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Full text of "Bulletin de la Société linnéenne de Normandie"

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BULLETIN 


DE    LA 


SOCIÉTÉ  LINNÉËNNE 

DE   NORMANDIE 


FONDEE  EN   1823 


•. 


Et    reconnue    d'utilité    publique   par   décret   du    22    avril    1863 

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5e  série.  —  4e  volume 


AVIVEE     ÎOOO 


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CAEN 

E.    LANIER,    Imprimeur 

Mue  Guillaume-le-Conquérant,  l  fi-  3 

I  901 


Les  opinions    émises  <l;ms    les   publications    il»'    la    Société    sont 

exclusivement     propres  à     leurs     auteurs  ;     la     Société     n'entend 

nullement    en    assumer  la    responsabilité    (  art.    23    du    règlement 

intérieur  ). 


La  Société  Linnéenne  de  Normandie  ayant  été  reconnue  éta- 
blissement d'utilité  publique,  par  décret  en  daté  du  22  avril  1863, 
a   qualité   pour  accepter   les   dons  et   legs    dont  elle    serait   gratifiée. 


COMPOSITION  DU  BUREAU  DE  IA  SOCIÉTÉ 


Pour  I": c  ÎOOO. 


Président MM.  Lignier. 

Vice -Président.  .   .  Noury  (Dr). 

Secrétaire Bigot 

Vice-Secrétaire.   .   .  Matte. 

Trésorier  honoraire  S.   Beaujour. 

Trésorier Chevrel. 

Bibliothécaire  .  .  .  Gatois  (Dr). 

Vice-Bibliothécaire.  Vaullegeard. 

Archiviste Huet  (Dr  L.). 


Sont  Membres    de    la    Commission    d'impression 
pour  l'année   1900  : 

MM.  les  Memrres  du  Bureau  ; 

Moutier  (Dr),    Brasil,    Marie,    sortant  en 
1902  ; 

Fayel(D>),  Demelle,  Léger  (L.  J.),  sortant 
en  1901  ; 


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Liste  générale  des  Membres  de  la  Société 


AU     15    JANVIER     1901 


MEMBRES    HONORAIRES     lj 

Date  de  la  nomination. 
MM.   Babbois   (Ch.),   professeur  à  la  Faculté  des  Sciences 

de  Lille  (Nord) ■     .     .     1892 

Batheb,  conservateur  au  British  Muséum,  à  Londres  .  1900 
Bobeux  ,  ingénieur  en    chef  des  Ponts  et  Chaussées, 

rue  des  Écoles,  42,  à  Paris 1875 

Capellini,    professeur   de    géologie   à  l'Université   de 

Bologne  (Italie) ' 1878 

5         Dewaluoe     (Gustave),     professeur    de    minéralogie, 

géologie  et   paléontologie    à    l'Université    de   Liège 

(Belgique) ; 1857 

Douvillé  ,   professeur   de    paléontologie  à   l'École  des 

Mines,  boulevard  Saint-Germain,  207,  à  Paris  .  .  1883 
Guillouard  ,   professeur   à  la   Faculté    de   Droit    de 

Caeu ■      .     1890 

Hébert     (  l'abbé  )  ,     ancien    curé     de     Chauscy  ,     à 

Fécamp .     1889 

Le  Jolis  ,  président  de  la  Société  des  Sciences  natu- 
relles de   Cherbourg 1860 

10         Lennier  ,     président     de    la    Société    Géologique    de 

Normandie,  au  Havre 1860 

(1)  Les  Sociétaires  dont  le  nom  est  précédé  d'un  *  sont  ceux  qui 
ont  demandé  à  recevoir  le  Bulletin  par  fascicules  trimestriels  ;  les 
Membres  correspondants  dont  le  nom  est  précédé  d'une  m  sont  ceux 
qui  ont  demandé  à  recevoir  les  Mémoires, 


—   VI   — 

Date  de  lu  nomination 
MM.   Michalski,    géologue  en    chef  dû  Comité  géologique 

impérial  de  Russie 1900 

Moeller    ikk   ,   professeur  de    paléontologie    à  l'Ins- 
titut des  mines  à  Saint-Pétersbourg  (Russie) .    .     .     1878 
QEhlert    D.-P.),  directeur  du*  M  usée  de  Laval.     .     .     1897 
*SauvAge  (D'),  directeur  dû  Musée  d'Histoire  naturelle, 

à  Boulogne-sur-Mer 1883 

15         Toutain,  ancien  maire  de  Caen,  Juge  au  Tribunal  de 

la  Seine * 1898 

Vatin,  ancien  préfet  du   Calvados,  Trésorier-payeur 
général  d'IUe-et-Vilaine 1898 

"Villers  (Georges  de  ,  secrétaire  de  la  Société  Acadé- 
mique de  Baveux 1845 


MEMBRES     RESIDANTS 

MM.  Adei.  (Auguste),  préparateur  de  géologie  à  la  Faculté 

des  Sciences,  rue  des   Carmes 188S 

Babette    IV  ,  professeur  à  l'Ecole  de  Médecine,  place 

de  la  République,  23 1890 

Beaujoub    Sophronyme),  notaire  honoraire,  trésorier 

honoraire,  rue  des  Chanoines,  10 1872 

Béhuet,  répétiteur  au  Lycée 1900 

Bioot     A.),    professeur   a    la    Faculté   des    Sciences, 

secrétaire,  rue  de  Geôle,  JS 1881 

BlandIN,  répétiteur  au  Lycée 1897 

l'.iu  riennb   D'  .  rue  de  Geôle,  76 L891 

Buvsn.  (Louis  .  préparateur  a  la  Faculté  des  Sciences, 

rue  Gémare,  4 1893 

Caillot,  pharmacien  des  hôpitaux 1899 

10       "Catois    l»'  .  licencié  es  sciences,  professeur  a  l'Ecole 

de  Médecine,  bibliothécaire,  rue  fccuyère,  U  .     .     1879 
Chevrbl  .  docteur   es  sciences   naturelles,   chef   des 

travaux  de   zoologie   a  la    Faculté    des    Sciences  . 

professeur   à    l'École  de   Médecine,   trésorier,  rue 

du   Tour-de-Terre,  2 1892 


—   VII   — 

Date  de  la  nomination 
MM.  Demelle,    pharmacien    de  lre  clisse,   boulevard    du 

Théâtre,  7 1880 

DroueTj  propriétaire,  rue  Jean-Romain,  23.  1891 
Dubosq  (Dp),  niailre  de   conférences  à  la  Faculté  des 

Sciences, 1894 

15      *Dufour  de  la  Thuillerie,  avenue  de  Courseulles,  11.  1895 

Duval  (Acli.),  propriétaire,  rue  de  Bretagne    .      .      .  1898 

Fauvei.  (Albert),  avocat,  rue  Choron,  1 1859 

Fayel   (Dr) ,   professeur   à  l'École  de  Médecine,  bou- 
levard du  Théâtre  ,  6 1859 

Follain,  répétiteur  au    Lycée 1900 

20  FrémOnd  (Dr),  professeur    à  l'Ecole  de  Médecine,  rue 

de  Geôle,  83 1898 

Gai.liek,  vétérinaire,  rue  Leroy,  2  ......  1899 

Gidon(D'),  docteur  es  sciences   naturelles,   rue  Saint- 
Pierre,   118 1895 

Gosselin  (Dr),  professeur  à  l'École  de  Médecine,  rue 

,des  Carmes,  10 1878 

Hamon  (Dr)  père,  rue  des  Chanoines,  17.    .      .      .      .  1891 

25          Hécart,  commis  des  douanes 1899 

Hettier.  rue  Guilbert,  27  . 1900 

*Joyeux-Laffuie    (Dr).    professeur    de    zoologie    à   la 

Faculté  des  Sciences,  rue  Saint-Jean,  135.    .      .      .  1887 

Mm*  Joyeux-Laitlie,  rue  Saint-Jean,  135 1891 

MM.  Lanier,  imprimeur,  rue  Guillaume-le-Conquérant,  1  .  1892 

30          Ledard  (Raoul),  rue  de   Lisieux 1895 

"Léger    (L.  -Jules) ,     docteur   es    sciences    naturelles,  • 
chargé  de  conférences    à  la    Faculté    des   Sciences, 

rue  des  Jacobins,  9 1887 

Léger  (Paul  D'),  rue  de  Bernières,  10 1898 

*Lignier    (Octave),     professeur    de    botanique    à    la 
Faculté     des     Sciences,    président     pour     1900, 

rue  Basse,  70 •   .  1887 

Marie,  répétiteur  au  Lycée 1900 


—    VIII    — 

Date  de  la  nomination 
35  MM.  Mvtte,  répétiteur  au  Lycée,  rice-secrélaire  .  .  .  1898 
Moltiek  (Drj,  professeur  à  l'École  de  Médecine,  rue 

Jea'n-Iîomain,  6 1870 

Mol'tier  (F.),  licencié  es  sciences  naturelles,  rue  Jean- 

Romain,  6 1899 

Mlllois,  pharmacien,  rue  Saint-Pierre,  41.  .  .  .  1882 
Noury  (Dm,  professeur  ,i  l'Ecole  de  Médecine,  rue  de 

l'Arquette,  vice-président  pour  i 900 1896 

40  Osmont     (Dr)  ,    professeur    à     l'École    de   Médecine, 

rue    Jean-Romain,  40 1896 

Ravenel     (Jules),   propriétaire  ^archiviste,    rue  des 

Carmélites,  18 1875 

Renémesnil  (P.  de),  chef  de  division  à  la  Mairie,  iue 

de  l'Église-Saint-Julien,  12 1870 

Sauvage,  préparateur  à  la  Faculté  des  Sciences  .  .  1898 
Tison,    préparateur  de   botanique  à   la  Faculté  des 

Sciences,  place  Saint-Sauveur,  '-\ï 1895 

45  Vaullegeard   (Acta.)  ,   licencié  es  sciences  physiques 

et  naturelles,  vice-bibliothécaire,  rue  aux  Juifs     .     1891 


MEMBRES    CORRESPONDANTS 


MM.   Am-uay   (abbé),  curé  de  Saint-Cyr,  près  Montebourg 

Hanche 1895 

"""Appert     (  Jules  )  ,    membre     de     plusieurs    Sociétés 

savantes,  à  Fiers   Orne! 1887 

'Balle    ;  Emile),  place    Saint-Thomas,    14,    à    Vire 

(Calvados) 1891 

BanSARD  des  Bois,  député,  maire  de  Billème    Orne).      1888 

Barbé  (Charles,  médecin   à  Alencon 1888 

Barré  (Edmond  .    docteur-médecin,    rue    de    Saint- 
Pétersbourg,   15.  Paris  (VHP) 1877 

Beaumont    (Félix-Elie  de),    ancien     procureur    de    la 
République,    Il    bis,    rue    Jean    Migault ,    Niorl 
Deux  Sèvres]       1877 


IX 


Date  de  la  nomination 
MM.    Blier    (Paul),    professeur   au    Lycée    de    Coutances 

(Manche) 1880 

m  Bonnechose    ( de ) ,     rue    Franche ,     13,    à   Bayeux 

(Calvados) 1891 

10  Boudier  (Emile),    pharmacien,  rue    de    Grétry,  20,  à 

Montmorency  (Seine-et-Oise) 1876 

Bougon,    docteur-médecin  ,    45  ,    rue    du    faubourg 

Montmartre,  Paris  (IX*) 1872 

Boutillier,  géologue,  à    Roncherolles,  par  Darnétal 

(Seine-Inférieure) 1866 

*  Bureau    (Ed.),    professeur    au    Muséum,    quai    de 

Béthune,  24,  Paris  (IV) 1858 

Butel,  pharmacien,    conseiller   général,    à    Honneur 

(Calvados) 1892 

15  Canel,  principal  du  collège  de  Sées.      .      .      ...      .     1899 

Canivet,    conseiller    général    de     l'Orne,    maire    de 

Chamhois,  11,  houlevard  Magenta,  Paris  (X')     .      .     1872 

Cakdine,  pharmacien  à   Courseulles 1875 

Chedeau,  avoué  à  Mayenne      1894 

Chéron,  maire  de  Lisieux 1899 

20  Chevalier,  membre  de  la  Commission  d'exploration  du 

Soudan  français,  au  Muséum  d'histoirenaturelle, Paris     1894 
Collignon  ;Dr),  médecin-major  au  25e  d'infanterie,  à 

Cherbourg 1898 

"Contades  (comte   de),  au  château   de  Saint-Maurice, 

par  La  Ferté-Macé  (Orne) 1892 

m  *  Corrière,  professeur   au    Lycée,  rue  Asselin,  à  Cher- 
bourg  (Manche) 1^,87 

Cousin,  propriétaire,  à  Domfront. 1897 

25  Créances  (J.-B.),  principal  du  Collège  Augustin-Thierry 

à  Blois  (Loir-et-Cher) ISSU 

*Dangeard,  professeur  à  la    Faculté    des    Sciences    de 

Poitiers    (Vienne) -1883 

Delà  vigne,  pharmacien  de  1"  classe,  au  Mans.     .     .     1894 
Demagny,  négociant,  maire    d'Isigny  (Calvados)    .      .     1882 
Dollfus  (Gustave),   ancien    président    de   la   Société 
géologique  de  France,  rue  de  Chabrol,  45,  Paris  (X')     1873 


—    X    — 

h.i/f  île  la  nomination 
30  MM.  Duquesne,  pharmacien  à  Saint-Philbert,  par  Montfort- 

sur-Risle  (Eure) 1873 

Du  h  et,  professeur  à.  la  Faculté  libre   de  Médecine  de 

Lille  (Nord) '    1870 

m  Dutot,  greffier    du    Tribunal    de    Commerce    à  Cher- 
bourg (Manche) 1883 

Fauvel  ,  notaire  à  Lessay  (Manche) 1896 

m*  Fauvbl  [P.),  docteur  es  sciences  naturelles,  professeur- 
adjoint  à  l'Université,  15,  rue    Gutenberg,   Angers.     1894 
35  Fleuriot    (Dr),    conseiller    général    du    Calvados,   à 

Lisieux   (Calvados) 1873 

Fontaine,   naturaliste,   à    la    Chapelle-Gauthier,   par 

Broglie  (Eure) 1881 

m  Fortin  (Raoul),  rue    du    Pré,   24,    à    Rouen     (Seine- 
Inférieure) .     1874 

Foucher,  rue  de  la  Véga,  17  el  19,  Paris  ^\1P)     .     .     1871 
Frkbet  (l'abbé  .  professeur  au  Petit-Séminaire  de  la 

Ferté-Macé  (Orne) ■  .     .     1881 

40         *Gadeau    de   Ker ville,    homme   de     sciences,    rue 

Dupont,  7,  à  Rouen  Seine-Inférieure)  ....  1888 
Gahéry,  receveur  municipal  à  Lisieux  [Calvados).  .  1864 
Gervais  ,   secrétaire    de    l'Inspection    académique    à 

Evreux  (Eure) 1875 

"Mil  i  i;i\    Charles  .  propriétaire,  à  Mesnil-Thébault,  par 

[signy-le-Bual  (Manche] 1890 

Guerpel  (de),  au  château  *de  Plainville,  par    Mézidon 

Calvados) 1894 

45         Guttin   (l'abbé)    curé   de  Saiut-Didier-des-Bois,    par 

La  Haye-Malherbe  (Eure) 1892 

Hauville   Emile),  iugénieur  civil,  1"  adjoint  au  maire 

de  Condé-sur-Noireau    Calvados) 1893 

Hommey,  médecin,  conseiller  général,  à   Sées  (Orne  .     1838 
lbiMMi.i  (Joseph  .  docteur-médecin,  à  Sées   Orne  .  1881 

Hoschedé,  à  Giverny,  par  Vernon  (Eure) 1896 

50         Hoi  el,  ingénieur  des  Arts  el  Manufactures,  à  Condé- 
sur-Noireau,   (Calvados) 1890 


—    XI  — 

Date  de  la  nomination 
MM.       Hue   (l'abbé),    104,    nie  de   Cormeilles,    à  Levallois- 

Perret  (Seine) 1894 

Huet  (Dr),  rue  Jacob,  21,  à  Paris  (VI*) 1879 

"Husnot,  botaniste,  à    Caban,  par  Atbis  (Orne).      .      .     1864 

Jardin,  pharmacien  au  Neubourg  (Eure) 1898 

55  Jouan,  capitaine    de  vaisseau    en    retraite,    18,    rue 

Bondor,  à  Cherbourg  (Manche) 1874 

Jouyin,   pharmacien,    à    Coudé- sur- Noireau    (Calva- 
dos)  1875 

Lacaille,  naturaliste,  membre  de  plusieurs  Sociétés 

savantes,  à  Bolbec   (Seine-Inférieure) 1869 

Langlais,  professeur   départemental   d'Agriculture,  à 

Alençon   (Orne) 1883 

Le  Bey,  à  Sainte-Gauburge  (Orne) 1900 

60  Leboucher,  pharmacien,  118,  route  duMans,  à  Alençon 

(Orne) 1886 

Leclerc  (Dr),  rue  du  Château,  1,  à  Saint-Lo    .      .      .     1883 
"Lecoeur,  pharmacien  à  Vimoutiers  (Orne)  .     .     .      .     1880 

Mm*  Lecoeur,   à  Vimoutiers 1891 

MM.  Lecointe,  professeur  à  l'Ecole  normale  d'Evreux.      .     1892 
65  Le  Covec,    directeur    des    postes    et   télégraphes,    à 

Bennes  (llle-et-Vilaine) 1873 

Lemarchand  (Augustin),  négociant,  rue  des  Chartreux, 

à  Petit-Quevilly  (Seine-Inférieure) 1888 

Lemarchand  ,    médecin    principal    de    l'armée  ,     en 

retraite,    à Amélie-les-Bains  (Pyrénées-Orientales).     1866 
Lemée,    bibliothécaire    de*    la    Société    d'horticulture 

à  Alençon  .    ■ 1896 

Lepetit  (Jules),  pharmacien  à  Carentan.  '  .      .      .     .     iS!i;; 
70  Le  Sénéchal  (Baoul),  docteur  en  droit,  Le  Merlerault 

(°rne) IS83 

m  *  Letacq  (abbé  Arthur),  aumônier    des    Petites    Sœurs 
des  Pauvres,  route    du    Mans,    105   bis,  à   Alençon 

(0rne) 1877 

Leva vasseur,  ancien  pharmacien,  à  Bures  (Calvados).     1875 
Lodin,    professeur    à    l'Ecole    des    Mines,  avenue    du 
Trocadéro,  4,  Paris  (XVP) I875 


—   XII   — 

Ihi/e  de  la  îiomination 
MM.  "Loriol  (de),    géologue,  Chalet  des  Bois,  par  Crassier 

Vaud  (Suisse) 1869 

75  Loutkeuil,  Prentchintska,  17,  Moscou 1897 

Macé    (Adrien),  négociant,  rue    de    la    Duchée,  28,  a 

Cherbourg  (Manche) 1884 

Malinvaud  (E.),    secrétaire    général    de    la    Société 

botanique  de  France 1864 

Marchand  (Léon),  professeur  à  l'Ecole  supérieure  de 
pharmacie,  docteur  en  médecine  et  es  sciences  na- 

r elles,  à  Thiais,  par  Choisy  (Seine) 1868 

Martel,  directeur  de  l'École  primaire  supérieure  et 
professionnelle,  rue  Saint-Lô,  22,  à  Rouen  (Seine- 
Inférieure)  1891 

80         'Mai  mit,  pharmacien,  à  Valognes  (Manche)     .      .      .     1891 
Ménager   (Raphaël),   industriel,  à  Beaufai,  par  Aube 

(Orne) 1889 

'Michel,  agent-voyer,  à  Evreey  (Calvados)  ....     1887 
Moisy,  avocat,  boulevard  de  Pont-1'Evèque,  àLisieux.     1896 
Mouton,  pharmacien,  à  May-sur-Orne  (Calvados)    .      .     1896 
85  Niel,   botaniste,    rue   Her bière,   23,  à  Rouen  .     .     .     1894 

Pellerin   (Albert),   ancien    magistrat,    à    Cintheaux, 

par  Rretteville-sur-Laize  (Calvados) 1887 

Pelvet,  docteur-médecin,  à  Vire 1883 

Perrier  (Henri),  propriétaire,  à  Champosoult  (Orne).     1879 

Pierre  (Dr),  à  Briouze  (Orne) 1892 

90      "  'Pillkt,  professeur  au  Collège  de  Bayeux   (Calvados).     1887 
Pontus,  négociant,  rue  Louis  XVI,  Cherbourg  .     .     .     1889 

Porquet  (Dr),  à  Vire ' 1897 

Potier  de  Lavarde  (Robert),  au  château  de  Lez- 
Eaux,  par  Saint-Pair  (Manche) 1895 

RENAULT  (Bernard),  aide-naturaliste  au  Muséum,  pro- 
fesseur de  Paléontologie  \égétale,  rue  de  la  Collé- 
giale, 1,  Paris   (V) 1885 

95         Renault,  professeur  de  Sciences  physiques  el  natu- 
relles au  Collège  de  Fiers 1881 

Renbmesnil  (G.  de),  professeur  au  Collège  Stanislas, 
rue  Notre-Dame-des-Champs,  çç,  a  Paris.     .     .     ,    1882 


—   XIII  — 

Date  de  la  nomination 

MM.    Retout,  professeur  au  Collège  de  Domfront  .(Orne)     .  1871 

Richer  (l'abbé),  curé  de  la  Rouge,  par  le  Thell  (Orne)  1881 

Sohier,  pharmacien,  à  Lisieux 1898 

100         Sohier,  manufacturier  à   Lisieux 1899 

Tétrel,  inspecteur  de  l'enregistrement  en  retraite,  à 

Louviers ' 1896 

Thiré  (Ath.),  ingénieur   des  mines,    Capella    nova  do 

Betim,  Minas  Geraes  (Brésil) 1877 

m  Tranchand,     professeur     au     Collège     de      Lisieux 

(Calvados) 1887 

Turgis  (Dr),  sénateur,    conseiller   généial,    à   Falaise 

(Calvados) 1886 

Vaullegeard  (Dr),    à    Condé-sur-Noireau   (Calvados).  1893 
Zurcher,  ingénieur  en  chef  des  Ponts  et  Chaussées,  à 

Digne  (Basses-Alpes) 1893 


105 


Nota.  —  Prière  à  MM.    les    correspondants    de   rectifier,   s'il    y  a 
lieu,  la  date  de  leur  nomination  et  leur  adresse. 


LISTE  DES  SOCIETES  SAVANTES 

ET    ÉTABLISSEMENTS 

AVEC    LESQUELS 

LA   SOCIÉTÉ  FAIT   DES    ÉCHANGES   DE   PUBLICATIONS 

France 

1.  Aube.    Troyes.  —  Société    académique    d'Agricul- 

ture, Sciences  et  Arts  de  l'Aube. 

2.  Bouches-du-Rhone.  Marseille.  —  Musée  Colonial. 

3.  Calvados.    Caen.  —  Année  Médicale  de  Caen. 

4.  id.        Caen.  — Académie   des   Sciences,  Arts  et 

Belles-Lettres. 

5.  id.        Caen.  —  Société   d'Horticulture. 

6.  Côte-d'Or.    Dijon.    —    Académie     des     Sciences  , 

Belles-Lettres  et  Arts  de  Dijon. 

7.  id.        Semur.    —    Société    des     Sciences     histo- 

riques et  naturelles  de  Semur. 

8.  Cheuse.    Guéret.  —  Société  des  Sciences  naturelles 

et  archéologiques  de  la  Creuse. 

9.  Deux-Sèvres.   Pamproux .  —  Société  Botanique  des 

Deux-Sèvres. 

10.  Eure.   Évreux.  —  Société  d'Agriculture ,   Sciences 

et  Arts  de  l'Eure. 

