERH&m&S  OS  LOUTERDI 


47  mars 


celle  renconirâc  k  Oran .  Au-dessous  il  a  trouvé  iis  myriades  de  foramiui- 
fères  et  de  coquilles,  dont  l'élude  l'occupe  en  ce  iDomenl. 

M.  GoRCEis  vient  d'èlre  chargé,  comme  membre  de  l'Ëcolu  française 
d'Albcnes,  de  faire  une  reconnaissance  géographique  et  géologique  dans 
cerlAines  parties  de  la  Thracc  ainsi  que  de  la  Macédoine.  Près  de.  Lapsista 
(Macédoine),  M.  Gorceix  a  fait  la  découverte  d'un  gisement  qui  est  très- 
richeeu  ossements  de  rnammilères  fossiles  et  qui  parait  contemporain  de 
celui  de  Pikermi,  si  bien  connu  par  les  recliercbes  de  M.  All>erl  Gaudry, 


M.  Gaudry  fait  la  communication  suivante  : 

FOSSILES     QUATERNAIRES    HËCCEILLIS     PAR 
A  LOUVERNÉ    (MAYENNE) 


par     M.     ALBERT     GAFDRT. 

M.  Œhlcrl,  directeur  du  Musée  de  Laval,  vient  de  découvrir  dans  u 
Mayenne  une  grande  quantité  de  débris  fossiles.  Il  les  a  adressés  au  Jardin 
des  Plantes  en  me  priant  de  les  déterminer. 

Une  partie  des  piéc«s  pro\'ient  d'une  grotte  située  à  Louverné  près  de 

Laval.  Cette  grotte  est  ouverte  dans  le  calcaire  carbonifère;  elle  est  longue 

de  31  mètres;  sa  hauteur  atteint 8  mètres.  M.  CËblert  en  a  dressé  le  plan 

ci-dessous  :  ^ 

PUin  de  la  grotte  de  Louvemé.  ^ 


1 


Entrée 

de  la  polte. 

Vallée  où  coule  \t  ruisseau  le  Cartier. 

Il  n'a  pu  fouiller  dans  la  chambre  B,  parce  que  le  couloir  qui  la  précède 
est  trop  étroit  pour  retirer  les  déblais  ;  mais,  aidé  de  M.  Perrot  et  de  quel- 
ques autres  archéologues  de  Laval,  il  a  exploré  la  chambre  G.  Au-dessoni 
d'une  couche  de  stalagmites  épaisse  de  2  décimètres,  il  a  découvert  lei 
objets  suivants  : 

Quatre  molaires  humaines  ;  M.  Ilamy,  auquel  je  les  ai  montrées,  croit 
reconnaître  qu'elles  ont  appartenu  à  quatre  individus  d'âge  différent  ;  l'une 
d'elle  lui  rappelle,  par  son  usure  plus  marquée  du  cAté  interne  que  du  cAti 
externe,  un  caractère  fréquent  chez  les  hommes  de  la  race  fossile  dite  de 
CrO'Magnon  ; 


1 873  GADHIT.  —  rOSSILEft  QUATERHAIBES  M  LODTBBIlfe.  36& 

Un  bumérus  brisé  d'an  homme  de  grande  taille  ;  il  était  engagé  dans  Ift 
cendre  ; 

Un  silex,  qui,  suivant  M.  de  Mortillet,  aurait  été  un  pav^i'i  et  des 
édals  de  ^ex,  parmi  lesquels  on  en  remarque  du  type  appelé  couteau. 
M.  Gustave  de  Lorière  que  J'ai  consulté  sur  leur  provenance,  m'a  appris 
qu'ils  ont  dA  appartenir  originairement  à  l'oolithc  inférieure  ;  quelques-uns 
d'entre  eux  ont  une  patine  hlancbc  ; 

Un  bois  de  renne,  avec  une  incision  qui  ne  peut  avoir  été  faite  que  par 
une  main  humaine; 

Des  morceaux  de  charbon  et  de  cendre  ; 

Quelques  ossements  d'animaux. 

M.  CËfalert  et  ses  collaborateurs  ont  trouvé  en  dessous  de  ces  objets,  des 
pierres  posées  avec  symétrie,  formant  une  espèce  de  dallage.  La  présence 
de  cendre  et  de  charbon  montre  qu'il  y  a  eu,  en  cet  endroit,  un  foyer. 
Ordinairement  les  Troglodytes  ont  fût  le  feu  à  l'entrée  des  cavernes  pour 
n'être  pas  gênés  par  la  fumée;  dans  la  grotte  de  Louvenié,  le  foyer  éuit 
placé  à  12  mètres  de  l'entrée,  comme  on  pourra  s'e,n  assurer  par  le  croquis 
ci-dessous  dressé  par  M.  CEhlert.  1]  y  avait  une  ouverture  verticale  qui 
pamettaitk  la  fumée  de  s'échapper;  cette  ouverture  est  maintenant  ot^ 
tnée  par  des  pierres;  mais  la  chambre  B  a  dans  le  haut  un  passage  resté 
libre,  que  les  gens  du  pays  connaissent  sous  le  nom  de  cheminée. 

Coupe  de  la  grotte  de  Louvemé  suivant  la  lignt  AU 
diipltm  (chambre  C). 


Les  os  d'animaux  qui  m'ont  été  envoyés  de  cette  même  grotte  sont  les 
suivants  :  Canines  et  carnassières  d'Hycena  crocula  (race  appelée  Hyœna 
spdœa),  plusieurs  canines  d'un  grand  renard,  une  molaire  supérieure  de 
Rhinocéros  lickorhinus,  des  dents  et  quelques  os  d'Equus  caballtu  et 
de^Bùon.  de  nombreux  bois  de  renne.  Plusieurs  os  de  ces  quadrupèdes 
soBt  brisés  et  ont  été  rongés  par  des  animaux.  Comme  je  ne  les  ai  pas 
recueillis  moi-même,  je  ne  peux  affirmer  que  l'hyène  et  le  rhinocéros  aient 
été  découverts  dans  la  même  bande  oii  l'on  a  trouvé  les  débris  humains; 
mai»  ea  toit  cas  le  brà  de  reooe  incisé  montre  que  des  hommes  ont  passi 


9S6 


CADDRT^  rOSBOBS  QUATEKHAtRES  DE  LODTBRHi 


17  min 


l't'poque  où  il  y  avait  encore  des  rennes  daus 


dans  la  grolle  de  Louverné  k 
notre  pays  (1), 

A  800  mÈtres  de  la  grotte,  les  ouvTJers  qui  exploitent  le  calcaire  carbo- 
nifère pour  la  fabrication  delachau<c  ont  rencontré  dans  le  flanc  de  ce 
calcaire  une  cavité  haute  de  5  mètres,  qui  est  située  k  2  tnèlres  50  au- 
dessous  du  niveau  de  la  prairie  où  coule  le  Cartier.  Elle  est  remplie  de 
timon  jaune,  de  cailloux  roulés,  de  gros  blocs  de  calcaire  et  d'ossementj. 
H.  Cftihlert  en  a  dressé  le  pro&l  ci-dessous  : 


Les  échantillons  qu'il  a  retirés  de  cette  cavité  indi(iucnt  une  faune  de 
l'âge  du  Mammouth.  Ce  sont  : 

Un  crâne  de  Mêles  laxus  de  taille  ordinaire  ; 

Un  bumérus  qui  ressemble  à  celui  de  la  Mtistela  foina  ; 

Un  mandibule,  des  dents  et  plusieurs  os  des  membres  d'un  fort  Canis 
vulpes  ; 

Une  mandibule  prcsqu'entiérc,  plusieurs  canines  et  Ciirnassicres  isolées 
A'Hyœna  crocula  (race  dite  sjieJcêa]  ;  il  est  remarquable  que  l'espèce  qua- 
ternaire habituelle  dans  nos  pays  ne  soit  pas  l'byéne  de  la  partie  de  l'Afri- 
que rapprochée  de  l'Europe,  mais  l'hyène  de  rÀfrique  australe  ; 

Une  incisive  et  plusieurs  canines  très  fortes  du  Felis  ho  (race  appelée 
F.  spelœa); 

Nombreux  os  des  membres  d'un  grand  lièvre  qui  peut  être  le  Lepus 
timidus,  ou  plus  vraisemblablement  le  Lcpus  variabîlis  des  régions  du 
Nord; 

Un  fémur  d'un  rongeur  de  la  taille  du  Sciurus  vulgaris  ; 

Une  incisive  supérieure  i'Ardomys  marmotta; 

Fragments  de  molaires  d'Elephas  primigenius  ; 

Mâchoire  inférieure  d'un  jeune  fîAinoceros  licliorkimis  avec  les  deux 
mandibules  portant  des  dents  de  lait  ;  molaires  supérieures  et  inférieures 
de  la  même  espèce  adulte;  leurs  collines  ont  la  forme  courbée  caractéristique 


(1)  On  a  trouvé  des  poteries  qui  prouvent  que  la  grotte  de  Loureraé  a  i 
habitée  dans  les  temps  nistoriques. 


4  873  KftRAY.  —  CLUSB  DB  CHiUUUÈRES  857 

de  cette  espèce,  et  plusieurs  os  des  membres  donnent  une  idée  des  propor- 
tions massives  de  son  corps  ; 

Dents  i'Equtis  caballus  en  profusion  ;  une  des  molaires  présente  à  un 
degré  très-marqué  le  plissement  d'émail  qui  donne  lieu  à  la  variation  appe- 
lée plictden^;  j'ai  recueilli  dans  le  mont  Léberon  des  dents  d'hipparion 
qui  ont  leur  émail  moins  plissé  ; 

Nombreuses  dents  et  os  des  membres  d'un  bovidé  de  la  taille  du  Bison 
priscus. 

Métatarsien  et  portion  de  bois  avec  deux  andouillers  basilaires  d'un 
gigantesque  Cervus  Canadensis  ; 

Deux  dents,  une  partie  de  bois  et  quelques  os  de  rennes  ; 

M.  Œhlert,  outre  ces  restes  de  mammifères,  a  recueilli  plusieurs  os 
d'oiseaux,  parmi  lesquels  M.  Alphonse  Milne  Edwards  a  reconnu  : 

Uû  fémur  d'Anser. 

Un  coracoîde  et  un  humérus  à'AfMs; 

Un  humérus  d'une  autre  espèce  A'Anas. 

Un  fémur  de  Mergus; 

Un  fémur  d'un  rapace  diurne,  d'espèce  inconnue,  plus  grand  que  la 
buse,  plus  petit  que  VAquila  audax. 

Les  déterminations  des  mammifères  sont  basées  principalement  sur  les 
caractères  tirés  de  la  dentition;  les  pièces  des  membres  et  surtout  les 
vertèbres  sont  pour  la  plupart  méconnaissables  ;  elles  portent  de  très-nom- 
breuses marques  de  la  dent  des  hyènes  et  d'autres  animaux.  C'est  une 
chose  curieuse  que  la  profusion  des  os  brisés  ;  je  n'ai  jamais  rien  vu  de 
pareil  dans  les  gisements  tertiaires  où  Ion  rencontre  des  restes  d'hyènes. 
M.  Desnoyers  et  d'autres  savants,  auxquels  j'ai  soumis  les  échantillons  des 
carrières  de  Louverné,  ont  exprimé  l'opinion  que  plusieurs  d'entre  eux 
rappellent  par  leurs  cassures  longitudinales  les  restes  de  repas  humains 
signalés  dans  différentes  cavernes  ;  mais  en  présence  de  nombreuses  traces 
laissées  par  les  dents  des  animaux,  il  leur  semble  difficile  d'affirmer  que 
les  brisures  soient  dues  à  la  main  humaine. 

Les  découvertes  qui  sont  faites  dans  la  Mayenne  par  les  géologues  de 
Laval  ne  sont  pas  isolées  ;  M.  Œhlert  et  M.  Gustave  de  Lorière  m'annon- 
cent que  M.  le  duc  de  Chaulnes  vient  d'entreprendre  de  fructueuses  recher- 
ches dans  les  grottes  de  Saulges  entre  Laval  et  Sablé. 

M.  Gbrvais  rappelle  que,  dans  la  grotte  de  Loubeau,  près  Melle,  il  n^a 
pas  été  trouvé  AWrsus  spelxus^  mais  beaucoup  d'ossements  d'hyène,  quatre 
ou  cinq  individus  du  Felis  spelœa^  et  un  grand  nombre  de  bois  de  cerfs, 
brisés  à  sept  ou  huit  centimètres  au-dessus  de  la  meule  (plus  de  100).  Dans 
une  autre  localité,  à  Créchy,  se  trouvent  en  très-grande  abondance  les  bois  de 
cette  grande  espèce  de  cerf  si  difficile  à  déterminer  ;  ils  sont  souvent  brisés 
de  la  mtme  manière,  et  ont  pu  être  rongés  par  les  castors. 


âS8  COTTEAU.  —  SDR  LE  TRBTAallAIUS  1 

M.  Cotleau  fait  la  communication  suivante  : 

SUn     LE     GENRE     TITRÀClDAItlS,  ^^Ê 

par  M.  COTTHAD.  (PI.  m.)  ^^ 

Dans  mon  dernier  arlicle  sur  les  Echinides  nouveaiix  ou  peu  connus, 
publié  par  la  Bevrte  de  zoologie^  j'ai  tluiTit  el  fait  figurer  un  iiouvcau 
genre  d'oursin  fossile,  extrèniemonl  curieux,  et  sur  lequel  je  désire  appeler 
un  instant  latlenlion  de  la  Société. 

L'ensemble  des  Ëcliinides  vivants  et  fossileâ,  dans  l'état  actuel  de  la 
science,  forme  trois  grands  groupes  ou  sous-ordres  : 

1°  Les  ËCDiMDES  TESSKLLËs,  remarquables  par  la  structure  de  leurs  aires 
interambulacraires  qui,  au  lieu  de  deux  rangées  de  plaques,  en  renferment 
au  moins  cinq,  et  appartiennent  exclusivement  aux  terrains  paléozoiques. 

S"  Les  Echinides  exdocycliqucs  ou  RÉcrLtERs  dans  lesquels  le  pcri- 
procte  est  diamétralement  opposé  au  périslome,  et  renfermé  dans  l'appareil 
apical . 

3*  Les  EcniNtDËS  bsocycliouks  ou  iiinÉr.DLiBBS  dans  lesquels  le  péri- 
procte,  placé  en  dehors  de  l'appareil  apical,  n'est  jamais  diamétralement 
opposé  au  périslome. 

Quelle  n"a  pas  ék'  ma  surprise  lorsque  j'iiî  renconlré,  il  y  a  qut'lqucs 
mois,  dans  la  cotleclion  géi)loi;ique  du  Mu.see  d'hisluiri'  uiilurelle  de  Mar- 
seille, un  oursin  du  terrain  crétacé,  présentant  tous  les  caractères  des 
Echinides  réguliers,  très-voisin  des  cidaridées  par  sa  pbysionomie  générde 
et  ses  principaux  caractères,  mais  qui  s'en  distin^e  cependant  par  un 
point  essentiel,  fondamental  :  car  il  présente,  dans  chacune  des  aires  inte- 
rambulacaires,  quatre  rangées  parfaitement  distinctes  de  plaques,  au  lieu  de 
deux.  Toutes  les  plaques,  à  peu  près  d'égale  dimension,  supportent  un  gros 
tubercule.  Comme  chez  les  véritables  lessellés,  elles  sont  pentagonales  dans 
les  rangées  qui  bordent  les  aires  ambulacraires,  et  hexagonales  dans  les 
deux  rangées  intermédiaires.  Le  caractère  hexagonal  des  plaques  intermé- 
diaires est  parfaitement  accusé;  seulement  l'angle  externe,  au  lieu  d'être 
placé  sur  le  milieu  de  la  plaque,  comme  l'angle  interne,  se  trouve  au  tiers 
supérieur.  Aux  approches  du  sommet,  les  rangées  intermédiaires  disparais- 
sent brusquement,  et  chaque  double  plaque  est  remplacée  par  une  seule 
plaque  plus  allongée  et  ne  supportant  qu'un  seul  tubercule. 

Quand  j'ai  décrit  cette  espèce,  je  ne  connaissais  que  l'échantillon  du 
Musée  de  Marseille,  auquel  j'ai  donné  le  nom  de  Tetracidaris  Reynesi. 
Tout  en  insistant  dans  ma  description  sur  les  quatre  rangées  de  tubercules 
interambulacaires,  caractère  tout  à  fait  exceptionnel  chez  tes  cidaridées,  et 


4873  COTTEAU.  —  SUR  LE  TETRACIDARIS.  t59 

qui  suffirait  à  lui  seul,  indépeudamment  de  la  structure  bigéminée  des 
pores,  pour  motiver  rétablissement  d'une  coupe  générique  nouvelle,  je 
n*ai  point  parlé  de  Tcxistence  de  quatre  rangées  de  plaques  distinctes, 
correspondant  aux  quatre  rangées  de  gros  tubercules.  Ce  caractère,  bien 
qu'il  fut  très-apparent  dans  l'exemplaire  du  Musée  de  Marseille,  m'avait 
paru  si  extraordinaire  que  je  n'avais  pas  osé  le  signaler,  pensant  qu'il  pou- 
vait être  attribué,  soit  à  un  effet  de  fossilisation,  soit  à  un  accident,  soit  à 
une  monstruosité,  et  préférant  attendre  de  nouveaux  documents. 

Tout  dernièrement,  j'ai  pu  examiner  deux  autres  échantillons  du  T. 
jffeyn^  parfaitement  conservés,  et  provenant  d'une  localité  autre  que  celle 
de  l'exemplaire  type.  Aucun  doute  n'est  plus  possible  :  les  aires  interam- 
bolacraires  présentent  certainement  quatre  rangées  de  plaques,  les  unes 
pentagonales,  les  autres  hexagonales,  dont  la  suture  est  très-distincte,  et  qui 
rappellent  par  leur  forme  les  rangées  multiples  des  Ëchinides  tessellés. 
Voici  la  nouvelle  diagnose  que  je  donne  du  genre  Tetracidaris  : 
Test  de  grande  taille,  circulaire,  déprimé  en  dessus  et  en  dessous.  Zones 
porifi^*es  droites,  larges,  un  peu  enfoncées,  composées  de  pores  arrondis, 
égaux  entre  eux,  séparés  par  un  petit  renflement  granuliforme,  rejetés  al- 
ternativement à  droite  et  à  gauche,  et  disposés  de  manière  qu'au  lieu  de 
deux  rangées  de  pores,  il  y  en  a,  en  réalité,  quatre  de  chaque  côté  des 
aires  ambulacaires.  Zone  interporifère  étroite,  sub-granuleuse,  garnie  de 
deux  rangées  de  petits  granules  serrés,  homogènes  et  placés  sur  les  bords 
des  zones  porifères.  Plaques  interambulacaires  formant,  sur  chacune  des 
aires,  quatre  rangées  qui,  brusquement,  se  réduisent  à  deux  aux  approches 
du  sommet.  Chaque  plaque  supporte  un  tubercule  très-gros,  crénelé,  per- 
fi)ré,  scrobiculé  ;  les  placfues  supérieures  sont  plus  allongées  et  plus  étroites 
que  les  autres.  Zone  miliaire  droite,  médiocrement  développée,  sensible- 
ment plus  large  à  la  face  supérieure  que  vers  l'ambitus.  Granules  intermé- 
diaires peu  abondants,  espacés,  homogènes,  formant  autour  des  scrobicules 
des  cercles  réguliers,  interrompus  seulement  vers  la  base.  Péristome  sub- 
dculafa^,  dépourvu  d'entailles.  Appareil  apical  grand,  sub-pentagonal  à 
en  juger  par  l'empreinte  qu'il  a  laissée.  Radioles  grêles,  allongés,  sub- 
eylindriques,  marqués  de  petites  carènes. 

Rapports  bt  diffbrencbs.  —  Ce  genre  présente  la  physionomie  des 
véritables  cidaridées.  Il  se  rapproche  des  Diplocidaris  par  sa  grande 
Udlle,  ses  gros  tubercules  crénelés  et  perforés,  la  structure  de  ses  aires  am- 
bulacraires  et  l'arrangement  bigémmé  de  ses  pores  ;  mais  il  s'en  distingue 
nettement,  ainsi  que  de  tous  les  autres  Échinides  réguliers  ou  irréguliers 
connus,  vivants  et  fossiles,  par  la  présence  de  quatre  rangées  de  plaqoes 
interambulacaires. 

Devons-nous  attacher  à  ce  caractère  une  valeur  de  premier  ordre,  et 


26Û  COTTBAL'.  —  SCR  LE  TETBACIDARIS  1  7    IBirS 

voir,  dans  ce  lype  curieux,  imc  réapparilioD,  au  milieu  des  couches  oé- 
tatv^,  des  tcsiu^ltéâpalcozoïqucs,  disparus  dcpui.'isi  longtemps  de  l'animali- 
sation  du  globe;?  Nous  oe  le  croyous  paj^.  Assurément,  la  présence  aujour- 
d'hui bien  constatée,  chez  les  Tetracidarîs,  de  quatre  rangées  de  plaques 
dtuis  chacune  des  aires  iulerambulacraires  a  une  importance  organique 
ipi'on  ne  saurait  contester;  il  ne  faut  pas  cependant  en  exagérer  la  portée. 
Si  l'on  compare  nos  échantillons  aux  tessellés,  on  reconnaît  bien  vite  qu'iJs 
s'en  éloignent  d'une  manière  positive  par  leurs  caraclcres  les  plus  essen- 
tiels, par  leur  forme  générale,  par  leurs  tubercules  et  les  );rauules  qui  les 
accompagnent,  par  la  structure  de  leurs  pores,  par  leur  périslome,  par 
leurs  radioles,  et  même  par  l'arrangemeut  bien  différent  de  leurs  plaques 
intcrambulacraircs.  Ghc£  les  Tetracidarts,  ces  plaques  forment  quatre 
rangées  paires  qui  ne  se  distinguent  de  celles  des  Cidaris  que  par  leur 
nombre  ;  au  contraire,  cliez  les  lesselés  que  nous  connaissons,  ces  mêmes 
rangées  formées  de  plaques  beaucoup  plus  irréguliéres  et  plus  sensiblement 
hexagonales,  sont  toujours  en  nombre  impair,  et  la  rangée  la  plus  dévelop- 
pée occupe  seule  le  milieu  de  chacune  des  aires  intcrambulacraires.  Nos 
Telracidatis  ne  sont  donc  pas  des  tessellés,  mais  bien  de  véritables  Cida- 
ridées,  et  ce  qui  tend  encore  à  le  démontrer,  c'est  que  les  quatre  rangées 
de  plaques  intcrambulacraires,  parfaitement  dislincles  à  la  îaœ  inférieure, 
vers  l'ambilus  et  au-dessus  de  l'ambitus,  se  réduisent  h  deux  aux  approches 
du  sommet,  sans  que  celle  disposition  d'une  double  rangée  de  plaques 
apporte  aucune  modification  essentielle  dans  le  développement  organique 
et  régulier  de  l'animal.  Les  Tetracidarts,  à  ne  considérer  que  les  plaques 
disposées  autour  de  l'appareil  apical,  ne  sauraient  être  séparés  des  Diploci- 
darisA\i  terrain  jurassique;  aussi,  je  n'hcsilepas,  malgré  le  caractère  tout  à 
fait  anormal  qui  le  dislingue,  à  laisser  ce  genre  non-seulement  dans  la 
grande  division  des  Echinides  réguliers,  mais  encore  dans  la  famille  des 
Cidarjdées,  près  des  Doplocidaris.  Seulement,  en  présence  de  ce  type 
nouveau  et  étrange,  il  nous  faudra  modifier  un  peu  nos  idées  sur  les  carac- 
tères propres  à  l'ensemble  des  Echinides  réguliers  et  irréguliers,  et  sur 
l'uniformilé  de  plan  qui,  depuis  leur  apparition  jusqu'à  dos  jours,  aurait 
présidé  au  nombre  el  k  la  disposition  de  leurs  plaques  intcrambulacraires. 
Le  genre  retrocidam  ne  renferme  qu'une  seule  espèce,  T.  Reynesi. 
Nous  en  avons  donné  la  description  dans  la  Revue  de  zoologie,  et  il  est 
inutile  d'y  revenir  ici.  Le  type  de  l'espèce  a  été  recueilli  à  Vergons,  près 
Castellane  (Basses- Alpes) .  M.  Jeanjean  a  rencontré  deux  très-beaux  exeta- 
plaires  de  cette  même  espèce  à  Pédémur,  près  Sajnt-Hippolyte  (Gard), 
dans  les  couches  moyennes  de  l'étage  néocomien  associé  à  VEchinospa- 
tangus  cordiformis.  Musée  de  Marseille.  Collection  Jeanjean.  Collectîoa 
de  la  Sorbonne. 


4873  iBRAT.  —  CLUSE  DE  C&ABRIÈIIES.  264 

Eiplîcation  des  figures,  pi.  m.— Fig.  i,  Ttiraddaris  vu  de  côté;  —  fig.  2,  plaqaes  interam- 
bohcnires  grossies  ;  —  fig.  3,  pores  ambulacraires  grossis. 

Le  secrétaire  donne  lecture  de  la  note  suivante  : 

STRATIGRAPHIE  DES  ÉTAGES  QUI  AFFLEURENT  DANS  LA  CLUSE  DE 

CHABRIÈRES,  PRÈS   DE  DIGNE, 

par  M.   TH.    ÉBRàY. 

Les  premières  couches  que  Ton  remarque  en  amont  de  la  cluse»  sur  la 
droite  du  torrent,  sont  des  calcaires  durs,  passant  aux  grès,  ayant  un  aspect 
sublamellaire  et  une  apparence  magnésienne.  U  est  difficile  de  voir  sur 
quoi  ils  reposent  ;  mais  ils  supportent  toute  la  série  jurassique.  Leur  posi- 
tion et  leur  faciès  en  font  du  calcaire  à  entroques.  Les  fossiles  paraissent  y 
être  fort  rares;  j'y  ai  rencontré,  détaché,  un  fragment  d'Ammonites 
Sauzei. 

Au^essus  de  ces  assises,  viennent  des  calcaires  marneux,  de  couleur 
foncée,  contenant  A.  Parkinsoni  ;  puis  une  couche  de  1  à  2*"  d'épais- 
seur, où  apparaît  une  faune  très-répandue  et  sur  laquelle  j'ai  déjà,  ^ 
plusieurs  reprises,  appelé  Tattention  de  la  Société.  Ce  sont  ces  bancs  qui 
ofirent  dans  la  Nièvre  (tranchée  de  rAiguillon,  à  St-Benin-d'Azy), 
dans  le  Cher,  dans  SaAne-et-Loire ,  un  assemblage  de  fossiles  qui 
caractérisent  les  étages  bajocien  et  bathonien.  Ces  fossiles  sont  :  A.  poly-- 
morphîLS,  A,  Parkinsoni,  A.  arhusiigerus,  A.  bullalus.  Cette  même 
couche  existe  dans  les  Deux-Sèvres,  où  elle  est  désignée,  dans  les  carrières 
de  la  Crèche,  par  le  terme  de  coucïie  pourrie.  Elle  est,  en  général,  percée 
par  des  lithophages  et  couverte  de  serpules.  A  Crussol,  dans  TArdèche,  et 
au  Mas-de-l'Air,  où  elle  affleure,  les  lithophages  sont  remplacés  par  des 
fucoîdes.  Cette  couche  supporte,  dans  la  cluse  de  Chabrières,  de  nouveaux 
calcaires  marneux,  où  les  fossiles  bajociens  ont  disparu.  On  n'y  rencontre 
plus  que  l'A.  arbusOgerus ^  associé  à  l'A.  Backeriœ.  Puis  viennent  des 
marnes  noirâtres,  qui  contiennent  l'A.  macrocephalus  et  qui  doivent  être 
rangées  dans  l'étage  caUovien. 

L'oxfordien  proprement  dit  apparaît  sous  la  forme  d'un  calcaire  gri- 
sâtre, marneux,  à  spongiaires,  il  est  vrai  assez  rares  ;  ce  calcaire  contient, 
en  outre,  A.  plicatilis,  A.  Henrid,  etc. 

Les  deux  derniers  systèmes  de  couches  sont  couronnés  par  une  assise 
granuleuse  et  pbudinguiforme  ;  c'est  cette  assise  qui  a  été  prise  par  quel- 
ques membres  de  la  Société  géologique  de  France  pour  la  couche  de  pou- 
dingues  qui  termine  la  série  jurassique.  La  moitié  de  cette  dernière  forma- 
tion passerait  de  cette  façon  dans  le  crétacé.  Ces  couches  granuleuses 
supportent  un  grand  massif  de  calcaires  durs,  souvent  tigrés,  et  ayant 
à  un  haut  degré  les  caractères  minéralogiques  du  terrain  jurassique.  Les 
foasiks  y  parai3sent  rares;  ony  constate  cependant,  à  la  base,  des  bancs  qui 

17 


Sft2  EBItAV.  —  VALECR  ABSOLUE  BE  tASTRATlFICÂTlOS.  <  7  DlaTS 

offrent  des  emprcinlcs  à' A.  biplex.  h  ne  saurais  dasscr  ces  calcaires 
ailleurs  que  dans  l'oxfordieii  el  ic  coruUieii.  Il  est  vrai  qu'on  D'y  rencontre 
pas  celle  faune  si  puissante  qui  caraelérise  cet  étage  dans  le  Jura  et  dans 
le  Nord  de  La  France.  Mais  i'absimce  de  fossiles  cst^lle  une  raison  pour 
nier  l'cxiâtence  d'un  étage,  là  oii  la  profoodeur  des  mers  était  îocompalible 
avec  la  vie  animale?  Nous  ne  le  pensons  pas. 

Au-dessus  de  ces  assises  vienneut,  à  reitrémilé  aval  delà  cluse,  des 
caiwires  bUnchàtres,  k  cassure  lilbo^aphique,  en  bancs  peu  épais.  On 
p«ut  y  recueillir  A,  Calislo  el  les  Aptycbui  de  la  Porte-de-France. 
Ce  90Bt  CCS  calcaires  qui  doivent  supporter  la  couche  de  conglomérat  tar 
laquelle  nous  nous  Bomnies  longuement  étendu;  mais  comme  elle  ploi^ 
sous  ka  alluvions  du  torrent,  cette  dernière,  si  elle  existe  encore  ici,  se 
tMuve  recouverte.  Il  y  a  donc  lieu  de  la  rechercher  sur  on  autre  point  plus 
favorable  à  l'élude.  En  attendant  que  je  puisse  le  désigner,  je  tiens  k  mon- 
trer où,  suivant  moi,  ces  poudiogues  doivent  se  trouver,  aiin  qucleur 
présence  ou  leur  absence  puisse  être  constatée  le  plus  lAt  possible. 

Ces  sortesdc  couches  se  dégradent  assez  facilement,  elles  semblent  même 
disparaître  dans  les  lieux  où  les  bancs,  par  suite  de  leur  inclinaison,  ont 
,  pu  glisser  les  uns  sur  les  autre.-:,  et  l'on  comprend,  dés  lors,  comment  ullis 
ont  pu  échapper  jusqu'à  ce  jour  à  la  sagacité  des  géologues  qui  ont  étudié 
-ceuecDDiréc. 

M.  VriLAiK  a  reconnu  k  Chabriéres,  au-dessus  delà  grande  ootith»  à  Am- 
monUes  proœnis  el  À  -  Parkinsoni,  los  couclies  .i  A .  bullatiis.  puis  1'^ . 
niacroceplialus.  puis  l'oxfordicn  marneux,  avec  una  zone  nndukuseà  vl. 
Toucasianus  et  jl.oon/atus,  et  au-dessus  un  poudingue  formé  de«aiHo-«x 
roalét,  queU.  Vélain  rapporta  à  l'oxfordien  moyen,  et  quiettrecouvertpar 
Va.  subfascicuLaris.  Au-dessus  se  trouva  un  calcaire  à  rognons  de  sil«x 
noirs  ou  bruns,  contenant  la  Terebralula  Moravica,  surmonté  lui-DDâme 
par  le  calcaire  de  Berrias  avec  A,  Calislo,  A.  Caîypso,  A.  ptychoïcus, 
Célui-cL passe insensiblemeni au  nâacomienmoyenà/l.  Aslierlanus,  sans 
Intercalltion  de  poudingnes.  M.  Ebrsy  se  demande  si  ces  poudingnes  exis- 
tent; H.  Vélain  ailirme  que  non.  Il  n'y  en  a  pas  dans  c&  massif,  où,  du 
veste,  la  Terebratula  janilor  ne  se-renoontro  pas,  et  «û  les  calcaires  i 
.tlrioceras  du  terraîa  néoeomien  sont  trâs-rpeu  développés  on,  du  moiiB, 
irès-pauvres  en  céphalopodes.. 

te  secrétaire  donne  lectare  de  la  note  suivante  : 

SUtI  U.  VALEUR  ABSOLUE  DE  LA  STRATIFICATION, 

par  H.  IH.  ëbrav. 

La  .base  d'étude  la  moins  cobtCTtée  de  la  gàologie  e^t  certaioemaiitia 

Itiatifieatioa  dcS  couches.  On  admet  depuis  longtemps  que  les  assises  à 

^u-frèftàorizontales  caractérisent  des  systèmes  qui  D*ODt  pas  été. dér&o- 

igi9'dB.le«r|ipati(>ntiMitiida.ii'9iiuiaâ  appelé  l'^Uenlioa  â«s  ^isAogamMi 


■  1873.  .  EBRÀT.  — VALEUR   ABSOLUE  DE  LA  STRiTIFICATIQN.  2£3 

la  signification  de  Tinclinaison  des  filons.  Quand  ils  sont  restés  verticaux, 
on  est  en  droit  de  conclure  que  la  roche  encaissante  n'a  probablement  pas 
été  bouleversée  depuis  la  sortie  de  la  roche  éruptive. 

n  est  cependant  utile  de  se  rendre  compte  si  ces  principes  sont  absolu- 
ment vrais,  s'ils  conduisent  à  des  certitudies  ou  à  des  présomptions. 

A  cet  effet,  les  causes  de  la  stratification  doivent  être  d'abord  rècher- 
xhées.  Les  géologues  admettent,  en  général,  les  idées  de  Buffon.  On  sait 
que  ce  savant  naturaliste  prétend  avoir  trouvé  la  cause  de  cette  stratification 
dans  Faction  du  flux  et  du  reflux  qui  se  ferait  sentir  à  de  grandes  profon- 
deurs. D'autres  savants  invoquent  l'action  des  vents.  Cette  dernière  expli- 
cation ne  soutient  pas  l'examen  ;  la  première  ne  parait  pas  soulever  de 
graves  objections. 

Son  inadmissibilité  est  cependant  attestée  par  le  fa;it  que  tous  les  calcai- 
res d'eau  douce  sont  stratifiés  .*It  est  évident  qu'on  ne  peut  pas  invo^er  à 
Vappm  de  cette  stratification  l'action  du  flux  et  du  rçflux  de  la  m^.  H  laut 
donc  en  rechercher  la  cause  ailleurs,  et  il  me  semble  qu'elle  ne  peot  être 
trouvée  que  dans  le  retrait  résultant  de  la  dessication  des  sédipients. 

Cette  cause  admise,  on  reconnaît  bientAt  qu'il  n'existe  plus  de  di^'éren- 
ees  U^  essentielles  entre  la  stratification  des  roches  sédimentaffes  et  le 
clivage  des  roches  éruptives  ;  ces  deux  genres  de  division  passent  de  V\m 
à  l'autre  par  l'ioftermédiaire  des  formations  hydro-thermales.  D'un  autre 
côté,  l'explication  de  la  stratification  par  la  dessication  des  sédim^tg  rend 
i'apjplieation  géolo^qoe  de  cette  dernière  moins  absolue.  Cette  «tratificaf- 
tîon^  ait  s'établir  au  bout  d'une  période  assez  longue,  pendant  laquelle  les 
sédiments  non  encore  stratifiés  ont  pu  être  bouleversés  à  plusieurs  reprÎMt. 

On  conclut  donc  que,  si  les  couches  inclinées  permettent  d'admettre  dfs 
d^lacements,  il  est  hors  de  doute  que  les  couchés  horizontales  n'indiquent 
-pw  des  systèmes  qui,  absolument,  n'ont  jamais  été  dérangés. 

L'iraportanoe  de  l'erreur  que  l'on  commet  en  admettant  que  les  couches 
lidmontales  n'ont  jamais  été  dérangées,  ne  peut  pas  être  précisée  dans  Té- 
*  tal  «etnel  de  la  science.  On  peut  cependant  poser  les  considérations  préli- 
nmiaira  suivantes  : 

1^  Tontes  ou  presque  toutes  les  formations  argileuses  situées  au-de^- 

..80US  des  marnes  irisées  sont  consolidées  ou  stratifiées  ;  les  marnes  irisées 

.et  les  formations  qui  reposent  sur  elles  ne  le  sont  pas  encore,  et  comme  on 

peut  admettre  qu'elles  représentent  au  moms  la  moitié  de  l'ensemble  des 

terrains  sédimentaires,  on  peut  pressentir  le  long  laps  de  temps  nécessaire 

à  la  stratification  des  argiles  ; 

^  Presque  tous  les  calcaires,  même  les  plus  récents,  étant  stratifiés,  il  faut 
adaiettreque  ces  formations^  sont  stratifiées  plus  rapidement  qae  les  sffgiles  ; 

d^  Le  sable  formant  de^  dépôts  fort  perméables,  la  stratificaijoii'desjgirès 
a  dû  s'établir  en  premier  lieu,  ^ 


iH  CATRE.  —  CAIUOLTC  IIIPRESSIOWSÉS  DC  DILUVlUM.  1  i  airîl 

Séance  du  i4  avril  1873.  M^ 

PRESIDENCE  DE  U.  LE   MARQUIS    DE    ROTS. 

M.  Chaper,  Secrétaire,  donne  lecture  du  proccs-verbal  de  la 
dernière  séance,  dont  la  rédaction  est  adoptée. 

Le  Président  annonce  la  mort  de  M.  Laduron,  ingénieur  civil  i 
Wassy-sur-Blaise. 

Par  suite  de  la  présentation  faite  dans  la  dernière  séance,  le 
Président  proclame  membre  de  la  Société  : 

M.  Vlasto,  ingénieur  civil,  me  Vintimille,  2'i,  à  Paris;  et  à 
Galatï  (Roumanie),  présenté  par  MM.  le  vicomte  de  Selle  et  Ratte. 

11  annonce  ensuite  une  présentation^ 

M.  Belgrand  donne  lecture  à  la.  Société  d'une  lettre  que  lui  a 
adressée  M.  le  docteur  Droca,  demandant,  au  nom  de  la  Société 
d'Anthropologie,  la  création  d'une  commission  mixte,  composée  de 
membres  des  Sociétés  géologique  et  anthropologique,  en  vue  de 
l'étude  commune  des  questions  qui  se  rattachent  à  ['ancienneté  de 
l'homme. 

Cette  proposition  est  renvoyée  à  l'examen  du  Conseil. 

M.  Pisani  présente  à  la  Société,  au  nom  de  M.  Gonnard,  l'ouvrage 
que  vient  de  publier  ce  dernier  sur  les  minéraux  du  Puy-de-Dôme. 

M.  Jannettaz  présente  à  la  Société,  au  nom  de  M.  Guérout,  la 
traduction  (aile  par  ce  dernier  du  Guide  pratique  pour  la  détermi- 
nation des  minéraux,  par  le  docteur  Fuchs. 

M.  Alph.  Favhe  met  sous  les  yeux  de  la  Société  des  cailloux  impres- 
sionnés trouvés  par  H.  HuDier-Chalmas  et  lui  dans  la  carrière  ds  dilu- 
Tium  de  la  rue  du  Chevaleret.  Il  croit  que  ca  fait  n'avait  pas  eacore  été 
gigoalé  aux  environs  de  Paris  et  dans  ce  terrain.  Il  a  retrouvé  là  le  phéno- 
mène  avec  tous  les  caractères  qu'il  présente  dans  lu  Nagelfl'ùhe.  En  Suisse, 
dans  ce  terrain,  les  couches  étant  très-peu  sableuses,  il  est  plus  facile 
de  saisir  en  connexion  les  cailloux  qui  se  pénëtrenl  :  la  grande  quanliié  de 
sable  du  dépôt  de  Paris  le  rend  ébouleux,  et  les  recherches  sont  par 
suite  moins  fructueuses,  M.  Belgrand  indique  le  haut  de  l'avenue  Dau- 
mesnil  comme  un  point  où  l'on  trouve  le  diluvium  assez  aggloméré. 

M.  Favri  ne  peut  proposer,  d'ailleurs,  aucune  cxplicaliondu  fait.  Lors- 
qu'il s'agit  de  cailloux  calcaires  réagissant  l'un  sur  l'autre,  il  supposerait 
volontiers  que  l'eau,  interposée  et  séjournant  aux  points  de  coniact  où  elle 
est  retenue  par  la  capillarité,  est  le  véhicule  du  dissolvant.  Mais  ceci  pe 
peut  servir  Â  expliquer  comment  peuvent  agir  Pun  sur  l'autre  des  cailloux 
siliceux,  et  encore  moins  rendre  compte  des  impressions  produites  par 
des  cailloux  calcaires  sur  des  cailloux  siliceiix. 


4873  DIYSRS.  -^  CAILLOUX  DfPRESSIOlIfllà.  865 

H.  Di  RouTiLLB  a  vu,  dans  une  carrière  de  l'Hérault,  TappUcation  de  ce 
^e  vient  de  dire  M.  Favre.  Les  cailloux  y  sont  calcaires;  ils  sHmpreS'* 
-sionnent  à  tous  leurs  points  de  contact,  et  les  surfaces  en  relation  sont 
«ntourëes  d'une  couronne  de  carbonate  de  chaux  cristallisé.  La  preuve  est 
donc  complète.  Mais  pour  les  cailloux  siliceux,  il  ne  croit  pas,  en  effeti 
<|u'oaait  encore  fourni  d'explication.  Il  pense  que  ce  phénomène  est  tout  i 
iait  indépendant  de  la  pression  réciproque  des  cailloux  en  contact. 

M.  DaubrM  ne  trouve  pas  dans  les  échantillons  qui  lui  sont  soumis 
Des  caractères  ordinaires  de  Térosion  dite  impre^^^on,  telle  qu*il  Ta  vuei. 
dans  le  grès  des  Vosges.  11  lui  parait  que  ce  sont  des  cassures  conchofda-^ 
les  usées,  et  des  rapprochements  fortuits  de  surfaces  prédisposées  à  un  em- 
boîtement-sans  précision. 

M.  LoRT  conGrme  ce  qu'a  dit  H.  de  Rouville.  M.  Lortet  a  signalé,  il  y  a 
longtemps, les  cailloux  des  falaises  diluviennes  delà  Montée Saint-Boniface, 
sur  le  bord  de  la  Saône,  en  amont  de  Lyon.  On  y  voit  aussi  la  couronna 
de  calcaire  environnant  les  bords  de  Vimpression.  On  retrouve  ce  fait 
dans  plusieurs  localités  du  Dauphiné,  notamment  aux  tranchées  du  chemin 
de  fer  à  Moirans.  Mais  ce  phénomène  est  différent  de  celui  que  pré* 
sentent  le  miocène  des  Alpes  et  le  grès  des  Vosges.  Ces  terrains  contien- 
nent peu  de  cailloux  et  beaucoup  de  sable  agglutiné  par  du  ciment  calcaire. 
La  roche  est  peu  perméable  et  trop  compacte  pour  que  la  surface  de  con- 
tact de  deux  cailloux  soit  mouillée  autrement  que  la  masse.  Il  croit  donc 
que,  dans  ce  cas,  le  phénomène  est  un  phénomène  de  pression.  Par  leur 
«ijour  prolongé  sous  Teau,  à  une  forte  pression,  les  cailloux  ont  été  ra- 
mollis inégalement  et  impressionnés  inégalement.  Ce  qui  tendrait  encore  à 
le  prouver,  c*est  que  les  porphyres  à  pâte  compacte,  les  jaspes  qui  s'y  ren- 
contrent, roches  très-dures,  sont,  non  pas  impressionnés,  mais  déformés, 
fendes,  étoiles.  Quant  aux  silex  de  H.  Favre^  les  creux  ne  lui  paraissenti 
comme  à  M.  Daubrée,  que  des  restes  de  cassures  condioïdes  usées  et  adap- 
tées par  tassement  aux  saillies  voisines. 

M.  Favbb  répond  à  M.  Lory  qu'avant  d'être  compacte,  le  NageUIûhé  a 
été  meuble,  non  cimenté,  qu'il  y  a  même  encore  des  parties  qui  sont  à 
cet  état,  et  qu'on  y  observe  le  phénomène  de  Vimpression.  Il  maintient  son 
opinion  que  les  cailloux  présentés  à  la  Société  sont  vraiment  impression^ 
nés  et  que  leur  ajustement  est  exact. 

M.  LoRT  réplique  que  deux  surfaces  grossièrement  adaptées  Tune  i 
l'autre  au  début  ont  pu  s'ajuster  mieux  à  la  longue  par  l'effet  des  trépida- 
tions incessantes  qui  se  continuent  même  encore  à  présent  dans  tous  les 
dépôts  meubles.  A  Tappoi  de  son  opinion,  que  la  pression  est  la  cause  de 
ce  phénomène,  il  dit  que  les  impressions  sont  toujours  plus  nombreuses 
et  plus  marquées  là  où  le  dépôt  est  plus  épais  et  aussi  plus  bouleversé 
par  les  mo&vements  géologiques.  On  reconnaît  ce  fait  dans  les  massifs  de 
cailloux  adossés  à  la  chaîne  de  la  Grande-Chartreuse  et  relevés  avec  elle.  A 
mesure  qu'on  approche  du  Rhône,  le  nombre  et  l'intensité  des  impres* 
iUms  diminue. 


999    ionT. — STnATtCRAPHre  »es  aiw»  ctahs  et  coWiKsras.     1  i  ïttH 

M.  Jahnettaz  fait  observer  que  les  cailloux  siliceux  du  diluvium  sonl 
souvent  encriïûtés  d'une  coucha  plus  friable,  blanchSire.  Quelquefois 
cWla  couche  se  développe  à  Piolérteur.  Celle  maliâre  tourne  à  l'opale  et 
n'a  plus  la  cassure  conchoîdale.  N'aurail-elle  pas  pu  éire  usde  par  froli»- 
ment ,  au  contact  d'une  maliiïre  ^liceuse  encore  inaltérée. 

M.  DE  LArrARENT  fait  la  remarque  que,  dans  tous  les  cas  qu'il  connaît, 
h  surface  do  Icrosion  cl  celle  du  reste  du  caillou  impressionné  sonl  de 
nature  semblable.  Dans  les  échantillons  de  M.  Favre,  au  contraire,  la  sur- 
b<'e  dite  impressionnée  osl  trés-Hsse, 

M.  Lory  fait  la  commimicalioii  suivante  : 

OBSERVATIONS  SUR  LA  STRATIGMPniE   SES  ALPES    CRAIES    ET    ^Ê 

COTTIENNES,  ^M 

par  M.   CH.  LOBÏ  (PI.  IV}.  ■ 

Dans  une  Noie  sur  la  constitution  siratigraphique  de  la  Haute 
Naurienne  (I),  je  crois  avoir  élé  le  premier,  il  y  a  douze  ans,  à  proposer 
de  rapporter  au  trias  le  grand  étage  des  scliistes  gris  lustrés  ou  schistes 
cakaréo-lalqueux,  qui  joue  un  râle  si  important  dans  la  structure  de  la 
ïone  frontière  franco-italienne,  et  qui  se  poursuit,  aiec  un  dâveloppemcat 
nga  moins  remarquable,  au  nord,  dans  les  hautes  chaînes  du  Valais,  des 
Grisnu,  etc.,  au  sud,  dans  les  AIpes-Marilimes  et  les  Apennins.  Par  Us 
eoupps  cl  les  détails  stralis;rap1iiquos  conlentis  dans  cette  noie,  j'ai  montré 
que,  dans  le  massif  du  Mont-Cciiis,  d.iiis  les  (.'iivjpfins  de  Miiihiie,  de  Bar- 
donnèche,  etc.,  cet  étage  dfs  schistes  lustrés  contenail,  intercalés  à  di- 
vers niveaux,  les  puissants  amas  de  gypse  de  celte  partie  des  Alpes,  et 
qu'il  devait  être  regardé  comme  le  terme  supérieur  d'un  système,  dont 
les  grès  blancs  ou  bigarrés,  dits  quarlzites,  puis  les  calcaires  ma- 
gnésiens de  l'Ësseillon,  du  Petit- Mont-Cenis,  etc.,  constituaient 
les  deux  termes  inférieurs.  J'ai  cru  pouvoir  établir  que  cet  ensem- 
ble était  régulièrement  superposé  aux  grès  à  anthracite  à  flore  houillière, 
et  inférieur  aux  calcaires  du  Briançonnais,  qui  sonl  le  prolongement  du 
lias  des  Encombres.  Dés  Inrs,  il  devenait  possible  d'en  conclure,  avec  une 
grande  probabilité,  la  correspondance  des  diflercnts  termes  de  cette  série 
aux  divisions  classiques  du  trias.  Ces  résultais  ont  reçu  une  con&rmatioa 
importante  par  suite  de  la  découverte  de  linfrà-tias  en  Maurienne,  due 
k  M.  l'abbé  Vallet,  et  par  les  faits  constates  dans  les  explorations  de  la 
Société  géologique  en  septembre  1861  (2)  ;  j'ai  eu  l'occasion  de  les  met- 
tre encore  plus  complètement  en  lumière  dans  mes  Carte  et  coupes 
géologiques  du  Briançonnais  {Bull.,  t.  XX,  1863),  dans  la  3«  partie 
de  ma  Description  géologique  du  Dauphiné,  et  dans  diverses  notices 

(i)Bull.  5ac.  geoI.,^s«^.,l.  XMII.p.  3i.  '  ~ 

(2)  Vi)irlesprocès-verbauideceltcRéiii)ioD,£uff.,a<!sér.,  t.  SVlM.p.  693 à8% 


tt93    hmn  t^  mAnoRapHis  dus  alpes  CBAns  wt  caaaaams.^    Wt: 

sur  iei;leiTmi]ift  dft^  bi  Maurienne  et  de  la  Tarantaise  (i),  résuUaul  à^txfkh 
TaÉims'faîtes,  en  mijeiue  partie,  avec  M.  Tabbé  VaUet.  Nous  avons  eu  U 
satjgfartipu  de  voir  notre  opinion  adoptée  par  M.  dsb  HortiUet  et  aussi  par 
H.  AJ^.  Fjufre  pour  lesrschistes  gris  Insbrés  de  la  Tarantaise,  de  Moit^ 
tios  zwcd  de  la  Seigne,  qu'il  avait  d'abord  6gurés,  sur  sa  Carte  gMhh 
^ique  des  parties  de  la  Savoie,  etCy  voisines  du  Mont-BlanCy.omtos- 
a|ipartenânt  an  terrain  jurassique,  tout  en  exprimant  des  doutes  sur  cette 
cUssification  communément  adoptée.  La  place  que  nous  assignons  aux 
^dUste  lustrés  dans  le  trias  me  paratt  aussi  convenir  à  la  majeur^e  p^nr^ 
tie  des  masses  décrites  et  figurées  dans  les  cartes  et  coupes  de  MM..Siu*- 
itTt  Tbé(d)ald  et  GcFjach,  sous  les  noms  de  schistes  gris  y  schiste^  4^ 
Grisons  y  schistes  calcarifères,  avec  amas  de  gypse  et  napp^  é^serpcfkr 
tinCj  dans  le  Valais  et  le  canton  des  Grisons. 

Cependant,  dans  ces  dernières  années,  la  classification  de  ce  grand' 
étage  de  schistes,  et  même  de  tous  les  terrains  de  la  zone  frontière  franco* 
italienne,  a  été  de  nouveau  remise  en  discussion,  particulièrement  à  Tooca- 
sîon  de  Tachèvement  du  tunnel  des  Alpes  cottiennes,  entre  Mbdame  et 
Bardcmnècbe  ;  et  la  disposition  des  masses  traversées  par  ce  tunnel  a 
ifmaé  lieu  aux  inteirprétations  les  plus  contradictoires.  D'une  paît, 
IL  Sismonda  apèrsisté  à  rappcHrter  au  terrain  jurassique,  conformément  à 
Topinion  de  M.  Elle  de  Beaumont,  la  totalité  de  oes  masses;  elles' f<H'mfi^ 
rajQir,  sotvant  hii,  une  série  d'étages  régulièrement  superposés,  dont:  le 
plus  infiârieur  serait  cdui  des  schistes  lustrés  de  Bardonnèche,  qu'il  assi^ 
aûfeaiEx  schistes  à  Bélemmtes  du  lias  de  Naves  en  Tarantaise,  et  le  plua 
élevé  serait  celui  des  grès  à  anthracite  de  l'issue  nord  du  tunnel,  qu'il 
rapporte  à  la  partie  moyenne  du  terrain  jurassique.  K.  Ëlie  de  Beaumont^ 
en  présentant  à  l'Académie  des  Sciences,  de  la  part  de  M.  Sismonda,  une 
lérie  d'échantillons  des  roches  traversées  par  le  tunnel,  a  publié,  sur  ce 
njet,  deux  notes  étendues,  dans  lesquelles  il  adhère  complètement  aux 
omolusifHis  de  l'àninent  professeur  de  l'Université  de  Turin  (2). 

D*autre  part,  M.  Gastaldi,  admettant  aussi  comme  ordre  normal  dé 

nperpofiîtion  la  succession  des  masses  traversées  par  le  tunnel,  et  firappi 

Al  métamorphisme  général  et  de  la  structure  plus  ou  moins  cristalline  de 

ces  divers  groupes,  de  l'absence  complète  des  fossUes  dans  les  sdiistes  lu^ 

très,  les  dâomies  et  les  quartzites,  delà  présence  d'empreintes  végétales 

houillières  dans  les  grès  à  anthracite  de  la  Maurienne,  a  été  conduit  à  une 

opinion  toute  autre  ;  et  rapportant  aux  terrains  primaires  les  grès  à  an^ 

tkracite,ûoïïi  il  est  même  tenté  de  faire  descendre  une  partie  plus  bas  que 

le  terrain  carbonifère,  en  considérant  comme  dévoniens  ou  sUurieiiS  su^ 


(1)  BM.,  2^fér.;  t  XXII,  XXIII.  XXIV  et  XXV;  1804  à  4868. 
if^CmipUê'^rtnâiiideVAoÊd.  de»  Seienoti,  U  LXXI  et  UJLm. 


96S      LOBT.— STIATieUPBIE  JÔS  ÀLPfi  GKAIEB  Kt  CUTTIUMUa. 

périeuri  cens  de  l'cDlrèc  nord  du  lunnel,  il  n'hfeite  pas  i  classer  dans  k 
système  silurien  ou  cambrien  les  qiiarUilis,  Itinhydnlc  cl  les  calcai- 
res, et  h  rejeter  plus  bas  encore,  dans  les  terrains  primaires  pré-paléozoi- 
ques,  les  calcschislcs  lustrés  et  autres  roches  concoruilanles,  qu'il  regarde 
comme  des  représentants  des  systèmes  fiuronien  ei  laurentien  du  Ca' 
nada('l). 

Pour  M.  Gastaldi,  toutes  Ii'S  musses  minérales  comprises  entre  la  plaint 
de  Turin  et  la  grande  «ine  àes  gtts  à  anthracite  du  Brïançonnais  et  de  1: 
Savoie,  seraient  régulièrement  inférieures  ii  ces  grès  à  anthracite  et  se  par' 
tageraient  en  trois  séries  principales  : 

1°  Zone  des  roches  cristallines  anciennes  (jjfneïjs  anlichi  o  granitid 
central  gneiss)  ; 

2"  Zone  des  roches  cristallines  récentes  ou  des  pierres  vertes,  dan 
laquelle  rentreraient  des  granités  massifs,  des  gneiss  récents,  des  schiste 
chiorîteux,  micacés,  etc.,  des  aniphîboliles,  des  diorîtes,  des  eupholides 
6m  serpentine,  dont  I<ydc\'eloppement  cl  la  rréqucnce  caractérisent  partou 
cette  région  ;  des  calcaires  cristallins,  des  dolomics,  des  gypses,  des  quart 
«les,  et  enfin  les  scliistcs  lustrés  ou  caleschistes,  tels  que  ceus  du  Mont 
Genis,  de  Bardonnèchc,  etc.  Suivant  M.  Gasialdi,  toutes  ces  roche 
Bcraient  intimement  enchevêtrées,  et  sont  rapportées  par  lui  aui  sj-stèmc 
laurentien  et  kuronien  ; 

S' Les  calcaira  du  Briançonnais,  ceux  de  l'Esseillon  et  du  PctIt-MonI 
Genis,  avec  les  gypses  et  les  quartzîtes  du  tunnel  des  Alpes  et  autres  gise 
ments  analogues,  seraient  encore,  dans  celle  manière  de  voir,  inférieur 
aux  grès  à  anthracite,  et  appartiendraient  aux  systèmes  cambrien  et  silu 
rien. 

Des  opinions  analogues  ont  été  émises  par  M.  l'ingénieur  Gîordano  (3 
et  par  M.  Sterry-Hunt  (3],  k  propos  de  ces  mêmes  terrains  du  tun 
Del.  M.  Giordano  parait  aussi  les  appliquer  au  Mont-Gervin,  qu'il  a  re 
présenté  comme  formé  d'un  massif  de  gneiss  récent,  en  couches  peu  iocl 
nées,  reposant,  eu  stratification  concordante,  sur  un  étage  de  calcschistf 
et  de  schistes  serpentineux,  qui  contient  des  lits  de  dolomie  et  de  gypse,  ( 
qui  reposerait,  à  son  tour,  sur  des  micascbistes  et  gneiss  anciens.  Gerlac 
en  a  donné  une  coupe  k  peu  prés  identique  (4). 

Ces  opinions  sur  l'âge  très-ancien  de  diverses  couches  de  nos  Grande 


(1)  Stvdll  geologiei  sidU  Alpe  oeddtrtlali.  Ment,  del  R.  Com.  gtoi.  d'Ilalia,  L  1;  187 
—  R.  Com.  geol.  d'Italia,  BoU.  9etl0,  1871.  —  Comptes-rendus  de  l'Acad.  des  Scient 
(fa  Turin,  t.  V1I;187Î. 

(2)  Comil.  gto;.  d'itatia,  BoU.  Iet2,  1871. 

(3)  American  Journal  of  Scienert,  janT.  187Î. 

(1)  Il  me  parait  bien  probable  que  c'est  par  suite  d'une  fdlle  que  ces  calcschistci  de  b  ba 
du  Ccnin,  que  Je  suppose  Irlaiiquti,  umUml  plonger  sous  les  gneiss  de  )a  pyramide  lenninal 


4873      LOKT.  •-*  STRÀTIGRIPHIE  DES  ALPES  GHAIES  BT  COTTIENIŒS.      369 

Alpes  ne^nt  appuyées  d'aucune  preuve  paléontologique,  puisque  les  fos- 
siles font  généralement  défaut  dans  ces  terrains  ;  elles  ne  se  fondent  que 
sur  des  considérations  pétrographiques  et  sur  le  pendage  général  des  cou- 
ches, par  lequel  celles-ci  semblent,  presque  partout,  tendre  à  plonger  sous 
h  zone  des  grès  à  anthracite.  Les  conclusions  de  MM.  Gastaldi,  Giordano, 
Sterry-Hunt,  ne  sont,  en  déBnitive,  qu'une  reproduction  plus  ou  moins 
modifiée  de  celles  de  M.  Scipion  Gras,  qui  classait  toutes  les  roches  strati- 
fiées de  cette  partie  des  Alpes  dans  les  divers  étages  de  son  terrain 
anthraxifère  :  elles  procèdent  des  mêmes  arguments,  tirés  des  allures 
stratigraphiques  générales,  de  la  succession  des  diverses  zones  en  superpo- 
sition apparente,  de  l'extérieur  à  Tintérieur  des  Alpes,  jusqu'à  cdle  des 
grès  à  anthracite  qui  en  serait  la  zone  médiane  et  la  plus  récente. 
C'est  encore,  au  fond,  le  même  ordre  de  faits  que  ceux  d'après  lesquels 
M.  de  Beaumont  et  M .  Sismonda  ont  classé  tout  cet  ensemble  de  couches  dans 
le  terrain  jurassique.  Seulement,  M.  Gastaldi,  n'envisageant  la  succession 
des  roches  que  du  càté  de  l'Italie ,  à  Test  de  la  grande  zone  des 
grès  à  anthracite,  ne  rencontre,  de  ce  càté,  que  des  terrains  dépourvus  de 
fossiles  ou  dans  lesquels  on  n'en  a  signalé  que  quelques  traces  non  déter- 
minables  ;  et  son  système  reste  ainsi  à  l'abri  des  graves  difficultés  strati- 
graphiques et  paléontologiques  que  l'on  a  pu  opposer  à  celui  de  MM.  Elie 
de  Beaumont  et  Sismonda  et  à  celui  de  M.  Gras,  fondés  principalement, 
Tun  et  l'autre,  sur  leurs  interprétations  de  la  stratigraphie  du  versant 
français. 

Cependant,  je  n*ai  pu  trouver,  dans  les  travaux  récents  de  MM.  Gastaldi 
et  autres,  aucun  fait  précis  ni  aucune  coupe  probante,  qui  me  paraissent 
constituer  une  objection  aux  conclusions  que  j'ai  rappelées  ci-dessus,  c'est- 
à-dire  à  l'âge  jurassique  des  calcaires  du  Briançonnais ,  et  à  l'âge 
triasique  des  schistes  lustrés  ou  calcschisteSy  des  gypses,  des  calcai- 
res de  l'Ësseillon,  du  Petit-Mont-Cenis,  de  Suse,  etc.,  et  enfin  des  grès 
blancs  au  bigarrés  dits  quartzites.  Je  persiste  à  regarder  ces  derniers 
comme  un  excellent  horizon  géognostique.  Sur  le  versant  français,  ils  re- 
posent indifféremment,  souvent  en  complète  discordance,  sur  les  schistes 
àistalUns  dits  primitifs,  ou  sur  les  grès  anthracifères  à  flore  houilr 
lière  ;  ce  sont  bien  les  allures  que  doivent  avoir  des  grès  triasiques.  Sur 
le  versant  piémontais,  ils  reposent,  en  général,  sur  des  schistes  cristallins j 
avec  lesquels  ils  semblent  avoir  des  liaisons  intimes  de  stratification,  ^e 
structure  et  de  composition  minéralogique.  Ce  sont  les  liaisons  qui  existent 
si  fréquemment,  partout,  entre  les  roches  cristallines  et  les  grès  ou  arkoses 
formés  de  leurs  débris  réagglutinés  ;  mais  ces  liaisons  sont  devenues  plus 
intimes  encore  par  le  laminage  énergique  auquel  ont  été  soumis  ces  grès 
dans  nos  Alpes,  et  par  lequel,  pour  peu  que  leur  structure  pétrographique 
ne  s*y  soit  opposée,  ils  ont  pris  une  structure  éminemment  schisteuse.  C'est 


S70      LÛST. — STBATIGRAmiE  DES  ALPES  GIUUE&  ET  COTTISOJES.      1  i  ivril 

le  cas  k  Oulx  et  sur  divers  poiols  des  environs  de  Siise,  où,  de  plus,  iU 
soDt  çà  et  lit  peu  épais  et  ont  pu  ([uclquefois  rester  inaperçus. 

Déjà,  du  reste,  les  opinions  de  M.  (laslaldi  se  sont  notablement  niodi' 
fiées  :  dans  uue  lettre  qu'il  m'a  fait  l'Itonneur  de  m  écrire,  il  y  a  un  mois, 
il  m'annonce  que  les  nouvelles  oLscrvalions  de  son  colUboraleur,  M.  Ba- 
relti,  dans  le  haut  de  la  vallée  de  Bardoontehe,  au  Mont-Tbabor,  etc., 
ont  pleinement  confirmé  les  coupes  que  j'avais  données  de  ces  localités  (1),  et 
que  «  quartzites,  gypses,  cargneuks  et  calcaires  dv,  Bnançminait 
sont  bien  réellement  superposés  aiix  grés  anihraciféres.  »  Voilà  un 
premier  point  acquis,  sur  lequel  je  iTois  pouvoir  me  dispenser  de  toute 
preuve  nouvelle  et  en  référer  aux  détails  que  j'ai  donnés  sur  ces  terrains 
dans  mes  difTérentcs  notices  précitées,  dans  les  procès-verbaux  de  la 
RéusioD  de  la  Société  géologique  en  18G1,  et  dans  ma  Description  géolo- 
giqw  du  Bauphiné,  3°  partie. 

M.  Gastaldi  persiste  à  dctnander  s'il  est  bien  démontré  que  les 
grès  à  anthracite  n'appartiennent  pas  à  on  terrain  plus  ancien  que  le  car- 
bonifère, s'ils  ne  seraient  pas  dévonicns  ou  même  siluriens.  Pour  ma  pari, 
je  ne  crois  pas  qu'il  y  ait,  dans  les  Alpes,  une  formation  plus  homogène, 
plus  indivisible  et  mienx.  caractérisée  dans  son  ensemble,  que  celle  des 
grèsàanUiracilfi;  les  nombreux  gisements  d'empreintes  végétales  prove- 
nant des  gîtes  si  divers  des  Haules-.AJpcs,  de  liséré,  de  la  Savoie,  An 
Valais,  etc.,  n'ont  fourni  aux  études  de  MM.  Brongnîart,  Bronbury  cl 
Heer  que  les  plantes  de  la  Qore  kouillière  proprement  dite,  et  trèsrpeu  des 
types  caractéristiques  des  horizons  carbonifères  inférieurs.  C'est  donc  bien 
le  terrain  houiUier  proprement  dit,  reposant  directement,  k  Modace, 
comme  dans  l'Isère,  comme  à  Ugine  et  diuis  les  environs  de  GhamoDÎx, 
etc. ,  sur  les  schistes  cristallins  azoïques,  aiasi  que  c'est  le  cas  dans  la 
plupart  des  bassins  houillicrs  du  centre  de  la  France. 

Un  seul  point  me. paraît  encore  avoir  besoin  de  quelque  éclaircissement  : 
c'est  celui  des  relations  stratigraphiques  entre  les  grès  à  anthracite  et  le 
grand  étage  des  schistes  lustrés,  considérés  dans  les  régions  oii  ils  attei- 
gnent leur  plein  développement.  Dans  les  coupes  si  nettes  du  Chardonnet, 
du  Hont-Thahor  et  de  bien  d'autres  points  de  la  grande  zone  anthracifère  du 
Briançonnais  et  de  la  Savoie,  on  voit  bien  clairement,  comme  je  l'ai  figuré  (2) 
et  commel'ont  constaté  depuis  bien  longtemps  MM.  Ëlie  de  Bcaumont  et 
Sismonda,  les  grès  à  anthracite  recouverts  régulièrement  par  les  quar- 
tziles,  el  ceux-ci  par  les  calcaires  du  Briançonnais;  ou  bien  on  trouve 
seulement,  entre  ces  deux  derniers  groupes  (par  exemple  au  Mont-Thabor), 
une  zone  de  dolomies,  de  cargneules  et  de  gjpses,  avec  des  schistes  argi- 

(\)Bull.ï'iér.,t.\y.,pi.lV,eiDttcr.çéot.duDaupkiHi,3'partie,pl'il.(igM3. 
(2)  Coupes  du  Briinconnais,  Bull.,  2*  Ur.,  l.  XX,  tt  Deser.  géol.    du    Daaphiné, 
pi.  Vl.fig.  1  15. 


^871     iOIif.---fiTIUTIGRAPHIE  M»    AIiPES  GRAIBS  ET    COTTOmm*     iTf 

feux  de  teintes  diverses.  G'es4  aloi^,  en  superposition  régulière  et  presque 
Iiorizontale,  la  série  qui  se  trouve  renversée  au  coi  des  Encombres  (1)  ;  e^ 
les  premières  couches  du  petit  lambeau  calcaire  qui  couronne  le  Mont- 
ThiÂM)r  coBipr^uient  une  lumachelle,  à  fossiles  indéterminables,  rappe- 
lant d'une  manière  frappante,  par  son  a^)ect  comme  par  sa  position  stra- 
tigrapbiqae,  lalumachelle  kAvicula  contorta,  si  bien  caractérisée  dans 
le  massif  des  Encombres.  Sur  tous  ces  points,  le  trias  est  incomplet  ou 
peu  dévelq>pé  ;  et  quand  on  passe,  au  contraire,  du  Mont^Thabor  au  col 
de  la  Roue,  et  que  1  on  voit,  d*un  côté  :  calcaires  du  Briançonnais, 
eargneules  et  gypse,  quartzites,  grès  à  anthracite  ;  de  Tautre  :  les 
mêmes  cakaireSy  eargneules  et  gypse,  reposant  immédiatement  sur 
rimmense  étage  des  schistes  lies  très,  une  idée  qui  vient  tout  naturdle- 
ment  est  celle  de  considérer  les  schistes  lustrés  comme  des  équivalents  des 
grès  à  anthracite  (2),  ou  plutôt  encore  comme  une  formation  primaire 
pkis  ancienne. 

G*est,  évidemment,  ce  qui  a  frappé  MM.  Gastkldi  et  autres  géologues^ 
Bien  que  les  schistes  lustrés  se  trouvent^  depuis  le  Briançonnais  jusqu'en 
Valais,  avec  tout  leur  développement,  au  c(mtact  ou  trè&-près  de  la  grande 
zone  des  grès  à  anthracite^  il  y  a  peu  d'endroits  où  l'on  puisse  voir  ces 
d^x  grands  étages  en  relations  stratigraphiques  n<»rmales  :  il  y  a  presque 
toujours  entre  eux  des  failles,  dont  le  résultat  le  plus  ordinaire  est  de 
montrer  un  plongement  apparent  des  schistes  lustrée  sous  les  grès  «atiira^ 
dfères  :  c'est  le  cas  au  Petit-Saint-Ba'nard  (3)  et  dans  la  vallée  d' Aoste  ; 
c*esi  le  cas  aussi  dans  le  tunnel,  entre  Modane  et  Bardonnèche. 

Le  profil  des  couches  du  tunnel  ayant  servi  d'argument  aux  opiniims 
les  plus  diverses,  et  l'existence  d'une  faille  dans  ce  profil  n'étant  admise 
ni  par  MM.  Elie  de  Beaumont  et  Sismonda,  ni  par  M.  Gastaldi,  il  est 
indispensable  de  le  discuter  de  nouveau  et  de  montrer  qu'il  n'offre  point 
une  sucoessicm  régulière  d'étages,  et  qu'on  ne  saurait  en  tirer  aucune  con- 
elnsion  sur  les  relations  stratigraphiques  normales  des  divers  systèmes 
qn*il  traverse. 

La  fig.  1  (PI.  rV)  représente  une  coupe,  à  l'échelle  de --55^ ,  <te  la 
vallée  de  l'Arc  en  aval  de  Modane,  et  de  la  crête  de  Fr^'us  traversée  par  le 
4annel  ;  cette  coupe  est  faite  suivant  le  plan  vertical  passant  par  le  tunnel, 
el  j'ai  tAché  d'y  représenter,  aussi  exactement  que  possible,  à  cette 
écheHe,  les  espaces  occupés,  soit  aux  affleurements,  soit  dans  l'intérieur  du 
tunnel,  par  les  diverses  masses  minérales.  Je  ferai  observer  que  les  eou<^ 
y  sent  figurées  avec  leurs  inclinaisons  réelles,  et  non  par  les  traces  moins 


(i)  Bull.  Soc.  géol.,  2»  sér..  t.  XVIII,  pi.  XV,  et  t.  XXIII,  pi.  X,  fig.  i. 

(2)  Ghamousset,  Bull.  Soc.  géol.,  2«sér.,  t.  XVIII,  p.  763. 

(3)  Bull.  Soc.  géol,  2«  sér.,  t.  XXIII,  pi.  X,  fig.  4. 


878      LOBT. — STRATIGRAPfflE  DES  ALPES  GRAIES  ET  COTTtEIWES.      4  4  AXTll 

inclinées  qu'elles  donneraient  sur  le  plan  de  la  section,  qui  est  trés-obliciue 
à  la  dirwtion  des  couches.  Celles-ci,  en  effet,  sont  dirigées,  en  moyenne,  au 
N.  33"  E.,  tandis  que  la  direction  du  tunnel  est  N.  14"  0.' 

La  partie  gauche  de  cette  coupe,  au  nord  de  la  vallée  de  l'jVrc,  montre 
le  grand  développement  des  grès  à  anthracite,  visibles  ici,  dans  une 
magnifique  coupe  naturelle,  sur  près  de  2,500  mËlres  de  hauteur  à  partir 
du  thalweg.  Ces  grès,  abstraction  faite  de  plissements  locaux  sans  impor- 
tance, présentent,  sur  toute  la  largeur  du  bassin,  entre  Modane  et  Saint- 
Michel,  la  disposition  classique  en  fond  de  bateau;  ils  s'abaissent  un  peu, 
au  sud  de  l'Arc,  et  on  les  voit  alors  surmontés,  dans  les  concaviti^  de 
leurs  plis,  par  des  lambeaux  très-élendus  de  qwiriiites,  couronuës  eux- 
mâmes,  au  Mont-Thabor,  par  le  gv'pse  et  le  petit  lambeau  calcaire  qui 
forme  le  sommet  de  cette  belle  montagne. 

Les  grès  'a  anthracite,  h,  renferment,  fi  leur  partie  inférieure,  près  du 
pont  St-André,  des  assises  de  poudingues,  h^,  qui  rappellent  parfaitement 
les  poudingues  de  Vdorsioe,  d'Ugine  et  de  l'Oisans;  et  ceux-ci  reposent 
immédiatement,  à  l'est  du  pont,  sur  un  cap  saillant  de  micaschiste,  y",  et  de 
gneiss  feldspalhique  chlorîteus,  y' ,  qui  forment  la  roche  escarpée  au  nord 
de  l'Arc,  en  face  de  l'cnlrée  du  tunnel.  Je  n'insisterai  pas  sur  les  carac- 
lùres  pélrographiques  de  ces  roches,  qui  ont  été  examinées  attentivement 
par  la  Société  géologique  en  1861.  Les  grès  anthracifères  reposent 
donc  normalement,  de  ce  cdlé,  sur  les  schistes  cristallins  dits  primitifs, 
comme  dans  le  département  do  l'Isère  et  commis  auv  environs  de  Chamonix. 

L'étroite  gorge  de  l'Arc  résulte  ici,  évidemment,  d'une  faille  locale, 
transversale  à  la  direction  générale  des  chaînes,  contre  laquelle  ont  été 
redressées,  dans  le  mouvement  d'affaissement,  les  extrémités  des  couches 
des  grès  i  anthracite  de  la  rive  sud.  Ces  grès  à  anthracite  présentent,  aux 
affleurements  et  dans  l'intérieur  du  tunnel,  des  inclinaisons  très-variables, 
qui  changent  même  souvent  de  sens  et  sont  toujours  plus  voisines  de 
la  position  verticale  que  de  l'horizontale.  Aux  affleurements,  comme  je  le 
figure  ici,  l'inclinaison  est  le  plus  souvent  vers  le  S.  E.  ;  dans  le  tunnel, 
elle  est,  au  contraire,  le  plus  fréquemment  vers  le  N.  0. 

Aux  grès  à  anthracite  succèdent  les  quartzites,  qui  sont  en  couches  à 
peu  près  verticales  aux  arOeurements,  et  inclinées  tantôt  d'un  côte,  tantOt 
de  l'autre,  à  l'intérieur  du  tunnel  ;  il  est  clair,  d'après  cela,  que  l'élude  de 
ce  seul  point  ne  peut  pas  nous  apprendre  si  les  qitnrtzites  sont  réguliè- 
rement supérieurs  ou  inférieurs  aux  grès  à  anthracite.  Mais  la  question 
est  facile  à  décider,  au  g^and  jour,  par  de  belles  coupes  naturelles.  Il 
sulfit  de  remonter  le  vallon  du  Charmet,  marchant  toujours  sur  les  grès 
à  anthracite  et  ayant  <k  gauche  les  quartzites, àonl  on  peut  voir  encore  le 
contact  au  commencement  du  chemin  qui  monte  du  Charmet  au  col  de 
Fréjus.  Après  qu'on  a  franchi,  au  pont  Travcrsier,  le  raviA  qui  vient  de 


1873      LOKT.  —  STftATlGRAPntE  DES  ALPES    GRAIES  ET   COTTIENNES.       873 

l'Ariondaz,  on  marche  quelques  minutes  au  pied  d'un  éboulement  local  de 
gypse  et  de  cargneules,  qui  ont  glissé  le  long  de  ce  ravin  et  qui  cachent 
momentanément  le  contact  des  quartzites  et  des  grès,  sur  une  largeur 
d'environ  400  mètres  (1).  Immédiatement  après,  on  voit  que  les  grès  à 
anthracite  plongent  constamment  au  S.  E.,  sous  des  inclinaisons  qui  vont 
en  diminuant  jusqu'à  30°,  et  qu'ils  sont  recouverts  régulièrement,  à  gau- 
che, par  les  quartzites  inclinés  de  même.  Le  vallon  se  rétrécit  et  finit  par 
une  gorgç  étroite,  des  deux  côtés  de  laquelle  on  voit  les  grès,  inclinés  de  30^, 
cooronnés  par  des^escarpements  de  quartzite.  On  arrive  ainsi  à  un  palier 
de  quartzite  où  se  trouvent  l'ancien  bocard  de  la  mine  des  Sarrazins  et  les 
chalets  de  Fontaine-Froide  ;  en  montant  de  là  vers  le  col  de  la  Roue  ou 
vers  celui  de  la  Saume  ou  de  Val-Étroite,  on  voit  les  quartzites  recouverts 
par  des  cai^eules  et  des  gypses,  et  ceux-ci  parle  grand  massif  calcaire  de 
la  Saume  ou  de  la  Planette  (3149™),  qui  s'élève  entre  ces  deux  cols, 
absolument  comme  cela  se  voit  au  Mont  Thabor,  à  4  kilomètres  vers 
l'ouest.  Quand  on  va  par  le  sentier  habituel  du  col  de  Val-Étroite  au 
Mont-Thabor,  on  peut,  à  deux  reprises,  constater  encore  les  mêmes  su- 
perpositions. Ces  faits  ont  été  vus  en  partie  par  la  Société  géologique  en 
186i,  et  n'ont  laissé  aucun  doute  aux  nombreux  membres  de  la  Réunion. 

Ainsi,  quant  aux  terrains  de  la  partie  nord  du  tunnel,  leurs  allures 
dans  l'intérieur  et  directement  au-dessus  ne  peuvent  rien  apprendre  sur 
leur  ordre  normal  de  superposition  ;  mais  l'étude  de  leurs  prolongenlents 
immédiats  vers  le  sud  montre  clairement  leur  succession  ascendante  :  grès 
à  anthracite,  quartzites,  dolomies  et  gypses,  au-dessus  de  laquelle 
viennent  se  placer  les  calcaires  du  col  de  la  Roue  et  du  Mont-Thabor, 
c'est-à-dire  les  calcaires  du  Briançonnais.  C'est  un  ordre  de  super- 
position précisément  inverse  de  celui  qui  a  été  admis  par  M.  Gastaldi, 
mais  que  ce  géologue  paraît  disposé  à  abandonner  aujourd'hui. 

Quant  au  grand  système  des  schistes  lustrés^  dans  lequel  sont  percés, 
à  partir  de  l'entrée  sud,  environ  les  3/4  de  la  longueur  du  tunnel^  per- 
sonne ne  conteste  que  les  couches  de  ces  schistes  ne  se  recouvrent  en  su- 
perposition régulière  et  continue,  depuis  Savoulx  jusqu'à  Bardonnèche,  et 
depuis  Bardonnèche  jusqu'à  la  cime  de  Fréjus  et  même  jusqu'aux  granges 
de  rAriondaz,  sur  le  versant  nord.  Il  en  est  de  même  dans  l'intérieur  du 
tunnel,  avec  cette  circonstance,  que  les  travaux  ont  fait  reconnaître  que 
leur  inclinaison  va  en  croissant  de  haut  en  bas,  de  manière  qu'elle  atteint 
dans  la  partie  médiane  du  tunnel  une  valeur  moyenne  de  50^,  tandis 

(1)  Je  me  suis  assure  que  c*ëtait  bien  un  simple  éboulement  ou  glissement  local  des  massés 
g^pseiises,  comme  il  y  en  a  tant  d'exemples  dans  tous  les  cotcauï  gypseux,  et  non  la  trace  d^une 
faUU,  comme  on  Favait  supposé  lors  de  la  Réunion  {Bull.,  2o  sér.,  t.  XVIII,  p.  758).  De  part  et 
d*autre  de  celte  coulée  gypseose,  les  quartzites  et  les  grès  se  retrouTent  aux  mômes  ÛYeaux 
et  x?ec  les  méini»  aUores. 


274     LORY. — STRATIGKAPBIE    DF-S    ALPES  CRAIES  ET  COTTIESNES.      14  avril 

qu'elle  est  Lira  moindre  à  la  cime  de  Frojus  el  surtout  k  l'entrée,  du  cAH 
de  Bardonoèche.  La  disposiliou  si  réguliÈre  de  ce  grand  ensemble  de  cou- 
ches contraste,  <l'uae  manière  frappante,  avec  l'état  iMulcversc,  les  incli- 
oaisoiis  de  sens  variable  et  toujours  Irès-forles,  que  présenltait  les  couches 
de  grès  à  anlhracHe,  de  quartzite,  du  dolomie  et  d'ankydrite  du  la 
partie  nord  du  tunnel. 

Il  est  donc  bii-n  clair  que  les  couches  du  tunnel  ne  forment  point, 
d'un  bout  à  l'autre,  une  série  unique  et  amlinue,  mois  bien  en 
réalité,  deux  meumfs  dislincts,  p'Mtjés  et  refoulés  l'un  contre 
l'autre,  de  manière  à  se  toucher  et  s'adosser  étroitement  par  leurs 
assises  supérieures. 

Le  contact  immédiat  des  deux  sptèmes,  tel  qu'on  a  pu  le  voir  à  l'in- 
térieur du  lunnel,  en  admettant  mèmi;,  d'après  les  observations  ndatées  par 
MM.  Sismonda  et  Elie  de  Beaumont,  qu'il  s'effectue  sans  différence  appré- 
ciable d'inclinaison  de  leurs  couches  de  part  el  d'autre  (sur  la  faible  sur- 
face de  contact  que  représente  la  section  du  tunnel),  ne  peut  pas  être  in- 
voqué comme  un  argument  suiTisant  pour  démontrer  qu'ils  sont  régulier 
rement  superposés  l'un  k  l'autre.  Ce  coalact  se  présenlc  d'une  manière 
toute  autre  auK  affleurements,  où  on  peut  l'étudier  en  pleine  lumière,  sur 
de  vastes  surfaces,  bien  plus  s&rement  qu'on  n'a  pu  le  faire  dans  l'obscurité 
el  l'encombrcmeut  des  travaux  du  tunnel.  Alors,  comme  le  montre  la 
coupe,  que  j'ai  tâché  de  rendre  aussi  rigoureuse  que  possible  par  des  ob- 
servations multipliées,  on  reconnaît  un  conirasic  complet  dans  les  allures 
des  couches,  de  part  et  d'autre  de  la  zone  gj'pseuse,  G. 

Si  l'on  étudie  les  contacts  sur  le  chemin  du  col  de  Frcjus,  c'est-à-dire 
dans  un  plan  parallèle  au  tunnel,  mais  à  un  kilomètre  plus  à  l'ouest,  on 
trouve  aux  chalets  de  l'Ariondaz,  comme  je  l'ai  Cguré  en  1860  (1),  un 
massif  de  calcaires  du  Briançonyuiis,  reposant  de  toutes  parts  sur  l'assise 
des  gypses,  et  ployé  en  V,  tout  près  du  contact  des  schistes  lustrés,  qui 
ne  sont  nullement  dérangés  de  leur  allure  générale.  C'est  évidemment  la 
preuve  d'une  faille,  dans  laquelle  se  trouve  affaissé  et  retroussé  sur  lui- 
même  ce  lambeau  d'un  puissant  étage  calcaire  que  l'on  n'a  pas  rencontré 
dans  l'intérieur  du  tunnel,  et  qui  devrait  pourtant  s'y  trouver  si  l'ensem- 
ble des  terrains  de  cette  montagne  traversée  par  le  tuimel  formait  une  série 
unique  d'étages,  en  superposition  régulière. 

Cette  faille,  marquée  de  même  par  le  contraste  entre  l'tdlure  des 
sc]iistes  lustrés  à  l'E.  et  celle  des  calcaires  à  l'O.,  continue  encorequel- 
que  temps  dans  une  direction  à  peu  près  nord-sud,  mais  ne  se  prolonge  pas 
jusqu'au  col  de  Fréjus,  où  les  schistes  lustrés  s'enfoncent  régulièrement 
soiis  la  grande  masse  des  calcaires  compactes  :  elle  va  peut-être  se  raccor- 

(1)  Bull.  Soe.  géol.,  "j-  Bir.,'l.'xvni,  fl.  L 


Wli     LO^T.  —  ^RATIGRAPHiB   DES   ALPES  GRAIES  ET  COTTIEIIKES.      275 

der^  «i  peu  plus  à  Toue^,  avec  les  failles  locales  que  nous  avons  figurées 
aùoQldelaRatte(i). 

Ak  iior4,  d^Miis  les  chalets  de  rAriondaz,  la  faille,  marquée  toujours 
par  un  contact  anormal  et  contrastant  des  schistes  lustrés  à  TE.  avec  ks 
g]^pflesii  rO.,  travârsele  plan  du  tunnel,  et  se  continue,  d*aprësmesobser- 
vaiioDâ,  en  passant  un  peu  à  TO.  des  Odlett^,  dans  nne  dkacticoi 
N.  a^  EL^  jusqu'à  la  rencontre  du  ravin  de  Str^uitoine,  à  ^râon 
i,200  mètresau  S.  E.  de  Modane.Là,elIe  s'infléchit  brusqœBieiil.suivaBt 
de  isavin  ,  au  bas  duquel  elte  se  voit  nettement  &  ciel  ouvert,  oorande  je  Tai 
^^  (^.  Elle  devient,  au  nord  deTArc,  la  magnifique  faille  de  Modane 
eiéa  vailoQ  de  Poleset  (3),  qui  tranche  brusquement  à  Test  le  massif  de 
gneîfi^  et  les  grès  à  anthracite,  sur  toute  leur  hauteur,  jusqu'au  col  de  Gha- 
viëre  (2806  "*),  et  se  prolonge  bien  plus  loin  encore,  sous  les  ^mers  de 
GebnJaz,  par  le  sauvage  vallon  dt^iSou/'r^  (4),  mettant  ainsi  ces  grès  en 
«oiitact  anâmial,  tantdt  avec  les  gypses,  tantôt  avec  les  quartzites. 

Qoand  j'ai  v^lu  figurer,  en  1860,  la  structure  géologique  du  maatif 
où  les  iravaux  du  tunnel  n'étaient  encore  que  peu  avancés,  j'ai  dû  m'atta- 
^er  À  mettre  m  évidence,  comme  fait  capital,  l'existence  de  cette  faille^ 
qiie\M.  de  MeyrtiUet  avait  déjà  signalée,  mais  que  j'interprétais  d'une  ma- 
mâf«  différente.  Je  devais  d^  lors  dévier  ma  coupe  à  l'O.  du  plan  vertical 
du  tunnel,  pour  passer  par  l'Âriondaz,  oii  la  faille  se  présente  avec  le  plus 
de  netteté.  Il  était  possible  de  suivre  la  continuation  de  oette  faiUe  au- 
dessus  de  l'alignement  du  futur  tunnel,  entre  l'Ariondaz  et  les  Oiillettes, 
mais  U  était  impossible  de  reconnaître  quelle  serait,  dans  la  profcmdeur, 
la  diqiositioD  des  masses  mises  en  contact  par  cette  fracture;  ma  coupe,  k 
0^  époque  (5),  ne  pouvait  se  rapporter  qu'au  plan  vertical  passant  par 
rÂnondaSf  où  la  disposition  intérieure  des  terrains  était  assez  nettemnnt 
indiquée  par  celle  des  affleurements. 

^  fësumé,  le  tunnel  traverse  une  faUlCj  bien  caractérisée  à  l'Âriondaz, 
^nt^on  peut  suivre  nettement  le  cours  jusqu'à  Modane,  et  qui  devient 
ZDCxm  mieux  caractérisée  et  plus  importante  au  nord  de  Modane.  Des 
deux  côtés  de  cette  faille,  les  couches  des  deux  bords  sont  cambrées  et 
plimgeAl  vers  le  plan  de  fracture,  avec  une  indinaison  croissante  dans  le 
bas,  qui  même  dépasse  la  verticale  pour  les  grès  à  anthracite  et  les 
qoartzites  du  bord  occidental.  Les  deux  bords  plongeant  ainsi  l'un  vers 


.i«tt*ai^^*< 


<1>  BUU.  Soc.  0éoi.,  9*  s«r.,  i  XVUI,  pi.  XV  bis,  fig.  6. 

(2)/W.,pl.XV,fig.3. 

(3)iMI.,fl.  I,  fSg.  l,etpl.XT,  suite  de  la  fîg.  i. 

i(l)>Aitti4ioimàé  à  otftse  du  soafre  qa*(my  trouve  à^m  le  gypse. 

{ByBulL,:^iéT.,  t.  XVin,pI.  I,  fig.  1.-- Quant  aa  repli  de  sdiistes  crislalUstf  Sopp^s^ 
dans  cette  coupe  sons  la  chapelle  du  Cliarmet,  je  me  suis  explique  déjà  (ibid.y  p.  756)  sur  cette 
.iiulicakifla  erronée,,  qui  m*avait  été  suggérée,  à  première  vue,  par  les  inclinaisons  inverses  des 
grés  à  mthracile  et  leur  ressemUance  lop^^,  soiv^M  traii^useï  antc.4«  Mb  nioadiistis. 


276      LORY,' — STRATIGRAPHIE  DES  ALPES  GRAIES  ET  COTTtEfJKES.      i  i  avril 

l'autre,  et  ayantsubi  un  refoulement  énergique,  leurs  coucliegsoDtderenacs 
sensiblement  parallêies  dans  la  profondeur.il  n'est  point  étonnant  que  l'on 
ait  traversé  cette  faille,  dans  le  tunnel,  sanslareconnaltreparaucunbrouil- 
lage  bien  marqué.  La  chose  est  d'auUnt  plus  faeile  à  comprendre  que  le 
contact  s'effectue  entre  des  zonas  de  gypse  et  de  schistes  argileux,  roches 
éniiaeniment  tendres  et  plastique;^.  Les  grosses  ma.sses  d'anbydrile.  Go, 
alternant  avec  des  calcaires  magnésiens,  sur  une  traversée  de  391  mètres, 
appartiennent  sans  doute  au  bord  ùup^I  de  la  faille,  comme  ccax  qui  lem: 
font  suite  jusqu'en  face  de  Modane  ;  le  paquet  de  schistes  calcaires,  s,  do 
même  épaisseur  (390  ™),  avec  une  autre  masse  d'anhydrite  de  70  mètres, 
appartient  déjà,  probablement,  à  la  partie  supérieure  du  grand  système 
des  cakschistes  lustres,  dans  lequel  se  trouvent  environ  les  3/4  de  la 
longueur  du  tunnel. 

Quand  on  sort  de  ce  tunnel,  ii  Bardonnèche,  on  est  encore  bien  loin  de 
la  base  de  ce  puissant  étage  :  les  couches,  modérément  et  régulièrement 
inclinées ,  apparaissent  encore  en  succession  normale ,  de  Bardonnèche  k 
Savuulx,  où  leurs  assises  inférieures  contiennent  de  grandes  massesde  gypse  ; 
puis,  au-dessousdes  calcBcliistcs,  viennent  des  calcaires  magnésiens ,  e\- 
ploités  comme  pierres  k  chaux,  et  enfin  une  puissante  assise  de  quartzites, 
qui  s'appuie  immédiatement,  au  bord  de  la  Doire,  sur  des  schistes  cristal- 
lins cbloriteux ,  y',  que  je  regarde,  avec  M.  Gras,  comme  faisant  partie 
des  terrains  cristallins  di^primittfs.  C'est  une  magnifique  coupe  de  l'en- 
semble du  trias  alpin,  le!  que  je  le  comprends,  dans  laquelle  les  sckistd 
Ittstrés,  à  eux  seuls,  entrent  pour  plusieurs  milliers  de  mètres  d'épaisseur. 
Cependant,  s'il  est  bien  établi,  comme  il  me  parait,  que  ce  grand  sys- 
tème des  schistes  lustrés  est  séparé  des  grès  à  anthracite  par  une  faille 
il  est  impossible  de  tirer  de  la  seule  coupe  du  tunnel  aucune  conclusioi 
évidente  sur  les  relations  slratigraphiques  normales  de  ces  groupes  d< 
couches.  Il  en  est  de  même  partout  oii  ils  sont  séparés  l'un  de  l'autre  pai 
une  faille,  et  il  résulte  de  là,  comme  je  l'ai  dit  plus  haut,  qu'il  y  a  peu 
de  localités  qui  se  prélent  k  une  démonstration  nette  et  directe  de  la  posi- 
tion relative  de  ces  deux  étages. 

C'est  dans  une  coupe  des  vallées  de  la  Taranlaise,  un  peu  au  sud  df 
Mouliers,  que  me  paraissent  se  rencontrer  les  conditions  les  plus  favora- 
bles k  cette  démonstration.  La  fig.  2  représente  une  coupe  transversal* 
de  ces  vallées,  depuis  la  chaîne  des  Alpes  occidentales,  à  l'ouest  du  vallot 
de  Celliers,  jusqu'au  pic  de  Borzin  ou  Croix  de  Verdon,  qui  domine  i 
l'est  la  vallée  des  AUucs.  J'ai  déjà  tracé  les  détails  d'une  partie  de  cetti 
coupe  dans  la  notice  sur  la  Carte  géologique  de  la  Taranlaise  et  dt 
la  Maurieniie,  en  collaboration  avec  M.  l'abbé  Vallet  (1).    Le  massif  di 

<1)  BvH..  Vatm,  I.  XXUI,  p.  480,  {ri.  X,  Og.  3. 


4873   '  LOKT. — STRATIGRAPHIG   DBS    ALPES    GRAIGS   ET    COTTIBNNES.       977 

«dUjte5iu5<ré5,2,qiiis'élèveici,eiilrelesAvaiicherselletorrentdeBelleville, 
comprend  aussi,  comme  noas  ^ayon9^dit,  de  puissantes  assises  de  brèches, 
2\  fortement  pétries  et  laminées,  en  alternance  avec  les  schistes.  Ce  grand 
étage  de  schistes,  de  calcaires  micacés  et  de  brèches  se  continue,  par  Mou- 
tiers,  par  le  col  du  Cormet,  etc.,  et  sa  puissance  peut  être  évaluée  ap- 
proximativement, à  Test  du  Mont-Blanc,  par  Tépaisseur  du  massif  qu'il 
forme,  à  lui  seul,  entre  le  col  de  la  Seigne  et  celui  du  Petit-^aint-Bemard, 
sons  une  inclinaison  moyenne  d'environ  40°  ;  ou  bien  encore,  un  peu  plus 
loin ,  par  l'épaisseur  totale  des  bancs  entre  Courmayeur  et  la  Thuile, 
comprenant  particulièrement  toute  la  masse  du  Gramont.  Ces  évaluations 
lai  assigneraient  une  puissance  d'au  moins  cinq  ou  six  mille  mètres.  On 
iroit  qu'il  a,  dans  cette  région ,  un  développement  non  moins  grand 
qa'aaMont-Ceniset  àBardonnèche.  ^ 

Or,  notre  coupe  montre  d'une  part,  dans  la  vallée  de  Belleville,  un  peu 
en  aval  du  hameau  de  Villarly,  le  système  des  schistes  lustrés,  z,  plon- 
geant régulièrement  sous  une  assise  de  gypse,  G,  au  toit  de  laquelle  vienn^t 
des  schistes  noirs  et  des  schistes  rouges,  exploités  comme  ardoises,  s; 
ceax-ci  sont  recouverts  immédiatement,  en  couches  concordantes,  par  une 
lumacheUe,  k,  dans  laquelle  M.  Yallet  a  recueilli  YAvicula  contorta  et 
plusieurs  autres  espèces  caractéristiques  de  cet  horizon  infrà-liasique; 
enfin,  le  lias  proprement  dit,  L,  complète  cette  série  d'étages,  qui  se  re- 
plient en  forme  de  V,  en  se  relevant,  àTË.,  au  pied  d'une  faille,  à 
Saint-Lanrentrde-la-G6te.  De   là  résulte,'  premièrement,   que    Tétage 
des  schistes  lustrés  est  inférieur  au  lias  et  même  à  la  zone  à  Avi-^ 
cula  corUorta,  et  ne  peut  pas,  par  conséquent,  être  considéré,  avec 
M.  Elie  de  Beaumont  et  M.  Sismonda,  comme  du  terrain  jurassique  mo- 
difié. 

En  second  lien,  dans  le  massif  compris  entre  St-Laurent^de-la-Gête  et 
les  Allnes,  cette  même  coupe  montre  régulièrement  superposés  aux  grès  à 
anthracite,  h,  d'abord  un  étage  de  quartzites,  Q,  puis  nos  mêmes  schis- 
tes  lustrés,  z,  contenant,  près  de  leur  base;  des  amas  de  gypse^  G.  Les 
grès  à  anthracite  de  cette  coupe  sont  la  continuation  directe  et  non  inter- 
rompue de  ceux  du  col  des  Encombres,  qui  contiennent,  comme  l'on  sait,  des 
empreintes  de  plantes  houillières.  Ainsi  l'ensemble  des  quartzites  et  des 
schistes  lustrés ,  avec  les  amas  de  gypse,  se  montre  ici  bien  évidemment  supei^ 
posé  aux  grès  à  arUhracite-,  et  en  considérant  ceux-ci  comme  représentant  le 
termîïMuillier,  ainsi  que  l'indique  leur  flore  fossile,  les  schistes  lustrés^ 
aussi  bien  que  les  gypses  et  que  les  quartzites,  doivent  nécessairement 
rentrer  dans  la  partie  de  la  série  géologique  comprise  entre  le  terrain 
houHUer^  comme  limite  inférieure,  et  Yinfrà'lias,  comme  limite  sa- 
périeoie. 

D'ailleurs,  id^  comme  dans  toutes  les  autres  conpes  incontestablement 

18 


898:.    LCAX. — ^MTIMAMBi-UÏAU'SS  G 

nopoiales  du  mâine  ensemble,  Icb  schistes  liulrés  sont  toujours  super  ûur; 
aux  qwirlziUs.  Des  calcaires  magnésiuis,  fias  ou  moins  dévdapptjs»  se 
reiàWfltrent  souvint  entre  ces  deux  étages  :  des  amas  Je  gypse  sa  mofr-- 
tneat  diversement  plaois  el  irréguUérement  développés,  soit  ii  la  bâte,  soit 
daqs  Jcpai^cur,  soit  au-det>sus  dos  schistes  lustrés.  Ces  faits  se  trouvent, 
mis  cil  lumiùro  pac  nos  coupes  ci-dessus  cl  par  toutes  cclics  que  j'ai. 
rappelées  dans  le  coure  de  celle  cote:  c'est  un  cBsemhïe  de  preuves 
qui  iine  paraît  de  nature  ii  lever  tous  les  doutes  sur  la  succcssioa  ooe- 
male  de  ces  diverses  roclius.  Il  est  donc  bien  certain  qu'eUcs  formeak 
ua  seul  el  même  système,  dout  les  quartiUes  sont  ïciage  inférieur  et, 
les  soltistes  lustrés  Vêlage  supérieur.  Aucune  raison,  ce  me  semble^ 
ne  «peut  porter  à  supposi»'  qu'ils  reprt'soatenl  le  système  pénéen  (çrèi 
rouge  el  zeclistcin)  ;  au  eoutraire,  toutes  le«  analogies  avec  les  régions 
Vâisioes,  le  Jura,  le  bord  oriental  du. Plateau  central,  les.  Alpes  de  la 
Ifiutbardie,  nous  engagent  à  y  voir  les  rcprésectanls  du  trias  (1).  Je  ne 
C{Boiepas  qu'il  pui&sc  rester  placeà  de  sérieuses  objections  iLcelle  manière 
de  voir. 

Ce  trias  des  Alpes  occidentales  constitue  assucémeut  un  aspect  remar- 
quable du  terrain,  par  la  compacité  habituelle  des  grés  blancs  ou  bi- 
garrésàts  l'étage  inférieur,  qui  Icâ  a  fait  désigner  le  plus  souvent  sous 
la,  nom  de  quartzitea  ;  par  l'état  souvent  grocu  on  cri^aUin .  des  caletù- 
rcs  et  des  dolomies,  toujours  remplis  de  cristaux  A'ali/ile  visildes  ou 
microscopi(|iK's  (2);  cnliu,  par  l'aspect  émiin.'mineiit  luslri:  de  ses  assises 
argH^use«,  remplies  de  quarts  finement,  attéuvé  et  depailleltea  nacrées 
de  divers  silicates  lamelleux.  Il  faut  joindre  à  ces  caraclères  la  présoDce 
Irès-fcéquente  de  la  serpentine,  soit  imprégnant  les  schistes  sur  un«  cer- 
taine épaisseur,  soit  intercalée  en  nappes  concordantes  avec  eux  et, évi- 
demment contemporaines^  de  leur  formation.  Veupholide  même,  et  les 
roçbee  annexes  du  même  type,  gabbro,  variolite,  etc;,  se  présentent sou*- 
veat  aussi  iolerslratifiées  de  k  même  manière,  mais,  d'auties  foist  ep 
maesea  dob  straljliées,  qui  ont  évidemment  surgi  par  des  failleS'(3).  Je 
8vis.p9Fié  à  penser,  que  la  plupart  de  ces  roches  siUcalécs  du  type  mar 
gnésica,,  d^ns  les  Alpesoccidentales,  doivent  être  rapportées  à  la, période 
triasi^Mt  peadant  laquelle,  da  reste,  elles  se  sont  montrées  dans  beaur 
co^xl'autjres  régions. 

lime  paraJt  donc  qu'<Hi  peut  faire  remonter  dans  la,  période  trtasi- 
fue.UBp  :graad&  partie  des  rodies  focmaat  ce  que  M.  .Gastaldi  i^pelte 
u  BOHe'  des  pierres  vertes,  et  je^ne  crois  pas  trop  m'avancer.  en  présfi- 

<l)  .Voiri.cesujetia  diiicutikia,  BvU.  Soe.  giol.,  2<  sir.,  t.  IVilt,  p.  1%  à  793. 

(!)  Bull.  Soe.  giol.,  f  sér.,  l.  XXII,  p.  51,  noie. 

0)  Duer.  géol.  du  iJotipUM.g  28Sàî9t.  —  Bull.  Soe.  géol.,i>  slt-,  !■  XVIIt, >  TOà 


1873?  NSfSlAXJ^*  -r-     ZQNJS.  A  A.  TEIfUILOBATI».  HJ^ 

*■».»  .....  »*-•.  ^■•'. 

mant  qae  c-est  daos  cette  période  que  viendront  se  ranger  tous  ees  en-^. 
s^^f^k^,  de  quartzites  et  de  schistes  /t^^/m,  associés  à  des  dolonUes  et 
k  des  gypses,  à  des  nappes  de  serpentine,  dans  les  Alpes,  dans  les 
AfeoBins,  peut-ôtre  aussi  en  Corse,  etc. 

Gq^jcadant,  je  suis  loin  d'étendre  ces  conclusions  à  toutes  les  roches, 
grpopées  par  Û.  Gastaldi  dans  sa  zone  des  pierres  vertes  ou  des  ro- 
ches cristallines  réceqtes.  Il  existe,  sur  le  versant  piémontais,  un  très-» 
fpifàà  développement  de  schistes  chloriteux,  à'ampkiboliles  et  de  dîo- 
rpli^«.  schisteuses  ou  massives,  qui  paraissent  encore  être  enchevêtrés  in«, 
ti^iW^i^t  ay^  des  serpentines  et  des  euphotides,  et  aussi  avec  des  co/e- 
sp^ftfs,  co^m^e  M.  Gastaldi  Ta  figuré  dans  le  massif  de  la  Gamarella. 
Cfsi #r  des  sc)ustes  chloriteux  ou  amphiboliques de  ce  genre,  querepose 
inun^iatement  notre  trias  alpin,  aux  environs  du  Mont-Yiso,  au  glacier 
de  b  GaU0f);(i;quice  de  Tlsëre),  etc.  ;  et  les  belles  cartes  géologiques  du 
V4^  e^  dos  Grisons,  par  Gerlach  et  Théobald,.  montrent  le  même 
fiûti&ar  de.  va^  surfaces.  U  y  a  le  plus  souvent  un  parallélisme  com- 
p^  aitre  les  couches  du  trias  et  ces  schistes  cristallins,  et  on  n'a 
point,  dans  ces  régions,  Thorizon  géognostique  du  terrain  hotUllier 
{grès  à  anthracite),  qui,  dans  les  Alpes  françaises,  établit  une  Umite 
tranchée  entre  les^histes  cristallins  anciens  et  le  trias^  si  modifié 
qu'il  inil. 

H  ly  :  a  d«nc.  Je  m^'^npresse  dale.r^nnattre,  de  très-longues  el  très- 
importanteSireçherches  ^  faire  sur  les  relations  et  les  âges  respectifs  de[ 
beiûioDiq»  de  ces  roches,  groupées  par  M.  Gastaldi  sous  la  dénomination, 
de  zone  des  pierres  vertes  ou  des  roches  cristallines  récentes.  Mais  j*ai 
pensé  qu'il  était  indispensable  d'en  distraire  celles  qui  me  paraissent  poih 
voir  être  classées  dès  à  présent  à  un  niveau  géologique  bien  déterminé, 
c^'estrà-dire  d^m^  la  série  du  trias. 

» 

H.  Dieulaf^t  fait  une  communicalion  qu'il  résume  de  la  manière 
s^iYaJate^: 

SUR  LA  PLACE  Di  LA  ZONE  A  Ammonitcs  tenuilobatus^ 

par  H.   niBULAFArr. 

1^  Le>corallien  du  plateau  d'Évosges  (Ain)  est  le  même  que  cdui  de 
l*ÉGh9Ûlion  :  il  montre  les  n^êmes  caractères  généraux  et  renferme  les 
mêmes  fossiles  ; 

3?  La  .zone  à  AmnjÂmites  tenuilobatus,  aussi  bien  définie  que  dans  les 
Alpes,  est  à  50  mètres  en  moyenne  au-dessous  du  corallien  à  Diceras  da 
pb^U  id*Êvosges  ; 

3?(i£x»i;^Ueade;N«atu^^  e|st  le  mêm^ 

quo^odoi^  Si¥l  idjï  TAmi  chose  du  re$t^  que  personne  n'a  jammamrr 


DITEhS.  —  OBSEDT.  SUSLA  KOTE  DE  H.  DIEtLlFAIT. 

testée,  La  zone  k  A.  tenuilûbatus  se  montre  partout,  dans  les  localitéf. 
précédentes,  à  plus  de  50  mètres  au-dessous  desbancsà  Diceras,  absottt- 
ment  ramm«  à  Évosges; 

4°  Dans  le  Jura  central,  le^  assises  à  Diceras  sont  recouvertes  par  on 
ensemble  puissant  de  dépAts  à  faciËs  corallien,  qui  supportent  des  assise» 
renfermant  les  fossiles  caractéristiques  du  Plérocérien  d'Étallon,  et  ctt 
particulier  le  Plerocera  Oceani  lui-mônic; 

5"  Les  dépAts  compris  entre  les  assises  à  Diceras  et  les  baacs  fc^ 
P.  Oceani  représentent,  pour  moi,  le  calcmre  à  astartes  classique.  Drf- 
rcste,  je  ne  crois  pas  qu'il  soit  possible  de  soutenir  que  le  corallien  à  Dù»^ 
ras  du  Jura  central  et  du  Jura  de  l'Est  soil  plus  récent  que  le  corallien  sa»' 
périeur  de  Tonnerre,  lequel,  comme  le  savent  tous  les  géologues,  eaf 
recouvert,  k  Tonnerre  même,  pr  le  calcaire  à  astartes,  ' 

Par  conséquent,  la  zone  à  A .  tenuilobatus  appartient  à  l'oxfordien  snpê^ 
rieur  ou  au  corallien  inférieur  des  géologues  français  et  anglais,  suivant 
qu'on  mettra  la  ligne  de  séparation  un  peu  plus  haut  ou  un  peu  plusbaa; 
et  le  corallien  h  Terebraiula  Moravica  n'est  pas  plus  récent  que  le  calcaire  i 
à  astartes. 

U.  DB  RouviLLE  demande  si  M.  Uarcou  n'avait  pas  déjà  établi  que  les  ctW. 
caires  à  Plerocera  Pelagi  élaîent  supérieurs  aux  calcaires  à  Diceras.        , 

M.  Lonï  confirme  ce  fait  et  rappelle  que  M.  Vallel  et  lui  ont  établi  que 
le  calcaire  de  l'Ëchaillon  est  recouvert  par  des  couches  sans  fossiles,  re- 
couvertes, à  leur  tour,  par  des  calcaires  d'eau  douce  qui  ne  peuvent  ëlra 
que  purbeckions  ;  donc  le  calcaire  de  rËchalIlon  est  du  jurassique  supé- 
rieur. Ce  n'est  d'ailleurs  pas  le  seul  point  sur  lequel  H.  Lory  ail  observé 
cette  superposition. 

M.  JouRDT  voudrait  que  l'ilge  des  Diceras  dont  a  parlé  H.  Dïeulafait  fût 
mieux  précisé  ;  il  y  a  des  Diceras  séquaniens,  il  y  en  a  de  portlandieos  ; 
c'est,  croit-il,  le  cas  da  ceux  dont  il  s'agit  ;  VOstrea  virgula  elle-même  se 
trouve  it  plusieurs  niveaux,  et  une  espèce  fossile  ne  suflît  pas  à  déSnir  un 
nlveaD. 

H.  LoRT  reconnaît  qu'il  y  a  plusieurs  niveaux  do  Plerocera  Oceani; 
mais  ils  sont  tous  deux  inférieurs  à  VOstrea  virgula  et  supérieurs  au  co- 
rallien de  Besançon.  La  zone  inférieure  des  ptérocères  pourrait  être  sur- 
montée de  nérinëes  et  de  dicéiates,  puisqu'on  en  trouve  i.  plusieurs 
niveaux. 

M.  JoFRDT  demande  précisément  quel  est  celui  de  ces  niveaux  qui  est 
indiqué  dans  la  coupe  de  H.  Dieulafaît. 

H.  Hébbrt  veut  préciser  la  question.  Il  y  a  différents  niveaux  de  Dtce' 
ras,  mais  il  ne  s'agit  ici  que  de  celui  de  l'Ëcbailton,  inférieur  à  VOstrea 
virgula  et  supérieur  à  VAmmonites  polyploctts.  C'est  bien  celuiJà  dool 


1873  :  ABICH.  —  COMSTITOTION  g£0L.  DU  BBCHTAOU.  •  98t 

il  8*agît,  puisqu^à  Saint-Claude  on  y  trouve  la  Rhynchonella  pectuncu* 
loldes  et  une  série  de  fossiles  qui  sont  tous  à  TÉchaillon.  Il  rappelle  que 
tout  récemment  une  réunion  de  géologues  a  été  reconnaître  la  coupe 
d'Oberbuchsiten.  On  a  vu  dans  cette  localité  VA,  polyplocics  superposé  à 
une  couche  à  fossiles  coralliens.  Hais  ces  fossiles  sont-ils  ceux  de  l'Échail- 
lon?Il  parait  y  avoir  là  un  point  singulier.  On  y  retrouve  ensemble  le 
Cidaris  florigemma,  VHemicidaris  crenularis  et  le  Glypticus  hierO" 
glyphicus^  tous  les  trois  coralliens^  avec  VOstrea  dilatata  qui  est  oxfor- 
dienne  ;  mais  il  n'y  a  pas  de  Diceras. 

H.  DiBULAFÂiT  a  vu  dans  la  collection  de  M.  Guirand  un  Cidaris  florin 
gemma  qui  vient  de  la  base  des  marnes  de  250  mètres  d'épaisseur,  indi- 
quées dans  sa  coupe. 

H.  LoRT  dit  qu'en  effet  MM.  Pillet,  de  Loriol^  E.  Favre,  Mœsch,  Neu- 
mayr  et  lui  sont  allés  ces  jours  derniers  à  Oberbuchsiten  et  à  Baden  (Can- 
tons de  Soleure  et  d'Argovie).  A  part  quelques  incertitudes  de  détails,  ils 
ont  vu  :  à  la  base,  les  couches  de  Birmensdorf^  avec  VA.  transversariiM  ; 
au-dessus,  les  couches  d^EfGngen,  c'est-à-dire  le  calcaire  marneux  de  la 
coupe  de  M.  Dieulafait  ;  puis^  les  couches  de  Geissberg;  et  enfin,  les  cal- 
caires à  chailles  {CrenulariS'Schichten)^  avec  Hemicidaris  crenularis^ 
GlyptUyas  hieroglyphicus,  etc.  Ces  calcaires  sont  trôs-développés  dans 
FAi^ovie  et  ont  un  faciès  corallien  très-accusé.  Au-dessus  de  ces  chailles, 
qui  rappellent  celles  de  la  base  du  corallien  de  Besançon  (glypticien),  on 
trouve  les  couches  de  Wangen:  près  de  Baden  ce  sont  des  calcaires  blancs 
compacts  ;  vers  Wangen  et  Oberbuchsiten,  ils  deviennent  oolithiques  et 
contiennent  des  polypiers,  des  oursins,  des  nérinées,  etc.  Us  ont  Taspect 
d'une  oolithe  corallienne.  Par  dessus  viennent  les  couches  de  Baden,  dont 
le  faciès  est  peu  variable.  Au-dessus  sont  des  calcaires  sans  fossiles. 
M.  Lory  croit  pouvoir  assurer  que  ces  assises  se  succèdent  en  série  régulière. 
Tout  cela  n^est  pas  inconciliable  avec  ce  qu^â  dit  M.  Dieulafait.  On  n'a  pas 
trouvé  de  Diceras  à  Oberbuchsiten. 

M.  DE  RouviLLB  affirme  que  YAtnmonite^  polyplocus  est  inférieur  à  la 
Terebratula  Moravica. 

M.  Daubrée  donne  commuDication  de  la  note  suivante  : 

ROTE  SUR  LA  CONSTITUTION  GÉOLOGIQUE  DU  MASSIF  DU  BECHTAOU, 
PRÈS  PAETIGORSK,  SUR  CELLE  DU  MASSIF  DE  l'ELBOUROUZ,  ET  SUR 
LE  GISEMENT  DES  SOURCES  THERMALES  DE  CETTE  RÉGION, 

par  M.  ABICH. 

(Extrait  d'une  lettre  adressée  de  Tiflis  à  M.  Daubrée)  (1). 

Le  dernier  envoi  que  vous  avez  eu  la  bonté  de  me  fiiire  à  Tiflis,  m*a 
trouvé  à  40  kilomètres  de  Tiflis,  à  Bjelod-Klioutoh ,  endroit  que  j*avais 

(1)  Cette  lettre  remonte  au  18  novembre  1869. 


289  ADrcH.  —  coSBimmoM  Gfioi.  uo  bechtaoo,  H  avril 

choisi  pour  le  centre  d'excursions  nombreuses,  par  lesquelles  je  terminais 
une  série  de  recherches  pour  un  travail  géologique  qui  m'occupe  depuis 
longtemps.  C'est  la  carie  géologique,  trés-d«aillée,  des  environs  de  Tillis 
et  des  contrées  adjacentes,  en  six  feuilles,  â  l'échelle  de  1  kilomètre  au 
pouce,  ou  0,00025. 

L'achèvement  de  trois  feuilles  m'assignait  pour  champ  de  mes  recherefas 
iios  cette  année,  la  chaîne  Utërale  de  Trialethi,  avec  les  régions  des  sys- 
tèmes de  (Icuvcs  du  Chram  etdcrAlguet,  y  comprise  la  };randc  chaîne  vol- 
canique méridieane  qui  domine  le  haut  pays  d'Akalkalaki,  en  bordant  les 
alOuenls  du  Chram  vers  l'oecident.  Après  avoir  quitté  ces  belles  coatrées, 
éminemment  riches  en  faits  précieux,  surtout  pnur  la  formation  des  roches 
cristallines  et  éruptives,  et  avec  la  satisfaction  d'y  avoir  'obtenu  de  bons  Té- 
fiultats,  je  poursuivis  tes  nnîmcs  études  au  nord  et  à  l'est  de  Tillis,  pour 
l'ciécution  des  autres  feuilles.  J'aimerais  k  vous  donner  quelques  renseigne- 
ments sur  ce  pays,  pour  vous  soumettre  les  importantes  analogies  que  les 
sources  thermales  de  Tillis  présentent  a\-cc  celles  de  Plombières.  Toutefois, 
c'est  aujourd'hui  un  autre  sujet  ([Ui  me  préoccupe,  el  pour  lequel  je  me 
permets  de  réclamer  votre  bienveillante  attention. 

Une  commission  a  été  nommée  pour  répondre  aux  besoins  d'uoc 
prospérité  croissante  des  bains  du  Caucase,  eu  augmentant  la  quantité 
des  eaux  minérales  du  groupe  du  Becbtaon,  notamment  celles  de 
Paetigorsk.  Comme  j'avais  antérieurement  étudié  les  rapports  du  groupe 
de  Bechtaou  avec  la  cbaine  du  Cauca-w,  ainsi  que  la  constitution  géognos- 
tique  de  la  grande  intuincscence  surbaissée  qui  occupe  la  majeure  partie 
de  l'espace  compris  entre  ces  deux  systèmes,  j'ai  été  appelé  à  donner  mon 
avis  sur  ce  sujet. 

Pour  atteindre  ce  but  il  y  a  à  choisir  entre  deux  procédés  :  des  travaux 
de  caplage,  ou  des  forages  profonds. 

Je  désire  vous  soumettre  les  raisons  géologiques  sur  lesquelles  je  base 
une  opinion  favorable  au  succès  de  sondages.  Pour  abréger,  je  m'appuierai 
sur  un  proGI  dans  lequel,  dès  1852,  j'ai  présenté  les  résultats  principaux 
de  mes  recherches  sur  la  région  de  l'Ëlbourouz.  Comme  ce  travail  a  été 
imprimé  en  langue  russe,  il  est  resté  peu  connu,  de  même  que  plusieurs 
autres  mémoires  écrits  ou  plutôt  traduits  dans  la  même  langue. 

Un  de  mes  travaux  antérieurs,  Beitriige  zur  geol.  Kenntniss  der 
Tkermalguellen  in  den  Kaukasichen  Landern,  Ti(lis,  4863,  a  dé- 
montré la  connexion  remarquable  des  eaux  minérales  du  versant  nord  du 
Caucase  avec  les  grands  traits  orographiques  de  cette  chaîne. 

Bans  cette  sorte  d'ellipse  très-allongée  qui  circonscrit  les  masses  mon- 
tagneuses du  Caucase,  les  foyers  sont  occupes  par  deux:  grandes  intumes- 
cences surbaissées,  de  forme  hémisphérique.  L'une  présente  un  massif 
pro^înent  et  fermé,  et  incliné  de  7  k  8  degrés  vers  le  nord.  Ce  massif, 


ilWB  ABMMr  %<^;Ml!l8nTnlaK  ûàOH.  M  IBBGHTAM.  M9 


totnparàble  ànn.bonclier,  «st  dominé  par  le  c6ne  de  rElbooreuz.  L*auUe 
i&taonescence  on  bombement  est  moins  élevée,  non  fermée^  et  se  compose 
d'ttoeenoeinte  comparable  au  glacis  d*une  contre-escarpe,  qui  entoure  des 
diatoes  Tootées^  multiples,  parsdlëles  eatre  elles,  et  coupées  transversalement 
j^  des  vallées  profondes,  à  escarpements  abrupts,  comme  par  autant  de 
QOOfs  de  hache  ;  c'est  le  fameux  pays  de  montagnes  du  Daghestan,  dominé 
M  centre  par  le  système  schisteux,  déchiré  et  couvert  de  glaciers,  de 
Bogomstavi,  avec  la  cime  de  Balakouri  de  3748  ^  (12,300  pieds  anglais) 
d^altitode. 

Le  plus  grand  rétrécissement  du  versant  nord'dn  Caucase,  qui  se  trouve 
entre  les  deux  intumescences  indiquées,  est  traversé  en  son  milieu  par  le 
méridien  du  Kasbegh.  Cette  moindre  largeur  de  la  chaîne  résulte  de  la 
positioE  fortement  inclinée  des  terrains  stratifiés,  qui  tous  plongent  vers  le 
iwrd.  Ces  traits  d'ensemble  du  versant  septentrional  du  Caucase  détermir 
ment,  entre  ces.  ^ux  grands  promontoires,  une  sorte  de  golfe,  de  350  kilo* 
4nètres4ie  bngueur  et  de  100  kilomètres  de  largeur,  occupé  par  un  vaste 
ifiateau  horizontal  de  grès  tertiaire,  s'élevant,  avec  des  pentes  abruptes,  m 
1^  mètres  aindessus  de  la  plaine  du  Térek.  Les  sources  chaudes  ditesde 
ISoQodjatéiek,  de  88  à  90  degrés  centigradies,  remarquables  par  Ténorme 
(quantité  de  leurs: eaux,  sont  disposées  suivant  des  lignes  parallèles  corres- 
pondant à  de  grandes  failles.  Dans  le  mémoire  préoité  et  dans  un  autre  (1), 
i-ai  démontré  la  coïncidence  des  sources  minérales  chaudes  avec  les  idis- 
'fecatîons  du  sol,  dans  tout  le  Daghestan,  ainsi  que  dans  la  région  icès^ 
^remarquable  dont  Chagh^agh  occupe  le  centre.  L'abondance  dei^eaox 
^dMm(fa3>de  Soundjatérek  qui  jaiUissent  du  fond  plat  d  un ,  golf»  qui  re^oît^ 
43omme  un  entonnoir,  la  totalité  des  eaux  d'une  vaste  enioeinte  hémisphé- 
'riqoe^^de  montagnes,  de  250  à  300  kilomètres  de  diamètre,  s'explique  par 
•€6  qui  précède. 

Revenant  sur  l'autre  trait  principal  du  Caucase  septentrional,  oii  le 
plateau  étendu  de  Stauropol  se  perd  dans  la  steppe  de  Manet^h,  distante 
(de  200  kilomètres  de  TElbourouz,  je  rappelle  comment  les  vallées  rami*> 
•fiée&  des  rivières  Kouma,  Kaktous,  Yégortik  et  Kouban,  sillonnent  œ 
I  plateau  comme  des  rayons  partant  du  cône  de  rElbourouz. 

A  la  lisière  orientale  de  ce  plateau,  qui  ne  fut  jamais  atteint  pptr  les 

-effets  abysso-dynamiques  (2)  cause  de  la  dépression  Arakf-Gaçpienne, 

sur  la  ligne  où  le  terrain  éocène  recouvre  la  craie.à/itocemmti^  Cuvieri, 

'i»*élèrve  le  groupe  célèbre  du  Bechtaou.  Dès  18o2,  je  reconnus  qu'antéri^i- 

' rement  à  la  formation  du  cône  de  l'Elbourouz,  l'ensemble. du.  terrain-  (Hré- 

laoé  supérieur  et  du  terrain  éocène  ancien  avait  été,  dans:la  ré|;îon  de 


•^^w 


(1)  BuU,  Ac.  imp.  Saint'Pétenhiyurg,X7i,  p,  SI  à  43. 
(f)  Terne  proposé  pir  M.  le  profesBear  Nauntim. 


m  ABId.  —  CORSTmmOM  GÊOt.  DD  BECBTAOO.    '  <  i   ITrU 

ces  montagnes,  afFcctc  par  trois  systèmes  de  cassures,  au  croiscmeot 
desquelles  s'élève  leBechtaou.Des  trachyles  quartzîfèrcs,  caractérisés  par 
un  mélange  d'orthose  à  éclat  peu  vitreux,  d'oligoclase  et  de  mica  biotite, 
se  sont  introduits  dans  ces  fentes  préexislanles,  formant  des  massifs  à 
croupes  arrondies.  Trois  groupes  de  sources  chaudes  sont  liés  à  06t 
ensemble.  Leurs  caractères  chimiques,  malgré  des  différences  notables, 
démontrent  une  parenté  entre  elles.  Les  sources  de  Paetigorsk,  dont  la 
température  est  de  47°  5  centigrades,  jaillissent  par  une  faille  très-étendue 
dirigée  Est  30^  Nord.  Les  quatre  proémiocnces  de  la  rocUe  éruplive  so 
trouvent  exactement  échelonnées  suivant  le  méridien  du  Bcchtaou  (1,400 
mètres).  Sur  cette  même  ligne  méridienne,  et  vers  !e  sud,  s'élèvent  deux 
tertres  coniques,  qu'on  pourrait  prendre  pour  des  produits  volcaniques  ; 
cependant  ils  sont  essentiellement  composés  de  calcaires  crayeux  feulement 
redressés.  Le  proGl  qui  accompagne  cHlc  lettre  représente  toutes  les  eaux 
minérales  comprises  entre  le  Becbtaou  et  l'Elbourouz,  qui  constituent  un 
groupe  de  67  kilomètres  de  longueur  sur  12  kiloinèircs  de  lai^nr  :  sa 
ligne  médiane,  partant  de  la  cime  de  l'Elbourouz,  suit  la  direction  Nord 
18°  Est.  J'ai  montré  ailleurs  l'importance  de cettejï 'ne,  qui  traverse,  sans 
interruption,  la  sleppc  au  nord  du  Manctsch  jusqu'au  bord  du  Volga,  en  y 
produisant  la  ligne  de  partage  des  eaux  du  bassin  de  la  mer  Noire  et  de 
celui  de  la  mer  Caspienne. 

n  est  à  remarquer  que  toutes  ces  eaux  thermales  de  l'inliunesccDce 
septentrionale  du  Caucase  .'se  subordonnent  à  deux  systèmes  naturels 
différant  par  leurs  qualilés  pJiysinHL'liÎTiiiqui's  commis  par  leur  position 
géologique.  On  peut  les  distinguer  sous  les  noms  de  système  des  eaux 
minérales  de  l'Elbourouî  et  système  du  Bechtaou.  Les  traits  principaux 
du  premier  système  sont  une  température  peu  élevée  et  l'abondance  de 
l'acide  carbonique  libre  ;  les  sources  du  second  système  se  distinguent 
par  une  température  plus  élevée  et  la  présence  de  sulfures. 

La  régularité  remarquable  dans  la  disposition  des  terrains  qui  cons- 
tituent le  versant  du  Caucase  au  nord  de  l'Elbourouz,  est  favorable  à  l'idée 
que  les  couches  des  différents  étages  alternant  avec  des  lits  argileux 
doivent  renfermer  de  grands  amas  d'eau  dans  la  profondeur.  Il  est  vTai 
que  l'ensemble  de  ces  terrains  n'offre  pas  la  disposition  d'un  vt^itable 
bassin,  puisque  leurs  assises  se  relèvent  autour  d'un  centre  commua  qui  est 
l'Elbourouz.  Cependant,  les  couches  jurassiques  oxfordiennes  qui  affleurent 
sur  le  plateau  de  Bermamoul  se  trouvent,  i  55  kilomètres  de  distance  et  à 
un  niveau  inférieur,  coupées  par  les  masses  érupiives  du  Bechtaou,  qui 
peuvent  jouer,  dans  celte  région,  un  rùle  semblable  k  celui  des  filons  de 
basalte  des  sources  de  Sodcn,  signalés  par  M.  F,  Sandberger.  Les 
nombreux  ruisseaux  d'eaux  presque  bouillantes  des  environs  de  Starajourt 
et  de  Bragoun,  sur  les  bords  du  Térek ,  les  abondantes  sources  chaudes  sul- 


4879     *  TAUT.—  AGB   DE    L*A.    P0LTPL0GU8#  885 

liireiises  des  rives  du  Soulak  et  du  pourtour  du  Daghestan,  comme  celles 
des  rives  du  Psékoap,  non  loin  d'Ekaterinodar,  sont  des  faits  qui  viennent 
à  Tappni  de  cette  supposition.  J'admets  donc  que  les  eaux  thermales, 
gênées  dans  un  système  de  réservoirs  qui  communiquent  imparfaitement 
entre  eux,  n'attoident  que  le  secours  de  la  sonde,  sur  des  points  bien 
àixàm  dans  le  voisinage'  des  masses  éruptives ,  pour  jaillir  à  la  surface 
m  masses  beaucoup  plus  considérables  que  celles  qui  arrivent  aujour-» 
dlioi. 

Le  secrétaire  donne  lecture  de  la  note  suivante  : 

SUR  l'âge  de  V Ammonites  polyplocus^ 

par  M.  TARDT. 

Si,  après  avoir  In,  dans  le  premier  fascicule  du  premier  volume  de  la 
l®  série  du  Bulletin  de  notre  Société,  tout  ce  qui  se  rapporte  à  la  question 
ithonique,  on  cherche  quels  sont  les  fossiles  les  plus  universellement  rè- 
landtts  dans  tous  les  pays,  on  reconnaît  que  ce  sont  les  Ammonites,  et 
[ue  celles^i  sont  renfermées  dans  des  roches  qui  ont  une  uniformité  miné» 
alogique  remarquable.  Il  ma  donc  semblé  que  ces  roches  et  leurs  Âmmo-*- 
lites  pouvaient  servir  de  points  de  repère  pour  rang^  en  tableau  toutes 
es  sncœssions  stratigraphiques  indiquées  dans  ce  fascicule. 

J*ai  placé  en  tète  du  tableau  la  division  la  plus  complète ,  celle  de 
If.  Tombeck  (pages  16  et  17) ,  en  ayant  soin  de  laisser  un  assez  grand 
ntervalle  entre  rAmmom7f5  bimamm/itus  et  VA.  Henriciy  pour  y 
ntercaler  la  zone  à  Hemicidaris  crenularis  de  cet  auteur.  Ce  premier 
jalon  ainsi  établi,  j'ai  toujours  placé  les  A .  Achilles^  A .  tenuilobatui  et  A* 
oolyplocus,  qui  semblent  appartenir  au  même  horizon,  sur  la  même  ligne 
liçMizontalie  moyenne  du  tableau.  De  même,  à  la  base,  j'ai  mis  sur  U 
même  ligne  les  A.  Henrici,  A.  transversarius  et  A.  cordatus.  Enfin, 
en  haut,  j*ai  terminé  les  tableaux,  soit  aux  couches  à  Astartes,  soit  à 
celles  à  Ptérocères,  soit  à  toute  autre,  en  indiquant  même  quelquefois  les 
couches  néocomiennes. 

J'ai  obtenu  ainsi  une  série  de  17  tableaux  stratigraphiques,  donnant 
une  coupe  presque  continue  de  la  Rochelle  jusqu'aux  Alpes  et  en  Pologne, 
mais  qui  se  trouve  encore  bien  incomplète. 

Cependant,  si  on  compare  entre  elles  toutes  ces  coupes  et  les  apprécia- 
tions qui  les  accompagnent  dans  le  texte  du  Bulletin,  on  voit  les  uns 
placer  la  limite  supérieure  de  l'Oxfordien  sur  l'A.  polyplacus,  parce  que 
ce  fossile  est  recouvert  par  la  Terebratula  Moravica;  d'autres  la  mettre 
sur  l'A.  transversarius j  parce  que  cette  espèce,  dans  les  pays  qu'ils  ont 
étudiés,  se  trouve  sous  des  couches  œralligènes.  Ces  derniers  placeiit 


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» 

86                    TAftin.  —  AOE   BE  l'a.    roT.TPtOCCT.              *  i  WbI 

ws  rboriïon  de  \'A.  polyploctts  dans  le  Kimméridgien,  tandis  que  lu 
rpmicrs  sont  cmbatrAssè*  pour  classer  les  conches  coratligènes  inférieures 

'A.  polyplocfis. 

La  difticulW  ne  semble  donc  résider  ipic  dans  la  posilifln  ée  la  limite 
ntTC  rO\tordien  et  le  Corallien  ou  Séqiianion.  Aussi, pottrsaffranchirde 
Me  dirGcuIlé,  il  sufBl  peutélre  de  rrérr  une  dtWsion  noii^fJle,  sans  tonle- 

e  nouvelles  appellations,  si  elles  sont  nécessaires,  une  cerlaine  origine- 
lé  qui  rappelle  leur  but,  jai  pensé  qu'il  convenait  de  faire  ici  comme 
ans  une  autre  clàssificallou  miaérale.  de  juxtaposer  deux  noms  inditpiant 
un  la  division  d'ensemble,  l'autre  celle  de  détail. 

Pour  rappeler  les  deux  opinions,  nous  nommerions  alors  l'ensemble  des 
eux  zones  à  H.  crenularis  et  à  A.  bimammatus  et  A.  AchilUs  de 

.  Torabeck ,  du  nom  double  suivant  :  Coralloxfordien .  Dans  ct'Ue  ssone 

B.-Uanu 

LaSfdiilU 

HÉBEBT 

TonnnTf 

Uaran-rUlt 

Biiiièra 

p.  7i 
BCVIOIEB 

muE 

GBer?S.c 

^ 

"œ- 

1 

— 

A.    orlho- 

larWs 
î  C-mral- 

1    r.  lui- 
rneralh 

C.   fl»H- 
gtmina 

ÎWrocén. 

0.   vtr- 

fula 
Aslârlps 

Ptërorfte! 

Dirfntts 

d'Angou- 

Coralben 

de 
Tonnerre 

C.poH- 

(peiil)    et 
P.   Saut- 

11.  ertm- 

larù 
G.  Mm- 

A.   Iif- 
mamma- 

A.AeUI!M 
A.  Allf- 

A.  /ara»- 

tlanut 

,4.  AMl- 

IfS 

A.  bl- 

mammtt- 

A.  AcMl- 

les 

A.  m- 
renOanat 

A.  AMl- 
A.  .Wfl- 

100  m.  di 
tou<tes 

Badca 
/.   Irnui- 

lobalus 

.4,    pol,- 
plocui 
Atijûïien 
(Mmm) 

'^ 

G.  kirro- 

C.    eorat- 

linum 
H.  r«nu- 

larit 
C.    pori- 

G.   bitro- 
Qtyphicu, 

H.  crenu- 

tarii 
C.  flort- 
gemnui 

D.   «rU- 

linum 

Piiaia 

AsUrtes 

C.  /lûri- 

c.  Sri- 
SX' 

c.  Pori- 

dorr 
n.  eapri- 
moiilana 

G.  Uff 
C./br 

A.  tram- 
TtTxarita 

A.   Ir4int- 
nenarba 

Jbrd^OM 

'K73>  '  'TikBT.M-iÀSEDBl;'*.  PeLTPMCOS.  Ittfî 

-tu  dlÉtinlKDttftit  denx  assises  :  enhant  le  Polyploxfordim,  et&  la  kade 
IfriKeferotoff/orcfim,  pour  faire  oppositiou au  i)tc<!r(Hr()ra/Jt«n,  asstseinié- 
ricore  4a  Corallien  proprement  dit. 

Otte  lËvision  él&blie,  on  pent  plus  facilement  remarquer  que  dans  les 
tableaox  stratigraphiques  précités,  l'A.  polyplocus  est  ioàiqué  par  lobs 
-lu  aotèors.  Mais,  tandis  qoe  ceux  qui  regardent  cet  horiion  comme  odbr- 
4îen'  n'Mt  indiqué  bous  cet  étage  aucun  fossile  qui  puisse  rappeler  le 
•Bùxratoxforditn,  leurs  contradicteurs  font,  au  contraire,  mention  decetle 
^trnièicwsise  MHS  le  nom  de  Corallien,  et  en  ratent  des  fossiles -ijni 
-nppelleDI,  en  effet,  le^rai  Corallien  supérieur  à  l'A.  polyplociu.  Cette 
alêence  d'indications  des  premiers  empêche  toute  discussion  de  détait  Mr 
ia  valflor  da  groupement  de  l'A.  polyplocus  avec  rOxfordieo.  Le  Coral- 
Ikn  mpérieur  h  VA .  polyplocus  est  d'ailleurs  indiqué  dans  presque  toos 
JBB'UAleaax.  La  juxtapontion  de  œnx-ci  montre  qoe  la  séparation  entre 


lalln. 

BCKHEB 

lira 

I«rrU< 

YÉnn 

Birriat 

uEbedi 

S^Jlpti 

p.  M 

p.  S8S 

ItBDI 

w- 

T.  janitor 

T.janilor 

TJaallor 
Brèch-s 

\ 

AsUrtes 

Éuces 

Imiii- 
icin 
Vora- 
iea 

Ibrân 
inâÊÊ 

T.  ilora- 
vlea 

d'towiU 
R.  eapri- 

r.  Mura- 

Ovoniiix 
EchaiUoD 

r.  j/cifl- 

vlca 
DIctrai 

Luci 
n.  AsUe- 

riono 
fi.  capri- 

D.   Uct 

A .  iphke- 

A.  ipbiix- 

T.  Uara- 

f(ra 
DlcéralK 

Kcthcini 
Sl-Oaude 

s 

ont 

A-    pnhj- 
p/oew 

Arioviïn 

A.   pohj- 
pto<;u. 

A-  pohj- 
plocus 

A.  pohi- 
plooui 

A.    poly- 
plocu. 

A.   Imui- 

Uibalui 

i 

' 

Corallien 

A.  trani- 
vtnariua 

A.  traw- 
ptnariia 

Orf. 

iim. 

SM  TiSDY.  —  iCE  DE  l'a.  pûlvplocvs.  14  tvril 

rOnfordien  et  le  Corallien  est  mieux  placée  sur  les  marnes  à  A.  trans- 
versarius  cl  sous  tes  assises  calcaires  du  Diccraloirordjea,  que  sur  ca 
calcaires.  De  m^me,  la  séparation  nouvelle  entre  le  Coralloifordicn  et  le 
Corallien  me  semble  bien  placée  sur  lus  couches  du  calcaire  manicui  ï 
A.  polyplocus. 

Il  y  aurait  encore  beaucoup  d'observations  à  faire,  surtout  si  aux  ta- 
bleaux siraligraphiqucs  extraits  du  1"  fascicule  de  la  3°  série  on  en 
joignait  d'autres  pris  dans  des  travaux  antérieurs ,  et  principalement  les 
cçnpes  des  Basses-Alpes,  Dans  ces  dernières  on  retrouverait  sans  doute  t 
moins  une  grande  partie  du  jurassique  supérieur,  y  compris  le  vrai  Coni' 
lien  {!). 

Si  on  admet,  comme  j'ai  cherché  à  le  montrer  pour  la  période  quate 
naire,  que  l'oscillation  est  l'état  normal  du  sol,  on  pourra  facilement  o 
cevoir  les  régions  de  l'Est  se  soulevant  aprûs  la  grande  mer  de  VA 
Iransvenarius;  alors  il  s'est  formé  dans  ces  régionsdes  récifs  coralliens,  -* 
accompagnés  de  toute  une  faune  spéciale,  tandis  que  d'autres  régions 
ont  pu  conserver  des  Ammonites,  et  d'autres  être  complètement  émergées. 
Un  alTaissemenl  nouveau  a  ensuite  ramené  l'A.  polyplocus.  Enfin,  de  nou- 
velles éniersioos  et  immersions,  plus  laborieuses  peut-être,  ont  donné  le 
temps  aux  coraux  de  reparaître  et  de  se  développer  sur  une  grande  échelle. 
Ceux-ci  ont  enveloppé  de  leurs  lignes  de  brisants  la  chaîne  émergée  des 
Aipes,  laissant,  entre  eux  et  cet  archipel  naissant,  des  bras  de  mer  qui 
communiquaient  avec  la  grande  nier  par  des  passes  libres ,  telles  que 
celle  de  liarrème,  qui  s'ouvrait  entre  les  caps  coralliens  de  Uoiigon  et  de 
Gap  (auprès  de  cette  dernière  ville  un  employé  de  M.  Janbert  a  recueilli 
une  belle  T.  ^oravica) . 

Pendant  la  formation  de  ces  atolls  coralliens,  d'autres  roches  spéciales 
se  sont  fonnécs  dans  les  passes.  Plus  tard,  de  nouveaux  mouvements  oscil- 
latoires ont  amené  de  nouvelles  faunes  et  de  nouveaux  genres  de  dépAts 
sur  les  brisants  et  sur  les  passes.  Enfin,  vers  la  fin  de  la  période  jurassi- 
que, il  s'est  formé,  comme  à  l'époque  quaternaire,  une  grande  accumulation 
de  brèches,  qui  ont  été  recouvertes  et  cimentées  par  les  premiers  dépôts 
néocomiens  à  Térébratules  perforées.  Celles-ci,  d'ailleurs,  avaient  déj^  été 
précédées  par  des  formes  similaires,  soit  entre  le  Polyploxfordien  et  le 
Diceracorallien  de  Chasteuil  (Basses-Alpes)  (Térébratule  de  M.  Toucas), 
soit  même  antérieurement  d'après  A.  d'Orbigny. 

Le  Secrétaire  donne  lecture  de  la  rcctiGcation  suivante  de 
M.  Bj^tan empêché  d'assister  &  la  séance  : 

(1)  Les  coupes  da  tau  des  massifs  montagncui  [Jurassique  supi<rieur)du(J^part«iieii[de 
l'Ain  sont  presqua  identiques  IccHcs  des  Basses-Alpes,  etccmme  cUes,  elles  sont  rësumées  par 
le  tableau  ci-dessus  (JVof  «  ajoutit  paidant  eimpratton). 


i  873       DE  LAPPARENT.  —  CRÉTACÉ  DU  PAtS  DE  BRAT.        Î8d 

'  J'ai  été  fort  surpris  d'apprendre,  par  le  numéro  du  Bulletin  qui  a  été 
distribué  depuis  ia  dernière  séance  (1),  que  j'avais^  Tannée  demièrOy  placé 
la  sooe  à  Ammoniies  tenuilobcUus  au-dessus  des  couches  à  Cidaris 
glofuUfera.  L'affirmation  de  ^.  Hébert  (2)  à  ce  sujet  est  si  positive  qu'elle 
Be  laisse  aucune  place  au  doute,  et  j*ai  dû  moi-même  me  demander  si  je 
ii*avab  pas,  sans  le  savoir,  émis  cette  opinion.  11  me  parait  impossible  de 
tirer  de  mon  texte  l'interprétation  qu'en  a  donnée  H.  Hébert,  et  je  prie 
mes  confirôres  de  vouloir  bien  se  reporter  à  ce  que  j'ai  écrit  (3), 

Quant  à  l'idée  qui  m'est  si  gratuitement  prêtée,  je  n'entends,  en  l'état 
actael  de  mes  renseignements,  ni  la  soutenir,  ni  la  combattre.  Car, 
H.  Hébert  déclare  qu'il  a  trouvé  la  zone  à  A.  tentcilobatus  sous  les 
couches  à  Tèrebratula  Repellini  ;  M.  Bleicher ,  de  son  cAté ,  a  annoncé 
depuis  qu^il  a  observé  la  succession  inverse  ;  il  est  donc  permis  de  rester 
dans  le  doute,  Mais^  n'ayant  point  dit  ce  que  m^attribue  M,  Hébert,  je 
'tàens.i  protester  sans  tarder  contre  son  assertion. 

Le  Secrétaire  donne  lecture  de  la  rectification  suivante  : 

-  M.  E,  Bbnoit  rectifie  par  la  note  suivante  les  paroles  qui  lui  sont  attri- 
buées dans  le  procés-verbal  de  la  séance  du  18  novembre  1872,  page  78: 

H  n*a  pas  protesté  en  général,  ce  qui  serait  absurde,  contre  toutes  nou- 
velles subdivisions  et  nomenclatures  des  terrains,  mais  en  particulier  et 
uniquement  contre  l'application  du  tithonique  au  Jura,  proposée  par  M. 
Tombeck^  qui,  faisant  au  tableau  une  grande  accolade  allant  du  milieu  du 
Néocomien  au  milieu  de  TOxfordien,  a  dit  que  cet  ensemble  de  couches 
était  le  tithonique,  et  que  nous  étions  plus  d'accord  qu'il  ne  semble  avec  la 
nouvelle  école  allemande.  M.  Benoit  a  ajouté  que  les  divisions  établies  par 
les  anciens  géologues  qui  ont  débrouillé  le  Jura,  notamment  Thirria  et 
Thurmann,  restent  encore  avec  toute  leur  valeur,  et  que  le  tithonique 
n'est  pas  un  progrès  pour  la  géologie  du  Jura. 

ROTS  SUR  LES  VARIATIONS  DE  COMPOSITION  DU  TERRAIN  CRÉTÀCi 

DANS  LE  PATS  DE  BRAT, 

par  M.  ALBERT  DE  UPPARBNT  (4). 

Le  terrain  crétacé  présente ,  d*un  bout  à  l'autre  du  pays  de  Bray,  des 
variations  de  composition  assez  tranchées ,  dont  il  nous  parait  utile  de 
donner  ici  un  aperçu  sommaire. 

(1)  Conformément  àTusage,  c*est  le  secrétaire  de  rannée  dernière,  et  non  celui  de  rannte 
courante,  qui  en  a  dirigé  Timpression. 
'^  Bull.  Sœ.  géol,,  3«  sér.,  1. 1,  p.  78. 

Bull.  Soc.  géol.,^  sér.,  t.  XXIX,  p.  900. 
(AS  CettecommunicaUoD,  foite  à  la  séance  du  3  mars  1879,  n*a  pas  été  déposée  ao  secrétariat 

en  temps  ntile,  et  a  été  renvoyée  à  la  séance  du  li  avriK 


laissant  de  càté  ta  craie  blanche  et  la  oraiu  marneuse,  dont  tes  .cvac- 
lères  deniGurenl  assez  constants  dajis  toute  la  contrée,  ngus  commeuceroi» 
par  la  craie  glauconiettse,  doBt  M.  N.  de  Mercey  a ,  le  premier ,  défini 
l'étendue  dans  la  région  du  Bray,  en  monltaol  qu'il  convient  d'y  raUadier 
un  système  de  craie  &  silex  gris  ou  jaunes ,  contenant  les  ammonites  de 
I  étage  cénomanien ,  et  Tormant ,  au-dessus  de  la  glauconie  proprement 
dite,  une  assise  assez  puissante. 

Gettçassise  est  surtout  développée  dans  le  nord  du  Bray,  oii  elle  atteint 
jusqu'à  40  ftii  43  mètres  d'épaisseur.  La  craie  y  esl  blanche,  un.pei»  sa- 
bleuse, se  débitant  eu  plaquettes  à  cassure  cgochoTde.  Les  silex  sont 
gris,  se  reljant  le  plus,  souvent  à  la  masse  de  la  craie  par  une  croûte 
blanche,  de  nature  siliceuse,  adhérente  à  la  roche  eocaiiisaDte.  Les  fgHiilei 
SQnt  k  l'état  démoules,  et  consistent  en  inocéramcs  à  stries  concentriques, 
et  en  ammonites  du  type  des  Ammonites  kanlelli,  A.  Genioni,  ek.' 
C'est  aux  environs  de  Bures  et  de  Mesnîéres  que  ce  système  est  le  miçux 
développé. 

A  mesure  qu'on  se  rapproche  du  sud,  l'épaisseur  de  cette  craie  dimioiie, 
el  les  silex  perdent  peu  à  peu  leurs  caractères  dislincti^.  A  Sommery,  la 
craie  ii  silex  n'a  plus  que  15  ou  20  mtlres,  et  les  silex  sont  devenos 
lioirs-  Aux  environs  d'Àrgueil,  il  n'y  a  plus  du  tout  de  silex,  mais  ta 
craicconserve.sa  tçxture  sabbvse  et,  sa  fapulté  de  divi^ioQ  en  plaqaetlcs, 
quî.pQirmQt  de  la  distinguer  au  premier  coup  d'œil  de  la  craie  marneuse. 
En  même  temps,  elle  dcviciil  de  plus  en  plus  grise,  et  il  s'y  développe  des 
parties  nodulciiscs,  plus  dures  qm  le  reste  àc  la  masse.  A  la  pointe  sud  du 
Bray,  près  d'HodeBc^l'Ë vaque,  les  parties  duras  sont  compactes  et  Irans^ 
lucides  sur  les  bords;  on  y  observe  des  veines  ferrugineuses eacwe  plus 
dnresquele  reste. 

Il  est  probable  que  c'est  k  ce  système  qu'appartient  une  craie  dore 
qu'on  a  traversée,  k  la  base  du  massif  crayeux,  dans  te  puits  artésien  de  la 
place  Hébert,  et  oh  le  travail  du  forage  développait  une  quantité  de  chaleur 
extraordinaire. 

Au-dessous  de  ce  système  apparaît  la  glauconie  proprement  dite,  puis- 
sante de  2  à  3  mètres,  et  si  constante  dans  tout  le  Bray  qu'elle  forme  le  plus 
précieux  point  de  repère  qu'on  puisse  trouver  pour  le  tracé  des  contours. 

Lagaize  (1)  a  une  épaisseur  assez  uniforme  de  40  k  45  mètres  :  c'est, 
dans  son  ensemble ,  un  massif  de  marne  argileuse,  un  peu  calcaire,  et  où 
les  parties  dures,  celles  qui  contiennent  40  k  42  0/0  de  silice  gélatiDense, 
forment  des  couches  ou  des  lentilles  toujours  concentrées  dans  les  15  ou  20 
mètres  supérieurs  du  système,  et  qui  cessent  de  se  montrer  dans  la  partie 
nord  du  Bray.  Souvent  les  couches  duresToiUlout-k-Eait  défaut,  et  on  TQÏt 

(1)  Wi.,  S' série,  t.  XXIV,  p.  as, 


«S79  i>EM»JQmff'i^^^^àLJiV.^J^^MMKi9  %H 


.Oie  «macne  ^  vardâtxe,  assez  glaiiccmjeuse  et .  trés^eoulante.  La 

'g§glhi9fénim^¥  la.]4a3  puissante  et  la  plus  constai^te,  est  formée  p^  un^ 

marne  bleae ,  micacée  ,  à  cassure  largement  conchoïdale,  et  où  raoalyi^ 

wiMkkt  avec  4  oa.  5  0/0  de  calcaire,  une  proportiQa4esiUae.gÈ\atiueusé 

dJQ  ^O^Of  Celte,  XBajcne  se.  délite  à  Tair  en  fragmeats,  au  lieu  de  se  fen-; 

^fll^^'Ce^qid  permet'de  la  distinguer  derargiledugauitqu*elle'recouyren 

IStte.^gt  ^îfiBQlumeiU  jUlieolique,  ain^^  tout  récemment  Toccasioa 

é^  la  ofVJStatfri  ;a¥ec,  la;  roche  que  traverse.  en>  ce^  moment  le  puits  de  la 

IplafeHébçr^ft  et  où  la  travail  est  «atravé  par  des  éboulemeats  copstants.  A 

la  place  Hébert,  Tépaisseur  déjà  traversée  de  gaize  bleue  est  d\ine  soixaa-T 

tSMA-^  TBiUxes^r,  Oa  voit  donc  que  le  sous^s(4  du  bassin  de.Pai^isiaiSon 

^n^^M^l^ÔV^:^^  ^^  '-^^Y;  ^  non  dans  Ja  vallée, de.U  Basse-Seine,  oU 

J^i^Hâ^dc^  jâj  jcraia  supérieure  est .  absolument  différent, 

ï^cffij^  QfititottJQttrs  fadle  à  séparer: de  la. craie  glaucoaieuse.  Au^Uf 
traire,  rien  n'est  plus  difficile  que  de  tracer  la  ligne  qui  la  sépare  dijt.gàulL 
Qaoi  qu'il  ew  soit,  elle  constitue  une  individu^té. géologie  bien  siôtte, 
a|:qi^'îltestif^lispeasable  de  celorier  à;  pari  sur  uaex^arte. détaillée» 

•Cf^.  9,^tl^tf  /pi  A^^a.que  six  àdii:  mètres  dans  la  plus  grande  partie  jdu 
QrayY.acq9iert,,aonord;de.âonmiery,  une  puiss^oe.dç,2St  à.âO  métiri^. 
Q^Mmqss^ini  d'épaisseur,  o^^  la,  disparition  cam-: 

jtt^^saUesverlSf  qui,  d^uis  la  pointe  sud  du  ;Bray  jijisq^'à  Sopmeryf 
oi|t!{K|i^ut.20  à  S5  mètres.  Cette  cirœvstance  jostifie  ]bien,,lariiQnjioni, 
ÇpAia  depuis  Jong^ps  pac  d'Orbigay^  du  gault  et  des  ssM^  verls  ea  uq 
99Qk  ;  gp^Nipa,  l)étag^  aUden. 

A»)dessoiis  des  sables  verts,  M.  Grayes' a  signalé,  à.  Vessencourty  i^u 
sud  de  Beauvais,  une  marne  ferrugineuse,  avec  Ostrea  oçt/ê^^représeii- 
taïU^tSealemaatiatt  sud  du.Bray,  un  rudiment.de  Tétage  aptien,  Ma^ 
t<MsS'fliea recherches,  il  m'a  été, inq)ossiblc  de. retrouver,  à  VessencQuj:t, 
attaBW-traco^da cette  couche.  Je  n'ai:pAs.été.plus.heure9x  ea.  consulUiUb 
aiiivpaéi9.de(BeawraiS)  la  collection  de  M.  Graves,  oii  ne.  figure  ajyiçw 
échanitilkHVJaslifiantcettedétQrmination(l').  Mais,^llannée.deFBière,  upere^ 
ti^tion  dl^  route  entre  Frocourt  et  VauxrBeni^il  ^  dans .  la  traversée 
du  Imhs -xi' Argile,  m'a  permis  de  conslatec,  entre  les  sables  verts  et  1^ 
argile tpanaohées,  rexistence  d'une  argile,  lie-de-vin,  avec  moules  d'hutr 
très  indéteraunableS)  appartenant  :  aa  typçdes  gobées  et.  ressemblant  ji 
coUeS(^!oniO|b$erve^ous  le  gault  dans  k  Bas-rBoulonnais.  Il  parait  bien 
pfobablaqua  cette  couche  doit  être  rapportée  à  Tétage  aptien,  dont  eUa 

'  I  iM  «wp— ^ip^  ■  ■    ■■iiiii   »  ■  >  imii   .mit  ^^-^m^^rrr^n  '  "  i     . '^TT^^!T*yTT* 

(l)AWitiItiei  cette  note  aétâ  présenlée  à  la  Société,  géologique,  un  hfureux.  hj^miçd|  m'a 
pern^ide^vérifier  la  parfaita  exactitude  du  renseignemept  donnd  par  If.  Graves.  Tai^vu  on 
échantiBoii  bien  reconnaissabie  d*Ottreti  apt^ût  trou?é  dans  .des  fouiUes  ayttt  pour  <Àieila 
iUKtiiidtopîâ'miiiaRéaii  Joor^  kYmm  dfif  lUtoiM;4ei  Q^mcmrt^Q'AttMrrt^av  tauMI* 


îflï  DE  LAPPAREÎ1T.  —  CRÉTACÉ  DU  PAYS  DE  BBAV.  I  4  STrî! 

représenterait,  pour  ainsi  dire,  le  dernier  effort  vers  l'ouest.  En  tout  cas, 
l'étal  de  conservation  des  fossiles  rend  impossible  toute  délenninatioa  spé- 
ciâquc  précise. 

Les  argiles  panacliées,  identiques,  comme  l'a  depuis  longtemps 
remarqué  M.  Cornuel,  avec  celles  delà  Haute-Marne,  sont  très-ranstanles 
dans  le  Bray.  Mais  à  partir  de  Forges,  d'un  côlè,  de  Gaillefonlaine,  de 
l'autre,  elles  cessent  brusquement,  à  peu  près  k  l'endroit  ob  disparaissent 
les  sables  verts,  et  on  ne  les  voit  plus  reparaître  an  nord  de  la  contrée,  où 
le  gault  repose  toujours  direclcment  sur  le  grès  ferrugineux  du  néoco- 
mien. 

J'ai  trouvé  à  plusieurs  reprises,  dans  ces  argiles,  des  cailloux  parfaite- 
ment arrondis  de  roches  siliccuees  anciennes,  dont  la  surface  était  couverte 
d'un  enduit  onctueux  très-caraclérislique.  Malgré  leur  allure  sédimen- 
laire,  les  argiles  panacliées  dérivent  Irès-certainemcnt  des  phénomènes 
Éruptifs. 

La  partie  inférieure  du  terrain  crétacé,  au-dessous  dcsargîles  panachées, 
est  constituée  par  un  système  d'argiles  et  de  sables,  où  l'on  peut  distin- 
guer deux  groupes  bien  nettement  tranchés  :  le  groupe  supérieur,  ou  des 
grès  ferrugineux  et  argiles  à  poteries;  le  groupe  inférieur,  on 
des  sabliis  blancs  et  argiles  réfractaires.  D'un  bout  à  l'autre  dti 
j^ay,  cette  double  division  se  poursuit  avec  une  constance  remarquable, 
et  si,  du  temps  de  M.  Graves,  il  était  permis  de  se  méprendre  sur  l'ordre 
de  succession  de  ces  divers  éléments,  aujourd'hui  les  tranchées  de  chemins 
de  fer  et  les  rectifications  de  routes  ont  mis  hors  de  doute  la  simplicité  et 
la  régularité  de  composition  de  cet  ensemble,  qui  représente  le  terrain 
néocomien. 

C'est  dans  le  groupe  sup^ieur  seulement  que  se  rencontrent  les  fossiles 
marins;  encore  les  couches  fossilifères  ne  sont-elles  bien  développées  qu'à 
la  pointe  sud  du  Bray,  auprès  de  Saint  Paul.  Les  seules  espèces  nettement 
détermlnables  que  j'y  aie  rencontrées  sont  les  Cardinm  mbhiUanum, 
Leym.,  tXPlâiromya  neocomiensis,  d'Orb.  sp.;  elles  se  trouvent  dans  la 
grJB  ferrugineux,  anciennement  exploité  comme  minerai  de  fer.  Ces 
espèces  appartenant,  l'une  au  calcaire  à  spatangues,  l'autre  aux  marnes 
ostréennes,  justifient  complètement  l'assimilation  proposée  par  M.  Cornuel 
entre  les  sables  et  argiles  du  Bray  et  le  néocomien  proprement  dit. 

Dans  le  groupe  inférieur,  celui  des  sables  blancs,  où  les  argiles  réfrao- 
twrcs  forment  des  nids,  des  amas  et  des  veines,  on  ne  rencontre  que  des 
fougères.  Les  grès  ferrugineux  y  sont  l'exception. 

Ce  groupe  inférieur  pénètre  en  poches,  aussi  bien  dans  le  portlandien 
supérieur  que  dans  le  portlandien  moyen.  J'ai  observé  des  poches  do  ce 
genre  k  la  tranchée  dite  de  Normanville,  près  du  Thil-Riberpré,  aux  en* 
Tirons  de  Beaobec  et  près  de  GaiUefontaine.  H  y  a  donc  une  discordanœ 


4873   •  HtesaT.  —  ÀLLoconoN  pRfeiDStfTiRLLS.  iii 

bien  marquée  entre  le  néocomien  da  Bray  et  le  terrain  jurassique.  Cette 
discordance  a  été  méconnue  par  quelques  observateurs,  qui  avaient  cru 
reconnaître,  à  la  base  du  néocomien,  le  grès  ferrugineux  géodique  de  la 
Haute-Marne.  Mais  les  recherches  que  j*ai  poursuivies  dans  toute  Tétendue 
du  Bray  m*ont  clairement  montré  que  le  système  ferrugineux  en  question 
appartient  partout  au  portlandien  supérieur.  Toutes  les  géodes  sont  des 
cavités  produites  par  la  Trigonia  gibbosa  et  les  trigonies  voisines,  dont 
la  coquille  a  été  remplacée  soit  par  de  la  silice,  soit  par  du  peroxyde  de 
fer  hydraté,  et  on  observe  toutes  les  transitions  possibles  entre  les  tri- 
gonies facilement  reconnaissables  avec  tous  leurs  ornements,  et  les 
moules  ferrugineux  informes^  présentant  à  peine  quelques  indices  de 
stmctore  organique. 

Séance  du  il  avril  iSlS. 
PRÉSIDENCE  DE  M.  HÉBERT,  président  pour  1872. 

Par  suite  de  la  présentation  faite  dans  la  dernière  séance,  le 
Président  proclame  membre  de  la  Société  : 

M.  le  comte  Bégouen,  trésorier-payeur-général ,  à'  Toulouse 
(Haute-Garonne),  présenté  par  MM.  Leymerie  et  Hébert. 

Le  Président  annonce  ensuite  deux  présentations. 

Le  Président  donne  lecture  de  l'allocution  suivante  : 

'      MlSSISURS  BT  CHBRS  CoNFRÈRBS, 

La  Société  géologique  de  France  a  décidé  que  chaque  année ,  à  la 
réunion  générale  de  Pâques^  le  Président  rappellerait  les  noms  des 
membres  décédés  pendant  Tannée  précédente. 

Voici  les  trop  nombreuses  pertes  que  nous  avons  éprouvées  pendant 
Tannée  1872  : 


MM.  Bach  (l'abbé), 
bonnissent, 
Bouchard, 
Gaumont  (Paul  de), 
Gu, 

DUTEMPLE, 

ESCHER  DE  LA  LiNTH, 


MM.  Le  Hon, 

Maestrb  (Amalio), 

Magnan, 

Mellevillb, 

PiCTET, 
TOURNAL, 

Vatonne. 


  cette  liste  il  faut  ajouter  les  noms  de  quelques-uns  de  nos  confrères, 
dont  la  mort  antérieure  à  187S  ne  nous  a  point  été  signalée  à  temps  : 
M.  PuffffQOfdf  déoédi  il  y  a  plssienis  annéeSi 


« 


19t'  BÉBEItt.  —  AUOCUTIOH  PSÉSlBEKTIEIlf,  (7  O^ÏL 

M.  Schlœnbadi,  àwcdé  en  1870, 
M.  Zejszner,  décède  eu  1 87 1 . 
Je  voudrais  pouvoir  consacrer  quelifacs  lignes  d'affeetiitsix  stniTcnirfc 
chacun  do  ces  savants,  enlevés  presque  tous  au  milieu  d'une  vioaotiTfri 
menl  consacrée  k  l'avancement  de  notre  scienre.  l'our  ceux  que  le  nom»- 
bre  et  l'importance  de  leurs  travaux  signalent  plus  partîculiércmeut  k  WM 
regrets,  quelques-uns  de  nos  confrères  ont  bien  voulu  se  charger  de 
rédiger  des  notices  qui  pcrmcUront  aux  lecteurs  du  BuHeUii.  d'apprécier 
toute  l'élenduc  de  ces  pertes. 

En  Eacc  de  noms  comoie  c«nv  de  Pictet,  d'Escher  de  la  Linth.  de 
Toamd,  etc.,  membres  si  éminents  de  notre  Société,  dont  les  boUcs 
recherches  ont  tant  fait  progresser  la  science,  nous  devons  réunir  avec  un 
soin  pieux  les  litres  ({u'ils  se  sont  acquis  à  la  reconnaissance  des  amis  de  la 
Géologie. 

Une  notice  biographique  sur  M.  Pictet  a  été  publiée  l'an  dernier  par 
M.  Louis  Sorcl  ;  M.  Cotlcau  s'est  chargé  de  nous  en  préscuCer  un 
ré^mé. 

Quant  à  M.  Eschor  de  la  Linth,  notre  confrère  M,  Lory,  mieux  placé 
que  personne  pour  rendre  compta  des  ^vaux  laits  sur  Ks  Aipes,  9e  pro- 
pose de  nous  en  entretenir. 

M.  de  Rouvillc  fera  de  nuime  ft  l'égard  de  M.  Tournai,  el  la  Société 
accueillerait  avec  une  grande  Faveur  ks  commuïiicatibus  du  ceu-i  de  Ses 
nieriibrcs  qui  eiilreprcndri»ient  de  rciidrtf  boramafii:  i>  la  iiwmoire  de  cctix 
dont  je  ne  puis  que  citer  les  noms  : 

De  M.  Bonnissent,  qui  a  publié  do  (fépailemait  de  la  Manche  une 
description  fort  bien  faite  et  digne  de  l'attention  des  Géologues  ; 

Dé  M.  Le  Bon,  qui  nous  a  fait  cwinaîlrc  sur  les  terrains  de  la  Bel- 
gique tant  dé  faits  nouveaux  ; 

De  M.  Magnan,  ce  jeune  et  infatigable  exploralfiur,  qui  donnait  de 
fii'  brillantes  espérances,  etc. ,  etc. 

Je  ne  puis  passer  sous  silence  un  nom  qui  n'est  point  connu  par  des 
publications  scicntifi^nea,  celui  de  M.  Dulemple.  To«9  c«ii7t  qui  ont  eu 
à  parcourir  les  inléressBAtiiS  localités  des  environs  d'Ëpemd^,  oetix  qui, 
comme  M.  Deshaye»,  Alcâdc  d'Orbigny,  en  ont  publié  le6  foteilÈs,  ont 
trouvé  dans  l'obHgetincâ  de  M.  Dutemple  et  dans  ses  ri<^es  éolleclions 
de  précieux  secours.  M.  Dnteinple  a  présidé  la  réunion  estraordiBbirc  de 
la  Société  en  1849. 

Après  cette  rapide  énumération,  je  désire  qu'il  me  soit  permis  d'insis- 
ter un  peu  plus  longtemps  sur  deux  de  nos  confrères  étrangers,  auxquels 
j'ai  tant  d'obligations  que  o'est  un  devoir  pour  mot  d'exprimer  aujour- 
d'hui toute  ma  reconnaissance.  Ùfti«'  avant  da  passer  ont»,  ^  b^  àm 


p;^  GoUier  ce  que,  moi  comme  beaucoup  d'autrea,  nous  devons-  à 
rhomme  Illustre  dont  je  vous  ai  cité  le  nom  tout  à  Theure,  à  Pictet. 
Gomme  il  se  plaisait  à  nous  accueillir  avec  cette  bonté,  cette  affabilité 
dont  le  ^uvenir-  ne  saurait  s'eflacerl  Ce  n'était  pas  seulement  le  con- 
cours^ de  sfm  expérience  que  nous  trouvions  auprès  de  lui,  c'était  le 
cj^aoQe  dje  Tamitié,  c'était  Thospitalité  la  plus  gracieuse,  la  plus 
ccffdiale.    . 