11.  Gard.  Nîmes.  —  Société  d'étude  des  Sciences  natu- 

relles de  Nîmes. 

12.  Garonne  (Haute-).    Toulouse.    —    Académie     des 

Sciences,  Inscriptions  et  Belles-Lettres 
de  Toulouse. 


—   XVI   — 

13.  Garonne    (  Haute-  ).      Toulouse.    —  Société    des 

Sciences    physiques     et     naturelles     de 
Toulouse. 

14.  id.        Toulouse.    —   Société     française    de    bota- 

nique. 

15.  Gironde.   Bordeaux.  —  Société  Linnéenne  de  Bor- 

deaux. 

16.  id.       Bordeaux.  —  Société   des    Sciences    phy- 

siques et  naturelles  de  Bordeaux. 

17.  Hérault.   Béziers.  —  Société  d'étude  des  Sciences 

naturelles  de  Béziers. 

18.  id.        Montpellier.  —  Académie  des  Sciences  et 

des  Lettres  de  Montpellier. 

19.  Illeet-Vilaine.  Rennes.  —  Société   scientifique  et 

médicale  de  l'Ouest. 

20.  Isère.    Grenoble.   —   Société     de    Statistique,   des 

Sciences  naturelles  et  des  Arts  de  l'Isère. 

21.  Loire-Inférieure,   Nantes. —  Société  des  Sciences 

naturelles   de   l'Ouest   de  la  France. 

22.  Maine-et-Loire.  Angers. — Société  d'Agriculture, 

Sciences  et  Arts  d'Angers. 

23.  id.        Angers.  —  Société    d  Etudes    scientifiques 

d'Angers. 

24.  id.        Angers.  —  Société  Industrielle  d'Angers. 

25.  Manche.   Cherbourg.    —    Société       nationale     des 

Sciences  naturelles  et  mathématiques  de 
Cherbourg. 

26.  Marne.  Reims.    —   Société   d'étude   des    Sciences 

naturelles. 

27.  id.        Vïtry-le-François.  —  Société  des  Sciences 

et  Arts  de  Vitry-le-François . 


—   XVII  — 

28.  Meurthe-et-Moselle.    Nancy.    —    Société   des 

Sciences  de    Nancy   (Ancienne    Société 
des   Sciences  naturelles  de  Strasbourg). 

29.  Meuse.    Verdun.  —  Société  Philomatique   de   Ver- 

dun. 

30.  Nord.     Lille.  —  Société  Géologique  du  Nord. 

31.  Orne.      Alencon. —  Société  Historique  et  Archéolo- 

gique de  l'Orne. 

32.  Pyrénées  (  Hautes-  ).  Bagnères-de-Bigorre.  — So- 

ciété Ramond. 

33.  Pyrénées-Orientales.  Perpignan.  —  Société  Agri- 

cole ,     Scientifique     et    Littéraire     des 
Pyrénées-Orientales. 

34.  Rhône.   Lyon.  —  Société    d'Agriculture  ,    Histoire 

naturelle  et  Arts  utiles  de  Lyon. 

35.  id.       Lyon.  —  Académie  des   Sciences,   Arts   et 

Relies-Lettres  de  Lyon. 

36.  id.       Lyon.   —   Comité    des    Annales   de  l'Uni- 

versité   de   Lyon  (Bibliothèque  Univer- 
sitaire, quai  Claude  Bernard). 

37.  id.        Lyon.  —  Société  Linnéenne  de  Lyon. 

38.  Saône-et-Loire.   Mdcon.  —  Académie  de  Mâcon. 

39.  id.       Autan.    —    Société     d'Histoire      naturelle 

d'Autun. 

40.  Sauthe.   Le  Mans.  —  Société  d'Agriculture,  Scien- 

ces et  Arts  de  la  Sarlbe. 

41.  Seine.     Paris.  —   Société   Zoologique    de    France 

(7,  rue  des  Grands-iUigustins). 

42.  id.       Paris.   —   Société    Rotanique    de    France 

(84,  rue  de  Grenelle). 

B 


44. 

id. 

45. 

id. 

46. 

id. 

47. 

id. 

48. 

id. 

—    XVIII    — 

43.  Seine.  Paris.  —  Société  Géologique  de  France 
(7,  rue  des  Grands -Augustins). 

Paris.  —  Ecole  Polytechnique. 

Paris.  —  Ecole  des  Mines. 

Paris.  —  Société  Philoinalique  de  Paris 
(7,  rue  des  Grands-Augustins). 

Paris.  —  La  Feuille,  des  Jeunes  Natura- 
listes (35,  rue  Pierre-Charron). 

Paris.  —  Revue  des  Sciences  naturelles 
de  l'Ouest  (14  ,  boulevard  Saint -Ger- 
main). 

49.  id.        Paris.  —  Muséum  d'histoire  naturelle. 

50.  id.       Paris.  —  Ministère   de    l'Instruction   pu- 

blique.   —  Revue    des   travaux    scienti- 
fiques. 

51.  id.        Paris.    —   Ministère    de   l'Instruction   pu- 

blique. —  Rulletin  des  Bibliothèques  et 
des  Archives. 

52.  id.       Paris.  —   Bulletin  Scientifique  de   France 

et  de  Belgique  (14,  rue  Stanislas). 

53.  Seine-Inférieure.   Le    Havre.   —    Société    Géolo- 

gique de  Normandie. 

Rouen.  — Académie  des  Sciences,  Belles- 
Lettres  et  Arts  de  Rouen. 

Rouen.  —  Société  centrale  d'Agriculture 
de  la  Seine-Inférieure. 

Rouen.  —  Société  des  Amis  des  Sciences 
naturelles  de  Rouen. 

Elbeuf.  —   Société    d'étude    des    Sciences 
naturelles  d'Elbeuf. 
58.  Somme.  Amiens.  —  Société  Linnéenne  du  Nord  de 
la  France. 


54. 

id. 

55. 

id. 

56. 

id. 

57. 

id. 

XIX   — 


59.  Vienne  (Haute-).  Limoges.  —  Revue  scientifique 
du  Limousin  (dir.  M.  Le  Gendre). 

00.  Vosges,  Saint-Dié.  —  Société  Philomatique  Vos- 
gienne. 

61.  Yonne.  Auxerre.    —   Société    des    Sciences   histo- 

riques et  naturelles  de  l'Yonne. 

Tunisie 

62.  Tunis.   Institut  de  Carthage. 

Alsace-Lorraine 

63.  Strasbourg.    Botanische    Zeitung   (Dir.  Dr  Solms 

Laubach). 

64.  Metz.     Académie  de  Metz. 

65.  id.        Société  d'Histoire  naturelle  de   Metz  (25, 

rue  de  l'Évêché). 

Allemagne 

66.  Berlin.    Berliner  entomologische  Zeilschrift. 

67.  id.        Neues  Jahrbuch  fur   Géologie   und    Miné- 

ralogie, Johachimsthalerstrasse,  11,  Ber- 
lin W. 

68.  id.        K.     Preussische    Akademie   der    Wissen- 

schalten. 

69.  id.        D-eutsche  Geologische  Gesellschaft,  Invali- 

denstrasse,  44. 

70.  id.        Musée  de  Zoologie. 

71.  Brème.  Naturwissenschaftlicher  Verein  zu  Bremen. 


—   XX   — 

72.  CASSEL.BotanischesCentralblatt(Dir.Drd'Uhhvorm). 

73.  Francfort-sur-Mein.   Senckenbergische  Naturfor- 

schende  Gesellschaft. 

74.  Francfort-s-Oder.  Naturwissenschaftlicher  Verein 

fur   den  Regierungsbezirk   Francfurt  a. 
Oder. 

75.  Fribourg-en-Brisgau   (G    D.  de  Bade).   Naturfor- 

schende  Gesellschaft. 

76.  Friednau  (bei  Berlin).  Justs  botanische  Jahresbe- 

richte,  Saarstrasse  (Dr  E.  Koehne,  dir.). 

77.  Giessen.   Oberhessische  Gesellschaft  fur  Natur-und 

Heilkunde. 

78.  Hambourg.     Naturwissenschaftlicher     Verein      zu 

Hamburg. 

79.  Iena.   Ienaische  Zeitschrift  fur  Naturwissenschaft. 

80.  Kœmgsberg.     K.     pbysikalisch  -okonomische    Ge- 

sellschaft zu  Kônigsberg. 

81.  Leipzig.  Zoologische  Anzeiger  (Dir.  Dr  Garus). 

82.  Munich.   K.    Bayerische    Akademie    der    Wissen- 

schaften  zu  Mùnchen. 

83.  id.        Bayerische  botanische  Gesellschaft. 

84     Munster.  Westfalischer  Provinzialverein  fûrWis- 
senschaft  und  Kunst. 

85.  Stuttgart.  Verein  fur  vaterlandische  Naturkunde 

in  Wurtemberg. 

Australie 

86.  Adélaïde.   Royal  Society  of  South  Australia. 
<S7.  Sidnet.  Department  of  Mines. 

88.       id.       Linnean  Society  ofNew  South  Wales. 


—   XXI   — 

Autriche-Hongrie 

89.  Brunn.  Naturforschender  Verein  in  Brùnn. 

90.  Budapest.   K.  Ungarische  geologische  Anstalt. 

91.  Prague.   K.     Bôhmische   Gessellschaft   der  Wis- 

senschaften. 

92.  Vienne.   K.  K.  Akademie  der  Wissenschaften. 

93.  id.       K.  K.  Naturhistorisches  Hofmuseum. 

94.  id.        K.  K.  Geologische  Beichsanstalt. 

95.  id.       K.  K.  Zoologisch-botanische  Gesellschaft 

in  Wien,  Wollzeile,  12. 

Belgique 

96.  Bruxelles.  Académie  B.  des  Sciences,  des  Lettres 

et  des  Beaux- Arts  de  Belgique. 
Société  B.  de  Botanique  de  Belgique. 
Société  B.  Malacologique  de  Belgique. 
Société  Entomologique  de  Belgique. 
Société  belge  de"  Microscopie. 
Société  belge  de  Géologie  ,  Hydrologie  et 

Paléontologie. 
Dodonea. 

Société  Géologique  de  Belgique 
Société  B.  des  Sciences  de  Liège 

Brésil 

105.  Para.    Muséum    d'Histoire    naturelle.    Caixa   do 

Gorreio  399. 

106.  Bio-de-Janeiro.   La  Escola  de  Minas.de  Ouro- 

Preto.    Muséum   nacional     do    Bio-de- 
Janeiro, 


97. 

id. 

98. 

id. 

99. 

id. 

100. 

id. 

101. 

id. 

102. 

Gand. 

103. 

Liège 

104. 

id. 

—    XXII    — 

Canada 

107.  Halifax.  Nova  Scotian  Institute  of  Sciences. 

Chili 

108.  Santiago.   Société  Scientifique   du   Chili  (Casilla 

12  D). 

Espagne 

109.  Madrid.  Sociedad  espaûola  de  Historia  natural. 

110.  id.        Real  Academia   de  Ciencias   exactas  fici- 

cas  y  naturales. 

Etats-Unis 

111.  Buffalo.  Society  of  natural  Sciences. 

112.  Boston  (Mass.).  Society  of  natural  History. 

113.  id.       American  Acaderny  of  Arts  and  Sciences. 

114.  Cambhidgk    (  Mass.  ).     Muséum     of    comparative 

Zoology  at  Harward  collège. 

115.  Chapel-Hill  (North    Garolina).    Elisha     Mitchel 

scientific  Society. 
110.   New-Haven.   Conneclicut    Acaderny   of   Arts  and 
Sciences. 

117.  New-York,  The  New-York  Acaderny  of  Sciences. 

118.  Philadelphie.  The  Acaderny  of  natural  Sciences 

of  Philadolphia. 

119.  id.       The  Wagner  Free  Intitule  of  Sciences. 

120.  R.OCHBSTER,   Rocbesfér  Acaderny  "I  Sciences. 


—    XXIII    — 

121.  St-Louis  du  Missouri.  The  Academy  of  Sciences 

of  St-Louis. 

122.  id.        Missouri  botanical  Garden. 

123.  San-Francisco.   California  Academy  of  Sciences. 

124.  Topeka  (Kansas).   Kansas  Academy  of  Sciences. 

125.  Trenton*.  The  Trenton  natural  History  Society. 
12(>.  Washington.   Smithsonian  Institution. 

127.  id.  United  States  Geological  Survey. 

128.  id.  Bureau  of  American  Ethnology. 

129.  id.  National  Muséum  of  Natural  history. 

130.  id.  Département  of  Agriculture. 

Hollande 

131.  Amsterdam.  Académie  des  Sciences  d'Amsterdam 

(Koninkligde     Akademie     van     Weten- 
schappen). 

132.  id.       Nederlandsche    entomologische  Vereeni- 

ging. 

133.  Nimègue.   Nederlandsche  Botanische  Vereeniging. 

Iles-Britannique's 

134.  Dublin.   Royal  geological  Society  of  Ireland. 

135.  Edimbourg.   Royal     physical    Society     of     Edin- 

burgh. 

136.  Glascow.   Geological  Society  of  Glascow. 

137.  Liverpool.   Biological  Society. 

138.  Londres.   Linnean  Society  of  London. 

139.  id.        Entomological  Society  of  London. 

140.  id.        Geological  Society    of  London  (Burling- 

ton House,  Piccadilly,  London,  W). 


—    XXIV    — 

141.  Londres.  Zoological  Society  of  London(Librarian 

of),  3  Hanover  Square,  London  W. 

142.  id.       Royal   Society,   Burlington   House,  Lon- 

don W. 

143.  id.       Geologist's  Association, St-Martin's  public 

Library,St-Martin's  Lane,  London  W. G. 

144.  Manchester.   The  Manchester  litterary  and  philo- 

sophical  Society. 

145.  id.       Manchester  Geological  Society. 

Indes  Anglaises 

146.  Calcutta.  Geological  Survey  of  India. 

147.  id.        Asiatic  Society  of  Bengal. 

Italie 

148.  Bologne.  R.  Academia  délie  Scienze  dell*  Istituto 

di  Bologna. 
140.  Florence.   Societa  Entoinologica  Italiana. 

150.  id.        Societa  Botanica  Italiana. 

151.  id.        Bibliotheca  nazionale  centrale  di  Firenze 

(Bollètino  délie  publicazioni  italiani). 

152.  Gènes.  Museo   civico  di   Storia  nalurale  di    Ge- 

nova. 

153.  id.        Malpighia  (0.  Penzig,  à  l'Université). 

154.  Parme.   Nuova  Notarisia  (de  Toni,  an  Jardin  bota 

nique  de  l'Université). 

155.  Rome.    R.  Instituto  botanico  di  Roina. 

156.  id.        Societa  roniana  per  gli  Studi  Zoologici. 

157.  id.       R.  Comitato  Gcologico  dltalia. 

158.  id.       Reale  Académie  dei  Lincei. 


—   XXV   — 

Japon 

159.  Tokio.   Université. 

Luxembourg 

160.  Luxembourg.   Institut    Grand-Ducal    de    Luxera 

bourg. 

161.  id.        Société  de  Botanique  du  Grand-Duché  de 

Luxembourg. 

Mexique 

162.  Mexico.   Sociedad  cientifica  Antonio  Alzate. 

163.  id.        Observatorio  meteorologico  central. 

164.  id.        Instituto  geologico. 

Portugal 

165.  Coïmbre.   Socieda  ia  Brotenaria. 

166.  Lisbonne.    Commisâo    dos    trabalhos    geologicos 

de  Portugal. 

167.  Porto.  Annaes  de  Sciencias  naturaes  (dir.  M.  Aug. 

Nobre). 

Russie 

168.  Helsingfors.   Société   des   Sciences   de   Finlande 

(Finska  Vetenskaps  Societeten). 

169.  id.       Societas  pro  Fauna  et  Flora  fennicae. 

170.  Kiew.   Société  des  Naturalistes  de  Kiew. 

171.  Moscou.   Société    impériale    des   Naturalistes    de 

Moscou. 

172.  Odessa.   Société  des  Naturalistes  de  la  Nouvelle- 

Russie. 


—    XXVI      — 

173.  Saint  -  Pétersbourg.     Académie     impériale    des 

Sciences. 

174.  id.        Comité  géologique. 

175.  id.       Société  entomologique  russe. 

Suède  et  Norwège 

176.  Christiania.  Université. 

177.  Lund.     Universitàs  Lundensis. 

178.  id.        Botaniska  Notiser  (Dr  Nordstedt). 

179.  Stockolm.   Kœngliga  Svenska  Akademien. 

180.  id.        Entomologiska  Fôreningen    (94  ,    Drott- 

ninggatan). 

181.  Upsal.     Societas     Scientiarum     Upsalensis     (  K. 

Wetenskaps  Societet). 

182.  id.       Université. 

Suisse 

183.  Berne.   Schweiz.  Naturforschende  Gesellschaft. 

184.  id.        Société  entomologique  Suisse. 

185.  Chambézv.     (près     Genève).     Herbier     Boissier 

(M.  Autran,  conservateur). 
180.    Genève.    Société  de  Physique   et  d'Histoire  natu- 
relle. 

187.  id.  Jardin  Botanique. 

188.  Lausanne. Société  vaudoise  des  Sciences  naturelles. 

189.  Neufciiatei..   Société  des    Sciences  naturelles  de 

Neufchàtel. 

Uruguay 

190.  Montevideo.   Museo  nacional  (Die.  Arechavaleta). 


PROCES-VERBAUX 


DES    SÉANCES 


SÉANCE  DU  15  JANVIER  1000 


Présidence  de  M.  le  Dr  Moutier,  puis  de  M.  Lignier 

La  séance  est  ouverte  à  8  heures  1/4. 

Sont  présents:  MM.  Bigot,  Brasil,  Dr  Catois, 
Dr  Gidon,  Hécart,  Léger,  Lignier,  Matte,  D1'  Moutier, 
Moutier  fils,  Dr  Noury,  Ravenel,  Tison,  Vaullegeard. 

Le  procès-verbal  de  la  séance  de  décembre  est  lu 
et  adopté. 

Communication  est  donnée  de  la  correspondance  : 
M.  le  Ministre  de  l'Instruction  publique  annonce 
qu'une  somme  de  400  fr.  a  été  par  lui  accordée  à  la 
Société  Linnéenne  comme  encouragement  à  ses  tra- 
vaux. 

MM.  le  D''  Guillet,  Chédeville,  LeCanu,  abbé  Tous- 
saint, Lebœuf,  adressent  leur  démission  qui  est 
acceptée. 

Les  ouvrages  reçus  depuis  la  dernière  séance  sont 
passés  en  revue. 

Ils  comprennent,  offert  par  l'auteur  : 

R.  Fortin,  Notes  de  Géologie  Normande  :  V, 
Craie  blanche  de  Louviers  et  Micraster  cor  marinum 
Park. 

Il  est  procédé  au  renouvellement  du  bureau  : 

Le  président  donne  connaissance  d'une  lettre 
de  M.  de  la  Thuillerie  qui  prie  de  ne  pas  lui  renou- 


—    XXX    — 

vêler  ses  fonctions  de  Membre  de  la  Commission 
d'impression. 

(Voir  le  résultat  des  scrutins  p.  III). 

Et. présenté  pour  faire  partie  de  la  Société  comme 
membre  résidant  : 

M.  Hkttier,  rue  Guilbert,  par  MM.  Bigot  et 
Lignier. 

M.  Tison  communique  des  photographies  concer- 
nant la  production  déglace  par  le  Verbesinavirginica; 
ce  phénomène  avait  déjà  été  observé  l'an  dernier  par 
M.  Lignier  qui  en  avait  alors  fait  l'objet  d'une 
communication  à  la  Société.  Ce  phénomène  serait 
produit  par  une  forte  turgescence  des  tissus  de  la 
plante  en  hiver,  coïncidant  avec  une  période  de 
gelée.  M.  Tison  se  réserve  d'ailleurs  de  revenir  sur 
ce  phénomène  quand  on  aura  précisé  d'une  façon 
plus  scientifique  les  conditions  dans  lesquelles  il  se 
produit. 

A  9  h.  1/2  la  séance  est  levée. 


SEANCE  DU  5  FEVRIER  1900 


Présidence  de  M.  Lignier,  président 

La  séance  est  ouverte  à  8  heures. 

Sont  présents  :  MM.  Bigot,  Gallier,  Dr  Gidon, 
Lignier,  Matte,  Moutier  fils,  Dr  Noury,  Ravenel, 
Tison,  Vaullegeard. 

Communication  est  donnée  de  la  correspondance 
qui  comprend  :  t°  Une  lettre  de  M.  le  Ministre  de 
l'Instruction  publique  demandant  de  lui  désigner 
avant  le  1er  mai  les  membres  de  la  Société  Linnéenne 
qui  prendront  part  au  Congrès  des  Sociétés  savantes 
en  1900  ;  —  2°  Une  seconde  lettre  de  M.  le  Ministre 
demandant  de  lui  adresser  avant  le  10  mars  les 
publications  que  la  Société  désire  voir  figurer  à 
l'Exposition  de  1900  ;  les  publications  parues  de  1889 
à  1899  ont  été  adressées  le  29  janvier  à  M.  le  Ministre. 
—  3°  Des  demandes  d'échanges  du  Geological  Sur- 
vey  of  Natal,  de  la  Liverpool  biological  Society  et 
du  Field  Cohimbian  Muséum  of  Chicago  qui  sont 
renvoyées  à  la  Commission  d'impression. 

M.  de  la  Thuillerie,  élu  vice-président  dans  la 
séance  de  janvier  fait  connaître  qu'il  ne  peut  accepter 
cette  fonction  ;  la  Société  regrette  vivement  la 
décision  de  notre  sympathique  confrère  ;  il  sera 
procédé  à  une  nouvelle  élection  dans  la  séance  de 
mars. 


—    XXXII    — 

Le  Trésorier  donneconnaissancedeson  compte  admi- 
nistratif ;  une  Commission  composée  de  MM.  Matte 
et  Ravenel  est  chargée  de  l'examiner.  Le  compte  est 
approuvé  par  la  Société  au  nom  de  qui  le  Président 
adresse  des  remerciements  à  M.  Chevrel. 

Sont   présentés  pour  faire  partie  de  la  Société  : 

Comme  membre  correspondant  :  M.  Raymond 
le  Bey,  à  Sainte-Gauburge  (Orne),  par  MM.  Le  Séné- 
chal et  Lignier. 

Comme  membre  résidant  :  M.  Marie,  étudiant  à  la 
Faculté  des  sciences,  par  MM.  Matte  et  Hécart. 

M.  Hettier,  proposé  dans  la  dernière  séance  est 
élu  membre  résidant. 

M.  Gallier  présente  une  mâchoire  de  bœuf  atteinte 
d' actinomyco.se. 

M.  Gallier  lit  un  curieux  article  de  M.  Bras 
relatif  aux  relations  entre  certaines  maladies  des 
plantes  et  des  maladies  animales. 

M.  le  Dr  Gidon  signale  :  1°  Une  station  assez  riche 
d' Androsemum  officinale  à  Thaon  au  pied  du  coteau 
qui  longe  le  ruisseau  entre  Boubanville  et  Barbière, 
sous  taillis  ;  —  2°  Calendula  arvemis  sur  le  bord  du 
plateau  qui  domine  la  Mue  entre  Basly  et  Fontaine- 
Henry;  la  plante  est  assez  commune  depuis  un 
certain  nombre  d'années  sur  certains  champs  du 
territoire  de  Bény  ;  —  3°  Atropa  belladona  dans  les 
carrières  et  les  rocailles  non  loin  de  la  vieille  église 
de  Thaon  ;  —  4°  Cirsium  acaule  caulescens,  forme 
rare,  existant  cette  année  en  divers  points  des  champs 
caillouteux  entre  Colomby-sur-Thaon  et  Thaon. 


—    XXXIII    — 

M.  Bigot  appelle  l'attention  sur  de  curieux  débris 
de  poissons  trouvés  dans  le  Permien  de  Russie  et 
décrits  par  M.  Karpinsky.  Ces  débris  désignés  sous 
le  nom  de  Helicoprion  se  rapprochent  des  Edestus 
déjà  signalés  dans  le  Carbonifère  et  le  Permien  des 
Etats-Unis. 

M.  Bigot  annonce  qu'on  a  récemment  découvert  à 
Villers-sur-Mer  des  couches  inférieures  aux  assises 
à  Peltorevas  athleta.  Parmi  les  fossiles  recueillis 
par  M.  Julien  Baspail,  sous  la  descente  des  bains  de 
Villers,  M.  Douvillé  a  déterminé  Rhynchonella  spa- 
thica  très  abondante,  et  Dictyothyris  Trigeri,  espèce 
très  caractéristique  du  Callovien  ferrugineux  de 
l'Orne  et  de  la  Sarthe.  Cette  découverte  montre 
en  outre  que  l'axe  du  pli  de  Bénerville  est  situé  plus 
à  l'O.  qu'on  ne  le  pensait  jusqu'ici. 

A  9  h.  1/2,  la  séance  est  levée. 


C 


SEANCE  OU  5  MARS  1000 


Présidence  de  M.  Ligxier,  président 

La  séance  est  ouverte  à  8  heures. 

Sont  présents  :  MM.  Adel,  Bigot,  Brasil,  Dr  Catois, 
Ghevrel,  Dr  Gidon,  Hécart,  Léger,  Lignier,  Moutier 
fils,  Ravenel,  Tison,  Vaullegeard. 

Le  procès-verbal  de  la  séance  de  février  est  lu  et 
adopté. 

Communication  est  donnée  de  la  correspondance 
qui  comprend:  Une  lettre  de  démission  de  M.  Almyre 
Marie,  membre  résidant  ;  —  des  lettres  de  remercie- 
ment de  MM.  Canel  et  Sohier,  nommés  membres 
correspondants  ;  —  Une  circulaire  du  Comité  d'organi- 
sation du  8e  Congrès  géologique  international  deman- 
dant de  lui  désigner  un  délégué  au  Congre 
M.  Brasil  a  déjà  été  désigné  ;  —  une  demande 
d'échange  du  Département  d'Agriculture  des  États- 
Unis,  renvoyée  à  la  Commission  d'impression  ;  — 
une  lettre  de  M.  Husnot  annonçant  l'envoi  d'un  tra- 
vail sur  le  dessin  en  histoire  naturelle. 

Les  ouvrages  reçus  depuis  la  dernière  séance  sont 
passés  en  revue. 

Le  Secrétaire  donne  connaissance  des  décisions 
prises  par  la  Commission  d'impression  dans  sa 
dernière  séance  relativement  au  Bulletin  et  aux 
Mémoires.  —  La  Commission  a  en  o li l r  •  *  décidé  de 


—    XXXV    — 

surseoir  à  une  demande  d'échange  avec  le  Geological 
Suryey  of  Natal  et  de  demander  un  spécimen  des 
publications  du  Chicago  field  Golumbian  Muséum 
et  de  la  Liverpool Biological  Society  qui  ont  sollicité 
l'échange. 

M.  le  D1'  Noury  est  élu  vice-président  en  remplace- 
ment de  M.  de  la  Thuillerie,  non  acceptant. 

Sont  élus  pour  faire  partie  de  la  Commission 
provisoire  du  3e  Congrès  de  Caumont  :  MM.  Lignier, 
Bigot,  Léger. 

MM.  Matte  et  Hécart  présentent  comme  membre 
résidant  M.  Marie,  étudiant  à  la  Faculté  des  sciences. 

M.  PiAvmond  le  Bey  à  Sainte-Gauburge  (Orne)  est 
présenté  comme  membre  correspondant  par  MM.  Le 
Sénéchal  et  Lignier. 

M.  le  D1'  G-idon  donne  lecture  de  deux  passages  des 
«  recherches  et  antiquités  de  Neustrie  »  de  M.  de 
Bras  l'un  relatif  à  des  recherches  faits  par  des  Alle- 
mands en  1537  à  la  «  montaigne  d'or  de  Tracyy>, 
l'autre  aux  «  Vitouards  »  alimentés  par  des  cours 
d'eau  qui,  naissant  de  fontaines,  dans  les  environs  de 
Bots  et  Bretleville-rOrgueilleuse,  viennent  se  perdre 
dans  les  environs  de  Douvres. 

Au  sujet  de  ce  dernier  passage,  M.  Bigot  fait 
remarquer  qu'il  y  a  certainement  confusion  de  deux 
choses,  et  que  d'ailleurs  les  «  Vitoirs  »  de  Douvres 
sont  bien  connus. 

M.  Delavigne  signale  une  grenouille  à  cinq  pattes 
pêchée  dans  le  courant  de  l'été  1897,  au  confluent  de 
la  Sarthe  et  de  l'Huisne.  —  Cette  Rana  esculenta 


—   XXXVI   — 

avait  au  côté  gauche  une  patte  postérieure  surnu- 
méraire, se  développant  facilement  d'avant  en  arrière. 

M.  Bigot  présente  un  moulage  du  crâne  de  Pitke- 
canthropus  erectus  récemment  entré  dans  les  collec- 
tions paléontologiques  de  la  Faculté.  Ce  type  si  inté- 
ressant du  pliocène  de  Java,  forme  un  nouveau 
jalon  entre  l'homme  et  les  grands  anthropoïdes. 

A  9  h.  -J/2,  la  séance  est  levée. 


SÉANCE  DU-  2  AVRIL  1900 


Présidence  de  M.  Lignier,  président 

La  séance  est  ouverte  à  8  heures. 

Sont  présents  :  MM.  Adel,  Bigot,  Dr  Gatois,  Che- 
vrel,  Dr  Fayel,  Follain,  Dr  Gidon,  Hécart,  Léger, 
Lignier,  Matte,  Dr  Moutier,  Moutier  fils,  Dr  Noury, 
Tison,  Vaullegeard. 

Le  procès-verbal  de  la  séance  de  mars  est  lu  et 
adopté. 

Communication  est  donnée  de  la  correspondance 
qui  comprend  :  1°  Une  lettre  de  M.  le  Ministre  de 
l'Instruction  publique  mettant  à  la  disposition  de  la 
Société  une  carte  d'entrée  à  l'Exposition  Universelle; 
la  Commission  d'impression  désignera  le  titulaire  de 
cette  carte  ;  —  2°  La  Liverpool  biological  Society 
annonce  l'envoi  de  la  série  de  ses  publications  ;  la 
Commission  d'impression  décidera  quels  sont  les 
volumes  de  ses  publications  à  expédier  en  échange  ; 
—  3°  Elle  statuera  aussi  sur  une  demande  de  la 
BerUner  entomologische  Zeitschrift  qui  désire  voir 
compléter  sa  collection  de  notre  bulletin. 

Les  ouvrages  reçus  depuis  la  dernière  séance  sont 
passés  en  revue. 

Le  Secrétaire  appelle  l'attention  sur  le  t.  XVIII  du 
Bulletin  de  la   Société  géologique  de  Normandie 


—    XXXVIII    — 

contenant   des    travaux    très     importants    pour    la 
géologie  de  la  région  (1). 

MM.  Raymond  le  Bey  et  Marie,  présentés  dans  la 
dernière  séance  sont  admis  le  premier  comme 
membre  correspondant,  le  second  comme  membre 
résidant. 

M.  Bigot  présente  une  planche  destinée  à  accompa- 
gner un  travail  sur  des  Gastropodes  jurassiques  dont 
il  demande  l'impression  dans  les  Mémoires  de  la 
Société. 

M.  Tison  fait  une  communication  sur  la  chute  des 
feuilles  ;  il  présente  les  planches  qui  doivent  accom- 
pagner ce  travail  destiné  aux  Mémoires  de  la  Société. 

M.  le  D1*  Gidon  présente  une  orange  double  qui  lui 
a  été  communiquée  par  M.  le  Dr  Fayel. 

Il  fait  en  outre  une  nouvelle  communication  sur 
les  fougères  bifides. 

M.  Chevrel  signale  une  anomalie  observée  sur  un 
Asterias  rubens  possédant  4  bras  au  lieu  de  5  ;  l'un 
d'eux  était  bifurqué. 

M.  Lignier  donne  communication  de  la  lettre  sui- 
vante de  M.  A.  Chevalier. 

(1)  R.  Fortin,  mit  un  Discoules  inferus  recueilli  à  Tancarville  ; 
—  F.  Skrodzki,  Rauracien  el  Séquanien  des  environs  de  Lisieux  ; 
Quaternaire  el  Tertiaire  <Jes  environs  de  Bayeux  ;  —  Savalle  et 
<;.  Leknibr,  sur  des  ossements  de  Dinosaurien  découverts  à  Octe- 
ville  ;  —  J.  Homme?  el  C.  Canel,  notice  géologique  sur  le  canton 
de  Sées  (avec  carte  au  40000/- 


—    XXXIX    — 

«  Quoique  arrivé  d'hier  de  Kayes  et  surmené  par  les 
visites  et  congratulations  officielles,  je  tiens  à  vous 
rassurer  ainsi  que  nos  amis  de  la  Linnéenne  sur  ma 
santé  et  sur  la  réussite  définitive  de  ma  mission. 

«  Je  devais  prendre  demain  le  paquebot  pour  rentrer 
en  France  lorsqu'une  circonstance  imprévue  est 
venue  m'arrèter. 

«.  Vous  savez  que  depuis  un  mois  le  Soudan  est 

disloqué M.  Chaudié    maintenant   gouverneur 

de  l'Afrique  occidentale  vient  de  revenir  de  France 
avec  une  mission  de  scientifiques  et  un  artiste 
devant  préparer  l'exposition  du  Sénégal. 

«  A  peine  arrivé  j'ai  été  appelé  par  M.  Chaudié  qui 
m'a  dit  qu'il  n'avait  pas  amené  de  botaniste  dans  la 
mission  parce  que  la  Société  français?  coloniale 
(de  la  Chaussée-d'Antin),  devant  Jes  résultats  que 
j'avais  obtenus  dans  la  bouche  du  Niger,  avait  mis 
mon  nom  en  avant  et  qu'il  comptait  sur  moi  pou; 
accomplir  la  tâche  botanique  de  la  mission. 

«  J'ai  cherché  des  échappatoires,  étant  pressé  de 
rentrer.  Enfin,  devant  les  avantages  qu'il  m'offrait, 
j'ai  consenti  à  prolonger  mon  séjour  ici  de  4  à  5 
semaines  que  je  consacrerai  à  explorer  les  régions  de 
Cayor,  de  la  Casamance  et  peut-être  de  la  Haute- 
Gambie  (tout  dépendra  des  moyens  de  transport  plus 
ou  moins  rapides  qu'on  me  donnera). 

«  Le  Gouverneur,  tout  en  me  demandant  de  rap- 
porter des  collections  pour  l'Exposition  Sénégalaise, 
iue  laisse  toute  initiative  pour  poursuivre  mes 
recherches  et  collections  scientifiques  sur  la  flore  de 
l'Afrique  occidentale 

«  J'ai    dû   commencer  aujourd'hui    la  série  très 


—    XL     - 

ennuyeuse  des  conférences  officielles,  le  Gouverneur 
m'ayant  demandé  de  faire  une  conférence  devant  les 
membres  du  Comité  de  l'Exposition,  les  Conseillers 
généraux  présents  à  St-Louis  et  la  Chambre  de 
Commerce  sur  les  résultats  pratiques  de  ma  mission. 
Ces  braves  gens  ont  attaché  beaucoup  d'importance 
à  mes  observations  sur  la  liane  à  caoutchouc  du 
Haut-Niger  et  de  la  Volta  (Landolphia  Heudelotii, 
D  C)  quoique  l'importance  des  forêts  que  j'ai  trouvées 
inexploitées  soit  limitée. 

«  J'ai  hâte  de  rentrer  en  France  pour  remettre 
beaucoup  de  choses  au  point.  Dans  les  journaux  on  a 
fait  trop  de  bruit  autour  des  résultats  commerciaux 
de  la  mission  que  j'avais  faite  en  publiant  des 
fragments  plus  ou  moins  retouchés  de  mes  rapports 
mensuels  et  en  élaguant  tout  ce  qui  était  désavanta- 
geux à  la  colonie.  Déjà  deux  concessionnaires  vien- 
nent d'arriver  dans  la  Volta  pour  y  exploiter  le 
caoutchouc  que  j'y  ai  signalé.  Ils  arrivaient  avec 
beaucoup  d'illusions  ne  se  doutant  guère  qu'à  leur 
arrivée  dans  le  pays  ils  n'auraient  pas  même  la 
main-d'œuvre  nécessaire  à  recueillir  le  précieux 
latex. 

«  Mon  voyage  de  retour  de  Tombouctou  s'est  effec- 
tué dans  d'assez  bonnes  conditions.  L'entretien  de 
mes  collections  m'a  donné  assez  de  travail  ayant  été 
obligé  d'allumer  chaque  fois  des  feux  autour  des- 
quels j'étalais  mes  collections  de  plantes  pour  les 
tenir  à  l'abri  des  moisissures.  Pendant  les  deux  mois 
qu'a  duré  la  montée  du  Niger  (sur  un  chaland  que 
m'avait  prêté  le  Gouverneur),  de  Tebi  à  Koulikoro, 


—     XL1    — 

j'ai  dû  naviguer  constamment  en  dehors  des  rives 
du  fleuve  sur  des  prairies  inondées,  le  courant  du 
fleuve  et  les  rapides  étant  trop  impétueux  aux  hautes 
eaux. 

«  En  faisant  une  excursion  dans  les  montagnes  de 
Koulikoro  j'ai  été  atteint  d'un  commencement  d'adé- 
nite qui  m'a  forcé  de  faire  la  plus  grande  partie  de  la 
route  du  Niger  à  Kayes  en  voiture  Lefèvre.  Les 
convois  montant  la  nuit,  j'ai  pris  froid  et  j'ai  attrapé 
une  bronchite  qui  m'a  forcé  de  passer  plusieurs 
jours  à  l'hôpital  de  Kayes.  Actuellement  je  suis 
complètement  remis  de  l'une  et  de  l'autre  maladie  et 
je  suis  encore  à  avoir  mon  premier  accès  de  fièvre. 
J'attribue  cela  à  l'usage  constant  de  quinine  préven- 
tive. 

«  Les  moyens  de  communicatioa  étant  ici  plus 
rapides  et  plus  commodes  je  pense  vous  expédier 
prochainement  un  colis  de  graines  fraîches  (pour  les 
serres  chaudes  du  Jardin  Botanique)  et  des  fruits.  Je 
vous  prierai  de  faire  semer  les  graines  aussitôt, 
celles-ci  perdant  habituellement  leur  pouvoir  germi- 
natif  très  vite.  » 

Saint-Louis,  30  novembre  1899. 

A  10  heures  la  séance  est  levée. 


SÉANCE  DU  7  MAI  1900 


Présidence  de  M.  Lignier,  président 

La  séance  est  ouverte  à  8  heures. 

Sont  présents  :  MM.  Adel,  Bigot,  Brasil,  Ghevrel, 
Dr  Fayel,  L.-J.  Léger,  Lignier,  Marie.  Dr  Moutier, 
Moutier  fils,  Ravenel,  Vaullegeard. 

Le  procès- verbal  de  la  séance  d'avril  est  lu  et 
adopté. 

Le  Président  fait  part  du  décès  de  MM.  E.  Liais, 
Milne-Edwards ,  Bizet,  Hauville.  Les  regrets  de  la 
Société  seront  consignés  au  procès-verbal. 

Les  ouvrages  reçus  depuis  la  dernière  séance  sont 
passés  en  revue 

Le  Secrétaire  donne  communication  des  décisions 
de  la  Commission  d'impression,  relatives  à  l'insertion 
dans  le  Bulletin  d'un  travail  de  M.  Husnot,  et  dans 
les  Mémoires  des  travaux  de  MM.  Tison  et  Bigot. 
La  carte  d'exposant  adressée  à  la  Société  par  le  Minis- 
tère a  été  attribuée  à  M.  Lignier.  —  On  adresse  cà  la 
Liverpool  biological  Society  les  séries  III  et  IV  du 
Bulletin  et  l'échange  sera  continué. 

Le  Secrétaire  fait  connaître  qu'il  s'est  entretenu 
avec  notre  collègue  M.  Chevalier  de  la  conférence 
qu'il  doit  venir  faire  à  Caen,  sur  son  voyage  dans 
l'Afrique  équutoriale. 


—    XLIII    — 

Il  est  décidé  qu'il  n'y  aura  pas  cette  année  de 
réunion  générale. 

M.  Bigot  annonce  que  M.  Bizet  a  légué  à  la  Faculté 
des  sciences,  sa  collection  géologique  qu'il  destine 
à  l'instruction  des  élèves  de  la  Faculté  ;  —  M.  Bigot 
donne  communication  du  discours  qu'il  a  prononcé 
sur  la  tombe  de  M.  Bizet. 

M.  Paul  Bizet,  conducteur  principal  des  Ponts- 
et-Chaussées,  était  né  à  Lonlay-l'Abbaye  (Orne),  le 
27  avril  1830;  il  débuta  dans  l'administration  des 
Ponts-et-Chaussée  en  1855,  à  Domfront,  puis  fut 
envoyé  à  Mortagne  en  1860  et  en  1874  à  Bellème  où 
il  est  décédé  le  16  avril  1900. 

Il  appartenait  depuis  1885  à  la  Société  Linnéenne, 
dont  il  fut  un  membre  très  actif.  C'est  à  ce  titre  que 
l'on  a  fait  figurer  ici  le  discours  prononcé  sur  sa 
tombe,  par  le  Secrétaire. 

«  Celui  qu'accompagnent  ici  tous  nos  regrets,  ne 
fut  pas  seulement  un  fonctionnaire  actif  et  avisé,  un 
bon  citoyen  dévoué  aux  intérêts  de  sa  ville  d'adop- 
tion ;  ce  fut  encore  un  savant  estimable,  dont  la 
notoriété  dépassait  les  bornes  de  sa  province. 

«  Elève  de  Guillier,  appartenant  comme  lui  à  ce 
corps  des  conducteurs  des  Ponts-  et-Chaussées,  dont 
la  capacité  égale  la  modestie,  Bizet  sut,  sans  rien 
sacrifier  de  ses  devoirs  professionnels,  tirer  parti  de 
ses  fonctions  pour  apporter  à  la  géologie  de  la  Nor- 
mandie d'importantes  contributions,  soit  qu'attaché 
au  réseau  départemental  des  chemins  de  fer  de  l'Ouest 
il  étudiât  soigneusement  les  tranchées  des  lignes  en 


—    XLIV   — 

construction,  soit  qu'il  parcourût  les  carrières,  rele- 
vant les  superpositions  des  couches,  recueillant  les 
nombreux  fossiles  qu'elles  renferment.  Le  Perche 
Ornais  s'est  trouvé,  grâce  à  ses  recherches,  sillonné 
de  coupes  fort  précises  et  fort  exactes,  publiées  dans 
le  Bulletin  de  la  Société  Géologique  de  Normandie,  et 
qui  servirent  de  base  à  un  travail  d'ensemble  sur 
cette  région. 

«  La  valeur  de  ces  publications  fut  appréciée  comme 
elle  le  méritait  et  Bizet  se  trouvait  naturellement 
désigné  pour  continuer,  dans  l'établissement  de  la 
carte  géologique  de  l'Orne,  le  travail  interrompu  par 
la  mort  de  Guillier.  Attaché  d'abord  au  service  de  la 
Carte  géologique  détaillée  de  la  France  comme 
auxiliaire,  il  ne  tarda  pas  à  être  nommé  collabora- 
teur-adjoint. C'est  en  cette  qualité  qu'il  travailla  à  la 
feuille  «  Alençon  »  et  fut  chargé  de  l'exploration  des 
terrains  secondaires  et  tertiaires  de  la  feuille  «  La 
Flèche  »  qui  l'occupait  depuis  plusieurs  années. 

«  Née  au  cours  d'une  de  ces  excursions  de  la 
Société  Linnéenne,  qu'il  considérait  comme  un  hon- 
neur d'avoir  guidée  à  Bellême  en  1888,  notre  amitié 
s'était  encore  accrue  dans  les  tournées  communes 
faites  à  l'occasion  de  la  Carte.  C'est  qu'il  y  avait 
avec  Bizet  beaucoup  à  apprendre;  son  enthousiasme, 
la  gaieté  de  son  caractère,  en  faisaient  un  aimable 
camarade.  La  sûreté  de  son  jugement  donnait  un 
véritable  charme  aux  discussions  dans  lesquelles  il 
mettait  tout  le  feu  de  sa  conviction.  Il  avait  pour  les 
erreurs  de  ses  devanciers  et  de  ses  confrères  l'indul- 
gence de  ceux  qui  ont  beaucoup  travaillé  ;  il  savait 
combien  dans  nos  travaux  l'erreur  est  aisée  et  que 


—    XLV    — 

des  observations  exactes,  quelle  que  soit  la  valeur  de 
l'observateur,  sont  souvent  facilitées  par  d'heureux 
hasards.  Il  savait  aussi  que,  si  intéressante  que  lût 
la  région  qu'il  étudiait,  elle  n'était  qu'un  tout  petit 
morceau  du  monde;  il  ne  croyait  pas,  si  étendu  que 
fût  son  savoir,  posséder  toute  la  science,  et  il  était 
assez  modeste  pour  ne  pas  faire  plier  les  opinions  des 
autres  devant  des  convictions  personnelles.  Ce 
mélange  de  franchise  et  d'urbanité,  de  tolérance  et 
de  conviction,  faisaient  de  Bizet  un  caractère  émi- 
nemment sympathique. 

«  La  vie  de  Bizet  fut  un  enseignement.  Eloigné  des 
grands  centres  scientifiques,  privé  des  ressources 
matérielles  et  morales  dont  ils  disposent,  il  a  su 
cependant  labourer  fort  honorablement  le  sillon  de  la 
science. 

«  Non  satisfait  d'avoir  doté  la  géologie  des  connais- 
sances les  plus  complètes  qu'elle  possède  sur  le 
Perche-Oranais,  il  a  voulu  que  les  documents  de  ses 
études  puissent  encore  être  utiles  après  sa  mort,  et  il 
a  légué  à  la  Faculté  des  sciences  de  Caen  les  impor- 
tantes collections  qu'il  avait  recueillies  dans  ses 
recherches  ». 

M.  Moutier  fils  présente  des  fleurs  prolifères 
d' 'Anémone  pavonina  Lamk. 

Il  signale  en  outre,  l'existence  du  gui  sur  un  til- 
leul dans  la  rue  Haute,  à  Caen. 

Enfin,  il  présente  un  échantillon  du  conglomérat 
de  base  de  l'oolithe  ferrugineuse  provenant  d'un 
sondage  près  du  tumulus  de  Fontenay-le-Marmion, 


—    XLV1   — 

Cette  zone  à  Cœloceras  Blagdeni  n'avait  pas  encore 
été  reconnue  jusqu'à  présent  sur  le  plateau  de  May. 

M.  Yaullegeard  a  observé  dans  son  jardin,  à  Caen, 
un  pied  d'Anémone  dont  la  fleur  était  en  contact  avec 
la  bractée  ;  la  corolle  comprenait  8  pièces  placées  à 
la  périphérie,  une  pièce  bien  développée  et  d'autres 
rudimentaires  placées  au  milieu  de  la  fleur.  Les 
étamines  étaient  disposées  en  deux  groupes  ainsi 
que  les  carpelles.  Il  y  avait  une  coalescence  de  deux 
fleurs.  Le  spécimen  a  été  donné  au  laboratoire  de 
botanique  de  la  Faculté. 