Mais  ce  n'est  pas  seulement  dans  cette  scientifique  et  hospitalière  cité  de 
Gtea^ve  que  Ton  reçoit  ainsi  les  membres  de  notre  Société  :^'ai  retrouvé 
les  nAmes  bimi veillantes  dispositions  auprès  de  tous  nos  confrères  des  di- 
vers points  de  l'Europe.  Âi-je  tort  d'attribuer,  au  moins  en  partie,  œt 
heureux  résultat  à  ce  que  les  statuts  de  notre  Société  n'établiss^t  aucune 
distinction  entre  les  membres  étrangers  et  les  membres  nationaux?  Lajonisr 
sance  des  mêmes  dcmts  tfaxà  la  fraternité  plus  complète. 

Notre  Société  a  été  la  première  de  cette  nature;  et  c'est  un  grand  hûn- 
nçor  pour  elle  que  des  hommes  comme  Sedgwick ,  que  nous  venons  de. 
perdre  tout  récemment,  se  soient  empressés,  dès  sa  fondation ,  d'yprendoe 
place.  C'est  un  grand  honneur  pour  elle  de  voir  sur  ses  listes  figurer 
tous  les  noms  illustres  de  la  science;  et  nous  devons  faire  d'énergiques, 
efforts  pour  continuer  à  mériter  ainsi  l'estime  du  monde  savmit.  C'est  un 
contrôle  muet,  mais  souverain,  auquel  nous  sommes  soumis,  nous  ne  de- 
iwnft  pas  l'oublier. 

Ainsî^  tandis  que  les  Sociétés  étrangères  honorent  ceux  d'entre  nouBi 
qu'elles  jugent  dignes  d'être  introduits  dans  leur  sein,  diez  nous.  L'ac- 
cession de  membres  étrange  est  un  honneur,  non  pour  eux,  mais  pouri 
nous,  vers  qui  ils  viennent  spontanément,  sans  avantages  et  aveo.  les. 
mêmes  charges  à  supporter. 

Le  géologue  français  qui  voyage  à  l'étranger  ne  peut  donc  que  se  félici- 
ter de  cette  disposition,  qui  lui  daigne,  en  chaque  pays,  ceux  à  qnii  un 
amour  éclairé  de  la  science  a  inspir^  le  désir  spontané  de  devçni|r  a^ 
confrèroi. 

n  peut  être  assuré  de  trouver  partout  un  ami ,  qui  s'empresse  de  se 
mettre  à  la  disposition  de  celui  qu'il  n*a  peut^tre  jamais  vu,  mais  qui  est  uni 
jf^  4es,  liep9  d'autant  plus  sûrs  qu'ils  sont  hdds  sur.  iipe  parfsâte  égalité. 

Ce  n'est  pas  à  l'occasion  de  ces  grands  noms  de  Murchison,  de  Sedgwick, 
d'Escher  de  la  Linth  et  de  Pictet,  que  je  me  permets  de  faii^  ce^ 
xéfltisioii^i  le  lûveau  égaUtaire  de  notre  titre  de  membre  de  là  Société 
géologique  de  France  ne  saurait  nous  faire  oublier  la  hauteur  à  la- 
quelle les  placent  leurs  travaux;  d'eux  nous  avons  ^u^  r^j  et  ^o^$ 
^QWiBM  lestjés  leurs  débiteurs. 

Notie  fdeuseet  éternelle  recomiaistaaœ  peut  seule  payer  les  intâ^ 
Wtt^  dette. 


HÉBERT.  —  ALLOCCTIONPBÉSIDETfTIELLB,  H   wHI 

ais  au  milieu  de  ces  nombreux  étrangers,  que  de  silualions  plos  mo- 
B,  qu'un  mutuel  échange  de  bons  offices  nous  permet  d'aborder  avec 
ns  de  gène  et  d'utiliser  plus  complélcincut  1 

iaas  ce  nombre,  je  dois  vous  citer  Zejsiner  et  U.  Scblœnbach ,  morts 
s  deux  avant  1872,  mais  dont  le  décès  n'a  été  signalé  que  lardivc- 
mt  à  la  Société,  et  dont  les  noms,  par  conséquent,  n'ont  point  étérap^ 
ilés  en  séance  générale. 

Zejszner  a  été  enlevé  iila  science,  qu'il  continuait  à  cultiver  avecp 
ion,  U  y  a  deux  ans  déjà.  Nous  ne  l'avons  appris  que  par  hasard  et"' 
ivec  des  renseignements  incertains. 

Aujourd'hui  encore,  nous  ne  connaissons  au  juste  ni  l'époque,  ni  k 
lieu  de  sa  mort;  nous  savons  seulement  qu'il  a  été  assassiné.  Klalgré 
mesefforts,  je  n'ai  pu  me  procurer  des  détails  plus  précis. 

Zejszner  a  été  membre  de  notre  Société  pendant  trente-huit  ans;  c'é- 
tait donc  l'un  des  plus  anciens  parmi  nous;  aujourd'hui,  en  eiïet,^  il  n'y 
en  a  plus  que  dix-huit  dont  l'admission  soit  antérieure  à  la  sienne. 

Cet  empressement,  malgré  son  éloignement,  it  faire  partie  de  notre 
Société,  et  ses  longs  et  excellents  rapports  avec  clic  lui  méritent  une  place 
parmi  nos  souvenirs  nécrologi({uc5. 

J'aurais  bien  désiré  pouvoir  vous  donner  une  courte  notice  sur  la  vie 
de  Zejszner,  mais  les  documents  me  manquent,  et  je  dois  lue  borner  k 
l'homme  de  science.  Encore,  ne  pouvant,  à  mon  grand  regret,  vous  ex- 
poser loui  ce  qui  lui  est  dû,  je  suis,  pour  ainsi  dire,  obligé  de  me  con- 
tenter de  mettre  sous  vos  yeux  la  liste  sui^ante,  peut-être  incomplète,  de 
ses  travaux  ; 

lÀite  chronologique  des  publicaliotis  de  L.  Ztjsiner. 

18».  JaM.  fur  Wlner.,  p,  74.  —  Nordlische-Taln. 

1881.  Ibld.  —  DeuripUon  géologique  et  coupe  des  environs  de  Ciorslin. 

1833.  N.  Jahrb.  fur  Miaer.,  p.  &U.  —  TemiajunssHjiKdeienTiroiis  deCnconc. 

1833.  StiUoc  minénlogique. 

1831.  BuU.  Soe.  géot.  de  Fraiwe,  l"  iMe,  1.  IV,  p.  100.  —  Sur  le  sol  tertiaire  des  eniror 

de  SQociow,  Olesko  et  Podhorce,  en  GaDicie. 
t8S.  lUd.,  i"  série ,  I.  Vil,  p.  1.  —  Leltra  sur  b  position  du  sel  de  WieliczU  diM 

terrain  tertiùre. 

1838.  N.  Jahrb..  p.  353.  —  CarpKliea  septentrionales. 

1839.  niiJ.,p.  690.  — Nummulilen-IUlkinderTitn.    - 

1810.  KM.,  p.  355.  —  Mémoire  sur  le  dissenKnl  des  roches  trénaeées  et  ulcwes  des  ( 
pitlûs  Mptenlrioules  (en  commun  vte  Puscb). 

1810.  /Md.,  p.  187. 
1841.  Afd.,p.88et351. 

1811.  0  fonuacji  Jura  nad  Briegami  Wîslj-Cncoviii  (Tormitioa  du  Jura  sur  les  bords 

Tirtnle).  Trtduil  pu  H.  de  Giedwood,  Am.  dei  Minti,  i'  série,  t.  IV,  p.  541. 
<Ut.  N.  JaM.,  p.  10.  —  Noie  sur  Tlfe  des  agvloménU  d»  U  vallée  de  Koscielislu),  ■ 
Titn,  «t  le*  frès  cvpUhiques. 


'46TS  BiMniT.  —  aixocotioii  pe<sidoitiillb,  997 

iSil  IM.,  p.  S74. 

18ii.  Bibliot.  yfamawtkitf  t^,  —  ConstUutloii  géologique  da  Tatn. 
18ii.  Riot  oki  sa  btdowe  geologicii. 
184S-43.  Tatn. 
18U«  N.  JaM.,  p.  161. 

18U.  iM.,p.  325.  — Du  groupe  néocomieii ,  comprenant  le  KlippenkaBi  ammoniliAre  des 
Carpatiies,  le  caleaire  d*Almu  en  Hongrie  et  le  Bianoone  des  Alpes  Yénitiennes. 

i8U.  iM.,  p.  518. 

18U.  Carte  géologique  de  la  chaîne  du  Tatra  et  des  sonlèrements  paraD^. 

18U.  Bmioth,  de  Vanopie.  Fossiles  des  dépdU  saliftres. 

1845.  PaUontùlogia  PoUka,  OpU  %ooloçii%ny,  botanieuiif  i  geologie3um,wiwy$tkiek  ZuAet' 

Uë,  etc.  (Paléontologie  polonaise,  ou  essai  loologique,  botanique  et  géologique  sur  les 

fossiles  etles  terrains  de  la  Pologne). 
1816.  N.  Jakrb.,  p.  171.  —  Ueber  das  Verfaahniss  der  Fuooiden-Sandstein  sum  Âmmoniten- 

Kalk  am  nordlicben  Abhange  der  Tatra,  etc. 
1847.  Md.,  p.  156,  331  et  498. 

1847,  BuU.  Soe.  Natur.  de  Moeeou,  i.  XX,  p.  588.  —  Ueber  die  Entwickefaing  des  Jora- 

Fomation,  etc. 
4847.  BerieMe  ueber  der  MitiheU.  etc.,  t.  n,  p.  426,  479.— Sur  le  Jura  et  k  Planer  de  Cra- 
coTie. 

1848,  iMtf.,  t.  m,  p.  129.  —  Grès  des  Carpathes. 
1848,  Ueber  den  Bail  des  Tatra-Gebirges. 

1848.  N.  Jahrb.,  p.  606. 

1848.  Ardi.  fUr  Minerai.,  de  Karsteo,  t.  XIX,  p.  605. 

1849.  HMingen  NaiuruH$tenichêft.  AMumdl.,  t.  III,  p.  133.  —  Description  géologique  des 

calcaires  i  Nérinées. 

1850.  Bull,  Soe,  Nat.  de  Moeeou,  t.  XXIII  (extrait  du  mémoire  précédent). 
1852.  N,  /aM.,  p.  346. 

1855.  SUtungsbtr,  K.  K,  Ak,  Win,  Wien,  t.  XVIII,  p.  48.  —  Rhynchmella  poehytetàa, 
1857.  Abk,  K,  hohm,  Ges,  Wis$,  —  Mémoire  pour  servir  à  la  connaissance  paléontologique 
du  Jura  blanc  d*Inwald. 

1860.  N.  Jahrb.,  p.  678. 

1861.  Terrains  tertiaires  de  Pologne  (c.  k  Cffrena  eonvexa), 

1862.  Gypse  miocène  de  Pologne. 

1863.  Gypse  miocène  de  Pologne. 

1863.  Gypse  miocène  et  terrain  jurassique  de  Pologne. 
1868.  Défonien  de  Pologne. 

1868.  Défonien  de  Pologne. 

1869.  Décourerte  de  la  Diceroi  arletina  i  Korzetzko  près  de  Ghendny. 

1870.  Quelques  fossiles  déreniens,  coralliens  et  néocomiens. 

1870.  Remarques  sur  la  carte  géologique  de  la  flaute-Silésie  de  Rœmer. 

On  voit  par  cette  longue  liste  que  Zejszner  n'a  cessé,  pendant  plus  de 
quarante  années,  de  poursuivre  avec  ardeur  Tétude  de  la  constitution  géolo- 
gique des  Carpathes  et  du  bassin  de  la  Vistule,  depuis  les  couches  les 
plus  anciennes  jusqu'aux  plus  modernes.  Le  terrain  jurassique,  du  lias  au 
calcaire  à  Diceras  d'Inwald,  et  aux  couches  kimméridiennes  à  Ostrea 
virgula  de  la  Pologne,  le  Klippenkalk  et  les  couches  ammonitifëres  sur 
lesquelles  aujourd'hui  des  opinions  si  divergentes  ont  été  exprimées,  les 
calcaires  à  Nummulites,  les  grès  à  Fucoîdes,  les  gisements  de  sel  gemme 
et  de  gypse,  tout  a  fixé  son  attention;  sur  chaque  point,  ses  recherches 
oui  fourni  des  matériaux  utiles. 


n  n'est  pas  jii^iuau  torraÎQ  dcvonicn  sur  lequel,  en  1868  et  1870,  0 
n'&it  produit  Aes  (loriiments  intcressanU. 

Au  inomcnl  de  sa  mort,  Zejsmer  préparait  une  monographie  do  ferrtitl 
iurassieiuc  de  lu  Pologne,  dont  un  as«ï  grand  nombfc  de  ptanclies  etaioit 
di'ià  nrttcs  C'est  H  Vowwion  de  ce  travail  projelé.  que  uos  rolaliona  de- 
viuivnlplus  fn-qucnles.  Il  apporta  s**  mak-riaux  à  la  Sflrboimc  M  y  Ht 
SCS  doterminalious.  I.es  plancl«s  fuitût  cxwniltei  cliez  M-  Bccquct.  Uaralt 
char**  M  MunirM'Jialm»  de  dirigw  ceUe  puliUoilion,  dont  le  tes»: 
manmie.  Nul  doute  qu'il  ne  se  ptDposit  de  t«rtr  prorWuement  achever 
ce  travail  à  Pari»;  «r,  .lan*  nu  vcjafi.-  cjoejc  fi:*  en  1868  en  Pologne,  et 
où  je  lo  trouvai  fort  pn»wupé  do  Imccrtilude  de  M  silualion,  d  mavail 
dfmiindc  »le  reslw  déposiUirti  de  ses  mati^iftux. 

r^\S^  Zfh^"  I'"'  )■«'  P"'  «"  ''*^^'  P'^''""^  •■''  '^'"'*''^  ''  *"' 

d"  *  DUtK  de  1»  Gallicic.  J'ai  |>«  ""  ">*""•!  tcaips  constater  «tuibien  il 
iv^Iu!fme  «lion  pfw*'*  ''<*  "^"'"'  """'f'"'"'^  1"'°°  ï  "="'^»"^- 
y"  ^  Gallicie  «m»  difficiles.  Sauf  i  Cracovie,  dsns  les  py« 

^Ï^Soanic,  on  l»*^'  ''^'^  1"'"  "'y  "  '^'  ''^^'^'■'*'  "'  «"t^rgci*-  '*'^«  * 
SâL'lrs  iS«    SI*"  Zci«n'"J'  ««  itmdtiiisail  dans  les  cLâleaun  des  jdtiâ 
Ty*^     l^^trP-  *  ri«(«tf»i3ti>,  et  nous  y  étions  reçus  aïec  an  en 
Z^rj3?nneomii«tiw,  l«"'"  Muels  je  suis  licureuît  de  pouvoir,  i 


asioa  cipriinor  toute  ma  reconnaissance.  J'ai  pu  aussi  duisoes 
^!!L!^Bt«  «rartaier  rombïcn  les  '  familles  les  plus  haut  placées  de  la 

,  .'  Tii  il  c^Uiiu'  l't   (ri'i;iinis  ]i(]ur  nmn   inlroiluclcur.   Parlout, 

'  "''     '    '  „,..  .ihci  Jiii    iUTiifilIi  ;ivcc  la  niLTiiO  affiibililO. 
f  "  Ml  le  temps,  pendant  les  trois  semaines  qu  il  m  a  consacrées,  deioir 

*  ..-1.:».!  !l    niai!  rpmnlî  r1r>  Knntô     A/t  Aàitt^afùeea     ot  A^  mp 


*.  .     j-jvoir  eu  l'occasion  de  ceanattre  une  sature  aussi  | 

r'«t  donc  un  savant  dont  les  travaux  méritent  tonte  nuire  c^ilne,  et 

Iwwimc  excellent  à  tous  égards,  que  nous  a\ons  perdu  en  Zejsttier. 

r^^tlra  qufi  ^^  documcnls  plus  précis  nous  permettront  de  com|dé- 

wimîftur  les  aperçus  bien  vagues  que  j'ai   pu  vous  donner  sur  ee 

H^reUé  confrère. 

Ihw  Autre  p^te ,  non  moins  pénible ,  est  celle  d'un  de  nos  plus  jeunes 

^g-,^^m  itrangefs,  le  Docteur  Urbain  Scklœttback,  dMt  la  mort.airiTée 

MMÙt  iS^O,  au  commencement  de  la  guerre,  n'a  été  connue id  que  plus 

4^  M  «près. 

Xù  des  motifs  tout  particuliers  de  réparer  cet  oubli. 

\),  Sebtœnb&eh  n'avait  que  vingt-neuf  ans  lorsqu'il  est  mort,  et  déjà  tl 

«1^  tix  *!bs  qu'il  s'était  fait  recevoir  membre  à  vie  de  la  Société  géolo- 

Htel'IYaDCfl.  €e  qu'il  'a  publié  pendant  ces  six  années  suffit  poH^  a»- 

^CpQ  nom  l'immortalilé  scientifique.  La  Soci^  '>doit  im  (Amoignage 

/ 


■  ■   •  •  . 

nde  "fife  sympadue  It €e  jeiiiie  bomme,  dest  l'eq^t,  ikféxnd  ou^  >à  la 
science,  s*est  tourné-vers  la  France. 
Vous  irouvereE  ci--aprë6  la  liste  complète  de  sestiiavaux. 
SeiikeiAaeh  ^  né  en  1841 ,  ^en  Hanovre.  Il  fut  en  i860  élève  de 
'  M.  ^ensAedt ,  k  Tubingen ,  ^  c'est  dans  l'enseignement  de  ce  mflttre  et 
^dans  les  eseursions  qu'il  fit  sous  sa  direction^  qu'il  prit  le  goût  de  la  géo- 
logie et  de  la  paléontologie.  Il  passa  ensuite  une  année  auprès  d'Oppel,  à 
'Msnieh,  ^eomniença  en  1862  à  étudier  le  terrain  jurassique  de  l'Aile- 
«agne  du  Nord  et  de  la  Suisse.  Aussi  ses  premiers  travaux,  ^e  1863  À 
'18^,  sont-ils  eonsacrés  à  ce  terrain.  £n  même  temps,  il  explorait,  sousja 
difectian.de  M.  de  Strombeck,  le  terrain  crétaoé  de  l'Allemagne  du  Nord, 
et  il  en  possédait  une  connaissance  parfaite  lorsqu'il  vint  à  Paris  en  1865, 
-fÊ/at  ^îadiét  {notre  craie-.  C'est  alors  quejefis.saconnaissanoe,  etiiput 
««aîvredaas  notre  collection  de  la  Sorbonne  toute  la  .sucœssiûn  de  notre 
^sfBlème  orélaeé  du  bassin  de  Paris.  Il  reconnut  avec  quelque  surprise  qua 
'toutes «os  divisions  c^idraient  presque  exactement,  par  kuis  faunes,  comme 
^ipar  lenr  ordre  de  succesâon,  avec  celles  qu'avait  établies  M.  de  Strpmbeck. 
«DëS'Son* retour  en  Allemagne,  il  communiqua  ce  parallélisme,  fit  à  partir 
dece  moment,  dit  s^  biographe,  M.  Tietze,  qui  ignorait  cesai(^ls,  il  se 
-voua  k  l'étude  ^e  ia  craie. 

Les  brachiopodes  surtout  ont  étë  l'objet  de  ses  études  ;  six  mémoiiKs 
fdbtiés^n  1866-67h68^9,  avec  douze  jplanches ,  témoignait  deson  ac- 
'liîité. 

Pendant  ce  lemps ,  il  coomiençait  l'étude  dn  terrain  crétacé  de  la 
Bohême ,  sur  lequel  il  a  pjoblié  dans  le  Bulletin  de  V bistUut^éologique 
4e  Viemte^one  série  jde  notes  qui  attestent  son  aqjtitude  stratigraphique. 

Schlœnbach  avait  été  en  1867  admis,  en  qualité  degéologoé,  itcet 
Institut,  et  pendant  trois  ans  il  a  contribué  aux  travaux  de  la  Carte  géo- 
logique d' Autridie ,  non .  seulement  par ,  ses  explorations  sur  la  craie  de 
Bohême,  mais  aussi  par  celles  qu'il  avait  déjà  menées  fort  loin  sur  la  géo- 
'  logîe  du'  Banat  tie  Serbie. 

Ilveoait  d'être  nommé,  enfévrier  1870,  professeur  à  l'école  polytediaiqye 

allemande  de  Prague;  mais  il  voulut,  avant  d'occuper  œ  poste, < terminer 

la  Carte, géologique  du, Banat.  C'est  au  miliçu  de  ces  travaux  q^e,  par 

suite  di'fipe  nuit  passée  en  plein  air  dans  cette  ço<it)rée^uv;age^  ilfut  atteint 

'  ^'lui' rhumatisme  articulaiFe  aigu  qui  l'e^ileva  en  peu  .)de  jours.  Il  est  mort 

à  Bersaska,  le  13  août  1870,  loia  des  siens  ;  un  collègue  et  ami^,M.  Tietze, 

•  \qm  se  tcoavait  à  p^  ^e.  4istance,  put  airiMer  à  teippspour  a$si^>.  9fs 

derniers  moments. 

Je  viens  de  retracer  rapidement,  cette  existence.  jK^ieptfOqne.si -courte, 
mais  si  bien  remplie,  il  y  ^aviiil  daqs  oe.  jeune  homipe  de:{^ABdes.  promeases 
d'avenir.  Je  l'ai  vu  h  l'œuvre,  et  je  puis  dire  que»  c'est  un^  perte  irrépa  • 


3ft0 


niBotT. 


■  ALLOCUnON  nt&iDEmKLLe. 


17aTi 


Table  pour  la  scieQcc,  comme  c'est  une  douleur  bien  cruelle,  bien  incnoa 
labtc,  pour  une  famille  donl  il  ùLait  U  joie  et  l'orgueil. 

Lors  (lu  voyage  d'U.  Scblœabach  à  Paris,  en  iSGîi ,  j'avais  formé  dé 
te  projet  d'aller  étudier,  la  même  année,  la  craie  du  Nord  de  l'Europe,  po^ 
la  comparer  avec  la  ndtre.  Scbloenbach  s'offrit  ii  me  scnir  de  guide  dans 
Hanovre  et  le  ducbé  de  Brunswick.  Je  le  retrouvais  ainsi,  à  mon  retour  i 
Scandinavie  et  de.s  régions  fialltques  au  commencement  d'octobre  de 
même  année,  comme  plus  tard,  en  1868,  je  l'ai  retrouvé  à  Dresde, 
Prague,  h  Vienne,  et,  en  1869,  k  Inspruck.  Dans  te  Hanovre,  aussi  bii 
qu'en  Bobéme,  nous  avoos  passé  ensemble  de  longues  semaines,  explora 
toutes  les  assises  crayeuses  de  ces  régions,  et  c'est  ainsi  que  j'ai  pu  appr 
cier  sa  sagacité,  la  précision  de  sfc  mélbode  d'observation, 

Pendantlesvoyagescn  commun,  comme  partout  ailleurs,  U-Scbltenbai 
s'est  montré  d'une  obligeance  si  parraite,  il  mettait  tant  d'empressement 
me  donner  une  partie  considérable  de  son  tcmp<:,  que  tout  nalurelleme 
j'avais  contracté  pour  lui  une  sérieuse  affection;  j'étais  beureux  des 
succès,  et  je  formais  d'ardents  soubaits  pour  un  avenir,  qui,  hélas I  devi 
être  si  vite  arrêté  dans  son  cours.  Certes ,  ce  sont  des  souvenirs  bien  pe 
sonnels  que  j'invoque  ici,  mais  c'est  te  seul  moyen  que  j'aie  de  vous  fai 
connaître  combien  esl  digne  de  nos  regrets  les  plus  vifs  cet  excellent  jeu 
bomme,  si  bon  que  tous  ceux  qui  l'ont  connu  l'ont  aimé. 

En  songeant  à  cette  mort  si  prématurée,  k  ces  espérances  si  crnelleme 
déçues,  comment  me  serail-il  po;;sible  d'oublier  sa  famille  désolée ,  oii  j' 
été  accueilli  avec  tant  de  bienveillance?  Permettez-moi  donc  de  lui  euvoy 
l'expression  de  ma  profonde  et  douloureuse  sympathie. 

Je  termine  eu  plaçant  sous  vos  yeux  la  liste  des  publications  faites  p 
U.  Scblœnbach  : 


1B61 


lÀsle  des  travaux  publiés  par  V.  SchUmbach. 

.  Hinerai  de  r«r  du  lias  moïen  du  N.-O.  de  l' Allemagne  (ZcKicAr.  Dtul.  grol.  Geitl 

ehafi,  p.  *65>. 
.  SucMssiOD  des  neuches  du  liis  inférieur  el  du  lias  moyen  iiOM  rAllemagne  septeatrioD. 

(N.  Jahrbudi,  p.  162). 
.  Ammonites  jurassiques  nouvelles  ou  peu  connues  (^Palaontographiea,  I.  Xtll). 
.  Parallèle  entre  lacnie  de  l'Allemagne  seplentrionate   et  celle  du   bassin  de  la  SeJi 
.  Éludes  critiques  sur  les  Brachiopodes  de  la  craie  (Palaonlographka,  l.  XIII). 
,  Brachiopodes  du  Gault  înrérieur  (Aptien)  de  Abans  (Wesiphaliv)  {Zeitidw.  Veut,  gt 

Gaelhckaft,  p.  367). 
.  Brachiopodes  ile  Triage  céaomanien  du  Nord  de  l'Allemagne. 
.  Composition  des   eouchei    rbétiques  de  KiESsen  (Vtrkandlungen  ier  K.  K.  gt< 

Rfichtaiutatt,f.  311). 
.  Faune  tithonique  d'Espagne  comparée  à  celle  du  Tjrol  méridional  (Ibid.  f.  3S4). 
.  Couches  de  Gosau  i  GrDnbach  sur  le  Waud  {Ibid.,  p.  331). 
Couches  néocomiennes  près  de  Sl-Volfguig  {Ibid.,  p.  378). 
.  Notices  ptiéonlolofiques  : 


'487S  siANGB.  804 

1*  Sur  me  bélemiUe  de  la  craie  des  Alpes  de  Grflnbach  ; 
f^Atpidoearis  liaskia  (Jahrbuek  K,  K.  geoL  Reichê,,  p.  589-867). 
1868.  Notices  paléontolopques  : 

3»  Bracbiopodes  de  la  craie  de  Bohême  (Ibid,,  p.  139). 
1868.  Notices  paléontologiques  : 

i«  Sur  Belemnitti  rugi  fer,  sp.  n.,  des  tafe  éocènes  de  Roncà  ; 

M  Remarques  sur  Belemftf/ei  lanceolatui  de  Sharpe  et  de  Sowerby,  et  sur  Belem- 

nitei  graimUUuêf  Sow.  ; 
6*  Sur  Polyptyehodon,  Owea,  des  bords  du  Dniester,  près  d*Oaceth  (Bukowine); 
7*  Sur  Ammonitei  Auiteni,  Sharpe,  de  Pamica  (Hongrie)  (/Md.,  p.  455). 
1868.  Couches  i  galérites  de  TAllemagne  septentrionale  et  leurs  hrachiopodes  ( jV/stimif .  K. 

Akèd.  Wto .,  t.  LVIl). 
1868.  Das  verhalter  der  Flysch-Zone  zum  Nordrande  der  Kalkalpen  swischen  dem  Trann  uad 
dem  Landach  See  bei  Gmûnden  (Schlumd-Mojsisovics)  (Verhandl.  K.  K.  geol. 
RMu.,  p.  312). 
1868.  Notes  sur  la  craie  de  Bohême.  —  Couches  de  Tlser  (Ihid,,  p.  150). 
1868.  Craie  de  Bohême.  —  Lupa,  Kamnitz,  KreibiU,  Choudim,  etc.  {Ibid.,  p.  189  et  894). 
1868.  Craie  de  Bohême.  —  Josephstadt,  etc.  (Ibid.,  p.  325). 
1868.  Craie  de  Bohême.  —  Jicin,  Tpletz,  etc.  (Ihid,,  p.  850  et  351). 

1868.  N<Mtioes  paléontologiques  : 

8*  Sepia  VindoboneruU^  de  Baden  près  Vienne; 

9»  Remarques  sur  quelques  céphalopodes  de  Gosau  (Jahrbuch  K.  K.  geoL  ReUhi,, 

p.  189). 

1869.  Grès  vert  de  Rothenfeld  près  d'OsnabrOck  (N,  Jahrb,  fur  Minerai). 

^869.    Rote  additionnelle  sur  la  craie  de  Bohême  (VeHumdl.  K.  K.  geoL  Reich»,^  p.  143). 
-1869.    Sur  rap(}areil  brachial  de  la  Terebratula  vulgariê  (Ibid,,  p.  164). 
1869.    Sur  les  environs  de  Pettnik,  Mehadilui,  Pattasch  et  Pngor  (firontière  de  la  Roumanie  et 
du  Banat)  (Ibid.,  p.  Hl). 

1869.    Formations  cristallines  sédimentaires  anciennes  du  N.-O.  d*Ahnasch  (frontière  de  la 
Roumanie  et  du  Banat)  (Ibid.,  p.  167). 

1869.    Couches  schisteuses  des  calcaires  du  bord  du  plateau  de  Predetta  an  nord  de  Sttyer* 
dorf  dans  le  Banat  (Ibid.,  p.  169). 

i870.    Série  de  fossiles  de  rxilemagne  du  Nord  (Ibid.,  p.  104). 

i870.    Découverte  de  V Ammonites  ultramontanus,  Zitt.,  dans  le  Dogger  de  Csemy  (B*- 
kouyer  Wald)  (Ibid.,  p.  133). 

M.  DE  RouviLLE  analyse  ensuite  les  travaux  de  M.  Tournai  et 
rappelle  les  services  que  notre  regretté  confrère  a  rendus  à  la 
géologie  du  Midi. 

Sur  la  demande  du  Président,  M.  Cotteau  se  charge  de. rédiger 
une  notice  nécrologique  sur  M.  Pictet,  et  M.  Lory  d'en  rédiger 
une  sur  H.  Escber  de  la  Linth. 

M.  GossELBT  fait  une  communication  sur  le  bassin  houillier  du 
Nord  de  la  France. 

Le  Président  ayant  demandé  quelques  renseignements  sur  la  faune  pri- 
mordiale signalée  aux  environs  de  Spa/ 

M.  Barrandb  fait  observer  que  les  fossiles  qui  lui  ont  été  soumis  comme 
recueillis  à  Hall  provenaient  en  réalité  de  la  Bohême. 

H.  GossBLiT  partage  cette  opinion  ;  mais  M.  Malaise  a  recueilli  lui-même, 
près  de  Spa,  une  plèvre  de  trilobite  et  des  Dictyonema. 


■BftAWM.  9Ï  ilfitt 

M.  BAun\SD(  riipond  (pie  les  OkUfmtm.n  ne  eariciérisent  pas  la  fauno 
jirimoriliiklu. 

H.  Dal'busb  Tail  remarquer  &  l'appui  de  l'imporlante  communicalioa  do 
M.  Goiiselet,  (|Uo  le$  faillos  peu  iudinécs  sur  l'horizon  du  sont  pas  trës- 
raret.  Pariui  lu  examplos  que  l'on  peul  en  signaler,  il  se  borne  à  nppeler 
lus  cnurons  de  lli)lin«tein,  oii  l'oo  voit  le  graniie  superposé  au  terrain  cré- 
tacé. T>'apr^  la  descriplion  d^îlléeqo'en  adonixJe  autrefoisM.  Bemhard 
je  Cou»,  c*«5t  par  des  faîtlcs  dont  riDclinai5'>n  n'excédu  pas  17  ou  M 
degrés,  comme  «ur  un  plan  faiblecnenl  incliné,  que  le  graaile  a  o(é  pous»! 
NriM  cmkIiu  du  i|wé«icudsiein. 

M.  LoRt  Uil  elMvncr  qm  h  m^e  «ncplication  peut  être  appliquée  aui 
Unitiemx  de  pnaitt  nponal  sur  le  terrain  jara±sique,  qu'a  signalés 
U.  Kie  île  B^unonl.  I.Mi>nalJe  de  PcdfrCœur  doit  s'<5Xpliquer  par  onâ 
(aille  p«u  inclinée  suim  de  glissement. 

M.  K  RâcrnxK  pca$c  «{ue  la  mtmt  thécrie  p«ut  tvadie  contple  de  cao- 
Uia«$  diHicultfs  Mgoalêrs  an  eavirtUM  d>e  NefOèï. 

M.  G*RRiGor  met  soas  les  wux  de  la  Société  la  CarU  géologique 
de  ràrié^,  4e  la  Bmtf-Garomne,  de  la  fartie  evfst  de  t'Avde  et 
de  Ut  pÊTlie  «/  des  Bautes-Pyréuces. 
V/f>rirurirr  dfBMirfe  s  V.  Gmign  qoeUo  cet  fmir  loi  la  liinile«fllre 
^fcftrâi*'*""  ivnsàqiM  et  la  rormaôtui  crâaeée. 

^~j|_  (itmiior  rvpond  que  ces  denit  formuio&s  uni  sipuëes  fiar  nno 
■«■cbrdr  tuoii»,  fî  qu*  pour  loi  les  calcaires  iDicèrafcs.  des  Pyrénées 
sont  lotts  crétacés. 

M.  lUruH  demande  qnel  est  T^e  du  poudingae  de  Palassou  aux  onvi- 
ronsde  Pau,  el  celui  du  poudingue  de  Chalabre. 

H.  GARRieoc  répond  qu'il  ne  peut  encore  rien  dire  relativement  an 
poiriingue  de  Palassou  ;  mus  que  le  poudingue  de  Chalabn  -tstMcèM  et 
«upërwm  an  wrrai»  ««wnuilijiqoe. 

M.  DE  RoETViLLB  cousUte  un  accord  remarquable  entre  les  r<taliais<Mni- 
lig«^iil«e«  exposé»  par  M.  Garrigou  et  ceux  qui  se  trouvent  fcoalenns 
■4àj»  MnjyiBoire.de  M.  H^gnaa  qui  a  àié  icansmis  i,U  £oàB(é,il  j^ 
qaelqnes  mois- 
Séance  du  Si  avHl  iS73. 

nieiDEHCE  DE  M.   LB  MÂBQUIS  DB  BOTS. 

KM.  Chaperel  Bayan,  Secrétaires,  donaeat  lectare^es.proeès- 
fvtiaiix  des  deux  dernières  séasoes,  doat  la  rédacUoaestadâptéc. 
^^W6>lâeitt  annonce  la  mort  *n  doctear  T«i«u.  La  Sotàété 
mâ9  tan  retretaexittimés'par'lui. 


ms  txitÈt:  ^-êmtmioi  uk^AâMms.  ^^3 


H^  ÎGMite  ides  pi^sentaliôtis  faites  dans  la  deinïièiiHs  ééttnce,  le 
Pirêsidettt  prodâtte  membres  de  la  Société  : 

MM.  DEBRAYy  Conducteur  des  Ponts  et  Chaussées,  rue  du  Plat,  A 
Ulle  <NoFd); 

Baraois  (CSiarles),  Préparateur  de  géologie  à  la  Facultèdes  sciences, 
à  Lille  (Nord),  présentés  par  MM.  Hébert  et -Gossriet 

Le  Président  dépose  sur  le  bureau  le  quatrième  mémoire  du 
t.  IX  de  la  't  série  des  Mémoires  de  la  Société  (Mémoire  sut  ks 
terravis  crétacés  des  environs  du  Beausset  (Var),  par  M.  Aristide 
ÎOOGAs),  et  annonce  que  cet  ouvrage  est  en  vente.  Le  prix  pour  les 
membres  est  de  4  francs. 

M.  LoûisLARtET  offre  à  la  Société  h  seconde  partie  it  son  Essai  sur 
la  Géologie  de  la  Palestine  et  des  contrées  avoisinantes  telles  qUe 
V Egypte  et  V Arabie,  ainsi  que  deux  cartes  géologiques,  consacrées  Tune 
aux  bords  de  la  Mer  Morte,  l*àùtre  à  la  région  comprise  entre  le  Liban  et 
Ja'Mer  Rouge,  région  correspondant  à  la  Syrie,  à  la  Palestine  et  à  Fldu- 
Dkée.  A  cette  dernière  carte,  se  trouve  -annexée  une  petite  esquisse  g^lo- 
gique 'résumant  les  notions  acquises  sur  la  Palestine,  TArabie  Pétrée  et 
r^g;ypte.  Ces  cartes,  imprimées  en  1867^  étaient  destinées  à  figurer  dans 
tt  liavail.jrfus  considérable. 

.  Ik  V^  .partie  de  V  Essai  sut  la  Géologie  de  la  Palestine  parut  en 
1869  dans  les  Anna^  des  Sciences  géologiques.  La  sooonde  partie 
aHmt  è(re  imjprimée  dKins  le  même  reeueil  en  1870,  lor^e  île  tristes 
éMkieÉieiits sent  vennsen  retarder  la  publication ,  et  ce  n'est  qie  dalis 
le  volume  de  1872  qu'elle  a  pu  prendre  piâce. 
'  Cette 'SOGonde  partie,  ^ui  comprend  ies  XJ®,  XII®  et  Xlil''  chapitrés  du 
travail  complet,  est  entièrement  consacrée  à  Tétttde  paléof&lélogiqiie  des 
êtres  organisés  dont  les  débris  ont  été  rencontrés  dans  les  terrains  décrits 
dans  la  première  partie.  Quatre  planches  jointes  à  ce  travail  reproduisent 
fefl-fbniles  nouveaux  ou  rem2u*quables  des  asi»ses  crétacées  et  tertiaires  de 
kPiâiestine  et  de  ridumée.  L'auteur  fait  ressortir  les  traits -généraux  de 
M'fiNines,  en  in«stant  particulièrement  sur  les  mollusques  qu'il  a' plus 
spécialement  étudiés  dans  ce  travail. 

M.  Gotteau  a  déjà  'fait  connattre  dans  le  BuUetin\t& oursins  fossiles 
qae  Tauteur  a  rapportés  de  ces  contrées.  M.  Terquem  s'occupe  de  l'étude 
des  f^raminifëres,  si  nombreux  dans  la  craie  de  la  Palestine.  Un  chapitre 
spécial  est  ^xmsaoré  à  l'étude  des  vestiges  que  les  peuplai  préhîstorh- 
ques  ont  laiieés  en  Orient.  Les  collections  qui  ont  servi  de  base  à  œ  tra- 
nul  Wtélé' données  au  Muséum  d'Histoire  naturelle,  oh- elles  seront  à  la 
tts^nritidn  de  eeux  qui  vendraient  les  consulter. 

H.  Louis  Làrtet  offire  en  outre  à  la  Sodété^la  Xt*»  fiVflàiMi'^és  ^fMî- 


■Ml  ftACLW.  —  C&ÉriCri  tiES  LAUDES.  31  iflQ 

qui<B  aquitanîccB,  recueil  dont  la  mort  des  deux  auteurs  prlncipaoi' 
avait  interrompu  la  publication,  et  qui  sera  bJODlAt  terminé,  grâce  au 
cours  empressé  de  plusieurs  savasls  Anglais  et  Français. 

M,   Hébert  dépose  sur  le  bureau ,  de  la  part  des  auteurs  ; 
deux  premières  livraisons  des  Arcliives  du  Muséum  d'Histoire 
relie  de  Lyon  (V.  la  liste  des  dons). 

H.  Vélain  fait  une  communication  sur  les  couches  des  CDviroBl 
de  Berrias. 

M.  Pabbam  fail  observer  que  les  calcaires  de  Païotive  ne  sont  pas  sliv 
liGés,  el  qu'on  ne  peut  les  considérer  comme  lo  prolongement  d'"' 
qui,  elles,  sont  régulièrement  stratifiées  dans  le  voisinage. 

M.  Vilain  répond  qu'en  elTel  il  faut  voir  là  une  lacune  qui  est  ÏDd)qat| 
d'ailleurs  par  l'existence  du  poudingue  qu'il  vient  de  décrire. 

M.  Raulin  conteste  que  la  difTtJrence  de  couleur  dans  les  éléments  d*an 
poudingue  soit  un  iodica  absolu  d'uoe  diSercnce  d'âge  et  d'origine.  Ainsi 
les  calcaires  d'eau  douce  de  la  Gironde,  ceux  de  Saucats,  par  exemple, 
contiennent  des  assises  bréchoides  renfermant  des  fragments  jaunes  ou 
roDgeàtres,  fragments  qui  sont  néanmoins  évidemment  contemporains. 

M.  VjLAm  répond  qu'il  est  possible  qu'à  la  partie  supérieure  des  cal- 
caires tigrés  les  fragments  soient  contemporains;  mais  cela  ne  se  peut 
à  leur  base  ;  l'écbaDtillon  qu'il  a  mis  sous  les  yeux  de  la  Société  et  bien 
d'autres  montrent  avee  évidence  des  galets  arrondis;  on  voit  d'ailleurs 
qu'ils  appartiennenl  à  la  roche  sous-jacenle. 

H.  Batan  demande  ce  que  H.  Vélain  entend  par  Ammonites  polyploear, 
il  a  vu  ce  nom  appliqué  ordinairement  â  l'A.  5u&/asci«u^û,  d'Orb., 
qui  n'a  aucun  rapport  avec  le  Nautilus  polyplocus  de  Reinecke, 

H.  ViLAiN  répond  que  les  deux  espèces  se  trouvent  ensemble  dans  les 
assises  qu'il  a  étudiées, 

M,  Raulik  fait  la  communicatioil  suivante  : 

MH.  Ë.  Jacquot  et  V.  Raulin,  chargés  de  la  carte  géologique  des  Lan- 
des depuis  1862,  ont  terminé  leurs  explcvations  et  s'occupent  de  l'imprefi- 
sion  de  la  carte  et  de  la  description  géologique  et.  agronomique  du  dépar- 
tement, dont  un  premier  fascicule  paraîtra  prochainement. 

Dans  les  alentours  de  Dax,  M.  Raulin  adopte  pour  le  terrain  crétacé 
une  classification  qui  ne  s'écarte  guère  de  celle  qui  a  été  proposée  oa  1853, 
dans  les  Annales  des  mines,  par  MM.  Crouzet  et  de  Freycinet,  et  à  la- 
quelle M.  Dumortier  ajouta,  en  1859,  les  calcaires  de  Vinport. 

Dans  le  principal  massif  ou  Ilot,  celui  de  Pouillon  et  Tercis,  allongé  de 
l'E.  24°  S.  k  l'O.  S4°  N.  (direction  qui  ne  s'éloigne  pas  beaucoup  de 
celle  des  Pyrénées) ,  il  admet  que  le  terrain  ra^tacé  est  formé  par  trots  grou- 
pes de  roches  bien  distincts  : 


1873  '  *     nrnats.  — •  obsbrt.  sim  ia  ifotB  de  m.  HkvwK.  3d5 


i^  Une  partie  inférieure  formée  par  le  calcaire  de  Yinport,  qui  est  com- 
pacte, gris,  avec  argiles  schisteuses  intercalées,  et  renferme  des  fossiles  qui 
paraissent  bien  le  rapporter  à  la  base  du  Grlinsand  ou  à  la  partie  supé- 
rieure du  terrain  néocomien  ;  un  affleurement  a  été  retrouvé  à  9  kil.  de  là, 
an  S.-K  de  Benesse^lës-Dax  ; 

2^  Une  partie  moyenne,  formée  principalement  par  des  argiles  rouges  et 
violettes,  bigarrées  de  vert,  de  jaune  et  de  blanc,  dans  lesquelles  se  trou- 
vent, en  divers  points,  des  gypses  et  des  prismes  d'aragonite,  et  sous  la 
i|ille  de  Dax,  un  ensemble  de  bancs  de  sel  genmie  connu  déjà  sur  près  de  35™ 
d*^>aisseur;  elle  est  terminée  par  un  banc  de  dolomie  grenue  et  fossilifère; 
3^  Enfin,  la  partie  supérieure,  formée  par  la  craie  deTercis,  un  peu  mar- 
noose,  extrêmement  épaisse^  et  dans  laquelle  se  trouvent  divers  fossiles  de 
là  craie  de  Rouen  et  un  très-grand  nombre  à'Ananchytes  ;  la  partie  supé- 
rieiire  est  constituée  par  un  banc  dolomitique,  d'après  M.  de  FVeycinet. 

En  effet,  le  calcaire  de  Yinport  se  trouve  près  du  pont,  dans  une  petite 
oolline,  ob  il  plonge  de  72^  au  N.  âO'  E.  La  craie  forme  le  cotean 
de  la  Grande-Roque,  de  500"^  de  largeur,  dans  lequel  elle  plonge  égale- 
ment de  75°  au  N.-E.  L'espace  intermédiaire  est  occupé  par  une  plaine 
basse,  de  700°'  de  moindre  largeur,  qui  montre  en  divers  points  les  argiles 
iMiges  qni  ont  probablement  une  inclinaison  pareille  à  celle  des  deux  assi- 
9CB  précédentes  qui  les  flanquent  au  S.  et  au  N. 

M.  Ranlin  croit  que  les  argiles  rouges,  placées  topographiquement  entre 
le  calcaire  de  Yinport  et  la  craie  de  la  Grande-Roque,  y  ont  aussi  leur 
place  statigrapbique.  Il  ne  voit  aucune  raison  de  supposer,  avec  divers  au- 
teurs modernes,  qu'elles  appartiennent  au  terrain  triasique,  qui  formerait  là 
un  llol  interposé.  Pour  lui,  elles  auraient  une  épaisseur  considérable  ;  et 
si  dks  étaient  simplement  sur  leur  tranche,  sans  failles  ni  plissements, 
l^'ensemble  du  terrain  crétacé  dans  ce  point  aurait  une  largeur  minimum 
de  1200",  qui,  diminuée  du  quart  par  suite  de  Tinclinaison  de  72  à  75^, 
donnerait  une  épaisseur  totale  d'environ  900™.  Toutefois,  celle-ci  n'aurait 
tien  d'exorbitant  au  pied  et  dans  la  chaîne  des  Pyrénées,  puisque  dans  le 
>ndage  de  Grenelle  la  craie  seule  a  été  traversée  sur  une  épaisseur  de  500*. 


M.  HifoiRT  rapporterait  plutôt  a  Purgonien  le  calcaire  de  Yinport,  d^au- 
tant  pIoB  que  Paptien  avec  Ostrea  aquila  existe  dans  le  voisinage  à  Sainte- 
Smanne  ;  d'autre  part,  le  cénomanien  de  M.  Raulin  est  bien  connu  comme 
appartenant  à  la  craie  supérieure.  Les  relations  stratigraphiques  entre  les 
deux  massifs  sont  si  peu  nettes,  et  les  lacunes  si  grandes,  qu'on  est  dis- 
posé a  croire  qu^en  ce  point  les  choses  ne  se  présentent  pas  normalement. 
Il  y  a  des  failles  qui  ont  amené  des  eaux  salies  ;  on  y  exploite  du  sel 
gemme,  et  les  argiles  rouges  sont  en  relation  avec  des  ophites  ;  tout  cela 
jeUe  des  doutes  sur  ^explication  donnée  par  H.  Raulin.  Au  surplus 
M.  Hébert  n*a  pas  fait  d^observations  spéciales. sur  oe  p^nt^ 


306 


liABM,  —  suBwuBiox  fiii  v  airr-iaduB. 


31  »nil' 


H.  LsTutnii  croit  que  le  (ait  sigiulù  par  M.  Raulia  n'est  qu'un  cas  ptr- 
ticulicr.  Il  a  vu  les  choses  plus  en  graod.  Le  trias  existe  dans  les  Pyré- 
nées, mais  for't  Isiu  et  avec  des  caracti^res  bien  dilTiireDts  :  il  est  formé  de 
gras.  Les  argiles  sont  rougies  par  Tophile,  <im  est  toujours  accompagnée  de 
leioies  rougi^s  et  de  g}'pse,  de  mCme  que  dans  certains  volcans  de  l'AmiS- 
rique  on  voit  parfois  sortir  du  soldes  argiles  éruplives  colora.  H.  Lflj^ 
merie  ne  peut  rien  voir  làquiressembleautrias.  A  Salîtes  {IUute-GaroDn«), 
)ff  gypse  est  encore  en  relation  avec  les  ophites,  et  il  est  exploité  dans  \êt  i 
terrain  crëUcé  qui  est  (endillé  et  bouleversé. 

M.  LwrKT  rappelle  que  Tannc^e  dernière, dans  les  dolomies  situées eotr»*'  J 
la  villede  Daï  et  le  poialomenld'ophile,   il  a  recueilli  avec  M.  Peiier  uo-» 
ananoliyle  deceux  que  l'on  rencontre  àtercis;  il  aioute  qua  ropininn   da 
H.  liébartsur  l'âge  triafiîque  das  oau<'bes  de  Vinport  a  été  manifeetée  i 
lement  dans  une  conversation  dont  le    procès-verbal  de  la  réunion  d^l 
BayoDDe  ae  fait  qu'une  monlion  Irâ^vague. 

H.  GnoNEa  fait  observer   que  U  distance  entre  les  doux   massif»  de»  1 
Vinport  étant  d'environ  un  Ivilomëtre,  et  les  couches  plongeant  de  75  i' 
80%  on  serait  conduit  à  admettre,  si  tout  était  régulii>r,  que  h  craia 
1,500  i  1,000  m.  d'épaisseur,  ce  qui  est  considérable. 

H.  Gabrigod  a  fait  plus  de  vingt  coupes  dans  le  terrain  en  disciiasioa». 
et,  d'accord  avec  Magnan,  il  y  voit  du  trias.  M.  Leymerie  insislA  sur  le^ 
différences  qu'il  y  a  entre  ce  terrain  et  di«s  grés  qu'il  croit  iriaaiqueft;  mai^E- 
ces  gr6s  rouges,  pris  pour  du  trias,  appaniânnenl  au  terrain  dévonion  e  V. 
sont  accompagnés  de  nombreuses  griottes.  Le  terrain  carbonifère  ineon     — 
teslable  repose  sur  ces  grès;  M.  Frossard  y  a  recueilli  des  calamités  -^^ 
Gavarnio  ;  Nérée  Boubée  l'avait  cité  il  y  a  longtemps  à  la  Maladella.  11  y  ~~- 
danslesPyrénéas  une  bandode  terrain  houiliier  que  l'on  peut  suivre  depui.  ^«. 
les  Basses-Pyrénées  jusque  dans  l'Aude.  M.  Lsriel  y  a  trouvé  dans  l'Ariég  ^^ 
un  Lepidostroims. 

Tt.  tdmiHiiB  conteste  Pexiâtence  des  plantes  cilées  par  M.  fianigon. 

H.  DiBDUFAir  précise  en  cpidques  mots  U  «omotsawaitira  qiT'-S^ 
a  faite  daoa  U  séance  da  14  avril. 

H.  Bioche  donne  lecture  de  la  note  suivante  : 

SBti  US  PBinVBS  HE  LA.  SeBIIKRSI3I4  DU  HOHI-rLOSbiB  i  l^taQQ^^ 
JOIUSSIQUK, 

par  M.  0.  FABBI  (pL  V). 

Dans  une  oote  refonte  (1),  noiis  avons  aiu]oacé.({vela  rég^n  ^i^mBtftrr 
Lsière  avait  dû  être  sdbmargée  &  l'époqiuq  jurassiqtte  pepdiEtatleSvQMp^^ 


0>  CampletftRdMtl.  ISCVI,  p.  8IM>  iliiiM  ta  7  ml  WS» 


; 


dat Vi]ifrà>*lia8  etdb  Todlithe  ioférieure.  Nous  yenood  auptord'hiii  a}qporter 
les  preuves  détaillées  de  cette  assertion. 

Le  Mont-Lozère  eensUtae  un  vaste  plateau  granitique^  d'une  dtitode 
moyeane  de  1400  mètres^  et  d'une  superficie  d'environ.  3Û0>  kikMètKB: 
canéSi  La  l^iie  de  faite  dst  à  peu  près  rectiligne  ;  elle  se  maintient  pen«- 
daal  3Sr  kilamèCres  avee  une  hauteur  presque  uniforme  de  1600  mètres^ 
cl  fld  conservant  sa  direction  moyenne  qui  est  de  106''  (1)« 
^  Tout  autour  de  ce  plateau,  et  à  un  niveau  bkn  inférieur,  sont  dissé- 
minée diveis  lambeauii  de  terrain  jurassique,  tànoins  évidents  d'un 
dipAt  jadÎB  oealinu:  Ib  ont  été  en  partie  signalas  par  les  géologues-  (2)f 
maift  d'après  nos  obs^raiions,  ils  se  retient  entre  eux  d'une  façon  trèSr* 
intime;  ea  définitive,  ils  ne  manquent  absolument  que  sur  âO^kilomètreat 
eatre  le'eol  de  Ghamplong  (Lozère)  et  le  Ghaylard  (Gard),  c'est-à-dire  * 
dans  une  partie  de  k  chaîne  des  Gévennes  où  les  dénudations  ont  altat* 
que  trè&-profondément  la  masse  même  des  rocbes  cristallines^  etouipac 
oDiiBèfuent,  il  ne  peut  rester  aucune  trace  de  terrains  sédimentaireek 

Aâ  premier  abord,  il  semble  naturel  de  considérer  le  plateau  élevé  du 
Uentt-LoKère  comme  ayant  formé  une  Îl6  dans;  la  mer  jurassique  :  teUe 
eil:  en  effiet  l'opinion  générale,  reproduite  dans  les  ouvrages  les  plus 
rioeûtÀ  (3).  Nos  études  dans  cette  région  nous  ont  amené  à  des  coftchn 
si«a  cBtièDemeint  opposées,  basées  principalement  sur.  une48éâede  gnqn^ 
dteeoupes  longitudiiiales  &  travers  le  massif  du  Mont-Lozère,  et.  aussi  sur 
le  ralev^  détadllé  des  conditions  de  contact  des  terrains  sédimentaires  avec 
Isa  noûhes  cristallines. 

Nous  croyons  utile  de  donner  ici  quelques^un»  des^  £ûts  sm^  1epqu4^. 
Imposent  noS'  conclusions.  Nous  avons  choisi  h  cet  effet  parmi  les  ooupes 
d'tteomble  quatDQ  profils,  d'une  longueur  respective  de  37  kibmètros 
chftoun  et  perpendiculaires  à  l'axe  de  la  chaîne  ;  nous  avons  eu  soin  4èt 
les  coordonner  (V.  la  planche  V)  par  rapporta  une  mâme  fiuUerecti-» 
HffÈB^ifuMù  d'Orcières}^  qui  leB  rencontre  tous  et  qui  est  perpendi- 
culaire'à  leur  direction  oommone. 

Profil  n**l, 

passatii  par  les  cols  de  Montmraty  de  la  lûubière  el  de  la  Pierre' 

Plantée. 

dette  ooiiq^  tmverse  la  partie  occidentale  du  plateau  du  Modot-^Lozèpe^ 

»1T^— ^1^— — ,— ^  Il  liai       —^—1        II  I  .1  1  ■  I      I        I     ti         f    .  n  f^^ÉMJA^mil» 

(t)  liCaraolg^s  sont  cokptés  de  0  à  ISO  degrés  à  partir  du  nord  vrai,  dans  le  sens*  do*  mon-^ 
Tement  des  aiguilles  d^une  montre. 

(2)  Dofrénoy  et  Elie  de  Beaumont,  Carte  géologiqtte  de  la  France  ;  E.  Dumas,  Carte  giol. 
du^dégk  ékti6af4';  Laor  Mémoire  sw  Us  filêtu  eu  Cévenau  ÇAmL  du  KIm^»  ^ série, 

(SiiWÊik,  Prodrome àegéohgUi  Jauberty  BuU.  Sac^  géQl*^d^tr(mciifi^Mi9i  U  VWt^ 
p.  216  ;  Ddesse,  Lithologie  du  fond  du  meh* 


w         W 


308  FABtlK,   — StmMERSION   Dt   HOHT-LOZËRE.  SI  aVlil 

et  effleure  le  plateau  granitique  du  Palais  du  Roi,  c'cst-k-dire  l'extrémité 
du  grand  massif  montagneux  de  la  Margeridi». 

De  Sauveterrc  jusqu'au  col  de  Monlmiral,  on  peut  étudier  les  assises  ifS 
plus  élevées  de  la  série  jurassique  des  causses;  ce  sonldes  calcaires  blancs, 
lithographiques  ou  marmoréens,  sans  fossiles  (100  mètres),  reposant  sur 
noxfoidien  très-réduit  (Smèlres),  maïs  très-riche  en  fossiles  (j1}ptmi»t(7es 
Martela,  A.  canaliculalus,  A.transversarius.A.  pf rtimw/M*, etc.) 

Tout  ce  système  est  traversé  à  SauveLerre  par  un  pointcment  de  pépé- 
tino  {tuf  palagoniliqué)  et  de  basalte,  et  buiesur  la  route  départementale 
,  contre  les  dolomies  cristallines  qui  constituent  le  bajocien  supérieur.  Ces 
dolomies  forment,  à  2  kilomètres  plus  loin,  la  lèvre  occidentale  de  la  grande 
faille  du  FafdonnAî,  et  dessinent  au  col  de  Montmirat  un  escarpe- 
ment rocheux  de  80  mètres  de  hauteur,  au  pied  duquel  s'étendent  en 
couches  réglées  les  grès  infrà-liasiques  et  les  calcAÎres  dolomîtiques  bran 
de  capucin  qui  les  accompagnent  constamment. 

Ces  calcaires  forment  à  eux  seuls  un  mince  revêtement  superficiel 
(15  à  20  mètres),  couronnant  le  plateau  granitique  de  la  Borie  et  sele- 
vant  en  pente  très-douce  (0'",0t9  par  mètre)  jusqu'à  la  gorge  du  Bra- 
iDonl.  En  cet  endroit  {H60  mètres),  une  faille  considérable  ramène  au 
jour  le  granité  et  le  perle  à  la  cote  1400  ;  on  est  alors  sur  le  plateau 
Bnpérieur  du  Mont-Lozère,  qui  a  ici  sa  largeur  moyennne  de  i  kilomètres. 

Bientôt,  après  avoir  franchi  deux  vallons  granitiques  qui  donnent 
naissance  au  ruisseau  de  Vazeillcs,  on  entre  brusquement  dans  des  mi- 
caschistes azoiques,  dirigés  75°  et  relevés  éyidemment  par  la  masse  giani- 
tîqœ  qu'ils  recouvrent  comme  les  tuiles  d'un  toit  (1). 

Ce  système  des  schistes  cristallins  se  continne,  sans  changer  de  carac- 
tères, jusqu'au  col  de  la  Loubière  (1185  mUres),  ob  la  grande  faiUe  ■ 
d^Oretères  ramène  au  jour  les  dolomies  bajocieimes  qui  avaient  cessé  - 
si  brusquement  an  col  de  Montmirat. 

A  partir  du  point  oii  nous  sommes,  les  strates  jurassiqoes  se  saÎTOit 
d'une  façon  très-régulière  ;  elles  offrent  d'abord  une  grande  coupe  natu- 
relle depuis  le  Roc  de  l'Aigle  (1358  mètres)  jusqu'au  Lot  (860  mètres), 
puis  s'éloident  sur  les  hauts  plateaux  du  Beyrac,  en  subissant  un  léger 
rdèrement  vers  le  nord  et  nn  rejet  de  100  mètres,  à  la  faille  tTAUmc. 

Enfin,  ks  couches  inférieures  de  l'infrk-tias,  formées,  comme  à  la  Borie, 
par  les  grès  et  le  calcaire  capucin,  viennent  mourir  en  bisean  à  la  cote 
1265,  au  col  de  la  Pierre  Plantée,  sur  on  contrefort  da  plateau  graniti^e 
du  Palais  du  Roi. 

(I)  Cette  Aspoutton  des  actdales  uoîqaes  uitirar  d«  ta  muM  puùUque  centnle  dn  lloit- 
LiÙiraMlprMqBe|éii<nlc;dlei  M  apertne  pour  U  premiire  Ibis  ta  1816,  pirH.  lurâ* 
~   '  '  .-    ■  ■    ^^^  ^  Honiptffiar,  «t  Ûgmit  dus  le  premier  volana  de  tn  KM— 


V 


4873  fàbrb.  —  SUBMERSION  DU  mout-lozèrb.  309 

Profil  n°  2, 

passant  par  la  mo^itagne  de  V Echine  d'Ane  et  la  plaine 

de  MonibeL 

A  son  origine  méridionale ,  la  coupe  traverse  la  partie  du  causse 
H^'ean  qui  est  située  au-dessus  de  Florac  et  dont  la  constitution  est  la 
m^e  que  celle  du  causse  de  Sauveterre  (Y.  profil  n^  1);  les  couches  y 
sont  encore  horizontales,  mais  dès  qu'on  descend  dans  la  vallée  profonde 
du  Tara,  les  dislocations  apparaissent. 

Une  faille  importante,  que  j'ai  désignée  sous  le  nom  de  faille  de 
Florac  et  qui  dessine  le  cours  du  Tarn  depuis  Florac  jusqu'au  Canton- 
net,  ramène  brusquement  les  micaschistes  et  rejette  la  base  des  dépôts 
jurassiques  à  la  cote  1038,  au  pied  de  la  montagne  de  TEchine  d'Ane. 
Celle-ci  (Y.  plus  loin,  p.  315,  coupe  4)  offre  la  série  complète  depuis 
l'infirà-lias  jusqu'au  bajocien  moyen,  mais  les  divers  sous-étages  du  lias 
sont  très-réduits  ^tandis  que  l'infrà-lias  supérieur  et  les  calcaires  à  fucoides 
(bajocien  inférieur)  sont  encore  très-développés  avec  leur  faciès  habituel. 

A  mesure  qu'on  se  rapproche  du  MontrLozère,  tout  le  système  se  relève 
graduellement,  avec  une  pente  de  0'°,023  par  mètre  ;  les  étages  supérieurs 
(lias  et  bajocien),  morcelés  par  des  dénudations  considérables,  forment 
une  butte  conique  isolée  (1217  mètres),  et  les  grès  de  la  base,  accompa- 
gnés toujours  du  calcaire  capucin,  constituent  à  eux  seuls,  comme  sur  lepla^ 
teaa  de  la  Borie,  un  mince  revêtement  qui  masque  le  granité  sous-jacent. 

Bientôt  ce  revêtement  cesse  {faille  de  la  Veissièré),  et  au-dessus  du 
hameau  des  Laubies  le  granité  atteint  rapidement  la  cote  1422.  A  partir 
de  ce  point  s'étend,  sur  cinq  kilomètres  de  large,  le  plateau  supérieur  du 
Mont-Lozère,  à  l'âdtitude  moyenne  de  1500  mètres.  Il  est  limité  vers  le 
8od  par  l'escarpement  de  la  faÛle  que  nous  avons  indiquée  déjà  à  la  Borie, 
et  qui  est  désignée  dans  nos  profils  sous  le  nom  de  faille  de  la  Brousse^ 
du  nom  du  hameau  où  elle  est  le  mieux  visible  ;  au  nord  le  plateau  se 
termine  élément  à  un  escarpement  rectiligne,  qui  domine  le  versant  infé- 
rieur et  parait  dû  à  une  faille  parallèle  à  la  crête  du  Mont-Lozère  (10&>). 

En  descendant  le  versant  de  la  montagne,  on  laisse  à  droite  le  hameau 
des  Sagnes,  remarquable  par  une  accumulation  morainique  de  blocs  roulés, 
et  on  arrive  au-dessus  du  village  d'Houltet  ;  là,  un  ressaut  brusque  abaisse' 
le  terrain  de  60  mètres  environ,  et  ramène  un  lambeau  de  calcaire,  que 
la  grande  faille  d'Orcières  fait  buter  contre  les  micaschistes.  La  composi- 
tion du  lambeau  jurassique  est  remarquable  par  la  persistance  de  l'infrà-lias 
avec  sa  composition  et  son  épaisseur  normales  (Y.  coupe  5). 

En  poursuivant  la  coupe  vers  le  nord,  on  traverse  la  gorge  profonde 
du  Lot,  et,  après  avoir  effleuré  les  contreforts  occidentaux  de  la  montagne 

20 


S10  FABRE.  — SUBKEttSIOIf  DU  MOm-LOZÈttE.  SI   ftvril 

scbisteuse  du  Goulet,  ou  retrouve  les  plateaux  calcaires  qae  la  faille  du 
Villaret  a  rejelés  en  contrebas  du  massif  du  Goulet. 

Ces  plateaux,  formés  presque  exclusivement  d'un  calcaire  blanc  et 
stérile  (infrà-Iias),  se  continuent  vers  le  nord  par  le  petit  causse  de 
LarzaUcr,oiirootitbeinrà'icure  et  le  lias  sont  ramenés  au  jour  par  h  faille 
d'Allenc,  et  ils  se  terminent  enfin  par  la  grande  plaine  de  Montbel 
(1202  mètres). 

En  cet  endroit,  la  formation  lia-iique  toute  entière,  réduite  k  nne 
diiaine  de  mètres  d  épaisseur,  vient  mourir  en  biseau,  de  sorte  qu'an 
village  de  Montbel  le  granité  n'est  plus  recouvert  que  par  les  grès  infrt 
liasiqucs  et  le  calcaire  capucin.  Un  peu  plus  loin,  le  grès  seul  persiste 
et  s'élève  en  pente  assez  douce  (0'",04  par  mètre)  jusqu'à  la  cote  1310, 
à  un  kilomètre  avant  d'atteindre  la  ferme  de  la  Fazole. 

Profil  iV  3, 

passant  par   h  sommet  du  Mont-Lozère  cl  le  causse  de  Belvezet. 

Après  avoir  traversé  le  massifschistenx  de  la  montagne  du  Bougés,  carac- 
térisé par  ses  gorges  profondes  et  ses  crêtes  aigul!s,  le  profil  rencontre  «ne 
faille  qui  abaisse  le  terrain  et  amène  k  la  cote  1100  un  plateau  calcaire 
(isfrà-Uas)  assez  étendu ,  sur  le  versant  ducpiel  est  assis  le  petit  bameau  de 
^z8c.  Une  butte,  un  peu  pins  élevée  (1142  mètres)  que  le  plateau  environ- 
Haut,  offre  la  base  de  l'oolithe  inférieure  (calcaire  à  fucoïdes),  avec  son  déve- 
loppemont  normal,  et  permet  ainsi  de  se  rendre  compte  de  la  grandeur 
des  érosions  qui  ont  enlevé  les  dépôts  jurassiques  et  creusé  profondéniait 
les  rocbes  cristallines  sous-jacentcs. 

Le  plateau  de  Grizac  se  termine  vers  le  nord  par  une  coupure  pro- 
fonde, dans  laquelle  coule  le  Tarn.  A  partir  de  ce  point,  la  raoDtagoe 
granitique  de  la  Lozère  s'étend  sans  interruption  pendant  13  kilomètres. 
Le  relief,  d'abord  peu  marqué,  s'accentue  avec  vigueur  au-dessus  de 
Finialettes,  et  passe  de  1150  à  1400  mètres,  en  formant  un  escarpement 
baissé  de  rocbers  ;  c'est  la  lèvre  nord  de  la  faille  de  la  Brousse,  que 
nousavonsdéjàsignaléeàla  Borie  et  aux  Laubieset  qui  est  jalonnée,  sur 
une  longueur  de  22  kilomètres,  par  les  bameaux  des  Ikdieux,  la  Brousse, 
Pré-Soutayran,  Montgros,  le  Gros,  l'HApital,  Gamargues  et  Bellecoste  (1). 

A  partir  de  cette  faille,  le  plateau  supàieur  s'élève  graduellement 
jusqu'au  faite,  et  y  atteint  l'altitude  extrême  de  1702  mètres  au  roc  de 
Finiels.  C'est  de  beaucoup  le  point  le  plus  élevé  qu'atteignent  les  roches 
cristallines  dans  la  France  centrale. 

(1)  C'est  le  proloDgement  de  cette  Taille  qui  dessine  l'escarpement  m^ridioiial  dn  pic  de  Cas- 
tahdes  (ISOS"),  et  qui,  i  10  kilomèlrM  plus  loin,  bit  buter  le  landieaud'mM-liasdaCtiijUnl 
(Qnd)  cwin  U  manUciu  kbisleuse  de  Bonnevuii. 


Avtréuftm  ia  Toeéd  Finieis,  le  terrain  s^abaisse  assez  vite  à  la  cote 

i500  et  ne  tarde  pas  à  changer  de  caractère  :  an  granité  porphyroîde  qpi 

ùanait  la  masse  du  Mont-Lozère,  succèdent  d'abord  un  granité  gneissiquè,  à 

2^aii8  moyens,  pnis  un  gneiss  bien  caractérisé,  qui  ne  tarde  pas  à  étnd 

moDUYert  en  stratification  conccurdante  par  des  micaschistes  ;  eeuiHÂ^  il 

ledr  tour,  se  tiansEonnent  à  mesure  qu'on  continue  à  descendre,  et  ad  tiéli 

dit  k  Sigqal  de  Cubières  (1409  ni^res),ils  passent  à  des  takites  micà*^ 

,  en  feuillets  verticaux,  orientés  comme  le  Mont-Lozère  (106^). 

Un  peu  an  nord  du  point  où  nous  sommes,  la  faiUe  (fOrdères  produit 

détiivtlfaitioB  considérable  et  fût  buter  le  plateau  jurassique  où  cauàiè 

Bleymard  contre  les  sdiistes  cristallins. 

Les  iépAts  sédimentaires,  relevés  de  3  degrés  envinm  vers  le  nord, 

tardent  pas  à  être  interrompus  par  la  vallée  du  Lot,  et  n'apnarai^M^ 

pins  qOià  Tétat  de  pierres  calcaires  isolées  à  la  surface  du  m,  sur  ié 

irersaiA  dn  massif  schisteux  du  Goul^  ;  n^ais,  un  peu  après  le  somm^  de 

montagne  (i410  mètres),  ils  sont  ramenés  à  la  ^te  1250  par  une 

faille,  qui  est  le  prolongement  de  celle  d'Âllenc  (V.  profils  n^  f 

^  S)  et  qui  les  (ait  but^  de  nouveau  contre  les  roches  cristallines. 

Ik  çcHistituent  alors,  sous  le  nom  de  causse  de  Belvezet,  un  plateau 

étendu,  dans  lequd  la  série  des  étages  est  complète  depuis  le  grU 

rliasique  jusqu'à  la  partie  moyenne  de  Tôolithe  inférieure  (1S60  mèMs). 

:En  ooàtiftuant  à  suivre  la  coupe  vers  le  nord,  les  divers  étages  du 

lias  s'amincissent  comme  dans  la  plaine  de  Montbel  (Y.  atUè);  au-dikà  dd 

^^(iUagia  de  Belvezet,   les  dénudations  n'ont  plus  laissé  que  la  base  du 

mpMxoBj  c'e^à-dire  Tinfrà-lias  ;  celui-ci,  se  relevant  toujours,  n'est 

^ftàentôt  plus  représenté  que  par  les  grès  de  la  base,  que  l'on  peut  suivre 

^BOD»  pendant  pr^  de  deux  kilomètres  ;  ils  disparaissent  enfin  à  la  cote 

-^AQO,  anniessus  du  hameau  des  Salesses,  et  forment  de  ee  e6té  le  dernier 

u  conna  de  terrain  jurassique. 


Pbqfil  n^  4, 

iÈsamt par  le  col  de  ChampUmg,  le  col  de  Bourbon  et  Chdsseradès. 

Conpe  d^  le  profil  {ffécédent,  la  monta^  schisteuse  4o  BcHigé^  se 

termine  du  «cAté  du  nord  par  unç  faille,  qui  sunéne  au  col  de  Clh^uQB^oog, 

^lll^mètipes  d'akitude,  un  lambeau  de  calcaire  de  rinfrà-lias,  pi:o)qn- 

^menj^  des  dçp6ts  du  plateau  de  Grizac. 

'  Pjiiis  où  traverse  des  plateaux  granitiques  peu  accidentés,  d'une  ^l/^lKu^e 

moyenne  de  1140  mètres,  et  coupés  seulement  par  la  gorge  du  Tarn.  Qe. 

ii*est  qu'au   hameau  du  Gros  que  le  terrain  se  relève  brusquement  à 

'WSOmétxe&  (faille de  la  Brousse);  on  est  alors  sur  le  haut  plateau  du 

Mont-bozère.  Le  profil  frapchit  le  bîte  de  la  moatagoe  à  la  ooteifi^, 


-^ 


SIS  FABRE.   —    BUBUEKSIOn     DD    MOnT-LOZÈRE.  81    ITrQ 

et  traverse  le  versant  septentrional  dans  des  conditions  topog^pbiqDes  et 
géologiques  fort  analogues  à  celles  du  profil  n"  3. 

Ce  n'est  qu'au  col  de  Bourijou  (1081  mètres),  sur  la  vieille  roule 
de  Mcndc  k  Villefort,  que  la  ftiîlle  d'Orcières  ramène  tout  à  coup  des 
dépAis  jurassiques  presque  pareils  à  ceux  du  causse  du  Bleymard.  Pois 
le  prolil  traverse  la  vallée  profonde  de  l'AlticT  et  le  massif  de  micaschistes 
de  la  montagne  du  Goulet,  en  passant  par  nn  des  points  les  plus  élevés 
de  la  crête  (1450  mètres). 

A  600  mètres  au  nord  de  ce  point,  la  faille  du  Goulet,  prolongement 
en  ligne  courbe  de  celle  d'Allenc,  ramène  une  troisième  fois  le  terrain 
jurassique,  qui  constitue  ici  le  petit  plateau  ou  causse  de  Mirandoi.  La 
coupe  détaillée  que  nous  donnons  plus  loin  (V.  p.  320,  coupe  10)  fait 
voir  l'identité  absolue  de  ce  dépùt  avec  celui  du  col  de  Bourbon,  identité 
qui  est  telle  qu'on  ne  saurait  révoquer  en  doute  leur  ancienne  continuité. 

Enfin,  en  prolongeant  la  coupe  vers  le  nord,  on  traverse  la  rivière  du 
Ghassezac,  principal  affluent  de  l'Ardèche,  et  on  recoupe  le  village  de 
Chasseradès,  ainsi  que  le  plateau  tourbeux  de  Prat-Claux  (1235  mètres) 
qui  sépare  le  bassin  de  la  Méditerranée  de  celui  de  l'Océan  ;  en  un  point, 
an-dessus  de  la  ferme  de  Prat-Claux,  on  peut  remarquer  une  prairie 
marécageuse,  dont  les  eaux  s'écoulent  partie  dans  le  Chassezac  (bassin  du 
Rhône),  partie  dans  l'Allier.  Ces  marais  et  tourbières  reposent  sur  des 
gneiss  et  micaschistes  orientés  62°,  et  aussi  sur  quelques  lambeaux  de 
grèsinfrk-liasiquc. 

Après  avoir  franchi  l'Allier,  qui  est  ici  à  3  kilomètres  de  sa  source, 
<Hi  monte  lentement  sur  le  faite  aigu  du  massif  montagneux  de  Mercoire 
(1470  mètres).  Le  profil  du  versant  peut  être  ramené  à  une  ligne  ÎDclioée 
de  4  degrés  et  située  sur  le  prolongement  exact  du  plan  des  couches 
inCrà-liasiqiies  du  causse  de  Âiirandol  ;  aussi  n'est-il  pas  surprenant  de 
trouver  épars  sur  le  sol  des  fragments,  parfois  volumineux,  des  divers 
calcaires  de  l'infrà-Uas  et  du  lias  moyen.  En  cherchant  avec  soin,  nous 
avons  fini  par  rencontrer  en  plusieurs  points  le  calcaire  de  l'infrà-lias  en 
place,  reposant  directement  sur  les  micaschistes.  Le  plus  élevé  de  ces 
lambeaux  est  situé  un  peu  à  l'ouest  de  notre  profil,  à  la  cote  1470  mè- 
tres; c'est  de  beaucoup  le  point  le  plus  élevé  qu'atteignent  les  dépAts 
jurassiques  sur  le  plateau  central  de  la  France. 

Enfin,  à  6  kilomètres  plus  au  nord,  se  trouve  le  lambeau  de  grés  iofrà* 
liasique  que  nous  avons  signalé  dans  une  note  précédente  (1),  et  qui 
constitue  de  ce  côté  le  dernier  témoio  des  incursions  de  la  mer  juras- 
sique. 

Dans  les  descriptions  des  quatre  profils  qui  précèdent,  doqs  avons 
.  <1)fit(U.  Soc.  git^.  de  France,  2>  iéïk,  t.  XXIX,  p.  436. 


1873  FABRB.    —  SUBlIERSIOIf  DU  VOirP-LOZÈRE.  3t3 

signalé  à  plusieurs  reprises  rextrême  ressemblance  des  dépôts  jurassiques 
de  part  et  d*autre  du  Mont-Lozère.  Il  convient  d'insister  un  peu  sur  ce 
point  capital  ;  aussi,  afin  de  préciser  les  idées,  nous  donnons  ci-après, 
d'une  façon  très-succincte,  la  composition  de  la  série  jurassique  dans  les 
points  principaux  traversés  par  ces  profils  ;  nous  avons  eu  soin  d'ailleurs 
d'affecter  à  chaque  assise  la  même  notation  dans  toute  la  série  des  coupes. 

1°  Coupe  du  causse  de  Montmirat. 

Les  étages  supérieurs  de  cette  coupe  sont  visibles  entre  le  roc  de  Saint- 
£tienne  et  le  village  de  ce  nom  ;  les  étages  inférieurs  sont  au  contraire 
plus  nettement  séparés  dans  le  grand  ravin  de  Montmirat.  Cette  coupe 
donne  la  composition  normale  du  terrain  jurassique  dans  la  région  du 
Taldonnès,  au  sud  de  Mende. 

O3  DoJomié  cristalline,  jaune,  caverneuse,  passant  parfois  à  des 
dolomies  grises,  compactes  ou  gréseuses.  Tout  ce  système  est 
absolument  sans  fossiles  et  constitue  sur  le  pourtour  des  causses 
des  escarpements  ruiniformes  très-remarquables 110  °> 

O,  Calcaire  àentroques^  k  cassure  très-cristalline,  se  délitanten 
dalles  minces,  dont  les  firagments^^anguleux  couvrent  les  pen^ 
tes.  —  Terebratula  perovalis 50  ™ 

Oj  Calcaire  à  fucoides  (Epilias,  Leymerie).  Calcaire  bleu,  à 
pâte  fine,  siliceux  à  sa  partie  supérieure  où  il  contient  des 
lits  de  silex  blanc  intercalés,  marneux  dans  les  parties  infé- 
rieures où  il  se  fond  avec  les  marnes  du  lias  sous-jacentes.  — 
Ammonites  Murchisonœ,  Ostrea  sublobata,  Pecten  perso- 
natu^,  Rhyndwnella  epiliasina,  Cancellophycus  scopa- 
rius 130  « 

Total  pour  Toolilhe  inférieure  (Bajocien).  .  .  .    290  ™ 

ti  Marnes  bleues  à  Ammonites  radians,  généralement  très- 
compactes  et  remplies  de  fossiles  pyritisés  :  A.  bifrons,  A. 
discoideSj  A.  crasst^,  A.  insignis,  etc.  On  peut  y  re- 
connaître plusieurs  niveaux  ou  horizons  paléontologiques 
très-distincts  ;  le  plus  constant  est  le  niveau  supérieur  à 
A.  opalinus 100  ™ 

L9  Schistes  bitumineux  àposidonies^  se  divisant  en  feuillets 

minces  et  flexibles. — P.  Bronni,  A .  serpentinus,  etc.  (1  )  .      10  ™ 

Total  pour  le  lias  supérieur  (Toarcien) 110  ™ 

L4  Marnes  noires  à  Ammonites  spinatus.  Marnes  très-argi- 

(1)  Vojei  pour  phis  de  détails  sur  ce  sous-étage,  T^étude  que  nous  aTons  publiée  dans  la  Aeviie 
éuSek^/oesnatuTtUei  de  MontpeWer,  t.  II.  .  . 


81i  FAIIBB.   —  SDBUmSIOH  DU  K0:«T-LD1±H£.  SI    Affil 

leuscg;  avec  lits  de  concrétions  odcaires  et  fossiles  pyrilis»  : 
A-  spinatus,  A.  mart/aritatus,  BeUmnites  paxiltosus, 
IHiynchondla   rimosa 60  * 

Lj  Calcaires  marneux  à  Ammonites  fimbriatua.  Ct-scalcuires 
biens,  en  baacs  minces,  forment  im  excellent  horizon  et 
sont  remplis  de  grosses  ammonites  -.  A.  fimbrialus,  A. 
Davœi,  A.  Bcdiei,  A.   Valdani,  clc 40  " 

Lj  Calcaire  à  Gryphœa  cymbium.  Culcalre  un  pea  siliceux, 
à  cassure  miraitante,  a\-cc  G.  ajmbtum,  Terebratula  sitb- 
ptinctata,  Rlnjtichonella  acula.  Ammonites  jamcsomi, 
A.  Masscanus 30  " 

L|  CitUaire  à  Grifj)hœa  obliquala.-Cdlcatn  comme  le  pnicô- 
denl,  mais  plus  siliceux  et  conlenant  à  sa  base  de  petits 
cailloux  de  quartz  blanc  roulés.  —  G.  obltquala,  Spirifer 

Walcoti,  Âmmonilcs  oxynottis 30  ■" 

Total  pour  le  lias  moyen  (Liasicn) 160  °i 

Le  lias  inférieur  manque. 

I,    Calcaires  blancs.  Puissante  succession  de  bancs  minces  de 

calcaire  magnésien,  compacte,  d'un  jaune  clair,  alternant  avec        ^^^ 

deslils  d'arftilc  vcHc  (U  de  carç;ncule,  et  se  imniiiant  à  la  i^ 

partie  sàpériéure  pir  un  calcaire  siliceux  bleu,  avec  limite  et 

cardisies.  Tout  ce  système  de  calcaires  est  remarquable  par 

les  belles  géodes  de  carbonate  de  chaux  dont  certains  banes 

sont  criblés 110  ■" 

Il    Calcaire  bleu  à  Ammonites  planorbis.  Manque. 

I,  Calcaire  capucin  et  arkose  (1).  Calcaire  gréseux,  dolomi- 
Uque,  d'une  couleur  brune  intense,  avec  géodes  et  mouches 
de  suliate  de  baryte  et  de  galène.  Il  passe  dans  sa  partie 
inférieireà  ua  grès  calcarifëre,  avec  bois  fossile,  puis  à  une 

vérit^ilâ  aritose  plus  on  moins  épaisse 30  " 

Total  pour  l'infrà-lias 140" 

Total  général 700"» 

2*  Coupe  du  roc  de  l'Aigle  jusqu'au  Lot. 
Cette  coupe  est  identique  à  la  précédente,  sauf  en  ce  qui  coa* 

(1)  Ui  non  dB««lcafra  brwi  ic  capudn  a  él£  dooDé  pour  la  pranitrc  M»  i  cas  tstbcs  fa 
IL  KoechUa-Si^hluinbeifer,  dans  le  BuU.  £oe.  géoL,  2»  série,  L  XI,  p.  608.  Nmi 
cmjau  denir  esMemr  M  ncm  pwee  qu'ÏMprijngep»  bqwêâonfc  Pl^a  précii  dr  cet 


487$  rUBE.   —  SOBHERSIOtl  DU  MOnr-LOZÈRB.  345 

cerne  les  épaisseurs  qui  sont  toutes  un  peu  réduites;  la  puissance 

totale  de  la  série  est  seulement  de 600  ■" 

Z^Coupe  du  col  d«  la  Loubière. 

Le  col  de  la  Loubière  offre  un  fût  intéressant  de  géolf^e  dynamique: 
c'est  la  laminaUoa  qu'ont  éproavée  les  strates  de  l'infrà-Uas  et  du  lias 
par  l'effet  de  la  faille  d'Orcières.  Les  strates  sont  verticales,  et  les 
bancs  mameox  ont  été  tellement  étirés  qu'ils  sont  réduits  à  moins  dn 
vingtième  de  leur  épaisseur  normale. 

La  figure  ci-dessous  (âg.  1)  [représente  la  conpe  à  Téchelle  de  ^Iôô  ^ 
rend  compte  de  la  façon  dont  les  couches  horizontales  du  causse  passent 
jirop^ssivement  à  la  position  verticale  : 

Fig.  1.  —  Coupe  du  col  da  la  Loubiire. 

Brouillue  4'irgl1e       Anclaone  BoelldcrUKtg 

hlUa  %iVi»  tobU.  OH" 


Of  Calcaire  à  entroques.  —  T.  perovalis,  etc 30  ^ 

0|  Calcaire  i  fucoides.  —  CancellojAycus  scoparius,  etc.  .  .  100  ■" 

L|  Aiple  bleue  avec  Trochus  subduplicatus 35  " 

L(  (partie)  L,,  L4  Brouillage  d'argile 15  ' 


Calcaire  à  fucoides.  —  Cancellophycus  scoparius,  etc. 

Aiple  bleue  avec  Trochus  subduplicattu 

(partie)  L,,  L4  Brouillage  d'argile 

^,  L,.  Disparus  dans  la  faille. 

Calcaire  jaune-clair,  en  bancs  minces,  avec  peUts  feuillets 
d'argUe  verte  intercalée  et  quelques  cargneules .  .  . 

Calcaire  jaune-foncé,  avec  veinules  de  galène 

Calcaire  capucin,  en  plaquettes,  avec  moules  de  bivalves. 

Grès  capucm,  micacé,  it  g^ns  fins,  avec  quelques  débris 

I        charbonneux  de  lignite.  H  passe  k  la  base  à  on  con- 
^omérat  brédiiforme  de  quartz  et  de  schiste  .... 

Total 

Micaschistes  en  feuillets  verticaux. 

4°  Coupe  de  la  monttigne  de  l'Eckim  d'Ane.' 
Gilcaire  k  fucoideri,  bien,  mameax;  il  contient  des  gâodtt 


2" 
258.- 


8W  FABBE.  —  SliBHEItSID<l  DU  HONT-LOKÈRE. 

de  carbonate  de  ehaus  qui  présentent  à  leur  intérieur  un 
noyau  libre  de  la  niMe  substance.  Fossiles  asseï  abondants, 
mais  très-écrasés  :  Pedcn  prrsounlus,  Limn  hekromor- 
pha,  etc.  Quelques  bancs  de  silex  à  la  partie  supérieure.   . 

Lg  Marnes  bleues,  très-riches  en  ammonites  pyritisées  de  petite 
laille  :  A.  opalinus,  A.  rosliiUi,  Rein.,  ^1.  metalUirius, 
Dum.,  A.  hifrons,  A.  discoïdes,  Â.   Nilssoni,  elc  .  .  . 

Lj  Schistes  bilumioeuT,  avec  posidonies  ni  A.  serpentîmis.  . 

L,  Marnes  noires,  avec  A-  spinahis,  A.  margan'tatus, 
A.  Loscombi,  etc 

L,  h,  L,  Calcaire  siliceux,  k  cassure  miroitante,  gréseux  dans 
le  bas.  Fossiles  très-rares 

I,    Calcaire  blanc,  avec  géodes  ;  pas  de  fossiles 40  ^ 

I]    Manque. 

I,  Calcaire  capucin,  trés-développé,  avec  barjie  et  filons  de  ga- 
lène. —  L'arkose  est  a'duite  à  I  ou  2  nièires  d'épaisseur. 

Total 

5"  Coupe  du  plateau  d'HouUet. 

!]  Calcaire  blanc,  en  bancs  bien  réglés,  avcccargneules  et  marnes 
vertes. — Petit  lit  deliimachelle  k  SchizodusoaTœniodoii. 

Il   Manque. 

I,    Calcaire  capucin,  coupé  par  des  veines  et  filons  de  hnrytine 
courant N.  75" 0.,avt'r  mouche-; (î'drîfnVrul  \\rijfili'iu\  L'ar- 
kose de  la  base  est  rudimentaire  et  se  réduit  k  quelques  cail- 
loux de  quartz  laiteux  disséminés  dans  la  pâte  du  calcaire.  .      20  *" 
Total W^ 

6"  Coupe  du  causse  de  Larzalicr. 

0|  Calcaire  k  fucoidcs  ;  mameux  à  la  base  et  assez  riche  en 
C.  scoparius  et  R.  epiliasina,  puis  siliceux  dans  les 
parties  supérieures,  et  se  terminant  par  des  bancs  réguliers 
de  silex  pyromaque  impur,  dont  les  fragments  anguleux 
jonchent  le  sol 50  "* 

L,  Maroebleue,  aveCi4.  radi'nas,  A.  hifrons,  A.  elegans,clc.      15  " 

L,  Schistes  bitumineux ,  remplis  de  posidonies,  avec  Inoceramu-s 

dudius,  Bclcmnites  acuarius,c{c 2" 

L4  Marne   noire,    remplie  de  B.  paxillosus,  B.   clavntus, 

A.  margaritatus,  A.  Mimatensis,  etc 6  ■■ 

Li  Calcaire  sibceux,  d'un  bleu  clair,  avec  rognons  de  silex  et 

A.  linUtiatus,  A.  Davœi,  A.  Bechei,  A.  Zetes,  etc.  .  .        5  " 


SI  .nO 

100  ■ 

ti 

5  - 

10" 
40"! 

12  - 
175  - 

50" 

4878 


FABRB.    —  SDBaKRSIOH    Kl    HORT-LOZÈRK. 


Lj  L,  Calcaire  siliœax,  dur,  pétri  de  G.  cymbium,  derenuit 

légèrement  gréseux  &  la  base 8  " 

I,  Calcaire  blanc  et  cargneule,  sans  fossiles.  Ce  système  de 
couchée  est  visible  sur  le  plateau  qui  domine  aa  nord  le 
hameau  du  Mazel 3&  " 

U    Manque. 

I,  Calcaire  capucin,  Irès-développé,  en  bancs  compactes,  avec 
nids  de  galène,  reposant  sur  3  ou  Â  mètres  d'arkose  très-dure. 
—  Ce  calcaire  forme  les  deux  rives  de  la  vallée  de  Laltaret.      40  " 

Total 161  ° 

7"  Coupe  du  causse  du  Bleymard. 

La  coupe  de  ce  plateau  a  déjk  été  donnée  par  M.  Janbat  (1),  mais  la 
diqiosition  si  remarquable,  qui  fait  buter  tout  le  système  jurassique  par 
faille  contre  les  schistes  cristallins,  n'est  pas  indiquée;  de  plus  notre  sar 
vant  confrère  a  rattaché  au  lias  inférieur  tout  l'ensemble  des  calcaires 
faUncs,  Ij,  que  nous  rapportons  à  l'iDfrk-lîas  supérieur;  nous  croyons 
donc  devoir  donner  ici  (fig.2)de  nouveau  cette  coupe  instructive,  telle  que 
nous  la  comprenons,  et  relevée  à  l'échelle  de  ^^  (hanteurg  doubles)  : 


Ftg.  3.  —  Coupe  du  causse  du  Uejmard. 


0,  Calcaire  à  fucoîdes,  rempli  de"C.  scoparius,  avecO.sub- 
lobala,  R.   cpiliaxitta,  ct^ 

L^  Lj  L4  La  base  du  calcaire  à  fucoides  n'est  pas  visible;  la 
coupe  est  peu  nette  sur  une  hauteur  de  10  mètres  environ; 
nous  n'avons  pas  été  plus  heureux  que  M.  Jaubert  dans 
nos  redierches  pour  trouver  les  étages  supérieurs  du  lias .  . 

L)  L}  Calcairesiliceux, très-dur,  avecgrosDoduIesdesilexzoné 
qui  couvrent  le  sol.  Fossiles  très-abondants  :  G.  cymbi- 


(DAiU.  £oe.^aI.,S»s4rfe,I.XXVI,p.3S8. 


^ 


Sl8  FiBBE.  —  StIBHEBSIOH  DU  UOHT-LOIÉRX  SI    ITlil 

ftitiïB,    B.   jmxitlosus,    A.    fimhriatus,    Pholadomya 
Rfrmeri,  Plettromya  rostrata,  Peden  (p.quiva(vis,  etc.       40  ■ 

L,  Couche  mince  de  calcaire  gréseux,  sans  fossiles 1  ■ 

I,  Calcaire  blanc,  siliceux  et  dolomilique,  avec  géodes  de 
carbonate  de  chaux  spathique  et  lils  d'argile  verle  iotercalés. 
Vers  la  partie  moyenne  est  un  mince  feuillet  de  lumacheile, 

avec  des  5cftt:orf«s  iudétenuinables 30  ■ 

I,  Calcaire  bleu,  siliceux,  m  bancs  minces,  nodnlcux,  d'aspect 
Brechoide,  allcrriant  avec  des  marnes  grises  et  des  luroa- 
chelles  très-riches  en  fossiles  de  la  zone.à  A.  planorbis  (V. 

Jaubert,  loc.  cit.) 50  " 

I,  Calcaire  capucin,  très-compaclc  k  la  hase,  devenant  feuil- 
leté el  fragmentaire  à  sa  partie  supérieure.  Quelques  em- 
preintes d«  cardinies  et  traces  de  iignites  . *  " 

Total 170  - 

$•  Coupe  du  causse  de  Bdvezel. 
Nom  xvtaa  déjà  donné  dans  une  autre  publication  (1)  la  disposition 
gtn^e  des  couches  qui  constituent  ce  plalcau  ;  nous  décrirons  ici  la 
ncocssion  des  slrales,  telle  qu'il  est  facile  de  la  relever  le  long  du  che- 
min, dcpui*  le  monJin  de  U  Peyre  jusqu'au  sommet  du  causse  qui  d<». 
nint  le  h»mc*u  de  Grosviala.  Le  fait  intéressant  que  cette  coupe  met 
fn  ('vidoniT,  r'ol  la  piTsislanrc'di'  l'ooltlhf  inférieure  avec  son  raraclcre 
norninl  d  um-  ciwi^M-iir  .oii-uli-ruble,  alors  que  le  lias' est  presque  alro- 
plïi*  rt  ()»p  l'infrà-lifts  se  mainlient  presque  identique  à  ce  qu'il  étMt  sons 
Getmwilo  IriUTtnlier  (coupe  n"  6).  _^ 

0  rrfilo«in'i»oHtnM|UPS,  très-dur,  formant  quelques roS^ cscaf- 
ffn  iUn*  un  espace  restreint  entre  Grosviala  et  le  point 

nwrtiuA  1205  sur  la  carte  de  l'Etat-Major .       15  " 

0(  CittIt'Hiro  à  fucoides,  très-siliceui  dans  sa  partie  supérienre, 
h(1  dtt  v(^ritabics  bancs  de  silex  blanc  zone  alternent  avec  les 
«nlntinw;  l'abondance  des  silex  est  telle  que  leurs  fragments 
AiiKuleux  couvrent  le  sol  et  rendent  la  terre  végétale  ab- 
wduin^t  iiiipfO[»«  à  la  culture  du  froment.  Fcesiles  très- 
rares  , 40  " 

Lfl  Marnes  bleœs,  avec  rares  fossiles  :  A.  radians,  B.  tri- 

jHtrlilus 10  " 

L,  Schistes  bitumineux,   avec  A.  serpentiniis,  Inoceramtis 

dubius 2  ° 

L,  Marnes  noires,  remplies  de  B.  paxillosiis 2  ° 

i\)  Revut du  Science»  naturetUt,  t.  II. 


kiffi  FIBBÉ.  *^  STOUERSIÔir  DU  HÉDKt-Loââfà^.  ^^ 

Lg  GaldS^  btea,  iîlîcctix,  à  cassure  vive,  avcéA./îiii&rtotôi'.        5  '^ 

L,  €alcairè  siliceux,  très-dur,  k  cassure  miroitante,  a^ecfosàilés 

silicifii&s  :  B.paxiUosus,  G.  cynibium,  Pecten  œquivûlm.        8  ^ 

L|   Grès  càlcarifére,  saiis  fossiles 2  "^ 

Ii    Calcaire  blanchâtre,  en  bancs  réglés,  séparés  par  dé  miucés 

lits  d^argile  vértè  ou  de  cargneule.  Géodes  de  spath  d'Islande      ^0  ^ 

ï^  Le  calcaire  à  A.  planorbis  parait  manc[ueren  cet  endroit, 
mais  on  le  retrouve,  avec  1'"  de  puissance  seulement, 
dans  le  monticule  qui  domine  au  nord  le  village  deChazeaux. 

Ij  Gat(Aire  capucin,  contenant  k  la  base  dé  nombreux  petitâ 
litâdblùmacfaéUé,  hyecGerviîlia^  Mytilus^  etc.,  alternant 
airec  de  minces  assises  d*arkose  calcarifëre;  c*est^abs  doute 

le  niveau  de  XAvicula  contorta 30  " 

Tout  te  système  repose  sur  le  granité,  par  Tintermédiàire 

d^une  maisse  d'arkose  siliceuse  très-dure <  5  T 

Total.  .....::;;    139  » 

9**  Cùtipe  du  col  de  Bourbon. 

Le  col  de  Bourbon  est  sittié  à  1081  mètres  d'altitude,  sur  le  tracé  de 
la  vieille  route ,  entre  Cubières  et  Pomaret  ;  c'est  un  point  très-intérçîh- 
sant,  déjà  signalé  par  M.  Jaubert  (1),  mai&  sans  indication  dec  I^<)blkbe 
inférieure  ni  du  butement  dés  calciâires  par  failFe  coi^  1^  jj^c^  â^ 
tallines;  comme  d'aillenrs  nôtl^  subdivision  en  sons-éta^  dî£^  éi^e^ 
^iellement  de  celle  dé  M;  jâul^rtt  nous  cro^ns'dÉ^  rf^cklidr^id  la 
^SS^tétié^  que  néiis^  la  comfirenons,  en  réservant  fùtxt  utaéubtè  fiM» 
.chaîne  Texidîcation  du  partage  en  assises. 

Oî   Gsléaire  à  fucoidès,  siliceux,  en  bancs  réglés^  avècOl  5tfi- 

Ibbatà  et  nomKrettx  C.  scopaHus .  .*      28™t 

I%i  L5  L4  IJ3  Ladine. 

Xi)  Calcaire  gris-roussàtre,  rude  au  toucher,  avec  grains  de  quartz 
et  B.  paxiilosu^,  G.  cymbium.  Â  la  basé  les  cailloux  de 
quartz  deviennent  assez  abondants  pour  que  la  roche  passé 
à  un  vérîtablè  grès  calwiîré,  pétri  de  Ri  acutà,  P.  CElqU^ 

valvis,  etc 80  ^ 

Xi  Grès  grossier,  avec  quelque^  aiticùlatiôns^  d^encriries.  .  .  .        8^"* 
T,    Calcaire  dolomitique,  gréseux,  jaune-claii'  ou  gris,  à  pâte 
fine,  avec  quelques  minces  lits  d'argile  inlerbalée.  PaS  dfe  ' 
fossiles 30  " 

(1)  JLoc.  d<.,  p.  238. 


320  FABBE.  —  sCBXEnsion   DU  NoEiT- LOZÈRE.  21  avril 

I,    Calcaire  siliceux  el  maraes  grises,  avec  aombrcux  fossiles 

de  la  zone  à  A.  phinorbt!) *5  " 

I,    Calcaire  capudn,  trés-gréseus,  passant  à  sa  bascàunearkose  ^H 

calcarifôre  h  gros  cailloux  de  quarU,  avec  minces  lils  ÎDlerc&lés  ^H 

de  lomackile  à  Gervillia  prœcurso^  et  Avictila  «m-  ^| 

torta{\) *0' 

Total 185" 

10"  Coupe  du  causse  de  Mirandot. 

Ce  petit  plateau  calcaire  esl  un  des  nombreux  lambeaux  de  temûn 
jurassique  échelonnés  entre  la  plaine  liasique  de  Montbel  et  les  dépQts 
oolithiques  des  Balmellea.  L'existence  de  dépôts  sédimcntaires  importants 
dans  celle  région  a  été  signalée  pour  la  première  fois,  d'une  façon  inci- 
dente, par  M.  Lan  (2),  puis  rappelée  en  quelques  mois  par  M,  Jan- 
bert  (3),  qui  a  publié  une  excçlienle  coupe  du  plus  oriental  de  ces 
dépôts,  le  mamelon  de  la  Fare.  Les  coupes  n"  6.  8et  10,  que  nous  don- 
nons ici,  sont  la  première  ébauche  d'une  description  raisonnéc  de  cette 
région. 

Fi^.  3.  —  Coupe  du  aaise  de  MlraDdoi. 


Le  causse  de  Mirandol,  en  particulier,  offre  une  composition  très-ana- 
logue k  celle  du  causse  de  Bourbon  :  des  deux  côtés  les  étages  supérieurs 
du  lias  font  défaut  et  n'ont  certainement  pas  été  déposés;  l'oolithe  infé- 
rieure, qui  manque  sur  le  causse  de  Mirandol,  a  dd  en  être  enlevée  par 
des  dcnudations  postérieures. 

Le  pro&l  ci-dessus  (fig.  3),  levé  i  l'échelle  de  ^  (hauteurs  vraies),  re- 
présente la  structure  du  plateau  à  la  naissance  du  ravin  de  Mirandol. 
L,  Calcaire  trèfr^liceux,  alternant  avec  des  bancs  de  silex 

pyiwnaqne  impur. —  B.paxillosus,  A.  margaritatits  .  .        5"* 
La  Grès  calcarifère ,  à  grains  fins ,  avec  P.  œquivalvis  et  G. 

q/mbium ■ 30  ■" 

L,  Grès  grossier,  sans  fossiles 1  "• 


<1)  Dieulabil,  BuU.  Soe.  géol.  de  France,  i"  tétie,  t.  XXVI,  p.  4 
(3)  Attn.  de*  mdiM,  S*  tint,  t.  VI;  185t. 
(3>LM.«tt.,p.  aUeta. 


-     r  •  » 


1878  TMXttE.  —  SUBVERSION  DU  VOIfT-LOZteB.  3f  1 

I,  Calcaire  dolomitiqne,  pesant,  d*un  blanc  sale,  alternant  avec 
de  petits  lits  de  cargneule  et  d'argile  verte;  tout  le  système 
est  remarquable  par  ses  belles  géodes  tapissées  de  car- 
bonate de  chaux  cristallisé  limpide 30  >" 

I)  La  coupe  n'est  pas  assez  nette  pour  pouvoir  affirmer  la  pré- 
sence de  ce  sou&^tage 5  ■"? 

Ii    Calcaire  capucin,  passant  à  l'arkose  à  la  base 5  °^ 

Total 76  m 

De  Tensemble  des  nombreuses  coupes  qui  précèdent,  il  est  facile  de 
conclure  que  : 

1°  Les  divers  dépôts  jurassiques  qui  entourent  la  région  du 
Mont-Lozère  sont  presque  hmizontaux,  quoique  à  des  altitudes  dif- 
f ér entes; 

2<>  Ils  butent  tous  par  faille  contre  les  roches  cristallines; 

3°  Loolithe  inférieure  [0^]  et  Vin frà- lias  supérieur  [l^)  n'offrent 
nulle  part  le  faciès  littoraly  et  conservent  leur  caractère  normal  jus- 
quau  voisinage  des  roches  cristallines. 

Nous  donnons  ici  quelques  détails  explicatifs  sur  chacune  de  ces  trois 
propositions  : 

1**  Horizontalité  des  dépôts  jurassiques. 

Sans  insister  sur  Tallure  généralement  horizontale  des  strates  jurassi- 
ques, nous  ferons  remarquer  combien  les  altitudes  d'une  même  couche  sont 
variables  quand  on  passe  d'une  région  à  l'autre.  Ainsi,  par  exemple,  les 
grès  infrà-liasiques  sont  aux  cotes  moyennes  suivantes  : 

Région  de  Villefort 840  mètres. 

Causse  de  Ghasseradès    ....  1100  » 

Montagne  de  Mercoire 1470  » 

Plateau  de  Salesses 1390  » 

Causse  de  Belvezet 1180  » 

Id.    d'Allenc 1050  » 

Id.     du  Bleymard 1100  » 

Col  de  la  Loubière  (faille) .  .  .  1185  et   870 

Région  du  Valdonnès 800  » 

Col  de  Montmirat  (faille).  ...  550  et  1450 

Plateaux  des  Baux 1180  » 

Id.     deGrizac 1080  » 

Col  deChamplong  ......  1120  » 

Château  du  Chaylard  (Gard) .  .550  » 


Htf  FIBRE.   —  SURHBR&IOH  DU  HOnT-LOZàKB.  SI  Itjnl 

Le  passage  d'une  région  ï  la  voisine  se  fait  par  des  faJilçs  dont  les 
cols  de  MoDliuiral  el  du  k  Louliière  oITrmt  des  exunplcs  frappants ,  et 
dont  la  carie  (PL  IV),  dressée  à  récliellc  de  5^^,  donne  la  disposition 
générale  pour  toute  la  région  comprise  entre  Mendc  cl  le  Chajlard. 
Nous  avons  représenté  par  des  hachures  la  lèvre  relevée  de  cliaque 
(aille,  et  nous  donnons  dans  le  tableau  suivant  les  valeurs  dus  dénivella- 
tions aux  points  les  plus  remarquables.  Les  numéros  d'ordre  du  tahleaa 
correspondent  àceux  de  la  carie. 

i  Faille  du  Goulet 3K0  métrés. 

2  Id.     d'Orciéres 500  . 

3  Id.     du  Valdonnès 500  . 

4  Id.     du  Tara 300  . 

5  Id.     de  Concoules 700  - 

6  Id.     delà  Brousse 350  . 

7  Id.     du  Bougés 200  » 

8  Id.     de  la  Veyssièrc lOO  » 

9  Id.     du  Villaret 200  . 

10  Id.  d'Allenc  .........  100  » 

Il  demeure  ainsi  bien  établi  par  les  coupes  cl  tableaux  précédcnis.tjue 
le  relief  da  Mont-Lozère  et  des  chaînes  ^voisinantes  est  dâ  ï  un  en- 
semble de  grandes  failles  po.*térieures  à  l'époque  jurassique ,  dont  les 
dénivellations  varient  entre  700  el  300  nièlres.  Comme,  d'aulre  part,  le 
sommet  de  la  montagne  (1702"')  ne  domine  les  dépAts  sédimentaires  les 
pins  élevés  (1470™)  qne  d'une  quantité  bien  inférieure  aux  différences 
tocaies  de  niveau  que  présentent  les  dépôts  eux-mêmes  d'une  région  k 
l'autie,  on  est  ea  droit  de  présumer  que  le  .plateau  du  Mont-Lozère  a  d& 
jadis  supporter  quelque  dépôt  jurassique. 

Cette  idée  trouva  une  confirmation  éclatante  duis  l'examen  détaillé  des 
relations  de  contact  des  couches  sédimmtaires  avec  le  masaiC  cristallin  ;  cet 
examen  nous  conduit  à  fonnuler  notre  seconde  propositioa: 

2°  Les  dépôts  jurassiques  butent  tous  par  faille 
contre  Us  roches  criitallines. 
An  nord  da  massif,  une  longue  et  importante  fracture  (bille  d'OrcièrcG, 
(rienlée  106*)  fait  buter  toute  la  série  jurassique  contre  Les  micaschistes 
pendant  plus  de  quarante  kilomètres  ;  cette  disposition  présente  un  carac* 
tère  de  netteté  remarquable,  quand  du  haut  des  montagnes  qui  dominent 
Villefort,  on  regarde  vers  l'ouest  tous  les  petits  plateaux  calcaires  que  re- 
coupe l'ancienne  route  nationale;  on  voit  alors  les  couches  jurassiques 
horizontales  s'étendre  an  pied  d'une  sorte  de  falaise  qui  jalonne  tous  Ica 
dépôts  depuis  Mende  jusqu'aux  Vans.  C'est  même  cet  aspect  géoénd  qui  1 


f«?» 


FABR1B.  —  SUBMERSION  DU  MONT-LOZÈRE. 


m 


dû  induire  les  géologaes  en  erreur  et  qui  leur  a  fait  croire  à  Texistence 
âtOBime  d*un  détroit  jurassique. 

Là  même  disposition  se  présente,  avec  non  moins  de  netteté,  pour  les 
dépôts  calcaires  de  la  haute  vallée  du  Ghassezac;  on  les  voit  s'étendre  en 
Hiffes  presque  horizontales  au  pied  de  Tescarpement  septentrional  de  h 
montagne  du  Goulet,  dont  elles  sont  séparées  par  les  failles  dites  du  Goulet, 
d*ÂIlenc  et  du  Yillaret. 

En  continuant  à  contourner  le  massif,  on  ne  tarde  pas  à  entrer  dans  ]s^ 
îégion  du  Yaldonnès  située  à  Fouest  du  Mont-Lozère.  En  ce  point ,  une 
grwde  faille  (faille  du  Yaldonnès ,  orientée  25'')  se  profile  pendant  onze 
kilomètres  depuis  Yitrolles  jusqu'au  col  de  Montmirat,  en  dessinant  les 
escarpements  abruptes  qui  dominent  de  400°^  environ  les  hameaux  de 
VareUles  et  de  Yantaillac. 

An  sud  du  Mont-Lozère,  il  est  également  facile  de  voir  les  dépAts  ju- 
rassiques buter  contre  les  roches  cristallines  le  long  des  failles  du  Tarn,  dà 
Bou^,  de  la  Yeissière  et  de  la  Brousse.  ^ 

Sans  vouloir  insister  davantage  sur  le .  rAle  de  ces  diverses  fractures 
dans  la  région,  il  nous  paraît  cependant  intéressant  de  faire  remarquer  que 
le  butement  des  terrains  sédimentaires  n'est  qu'une  conséquence  de  leur 
allure  générale.  La  direction  moyenne  de  ces  couches  dans  Ta  région  est,'en 
effet,  106^,  avec  plongement  de  trois  à  quatre  degrés  vers  le  sud  ;  ce  pion* 
«ment  se  répète  après  chaque  faille,  de  sorte  que  Ton  peut  concevoir 
1  éooroe  terrestre  comme  formée  dans  la  région  par  un  certain  n9mbre  de 
Tonssoirs  dirigés  1 06'',  et  qui  se  seraient  légèrement  affaissés  sur  leiir  con- 
tpnr  méridional.  Dans  cet  ordre  d*idées,  le  diagramme  ci-dessous  (fig.  4^ 


Fig.  4.  —  Profil  théorique. 


«S 

Su 


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S 


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m 

S 


•3 

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3 

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rendrait  compte  du  profil  n""  3,  les  hachures  figurant  le  terrain  jurassique, 
dles  lignes  ponctuées  représentant  les  parties  enlevées  par  les  dénu- 
dations  postérieures. 

'Si,  d*autre  part,  en  se  reportant  aux  profils  construits  à  Téchelle,  on 
diadie«  an  moyen  des  témoins  laissés  cà  et  là,  à  se  rendre  compte  de  h 


3Si  PABRE.  —  StlBHERSIOn  DU  HONT- LOZÈRE .  31   aTt 

grandeur  des  érosions  qui  auraient  (lépouillé  le  Monl-Lozcrc  de  son  man- 
teau jurassique,  on  arrive  à  des  nombres  qui  ne  dépassent  guiire  deux 
à  trois  cents  mètres.  Or ,  toute  la  région  accuse  des  dènudations  bien 
autrement  importantes  :  le  large  cirque  du  Valdonnès,  entre  Lanuejols, 
Saint-Bauzille  et  Saint-Ëtieune,  montre  une  érosion  de  trois  cents  mètres 
d'épaisseur  sur  trente  kilomètres  c^rés;  les  vallées  du  Lot  et  du  Tam 
sont  excavées  jusqu'à  cinq  cents  mètres  de  profondeur;  enfin,  les  nom- 
breuses vallées  d'érosion  qui  sillonnent  les  deux  versants  du  Monl-Lozère 
sont  creusées  dans  un  granité  très-résislanl,  sur  une  profondeur  qui  peut 
atteindre  trois  cents  mètres. 

On  voit  donc  que  l'bj'pothèse  du  revêtement  ancien  du  Mont-Lozère 
par  le  terrain  jurassique  rend  parfaitement  compte  de  la  disposition  ac- 
tudle  des  témoins,  que  de  grandes  failles  ont  soustraits,  jHtur  ainsi  dire, 
à  la  dénudation  géniale,  en  les  protégeant  par  des  falaises  résistantes  de 
roches  cristallines.  "" 


\ 


S° Faciès  normal  del'oolithe  inférieure  et  de  l'infrà-lias 
dans  le  voisinage  du  Monl-Lozère. 

Si,  comme  nous  venons  de  le  montrer ,  les  preuves  tirées  de  l'allure 
même  des  dépfils  de  sédiment  militent  toutes  en  faveur  de  l'idée  du  sou- 
lèvement post-jurassique  des  plateaux  du  Mont-Lozère,  l'étude  de  la 
constitution  même  de  ces  dépôts  implique  forcément  la  même  conclusion. 

Dans  l'hypothèse  du  plateau  granitique  formant  île  dans  la  nier  ju- 
rassique, on  devrait,  eu  effet,  sinon  retrouver  dans  les  ï;lrales  les  vestiges 
des  anciens  rivages ,  du  moins  y  apercevoir  les  preuves  de  la  proximité 
d'une  terre  émergée;  or,  il  n'en  est  rien.  Il  suftit  de  jeter  les  yeux  sur 
les  coupes  que  nous  avons  détaillées  plus  haut,  pour  voir  que  la  base  de 
l'oolitheinférieure,  c'est-à-direl'étagequenous  avons  désigné  sous  le  nom 
de  calcaire  à  fucoides,  conserve  son  épaisseur  normale  jusque  dans  le 
voisinage  immédiat  du  granité ,  et  n'y  perd  en  rien  le  faciès  pélagique 
qui  lui  est  spécial.  La  seule  modification  que  subisse  cet  étage,  c'est  sa 
transformation  en  calcaire  à  silex  sur  les  causses  de  Larzalier  et  de  Bel- 
Tezet;  mais,  en  tous  cas,  il  ne  présente  nulle  part  la  moindre  trace 
d'éléments  gréseux,  ni  de  roches  perforées  et  durcies,  ni  de  fossiles  lit- 
twaux,  de  sorte  qu'il  est  impossible  d'admettre  que  le  tracé  des  anciens 
rivages  ait  eu  à  cette  époque  quelque  ressemblance  avec  les  limites  ac- 
tuelles des  terrains  (1). 

Des  considérations  analogues  s'appliqueraient  à  l'étage  supérieur  de 
l'infrà-lias,  et  amèneraient  à  la  même  conclusion  générale ,  savoir  : 
qu'aux  époques  de  l'oolithe  inférieure  et  de  l'infrà-Uas  la  mer  jurassique 

'  <1)  yoja  i  ce  sujet  l'opiniaD  que  vient  d'ïmeU»  wtce  confrère  H.  Ebny,  à  propos  da  km- 

buu  bajoden  des  Babaelles  (onlé,  p.  36). 


1873  PABR&  —  8tmif£BSt01f  DO  MONT-LOZkltB.  SM 

aurait  recouvert  la  région  où  s'élève  actueileinent  le  plateau  du  Mont- 
Lozère. 

Hàtons-nous  cependant  d'ajouter  que  ces  conclusions  ne  se  rapportent 
en  aucune  façon  aux  autres  sous-étages.  Les  coupes  locales  font  voir  en 
effet  que  ceux-ci  varient  d'épaisseur  et  de  composition  selon  les  pointa 
observés,  caractère  certain  de  dépôts  cAtiers  ;  en  outre ,  plusieurs  de  ces 
dépôts  viennent  mourir  en  biseau,  soit  dans  la  plaine  de  M(mtbel  (1), 
soit  dans  le  voisinage  du  causse  d'Houltet  ou  delà  Montagne  de  rËchine 
d'Ane.  Pour  ceux-là ,  il  n'est  pas  douteux  qu'ils  se  soient  déposés  sous 
rinfluence  de  courants  assez  rapides  (grès  du  lias  moyen),  .dans  des  golfes 
ou  des  détroits  peu  profonds  qui  découpaient  la  région  du  Mont-Lozère 
alors  émergée. 

4^  Age  probable  du  soulèvement  du  Mont-Lozère. 

n  y  a  lieu  de  faire  une  distinction  importante  entre  l'époque  d'émor- 
sion  définitive  de  la  région,  et  celle  où  elle  acquit  son  relief  actuel. 

L'émersion  du  sol  s'est  effectuée  sans  doute  vers  la  fin  de  l'époque  ba- 
jocienne  ;  mais  le  véritable  relief  produit  par  les  grandes  failles  que  nous 
avons  signalées  doit  probablement  être  rapporté  à  la  fin  de  Tépoque 
éocène.  Le  parallélisme  absolu  de  ces  failles  avec  celles  des  Pyréné^  (2) 
et  la  manière  dont  leurs  prolongements  affectent  la  région  crétacée  du 
Gard,  nous  paraissent  devoir  fournir  de  sérieux  arguments  en  faveur  de 
Tâge  récent  du  soulèvement.  Nous  comptons,  du  reste,  revenir  sur  ces 
questions  dans  un  prochain  travail. 

Résumé. 

1^  Des  dépôts  jurassiques  nombreux  et  importants  sont  disséminés  aux 
alentours  du  Mont-Lozère  et  de  la  montagne  du  Goulet. 

2^  Ces  dépôts  s'élèvent  sur  les  montagnes  de  Merooire  jusqu'à  1480 
mètres  ;  c'est  de  beaucoup  la  plus  grande  altitude  qu'atteignent  les  ter- 
rains jurassiques  sur  le  plateau  central  de  la  France. 

3"*  Des  failles  nombreuses,  parallèles  au  système  des  Pyrénées  (106^), 
font  partout  buter  ces  dépôts  contre  les  roches  cristallines. 

4""  L'étude  attentive  de  ces  dépôts  oblige  à  admettre  qu'aux  époques 
de  l'infrà-lias  et  de  Toolithe  inférieure,  la  mer  a  dû  recouvrir  le  plateau 
granitique  du  Mont-Lozère  (1702'") ,  point  le  plus  élevé  qu'atteignent 
les  roches  cristallines  dans  la  France  centrale. 

A  la  suite  de  cette  communication,  M.  Dblbssb  fait  quelques  remarques 
relativement  aux  mers  anciennes  qui  se  sont  étendues  sur  le  sol  de  la  France. 

(1)  Voyes  nos  observations  relatives  aui  limites  des  schistes  bitamineux  dn  Uàs  sopérieiir 
(Repue  deê  Sciences  naturelles  de  Montpellier,  i.  U;  1873). 

«,.,N-.,^.*..^„»-..,.u,,M..«. 


"^ 


Lerfl^e  le  géologue  cherche  k  restaure^  les  mère  ancieinies ,  3  pwi 
suivre  deux  marches  différentes  :  dans  la  première  il  essaie  de  les  râUblk 
par  la  pensw  et  (elles  qa'il  les  suppose  dislribuées  suttrfois;  daBs  U  se- 
conde, il  se  borne  à  les  figurer  dans  lus  endroits  où  lear  existence  est  bie« 
cerlalae  par  les  dépôts  qu'elles  oBl  laissés  el  denl  on  péni  encore  reww- 
ûaitre  la  préscfloe.  Celte  seconde  marehc  csl  eetle  qili  a  été  suitie  pai 
W.  Delessc. 

D'après  c«la,  pour  la  mer  du  lias,  il  devait  nécessairement  figurer  ttl 
golfe  vers  Mende,  dansie  déparlement  de  la  liOiÈre;  car  jusqu'à  présent  I« 
observations  géologiques  n'avaient  pas  établi  une  continuité  el  une  oom'- 
muttication  directe,  par  dessus  la  chaîne  des  Cévenncs,  entre  le  lias  <le  la 
Lonére  et  cehii  de  l'Ardéclie. 

On  conçoit  du  re^le  que  la  formalion  de  numlagnos  comme  la  Lozèn 
el  1rs  Cévenncs  n'ait  pas  eu  lieu  sans  amener  la  destruction  partielle  des 
terrains  déposes  sur  leur  emplacement  ;  c'est  ce  qui  a  été  consUtté  égale- 
ment  dans  la  cbalnc  des  Alpes  et  dans  a'Ile  des  Pyrénées. 

D'un  autre  calé,  dans  une  région  montagneuse  comme  la  Lozère,  l'at^ 
mosphète  et  les  eau\  ont  dû  nécessairement  produire  une  ablation  consi- 
(lénible,  surtout  sur  des  calcaires  argilcuK  comme  ceuK  qui  constituent  \( 
lias;  toutefois  cerlaius  géologues  ont  une  teadance  àei^rcr  oetleablatioi] 
outre  mesure. 

Maintenant,  il  importe  encore  d'observer  que  les  calcaires  argileux  cic 
lia-;  ijidi([in'iit  un  dt'iiùt  vasciiv  i[ui  parait  s'èlre  formé  dans  une  mer  inlé- 
rieure ,  analogue  probablement  k  la  Méditerranée  ;  or ,  l'on  sait  que ,  daot 
de  pareilles  mers,  les  dcptïts  littorauic  otlt  peu  de  largeur  et  peu  d'impor- 
tance. De  plils  OH  trouve  U^s-prés  du  rivage  des  dépAs  ayant  lis  niêmt 
caractère  miiiéra)ogi((ue  que  ceux  de  la  batite  mer.  iÂi  ne  doit  donc  ps 
g'étdnaer  que  les  dépJls  littoraux  de  la  tuer  du  lias  aient  plis  oU  moin: 
disparu  dans  la  région  du  Plateau  central  ;  eta  outre,  on  tie  pe\A  c«ndun 
de  leur  absence  que  les  lamb^ux  du  lias  qui  ont^té  conservés  se  tfooren 
aduellement  à  anc  ^ande  distance  des  anciens  rivages. 

Le  Becrélaii'e  donne  lecture  de  la  note  suivante  : 
HOTB  ADDITIONKELLE  GONt^RNANT  LES  GÔRES  D8  PIN  F0&SILG6 
DU  FER  OOLITHIQUE  DE  WASST, 


En  décrivant  les  canes  de  pin  fossiles  du  fer  oolithique  de  Wassy  (1) 
j'ai  dit  qu'il  y  avait  parmi  eux  des  chatons  mâles  non  flétris;  a 
qui  prouvait  que  c'élail  avant  la  fia  de  leur  DoraisMi  qu 'avaient  été  rava 


L  (1)  Bull.  Soe.  giot.,  3*  g«rïe,  l.  XXHl.,  p.  658. 


gè$  les  pins  dont  les  déjms  sont  à  la  base  du  fer  oolithique  m  néocomieti 
'SQpârieur  de  la  Haate-Maroe. 

Les  figures  2  et  3  de  ma  notice  descriptive,  ex^tées  au  double  de  la 
grandeur  naturelle,  d*après  des  photographies  qui  n'amplifiaient  pas 
les  dimensions,  devaient  représenter  deux  des  chatons  m^es.  Hal^ 
les  difficultés  résultant  de  la  petitesse  de  ces  photographies,  la  figure 
2,  abstraction  faite  des  ombres  dues  à  des  inégalités  de  cassure  dç  la 
gangue,  donne  une  assez  bonne  idée  de  Teffet  produit  par  les  écailles 
tenmiiales  des  étamines.  On  n*y  voit  cependant  pas,  comme  sur  le 
sujet  mène,  que  le  rétrécissement  d  une  des  extrémités  provient  de 
Tobliquité  partielle  de  la  cassure.  Mais  la  figure  3  a  le  défaut  de  ressem- 
bler aune  foliole  pinnatifide,  et  nullement  à  la  section  longitudinale  d'un 
chaton.  Je  m'en  attribue  la  faute,  pour  n*avoir  pas  soumis  à  Texamen  du 
dessinateur  le  fossile  que  cette  dernière  figure  devait  représenter.  Sur  les 
pièces  originales.  Taxe  du  chaton  a  un  demi-millimétre  environ  de  lar- 
geur. En  s'aidant  de  |a  loupe,  on  y  distingue  nettement,  non  seqlementles 
points  d'insertion  des  très-courts  pédicelles  des  étamines  et  leur  disposition 
en  hélice  autour  de  cet  axe,  mais  encore  le  moule  interne  de  la  cavité  deç  logiQS 
des  anthères,  tournées  un  peu  de  côté  par  une  légère  compression  de  Ten^ 
semble  du  sujet.  On  y  remarque  également  le  vide  produit  par  la  dcistlruç- 
tion  ultérieure  du  sachet  de  ces  anthères,  ainsi  que  celui  qu'a  laissé  )a 
petite  écaille  du  sommet  de  chaque  étamine.  Une  même  pierre  contient 
deux  chatons  mâles  adjacents,  et  s'est  ouverte  de  manière  à  diviser  cha- 
cun d'eux  dans  le  sens  de  la  longueur.  Gomme  ils  étaient  un  peu  courbes, 
tandis  que  la  cassui;e  est  rectiligne  dans  son  ensemble,  il  y  a  quelques 
étamines  yisibles  par  le  bout  ;  ce  qui  permet  d'apercevoir  les  deux  log^ 
d'une  même  anthère  et  le  sillon  qui  les  séparait  dans  le  sens  de  leur  con- 
nectif.  Ces  explications  me  paraissent  nécessaires  pour  obvier  ^l  l'inexac- 
titude de  la  figure  3.  Je  possède  des  folioles  de  fougères  fossiles  qui  ne 
sont  pas  plus  grandes  que  les  chatons  dont  il  s'agit  ;  mais  je  me  suis  bien 
gardé  de  les  confondre  avec  eux.  J'ai  recueilli  aussi  deux  cônes  très-jeu- 
nes, n'ayant  guère  qu'un  centimètre  de  longueur,  et  dont  je  n'ai  pu, 
à  cause  de  cela,  déterminer  l'espèce.  Malgré  leur  exiguité,  on  remarque 
très-bien  que  leurs  écailles  étaient  moins  nombreuses,  plus  larges  et  plus 
épaisses  que  les  menues  écailles  papyracées  des  étamines  des  fleurs 
inâles.  Aucune  confusion  n'est  possible  non  plus  entre  celles-ci  st 
ceux-'là. 

0e  la  comparaison  des  fruits  entre  eux,  sous  le  rapport  tant  de  leur 
bonne  conservation  que  des  principales  différences  de  longueur  de  ceux  de 
même  espèce,  j*ai  conclu  qu'il  y  avait  eu  mélange  de  cônes  de  première 
année  avec  d'autres  de  seconde  année ,  les  uns  et  les  autres  détachés  des 
Ipns  par  la  tourAiente  qui  avait  causé  leur  transport  dans  hi  lagune.  Eu 


SI  Avril 

,cScl,  il  âcrait  diflicilcment  admissible  que  la  perlurbatloa  atmosphérique 
PÙt  arraché  ct'ux  (i'uue  année  et  respecté  i*u\  de  l'autre  sur  chaqtie  arbre. 
De  plus,  j'ai  cité,  comme  Taisant  en  quelque  sorte  exception  par  leur  état 
et  par  leur  rareté,  trois  tronçons  decAnes  k  écailles  chagrinées  et  très- 
divergentes,  et  qui.  à  cause  de  cela,  me  semblaient  èlre  tombés  et  s'être 
dessécbés  longtemps  avant  d'avoir  été  entraînés  par  la  crue  des  eaux 
courantiM.  Enfiii,  j'ai  signalé  enircles  cônes  intacts  une  autre  différunce, 
qui  consiste  en  ce  que  les  uns  étaient  complètement  indéhiscents,  tandis 
que  les  autres  avaient  une  légère  debiscenru  qui  avait  permis  à  la  limonite 
de  s'interposer  en  lames  minces  entre  leurs  écailles.  Je  n'en  avais  pas 
soupçonné  la  cause,  et  ce  n'est  qu'une  espérJencc  récente  qui  me  l'a  (ait 
comprendre.  Au  printemps  dernier  et  l'été  suivant,  j'ai  recueilli,  sous  des 
pins,  des  canes  secs  tombés  apris  leur  maturité.  Us  avaient  les  écailles 
extrêmement  écarléi'S.  Je  les  ai  mis  dans  de  l'eau,  et  une  immersion  de 
moins  de  deux  heures  a  suDS  pour  réappliquer  leurs  écailles  les  unes  sur 
les  autres,  en  ne  laissant  plus  entre  elles  qu'un  très-petit  inle^^'alle.  Ed- 
guitc  ce  léger  espacement  a  persisté,  quoique  j  aie  prolongé  très-long- 
temps leur  immcrsioti.  Ceci  me  détermine  à  faire,  pour  les  sujets  que 
j'ai  décrits,  trois  distinctions  au  heu  de  deux: 

1°  Les  cAnes  qui  sont  restés  complètement  Indéhiscents,  et  qui  n'ont 
rien  laissé  s'interposer  entre  leurs  écailles,  sont,  savoir  :  les  petits,  ctnx 
de  première  année  ;  les  grands  de  même  espèce,  ceux  de  seconde  année 
qui  n'iixiiiciil  |jas  allciiit  le  tenue  de  lour  inatiirité  ;  les  uns  el  les  autres 
ayant  été  vioJemmcni  ileiachcs  des  arbres,  puis  saisis  immédiatement  par 
les  eaux  qui  les  ont  apportés  dans  la  lagune  ; 

2°  Les  canes  qui  ont  laissé  des  feuillets  de  limonite  s'interposer  entre 
leurs  écailles  me  paraissent  être  ceux  qui,  mûrs  et  déhiscents  dès  l'année 
précédente,  se  desséchaient,  les  uns  sur  le  sol,  les  autres  en  restant  encore 
fixésaux  branches  des  pins;  touss'étant  ensuite  resserrés  pendant  leur  im- 
mersion, mais  pas  assez  pour  rendre  à  leurs  écailles  une  juxtà-position 
.complète  ; 

3°  Enfin,  ceux,  en  très-petit  nombre,  dont  les  écailles  sont  restées 
écartées  et  plus  ou  moins  racornies,  doivent  être  des  cônes  plus  anciens 
et  qui  étaient  trop  desséchés  pour  recouvrer  par  immersion  leur  propriété 
hygrométrique. 

Les  fruits  mûrs  des  ahiélées  résistent  tellement  k  la  décomposition,  et 
il  en  reste  tant  sur  et  sous  lesarhres,  pendant  que  ceux-ci  portent  leurs  fruits 
nouveaux,  que  je  m'étonnais  d'en  trouver  si  peu  d'anciens  parmi  ceux 
que  j'ai  observés  k  l'état  fossile.  Il  est  maintenant  évident  pour  moi,  que 
c'est  parce  que  je  confondais  avec  ceux  qui  parcouraient  leur  seconde 
année  ceux  qui  l'avaient  achevée,  et  qui,  resserrés  par  l'action  de  l'eau 
dans  laquelle  ils  avaient  flotté,  avaient  repris  presque  totalement  leur 


4973  JAGCARD.  —  RÉPONSB  A  M.' HÉBERT  399t* 

aspect  primitif.  Gela  m'explique  en  même  temps  pourquoi  ces  derniers, 
qui  étaient  plus  résistants  que  les  autres,  ont  cédé  moins  qu'eux  à  la 
compression. 

Quoique  ces  considérations  soient  très-secondaires,  surtout  pour 
les  géologues,  je  les  présente  pour  donner  plus  d'exactitude  à  la 
première  partie  des  observations  qui  précèdent  ma  description  des 
espèces. 

Le  secrétaire  communique  à  la  Société  une  note  de  M.  Hëdde,  . 
qui  annonce,  d'après  des  articles  de  M.  Bertrand  de  Lom,  la  dé- 
couverte, faite  par  ce  dernier,  d'ossements  humains,  au  lieu  des 
Rivaux,  à  1  mètre  environ  au-dessus  du  niveau  de  Tétiage  de  Ja 
Borne  ;  ce  gisement  est  considéré  par  M.  Bertrand  de  Lom  comme 
antérieur  au  dernier  mouvement  qui  a  donné  aux  orgues  d*Espaly 
leur  relief  actuel. 

,  Séance  du  5  mai  i873. 

PRÉSIDENCE  DE  M.   LE  MARQUIS  DE  ROYS. 

9 

M.  Bayan,  Secrétaire,  donne  lecture  du  procès-verbal  de  la  der- 
nière séance,  dont  la  rédaction  est  adoptée. 

Par  suite  des  présentations  faites  dans  la  dernière  séance,  le  Pré- 
sident proclame  membres  de  la  Société  :  , 

MM.  le  docteur  Niepce,  à  Nice  (Alpes-Maritimes),  présenté  par ^ 
MM.  de  Fréminville  et  de  Rosemont  ; 

Delafond,  Ingénieur  des  mines,  à  Besançon  (Doubs),  présenté 
par  MM.  Douvillé  et  Bayan. 

Le  Secrétaire  donne  lecture  de  la  note  suivante  : 

RiPONSE   AUX  ALLÉGATIONS  DE   M.  HÉBERT  DANS  SES  NOUVEAUX 
DOCUMENTS   RELATIFS    A    L' ÉTAGE   TITHONIQUE, 

par  M.   JACCARD. 

  deux  reprises,  et  dans  deux  mémoires  différents  (1),  M.  E.  Hébert 
m'a  fait  l'honneur  de  citer  mon  mémoire  sur  le  Jura  Yaudois  et  Neu- 
chàtelois  comme  fournissant  un  argument  en  faveur  de  l'opinion  qu'il 
soutient.  Il  m'est  impossible  de  laisser  passer  sans  réponse  une  alléga- 
tion qui  est  contraire  à  ce  que  j'ai  réellement  dit^  En  effet,  pour  peu 
qu'on  veuille  bien  ouvrir  mon  livre  à  la  page  citée  (c'est-à-dire  p.  20d), 
•^^^—  ■  «  ■  ■  '  Il 

(1)  Revue  tdentifiquef  ^  sér.,  2*  ann.,  n»  26,  p.  609;  —  BuU,  Sœ.  géoL,  Se  sér. 
il,  p.  68. 


IK  ntMKT.  —  fttrwos  -t  V-  itxcÀMt,  0  tau 

m  WM  «w.  li  je  ■*  *■"  xrn  4c  l'nptoàM  d'Oifbrdicn  calcain:  ou 

-   ica^wr  ks  OMrb»  infrricuris  au 

I  cl  Oyptmif  hùroylyjÂiciis,  soit 
1  le  cttuches  de 


^gy,3|^to^M  T^w  Vi'^i'-^  tnmque  one  conln&siM  oUn  ks 

^-^^       ^  4IW  «Iv  Me  de  M.    Iti^bol ,  il  rA  ^ÊÊSÛm  ia 

r't^t'k-dire  ie  Valbi.  je  tien  h 
rfiMiÀ  [p.  3%],  j'iniiisle  snr  le  fait  qw, 


^  rijwtîin  tt  le  Pti^roccricn  iiiHiiquCTrt  t 
^j-^ -^  t^ M—f«  Jt  Wffcr^  allribiié  au  Corallien  allrinl   IqHisBCUT 
^SMwMW-  w  ^  Rvient  k  dire   qcic  le  Caraltii^n  dp  Sùai-Quide 
'  "'  "1  sjBthfwiiqae  «le  rAïtarlicn  rt  ném*  du  l'tcro- 


».  tS£S\  je  dtc,  pour  la  première  fois,  un  boriton  flonllî-, 

CtMA  MiartTt».  ni  plein  massif  aslarticn,  dans  Icqut-l  M.  Tribolet 
J»  riiOJMHBr*  plus  <ic  cent  espèces  dont  te  Tante  absolmnml  eortl- 
^  .hvw><  b  persistance  dcrcriains  type^,  lets  f|i(e  les  Dieeros.  1*  Te- 
i  Jt<*nji*ca,  etc.,  dans  tout  le  Jura  supérieur. 


{ 


%  Htterl  répond  en  ces  leiines  : 

RÉPONSE  k  lA  RÉCLAHATION  DE  I 


U  wmble,  d'après  la  forme  de  la  réclamation  de  M.  Jaccard,  que  je 
MÙ»  tmipable  de  quelque  inexaclilude  à  son  égard.  Cependant,  si  j'at 
t^a  entendu  et  bien  compris  la  lecture  qui  vient  d'être  faite,  je  n'en 
\«ù  aucune  dans  ce  que  j'ai  écrit. 

Six  lignes  seulement  dans  ma  noie  du  i8  novembre  s'appliquent  à 
M.  Jaccani,  ce  sont  les  suivantes  (p.  68)  :  «  M.  Jaccard  continue  k 
■trttre  l'Argoviea  de  M.  Marcou  à  la  place  que  lui  avait,  dte  la  création 
4o  n  nom,  assignée  son  auteur,  c'est-à-dire  dans  l'Oxfordiw  supérieur. 
Cet  Argovien,  ce  sont  les  couches  de  Baden  et  de  la  Souabe  â  Ammo- 
nites polyptoeus  (1).  Ce  géologue  continue  &  placer  ce  remarqudtle  bo- 

iWUe  phrase:  •  Cet  Argmita,  ce  Mot  les  touches  de Badea  el de U  Souabe  i  A. 
ënoBce  uoa  opinioD  qie  je  n'ai  point  enltaidu  atliibuer  i  M.  Iteari,  auqud  la 
t'tppliqae  pas. 


n 


rizon  au-dessous  de  Téta^  cprallifi^  qu'il  cposerve  ayec  ^ii^^  f^  qu'il 
caractérise  par  ses  fossiles  bien  connus,  Hemicidaris  crenularis,  etc.  » 
Eb  iddiors  de  cea  six  lignes,  il  a'est  pas  question  de  M.  Jaceard;  or,  je 
maintiens  qu'elles  ue  r«nferiiept  rien  dlnei^act. 

La  place  assignée  par  M..  Jaceard  à  rArgovien  est  bien  TOxfordien  su- 
périeur, au-dessous  des  couches  k  Hemicidaris  crenularis,  la  page  205  de 
sunioâiKHreeii  fait  foi,  et  M.  Jaceard,  il  me  semble,  ne  le  conteste  pas.  Seu- 
fenieiit,  je  croi^  comprendre  que,  dstns  sa  pensée,  ce  terme  d'Argopiet^ 
^%  s'i^Hqh^  jw  ^ux  couches  de  Badçn,  que  d'ailleurs  il  ijiit  ^  pas  conr 

A  ^h»  je  réppndiS  que  le  nom  d'Ârgovien  ne  peut  recevoir  4*^^^ 
flcps  que  celui  q^i  lui  a  été  donné  par  son  auteur,  et  ce  sens  ne  laisse 
aucune  incertitude,  fl  n'est  pas  exact,  en  effet,  de  dire,  comme  le  f^i^ 
If.  Jaci^4  (p.  ^0),  que  les  copches  spéciales  qui  devaient  servir  de 
t^p^an  groupe  i^rgovien  n'aient  point  été  désignées.  M.  Marcou,  l'uaique. 
auUqr  ^  c^te  di^pomina^on,  a  pris  soin  d'y  revenir  à  plusie^rs  repr^, 
iMmm^i  dans  ses  Lelires  sur  le  Jura  (p.  9,  19,  20,  37,  38,  etc.). 
Si,  chips  les  œuvres  de  M*  Marcou,  ce  groupe  est  mal  limité  par  l(i  bas^^ 
s%  r;^ei?ie  des  espèces  qui  pe  devraient  pas  s'y  trouver,  on  remarquer^ 
que  yAn^iln€1^^e$  polyplociM  ^  Rein. ,  est  donnée  comme  Vv^  des 
jffifmpf^n  /os^ileç  f^actérii^tiqne^  (p.  37  ejt  t^^au  ^  face  1^ 
p.  4&);  quç  V,.  M^P9u  cite  (p.  $0)  pomme  représcitfai^t  <;et  Argor- 
^fifin  Iei$  jcopob^  f^rniçiVit  )e  poteau  du  Lpchen  (Wurtemberg),  qui 
4^pArljemwt  À  h  ^y'mf^^  y  de  QuApfftedt;  que  M.  ^larqou  reconnaît^ 
d'i^lieiofs  ^p.  19)  que  ce^tç  ri^he  fiaune  ^govienne,  qui  manqiie  en  ;^t^ 
gkfieiTiQ,  a  j^té  dist^guée  d^  1843  par  M.  Quenstedt.  G'eust  doac  bien 
la  jaw?  tde  Yf  c'^st-Mii:?  des  couches  à  A*  polyplocus  dç  Souabe  e| 
de  JSMWi  que  M-  Marcou  a  considérée  comme  argovienne  et  comme 
inférieure  au  coral-rag  à  Hemicidaris  crenularis,  Cidari^  floriT 
genm^,  etc. 

Donc,  dire  J^rgavien  ou  dire  couches  de  Baden,  c'est  identiquement 
limite  cbose,  Si  M*  Jaceard  s'est  45ervi  de  ce  terme  dans  un  auti^e  sens, 
à  supposer  que  cela  fut  permis,  il  aurait  dû  prévenir  son  lecteur  d'un^ 
manière  plus  explicite, 

jJe  n'ai  point  dit  que  M.  Jaceard  partageât  d'une  manii^e  générale  mes 
opinions  dpns  1^  débat  qui  s'est  élevé  entre  M.  Zittel  et  mol.  Cependant, 
j'aurais  pu  in 'j^puyer  encore  sur  lui;  car  il  met,  comme  moi,  le  Diceras 
iMfii  (p.  198)  dans  le  vrçLi  corallien,  tandis  que  M.  2iiiteJ  çoiisidéce 
Ij^  ^Q^di^icas  à  JXiçevas  LuoU  .^mme  tilhoniques  .et  postérieurs  ,au;K.oou« 
d^  |k  43stre0  virgiUa  du  Kimmeridge-clay.  Mais  cela  suffit  ppur  j^ti- 
fiar  :les  espressio^  dont  jie  me  s^J^  s^vi,  et  )us(^'à  l'esprit  df^  l^uel 
ma  citation  a  été  faite. 


33i  GAUDHT.  —  COUPS  GÉOLOGIQUE  DD  KOMT'LÉBEROH.  5  mij^ 

M.  Gaudry  fait  la  communication  suivante  :  ^^Ê 

COUPE  GÉOLOGIQUE  DU  MONT  LÉBERON  DANS   LA   RÉGIOK  OU   SE  TROliVE 

LE   GITE  DES  OSSEMENTS  FOSSILES, 

paru.  ALBERT  GAUDBV. 

Dans  une  des  séances  précédente!,  j'ai  annoncé  à  la  Société  géologique 
que  j'avais  entrepris  des  Touilles  dans  le  gisement  d'ossements  miocènes 
situé  au  pied  du  versant  méridional  du  Mont-Léberon,  à  quatre  kilumètres 
de  Cucuron  (Vaucluse).  Comme  la  région  où  se  trouvent  les  ossements 
fossiles  est  riche,  non-seulement  en  débris  de  mammileres,  mais  aussi 
en  coquilles  marines  et  palustres,  sa  coupe  géologique  me  semble  digne 
d'intéresser  plusieurs  de  nos  confrères. 

Le  Mont-Léberon  s'élève  ii  peu  de  distance  de  la  Durance,  presque 
parallèlement  au  Mont- Venloux .  II  forme  une  légère  courbe  dont  l'en- 
semble  est  dirigé  de  l'O.  H"  S.  k  l'E.  12"  N.  Sa  hauleur  est  d'en- 
viron 1,000  mètres.  Ainsi  que  le  montrent  la  grande  carte  de 
MM.  Dufrénoy  et  Ëlie  de  Beaumont  et  la  carte  géologique  du  dé- 
partement de  Vaucluse  dressée  par  ^L  Scipion  Gras,  la  masse  du 
Léberon  est  formée  par  le  ncocomien,  et  les  couches  miocènes  recouvrent 
la  base  de  son  versant  méridional.  Ni  M.  Scipion  Gras,  ni  moi,  n'avons 
su  découvrir  des  fossiles  dans  tes  calcaires  gris  et  compactes  du  néoco- 
micn  du  Lèlicron;  mais  M.  Fniilc  Arnaud  m'a  dil  qu'il  roniiai^-iait  des 
échantillons  de  Toxaster  complanahis,  d'Atca  cor  et  d' Ammottites 
Attierianus  trouvés  dans  ces  calcaires  ;  il  m'a  ajouté  qu'en  se  rappro- 
chant de  la  Durance,  on  rencontre  dans  le  néocomien  les  fossiles  suivants  : 
Toxaster  compUiTiatus^  Terehralvla  prœlongo,  Ostrea  Couloni, 
Lima  Galloprovincialis,  Trigonia  harpa,  Ammonites  Asliertanus, 
Nautilus,  etc. 

Les  plus  anciennes  couches  qui  reposent  sur  les  calcaires  néoco-. 
miens  aux  environs  de  Cucuron  sont  les  assises  de  la  molasse  grise; 
les  fossiles  y  sont  rares  ;  M .  Matheron  y  a  signalé  des  Anomia  et  des 
Pecten. 

Au-dessus  de  la  molasse  grise,  on  observe  les  puissantes  assises  de  U 
molasse  jaune  ;  le  pittoresque  village  de  Cucuron  s'élève  sur  un  monticule 
formé  par  ce  terrain.  Ses  caractères  sont  les  mêmes  que  dans  le  départe- 
ment des  Bouches-du-Rh6ne,  où  il  a,  depuis  plus  de  (rente  ans,  été 
étudié  en  détail  par  M.  Matheron.  Les  fossiles  les  plus  abondants  sont  les 
huîtres  (Ostrea  Boblayeï)  et  les  peignes  {Pecten  scabriusculus,  Janira 
planosttlcata).ili.yi.  Fischer  et  Toumouër  ont  déterminé  les  espèces  que 
j'ai  recueillies;  ils  les  attribuent  au  falunien  proprement  dit  (Touraine, 
Léognan,  Saint-Paul-Trois-Châteaui). 


4873*  GAUDRT. —*  COUPE  GEOLOGIQUE  DU  KORT-LiBEBOIf.  933 

A  pea  de  distance  de  Gabrières-d*Aigues,  près  d^une  maison  appelée 
la  campagne  de  Camille- Jean,  on  voit  des  marnes  sableuses,  gris-bleuâtres, 
remplies  de  Cardita  Jouanneii  et  d'autres  coquilles  fossiles  ;  elles  con- 
tiennent des  bandes  de  galets  qui  indiquent  un  ancien  rivage,  et  sont 
surmontées  de  marnes  gris-blanchâtres  avec  Ostrea  crassissima.  Ce  gise- 
ment est  certainement  un  des  plus  beaux  que  Ton  puisse  rencontrer  dans 
les  terrains  miocènes.  En  1864,  M.  Moirenc,  d'Apt,  y  a  découvert  de 
nombrêoses  coquilles  qu'il  a  envoyées  à  M.  Eugène  Dumortier  ;  notre 
savant. confrère  de  Lyon  en  a  donné  la  liste  dans  le  Bulletin.  MM.  Fis- 
cher et  ToumouBr  ont  bien  voulu  se  charger  d'étudier  les  échantillons 
que  M.  Arnaud  et  moi  avons  rapportés  ;  ils  les  attribuent  à  la  partie  la 
plus  élevée  du  falunien  (horizon  de  Salles);  les  espèces  qu'ils  ont  dis- 
tinguées sont  au  nombre  de  plus  de  cent  ;  un  assez  grand  nombre  sont 
ikHivelles  et  vont  être  figurées.  D'après  les  allures  des  couches,  il  m*a 
sonblé  que  la  marne  de  Gabrières  est  supérieure  à  la  molasse  jaune; 
toutefois  je  n'ai  pu  constater  le  point  de  contact  de  ces  deux  formations  ; 
mais  MM.  Matheron  et  Emile  Arnaud  m'ont  appris  qu'en  explorant  les 
environs  de  Yillelaure,  village  situé  entre  Gucuron  et  la  Durance,  ils  ont 
vu  d  une  manière  très-nette  des  couches  identiques  avec  celles  de  Gabrières 
reposer  sur  la  molasse  jaune. 

Les  assises  marines  sont  recouvertes  par  un  puissant  étage  de  calcaires 
marneux,  qui  semblent  avoir  été  déposés  dans  des  marécages  ;  ils  renfer- 
ment des  limons  gris,  de  formation  terrestre.  A  un  kilomètre  au  nord  de 
Gucuron,  on  y  trouve  des  Hélix  ChrisioU  et  d'autres  coquilles  terrestres 
oa  palustres;  M.  Matheron  en  a  décrit  plusieurs  espèces.  MM.  Fis- 
dier  et  Toumouër  ont  déterminé  les  échantillons  que  MM.  Arnaud, 
de  Saporta  et  moi  avons  recueillis;  ils  les  attribuent  à  l'étage  tor- 
timien. 

A  leur  partie  supérieure,  les  limons  gris  passent  aux  limons  rougeàtres, 
dans  lesquels  sont  enfouis  les  restes  d'hipparions,  de  rhinocéros,  de 
gazelles,  etc.;  je  pense  que  ces  derniers  appartiennent  également  au  tor- 
tcmien.  Ils  ressemblent  extrêmement  aux  limons  de  Pikermi  en  Grèce, 
maisils  sont  moins  rouges.  Leur  épaisseur  est  considérable,  et  les  torrents 
y  forment  de  vastes  escarpements;  cependant  l'espace  où  j'ai  rencontré 
des  ossements  ne  dépasse  guère  un  carré  de  300  mètres  de  cAté.  Il  est 
difficile  de  comprendre  comment  tant  d'ossements  ont  pu  être  réunis  dans 
un  si  petit  espace  ;  rien  n'annonce  que  les  animaux  soient  morts  de  ma- 
ladie ou  de  vieillesse  ;  l'hypothèse  des  inondations  est  jusqu'à  présent  la 
moins  improbable  de  celles  par  lesquelles  on  peut  expliquer  leur  ras- 
semblement. 

En  résumé,  dans  la  petite  région  au  milieu  de  laquelle  est  situé  le 
gtte  des  ossements  de  vertébrés,  on  observe  lés  couches  suivantes  : 


-  CMTTC  »B  COOUMJ. 


O' 


I  US  ttsfjvtxn  DES  romu.Es  nèattcs  r&K  ».  su.  nEtre  !>a«s 

iJL  caOTTE  DE  COL'UUX.  PftÈS  HOaTBEJKâlI    «■AUTS-GUO.M'E). 
par  M.  r.  gxitais. 

L«  Satiété  coiuuU  les  prineipMS  réraluts  itA  faniUes  entreprises  pv 
noUe  caafrén  M.  Pietle  iUm  la  (çroUe  île  Gotuiaa.  où  de  Doinbr«ttX 
oMemenu  de  Bcnse,  brâés  par  lliomou,  el  des  restes  de  ce  deraier  se 
trouvent  asHKiés  à  des  débru  de  plusieurs  autres  c^wces  d'animaox, 
inHBiBiS;!reit,oiiieaus  ou  pouMoes. 

M-  J'ielte  ayant  bien  voulu  me  confier  la  détenninatien  seieati&quo 
de  ces  débrif  oateus,  j'ai  recomui  qu'ils 'apparticaoeat,  pour  la  dassa 
des  mammttrt»  :  i"  panni  les  caraiTores,  au  loup,  au  rraard,  au  Ifax, 
à  l'ouTE  ordinaire,  à  uae  marte  qui  tient  aalant  de  la  zibeline  que  de 
la  marte  proprenent  dite,  et  au  blaireau;  2°  parmi  les  iasectivM«e,  au 
hérisson;  3"  parmi  les  roogcure,  au  lièvre  et  au  rat  d'eau;  4°  parmi  les 
aolipèdes,  au  éteva]  ;  5°  parmi  les  porcins,  au  sanglier;  et  6°  parmi  les 
nintinanls,  au  rense  qui  est  trcs-aboodant  et  toujours  fragmenté,  au 
cerr,  à  la  chèvre  {Capra  prinûgmia),  au  bouquetin,  au  bcouf  «t  .a« 
chamois. 

La  classe  des  oiseaux  est  également  représentée  par  divers  genres  : 
aigle,  (iboactte  harfang,  choquard,  coq,  tétras,  lagopède,  perdrix,  àgp- 
uee  ««pèce  de  «aurd,  etc. 


Qvidqoes  Ytrtèbres  de  poissons  paraissent  appartenir  au  brochet. 

M.  Pielte  a  aus^i  réuni  une  curieusecoUection  des  dessins  gravés  sur  os 
par  les  hommes  de  Tépoque  du  Renne,  dessins  parmi  lesquels  figurent  le 
chaaiQis  et  une  seconde  espèce  de  la  famille  des  antilopes  que  je  regarde 
conmie  étant  le  Saiga  {Antilope  tartarica)^  dont  M.  Lartet  avait  signalé 
quélqnes  rares  débris  osseux  dans  le  Périgord.  MM.  Massénat  et  Car- 
thailhac  en  ont  depuis  lors  retrouvé  un  petit  nombre  d'autres  dans 
la  même  contfée,  à  Laugerie-Basse,  et  M.  Dupont  a  aussi  découvert  en 
Belgique  une  portion  de  crâne  de  cette  espèce,  aujourd'hui  déposée  au 
mm6é%  dt  Bruxelles. 

M.  Lartet  rappelle  qu^on  a  ttoirvé  le  Sâfga  à  Cro-Magnon. 

M.  Tombeck  fait  la  communication  suivante  : 

jxetË  sim  L'oxFORDnsK  et  le  cohallien  de  ia  haote-harne, 

JparM.  TOMBECK. 

Dans  mes  précédentes  communications,  j'ai  établi  deux  faits  importaota 
éaaur  Fétude  de  la  vallée  de  la  Marne  :  le  premier,  o'est  l'amincissement 
progressif  du  corallien  proprement  dit  (ooîithe  à  dicérates  et  caleairea 
grumeleux  à  HenUddarù  crenularis),  et  sa  disparition  à  l'ouest  du  dé^ 
jiarieinent  de  la  Haute-Marne;  le  second,  c'est  que  V Ammonites 
^chilles  et  VA  •  Marantianus  sont  bien  des  espèees  coralliennes  et 
^mum  des  espèces  oxfordiennes,  comme  le  veulent  MM.  Hébert,  Dieu- 
lafait,  etc. 

Ces  faits, établis,  non  pas  sur  l'étude  d'une  seule  localité,  mais  sur  un 

nombre  de  coupes  prises  en  des  points  différents,  sont  évidente. 

qui  visite  la  vallée  de  la  Marne  sans  idée  préconçue,  et  je  pourrais 

snegard^  ma  démonstration  comme  complète.  Pourtant,  j'ai  voulu  accu- 

:xnuler  les  preuves,  et  voilà  pourquoi  j'ai  employé  mes  congés  de  Pâques^ 

^  revoir  le  corallien  et  Toxfordien  de  la  Haute*Marne. 

Parlons  d'abord  du  corallien. 

A  Eerynel,  quand  on  se  dirige  du  moulin  vers  le  village,  la  route, 

"Caillée  dans  la  montagne  sur  toute  sa  longueur,  laisse  voir  d'abord  les 

:BBanie8  oxfordiennes  à  Ammonites  Martelli  et  à  Oslrea  dilataUL 

^entôt,  sur  ces  marnes,  dont  la  codeur  est  bleue,  s'élèvent  d'autres 

:aDames  '<le  couleur  grise,  pétries  de  Cidaris  florigemma  et  d'Hemià^ 

^m  crenularisj  alternant  avec  des  bancs  de  calcaire  subcompacte.  Ce. 

jsont  là  évidemment  les  premières  assises  coralliennes,  et  l'on  voit  sur  €e 

youïiy  avec  la  dernière  évidence,    le  contact  de   l'oxfordien   et   du 

corallien. 

Ges  jcaloaires  et  ces  marnes  à  Cidaris  florigemma  et  à  Hemiddaris 
crenularis  supportent  des  roches  plus  dures,  pétries  de  polypiers,  iont 


su 

la  — »,  wgt»  pw  h»  ■B»iti  HwyliiriqKi.  k 
toomfbrtt  m  lue  d  jiaqa'M  aniMt  de  b  oMe,  «t  In  d 

Eo  ttiDtÎBauil  k  moater,  tm  ntit  liiniUll  les  roches  miUîcnaes  dn^ 
DÎT  ooliUùqoK  d  pasvr  à  ane  rêritahle  otJitbr  k  diimtes.  Ecfin,  ui-Mft 
da  tillt^  je  Iti>)iiri ,  l'oolilbe  k  Dkerat  anetÎMa  îv^fottt  dfamét  hft 
HRSS  dn  ronllicn  comparte. 

Ou  K  prnt  m^moiuittrv  «sr  ce  point,  dans  le  rmllin.  nne  «utila- 
liaa  lonte  pairillc  k  celle  qa'il  prnrate  dans  le  Jun.  où  l'oo  troore  sme- 
nmfaofal,  wloo  M.  Muron  :  k»  argiles  a  duuUes  (iom  à  Bemià- 
darit  amutarix  et  à  Cidarit  fiorigeina\à),  tes  cmtcaires  »  cnraax, 
I'ooIîUk  cnnliirDEic  «<  ««En  In  caInire»corall»ea^,^p{MrU&tna-«ièBa 
le  HqsaDÎm  on  calcaire  k  aïUrlts. 

A  Reiad,  on  dc  pent  pas  c^aJoer  l'cflAnUc  do  amUia  »  OMM  4b 
lOOméûrs. 

Le  corallien  présente  une  MBAitution  analogue  k  RKbe-«r-fia(*aB, 
k  RocbefDrt.  i  Ycsai^K,  etc. 

Qoaod  00  rr^teoi  dans  la  nllée  de  la  Manie,  on  csl  înimediatemeal 
frappe  de  la  diffemK».  Là  enrtirc,  on  voit  H  dc«ounrt  le  contact  de  l'n- 
ferdien  et  du  «iraltteB.  Mais  sur  U  rive  droite  de  ia  Marne,  plas  de  cml- 
eaire  grnmeleui  à  Hemiddaris  crenvlaris.  plus  de  calfaire  k  cotanx. 
Biais  immédialeroeiit  sur  i'o^ordien,  l'ooiilbe  à  Dieeras  arùtma  plus 
00  muns  poissante ,  qui  sopporte  dle-méme  le  corallien  eonpnde.  C'estœ 
qa'on  peutohsener  à  Voaécoort,  à  Buiières,  à  Frtmcles,  etc. 

Sot  la  rire  gandw  de  la  Hamc  enfin ,  les  calcaires  gnuneleax  £spt.- 
raissent  aossà  bien  que  l'ocriïtbe,  et  à  leor  place  on  trooTe,  sur  l'odbr- 
ifien,  nne  marne  plas  oo  moins  poissante,  la  mame  sans  fossiles,  qm 
supporte  le  corallien  compacte,  et  qui,  k  sa  partie  snpéneore,  présente 
CDcmv  quelques  traces  do  corallien  propremeat  dît.  A  U  gare  de  Fnodea, 
tesoat  un  ou  den\  mètres  de  calcaire  semi-gnimclenx,oà  abonde  l'JïiEiM- 
âdaris  erenularis.  Hème  chose  à  Soncourt  et  k  Saint-Hilaire,  taitdû 
qn'k  la  trancbée  de  Baûères  ce  n'est  plus  qn'an  simple  cordon,  de  qoeï- 
qoes  cmtimètres  d'épaisseur,  qni  montre  «icore  qudqnes  restes  dei 
vrais  Tossiles  coralliens.  Je  ne  mentionne  que  pouf  mémoire  le  ravin  deU 
Géoerroye,  où  les  roches  gmroelenses  et  les  calcaires  k  pcdypiers  rep»- 
nissenl  sous  le  même  aspect  qa'k  Reynd  et  k  Roche-sur-Rognoo,  CmnaDt 
en  quelque  sorte ,  un  dernier  Ilot  coralltgène  au  milien  de  la  mer  coral- 
lienne, tandis  que  plus  k  l'ouest,  on  chercherait  en  Tain  entre  les  der^ 
nières  assises  oxfordieones  et  le  corallien  compacte  aucun  des  vrab  fos- 
siles coralliens. 

On  Tcnt  donc  que  le  corallien  proprement  dit  (numes  et  calcaires 
gromeleax  inférienrs  &  Hemiddans  erenuiaris,  et  oolithe  à  dkéntes}' 


4  S7S      TOMBfiCK.   -^  OlFORDIBEf  ET  CORÀLUKIf  DB  UL  H.-^UBIIK.  937 

n^est  qa*im  dép6t  accidentel,  dép6t  de  rivage  ou  récif,  qu'oir  ne  re- 
tnmve  plus ,  ainsi  qu^on  devait  s'y  attendre ,  quand  on  marche  vers  la 
liaate  mer. 

Or,  à  quoi  le  corallien  proprement  dit  fait-il  place  quand  il  disparaît 
Ters  l'ouest?  Quel  est  le  faciès  normal  contemporain  de  ce  dépôt  acci- 
d^itelf  Quel  est,  en  un  mot,  le  vrai  type  de  Tétage  corallien,  et  par 
€[uels  fossiles  est-il  caractérisé?  Pour  moi,  et  pour  quiconque  étudiera  sans 
parti  pris  la  vallée  de  la  Marne,  le  faciès  normal  de  Tétage  corallien 
comprend  les  couches  k  AmmofUtes  Achilles  ei  à  A.  Maraniianus,  que 
3tl.  Royer  et  moi  avons  désignées  dans  notre  travail  sous  le  nom  de 
.  première  zone  à  Terebratula  humer alis. 

Ged  m'amène  à  la  seconde  partie  de  ma  communication.  —  Si  j'ai 

lien  observé  la  superposition  des  couches  à  Vouécourt,  aux  Lavières,  à 

Sauères,  à  Froncles,  il  est  incontestable  que  les  Ammonites  Achilles 

et  A.  Marantianus  sont  coralliens,  puisque  je  les  ai  trouvés  au-dessus 

deToolithe  à  dicérates  ou  des  calcaires  à  Hemiddaris  crenularis. 

Hais  si  par  hasard  j'avais  été  le  jouet  d'une  erreur?  Si  la  superposi- 
tion affirmée  par  moi  n'était  que  le  résultat  de  l'illusion  produite  par 
__  une  faille? 

Une  telle  objection  n'est  guère  soutenable  quand  on  songe  que  notre 
travail  n'est  pas  basé  sur  une  coupe  unique,  mais  comprend  l'étude  de 
sept  ou  huit  localité,  qui  toutes  nous  ont  conduits  à  la  même  conclusion. 
Toutefois,  les  observations  suivantes  y  répondent  d'une  manière  plus  pé- 
remptoire  encore  : 

i^  Quand  on  se  dirige  de  la  chapelle  de  Saint-Hilaire  vers  la  o6te 
Nœulon,  entre  Vouécourt  et  le  ravin  de  Poissonvaux,  on  trouve  d'abord, 
dans  la  tranchée  du  chemin  de  fer  et  au  niveau  de  la  rivière,  des  cal- 
caires marneux  ou  subcompactes,  oii  j'ai  pu  recueillir  l'^mmontte^  JSa- 
beanus  (grands  exemplaires),  VA.radisensis,  VA.Arolictis  eiVOstrea 
dilaiata.  Sur  ce  point,  on  est  en  plein  oxfordien. 

Bientôt  on  atteint  la  nouvelle  route  de  Vouécourt  à  Viéville,  et  la 
tranchée  de  cette  route  laisse  apercevoir,  au-dessus  des  roches  précé- 
dente, un  calcaire  marneux  ou  suboolithique,   qui  devient  crayeux  et 
Subcompacte  à  la  partie  supérieure.  J'y  ai  recueilli  VAmmxmites  hispi- 
€iuSj  le  BeUmnites  hastatus^  la  Terebratula  vtcinaliSy  le  Mytilus 
€^<msabrinuSf  la  Thracia  subangulatay  la  Pholadomya  decemœstata, 
t^  P.  inomatay  l'O.  dilaiata  (var.    gigantea,   Buv.),  le  Disaster 
^^valiSf  le  Nucleolites  sculatus,  le  Pygaster  umJ>rella,  et  VHolectypus 
^:iepressus. 

On  ne  peut  douter  que  ce  ne  soit  encore  là  une  couche  oxfordienne.  Il 
i  vrai  qu'on  y  rencontre  des  baguettes  d'un  Cidaris  voisin  du  C.  flo- 
f^emma  ,*  d'autres  appartenant  au  C.  cervicalis^   et  peut-être  enfi^ 


338      ToMUx.  —  owotttMet  M  cwAUmr  ne  li.  B.HUfUfE.     t  nài 

["Hemkidcais  Cariieri.  Mais  il  est  bien  connu  aujourd'hui  tiue  nombre 
d'oursins  coralliens  ou  m^me  d'autres  Tossiles  coinmL-ni'cnl  dansl'oxfor- 
dien.  Gela  prouve  soulenicnt  que  les  couches  qui  nous  occupent  fMment 
larraie  limite  de  l'oxfordicn  et  do  corallien. 

Pins  haut  enfin,  et  en  superposition  immiïdiate  sur  les  couches  précé- 
dentes, viennent  l'oolithc  à  Diceras  arietina,  puis  le  corallien  compacte, 
que  j'ai  décrits  dans  mes  communications  précédentes. 

Ainsi,  sans  contestation  possible,  l'oxfordien  se  termine,  à  la  cAle 
Nœulon,  par  la  couche  à  Ammonites  hispidus  que  recouvre  le  corallien 
authentique. 

2"  A  Ro6courl-Ia-Cùlc,  à  6  kilomètres  plus  au  sud,  on  trouve,  au 
niveau   do  chemin  de  fer,  la  couche  oxfordicnne  à  petites  Ammonites 

Îiyrilcases  [A.  cerdatus,  A.  Aiduennmsis ,  etc.).  Si  de  là,  traversant 
B  tillage,  on  monte  la  côte  rapide  qui  le  domine,  et  dont  l'élih'atîon 
est  de  plus  de  100  mètres,  on  trouve  tout  le  long  de  cette  cite  une 
masse  énorme  de  calcaires  marneux,  qui  deviennent  déplus  en  pluscom- 
paclcs  ters  le  haut  :  jusqu'aux  deux  tiers  on  y  recueille  abondamment 
YAmmoniUs  Martelli,  avec  un  grand  nombre  d'autres  fossiles  :  [A.  po- 
lijplocus,  Pholadomya  inornala,  Oslrea  dilttata,  Terebraiuùi  vid- 
nalis,Hemithyrismyriacantka,  etc.).  Dans  le  reste  on  ne  trouve  plus 
trace  de  r,4.  Martelti,  mais,  au  contraire,  on  y  rencontre  l'.i.  Ba- 
beanus,  de  grande  taille  comme  à  la  tranchée  de  Saial-Hitaire.  Eofiir, 
le  tout  est  recouvert  par  un  IH  de  1  &  S  mètres  d'une  oolithe  dé- 
sagrégée qui  renferme  les  mâmes  fossiles  que  le  calc<irre  mameux  i  A. 
hispidus  du  ravin  de  Poissmivaux.  On  rocoonalf  là  la  mt^nie  succession 
■  qu'à  Poiisimvaux,  ii  cette  s(.Hile  ditrércncc  pns,  que  le  corallÎL'n  manque 
sur  ce  point.  Mais  à  quelques  centaines  de  mètres  plus  loin,  on  le  retrouve 
avec  ses  caractères  habituels,  et  on  ne  cesse  pas  de  le  rencontrer,  soit  k 
l'état  de  calcaire  grumeleux,  soit  sous  forme  de  calcaire  compacte,  au- 
dessus  de  cette  même  oolithe  désagrégée  depuis  ta  aïte  de  Ro6court  jus- 
qu'au delà  de  Viéville. 

3°  Enfin  je  dois  citer  ce  que  j'ai  observé  à  Reynel  et  k  Alanois. 

A  Manois,  au  niveau  du  chemin  de  fur,  on  observe  une  couche  de 
5  à  6  mètres  de  calcaire  marneux  jaunâtre,  renfermant  VAmmonites 
Lamberli  et  un  grand  nombre  d'autres  ammonites.  C'est  la  dernière 
assise  callovienne,  ou  plutdt  la  couche  de  passage  du  callovien  a  l'ox- 
fordien. 

Or,  si  l'on  vient  à  monter  la  côte  en  se  dirigeant  vers  Reyne!,  on 
trouve,  immédiatement  au-dessus,  un  Ht  puissant  d'argile  bleue,  exploite 
pour  l'usage  des  tuileries  de  Reynel  et  de  ManoLs,  et  où  j'ai  recueilli 
abondamment  :  Ammonites  plicatilis,  A.  cordatus,  A.  Pickleri, 
A.  Arduennensis,  A.  Henrici,  A.  crenalus,  A.  perarmatus,  ABa- 


4t79  TOXBBCK.  -^  «fOfflM»  fiTOGAUtliKN  M  lA  tt.-lURIIfi.     339 


fitm  orfuifinam^  elc.  €'fst  le  niveau  oxfordien  principal. 

€ette  aéma  marne  ooattnue  sut  wat  étendue  de  plus  de  80  màtres 
sans  qu^on  puisse  y  reconiaHre  d'intemiption  strali|;raphîfue;  mm  au 
point  de  vue  paléontologique,  tandis  qu'à  la  base  abondent  les  ammo- 
EÎteB  pyriteuses  que  je  viens  de  citer,  on  trouve  d'abord  une  variété 
particuliire  d'Ammonites  pèrarmalus,  puis  l'A.  Martelli  (ou  pli- 
cattUs)  et  VA .  Babeanus ,  qui  y  atteignent  des  dimensions  considé- 
raBIes« 

Je  dois  mentionner,  en  passant,  ce  fait  remarquable  que  YA.Babeâ- 
nks  ^  VA'.  Mattelli  {A.  plicatilis) ,  qui  coexistent  dans  la  couche 
oxfbrdîenne  à  ammonites  pyriteuses^  semblent  se  séparer  dans  les  cou^ 
cbesqui  viennent  au-dessus.  VA.  Martelli  règne  d'abord  à  peu  près 
sans  partage,  car,  à  Roécourt  et  à  Vléville,  c'est  à  peine  si,  au  milieu  de 
centaines  d'échantillons  de  VA.  Martelli,  j'ai  pu  rencontrer  un  unique 
exemplaire  de  VA.  Babeanus.  Plus  haut  encore,  VA.  Babeanus refT^nà 
je  dessus,  tandis  qu'au  contraire  VA.  Martelli  a  disparu  sans  retour. 
Cependant,  il  est  difficile,  à  cause  de  la  rareté  des  fossiles,  de  dire  si 
à  Beynel,  dans  la  masse  d'argile  qui  surmonte  la  zone  i  ammonites 
pyriteuses,  ces  deux  ammonites  coexistent  ou  habiteiA  des  niveaux  sépa- 
lèi.  Ce  qull  y  a  de  certain,  c'est  que  cette  masse  d'argile  y  est  sur- 
montée, sans  axicune  interposition,  de  toute  la  série  corallienne  que 
j'ai  décrite  en  commençant. 

De  cette  étude,  il  faut  conclure  (j[ue  Toxfordien  de  la  Haute-Marne 

i)résente  k  partir  de  la  base,  et  au-dessus  de  la  couche  ^à  A.  Lamberti^ 
es  zones  suivantes  : 

l^  zone  à  A.  €ordalus,  A.  Arduennensis,  A.  crenalus^  etc.; 

^  ïone  k  A.  Martelli  de  grande  taille  ; 

^  zone  k  A.  Babeanus  et  A.  radisensis; 

4^  zone  à  A.  hispidus. 

Et  partout,  immédiatement  au-dessus  de  ces  zolies,  dans  les  localités 
que  j'ai  citées,  on  observe  le  corallien  le  plus  typique. 

Or,  pour  qui  sait  que  dans  les  autres  régions  oii  l'oxfordien  a  été  re- 
66nfiu,  VA.  4ii9piâH8  habite  nn  niveau  inférieur  à  eelni  de  l'A.  Mamn-' 
tiàfiuSj  et  à  plus  foftê  raison  de  l'A.  AchiUes,  il  résulte  évidemment  de 
«e  qui  préoède  qu*aaeun  des  liveam  ^e  je  viens  de  citer  dans  l'oxfiirdien 
de  la  }tattfe-4llMie  ne  peut  être  celui  de  VA.  MaranHanus  on  de 
VA.  AchïUes.  Si  donc^  i  Vouécourt,  à  Frondes  et  aux  Laviàres,  j^ai 
rmemlré  VA.  Marantianus ,  VA.  bimammatus  et  l'A.  Aûhitt&s  mh 
dessus  deTodithe  à  DiGsras  etmtttta  ou  des  calcaires  à  Hemiddaris  er^ 
umUirii^  te  ne  peut  être  en  auciuie  façon  par  lyfet  d'une  ladUe^  imis 
bien  parce  que  c'est  le  niveau  vrai  de  ces  ammonites»  i 


lâiO  COkHDSL.   —  VALEUR  ti'vSt  DKSdUPTtOfl.  6  Hit 

.  Le  Secrétaire  donne  lecture  de  la  note  suivante  : 

HOTE   StIR   LA   VALEUR    D'UNE    DESCRIPTION    QUI    A    IKDIQUÉ,    IL    Y    A 
CENT   ONZE   ANS,   DES   FOSSILES   D'EAU   DOUCE    DANS    LE    FER    OOLI- 
THIQUE   DU  VILUCE   DE   NARCY   ( HAUTE- «AH ME), 
[paru.   J.  CORNCKL. 

On  sail  que  les  fossiles  du  genre  Vnio,  que  j'ai  signalés,  en  1839, 
dans  le  fer  oolilliique  néocomien  deWassy,  ont  été  remarques  depuis  sur 
une  assez  grande  étendue  de  cettu  couche  pour  me  permettre  d'en  conclure 
qu'ils  prouvaient  l'existence  d'une  itncienne  lagune  (tj.  Je  les  ai  cherchés 
sans  succès  dans  le  fer  oolitiiJque  de  Narcy,  dont  le  gisement,  quoique 
isolé  par  faille  et  dénudation,  est  ea  quelque  sorte  le  Irait  d'union  entre 
ScrmaïKC  (Marne),  et  le  canton  de  Wassy,  où  se  sont  montrés  ces  fossi- 
les. Cependant,  on  va  voir  pourquoi  je  ne  doute  pas  qu'ils  y  aient  été 
trouvés. 

Au  nombre  des  mémoires  qui  ont  valu  k  Pierre-Clément  Grignon, 
originaire  de  Siiînt-Dizier,  le  litre  de  correspondant  de  l'Académie  des 
Sciences  de  Paris,  est  celui  qu'il  a  publié  en  1761 ,  et  qu'il  a  Inlitalé  : 
Observations  sur  la  formation  des  mines  de  fer  par  dépôt,  dan$  ta 
province  de  Champagne. 

Dans  ce  travail,  que  je  n'ai  lu  qu'aprte  mes  publications,  Grignon 
n'a  pas  distingué  les  minerais  d'après  leur  âge  géologique.  Il  en  attri- 
Lnait  indistinctement  l 'accumulation  dans  chaque  gîte  à  l'action  dyna- 
mique d'eauv  courantes,  opinion  qui  leur  a  fait  donner  longtemps  le 
nom  de  minerais  d'aliuvîon.  Quant  à  leur  origine,  il  la  croyait  due  à 
la  destruction  des  pyrites,  parce  qu'une  des  berges  de  la  Marne,  à 
Saint-Dizier,  lui  avait  fait  voir  des  pjTites  intactes  dans  sa  masse,  et 
d'autres  pjTiles  qui,  mises  k  découvert,  étaient  à  différents  degrés  de 
décomposition.  Je  ne  m'arrête  pas  à  ces  considérations,  d'abord  parce 
qu'aucun  des  minerais  connus  dans  notre  contrée  n'appartient  à  l'époque 
alluviale,  et  ensuite  parce  qu'on  n'a  pas  la  preuve  irréfragable  que  les 
minerais  néocomiens  résultent  de  pjTites  décomposées,  ni  même  de  pyri- 
tes épigénisées  soulerrainement  et  sans  déplacement  (2). 

1.  Bull.  Soc.  Géot.  de  France.  \-  sërie,  t.  X,  p.  ! 
pag.  238.  —  Ak.  d'Orbignj,  Paléontologie  dt»  lerr.  c 
8«  rfrie,  l.  XVII,  p.  759,  cl  i.  XXIII,  p.  658. 

3.  CcpendaDt,  U.  Saliard,  garde-minn  à  Joinville,  et  obvrvaleur  lélé  e(  itteotiT,  a  pubW, 
en  lB7i,  dans  te  journal  l'Ancre  de  Saiut-Dizier,  une  noUce  sur  les  minières  de  l'airandisM- 
uenl  de  Wassy;  et  il;  a  consigné  les  intéressantes  remarques  :  1°  que  le  fer  oolithique,  nu 
minerai  n^cooiien  su|>i<rinir,  esl  loujoars  plus  ou  moins  sulfureui  et  gïpseuTi  tnnqu'il  est  re- 
couvert par  une  Tarie  épaisseur  d'ai^ile  qui  le  prive  du  contact  des  agents  atmosphériques  ; 
et  3°  que  le  fer  géodique,  ou  minerai  néoeaniien  inlérieur,  est  remplace  par  des  pyrites  de  Itr 
lorsqu'ilest  recouvert  par  des  terres  imperméables  aux  mfmes  agents  «1  surtout  par  l'ar^le 
Dslréenne.  C'est  un  sujet  donl  l'étude  cnérite  d'être  poursuivie  longtemps  elaveclaplos  gnuide 
persévérance. 


4  8TS  GdmoBL.  —  YAtBim  Wvm  DESOtmnoii.  941 

De  tous  ks  gttee  ferrifères  indiqués  par  le  m^ne  auteur,  il  n'y  a  qlie 
œax  de  Narcy,  du  Mont-Gérard  (commune  de  Troisfontaines-la-Vifl^), 
de  la  forêt  du  Val,  de  la  forêt  de  Wassy  et  de  Touest  de  VilIè-ai-Qlid- 
sois ,  qui  soient  rapportés  aujourd'hui  au  fer  odithique  ou  fer  néra>- 
mien  supérieur  du  bassin  parisien.  Ceux  de  Bettancourt  et  d'Ancervi|le 
dépendent  du  fer  g^odique  ou  fer  néocomien  inlérieur.  Ceux  de  Pois- 
sons, Noncourt  et  Montreuil-sur-Thonnance  ont  aussi  été  constitués  f^ar 
le  fer  géodique,  mais  à  Tétat  remanié.  Aucun  des  autres  ne  se  rattacpe 
à  la  période  néocomienne. 

Quoique  les  détails  donnés  par  Grignon  sur  les  minières  du  caatpn 
de  Poissons  soient  intéressants,  je  n'en  parlerai  pas  aujourd'hui,  nevqu- 
lant  m'attacher  en  ce  moment  qii'à  sa  description  de  celles  de  Naroy. 
Son  assertion  que  le  minerai  de  cette  dernière  localité  est  des  pkis  fri- 
ches a  été  confirmée  par  des  analyses  qui  en  ont  été  faites  par  Qert^ier 
et  ensuite  par  Thirria  (1).  Celui  du  Mont-Gérard  et  de  la  forêt  4^  Val 
était  autrefois,  selon  sa  remarque,  séparé  en  deux  couches  par  des  Uts 
de  sable.  Une  division,  non  pas  identique,  mais  analogue,  existait  «pBsi 
et  persiste  encore  dans  le  gisement  de  Narcy. 

J'indique,  dansletable^ suivant  (p.  342),  la  au^rélation  des  anciepnes 
et  des  nouvelles  minières  de  ce  gisement,  et  la  qualification  g^ogi(|ue 
actuelle  des  diverses  parties  de  leur  sol. 

Mes  notes  détaillées  sur  Narcy  n'ayant  pas  été  conservées,  et  la  ^|s- 
pension  des  exploitations  m'ayant  empêché  de  prendre  sur  place  xi^e 
coupe  récente,  à  titre  de  terme  de  comparaison,  j'ai  inscrit,  dans  la  se- 
conde colonne  du  tableau,  deux  coupes  extraites  du  carnet  du  garde-mines 
de  l'arrondissement,  et  qui  sont  de  la  plus  grande  exactitude. 

LsL  couche  u°  iO  est  h  substratum  habituel  du  fer  oolithique;  de 
sorte  que,  dans  les  exploitations  actuelles  de  ce  minerai,  on  ne  pou^ 
plus  nulle  part  les  fouilles  au-dessous  d'elle. 

Les  lits  11  à  14  inclusivement  sont  le  sommet  des  grès  et  sable  pi- 
quetés^ que  j'ai  si^alés  autrefois  comme  étant  un  peu  micacés.  Grignôn  a 
qualifié  de  talqueuses  les  paillettes  de  mica  disséminées  dans  le  iit  n^  i4, 
parce  qu'on  donnait  anciennement  le  nom  de  Talc  aux  minéraux  divisi- 
bles en  lames  minces  et  brillantes. 

La  nùne  en  pierre  d(mt  était  chargé  le  petit  lit  de  sable  n^  13  ^t 
un  fait  (dos  ou  moins  local,  propre  aux  sables  ferrugineux,  et  qui  est  indé- 
pendant du  fer  oolithique  proprement  dit. 

Les  couches  S  à  4  inclusivement  sont  partout  la  base  de  l'sargSe  à 
Plicatules  on  q)tienne,  avec  son  lit  d'Ostrea  aquila,  d'Orb.  {Exogyra 
sinuata,  Leym.).  C'est  ce  qui  succède  au  fer  oolithique  krsque  la 

(1)  Ces  analyses  ne  signalent  toutefois,  si  à  Narcy  ni  au  Mont-Gérard,  la  calambe  que  Gri- 
|noa  a  indîcpiée  dans  le  minerai  de  ces  deux  endroits. 

22 


CORNUEI..  —  VALEim  »  VKE  DESCRIPTIOM. 


5  ES  I 


ta         "     ^     H     ^    .E     Ef.s      E? 
o  s    -e    =    -ï=s     -9 


61 


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4873  CORNUBL.  —  VALEUR  D^UNE  DESCRIPTION.  343 

couche  rouge  manque;  et  c'est  ce  que  j'ai  indiqué  à  Narcy  même,  dans 
Tancieime  minière  de  la  Suilerie.  Des  Ammonites  d'espèce  nouvelle,  pro- 
pres jusqu'à  présenta  cette  localité,  et  fossilisées  par  la  substance  de  la 
couche  rouge,  ont  été  trouvées,  en  1866,  dans  la  minière  du  Grand-Etang; 
ce  qui  prouve  que  cette  dernière  couche  y  existe  aussi,  mais  intermittente 
et  rudimentaire. 

Les  variations  minéralogiques  du  dép6t  ferrifère  proviennent  évidemment 
de  ce  qu'il  est  de  formation  fluvio-lacustre,  et  peut-être  aussi  de  ce  que 
Narcy  était  plus  voisin  du  rivage  de  la  lagune  que  la  plupart  des  autres 
gisements  connus.  On  peut  en  dire  autant  de  la  variation  des  épaisseurs. 
A  la  vérité,  Grignon  semble  n'avoir  indiqué  que  des  épaisseurs  moyennes, 
et  sa  coupe  n'exprime,  a-t-il  dit,  que  «  Tordre  des  différentes  couches  de 
«  terre  les  plus  ordinaires.  »  Mais  il  a  eu  soin  de  faire  remarquer  que 
«  les  mines  de  Narcy  sont,  pour  la  plus  grande  partie,  par  couches  dÛa- 
«  tées,  et  que  quelques-unes  sont  éparses  et  conglomérées.  »  Il  a  ajouté 
que  le  minerai  supérieur  (le  n°  5),  qui  affleurait  autrefois  sous  l'humus, 
et  auquel  sa  coupe  ne  donne  que  O^'S^,  se  trouvait  en  couches  depuis  12 
Jusqu'à  36  pouces  (0"32  à  0"97)  d'épaisseur  lors  des  premières  extrac- 
tions; et  que  c'était  une  mine  en  grains,  presque  sans  mélange,  tantôt 
rouge,  tantôt  grise,  tantôt  noire  ou  couleur  de  fer.  Tout  cela  correspond 
not2d)lement  à  l'état  actuel,  et  signifie  en  même  temps  qu'indépendam- 
ment des  morcellements  que  la  dénudation  a  pu  produire  sur  la  tranche 
du  dépôt,  il  y  avait  des  renflements  et  des  amincissements,  et  peut-être 
même  quelquefois  une  véritable  disposition  lenticulaire. 

Quant  à  la  mine  dite  en  pierres,  Grignon  lui  a  laissé  son  ancienne 
dénomination  locale,  en  annonçant  toutefois,  dans  le  texte  de  sa  descrip- 
tion «  qu'on  la  nomme  ainsi  assez  mal  à  propos  parce  qu'elle  n'a 
«  qu'un  faible  caractère  de  mine  en  pierre.  »  En  effet,  c'est  ce  qui 
existe  au  fond  de  beaucoup  de  minières  de  nos  contrées,  et  ce  que  Ton 
ne  désigne  plus  aujourd'hui  que  sous  le  nom  de  minerai  en  mottes. 

Une  faille,  que  j'ai  décrite  et  figurée  (1)»  a  considérablement  dénivelé 
le  fer  oolithique  de  Narcy.  Elle  l'a  abaissé  dans  la  vallée  qu'elle  a  pro- 
duite, l'a  soustrait  ainsi  aux  dénudations  qui  en  ont  dépouillé  les  pla- 
teaux voisins,  et  Fa  incliné  suivant  le  degré  d'abaissement  de  la  lèvre 
affaissée.  Sans  connaître  la  cause  de  cette  particularité,  Grignon  en  a 
très-bien  signalé  l'effet  en  ces  termes  :  «  Ces  mines  se  fouillent  depuis 
«  la  surface  de  la  terre  jusqu'à  cinquante  pieds  (plus  de  16  mètres)  de 
«  profondeur.  Leurs  couches  sont  toutes  3ur  un  plan  incliné  suivant  les 
«  irrégularités  du  terrain,  mais  plus  particulièrement  du  couchant  au 
levant.  » 


(1)  Mémoires  de  la  Soo.  géoL,  !'•  série,  t.  IV,  p.  273,  et  pi.  XUI,  fig.  2,  et  XIV,  fig .  2  el  a. 


3(i  corhchl.  —  TAUEtm  s  cm  dbscsiptiôr.  8  mai 

La  partie  de  son  Iravail  qui  fouccrne  les  fossiles  de  ce  gisement,  si 
sommaire  qu'elle  soit,  i^l  [rés-dij;Jic  d'alleulion.  Ceux  qu'il  indique  dans 
le  Ut  n"  4  sont  tous  marins.  Ses  Ifuîtrcs  sont  VOstrm  of/atla,  d'Orb., 
qui  s'y  trouvn  abondamment  ;  cl  peul-élre  a-t-il  compriâ  avec  elkf  la 
Plicatula  placiinea,  Lam.,  et  le  Pecten  intcr'itriatxiS ,  Leym.,  qui 
les  y  accompagnent  :  car,  de  son  temps,  les  Plicatules  et  les  Peignes 
étaient  engloba  dans  la  famille  des  lluttres.  Ses  Crétefr^l(M»(j  sont,  non 
pas  l'huître  qui  a  rousenc  ce  nom  spécifique,  mais  lOslrea  mucrt^ 
lera,  Sow.,  que  l'on  n'en  distinguait  pas  autrefois,  et  à  laquelle  il  réu- 
nissait peut-être  aussi  l'O-  Botisshigaulli,  d'Orb.  Ses  Cames  sont  des 
bivalves  réguliers,  et  notamment  les  Panopées  dépourvues  de  lest  qui 
sont  assez  communes  k  ce  niveau.  En  1761,  on  donnait  au  genre  ou  plutôt 
k  la  famille  des  Cames  une  telle  extension  qu'on  y  faisait  entrer  les 
Pimopées,  Venus,  Cwiiites,  Isocardes,  Mactres,  Lavîgnons,  Mves  et 
Phuladomycs;  et  les  Panopées  n'en  ont  été  séparées  que  plus  tanl  par 
Ménajxl  de  la  Groye.  Quoique  je  n'aie  jamais  rencontré  deBéIemnil<5  k 
ce  niveau,  l'indication  qu'en  donne  Grignon  ne  me  semble  pas  devoir 
être  suspectée;  car  M.  Tombeck  m'a  afGrmé  dcmièremenl  y  en  avoirm, 
et  M.  Buvignier  y  a  cité  le  Cc/cmïiito  aubquudralus,  Rœm.,  au-des- 
sous de  Vassincnurt,  département  de  la  Meuse  (I}.  Enfin,  sous  le  nom 
de  Moules,  qui  employé  seul  indique  un  genre  marin,  Grignon  n"a  dû 
désigner  que  de  vérilablos  MytUic-i,  car  il  en  existe  dans  le  lit  n"  't. 
On  le  conçoit  d'autant  mieux  que  ce  qu'il  a  dénommé  ainsi  n'est  ac- 
compagné que  de  sujets  d'origine  marine  (2). 

An  contraire,  quand  il  s'est  agi  des  fossiles  du  feuillet  de  minerai  n"  7, 
au  lieu  du  nom  simple  de  Moules,  il  s'est  servi  de  la  dénomination  com- 
posée de  i  Moules  de  rivière  i,  qualiûcation  donnée  vulgairement  aux 
Mulettes  et  aux  Anodontes,  surtout  depuis  que  Rondilet  et  Lister  ont 
Dommé  ces  deux  genres  Moules  d'eau  douce.  C'est,  selon  moi,  ce  qu'il  y 
a  de  plus  intéressant  dans  son  mémoire. 

Diverses  raisons  me  portent  à  croire  que  ce  sont  bien  des  Mulettes 
ft/nioj  ([ue  cet  observateur  a  remarquées  dans  len"  7  de  sa  coupe,  D'abord, 
il  est  constant  maintenant  que  le  fer  oolilhique  en  recèle  dans  beaucoup 
de  localités.  Ensuite,  au  lieu  d'avoir  une  dissémination  régulière  et  uoi- 
forme  comme  les  fossiles  marins  du  n"  4,  elles  manquent  partout  où  la 
gangue  du  minerai  reste  terreuse  et  friable,  soit  que  leur  test  y  ait  été 

(Vj^wifaiei,  StalisUque  géologique  lU  la  ilemt,  p.  505;  tëSii.  —  Cr^on  comivuait 
très-bien  les  Mumnilï;  :  car,  en  parlant  du  miarrai  de  Latrecey,  qu'Q  nomme  Lairée,  nDfé 
aujourd'hui  dans  l'O^rordclay,  il  le  dil  raélà  à  beaucoup  de  coquUlagu,  lurtout  de  Bèltm- 
ttitei,  ce  qui  esl  Iréi-vrai. 

(!)  Les  Ammonilea  d'espèce  non  décrite,  trouvées,  en  IgdC,  enU^  les  lits  i  et  5,  n'j  Jlùent 
pu  connues  en  1761.  oan  plus  que  la  petite  couche  inlenniltente  dont  eUes  dépeodeil,  cv 
Grigoon  n'en  a  rien  sigiiald. 


1873  CORNUEL.  —  VALEUR  d'uNE  PRESCRIPTION.  346 

dissous  sans  y  laisser  son  empreinte,  soit  qu'elles  aient  préféré  les  espaces 
où  les  affluents  terrestres  rendaient  les  eaux  de  la  lagune  moins  stagnantes 
et  leur  fond  moins  vaseux  ;  et  c'est  ce  qui  explique  pourquoi  on  en 
trouve  dans  une  fouille,  quand  elles  font  défaut  dans  une  autre  fouille  du 
mteie  territoire.  Enfin,  il  faut  que  Grignon  ait  été  bien  convaincu  que  ses 
c  Moules  de  rivière  »  étaient  des  espèces  lacustres,  qui  n'avaient  rien  de 
commun  avec  ses  Moules  du  lit  n^  4;  car,  outre  l'origine  alluviale  qu'il 
croyait  être  celle  de  tous  les  minerais  de  la  Champagne,  il  a  appliqué 
spécialement  aux  couches  du  fer  oolithique  de  Narcy  cette  phrase  signi- 
ficative :  <K  Ce  sont,  à  proprement  dire,  des  mines  de  marais  en  oolithes.  » 
Je  pense  que  cette  dernière  idée  lui  a  été  suggérée  par  le  caractère 
particulier  des  fossiles  du  n""  7,  et  non  par  la  position  des  couches  métal- 
lij&res  dans  une  vallée  ;  car,  sans  ces  fossiles,  ceux  du  lit  n^  4  auraient 
4û  lui  faire  présumer  que  c'était  la  mer,  et  non  pas  l'eau  d'un  marais, 

r'  avait  formé  les  dépôts  de  cette  vallée.  Il  n'ignorait  pas  l'intervention 
Teau  marine  dans  la  constitution  du  sol  stratifié,  ainsi  qu'il  l'a  prouvé 
4^n8un  mémoire  de  1768,  intitulé  Observations  sur  l'histoire  naturelle^ 
et  dans  lequel  il  a  parlé  notamment  de  Nautiles,  et  cité  «  des  astroîtes, 
«  des  vertèbres  et  des  dents  de  poissons,  et  un  bout  de  mâchoire  d'un 
«  petit  requin  dans  un  grès  friable  »  des  environs  de  Montigny-le-Roi. 
Il  n'a  pas  vu  souvent,  sur  place,  les  minerais  de  la  forêt  de  Wassy  et 
de  l'ouest  de  Ville-en-Blaisois,  qui  étaient  en  dehors  du  rayon  d'appro-^ 
visionnement  de  ses  usines  de  Bayard,  et  il  n'y  a  signalé  aucun  fossile. 
Il  les  a  jugés,  avec  raisoji,  très-semblables  à  ceux  du  Mont-Gérard  et  de 
la  forêt  du  Val,   et  il  a  ajouté  qu'on  ne  trouvait  pas  de  coquilles  dans 
œax-ci.  Il  n'est  donc  pas  surprenant  qu'il  n'ait  pas  appliqué  à  tous  ces 
autres  minerais  la  qualification  de  mines  de  marais.  C'est  ce  qui  rend  encore 
probable  qu'il  ne  la  employée  pour  le  minerai  de  Narcy  qu'à  cause  des 
Jf ouïes  de  rivière  qu'il  y  avait  rencontrées.  Supposerait-on  qu'il  a 
offris  pour  des  Mulettes  certaines  Panopées  de  la  couche  rouge  ^  qui  est 
:miarine,  qui  a  succédé  au  fer  oolithique  et  dont  des  indices  ont  été  reconnus 
iBréoemment  au-dessus  du   minerai  de  Narcy,  alors  d'ailleurs  que  j'ai 
:ïemarqué  l'intrusion  de  plusieurs  de  ces  Panopées  dans  la  partie  supérieure 
^u  dépAt  ferrifère  (1)  ?  Mais,  celles-ci  étant  semblables  à  celles  du  lit 
31^  4,  il  n'aurait  pas  eu  de  motif  pour  les  en  distinguer  et  pour  les  exclure 
de  l'ancienne  famÛle  des  Cames,  dans  laquelle  il  plaçait  les  autres.  Il  est 
^vrai  qu'à  l'époque  od  Grignon  écrivait,  on  donnait  aux  Mulettes  le  nom 
^  Cames  aussi  bien  que  celui  de  Moules  ;  mais  c'était  toujours  avec 
des  adjonctions  distinctives,  telles  que  Cames  ou  Moules  fluviatiles  on 
de  rivière,  pour  empêcher  de  les  confondre  avec  les  espèces  marines 
qui  portaient  le  même  nom  générique  ou  de  famille. 

^  ii)'BuU.^  V  série,  t.  XVil,  p.  754.  ^ 


J'ajoute  enfÏR  que  c'csl  dans  le  minerai  en  mottes,  dit  antnfoiâ  mise 
ea  piuTC,  que  li-s  Mulettes  se  sont  russilisces  ;  que  c'est  dans  un  feiûtld 
de  minerai  de  cette  sorte  que  Grîgnon  a  vu  ses  MouU's  de  rtnërc; 
et  que  œ  n'est  que  plus  haut,  c'est-à-dire  au  wininet  du  dépôt  du  fer 
oolilhique,  que  j'ai  vu,  à  Wassy,  desPanopécs  intruses. 

Tous  les  faits  étant  en  Taveor  de  t'appréfialînn  de  Grignon,  il  me 
semble  é\idvnt  qu'il  convient  de  repcirlvr  à  I76t  la  première  menUoa 
de  fossiles  d'ean  douce  dansle/t-r  oolilhique.  au  kt  néocomicn  supérieur 
du  bassin  de  Paris,  et  de  laisser  le  mérite  de  leur  di^ouvertc  ao  mo- 
deste savant  dont  je  \iens  d'interpréter  les  observations. 

Le  Secrétaire  met  sous  les  yeux  de  la  Société  une  nouvelle  édi- 
tion manuscrite  île  la  carte  géologique  de  la  terre  par  M.  Marcoo, 
destinée  à  l'Esposilion  de  Vienne.  Ce  travail,  communiqué  par 
M.  Maunoir,  Secrétaire  général  de  la  Société  de  Géographie,  esl 
accompa^é  d'une  note  de  M.  Marcou  qui  signale  les  nouveaux 
documents  dont  il  a  profilé  et  les  modifications  qu'il  a  faites  à  la 
première  édition. 

M.  de  Chancourtois  présente  à  la  Société  une  nonvelle  boussote 
construite  par  M.  Dutrou,  et  coramHnique  à  ce  sujet  les  observa- 
tions suivantes  : 

PRÉSENTATION  d'uNB  BOUSSOLE  CONSTRUITE  PAR  H.  DUTROU, 

par  U.    DE  CHlNCOURTOtS. 

J'ai  l'honneur  de  présenter  k'ia  Société  une  Boussole  que  M.  Dutrou  a 
établie  pour  le  senice  de  la  Carte  géologique  détaillée,  et  dans  laquelle 
nous  avons  réuni  différents  perfectionnements,  qui,  sans  lui  faire  perdre 
le  caractère  d'instrument  de  poche,  principalement  destiné  aux  obsen'a- 
tions  sommaires,  la  rendent  susceptible  de  donner  les  angles  d'orientation 
et  d'inclinaison  avec  la  précision  que  réclament  aujourd'hui  les  études  de 
stratigraphie,  et  la  transforment  au  besoin  en  instrument  de  lever  très- 
suGQsanl  pour  une  reconnaissance  topographique. 

J'avais  déjà  présenté  cette  boussole  l'année  passée,  mais  je  n'avais  pas 
rédigé  de  note  pour  le  Bulletin,  désirant  obtenir  encore  quelques  nwdifi- 
cations  et  la  présenter  définitivement  avec  un  baromètre  de  même  format. 
—  Les  deux  instruments,  réunis  dans  une  boîte  rectangulaire  qui  portera 
sur  le  long  côté  une  lunette  pivotant  commelalidade  d'uneboussolecanée, 
constitueront  une  sorte  de  nécessaire  topographique  k  l'usage  des  géolo- 
gues. Mais  je  crains  qu'il  ne  faille  attendre  encore  longtemps  l'exécution 
du  baromètre  complètement  approprié  à  nos  besoins  hypsomètriqnes.  Je 
me  décide  donc  k  présenter  la  boussole  seule;  les  modifications  aujonr- 


1873  DE  CHAHGOURTOIS.  —  PRÉSEETTATION  D*€IfE  BO0S8OLB.  347 

d*hiii  réalisées  me  paraissent  rendre  son  usage  assez  avantageux  pour 
qu'il  puisse  être  utile  d*en  donner  la  description. 

Dispositions  générales.  —  La  boussole  contient,  suivant  Tusage,  un 
éclimètre  à  perpendicule.  On  y  a  joint  un  niveau  à  réflexion,  dont  le 
miroir  tient  à  une  sorte  d^alidade  qui  rentre  dans  le  double  fond  du  tam- 
bour, et  se  tire  au  moyen  de  Tanneau  de  suspension.  Le  point  d'attache 
de  cet  anneau  est  placé  de  façon  que,  Tinstrument  étant  suspendu  libre- 
ment, le  miroir  appliqué  sur  Talidade  est  exactement  vertical.  L'image 
de  la  pupille  se  projette  par  conséquent  sur  Thorizon.  Comme  d'ha- 
bitude, une  vis  de  calage  permet  de  régler  la  verticalité  du  miroir,  qui 
est  vérifiée  par  le  retournement  au  moyen  d'un  étamage  fait  à  l'envers 
sur  une  partie  de  la  glace. 

L*étamage  principal  est  coupé  par  une  ligne  qui  fait  de  ce  miroir  relevé 
une  pinnule  oculaire.  La  pinnule  objectif  est  une  pointe  qui  se  dresse  sur 
le  bord  du  limbe  à  l'extrémité  opposée  de  la  ligne  de  foi. 

La  charnière  du  miroir  est  disposée  de  manière  qu'il  puisse  s'incliner 
sur  l'alidade  et  qu'il  serve  ainsi,  dans  un  autre  mode  d'observation, 
k  viser  par  réflexion  les  points  plus  ou  moins  écartés  des  plans  du  limbe. 
Le  levier  qui  cale  l'aiguille  aimantée  est  mu  par  un  bouton  tournant, 
dont  l'action  sans  secousse,  déterminée  par  le  simple  frottement  du  doigt, 
parmet,  autant  que  possible,  de  conserver  l'aiguille  soulevée  et  fixée  dsms 
la  position  relative  où  elle  s'est  arrêtée  ;  ce  perfectionnement  est  dû  à 
M.  DouviUé. 

On  a  disposé,  pour  mettre  l'instrument  en  station,  un  support  à  genou 

sphérique,  qui  se  visse  d'nncAté  au  centre  de  la  plaque  de  fond,  de  l'autre 

8iir  nn  support  quelconque.  Cette  pièce  est  logée  dans  le  double  fond  du 

tambour,  à  l'opposé  de  l'alidade,  dans  une  case  fermée  par  un  verrou  qui 

Sert  à  protéger  la  pointe  repère  rabattue. 

Enfin  le  tambour  est  garni  latéralement  de  deux  cales  réglées  parallèle^ 
tfeient  à  la  ligne  de  foi,  et  dont  la  portée  est  doublée  par  le  déploiement  de 
4eiix  appendices  à  charnières. 

Bepérage  de  la  ligne  de  foi.  —  D'après  les  indications  qui  précèdent 
^Mi  voit  que  l'on  a  trois  moyens  pour  rendre  la  ligne  de  foi  parallèle  à  la 
ligne  horizontale  ou  à  la  ligne  de  pente  dont  on  veut  déterminer  la  direo- 
'Uon  ou  l'inclinaison. 

Pour  opérer  par  visée  directe  il  faut  nécessairement  que  l'instrument 
«>it  mis  en  station  avec  le  support  ;  on  se  sert  alors  de  la  pointe  repère 
^Iressée  perpendiculairement  au  plan  du  limbe  du  cAté  du  point  0^,  et  de 
la  pinncde  à  fente  relevée  à  l'extrémité  opposée 

On  peut  opérer  autrement,  avec  l'instrument  tenu  dans  la  main,  au 
moyen  de  la  pointe  repère  relevée  au  point  0^  et  du  miroir  de  la  pinnule 
oculaire,  m  tournant  le  limbe  jusqu'à  ce  que,  dans  le  miroir  convenable- 


348  DE  CnANCOLItTOIS. —  PRÉSENTATION  D  UNE  BOUSSOLE.  5  inji 

ment  incliné  sur  l'alidade,  on  amène  en  coïncidence,  sur  la  fente  mifiafiée 
pour  lautre  mode  de  visée,  les  deux  images  de  la  pointe  rejHire  el  d'un 
repère  Tcrtical  ou  horizontal  choisi  dans  la  direction  dont  on  veut  déter- 
miner l'orientalîon  ou  Tinclinaison.  L'œil  percevanl  en  même  temps  U 
marche  de  l'aigaillc  aimantée  ou  du  perjiendicute,  on  peut  lire  l'aiigte 
marqué  sur  le  limbe  correspondiinl,  ou  du  moins  s'assurer  que  la  pointe 
indicatrice  n'a  pas  été  déplacée  dans  le  mouvement  opéré  pour  lu  Hxvt. 
On  peut  enfin  opérer  en  appliquant  l'arètc  de  l'une  des  cali»  Ulcrales 
sur  la  ligne  dont  on  veut  délenniocr  la  position.  L'une  des  cales  arrase 
le  verre  de  la  boussole,  l'autr^arrase  la  plaque  de  fond ,  de  manière  ^e 
lorsqu'il  s'a§;it  de  l'orientation  d'une  ligne,  l'uppiicalion  soit  toujours  pos- 
sible d'un  cité,  quel  que  soit  le  sens  de  l'inclinaison  du  plan  auquel  ap- 
parlient  la  ligne 

La  cale  qui  arrase  la  plaque  du  fond  sert  aussi  h  rapporter  graphi- 
quement les  directions  obscnées.  Elle  pwte  une  division  métrique. 

Wode  de  graduation.  —  Nous  avons  atloplé  dans  les  travaux  de  la 
Carte  détaillée  l'usage  établi  dans  les  levés  de  plan  de  déterminer  une 
direction  horizontale  par  l'angle  qu'elle  fait  a\ec  le  méridienvrai,  compté 
à  partir  du  nord  par  l'est  dans  le  sens  de  la  rotation  dus  aiguilles  d'une 
montre. 

Il  convient  de  distinguo'  cet  angle  d'orienlalion  des  angles  que  l'oa 
peut  compter  dans  les  deux  sens  à  partir  des  points  cardinaux,  et  je  pro- 
pose do  l'aiipoliT  orIrnIriDrnt. 

Afin  de  fournir  de  suite  lorienlciiiciit ,  Ih  j^radualiori  court  un  sens 
inverse  à  partir  du  point  nord,  par  l'ouest, de  O^àSGO",  comme  pour  les 
boussoles  de  mine,  de  telle  manière  que  la  ligne  de  foi  N.-S.  étant  ame- 
née dans  l'azimuth  de  la  direction,  avec  l'extrémité  N.  du  cAté  du  point 
visé,  la  pointé  noire  de  l'aiguille  marque  l'angle  total,  qu'il  importe  de 
lire  toujours  dans  les  mêmes  conditions,  quand  on  veut  calcula  par 
simple  soustraction  les  écarlemenls  des  divers  alignements. 

On  rapporte  souvent  les  orientations  kdes  points  cardinaux  autres  que 
le  nord,  en  prenant  dans  chaque  cas  le  point  cardinal  le  plus  voisin 
comme  point  de  départ  de  l'angle,  qui  alors  ne  dépasse  pas  iS".  Une  gra- 
duation appropriée  à  cette  manière  de  compter  est  établie  dans  la  moitié 
du  cercle  opposée  au  limbe  de  l'éclimèlre. 

Lorsqu'on  y  a  recours,  on  ne  doit  pas  ouhlier  que  les  points  Ë.-O. 
sont  intenertis  en  conformité  de  l'inversion  de  la  graduation  principale. 
Enfin ,  dans  le  même  demi-cercle ,  on  a  inscrit  la  division  en  heures , 
encore  très-employée  dans  les  mines,  mais  également  inversée,  de  manièie 
que  l'angle  d'orientement  soit  donné  par  l'aiguille,  la  ligne  de  foi  N.-S., 
de  tninuil-midi,  étant  mise  en  coïncidence  avec  la  direction. 
Ia  tlivisioa  4.a  Inabe  de  l'écUiiiÈire  progresse ,  «uivaat  l'usage ,  i 


4B78  siANCB.  349 

dMie  el  à  gauehe  à  partir  de  la  ligne  moy^we,  de  m^Ai^re  que  les 
angles  lus  3oai  \e^  inclinaisons  à  Thorizon.  La  ligne  moyenne  d'hori- 
zontalité coïncide,  comme  d'habitude,  avec  la  ligne  E.-O.  de  la  boussole. 

Le  canevas  géodésique  de  la  Carte  de  TÉtat-Major,  sur  laquelle  nous 
publions  la  Carte  détaillée,  étant  établi  dans  le  système  décimal,  nous 
derons,  pour  mettre  en  harmonie  toutes  les  mesures  d  angles,  traduire  les 
éraloations  duodécimales  en  évaluations  décimales. 

La  plaque  de  fond  du  tambour  porte  à  cet  effet  deux  limbes  qui  met- 
tent les  deux  graduations  en  regard  et  permettent  de  faire  à  vue  une  tra- 
dnetion  approximative. 

Outre  îa  division  en  degrés  rapprochée  de  la  division  en  grades  placée 
à  l'intérieur,  on  a  tracé  sur  la  circonférence  du  disque  une  division  en 
dotiAles  grades,  qui  ont  précisément  une  longueur  d'un  millimètre,  le 
rayon  du  disque  ayant  été  choisi  de  Qn^OSlS,  soit  la-  200,000,000°ï- 
partie  du  rayon  terrestre  de  6,378,000"*. 

Je  ne  manque  jamais  de  rappeler  les  dimensions  du  globe  et  leur 
rapport  avec  notre  système  métrique;  car  il  convient,  je  crois,  de  sollici- 
ter, par  tous  les  appels  possibles,  l'accomplissement  de  la  réforme  tenU$ 
krs  de  la  fondation  du  système  métrique. 

C'est  sans  doute  aux  astronomes  qu'il  appartient  d'effectuer  cette  ré- 
forme ,  puisqu'ils  seront  les  premiers  à  en  tirer  d'immenses  profits  dèa 
qu'ils  auront  fait  Teffort  nécessaire  pour  la  transformation  des  anciennes 
tables  construites  dans  le  système  duodécimal  ;  mais  les  géologues  éi)^vent 
en  désirer  la  réalisation ,  qui  abrégera  considérableneiit  }es  calcdb  Iri- 
gonométriques  indisjp^isables  pour  l'étude  des  faits  d'^dignem^t ,  k^ 
dont  la  prise  en  considération  devient  chaque  jour  plus  im^ortitnie  f/L 
ne  peut  être  négligée,  même  de  ceux  qui  n'admettent  pas  encore  la  sys- 
tématisation donnée  par  le  Réseau  pentagonal. 

Séance  du  19  mai  iS73. 

PRÉSIDENCE  DE  M.    LE    MARQUIS  DE  ROTS. 

M.  Bayan,  Secrétaire,  donne  lecture  du  procès-verbal  de  la  der- 
nière séance  dont  la  rédaction  est  adoptée. 

Le  Président  .annonce  la  mort  de  M.  Se.  Gras. 

Il  annonce  ensuite  une  présentation. 

M.  Gotteau  offre  à  la  Société,  de  la  part  de  Madame  Veuve 
Pictet,  la  première  partie  des  Échinides  crétacés  de  la  Suisse,  par 
M.  ide  Loriol,  publiée  dans  les  Matériaux  pour  la  Paléontologie 
suifêt.  Ce  travail  contient  les  Échinides  réguliers,  très-nombreux 
en  Suisse,  et  d'autant  plus  intéressants  que  la  plupart  d'entrQ 
eux  se  retrouvent  en  Fnwce, 


350  OE  REYDEU.RT.   —  l'HOSPnORITE  DE    RELIIEZ.  19  mU 

M.  DE  Reydellet  met  sous  les  yeux  de  la  Société  quelques  échan- 
tillons de  phosphorite  et  fait  la  communication  suivante  : 

SUR  LjL  FBOSPnORITE  DB  BELHEZ, 
par   U.    DE    REVDBLLET. 

Dans  le  but  d'apporter  un  élément  de  plus  aux  recherches  sur  l'origine 
de  la  phospliorile,  je  soumets  k  la  Société  quelques  échantillons  de  cette 
roche,  dont  la  structure  mamelonnée  et  stalactiforme  indique  bien  le  rdie 
que  l'eau  a  joué  dans  leur  formation. 

Mats  ce  qu'ils  ont  surtout  d'intéressant,  c'est  la  présence  de  nombreuses 
encrines  semblables  <i  celles  du  calcaire  carbooilerc  dans  les  crevasses  du- 
quel ces  dépôts  ont  été  formés.  Ces  fossiles  se  trouvent,  non-seulement  dans 
les  enveloppes  supérieures  des  parties  mamelonnées,  qui  se  sont  moulées 
sur  eux  en  adoptant  leurs  contours,  mais  aussi  dans  le  cœur  de  la  masse 
et  sur  des  dimensions  relativement  très-grandes. 

Ces  échantillons  proviennent  de  recherches  exécutées,  sur  une  surface 
assez  restreinte,  à  mî-cAlc  d'un  escarpement  calcaire  faisant  saillie  sur  le 
sol  houiller  de  Betmez  (Espagne)  (1). 

Le  plan  de  ces  recherches  (fig.  1)  et  quelques  coupes  (fig.  2,  3  et  4) 
Fig.  1.  —  Ilan 
Tranclife.  Puils- 


se  BETDELLET.  —  PHOWHOBTTE  DR  B] 


it  l'iiTéguIarilé  de  ces  ^senieuts  dont  la  direction  affecte  toates  lea 
orientations  (1). 

Pig.  i.  —  Coi^  «irrant  AB, 


Fig.  3.  —  Coupe  suitiinl  GO. 


Fig.  4.— Coupe  suivant  EF. 


(1)  U  ]ibuphoritB  al,  dans  ces  quatre  Qgnm,  représentée  pu  In  parfies  noim.^ 


1^ 


352  DE   tlEIDBLLET.  —   FIIOSPnORITË  DE  BELVEZ.  19  mai 

Quelquefois,  à  la  partie  supérieure  surtout,  la  phosphorite  est  entourée 
de  lerrc;  d'autres  fois  elle  touche  directement  le  calcaire,  dont  la  surface 
présente  quelques  cncrines  en  saillie. 

Peut-on  conclure  de  ces  observations  la  contcmporanéilé  des  encrines 
et  de  la  phosphoritc,  ou  dira-t-on  que,  sous  l'aclioa  des  sources  miné- 
rales qui  l'ont  produite,  le  calcaire  déjà  pétri  d'encrines  fossiles  s'est 
dissout,  en  laissant  tomber  dans  le  dépâl  phosphaté  en  formation  ces  rri- 
noïdes  qui  en  ont  plus  ou  moins  absorbé  la  substance.  Je  laisse  k  d'autres 
plus  autorisés  que  moi  le  soin  d'en  tirer  des  conséquences. 

L'un  des  échantillons  laisse  voir,  dans  une  partie  cornée,  uneencrine 
massive,  dont  l'aspect  nacré  fait  supposer  qu'elle  n'a  pas  été  b'ans- 
formée  en  phosphate.  On  remarque  sur  un  autre,  d'aspect  slalactiforme, 
une  partie  centrale  ayant  l'apparence  d'un  os.  Enfin,  on  peut  voir  sur 
un  troisième  la  variété  des  dépôts  qui  se  sont  succédé,  et  parmi  eux  celui 
d'une  substance  métallique  que  j'ai  supposée  être  un  oxyde  de  mangaoËse. 

Ces  recherches  ont  montré,  au  moins  jusqu'à  Ja  profondeur  de  12  mè- 
tres, la  plus  grande  qui  ait  été  atteinte,  que  la  phospborile  semblait  se 
terminer  en  coin  dans  loua  les  sens. 

Ce  que  je  sais  des  gisements  de  l'Estramadure  me  fait  supposer  que  les 
mêmes  causes  ont  préside  à  leur  formation ,  aussi  bien  pour  ceux  qui  sont 
dans  les  granités  que  pour  ceux  qu'on  exploite  dans  les  schistes  et  les 
calcaires  siluriens. 

Dans  les  granités,  en  général,  la  phosphorite  a  disparu  !i  une  faible 
profondeur.  Dans  le.s  si:hisli's,  rllo  alF(.'cli'  une  dis|iosilion  lenticulaire,  et, 
comme  dans  les  granités,  se  présente  en  masses  de  peu  d'épaisseur.  Par 
contre,  c'est  dans  les  calcaires,  et  surtout  au  contact  de  ceux-ci  avec  les 
schistes,  que  sont  les  gisements  les  plus  abondants,  à  cause  des  poches 
qu'on  y  rencontre  souvent. 

L'exploitation  n'y  a  guère  dépassé  30  k  40  mètres  de  profondeur,  et 
déjà  on  observe  une  diminution  dans  la  teneur  de  phosphore;  je  la  signale, 
ainsi  que  la  rencontre  fréquente  de  grottes  naturelles  au  milieu  des  travaux, 
pour  accentuer  le  rôle  que  l'eau  a  dû  jouer  dans  la  formation  de  cette 
substance. 

Je  termine  en  faisant  remarquer  que  les  Espagnols  ont  bien  qualifié 
la  phosphorite,  véritable  Protée  minéral,  en  la  nommant  pierre  trompeuse 
{piedra  engaîiosa). 

H.  Hbcgt  rappelle  que  dans  les  minières  du  dëparleœeni  du  Nord  on 
trouve  fréquemment  des  poches  dans  le  terrain  de  transition,  et  qu'elles 
conlienneni  souvent  des  encrines  dévoniennes  transformées  en  fer. 

M.  DE  Chancourtois  donne  un  aperçu  d'une  nouvelle  classifica- 
du  règne  animal  et  d'une  nouvelle  classiûcalion  des  terrains. 


!•  !  M 


ita  B.  FAVRB.  —  CLASSIFICATION  DES  AlOfOlÔTES.  $53 

La  commission  du  Bulletin  a  autorisé  l'insertion  de  Textraii 
am^ant  : 

SÛR  LA  CLASSIFICATION  DES  AMMONITES, 

par  At.  E.  FAYRE  (extrait). 

La  Société  a  reçu  de  M.  Ernest  Favre  une  ndte  intitulée  :  Sur  quelques 
travaux  relatifs  à  une  nouvelle  classification  des  Ammonites,  extraite 
les  Archives  des  Sciences  de  la  Bibliothèque  universelle.  Dans  ce 
travail  M.  Favre  expose,  diaprés  les  recherches  de  MM.  Suess  et  Waagçn, 
le  parti  que  Ton  doit  tirer,  pour  la  classification  de  cette  famille,  des  di- 
mensions relatives  de  la  dernière  loge,  liées  à  la  forme  de  l'ouverture  et  à 
Texistence  ou  à  Tabsencc  des  appendices  remarquables  qui  en  prolongent 
les  lK)rds.  Ces  appendices,  quiselon  M.  Suess  servaient  de  points  d'attache 
aux  muscles,  paraissent  à  M.  Favre,  suivant  en  cela  les  vues  de  M.  Waagen, 
avoir  été  destinées  à  protéger  la  tête,  et  en  particulier  les  yeux  de  Tanimal. 

D  autre  part,  les  collections  du  musée  de  Munich  ont  montre  que  les 
AptychuSy  quand  ils  sont  en  place,  occupent  toujours  une  position  relati- 
vement enfoncée  dans  Tintérieur  de  la  dernière  chambre,  position  corres- 
pondant à  celles  des  glandes  nidamentaires  chez  le  nautile.  L  opinion  qui 
fait  des  Aptychus  des  opercules  est  manifestement  combattue  par  ce  fait, 
comme  par  Texistence  de  ces  organes  dans  des  espèces  pourvues  d'appen- 
dices buccaux.  0  est  plus  rationnel  déconsidérer,  avec  MM.  Keferstein, 
Zittel  et  Waagen,  les  Aptychus  comme  un  organe  protecteur  des  glandes 
ttidamentairep  de  Tammonite  femelle.  Les  différences  de  structure  de  ces 
pièces  doivent  correspondre  à  des  différences  dans  la  structure  des  glandes 
nidamentaires  et  dans  Torganisation  entière  des  ammonites. 

M.  Waagen  a  fondé  sur  ces  principes  une  classification  des  ammonites 
qui  est  résumée  par  le  tableau  suivant,  réunion  des  deux  tableaux  donnés 
IparM.  Fàvre(l): 

Â.  Glande  nidamentaire  sans  tégument  solide. 

a.  chambrecourie;appendiceveDlral:PAy//ocera5,  Suess  (I)  (2). 

Zittel  (li;,  Neumayr  (lïl)  (Heterophylli).  — 
Trias,  jura,  craie.  P.  helerophyllum,  Sow. 

b.  chambre  courte  ;  appeodice  dorsal  :  LytoceraSj  Suess  (1)^ 

Zittel  (II)  {Fimbriati  et  Lineati).  —  Trias, 
jura,  craie,  i.  fimbriatum^  Sow. 

c.  chambre  très-longue  (1  1/2  à  2  tours)  :  Arcestes^  Suess  (I). — 

Trias.  A.  galeiformis,  von  Hauer. 


(1)  neaiArient  d'ajouter  à  cette  liste  le  genre  PsiloceraSy  Hyatt,  crée  pour  Til.pjaiioràif,  aux 
dépens  ^u^enre  Aegoceràs,  à  côté  duquà  il  doit  venir  se  placer. 

(2)  Voir  à  la  Un  du  tableau  les  renvois  en  chiffres  romains. 


164  E.  FAVBE.  —  CLASSIFICATION  DES  AHHONITES  1  9  Iltti 

d..,.  Wiwcoccms.  Mojsicovîcs  (IV)  —  Trias.  P.  MettemicbUf. 

von  Hauer. 
?e.  cbïmbro  courLe;  bord  buccal  falciforine.    avec   appendice 
venlral;  omements  dans  le  genre  de  ceux  da 
Pargonaute:   Tmclu/ceras,   Laube. — Trias. 
•  T.  Aoii,  vonMQnsler. 

B.  Glande  nidamentairc  avec  un  tégument  solide  [Apiychus). 
I.  Glande  simple,  non  divisée. 

1.  Tégument  corné  {Anaptijchus). 

}'.  chambre  irùs-ionguo  (1  à  i  1/3  tour)  ;  bord  buccal  i 
appendice  venlral  pointu  :  Arietitus, 
Waagen  [V!,Vn}  {ÀrktesKtCapri- 
conti.  pars)  —  Trias,  lias.  A. 
Bucidaïuli,  Sow. 

g.  chambre  longue  [2/3  à  t  lour)  ;  bord  buccal  à  appen- 
dice venlral  arrondi:  Acffoccras, 
Waagen  (VI,  VII)  {Ca^ricorni,  Co- 
rnnarii,  OrruiU,  Macrocephalî, 
pars), — Trias,  lias.  A.  aiigulatum, 
von  SoliloUi. 

II.  chambre  courte  [i/â  à  :2/3  lour)  ;  bord  buccal  avec 
un  long  appendice  ventral;  Ainal- 
llieus,  D.  de Honlfort,  Waagen  (VI, 
VU)  {Amalthei,  OniaU,  Fakiferi, 
Pulchelli,  ClijpelformeSf  ]aTs). — 
Trias,  jura,  craie.  A.  iimrgarita- 
tus,  Uontf. 

2.  Tégument  calcaire, 
ï.  Coquille  inconnue  (Sidctes  ?)  Aptychus  Xïtmida, 

Coquand. 
II.  Glande  double  à  Aptychus  calcaire. 

i.  Aptychus  pourvu  de  sillons  du  cûié  externe. 

j.  Aptychus  mince,  présentant  extérieurement  une 
couche  de  coDchioline  qui  se  détache 
facilement;  cbambre  courte;  bord 
buccal  falcilorme  à  appendice  ven- 
tral aigu  :  Iktrpoccms,  Waagen. 
(VI,  VII)  {t'alciferi,  Disci,  Insi- 
gnes, Clypeiformcs,  pars). — Jura. 
//.  radiaiis,  vonSchloth. 
k,  Apiychus  ëpaiSj  ayant  intérieurement  une  couche  de 
conchioline  solide;  chambre  courte; 
bord  buccal  falciforme  avec  un  ap- 
pendice ventral  arrondi  :  Oppelta, 
Waagen  (VI,  Vil),  Zittel  (11)  {Oeko- 
traustes,  Waagen  (VI),  DenticU' 


1873  DE  PAYBR.  —  CLASSmCATION  DBS  AlUIOlflTBS.  ,  SS5 

lati,  Disci,  Clypei formes  ^  Ligaii, 
pars).  —  Jura,  craie.  0.  subra- 
diata^  Sow. 

/.  Chambre  courte,  pourvue  vers  l'ouverture  d^une 

rainure  ou  d^un  bourrelet;  bord 
buccal  pouvu  d'oreillettes  latérales 
et  d^un  appendice  ventral  arrondi  : 
Haploceras,  Zitlel  (II).  —  Jura, 
craie.  H.  Grasianum,  d'Orb, 

?  m.  Chambre  assez  longue;  dernier  tour  détaché  des 

autres  :  Scaphites,  Parkinson. 

2.  Apiychus  mince,  granulé  extérieurement. 

n.  Chambre  longue;  bord  buccal  simple  ou  garni 

d'oreillettes  :  Stephanoceras,  Waa- 
gen  (VI,VII)  {Coronariiy  Macroce' 
phali,  Coronati,  Dentati,  Bullati, 
pars). — Jura,  craie.  S.  Humphrie^ 
sianum,  Sow. 

0.  Chambre  longue;  ouverture  rétrécie  par  un  sillon 

simple  ou  garni  d'oreillettes  :  Périr 
sphinctes,  Waagen  (VI,VI1),  Zittel 
(II)  (Planulati^  Macrocephali^  Co" 
ronatiy  Coronariij  Dentati,  pars.) 
—  Jura,  craie.  P.  biplex,  Sow, 

p....  PeltoceraSy  Waagen  (VIII)  Jura.  P.  athleta. 

q.  Chambre  courte;  ouverture  simple  ou  garnie  d^oreil* 

lettes:  Cosmoceras,  Waagen  (VI, 
VII),  Zittel  (II)  {Dentati,  Omati, 
pars). — ^Jura.  C.  calloviense,  Sow, 

3.  Aptychus  épais,  lisse  et  ponctué  extérieurement. 

?  r.  Chambre  longue;  ombilic  grand;  coquille  pourvue 

de  sillons;  bord  buccal  à  appendice 
ventral  naviforme  iSimoceras^  Zit- 
tel (II.)  Tithonique.  S.  Yolor 
nense,  Oppel. 

s.  Chambre  courte;  bord  buccal  ordinairement  simple  :- 

Aspidoceras,  Zittel  (II),  Waagen 
(VI).  —  Jura  supérieur,  craie  in- 
férieure. i4.  iphicerum,  Oppel. 

(I)  Sness,  Sit%ungsb,  K.  Akad.  Wiu.  Wien,  t.  LU. 
(H)  ZiUel,  Palœont,  Mittheil. 

(III)  Neumayr,  Jahrb,  K,  K.  geol.  fleichsanst.  t. XXI,  p.  297. 

(IV)  Mojsicovicz,  Verhand.,  geol.  Reichsanstt,  1872,  p.  315. 
(V)Ltube,  Sit%ungsb.  K.  Akad.  Wiss.  Wien,  t.  LIX,  p.  15. 
(VI)  Waigen,  in  Beneke,  beitrœge,  t.  II. 

(VU)  Waagen,  Pahsontographiea,  t.  XVU,  p.  185. 
(Vn^  V^aagen,  Reçordi  ofthe  geol.  surv.  India,  1871. 


n 


3K6  siAMCB.  2}éin 

Séance  du  3  juin  1873. 

PRÉStCBItCE    DS  H.   LE    NARQDIS  DE   ROTS. 

M.  Bayan,  secrétain;,  donne  leclure  du  procès-verbal  de  la  dcr- 
Ôière  séance,  dont  la  rédaclion  est  adoptée. 

Par  suite  de  la  présentation  faite  dans  la  dernière  séance,  le  Pré- 
sident proclame  membre  delà  Société  : 

M.  le  chevalier MoLON,  iogépÎMir  à  Viccncc  (Italie),  présenté  par 
BIM.  de  Zigno  et  Bayan. 

Le  Président  annonce  ensuite  une  présentation. 

Le  Président  Tait  connaître  â  la  Société  la  mort  de  M.  Delanoùe, 
l'un  de  ses  membres  les  plus  anciens  et  les  plus  zélés. 

Il  annonce  ensuite  que  la  Sociêlé  vient  d'être  frappée  dans  l'un 
de  ses  membres  les  plus  éminents,  qu'elle  avait  appelé  par  trois 
fois  à  l'honneur  de  la  présider.  M.  de  Vcrneuila  succombé  jeudi 
h  la  maladie  dont  il  souffrait  depuis  plusieurs  mois. 

M.  le  Président  prie  M.  Datibrée  de  rédiger  une  notice  nécrolo- 
gique sur  le  savant  qui  vient  de  mourir. 

M.  Chaper,  pour  marquer  les  regrets  qu'éprouve  la  Société  de  la 
mort  de  M.  de  Vemeuil,  demande  que  la  séance  soit  levée.  La  So~ 
ciété  décide  qu'elle  lèvera  la  séance  immédiatement  après  la  com- 
munication de,  M.  (le  Gliambrun  de  Rnsomont,  de  passage  à  Paris. 

M.  A.  DE  CiHMDRUN  UE  KosEMoNT  ulTrc  à  la  Société  le  livre  qu'il 
vient  de  publier  sous  le  litre  d'Etmlcs  tiêolog'ques  sur  le  Var  el 
le  Rhône  pendant  la  périodes  tertiaires  et  fjitatertiaires.  Lcws 
deltas,  la  période  jiluviaire  et  le  déluge,  et  résume  comme  suit  les 
principales  questions  traitées  dans  cet  ouvrage  : 

Le  bassin  du  Var,  ainsi  que  le  comté  de  Nice  tout  colier,  a  reçu  la  forme 
et  les  reliefs  que  nous  lui  voyons  aujourd'hui,  à  la  fiu  de  la  période,  nummu- 
litique.  A  ce  momeut  la  contrée  émergua  et  resta  à  250  mètres  au-dessous 
du  niveau  actuel.  Le  golfe  de  Nice  prit  à  peu  près  les  contours  qu'il  a 
encore,  et  le  Var  porta  à  la  mer  ses  premières  eaux  et  ses  premières  allu- 
vions.  Cette  époque  correspond  à  la  période  Miocène. 

Depuis  la  contrée,  pendant  les  temps  dits  Pliocène.'^,  s'est  affaissée  de 
250  mètres,  ce  qui  a  porté  son  niveau  à  500  mètres  au-dessous  du  niveau 
actuel. 

Dans  ce  grand  mouvement,  à  cause  de  la  déclivité  de  la  côte,  le  golfe 
de  Nice  ne  s'est  que  très-peu  déforme,  el  ses  rivages  ne  se  sont  presque 
pas  déplacés;  aussi  les  alluvions  du  Varoont  pas  cessé  d'arriver  au  même 
endroit.  Elles  y  ont  formé  un  véritable  plateau,  un  delta,  dont  les  strates. 


4873.        DB  BOSBMONT.  —  PtUODE  PLUVIALB  FT  DELTA  DU  VAB.  SS7 

anjoardlmi  que  la  contrée  est  relevée,  s'étalent  à  500  mètres  au-dessus  de 
lamœ. 

Quand  la  contrée  émergea,  le  Var,  pour  gagner  la  mer ,  dut  couper 
son  delta.  Avec  les  déblais  de  ce  dernier  et  les  {dluvions  "de  sa  vallée,  il 
en  forma  sous  les  eaux  de  la  mer  un  nouveau,  dont  on  peut  suivre  pas  à 
pas  les  accroissements  successifs. 

L*étude  du  delta  du  Var  nous  montre  Thistoire  : 

1^  De  la  formation  du  delta  par  Taccumulation  des  alluvions  miocènes  et 
pliocènes; 

2^  De  la  destruction  du  delta  par  les  érosions  qui  ont  ruiné  et  déchi- 
queté le  plateau  pendant  la  période  quaternaire. 

Au  maximum  de  Timmersion  correspond  le  refroidissement  dit  époque 
glaciaire; 

Âa  complet  relèvement  de  la  contrée,  la  période  pluviaire,  avec  ses 
grandes  pluies  et  le  déluge  qui  en  marque  le  paroxysme. 

Pendant  les  périodes  tertiaires,  rien  n*â  troublé  le  régime  des  pluies. 
Les  galets  de  cet  âge  sont  toujours  égaux  à  eux-mêmes,  et  leur  volume 
moyen  se  trouve  être  à  peu  près  de  [moitié  inférieur  à  celui  des  galets  que 
le  Var  roule  actuellement  dans  ses  ^x. 

Le  refroidissement  glaciaire,  quifiit  à  peu  près  sans  effet  dans  le  comté 
de  Nice,  n'a  rien  changé  à  Tétat  du  galet. 

La  période  pluviaire  au  contraire  la  extrêmement  modifié.  Elle  lui  a  fait 
prendre  en  moyenne  un  volume  plus  de  cent  fois  supérieur  à  celui  d*à  pré* 
sent. 

Les  alluvions  accompagnant  les  gros  galets  sont  rouges. 

Celles  d'avant  et  celles  d*après  le  déluge,  c'est-à-dire  celles  des  époques 
normales,  sont  grises. 

Les  érosions  produites  par  les  eaux  roulant  de  si  gros  galets  ont  une 
section  de  800  mètres  de  largeur  minimum,  avec  une  profondeur  inconnue, 
qui  pourrait  bien  avoir  été  à  un  certain  moment  de  30  à  40  mètres. 

Les  abrupts  qui  dessinaient  les  berges  de  cet  immense  fleuve  avaient  de 
100  à  150  mètres  de  pente  verticale. 

Aujourd'hui  le  Var  en  eaux  ordinaires  tient  dans  un  lit  de  80  mètres 
4e  large  et  n'érode  que  les  bancs  de  ses  propres  galets. 

Considérant  que  les  eaux  roulent  des  matériaux  dont  le  volume  est  pro- 
portionné à  leur  puissance,  que  la  pente  du  bassin  hydrographique  du 
Var  n*a  pas  varié,  que  dans  l'immersion  et  Témersion  de  la  contrée  le 
^'adier  est  resté  parsdlèle  à  lui-même,  il  y  a  lieu  de  dire  :  tel  galet,  tel 
xpolume  d'eau. 

Le  galet  diluvien  ayant  cent  fois  le  volume  de  celui  d'à  présent,  les  eaux 
diluviennes  étaient  cent  plus  fortes^ que  celles  d'à  présent.  Gomme  elles 
liaient  cçlles  da  Var  de  cette  époque,"  que  le  Var,  alors  comme  aujourd'hui 

23 


358  DE  ROSEÏOflT. —  PÉRIODE  PLin'IALB  BT  DCLTi  DU  TAU.       3  jain 

était  le  produit  direct  de  la  masse  de  pluie  tombant  annneltetnent  dam 
la  contrée,  on  doit  conclure  que  pendant  la  période  pluviaire  et  diluvienne 
il  est  tombé  annuellement  daos  la  contrée  ceut  fois  plus  de  pluie  qu'il  n'en 
toml»  aujourd'hui. 

La  pluie  d'aujourd'hui  est  représentée  par  une  tranche  d'eau  de  0'''80  : 
c'est  donc  une  tranche  d'eau  de  80  mètrcâ  qui  représente  la  moyeimo 
annuelle  de  la  pluie  dans  la  période  pluviaire  et  diluvienne. 

Par  des  raisons  nombreuses  on  reconnaît  que  les  pluies  et  l'inondation 
diluvienne  proprement  dite  durèrent  très-peu  de  temps;  que  les  grandes  eau\ 
augmentèrent  et  diminuèrent  progressivement  ;  que  l'homme  en  fut  la  vic- 
time; que  depuis  rien  d'important  au  point  de  vue  géologique  ne  s'est 
accompli  ï  la  surface  de  notre  sol. 

Si,  après  avoir  groupé  cet  ensemble  de  faits,  on  le  rapproche  deceluidont 
Moïse  a  composé  son  récit  du  déluge,  on  est  forcé  de  reconnaître  condiien 
de  part  et  d'autre  l'identité  est  parfaite,  condiien  l'historien  sacré  a  été  exact, 
et  de  proclamer  que  nous  avons'  ici  la  véritable  trace  du  grand  événement 
dont  l'humanité  a  gardé  le  souvenir.  . 

Tous  les  phénomènes  reconnus  dans  le  bassin  du  Var  se  rctrom'ent  dans 
celui  du  RhAne,  il  n'y  a  de  modifications  que  dans  la  forme. 

i"  Le  delta,  à'cause  du  peu  de  pente  de  la  contrée,  s'est  pendant  l'im- 
mersion allongé  indéfiniment  dans  la  vallée,  et  a  formé  le  remplissage  cle 
galets  qui  en  maints  endroits  la  caractérise  et  atteint  parfois  des  épaissews 
de  100  à  150  mètres. 

Dans  la  vaste,  dépression  oii  est  aujourd'hui  l'ylluvion  Bressanne,  la 
mer  tertiaire,  qui  dessinait  un  grand  golfe,  s'est  trouvée  assez  vaste  et  assez 
persistante  pour  permettre  la  formation  d'un  immense  delta  parfaitement 
caractérisé. 

.  2°  Les  effets  glaciaires  sont  très-marqués  dans  la  vallée  du  RbAne.  Hs 
coïncident  avec  l'époque  du  maximum  de  l'immersion.  Ils  n'ont  cessé  de  se 
faire  sentir  k  Lyon  qu'au  moment  oii  la  contrée  était  k  moitié  relevée. 

Le  refroidissement  a  duré  encore  longtemps  après. 

Ce  qui  se  passa  alors  au  pied  des  Alpes  suisses  est  analogue  à  ce  qui 
se  passa  au  pied  des  Alpes  Scandinaves,  avec  celte  différence  qu'au  pied 
de  ces  dernières  la  mer  était  libre  et  le  charriage  des  glaces  régulier, 
tandis  qu'au  pied  des  premières  la  Méditerranée,  coupée  de  passes  étroi- 
tes et  tortueuses,  ne  portait  qu'irrégulièrement  vers  le  sud  les  blocs  et 
les  terrains  erratiques. 

3"  La  contrée  était  complètement  réchauffée  quand  les  grande  pluies 
commencèrent. 

4"  Les  grandes  eaux  du  Rhône  roulèrent  très-peu  de  gros  galets. 
Les  alluvions  du  fleuve  d'alors  furent  d'abord  jaunes,  puis  ntuges,  pnis 
Ue-de-vin.  Quand  Les  cboses  rentrèrent  dans  t'ordre  oïdinain,  elks 


873.  slANCfi.  ii9 

^vinrent  grkes,  comme  elles  sont  à  présent  et  comme  elles  avaient  été 
mdant  la  période  tertiaire. 

5^  Les  eaux  diluviennes  firent  près  de  Lyon  des  érosions  immenses, 
li  attaquèrent  toute  la  partie  Est  du  delta  Bressan  sur  une  étendue 
5  25,000  mètres  de  large. 

LeRhAne  diluvienne  garda  pas  longtemps  cette  largeur;  après  avoir 
t)dé  de  près  de  60  mètres  cette  immense  surface,  il  se  fit  un  lit  de 
,000  mètres  de  largeur  et  de  30  à  40  mètres  de  profondeur. 

Depuis,  le  fleuve  a  toujours  été  en  diminuant  de  volume  d'eau;  oa 
îut  suivre  pas  à  pas  l'histoire  de  ses  amoindrissements  successifs.  Âujour- 
'bui,  en  basses  eaux,  il  tient  dans  un  lit  de  500  mètres  de  large. 

La  proportion  entre  les  lits  diluviens  du  Var ,  du  Rhône  et  de  l'Ain 
aurait  être,  comme  largeur,  dix  fois  celle  des  lits  actuels. 

Les  pluies  de  la  période  tertiaire  paraissent  avoir  été  moitié  moins 
boudantes  que  celles  des  temps  présents.  L'augmentation  actuelle  de 
os  pluies  est  une  conséquence  des  phénomènes  de  la  période  pluviaire. 

I)%s  roches  trachytiques  ont  surgi  dans  le  golfe  de  Nice  et  sur  la 
Me  :  i®  entre  les  périodes  éocène  et  miocène;  2^  vers  l'époque  dflu- 
ienne  ;  elles  ont  ainsi  des  dates  certaines  qui  pourront  fournir  de  pré- 
leux  renseignements. 

Séance  du  i6  juin  i873. 
PRÉSIDENCE  DE  M.  DÂNGLURE,  vice-pfésident. 

M.  Bayan,  Secrétaire,  donne  lecture  du  procès-verbal  de  la  der- 
ière  séance  dont  la  rédaction  est  adoptée. 

Par  suite  des  présentations  faites  dans  la  dernière  séancei  le 
tésident  proclame  membre  de  la  Société  : 
H.  Wuhrer,  graveur,  rue  Gay-Lussac,  52,  présenté  par  MM,  Dan- 

lure  et  Bioche. 

# 

Le  Président  donne  lecture  d'une  lettre  de  MM.  le  vicomte  de 
idart  et  le  prince  de  Broglie,  annonçant  à  la  Société  la  mort  de 
[.  de  Vemeuil.  La  Société  décide  que,  dans  la  réponse  qui  leur  sera 
dressée,  il  sera  fait  mention  de  ce  qu'il  n'y  a  pas  eu  de  séance  le 
juin  à  cause  de  la  mort  de  M.  de  Vemeuil. 

Le  Président  annonce  que  le  2^  fascicule  du  Bulletin  de  Tannée 
Durante  (feuilles  8  à  10)  a  été  distribué  dans  le  courant  de  la  se- 
laine. , 

M.  Daubrée  offire  à  la  Société  le  discours  qu'il  devait  prononcer 
ux  funérailles  de  M.  de  Vemeuil,  ce  qu'il  n'a  pu  faire^  la  céré« 
lonie  ayant  eu  lieu  à  Pont-Sainte-Maxence. 


SSO  flAUDBY.  — OÉOGÉNIB  DU  CUftAI.  PAR  M.  RAMES.  i  6   joia 

M.  GAtiDBT  offre  â  la  Société,  au  nom  de  M.  Rames,  ua  exem- 
plaire de  sa  Giiogênie  du  Cantal. 

Il  met  en  mt*mc  temps  sous  les  yeux  de  la  Sociélc  «ne  carie  géolo- 
gique manuscrite  du  Cantal,  qui  restera  déposée  pendant  quinze  jours  au 
siège  de  la  Société,  k  ta  disposition  des  membres.  Cette  carte  n'est  qu'un 
tableau  d'assemblage  d'une  carte  plus  grande,  à  l'échelle  du  ^^,  et  est 
accompagnée  de  diagrammes  représentant  les  différentes  époques  du  Can- 
tal. Ces  diagrammes  ont  été  dressés  à  la  suite  d'études  cstrémemeut  mî- 
nulieuses. 

La  carte  est  accompagucc  d'une  légende  très-détailtée.  A  la  base  est 
Vâge  de  confusion  comprenant  des  talcschistes ,  micaschistes,  gra- 
nités, etc.;  puis  viennent  le  terrain  houiller  et  un  terrain  pcrmien  ou 
triasiquc,  qui  est  recouvert  par  les  terrains  tertiaires,  tous  d'eau  douce  ou 
palustres.  Ils  commencent  par  une  épaisse  formation  d'argile,  de  sables  et 
de  galets,  ne  renrcrmant  aucua  fossile,  et  que  M.  Hames  rapporte  à  l'éo- 
cène;  cette  formation  est  recouverte  par  le  terrain  miocène  inférieur  avec 
Cypris  faba,  Bythinia  Dubuiss&ni,  Ceritkium  Lamarcki,  et  Hélix 
voisine  de  i'H.  Ramondi. 

Le  terrain  miocène  supérieur  contient  des  ossements  A'Amphicyon, 
Machœrodus,  Maslodoti  angustidens,  Dinotherium  giganleum,  Rhinth 
eeros,  Hipparion.  C'est  h  une  association  qui  n'est  pas  habituelle  ;  aussi, 
M.  Gandry  pense  qu'avant  de  l'admettre  il  serait  utile  de  soumettre  les 
pièces  à  un  nouvel  examen. 

Le  terrain  pliocène  inférieur  contient  la  faune  récemment  décrite  dans 
le  Bulletin  par  M.  de  Saporta  ;  le  terrain  pliocène  supérieur  est  sans  fos- 
siles. 

Pendant  la  période  tertiaire  M.  Rames  constate  six  phases  d'activité 
volcanique  : 

1"  Entre  le  miocène  inférieur  et  le  miocèoe  supérieur; 

2°  Avant  le  dép6t  des  cinérites  contenant  la  Qore  susmentionnée  ; 

3°  Après  le  dépôt  de  ces  cinérites  ; 

4"  5*  6°  Pendant  le  pliocène  supérieur  ; 

7°  Après  le  pliocène  supérieur. 

M.  Rames  distingue  dans  la  période  quaternaire  deux  époques  gla- 
ciaires séparées  par  une  période  inter-glaciaire  ;  puis  vient  l'époqueactuelle. 

Tels  sont  les  principaux  résultats  de  la  carte  et  du  livre  de  M.  Rames  ; 
k  la  suite  de  la  Géogénie  du  Cantal  se  trouve  un  historique  de  la  géo- 
logie de  cette  région.  M.  Gaudry  penseque  la  Société  applaudira  comme 
lui  aux  travaux  de  M.  Rames,  qui  ne  peuvent  manquer  de  jeter  un  jour 
considérable  sur  l'histoire  de  ce  département,  et  qui  ont  déjà  fourni  à 
M.  de  Saporta  l'occasion  de  découvertes  intéressantes. 


1873        Dl  BILLT.  —  GiOLOGIB  MJ  MOMT-BUMC  PAR  M.  PATOt.  S61 

M.  GiRVAis  s'étonne  de  Tassociadon  de  mammifères  cités  par  M.  Rames 
dans  le  tertiaire  moyen  de  TAuvergne;  H.  GxuoRTne  conteste  pas  que 
rette  réunion  ne  puisse  paraître  un  peu  étrange;  H.  Pombl  fait  remarquer 
cependant  que  Ton  connaît  déjà  des  Dinotherium  associés  aux  Amphicyon» 
M.  TouRNouîcR  a  eu  entre  les  mains  une  partie  des  fossiles  des  terrains 
lacustres  du  Cantal  auquel  H.  Gaudry  a  fait  allusion.  Les  espèces  domi- 
nantes dans  ces  calcaires  sont,  comme  l'on  sait,  les  Potamides  Lamarcki 
tXBythima  ùubuissoni  qui,  décrites  dans  le  Cantal,  se  retrouvent  dans 
les  calcaires  inférieurs  de  la  Beauce.  Elles  sont  associées  à  de  grands 
planorbes  qui  se  rapportent  sans  doute  au  P.  Mantelli,  Dunk.,  et  à 
diverses  Limnées  probablement  nouvelles,  et  dont  Tune  est  rapportée 
gënéf  alement  à  la  Z.  longiscata.  H.  Tournouêr  la  croit  différente  de  celle 
de  Saint-buen;  elle  en  est,  au  reste,  très-voisine,  comme  plusieurs 
autres  espèces  de  ce  groupe,  quHl  a  déjà  signalées  dans  les  calcaires  de  la 
Brie  et  dans  ceux  de  Ronzon,  ou  qui  se  trouvent  i  la  base  des  faluns  du 
sud-ouest.  D'après  ce  premier  examen,  et  sauf  étude  plus  approfondie  de 
ces  fossiles,  M.  Tournouêr  croit  pouvoir  rapporter  les  calcaires  lacustres  du 
Ontal  à  Pépoque  Tongrienne. 

M.  deBiLLT  dépose  au  nom  de  M.  Venance  Payot  un  exemplaire 
de  la  Géologie  et  Minéralogie  des  environs  du  Mont-Blanc. 

L*auteur  habite  Chamounix  ;  il  en  décrit  les  environs  au  point  de  vue 
géologique  et  minéralogique,  en  s'inspirant  de  tous  les  travaux  publiés 
depuis  de  Saussure  jusqu'à  nos  jours  et  s'aidant  particulièrement  des  pu- 
blications de  MM.  Lory,  de  Mortillet  et  Âlp.  Favre. 

n  a  parcouru  et  étudié  tout  le  groupe  des  montagnes  qui  constituent  la 
Tallée  de  Chamounix  ainsi  que  ses  abords  ;  il  en  donne  une  description 
géologique  résumée,  en  commençant  par  les  terrains  les  plus  récents,  ter- 
minant par  le  massif  de  protogine  qui  constitue  le  massif  du  Mont-Blanc, 
passant  successivement  en  revue  les  dépôts  superâciels,  les  terrains  gla- 
ciaires, les  terrains  tertiaires  des  Fiz  avec  nummulites,  cérithes,  etc.,  les 
terrains  secondaires,  des  âges  crétacés,  oxfordien,  iiasique  et  triasique. 

Au  sujet  de  la  formation  houillère,  il  émet  Topinion  que  ce  terrain  lui 
semble  plus  développé  qu*aux  géologues  éminents  dont  il  a  cité  les  travaux  ; 
il  voudrait  y  comprendre  presque  tout  le  chaînon  des  Âiguilles-Rouges. 
Je  ne  saurais  me  ranger  à  son  avis. 

M.  Payot  fait  connaître  la  flore  de  ce  tarrain  d'après  les  déterminations 
de  M.  Heer. 

D  termme  Tétude  des  terrains  stratifiés  par  deux  coupes  empruntées  aux 
publications  de  M.  le  professeur  Favre. 

Puis  il  donne  Titinéraire  d'une  course  géologique  qui  permettrait  la 
visite,  en  une  seule  journée,  de  tous  les  terrains  stratifié  de  cette  intéres- 
sante contrée. 


IftS  M  XDKTaUT.  —  COXCntlS  DE  HOLOGHE.  1  6  jullt 

Un  cktpitrc  sférial  nt  rotisacré  i  la  rhatne  du  Mont-Blanc,  «l  les  dé- 
Uik  uinulifu^  qoc  M.  P«vot  donne  sur  Ira  rochtîâ  qnj  rnnïtitucnt  ce  pui»- 
nat  niKtàr  imoignrni  du  miR  avec  bqni;!  il  lirs  a  éludiik-s.  Il  incline  it 
(wisidôTW  ks  pRilo^iws  pliilM  comme  des  roches  swlimeulain-s  nii^la- 
nnrnbiijuc»  que  comme  des  masses  plalontqucs  ayaut  surgi  à  l'état  de 
dHot-Tusion. 

Le  livre  il«  M.  Payol  se  termine  par  un  chapitre  coftacré  à  la  minéra- 
httie,  coitlcDanl  l'otiuniêration  raisonnœ  et  analytique  duas  espèces  et  des 
Tariélès  nu'il  a  nKueillii;!i  dans  les  montagnes  de  Cbamounîx ,  étendant 
M»  n?rh«\:hn>  dans  ta  vallée  d'Aosleet  ju^u'au  groupe  du  Montr-Hosc. 
M.  Pavot  a  eu  pcrsonncllemenl  la  sutisraction  d'ajouter  i  cette  noniencla- 
iBte  ()iH:lt|ues  espèces,  et  de  préciser  quelques  giseniesls  qui  i^taieui  restés 
iitconnns  à  ses  prédécesseurs , 

l^e  tik-cnl  ouvrage  de  MM.  Dana  et  Brush  (System  of  mineralogif)  a 
sem  de  guide  dans  celle  description  succincte,  qui  donne  le»  synonymes  an- 
glais et  allemands,  d'après  le  Manuel  de  minéralogie  de  H.  De^uizcaux. 

Celle  partie,  qui  renferme  quelques  erreurs  de  dénomination  écliappées 
à  l'attention  de  l'auteur,  nous  fait  connaître  un  grand  nombre  d'espèces 
et  do  variétés  minéralogiqucs  dont  l'auteur  a  constaté  l'existence  dans  les 
localités  qu'il  a  visitées. 

Les  géologues  et  les  minéralogistes  qui  se  rendront  à  Chamounîs  pour- 
ront constater  l'exactitude  des  appréciations  de  M.  Pavot  dans  les  nom- 
hreosrs  colk'rlions  qu'il  a  rcciieillics.  et  qui  sont  compR'lcs,  tout  ;iulant 
sons  le  rapport  des  suites  géologiques  des  roches  de  la  contrée  que  sous 
celui  des  collections  d'espèces  minérales  qu'elle  offre  aux  voyageurs. 

M.  DE  MORTiLLHT  offre  à  la  Société  de  la  pari  de  M."  Capellini, 
Secrétaire  Général  du  coiSgrès,  le  compte-rendu  du  Congrès  inter- 
national d'anthropologie  et  d'arcliéologie  préhistorique,  5^  session, 
tenue  à  Bologne  en  1871. 

Dana  ce  livre  ont  été  irailëes  des  questions  non-seulement  archdologîqaes, 
mais  encore  géologiques;  il  y  a  même  été  question  de  l'époque  tertiaire. 
L'opinion  de  H.  Tarity,  sur  les  glaciers  miocènes  do  Turin,  n'a  pas  été 
admise  en  Italie,  et  M.  Ji^sel  a  démontré,  par  l'élude  des  faunes,  que  la 
température  de  Tllalie,  à  l'époque  miocène,  était  notablement  supérieure 
à  ce  qu'elle  esi  actuellement.  M  de  Morlillet  a  voulu  étudier  îur  place  les 
localités  citées  par  M.  Tardj  ;  il  a  pu  se  convaincre  que  les  cailloux  gUt' 
ciaircsel\e&  blocs  errralUjues  a'oa  sont  pas:  Il  n'y  a  pas  trace  de  moraines 
à  Turin,  mais  bien  de  grandes  assises  de  poudingues  et  de  conglomérais, 
formant  dans  le  terrain  miocène  des  couches  régulières  d'une  grande 
étendue  :  ces  assises  contienneni  même  des  fossiles  analogues  â  ceux  des 
mers  de  l'Inde,  et  n'indiqueni  pus,  par  conséquent,  une  température  gla- 
■É|ire.  M.  de  Morlillet  n'a  pas  trouvé,  dans  ces  assises  en  place,  un  seul 


4873  DACBRiE.  *—  FEE  VtriORIQUE  DE  PALLIS.  B63 

eiilloii  sirië,  pas  même  de  calcaire;  il  y  en  a  bien  à  Turin^  mais  dans  le 
lit  des  ruisseaux;  ce  sont  des  cailloux  de  serpentine,  roche  qui  se  strie 
avec  la  plus  grande  facilite,  môme  sous  les  fers  des  mules  et  les  clous  des 
souliers  des  montagnards  qui  traversent  le  ruisseau. 

H.  de  Mortillet  fait  remarquer,  à  l'appui  de  son  opiniop^  que  les 
cailloux  striés  de  serpentine  se  trouvent  un  peu  partout;  on  en  rencontre 
dans  le  Rhône,  à  Viviers,  au  Pont  Saint-Esprit^  alors  que  les  stries 
glaeiaires  seraient  effacées  depuis  longtemps. 

A  Menton  on  a  rencontré  de  même  des  cailloux  striés  de  serpentine;  ils 
Vont  été  au  contact  des  silex  et  des  autres  roches.  Le  musée  de  Saint-Ger^ 
main  en  contient  [deux:  Tun  a  servi  de  percuteur,  Pautrea  été  employé  à 
triturer  du  fer  oligiste  (le  squelette  de  Menton  était  entouré  par  endroits 
de  poussière  de  fer  oligiste)  et  le  bout  en  est  rouillé;  ils  sont  cependant 
tous  deux  striés. 

H.  Jamnettaz  ajoute  aux  observations  de  M.  de  Mortillet  que  les  ser* 
pentines  présentent  souvent  des  stries,  qui  tiennent  parfois  à  une  structure 
fibreuse  due  à  du  Chrysolite  ou  à  de  la  Picrolithe.  Quanta  la  dureté,  c^ead 
une  propriété  complexe,  qui  dépend  souvent  de  Teffortet  de  la  vitesse  du 
mouvement:  le  feldspath  est]  moins  dur  que  le  quartz,  et  le  raye  cependant 
quand  on  s'y  prend  convenablement.  11  faut  donc  regarder  de  trôs-près 
quand  on  veut  déduire  l'existence  de  glaciers  de  la  présence  de  stries  sur 
des  roches. 

M.  Dàubrée  annonce  avoir  reçu  de  Saint-Pétersbourg  une  lettre, 
en  date  du  12-24  mai,  de  M.  le  général  de  Helmersen,  qui  lui  fait  part 
d'une  exploration  dont  le  résultat  n^intéresse  pas  moins  la  géologie  que 
l'histoire  même  des  météorites. 

L'origine  des  grandes  masses  de  fer  natif  que  M.  Nordenskièld  a  dé- 
couvertes en  1870  àOvifak,  au  Groenland,  n'est  point  encore  bien  certaine. 

Ces  blocs  sont-ils  d*origine  extra-terrestre,  ou  se  rattachent-ils  aux 
Todies  éruptives,  basaltes  et  dolérites,  qui  forment  de  grands  massifs  dans 
le  voisinage?  La  présence  de  loxydedefer  magnétique,  ainsi  que  la  dispo- 
sition cristalline  des  silicates,  tendraient  à  les  y  rattacher  ;  mais,  d'un 
antre  côté,  elles  s'en  séparent,  en  ce  que,  dans  ces  dernières,  on  n  a 
jamais  si^ialé  le  fer  natif  allié  au  nickel  et  au  cobalt,  non  plus  que  du 
phosphure  et  du  perchlorore  de  fer  (1). 

Qndle  que  doive  être  la  solution  définitive,  le  fait  même  de  œ  doute 
montre  combien  le  lien  qui  unit  les  roches  extra-terrestres  à  celles  qui 
appartiennent  aux  régions  profondes  de  notre  globe  devient,  chaque  jour, 
plus  intime. 

A  cette  occasion,  on  a  émis  de  nouveau  l'hypothèse  que  le  fer 
signalé  par  Pallas  à  Krasnojarsk,  en  1772,  lors  de  son  mémoi^àbie 


(1)  Examen  des  roches  avec  fer  natif  découvertes  en  1870  par  M.  Noidenskilild  au  Groenland. 
CmpUi^endui,  t.  XXIV,  p.  154;  t.  LXXV,  p.  240. 


361  SK  FOLCf.  >-  SOKDACES  A  CAP-BBETOIf.  t  &  JUI 

voyage  en  Sibérie,  pouvait  cire  d'origine  terrestre.  Telle  est  l'opinion  émise 
par  M.  de  Chancourtois. 

M.  Abich,  dans  une  lettre  adressée  de  Tiflis  à  M.  Gœbel,  conservatcnr 
da  musée  minéralogique  de  l'Académie,  a  donné  l'idée  de  faire  examiner 
avec  soin  la  localilc  où  a  été  trouvée  celte  énorme  masse,  ainsi  que  des 
filons  de  minerai  de  fer,  qui,  d'après  Pallas,  en  sont  distants  de  300  mètres. 
Une  proposition  conforme  k  l'avis  de  M.  Abich,  faite  par  quatre  acadé- 
miciens, MM.  de  Ilelmerscn,  de  Kokscharow,  Scbmidt  et  Schreuck,  a  été 
adoptée  par  l'Académie  de  Saint-Pétersbourg.  En  conséquence,  un  jeune 
savant,  M.  Lopatin,  qui  s'occupe  de  la  géologie  de  la  Sibérie  Orientale, 
a  élé  chargé  de  celte  exploration,  qu'il  compte  ctfecluer  au  mois  de  juillet 
prochain.  D'après  les  instructions  détaillées  qui  ont  été  fournies  à  M.  Lo- 
patin, tant  par  le  secrélaire  perpétuel  de  l'Académie,  que  par  M.  de 
Helmersen,  une  réponse  à  celle  question  importante  ne  se  fera  sans  doute 
pas  longtemps  aUendre.  M.  Lopatin  donnera,  en  effet,  une  carte  géologique 
des  raontagoes  qui  renferment  les  filons,  ainsi  qu'une  collection  d'échan- 
tillons des  diverses  roches  et  minerais  de  fer  du  pays. 

M.  Delessc  communique  l'eilrait  suivant  d'une  lettre  qu'il  a 
reçue  à  la  date  du  18  mai  de  M.  de  Folin  : 

Dans  nos  sondages  à  Cap-Breton,  sur  la  cAte  des  Landes,  nous  avons 
découvert  des  représentants  vivants  d'espèces  fossiles  des  terrains  éocënes. 
De  plus,  ain'^i  que  vous  en  manifestiez  le  désir  dans  voire  précédenle 
lettre,  nous  avons  con^^talc  le  proloogeniont  des  roches  nu  m  mu  lî  tiques  de 
Biarritz  (grès),  que  nous  retrouvons  au  champ  des  Vaches  par  45  et 
50  brasses  de  profondeurs. 

Nous  tâcherons,  ce'tte  année,  de  prendre  encore  des  échantillons  gur 
d'autres  points  oti  les  sondages  ont  indiquée  des  roches,  et  nous  vous 
prions  de  nous  donner  quelques  instructions  sur  ce  qu'il  vous  paraîtrait 
utile  de  rechercher. 

Au  sujet  de  celte  lettre,  H.  Deléssb  observe  que  les  iravaux  de  MH.  de 
Folin,  P.  Fischer  et  Përier  constatent  l'afileurement  sous  la  mer,  à  Cap- 
Breton,  des  roches  nummulitiques  qui  se  montrent  à  Biarrili;  par  consd- 
quent,  iU  fixenl  un  point  de  la  géologie  sous-marine  de  nos  cAtes.  Us  mon- 
trent aussi  qu'au  moment  où  les  Ëials-Unis  et  l'Angleterre  font  tant  de 
recherches  sur  les  invcrlébrés  qui  peuplent  le  fond  des  mers,  ces  éludes 
ne  sont  pas  complètement  négligées  en  France. 

U.  TonsNODËR  demande  si  H.  de  Folin  a  trouvé  quelques  fossiles  pour 
caractériser  celte  roche  nummulitique;  des  erreurs  pourraient  Sire  com- 
mises; par  exemple  le  genre  Operculina,  qui  abonde  dans  certaines 
couches  de  Biarrilz,  existe  également  dans  des  assises  supérieures. 

M.  Pellat  fait  observer  que  les  parties  supérieures  des  couches  de 


487S  8AUTAGB.  -—  ROTES  SUR  LES  REPTILBS  FOSSILES.  865 

Biarriti  sont  tou(4-fait  sableuses,  par  exemple  à  la  Chambre  d^amour  et 
au  Phare. 

H.  DE  Chambrun  de  Rosbmont  ajoute  que  les  couches  de  Biarritz  se 
retrouvent  aux  environs  de  Nice,  où  elles  sont  souvent  très-siliceuses;  le 
phénomène  parait  dû  à  des  apports  venant  de  Pintérieury  car  il  s^y  trouve 
parfois  de  véritables  cordons  de  silex,  rappelant  tout-à-fait  ceux  de  la  craie. 

M.  Delesse  donne  lecture  delà  lettre  suivante  qu'il  a  reçue  de  H.  GorgâXi 
agr^é  de  PUniversité,  attaché  à  PEcole  française  d^Athènes  : 

€  Je  viens  de  faire  un  voyage  pour  explorer  quelques  îles  des  Sporades. 

A  Nisiros,  j'ai  étudié  un  volcan  que  je  crois  à  peu  près  inconnu,  et  j'y  ai 
recueilli  des  roches  fort  intéressantes. 

A  Cos,  ile  voisine,  j'ai  trouvé  des  couches  marines  et  très-fossilifères, 
qui  sont  mêlées  de  ponces  et  de  fragments  de  laves  ;  en  sorte  qu'il  sera  pos- 
sible de  déterminer  Tâge  géologique  de  Nbiros,  qui,  comme  Santorin,  est 
entièrement  due  à  des  éruptions  volcaniques. 

Dans  nie  de  Gos,  qui  est  cependant  très-petite,  il  est  remarquable  qu'on 
ait  rencontré  des  ossements  de  mammifères;  au  môme  niveau  j'ai  observé  de 
plus  un  grand  nombres  de  fragments  de  bois  fossilisés:  tout  ces  fossiles 
sont  d'ailleurs  dans  une  assise  de  sables  et  de  gravier  qui  est  au-dessous 
des  couches  pliocéniques  marines.  » 

M.  Chaper  donne  quelques  détails  sur  une  secousse  de  tremble- 
ment de  terre  ressentie  dans  le  Dauphiné. 

M.  Sauvage  dépose  sur  le  bureau  un  travail  sur  les  reptiles  du 
Boulonnais,  dont  il  demande  l'insertion  dans  les  Mémoires  de  la 
Société,  et  fait  la  communication  suivante  : 

IfOTES  SUR  les  reptiles  FOSSILES 
par  M.  H.  s.  SAUVAGE. 

/•  Sur  deux  tortues  du  terrain  kimméridgien  de  Boulogne-sur^Mer. 

On  trouve  assez  fréquemment  dans  les  parties  supérieures  de  la  for- 
mation jurassique,  dans  le  terrain  kimméridgien  de  la  Suisse,  du  Havre  et 
du  Boulonnais,  des  tortues  qui  paraissent  appartenir  à  la  famille  des 
tortues  fluviatiles,  et  qui  ont  été  inscrites  dans  les  catalogues  paléontolo- 
giques  sous  le  nom  d'Emys  ou  de  Platemys;  les  deux  tortues  de 
Suisse  et  du  Jura,  Emys  Jaccardi  et  Emys  EtaUoni,  celle  du 
Havre,  Emys  Dollfussii,  sont  les  mieux  étudiées  de  ces  espèces.  Nous 
avons  fait  nous-méme  connaître  deux  espèces  du  kimméridgien  de 
Boulogne,  sous  les  noms  A' Emys  Beaugrandi  et  A' Emys  Dutertrei  (1). 

(i)  DIagnoêe  de  deux  Emydes  du  terrain  kimméridgien  de  Botilogne  (AnnaUi  dee 
S^owei  géohgifueê,  lETf). 


r 


Dnns  un  mémoire  spécial  (Die  fossUen  Schildkroten  von  Solotkum 
und  der  ûbrigen  formation,  1873)  M.  L.  Rutimeycr  lieut  de  reprendre 
l'étude  des  tortues  du.  jurassique  supérieur.  Les  cspÈccs  du  groupe  qui 
nous  intéresse  sont  réparties  en  quatre  genres,  savoir  ; 

EMTDIDf    (CRTPTOnÈBEs), 

/.  Thalassemys.  Carapace  très-plate,  plus  ou  moins  cordifomie,  d'ap- 
liareDce  marine  ;  plaques  neuratcs  étroites  et  carénées  ;  plaques  eostalcs 
avec  poiutes  libres  à  peine  saillantes  ;  écailles  vertébrales  étroites  ;  grandes 
fontanelles  persistantes  au  plasiron. 

Thalassemys  Hugii,  Ittitim. 

—  Grcsslyi,  Rutim. 
//.  Tropidemifs  .  Carapace  à  contour  moins  cordiforme,  aplatie  es 

avant,  ayant  postérieurement  une  carène  tranchante,  le  plus  souvent  tr^ 
massive;  plaques  neurales  larges,  hexagonales;  plaques  costales  à  pointes 
à  peine  saillantes;  écailles  vertébrales  étroites;  plastron  oval  ;  arceau  stemal 
large,  à  grandes  fontanelles  se  prolongeant  et  se  perdant  vers  la  suture. 
Tropidemys  Langii,  Rutim. 

—  Valanginiensis,  Pictel  sp. 

—  gibba,  Rutim. 

r  CHBLYDIDA  (PLEUnODÊRIs) . 

/.  Craspedochdi/s .  Corpi  liirge  en  avant,  presque  géoiculé  vers  la 
suture;  carapace  plate  ou  k  peine  bombée,  rejoignant  à  angle  droit  l'ar- 
ceau steraal  ;  plaques  neurales  comprimées  et  carénées.  Arceau  stemal  très- 
allongé  ;  plaques  marginales  de  l'arceau  sternal  très-larges  et  très-massives, 
sans  arête  latérale,  géniculées  à  angle  droit.  Grande  fontanelle  centrale 
persistante  au  plastron.  Ailes  sternales  antérieures  se  prolongeant  jus- 
qu'au milieu  de  la  première  plaque  costale. 
Craspedochelys  Picleti,  Ruiim. 

—  crassa,  Rutim. 

—  plana,  Rtltim. 

//.  Plesiochelys.  Corps  circuijire  ou  elliptique,  pouvant  être  cordi- 
forme chez  les  mâles.  Carapace  assez  fortement  bombée  cbez  les  adultes  ; 
huit  plaques  neurales  généralement  carénées;  3  plaques  supra-caudales; 
les  plus  grandes  plaques  costales  de  trois  k  cinq  fois  plus  larges  que  lon- 
gues; plaques  de  limbe  au  nombre  de  11  paires,  une  plaque  nuchale 
allongée  transversalemeni ,  et  une  plaque  pygale  beaucoup  plus  petite. 
Plaques  marginales  de  l'arceau  sternal  ayant  une  forte  carène  latérale. 
Plastron  moins  oval,  présentant  souvent  des  fontanelles  persistantes.  Entos- 
ternum  et  épistcrnum  petits  ;  hyosternum  très-grand;  pas  de  mésoster- 
num. Attache  de  i'os  iliaque  sur  une  forte  apophyse  de  la  huitième  plaque 


48l3t  MUVAG^.  —  NOTBS  SUR  L6S  REPTILES  FOSSpJIfti  iVJ 

costale;  celle  du  pobis  sur  une  apophyse  semblable  au  xiphistemum* 
Ischion  libre.  Ecailles  vertébrales  généralement  allongées  transversalement  ; 
écailles  marginales  étroites  ;  trois  petites  écailles  nuchales,  quatre  écailles 
gulaires  petites,  cinq  plaques  infra-marginales. 

Plesiochelys  solodurensis,  Rutim. 

—  Jaccardiy  Pictet  sp. 

—  Etalloniy  Pictet  sp. 

—  Sanctœ  VeretKBf  Riltim, 

—  Langii,  Rutim. 

  cette  liste  il  convient  d'ajouter  : 

Plesiochelys  Dollfussi^  Lennier  sp. 

—  Beaugrandi,  Sauvg. 

—  Dutertreiy  Sauvg. 

PLESIOCHELTS   BEAUGRANDI,   SAUVAGE. 

Nous  avons  indiqué  sommairement,  dans  les  Annales  des  Sciences  Géo- 
logiquesàe  1872,  deux  Emydes  des  terrains  jurassiques  supérieurs  de  Bou- 
logne-sur-mer, sous  les  noms  d'Emys  Beaugrandi  et  Emys  Dutertrei; 
nous  donnons  aujourd'hui  la  description  plus  complète  de  ces  deux  espèces. 

h' Emys  Beaugrandi  a  été  trouvée  par  M.  Beaugrand  dans  les  couches 
du  kimméridgieû  moyen  à  Ammonites  longispinus  et  Trigonia  Riga^ 
xiana  de  la  carrière  Delahodde,  près  Boulogne.  La  carapace  est  très- 
sensiblement  circulaire,  le  diamètre  transversal  remportant  cependant  un 
peu  sur  le  diamètre  longitudinal,  ou  du  moins,  et  cela  à  cause  du  léger 
écrasement  que  la  pièce  a  subie,  lès  deux  diamètres  étant  sensiblement 
*gtux. 

Les  bords  sont  largement  arrondis  ;  Tantérieur  est  toutefois  on  pea 
I moins  large  que  le  postérieur  (20  et  27  mm.).  Les  bords  latéraux  sont 
régulièrement  arrondis,  la  plus  grande  largeur  de  la  carapace  se  trouvant 
un  peu  après  Je  milieu  de  la  longueur.  Cette  carapace  est  très-peu  bombée, 
à  peine  autant  que  dans  VEmys  Jaccardi,  Pictet,  du  virgulien  du  Jura 
Neuchatellois ;  elle  est  aussi,  mais  très-peu  et  très-régulièrement, 
bombée  dans  le  sens  antéro-postérieur  ;  sur  sa  surface  se  voient  quelques 
fossettes,  très-peu  marquées  d  ailleurs  et  très-peu  nombreuses,  dont  quel- 
ques-unes sont  profondes. 

M.  Pictet  a  aussi  noté  quelques  fossettes  sur  la  carapace  de  YEmys 
Jaccardi. 

PIÈCES  OSSEUSES  DE  LA  CARAPACE.  —  Los  pièccs  vertébralcs  ou  neO' 
raies  sont  très-mal  conser>  ées  dans  le  seul  exemplaire  que  nous  ayons  pu 
étildier.  La  deuxième  plaque  montre  cependant  que  ces  pièces  ont  la 
forme  dun  hexagone  irrégulier;  le  bord  antérieur  est  échancré  en 
(lointe  pour  recevoir  le  bord  postérieur  arrondi  et  ovalaire  de  la  plaque 


B68  UUTACB.  —  HOTES  SUR  LES  REPTILES  FOSSILES.  I  S  jtS. 

précédente.  Le  bord  lali^al  est  rormé  de  deut  parttoi  dont  l'antérieun*  a  an 
pea  plas  du  licrs  de  la  longueur  (tu  bord  posléricur.  La  plaque  est  un  peu 
plus  large  que  longue  (40  et  36"""). 

Les  pièces  costales  sont  b.  peu  près  également  larges  dans  toute  leur 
longueur  ;  leur  largeur  égale  eniiron  le  tiers  de  leur  longueur. 

La  ligne  que  forment  par  leur  ensemble  les  pièces  costales  est  brisée  ; 
c'est  entre  les  brisures  de  celle  ligne  que  sont  les  pièces  marginales; 
elles  vont  en  augmentant  de  dimension  à  mesure  qu'elles  se  rapprochent 
de  la  partie  postérieure. 

ECAILLES  ne  L*  CARAPACE.  —  Ecoîlles  Vertébrales. —  Lebord  postÉ- 
ricur  seul  de  la  première  écaille  Tertébrale,  est  cooservé;  ce  bord  est  plus 
long  que  le  bord  de  la  pièce  similaire  de  l'Emys  Jactardi;  les  bords  la- 
téraux divergent  fortement  en  dehors. 

La  deuxième  écaille  est,  au  contraire,  trés-bîen  conservée  ;  elle  n'œt 
guère  plus  large  que  la  première,  ce  qui  est  l'inverse  dans  VEmys  Jao- 
cardi.  Dans  l'espèce  que  nous  décrivons,  les  écailles  vertébrales  sont  très- 
grandes.  La  seconde  écaille  a  190  millimètres  dans  sa  plus  grande  largeur 
sur  125  HiiUimètres  de  diamètre  antéro-postcrieur.  Au  Heu  d'être  hexago- 
nale comme  dans  VEmys  Jaccardi,  elle  a  une  forme  beaucoup  moins 
réguhère,  les  bords  ne  se  réunissant  pas  sous  un  angle  bien  pronoacé, 
mail  étant  sinoeur  et  arrondis  ;  la  plus  grande  largeur  de  l'écaillé  corres- 
pond approximalivenicnl  aux  cinq  huitièmes  delà  longueur  de  l'ccaille;  les 
bords  postérieurs  sont  lii'itucoiip  j)lii>  arrondis  que  les  anlcrieurs.  Sur 
ÏEmysJaccardi  les  écailles  costalet  correspondent  aux  sommets  externes 
des  écailles  vertébrales  ;  dans  l'espèce  nouvelle,  ces  écailles  sont  reportées 
plus  en  avant.  (Voir  la  Sgure  ci-dessous,] 


La  troisième  écaille  vertébrale  est  plus  grande  encore,  les  deux  diamètres 
étant  de  193  et  135  millimètres  ;  la  forme  est  plus  hexagonale,  et  &  l'un 
des  angles  du  sommet  externe  correspond  une  écaille  costale. 


4873  SAUVAGE.  *—  NOTES  SUR  LES  REPTILCS  FOSSILES*.  36^ 

La  quatrième  écaille,  dont  on  ne  voit  guère  que  de  faibles  traces,  était 
toat  aussi  large  à  sa  partie  antérieure,  mais  devait  s'arrondir  à  la  partie 
postérieure. 

EcaiUes  costales.  —  La  deuxième  écaille  costale,  très-bien  conservée, 
a  la  forme  d'un  rectangle  irrégulier,  dont  le  côté  marginal  serait  brisé  ;  la 
longueur  est  près  du  double  de  la  largeur  ;  cette  écaille  commence  à  Tangle 
sailUnl  qui  sépare  la  première  de  la  seconde  écaille  vertébrale,  et  finit  sen« 
siUement  au  milieu  de  la  longueur  du  bord  de  la  deuxième  vertébrde. 

Les  lignes  de  séparation  des  écailles  suivantes  ne  sont  plus  marquées; 
mais  il  faut  noter  que  par  leur  union  aux  écailles  marginales  elles  for* 
HMDt  un  bord  festonné. 

Des  pièces  isolées  appartenant  au  Musée  de  Boulogne-sur-Mer  montrent 
que  la  largeur  de  ces  plaques  est  d'environ  le  tiers  de^  leur  longueur  ;  la 
{daque  est  épaisse  de  20  millimètres.  La  tète  de  la  côte  est  forte,  et  la  partie 
adhérente  va  en  s'élargissant  beaucoup,  tout  en  restant  saillante.  Des 
fragments  de  carapace  prouvent  que  le  bord  en  est  épais  et  arrondi. 

PLESIOCHELYS  DUTERTREI,   SàUVàGEI 

Cette  seconde  espèce,  dont  nous  connaissons  une  partie  de  la  carapace, 
un  hyosternal  et  un  épisternal  du  côté  droit,  vient  du  kimméridgien  supé- 
rieur, niveau  à  Thracia  depressa.  Elle  se  trouve  au  Musée  de  Boulogne- 
sur-Mer  et  dans  la  collection  de  M.  Beaugrand. 

La  carapace  devait  être  large  et  très-peu  bombée  ;  elle  est  beaucoup  moins 
épaisse  que  celle  du  PUsiochelys  Beangrandi  ;  son  épaisseur  maximum 
n'atteint  que  12  millimètres.  La  surface  est  marquée  de  fossettes  irré- 
gulières. 

PIÈCES  OSSEUSES  DE  LA  CARAPACE.  —  Pièccs  vertéhraUs,  —  La 
seconde  pièce  est  plus  grande  et  plus  large  que  les  deux  suivantes.  Les 
troisième  et  quatrième,  très-semblables,  sont  en  forme  d'hexagone  al- 
longé, la  quatrième  étant  plus  allongée  que  la  troisième  (65  et  58°^)  ; 
ces  deux  pièces  sont  près  de  deux  fois  plus  longues  que  larges.  La  par- 
tie antérieure  du  coté  latéral  fait  à  peine  le  tiers  de  la  longueur  du  bord 
qui  suit.  Le  bord  postérieur  n'a  pas  la  moitié  de  la  longueur  du  bord  anté- 
tv&at  ;  ces  deux  bords  sont  à  peine  incurvés. 

De  l'angle  que  forment  en  se  réunissant  les  deux  parties  du  bord  laté- 
ral partent  les  plaques  costales  ;  celles-ci  sont  un  peu  plus  larges  dans  leur 
partie  la  plus  externe  ;  leur  longueur  égale  une  fois  et  deux  tiers  leur  largeur. 
Les  cotes  sont  fortement  marquées  à  la  face  interne  et  restent  très-sail- 
lantes dans  toute  son  étendue.  Â  la  quatrième  plaque,  la  largeur  de  celle-ci 
étant  de  55  millimètres,  la  côte  a  15  millimètres  de  large  à  sa  base. 

Ifiâ  mèces  marginales  manquent;  cependant  un  fragment  nous  montre 
que  le  ix)rd  de  la  carapace  est  mousse  et  épais« 


ISTO 


-  KOTïS  SI.TI  LES  HEPTILES  FOSSILES.  16  jom 


'  icAiLLSs  DE  LA  CARAPACE.  —  EcatlUs  verUbroles.  —  La  partie 
'  fnslérienrc  de  la  première  écaille  est  conservée  ;  le  bord  en  est  légèrement 
eonvpxe  CQ  avant  et  au  milieu  ;  les  deux  bords  lalmux  parlent  sous  un 
angle  d'environ  4S  degrés;  celle  plaque  a  la  forme  d'un  hexagoBe  iné- 
gulier. 

La  deuxième  écaille  est  sensiblement  pluH  large  que  langue  (i25  et 
195'""').  Le  bord  postérieur,  le  plus  long  de  tous,  tsi  presque  en  ligne 
droite;  il  coupe  en  son  milieu  la  quatrième  pièce  ncurale,  tandis 
que  lo  bord  antérieur  passe  sensiblement  au  luilleu  de  la  deuxième 
écaille  neurale.  Les  bords  latéraux  sont  longs,  un  peu  onduleu^i,  le  bord 
devient  arqué  vers  le  milieu  de  sa  longueur  et  s'incline  ensuite  assez  rapi- 
dement pour  aller  rejoindre  le  bord  postérieur.  Nous  avons  vu  que  dans 
le  Piesioclielijs  Beaugrandi,  au  contraire,  le  bord  était  régulièrement 
arrondi  par  une  courbe  régulière  depuis  le  milieu  de  sa  longueur  jusqu'au 
point  où  ils  se  raccorde  avec  le  bord  postérieur.    (Voir  la  iiguro  ci- 


t 


La  troisième  écaille  est  un  peu  plus  large  que  la  seconde,  et  les  bords 
latéraux  g'écarlenl  sous  un  angle  un  peu  plus  ouvert. 

Ecailles  costales.  La  première  écaille  costale  est  très-grande,  beaucoup 
plus  grande  que  celle  du  Plcstochelys  Beaugrandi.  Cette  écaille  est  en 
forme  de  parallélogramme  allongé  et  irrégulier  ;  les  côtés  postérieur  et  interne 
sont  sensiblement  droits,  l'externe  s'arrondit  pour  aller  rejoindre  le  côté 
antérieur,  qui  est  le  plus  court. 

Les  limites  de  la  plaque  suivante  sont  peu  apparentes.  Celle  plaque  est 
d'une  forme  différente,  elle  n'a  pas  son  plus  grand  diamètre  dans  le  sens 
longitudinal,  et  figure  un  parallélogramme  allongé  transversalement.  Le 
bord  postérieur  correspond  k  la  limite  postérieure  de  la  seconde  plaque 
ncurale. 


kSn    •  &4inrAQB.  -^  HOTES  son  LBS  EK^TILBS  FOSSIU».  371 

A  cadBe  du  grand  développement  des  écailles  costales  les  écailles  margi- 
nales sont  étroites.  Le  contour  que  forment  les  bords  externes  des  [Vaques 
costales  est  sinueux. 

FiiCBs  osssusBS  DU  PLASTRON.  —  HyosUmol.  Cet  08  est  fpaài,  firt, 
très^dkmgé  dans  le  sens  longitudinal.  La  face  cutunée  de  Fos  est  très- 
bombée  dans  toute  la  partie  qui  correspond  à  Téchancrure  humérale,  et 
plane^dans  le  reste  de  son  étendue.  Le  bord  supérieur  de  Tos  est  moins 
largement  édiancré  que  dans  kf  Platyemys,  et  le  bord  interne  est  taillé 
bien  phis  à  pic  que  àam  les  espèces  de  ce  genre.  Le  fond  de  cette  cavité 
est  sensiblemaol^  à  Tunion  du  tiers  externe  avec  les  deux  autres  tiers  de  la 
largnff  de  Tos  ;  il  arrive  à  peu  près  au  milieu  de  la  hauteur.  L'apophyse 
oblique  externe  qui  va  se  souder  aux  pièces  marginales  est  très-forte.  L*0S' 
est  luknéme  deux  fois  plus  long  que  large  (100  et  lOS"^"*.) 
.  L'épistemal  a  ISS""""  de  long  sur  190°^i°  de  largeur  maximum; 
récbancrare  humérale  est  grande,  peu  évasée  et  desc^d  à  100°'<°  dn  bord 
antérieur.  C'est  avec  doute  que  nous  rapportons  cette  pièce  au  Plmoche* 
lys  Dutertrei  ;  elle  provient  en  effet  d'un  autre  niveau  du  Kimmérid- 
gien^  des  couches  à  Trigùnia  Rigatixiana  et  Ammonites  langispinus. 
Nous  en  devons  la  coanais^nce  à  l'obligeance  de  M.  Beaugrand. 

â.  Sur  une  émyde  de  Lignites  tertiaires  des  Basses-Alpes. 

(PI.  VHL) 

L^Ecole  des  Mines  possède  dans  ses  collections^  nne  Emyde  donnée  pistr 
M.  Lâchât  î  Ingénieur  des  mines,  et  trouvée  par  lui  dans  les  lignites  tertiaires 
des  Basses-Alpes.  D'après  la  note  communiquée  par  M.  Lâchât  cette  pièce 
provient  «  De  la  grande  couche  de  lignite  sec  du  Bois  d'Assot,  commune 
de  Villeneuve,  près  de  Voix. 

»  Les  couches  tertiaires  de  lignites  des  Basses-Alpes  se  divisent  en  trois 
étages: 

»  1^  L'étage  inférieur,  formé  de  couches  éminemment  bitumineuses,  re- 
pose sur  le  terrain  crétacé.  Cet  étage  est  l'objet  d'une  grande  exploitation 
à  Dauphin,  où  une  couche  grasse  a  9  mètres  de  puissance. 

»  2®  L'étage  moyen  formé  de  couches  sèches  est  exploité  à  Manosque, 
à  Bois  d'Assot,  à  Sigonne.  La  grande  couche  du  Bois  d'Assot,  d'oh  pro- 
vient la  tortue,  a  10  mètres  de  puissance. 

»  3*  L'étagç  supérieur  ne  contient  que  une  ou  deux  couches  de  lignite 
S3C  et  léger.  Cet  étage,  qui  est  en  contact  avec  la  molasse  marine,  est  ex- 
ploité à  Pierrevert,  à  Manosque  (La  Rochette). 

»  L'étage  contient  aussi  de  belles  couches  de  grès  asphaltique,  de 
schiste  bitumineux.  » 

Nous  décriions  sous  le  nom  de  Platyemys  Lachàti  cette  tortue  qui  t(m 


372  SAOV AGE.  —  HOTES  Slin  LES  REPTILES  FOSSILES.  1  6  jltll 

a  été  commuDiquée  avec  la  plus  grande  complaisance  par  MM.  Bajle  et 
BayaD. 

PLiTYEMTS  LACHATI,  H.   Sp, 

La  carapace,  longue  de  240""",  large  de  i80""°  (la  largeur  maii~ 
mum  se  trouvant  juste  au  niveau  du  milieu  de  la  longueur),  est  plane, 
ou  du  moins  trte-pe u  bombi*  en  avant  ;  en  arrière  on  remarque  qu'elle 
se  relève  en  légère  quille  dans  son  tiers  postérieur.  Elle  est  elliptique, 
presque  aussi  arrondie  et  aussi  large  devant  que  derrière,  non  échancrée  an 
bord  antérieur,  fortement  comprimée;  le  bord  en  est  mince  et  presque  tran- 
chant. Toutes  les  écailles  latérales  sont  marquées  de  lignes  Irès-forles  sur- 
tout dans  la  partie  interne  de  l'ëcaille.  Les  écailles  costales  sont  aussi  mar- 
quées de  lignes  saillantes,  qui  à  la  quatrième  écaille  forment  une  série  de 
quadrilatères  concentriques.  Ces  lignes  s'effacent  dans  la  moitié  interne  des 
deuxième  et  troisième  plaques.  La  première  plaque  porte  sur  presque  toute 
sa  surface  de  fortes  lignes  coocenlriques  et  parallèles  au  bord  latéral.  Des 
lignes  semblables  ornent  la  première  et  la  dernière  écaille  vertébrale. 

piÈcss  ossHusEs  D8  LA  CARAPACB.  —  Pièccs  verlébraUs.  La  pièce  «u- 
c/ia{e  est  très-grande,  it  bords  latéraux  très-courts  ;  le  bord  postérieur  est 
fortement  échancré  en  pointe  pour  la  réception  de  la  première  plaque  iteu- 
rale;  le  bord  antérieur  est  à  peine  écbancré  et  convexe;  la  hauteur  deU 
plaque  est  de  SO"",  sa  plus  grande  largeur  de  55°"°  ;  les  angles  laténux 
sont  très-fortement  obliques. 

La  première  plaijue,  S  i,  est  aussi  longue  que  la  plaque  nuchale  ;  mais 
elle  est  bien  plus  étroite,  et  la  plus  étroite  de  toutes  les  plaques,  sa  largeur 
étant  comprise  près  de  deux  fois  dans  sa  longueur  (27  et  15""")  Le  bord 
antérieur  empiète  par  une  forte  pointe  sur  le  bord  postérieur  ;  il  est  arrondi 
et  À  peine  écbaocré  en  son  milieu  pour  recevoir  la  seconde  plaque. 

Les  plaques  S  S,  S  S,  S  4,  S  5,  sont  semblables  et  ont  à  peu  près 
même  grandeur.  Leur  longueur  moyenne  étant  de  22°"°,  la  largeur  est  de 
8  °"°,  au  point  le  plus  large,  c'est-à-dire  près  de  l'extrémité  antérieure. 
Le  bord  antérieur  est  peu  échancré,  les  deux  bords  latéraux  sont  droits  et 
vont  à  la  rencontre  l'un  de  l'autre  sous  un  angle  assez  faible;  le  bord  pos- 
térieur est  presque  droit  ;  la  plaque  a  dès  [ors  une  forme  sensiblement  qua- 
drangulaire,  les  deux  cAtés  latéraux  et  le  supérieur  étant  très-courts. 

La  plaque  S  6  est  déjà  beaucoup  plus  courte  que  les  précédentes  :  son 
diamètre  transverse  l'emporte  un  peu  sur  le  diamètre  longitudinal  (14 
et  18""")  ;  le  bord  antérieur  est  un  peu  plus  écbancré  que  dans  les  plaques 
précédentes  ;  quant  au  bord  postérieur,  il  forme  dans  sa  partie  médiane 
une  pointe  assez  prononcée. 

La  plaque  57a  une  forme  différente  ;  on  y  remarque  que  les  cAtês  la^ 
téraux  et  supérieurs  sont  longs,  de  telle  sorte  que  la  phtque  a  une  fonne 


4873  SAUTAGE.  —  NOTES  SUR  LES  REPTILES  FOSSILES.  373 

hexagonale.  Le  diamètre  bilatéral  maximum,  reporté  en  avant,  a  près  du 
double  du  diamètre  longitudinal  (22  et  13°"°')  ;  les  angles  latéraux  sont  in- 
clinés SOUS  un  angle  bien  plus  prononcé  qu'aux  autres  plaques. 

La  plaque  S  8  ressemble  assez  à  celles  que  nous  venons  de  décrire;  elle 
est  toutefois  et  plus  petite  et  plus  arrondie.  C'est  vers  la  plaque  S  6  que  le 
bombement  médian  de  la  carapace  commence  à  s'accuser  ;  il  est  bien  mar- 
qué au  niveau  de  la  plaque  S  8, 

La  forme  de  la  plaque  S  9  est  très-différente  de  celle  des  précédentes, 
sa  plus  grande  largeur  se  trouvant  reportée  en  arrière  (16  et  20'"'°) 
Le  bord  antérieur  est  assez  fortement  excavé  ;  les  bords  latéraux,  ondu- 
leux,  divergent  assez  fortement;  quant  au  bord  postérieur,  il  est 
droit. 

La  pièce  S  iO  est  très-grande  ;  les  bords.,[antérieur  et  postérieur  sont 
presque  droits,  tandis  que  les  bords  latéraux  sont  composés  de  deux  lignes 
brisées,  se  raccordant  sous  un  angle  assez  aigu.  Dans  son  ensemble,  la 
pièce  a  une  forme  ovalaire. 

La  pièce  pygéale  parait  être  relativement  peu  grande. 

Pièces  costales.  —  La  première  pièce  costale,  pi  i,  est  grande,  sa 
longueur  étant  de  50"*",  et  sa  largeur  maximum  de  45"""  ;  la  partie 
externe  est  bien  plus  large  que  l'interne,  celle-ci  n'ayant  que  28"^  de 
haut;  aussi,  tandis  que  le  bord  postérieur  est  presque  horizontal,  le  bord 
antérieur  se  dirige-t-il  assez  obliquement  en  avant  et  en  dehors.  Cette 
pièce  costale  est  largement  impressionnée  par  la  première  écaille  vertébrale 
et  par  la  première  écaille  costale. 

Les  deuxième,  troisième,  quatrième  et  cinquième  plaques,  pi  2,  S,  4, 
5,  ont  à  peu  près  même  grandeur.  Ces  plaques  sont  sensiblement  aussi 
larges  aux  parties  externe  et  interne  ;  la  hauteur  est  comprise  un  peu 
moins  de  trois  fois  dans  la  longueur.  Ces  plaques  sont  coupées  au  niveau  du 
cinquième  interne  de  leur  largeur  par  les  deuxième  et  troisième  écailles 
vertébrales. 

A  partir  de  la  plaque  pi  6,  toutes  les  plaques  commencent  à  se  diriger 
en  arrière  et  à  s'élargir  dans  leur  partie  marginale. 

La  plaque  p{  7  a  son  bord  interne  alternativement  convexe  et  concave 
pour  l'adapter  aux  courbures  en  sens  inverse  des  plaques  neurales  S  7 
et  5  «. 

Quant  à  la  plaque  pi  5,  sa  forme  est  très- irrégulière,  son  bord  interne 
étant  en  rapport  avec  les  plaques  S  8  et  9,  et  le  bord  postérieur  s'appuyant 
sur  le  bord  antérieur  de  la  plaque  S  iO  si  développée. 

Les  plaques  marginales  sont  peu  larges,  longues,  en  bourrelet  assez 
épais  ;  nous  avons  décrit  plus  haut  la  pièce  nuchale. 

ÉcAiLLis  DE  LA  CARAPACE. — LcsécaiUes  vertébrales  sont  peu  développées, 

24 


f  971  uirrAGK.  —  kûtes  sur  les  reptiles  fossiles.  1 6  Jaio 

tandis  que  les  écailles  coslales  sont  énomus  ;  les  écailles  marginales  sûol 
Wlfisi  Irès-déTeloppées  ;  nous  allons  décrire  ces  Irots  ordres  d'écâillee. 

[  Écailles  vertébrales  ou  médianes  du  disque.  —  La  première 
f  fcaille,  Vf ,  est,  avec  la  dernière,  la  plus  grande  de  toutes;  le  diamèlre 
L-  transveTse  uiaximun,  reporté  1res  en  avant,  l'emporte  sur  le  diamèlre 
[  longitudinal  (55  et  35'"°'}  Lecaille  forme  un  hexagone  irrégulier  ;  le  bord 
[  Ultérieur,  le  plus  court  de  tous,  est  légèrement  écliancré  en  son  milieu 
I  pour  recevoir  la  pointe  des  deux  plaques  nuchales.  Le  bord  postérieur  est 
[  droit;  il  a  exactement  même  longneur  que  le  bord  latéral  postérieur,  tandis 
■  que  le  bord  latéral  antérieur  n'est  qu'un  peu  plus  long  que  le  bord 
\  Antérieur;  les  bords  latéraux  forment  ainsi  une  ligne  brisée  sous  un 
angle  aigu.  La  plaque  coupe  la  première  pièce  vertébrale  un  peu  après  le 
I  milieu  de  sa  longueur,  et  se  voit  sur  la  partie  antéro-interne  de  la  pre- 
L  QÛère  pièce  costale. 

Les  deuxième  et  troisième  écailles,  F  â  et  F  3,  ont  sensiblement  même 
I  forme  et  même  grandeur,  le  diamètre  longitudinal  l'emportant  un  peu  sur 
le  diamètre  bilatéral.  Le  bord  antérieur,  presque  droit,  porte  en  son  milieu 
'  pne  faible  poiute  dirigée  en  avant.  Le  bord  postérieur  un  peu  plus  long, 
I  jréscDle  une  légère  entaille  médiane;  quant  aux  borda  latéraux,  ils  sont 
I  ^rmés  de  deux  parties  se  rejoignant  au  milieu  de  la  longueur  ;  la  partie  ao- 
Ll^ieure  du  bord  est  droite  à  la  seconde  écaille,  un  [leu  sinueuse  à  la  troisiè- 
|.,1lie;  la  partie  postérieure  est,  au  contraire,  fortement  sinueuse,  alternative- 
ment concave  et  convexe. 

La  quatrième  écaille,  F  4,  ressemble  beaucoup  aux  deux  précédentes. 
Quant  k  la  cinquième  plaque,  F  5,  elle  est  très-grande;  sa  forme  est 
irrégulièrement  ovalaire,  le  diamètre  Iransverse  l'emportant  de  beaucoup 
sur  le  diamètre  longitudinal.  Le  bord  antérieur,  court,  est  un  peu  arqué  ; 
lesbord^  latéraux  divergent  d'abord  presque  en  ligne  droite,  vont  en  s'ei- 
cavant  no  peu,  puis,  au  niveau  du  tiers  postérieur  de  la  longueur  de  la 
plaque,  s'arrondissent  régulièrement  pour  aller  s'insinuer  en  pointe  «itrc 
la  plaque  sus-caudale  et  la  dernière  plaque  postérieure  du  limbe  :  il  en 
résulte  que  le  bord  postérieur  est  convexe  dans  le  sens  antérieur. 

La  seconde  écaille  arrive  au  niveau  des  deux  tiers  postérieurs  de  la  troisième 
plaque  neurale,  la  troisième  écaille  coupe  la  cinquième  plaque,  la  huitième 
coupe  la  huitième  plaque.  Ces  écailles  sont  peu  larges  et  se  volent  au  quart 
interne  des  plaques  vertébrales.  ■ 

Ecailles  coîtales  ou  latérales  du  disque.  —  La  première  écaille  est 
la  plus  grande  de  toutes  ;  le  bord  antéro-laléral  est  fortement  arrondi,  le 
postérieur  est  droit,  l'interne  est  composé  de  deux  parties  brisées  en  sens 
inverse.  La  largeur  de  la  seconde  écaille  est  de  45»"»  sur  38""°*  de  long; 
le  bord  interne  en  est  fortement  onduleux.  Le  bord  postérieur  de  la  trtHsiè- 


4973  jliiOTAQ^.  -^  mxBS  sur  j^  ^wm,^  rofpnjs^,  ^j^ 

m  ^wlk  est  notableiBent  incliné  en  bas,  le  hoti  interne  est  siwf^i^,  1^ 
qoaMièfie  plaque,  de  forme  à  peu  près  carrée,  est  la  [4u$  petite  4e  toijitis^. 

Ecailles  du  limbe  ou  marginales,  —  La  pièce  nuchaU  manqtle 
snr  l'exemplaire  que  nous  étudions  ;  quand  à  la  pièce  sus-caudale  die  est 
relativement  petite  ;  le  bord  antérieur  en  est  fortement  dirigé  en  avant  pour 
former  un  des  côtés  de  Tangle  rentrant  dans  lequel  est  reçue  une  partie 
de  la  dernière  écaille  médiane.  Gomme  dans  toutes  les  Ëmydes  vivuites, 
le  nombre  des  plaques  du  limbe  est  de  treize.  La  plaque  margitKhcoUaire 
est  grande,  à  bord  postérieur  fortement  oblique  en  arrière.  Des  écaillas 
margifuy-brachiales,  la  première  est  un  tiers  moins  longue  que  la  seconde, 
qoi  est  très-  allongée,  tandis  que  l'autre  a  une  forme  presque  carrée.  Les 
écailles  margino-latérales  sont  très-larges  et  longues  ;  on  remarque  que 
ces  plaques  sont  d'autant  plus  larges  qu'elles  sont  plus  postérieures,  lois 
premières  étant,  au  contraire,  plus  longues  que  larges.  Des  écailles  mar- 
aino- fémorales,  Tantérieure  est  la  plus  large  et  de  forme  rectangulaire; 
ta  postérieure,  au  contraire,  est  assez  arrondie. 

fie  la  présence  du  genre  Ptérodactyle  dans  le  jurassique  supérieuf 

de  Boulogne-sur-Mer. 

pterodàctylus  supra-jurbnsis,  n.  sp. 

(PI.  VI,  fig.  4-3.) 

^JLe  genre  Ptérodactyle,  abondant  à  l'époque  des  schistes  de  Solenbofeo, 
représenté  dans  le  Wealdien  par  le  Plerodactyli^  omis,  connu  dan^  la  craie 
A%firope  et  d'Amérique  par  plusieurs  espèces  (Pterodàctylus  diomedêUêi 
Mnpressirostris ,  Cuvieri,  Ôweni,  occidentaliSy  velox),  n'a  pas  encore 
été  signalé  d'une  manière  certaine  dans  la  partie  supérieure  de  h  format&m 
jorassique  du  bassin  Anglo-Parisien. 

M.  Lennier  a  toutefois  eu  en  main  «  un  fragment  d'os  long,  de  petite 
dimension,  recueilli  par  M.  Boutillier  à  Bléville  »  et  paraît  disposé  à  le 
c  nq^XMTter  à  un  animal  du  genre  Ptérodactyle  (1).  » 

Nous  avons  pu  étudier  quelques  ossements  d'un  Ptérodactyle  provenant 
des  oouches  kimméridgiennes  supérieures  de  Boulogne  ;  il  est  probaUe 
^e  l'espèce  est  la  même  que  celle  soupçonnée  par  M.  Lennier.  Les 
ossements  recueillis  à  Boulogne  consistent  en  un  coracoîdien,  une  por- 
tion d'humérus,  un  des  os  de  l'aile  et  un  fragment  d'un  autre  os  de  Taile. 

La  portion  de  Coracoîdien  que  nous  avons  sous  les  yeux  (fig.  i)  est 
longue  de  80°^™ ,  l'extrémité  articulaire  externe  manquant.  L'extrémité 
interne,  haute  de  48°^,  est  courbée  en  demi-arc  de  cercle,  aplatie,  plus 

mm  II  ■  ■■  Il     ■  ■         ■       ■  Il  0 

• 

i(i)  Stuiêi  géologiques  et  paUontologiqiui  twr  Vemhouckun  ie  U  Siin$  ti  ieê  fakfkm 
4l  \$  Himte'iiQrmandie,  p.  35. 


n 


376  SADTAGIi.   —  HOTES  SUR  LES  REPTILES  FOSSILES.  46    \û\H 

mince  il  la  partie  ioférlcure,  qui  est  légèrement  dirigée  en  avant,  qu'k  la 
partie  supérieure.  Lb  Tace  externe  île  los  est  presque  aplatie.  Le  bord  in- 
'fericur,  d'aboril  échancré  presque  à  angle  droit  au  point  de  raccordement 
avec  le  bord  interne,  est  droit  et  légèrement  arrondi.  La  face  supérieure 
pré.sent«  une  gouttière  assez  large,  quoique  peu  profonde  ;  celte  fac«  diri- 
gée presque  en  avant,  en  dehors,  devient  peu  à  peu  tout  à  fait  supérieure, 
m  s'excavant  davantage  ;  son  bord  inférieur  va  se  terminer  au  sommet  de 
Il  face  articulaire  interne,  tandis  que  le  bord  supérieur  tinit  beJiucoup 
plus  l6t.  La  face  interne,  large  et  assez  déprimée  dans  sa  (jortion  eitcme,  se 
^trécit  de  plus  en  plus  par  suite  de  l'obliquité  du  bord  iuferieur  de  l'os  et 
éa  bord  supérieur  de  la  face  supérieure  ;  au  niveau  du  raccordement  de  ces 
deux  bords,  la  face  devient  un  peu  convexe  ;  la  portion  qui  est  voisine  de 
l'extrémité  articulaire  interne  est  large,  aplatie,  déprimée. 

L'os  complet  devait  avoir  environ  100"""  de  longueur  ;  il  a  été  trouvé 
dans  l'argile  kimméridgienne  supérieure  (zone  à  Thracîa  depressa)  et  fait 
partie  de  la  collection  Dutertre-Delporte,  au  Musée  de  Boulogne-sur-  mer. 

Du  même  niveau  provient  un  fragment  d'humérus  du  cAlé  gauche  qu'a  bien 
Voulu  nous  confierM.  Beaugrand  (ûg.  2. )Ce fragment  compremi  l'extrémité 
inférieure  de  l'os,  dont  les  deux  faces  sont  arrondies,  quoique  déprimées 
dans  leur  ensemble  ;  les  bords  en'  sont  légèrement  arrondis,  de  sorte  que  la 
«onpe  est  ovalaire.  Près  de  l'extrémité  articulaire,  la  face  antérieure  de  la 
îliapfayse  se  déprime,  de  manière  k  donner  une  assez  profonde  cavité  ova- 
laire  ;  il  ne  paraît  y  avoir  qu'une  cavité  tr^^-peu  prononcw  à  la  base  de 
la  face  pnstéricHre.  Lcn  iIihiv  iliainetres  de  la  diapliyse  sont  Ai:  13"""  pour 
le  sens  antéro-postérieur,  de  8"""  pour  le  diamètre  bilatéral.  L'extrémité 
articulaire,  aplatie  d'avant  eu  arrière,  a  pour  grand  diamètre  transverse 
23""",  le  diamètre  antéro-postérieur  étant  de  15""".  Le  bord  interne  de 
l'humérus,  s'indinant  assez  fortement  en  dedans,- devient  très-saillant  à  la 
face  antérieure,  et  se  termine  par  l'épitrochlée  ;  cette  éminence  est  dirigée  de 
dehors  en  dedans,  et  fait  une  saillie  moins  considérable  que  la  tubérosité 
externe  ;  sa  face  interne  présente,  au-dessus  d'un  assez  fort  tubercule  supé- 
rieur, une  dépression  bien  marquée,  autour  de  laquelle  l'os  s'élève  en  fort 
bourrelet.  Une  rainure,  beaucoup  plus  profonde  à  la  face  antérieure  qu'àla 
face  postérieure,  où  elle  disparaît  preisque,  sépare  l'épitrocblée  de  la  trocblée. 
Celle-ci,  dirigée  d'avant  en  arriére  et  de  dehors  en  dedans,  est  fortement  ar- 
rondie, beaucoup  plus  à  la  face  antérieure;  une  rainure,  Tmissant  k  une 
cavité  dont  nous  allons  parler,  la  sépare  du  condyle  buméral.  Ce  condyle 
se  termine  k  la  cavité  sus-nicntionnée  ;  il  est  assez  arrondi  dans  son  ensem- 
ble, et  est  limité  par  le  bord  externe,  assez  saillant,  de  l'humérus.  La  tubéro- 
sité externe,  ou  épicondyle,  se  trouve  sur  un  plan  notablement  plus  bas  que 
l'épitrochlée,  et  se  prolonge  davantage  en  arrière  ;  une  surface  taillée  à  pic 
le  sépare  du  condyle  humerai.  Si  maintenant  on  regarde  l'extrémité  anti- 


1873  SAUVAGE.  —  NOTES  SUR  LES  REPTILES  FOSSILES.  377 

brachiale  de  l'humérus  par  sa  face  inférieure,  on  voit  qu'elle  a,  dans  son 
ensemble,  une  forme  quadrangulaire  ;  on  y  voit,  de  dedans  en  dehors,  Vex- 
trémité  arrondie  de  1  epitrochlée  et  la  rainure  qui  la  sépare  de  la  trochlée, 
celle-ci,  lecondyle,  et  une  partie  del  epicondyle;  on  remarque  entre  lecon- 
dyle  et  la  trochlée  une  profonde  cavité,  à  laquelle  vient  aboutir  la  rainure 
qui  sépare  Tune  de  Tautre  les  deux  éminences  sus-mentionnées.  Le  bord 
postérieur  de  cette  face  offre  derrière  cette  cavité  un  rebord  arrondi  et  assez 
saillant,  en  forme  de  poulie,  séparé  de  chaque  côté,  par  une  faible  rainure 
des  deux  portions  qui  vont  rejoindre  en  s'arrondissant  les  bords  interne 
et  externe,  ce  dernier  plus  épais  que  lautre. 

U  nous  reste  à  faire  connaître  un  troisième  fragment  trouvé  aussi  au 
même  niveau  et  appartenant  à  M.  A.  Bétencourt  (fig.  3).  Ce  fragment,  long  de 
115  °*",  provient  d  un  des  os  de  l'aile.  La  partie  supérieure  est  élargie  à 
Tun  des  bords,  tandis  que  l'autre  est  arrondi.  Cet  élargissement  tend  peu 
à  peu  à  disparaître,  de  sorte  que  los  prend  bientôt  une  coupe  ovalaire 
dans  le  sens  transversal  ;  la  face  postérieure  est  toutefois  plus  déprimée 
que  Tautre  ;  l'un  des  bords  est  aussi  coupé  bien  plus  carrément  ;  enfin, 
près  de  l'extrémité  articulaire,  l'os  prend  une  coupe  quadrangulaire,  les 
deux  faces  antérieure  et  postérieure  étant  aplaties,  les  faces  latérales  l'étant 
aussi,  quoique  la  face  externe  soit  un  peu  arrondie.  L'extrémité  articu- 
laire forme  une  poulie  fortement  arrondie  d'avant  en  arrière  ;  près  de  sa 
base  on  note  une  cavité  assez  profonde,  oblongue  dans  le  sens  de  la  lon- 
gueur, et  bordée  par  deux  bords  assez  saillants.  Cette  extrémité  articulaire 
forme  un  condyle  aplati  d'un  côté  à  l'autre,  oblong  d'avant  en  arrière, 
beaucoup  plus  étendu  dans  le  sens  deja  flexion  que  dans  celui  de  l'extension, 
aplati  en  dehors,  creusé  en  dedans  d'un  enfoncement,  derrière  lequel  est 
une  saillie  rugueuse  pour  l'insertion  de  ligaments  latéraux.  Le  condyle 
est  déjeté  de  dehors  en  dedans,  de  telle  sorte  que  le  bord  externe  de  la  face 
antérieure  de  l'os,  en  suivant  le  bord  du  condyle,  va  se  continuer  avec  les 
borâs  interne  et  p&stérieur.  Notons  encore  la  présence  d'une  fossette  peu 
profonde  à  la  face  postérieure  de  la  diaphyse,  à  son  union  avec  Tépi- 
physe. 

4.  Du  genre  liopleurodon.  Sauvage. 

Après  avoir  étudié  en  déta'd  la  singulière  organisation  du  grand  reptile 
des  carrières  de  Gaen  qu'il  décrivait  sous  le  nom  de  Poikilopleuron 
Bucklandi,  Eudes  Deslongchamps  fait  remarquer  qu'au  même  niveau  a 
été  trouvée  une  grande  dent  fortement  striée  et  que  rien  ne  s'oppose  à  ce 
que  cette  dent  ait  pu  provenir  du  même  animal  que  les  ossements  ;  il  reste 
cependant  du  doute  dans  l'esprit  de  l'auteur,  puisque,  pensant  qu'il 
serait  possible  que  le  Poikilopleuron  et  le  Megalosaurus  ne  fussent  qu'un 
même  animal,  il  joint  au  premier  de  ce  genre,  l'épithète  spécifique  de 


tfi  sadVige.  —  itOTSs  smt  les  ieptiles  fossiles.         1 6  jnia 

Èaektandi,  qui  est  le  nom  que  porte  le  Mcgalosaurc  du  calcaire  Je 
Caen  (i). 

Il  est  cerlain , aujourd'hui  que  de  nombreux  ossements  de  Diaosauriens  ont 
été  trouvés,  que  le  Poikilopleuron  est  un  être  à  part,  intermédiaire  sous 
certains  rapports  entre  les  Lézards  et  les  Crocodiliens.  Rien  ne  s'oppose 
absolument  à  ce  que  la  dent  figurée  par  Deslongchamps  ait  appartenu  an 
Poikilopleuron,  d'autant  plus  qu'elle  est  du  type  Crocodilien  ;  mais,  d'un 
autre  cAté,  nous  sommes  encore  trop  loin  de  umnatlre  les  véritables  rapports 
qui  existent  entre  le  squelette  du  Iraïc  ou  des  membres  et  les  dents  chez 
les  reptiles  anciens,  pour  que  nous  soyons  autorisés  k  aftirmcr  la  présence 
d'un  genre  aussi  aberrant  que  le  genre  Polkilopieuron  dans  la  Grande 
Oolithe  el  rOxfordien. 

La  dent  6gurée  par  Eudes  Dcslotigcharaps  a  pour  caractère  d'avoir  nne 
de  ses  faces  presque  lisse,  tandis  que  l'autre  est  parcourue  par  de  fortes 
stries,  les  deux  angles  étant  marqués  par  une  carène  assez  saillante.  Les 
mêmes  particularités  se  remarquent  sur  une  pièce  de  la  collection  de  l'Ecole 
des  Mines,  pièce  provenant  de  couches  inférieures  à  r^mmoni/es  anccps, 
et  sur  une  autre  dent  consc^^'ée  au  Musée  de  Boulogne-siir-Mcr,  et  trouvée 
dans  rOxfordien  k  Ammonites  crenatus  cl  Ammonites  Lamberti  du  Wast 
près  Boulogne.  Noos  ne  pensons  pas  devoir,  d'après  la  présence  de  as  dents, 
préjuger  la  présence  du  genre  Poikilopleuron  aux  époques  de  la  Grande 
Oolithe  et  de  l'Oxfordien,  quoiqu'il  soit  plus  que  probable  que  ce  genre 
n'est  pas  jjarliciilii'r  m  ynu-  seule  n'!;inu  et  à  une  seule  e[ioi]iie  géolo- 
gique; nous  avons  dès  lors  pensé  qu'il  valait  mieux  appliquer  pro- 
visoirement le  nom  de  Liopleurodon  ^  ces  dents,  en  attendant  qu'il  soit 
démontré  qu'elles  appartiennent  réellement  au  genre  Poikilopleuron. 
Les  deux  dents  que  nous  allons  décrire  seront  alors  nommées  Lioplcu- 
ron  Grassouvrei  et  Liopleurodon  ferox  ;  celle  du  calcaire  de  Gaen 
pourra  porter  la  dénomination  de  Liopleurodon  Bucklandi,  de  sorte 
que,  s'il  était  prouvé  que  cette  dernière  dent  appartint  réellement  an 
genre  Poikilopleuron,  un  simple  changement  de  nom  générique  serait 
nécessaire. 

LIOPLEtRODON  FEROX,  n.  Sp. 

(PL  VII,  fig.  1.) 
La  dent  que  nous  étudions  ici  semble  indiquer  un  animal  de  propor- 
tions tout  à  fait  gigantesques;  elle  est,  en  effet,  longue  de  là"",   au 
moins;  ta  partie  émaillée  a  75'"°',  les  deux  diamètres  à  la  base  de  la 
portion  émaillée  sont  38  et  33™'",  tandis  qu'à  la  racine  ils  ont  43  et  ST"" 


(1)  Mfmoire  êw  le  Poikikpleuroa  Bucklandi.    (Mém.  Soc.  Un.   de  Normanàie 


•^ 


1873  SAUTA6B.  — »  IfOTES  SUR  LES  REPTILES  FOSSILES.  S79 

dette  dent  a  été  trouvée  au  Wast,  près  de  Boulogne-sur-Mor,  dans  tes 
couches  oxfMtliennes  à  Ammonites  Martœ,  Ammonites  Lamberti, 
Ammonites  crenatus,  etc. 

La  racine  est  haute,  entièrement  lisse,  creusée  d'une  profonde  et  lai^ 
cavité,  allant  en  se  rétrécissant  en  cône.  La  portion  émaillée ,  assez  forte- 
ment reoourhée,  est  divisée  en  deux  par  une  arête  s'étendant  jusqu'au  sommet 
anx  diamètres  antérieur  et  postérieur;  on  remarque  aussi  une  strie  plus 
fcrte  aux  faces  latérales,  strie  se  continuant  dans  toute  la  longueur  de 
la  partie  émaillée. 

La  face  externe  est  divisée  en  deux  par  une  forte  carène  allant  jusqu'au 
aonmei  ;  la  portion  antérieure,  comme  d'ailleurs  dans  les  autres  espèces 
Au  genre,  est  presque  entièrement  lisse  (Jig,  i  a)  ;  on  n'y  voit,  à  la  base» 
que  cinq  ou  six  stries  qui  s'évanouissent  bientôt,  et  entre  lesquelles  l'émail 
piés^te  de  fines  yermiculations  ;  sur  l'autre  partie,  les  stries,  nous  pour- 
rions dire  les  carènes,  au  nombre  de  cinq,  sont  plus  fortes  et  plus  longues  ; 
l'une  d'dles  s'étend  même  presque  jusqu'au  sommet  ;  à  la  base  l'émail  est 
venniculé  (fig.  i  b). 

Ce  sont  de  véritables  carènes,  très-fortes  et  tranchantes,  que  l'on 
fcmarqne  à  la  face  interne  ;  ces  carènes  sont  au  nombre  d'environ  65  à 
la  base  ;  snr  ce  nombre  deux  ou  trois  seulement  arrivent  au  sommet,  une 
dizaine  se  prolongent  jusqu'assez  près  de  lui;  les  autres  stries  sont  plus 
ou  moins  longues  ;  en  général  on  observe  une  carène  qui  se  prolonge  très- 
loin,  puis  une  carène  qui  n'a  guère  plus  de  la  moitié  de  la  longueur  de  la 
ieot,  enfin  une  carène  un  peu  plus  longue  ;  entre  ces  carènes  s'en  voient 
à  la  base  quelques-unes  qui  n'ont  que  quelques  millimètres  de  longueur* 
La  surface  émaillée  est  lisse  entre  toutes  ces  carènes  (fig.  1). 

LIOPLBURODON  GROSSOUVREI,  U.  Sp. 

(PL  VII,  fig.  2). 

La  collection  de  l'ËcoIe  des  Mines  possède  une  dent  provenant  de 
Charly,  canton  de  Blet  (Cher),  et  trouvée  par  M.  de  Grossouvre,  Ingé- 
nieur des  Mines,  dans  des  couches  inférieures  à  V Ammonites  anceps. 
Cette  dent  indique  une  espèce  distincte  de  celle  que  nous  venons  de  dé- 
crire ;  elle  est  peu  courbée;  la  limite  entre  les  deux  faces  est  marquée  par 
une  carène  peu  saillante,  qui  tend  même  à  s'effacer  vers  la  racine.  La  face 
externe  est  presque  entièrement  lisse;  elle  montre,  vers  le  milieu  de  sa  lar- 
geur,  une  carène  qui  s'étend  dans  toute  l'étendue  de  cette  face  ;  cette  carène 
parait  d'ailleurs  se  retrouver  dans  toutes  les  espèces  dn  genre  ;  elle  est 
accompagnée  de  chaque  côté  de  deux  stries  s'étendant  dans  une  faible 
étendue  ;  près  de  la  racine  on  note  quelques  faibles  granulations,  que  nous 
trouvons  aussi  à  la  base  de  Tautre  face.  Le  milieu  de  cette  face  porte  éga- 


L 


380  SAOTAGB.  —  NOTES  SUR  LES  REPTILES  FOSSILES.  1  6   JUIQ 

lemcnt  une  carène  qui  la  divise  en  deus  ;  de  chaque  dllé  sont  cinq  à  six 
Stries  inégalement  longes,  mais  kc  tcrminaDt  toutes  loin  du  sommet.  La 
longueur  totale  de  la  deiil  est  de  70'^'".  la  longueur  de  la  portion  émaillée 
de  55  ;  l'épaisseur  de  la  dent  k  sa  base  est  de  20'""'. 

5.  Sur  te  genre  DACosAiinrs,  Quenstedt. 
(H.  VII,  fig.  3.  A,  5.) 

Les  d^ts désignées  par  Plieninger  (I)  sous  le  nom  de  Geosaunismaxi- 
mus  ont  été  d'abwd  assimilées,  sans  doute  à  cause  des  crénelures  de  leurs 
bords,  au  genre  Megalosaurus  par  M.  Qucosicdt  (3),  puis  ont  formé 
ptui!  tard  le  type  du  genre  Dacosaurus  du  même  auteur;  elles  proteaaicnt 
du  Jura  de  Schnaitbeim  qui  se  trouve  sur  le  même  niveau  géologique  que 
le  Corallien  de  Tonnerre.  Ces  dents,  dit  M  Quenstedt  dans  son  livre  Der 
Jura,  "  parleurs  fines  crénelures,  parleurinsertionprofondedans  la  mâ- 
choire et  par  leur  apparence,  ont  tous  les  caractères  des  dents  de  Mcgalo- 
sattrc  ;  cependant  dans  les  vrais  Mégalosaures  les  dents  sont  plus  fortement 
crénelées  et  recourbées  en  forme  de  faux.  Le  professeur  Plieninger  a  figuré 
Musienomde  Geosaurus  maximus  une  grande  dent  pwvenant  de  Schnai- 
theim,  et  plus  tard  sous  ta  mâmc  dénomination  on  fragment  de  mâchoire 
trouvé  k  Ulm.  Ces  pièces  ne  correspondent  pas  au  type  du  genre  Géosaure 
fie  Sœmmering,  dans  lequel  les  dents  sont  presque  confondues  avec  l'os.  > 

Suivant  l'auteur  que  nous  Tenons  de  citer,  les  dents  seraient  insérées 
dans  (les  hIvcoIw  dislitiols  :  aussi  M.  H.  Ovsc'ii  a-l-il  rangé  le  genre  Daco- 
saure  dans  le  groupe  des  crocodiliens  amphicœliens,  préjugeant  de  ses  ano- 
logies  avec  le  grand  genre  jurassique  des  Téléosaures  (3). 

D'un  autre  câté  M.  Ilulke,  dans  une  note  présentée  k  la  Société  Géolo- 
gique de  Londres  [i],  en  étudiant  une  mâchoire  de  grande  taille  prove- 
nant du  Kimméridgien  d'.\nglcterrc,  la  rapporte  au  Steneosaurus  rostro- 
minor  de  Geoffroy  Saint-IIilaire,  ou  second  Gavial  d'Honfleur  de  Cuvier, 
assimilant  cette  espèce  au  Dacosaurus  maximus  de  Quenstedt,  de  telle 
sorte  que  le  genre  Dacosaure  ne  serait  qu'un  synonj-me  du  genre  Sténéo- 
saure. 

Nous  devons  tout  d'abord  faire  remarquer  que  le  Sténéosaure  à  mu- 
seau plus  court  n'existe  pas,  et  que,  comme  l'a  montré  M.  E.  E.  Des- 
longchamps,  cette  espèce  est  un  véritable  monstre  anatomique,  le  museau 

(t)  JahreshffI  M,  ISiB,  pi.  3,  fig.  3.  —  l-  V,  18W,  pi.  I.     . 

(!)  Ilandb.  der  Peirefacitnkunde.  —  FlôUgeb.  Wiirl,  p.  m.  —  Somt  und  Jelil,  18S6, 
«  p.  131.  —  Der  Jura,  p.  785,  pi.  'J1,  fig.  8.  —  M.,  S*  (A.,  18G1,  pi.  in,  fig.  i. 
(3)  Palaoïilotogij,  2'  ^ilil.,  p.  300. 

(i)  A'nle  on  some  fossil  remaliu  o{  a  Gavlal-Uke  Saurian  from  Kimmerldge  bay,  col' 
fted  b'i  J.  C.  Maitsel,  ealablisliinq  ils  iilenlitij  from  CuvUr's  •  deuxième  Gavial  d'Ilon- 
peur.  •  Tête  à  muieau  plus  court  (Sleneosaurus  rostro-minorofCeuffroy  St-Hilairt  1828), 
anit  wilh  QuemledfsDakomurus  (Quart.  Jour.  Gtol.  Soe.,  1869,  p.  390,  pi.  IVII  el  XVIII,) 


4873  SADTAGE.  —  NOTES  SUR  LES  REPTILES  FOSSILES.  381 

étant  composé  de  morceaux  appartenant  à  deux  genres,  SteneosauruseiMe-' 
triorhynchiis,  provenant  même  de  deux  niveaux  géologiques  différents  (1). 
Les  vertèbres  figurées  par  M.  Hulke  sont  bien  du  type  amphicœlien  et 
ressemblent  par  beaucoup  de  caractères  à  celle  des  Téléosauriens  ;  mais 
rien  ne  parait  prouver  définitivement,  ce  semble,  que  ces  vertèbres  appar- 
tiennent bien  au  même  animal  que  la  portion  de  mâchoire  inférieure  éti- 
quetée avec  raison  Dacosaurus  maxim%LS.  Dans  tous  les  cas  l'incurvation 
si  prmioncée  de  la  mâchoire  inférieure,  seule  connue,  la  forme  des  dents  et 
leor  crénelure  aux  bords  rappellent  peu  le  gehre  Sténéosaure.  Le  mode 
dltnplantation  des  dents  n'a  pas  encore  été  assez  étudié,  de  sorte  que  nous  ne 
savons  pas  certainement  s'il  est  du  type  acrodonte  ou  du  type  thécodonte. 
Presque  k  la  même  époque  que  M.  Hulke,  M.  WoodMason  (2)  citait  le 
genre  Dacosaure  dans  le  Kimméridgien  de  Shotover,  et  en  figurait  plusieurs 
dents.  «  Le  British  Muséum,  écrit  l'auteur,  possède  plusieurs  spécimens 
de  Dacosaure  d'Allemagne,  et  ils  sont  identiques  à  ceux  d'Angleterre.  Les 
dents  sont  larges,  coniques,  incurvées,  avec  un  émail  lisse  et  poli,  présen- 
tant deux  lignes  très-finement  crénelées,  proéminentes,  formant  un  angle 
antérieur  et  un  angle  postérieur.  La  coupe  de  la  dent  est  ovalaire,  pointue 
en  avant  et  en  arrière;  mais  vers  la  base  la  couronne  devient  cylindrique, 
les  angles  s'effaçant.  » 

Les  dents  figurées  par  M.  Wood  Mason  ressemblent  moins  aux  grandes 
dents  étudiées  par  MM.  Quenstedt  et  Hulke  qu'à  celles  que  M.  Quenstedt 
a  représentées  aux  figures 9,  10  et  11  delà  planche  97  de  son  D^r  Jura. 
Or  ces  dernières  pièces  paraissent  identiques  à  celles  que  nous  avons  fait 
connaître  en  1871  sous  le  nom  de  Liodon  primcevumy  Sauv.  (3).  A  la 
même  époque  M.  John  Phillips  (4)  a  figuré  quelques  dents  provenant  du 
Portlandien  d'Oxford.  Les  dents  représentées  à  la  figure  191,  rappellent 
aitièrement  celles  que  nous  figurons.  Les  bords  sont  finement  crénelés 
et  la  surface  est  striée.  M.  Phillips  pense  que  ces  dents  sont  étroitement 
aDiées  à  celles  des  Sténéosaures.  Sous  le  numéro  192  l'auteur  donne  la 
figure  de  deux  dents,  dont  l'une ,  celle  de  droite,  ressemble  k  la  pièce 
figurée  par  M.  Quenstedt  aux  numéros  9  et  10.  Il  est  douteux  que  cette 
pièce,  et. plus  encore  celle  de  gauche,  appartiennent  au  genre  Dacosaure. 
La  question  se  pose  dès  lors  ainsi  :  faut-il  identifier  les  Dacosaures  aux 
Liodon,  faut-il  placer  le  genre  Dacosaure  parmi  les  Grocodiliens  amphi- 
cœliens  ou  près  des  Mosasauriens? 


(1)  Notée  paUontologiqueê. 

(S)  OnDaiosaunis  from  the  kimmeridge-clay  of  Shotover  (Quart,  jour.  Geol.  Soc.,  1S69, 

p.  Î18). 

(Z)Dela  présence  d^un  reptile  du  type  mosasaurien  dans  les  formations  jurasiiques  su- 
périeures de  Boulogne-sur-Mer  {Compt.  rend.  Acad.  Se.,  ÎO  juillet  i87î). 

(4)  Gtelogy  of  Oxford  and  the  valley  of  the  Thames,  p.  889. 


983  SAUVACB.  —  KOTES  SCB   LES  REPTILES  FÛSSIUg.  4Q  jlHB 

Une  première  remarque  ^  faire  est  que  nos  dents  de  Liodon  prinus- 
vum  rappellent  Iwaucoup  celles  du  Liodon  anceps  de  lu  craie  de  Nor- 
folk (1),  si  l'on  en  juge  d'après  la  figure  donnée  parM.K.  Owen;  dans  tons 
kg  cas  elles  sont  (xsrlainemeDl  du  type  Mosasaurien ,  et  ont  la  plus  grande  res- 
semblance avec  celles  du  grand  Mosasaure  de  Maestrichl,  comme  nous  avons 
pa  nons  en  assurer  directement.  La  hase  de  la  dent  est  circulaire  ;  un  peu 
l^us  haut  elle  devient  ovalaire,  cbaque  face  étant  séparée  par  une  arèle  tran- 
chante, très-finement  dentelée .  qui  limite  les  angles  antérieur  et  postérieuf 
(fig.  4).  Les  deux  faces  sont  bomliées ,  l'iuleme  un  peu  plus  que  l'esleme, 
certaines  de  ces  dents  sont  très-finement  striées  vers  le  sommet,  surtout  i 
la  face  interne.  Absolument  mêmes  caractères  se  retrouvent  sur  les  dentâ  bien 
conss^'éea  de  Mosasaure.  Certaines  des  dents  du  Mosasaure  d'Aoïérique 
figurées  par  M.  L«idy  (3)  ont  aussi  les  bords  finement  dentelés  et  les  laces 
légèrement  striées  rers  le  sommet.  Une  portion  de  mâchoire,  provenant  de  U 
partie  supérieure  du  Kimmérîdge  de  iîoulogne  et  ressemblant  beaucoup  à  la 
pièce  décrite  par  M.  Qucn-stedl,  vient  confirmer  pleinement  le  rapproche- 
ment cpie  nous  avons  établi  avec  les  Mosasauriens.  Sur  la  mâchoire  règne  un 
sillon  peu  profond  divisé  dans  l'intervalle  des  dents  par  une  cloison  osseuse, 
sîmtUaot  aio^  une  série  d'alvéoles  ;  mais  le  mode  d  implantation  des  dents 
est  réellement  bien  différent, 

Ija  dont  est  creuse  jusque  vers  le  milieu  de  sa  longueur,  et  dans  cette 
eavité  s'étend  une  tige  devenue  silicéo-calcaire  par  ta  fossilisation  ;  on  voit 
querelle  tii;c  s'éhirglt  \\o\\  à  p/ii  et  se  rivilinui"  prcsijiie  jusqu'à  la  hasedc  la 
mâchoire;  il  en  résulte  ainsi  un  large  et  long  proce^su^  conique  qui  supporte 
la  dent.  Celle-ci  se  comporte  à  son  tour  de  la  manière  que  nous  allons  faire 
connaître.  Par  la  disparition  de  la  tige  on  note  dans  le  corps  de  la  mâchoire 
une  cavité  oblongue,  ovalaire,  s'étendanl  dans  presque  toute  la  hauteur  de 
celle-ci.  Cette  cavité  est  tapissée  de  nombreuses  couches  de  dentine  qui 
font  intimement  corps  avec  le  tissu  de  l'os,  et  qui  sont  les  couches  de  den- 
tine de  la  couronne  de  la  dent.  Or  la  disposition  que  nous  venons  d'indi- 
quer est  celle  que  présentent  les  acrodontes,  et  en  particulier  le  type  de 
ce  que  l'on  voit  chez  les  Mosasanriens.  Il  est  maintenant  un  premier  fait 
établi  :  c'est  avec  raison  que  nous  avons  assimilé  aux  Mosasauriens  les 
dents  trouvées  dans  le  Jurassique  supérieur  de  Boulogne;  des  lors  les  dents 
du  Kimméridgien  anglais  étudiées  par  M.  Wood  Masoo  doivent  être  rap- 
portées au  même  type. 

Les  Mosasaures  proprement  dits  ont  les  dents  pyramidales,  à  face  ex- 
terne plus  plane  que  la  face  interne,  à  bords  très-linemcnls  crénelés.  Chez 
les  Liodon  le  côté  externe  est  aussi  convexe  qne  l'interne,  la  coupe  vcts  la 


4é73 


SâDTlSI,  —  ROTES  SUH  LIS  BEPTILB8  FOaOLIS- 


S» 


pdîtteéUEoteUiptiqDe;  M.  R.  Owen,  qui  a  créé  le  genre,  ne  meatHHlli^ià 
Sma  fine»  à  la  surface  entaillée  ni  faibles  denticulatioos  des  bords  Inui- 
duaMB.  Ghei  les  Dacosanres  les  dents,  soudées  aux  mâcboires,  sontcompri- 
mées,  tranchaDtes  en  avant  et  en  arrière,  pointues,  un  peu  arquées,  et  leuir 
flmchiuit  offre  une  dentelure  fine  et  serrée.  Les  dents  du  Kimméridgira 
de  Boulogne  et  de  Shotover  n'appartiendraient  donc  pas  au  genre  Libdon'; 
mais  il  est  bien  probable  que  les  dentelures,  très-faibles  d'ailleurs,  n'exit- 
t(»tqae  SOT  des  dents  parfaitement  conservées,  et  que  M,  Owen  a  pu  les 
néctàm&hre.  Ce  qui  est  dans  tous  les  cas  hors  de  doute,  c'est  que  les  deuil 
étodiées  par  M.  Wood  Mason,  et  les  pièces  figurées  par  M.  Quenstedl 
t6m  les  onméros  8  et  11  de  la  plancbe  97  rappelleat  entièrement  celles  du 
genre  Liodon. 

Ed  est-il  de  même  de  celles  décrites  par  MM.  Hulke  et  Quenstedt  ? 
Qflâât  k  ce  qui  est  de  la  portion  de  mâehoire  représentée  par  ce  dernier 
tateor,  ^le  ressemble  beaucoup  k  celle  figurée  par  H.  Owen  (1);  de  plus 
M.  Wood  Mason,  qui  a  pu  comparer  les  pièces  de  Shotover  au  Dacœaurè 
d'Allemagne,  assure  qu'elles  sont  identiques. 