M.  Vaullegeard  communique  les  analyses  sui- 
vantes: 

Marinesco.—  Sur  le  mécanisme  de  la  séni- 
lité et  de  la  mort  des  cellules  nerveuses 

(1).  —  Analyse  par  M.  Vaullegeard. 

Metchnikof  a  expliqué  l'atrophie  sénile  par  la  vic- 
toire des  macrophages  du  tissu  conjonclif  sur  les 
éléments  nobles. 

Marinesco  distingue  :  1°  la  vieillesse  et  la  mort  des 
cellules  nerveuses  et  2°  la  pathologie  de  ces  éléments. 

Dans  les  cas  de  vieillesse  et  de  mort  des  cellules 
nerveuses  (d'après  les  coupes  du  système  nerveux 
des  vieillards)  il  y  a  diminution  du  corps  cellulaire. 
Marinesco  a  constaté  en  môme  temps,  une  réduction 
des  éléments  géométriques,  colorables,  de  la  cellule 

I  C.  a.  Acad.  Se.  Paris,  t.  CXXX,  n°  \~  ;23  avril  L900),  p.  U3G- 
1139. 


—  XLVII   — 

nerveuse  et  leur  transformation  en  granulations. 
Cette  altération  constitue  la  chromatoly.se  sénile.  Le 
cytoplasma.  se  teinte  en  bleu  et  contient  plus  ou 
moins  de  substances  pigmenlaires,  le  nombre  des 
prolongements  diminue.  Il  n'y  a  aucune  intervention 
des  macrophages. 

Dans  les  cas  de  pathologie  au  contraire,  ainsi  que 
l'auteur  l'avait  soutenu  en  1896,  les  cellules  ner- 
veuses sont  dévorées  par  les  cellules  de  la  névroglie 
devenues  macrophages  et  les  leucocytes  n'intervien- 
nent pas. 

Il  y  a  antagonisme  entre  les  cellules  nobles  du  cer- 
veau et  la  névroglie  ;  au  début  de  la  vie,  la  névroglie 
est  vaincue  par  la  sécrétion  des  cellules  nobles. 

Matchinsky  (1).  —  Sur  l'Atrophie  des  ovu- 
les. —  Analyse  par  A.  Vaullegeard 

Metchnikofï  dans  un  travail  récent  a  montré  la 
lutte  continuelle  entre  les  cellules  d'un  organisme  ; 
dans  le  combat  des  cellules  nobles  de  l'organisme 
contre  les  macrophages,  les  tissus  sains  se  protègent 
par  des  sécrétions  toxiques;  pour  les  macrophages  ce 
n'est  que  lorsque  ces  sécrétions  diminuent  que  les 
phagocystes  l'emportent.  Il  a  constaté  que  les  poi- 
sons microbiens  agissent  sur  les  ovules  et  sur  les 
cellules  nerveuses  beaucoup  plus  que  sur  les  pha- 
gocytes. 

Matchinsky  a  constaté  que  l'atrophie  pathologique 
expérimentale  des  ovules  ne  diffère  pas  de  l'atrophie 

(1)  Matchinsky  :  De  l'atrophie  îles  ovules  dans  les  araires  des 
mammifères,  \nn.  de  l 'Institut  Pasteur,  t.  XIV,  n6  3,(25  mars  1900). 


—   XLVIII     — 

physiologique;  elle  est  précédée  de  modifications  des 
cellules  de  la  granuleuse  qui  se  mobilisent  et  se 
transforment  en  un  réseau  plasmodique  ;  c'est  seule- 
ment après  cette  dégénérescence  de  la  granuleuse 
que  l'ovule  se  fragmente  ou  subit  une  modification 
graisseuse  et  est  enfin  dévoré  par  les  mononucléaires 
provenant  du  plasmodium  de  la  granuleuse  et  péné- 
trant à  travers  la  zone  pellucide.  Ces  phagocytes 
s'incorporent  l'œuf  ou  ses  débris  et  finalement 
deviennent  :  1°  des  cellules  fusiformes  ;  2°  du  tissu 
conjonctif  de  sorte  que  le  follicule  se  remplit  de  tissu 
conjonctif. 

Metchnikoff  a  montré  que  la  toxine  du  tétanos 
s'amassait  plus  dans  les  testicules  ou  dans  les  ovaires 
des  poulets  que  dans  les  autres  organes.  Matchinsky 
constate  l'atrophie  d'un  grand  nombre  d'ovules 
dans  les  ovaires  des  animaux  soumis  à  ces  expé- 
riences. Il  observe  le  même  fait  à  la  suite  des  injec- 
tions de  Blastomyces  Custis  ou  à  la  suite  de  l'extrac- 
tion de  la  rate.  Mais  le  fait  est  plus  caractérisé  à  la 
suite  des  injections  non  mortelles  de  toxine  diphthé- 
rique  et  chez  les  animaux  traités  par  l'arsenic  (1). 

M.  Vaullegeard  lit  une  note  sur  le  Distomum 
pristis  (imprimée  dans  la  2e  partie  de  ce  volume). 

A  9  h.  1/2  la  séance  est  levée. 


(1)  Il  me  semble  que  ces  faits  permettent  de  donner  l'explication 
de  la  castration  parasitaire  étudiée  d'une  manière  remarquable  par 
M.  Giard  ;  elle  serait  due  à  une  sécrétion  de  toxine  bien  connue 
dans  les  formes  larvaires  des  Cestodes  des  mammifères. 


SEANCE  DU  17  JUIN  1000 


Présidence  de  M.  Lignier,  président 

La  séance  est  ouverte  à  8  heures. 

Sont  présents  :  MM.  Bigot,  Duval,  Foliain,  L.-J. 
Léger,  Lignier,  Marie,  Matte,  Dr  Moutier,  Moutier 
fils,  Tison. 

Le  procès- verbal  de  la  séance  de  mai  est  lu  et 
adopté. 

Les  ouvrages  reçus  depuis  la  dernière  séance  sont 
passés  en  revue. 

M.  Moutier  fils  présente  :  1°  Deux  fleurs  de 
Matricaria  camomilla  accolées  et  fusionnées,  les 
fleurs  jaunes  étant  confluentes  ;  2°  Une  fleur  de 
Catlcya  dans  laquelle  un  sépale,  un  pétale  et  le 
gymnostème  sont  souciés. 

M.  Brasil  fait  connaître  par  l'intermédiaire  de 
M.  Foliain  qu'il  a  recueilli  sur  les  rochers  du  Quihot 
deux  animaux  non  encore  signalés  sur  les  côtes  du 
Calvados  :  Alpheus  megacheles  et  Cistella  capsella. 

M.  le  Dr  Moutier  a  observé  un  saule  porte-gui  dans 
la  côte  de  Saint-Pair-du-Mont,  sur  la  route  de  Crève- 
cœur  à  la  route  Nationale. 

D 


—   L   — 

M.  Lignier  signale  la  présence  à'Opkrys  muscifera 

à  Chicheboville  ;   —  il  a  observé  sur  un  genêt  une 
orobranche  de  l'"30  de  haut. 

M.  L.-J.  Léger  fait  une  communication  sur  l'orien- 
tation de  la  feuille  par  rapport  à  la  tige  (imprimée 
dans  la  2e  partie  du  bulletin). 

M.  Lignier  présente  un  rameau  de  Thuya  occiden- 
talis  couvert  de  nodosités  qui  sontdes  racines  adven- 
tives  demeurées  sous- corticales. 

M.  Bigot  fait  une  communication  sur  les  terrasses 
quaternaires  de  la  Vallée  de  l'Orne,  notamment  sur 
celle  qui  est  visible  en  ce  moment  dans  les  exploita- 
tions de  grés  entre  l'Orne  et  la  Bruyère  de  Feugue- 
rolles.  Il  présente  plusieurs  instruments  chelléens  en 
silex  provenant  de  cette  terrasse. 

M.  Bigot  appelle  l'attention  sur  l'intérêt  qu'il  y 
aurait  à  étudier  le  ruisseau  de  Perrières,  près  Jort 
(Oalvados).  Ce  ruisseau,  né  d'une  source  assez  abon- 
danteau  villagede  la  Fontaine,  après  avoir  coulé  pen- 
dant environ  3  kilom.,  disparait  complètement  en 
une  cinquantaine  de  mètres  de  parcours  ;  la  vallée 
actuelle  du  ruisseau  est  d'ai Heurs  continuée  dans  la 
direction  de  Jort  par  un  vallon  asséché.  Des  expé- 
riences de  coloration  artificielle  permettraient  de 
retrouver  l'émergence  de  la  rivière  absorbée;  un 
captage  du  cours  d'eau  au-dessus  du  point  où  ù 
disparaît  permettrait  probablement  d'ew  faire  profiter 
le  vallon  asséché. 

A  10  heures  la  séance  est  levée. 


SÉANCE   DU   2  JUILLET   1900 


Présidence  de  M.  Lignier,  président 

La  séance  est  ouverte  à  8  heures. 

Sont  présents:  MM.  D1  Gidon,  L.-J.  Léger,  Lignier, 
1>  Moutier,  Dr  Noury,  Ravenel,  Tison. 

En  l'absence  du  Secrétaire  et  du  Vice-secrétaire, 
M.  Tison  remplit  les  fonctions  de  secrétaire  et  donne 
lecture  du  procès-verbal  de  la  séance  de  juin  qui  est 
adopté. 

Les  ouvrages  reçus  depuis  la  dernière  séance  sont 
déposés  sur  le  bureau. 

Le  Président  fait  connaître  que  M.  Mantin,  membre 
correspondant,  a  été  nommé  chevalier  de  la  Légion 
d'honneur  ;  la  Société  lui  adresse  ses  félicitations. 

M."  Lignier  signale  la  présence  de  deux  touffes  de- 
gui  sur  un  Salix  alba,  au  bord  de  la  vieille  rivière, 
au  delà  du  pont  de  Galix. 

M.  Léger  présenle  à  la  Société  une  variété  horticole 
de  Clématite  à  grandes  fleurs  violettes,  dont  la  tige 
montre  la  particularité  suivante  :  à  un  nœud  s'insère 
une  feuille  normale,  longuement  pétiolée,  trifoliolée, 
de  forme  régulière,  c'est-à-dire  à  folioles  pétiolulées, 
arrondies  à  la  base,  atténuées  au  sommet  ;  l'une  d'elles 
est  profondément  lobée.   En  opposition  avec  cette 


lu 


feuille,  se  trouve,  au  même  nœud,  une  foliole  unique, 
violette  sur  presque  toute  sa  face  supérieure,  sauf 
dans  la  partie  médiane,  qui  est  verte,  veinée  de  vio- 
let, et,  sur  la  face  inférieure,  d'une  coloration  verte 
plus  étendue,  mais  avec  les  bords  du  limbe  largement 
colorés  en  violet. 

Cette  foliole  n'a  pas  la  forme  de  celles  des  feuilles 
végétatives  ordinaires  ;  elle  est  semblable  aux  sépales 
s'atténuant  progressivement  à  la  base  en  un  court 
pétiole. 

La  même  tige  de  Clématite  porte  en  un  autre  point 
deux  feuil'es  opposées  simples,  mais  nullement 
comparables,  par  leur  forme,  au  limbe  coloré  qui 
vient  d'être  décrit  ;  elles  sont  longuement  pétiolées, 
à  limbe  ovale,  arrondi  à  la  base,  comme  celui  des 
folioles  foliaires  normales. 


A  9  beures,  la  séance  est  levée. 


SEANCE  DU  12  NOVEMBRE  1000 


Présidence  de  M.  Lignier,  président 

La  séance  est  ouverte  à  8  heures. 

Sont  présents:  MM.  Bigot,  Brasil,  Follain,  Lignier, 
Matte,  Dr  Moutier,  Moutier  fils,  Dr  Noury,  Dr  Osmont, 
Ilavenel,  de  la  Thuillerie,  Tison,  Vaullegeard. 

Le  procès- verbal  de  la  séance  de  juillet  est  lu  et 
adopté. 

Le  Président  fait  part  du  décès  de  M.  le  Dr  Huet, 
professeur  adjoint  à  la  Faculté  des  sciences,  archi- 
viste de  la  Société.  La  Société  décide  de  témoigner 
au  procès-verbal  les  regrets  que  lui  cause  la  dispari- 
tion de  notre  excellent  confrère. 

Le  Président  annonce  la  soutenance  de  thèse  de 
M.  Tison,  à  qui  il  adresse  les  félicitations  de  la 
Société.  Cette  thèse  est  comme  celle  de  M.  le  Dr  Gidon 
imprimée  dans  les  Mémoires  ;  c'est  donc  à  plusieurs 
titres  une  thèse  Caennaise  comme  la  précédente, 
élaborée  dans  le  laboratoire  de  botanique  de  la 
Faculté  de  Caen,  soutenue  à  Gaen  et  publiée  par  une 
Société  caennaise. 

La  correspondance  comprend  :  Une  lettre  de  M.  le 
Ministre  de  l'Instruction  publique,  adressant  le 
programme  du  Congrès  des  Sociétés  savantes,  qui 
se  tiendra  à  Nancy  en  1900;  —  Une  lettre  de  M.  Aug. 
Chevalier,  qui  obligé  de  se  consacrer  entièrement  à 


—   LIV      - 

la  préparation  de  sa  thèse,  ne  pourra  faire  cet  hiver 
la  conférence  qu'il  nous  avait  promise  sur  son  voyage 
'Lins  l'Afrique  occidentale  ;  —  Une  lettre  de  la 
Société  des  sciences  de  Buflalo  (Etats-Unis),  faisant 
part  de  la  mort  de  son  président;  —  Une  lettre  de  la 
Société  de  Secom^s  des  Amis  des  sciences,  et  diverses 
demandes  d'échanges  renvoyées  à  la  Commission 
d'impression. 

Les  nombreux  ouvrages  reçus  depuis  la  dernière 
séance  sont  passés  en  revue. 

M.  Chevalier  offre  une  brochure  intitulée  :  Coup 
d'oeil  sur  la  végétation  de  V  Afrique  occidentale 

M.  Bigot  offre  une  notice  intitulée  :  La  Normandie, 
extraite  du  livret-guide  publiée  à  l'occasion  du 
8e  Congres  géologique  international. 

Le  Secrétaire  présente  les  fascicules  I  et  II  du  t.  XX 
des  Mémoires  et  le  volume  III,  5°  série  du  Bulletin, 
constituant  les  publications  de  la  Société  pendant 
l'année  T0OO. 

M.  A.  Yaullegeard  communique  à  la  Société  un  tra- 
vail sur  l'action  des  Cestodes  et  des  Nématodes. 
(Voir  2  partie  du  Bulletin). 

Dans  la  première  partie  de  son  travail  il  expose 
des  expériences  personnelles  montrant  l'influence 
considérable  des  substances  contenues  dans  les  vers; 
il  a  réussi  à  extraira  une  toxine  ferment,  agissant  sur 
les  centres  nerveux,  et  un  alcaloïde  à  action  curar-ique 
agissant  sur  l'agilité  de  l'animal.  Dans  la  2e  partie  il 
recherche  parmi  les  troubles  provoqués  par  les  vers, 
ceux  qui  sont  dus  à  une  action  mécanique  el  ceux 
qui  seul  dus  à  une  action  chimique. 


—    LV    — 

M.  F.  Moutier  présente  des  échantillons  de  Calli- 
mofpha  liera,  aberration  hitescens  recueillis  dans  le 
département  de  la  Manche. 

Cette  aberration  hitescens  diffère  du  type  en  ce 
que,  au  lieu  d'être  rouge  écarlate,  les  ailes  inférieures 
et  l'abdomen  sont  d'un  jaune  d'ocre. 

Dans  sa  «  Faune  entômoloçique  française  »  Berce 
signale  cette  variété  comme  «  assez  commune  sur  les 
côtes  de  Bret agne  et  surtout  aux  environs  de  Rennes.» 
M.  Moutier  a  également  rencontré  cette  variété  dans 
le  Calvados  où  elle  est  rare,  puisqu'il  n'en  a  pris  que 
3  exemplaires  en  l'espace  de  six  ans.  Cette  aberration 
hitescens  était  extrêmement  abondante  dans  le  dépar- 
tement de  la  Manche,  au  mois  d'août  de  cette  année. 
Sur  dix  (10)  exemplaires  de  Catlimorpha  liera 
observés,  huit  (8)  appartenaient  à  la  variété  jaune,  et 
deux  (2)  seulement  au  type  rouge.  C'est  là  une  pro- 
portion non  remarquée  jusqu'à  ce  jour;  il  serait 
intéressant  de  rechercher  si,  dans  les  localités 
explorées,  c'est-à-dire  sur  le  littoral  occidental  de  la 
Manche  depuis  Diélette  jusqu'au  niveau  d'Avranches, 
il  en  est  toujours  ainsi. 

M.  Brasil  communique  des  observations  relatives 
à  la  fréquence  de  certaines  espèces  sur  le  littoral  du 
Calvados  pendant  l'été  dernier  {Voir  .2°  partie  du 
Bulletin  I. 

M.  de  la  Thuillerie  fait  une  communication  com- 
plémentaire à  sa  note  sur-  les  Dancus  carotta  et 
D.  cjumnii [<■!•. 


—    LVI   — 

M.  Matte  présente  des  silex  néolithiques  recueillis 
dans  le  département  de  l'Eure,  principalement 
aux  environs  de  Bernay. 

M.  Bigot  met  sous  les  yeux  de  la  Société,  des 
exemples  d: 'Abrasion  (Thoulet)  provenant  des  dunes 
deBiville  (Manche):  silex  néolithiques  et  blocaux  de 
grés  polis  par  le  sable  charrié  par  le  vent,  filonnets 
de  quartz  traversant  des  schistes,  mis  en  relief  ou 
complètement  disséqués  par  la  même  action. 

A  10  heures  la  séance  est  levée. 


SEANCE  DU  3  DECEMBRE  1900 


Présidence  de  M.  Lignier,   président 

La  séance  est  ouverte  à  8  heures. 
Sont   présents    :    MM.    Bigot,    Brasil,    D''  Catois, 
Dr  Duboscq,   Hécart,   Lignier,  Mattè,    Dr   Moutier, 
Moutier  fils,  Dr  Noury,  Tison,  Vaullegeard. 

Le  procès-verbal  de  la  séance  de  novembre  est  lu 
et  adopté. 

Les  ouvrages  reçus  depuis  la  dernière  séance  sont 
passés  en  revue. 

Il  est  décidé  que  les  séances  commenceront 
dorénavant  à  8  heures  et  demie. 

Sont  présentés  comme  membres  honoraires  par  la 
Commission  d'impression  : 

MM.  F.A.BATHER,conservateurauBritishMuseum. 
Michalski,    Géologue  en    chef    du    Comité 
impérial  de  Russie. 
Comme  membres  correspondants  : 
MM.    Julien    Raspail    à    Arcueil    (Seine),    par 
MM*  Bigot  et  Dr  Noury. 
Dr  Robine  à  La  Haye-du-Puits  (Manche),  par 
MM.  Bigot  et  Chevrel. 

M.  Brasil  communique  un  Catalogue  des  Mollus- 
ques de  la  Faune  marine  de  la  re 'g ion  de  Luc-sur- 
Mer  (imprimé  dans  la  2e  partie). 


—   LVIII   — 

M.  F.  Moutier  communique  un  supplément  à  la 
faune  des  Mollusques  terrestres  et  fluviatiles  des 
environs  de  Caen  (imprimé  dans  la  2e  partie). 

A  9  heures,  la  séance  est  levée. 


TRAVAUX    ORIGINAUX 


—  3  — 


L. -Jules  Léger.  —  Sur  l'oriental  ion  «le 
la  Feuille  en  anatomie  végétale  * 


Il  est  une  règle  constante,  adoptée  jusqu'à  ce  jour 
par  les  auteurs  pour  les  descriptions  anatomiques 
concernant  la  tige  et  la  racine  :  l'observateur  est 
supposé  placé  au  centre  de  l'organe  et  diriger  ses 
regards  vers  la  phériphérie  ;  par  suite,  la  partie  anté- 
rieure d'une  région  est  celle  qui  est  le  plus  proche 
du  centre  de  l'organe,  tandis  que  sa  partie  posté- 
rieure est  celle  qui  en  est  le  plus  éloignée.  Par 
exemple,  dans  une  tige  de  Phanérogame,  il  est 
admis,  pour  un  faisceau  normalement  orienté,  que 
la  portion  antérieure  correspond  à  la  région  ligneuse 
et  la  portion  postérieure,  au  liber. 

Dans  les  représentations  graphiques,  en  section 
transversale,  des  diverses  régions  de  la  tige  et  de  la 
racine,  le  centre  de  l'organe  est  supposé  placé  vers 
le  bord  inférieur  du  dessin,  et  la  périphérie  vers  le 
bord  supérieur. 

Cette  convention  pour  établir  l'orientation  des 
tissus  est  d'une  grande  commodité  :  elle  évite   toute 

*  Travail  présenté  à  la  Société  le  17  juin  1900;  manuscrit  remis 
le  même  jour;  épreuves  corrigées  parvenues  au   Secrétariat   le  :>l 

janvier  1901 . 


4 


confusion  dans  la  description  et  permet,  par  le  seul 
examen  d'un  dessin,  de  reconnaître  immédiatement 
l'ordre  de  répartition  des  tissus  entre  eux  et  relative- 
ment à  l'organe  tout  entier. 

Pourquoi  donc  cette  façon  de  procéder,  si  éminem- 
ment utile,  est-elle   si  souvent  abandonnée  lorsque 
Ton  considère  la  feuille  ?  La  majorité  des  botanistes, 
en  effet,  procède,  pour  la  description  de  cet  organe, 
d'une  toute  autre  manière  que  pour   la  tige  ou   la 
racine.  L'observateur  ne  se  place  plus  au  centre  de 
l'organe-support,  mais  à  l'extérieur  de  celui-ci,  en 
regardant  vers  son  centre,  en  sorte  que  l'orientation 
des  tissus  de  la  feuille,  dans  les  descriptions  et  les 
représentations    graphiques,    devient    l'inverse    de 
celle  des  tissus  de  la  tige  étudiée  Isolément.  Les  fais- 
ceaux foliaires,  pour  citer  un  exemple,  sont  complè- 
tement  renversés,   relativement   à  ceux  de  la  tige 
considérés  suivant  le  mode  habituel,  et,  cependant, 
ils  se  détachent  de  ces  derniers  en  s'écartant  simple- 
ment, sans  torsion,  leur   bois  et  leur  liber  restant 
respectivement  dirigés  vers  le  bois  et  le  liber  de  la 
tige.  Dans  un  dessin,  la  région  ligneuse  du  faisceau 
foliaire  est  tournée  vers  le  haut  de  la  page,  tandis  que 
la  région  libérienne  en  regarde  le  bas. 

Ce  changement  dans  la  considération  des  tissus  est 
due  à  ce  que,  dans  l'étude  anatomique,  on  considère 
dans  la  feuille  une  face  supérieure  et  une  face  infé- 
rieure,^ que,  par  suite,  dans  une  représentation 
graphique  d'une  section  de  feuille,  on  place  la  face 
supérieure,  vers  la  partie  supérieure  du  dessin,  et 
l'autre  face,  vers  la  partie  inférieure;  là  description 
anatomique  se  fait  ensuite  d'après  cette  disposition. 


Nous  allons  essayer  de  démontrer  que,  si  on 
accepte  le  mode  de  représentation  indiqué  plus  haut 
pour  la  tige,  cette  dernière  manière  de  faire  est 
incorrecte  et  repose  sur  une  confusion. 

La  distinction  d'une  face  supérieur?  et  d'une  face 
inférieure  est  d'ordre  physiologique. 