M.  Owen  a  indiqué  le  mode  d'implantation  des  dents  du  Liodott 
anceps  ;  nous  voyons  que  la  dent  est  soudée  à  nn  processus  conique 
court  et  pointu,  qui  va  en  se  rétrécissant  peu  ii  peu,  etqui  est  loin  d'attein- 
dre le  bord  de  l'os  (2).  La  forme  dn  proi-essus  dans  les  dents  du  Dacfr- 
santte  9H'ait  tout  autre,  et  rappelln-ait  entièrement  celle  des  Mosasaures, 
eomnie  on  peut  le  voir  d'après  lecroquis  ci-dessous  qui  montre  l'implan- 
lation  d'une  d«it  du  Porttandieo  de  Boulogne,  celle  du  lÀodon  aneepe 
d'après  M.  Owen  et  celle  d'un  Mosasaure  de  la  craie  d'Amérique  d'unte 
M.  Leidy. 


Motaumnu,  ap,  Daenalinu  Liodm  anequ,  Omn, 

d'aprts  L>eid]  prinuxvu^  Saur.  d'apris  Owen. 

M.  P.  tiervais  a  dSj^  fait  observer  depuis  longtemps  que  «  c'est  à  tort 

(0  lot.  €it„  pi.  IX  a,  Og.  1  ■ 

<I>  Loe.  e<f.,  if.  3,  S  a. 


■^ 


364  SAUVAGE.  —  NOTES  SUK  LES  REPTILES    FOSSILES.  I  6  jgin 

(]UQ  l'on  décrit  les  deols  de  Mosasaurc  comme  réellement  acrodontcs,  à  la 
manière  de  beaucoup  de  Saurions  actuels  (1}  «.  M.  Quenstedl,  trompe 
par  l'étal  de  la  pièce  (Jh'ÎI  avait  sons  les  yeux,  a.  pu  méconnaître  le  carac- 
tère acrodoQlc  des  dents  du  Dakoîiaurc  ;  te  fait  est  que,  par  suite  de  la 
rainure  qui  règne  le  long  de  la  mâchoire,  les  dents  paraissent  être  logées 
dans  des  alvéoles  distincts,  tandis  que,  comme  nous  l'avons  vu  plus  haut, 
ces  dents  sont  réellement  acrodootes. 

De  la  discussion  que  nous  venons  d'établir  il  résulte,  ce  semble,  que  les 
Dacosaures,  Liodon  par  les  dents,  ont  un  mode  d'implantation  différent, 
qui  rappelle  celui  des  Mosasaures.  Le  genre  Dacosaure  de  Queosltslt 
devra  dès  lors  être  maintenu  et  placé  parmi  les  Mosasauriens  et  non  par- 
mi les  Crocodiliens,  moins  encore  parmi  les  Téléosauriens.  Reste  à  savoir 
si  les  vertèbres  figurées  par  M.  Hulke  appartiennent  bien  réellement  au 
même  animal  que  la  mâchoire  étudiée  par  lui  ;  dans  œ  cas  les  Dacosaurus 
ne  placeraient  très-près  des  Geosaurus,  chez  lesquels  les  vertèbres  sont 
biconcaves,  ce  qui  viendrait  à  l'appui  de  ce  fait  que  les  Gcosanres  par 
leur  fémur  cl  par  le  bassin  ressemblent  plus  au\  Crocodiles  qu'aux  Moni- 
toFB.  Dans  le  cas  contraire,  si  les  vertèbres  sont  concavo-convexes,  il  fau- 
dra ranger  le  genre  Dacosaurc  entre  les  Mosasaures  et  les  Liodon. 

Dans  tous  les  cas  il  ne  nous  parait  pas  qu'on  doive  rapporter  â  la  mëoie 
espèce  les  pièces  figurées  par  MM.  Quensl«dl  el  Hulke  et  celtes  Hudiées 
par  M.  Wood  Mason  et  par  nous-méme.  Celles-ci  différeraient  des  pre- 
mières par  les  di'iils  roii*l<iniiiii4it  jilus  pclilcs  et  plus  massives,  par  les  fines 
vermiculations  du  l'émail,  de  sorte  qu'on  pourrait  établir  ainsi  provisoire- 
ment la  synonymie  : 

FAMILLE    DES  MOSASAURIENS. 

Dacosaurus  maxtmiis,  Plien.,  sp. 

1843.  MEGALosAUBus,  Sp.  Qucnslcdt  {Flolzgeb.  Wûrl,  p.  493.) 

1846.  GEOSAURUS  MAxnnis,I'tieuinger(/(i/t/-c5Ac/'/e,  II, pi.  III  p.  3.  — 
Idem  t.  V,  pi.  V,  fig.  1.) 

1856.  DAKOSAunus  MAxiMUs,  Qucnstcdl  {Sonst  and  Jetzt,  p.  131.  — 
HaJidb.  der  Pelref.,  1"  éd.,  p.  112,  pi.  VIII,  Gg.  4.  —  Der  Jura, 
p.  785,  pi.  97,  fig.  9,  10,  ll,aneg.  8? 

1865.  sTENEosAURus  BOSTRo  MixoR,  Hulkc  {Quart.  Joum.  geol.  Soc, 
p.  390,  pi.  XYII,fln  pi.  XVIII). 

Et: 

Dacosaurus  primwvus,  Sauv.,  sp. 

1869.  DAKosAUBus  MAXiMU»,  Wood  Mason  (Quart.  Joum.  Geol. 
Soc,  p.  218) non  Quenslcdt. 

(1)  Zool.  et  Pal.  fr.,  p.  *63. 


4878  SAUVAGE.  — NOTES  SUR  LES  REPTaBS   FOSSILES.  385 

1871.  uoDON  PRiMiEvuM,  Sauvagc  {Compt.  rend.  Ac.  Se,  10  juillet). 

1871.  DAKOSAURUs,  PhiUips,  Geol.  of  Oxford,  p.  289). 

Il  nous  reste  à  faire  brièvement  connaître  les  dents  que  l'on  trouve  dans 
le  Jurassique  supérieur  de  Boulogne-sur-Mer  ;  elles  proviennent  de  trois 
niveaux  :  du  Portlandien  moyen  (marne  à  Pema  Bouchardi) ,  du  Kim- 
méridgien  supérieur  (marne  à  Thracia  depressa),  du  Kimméridgien 
moyen  (calcaires  marneux  à  Ammonites  longispinus  et  Trigonia  Ri- 
gauxiana) . 

Certaines  dents  que  nous  regardons  comme  des  dents  ptérygoîdiennes 
(pi.  VII,  fig.  S)  sont  plus  petites  que  les  autres,  massives,  obtuses,  à 
faces  très-bombées  ;  la  face  interne  est  légèrement  excavée  dans  son  en- 
semble, tout  en  étant  très-arrondie  ;  un  angle  saillant,  non  précédé  de  sil- 
lon, se  voit  au  bord  postérieur  seulement,  et  sous  ce  rapport  cette  dent 
ressemble  à  celle  qui  a  été  figurée  par  M.  Wood  Mason  (1)  ;  la  face  in- 
terne est  ornée  de  plis  de  Témail  très-fins  et  onduleux^  qui  disparaissent 
presque  complètement  sur  l'autre  face  (fig.  5.  a). 

Les  autres  dents  sont  plus  ou  moins  élancées  suivant  les  places  quelles  oc- 
cupaient dans  la  mâchoire  ;  toutes  ont  le  sommet  aigu,  les  /aces  externe  et 
interne  également  ou  presque  également  bombées,  séparées  par  deux  arêtes, 
Tune  antérieure,  Tautre postérieure,  très-finement  crénelées,  de  sorte  que  la 
09upe  de  la  dent  est  elliptique  {fig.  4)  ;  à  la  base  elle  devient  ovalaire,  les 
arêtes  disparaissant.  La  partie  émaill^,  surtout  à  la  face  interne,  est,  sur 
les  dents  bien  conservées,  ornée  de  vermiculations  très-fines.  La  longueur 
des  dents  est  en  moyenne  de  55""*,  le  diamètre  à  la  base  de  22"""*  {fig.  S). 

6.  Sur  une  dent  de  Mosasaure  de  la  craie  supérieure 

de  Bonneville  (Manche). 
(PI.  VI,  fig.  4,  4  a.) 

La  dent  que  nous  figurons  a  été  recueillie  autrefois  par  M.  de  G&- 
ville,  et  est  actuellement  conservée  à  TÉcole  des  Mines;  elle  nous 
parait  constituer  une  espèce  nouvelle  que  nous  désignerons  sous  le  nom 
de  Mosasaurus  platyodon;  elle  se  sépare,  en  effet,  des  Mosasaurus 
Hoffmanni,  Maximiliani  et  gracilis  par  Tégalité  beaucoup  plus  grande 
des  deux  faces  externe  et  interne,  celle-ci  étant  bien  moins  bombée  qu'elle 
ne  Test  habituellement,  et  se  rapprochant,  sous  ce  rapport,  de  ce  que  Ton 
observe  sur  les  dents  du  M.  gracilis  (2). 

La  dent  que  nous  décrivons,  longue  de  35""",  large  à  la  base  de  25  et 
de  18™°*,  est  grosse,  obtuse.  La  face  externe  est  à  peine  moins  bombée 
que  Imterne  ;  ces  deux  faces  sont  lisses,  séparées  Tune  de  Tautre  par  un 

(1)  Lœ,  dt^ 

(f)  Voy.  R.Owen,  PaUzont.  Soc,  Cret,  ReptUia,  p.  31,  pi.  IX  a,  fig.  7,  8, 9. 


^- 


W6  BATAU     —  PLUmS   DOISEAtlX   d'aIX.  Ifi  joia 

angle  aigu,  plus  prononcé  au  bord  postérieur,  bordées  par  iin  sillon  étroil, 
plus  tnaripiL'  à  la  face,  interne  ;  la  face  est  comme  bombée  en  avant 
^e  ce  sillon . 

D'après  la  naUirede  la  gangue,  ce  fossile  paraît  provenir  du  congio- 
mérat  inférieur  aux'couchcs  k  Baculites. 

M.  GERVAfs  dépose  sur  le  bureau  les  planches  et  le  texte  de  son 
Ëtade  sur  les  Mammifères  de  la  cotlcctioa  Seguin,  que  la  Société  a 
admise  dans  ses  Mémoires. 

M.  BATAN  met  sous  les  yeux  de  la  Société,  des  échantillons  de 
plumes  fossiles  d'Aix  et  fait  la  communication  suivante  : 

SUn   LES   PLOMES   d'oiseaux  DES   GïPâES  d'AJX. 

Il  y  a  déjà  longtemps  que  Faujas  (1)  a  signalé  des  plumes  d'oisfiBux  b 
Ubnle  Bolca  ;  on  en  retrouve  également  en  Auvergne  ;  mais  c'est  surtouA 
dans  1^  marnes  du  gypse  d'Aix,  marnes  qui  ont  fourni  tant  de  poissoBS, 
d'insecles  et  de  plantes,  que  ces  restes  paraissent  les  plus  fréquents.  On 
ta  troute  dêjA  la  citation  dans  Marcel  de  Sures  (2),  et  plus  récemiBciit 
M.  Gervai;;  les  a  encore  mentionnées  d'après  sa  collection  el  Les  Musée« 
d'Aix  et  de  Marseille  (3). 

La  collection  de  l'Ëcolc  dfis  Mines  en  renfenne  7  échantillon!!,  recueillis 
dt  y  a  longtemps  déjàparM.  Coquand.  Jusqu'à  présent,  à  ma  connaissanHi 
<nal  essai  de  détermination  n'avait  été  tenté,  et  j'ai  été  curieux  de  savoir  si 
leur  parfait  état  de  conservation  ne  permettait  pas  d'arriver  à  reconnaîtra 
à  quels  types  ils  appartiennent.  Je  les  ai  soumis  à  M.  J.  Verreaux  dont 
personne  ne  contestera  la  compétence.  M.  Verreauv  a  pu  assigner  à  tous 
un  nom  générique  ;  comme  je  ne  crois  pas  que  l'on  ait  encore  cité  d'oi- 
seaux dans  le  gisement  d'Aix,  j'ai  pensé  qu'il  serait  peut-être  intéressant 
de  faire  connaitre  les  résultats  auxquels  est  arrive  M.  Verreaux,  qui  a 
bien  voulu  m'auloriser  à  les  communiquer  à  la  Société.  (4) 

Les  7  plumes  apparlienneut  à  6  espèces  différentes  ;  ce  sont  : 

1"  Une  plume  de  la  partie  postérieure  de  la  cuisse  d'un  Strigidè,  de  la 
taille  du  Moyen-Duc,  vraisemblablement  d'un  Strix. 

â°  Le  bout  d'une  plume  de  la  gorge  d'une  grive  entièrement  analqgue 
aux  Turdus  iliacus  ou  musicus. 

3°  et  4"  Deux  parties  supérieures  de  reclrices  d'une  sittelle,  rappelant 
\iSiUa  cœsia; 

(1)  Faiijas.Ann.  muî..t.  3,  p.  21,  pi.  1,  f.  1-3. 

(1)  Zool.  el  Pal.  fr.,  a<  éd.,  p.  Ui. 

(3)  Càign.  lerr.  leit.,  p.  268. 

(i)  Depuis  que  ces  lignes  oui  dlé  écrites  ta  mort  est  venu  frapper  H.  Verreaui.  C'est  oDe 
perte  bica  sensible  pour  l'omilholO)[ic,  il  laquelle  re  savant  modeste  avait  rendu  tant  de  serrices. 
L'étude  des  plumes  d'Ais  l'intéressait,  et  il  est  probable  que  l'eiaiuen  des  échantillons  conserrés 
duu  d'autres  coUectionsl'iuiraitcoDduili  des  résultats  curieux. 


1878  Q08TÂLET.  —  FAUNE  ENTOMOLOGIQITB  d'a».  9tfJ 

5'  Une  plame  de  la  partie  postérieure  de  la  cuisse  d'une  huppe^  trte- 

Yoisine  de  V  Upupa  epops  ; 
6^  Une  plume  du  croupion  d'un  Martin-pécheur  qui  ne  se  distingue 

pas  de  celles  de  VAlcedo  ùpida^  et  présente  même  dune  manière 

remarquable  les  ondulations  caractéristiques  que  Ton  peut  observer 

dans  l'espèce  actuelle  ; 
7^  Une  portion  d'une  plume  de  côté  d'un  jeune  Pic,  semblable  m 

Picus  viridis. 

Je  ferai  remarquer  tout  d'abord  que  de  ces  genres  deux  sont  connus 
dans  les  gypses  des  environs  de  Paris,  les  genres  Slrix  et  Alcedo,  J'ajou- 
temi  que  les  oiseaux  énumérés  ci-dessus  offrent,  d'après  les  restes  que 
M.  Verreaux  a  pu  examiner,  une  analogie  remarquable  avec  des  espèces 
^nellem^t  indigènes  de  notre  pays.  C'est  là  un  fait  intéressant  et  qui 
ne  semble  méritar  d'être  signalé. 

M.  OusTALET  fait  les  observations  suivantes  : 

L'étude  des  insectes  fossiles  d'Aix  en  Provence,  dont  je  m'occupe 
depuis  plusieurs  années,  m'a  conduit  à  des  résultats  qui  concordent  sen- 
siblement avec  ceux  que  vient  d'exposer  M.  Bayan.  En  effet,  si  l'on 
passe  en  revue  les  nombreux  spécimens  d'insectes  fossiles  d'Aix  qui 
figurent  dans  nos  collections,  on  est  immédiatement  frappé 'de  Tabsence 
de  ces  |;rands  Buprestes  et  de  ces  Bélostomes  qui  impriment  à  la  faune 
d*GEningen  un  cachet  tropical  si  prononcé.  Ici  les  types  entomologiques 
sont  beaucoup  plus  modestes,  et,  à  part  quelques  Coléoptères  dont  les 
analogues  ne  vivent  plus  qu'en  Australie  ou  au  Cap  de  Bonne-Espérance 
(genre  Hipporhinus),  et  certains  Lépidoptères  rappelant  des  papillons 
actuels  de  l'Archipel  Indien  [Cyllo  sepiUla)^  tous  appartiennent  à  des 
genres  qui  habitent  encore  soit  le  pourtour  du  bassin  méditerranéen,  soit 
res  parties  tempérées  du  continent  américain. 

Les  affimités  des  insectes  fossiles  d'Aix  avec  des  espèces  actuelles  de  la 
Provence,  de  l'Espagne,  de  la  Sicile  et  de  l'Algérie  avaient  déjà  été  si- 
gnalées par  Marcel  de  Serres,  et  M.  Heer  avait  parfaitement  reconnu 
que  la  faune  entomologique  des  gypses  présentait  un  caractère  moins 
méridional  que  la  flore. 

Quant  aux  analogies  que  certains  insectes  enfouis  dans  les  marnes 
gypsifères  de  la  Provence  offrent  avec  des  espèces  qui  se  trouvent  encore 
à  l'époque  actuelle  dans  le  Sud  des  Etats-Unis  et  au  Brésil,  elles  ne  sont 
pas  moins  évidentes,  et,  chose  curieuse,  cette  ressemblance  entre  la  faune 
entomologique  du  Midi  de  la  France  et  celle  de  l'Amérique  tempérée  exis- 
tait déjà  à  l'époque  tertiaire  :  en  effet  parmi  les  spécimens  d'insectes 
ijbssiles  découverts  dans  le  terrain  éocène  supérieur  des  Mos&tagnes  Rq- 
chenses,  et  que  mon  honorable  ami  M.  Scudder  avait  apportés  avec  lui 


1^8  SACVtGB    FAUHB   ICDTntOLOGIQCE   d'aIX.  1  6  JUD 

m  .dans  son  récent  voyage  à  Paris,  la  plupart  appartenaient,  sinon  aux  mêmes 
I.  genres  que  nos  insectes  d'iVix,  du  moins  U  des  genres  voisins.  L'analogie 
m  Hùl  particulièrement  frappante  pour  les  Diptères.  J'aurai  d'ailleurs 
m  récession  de  revenir  sur  ces  Taits  dans  le  Mémoire  sur  les  insectes  fossiles 
P  ^d'Aix,  dont  je  compte  publier  incessamment  la  première  partie. 
I  M. SADVAGBfàit  remarquer  laprésencedans  les^'pscsd'Aix  d'nn  Cotte 
m^Hollas  aries,  étroitemsnt  allié  aux  Coltua  (AcanthocoUus)  scorptusel 
W  bvhalis  ;  ce  sons-genre  Acanthocottiis  est  confiDé  dans  les  régions  froides 
B,  de  l'océan  atlantique,  et  ne  descend  guère  au-dessous  du  IS"»  degré  sur 
Write  côtes  d'Europe;  il  est  curieux  de  noter  sa  présence  à  l'époque  d'Aix. 
K^L'on  rencontre  d'ailleurs  fréquemment  à  l'époque  tertiaire  de  ces  mélanges 
I  .'d'espèces  tropicales  et  d'espèces  des  parties  froides  du  globe;  c'est  ainsi 
l^qoe  des  Teuthies,  des  Sphyrënes,  des  Characins,  des  Histiophores  don- 
E^rônl  k  la  faune  de  Sheppy  un  caractère  méridional,  et  cependant  ayec  ces 
f  formes  on  rencontre  des  GadoTdes  alliés  aux  Merluches,  aux  Pbycis,  aux 
■  Itferlus,  etuuLabre  voisin  decelliiqui  vit  encorele  longdesc)les  anglaises, 
I  "  L'étude  de  la  faune  îclithyologique  de  l'époque  tertiaire  permet  de  pen- 
hjBCT  que  la  Méditerranée  communiquait  alors  avec  la  mer  des  Indes,  tandis 
P'qnc,  suivant  l'opinion  de  M-  Heer,  l'Europe  était  largement  réunie  à 
K|TAmérique.  Les  poisons  des  eaux  douces  tertiaires  ont  leurs  analogues 
Enians  le  Nouveau-Monde  :  ou  peut  citer  la  Poecilia  d'Œningcn,  voisine 
de  la  P.  Surinamensis,  étudiée  par  Lacépédc,  et  surtout  les  Cj/clums, 
intimement  alliés  aux  Amia. 

M.  Sauvage  note  que  les  couches  d'Aix,  au  moins  les  couches  à  pois- 
sons, se  sont  déposées  dans  des  eaux  peu  profondes  et  saumâtres,  qu'Aix, 
en  un  mot,  est  un  dépAt  formé  dans  un  marais  semblable  aux  marais  sa- 
lants des  bords  actuels  de  la  Méditerranée  ;  ce  qui  le  prouve,  c'est  la  pré- 
sence d'un  Muge,  d'un  Cotte,  d'un  Snerdis  Brinuttis,  de  Lebias,  ces  der- 
niers voisins  des  Cyprinodon  que  M,  Larlet  a  retrouvés  dans  des  eaux 
saumâtres  près  de  la  mer  Morte.  La  théorie  de  M,  Heer  expliquerait  la 
présence  de  la  Perça  Beaurrwnti  ;  celle-ci  appartient  au  sous-genre  Per- 
cichtkys,  spécial  au  Chili,  tandis  que  les  Smerdis  sont  voisins  des  La- 
tes,  cantonnés  aujourd'hui  à  l'embouchure  des  grandes  rivières  de  l'Inde. 
Il  y  a  donc  à  Aix  un  mélange  de  faunes  semblable  à  ce  que  M.  E.  Ousta- 
let  vient  de  signaler  pour  les  insectes, 

M.  GinvAis  rappelle  que  l'étude  des  mammifères  conduit  à  des  résultats 
analogues,  et  que  l'analogie  devient  da  plus  en  plus  frappante  entre  la  faune 
èoréne  supérieure  en  Europe  et  dans  le  Nabraska,  Le  genre  Cyclurus 
'  dont  vient  de  parler  M.  Sauvage  est  un  genre  important  qui  a  été  indiqué 
i  Sansan,  àArmissan,  à  Montmartre,  dans  le  Puy-de-Ddme,  et  hors  de 
France,  notamment  en  Bohême.  Il  a  des  rapports  étroits  avec  le  genre 
Amia,  et  une  de  ses  espèces  qu'Agassiz  a  placée  dans  deux  genres  :  No- 


I 

I 


iâfis,  Cjfchérusw^it  été  ddsighdo  piâr  Hé  Bhdnville  avec  une  gtande  saga- 
cité comme  A.  ignota. 

Le  secrétaire  donne  lecture  de  la  note  suivante  : 

NOT^  SqR  LES  SABLES  GRANITIQUES  ÉRUPTIFS  DANS  LES  ENVIRONS 

DE  PAUlS, 

par  il.  G.  FAUKE 

L*ànnée  dernière,  VL.  Douvillé  a  fait  connattre(4)  l'existence,  dans  ie^ 
environs  de  Vernon,  de  sables  granitiques  éruptifs  à  travers  le  calcaire  de 
Beauœ,  et  en  liaison  intime  avec  un  système  de  failles  et  de  fractures 
orienté  140''.  Il  était  intéressant  de  rechercher  au  sud  de  Paris,  dans  le 
jirolongement  de  cette  direction,  des  traces  analogues  de  phénomènes 
éroplifs. 

J^aî  été  assez  heureux  pour  trouver  en  effet  suf  le  bord  du  plateau  de  Ples- 
818-Pioquet  un  gisement  très-net  de  sable  granitique  éruptif  dans  Targile  à 
meulière.  Le  point  le  plus  favorable  à  Tobservation  est  situé  à  la  cote 
160,  à  400  mètres  au  nord  de  Tabreuvoir  de  Plessis-Picquet,  dans  une 
trancKée  profonde  au  croisement  dé  deux  chemins,  et  à  200  mètres  de  la 
nmte  diépariementale  n"^  54.  On  voit  une  masse  de  2  mètres  de  sable 
grossier  quartzeux  blanc,  mélangé  de  kaolin  et  bariolé  de  veines  irrégu- 
Uères  ccdorées  en  rouge  vif.  Cette  masse,  dont  la  partie  supérieure  seule 
ttt  visible,  péiiétre  en  forme  de  coin  dans  les  argiles  &  meulières  non 
remaniée^ qui  rencaissent;  le  tout  est  recouvert  par  1^^,50  de  diluvium 
ferrugineux  à  petits  grains  de  quartz  blanc. 

Ëd  portant  ce  fait  à  la  connaissance  de  la  Société,  je  n'ai  d'autre  but 
que  de  mettre  nos  confrères  à^  même  de  recueillir  dans  les  environs  immé- 
diats de  Paris,  un  type  de  roche  éruptive  jusqu'ici  peu  connu,  et  de 
donner  une  application  évidente  du  principe  de  la  continuité  des  direc- 
tions de  fractures. 

H.  i^  Grakcouiitois  fait  observer  que  Ton  a  signalé  eu  deux  points  des 
finijères  de  Sèvres  la  préscinee  du  fer  «t  celle  du  manganèse  :  ces  deux 
points  86nt  alignés  avec  le  gisement  signalé  par  H.  Fabre  et  ceux  de  TEure. 
D'autre  part  ils  sont  avec  le  point  où  l'on  a  trouvé  de  la  galène  à  Auteuil,  ei 
les  eaux  minérales  de  la  même  localité,  sur  une  direction  parallèle  au 
coura  de  la  Seine,  et  indiquant  une  des  lignes  de  fractures  du  Bassin 
parisien.  H.  de  Chancourtois  ajoute  qu'il  e^t  intéressant  de  voir  retrouvei* 
ailleurs  les  dépôts  du  département  de  TEure,  et  il  est  persuadé  que,  main-^ 
(enantque  Tattention  à  été  appelée  sur  les  dykeskaoliniques  par  MM.  Dou^^ 
ville  et  Potier,  on  en  rencontrera  dans  beaucoup  d^autre^  localités. 


MM 


(1)  BM.  Sot.  géol,  S»  lérie,  t.  XXIX,  p.  471 

25 


390  ].   UABTTH.   —  DEUX  ÉPOQCES  GLACIAIRES.  16   JUIQ 

Le  secrétaire  communique  à  la  Société  la  note  suivante  : 

DEDX    ËI>OQUES    CLACIAIRES     EN     BOURGOGNE 
pu    M.     JtLBS    UARTIN. 

Le  18  Septembre  1851,  M.  le  docteur  Canat  communiquait  à  la 
Société  Gcotogi({ue  de  France,  réunie  en  session  extraordinaire  à  Dijon, 
la  découverte  qu'il  venait  de  faire,  le  long  de  la  cAte  chalonnaise,  d'un 
terrain  qu'il  considérait  comme  un  représentant  de  la  série  crétacée  dans 
la  région. 

Ce  terrain,  d'apris  l'auteur,  est  composé  de  sables  rouges  avec  silex, 
et  ks  fossiles  qu'il  y  a  rcrueillis  (Micraster  coranguinum  et  Inoce- 
ramus  Lamarckij  le  classent  dans  la  craie  blanche. 

«  Partout  où  des  coupures  récentes  permettent  d'observer  la  nature 
>  du  dépât,  dit  M.  Canat,  on  le  voit  sous  forme  d'un  sable  ferrugineux 

<  trè»-rouge,  cohérent,  homogène,  massif;  la  stratification  est  indistincte. 

<  Les  silex  qu  il  contient  sont  de  forme  et  de  dimensions  variables  ;  ils 

■  sont  disséminés  sans  ordre  dans  la  masse,  ou  disposés  par  amas  irré- 
»  guliers  comme  des  filons  obliques.  Ils  aOectent  parfois  les  figures 
c  bizarres  des  priapolilhcs.  Leur  surface  est  tantôt  arroudie,  lantdt  ni- 
«  gueuse,  avec  des  inégalités,  des  saillies,  ou  bien  elle  présente  des  snr- 

■  faces  planes  et  des  arêtes  vives.  Leur  pâte  est  translucide,  avec  une  en- 
«  vclojipe  corticak'  op;u|ue.  Ils  sont  souvent  fragment  ai  ns,  re  qui  est  dû 
c  sans  doulc  aux  influences  atmosphériques  ;  car  leurs  cassures  paraissent 
«  quelquefois  extrêmement  récentes,  comme  si  elles  étaient  produites 
«  journellement.  Ils  se  présentent  dans  quelques  endroits  en  masses 
«  considérables,  par  exemple  à  Saint-Boil  et  aux  Filelières,  ou  l'on  voit 
•  des  blocs  anguleux  d'un  mètre  cube  ;  leur  structure  n'est  pas  celle 
«  d'une  brèche  ou  d'un  conglomérat  ;  elle  est  concrétionnée  (\).  » 

La  communication,  déscette époque,  paraît  sujettcà  discussion.  Constant 
Prévost  fait  observer  que  l'existence  de  fossiles  de  la  craie  dans  le  terrain 
dont  il  est  question  ne  suppose  pas  nécessairement  qu'il  appartienne  aux 
formations  secondaires  ;  il  est  possible  que  ce  ne  soit  qu'un  dépôt 
tertiaire  formé  par  la  destruction  d'un  terrain  de  craie.  Il  a  visité  récem- 
ment, dans  l'Ile  de  Wight,  un  terrain  de  sables  ferrugineux,  avec  silex  et 
fossiles  crétacés,  qui  repose  horizontalement  sur  des  couches  verticales  de 
craie.  Les  silex  paraissent  peu  roulés.  Nul  doute  que  ce  sable  ferrugineux 
de  lile  de  Wight  ne  soit  tertiaire.  S'il  en  était  de  même  de  celui  obsené 
par  M,  Canat,  le  rapprochement  à  faire  entre  les  deux  terrains  supposés 
analogues  oifrirait  de  l'intérêt. 

(1)  Buli.  Soe.  giol.,  l'  Ht.,  l.  VIII,  p.  5«. 


4873'  h   VARflN.  DEUX  Ét^OQUES  GLACIAIRES.  39 1 

M.  de  Charmasse  ajoute  que,  lors  de  la  réunion  à  Autun,  et  dans  son 
excursion  à  la  montagne  de  Drevin,  la  Société  géologique  a  reconnu  des 
silex  avec  fossiles  de  la  craie  empâtés  dans  le  basalte,  k  500  mètres 
au-dessus  du  niveau  de  la  mer. 

  la  lecture  de  ce  qui  précède,  je  me  suis  demandé  s'il  n  y  aurait  pas 
Ih  sur  le  Tersant  méridional  du  Morvan ,  Téqui valent  des  argiles  à  silex  avec 
blocs  antérieurement  signalées  k  Grosmont  et  Roumoiit  (1)  sur  le  versant 
nord  ,et  j'ai  résolu  de  m*en  assurer  en  allant  examiner  ces  gisements  en  détail . 

L*exploration,  faite  en  compagnie  de  MM.  GoUenot  et  Bochard,  a 
pleinement  confirmé  mes  prévisions. 

De  Saint-Boil  à  Buxy  nous  avons  visité  une  série  de  collines  entière* 
ment  formées  d*argiles  à  silex  avec  blocs  de  poudingues,  qui  sont  de 
Yéritables  moraines  échouées  au  pied  de  la  côte,  toutes  parallèles  entre 
elles,  et  perpendiculaires  à  Taxe  de  la  plaine. 

Ces  collines  reposent  en  général  sur  le  trias,  et  sont  alignées  aux  pieds 
d'escarpements  jurassiques  dont  le  faite  est  couronné,  tantôt  par  le  lias, 
tantAt  par  roolithè  inférieure.  La  forme  de  ces  buttes,  des  plus  carac- 
làistiques,  figure  des  amas  de  décombres  déchargés  en  retrait  les  uns  sur 
les  autres,  et  dont  le  plus  élevé  fait  front  à  la  c6te.  Les  matériaux  dont 
dles  s»  composent  sont  des  silex  fragmentaires  et  dés  blocs  de  poudingues 
anguleux,  ôifouis  dans  une  argile  jaunâtre,  rougeâtreou  panachée  de  ces 
deux  codeurs.  Des  débris  anguleux  ou  à  demi-roulés  de  calcaires  triasiques 
8*y  mêlent,  et  entrent  parfois  dans  la  composition  de  poudingues  siliceux 
qu'agglutine  un  ciment  assez  généralement  très-résistant. 

Ce  n*estdonc  pas  sous  forme  de  concrétions  siliceuses  formées  en  place, 
comme  Tavait  pensé  M.  Ganat,  qne  se  présentent  les  parties  solides  de 
cette  sorte  de  dépôt,  mais  bien  sous  celle  de  conglomérat.  Npus  avons 
même  vu  des  blocs  dans  lesquels  le  ciment  d'agrégation  est  si  rare  que  les  . 
dâbfis  qui  les  constituent  ne  se  trouvent  soudés  que  par  leurs  angles. 

Ce  qui  aurait  dû  prémunir  ce  géologue  contre  Tidée  d'une  formation 
en  place  de  ces  produits,  c'est  qu'en  plusieurs  endroits  on  les  voit,  comme 
il  le  dit,  ruisseler  des  escarpements  jurassiques.  Bie'h  plus,  ces  matériaux 
erratiques  sont  suivis  de  produits,  siliceux  encore,  mais  de  nature  complè- 
tement différente,  et  que  M.  Ganat  n'a  pas  distingués  des  premiers.  Ge 
sont  des  convois  de  chailles  fragmentaires,  échoués  aussi  sous  forme  de 
moraines,  les  uns  au  pied  de  la  côte,  en  arrière  des  amas  de  silex,  avec 
lesquels  ils  ne  se  mélangent  pas,  et  les  autres  sur  les  sommets,  à  toutes 
les  altitudes. 

Ces  matériaux  n'ont  rien  de  commun,  non  plus,  avec  la  nature  du 
sous-sol,  et  cependant  ils  ne  sont  généralement  ni  roulés,  ni  mélangés  à 

(1)  BuU.  Soe.  géol.,  f  sér.,  t.  XXVU,  p.  225«  ' 


393  I.  VABTIR.  —  DEUX  ÉPOQUES  GLACUIRES.  16  joitt 

d'antres  produits.  Le  limon  raussàtrc  au  sein  duquel  ils  sont  enfoub:  n'est 
Le  plus  souvent  luî-nième  que  le  rènulut  de  U  IriturulîoD  de  iv»  roches, 
dont  1a  division  a «ité poussée  li  sa  limite  extrême,  saiu  ({u'auam  des  frag*  . 
mCDts,  si  meuusqu'ils  soient,  cesse d'clre  anguleux.  Cesfnigmentscrratique*  ' 
contiennent  parfois  des  fossiles,  et  ceux  que  j 'y  ai  reBconirefi  appartiennent, 
fioil  au  Balhonien,  soit  a  l'Oxfordien,  mais  plus  particulièreni«fll  koe 
dernier  étage. 

Un  remarquable  exemple  de  ces  traînées  de  chaillcs  se  voit  au  débouché 
de  la  combe  de  Bissey-sous-Crucbaud  (Saûne-et-Loire) ,  où  la  nioraine 
latérale  droilc  est  restée  en  ihemin,  arrêtée  par  un  mamelon  de  grès  tria-i 
sîque,  que  la  lenacilé  des  matériaux  qui  le  composent  a  présené  des 
éfosions,  tandis  que  la  moraine  gaucbe  est  allée  s  échouer  à  loOO  ou  1800 
métrés  plus  loin  dans  la  plaine. 

Ces  (rainées  morainiques,  partout  en  retrait  sur  Its  moraines  d'argile  k 
BÎlex,  aussi  bien  dans  le  bassin  de  la  Saénc  que  dans  celui  de  la  Seine,    . 
sont  évidemment  postérieures. 

Dans  le  mémoire  détaillé  que  je  termine  sur  ce  sujet,  et  qui  doit  i\m  • 
incessamment  publié  dans  le  recueil  de  l'Académie  des  sciences,  arts  et; 
belles  lellres  de  Dijon,  je  décris  de  ces  traînées  de  cbailles  k  RuOlj, 
Aloxe,  Ladouéc,  Marsannay-la-Cûte,  Dijon,  Saint-Maurice,  Sainl-Seioe- 
snr-Vingeannc,  etc.,  etc..,.  où  elles  reposent  à  la  fois  sur  les  sommets 
jurassiques  et  sur  les  graviers  à  EU^pkas  primigmiius  de  la  plaine.  Le 
charriage  de  ces  produits  à  l'époque  quaternaire  ne  saurait  donc,  dans  ces 
divers  cas,  être  l'objet  d'aucun  doute. 

C'est  particulièrement  aussi  à  cette  époque  que  s'est  développé  le  phé- 
nomène de  dislocation  superGridle  des  assises  en  place,  que  j'ai  eu. occa- 
sion de  constater  sur  une  multitude  de  points,  dans  la  Cdte-d'Or  et  dans 
l'Yonne.  Cette  dislocation  qui  pénètre  à  1 ,  2  et  même  jusqu'à  2" ,150  de 
profondeur,  est  évidemment  due  au  froid  glaciaire.  Elle  a  eu  pour  effet 
de  soulever  les  rocbes,  de  les  fendiller,  de  les  cmietler  sur  place,  et  de  les 
transformer  en  un  véritable  cailloutis  dans  lequel  n'exisle  plus  aucune 
trace  de  stratification.  Gela  s'est  fait  sans  entraînement  ni  mélange  des 
matériaux,  qui  se  relient  inférieurement  aux  roches  vives  d'une  ma- 
nière très-apparente.  Il  n'y  a  dans  cette  zone  détritique,  qui  revêt  parfois 
les  plateaux  sur  de  très-vasles  étendues,  ni  débris  roulés,  ni  aucun  pro- 
duit de  transport.  Ce  cailloutis  est  tantôt  sec,  avec  interstices  et  joints  lar- 
gement ouverts,  tantôt  additionné  de  produits  boueux  de  teinte  grisâtre. 
Le  limon  rouge  le  recouvre,  mais  sans  y  pénétrer. 

Ce  phénomène  glaciaire  soumis  à  certaines  conditions  d'altitude,  ne  se 
développe  guère  qu'au-dessous  de  la  cote  de  300  mètres.  Il  semble  donc 
indiqua  la  limite  inférieure  des  neiges  permanentes. 


4  CT3^  '  I.  lURTINé  —  DEUX  ÉPOQUES  GLiaiIEES.  893 

DUtttedépaileiiieni  de  r  Yonne,  où  les  plateaax  dépassent  rarement  la  cote 
précitée,  le  phénomène  détritique  se  généralise  et  revêt  toutes  les  hauteurs, 
il  esl  partout  en  relation  avec  les  dép6ts  d'arène  à  graviers  anguleux,  qui 
ei  nfocèâent  par  voie  de  remaniement. 

Lès  cailloùtis  en  place,  comme  les  graviers  de  transport ,  sont  essentielle- 
ment quaternaires  ;  mais  il  n'en  est  pas  de  même  des  argiles  à  silex  avec 
blocs  du  bassin  de  la  Saône  et  de  celui  de  la  Seine. 

Sw  l^utt  comme  sur  l'autre  versant,  je  crois  l'avoir  démontré  (1),  ces 
preduits  ont  la  même  origine  crétacée  et  sont  de  provenance  glaciaire  ; 
ma»  suif  le  versant  nord,  les  traînées  éparses  de  Grosmont,  de  Roumont, 
d^Mâgny,  etc.,  sont  les  témoins  d'une  formation  importante,  quoique 
1éÉ}ours  k  l'état  de  lambeaux  disséminés  sur  uùe  foule  (te  points,  dans  les 
départements  de  l'Yonne,  de  TAube  et  ailleurs.  Si  donc  la  place  que  ces 
d^^ôts  occupent  dans  la  série  des  terrains  venait  à  être  bien  déterminée, 
l*â^  de  la  période  glaciaire  à  laquelle  ils  appartiennent  se  trouverait  ainsi 
fixé.n  importe  en  conséquence  d'examiner. 

Sur  les  plateaux  du  Sénonais  et  du  Gatinais,  ces  produits,  sansrelatioh 
bien  établie  avec  les  dépôts  lacustres,  ont  été  classés  dans  le  tertiaire  moyeu 
par  MM.  Raulin  et  Leymerie(2),  en  raison  sans  doute  de  l'analogie  qu'ils 
présentent  avec  les  poudingues  de  Nemours  qui  sont  plus  loin  et  qui  sont 
daaséé  depuis  longtemps  au  niveau  de  Targile  plastique.  Les  poudin- 
gues de  Nemours,  en  effet,  sont  absolument  formés  des  mêmes  éléments 
que  tes  argiles  à  silex  avec  blocs  que  j'ai  décrites,  et,  si  l'on  veut  avoir  une 
idée  du  désordre  qui  a  présidé  à  leur  entassement,  on  n'a  qu'à  consulter 
ks  coupes  que  M.  Ëbray  a  données  de  la  tranchée  de  Saint-Pierre  près 
Nemours,  et  de  celle  de  la  Roche  près  Sancerre  (3). 

C'est  au  même  système  qu*appartiennent  les  argiles  à  silex  avec  blocs 
de  grès  dits  ladères  du  département  d'Eure-et-Loire,  décrits  par  M.  Lad- 
gel  et  classés  par  lui  dans  le  miocène  (4). 

Suivant  cet  auteur,  la  formation  des^  argiles  à  silex  constitue  deux 
étaiges  :  l'étage  inférieur  est  synchronique  du  calcaire  de  Beauce,  et  l'étage 
supérieur,  comprenant  les  poudingues  siliceux,  est  contemporain  des  argiles 
k  meulières  supérieures. 

M.  Hébert,  dans  une  étude  consacrée  au  même  terrain  du  nord-ouest  de 
la  France  (5),  ne  diffère  au  fond  d'opinion  avec  M.  Laugel  qu'en  ce  qu'il 
fait  desc(Hidre  ces  argiles  à  silex  un  peu  plus  bas,  considérant  les  unes 

(1)  Voir  ma  note  sur  les  smciens  glaciers    du   Morrau,  BulL    Sœ.    géoL,   9  sér., 
t.  nm,  p.  tÈS, 

(S)  Statistique  géologique  du  département  de  FYonne. 
i^BuU.  Soe.  Géol.,  «•  sér.,  t.  XYIl,  p.  595. 
(i)  Bidl.  Sêc,  géoL,  2«  sér.,  t.  XIX,  p.  i53. 
(5)  BuU,  Soe.  géol,  2f^  sét,^  t.  XÏX,  p.  460. 


39t  I.  HAtlTIH.  —  I>aiX  ÉPOQUES  GUCUIHES.  16  joitt 

ronime  contemporaines  de  l'argile  plastiqueet  les  autres  comme  supérienrei 
aux  mculii-res  el  calcaires  de  Beauce. 

La  coupe  qu'il  donne  des  collines  du  Perche,  de  Souancé  à  Sononches, 
prouve  en  effet  que  les  argiles  à  silex  sont  recouvertes  par  le  calcaire  la- 
CDstre  des  environs  de  Nogenl-le-Rotrou ,  caractérisé  par  la  Limiuea  lon- 
giscala  et  le  Planorbis  planattts. 

La  détermination  de  l'âge  des  argiles  à  silex,  et  par  consé^iuent  des  phé- 
nomènes glaciaires  auxquels  est  dû  leur  dépdt,  ainsi  basée  sur  le  témoi- 
gnage de  la  superposition  directe,  trouve  d'ailleurs  sa  confirmation  dana 
une  série  d'autres  faits,  parmi  lesquels  je  me  bornerai  k  citer  le  suivant  : 

Au  mois  de  juin  1870,  on  creusait  une  cave  au  hameau  de  Larrej 
(Dijon)  dans  le  congbmérat  miocène.  Le  dé[M  traversé  par  la  fouille  était 
une  sorte  de  blocage  formé  de  cailloux  coralliens  el  portîandîens,  en  partie 
roulés,  impressionnés  pour  le  plus  grand  nombre,  et  dont  beaucoup  étaient 
polis  et  stries  i,  la  façon  des  blocs  glaciaires.  Dans  le  gisement  tont  étatt 
bizarrement  enchevêtré,  l'argile,  le  sable,  les  cailloux  et  les  blocs.  Dee 
fragments  de  grande  taille  (près  de  i/2  mètre  eulw)  anguleux  d'un  c4té, 
frottés  et  striés  de  l'autre,  gisaient  au  milieu  de  galets  roulés,  d'un  poli 
brillant  et  savonneux,  qne  venaient  fréquemment  entamer  de  fines  stries 
reclilignes,  ou  de  petites  rainures  cunéiformes,  dans  lesquelles  il  n'était  pas 
rare  de  rcnconlrcr  le  grain  de  quartz  qui  avait  fait  l'oflice  de  burin.  C'était 
en  un  mot,  un  amas  moraînique  des  mieux  caractérisés.  Le  dépdt  est  con- 
sidérable :  il  fail  farr  au  coni;loin(Tat  à  Ilelix  linmondi  de  la  gare  de 
Dijon,  el  est  delà  même  époque. 

Ce  conglomérat  de  la  gare,  dans  lequel  j'avais  cru  voir  anlérieurement 
un  amas  de  débris  lombes  de  l'abrupt  jurassique  dans  les  eaux  du  lac 
miocène  et  en  partie  remaniés  par  elles,  n'apas  lui-même  une  autre  origine. 
De  nouvelles  recherches  m'en  ont  convaincu  en  mettant  sous  mes  yeux  une 
proportion  marquée  de  cailloux  et  de  blocs  polis  el  striés. 

Après  la  constatation  d'untiombre  considérable  de  faits  concourant 
tous  k  clablir  qu'il  y  a  eu  en  Kourgogne  deuxépoques  glaciaires  distinctes, 
le  mémoire  précité  (1)  se  termine  par  les  conclusions  suivantes  ; 

Il  y  a  absence  dans  la  réginn  de  tout  produit  pouvant  être  qualifié  de 
produit  diluvien. 

Les  dépôts  considcRS  jusqu'ici  comme  tels  sont  de  deux  sortes  prin- 
cipales :  le  limon  des  vallées,  qui  est  un  apport  fluvial,  el  le  Hmon  des 
plateaux,  qui  est  un  produit  atmosphérique. 

La  provenance  fluvialile  des  limons  des  vallées  est  attestée  : 

1"  Par  ce  fail  qu'il  ne  contient  à  peu  près  que  des  débris  roulés,  el  que 


t8?3  /.  VARTIli;  —  DEUX  ÉPOQUES  GLAOAIRES.  395 

ces  é^mg,  comme  œux  des  sables  inférieurs,  lorsqu'ils  existent,  ont 
toujours  été  exclusivement  empruntés  aux  formations  en  place  qui  encaissent 
duîqoe  cours  d'eau  ; 

9^  Par  la  fixité  des  hauts  niveaux  quaternaires,  la  remarquable  con- 
cordance qu'ils  présentent  d'un  cours  d'eau  à  l'autre,  et  l'abaissement  pnn 
gressif  qu'ils  ont  subi  pour  chacun  d'eux  ; 

S^  Par  les  déplacements  graduels  des  courants  auxquels  sont  dus  ces 
dép6ls,  et  les  attorrissements  qu'il  sont  laissés  en  les  portant  toujours  sur  la 
rive  convexe  des  tournants,  suivant  la  loi  élucidée  par  Minard  (1)  et 
développée  par  M.  Belgrand  ,  dans  son  Hûtoire  ancienne  de  la 
Seine  {i); 

¥  Enfin  par  les  restes  organiques  d'origine  fluviatile  ou  lacustre  que 
présentent  ces  matières  limoneuses,  restes  parfois  trouvés  dans  des  condi- 
tions telles,  qu'ils  attestent  une  période  tranquille  de  vie  dans  des  eaux 
cahnes  et  k  l'abri  de  la  violence  des  courants. 

Pour  le  limon  des  plateaux,  la  preuve  de  sa  formation  à  Tair  libre, 
résulte: 

1^  De  l'absence  dans  ce  produit  de  tout  débris  roulé,  à  moins  que  le 
sous-sol  n'en  contienne  lui-même,  cas  auquel  ces  débris  sont  identiques  à 
ceux  que  possèdent  les  formations  sous-jacentes  ou  immédiatement  voisines  ; 

S"*  De  la  subordination  des  caractères  de  ce  limon  à  celui  des  terrains 
qu'il  recouvre,  étant  alumineux,  gras  et  tenace  sur  les  argiles  tertiaires, 
crâacées  et  liasiques,  tandis  qu'il  est  de  consistance  moyenne  et  même 
légère  sur  les  plateaux  ou  les  déclivités  calcaires  ; 
'  3^  De  la  quantité  de  petits  graviers  anguleux  qu'il  contient,  graviers 
presque  toujours  en  rapport  avec  la  nature  des  roches  sous-jacentes  ; 

4"*  De  l'existence  fréquente  sous  ce  dépôt  de  nappes  détritiques,  formées 
sur  place  et  en  relation  évidente  avec  les  roches  vives  dont  elles  ont  été 
détachées,  sans  avoir  subi  ni  usure,  ni  remaniement,  ni  entraînement 
d'aucune  sorte  ; 

5*  Enfin  des  débris  qui  parfois  y  pullulent ,  soit  disséminés  sans  ordre, 
soit  réunis  sous  forme  de  traînées,  mais  toujours  à  Tétat  anguleux,  et  ne 
pouvant  conséquemment  pas  avoir  été  charriés  par  les  eaux. 

L'examen  de  ces  erratiques  démontre  ensuite  qu'ils  sont  d'origine  gla- 
ciaire et  la  plupart  de  provenance  morainique.  , 

L'action  glaciaire  à  laquelle  ils  sont  dus  s'est  manifestée  à  deux 
époques  distinctes  :  à  l'époque  miocène  et  à  l'époque  quaternaire. 

La  première  époque  est  caractérisée  : 

1^  Par  le  conglomérat  à  cailloux  polis  et  striés  des  environs  de  Dijon  ; 


(1)  C<mn  de  eorutruetton,  p.  13  et  i9. 

(2)  B9iU.  Soe,  géol,  S*sér.,  t.  XXV,  p.  499. 


aSS  1.  KAKTi:*.  —  pEuxÉPOQVEs  «AaiibEs.  16  join 

2"  par  les  ar^los  'a  sWch  svec  poudiagucs  siliceux  de  la  plaine 
chttlonnaisc  ; 

3"  Par  les  blocs  de  poudingues  cl  de  grts  siliceux  dra  buttes  de 
Grosinont ,  de  Rmimont ,  de  Ma^y,  etc. ,  ayant  leur  prolongement  dans 
le  Gstinais  et  le  Sùnonaia  et  leur  équivalent  éios  l«s  grès  ladères  des  envi- 
•    rons  de  Chartres  (1). 

A  la  deuxième  époque  appartiennent  : 

4'  Les  arènes  granitiques  avec  galets  roulés  et  blocs  anguleux d'Aulun, 
it  Tùulry,  de  Pûnt-AtjlM!rt,  etc.  : 

3'  Les  irala^  de  ehailles  augulonses  échouées  à  toutes  les  altiludes; 

3"  Enfin  les  cailloutis  détritiques  qui,  sur  un  grand  nombre  de  pJar- 
teaux,  ont  étédétachéti  du  sous-sol,  émictlé^  sur  place  sans  cnlnlnemcul 
ni  mélange,  et  ceux  étalés  par  remaniement  sur  les  pcotos  sous  forme 
d'uËnes  à  graviers  anguleux. 

Les  produits  de  la  première  époque,  échoués  aux  pieds  du  Slorvan, 
aussi  bien  dans  le  bassin  de  la  SaAne  que  dans  celui  de  la  Seine,  pro- 
viennent tous  visiblement  de  ce  centre  de  dispersion.  Il  ne  parait  pas  en 
^rc  tout  it  fait  de  même  de  ceux  des  temps  quaternaires:  rar,  si  les  graviers 
granitiques  avec  blocs  émanent  aussi  de  ce  plateau  cristallin,  lœ  nappea 
de  chaillcs,  au  contraire,  accusent  des  points  d'émergence  multiples,  ci 

^P  <1)  Depins  rimpntûoB  de  mon  mématre,  dUKnniei  Audei  pnblûies  sor  lu  iisUu  t  ailu  dn 
nord  de  la  Franns  l«ad(^l  à  (UmaDirrr  ti  diversité  A'ige  de  ces  iWpAls.  dont  l«s  uns.  dans  cer- 
tains f.is,  re  ■■onl  [icut-l'lre  liw  k  prahiil  du  rcnwnîomi'jil  ri-'i  anlrpi. 

M.  de  Mcrcey,  r|iii  les  a  étudiés  en  Ftrardic,  lei  place  entre  le  calcair*  grossier  et  les  utiles 
cl  argiles  à  lignites,  I>Dur  cet  auteur,  >  l'at^Ue  i  silei  est  un  dépdl  rtiimiijiie  «ncare  ianpliqué, 
•  peul-t^trc  dâ  à  des  sources  thermiques  rcrrugineuses,  mais  cerlaïnemenl  tITuclué  ea  ijeliors 
.  des  eaoï  iiarinev  •  (Bull.,  a*  sir.,  t.  1,  p.  136). 

M.  de  L apparent,  auquel  il  parait  impossible  de  fiier  un  âge  dfDni  pour  l'ai^ilel  lia,  idople 
ks  idées  de  H.  de  Hcrrej  quant  i  son  mode  de  formation.  Il  la  considère  comme  le  produit  da 
phénomènes  èruplirs  nu  tliermaui  ayant  persistd  pendant  toute  la  durùe  de  la  période  tertiaire 
(même  volume,  p.  1311). 

Ënrin,  M.  Meugy,  dans  une  note  cons'.erde  aux  plateaux  d'Oihe,  aborde  à  son  tour  la  mtOM 
formation.  Il  la  rroit  en  grande  partie  quaternaire,  parce  qu'il  j  comprend  des  produits  de  Inule 
autre  n.iture  et  qui,  à  auciiu  titre,  ne  méritent  le  nom  d'argile  î  silei.  Témoin  le  limon  rouge  de 
la  gare  d'Ane;-le- Franc  qu'il  rite,  et  dans  lequel,  au  lieu  de  silei  de  la  craie,  ne  Ggurenl  que  de 
mecKS  di'Iu'is  de  granité  et  de  chailles  jurassiques. 

Ce  géologue  pense,  en  outre,  que  ces  dépdls  doiveal  leur  origine  >  à  des  sources  acides  qui 
<  auraient  surgi  au-dessus  de  ta  craie  déjà  ravinée,  en  dissolvait  les  parties  calcaires  les  plus 
1  soluMcs,  et  laissant  faifile  femigineuse  ainsi  que  les  silei  conune  résidu.  > 

Or,  nous  l'avons  ru,  les  argiles  k  »lc<  sont  parfois  pourvues  de  fossiles  et  le  plus  souvent  ar- 
compagnées  de  j'uudingucs  formés  de  silex  fragmentaires  à  arêtes  vives,  dont  la  pré^enrc  est 
aussi  inconciliable  avec  ridée  d'un  résidu  formé  par  voie  de  dissolution  qu'avce  calle  d'un  apport 
emplir.  Ces  diverses  théories  ne  sauraitml  donc  élre  admises. 

U  se  pourrait,  |)ar  contre,  que  la  provenance  glaciaire  que  je  viens  d'attribuer  1  ces  produits 
ne  dalâl  pas  eiclusivement  de  la  période  miocène  cl  que  le  déveriemenl  des  bulles  d'argiles  1 
sili:x  daiis  la  plaine  tlialonnaise,  par  eiemple,  remontât  aui  époques  de  dépôt  des  produits  simi- 
lairns  de  Picardie,  des  pourtingues  nianganésifères  du  j-ajs  de  Btaj,  ou  des  poudingues  de  Ne-    • 
mours.  Ccd,  toulefois,  reste  à  démonU-er.  (Xott  vo^'Û  P'fdflnt  ïiittpnmon). 


IS79     MIT*  -*^  mixTnmK  ds$  massifs  gbsitbaux  bss  alpsu       M7 

la  gMrnl  M<^  rapprochés  des  points  d'échouage.  Quant  à  Téioiettemeiit 
lapoffiçiel  dfls  assis(^  ^  place,  il  n*a  absolument  rien  de  comimm  avec 
3f|  pfpd!^te  dQ  tranq[iort, 

H.  VaiTiloiriÎB  fait  ramarquar  qu«,  s'il  abien  compris  la  lecture  ra|Hde  qui 
imiL  d^to^t  fe)te,  II.  Martin  attribue  qoe  c^iguie  glaeiaîre  au  eoagtoflrà*at  4 
yW<^  SifkVm^i  d^  l&  pre  de  Di)0D|  ce  qui  lui  semble  difficile  à  admettrOf 

Jjù  secrétaire  communique  la  note  suivant^  : 

m 

ron  sm  quelques  faits  de  la  sthugtuiu  bss  massifs  GEimiAn 

DES  ALPES, 
par  M.   CH.   LORY. 

Dans  une  importâite  communication  faite  à  la  réunion  géologique  aile- 
nand^,  à  Bonn^  en  septembre  dernier,  M.  Studer  a  discuté  de  nouveau 
[ttéiques-uns  des  (aits  encore  incomplètement  expliqués  de  Torographie  des 
LIpes,  particuU^ment  la  structure  en  éventail  des  massif^  du  Mont-Blaiu^ 
lu  Saunt-Gothard,  etc.,  et  les  int^calations  de coîn^cab^atV^  jurassiques 
tans  le  gneiss  des  Alpes  bernoises.  Faisant  ressortir  les  contrastes  de  la 
tructure  des  Alpes  avec  celle  des  chaînes  de  plissement,  dont  le  Jura  pré- 
ente les  types  classiques,  Téminent  géologue  de  Berne  pense  qu*il  n*est 
as  possible  de  rendre  compte  de  la  structure  des  massife  centraux  dç 
n(»'ss,  de  protogine,  etc.,  en  les  considérant  comme  des  voûtes  centrales  de 
(Milèvfim^t,  9Quml^  à  des  refoulements  latéraux  très-énergiques^  par 
aite  desquels  les  courbures  supérieures  auraient  été  entièrement  disto- 
oées  et  détruites.  Les  objections  de  H.  Studer  s^appliquent  paiticulière- 
lenl  %  l'usage  que  j'ai  bit  de  cette  explication  théorique  élémentaire,  (1) 
1^  y  ajoutant  cette  considération  que,  dans  les  chaînes  les  plus  élevées, 
!S  refoubmcnts  ont  dû  s*exercer  avec;  )eur  mai^imum.  d'intensité,  vers  la 
ase,  an  niveau  des  masses  plus  basses  qui  les  étreignaient  latéralement,  de 
^  sorte  que  les  pieds*droits  de  ces  voûtes  rompues  auraient  été  rappro- 
liésdans  le  bas  par  une  compression  maxima  F,  et  sembleraient  s'écarter 
1  haut,  Qù  la  pression  aurait  été  moindre  ;  les  couches  qui  les  composent 
Hbcteraient  ainsi  cette  disposition  divergente  vers  le  haut  que  Ton  a  oom- 
arée  à  celle  des  rayons  d'un  éventail,  ou  que  je  compare  encore  à  celte 
!es  paiHçs  d^une  gerbe  fortement  étranglée. 

Oêtte  explication  de  la  structure  en  éventail^  dont  je  n'avais  eu  à 
Toeeupep  qu'incidemment,  dans  la  Description  géologique  du  Dai/h 
Mnéj  et  dont  je  n'avais  donné  qu'une  représentation  purement  scbémati- 
ue,  a  été  adoptée,  pour  le  rsm^Ù,  du  Mont-Blanc,  par  M.  Alph.  K^i^e, 


'*»     I  I  ■    pu       <     ;  I  '.'»<<   .«I 


(1)  Deseript.  géol.  du  DmpMné,  1^  firtie»  |^  iPO,,  (i^Q9)^ 


898  WnV.  —  STBUCTURE  DES  MASSrFS  CHITRAll    DES    ALPES.    16  JOIB 

et  l'accueil  que  lui  a  fait  ce  savant  géologue  dans  son  magniRqne  ouvrage 
(i)  a  donné  &  relie  conception  théorique  une  A'aleur  toute  nouvelle.  Com- 
me le  fait  observer  M.  Sluder,  des  idées  analogues  onl  clé  suivies  par  di- 
vers géologues  suisses,  et  dernièrement  par  M.  Ileim,  de  Zurich,  dans  ses 
remartpiables  profils  géologiques  du  Saint-^olbard  et  du  Todi  (3)  :  pour 
eux  aussi,  les  massifs  centraux  des  Alpes  sont  des  voûtes  rompues,  des 
plia  et  des  déchirements  des  couches  cristallines,  primitivement  horizonta- 
les. C'esl  encore  le  point  de  vue  qui  a  été  adopté  tout  récemment  par 
M.  Giordano,  dans  son  Exnmen  géologique  de  la  chaîne  du,  SaiiU- 
Golhard.  i.  l'occasion  du  prochain  percement  du  tunnel  qui  doit  traverser 
cette  montagne  (3), 

M.  Studer  ne  pense  pas  que  celle  théorie  puisse  rendre  compte  exacte- 
ment des  faits.  Il  insiste  surtout  sur  l'opposilion  frappante  que  l'on  ob- 
serve généralement  entre  les  allures  excessivement  tourmentées  des  cou- 
ches secondaires  cl  tertiaires  des  Alpes  (triasiqucs,  jurassiques,  crétacées, 
nummuliliqucs),  contournées  et  plissées,  souvent  à  plusieurs  reprises,  sur 
de  Irës-pellts  espaces,  souvent  refoulées,  repliées  et  complètement  renver- 
sées et  refermées  sur  elles-mêmes  ;  et,  d'autre  part,  l'allure  uniforme  de  la 
stratiGcation  apparente  de  la  protogine  ou  du  gneiss,  toujours  à  peu  près 
verticale  ou  fortement  inclinée  dans  le  même  sens,  que  ces  roches  cristallines 
soient  sous-jacentes  aux  terrains  secondaires,  ou  qu'cllesleur  soient  adossées 
latéralement,  ou  qu'enfin  elles  aient  été  poussées  en  surplomb  et  en  re- 
couvrement local  par  drssus  ces  torrains,  comme  c'est  le  cas  dans  les 
grandes  cimes  des  Alpes  bernoises  (Mettenberg,  Scbreckhorn,  Monch, 
Jungfrau,  etc.),  et  dans  plusieurs  des  coupes  de  M.  Ileim. 

Le  savant  géologue  de  Berne  persiste  dans  l'opinion  exprimée  par  lui- 
dës  1846  (4),  au  sujet  de  ces  singuliers  problèmes  de  ta  géologie  alpine. 
Il  ne  croit  pas  pouvoir  les  expliquer  autrement  qu'en  admettant  que  la 
protogine  et  même  le  gneiss  des  Alpes  bernoises,  du  Sainl-Gothard,  etc. , 
ne  sont  point  réellement  slratiûés  et  que  leur  structure  stratiforme  n'est  que 
le  résultat  d'un  clivage  et  d'un  feuilletage  développés  dans  ces  roches,  en 
réalité  massives,  postérieurement  aux  dislocations,  c'est-à-dire  postérieu- 
rement au  terrain  jurassique  et  même,  en  beaucoup  d'endroits,  au 
terrain  éocène.  Use  range  ainsi  à  l'opinion  ancienne  soutenue  par  Pîni, 
en  opposition  avec  de  Saussure.  M.  de  Rath,  dans  un  traoil  important 
sur  les  Alpes  des  sources  du  Rhin  (5),  a  formulé  des  conclusions  ana- 

(1)  Alph,  Favre,  Rechercha  géalogiqua  surtes partiadelaSanote,  etc.,voisineiduilonl- 
Blane,  I.  3,  g  5%,  (18e'7>. 
(3)  Réunion  des  naturalistes  suisses,  à  Fraufnfeld,  (1871). 
(3)  Mem.  per  un.  alla  âae.  geot.  ^Italla.  II,  6%.  (1873). 
(l)  Bail.  Soc.  gèol.,  2"  s^rie.  l.  TV,  p.  31î. 
(5)  Zeilwhr.  d.  deultch.  geol.  Ca..  1.  XIV.  (1861). 


II7S        LORT..  -^  STEUCTORB  DBS  MASSIFS  CEHTIUia  DBS  AUMtS.  309 

kgnss,  ^  M.  Stnder  cite  aussi  Escher  comme  ayaùt  rapporté  d*une  exido* 
ittimi  du  Todi,  avec  Théobald,  de  très-forts  doutes  sur  la  réalité  de  la 
*  Btralification  du  gneiss  dans  cette  région. 

Pour  moi,  je  dois  dire  que  je  suis  depuis  longtemps  rallié  sur  ce  point  à 
ropinion  de  Saussure  ;  que  je  crois  fermement  à  la  stratification  pri- 
mitive du  gneiss,  et  que,  tout  en  admettant  dans  les  Âlpès  Texistence  de 
vrais  granités  massifs,  même  de  granités  éruptifs  en  filons,  admettant 
même  que  la  protogine  se  rencontre  quelquefois  sous  cette  forme,  je  per- 
siste k  croire  que  les  grandes  masses  de  protogine  de  TOisans,  du  Mont- 
fiianc,  etc.,  se  lient  intimement  au  gneiss  par  des  passages  insensibles, 
par  des  alternances  et  un  parallélisme  complet  de  leurs  divisions  strati- 
formes,  etqu*eUes  sont  stratifiées  originellement,  comme  le  gneiss  lui-même, 
quoique  d*une  manière  beaucoup  moins  évidente.  Si  M.  Studer  a  pu  relever 
avec  raison,  dans  la  première  partie  de  ma  Description  géologique 
du  Dauphiné^  publiée  en  1860,  quelques  incertitudes  et  quelques 
contradictions  apparentes  à  ce  sujet,  je  suis  d'autant  plus  obligé  d'indiquer 
aujourd'hui  dans  quel  sens  mon  opinion  s'est  accentuée  depuis  cette 
époque.  La  stratification  de  la  protogine  ne  préjuge,  du  reste,  en  riea 
l*origine  et  le  mode  de  cristallisation  de  cette  roche  :  je  suis  loin,  pour 
ma  part,  de  considérer  toutes  les  divisions  stratif^mes  de  cette  roche  comme 
ks  traces  d'autant  de  couches  formées  successivement;  j'y  vois  seulement 
une  stratification  par  grandes  nappes,  qui  est  du  même  ordre,  toutes  pro« 
portiims  gardées,  que  la  stratification  de  beaucoup  de  roches  porphyri^ues 
ou  trappéennes  intercalées  parallèlement  dans  les  terrains  sédimentûreSi 
ou  que  celles  de  nos  serpentmes  des  Âlpes  Gottiennes,  intercalées  générale- 
ment dans  le  trias,  parallèlement  aux  couches  de  ce  terrain. 

Quant  aux  gneiss,  dans  le  Dauphiné  et  la  Savoie,  il  me  paraît  impos< 
sible  d'admettre  que  le  feuilletage  de  ces  roches  ne  soit  pas  un  fait  très- 
ancien,  car  on  les  trouve  en  fragments  roulés  dans  les  conglomérats 
houillers,  triasiques  et  jurassiques. 

Qn  connaît  les  intercalations  et  les  alternances  apparentes,  en  stratifi- 
cation parallèle,  des  grès  à  anthracite  dans  les  schistes  cristallins  et  les 
gneiss  de  TOisans,  (1)  des  environs  de  Beaufort,  de  Ghamonix,  etc.  (2)  : 
on  sait  qu'elles  s'expliquent  très-clairement  par  des  replis  de  l'ensemble  de 
ces  couches  refermées  sur  elles-mêmes,  et  ce  sont  autant  de  preuves  frap- 
pantes de  la  réalité  de  la  stratification  du  gneiss  et  de  son  horizontalité  pri- 
mitive. Sur  le  prolongement  direct  des  Âlpes  bernoises,  U  coupe  de  l'Etz- 
lidial  (canton  d'Un),  par  M.  Albert  Millier,  (3)  montre  des  alternances 


(1)  Descr,  géoL  du  Dauphiné,  !'•  partie,  g  iO-it 
(S)  Alph.  Favre,  Reeherchei  etc.,  chap.  21.  îi,  25. 
(3)  Mim.  Soe.  d^M$t.  nat,  de  BûU,  1805-70. 


400  LORY.  —  Stni'CTintE  DBS  MASSIFS  CBKTBAUX  DE3  ALPES.      I  6  jaU 

répétées  de  schistes  cristallins  et  de  gneiss  avec  des  paquets  minces  de 
schistes  anthracileux,  bien  évidemment  sédimcntsireâ,  ce  qui  conduit  encore 
k  la  même  conclusion.  Je  dots  me  borner  à  ces  indications,  en  regrettant 
de  ne  pouvoir  discuter  en  détail  les  faits  décrits  par  H.  Stnder;  mais  je  vais 
rappeler  rapidement  des  faits  analogues  plus  simples,  bien  connus  dans  les 
Alpes  du  Dauphiné  i:t  de  la  Savoie,  dont  li  me  parait  possible  de  tirer 
quelques  inductbns  plausibles,  pour  rintcrprétution  des  problèmes  strelt- 
graphiques  posés  de  nouveau  par  notre  êminent  coufréru. 

Les  massifs  du  Mont-Blanc  et  des  Aiguilles-Rouges,  la  cliatnes  des  Al- 
pes et  les  petits  massifs  annexes  du  Rocheray  et  des  Grandes-Rousses, 
enfin  le  grand  massif  de  rOisans  ou  du  Pelvou\,  appartiennent  tous  à  ce 
que  j'ai  appelé  U  première  zone  alpine,  dansla  Savoie  et  le  Dauphiné  (1). 
Le  caractère  propre  et  distinctif  de  celle  zone  se  résume  ainsi  :  les  terrains 
secondaires  y  sont  réduits  aux  étages  jurassiques  inférieurs,  formés  princi- 
palement de  calcaires  argileux  tendres  et  feuilletés,  et  à  des  lambcaui  dis- 
continus de  trias,  qui  manque  souvent  et  n'a  jamais  une  grande  épaisseur. 
Ces  terrains  secondaires  reposent  indiOuremment,  en  slratîticaLion  discor- 
dante, sur  les  tranches  des  schistes  cristallins  anciens,  ou  sur  des  lanibeaui 
peu  étendus  de  grès  k  anthracite,  qui  sont  eux-mêmes  ordinairement  k  peu 
pràs  concordants  avec  les  schistes  cristallins.  Tel  est  le  fait  général,  partout 
oii  les  terrains  secondaires,  encore  horizontaux  ou  à  peu  près,  repo- 
sant éridemment  sur  le  fond  de  roches  anciennes  qui  a  sravi  de  hase  à 
'leurs  dépôts.  C'est  ce  que  l'on  voit  aux  niveaux  les  plus  divers  :  au  sommet 
des  Aiguilles-Kougis  (2'i)44  m.),  au  col  de  Salenlon  [hase  du  liiicl),  au  cal 
et  sur  le  plateau  des  Fours  (2),  de  même  qu'à  Mcg^ve  et  à  Flumet  (3j  : 
c'est  ce  que  l'on  voit  en  Oisans  et  aux  environs  de  La  Mure,  partout  oii 
des  lambeaux  plus  ou  moins  étendus  de  calcaires  jurassiques  encore  k  peu 
près  horizontaux  reposent  sur  un  fond  de  schistes  cristallins  ou  de  grès  k  an- 
thracite (4);  cela  est  encore  vrai  pour  les  lambeaux  les  plus  élevés,  par 
exemple  pour  le  très-intéressant  gisement  de  fossiles  du  lias  inférieur  au 
Mont-Rachas,  au-dessus  du  Mont-de-Lans(â717  m. )et  d'autres lambq^ux 
semblables  que  l'on  voit  se  perdre,  ^  plus  de  3000  m.  d'altitude  soas  les 
immenses  champs  de  neige  du  Mont-dc-Lans  et  de  la  Grave  (5). 

Ainsi,  dais  toute  celte  région,  il  y  a  eu,  entre  le  dèpU  du  terrain  houil- 
ler  et  celai  du  trias,  des  bouleversements  trés-élendus,  qui  ont  plissé  les  cou- 
ches des  terrains  anciens,  les  ont  redressées,  le  plus  souvent  dans  une  posi- 
tion voisine  de  la  verticale,  et  ont  été  suivis  de  grandes  dénudations  et  d'un 


(1)  Bull.  Soc.  géol.,  ï"  série,  1.  XXIII,  p.  m.  (1866). 

(3)  Bttil.Soc.  !reaf.,!*sA'Lf,  (.  XX11I,  p.  J86,  noie,  p.  i05,  etpl.  X,  fif.  1-5. 

(3)  Alph.  Favrc,  Rechtrdia  elc,  chsp.  tl  et  21. 

(4)  Duc.  géoL  du  Doup/ifné,  pi.  I,  Og.  3,  3,  4;  J  S3,  SS,  69,  etc. 

(.5)  Nous  doonerons  produiDemeat  une  aoUce  spÉciala  sur  ces  gisemuils. 


4879      wni.  -^  snrmKrroKB  des  massifs  cimpRAiTX  des  AL^es.        !•! 

rabotage  général  des  parties  saillantes.  G*est  ce  fond  de  vieilles  roch^  déjli 
disloij^uées,  entièrement  consolidées  et  usées  sur  leuts  tranches»  qui  a  reçu« 
d*abord  des  dépôts  minces  et  discontinus  de  trias,  puis  une  couverture  gé^ 
Âérale.  de  lias,  ou,  plus  généralement,  du  groupe  jurassique  inférienr.  . 

Cela  posé,  lorsque  plus  tard  se  sont  produites  de  nouvelles  dislocations» 
les  terrains  anciens,  complètement  rigides,  a'ont  pas  pu  se  prêter  à  d6 
nouveaux  plissements  :  ils  n*ont  pu  éprouver  que  des  fractures,  des 
failles,  des  glissements,  suivant  des  plans  de  rupture  nouveaux  ou  anciens, 
ou  encore  suivant  leurs  plans  de  stratification.  Ces  nouvelles  dislocations 
des  terraips  anciens,  et  les  glissements  relatifs  de  leurs  lambeaux  ont 
porté  ceiix-HÛ  aux  niveaux  les  plus  divers,  mais  en  leur  conservant  à  pen 
près  leur  direction  et  leur  inclinaison  générales.  Les  terrains  secondaires» 
éminemment  flexibles  et  ductiles,  ont  été  tout  autrement  bouleversés  :  au 
lieu  d*étre  briséis  par  toutes  les  fractures  et  les  glissements  des  terrains 
anciens,  ils  ne  Tout  été  que  par  les  failles  d'importance  majeure  ;  mais 
partout  ailleurs  ils  ont  fléchi  et  se  sont  adaptés,  sans  se  rompre,  par  de$ 
cpntouçnements  multiples  et  des  plus  compliqués,  aux  nouvelles  positions 
relatives  des  divers  lambeaux  de  leur  base  disloquée.  Cette  considération 
est,  je  crois,  le  point  de  départ  auquel  il  convient  de  se  placer,  pour  se 
rendre  compte  des  phénomènes  complexes  de  Vorographie  de  cette  partie 
des  Alpes. 

II  existe  au  Mont-Salève,  dans  le  ravin  dit  la  Petite-Gorge,  un  petit 
accident  stratigi^aphique  que  j'ai,  depuis  longtemps  expliqué  par  une 
considération  analogue  (1),  et  qui  m'a  toujours  paru  «très-propre  h  donner 
qettement,  sur  une  petite  échelle,  une  idée  des  résultats,  qua  peut  pro- 
duire l'adaptation  d'un  terrain  supérieur  flexible  aux  nouvelles  formes 
d'iin  terrain  inférieur  rigide,  disloqué  par  des  failles  et  des  glissements. 
Une  faille  très-nette,  parallèle  à  la  façade  escarpée  du  Salève,  entame  Tea 
roches  jurassiques  qui  en  forment  le  soubassement,  et  traverse  aussi  nn 
ensemble  de  bancs  calcaires  supérieurs,  que  je  considérais  autrefois,  avec 
M.  AJph.  Favre,  comme  jurassiques  eux-mêmes,  mais  qui  ont  été  recon- 
nuis  être  les  bancs  à  Nalica  Levuxthan,  Pictet,  partie  inférieure  du  sous-* 
étage  valanginien  (2).  Mais  cette  faille  ne  s'est  pas  continuée  dans  les 
couches  minces  du  calcaire  roux  à  Ostrea  rectangularis^  Roem.,  qui 
forme  la  partie  supérieure. de  ce  même  sous-étage,  ni,  à  plus  forte  raison,, 
dans  les  marnée  néocomiennes  qui  leur  sont  superposées.  Cet  ensemble 
de  couches  fle)[ibles  s'est  adapté  sans  rupture,  par  un  pli  vertical,  à  la 
nouvelle  forme  du  terrain  sous-jacent,  accidenté  par  la  faille.  (PUIV^^g.  3j. 

Que  l'on  grandisse  par  la  pensée  l'échelle  de  ce  petit  fait  ;  que  l'w 


{iiMém.Socd'£mul,  du  Doub»,  1857,  p.,î78. 
(t)  Alph.  ftme,  Recherehei,  etc.,  1. 1,  SiU. 


■W"^""»*— ^— •^-♦-•— i^ii..*!»* 


402        LORT.  —  sTfti'Cniae  des  NjIssik  cEiiTRâUX  des  alpes.    ISjoio 

gabslitue  aux  marmetî  Déoconiieanes  les  calcaires  8rgileu\  du  système 
jurassique  inférieur  de  nos  Alpes,  aux  calcaires  massifs  des  escarpements 
du  Salève,  des  gneiss  el  autres  roches  anciennes,  à  stratiGcation  verticale 
ou  trËs-inclinée  :  il  se  produira,  dans  ceux-ci,  des  glissements  plus  ou 
moins  étendus  soivant  les  plans  de  stralificatioo  ;  les  couches  secondaires, 
Qeiibles,  pouiront  rester  en  lambeaux  horizontaux,  posés  sur  les  tranches 
du  gneiss,  aux  points  culminants  el  sur  les  plalealix  étages  résultant  des 
glissements  ;  mais  sur  les  pentes,  sur  les  surfaces  de  glissement,  elles 
s'adapteront  par  flexion  aux  nouvelles  formes  du  terrain  ancien  lui-même, 
et  paraîtront  aiusi,  sur  les  lianes  des  montagnes,  concordantes  avec  les 
strates  verticaux  ou  trés-inclinés  du  gneiss  ou  du  grès  houiller  (I). 

Ainsi  se  trouve  expliquée  très-simplement  une  des  difficultés  les  plus 
fréquemment  signalées  de  la  stratigraphie  alpine,  une  de  celles  que 
M.  Studercite,  par  exemple,  dans  la  vallée  dcChamonix,  comme  consti- 
tuant des  objections  sérieuses  k  l'idée  d'une  stratification  réelle  et  primiti- 
ventent  horizontale  des  gneiss  et  autres  roches  cristallines  des  massib 
alpins. 

Les  terrains  anciens,  étant  redressés  à  peu  prés  verticalement,  doivent 
naturellement  présenter  de  nombreuses  fractures  transversales  aux  couclieg, 
entre  autres  des  fractures  à  peu  prés  horizontales  ou  faiblement  inclinées. 
C'est,  du  reste,  ce  que  l'observation  y  constate  k  chaque  pas.  Dés  lors, 
dans  les  dislocations  ultérieures  de  ces  terrains,  avec  les  puissantes  actions 
de  refoulement  lalt'ral  horiKoutid,  qui  constituent,  comme  on  le  sait,  le 
principal  et  dernier  mécanisme  du  façonnement  des  grands  reliefs  monta- 
gneux dans  les  Alpes  et  autres  systèmes  analogues  (2],  il  n'y  aura  pas 
seulement  des  glissements  suivant  des  plans  verticaux  ou  trés-inclinés  :  il 
y  aura  aussi  des  translations  relatives  suivant  "des  plans  voisins  de  l'hori- 
zontalité. Et  comme  ces  dislocations  complexes  du  soi  rigide  ancien  se 
font  sous  la  couverture  flexible  des  couches  secondaires,  celles-ci  s'inflé- 
chiront pour  s'adapter  ii  toutes  les  inégalités  de  leur  base  disloquée,  et  des 
fragments  plus  ou  moins  étendus  de  cette  base  se  trouveront,  en  maints 
endroits,  pousses  en  surplomb  sur  les  replis  de  l'enveloppe  flexible.  Il  est 
facile  de  se  représenter  la  complication  des  enchevêtrements,  des  intercala- 
tions  apparentes  qui  résulteront  de  la  combinaison  des  déplacements 
relatifs  des  lambeaux  disloqués  de  la  couche  inférieure  rigide  et  des  repHs 
indéûniment  multipliés  de  la  couverture  flexible,  s'adaptani,  le  plus  souvent 


(1)  Je  rappelerai  encore,  rârnme  exemple  en  pelit  de  t»\\s  randuisanl  1  cette  eiplicatioD,  Il 
sllualionuionnale  de  lieraie,  rtrandréeen  V  etlrémtnieol  aigu,  danj  une  ruplure  du  cticairc 
urgomen,àlamonUj;nedeViifroide,ina3sifdelaCbartreuse:  Bull.  Soc.  giol.,  2«  rfrie,  l.IX, 
p.ttOelpLl,  fig.  1.  (1852). 

(2)  Bull.  SiK.giol..itiine.l.ïUll,f.m.—R*vuedaa»tnuUi\Ufiqtta,iSxnaitB8. 


4879)  :     IMYi STRUCnmE  des  massifs  CBNTRAUX  des  ALPES*'  403 

iUMhie  rompce  et  par  à&s  courbures  contiaues,  aux  poussées  horizontales 
aussi  bien  qa  aux  tassements  et  glissements  verticaux. 

Je  ]i*oflerais  pas  afBrmery  sans  Tavoir  étudié  par  moi-même^  que  ces 
considérations  suffisent  pour  donner  une  explication  de  la  structure  des 
Alpes 'bernoises.  Mais  je  ferai  observer  que  ces  montagnes  sont,  dans  les 
Alpes  Boîsses,  dans  la  même  situation  de  première  zone  alpine  et  dans 
les  .mteies  conditions  de  constitution  géologique  que  le  Mont-Blanc  et 
nos  antres  massifs  des  Alpes  occidentales.  J'ai  donc  Tintime  convictiim 
qie  Fînterealation  des  coins  calcaires  entre  deux  niveaux  de  gm» 
vertical,  4^s  leiMettenberg,  le  Monch,  etc.,  doit  pouvoir  s^interpréter 
par  des  actions  mécaniques  telles  que  celles  que  je  viens  de  définir. 
De  Biteiie  que  dans  bieti  d'autres  questions  géologiques,  les  causes  les 
plus  sîmjdès  sont  ici  les  plus  probables,  pourvu  qu  on  leur  reconnaisse  une 
latitode? convenable  d  action,  soit  dans  le  temps,  soit  dans  Tespace. 

Par  la  considération  de  ces  deux  ensefnbles  de  terrains,  Tun  inférieur, 
déjà  anciennement  bouleversé,  et  rigide,  ne  se  prêtant  plus  qu'à  des  frac- 
tures et  à  des  glissemoits,  des  déplacements  relatifs  de  ses  lambeaux,  par 
mouvements  de  translation  —  l'autre  supérieur,  flexible,  s'adaptant  anx 
déformations  de  sa  base  disloquée  par  des  plissements  multipliés,  sans  m 
subir  toutes  les  fractures ,  nous  avons  un  principe  fécond  pour  l'explication 
des  pr^lèmes  orographiques,  dans  toute  la  partie  des  Alpes  ainsi  consti- 
tuée. Nous  comprencms  immédiatement,  par  là  même,  comment  et  pour- 
quoi soii  orographie  dififère  si  essentiellement,  comme  le  fait  observer 
M.  Stnder,  de  celle  du  Jura  ou  des  chaînes  secondaires  subalpines,  dans. 
les<]peUes  n'entrent  généralement  que  des  ensembles  d'étages  sensiblement 
concordants  entre  eux,  que  l'on  peut  considérer  comme  étant  restés  tous 
flexibles  îmqa'k  l'époque  de  leurs  dislocations  communes. 

Quant  à  notre  explication  de  la  slrticiure  en  évenlaU,  elle  subsiste 
dans' Sli  partie  e^jsentielle,  c'est-à-dire  dans  l'idée  d'une  compression  laté- 
rale, A'iin  étranglement  maximum  des  massifs  culminants,  au  nivean  des 
chatnes  moins  élevées  qui  les  étreignent  de  part  et  d'autre.  Quelle  que 
solit  la  théorie  que  Ton  adopte  sur  la  cristallisation  du  gtieiss  et  de  la 
prôtogine,  il  est  légitime  de  supposer  qu'avant  leurs  dernières  dislocationSi 
avant  leur  exhaussement  définitif,  ces  roches  avaient  conservé,  à  plusieurs 
milliers  de  mètres  de  profondeur,  un  certain  degré  de  plasticité  qu'dies 
n'ont  plus  dans  leurs  parties  voisines  de  la  surface  du  sol.  On  pourrait 
même  invoquer,  à  l'appui  de  cette  supposition,  des  faits  analogues  bien 
connus  :  on  sait  quelle  différence  de  cohésion  existe  entre  les  roches  grani- 
tiques sèches  et  celles  qui  sont  encore  imprégnées  de  leur  eau  de  carrière, 
ou  bien  encore  celles  qui  sont  submergées,  et  dans  lesquelles  les  pholades  et 
les  oursins  se  creusent  facilementdes loges.  Cette  moindre  cohésion  à  Tinté* 


ifti  URV.  —  BTIlUCTimi  DES  HASStrs  CKNTKAUX  bCS  ALPES,      f  6  jnit 

rieor.et  Ustructure  grenue,  Uporosil^loujoiHSseiisibicdeErodKSgruiitiqutt 
Euflisenl  pour  faire  co[n|)rendre  lu  compression,  rétranglomeol  drfi  massifs 
cntimaants,  vers  leur  base,  par  les  énormes  poussées  latérales  des  cbahics 
BMMns  ëlevtes. 

Ëa  reproduisant  ici  (pi.  IV,  fig-  4)  U  coupe  ia  massif  du  MoouBlaD*!, 
telle  que  je  l'ai  Ggurée  il  y  a  cinq  ans  (1  ),  d'après  M.  Favre  (2)  et  d'apràs 
mes  propres  recherches ,  je  dois  faire  observer  que  ,  dxns  nfon 
opinion  acUwIle,  la  stratification  à  peu  près  verticale  des  terraiiis 
incieas  de  la  chaîne  des  AiguilIcs-Rougcs  et  de  celle  du  Mont-Blanc 
date  de  dislocations  anl^ieurcs  aux  dépôts  du  trias  et  du  terrain  juraasiqae. 
La  siUialioB  normale  de  C€HX-ci  est  représralée  par  celle  da  lambeau  bo- 
riiontal  subsistant  au  sommet  de  la  plus  haute  des  Aiguilles-Rougcs  :  il 
n'yaurait  donc  riend'eTtraordinaire,  à  mon  sens,  qu'on  en  rencontrât  quelque 
autre  lambeau,  placé  de  même,  sur  quelqu'une  des  sommités  du  Mont- 
Blanc  ;  et  celui  du  plateau  des  Fours,  à  l'extrémité  â,  0.  de  1»  chaîne. 
est  Ib  pour  en  démontrer  la  possibilité.  Les  profondes  vallées  de  Chamonii 
et  d'Entréves  représentent  deux  grands  cflondremenls  longitudinaux,  dans 
lesquels  te  terrain  jurassique  s'est  enfoncé  et  s  été  nécessatremml 
replié,  rafQulé  et  comprimé,  dans  des  conditions  très-complexes,  qui  ne 
représentent  plus  ses  relations  normales  avec  les  roches  anciennes.  Quant 
au  gneiss  du  Mont-Gbélif,  il  est  dans  des  conditions  tout  autres  que  les 
roches  du  Mont-BhiDc  ;  il  forme  l'autre  b^d  d'une  gnmde  faille,  qui  est 
im  (ks  Irails  fondamentaux  de  la  structure  di;  celle  partie  des  Al]ie3  (3) 
et  qui  date,  lrés-prol>ableiiii>nl ,  di'  répiKpie  même  des  dislocations  des 
terrains  anciens.  Le  gneiss  du  Mont-Chétif  est  recouvert,  k  peu  ^rës  eil 
ooncordance,  par  la  série  des  assises  triasiques  du  Cramont,  et  ainsi  ce 
gneiss  était  encore  presque  horizontal,  quand  le  trias  se  déposait  sur  les 
tranches  du  gneiss  vertical  des  Aiguilles-  Rouges. 

J'ïti. établi,  en  effet,  qu'en  dehoi^  de  notre  première  zone  affine,  ofa 
les  terrains  anciens  sont  généralement  redressés  dans  une  posïtioa  Toisina 
de  la  verticale,  (ottérieuremerU  au  dépôt  du  trias,  on  pouvait  distin- 
guer d'autres  zones,  plus  rapprochées  du  versant  italiea,  oii  es  mêmes 
terrains  anciens  sont  restés,  au  contraire,  sensiblement  horizontAux  jus- 
qu'après les  dépôts  du  trias  et  même  du  terrain  jurassique,  et  n'ont  été 
notablement  bouleversés  que  simultanément  avec  l'énorme  épaisseur  de  ces 
tarains  secondaires  qui  les  avaient  recouverts.  Dans  ces  zones  intérieu.'es, 
ou  sur  le  versant  italien,  nous  devons,  par  conséquent,  retrouver  la  régula- 
rité classique  des  soulèvements  du  Jura,  des  voàtes  centrales  i  double  pente, 

(1)  Hevue  âei  court  uUnU/tqun,  18  ivril  1868. 

(!)  Rtcktnhu  giol.,  de  pi.  XVIII,  Rf-  1- 

<3)  BuU.  StK.  giol.,  !«  tétk,  t.  XXllI,  p.  483  d  pi.  X,  Ûg.  I. 


4M8r     ABIUI».  -^  PROFILS  OiOLOGIQUES  IU)«S  LA  CRAIB  DU  8.^0.        t05 

tamé»  par  ks  chiistes  cristallins.  G*est  ce  qai  se  présente,  par  etemple, 
eirtre  Aramans  et  Sase,  dans  la  conpe  du  terrain  triasique  du  Mont-Genis  et 
da  massif  cristallin  du  Mont-Âmbin,  qui  en  représente  la  voAte  centrale  (1). 
En  traçant  sur  la  Carte  géologique  de  la  Suisse,  dans  le  Canton  da 
Tessin,  une  ligne  de  séparation  entre  la  zone  du  gneiss  vertical  et  celle 
dn  gneiss  peu  incliné,  M.  Studer  a  posé  la  base  d'une  distinction  orogra- 
piûque  do  même  genre,  qui  doit  aussi  correspondre  à  des  différences  non 
mofais  tranchées  dans  la  structure  et  la  configuration  des  chaînes  du  yer- 
sant  italien  comparées  aux  chaînes  du  St-Gothard  ou  des  Alpes  bernoise?. 

M.  MuNisR  Ghalbcas  donne  quelques  détails  sur  les  genres  de 
Rndistes  qu'il  a  établis  dans  dans  le  Journal  de  Conchyliologie,  et 
sur  des  Trigonies  qui  ont  été  confondues  par  plusieurs,  paléontolo- 
gistes. 

Le.  secrétaire  donne  communication  de  la  note  suivante  : 

PROFILS  GÉOLOGIQUES  DES    CHEMINS  DE  FEA  D'ORLÂANS  TRàVERSANT 

LA  CRAIE  DU   SUD-OUEST, 

par  M.   ARNAUD. 
(PL.  IX). 

'  Le  bassin  crétacé  du  Sud-Ouest  est  traversé  par  trois  lignes  de  che- 
mins de  fer  de  la  compagnie  d'Orléans  :  Paris  à  Bordeaux,  Paris  à 
Agenpar  Périgueux,  Coutras  à  Brive3. 

La  première  de  ces  lignes  attaque  la  craie  presque  aux  portes  d'An- 
gonléme,  vers  le  milieu  de  la  frontière  septentrionale  du  bassin,  et  la  tra- 
tarse  dans  sa  partie  moyenne,  sensiblement  du  nord  au  sud, 

La  ligne  de  Paris  à  Âgen  suit  une  divection  analogue;  mais  elle 
atteint  la  craie  inférieure  presque  sous  la  latitude  où  la  Ugne  précédente 
abandonne  la  craie  supérieure,  et  elle  est  voisine  de  la  limite  orientale 
du  bassin. 

La  troisième  relie  en  quelque  sorte,  les  deux  précédentes  par  une  voie 
transverse  dirigée  du  Sud-Ouest  au  Nord-Est,  de  Mussidan  à  Périgueux 
et  sensiblement  vers  TEst,  à  partir  de  ce  point. 

La  ligne  de  La  Rochelle  à  Rochefort,  qui  rencontre  la  craie  près  de 
cette  dernière  ville,  ne  la  coupe  que  sur  3  à  4  kilomètres,  et  ne  peut  être 
qu'indiquée  dans  un  travail  d'ensemble. 

L'étude  du  développement  successif  des  couches  traversées,  de  leurs 
caractères  minéralogiques  et  de  leurs  faunes,  complétée  par  l'observation 
des  points  laissés  en  dehors  de  ces  lignes,  démontre  que  le  bassin  du  Sud- 


(i;  BuU.  Soc  géol.,  le  séiie,  t  XVm,  pL  L 

26 


[  inc 

bu 

\  (on 

L 


IM   ASBACti.  —  ntonu  c^lociqdgs  dame  u  «saie  hj  s.-o.    4  G  )aii 

Oocst,  intimement  lié  au  début,  pendant  la  période  de  ia  craie  inférieure, 
au  bassin  libérien,  s'en  est  graduellement  affranchi  pendant  )a  période 
de  la  craie  moyenne,  et  s'est  rallachë,  pendant  la  période  de  I»  craie 
supérieure,  au  bassin  pyrénéen,  opérant  ainsi  «n  mouvenieal  de  bas- 
oaie  autour  d'un  axe  dirigé  du  Nord-Est  au  Sud-Oupst. 

J'ai  exposé  et  discuté  précédemment  (t)  les  limiles  des  trois  divisioiu 
qui  viennent  d'élre  indiquées  :  elles  sont  généralement  admises  par  les 
géologues  qui  se  sont  occupés  de  la  craie  du  Sud-Ouest,  sauf  les  subdivi- 
sions auxquelles  chacun  de  ces  étages  a  pu  être  soumis  :  quelques  auteurs 
ftut  cependant  rattaché  au  Turonicn,  craie  moyenne,  les  bâncsà  Ostracécs 
et  à  Ammonites  qu'ils  ont  considéiég  comme  le  début  de  ce  groupe.  Une 
élude  approfondie  ne  permet  pas  de  mainlenir  cette  associatioB  :  si, 
pour  éviter  ta  mulliplicalion  des  étages,  on  reconnaît  la  néco«siti  de 
relier  ces  couches  à  l'une  des  deux  périodes  qu'elles  avoisinent,  c'est 
incontcslablement  k  la  craie  inférieure  qu'ikonvient  de  les  rattacher  :  leur 
fiuioeetU  direction  progressive  d(  leur  développement  attestent  l'iuiiléde 
formation  qui  a  présidé  à  leur  dépdt. 

L'ensemble  de  la  formation  paut  élre  résumé  par  le  tableau  suivant  : 
Craie  inférieure  :  Cénomanien,  d'Orbigny  ;  Gardonien  et  Caren- 
tonien,  Coquand;  grès  verts  et  calcaires  à 
Ichlhyosarcolites.  Manés;  4'élage,d'Archiac; 
auxquels  on  rattacherait  Les  marnes  à  Ostra- 
cées  et  à  Ammonites, 
Cr^ie  moyenne  :  Turonien  d'Orbigny;  AngoumieDclProvencien, 
Coquand;  Calcaires  &  rudisles,  Manés; 
3^  étage,  d'Archiac. 
Craie  supérieure  :  &éuoa\en,  d'Orbigny,  Coniacien,  Santonien, 
Campanien ,  Dordonien  ,  Coquand  ;  craie 
supérieure,  Manës;  i"  et  2*  étages,  d'Ar- 
chiac. 

Ces  gronpes  peuvent  naturellement  se  subdiviser  ainsi  : 
Craie  inférieure:  i'  Bancs  à  Ichlhyosarcolites; 

2°  Marnes  à  Oslracées  et  à  Ammonites; 
Craie  moyenne  ;  3"  Calcaires  à  Radiolites  lumbricalis ,  de.  ; 
(Angoumien,  Coquand). 
4°  Bancs  à  Sphœrulites  radiosus,  etc.  ;  (Pro- 
vencien,  Coquand). 


(1;  Bull.  Sçe,  giol..  3  tim,  l  XIXU,  p.  18». 


ièl8        ABlfAUD.  — >  PfteFILS  CiOLOGIQUES  BAIfS  LA  CBAIB  DU  S.-a.         40T 

Om«6  supérieure  :  5^  Goniacien  et  Sanionlen,  Coquand  ; 

6®  Campanien,  Goquand; 
7^  Dordonien,  Goquand. 

Chacune  de  ces  subdivisions  correspond  à  une  modification  naturelle  : 
elles  constitueront  des  étages  ou  de  simples  sous-étages,  suivant  Tim- 
portance  plus  ou  moins  grande  attribuée  par  chaque  auteur  à  ces  varia- 
tions ;  on  ne  doit  cependant  pas  perdre  de  vue  la  liaison  qui  unit  les 
divers  termes  de  chaque  groupe,  et  ne  qui  permet  pas  de  les  scinder  d'une 
manière  absolue  en  étages  complètement  séparés. 

Les  profils  généraux  reproduisent  ces  trois  divisions;  la  craie  supé- 
rieure seule  porte,  par  la  différence  des  teintes,  la  trace  des  subdivisions 
qu'elle  peut  recevoir. 

Les  chemins  de  fer,  il  est  inutile  de  le  faire  remarquer,  ne  donnent 
])8S  sur  le  terrain  la  coupe  continue  des  couches  qui  constituent  ces  étages  : 
des  profils  détaillés,  qui  seront  prochainement  publiés,  à  Téchelle  de 
0,002  pour  les  hauteurs,  et  0,0002  pour  les  longueurs,  préciseront  les 
constatations  exactes  que  ne  peut  reproduire  un  travail  d'ensemble;  néan* 
moins,  à  de  rares  exceptions  près,  Tétude  des  tranchées  permet  de  prendre 
ime  connaissance  complète   des  dépôts   du  bassin   qui  nous  occupe. 

La  ligne  de  Paris  à  Bordeaux  traverse  sans  lacune,  à  partir  des  cal- 
cidres  à  Icht^yosarcolithes  jusqu'aux  bancs  inférieurs  dé  Tétage  Dordo- 
nien, la  série  des  dépôts  crétacés  dont  les  couches  extrêmes  (Gardonien^ 
darentonien  inférieur  d'une  part,  Dordonien  moyen  et  supérieur  de  Tautre), 
doivent  être  recherchés  en  dehors  de  la  voie. 

La  ligne  de  Mussidan  à  Thenon  se  tient  exclusivement  dans  la  craie 
supérieure,  qu'elle  traverse  presque  en  entier,  à  l'exception  seulement  de 
ses  premières  assises. 

La  ligne  de  Paris  à  Agen,  la  plus  complète  par  son  développement  et 
les  accidents  multipliés  de  terrain,  traverse  dans  leur  ensemble  les  puissants 
dépôts  de  la  craie  jusqu'à  la  première  apparition  de  la  zone  Dordonienne. 

Les  mers  crétacées  ont  formé  dans  un  lit  h'régulier  leurs  premiers  dé* 
pôls:  sur  certains  points,  des  ondulations  manifestes  du  sol,  sur  d'au- 
tres des  dénivellations  brusques,  modifiant  la  direction  générale  des 
courants,  ont  apporté,  dans  la  constitution  et  la  forme  des  couches 
contemporaines,  de  notables  variations.  L'observation  montre  d'ailleurs 
que  la  soudure  de  ces  fractures  antérieures  à  la  craie  a  rarement  été  assez 
puissante  pour  résister  aux  nouveaux  ébranlements  de  la  croûte  terrestre, 
et  que  la  plupart  de  ces  failles  ont  été  reprises  après  le  dépôt  des  couches 
crétacées,  dont  elles  traçaient  en  quelque  sorte  par  avance  la  future  di^ 
location. 


iOB      ARNAUD.  —  PBOFILS  GÉOLOGIQUES  DATtS  LA  OUÏE  Dt  S.-O.     (6  JOID 

Les  dénivellaLions  sont  du  reste  d'autant  plus  fréquentes  et  plus  éner- 
giques qu'elles  se  sont  produites  sur  des  points  plus  rapprochés  du  platCiau 
central  ;  c'est  ainsi  que  la  ligne  de  Paris  à  Bordeaux  n'offre  qu'un  nombre 
restreint  de  failles,  les  irrégularités  des  dépôts  crétacés  se  traduisant  pres- 
que toujours  par  de  simples  plis  qui  n'altèrent  pas  le  parallélisme  des 
couches  :  ces  plis  sont  1c  résultat  des  derniers  frémissements  du  sol  hrisé 
au  loin  par  des  forces  qui  venaient  s'éteindre  à  une  certaine  distance  de 
leur  origine. 

Un  des  effets  les  plus  remarquables  de  ces  dislocations  s'est  produit 
dans  le  loîsinage  de  SaiulrFroDt,  entre  les  stations  de  Sauveterre  et  Cu- 
zom,  ligne  d'Agen. 

Un  premier  pbëuomâne  avait  régulièrement  soulevé  les  couches  créta- 
cées, et  couronuë  par  leurs  assises  supérieures  reliées  au  banc  de  Cuzom  ei 
Libos  les  points  coupés  aujourd'hui  par  raflleuremeiit  des  terrains  juras- 
siques ;  UD  mouvement  postérieur,  dont  la  puissance  est  attestée  par  l'é- 
nergie de  ses  effets,  prenant  en  écbarpe  du  S.  E.  au  N.  0.  ce  pli  de 
terrain,  l'a  violemment  séparé  des  bancs  qui  le  prolongeaient  au  S.,  et  a 
rejeté  À  vingt  kiiomètres  au  N. ,  au-delà  du  tunnel  de  la  Trape,  l'axe  du 
premier  soulèvement.  Deux  failles  secondaires  entre  Belvès  et  la  Trape 
complètent  les  effets  de  cette  dislocation. 

Inversement  la  faille  de  Saint-Cirq,  entre  la  station  des  Eyries  el  celle 
du  Bugue,  même  ligne,  est  le  dernier  témoin  d'un  hiatus  considérable  du 
sol  qui  a  entraîné  l'airaissemeut  exagéré  des  couches  au  S.  de  ce  point. 
Sa  diret'tion,  neitenuinl  accusée  de  Cahors  a»  N.  du  dcparlcnieol  delà 
Charente,  traverse  sur  trois'  points  la  ligne  d'Agen,  à  Saint-Cirq,  k  la 
source  de  Toulon,  et  enlin  à  Ghancelade  entre  Périgueux  el  Châleau-Lé- 
véque;  de  la  elle  se  prolonge  dans  la  Charente  par  la  source  de  la  Touvre 
et  les  derniers  témoins  de  la  craie  au  N,,  kChampniers  (ligne  de  Paris  k 
Bordeaux),  Jusque  près  d'Aigre,  et  va  se  perdre  dans  le  département  des 
Deux-Sèvres. 

Il  serait  facile  de  multiplier  les  exemples  des  bouleversements  qn'asnbis 
le  bassin  du  S.  0,  si  celle  étude  ne  nécessitait  des  développements  hors 
de  proportion  avec  le  cadre  de  celle  note  :  ceux  qui  viennent  delre  cités 
suffisent  pour  montrer  l'énergie  des  actions  qui  se  sont  produites  dans  ce 
bassin  après  le  dépOt  des  terrains  crétacés. 

Les  commuDicatioDs  suivantes  n'étant  pas  parvenues  en  («mps 
utile  au  secrétariat  ont  été  reportées  à  la  fia  du  volume. 


4873  G08SELET.  —  BASSIN  HOUILLSR  DU  NOID.  i09 

nrUDBS  REUTIYBS  AU  BASSUf  HOUILLER  DU  NORD  DB  lA  PRAJfCB 

par  M.  j.  GossBLST  (1). 

Appelé  à  professer  la  Géologie  dans  une  des  provinces  les  plos  indus- 
trielles de  la  France,  j*ai  cru  que  je  pourrais  y  faire  apprécier  Futilité  de 
notre  belle  science  en  l'appliquant  aux  besoins  du  pays,  et  spécialement 
en  contribuant  à  faire  connaître  la  direction  et  les  contours  du  riche 
bassin  houiller  qui  s'étend  sous  une  partie  des  départements  du  Nord 
et  du  Pas  de  Calais. 

J*ai  donc  cherché  depuis  quelques  années  à  déterminer  les  rapports  de 
la  houille  du  Boulonnais  avec  celle  de  Yalenciennes,  et  à  distmguer  plu- 
sieurs niveaux  géologiques  au  milieu  des  roches  rouges  du  système  du 
Poudingue  de  Burnot  qui  limite  au  sud  notre  terrain  houiller. 

I.  —  Déjà  en  1860  j'avais  entrepris  de  démontrer  que  les  terrains  dévo- 
nien  et  carbonifère  du  Boulonnais  sont  dans  le  prolongement  de  la  bande 
dévonienne  et  carbonifère  que  Ton  suit  depuis  Liège  jusqu'à  Tournai. 
Mes  conclusions  ont  été  admises  pour  le  terrain  dévonien,  mais  non  pour 
le  terrain  carbonifère,  au  moins  en  ce  qui  concerne  Tâge  de  la  houille. 
Il  y  a  quelques  mois,  dans  son  adresse  à  la  société  géologique  de  Londres, 
M  Prestwich  suppose  encore  qu'elle  appartient  à  Tétage  du  calcaire 
carbonifère.  (2) 

J'ai  donc  fait  de  nouvelles  recherches  dans  le  Boulonnais  avec  la  col- 
laboration de  M.  Bertaut,  conducteur  des  Ponts-et-Ghaussées  de  St-Omer 
et  ancien  compagnon  d'études  de  M.  Triger.  Nous  avons  pu  recueillir 
de  nouvelles  preuves,  à  la  fois  stratigraphiques  et  paléontologiques,  que  la 
houille  de  ce  pays  appartient  au  Goal-measure,  au  vrai  terrain  houiller  de 
Belgique. 

Ohn  peut  y  distinguer  deux  zones  : 

1®  La  supérieure  formée  de  schistes  avec  veines  de  houille  exploitables, 
oà  un  de  mes  élèves  M.  J.  Barrois  a  recueilli  : 

Peeopteris  Loihii,  Annularia  radiata, 

Nevropteri»  heteraphylla,  AsUrophyllites  delicatulut , 

Sphenopteris  eoraUoideSf  Calamités  Suekowi, 

Trichomanites  delicatulut,  CalanUtet  Cy$ti, 
Sphenai^llum  erotum, 

Tous  ces  végétaux  sont  de  Tépoque  houillère  proprement  dite.  Lonqoe 
la  houille  est  subordonnée  au  calcaire  carbonifère,  elle  est  accompagnée 
d*une  flore  toute  différente  ob  abondent  les  Lycopodiacées  du  genre 
Sagenaria,  L*absence  totale  des  Sigillaria,  ainsi  que  la  prédominence 
des  Calamités,  des  Asterophyllites^ti  des  Annu^ria,  tendraient  même 

(1)  Voir  ci-dessas,  p.  301. 

<2)  Addiets  delîTered  at  tiie  anniTersary  meetinf  of  the  Geological  Society  of  Loadon,  on 
tiie  16  th  of  Fébroary ,  187S,  p.  59. 


m 


-  BAaSI»  HODILLEH  M)  t 


rjôit 


à  prouver  que  k  houîllti  exploitée  dans  le  Bowlnnnais  appartient  am  ni- 
veaux moyen  ou  supérieur  du  Icrruin  bouiller,  luis  que  les  a  admis 
M.  Geinitz. 

2"  L'iuférienre  eomposc'e  de  grès  blancs  avec  veinules  ou  nids  de 
bouille   et   Produclus  Flcmingii. 

Sous  ces  gits  licnncat  les  calcaires  à  Producltis  gîganleus,  qui  dans 
le  Boulonnais  comme  en  Belgique,  conMituent  le  niveau  supcficur  du 
calcaire  carliooifère  ;  puis  l'horizon  du  Prodiiclus  undalus,  qui  est  celui 
du  marbre  Napoléon,  celui  du  Prodxictus  Cora  où  on  trouve  les  marbres 
Henriette  et  Caroline,et  enSn  la  Dolomie.  C'est  exactement  la  même  suc- 
cession qu'en  Belgique.  Nous  en  concluons  que  le  calcaire  carbonifère  du 
Boulonnais  représente  exactement  celui  de  Belgique,  et  que  la  bouille  qui 
le  surmonte  correspond  aussi  à  la  bouille  Belge. 

Cependant  h  llardinghcm  les  puits  traversent  le  calcaire  carbonifôre  avant 
d'atteindre  la  bouille.  G'e^t  une  anomalie  apparente  qu'il  fallait  expliquer. 

La  supposiiioQ  la  plus  simple,  c«lle  que  je  fisen  1860,  rutd'admettre 
un  renversement  du  calcaire  sur  les  schistes  ;  mais  les  faits  y  sont  con- 
traires. Car,  dans  celte  hypothèse,  les  couches  de  houille  auraient  leurs 
toits  et  leurs  murs  renversés,  le  calcaire  les  recouvrirait  en  slraliScalion 
concordante  et  appartiendrait  au  niveau  supérieur,  celui  ii  Productta 
giganteus.  Or  les  schistes  houillcrs  sont  dans  leur  position  normale,  le 
calcaire  qui  est  au-dessus  appartient  au  niveau  à  Produdus  undatus 
(calcaire  Napoléon),  cl  il  Cifl  pu  slralilicalion  'liscnrdiinle  sur  la  houille. 
Tandis  que  celle-ci  plonge  sous  un  angle  de  20",  le  calcaire  n'a  qu'une 
inclinaison  de  it",  différant  par  conséquent  de  8^  de  la  précédente.  Nous 
supposons  qu'il  y  a  entre  les  deux  a.-ïsises  une  faille  très-oblique,  et  que  le 
calcaire  est  venu  chevaucher  sur  les  tranches  des  schistes  coupés  en  siEIlct. 

Coupe  da  houillères  de  Loajuinghen,  prés  (Tllarilinghen. 

Puils  PuiU  Puits 

duSouicb         Renaissance         Pro^idcoce 


C  Calcaire  carbonifère.  loct.  IS». 
H  Scliisles  bouiUers.  Ind.  30°. 
f  Faille. 

Ces  failles  trës-indinêes  par  rapport  aux  couches  qu'elles  séparent,  sont 
fréquentes  dans  le  terrain  bouiller.  A  Ougrée  près  de  Liège,  la  bouille  est 


f»7> 


Ml 


■rinlilée  es  stratifidation  disfordante  par  le  (erraindévotaMn,  ethdïMK'' 
àtoM  qm est  de  fô  k  20°  arec  les dresttnts  (1'  2'  3'  4*  5')  deraitàpeme 
de  8^  «vec  les  pbtears  {\  '  2'  3*  i*) ,  comnie  à  Hardinghea  le  déTooiea  est 
laêtneen  ilratification  parfaitemeal  coiuoidaate  avec  les  plttte«n  Ai  hnt 


Coupet  ét$  kouiUèrei  fOugrit,  pré*  Ltigt. 


A  céHflttademrleterntm  carbonif^  du  Bonloiuais,  pnblite  dans  \m 
Vémoires  de  la  Bociélé  àen  scieaces  de  Lille  (1),  nous  avons  joint  une  carte 
géologique  au  -«^âô~  ''^  terrains  primaires  de  cette  région.  Pour  fadlitcr 
)b  (tontr6le  de  nos  observations,  nous  avons  indiqué  les  afilearements  par 
éas  teintes  plates,  laissant  en  hachures  de  la  même  couleur  les  portiwu 
ia  terrain  que  nous  n'av(»iB  pu  observer  directonuit,  iflkil  dant  moa  god- 
dnoas  la  nature  d'après  des  observations  faites. 

Je  pense  que  ces  cartes  pourront  être  utiles  pour  les  étsdes  de  dâûl  dans 
lea  pbys  oomme  le  nôtre,  oii  les  roches  anciennes  sont  presque  partout  m- 
Atas  par  le  limoo.  An  ocHuinencenKait  de  l'annéeg'ai  présenté  kl' AoadéaA 
da  B^^fiqae  une  carte  sembli^  pour  les  «tcsira  dévoBÎew  de  lllotlé- 


IL  Le  bassin  houitlerfVaaahBdge  est  limité  an  md  pw  âne  graadB 
lùUeque  l'en  peut  mnvredepuisLiègejnsqae  dans  le  Pas-d&^îidaiB,Aqtie 
j'»  n^i^èe  dés  1860  (2).  Xd  lèvre  sad  de  ctittefaitle  œt  fomée,  Bdt  par  itt 


(1)  »  (M*,  t.  XI,  tB73. 

(1)  mautoisark*lerrtiaipriiDiiradehB<l|lqn«,  des  (nriraai  fAm 
l«nii,p.6. 


I 


i18  COSSBLBT.   —BASSIN   SOUILLER    DU    KORD.  ISjoill 

ensemble  de  roches  rouges,  soit  pat  nne  étroite  bande  de  terrain  silurieD, 
après  laquelle  on  trouve  loujours  les  roches  ronges.  Celles-ci  fomienl  tut 
étage  puissant,  dont  l'étude  géologique  n'a  mt^mc  pas  été  tentée.  J'ai  pensé 
cependant  qu'il  serait  uliled'yétabljr  des  divisions  stratigraphiques,  dételle 
sorte  qu'on  pût  reconnaître,  qnand  un  sondage  les  alttinl,  k  quel  nÏTean 
géologique  on  se  trouve,  et  par  cooséquencc  à  quelle  distance  on  est  du  bas- 
gin  houiller.  Ces  considérationsm'onl  engagé  à  entreprendre  ce  travail,  pen 
attrayant  par  lui-même  en  raison  de  la  oaiure  du  pays  et  de  l'absence  totale 
de  fossiles.  Il  va  être  publié  dans  les  Annales  des  sciences  géolo- 
giques (1). 

Lorsque  les  travaux  de  Dumonl  eurent  démontré  quelelerrain  antbraxt- 
fère  de  la  Belgique  pouvait  se  diviser  en  quatre  systèmes  aliemativcmenl 
calcaire  el  quarzo-schlstenx,  M.  Elle  de  Beaumonl  proposa  de  désigna 
sous  le  nom  de  poudingue  de  Biirnol  le  système  quarzo-schistcux  inTerieur 
qui  comprend  l<^s  poudlngues  rouges  que  traverse  la  vallée  de  la  Meuse  k 
Éurnot  entre  Dinanl  cl  Namur  (2).  D'après  l'Illuslre  géologue  que  je  cite, 
le  système  du  poudingue  de  Burnot  forme  au  sud  de  la  province  de  Na- 
mur une  bande  méridionale  qui  s'appuie  sur  le  flanc  seplcatrioual  du  ter- 
rain ardoisier  de  l'Ardenne;  on  en  voit  la  tranche,  ajoule-t-il,  dans  ta  vallte 
de  ta  Meuse  entre  Fcpin  et  Givet. 

£n  1848  Dumont  divisa  U  bande  méridionale  du  poudingue  de  Bumot 
en  deux  parties  très-inégales  :  de  l'inférieure,  qui  était  de  beaucoup  la  pins 
épaisse,  il  fil  le  terrain  rhciiaii  :  la  supcriettrf,  réduite  aiit  schisles  et  aux  grès 
rouges  de  Hierges,  fut  laissée,  avec  la  totalité  de  la  bande  septentrionale, 
dans  son  système  quarzo-schlsteux  inférieur,  que  beaucoup  de  géologues 
continuèrent  à  appeler  poudingue  de  Burnol. 

Je  propose  de  revenir  à  roplnlon  de  M.  Elle  de  Iteaumont  ;  je  démontre 
que  le  système  du  poudingue  de  Bumot  ou  système  quarzo-schisteux  in- 
férieur, tel  qu'on  le  voit  entre  Bumot  et  Uave,  est  contemporain  de  tout  le 
lerrab  Rbénan  que  coupe  la  Meuse  entre  FcpIn  et  Vireux. 

Le  village  de  Dave,  au  sud  de  Namur,  est  construit  sur  les  schistes  silu- 
riens de  la  bande  du  Condros,  que  l'on  voit  aMeurer  à  l'extrémité  du  vil- 
lage sur  le  chemin  de  Nanine.  Dans  le  bois  qui  est  au  sud,  derrière  le  parc 
du  château, il  y  a  des  carrières  oii  l'on  exploite  des  arkoses  reposant,  en  cou- 
ches inclinées  de  45°, sur  les  schistes  siluriens  qui  affleurent  ;i  5  mètres  de  h 
carrière.  La  partie  inférieure  de  l'arkose  contient  un  grand  nombre  de  galets 
qui  la  fontpasser  au  poudingue.  Ce  poudingue,  peu  cohérent  du  reste,  se  voit 
très-bien  contre  la  clôture  du  parc,  formant  un  banc  de  1  à  3  mètres  d'é- 
paisseur. 

(I)  T.  IV. 

'  m  de  la  carte  gtelogiqn»  de  Fnncc,  I,  p.  131. 


487â  GOSSELBT.  Ba  BASSm  HOUILLER  DU  NORD.  il  3 

DIV6 


8  Schistes  siluriens. 

p  Poudingue  inférieur. 

a  Arkose. 

c  Schistes  compactes  et  psammites. 

Sur  la  rive  gauche  de  la  Meose,  à  Tentrée  du  ravin  de  Fooz,  on  ex- 
ploite du  psammite,  qui  contient  une  petite  couche  de  schistes  rouges, 
et  paraît  reposer  directement  sur  les  schistes  siluriens  visibles  à  20  mè- 
tres à  peine  de  la  carrière.  Mais  sur  Je  plateau  au  nord  de  Fooz  on  re- 
trouve sous  les  psammites  Tarkose  et  le  poudingue,  si  peu  dur  qu'on  en  ra- 
masse les  p:alets  libres  à  la  surface  du  sol. 

Depuis  Fooz  jusqu'au  ravin  de  Taillefer,  les  escarpements  de  la  Meuse 
sont  formés  de  grès.  Ce  sont  d'abord  des  grès  blancs,  roses,  ou  panachés,  dont 
les  principales  exploitations  soat  aux  carrières  de  Birlenfosse,  à  la  hauteur  de 
la  seconde  terrasse.  Le  long  de  l'escarpement  inférieur,  dans  le  bois  du  Collet, 
les  carrières  sont  ouvertes  dans  des  couches  plus  récentes  ;  ce  sont  des  grès  d'un 
Tert  sombre  présentant  çà  et  là  une  couleur  gris  de  fumée  ou  rouge.  A  la 
hasid  il  y  a  une  couche  très-riche  en  débris  végétaux,  surtout  en  Sagenaria. 

Au  milieu  de  ces^rès,  principalement  dans  les  grès  blancs,  on  trouve  de 

nombreuses  couches  de  schistes  rouges.  Bientôt  ceux-ci  prédominent,  le 

'  grès  lui-même  devient  rouge,  les  grains  de  quartz  augmentent  de  grosseur  et 

se  mélangent  de  galets.  Viennent  enfin  des  bancs  de  vrai  poudingue  qui 

sont  à  proprement  parler  le  poudingue  de  Bumot. 

Lorsque,  en  continuant  à  marcher  vers  le  sud,  on  a  franchi  le  petit  ravin 
qui  va  déboucher  en  face  de  l'usine  de  Taillefer,  on  se  trouve  en  présence  de 
belles  carrières  de  marbre  ouvertes  dans  le  calcaire  de  Givet  ou  dévonien 
moyen.  Il  constitue  un  petit  bassin  qui  contient  un  lambeau  de  schistes  et  de 
psammites  dévoniens  supérieurs.  Au-delà  il  y  a  un  pli  en  voûte  du  dévonien 
inférieur,  dont  l'axe,  situé  en  face  de  la  station  de  Lustin,  est  formé  par  les 
grès  vert  sombre. 

Une  seconde  voûte  de  roches  rouges  avec  poudingue  se  montre  en  face 
de  Godinne.  On  peut  y  constater  qu'il  y  a,  entre  le  poudingue  et  le  calcaire 
de  Givet,  10  à  20  m.  de  grauwadce  rouge  très-homogène.  La  même  roche 
se  voit  exactement  dans  lia  même  position  à  Rémouchamps  près  de  Spa; 
mais  là,  entre  la  grauwacke  rouge  et  le  poudingue,  on  trouve  quelques  bancs 
de  grauwacke  brune  remplie  d'encrines,  que  Ion  reconnaît  parfaitement 
pour  représenter  la  grauwacke  de  Hierges  ou  base  des  schistes  à  Sp.  cul- 
trijugatus.  On  peut  donc  rapporter  la  grauwacke  ronge  de  Rouilloii  à  cet 


G0E8ELET.   —  BASen  HOl'11-I.En  MJ  HOU». 


19  jrâi 


I  borizon  géologique.  J'ai  prolongé  la  coupe  de  1«  Meuse  au  sud  jusqu'à  Yvoir 
pour  me  relier  à  la  coupe  donnée  par  M.  Duponl  (  I  );  si  on  y  ajoule  celle  àa 
Givet  à  Mézières  que  j'ai  publiée  il  y  a  10  ans  (2),  oo  aura  la  coupe  gé- 
nérale des  terraios  primaires  de  la  vallée  de  la  Meuse,  sans  autre  lacune  que 
quelques  kilomètres  de  dévonien  supérieur.  J'espère  la  combler  bientôt. 

Coupe  géologique  «ihxml  la  vallée  dt  la  Meau  (rive  gauçU),  <f  Yvoir  à  Namur. 
(Édiellr  de  lospKur  gj^ 

Binir*  BuTQol  Pro&odrilto  Wilpifl 


t>'     n          i 

■  "     B 

/    " 

Jsine  de  TiilUor 

Slalion  de  Dave 

^H          - 

■  Tuf  roodmiB. 

V  * 

SdnitK  bouiDcrr. 

^      4 

dlcairp  Mrhonifflre, 

3 

hsamiiiiles  du  tondros 

■)«,. 

SchislFs  (le  FimeuDe. 

1 

Carcairedf  Gliel; 

Dé.. 

a 

Grauwicke  rouge  de  nouillan. 

>,^:^?\(i^'^j^>^^ii./^^^'\^ 


p  Pondinfue  de  Boniol. 

(.  Sdihm,  pïammiteset  grfenniK  A^BanoL 

n  Grfe  de  W*p  on. 

I  Grj'>  Uanc  du  boisd'jiDM. 

0  Schi^li^  compactes  et  psammtes  de  Foai> 

S  Schistes  silurieiM. 


£a  résumé,  le  sysléme  du  pondingoede  Bumot,  ou  antrement  dit  là 
bande  septentrionale  du  Dévonien  inférieur,  peut  se  divifer  de  la  manière 
suivante  en  commençant  par  les  couches  inférieures  : 

1°  Poudingue. 

2*  Arkose  de  Dave. 

3°  Psammites  et  schistes  compactes  de  Foos, 

4"  Grès  blanc  de  Birlenfosse. 

5°  Grès  vert  sombre  du  bois  du  Collet,  à  Wépion. 

6"  Grès  et  schiste  rouge  avec  poudingue  de  Bomot. 

1"  Grauwacke  rouge  de  Rouillon. 
L'ensemble  de  toutes  ces  couches  a,  entre  Fooz  et  Taillefer,  nne  largcnr 
de  2,700  mètres  environ,  et,  comme  leur  inclinaison  est  en  moyenne  de 
45°,  on  peut  estimer  leur  épai^ur  à  1,900   métrés,  en  nomliie  rond 
deux  kilomètres. 


1873 


GOSSEI£r.  —  BASSIN  HOronXER  DD  ITOKD. 


f<5 


Ijears  rapports  stratigrapliiqnes  avec  les  couches  siluriennes  du  Condros 
sont  assez  obscurs  :  car  les  unes  et  les  autres  plongent  vers  le  sud,  et  la  seule 
discordance  qu'elles  présentent  se  réduit  à  une  différence  d'angle  toujours 
peu  appréciable  dans  ces  régions  si  disloquées.  Mais  à  Ombret,  entre  Huy  et 
Liège,  affleure  un  plissement  de  schistes  siluriens  antérieur  à  Tépoque 
dévonienne,  et  Ton  voit  distinctement  le  banc  de  poudingue  inférieur  reposer, 
avec  une  légère  inclinaison  vers  le  S.  35^  E.,  sur  la  tranche  des  schistes 
siluriens  qui  plongent  vers  le  N.  lO""  E. 

Coupe  du  terrain  déronien  inférieur  du  8.  d*Ombret 
ùaùaeH  Yemée 


S  Schistes  siluriens 
p  Poudingue 
fi  ArlLOSfi 

c  Schistes  compactes  vacuolaires  et  psammitM 
t  Grès  blancs 

La  coupe  d^Ombret  permet  donc  d'affirmer  que  le  système  du  poudingue  de 
Bumot  repose  en  stratÛScation  discordante  sur  le  terrainsilurien  du  Condros* 

J  ai  suivi  toute  cette  bande  depuis  Liège  jusqu'à  Fauquemberg  (Pas-de- 
Calais),  et  partout  je  lui  ai  trouvé  la  même  composition. 

En  la  comparant  à  la  bande  méridionale  du  dévonien  inférieur(terrain 
rhénan),  entre  Fépin  et  Givet,  on  peut  établir  les  («ncordances  suivantes 
qui  sont  aussi  satisfaisantes  que  possible. 

bànbs   septentrionale  bande  méridionale     dassiflcation  de  Dmnont 

III    8CUISTE9  A  CALCEOLES  E  pOTt. 

n    ASS18K  DE  LA  GRAUWACKB 


8  CramoackerougedeRouillon 
et  psammites  à  eacrines  du 
CaiUoiHiuhbique. 


T  PMhffWê  éê  Bumot  :  ceo- 
«hâflobordoiméeàla  suivante. 


8  Grauwacke  de  Hlerget 
a  niveau   supérieur.  Spirifer 

cultrijugatuSf  Rhynchonel' 

la  Orbignyana,    Ctdceola 

tandalina. 
6  niveau  inférieur.  Spirifer  tub- 

cutpidatui^    Sp.   arduen^ 

nemis.  Rh,  Daleiden»iê,Rh. 

pUa,  Pleurodictyum  pro- 

blematicum, 
T  Poudingue  de  Wéri$,  Couche 

spécisde  i  la  partie  orientale 

de  la  bande,  et  subordonate 

à  là  suivante. 


B  pan 


3 


t^ 


7  SdnUteê  et  gri$  rouges  iê     7  SchUte»  et  gré$  rougei  de 
Buniût*  Vkeux, 


-  BASSIN  HOITILER  DC  «ORD. 


16  jnin 


6  rt  6  Cri$  da  Wépton.  Tert 
sombre  ou  gtii  di:  Tunife, 
alternant  jivec  des  ichitta 
roKçei,  cirtilents  pavés.  A 
Il  ba.<4,  empreintes  dBiilUh 
tei  du  lennSagenaria. 


6  Cris  noir  de  FIreiii.  Grfcl  V 

Ws.quartieui.  vert  sombre  1  A 

ou   brun;    «cdlmtï  pavés ASjsUme   Ahrtni 
Irpl.  Munhiioni,Sp.sub-{ 
auptdatut.  J 


.   Lcpt,l 


i  Crit  dit  bail  SAnie  blinc, 
[ris,  rose  au  ptnaclié.  aller* 
nul  avec  du  tchiilei  rou- 


JtfurcAitonf,  $p.  macropli 
rut.  Rh.  Daltidfntit, 
Gramnwisla  Hamilloncniit, 
Plturinlklyum  proliUmatt- 
mm.  Plantes. 
4  Gril  d'Annr.  gris  on  blanc, 
Lrp,  IHurdiiiojil.  Sp.  ma- 
eropttna.  Aviaila  lamellO' 
gei.  f,  l'UurtidlcIvum  probte- 

I    ASSISE   DES  SCHISTES   DE  GËDINKB 

3  Ptammitu  et  ichhlr)  corn-       3  Schisla   biqurrit  fOignlet, 
pactet  it  Fuuy  quanilc»  et  rouges   lie  île   via    el  vert 

scliisles  bigarrée,  rouges  lie  clair;  quaniles. 

dsTinou  vert  clair. 

3*  SehUta  foitlUftfa  de  Mon- 
drepulli,  Eouche  spéciale  àl 
la  partie   ocddeoUle  de  11 


]  ArhueieDmt. 

i  Poudingue   iTOmbrel,    dipflt 


f  AHme  de  Welmu». 

1  Poudingue  de    Fépil.  d^pStl 
lucal  tb'po>jnl  en  stral  ' 
dlM-'urdiiBlesurluiicbis-  tiun  diftordinle  sur  leaschia-  I 


ailac 


s    situi'lâUS. 


Ce  qui  distingue  snrtoat  les  deux  bandes,  c'est  : 

1"  La  préscDccdans  la  bande  septcnirionale  de  schistes  rouges  intercalés 
dans  toute  la  série,  tandis  que  dans  la  baode  méridionale  la  nuance  rouge 
est  concentrée  à  la  ba^e  el  k  la  partie  supérieure  ; 

2°  L'absence  de  fossiles  dans  la  même  bande.  Ce  second  fait  est  peut- 
éffe  une  conséquence  du  premier,  car  les  fossiles  manquent  aussi  dans  les 
zones  rouges  de  la  bande  méridionale  ; 

3°  La  grauwacke  de  Montigny  manque  dans  la  bande  septentrionale,  ou 
plutôt  est  remplacée  par  la  partie  inférieure  des  grès  de  Wépion,  oii  on 
trouve  des  débris  de  Sagenaria. 

A  l'E.  de  Liège  la  bande  septentrionale  forme  une  voûte  plusieurs  fois 
plissée,  où  affleurent  seulement  les  couches  supérieures,  poudingues  et 
schistes  rouges.  A  Pépinsler  elle  se  bifurque,  une  branche  se  dirige  vers 
Eup,  en  limilant  au  N.  le  massif  silurien  de  Stavelot,  tandis  qu'une  autre 
branche,  se  dirigeant  vers  le  S. ,  va  se  souder  à  la  bande  méridionale. 

Sur  ce  bord  oriental  du  bassin  de  Dînaal,  l'étage  dévouien  inférieur  se 


4878  GOSSELBT.  —  BASSIN  HOUILLBR  BU  NORB.  i47 

rapproche  de  la  bande  septentrionale  par  les  nombreuses  roches  ronges  qui 
y  sont  intercalées  et  par  Tabsence  de  la  grauwacke  d'Hierges.  En  suivant 
pas  à  pas  les  couches  vers  le  S. ,  on  les  voit  passer  insensiblement  du  faciès 
septentrional  au  faciès  méridional. 

Ainsi,  dès  le  début  et  pendant  toute  la  durée  de  Tépoque  dévonienne,  le 
bassin  de  Dinant  était  un  bras  de  mer  où  les  dépôts  se  font  régulièrement 
et  sans  lacunes.  J'insiste  sur  celte  dernière  idée,  parce  que  dans  les 
théories  admises  jusqu'à  présent,  le  terrain  Rhénan  manquait  sur  le  bord 
septentrional,  tandis  que  le  poudingue  de  Bumot  était  très-réduit  sur  le 
bord  méridional. 

Quelques  géologues  anglais  supposent  que  leur  vieux  grès  rouge  s*est 
déposé  dans  des  lacs.  Us  le  concluent  de  Tabsence  de  fossiles  marins,  de  la 
nature  des  poissons  et  de  la  couleur  rouge  des  couches. 

Le  premier  argument  n'a  pas  de  valeur,  puisqu'on  n'y  trouve  non  plus 
«Qcune  coquille  d'eau  douce.  Quant  aux  Ganoides,  leurs  représentants 
actuels,  très-peu  nombreux  du  reste,  vivent  il  est  vrai  dans  les  eaux 
douces  ;  mais  si  l'on  en  conclut  que  les  Ganoides  primaires  avaient  aussi  le 
même  habitat,  il  faut  admettre  qu'à  ces  âges  reculés  il  n'y  avait  de  pois- 
sons que  dans  les  eaux  douces,  à  l'exception  de  quelques  plagiostomes 
dont  on  trouve  les  débris  avec  les  coquilles  marines  de  l'époque  carbo- 
nifère. 

Je  n*ai  pas  toutefois  l'intention  de  nier  que  le  vieux  grès  rouge  des 
Ses  Britanniques  ne  puisse  avoir  une  origine  continentale.  Ce  que  je 
désire  combattre,  c'est  l'idée  que  la  couleur  rouge  est  une  preuve  de  cette 
origine.  Dans  le  bassin  de  Dinant  les  couches  de  la  bande  septentrionale 
ne  diffèrent  que  par  leur  couleur  rouge  des  couches  de  la  bande  méridio- 
nale qui  ont  les  caractères  marins  les  plus  manifestes.  On  peut  passer 
liorizontalement  des  unes  aux  autres,  et  constater  qu'il  n'existait  aucune 
séparation  entre  les  deux  parties  du  bassin. 

Cette  couleur  rouge  est  due,  suivant  M.  Ramsay,  h  ce  que  chaque 
grain  de  sable  ou  de  boue  est  recouvert  d'une  mince  pellicule  de  sesquî- 
oxyde  de  fer  anhydre  ;  il  suppose  que  du  protoxyde  de  fer  en  dissolution 
dans  l'eau  d'un  lac  s'CvSt  déposé  sous  forme  de  peroxyde,  grâce  à  l'action  oxy- 
dante de  l'air  et  à  la  mise  en  liberté  de  l'acide  carbonique  qui  le  tenait  en 
dissolution. 

J*admets  cette  théorie,  mais  je  crois  que  la  réaction  a  parfaitement  pu  se 
passer  dans  la  mer,  sous  l'influence  d'un  courant  qui  entraînait  le  long  de 
la  côte  des  eaux  ferrugineuses  de  source  ou  d'affluent.  Ces  eaux  minérales 
étaient  impropres  à  la  vie»  et,  partout  ou  allait  le  courant,  les  mollusques 
fuyaient  vers  une  partie  plus  hospitalière  de  la  plage.  C'est  pour  cela  qjjnd 
ks  rodiesiouges  sont  ^jourd'hui  dépourvues  de  fossiles. 


ils   CAHBlfiOt.    CiKTM   CËOLOOIOtlK    d'dRK   PARTIK   DES   nUÉSÉES    16  joill 

UESUHÉ     GÉOLOCrQITB     ACCOHPAGITANT     Là     CaRTI     GÉOLOGIQCE     DB 

l'ariége,  de  la  haute-gahonne,  de  la  partie  0.  DE  l'aodk 

I  ET  DE  LA   PASTIB   E.   DBS    IIAL'TLS -PYRÉNÉES. 

I  par  le  doctecr  f.  bahrigoo  (1). 

I       En  mettant  sous  les  yeux  de  la  Société  géologique,  la  carte  d'an  liere  des 

I    Pyrénées  environ,   je  n'ai  pas  la   prétenlion    de  faire    une   description 

I    détaillée  de  tous  les  terrains  compris  sur  la  carte.   L'espace  accordé  à 

['  chaque  mcmhre  de  la  Société  dans  le  bulletin  s'y  oppose,  et  le  but  que  je 

t   me  propose  serait  manqué.  J'ai  voulu  simplement  montrer  à  la  Société  le 

lésumé  graphique  des  recherches  que  je  poursuis  dans  les  Pyrénées  depuis 

.    13  ans  déjà,  et  qui  sont  consignées  dans  28  cahiers  de  courses  el  sur 

18  cartes  géographiques  de  l'Etal-Major,  de  Cassini  ou  d'autres  auteurs. 

Dés  1862  et  1863,  dans  quelques  publications  de  paléontologie,  j'avais 

filït  connaître  mes  premières  recherches   sur  la  géologie  de*  Pyrt-nées. 

'    En  4865  je  publiais  mon  aperçu  géologicpie  sur  le  bassin  de  l'Ariége;  en 

[   1866  paraissait  mon  élude  du  terrain   Turonien  sur  le  versant  N.   des 

i   Pyrénées  ;  en  1867  «ne  élude  géologique  sur  les  sources  d'Ax  ;  la  ménw 

'  année  j'annonçais  dans  un  mémoire  spécial  la  découverte  dans  les  P^Tênées 

I   des  terrains  antesiluricns  ;  en  1868  je  faisais  connaître  mes  recherches 

L   Bar   l'ophile  des  Pyrénées  ;  m  1872   paraissait  le   1"  volume  de  la 

I  monographie  de  Luchon.  Dans  l'intervalle  de  ces  publications  j'avais  en 

'  l'occasion  d'insérer  dans  divers  recueils  plusieurs  notes  relatives  à  la 

géologie  Pyrénéenne.  Mescourses  tendaient  vers  un  but, celui  de  faire,  tout 

d'abord,  la  carte  des  Pyrénées  centrales,  et  plus  tard  derétendre  plus  loin. 

C'est  ce  travail,  entrepris  et  exécuté  aves  mes  seules  ressources,  quej'ai 

l'honneur  de  présenter  à  la  Société. 

Jedécriraid'une  manière  générale  les  terrains.encommençantauxgranitea, 
etenm'arrétant  ensuite  sur  un  terrain  récent,  le  miocène,  d'une  manière  par- 
ticulière. 

i"  Granités.  {Terrains  antésiluriens) . 
Coloration  carmin  de  la  carte. 
Les  géologues  qui  ont  écrit  sur  les  Pyrénées  ont  supposé  de  tout  temps 
que  les  granités  de  cette  région  étaient  éruptifs.  Déjà  en  1863  je  me  suis 
inscrit  contre  celte  assertion,  attendu  que  les  granités  Pyrénéens  présentent 
une  stratification  très-nette,  entrevue  par  Charpentier  et  par  M.  Leymerîe 
lui-même.  Bien  plus,  dans  ces  masses  indiquées  comme  éruptives  par 
MM.  Elie  de  Beaumont  el  Dufrénoy,  par  M.  Leymerie,  M.  François, 
M.  Mussy,  etc.,  on  trouve  des  couches  calcaires,  schisteuses,  gréseuses, 
amphiboliques,  admirablement  stratifiées,  et  dans  lesquelles  on  voit  le  pas- 
sage du  granité  au  gneiss,  du  gneiss  au  micaschi/ite,  du  micaschiste  an 

(0  Voir  ci-desaus,  p.  30Î. 


sdiigte  aioftcé,  d»  schiste  micacé  ao  schiste  argileux,  se  fkire  d*iine  ma- 
mktt  înseQfflble,  la  stratification  restant  souvent  parfaitement  rectiligne  et 
ne  permettant  pas  de  dire  que  Téruption  d*une  roche  quelconque  ait 
produit  le  moindre  ^rangement  statigraphique. 

Si  nous  prenons  en  effet  le  massif  des  montagnes  de  Tabès  dans 
rAriége,  ou  le  Massif  des  Crabioules  et  de  Maupas  dans  la  Ifeute- 
Garoiiae,  nous  trouvons  ces  deux  énormes  massifs  marqués  comme  grar 
sites  franchement  éruptifs  par  les  auteurs  précités.  Or,  en  faisant  une 
€rape  i  tnmifr  œs  oiontagnes,  voici  ce  que  Ton  trouve  : 


420    OABIUGOD.   CARTE  CiOLOGlQUB  s'uMB  PAKTIB  DES  PnÉIlÉeS    1&  joill 

ËD  montant  da  village  de  Celles  vers  le  Saiot-Bartbéleniy,  on  a  d'abord 
le  terrain  luronien  avec  la  brècbc  cénomaniennc,  (brèche  de  Celles  ou  con- 
glomérat de  Gammarade)  butant  par  faille  contre  le  silurien  supérieur  fossili- 
fère {0rthi6,  Orlhoceras.  Cardiola  interrupta.  etc.)  de  Saint-Genès, 
surmonté  de  schistes  argileux  ressemblant  au  devoaien  de  U  partie  Est  da 
massif.  Puis  se  dresse  comme  pu  faille  le  massif  marqué  graoitc  éruptif  da 
Saint-fiarthélemy  cl  du  Montfourcat.  La  Sgure  ci-contrc  montre  combien 
peu  ces  granités  sont  éruptife.  Ils  renferment,  en  effet,  des  calcaires,  de, 
schistes,  des  grauwackes,  avec  minerais  de  fer  parfaitement  stratifiés 
avec  plongcment  versIeN.  et  direction  oscillant  cnirc  E.  et  N.  Tout-à-fait 
an  Sud,  les  couches  reparaissent  horizoutales  et  renferment  da  talc. 
Msaaifdt  Maupas  il  dt  Crabioulu 


A  Luchon  même,  les  granités  marqués  éruptîfs  par  les  auteurs  précités, 
et  dans  lesquels  sont  captées  les  sources  sulfureuses,  sont  admirablement 
stratiQcs,  et  alternent  avec  des  couches  de  calschistes  et  de  schistes  micacés. 
A  Montauban,  en  face  Luchon,  l'on  peut  saisir  la  stratiGcation  avec  une 
netteté  admirable,  et  cette  stratification  du  granité  est  quelquefois  repré- 
sentée par  des  couches  granitiques  d'une  finesse  extrême,  de  1/2  et  1/4  de 
centimètre. 

U  en  est  de  même  dans  le  massif  de  Maupas,  indiqué  comme  éruptif 
par  les  auteurs  précités;  cependant  en  dernier  lieu  M.  Leymerie  l'a 
donné  comme  stratifié,  d'après  les  indications  et  les  coupes  fournies  par 
Martin  et  par  moi,  sans  toutefois  &ous  citer. 


4873    '  GARRIGOn.    CA1«TB  géologique   d'une  partie  des    PYRÉNÉES      491 

Il  n*y  a  donc  plus  de  doute  possible,  là  majeure  partie  des  granités  de 
la  portion  de  carte  des  Pyrénées  que  j'ai  l'honneur  de  mettre  sous  les 
yeux  de  la  Société,  doit  être  marquée  comme  terrain  stratifié.  J'aurais 
pa  multiplier  les  coupes  qui  montrent  dans  divers  autres  points  de  TÂude, 
de  TAriége,  de  la  Haute-Garonne,  des  Hautes  et  Basses-Pyrénées,  legra- 
nie  ainsi  stratiGé  ;  mais  le  temps  me  manquerait  actuellement  pour  le  faire. 

Jlnsisterai  seulement  sur  une  particularité  de  composition  des  granités. 

Oo  n'a  jusqu'ici  reconnu  dans  les  granités  des  Pyrénées  qu'une  seule 
espèce  de  feldspath  comme  très-commune,  le  feldspath  orthose  à  base  de 
potasse.  Or,  les  nombreuses  analyses  de  granité  que  j'ai  pu  faire  me  per- 
mettent d'aifirmer  qu'il  y  a  dans  les  Pyrénées,  non-seulement  des  felds- 
pathsàbase  de  potasse  et  de  soude,  mais  aussi,  et  en  abondance,  des 
feldspath  à  base  de  lithine  et  à  base  de  chaux.  Bien  plus,  dans  certaines 
roches  graniloïdes  de  la  vallée  d'Aure,  j'ai  reconnu  la  présence  de  la 
stroiitiane.  E  .fin,  le  c:psium  et  le  rubidium  m'ont  paru  entrer  également 
dans  la  composition  des  granités  et  des  micaschistes  des  Pyrénées.  Il  y  a 
donc  à  refaire  complètement  une  élude  minéralogique  des  granités  Pyré- 
néens. L'analyse  chimique  et  l'usage  du  spectroscopc  me  paraissent  in- 
dispensables pour  arriver  sur  ce  sujet  à  des  résultats  exacts. 

j2'  Terrain  de  Transition 
(Coloration  jaune  d'ocre  foncé  de  la  carte) 

Si  Ton  suppose,  ainsi  que  l'ont  fait  les  auteurs  modernes  qui  ont  écrit 
sur  les  Pyrénées,  que  les  terrains  de  transition  sont  uniformément  composés 
dans  toute  la  chaîne  Pyrénéenne  ,  on  commet  une  erreur  des  plus 
considérables. 

Tantôt  le  terrain  silurien  inférieur  passe  par  transition  au  terrain 
cambrien,  en  formant  comme  lui  des  alternances  granitiques  et  schisteuses 
avec  couches /îalcaires,  ainsi  que  je  l'ai  montré  à  Ax  (l)  et  dans  plusieurs 
points  de  la  vallée  de  l'Ariége;  tantôt  il  devient  immédiatement  franche- 
ment schisteux  et  fournit  alors  des  ardoises,  généralement  d'une  qualité 
supérieure.  On  peut  même  dire,  presque  k  coup  sûr,  quand  on  rencontre 
dans  les  hautes  montagnes  des  exploitations  d'ardoise,  que  l'on  se  trouve 
dans  le  terrain  silurien  inférieur.  Dans  les  cas  de  passage  de  c^s  schistes 
aux  schistes  cambriens,  les  roches  prennent  souvent  une  composition 
particulière  qui  leur  fait  produire,  sous  l'influence  des  agents  atmosphé- 
riques, des  elllorescences  ferrugineuses  (beurre  de  montagne)  ;  cet  eflet  n'a 
presque  jamais  lieu  au  contraire  lorsque  les  schistes  sont  franchement  ardoi- 
siers.  C'est  généralement  dans  celte  portion  du  silurien  que  se  montrent 
certains  minerais  (cuivre,  nickel,  cobalt,  plomb,  zinc,  etc.). 

(1)  BuU.  Soc,  géoL,  1867. 


CARIUfiOI).    8AX1 

II»  parlit?  siipi'-rieiire  de  ciHto  formalion  ronlient  de  lon^uei^  b<uidcs,  non 
continiics,  de  ralraire  nllernaïu.  ainsi  que  cclu  »e  vnîi  dans  ma  premiéie 
G«u(H>,  ^  Sainl-Genëii,  avec  de»  coucbes  de  KchisleiA  compade».  pjrttcax, 
de  grès  Hâs,  de  brùchi*»  tr^-ilncs,  dv  calcaires  en  plaquoiles.  de  schistai 
noirs  plus  ou  nioina  grapliiteii^  et  itian^nésieDs,  dans  IcsqueU  abondent  ! 
les  fossiles  du  silurien  supérieur  {Saint~Gen^,  Palus  de  Burat,  Mari^Ut 
Guran,  etc.,  me).  Cii  niveau  f;éolo»iquc  est  parfitilement  reconnaissable 
dftits  la  HauUi-Caroituc  et  daas  l'Ari^gc,  et  permet  une  classific^ioa 
exacte  des  tcrruins  (|ui  lui  sont  inférieurs  et  de  ceux  qui  lui  Bont  imoiéda^ 
temenl  supérieurs. 

La  galette  et  qucligiies  giïtements  de  fer  ne  parai^isi'nt  pas  ramplutcnuA 
étrangers  k  ce  terrain,  mais  cesi;  derniers  sont  feit  rares. 

Le  terrain  dévonien  [m6me  couleur  que  pour  Icsîibirien,  avec  ligotf 
noires  croisées)  repose  quelquefois;  sur  le  lerrain  silurii-n  supérieur  saM., 
intermédiaire  ;  d'autres  fois,  comme  dans  l'extriinilé  E. ,  dans  le  centre  et' 
l'Ariége  et  dans  l'Aude,  ainsi  que  dans  les  Basses-Pyiénées.  un  poudingnb  ■ 
d'une  épaisseur  très-considérable  sépare  les  deu^  formations.  Dans  11 
Haute-Garonne  au  contraire  il  existe  un  poudingue  femigineos  d 
quartzeu^i,  à  la  partie  supérieure  de  ce  terrain,  Le  dévonien  rarie  beaucoOf 
de  composition  d'un  point  à  us  autre.  Duis  l'Aude,  il  est  composé  îa 
schistes  à  poudingue  et  de  calcaires  grès£Dx,quclquefoisquartzeux,aYecdtfj 
encrines  et  d'autres  fossiles  as^z  caractérisés  (goniatites,  calcéo1es,etc.). 

Dans  J'Arii'gi'  au-di'ssMS  dAx,  vers  Priuiiw,  k's  calcains  supérieurs  sool 
également  fossilifères  et  deviennent    ferruginrax.  Bientôt,  en   descendant 
vers  Caussou  cl  vers  .\s  et  Lassur,  un  véritable  gîte  de  fer  oligiste  occupe 
une  place  assez  importante  dans  ce  calcaia',  et  se  développe  en  bando 
continue  vers  .Vlbies  et  les  Cabaimcs,  où  la  nature  du   fer  commence  ï* 
changer.    C'est   l'héniatile    brune  qui   apparaît,  et  on  la  suit  ainsi  paC 
Lareat,  Higlos,  Gestîes  et  Lcrcoul  jusqu'à  Sem,  au-dessus  de  'Vie  de  Sos  * 
oii  elle  fornii:  un  giseniL>nt  considérable  et  bien  connu,  dont  l'exploitatioc^ 
remonte  à  une  époque  antérieure  II  l'arrivée  des  Uomains  dans  la  Gaule 
Dans  le  Sl-Gironnais  les  gisements  de  fer  diminuent,  et  sont  remplacés*: 
bicnldt  dans  la  Ilaute-Garoune  par  quelques  amas  de  manganèse,  qui  von 
en  se  développant  à  mesure  que  l'on  s'avance  vers  les  Hautes-Pyrénées 
où  ils  prennent  un  développement  assez  considérable  pour  donner  lieu  ^ 
des  exploitations  sérieuses.  Plus  loin  encore  te  manganèse  disparaît,    et  1^ 
minerai  de  fer  (à  Ferrières)  permet  encore  de  prendre  un  nouveau  poin'' 
de  repère  dans  le  Dévonien.  Dans  l'intervalle  de  ces  gisements  métalli — 
fèrcs,  existent  des  calcaires  marmoréens,  caractérisés  généralement  pa^ 
des  goniatites,  et  fournissant  dus  marbres  colorés  par  des  sels  de  protoxyd^* 
el  de  sesquioiyde  de  fer  dans  la  vallée  d'Aure,  dans  la  Haute-Garonne^, 


1873       GARRIGOU.    CARTE  GÉOLOGIGTJE  D*UNE  PARTIE  DES  PTR^ÉES      423 

dans  i'Ariége.  On  y  trouve  aussi  des  grès  rouges  occupant  la  place  du  vieux 
grès  rouge  des  anglais.  Ainsi,  d'un  bout  des  Pyrénées  à  l'autre,  on 
rencontre  au-dessus  du  Silurien  supérieur  un  terrain  caractérisé,  non-seu- 
lement par  les  fossiles  caractéristiques  des  fomiations  Dévoniennes,  mais 
encore  par  des  grès  rouges,  des  gites  de  marbre  et  des  minerais  de  fer 
et  de  manganèse,  qui  permettent  de  limiter  sans  discontinuité  cet  étage 
géologique,  qui  forme  jusqu'ici  l'un  des  niveaux  les  plus  importants  au  point 
de  vue  du  commerce  Pyrénéen. 

L  étude  de  cet  ensemble  laisse  supposer  qu'à  l'époque  Dévonienne,  il 
y  a  eu,  dans  la  région  Pyrénéenne,  une  émission  considérable  de  sources 
minérales  et  probablement  thermales,  qui  ont  amené  des  profondeurs  d6 
la  terre  des  quantités  considérables  de  sels  ferrugineux  et  manganésifères. 
Ceux-ci,  par  leur  -décomposition,  ont  produit  des  amas  de  peroxyde  de  fer 
et  de  peroxyde  de  manganèse,  et  ont  imprégné  également  les  calcaires 
et  les  grès  se  déposant  au  fon(|  de  la  mer  Dévonienne,  de  manière  à  leur 
donner  ces  colorations  si  variées  (dues  surtout  à  des  sels  de  fer),  qui  les 
font  aujourd'hui  rechercher  comme  pierres  d'ornements  et  comme  mar^ 
bres.  (Lordat,  Nescus,  Eychel,  Cierp,  Signac,  Sarrancolin,Campan.etc.) 

On  peut  voir  maintenant  combien  il  était  important  de  faire  une  étude 
d'ensemble  du  terrain  Dévonien. 

Je  terminerai  ce  qui  a  rapport  à  ce  niveau  géologique  en  disant  que  les 
roches  amphiboliques,  qui  jouaient  déjà  un  rôle  considérable  dans  les  ter- 
rains antérieurs ,  occupent  ici  une  place  importante.  Les  Lherzolites 
surtout  me  paraissent  devoir  être  rapportées  dans  l'Ariége  ^  ce  terrain^ 
C'est  ainsi  dans  le  Dévonien  d'Aulus  que  j'ai  trouvé  une  bande  d'ophite 
dont  l'importance  au  point  de  vue  de  lorigine  de  ces  roches  ne  sera  m^ 
connue  de  personne. 


En  remontant  la  vallée  d'Aulus,  on  franchit  un  pont  qui  conduit  à  la  cas- 
cade de  l'Ars.  En  suivant  le  chemin  rocailleux  et  assez  raide  qui  se  présente 
au  sortir  du  pont,  on  atteint  de  suite  des  schistes  argileux  que  l'on 
ne  peut  rattacher  qu'au  terrain  Dévonien.  Ces  schistes  verticaux  sont 
généralement  argileux  et  entremêla  de  couches  de  calcaire  en  plaques  pett 


■^ 


i9l    GABHIGOO,   CARTE    CÊOLOGIQIIB   fi'fmil   PARTIS   BBS   VVRËlrttS  *6    JuId 

épaisses;  schistes  et  calcaires  deviennent  ioscnsiblemenl  vprts  à  mesure 
que  l'on  monte  vers  le  point  0,  la  coloration  si;  fonce  de  plus  en  plus,  les 
feuillets  des  schistes  deviennent  plus  sems,  et  ceiix-i'i  pluMCom|>attes.  On 
trouve  ensuite  un  scliistc  complélement  vert,  passant  par  gradation  &  un 
ophitc  des  plus  compactes.  Kn  redescendant  du  cite  opposé  l'on  voit  en 
sens  inverse  la  répétilion  de  ce  que  l'ou  avait  ohservc  pendant  la  moule  du 
mamelon.  La  direction  des  slrales  n'a  stibi  aucun  bouleversenienlt.  De 
même  (pie  dans  l'ensemble  de  toute  la  formation,  la  dirertion  de  la  .stra- 
tification esi  ici  E.  0.  h  peu  pri». 

Je  n'hésite  pas  ii  dire  qu'il  n'y  a  \k  uucmi  pliénomène  indiquant  une 
ÎDJeclion  de  roche  éruptive,  maiiî  bien  une  transformation  successive  d'un 
dépât  de  roches  stratiËées. 

S*  Terrain  (nrbonifère. 
(Coloration  bistre  de  la  carte). 

Déjà  avant  1865,  j'avais  marqué  sur  mes  caries  destinées  au  tracé 
graphique  des  terrains,  les  limites  d'une  bande  fort  singulière',  qui,  partant 
de  la  valltk'  de  l'Ariêge,  au  niveau  du  S.  du  pic  de  Uaichoo,  se  poursuivait 
vers  rO.  par  Siguer,  Vie  de  Sos,  Aulus,  Seix,  où  elle  s'iuûéchissait  vers  le 
N,  pour  reprendre  ensuite  vers  l'O-,  par  MouHs,  Balagué,  le  Col  de  l'ortet, 
Moncaup  ,  St-Béat ,  Cierp  et  les  environs  de  SarrancoHn  où  je  l'avais  lais- 
sée. La  direction  de  cette  bande  d'un  calcaire  marmoréen,  dolomitiqseT 
marchant  exactement  dans  son  ensemble  0.  1 1"  ÎN.,  et  recoupée  par  des 
fractures  dans  différents  sens,  m'a^'ait  donné  à  réllochir,  et  me  faisait 
penser  que  ce  ruban  de  marbres  blancs,  presque  toujours  uniforme  dans  sa 
composition,  pourrait  bien  représenter,  soil  un  lambeau,  soit  la  toliLlilé  d'un 
terrain  spécial.  L'alignement  de  ces  calcaires  suivant  la  direction  0- 
li"  N.  (des  Ballons)  devait  me  faire  penser  natunOlemeul  au  terrain. 
Carbonifère,  surtout  en  voyant  que  des  fractures  E.  42"  .\.  et  iN.  2'ï"  0., 
rapportées  d'après  le  système  des  montagnes  aux  souièvemenls  de  la  Cûte— 
d'Or  et  au  soulèvement  du  Mont-Viso,  dérangeaient  souvent  la  dircclioit 
primitive  0.  11°  N.  sur  le  passage  des  vallées  de  rAriéj;e,  du  Salât  et  de 
la  Caronnc. 

Aucun  fossile  n'avait  encore  été  trouvé  pour  permeilre  d'affirmer  la- 
présence  de  cette  formation  dont  M.  Leymerie  et  M.  Jacquot  avaient  sL 
énergiquemeiit  et  si  souvent  nié  la  présence  dans  les  Pyréuée.s,  en  disant 
même  que  la  formation  carbonifère  et  houillère  Ht;  poiiviiit  /xrs*  exister 
dans  les  Pyréni'es.  Malgré  cela,  je  n'hésitais  pas  déjà  en  ISU'i  dans  une 
note  de  mon  Aperçu  géologûjiie  d'  bussiii  de  l'Ariêge.  à  dire  que 
cette  formation  existait  dans  les  INrénéaj,  en  me  biisanl  sur  l'observation 
précédante. 

Kn  même   temps,    L.  Marliu.  étudiant  dans  les  Basses-Pyrénées, 


1873     GARRIGOU.    CARTE   GÉOLOGIQUE   D*UNE  PARTIE   DES   PYRÉNÉES       i25 

au  fond  de  la  vallée  de  Gabas,  à  Rouméga,  des  couches  de  combustible 
superposées  à  des  calcaires  marmoréens  blancs,  dolomitiques,  n^hésita  pas  à 
rapporter  le  niveau  géologique  de  ce  combustible  au  terrain  houiller. 
A  ce  moment,  1835,  noire  regretté  maître  M.  Lartet,  retrouvait  dans  les 
alluvions  du  Volp  un  fruit  caractéristique  du  terrain  houiller  et  voulait 
bien  encourager  mes  recherches. 

M.  Coquand,  à  son  tour,  étudiant  ces  mêmes  marbres  entre  les  Eaux- 
Bonnes  et  Rouméga,  eut  Theureusc  fortune  d'y  trouver  des  fossiles  caracté- 
ristiques du  terrain  carbonifère,  Amplexus  et  autres. 

Ayant  repris  chacun  de  notre  côté,  M.  Magnan  et  moi,  l'étude  de  ces 
calcaires,  i\pus  trouvâmes  que  dans  la  Haute-Garonne,  TAriége  et  l'Aude, 
ces  calcaires,  qui  pour  nous  faisaient  incontestablement  suite  k  ceux  de 
Bonnes,  renfermaient  d'une  manière  presque  exclusive  les  beaux  cristaux 
de  Couzeranite,  de  Dipyre,  d'Amphibole  blanche,  etc.  signalés  jusqu'ici 
dans  les  Pyrénées. 

Dans  ces  derniers  mois  enûn  M.  Frossard,  de  Bagnèrcs  de  Bigorre, 
MM.  Genreau  et  Thore,  de  Pau,  ont  encore  trouvé  dans  les  Hautes  et 
dais  les  Basses-Pyrénées,  non  seulement  de  nouveaux  fossiles  carbonifères, 
Amplexvs^  Produclus,  etc.,  mais  aussi  de  la  houille  et  des  empreintes 
végétales  dans  d'autres  points  que  ceux  indiqués  jusqu'ici. 

On  le  voit  donc,  la  découverte  du  niveau  carbonifère  dans  les  Pyrénées, 
que  m'avait  fait  pressentir  l'application  du  système  des  soulèvements  à  une 
bande  calcaire  dont  la  position  était  diffi.ûle  à  expliquer,  se  trouve  aujour- 
d'hui complètement  vérifiée  par  les  indications  minéralogiques,  pétrogra- 
phiques  et  paléontologiques  dues  aux  consciencieuses  et  savantes  observa- 
tions des  divers  géologues  que  je  viens  de  nommer. 

La  base  de  la  formation  carbonifère  se  confond  facilement  avec  le  terrain 
Silurien,  par  suite  de  la  ressemblance  des  schistes  qu'elle  renferme  avec 
ceux  du  Silurien;  mais,  comme  le  carbonifère  se  trouve  indépendant  des 
terrains  de  transition  et  des  granités,  la  stratigraphie  en  est  rendue  assez 
facile.  La  partie  supérieure  du  calcaire  marmoréen  est  caractérisée  par  une 
brèche  orangée,  très-développée  surtout  dans  l'Ariége,  depuis  Tétang  de 
Lhers  jusque  dans  la  Haute-Garonne  (du  col  de  Coumebière  au  coi  de 
Portet). 

On  peut  se  demander  pourquoi  le  terrain  houiller  n'existe  pas  partout 
dans  les  Pvrénées  au-dessus  du  calcaire  carbonifère. 

Je  n'hésite  pas  à  répoudre  à  cette  question  de  la  manière  suivante  : 

Souvent  le  dépôt  ne  s'est  pas  produit  ;  ce  qui  nous  le  prouve,  c'est  son 
inégale  épaisseur  là  où  il  existe;  mais  aussi,  comme  nous  trouvons  presque 
partout  dans  la  région  Est  de  la  chaîne,  là  où  le  dépôt  houiller  manque, 
le  calcaire  carbonifère  complètement  renversé,  il  est  permis  de  penser  que 


iSS    GARIIIGOU.    CARTE   r.ÈOtOGIQtE    b'vTSE    PABTIË   SES   PTTléntES    16  JDiû 

les  grès  el  argiles  du  terrain  hoiiiller  ont  gUs^  et  onl  dispani  pendant  oe 
nouvement  de  bascule  de  pres(;iie  toute  la  bande.  Mais  il  est  possible  qu'os 
retrouve  en  avant  et  au  Nord  do  celle  bande  renversée  quelque  lambeau  de 
terrain  houiller  reœuvert  par  les  formations  secondaires.  D'aulre  |)arl, 
enfin,  de  gr^nils  phénomènes  de  dénudulion  onl  pu  sur  bii-n  des  poials  en- 
lever de  puiiisanU  lambeaux  de  ces  amches  généralement  assez  friables. 

4°  Trias. 
I  (Coloration  rouge  de  la  carte.) 

Ce  terrain  a  été  confondu  avec  le  dé^'onien  à  poudingue,  par  MM.  Fran — 
I  flois  et  Leymerie.  Ce  qui  a  entraîné  cette  confusion,  c'est  l'existence  danS' 
I    tes  deux  terrains  du  poudinj;ue,  souvent  qiiartzeux,  qui  se  voit  sur  plusieurs- 
inints  des  Pyrénées.  La  straligraphie  et  la  découverte  du  terrain  carbo— 
,    aîFËre  ont  suffisamment  éclairé  cette  (piestiou  pour  que  nous  n'ayons  pas  . 
I  &  y  revenir  en  ce  moment  ;  il  me  suffira  de  din^  que  c'est  toujours  sous  le 
I  calcaire  carbonifère  que  se  trouve  le  poudingue  dévonien,  passant  souveot 
»  k  une  brècbe  à  très-gros  éléments  (Marignae,  Cierp.,  etc.]  (1). 
I       Le  caractère  essentiel  du  trias  pyrénéen  eiil  d'i-tre  composé  de  la  ma- 
t  nière  suivante  :  A  la  base,  des  grés  rouges  avec  poudingue  quartzeux,  dans 
L  lesquels  Je  n'ai  pu  trouver  qu'un  aeul  fos-iilc  peu  délermioable,  et  res- 
I  semblant  b  une  bivalve.  Ces  grès  ne  deviennent  bigarrés  d'une  manière 
rkien  nette   qu'aun;    denx   e\lrémilës  de  la  chaîne.  Au-dessus,  d^  cal- 
caires ft  ur;;il.'siin  [icii  l]urii>lr><s  n>nrcrmi.Mt  di.s  ni^'um  airihlaiils  d "ophile, 
roche  dans  laquelle  on  trouve  souvent  dts  cailloiiv  plus  ou  mniiis  roules, 
ainsi  que  je  l'ai  déjii  dit  dans  plusieurs  mémoires.  Ce  niveau,   passant 
insensiblement  à  des  marnes  irisées,  contient  d<-s  couches  de  g^pse  el  de 
sel  exploitées  sur  plusieurs  points  des  Pyn'aées.  Ou  trouve  aussi  àdllTé- 
rentes  hauteurs  des  (Mr;^n.'u!i's  (jiii  no  sont  pas  (.'aractérintiqnes  :  car  elles 
existent  également  dans  l'infra-lias  et  dans  le  lias. 

Dana  plnsieui-s  poiuls  de  la  piirlie  occidenldti;  de  la  chaîne,  surtout  dans 
les  Basses-Pyrénées,  les  puits  de  a'chenhes  ou\er[s  pour  trouver  du  sel 
triasique,  ont  ami'né  au  jour  di's  eaux  bitumineuses  d  souvent  même 
char;;ees  de  pdili-s  f|'ia:i!ilisd'hiiih  iniiér.ilo.  Ji;  n'b  'stle  pas  à  pi'nser  qu'en 
pOTirsuivanl  '■esp'iiNJirsi]  l'iide-ip."  ifiii  lenr-isuflî-an'es'm  nnniil  pcul-élrela 
pns<i!  iliii'dcri'iironlriT  des  (■or:ilii'Si\jil'iii;(!ili'sdi-  houille.  Le  liTrain  ptT- 
mion  el  W-  trins  seiil)I;iiil  .■xi.tcr  ,l;<ns  cvlK'  p.iLlic  occideiitiile  de  la  cliaine  - 
d'une  manière  cinstante,  il  faudrait  donc  les  traverser  ]H)ur  arriver  au  ter- 
rain houiller.  L'existence  de  ce  lerraii.  élanl  dnnoniree  aujourd'hui  d'une 
manière  irrécu-salile,  il  faut  demander  à  la  géologie  siraligraphiquc  desdon- 

<1)  Uuiu^raphir  de  B^lli^es  de  Lucbou,  par  J.  Garri^ou,  1872. 


4879      fiklOMùV.   CARTE  GÉOLOGtQUZ  i>*uKe  PARTIB  BES  PtRfcfilS     iS7 

nées  qui  permettent  de  choisir  des  lieux  d'élection  pour  aboutir  à  un  résultat 
dans  de  semblables  recherches.  Je  crois  que  lapplication  du  système  de  sou- 
lèvement, faite  d'une  manière  raisonnée  et  mathématique,  donnerait  des 
moyens  suffisants  pour  un  résultat  pratique.  Son  application  au  captage  et 
k  la  recherche  des  sources  thermales  ma  fourni  jusqu  a  présent  des  solu- 
tions si  complètes  de  problèmes  envisagés  comme  insolubles,  qu'il  m'est 
permis  d'avoir  un  espoir  de  réussite  pour  la  découverte  de  la  houille. 

5*  Infra-lias 
(Coloration  rouge  de  la  carte) 

La  découverte  de  l'infra-lias  dans  les  Pyrénées  a  été  faite  deux  fois,  d'a- 
bord parle  professeur  Capellini  de  Bologne,  puis  par  H.  Magnan  qui 
ignorait  complètement  les  publications  italiennes  du  savant  Bolonais. 
H.  Magnan  a  eu  de  plus  l'avantage  de  retrouver  la  zone  k  Avicula  con- 
totta^  dont  le  professeur  Capellini  n'avait  fait  que  soupçonner  l'existence. 

Ce  niveau  géologique  semble  marcher  en  concordance  avec  le  trias 
cl  contient  comme  lui  des  cargneules  qui  les  relient  encore  plus  l'un  à 
Tautre.  Le  caractère  essentiel  de  cet  étage  est  d'être  constitué  surtout  par 
des  calcaires,  en  plaquettes  de  quelques  centimètres  d'épaisseur,  à  la  sur- 
face desquelles  on  voit  généralement  en  saillie  les  avicules. 

6**  Terrain  Jurassique, 
(Coloration  bleu  foncé  de  la  carte) . 

Je  nem'étendrai  pas  longtemps  sur  les  terrains  secondaires  ;  car  H .  Magnan 
es  a  décrits  d'une  telle  façon  qu'il  n'y  a  plus  pour  le  moment  défaits  nou- 
^'eaox  à  annoncer.  Il  ne  m'est  pas  possible,  pourtant,  départager  l'opinion 
le  mon  savant  ami  ausujetde  la  concordance  qui  d'après  lui,  régnerait  par- 
out,  dans  les  Pyrénées  entre  le  trias  et  le  lias.  Le  terrain  jurassique, 
composé,  ainsi  que  Ta  démontré  IL  Magnan,  du  lias  et  de  loolithe,  com- 
mence sur  certains  points,  entre  autres  dans  les  vallées  de  l'Ariége  et  du 
Salât,  par  une  brèche  à  éléments  énormes  atteignant  quelquefois  une 
épaisseur  de  plusieurs  centaines  de  mètres,  et  qui,  reposant  directement 
sur   Tinfra-lias,  représente  la  base  du  lias,  le  sinémurien. 

Les  fossiles  retrouvés  dans  le  terrain  jurassique  sont  fort  nombreux  et 
Mt  permis  à  Magnan  d'y  faire  les  divisions  suivantes  :  lias  inférieur, 
3ioyen  et  supérieur;  oolithe  inférieure,  moyenne  et  supérieure. 

Je  considère  donc  le  lias  comme  déposé  après  une  période  d'agitation 
aiyant  donné  lieu  à  la  formation  d'une  brèche  dans  laquelle  j'ai  souvent 
reconnu  les  éléments  ophitiques  et  gypseux  du  trias  (Clermont,  (Ariége), 
et  vallée  du  Salât,  descente  du  Col  del  Bouich  vers  Labaslide). 

Cependant  sur  quelques  points  le  trias  et  le  lias  semblent  passer 
insensiblement  l'un  à  l'autre  sans  l'intermédiaire  de  la  brèche,  fi  e^ 


KS  CAMicoo.  CAiiTE  néoLociQrc  tr'fSE  PAitTic  ws  vntsixs  16  jain 

probable  que  (xs  poiols  nnl  subi  des  di^ntvHUtionft  ioégiles,  et  que, 
pendant  l'exhaii!i«emrnl  dei<  uns  vi  \'a\taisMm<'a\  des  autres,  »ftti 
ré|Kii|ui.'  lna»i'[ue,  cxrUîns  poÎQts  du  «>]  u'uut  sulii  aucna  diaii^ement 
BNisible. 

7"  Terrain  crétacé  infériesir. 

I  (Cxiloralion  Tvrle  de  U  carti-.] 

[  La  conmrilanrc  du  tcrraia  crêlan^  et  Aa  Irrram  jurassique  paraît  plai 
probalik  et  plus  iidtc  que  celle  du  jurmuique  et  du  trias.  Le  fait  (^'«enlid 
qui  marque  le  point  de  fû|iaraiioR  du  crétacé  et  dn  jnra^îque,  cft 
l'exiiileiuw  d'ucio  rouche  d'^isseur  variable  de  iDincrai  de  fer  piaiUti- 
que  et  argileux  (bautile).  que  j*ai  indiqui'c  Af\k  eu  18tij,  et  que 
M.  Muiwy  a  é^lement  suivie  dans  l'.Vric^e,  laî.'vant  â  Kl.  Daubrce  le 
SOÎQ  de  l'étudier  mincrsilogiqnement.  (1)  M.  Mag^ian.  auquel  il  faut 
toujouK  en  revenir  pnur  lis  divî^iioDS  eiaries  du  terrain  rrêtacc  des 
Pyrt^n^s,  y<i  décrit  dari»  toute  la  clutlne  lroiftetai;e«:  Dox^inien,  aptJca 
flt  albien,  y  roiipri-i  le  sou.'^-taj^   ur^j>-aplien.    Le»  f(Miles  oomtireax, 

3u1l  a  recueillis  par  lui-même  avw  le  plas  grand  iuia,  ont  auton»é  set 
iviiiofts,  puar  Icaqueile^  il  fautw  rapporlcr  â  .sei  diiers  mêninti-i»,  surtout 
\  à  son  travail  Sur  li  partie  inférimtre  du  leirain  tie  Cruieiks  Pyré^ 
^ttées  Frauçaiies  et  lic»  Oi'biera. 

Pour  ma  puri,  je  n'ai  rien  de  nouveau  h  ajouter  à  ce  qu'a  dit  sur  t» 
terrain  mon  sdvuul  ami.   Je  me  coiittnle  d'en  donner  les  limites. 
8'  Terrains  créUfccs  itioyii  et  supôritur. 
(Coloralion  jaune  de  Id  carte.) 
La  base  de  ces  terrains  est  constituée,  ainsi  que  l'a  démontré  H.MapaD. 
contrairement  au\  assertions  de  M.  LeymiTie  et  aux  miennes,  par  l'étage 
cénomaaien.    Une   brèclic   énorme,    qa<i  j'ai  décrite  en   186(5   dans    le 
Bulletin,  et  que  j'avais  considérée  comme  turonienne,  (eu  mappuyant  sur 
les   assertions  de   M.   Leynierie  que  j'avais   crues  évades,)  mais  que 
Miignan  a  démontré  être  Gé.iomanieanu,  existe  tout  le  loui;  des  Pyrénées 
à  la  base  du  crélacé  m»yen.  II  est  aise  du  voir,    grâce  à  cette   brèche, 
(brèche  de  Celles  ou  coniçlomérat  de  Cainmarade)  que  le  crétacé  inférieur 
et   le  crétacé   moyen   et   supérieur   sont   en  stratiQcatlou  complètement 
discordantes . 

La  brécbe  cénomanienne,  contenant  des  fragments  anguleux  cl  roulés, 
souvent  de  pljsieurs  mètres  cubes  d'épaisseur,  enlevés  aux  roches  sous- 
jacentes,  et  variant  de  nature  suivant  les  terrains  avec  IcsiiucU  elle  est  eu 
contact,  passe  à  un  grès  grossier  et  à  un  calcaire  gréseux,  alternant  avec 


I 
I 


t873    aARRIGOU.    CARTE   GÉOLOGIQUE  D*UNE  PARTIE  DES  PmÈBfÉBS      42d 

des  grés,  psammites  et  calcaires,  et  des  couches  d'argiles  très-fines,  utilisées 
sur  certains  points  comme  argiles  à  poterie.  Ces  grès  renferment  sur  plusieurs 
points  dans  TAriége  (Leychert  et  Belesla)  des  fossiles  caractéristiques  du 
Turonien  (hippurites,  radiolites,  caprines,  etc.)  Au-dessus  sont  des 
alternances  d  argiles  schisteuses  et  de  grès  avec  bancs  de  lignites,  riches 
en  fossiles  sénoniens.  Des  calcaires,  plus  ou  moins  blancs  et  quelquefois 
siliceux,  placés  au-dessus,  sont  considérés  comme  faisant  partie  de  la  craie 
de  Ma^tricht. 

La  partie  inférieure  des  terrains  secondaires,  le  jurassique,  est  surtout 
développée  dans  le  Centre  et  dans  l'Ouest  du  département  de  TAriége. 
lien  existe  quelques  lambeaux  isolés  dans  la  haute  montagne  (Tarascon, 
PechdeFoix,  etc.,)  mais  ils  sont  assez  restreints.  A  mesure  que  1  on  se  rap- 
proche de  la  Haute-Garonne  et  des  Hautes-Pyrénées,  le  terrain  jurassique  se 
développe  davantage,  et  Ton  peut  voir  dans  une  coupe  allant  d'Aspet  au 
pic  de  Cagire,  que  le  terrain  jurassique  est  complètement  indépendant 
des  calcaires  marmoréens  q  le  j'ai  placés  avec  Magnan  et  M.  Coquand, 
dans  le  carbonifère,  et  que  M.  Leymerie  a  enclavés  dans  le  lias. 

Les  deux  terrains  crétacé  inférieur,  crétacé  moyen  et  supérieur,  sont 
très-largement  représentés  entre  l'Aude  et  les  Hautes-Pyrénées.  A  eux 
deux  ils  forment  en  surface  la  majeure  partie  des  terrains  stratifiés  au 
N.  des  terrains  de  transition.  Le  terrain  jurassique  semble  former  souvent 
comme  de  véritables  tlots  au  milieu  du  terrain  crétacé  inférieur. 

Le  crétacé  supérieur  est  également  représenté  par  quelques  lambeaux 
isolés  au  milieu  des  vallées  des  hautes  montagnes.  Il  en  existe  en  effet 
des  témoins  dans  la  vallée  de  Massât,  dans  celle  de  Seix,  dans  celle  de 
Tarascon,  etc.  Ne  peut-on  pas  conclure  de  cela  que,  depuis  le  dépôt  de 
ces  terrains,  les  Pyrénées  ont  subi  de  grands  phénomènes  de  dislocation 
el  ont  été  le  point  de  départ  de  larges  dénudations  ? 

9°  Terrain  garumnien. 
(Coloration  bleu  clair  de  la  carte.) 

Je  n*ai  rien  à  ajouter  aux  descriptions  qui  ont  été  données  de  ce 
terrain  par  MM.  Leymerie,  l'abbé  Pouech  et  Noulet.  11  forme  dans  la 
partie  0.  de  TAriége  une  série  de  plissements  qui  le  font  reparaître  jusqu'à 
trois  fois  en  bandes  parallèles  dirigées  environ  0,1 5**  à  20*  N.  Il  se  pro- 
longe ensuite  vers  le  département  de  l'Aude,  où  j'ai  pu  le  rattacher  à 
l'étage  d'Alet  de  d'Archiac.  C'est  à  cet  illustre  savant  qu'il  faut  attribuer 
la  première  découverte  de  ce  groupe,  supérieur  à  la  craie  de  Maastricht  et 
inférieur  au  terrain  nummulitique.  M.  Leymerie  a  puisé  dans  les  indi- 
cations données  par  d'Archiac  les  premiers  documents  qui  l'ont  conduit 
à  étudier  cette  bande,  si  singulière  du  reste  par  ses  fossiles,  et  à  laquelle 


iiO    OAtudou  CARTE  etoLoeiQOB  b'ofe  partu  rat  rmttitB  6  jiriii 

il  a  Hipprimé  son  premier  nom  d'étage  d'Alet,  pour  loi  dooDer  «hû  et 
temia  ganiumien. 

10°  Terrain  tertiaire. 
(Co)oralion  ocre  jaune  de  le  carie). 

Il  est  difficile,  après  la  description  si  lucide  de  M.  l'abbé  Povecli,  it 
donaei  quelque  cho^e  de  plus  sur  le  terrain  nummulilique,  que  je  me 
suis  contenté  de  tracer  sur  la  carie,  en  le  marquant  au  moyen  de  simples 
hachures  dans  la  coukur  jaune  d'are  clair.  J'ai  conservé  la  division  CD 
grés,  calcaires  et  marnes  adoptée  avant  moi.  Les  fossiles  y  aboudeot. 

Oa  voit  sur  la  carte  que  ce  iL-rrain  a  subi  les  mènics  ondulations  que  le 
terrain  garumnien. 

L'éocéne  pyrénéen  est  marqué  en  jaune  d'ocre  clair  sans  hachures.  On 
reconnaît,  dans  l'Ariége  comme  dans  IWude,  que  ce  lerraiu  est  composé  pu 
un  grès  calcaire  d'eau  douce,  alternant  avec  des  banci  de  poudingue,  lantût 
calcaire,  (antdl  quartzeux  (poudingue  des  montagnes,  poudingue  de 
Palassou).  Je  n'y  ai  Ironvé  pour  ma  part  que  des  fossiles  indéterminables 
{fragments  d'ossements).  C'est,  du  reste,  nn  niveau  connu  sous  le  nom  de 
calcaire  à  Lophiodon. 

M.   Mussy,  dans  sa  carte  géologique  de  l'Ariége,  a  placé  les  grée 

éocénes  k  poudingue  au-dessous  du  terrain  nummulîlique,  ît  la  place  du 

terrain  garumnien,  qu'il  a  complètement  fait  disparatlrc,  et  îmmédiale>« 

ment  dans  le  crétacé  supérieur.  ■ 

11°  Terrain  miocène. 

J'arrive  maintenant  aune  série  de  faits  nouveaux,  sur  lesquels  je  dois 
insister  d'une  manière  toute  particulière. 

On  avait  pensé  jusqu'à  présent  que  le  terrain  miocène  était  constitué 
dans  li>  htôsin  sous-pyrénéen  par  des  couches  de  molasse,  de  calcaire  et 
d'argile  parfaitement  horizonliiles,  n'ayant  subi  aucun  phénomène  de  dis- 
location et  de  plissement,  et  dépos<%s,  depuis  le  début  de  leur  formation, 
d'une  manière  lente  au  fond  de  lacs  relativement  tranquilles ,  dans  une 
atmosphère  chaude. 

Cette  opinion,  qui  est  celle  que  M.  L^ymerie  a  toujours  enseignée,  nous 
semble  inexacte,  comme  nous  allons  le  démonlrer. 

11  est  admis,  en  effd,  que  le  grand  lac  mioci'ne  du  ba,s9in  sous-pyrénéen 
communiquait  avec  la  mer  que  nous  appelons  aujourd'hui  l'Atianlique. 
Dès-lors,  on  peut  supposer  que  les  eaux  de  ce  grand  lac  étaient  à  peu  près 
au  même  niveau  que  l'Océan.  Les  couches  solides  formées  dans  ces  laos  de- 
vaient être,  par  conséquent,  pendant  l'époque  de  leur  formation,  déposées 
horiïontalement,  à  un  niveau  inférieur  à  celui  delà  snrface  des  eaux  de 
l'Océan  et  du  lac.  Or,  nous  trouvons  aujourd'hui  ces  dépôts  miocènes 
portés  dans  les  Pyrénées  jusqu'à  un  uiveaB  de  plus  de  700  mètres  «u- 


48S&    GARRIGOU.    GABTB  GÉOLOGIQUE  d'cTIE  PABTIB  DES  PTltéElÉCS        481 

dessus  de  la  mer;  il  faut  donc  en  conclure  que  le  nirean  du  fond  du  lac 
miocène  sous-pyrénéen  s'est  élevé  au  pied  des  Pyrénées  de  plus  de 
700  mètres.  En  outre,  la  pente  générale  du  bassin  sous-pyrénéen  ayant 
lica  des  Pyrénées  vers  TOcéan,  et  les  fleuves  s'écoulant  en  général 
de  TE.  à  TO.,  il  me  semble  permis  de  penser  que  c'est,  en  moyenne,  dans 
le  sens  N.  S.  que  la  masse  du  terrain  miocène  sous-pyréneen  a  dû  être 
redressée. 

Et,  en  effet,  lorsque  nous  cherchons  d'abord  à  constater  des  dénivella- 
tions partielles  dans  le  terrain  miocène ,  nous  retrouvons  facilement  ces 
dénivellations. 

La  première  de  toutes  les  indications  positives  à  ce  sujet  a  été  donnée  par 
H.  TabbéPouech,  dans  son  remarquable  travail  inséré  dans  le  Bulletin  de 
la  Société  géologiqtift  tn  1862,  et  dans  lequel  cet  observateur  conscient 
deux,  décrivant  les  terrains  tertiaires  des  environs  de  Sabaral,  annonce 
qu'il  a  trouvé  le  miocène  très-nettement  cassé  et  dénivelle  aux  environs 
de  Daumazan  (Ariége).  Mis  sur  la  voie  des  faits,  d'abord  par  le  raisonne- 
nement,  puis  par  cette  observation  de  M.  Tabbé  Pouech ,  j'ai  cherché 
également  à  reconnaître  des  points  dans  lesquels  le  miocène  sous-pyrénéen 
se  trouvait  disloqué  et  plissé.  A  Saverdun  (Ariége),  en  suivant  la  rivière, 
on  peut  voir  les  couches  miocènes  inclinées  vers  l'O.  et  plongeant  très- 
franchement  dans  le  sens  de  la  rivière,  sous  les  eaux  de  laquelle  elles  s'en- 
foncent. Vers  Gintegabelle,  un  peu  plus  loin,  les  petits  ruisseaux  qui  se 
déversent  dans  l'Ariéi^e  coulent  dans  des  ravins  dont  les  bords  montrent  le 
miocène  plissé.  Dans  la  vallée  de  la  Garonne,  aux  environs  de  Muret,  il 
en  est  de  même. 

Si  nous  remontons  dans  l'Ariége,  vers  Tarascon,  nous  trouvons  au  N. 
de  cette  petite  ville,  au  pied  E.  de  la  montagne  de  Soudour,  le  poudin- 
gue de  Palassou  (que  j'ai  été  le  premier  à  y  signaler)  recouvert  par  un 
dépôt  de  grès,  d'ari^iks,  de  cailloux  roulés  et  de  blocs  anguleux  et  striés, 
que  la  position  stratigraphique  entraîne  forcément  à  classer  comme  ter- 
tiaires. Or,  ce  dépôt  tertiaire,  immédiatement  supérieur  à  l'éocène,  se 
trouve  à  un  niveau  de  470  mètres  au-dessus  de  la  mer  ;  tandis  que,  à 
25  kilomètres  pins  an  Nord,  les  dépôts  de  même  âge  se  trouvent  à  un 
niveau  de  600  mètres  au  moins.  Il  v  a  donc  une  dénivellation  dans  ces 
dépôts  de  même  âge. 

Ces  dérangements  du  miocène  au  pied  de  la  partie  des  Pyrénées,  que 
je  représente  dans  ma  carte,  ne  sont  pas  les  seuls.  Dans  les  Basses-Pyré- 
nées, le  miocène  est  également  plissé  et  brise  (environs  de  Salies). 

Enfin,  le  pied  Sud  du  plateau  central  présente  également  le  miocène 
brisé  et  plissé,  si  les  observations  faites  par  M.  Rey  Lescure  sont  exactes. 
Le  redressement  du  miocènesous-pyrénéen  me  semble  donc  un  failAujour- 


Ea  18S7.  «  Il  «nie  fmt  rwamwiiJM  Ja  pwfiiffii  GMJdî.  de 
Tirn,  lor  ■■  dêyM  gbtiûe  ^  la  hwr fa  BiaceiE,  jcm»  ropûuao  que 
■MssTia«4aa»  k»P;Ka^4ailep«*^KiMR>ét^lwi^  1  Fji 
1870  ^ikveM.  M.  rBl,U  Vtmetà  bIrmu  ps  »  tcrât  A^  k  BtJU- 
(M  (}]  qiK  b  boK  ia  nioene  iaat  VAiit^  reaCcnuit  ■■  àrpH  fa 
Ura  «Bonae»  «TappamMe  ^miuk:  ponnaat  te  anal  iiiiliii  faas  k 
faute.  L'imfa  fa  b  ta»  fa  ccne  partie  fa  imata  lertîaiR,  faitte  iMt  b 
bog  ia  PjiBwet.  n'a  coefait  k  mnanaftie  faai  a  fapai  bs  roki 
faae  namour  Bwniae  Crsalab  lar  b^rHe  ae  «ot  é^a^  k»  farcit 
élémenlti  dnlift^  do  brrab  nÎDCiae. 

Et,  ea  I  ff  I,  ea  raiianl  pu  k  pas  os  dépdU,  j'ai  'pa  Eure  b  sirie 
saivaale  d'nb'icrvilioR*. 

A  Varilho,  dans  rAnè;*e,  le  dcpAt  fa  Mots  aa^akai  et  nnlés  fa  pi» 
fican  mcireB  cafaea  fa  volitme.  eogfabia  faa>  nue  argfa  pins  oa  ■ai^H 
compactfr  esl  aittîi  (»tnp«ié  :  ^ 


i"  I>ii  Pi;(;h  <l-  \'-.in\\\i:-i  â  Rii'iK  (!■>  Pdli-p'.rt.  ([.'[.-M  glaciaire  à  blocs 
granitiijiics,  li'anlitnl  [tins  arjj^nliMiv  i-l  ônoniie-  (|u'o[i  so  rajiproflw  de  la 
base  du  IVrIi.  Vers  le  sonml  les  iiiocs  sont  nmh's.  et  ils  foniR'nt  uoe 
véritable  alluvion  de  cailluu\  roulés  plus  ou  muias  voliiniiueux  : 


-> 


1873        GARRIGOU.  CARTE  GÉOLOGIQUE  D*UNR  PARTIE  DES  PTRÉIfÉES        iSS 

2^  A  Rieux  de  Pelleport,  en  remontant  la  route  de  Pailhès,  on  voit 
dans  les  tranchées  un  dépôt  de  blocs  granitiques  roulés  et  décomposés; 

3°  En  allant  de  Rieux  au  sommet  des  coteaux  situés  au  N.,  on  ren- 
contre les  mêmes  blocs  allant  en  diminuant  de  volume,  depuis  la  base 
jusqu'au  haut  de  la  colline  Des  argiles  orangé  rpugeâtre  commencent  à 
se  montrer.  En  suivant  le  flanc  du  coteau  vers  le  N.,  on  voit,  à  mesure  que 
l'on  avance  vers  Pamiers,  des  niveaux  de  cailloux  quartzeux  parfaitement 
horizontaux,  alternant  avec  des  couches  d'argiles;  ils  sont  empruntés  aux 
couches  indiquées  ci-dessus  ; 

^  A  Bénagues,  dans  l'endroit  où  l'Ariége  forme  une  anse,  bordée  sur 
la  rive  gauche  par  des  escarpements  argileux  de  couleur  orange  rouge,  de 
gros  blocs  granitiques  anguleux  se  montrent  de  nouveau,  ef  on  les  voit 
surmontés  d'une  épaisse  couche  de  blocs  roulés  et  fortement  serrés  entre 
eux.  Cette  couche,  tranchée  à  pic  dans  l'escarpement,  produit  un  effet 
Irès-pittoresqiie.  A  me>sure  que  Ion  s'éloigne  de  Pamiers,  les  argiles 
rouges  diminuent  et  sont  remplacées  par  des  calcaires  gréseux  etgrossiers, 
alternant  toujours  avec  de  petits  cailloux  quartzeux. 

Ces  argiles  et  ces  calcaires  renferment  des  débris  de  carnassiers,  de 
mammifères,  de  rongeurs,  etc.,  retrouvés  par  moi-même  un  peu  au  N.  de 
Pamiers,  et  qui  appartiennent  au  />/croc^ri/^  Wf?////n.9,  à  des  rongeurs  de 
la  taille  du  castor,  à  des  carnassiers  du  genre  Vimrra  et  à  de  plus  volumi- 
neux encore,  enfin  à  un  cerf  ?  d'assez  grande  taille.  Il  n'est  donc  pas  possible 
d'avoir  dos  doutes.  C'est  bien  le  miocène  qui  repose  sur  ce  dépôt  glaciaire  (1). 

Si  de  la  vallée  de  l'Ariége  nous  passons  dans  la  vallée  de  la  Garoune, 
nous  trouvons  les  mêmes  phénomènes,  encore  plus  développés. 

La  dimension  de  la  moraine  est  ici  énorme.  Elle  occupe  toute  la  base 
du  plateau  de  Lannemesan,  présentant  dans  la  partie  la  plus  inférieure 
les  blocs  erratiques,  et  dans  la  partie  supérieure  les  argiles  rouges  alter- 
nant avec  les  gros  cailloux  roulés  quartzeux,  le  volume  de  ces  cailloux 
diminuant  à  mesure  que  l'on  s'avance  vers  le  Nord. 

Cette  immense  moraine  miocène,  également  recouverte  d'abord  par  des 
argiles,  se  cache  ensuite  sous  dos  calcaires  grossiers  et  des  marnes,  comme 
dans  l'Ariége,  et  le  développement  de  ceux-ci  va  en  croissant,  à  mesure 
que  l'on  descend  du  plateau  de  Lannemesan  vers  la  plaine.  Ce  sont  ces 
calcaires,  argiles  et  m:irnes  du  miocène,  qui  renferment  cette  faune  si  riche 
de  Sansan,  dont  la  description  a  rendu  illustre  notre  vénéré  maître 
Edouard  Lartet. 

(1)  J'ai  eu  à  signaler,  à  9  kiloniMn'S  on  amont  de  Toulouse,  à  Porlct,  des  blocs  glaciaires  â 
peini'.  roulas,  nlrouvj^s  ans  la  base  des  alluvions  anciennes  de  la  Garonne.  Je  ne  suis  pas 
éloijjn'^  de  pen<er  que  la  moraine  miocène  s'jHendail  probabl.'menl  assez  loin  au  N.  de  Pamiers, 
et  que  le  niiorène  a  rait  subi  quelque  cassure,  la  moraine  ayant  été  mi^e  au  jour  et  remaniée  par 
es  eaux  de  la  Garoime  et  de  rAriége,  à  uue  époque  où  ces  rivières  étaieat  torrentielles. 


i3l       GlRRICOr,  CARTE  C^OLOGrQUB  DVKE  PARTIE  orS  PTRÉK^ES     16  jtUIt 

Entamée  par  !e  passage  de  la  Garonne,  à  une  l'poque  bien  postérieure 
à  sa  forumlion,  ceUe  moraine  miocènf  du  plateau  de  LaniiPinPîian,  a  servi. 
d'assise  à  une  moraine  bien  plus  récente,  bien  moins  développée,  il   b. 
Uijuelle  Tonl  saite  les  alluvious  anciennes  (<[tialernaires)  de  la  Garonne  , 
En  efiî.-t,  aiiliii  que  je  l'ai  rcprési-nté  dans  ma  moi.o|;raphie  de    Luchoix.^ 
on  voit  entre  Tibtran,  Saiat-Paul,  Sitint- Vincent,  la  coupe  suivante  : 


Au  N.  la  moraine  miocène  9  élevait  jusqu'à  plus  de  600  mètres  de  hau- 
teur, cl  atteignait  presque  700  mètres  sur  certains  points.  Autrefois,  celO 
moraine  recouvrait  au  S.  presque  tout  le  pays,  ainsi  que  le  prouvent  les 
lambeaux  de  moraine  laissés  par  les  érosions  au\  environs  de  GourJan,  et 
encore  allachés  aux  Dunes  des  pilons  crétacés  qui  se  montrent  dans  toute 
la  région.  La  grotte  de  Gargas  était,  en  ce  moment,  enfouie  sous  le  dépdt 
glaciaire  et  sous  les  glaces. 

Entre  le  mamelon crétucc  inférieur  de  Tibiran  et  la  moraine  miocène  GM, 
l'ciiu  s'écoulant  en  abondance  du  glacier  primitif  a  creuse  un  Ht  de 
fleuve  dans  lequel  s'est  déposée  plus  tard  la  moraine  quaternaire  GQ, 
par  suite  d'une  nouvelle  extension  des  e;laciers.  Ce  glacier  quaternaire, 
après  avoir  déposé  la  moraine  frontale  G  Q,  se  fondait  et  produisait  un 
fleuve,  la  Garonne,  dont  les  alluvious  font  immédiatement  suite  à  la  mo- 
raine. Or,  ces  alluvions,  contenant  les  débris  d'uue  faune  caraclérisée  par 
VEleplius primigeniiis,  le  grandeurs  et  d'autres  vertébrés,  et  déplus,  par 


4875       GARRIGOU.  CARTB  GÉOLOCtOtE  d'uNC  PARTIE  DES  PTBtlfÉES        435 

tonte  la  faune  de  Gargas,  ne  pcarent  être  que  quaternaires.  Ce  fait  nous 
permet  donc  de  dire  que  la  grande  moraine  sur  laquelle  reposent  la  mo- 
raine récente  et  les  ail  avions  à  faune  quaternaire,  est  bien  d'une  époque 
antérieure  à  cette  faune.  Je  lavais  crue  un  moment  pliocène,  pensant  que 
la  moraine  miocène  se  trouvait  encore  plus  éloignée  des  Pyrénées  vers  le 
N.,mais  Tensemble  de  mes  recherches  m'a  permis  de  voir,  depuis  Tim- 
pression  de  ma  monographie  de  Luchon,  qu'elle  était  réellement  miocène. 

En  passant  dans  la  vallée  de  TAdour  et  dans  la  plaine  de  Tarbes,  nous 
retrouvons  exactement  les  mêmes  phénomènes  que  dans  la  vallée  de  la 
Garonne  et  dans  celle  de  TAriége.  Ici,  les  phénomènes  glaciaires  de  Tépoque 
miocène  paraissent  même  avoir  laissé  des  traces  s'etendant  plus  loin 
encore  dans  la  plaine  que  nous  ne  l'avions  vu  jusqu'à  présent. 

En  effet,  si  du  sommet  des  montagnes  au  N.  de  Lourdes  nous  faisons 
une  coupe  géologique  vers  le  N. ,  nous  voyons,  en  faisant  passer  cette  coupe 
à  travers  la  plaine  de  Tarbes,  par  les  mamelons  de  Juillan,  les  faits  qui 
suivent  : 


4873        GARRÏGOU.   CARTE  GÉOLOGIQUE  d'uNE  PARTIE   DES  PYRÉNÉES  437 

i"  A'i  Siifl  (In  lac  do  Lourdes,  jusqu'à  une  haiileur  de  plus  de  700  m. 
au-dossiis  du  niveau  de  la  me;-,  sont  di's  hlocs  erraliqncs  indiqués  par  moi, 
eu  1866  ;  I  \  p'iis  par  MM.  Collomh  et  Marlius,  en  1867  (2). 

2'  En  descendant  vers  la  ferme  de  M.  Fould  ces  hlocs  existent  toujours, 
mais  on  les  voit  recouverts  insensiblement  par  des  blocs  de  plus  en  plus 
roulés,  se  limitant  vers  la  surface. 

3'  Plus  0.1  avance  vers  le  N..  plus  les  éléments  roulés  de  la  surface  di- 
minuent de  v<)lnme,  et  plus  les  argiles  rouge  orangé  se  trouvent  mélangées 
en  couchi'sà  ces  cailloux  roules.  Les  gros  éléments  roulés  ne  se  retrouvent 
qu'en  descendant  verticalement  dans  la  masse,  et  les  blocs  erralûjues  ne  se 
rencontrent  (jne  lout-à-fail  à  la  base.  Plus  Ion  avance  encore  vers  la  région 
de  Tarhcs,  plus  le  phénomène  alluvien  se  trouve  développé  en  épaisseur,  et 
les  plus^L;ros  cailloux  ainsi  (pie  les  plus  gros  hlocs, n»*  se  renconlrent  que  dans 
h»s  prof(  ndeurs  du  s(,l  en  creusant  des  puits.  Bientôt  dans  la  plaine  auN.  de 
Tarbcs,  formant  le  |)laleau  supérieur,  on  trouve  que  lesarglles  rouges  ont  dis- 
paru et  ont  été  renq)lacées,  comnnedans  l'Arit^ge  et  dans  la  Haute-Garonne, 
pard(»s  calcaires  grossiers  et  des  marnes.  Au  N.  de  Ragnères  de  Bigorre,  à 
Orignac,  lesarglles  renferment,  avec  un  gisement  delignites  exploités,  des 
fossiles  miocènes  nombreux  (mastodonte,  tapir,  dinothérium,  dicrocère, 
oups,  etc.,  etc.). 

Dans  le  milieu  de  la  plaine  entre  Adé  et  Tarbes,  à  Juillan,  une  séri«  de 
mamelons  (IM  (glacier  miocène),  traversés  par  le  chemin  de  fer,  sont 
constitués,  en  grande  partie  par  la  portion  remaniée  et  roulée  de  la  mo- 
raine, et  en  partie  par  la  moraine  elle-même.  La  coupe  que  j'ai  donnée 
dans  la  figure  précédente,  montre  en  élévation  et  en  ligne  pointillée,  la 
silhouette  des  coteaux  de  Touest  avec  leur  constitution  géologique.  Ces 
coteaux  représentent  exactement  ceux  de  la  plaine  de  TAriége,  au  sud  de 
ramiers.  Les  alluvions  quaternaires  forment  des  couches  horizon- 
tales du  sein  desquelles  stn.bknt  s'élever  les  coteaux  de  Juillan. 

Avant  d'aller  plus  loin,  nous  devons  nous  arrêter  un  instant  sur  la 
coupe  suivante  recueillie  à  Adé  un  peu  au  nord  de  Lourdes. 


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28 


[SA    ctmcfHT  cikTK  céou>ciQi.-s  n'iniE  p«kTH  be  piktxies  15  Jtim 

CrUr  mope  nuiRlre  U  [n«itî'>n  ri  U  comjniiliaD  de  tDoraioGs  étodi^ 
par  MM.  Collottili  rt  Uj^tin*,  rt  dwrîlc^  par  o»  ïaianl-î  roiauM  aioraine 
qtulicnuûrGdii  gbdcr  de  Lounleet.  U  jaculâuneimumiiitnii.»;  furets 
éaûncBb  gâolog'ies,  arvar  que,  do  reste,  nabr  Tômt  c(  <roi»-inicieux 
cooErr,  m.  CollMnb,  »ai  enpn-siê  il  y  a  <|ueli|ai5  «nnêa  de  nf  tùit 
CBBti^llrv,  aprnf  qwr  je  lui  eUf  aounùs  qudqiMS  ob?<Tv»tK>itii  an  >uj«l  da 
glariiT  (Ir  ùmrdin. 

(n  rffi-t.  il  T  a  u,  comine  dans  la  rallce  de  la  Garoime  %  Sl-P«il, 
ieax  monîniïs  mrbtrvélréRi  l'atie  daie  l'autre.  La  moraine  rronUle  inio- 
tèae,  rntaiiii.V'  nptra  ^  fonnalj  lO  par  un  cuur>  d'eau  proteiunt  de  U  foate 
du  glaciiT  Riiorrnc,  a  |m«».-bIC  an  gUder  qiubmaîre  an  lit  luliiru  daio  lo- 
qiiH  il  l'ai  veau  sVa^;^,  et  ira  il  a  ik(in.'<  sa  moniae,  t|ui  pr'^ir^:klr.  dt 
toème  ((ue  eijle  i)e  St-Panl,  une  oHiWr  ililTi-rvolL-  dp  la  dmcj^ut  auo- 
ône.  'Tëtiilis  i|iie  u-lltxj  e»l  rmigc  nran{;e.  la  tunraioe  qualemair;  «al 
,  eéai'raJi'iUGiii  gnw.  Il  e-M  as**  at#  de  It»  ili>tiiigu<T  a  pmiûcrv  vae. 
ir.  DC  panniiiitrai  pas  ptiis  lain  celte  élude  vers  lc«  B-i»ms- Pyrénées, 
Jlî  Knrtitnl  lin  coilre  Jr  ata  carte  aetudle.  Ce  qa'il  m'est  perm'is  de  dire 
tinplemirnt  aaji»irtl'bui ,  c'isl  igiie  les  mêmes  pbenamèacs  glaei.ùn»  M 
trpmd  iLscut  vers  U  partiit  oecideatale  de  la  ctiuliic,  en  diioitiuaiil  d'iatensiti 
cependanl,  ii  tw^on  '|ue  l'un  ^e  rapproche  de  la  nier.  Daos  res  ré^oni 
Occifk-Dtalcj,  le  pfaéQomËne  tnoraiaique  esl  rentplaœ  par  le  phcnomène 
alkitlrii  i[ui  a  (li'i  roi'O'int'nl  lui  Tain'  sulli-.  a  c^iiise  de  la  FLision  de  la 
glace.  Jai  été  heureuv  de  voir  mes  obsenatîons  sur  ce  sujet  confirmées 
par  celles  de  M.  Gi'iireau,  le  sa\anl  lugi'iiieur  des  mines  qui  s'occupe 
aiec  a  itanl  d'actiufe  que  de  sa\"ir  de  loMiiilioa  de  la  carie  géoloniquc 
des  iîiusscs-I*;  renées. 

On   pourra  voir,  d'après  les  observai  ions  nrilliplices  dont  je  viens  de 
consigner  les  résultats.  coiuLi.'ii  il  e^t  iaipnrlnut.  lorsqu'on  veut  arriver  à  de 
grandsresultalsengiH)logic.  il'él  idier  les  terrains  sm-  de  grandes  étendues. 
J'arrêterai  ici  la  description  des  faits  reli'\és  dans  ma  carte  géologique, 
en  laissant  de  c.Hé  l'étude  des  terrains  quaternaires,  au  sujet  desquels  je 
n'ai  pour  le  moment  rien  à  ajouter  'a  ce  qu'en  ont  dit  jusqu'ici  les  autres 
géologues  qui  ont  cherché  à  en  étudier  la  composition  et  la  stratigraphie. 
Maisavanl  de  terminer  ce  travail,  qu'il  me  soit  permis  de  chercher  une 
explication  à  ces  grands  phénomènes  glaciaires  que  je  viens  de  dwrire. 
A  la  lin  de  l'époque  Eocène,  sous  l'influence  du  mouvement   du   sol 
auquel  M.  Elie  de  Beaumont  a  donné  le  nom  de  système  des  Pyrénées, 
(0.  19'  N),  la  chaîne  Pyrénéenne,  déjà  formée  en  grande  partie  par  des 
mouvements  antérieurs  de  la  croûte  terrestre,  aura  été  portée  à  dos  hau- 
teurs considérables  au-dessus  du  niveau  de  la  mer.  Sous  celle  influence, 
et  peut-être  aussi  par  suite  de  causes  climatériques  que  nous  ignoroni 


I 

I 

\ 


1873       GARRIGOU.  CARTE  GÉOLOGIQUE  d'uNE  PARTIE  DES  PYRÉNÉES         439 

encore,  des  amas  considérables  de  neige,  dans  les  sommets  de  ces  montar 
gnes,  auront  donné  naissance  à  d'immenses  glaciers  qui  seront  descendus 
jusque  au  niveau  du  grand  lac  post-éocène  sous-Pyrénéen,  sur  les  bords 
duquel  ils  auront  déversé  leur  gigantesque  moraine  frontale.  (1), 

Après  un  espace  de  temps  dont  il  est  impossible  encore  de  déterminer 
la  longueur,  et  sous  rinfluence  combinée  d'un  mouvement  d'abaissement 
du  sol  et  d'une  autre  cause  que  j'ét  idierai  plus  tard  dans  un  mémoire 
spécial ,  ces  glaciers  ont  dû  disparaître  en  grande  partie,  ou  du  moins 
diminuer  beaucoup  d'étendue.  Leur  fonte  aura  produit  des  masses  énormes 
dVau,  qiii,  remaniant  la  surface  de  la  moraine  frontale,  auront  amené 
dans  le  lac  sous-Pyréneen  les  matériaux  de  transport  qui  en  ont  plus  ou 
moins  comblé  le  fond,  en  se  déposant  sur  la  moraine  partout  où  elle  exis- 
tai!, ou  sur  les  couches  éocènes  et  ante-éocénes,  dans  les  endroits  où  elles 
formaient  le  fond  du  lac.  A  cette  époque  la  faune  miocène,  indiquant  un 
climat  chaud,  aura  pu  se  développer  sur  le  loess  et  sur  les  autres  dépôts 
fins  de  transport,  qui  comblèrent  insensiblement  les  bas-fonds,et  qui  finirent 
par  y  former  des  ilùts  et  des  surfaces  accessibles  aux  animaux  Sous  Tin- 
Duence  du  grand  mouvement  du  sol  décrit  par  M.  Elie  de  Beaumont  sous 
le  nom  de  système  du  Sanc^rrois  (E.  26^*  N.,  pour  la  région  Pyrénéenne) 
Bt  dont  les  alignements  sont  nombreux  dans  les  Pyrénées,  jusque  dans  le 
miocène,  celui-ci  aura  été  émergé  complètement  et  plissé  sur  plusieurs 
points,  dont  on  connaîtra  plus  tard  un  nombre  plus  considérable  que 
ceux  dont  j'ai  eu  l'occasion  de  signaler  l'existence. 

Depuis  l'époque  miocène  le5  glaciers,  avec  quelques  mouvements  de 
retour  vers  les  plaines,  prirent  une  marche  rétrograde,  et  déposèrent  les 
diverses  moraines  rencontrées  dans  le  fond  des  vallées  Pyrénéennes  :  elles 
■lous  indiquent  leurs  étapes  quand  ils  remontaient  vers  les  hauts  som- 
mets où  nous  les  voyons  actuellement  rélégués. 


(1)  Je  ne  doute  pas  un  seul  instant,  que  lorsque  on  aura  pu  étudier  à  Tond  li  faune  et  la  flore 
^0  miocène  sous-Pyrénéen  le  plus  inférieur,  on  n*y  rencontre  des  espèces  indiquant  un  pays 
froid,  surtout  pour  la  partie  des  dépdts  miocènes  inférieures  avoisinant  les  Pyrénées. 


ERRATA. 


p.  75,  ligne  18,  au  lieu  d*Oxfordien  lire  Corallien. 

p.  193,  note  2,  au  lieu  de  3®  série,  1. 1,  p.  S,  lire  p.  134. 

p.  296,  ligne  28,  après  1832  ibid.,  mettre  p.  7. 

après  la  ligne  34,  ajouter  : 

1835.  Nettes  Jahrb.,  p.  636.  Geogn.  fieschreibung  von  Szac- 
zawnica  und  Szlachtowa. 

p.  315,  ligne  13,  au  lieu  de  Roch  lire  Roc. 

p.  321,  ligne  35,  au  lieu  de  Baux  lire  Faux. 


r^ 


SOCIÉTÉ  GÉOLOGIQUE 


DE  FRANCE 


RÉUNION   EXTRAORDINAIRE 

A  ROANNE 

(loire) 

du  31  août  au  6  septembre  1873*^*^ 
les  membres  de  la  Société  qui  se  sont  rendus  à  cette  réunion  sont  : 


Baudinot. 

Batan. 

Berthaud. 

Brocchi. 

Brossâro. 

collomb  (e.). 

Delafono. 

Delaire. 


MM.   Depierres. 

DiEULAFAIT. 

douvillé. 
Ebray. 
Fabre  (G,). 
Garnier  (Aug.). 
Gruner. 
guyerdbt. 


)  Liste  des  principales  publications  relatives  aux  environs  de  Roanne  : 

iricart  de  Thary,  Sur  les  terrains  des  environs  de  Roanne,  Ann.  des  Mines,  3*  série,  I. 

XII  ;  1837. 

ymerie,  Sur  le  terrain  de  transition  du  département  du  Rhône  et  des  parties  adja* 

eenies  du  département  de  la  Loire.  Bull.  Soc.géol.,  !'•  série,  L  VIII,  p.  310  ;  1837. 

ixet.  Sur  les  montagnes  qui  séparent  la  Loire  du  Rhône  et  de  la  Saône,  BuU.  Soc. 

|éoI.,  V  série,  t.  Viil,  p.  122  ;  1837  ;  —  t.  X,  p.  126  ;  1830  ;  —  Mém.  Soc.  géol.,  !'• 

série,  t.  IV  ;  1840. 

ifrénoy,  Sur  les  terrains  anciens  et  les  terrains  de  transition  des  montagnes  du  cen* 

tre  de  la  France.  Bull.  Soc.  géol.,  1'*  série,  t.  XI,  p.  213  ;  1840. 

imer,  Sur  la  nature  du  terrain  de  transition  et  des  porphyres  du  département  dé  la 

Loire.  Ann.  des  Mines,  3*  série,  t.  XIX,  p.  53  ;  1841. 

Beaumont,  Sur  les  systèmes  de  montagnes  les  plus  anciens  de  l'Europe.  Bull.  Soc. 

géol.,  2«  SlSrie,  t.  IV,  p.  864  ;  1847. 

nner,  Sur  la  constitution  géologique  du  département  de  la  Loire,  Annuaire  de  la  Loire, 

1847. 

urnet,  Sur  l'extension  des  terrains  houillers  en  France.  Acad.  de  Lyon,  t.  V  et  VI  ; 

1855-1856. 

39 


«AiMCg. 


84  a 


HM.    POUEL. 

Robert  (Félix). 
RflUviLia  (de). 
Serre  (de). 

T.VRDT. 
TorfiNAIRE. 

Vicaire. 


ira.    Hedde. 
Julie». 
Lejiecq. 
Levallois. 
Michel-Lévy. 
MoBEAC  (Albert). 
NocuÈs. 

PiSANI. 

Plusieurs  personnes  étrangères  à  la  Société  ont  pris  part  aux 
excursions  et  assisté  ani  séances.  Noos  citerons  : 
UM.    Bertrasd,  préparateur  aa  collège  de  Roanne. 

CotLOT,  préparateur  à  la  faculté  des  sciences  de  Moolpellier. 

CossiGNV  (de),  ancien  élève  de  l'Ecole  polytechnique. 

CosTE,  adjoint  au  maire  de  Roanne. 

Desiiaïes  (Victor),  ingé,nieur  civil  à  Saint-Denis. 

Devaux,  professeur  au  collège  de  Roanne. 

FoxTANNES,  de  Lyon. 

GoNTHtER,  ingénieur  des  mines  à  Saiot-Etieone. 

Gruher  (fds),  élève  à  l'École  des  mines. 

Lavigne,  ingénieur  civil  à  Paris. 

Lecarme.  professeur  au  coHége  Chaptal. 

Raffin  (Paul),  de  Roanne. 

SiEGLER,  ingénieur  des  ponts  el  chaussées  â  Roanne. 

VtuHOREL  (Jules),  de  Roanne. 

Séances  du  31  août  1873. 
Les  membres  présents  à  Roanne  se  sont  réunis  à  deux  heures 

Gninïr.  Hisai  d'unf  flattifration  det  principaux filont  du  plaUau  central  et  Detcription 
lift  aneiennei  minet  de  filomb  du  Forti.  Sec.  agcic.  de  Ljon,  i'  s^rie,  t.  Vlll,  p.  168; 
185G  ;  3-  «"rie.  (.  J,  p   1  ;  1857. 

Gruner.  lirtrriplion  géologique  el  luiaéralogiiiue   du  iipartemrnt  de  ta  Loire  ;  1337 


(ȕ. 


It). 


Gnmer,  Sur  la  earte  et  la  deuriplion  géohgiqte  du  dèparltmenl  de  la  Loire.  Bull.  Soe. 

gé.il..2*si*ric,  I.  XVI,  p.ilî  ;  |lCi9, 
Réunion  e.ztraordinaire  de  la  Suriélé  géologique   à  Lyon.  Bull.  Soc.  fM.,  2*  série,  I. 

XVI  ;  1R59. 
Ebraif.  Sur  le  lerriiin  Jurastique  du  dèparlemail  de  la  Loire.  Bull.  Soc.  géol..  2*  sfric.  1. 

XX.fi.WI;  I8G3. 
Dumorticr,  Eludes  palionlotogiguri  lur  te»  dépôt»  juraaiquet  du  bassin  du  RhCite  ; 

186let  suiv. 
Ebnj,  Stratigraphie  de  t arête  jurattique  de  la  Ckastagnt.  Soc.  agiic.  de  Ljon,  3*  ti- 

m,  I.  )X,  p.  301  ;  18^ 


«M3.  sim^.  iiii 

dap9  l|^  gjraode  salle  de  la  Mairie  mise  gracieusement  ^  ]a  disposi- 
ti(m  de  la  Société,  sous  la  présidence  provisoire  de  M.  Levallois». 
doyen  d'âge. 

M.  le  Président  déclare,  la  session  ouverte  et  invite  les  membres 
de  la  Société  à  procéder  à  la  nomination  du  bureau  de  la  session 
extraordinaire.  Sont  nommés  : 

Président:  M.  Gruner. 

Vice-présidents  :    MM.  Pômel  et  de  Rouville. 
Secrétaires  :  MM.  DouvilLé  et  Fabre. 

Après  avoir  remercié  ses  confrères  au  nom  du  bureau,  M.  le 
Président  annonce  quatre  présentations  et  soumet  i  l'approbation 
des  membres  de  la  Société  un  programme  d'excursions  qui  est  ainsi 
conçu: 

iOURinil  DU  LUNDI  !•'  SEPTEMBRE. 

Régny. 

6  h.  21"*  du  matin^  départ  par  le  chemin  de  fer  pour  R^y.  Excursion 
au  sud  de  Régny  jusqu'à  Liy  (calcaire  carbouifére,  grès  anthracifère, 

Erphyres  quartzifères).  Déjeûner  à  Régny.  Excursion  au  nord  de  Régny. 
leur  à  Roanne. 

JOURNÉE  DU  MARDI   2  SEPTEMBRE. 

Cordelle.  —  Saint-Maurice.  —  Bords  de  la  Loire. 

8  h.  Il*"  du  matin,  départ  par  le  chemin  de  fer  pour  la  station  de  Yen- 
dranges-Saint-Priest.  Traversée  du  plateau  de  Neulize  jusqu'à  Cordelle  et 
Bully.  Déjeûner  à  Saint-Maurice.  Retour  à  Roanne  par  les  bords  de  la  Loire 
(grès  anlbraciiëre,  porphyres  quartziféres). 

JOURNÉE  DU  MERCREDI  3  SEPTEMBRE. 

Ctiarlieu. 

6  h.  3(>"  du  matin,  départ  en  voiture  de  l'hôtel  du  Nord.  Visite  des  car» 
riôres  de  la  Rajasse  et  de  Pouilly  Qisa).  Déjeûner  à  Charlieu.  Etude  des 
coteaux  de  Sâint-Nizier  (lias  supérieur)  et  visite  des  carrières  de  la  Tes- 
sonne  (oollthe  inférieure).  Retour  à  Roanne. 

JOURNÉE  DU  JEUDI  A   SEPTEMBRE. 

Saint-Just-enrChevalet. 

7  h.  du  matin,  départ  en  voiture  de  l'hôtel  du  Nord,  pour  Saint-Just  en 


i(i  BnoSSiBD.  —  OSSEMENTS  nO(±!fBS.  31   lOfil 

Chevalet,  p&r  Villemonlaîs  et  les  Essarts  fgrauwaeka  carbonif^,  grès  ait* 
thracifëro  et  porphyres  quartEifêres).  DéjadDer  i  Saint4usi'en-CbeTslel. 
Excursion  aui  environs  de  Saint-Just  (porphyre  granîloïile)  (les  membres 
de  laSociéld  qui  le  désiroroDt  pourront  aller  visiter  la  mine  de  cuivre  de 
la  Prugne).  Coucher  i  Saïnt-Just-eo-Chevalet. 

JOCRNiE  DU   VENDREDI  S   SEPTEMBRE. 

MontrUrphé. 

6  h.  1/2  du  malin,  départ  en  voiture  de  Saînt-JusI-en-Chevalet  pour 
Champoly.  Carrières  de  la  Bombarde  (calcaire  carbonifère  transforma  en 
maître  blanc,  porphyre  quarlzirëre,  filon  quarlzeux.  avec  gaUne)  et  de 
Cliampoly.Ascension  du Monl-Urphë(filon de  galène,  grauwackecarboniférf, 
porphyre  granitoïdc).  Descenle  à  Saînt-Tliurui  (granile  porphyrolde). 
Etude  Je  la  vallée  du  Ugnon  (porphyre  graniloîde).  Coucher  à  Boën. 

JOt'RNÉE   DO   SAMEDI   6  SEPTEMBRE. 

V  Bo'tfn.  —  Sainl-Germaiii-Laval.  —  Saint-Polgues. 

6  h.  du  matin,  départ  en  voiture  de  Boëa  et  retour  à  Roanne  (porphyre 
graniloîde  de  Boôn,  poriihyres  quaririfères  de  Saint-Germain- Laval,  de 

Souiisroon  tt  d(!  Sai]ii-I'ulj;iii;s,  calcaire  carbonifère  et  grés  anthracifére}. 
Le  soir,  à  Hoanne,  séance  de  cliMure. 

Ce  programme  est  adopté. 

Le  secrétaire  donne  lecture  d'une  dépêche  envoyée  de  Bucliarest 
par  M.  Stephanesco  qui  s'excuse  de  ne  pouvoir  pi^ndre  part  aux 
travaux  de  la  Société. 

M.  le  Président  communique  une  lettre  de  M.  Brossabd,  membre  du 
Conseil  général  du  département  delà  Loire,  qui  s'excuse  de  ne  pouvoir 
assister  aux  séances  de  la  Société  et  envoie  différents  ossements  fossiles 
provenant  des  carrières  d'argile  situées  sur  la  rive  gauche  du  canal  de 
Hoanne  à  Digoin.dans  la  commune  de  Briennon  (1)-.  ces  argiles  dépendent 
du  terrain  tertiaire  moyen, 

M,  Brossard  donne,  dans  la  même  lettre,  la  coupe  (V.  ci-dessousi 
d'un  dyke  de  spilile  ou  basalte  qui  traverse  les  calcaires  de  l'ooliilie 
inférieure  dans^  les  carrières  de  la  Tessoone,  commune  de  Briennon 
(carrière  de  la  Grange  près  du  Pont-Roy)  :  ces  calcaires  correspondent 


(1)  C«s  oisemcnls  or.Ul^  d.in  J>  par  M.  Uiussaid  i  llcule  des  mines <!«  Pirbi. 


1873.     CRtrtER. — citBOfltFfeaE  ET  AirranâaFftâE  MJ  KOAKflAis.  Jl( 

au  àret  da  Hont-d'Or  lyonnais,  el  sont  recoarerts  par  des  sables  et 
paviers  tertiaires. 


X.  PoHiL  Bignale  parmi  les  ossements  envoyés  par  H.  Brossard  une  ar^ 

ri  ère-molaire  d'un  pachyderme  du  groupe  de  VAnthracotherium  ou  de 
VEtotherium  (Enlelodon,  Aymard),  qui  sont  l'un  et  l'autre  caractëristiques 
des  assises  immédiatement  supérieures  aux  ^ëa  de  Fontainebleau;  on  y 
remarque  aussi  une  énorme  canine  provenant  d'un  pachyderme  de  grande 
taille,  mais  qui  n'est  malheureusement  pas  susceptible  d'une  détermination 
précise. 

M.  Pomel  ajoute  quelques  mots  au  sujet  d'ossements  qui  ont  été  trouvés 
14  kilomètres  au  nord  de  Roanne,  dans  une  tranchée  du. chemin  de  Ter,  en 
face  Saint-Germain-la-Uothe,  et  qui  sont  conservés  au  Husée  dd  Roanne. 
II  a  ruconnu  parmi  ces  ossements  deux  portions  de  mandibules  d'un  jeune 
Elephas  primigenius  avec  les  deux  premières  dents,  d^aulres  dents  isolées 
du  même  animal,  Tastragate,  la  partie  inférieure  d'un  métacarpien  et 
une  molaire  de  renne,  enfin  des  débris  du  cheval  et  du  cerf.  L'iga  de  ces 
dépftts  sa  trouve  ainsi  établi  d'une  manière  certaine. 

La  séance  est  suspeadue  et  reprise  à  8  heures  du  soir.  A  la 
demande  des  membres  présents,  M.  Gruner  donne  quelques  détails 
sur  les  terrains  que  la  Société  aura  l'occasion  d'examiner  dans  la 
course  du  lendemain  : 

Le  calcaire  carbonifère  apparaît  à  Hégny,  par  suite  d'un  bombement  des 
couches  dont  l'axe  est  marqué  par  la  faille  de  la  vallée  du  Rhins  orientée 
k65<*  (E.  25°  N.);  au  nord  el  au  sud,  ks  ooodiesâe  calcaina  et  de 


ils  DB  BOtTOLE.  —  GktS  AXTBS&CirtaE.  31  «OAt 

schistes  qui  constiluent  la  grauvacke  carbonifère  plongeot  sons  les  puis- 
santes formalions  de  grès  anthracifcre  de  Combres  et  de  Lar  Itoit  11 
coupe  nord-sad  des  environs  de  Regny,  pi.  \,  6g.  $].  Le  grès  antbracifère 
présente  â  la  base  une  coucbe  de  poudingue  dont  les  élrâieots  sont  em- 
pmnlés  aox  rocbes  voisines,  et  dans  lequel  on  rencontre  quelquefois  des 
galets  de  porpbjTC  granitoide.  Ce  poudingue  passe  à  des  grès  tormès 
presqu'entiéTemcQt  de  débris  de  rocbes  porphpiques  et  affectaot  quelqne- 
fois.commeces  derniers,  lastrnctnrecolumnaire.  Ils  renferment  souvent  dans 
teor  pâle  de  petits  fragments  anguleux  de  schiste,  qui  montrent  qne  les 
phénomènes  de  charriage  n'ont  eu  qne  peu  d'importance  daas  la  formation 
de  ces  dépôts.  D'un  autre  cAlé,  le  feldspath  ne  se  présente  jamais  en  cris- 
taux nets  et  doit  être  considéré  comme  précxislanl  à  la  formation  des  grès; 
les  fragments  de  sdiîste  empâtés  dans  la  masse  ne  sont  pas  fddspatbi- 
sés  ;  seul,  le  mica,  avec  ses  paillettes  hexagonales,  paraît  s'être  développé 
dans  le  grés  postérieurement  à  sa  formation;  enfin  les  roches  de  grés  et  de 
schiste  sar  lesquelles  repose  le  grès  anihracifcre,  n'offrent  jamais  de 
traces  d'altérations.  On  voit  donc  qne  les  actions  métamorphiques  qui  ont 
accompagné  ces  dépôts  ont  été  très-peu  énergiques,  et  l'on  est  amené  i 
considérer  les  grès  à  anthracite  du  Roannais  comme  de  véritables  tufs 
porpkyriques,  formés  aux  dépens  de  porphyres  désagrégés  et  remania 
sur  place  par  les  eaux.  C'est  au  milieu  de  ces  grès  que  sont  intercalées 
les  couches  d'anlbracile  exploitées  dans  les  environ?  de    Re^ny. 

Le  terrain  anthracifère  est  traversé  dans  celte  région  par  une  série  de 
dykes  de  porphyre  quarizifère,  qui  dans  leur  ensemble  présentent  une 
direction  générale  Nord  quelques  degrés  Ouest  :  c'est  celte  direction  qui 
a  servi  à  définir  le  système  du  Forez.  Quelques-uns  de  ces  dykes  ont 
des  formes  très-irrégulières,  comme  on  peut  le  voir  sur  les'  cartes  géologi- 
ques à  grande  échelle  des  districts  anthracifères  du  département  de  la 
Loire  (1).  Ils  sont  accompagnés,  sur  certains  points,  de  conglomérats  de 
frottement,  et  se  montrent  quelquefois  en  relation  intime  avec  des  liions 
de  quartz  qui  paraissent  produits  par  des  phénomènes  consécutifs  de 
l'éruption  des  porphyres. 

H.  ni  RouviLLE  demande  à  M.  le  Prfcident  quel  est  le  fait  physique  qui 
Fa  conduit  à  appliquer  le  terme  de  tuf  au  grès  anthracifère  :  doit-on  cou- 
sidérer  ces  dépôts  comme  contemporaios  des  éruptions,  ou  comme  formés 
postérieurement  par  désagrégation?  Les  roches  granitoîdes  auxquelles  M. 
le  Président  a  appliqué  ce  même  nom  de  tuf  dans  le  département  de  la 
Creuse  (2),  n'ont^lles  pas  la  même  origine  que  les  grès  anthracifères  de 
la  Loire  ^ 

(t)  GrtÉa,  ûatftptiiM  ffaohgiqin  iitéiparttmait  dcJf  Uire.  pi.  m,  IV,  IV  Mt  tl  V. 
(!)  (Jnmt,  Etuât  de*  battim  hiiuUlen  île  la  Creute,  p.  7^  1868. 


i  87S.  rtAncB.  447 

M.  Grunkr  insiste  sur  la  forme  anguleuse  des  débris  de  schiste  empâtés 
dans  les  grès  porphyriques.  Il  ajoute  qu'il  a  comparé  les  tufs  granitiques 
de  la  Creuse  et  les  tufs  porphyriques  de  la  Loire  aux  tufs  trachytiques  et 
basaltiques  (1);  il  croit  qu'il  a  pu  se  produire  à  différentes  époques  des 
déjections  cinériformes  dans  Teau,  d'où  la  formation  de  ces  roches  mal 
défiuies  auxquelles  on  peut  appliquer  le  nom  de  tufs. 

M.  Michbl-Lévt  fait  observer  que  les  porphyres  granitoîdes  et  les  gros 
porphyriques  du  Roannais  sont  caractérisés  par  la  prédominance  .d'un 
feldspath  strié  à  base  de  soude:  il  signale  comme  analogues  certaines  roches 
d'Auvergne  que  M.  Lecoq  a  désignées  sous  les  noms  de  porphyre  vert,  hé" 
mithrènef  ainsi  que  certains  porphyres  de  Suède  et  d'Italie.  Tout  en  ad- 
mettant que  la  majeure  partie  des  grès  anthracifères  du  Roannais  a  bien 
une  origine  sédimentaire,  il  serait  porté  à  les  considérer,  au  moins  sur 
quelques  points,  comme  constituant  la  roche  éruptive  elle-même  non  re- 
maniée. Il  y  aurait  ainsi  une  nouvelle  classe  de  porphyres  intercalés  entre 
les  porphyres  granitoîdes  et  les  porphyres  quartzifères  distingués  par  le 
savant  auteur  de  la  Carte  géologique  de  la  Loire. 

H.  Gruner  admet  volontiers  que  les  éruptions  porphyriques  n'ont  pas 
eessé  au  commencement  de  la  période  anthracifèt^  (2).  11  signale  l'identité 
des  gros  porphyriques  du  Roannais  avec  lagrauwaeke  (terrain  de  porphyre 
bran)  à  empreintes  végétales  de  Thann,  et  avec  certaines  roches  por« 
phjfriqnes  du  Morvan. 

Séance  du  2  septembre  1873* 

La  séance  est  ouverte  à  sept  heures  et  demie  du  soir  dans  la 
grande  ^le  de  Thôtel-de-ville  de  Roanne,  sous  la  présidence  de 
M.  Gruner. 

Le  secrétaire  donne  lecture  du  procès-verbal  de  la  séance  précé- 
dente. 

A  ce  propos,  MM.  Gruner  et  Dieulafait  échangent  quelques 
observations  au  sujet  des  grés  ou  tufs  porphyriques.  M.  Gruner 
maintient  l'origine  sédimentaire  de  ces  dépôts  et  attribue  leur 
formation  au  remaniement  du  porphyre  granitoïde,  tout  en  ad- 
mettant que  les  éruptions  de  ce  porpbyre  ont  pu  continuer  pendant 
le  dépôt  des  grès  anthracifères. 

Le  procès-verbal  est  adopté. 

(1)  Gmner,  Elude  des  batêim  houiUen  de  la  Creuse,  p.  8. 

0E)  'S.  Cruner,  Descr.  géol.  dtp.  de  la  Lokty  p.  289,  où  Q  est  dit  positivement  que  k  por- 
l>byre  gnnitoUe  est  m  partie  tmàempordn  do  grès  à  anttmdte. 


« 


Le  Présîdeiil  annonce  eosaîtf  deux  présenlalioDs. 

Araol  de  rendre  cotnple  de  l'excursion  que  la  Société  a  laite  h 
Ri|ny  dans  la  jcmrnée  da  lundi,  M.  Gbc:(er  présente  qnelques 
considérations  générale?.  Il  résume  d'aliord  dans  le  tableau  sui^'ant 
la  classiCcation  qu'il  a  pa  établir  dans  le  Roannais  pour  l'ensemble 
des  temÎDS  de  transition  et  des  rocbes  éniptJves  appartenant  Â  la 
même  période  : 

Terraim  tédimtniaires.  Roches  ^uptùiet. 

Evrîte  qvartzifèn. 

Terrain  hoailler  proprement  dit.  

PorpbjFeqaarUîfin. 

Terrain  anltiracifére.  

Porphyre  gnoiioïde. 

Gnonacke  cal<ari(>^hisieDse  (ou 

calcaire  nrboDifêre),  srmti'uke 

qaa^tn^-schisl(  use. 
SdiisiK  azoïqars. 

Graniie  érupiif. 

HîcaschUks  ei  gneiss 

Vturile  guartiifère  se  compose  d'une  pâle  rddspathiqoe  compacte 

on  terreuse,  d'une  nuance  jaune,  passant  tour  it  tour  au  blanc,  au  rose,  au 
rouge  ou  au  vert  pâle.  Dans  cette  pâle,  qui  manifeste  parfois  une  tris- 
grande  teadaace  à  la  taoliaisation,  on  obscne  toujours  de  petits  cristani 
bipyramidés  de  quartz  et  des  nodules  ou  rristaux  de  pinite,  tandis  que 
les  lamelles  feldspathiques  ne  s'y  préseoteal  que  d'une  façon  exception- 
nelle. Cette  roche  n'apparaît  pas  du  re^e  dans  le  Roannais  ;  elle  ne  se 
montre  que  dans  les  contrées  voisines,  notamment  dans  la  Creuse.  EUle 
traverse  le  terrain  bouiUer, 

Le  terrain  houiller  n'apparait  qu'an  sud  du  Roannais  à  S'-Ettenne, 
et  au  nord  dans  le  département  de  Sadne -et -Loire.  De  mï'me  que  dans 
la  Creuse,  la  partie  haute  du  bassin  de  S'-£tienne  se  rapproche,  par  sa 
faune,  des  couches  supérieures  du  terrain  houiller  de  la  Saie,  telles 
qu'elles  sont  définies  par  les  travaux  de  Geiniti. 

Le  forfhyre  quarlzifère  se  compose  d'une  pâte  plus  ou  moins  com- 
pacte, cristalline  ou  terreuse,  au  milieu  de  laquelle  se  dessinent  des  cris- 
taux de  feldspath,  quartz  et  mica,  et  presque  toujours  aussi  des  nodules 
peu  rcpiliers  d'une  substance  cireuse  et  tendre,  constituée  par  un  silicate 
d'alumine  (pinite)  ou  de  magnésie  (viliarsite).  La  pâle  est  ordinairement 
d'une  nuance  rosée,  rouge  de  brique  ou  rouge  lie  de  vin  ;  mais  souvent 
aussi  on  la  voit  tourner  au  blanc  ou  an  blanc  grisâtre,  puis  le 
gris  passer  au  vert  ou  au  gris  noir  foncé.  Ce  porphyre  se  rencontre  en 


J873.  GRUIŒB.  —  TERRAINS  BB  TRAIfSITIOIf  DU  ROANNAIS.  149 

galets  dans  le  terrain  houiller  et  traverse  en  dykes  ou  filons  le  terrain 
anthracifère. 

Le  terrain  anthracifère  est  essentiellement  composé  d'un  grès  porphyrir 
quek  structure  cristalline;  c'est  une  roche  compacte,  dure,  d  une  couleur 
gris  foncé,  plus  ou  moins  verdàtre.  Sur  ce  fond  sombre  se  dessinent  de 
jiombreuses  lamelles  feldspathiques  appartenant  à  un  feldspath  du  sixième 
systtoe  et  à  base  de  soude.  Le  mica  est  presque  toujours  abondant  et  cris- 
tallisé en  tables  hexagonales.  Le  quartz  est  rare. 

Le  porphyre  granitoide,  aux  dépens  duquel  a  été  formé  le  grès  anthrar 
dftre,  a  été  longtemps  confondu  avec  le  granité.  Il  en  diffère  par  sa  pau- 
vreté en  quartz  et  la  nature  de  son  feldspath,  qui  est  de  Toligoklase,  c'est- 
à-dire  à  base  de  soude.  Le  mica  est  presque  toujours  assez  abondant,  et 
souvent  verdàtre.  Le  quartz,  comme  on  vient  de  le  dire,  est  en  proportion 
faible  et  parait  même  parfois  manquer  complètement  ;  dans  tous  les  cas, 
il  semble  plutôt  affecter  la  forme  de  petits  globules  hyalins  irréguliers  que 
celle  de  dodécaèdres  bipyramidés,  comme  dans  le  porphyre  quartzifère.  Le 
feldspath  se  présente  généralement  sous  forme  de  petites  lamelles  cristallines 
confusément  assemblées.  Il  n*y  a  jamais  de  pâte,  dans  le  véritable  sens  du 
mot,  ou  du  moins  la  pâte  entière  est  cristalline  et  constitue  le  corps  même 
de  la  roche.  La  couleur  varie  du  blanc  au  blanc  grisâtre.  Les  grandes 
éruptions  du  porphyre  granitoïde  sont  immédiatement  postérieures  au 
dépôt  de  la  grauwacke  carbonifère  et  paraissent  correspondre  k  la  période 
de  trouble  caractérisée  par  les  poudingues  qui  forment  la  base  du  terrain 
anthracifère.  Toutefois^  les  éruptions  de  porphyre  granitoïde  ont  continué 
pendant  la  formation  du  terrain  anthracifère,  servant  ainsi  de  transition 
aux  éruptions  du  porphyre  quartzifère  ;  c'est  à  cette  période  intermédiaire 
qn  il  y  a  lieu  d'attribuer  certains  porphyres  qui  par  leur  composition  se 
rapprochent  à  la  fois  du  porphyre  granitoïde  et  du  porphyre  quartzifère. 

La  grauwacke  du  Roannais  comprend  au  point  de  vue  lithologique 
deux  groupes  différents.  Le  groupe  calcaréo-schisteux^  à  la  partie  supé- 
rieure, est  caractérisé  par  des  bancs  de  calcaire,  qui  àRégny  sont  fossilifères 
et  se  rattachent  par  leur  faune  au  calcaire  carbonifère  (1).  Le  groupe  in- 
férieur ou  groupe  quarlzo-schisteux  est  riche  en  silice  et  n'a  pas  encore 
présenté  de  débris  organiques  déterminables.  La  grauwacke  du  Roan- 
nais se  montre  sur  les  bords  du  bassin  anthracifère  qui  constitue  le  pla- 
teau deNeulize  et  sépare  la  plaine  tertiaire  du  Roannais  de  celle  du  Forez. 


(i)La  Société  aeuroccasiond*observer  la  grauwacke  carbonifère,  non-seulement  à  Régny,mais 
encore  en  différents  points  des  montagnes  de  la  Madelaine,  entre  Roanne,  S*-Ju^t-en-Ghevalet 
et  SMxermain-Laval,  où  elle  avait  été  signalée  par  M.  Gruner.  H  est  intéressant  de  rapprocher 
de  ces  gisements  les  schistes  anciens  bien  développés  aux  environs  de  Vichy  dans  la  vallée  du 
Sichott,  et  qui  se  prolongent  josqu'à  une  âùble  distance  du  département  de  la  Loire.  Ces 


iSt  KumuA.  —  TenKAim  Homi.EBS.  3  sépl. 

Au  nord,  les  coaches  inférieures  sont  masquées  par  les  éruptions  do 
porphyre  qnarlzifère.  Au  sud,  au  conlraîre,  près  de  Nérondes,  on  obsirre 
au-dessous  de  la  grauwacke  quartzo-schisteuse  un  système  de  tchitUi 
azoiqaes  argileu\,  luisants,  bien  slralifiéj,  qui  se  dislingaent  nâle- 
ment  du  gneiss  :  lenr  direction  et  leur  inclinaison  sont  franchemeoi  dif- 
férentes de  celles  des  couches  qui  constituent  la  grauwacke  du  Roannais, 
ce  qui  ne  pcnnet  pas  de  les  considén-r  comme  une  dépendance  du  gnmpe 
quarlzo-schisteux.  Les  schistes  aïolqucs  soDt  surtout  bien  développés  dam 
le  département  du  Rhdne  (Sainl-Bcl  et  Sainte-Foy-rArgenilire). 

Enfin,  comme  plus  ancienne  roche  érnplive,  on  reconnaît  le  granité 
proprement  dil,  qui  a  traversé  les  gneiss  et  les  micaschiste:^,  mais  qui  est 
anlérieur  aux  schistes  azoïques.  Pournet  avait  distingué  sous  le  nom  de 
syénile  nne  roche  granitique  dans  laquelle  se  développent  des  cristaut 
d'amphibole:  mais  cette  roche  ne  paraît  pas  avoir  une  existence  propre  et 
doit  être  rattachée  au  granité  dont  elle  ne  forme  qu'une  variété. 

M.  NoGuÊs  demande  si  les  schistes  de  Nérondes  inrêrieurs  à  h  giaavacks 
quarizo-schisteuse  sont  bien  le  prolongement  de  ceux  du  déparlemenl  da 
Rhdne. 

M.  GntNBtt  répond  que  leur  coniinuité  n'est  pas  absolue,  mais  que  ce- 
pendant il  est  possible  de  les  suivre  sans  interruption  noiable.  Quant  aux 
schiitles  qua  l'on  voit  au  sud  de  Tarare,  au  Hont-Papey,  caraciérîsés  par 
la  présence  lit;  l'ampliibolf,  ktur  coniinuilu  avec  les  schistes  de  Ntroodes 
n'est  pas  évidente.  M,  Gruner  sérail  porté  à  les  considérer  comme  plus 
anciens  et  à  lus  rattacher  plutôt  aux  micaschistes.  11  n'y  a  du  reste 
aucune  relation  entre  ces  schistes  amphiboliques  et  la  syénite,  et  il 
n'eit  pas  possible  de  les  considérer  comme  des  schistes  azoïques 
modifies  par  l'éruption  de  celte  dernière  roche. 

M.  DouviLLs  rappelle,  A  propos  de  la  classification  adoptée  par  M- Gruner, 

couchr3  ont  été  slgnali!es  depuis  longlemp;  par  Murchison  (Quart .  Jour»,  geol.  Soc,  i.  VII, 
p.  li),  qui;  a  recu«i!tU'n1350  les  fossiles  s uiv^ts,  iJdlL'rmLai<s par  îi.  de  Verneuil  : 

PhUtipsia  sp. 

Prodiiclus  /imbrlatas,  Sow. 

Produclussp. 

Chonela  papiUonacta?,  Phill. 

Orihis  crenislria,  Pliill, 

Sotenopsii. 

Encrinila. 
D'après  CCS  fossiles,  Murcliison  n'a  pas  hésita  i  ranger  ces  schistes  dans  ta  formalion  carbo- 

Toul  récemmeil  ce  gisement  a  éli  exploré  à  nouveau  avec  beaucoup  de  succès  par  M.  Julien, 
professeur  Ji  la  Faculté  de  Clernioat(C'o'nple«rcnJ.  Ac.  Scîencts,  I.  Luxviii.  p.  '4). 
(Vote  4»  ieerét*irt.) 


4873.  Bounui.  —  terrains  hociixers.  itk 

gae  dans  une  rëoente  communication  (1),  il  a  signalé  au  milieu  de  la 
période  houillère  Texistence  d'un  plissement  très-important  ayant  affecta 
]*ëeorcê  terrestre  depuis  la  Saxe  jusqu'aux  Ardennes.  Ce  grand  accident 
géologique  permet  de  distinguer  dans  cette  région  deux  terrains  huuillérs 
diffSérents,  indépendants  l'un  de  l'autre  et  séparés  par  une  discordance 
de  stratification  :  le  terrain  houiller  inférieur  (bassins  de  la  Belgique  et 
de  la  Ruhr),  sftk  rattachant  au  calcaire  carbonifère  sur  lequel  il  repose  en 
stratification  concordante -j  le  terrain  houiller  supérieur  (bassin  dé 
Sarrebruck),se  rattachant  au  contraire  aux  couches  inférieures  du  terrain 
permien  qui  le  recouvrent  en  stratification  également  concordante.  La 
dassificatSon  établie  par  M.  Gruner  pour  le  département  de  la  Léire  montre 
qu^me  division  analogue  se  retrouve  dans  le  centre  de  la  France  :  d'un 
'eftté,  en  effet,  le  grbs  anthracifère  du  Roannais  repose  en  stratifi* 
càâon  concordante  sur  le  calcaire  carbonifère;  de  Tautre,  le  terrain 
houtller  proprement  dit,  indépendant  par  son  mode  de  gisement  du  grè6 
anthracifère,  se  rattache  par  sa  flore  aux  couches  houillères  les  pJuà  su- 
périeures, et  est  recouvert  à  Autun  en  stratification  concordante  par  le 
ferr6m;>6miien  inférieur.  Dans  toute  cette  région,  depuis  la  granwacke 
du  Roannais  jusqu'au  terrain  permien^  la  configuration  relative  des  eaux 
et  des  terres  émergées  n'a  changé  qu'âne  seule  fois  et  d'une  manière  com- 
plète :  c'est  entre  le  dépôt  du  grès  à  anthracite  et  celui  du  terrain  houillet 
proprement  dit.  Pendant  cette  même  période,  nous  ne  trouvons  également 
dans  le  Centre  de  l'Europe  qu'un  seul  mouvement  important,  celui  que 
BOUS  avons  signalé  plus  haut  ;  il  parait  dès  lors  naturel  de  considérer  le 
mouvement  qui  s'est  produit  dans  le  Centre  de  la  France  comme  le  contre- 
eonp  dn  grand  naouvement  de  plissement  qui  a  affecté  i  cette  époque  les 
bords  dn  Rhin,  le  Hartz,  la  Thuringe  et  la  Saxe,  et  d'admettre  que  ces 
deux  mouvements  sont  synchroniques.  De  là  il  résulte  que  le  terrain  an- 
thracifère du  Roannais  et  le  terrain  houiller  de  la  Belgique,  compris  tous 
les  deux  entre  le  dépôt  du  calcaire  carbonifère  et  le  mouvement  dont  il 
vient  d'être  question,  sont  chronologiquement  équivalents.  Les  éruptions  de 
porphyre,  si  abondantes  à  cette  époque  dans  le  Roannais,  motivent  suffisam- 
ment les  différences  de  composition  que  présente  cette  même  formation 
dans  les  deux  régions.  Quant  aux  terrains  houillers  proprement  dits  du 
Centre  de  la  France,  on  voit  de  même  qu'ils  sont  de  l'âge  du  terrain 
houiller  dé  Sarrebruck  et  des  terrains  houillers  supérieurs  de  la  Saxe;  ils 
ont  en. outre  une  composition  Uthologique  analogue,  et  dès  lors  ils  doivent 
offrir  de  grandes  ressemblances  de  flore:  c'est  ce  que  toutes  lès  études 
faites  jusqu'ici  ont  permis  de  constater. 


(i)  émpieê-^rend.  ^Ae.  «eiéfieeff,  ^  iouaiSTI.' 


^ 


DOinUË.  —  TEttK.U!(S  nOCHXCRS.  iKpC, 

M.  GncMR  insiste  sur  ce  faii  que  h  formation  même  des  coucbei  t» 
combustible  minéral  indique  que  pendant  la  pMode  houillère  losomi- 
vemeDls  leDls  d'afTaissemenl  du  sol  ont  ëlë  irès-rréquenls,  et  U  serait  fupà 
à  coDsîdêrer  les  mouvements  de  plissement  comme  conséculifs  de  cesaoï- 
vemeDtsd'alTaissemeat.  Il  ajoute  du  reste  que  les  recherches  de  H.  Grasd' 
Eury  ont  montré  que  tes  couches  supérieures  du  terrain  houiller  d«U 
Loîro  se  rapprochent  beaucoup  plus  par  leur  dore  du  lerraiii  permieo  ii- 
férieur  que  du  terrain  houiller;  cependant  à  la  base  du  bassin  hooHItr 
(à  Rive  de  Gier),  on  rencontre  bien  la  flore  houillère  proprement  dite.        | 

H.  DouTtLU  fait  observer  que  le  dernier  fait  cité  par  M.  Gruoer  net  ! 
une  fois  de  plus  en  évidence  les  relalioas  intimes  qui  existent  eDiralt   I 
terrain  houiller  supérieur  et  te  terrain  permien  inférieur.  Quant  au  moa- 
vemenl  de  plissement  qu'il  a  signalé  sur  les  bords  du  Rhin,  il  s'éuad 
transversalement  depuis  la  Ruhr  jusqu'au  llundsruck,  c'est-à-dire  sur  oiu 
largeur  de  150  kilomètres,  soit  environ  un  degré  cl  demi  d'arc  de  gnnd    i 
cercle;    par  suite  de  la  forte  inclinaison  des  couches  dans  toute  mts 
région,  il  n'esl  pas  possible  d'admettre  que  le  rétrécissement  consécutif  tls 
ce  mouvement  ail  éié  moindre  que  50  kilomètres.  C'est  dune  no  mou-    | 
vement  d'une  importance  considérable  ;  en  outre,  il  s*est  produit  dansuM   ii 
ré}:ion  où  les  couches  houillères  sont  très- développées  :  il  est  nettement  po»-   \ 
térieurau  terrain  houiller inférieuretanléfieur  au  terminhouillersupéneor, 
et  par  suite  indépendant  dos  mouvements  lents  qui  se  sont  produits  pendint    I 
la  fiirmalion  de  ces  dépiMs.  11  (irôscnie  Jonc  tous  les  caraclÈres  d'un  ['hÉ- 
nomène  brusque  et  doit  éire  rangé  au  nombre  de  ces  grands  phénomènes 
qui  ont  à  plusieurs  reprises  changé  d'une  manière  complète  la  forme  des 
cominenisi  la  surface  de  la  terre,  bien  différents  en  oila  des  mouvemenis 
lenisqui  se  sont  produits  d'une  manière  plus  ou  moins  continue,  non-seu- 
lement pendant  la  période  houillère,  mais  encore  pendant  toute  la  durée 
des  temps  géologiques. 

M.  DE  RouviLLt  demande  si  les  deux  terrainshouillersque semble  admet- 
tre H.  Douvillé  présentent  des  caraclères  spéciaux. 

M.  DouvelU  répond  que  le  terrain  houiller  inférieur  a  une  cora- 
posilion  litbologique  trés-varinble,  et  par  suite  une  flore  très-inégalemeDl 
développée.  Tantôt  il  présente  des  couches  de  houille  aceompagnant  1« 
roches  habituelles  des  ternins  bouillers  :  il  est  a'ors  caraclérlsé  par  la  ^wo 
des  zones  inférieures  élablies  par  M.  Geinili  dans  les  terrains  houillersJe 
la  Saxe;  lanlôt  il  est  formé  de  masses  puissantes  de  grès  stérile  et  ils 
grau^aclie  (Kulm-grauwacke),  comme  dans  la  Hesse;  ailleurs,  comme  i 
Thann,  il  est  consUlué  par  une  grauwacke  formée  d'éléments  porphjriqws 
(lorrain  de  porphyre  brun).  Malgré  des  condilions  de  gisement  aussi  dif- 
férentes, on  retrouve  d'une  manière  constante  à  ce  niveau  certaines  espêc» 


i873.  GRVIIIR.  —  FORMATION  DES  COUCHES  DE  HOCOLB.  453 

YégéuTes,  et  notamment  le  Bomia  radiata,  Brong.  sp.  (=  Calamités 
iransUionis,  Rœmer). 

H.dbRouyillb  rappelle  à  ce  sujet  Topinion  de  Dana,  qui  distingue  éga- 
lement en  Amérique  le  terrain  houiller  carbonifère  du  véritable  terrain 
IioiiUler.  Dans  le  Midi  de  la  France,  il  y  a  concordance  entre  le  terrain 
Eooiller  et  le  terrain  permien,  mais  sans  mélange  de  flore  ;  il  y  a  au  con* 
liratre  discordance  d'isolement  entre  le  calcaire  carbonifère  et  le  terrain 
houiller  proprement  dit.  Quoi  quMI  en  soit,  M.  de  Rouville,  se  fondant  sur 
le  double  caractère  de  localisation  et  de  récurrence  des  dislocations  du 
S^obe,  comme  aussi  sur  leur  innocuité  à  Tendroit  desconditions  biologiques 
générales,  estime  qu^il  n^y  a  pas  lieu  pour  l'école  stratigraphique  de  gêné, 
raliser  outre  mesure  les  conclusions  tirées  de  Tétude  d'une  petite  portion 
de  TEurope. 

M.  PoMEL  réclame  en  faveur  de  Timportance  des  grandes  dislocations  et 
discordances  stratigraphiques  qui  peuvent  donner  de  précieux  jalons  pour 
synchroniser  les  formations. 

*  M.  DE  RouviLLB  est  d'avis  qu^une  action  mécanique  ne  doit  pas  primer  le 
fait  du  développement  continu  des  conditions  biologiques  :  la  production 
de  la  houille  est  un  fait  biologique  de-haute  importance;  le  maximum  du 
développement  de  cette  production  correspond  à  une  période  géologique  bien 
déterminée,  c'est  la  période  houillère.  Les  conditions  biologiques  montrent 
une  constance  remarquable  dans  tonte  l'étendue  de  cette  période,  et  il  ne 
peut  être  question  d'y  établir  une  division  de  quelque  importance. 

M.  Hichbl-Lbvt  fait  remarquer  qu'en  Saxe  les  deux  terrains  houillers 
sont  superposés  et  en  discordance  nette  de  stratification.  Le  mouvement 
qui  a  séparé  les  deux  terrains  a  été  un  mouvement  violent:  il  a  été  ac- 
compagné d'émissions  de  porphyre  et  a  donné  lieu  à  de  puissants  conglomé- 
rats. Les  couches  inférieures  sont  plissées  dans  la  direction N.65oE.,i  l'ex- 
clusion des  couches  supérieures,  et  il  a  rapporté  cette  direction  à  un  grand 
ceicle  du  réseau  pentagonal,  le  primitif  de  Lisbonne.  Sur  les  bords  du 
Rhin,  H.  Douvilléa  constaté  que  le  plissement  était  également  parallèle  au 
primitif  de  Lisbonne.  Enfin,  dans  la  Loire,  M.  Gruner  signale  à  la  même 
époque  un  soulèvement  de  même  direction  (E.  25^  N.)  (1). 

M.  Gruksr  revient  sur  la  nécessité  d'admettre  une  série  d'affaissements 
lents  pour  expliquer  la  formation  des  couches  de  houille.  Ces  affaissements 
sont  généralement  limités  à  une  ou  môme  deux  failles  que  Ton  rencontre 
sur  les  bords  de  presque  tous  les  bassins  houillers,  et  bien  que  ces  failles 
interrompent  les  couches,  leur  première  origine  doit  être  considérée  comme 

■  *         ■■  iiii»  

(1}  Cest,  coouae  oo  Ta  m  phis  haut,  U  direclioD  du  soulèvement  et  de  la  bille  de  Régny. 


m 


croher.  —  couBsE  de  régnt. 


3Kpl. 


aniérieuro  au  dépàc  de  ces  dernières.  Elles  ont  pris  naissanee  lors  du  pre- 
mier ïlTaUscmeDl  de  la  vallée  liouilliïre,  et  plus  tard,  daos  les  mautembDU 
d'afTaissemeiit  conséculifs,  les  couches  ont  éti:  ployées  et  m^me  refodéis 
en  zigzag,  surloui  au  voisinage  même  de  la  faille. 

M.  PuuEL  fait  remarquer  que  la  houille  ne  s'est  point  nccessairecitlit 
formée  sous  une  faible  profondeur  d'eau;  dans  certaines  couches  de  hoaille 
OQ  rencoDire  des  débris  d'anicnaui  marins.  Les  algues  peuvent,  xussi  bien 
que  les  mousses,  donner  naissance  à  des  dépôts  charbonneux. 

M.  le  Président  rend  compte  des  excursions  faites  par  la  Société 
dans  la  journée  du  lundi  : 

COMPTE-RENDU  DE  LA  COURSE  FAITE  k  RÉGKT, 
par  M.  GRUXBR. 

(PI.  X.  fig.    3). 

Partie  de  Roanne  en  chemin  de  fer  k  6  heures  et  demie  da  matin,  U 
Société  est  arrivée  &  Régny  à  7  heures.  Immédiatement  au  sud  de  la  gare, 
elle  a  visité  les  imporlantis  carrières  du  faubourg  de  la  Marine,  ouvertes 
dans  le  calcaire  carbonifÈre,  et  elle  a  pu  y   recueillir  quelques  brachio- 
podes,  des  poljpiers  et  de  nombreux  exemplaires  de^  tiges  du  Poterio- 
crmwjcrassus  (1),  A  300  mètres  plus  au   sud,   elle  a    également  (v 
ploré  deux  anciennes  carrières  de  calcaire  situées  de  part  et  d'aulrft 
du  ravin  du   Bessy,  le    long   duquel   s'élève   la  route   de  Régny    ^ 
Saint-Symphorien.  Les  assises  sont  orienlées  dans  ces  deux  carrières 
perpendiculairement  k  la   vallée   du  Rhins;  elles  se  relèvent,  quoiqi»* 
très-faiblement,  vers  le  fond  du  ravin,  qui  correspond  ainsi  à  une  sort* 
de  faille  ou  de  redressement  parallèle  au  système  N.O.- S.  E.,  dont  o^ 
trouve  de  nombreuses  traces  dans  cette  région.  Les  bancs  calcaires  soiv- 


(1)  Posl^rieur<tmen(  à  la  rJunion.M.  de  Koninck  a  coimnuniquf  la  listft  suivante  des  rassîlc=== 
de  Ri'gny  qui  retrouvent  dans  les  collections  de  l'Êfole  des  Mines  (E.  M.)  el  dans  la  rollectioïC^ 
Jourdan  (J.)  (Les  dt'Ierminations  de  eelte  deraièrc  collection  ont  éù  Taites  par  M.  JourdaD)  : 


Syrlngopora  reikulata.  Goldr.  (E.  M.) 
Productttt  giganitus,  Mart.  (E.  M.,  J.) 

—  Kmirtliculaliis, ilirl.  (E.fil.,1.) 

—  fimbriatus,  Sow.  (E.  M.) 

—  uabrkulus.  Mait.  (J.) 

—  piinclalut.  Mart.  (J.) 
Choneles  Datmanlana.  de  Koa.  (E.  U.) 
OrthoUlei  creaklria,  Phill.  (E.  M.) 
OrthU  Ttsupinala,  Mari.  (J.) 

—    mchttini,U\tm{E.U.,}.) 


SpiTlferstHatuif,  Mart.{J.) 

—       tineatu),  Mart.  (J.) 
Alhyrii  ambigua?,  Sow,  (E.  M.) 
Aficula  ?  ("J.) 
Cardiomorpha  (J.) 
Alloriima  (J.) 

Solemya  Puioslana,  de  Kon.  (J.) 
Euomphatui  Oionifsd, Mail.  (E.  M.,  J.) 
—         pentttngulatui,  Sow.  (J.) 

(SoU  du  Kcritain,) 


4878.  QKssa».'^  cww^  se  %6fim.  4^9 


stratifiés  et  séparés  les  uns  de?  aigres  paur  de  si^aces  lits 
d'argile  Sjcjûsteuse.  Aa  jnur  du  calcaire,  on  rencontre  quelques  bancç 
de  §cès  ar^oiquartzeux,  renfermant  par  pls^ces  des  galets  de  petites 
diaensions  ;  à  h  partie  supérieure,  le  calcaire  est  séparé  du  poudingue 
«nihimcîfère  par  des  schistes  feuilletés  tendres,  les  uns  gris-bleuâtres, 
les  autres  gris-verdâtres  foncés.  Dans  ces  diverses  carriëre^s,  Tépaisseur 
févBÎe  des  bancs  calcaires  ne  parait  pas  dépasser  20  mètres  :  les  fossiles 
y  «Nil  en  général  iri^^uliërement  dissémii^és,  quoique  souvent  groupés, 
oo  4iii  moins  plus  facitement  visibles,  aux  surfaces  de  séparation  des 
bancs. 

Entemoi^aiitvers  Touest,  sur  la  rive  gauche  du  ravin,  on  ne  tarde  pas 
avoir  apparaître  au-dessus  des  schistes  carbonifères,les  assises  de  poudingue 
k  fros  éléments  qui  constituent  la  base  du  terrain  anthracifère.  A  la 
iSanme  de  la  Goyetière,  ce  poudingue  présente  une  puissance  de  15  à  20 
mètres  et  renferme  de  nombreux  galets  pugilaires  de  calcaire  carbonifère 
et  de  quartzite  lustré. 

Par  suite  du  plongement  des  couches  vers  le  sud,  on  rencontre,  en  se  di- 
rigeant vers  Lay ,  des  assises  de  plus  ^  plus  élevées  :  le  poudingue  devient 
de  moins  en  moins  grossier  et  se  charge  d'éléments  porphyriques  ;  600  mè- 
tres avant  d'arriver  à  la  ferme  des  Quatre-Buissons,  les  galets  ont  com- 
plètement disparu,  et  le  poudingue  fait  place  au  gr^  anthracifère  propre^ 
«nènt  dit. 

La  Société  a  visité  une  carrière  ouverte  dans  cette  formation,  aubwd  de 
la  route,  sur  la  rive  droite  de  TEcoron  :  la  roche  y  est  constituée  par  un  grès 
fKMphyrique  compacte,  présentant  dans  certaines  de  ses  parties  une 
«tructore  bréchiforme:  quelques  membres  ont  cru  y  reconnaître  des 
fragments  anguleux  du  porphyre  graoïitoîde.  Au  sud  de  cette  carrière, 
la  zone  des  couches  d'anthracite  s'étend  sur  les  deux  rives  de  l'Ecoron. 
La  Société  a  suivi  d*abord  cette  zone,  en  remontant  le  ruisseau  du  côté 
de  l'est  ;  les  grès  deviennent  plus  grossiers,  rougeâtres  par  places,  et  ren- 
ferment de  nombreux  petits  fragments  anguleux  de  schiste  verdâtre. 

Les  couches  d'anthracite  ont  une  allure  peu  suivie  ;  elles  présentent 
tour  à  tour  des  renflements  et  des  amincissements  :  c'est  le  mode  de  gise- 
ment dit  en  chapelets.  On  a  reconnu  4  ou  5  de  ces  couches  dans  le  dis- 
trict de  Lay,  mais  4  seulement  sont  exploitables  :  leur  épaisseur  moyenne 
est  le  plus  souvent  de  1  à  2  mètres  ;  par  places  on  trouve  quelques  poches 
où  l'épaisseur  atteint  4  à  5  mètres  et  même  exceptionnellement  8  à  10 
mètres  :  à  ces  parties  riches  succèdent  habituellement  des  étranglements 
tout  à  fait  stériles,  et  au  milieu  des  renflements  eux-mêmes  on  rencontre 
assez  fréquemment  de  grandes  masses  de  grès  qui  réduisent  d'autant  la 
partie  utile.  Le  grès  qui  alterne  avec  l'anthracite  est  plus  argileux,  moins 
cristallin  que  le  grès  porphyrique  ordinaire  ;  il  devient  mâiie  charbon- 


"^ 


iSfl  CniKEB.  —  CUL1I«£  DE  RÉG^T.  S  Mpl. 

Deux  au  votâinage  des  coucher.  L'anthracite  du  district  de  Lay  est  relsti- 
vement  de  bonne  qualitc,  quoique  la  proportion  de  cendres  atteigne  encore 
liabituellement  35  à  30  p.  100  (I).  Les  couches  d'anihracite  aSIvurcnl 
d'abord  sar  ta  rive  gauche  de  l'Ecoron,  au-dessous  du  village  de  Lay  ;  elles 
passent  ensuite  sur  la  rive  droite  où  la  Société  a  pu  visiter  prés  du  domaÎQe 
de  Boussillon  une  exploitation  en  activité.  L'extraction  se  fait  au  moyen 
d'un  manège  installé  sur  te  puils  et  mù  par  un  cheval  ;  diverses  fendues  ou 
galeries  en  descente  dans  les  couches  senenlàraérageel  à  la  circulation  des 
ouvTiers  ;  enSn  une  galerie  d'écoulement,  an  niveau  du  fond  de  la  vallée,  est 
employée  pour  l'assèchement  de  la  mine  jusqu'à  une  profoodeur  de  33  mètres 
au-dessous  de  l'orifice  du  puils.  Le  combustible  extrait  est  une  anthracite 
plus  ou  moins  schisteuse,  qui,  par  suite  de  sa  fragilité,  se  brise  en  menus 
fragments  au  moment  de  l'extraction  ;  elle  est  douce  au  toucher  et  présente 
en  général  un  éclat  terne  dA  à  la  forte  proportion  de  matières  ter- 
reuses qu'elle  renferme.  Ce  combustible  brûle  presque  sans  flamme  et  se 
consume  difQcilemenl,  mais  sans  éclater  ni  décrépîtcr  au  feu:  il  est  prin- 
cipalement employé  &  la  cuisson  de  la  chaux. 

Dans  le  voisinage  immédiat  de  l'exploitation  de  Roussillon,  les  couches 
da  terrain  anlhractfbre  sont  coupées  et  rejeléos  par  un  filon  de  porphyre 
qaartzifëre,quis' élève  jusqu'à  larermedcButhéry,au  sommet  de  lacoUine, 
et  que  l'on  peut  suivre  sur  une  longueur  de  S  kilomËtrcs  (2).  Ce  filon  est 
orienté  à  20°  ;  dans  son  voisinage,  notamment  k  Cbantelet,  les  couches 
d'anthracile  sont  fortement  redressées,   La  roche  qui  le  constitue   est  Je 

(l)U.Yicaire  a  fait  observer  ,daii3  unedrs  s^^rcs  suivantes, qu'une  proportion  de  cendre;  luss' 
jlftvde  ne  devait  pas  Hti;  cuB%iÛétée  comme  gtln^rale  ;  il  a  eu  ocrasiun  d'analyser,  au  labon- 
ratoire  de  l'Kcolc  dei  mineurs  d«  S<-Elienae,  un  échantilloa  d'anlbracite  provenant  des  travuu 
de  ViremouUn,  et  il  i  obtenu  le^  rd^ullals  suivante  : 

l'eri*  [tar  déviation  â  lOO» 1,30 

]a  matière  dessi'cliée  contenait  ; 

Matières  ïoljliles 5.60 

Carbune  fliw 83,70 

Cendres 9,."iO 

~ion,oo 

Les  cfndres  avaient  la  composition  suivante  : 

Silice M.Gai 

Alumine 18,G2.'i 

Sesquio^ïdc  de  fei' 2:t.000 

Chaui      •li.SG'j 

Mjgndïie i.SIT 

lUJ.UOiJ 
Lamine  de  ViremouUn  est  située  sur  le  prolongement  du  Msceau  Je  Ljy.  ii  environ  i  L»-*' 
mflt-es  à  l'est  de  Roussillon,  vers  la  lisière  du  Rliâne. 
(2)  Ducrlpt.  géal.  de  la  Luire,  fi.  iV  (bassin  antbraciKie  de  Laï), 


4873.  GRUNER.    —   COURSB   DE   RÉGIfT.  157 

ooaleor  roogeâtre  et  à  gros  éléments  :  elle  se  compose  d'ane  pâte  lamelleuse 
fonnée  de  petits  cristaux  brillants  d*orthose  rougeâtre  et  de  cristaux  dV 
ligoklase  de  même  couleur,  nettement  striés,  mais  à  éclat  un  peu  gras,  et 
donnant  souvent  par  décomposition  une  matière  verdâtre  analogue  à  des 
grains  de  pinite  amorphe.  Dans  cette  pâte  on  distingue  de  gros  cristaux, 
principalement  de  feldspath  orthose,  peu  colorés  au  centre  et  rougeâtres  à 
bt  périphérie,  de  nombreux  grains  de  quartz  bipyramidé,  et  des  lamelles 
assez  abondantes  d*un  mica  verdâtre. 

Le  long  du  chemin  qui  descend  de  Buthery,  la  Société  a  pu  remarquer 
an  contact  du  porphyre  un  conglomérat  de  frottement  formé  de  fragments  de 
grès,  soulevés  et  broyés  par  l'arrivée  au  jour  de  la  roche  éruptive.  Elle 
s*est  ensuite  dirigée  vers  le  nord  et  a  côtoyé  pendant  quelque  temps  un 
filon  de  porphyre  orienté  N.-S.,  qui  produit  à  la  surface  du  sol  une  saillie 
bien  marquée  connue  sous  le  nom  de  Cret  de  Ruire  ou  signal  deRonzières. 
La  dureté  de  la  roche  empêche  toute  espèce  de  culture  :  le  sol  abandonné 
^  lui-même  se  recouvre  de  genêts  et  de  pins,  et  cette  maigre  végétation  per- 
met de  reconnaître  de  loin  la  présence  du  sous-sol  porphyrique. 

Après  avoir  traversé  les  grès  porphyriques  inférieurs  au  système  des 
couches  d  anthracite,  la  Société  a  rencontre,  près  du  domaine  de  Paillas- 
son, les  couches  du  conglomérat  de  la  base  présentant  en  ce  point  de  nom- 
breux galets  de  quartzite,  puis,  à  la  descente  sur  Régny,  elle  a  re- 
trouvé le  calcaire  carbonifère. 

La  deuxième  partie  de  la  journée  a  été  consacrée  à  une  excursion  au  nord 
de  Régny  ;  dans  cçtte  région  les  couches  plongent  vers  le  nord ,  ce  qui  a 
permis  à  la  Société  d'observer  une  seconde  fois  les  formations  qu'elle  avait 
étudiées  le  matin. 

Après  avoir  traversé  un  petit  ruisseau  qui  se  jette  dans  le  Rhins  à  500 
mètres  en  amont  de  Régny,  la  Société  a  laissé  à  gauche  plusieurs  carrières 
de  calcaire  carbonifère,  ouvertes  au  pied  du  coteau  entre  le  Rhins  et  la 
gorge  qui  monte  vers  Montagny,  et  gravi  directement  les  pentes  rapides 
de  la  colline  de  Verpièrc.  Aux  schistes  tendres  qui  recouvrent  le  calcaire 
carbonifère,  elle  a  vu  bientôt  succéder  des  schistes  de  plus  en  plus  siliceux, 
puis  immédiatement  au-dessus,  en  stratification  qui  parait  concordante,  un 
poudingue  très-dur  et  tenace,  dont  les  galets  ont  été  cimentes  par  la  même 
matière  siliceuse  qui  a  durci  les  schistes.  On  distingue  ptirmi  les  galets  les 
schistes  et  grès  du  terrain  inférieur  et  des  fragments  peu  roulés  de  porphyre 
granitoïde,  mais  aucun  indice  des  galets  calcaires  ordinairement  si  nom- 
breux dans  les  i)0udingucs  à  ciment  non  siliceux.  Par  contre,  ce  dépôt  est 
criblé  de  cellules,  que  le  calcaire  devait  sans  doute  occuper  à  lorigine, 
mais  d'où  il  aura  disparu  sous  Tinfluence  de  l'agent  qui  a  amené  la  silice. 
Au-dessus  des  poudiogues  silicifiés,  dont  l'épaisseur  ne  parait  pas 


198  CHtlNESt.    COUBSB   DE   BÉCKT.  S  ECipt: 

dépasser  10  mÈlre3,elle  n'a  pas  larde  i>  retrouver  le  grès  porphyriqoe  ordi- 
naire, tns-dur  d'abord,  puis  moins  consistaul  elprésenlanl  une  couche  d'an- 
ttuacite  que  l'on  a  cherché  à  exploiter  sur  le  revers  occideulal  de  la  coUiDe. 
An  sommet  le  grè£  est  crislaltin,  trê&^ur  et  à  structure  massive,  sans 
sUatilicatîon  apparente. 

Au  domaine  de  Verpière,  la  Société  a  obscné  les  affleurements  d'un 
pnÎBsant  filon  de  quartz,  orienté  à  129"  ;  on  peut  suivre  ce  filon  sur  plus 
de  2  kilomdres  de  longueur,  depuis  le  Rhins  jusqu'au  plateau  tertiaire 
du  hameau  deBelair.  Il  correspond  à  une  faille  considérable  qui  incline  au 
N.-E.  et  rejelie  au  loin  les  affleuremenls  des  couches  danlhraciic  recon- 
aiKsau  nord  de  Régny  ;  la  même  faille,  jalonnée  par  une  série  d'acci- 
dents lopogrephîqucs,  £c  prolonge  au  S.-Ë.  jusqu'à  Iluissel,  et  limite  À  t'est 
le  district  anthracifére  de  Lay.  La  puissance  da  filon  est  de  10  à  IS  mètres. 
Le  quartzest  généralement  d'un  blanc  de  lait  tont-à-fait  par  :  dans  certains 
points,  la  masse  est  cristalline  et  comme  hachée  de  lames  enchev^rces, 
auxquelles  les  cristaux  de  quartz  sont  perpendiculaires  ;  ta  matière  qui 
constituait  ces  lame^  a  disparu  complètement  et  on  ne  distingue  plus  ac- 
tuellement que  le  vide  qu'elle  a  laissé.  Quel({ues  membres  de  la  Société 
ont  recueilli  des  pseudomorphoses  assez  nettes  d'un  minéral  aistallisé  en 
tables  dérivées  du  prisme  droit  à  base  rhonïbe,  et  qui  doivent  être  rapp»- 
lées  BU  sulfate  de  baryte  :  les  lanie^  mîncps  dont  il  vient  d'être  qnestion 
étaient  probablement  constituées  par  le  même  minéral. 

Au-delà  du  fiIon-faille  de  Verpièrc,  l'allure  des  couches  change  subite- 
ment et  le  plongement  devient  inverse,  c'est-à-dire  vers  le  sud  (1).  En  se  di- 
rigeant vers  le  nord,  la  Société  a  pu  constater  pendant  près  de  2  kilomè- 
tres la  nature  éminemment  feldspathique  et  cristalline  des  grès  anthracifères 
Eupéricursaux  couches  de  combustible;  celles-ci,  au  nombre  de  4,  constituent 
le  système  de  Cambres  et  représentent  les  couches  exploitées  h  Lay, 
mais  elles  sont  beaucoup  moins  riches  et  une  seule  paraît  exploitable. 

Au  milieu  des  couches  d'anttiracite,  la  Société  a  pu  remarquer,  à  la 
ferme  dite  Chez  Goultou,  un  fllon  porphyrique  composé  de  deux  branches 
ayant  la  forme  d'un  angle  aigu  à  sommet  arrondi  (2;  :  ce  filon  est  formé  de 
porphyre  rouge  sur  les  bords,  de  quartz  blanc  concrétionné  au  centre. 
Le  quartz  s'insinue  en  veinules  minces  au  milieu  du  porphjTC  même  qu'il 
rend  plus  ou  moins  siliceux  :  tout  semble  indiquer  que  les  sources  siliceuses 
qui  ont  produit  ce  dépôt  ont  pris  naissance  au  moment  même  de  l'appa- 
rition des  porphvres. 

De  là,  la  Société  s'est  dirigée  vers  le  plateau  de  Belair  recouvert  par 
les  argiles  à  jaspes  remaniées  ;  celle  formation  appartient  au  terrain 

(I)  Vuirlacoupc,  pi.  X,  [:g.  ;i, 

(*)  V.  Gnmer,  Uttcr.  f/êol.  dr  la  Loin.  pi.  lll  frrj. 


4878,  SÉANCE.  469 

tertiaire  moyen.  En  redescendant  sur  Régny,  on  a  pu  recueillir  de  beaux 
échantillons  de  quartz  calcédoine  et  améthyste,  provenant  selon  toute 
probabilité  de  filons  analogues  à  celui  de  Verpière:  on  a  ensuite  recoupé  les 
assises  inférieures  du  grès  anthracifère  reposant  sur  un  poudingue  bien 
développé,  puis  enfin  les  schistes  de  la  formation  carbonifère  sur  laquelle 
est  assise  la  ville  de  Régny. 

Quelques  membres  de  la  Société,  sous  la  conduite  de  M.  Gruner,  ont  été 
visiter  à  1  kil.  à  Touest  de  Régny,  sur  la  route  de  Roanne,  un  filon  peu 
paissant  de  porphyre  quartzifère,  au  contact  duquel  les  schistes  paraissent 
rougis  et  imprégnés  de  silice.  La  roche  qui  constitue  ce  filon  se  compose 
d*ime  pâte  rougeâtre  dans  laquelle  on  distingue  de  nombreux  cristaux  de 
quartz  bipyramidés  et  des  cristaux  blancs  de  feldspath  orthosc.  Le  filon 
est  orienté  à  150°,  et  se  retrouve  de  l'autre  côté  du  Rhins  à  Tembouchure 
du  ravin  de  la  Goyclière,  près  du  domaine  des  Places. 

La  journée  étant  très-avancée,  la  Société  a  dû  interrompre  l'étude  si  in- 
téressante des  environs  de  Régny  et  regagner  le  chemin  de  fer  par  lequel 
elle  est  revenue  directement  à  Roanne. 

M.  DE  RouviLLs,  à  la  suite  de  ce  compte-rendu,  fait  ressortir  toute  Tim- 
portance  des  grès  porphyriques  si  bien  mise  en  lumière  par  les  travaux  de 
If.  Gruner.  Il  ajoute  qu'à  Neificz  on  rencontre  au  milieu  de  Teusemble  si 
complexe  des  terrains  anciens  et  au-dessous  du  terrain  houiller,  des  roches 
cristallines  et  feldspathiques,  accompagnées  de  conglomérats,  que  Ton  a  con- 
sidérées comme  du  terrain  houiller  modifié  et  que  certaines  apparences 
pourraient  rapprocher  du  grès  porphyrique  Roannais;  mais  un  examen  plus 
attentif  les  en  éloigne.  Comme  les  porphyres  de  Roanne,  les  porphyres  de 
Neffiez  seraient  antérieurs  au  terrain  houiller  proprement  dit;  de  plus,  ils  pa- 
raîtraient entrer  pour  une  faible  part  dans  la  composition  d'un  conglomérat 
houiller  tout  local  (revers  sud  du  causse  de  Sauveplane  au  nord  de  Fouzillon, 
et  des  montagnes  de  Yailhan  au  N.  du  moulin  deFaïtis  près  Roujan);  leur 
pâte,  leur  structure  et  Tabsence  d'aucune  couche  d'anthracite  les  séparent 
de  ceux  de  Roanne.ils  différent  non  moins  sensiblement,  par  leur  couleur 
verdâtre,  leur  facile  décomposition  et  Tabsence  de  quartz,  du  porphyre 
vraiment  quartzifère  que  Ton  rencontre  dans  d'autres  régions  de  THérault 
et  en  particulier  aux  environs  do  Graissessac.  M.  de  Rouville  a  cru  devoir 
les  désigner  sous  le  nom ,un  peu  vague  de  porphyre  (Porphyrit  de  G.  Rose) 
dans  sa  carte  géologique  de  PHérault,  et  réserver  le  nom  do  porphyres 
quartzifëres  à  ceux  qui,  dans  la  région  nord,  présentent  de  beaux  cristaux 
de  quartz  violet  dans  leur  pâte  et  affectent  plus  volontiers  rallurefilonienne. 

Séance  du  4  septembre  d873. 
La  Société  s'est  réunie  à  S3pt  heures  et  demie  du  soir,  sous  la 


160  GKl-SEH.    C0UB8E    DE    COKMLLK.  i  «ppl. 

présidence  de  M.  Gruner,  dans  une  salle  de  séances  improvisée 
pour  la  circonstance  â  Saint-Just-en-Cbevalet. 

M.  le  Président  rend  compte  de  l'excursion  faîte  dans  la  journée 
dn  mardi  an  sud  de  Roanne  et  au  travers  de  la  partie  nord  du  pla- 
teau de  Nenlize. 

COHPT£-RE!tDU    DE  U   COURSE  FAITE  A  CORDELLE  ET    AU   PUTEAtJ  DE 
«EULIZB, 

par  M.  CRu::!ER.  ■ 

Partiu  de  Roanne  en  ctiemio  de  fer  à  8  heiuvs  un  quart  du  malin,  U^ 
Socirté  est  arrivée  k  1)  heures  â  la  station  de  Vcndranges-S'-IViest, 
située  à  peu  près  a  moitié  chemin  de  chacun  de  ces  villages.  Une  fouille 
pratiquœ  autrefois  prés  du  domaine  de  Verns  avait  fourni  quelques  em- 
proinlcs  végétales  (Ijelde^lmcei;  charbonucuscs  :  il  n'a  pas  été  possible  de 
retrouver  celle  fouille,  qui  d'après  sa  position  parait  avoir  êlê  comblée  Ion 
de  IVlablisscnient  de  b  voie  ferrée.  On  a  égalranent  rwicoiilrc  des  indices 
charbonneux  au  fonil  du  r.-ivîn  de  Saint-Priest,  à  1  kilomètre  au  nord  de 
ce  villa^  :  quelques  Iravatiï  ont  même  êlc  entrepris  sur  ce  point  ;  mais  !e 
lien  élJiit  mal  clioisi  pour  ces  recherches,  le  terrain  s'j  trouvant  releré 
presque  vcrlicalement  entre  deu^  filons  porphyriqncs  Irès-rapprochés. 
I,;es  tra*au\  ont  mis  à  jour  des  schisics  et  grès  noirs  »■  h  a  ri»  nu  eux, 
plus  ou  moins  broyés,  avec  quelques  indices  de  véritable  anlhracile,  trte- 
probablemcnt  les  débris  d'une  couche  plus  importante  qui  aura  été 
frat-turéi!  et  en  quelque  sorlc  étirée  par  l'arrivée  au  jour  du  porphyre 
voisin.  Il  parait  ccriain  que  les  schislcs  et  grès  fins  noirâtres  du  ravin  de 
Saint-Prtest  et  du  domaine  de  Yerus  correspondent  aux  aneurentcnls  du 
IcrriioiredeLayeten  rcpn^ntcntlc  prolongement.  Comme  eus,  ils  courent 
de  rO.  S.  0.  il  l'K.  N.  K.  ;  cl  le  massif  de  grès  qui  les  sépare  des  pou- 
dingue.- de  Ciirdellc,  se  rcirouve  à  Lay,  avec  une  puissance  à  peu  près 
égale,  entre  la  ligne  des  altleuremenls  et  le  conglomérat  de  la  vallée  du 
Rhins.  n  n'a  pas  cncnre  été  possible  de  savoir  si  les  couches  étaient 
exploitables  dans  les  environs  de  Saint-Pricst. 

La  Société  a  pu  observer  dans  le  voisinage  de  la  slalion  un  aflleurc- 
ment  de  porphyre  qtiartzifère,  consUtuê  par  une  pâte  curitiquc  rosée  avec 
nomhnîux  grains  de  quiirti  et  ([uebiues  lamelles  de  feldspath  terreux.  Elle 
s'est  ensnite  dirigt-c  vers  C'>rddie  :  le  sol  est  constitué  par  les  grès  porphv- 
riquestraversi's  par  de  nombreux  fdons  de  porphyre  quarliifère.  Au  lieu 
dit  Le  Mort,  on  voit  allIeuriT  uue  n)che  porphyrique  Irès-analugue  â  aile 
de  la  station  de  Veudranges  :  elle  est  formée,  comme  celle-ci,   d'une  pAte 

(ODcsenprdiitvj  végJlilïsuDt   eyaL'uiont  été  simulées  à  Nacoue  près  K^uj. 


4873.  GRUIfER.    —  COURSE  DE  CORDELLE.  161 

euritiqne  rosée  dans  laquelle  on  distingue  de  nombreux  grains  de  quartz  bi- 
pyramidés  et  de  petits  cristaux  blanchâtres  de  feldspath  orthose. 

Dans  le  ravin  à  l'ouest  du  Mort,  les  grès  anthracifères  sont  très-cristal- 
lins et  ressemblent  beaucoup  à  ceux  que  la  Société  a  eu  occasion  de  voir  le 
lendemain  dans  les  environs  de  Villemontais,  notamment  à  Fridifont. 

En  approchant  deCordelle,  la  Société  a  rencontré  le  poudingue  anthra- 
dfère  reposant  sur  les  schistes  carbonifères  fortement  relevés  par  le  prolon- 
gement de  la  faille  de  Régny  :  cet  ensemble  de  couches  est  traversé  par  de 
nombreux  filons  de  porphyre  quartzifère,  qui  présentent  du  côté  de  Test 
des  variétés  analogues  à  celle  du  Mort  :  on  commence  à  voir  s'y  développer 
des  tadiesverdàtres  produites  par  la  décomposition  de  cristaux  d'oligoklase. 

Au  poudingue  du  terrain  anthracifèrc  sont  quelquefois  associés,  vers  le 
bord,  des  lambeaux  de  schistes,  des  brèches  ou  conglomérats  de  fracture, 
aa  milieu  desquels  on  distingue,  outre  des  débris  de  grauwacke,  des  frag- 
ments plus  ou  moins  broyés  de  grès  à  anthracite  ;  c'est  un  résultat  de  la 
faille  signalée  plus  haut.  La  Société  a  pu  observer  ce  fait  encore  plus  net- 
tement en  descendant  de  Gordelle  vers  le  moulin  dePresle,  sur  le  bord  delà 
Loire.  Un  peu  plus  au  sud,  à  la  tour  du  Verdicr,  les  schistes  carbonifères 
alternent  avec  le  calcaire  bleu  et  la  grauwacke  grenue  qui  constituent 
habituellement  le  groupe  calcaréo-schisteux . 

Les  filons  de  porphyre  quartzifère,  qui  à  l'est  de  Gordelle  étaient  princi- 
palement dirigés  N.  S.,  se  rapprochent,  à  l'ouest  du  village,  de  la 
direction  E.  0.  Ils  sont  extrêmement  développés  sur  les  bords  de  la  Loire 
et  se  détachent  en  saillie  sur  les  flancs  escarpés  de  la  vallée  étroite  au 
milieu  de  laquelle  le  fleuve  s'est  frayé  un  chemin.  Le  porphyre  est  encore 
rosé,  mais  il  est  beaucoup  plus  cristallin  et  présente  à  cAté  des  cris- 
taax  d'orthose  blanc  opaque  des  cristaux  rosés  presque  transparents 
*  d*oligoklase  strié  et  des  lamelles  de  mica  noir.  Quelques  variétés  à  pâte 
plus  foncée  présentent  des  cristaux  d'orthose  rosé,  des  cristaux  d'oligoklase 
striés,  les  uns  de  la  couleur  de  la  pâte,  les  autres  jaunes-verdâtres  à 
édat  cireux,  des  cristaux  de  quartz  bipyramidés  et  de  nombreuses  la- 
melles de  mica  verdâtre. 

Après  avoir  traversé  la  Loire  sur  un  bac  au  moulin  de  Presle,  la  Société 
a  retrouvé  sur  la  rive  gauche  les  affleurements  du  porphyre  quartzifère 
à  gros  éléments.  La  pâte  y  est  d'un  gris  violacé  ;  les  cristaux  d'orthose 
sont  bien  développés  et  souvent  translucides  ;  les  cristaux  d'oligoklase,  plus 
petits,  généralement  décomposés,  sont  jaunâtres  ou  d'un  rouge  brique  ;  les 
lamelles  de  mica  sont  très-abondantes  et  généralement  de  couleur  vert  foncé. 

En  descendant  le  long  de  la  rive  gauche  du  fleuve,  la  Société  a  rencon- 
tré presqu'immédiatement  quelques  travaux  de  mine  dépendant  de  l'ex- 
ploitation d'anthracite  de  Bully.Les  couches  de  combustible  affleurent  dans 


ut 

I  iwJMtr.  m  rki—i  ilr  riiçij.  ■■  If  ■ 

h  LtîR:  eOb  RHtia  MMkeée  4  es  Mal  MqocaMatt  I 

fctBwiicyThpe^Mrtziftte.  Lear  findiiagàiitafeal  fc  p<apièi 

K^.«dks  flDBecBinn   l'oacst  (1).  EBs  nat  i ■|in^i'ii  A 

OMds  dt  grb   gnsos,   n   bSoi  dksfaflti  aal  iHni  ih'ii    iu 
Mtotet  fcMipthi^ii  I  —alênes  à  bjwrreiBrTvicdehBMBc^Mic. 

Le  dnû  de  labgr  innne  le»  posafes  ■asscs  de  p»  pvpl'}' 
liqnBlatekli  bn  di  lonb  olkndfcR.  Pbc a  Bocd,  kscaacfca 
f  Mlkndle  joesail  sa*  b  rive  dnîle  cf  «K  âé  aploitéci  à  Asme,  ea  face 
S'^Matuioci  fevArectiOBetf  nriableei  fe«r  ftopie  tcts  lenEnloa  tct! 
les*. 

Les  fiboi  de  puph^re  lederîtsMat  trii  iihilmt^  mx  earinna  de 
S^-HMaice,  etl'oB  d'csi  bme  «n  laiiea  de  b  riniR  om  Ile  fOuata^m, 
qui  ■  ssri  de  poial  d'ifpn  ai  jnat  niailiiik  ca  cet  eadroii  pw  ks 
ltgwaia«.L>wdieprign>e  ici  me  pâte  d'aa  gris  hacétLgèrewmt  ndaeé, 
*rac  tiiAiu  d'oitkflie  rsK  et  d'oligaUee  Jamie-f enUlre  :  tes  pàm 
de  qoerfs  b^ijnaidte  eoal  ibooibatt,  aàtâ  qoe  bs  UncUes  de  nia 
veidlbe. 

IaSmîM  denil  bire  halle  k  Sainl-^^na  : eOe  a  dA  gninr  b 
conbe  CHaipce  ta  haut  de  laquelle  le  vîlbge  est  ttabG  ;  da  soumet,  b 
ne  f'éleDd  aa  loûi  sur  le  plaîeaa  de  Natlin.  dmlles  oodublions  à  fonnes 
arrondies  Toal  on  contraste  frappant  arec  les  escarponeiit:!  qui  bonkat  le 
silloa  profond  ou  coule  la  Loire. 

Après  DD  iostani  de  repos,  elle  a  regagné  le  chemin  de  halage,  le  long 
dnqnel  on  toîI  coosUoiment  affleurer  soit  le  grès  porphyrique  soit  k 
po^ph^Te  quartzirere.  Aui  poîaU  de  contact  du  porphiiTe  et  du  grès,  il  y  « 
géDéralemeal  une  soudure  leileoieDl  intime  qu'à  laide  du  marteau  on  ne 
par\ieDt  pas  à  séparer  les  deux  roches.  Malgré  cela,  I  inHueuce  récipro- 
que du  porphm  et  de  la  roche  CQcaiïsaale  est  toujours  très-faîble.  Jus- 
qu'à une  dislance  de  10  centimètres  des  poinu  de  soudure,  le  porph^ie 
est  à  grains  plus  fins,  les  cristaui  de  feldspath  un  peu  étires  et  le  mica 
strié  parailelemeDl  à  la  surface  de  contact.  Le  grèi,  de  son  ciHé,  est  jus- 
qu  à  la  même  distance  un  peu  plus  homogène  et  plus  dor,  mais  il  n'est 
ni  plus  feldspathique,  ni  plus  cristallin  qu'à  l'ordinaire  :  il  est  loat  au 
plus  un  peu  ruhelié. 

Le  grès  des  bords  de  la  Loire  ne  diSere  d'ailleurs  en  rien  du  grés  an- 
thracifL-re  ordinaire  ;  c  est  toujours  la  même  roche  feldspathique  et  micacée, 
ordinairement  grise  ou  verte,  dure  et  compacte.  Les  principales  variétés 
tiennent  à  la  grosseur  du  grain  :  au-dessous  de  S*-Maurice  le  grès  devient 

fl)  V   bttcr.  gêol.  de  U  Loire,  ft   111 


1873.  GRincEH.  -—  comsE  de  cordelle.  163 

sdiisteiix  par  suite  d'an  excès  de  mica  ;  ailleurs  ce  même  grès  passe  du 
vert  aa  rouge  de  brique  et  ressemble  à  s  y  méprendre  au  porphyre  micacé 
rouge  ;  c'est  le  cas  qui  s'observe  au  bourg  de  Villerest,  où  cependant  on 
voit  aussi  un  culot  de  véritable  porphyre. 

Un  peu  au  nord  de  S^-Maurice,  au  Perron,  quatre  filons  parallèles  de 
porphyre,  orientés  à  98  ou  100"^  (0. 8  à  10^  N.),  viennent  barrer  le  cours 
du  fleuve,  qui  se  rejette  à  Test  et  se  replie  deux  fois  sur  lui-même  avant  de 
pouvoir  franchir  l'obstacle  :  les  filons  traversent  ainsi  trois  fois  le  cours  de 
laLoire  et  donnent  naissance  dans  son  lit  à  une  série  d'écueils  et  de  crêtes 
dentdées  :  de  là  des  rapides  dangereux  connus  des  mariniers  sous  le  nom 
de  Saut  du  Perron.  La  chute  d'eau  qui  en  résulte  a  été  utilisée  indus- 
triellement et  fournit  à  une  papeterie  la  force  motrice  nécessaire. 

Les  porphyres  du  Perron  scmt  d'une  belle  apparence  et  très-analogues 
à  ceux  de  S^Maurice  :  la  pâte  est  plus  foncée  et  passe  au  brun  ;  les  grands 
cristaux  d'orthose,  presque  toujours  hémitropes,  sont  d'une  couleur  rouge 
chair;  les  cristaux  d'oligoklase,  nettement  striés,  sont  à  éclat  cireux  et  légè- 
rement jaunâtres.  La  roche  polie  est  d'un  bel  effet  :  malheureusement 
Tabondance  du  mica,  qui  se  présente  fréquemment  en  lamelles  empilées, 
nuit  à  l'homogénéité  de  la  masse  et  ne  permet  pas  d'obtenir  un  poli  ré- 
gulier. 

Au-delà,  la  Société  a  quitté  les  bords  de  la  Loire  et  a  regagné  Roanne 
en  traversant  une  partie  du  bassin  tertiaire  qui  s'étend  autour  de  cette 
ville. 

A  l'ouest  du  village  de  Villerest,  elle  a  rencontré  les  exploitations  du 
porphyre  rouge  dont  il  a  été  question  plus  haut.  La  roche  est  notable- 
ment différente  des  porphyres  rencontrés  précédemment  :  elle  est  à  plus 
petits  éléments  et  d'une  structure  beaucoup  moins  cristalline  ;  la  pâte  est 
presque  porcelanique  et  d'une  couleur  rouge-brun  foncé  ;  les  cristaux  de 
feldqiath  sont  petits  et  brillants  :  les  uns,  blancs  ou  légèrement  rosés, 
scmt  constitués  par  l'orthose  ;  les  autres,  striés  et  d'une  belle  couleur 
rouge^corail,  doivent  être  attribués  à  l'oligdclase  ;  le  mica  vert  est  assez 
rare,  et  les  grains  de  quartz  médiocrement  abondants.  La  roche  est 
exploitée  pour  l'empierrement  des  routes. 

Immédiatement  au  nord  de  ces  carrières,  sur  la  limite  du  bassin  tertiai- 
re, la  Société  a  pu  observer  des  fragments  d'une  sorte  de  poudingue  ou 
brèche,  à  grains  siliceux  fortement  agglutinés  par  un  ciment  d'oxyde  de 
fer  hydraté.  Ce  poudingue  se  montre  à  la  base  de  l'étage  supérieur  du 
terrain  tertiaire,  dans  les  régions  où  ce  dépôt  graveleux  repose  directement 
sur  le  sous-sol  ancien  ou  secondaire  (Saint-Galmier,  Pommiers,  Ambierle, 
lesOuches,  Gharlieu,  etc.)  ;  il  s'y  présente  sous  forme  d'un  banc  dur, 
plus  ou  moins  continu,  au  milieu  des  sables.  Les  cultivateurs  l'appellent 


t6i  mcuEL-LÈvï  — nocuËS  PORpmBiQtES  du  t.  ARTimACiFtRE.   4  sepl. 

mâchefer,  à  cause  de  sa  dureté,  et  peut-être  aussi  parce  que  ses  fragmeDts 
épars  rcsscmldcol  à  s'y  méprendre  à  uae  vieille  scorie  depuis  longtemps 
r  exposée  i  l'air.  Sou  épaissuur  varie  de  0",  20  à  O"^,  50,  et  sa  teneur 
>  en  fer  &  clève  daas  cerlames  parties,  k  Charlicu    par  exemple,  jusqu'à 
I  3&  0/0  ;  mais,  même  alors,  ce  serait  un  miDcrai  difficile  à  traiter  k  cause 
I  de  l'abondance  des  grains  siliceux.  Cas  grains  varient  de  nature  avec 
I  cdlc  du  soits-sol  :  ils  sont  quartzcnx  ou  quarlzo-feldspathiques  dans  le 
Toisinagiï  du  granité  de  Saint-Galmier,  e:[dusivemenljaspeu\  sur  le  plateau 
jurassique  de  Gharlieu.  Ainsi  les  fragments  igglutinés  par  le  ciment  ferru- 
gineux proviennent,  comme  les  autres  [tarties  du  dépôt  tertiaire,  b  peu 
près  cxclusivcmeat  du  sous-sol  le  plus  voisin. 

A.  la  suite  de  ce  complc-rendu,  M.  Michel-Lévy  fait  la  commuoi- 
f  cation  suivante  : 

NOTE  SUR    LES   nOCHES   PORPUÏRIQUES   DU  TEBR.UW  ANTHRACIFÈRE. 
par  M,  MicnEL-LÈVï, 

La  détermination  précise  que  M.  Grouer  a  pu  faire  de  l'âge  géologique 
des  roches  ëruplives  et  métamorphiques  de  la  Loire,  détermination  qui  porta 
non  pas  seulement  sur  leur  ancienneté  relative,  mais  sur  leur  intcrcaûtion 
dans  les  terrains  slratifics,  préscnli;  une  s^randc  importance  dont  je  désire 
faire  ressortir  un  des  ollcs. 

Les  équivalents  de  ces  roches  peuvent  être  en  effet  reconnus  dans  les 
contrées  voisines;  les  roches  porphyriqnes  du  terrain  anthracifére  sont 
nolammenl  aptes  k  servir  d'horizon  géologique  jusqu'à  une  assez  grande 
dislance  de  la  Loire. 

Seulement,  il  y  a  sur  leur  origine  une  incertitude  que  des  faits  nouveaux 
peuvent  seuls  faire  disparaître.  Ces  roches  sont-elles  des  grès  métamor- 
phiques, espèces  d'arkoses  anciennes,  des  tufs  porphyriques  produits 
avec  ou  sans  l'intervention  de  l'eau  ;  y  a-t-il  lieu  d'admettre  que 
des  phénomènes  éruptifs  spéciaux  ont  accompagné  leur  formation? 

J'ai  été  beureux  d'entendre,  dans  la  séance  précédente,  M.  Gruner  admet- 
tre d'une  far«npositivcque  les  éruptions  de  porphyregranitoïdu  ont  pu  se  pro- 
longer pendant  tout  le  dépôt  des  gi'ès  kanlliracitc,etse  relier  ainsi  aux  érup- 
tiens  de  porphyre  quartzifcrc.  Mais  je  crois  qu'il  faut  aller  encore  plus  loin, 
etqu'ily  alicu  d'admettre,  au  milieu  de  cette  période  géologique,  une  série 
d'éruptions  spi'clales  qui  paraissent  plus  étendues  et  plus  dévelop|)ées  que 
celles  du  porphyre  graniioïde  lui-même,  et  qui  ont  amené  au  jour  des 
roches  présentant  une  pâte  porphyrique,  tandis  que  le  porphyre  granitoï- 
de  n'en  possède  pas  k  proprement  parler. 


< 


1873.      MKIHEL-LéVT.— ROCHES  PORPHYRIQUES  DU  T.  ANTHRAQFÈRE.      465 

Les  courses  qae  nous  avons  déjà  faites  nous  ont  permis  de  constater, 
dans  le  département  même  de  la  Loire,  quelques  faits  à  Tappui  de  cette 
opinion  : 

1^  Les  roches  porphyriques  du  terrain  à  anthracite  présentent  un 
développement  des  plus  inégaux  à  de  courtes  distances  ;  ainsi,  en  allant  de 
Régny  à  Montagny,  près  du  domaine  de  Verpière,  avant  de  rencontrer  le 
filon  quartzeux  de  cette  localité,  nous  avons  pu  constater  la  faible  épais- 
seur de  cette  formation  ;  on  sait  d*autre  part  quelle  puissance  elle  a  au 
sud  de  Régny  et  le  long  de  la  Loire  en  amont  de  Saint-Maurice. 

2®  Les  carrières  de  Dortoray,  ouvertes  au  sud  de  Régny  sur  la  rive 
droite  de  TËcoron,  nous  ont  présenté  un  exemple,  entre  tant  d'autres, 
d*une  brèche  composée  de  morceaux  porphyriques  à  angles  aigus,  dont  les 
fragments  ont  dû  être  réagglutinés  sur  place  ;  le  ciment  ne  s  en  distingue 
que  par  une  légère  différence  de  teinte  ;  par  sa  composition,  il  leur  est  tout- 
à-fait  analogue.  Les  roches  de  Dortoray  sont  très-quartzifères,  plus  quar* 
tziières  que  les  porphyres  granitoîdes  habituels. 

3^  Nous  avons  vu  les  brèches  se  succéder  en  puissantes  formations  le 
long  de  la  Loire  ;  les  fragments  de  schistes  qu'elles  contiennent,  notam- 
ment sur  la  rive  gauche  au  premier  coude  à  Taval  du  gué  de  Presle 
à  Bully,  sont  nettement  feldspathisés,  et  ce  phénomène  métamorphique  ne 
pmnetpas  d'adopter  d'une  façon  absolue  l'opinion  de  M.  Gruner  (1)  qui 
rapporte  tous  les  cristaux  d'oligoklase,  souvent  très-frais  et  bien  ter- 
minés, des  roches  en  question, à  la  désagrégation  mécanique  des  porphy- 
res ^nitoîdes. 

4'' Enfin,  l'aspect  si  franchement  éruptif  des  porphyres  de  Fridifontet 
de  Yillemontais  s'accorde  mal  avec  l'hypothèse  qui  les  ferait  considérer 
comme  produits  aux  dépens  de  roches  préexistantes. 

Hais  c'est  hors  du  département  de  la  Loire  que  l'on  peut  observer  le 
plus  nettement  l'aspect  franchement  éruptif  de  la  formation  qui  nous 
occupe.  Elle  a  été  déjà  reconnue  et  signalée  dans  le  Morvan  (porphyres  noirs) 
et  dans  les  Vosges  (porphyres  bruns) .  Je  l'ai  retrouvée  récemment  en  Auver- 
gne et  aux  environs  du  lac  de  Lugano  ;  quelques  échantillons  que 
MM.  Potier  et  Douvillé  ont  bien  voulu  me  rapporter  de  la  partie  inférieure 
des  carrières  de  Quenast,  me  permettent  d'identifier  à  la  formation  por- 
phyrique  des  terrains  houillers  inférieurs  les  porphyres  de  Belgique 
(Quenast,  Deville,  Lessine)  ;  enfin  il  parait  constant  que  les  porphyres  de 
Rennas-Elfdalcn,  en  Suède,  sont  identiques  avec  ceux  de  Fridifont  (2).  Il 

(1)  Descr.  géol.  Loire,  pages  293,  338,  359. 

(9)  Depuis  que  cette  note  a  été  communiquée  à  la  Société,  et  après  comparaison  de^  échan- 
tilloDs  rapportés  de  la  Loire  avec  ceux  de  nos  collections,  nous  pouvons,  M.  Douvillé  et  moi, 
afOrmer  en  outre  la  parfaite  identité  de  certaines  vanétés  de  Fridifont  avec  les  porphyres  de 
Dietz  (Nassao). 


iOfi    maiEL-tÉfT.— HOCBES  POBPHÏRIQDES  DD  T.AKTHBiClrtBÏ.     4  «p( 

est  àteinaruiicr  (ju'aucuB  gèolosuc  n'a  jamais  canlesté  la  nature  érupi 
des  poruhyn»  de  Lugano,  d'Auvcrgue,  de  Quenast  on  de  Rcnnas.  _ 
Od  peut  obsener  le  l^w  franclicment  éruplit  du  porphyre  quartzir^-" 
noir  avec  pcUW  crisUux  sliiés  doligoViase  vilreus  el  quelques  lamelles  de 
Bii«^  noir  dans  une  pâlecompacle  d'aspect  souvent  corné,  k  Quenasl  en 
protondeur,  au  sonuncl  de  la  hotte  de  VignoUes  près  Cbâteauneuf  (Poy- 
dc-DAnu-')  et  k  la  piirtie  supérieure  de  la  montée  dcCliâtcauncufàMoaU 
Martin  II' e%ist«  aussi  aux  bords  du  lac  de  Lugano.  aux  environs  de  Mé- 
lide  d  sur  la  riveurienlalc  entre  Maroggia  cl  Mdano  ,  dans  la  vallré  de 
Valaana  près  Gerolamo,  enfin  k  Voldomino  pris  du  lac  Majeur. 

(J^lvpe  (ranchanent  éiuplif  est  constamuicnl  accompagûc  d  auréoles 
bariolcfâethréchiformes  beaucoup  plus  développées  que  lui  D'appa- 
rence mélamonihique,  elles  constituent  les  roches  appelées  par  M.  Lecoq 
jym*f/irèrtfi)[l)d(;Poiilaumuret  de  lïromonl  (Puy-do-Dûmi;)  ;  dans  11 
mime  région  elles  reparaissent  ea  longue  Iralnéc  aux  environs  de  Traros  ; 
les  porphyres  verU  formant  des  dômes  arrondis  près  de  Gourlange  et  ilc 
Da,^(aux  environs  de  Sainl-I'ardouï).  ne  sont  [ws  autre  chose,  non 
nlus  que  les  roches  porphyriques  de  l'éiangde  Giat  prés  Saint-AgouUn. 

Aux  environs  de  Lugano,  ces  auréoles  constituent  des  masses  puLaanlcs 
Buxquellcs  lesnonis  le^plus  divers  ont  été  successivement  donnés  :  c'est  lo 
oorphyre  vmkoide  de  Cordier  (2),qui  lui  altrihne  comme  cléments  compfr 
^tele  talc  et  la  pyroxène,  reproduisant  ainsi  une  erreur  de  de  Buch; 
ce  sont  encore  l-J-  porphyres  qmrlzirercs  cojigloméralitiucs  de  SIM  Gafr 
laiio.V'Ticl  EimIioSi)rciiQco(3i,iiuincIos(iisliiiguoiiliKL>desporp!mes 
nuartziféres.  proprciiient  dits  dont  les  aïons,  cependant  postérieurs,  les  cou- 
t  el  les  traversent  en  maints  endroits  (4).  Eiles  composent  toute  la  rive 
noridentale  de  Carona  k  Morcole,  où  elles  reposent  sur  des  micaschisles, 
cl  toute  la  rive  orientale  de  Canipionc  à  Melano, 

,,  Qj^jg  dénominilion  esl  duo  tans  doute>u\  nonilircgses  ûssures  cal«ùres  que  Mœliail  Is 


«t^-frii»"  ■)««<■*«.  p.  80. 

(S)  Mémoire  iw  i"  gfitoQie  de*  environs  de  Lugano,  nui  18611. 
(iîflous  n'afllrMOB."!  ici  que  l'idenlilé  remiriiiiaijle  d«  louliis  ces  rofJics  entr'dles.  La  distos- 
.     Je['ige<li;1<:urs  éru|iliuDS  danâii^  diverses  locolitt's  citées  plus  haut  nous  cDUalneni^ 
*'^  loin  II  ^s' vraisembldblcment  le  mSnie  partout. 

""T^j^jjnlDuinonlcroitaïoirtrouvÉ  quelques  italelfdu  porphyre  de  Qurnasl  dans  un  pou- 

i^Mt  dftonw"'»  ^  MM.  G.  Ncgri  el  E.  Spreafito  intL'rralent  tous  Ivs  por[ihjres  de  Lug»nt> 

OTd*s  micaschistes  qu'ils  rapporttnl  au  Ptrniicn  cl  ibdiilomicliiaïiiiue.  Si'uli-meiille  nii- 

T^nenl  qui  les  aniJne  k  classer  1>'S  niicasclùslcs  dans  le  PermicD,  ne  nous  paraU  pas  i  l'abri 

2^'^!^tcriiique  ;  ces  géologues  consiUéieoi  comme  idepliques  avec  les  mirasdiistcs  de  Morcot^ 

j**  Mcbcs  analogues  qui  se  trouvent  à  Uuino  superposée!  à  un  ronelum^nit  de  gneiss  el  dtf 

j^  caractérisé  par  une  llore  liouillire  ;  U  seul»  raison  qui  li*s  améiw  i  cette  assimdalion  fi*- 

IM  eoucbcs  plungent  constamment  vers  lu  sud,  cl  que  Mauno  est  à  iguelques  kilomètres  uM 

Af  ilorcote.  Cctleraison  esta  elle  seule  iusuirisaiite  ;  en  outre    nous  croipons  que  ces  gétH — 

Ml  confondu  dons  les  micaschistes  la  slratiiiuiioa  avec  la  scliistosild. 


2 


4873.      GRVIIER.   —    ROCHES    PORPHTRIQUES    DU  T.    ANTRHAGIFÈRE .      467 

La  coulée  du  porphyre  noir  de  Yoldomino  parait  recouvrir  de  véritables 
tufs  aériens,  à  assimiler  aux  Lapilli  et  aux  cendres  Volcaniques  ;  elle  est 
elle-même  recouverte  parladolomie  triasique,  et  le  tout  a  été  relevé  presque 
verticalement  par  un  soulèvement  récent.  D'autre  part,  au  pont  jeté  sur  la 
Sova^  entre  Maroggia  et  Melano,  on  peut  voir  dans  le  lit  du  torrent 
des  blocs  énormes  d'un  conglomérat  à  grandes  parties,  qui  lavé  et  poli  par 
les  eaux  laisse  apparaître  les  gros  fragments,  à  angles  légèrement  arron- 
dis, g^éralement  bruns  ou  verts  foncés,  dont  il  est  composé.  Toutes  ces 
roches  constituent  ce  que  nous  avons  appelé  les  auréoles  des  porphyres 
noirs  ;  on  voit  ainsi  que  ces  éruptions  ont  donné  lieu  à  la  production  de 
tufs,  de  conglomérats  et  de  brèches,  les  uns  subaériens,  les  autres  (et  c'est 
le  cas  le  plus  général)  formés  sous  Teau.  Il  faut  ajouter  que  les  porphyres 
noirs  se  présentent  principalement  en  dômes  et  très-rarement  en  filons. 

Toutes  les  roches  qui  jprécèdent  ont  un  caractère  commun  qui  les  rap- 
proche des  porphyres  granitoîdes  auxquels  elles  succèdent  chronologique- 
ment: c'est  Tabondance  de  l'oligoklase,  qui  en  constitue  souvent  le  seul 
feldspath  cristallisé  ;  les  quelques  analyses  connues  de  ces  roches  confirment 
leur  richesse  en  soude,  et  Roth(l)  les  a  groupées  sous  le  nom  d'Oligokias- 
Porphyr;  elles  sont  fréquemment  magnétiques. 

M.  Grunbr  ne  croit  pas  quHl  y  ait  lieu  d'établir  un  nouveau  type  de 
roche  éruptive,  intercalé  entre  les  porphyres  granitoîdes  et  les  porphyres 
qaartzifères.  Il  insiste  sur  les  grandes  variations  de  composition  que  pré- 
sentent les  porphyres  granitoîdes,  et  reconnaît  que  ces  derniers  étant  géné- 
ralement d'une  couleur  claire,  ii  est  dilBcile  d'expliquer  l'origine  de 
certaines  variétés  très-foncées  du  grès  anthracifôre.  Peut-être  s'est-il 
produit  à  cette  époque  des  éruptions  basiques,  de  même  que  dans  la 
Creuse,  à  Ahun,  et  dans  TAllier,  où  la  roche  noire  de  Noyant  vient  se 
placer,  quant  à  son  âge,  entre  le  porphyre  quartzifère  etl'eurite.  Quelques 
dykesde  loches  de  ce  genre  existent  à  Combres,à  Bully,  sur  les  bords  de  ia 
Loire,  et  dans  les  montagnes  delà  Madelaine  (2). 

M.  DÉ  RouviLLB  appelle  Pattention  de  la  Société  sur  Tindépendance 
déposition  des  grès  anthracifères  et  des  porphyres  granitoîdes;  il  serait 
porté  à  croire  que  les  grès  feldspathiques  des  bords  de  la  Loire  sont  bien 
la  roche  éruptive  elle-même. 

M.  Gruner  fait  remarquer  que  la  Société  n'a  pas  pu  visiter  certains  points 
où,  au  milieu  de  grès  très-feldspathiques  et  très-micacés,  on  distingue  net- 
tement des  fragments  anguleux  de  schiste  qui  ne  présentent  aucune  trace 
de  métamorphisme  ou  de  feldspathisaiion:  du  reste,  il  admet  bien  qu'il  y 

(1)  DieGesUins-Anabjsen,  pages  XLIV  et  32;  Berlin,  1861. 

(2)  De9cr.  géol.  de  la  Loire,  p.323,  351  et  441. 


i68  vkifKX.  6  îcpl. 

a  eu  des  druplions  porphyriqucs  pendanl  la  période  anIhracifiVc,  mais  il 
croit  que  le  Ijpe  éniplit  franc  de  celte  période  est  irès-voisin  du  porphyre 
granîtoide.  Les  druptions  les  plus  violoDles  correspondraient  à  la  rormaiion 
du  poudingue  que  l'on  observe  partout  à  1.1  biso  d^s  grt^s  à  aniliracite:  l<'s 
éruplioDS  Bubsikjuentes  formoriicnt  Je  p3.<sage  aux  porphyres  (luarlxifëres. 
Toutefois,  il  est  boa  île  faire  observer  que  dans  la  Loire  les  éruptions  do  oeits 
ptïriode  resteront  A  l'étal  d'Iiypothèse,  tant  qu'il  n'aura  pas  étd  possible  de 
luellre  on  évidence  les  points  d'éruption. 

H.  DB  RouviLLs  fait  romarquer  que  les  empreintes  vé^^lales  que  n>n- 
forment  les  grès  anthracîfcres  consliiuent  une  analogie  de  plus  avec  les 
dépi^ls  boueux  des  volcans  actuels,  qui  présentent  l'galemoal  d<>s  empreintes 
do  plantes  terrestres. 

H.  Pohël  signale  comme  d'origine  analogue  a  celle  des  ^:ès  porpby- 
riques  du  Koannais,  une  coucbe  essentiellement  formée  d'éléments  cris- 
tallins, que  Ton  rencontre  en  Algérie  à  la  basa  du  terrain  sabarien.  Les 
cristaux  ne  paraissent  avoir  subi  aucun  transport,  et  la  roche  a  été  prisa 
quelquefois  pour  un  porpbyre;  cIIl-  présente  des  fossiles  bien  caraclériscs 
(cljpéastres,  huîtres,  etc.)  quidoterminent  son  âge  d'uncmanière  certaine. 
M.  Pomel  considère  cette  couche  comme  produite  par  des  éruptions  con- 
temporaines. 

H  Julien  rappelle  qu'il  existe  dans  lu  terrain  tertiaire  des  environs  de 
Clermonl  des  arkoses  provenant  delà  destruction  du  granile  et  remar- 
quables par  la  fraîcheur  des  cristaux  da  felJsjiath  qu'elles  contiennent.  Ces 
roches  sont  surtout  développées  à  Chaloix,  près  Royal,  et  ont  été  souvent 
désignées  sous  le  nom  de  porphyre  régénéré. 

M.DERooviLLEfailreniarquer  qu'il  se  forme danslescratéresdes  volcans 
des  magmas  de  cristaux,  et  que  ces  matières,  en  se  répandant  dans  les  eaux, 
peuvent  donner  lieu  à  la  formation  de  couches  analogues  à  celles  que  vient 
de  citer  M.  Pomel. 

MM.  Michel-Lévy,  Gruncr  et  Julien  écliangent  quelques  obsen'a- 
tions  au  sujet  de  la  formation  de  certaines  arkoses  à  éléments  gra- 
nitoïdes. 

La  séance  est  levée  à  8  heures  et  demie. 

Sca^ice  du'G  septembre  1873. 

La  séance  estouvcrte  à  Roanne,  dans  la  grande  salle  de  la  Mairie, 
à  3  heures  et  demie  de  l'après-midi,  sous  la  présidence  de  M.  Gruncr. 

M.  le  IVésident  rend  compte  de  la  course  faite  le  mercredi  dans 
les  environs  de  Charlieu  : 


> 


4873.  GRUMIR. COUBSE  DE  CHARUEU.  469 

COMPTE-RENDU  DE  LA  COURSE  DE  CHARUEU, 

par   M.  GRUNER. 

La  Société  est  partie  de  Roanne  en  voiture  à  6  heures  et  demie  du  matin, 
par  la  route  de  Digoin  ;  elle  a  suivi  le  val  de  la  Loire  et  a  pu  ainsi  étudier 
les  alluvions  anciennes  qui  en  occupent  le  fond  :  ces  dépôts  sont  essentielle- 
ment caillouteux  et  caractérisés  par  de  nombreux  galets  de  basalte  et  de 
phonolithe  venant  des  environs  du  Puy,  ou  plus  généralement  du  Yelay, 
comme  ceux  que  la  Loire  charrie  encore  actuellement  à  chacune  de  ses  crues. 

  ces  roches  d'origine  volcanique  sont  mêlés  des  galets  granitiques, 
surtout  les  débris  du  granité  à  feldspath  rose  qui  borde  la  Loire  entre 
SWustet  Aurec.  Les  fragments  purement  quartzeux  y  sont  relativement 
rares,  tandis  que  le  dépôt  tertiaire  sur  lequel  reposent  les  alluvions  ren- 
ferme toujours  principalement  du  quartz  ou  des  jaspes,  mais  jamais  la 
moindre  trace  de  débris  volcaniques. 

Le  sable  qui  enveloppe  les  galets  est  totalement  différent  dans  les  deux 
terrains.  Le  sable  tertiaire  est  blanc  ou  blanc  -  jaunâtre  ;  il  se  compose 
presque  uniquement  de  grains  quartzeux  et  felds|)athiques,  mêlés  de  paillet- 
tes de  mica,  et  renferme  presque  toujours  des  parties  argileuses  fréquem- 
ment colorées  par  Toxyde  de  fer.  Le  sable  alluvial,  au  contraire,  est  rare- 
ment argileux  et  contient  toujours  de  nombreux  grains  noirs  d'origine  vol- 
canique. 

  mesure  que  Ton  descend  le  val  de  la  Loire,  les  galets  basaltiques  de- 
viennent moins  gros  et  plus  rares,  conséquence  naturelle  de  1  eloignement 
progressif  du  point  où  ces  roches  se  trouvent  en  place.  Leur  rareté  relative 
est  surtout  sensible  en  aval  de  Roanne,  dans  la  partie  parcourue  par  la 
Société  ;  dans  cette  région  on  voit  abonder  les  débris  du  terrain  de  transi- 
tion et  surtout  les  galets  porphyriques  et  anthracifères  arrachés  au  déGlé 
des  Roches. 

Les  galets  sont  en  général  d'autant  plus  volumineux  que  le  dépôt  est 
plus  rapproché  des  défilés  par  lesquels  la  Loire  débouche  dans  les  plaines  du 
Roannais  et  du  Forez  :  on  remarque  également  que  les  galets  les  plus  gros 
se  rencontrent  dans  le  voisinage  des  lignes  de  thalweg  correspondant  aux 
positions  successives  occupées  par  le  lit  du  fleuve.  Sur  quelques  points  îc 
dépôt  alluvial  consiste  en  un  terreau  noir,  léger  et  fertile,  entièrement 
dépourvu  de  fragments  graveleux  :  telles  sont  les  terres  connues  sous  le 
nom  de  charnbons,  que  Ton  consacre  spécialement  à  la  culture  du  chanvre. 

Les  alluvions  de  la  Loire  ne  sont  nulle  part  trcs-puissanlcs  ;  elles  ne 
dépassent  jamais  10  mètres  cl  se  réduisent  généralement  à  2  ou  o  mètres. 
Dans  la  plaine  du  Forez  Taltilude  de  ces  depuis  s'élève  jusqu'à  40"^  au 
dessus  de  letiage  ;  aux  environs  de  Roanne,  elle  est  de  30 ""  sur  la 
rive  gauche,  entre  Roanne  et  Briennon,  et  de  10  ou  12°^  seulement  sur  la 


> 


470  ORUIffiR.  —  COORSK  BR  (SAHUBIJ.  t  Hft. 

rive  ilroile,  versVougj'  et  Pouilly.  C'esl  dans  œs  alluvions  quaternaires 
de  la  rive  gauche,  sur  les  bords  du  dép6L,  que  l'on  a  trouvé  les  ossemcnU 
déposi^  au  musée  de  Roanne  et  mentionnés  dans  notre  première  séance. 

La  Société  a  traversé  la  Loire  au  pont  suspendu  d'AiguilIf,  et  bieolAt 
après  elle  a  reconnu,  k  la  grosseur  relative  des  galets  qui  couvraient  le  sol, 
qu'elle  venait  de  quitter  la  zone  des  cAam&oiii  pour  pénétrer  sur  rempla- 
cement d'un  des  anciens  thalwegs  de  la  Loire. 

Unpcupluâtoin.au  hameau  de  la  Vatrc,  la  roule  entame  le  t^raîn  ter- 
tiaire supérieur. 

A  800  mètres  environ  au-delà  du  village  de  Vougy,  la  Société  a  mis  pied 
à  terre  pour  visiter  une  petite  carrière  ou  excavation  pratiquée  à  droite  de 
la  roule  dans  un  calcaire  rougeâtre,  moucheté  de  taches  ocreuscs.  Le  calcai- 
re est  carié,  siliceux,  ti  présente  de  nombreuses  géodes  de  chaux  carbonatéc 
cristallisée  en  prismes  hexagonaux  terminés  par  un  rhomboèdre  obtus. 
Il  ne  renferme  pas  de  fossiles,  mais  les  mêmes  couches,  exploitées  autrefois 
un  peu  plus  loin,  à  l'entrée  du  parc  de  Vougy,  ont  fourni  en  ce  point  de 
nombreuses  Ostrea  cymbium.  La  nature  et  l'aspect  de  la  roche  semblent 
indiquer  que  l'on  se  trouve  tout-à-fait  k  la  base  de  la  formation  et  dans  le 
voisinage  immédiat  des  roches  porphpiques,  sur  lesquelles  reposent 
ici  tes  terrains  jurassiques. 

Au  hameau  de  la  Rajasse,  la  Société  a  quitté  la  route  et  remonté 
le  vallon  du  Jarnossîn  jirsqn'aiix  grandes  carrières  du  four  h  chaux.  Ces 
carrières  présentent  un  front  de  taille  de  près  de  11  mètres  de  hauteur,  qui 
oiïrc  la  coupe  suivante  : 


([.Sables et  graviers  jaspeux,  ayant  raviné  l'argile 
sous-jacenle. 

i.Art'iies  blanches  (îtveries,aveclitssabl( 


lerUaire  supérieur, 
tercalés  |  leniaire  moyen. 


1873.  GHCHER,  —   COURSE   DE   CHASUEU.  i71 

cMarnes  ronges,  avec  Belemnitespaxillosus  et  cou- 1 

ches  ctlcaires  remaniées.  (   ..     _    „„ 

d.GiiIeaire  ocreox  géodïque,  en  bancs  réglés,  avec?  ^ 

gryphées,  Waldheimia  Causoniana.  ] 

Les  sables  et  graviers  Enpérienrs  sont  principalement  formés  anx  dépens 
des  jaspes  jurassiques  et  ne  renferment  aocun  débris  des  roches  volcaniques 
modernes, 

La  partie  haute  du  lias  moyen  est  mal  représentée  dans  cette  carrière  :* 
les  couches  paraissent^avoir  été  remaniées  par  les  eaux  tertiaires  au  moment 
du  dépM  des  argiles  et  sables  bariolés  qui  les  recouvrent.  La  partie  infé- 
rienre  est  riche  en  fossiles  et  présente  en  abondance  nue  gryphée  que 
H.  Gmner  a  rapportée  à  la  G.  cyn^ium,  et  une  Waldheimia  qui  parait 
fiirela  W.  Causoniana,  d'Orb.  {=  T.  viànalis,  Schloth.)  (1). 

La  base  du  lias  moyen  est  Invisible;  mais  un  peu  plus  bas,  sur  les 
bords  du  Jamossin,  on  voit  affleurer  le  porphyre  quartzifère. 

La  Société  a  rejoint  la  grande  route  qu'elle  a  suivie  jusqu'à  Ponilly:  là, 
elle  a  été  reçne  par  un  de  ses  membres,  M.  firossard,  conseiller  général  et 
maire  de  Pouilly,  sous  la  conduite  duquel  elle  a  poursuivi  le  cours  de  ses 
explorations.  Elle  s'est  dirigée'  vers  Gbarlien  en  'suivant  la  rive  gauche 
duSomin.  A  peu  de  distance  de  Pouilly,  k  la  hauteur  du  moulin  la  Roche, 
elle  a  pu  visiter  des  carrières  ouvertes  au  même  niveau  géologique  que  les 
carrières  de  la  Rajasse  (2).  Au-dessus  des  calcaires  exploités  comme  pierre 
à  chaux  et  qni  présentent  les  mêmes  fossiles  que  dans  cette  dernière  loca- 
lité, on  remarque  une  série  d'assises  mamo-ferrugineuses,  où  l'on  rencontre 
abondamment lesBeïemniiftîpom^/osus,  B.  clavatus,  Terebralula  nu- 
mistnalis,  et  quelques  pUcaluïes.  Les  couches  plongent  vers  la  vallée,  de 
telle  sorte  que  les  bancs  supérieurs  ne  sont  visibles  que  dans  la  carrière  infé- 
rieure située  entre  la  roule  et  te  Somin. 

(1)  U.  Bajana  aussi  reconnu  ]BsSplrtfer  Walcoli  et  Terebralula  tubpuneîata. 

(!)  Nous  reproduisons  ci-contra  la  coupe  de  la  carrière  d'après  la  Dettrip- 
lion  géologique  du  déparlemenl  de  le  Loire,  p.  581  : 

4  1  5°>.  a  Sable  caillouteui  du  teirain 
'  tertiaire  remanié. 

3,10  b  Alternances  de  mantes  argdeu-'^ 

ses  gnses  ou  roses,  avec  pla-l 

quettes  dures.  lu         i   i-    ■  i 

n  on     •    ■!         r       ■  >    Marnes  à  pUcalulea. 

0,!0  e  Argile  rose  ferrugineuse.  t  '^ 

0,!0  d  Gris  marno-rerruEineux  rose.l 
0,70  e  Calcaire  rcmigineia  rose.  ) 
0,50  f  Banc  ralcaire  avec   bélenmitesl 

et  larges  G.  cymbium.  I  I   noïen 

1,50  g  Calcaire  gris-jaunitre,  suhla-ï*^"'"*  "P'oiWa  pourl 

mellwre,  divisé  en  G  bancs,  wecl        I*™  *  «""""^ 

C.  ejimbium,  Uiébnlulei,  etc.] 


-  COUBSE  DE  CIlAItUeU.  S  Icpt. 

En  continuanl  h  rcmooler  h  vallée  du  Somin,  on  est  airivé  dans  U 
petite  ville  ile  Charlica,  où  il  a  été  possible  d'admirer  en  passant  qudqacs 
vieux  restes  de  l'archilecture  romane  (1).  Quelques  instants  plus  tard, 
victimes  d'une  aimable  surprise,  les  membres  de  la  Société  prenaient  part 
it  un  superbe  déjeuner  offert  par  leur  confrère,  M.  Brossard. 

LaSociété,  ea  quittant  Charlieu,  a  gravi  les  cAleaux  qui  s  élèvent  au 
nord  de  Saint-Nizier:  malheiireuscmcnl  les  progrès  de  la  culture  ont 
rendu  ^  peu  près  impossible  l'observation  de  la  coupe  complète,  telle 
qu  elle  se  trouve  décrite  dans  la  Description  géologique  du  déparlement 
(le  la  Loire  (2).  La  Société  n'a  pu  voir,  dans  sa  course,  il  est  vrai  un 
peu  rapide,  ni  les  marnes  sans  fossiles  de  la  base,  ni  les  calcaires  du  lia« 
moyen  étudiés  dans  la  matinée,  ni  les  marnes  bilumioeuses  à  plicatulcf. 
£q  approchant  du  sommet  du  cAteau,  les  pentes  deviennent  moins  rsiiks 
et  par  suite  plus  tkvorablcs  k  l'observation  :  aussi  les  membres  (Hit-its  pu 
recueillir  dans  les  vignes  de  nombreux  exemplaires  des  fossiles  caracté- 
ristiques du  lias  supérieur.  La  rocbe  est  devenue  trés-ferrogineuse  : 
ce  sont  des  argiles,  des  marnes,  des  grès  plus  ou  moins  roses  ou  rougei, 
dont  la  partie  haute  renferme  des  ooiitbes  miliaircs  de  pero^tydc  de  1er. 
Les  fossiles  les  plus  abondants  sont  le  Belemnitcs  digitalis  et  surtout  les 
ammonites  du  groupe  des  falciferi  (3). 

Au  sommet  même  du  càtcan,  les  jaspes  se  montrent  en  abondance  à  la 
surfare  du  snj,  enveloppés  d'argiles  ocrcuses  on  san[,^linei•  :  il  est  facile 
de  constater  (|ue  ces  cailloux  ne  présentent  pas  de  traces  de  remaniement. 

Apres  être  redescendue  dans  la  vallée  du  Sornin.la  Société  a  regagné  U 
Loire  qu'elle  a  traverséesur  le  pont  suspendu  qui  relie  Pouilly  et  Briennoo: 
elle  s'est  ensuite  dirij^M!  vers  le  nord  pour  aller  étudier  les  faits  intéressants 
signalés  par  M.  lirossard  dans  les  carrières  de  la  Tessonne.  Jusqu'au 
ravin  de  ce  nom  la  route  reste  sur  les  terrains  tertiaires;  mais  au-^ctà, 


(1)  Nous  lil.' 

rtnstii  |i.irlifnlLi>r  rantiimnoalibavc  .Im  li^inMi- 

ins,  dont  le  potclic  Je  T^bse. 

«ncoroilt'twiil. 

doit  61k  compila  au  nonibrc  dus 

niunuiiii'iilii  les  [ 

us  inli'ressanli  dt  l'art  roman 

(1.1  xu'  skVIc. 

<2)  P.  576  p 

SUiï. 

(3|D'a|trùsdfsnali-ii  rrrucillics  sut  K'g  IL'iti, 

^t.  Falirc  a  pu  donner  li  liste  suiianie  des  Tos- 

silïs  irouïrs  en 

o!  poini  riar  les  diïrrs  uifiiiliri-s 

d«  la  .Sodéld  : 

UeWnmitt*  di'jilallit,  Blainv. 

Amiiioni 

ta  rariabilif,  d'Orb. 

Inegularii,  Schl. 

Vaplarei,  d'()rb. 

triparlilus,  Stlil. 

sfqienfjnHs,  d'Orb. 

Amnmil 

)  hifiom.Urog. 

er««<.,,  PlûlI. 

ru-liatm,  Sriil. 

murmnalHS.  d'Obr. 

rtblïosia.  R.-ynèi. 

Xalicn  l'elops.  d'Orb. 

.\\,r>„amanui.  .nirU. 

Lima  ijal 

ej,  Opp. 

feH,  Opp. 

laactram 

3  dubiux.  So\ï. 

Lrrisoni,  Sinipî. 

X,,pula  llammtri,  Defr. 

ilernalii,  de  IJuch. 

rikalula 

\e.ptuBl,  d'Orb.  » 

— 

insignii,  SlIiuIj, 

Gryphea. 

sp- 

4878.  GR1JNEB.  — r  GOtRSE  DE  GHAKHEIT.  473 

dé  nombreuses  carrières  sont  ouvertes,  sur  les  bords  du  canal,  dans  les 
bancs  du  calcaire  à  entroques.  Ces  couches,  qui  se  trouvent  ici  k  une 
faible  bauteur  au-dessus  du  fond  de  la  vallée,  sont  géologiquement  supé- 
rieures k  celles  qui  couronnent  les  coteaux  de  S^-Nizier  et  les  collines  de 
la  rive  droite  de  la  Loire.  Il  y  a  là  entre  les  deux  côtés  du  fleuve  une 
dénivellation  considérable,  qui  atteint  80  mètres  et  qui  ne  peut  s'expliquer 
que  par  une  puissante  faille  qui  aura  relevé  toute  la  rive  droite  de  la 
Loire  depuis  Torigine  de  la  plaine'  de  Roanne  jusqu'à  Marcigny  et  au- 
delà  (1). 

L^  roche  exploitée  dans  les  carrières  de  la  Tessonnc  est  un  calcaire 
jaune,  lamellaire,  rempli  de  débris  de  coquilles,  mais  ne  présentant  que 
rarement  des  fossiles  entiers  :  elle  est  employée  tantôt  pour  pierre  à  chaux, 
tantôt  pour  moellon  ou  même  pour  pierre  de  taille.  Au-dessus  des  bancs 
exploités,  on  remarque  sur  quelques  points  des  bancs  minces  d'un  calcaire 
blanchâtre,  à  grain  très-fin,  que  tout  porte  à  assimiler  au  Circt  da 
Mont-d'Or  lyonnais  ;  entre  les  deux  systèmes,  se  trouve  un  lit,  de  0"*,40 
d*épaisseur,  d'une  marne  argileuse  bleue  qui  parait  fossilifère  :  malheureu- 
sement l'heure  était  déjà  avancée,  et  il  n'a  pas  été'possible  d'y  faire  des 
recherches  suffisamment  suivies . 