Le  mamelon  foliaire  se  développe  parallèlement  à 
l'axe  de  la  tige  qui  le  supporte.  Alors  que  la  fonction 
chlorophyllienne  n'est  pas  encore  en  jeu  chez  elle. 
ou  est  très  réduite,  la  jeune  feuille  est  parallèle  à  la 
tige  ;  c'est  ce  que  nous  voyons  dans  le  bourgeon  ; 
une  de  ses  faces  est  tournée  vers  le  support,  l'autre 
vers  l'extérieur.  Si  nous  considérons  la  feuille  à  ce 
moment,  nous  n'y  pouvons  reconnaître  de  faces  supé- 
rieure et  inférieure,  mais,  au  contraire,  pour  l'obser- 
.vateur  censé  au  centre  de  la  tige,  il  y  a  une  face  an- 
térieure et  une  face  postérieure,  ou  encore,  une  face 
interne  et  une  face  externe. 

Ce  n'eot  que  plus  tard,  lorsque  la  fonction  chloro- 
phyllienne entre  en  jeu,  que  la  feuille  abandonne  sa 
position  première  et  s'écarte  de  la  tige  pour  se  pré- 
senter le  plus  normalement  possible  aux  radiations 
lumineuses  :  elle  quitte  la  position  verticale  pour  se 
rapprocher,  plus  ou  moins,  de  l'horizontalité.  Cette 
dernière  position  qu'elle  prend  est  nécessitée  par 
une  fonction  physiologique  et  n'est  nullement  d'ordre 
anatomique  ;  la  distinction  que  l'on  fait  alors  d'une 
face  supérieure  et  d'une  face  inférieure  ne  peut 
intervenir  dans  une  étude  anatomique  de  l'organe. 

Il  importe  donc,  dans  l'étude  anatomique  d'une 
feuille,  de, considérer  celle-ci  dans  sa  position  anato- 
mique et  non  point  dans  sa  position  physiologique ', 


6 


et,  dans  le  cas  où  elle  est  plus  ou  moins  écartée  de  la 
tige,  de  la  supposer,  par  la  pensée,  rapprochée  de 
cet  organe  et  dirigée  parallèlement  à  lui,  ainsi 
qu'elle  l'était,  dans  les  premiers  stades  de  son  exis- 
tence. 

Nous  reconnaîtrons  alors  à  la  feuille  une  face 
antérieure  ou  interne,  située  le  plus  près  de  l'obser- 
vateur placé  au  centre  de  la  lige  et  une  î&ceposté- 
rieure  ou  crier  ne .  qui  en  sera  le  plus  éloignée. 
L'orientation  des  tissus  libéro  ligneux  de  la  feuille 
sera  alors  la  même  que  celle  de  ces  tissus  dans  la 
tige,  ce  qui  est  l'expression  de  la  vérité,  puisque  les 
uns  ne  sont  que  des  branches  simplement  détachées 
des  autres.  Le  tissu  palissadique,  sur  une  section 
transversale,  sera  tourné  vers  l'observateur  et  le  tissu 
lacuneux  sera  dans  la  région  externe. 

Un  autre  argument  vient  encore  plaider  en  faveur 
de  la  thèse  que  nous  défendons  :  la  distinction  des 
faces  supérieure  et  inférieure  ne  peut  se  faire  que 
chez  les  feuilles  végétatives  normalement  dévelop- 
pées ;  elle  n'est  plus  possible  chez  les  autres  feuilles. 

Les  bractées  de  tout  ordre,  les  écailles  foliacées 
sont,  dans  l'immense  majorité  des  cas,  dressées 
parallèlement  à  l'axe  de  leur  support.  Il  en  est 
presque  toujours  de  même  des  pièces  florales,  et 
alors,  on  commet  une  véritable  erreur,  on  amène 
dans  les  descriptions  une  confusion  complète,  lorsque 
l'un  continue,  pour  ces  diverses  formes  de  feuilles, 
l'interprétation  acceptée  pour  les  feuilles  végétatives 
et  qu'on  les  suppose  rabattues  dans  la  position  hori- 
zontal''. Il  est  absolument  faux  de  dire  que  les  sacs 
polliniques  des  Angiospermes  sont  situés  sur  la  face 


—  7  — 

supérieure  de  l'anthère,  ou  que  les  ovules  sont  insé- 
rés sur  la  face  supérieure  du  carpelle.  Ces  organes, 
anthère  et  carpelle,  sont  dressés  dans  la  fleur  et  ont 
conservé,  pour  jouer  leur  rôle  physiologique,  l'orien- 
tation anatomique  qu'ils  avaient  à  l'origine,  les  sacs 
polliniques  et  les  ovules  sont  insérés  sur  leur  face 
antérieure.  C'est  pousser  trop  loin  la  généralisation 
d'une  conception  imprécise  que  de  les  considérer, 
pour  les  décrire,  comme  étant  renversés  horizontale- 
ment. 

Je  pense  donc  qu'il  est  juste  et  régulier  de  consi- 
dérer, dans  une  description  anatomique.  toutes  les 
feuilles  comme  placées  parallèlement  àla  tige  support 
et  de  leur  reconnaître  une  face  antérieure  et  une 
face  postérieure  et  comme,  jusqu'à  présent,  l'obser- 
vateur est  censé  au  centre  de  la  tige,  la  face  anté- 
rieure sera  celle  qui  sera  le  plus  proche  de  ce  centre, 
la  face  postérieure  sera  l'autre. 

Cette  opinion,  d'ailleurs,  n'est  pas  mienne,  elle  est 
celle  de  nombreux  anatomistes.  Si  j'ai  cru  devoir 
présenter  ici  les  arguments  qui,  à  mon  sens,  militent 
en  sa  faveur,  c'est  parce  qu'elle  est  délaissée  par  des 
botanistes  n'ayant  peut  être  pas  suffisamment  pesé 
les  raisons  qui  la  soutiennent. 

Université  de  Caei>.  Laboratoire  de  Botanique  de  la 
Faculté  des  Sciences,  1899. 


8  — 


F.  Moutier.  —  Supplément  au  Cata- 
logue «les  Molluscpies  terrestres  et 
flluviatiles  des  environs  de  Caen  * 


Alphonse  De  l'Hôpital  publia,  dans  les  bulletins  de 
la  Linnéenne  des  années  1858-59  et  1859-60,  un 
Catalogue  des  Mollusques  de  notre  région.  Ayant  eu 
l'occasion  de  rencontrer  depuis  quatre  ou  cinq  ans 
quelques  espèces,  nouvelles  pour  la  contrée,  ou  de 
recueillir  des  détails  se  rapportant  à  des  espèces 
déjà  citées,  j'ai  cru  intéressant  de  les  faire  connaître. 

Genre  Clausilia  Draparnaud 

Ce  genre  est  actuellement  représenté  dans  le  Cal- 
vados par  6  espèces,  dont  4  étaient  déjà  connues  et 
citées  par  De  l'Hôpital, 

1.  —  Clausilia  Roolphi  Leach. 

2.  —  Clausilia  nigricans  Pultney. 

3.  —  Clausilia  parvula  Studer.  Pour  ces  trois 
premières  espèces  je  n'ai  rien  à  ajouter  aux  notes 
de  De  l'Hôpital. 

*  Travail  communiqué  à  la  séance  du  3  décembre  1900  ;  manus- 
crit remis  le   même  jour.   Epreuves  corrigées  parvenues  au   Seeiv 
tariat.  le  r    février  1901, 


-  9  - 

4.  —  Clausilia  laminata  Montagu.  Dupuy  :  Hist. 
nat.  des  Mollusques.  PI  XVI,  fig.  6. 

De  l'Hôpital  ne  signale  pour  cette  magnifique  espèce 
que  3  localités  :  Crèvecœur,  Lisores  et  le  Mesnil- 
Simon  :  j'y  ajouterai  Glos  et  surtout  Saint-Martin- 
de-Bienfaite  (arrondissement  de  Lisieux).  Dans  cette 
dernière  station,  laC/.  lanrinataest  abondante  sur  les 
vieilles  souches  et  parmi  la  mousse  le  long  d'un  vieux 
chemin.  Pêle-mêle  avec  cette  espèce  se  trouvent, 
vivant  dans  la  même  localité,  quelques  exemplaires, 
peu  nombreux  d'ailleurs,  de  Clausilia  Rolphii. 

5.  —  Clausilia  dubia  Draparnaud.  Locard  :  Co- 
quilles terrestres  de  France.  Paris  1894,  page  279. 

Je  ne  possède  qu'un  seul  exemplaire  de  cette  raris- 
sime espèce.  Les  auteurs  ne  la  signalaient  jusqu'ici 
que  dans  les  régions  montagneuses  de  la  France.  Cet 
échantillon  a  été  trouvé  sur  un  tronc  de  platane 
dans   le  vallon    de  Biéville,  près  Caen. 

6. — Clausilia  eumigra  Mabille.  Locard  ;  loc.  cit., 
p.'  292. 

De  cette  espèce,  d'ailleurs  très  rare  dans  toute 
la  France,  je  ne  possède  qu'un  seul  exemplaire  trouvé 
sur  un  tronc  de  sapin  dans  la  même  localité  que 
l'espèce  précédente,  c'est-à-dire  à  Biéville.  La  Cl. 
eumicra  pourrait  être  à  première  vue  confondue  avec 
un  petit  échantillon  de  la  Cl.  parvula  dont,  elle  est 
cependant    nettement  et    spécifiquement  distincte. 

Genre  Hélix  Linné 

Hélix  pisana  Millier.  Dupuy  :  loc.  cit.  PL  XIV, 
fig.  4,  a,  b,  c,  e.  Locard  :  loc.  cit.,  p.  88,  fig.  93 
(marquée  fig.  6  par  erreur  d'impression). 


-    10  - 

Dans  les  ouvrages,  de  Dupuy  et  de  M.  Locard,  cette 
espèce  est  signalée  comme  exclusivement  développée 
dans  la  région  méridionale  de  la  France.  Or,  j'ai 
rencontré  cette  espèce  en  deux  localités  normandes  ; 
il  y  a  donc  là  un  t'ait  nouveau  à  signaler  ;  du  moins, 
on  n'avait  pas  encore,  à  ma  connaissance,  signalé 
la  présence  de  177.  Pisana  sur  nos  rivages  ;  et 
M.  Macé(l)  dans  son  Catalogue  des  Mollusques  ter- 
restres des  environs  de  Cherbourg  et  de  Valognes, 
n'en  fait  pas  mention. 

Parmi  des  exemplaires  des  //  variabilis  Drapar- 
naud  et  maritima  Drap,  recueillis  l'an  dernier  à 
Sallenelles,  j'ai  trouvé  un  exemplaire,  un  seul,  de 
l'espèce  qui  nous  occupe  en  ce  moment.  Mais  au 
mois  d'août  de  cette  année,  c'est  par  centaines  que 
j'ai  pu  recueillir  les  échantillons  de  17/.  Pisana 
dans  les  dunes  de  Coutainville,  plage  éloignée  de 
Coutances  de  13  kilomètres  environ.  Les  Hélix  recou- 
vraient complètement  les  herbes  et  le  tronc  de  quel- 
ques petits  sapins  qui  poussaient  là  ;  elles  étaient 
d'ailleurs  concentrées  en  un  point  assez  peu  étendu  ; 
à  quelques  centaines  de  mètres  de  cet  endroit,  elles 
semblaient  complètement  disparaître.  Je  puis  d'ail- 
leurs garantir  l'identité  absolue  des  échantillons  mé- 
ridionaux et  des  échantillons  normands,  puisque  je 
possède  des  Jl.  Pisana  provenant  de  Bordeaux. 

Hélix  Loroglôssicola  J.  Mabille.  Locard:  Inc. 
cit.,  p.  174. 

i  M.  J.-A.  M  mi.:  Essaisd'un  Catalogue  des  Mollusques  marins, 
terrestres  et  fluviatiles  vivant  dans  les  environs  de  Cherbourg 
/■/  de  Valognes,  -'  vol.  du  Congrès  scientifique  -7r  session]  tenu  à 
Cherbourg  en  1860. 


H 


Cette  espèce  est  peu  commune,  je  n'en  possède 
que  quelques  exemplaires  trouvés  sous  des  cailloux 
dans  les  lieux  secs,  notamment  dans  des  vieilles 
carrières,  et  aussi  sur  des  troncs  d'arbres.  Mes  échan- 
tillons proviennent  de  Carpiquet.  May-sur-Orne  (Cal- 
vados) et  de  Fresville  (Manche). 

Genre  Planorbis  Guettard 

Planorbis  albus  Muller.  Ditp/u/  :  Hist.  nat.  des 
Mollusques.  Paris,  1847-52.  PI.  XXI,  fig.  4. 

Locard  :  Coquilles  des  eaux  douces  et  saumàtres 
de  France.    Paris,  1893.  Page  59,  fig.  51,  52. 

Cette  espèce  est  signalée  par  De  l'Hôpital  comme 
étant  assez  rare.  ACondé-sur-Seulles  (arr.  de  Baveux), 
au  barrage  du  moulin,  on  la  rencontre  relativement 
en  abondance  parmi  des  milliers  de  Valvata pisci- 
nalis  Muller. 

Genre  Physa  Draparnaud 

Aux  espèces  déjà  signalées,  c'est-à-dire  : 

1.  —  Physa  fontinalis  Linné.  Dupuy  :  Hist.  nat. 
des  Moll  (1847-1852).  PI.  XXII,  fig.  1. 

2.  —  Physa  hypnorum  Linné.  Dupiu/  .  loc.  cit.. 
pi.  XXII,  fig.  2. 

Espèces  que  Ton  rencontre  un  peu  partout,  il  con- 
vient d'ajouter: 

3.  —  Physa  acuta  Draparnaud.  Dupuy:  lac.  cit., 
pi.  XXII,  fig.  3,  a,  c. 

Dont  De  l'Hôpital  n'avait  encore  recueilli  qu'une 
variété  (et  encore  celle-ci  très  probablement  importée 


12 


et  non  indigène),  dans  un  vase  où  l'on  cultivait,  au 
Jardin  des  Plantes,  le  Marsilea  quadrifolïa.  Je  pos- 
sède de  la  Ph.  acuta  type  environ  une  demi -douzaine 
d'exemplaires  provenant  tous  du  Marais  des  Terriers 
(commune  de  Yimont.  an*,  de  Tfoarn). 

Genre  Limnaea  Bruguière 

1.  —  LiMN.EA  CONTORTA  Bourguignat.  Locard  : 
loc.  cilato,  pp.  40,  41. 

Espèce  nouvelle  pour  la  région;  très  voisine  de  la 
L.  palustris  Millier,  dont  elle  diffère  toutefois  très 
nettement  par  sa  coquille  plus  étroite  et  aux  stries 
moins  saillantes,  surtout  pour  ce  qui  est  des  longi- 
tudinales. La  spire  est  plus  allongée,  plus  élégante. 
Le  dernier  tour  de  contorta  est  aussi  haut,  mais 
moins  large  que  celui  de  palustris,  l'ouverture  est 
plus  étroite  et  plus  arrondie. 

Hab.  —  Je  n'ai  jamais  trouvé  que  deux  exem- 
plaires de  cette  très  rare  espèce.  Ils  étaient  au  milieu 
de  feuilles  de  peuplier  humides,  en  décomposition, 
au  fond  du  trou  formé  par  l'arrachement  d'une  souche, 
à  quelques  pas  d'un  des  fosses  du  marais  des  Ter- 
riers. 

2.  —  Limn.ka  glâbra  Millier.  Locard  :  loc.  'il.  pp. 
43,  44,  fïg.  26. 

Dupuy  :  loc.  cit.,  pi.  XXII,  fig,  9,  a. 

Je  signale  cette  espèce  uniquemenl  pour  dire  ne 
l'avoir  jamais  rencontrée  qu'à  Léau partie  (air.  de 
Pont-1'Evêquë),  dans  une  mare  herbeuse  ainsi  que 
dans  quelques  fossés  qui  s'y  terminent.  Elle  y  est 
d'ailleurs  très  abondante.   De  l'Hôpital  semble  d'ail- 


13 


leurs  ne  l'avoir  également  jamais  rencontrée   que 
dans  le  pays  d'Auge. 

3.  —  Limn.ev  auriculari  v  Linné.  Dupu;/  :  loc. 
cil.,  pi.  XXII,  fig.  8. 

Locard  :  loc.  cit.,  p.  23,  fig.  7. 

Cette  espèce  depuis  l'époque  à  laquelle  de  l'Hôpital 
fit  paraître  son  catalogue,  c'est-à-dire  depuis  1860,  a 
t'ait  son  apparition  dans  les  pièces  d'eau  du  jardin 
botanique  de  Gaen  ;  et  si  je  tiens  à  signaler  ce  fait, 
c'est  que  cette  espèce,  actuellement  très  rare  dans 
tout  le  Calvados,  est  extrêmement  abondante  au  Jar- 
din des  Plantes.  Il  y  en  a  d'ailleurs  deux  variétés. 

Var.  A).  —  C'est  le  type;  ses  exemplaires  se  trou- 
vent dans  tous  les  bassins  ;  ils  ont  en  moyenne  : 

Hauteur 20  millim. 

Diamètre  du  dernier  tour.     15       » 
Hauteur  de  l'ouverture.     .17      » 

Var.  B).  —  Les  représentants  de  cette  variété  sont 
localisés  dans  un  bassin  unique.  Je  les  dois  à  l'obli- 
geance de  M.  J.  Léger,  Maître  de  conférences  à  !a 
Faculté  des  Sciences.  Ils  sont  remarquables  par 
leurs  dimensions  considérables  et  la  beauté  des 
échantillons  (notons  toutefois  que  quelques-uns  sont 
difformes).  Voici  les  dimensions  de  deux  d'entre  eux 
à  test  bien  conformé. 


1/111  m/n 


Hauteur 29 

Diamètre  du  dernier  tour.     26 
Hauteur  de  l'ouverture.     .     27 


29,5 

25 

29 


—  14  — 

Genre  Ancylus  Geoffroy- 
Ce  genre  est  actuellement  représenté  dans  nos 
parages  par  2  espèces,  par  3  même,  si  l'on  élève  au 
rang  d'espèce,  comme  le  font  les  traités  de  conchy- 
liologie modernes,  la  Var.  capuliformis  del' Ancylus 
fluviatilis. 

1. —  Ancylus   fluviatilis  Mùller.   Dupuy  :  loc. 
ri/a/a,  pi.  XXVI,  fig.  1. 

C'est  l'espèce  la  plus  répandue.  On  ne  trouve  plus 
Y  Ancylus  fluviatilis  décrit  dans  les  ouvrages  les  plus 
récents,  du  moins  dans  ceux  de  M.  Locard.  Ce  der- 
nier auteur  donne  la  description  d'un  Ancylus  sim- 
ple. /  liuc'hoz,  qui  ne  rappelle  pas  exactement  la  des- 
cription de  VA.  fluviatilis  telle  qu'elle  est  donnée 
dans  le  Traité  de  malocologie  de  Dupuy.  De  plus, 
M.  Locard  décrit  un  Ancylus  capuliformis  Jan  qui 
ne  ressemble  pas  en  tous  points  à  la  diagnose  de 
MM.  De  l'Hôpital  et  Dupuy.  Pour  déterminer  uns 
échantillons,  j'ai  d'ailleurs  suivi  surtout  ces  der- 
niers. 

2. —  Ancylus  capuliformis  Jan.  l><>  l'Hôpital: 
loc.  cit. 

Cette  espèce  m'a  fourni  un  remarquable  exemple 
de  l'influence  du  milieu  sur  les  conditions  biologiques 
des  individus.  C'est  ainsi  que  De  l'Hôpital  rencontra 
cette  rare  espèce  en  abondance,  attachée  aux  mor- 
ceaux de  grès  et  de  poudingue  dans  les  excavations 
pleines  d'eau  des  petites  carrières  de  May-sur-Orne. 
Ceci  se  passait  en  L 856-58.  En  1X59,  cette  espèce 
semblait  éteinte  là  où  quelques  mois  auparavant  on* 


15 


la  trouvait  encore  en  nombre.  C'est  en  1894  seule- 
ment que  j'ai  revu  cette  espèce  ;  j'en  récoltai  une 
dizaine  d'exemplaires  sur  les  éclats  de  grès  tapissant 
le  fond  d'une  carrière  exploitée  à  May,  fond  d'ail- 
leurs rempli  d'un  peu  d'eau.  Depuis  cette  année  1804, 
bien  que  je  n'en  sois  plus  à  compter  mes  excursions 
à  May,  jamais  je  n'ai  revu  le  moindre  écbantillon 
de  VAncylus  capuliformis,  ni  à  l'endroit  où  je  l'avais 
trouvé,  ni  dans  quelque  autre  carrière. 

Peut-être  l'avenir,  amenant  de  nouveau  des  cir- 
constances favorables  fera-t-il  retrouver  cette  intéres- 
sante espèce. 

Je  cite  pour  montrer  leur  identité  avec  les  chiffres 
publiés  par  De  l'Hôpital,  les  dimensions  d'une  de 
mes  coquilles  : 


Grand  diamètre.     . 

.     .     10  millim 

Petit  diamètre  .     . 

.    ..       7        » 

Hauteur  .... 

5 

3.  —  Angylus  lacustris  Linné.  Dupiiy  :  lac. 
cit.,  pi.  XXVI,  fig.  7. 

Cette  espèce  semble  être  sensiblement  moins  abon- 
dante qu'il  y  a  40  ans;  je  ne  l'ai,  pour  ma  part,  jamais 
rencontrée  que  dans  les  marais  de  Blainville,  et 
encore,  non  à  l'état  vivant,  mais  attachée  à  des  étuis 
de  larves  de  phryganes. 

Genre  Dreissensia  Van  Beneden 

Dreissensia  occidentalis  Bourguignat.  Locard  : 
Coq.  eaux  douces,  p.  312. 

Cette  espèce   n'a  encore  été  trouvée  que  dans   le 


16 


canal  de  Caen  à  la  mer  où  mon  père  (voir  Bulletin 
de  la  Société  linnéenne  de  Normandie,  5e  série,  vol.  2, 
p.  LXXIX)  la  découvrit  il  y  a  deux  ans. 

A  celte  époque,  elle  était  représentée  par  de  nom- 
breux  exemplaires,  les  uns  vivants,  les  autres 
morts,  attachés  à  la  base  immergée  des  tiges  de 
Typha,  dans  la  partie  du  canal  comprise  entre  Be- 
nouville  et  la  mer,  sur  un  point  d'ailleurs  peu  étendu 
de  la  rive  droite.  Actuellement  on  trouve  bien  encore 
quelques  coquilles  vides  à  l'endroit  précisé,  mais  ij 
m'a  été  impossible  d'y  retrouver  cette  année  les 
animaux  vivants. 

L'espèce  introduite  accidentellement  dans  le  canal, 
sans  doute  par  quelque  navire  venu  de  régions  in- 
testées par  elle,  semble  donc  bien  être  en  voie  de 
disparition. 

En  résumé,  je  signale  ici  huit  espèces  nouvelles 
pour  le  département  : 

Clausilia  dubia  Draparnaud. 
»        eumicra  Manille. 

Hélix  Pisana  Mûller. 
»       Loroglossicola  Mabille. 

Limnsea  contorta  Bourguignat. 

Physa  acvta  Draparnaud. 

Ancylus  capuloïdes  Moquin-Tandon. 

Dreissensia  occidentalis  Bourguignat. 

L'une  de  ces  espèces,  il  est  vrai,  V Ancylus  capu- 
loïdes, était  déjà  découverte  par  De  l'Hôpital,  mais  il 
en  avait  fait  une  simple  variété.  Je  considère  toute- 
fois que  les  échantillons  examinés  présentent  des 
caractères  suffisamment  spécifiques  pour  permettre 
de  décrire  un  type  et  non  plus  une  variété. 


—  17  — 

Quant  à  la  Dreïssensia  occiderilalis,  elle  avait  été 
déjà  présentée  à  la  Société,  je  la  rappelle  simplement 
pour  compléter  ce  supplément. 