C'est  dans  ces  carrières  que  M.  Brossard  a  signalé  des  filons  d'une 
roche  éruptive,  amygdaloîde  par  places.  La  Société  a  pu  observer  cette 
roche  en  deux  points  différents  :  le  point  le  plus  intéressant  est  celui  qui 
correspond  à  la  coupe  donnée  plus  haut  (2)  par  M.  Brossard.  Le  filon  est  là 
nettement  visible  sur  les  deux  côtés  de  la  carrière  :  il  a  environ  2  mètres 
d'épaisseur  et  est  dirigé  N.  81**  E.  ;  il  paraît  plonger  de  88**  vers  le  nord  ; 
de  chaque  côté,  sur  une '  épaisseur  de  0"*,  40  environ,  le. calcaire 
est  rubéfié  et  durci.  A  la  partie  supérieure,  le  filon  a  été  raviné  en  même 
temps  que  le  terrain  jurassique  et  recouvert  par  une  nappe  épaisse  de 
sables,  avec  cailloux  de  jaspe  et  de  porphyre,  appartenant  à  la  formation 
du  terrain  tertiaire  supérieur.  La  roche  elle-même  est  noirâtre,  très-dure, 
et  ne  présente  pas  de  cristaux  apparents.  Presque  partout  elle  offre  de 
nombreuses  amygdales  de  spath  calcaire  :  elle  parait  devoir  être  rapprochée 
deâ  wackes  basaltiques.  Les  éboulis  et  Teau  qui  remplissaient  le  fond 
de  la  carrière  ne  laissaient  le  filon  découvert  qu'à  sa  partie  supérieure,  de 
telle  sorte  qu'il  n'a  pas  été  possible  [de  savoir  si  la  roche  conservait  la 
même  texture  en  profondeur. 

La  journée  étant  très-avancée,  la  Société  a  dû  regagner  ses  voitures  et 
rentrer  à  Roanne  ;  elle  a  suivi  la  rive  gauche  de  la  Loire,  et  un  peu  au 

(1)  On  peut  rapprocher  de  cet  accident  une  série  de  failles  N.-S.  signalées  par  M.  Ebray  en- 
tre CbarUeu  et  S^-Nizier  (Bull.  Soc.  géoL,  2*  série,  t.  XX,  p.  458). 
<2)  V.  ntprà,  p.  444. 

31 


i7t  LETALlOtS    ET    BAYAM.   —    HIKASSIQUE  BE   CHARLIEU.  6  Kpl. 

sud  de  Briennon,  elle  a  traversé  le  hameaa  de  M&latavi^rne,  dans  le  *^oisi> 
nage  duquel  une  cxploilatioii  d'argile  !i  tuiles  a  fourni  les  ossements 
emoyfe  à  la  Société  par  M.  Brossard;  on  a  vu  dans  le  comple-rendu  de 
la  première  séance  (1)  que  ces  osscmcnls  ont  êlé  détermines  par  M.  Poind. 

A  la  suite  du  compte-rendu  précédent,  MM.  Levallois  et  Batab, 
(jui  avaient  prolongé  leur  séjour  à  Charlieu  pendant  les  journées 
des  4  el  5  septembre,  rendent  compte  des  observations  qu'ils  ont 
faites  aux  environs  de  celle  ville,  dans  la  région  sise  h  l'est,  qui 
n'avait  pu  être  visitée  par  la  Société  dans  son  excursion  an  3  : 

Leur  but  était  d'étudier  l'oolithe  inférieure,  indiquée  principalemcsl 
dans  celte  région  là  le  long  de  la  vallée  du  Somin,  sur  la  carte  de 
M.  Gruner,  et  de  rechercher  s'il  existaildes  termes  de  la  série  basique  autres 
qneœux  qui  avaient  été  observés  à  Vougy.Pouilly  (2) et  S'-Niiier :  ceui- 
ci,  on  se  le  rapjielle,  ne  descendent  pas  au-dessous  de  la  zone  à  Grypkaa 
ohliqtta,  Goldf.,  ordinairement  considérée  comme  la  partie  inférieure  da 
lias  moyen  (sans  attacher  à  cette  expression  de  moyen  un  sens  prédi 
qu'elle  ne  peut  pas  comporter),  et  en  tout  cas  notablement  supérieure  k 
la  lone  k  G-  arcuata  ;  jiendant  que,  d'autre  part,  ces  mêmes  termes  ne 
s'élévcnl  pas  au-dessus  de  la  zone  à  Ammonites  bifrons. 

La  ville  de  Charlieu  est  dans  une  petite  plaine,  dont  le  sol  consiste  es 
sables  et  en  cailloux  appartenant  à  la  formation  tertiaire.  Le  terrain  se- 
condaire se  Iraliit  pourtant  déjà  eu  un  point  situé  aux  portes  de  la  ville, 
dans  la  berge  du  Rii  de  Be7.o,  petit  aflluenl  du  Sornin  venant  du  nord: 
on  voit  aUleurer  là  des  marnes  d'un  noirbleu,  évidemment  liasiques.  Nais 


fl)  V.  suprù,  p.  Uh, 

(2)  M.  Riyan  a  rarupilli  dans  ks  inarn 

Uclemmla  paxilloms.  Sclilulh, 
—         exillt.  d'Oi'b. 

tlmeii  acuticosla,  Goidr. 

Avlcuta. 

Pecten  jirisnix.  Schlolh. 

l'ilcalula  spinosa,  Soiv. 

Ottrta. 

Serpiila. 
Et  dans  les  calMircs  qui  <iuiiporlcnl  a 

Uekmnitct  aciilus,  Mllltr. 

Aetctila. 

—        S|>. 

Plicalula  spiaosa,  Soiv. 
Crtipliaa  ubliiiua,  GMt. 


Sthlolli. 


is  rouges  à  Plicalulcs  de  Pûnilly  : 

I  Waldkdrula  numlstnalls,  Lam.  sp. 

—  sp. 

Splrifer  verrucosii).  v.  Biich. 
!  Itlnjnckonella  vaTlabilit,  Schlalh.sp- 

j  —         /"urctJlo/o,  Tlifodorisp. 

Penlacrimis. 

Spongiaires. 
I  BrflDîoa/re». 

I  Terebraliila  nuhpunetala.  Da». 

I  Waldheimla  Causoniana,  SOri. 

—  ovatiiiima,  Quensl. 
j           Spirifer  Waleotti,  Dav, 

i  —      pinjuij,  Ziei  ? 

I  Rkynchinetla, 

1  Pentacrinus. 


1879.-  LEVALUnS  ET  BATAH.  — ^  lURASSIQUB  DB  CAAHUEC.  A7B 

œ  n'est  guère  à  moins  de  4  kilomètres  que  Ton  peut  généralement  obser- 
ver, du  côté  de  Test  et  du  nord-cst,  les  terrains  plus  anciens,  jusque  là 
Toilés  par  la  formation  tertiaire  :  roolithe,  le  lias,  le  porphyre  quartzifère. 

On  a  d'abord  suivi  une  route  vicinale  qui  se  dirige  tout  droit  à  Test  et 
atteint  près  du  village  de  Ghandon  le  vallon  du  Ghandonnct.  En  face,  au 
nord  de  ce  village  (entre  les  deux  moulins),  on  observe,  sur  la  berge 
gauche  ou  nord  de  la  route,  une  série  alignée  horizontalement  de  blocs  de 
jaspe,  empâtés  dans  une  terre  mamo-caillouteuse  fort  difficile  à  caractéri- 
ser. La  surface  de  ces  blocs,  altérée  par  Taction  de  Tatmosphère,  se  présen- 
ta blanchie  et  rugueuse  ;  mais  à  Imtérieur  le  jaspe  a  une  cassure  lisse  et 
conchoîde.  Sa  couleur  est  pâle,  d'un  gris  jaunâtre.  L  un  des  échantillons 
recueillis  montre  du  peroxyde  de  manganèse  concrétionné,  luisant,  y 
formant  comme  un  enduit. 

!  Les  fossiles  n'y  sont  paé  abondants.  Cependant  on  a  trouvé  dans  un 
seul  bloc  plusieurs  exemplaires  d'un  échinodcrme,  très-probablement  le 
CMyritcs  rinaeiis,  Desmoul.,  qui  se  rapporte  à  Toolithe  inférieure  ;  on  y 
a  TU  aussi  une  Limea. 

A  ne  considérer  que  leur  niveau  absolu,  ces  jaspes  sont  certainement  in- 
férieurs au  calcaire  à  entroques,  qui  est  exploité  un  peu  plus  au  nord  sur 
la  côte  ;  mais  comme  ils  ne  gisent  pas  précisément  au-dessous  de  ce  calcaire, 
mais  sur  le  penchant  de  la  côte,  il  est  difficile  d'affirmer  qu'ils  sont  là 
dans  leur  position  originaire,  et  qu'ils  n'ont  pas  été  remaniés  à  l'époque 
tertiaire  ou  quaternaire. 

En  suivant  toujours  la  route  vers  l'est,  on  arrive  sur  le  territoire  de  Mars  ; 
et  tout  contre  l'auberge  Denis,  on  voit  en  contrebas  de  cette  route  une 
carrière  aujourd'hui  abandonnée,  précédemment  exploitée  pour  un  four  à 
chaux,  oii  se  montrent  9e  rares  bancs  de  calcaire  gris  alternant  avec  des 
mânes  de  même  couleur  et  présentant  les  mêmes  caractères  connus  du 
lias  moyen,  comme  le  nu)ntre  la  liste  suivante  des  fossiles  qui  y  ont  été 
recueilliis  :  ' 


Ammonites  HerUeyij  Sow. 
Belemnites  davatui,  Blainv. 
—       umbilicatus,  Blainv. 


Belemnites  Bruguierei,  d*Orb. 
Waldheimia  numUmalis,  Lam.  sp. 


Dans  la  partie  supérieure  de  la  carrière,  on  voit,  par  places,  des  colo- 
rations d'un  rouge  très- vif ,  se  concentrant  dans  des  plaques  de  fer  oligiste 
concrétionné  ou  hématite  rouge,  de  plusieurs  millimètres  d'épaisseur,  qui 
encroûtent  parfois  les  fossiles.  Un  fragment  d'ammonite,  qui  rappelle 
VA.  fimbriattis^  a  été  recueilli  en  cet  état. 

De  l'autre  côté  de  la  route,  et  en  contrehaut  par  conséquent,  il  existe 
une  autre  excavation,  ouverte  sans  doute  pour  y  rechercher  de  la  pierre  à 
chaux  ou  de  l'argile  à  tuiles.  On  y  observe  beaucoup  de  cristaux  de  gypse  ; 


176  LETALLOIS  ET  SITIK.  —  JURASSIQUE  DE  CSAIIUEO.         6  l^t. 

aussi  les  ammonites  y  sont-elles  souvent  pyritisécs.  Ici  d'ailleurs  les  bélem- 
nites  sont  particulièrement  abondantes  ;  et  voici  la  liste  des  fossiles  qui 
y  ont  été  recueillis  :  ^h 

Ammonita  margarllatwi,  MonlT.  sp.      |  Avlcula  Imegulfali^f,  Sow.        ^^H 
lieltmailu  umbiUcatm.  Ùainv.  —        i^.  ^^H 

—        elavaltt»,  Blainv.  1  nhyncJionella,  sp.  ^^^| 

Inoetramus  venlrleoiui,  Sow.  ap.  j  WaUhelmiaaumiimatii.ljiD.tf. 

Ici  encore  on  ne  rencontre  donc  que  les  caractères  du  lias  moyen  ;  d 
bicatât,  le  vallon  du  Cliandonnet  remontant  vers  l'est,  on  se  trouve  eo  plein 
porpbyre. 

La  deuxième  course  a  été  faite  sur  la  route  départementale  qui  sort  de 
Charlieu  dans  la  direction  nord-est,  en  passant  par Saint-Denis-la-Cabane. 
C'est  seulement  à  6  kilomètres,  en  regard  du  village  de  Maizilly,  que  le 
terrain  secondaire  se  montre.  On  voit  là,  sur  le  bord  droit  de  la  mate, 
un  petit  arrachement  d'où  l'on  a  entrait  quelques  matériaux,  qui  conâs- 
lent  en  un  grès  très-résistaut,  pas-sant  par  parties  au  poucUngue,  mais 
dont  les  éléments,  dans  tous  les  cas,  sont  Tortemcnt  soudés  cntr 'eux,  comme 
par  Teflfet  d'une  énergique  action  chimique.  C'est  là  le  caractère  de  l'arVose; 
mais  ce  caractère,  que  tout  grés  peut,  comme  on  le  sait,  revêtir  dans  des 
circonstances  particulières,  indépendantes  de  l'époque  oii  s'est  opéré  son 
dépAt,  ne  sauniit  sufiîre  à  la  détermination  du  rang  que  le  grès-arkose 
en  question  occupe  par  rapport  aux  dépAts  liasiques  de  la  contrée.  Âa- 
ddk  d'ailleurs,  comme  en-deçà,  on  est  exclusivement  dans  le  porphyre. 

Oïl  y  est  enniri'  ijuimil  on  atteint  le  Heu  dit  Au  Perron,  situé  au- 
delà  du  pli  très-marqué  vers  le  sud  qui  est  dessiné  là  par  la  roule. 
Mais  si  de  ce.  point  on  se  dirige  vers  le  hameau  de  Fayard  (commune 
de  Mai/illy),  on  ne  tarde  pas  à  rencontrer  un  champ  duquel  on  a  extrait 
autrefois  un  calcaire  gris,  qui,  par  les  deux  fossiles  que  l'on  y  a  rencontrés: 
—  Grjiphœa  oWi9Ufl,Goldf.,et  Waldbeimia  Causoniana,  d'Orb.,— se 
rattacherait  aux  bancs  observes  dans  les  carrières  de  la  Rajasse  et  de 
Pouilly. 

Ici,  comme  à  Mars,  la  roche  liasîque  a  été  injectée  de  fer  oxydé  rouge  ; 
mais  les  sources  ferrugineuses  y  ont  été  accompagnées  d'autres  sources 
qui  ont  donné  lieu  à  un  développement  de  calcaire  cristallisé  à  belles  colo- 
rations roses  et  vertes  ;  et  de  tout  cela  résultent  des  sortes  de  brèches  dont 
la  singularité  est  tout  d'abord  frappante  en  un  pareil  gisement. 

lia  troisième  course  a  eu  lieu  dans  le  vallon  du  iiotorel ,  qui  vient  se  Jeter 
dans  le  Snrnin  un  peu  en  amont  de  Sitint-Denis-la-Cabane,  au  hamean 
de  la  Fabrique.  C'est  dans  la  presqu'île  formée  par  la  rencontre  de  ces 
deux  cours  d'eau,  que  s'étend  l'oolithe  inférieure,  en  même  temps  que  le 
lias  continue  à  s'y  montrer. 

Le  lias  a  pu  être  observé  facilement  dans  la  c6le  qui  fait  face  au  rnoolia 


n 


Grypkœa  obliqua,  Goldf. 
Waldheimia  Cawonlana,  d'Orb. 
Pentacfinuiy 


IS73.  LBTALLOIS  ET  BATAN.  —  JURASSIQUE  DE  CHARUEU.  477 

situé  à  2S00  métrés  environ  du  confluent  et  près  duquel  est  établi  un  four  à 
chaux.  C'est  précisément  le  lias  que  Ton  exploite  dans  cetle  côte  pour  Talimen- 
tati<m  dudit  four.  Il  y  est  mis  à  nu  dans  une  coupe  qui  présente  succès- 
âyeinent,  en  montant  :  du  grès,  —  des  bancs  de  calcaire  gris  exploité, 
avec  marnes  intercalées,  —  du  grès,  —  des  bancs  de  calcaire  gris  exploité, 
a?ec  marnes  intercalées. 

On  n*a  pas  trouvé  de  fossiles  dans  la  carrière*  inférieure  ;  mais  on  a 
pu  en  recueillir  dans  les  bancs  exploités  au  niveau  supérieur,  un  certaii^ 
nombre  qui  ont  été  déterminés  par  M.  fiayan  comme  il  suit  : 

BelemiUtei  aeutus,  Miller  ? 

Homomya  vtniricota,  Ag. 

Cardium. 

Pecten  textorius,  Schloth. 

et  dont  Tensemble  rappelle  ceux  de  la  carrière  de  la  Rajasse,  visitée  par 
la  Société  dans  la  journée  du  3. 

Le  grès  intercalé  enV%  les  deux  niveaux  du  calcaire  exploité,  a  pu  être 
observé  de  près,  parce  qu'il  s*y  trouve  un  arrachement  pratiqué  sans  doute 
pour  en  extraire  quelques  matériaux  de  construction.  Il  a  environ  2  mètres 
d*^[Mdsseur.  On  n'a  pu  y  découvrir  aucun  fossile  ;  il  ne  fait  point  d'ailleurs 
effervescence  avec  les  acides.  Il  est  en  partie  tendre  et  en  partie  très-résistant  : 
aoit  à  gros  grams  de  quartz  hyalin  agrégés  sans  ciment  visible  et  figurant 
de  Tarkose,  soit  compacte  à  l'instar  d'une  quart^ite,  et  laissant  seulement 
Yoir  quelques  grains  hyalms  au  milieu  du  ciment  siliceux  devenu  assez 
prédominant  pour  constituer  à  vraiment  dire  la  roche.  Ce  qu'il  importe 
de  remarquer,  c'est  que  ce  grès,  ainsi  incorporé  dans  le  lias  moyen,  n'en 
pourrait  pas  moins  être  très-justement  confondu,  pour  son  fades^  avec 
maint  édiantillon  provenant  du  grès  rhétien,  le  grès  infrà-liasique  de 
la  Carte  géologique  de  la  France. 

Les  carrières  dont  il  s'agit  sont  situées  sur  le  territoire  de  Barnay,  qui 
qipartient  déjà  au  département  de  Saône-et-Loire  ;  on  est  en  ce  point 
à  l'altitude  de  320  m.  environ,  tandis  que  le  sommet  de  la  côte,  occupé 
par  le  calcaire  à  entroqucs,  atteint  celle  de  390  m. 

Néanmoins,  quand  on  descend  de  ces  carrières  pour  gagner  le  hameau 
de  la  Fabrique,  c'est-à-dire  en  marchant  au  S.  0.  comme  le  vallon,  on 
tombe,  à  mi-distance  environ  et  au  niveau  approché  de  295  m.,  sur  le 
chemin  qui  suit  le  bord  de  la  prairie,  sur  de  grandes  exploitations  ayant 
tonte  la  hauteur  du  cAteau,  ouvertes  dans  le  calcaire  à  entroques,  et  qui, 
à  partir  de  là,  se  développent  sans  interruption  jusqu'audit  hameau.  Cet 
abaissement  de  niveau  du  calcaire  à  entroques  au-dessous  du  lias  est  en  rap- 
port avec  la  pente  des  couches,  qui,  d'après  M.  Gruner,  serait  de  8  à  10 
degrés  vers  l'ouest  un  peu  sud,  le  vallon  desc^dant  lui-même  dans  la 
dn  5ud-ouest. 


^ 


i78  LEVAJXOIS   El    BATAIf.   —  JORASSIQVE   BE  CHARLUO.  6  KpL 

Dans  CCS  conitlions-Ià,  on  aurait  pu  espérer  rencontrer  siic«e8s!vemcDl, 
dans  le  trajet  compris  eulre  les  carrières  du  lias  moyi'n  et  celles  de  l'ooG- 
thc,  les  diverses  assises  liasiques  qui  séparent  lutliilucllcmcnt  ces  deos 
horizons  ;  maie  après  avoir  suivi  {lendaut  qiieitluc  tempe  tes  traces  da 
lias  moyen,  la  nature  géologique  du  sol,  où  le  porpliyre  se  manifestait 
d'ailleurs  h  chaque  pas,  a  uni  par  se  dérober,  et  l'oa  est  arrivé  k  l'uoUtbe 
sans  avoir  vu  sa  gapcrpo.silioii  sur  le  lias  supérieur.  Cependant  une  bonne 
chance  était  réservée  aux  observateurs  parla  découverte  que  fît  &t.  Itayan, 
dans  la  première  carrière,  d'une  faille  présentant,  sur  sa  lèvre  orientale, 
le  calcaire  à  eutroques  appliqué  sur  une  marne  bleue,  où  il  a  pu  re- 
cueillir :  Ammonites  opalimis,  Rein,  sp.,  A.  aalensis,  Ziel.,  Ùclem- 
nites  Rkenamis,  0pp.,  fossiles  connus  pour  appartenir  au  lias  le  plus 
supérieur. 

La  disposition  de  cet  accident  est  représentée  par  les  plan  et  cuupc 
figurés  sous  les  n<"  1  et  2  de  la  planche  X  et  qui  sont  dus  il  la  coinplaisaDcc 
de  M.  Sieglef. 

La  faillcest  orientée  sur  N.  20°  0.  —  S.  20\  E.  ;  elle  coupe  la  vallée 
prcsqu'ii  angle  droit.  L'intervalle  qui  sépare  les  doux  lèvres  est  de  1*",50, 
rempli  par  un  brouillage  ou  amas  de  roches  entassées  sans  ordre,  et, 
comme  k  l'ordinaire,  avec  apparitîo^  d'une  source.  Les  éléments  manquent 
pour  dire  de  combien  la  lèvre  orientale  a  été  relevée  ou  la  lèvre  occiden- 
tale abaissée. 

Les  carrières  de  ce  coteau  sont  principalemenl  exploitées  pour  pierres 
de  taille,  k  raison  de  la  puissance  trcs-cousidérable  qu'y  affectent  les 
assises  du  calcaire  à  cnlroques.  Le  front  des  carrières  est  coupé  à  pic ,  sur 
une  hauteur  de  25  à  30  mélres.  Cette  disposition  du  travail  résulte  de 
la  disposition  même  du  g!le  :  le  massif  calciiire  étant  traverse,  parallèle- 
ment A  la  direction  de  lacôle,  par  de  larges  crevasses  verticales,  remplies 
de  sables  et  de  cailloux,  et  dans  le  sens  pcrpcudiculaire,  par  d'autres  fentes 
moins  iinpoilantes.  11  se  tiouve  ainsi  divisé  naturellement  en  énormes 
masses  parallélipipédiques.que  l'on  abat  d'un  seul  coup  à  laiwudrc  comme 
des  pans  de  muraille,  sauf  k  subdiviser  ensuite  la  masse  une  fois 
abattue. 

La  pierre  est  d'un  bel  échantillon  ;  elle  est  d'un  jaune  clair,  et  présente 
un  grain  uniforme  et  bien  défmi  par  les  lamelles  spalbiques  dont  elle  est 
composée,  cl  qui,  confondues  sous  la  désigualtou  i'cntroqiics,  ont  donné 
son  nom  à  ce  calcaire. 

Elle  ne  renferme  que  peu  d'espèces  fossiles  ;  maison  a  pu  y  recueillir 
en  grand  nombre  des  radioles  (et  quel({ues  tests  aussi)  de  deux  échinoder- 
mm:  Cidariscucuirtifcra,\'^.  {^Courlcaudina,  Coll.),  et  Cidaris 
Zscliolihei,  Desor.  Les  déiris  de  ces  radioles  ont  sans  doute  fourni  une 


1878.  "     Dounui.  —  âge  des  calcairbs  de  la  kajassb.  170* 

pande  part  des  soi-disant  entroc[acs.  Voici  d'ailleurs  la  liste  des  autres 
fofisiles  que  M.  Bayan  a  reconnus  dans  ces  carrières  : 


BeUmnita. 

Amnumiteê  Parkiniani,  Sow. 

PUgioitoma. 


Ostrea  flabelloides,  Lam. 

Rhjfnchonella. 

MorUlivaulUa, 


La  conclusion  des  observations  dont  il  vient  d'être  rendu  compte,  c*est 
{u'on  n'a  point  vu  de  couches  liasiques  descendant  au-dessous  de  la  zone 
ï  Gryphœa  obliq^ia,  Goldf.,  déjà  constatée  par  la  Société  à  la  Rajasse  ; 
nais  qu'on  a  reconnu  les  couches  suprêmes  du  lias  supérieur,  celles-là 
némes  auxquelles  le  calcaire  à  entroques  est  habituellement  superposé  et 
joi  sont  caractérisées  par  V Ammonites  AalensiSj  Zieten. 

M.  Ebrat  regrette  de  n^avoir  pu  accompagner  la  Société  dans  son 
szcorsion  de  mercredi.  11  rappelle  qu'il  a  déjà  fait  observer  (1)  que  la 
apTphée  si  abondante  aux  environs  de  Charlieu  dans  les  calcaires  ex- 
ploités pour  pierre  à  chaux,  doit  être  rapportée  à  la  Gryphœa  obliqua 
M  non  à  la  G.  cymbium,  et  par  suite  ces  calcaires  représentent  non  le 
lias  moyen  mais  la  partie  supérieure  du  lias  inférieur.  Les  couches  qui 
Bont  immédiatement  superposées  renferment  VAmm^nites  fim^riatibs 
G[ui  caractérise  la  base  du  lias  moyen.  M.  Ebray  ajoute  qu^il  a  reconnu 
m  plusieurs  points  les  couches  à  gryphées  arquées  qui  forment  la  base 
in  lias  inférieur,  et  il  se  met  à  la  disposition  des  membres  qui  désire- 
raient les  visiter  avec  lui. 

MM.  Batan,  Ebrat  et  db  Rouvillb  échangent  quelques  observations  au 
sujet  de  la  limite  à  établir  entre  le  lias  inférieur  et  le  lias  moyen. 

M.  Ebbat  signale  dans  le  coteau  de  St-Nizier  de  gros  bancs  de  calcaire 
avec  Pecten  wquivalvis,  comme  représentant  lelias  moyen  proprement  dit* 
Ces  bancs  de  calcaire  sont  supérieurs  aux  marnes  à  béiemnites. 

H.  Grunbr  rappelle  que  la  détermination  contestée  de  la  grypbée  si 
abondante  à  Pouilly  et  à  Charlieu^  est  due  à  M.  d^Archiac  :  il  lui  a  soumis 
une  série  d'échantillons  provenant  de  ces  localités  et  qui  ont  été  déterminés 
les  ans  comme  Gryphxa  cymbium,  les  autres  comme  G,  obliqua.  Il  s'est 
dès  lors  cru  autorisé  à  placer  ces  couches  dans  le  lias  moyen. 

M.  Ebrat  insiste  sur  les  variations  de  formes  que  présentent  les 
huîtres  diaprés  leur  mode  d'attache  et  leur  habitat,  et  sur  les  causes 
d'erreur  qui  peuvent  en  résulter  pour  les  déterminations  spécifiques  de 
ces  animaux. 

M.  DouviLLÉ  fait  observer  que  la  faune  des  calcaires  de  la  Rajasse  se  re- 
trouve dans  le  département  du  Cher,  où  elle  occupe  un  niveau  parfaite- 
ment défini  entre  les  calcaires  à  OsLrea  arcuata  et  les  marnes  à  Tere^ 


(X)BuU.  Soe.  gM.,  2«  série,  t.  XX,  p.  441  ;  1863. 


180  mCBEIflâjf.  —  BOGBB  AUPIITE  DE  U  TBSSOHHB. 

brafula  tmmisinalis  eià  Axinwnttes  ibca:  ;   dans  celle  région  elle  ren- 
ferme VA.  oxijnotus.  Ce  sont  les  couches  de  passage  du  lias  inforieur 
lias'  moyen. 

M- Ebb&t  revient  sur  la  rormalîon  des  argiles  à  jaspes,  qui,  A'i\ 
lui,  [irovicanciit  de  la  destruction  des  concbes  de  calcaires  avec  jaspes 
qui  coDStiluent  la  base  de  l'oolitlie  infiirieure.  Quand  on  peut  voir  ces 
couches  à  découvert,  on  constate  que  ces  jaspes  se  présentent  sous  forme  de 
plaques,  tandis  que  dans  les  argiles  à  jispes  les  cailloux  sont  loujours  ar- 
rondis. 

M.  GncNsn  répond  qu'il  a  toujours  indiqué  ce  caractère  comme  dîs- 
linclif  entre  les  argiles  à  jaspes  jurassiques  et  les  dépQls  analo|!;ues  remaniés 
à  l'époque  tertiaire  ;  il  diiïèrc  d'opinion  avec  H.  Ebray  encequ*îl  croit 
que  les  jaspes  jurassiques  sont  associas  à  dcvérilablessrgiles,  et  il  cite  les 
environs  de  Chandon  où  ces  argiles  sont  exploitées  pour  une  tuilerie  dios 
le  voisinage  immédiat  des  jaspes  tabulaires  situés  au-dessous  (1). 

U.EoRAT  est  porté  à  considérer  ces  argiles  comme  dépendant  du  lias 
supérieur. 

M.V.DssHATEs  Tait  ressortir  l'analogie  qui  existe  entre  la  roche  éruptive  de 
la  Tessonne  et  les  spilites  du  Drac  :  on  y  rencontre  les  mêmes  amandes 
de  chaux  carbonate  et  dans  la  pâte  les  mômes  pùlleties  de  (er  oligiste. 

M.  Gni'NRii  ,1  signalé  prés  île  Comlires  (2)  um  roche  aniygdaloïiîe  à 
noyaux  calcaires,  d'origine  douteuse. 

M.  GuïERDET  cite  des  roches  basaltiques  d'une  nature  analogue  à 
GundersholTcn  (Bas-Rhin),  au  milieu  des  marnes  du  lias  supérieur,  eit.; 
dans  ces  points  les  couches  jurassiques  sont  rubéfiées  au  coniacl  de  li 
roche  oruptive, 

M.  Fabhk  a  rencontré  une  roche  de  mémo  nature  au  milieu  des  calcai- 
resjurassiijuesaveccouches  deslipite,  auxVignes,  commune  de  Sainl-Prejel- 
du-Tarn  (Lozère). 

M.  Michel-Lévï  demande  quel  est  l'âge  des  sahlcs  qui  rccouvrenl  li 
roche  éruplive  dans  les  carrières  de  la  Tessonne. 

M.  GnuNBH  répond  qu'il  les  croit  tertiaires  et  du  même  âge  que  les  ss- 
hles  de  la  Sologne  [3). 
M,  Miciiel-Lévt  signale  l'analogie  de  la  roche  de  la  Tessonne  avec  Ik 


It)  DeiCT.  géol.  de  la  Loire,  p.  3S1. 
(!)  Id.,  p.  59â. 

(3)  S'U  en  est  ainsi,  les  éruplions  basalliques   uiit  coniniencii  avanl  h  fin  de  li  fi^"»'' 
lerliaini  (nofe  du  Stcrétairt). 


1873.  IfOELAS.  —  MARDELLES  ET  MACHEFER.  481 

K^ackes  de  Joacliimsthal  :  ces  roches  ont  été  rencontrées  jusqu'à  de  gran* 
des  profondeurs,  toujours  à  Tétat  de  "wacke  terreuse,  ce  qui  sembla  indiquer 
qu'elles  ne  sont  point  un  produit  d'altération,  mais  qu'elles  proviens 
nent  d'éruptions  boueuses. 

M.  Ebrat  demande  s'il  est  possible  d'attribuer  au  porphyre  sous-jacent 
les  modifications  diverses  et  notamment  les  imprégnations  de  silice  que 
présentent  les  couches  inférieures  du  lias. 

M.  Grunbr  répond  que  ces  modifications  ne  sont  pas  dues  i  la  roche 
éruptive  elle-même,  mais  aux  sources  thermales  qui  en  sortent  et  qui  sont 
toujours  chargées  de  matières  minérales.  Des  modifications  de  même  nature 
se  retrouvent  surtout  le  pourtour  du  Plateau  central  :  au  contact  des  ro- 
ches cristallines,  divers  étages  du  terrain  jurassique  sont  imprégnés  de 
quartz,  de  sulfate  de  baryte  et  môme  de  galène. 

M.  Michkl-Lbvt  rappelle  que  depuis  longtemps  déjà,  M.  de  Beust  a  rap- 
proché des  Spatgœnge  de  Freiberg  les  filons  qui  ont  donné  naissance  i  Tar- 
kose  du  Morvan.  Le  remplissage  de  ces  filons  parait  s'être  prolongé  pendant 
toute  la  période  liasique. 

MM.  Lbvallois  et  Ebrat  échangent  quelques  observations. 

Le  secrétaire  donne  lecture  de  la  communication  suivante  adres- 
sée à  la  Société  par  le  Docteur  Fr.  Noëlas,  de  Roanne: 

HOTE  SUA  LES  MARDELLES  ET  LES  SILEX  TAILLÉS  DES  HACHEFERS  DE 

LA  PLAINE  DE  GOMBRET  PRÈS  ROANNE, 

par   M.    NOBLAS. 

La  plaine  qui  s^étend  à  Touest  de  la  ville  de  Roanne,  entre  la  berge 
géologique  de  la  Loire  et  les  montagnes,  était  naguère  occupée  par  les 
débris  d  une  forêt  antique,  le  Bois-Gombret,  qui  a  à  peu  près  disparu 
par  des  défrichements  récents. 

Ces  défrichements  ont  permis  d'étudier  le  terrain.  Nous  passons  sous 
silence  les  voies  gauloises  et  romaines  et  autres  antiquités  que  le  sol  a  ré- 
vélées, n'appelant  l'attention  des  géologues  que  sur  deux  points  délicats 
se  rapportant  à  leurs  études. 

Sur  les  plateaux,  comme  sur  les  parties  déclives  et  dans  les  replats 
des  terrains  quaternaires  qui  constituent  la  superficie  du  sol,  on  remar- 
que de  nombreuses  dépressions,  en  forme  de  réservoirs,  que  les  gens  du 
pays  appellent  put  te,  servas,  redoutes. 

De  forme  arrondie,  ovale,  plus  ou  moins  irrégulière,  ces  excavations 
sont-elles  naturelles,  ou  ont-elles  été  pratiquées  de  main  d'honune  ? 


M  ROELU.  —  HÀR&RLUB  FF  aiCBEniK.  6  Mpt! 

Lcnr  diamËtre  varie  de  quelques  mèlres  à  cinquante  mi^lres  et  plos;  tao- 
tin  pourvues  d'un  fossé  d'écAukment  que  le  rejel  des  Icrres  sur  les  bords 
nous  ^t  considérer  coEnmc  relativemenl  moderne,  tantôt  absolument 
dépounues  de  ce  fossâ,  elles  n'offrent  elles-mêmes  aucun  vestige  de  l'a- 
monccllemeat  des  terres  qui  en  auraient  été  retirées. 

Leur  profondeur  ordinaire  est  de  3  à  4  mëlrcs  ;  elles  ont  été  crca- 
sces  par  ud  agent  inraunu  dans  les  terraias  qualcinaircs  et  dans  l'argilo 
tertiaire  de  la  plaine,  exploitée  par  les  tuileries  ;  ce  fond  imperméable  re- 
tient l'eau  et  explique  les  fosses  de  dessècbemcnt  ;  elles  sont  presque 
toujours  pleines  d'eau  et  de  matière  tourbeuse  :  quelques-unes  cependant 
ont  été  détruites  et  comblées. 

C'est  dire  malheureusement  qu'aucun  sondage  ni  fouille  s~icali&qae    . 
n'y  ont  clé  pratiquées  (leur  découverle  est  toute  rcccatc). 

Nous  les  avons  soigneusement  piquées  sur  unrdevé  de  la  carte  de  l'É- 
tat-major  ;  et  nous  avons  pris  bonne  note  des  objets  qui  y  ont  été  trouvés 
et  dont  quelques-uns  sont  en  notre  possession. 

Les  pièces  de  bois  de  ch^nc  noirci  et  durci  en  plateaux  et  en  pilotii 
nous  ontfaitpenser  aux  élablissemenls  lacustres;  l.'sgrands  fragments  de 
claies  d'osier,  garnies  de  mousses  bien  conservées  et  tapissées  d'un  enduit 
d'argile  battue,  noua  ont  confirme  dans  cette  conjecture,  appuyée  encore 
par  des  fragiments  de  poterie  noire  grossie,  k  gros  grains  silîccus,  k 
reliefs  empâtés,  et  par  des  hachettes  ou  outils  de  pierre,  silos  simple- 
ment éclatés  ou  appartenant  à  la  pierre  polie,  ainsi  que  par  des  scories  et 
des  matières  vitrifiées  ou  fondues. 

Il  est  vrai  qu'on  y  trouve  en  môme  temps  des  choses  bien  modernes  : 
des  marmites,  des  vases  pleins  de  grosses  balles  de  mousquet,  des  débris 
de  cheminées,  qui  justiûeraieat  la  tradition  et  le  nom  de  redoutes  que 
les  paysans  leur  donnent,  en  les  attribuant  aux  guerres  de  la  ligue  (les 
affreux  souvenirs  de  ces  dernières  guerres  vivent  encore  parmi  eux).  L'ar- 
chéologie résoudra  peut-être  ce  problème,  mais  nous  ne  pouvions  pas 
oublier  de  vous  signaler  ces  intéressants  refuges  communs  aux  hommes 
primitifs  et  occupés  en  temps  de  guerre.  A-t-on  utilisé  des  dépressions 
naturelles  ?  A-t-on  creusé  ces  cxcaxalions  en  ayant  soin  d'égaliser  le 
terrain  ? 

Autour  de  ces  mares  (mardellcs  celtiques,  si  vous  voulez  ;  on  en  a  ré- 
cemment prononcé  le  nom  au  congres  archéologique  de  Ghàleauroux),  on 
remarque  du  héton  romain,  etc. ,  et  des  tas  du  conglomérat  ferrugineux  con- 
s  nos  plaines  sous  le  nom  de  mâchefer,  le  désespoir  de  l'agricul- 


^jadansm 
iturfa 


m  une  argile  tertiaire  compacte  et  imperméable  retient  les  eaux 
Face,  en  contact   permanent  avec  les  graviers  siliceux  et  les 


4873.  siAifCE.  isà 

matières  (M'gaiiiqaes  foamies  par  les  plantes  et  les  fumiers,  cette  produc- 
tion singulière  se  retrouve,  semblable  à  des  scories  de  forge  et  faisant 
illusion  à  un  examen  superficiel.  Â  vous,  Messieurs,  d'asseoir  la  théorie 
de  la  formation  de  ce  conglomérat  ;  nous  nous  permettons  humblement  de 
comparer  cette  formation  à  celle  de  certaines  pierres  artificielles  moulées 
par  des  procédés  particuliers  ;  le  sable  siliceux,  une  faible  partie  d'argile, 
les  déchets  plus  ou  moins  ferrugineux  et  sulfureux  des  usines,  en  font  le 
principe;  Teau,  Targile  ocracée  et  ferrugineuse  décomposée  par  les  sul- 
fures des  matières  organiques,  offrent  des  analogies  de  composition. 

Le  cultivateur  arrache  à  grand  peine  ce  conglomérat  aride,  imperméable, 
à  profondeur  de  labour  ;  malheur  à  lui,  dit-il,  s'il  en  laisse  les  braises,- 
le  raichefer  se  reforme  ;  une  période  de  dix  à  douze  ans  suffit  pour  cela. 

J*abrège,  en  ajoutant  que  le  drainage  est  un  grand  moyen  d'empêché 
cette  formation  (il  est  constant  que  le  drainage  dans  des  conditions  ana- 
logues réussit  bien  dans  le  département  des  Landes).  L'usage  de  la  chaux 
comme  grand  diviseur  et  modificateur  du  terrain  a  aussi  beaucoup 
diminué  les  bancs  de  mâchefer.  Cette  véritable  couche  adventice  est  enva- 
hissante, et,  permettez-moi  l'expression,  elle  grippe  tout  ce  qu'elle  touche; 
o'est  là  oii  nous  en  voulions  venir. 

Il  n'est  pas  rare  de  trouver  dans  sa  masse  de  petites  pierres,  des  frag- 
ments de  bois  et  enfin  des  silex  :  on  sait  combien  ces  silex  sont  rares 
sur  la  rive  gauche  de  la  Loire  ;  de  magnifiques  silex  taillés  (simplement 
éclatés),  admirablement  patines,  ont  été  rencontrés  dans  ces  productions; 
nous  en  présentons  un  spécimen  qui  porte  encore  de  menus  fragments  du 
conglomérat.  Or,  de  l'avis  des  géologues,  ce  mâchefer  appartient  à  la 
oottche  tertiaire  supérieure  ou  pliocène  ;  la  présence  bien  constatée  de 
silex  travaillés  dans  cette  couche  est  pour  eux  d'une  importance  extrême. 

M.  Tabdt  fait  observer  que  les  couches  de  mâchefer  se  retrouvent  par- 
tout où  les  terrains  diluviens  anciens  n^ont  pas  été  recouverts  par  les  terras* 
ses  quaternaires. 

M.  Gbuner  explique  en  quelques  roots  le  mode  de  formation  de  ces  con* 
glomérats  :  ils  reposent  toujours  sur  un  sous-sol  imperméable,  qui  a  donné 
facilement  naissance  à  des  marécages;  dans  ces  conditions,  on  observe  très- 
fréquemment  des  dépôts  ferrugineux  provenant  de  la  décbmposilion  de  sels 
de  fer  à  aci  Jes  végétaux.  Encore  maintenant  à  Roanne,  on  connaît  une  source 
minérale  froide  qui  dépose  du  creuate  et  de  Tapocrenate  de  fer,  et  des 
sources  de  cette  nature  peuvent  reproduire  actuellement  des  conglomérats 
analogues  au  mâchefer.  Les  minerais  des  lacs  en  Suède  continuent  à  se  for- 
mer de  nos  jours. 

M.  Gruner  rend  compte  de  rexcursion  que  la  Sooiétd  a  faite 


dans  les  moalagnes  de  la    Madelaine,  escursioa  qui    a  duré  trois 
jours,  les  jeudi  4,  veadredi  5  cl  samedi  6  septembre  : 

COHPTE-RZHOI]  DES  COCaSES  FAITES  DANS   LES   UOSTAGHES  DE  LÀ 

MADELAINE, 

par    M.    GRUNER. 

Première  journée  (jeudi},  de  Roanne  à  Saint-Just-en-Chevalet. 

La  Société  a  suivi  l'ancicnae  route  de  Roanne  à  Saint-Just-fn-Ghevalct; 
'  elle  a  d'abord  traversé  la  plaine  tertiaire  qui  s  elend  jusqu'au  pied  des 
monlagnes  de  la  Madelaine.  Un  peu  avant  d'atteindre  le  village  de  Ville- 
montais,  les  premiers  contreforts  s'élèvent  brusquemeul  et  en  pente  três^aide 
au-dessus  de  la  plaine.  Ou  commence  à  voir  apparaître  de  nombreux  Irag- 
tncnls  de  ces  belles  roches  porphyriques  signalées  depuis  longtemps  au 
col  de  Fridifon  cl  aui  environs  du  Chériez(i),  et  dont  certaines  rariélcs 
ressemblent  k  s'y  méprendre  au  porphyre  violet  de  Suède.  Les  premiers 
écbanlillons  rencontrés  présentent  une  pâle  porcclaniquc,  vert  fonce, 
au  milieu  de  laquelle  on  distingue  de  nombreux  cristaux  de  feldspath  à 
^ine  colorés  et  souvent  translucides  :  ces  cristaux  sont  bien  développés 
L  et  à  coDlours  parfaitement  nets  ;  les  cristaux  d'orlbose  sont  blancs  on  lé- 
gèrement teintés  de  rose  ;  les  cristaux  d'oligoklaSc,  nettement  striés,  sont 
légcreuiiinl  verdàlros.  Le  quarU  ot  le  mica  piiraissfnt  manquer  compléle- 
mcnt. 

En  approchant  du  col,  la  roche  change  un  peu  d'aspect  :  la  pâte 
passe  au  brun,  et  les  cristaux  de  feldspath  un  peu  plus  ternes  tranchent 
moins  nettement  sur  elle  ;  le  quartz  et  le  mica  font  toujours  défaut. 

A  la  descente,  vers  le  hameau  des  Moulins,  les  porphyres  bruns  présen- 
tent de  belles  variétés  :  la  pâle  est  toujours  rougeàtrc,  mais  les  cristaux 
de  feldspath  sont  plus  nets,  les  uns  roses  [orlhose],  les  autres  veris 
(oligoklase) ,  et  l'ensemble  est  d'un  très-bel  effet.  Surd'autres  échantillons 
les  cristaux  d'orthose  sont  blancs  et  ceux  d'oligoklase  rouge  corail,  et 
on  voit  apparaître  dans  la  pàtc  des  nids  de  mica  vert  foncé. 

Toutes  les  roches  dont  il  vient  d'être  question  sont  de  nature  franche 
ment  porphyriquc,  et  il  n'est  guère  possible  de  ne  pas  leur  attribuer  une 
origine  éruptive.  M.  Gruner  serait  d'avis  de  les  rattacher  au  porphyre 
granitoïde. 

Dans  la  région  visitée  par  la  Société,  les  porphyres  bruns  et  les  porphy- 
res verts  sont  traversés   par  de  nombreux  filons  de  porphyre  quartzifëre 


^ 


(1)  Dacr.  géoi.  de  la  Loin,  p.  296  et  W7. 


4  873/     ^PÊmfxoL.  —  goubses  bans  les  Hoim  rm  la  VADKLAiifE.         485 


^  orientés  k  155^  environ:  Tan  de  ces  filons  est  visible  dans  le 
village  même  de  Yillemontais. 

'  En  remontant  à  Touest  des  Moulins,  la  route  traverse  les  grès  anthra- 
dfèfes.  Au  ool  même,  une  curieuse  brèche  à  éléments  calcaires  parait  indi- 
quer la  base  de  la  formation. 

Au-delà,  à  partir  des  Essarts,  on  atteint  les  roches  du  système  quartzo- 
schisteux  inférieur,  bien  développées  dans  cette  région  et  s*étendant  sur 
les  territoires  de  la  Croze,  de  Labourée,  de  la  Mellerie  et  des  Essarts. 
Les  assises  sont  en  général  fortement  relevées  et  brouillées.  A  Jjabouréej 
dles  courent  sensiblement  du  sud  au  nord,  comme  le  porphyre  qui  les 
enveloppe. 

La  roihe  dominante  ^t  le  schiste  argileux  faiblement  satiné,  qui  se 
divise  ou  en  feuillets  unis  et  minces,  d'une  consistance  moyenne,  ou  en 
plaques  ondulées  plus  ou  moins  fragiles  ;  ces  dernières  sont  surtout  vert 
dair,  les  premiers  plutôt  gris  tirant  sur  le  bleu.  Les  deux  variétés  pas- 
sent au  grès  schisteux  argilo-quartzeux. 

Au  milieu  des  schistes,  perce  en  assises  minces,  très-régulières, 
le  quartz  lydien  strié  de  blanc.  La  Société  a  pu  Tobserver  dans  les 
fossés  mêmes  de  la  route  où  il  affleure  très-nettement.  Plus  à  l'ouest, 
entre  les  Essarts  et  Labourée,  on  rencontre  spécialement  une  grau- 
wacke  grossière,  sorte  de  poudingue  quartzeux  à  ciment  siliceux, 
uniquement  formé  de  débris  anciens,  sans  aucune  trace  de  fragments  de 
quartzite  ni  de  lydienne,  ce  qui  le  distingue  à  première  vue  des  poudin- 
gœs  supérieurs  du  groupe  calcaréo-schisteux.  En  devenant  plus  fin,  com- 
me on  peut  l'observer  au  hameau  de  Labourée,  ce  poudingue  passe  au  grès- 
quartzite  lustré  compacte,  jaune  ou  gris.  On  voit  que  dans  ce  groupe  toutes 
les  assises,  le  poudingue,  le  quartzite  et  même  les  schistes  à  veines  de 
lydienne,  sont  caractérisées  par  la  prédominance  de  Télément  siliceux  : 
de  là  la  dénomination  de  quartzo-schisteux  sous  laquelle  il  a  été  dis- 
tingué. Il  est  difficile  de  constater  d'une  manière  nette  ses  relations  stra- 
tigraphiques  avec  le  groupe  calcaréo-schisteut,  mais  on  rencontre 
fréquemment,  et  notamment  près  de  Régny,  comme  la  Société  Ta  ob- 
servé le  premier  jour,  de  nombreux  galets  de  quartzite  et  de  grau- 
wacke  dans  le  poudingue  anthracifère.  Ce  système  est  certainement  dis- 
tinct du  groupe  calcaréo-schisteux  ;  il  lui  est  dès  lors  inférieur,  mais  rien 
ne  prouve  d'une  manière  certaine  qu'il  fasse  partie  du  terrain  carbonifère, 
et  il  est  possible  qu'on  arrive  plus  tard  à  démontrer  qu'il  y  a  lieu  de  le 
rattachera  des  terrains  plus  anciens.  Ces  couches  se  prolongent  jusqu'à 
peu  de  distance  de  Saint-Just-en-Chevaiet,  où  apparaissent  les  porphyres 
granitoîdes. 

La  Société  a  consacré  la  deuxième  partie  de  la  journée  à  l'étude  spéciale 


i86  GRUHBR.  —  COURTES  DAKS  LES  KOHTS  DH  LÀ  UADELUKE.      6  Sept. 

des  environs  de  Saint-Jast.  Mie  fi'est  dirigée  d'abord  vers  te  nord  pour 
C'iudicr  le  porphyre  graniloïdc.  La  roche  esl  trés-cristallioc  el  d'un  aspect 
fraocbcmcat  i>;raniloïde  ;  elle  cgi  cssculicllt^neat  foriu6e  d'un  mélaDge  inti- 
me de  pctiu  cristaox  d'orlhose  blanc,  d'oligoklase  verdàlre,  et  de  lamellea 
de  mica  IrËs-aboadaates  qui  doanent  à  l'ensemble  une  teinte  leuuf- 
(luablement  fonak!  :  ijuclqucs  êclianlillons  présenlent  une  stroclurc  por- 
pbyroïde,  par  suite  du  développement  de  grands  cristaux  de  feldspath 
orthose.  Le  quarts  parait  manquer  d'une  manit^re  absolue.  Le  piirphm 
grauitoïde  ist  coupe  par  de  nombreux  dloas  de  porphyre  quart7.irére 
rougeAtrc,  présentant  une  texture  euritîque  uetlement  crigtalUue,  pres- 
que saccbaroïde  ;  an  distingue  dans  cette  roche  des  lamelles  brillanUs 
d'ortbose  de  même  couleur  que  la  p&le,  d'assez  nombreux  cristaux  de 
quartz  ordinairement  de  jjetile  dimension,  et  quelques  paillettes  de  mica 
vert  foncé. 

La  Société  a  regagné  la  vallée  de  l'Aix  et  a  continué  à  remonter  vers  le 
nord,  on  se  dirigeant  du  cdlc  de  Chambodut.  Elle  a  recoupé  les  scbislessati- 
nés  du  groupe  quartzo-scbisteux,  dans  lesquels  M.  Pomel  a  découvert 
quelques  empreintes,  malheureusement  très-petites  et  loul-ii-fail  indétermi- 
nables :  l'une  d'elles  pourrait  être   rapportée  à  un  tentaculite. 

PrésdeCbambodut,  on  voit  reparaître  le  porphyre  quartziière  rougcâlre: 
la  pâte  est  toujours  curitique,  terreuse  ou  cristalline  ;  elle  présente  ici 
d'assez  gros  cristaux  d'ortbose  blanc  et  d'oligoklase  rouge  corail  ;  ceux  de 
quartz  sont  bien  développés  ;  le  mica  se  montre  en  petites  lamelles  verdàtres. 

Au  milieu  du  porphyre  se  présente  un  filon  de  quartz  blanc  laiteux,  de 
5  k  6  mètres  de  puissance,  orienté  à  40%  c'est-à-dire  perpendiculaire  à 
la  direction  des  liions  barylo-quartzeux.  En  descendant  vers  l'Aix,  an- 
dcssous  du  village,  on  voit  lequarlz  passer  insensiblement  au  porphyre  lui- 
même,  ou  plutôt  s'y  perdre  en  seramifiant  à  l'infini.  Plus  bas,  le  porphyre 
et  le  quartz  font  place  aux  grès  et  scbistcs  de  transition.  Mais  en  continuant 
à  s'avancer  dans  la  même  direction,  on  retrouve  de  nouveau,  sur  un  long 
parcours,  un  large  faisceau  de  veinules  siliceuses  concret ionnécs,  qui  re- 
présentent bien  certainement  la  suite  du  Glon.  Ainsi,  entre  les  deux 
branches  de  l'Aix,  à  Tremble  et  à  Retaval,  le  porphyre  rouge,  en  se 
chargeant  de  filets  quartzeux,  passe  insensiblement  au  quartz  presque 
pur  ;  plus  loin  encore,  on  peut  observer  le  même  phénomène  entre  Mai- 
soDseule  et  la  Ménardie. 

La  Société  a  traversé  l'Aix  et  gravi  les  hauteurs-  de  la  rive  droite,  en 
se  dirigeant  vers  le  lîenchcl,  où  elle  a  pu* observer  les  schistes  siliceux  durs 
passant  k  de  vraies  cornes  vertes.  En  redescendant  vers  le  moulin  de  la 
Tremble,  elle  a  retrouvé  les  schistes  et  grès  lustrés  de  la  grauwacke  ordi- 
naire, puis,  au  fond  de  la  vallée,  te  porphyre  granjtoïdc.  Celte  roche  est  ici 


1 873 .'       GBDBBa^  — -  COUBSSS  BANS  US  H0!IT8  M  LA  MAÇELAIHE.  ^87 

beaQOdup  plus  claire  que  dans  les  environs  immédiats  de  Saint-Jusi  :  sa 
Ulructare  est  porphyroïde  ;  les  cristaux  d'orthose  sont  incolores  et  assez 
nombreux,  ceux  d*oligoklase  à  peu  près  de  même  nuance  que  les  précédents, 
quoique  généralement  d'nn  blanc  un  peu^laiteux  ;  le  mica  est  noir  et  sous 
la  £9rme  de  lames  hexagonales.  Les  grains  de  quartz  sont  fréquents  dans 
ces  variétés  claires  du  porphyre  granitoïde  :  ils  se  présentent  en  cristaux 
souvent  imparfaits ,  mais  offrant  d*  une  manière  bien  reconnaissable  la  forme  en 
double  pyramide  hexagonale,  caractéristique  pour  les  roches  porphyriques. 
En  approchant  de  Saint- Just,  on  a  retrouvé  les  variétés  foncées,  exemp- 
tes de  quartz,  dont  il  a  été  question  précédemment  :  quelques-unes 
ont  une  teinte  rougeâtre,  due  à  la  présence  de  nombreux  cristaux  d*oli- 
goklase  rouge  corail. 

Deuxième  journée  {vendredi)^  de  Saint-Jusl-en-Chevalet  à  Boén. 

La  Société  a  suivi  d'abord  la  route  de  Glermont,  en  se  dirigeant  vers 
le  sud-ouest.  Elle  a  revu  les  différentes  variétés  du  porphyre  granitoïde 
micacé,  et  en  particulier  les  variétés  rougeâtres  à  cristaux  d'oligoklase 
rouge  corail  ;  Torthose  lui-même  présente  quelquefois  une  teinte  orangée, 
mais  toujours  beaucoup  plus  claire  que  celle  de  Toligoklase. 

Le  porphyre  micacé  affecte  par  places  une  structure  bréchiforme  ;  il 
empâte  des^agments  anguleux  de  schiste  et  passe  alors  au  grès  anthra- 
cifo«.  Il  est  traversé  par  des  filons  de  porphyre  quartzifère  rouge,  à  pâte 
euritique  presque  toujours  partiellement  décomposée,  et  montrant  des 
lamelles  d'orthose,  des  cristaux  de  quartz,  et  de  nombreuses  paillettes  mi- 
cacées d*ane  couleur  jaune  verdâlre. 

La  route,  après  s'être  maintenue  un  instant  sur  les  hauteurs,  descend 
rapidement  dans  la  vallée  d'un  affluent  de  TÂix,  qu'elle  traverse  près  du 
hûneau  de  la  Bombarde.  Sur  la  rive  gauche  de  la  vallée,  à  mi-c6te,  on  a 
oQvert  près  de  ce  hameau,  dans  un  calcaire  blanc  saccharoide,  une  carrière 
qui  alimente  un  four  à  chaux  :  le  grand  développement  donné  aux  tra- 
vaux d'exploitation  dans  ces  dernières  années  a  mis  à  découvert  plusieurs 
faits  nouveaux  que  la  Société  a  observés  avec  le  plus  vif  intérêt. 

Le  calcaire  exploité  est  un  beau  marbre  cristallin,  d'une  blancheur  écla- 
tante et  d'une  pureté  parfaite,  qui  renferme  à  peine  un  peu  de  magnésie, 
sans  aucune  trace  de  silice  ni  d'argile  ;  il  parait  constituer  un  filon  de  7 
à  8  mètres  d'épaisseur.  Par  places,  il  présente  des  parties  bleuâtres  moins 
cristallisées,  dans  lesquelles  M.  Jourdan,  professeur  à  la  faculté  des 
sciences  de  Lyon ,  a,  parait-il ,  découvert  l'empreinte  d'unïossile  carbonilîère, 
un  évomphale(l).  Il  est  dès  lors  probable  que  cette  masse  calcaire  résulte 


(1)  Ce  renseignement  avait  été  communiqué  par  M.  Jourdan  à  M.  Julien,  professeur  à  la  Fa« 
calté  de  Glermontt  qui  en  a  ilEût  part  à  la  Société. 


iSS  GRUHER.  —  COURSES  fAtlS  LES  UOIfTS  DB  LA  Hl&EUOE.      6  Kpt. 

du  métamorphisme  da  calcaire  carbonifère,  «qu'elle  doit  être  considérée 
comme  utiu  couche  redressée.  D'ailleurs  elle  présente  la  plus  grande  ana- 
logie de  slruclure  avec  les  calcaires  Diétamorphîques  des  Ppéné(«,  exploités 
comme  marbre  blanc  slatnaire,  tandis  que  les  filons  puissants  de  calcile, 
tels  qu'oD  peut  les  observer  dans  le  Ilarti,  par  exemple,  montrent  «ne 
texture  tout-À-fait  différente.  Ënlre  Grezollcs  cl  Si-Germain-Laval,  on  peut 
d'ailleurs  constater  le  passage  graduel  du  calcaire  ordinaire  au  marbre. 

Immédiatement  au  toit  du  calcaire,  la  Société  a  observe  un  beau  filon 
de  porphyre  quarlKiri-rc  qui  occupe  presque  lout  le  côté  ouest  de  la  car- 
ri^  ;  c'est  une  roche  k  grands  éléments,  composée  d'une  pâle  eurîlique 
foncée,  d'un  gris  rougcâtre,  sur  laquelle  se  délacheut  des  cristaux  rose 
tendre  de  feldspath  orthose  et  des  cristaux  verdàlres  d'oligoklase  strié; 
le  quartz  et  le  mica  en  lames  vert  foncé  sont  abondants,  mais  rcssorlent 
Iwaucoup  moins  à  cause  de  la  couleur  sombre  de  la  pâte.  Ce  porpbjTe  est 
presque  identique  à  celui  du  Saint-Maurice-sur-Loire. 

La  ligne  de  séparation  du  calcaire  et  du  porphyre  est  orientée  à  1 1"  : 
elle  présente  presiiue  partout  une  brèche  (ou  conglomérat  de  frottement) 
nettement  accusée. 

Le  calcaire  parait  stratifié  'a  peu  près  parallèlement  à  la  ligne  de  contact 
avec  le  porphyre  :  à  une  faible  distance  de  ce  dernier,  el  parallèlement  à 
cette  apparence  de  stratification,  on  dislingue  une  veine  peu  épaisse  qui 
tranche  pu'  sa  couleur  foncée  sur  le  calcaire  encaissant.  Dans  le  front  de 
la  carrière,  la  roche  qui  constitue  cette  veine  présente  une  pâle  pétrosilîceuse 
verdàtre,  Irés-ahoiidaiilc,  sur  liiqiicllc  se  dol^irhcnl  iIcs  iiov;ui\  arrnmlis 
ou  des  cristaux  assez  mal  formés  de  fcidspatli  orthose  blanc  et  d'oligoklase 
légèrement  verdàtre:  on  y  remarque  en  outre  des  cristaux  assez  nombreux 
de  quartz  qui  paraissent  cristallisés  en  forme  de  double  pyramide  hexa- 
gonale. Celte  veine  peui  être  suivie  sur  le  sol  de  la  carrière  où  elle  est 
moins  continue  et  d'ailleurs  un  peu  irrégulière.  La  roche  y  est  beaucoup 
plus  cristalline  ;  la  pàtc  est  porcelanique  cl  présente  de  nombreuses  petites 
lamelles  d'orlhose  et  d'oligoklase,  et  quelques  paillettes  de  mica  vert  foncé  ;  le 
quartz  manque  complélenienl.  Plus  au  sud,  le  sol  de  la  carrière  disparaît 
sous  les  terres  de  recouvrenienl,  mais  on  trouve  encore  dans  les  déblais 
de  nombreux  fragments  très-analogues  à  la  roche  que  nous  venons  de  dé- 
crire ;  quelques-uns  moutrent  au  milieu  de  la  même  pâte  porcelauique 
verdàtre  des  cristaux  bien  développés  des  deux  espèces  de  feldspath,  et  la 
roche  devient  alors  très-analogue  à  certaines  variétés  des  porphyres  feldspa- 
ihiques  de  Villemontais  et  de  Fridifon. 

Dans  la  paroi  ouest  de  la  carrière,  on  voit  apparaître  au  milieu  du  calcaire 
un  filon  mince  d'une  roche  diiïérentc  de  toutes  celles  dont  nous  avons  parlé 
jusqu'ici  :  c'est  une  roche  vert  noirâtre,  compacte,  d'une  faible  dureté; 


'-^ 


4878. 


CBIinEK.  —  COtmSES  SAKS  LES  lOHTS  DE  LA  HASBLUns. 


Vaiàer  ea  raye  aisément  toutes  les  parties;  lacassnre  est  plane  on  laide- 
ment conchoîde  en  grand,  finement  grenue  et  un  peu  esquilleose  en  petit. 
An  milieu  de  celle  pâte  à  toucher  rude,  d'aspect  presque  hcmogèoe,  on 
distingue  des  mouchetures  plus  foncées,  produites  par  des  cristaux  noirâ- 
fres  pea  distincte  et  de  forme  prismatique.  Cette  roche  est  extrêmement 
analogue  à  la  roche  noire  de  Noyant  et  &  la  dioriline  (Cordier)  de  Com- 
nentry  :  il  est  probable  que,  comme  dans  ces  deux  roches,  les  cnt- 
tanx  noirs  indistinct<ï  sont  des  cristaux  de  pyroxëne.  Ces  roches  sont  en 
réalité  des  mélaphyres  pyroxéniques  ^éléments  indistincts,  c'est-à-dire  des 
Irapps  (\). 

Le  filon  de  trapp  de  laBombarde  peut  être  suivi  sur  le  sol  de  la  carrière 
et  reparaît  sur  la  paroi  est  ;  là  il  se  bifurque  et  traverse  nettement  le  por- 
Coupe  dt  la  paroi  al  dt  ta  earrlirt  de  la  Bombonfe. 


Ëckellc   ■■,(>». 

A.  Terre  fégjUle. 

B.  Porphyre  ijuariiifére. 

C.  Calr.aire  cristaUn. 

D.  Trapp. 

phyre  quarlzîfêre  :  celle  limite  d'âge  inférienre  fournil  un  rap[Nrochement 
de  plus  avec  le  trapp  de  Noyant,  qui,  comme  on  le  sait,  est  contemporain 
du  terrain  houiller  supérieur.  Le  filon  dont  nous  venons  de  parler  est 
orientéàl48<'(N.32°0.). 

Immédiatement  au  sud  de  la  carrière,  on  remarque  de  vieux  travaux, 
entrepris  sur  un  filon  plombeux,  de  15  à  16  centimètres  de  puissance, 
formé  de  galène  grenue,  peu  argealirëre,  entremêlée  de  pyrites  de  fer 
et  de  cuivre  plus  ou  moins  décomposées.  On  lui  attribue  une  direction  de 
143°  ;  il  semble  suivre  la  masse  du  calcaire. 

On  a  depuis  peu  repris  les  travaux  d'exploration  sur  ce  filon  au  moyen 


<1)  V.  ui  sujet  d«  cette  roche  trappëeni 
i*>âie,I.XUl,  p.  96;  186S. 


oenote  de  U.  Glaner  dani  le  ihiU.  Soe.  géol, 

3S! 


^ 


i9D  GBUMlt.  ' —  COtmSES  DAKS  LES  HONTS  SE  LA  HADELAIHE.        6  SCpt. 

d'aoe  galerie  de  niveau  i^tablic  vers  le  fond  de  la  vallée  :  ces  trav»)! 
n'claient  pas  en  •ictivité  ati  mompjit  du  passage  de  la  Société.  JD's|)rès  \i 
composition  des  haldes,  on  a  vu  que  la  galerie,  dirigée  du  sud-oaesl  au 
nord-csl, avait  travcrËé  d'abord  degrés  antliraciférts  ou  des eurites feld- 
spalbiquesi  structure  bréchiforiiie,  etau-delii  le  calcaire  crislaHîn:  on  a  pu 
recueillir  quelques  écbantîilons  de  minerai  avec  galËuc  et  pyrite  de  cuivre. 

En  quittant  cette  localité  intéressante,  la  Société  s'est  dirigée  vers  Saint 
Romain  d'Urphé,  puis,  tournant  vers  le  sud,  elle  est  arrivée  aux  grandes 
carrières  de  calcaire  ouvertes  au  nord-ouest  de  Champoly. 

Cc  calcaire,  exploite  pour  la  fabrication  de  la  chaux,  est  fort  analogue  k 
celai  de  la  Bombarde,  et  il  en  est  très-probablement  le  prolosgemcut  ; 
la  ligne  droite  qui  unit  les  deux  carrières  et  qui  est  orientée  h  175°,  se 
trouve  jalonnée  sur  un  parcours  de  quatre  kilomètres  par  divers  affleure- 
ments de  calcaire. 

Dans  les  carrières  de  Champoly,  les  schistes  sont  représentés  par  une 
roche  sombre,  verdâlre,  très-leaace,  à  cassure  esquillcuse,  et  offrant  des 
délits  polyédriques  satinés;  cette  roche  parait  encaisser  le  calcaire,  et  en 
outre  alterne  irrégulicremeut  avec  lui.  Le  toutest  fortement  disloqué  par 
de  puissants  (ilons  du  porphjTC  qaartzifère  qui  apparaît  de  tous  côtés. 

Le  porphyre  ijuartiifiire  pénètre  quelquefois  en  minces  veines  rami&ées 
dans  le  calcaire  ;  la  Société  a  {lu  recueillir  des  éctiantillons  présentant  sur 
quelques  contihiétres  de  largeur  plusieurs  veinules  alternantes  de  calcaire 
et  de  porphyre  ;  I:i  roche  contient  généralemenl  alors  de  la  Villarsile. 
Quelquefois  cnlin  le  mélange  de  la  roche  éruplive  et  du  calcaire  offre 
tous  les  caractères  d'une  véritable  brèche  à  fragments  anguleux. 

C'est  de  Champoly  que  la  Société  a  fait  l'ascension  du  Mont-Urphé: 
elle  a  d'abord  contourné  le  versant  nord  de  la  montagne  et  visité  en 
passant  les  nouveaux  travaux  entrepris  sur  le  filon  du  Poyel.  M.  Lavi- 
gne,  ingénieur  chargé  de  la  direction  de  ces  travaux,  s'était  gra- 
cieusement mis  depuis  la  veille  k  sa  disposition,  et  par  sa  connaissance 
des  localités,  lui  a  été  d'un  précieux  secouiï. 

La  mine  du  l'oyet  a  été  l'une  des  plus  importantes  du  Forez.  Elle  a 
été  exploitée  par  la  famille  de  Blumenstein  de  1729  à  1809,  et  antérieu- 
rement par  les  co.'nUs  du  Forez.  Le  terrain  encaissant  est  le  plus  sou- 
vent le  schiste  siliceux  vert,  passant  au  grès  dur  por[»hjTique;  sur  certains 
points  ]K>!irlant  c'est  le  pnrpliyre  griuiitoïde.  Le  filon  a  une  direction  très- 
différenle  de  la  dircclioii  habituelle  des  filons  de  cette  contrée  :  il  est  orien- 
té il  O;;*'  (E.  25°  N.),  et  plonge  de  80  à  8^"  vers  le  nord.  La  gangue 
est  surloîit  qiiartzeuse;  la  baryte  sulfatée  et  la  (lunrine  se  rcncontrenl 
en  proportion  moindre;  aux  aflleuremenis  le  minerai  consisle  en  galène, 
biendt'  el  boiirnonile,  avec  niouclics  de  pyrite  cuivreuse  ;  en  profondeur  la 


4813.        CRCNEE.  —  COURSES  DANS  les:  MONTS  DE  LA  MADEJLADTB.  l94 

galène  domine,  et  le  plomb  d'œuvre  obtenu  contient  de  60  à  65  gram- 
mes d*argent  aux  100  kilogrammes. 

Au-delà  du  Poyet  le  chemin  continue  à  monter  en  pente  douce,  en  con- 
tonniant  la  montagne,  et  la  Société  a  pu  étudier  Tinfluence  remarquable 
que  le  porphyre  granitoïde  a  exercée  sur  la  formation  des  schistes  et  des 
poudingues  ou  grès  feldspathiques  du  terrain  à  anthracite.  La  coupe  est 
plus  nette  quand  on  monte  directement  au  château  d'Urphé  par  le  nord 
en  venant  de  Saint-Just.  Sur  les  bords  de  TÂix,  à  Gouavoux,  entre  Saint- 
Just^t  Juré,  et  au  château  de  Gontenson,  le  terrain  a  tous  les  caractères 
du  grès-  ou  poudingue  à  anthracite.  Il  est  extrêmement  compacte,  dur  et 
tenace  ;  sa  cristallinité  pourrait  même  le  faire  prendre  pour  une  sorte  de 
porphyre  vert,  ou  plutôt  de  mélaphyre,  si  les  nombreux  galets  schisteux 
dont  il  est  criblé  ne  venaient  lui  assigner  sa  vraie  nature.  Âu-<lelk,  la  roche 
devient  à  grains  plus  fins,  elle  perd  son  mica  et  passe  à  un  schiste  com- 
pacte feldspathiquc.  Quand  on  continue  à  monter,  les  lamelles  de  feldspath 
disparaissent,  et  la  roche  devient  exclusivement  siliceuse  :  elle  est  alors 
extrêmement  dure  et  à  cassure  esquilleuse  ;  elle  forme  de  puissantes  assises 
dans  le  bois  à  Test  du  hameau  d'Urphé.  Sa  couleur  est  le  vert  foncé  ou  le 
vert  passant  au  violet  sombre  ;  la  stratification  est  presque  horizontale, 
avec  une  légère  plongée  vers  l'est. 

Les  terrains  sont  ici  tellement  brouillés  par  les  porphyres,  qu'il  est 
difficile  de  se  rendre  compte  de  leur  ordre  réel  de  superposition  ;  mais 
ces  mêmes  roches  peuvent  être  observées  en  une  foule  d'autres  points  moins 
bouleversés,  et  partout  on  constate  nettement  la  superposition  des  schistes 
siliceux  transformés  en  cornes  vertes,  aux  schistes  argileux  ordinaires  de 
la  formation  carbonifère,  et  leur  passage  graduel  aux  grès  porphyriques 
du  terrain  à  anthracite.  On  ne  peut  donc  pas  admettre  que  ces  schistes 
siliceux  et  ces  grès  feldspathiques  ne  soient  qu'une  modification  des  schistes 
argileux  ordinaires  transformés  par  imbibition  et  complètement  métamor- 
phosés au  moment  de  l'apparition  du  porphyre  granitoïde. 

Lorsqu'on  voit  dans  la  vallée  de  Saint-Thurin  et  ailleurs,  des  blocs  de 
schistes  entièrement  enveloppés  de  porphyre  granitoïde,  à  peine  plissés^ 
gaufrés  ou  un  peu  endurcis  ;  lorsque,  à  la  Gresle  et  sur  le  plateau  de  Lay, 
la  roche  anthracifère,  composée  de  lamelles  feldspathiques,  est  criblée  de 
fragments  de  schistes  non  altérés  ;  lorsqu'en  général  ce  sont  les  assises 
supérieures  que  l'on  trouve  imprégnées  de  silice  et  de  feldspath,  et  non 
celles  qui  reposent  sur  le  porphyre  ou  en  sont  très-rapprochées  ;  lors- 
/ipi'enfin,les  cornes  vertes  feldspathiques  sont  toujours  liées  k  de  véritables 
poudingues,  on  ne  saurait  admettre  que  la  silice  et  les  éléments  feld* 
spathiques  y  aient  pénétré  après  coup,  par  une  sorte  de  transsudation 
ignée. 


toi  CRtlREII.  —  COURSES  DAKS  LES  HOKTS  DE  Ll  HASELAnfE.       6.  SCpt. 

Les  poudiiigues  prouvenl  iiue  dès  \vs  premières  tTuplIons  porphpiqneG, 
la  sédimenlâlion  argileuse  a  été  gradiiellemeiit  remplaci^e  par  des  détritus 
porphyriqucs.  Les  roches  siliceuses  d'Urphé,  et  surtout  celles  de  Nérondes 
ut  de  Réguy,  semblent  montrer  que  l'apparitioii  du  porphyre  a  provoqué 
du  même  coup  la  sortie  de  puissantes  sources  siliceuses,  EnQn,  U  forme 
souvent  hexagonale  du  mica  dans  le  grés  anthracifère,  semblerait  établir  que 
le  porphyre  a  aussi  déterminé  le  dégagement  de  gaz  fluorés,  qui  auraieat 
produit  ic  mka  dans  le  grés,  comme  les  émanations  dues  aux  éruptions 
granitiques  paraissent  l'avoir  développé  au  milieu  des  micaschistes. 

Par  suite  de  la  positioD  isolée  da  mont  Urp)ié  (943™  d* altitude),  on 
jouit  au  sommet  d'une  vue  magnifique.  La  Société  a  bientôt  oublié  la 
fatigue  de  l'asa'nston  en  conlemplaDt  le  vaste  panorama  qui  se  déronlut 
sous  ses  yeux  :  d'un  côté,  la  vue  embrasse  les  plaine;^  de  Feurs  et  de 
Roanne,  séparées  par  le  plateau  de  Nculize,  au-delà  dans  la  mé:iie  di- 
rection, la  chaîne  du  Pilai  et  le  massif  du  Beaujolais;  de  l'autre,  elle 
s'arrête  an\  montagnes  plus  rapprochées  et  plus  sombres  du  Forez,  aoi 
hauteurs  de  i'Hermita^e,  du  Montoncel  et  de  la  Madelaine  ;  dans  une 
coupure  entre  deux  montagnes,  ou  aperçoit  la  silhouette  du  Puy-de-DAme- 

Le  sommet  de  lamonlagne  est  couronné  parles  ruines  encore  imposantes 
du  château  d'Urphé,  oii  l'auteur  du  célèbre  roman  d'Astrce  a  vu  le  jour. 
Immédiatement  k  l'ouest  des  ruines,  une  légère  élévation  du  sol  annonce 
l'apparition  du  porphyre  granitoïde,  qui  s'étend  de  là  sur  la  plus  grande 
partie  du  versant  occidental.  La  roche  est  ici  trés-analoguc  aux  variétés 
clairi'ïi  ijiie  la  Scu'ii'h-  avait  précéilemnioiit  ob.-;i'rv(V>;  ii  Saint-J'isl  sut  W.i 
bords  de  l'Aix  :  elle  est  d'un  blanc  grisb'ilre,  ([uelquofois  un  peu  rosé, 
&  grain  fin  ;  sa  texture  est  nettement  porplijroîde  et  sa  dureté  très 
grande.  Le  feld^^path  est  toujours  l'élGinent  dominant  ;  au  milieu  des 
lamelles  felilspathii|ues  du  6""^  système  on  voit  apparaître,  comme  à  Saint 
Just,  des  cristaux  réguliers  d'orthose.  Les  grains  quai'lzeux  sont  assez 
fréquents,  et  prc.ientont  quelquefois  la  forme  de  la  double  pyramide  hexa- 
gonale. Le  mica  est  eu  paiilelles  d'un  brun  noir  l'once. 

La  Société  est  redescendue  vers  Saint-Thurin  en  suivant  la  ligne  des 
hauteurs  qui  bordeut  la  rive  gauche  du  Lignon.  Les  .sel.i?tes  siliceux 
passent  direclcmeiit  un  i;rès  anthracifère  et  paraiswnl  remi)laa'r  le  poudin- 
gue de  la  !)asc  de  ce  terrain.  Le  porphyre  granitoïde  reparait  bientôt  :  ce 
sont  toujours  lesmèmes  variétés  claires,  grises  oujaunàlrcs,  à  texture  gra- 
nitoïde. Quelques  euhanlillons  légèrement  décomposii.s  nirllent  bien  en 
évidence  la  forme  bip]\rnmidée  des  grains  de  quart/.. 

Avant  de  redescendre détinilivemcnt  dans  la  vallée  du  Lignon,  quelques 
membres  de  la  Société  ont  été  visiter  au  Mas  les  afllcurenienls  d'un  tilon 
de  mispickel.  La  gangue  est  quartzcuse,    et    la    pyrite    arsenicale    ne 


■> 


4873.         GRUlfER,  —  COURSES  DANS  LES  MONTS  DE  LA  MADELAINE.  493 

renfenne  ni  argent,  ni  or.  Le  filon  parait  dirigé  du  N.-Ë.  au  S.-O.  Tous 
les  environs  de  Saint-Thurin  sont  du  reste  sillonnés  de  veines  analogues, 
qui  ont  même  par  places  présenté  de  la  galène. 

En  face  de  Saint-Thurin  la  Société  a  aperçu  de  loin  une  série  d'escarpe- 
ments qui  s'étendent  sur  nne  longueur  de  plus  de  1500°^  au  pied  des 
collines  de  la  rive  droite  du  Lignon.  Ces  escarpements  jalonnent  la  grande 
faille  qoe  suit  cette  vallée  sur  la  majeure  partie  de  son  parcours  et 
qui  fait  apparaître  le  granité  sur  la  rive  droite,  tandis  que  la  rive  gauche 
est  occupée  par  les  terrains  de  transition  supérieurs.  La  Société  s'est  avancée 
jusqu'au  pied  de  cet  accident  remarquable  et  a  pu  constater  qu'en  ce  point  la 
faille  avait  été  remplie  par  un  filon  quarlzeux  :  jusqu'à  une  assez  grande 
distance  de  ce  filon  le  granité  a  été  lui-même  silicifié  et  tellement  modifié 
qu'il  est  presque  méconnaissable.  La  roche  franche  que  l'on  ne  rencontre 
qu'à  une  assez  grande  distance,  est  un  granité  porphyroïde  à  gros  éléments 
et  à  mica  noir  :  les  fcldspaths  sont  blancs,  l'orthose  domine  en  cristaux 
blancs  opaques,  l'ohgoklase  se  présente  en  petits  cristaux  striés  et  légëre- 
D[ient  nacrés,  le  quartz  est  transparent  et  faiblement  teinté  en  violet. 

La  faille  dont  il  vient  d'être  question  fait  partie  d'un  vaste  système 
de  cassures,  en  relation  avec  les  chaînons  granitiques  du  Forez,  orientés 
comme  elles  àl30\  Les  vallées  de  l'Ysableet  de  l'Aix  reproduisent  cette 
direction,  de  même  que  la  plus  grande  partie  des  filons  baryto-plombeux  de 
la  contrée.  C'est  un  système  bien  nettement  accusé,  qui  parait  immédiate- 
ment antérieur  aux  terrains  jurassiques  et  qui  est  connu  sous  le  nom  de 
système  du  Morvan  et  du  Thuringerwald. 

La  Société  est  remontée  en  voiture  à  Saint-Thurin  et  a  suivi  la  route 
qui  descend  la  pittoresque  vallée  du  Lignon.  Elle  a  examiné,  en  face  du 
village  de  Rochefort,  une  carrière  ouverte  dans  le  porphyre  granitoïde.  C'est 
une  roche  cristalline,  granitoïde,  d'aspect  analogue  à  celle  du  sommet 
du  Mont-Urphé,  mais  de  composition  un  peu  différente  :  l'orthose  et  le 
quartz  paraissent  manquer  à  peu  près  complètement,  et  la  roche  n'est  plus 
composée  que  de  cristaux  d'oligoklase  plus  ou  moins  développés,  associés  à 
de  nombreuses  paillettes  micacées,  les  unes  noirâtres,  les  autres  de  couleur 
vert  foncé,  plus  petites  et  moins  nettes  que  les  précédentes.  Cette  roche 
établit  le  passage  entre  les  variétés  siliceuses  du  Mont-Urphé  et  les  variétés 
moins  quartzeuses  de  Boën,  qui  ont  été  plus  spécialement  prises  pour  type 
dans  la  Description  géologique  du  département  de  la  Loire. 

La  nuit  était  arrivée  sur  ces  entrefaites  :  la  Société  a  dû  interrompre 
le  cours  de  ses  observations  et  regagner  directement  Boôn. 

Troisième  journée  {samedi),  de  Boèn  à  Roanne. 
De  grand  matin  la  Société  est  revenue  sur  la  route  de  Saint-ThuriUi 


CBCDER.  —  COUnSES  DAKS  LES  HONTS  DE  LA  HlDELAraE. 

pour  observer  les  I)eaui  c.'icarpcments  que  forme  te  porphyre  granîloide  ih 
sortie  même  de  Boën.  La  roche,  tantÂl  gris-venlàUx;  el  tantât  rosée,  est 
lieauitiup  plus  compacte  el  en  apparenci?  moins  crif'tallinc  que  le  porphyre 
obsené  la  veille  en  face  de  Rochefort.Elle  parait  essentietlcmcnt  composée 
du  très-petites  lamelles  d'oligoklasc  et  de  mica  verdàtre  ;  le  quarte  et 
l'orthosc  ne  sont  pas  apparenti  ;  quelquefois  on  voit  se  détacher  .sur  la 
masse  des  cristaux  d'olîgoklasc  ussez  développés,  presque  toujours  à  con- 
tours indisliucts. 

Au  milieu  du  massif  constitué  pr  le  porphjTe  granitoïde,  on  dislingue 
des  filons  minces  d'un  porphjTC  quartzîlère  ii  gros  éléntents  cl  d'une  cou- 
leur gris-verdàtre  peu  diOercutc  de  celle  de  la  roche  eucaissaute  :  la  pile 
est  grisâtre,  avec  nombreuses  lames  de  mica  verdàtre  ;  l'orlliose  est  en  gros 
cristaux  d'un  blanc  légèrement  jaunâtre,  l'oligoklase  en  nodules  vcrdÂtres, 
h  éclat  cireux,  sur  lesquels  lescaraclèrescristallins  sont  rarement  ^'isibics; 
le  quartz  est  abondant. 

De  retour  à  BoCn,  la  Société  est  montée  en  voiture  et  a  pris  définitive- 
ment la  roule  qui  devait  la  ramener  ii  Roanne.  Le  porphyre  graniloide 
a  bientôt  fait  place  aux  dépdts  sableux  et  caillouteux  du  lerrain  tertiaire 
supérieur,  qui  recouvrent  la  plus  grande  parlic  de  la  plaine  de  Feurs.  Les 
cailloux  granitique,  qui  dominaient  dans  la  portion  méridionale  de  ce 
bassin,  diminuent  rapidement  de  nombre  et  sont  remplacés  par  des 
gakl^  porphjriques  et  des  débris  roulés  du  sjslèïiic  carbonifère  (surtout 
des  schistes  siliceux,  des  grauwackes  lu^tRvs  et  des  grès  porphjTJques). 
Une  circonstance  (ju'il  importe  de  mention ner,  c'est  que  l'as-sise  k  plus  ré- 
cente occupe  les  points  les  plus  élevés  et  (|ue  cette  assise  est  essentiel- 
lement caillouteuse. 

Le  terrain  anihrsicifére  reparaît  à  la  traversée  de  l'Aix  et  est  bientôt 
renipiacé  par  un  puissant  massif  de  pnrphyro  quiirt:(ifère  qui  occupe  les 
environs  de  Saint-Gerniain-Laval.  Celte  roche  est  exploitée  immédialemcBl 
à  la  sortie  du  hourg  :  c'est  un  porphyre  rouj^e-clair,  à  pâte  euritique  rosée, 
avec  nombreux  grains  de  quart/  l)i-pyraR,idés  et  petits  cristaux  d'ortboM 
blanc,  rosé  ou  rouge  ;  rolii;iil.luse  est  pi-ii  apparent  :  toutefois  il  fsl 
probable  qu'on  doit  lui  attribuer  certains  cristaux  rouge-corail,  ainsi  que 
quelques  autres  qui  par  altération  ont  pris  la  teinte  verte  el  l'éclat  cireui 
caractéristique  de  ce  minéral.  Le  mlea  est  très-peu  abondant. 

Dans  le  voisinage  de  Saint-Cennain-Laval,  on  exploite  encore  un 
autre  porphyre  quartzifèrc  d'apparence  un  peu  diilérente  :  il  est  également 
rougeùtre,  mais  il  difl'ère  du  précédent  par  l'abondance  des  patllcllesde 
mica  vert  ;  par  sa  texture  éminemment  cristalline  il  se  rapproche  du  \<i>r- 
pbyre  graniloide  :  l'oligoklase  rouge-corail  y  est  très-répandu,  ainsi  que 
le  quartz,  qui  parait  cristallisé  sous  la  forme  habituelle  ;  l'orlhosi;  ^ 


4 873.         GRUNER.  —  COURSES  DANS  LES  MONTS  DE  LA  MADELAINE.  495 

présente  en  gros  cristaux  qui  emprisonnent  fréquemment  des  paillettes  de 
mica  et  des  lamelles  d*oligoklase. 

Un  peu  avant  d'arriver  à  Saint-Jullien  d'Oddcs,  on  voit  apparaître  les 
grès  anthracifëres,  puis  les  alternances  de  schistes  et  de  calcaires  de  la 
partie  supérieure  du  terrain  carbonifère,  dans  lesquelles  on  a  ouvert  des 
exploitations  de  pierres  à  chaux.  Ces  couches  sont  dirigées  de  TO.  S.  0. 
à  TE.  N.  E  ;  elles  plongent  au  S.  S.  E.  de  plus  de  45"",  sous  les  grès 
ànthracifères.  Le  calcaire  exploité  a  une  puissance  d'environ  5  mètres 
et  est  divisé  en  plusieurs  bancs  d'une  faible  épaisseur  :  il  est  d'une  teinte 
grise  légèrement  bleuâtre  et  moins  foncée  que  les  calcaires  analogues  de 
Régny  et  de  Nérondes.  Les  encrines  y  sont  abondantes  :  on  y  trouve  éga- 
lement quelques  térébratules.  Le  mur  est  formé  de  schistes,  le  toit  de 
graawackes  fines  :  ces  deux  roches  sont  tendres  et  se  désagrègent  faci- 
lement ;  dans  le  voisinage  de  la  masse  calcaire,  elles  sont  elles-mêmes 
imprégnées  de  carbonate  de  chaux.  Les  schistes  sont  verts,  gris,  couleur 
lie  de  vin  ou  bleuâtres  ;  ils  renferment  des  encrines,  lorsque  lé  ciment  est 
plus  ou  moins  calcaire.  Le  grès  du  toit  est  gris  tirant  sur  le  bleu  ou  pas- 
sanlau  vert  ;  les  fossiles  paraissent  y  manquer. 

Au-delà  deSaint-JuUien  la  rouie  côtoie  la  limite  du  grès  à  anthracite  et  des 
schistes  carbonifères  ;  ces  roches  sont  traversées  par  de  nombreux  filons  de 
porphyre  quartzifère,  et  pour  augmenter  la  complication, on  voit  apparaître 
près  de  Souternon  des  roches  cristallines  grisâtres  entièrement  analogues  aux 
porphyres  granitoîdes  du  Mont-Urphé  :  nombreuses  lamelles  d'oligoklase, 
micabrunverdàtre,  gros  cristaux  d'orthose,  graiusde  quartz  peu  abondants. 

BientAt  on  pénètre  dans  la  zone  du  soulèvement  étudié  déjà  par  la 
Société  à  Régny  et  à  Gordelles  :  les  couches  se  relèvent  vers  le  nord,  et  à 
la  montée  de  Saint-Polgues  on  voit  affleurer  les  schistes  ordinaires  de  la 
formation  carbonifère  :  ils  sont  gris  ou  bleu-verdâtres,  et  alternent  avec 
des  grès  durs,  argilo-quartzeux,  plus  ou  moins  micacés.  En  approchant  du 
village  la  grauwacke  est  traversée  par  un  nombre  de  plus  en  plus  consi- 
dérable de  veines  et  de  filons  de  porphyre  quartzifère.  La  régularité  de 
ces  filons  et  de  ceux  qui  plus  au  sud-est  traversent  le  district  anthracifère 
d'Amions,  montre  bien  que  le  relèvement  de  la  zone  de  Souternon-Ck)rdelles- 
Régny  a  précédé  l'éruption  du  porphyre  quartzifère  de  SaintrPolgues. 
L'époque  de  ce  soulèvement,  orienté  à  65**,  se  trouve  ainsi  rigoureusement 
déterminée:  il  est  immédiatement  postérieur  au  terrain  anthracifère  (1). 

Le  porphyre  quartzifère  dont  il  vient  d'être  question  et  qui  forme  la 
butte  sur  laquelle  est  bâti  le  village   de  Saint-Polgues,  présente  une 


(1)  Ce  plissement  si  net  comme  âge  et  comme  direction  est  à  rapprocher  des  dislocations  de 
même  âge  et  de  même  direction  signalées  plus  haut  en  Saxe  et  sur  les  bords  da  Rhin(aii/è,  p.450.) 


496  GncHER.  —  nocDE  moibe  de  la  BOHBJlRDE.  6  Kpl. 

texture  variable,  suivant  répaisscur  des  filons  qu'il  comUtue.  Les 
variétés  Its  plus  cristallines  sont  cntièremenl  analogues  au  porphyre 
rose  de  Saint-Germain-Laval  :  nii^ue  pâte  euriliquc  rosée,  petits  ois- 
taux  d'orthosc  rouge  clair,  cristaux  d'oligoklase  jaunâircs,  devenant  jan- 
ne-vcrdàlres  et  terreur  par  altération,  graios  de  quartz  abondants,  mi- 
ca très-rare.  Les  variétés  curitiques  sont  de  même  couleur  c[iie  hs 
précédentes  et  présentent  de  nombreuses  lamelles  d'orlhose,  quelques 
taches  jaunâtres  d'oligoUasG  et  des  gniins  de  quartz  ;  elles  sont  identi- 
ques avec  certaines  eurites"  rouges  de  Saint-Just-en-Chevalet  (roule  de 
Clermonl}.  Lorsque  la  roche  commence  à  s'altérer,  la  pâte  se  décolore 
et  devient  terreuse. 

Au-delà  de  Saint-Polgues,  la  route  redescend,  tout  en  continuant  à  suivie 
la  limite  qui  sépare  les  monlagnesde  laMadelainedu  plateau  de  Neulize.  On 
retrouve  le  prolongement  des  grès  à  anthracite  de  Bully  ctdeSaiot-Maurioe- 
sur-Loire.  Un  peu  ^  l'ouest  de  la  route  se  montre  le  grand  dépôt  âliceox 
de  Ménars  :  c'est  un  véritable  amas, de  plus  de  lâ^de  puissance,  divisé 
en  lits  ou  zones  niina's  parallèles,  entre  lesquelles  ou  distingue  de  nom- 
breuses cellules  fortement  aplaties.  Le  quartz  y  est  essentiellement  cai- 
cédonieux  et  du  couleurs  très-variées;  celle  qui  domine  est  le  blanc  bleuâtre, 
demi-transparent,  entremêlé  de  parties  jaunes.  On  y  trouve  des  fragments 
de  grés  plus  ou  moins  siliciiiés,  arrachés  au  teirain  anthracifère.  M.Gruner 
a  rapproché  ce  dépél  des  amas  très-analogues  de  quartz  calcédoine  que 
l'on  rencontre  à  Saint-l'ricst  à  la  partie  inférieure  du  terrain  houilier  de 
Saint-Etienne,  au  niveau  des  assises  du  système  de  Rive^e-Gicr;  il  le 
considère  comme  produit  par  des  sources  minérales  qui  auraient  pris  nais- 
sance immédiatement  après  l'éruption  du  porphyre  quarlxifère. 

Laroute  coupe  ensuite  le  prolongement  des  filons  de  porphyre  quartzifcrc 
de  Saint-Maurice  et  passe  à  peu  de  distance  de  l'extrémité  du  faisceau  du 
Perron.  Au-delà,  elle  entre  définitivement  dans  la  plaine  de  Roanne  recou- 
verte par  les  dépôts  du  terrain  tertiaire  supérieur. 

A  la  suite  de  ce  compie-rendu,  M.  Michbl-Lévï  appelk  1  a(  en  on  de  la 
Société  sur  la  veine  de  roche  r,oiro,avec  crislaux  de  quarlz  et  de  feld  pa  I 
que  la  Société  a  observéo  dans  le  calcaire  de  la  Bombarde  c  e  vc  ne  e 
parallèle  au  porphyre  quartzi fore  qui  se  montre  au  loit  ducalca  r  c  île 
porld  à  rapprocher  la  roche  elle-mÈme  de  certains  porphyres  noirs. 

MM.  Grunrr  et  Ediiay  sont  d'avis  que  celle  roclie  est  plutôt  une  couche 
scdimenlaire,modifiée  comme  le  calcaire. Toutefois,  comme  dans  une  foule 
de  points  on  ne  constate  au  contact  du  porphyre  quarlzifére  qu'un  miiia- 
morphisme  très-peu  marqué,  il  y  aurait  peut-être  lieu  d'invoquer  d'auiros 
actions. 


'^ 


1873.  GUTEBDET.  —  ROCHES  DES  ENVIRONS  DE  ROANNE.  497 

H.  Goyerdet  offre  de  faire  iaire  à  TÉcole  des  Mines  les  ana- 
lyses des  principales  roches  que  la  Société  a  étudiées  dans  ses 
excursions  : 

NOTE  SUR  QUELQUES  ROCHES  DU  BASSIN    DE    LA  LOIRE,  RECUEILLIES 
FRINGIPALEIfENT  DANS    LA  PARTIE    COMPRISE  ENTRE  ROANNE, 

SAINT-JUST-EN-CHEVALET  ET  BOEN, 

par  M.    A.    GUYERDET. 

i .  —  Grès  poTTphyrique  vert  y  bréchxAdej  de  Lay 
(commune  de  Saint-Symphorien) . 

La  pâte  de  ce  grès  porphyrique  est  composée  d'un  feldspath  compacte, 
verdâtre,  à  éclat  cireux  dans  la  cassure,  probablement  roligoclase  ;  cette 
pâte  renferme  de  petits  cristaux  hyalins,  blancs,  striés,  d*oligoclase,  quel- 
ques grains  de  quartz  hyalin,  quelques  lamelles  de  talc  et  de  nombreux 
petits  fragments  de  schiste  noir. 

Sa  densité  prise  en  fragments  est:  2,29. 

2.  —  Grès  porphyrique  brun  verdâtre,  bréchoîde,  de  la  ferme 

Le  More  y  près  Cordelles. 

La  pâte  de  ce  grès  porphyrique  est  composée  d'un  feldspath  compacte, 
]Mrun,à  éclat  cireux  dans  la  cassure,  probablement  lorthose  ;  cette  pâte 
renferme  de  petits  cristaux  hyalins,  blancs,  d'orthose,  de  petits  cristaux 
roug^  de  chair,  finement  striés,  d'oligoclase,  quelques  grains  de  quartz 
hyalin,  des  lamelles  de  talc  vert  et  de  nombreux  petits  fragments  de 
schiste  noir. 

Sa  densité  prise  en  fragments  est  :  2,35. 

Ces  deux  grès  porphyriques,  qui  ressemblent  souvent  à  certains  granités, 
sont  toujours  bréchoïdes  et  renferment  des  fragments  plus  ou  moins  volumi- 
neux de  porphyre  ou  de  pétrosilex  ;  il  est. assez  facile  de  les  distinguer  du  gra- 
nité, surtout  si  Ton  examine  avec  attention  les  nombreux  petits  fragments 
de  schiste  noir  qu'ils  renferment  et  qu'on  pourrait  facilement  croire  être 
du  mica  noir  ;  ils  sont  aussi  beaucoup  moins  quartzeux  que  les  granités. 
Ces  grès  porphyriques  offrent  encore  la  plus  grande  analogie  avec  certaines 
roches  comprises  jusqu'à  présent  dans  la  grauwacke  des  bords  du  Rhin, 
et  qui  cependant  diffèrent  esseûtiellement  de  la  vraie  grauwacke  renfer- 
mant des  empreintes  si  remarquables  de  plantes,  notamment  aux  environs 
de  Thann  et  de  Kattembach  (Haut-Rhin).  Ces  roches  sont  du  reste  aussi 
porphyriques,  feldspathiques  et  bréchoïdes. 


•^ 


(99  GOÏBRDET.  —  ROCHES  DES  EKTIRONS  DE  ROANNE.  6  ICpl. 

3.  —  Porphyre  quarliifàre  rosé  des  bords  de  la  Loire, 
près  Saint-Maurice, 

La  pâle  de  ce  porphyre  est  composée  d'un  feldspath  compacte,  gris 
rosé,  à  éclat  cireux  dans  la  cassure,  probablement  l'orltiosc  ;  cette  p&te 
renrerme  de  grands  cristaux  mâclcs,  rose  de  chair,  d'orthosc,  de  petits 
cristaux  blaoc  laiteux,  (iaemcnt  striés,  d'oligoclase,  du  quartz  hyalin 
en  cristaux  dodécaédriqucs  bipyramidés  et  quelques  lamelles  de 
laïc  vert. 

Sa  densité  prise  en  fragments  est  :  2,33, 

Ce  porphyre  est  d'un  aspect  fort  agréable  par  la  variété  cl  l'aisociation 
hcarcusc  de  ses  couleurs  ;  il  pourrait  très-bien  être  travaillé  et  servir  pour 
l'omementatioa.  Par  sa  coloration  et  les  élémenls  minéralogiques  qu'il 
renferme,  il  est  identique  à  celui  des  Grivats  près  Vichy,  dans  le  dépar- 
tement de  l'Allier  ;  il  s'en  rapproche  aussi  par  sa  densité,  car  ccUe  du 
porphyre  des  Grivats  prise  en  fragments  est  :  2, 25. 

4.  —  Wacke  amygdaloïdc  des  carrières  de  la  Tessonne, 

le  long  du  canal  de  Digoin,  près  Roanne. 

Cette  roche  est  grenue,  terreuse,  grise,  et  à  texture  amygdaloïde  ;  eUc 
est  composée  principalement  d'un  feldspath  très-finement  grenu,  grisâtre, 

probablcitienl  le,  labrador  ;  eilt^  reiiferfiii.'  di;  iionibrL'usL's  amandes  rempiles 
de.  carbonate  de  cbau\  spalhiijiie(Calcite),  envelo(i|ie  liii-nième  par  de 
la  dolomie  jaunâtre  ;  souvent  aussi  clic  présente  des  Gssurcs  pleines  de 
calcite  ou  de  dolomie. 

Sa  densité  prise  en  fragments  est  :  1 ,82. 

Une  analyse  faite  au  laboratoire  de  l'École  des  Mines  a  donné  les  ré- 
sultais suivants  ;  on  a  dosé  0/0  : 

Silice 43.00 

Alumine 19,15 

Proldifde  de  fer 8,l>5 

Chaui 7,50 

Mignésie 0,70 

Potasse 0,65 

Soude 2,30 

Acide  cirboniquc 5.20 

Eau  (calculfe) 12,75 

Total.  .  .  .  99,80 

Cette  roche,  qui  n'a  pas  été  nommée  ni  décrite,  peut,  je  crois,  être 
rapprochée  de  la  variété  de  roche  que  Wemcr  a  appelée  Wacke,  espèce 
de  roche  boueuse  cruplive,  formant  souvent  des  dykes  au  milieu  des  for- 


1873.  GOTERDBT.  —  ROCHES  DES  ENVIROnS  DE  ROAIfllE.  499 

mations  (1).  Ce  qui  justifierait  encore  cette  dénomination,  c*est  que,  com- 
parée, par  exemple,  aux  wackes  décrites  et  analysées  de  Landshut  en 
Silésie,  et  de  Hainewald  et  Zittau  en  Saxe,  on  voit  qu'il  existe  la  plus 
grande  similitude. 

La  wackede  laTessonne  forme,  au  milieu  du  calcaire  à  cntroques  (étage 
de  Toolithe  inférieure  du  terrain  jurassique),  dëuxdykes,  de3  à  4  mètres  de 
puissance,  dont  la  direction  est  presque  N.  S.  magnétique.  Au  contact 
de  cette  wacke,  les  calcaires  ont  été  rubéfiés  et  souvent  même  transformés 
en  une  espèce  de  marne  calcarifèrc.  rouge  brique. 

  la  vue  de  ce  bel  exemple  de  l'intrusion  d'une  roche  éruptive  au  milieu 
des  formations  sédimentaires,  je  n'ai  pu  m'empécher  de  me  souvenir  et  de 
rapprocher  un  phénomène  tout  à  fait  semblable,  que  j'avais  vu  autrefois 
sur  les  bords  du  Rhin  près  Gundershoffen,  où  les  couches  schisteuses 
des  marnes  à  posidonies  (étage  du  lias  supérieur,  terrain  jurassique)  ont 
été  traversées  et  modifiées  par  une  roche  identique  à  celle  de  la  Tessonne 
et  dont  la  densité  est  presque  la  même.  La  densité  de  la  wacke  de  Gun- 
dershoffen prise  en  fragments  est  :  1 ,74. 

5.  —  Porphyre  feldspathiqiie  brun  rougeâtre  de  Villemontais, 

près  Roanne. 

La  pâte  de  ce  porphyre  est  composée  d'un  feldspath  compacte,  brun, 
k  éclat  cireux  dans  la  cassure,  probablement  l'orthose;  cette  pâte  renferme 
des  cristaux  mâclés,  blanc  laiteux,  d'orthose,  des  cristaux  rouge  corail, 
très-finement  striés,  d'oligoclase,  et  de  nombreuses  lamelles  de  talc  vert. 

Sa  densité  prise  en  fragments  est:  2,19. 

Ce  porphyre  offre  une  très-grande  analogie  avec  certains  porphyres 
d'Elfdalen  en  Suède. 

6.  —  Porphyre  granitolde  de  SaintrJusUenrChcvalet, 

près  Roanne. 

La  pâte  de  ce  porphyre  est  composée  d'un  feldspath  grenu,  lamelleux, 
rosé,  probablement  l'orthose  ;  cette  pâte  renferme  de  grands  cristaux  mâclés, 
rosés,  et  des  cristaux  mâclés,  plus  petits,  hyalins,  blancs,  d'orthose, 
de  petits  cristaux  opaques,  jaune  de  miel  ou  rouge  clair,  finement  striés, 
d'oligoclase,  du  mica  noir  en  cristaux  hexagonaux,  de  nombreuses  lamelles 
de  talc  vert. 

Sa  densité  prise  en  fragments  est  :  2,23. 

(1)  Cest  oiie  roche  pareflle  à  celle  qae  M.  Groner  a  signalée  à  Gombres. 


-.-.=  -._ ,-      ^*<M ^„ 

GITEEBBT.  —  ROCHES  DBS  KHTIMHS  DE  ROAKNK. 

Une  analyse  faite  au  laboratoire  di;  l'École  dw  Mia&i  a  donne  les 
résultats  suivants  ;  on  a  dosé  0/0  : 


Silice 6!^ 

Alutnûiï 19,70 

Prounjdd  ivta  . 3.78 

Cbatu 4^ 

HtgnJilB 1,10 

Potiaw 3,*5 

SoudE - S,57 

Adde  cartK)nîi|ae .  ,..>...  0,70 

Eau  {caif  ulée) ■  ■  1,62 

Tolal  ....  90,72 


I 


Ce  porphyre,  quia  aussi  une  texture  cristalline,  est  par  cela  n 
difficile  k  distinguer  de  certains  granités,  mais  il  ne  renferme  presque  pas 
dcquartî  libre  et  est  très-micacé  et  lalqueux.  Souvent  il  est  Bssiirc,  et 
tes  fentes  sont  remplies  de  stcatite  verte,  mélangée  du  carbonate  de  chaut 
(calcite)  ;  il  est  quelquefois  traverse  par  de  véritables  filons  de  quart?,  opa- 
que, blanclaiteux,  renfermant  de  la  fluorine  violette  et  de  la  baryte  sulfa- 
tée lamclleuse  blanche. 

7,  _  Porphyre  fcldspalkique  brun  de  Samt-Just-en-Chevalet, 
près  Roanne. 

La  pille  de  ce  porphyre  ei<t  composée  d"an  feldspath  compacte,  brun, 
à  éclat  cireu\  dans  la  ca>>ure,  jirubabli'iiit'ut  rurlhuse  ;  cette  pâle  ren- 
ferme des  cristaux  màclés,  hyalins,  roses  cl  blancs,  d'orthose,  des  cris- 
taux hyalins,  vert  pomme,  liuemenl  striés,  d'olii;oclase,  et  quelques 
lamelles  de  talc  vert. 

Sa  densité  prise  en  fragments  est  :  i,'Jf>. 

8,  —  Porphyre  quartzifbre  rosé  de  h  Bombarde, 
prés  St-Romain  d'Urfé. 

La  pâle  de  ce  porphyre  est  composée  d"un  feldspath  lanicllcu\,  rose, 
à  éclat  cireux  dans  la  cassure,  probablement  l'orthosc;  cette  pAle  renferme 
de  grands  cristaux  mariés,  hyalins,  roses,  d'orthose,  de  petits  cristaui 
hyalins,  blanc  jaunâtre,  finemcnl  striés,  d'oligoclase,  du  quartz  hyalin  en 
cristaux  dodccacdriques  bipyramidés  et  de  nombreuses  lamelles  de  talc  vert. 

Sa  densité  prise  eu  fragments  est  :  2,  17. 

C'est  dans  ce  porpbyre  ([uc  se  trouve,  en  filons  puissants,  le  gisement  si 
justement  célèbre  du  marbre  calcaire  blanc  saccharoïde,  exploite  très-un- 
cicnDcmcnt,  d'abord  comme  marbre  d'ornement,  et  ensuite  comme  pierre 
iL  chau.\. 


4873/  GUTEBDKT.  —  ROCHES  DBS  ENVIBONS  DE  EOARNE.  SOI*. 

9.  —  Dioritine  verte  de  la  Bombarde ^ 
près  St-Romain  d'Urfé. 

Cette  dioritine  est  composée  principalement  d'une  masse  feldspathique 
lamelleuse,  verte,  renfermant  de  petits  cristaux  hyalins,  blancs,  finement 
striés,  d*oligoclase,  des  cristaux  imparfaits,  noirs,  d'hornblende  et  des 
grains  de  pyrite. 

Une  analyse  faite  au  laboratoire  de  TÉcole  des  Mines  a  donné  les  résul- 
tats suivants  ;  on  a  dosé  0/0  : 

Silice 53,00 

Alumine ^  .  .  .  .  13,00 

Proloxyde  de  fer 9,00 

Chaux 5.60 

Magnésie 7,20 

Potasse 2,70 

Soude 1.30 

Perte  par  calcination 8,00 

99,80 

Sa  densité  prise  en  fragments  est  :  2,35. 

Cette  roche,  qui  semble  constituer  un  filon  dirigé  N.  O.-S.  E.  dans  le 
porphyre  quartzifère,  accompagne  le  gisement  remarquable  de  calcaire 
saccharoïde  blanc. 

10.  —  Eurite  porphyroide  grise  de  la  Bombarde, 

près  St-Romain  d'Urfé. 

La  pâte  de  cette  roche  porphyrique  est  composée  d'un  feldspath  com- 
pacte, gris,  à  éclat  cireux  dans  la  cassure,  probablement  Tanorthite  ;  cette 
pâte  renferme  quelques  grands  cristaux  mâclcs,  à  contours  arrondis,  hya- 
lins, blancs,  d*anorthite,  de  petits  cristaux  hyalins,  blancs,  finement  striés, 
d*oligoclase,  de  très-nombreux  petits  cristaux  noir  brunâtre  d'hornblende, 
du  quartz  en  cristaux  dodécaédriqiies  bipyramidés. 

Une  analyse  faite  au  laboratoire  de  TÉcole  des  Mines  a  donné  les 
résultats  suivants  ;  on  a  dosé  0/0  : 

Silice 64,00 

Alumine 18,00 

Protoxyde  de  fer 5,40 

Chaux 4,30 

Magnésie 3,60 

Potasse 0,80 

Soude 4,60 

Perte  par  calcination.  .....  1,90 

99,60 

Sa  densité  prise  en  fragments  est  :  2,17. 

D'après  cette  analyse,  on  voit  que,  la  chaux  étant  en  assez  forte  pn>- 


6Kpt. 

t,mfimiimmi^ittShfAAm^^ta  bas  rianthiie, 
fcMcfe.  fak«|M«iti«iMKM  Anïle^pnt,  jeaols,élfen[>• 
fmmm  aUare  :  elle  d. 
ï  pke  frtaesle  soatfid 
ébà  SBScrptihle  d'imi* 
I  &ak,  t;  rrn- 
«  ^  |tf^  a«s  ■«»  ér  ItMifA  IftiK-T  iH  msuus  3001 

tmt^B»^  oft  ca  Oh  Aqpt  X.  &  atfiÉtiqw,  ibas  le  [Kiq>li]rR 

LQeabilBpaieailipe  avec  les  rocbes  dites  Bm 
i(<i|>fciii]. 

II.   —  Pmjkfn  yrmmàmdt  d»   Mant-Crfé, 

pris  ''liiT  trmiiii  dX'He. 

I^  pbe  6e  et  jm^km  est  M|iM!iiL  4'n  feUspktb  lameDeux,  gm 

n[#,  k  «dal  oim  dtû  b  eamre,  prrtnfclrfnl  l'nrthost  ;  crlte  pàtcrm- 

BinK  lie  grw&  arûtUK  nldcs.  hlue  luMsi  d  hyalin.';  blancs,  d'or- 

tlme,  de  pdib  aûUin  hnlias.  Mues,  bHanit  sthés,  d'oligoclasu,  du 

nka  aotf  ea  crâlaoi  heufonas,  Js  qwtilijalîa  ea  crisuux  doilecat^ 

driqiiM  JHpyramidéii  et  d«<  lamenes  de  tak  TOi. 

.Si  'Icfi-iU:  jin-i-  ■-□  frizrll■.■n[^  'i-^t  ■  i.lS. 

12.  —    AmphiboUte   f/orphyroide   de  la    Forge. 
pré;   Sainl-Thurin. 

CjXU:  amiihilwliti;  t'jt  compo-tw  d  une  pâle  feldspalhiquc  verte,  à 
^^^dut  r:iri-m  dans  la  rassure,  probahii.'meDt  loligocla^  mélangé  d'amphi- 
W>:  ;  clti-  pal-;  r.'nftrrme  des  rri>laux  plus  ou  moins  grands,  noir  vcr- 
dàlrc,  (llirirnlilcnde,  prés<rnlan[  de  larges  clivages,  de  la  pyrite  magnéli- 
([iir-  'l'yrrliolinii^ct  du  mispicLel  en  ama.s. 

Sadr-risili;  priM;  en  fraj^icnts  est  :  2,20. 

iVvA  <hins  ri'llirainiiliiliolite  que  su  trouvent  notamment  les  beaux  filotiâ 
et  amas  de  pyrîli;  et  mispirkel  trcs-dovo!op|)és  de  la  vallée  de  Saint-Thu- 
riri ,  qui  Mmt  exploili^s  activement  depuis  quelque  temps. 

^'^.  —   Porphyre    granitoide  de  Boên-sur-Lignon, 

arromlis.semcnt  de  Montbrison  (1). 
I,a  pâli',  (le  ce  porphyre  est  comjKisée  d'un  feldspath  hyalin,  lainellcui, 
(1)  C'est  1(1  mSiiiLMiyialiléanalïsi!  parM.  Cruner(Voj.p.287  delîDMcr.géol.detaLûln} 


4873.  GmmuoBT.  —  roches  des  ERTmons  db  eoahrb.  503 

gris,  probablement  Toligoclase  ;  cette  pâte  renfenne  de  petits  cristaux 
byalins,  blancs,  striés,  d'oligoclase,  du  miia  noir  en  nombreux  cristaux 
hexagonaux,  quelques  lamelles  de  talc  vert  et  du  quartz  en  cristaux  dodé- 
aiédriqnes  bipyramidés,  mais  assez  rares. 

Une  analyse,  faite  au  laboratoire  de  TÉcole  des  Mines,  a  donné  les 
résultats  suivants  ;  on  a  dosé  0/0  : 

Smce 68,30 

Alumine 15,60 

Protoxyde  de  fer 7,i7 

Chaux 2,60 

Magnésie 1,60 

Potasse 0.19 

Soude 1.70 

Perte  par  calcination  .  .  .  2,23 

99,09 

Sa  densité  prise  en  fragments  est:  2,85. 

La  proportion  de  soude  étant  plus  forte  que  celle  de  potasse,  d'après 
cette  analyse,  il  est  probable  que  le  feldspath  dominant  est  bien  Toligoclase. 

Ce  porphyre  est  souvent  tout  imprégné  d'une  matière  stéatiteuse  vert 
pomme  clair,  qui  se  développe  surtout  dans  les  nombr(;uses  fissures  qu'il 
renferme,  et  qui  lui  donne  des  lignes  de  facile  séparation  à  la  cassure. 
Sa  texture  est  aussi  cristalline,  ce  qui  le  rend  sou  vent  difficile  à  distinguer 
de  certains  granités,  cependant  la  grande  abondance  du  mica  et  la  rareté  . 
du  quartz  libre  servent  à  le  reconnattre. 

14.  —  Porphyre  quartzijère  rtmge  de  Saint-Germain-Laval^ 

près  Roanne. 

La  pâte  de  ce  porphyre  est  composée  d'un  feldspath  lamelleux,  rougç,  à 
édat  cireux  dans  la  cassure,  probablement  Torthose  ;  cette  pâte  renferme 
de  grands  cristaux  mâclés,  rouges,  d'orthose,  de  petits  cristaux  roses 
d*orthose,  du  quartz  en  cristaux  dodécaédriques  bipyramidés,  quelques 
lamelles  de  talc  vert  et  du  mica  jaune  compacte  (Lépidolite). 

Sa  densité  prise  en  fragments  est  :  2,11. 

15.  —  Porphyre  quartzifère  rosé  de  la  Prugne  (AUter), 
canton  de  Mayet-de-Montagne,  arrondissement  de  la  Palisse. 

La  pâte  de  ce  porphyre  est  composée  d'un  feldspath  lamelleux,  rosé,  à 
éclat  ciroux  dans  la  cassure,  probablement  Torthose  ;  cette  pâte  renferme 
de  grands  cristaux  mâclés,  hyalins,  roses,  d'orthose,  de  petits  cristaux 
opaques,  blanc  jaunâtre,  striés,  d'oligoclase,  du  quartz  hyalin  en  cris- 
taux dodécaédriques  bipyramidés,  des  lamelles  de  talc  vert  et  de  la  ser- 
pentine jaune  qui  a  imprégné  toute  la  roche  et  s'est  souvent  substituée 


^*>»»^' 

o 


50£  V.  DESHAYES.  —  UNE  DE  CUITRE  DE  LA  PRUGKE,  6  1^; 

aux  cristaux  d'ortliosc  qui  semblent] avoir  été  corrodés  et  en  partie  iift 
sous  par  ces  émanatious  serpcnlineuscs. 

Sa  densité  prise  en  fragioeDls  est  :  2,12- 

O  porphyre  est  trës-Gssuré,  et  les  fentes  sont  remplies  de  serpoiQK 
jaune  et  de  calcaire  spathique  (Calcilc),  C'est  dans  ce  porphyre  qoe  bB 
trouve  l'important  filon  et  amas  de  cuivre  sulfuré  (Phîlippsito),  accompa- 
gné d'unç  roche  verte  serpentiueuseel  diallagique,  dite  Gabbro,  très-fré- 
quente dans  ces  gisements,  et  de  filons ^de  baryte  sulfatée  blanche  cris- 
talline, renfermant  de  la  pyrile. 

La  roche  verte  contient  aussi  dafer  o\ydulé(Magiiétile)  (1). 

M.  V.  Desliayes  fait  la  communication  suivante  sur  la  raine  delà 
Prugne,  située  au  nord  de  Saint-Just-en-Chevalct,  qu'il  a  visitée  aiec 
quelques  membres  de  la  Société  dans  la  journée  du  jeudi  : 

suit  LE  GISEMENT  DE   CUIVRE  DU  CHARRIER  PRÈS  LA  PRQGHE  (\LLlEIt), 
par   H.  V.    DESBAVES. 

(PL  XI). 

L'objet  de  ce  travail  est  de  montrer  l'iroporlance  du  glle  du  Charrier, 
au  point  de  vue  d'une  élude  ultérieure  pouvant  amener  à  la  connaissance 
de  faits  géologiques  d'autant  plus  intéressants  que  la  mine  de  cuivre  de 
la  Prugne  est  la  seule  de  ce  genre  exploitée  jusqu'à  ce  jour  en  France. 

C;:lti;  iiiinii n'ist  lonniii'  ijin'  Jojmi^  \\ai  i]<i  iciiips,  umis  les  travaux  cw- 
cutésjusqu  a  ce  jour  ont  montre  l'importance  de  ce  glle,  qui  a  été  décou- 
vert dans  des  circonslanccs  tout  ii  fait  exceptionnelles.  Il  y  a  quelques 
années,  on  avait  cru  trouver  dans  ci.'S  parages  des  minerais  de  manganèse, 
et  M.  Ducro/au  s'étuit  préoccupé  de  cette  découverte,  lorsque,  peu  de  temps 
après,  un  paysan  du  Charrier  vint  lui  présenter  un  échantillon  de  carbo- 
nate de  cuivre.  Après  quelques  explications  au  sujet  de  la  provenance  de 
cet  échantillon  loiit~;i-fait  exceptionnel,  des  recherches  furent  entreprises 
et  amonèrcnl,  vers  le  mois  d'août  1870,  la  découverte  d'un  gisement  de 
phillipsile  fort  altérée  à  la  surface  du  sol.  Sur  ces  simples  constatations, 
une  demande  de  concession  fut  faite,  mais  les  événements  relardcreul 
longtemps  la  réalisation  des  projels. 

Ce  n'est  que  vers  la  fin  de  187 1 ,  que  les  recherches  furent  reprises  et 

(1)  J'ai  Tuil  àt]nxU  Qmn6e  I87ï)  uno  l'IiiiJc  miirosMpiiiiir.  nimulii'U^c  île  qiii'lqu«^iini»  il» 
roclivs  ili^rciles  dans  rallr  nolv,  cl  j'ai  pu,  pour  ainsi  ilirc,  contMlei'  mes  prcniiiïrïs  délermina- 
lions,  i[iii,  liiun  que  fuies  à  la  siiniiie  vtii-  ou  à  l'aide  de  la  luiipc  seulement,  se  sont  Iroui^ 
ci'jii'iiilanl  fllrii  exactes.  Ainsi,  piiur  les  relclspaths,  par  exempin,  tjite  j'ai  indiiiut's  souvent  comme 
l'Lant  probablvmeut  l'ortluisc  ou  rolipN'lasc  ou  le  bLi'adar,  des  Fngnients  de  ces  roches  n<duits 
en  plaquegiDiuccs,plan<s  sous  le  microscope,  m'out  loujaurs  dann£  qudqnes  crisUux,  sooreiil  ' 
trés-petils  il  est  vrai,  mais  Iris-nets  et  susceptibles  d'une  dflenniiiatioa  rigoureuse. 


1 873.         V.  hesbatks.  — *  hine  de  cuiyre  de  la  PW(Sm.  50$ 

a  demande  en  concession  réitérée  après  la  découverte  d'un  deuxième  amas. 
Les  minerais  extraits  à  cette  époque  furent  en  quantité  assez  grande  et 
l*une  richesse  telle  (15  à  20  0/0  de  cuivre)  que  Ton  ne  pouvait  hésiter  à 
;ntr^rendreune  exploitation  régulière  ;  un  décret  du  3  juin  1872  concéda 
mx  siears  Amand  et  C'®  les  mines  de  cuivre  et  de  plomb  argentifère  situées 
lans  la  commune  de  la  Prugne  ;  c*est  aussi  vers  cette  époque  que  furent 
faites,  à  TÉcole  des  Mines  de  Paris,  les  analyses  des  [minerais  envoyés 
par  cette  compagnie. 
La  concession  accordée  comprend  7  kil.  carrés,  3  hectares,  38  ares. 

Situation  géographique.  — Les  mines  sont  situées  sur  la  rive  droite  de 
la  rivière  de  la  Besbre,  qui  descend  du  Puy  de  Montoncel  vers  la  Palisse, 
pour  aller  se  jeter  au  nord  dans  la  Loire.  La  vallée  est  en  cet  endroit 
escarpée  et  sauvage  ;  l'exploitation  est  loin  de  toutes  communications,  car 
elle  se  trouve  distante  de  la  Palisse  (station  du  chemin  de  fer  la  plus  rap- 
prochée) de  40  kilomètres,  et  le  village  du  Charrier,  éloigné  de  3 
kilomètres  de  la  Prugne,  n*y  était  relié  en  1872  que  par  un  chemin  à  peu 
près  inaccessible  aux  voitures  ;  une  nouvelle  route,  presque  terminée  au 
moment  de  notre  dernière  visite,  permet  un  transport  un  peu  plus  facile  des 
minerais  exploités. 

Les  mines  sont  assez  bien  situées  pour  l'arrivage  des  bois,  que  Ton 
trouve  en  effet  dans  les  montagnes  environnantes,  et,  d'un  autre  côté,  les 
porphyres  et  les  granités  peuvent  fournir  toutes  les  pierres  de  construction 
désirsJbles.  Malheureusement  elles  se  trouvent  éloignées  des  bassins  houil- 
1ers,  et  Ton  ne  peut  guère  espérer  pouvoir  traiter  économiquement  sur  place 
les  minerais  extraits,  qui,  pour  le  moment,  sont  expédiés  aux  usines  de 
Biache-Saint-Vaast  (Pas-de-Calais)  (1). 

Deux  routes  également  intéressantes  pour  le  voyageur  se  présentent 
pour  se  rendre  aux  mines  du  Charrier.  La  première,  et  certainement  la 
plus  directe,  est  celle  de  la  Palisse  à  la  Prugne.  En  allant  de  la 
Palisse  au  Mayet-de-Montagne,  on  rencontre  des  granités  souvent  décom- 
posés et  quelquefois  traversés  par  des  lambeaux  de  schistes  anciens  ;  les 
porphyres  rouges  quartziféres,  sur  lesquels  je  reviendrai,  se  montrent  çà  et 
là  sur  le  bord  de  la  route,  mais  ils  ne  sont  nettement  caractérisés  que  dans 
la  partie  sud-est  du  département,  sur  la  rive  droite  de  la  Besbre.  Du 
Mayet-de-Montagne  à  la  Prugne,  on  rencontre  les  mêmes  roches,  mais  la 
structure porphyroïde  est  plus  accentuée.  Enfin,  de  la  Prugne  au  Charrier, 
en  suivant  l'ancien  chemin  qui  descend  directement  de  l'Eglise  de  la  Pru- 
gne au  moulin    Gitenay,    on  trouve   des    granités    et    surtout  des 


(1)  Depuis  Tannëe  1873,  on  a  installe  une  fonderie  à  la  Prugne  pour  le  traitement  des  minerais 
de  cuivre  ;  elle  est  aujourd'hui  (oct.  1874)  &n  pleine  activité. 

33 


ï^ 


V.    DESHAYES.  —  «JŒ  HE  CCITIIB  DE  LA  FRDCITE.  fi  tfpt. 

scliislcs  géQéraIcmcDt  très-corapacles,  relevés  presque  verfr 
caictneut,  cl  rappelai  de  loin  ccrtaÎDS  schistes  des  enviraDS 
de  Botïn  et  de  Cbampoly  ;  ils  ëoiiL  quelquefois  magnésiens 
cl  serpentineux  et  préseutent,  comme  nous  le  verrons  plus 
loin,  un  grutid  inlértl  au  point  de  vue  géologique,  tant  pour 
le  gisement  lui-même,  que  pour  établir  l'âge  des  miucraîs  de 
cuivrequi  se  trouvent  dans  les  porphjTcs  du  massif  Roannais. 
Au  mois  de  septembre  dernier,  nous  nous  sommes  rendus 
au  village  du  Cbairicr  par  un  chemin  complélemenl  diffé- 
rent ;  nous  avons  en  eûet  abordé  la  contrée  par  le  sud,  en 
allant  de  Saint-Just-en-Chevalet  à  Sainl-Priest-la-Prugae,  a 
suivant,  à  partir  de  ce  point,  la  vallée  de  la  Bcsbrc,  en  laissant 
le  Puy  de  Moutoncel  à  notre  gauche.  Cette  excursion,  plos 

-  pittoresque  que  la  première,  ne  mérite  aucune  mention  spé- 
ciale au  point  de  vue  géologique,  et  je  ne  m'arrêterai  pas  ici 
à  la  description  des  porphyres  et  des  granités  des  environs  de 
Saint-Just  qui  ont  été  visités  par  la  Société.  Mais  je  liens  i 

^  signaler  uue  coupe  que  nous  avons  pu  relever  entre  la 
.  l'rugne  cl  le  Charrier,  le  long  de  la  nouvelle  route,  et  qui  est 
t  d'une  netteté  remarquable,  grâce  aux  surfaces  de  terrain  mises 

■  l"  à  nu  par  la  construction  même  de  celle  roule  (V.  ci-contre). 
.  Le  chemin  faisant  plusieurs  lacets,  il  nous  est  impossible 
de  donner  une  direction  très-exacte  de  cette  coupe  ;  toute- 
fiiis,  la  portion  que  nous  aviiiis  icIiîvlt  e>l  h  peu  de  ibojc 
près  orik'nti'i;  ciinjuic  la  vallée  mémi!  de  la  Bcsbrc,   c  csl-ii- 

»■  dire  N.  IS"  0.  On  trouve  d'abord  des  schistes  de  transition, 
très-troublés,  souvent  imprégnés  de  matières  ferrugineusei, 
rarement  cui\rcuscs  même  dans  les  parties  les  plus  irisées; 
ces  schistes  sont  en  quelque  sorte  le  passage  des  véritables 
schistes  de  Iransition  aux  schistes  serpentineux  et  chloiiteui 
dont  je  parlerai  pins  loin.  En  suivant  ces  schisli-siffindanl 
One  centaine  de  mètres  en  reraoïitanl  lu  vallée  de  la  Bcibre, 
on  rencontre  un  filon  de  porphyre,  d'environ  7U  niélrcs 
de  puissance,  dirigé  E.-O.,  c'est-à-tlire  recoupant  à  peu 
.  |irês  prrpendiailairoment  la  vallée  ;  puis  on  retrouve  environ 

■j  10  nuHres  de  schistes  également  très-brouillés,  un  lîlon  de 

I  porphjrc  de  3j  niélrcs  de  puissance,  30  mètres  de  schistes, 

.-  et   eniin   une  nouvelle  masse   de  porphjTe  qui  se  continue 

jusqu'au  moulin  Gitenay,  oii   Toi!  passe  sur  la  ri\e  droite 

pour   reprendre   landeu  chemiu   qui   recoupe   les   schistes 

et  les  porphyres. 


4873.  V.  DESHATES.  —  UNE  DE  CUIVRE  DE  LA  I^RUGIfS.  Ml 

La  roche  des  filons  de  porphyre  est  constituée  par  une  p&te  feldspathi- 
que  passant  à  l'eurite  et  de  couleur  gris  clair  ;  cette  pâte  parait  très-quar- 
tzense,  mais  on  ne  distingue  pas  de  grains  de  quartz  isolés  ;  on  y  trouve, 
par  contre,  d'assez  gros  cristaux  de  feldspath  rose,  des  paillettes  de  mica 
noir  et  de  mica  gris,  et  même  des  traces  de  chlorite;  une  substance 
vert  clair  et  serpcntineuse  imprègne  la  roche  d'une  manière  bien  marquée. 
Ce  porphyre  est  de  couleur  plus  claire  que  ne  le  sont  généralement  les 
porphyres  de  la  rive  droite  de  la  Besbre,  et  en  particulier  ceux  qui  se 
trouvent  au  sud-est  le  long  du  ruisseau  de  la  Bonière  et  qu'une  galerie  de 
recherches  de  galène  a  traversés  sur  une  certaine  longueur  ;  ces  derniers 
sont  d'un  rouge  'plus  foncé  et  nettement  quartzifères.  Je  citerai  comme 
analogues  à  ce  porphyre,  certains  porphyres  granitoïdcs  que  nous  avons 
pu  observer  aux  environs  de  Bolin.  C'est  dans  ces  porphyres  passant  à 
Teurite  et  imprégnés  de  serpentine,  que  se  trouve  le  gisement  de 
cui\Te  du  Charrier,  non  loin  d'affleurements  de  schistes  verts,  orientés 
N.-S.,  qui  se  montrent  li  l'entrée  du  village. 

Direction  du  gîte,  —  Le  gisement  de  phillipsite  du  Charrier  a  une 
direction  générale  N.-S.,  obliquant  un  peu  au  nord-ouest;  en  1872 
elle  était  exactement  celle  du  méridien  magnétique,  soit  N.  17  à  18**  0.  ; 
elle  coïncide  k  peu  de  chose  près  avec  celle  de  la  vallée  de  la  Besbre,  qui 
est  en  relation  évidente  avec  le  soulèvement  des  montagnes  du  Forez. 
Ces  directions  semblent  du  moins  nettement  indiquées  pour  la  portion 
du  filon  jusqu'alors  reconnue  et  pour  l'orientation  des  schistes  des  terrains 
environnants. 

Roches  encaissantes.  —  La  masse  principale  qui  encaisse  le  filon  de 
phillipsite  du  Charrier  est,  avons-nous  dit,  du  porphyre  ;  mais  cette  sub- 
stance n'est  point  la  seule  dont  nous  devions  parler  ici  comme  roche  encais- 
sante, car  elle  ne  se  trouve  pas  en  contact  direct  avec  le  minerai. 

Le  porphyre,  quoique  se  rapprochant  toujours  du  type  que  nous  en  avons 
donné,  présente  plusieurs  modifications  ;  il  passe  en  effet,  tantôt  au  granité 
ou  au  porphyre  granitoïde,  tantôt  à  une  roche  compacte  euritique,  se  rap- 
prochant de  l'halleflint,  et  celte  dernière  modification  se  rencontre  d'une 
manière  à  peu  près  constante,  dans  toute  la  mine,  entre  le  porphyre  pro- 
prement dit  et  la  matière  métallique  ;  on  y  constate  de  nombreuses  im- 
prégnations de  serpentine  dans  les  fissures  de  la  roche.  Toutefois, 
sur  certains  points,  la  roche  cuprifère  est  en  contact  direct  avec  un 
porphyre  assez  différent  du  premier  :  ce  porphyre  est  de  couleur  rouge 
foncé,  quartzilere,  avec  mica  noir,  traces  de  chlorite,  feldspath  rose 
quelquefois  strié,  mais  il  est  très-rarement  imprégné  de  serpentine  ;  on  y 
trouve  souvent  des  mouches  de  chalkopyrite,  mais  jamais  de  phillipsite 
qui  accompagne  de  préférence  les  roches  vertes  dont  je  parlerai  plus  lom. 


MB  T.  AERATES.  —  HRÏE  DE  CUITItE  IiE  I.A  PBrCNB.  C  ECpt. 

Coininc  substaoces  i^i^coaiJainss,  je  sigualeraî  des  argiles  provenaai  du 
la  dêconi position  du  porphyre  ou  des  curties,  cpi'cllcs  remplacent  sou- 
vent comme  roches  encaissantes.  Ccà  argiles  ont  une  teinte  grise,  répandent 
au  souffle  une  odeur  argileuse  trës-prononcée  et  sont  généralement  stériles. 
Les  mêmes  matières  se  retrouvent  en  bandes  plus  ou  moins  considérables, 
dcdirection  N.-S.,dans  h  principale  galerie  d'écoulement;  dans  ce 
dernier  endroit,  elles  ont  une  teinte  vcrdàlre,  sont  souvent  imprégnées  de 
fer  oitydulé  et  très-friables,  font  pâte  facilement  et  rappelent  complètement 
les  gabbros  verts  de  Toscane  ni  du  Corse. 

il  est  bien  difficile  d'indiquer  esactement  la  répartition  de  ces  dificren- 
tes  roches,  mais  en  général  on  rencontre  h  l'est  principalement  des 
porphyres  plus  ou  moins  granitoldes,  et  à  l'ouest  toujours  des  schistes 
vcrdâtres  ou  rougeAtres.  souvent  décomposés,  avec  des  argiles  vertes  (ar- 
gilophyres,  gabbros),  des  feldspaths  plus  ou  moins  kaolinisés,  puis  dœ 
roches  porphyriques  mieux  caraclcrisées. 

L'encaissement  est  &  peu  près  vertical ,  avec  des  ondulations  assez  fortfs 
qui  donnent  au  filon  la  structure  en  chapelet  :  les  deux  amas  reconnus 
jusqu'à  ce  jour  sont  probablement  deux  gros  grains  de  ce  chapelet.  On 
pense  en  retrouver  d'autres  au  sud;  mais  une  galerie  poussée  au  nord 
n'a  pas  donné  de  résultats  ;  elle  a  probablement  été  faite  un  peu  trop  à 
l'ouest  ;  il  y  aurait  peut-être  intérêt  k  reprendre  des  recherches  dans 
cette  direction,  car  la  présence  de  roches  argileuses  vertes  (gabbros)  dans 
la  galerie  d'écoulemi'nt  est  do  bon  augure. 

Rcmplhsnije  —  Au  contact  dc";  curites  se  trouve,  dans  presque  toute 


1  t    d     d    1        n               1 

l 

l             Icuse,  imprégnée  d'oxyde 

d    f      Ijd    t    ja  n      t     nt 

tf 

t  p     d  fer  oxydulc.  Cette  roche, 

q        p    I           m           f 

t       i 

1     e,  est  bien   plus   scbis- 

t    se           p    t      q      d       1 

t 

d         Ts      souvent  sa  scbislosité 

se  bl  p            If 

t  I  1 

h         Ire   les  parois.   Elle  cU 

1          t]      f                 ll]i 
1        t       t     l  1      I      11 

Im    t 
t 

It  q     bl    par  Tacide  cblorhydri- 
1 1     d'o\yde  de  fer,  dechaux, 

I           u,      td  l            Gtl 

h 

1    se    e  peutélrcconsidérêe,aii 

p     t  d                   1      1     P 

II 

[         p    ni  de  vue  de  .sa  composi- 

t         1       q                               1 

^m 

11  ]   -tt    ncffct.pLiruneséried'iii- 

te       1            àl         1     p        [ 

1     1 

t          dans  le  centre  même  di'S 

t     t  1     é  t  bl        11 

d 

ni      /    c it    1  t 

1     J 

1             ii-'J  !e  nom  de  Roche  verte. 

et       p    t            t   hl 

(i 

histetise,  cl  traversée  par 

d           1    d  ibll|    t      II 

I      1 

fïl     ne  odeur  ari^ileuse  nioiiis 

p    n          1     1        I     I        1 

t     d 

d      te,  et  est  toujours  accom- 

p      ce  d        TssL   f  te  1    ] 

nd 

0  jd  i  .  Lorsqu'elle  ne  contient 

4873.  V.   DESHATES.  —  MINE  DE  CUIVRE  DE  LA  PRUGNE.  509 

que  ce  minéral,  elle  est  d  un  vert  clair  comme  les  roches  chloriteuses  ; 
elle  devient  plus  foncée  lorsqu*on  y  observe,  en  outre,  des  cristaux  de 
pyrite  de  fer  et  des  imprégnations  de  chalkopyrite  qui  semblent  s'être 
déposées  dans  les  fissures  de  la  roche.  La  phillipsite  se  trouve  ordinaire- 
ment dans  la  roche  foncée  ;  mais  elle  n'est  exploitable  que  lorsqu'elle 
s'y  rencontre  en  rognons  plus  ou  moins  gros;  dans  ce  cas,  la  roche  verte 
est  généralement  fortement  imprégnée  de  fer  oxydulé  ou  titane  atti- 
rable  à laimant,  elle  conserve  une  structure  schisteuse,  et  sa  cassure 
rappelle  toujours  plus  ou  moins  celle  des  roches  chloriteuses  et  serpenti- 
neuses.  Toutefois,  il  faut  remarquer  que  lorsque  la  roche  passe  à  la  ser- 
pentine et  présente  des  cassures,  non  plus  âpres,  mais  douces 
au  toucher,  elle  ne  contient  plus  ni  phillipsite,  ni  fer  oxydulé,  ni  chal- 
kopyrite ;  on  y  trouve  alors  quelques  rares  veinules  d'asbeste  rougeâtre,  qui 
semble  avoir  suinté  de  la  roche,  car  elle  se  présente  en  filaments  soyeux 
perpendiculaires  aux  fentes  où  on  Tobsêrve. 

La  roche  verte  type,  qui  sert  de  gangue  à  la  phillipsite  du  Charrier,  est 
généralement  très-lourde  ;  sa  densité  peut  être  évaluée  à  4.  Sa  composition 
chimique  est  très-variable  en  ce  qui  concerne  la  chaux  et  la  magnésie. 
Une  analyse  faite  par  M.  de  Gouvenain  a  donné  les  résultats  suivants  : 

Silice 20' 

Peroxyde  de  fer  ••••••  •  «H 

Protoxyde  de  fer.  •••••••  261 

Alumine  et  an  peu  de  manganèse  10  ^  ^o 

Magnésie.  • •       2| 

Chaux  •  •  • 2 

Eau 3^ 

Cette  analyse  permet  de  conclure  que  la  roche  verte  est  un  hydro-sili- 
cate riche  en  fer  ;  mais  je  ferai  observer  que  les  échantillons  sont  très- 
variables,  que  certains  sont  facilement  attaquables  par  Tacide  chlorhy- 
drique,  tandis  que  d  autres  ne  le  sont  que  partiellement.  La  quantité  de 
magnésie  contenue  paraît  être  d  autant  plus  considérable  que  la  roche  est 
moins  âpre  et  passe  aux  argiles  vertes,  plus  ou  moins  déœmposées,  que 
j'ai  signalées  dans  la  principale  galerie  d'écoulement  et  qui  rappellent  mi- 
néralogiquement  les  gabbros  verts. 

L'analyse  fournie  par  M.  de  Gouvenain  se  rapporte  à  la  gangue  com- 
pacte elle-même,  et  la  forte  proportion  de  fer  que  l'on  y  trouve  est  due  très 
certainement  à  la  présence  du  fer  oxydulé  qui  accompagne,  conme  jel'ai  dit, 
la  phillipsite.  Une  étude  plus  complète  que  celle  que  j'ai  pu  faire  du  gise- 
ment du  Charrier,  pourra  seule  montrer  la  répartition  exacte  de  ces  ma- 
tières dans  la  mine,  mais  d'après  les  faits  observés,  et  quelle  que  soit  la 
composition  chimique  des  roches  vertes,  on  peut  dire  qu'elles  sont  im- 
prégnées de  phillipsite  (cuivre  panaché)  avec  mouches  de  chalko|)yrite. 


GIO  V.   DESIUTES.  —  HRIE  9E   COTRE  KB  LA.  PRCG^E.  6  Kpt. 

Âf/teuTernenls.  —  Les  deux  amas  affleurent  ii  la  surface  du  eol  but 
une  petite  lougueiir  et  semblent  former  coin  (la  tète  du  coin  étant  en  pro- 
fondeur) ;  mais  ils  y  sont  très-décomposcs  et  transformés  cd  produil» 
oxydés  et  carbonates  du  cuivre,  le  tout  disséminé  dans  des  rocbcs  scUis- 
tcuses  décomposées  elieâ-iuémcs,  et  formant  ainsi  un  minerai  de  qualité 
bien  inférieure  à  la  phillipsitc  du  cenlrc  des  amas. 

Premier  amas.  —  Le  premier  amas  reconnu  est  de  forme  amygdaloi- 
de  ;  fortement  rétréci  aux  extrémités  nord  et  sud,  il  a  une  longueur  de 
25  mètres,  une  largeur  maximum  de  13  et  une  pui^ance  moyenne  de  5. 
On  l'a  trouvé  d* abord  jusqu'à  23  métrés,  puis  un  faux  puits  creusé  à  une 
profondeur  de  8  mùtres  environ  l'a  encore  rencontré,  ce  qui  porte  <t  croire 
qu'il  se  continue  intérieurement,  comme  le  ferait  un  filon  véritable,  en 
s'élargtssant  en  profondeur,  comme  ceux  de  Saint-Bel,  de  Monte  Catini, 
etc.  Son  volume  peut  être  évalué,  pour  la  portion  connue,  à  32jO  mèlres 
cubes. 

Deuxième  amas.  —  Le  deuxième  atnas,  situé  au  sud  du  premier  et 
plus  récemment  découvert,  est  en  relation  évidente  avec  lui  ;  il  en 
est  tiéparé  par  un  travers-Lauc  peu  scbisteus  et  contenant  principale- 
ment du  porphyre,  sur  une  longueur  de  23  mètres.  Ce  deuxième 
amas  d,  du  toit  au  mur,  une  largeur  de  H^  aO,  et  comme  forme  géné- 
rale wlle  d'un  paralIcUpipède  dont  la  plns'  grande  dimension  est  orientée 
N.-S.  un  peu  ;m  N.-O.  (IV  O^t  ]mn  reFWo:iible  dos  (!o(i\  .-un:is  ijue 
\i:~,  in  Infini  cil  rs  ihi  Cliariù'r  [iroiiiiout  1;l  (lim'lioiulu  iruTÎtiicEi  iii;igné!i(]uc. 
La  lon^iH'iir  dii  iliHi\ii'iiu'  ;hu;\s  est  de  iit  riiijlrf,-,  cl  il  a  été  mcoimu 
sur  une  vini;iaiu^'  (!'.;  iiii'lros  dt;  [vufii;i'li.'iir,  co  qui  p;.'riiicL  de  l'évalinT 
ajipnixiiiuilivciiK'iil  ;i  4U0il  mi'lr's  cuIk's,  soit  ]Hiur  l'oiiseuible  des  ileuî 
auiii-;  nu  ruly.!il'aii  imiiiis  TOOU  '"',  no;:ii)ro  i!u-i!i'ss()u.>de  la  vérité  plulùt 
qu'iiu-iiossiiii,  jiuisijtie  nou^  n'avoii^  coiisi.li're  (]iie  la  partie  comme  el  que 
l'on  pense  que  le  lilun  se  proluni^e  eu  profoudeur. 

Kii  coutiuuaril  les  galeries  do  rcriierclie-;  du  nMé  du  sud,  ccsl-à-dire 
apri'S  .av(;ir  Inucrsé  le  duu\iéme  ani;is,  nu  osl  lombé  sur  ili'ssfliisles  verts 
cuivreux  et  fcrnigiiieux,  ;!SSP7,  Odipacli.s,  s:i!i.-  dirci-lii-ii  bini  ntarijuà'. 

Dans  le  fonlrc  des  deu\  amas,  la  p'ii!lip.;ile  est  Irés-roruparle,  dure 
ù  abattre  et  iu  plus  ^-niveut  cjuci'UlrOc  en  roguons  plus  ou  moius 
riches;  iiuclquefrii^  au  cytdraire  des  veinules  se  trouvent  intercalées 
dans  la  roche  verte,  mais  alors  la  pliillipsile  est  plus  rosée,  tandis  que 
la  teinte  bleue  violacée  domine  dans  les  grands  amas  de  conconlration 
lie  malii'res  cuivreuses. 


'.as.  de  Koiirpï  .1  ifonni!  I.i  (l,rofliim  N.N.IC.  — S.S.O.  pour  le  pii'niicr  ,1111,15.  Me 
st  <'\.ii'li!  vn  f.K  qui  l'iinrcini;  Ci'  |ii ciiiiiT  mnK,  tii.ii»  |iiiiii'  i'i'nïcnibli'  di's  ^ra\  amis, 
ruljllkiji  ûvidi'ctu,  lailiivtliuu  niuyi'aue  à  [iiiiiidri;  ust  cdL:  du  jairidii'a  mjgutiuiDL'. 


4873*  y.   BESHATES.  —  UNE  DE  GUIYRE  DE  LA  PRUGIOE.  '544 

L*analyse  du  minerai  débarrassé  de  sa  gangue  a  montré  qu*il  contenait 
60  7o  de  cuivre  et  qu*il  répondait  bien  à  la  formule  de  la  phillipsite  : 
FeS+2Gu'S'(1).  Quant  aux  cristaux  noirs  de  fer  oxyduléou  titane  atti- 
rables  à  l'aimant,  ils  sont  disséminés  dans  la  roche  comme  le  sont  or- 
dinairement les  cristaux  de  magnctite  dans  les  schistes  serpentineux  etchlo- 
liteux.  Il  serait  intéressant  de  connaître  le  gtte  du  Charrier  sur  une  plus 
grande  étendue  pour  savoir  la  loi  de  répartition  du  fer  et  du  cuivre.  Cette 
question  ne  peut  encore  être  résolue  :  toutefois  on  trouve  des  rognons  de 
phillipsite  exempts  de  fer  et  des  parties  ferrugineuses  exemptes  de  phillip- 
site, mais  ils  se  succèdent  jusqu'à  présent  dans  un  ordre  toutrà-fait  irré- 
gulier. 

Les  roches  vertes,  riches  en  cuivre  quand  on  est  dans  le  premier  et  le 
deuxième  amas,  deviennent  assez  brusquement  pauvres  en  arrivant  au 
sud;  mais  on  y  rencontre  toujours,  surtout  <à  Touest,  des  imprégnations 
cuivreuses  et  ferrugineuses  qui  font  espérer  la  découverte  d'un  autre  gite. 

Les  roches  vertes  de  la  Prugne  se  rapprochent  plus  ou  moins  des  schis- 
tes verts  anciens  et  métamorphiques  de  Champoly,  Boen,  Saint-Ger- 
main-Laval, etc.,  mais  elles  ont  surtout  de  l'analogie  avec  les  roches  ser- 
pentineuses  (silicates  ferrugineux  magnésiens  hydratés),  qui  auraient  été 
métamorphisées  au  contact  des  porphyres  au  moment  de  leur  éruption. 
De  plus,  la  présence  d'argilophyres  et  de  gabbrosm'a  fait  penser  qu'elles 
pourraient  être  les  analogues  des  gabbros  d'Italie,  d'autant  plus  que  le 
gisement  qui  nous  occupe  doit  être  rangé  dans  la  classe  des  filons  de 
contact,  comme  ceux  de  Monte  Catini  (2) . 

Outre  1^  roche  verte,  la  phillipsite  avec  mouches  de  chalkopyrite  et 
àekr  oxydulé,  qui  forment  le  remplissage  principal  de  lamine  du  Charrier, 
je  dois  citer  encore  comme  minéraux  accessoires  :  1^  la  pyrite  de  fer 
en  cristaux  cubiques,  généralement  sans  modifications  et  qui  se  trouve 
dans  des  veines  de  schistes  talqueux  traversant  les  amas  ;  2^  la  galène 
accompagnée  de  barytine  cristallisée  et  d'une  gangue  quartzeuse  concré- 
tionnée  et  dans  certaines  parties  pulvérulente  ;  le  tout  est  très-friable  et 
se  montre  en  veinules  disséminées  très-irrégulièrement  dans  la  mine,  et 
souvent  sans  suite  ;  3*^  le  carbonate  de  chaux  et  le  spath  fluor,  qui  se 
rencontrent  très-rarement. 

ConcltLsions ,  —  Des  directions  observées  sur  le  gisement  du  Charrier 
et  dans  la  vallée  de  la  Besbre,  de  l'examen  stratigraphique  et  minéralo- 


(i)  Analyse  de  la  phillipsite  faite  à  TEcole  des  Mines.  D'après  M.  de  Gouvenain,  elle  ne  con- 
tient ni  arsenic,  ni  antimoine. 

(2)  On  désigne  sous  le  nom  de  filons  de  contact  les  gîtes  situés  dans  les  terrains  métamor- 
phiques au  contact  des  roches  soulevées  et  soulevantes.  Ex.  :  Minerai  de  fer  do  Hartx,  minerai 
de  enivre  de  Toscane,  mines  de  mercure  d'Âlmaden. 


5!2  V.   SEMATES.  —  MTCE  DE  CnVRE  BE  LA  PUrcS;  ^      S^Tj 

giqac  des  roches  qui  forment  l'i-ncaisseincDt  du  gtle  ou  qui  accompagnent 
lemineriLt,  que  devons-nous  conclure  ?  Cdt«  question  ne  peut  encore  être 
résolue d'uQC  manière  complËle,  mais  des  faiUobservcs  jusqu'ici,  il  parait  { 
résulter  que  le  gisement  de  philltpsile  du  Charrier  doit  être  considéré  comnw  | 
un  filon  de  contact  analogue  k  ceux  de  Monte  Gatini.  En  comparant  In  i 
échanlillons  des  roches  et  minerais  rapportés  du  Charriera  ceux  provenant 
de  Toscane,  j'ai  été  frappé  de  leurs  ressemblances.ot  j  ai  cherché  en  consé-  i 
quence  les  concordances  qui  pouvaient  exister  entre  les  div'ers  gisements  do   1 
cuivre.  M.  Fuchs,  qui  a  étudié  récemment  les  gîtes  de  cuivre  de  la  Corse  {1),  I 
aeu  la  complaisance  de  mettre  li  maditiposition  les  collections  qu'il  a  rap-  , 
portées  de  cette  contrée,  et  nous  avons  pu  ainsi  constater  de  très-grandes  i 
analogies  entre  les  gisements  deMonteCatini,de  la  Corse  et  de  la  Prugoe 
(et  probablement  aussi  ceux  de  Saint  Just-cn-Chcvalet  non  encore  exploitte)* 

L'étude  des  mines  de  la  Pnigne  montre  que  le  filon  s'est  ouvert  dans  J 
le  porphyre  granitoïde  et  a  été  rempli  par  des  éruptions  serpentineuses  J 
(exactement  comme  dans  les  gisements  de  Corse},  magnésiennes  et  chlori-  1 
Icuscs,  qui  ont  été  mélaniorpliisé«;s  au  contact  des  porphyres.   Le  cuivre 
s'y  trouve  concentré  dans  certaines  parties  moins  serpentineuses,  qui  \ 
jouent  ici  le  même  rAle  que  les  gaLbros  de  Toscane  et  de  Corse,  et  il  est 
probable  que  lorsque  les  travaux  seront  poussés  à  une  plus  grande  po-  \ 
fondeur,  on  trouvera  la  serpentine  noble  bien  caractérisée,  et  qu'k  ce 
moment  le  cuivre  disparaîtra  comme  dans  les  gitcs  de  même  nature. 

Le  cuivre  a  en  effet  une  grande  allinité  pour  les  roches  magnésiennes, 
qui,  contenant  une  assez  forte  proportion  d'eau,  ont  été  facilement  émol- 
tionnées  pour  donner  nais.>iancc  à  des  argilophyres,  des  gabbros,  des 
serpentines  cl  même  des  euphotides,  comme  cela  a  eu  lieu  à  Monte  Catini, 
en  Corse,  au  Chili.  En  Corse,  en  particulier,  les  plus  beaux  gttes  sont 
venus  avec  la  roche  elle-même,  et  correspondent  au  soulèvement  N,-S. 
de  la  Corse.  Le  gisement  du  Charrier  sendile,  d'après  ce  que  j'ai  dit  sur 
sa  direction,  en  relation  avec  le  soulèvement  N.  15°  0.  du  Forez,  qui  s'est 
produit  entre  le  grès  bouillcr  et  le  terrain  permien  et  correspond  à  des 
éruptions  de  porphyres  feldspathiques  et  euritiques  et  dargilophyrcs 
quartzifêres  (2).  Celte  direction  de  soulèvement  se  retrouve  conslammenl 
dans  le  massif  monlagncux  du  Forez  (chaîne  de  la  Madelaine,  Pierre-sur 
Haute,  etc.)  et  dans  les  vallées  de  la  Loire,  de  la  Besbre,  du  Lignon 
(Faille  de  Saint-Thurin),  etc. 

Le  filon  ouvert  dans  celle  direction  peut  avoir  été  rempli  par  des  éruptions 
serpentineuses  et  cuivreuses  entre  le  dépôt  du  jiermien  et  celui  du  crétacé, 


4873.  V.    DESHATES.  — -  HCŒ  DE  CUIVRE  DE  LA  PRUGIfE.  513 

mais  il  est  probable  que  le  remplissage  date  d*une  époque  plus  récente 
(i),  vu  la  grande  analogie  du  gtte  de  la  Prugne  avec  ceux  de  Corse,  dont  les 
serpentines,  les  euphotides  et  les  gabbros  correspondent  au  soulèvement 
N.-iS.  qui  recoupe  la  craie  et  s'est  produit  entre  les  dépôts  des  terrains 
tertiaires  moyen  et  inférieur. 

Je  ne  donne  les  conclusions  précédentes  que  sous  réserve  d'une  étude 
pins  approfondie,  et  comme  résultat  des  premières  observations  faites  depuis 
la  mise  en  exploitation,  observations  qui  devront  être  contrôlées  quand 
les  travaux  auront  fait  connaître  les  amas  de  phillipsite  à  une  plus 
grande  profondeur. 

Exploitation.  —  L'exploitation  des  mines  de  cuivre  du  Charrier  est 
faite  d'une  manière  assez  irrégulière^  On  a  d'abord  circonscrit  les  deux 
amas  par  des  galeries  tracées  dans  les  roches  de  contact,  et  à  partir  de  ces 
galeries  on  s'avance  dans  le  centre  des  amas  en  suivant  les  parties  qui  pa- 
raissent les  plus  riches,  sans  s'occuper  d'un  traçage  régulier. 

L'extraction  et  l'aérage  se  font  au  moyen  de  deux  puits.  Une  galerie 
de  plus  de  100  mètres  de  longueur,  tracée  dans  le  porphyre,  sert  à  l'écou- 
lement des  eaux,  en  même  temps  qu'à  la  sortie  d'une  partie  des  minerais; 
elle  aboutit  à  la  vallée  de  la  Besbre  près  du  moulin  Gitenay,  où  l'on  pro- 
jette d'établir  un  atelier  de  préparation  mécanique. 

Les  travaux  atteignent  aujourd'hui  une  profondeur  de  près  de  100 
mètres,  et  le  nombre  des  ouvriers  s'élève  à  150  ou  200. 

Les  minerais  extraits  sont  classés  de  la  manière  suivante  : 

1^  Minerais  contenant  de  15  à  20  0/0  de  cuivre,  qui  sont  traités  direc- 
tement aux  usines  de  Biache-Saint-Waast  sans  subir  aucune  autre  pré- 
paration ; 

2^  Minerais  contenant  de  8  à  15  0/0  de  cuivre,  avec  fer  oxydulé  ; 

3*  «  moins  de  8;0/0  . 

Ces  deux  dernières  classes  seront  ultérieurement  traitées  à  l'aide  d'un 
troumel  magnétique  pour  en  séparer  la  plus  grande  partie  du  fer  oxydulé. 

On  voit  que  le  gisement  du  Charrier  est  probablement  destiné  à  de- 
venir un  centre  d'exploitation  de  minerai  de  cuivre,  important  pour  la 
France.  En  admettant  un  minimum  bien  reconnu  de  7,000  mètres  cubes 
de  minerai,  à  la  teneur  de  13  à  14  0/0  de  cuivre,  ce  gisement  pourra 
fournir  environ  5,000  tonnes  de  métal. 

Malheureusement,  comme  je  l'ai  dit  au  commencement  de  ce  travail,  les 
transports  sont  très-coûteux  du  Charrier  à  la  Palisse,  et  soit  qu'on  expédie 

(1)  Dans  certains  échantillons  de  roche  verte,  on  trouve  des  morceaux  de  porphyre  rouge 
empâtés  dans  la  roche,  ce  qui  est  encore  une  preuve  que  le  remplissage  serpentineui  est  pos- 
térieur au  porphyre  ;  réciproquemeat  le  porphyre  est  imprégné  de  matières  serpentineuses  et 
stéatiteases,  mais  je  n*y  ai  jamais  observé  de  fragments  de  roche  verto. 


"^ 


le  minerai  cd  sacs,  comme  cela  se  fait  aclucUemcnt,  soit  que  l'on  apporte 
le  coinbiisli})le  pour  traiter  le  minerai  sur  place,  oa  aura  loujoure  un 
prix  do  revient  tri^-élcïÉ. 

Le  lrans(iBrt  du  Charrier  à  la  gare  ilc  la  Palisse  coule,  pour  un  par- 
cours Aci'i  kilumëlres,  di;  20  à  â"j  fr.  par  tonne.  A  cela  il  faut  ajouter 
envirnn  10  fr.  (tour  rextraclioo  par  les  treuils,  et  enlin  Iws  frais  i'dia- 
lago,  le  prix  de  la  dynamite,  \vi  frais  du  triage,  etc.  Ccpcudaul  on  peut 
CitIHÏror  que  l'amélioralioa  que  l'on  a  fait  Kubir  aux  voies  A&  communica- 
tion pourra  abaisser  leii  frai^  de  transport,  cl  permettra  d'exploiter  dam 
de  bonnes  conditions. 

Note  sur  de  now-elUs  recherches  exécutées  sur  lu  rive  gauche  de  la 
Besbre.  —  La  découverte  de  minerai  de  cuivre  dans  un  pays  aussi  pen 
«innu  que  l'estrémité  sud-esl  du  département  de  l'Allier,  devait  ueoe»- 
wtirement  être  la  cause  de  reelierehes  dans  les  (.-nvirons  du  village  de  la 
[•rogne.  La  concession  se  trouvant  limitée  Ji  l'ouest  par  la  rive  rfpMle  de 
la  Bejtbre,  les  propriétaires  du  soi  se  sont  rejetés  ms  la  rive  gauebc  de 
cette  rivière,  oii  nous  avons  en  occasion,  avec  quelques  memhn«  de  la 
Société';,  de  voir  lie^  pro«liiits  extraits  à  une  faible  profondeur,  au  bas  de 
la  cAtu  qui  monte  d«  la  vallée  au  village  de  la  Prugnc. 

Les  recbcrcbes  en  cet  endroit  ont  été  jusqu'à  ce  jouf  infructueuses; 
m  a  rencmtré  un  pwpbjre  enritiqae  grisÂtre,  altéré  et  contenant  des 
cristaux  iV:  fflilspalb  m^\  ainsi  {\w  d<s  dcnilrilfs  d'oxyde  de  iiiaii£;aTifc'e. 
Ci'tli'  roi'liL'  isl  acct]ni[Ki!^iii;e  à'wm  mcli;:  vl;^t^:  iiiialiii^iie  U  celle  du 
CliaiTiiT.  bcauconii  plus  loiirw.  ii'i^t'Miu'iil  scliistfusi^  mais  sans  aucuuc 
iracn  i!;;  malicrr  iiiiin-rali',  cui\ru  on  fur.  Il  ne  si'mlile  pas  y  avoir  de  fur 
o\y(iiil<'.  La  ^^l■lJl^^  -iiloljinci;  clraEi^èri'  iju:-  riniis  y  aynis  roiiMatâ-  est  le 
Ciii!)miiiluili.-rli;m\.  airoiup.i.^ii.-  [iLtlialiluni.  ni  de  iliinriiie.  Cette  su!  ijtaiiœ 
vA  d'tiu  bhiiic  jiial  rt  se  jjresi'iite  dans  les  iissures  lie  la  riiclie  sous  fomio 
lie  [ilaqnettes  iiiiiici's  ipii  iliiiLueiil  lieu  wius  le  clldc  du  iiurlcau  à  di'S 
plièiiiiijièues  de  fluiiresceiice  lrès-iiian]i[és. 

La  nielle  lajiliis  îiileressaiito  (|iii'  nous  avons  rencontrée  dans  les  nou- 
velles reelierches  iI.î  lit  ri\e  ■j.mdv.  de  la  'iSesIire,  est  bien  dilfercme  de 
celle  dont  je  viens  di'  parli-r;  elle  e>L  de  couleur  noirâtre,  compacle,  saos 
aueiin  jrLiliee  de  s^■lli^lo^it^■^  et  les^eiulde,  itieii  phis  que  les  roelu's 
du  Charrier,  ii  eeriaini's  ,ser[ienliues  couipaetes  des  Vosi^os.  Elle  est 
partiel lenu'Ut  attaquable  par  l'iicide  clilorliyilriijue,  avec  clïervr.sccnce  cl 
donne  un  résidu  vert  noiràlre;  il  est  facile  de  constater  la  cliau'x  et  la 
magnésie  dans  la  partie  siiliible,  mais  l'analyse  coniplèle  n'a  pas  clé  faite. 
Toutefois  elle  parait  devoir  être  con>iilérée  conmic  une  serpentine  caluarifore. 
M.  Taudï  annonce  à  la  Société  que  dans  l'excursion  de  Roanne  à 
Saint- Just-en-Cbevalet,  il  a  recueilli,  vers  le  sommet  de  la  montée  de 


4873  sÉATfCE.  515 

Villemontais,  des  échantillons  de  poudingue  carbonifère  présentant  d'une 
manière  bien  nette  des  traces  glaciaires.  L'un  d'eux  était  poli  et  strié,  et 
Tune  des  stries  se  prolongeait  sur  un  caillou  de  lydienne.  Ce  fait,  joint  à 
l'altitude  des  montagnes  de  la  Madclaine  et  à  leur  étendue,  permet  de  sup- 
poser qu'une  étude  approfondie  de  cette  région  y  fera  découvrir  des  ves- 
tiges de  glaciers  quaternaires,  particulièrement  au  débouché  de  la  vallée 
du  Lignon  dans  la  plaine  de  Montbrison. 

Il  ajoute  que  dans  la  vallée  de^Roanne  il  a  pu  constater  que  les  sables 
tertiaires  ont  été  'remaniés  en  forme  de  terrasses  par  les  phénomènes  qua- 
ternaires ;  il  fait  remarquer  comme  fait  curieux  et  spécial  à  la  vallée  de  la 
Loire,  que  la  terrasse  inférieure  submersible  est  habitée,  contrairement  à 
ce  que  l'on  observe  dans  les  autres  vallées  de  TËurope,  notamment  dans 
la  vallée  du  Pô. 

M.  Grdnkr  répond  que  ce  fait  s'explique  par  la  fertilité  des  parties 
basses  de  la  vallée,  fertilité  due  à  la  présence  des  éléments  basaltiques  et 
phonolilhiques.  Quant  aux  terrasses  dont  il  vient  d'être  question,  il  craint 
que  M.  Tardy  n'ait  confondu  avec  les  dépôts  quaternaires  les  sables  ter- 
tiaires caractérisés  par  l'absence  totale  de  débris  volcanicpies.  Enfin,  il 
assure  qu'il  n'a  pu  découvrir  nulle  part  dans  la  Loire  de  traces  positives 
de  moraines  glaciaires. 

M.  Tardy  ayant  émis  l'opinion  que  les  dépôts  de  mâchefer  indiquent 
probablement  les  limites  de  l'ancien  lit  du  fleuve,  ainsi  que  cela  a  été 
observé  dans  d'autres  vallées,  en  particulier  dans  le  bassin  du  Rhône, 

M.  Gruner  fait  observer  que  ces  dépôts  d'origine  actuelle  sont  géné- 
ralement exempts  d'éléments  volcaniques  (basalte  et  phonolithe)  ;  ils  se 
retrouvent  partout  où  un  sous-sol  imjKîrmcable  fait  obstacle  à  l'infiltration 
des  eaux  pluviales;  ces  conditions  se  sont  réalisées  le  plus  souvent  à  la 
surface  des  cailloutis  tertiaires. 

L'ordre  du  jour  étant  épuisé,  M.  le  Président  remercie  l'adminis- 
tration municipale  de  Roanne  de  l'iiospitalité  qu'elle  a  bien  voulu 
offrira  la  Société,  et  prie  M.  Coste,  adjoint,  présent  à  la  séance,  de 
transmettre  à  ses  collègues  rexprcssion  de  ses  sentiments.  Il  déclare 
ensuite  close  la  session  extraordinaire. 


11^ 


-^•.i 


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TABLE  GÉNÉRALE  DES  ARTICLES 


CONTENUS  DANS  CE  VOLUME. 