Certes,  il  m'eût  été  facile  de  multiplier  considéra- 
blement le  nombre  des  espèces  nouvelles  pour  le 
département;  je  n'aurais  eu  pour  cela  qu'à  prendre 
les  variétés  d'il  y  a  quarante  ans,  et,  en  leur  donnant 
les  noms  qu'elles  portent  actuellement  dans  les 
genres  Pupa  et  Sphœrium,  par  exemple,  pour  n'en 
citer  que  deux,  les  décrire  comme  types.  J'aurais 
ainsi  copieusement  allongé  ma  liste,  mais  je  crois 
qu'il  vaut  mieux  laisser  à  l'espèce  une  acception  très 
large,  que  de  l'émietter  à  loisir  en  une  infinité  d'au- 
tres  espèces,  dont  la  valeur  tend  à  devenir  nulle. 

Admettre  de  nombreuses  variétés  est  plus  conforme 
aux  données  de  l'évolution  que  de  scinder  tout  ce 
qui  s'enchaine  visiblement  ;  et  je  crois  que,  si  tous 
ceux  qu'intéressent  les  diagnoses  procédaient  ainsi, 
les  déterminations  n'en  seraient  que  plus  faciles, 
plus  courtes,  et  aussi,  j'en  suis  sûr  plus  rigoureuses, 
c'est-à-dire  plus  conformes  à  la  réalité. 

En  terminant,  qu'il  me  soit  permis  d'adresser  tous 
mes  remerciements  à  M.  A.  Locard  pour  l'extrême 
bienveillance  avec  laquelle  il  a  revu  les  détermina- 
tions de  quelques  espèces  douteuses  tout  d'abord. 


18 


L.  Brasil.—  Faune  marine  «le  la  i*ég-ioii 
clo  Liic-siii'-Mei*.  Molliisciiics  * 


Le  présent  catalogue  comprend  rénumération  des 
Mollusques  recueillis  dans  cette  partie  du  littoral 
normand,  où  se  font  le  plus  ordinairement  les 
excursions,  les  pèches  et  les  dragages  du  Laboratoire 
de  Zoologie  que  l'Université  de  Gaen  possède  à  Luc- 
sur-Mer,  c'est-à-dire  dans  l'espace  limité,  d'une  part, 
par  le  rivage  et  une  ligne  parallèle  tracée  à  environ 
deux  lieues  au  large,  de  l'autre,  par  les  embouchures 
de  l'Orne  et  de  la  Seulles. 

Cette  surface,  dont  une  bonne  partie  assèche  aux 
grandes  marées  d'équinoxes,  peut  être  divisée,  par 
la  constitution  du  fond,  en  trois  régions  distinctes 
respectivement  superposées  l'une  à  l'autre. 

La  zone  moyenne,  la  plus  importante  par  sa  faune, 
est  formée  par  un  vaste  plateau  rocheux  continu, 
s'é tendant  depuis  Lion  jusqu'à  Courseulles,  où  les 
eaux  de  la  Seulles  l'ont  en  partie,  détruit,  en  partie 
recouvert  de  leurs  apports.  Ce  plateau  reparait  au- 
delà  de  Courseulles,  avec  les  roches  de  Ver,  et  se 
poursuit  en  prenant  de  plus  en  plus  d'extension  vers 
Arroinanclies    et   Port-en-Bessin.    Sur    notre    côte. 

Travail  présenté  à  la  séance  'lu  '■'<  décembre  1900  ;  manuscrit 
remis  le  même  jour;  épreuves  corrigées  parvenues  au  Secrétariat 
le  s  février  1901 


—  19  — 

c'est  lui  qui  forme  les  Roches  de  Lion,  à  Luc,  le 
Quihot  et  la  Folie,  les  Essarts  de  Langrune,  les  Iles 
de  Bernières,  etc. 

Cette  zone  moyenne  est  séparée  du  rivage  par  une 
bande  sableuse  qu'interrompent  de  place  en  place 
des  bancs  de  galets  roulants  ou  de  roches  basses. 
Vers  Lion,  les  sables  prennent  une  plus  grande  im- 
portance. A  l'E.  de  ce  village,  ils  forment  la  totalité 
de  la  grève  ;  là,  par  suite  du  plongement  général  des 
assises  géologiques,  toute  trace  de  plateau  rocheux 
disparait. 

La  troisième  zone,  la  plus  profonde,  où  l'eau  atteint 
une  hauteur  de  quinze  à  vingt  mètres,  est  constituée 
par  ce  que  nos  pêcheurs  appellent  très  justement 
«  de  la  plaquette  »,  sables  plus  ou  moins  vaseux, 
plus  ou  moins  grossiers,  auxquels  s'ajoute  une  forte 
proportion  de  galets  plats  provenant  de  la  destruction 
des  assises  bradfordiennes  locales.  Des  silex  crétacés 
ou  bajociens,  des  pierres  d'âge  plus  ancien  et  d'ori- 
gines diverses  s'y  rencontrent  aussi,  mais  en  bien 
moins  grande  abondance. 

Dans  la  zone  littorale  et  dans  toute  la  portion  du 
plateau  rocheux  découvrant  aux  grandes  marées, 
les  recherches  se  font  facilement.  La  drague  et  le 
chalut  ont  servi  pour  explorer  les  eaux  plus  pro- 
fondes. On  trouve  partout  les  indications  nécessaires 
pour  la  récolte  des  Mollusques  marins,  je  ne  m'en 
occuperai  point  ici.  Je  me  bornerai  à  signaler  un 
excellent  moyen  de  se  procurer  les  petites  espèces 
des  eaux  profondes  qu'habite  également  un  gros 
Spatangue, Spantagus  purpureus  Millier.  Ce  moyen 
consiste  dans  l'examen  du  sable  dont  est  toujours 


—  20  — 

gonflé  le  tube  digestif  de  cet  Oursin.  J'ai  pu,  par 
ce  procédé,  me  procurer  des  espèces  très  rares, 
Aciïs,  Eulima,  Eulimella,  Cyclostrema,  (  'ascum, etc. 

Dans  ce  catalogue,  j'énumère  155  espèces  de  Mol- 
lusques. A   part  quelques  rares  exceptions,  et  dans 
ce  cas  les  espèces  sont  représentées  dans  les  collec- 
tions locales  du  Laboratoire  de  Luc,  je  les  ai  toutes 
recueillies  moi-même. On  pourra  trouver  bien  minime 
le  chiffre  auquel  j'arrive,  surtout  si  on  tient  compte 
de  l'aide  que  m'apportait  la  libre  disposition  de  l'ou- 
tillage d'un  Etablissement  uniquement  consacré  aux 
recherches   de   Zoologie    marine.   Je   ne  crois    pas 
cependant  que  ce  chiffre  puisse  être  beaucoup  aug- 
menté.   L'embouchure    de    l'Orne,    incomplètement 
explorée,  donnera  sans  doute  encore  quelques  espèces 
arénicoles;  au  nombre  des  Nudibranches  s'ajouteront 
certainement  quelques  unités,  sans  que  ces  diverses 
additions  amènent  toutefois  de  bien  grands  change- 
ments dans  le  total  général.  Gela  tient  à  la  pauvreté 
relative,  mais  réelle,  de  notre  faune  malacologique 
locale,  pauvreté  en  espèces  et  pauvreté  en  individus. 
A  part,  en  effet,  un  très  petit  nombre  d'espèces  dont 
les  représentants  fourmillent  sur  la  côte,  les  autres 
sont  toutes  rares,  et  la   plus  grande  partie  de  celles 
que  je  cite  ne  me  sont  connues  que  par,  un,  deux  ou 
un  nombre  fort  restreint  d'individus. 

Des  155  espèces  énumérées,  toutes  connues  du 
littoral  océanique  de  la  France  et  des  côtes  britan- 
niques, 133  ont  été  retrouvées  dans  la  Méditerra- 
née (1)  Les  gisements  pliocéniques  du  Cotentin  en 
ont  fourni  une  trentaine. 

(1)  Garus    J.-V.),  Prodromus  Faunas  Méditer ranese,  1889-1893. 


—  '21   — 

On  trouvera  pour  chaque  espèce  une  référence 
bibliographique.  Autant  que  possible,  j'ai  donné  la 
préférence  aux  illustrations  photographiques,  choi- 
sissant cependant  parmi  les  diverses  figures  qui 
m'étaient  connues,  celles  qui  me  paraissaient  repré- 
senter les  échantillons  les  plus  voisins  des  nôtres. 

En  terminant  cet  avant-propos,  je  tiens  à  adresser 
à  M.  le  Professeur  Joyeux-Laffuie  mes  sincères  re- 
merciements. Si  on  veut  bien  trouver,  en  effet, 
quelque  intérêt  à  cette  modeste  contribution  à  la 
connaissance  de  notre  faune  locale,  il  faut  surtout  en 
savoir  gré  au  bienveillant  Directeur  du  Laboratoire 
de  Luc.  qui,  en  mettant  à  ma  libre  disposition  les 
ressources  de  cet  Établissement,  m'a  donné  la  possi- 
bilité d'explorer  les  fonds  dont  la  faune  était  le  moins 
connue. 

§  1. 
PÉLÉCYPODES 

I.  TÉTRABRANCHES 

Fam.  OSTREID^E 

Ostrea  edulis  Linné. 

1887.  Ostrea  edulis  L.  Bucquoy,  Dautzenberg  et  Dollfus, 
Mail,  ma?:  Roûss.,  t.  II,  p.  2,  PI.  I,  flg.  1  et 

4:  PI.  V,  fig.  1-4  (i). 

L'Huître  comestible  existe  sur  notre  côte  en  suffi- 
sante   abondance    pour   constituer    ce    qu'on    peut 


(1)  L'Huître  du  notre  littoral  ctïffère  Légèrement    de  ces   Ûgu 


res 


22   — 

appeler  nue  variété  commerciale,  l'Huître  de  Cour- 
seulles.  Sa  pêche,  encore  très  active  il  y  a  peu  d'an- 
nées, a  beaucoup  diminué  (l'importance  depuis  la 
diffusion  de  l'Huître  d'Arcachon,  qui  vient  jusque 
dans  nos  parcs  se  substituer  à  l'Huître  indigène.  Le 
port  de  Courseulles  arme  cependant  encore  quelques 
bateaux  qui  se  livrent  pendant  la  période  de  pêche  à 
des  dragages  suivis  sur  les  huîtrières  locales. 

L'Huître  de  Courseulles  peut  atteindre  une  grande 
taille:  des  spécimens,  mesurant  jusqu'à  180  milli- 
mètres de  diamètre  dans  tous  les  sens,  s'observent 
fréquemment.  C'est  une  coquille  régulière,  rendue 
sensiblement  orbiculairepar  les  expansions  aliformes 
très  développées  qui,  surtout  dans  la  valve  intérieure, 
existent  de  part  et  d'autre  du  crochet. 

L'Huître  comestible  est  représentée  dans  la  région 
par  la  forme  type  et  sa  variété  lamellosa  Brocchi 
=  Ostrea  lamellosa  Brocchi  =  Ostrea  hippopus 
Lamarck (Huître  pied  de  cheval). 

Fam.   ANOMID.Ë 
Anomia   ephippium  (Linné). 

1888.  Anomia  ephippium  L.  Bocquoy,  Dautzenberg  et 
Dollpus,  Moll.  mar.  Uouss.,  t.  II.  p.  26, 
PL  VII,  lig.  1-7. 

Draguée  vivante  fixée  sur  des  Huîtres.  Les  valves 
séparées  se  trouvenl  partout  dans  le  sable  des  grèves. 
Signalée  dans  le  Pliocène  du  Cotentin. 

par  sa  forme  plus  orbiculairè  el  par  la   sinuosité  très  accusée  que 
présente  la  commissure  des  valves  sur  le  bord  anal  delà  coquille. 


—  23  -- 

Anomia  patelliformis  (Linné). 

1888.  Anomia  patelliformis  L.  Bucquoy,  Dautzenberg  et 

Dollfus,   Moll.    mar.    Rouss.,   t.  II,  p.   41, 
PI.  IX,  fig.  10-11. 

Cette  espèce  est  abondante  dans  la  région.  On  la 
trouve  généralement  fixée  sur  les  coquilles  mortes 
que  ramènent  la  drague.  Des  valves  de  Peclen  maxi- 
mus,  de  Çar.dium  norvegicum.,  de  Ostrea  edulis 
sont  ses  supports  habituels.  La  valve  gauche  est 
quelquefois  richement  ornée  de  rayons  foncés  se 
détachant  sur  un  fond  blanc  sale.  Le  plus  ordinaire- 
ment la  coquille  est  d'une  nuance  uniforme  assez 
claire. 

Fam.  RADULID^E 

Radula  (Limatula)  subauriculata  [Montagu). 

1803-69.    Lima   subauriculata    Mont.      Jeffreys,    Brit. 
Conc/t.,  t.  III,  p.  82,  t.  V,  PL  XXV.  fig.  3. 

J'ai  trouvé  quelques  valves  isolées  appartenant  à 
cette  espèce,  dans  du  sable  recueilli  à  la  drague 
dans  les  régions  de  Luc  et  de  Gourseulles.  Je  n'ai 
jamais  vu  d'individus  vivants. 

Fam.  PEGTINID^E 

Pecten    maximus    (Linné). 

1889.  Pecten    maximus   L.    Bucquoy,     Dautzenberg    et 

Dollfus,  Moll.    mur.   Rouss.,    t.   II,  p.  64  (à 
propos  Mi'  P.  jacobeeush.),  IM.  XIV.  lig.1-2. 

Lp  P.  maximus,  connu  clans  la  région  sous  le  nom 
de  Gofiche,  existe  sur  notre  côte.  Les  dragueurs  le 


24 


prennent  quelquefois  en  nombre  considérable,  mais 
sa  mobilité  le  rend  d'une  capture  trop  incertaine 
pour  que  les  pêcheurs  en  fassent  l'objet  d'une  re- 
cherche spéciale.  Les  valves  isolées  abondent  sur 
nos  grèves  et  dans  les  matériaux  ramenés  du  fond 
par  la  drague. 

Pecten  (^îquipecten)  opercularis  {Linné). 

1889.  Pecten  opercularis  L.  Bccquoy,  Dautzenberg  et 
Dollfcs,  Moll.  mar.  Rouss.,  t.  II,  p.  72,  PI. 
XVIII,  fig.  1-3,  6-8. 

Nos  pêcheurs  désignent  cette  espèce  sous  le  nom 
de  Palourde.  On  trouve  communément  la  forme 
type  et  la  variété  aspera  Bq.  Dz.  Dlf.  La  coloration 
est  très  variable  et  peut  se  rapporter  aux  variétés 
suivantes  : 

Var.  lineata  da  Costa,  assez  commune. 
Var.  marmorata  Loc,  la  plus  abondante. 
Var.  bicolor  Loc,  rare. 
Var.  albida  Loc,  très  rare. 

Pecten  (Chlamys)  varius  (Linné). 

1889.  Pecten  varius  L.  Bucquoy,  DadtzenbeIig  et  Doi.lits. 
Mo//,   mar.    Rouss.,  t.   H.   p.  99.  PI.  XV, 

fig.  3-5. 

Ce  Pecten  n'est  pas  rare  sur  notre  littoral,  l.a 
drague  le  ramené  souvent  fixé  dans  des  valves  de 
coquilles  mortes.  La  plupart  des  spécimens  appar- 
tiennent aux  variétés  ferruginea  Loc,  a/ru  Loc, 
fulva  Clément,  lutea  Scacchi. 


—  25  — 

Fam.      AVICULIDJ] 
Pinna  pectinata  Linné. 

1890.  Pinna  pectinata  L.  Bucquoy,  Dautzenberg  et 
Dollfus,  MoU.  mar.  Rouss.,  t.  II,  p.  118, 
PI.  XXIII,  fig.  1. 

Une  valve  draguée  au  large  de  Courseulles.  La 
bonne  conservation  de  cette  coquille  permet  de 
considérer  comme  très  probable  la  présence  dans 
notre  région  d'individus  vivants. 

Fam.     MYTILIDiE 

Mytilus  edulis  Linné. 

1890.  Mytilus  edulis  L.  Bucquoy,  Dautzenberg  et  Dollfus, 
MoU.  mar.  Rouss.,  t.   II,  p.  136,  PI.  XXVI, 

fig.  1-4,  8-9. 

La  Moule  commune  existe  en  nombre  considérable 
sur  nos  rivages.  Les  rochers  littoraux  en  sont  tapissés 
et  la  drague  en  ramène  souvent  des  eaux  profondes. 

La  forme  typique  est  de  beaucoup  la  plus  fré- 
quente, mais  on  trouve  également  plusieurs  variétés 
bien  définies,  dont  certaines  sont  assez  communes  : 

Var.  retusa  Lamarck  =  Mytilus  retusus  Lm.,  dont 
le  type,  conservé  dans  les  collections  du  Muséum 
d'Histoire  naturelle  de  Paris,  provient  d'Ouistreham. 

Var.  abbreviata  Lamarck  =  Mytilus  abbreviatus 
Lm.,  c'est  la  forme  que  la  drague  ramène  le  plus 
souvent. 

Var.  obesa  Bucquoy,  Dautzenberg,  Dollfus.  Cette 


2C 


variété  se  rencontre  fréquemment  à  l'embouchure  de 
l'Orne. 

Les  Moules  de  nos  côtes  sont  envoyées  sur  tous  les 
marchés  de  la  région.  Elles  sont  loin  d'y  être  appré- 
ciées à  l'égal  de  leurs  congénères  de  Villerville  ou 
d'Isigny.  à  cause  de  la  présence  presque  constante 
dans  leur  intérieur  du  Pinnotheres  pisum  (Penn.). 

Mytilus  editlis  est  connu  dans  le  Pliocène  de  la 
Manche. 

Modiola  barbata  [Linné). 

1895.  Modiola  barbata  L.  Dautzenberg,  Desç.  nom;,  esp. 
Modiola  etc.  Fouille  Jeunes  Natur.,  3e  sér., 
25e  année,  nos  295-296,  PI.  I.  Qg.  5-6,  9-10. 

Cette  espèce  n'est  pas  rare  sur  notre  littoral.  La 
drague  la  l'amène  souvent.  On  la  trouve  aussi  fré- 
quemment au  pied  des  Laminaires. 

Modiola  gallica  Dautzenberg. 

1895.  Modiola  gallica  I  >aul .  1  >autzenberg,  Desc.  nouv.  esp. 
Modiola  etc.  Feuilles  Jeunrs  Natur.,  3e  sér., 
25e  année,  nÙS  295-296,  p.  97,  PI.  I,  flg.  1-2, 

7-8. 

Beaucoup  plus  rare  que  l'espèce  précédente.  Dra- 
gages de  la  légion  de  Courseulles. 

Modiolaria  marmorata  [Forbes  . 

L890.  Modiolaria  vnarmorata  Forb  Bdcquoy,  Dadtzenberg 
et  DollfuSj  Mu//,  mar.  Rouss.  I.  II.  p  163, 
PI.  XXIX.  fig.  15-20. 

Celte  espèce  se  loge  souvent  dans  la  tunique  de 
certaines  Ascidies.  J'ai  vu  des  spécimens  de  Ciona 


—    9.1    — 

intestinàlis  qui  donnaient  ainsi  asile  à  de  véritables 
colonies  de  Modiolaria  dont  les  plus  petits  individus 
ne  dépassaient  pas  la  grosseur  d'un  grain  de  chêne- 
vis,  les  plus  grands,  celle  d'un  haricot. 
Dragages  de  Luc  à  Gourseulles.  Assez  abondant. 

Fam.  ARGID^E 

Arca   (Fossularca)  lactea  Linné. 

1891.  Arca  lactea  I,.  Bucquoy,  Dautzenberg  et  Dollfds, 
Mqll.  mar.  Rouss.,  t.  II,  p.  185,  PI.  XXXVII, 
fig.  1-5. 

On  rencontre  quelquefois  des  spécimens  vivants  de 
cette  espèce  dans  les  fentes  des  rochers  qui  décou- 
vrent sur  notre  littoral  au  moment  des  grandes 
marées.  La  drague  peut  également  en  fournir. 

A 1  londan t  dans  le  Pliocène  de  Gourbesville (Manche) 

Pectunculus  glycimeris  (Linné) 

1891.  Pectunculus  glycimeris  L.  Bucquoy,  Dautzenberg 
et  Dollfus,  Moll.  mar.  lîouss.,  t.  II,  p.  195, 
PI.  XXXIV,  fiç.  1-4. 

Les  valves  isolées  sont  assez  abondantes,  les  spéci- 
mens vivants  très  rares.  J'en  ai  vu  quelques-uns 
dragués  dans  la  région  de  Luc. 

Abondant  dans  le  Pliocène  de  Gourbesville(Manche). 

Fam.    NUGULIDiE 

Nucula  nucleus  {Liane). 

1891'.  Nucula  nucleus  L.  Bucquoy,  Dautzenberg  et 
Dollkus,  Moll.  mar.  Rouss.,  t.  II,  p.  210, 
PI.  XXXVII,  lig.  22-24. 

Cette   espèce    est  abondamment  représentée  sur 


—  28  — 

noire  littoral  par  sa  variété  radïata  Forces  et  Hanley. 
On  en  drague  partout  de  très  nombreux  spécimens 
vivants.  Le  sable  de  la  grève  est  riche  en  valves 
isolées. 

On  rencontre  N.  nuclens  dans  le  Pliocène  de 
Gourbesville  (Manche). 

Fam.    LAS^ID^E 

Kellya  (1)   suborbicularis   (Montagu). 

1863-09.  Kellya  suborbicularis  Mont.  Jeffreys,  Brit. 
ConcA.,  t.  II,  p.  225,  t.  V,  PI.  XXXII,  fig.  2. 

Cette  espèce  se  trouve  communément  dans  les 
pierres  draguées  entre  Luc  et  Courseulles.  Elle  y 
habite  les  trous  creusés  par  les  Gastrochènes. 

Lepton  squamosum  (Montagu). 

1892.  Lepton  squamosum  Mont.  Bucquoy,  Dautzenberg  et 
Dollfus,  Moll.  mar.  Rouss.,  t.  II,  p.  244, 
PI.  XXXIX,  fig.  7-9. 

Très  rare.  Quelques  valves  isolées  draguées  dans  la 
région  de  Luc  à  Courseulles. 


^o' 


Fam.  GARDIID^E 

Cardium    echinatum    Linné. 

1892.  Cardium  echinatum  L.  Bucqdoy,  D.u'TZENBEFtG  et 
Dollfus,  Moll.  mar.  Rouss.,  t.  II,  p.  261, 
PI.  XLII,  fig.  1-2. 

Cette  espèce  est  abondamment  représentée  par  les 
(1)  Ki-lh/'i  el  non  Kellyia  comme  beaucoup  d'auteuis  écrivent. 


—  29  — 

valves  isolées  que  LouL  dragage  dans  la  région  de 
Lion  à  Ouistreham  ramène  en  quantité.  Les  individus 
vivants  sont  rares. 

Cardium  (Parvicardium)  exiguum  Gmelin. 

1892.  Cardium  exiguum  Gmel.  Bucquoy,  Dautzenberg  et 
Dollfus,  Mail.  mar.  Rouss.,  t.  II,  p.  277, 
PL  XLV,  fig.  1-8. 

Le  type  et  la  variété  hirta  Bq.  Dz.  Dlf.,  existent 
sur  notre  littoral.  Dragages  de  la  région  de  Cour- 
seulles  principalement. 

Cardium  (Gerastoderma)  edule  Linné. 

1892.  Cardin  m  edule  L.  Bucquoy,  Dautzenberg  et  Dollfus  , 
Moll.  mar.  Rouss.,  t.  II,  p.  284,  PI.  XLVI, 
fig.  1-5,  9-10. 

Très  répandue  sur  nos  plages  sableuses,  cette 
espèce  y  est  représentée  par  le  type  et  la  variété 
belgica  de  Malzine.  La  coloration  maculata  Dautz. 
est  également  représentée. 

Cardium  ednle  est  apporté  sur  les  marchés  et 
vendu  sous  le  nom  de  Coque. 

Existe  dans  le  Pliocène  du  Cotentin. 

Cardium  (Laevicardium)  norvegicum  Spengler. 

1892.  Cardium  norvegicum  Spengl.  Bucquoy,  Dautzen- 
berg et  Dollfus,  Moll.  mar.  Rouss.  t.  II, 
p.  298,  PI.  XLVII1,  fig.  1-3. 

Espèce  commune  dans  notre  région.  Tous  les  dra- 
gages entre  Luc  et  Courseulles.  Le  type  et  la  variété 
de  coloration  marmorata  Bq.  Dz.  Dlf. 


—  30  - 

Fam.   VENERID^E 

Venus  (Timoclea)  ovata  Pennant. 

L893,  Venus  ovata  Penn.  Bdcqoot,  Dautzenberg  et 
Dollfds,  Moll.  mur.  Rouss.,  t.  JI,  p.  377, 
PI.  LIX,  iig.  12-15. 

Tous  les  dragages  entre  Courseulles  et  Luc  donnent 
des  valves  de  cette  espèce  qu'on  se  procure  rarement 
vivante.  J'ai  recueilli  cependant  un  individu  dans  ces 
conditions  sur  les  rochers  de  Bernières. 

Dosinia  exoleta  (Linné). 

1893.  Dosiititi  exoleta  L.  Bocquoy,  DAUTZENBBRGet  Dollfus, 
Moll  mur.  Rouss.  t.  Il,  p.  340,  PI.  L1V, 
iig.  1-2. 

Des  spécimens  typiques  ou  entièrement  hlancs 
sont  quelquefois  dragués  entre  Luc  et  Courseulles. 
Un  individu  a  été  recueilli  vivant  sur  les  rochers  de 
Luc.  Les  valves. isolées  abondent  partout. 

Lucinopsis  undata  (Pennant). 

1893.  Lucinopsis  undata  Penn.  Bocquoy,  Daotzenberg 
et  Dollfus.  Moll.  unir.  Rouss.,  t.  II,  p.  389, 
PI.  LUI,  Iig.  12-18. 

La  coquille  de  cette  espèce  abonde  sur  nos  plages 
et  dans  tous  les  dragages,  sans  que  j'aie  pu  déter- 
miner l'endroit  où  vit  ce  Mollusque. 

Tapes  rhomboïdes  (Pennant). 

L893.  Tapes   rhomboïdes   Penn.    Bocquoy,    Dautzenberg 

et  DoLLHis,  Moll.    m, ir.  Rouss.,  t.  II,  p.  396, 
PI.  I,\,  fig.  t-6. 

l'n    seul    échantillon  de    forme  typique,    avec    la 


31  — 

coloration  radiata  Locard  (Mail.  mar.  Rouss.,  lig.  6) 
dragué  dans  la  région  de  Gourseulles. 

Tapes  (Pullastra)  pullastra  (Montagu). 

1893.  Tapes  pullastra  Mont.  Bucquot,  Dautzenbebg  et 
Dollfus,  Moll.  mar.  Rouss.,  t.  II,  p.  402, 
PL  LXI,  fig.  1-12  ;,  PL  LXII,  fig.  7-11. 

L'espèce  du  genre  la  plus  répandue  sur  notre 
littoral.  La  forme  type  se  trouve  partout,  rarement. 
La  forme  saxatilis  Fleuriau  de  Bellevue  habite  en 
abondance  les  fentes  de  tous  les  rochers.  La  forme 
geogràphicamarmorata(Modl.  mar.  Rouss., Vi.  LXII, 
fig.  7- 11)  a  été  draguée  à  Gourseulles. 

Tapes  (Amygdala)  decussatus  (Linné). 

1893.  Tapes  decussatus  L.  Bucquoy,  Dautzenberg  et 
Dollfus,  Moll.  mar.  Rouss.,  t.  II,  p.  430, 
PL  LXV,  fig.  1-5;  PL  LXVI,  fig.  6. 

Assez  rare  dans  notre  région,  cette  espèce  y  est 
généralement  représentée  par  la  forme  type.  Le 
Laboratoire  de  Luc  possède  dans  ses  collections  un 
spécimen  de  la  variété  quadrangida  Jeffreys. 

Fam.     DONACIDJ; 
Donax  vittatus  (da    Costa). 

1895.  Donax  vittatus  da  Costa.  Bucquoy,  Dautzenberg 
et  Dollfus,  Moll.  mar.  Rouss.,  t.  II,  p.  461, 
PL  LXVIII,  fig.  9-14. 

Existe  en  abondance  sur  les  plages  sableuses  de 
Lion  à  Ouistreham.  C'est  le  Donax  anatinum  de 
Lamarck. 


-  32  - 

Apporté  sur  les  marchés  de  la  région  et  vendu 
sous  le  nom  de  Filon,  diminutif  de  Flie,  nom  local 
des  Mactres. 

Fam.  PSAMMOBIID^E 

Psammobia  (Psammocola;  depressa  (Pennant). 

1895.  Psammobia  (h- pressa  Penn.  Bugquoy,  Dautzenberg 
et  Dollfds,  Moll.  mar.  Rouss.,  t.  II,  p.  485, 
PI.  LXXI.  fig.  1-4. 

La  forme  type  et  la  variété  livida  Jeffreys  habitent 
les  régions  sableuses  de  notre  littoral  entre  Lion  et 
Ouistreham. 

Psammobia  (Psammobella)  tellinella  Lu  marc/;. 

1862-69.  Psammobia  tellinella  Lm.  Jeffreys,  Brit.conch., 
t.  II,  p.  392  ;  t.  V,  PI.  XLII,  fig.  1. 

Quelques  spécimens  de  cette  espèce  ont  été  dra- 
gués les  uns  devant  Lion,  les  autres  dans  les  parages 
de  Gourseulles. 

Fam.      SOLENIDJ; 

Solen  marginatus  Pennant. 

1895.  solen  marginàlus  Penn.  Bdcquot,  Dautzenrekg 
et  Dollfus,  Moll.  mur.  Rouss.,  t.  Il,  p.  495, 
PI.  LXXII,  fig.  1-2. 

Très  abondant  sur  les  fonds  sableux.  Luc  à 
Ouistreham. 

Cette  espèce  est  également  connue  sous  le  nom  de 
S.  vagina  L. 


-  33  - 

Ensis  ensis  [Linné). 

1895.  Ensis  ensis  L.  Bucquoy,  Dautzenberg  et  Dollfus, 
Mail.  mar.  Rouss.,  t.  II,  p.  501,  PI.  LXXII, 
fig.  1-3. 

Cette  espèce  se  trouve  avec  la  précédente  Elle  est 
également  très  commune. 

Cultellus  pellucidus  (Pennant). 

1865-69.  Solen  pellucidus  Penn.  Jeffreys,  Brit.  conch., 
t.  III,  p.  14;  t.  V,  PI.  XLVI,  fig.  4. 

Abondant  sur  les  fonds  sableux,  principalement 
dans  la  région  Lion-Ouistreham.  Parait  plus  rare 
dans  la  région  de  Gourseulles. 

Pliocène  de  la  Manche. 

Solenocurtus  candidus  [Renier). 

1895.  Solenocurtus  candidus  Renier.  Bucquoy,  Dautzen- 

berg et   Dollfus,  Moll.   mar.  Rouss.,   t.  II, 
p.  526,  PI.  LXXVII,  fig.  6. 

Cette  espèce  parait  très  rare  sur  notre  littoral.  Je 
n'en  connais  qu'une  valve  droite,  très  fraîche,  munie 
encore  du  ligament,  recueillie  dernièrement  par  la 
drague  au  large  de  Luc.  Elle  appartient  à  la  variété 
oblonga  Jeffreys. 

Fam.     MAGTRID^E 

Mactra  corallina  [Linné). 

1896.  Mactra   corallina  L.    Bucquoy,    Dautzenberg     et 

Dollfus,   Moll.   mar.    Rouss.,  t.  II,  p.   547, 
PI.  LXXI,  fig.  1-5. 

Les  savants  auteurs  des  Mollusques  marins  du 
Roussillon  ont  démontré  que  les  Mactra  <  Cardium 

?> 


-  34  - 

corallina  et  stultorum   de  Linné  représentait   une 

même  espèce,  que  le  premier  de  ces  noms  doit 
s'appliquer  à  la  forme  type,  et  le  second  à  une 
variété  méditerranéenne  connue  également  sous  le 
nom  de  .1/.  in  /la la  Bronn.  Us  ont  enfin  désigné  sous 
le  nom  de  variété  atlanticd,  la  variété  océanique  à 
laquelle  on  réserve  habituellement, et  à  tort, celui  de 
M.  stultorum. 

Celte  variété  atlantica  existe  en  abondance  dans 
la  région  sableuse  de  Luc  à  Ouistreham,  elle  y  revêt 
quelquefois  la  coloration  cinerea  Montagu. 

Mactra  (Spisula)  solida  iLimiv). 

L862-69.  Mactra  solida  L.  Jeffreys,  Brit.  Conch.,  t.  II, 

p.  415;  t.  V,  PI.  XLtIl,fig.  2. 

Cette  espèce  se  trouve  en  nombre  considérable  sur 
les  plages  sableuses  de  notre  région.  Avec  la  précé- 
dente elle  est  vendue  sur  nos  marchés  où  on  la 
désigne  sous  le  nom  de  Flie. 


"ol 


Mactra   (Spisula)  subtruncata  (du  Costa/. 
L896.  Mactra  subtruncata  da  Costa.    Bocquoy,  Dadtzen- 

BERG  et   DOIAFUS;     Mo//,    niitr.    Rouss.\   t     IL 
p.  559,  PL  LXXXll,  ûg.  1-17. 

Espèce  abondante  dans  notre  région  où  on  ren- 
contre la  forme  type  associée  aux  variétés  triangula 
Renier,  inssqualis  Jeffreys,  tennis  Jeffreys,  striata 
Brown. 

M.  subtruncata  est  signalée  dans  le  Pliocène  du 

m 

Cotentin. 


35 


Lutraria  lutraria  {Linné). 

189(3.  Lutraria  lutraria  L.  Bucquoy,  Dautzenberg  et 
Dollfus,  Mail.  mur.  Rouss:,  t.  Il,  p.  5U6, 
PL  LXKXIII,  lig.  1-4. 

Egalement  connue  sous  le  nom  de  L.  elliptiùa  Lin., 
cette  espèce  se  trouve  dans  les  dragages  effectués  à 
l'embouchure  de  l'Orne. 

Lutraria  (Psammophila)  oblonga  (Gmelzn). 

1896.  Lutraria  oblonga  (îmel.  Bucquoy,  Dautzenbekg  et 
Dollfus,  Moll.  mar.  Rouss.,  t.  Il,  p.  57, 
PL  LXXXIV,  flg.  1-5. 

Cette  espèce  se  trouve  avec  la  précédente,  elle  est 
beaucoup  plus  commune. 

Fam.   CORBULID^E 

Corbula  gibba  [Olivi). 

1896.  Corbula  gibba  Olivi.  Bucquoy,  DautzexNberg  et 
Dollfus,  Moll.  mar.  Rouss.,  t.  II,  p.  578, 
PL  LXXXV,  fig.  1-6. 

Cette  petite  espèce  est  abondante  dans  tous  les 
dragages.  Je  l'ai  également  recueillie  sur  la  grève  à 
Bernières  et  à  Luc. 

Très  abondante  dans  le  Pliocène  de  Gourbesville 
(Manche). 

Fam.   MYID^E 

Mya   truncata     Linné. 

18<>5-69.    Mya  truncata  L.  Juffkeys,  Bril.  Conch.,  L  IL 
p.  66,  t.  V,  PL  L,  lig.  z. 

Rare  sur  notre  côte.  Quelques  individus  vivants 
ont  été  recueillis  dans  la  région  de  Lion. 


—  36  — 

Sphenia  Binghami  [Turton). 

Existe  en  alcool  dans  les  collections  locales  du 
laboratoire  de  Luc. 

Fam.    GLYCIMERID^E 

Saxicava  rugosa  {Linné). 

1896.  Saxicava  rugosa  L.  Bucquoy,  Dautzenberg  et 
Dollfus,  Moll.  mar.  Rouss.,  t.  II,  p.  597, 
PI.  LXXXVI,  fig.  12-19. 

Cette  petite  espèce  se  trouve  communément  dans 
les  rochers  du  littoral  et  les  pierres  draguées.  La 
forme  type  et  la  variété  gallicaria  Lm.  paraissent 
toutes  deux  représentées. 

On  a  signalé  la  présence  de  S.  rugosa  dans  le 
Pliocène  du  Cotentin. 

Fam.    GASTROGHiENIDJ] 

Gastrochaena  dubia  (Pennant). 

1890.  Gastrochœna  dubia  Pennt.  Bucquoy,  Dautzenberg 
et  Dollfus,  Moll.  mar.  Rouss..  t.  II,  p.  603, 
PI.  LXXXV,  fig.  30-40. 

Les  pierres  et  les  vieilles  coquilles  ramenées  par  la 
drague  se  montrent  fréquemment  perforées  par  cette 
petite  espèce. 

Fam.      PHOLADIDvE 
Pholas  dactylus  Linné. 

1896.  Pholas  dactylus  L.  Bucquoy,  Dautzenberg  et  Dollfus, 
Moll.  mar.  Roussit.  II,  p.  609,  PI.  LXXXVII, 
fig.  1-5. 

Les   valves    isolées   ne    sont    pas   rares   dans   nos 


—  37  — 

parages,  mais  il  se  pourrait  bien  que  l'espèce  n'ha- 
bitât point  la  région  située  à  l'E.  de  l'embouchure  de 
l'Orne  et  que  toutes  les  coquilles  qu'on  ramasse  sur 
nos  plages,  vinssent  des  environs  de  Gabourg  où  les 
Pholades  existent  en  abondance. 

Barnea  candida  [Linné). 

1890.  Barnea  candida  L.  Bucquoy,  Dautzenrerg  et  Dollfus, 
Moll. mar.  Rouss.,\.  II,  p.(»15,  PI.  LXXXVII1, 
fig.  1-7. 

Au  sujet  de  cette  espèce  et  de  la  suivante,  je  ferai 
la  même    observation   que  pour  Pholas  daclylus. 
Rejeté  mort  sur  nos  plages. 

Zirfœa  crispata  [Linné). 

1865-69.  Pholas  crispata  h.  Jeffreys,  Brit.  Conch.,  t.  III, 
p.   112;  t.  V,  PI.  LUI,  fig.  1. 

Rejeté  mort  à  Lion.  Cette  espèce  existe  au  Home, 
près  Gabourg. 

Fam.    TEREDINtDiE 

Teredo  norvegica  Spengler. 

1865-69.  Teredo  norvegicaSpengl.  Jeffreys,  Brit.  Conch., 
t.  III,  p.  168;  t.  V,  PI.  LIV,  fig.  1. 

Collections  du  Laboratoire  de  Luc. 
Teredo  navalis  Linné. 

1865-69.  Teredo  navalis  L.  Jeffreys,  Brit.  Conch.,  t.  III, 
p.  171  ;  t.  V,  PI.  LIV,  fig.  2. 

Dans  un  morceau  de  bois  échoué  sur  la  plage  de 
Luc. 


38 


II.  DIBRANCHES 

Fam.     LUCINID^E 

Diplodonta    rotundata    {Mçmtayu). 

La  collection  du  Laboratoire  de  Luc  conserve  sous 
ce  nom  un  échantillon  en  alcool.  La  déformation 
produite  par  la  convexité  du  récipient  ne  permet 
pas  de  s'assurer  de  l'exactitude  de  la  détermination. 

Fam.    TELLINID^E 

Tellina    Mœrellai   donacina  [Linné). 

1898.  Tellina  donacina  L.  Bucqdot,  Dàotzenberg  et 
Dollfcp,  Mu//,  mur.  RoUSS.,  t.  II,  p.  648, 
PI.  XCI,  fig.  13-16. 

Cette  espèce  m'est  connue  par  des  spécimens 
intermédiaires  comme  dimensions  entre  ceux  qui 
dans  les  Mollusques  marins  du  Roitssillon  repré- 
sentent le  type  et  la  variété  major. 

Dragages  des  régions  de  Courseulles  et  de  Lion. 

Tellina  (Angulus   fabula  Gronovius. 

1862-60.  Tellina  fabula  Gïonov.  Jeffreys,  Un'/.  Conch., 
t.  II,  p.  382;  t.  V.  PI.  XLI,  fig.  2. 

Sur  les  grèves  où  le  sable  domine  Courseulles, 
Lion,  Ouistrebam. 

Tellina  (Arcopagia)  crassa  [Gmelin). 

1862-69.  Tellina  crassa  Gmel.  Jeffreys,  Brit.  Conch., 
t.  II,  p.  37;!;  t.  V,  PI.  XL.  ftg.  i. 

Espèce  très  fréquemment  draguée  dans  la  région 


.  —  39  — 

de  Luc  à  Ouistreham.   Les   valves  isolées  abondent 
sur  les  grèves. 

Tellina  (Macoma)  balthica  Linné. 

1862-69,  Tellina  balthica  L.  Jeffreys,  Brit.  C<jnch.,i.  II, 

p.  375;  t.  V,  PI.  XL,  fig.  5. 

J'ai  recueilli  cette  espèce  entre  Bernières  et  Cour- 
seulles,  à  Lion  et  à  Colleville. 

Tellina  (Maeoma)  tenuis  da  Costa. 
1898.   Tellina  tenuis  da  Costa.    Bucquoy.  Dautzenrerg  et 

Dollfus,  Moll.  mar.  Ruuss.,  t.  II,  PL  XCV, 

fig.  1-4. 

Plus  rare  que  l'espèce  précédente.  Mêmes  localités. 
T.   tenais  et    T.    balthica   sont   quelquefois  pla- 
cées dans  le  genre  Gastrana. 

Fam.      SCROBICULARID^E 

Scrobicularia  plana  [da  Costa). 

1898.  Scrobicularia  plana  da  Costa.  Bucquoy,  Dautzen- 
berg  et  Dollfus,  Moll.  mur.  Rouss.,  t.  II, 
p.  694,  PL  XCVI,  fig.  1-5. 

Cette  espèce  habite  à  l'embouchure  de  l'Orne.  Je 
ne  l'ai  pas  recueillie  vivante,  mais  la  coquille  est 
fréquemment  rejetée  très  fraîche  sur  nos  grèves. 

Connue  également  sous  le  nom  deS.piperataGme\. 

Syndesmya  alba  (Wood).  if. 

1898.  Syndesmya  alba  Wood.  Bucquoy,  Dautzenrerg  et 
Dollfus,  Moll.  mar.  Rouss.,  t.  II,  p.  702, 
PL  XCV1I,  fig.  1-4. 

Cette  espèce  est  extrêmement  abondante  dans 
toute  la  réeion  sableuse  de  Lion  à  Ouistreham. 


-  40  — 
Cm  la  connaît  également  du  Pliocène  du  Gotentin. 


'55*- 


Fam.      PANDORIDJ; 

Pandora  inœquivalvis  [Linné). 

1898.  Pandora  inœquivalvis  L.  Bccquoy,  Dautzenberg  et 
DoLtFus,  Moll.  mar.  Rouss.,  t.  Il,  p.  723, 
PL  XCVIII,  fig.  7-10. 

Les  spécimens  de  P.  inaequivalvis  dragués  dans 
notre  région  appartiennent  tous  à  la  variété  marga- 
ritacea  Lamarck  =  rostrata  Lamarck.  Cette  variété 
très  caractérisée  est  regardée  par  certains  auteurs 
comme  constituant  une  véritable  espèce. 

Rare  ;  région  de  Luc  à  Ouistreham. 

Fam.      ANATINID^E 

Thracia  papyracea  (Poli). 

1898.  Thracia  papyracea  Poli»  B'cquoy,  Dautzenberg  et 
Dollfi'S,  Moll.  mar.  Roitss.,  t.  II,  p.  735, 
PL  XCIX,  fig.  5-8. 

Cette  espèce  abonde  dans  la  région  Lion-Ouistre- 
ham.  Les  spécimens  de  notre  littoral  appartiennent 
à  la  variété  mllosiiîscula  lîrown,  plus  solide  et  moins 
allongée  transversalement  que  le  type. 


—  41   — 

§  2. 
SCAPHOPODES 

Fam.  DENTALID^E 

Dentalium  (Antalis)  vulgare  [da  Costa). 

1886.  Dentalium  vulgare  da  Costa.  Bucquoy,  Dautzen- 
berg  et  Dollfus,  Moll.  mar.  Rouss.,  t.  I, 
p.  558,  PI.  LXVI,  fig.  1-6. 

Ce  Dentale  est  très  abondant  sur  notre  côte  à 
une  certaine  profondeur.  Des  spécimens  habités  par 
un  Géphyrien  Phascolion  strombi  (Montagu)  sont 
souvent  dragués. 

§   3- 

A  M  PHINEURES 

Fam.     GHITONID^E 

Chiton  cinereus  Linné. 

1865-69.    Chiton    cinereus  L.    Jeffreys,    Brit.    Conch., 
t.  III,   p.  218;  t.   V,  PL  LVI,  fig.  2. 

Sur  les  pierres,  à  marée  basse.  Luc,  Langrune, 
Bernières. 

Chiton  albus  Linné. 

1865-69.  Chiton  albus  L.  Jeffreys,  Brit.  Conch.,  t.  III, 
p.  220  ;  t.  V,  PI.  LVI,  fig.  3. 

Sur  les  pierres  à  marée  basse.  Luc.  Rare. 


—  42  — 

Chiton  ruber  L'unir. 

L863-69.  Chiton  ruber  (L.)Lowe.  Jeffrbys,  Brit.  Conck., 

I.  III.  p.  224  :  t.  V,  PI.  LVI,  ii^s.  i. 

Trouvé  fixé  sur  des  pierres  et  des  vieilles  coquilles 
draguées  eu  face  Luc. 

ChitOD  marginatus  Pennant. 

L886.  chito,/  marginatus  Penn.  Bocqdot,  Dautzenberg 
et  Dollkcs.  Mu//,  mar.  RÔ9/œs.,  t.  I.  p.  197, 
PI.  LXI,  fig.  13-16;  PI.  LXII,  fig.  3.  -. 

Très  commun  à  marée  basse,  sur  les  pierres  et  les 
rochers.  Luc,  Langrune,  Bernières. 

§  4. 

GASTROPODES 

I.  OPISTHOBRANCHES 

Fam.     DORIDID^E 

Doris    (Archidoris)   tuberculata    Cuvier. 

isôi.  Doris  tuberculata  Cuv!  Alder  et  Hancock,  Brit. 
Nud.  M<>//..  Fam.  I,  PI.  III. 

La  plus  commune  des  Doris  de  notre  côte.  Au 
printemps,  les  bancs  rocheux  qui  ileeouvrent  à  marée 
basse  en  sont  parfois  couverts  d'individus  occupés  à 
pondre. 

Fam.      POLYCERIDJ] 
Acanthodoris  pilosa   [Miiller): 

L851.    Doris  pilosa    Mull.    Aldeb   et   Hancock,    Brit.   Nud. 

Mol/.,  Vaux.  1,  PI.  XV. 

Beaucoup   moins    commune   que   l'espèce    précé- 


—  43  — 

dente  et  toujours  recueillie  dans  les  dragages  en  eau 
relativement  profonde. 

Acanthodoris  (Lamellidoris)  bilamellata  (Linné). 

1854.  Boris  bilamellata  L.  Aldek  et  Hancock,  Brit.  Nud. 

Mail.,  Fam.  I,  PI.  XI. 