Pages 

orbenskjAld.  —  Sur  Pexpédilion  suédoise  dans  les  réglons  arctiques  6 

.  David.  —  Sur  la  Géologie  du  Tché-Kiang  (Chine) 7 

)ifBECK.  —  Extrait  de  la  Description  géologique  et  paléontologique 

des  Étages  jurassiques  supérieurs  de  la  Haute-Marne.  •  •  8 
.  Fabre.  —  Nouvelle  méthode  pour  composer  lea  effets  de  deux 

Soulèvements  successifs 24 

B  RosEHONT.  —  Sur  le  Volcan  du  cap  d'Ail 27 

I.  Ebrat.  —  Explication  d^une  erreur  signalée  par  M.  Hébert 

dans  la  note  de  M.  Hagnan  sur  TÉtage  albien  des  Pyrénées 

françaises 31 

I.  Ebrav.  —  Etude  de  Tilot  jurassique  du  Mas^e-i'Air,  près 

Villefort 33 

KKETTAZ.  —  Budget  pour  Tannée  1872-1873 37 

ECJGT.  —  Sur  la  Ceinture  nord-est  du  Bassin  tertiaire  parisien  •  •  40 

TTiGNiER.  —  Observations  sur  la  communication  précédente  .   •  •  60 
teERT.  —  Nouveaux  documents  relatifs  à  l'Étage  tithonique  et  à 

la  zone  à  Ammonites polyplocus 61 

kTAN.  —  Observations  sur  la  communication  précédente  •   •  •  .  66 
&BERT.  —  Note  additionnelle  à  la  communication  relative  à  TÉtage 

tithonique 67 

>iiBECK.  —  Observations  sur  les  communications  précédentes  •  •  74 

TviGNiER.  —         Id.               id.               id 76 

GoTTEAu.  —  Sur  les  Oursins  jurassiques  de  la  Suisse 79 

[.  Grab.  —  Sur  des  Traces  d'anciens  glaciers  en  Algérie  •   .  •  87 
I.  Grab.  —  Description  des  Formations  glaciaires  de  la  chaîne 

des  Vosges  en  Alsace  et  en  Lorraine »  .  .  88 


518  TABU  &ES    ARTKLES.  ^^B^^^H 

Eb.  Jaicïettiï.  —  Note  sur  h  Condocdbilitd  des  «rps  cristallîs* 

pour  la  ctialeur,  cl  sur  la  Coaduclibililô  des  couches  do 

globe  pour  le  son Itl 

G-  SrEPUiMsco.  ' —  Sur  le  Terrain  (]uateniaire  Je  la  Roumanie, 

ei  sur  quelques  oisemcnis  de  Hammir^res  tertiaires  et 

f]uauriiaires  du  mime  pays 119 

Aut.  C*cDBï.  —  Sur  une  Jenl  {VElcphas  primigenhts  (roiivée 

par  M.  Pinard  JansfAlasta 1S3 

Th.  Ebiuy,  —  Coupe  de  l'Étage  kimméridien  aux  Pille»,   près 

Njons  (Orûmc; 124 

Ca.  Vélaiei.  —  L'Oxrordien  et  le  Nèocomien  au  pont  des  Pilles.  .  136 
Tn.  Edmy.  —  ConstiltiiioD  géologique  de?  terrains  traversés  par 

le  chemin  do  fer  de  Chapeauroiii  à  Atais 132 

N.  DK  Mercet.  —  Sur  l'Argile  à  silex 13i 

De  LiPPABOT.  —  Observations surlacommunication  précédenle  .  136 
H.  £.  SauvACKCt  E.  RrnAn.  —  Notesnrqm-lqueâËclioodermesdtti 

ÉUgesjurassiques  supérieurs  de  Boulogne-sur-Her  (pi.  I)  137 
Alb.  Gaçdkt.  —  Sur  des  Ossements  fossiles  que  MM.  Ch<FreUs  et 

Engelhard  ont  recueillis  dans  les  Provinces  danubiennes.  ,  142 
Eb.1.  Chantre. —  SurlafauneduLehmd.:Sjint-G>.'rmain-au-Moni- 

d*Or   (nhdno),  et  Aperi;u   sur  rensemhU  de  la  Faune 

f^ualernaire  du  bassin  du  IthAne !43 

De  LoniOL.  —  Sur  l.i  cnmpusiliun  di-s  Éia^L-s  jurassiques    supii- 

ricurs  en  Suisse  et  en  Allemagne 1Ï6 

Cn.  Vèijii:». —  Obscrvalions  sur  la  nule  de  M.  de  Loriol 148 

Meigy.  —  Sur  II!  Terrain  qui  recouvre  les  plateaux  li'Othe  aux 

confins  des  départeiuents  de  l'Aube  et  de  l'Yonne.  ,  .  .  150 
De  Li»l'r.  —  Sur  1j  llieserkile,  les  Kerpanlons  ei  la  Lithologie  des 

environs  de  Vannes  (exiriilis) 166 

Jassettaz.  —  Adiliiiuns  aux  extraits  [irémlents 109 

F.1LSAN.  —  Sur  la  jdace  qu'occupe  dans  le  Jura  du  Bas-Bugey  la 

zoi\e '^  AminonUrs  tcnuilubatus '.]i\.\\) 170 

Héiiert.  —  Observaiiiins  sur  la  eommuniralion  précédente  ....  114 
Gauduï,  t-  Prt'senlaiinn  du   premier  suppténienl  aux  Éludes  sur 

la  v'i/rli'li'iii  du  S.-E.  de  ta  france  à  i'vpoiuc  Ictilaire 

par  M.  ik  Saporla 175 

CoQL'APtD,  —  Descriptinn  de  l'Kiape  f;ariiinnii'n  ei  des  terrains  1er- 

tiairts  dus  environs  de  13iut  ol  d'Amibes  (Alpes-Mari limes)     )"6 

N.  nE  Mercev.  —  Sur  l'Argile  à  silex 103 

MuMEn-CnAiJUS.  —  Sur  les  Gneiss  de  la  vallée  de  l'Eyrieux.  .  .  195 
GntiJiER.  —  Observations  sur  la  communication  précédente  .  .  .  .  1SI5 
lÎATAN.  —  Présontation  du  deusi<ïmo  fascicule  des  Etudes  faites 


TABLE  DES  ARTICLES.  619 

dans  la  collection  de  VEcole  des  Mines  si^  des  fossiles 

nouveaux  ou  mal  connus ».    196 

Chaper. -r- Sur  Je  i^tr^/op^ycAi^  Co<yz^andi,  ••%••••••    199 

Alb.  Gaudry.  —  Sur  les  Animaux  fossiles  du  Mont-Léberon  (Vau- 

cluse) 201 

Th.  Ebray.  —  Sur  la  Carte  agronomique  du  déparlement  du  Rhône    203 

Danglurb. — Rapport  de  la- Commission  de  Comptabilité  sur  les 

Comptes  des  dix  premiers  mois  de  i%Ti 206 

ToURNOUER.  —  Sur  le  Miocène,  à  propos  de  la  Carte  géologique  du 

L.  Lartet.  —  Observations  sjir  l'âge  des  Faluns  de  l'Armagnac.   .    210 
G.  DE  Saporta^  — -Sur  les  caractères  propres  à   la  végétation 
pliocène,    à.  propos  des  découvertes   de   H.  J.    Rames 

dans  le  Cantal 212 

LocARD.  —  Sur  les  Brèches  osseuses  des  environs  do  Bastia  (Corse)    232 
Bayan.  —  Sur  son  travail  de  recensement  des  espèces  publiées  et 

3ur  quelques  synonymies 235 

Locard.  —  Sur  la  Faune  des  Terrains  tertiaires  moyens  de  la  Corse    236 
TouRNOi«£R,  CpTTEAU.  -;-  Observatious  sur  la  communication  pré- 
cédente     241 

•  a  • 

Leyherie.  —  Sur  la  position  et  le  mode  de  formation  des  Marbres 

dévoniens  du  Languedoc 242 

Th.  Ebray.  —  ftéponse  aux  Observations  de  M.  Vélain,  relatives  à 

ma  note  sur  l'étage  kimméridien  des  Pilles 246 

De  RoÛyille.  —  Sur  le  Permien  de  l'Hérault 250 

A.  BouÉ.*— Sur  les  gîtes  salifères  de  la  Yalachie 251 

Jaivnettaz.  —  Présentation  d'un  mémoire  sur  la  Propagation  de 

la  chaleur  dans  les  corps  cristallisés 252 

Bleicher.  —  Sur  la  Faune  du  Miocène  supérieur  de  Mascara 

(Algérie) 253 

GoRCEix.  —  Sur  le  gisement  de  Mammifères  fossiles  de  Lapsisla 

(Macédoine) 254 

Alb.  Gaudry.  —  Sur    les  Fossiles   quaternaires  recueillis  par 

M.  Œhlert  à  Louverné  (Mayenne) 254 

CoTTEAU.  —  Sur  le  genre  re^mc/é^am  (pi.  III) 268 

Tn.  Ebray.  —  Stratigraphie  des  étages  qui  affleurent  dans  la  cluse 

de  Chabriéfes,  près  de  Digne 261 

Th.  Ebray.—  Sur  la  valeur  absolue  de  la  Stratification 262 

Alph.  FaVrè.  —  Sur  des  Cailloux  impressionnés  recueillis  dans  le 

Diluvium  des  environs  de  Paris 264 

Ch.  Lory.  —  Observations  sur  la  stratigraphie  des  Alpes  Craies  et 

Cottièniies  (pi.  IV) .  •  .  •  •' 266 


520  TABLE   DES   ARTICLES. 

DiEULUFAiT.  —  Sur  la  place  de  la  lono  i  Aminoniks  Imuihbntus    279 
De  Roi:vh-le,   Lonv,  eU-,  — Observations  sur  la  communicalion 

prÉc^denle 

Abicb.  —  Note  sur  la  Conslilulion  géologique  du  massif  dn 
Bechtaau,piës  Paetigorsk,  sur  celle  du  massif  de  l'Elbou- 
roui,  el  sur  le  gisemenl  des  Sources  thermales  de  celle        _ 

région • 381 

Takby.  —  Sur  l'âge  tle  VAmmotiites  polyplocus -    285 

Bavam.  —  Observaiions  sur  un  passage  d'une  note  de  M.  Hébert  .    289 

E.  Besoit.  —  Rectification 289 

Alb.  de  Lappabent.  —  Sur  les  parutions  de  composition    du 

Terrain  crëiacë  dans  le  pays  deBray 2S9 

Hébebt.  —  Allocution  à  la  séance  générale ■   .    291 

L.  Lartet.  —  Présenlalion  de  la  deuxième  partie  de  l'Essai  sur 
la  Géologie  de  la  Pai.sliiv  et  des  contrées  avoisimintes 

telles  que  l'Egypte  et  TArabie 303 

ItAm.R(.  —  Sur  le  Terrain  crétacé  des  Landes 304 

G.  Fabre.  —  Sur  les  preuves  de  la  submersion  du  Monl-Loiére  à 

l'époque  jurassique  (pi.  V) 306 

Delesse.  —  Sur  les  Mers  anciennes  de  la  France 3*i5 

J,  ConNUEL.  —  Noie  additionnelle  concernant   les  Cônes  de  Pin 

fossiles  du  fer  oolithique  de  Wassy 336 

Jaccard. —  Réponse  aux  allégations  de  M.  Hébert  dans  ses  ^ou- 

>r<!ii.r>/<u-^u„i<'„U  irkirifsà  rrl„f,r  Tilhoni>/w  .    ...     320 

IIkkert. —  Réponse  à  la  rûclamaiion  (le  M.  Jaccard 330 

Alr.  Gacdry. —  Coupe  géoloj;ique  duMonl-LiJberon  dans  la  région 

où  se  trouve  le  gilc  des  Ossements  fossiles 333 

P.  Gebtais.  —  Sur  les  nisuitals  des  fouilles  exéculces  par  M.  Ed. 
Pietie   dans    l.i    grotte    de    Gourdan,   près    Montréjeau 

(Haute- G  ai  un  ne) 33i 

ToiiBECK.  —  Note  sur  l'Oxfordien  cl  leCorallien  de  la  H.iute-Marne    335 
J.   ConsuEL.    —    Note  sur  la  valeur  d'une  Description  qui  a  indi- 
qué, il  y  a  111  ans,  des  Fossiles  d'eau   douce  dans  le  Fer 

oolitliiciue  du  village  de  Narcy  (llaule-Marne) 340 

.  De  Chakcourtois.  —  Pnisentalion  d'une  Boussole   construite  par 

M.  Dutrou 340 

De  Reydellet.  —  Sur  laPliospliorite  de  Bu-lmez 350 

E.  Favri;.  —  Sur  la  classification  des  Ammonites  (extrait)   ...    353 
A.  DE  CiiAunni'N  de  Rosejioxt.  —  Présenlalion  Aqs  Etudes  géolo- 
gii/uessur  le  Var  cl  le  Wiônepaulant  les  pèritjiles  ter- 
tiaires et  quaternaires 350 


1 


•^ 


TABLB  1>É8  ^âMIOBS.  SIÉI 

.  GAtDRT.  —  Présentation  de  la  Carte  géotogiqîêe  (mannserite) 

du  Ccmtal  par  M.  Rames • 360 

BifonER.  — '  Obserf  ations  sur  la  commnnication  précédente.  •  •    361 

BoLT.  —  Présentation  de  la  Géologie  et  Minéralogie  des 

environs  du  Mont-Blanc  par  H.  Venance  Payot.  •  •  •  •    361 

MoRTiLLET.  —  Observations  sur  la  note  de  H.  Tardy  sur  les 

Glaciers  miocènes  ••.••••••••• 362 

JBRÉB.  ^—  Sar  une  Exploration  de  la  localité  où  a  été  trouvé  le 

ferdePallas 363 

PdUN. — Sur  les  Sondages  exécuta  à  Gajp-Breton .  • 364 

icEix.  —  Sur  la  géologie  des  iles  de  Nisiroset  de  Cos.  •  •  •  •  365 

TAGB.  —  Notes  sur  les  Reptiles  fossiles  (pi.  VI,  VII,  VIII)  ...  365 

Ait.  —  Sur  les  plumes  d'Oiseaux  des  Gypses  d'Aix.  .   .  •  •  •  386 

f  ALET.  —  Sur  les  Insectes  fossiles  des  Gypses  d'Aix 387 

TAGB.  —  Sur  les  Poissons  fossiles  des  Gypses  d'Aix.  •  •  •  •  388 

Fabre.  —  Note  sur  les  Sables  granitiques  érupûfs  dans  les 

environs  de  Paris 389 

Martin.  —  Deux  époques  glaciaires  en  Bourgogne 390 

LoRT.  —  Note  sur  quelques  faits  de  la  structure  des  Massifs 

centraux  des  Alpes  (pi.  IV) ••••    397 

lACD.  —  Profils  géologiques  des  chemins  de  fer  d'Orléans  tra- 
versant la  craie  du  Sud-Ouest  (pi.  IX).  •  • 405 

îossELET.  —  Etudes  relatives  au  Bassin  houQler  du  Nord  de  la 

France • 409 

Garrigou.  —  Résumé  géologique  accompagnant  la  Carte  géolo- 
gique de  l'Ariége,  de  la  Haute*Garonne,  de  la  partie  O.de 
PAude  et  de  la  partie  E.  des  Hautes-Pyrénées 418 

lYiLLÈ  et  Fabre.  —  Procès- verbaux  de  la  Réunion  extraordi- 
naire à  Roanne  (Loire)  du  31  août  au  6  septembre  1873  •    411 

»ssARD.  —  Sur  des  Ossements  fossiles  trouvés  àBriennon  et  sur 

le  Dyke  de  spilite  de  la  Tessonne •  •    444 

ŒL.  —  Observations  sur  la  communication  précédente 445 

HIER.  —  Sur  les  Terrains  carbonifère  et  anthradfére  du  Roan- 
nais (pi.  X) •  .    445 

RoimuLE,  Michel-Lévt.  —  Observations  sur  la  communication 

précédente , 446 

JNER.  —  Sur  la  Classification  des  Terrains  de  transition  du 

Roannais 448 

;uÈs,    DouviLLÉy    etc.  -—  Observations  sur  la  communication 

précédente  •••••• •••.•••••    450 

jiŒR.  —  Compte-rendu  de  la  course  de  Régny  (pK  X).  •  •  •  •    454 

34 


Stt  TAIU  B8S  AftTTCLU. 

De  RocTikLg-  —  Obsemtjons  sur  la  conmiunicalioB  précedeate  .    U9 
OtTHOi. -^  .Compte-Knda   de   U  courte  fùla  à  Cordelle  et  aa 

plaleau de ?ieulize ,•.>.*•.    4S0 

HiCHBL-LÉrT.  —  Noi«  »ur  les  Roch»  porphyriques  du   temin 

uiLbracifére • tU 

Grc^er,  iiE  HocT^L'E.  e\c.  —  Obsorvaiians  sorlescommaaicatioiis 

préc^enles 461 

GnuKEft.  —  Compte-reDda  de  U  course  de  Ctiarlîeu 4fi9 

LsTALLOis  et  ttA\A5.  —  Sor  le  ter:ain  jurassique  des  environs  de 

Cha:iieu(pl.X)  .,..'......  ." «4 

Ebbxt,  GecNEB,  etc.  —  Observations  sur  la  communication  préc^ 

dente 479 

NoBLis.  —  Noie  sur  le«  Hardelles  et  les  silex  taillés  des  Hachefecs 

de  la  plaine  de  Combret  près  Roanne tôl 

GmiER.  —  Compie-rendu  des  courses  faites  dans  les  montagnes  d» 

.      laMadelaine W 

GcTKRVrr.  —  Noie  sur  quelques  Horlies  du  bassin  de  la  Loire, 

recueillies  piincipalement  dans  la  partie  comprise  entre 

Roanne,  Saint  Jusi-eii-Cheralet  et  Boên 4^' 

V.  DssniYKs.  —  Sur  lo  gisement  de  Cuivre  du  Charrier  près  U 

_  Prugne  (Allier)  ({il.  XI) SW 

Tamit.  —  Sur  des  traces  de  ^aciers  quaternaires  dans  les  mon- 

t^nes  de  la  Madelaine M4 

Grutier.  —  OÎMrvn'ions  ^ur  la  rommunicalion  préci-denie  .    ...     315 


BULLETIN 


DE  Ik 


SOCIÉTÉ   GÉOLOGIQUE   DE    FRANGE. 


rf>k 


TABLE 

DES  MATIÈRES  ET   DES  AUTEURS 

POUR   LB  PREMIER  VOLUME 

(TROISIÈME  SÉRIE) 


Annéd  1872  à  1873. 


AtoiGB.  Note  sur  la  Ck)nslitatioii  fféologi- 
qne  du  massif  d a  Qechtaou,  près  Paeti- 
gorsk,  stir  celle  du  massif  de  TElbou- 
rouz,  et  sur  le  gisement  des  sources 
thermales  de  cette  région,  p.  281. 

Agronomie.  Sur  la  Carte  agronomique  du 
déMTtement  du  Hhônef  par  M.  Ëbray, 

Au  (Cap  (f)*  Sur  le  volcan  du  — ,  par 
M.  de  Rosemont,  p.  S7. 

Aix.  Sur  les  plumes  d*Oiseaux  des  Grvp- 
aes  d*— ,  par  M.  Bayan,  p.  386.  =  Sur 
les   Insectes   d*id.,  f)ar  M.  Oustalet, 

6  887.  =  Sur  les  Poissons  d'id.,  par 
.  Sauvaire.  Observation  de  M.  P.  Ger- 


vais,jp. 

Alais.  Constitution  géologique  des  Ter- 
rains traversés  par  le  chemin  de  fer 
de  Ghapeauroux  à  — ,  par  M.  Ebray. 
Observation  de  M.  Parran.  p.  132. 

Alaska.  Sur  une  dent  d'EUÎ^has  primi^ 
aerUus  trouvée  par  M.  Pmard  dans 
r — ,  par  M.  Alb.  Gaudry.  Observation 
de  M.  Deslongchamps,  p.  123. 

Algérie.  Sur  des  traces  d'anciens  glaciers 
en  — ,  par  M.  Gh.  Grad.  Observation  de 
M.  Mai%s,  p.  87.  ==  Sur  la  Faune  du 
Miocène  supérieur  de  Mascara — ,  par 
M.  Bleicher,  p.  253. 

Allemagne.  Sur  la  composition  des  Éta- 
ges jurassiques  supéneurs  en  Suisse  et 
en  —,  par  M.  de  iJbriol.  Observatioi» 
deMATOÉfat»M4& 


Allier  (Dép.  de  V).  Sur  le  gisement  de 
Cuivre  du  Charrier,  près  la  Prusne, 
par  II.  Y.  Deshayes  (pL  XI),  p.  504. 

Alpes.  Observations  sur  la  Stratigraphie 
des  —  Craies  et  Cottiennes,  par  H.  Lory 
(pi.  IV),  p.  266.  =  Note  sur  quelques 
faits  de  la  Sti'ucture  des  Maœifb  cen- 
traux des  — ,  par  M.  Lory  (pi.  FV), 
p.  397. 

Alpes  (Basses)  (Dép.  des).  Stratigraphie 
des  étages  qui  ameurent  dans  la  cluse 
de  Chabrières,  près  de  Digne,  par 
M.  Ebray.  Observation  de  M.  Vélân, 
p.  261.  =  Sur  une  Emyde  des  lignites 
tertiaires  des  —,  par  M.  H.  E.  Sauvage 
(pi.  Vin),  p.  371. 

Alpes-Maritimes  (dép.  des).  Sur  le  Vol- 
can da  cap  d'Au,  par  M;  de  Rosemont, 
p.  27.  =  Description  de  Tétage  ffarum- 
nien  et  des  terrains  tertiaires  des  en- 
virons de  Biot  et  d'Antibes  —,  par  M. 
Coquand.  Observations  de  lOf.  Toor- 
nouêr  et  Bayan,  p.  176. 

Alsace.  Description  des  Formations  gla- 
ciaires de  la  chaîne  des  Vosges  en  —, 
par  M.  Gh.  Grad,  p.  88. 

Ammonites.  Sur  la  classification  des— 
(extrait),  par  M.  E.  Favre,  p.  353. 

Ammonites  polyploeus.  V.  Terrai»  JurÈS' 
signe;  —  tenuùobatus.  V.  HHd. 

Animamx  fossiles.  Sur  les  —  du  mont  Lé- 
beron  (Vattcloie)^  par  It.  Alb.  Oandrj, 
^S01« 


TABLE  tES  ULTUBES. 


^  «6. 


giqM  4«  MnvMlnmnét  lar  le 


m  *•  Vtmi  ar  te  «Wifit  «>  UP- 
Mte  d  *-  r-,  pw  M.  L.  Lu- 
_tet.j.8aa. 

.    r: — :_•• > — li-iîehë» 

_  leH-Pw- 

m.  laL  =  S«r  In  Omis»  it  U 

iie  l-CrriMS,  pw  H.   Hmtrr- 

ttu.  ObMmboiftda  UT.  Ddosio 

t(  CnBM-,  p.  1%. 

irgited  I0«r.  Su  r— .pvM.  N.  •leKa- 


H.ii.SM. 

nUiTW 

Nord  de  la  Fïmm,  pw  H.  G    

Otecmfioas  da  HM.  Dwahrée,  Ion  et 

d«  ItoiiiiUe,  p.  M  (tiOe. 

ir«nlit  pcrldEn.  Sur  U  ctintaTe  N.-E. 
du  —  l*rliaire.  par  M.  H«a^.  Obser- 
vations de  HM.  Bnngaier  «t  Hébert, 
p.W. 

SmN*.  Sur  les  Brèches  ottenses  des  eo- 
viront  d«  —  <Con^,  pu  H.  LacttA, 
(tteemtiMi  de  H.  ToniDODËr,  p.  332. 

Baih».  Observations  »ur  Ira  ^ouve,,uI 
duciuneiiU  relatit  à  i'cUje  l:',lj.-iiii- 
que  par  M.  Hébert,  y.  Si.  =  iT-stn- 
lation  du  2'  Taïtiiruli.-  de  se«  Elude» 
(aita  dans  la  eolleciton  àf.  i'Écote  rf« 
Minet  Mur  JafoulUi  noufeauxou  mal 
connus,  p.  lOë.  =^  Sur  son  travail  dt^ 
KetxoiemEOl  Aes  espèces  publii'eii  et 
sur  quelques  SyDocymies,  p.  '■J3b.  =; 
Observations  sur  un  passage  d'une 
noie  de  M.  Hi^Uii,  p.  m.  =  Sur  les 
pluiucs  il'Oiscaui  des  Gypiics  d'Aii. 
Observations  de  MM.  Oustalet,  Sauva^'e 
et  Gênais,  p.  3Mi.  =  Obserraliuos, 
p.  193  et  304. 

BkVKH  et  Levaixois.  Sur  le  Terrain 
jurassique  des  environs  de  Cliarljcii 
(pi.  XI).  Observations  de  MM.  Ebray, 
Gruner  et  DouviUé,  p.  474. 

Bechlaou.  Note  sor  Lei  Cotiftitullcin  gêolo- 
Hique  du  massir  du  — ,  prèa  PitliKorek, 
par  M.  Abich,  p.  SSl. 

Btlmex  (Espagne).  Sur  la  Phosphorile  de 
—,  par  H.  de  Reydellet,  p.  XA. 

Besoit.  Reclilication  p,  389.  =  Obser- 
vations, p.  7«  et  170. 

Bertrand  dt  Lom.  .Sur  la  découverte 
d'ossemenls  humains  aux  Rivaux  iiar 
M. —.par  M.  Hedde.  p.3'29. 

BiLLV  (de).  PrùsenUtion  de  U  Céolosle 


»'  maùam 


p.iaif:  m: 

Arie'j*.    iit,-jni 
gnao!  il  Csr.e  -'--..':'firsw  i 
par  JJ.  Gun;:*!.  p.  3^  et  «e. 

Armaaniae.  OteeirUkais  sor  Tige  desPa- 
luns  del— ,  w  U.  L.  Larlel,  p.  m. 

ARNi.tiD.  PnvLU  iiÀ.vl>ig)q<ieî  des  che- 
mins de  fer  ifurléans  tnveisanl  U 
craie   do  Sud-Ouest  <pl.  IX),  p.  V&. 

Aube  (d^.  de  V).  Sor  le  terrain  qui  t«- 
couvTB  les  plalean  d'Ouïe  aui  uin£m 
des  diparlemenU  del' —  rt  de  rVonitr, 
parM.  Meurr. OtHemlûns  de  MM.  De- 
leste  et  HéSen,  p.  150. 

iud*  (dép.  de  1\  Râsuté  rà>logiqiie 
aocompagnant  la  Carte  g^uwQue  iâ 

'  i 


cf  Ithiinlogle  de*  t»rlmu  du  IM- 
Bt^e  par  H.  Y.  PayoL,  p.  361. 
Km    (Alpes-Uarilimes).   Descripti 


et  des  Temin.1 1er- 
uDCH.uoiiS  de  — ,  par  M.  Co- 

qund.  Obeervalion»  de  MM. TaunKiu^i 

et  Bajvi.  p.  176. 
BuiOKDL  Sur  la  Paune  du  Hit>cciie  sa- 

péTMur  de  Mascara,  p.  â53. 
Pti^miU»  (Manche).  Sur  une  dent  it 

llnsasaure  de  la  Crve  supérieure  de  —, 

par  H.  H.  E.  Sauvage  (pi.  TI>,  p.  385. 
Rn-F.  SarlwgilPS  salifôrcs  de  la  Val j- 


sur  quelque^ 
E<:!-.;r..>i*niie4  des  êtaees  jurassique, 
sup^^tirs  de  —,  par  MM.  H.  E-  Sau- 
nfe  et  E.  IU^aux(pl.  Ij,  p.  137.  =  Sur 
deui  X.-'Tlues  du  terrain  kimméridgieii 
de  — .  fax  M.  H.  E.  Sauvage,  p.  365. 
=  De  U  prince  du  genre  Pterodac- 
Ivledan-ie  Jurissique  supérieur  de—, 
par  M.  IL  E.   Sauva(;e  (pi.  VIJ,  p.  375. 

Buurgogite,  iMui  époques  claaaires  e" 
— ,  Mr  M.  J.  Martin.  oEs--"-  * 
M.  Toumooér,  p.  300. 

Bauuole.  Présentation  d'une  > 
par  M.  DulraUi  par  H.  de  Chancourlcis, 
p.  34(i. 

Braij  iPapi  if).  Sur  les  variations  de 
composition  du  Terrain  crélacÉ  dans 
le  —,  par  M.  Alb.  de  Lapparent,  p.  SâS 

Brècha  oaeaars.  Sur  les  —  des  enriroit 
de  Bastia.  par  M.  LcH:ard.  Ob^erralian 
de  M.  Toui-nouér,  p.  23*2. 

Brossabd.  Sur  des  lAsemenls  trouvés  i 
Briennon  et  surte  dyke  de  Spilite  de  I) 
Tessoniie    (Loire).  "  Observations    de 


Budget  pour  I 

BugeyiBiu).  : 

le  Jura  du 


iinôe  Wi-13.  p.  37. 
ir  la  place  qu'occupe  d«i 
'  la  lone  à  Ainmonilei  It 


'O 


TABLE  DES  MATdaES. 


535 


iMilloMiit,  par  M.  Faisan.  Observations  • 

de  M.  Hébert,  p.  170.  | 

Bureau  pour  Tannée  1873,  p.  164.  j 

BimcaoER.  Observations  sur  la  note  de  I 


M.  Meugy  sur  la  Ceinture  N.  E.  da 
Bassin  tertiaire  parisien,  p.  60.  =  Ob- 
servations sur  les  notes  de  M.  Hébert 
relatives  à  TÉtage  tithonique,  p.  76* 


CalUtmx  impres9lonné8.  Sur  des — recueil- 
lis dans  le  Diluvium  des  environs  de 
Paris,  par  M.  Âlph.  Favre.  Observations 
de  lût.  de  RouviUe,  Daubrée,  Lory, 
Jannettaz  et  de  Lapparent,  p.  264. 

CùtUd,  Sur  les  caractères  propres  à  la 
Végétation  pliocène,  à  propos  des  dé- 
couvertes de  M.  J.  Rames  dans  le  — , 
par  M.  de  Saporta,  p.  212.  =  Présenta- 
tion de  la  Carte  géologique  (manus- 
crite) du  —  par  M.  J .  Rames,  par 
M.  Alb.  Gaudry.  Observations  de  MM.  P. 
Gervais,  Pomel  et  Toumouêr.  p.  360. 

Ccp-Breion  (Landes).  Sur  les  Sondages 
exécutés  à  — >  jpar  M.  de  Folin.  Obser- 
vations de  MM.  Delesse,  Toumouêr, 
PéUat  et  de  Rosemont,  p.  361. 

Carbonifère,  V.  Terrain  carbonifère. 

Carte.  Sur  la  -^  agronomique  du  dépar- 
tement du  Rbone,  par  M.  Ebray, 
p.  203.  =  Présentation  de  la  —  oëoto- 
gique  (manuscrite)  du  Cantal  par 
M.  Rames,  par  M.  Alb.  Gaudry.  Obser- 
vations de  mi.  P.  Gervais,  Pomel  et 
Toumouêr,  p.  360.  =  Résumé  géo- 
logiqae    accompagnant  la  —   géolo- 

ne  de  TAriége,  de  la  Haute-Garonne, 
i  partie  ouest  de  TAude  et  de  la 
partie  est  des  Hautes-Pyrénées,  par 
H.  Garrigpu.  Observations  de  MM.  Dieu- 
lafidt,  Raulin  et  de  Houville,  p.  302  et 
118. 

Chabrières  (Basses- Alpes).  Stratigrapbie 
des  étages  qui  affleurent  dans  la  cluse 
de  — ,  près  Disne,  par  M.  Ebray.  Obser- 
vation de  M.  Yélain^.  261. 

Chaleur.  Note  sur  la  Conductibilité  des 
corps  cristallisés  pour  la — ,  par  M.  Jan- 
nettaz, p.  117.  ==  Présentation  d*un 
Mémoire  sur  la  propagation  de  la  — 
dans  les  corps  cnstaUisés,  par  M.  Jan* 
nettaz,  p.  Wl. 

Changourtois  (B.  de).  Présentation 
d'une  boussole  construite  par  M.  Du- 
trou,  p.  W^.  =  Observation,  p.  389. 

Chantre.  Sur  la  faune  du  Lehm  de 
Sainl-Cîermain-au-Mont4'Or  (Rhône), 
et  Aperçu  sur  Tensemble  de  la  faune 
quaternaire  du  bassin  du  Rhâne,  p. 
143. 

Chapeauroux    (  Lozère  ).     CSonstitution 
géologique  des  terrains  traversés  par  ' 
le  chemin   de   fér    de  —   à   Alais, 
par  M.  Ebray.  Observation  de  M.  Par- 
ran,  p.  132. 

GUAPKR.  Sur  le  PlagUppt^thm  Cofuandi, 
p.  190* 


Charlieu  (Loire).  Gompte-rendu  de  la 
course  de  — jpar  M.  Gruner.  Observa- 
tions de  MM.  Deshayes,  Guyerdet,  Fa* 
bre ,  Michel-Léyy  et  EÛsray.  p.  409.  = 
Sur  le  terrain  jurassique  aes  environs 
de — ,  par  MM.  Levallois  et  Bayan.  Ob- 
servations de  MM.  Ebray,  Gruner  et 
Douvillé,  p.  474. 

Charrier  ^Ailier).  Sur  le  gisement  de 
Cuivre  au  — ,  près  la  Prugne  (Allier), 
par  M.  V.  Deshayes  (pi.  XI),  p.  504. 

Chine.  Sur  la  Géologie  du  Tcné-Kiang, 
par  M.  A.  David,  p.  7. 

CMBretis.  Sur  des  Ossements  fossiles  que 
M.  —  a  recueillis  dans  les  Provinces 
danubiennes,  par  M.  Alb.  Gaudry,  p. 
142. 

Combret  (Loire).  Note  sur  les  Mardelles 
et  les  silex  taillés  des  Mâchefers  de  la 

{)laine  de  — tprès  Roanne,  par  M.  Noê- 
as.  Observations  de  MM.  Tardy  et 
Gruner,  p.  481. 

Commissions  pour  l'année  1873,  p.  165. 

Commission  ae  comptabilité.  Rapport  de 
la  —  sur  les  Comptes  des  dix  premiers 
mois  de  1872,  par  M.  Danglure,  p. 
206. 

Comptes.  Rapport  de  la  Commission  de 
Comptabiuté  sur  les  —  des  dix  pre- 
miers mois  de  1872,  par  M.  Danglure, 
p.  206. 

Conductibilité.  Note  sur  la  —  des  corps 
cristallisés  pour  la  Chaleur,  et  sur  la  — 
des  couches  du  globe  pour  le  Son,  par 
M.  Jannettaz,  p.  117.  =  Présentation 
d*un  Mémoire  sur  la  Propagation  de  la 
Chaleur  dans  les  corps  cristallisés,  par 
M.  Jannettaz,  p.  252. 

Conseil  pour  Tannée  1873,  p.  161. 

CoQUAMD.  Description  de  rEtage  garum- 
nien  et  des  terrains  tertiaires  des  en- 
virons de  Biot  et  d'Antibes,  par  M. 
Coquand.  Observations  de  MM.  Tour- 
nouer  et  Bayan,  p.  176. 

Corallien.  V.  Terrmn  jurasslpie. 

Cordelle  (Loire).  0)mpte- rendu  de  la 
course  faite  à  —  ,  par  M.  Gruner,  p. 
460. 

CoRNUEL.  Note  additionnelle  concernant 
les  Cônes  de  pin  fossiles  du  Fer  ooli« 
thique  de  Wassy,  p.  326.  =  Note  sur 
la  valeur  d*une  Description  qui  a  indi* 

Sué,  il  y  a  cent  onze  ans,  des  fossiles 
*eau  douce  dans  le  Fer  oolithique  du 
.  village  de   Narcy   (Haute-Marne),  p. 

3407 
Cane.  Sur  les  Brèches  osseuses  des  en- 


TABLE  DES  MATIËBES. 


Tirons  de  Bastia,  par  H.  Locard.  Ob- 
servations do  M.  ToiiroDuér,  p.  232.  ^: 
Sar  la  Faune  des   terrains  ' 


leaa,  p.  336. 

Coi  (lie  de).  Sur  la   i 

par  H.  Gorceii,  p.  'i 


CcnTBMj.  Snr  les  Oursins  jurasâiiues  i(s 
la  Suis5«,  p.  ^i^.  =  Sot  le  genre  Tet'i- 
cidari»  (ul.  111),  p.  258.  =  Obsenntioii. 
p.  2«. 

CrilacÉ,  V.  Terrain  TélaM, 

Culiire.  Sur  le  n^semeat  de  —  ila 
Charrier,  près  la  Prugne  (Alliei^,  pu 
M.  V.  Deshayes  (pi.  XJ),  p.  IJOL 


Dacoiatinis.  Sur  le  [;enre  —,  Quensteilt, 
pw  M.  H.  E.  Sauvage  (pi.  Vil),   p,  380, 

Danglure.  Rapport  de  ta  Conunission 
de  coniplabilitti  sur  tes  CoTapte^  dus 
dit  premiers  mois  de  1872,  p.  206. 

Dmtibhnna  {Provinces).  Sur  le  Termin 
quatemoira  de  la  Roumanie  et  sur 
quel<(uc3  ossements  de  Mammifères 
û'rtiaires  et  quaternaires  des  mêmes 
paya,  par  M,  Steiihaaesco.  Observa- 
tions de  MU.  Klunicr-Chalmas  et  de 
Mortillel,  p.  I-IS-^:  Sur  des  Ossements 
fossiles  que  MM.  Chœrelis  et  Eneelhard 
ont  recueillis  iua  les  — ,  par  M.  Alb. 
tiaudry,  p.  1^  :=  Sur  les  sites  sali- 
féres  de  la  Valachie.  par  M.  Boue, 
p.  95i. 

Daubrëe.  Sur  une  eiploration  do  la  loca- 


DcLESSE.  Sur  les  Mers  anciennes  delà 
Franc.',  p.  3-25.=  Oli^crva lions,  p.  1C3, 
170. 17(1,  !•&,  -Jùi. 

TtEShOsccakMVS.  Olisenalion.  p.  Hi. 

0£SHl.ïEii  (V.)  Sur  le  psoment  de  Cui- 
vra du  IJuirrisr,  (iras   la  Frugna  (Al- 


lier) (pi,  XI),  p.  SOI.  =  Obsarvstion, 

Vtiionlen.  V.  Terraiti  dêwnitx. 

DiEtiUFAiT.  Sur  la  pUc«  de  U  Zone  i 
Afiimaiùles  lenuitobaiu».  Obsemtioui 
de  MM.  de  Raiiville,  L(ii-y.  Jourdy  et 
Hébert,  p.  279.  =:  Obsêr^atioii,  p. 
302. 

Diluvium,  V.  Terrûbi  qualentalrt, 

DouviLLË.  Procès-vei^ux  de  la  KÈaDiDn 
eitraordioaire  à  Roaoïic  U^tre))  'u 
31  août  au  S  septembre  isl3,  p.  \U. 
^=  Observations  sur  la  ClassilScation 
des  terrains  de  transition  du  Roan- 
nais par  M.  Gruner,  p.  450.  =z  Obser- 
vation, p.  479. 

Drame  (aéa.  de  la).  Coupe  de  l'Étage 
kimmëritUen  aui  Pilles,  près  Nyom 
(— ),  par  M.  Ebray,  p.  Ii4.  =  L'Oilbr- 
dien  et  le  NéocomleD  au  pont  des  PD- 
les,  parM.VélaiOiP.  126.  =  Rêponie 
aux  Observations  ie  U,  Vétai»  relati- 
ves a  ma  Note  sur  l'Etage  kimméri- 
dîpn  d^s  Pilles,  p.ir  M.  Ehrav.  Obserrs- 
liiiiis  de  MM.  Vdaiii,  lltb,:fl  et  Utu- 
ner,  p.  2W. 

Dulrcu.  PréaenlaUott  d'uue  Boiissolï 
LoiLslruilo  par  M.  — ,  par  M.  de  Chan- 
cjui'toii^,  p.  3i6. 


H.  Magnan  sur  l'EtaRe  albien  des 
Pyrénées  françaises,  p.  31.  =z  Etude  de 
l'iIot  jurassique  du  Blas  do  l'Air  prés 
Villefort.  Obsei-vaUon  de    M    Hrbort, 

Î.  33.  =  Coupe  de  l'Etage  kimmèri- 
ien  aux  Pilles,  près  Nyoïis  (Drùme). 
Observations  de  M,  Vilain,  p.  12t.  ::= 
Constitution  géolo^que  des  Terrains 
traversés  par  le  chemin  de  fer  de 
Chapeauroux  à  Alais.  Observation  de 
M.  Parran,  p.  132.  =  Sur  la  Carie 
agronomique  du  déparlement  du  Rhâne, 
p.  203.  =  Réponse  aux  Observations 
de  H.  ViJlain  relatives  à  ma  Note  sur 
l'Elage  kimméridien  des  Pilles,  Ob- 
servations de  MSI.  Vélain.  Hébert  et 
Gruner,  p.  246.  =  Stratigraphie  des 
Etages  qui  affleurent  dans  U  cluse 


^3  de  Digi 


.  Obser- 


e  Digne.  t__. 
valions  de  M.  Vilain,  p.  95l.  =  Sur  U 
valeui'  absolue  de  la  Stratifiivilion,  p. 
262.  =  Obscr^'ations.  p,  479.  481.  486. 

Ecliinodermes.  Sur  les  Oursins  jurassi- 
ques de  la  Suisse,  par  M.  Cotteau.  p. 
79.  =  Note  sur  quelques  —  des  stages 
jurassiques  su   '  '  '      "     ' 

s  -Mer,   par  ï 
Rigaux(pl.I).  p.  1^^- 

Egypte.  Prcsenlalion  de  [a  2'  partie 
de  VEuai  lur  la  Géologie  de  la  Pala- 
liae  et  ...  .   de  l' — ,  par  M.  L.  L^rtet, 


(.  Note  SI 


r  la  Constitution  |^o- 


gisemenl   des  tjoiirc-.~i   thermales  de 
cette  région,  par  M.  .\bioh,  p.  2S1. 
Eltfdiai  prtmlgàiius.  Sur  une  dent  d' — 
trouvée  par  M.  Pinard  dans  l'Alaaki. 


TABtB  M»  HATIIeUES. 


Blf 


pw  M.'Aib.  Gmdry.  Obsenration  de 
M.  Deslongchamps^  D.  123. 

Knçdhard.  Sur  des  Ossements  fossiles 
que  M.  -^  a  recaeiilis  dans  les  Pro- 
vinces danubiennes,  par  M.  Alb.  Gau- 
dry,  p.  142. 

AfNigne.  Sur  la  Phosphorito  de  Belmez, 
par  M.  de  Reydellet^  p.  350. 

Anèeei.  Sur  son  travail  de  Recensement 
des  —  publiées,  et  sur  quelques  Syno- 
nymies, par  M.  Bay:in,  p.  235. 

Stajfe  garumnien.  Y.  Terrain  crétacé;  — 


kimmérUgienj  tUKoni^»  V.  Teirrain 
jurasiique. 
E^^péditiàn.  Sur  V —  suédoise  aux  ré- 

S 'ions  arctiques,  par  M.  Nordenskjold. 
bservations  de  MM.  Daubrée  et  de 
Movtillet,  p.  6.  =  Sur  une  Exploration 
de  la  localité  où  a  été  trouvé  le  fer  de 
Pallas,  par  M.  Daubrée.  p.  363. 
Eyrieux.  Sur  les  Gneiss  de  la  vallée  de 
1' — ,  par  M.  Munier-Chalmas.  Obser- 
vations de  MM.  Delesse  et  Gruner,  p. 
1«6. 


Fabrx  (G.).  Nouvelle  méthode  pour  com- 
poeer  1^  effets  de  deiix  soulèvements 
successifs,  p.  24.  =  Sur  les  preuves  de 
la  submersion  du  Mont-Lozère  à  Tépo- 

ri  jurassique OpI.  V).  Observations  de 
Delesse,  p.  306.  =:  Note  sur  les  Sa- 
bles granitiques  éruptils  dans  les  en- 
virons de  Paris.  Observation  de  M.  de 
Gbancourtois,  p.  389.=  Procès-ver- 
baux de  la  réunion  extraordinaire  à 
Roanne  (Loire)  du  31  août  au  6  sept. 
1873,  p.   444.  =  Observation,  p.4â0. 

Falsan  (Alb.)»  Sur  la  place  qu*occupe 
dans  le  Jura  du  Bas-bugey  la  zone  à 
Ammoniteê  tenuUobatus  (pi.  II).  Obser- 
vations de  M.  Hébert,  p.  170. 

Paluns.  Observations  sur  Tâge  de»  —  de 
l'Armagnac,  par  M.  L.  Lartet,  p. 
210. 

Faune.  Sur  la  —  du  Lehm  de  Saint- 
Germain-att-Mont-d*Or  ^Rhône),  et 
aperçu  de  Tensemble  de  la  —  quater- 
naire du  bassin  du  Rhône,  par  M.  E. 
Cliantre,  p.  t43.  =  Sur  la  —  des  Ter- 
rains tertiaires  moyens  de  la  Corse, 
par  M.  Locard.  Observations  de  MM. 
Toumouër  et  Gotteau,  p.  236.  =  Sur 
U  —  du  Miocène  supérieur  de  Mas- 
cara (Algérie),  par  M.  Bleicher,  p. 
253. 

FAVRi(Alph.).  Sur  des  Cailloux  impres- 
sionnés recueillis  dans  le  Diluvium 
des  environs  de  Paris.  Observations 


de  MM.  de  Ronville,  Daubrée,  Lory, 
Jannettaz  et  de  L^pparent,  p.  264. 

Favrb  (Ern.).  Sur  la  classification  des 
Ammonites  (extrait),  p.  253. 

Fer,  Sur  une  exploration  de  la  localité 
où  a  été  trouvé  le  —  de  Pallas,  par  M. 
Daubrée,  p.  363. 

FoLiN  ^e).  Sur  les  sondages  exécutés  i 
Cap-Breton.  Observations  de  MM.  De- 
lesse, Toumouér,  Pellat  et  de  Rose- 
mont,  p.  364. 

Fossiles.  Présentation  du  2"*  fascicule 
des  Etudes  faites  dans  la  colleeti/tm  de 
VEcole  des  Mines  sur  des  —  nouveaux 
ou  mal  connus^  par  M.  Bayan.  p.  196.= 
Note  sur  la  valeur  d'une  description 

3ui  a  indiqué,  il  y  a  111  ans^  des  — 
'eau  douce  dans  le  fer  ooltthique  du 
village  de  Narcy  (Hante-Marne),  par 
M.  (lomuel,  p.  340.  . 
France.  Présentation  du  1*'  suwlément 
aux  Etude»  sur  la  Végétaiion  du  S.  E. 
delà  —  à  Vépoaue  tertiaire  par  M.  de 
Saporta,  par  M.  Gaudry.  Observa- 
tions de  MM.  Delesse,  Munier.  Benoit 
et  Hébert,  p.l75.  s=  Profils  géologiques 
des  chemins  de  fer  d'Orléans  traver- 
sant la  Craie  du  Sud-Ouest,  par  M. 
Arnaud  (pi.  IX),  p.  405.  =  Etudes 
relatives  au  Bassin  houiUer  du  Nord 
de  la — ,par  M.  Gosselet.  Observations 
de  MM.  Daubrée,  Lory  et  de  Rouville, 
p.301et409. 


Gard  (dép.  du).  Etude  de  lllot  Jurassi- 
que dti  Mas-de-rAir,  près  Villefort, 
par  M.  Ebray.  Observation  de  M.  Hé- 
bert p.  33.  =  Constitution  fféologique 
des  Terrains  traversés  par  le  chemin 
de  fer  de  Chapeauroux  à  Alais,  par 
M.  Ebray.  Observation  de  M.  Parran, 
p.  132. 

Garonne  (Haute)  (dép.  de  la).  Sur  les  ré- 
sultats des  fouilles  exécutées  par  M. 
Ed.  Piette  dans  la  grotte  de  Gourdan, 
près  Mpntréjeau  —,  par  M.  P.  Gervais. 
Observation  de  M.  L.liartét,  p.  884.  = 


I 


Résumé  géologique  accompagnant  la 
CSarte  fféologique  de  ....  de  la  —, 
par  M.  Garriffou.  Observations  de  MM. 
Dieulafait.  Raulin  et  de  Rouville,  p. 
302  et  418. 
Garrigou.  Résumé  géolof^ique  accom- 
pagnant la  Carte  géologique  de  TA- 
riége,   de   la  Haute-Garonne,   de  la 

Sartie  0.  de  TAude  et  de  la  partie  E. 
es  Hautes-Pyrénées.  Observations  de 
lOf .  Dieulafait,  Raulin  et  de  Rouville, 
,     p.  802  et  418.  =  Observation,  p.  306. 
GAiminr  (Alb.).  Sur  une  émXnSkpkas 


TIBLB  DES  lUTIËEES. 


prfmfdenfut  trouvée  par  M.  Pinard 
■liut  l'Alaska.  Obs^rvïtioa  de  H.  Des- 
longchamps,  p.  12il.  =:  Siir  des  Oase- 
inents  fossiles  que  MM.  Choiretis  et 
Engelhard  ont  recueillis  dans  les  Pro- 
ïinces  danubiennes,  p.  143.  :=Présen- 
tatian  du  1"  suppléiiient  aux  Etada 
$ur  la  VégilallonituS.  E.é»  laPvatKt 
à  Vépoque  ttrUairt  par  U.  da  Saporta, 
ObservationsdcHH.  Delesse,  Mucier, 
B«noit  et  Iléhert,  p.  475.  =  Sur  les 
Animaux  fossiles  du  Mant-Léberon 
(Vanduse),  p.  2M.  =^  Fossiles  tiuater- 
naîres  recueillis  par  M.  Œtuert  i 
Louvemé  (Majeone).  Observation  de 
H.  P.  Gervais,  p.  254.  =  Coupe  géolo- 
gique du  Mont-Léberan  dons  la  région 
où  SB  trouve  le  cite  des  Ossements  fos- 
^les.  OhserTalions  de  MM.  de  Roys  et 
P.  Cervsis,p.  332.=  Présentation  de  la 
Cottt  géologique  (manuscrite)  du  Can- 
tal parH.  Rames.  Observations  de  MM. 
P.  Gervais,  Pomel  et  Touniou§r,  p. 
360. 
Gialogie.    Sur   la  —  du    Tché-Kiang 

S  une),   par  M.  A.  David,  p.  7.  = 
nstilution  géologique  des  terrabas 
traversés  par  te  chemin  de    fer  de 
Chapeauroux  à  Alais,   par  M.  Ehra;. 
Observation  de  M.  Parran,  p.  IM.  ^ 
Note  sur  la  Constitution  géologique  du 
tnasdF  du  Bechtaou,  près  Pctigorâk,  sur 
Mlle  de  l'Elbouroui,  et  sur  le  gise- 
ment des  Sources  thermales  da  cetls 
région,   par   M.  Abich,  p.281.  =  Pré- 
Ecntation  de  la  2»  partie  de  l'Sïsol  sar 
la—  de  la  l'iilesline  ri  dei  l'inlrèes  aroi- 
siaanles  idlf!'  que  l'Egypte  et  l'Arabie, 
par  M.L.Lartel.p.  303.  =  PiiJsenlalioii 
des  Eluiles  géoloaiquff  sur  h  Var  et  le 
Ithâne  penilant  tef  péilodr.!  lerliaire  et 
qualernaim,  par  M.  de  Rosemonl,  p.   I 
3S6.  =^  PriJsentation  de  la  —  et  Ulnê-   , 
Taloqie  de»  environs  du  èloitl'Blanc  par   ! 
M.  V.  Payot,  par  M.  do  liilly,  p.   361.    : 
=  Sur  la  —  des  lies  de  Nisiros  et  de 
Cos,  par  H.  Gorccix,  p.  3(i5.  =:  Note 
sur  quelques  rails  de  1.1  structure  des   i 
massifs  centraux  des   Alpes,  par  M.   i 
Lory  (pi.  IV),  p.  397.  =  Profils  gSolo-   ■ 
giques  des  chemins  de  fer  d'Orléans   i 
lravcrs.-int  la  Craie  du  Sud-Ouest,  par   | 
M.  Arnaud  (pi.  IX),  p.  405.  =  V.  Carte   ' 
giologiqi  ' 

"    ■  ■"'      du) 

Toumouér,  p.  2117. 

Geiivais  (P.).  Sur  les  résultais  dès  fouil- 
les eicécuti^es  par  U.  Ed.  nette  dans  ! 
la  grotte  de  Gourdan,  près  Montréjeau  ; 
(Haule-Garonne).   Obsenation  de   M.  ■ 
L.   Lartet,  p.  SJi.  =  Observai  ion  s,  p. 
257,  3G8,  388.  [ 

Gleserklle.  Sur  la  —,  par  U.   de  Limur.  1 

Observalions  de  M.  Jamiettaz,  p.  166.  i 


tion   des  formations   glac _, 

chaîna  des  Vosges  en  Alsace  et  i 
Lorraine,  par  M.  Ch.  Grad,  p.  88.  = 
Observations  sur  la  note  de  M.  Tard; 
sur  les  —  miocènes,  par  U .  de  Hortillet. 
Observation  de  M.  Januettai,  p.  362.  = 
Deux  époques  glaciaires  en  Bourgo- 
gne, par  M.  J.  Martin.  Observation  de 
M.  Toumonèr,  p.  390.  =  Sur  des  tra- 
ces de  —  quaternaires  dans  les  mon- 
taniea  de  la  Uadelaine,  par  U.  Tardr. 
OSservations  de  U.  Gruner,  p.  514. 


GOBCEiz.  Sur  le  gisement  de  Uammi- 
fèrcs  fossiles  de  Lapaisia  (yacédoins), 
p.  tfôt.  =  Sur  la  Géologie  des  Ues  de 
Nisiros  et  da  Cos,  p.  3^. 

GOSSELET.  Etudes  relatives  au  Iiassin 
haulUer  du  Nord  de  la  France.  Obser- 
vations de  MU.  Daubrée,  l.ory  et  de 
Rouville,  p.  301  et  409. 

CounSan  (Haute-Garonne).  Sur  les  résul- 
tats des  Touilles  exécutées  par  M. 
Piette  dans  la  grotte  de  — ,  près  Uon- 
tréleau,  par  M.  P.  Gervais.  Obser- 
vation de  11.  L.  I.artet,  p.  3^ 

Gnjui  (Cfa.).  Sur  dea  traces  d'andena 
gladers  en  Algérie.   Observations  de 


Vusgei   eu  Alsace  et  en  Loir 
88. 

Ghitseh.  Observations  si 
tion  de  M.  Uuiiier  relative  aux  Gneiss 
de  lavalléederUyrieuï,  p.  l'J5.  =:  Sur 
lesUTiaîiiH  carbonifOre  et  aniliracifére 
du  Roannais  (pi.  X).  Observations  de 
MM.  de  Rouville  etMichel-Lév7,  p.  541. 
:=  Sur  la  Classili cation  des  terrains  de 
transition  du  Roannais.  Observations 
de  MH.  Noguès,  Douvitlé,  de  Rouville, 
Pomel  et  ilichel-LéiT,  p.  4(8.  = 
Coinpie-rendu  de  la  course  de  Rcgnj 
(pi.  X).  Obser\-ations  de  M.  de  Rouville. 
p.  151.  =^  Compte-rendu  de  la  course 
laite  à  Cordelle  et  au  plateau  de  Neu- 
lize.  Observations  de  UM.  de  Rou- 
ville, Pomel  et  Julien,  p.  460.  = 
Comple-rendu  de  la  course  de  Char- 
lieu,  Observations  de  MM.  Ebray,  Dou- 
villé,  V.  Deshaj'es,  Guyerdel,  Fâbre  et 
Micliel-Lévy,  p.  409,  =  Compie-rendo 
des  courses  faites  dans  les  montagnes 
de  la  Madelaiiie.  Observations  de  UM. 
Michel  Lfvy  et  Ebrav,  p.  481.  =  Ob- 
servations, p.  250,  3iX>,  467,  471),  480. 
483,  514. 

GuiiRDET.  Nota  sur  quelques  Radies  du 


TABLE  DES  MATIÈBES. 


599 


bassin  de  la  Loire,  recueillies  princi- 
palement dans  la  partie  compnse  en- 
tre Roanne,  Saint-Just-en-Chevalet  et 
Boën,  p.  497. 
GffPieM,  Sur  les  plumes  d*Oiseaux  des  — 


d'Aix,  par  M.  Bajan,  p.  386.  =  Sur 
les  Insectes  fossiles  des  —  d'Aix.  par 
M.  Oustalet,  p.  387.  =  Sur  les  Pois- 
sons fossiles  des — d*Aix,  par  M.  Sauva- 
ge. Observations  de  M.  Gervais,  p.388. 


H 


HÊraiT.  Nouveaux  documents  relatifs  à 
l^tage  tithonique  et  à  la  zone  à  Am- 
maniteê  polyplocus.  Observations  de 
M.  Bayan,  p.  61.  =  Note  additionnelle 
à  la  communication  relative  à  l'étage 
tithonique.  Observations  de  MM.  Tom- 
beck,  Buviguier  et  Benoit,  p.  67.  = 
Observations  sur  la  note  de  M.  Faisan 
relative  à  la  place  qu'occupe  dans  le 
Jura  du  Bas-Bugey  la  zone  à  Ammo^ 
nUe9  tenuilobatui,  p.  174.  =  Allocution 


à  la  séance  générale,  p.  293.  =  Ré- 
ponse à  la  réclamation  de  M.  Jaccard, 
p.  330.=  Observations,  p.  36,  61, 163, 
176,250,280,305. 

Hedde.  Sur  la  découverte  d*Ossements 
humains  aux  Rivaux  (Haute-Loire) 
par  M.  Bertrand  de  Lom,  p.  3^. 

Hérault  (dép.  de  T).  Sur  le  Permien 
de  r  —,  par  M.  de  Rouvllle,  p.  250. 

HouHUr.  V.  Terrain  houUler. 


I 


fueetes.  Sur  les  —  fossiles  des  Gypses  d'Aix,  par  M*  Oustalet,  p.  387. 

j 


JacCard.  Réponse  aux  allégations  de  M. 
Hébert  dans  ses  Nouveaux  documerUs 
relatifs  à  l'étage  tithonique.  Réponse 
de  M.  Hébert,  p.  329. 

Jannettaz.  Budget  pour  Tannée  1872-1873, 
p.  37.  :=  Note  sur  la  Conductibilité  des 
corps  cristallisés  pour  la  Chaleur  et  sur 
la  Conductibilité  des  couches  du  globe 
pour  le  Son,  p.  117.  =  Additions  a  une 
note  de  M.  de  Limur  sur  la  Gieseckite, 
les  Kersantons  et  la  Lithologie  des  en- 


virons de  Vannes,  p.  169.  ==  Présen- 
tation d'un  mémoire  sur  la  Propaga- 
tion de  la  Chaleur  dans  les  corps 
cristallisés,  p.  252.  =  Observations,  p. 
266,  363. 

JouRDY.  Observations,  p.  280. 

Julien.  Observations,  p.  46^. 

Jura.  Sur  la  place  qu  occupe  dans  le— 
du  Bas-Bugey  la  zone  à  Ammonites 
lenuilobatus,  par  M.  Faisan  (jA,  II). 
Observations  de  M.  Hébert,  p.  170. 


K 


Kersantons.  Sur  les  --.  par  M.  de  Limur.  1      lesse,  p.  166. 
Observations  de  Mli.  Jannettaz  et  De-  I  Kimméridgien.  V.  Terrain  jurassique» 


Landes  (Dép.  des).  Sur  le  terrain  crétacé 
du  — ,  par  M.  Raulin.  Observations  de 
MM.  Hébert,  Leymerie,  L.  Lartet, 
Gruner  etGarrigou,  p.  304.  =  Sur  les 
Sondages  exécutés  à  Cap-Breton,  par 
M.  de  Folin.  Observations  de  MM.  De- 
lesse,  Toumouër,  Pellat  et  de  Rose- 
mont,  p.  364. 

Languedoc.  Sur  la  position  et  le  mode  de 
formation  des  Marbres  dévoniens  du 
— ,  par  M.  Leymerie.  Observations  de 
M.  Daubrée,  p.  242. 

Lapparewt  (AId.  de).  Observations  sur 
la  note  de  M.  N.  de  Mercey  relative  à 
TArgUe  à  SUex,  p.  136.  =  Sur  les  va- 


riations de  composition  du  Terrain 
crétacé  dans  le  pavs  de  Bray,  p.  289. 
=  Observation,  p.  266. 

Lapsista  (Macédoine^.  Sur  le  gisement 
de  Mammifères  fossiles  de  — ,  par  M. 
Gorceix,  p.  254. 

Lartet  (Louis).  Observations  sur  Tâge 
des  Faduns  de  T Armagnac,  p.  210.  = 
Présentation  de  la  2*  partie  oe  YEssai 
sur  la  Géologie  de  la  Palestûie  et  des 
contrées  avoistnantes  telles  que  V Egypte 
et  l'Arabie,  p.  303.  =  Observation,  p. 
308. 

Léberon  (Mont)  (Vaucluse).  Sur  les  Ani» 
maux  fossiles  du  —,  par  M.  Alb.  Gao- 

35 


830 


TIBU  DES  MATIÈRES. 


A7,  p.  901 .  =  Conpe  géologique  du  — 
dans  la  région  où  se  trouve  le  elle  ites 
ossements  Tosailcs.  par  M.  Alb,  U.vi- 
dry.  ObsenulioiiH  île  MM.  de  Itoy.s 
etP.Gervaiï,  p.  332. 

LrltM.  V.  Terrain  qualernatre. 

Leïalu)!s  et  Batan.  Snr  le  terrain  juras- 
sique lies  environs  de  Chsilieu  (pi.  X). 
OfeeiTaliiiHs  d-'  MSI.  tClii'ay,  t.runer 
et  DouvilLû,  □.  t7D, 

Lkyhebie.  Sur  la  position  el  le  mode  de 
fbrmalion  de<  marbres  dévoniens  ilu 
Languedoc  Obserralions  de  M.  Dau- 
bisJe,  p.  2i9.  =  llb«ft(^aliûns.  p.  30G. 

LiMUH  (de).  Sur  InGie^eckite.  les  Eer- 
untons  et  la  lithologie  îles  envi iims  de 
Vannes.  Obsei-vaiions  de  MM.  Jannyt- 
taz  et  Dele^c,  p.  166. 

Llopleurodon,  Sauv.  Du  geni-e  — ,  par 
M.  H.  E.  Sauvage  (pi.  VÎI),p.  377. 

Lilhologle.  Sur  la  —  des  environs  de 
Vannes,  par  M.  de  Liraur.  Oljservstions 


■  II.     ■  I  ■   ■.   l'Arsel.   Oliserva- 
ri  ...  ■■      M     .     ■■     ...■!■,  p. -232.  =Sur 

■  \r   !..   l.i..=,-.    u;«.iv,ilions    de    Mm'. 
Tomiuiiior  tl  Cottcaii,  p.  236. 

Loire  { lii'p.  de  la).  Proi'Câ-vorbaui  de  ta 
Ht'ouion  ettnuirJinaire  A  Roanne  — , 
du  31  aoûl  au  <i  sept  1^9,  par  MM. 
Ilouvillâ  et  tabn  (pi    X  et  XI)    p 


Ul 


:  Toebee  du  bas 


Saint-Just-en-Chevalel  et  Bofn,  par 
M.  Guyciilcl,  p.  iVl. 

loirt  (Haute)  (L)ép.  de  la).  Sur  la  dénto- 
veile  d'Osseroculs  humains  aui  Ri- 
veaun — par  M.  DertranddeLam,  parti. 
Hedde.  p.  329. 

Loiiioi.  (de).  Sur  la  composition  d« 
Étages  jurassiques  suf^ricurs  ea 
Suisse  et  en  Altemagne,  |>our  servir  à 
la  délemiinalion  de  la  place  de  la  lone 
i  Anunonilet  tenuilûbaliu.  Obserrationj 
de  U.  Vélain,  p.  146. 

Lorraine.  Description  des  Formatlow 
glaciaires  de  lli  rhaiae  dej  VosgA»  en 
—,  par  M.  Ch.  Grad,  p.  88. 

LoHT  (Ch.).  Obseivalions  sur  la  Slralî* 
erapliie  des  Alpes  Graies  «t  Cottien- 
nés  Cpl-  IV).  p.  206.  =  ObswratioM 
surlanotedeM.  Dieula^t  n-Iadve  1 
la  place  de  la  lone  â  Ammontlt*  UiuiU 
lobalui,  p.  980.  =  Note  sur  ijuelquei 
faits  de  la  structure  des  Massib  cen- 
ti'Hux  des  Alpes  (pi.  IV),  p.  397.  = 
Observation,  p.  303. 


M.  Àlb.  Guudrv.  Observations  de  M.  P. 
Gcriais,  p.  25f. 
LoiÀre  (D^-p.  de  la).   Canstilation  géolo- 
gique  clés  Ten'aiTis  traversa  par  le 
chemin  de  fer  dcChapeaurousà  Alai), 

Kr    M.    Ebray.    Observation    de  H. 
iran   p  l'j3  =V    LotêreiUml) 
l.o%ert  {Uoat)    Sur    les   preuve*  de  la 
9  bmers  on  du  —  â  I  époque  inraw- 
q  M         1-       c  V)    ObSPr- 

1  J0( 


tuedoc  parM  Le         e  Obser  abons 
1    M   Dj      te   1      12 
J/n  W(m    Not     u    les  —  (to  la  )  »  ne  de 
Lu    1     t   pr"slloa  ne  1 1    M   \oelas. 
■^'    -  -  *    MM   1j  dj  e   (.  une  , 


Wl 


I 


i 


delà 


q  eurs 

I    la  ^      Tomb    k    1     a   = 

Note  dl  o  cl  e  con  e  nant  les 
0  de  1  n  tuM,  les  lu  1  er  oot  H  que 
le  W  sj  jirM  Con  l  p  ■«  = 
Note  su  1 0^  onl  c  t  le  L(  rail  en  de 
I—  1  Ml  bkpJ35  = 
Nnic  s  r  1      aie  r    1  IlosC   p  on 

qianiq        )l\a1I1  ini   des  Fos> 


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1   ■ 


ulll 


TABLE  DES  MATIÈRES. 


581 


lf(iudeM<r(Gard).  Etude  de  l'ilot  juras- 
sique du  — ,  près  Villefort,  par  M. 
Ebray.  Observation  de  M.  Hébert,  p.  33. 

MoKora {Algérie).  Sur  la  Faune  du  Mio- 
cène supérieur  de  — ,  par  M.  Blei- 
cher,  p.2S3. 

Mayenne  (Dép.  de  la).  Fossiles  quater- 
naires recueillis  par  M.  Œhlert  à 
Louvemé  — ,  par  M.  k\h.  Gaudry. 
Obsenration  de  M.  P.  Gervais,  p.  35*. 

Mercey  (N.  de).  Sur  l'Argile  à  Silex.  Ob- 
servations de  M.  de  Lapparent,  p.  134 
et  193. 

Meugy.  Sur  la  ceinture  nord-est  du  bas- 
sin tertiaire  parisien.  Observations  de 
lOf.  Buvignier  et  Hébert,  p.  40.  = 
Sur  le  terrain  qui  recouvre  les  pla- 
teaux d'Othe  aux  confins  des  départe- 
ments de  TAube  et  de  T Yonne.  Obser- 
vations de  MM.  Dclesse  et  Hébert,  p. 
150.  =  Observations,  p.  352. 

Mighel-Lévy.  Note  sur  les  Roches  por- 


phyric^ues  du  terrain  anthracifére.  Ob- 
servations de  MM.  Grimer,  de  Rouville, 
Pomel  et  Julien,  p.  464.=<)bservationSi 
p.  446,  453,  480  et  496. 

Minéralogie.  Présentation  de  la  Géologie 
et  —  des  environs  </m  Mont-Blanc  par 
M.  V.  Payot,  par  M.  de  Billy,  p.  361. 

Miocène.  V.  Terrain  tertiaire. 

Mont-Blanc.  Présentation  de  la  Géologie 
et  Minéralogie  des  environs  du  —  par 
M.  V.  Payot,  par  M.  de  Billy,  p.  361. 

MoRTiLLET  (de).  Observations  sur  la 
note  de  M.  Tardy  sur  les  Glaciers  mio- 
cènes, p.362.=Observdtions,  p.  7  et  123. 

Mosasaure.  Sur  une  dent  de  —  de  la 
Craie  supérieure  de  Bonneville  (Man- 
che), par  M.  Sauvage  (pi.  VD,  p. 
385. 

MuNiER-CiiALMAS.  Sur  les  Gneiss  de  la 
vallée  de  TEyrieux.  Observations  de 
MM.  Delesse  et  Gruner,  p.  195.  =  Ob- 
servations, p.  122  et  176. 


N 


Narcy  (Haute-Marne).  Note  sur  la  valeur 
d*une  description  qui  a  indiqué,  il  y  a 
111  ans,  des  fossiles  d'eau  uouce  dans 
le  Fer  oolithique  du  village  de  — ,  par 
M.  Gomuel,  p.  MO. 

Nécrologie.  Allocution  à  la  séance  géné- 
rale (  —  de  MM.  Zejszner  et  Schlœn- 
bach),  par  M.  Hébert,  p.  203. 

Néocomien.  V.  Terrain  crétacé. 

Neuli*e  (Loire). Compte-rendu  de  la  course 
faite  au  plateau  de  — ,  par  M.  Gruner. 
Observations  de  MM.  Michel-Lé vy,  de 


Rouville.  Pomel  et  Julien,  p.  460. 

Nisiros.  Sur  la  géoloffie  de  Vue  de  —, 
par  M.  Gorceix,  p.  3u5. 

NoKLAS.  Note  sur  les  Mardelles  et  les 
Silex  taillés  des  mâchefers  de  la  plaine 
de  Combret,  près  Roanne.  Observa- 
tions de  MM.  Tardy  et  Gruner,  p.  481. 

NoGUfcs.  01)servation,  p.  450. 

NoRDENSKJOLD.  Sur  Texpédition  sué- 
doise aux  régions  arctiques.  Obser- 
vations de  MM.  Daubrée  et  de  Mortillet, 
p.  6. 


0 


Oiscati.v.  Sur  les  plumes  d'  —  fossiles  des 
([ypses  d*Aix,  par  M.  Bayan.  Observa- 
tions de  MM.  Oustalet,  Sauvage  et 
Gervais,  p.  380. 

Ossements  fossiles.  Sur  quelques  —  de 
mammifères  tertiaires  ot  quaternaires 
de  la  Roumanie,  par  M.  Stephanesco. 
Observations  de  M^l.  Munier  et  de 
Mortillet,  p.  119.  =  Sur  des  —  que 
MM.  Chœretis  et  Engelhard  ont  re- 
cueillis dans  les  Provinces  danubien- 
nes, par  M.  Alb.  Gaudry,  p.  142.  = 
Sur  le  gisement  de  Mammifères  fos- 
siles de  Lapsista  (Macédoine),  par  M. 
Gorceix,  p.  251.  =  Tossiles  quater- 
naires recueillis  par  M.  Œhlert  à  Lou- 
vemé (Mayenne),  par  M.  Alb.  Gaudry. 
Observations  de  M.  P.  Gênais,  p.  254. 
=  Coupe  géologique  du  Mont-Léberon 
dans  la  région  où  se  trouve  le  gite  des 


—,  par  M.  Alb.  Gaudry.  Observations 
de  MM.  de  Roys  et  P.  (servais,  p.  332. 
=  Sur  les  résultats  des  fouilles  exé- 
cutées par  M.  Ed.  Piette  dans  la  crotte 
de  Gourdan,  près  Montréjeau  (Haute- 
Garonne),  par  M.  P.  Gervais.  Observa- 
tion de  M.  L.  Lartet,  p.  334.  =  Sur  des 
—  trouvés  à  Briennon  (Loire),  par  M. 
Brossard.  Observations  de  M.  romel, 
p.  415. 

Othe.  Sur  le  terrain  qui  recouvre  les 
plateaux  d'  —  aux  confins  des  dépar- 
tements de  l'Aube  et  de  TYonne,  par 
M.  Meugy.  Observations  de  MM.  De- 
lesse et  Hébert,  p.  150. 

Oursins.  V.  Echinoaermes. 

Oustalet.  Sur  les  Insectes  fossiles  des 
Gypses  d*Aix,  p.  387. 

Oxfordien.  V.  Terrain  jurauiqiÊe. 


TABLE  DES  lUTlÈBES. 


Paluflnc,  PrAsenuilondelu  2<paHiede  i  : 
I'£«m(  Mir  la  GànlniiU  dt  la  —  el  dei   ' 
Mnlria  avoitinanlit,  pai-  M.  L.  LarLet,   1 

Vari».  Soi  la  ceinture  N.  E.  du  bassin 
tertiaire  poLiisien,  par  M.  Mcuujr,  Ob- 
HirvntiofadeMM.  Buvignieret  llébert, 
p.  10.  .=  Sui  des  cailloux  impresâion- 
vùs  ret-uûllls  daii»  le  Diluvium  des 
eiiïiroria  ii«  — ,  par  M.  Alph.  Favre. 
Otuorvaliona  de  MM.  de  Rouvtllc, 
baubriïi;.  Lorf.  Jannettal  cl  de  Lnp- 
porcnt.  p.  â6i.  ^  Note  sur  les  Sableîi 
gnuiitilB  ârupti&  dans  les 


-,  par  U.  G.  Fabre.  Ôleervatioiis  de 
M.  de  Cbancourtais,  p.  389. 

Parraii.  Observation,  p.  131  et  301, 

Pu  [foi  (Venin  ce).  Prisentalion  de  la  Gio- 
logU  et  Minéralogie  da  envirum  du 
Monl-Blanc  par  M.  — ,  par  M.  de  Bîllv, 
p.3ni. 

Photphorile.  Sur  la  —  de  Belmei,  par 
M.  de  Reïdellel.  Observations  de  M. 
Mmigï,  p. '350. 

IHflte.  Sur  les  r^ultats  des  fouilles  eié- 
t'iili^'i's  p:ii'  M.  Ed.  —  dans  lacrolle  de 
Ôoiirdau,  ptim  Monlr^eau  (Haute^ia- 
l'onne),  pa.r  H.  P.  Gervaie.  Obiicrva- 
tions  de  M.  L.  Urtet,  p.  3». 

Pilla  (Oràme).  Coupe  de  l'Ëtige  tûm- 
1111  liili.'ii  aiiv — ,  prOs  Nymis.  pur  M. 


geniw  trouvée  par  H. 

Kir  M.   Alti.  tiauili^.    Ubsei-valion  ue 
.  De«longdiiunpii,  i>.  133. 
Plaglmtsc/iai  Camanm,  Sur  le — ,  pw 

tf.  Chnpor,  p.  180. 
faiuoni.  Sur  les  —  fosiiles  do»  GrpKi 
J'Aix.   \:<i    M.ll.  K.  S.iiivag.--   Ol«^!^ 


Porpliijrr.  Siii-  li-i  loi'lies  porphvriiBirt 
du  lerraiu  antbnicift<re,per  H.  Mîdul- 
J^S-T.  Observations  de  MM.  Gniur, 
dellouville.l'oniel  et  Julien,  p.  4U> 

Prujnt  {la}  (.Ulier).  Sur  le  Risemenl  di 
Cuivre  du  Chanier,  près  —,  par  «.V. 
1.  501. 

pi-ésence  du  gram 
—  u.uis  le  jui-osairpie  sup^rienr  de 
Boulogiie-sur-Mer.  par  M.  H.  E.  Sau- 
vage ^1.  VI).  p.  375. 


I.  Explii'dlion  d'ui 
'k'e  par  M.  Hi'dieil  dans  U  note  de  X. 
ïla^nan  sur  ratage  aitùeu  des  —  fran- 
(ùses,  par  U.  El^y,  p.  31.  =  Bâai- 
~  '  uMiloiptiue  ocMimpapiant  U  Cutt 
iloBtqu-   ■-  '"^■--    ^-  ■-    "-  - 


ikir    M.    KI.L.iv.    lll,„Mx.ili.in-   ili-  MJI. 

Pin.  Nulè  additiuiini'Ui'  loiii  .-iTi^.nt   les   ' 
i-iSnesde  — foïsili'sdu  l'Vr  ooliHiiquc  de 
Wassy,  par  M.  CornucI,  p.  J'Ai.  ' 


,   liiiulii)  et  du  Itou- 


Itanifs  (J.)  Siii  les  caradpies  propres  à 
ht  Vt'jîOlatiun  plioci'nc,  à  (irnpos  dt's 
di^oLiverlfsde  M.  —  d^iiis  !.■  Caiital.pai- 
M.  de  Saporta,  p.  at2.  =  PrL>entalinn 
'    ].i  Carie  yèuluyiqae  (iiinuiit^crito)  du 


iielulTo     

IlAn.iN  (Y.)  Sur  le   leirain  cnlaii!  di% 
Utides.   OliHpmitions  do  MM.  Iirlierl. 


^^ 


Rêijnij  {\,'<ho).  Compte-  rendu  de  la 
uimsi-d.--,  \..,r  M.  linn.or  {pi.  X). 
()l«.'rvalions  de  )l.  d<'  llouklllo.  p.  iJi. 

ftrji/i/fs.  Nok-  sui-  les  —  rnssilL-s  :  1. 
SurdiMixTiit-lues  du  Tcmiin  kiiiimé- 
ridniendu  liuulnpie-siir-MiT;  ±  Sur 
uni'  Knivdc  lies  linnile^  teiliaires  dfs 
il;l>^o^-.\l|>es::l.  l)e  hi  pa'sencc  du 
jîoiu'i!  l'tiiroiliutyli!  dans  le  juras- 
hirpie  supi'rii'ui'  de  Iloulogiie-^ur' 
.Mi'i;4.  llii  j;eiiii'  Lii'lilturodun.  San- 


■  Mos 


m-ù\h-  (SU,H\,r).   j.uM.   1 
vaije  (pi.  \1,  Ml  et  VIU),  p. 


TABLE  DES  MATIÈRES. 


533 


RlTDELLBT  (DE).  SuT  la  Phosphoiite  de 
Belmez.  Observations  de  M.  Meugy,  p. 
353. 

Rhâne.  Aperçu  sur  l'ensemble  de  la 
Faune  quaternaire  du  bassin  du  — , 
par  M.  Em.  Chantre,  i>.  143.  =  Pré- 
senfotion  des  Etudes  géologiques  sur  le 
—  pendant  les  périodes  tertiaire  et 
ouatemaire^  par  M.  de  Rosemont,  p. 

Rhône  (dép.  du).  Sur  la  Faune  du  Lehm 
de  Saint-Germain-au-Mont-d'Or,  par 
M.  Em.  Chantre,  p.  143.=Sur  la  Carte 
aflrronomiqne  du  — ,  par  M.  Ebray,  p. 


RiOAUX  et  Sauvage.  Note  sur  quelques 
Echinodermes  des  étages  jurassiques 
supérieurs  de  Boulogne-sur-Mer  (pi. 
I),  p.  437. 

Roanne  (Loire).  Procès-verbaux  de  la 
réunion  extraordinaire  à  —  du  31  août 
au  6  septembre  1873,  par  MM.  Dou- 
villé  et  Fabre  (pi.  X  et  XI),  p.  441.  = 
Sur  les  terrains  carbonifère  et  anthra- 
cifère  du  Roannais,  par  M.  Gruner 
pi.  X).  Observations  de  MM.  de  Rou- 
ville  etMichel-Lcvy,  ç.  445.  =  Sur  la 
classification  des  terrains  de  transition 
du  Roannais,  par  M.  Gruner.  Observa- 
tions de  MM.  Noguës,  Douvillé,  de 
Rouville,  Pomel   et    Michel-Lév 


448.  =  V.  Briennon,  Charlieu 


^vv,  p. 
,  Char' 


!  rier,  Combret,  Cordelle,  Loire,  Mode- 
laine,  Neuli*e,  Régny,  Tessonne. 

Roches.  Note  sur  les  —  porphyriaues  du 

i  terrain  anthracifère,  par  M.  Michel- 
Lévy.  Observations  de  MM.  Gruner,  de 
Rouville,  Pomel  et  Julien,  p.  464.  = 
Notes  sur  q^uelques  —  du  bassin  de  la 
Loire,  recueillies  principalement  dans 
la  partie  comprise  entre  Roanne,  Saint 
Just- en -Chevalet  et  Bocn,  par  M. 
Guyerdet,  p.  497. 

RosEMONT  (de).  Sur  le  Volcan  du  cap 
d'Ail,  p.  27.  =  Présentation  des  Etudes 
géologiques  sur  le  Var  et  le  Rhône 
pendant  les  périodes  tertiaire  et  quO" 
ternaire,  p.  356.  =  Observations,  p. 
365. 

Roumanie.  Sur  le  terrain  quaternaire  de 
la  — ,  et  sur  quelques  ossements  de 
Mammifères  tertiaires  et  quaternaires 
du  même  pays,  par  M.  G.  Stepha- 
nesco.  Observations  de  MM.  Munier  et 
de  Mortillet,  p.  119.  =  Sur  des  Osse- 
ments fossiles  que  MM.  Chœretis  et 
Engelhard  ont  recueillis  dans  les  Pro* 
vinces  danubiennes,  par  M.  Alb.  Gau- 
dry.  p.  142.  =  Sur  les  gites  salifères 
de  la  Valachie,  par  M.  Boue,  p.  !251. 

Rouville  (de).  Sur  le  Permien  de  THé- 
rault,  p.  250.  =  Observations,  p. 
265,  280,  302,  446,  452,  459  et  467. 

RoYS  (de).  Observation,  p.  334. 


Sables  granitiques  éruptifs.  Note  sur  les 
—  dans  les  environs  de  Paris,  par  M. 
G.  Fabre.  Observations  de  M.  de 
Chancouiiois,  p.  389. 

Saint'Germain-au'Mont-d'Or  (  Rhône  ). 
Sur  la  faune  du  Lehm  de  —,  par  M. 
Em.  Chantre,  p.  143. 

Saporta  (G.  DE).  Sur  les  caractères  pro- 
pres à  la  Végétation  pliocène,  à  propos 
des  découvertes  de  M.  J.  Rames  dans 
le  Cantal,  p.  212. 

Saporta  (de).  Présentation  du  l«f  sup- 
plément aux  Etudes  sur  la  végétation 
du  S.  E.  de  la  France  à  l'époque  ter- 
tiaire par  M.  — ,  par  M.  Alb.  Caudry. 
Observations  de  MM.  Delesse,  Munier, 
Benoit  et  Hébert,  p.  175. 

Sauvage  (H.  E).  Notes  sur  les  Reptiles 
fossiles  :  1.  Sur  deux  Tortues  du  ter- 
rain kimméridgien  de  Boiilogne-sur- 
Mer  ;  2.  Sur  une  Émyde  des  lignites 
tertiaires  des  Basses- Alpes  ;  3.  De  la 

f>résence  du  genre  Ptérodactyle  dans 
e  jurassique  supérieur  de  Boulogne- 
sur-Mer  ;  4.  Du  genre  Liopleurodon, 
Sauvage;  5.  Sur  le  genre  Dacosaurus, 
Quenstedt  j  6.  Sur  une  dent  de  Mosa- 
saure  de  la  Craie  supérieure  de  Bon- 
néviUe  (Manche)  (pi.  VI,  VU  et  VllI), 


p.  365.  =  Sur  les  Poissons  fossiles  des 
Gypses  d'Aix.  Observations  de  M.  P. 
Gervais,  p.  388. 

Sauvage  (H.  E.)  et  E.>  Rigaux.  Note  sur 
quelques  Echmodermes  des  Étages  ju- 
rassiques supérieurs  de  Boulogne-sur- 
Mer  û)L  I),  P.  137. 

Schlœnbach.  Allocution  à  la  séance  gé- 
nérale (Nécrologie  de  M.  — ),  par  M. 
Hébert,  p.  293. 

Sel.  Sur  les  gites  salifères  de  la  Vala- 
chie,  par  M.  Boue,  p.  251, 

Sibérie.  Sur  une  exploration  de  la  loca« 
lité  où  a  été  trouvé  le  fer  de  Pallas, 
par  M.  Daubrée,  p.  363. 

Son.  Note  sur  la  Conductibilité  des  cou- 
ches du  globe  pour  le  — ,  par  M.  Jan- 
nettaz,  p.  117. 

Sondages.  Sur  les  —  exécutés  à  Cap- 
Breton,  par  M.  de  Folin.  Observa- 
tions de  }J[M.  Delesse,  Toumouêr, 
Pellat  et  de  Rosemont,  p.  364. 

Soulèvements.  Nouvelle  méthode  pour 
composer  les  effets  de  deux  —  succes- 
sifs, par  M.  G.  Fabre,  p.  24. 

Sources  thermales.  Note  sur  le  gisement 
des  —  de  la  région  de  rElbourouz,  par 
M.  Abich,  p.  m. 

Spilite.  Sur  le  dyke  de  —  de  la  Tes- 


sonne,  par  M.  Brossarf,  p.  4H. 

Stbpbasescq  (G.)  Sur  le  terrain  quater- 
naire de  la  Raumanie,  et  sur  quoique^ 
osaameuts  de  Mammifères  tertiai- 
res Gl  quatemairci  ilii  mftnc  pays. 
Observation*  de  IIM.  Muniur  ut  de 
Mortitlet,  p.  119. 

StraMcatwa.  Pur  la  vitlonr  nhsolnc  de 
la  —,  par  M.  Ebray,  p.  202. 

Siraligrapkle.  Observations  sur  la  —  des 


Alpes    Craies  et  Cottienoes,  par  H. 

Ury  (pi.  rVJ,  p.  2G0. 
Salue.  Sur  les  Oiuvius  juras^qoes  de  U 

— ,   par  M.  Collcau,   p.  79.  :=SiirU 

comjKailion    dea    Ëtuges  juras^qua 

aujUTieurs  en  — ,   par  M.  àe  Ijirkil. 

Olnei'va Lions  de  M-  ViSlaîn,  p.  IK. 
Sijxongiule».    Kur  quelques — ,   par  H. 

I)iiyan,p.  235. 


Taubt.  Sur  l'ige  de  VAmmonttet  palu- 

SEocuf,  p.  âë.  r=  SiiT  des  traces  de 
lariets  quaternaireî  dans  les  monla- 
Knes  de  la  Madelaine.  (>bs«rvations  de 
H.  Gruner,  p.  5t4.  ^=  Observaliaiu,  p. 
«3. 

Telii'IHang.  Sur  la  géologie  du  —  ICIii- 
ne),  par  H.  X.  David,  p.  7. 

Terrain  anihracifère.  Sur  le  —  du  Roan- 
nais, par  M.  Grimer  (pi.  X).  Oltserva- 

'  tionsde  MH.  de  Bauville  et  Michûl- 
Lévy.  p.  416.  =:  Note  sur  les  rochra 
porplijriques  du  —,  par  M.  Michel- 
Lévy.  Observations  aie  MM.  Gruner, 
de  Rouiille,  Pomel  et  Julien,  n,  461. 

Terrain  carbiMlfére.  Sur  le  ^  du  Roan- 
nais, par  M.  Gruner  (p[.  X).  Observa- 
tions da  MU.  de  Rouvilte  et  Uichel- 


d'Orli^ans  Irrivei-sanl  la  Ci-aie  du  Sud- 
Ouest,  par  M.  .\rDuuil  <pL  tX),  p-  U&, 
Terrain  dasonicn.  Sur  In  pi^ilion  et  le 
mode  de  formation  des  Marbres  d*'»i>- 
nicns  du  Languedoc,  par  H.  L«jmB- 
rîB.  Ubseivations  de  M.  Daubrëé,  p. 

•m. 

Terrain    houUUr.    Etudes    relatives  >u 
Dassin  hoiiiller  du  Nord  d«  la  fnuite. 


ir  TA.  Go9selel.   Ob^rvalions  de  UH. 
l  401).  ^  y.' Terrain  aalkràc^'rt 


Ihiubri?»,   Lory  et  de  Roiiville, 


Ttrrain  carbvnifére . 
Terrain  jurantiqat.  Extrait  de  U  Dm- 
cri|ilion  ^'i^ologiqiie  et  pal6i>itli>)i)giC|ue 
dL's  étages  jurassiques  de  la  tUute- 
\lnrae,  par  M.  Tombeck.  p.  8.  = 
Etude  de  l'Ilot  iuraswiae  du  Ha»^ 
l'Air,  plis  Villefort,  par  H.  Ebitf. 
Observation  de  M.  IlMiert,  p,  ffl.  = 


■'Vf'" 


i.ni„t 


I  M.  ib-bcH,  Oh- 


TABLE  BBS  MATIÈBES. 


535 


Utîn,  Hébert  et  Gruner,  p.  246.  = 
Stratigraphie  des  étages  qui  affleu- 
rent dans  la  cluse  de  Chabnëres,  près 
de  Digne,  par  M.  Ebray.  Observations 
de  liL  Vélain,  p.  261.  =  Sur  la  place 
de  la  zone  à  Ammonites  lenuilobalus, 
par  M.  Dieulafait.  Obsenrations  de  MM. 
de  Rouvillef  Lory,  Jourdy  et  Hébert, 
p.  279.  =  Sur  rage  de  V Ammonites 
polffplocus,  par  M.  Tardy,  p.  285.  = 
Observations  sur  un  passage  d'une 
note  de  M.  Hébert,  par  M.  liayan,  p. 
289.  =  Rectification,  par  M.  Benoit, 
p.  289.  =  Sur  les  preuves  de  la  sub- 
mersion du  Mont-Lozère  à  l'épcaue 
i'urassique,  par  M.  G.  Fabre  (pi.  V). 
observations  de  M.  Delessc,  p.  306.  = 
Réponse  aux  allégations  de  M.  Hébert 
dans  ses  Nouveaux  documents  relatifs  à 
V Etage  tithonique,  par  M.  Jaccard,  p. 
329.  =  Réponse  à  la  réclamation  ae 
M.  Jaccara,  par  M.  Hébert,  p.  330.  = 
Note  sur  TOxfordien  et  le  Corallien  de 
la  Haute-Marne,  par  M.  Tombeck,  p. 
335.  =  Sur  deux  Tortues  du  terrain 
kimméridgien  de  Boulogne-sur-Mcr, 
par  M.  11.  E.  Sauvage,  p.  365.  =  De 
la  présence  du  genre  Ptérodactyle 
dans  le  Jurassique  supérieur  de  Bou- 
logne-sur-Mer,  par  M.  H.  E.  Sauvage 
(pi.  Vl),  p.  375.  =  Sur  le  —  des  en- 
virons dc.Charlieu,  par  MM.  Levallois 
et  Bayan  (pi.  X).  Observations  de 
MM.  Ebray,  Gruner  et  Douvillé,  p. 
479. 

Terrain  permien.  Sur  le  —  de  l'Hérault, 
par  M.  de  Rouville,  p.  250. 

Terrain  quaternaire.  Sur  le  —  de  Rou- 
manie, et  sur  quelques  ossements  de 
Mammifères  quaternaires  du  même 
pays,  par  M.  G.  Stephanesco.  Observa- 
tions de  MM.  Mimier  et  de  Mortillet, 
p.  119.  =  Sur  des  Ossements  fossiles 
que  MM.  Chœretis  et  Engelbard  ont 
recueillis  dans  les  Provinces  danubien- 
nes, par  M.  Alb.  Gaudry,  p.  142.  = 
Sur  la  Faune  du  Lebm  de  St-Germain- 
au-Mont-d'Or  (Rbône),  et  Aperçu  sur 
Tensemble  de  la  Faune  quaternaire  du 
bassin  du  Rhône,  par  M.  Chantre,  p. 
143.  ==  Sur  le  Terram  qui  recouvre  les 
plateaux  d'Othe  aux  confins  des  dépar- 
tements de  l'Aube  et  de  l'Yonne,  par 
M.  Meug)'.  Observations  de  MM.  Delcsse 
et  Hébert,  p.  150.  =  Fossiles  qua- 
ternaires recueillis  par  M.  (Ehlert 
à  Louvemô  (Mayenne),  par  M.  Alb. 
Gaudry.  Observations  de  M.  Gei-vais, 
p.  251.  =  Sur  des  Cailloux  impres- 
sionnés recueillis  dans  le  Diluvium  des 
environs  de  Paris,  par  M.  Alph.  F.ivre. 
Observations  de  MM.  de  Rouville,  Dau- 
brée,  Lory,  Jannettaz  et  de  Lapnarcnt, 
p.  261.  =  Sur  les  résultats  des  rouilles 
exécutées  par  M.  Ed.  Piette  dans  la 
grotte  de  Gourdan,  près  Montréjeau 


(Hte-Garonne),  par  M.  P.  Gervais.  Ob- 
servation de  M.  L.  Lartet,  p.  334.  =: 
Présentation  des  Etudes  géologiques  sur 
le  Var  et  le  Rhône  pendant  les  éfoques 
tertiaire  et  quaternaire,  par  M.  de  Ko- 
semont,  p.  o56.  =r  Sur  aes  Ossements 
fossiles  trouvés  à  Bnennon,  par  H. 
Brossard.  Observations  de  M.  Pomel, 
p.  441.  =  Note  sur  les  Mardelles  et  les 
Silex  taillés  des  mâchefers  de  la  plaine 
de  Combret,  près  Roanne,  par  M.  Noë- 
las.  Observations  de  MM.  Tardy  et 
Gruner,  p.  481.  =  V.  Glacier. 
Terrain  tertiaire.  Sur  la  ceinture 
N.  E.   du   bassin    tertiaire    parisien, 

Ëar  M.  Meugy.  Observations  de  MM. 
luvignier  et  Hébert,  p.  40.=Sur  quel- 
ques ossements  de  Mammifères  ter- 
tiaires de  la  Roumanie,  par  M.  G.  Ste- 
f)hanesco,  p.  119.  =  Sur  l'Argile  à  si- 
ex,  par  M.  de  Mercey.  Observations 
de  M.  de  Lapparent,  p.  134  et  19*3.  = 
Présentation  du  l^^"  supplément  aux 
Etudes  sur  la  végétation  au  S.  E.  delà 
France  à  Vépoque  tertiaire  par  M.  de 
Saporta,  par  M.  Alb.  Gaudry.  Obser^ 
vations  de  MM.  Delesse,  Manier,  Benoit 
et  Hébert,  p.  175.  =  Description  des  — 
des  environs  de  Biot  et  d'Antibes 
(Alpes-Maritimes),  par  M.  Coquand. 
Observations  de  MM.  Toumouêr  et 
Bayan,  p.  176.  =  Sur  le  Miocène,  à 
propos  ae  la  CUirte  géologique  du  Gers, 
par  M.  Toumouêr,  p.  207.  =  Observa- 
tions sur  l'âffe  des  Faluns  de  l'Arma- 
gnac, par  M.  L.  Lartet,  p.  210.=Sur  les 
caractères  propres  à  la  Végétation  plio- 
cène, à  propos  des  découvertes  de 
M.  J.  Rames  dans  le  Cantal,  par  M.  de 
Saporta,  p.  212.  =  Sur  la  Faune  des  — 
moyens  de  la  Corse,  par  M.  Locard. 
Observations  de  MM.  Toumouêr  et 
Cotteau,  p.  236.  =  Sur  les  gites  sali- 
fères  de  la  Valachie,  par  M.  Boue,  p. 
251.  =r  Sur  la  Faune  du  Miocène  supé- 
rieur de  Mascara  (Algérie),  par  M.  Blei- 
cher,  p.  253.=:  Sur  le  gisement  de  Mam- 
mifères fossiles  de  Lapsista  (Macédoi- 
ne), par  M.  Gorceix,p.  251.=  Présen- 
tation des  Etudes  géologiques  sur  le  Var 
et  le  Rhône  pendant  les  époques  tertiaire 
et  quaternaire,  par  M.  de  Hosemont,  p. 
3.")o.  =  Observations  sur  la  note  de  M. 
Tardy  sur  les  Glaciers  miocènes, par  Bf. 
deMoi-tillet.  Observations  de  M.  Jannet- 
taz, p.  362.=Sur  les  Sondages  ef  écut^ 
à  Cap-Breton,  par  M.  de  Folin.  Obser- 
vations de  MM.  Delesse,  Toumouêr, 
Pellat  et  de  Rosemont,  p.  364.  =  Sur 
une  Emyde  des  Lignites  tertiaires  des 
Basses- Alpes,  par  M.  H  .E.  Sauvage  (pi. 
VIII),  p.îril.=:Sur  les  plumes  d'Oiseaux 
des  Gypses  d'Aix,  par  M.  Bayan,  p.  386. 
=  Sur  les  Insectes  fossiles  des  iS.,  par 
M.  Oiistalet,  p.  387.=  Sur  les  Poissons 
fossiles  des  Ù.^  par  M.  H.  E.  Sauvage. 


5S6 


TABLK   DES   UITIËRES. 


ObscTTSlions  de  M.  P.  Gervais.  p.  3Si. 

Ëiie,  par  il.  J.  UorlJn.  Observation  de 
,  Tuurnuiiîr.  p.  SUD. 

i|p9  —  du  Itoaniuis.  par  H.  Umner. 


, ,  _  J.  Bros^rd,  p.  Ui.=  Ob- 

•ervitiaiu  de  MH.V.  Oesha^es.  Gruner, 
Guj-erik-l,    Fiibre  el   Uicliel-Lévy,    p. 


4B«r 


TtlfûddarU.  Sur  le  gerae  — ,  par  M.  Col- 
teau  (pi.  111),  p.  ^SS. 

ToHiiECK.  Elirait  Oe  la  Description  géo- 
logique et  paléonlologiqiie  des  Ëtages 
jurassiques  aupiirieu.ni  de  la  llaule- 


par  U.  Bou^,  p. 

Yaniut  (Morhilian).  i^ur  la  Lilhologie  des 
enïironB  de  — ■  par  M.  de  Uiour.  Ob- 
servations de  M.  Jannettai,  p.  Iû6. 

Yar.  Présentation  des  Etudu  géologi^ts 
lur  Je  —  pendant  la  piriadei  lertmire 
avatertialre,  par  M.  de  Roscmonl,  p. 


Marne,  p.  8.  =  ObenratiMB  nr  la 
noUd  de  il.  Hébert  r«bliv«s  i  l'Elu 
lithonique,  p.  7i.  =  Noie  sur  ItMor- 
dien  el  le  Coralliai  de  la  Huite-Uuw, 
p.  aïi. 

Tortua.  Sur  deux  —  du  Tertaïn  kimm^ 
ridgiende  Boulogiie-sur-H«r,par  U.H. 
E.  Sauvage,  p,  X5.  =  Sur  une  imjàt 
des  ligniles  tertiaires  des  Baascs-AIÔEi, 
par  M.  H.  E.  Ssuiace  (pi.  VOn.  n.  3H. 

TouRKOOËn.  Sur  le  Miocène,  i 
U  Carte  g^logique  du  Gers,  b 
Observationï  mit  U  note  de  M.  Lotati 
sur  la  h'aune  des  terrains  tertîaiies 
morem  de  la  Corse,  p.  311.  =  Obter- 
vatl'ons  sur  la  Carie  qeelogwut  (muiiB- 
crite)(lu  CanfdfnarM.J.  Runes, p.SM. 
=  Observations,  p.  lïB,  33«,  att  et  30). 


^.i 


■SX/ 
YauelKte  ( 


la.  de).   Sur   les  Animaoi 
imsiiea  au  Mont  Léberoi^—  par  il  Alb 

Gaudry  p  9(K  ^  Coupe  |:éalo|pqae  du 

M  nt    I   bero  dl  s  la  répion  ou  ce 

,       M     \ll  I 
MM    ie  I\ 

iegtiallon    I  1 


Saporla,  par  U.  _     _       

lions  de  MM.  Delesse,  Humer,  Benrà 
el  Hébert,  p.  175.  =  Sur  les  caraOètet 
propres  à  la  —  pUocène,  à  prapos  des 
di-'couvertes  de  M.  J.  Rames  dans  le 
Caillai,  par  M.  de  Saporla,  p.  212. 
VfcL*lN  (Ch.).  L'OifoMien  et  le  Néofo- 
uicn  au  pont  des  Pilles,  p.  135.  =  Ob- 
servaUons  sur  la  note  de  M.  de  Laiiot 
sur  iB  composition  des  Etages  juratd- 
qnes  supdneura  en  Suisse  et  en  Allr- 
magne  p  liS  =  Observations,  p.  146, 


25U  96)  et  S(H 


-1     cp.! 


lusjfs    U&i     (t  un  des   formalloos 

d   cb  dp  ]j  cha  ne  des  —  en  AIm 

en  Lor  jine  par  M  Cli.  Crad,  p.  8 


Yonne  (Di^.  de  O.  Sur  !c  teriaii 
di'-partements  de  l'Aube  el  de  1' 
Héliert,  p.  150. 


prouvre  les  plateaux  d  Othe  aux  coniins  des 
M.  Mcugy.  Obsei'valions  de  MM.  Delesse  et 


;i  la  séance   gi'nérale   (Nio 


E^  dp  M.  —  ),  par  M.   Hébert. 


E  L*  TABLE  DES  MATIÈRES  ET  DES  AUTEUtlS. 


TABLE  DES  GENRES  ET  DES  ESPÈCES 

DÉCRITS,  DISCUTÉS  OU  DÉNOMMÉS  A  NOUVEAU, 
ET     DES    SYNONYMIES     INDIQUÉES  CO    DANS    CE     VOLUME. 


Aciculina,  Desh.,  non  Adams,  235. 

jEgoceras,  Waagen.  354. 

AnuiltkeuSt  D.  de  Montfort»  354. 

Ammonites,  353. 

Anaptychus,  35  i^ 

Aptychus,  354. 

Arcesies^  Suess,  353. 

Arietites,  Waagen,  354 

Aipiiloceras.  Zittel,  355. 

Baudonla,  liavan,  235. 

Cassii  n.  ip.,  240. 

Ceromya  sp.,  197. 

Cidaris  Bononiensis,  Wright,   139  (PI.  1, 

fig.  1). 
Cidaris  Legayiy  Sauv.  et  Rig.,  139  (PI.  I, 

fig.  2). 
Cosmoceras^  Waagen,  355. 
Craspedothelys,  Rùtim.,  366. 
DacosauruXt  Quenst.,  380. 

—  maximus^  Pli  en.  sp.,  384. 

—  maximus,    Wood   Mason,   non 
Plien.  sp.,  384. 

Dacosaurus    primœvus,  Sauv.  sp.,    384 

(PI.  VU,  fig.  3-5). 
/^/ceraSjjJam.,  19u. 
£mys,  365. 

— ■    Beaugrandi,  Sauv.j^7. 

—  Dollfusi,  Lennier,  367. 

—  Dutertrei.  Sauv.,  367,  369. 
Fususn,  «p.,  2i0 

Geosaurus  maximus,  Plien.,  380, 384. 

haploceraSj  Zittel,  355. 

Harpoceraêf  Waagen,  ^4. 

HemicidarU  sp.,  138. 

Hetnidiadema  Morinicum^  Sauv.  et  Rig., 

141  (PI.  I,  fig.  3). 
Heterodiceras,  Mun.-('.h.,  197. 
Isocardia  Aalensis,  Quenst.,  235. 

—        concentrica,  Quenst.,  non  Sow., 

197. 
Jouannetia  n.  sp,,  240. 
Liodon  primscvum,  Sauv.,  381,  3^. 
Liopleurodon^  Sauv.,  377. 

—  Bucklandi,  E.  Desl.  sp.,  377. 

—  /«'•ar,Sauv.,378(Pl.VlI,  fig.  1). 


Liopleurodon    Grosiouvrel,     Saiiv.,   379 

(Pl.VlI,fig.2). 
Lithodomus  n,  sp.^  240. 
Lytoceras^  Suess,  353. 
Megalosaurussp.,  380,  384. 
MosasauruSj  382. 

—       platyodon,  Sauv.,  385  (PI.  VI, 

fig.  4). 
Murex  n.  «p.,  240. 
Œkotraustes,  Waagen,  354. 
(>ppe//a.  Waaseii,  S&4.  _ 
Pecchiolia  Aalensis^  Quenst.  sp.,  235. 

—       Tercmemi,  Bayan,  198,  235. 
Pecten  n.  sp.j  238. 
PeltoveraSy  Waagen,  355. 
Pf r«nA/nde«,  Waagen,  355. 
PhylloceraSy  Suess,  353. 
Pînaroceras^  Mois.,  354. 
Plagioptychut  Coquandi^  d*Orb.  sp.,  199. 
Patyemys  Lachati,  Sauv.,  371  (PI.  VIII). 
Plesioehelys^  Rûtim.,  366. 

—  Beaugrandi^  Sauv.,  367. 

—  DollfuM,  Lennier  sp.,  367. 

—  Dutertrei j  Sauv.,  3d0. 
Pleurotoma  Heberti,  von  Kœn.,  non  Al. 

Rouault.  nec  Nyst  et  Le  Hon,  235. 
Pleurotoma  Hœmcsi,  235. 

—  polyeesta,  Bayan,  235. 
Poikilopleuron  Bucklandi,  E.  Dcsl.,  377. 
Pseudodiadema  baccatum,  Sauv.  et  Rig., 

141  (PI.  I,  fig.  4;. 
PsUoceras,  Hyatt,  353. 
Pterodactylus  suprajurensiê,    Sauv.,  375 

(PI.  VI,  fig.  1-3). 
Rhaphium,  Bayan,  non  Meigen*  235. 
5napAi7cj,  Park.,  355. 
Sidetes,  3d4. 
SimoceraSy  Zitt.,  355. 
Steneosaurus   rostrominor,   Hulke,  non 

G.  St-Hil.,  380,  384. 
Stephanoeeras^  Waagen,  355. 
Tetracidaris,  Cott.,  258  (PL  UIj. 
Thalassemys,  Riitim.,  366. 
Trachyceras,  Laube,  354. 
TropidemySj  Rûtim.,  366. 


(1)  Les  noms  en  caractères  romains  sont  ceux  qoe  lea  anteors  placent  en  synonymie. 


I,p,  137.  H.  E.  SAUtAGKetE.  RiOAUï.-Fig.l.  CWart»  flononinwli.Wrightifig.S. 
C.  Legayi,  Sauv.  et  Rig.  ;  Gg.  3.  Hemliiadema  MoHnIcum,  Sauv.  et  Big.  ; 
Og.  4  Pteudodtadema  batratitm,  S&uv.  et  lUg. 

n,  p.  170.  A,  Fai.san.  —  Fig,  1,  Coupe  géologique  des  environs  de  CoUomieu  (»n 
sud  du  lac  d'Ajinaille);  ilg.  9.  Coupe  du  Molard  de  Buirin,  commune  de 
Saim-Genmiin-les-raroisseafau  nord  du  lac  d'Armaille)  ;  fig.  3.  Coupe 
des  montagnes  de  Pleire-Cliatel,  près  Belle;  (Ain). 

01,  p.  2G8.  COTTEA-U.  —  Tetroddarli  Aev""'.  Cott. 

IV,  p.  266  et   397.  Ch.  LOBt.  —  Fig,  1.  Coupe  suivant  la  direction  àa  Tunnel 

des  Alpes  CoILiennes,  entre  Modane  et  Bardannëche  ;  Ùg,  S.  Coupe  â  tra- 
vers les  valides  de  la  Tarantalse,  un  peu  au  sud  de  Uoutîers  ;  â^.  3. 
Mont-Salève  (petite  goige);  Gg.  4.  Lambeaux  calcaires  horiiontaui et 
discordants  sur  les  (onunets,  plissds  et  semblant  concordants  dans  les 
vallées.  Diagramme  théorique  des  glissements  retatirs  qui  peuvent  ex- 
pliquer cetts  disposition  ;  Qg.  5.  Coin  calcaire  dans  le  Gneiss  (Alpes 
Bcntoiies).  Dia^n'amine  théorique  des  deux  glissements  successif  par 
lesquels  on  peut  expliquer  celle  intercalation;  flg.  6.  Coupe  du  massif  du 
Ment-Blanc,  des  Fii;  au  Crdtnoiit. 

V,  p.  30G.  G.  Fasiie.  —  l>rollls  géologiques  dirigés  à  travers  le  massif  du  Uont- 

Loxére  ;  Caile  des  principales  failles  qui  accideiiteot  le  Mant-LoiËre  et 
les  régions  avoisinontea, 


Vil,  p.  378.  Id.  —  Fig.  1.  Llnphurùdon  ferox,  Sauv.;  Ilg.  2.  L.  Craisouurd.  Sauv., 
fig,  3-5.  DacoMurusprtokriu),  Sauv. 

VIJi,  p.  371.  W.  —  Platuemija  Lackali,  Sauv. 

IX,  p.  405.  Arnaud.  — Profil  gûiiiSial  Ju  chemin  de  for  de  Coutras  i  Drives,  entre 

Musïidait  et  Tli'''non,  par  Pérîgucui  (Dordognc)  ;  Id.  d'AngoutOmc  à  Dor- 
de.iux,  entre  Ani^ouléme  (Charente)  et  la  limite  S.  du  département  ;  Id. 
de  Paris  à  Agcn  par  Péiigueui,  entre  Négroitdes  (Dardogne)  et  Trcnlels 
{[.ot-ct-Caroune). 

X,  p.  m  et  m.  Levallois  et  Bayan,  —  Fig  1.  Plan  de  la  cariiÈre  de  la  Fabii- 

quc;  (ig.  2.  Coupe  Id. 

Gnx'W.R.  —  Fig,  a.  Coupe  du  Terrain  carbonirére  des  environs  de  Régny 


ie  A.  DEHENNE,  Maj-enne,   —  Paris,  boulfiv.ird  Saint-Michel,  i 


-^ 


LISTE    DES   OUVRAGES 

REÇUS  EN  DON  OU  EN  ÉCHANGE 

PAR   LA   SOCIÉTÉ   GÉOLOGIQUE   DE   FRANGÉ 

du  17  juin  au  4  novembre  4872. 


1«  OUVRAGES  NON  PÉRIODIQUES. 

(  Les  noms  des  donateurs  sont  en  italique.  ) 

Abich.  Ueber  krystallinischen  Hagel  ira  Ihrialethischen  Gebirge  und 
ueber  die  Abhaengigkeit  der  Hydromeleore  von  der  Physik  des  Bodens,  in- 
8«,  258  p.,  5  pL,  1  carte  et  I  tabl.;  TiHis,  1871. 

Académie  R,  des  sciences  de  Suède,  Lefnadsteckningar  ofver  K.  S. 
V.  A.  efter  âr  1854  attidna  ledamôlcr,  t.  I,  2«  partie,  in-S^  ;  1870. 

Achiardi  (Ant.  d').  Minerali  nuovi  per  TElba,  in-8<*,  2  p.  ;  Pise, 
4872. 

Behm  et  Wagner.  Die  Bevœlkerung  der  Erde,  in-4o,  90  p.  ;  Gotha, 
1872  (/.  Perthes). 

Capellini  (G.).  Sul  Felsinoterio,  sirenoide  halicoreforme  dei  depositi 
littorali  plioœnici  delFantico  bacino  del  Mediterraneo  et  del  Mar  nero, 
in-4o,  50  p.,  8  pi.  ;  Bologne,  1872  ; 

—  Grotta  dell'  Osteriola,  in-8o,  3  p.  ;  Bologne,  1872. 

Castillo  {Ant.  del).  Memoria  sobre  las  Minas  de  Azogue  de  America, 
etc.,  in-4o,  106  p.,  3  pi.  et  2  cartes  ;  Mexico,  1871. 

Dalmas  {J.-B.).  Itinéraire  du  géologue  et  du  naturaliste  dans  TArdè- 
che  et  une  partie  de  la  Haute-Loire,  in-8«,  222  p.,  11  pi.  ;  Paris,  1872, 
chez  F.  Savy. 

Daubrée.  Rapport  sur  un  mémoire  de  M.  Delesse  intitulé  :  Etude  des 
déformations  subies  par  les  terrains  de  la  France,  in-4o,  3  p.;  Paris, 
1872. 

Delesse.  Lithologie  du  fond  des  mers,  2  vol.,  in-8^  480  et  136  p., 
1  pi.  ;  et  atlas,  in-foL,  4  pi.  ;  Paris,  1872,  chez  Eug.  Lacroix  {Minis- 
tre des  Travaux  publics). 

Delfortrie.  Etude  sur  les  restes  fossiles  de  Siréniens  du  genre  Halithe- 
rtwm  dans  le  bassin  de  la  Garonne,  in-4o,  46  p.,  5  pi.;  1872,  Paris, 
chez  J.-B.  Baillière  ;  Bordeaux,  chez  Coderc  et  Dégréteau. 

—  et  P.  Fischer.  Note  sur  quelques  ossements  de  cétacés  de  Léognan 
(Gironde),  in-S^,  11  p.,  2  pi.;  Bordeaux,  1872. 

A 


KO»*.  —  17  jrn(-4  sov.  187Î. 

DesloDgchampâ  (E.  E.}.  Paléontologie  française  ;  1"  scrie.  Anifoaux 
inverlébréi.  Terrain  jarassiqne,  21*  livr.,  Braehiopodei,  f.  14-15,  p!. 
60-71  ;  mai  1872  ;  Paris,  rhez  G-  Masson  {Comité  de  la  Paléontologie 
française). 

H.  W-  Elliol.  U.  S.  gcological  Sunej-  of  tlie  Terriiories.  Profiles. 
Sections  asdother  tllustrations.  rtc.,in-4",65pl.;  \ew-Vork.  1872,  eh» 
J.  Bien  {Gouvernement  des  Etats-Unis). 

Faudel.  Nolice  sur  le  Musée  d'hisloire  nalorelle  de  Colrnar,  et  Aperrn 
historique  sur  le  Musée  des  lotexlinden  en  général,  in-8",  83  p.,  3  pi.; 
Colmar,  1872,  chei  G.  Decker. 

Fritsch  {Atil.).  Cephalopoden  der  bœhrnischeii  Kreideformation,  a-vet 
la  collaboration  de  feu  le  D'  U.  Schlœnbach,  iQ-4'',  68  p.,  té  pi.; 
Prague,  1872,  chcï  F.  Ri™àc. 

Geikie  {James).  On  changes  of  clinialc  during  Ibe  glacial  epoch,  in- 
8»,  69  p.;  Londres,  1872,  chez  Trubner  et  0«.  ^ 

Gillot.  CarlKinisatioD  du  bois,  emploi  du  combustible  dans  la  métallui- 
pe  du  fer,  in-8",  Xll-120  p.,  1  tahi.  ;  Paris,  1872.  chez  Eug.  Laooii. 

Gttiraud.  L'éruption  du  Vésuve  en  avril  1872,  in-^",  32  p.;  MonUo- 
ban,  1872. 

Hall  {James)  et  R.  P.Whitfield.  Descriptions  of  ne«  Species  of  Fossils 
from  the  vicinity  of  Louisville,  Kent.,  and  the  Faits  ofthe  Ohio.  from  Ihe 
collection  of  D' James  Knapp,  of  Louisville,  in-S".  7  et  13  p.;  1872. 

Hellattd  [Amund).  Ensforetomsier  i  Sondhorland  og  paa  Karmoeo. 
in-S",  52  p.,  2  pi.;  Christiania,  1871,  chez  J.  Dahl. 

Jones  {T.  R.).  On  the  range  of  Foramiiiifera  in  Time,  in-8",  8  p.; 

—  et  W.  K.  Parker.  On  the  Foraminifera  of  the  family  Rotalinœ 
(Carp.)  found  in  the  erelaceous  formations,  with  noies  on  their  tertiary  and 
récent  représentatives,  in-S",  30  p.,  1  labl.;  Londres,  1872. 

Kjerulf  (Th.).  Om  Skuringsniarker,  Glaeialformalionen  «g  Terrasser 
samt  om  Grundfjcldets  og  Sparagmilfjeldels  mœgtihged  i  Norge.  I. 
Grundijeldet,  in-4'*,  102  p.,  1  carte  ;  Christiania,  1871,  chez  Broggeret 
Christie  {Universilé  R.  de  Norvège). 

KjenUf  {Th.).  Undersogelse  af  nogle  Kulslags  og  Torv,  io-S",  10  p.; 

—  Om  Trondlijems  Stifls  geologi,  in-8'',  80  p.,  avec  une  carte  geolo- 
giqueparMM.  —  et  K.  Ilauan;    Christiania,  1871,  chez  Bentien. 

L.  Lartet.  Vie  et  travaux  d'Edouard  Lartel.  Notices  et  discours  pubhés 
à  l'occasion  de  sa  mort,  in-8",  80  p.,  1  portrait;  Paris,  1872,  chei 
Reinwald  et  C'^. 

Le  Roy  (Alph.).  Liber  meniorialis.  L'Université  de  Liège  depuis  si 
fondation,  in-4o,  80-L\XX-59Û-CXLVl  p,,  2  pi.  ;  Liège,  1869  {Uni- 
versilé de  Liège). 

Lindemann  (E.  de).  Prodromus  florœ  Chersonensis,  in-S",  LX1I-23I>- 


XXVI  p.  ;  Odessa,  1872  (Sodélé  des  Naturalistes  ifi  la  t^onnxn^U- 
Mwm)  ; 

—  IpdQx  plaatarum  usualium  floras  Ch^rsoneusis,  m-8^,  ^  p.;  Odessa, 
1872  {Mime  Société). 

Loriol  {P.  de),  É.  Royer  et  Tombeck.  Description  géologique  et 
paléontologiquc  des  étages  jurassiques  supérieurs  de  la  Haute-Marne,  in-4*, 
568  p.,  26  pi.,  1  tableau  ;  Paris,  1872,  chez  F.  Savy. 

Lory.  Notice  géologique  et  chimique  sur  les  principales  variété^, de  sols 
cultivables  dans  le  département  de  Tlsère  ;  —  Notice  sur  les  gisements  de 
p|l)Qgphate  de  chaux  fossile  dans  le  département  de  Tlsère  et  autres  dépar- 
tements de  la  région  des  Alpes,  in-S®,  24  p.;  Grenoble,  1872. 

— ,  L.  Pillet  et  Vallet.  Carte  géologique  du  département  de  la  Savoie, 

**  150,00»'^  Chambéry,  1869. 

Ludwig  (R.).  Geologische  specialkarte  des  Grossherzogthums  Hessçn 

1 
mul  der  angrenzenden  Landesgebiete,  au  ma  AAAe  »  Section  de  Bie4|B&- 

kopf  ;  in-S^,  43  p.,  3  pi.,  1  carte  ;  Darmstadt,  1871  {Société  géologi- 
que du  Moyen-Bhin). 

Mata  fosse  {Gaston  de).  Recherches  sur  le  Lias  de  la  région  de  Mar- 
vejols  (Lozère),  ia-8<*,  50  p.;  Toulouse,  1872. 

Moore  {Ch.),  On  Âustralian  mesozoic  Geology  and  Palaeontolpgy,  aûd 
on  a  Plant-and  Insect-band  on  the  Rocky  river,  New-South-Wal«s, 
iIl-8^  39  p.,  9  pi.;  Londres,  1870. 

Perrey  {AL).  Notes  sur  les  Tremblements  de  terre  en  1889,  avec 
Suppléments  pour  les  années  antérieures  de  1843  à  1868,  in-8^,  116  p.; 
Bruxelles,  1872. 

Peters  {K.  F.).  Ueber  Reste  von  Dinotheriumaus  der  obersten  Miocaen- 
stafe  der  sttdlichen  Steiermark,  in-8o,  32  p.,  3  pi.;  1871. 

Petterseti  {K.).  Profil  gjennem  Reisenelvens  Dalfore  udover  Ulo  og 
Kaagen  til  Lyngenijord,  in-8o,  7  p.;  1868. 

Rey-Lescure.  Aperçu  général  des  questions  d*agronomie,  d'hydrologie 
et  des  questions  économiques  qui  se  rattachent  à  Tétude  géologique  du  dé- 
partement de  Tam-et-Garonne,  in-8<>,  39  p.;  Montauban,  1872. 

Robert  {Eug.).  Rapprochement  entre  les  silex  taillés  et  les  ossements 
f<;»siles  de  Précy-sur-Oise  et  de  Saint-Acheul,  in'8o,  7  p.  ;  Paris,  1872. 

Saporta  (le  comte  G.  de).  Paléontologie  française  ;  2^  série.  Végétaux. 
Terrain  jurassique,  6®  et  7®  livr..  Fougères,  f.  16-21,  pi.  35-48  ;  juin  et 
juillet  1872  ;  Paris,  chez  G.  Masson  {Comité  de  la  Paléontologie  fran- 
çaise). 

—.  Discoii)»  de  réception  à  TAcadémie  4es  Sciences,  L^trea  et  Arts  de 
IfarseiUe,  in-8o,  19  p.i  ftIfM««lte^  1«T2. 


i  iwss.  —  17  )L'is-4nov.  187Ï. 

Sismonda  (Ange).  Observations  à  l'arliclc  de  M.  G.  de  Mortillel. 
public  dans  la  Revue  savoisicnve  sous  le  litre  de  Géologie  du  Tunnel 
de  Frèjus  ou  percée  du  Motit-Cenis,  iii-8»,  12  p.:  Turio,  1872. 

2°  OUVRAGES   rÉRIODIQUES. 

France.  Paris.  Académie  dcsSciences.Comples-readus  hebdomadaires 
des  séaDCes  de  1— ,  t.  LXXIV,  n"  25  et  26  ;  1.  LXXV,  W»  I  à  18  ; 
1872. 

Lmnerie.  —  Recouse  1  ttne'note  prjcddrotc'de  U.  Garrigou,  sur  Ia  consUIution  des  Pjtr^ 
aétf,,  IG. 

PiMDi.  —  AmIth  d'iiDe  DDUtcIlE  liriMi  d*amli|;ri'<'"''<  i^^  Moalebras  (Cicum),  deramUjpi- 
nHe  d'H^brw  {Mùne)  el  de  U  viavcIIiIc  de  Monlebta;,  ~2. 

H.  Filliol.  —  Surira  csrna^îirr*  i^l  \rt  rlwirdiilèrïs  donl  m  Irouve  les  débris  fossiles  dus  ta 
psementj  du  pbos|iliD(i(e  dt  f^slus.  Fr^jol^,  Cnncou.  9i 

DMdoiiuui.  —  Nouvelle  noie  mu  t»  <  bl)gonile  cl  h  nionlrbra^ile,  111. 

Ch.  Simle-ClairF-Dcïille.  —  Sur  l'abscnrc  de  fit  conibusUbli^s  dans  les  écianalions  de  la 
CaMeirade  Fumas  Ji  San-MIgui'l  (Avnrrs).  115. 

thubrde.  nanporl  sur  une  nDuvcIlt  colleflion  de  miDéraiird'iChUi.ofTerleparM.DoDieftui 
1  rEcolif  des  aùa»  de  Para.  lie. 

A.  Hiriire.  —  Sur  Im  lemln»  de  Irarailion  de  U  Tendre,  121. 

WiteM.  -  Sur  l'S  Ovulites,  118. 

A,  CrandJdicr  et  L.  Vaillani.  —  Sur  le  Crocodile  rossik  d'Amboiiliulsatrc  <Mjda(:iscv),  150. 

H.  de  Sàusïore.  —  Sur  Pérupllon  du  VêsuTe  Ml  «ril  I8'3, 151. 

Ch.  Sain'e-Clairi-De*ille,  —  Ohicrviilions  rpldlivï*  JlanntcdB  M.  deSwiMnre.  151, 

Gorcfix.  —  FJat  du  ^ésuve  et  des  di^agimenls  gaieui  de»  €lani|)$  plil^grëens  au  mois  de 
juin  1»G9, 151. 

Diiifo  Franro.  —  Sur  rdniption  d'avril  iSli.aii  Vésuve,  î!1. 

Daub'ée  —  Eiamen  des  mél^uriivs  d'Ovifak  (Groenland)  au  point  de  vue  du  carbone  et  dei 
sel'  solubles  qu'i^lts  renferment,  210. 

Gorceii.  —  Etude  des  dé^agemeuts  gazeux  de  Sanlorin  pendant  la  Tin  de  l'éruption  de  1SG6, 
S70. 

Sirodol.  —  Sur  un  dépâl  05se\ii,  situé  au  |>ied  du  Munl-Dal  (llk-et-Viliinc),  35S. 

Gorcrii.  —  Résumé  des  pliéiionitiies  dunl  1^  volun  de  Saiilurin  a  été  le  iiéic,  i  la  Un  de 
réruptinn  de  1S6G  (de  dé  enihre  I8C9  au  «  ois  d'uctobre  iSTt).  3Ti. 

Bi-ongniarl.  —  Bapp  rt  sur  un  mémoire  de  M.  Grand'Eurj,  inlilulé  :  Flore  Mrbonifrrt  du 
iiparlemtnt  de  la  Loire,  ;i9l. 

Diubiée  —  ËURicn  des  méléoriies  tombées  le  33  juillet  \S'i,  k  Laocé  et  1  Atithan  (Loir- 
«l-Chcr),  165. 

G.  Lecbarlier.  —  Sur  la  reproduction  du  ptroiàne  et  du  péridol,  187. 

St.  Meunier.  —  Application  du  niétamorpljisuie  niétéoritique  1  l'élude  de  la  croQte  noire  des 
météorites  grises,  199. 

Guiscaidi,  de  Saussure   —  l.ellres  sur  la  dernière  éruption  du  Vésuve,  501. 

St.  Meunier.  —  Analyse  lilhologique  du  fer  météorique  d'Alacama  ;  premier  eiemjHe  defiloni 
conerétionnés  parmi  les  météorites,  53S. 

H,  Magnan.  —  Observations  à  prupos  de  deux  notes  de  M,  Cayrol  sur  le  terrain  crétacé  de  ta 
Clape  et  des  Corbière;,  6S0. 

F.  Garrigou  —  Observations  sur  les  graviers  alluvlcns  des  plaine;  de  la  Garonne,  au  village 
de  Portel,  prés  de  Toulouse,  790. 

St.  Meunier.  —  Caractères  de  la  croule  produllc  sur  les  roclies  terrestres  pat  les  agents  ii- 
mosphérlques  ;  ciimparaison  avec  l'écorce  r.oire  des  méléorilts  grises,  GOO. 

td.  Jioneltaz  —  Sur  les  anneaux  colorés  produits  dans  le  gypse  l'ar  la  pression,  et   sur  leu 
coDnexion  avec  l'ellipsoïde  des  conducUbildes  Uiermiques  et  avec  les  ditages,  910. 
Ch.  Gnd.  —  Sur  le  terrain  quaternaire  du  Sahan  algdrien,  1033. 


DONS .  —  17  jDiw-4  Nov.  1872.  8 

—  Annales  des  mines,  7®  série,  t.  I  ;  1872. 

Bleîcber.  —  Essai  de  paléontologie  de  Toolite  inférieure  des  bords  sud  et  sud-ooest  du  plateau 
central,  401. 
.  Em.  Bertrand.  —  Note  sur  quelques  espèces  minérales  du  Chili,  412. 

A.  Piquet.  —  Sur. un  nouveau  silicate  de  chaux,  415. 

—  Institut,  40«  année,  n^'  1964  à  1983  ;  1872. 

. —  Journal  des  Savants,  juin  à  septembre  1872. 

,  —  Matériaux  pour  Thistoire  primitive  et  naturelle  de  Thomme,  par 
MM.  Trutat  et  Cartailhac,  2^  série,  t.  III,  VIII«  année,  avril  et  mai  1872. 

E.  Dupont.  —  Les  temps  antéhistoriques  en  Belgique.  L*homme  pendant  les  âges  delà  pierre 
dans  les  environs  de  Ulnant-sur-Meuse,  169. 

Cazalis  de  Fondouce  et  Cartailhac.  —  Congrès  de  Bologne  (suite  du  r^mpte-rendu),  169. 
.  E.  Massénat,  Ph.  Lalande  et  Cartailhac.  —  Découverte  d*un  squelette  humain  de  rage  du 
renne,  à  Laugérie- Basse  (Dordognn),  224. 

Rivière.  —  Sur  le  squdetle  humain  trouvé  dans  les  cavernes  de  Baoussé-Ronssé  0^*)» 
dites  grottes  de  Menton,  le  tii  mars  1812,  228. 

G.  de  Mortillet.  —  L'homme  des  cavernes.  Ëpoiue  de  la  Madeleine,  232. 

R.  Poltier.  —  Etude  préhistorique  sur  les  environs  de  Dax  (Landes),  236. 

—  Revue  scientifique  de  la  France  et  de  TElranger,  2®  série,  l'®  année, 
n^  52  et  53  ;  2®  année,  n»*  1  à  18  ;  1872. 

Congrès  iniernational  d* Anthropologie  préhislosique  à  Bruxelles,  193,  361. 
Association  française  pour  Favaucement  des  sciences.  —  Session  de  Bordeanx  ;  section  d« 
gécriogie,  280. 
Bleicher.  —  Géologie  des  bassins  secondaires  et  tertiaires  de  la  région  sous-cévennique,  386. 

—  Société  centrale  d'Agriculture  de  France.   Bulletin  des  séances  de  la 
—,  3®  série,  t.  VII,  no^  6  à  9  ;  1872. 

^  Société  d'Anthropologie  de  Paris.  Bulletins  de  la—,  2«  série,  t.  VI, 
2«et3Mivr.;  1871. 

Barabeau.  —  Nouvelles  observations  sur  diverses  stations  de  rage  de  la  pierre  dans  laDordo* 
gne,  134. 

Roujou.  —  Silex  taillé  trouvé  près  de  Melun,  rive  droite  de  la  Seine,  167. 
.  De  Mortillet.  —  Carte  des  cavernes,  170. 

Pielte.  —  Les  grottes  de  Gourdan  (Haute-Gjronne),  247. 

Roujou.  —  Nouvelles  observations  sur  les  couches  de  blocs  anguleux,  les  UmoQS  des  ptatoain, 
et  les  diluviums  du  bassin  de  Paris ,  273. 

Duhoiisset.  —  Sur  la  caverne  dite  la  Roche-Creusée,  près  Ulm,  317. 

—  Id.,  2e  série,  t.  VII,  1^^  et  2©  livr.;  1872. 

A.  Roujou.  —  Note  sui  quelques  analogies  du  type  humain  avec  celui  de  très-andens  mam* 
mifères,  44. 

—  Société  botanique.  Bulletin  de  la  — ,  t.  XVIII,  3®  livr.,  et  Rev. 
bibliogr.,DetE;  1871. 

—  Société  de  Géographie.  Bulletin  de  la  — ,*  avril  à  juin  1872. 

Amiens.  Société  linnéenne  du  Nord  de  la  France.   Bulletin  mensuel  de 
la  —,  1872,  nos  1^4.  ' 

N.  de  Mercey.  —  Géologie  résumée  du  canton  d*Araiens,  5,  20- 
Huteux.  —  Note  sur  la  Géologie  du  département  de  la  Somme,  28. 
i.  Girard.  —  Esquisse  topographique  de  la  vaOée  de  la  Brésle,  85,  56. 


0  Doss.  —  17  niN-4  soï.  187Î. 

—  Id.  Mémoires  de  la  — .  t.  H;  1868-1871. 
Doues.  —  EUides  minéraloeiques,  111. 
Auxerre.  Société  des  Sciences  htstoritpies  et  naturcU»  de  rVomn. 

Bulletin  de  la  —,  2»  série.  1.  VI  (XXVl"  de  la  collection),  l'"'  semestre; 
1872. 

Cauncs.  Société  des  Si'icnœ.';  naturelles  et  historiques,  des  Lettres  et  dts 
Beaux-arts  de  —  et  de  rarrondissement  de  Grassp.  Mémoires  de  la  —, 
t.  If;  1870. 

Epïnal.  Sofiiëté  d'émulalioD  du  département  des  Vosges.  AnnaleB  de  li 

-,t.  xm,  aoUvr.iiSTO. 

Ljon.  Société  d'AgriciiItnre,  Histoire,  naturelle  et  Arts  utiles  de —. 
Annales  de  la  — ,  4*  série,  t.  I  ;  1868. 

—  ld„4^série,  t.  II;  1869. 

Gonnard,  —  Minirsîiipe  du  dëpirtemetit  du  Pui-de-Dflmi-,  158. 
Gonoïrd.  —  NaLe  sur  une  QouveUo  ifoliihe  du  Puj-de-Uannaii,  G5t. 
Gunnird,  —  Noie  sur  un  jchantillmi  d«  panabase,  655. 

Houen.  Académie  des  Sciences,  Arts  et  Belles-lettres  de—.  Précis ana- 
lytiijuc  des  travaux  de  r—,  1870-1871. 

—  Société  des  Amis  des  sciences  naturelles  de — ,  G=  et  7*  années  ; 
1870-1871. 

BaaUlFIcr.  —  Rippbrt  surreicars)ond«;aniiégK(pBrtie|Eéo]ogi'!ii«),  lïi.  ^^ 

nli>u*t.  —  Papporl  sur  l'excursion  d«  RonchcroUrs,  135. 

Renard.  —  Formaiion  de  la  Calamine,  150. 

Boulillier.  —  Zj.foié  somuisire  cl  ni^lliodiigue  dvs  princip«slgi<néraui  it  la  Géologie,  153. 

Sainl-Eticnne.  Société  de  l'indiislric  minérale.  Bulletin  de  la  —, 
2«  série,  1. 1,  3Mivr.;  1872. 

Lescure  el  Mallird.  —  Sur  le  gore_blanc,  51". 

Troyes.  Société  académique  d'Agriculture,  des  Sciences,  Arts  et  Belles- 
lettres  du  département  de  l'Aube.  Mémoires  de  la  —,  3"  série,  t.  \]l 
(XXXIV-^  de  la  collection};  1870. 

F.  Lenoir.  —  Notes  sur  des  objets  de  l'igc  de  la  pierre,  trouvés  à  Bruniquel  (Tam-et-Gi- 
ronne),  dans  une  faudle  failc  par  U,  Pecr^deau  del'lsie,  41. 

Ueugjr.  —  Rapport  sur  un  méoioire^de  M.  Bourlol,  iatiluié  :  Iliiloire  He  l'homme  ptiliisto- 
Tique,  aniédilufien  et  posldiluvlen,  131. 

Vaiençicnnes.  Société  d'Agriculture,  Sciences  et  Arts  de  l'arrondisse- 
ment de  — .  Ucvuc  agricole,  industrielle,  littéraire  et  artistique  de  la  —, 
t.  XXVIIl,  n^'SiiS;  1872. 

Allemagne.  Berlin.  Akademîe  dcrWi-^senscliaftenïu  — .  Monatsberîchl 
dcr  K.  Preussischen  —,  mars  à  juin  1872. 
Rolh.  —  l'cbcr  die  geolosische  BesthafTenlieit  der  Philippinen,  Ht. 
Rammeisberg.  —  Uebtr  û'k  chemische  Nalur  des  Arablygonils.  153- 
Reusch.  —  Weiiere  Bemerkungen  ùber  di«  durch  Druck  ini  Kalkspalh  f 
Erscheiaungen,  îii. 


■^ 


DONS.  —  17  Jum-4  ifOT.  1874.  7 

nniibMf .  — »  Mikngèolofi^e  Studien  aïs  ZmammenflesiiDg  seiner  BeobadidiiiKeii  des 
Ueînsten  Lebensi  der  Meeres-Tiergrûnde  aller  Zonen  und  dessen  geologischen  Einflufs,  265. 
EwaJd.  —  Veber  die  Ausbildungsweise  der  oberen  JuraTorpiatioa  im  Magdeburgischen,  48i. 

—  Geologischen.  Gesellschaft.  Zeitschrift  der  Deutschen  — ,  t.  XXJV, 
n*  1  ;  1871-1872. 

A.  Kunth.  —  Ueber  Pteraspis,  1. 

L.  Meyn.  —  Geognostiche  Beschreibung  d«r  €mgegend  von  Stade,  9. 

L.  Heyn.  ^  Geologisch-topogriphische  Beschreibung  der  Hambuiiger  HalUg,  ÎO. 

Mu  Brimi.  —  Ueber  einige  Erzlagerstatten  der  Provins  Constantine,  30. 

Flajolot.  —  Ueber  eioige  Mineralien,  welche  auf  den  Galmei-Lagerststten  des  Nador(PronDs 
Constanbne]  miteinbrechen,  i5. 

Th.  Wâlr.  —  Ueber  die  Bodenbewegungen  an  der  Rflste  von  MonaM  (département  Guayaquil)» 
]id»t  einigen  Beitrsegen  zur  geognosticben  Kenntniss  Ecuadors,  51. 

G.  Rammelsberg.  —  Ueber  die  Zusammensetzung  des  Orthits,  60. 

C.  Rammelsberg.  —  Ueber  die  Zusammensetzung  des  Epidots  vom  Sulzbachtbal,  69. 

R,  Richti'T.  —  Unlcrsilurisclie  Pelrefakten  aus  Thûringcn,  72. 

G^  Rammelsberg.  —  Ueber  den  Staurotith  und  seine  Beziehungen  zum  Andalusit  und  Topas, 
87. 

W.  Dames.  —  Die  Echiniden  der  nordwestdeutschen  Jurabildungen,  9i. 

C.  Rammelsberg.  —  Ueber  d<^n  gegenwsrtigen  Stand  unserer  Kenntnisse  von  der  chemischen 
Natur  der  KalknatronfeldspaBthe,  138. 

0.  Ileer.  —  Vorlasufige  Bemerkungen  ûber  die  Kreideflora  Nordgrœnlands,  gegrûndet  auf  die 
Entdeckungen  der  SchwedisrJien  Expédition  vom  Jahre  1870, 155. 

Darmstadt.  Vereins  fUr  Erdkunde  und  verwandte  Wissenschaften  zu 
—  und  der  mitteirheinischen  geologischen  Yereins.  Notizblatt  des  — , 
3«  série,  10«  livr.,  n»»  109-120;  1871. 

R.  Ludwig.  —  Cyphosoma  rhenana,  19. 

H.  Ifodh.  —  Mikroskopische  Untersucbung  von  Basaltgesteinen,  71. 

Dresde.  Naturwissenschaflîichen  Gesellschaft  Isis.  Sitzungs-Berichte 
der  —,  1872,  n»»  1-3. 

Gotha.  Mittheilungen  aus  Justus  Perthes'  gcographischer  Anstalt  Uber 
wichtige  neue  Erforschungen  auf  dem  gesammtgebieie  der  Géographie  ron 
D' A.  Petermann,  t.  XVffl,  n^»  6  à  9  ;  1872. 

Stuttgart.  Neues  Jahrbuch  fUr  Minéralogie,  Géologie  und  Palseontologie, 
1872,  nw  2-5. 

c.  Rlein.  —  Mineralogische  Mittheilungen,  II,  113. 

H.  Rosenbuch.  —  Petrographische  Studien  an  den  Gesteinen  des  Raiserstubles,  135. 

A.  V.  Lasaulx.  <—  Petrograpbisi'Jie  Studien  an  den  vulkanischen  Gesteinen  der  Auvergne, 
171,281.337. 

C.  W.  Gûmbel.  —  Ueber  zwei  jurassische  Vorlaeufer  des  Foraminiferen-geschlechtes  Num^ 
mulina  und  Orbitulites,  2il. 

A.  Streng.  —  Bemerkungen  ûber  die  krystallimschen  Gesteine  des  Saar-Nabe-Gebiets,  i61, 
/370. 

A.  Knop.  —  Ueber  Granit-und  GneusbQdung.  389,  i90. 

A.  Jentzscb.  —  Ueber  die  Gliederung  und  Bildungsiweise  des  Schwemmiandes  in  der  Umge- 
gend  von  Dresden,  449. 

F.  Klocke.  —  Beobachtungen  und  Bemerkungen  ûber  das  Wachtsum  der  RrystaDe.  IIL  Das 
Effloresciren  und  Klettem  der  Salze,  481. 

Alsace.  Mulhouse.  Société  industrielle  de  — .  Bulletin  de  la — ,  t. 
XLI,  déc.  1871,  et  t.  XLH,  jaav.-jum  1872. 


s  D0K9.  —  17  )um-4  SOT.  i87î. 

F.  VoQlot.  —  Coup-d'ffil  sur  celle  qutslioii  :  rhomme  i-l-il  Inbild  las  Vosgct  nTUunnsloirt, 
t56. 

Programme  des  prix  proposés  par  la  —  ponr  être  décernés  en 

mai  1873. 

Canada.  Toronto.  The  Canailian  Journal  of  Science,  Literatare  and 
Hislory.  t.  XUl,  n»  4,  juillet  1872. 
A.  NicfaoUoD.  —  CoDtMnporanfitj  or^lrala  aod  lh«  doctrine  of  geotogiul  coDtiDuii;,  S69.B 

E.  J.  Cbipouui,  —  Note  on  in^ariiMc  brll  or  auriferaus  couolr;  in  Ibe  lowialiip  of  Uv- 
mon,  OoUriD.  330. 

Confédération  Argentine.  Bueuos-Aires.  Museo  publico  de — .Anales 
dcl— ,  t.  Il,  livr.  4(I0«deIacolleclion);  1872. 

G.  DurmeistH'.  —   Tvrccn  {uric.   Desuipcion  (omparativa  de  los  generos  Glyplodon  } 
Schittoplcunim.m. 
Espagne.  Madrid.   Revisla  uiinera,  1.  XXIII,  n'"  o29  à  537  ;  1872. 
Etats-Unis.   Cambridge.    American  Academy  cf  Arls  aiid  Sricnces. 
Mcmuirs  of  Ihc  — ,  2=  série,  l.  X,  pari.  1™;  1868. 

—  American  Association  for  IheadvancemcDtof  Science,  l'roceedings of 
Ihe  — .  XX1X«  meeting  held  al  Tray,  N.-Y.,  august  1870. 

T.  Sterrj  UiiM.  —  On  Ameriran  Iros  Sand,  131 .  ^M 

L.  FeuchlnaoEfr.  —  The  parallel  stris  ur  indented  cross  lioes  on  Ilock  Crvstib,  131.       ^H 

G.  llroORie.  —  Tbe  liurenlian  Apaliles  of  Canada,  119.  ^^Ê 

T.  Slrn7  Hunl.  —  Noies  on  graoîlic  rocks,  159. 

L.  Agauii.  —  On  llte  bmur  nislenneodoiatflaeieraiBae'ffUleltonatain,  161, 

J.  B.  Perry.  —  BoiildcMraiii*  in  Bfrl^shiri!  County,  Mïss-,  Ifiî. 

J    B.  l'errv.  —  Tlif  s'ipposod  l'k'v^.lion  jiid  rffjui^iifin  of  \]ii-  continenf  duriug  Uie  ^\ii 
period,  169. 

A.  H.  Worlhen.  —  Remarks  on  thc  rclalive  ige  ofthe  Niagara  aQd  the  m  callcd  Lovcer  Hd- 
derberK  groups,  173. 

H.  Hitcliock.  —  The  distribution  of  maritime  plants  in  Kortb  Anierira  a  proof  of  oceinir 
submergcnre  in  the  Champlain  pcriad,  175. 

S.  J.  Walbce.  ^  Lakcs  and  Iakc  régions,  182. 

1.  Ortoa.  —  On  tlie  évidence  ofa  gtacial  epocti  at  Ihc  Eqiialor,  185, 
New-llavon.    Tlie  .Vriicrlcan  Journal  of  Science  and  Arts,  S''  série,  t. 
III  (Clll'^  de  la  collcclion^  n°  18,  juin  1872. 

S.  W,  Kord.  —  Descriptions  of  somc  new  sjimes  of  primordi.Tl  fossils,  119. 

F.  II.  Meek.  —  Deçiriiptiiins  of  ne«  'pcrics  of  fossils  froni  thc  Cintinnali  grnup  of  Ohio,  1Î3 
T.  B.  Ilroijks  and  il.  Pumpcliv.  —  Oji  Uie  âge  uf  Ihe  Copper-beating  rocks  of  Lake  superior, 

«8, 

0.  C.  Marsli,  —  On  (lie  structure  of  the  skuU  and  limbs  in  mesasauroiJ  reptiles,  «ith  des- 
criptions of  re«  gcneia  and  sprcics,  US. 

—  Id..  t.  IV  (ClVe),  n"  19-22,  jiiillel-oclobre  1872. 

E.  S.  Dana.  —  On  Ihe  Dalolile  from  Bcrgen-Ilill,  K,  J,,  16. 

T,  lî.  Brooks.  —  On  corlain  lowcr  sihmnn  rocks  in  Sl-LanTcnce  counIj.N.  ï.,  22. 

J.  D.  Dana.  —  On  Ihc  oceanit  eor^  island  siibsidencc,  31. 

T.  Sierry  Hunt.  —  ncmarks  on  Ihe  lali!  criticisnis  of  Pr.  Dana,  il . 

th.  Fr.  llarU.  —  On  Ihe  Icrliari  basin  of  the  Slaranon,  .'■3. 

F,  H.  Braillej.  —  Descriplion  of  Iwo  nem  Und-snails  of  tlie  Coal-measures,  8'. 
R.  r.  SiCKDs.  —  Ou  lUciat  pheoomeoa  in  the  >icinilj  of  New-York  city,  88. 


DONS.  —  17  juiN-4  wov.  1872,   *  9 

I;  D.  D«tt.  *-  On  the  néreas  before  the  Am.  Association  of  Pr.  T.  Sterry  Hunt,  ■•  II»  97. 
J.  HaU.  —  Reply  to  a  Note  on  a  question  ofpriority,  105. 

€h,  V.  Sbepard.  —  On  the  Corandum  région  of  North  Carolina  and  Georgia,witb  descriptions 
of  two  giganiic  crystals  of  that  species,  109, 175. 
0.  C.  Ifarsh.  —  Preliminary  description  of  new  tertiary  mammals,  122, 202. 
A.  A.  Hayes.  —  On  the  red  oxide  of  zinc  of  New-Jersey,  191. 
0.  C.  Marsh.  —  Notice  of  some  new-tertiary  and  post-tertiary  birds,  256. 

E.  W.  Hilgard.  —  On  some  points  in  the  f  eology  of  the  Soathwest,  265. 

F.  B.  Meek.  —  Descriptions  of  a  few  new  species  and  one  new  genus  of  silurian  fossik  from 
Ohio,  274. 

0.  C.  Marsh.  —  Preliminary  description  of  new  tertiary  reptiles,  298. 

Phiiadelphia.  Academy  of  naturai  Sciences  of — .  Proceedings  of  the — , 
1870. 

J.  Leidy.  —  On  Megaeeropt  ColoradensiSf  1. 

0.  C.  Marsh.  —  On  fossils  vertebrae  from  the  cretaceous  green  sand  near  Bamesbord,  N.  I., 
2. 

1.  Leidy.  —  Poicilopleuron  valens  and  other  fossils,  3. 

0.  C.  Marsh.  —  On  fossils  birds  from  the  cretaceous  and  tertiary  of  the  U.  S.,  5. 

J.  Wharton.  r—  On  Nickel  orc  at  Gap,  Lancaster  rounty,  Pa,  6. 

J.  Leidy.  —  On  the  humérus  of  a  sioth  resembling  Mylodon  robustus  and  on  Dromothe* 
rium  silvestre,  8. 

J.  Leidy.  —  On  reptilian  remams  from  the  cretaceous  formation  near  Fort  WaDace,  Ransas  ; 
on  spécimens  of  vertébral  bodes  from  the  New-Jersey  greensand;  on  a  fossil  mandible  tnm  near 
Fort  Bridger,  Wyoming,  9. 

0.  C.  Marsh.  —  On  Meleagris  altui;  on  Dicotyles  antiquus,  11. 

i.  Leidy.  —  On  ichtyodorulithes  ;  on  fossil  remains  from  Illinois,  12. 

F.  B.  Meek  et  A.  H.  Worthen.  ^  Note  on  the  relations  of  Synocladia,  Ring,  18i9,  to  the 
proposed  genus  ofS^pfopora.  Proul,  1858, 15. 

J.  Leidy.  —  On  i>iaco«âtfru5  and  its  allies,  18. 

F.  B.  Meek  et  A.  H.  Worthen.  —  Descriptions  of  new  species  and  gênera  of  fossils  JGrom  the 
palaMzoic  rocks  of  the  Western  sûtes,  22.  .     . 

F.  B.  Meek.  —  Descriptions  of  fossils  colleded  by  the  V.  S.  geological  Sunrey,  56. 

J.  Leidy.  —  On  fossils  bones  from  Dakota  and  Nebraska,  65. 

J.  Leidy.  —  On  fossil  remains  from  Idaho,  Utah  and  Oregon  :  on  Hadroiaunu  and  ils  allies, 
67. 

J.  Leidy.  —  On  fossils  from  the  ricinity  of  Burlington,  Kansas,  and  from  the  Rocky  Moun- 
taitts,  69. 

J.  Leidy.  —  On  a  jaw  fragment  of  Oviboi  eavifrons,  73. 

J.  Leidy.  —  On  Nothosaurops  ocdduus,  74. 

J.  Leidy.  —  On  Mastodon  reraains,  96.  ■ 

J.  Leidy.  —  On  Crocodiluê  ElUotti,  100. 

J.  Leidy.  —  On  fossils  from  Swect  Water  River,  Wyoming,  109. 

J.  Leidy.  —  On  fossils  from  Bridge  Creek,  Oregon,  111. 

J.  Leidy.  —  On  fossils  from  Church  Buttés,  Wyoming,  113. 

J.  Leidy.  —  On  Graphiodon  vinearius  ;  on  fossil  renains  of  reptiles,  122, 123. 

J.  Leidy.  —  On  fossils  found  under  Table  Mountain,  Cal.;  on  Lophiotherium  tylvaticu0; 
on  the  genus  Protohippus,  125. 

Cope.  —  On  fossil  reptiles  fron  the  cretaceous  of  Kansas,  132. 

Th.  D.  Rand.  —  On  a  remarkable  exposure  of  Rocks,  134. 

Washington.  Annual  report  of  Ihe  Chief  Signal  Officer  lo  ihe  Secretary 
of  War  for  the  fiscal  year  ended  June  30, 1871. 

Grande-Bretagne.  Londres.  The  Alhenaîum,  n~  2332  à  2349  ;  1872. 

—  Royal  Society  of  — .  Proceedings  of  the  —,  l,  XVUI,  p-  li9  à 
122  ;  1870. 


DON?.  —  17mTt-*Ho».  187Î. 

s.  Htughten.  —  On  flic  conMitiiflil  minMtls  of  Ihe  Gruiifa  or  ScoUhuI,  i 

thasf  or  DoocfiJ.  31!. 

J.  W.  BitTsmi.  —  On  iht  pre-tariioniferwis  llorœ  of  Bnrth-Eistera  America,  wilh  c^wid 
nfenncc  lo  Utal  af  Ui«  Erian  (denonisn)  period,  333. 

-  Id.,  l.  XIX,  n"  123  à  129  ;  1870-71. 

Owcn.  —  On  th«  tOisil  mmnuli  ot  Aaslralù.  IV.  DnUilioo  and  mudiblc  of  nylccolM 
tarnlftx,  with  rcmarlu  on  Hit  irp)iB»nt  for  iti  herhivorilï,  9S  ;  —  V.  Geno!  NùMkfriutn, 
Ow.,4U. 

E.  Hun.  —  On  lh«  «Wnsion  of  Ihe  Coil-fidds  benïaUi  llie  newer  formslions  olZaif»ai;iDi 
Ihe  succession  of  phjsiul  cluBgH  w!ict«l><r  llic  Oo>l-insisuret  tiare  beeo  reduced  to  thtir  jrt- 
KBl  dùnouiou,  m. 

1.  H.  Pntl.  —  Un  th"  ranitilution  oftlie  solid  crus!  ofitie  E«nh,  tt3. 

N.  Story-Maskelyne,  —  On  Ih*  minerai  constiiuents  of  MrteoriUs,  Î66. 

W.  C,  NichoLson.  —  Oo  Uie  organitalioa  af  llie  Calamiltt  ol  Uie  Coïl-measurei,  KA. 

P.  M.  DuBcaR,  —  On  lh«  stniclure  and  atCnitiCi  of  Guynia  annulala.  Dnne.,  widi  nmutl 
npon  Ihe  persî.sUnce  of  iMlxoioic  tjpcs  t^f  Mndreitoratia,  450.  , 

A.  Schrauf.  —  On  Ibe  moljbdiles  and  vaoadaiei  of  Lead,  and  on  a  new  minerai  from  Uad- 
hilLs  4St. 

W.  C.  Williamîon.  —  On  Ibc  orfanbaUon  of  tUe  fossiU  [.lants  of  the  Cod-measum.  B.    i 
lipldodendra  and  5'0iJJ<]dff,5OO. 

Philosophical  TransaclioDS  of  Ihc  ~,  l.  CLX;  1870. 

Owen.  —  Oa  renuins  ofa  large  nWatt  Lama  (Patnuûhraia  magna,  Ovi,),  ftoia  fpMtnmij 
Jeposils  in  the  iiQey  ofUeiicn,  G5. 

ûwen.  —  Oo  tbe  molar  leelh,  toncr  '}VK,  of  Marrauehenla  paîachonita,  Ow.  19- 

H.  Storj-HuLelyne.  —  On  Lbe  minerai  constilurjiU  of  H(4«>rites,  IS9. 

Owen.  —  On  Ihe  faisll  manunals  of  Aiislralla.  III.  CJprafodan  Auitralii,  Ow.,  SI». 

—  I(i.,t.  CLXI,  part.  l";187i. 

Owm.  —  On  Ihe  fossil  munmals  of  Aostralia.  IT.  Otnmien  md  mimhUt  of  TkyloMht 

mrnlfeT,  lïith  mnsrlit  on  \Vv  arBiimonl?  for  ilï  herbiïorilj,  S13. 

Italie.  Florcnco.  Comilalo  geologico  d'Italia.  Bolleltino,  1872,  !i"3 
à  8. 
I.  Cocdii.  —  Sn  di  due  Scimmîe  fosslli  ilaliane.  S9. 
Hen^ini.  —  Su  dl  un  lavoro  di  E.  Suess,  73. 

B.  GaitaUi.  —  Çenni  sulla  unliluiione  geologiea  de)  Piemonle.  17. 

T.  TarameUi.  —  Cenni  gcologici  sull'  Alto  Trevigiano  e  sua  valle  di  Belluno  nel  Vmeio,  M. 
Ffuquë  et  Gorceii.  —  Inlomo  ai  gaiinflannnabUi  degli  Apensini  e  deilagonidiTOicana,  tlO. 
].  Cocchi.  —  Del  terreno  glaciale  délie  Alpi  Apuane,  187. 
Baltier.  —  Cenni  inlomo  alla  geologia  del  gnippo  dd'  Adimello,  197, 
T,  Taramelli.  —  Cenni  geologici  sulle  vaDi  di  Raccolana,   di  Dopw  C  di  MalborgheUo  «elT 
AHoFriuli,  aoi. 

Java.  Batavia.  —  G«ioolscIiap  van  Knnslen  en  Wctrnschappen. 
Notulen  van  de  Algemcene  en  Bestuurs-vere;aderungen  van  het  — ,  l.  \  U, 
n"  2  à  i;  ell.  VIU,  n"  1  et  2:  1869  el  1870, 

Tijdschrift  voor  indische  TaaI-Land-en  Volkenkundc  uilgegevm 

doorhel— ,t.  XIX;  1869-1870. 

Pays-Bas.  Harlem.  Société  hollandaise  des  Sciences  à — .  Archives 
néerlandaises  des  sciences  exactes  et  naturelles  publiées  par  la  — ,  t.  Vil, 
»"U3;1872. 

Russie.  Moscou.  Société!,  des  Naturalistes  de— .  Butlciin  delà-. 
i.  XUV;  1871. 


DONS.  —  47  juiN-4  Nov.  1874.  H 

H.  IVinlidiold.  —  Rindglosse  xur  geologischen  Rarie  des  Twer*scheii  GooTwnenMnls»  178. 
H.  Tnotschold.  —  Ge6kits€be  Biiefe  aus  dem  Westei,  18): 
H.  Trintschold.  —  Die  tKlobiten  aïs  Ersfgéborene,  297. 

Odessa.  Noworossiiskago  ObsczestwaEstestwoispitatelei.  Zapiski — ,t.I, 
n*  1;  1872. 

Suède.  Sioçkolm.  K.  Svenska  Yeteaskaps-Akadeimeiis.— Handlingar, 
t.  Vn,2«  partie;  1868. 

—  Id.,t.Vffl;4869. 

J.  G.  0.  Liûnarson.  —  Om  Vestergôtiands  cambriska  och  sUariska  aflagriofar. 

0.  Heer.  —  Flora  fossOis  Alaskana. 

0.  Heer.  —  Die  miocène  Flora  und  Fauna  Spitsbergeos. 

—  Id.,  t.  IX,  ire  partie;  1870. 

A.  W.  Malm.  —  Hrak^ur  i  SverigesIMuseer  4r  1868. 
0.  Heer.  —  Fossile  Flora  der  Bâren  Insel. 

Ofversigt  af  —  Fôrhandlingar,  t.  XXVI  ;  1869. 

J.  G.  H.  Rinberg.  —  Om  arktiska  Phocaceer,  fimna  nti  meDersta  STeriges  gladaSera,  13. 
J.  G.  H.  Rmberg.  —  Om  nâgn  ben  ocb  redskap  fimna  vid  HâfiteQoideû,  (3. 
A.  G.  Nathorst.  —  Om  lagerfoldjen  inom  cambriska  formaiionen  TÎd  Andnunim  i  Skâne,  61. 
J.  G.  0.  Umiarsson.  —  Diagnoses  speciemm  novarum  e  classe  Grustaoeomm  In  étpàéSÉ 
canbrids  et  siluricis  Yestrogotis  Sneci»  repertanim,  191. 
J.  G.  0.  Limiarsson.  —  Om  nâgra  fôrtseningar  frftn  Vestergôtiands  sandstenslager.  337. 
J.  G.  H.  Rinberg.  ~  Undersôhningar  rôrande  DJorens  bistoria,  359,  i65,  737»  8119. 

—  Id.,  t.  XXVII;  1870. 

C.  w.  Blomstrand.  —  Om  nâgra  nya  STenska'mineralier  samt  om  magnetkisens  samnansll* 
ninf ,  19. 
J.  G.  H.  Rinberg.  —  Undersôkningar  rdrande  Djurens  btstoria,  SOI. 
Fr.  yWtcm.  —  Om  ett  fossilt  Vargskiaett  fiinnet  vid  Rôpinge  i  Skâne,  537. 
A.'E.  KordefaskidU.  —  Spridda  bidrag  tin  Skandinaviens  mineralogi,  549. 
L.  J.  Igelstrdm.  —  Bidrag  tin  kânnedomen  om  Orebro  Uns  Bûnendier,  853. 
G.  Undstrdm.  —  Om  operkubtfbiUningen  bos  nâgri  nutida  och  siliinska  kordler,  M. 
A.  E.  Nordenskidld.  —  Rcdogdrelse  fôr  en  eipedition  tiU  GrônUnd  âr  1870, 973. 


LISTE    DES    OUVRAGES 

RBÇl'S  En  DON  or  EN  écoa:4gb 

Ca  société  Géologique  de  frangé' 

du  4  Jioveinbre  I87S  au  6  janvier  4873. 


1»  OUVRAGES  vos  PÉniODIQURS.  ^^M 

(Les  noms  des  donateurs  sont  en  italique.)  ^| 

Ban-andc  (J.).  Crustacés  di\crs  et  Poisi^oDS  des  dëpAts  siluriens  de  la 
BoWme,  in-8',  128  p.  ;  Paris,  1872. 

Biaiiconi  (G,  A.).  Sul  Clima  d'Eiiropa  all'Epoca  glaciale  Con^dera- 
lioni,  in-i",  28  p.  ;  Bologne,  1872. 

Bianconi  (G.  G.).  Ulteriori  Osscnamiii  intorno  al  fciiiore,  alla  lîLia 
ed  al  melatârso  di  /Epyornis,  in4",  166  p.,  G  pi.  ;  Bologne,  1872. 

Bleicher.  Essai  île  paléontologie  de  l'oolithe  inréricurc  des  bord^sud  d 
^iid-om-st  (lu  Plalcmi  rentrai,  iii-8'.  1 1  p.  ;  Piiris.  1872. 

Bombkci  (L.).  Corso  di  Miucraloi;ia,  2"  éd.,  I.  ^^  in-8",  564  p.  : 
Bologne,  1873,  chez  Zaniclielli. 

Brigliam  (W.  T.).  Ilistorieal  noies  on  iheEarlhqnakcsofNewEngland, 
1638-1869,  in-8\  28  p.:  Boston.  1871  (Société  d'Histoire  naturelle 
de  Boston). 

Davidson  (Th.)  cl  W.  Kiiig.  Bemarks  on  llie  gcuera  Trimcrella, 
Dinobolus  and  Monomerella,  iii-8",  i  p.;  Londres,  1872. 

Desor  cl  de  Loriol.  Ecliînologic  hcivélicinc.  Desciiplion  des  oursios 
fossiles  de  la  Suisse.  Période  jnrassiqiie,  2  vol.,  in-i",  4-12  p.  et  41  pi.; 
Paris,  1868-1872.  dic/  Heinwald  ;  Wiesbade,  clieï  Ivrcidel. 

Fiiclts  (Th.).  Ueber  eigcntliiimliche  Slœrungen  in  den  Terliarbildun- 
gen  des  Wioncr  Beckens  und  liber  einc  seibstieiidigo  Bewegung  liwcr 
Terrain ma^scn,  in4",  21  p..  5  pi.  ;  Vienne,  1872. 

Hayden  (F.  V.).  On  ihe  Yelloustone  national  Park,  in-8".  8  p.; 
1872. 

Jannellaz  (Ed.).  Note  snr  l'origine  des  cmileiirs  et  snr  les  niodifira- 
lions  que  leur  font  éprouver  la  chaleur,  la  lumière  et  l'état  de  ratmosiihèrc. 
dans  les  substances  minérales,  in-8",  7  p.;  Paris,  1872  : 

—  Sur  les  anneaux  colorés  produits  dans  le  gypse  par  la  pression,  e' 


DONS.  —  4  NOYIIIBRB  1872-6  JANYISR  1873.  iS 

sur  leur  connexion  avec  Tellipsoîde  des  conductibilités  thenniqaes  ^*  avec 
les  clivages  ;  Additions^  à  la  Note  précédente  et  correction  d*une  partie  àe 
cette  Note,  in-8^  4  p.;  Paris,  1872. 

Kaufmann  (Fr.  J.).  Beitra^ge  zur  geologische  Karte  der  Schweiz. 
11*  livr.  Gebiete  der  Kantone  Bern,  Luzern,  Schwytz  und  Zug.  Rigi  und 
Molassegebiet  der  Mitteischweiz  ;  —  avec  Systematisches  Yerzeichniss  der 
marinen  Arten  der  helvetischen  Stufe  der  Schweiz  und  Schwabens,  par 
Ch.  Mayer,  in-4°,  534  p.,  6  pi.  de  cartes,  coupes  et  fossiles  ;  Berne, 
1872,  chez  J.  Dalp  {Commission  géologique  de  la  Suisse). 

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des  observations  centralisées  pendant  les  annéesjl 869-1 870  par  M.  — , 
sous  la  direction  de  M.  Belgrand,  in-8'',  72  p.,  18  tabl.;  Versailles,  1872^ 
chez  Aubert  {Ministre  des  Travaux  publics). 

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Mares  {Paul).  De  Tutilité  d  une  institution  scientifique  en  Algérie, 
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terminée  par  P.  de  Loriol),  in^"",  158  p.,  14  pi.;  Genève,  Bâle,  Lyon, 
1872,  chez  H.  Georg  (Jlf'"^  veuve  Pictet). 

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chez  Bruining  et  Wijt  ;  La  Haye,  chez  M.  Nijhoff. 

Stoppani  {Ant.).  Sulfesistenza'  di  un  antico  ghiacciajo  nelle  AIpi 
Apuane,  in-8%  5  p.;  Milan,  1872  ; 

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^^' 


14  iMNs.  —  4  wvxuiis  1872-6  janvib»  ISTS^ 

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lion  d'uni;  paniï  de  crtU  note,  I08i. 

F.  Fouqué.  —  Sauve3uipn)CJdited'aoiiljumJiUal£d«sroclie»«t  leur  applicalioa  lia  lue 
d«  la  dernière  dnpIûiDileSâBluiiD,  tOSU. 

T.  I^ani,  —  Sur  ud  nguvel  uaaiKinie  d'trg«Dl<lp  Komberg  tn  Non^e,  Wii. 

A.  Gaudry.  —  SurunFdeDld'£f<pAMpH»iip«nlu«Irou*ér  par  U.  Pinard  dans  l'AliAi, 
IIBI. 

P.  Piuni.  —  Sur  un  aouveau  silii:j>-3luiiiiiiate  de  mangaDèse  vanadiTècv,  trouvé  ï.  Salm-Cb- 
tcau,  toBcIpquc,  1S4I. 

BIf icUer.  —  Sur  les  Itmim  jumsiquts  mpérieun  du  déparlement  àt  l'Hérault,  I  SU. 

S.  Heunier.  —  AnaljieUlkilofiqiMdclaiDéléarih'detaâdTidcCbaco.  Mode  dr  rnrnUM 
delalofTanite,  tM7. 

A.  Lcymerie.  —  Nolf  sur  une  colonie  luniaienne  dans  l'ëUge  sédonien  de  Sùnt-Hinoi] 
<P«tiie»-PjT4nées),  1611. 

P.  Piicher.  —  Sur  quelques  fossile»  de  l'Alaska  recueillis  par  U.  A.  Pinard,  tlU- 
E.  Clunlre.  —  Sur  la  faune  du  lebm  de  Saint-Genniia  au  MonUd'Or  (Khane),  d  sur  l'esMB- 
ble  de  la  ùaat  qualenuire  du  bassiu  du  KliAne,  1~B6. 

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l-  Xll  (W  (le  l;i  nillmion!  ;  t87'2, 

B.  Tournouêr,  —  Aurifulidées  fossiles  des  faluns,  77, 

H.  E.  Sauvage  et  E.  Rigaux.  —  Descrïptinn  d'espèces  nouielles  des  terrains  jurassiques  it 
BDulogai!-sur-Mer(PasMl«.Calais>,  16S. 

C.  Mayer.  —  Dcsrriplions  di-  coquilles  fossiles  des  terrains  tertiaires  supérieurs,  Sî7. 

—  Journal  des  Savants,  octobre  et  novembre  1872, 

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MM.  Trtitat  et  Cartailhac,  2"  série,  t.  Hl  (V[ll°  année),  juin  k  septem- 
bre 1872. 

Caialis  de  Fondoure  el  Carliilluc,  —  Congrès  de  Boingne  (suite  cl  fin  du  comple-rendu),  Wâ, 


BaudoD.  —  Notice  sur  les  gisemenls  de  l'ige  de  la  pierre  dans^l'Oise,  365. 

—  Revue  scienlititiue  de  la  France  et  de  l'Ëtranger,  2°  série,  2"  année, 
n"  19  k  24;  1872. 

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Utpt,  138. 
A.  de  la  Rive.  —  Rdle  des  glaciers  en  géologie,  566. 

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,3'sérig,t.  VU,  aM0il872. 


—  Société  d'Anthropologie  de  — .  Bulletins  de^liL  rr-,  ÎP  ^érip,  t.  VI, 
l'*Uvr.;1871. 

— t  Société  botanique  de  France.  Bulletin  de  la  — ,  t.  XYUI,  comptes- 
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—  Société  de  Géographie.  Buiktin  de  la  — ,  6*  série,  t.  IV,  juillet  à 
septembre  1872. 

St-Germain-en-Laye.  Indicateur  de  TArchéologue  et  du  Collectionneur, 
par  G.  de  Mortillet,  t.  1,  n"*  1  et  2  ;  1872. 

Valenciennes.  Société  d'Agriculture,' Sciences  et  Arts  de  l'arrondisse- 
ment  de  — .  Revue  agricole,  industrielle,  littéraire  et  artistique,  t.  XXVID, 
a-  9  et  10  ;  1872. 

Allemagne.  Berlin.  Akademie  der  Wissenschaften  zu  — .  Monatsbe- 
ncht  der  — . 

Vom  Rath.  —  Ueber  das  KryfttaUsystemlof  Leucits,  628. 

—  Geologischen  Gesellschaft.  Zeitschrift  der  Deutschen  — ,  t.  XXIV, 
n*  2  ;  1872. 

A.  Sadebeck.  —  Uemiëdrie  der  scheinbir  holoédrischen  Formen  der  Blende  nnd  des  ILuolbr- 
kieses,  179. 
J.  Lember^  -—  Ueber  die  GontacIbUduiifen  bei  Predauo,  187. 
H.  Laspeyres.  —  Geognosticbe  MittiieUangea  ans  der  Provini  Sacbsea,  f  jfô. 
H.  Trautschold .  —  Das  gouvernement  Moskau,  361 . 
Keiss.  -^.Mittbeiluofen  ûeber  eine  Reise  in  Sikiamerika,  377. 
Bauer.  —  Mineralogische  Mittheilungen,  305. 
Pfidf.  —  Beitrcge  zur  Eiperimentalgeologie,  iOt . 

Golha.  Mittheilungen  aus  Justqs  Perthes  'geographiocher  A^^talt  ii)ier 
wichtige  neue  Erforschungen  auf  dem  gesammtgebiete  der  Géographie, 
t.  XVm,  n^  10  ;  1872. 

Stuttgart.  Neues  Jahrbuch  fur  Minéralogie,  Géologie,  Paléontologie, 
1872,  no  6. 

H.  Mietzscb.  —  Das  erzgebirgische  Schiefergebiet  in  der  Gegend  tod  Tbaraiidt  ind- WilidffuS^ 
561. 
Tb.  Petersen.  —  Untersuchungen  Qber  die  GrOnsteine,  573. 
A.  Kenngott.  —  Ueber  die  Melapbyre  der  niederen  Tatra  in  Uogaro,  600. 

Belgique.  Bruxelles.  Société  malacologique  de  Belgique.  Annal^  4^ 
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J.  Colbeau.  —  Description  d*une  espèce  fossile  de  la  famille  des  VermeU,  Siphotdum  in^fiif « 
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Seghers,  —  FoseUes  broxeUiens,  XCI. 
Lambotte.  —  Tuf  de  Marcbe-lee-Dames,  XCVI. 

—  Id.,  t.  U;  1866-1867. 

J.  Colbeau.  —  Rapport  sur  les  coquilles  du  dépôt  tufacé  de  Marcbe-les-Da^nes,  9. 
F.  de  Malzine.  —  Description  de  trois  coquilles  fossiles  nouvelles,  45. 

—  Id.,  t.  III;  1868. 

Golbeau,  —  Vém  de  YMtartê  BoiUroH,  m.,  iafwses;  mtànim  éà  FwmêfftàtlmMêê, 


^ 


iC  OOJiS.  —  -4  NUVBUHHE  1872-6  JAN¥1«H  1873. 

_ld.,l.  IV;1869, 
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ll.Njit.  —  RïpporlsarbnutvprfefJt'iilr.  10. 

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Vinouil.  —  l'n  Bdoiepia  e\  un  CeriHiiuni  nouveaux  puur  la  (auw.  bnuellienne,  CIX. 
Canada.  Montréal.  Thi?  Ganulian  Nalurali^t  aod  Quarterly  Jouml 
ofSciimt»,  with  the  Proceedingsof  tlie  Nulural  hîstory  Society  of— , 
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Dnwson.  —  OoIheGriphilfarthe  Laurenliinor  Canada,  13.—  NoIr  on  thf  p^nus  Eoph|r(«i, 
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J.  Henderson.  —  On  Corstorphine  Hill,  near  Edinburgh,  29. 

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H.  Cadeil.  -«  Ndtice  of  the  geological  Features  of  the  Upper  Goal  Basin  of  the  Fulh  ùC 
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B. 


f9  Boss.  —  4  KûT»niitBl$72-6  i*ir«Htl873, 

Cb.  Iwipw«rlh.  — Os  UKl»^er»Wnu>ratk9inUi«iWMjl|liMrb)id4tQilulùek,l£. 
J.  Ilaswell.  —  On  tbe  old  esliurine  beils  of  the  Csrse  ot  Slirling.  58. 
D.  Uinbïll-  ^  ÛD  Uw  pniliiilik  cause  «T  ib*  Non-eûthnce  al  dcpusite  bctwMR  Un  pvafa 
ifiiltlwkmer  ùluriuialhcSauibtntUplanilicif  Sotlud,  G£.. 
W.  Unrurd.  —  Ou  t\w  Bulleigli  Sallerion  Pebbles,  G7. 

A. Ta^lor.  —  On  uapubliïhvd  jectiuos  iUustratiat;  tbe  sujierricul  gi'ulofiraFUiBNuntosDi^ 
Irirl  of  Edinburgli,  71. 

S.  Mu^iuiiD. -1- On  Uk  CtroRute  ot  iron,  Svcpcntmo,  uduUKrlIiiuri^ariU  UtfU 
Islet.  7K. 

Cli.W.  Pcach.  — Nol«io»lh«Pi4bl««9fIludlrigkSaUcrlnn.  1!). 

C,  Ljpa.  — <  KotîH  of  1  speàitwi  of  LtpHodentlnn,  vHh  cuDOltUiclicd,  (Mb  OntoffÉiM 
Sil^Mnbureh.èl. 

W.  Grosurl.  —  Note  on  «  ?prcH^i  of  ConlTer  from  llic^carliODiferous  sudslav  of  SluHbi 

J.  Linn.  —  Ijslof  fossilsobUioed  [ruin  HibBïlhf*l«)iiBnteiM,  81, 

(,  W.  Pnch.  —  Ou^iiacaieriotSpiruUtcaTionaritu  intbehnKStDDttorDaFtlHwur, 
udafan  Etiluriaia  Camslonr  Qnarrj,  Arlbur'f  Seal,  8J. 

A.  Tajlar.  —  On  scctiops  aoâc  b;  llic  draiiuee  opeiatiooi  în  Ibe  ri«uaiice,  Gdioburgh,  illiu- 
IntiTC  dllha  phjnical  tlroOmt  ni  Saluliury  cnfs,  &. 

R.  A.  Hicholmn,  —  Qn-  Uie  Conûlao  liioet^De^f  Cumbarlud  aad  WatiDoriUnd  ud  iB 
usocnted  rocks,  6i. 

Hi  A.  NieholMO-  — On  (he  Coirclalion  otiia  situriao  dfpositsor  theN'uiih  of  EngUndiintb 
thouonbeSoiUh  DfSirtillaDd,  10^. 

H.F.  Alnudi-r.  —  On  tiit  oriiçiii of  Cal>oalt,'or Ibt  \j!trnte otOijiop,  11). 

R,  Willur.  —  On  a  new  spccii»  ofilmblyprrrNi.  lad  uUier  foMlI  flsb  remiius  from  Ktcor- 
thie,  rife,  119. 

<i,tym-  —  Oiik|iuciarcfnlMVdiitiiM)HiD.BiiBltr'sBaB,  lis. 

G.  Lyon.  —  OninewipeneïofAAnwfM.  125. 

A.Suown»il.  —  ODlbeoccure«eof5siiiPHiiialitct  IrfiMiKiidfi  iii.tbe  catboniftrogt  liiKi- 
tqneotlOddltton,  130. 

A.  Siniii-i-ï.iil.  — Un  Ibc  rMiiiruncc  of  Spirifer  oiWri  in  Ihe  «arbtmiferpui  lirnfsl.w  of 
Mid-Lotbian,  1U1, 

R.  Th.  Shkllï.  —  Nutice  of  straliTir^ios  UDdtrlvîng  titt  sfM  of  (he  OM  Darï^n  liouse,  Edii>- 
burgli,  132. 

l.  Broun.  — On  loral  glarialion  in  Ihe  Pi;nllard,'133. 

A.  Somen'ail.  -;'  On  th<i  niir.urenn;  of  Sirepsodus  and  RhisedopiU  in  Ihe  fpper  Coal 
«.■asurfJofEJiii.insl(mc.Mi.l-Umian.  137. 

1   Hvndvi-aon.— On  Ihe  fDssils  Ibiindjin  llic  rocksunilpi'ljing  thi^SauUi^ilcoEïdinburgh.lîS. 

A.  S,  UjNîrs.  -r  On  Ulocks  and  Uoulders  Iving  kiosf  on  an-l  inibcdded  in  the  rocts  which  tonn 
the  Seabuard  of  [U'obolm  Parith,  Kincai-dinciihire ,  bctweea  HiL'h  and  Low  WaUr- 
NarlLs,  Ul. 

J.  Hrnderson.  —  Sniic*  of  a  FauU  in  Ihe  carboniferous  rocks  on  llie  Watrrof  LeithiaboTt 
Carric  )  willi  sonie  ubsi^rvalians  on  Ib«  geulog)'  of  Uie  dislrict,  lit. 

Londres.  The  Alhcnauni,  ii"  2350  à.2355  ;  1872. 

-^  GL-ological  Society,  Ttic  QuarUrly  Journal  o/tlie  — ,  t.  XXMÏI, 

3"  part.  (11°)  11};  1872. 

w.  A.  Nicbolson,  —  Migrations  of  Ihe  CraploliWs,  Hl. 

Ph.  de  M.  G.  Egerlon.  —  On  Prognalhodut  Cunthen,  Egerton,.!  new.  gtnus  of  (os»il  Sil 
from  tlie  Lia;»  o[  Ljow  Ilegis,  233. 
J.  Nico].  —  Ho  w  ihR  parai  Ici  roadsof  GlenRoy  wcreformed,  237. 

C.  J.  A.  Meypr.  —  On  llie  wealdenasanuvio-liuntôtrinoforaialion,andDii'  Mm  rdatioB oftlK 
"  4l  Punficld  formation,  tu  lli«  wcalden  and  ntKKOntiai),  313. 

-  On  tlic  geolog^  ol'  the  Cgionj  of  Qoeun^lud,  27t. 

—  Descri[ition  of  the  paltBoiuic  and  DiesttioicfosùliarQneiMlAiid,  31T. 
f  ïlamithers.  —  Notes  on  fossil  plants  from  Queensland,  350, 


DONS.  —  4  NOYEMBRB  1Ô72-6  JANTIBR  lÔ7â.  Id 

Italie.  Florence.  Comitato  geologicod'--.Bollelttno,  1872,  n'*9et  10. 

G.  Ponxi.  —  Gonstittinone  geologica  deîfa  Campagna  romana,  251. 

T.  Taramelli.  —  Osservazioni  geologiche  fatte  in  Carnia  (Alpe  yenete),  Î6i. 

Pellati.  —  SuUa  geologia  del  distretto  di  Agordo  nel  Veneto,  269. 

G.  Grottarola.— Sopii  alcuni  minerali  dell*  isolï  d*Elba  iloniuièora  descritti  o  accemuti»  284. 

D*Achiardi.  —  I  combusiibili  fossiii  délia  Toscana,  293. 

Turin.  AxksademU  délie  Science  di  — .  Atli  deHa  K.  —,  (;  Vil; 
1871-1872. 

Signorile.  —  Stadi  sulle  fiâdUiréP  M^fâ  é  iiîÉn§*iièéMè  AXk  Uguria  e  sulle  roece  che  le 
racchindono,  seguiti  da  alcune  norme  per  la  loro  ricerca,  con  raggiiagU  sulla  natura  ed  origûii 
ddla  serpentina  e  suoi  affini,  33. 

Gastaldi.  —  Intomo  al  alcuni  fossiii  di  Arctomys  e  di  Ursui  tpelœui^  249. 

Sirflnrer.  —  Sodalite  pseudomoria  di  Nefelina  del  monte  Somma^  329. 

StrûTer.  —  Studi  cristalldgràflci  intornô  alla  Ëmatile  di  Tràvérsetla,  377. 

GastaMi.  —  Berillo  di  Pallanzeno  (val  d^Ossola),  483. 

Gastaldi.  —  Detii  Aoift  èàr  la  géologie  de»  Alpes  GeUMuleè;  6M: 
.  A.  Sismonda.  —  Obsenrations  à  Tarticle  de  M.  de  Mortillet  publié  sous  le  titre  de  GioloffU  é% 
t^mel  dé  Fr^,  lis* 

lava,  Amslerdain.  Jaarboék  Van  hei  Mijnweren  in  Nederiandsch  Obst^ 
\aM\  i^  année,  1. 1;  1872. 

Batavia.  Genootschap  van  Kunsten  en  Wetenscbappisn.  Notnlen  ykti  ditf 
Àl^eeiie  en  Bes^raurfr-Veiigaderingën  van  bel  -^,  t.  IX;  1871. 

--^^-  TijdsehHft  Yoi^  Indkihe  Taal^Lahd-en^  VbikeHktitide  mtgp^ 
geven  door  het  —,  t.  XVIH,  tf*  3  cl4;  1871-72-,  e<  t.  XX,  if  1  ;  1^. 

Ifôa^f^.  Merâ^;  jWetadmeiticaBadeHistoriaifetQraf.  LàNiAùta- 
iHfti  ^^  i  à  41 ,  la  Jt  1«  ;  1869-1870. 

A;  éi^'Giiâlè.  «^  to9  Criaéores'de  Aznfb  de  Medco  y  se  ex|>iot^ 

F^  Li  l|onnqf«  ^  ÛbsemdoMB  wàxrà  on  presonli  espede  nrinén^  ittHva  mÀvà 
■ako»76. 

F^  L'.  Voiiroi.  —  (fbsefVadddès  sôbré  ^tgûnos  combustibles  minérales  de  Ifexico,  8t. 
•  1^.  b.  ÉànM^^-^HipoMsipeéldgfcaw  Lose^MM^tle  etisfeacitTinarfieirra,  2ft8; 

D.  J.  Gomc(io.  —  Los  flerros  meteoricos  de  Mexico,  257. 

Siiâi9e.  Genève;  Société  de  Ph^nqiiè  ei  dUistoiie  MtorèUètle-' 
NéoMiMdefai  •-'»  t.  XXI^2'  partie;  1871. 


LISTE  DES  OUVRAGES 

tisçus  EN  DON  OU  e:4  ÉCBANGB 

PAR  LA  SOCIÉTÉ  GÉOLOGIQUE  DE  FRANCE 

du  6  janvier  au  3  Tnars  1873. 


i"   ODvnAGES  SON-   PÉftlODIQUES. 


m  (Les  noms  des  donateurs  sont  en  italique.) 

m  Achiardi  {Ânl.  d').  Paragonc  lidla  Mmitagnola  Senese  con  glî  altri 

I  monti  di;llu  catena  melallircra  dcUa  Toscana.  —  SiilU  prolialiile  esîsteoia 

I  (11  avanzi  di  anticlù-isinic  industrie  uniane  nella  cosi  délia  teira  gialia  di 

I  Sieim,  in-8»,  H  p.  ;  1872. 

I  Ancoiui  {Ces.    d').  Malacologia  plioccnica  iUliana,   ^  fasc.  (gcneri 

I  Pisania,  Ranella,  Triton,   Fasciolaria,  Turbinella,   Cantxllaria, 

I  Fhsus),  in-4\  90  p.,  8  pi.  ;  Florence,  1872. 

■  Sayan.  Etudes  failes  dans  la  Collection  de  l'Ecole  des  Mines  sur  des 

'  Fossiles  nouveaux  on  mal  connus,  2*  fasc.  (ObsKn-ations  sur  une  espèce 

du  ^cme  Plugiopbjclius,  par  .^l.  Chaper;  Notes  sur  quelques  fossiles 
ttrliaircs  par — ;  Oliservations  sur  (]ucl[pu\>j  espwes  du  i-enre  DIceras, 
par  M.  lia) le;  Sur  la  préseiR-c  du  g.'uri.'  Pecchiolia  àsins  lesassisis  supé- 
rieures du  lias,  par  — ),  in-i",  93  p.,  10  pi.;  Paris,  1873,  chez  F. 
Savy. 

,  Betwist.  Noies  pour  servir  ii  I "étude  des  Etages  jurassi(|ucs  inférieurs 
aux  environs  de  Nancv,  iii-8°,  14  p.,  1  pi.;  Bordeaux,  chez  Coderc  et 
Dei-r^ilcau. 

—  Note  sur  le  Grés  infridiasiquc  du  déparleinent  de  la  MoA^ilc,  in-S", 
G  p. ,  1  pi.  ;  lîordeaux,  clioz  les  inèines. 

Blanchard  (Eni.).  L'Instruction  générale  en  France;  l'Observation  cl 
l'Expérience,  in-8",  33  p.;  Toulouse,  \S7^  (Sociclc  d' Uisloire  natu- 
relle de  Toulouse). 

Bleiclier.  Eludes  de  géologie  pratique  dans  les  environs  de  Montpellier 
(passage  du  jurassique  an  crétacé,  suite],  in-8",  6  p.,  1  pi.;  Paris, 
1872,  cliez  A.  Delahaye;  Montpellier,  chez  C.  Coulel. 

Chancourlois  (de).  Note  sur  les  rapports  de  la  Géologie  et  de  l'Eth- 
nologie, in-8",  4  p.;  Paris,  1871. 

—  Observations  sur  la  corrélation  des  gisements  de  combustibles  et  des 


"^ 


DOIfS. 6  JAIfVIER-3  MARS  <  873 .  '  f  # 

phénomènes  d'émanation:  —  sur  la  corrélation  directe  des  formations 
éniptives  et  des  formations  sédimcntaires,  et  sur  les  conséquences  de  cett<y 
corrélation,  notamment  sur  les  rapports  de  Taragonite  et  des  travertins, 
in-8«,  8  p.;  Paris,  1871. 

—  Note  sur  la  Théorie  des  soulèvements,  in-8",  4  p.  ;  Paris,  48Î2. 

—  Observations  sur  le  fer  natif  d'Ovifak  et  sur  le  fer  natif  de  Sibérie, 
in-8%  4  p.  ;  Paris,  1872. 

Cotteau  (G.)  Echinides  nouveaux  ou  peu  connus  (n**»  84  à  90),  in-8*, 
16  p..  2  pi.;  Paris,  1872. 

—  Rapport  sur  les  Progrès  de  la  Géologie  et  de  la  Paléontologie  en 
France  pendant  Tannée  1869,  in-8%  62  p.  ;  Le  Puy,  1871. 

—  Congrès  international  d'Anthropologie  et  d'Archéologie  préhistori- 
que (session  de  Bruxelles),  in-8<*,  34  p.  ;  Auxerre,  1872.  ^ 

—  Paléontologie  française  ;  i^  série,  Animaux  invertébrés.  Terrain 
jurassique,  22»  liv.,  Echinodermes,  f.  18-20,  pi.  62,  73-85;  déc. 
1872  ;  Paris,  chez  G.  Masson  (Comité  de  la  Paléontologie  française). 

Curioni  (G,)  Ricerche  geologiche  sulTepoca  delPemersione  délie 
Roccie  sienitiche  (Tonalité)  délia  catena  montuosa  delTAdamello,  nelhi 
provincia  di  Brescia,  in-8**,  7  p.  ;  Milan,  1872. 

Delfortrie.  Les  gites  de  chaux  phosphatée  dans  le  département  du' 
Lot,  leur  faune,  le  mode  et  Tépoque  probables  de  leur  formation,  in-8", 
16  p.  ;  Bordeaux,  1873,  chez  Goderc  et  Degréteau. 

Dépôt  général  de  la  Guerre.  Nouvelle  carte  de  France,  33*  liv.,  f.  160* 
bis,  260,  224, 150,  236  et  235  ;  Paris,  1872  {Ministre  de  la  Guerre). 

Dewalque.  Académie  R.  des  Sciences,  des  Lettres  et  des  Beaux-Arts 
de  Belgique.  Rapport  séculake  sur  les  travaux  de  lia  Classe  de^  Sciences, - 
Sciences  minérales,  in-8^  IV-90  p.  ;  Bruxelles,  1872. 

Dumas  (Emilien);  Notice  sur- la  Constitution  géologique  de  la  région 
supérieure  ou  cévennique  du  département  du  Gard,  suivie  d'un  Appen- 
dice présentant  la  série  des  terrains  des  deux  autres  régions  (moyenne  et 
inférieure)  et  d'un  Tableau  synoptique  de  toutes  les  formations  du  Gard, 
in-8^92  p.,  1  pi.,  1  tabl.;  Montpellier,  \Sli {Mme  veuve E.  Dumas). 

Paye,  Sur  la  situation  actuelle  du  Bureau  des  Longitudes,  in-4°,8  p.; 
Paris,  1872  {Académie  des  Sciences  de  l'Institut  de  France). 

Gabb  [Wm.  M.).  Geological  Map  of  the  Republic  of  Santo-Do- 
mingo;  1872. 

Gaudry  (Alb.).  Animaux  fossiles  du  Mont-Lébcron  (Vaucluse).  Etude 
sur  les  Vertébrés  par  —  ;  Etude  sur  les  Invertébrés  par  P.  Fischer  et 
R.  Toumouer,  1"*  et  2«  liv.;  in-4^  64  p.,  10  pi.;  Paris,  1873, 
chez  F.  Savy. 

^rad  (Ch.).  Considérations  sur  la  Géologie  et  le  Régime  des  eaux 
du  Sahara  algérien,  in-8*',  32  p.  ;  Paris,  1873,  chez  Delagrave  et  O*. 


MM.  — 4  lASvm-SMHlSTS. 

T-  Elndc  sur  le  Tcrraia  qiutemaire  du  SaJun  a%éneB,  i&^°,  18  p.; 
Genève,  1872. 

Hébert.  DûcitmcDls  r«Latib  aa  lunin  cràUcé  du  Midi  de  U.  Fnacb, 
in-8^  23  p.  ;  Paris.  1872. 

Lampertico  (F.).  Per  Noue  Valmaraga-Piovepe .  Honte  G»lda,  inS", 
58  p.  ;  Vicen«,  1873. 

Landerer  (José  J.).  Mocografia  paleonlologira  dcl  Piso  aptîca  de 
Tartosa,  Chert  y  Bcnifua,  iii-8',  60  p.,  8  pi.  ;  Madrid,  1872, chei  Qi. 
Baîlly-Baillière :  Paris,  chez  Ëm.  Mclik-r. 

Lûcard  {Arm.)-  Noie  sur  les  firèch»  osseuses  des  earirons  de  B»slia 
(Corse),  in4',  16  p.,  1  pi.  ;  Lyon,  I8T3. 

Lorioi  (P.  de).  DcscnpUoD  de  quelques  .\stcride3.  du  terrain  néoco- 
miendfs  environs  deNcucbatel,  ia-S^,  19  p..  1  pi.;  Neuchald,  1873. 

Lyett  [Ch.].  Prîacipes  de  Géologie  ou  IltustratioBâ  de  cette  sdenoe, 
empruntées  auv  changi^ments  moderaes  de  U  terra  el  de  ses  babitanl^ 
par  — ,  tnduil,  sur  la  dernière  édition  anglaise,  par  J.  Ginesbiu,  2  ni. 
ia-8°,  922  et  848  p..  4  et  3  pi.  ;  ParU,  1873,  chez  Garnier  frisa 
{M.J.  Ginetiw), 

Farkcr  (W.  R.)  et  Jones  (.tf.  R.).  On  ihe  Nomenclature  of  Fora- 
minirwa,  îa-8°,  83  p.  ;  Londres,  1873. 

Rolland- BaiitV.  .Notice  am  les  grandes  formations  géologique*  des 
Alpes  de  la  Maurienne  et  du  percement  da  tunnel  entre  Modaneen  Francfi 
st  Bardonnèche  en  Italie,  in-8',  53  p.,  3  pi.;  Le  Havre,  1871. 

Sa^rta  {le  comte  G.  de).  Études  sur  la  végétation  d*  Sud-fisl  de  k 
Fraoc«  k  l'Époque  tertiaire.  Supplément  l.  Révision  de  U  Flore  des 
Gypses d'Aix;  1*'  fasc.,  généralités,  in-8'',  79  p.,  2  pi.;  Paris,  1872, 
diez  G-  MasEon. 

Slvdtr.  Gneiss  und  Granit  der  Alpen,  in-S",  7  p.,  1  pL;  Ber- 
lin, 1872. 

Virlel  d'Aoust.  Les  origines  du  NU,  in-8°,  10  p.,  Paris,  1872. 

Zigno  {le  baron  Ack.  de).  Sulle  Piante  monocolUedoni  e  dicoliledoni 
dell'Epocft  ^urese,  in-8',  10 p.;  Padoue,  1872. 

Î9  Ot'TtUGBS  FÉRIOUQUIS. 

France.  Paris.  Académie  des  Sciences.  Comptes-rendus  hebdoma- 
daires des  séances  de  I'  —  ,  l.  LXXVl,  n°'  1  à  8;  1873. 

Samson.  —  S 

De  Rouville.  - 
nwlt,». 

P.  Fischer.  —  Sur  le  terrain  jurassique  de  Madagascar,  m. 

F.  Pisani.— Analjse  de  la  Lanarkilc  de  Leadhills  (Ecosse),  114 j— d'une  JeflenontW 
dn  Franklin  (Ntw-Jerac;),  337  :  —  de  l'Arits  de  ta  mmitipia  d.'^  (Baan-Pvi- 


MHS.-  Cr  jrAtmt»«âiiÂfiS'4473.  it 

I  4 

G^êe'^KpoHé^'^  Ferftis  «nseveties  ckhis  les  cendre»  érui^tiTeâ  de  1*!à£ncteû  voldmdà 
Cantal,  observées  par  J.  Rames,  et  Conséquences  de  cette  découiterte  pour  la  con- 
naissance de  la  végétation  dans  le  centre  de  la  France  à  Tépoque  pliocèiie,  290. 

ii.  Smith.  -^  Remcaotiues  sar  TEnstatite,  2^. 

ScsCioiMaïuu  ^  Note  sur  la  détermination  des  dimensioiA  rdatbes  de  la  forme 
fondamentale  de  TAmblygonite,  319. 

Locard.  —  Sur  la  présence  d'ossements  humains  dans  les  brèches  osseuses  d*  là 
Cane,  399. 

X.  Th,  Hamy.  ^  Sur  l'âge  des  anthropolithes  de  la  Guadeloupe,  381. 

£.  Rivière.  —  Station  préhistorique  du  Cap  Houx,  4tô. 

—  ÂBnales  des  mines,  7^  série,  l.  H,  lir.  l'*  (4«  de  4872). 

E.  Fuchs.  —  Note  sur  la  carte  géologique  de  la  Suède,  145. 

W.  J.  Henwood.  —  Remarques  sur  les  gisements  mélallifèrès  du  Cornwàll,   f65. 

—  InsUtuty  t.  XXVIU,  feuilles  complémentaires;  1870; — l.  XXIX, 
id.  ;  1871  ;  —  nouvelle  série,  1"*  année,  n*^  1  à  9;  1873. 

~.Jottnnil  des  Savants,  déc.  1872  et  janv.  1873. 

—  Revue  scientifique  de  la  France  et  de  TÉtranger,  2*  série,  2«  aûtiée, 
n*^  25  à  35;  18724873. 

t.  Marion.  —  déologie  ec  paléOYttologie  de  la  Provence,  S^. 
IL  Zittel.  —  i;éUge  tithonique,  606. 
£d.  Hébert.  —  Réponse  à  M.  Zittel,  606. 

'Société  h^i^liiiue  des  science»  naturelle».  Con|^pèg  de  Fribourg;  section  de  géo- 
logie, 628. 

—  Société  centrale  d* Agriculture  dé  France.  Bulletin  des  géa^nt^  ^e 
la  —,  3«  série,  t.  VII;  1872;  et  t.  VIII,  n^^  1  <JI  2;  187». 

Mémoires  d'Agriculture,  d'Économie  rurale  dl  domestique, 

publiés  par  la — ,1872. 

~  Sodélé  4'AnâiropoIogie  dte  Paris.  Bdielfia  de  k  —,  2'  séfie, 
t.  VI,  4Miv.;1871. 

E.  Douliot.  —  Note  sur  quelques  débris  de  Tâge  du  tetmû  trôilvés  'à  tk)rgnac 
^Mdegne),  364. 

E.  T.  Hamy. —  Note  sur  quelques  ossements  fossiles  de  la  seconde  caverne  d'Enc^- 
houl,  près  Liège,  387  ;  —  Sur  un  nouveau  gisemenl  à  silex  taiUës  quatemathwdécou- 
vart  dai»  le  Pat^le-Calais,  403. 

Farge.  —  D*un  os  dCHalitherium  incisé  des  faluns  de  Ghavagnes  (Maine-et-Loii^),  412; 

—  Id.,  2»  série,  t.  VH,  3»  liv,  ;  1872. 

De  IfortiUet»  ^-  Des  hommes  des  caveimes  à  Tépoque  de  la  Madeleine,  489. 

—  Société  botaniqoe.  BuHetin  de  la-^,  t.  XIX,  1**  et  2*  liv.,  et 
Rev.  bibL,  A,  BetC;  1872. 

-^  Sociélé  de  Géographie.  Balletm  de  ht  -^,  6""  série,  t.  IV,  cet.  à 
déc.  1872. 

Ch.  Grad.  —  Considérations  sur  la  géologie  et  le  régime  des  eaux  du  Sahalra  alg^ 
,374. 


—  Fd.,  €•  série,  t.  V,  janv.  1873. 

Besançon.  Société  d'Émuiatioa  du  Donbs.  Mémoires  iit  h — ',  4' série, 
t.  VIII;  1870-1871. 
Cannes.  Société  des  Sciences  naturelles-  el  UsW^iqteB^  àts-  lettres  et 


14  t>0N3.  —  6  jahtieh-S  uaks  1873. 

des  Be^ux-Arts  de  —  et  de  rarrondissement  de  Grasse.  Mémoires  de  \t 
-^  t.  III,  n"  \  •  1873. 

Cliàlons-sur-Marne.  Sociclo  d'Agriculture,  Commerce,  Sciences  el 
Arts  du  département  de  la  Marne.  Mémoires  de  la  — ,  Séance  publique  ; 
1872. 

Dijon.  Sociélé  d'Agriculture  et  d'Industrie  agricole  de  la  Côte-d'Or. 
Journal  d'Agriculture  de  la  Cdte-d' Or,  publié  par  la  — ,  t.  XXXV,  1" 
livr.;  1873. 

St.'Ëtiennc.  Société  de  l'Induslrie  minérale.  Bulletin  de  la — ,2"  série,  t. 
1",  4Mivr.;  1872. 

Maussicr,  —  Eludes  géologiques  sur  \e  prolongement  dans  le  bassin  de  la  Loireda 
issises  houillères  da  Saint-Priest  (S niul- Etienne),  et  Gore  blano  de  Crand'Croii  (Rive- 
de-Gîer},  (3'23. 

Toulouse.  Sociélé  d'Histoire  naturelle  de  — .  Bulletin  de  la  — ,  1. 1"  ; 
1867. 

F.  Garrigou.  —  Ax,  ses  sources,  sa  gAolocie,  1 . 

Melliès.  —  Note  lElative  ù  la  th^rle  de  M.  Leymerie  sur  rOrisine  du  Calcaîreduu 
U  nature,  30. 

Ch.  Fouque.  —  Du  prianie  triangulaire  dans  !e  Oilcairc,  sa  dérivation  du  riiani- 
boèdre,  37. 

F.  Garrifrou.  —  Aga  du  Renne  dans  la  grotte  de  la  Vache,  vallée  de  Niaui  prèi 
Tarascan  (Ariége),  K. 

E.  TruUl.  —  Etude  sur  la  forme  générale  du  Crdne  che»  l'Ours  des  cavernes,  fi7. 

J.  B.  Noulet.  —  Mémoires  sur  les  Coquilles  Hisailuï  des  terrains  d'eau  douce  du 
Sud-Ouest  de  la  Frioce,  iUS. 

—  Id.,l.  II;  1868. 

—  Id.,  t.  Ili;   1869. 

H.  Magnan.  —  Etude  des  formations  secondaires  des  bords  S.  0.  du  plateau  central 
de  la  France,  entre  los  vallées  de  laVéïe  et  du  Lot,  ô. 

—  Id.,1.  IV;1870. 

H.  Magnan. — Notes  sur  le  terrain"  crétacé  des  Pyréni^cs  françaises  et  des  Cor- 
biéres,  8,  li,  23. 

L.  de  Malafosse.  —  Infrà-lias  de  la  Loi:érp,  11. 

H.  Magnau.  —  Comparaison  et  altitude  des  dépôts  infrâ-liasiques  du  plateau  cen- 
tral, 12. 

E.  Trutat.  —  Fossiles  miocènes  de'Miélan  (Gers),  13. 

H.  Magnan.  —  .\|ierfu  géologique  de  la  région  comprise  entre  Soulalge  et  le  Pont 
de  la  Fou  (l'y  renées-Oriental  es),  ID;  — Origine  deaeaiiï  sulfureuses,  21;  — .\  perçu  de 
la  conslitulion  géogn'istïque  de  lu  vallée  du  Ger,  ^1;  —  Documents  relatifs  à  la  cnn- 
naissance  de  la  partie  inférieure  du  terrain  de  craie  (iiéocomicii,  aptien.  albien)  des 
Pyrénées  françaises  et  des  Corbiéi'cs.  et  à  certaines  cjitiques  l!iitcs  par  il.  Leymerie, 
à  propos  de  re  terrain  et  des  étages  du  muschelkulk  el  du  zeelistein  dans  le  Tarn  et 
l'Aïeyron,  31. 

Jeanbemat.  —  Sur  la  période  glaciaire  d.ans  les  vallées  de  la  Garonne  et  de  U 
Pique,  112. 

H.  Magnan.  —  Sur  les  anciens  glacierï  des  Pyrénées.  111;  —Notice  sur  le  terrain 
quaternaire  des  bords  de  la  Montagtic-Noire,  entre  l^i^lres  et  Caivassonne,  et  sur 
l'ancien  lit  de  l'Agont,  120. 

E.  Filhol.  —  Note  sur  la  composition  des  ossements  fossiles  trouvés  dans  la  caverne 
de  Lherm  (Ariége),  152. 

—  M.,  l.V;  1870-1871. 


DONS.  —  6  JANVIER- 3  MARS  1 873.  SS 

H.  Magnan.  —  Sur  divers  terrains  détritiques  des  environs  de  Pau,  10. 

H.  Filhol.  —  Etude  sur  la  présence  ou  l'absence  des  prémolaires  dans  VUrtus  tpe- 
lœus,  33;  —  Sur  une  tète  d'ours  fossile,  39. 

H.  Magnan.  —  Sur  une  Coupe  générale  des  Pyrénées  de  l'Ariége  et  des  environs 
d'Estcrri,  sous  le  méridien  du  port  de  Salau,  41. 

Jeanbcmat,  Magnan.  —  Sur  les  érosions  invoquées  par  la  géologie,  45. 

£.  Filhol.  —  Note  sur  les  minéraux  recueillis  pendant  une  excursion  dans  les  Py- 
rénées, 62. 

H.  Magnan.  —  Coupe  de  la  Montagne-Noire  aux  Pyrénées  à  travers  le  massif  des 
Corbières,  66. 

Yalenciennes.  Société  d'Agriculture,  Sciences  et  Arts  de  Tarrondisse- 
ment  de  — .  Revue  agricole,  industrielle,  Jittéraireet  artistique,  t.  XXVIII, 
no  11;  1872. 

Allemagne,  Berlin.  Akademie  der  Wissenschaften  zu  — .  Abhand- 
longen  der  K.  Preussischen  — ,  année  1860. 

Beyrich.  —  Ueber  Semnopithecus  pentelicus,  1. 
Hensel.  —  Ueber  Hipparion  mediterraneum,  27. 

—  Id.,  années  1861  et  1862. 

—  Id.,  année  1863. 

6.  Rose.  —  Beschreibung  und  Eintheilung  der  MeteoritenaufGrund  derSammlung 
im  mineralogischen  Muséum  zu  Berlin»  23. 

—  Id.,  année  1864. 

Beyrich.  —  Ueber  eine  Kohlenkalk-fauna  von  Timor,  61. 

—  Id.,  année  1865. 

Mitscherlich.  —  Ueber  die  vulkanischcn  Erscheinungen  in  der  Eifel,  1  ;  —  Ueber 
die  Metamorphie  der  Gesteine  durch  erholte  Temperatur,  60. 

—  Id.,  année  1866. 

Beyrich.  —  Ueber  einige  Cephalopoden  aus  dem  Muschelkalk  der  Alpen  und  ueber 
verwandte  Arten,  105. 

—  Id.,  année  1867. 

—  Id.,  année  1868. 

G.  Rose.  —  Ueber  die  im  Kalkspath  vorkommenden  hohlen  Kanale,  57. 

—  Id.,  année  1869. 

Ehrcnberg.  —  Ueber  machtige  Gebirgsschichten  vorherrschend  aus  mikroskopis- 
chen  BacUlarien  unter  und  bei  der  Stadt  Mexiko,  1. 

Roth.  —  Beitr'âge  zur  Pétrographie  der  plutonischen  Gesteine,  gestûtzt  auf  die  von 
1861  bis  1868  vcrbCfentlichen  Analysen,  67;  —  Ueber  den  Serpentin  und  die  genetischen 
Beziehungen  desselbcn,  329. 

—  Id.,  année  1870. 

Ehrenberg.  —  Ueber  die  wachsende  Kenntniss  des  unsichtbaren  Lebens  als  felsbil- 
dende  Bacillarien  in  Californien,  1. 
Rammelsberg.  —  Die  chemische  Natur  der  Meteoriten,  75. 

—  Id.,  année  1871. 

Roth.  —  Ueber  die  Lehre  vom  Metamorphismus  und  die  Entstehung  der  krystalli- 
nischen  Schiefer,  151. 

Monastbericht  der  K.  Pr.  — ,  sept,  à  nov.  1872, 


Bonn.  Naturhislorisfhen  VCTcinfs  der  prcowii«rh?n  Rbnnlande  md 
Westphaleos.  VerhaadiungcB  des—,  3"  wiric,  t.  Vn  (XXVIl"  de  lacûl- 
kction);  1S70. 

Baùinler.  — t'cbcrdaiiVorkoininen  dcr  Eisensleîne  in  WMtblisChen  SlénkoMa»- 
gebirge.  Vtrhil.  I5B. 

Troitchel.  —  Ceb«r  einen  Enochen  aus  dcr  Eidschicht  lliber  dcD  geroOagenbri  Sobb, 

Weis!.  —  Deber  Tylodeadroa  iptclotum,  47. 

Von  Lasaulx.  —  Uebpr  baïaHîsclie  Tuffe  and  Breccien  aos  der  Auvergne,  S, 

Vom  Ralh.  —  tleber  die  auf  der  Inacl  J^bi  vorkoraiDCodeii  Uîner^ieii,  SB. 

VoJsi.  —  UoherdierouilePnanieiigaltuiig,A'ag0eriiIUa,  S3. 

Mohr.  — Ueber  die  vulkanischen  ErscheinunBeii  lu  Berlrich.  iSD. 

Vom  Flath.  —  Ueber  Ikibingtonil  aus  Nassau  und  Uiiinit  ton  Vesuv,  Rtt. 

SchUiter.  —  Vetter  nme  Tossile  echiniden  IVipiolagina),  13i  ;  —  Uaber  [Uan>- 
Ammanili!!!  der  oberen  KreJde,  i'H. 

Von  LasBuli.  —  lieber  Bicndekrystalle  von  Unkel,  133  ;  —  Ueber  Totkanische  6e»- 
teineder  Auvergne,  iH. 

Schlûtcr.  —  Uobér SpongitarienbanlLS  m»  derKrmde,  fSS. 

Andrij.  —  Ueber  einen  angeblichen  Diamant  ron  Batduinieck,  141  ;  —  l'eber  die 
Famgaltung  Nturopteri»  und  einige  Arien  derselben  aus  der  SteinkàhlenforiDa- 
tion,  141 . 

Vœu  lUlh,  —  Ueber  den  Ambijrstegil  von  Laaeh.  wui  ËnsUtil  in  detn  MetconiMn 
von  Breitenbacli,  \V£t;  —  Ueber  AbsonderungBfonnen  doa  lUwlU  am  Sclieidab«i]{, 
160-,  —  Ueber  Monaiit  von  Laacher  Ses.  189. 

Von  SimonowiUch.  —  Uelicr  Aalerien  der  rheinisihen  Graewadie,  19k 

VonDechen.  —  Ueber  einen&nsileiiKitodianvûalIaien,  SU. 

Hefmann.  —  Ueber  eericilische  Gesleine  an  der  Mosel,  îl&i  — Ueber  Fitchresle 
■ug  dem  Poiidanamyenscfaiefer  Nassaus,  S16. 

Jordan.  —  tleb»r  \Tc\egmaumii  vwi  Lehach,  Corr.  Bt.,  45. 

Von  SyiiinEi'iiulM-li.  ^  (Wjpr  TIitotiM'ii  Je*  F-H-ener  Oriint-indrï.  47. 

Von  .1er  Martli.  —  Ueber  dcïoiiisihp  Korallm  im  I.abradorixwpbyr  Brilons.râ. 

Andra.  —  Ueber  srharKlellialiiiiihnlirho  i'ilanïen  aus   dem  Steinkohiengebirge,  60. 

Kav^er.  —  Ueber  dus  Ilevon  in  der  Gegend  von  Aachen  und  m  der  EITel,  &1. 

Von  Simonowilsoli.  —  Ueber  Thalamopora,  Gj. 

Kliver,  —  Geognostisclie  KaHe  mit  Darïtcllung  der  einietnea  Gesteinschichlen 
aus  der  Saarbrûok   Slcinkoldengebirge,  G7. 

Von  Declien .  —  Ueber  ein  nordischcs  Silurkalk-Ge-^eliicbe  mit  Glarialatreifen,  69  ; 

—  Seine  kùrtlicb  ei'si-liienene  gcologische  Karle  von  Deut^ii-hland,  71. 
Weiss.  --  Milthcilung  iilior  die  Galtungen  NŒijgerathia   uiul  Cordailts,  '0. 

—  Id.,  3"  série,  t.  VUI  (XXVIIP);  1871. 

Von  Simonowilsch.  —  Beitrage  lur  Kenntniss  der  Bryoïoen  des  Essener  Gcto- 
sandes,  VerhdL,  1. 

Weiss.  —  Ueber  Pianularia  aiu  dem  Kphlenrothliegenden  von  Kim,  SiHgib^  10. 

Vom  Ralh.—  Ueber  Eisenkie^krjstalle  vom  Chicliiliane,  10;  —  Ueber  den  Feldspalh 
van  Bolton  und  don  Oligokl.is  in  don  Lavrn  von  Maycn  und  Niedennendig,  16;  — 
Ueber  einen  Zwillingskrjlall  von  Zinkoiyd,  17. 

Weiss.  —  Ucbcr  PlUuiienversteinerungen  aus  einem  Kalkslein  Oberschlesiens,  t8  ; 

—  Palaîontologisch-geognoslisciie  Untersucliungen  des  Gabirges  auf  der  Sûdseita  des 
rheinischen  Devons,  33. 

Schliiter.  —  Ucbcr  das  Verhallniis  des  Ammonlles  Guadalapa,  Rœm.,  inni  A.  OrU- 
gmjanus,  Gein,,  und  A.  bidorsalus.  A.  Rœm.,  37. 

Von  Lasaulx.  —  Ueber  einea  von  Th.  Dickert  angclertigtee  gcologUchas  Belial  des 
Monl-Dore.  42. 

Vom  Rath.  —  Ueber  die  chemische  Constitution  und  Kryslalirorm  der  Kalknatnui- 
feldïpathe,  78. 


^ 


DMI.  -^  6  iAHYISiHS  1UBS  4  878.  Xt 

^BtpUHUf,  «r-  Uébtr  ^e  tenonen  Gephalopoden  von  Lûnebiurg,6&;  "^  Ueber  ^P/V* 
eAoioficrçlaoeiM  ipi  Turon-grûnsande  Westphalens,  87. 

Von  Bechen.  — Ueber  ein  erratisches  Granitstûck  von  WuUen  m  Westphaka,  69. 

Vom  Hath.  —  Ueber  die  letzte  Eruption  des  Vesuv's,  KM  }  -«-  Krystalk  ron  Blddit 
ypn  Stas^fnrtli  und  Allophan  von  Dehrn,  1%. 

"Weiss.  •— Ûeberein  Zeolithvorkommen  im  Basait  des  LimperiôKlEopfes  bei  Asbach, 
132;  —  Ueber  Quarzkrystalle  aus  dem  WaUi-Thale  bei  Biel  in  Ober  WaUls,  449. 

Vom  Hath.  —  Ueber  das  Krystallsystem  und  die  Zwillin|^gesetze  des  Anorthits,  i90. 

Çohen.  —  Bie  zur  Dyas  çehërîgen  Gesteine  des  sûdlichen  Odenwaldes,  iSi. 

Vùn  Lasauls.  —  Ûeber  die  umgewuideten  Kohlen  des  Msissner^s,  i52. 

Landois.  —  Ueber  das  Gebiss  eines  sehr  jugenMammutks  aus  Wastphaleii^  (Jorr. 
BL,  47. 

Von  der  Warcfc.  -^  Ueber  ibssile  Cocoolitben  und  Orbulinen  der  oberen  Kxeide  in 
VS^estpbalen,  60. 

Gallus. — Ueber  das  Galmeivorkommen  im  Gebietedes-Elberfelder  Kalkdistrictes,  63. 

Voni  JElaib.  —  Uober  die  letzte  Eruption  des  Vesuv^s,  66. 

Nceggerath.  —  Kupfererze  von  Corrore  in  Peru-Bolivia,  88;  —  Weissbleierxe  YOJHf 
lt»b^nbûhrçn  uqd  aus  der  Kifel,  89. 

SKrkel. — Ueber  die  ini^^foskopisol^  J^nsammensetzung  des  gewohnlichenDAQluohie- 
fers  und  Thonschiefers,  95. 


U.,  3* série,  t.  Il  (XXIK«),  1>«  partie;  1872. 

Von  Lasaulx.  —  Ueber  petrograpbische  Studien  an  den  vulk^Lnischen  Gesteinoi 
der  Auvergne*  SQ, 

Vom  Rath.  -r- Ueber  die  Zusammensetzung  des  Humit's  (Chonidrodit's)  von  Neuluip- 
ferberg  in  Schweden,  34. 

te  jj^oninck.  -^  U^ber  die  Analysen  einiger  belgischen  Minerali^on»  43. 

Von  Lasaulx.  —  Ueber  Gletscherspuren  im  Mont-'Dore^  43» 

VS^eiss.  —  Fossile  Flora  der  jûng^ten  ^teinkoblenformatk>n  und  des  Rothliegenden 
im  Saar-Rheingebiete,  76. 

Dresde.  NaturwissenschafUîclieii  GesellschaA  Im.  Sitiungs-Beriobte 
der— in— ,1872,  no«4à9. 

Gotha.  HittlittlimgeQ  aus  Justus  Perthes*  geognq[>hi8cher  AnstaU  Ober 
wichtige  neue  Ërforschungen  ailf  d^in  Gesamint^biete  d^  Géographie^ 
im|K  A.  Petenniûa,  t.  XVIH,  n"^  11  et  12;  1872. 

A.  Hûbner.  —  Geognostische  Skizxen  ays  Sûdost-AlHka,  488. 

~IA.,UXIX,nQl;  1873. 

Stuttgart.  Neues  Jahrbuch  ^  Minéralogie,  Géologie  und  PalsBonl^ 
logie,  1872,  n*>«  7  à  9. 

R.  Senfler.  —  Zur  Kenntniss  des  Diabases,  673. 

G.  W.  G.  Fuchs.  -—  B^c^t  ûber  d^  vulkanischen  Ereignisse  des  Jabres  1871, 701. 

Fr.  Pfaff.  —  Die  Veraenderung  der  Lage  der  Apsidenlinie  der  Erdbahn  und  ihr 
EKnAttse  auf  die  Klimate,  790. 

A.  Knop.  —  Uebe^  die  Bedeutung  fur  Diamant  gi^ialtenen  fliwiHdMhB»  im  Xantfaa>i 
ph^Mit  der  Schischimskischen  Berge  des  Urals,  Wo. 

H.B.  Geinitz.  -—  Ueber  Delesse  :  Lithologie  du  fimd  det  menée  Franee  el  rfet  merw 
frineiptdudu  globe,  795. 

A.  Breithaupt.  —  Mineralogische  Notizen,  814. 

Von  Lasaulx.  —  Beitrxge  zur  Mikromineralogie  ;  metamorphiscfae  Erschônmigen, 
82t> 

C.  Klein.  —  Mîneralogisobe  Mittheilungen,  897. 

G.  Naumann.  —  Ueber  Granulitgang  in  Auerswalde,  911. 

Von  Lasaulx.  —  Ardennit,  ein  neues  MîneFaliJaN. 


SORS,  —  6  ]AimBft4  naus  187S. 

— Wlirtcmbergisclienalurwissen5chafllicheJahreshefte,l.'XXVUI;1872. 

0.  Fraas.  —  ReaulUte  von  Aiisgrabuiigcn  im  llohlenrel.tbeiSchelldin£eii,ît. 

Miller.  —  Ueber  die  Terliaerachichten  am  Hochstnesi,  'X. 

Ilocheiseit.  —  Ueber  Allurioncn  clei  neuesten  Zeîl,  47. 

0.  Krais.  —  Geognostische  Siscnbuhnprorile  der  Slrecken  Bietigheim-Brudisil  und 
KoltweiUVillintten,  61. 

Jffiller.  —  GoognosUsche  UnlersuchtinBen  io  Sûdamorika,  119, 

Eck.  — Ammonilei  Slrombrdtl,  Uriep.,  in 'Wellandolomit  Schwabens,  tî. 

Schcinpp. — Ocr  Keuper  Wûrttembergs  in  deii  Landesgegciideu  von  RDtlweQ, 
Tûliingen,  SlultgartuiKl  Ileilbronn.  1G6. 

M.  Baiier.  —  Mineraiogiiche  Mîtlheilungen,  216. 

Alsace.  Colmar.  Société  d'Histoire  naturelle  de — .Biillelin  de  la  -^i 
XII"  et  XIU»  années;  1871  el  d87â. 

Mulhouse.  Société  industrielle  de  — .  Bulletin  de  la  — ,  t.  XLH, 
juillet  à  décembre  1872. 

Belgique.  Bruxelles.  Société  malacologique  de  Belgique.  Procès-verbal 
de  la  séance  do  1"  déc.  1872. 

Canada.  Toronto.  The  Canadian  Jotiraal  of  Science,  Lileralure  and 
Hifitory.  t.  XUl.  n"  5;  1872. 

11.  A.  Nifîhoboa.  —  The  imperfeetion  of  Ihc  p^tlxontological  record,  379. 

Espagne.  Madrid.  R.  Academia  de  Ciencias  eiaclas,  fisicas  y  na- 
turales.  Revisla  de  los  progresos  de  tas  Ciencias  esactas,  fisJcas  y  nuu- 
rales,  t.  XXIX,  a' %\  1872. 

—  Revista  minera,  t.  XXÏÏI,  n"  541;  i872. 

A.  Piquet,  —  Sobre  lin  nuevo  silicate  do  cal,  5G3. 

—  Id.,  t.  XXIV,  n""  542  à  Uo;  1873. 

£/a(s-t'n(S.  New-llavcn.  The  American  Journal  of  Science  and  Arts. 
3»  série,  l.  ly(CIV'),  n''24;  déc.  1872, 

Lecds,  —  Note  iijion  Avenlurinc  Orthnchise,  found  at  the  Ogden  Mine,  Sparti 
Townsliip,  Susses  Co,,  N,  J.,  KSi. 

E.  W.  ILilgaid,  —  On  Soil  .Vnaliïps  and  llieir  nilily.rBï. 

J.  D.  Dana.  —  On  llie  Oiiatlillp,  Liniestoiie  atul  associaled  rocits  of  the  vicinity  ot 
Créai  Ifcirrinuton,  llcikshire  Cn..  Mass.  (suite).  43). 

J.  T.0  Cotilc,  —A  Theon  of  the  formation  of  tlie  greal  Fealures  ofllie  E.iillri  Surface 
(lin),  WO. 

E.  S.  Dana.  —  Ou  a  crjstal  of  Andalusltc,  from  Dclaware  Co,,  Pa.,  473. 

—  Id.,  3-  série,  l,  V  (CV),  n"  25  et  26;  1873. 

J.  A\'.  Dawson,  —  Impressions  and  Foolprints  of  .\qualic  Aifimala  and  iraitativa 
MarkinRs  on  Carboniferous  Rocks,  Hi. 

J.  D.  ll[ina.  —  On  tlic  Qiiarlïite.  I.imeslone  anil  associaled  rocks  of  tlie  vicinilj  of 
Great  Barrington,  Berkshire  Ce.,  Masâ.  <sullc),  i7.  81. 

J.  Lawrence  Smith.  —  A  dcsciiplion  of  llie  Victoi'ia  Melcoric  Iron,  willi  notes  on 
CMadmIe  or  Knslatite.  107. 

0.  C,  Marsh.  —  Ou  llic  gigantic  fossil  M.imm.ils  of  the  Ordor  Dinocerata,  117. 
New- York.  Lvceuin  of -N'atural  llistory  of— .  Annals  of  ibe  — ,  t.  IX, 
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—  Id,,  t.  X,  n  '  I  à  7;  1871-72. 


DONS.  —  6  JANVIER-3  MARS  1 873.  S  9 

Proceedings  of  the — ,  1. 1,  feuilles  1  à  15;  1870-71. 

J.  s.  Newberry.  —  On  the  earliest  Traces  of  Man  found  in  North  America,  2  ;  — 
The  ancient  Lakes  of  Western  America,  their  Deposits  and  Drainage,  25. 

Â.  M.  Edwards.  —  Note  on  Itacolumite,  33;  —  On  some  Facts  connected  with  the 
occurence  of  Deposits  of  fresh-water  Diatomaceae  commonly  known  as  infusorial 
Earths,  47. 

Ch.  Frcebel.  —  Notes  of  some  Observations  made  in  Dakota,  during  two  Expedi» 
lions, ...  in  the  years  1864  and  1865,  64. 

J.  S.  Newberry.  — The  geological  position  of  the  Remains  of  Eléphant  and  Mastodon 
in  North  America,  77.  ■ 

C.  F.  Hartt.  —  On  the  Geology  of  Brazil,  90. 

A.  M.  Edwards.  —  Microscopical  examination  of  two  minerais,  96. 

H.  Wurtz.  —  Progress  of  an  Investigation  of  the  Structure  and  Lithology  of  the 
Hudson  River  Palisades,  99. 

A.  M.  Edwards. —  On  the  formation  of  Deposits  of  fresh-water  Diatomaceœ,  109. 

B.  Waterhouse  Hawkins.  —  On  a  speciçien  of  Ichthyosaurus,  202. 

Grande-Bretagne.  Londres.   The  Athenaeum,  n«»'2356  à  2366; 
1872-73. 

—  Royal  Society  of —.  Proceedings  of  Ihc— ,  t.  XX,  n^»  130  à  137. 

Owen.  —  On  the  fossil  Mammals  of  Australia.  YI.  Genus  Phascolomys,  Geoffr.,  66; 

—  VIL  Genus  Phascolomys  ;  species  exceediog  the  existing  ones  in  size,  306. 
Sharpey.  —  Notice  of  further  Researches  on  the  fossil  Plants  of  the  Goal-measu- 

rcs,  95. 
-  W.  C.  Williamson.  —  On  the  organization  of  the  fossil  Plants  of  the  Goal-measures. 

—  m.  Lycopodiaceœ^  199. 

R.  Mallet.  —  Volcanic  energy  ;  an  attempt  to  develope  its  true  origin  and  cosmical 
relations,  438. 
W.  Pengelly.  —  Report  on  the  Exploration  of  Brixham  Cave,  514. 

Philosophical  Transactions  of  the — ,  t.  CLXI,  part.  2;  1871  • 

A.  Pratt.  — -  On  the  Constitution  of  the  solid  crust  of  the  Earth,  335. 
N.  Story-Maskelyne.  —  On  the  Minerai  constituents  of  Météorites,  359. 
"W.  C.  WiUiamson.  -^  On-the  organization  of  the  Plants  of  the  Goal-Measures.  — *  I. 
Calamités,  477. 

—  W.,  t.  CLXU,  part,  I;  1872. 

M.  Duncan.  —  On  the  Structure  and  AfYinities  of  GuyrUa  annulatay  Dune,  with  Re^ 
marks  upon  the  Persistence  of  palœozoic  Types  of  Madreporana,  ^. 

'  Owen. —  On  the  fossils  Mammals  of  Australia.  Y.  Genus  Nototherium^  41  ;  —  YI» 
Genus  PhaseolomySy  GeofTr.,  173. 

.  W.  C.  Williamson.  —  On  the  organization  of  the  fossils  Plants  of  theCoal-measures. 
II.  Lycopodiaceœj  Lepidodendra  and  SigiHanœ,  197. 

Italie.  Florence.  R.  Gomitato  geologico  dltalia.  BoUettino,  1872, 
n*»  11  et  12. 

A.  d'Achiardi.  —  Paragone  délia  MontagnolaSenese  con  gli  altri  monti  délia  Catena 
metallifera  délia  Toscana,  315  ;  —  Sulla  probabile  csistenza  di  avanzi  di  antichissime 
industrie  umane  nella  cosi  délia  Terra  gialla  di  Siena,  325. 

•  T.  Taramelli. —  Osservazioni  geologiche  fatte  nel  Carso,  nel  territorio  di  Monfalcone 
ed  aile  foci  delPIsonzo,  326. 

Suisse.  Lausanne.  Société  Yaudoise  des  Sciences  naturelles.  Bulletin 
de  la  —,  ?•  série,  t.  XI,  n!^  67  ;  1873. 

Ph.  de  la  Harpe.  —  Notice  géologique,  319. 


LISTE   DES   OUVRAGES 

REÇUS  mf  DOS  OU  m  échincb 

PAR   LA  SOCIÉTÉ  GÉOLOGIQUE  DE   FRANC 

du  5  mars  au  5  tnai  iS7S. 


1"  OUTItlGSS   NON   PÉRIODIQUES 

{tes  noms  des  donateurs  sont  m  italique:) 

Académie  royale  des  Sciaices,  des  Lettres  et  des  Beaux-Arîs  d» 
Beigique.  CenliËme  aDniversaire  de  fondation  de  1' — ,  2  wl.  gr.  tn-S"; 
Bruxelles,  1872. 

Âgasm  (AL).  Application  of  Phologri^hy  to  lUustntkms  of  NiUnl 
Hislory,  in-S»,  2p,,2  pi,... 

Barrande.  Syslcme  silurien  du  Centre  de  la  Bohême,  1"  partie. 
Recherches  paléontologiques.  Supplément  au  vol.I  {Trilobites,  CrUsUlc» 
divers  et  Poissons),  2voI.in-4*,  XXX-648  p.,35p!.;  Paris  et  Pragm, 
1872. 

Blidie.  Reports  oflhc  United  States  Commissioincrs  lo  ihe  Paris  uni- 
versaï  Kxposition,  1867,  ediied  by  — ;  tivol.  in-S";  Washingion,  1870 
{Gouvernement  des  États-Unis). 

Cottoau  (G.)  Paléontologie  française;  1"  série,  Animaux  inverté- 
brés. Terrain  jurassique,  23°  liv.,  Echinodermes,  f,  21-23,  pi.  63, 
86-96,  janv.  1873;  Paris,  chez  G.  Masson  {Comité  de  la  Pcdéonto- 
logie  française) . 

Delesse  et  de  Lapparent.  Revue  de  Géologie  pour  les  années  1869  el 
1870,  iQ-8\  186  p.;  Paris,  1873,  chez  F.  Savy. 

Fabre  (G.).  Matériaux  pour  servir  à  la  description  géologique  du  dépar- 
Icmenlde  la  Lozère,  in-S",  28  p.,  2  pL... 

Favre  (Alph.).  Cinquième  Rapport  sur  l'étude  el  la  conservation  des 
Blocs  erratiques  en  Suisse,  in-S",  12  p,,  Fribourg,  1873, 

Favre  {Érn.).  Note  sur  la  Géologie  des  Ralligstœcke  (au  bord  du  lac 
deThoune),  in-8°,  20p.,  1  pi.;  Genève,  1872. 

—  Sur  quelques  travaux  relatifs  à  uae  nouvelle  classification  des  Am- 
monites, in-8»,  20  p.  ;  Genève,  1873. 

Fachs  (C.  W.  C).  Guide  pratique  pour  la  détermination  des  minéraux 
par  le  docteur  — ,  traduit  de  l'allemand  par  A.  Guérout,  in-8°,  148  p.  ; 
Paris,  1873,  ches  F.  Savy. 


•^ 


WIOL.  iMb*  &  iuaiB^>%u.  4  ftïSi  su 


(Seirri^fout  (F»).  Étode  sur  les  Filtres  et  sur:  TEm  des  foatauies  de 
Toulouse,  m-8^  124  p.,  2  pi.;  Toulouse,  t873. 

Gatmard  (F.)>  Minéralogie  du  département  du  Puy-de-Dôme,  grand 
îa^»",  80  p.  x  P^iSi  i870,  chez.  Savy^. 

Jïaudr  (i^r*.  von}.  Znr  Ërinnerung.  an  W.  Haidinger,  m*4^,  Itt  p.  ; 

Hébert  {Ed.).  Ondulations  de  la  craie:  dans  te:  bassin  de  Paris,  in«-8% 
4Qrpu^ipl.;  Paria,  4875.. 

Jannettaz  (E'd,).  Sur  la  propagation  dela^dtaleurdansleaco^  cris-* 
talliate,  inrSP,  84p., 2  pi.;  Paris,  1873, cheL Gauthior-^illiira^ 

Kayser  (Em,),  Studien  aus  dem  Gebiete  des  Rheinischm  Devon.  III, 
Die  Fauna  des-RotkeisensteinsToa  Brilon  in  Westfiatlen.  —  (feue  FossHien 
aus  dem  Rheinischaik Devoo,  in-8^,  48  p.,  4  pi.  ;  Berlin,  1872. 

Laaptet(Bd.)  ot  Cbristy  (H.).  Rèliquiœ  AqHitanioœj  li**  lir.,  f.  X, 
Y,  ii-et»,  pi.  A.XXXniet  XXXIV  eiB  XIX  à^XXO-  in-4<»;  Londres, 
Paris,  Madrid;  New-York  et  Melbourne,  1873,'  obez  Baillière  {HT.L. 
Iartè0f. 

Lartet  (L.).  Essai  sur  la  Géologie  de  la  Palestine  et  des  contrées  aroi*' 
anantm,,  telks  qua^rÉgypte  et.rAiabie,  2p  paitie*,  faléofUèU)gie\  ia^"", 
9&p.r^pl«;'P^ris 

Lepic  et  Lubac  (/.  de).  Stations  préhistoriques  de  la-  vallée^ du  Rlidner 
en  Vivarais  :  Cbateaubourg et  Soyons,  in^"",  46  p.,  9  pi.  ;  Cbambéry, 
1872,  cbez  A.  Perrin. 

Mareschal  (Jules).  Rapport  fait  à  la  Société  académique  des  Hautes- 
Pyrénées*  a»  nom*  de  ses  délégués  au  Congrès  des*  Sociétés  savantes  (session 
de  1867),  in-8^  72  p.  ;  Paris^  1873. 

M^àiemiee  {EUkn.  von),  BetUpœgezurtopiseben  Gedogieder  A^^,. 
inr4?,  2ap,,  2  pK  ;  Vienne,  1871. 

—  Ueber  das  Belemnitiden-Geschloekl  AtêlaeûceraSf  Fr.  t.  HaueTi 
in-4^;  24  p.,  4  pi.  ;  Vienne.  l«7i. 

Panesœrse  {Ferd,).  Étude  sur  les  Pbospbates  de  cbaux  et  lea  Copro*» 
IMiescfossilés'ân  Var,  in'-8^j  32  p.,  10  pi.  ;  Draguignan,  1872^  dvez 
Latil. 

Penry  (J.^Bj.  Tbe  Eoowon  lamestcmeir  of  eastem  Massachusetts, 
în-8^,  8  p.;  Boston,  1871, 

Quetelet  (Ad.).  Académie  Royale  des  Sciences,  des  Lettres  et  des 
Beaux-Arts  de  Belgique,  Centième  anniversaire  de  sa  fondation  (1772r- 
Ï872).  Premier  siècle  deFAcadémie,  gr.  in-8**,  174  p.  ;  Bruxelles,  1872. 

—  Tablea,dfi  morlalké  et  leur  dévelc^pemeal,  in«4?,  40  p.  ;  ftrnrxdies, 
1872. 

BouviUe{de).  R^ponieihM^.tejbotepc.Bkichitîwrlesiq^^ 


t$  DORS.   —  3  HARS-Ii  UAI  1873. 

Terrains  jurassiques  supérieurs  du  déparlement  de  l'IIérauU,  p.  m-8', 
2  p.,  \  pi.;  Montpellier,  1873. 

Saporla  (le  comte  G.  de).  Paléonlologie  française;  2*  série,  Vcgélatu:. 
Terrain  jurassique,  lOMivr,,  Fougères,  t.  28-32,  pi.  61-70;  mars1873; 
Paris,  cheï  G.  Masson  {Comité  de  la  Paléontologie  française). 

Smyth{R.  Brpugh).  Victoriaii  Ëxhiliitiou,  1872,  Mining  and  mi- 
no'al  statistics;  with  Notes  on  tbc  Rock  formations  of  Victoria;  to  «hich 
is  added  a  Sketch  of  a  New  geological  Map  of  Victoria,  in-S",  120  p., 
une  carte;  Melbourne,  1872. 

Stoppani  (Anl.).  Klogio  di  Giambattisla  Brocchi,  in-S",  ^îp,; 
Bassano,  1873. 

Stur  (D.).  Géologie  derSteiermark,  gr.  in-8«,  XXXII-654p.,  1  l*- 
bleau,  2  pi.  ;  Gratï,  1871  {Société  géologique  de  Styrie). 

Trutat  [Eag.).  Remarques  sur  les  gisements  de  Chaux  phosphatée  des 
cantons  de  Saint-Aiiloain  et  de  Gaylus  (Tarn-et-Garonne);  —  Deuxième 
notesur  les  Dépôts  phosphatiis  du  Querej,  in-^",  8  p.;  Toulouse... 

Ulrich.  Contributions  to  the  Mineralogy  of  Victoria,  in-8%  32  p.; 
Melbourne,  1870. 

Zigno  {le  baron  Ach.  de).  Flora  fossilis  formalionis  oolithicœ.  Le 
Piaule  fossili  del  l'oolitc,  t.  H,  If"  iivr.,  f.  4  à  6,  pi.  XXVI-XXIX, 
in-4*;  Padouc,  1873. 

2"    OUVRAGES    PÉBIODÎOL'ES. 

France.  Paris,  Académie  des  Sciences.  Comptes-rendus  hebdomadaires 
des  séances  de  1—,  t.  LXXVI,  n"=  9  à  17  ;  1873. 

A.  liaudi'iinont.  —  Sur  l'origine  probuble  ia  pliosphates  fossiles  de  la  n^gioii  du 
Loi,  Gf:>. 

A.  Gaudry. — Fossiles  i]iialei»aii'cs  vecueinis  pii'  M.  Œlilert,  à  Louvei'né  (Mayenne), 
<Û7;  —  Gt^ologie  Un  mont  Li'bCron,  lUiXJ. 

Oi.  (irail.  —  Sur  rc\i»lencc  de  l'Iiimiiiie  pendant  l'époiiiic  gl.imiie,  en  Alsae e.  Gôd. 

Gui'ceix.  —  Sui'  un  gisctnenl  de  inaniinirijres  fuïsilej,  piès  de  Lapsistu  (Uacé- 
doinc),  T21). 

lli-ongniail,  —  Itappo]-!  sur  deux  Mémoij-ea  de  M.  TIenaiilt,  relatifs  à  dm  végélaux 
silicilii's  du  kTLMiii  li<iuilkrsiL)iét'ieurdes  enviiiins  d'.Vulun.  811. 

G.  fiilii'e.  —  Sur  Tàgc  dn  soul.iïomonl  du  .Monl-Uière,  «90. 

Gosselet  et  Dcrtaut.  —  Êtndn  sur  le  tnn'uin  l'ai'biinifi'rc  du  lias- Boulonnais.  909. 

E.  Rivièi'e.  —  Découverte  d'un  nouveau  squelette  humain  de  l'époque  paléolithique 
dans  les  cavernes  de  llaoussivItoussO,  1027. 

—  Annales  des  Mineri,  7"  série,  t.  Il,  2'  et  3°  Iivr.  {u°  et  6'  de  1872). 

Ein.  Dortnov. —  Relation  qui  e^islo  enlii;  les  inclinaisons  îles  diverses  branches 
d'une  mt^ïie  cducIil'  de  bouille,  1!33. 
Delcsse  et  du  Lajiparenl.  —  Revue  de  gifulogio  pour  les  années  1870  ci  1871,  3i3. 

—  Institut,  2"  Série,  1"  année,  n"^  10  à  18  ;  1873. 

—  Journal  des  Savants,  février,  mars  et  avril  1873, 


DOMS.  3  HAKS-S  VAI  4  873.-  SS 

—  Matériaux  pour  THistoire  primitive  et  naturelle  de  rHomme,  par 
MM.  Trutat  et  CaHailhac,  2°  série,  t.  III  (VIP  de  la  collection),  oc- 
tobre à  décembre  1874. 

Congrès  international  d'Anthropologie,  et  d*Archéologie  préhistorique.  Session  de 
Bruxelles  (suite),  520. 
Indes.  —  Paléontologie  quaternaire  de  la  Campagne  Romaine,  553. 

—  Id.,  2»  série,  t.  IV  (VIIP),  l'Miv.;  1873. 

Congrès  international  d'Anthropologie  et  d'Archéologie  préhistorique.  Session  de 
Bruxelles  (suite),  5. 

—  Revue  scientifique  de  la  France  et  de  TÉtranger,  2®  série,  2*  année, 
û*»*  36  à  44;  1873. 

—  Société  centrale  d'Agriculture  de  France.  Bulletin  des  séances  de  la 
—,  3*  série,  t.  VIII,  n^  3  k  5  ;  1873. 

—  Société  d'Anthropologie.  Bulletins  de  la — ,  2*^  série,  t.  VII,  4®livr.; 
1872. 

Hamy.  —  Sur  la  découverte  d'un  crâne  humain  dans  les  sables  quaternaires  de 
Brûx  (Bohème),  578  ;  —  Observations  à  propos  du  squelette  humain  fossUe  de  Men- 
ton, 589. 

Rivière.  —  Les  fouilles  des  grottes  de  Baoussé-Roussé,  584. 

—  Société  botanique  de  France.  Bulletin  de  la  — ,  t.  XIX,  comptes- 
rendus  des  séances,  n'*  3,  et  revue  bibliogr.,  D  ;  1872. 

—  Société  de  Géographie.  Bulletin  de  la  — ,  6*  série,  t.  Y,  février  et 
mars  1873. 

Amiens.  Société  linnéenne  du  Nord  de  la  France.  Bulletin  mensuel, 
n««  5  à 9;  1872-73. 

N.  de  Mercey.  —  Géologie  résumée  des  cantons  de  la  Somme  (suite),  66,  88,  116; 
—  Sur  le  bief  ou  argile  à  silex,  111. 
Cai'pentier.  —  Note  sur  la  carrière  de  St-Maurice,  90. 
Bdteux.^  De  Torigine  des  Rideaux,  121. 

Angers.  Société  d'Études  scientifiques  d' — .  Bulletin  de  la — ,  2*^  année; 
1872. 

Bouvet.  —  Note  sur  deux  espèces  minéralogiques  du  département  de  Maine-et- 
Loire,  176. 

Aqxerre.  Société  des  Sciences  historiques  et  naturelles  de  l'Yonne.  Bul- 
letin de  la—,  2«  série,  t.  VI  (XXVI*'),  2°  semestre;  1872. 

Dijon.  Société  d'Agriculture  et  d'Industrie  agricole  de  la  Côte-d'Or. 
Journal  d'Agriculture  publié  par  la  — ,  1873,  2®  trimestre. 

Doulevant.  Comice  agricole  du  canton  de — .  Bulletin  du  — ,  1873, 
n^2. 

Evreux.  Société  libre  d'Agriculture,  Sciences,  Arts  et  Belles-lettres  de 
l'Eure  Recueil  des  travaux  de  la  —,  ¥  série,  t.  I  ;  1869-1872. 

Grenoble.  Société  de  Statistique,  des  Sciences  naturelles  et  des  Arts 
industriels  du  département  de  l'Isère.  Bulletin  de  la  — ,  3*^  série,  t.  ITI 
(XIY");  1872. 

C 


Il  D(Mt.  -^  3  >At»'S  m  187S. 

L\'on,  CommisBion  m^lôèrtlogiiinp  dfl  — ,  XXVII' ann*;  1870. 

—  Miw^um  ilHUtnire  naïua'lle  rfe  — .  Archives  da  -^,  1. 1,  ï' 
2Mivr.;  1872-73. 
DnrroM  et  Lortft.  —  Éluilw  sur  la  suiion  préWstwlqtiê  de  SolirtW  (SwmMt- 
A.  Ùwanl.  —  Noté  sllr  l«  lirtrhm  dMeW.*»  dM  «itlrtml  *e  Bteiîa  fCoMé).  37. 


LortEl.  —  Étude  sur  le  LagMyt  rc ,  _„. 

Loi-tet  el  Cliantrt.  —  Éludes  laléoiitologtmics  dniis  le  biiatàa  du  lUiûne.  Pitwit 
rtaNitMRtiv,  ES. 

Rouen-  Société  des  Amis  àvs  Science»  naturelles  lic  — ,  8'  mmie, 
1"  ecmesire  ;  1872. 

Uoiitillici'.  —  Considi;  rat  ions  g^lQ([iquBs  sur  le*  Iraocs  les  jilus  anciennes  it 
nmmt  pt«hbtoi«iu«.  10}. 

Saint-F^llieniiL-.  Société  de  llndnStrie  minérale.  ÔuUdin  de  la  — , 
3'séHe.  t.  Il,  l"lîvr.;  1873. 

Toulouse.  Sonêlê  d'Histoire  naturelle  de  — .  Bulletin  de  la  — ,  t.  Vl, 
B"l«2;187a. 

G.  de  Malafossc.  —  ftechei'clips  sur  le  lins  de  In  région  de  Manejols  (Loiùf*).  l. 
Trutal,  —  Ftemarques  sur  les  gisemeDU  de  chaux  pluisphalée  «lc«  cantons  de  Si^ 

Anlooin  et  de  Caylus  (Tarn-et-Goi-ooiie),  73,  ^^M 

-.I(I.,t.  VH,  nM;  1873.  ^M 

11.  Magnan.  —  Coupe^i  dans  la  partie  centrais  d«e  Pyrénfes  Crançalseei  37.       ^^| 
Valenciennes.  Sociélé  d'Agriculture,  Sciences  et  Arls  de  Pitfrofldissv* 

ment  de  — .  Revue  agricole,  induslrielte,  littéraire  et  artistique,  t.  XXNT. 

n°M  et  2;  1873. 
Allcnifigne.  Berlin.  Aksdeinie  diT  Wissenscliaften  7u — .  Monatsbc- 

riclit  der  K.  Prcussi-;clieri  — ,  déc.  1872. 
—  Geolo<;i<ch!!n(ii;selUcli;ifl.  Zeitschrifl  der  Dwilschen  — .  I,  XXIV, 

n''3;  1872: 

G,  Tlosp.  —  l'el»r  ein  (îi'osses  GMnilKPSi'liiolie  ans  Piimmcrn,  nclist  einigen  Be- 
mei'kiinguii  iielici-  die  Ei  ut  lie  ri  un  g  dei-  Tratlijle  in  HumboldlV  Kosinos.  11'.). 
A.  Sadebc'k.  —  l'elier  FaldcJ-/  ami   seine  iTBelmirssi;;en  Veiwaclisuniren.  i27. 

E.  Ludivi);.  —  L'el)er  die  l'beiiiisclie  Koiiiiel  des  Epiilots.  iCj. 

Anriini.  —  L'eberdcnCo'leiiliii  vonltDilei-sdrii-rund  Mokkatim.  i77;  —  T'eljerdcn 
Ëinlluss  isjinnrplier  Deimcngangcn  .luf  dii-  Ki'T:.lallg;c:<t:>ll  des  Cadt-sliit..  ttlt. 

Si-acchi.  —  DurrliSabliin:itloneiil>tniiaeiti>Miuei';aion,  t)CM>lu<-h1el  Wi  dpi»  .\us- 
braeli  des  Vesuvs,' .*iiiil  1872,  VJH;  —  VoiIicliHko  Noli;pn  iiebor  die  bei  dem  Yesu- 
ïaiisln-upli,  April  LH7'2,  ([crundencti  îlinci'alieii,  505;  —  llrbiT  den  l-'rsprting  der  vul- 
i-aniaclieii  Asclie,  Ô15. 

VogeUaiig,  —  Ueber  die  Systeinatik  der  Gcslcm^lchre  iiiid  dio  Kiitlieiliiiii;  der 
gemenglen  !»ilika1gcileiiie,  riU7. 

IlaninieUhei'B.  —  L'eber  die  clieiniscbc  Natur  der  Yesuvasthe  des  .\iisbruclis  von 
1872, 5W. 

Sl'ider.  —  Gneiss  inid  Granit  der  Alpen,  Wl. 

Trenkiior.  —  Dio  Jurascbichten  roii  Braïuscbe  AVester-CappeIn  und  IbbenbOhncr. 

F.  Hinmer.  —  Xlelier  das  Voikoinmen  vou  Cul  m- Se  h  if  ht  en  mit  PocMoaomy»  St- 
htri,  auf  dem  Siidabliange  der  Sierrj  Morcna  in  dor  Provini  lluelva;  58&. 


Dresde.  Naturwissenschaftlichen  Gesellschaft  Isis  in  — .  SiUungs- 
Berichle  der  —,  1872,  n°*  10-12. 

Baltzer.  —  Ueber  seine  Gebirgsmonographie  der  Hochalpen,  143. 
Engelhardt.  —  Ueber  die  TeiliaeHlora  von  Goehren,  144. 

Geinitz.  —  Ueber  die  Inoceramen  des  Quaders  und  Plœners  im  ssechsischen  Hb- 
thalgebirge,  145. 

Gotha.  Mittbeilungen  aus  Justus  Perthes'  geograpbischer  Ânstalt  ueber 
wichtige  neue  Erforschungen  |tuf  dcm  Gesammtgebiete  der  Géographie 
von  D^  A.  Petermann,  t.  XIX,  n°»  2  et  3;  1873. 

Stuttgart.  Neues  JarbuchfUr Minéralogie,  Géologie  und  Paléonto- 
logie, 1873,  nM. 

£.  von  Eichwald.  —  Ein  paar  Worte  ueber  Trilobiten-fusse,  Fûhler  und  Taster,  1. 

Geinitz.  —  Ueber  Inoceramen  der  Kreideformation,  7. 

Frenzel.  —  MineralO)(isches,  23. 

Jentzâch.  —  Ueber  die  Ur:»achen  der  Eiszeit,  28. 

Streng.  —  Ueber  den  Kreislaui'  der  StoCfe  in  der  Natur,  33. 

Alsace.  Mulhouse.  Société  industrielle  de  — .  Bulletin  de  la  — -, 
t.  XXm,  fév.  et  mai  1873. 

Autriche.  Vienne.  GeologischenReichsanstalt.  Jahrbuch  der  K.  K.*— , 
t.  XXn,  n^l  à  3;  1872. 

Ton  Beust.  —  Die  Zukunfl  des  Metallbergbaues  in  Oesterreich,  1  ;  —  Ueber  die 
Sireichungslinien  der  Hauptgangzûge  in  den  nichtungarischen  Laendem  der  oester- 
D^cliischen  Monarchie,  143. 

Von  Hauer.  —  Die  Eisenstein-Lagerstâetten  der  Steyerischen  Eisen-Industri«- 
GeseUschaft  bei  Eiienerz,  28  ;  —  Geologi^icbe  Uebersichtskarte  der  œ;»terreichischen 
Monarchie  (Blatt.  IX,  XI  und  XII)  149. 

HeUe.  —  Geologische  imd  palseontologische  Mittbeilungen  aus  dem  sûdlichen 
Theil  des  Banater  Gebirgastockes,  35;  —  Das  Gebirgsland  siidiich  Glina  in  Croatien, 
ein  geologischer  Bericht,  253. 

Posepay.  —  Uber  Dislocationen  im  Pribamer  Erzrevier,  229. 

Schrœckenstein.  — Vom  Czipka-Balkan,  2^. 

Niedzwiedzki.  —  Aus  den  Tiroler  Centralalpen,  242. 

Feistmantel.  —  Beitrag  zur  Kenntniss  der  Ausdehnung  des  sogenannten  Nyraner 
Gasschiefers  und  seiner  Floi'a,  289. 

Th.  Fi^chs. — Ueber  eigenthu ml iche  Stœrungen  in  den  Tertiaerbildungen  des  Wiener 
Beckens,  und  ûber  eine  selbstœndige  Bewegung  loser  Terrainmassen,  309. 

Mineraloffisdie  MiUheilung^n,  —  Webs;ky.  — Ueber  den  Axinit  von  Striegau  in 
Schlesien,!;  —Ueber  das  Vorkommen  von  Kalkspath  in  den  Drusenraûmen  des  Granits 
von  Striegau  in  Schlesien,  63. 

Brezina.  •—  Krystallographische  Studien  an  Wiserin,  Xenotim,  Mejonit,  Gyps, 
Erythrin  und  Simonyit,  7;  —Ueber  die  Symmetrie  der  Pyiitgruppe,  23 ,  —  Entwicktlung 
dar  Hauptsàtze  der  Krystallographie  und  Krystallphysik,  125. 

B^banek.  —  Zur  Paragenese  der  Pribamer  Mineralien,  27. 

Exner.  —  Chemische  Untersuchuiig  des  Meteoriten  von  Gopalpur,  41. 

Inostranzeir.  —  Untersuchungen  von  Kalksteinen  und  Dolomiten  als  Beitrag  zur 
Kointniss  des  Metamorphismus,  45; —  Ueber  die  Mikrostructur  der  Vesuv-Lava  vom 
September  1871,  Mârz  und  April  (letzte  Eruption)  1872, 101. 

Scbr^uf.  '—  Kupfer  von  Wallaroo,  53  ;  •—  Ghalkolith  und  Zeunerit,  nebst  Berner- 
kungen  iiber  Walpurgin  und  Trcegerit,  181. 
.  Petersen.  —  Guadalcazaht,  ein  neues  Minerai,  69. 

Helmhacker.  —  Beobachtungen  an  Baryt,  Pyirhotin,  Gold  und  Fluorit,  71. 


36  nous.  —  3  MAfts-fi  mai  4673. 

TM-hermak.  —  Die  Metcorilen  *-oii  SbiniMni.  Corstantînopcl,  Shergollr  Bnd 
Co[mlpiir,83;  —  FelsaHe»  ïusdein  Kaiikanu»,  tOT;— Uîc  UetcofilLii  il«a  K.  K.  nb. 
Mmcuma  am  1"  Oct.  1872.  1(h. 

Rumpf.  —  l'eber  âtn  Kaluuil,  ein  neuK  Minerai  von  KaliiM>  HT. 

Niediwiediki.  —  B«ob>chtung«in  an  Lallingit,  Granat.  Clilorit,  161. 

Von  LâMuli.  —  Ueher  StauroUth.  173. 

I.udwiH.  —  L'eber  die  diemÎM.'lie  Formel  des  Epidot'Si  187. 

Nnliten  ;  Neti«s  Vorkommpn  TonSriieelit  i  —  Sahlit  vomUremer,  — !»iiu<n)iluri 
BoRinl  von  Stassfuil  i  —  Bcrgtryslalle  ïonderCrieswiesalpe.  Rauris;  —  Ber(tiT!iUD 
von  lldchnarr,  Raiiris;  —  Rerifkrjstall  vnn  Kils.  57;  —  Psendaïuarphnie  ti* 
Frieitck  ;  —  Der  Sulibacher  Scheelit;  —  Boraiil  vùn  Slassl'uil  ;  — Silbcr  von  Clapiap». 
113 1  —  Anata»  mil  RuUI  von  Raurisi  —  Adular-Albil  van  Sulibach;  —  Kalunil, 
Syngenit.  195. 

Analyten  a»B  dem  Labarntorium  des  H.  Pr,  Bauer;  OlivinreU  v(inKraubal(Sl#ier- 
mark),  Gabbro  von  Ralo  (Toscina),  Kupr^rglani:  vonCatamarra.  RrauneiieDslôuTiia 
Kstnenir,  von  Lholla,  vnn  Ruppsi'sdorr.  van  Jcsseney,  von  l'usla.  vun  Wral  (BaJimeti). 

Vcrhandiungcn  der  k.  l.  —,  1872,  n°'  1  à  13. 

VonlIoebsUUer.  — OrthoklasKrrsUUevon  Karlsbad.  1. 

Morawski.  —  Analyse  eincs  Kalksteins  von  limersehwand  bei  Hondsee.  3:  — 
UntcrsuchiinB  eîner  Braunkohie  von  Donawiti  boJ  K3i4sbad.  163. 

Von  MojsiMvics. —  Parallelcn  ïn  der  olieren  Tii^is  der  .\lpen.5-,  — Zur  Altcn- 
beatiintnung  der  kry^liUinischeu  Formatïonen  der  AJpen,  Û;  —  l'eber  ein  ent 
kiirxiich  au%eriindcne-s  iintei-es  Ce phalopodFn -Niveau  în  Muwhelkalk  der  AlpM, 
190;  —  Aus  den  vonirlberitisrbcn  Kalkalpen,  251  ;  —  Beilrœge  lur  Altersl«stiiainiiU{ 
einiger  Sclùerer-iind  Kalkfbnnatianen  der  ŒStliclien  Schweizer  Alpen.  %1. 

Fuchs.  —  Ueber  du  AuArcten  sogenannt  braiHKhtr  Faunen  in  marinen  Ablaf»- 
nuigen,  M  ;  —  Zur  Kiturgeschlfhte  des  Fljath,  23  ;  —  Ueber  das  Vorkommen  der 
Bnrhiopoden  in  der  Jeltwétt  und  in  frfiheren  geolo^schen  Perioden,  111. 

T.-rh(?i-m!ik-  —  IVber  die  Nalur  der  l.ava.  2.^. 

iilh:ilrlu'illollemiiamiin 
lia.  -210. 

IlioE^c-pnlrii-it;rl  iler 

he   PlelUitiB   der   Slaio- 
Tiiul.  '270. 
.1.>lk.irlPils.  G7. 
«l, 
Wa^sirleitunp,  6U  ;  — 


ilili'n!(iiniHtir>ii  lier  Conlial.iljK'ii.  7i^; 


mni>.se  voti 

Elrood 

i.i>d  AHii.111 

117;— N<i 

ICI  lilie 

KolilcMvor 

von  (ii'ossv 

ICf  ;  —  !).. 

Ciaphilvnr 

iin  l'Mleiil 

St>-iei'ti>arli 

,  W.I: 

—  Aiisdeiii 

11  Tbeilt 

der  lliikow 

Fis>'iii-r. 

—  Ifl 

er  priMiiali, 

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iliiltei-iingci 

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iilpa.  m  ;  - 

Krdbalin  aU  LV»a 

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11.  •». 

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liidlnenrhonp.  (itli 

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K:..;.val 

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pe  geologisi 

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1er  yfolo^i 

■lienlîr 

hanL'iihpit 

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poifs.  —  3  MAR^S  MAI  4873,  37 

Gûmbel.  —  Ueber  die  dactyloporenaehnlichen  Fossilicn  der  Trias,  91. 

Zirkel.  —  Ueber  prismatisii-te  Sandsteine,  92. 

Lenz.  —  Jura  Ablagerungen  an  der  scechsischs-bœhmischen  Grcnze,  92;  — Die 
Fniska  Gora,  250;  —  Neaer  Fund  von  Mammuthresten,  268. 

Boue.  —  Ueber  die  verbreitung  der  Thennal  wa»sser  zu  Vœslau  bei  Wien,  113. 

C.  von  Hauer.  —  Der  Eisenœuerling  vonNeu-Lublau,  117;  —  Untersuchung  einiger 
Spiegeleisensorten  von  Jauerburg,  189. 

Zittel.  —  Ueber  llébert's  l'étage  tithonique  et  la  nouifelle  école  allemande,  133. 

E.  Favre.  —  Berichtigung  in  Bezug  auf  meine  Arbeit  ûber  die  Molluskenfauna  der 
Kreide  von  Œstgalizien,    37. 

Haasler.  —  Ueber  Tiefbohrungen  in  der  Gegend  von  Jungbunzlau,  137. 

Wolf.  —  Ueber  den  Tunnel  durch  den  Arlberg,  138.  , 

Tietze.  — Die  Kohlenfoi-mation  bei  Pontafel  in  Kaei-nten,  142;  — Das  Gebirgsland 
sùdlich  von  Glina  in  Croalien,  172;  —  Ueber  die  fragUche  Stellung  der  Liasschiefer 
bei  Mehadia  in  Banat,  183;  — Ud)er  ein  Vorkommen  von  Fledermausguano  im  Graner 
Gebirge,  247  ;  —  Geologisc.he  Notiz  aus  der  Umgebung  von  Neutra  in  Ungam,  248. 

Von  Richthofen.  —  Ueber  den  chinesischen  Lœss,  154  ;  —  Reisen  in  China,  206. 

Moravirski  und  Schinnerer.  —  Analysen  von  vulcanischen  Producten,  160. 

Mertens.  —  Analyse  des  Wassers  vom  sogenannlen  Kalten  Brunnen  bei  Untei-ach 
ain  Attersee,  162;  — Analyse  eines  Anthracites  ausDietmannsdorfinSteiennarck,185. 

Slur.  —  Ueber  die  dyadische  Flora  der  Anthracit-lagerslœtten  bei  Budweis  in 
Bœhmen,  165;  —  Vorlage  der  Saûgethierrestc  von  Heiiigenstadt  bei  Wien,  168;  — 
'Ein  Bciti^g  zur  von  Richthofen'sçhen  Lœss-Theorie,  184;  —  Vorkommnisse  von 
Graphit  bei  Pistau  sûdwestlich  bei  Iglau  in  Maehren,  206  ;  —  Geologische 
Verhaeltnisse  des  Kessels  von  Idiia  in  Krain,  235;  —  Der  westliche  Theil  des 
Aufnahmsgebietes  am  Dniester  in  Galizien  und  Bukowina,  271. 

Posepny.  —  Das  Erzvorkommen  im  White-Pine  District  in  Nevada  und  Analogien 
desselben  in  Europa,  186. 

Brunner.  —  Magnet-Eisenstein  Vorkommen  in  der  Katastralgemeinde  Sonnberg  in 
Steiennark,  210. 

Feistmantel.  —  Ueber  fossile  Baumfarmreste  Bœhmens,  211;  —  Ueber-  das 
dyadische  Alter  der  Ablagerungen  bei  Budweis  und  Chobot,  213. 

Béer.  —  Bohrung  auf  Steinsalz  in  Bœhmen,  222. 

Laube.  —  Note  ûber  das  Auflreten  von  Baculitenthonen  in  der  Umgegend  von 
Teplitz,  232. 

Moser.,—,  Ueber  die  chemische  Zusammensetzung  der  im  faulen  Strich  des 
Dachschiefers  von  Kyowitz  vorkommenden  KnoUen,  233. 

Belgique,  Bruxelles.  Académie  Royale  des  Sciences,   des  Lettres  et 
des  Beaux- Arts  de  — .  Annuaire  de  T  —  ;  1872-1873. 
Bulletins  de  V  —,  2^  série,  t.  XXXl;  1871. 

Van  Beneden.  —  Les  Reptiles  fossiles  en  Belgique,  9  ;  —  Recherches  sur  quelques 
Poissons  fossiles  de  Belgique,  493. 

D*Omalius  de  Halloy.  —  Note  sur  les  qualités  de  nos  calcaires  «inciens  employés 
comme  pierres  de  construction,  33  ;  —  Note  sur  la  Formation  des  limons,  484. 

Dupont.  —  Obsen'ations  sur  la  Constitution  du  calcaire  cai^bonifère  de  la  Bel- 
gique, 147. 

De  Koninck.  —  Nouvelles  recherches  sur  les  Animaux  fossiles  du  terrain  carbo- 
nifère de  la  Belgique,  316. 

—  Id.,  %'  série,  t.  XXXII;  1871. 

Van  Beneden.  —  Les  Phoques  de  la  mer  scaldisienne,  5;  —  un  Sirénien  nouveau 
au  ten'ain  rupélien,  164;  —  les  Oiseaux  de  Targilc  rupélienne,  ^6. 

Dewalque.  —  Note  sur  les  Dents  de  poisson  du  dépôt  de  transport  de  la  Meuse  et 
de  ses  aHluents,  50;  —  Sur  quelques  fossiles  des  ardoises  coblenciennes  de  TAr- 
denne,  52. 

L.  L.  de  Koninck.  —  Recherches  sur  les  Minéraux  belges  (Bomite),  390. 


o 


SB  DOîra.  —  3  iiAtis-5  haï  1873, 

Malhei'be.  —  Nolo  sur  les  Cardiiiie.>;  reiifontrére  d.iiLs  le  bassin  liouiller  de 
LiÉgu,  375. 

—  Id.,  2*  série,  t.  XXXIII;  1872. 

Van  Benpilcn.  —  Sur  l'eiUlence  il j  Gypaète  dans  nos  cotitn'es,  IG;  — Sur  l,i dé- 
couverte d'un  Homard  Ibssile  dans  l'dTgile  de  Ruppdmonde,  316. 

Brùul  et  Coniet.  —  Notii^e  sur  la  l'a^iilioa  straligraphîqje  de^  lits  coqdlliei'»  iiOt 
le  terrain  hoiiillor  do  Hainaut,  31. 

L.  L.  de  KoiÙDi^k  et  DavreaK.  —  Recherches  aw  les  Minéraux  belges  (niche  gK- 
mtifËre  el  minéraux  cupriréves  de  S^iini-CluicaiO.  1^1. 

Dupont. —  Sjr  une  nouvelle  eiiplordlion  de^  cavernes  d'Engis,  50t. 

—  Id.,2'séric,  t.  XXXIV;  I87S. 

Van  Beneden.  —  Les  Baleines  fossiles   d'Anvers,  C;  —  Notice  sur  on  nouteaa 
poisïOii  du  terrain  laekenien,  t'iO. 
G.  Dowalque.  —  Un  Spongiaire  nouveau  du  système  eifelien,  23. 
Du  Bus.  ~  Maniniir^res  nouveaux  du  crog  d'Anvers,  491. 

Mémoires  de  I'—,  t.  XXXIX;  1872. 

r  les  animaux  fossiles  du  terrain  caib> 

Mémoires  couronnés  et  autres   Mémoires  publiés   par  !' — , 

l.  XXII;  1872. 

Conféilération  Argentine.  Buenos-Aires.  Museo  publico  de  — . 
Anales  del~,  l.  11,  iiv".  5  (11"  de  la  colleclion);  1873. 


Dnnemurk.  Cnpouliasuc.  Vitliinskabcrnes  Si-lskabs.  Del  K.  Ditnske 
naturvjdcnskabelige  oc;  iiiathetiialiskc  .M'handlins^rr,  t.  V[  ;  1837. 

Lund.  —  Om  lluler  i  Kiilkstoca  i  dot  Indre  af  lirasilien ,  ilcr  Tildecls  indeholde 
fotoile  Knoklei',  '207,  307. 

—  Id.,  L  Vil;  1838. 

Foreliaminer.  —  Om  de  Boniholmilié  Kulfoniiatioiier,  1 , 

Dd   K.   D.   —   Skriftcr.  NalurvidL'nskal)clij<  oç  liiiillinnatiA 

Afddins,  »•  série,  1,  V,  2"  partie;  iSlil. 

—  l'il-,  »  a'rie,  t.  IX.  n"  I  ii  ■'.;  1869-1870. 

OversiiiloviTdrtK.D.  — Forliandliiiitw,  1853:  1851:  1861: 

1868,  n"6;  1869,  n- 3  et  4. 

—  Id.,  1870. 

Stppiistnip.  —  Oin  S;iiiilïdi|;lipdoii  iticllem  Kjn'mpp-0\eu  iBus  primigeinus,  iioj.)  o; 
Lan,iot..,i'ldic  !■  ju-eskovc.  oy  uin  niiil-kjirrvei- inJv.ixtic  i  llïickiioklei-,  som  MinJii 
om  Sleu^ldeiprii  IbrïnlKPIser  al  de  vil  Je  IJvr.  lOTi  {résumé.  1  i). 

Espagne.  Madrid.  Revi:sl;i  initiera,  t.  XXlV,  n-  51G  à  .'V.S:  187;^. 

Iinn.  — ■l'Itima  Teoria  sobre  V,il,:aliPS.  145. 

États-Unis.  i^Am\\ùAs,v.  Muséum  of  comparative  ^icoto.^y .  at  tlanard 
Collège,  in  — .  Annual  report  of  tlie  Trustées  of  tbc  — ,  for  1 871 . 


DOITS,  -r  9  UiM^i  HAI  iS?3.  $9 

Nev-Haven.  The  American  Journal  ot  Science  and  Ails,  3^  sérk^ 
t.  V  (CV«),  no»  27  et  28,  mars  et  avril  4873. 

J.  D.  Dana.  —  On  Ihe  Glacial  and  Champlain  eras  in  New  England,  198. 

6.  W.  Ford.  —  On  some  new  species  of  Fossils  from  the  Primordial  or  Potediun 
group  of  Rensselacr  coanly,  N.  Y.,  211. 

Sterry-Hunt.  —  On  some  points  in  Dynaraical  Geology,  064. 

II.  D.  ïrving.  —  Note  on  the  Age  of  the  Metamorphic  Bocks  of  Portland,  Dodge 
county,  Wisconsin,  282. 

A.  W.  Chase.  —  On  the  Oregon  Borate  of  Lime  (Cryptomorphite?),  387. 

W.  D.  Moore.  —  On  Footprints  in  the  Garboniferous  rocks  of  Western  Pennsyl- 
vania,  292. 

0.  G.  Marsh.  —  Additional  Observations  on  the  Dinoceraia,  293. 

Grande-Brelngne.  Dublin.  Royal  —  Society.  The  Journal  ot  tbç — , 
t.  VI,  n"  2;  1872. 

HfiU.  T-  Notes  on  the^  HaamatUes  of  Count^i^^  of  Gavan  and  ^ngford,  217. 

Londres.  The  AtheuaBum,  n°»  2367  à  2375;  1873. 

Italie.  Florence.  R.  Comitato  geologico  d'  — .  BoUettino ,  1873, 
n°»  1  à  4. 

A.  Manzoni.  —  Il  jMonte  Titano  {territorip  délia  R^publlca  di  San-Marino),  i  suoi 
fosdili,  la  sua  età  ed  il  sno  «nodo  d'origine,  367. 

Segaenza.  — Studii  stratigrafici  sulla  formazionc  pliocenica  dell'  Italia méridionale, 
29;  —  Di  qualchc  corallo  paleozoico  deUe  Madonie  (Sicilia),  50,  8i. 

Gastaldi.  —  Cenni  sulla  geologia  délie  AlpcGozie,  45. 

Curioni.  —  Ricerche  geologiche  suUe  Rocce  sienitiche  (Tonalité)  dellu  catena  dell' 
Adan^lp  (pr^^yincia  (U  Bresda),  103. 

Java,  Amsterdam.  Jaarboek  van  het  Mijnwezen  in  Nederlandsch  Oost- 
Indie,  l^'année,  t.  II;  ig72. 

Batavia.  Genoolschap  van  Kmslen  en  Wetenschappen.  Notulen 
van  de  Algemeene  en  Bestuurs-Vergaderingen  van  het  B. — ,  t.  X,  n***  1 
à  3;  1872. 

Tijdschrift  voor  Indische  Taal-Land-en  Volkenkunde  uitgegeven 

door  het  B.— ,  t.  XVHlTn"'  5  et  6;  1$72. 

Verhandelingenvanhet— ,  t.  XXXVI;  1872. 

Pays-Bas.  Harlem.  Société  hollandaise  des  sciences  k  — .  An^jives 
néerlandaises  ies  Sciences  exactes  et  naturelles  publiées  par  la  — ,  t.  VH^ 
n«»  4  et  5;  1872. 

H.  Vogelsang.  —  Sur  les  cristallites.  Etudes  ci'istallogénétiques,  385. 

Russie.  Odessa.  Noworossiiskago  Obsczestwa  Estostisvwi^tet^i . 
Zapiski,  t.  I,  n°*  2  et  3;  1872  et  1873. 

1.  Ph.  Sintsov.  -^  Geolo^itcheakiei  otchei^^e  bessai^aMLDei  ohUisti,  369. 

St-Pétersbourg.  Académie  I.  des  Sciences  de  '— .  Bulletin  de  V  ~, 
t.  XVH;  1871-72. 

i.  F.  Brandt.  —  Ueber  eine  n^ ue  classification  der  Bartenwaie  (B^tUMmidfa)  mk 
Beo^eksichiiguDg  4er  untjargogaogepen  Gattungon  d^rselboi»,  413^  —•  Bqnohlt  i^ier 


DoisB.  —  5  iiAi-(6  irtH  1PT3. 


!r  l'iitersuchitii^n  ùber  die  ta»i- 


—  Id.,l.  XVIll,  no'  i  et  2;  1872, 


J.  F.  Brandt.  —  Ueber  die  Reste  einea  in  Itilifu  bal  Aqui  in  den  untcm  Schichien 
des  mitllorn  Mîocaeii  enldei-klen  jungen  Sqiolodon».  31  ;  —  Ueber  ein  igiviBai 
fo&siW  Vogelei  aus  dcr  Unigegend  von  Chei'son.  1IJ8. 

N.  von  Kolfscharow.  —  Ueber  A(1<?rkry<itatk  des  Mnlnrhits  nus  den  TurjÙBcbMi. 
Kuprcrgruben  im  Ui-al,  ll^j, 

Mémoires  de  I'-,  7'  série,  l.  XVII,  n"  1 1  el  12;  1871. 

-Id.,7»série,  t.  XVllI;  1872. 

M.  F.  Si-hmidt. '- WissPTiscbsitlidie  Resaltate  Atit  tur  AiiFïuchung  eints  angs- 
kJindigtenManimuthendavers  von  dei'  K  A.  derW.  ui  dcniinterenJeniaseiausgeaaDd- 
ten  Eipedition,  1. 

~  Id.,  7'sprie,  t  XIX;  18^2. 

H.  F.  Schmidt.  —  Tjebpr  die  Pelrefatten  dor  Krcideforiiiation  von  der  lucf 
Sachaliu,  m. 


I 


b» 


LISTE  DES  OUVRAGES 


REÇrS  EN  DO»  OU  8N  ÉCHANGE 


I 


PAR  LA  SOCIÉTÉ  GÉOLOGIQUE  DE  FRANCE 

du  5  mai  m   16  juin  1873. 


1°    OIVR.IGES    NON    PÉRIODIQCES. 

(Les  noms  des  tloiialcxis  soiil  en  iliih'qiic.) 

Ail}}iinistrnlio7i  mvnirijitite  de  lu  liiiclicllc.  Nolircs  liis 
les  Sod(i|és  ivs  LcUros,  Scioriirs  i-l  Ans  dt-  lu  lloclicll.-.  [i 
les  atispins  df  V  —,sr.  m-S'.  :WS  |i,  :  L;i  IlocWK-,  187:1 

Andrews;!;.  13.)  olGillRTl(\V.  lî.].  Slale  of  Oliio.  smm 
disirifl.  Mrtps  of  i;rinipi'd  scflioiis.  l>  cai-k'-;  ;  1871)  ■.Gouvr 
l'ÉMdObio). 

C'>pdli'ii.  Cnn^ri's  iiilornalioiial  d'.VrtlIimiKilii^ii'  cl  A 
prL'liisloriijues.  Coniptc-rcnd:!  de  la  îl'  s('<-;i(m  ii  ISolniiiuv 
iri--8',  X\XII-;i'.'f  p..  -lA  |)l.  :  lSoIoi;iic,   1873, 

ChnmI.nnt  de  livsnooiil  A.  de  .  Kliid.-s  i;c(il^iiii<iiii-s  Mir 
Rlu\iic  pi'iidiiiil  li's  pi'riodi's  Ici-liair.'.s  i-l  (jtJiili'rriairi'S.  I.i'ii 
lériodo  pluviaire,  1(1  déliigi'.  i;r.  iii-8',  iii0p.,7pl,,  I  carie: 


Inriqucs  > 

,1  i:n,l(i;i. 

mrmnil 

ArrlB'olo 

.    1871.  l 

l-  Var  fl 

IIS    lllllIS, 

Mit.  187 

•ONS.  —  5  iiAt*<6  JUIN  1873.  41 

Daubrée.  Discours  prononcé  aux  funérailles  de  M.  de  Verneuil,  le 
4  juin  1873,  in-4^  H  p.  ;  Paris,  1873. 

Dewalque  (6f.),  Un  spongiaire  nouveau  du  système  Eifelicn,  in-8°, 
4p.,  2  pi.  ;  Bruxelles,  1872. 

Gaud^y  (Albert).  Muséum  d'Histoire  naturelle.  Cours  de  paléontologie. 
Leçon  d'ouverture,  in-8°,  20  p.  ;  Paris,  1873,  chez  G.  Baillière. 

Lea  (haac).  Rectifications  of  T.  A.  Conrad's  Synopns  of  thefamily 
of  Naïades  of  Norih  America,  published  in  the  Proceedings  of  ihe 
Academy  of  natural  Sciences  of  Philadelphia,  feb.  1873,  2®  éd., 
in-8«  46  p.  ;  Philadelphie,  1872. 

Liais  (Emm.).  Climats,  géologie,  faune  et  géographie  botanique  du 
Brésil,  gr.  in-8**,  C40  p.,  1  carte  ;  Paris,  chez  Garnicr  frères,  1872. 

Loriol  (P.  de).  Matériaux  pour  la  Paléontologie  suisse,  6^  série, 
4*,  5®  et  6®  livr. ,  contenant  :  Deseripuon  des  Échinides  des  terrains 
crétacés  de  la  Suisse,  par  — ,  in-4'*,  f.  1  à  18,  pi.  I  à  XV;  Genève, 
Baie  et  Lyon,  1873,  chez  Georg  (M""^  veuve  Pictet). 

Lossen.  Ueber  den  Spilosit  und  Desmosit  Zincken's,  ein  Beitrag  zur 
Kenntniss  der  Contactmetamorphose,  in-8'*,  86  p.  ;  Berlin,  1872. 

Payot  {Venance).  Géologie  ou  Minéralogie  des  environs  du  Mont- 
Blanc,  ou  Statistique  des  terrains,  des  roches  et  des  minéraux  qui  consti- 
tuent les  massifs  de  montagnes  entre  les  bassins  :  du  Giffre  au  nord- 
ouest,  de  la  Dranse  au  nord-est,  de  la  Doire  au  sud-est,  du  Bonnant  au 
sud-ouest,  in-8**,  84  p.  ;  Genève,  Bàle  et  Lyon,  1873,  chez  Georg;  Paris, 
chez  F.  Savy. 

Robert  [Eug,).  Cailloux  roulés,  in-8%  4  p.  ;  Paris,  1872. 

—  Considérations  sur  la  Silice,  in-8**,  6  p.  :  Paris,  1872. 

—  Rapprochement  «ntre  les  dépôts  siliceux  de  Tlslandeet  les  meulières 
proprement  dites,  in-8°,  8  p. 

—  Soufrières  de  Krisivik  en  Islande,  in-8**,  4  p.  ;  Paris,  1873. 

—  Mélange  de  silex  taillés  et  non  taillés  sur  les  pentes  et  dans  les 
ravins,  in-8',  4  p.  ;  Paris,  1872. 

Scarabelli.  LaCroc^dei  Cappuccini  in  Imola,  in-8**,  12  p»  ;  Imola,  1873. 

2°  OUVRAGES  PÉRIODIQUES. 

france.  Paris.  Académie  des  Sciences.  Comptes-rendus  he')domadaires 
des  séances  de  V  —,  t.  LXXVI,  n«  18  à  23  ;  1873. 

Reboux.  —  Débris  de  VElephas  primigenius  trouvés  dans  le  terrain  quaternaire  des 
environs  de  Paris,  11  i5. 
De^doizeaux.  —  Rapport  sur  un  mémoire  de  M.  Fouqué  intitulé  :  Nouveaux  pro' 


Il  DOta.  —  5  iiAi-16  )uix1873.  H^^^^l 

tidii  d'aaatyit  taidiatt  du  rochti  el  leur  appliailion  aux  lavt*  de  la  itniin  in/lk^ 

jk  Saidoriit.  l'83. 

Si.  ïticiiiiier.  —  Déleimitmtiun  min^rslngiqiie  des  Holmidi^rcs  du  Mutéum,  Vft. 

l)e  Qualrtfages.  —  î\»i:es  liainAmen  ra^dlea  ;  ntce  de  CamUdt.  1;}I3. 

l'ouq.!^.  —  Rpsalt^U  ({^ncruui  de  rnnslvse  des  sources  gcyA^rtennes  de  IIIA  Ifi 
San-MigJfl  (Açore,).  l:ifil. 

Jaiineltiu.  —  Note  s>ir  un  sairote bibosique  de  plomb  de  l'Ârifge,  ItSO. 

PHimiéri.  —  Rcrherrhes  speclrosi-opiqdes  sur  les  fumerolles  de  l'éruplion  da 
Yiiâiivo  on  avril  1«T2  et  i^lut  art.içl  de  ci;  vokan,  li97. 

Cb.  Saint e^lair^'LloviUe.  —  ObserFution»  sur  ta  prochain cpbase  d'activité  probable 
du  Vésuve.  1  iS. 

£lle  ie  Beaumont.  —  Remarques  sur  les  id^«s  nouvelle*  înlrodiiites  par  M.  Ql 
Saiute-Claire-Ucvïlle  dam  U  théorie  dei  phéaoniÈnes  volcaniqiies.  1138. 

—  Annales  dw  Mines,  7'  série,  t.  III,  I™  livr.  ;  1873. 

E,  Bertrand.  —  Note  sur  U  forme  ori*laliine  du  leucopliane,  21 
Maliard  et  ruchs.  —  Nolei  l'ecueillies  dans  un  voyage  su  Chili,  «7. 

-—  iDSliltil,  nouvelle  smc,  1™  année,  n°*  19  ii  24;  1873. 

—  Jo'irnal  des  Savants,  mai  1873. 

—  Revue  sriontifiiiue  de  la  Francf  el  de  rÉlranger,  2«  série,  S" 
n-*  4bà50;1873. 

—  Soeiétéi'entralfld'A';ncnlture  de  France.  BnKetiii  desséa&oesdelâ — , 
3' série,  t.  VIU,D"5;  1873. 

p.  de  Gfuparin.  —  Sur  les  procMia  d'analyM  des  roiOiM.  et,  «■  panicoUer,  mt  h 
détennJnation  île  l'acide  ptiosphoriquo,  306;  —  Sur  l'analyse  et  sur  l'actioD  da  eaux 
Boulerrahies,  4B0. 

—  Société  de  Géographie.  Bullelin  de  la  — ,  avril  1873. 

Cannes.  Sodéto  dfs  Scii^nrcs  naliiHles  et  liisloriqncs,  dps  Letlres  et 
des  lîcanx-Arts  di'  —  i.'I  de  l'arrondiîi.semcnl  deGras.se.  Mémoires  de  la — , 
1,  III, n-2:  1873. 

V.m.  nivt^rc.  —  Ni)li><  .■Mr^iiles  d'un  M.'iomic  Mir  Ips  Cavernes  dps  Baoussé-lîonssf. 
dites  i;r.)tli..-  di-  ÏEoiilm.  et  -iir  un  .-rj-ieletl.'  liouMin  fo^sUe,  W. 

nnnkeri[iic.  S'iciélé  (l[]nlier([ih)ise  pour  l'enrnnraiJienienl  des  Sciences, 
des  Leimiset  des  Aris.  .Mémoires  de  la -,  I.  WI:'  1870-1871. 

Sl-Unentiii.  Sociélê  acadeniiijiie  des  Sdences,  Aris,  Belles- LetUes. 
Agriculture  et  industrie  de —.  3-  série,  t.  X:  1870-1872. 

A.  ['"errus.  —  Noli'-o((i''oloHi']iie  sur  la  lpiO]n'r;itiire  de  lu  roebe  d^is  la  galcnp  dc- 
Alpes  cottii'imcs.  dilo  vul),'.iiri'inetit  du  Moiit-Ceniï.  113. 

Toulouse.    Swiêlé  (rilistulre  naturelle  de  — .    Bullelin    de   la  — , 
6"anmr:f,  I  i  i.  18:  1871-1872. 
.rp.inlierniit.  —  Sur  r.MKicn  lit  de  lAyoul  ctlc  (luateinaii'o  des  bord,  de    la  Mmi- 

■niuire  des  boi-ds  de  la  Moiilnpe 
eti-.,  4(1);  —  Sir  les  roclieiophiliquei 
■  S,.r  les  basaltes  de  l'Ardêilv,  iJD; 
2.'i(>;  —  Sur  rorijline  des  phnsphales 
e  de  Dieupeiitale- "ititV 
■.,  -230. 
t  lot  phosphates  de   cliaux,  XtT;  -- 


^ 


TONS.  —  6  ifAi-16  JUIN  4873.  48 

Sor  un  échantillon  de  Riaprothine  de  Bcrgougnon  (Lozère),  2i6;  —  Sur  certaines 
pegmatites  et  tourmalines  de  TAriége,  2W;  —  Sur  l'origine  des  phosphates  du  Quercy, 
258;  —  Sur  divers  minéraux  à  base  de  lithine  de  Luchon  ,  259. 

G.  de  Malafosse.  —  Sur  les  basaltes  des  environs  de  Marvejols,  249. 

Gourdon.  —  Faune  de  la  grotte  de  Crjs^ol,  257. 

Regnault.  —  Explorations  dans  quelques  grottes  de  l'A^iége,  263. 

Allemagne,  Berlin.  Akadeniie  der  Wissenschaften  zu  — .  Mcwaals- 
bericht  der  K.  Preussischen  — ,  janv.  1873. 

Gotha.  Mittheilungenaus  J.  Perthes'  geographischer  Anslaltuber  wchtige 
ïieue  Erforschungen  auf  dem  Gesammtgebiele  der  Géographie  von 
D^  A.  Petermann,  t.  XIX,  ir  4  et  5  ;  1873. 

Belgique.  Bruxelles.  Société  malacologique  de  — .  Procès-verbaux  des 
séances  de  la —,  t.  H;  1873. 

Vincent.  —  Deux  gastéropodes  nouveaux  pour  la  faune  Bruxellienne,  Vf II  ;  —  Sur 
deux  fossiles  trouvés  dans  rétage  sjpérieur  du  système  Rupélien,  XXXV;  —  Deux 
espèces  nodvelles  du  Laekenien  de  Wemmel,  XLVIII. 

Thielens.  —  EIspéces  a  ajouter  à  la  faune  de  FoU-les-Caves,  XII. 

Nyst.  —  Espères  fossiles  recueillies  prè^  d'Antopol  (Volhynie),  par  M.  Desguin, 
XIX;  —  Sur  le  nom  de  la  n.immalite  du  Lœkenien  de  Laeken,^XII. 

Miller.  —  Sur  la  NummuUtes  planulata,  var.  A  minor,  XXI  ;  —  Sur  les  nummulites 
deLœken^XXXV. 

Van  denBrock.  —  Sur  la  nummulite  du  Laekenien  de  Lîeken,  XXIII;  —  Sur  la 
Nummulites  planulata,  var.  B.,  de  l'Yprésien  de  Saint-Josse-ten-Noode,  XXXV. 

Purves. —  Sur  la  géologie  de  l'ile  d'Antigoa,  XXVII. 

Lefèvre.  —  Deux  lamellibranches  nouveaux  pour  la  faune  du  système  tongrien, 
étage  inférieur;  un  gastéropode  nouveau  pour  la  faune  du  système  tongrien,  étage 
supérieur,  XLVII. 

Canada.  Toronto.  The  Canadian  Journal  of  Science,  LiteraUire  and 
History^  nouv,  série,  1.  XIII,  n''  6;  mai  1873. 

Chapman.  —  Analyses  of  canadian  minerais,  507. 

Espagne.  Madrid.  Revista  rainera,  t.  XXIV,  n*"  549  ;  1873. 

Etais-Unis,  Boston.  Academy  of  Arts  and  Sciences.  Proceedings  of 
tlie  Ainericiii  —  ,  t.  VIII,  f.  38  k  51  ;  1873-1872. 

Shaler.  —  On  the  geology  of  the  région  about  Richmond,  Va,  307. 

—  Society  of  Nalural  history.  Memoirsof  the —  ,  t.  II,  1"^  partie,  n°*  2 
et  3  ;  2«  partie,  n^  1  ;  1871—72. 

Proceedings  of  the  —,  t.  XIII,  f.  24  à  28  ;  1871 . 

Maack.  —  Geotogical  Sketch  of  the  Argentine  Republic,  417. 

—  Id.,t.  XIV,  f.  là  14;  1871-72. 

Hyatt.  — On  reversions  amongthe  Ammonites,  22;  —  On  the  drift  near  Salera, 
91  ;  —  On  the  Eoozonal  limestones  ofeastern  Massachusetts,  199. 
St.  Hunt.  —  On  the  Geology  of  the  virinity  of  Boston,  45. 
Perry.  —  On  the  glacial  period  in  New  England,  62,  68,  73;  —  On5co/i(W,  139. 
lackson.  •—  Glacier  theory  of  Drift,  65,  73. 
Pickering.  —  On  the  Drift  near  Salem,  91. 
Brigham.  7-  On  the  System  of  volcanoes  in  Mexico,  126. 
Bicknell.  ^^  On  a  fossil  tooth  of  Ceratodus,  189. 
Burbank.  —  On  the  Eoozonal  limestones  of  eastem  Massachusettn,  iOO, 


«i 


-  5  iiAi-16  jrn  (873. 


CoiumhiiR.  Gi^lo^ical  Survey  of  Oliio.  Ueporl  of  progress  in  1870. 
par/.  S.  Nmbnrij;  1871. 

New-Havcn.  Tlit;  .\,in -ricua  Journal  of  Science  and  Arls,  3*  série,  t.  V 
(CV°1,  n'39;  mai  1873. 

Le  Gante.  — '  On  snme  oF  tlie  an^-icnt  glauîert  ortbe  SieiTus,  335. 

J.  U-  DaiiB —On  Uie  Drigin or  Un.intitin»,  317. 

J.  CibdUD.  —  The  Suit  rlcpoiiU  ni'  We.tera  Ontnrb,  3Qâ. 

Cnbb,  —  Nolei on tite Ul ind  ol Ciial-m. 'm. 

Week.  —  Spergen  HiJI   i'iij=i1.  iilpiitilli>il  :m»irig  sjiepimeiw  fram  Idaho,  383. 

Ml'  r ii.-nTopic ItUmotids,  wiih  Ziituo»  «od 

■  ■     ■■  -.li.bniia.  38t. 

.   "iColoradn.fjae. 

-ipiiiail  SuciKiy  lidd  at — ,  for promotiug 
flho— ,  t.  XU.n"88;  1872. 

phn  Ibiinil  in  the  cretaceous  strate  of  Kansas 


Silliraan.  —  On  theprolnl 
Topax.  in  the  Snndaoï'hvili.i 

Hill.  —  PlelilblenJe  *iu\  i 

Manh.  —  Nnlife  urni^iv  i 
Philadolpliir  \'.r-h 
uscful  Knowli'  I 

Cope.  — Cal-il"^  .-■  1.  Il:' 
(eontiouatioD),  'i'u,  —  Un  .1  m-'v  l'<->l.idiiinte  D'an]  tho  Chalk  oF  Kansus.  ^108. 
the  Familica  of  FiaUei  ol'  the  l'i  Lt^ittoos  rorm»tiao  of  Kansas.  327  ;  —  On  BalhtiunleK 
«1  extinct  genus  a.'  Ung Jlales.  ilT;  —  On  ttra  iievv  Omilho^urians  rrom  Kansas,  (90; 
—  Adracriplion  ofthe  gênas  Prolotteiia,  aform  of  BïtinclTesliidinata,  i22. 

Lesley.  —  Noteon  a  fine  Upllirow Fault  at  Enibreeville Funui<;e  in  East  Teiuiessee. 
Mi. 

Grande- Brelarf ne.  Edimbourg.  Roval  Society.  ProcecdingsoFlhe — , 
l.  Vil,  n°8i;  1871-1872. 

Transadions  of  ihe  —,  t.  XXVI,  4»  partie  ;  1871-1872. 

Lotidres.  Asfincialion  for  thi>  .^tlvancemcnl  of   Sclfince.  Hcporl  oF  the 
\W  nuTlinj;  of  lli.'  Urilisli  —,  lu-ld  iil  K.liiilnirgh  in  Au;;usl     1871. 
i'fn<;pllv,  -  Scvcnth  rq-oit  .il'  llio  C.iininmco  l,.r  c\]>l<iriiii;  Ki'iitS  Gavera,  Dovom- 


■!  S,-,>ll,,nJ,  ■X\.  —  Il 


llie  rp]..'!- 


.■lil.nl,-.  JiiilioCuun 


DONS.  —  5  MAI-*  6  JUIN  A  873.  i5 

Gann.  —  On  the  Agency  of  the  altemate  Elévation  and  Subsidence  of  the  Land  in 
the  formation  of  Bouldcr-clays  and  Glaciers,  and  the  EiLcavation  of  Valleys  and  Bays, 
100. 

Henderson  et  J.  Brown.  —  On  the  âge  of  the  Felstones  and  Conglomérâtes  of  the 
Pentland  Hills,  101. 

Hull  et  Train.  —  On  the  relative  âges  of  the  granitic,  plutonic  and  volcanic  rocks 
of  the  Moume  Mountains  and  Slieve  Croob,  Co.  Uown,  Ireland,  101. 

Lapworthet  Wilson.  —  On  the  silurian  rocks  of  the  coimties  of  Roxburgh  and 
Selkirk,  103. 

Lapworth.  —On  the  graplolitesof  the  Gala  Group,  104. 

St.  Menteath.  —  On  the  origin  of  the  Volcanoes,  lOi.     • 

Miall.  —  Further  experiments  and  remarks  on  Contortion  of  Rocks,  106. 

Miller. — On  the  so-called  Hyoid  plate  of  the  Aslerolepis  of  the  Old  Red  Sandstone,  106. 

Milne-Home.  —  Conservation  of  Boaldei-s,  107. 

Moffat.  —  On  geological  Systems  and  endémie  disease,  107. 

Mûrie.  —  On  the  systematic   position  of  Sivatherium  giyanUum,  108. 

Peach.  —  Additions  to  the  list  of  fossils  and  localities  of  the  carboniferous  Formation 
in  and  around  Eduiburgh,  109. 

Symonds.  —  On  the  contents  of  a  hyiena's  Den  on  the  Great  Doward,  Whitchurch, 
Ross..,  109  ;  —  On  a  new  Fish-Spine  from  the  Lower  Old  Red  Sandstone  of  Hay, 
Breconshire,  110. 

Thomson.  —  On  the  stratified  rocks  of  Islay,  110. 

Williamson.  —  On  the  structure  of  the  Diclyoxylom  of  the  Coal-measures,  111  ; — 
on  the  Classification  of  the  vascular  Cryptogamia,  as  affected  by  récent  discoveries 
amongst  the  fossil  plants  of  the  Coal-measures,  131. 

Woodward.  —  On  the  discovei7  of  a  new  and  vei-y  perfect  Arachnide  from  the 
Ironstone  of  the  Dudley  Coal-tleld,  112;  —  Relies  of  the  carboniferous  and  other  old 
Land-Surfaces,  113. 

Van  Beneden.  —  Sur  les  Chauves-souris  de  Tépoque  du  Mammouth  et  de  l'époque 
actuelle,  135. 

Flower.  —  On  the  relative  âges  of  the  Flint-and  Stone-implement  Periods  in 
England,  150. 

Moggridge.  —  On  Bones  and  Flints  found  in  the  Caves  at  Mentone  and  in  the  adja- 
cent railway  cutting,  155. 

Tumer.  —  On  human  and  animal  Bones  and  Flints  from  a  Cave  at  Oban,  Argy- 
leshire,  160. 

—  The  Athenaeum,  n^'  2376  à  2381  ;  1873. 

—  Geological  Society.  The  Quarterly  Journal  of  the — ,  t.  XKVIII,n°4, 
(112);  1872. 

Whitnell.  —  On  Atolls,  or  Lagoon  islands,  381. 

Dakyns.  —  On  the  glacial  phenoM  e»'a  of  the  Yorkshire  Uplands,  382. 

Mackintosh.  —  On  a  Sea-Coast  section  of  Boulder-clay  in  Cheshire,  388. 

Bleasdell.  —  On  modem  glacial  acùon  in  Canada,  392. 

Fisher.  —  On  the  phosphatic  Nodules  of  the  cretaceous  Rock  of  Cambridgeshire,  396. 

Johnson  SoUas.  —  On  the  Upper  Greensjmd  formation  of  Cambridgeshire,  397. 

Henderson.  —  On  Sand-pits,  M ud-di^c barges  and  Brine-pits  met  with  during  the 
Yarkand  Expédition  of  1870,  402. 

Boyd  Dawkins.  —  On  the  Cervidaî  of  the  Forest-bed  of  Norfolk  and  Surolk,  405;  — 
On  the  classification  of  the  pleistocene  strata  of  Britain  and  the  continent  by  means  of 
the  Mammalia,  410. 

Duncan.  —  On  TrO( hocyalhus  anylicus,  a  newspecies  of  Madreporaria  from  the  Red 
crag,  4i7. 

Lane  Fox.  —  On  the  discovery  of  palîpolithic  Implements  in  association  with  Elepfias 
primiyenius  in  thegravels  of  the  Thames  valley  at  Acton,  449. 

Biisk.—  On  the  Animal-remains  lound  by  Col.  Laiic  Fox  in  the  Ujgh-and  Low-Ter- 
race  gravels  at  Acton  and  Tumham  Green,  465. 


» 


ie 


DORS.  —  5  uki'i  6  rctN  (  873. 


TiJdeman.  —  On  Iha  évidence  for  llw  1ca-she«t  in  Nmh  Lu)ea*hirewid  «i 
puis  of  Yorksliira  sud  WeelmoislHnd,  47t. 
Ga>«li7.  —  On  the  Mammalin  ot  Ihe  UnH  ol  Paris  and  ils  Onlskirts,  VU. 
U'Orueta.  —  On  Ihe  geology  o(  thu  neigliboariiood  of  Mala|«,  49!l. 

—  Iil.,  l.XXIX,  n"1  (113):  1873. 

Gregory.  —  Repoi-t  on  thc  Tin  Diaca\ei'ies  in  Qne«nslan<l,  i. 

lilrk'h.  — Onsome  a(\iie  rci:enl  Tin-ore  Di»i«ïerie8  in  New-England,  New  South 
Walea,  5. 

SolldS  el  J.  Browne.  —  Oh  Ihe  inf  ludeil  Rock-fra ^meats  o(  lli«  Cambridge  Upper 
Ui'cenaand.ll. 

A.  Nicholson.  —  On  the  Geologj  or  Uie  Thunder-Bay  and  Shatjendowaxt  Mining  ■ 
distiicti  on  the  NorUi  Sliora  ot' Lake  Supciior,  16. 

Dawson.  — T)n  Ihe  l'elalions  o!  Die  luppostd  orbouiforous  Plimls  orBctr-ùlind 
with  Ihe  palijeuioii;  t'Iara  or  Noi-lta  Ameiii»,  2i. 

U'wHlwai'd.  —  Od  eocene  CriutaceB  Ccom  Porlamaulh,  ffî;  —  Ou  a  New  Trilobile 
lh>in  tlie  c^pe  Qf  Good  Hope,  31. 

Winlle.  —  On  a  etieiisive  Uindslip  al  Cl^orrhy.  Tosmimix,  33- 

LUcbs.—  On  thc  Ti'emadoi:  Roclu  in  the  Neiglibourhood  of  S<  David'*,  Soulh  W«lt9t 
aad  their  fbssil  (-ontenl9.  'SJ. 

Fisher.—  On  the  phosphalic Nodules  oriheci'elai^eous  rorks  of CanibridgMhir*,^ 

Sollas.  —  On  tlie  Vejilrieultlœot  l\ie  Caiabddge  Upper  Greeiuand,  63;  — On  the 
Coprotiles  oC  the  Ulipcr-Grtenaaud  formation,  and  on  Kliots,  ^6. 

Ueyer.  —  Furlber  Notes  on  the  Punl^ld  Sa<:tiau,  70. 


n 


ORDONNANCE  DU  ROI 


QUI   RECONNAIT 


LA  SOCIÉTÉ  GÉOLOGIQUE 

COMMB  ]£tABL1S SEMENT  D'UTILmî  PUBLIQUE, 
ET    APPROUVE    LE    RÈGLEMENT    DE    CETTE    SOCIl^T^ 


{Bulletin  des  Lois,  2*  partie  :  OrdonnaDces.  —  N*  155.  —  1"  section.  N'4162). 


Au  palais  des  Tuileries,  le  3  avril  1833. 

LOUIS-PHILIPPE,  Roi  DES  Français,  à  tous  présents  et 
à  venir,  salut. 

Sur  le  rapport  de  notre  Ministre  secrétaire  d'État  au 
département  du  Commerce  et  des  Travaux  publics  ; 
Notre  Conseil  d'État  entendu. 

Nous  AVONS  ORDONNÉ  ET  ORDONNONS  ce  qui  suit  : 

Article  1***^.  —  Le  règlement  joint  à  la  présente  ordon- 
nance de  la  Société  géologique  établie  à  Paris  est  ap- 
prouvé, et  ladite  Société  reconnue  comme  établissement 
d'utilité  publique. 

Art.  2.  —  La  Société  géologique  est  déclarée  apte  à 
posséder,  acquérir,  aliéner,  recevoir  des  donations  et 
legs,  après  en  avoir  reçu  l'autorisation,  conformément 
aux  dispositions  de  l'article  910  du  Code  civil. 


Art.  3.  —  Notre  Ministre  secrétaire  d'État  du  Com- 
merce et  des  Travaux  publics  est  chargé  de  l'exécution 
de  la  présente  ordonnance,  qui  sera  insérée  au  Bulletin 
des  lois. 

Signé  :  LOUIS-PHILIPPE. 

Par  le  Roi  : 
Le  Pair  de  France,  Ministre  secrétaire  d'État  au  dé- 
partement du  Commerce  et  des  Travaux  publics  : 

Signé  :  Comte  d'ÂRGOUT. 


RÈGLEMENT  CONSTITUTIF 


joint  à  V ordonnance  du  Roi  du  3  avril  4832. 


Article  P'.  La  Société  prend  le  titre  de  Société  géologique 
de  France. 

Art.  il  Son  objet  est  de  concourir  à  Tavancement  de 
la  Géologie  en  général,  et  particulièrement  de  faire  con- 
naître le  sol  de  la  France,  tant  en  lui-même  que  dans  ses 
rapports  avec  les  arts  industriels  et  l'agriculture. 

Art.  IIL  Le  nombre  des  membres  de  la  Société  est 
illimité. 

Les  Français  et  les  Etrangers  peuvent  également  en 
foire  partie. 

11  n'existe  aucune  distinction  entre  les  membres. 

Art.  rV.  L'administration  de  la  Société  est  confiée  à 
un  Bureau  et  à  un  Conseil,  dont  le  Bureau  foit  essentielle- 
ment partie. 

Art.  V.  Le  Bureau  est  composé  : 

D'un  président, 

De  quatre  vice-présidents. 

De  deux  secrétaires. 

De  deux  vice-secrétaires, 

D'un  trésorier, 

D'un  archiviste. 

Art.  VL  Le  président  et  les  vice-présidents  sont  élus 
pour  une  année; 


Les  secrétaires  et  les  vice-secrétaires,  pour  deux  an- 
nées; ™ 
Le  trésorier,  pour  trois  ans;                                         M 
L'archiviste,  pour  quatre  ans.  • 

Art.  vil  Aucun  fonctionnaire  n'est  immédiatement 
rééligible  dans  les  mêmes  fonctions. 

Art.  Vin.  Le  Conseil  est  formé  de  douze  membres, 
dont  quatre  sont  remplacés  chaque  année. 

Art.  IX.  Les  membres  du  Conseil  et  ceux  du  Bureau, 
sauf  le  président,  sont  élus  à  la  majorité  absolue. 

Leurs  fonctions  sont  gratuites. 

Art.  X.  Le  président  est  choisi,  à  la  pluralité,  parmi 
les  quatre  %ice»p résidents  de  l'année  précédente. 

Tous  les  membres  sont  appelés  à  participer  à  son  éle&- 
tion  directement  ou  par  correspomlance. 

Art.  XI.  La  Société  tient  ses  séances  habituelles  à  Paris, 
de  novcndjre  à  juillet. 

Abt.  XII.  Clia(iue  année,  de  juillet  à  novembre,  la 
Société  tiendra  une  ou  plusieurs  séances  extraordinaires 
sur  un  des  points  de  la  France  qui  aura  été  préalable- 
ment déterminé. 

Un  Bureau  sera  spécialement  organisé  par  les  membres 
présents  à  ces  réunions. 

.\rt.  Xlll.  La  Société  contribue  aux  progrès  de  la  Géo- 
logie par  des  publications  et  par  des  encouragements. 

Art.  XIV.  Un  Bulletin  i)ériodique  des  travaux  de  la 
Société  est  délivré  gratuitement  à  chaque  membre. 

Art.  XV.  La  Société  forme  une  bibliothèciue  et  des 
collections. 


Art.  XVI.  Les  dons  faits  à  la  Société  sont  inscrits  au 
Bulletin  de  ses  séances  avec  le  nom  des  donateurs. 

Art.  XVII.  Chaque  membre  paye  :  1^  un  droit  d'en- 
trée ;  2^  une  cotisation  annuelle. 

Le  droit  d'entrée  est  fixé  à  la  somme  de  20  francs. 

Ce  droit  pourra  être  augmenté  par  la  suite,  mais  seu- 
lement pour  les  membres  à  élire. 

La  cotisation  annuelle  est  invariablement  fixée  à 
30  francs. 

La  cotisation  annuelle  peut,  au  choix  de  chaque  mem- 
bre, être  remplacée  par  une  somme  de  trois  cents  francs 
une  fois  payée  (l). 

Art.  XVIII.  La  Société  réglera  annuellement  le  budget 
de  ses  dépenses. 

Dans  la  première  séance  de  chaque  année,  le  compte 
détaillé  des  recettes  et  dépenses  de  Tannée  sera  soumis 
à  l'approbation  de  la  Société. 

Ce  compte  sera  publié  dans  le  Bulletin. 

Art.  XIX.  En  cas  de  dissolution,  tous  les  membres 
de  la  Société  sont  appelés  à  décider  sur  la  destination 
qui  sera  donnée  à  ses  propriétés. 

(1)  Voir  ci-dessous  le  Décret  du  12  décembre  1873. 


DÉCRET 

^■1  )kBl*rlB«  la  MMlUcatUB  ■!■  iMkradrmpbc  »  *K  l'article  X*U 


Le  Phésiosxt  de  la  République  Française,  ^^ 

Sur  le  rapport  du  Ministre  de  rinstniction  publique, 
des  Cultes  et  des  Beaux-Arts, 

Vu  la  délibération  de  la  Société  géologique  de  France, 
en  date  du  20  novembre  187 1  ; 

Vu  la  demande  formée  par  cette  Société  à  l'effet  d'être 
autorisée  à  modifier  le  paragraphe  5  de  l'article  17  de 
son  règlement  constitutif  ; 

Le  Conseil  d'État  entendu,  ^M 

Décrète  :  ^M 

ÂfiTicLE  l'^  La  Société  géologique  de  France  est  au- 
torisée à  remplacer  le  paragraphe  5  de  l'article  17  de 
son  Règlement  constitutif,  ainsi  conçu  :  i  La  cotisation 
»  annuelle  peut,  au  choix  de  chaque  membre,  être  rem- 
»  placée  par  une  somme  de  trois  cents  francs  une  fois 
»  payée  »,  par  le  suivant  :  «  La  cotisation  annuelle 
«  peut,  au  clioix  de  chaque  membre,  être  remplacée  par 
»  le  versement  en  capital  d'une  somme  fixée  par  la 
•  Société  en  assemltlée  générale.  » 

Art.  2.  Le  -Ministre  de  l'Instruction  publii^ue,  des 
Cultes  et  des  Beaux-Arts  est  chargé  de  l'exécution  du 
présent  décret. 

Fait  à  Versailles,  le  13  décembre  1873. 

Siyné  :  M^  de  MAC-MAHON. 

Par  le  Président  de  la  République, 

Le  Ministre  de  Tlnstruction  publique,  des  Cultes  et 
des  Beaux-.4.rts, 

Signé  :  de  FOURTOU. 


HÈ6LËMËNT  ADMINISTRATIF 


DE  LA 


SOCIÉTÉ  GÉOLOGIQUE 

DE  FRANGE 

Revisé  dass  les  séances  des  20  BpveiiU>re  et  4  décentre  1871  et  22  janvier  1^2  (Ij 


CHAPITRE  PREMIER. 

CONSTITUTION  DE  LA   SOCIÉTÉ. 

Article  !•'.  I.  La  Société  prend  le  titre  de  Société  géologique  de 
France, 

2.  II.  Son  objet  est  de  concourir  à  Vavancement  de  la  Géologie  en 
général,  et  particulièrement  de  faire  connaître  le  sol  de  la  France, 
tant  en  lui-même  que  dans  ses  rapports  avec  les  arts  industriels  et 
l'agriculture. 

3.  III.  Le  nombre  des  membres  de  la  Société  est  illimité. 

Les  Français  et  les  Étrangers  peuvent  également  en  faire  partie, 
n  n'existe  aucune  distinction  entre  les  membres, 

4.  Pour  faire  partie  de  la  Société,  il  faut  s'être  fait  présenter  dans 
une  de  ses  séances  par  deux  membres  qui  auront  signé  la  présenta- 
tion, avoir  été  proclamé  dans  la  séance  suivante  par  le  président,  et 
avoir  reçu  le  diplôme  de  membre  de  la  Société. 

5.  Le  diplôme  est  signé  par  le  président,  le  secrétaire  et  le  trésorier, 
et  porte  le  sceau  de  la  Société. 

6.  Le  trésorier  ne  remet  le  diplôme  qu'après  l'acquittement  du  droit 
d'entrée. 

CHAPITRE  II. 

ADMINISTRATION  DE  LA  SOCIÉTÉ. 

Art.  7.  IV.  L'administration  de  la  Société  est  confiée  à  un  Bureau 
et  à  un  Conseil,  dont  le  Bureau  fait  essentiellement  partie, 

(1)  Les  articles  en  caractères  italiques  sont  ceux  du  Règlement  constitutif  ap- 
prouvé par  l'Ordonnance  du  Roi  du  3  avril  1832,  et  auxquels  la  Société  ne  peut 
apporter  de  modification  qu'avec  une  autorisation  accordée  par  décret  rendu  en 
Conseil  d'Ëtat.  Le  numéro  en. chiffres  romains  qui  se  trouve  en  tête  de  chacun  d'eux 
est  celui  de  leur  série  particulière  dans  ce  Règlement  constitutif. 


8.  Vif.  Aucun  /bnelionnaire  n'est  immédiatement  rééligible  dam  la 
mêmes  fonctions. 

9.  Le  président  sortaut  ne  peul  être  immédlatemeut  élu  TÎce-pré- 
sidunt. 

10.  IX.  Les  membres  du  Conseil  et  ceux  du  Bureau,  sauf  le  préàdent, 
sont  élus  à  la  majorité  absolue. 

Leurs  fonctions  sont  gratuites. 

11.  L'élection  de  chaque  ordre  de  foiictiomiaires  se  fait  au  scrutin 
secret,  sur  un  seul  bulletin,  et,  s'il  est  nécessaire,  au  moyen  de  trois 
tours,  dont  le  troisième  est  de  ballottage;  et  dans  ce  cas,  à  égalité  de 
voix,  le  plus  âgii  l'emporte. 

12.  Aucune  décision  administrative  ne  peut  Être  prise  par  la  Société 
lorsque  le  nombre  des  membres  présents  est  moindre  que  le  quart  de 
celui  des  membres  l'ésidaat  à  Paris. 

CHAPITRE  111. 
nu  BiinE.\u. 

Art.  13.  V.  Le  Bureau  est  composé  : 
D'un  président. 
De  quatre  vice -présidents. 
De  deuw  secrétaires, 
De  deux  vice-secrétaires. 
D'un  trésorier. 
D'un  archiviste. 

14.  VI.  Le  président  et  les  vice-présidents  sont  èîus  pour  une  année; 
Les  secrétaires  et  vice-secrétaires  pour  deux  années  ; 

Le  trésorier  pour  trois  ans  ; 
L'archiviste  pour  quatre  ans. 

15.  X.  Le  président  est  choisi  à  la  jdiiralité  }}armi  les  quatre  iîm- 
présidciUs  de  l'année  précédente. 

Tou.1  les  membres  sont  appelés  à  participer  à  son  élection,  direcie»u'-il 
ou  par  correspondance. 

10.  Pour  l'élection  du  président,  tout  membre  qui  ne  peut  assister 
à  la  réunion  électorale  doit  envoyer  au  secrétaire,  avant  la  première 
séacice  de  janvier,  son  sulTragG  iitdividuel,  dans  un  bulletin  caclieté 
et  entériné  dans  une  lettre  si^'uéu  de  lui. 

Ce  bulletin  ne  peut  être  ouvert  qu'au  moment  du  dépouillement  du 


J 


17.  t'n  des  secrétaires  est  particulit 
avec  ri:^tranf,'er. 

18.  I,e  secrétaire  |iour  la  France,  ou. 


renient  élu  pour  correspondre 


;    IX    

secrétaires  ou  le  secrétaire  pour  l'Étranger,  rédige  les  procès-verbaux 
des  séances  de  la  Société  et  du  Conseil,  dirige  la  publication  du 
Bulletin  et  l'impression  des  Mémoires,  et  en  général  toutes  les  publi- 
cations scientifiques  ou  administratives  de  la  Société,  sous  la  surveil- 
lance des  commissions  d'impression  dont  il  fait  nécessairement  partie. 
Il  dirige  la  correction  des  épreuves. 

Les  auteurs  ont  un  délai  de  huit  jours  pour  la  correction  de  leurs 
épreuves.  Ce  délai  expiré,  le  secrétaire  passe  outre. 

19.  Sous  la  direction  du  président,  le  secrétaire  correspond  avec 
toutes  personnes  en  France  pour  ce  qui  concerne  les  travaux  et  les 
affaires  de  la  Société  autres  que  les  affaires  de  finance,  convoque  la 
Société,  le  Conseil  et  les  Commissions  quand  besoin  est,  prépare  les 
ordres  du  jour  et  veille  à  l'exécution  du  règlement. 

20.  L'archiviste  est  chargé  de  la  garde  des  propriétés  de  la  Société  ; 
il  en  dresse  un  inventaire. 

Il  a  sous  sa  direction  la  bibliothèque  et  les  collections;  il  en  forme 
des  catalogues,  et  il  tient  un  registre  des  manuscrits  envoyés. 

Enfin  il  a  sous  sa  garde  tous  les  documents  et  titres  appartenant  à 
la  Société,  sauf  ceux  dont  le  trésorier  reste  responsable. 

21.  Aucun  ouvrage  (livre,  carte  ou  brochure^  ne  pourra  être  con- 
sulté qu'au  siège  de  la  Société  et  dans  sa  bibliothèque. 

22.  Le  trésorier  est  chargé  du  recouvrement  des  sommes  dues  à  la 
Société,  et  des  sommes  provenant  de  legs  ou  donations. 

Il  tient  un  registre  des  recettes  et  des  dépenses,  que  tous  les  mem- 
bres ont  le  droit  de  consulter. 

23.  Le  trésorier  ne  peut  faire  aucun  emploi  extraordinaire  des  fonds 
de  la  Société  sans  une  délibération  spéciale  du  Conseil. 

CHAPITRE  IV. 

DU  CONSEIL  ET  DES  COMMISSIONS. 

Art.  24.  VIII.  Le  Conseil  est  formé  de  douze  membres,  dont  quatre 
sont  remplacés  chaque  année, 

25.  Le  président  convoque  le  Conseil  toutes  les  fois  que  les  affaires 
de  la  Société  le  demandent. 

Dans  tous  les  cas,  il  est  tenu  de  le  réunir  sur  l'invitation  signée  de 
trois  membres  du  Conseil. 

26.  A  chaque  réunion  du  Conseil,  ses  membres  constatent  leur  pré- 
sence par  l'apposition  de  leur  signature  sur  un  registre  spécial. 

Tout  membre  du  Conseil  qui  n'y  assiste  pas  pendant  trois  séances 
consécutives  est  censé  démissionnaire.  Après  avoir  été  averti,  il  est 
remplacé,  s'il  ne  présente  des  excuses  valables. 


27.  Le  Conseil  ne  peut  prendre  de  décisions  s'il  tie  réunit  au  moiRs 
sept  de  ses  nienibi'es. 

Suv  la  proposiiiou  de  trois  membres,  le  vote  peut  avoii  Jîeu  au 
scrutin  secret. 

28.  Sur  la  demande  de  trois  membres  du  Conseil,  il  peut  être  fait 
appel  à  la  Société  des  décisions  qui  n'auraient  pas  été  prises  aux  deux 
tiers  des  voix. 

29.  Les  procès-verbaux  des  séances  du  Conseil  doivent  être  trani- 
crits  3ur  un  registre,  coté  et  paraphé  par  le  secrétaire.  Us  doivent  être 
écrits  à  la  suite,  sans  aucun  blanc  ni  intervalle,  et  signés  par  le  pré- 
sident et  par  le  secrétaire  qui  a  tenu  la  plume.  Les  renvois  doivent 
Atre  paraphés,  et  les  mots  rayés  doivent  èlro  approuvés. 

30.  Le  Conseil  se  réunit  dans  la  derniëi-e  quinzaine  de  décembre 
pour  examiner  l'état  des  alTaires  de  la  Société,  et  nommer  la  commis- 
sion de  comptabilité  chargée  spécialement  de  vérifier  la  gestion  du 
trésorier,  et  la  commission  des  archives,  chargée  de  vérilier  celle  de 
l'archiviste. 

Ces  deux  commissions  ne  peuvent  être  composées  de  moins  de  Irots 
membres,  et  elles  font  leur  rapport  dans  la  dernière  séance  de  janvier. 

31.  Le  Conseil  élit  annuellement  ù  la  même  époque,  au  scrutin  se- 
cret, deux  commissions  permanentes  d'impression  :  l'une  pour  la 
publication  des  Mémoires,  composée  de  trois  membres,  et  l'autre  pour 
l'impression  du  Bulletin,  composée  do  cinq  membi-es,  auxquels  sont 
adjoints  de  droit  le  président,  les  secrétaires,  le  trésorier  et  l'arclii- 
vistc. 

32.  Les  membres  des  commissions  peuvent  êlrc  pris  iiidislinctemeiit 
dans  ta  Société  ou  dans  le  Conseil. 

33.  La  commission  de  publication  du  ihdktin  prononce  sur  l'inser- 
tion lexluolle  ou  par  extrait  ou  analyse,  dans  le  liuUctin,  des  mémoi- 
res ou  noies  lus,  et  des  comniuiiications  verbales  faites  à  la  Société. 
Elle  veille  ;'i  ce  <|u'il  ne  s'y  introduise  rien  d'étranger  k  l'intérêt  de  la 
scifnce. 

3'i.  La  commission  d'impression  des  Mûnioires  l'ait  les  rapports  qui 
lui  sont  demandés  par  le  Conseil  sur  les  maimscrits  dont  l'impression 
est  proposée.  Elle  veille  à  ce  que  les  auteurs  des  mémoires  admis  se 
rcnlerment  dans  les  limites  fixées  par  le  Conseil  pour  le  nombre  de 
Icuilles  de  texte,  le  nombre  et  l'iniporlunce  des  planches,  et  ft  ce  qu'ds 
n'y  introduisent  rien  d'étranger  à  l'intérût  de  la  science. 

3;J.  Dans  le  ras  où  l'un  des  membres  de  la  commission  d'impression 
des  Méiiioifes  aurait  lui-même  un  mémoire  en  cours  de  publication,  il 
ne  pourra  prendre  part  aux  travaux  de  celte  commission  tant  que  du- 
rera l'impression  de  son  travail.  Le  secrétaire,  qui  se  trouverait  dans  le 


^ 


XI   

méflie  cas^  sera  remplacé,  durant  ce  temps,  dans  celte  commission, 
par  l'un  des  vice-secrétaires. 

36.  Les  membres  sortants  des  commissions  d'impression,  après  trois 
ans  consécutifs  d'exercice,  ne  peuvent  être  réélus  immédiatement  mem- 
bres de  la  même  commission. 

37.  Tout  membre  d'une  commission  qui  n'a  pas  assisté  à  ses  réu- 
nions pendant  trois  séances  consécutives  est  censé  démissionnaire. 
Après  avoir  été  averti,  il  est  remplacé,  s'il  ne  présente  d'excuses 
valable». 

CHAPITRE  V. 

DE  L\  TENUE  DES  SÉANCES. 

Art.  38.  XI.  La  Société  tient  ses  séances  habituelles  à  Paris,  de  no- 
vembre à  juillet. 

39.  La  Société  se  réunit  deux  fois  par  mois.  II  y  a  par  exception 
trois  séances  dans  le  mois  de  janvier.  La  première  est  consacrée  spé- 
cialement aux  élections  pour  le  remplacement  des  membres  sortants 
du  Bureau  et  du  ConseiL 

Le  tableau  des  jours  de  réunion  est  imprimé  sur  la  couverture  du 
Bulletin. 

40.  La  Société  tient  une  séance  générale  annuelle  dans  la  semaine 
qui  suit  Pâques.  Le  jour  en  est  fixé  chaque  année. 

Cette  séance  générale  est  présidée  par  le  président  ou  un  vice-prési- 
dent de  l'année  précédente. 

Le  président  de  la  séance  donne  lecture  de  la  liste  des  membres 
décédés  pendant  l'année  de  sa  présidence,  et  les  personnes  qui  ont  été 
chargées  de  faire  des  notices  sur  ces  membres  les  lisent  à  la  réunion. 

41.  Les  membres  sont  convoqués  à  domicile  pour  la  première 
séance  de  novembre,  les  séances  d'élections  et  pour  la  séance  générale 
annuelle. 

42.  Pour  assister  aux  séances,  les  personnes  étrangères  à  la  Société 
doivent  être  présentées  chaque  fois  par  un  de  ses  membres. 

43.  La  présence  du  président  ou  d'un  des  vice-présidents,  assisté 
d'un  des  secrétaires  ou  vice-secrétaires,  suffit  pour  constituer  le  Bu- 
reau à  chaque  séance. 

En  cas  d'absence  du  président  et  des  vice-présidents,  le  trésorier  ou, 
à  son  défaut,  l'archiviste,  occupe  le  fauteuil;  et,  en  cas  d'absence  des 
secrétaires  et  vice-secrétaires,  le  président  du  jour  désigne  un  des 
membres  du  Conseil  pour  en  remplir  les  fonctions. 

En  cas  d'absence  de  tous  les  membres  du  Bureau,  les  fonctions  de 
président  sont  remplies  par  le  plus  âgé  des  membres  du  Conseil  pré- 
sents à  la  séance,  et  celles  de  secrétaire  par  le  plus  jeune. 


il.  Les  procès- vei'baux  des  séances  sont  rédigés  dans  l'inlervalle 
d'une  séance  à  l'autre. 

45.  Chaque  séance  commence  par  la  lecture  du  pi-ocès-verbal  de  ia 
séance  précédente  et  de  l'ordre  du  jour. 

Le  procès-verbal  de  la  séance  qui  précède  les  vacances  de  la  Société 
est  soumis  seulement  à  l'approbation  du  Conseil. 

Les  lectures  faites  par  les  membres  de  la  Société  ont  lieu  dans  l'or- 
dre de  leur  inscription,  et  les  communications  des  personnes  étrangË- 
rea  à  ta  Société  après  celles  des  membres,  saut'  le^  cas  d'ui'genc«  ;|ui 
seront  appréciés  par  le  Bureau. 

46.  Les  membres  de  la  Société  ne  peuvent  lire  devant  elle  aucun 
ouvrage  déjà  imprimé. 

47.  Les  membres  qui  ont  fait  des  communications  verbales  ou  pris 
part  aux  discussions  peuvent  remettre  des  notes  au  secrétaire  pour  !a 
rédaction  du  procès- verbal. 

48.  Aucune  communication  ou  discussion  ne  peut  avoir  lieu  sur 
des  objets  étrangers  à  ta  géologie  ou  aux  sciences  qui  s'y  ratlacheul. 

49.  Dans  les  séances  ordinaires,  il  n'est  question  d'aucun  objet  re- 
latif à  l'administration  qu'à  la  demande  du  Conseil. 

Toutes  les  observations  relatives  à  l'administration  sont  adressées 
par  écrit  au  président,  qui  en  réfère  au  Conseil  à  sa  plus  prochaine 
réunion. 

CHAPlTItE  VI. 

DES    llÉUMONS   EXrriAOlUHN.WiiES. 

AliT.  30.  XII.  Chaquemméc.  de  juillet  à  novembre,  Ja  Société  tiendra 
une  ou  j'iusieufs  séancex  extraordinaires  sur  un  point  qui  aura  été  préa- 
lablement déterminé. 

Un  Bureau  sera  spécialcriient  organisé  par  les  mcrnhrcs  présents  à 

Les  procès- verbaux  en  seront  dressés  par  le  secrétaire  de  la  session 
au  moyen  de  notes  fournies,  avant  la  séance  de  rentrée,  par  les  mem- 
bres ([ui  auront  pris  la  parole  dans  les  séances. 

Les  conqttes-rendusdes  réunions  extraordinaires  ne  comprendront 
pas  de  mémoires  étrangers  à  la  géologie  de  la  contrée  oîi  la  session  a 
lieu. 

"il.  Le  lieu  de  ces  réunions  est  indiqué  d'après  une  délibératiuu  du 
Conseil,  soumise  à  l'apiirobalioii  de  la  Société  dans  la  première  >i\>uir 
de  ianvier. 


—    XIII    

CHAPITRE  VU 

DES    PUBLICATIONS. 

Art.  52.  XIII.  La  Société  contribue  atix  progrès  de  la  géologie  par 
des  publications  et  par  des  encouragements. 

53.  XIY.  Un  Bulletin  périodique  des  travaux  de  la  Société  est  délivré 
gratuitement  à  chaque  membre. 

54.  Le  Bulletin  contient  les  procès-verbaux  des  séances  de  la  So- 
ciété, les  communications  diverses  qui  lui  ont  été  faites,  des  analyses 
d'ouvrages  étrangers  et  les  décisions  du  Conseil  qui  peuvent  être  d'un 
intérêt  général  pour  les  membres  de  la  Société,  le  tout  conformément 
à  l'article  33. 

55.  Il  est  imprimé  aux  frais  de  la  Société,  dans  le  format  in-8o.  Il 
peut  être  échangé  contre  d'autres  publications  scientifiques,  et  ne 
peut  être  vendu  aux  personnes  étrangères  à  la  Société  qu'au  prix  de 
la  cotisation  annuelle. 

56.  Le  Bulletin  parait,  autant  que  possible,  au  commencement  de 
chaque  mois,  de  décembre  à  juillet,  par  cahier  de  trois  feuilles  au 
moins. 

57.  Les  mémoires,  notes  ou  extraits  lus  à  la  Société,  de  même  que 
les  observations  verbales  rédigées  ensuite  par  leurs  auteurs,  doivent 
être  remis  au  secrétariat  dans  la  quinzaine  qui  suit  la  séance  où  la 
communication  a  été  faite.  A  défaut  de  remise  dans  ce  délai,  il  est 
passé  outre  à  l'impression  du  Bulletin,  et  ces  mémoires,  notes  ou 
extraits  prennent  un  rang  de  publication  postérieur. 

Le  secrétaire  indiquera  en  tête  de  chaque  note  imprimée  la  date  de 
la  remise. 

Il  ne  pourra  être  accordé  à  chaque  membre  que  deux  feuilles  d'im- 
pression au  plus  pour  chacune  de  ses  communications,  et  quatre  feuil- 
les pour  l'ensemble  de  celles  qu'il  fera  dans  l'année. 

Aucun  nom  d'espèce  nouvelle  de  fossile  ne  pourra  être  inséré  dans 
les  publications  de  la  Société,  s'il  n'est  accompagné  d'une  figure  et 
d'une  description  assez  complète  pour  bien  caractériser  l'espèce. 

58.  Les  membres  n'ont  droit  de  recevoir  que  les  volumes  des  an- 
nées du  Bulletin  pour  lesquelles  ils  ont  payé  leur  cotisation.  Toute- 
fois les  volumes  correspondant  aux  années  antérieures  à  leur  entrée 
dans  la  Société  leur  sont  cédés  après  décision  spéciale  du  Conseil  et 
conformément  à  un  tarif  déterminé.  Cette  dernière  disposition  est  ap- 
plicable aux  membres  qui  demandent  à  rentrer  dans  la  Société. 

59.  Les  auteurs  de  notes  ou  mémoires  insérés  au  Bulletin^  et  conte- 
nant au  moins  un  quart  de  feuille,  peuvent  obtenir  la  remise  gratuite 


de  (]ualre  épreuves  de  ces  communications  en  en  faisant  au  secrêU- 
rlat  la  demande  avant  l'impression, 

60.  Quelle  qup  soit  la  longueur  des  notes  ou  mémoires  insérés  an 
Bulletin,  les  auteurs  pourront  en  faire  faire,  à  leurs  frais,  un  tirage  i 
part. 

L'exercice  de  cette  faculté  est  soumis  aux  «onditîons  suirantea  : 

1"  L'auteur  qui  voudra  en  profiter  devra  en  faire  Is  déclaration 
cipi'esse  et  par  écrit  eu  lirle  de  son  manuscrit. 

2*  il  dflvra  s'enlendre  directement  avec  l'imprimeur  pour  le  rema- 
niement de  la  composition  et  le  payement. 

3"  Le  tirage  à  part  devra  rester  entièrement  conforme  au  texte  du 
Bulletin.  II  ne  pourra  i^lrc  remis  à  l'auteur  que  huit  jours  après  b 
publication  de  la  parliedu  Bulletin  contenant  le  mémoire. 

4*  I.«  faux  litre  devra  porter  :  Extrait  du  Bulletin  de  la  Soctiti 
géologique  de  France. 

61.  Les  Mémoire*  de  la  Société  se  publient  séparément. 

62.  Les  membres  de  la  Société  obtiennent  les  Mémoires  à  un  prîi 
moindre  que  celui  du  libraire.  Cette  faveur  ne  leur  est  accordée  que 
pour  un  seul  exemplaire. 

Ils  ne  peuvent  en  proliter  qu'autant  qu'ils  sont  au  courant  de  leot 
cotisation. 

63.  L'auteur  d'un  travail  inséré  dans  les  Mémoires  de  la  Société  l 
droit  k  vingt  exemplaires  frratuils.  Toutefois,  sur  sa  demande,  le 
Conseil  pourra  lui  en  accorder  un  nombre  supérieur,  !i  un  prix  infé- 
rieur de  10  %  à  celui  lixé  pour  les  membres  de  la  Soriélé.  Il  n'y  aura 
pas  de  tirage  à  part. 

64.  Le  Conseil  détermine  les  mémoires  qui  doivent  être  publiés  dans 
les  Mi'mnires  de  la  Sociéié,  apn'-^  qu'ils  ont  été  présentés  eu  séance  et 
déposés  au  secrétariat. 

Le  vote  sur  cliarjuc  mémoire  a  lieu  au  scrutin  secret. 

Un  nifnibre  du  Coiiseil  ne  peut  assister  h  la  délibération  et  au  vote 
qui  ont  pour  objet  un  mémoire  dont  il  est  l'auleur;  mais  il  peut  au- 
paravant donner  au  Conseil,  à  ce  sujet,  les  explications  qu'il  jujie 
convenables.  Cette  faculté  appartient  é^^alemcnt  à  tout  membre  de  la 
Société. 

05.  Les  nianuîTrits  des  mémoires  déposés  au  secrétariat  et  non  en- 
core publiés  ne  peuvent  être  communi(]ués  ou  remis  qu'à  leurs  au- 
teurs cl  aux  personnes  qu'ils  auront  autorisées  à  en  prendre  communi- 
cation. 

00.  La  Société  reçoit  les  mémoires  en  langue  élranfrt'-re  encore 
inédits,  et  le  Conseil  eu  autorise,  s'il  le  jufjc  convenable,  la  traduction 
it  la  |>ublicatii>ji. 


XV   

67.  Les  mémoires  envoyés  par  des  personnes  qui  ne  font  point  par- 
tie de  la  Société  ne  peuvent  être  imprimés  que  sur  le  rapport  d'une 
commission, 

68%  Un  mémoire  en  cours  d'impression,  soit  dans  le  BtiUetin,  soit 
dans  les  Mémoires,  ne  peut  plus  être  retiré  par  son  auteur. 

CHAPITRE  Vin. 

DÉd  raOPRIÉtÉS,  DES  BCVENUS  ET  DBS  DÉPENSES  DE  LA  SOGlÉTé. 

Art.  69.  XV.  La  Société  forme  une  hihliothèqvie  et  des  collections. 

70.  XVI.  Les  dons  faits  à  la  Société  sont  inscrits  au  Bulletin  de  ses 
séances  avec  le  nom  des  donateurs. 

71.  Les  échantillons  de  roches,  minéraux  et  fossiles  envoyés  à  l'ap- 
pui des  mémoires  sont  considérés,  par  ce  fait  seul,  comme  donnés  à 
la  Société,  à  moins  que  les  auteurs  n'aient  exprimé  formellement, 
lors  de  l'envoi,  une  volonté  contraire. 

72.  Les  membres  qui  cessent  de  faire  partie  de  la  Société  ne  peu- 
vent réclamer  aucune  part  dans  ses  propriétés. 

73.  XVII.  Chaque  membre  paye  :  1®  un  droit  d*entrée:  "à^  une  cotisa- 
tion  annuelle. 

Le  droit  d'entrée  est  fixé  à  la  somme  de  20  francs. 

Ce  droit  pourra  être  augmenté  par  la  suite,  mais  seulement  pour 
les  membres  à  élire. 

Là  cotisation  annuelle  est  invariablement  fixée  à  30  francs. 

La  cotisatiofi  annuelle  peut,  au  choix  de  chaque  membre,  être  rem^ 
placée  par  le  versement  en  capital  dune  somme  fixée  par  la  Société  en 
assemblée  générale  (1),  qui,  à  moins  de  décision  spéciale  du  Conseil, 
devra  être  placée. 

74.  Les  membres  qui  auront  cessé  de  verser  leur  cotisation  et  vou- 
dront recevoir  les  volumes  du  Bulletin  correspondant  aux  années  non 
soldées,  devront  les  payer  au  prix  ordinaire  de  trente  francs. 

75.  XVIII.  La  Société  réglera  annuellement  le  btidget  de  ses  dépenses. 
Dans  la  première  séance  de  chaque  année,  le  compte  détaiUé  des 

recettes  et  des  dépenses  sera  soumis  à  l'approbation  de  la  Société. 

Ce  compte  sera  publié  dans  le  Bulletin.  On  y  joindra  le  bilan  de  la 
Société.  L'année  sera  comptée  à  partir  du  i^i*  novembre. 

76.  Les  dépenses  sont  divisées  en  ordinaires  et  extraordinaires. 
Les  dépenses  ordinaires  se  composent  du  loyer,  des  contributions, 

des  frais  de  bureau  et  d'impression,  des  frais  d'entretien  des  meubles 
et  du  local,  et  du  port  des  lettres  et  paquets  adressés  à  la  Société. 

(1)  Cette  somme  est  actuellement  de  400  francs. 


Les  dépenses  ex  traordiii  aires  sont  votées  par  la  Société  sur  la  pro- 
position du  Coiisei!. 

77.  La  Société  se  charge  de  l'envoi  gratuit  du  Bulletin,  de  l'atTrao- 
chissement  des  lettres  relatives  aux  publications,  des  lettres  de  convo- 
cation et  des  avis  imprimés. 

76.  La  Société  ne  s'engage  jamais  dans  aucune  dépense  excédant 
son  avoir. 

79,  XIX.  En  cas  de  dissolution,  tou»  les  membres  de  la  Socidté  sont 
a^petis  à  décider  sur  la  destination  qui  aéra  donnée  à  ses  proprOtil, 


REGLEMENT  DU  PRIX  VIQUESNEL. 


I 


Chapitre  1.  —  Fondation    du  prix. 

Article  1".  —  Il  est  fondé  on  pris  annuel  de  300  francs,  sous  le  nom 
de  priai  Viquesnel. 

Article  2.  —  Ce  prix  est  décerné  à  litre  d'encouragement,  par  le  suf- 
frage des  membres  de  la  Société,  à  l'auteur  d'un  travail  publié  soit 
dans  le  Bulletin,  soit  dans  les  Mémoires. 

Chapitre  II.  —  Élection  du  lauréat. 

.\rticlR  3.  —  Les  membres  sont  invités  à  désigner  au  Conseil,  avant 
le  1"  janvier  de  cliaque  année,  les  auteurs  qu'ils  jugent  dignes  du  prix. 

Sur  ces  inilications,  le  Conseil  clioisil  trois  candidals  parmi  les- 
quels le  lauréat  est  élu  suivant  le  mode  fixé  par  l'arliclc  IC  du  Itt'gle- 
ment  adminislralil'  de  la  Société. 

Article  t.  —  Les  noms  des  candidats  proposés  par  le  Conseil  sonl 
inscrits  sur  la  circulaire  suivant  Tordre  alphabétique. 

Arliclo  3.  —  Les  bulletins  do  vole  doivent  être  envoyés  au  sccrélarial 
avant  le  15  mars. 

Article  (>.  —  Le  dépouillement  du  scrutin  a  lieu  en  séance  du  Conseil, 
Cl'dj.itn'  m.  —  Distribution  du  prix. 

Article  7.  —  Le  prix  consiste  en  une  mé'daille  de  bronze  d'un  mo- 
dule qui  sera  ultérieurement  adopté,  portant  d'un  coté  ritiscription  : 
«  Socii'W  !;i'olo(fiqii':  ih- France.  Pri.i.-  ViijtK'snel.  IS  »,  et  de  l'autre 
le  nom  du  lauréat,  et  en  une  somme  de  trois  cents  francs. 

Article  H.  —  Le  prix  est  distribué  h  la  séance  générale  annuelle. 


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3'  Série,.  T.  J.  PL  II.  p. 


MI  EU  -  I  AU  Sud  du  Lac  d  Armai  lleJ 


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3'Séne,l.l,Pl  Vil.  Pa^e.376. 


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3=  Série,  1   1    H. Vil.  Page, 378, 


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