Je  n'ai  pas  moi-même  recueilli  cette  espèce,  mais 
elle  existe  dans  les  collections  du  Laboratoire  de  Luc, 
avec  la  mention  «  Luc  ».  De  plus,  Eug.  Deslong- 
champs  signale  la  présence  de  très  nombreux 
individus  de  Doris  bilamellata  sur  les  rochers  du 
Quihot,  en  1867  (1). 

Triopa  claviger  (Mùller), 

1848.   Triopa   claviger  Mûïï.    Axder  et  Hancock.  Brit. 
Nud.  MolL,  Fam.  I,  PI.  XX. 

Un  seul  échantillon  pris  par  le  chalut  du  Labora- 
toire de  Luc.  en  septembre  lf?00,  au  large  de  Lion. 

Fam.     TRITONID^E 

Tritonia  Hombergi  Cuvier. 

1855.  Tritonia  Hombergi  Cuv.  Alder  et  Hancock,  Brit. 

Nud.  Mut/.,  Fam.  I!,  PI.  H. 

Cette  espèce  se  trouve  très  fréquemment  dans  les 
dragages.  Elle  parait  particulièrement  abondante 
dans  la  région  de  Courseulles. 

'1  E.  Deslon champs,  Remarques  sur  quelques  Mollusques 
marins  observés  à  Luc, Bull.  Sur.  Linn.Norm..  2"  sér.,  2°  vol.,  1867, 
p.  143. 


—  44  — 

Tritonia  (Gandiella)  plebeia  Johnston. 

1847.  Tritonia  plébeia  Johnst.  Aldeb  et  Hancock.  Brit. 
Nud.  Moll.,  Fam.  II,  PI.  III. 

Espèce    beaucoup    plus  rare   que    '/'.    Hombergi. 
Draguée  en  face  Luc. 

Fam.    DENDRONOTIDJ] 
Dendronotus  arborescens  [Mûllér). 

1845.  Dendronotus  arborescens  Miïll.  Aldeb  et  Hancock, 

Brit.  Nud.  Mail.,  Fam.  III,  PI.  III. 

Rare  sur  notre  côte.  Quelques  individus  recueillis 
par  la  drague  entre  Courseulles  et  Luc. 

Fam.  ^EOLIDID^E 

JEolis  (Facelina)  coronata  Forbes. 

1846.  Eolis  coronata   Fort).    Aldf.r    et    Hancock,   Brit. 

Nud.  Mot.L,  Fam.  III.  PI.  XII. 

J'ai   recueilli   une   fois   au   printemps   cette   jolie 
espèce  sur  les  roches  de  Bernières. 

jEolis  (./Eolidia)  papillosa  [Linné). 

1854.  Eolis  papillosa  L.  Alder  et  Hancock,  Brit.  Sud . 
MolL,  Fam.  III,  PI.  IX. 

.    Cet  Eolidien  est  assez  commun  dans  notre  région. 
On  le  trouve  à  la  grève  et  dans  les  dragages. 

Fam.     D  OfT  O  I  D  J] 
Doto  fragilis  Forbes. 

1851.  Doto  fragilis  Forb.  Ali>eh  et  Hancock,  Brit.  Nud . 
MolL,  Fam.  III,  PI.  V. 

Cette  espèce  parait  rare.  Eug.  Deslongchamps  l'a 


—  45  — 

rencontrée  sur  les  rochers  du  Quihol  à  Luc.  Je  l'ai 
obtenue  de  dragages  effectués  dans  la  région  de 
Gourseulles. 

Doto  coronata  {Gmelin). 

1846.  Doto  coronata  Gmel.  Alder  et  Hancock,  Brit.  Nud. 
Moll.,  Fam.  3,  PI.  VI. 

Deux  échantillons  trouvés  sur  des  Antennulaires 
draguées  dans  la  région  de  Gourseulles. 

Fam.  TORNATINID^E 

Tornatina  (Retusa)  candidula  (Locard). 

1867-69.  Utriculus  obtusus  Mont.  Yar.  Jeffreys,  Brit. 
Conch.,  t.  IV,  p.  424  ;  t.  V,  PI.  XCIV, 
flg.  4. 

1891.  Cylichna  candidula  Loc.  Locard,  Coq.  mar.  côtes 
de  Fr.,  Ann.  Soc.  Linn.  Lyon,  nouv.  sér. 
t.  XXVII,  p.  28. 

Jeffreys  a  décrit  et  figuré  sous  le  nom  de  Utriculus 
obtusus  Mont.,i7//\  Lajonkaireana  Bast.,  une  coquille 
différant  de  U.  obtusus  Mont.,  par  sa  taille  plus 
petite,  sa  forme  plus  étroite  et  plus  régulièrement 
cylindrique,  sa  spire  plus  élevée.  Locard  n'admettant 
pas  l'identification  de  cette  variété  à  Bal  la  Lajonkai- 
reana  Bast.  en  a  fait  une  nouvelle  espèce  Cylichna 
candidula  Loc.  J'adopte  cette  manière  de  voir  en 
plaçant  toutefois  l'espèce  dans  le  genre  Tornatina, 
section  Retusa. 

Un  seul  spécimen  trouvé  vide  dans  du  sable 
provenant  des  rochers  de  Luc.  M.  Dautzenberg  qui  a 
bien  voulu  l'examiner,  m'en  a  confirmé  la  déter- 
mination. 


—  46  — 

Fam.     PHILINIDJ; 

Philine  aperta  [Linné). 

188i».  Philine  aperta  L.  Rdcqdoy, Dautzbnberg  et  Dollfus, 
Moll.  mar.  Rouss.,  t.  I,  p.  540,  PI.  LXIH, 
ûg.  10-15. 

Tous  les  dragages,  et  plus  particulièrement  ceux 
qui  sont  effectués  sur  les  fonds  sableux,  fournissent 
en  abondance  cet  intéressant  Tectibranche.  Au 
moment  des  grandes  marées  on  peut  parfois  en 
recueillir  à  mer  basse  de  très  nombreux  spécimens 
vivants  sur  l'a  grève,  entie  Lion  et  Ouistreham. 

Fam.     APLYSIDiE 

Aplysia  depilans  Liane. 

186'J.  Aplysia  depilans  L.  Jekfkeys,  Brit.  Co/ich.,  t.  V, 
P.  7. 

Les  Aplysies  paraissent  très  rares  sur  notre  littoral. 
La  collection  du  Laboratoire  de  Luc  en  possède 
provenantde  Langrune.  J'en  ai  vu  un  très  bel  individu 
vivant  recueilli  à  Bernières  parmi  les  Laminaires, 
par  M.  le  D1'  Gatois. 

II.     PROSOBRANCHES 

Fam.     PATELLIDiE 

Acmaea  virginea  [Mùller). 

L886.  Acmgsa  virginea  Mull.  Bucquot,  Dadtzbnberg  et 
Dollfos,  Mol  t.  mar.  Rouss.,  L  I,  p.  47S. 
PI.  LI,  fig.  ta-43. 

Bien  que  dans  la  région  de  Gourseulles  la  drague 
rapporte  souvent  cette  espèce,  je   n'en   ai   vu  aucun 


—  47  — 

individu  vivant.   Se  trouve  fréquemment  aussi  dans 
le  tube  digestif  des  gros  Spatangues. 

Patella  vulgata  Linné. 

1865-69.  Patelin  vulgata  L.  Jeffreys,  Brit.  Conch.,  t.  III, 
p.  236;  t.  V,  PI.  LVn,fig.  1-2. 

Les  Patelles  ne  trouvent  pas  sur  notre  littoral  les 
rochers  élevés  qui  leur  conviennent,  aussi  se  mon- 
trent-elles fort  rares.  On  peut  cependant  en  observer 
une  petite  colonie  au  lieu  dit  «  la  Roche-Mignon  » 
entre  Luc  et  Lion. 

Helcion  pellucidum  (Linné). 

1865-69.  Helcion  pelliicidùm  L.  Jeffreys,  Brit.  Coneh., 
t.  III,  p.  242  ;  t.  V,  PI.  LV1II,  fig.  1-2. 

Cette  jolie  espèce  se  trouve  fréquemment  sur  la 
tige  des  Laminaires.  Luc,  Langrune,  Bernières. 

Fam.  FISSURELLID^S 

Fissurella    (Glyphis)    graeca    {Linné). 

188C'.  Pissurelia  grœca  L.  Bucquoy,  Dautzenberg  et 
Dollfus.  Moll.  mar  Rouss.,  t.  I,  p.  440, 
PI.  LUI,  fig.  4-10. 

Rare  dans  les  dragages  Gourseulles.  Encore  plus 
rare  sur  les  rochers  qui  découvrent  à  mer  basse.  Luc 

Cette  espèce  se  trouve  dans  le  Pliocène  de  Gour- 
besville  (Manche). 

Emarginula  rosea   Bell. 

1865-69.  Emarginula  n>sen  Bell.  Jeffreys,  Brit.  Conch., 
t.  III,  p.  261;  t.  V,  PL  LIX,  iig.  3. 

Espèce  relativement  abondante.  On  la  trouve  fixée 


—  48  — 

sur  les  pierres  et  les  coquilles  mortes  que  la  drague 
ramène.  Région  de  Luc  à  Courseulles. 

Emarginula  fissura  [Linné.) 

1865-69.  Emarginula  fissura  L.  Jeffrëys,  Brit.  Co?ich., 
t.  III,  p.  259  ;  t.  V,  PI.  LIX,  flg.  2 

Cette  espèce  paraît  bien  plus  rare  sur  notre  littoral 
que  la  précédente.  Je  n'en  ai  vu  qu'un  individu  mort 
dragué  dans  la  région  de  Gourseulles. 

Espèce  signalée  dans  le  Pliocène  de  Gourbesville 
(Manche). 

Fam    TROGHID^E 

Calliostoma   conuloïdes    [LamarcÀ). 

1865-69.  Trochus  zizyphinus  L.  Jeffrëys,  Brit.  Conch. 
t.  III,  p.  330;  t.  V,  PL  LXIIf,  fig.  6. 

Il  est  maintenant  bien  établi  que  le  terme  Troc  h  us 
zizyphinus  Linné  s'applique  uniquement  à  la  forme 
lisse  de  la  Méditerranée,  tandis  que  la  forme 
océanique  à  sculpture  saillante  doit  être  désignée 
sous  le  nom  de  Trochus  conuloïdes  Lamarck. 

C.  conuloïdes  est  une  espèce  assez  commune  dans 
notre  région.  Je  ne  l'ai  jamais  trouvé  vivant  à  la 
grève.  Dragages  de  Luc  à  Gourseulles. 

Calliostoma  i  Ampullotrochus)  granulatum  [Born.) 

1885.  Trochus  granulatus  Born.  Bdcqdoy,  Dautzenberg 
et  Dollfds,  Mdll.  mur.  Rouss.,  t.  I,  p.  359, 
PI.  XLV1II,  fig.  1-5. 

Quelques  individus  de  cette  belle  espèce  ont  été 
dragués  vivants  dans  la  région  de  Gourseulles.  Je  ne 
l'ai  jamais  obtenue  d'un  autre  point  de  notre  littoral. 


—  49  — 

C.  granulation  est  connu  dans  le  Pliocène  de 
Gourbesville  (Manche). 

Calliostoma  (Jujubinus)  Montagui  (  W.  Wood). 

1865-69.  Trochus  montacuti  W.  Wood.  Jeffreys,  Brit. 
Conck.,  t.  III,  p.  320;  t.  V,  PI.  LXIII,  flg.  1. 

La  drague  ramène  assez  fréquemment  cette  petite 
espèce  des  fonds  au  large  de  LucàCourseulles. 

Gibbula  magus  (Linné). 

1885.  Trochus  magush.  Bugquoy,  Dautzenberg  etDoLLFUs, 
Moll.  mar.  Rouss.,  t.  I,  p    373,  PI.  XLIX, 

fig.  1,4,5,7,8. 

Le  degré  d'abondance  de  cette  espèce  varie  beau- 
coup avec  les  années.  Généralement  peu  commune, 
sans  cependant  jamais  être  bien  rare,  elle  peut 
quelquefois  comme  en  1867,  d'après  Eug.  Deslong- 
champs,  ou  comme  en  1900,  devenir  d'une  abondance 
extrême.  Elle  est  alors  répandue  à  tous  les  niveaux. 
La  drague  la  ramène  en  nombre,  les  rochers  du 
littoral  en  sont  couverts. 

Le  type  et  la  variété  obsoletù  Bq.  Dz.  Df.  existent 
sur  notre  côte. 

Gibbula  tumida  (Montagu). 

1885.  Trochus  tumidus  Mont.  Bucquoy,  Dautzenberg  et 
Dollfus,  Moll.  mar.  Rouss.,  t.  I,  p.  387, 
PL  XL VII,  flg.  14-18. 

Cette  espèce  est  rare  dans  notre  région.  Les  échan- 
tillons que  j'ai  ont  tous  été  dragués  au  large  de  Luc 
et  de  Gourseulles. 

4 


—  50  — 

Gibbula  (Steromphalus)  cineraria  [Linné 

1865-69.  Trochus  cinerarius  L.  Jeffreys,  Brit.  Conch., 

t.  III,  p*  309  ;  t.  V,  PI.  LXII,  Qg.  3. 

Espèce  commune  sur  les  pierres  et  les  algues  de 
la  zone  littorale. 

Gibbula  (Steromphalus)  obliquata  [Gmelin). 

1865-69.    Trochus    umbilicatus    Mont.    Jeffreys,    Brit. 
Çonch.,  t.  III,  p.  311  ;  t.  V,  PI.  LXI,  iig.  4. 

Plus  rare  que  G.  cineraria.  Vit  également  sur  les 
pierres  et  les  algues  de  la  zone  littorale. 

Fam.     GYGLOSTREMATID^E 

Cyclostrema   cutlerianum  {Clark). 

1S65-09.  Cyclostrema  cutlerianum  Clark.  Jeffreys  Brit. 
Conch.,  t.  III,  i».  287;  t.  V.  PI.  LXl.fig.  1. 

Très  rare.  Quelques  individus  dans  le  tube  digestif 
de  Spalangues  (S.  purpureiw)  dragués  dans  la  ré- 
gion de  Gourseulles. 

Cyclostrema  serpuloïdes  [Montagu). 

1865-69.  Cyclostrema  serpuloïdes  Mont.  JeffreySj  Brit. 
Conch.,  t.  III,  |>.  290;  t.  V,  PL  LXI,  6g.  3. 

Un  peu  moins  rare  que  respect-  précédente.  Dans 
le  tube  digestif  de  Spalangues  (N.  pttrpureus)  dra- 
gués dans  la  région  de  Gourseulles. 


-  51  — 

Fam.  PHASIANELLID^E 

Phasianella    (Eudora)    pullus    [Linné). 

1884.  Phasianella  pullus  L.  Bucquoy,  Dactzenferg  et 
Dollfus,  Mail.  mar.  Iiouss.,  t.  I,  p.  337, 
PL  XXXIX,  fig.  13-18. 

Cette  espèce  parait  rare  dans  notre  région.  J'en  ai 
quelques  individus  recueillis  les  uns  à  la  grève,  les 
autres  par  la  drague,  tous  vides.  Sans  exception,  ils 
appartiennent  à  la  variété  pulehella  Recluz. 

Fam.     LITTORINIDiE 

Littoriua  littorea  [Linné). 

1865-69.  Littorina  littorea  L.  Jeffreys,  Brit.  Conch., 
t.  III,  p.  368  ;  t.  V,  PL  LXV,  fig.  4. 

C'est  la  forme  type  qu'on  trouve,  d'ailleurs  peu 
abondamment,  sur  notre  côte,  sous  les  pierres,  et 
parmi  les  Fucus  de  la  zone  littorale.  A  cause  de  sa 
rareté  relative,  L.  littorea  n'est  pas  recherchée  ici 
d'une  façon  suivie  par  les  pécheurs  de  profession, 
aussi  en  trouve-t-on  fréquemment  des  spécimens  de 
très  grande  taille. 

Roches  littorales  de  Luc  à  Bernières. 

Littorina  (Neritoides)  obtusata  [Linné). 

1865-69.  Littorina  obtusata  L.  Jeffrey?,  Brit.  Conch., 
t.  III,  p.  357;  t.  V,  PL  LXV,  lig.  1. 

Cette  espèce  est  très  variable  sous  le  rapport  de  la 
coloration.  Sur  noire  littoral  les  variétés  unicolores 
sont  les  plus  fréquentes. 


L.  obtusata  se  trouve  en  abondance  sur  les  algues 
de  la  zone  littorale,  à  un  niveau  plus  bas  cepen- 
dant que  l'espèce  précédente  L.  litiorea 

Roches  littorales  de  Luc  à  Bernières. 

Lacuna  pallidula  [da  Costa). 

1865-69.  Lacuna  pallidula  da  Costa.  Jekfreys,  Brit. 
Conch.,  t.  III,  p.  351  ;  t.  V,  PI.  LXIV,  fig.  5. 

J'ai  pu  me  procurer  un  certain  nombre  de  coquilles 
appartenant  à  cette  espèce  en  triant  du  sable  recueilli 
sur  les  rochers  de  Bernières.  Aucune  d'elles  n'était 
habitée. 

Fam.  SKENELD^E 

Skenea  planorbis  (0.  Fabricius). 

1884.  Skeneia  planorbis  0.  Fabr.  Bccyuov,  Dautzenberg 
et  Dollfus,  Moll.  mar.  Rouss.,  t.  I,  p.  312, 
PI.  XXXVII,  fig.  27-29. 

Le  genre  Skehea  élant  dédié  au  naturaliste  David 
Skene,  il  est  plus  correct  d'adopter  l'orthographe 
de  Fleming,  son  fondateur,  que  d'écrire  Skeneia 
avec  Fischer,  Locard,  Bucquoy,  Dautzenberg,  Doll- 
fus, etc. 

S.  planorbis  se  trouve  assez  communément  dans 
les  dragages.  Luc  à  Gourseulles. 

Fam.     RISSOID^E 

Rissoa    (Turbella)    parva    [da    Costa,. 

1 88  i .  Rissoa  parva  da  Costa.  Bucquoy,  Dautzenberg  et 
Dollfus,  Moll.  rnar.  Rouss.,  t.  I.  p.  872, 
PI.  XXXII.  kg.  H-12. 

Espèce    excessivement    abondante    dans   toute   la 


-  53  — 

région  rocheuse  littorale  de  notre  côte, sur  les  pierres 
et  surtout  sur  les  algues. 

Rissoa  (Turbella)  interrupta  (Adams). 

1884.  Rissoa  parva  da  Costa,  var.  interrupta  Adams. 
Bucquoy,  Dautzenberg  et  Dollfus,  Moll.  mar. 
Rouss.,  t.  I,  p.  274,  PL  XXXII,  fig.  13-15. 

Cette  forme,  souvent  considérée  comme  une  sim- 
ple variété  de  l'espèce  R.  parva,  paraît  suffisamment 
caractérisée  pour  constituer  une  espèce  distincte. 
Sur  notre  littoral,  où  elle  est  très  abondante,  elle  est 
très  constante  de  forme  et  de  coloration. 

Les  roches  littorales  de  Luc  à  Bernières. 

Rissoa  (Turbella)  inconspicua  Aider. 

1807-69.  Rissoa  inconspicua  Aid.  Jeffreys,  Brit.  Conch., 
t.  IV,  p.  26  ;  t.  V,  PL  LXVII,  fig.  5. 

Cette  espèce  très  facile  à  reconnaître  par  son  orne- 
mentation et  la  coloration  de  l'extrémité  de  la  spire, 
se  trouve  assez  communément  dans  le  sable  dragué 
au  large  de  Luc  à  Courseulles.  Elle  est  plus  rare 
dans  le  sable  recueilli  sur  les  rochers  littoraux.  Luc 
et  Bernières. 

Rissoa  (Manzonia)  costata  (Adams). 

1884.  Rissoa  costata  Adams.  Bucquoy,  Dautzenberg  et 
Dollfus,  Moll.  mar.  Rouss.,  t.  1,  p.  300, 
PI.  XXXVI,  fig.  20-22. 

Très  abondante  dans  toute  la  région  rocheuse 
littorale,  cette  espèce  parait  manquer  dans  les  eaux 
plus  profondes  qu'on  ne  peut  explorer  que  par  la 
drague.  Luc  à  Courseulles. 


—  54  — 

Rissoa  (Massotia)  lactea  Mi  chaud. 

1 88 5 .  Rissoa  lactea  Mich.  BucqdOt,  Dactzenberg  Pt 
Dollfds,  Moll.  mar.  Rouss.,  t.  T,  p.  298, 
PI.  7-13. 

Cette  espèce  est  beaucoup  plus  rare  que  les  précé- 
dentes. J'en  ai  recueilli  une  douzaine  d'échantillons 
dans  du  sable  provenant  des  rochers  qui  découvrent 
à  Luc,  à  l'époque  des  grandes  marées.  Tous  étaient 
vides. 

Rissoa  (Onobaï  striata  (Adams). 

18t>7-69.  Rissoa  striata  Adams.  Jeffreys,  Brit.  Conch., 
t.  IV.  p.  37  ;  t.  V,  PI.  LXVIII,  fig.  II. 

Je  n'ai  jamais  observé  cette  espèce  vivante  ;  cepen- 
dant sa  coquille  est  des  plus  abondante.  On  la  trouve 
dans  les  sables  recueillis  à  tous  les  niveaux,  dans  le 
tube  digestif  des  gros  Oursins  irréguliers  {Spatangus 
purpureus),  etc. 

Les  individus  incurvés  ou  difformes  sont  très  fré- 
quents. 

Cette  espèce  est  abondante  dans  le  Pliocène  de 
Gourbesville  (Manche). 

Rissoa  (Hyala)  vitrea  [Montagu] 

1867-69.    Rissoa  vitrea   Niont.    Jeffreys,    Brit,    Conch., 

t.  IV.  p.  10;  t.  V.  PL  LXVIII,  Mi*.  ',. 

Cette  espèce  assez  régulièrement  répandue  esl  rare 
partout.  J'en  ai  recueilli  quelques  individus  sur  les 
rochers  de  Luc  et  de  Dernières,  et  dans  les  dragages 
effectués  dans  la  région  de  Luc  à  Courseulles. 


—  55  — 

Rissoa  (Cingula)  semistriata  [Montagu). 

1884.  Rissoa  semistriata  Mont.  Bucqooy,  Dautzenberg  et 
Dollfus,  Moll.  mar,  Rouss.,  t.  I,  p.  306, 
PI.   XXXVII,  flg.  1-2. 

Rare  sur  les  rochers  qui  découvrent  aux  grandes 
marées  entre  Luc  et  Courseulles,  cette  espèce  est 
plus  abondante  dans  les  dragages. 

/?.  semistriata  se  trouve  dans  le  Pliocène  de 
Gourbesville  (Manche). 

Rissoa  (Cingula)  pulcherrima  Jeffrey  s. 

1884.  Rissoa  pulcherrima  Jeffr.  Bucquoy.  Dautzenberg  et 
Dollfus,  Moll.  mar.  Rouss.,  t.  I,  p.  307, 
PI.  XXXVII,  flg.  4-5. 

Très  rare.  Dragages.  Deux  échantillons  dans  les 
collections  du  Laboratoire  de  Luc-su r-Mer. 

Rissoa  (Setia)  fulgida  (Adams). 

1884.  Rissoa  fulgida  Adams.  Bucquoy,  Dautzenberg  et 
Dollfus,  Moll.  mar.  Rouss.,  t.  I,  p.  309, 
PI.  XXXVII,  flg.  9. 

Je  rapporte  à  cette  espèce  quelques  petites  coquilles 
trouvées  vides  dans  du  sable  provenant  des  rochers 
de  Bernières. 

Fam.  HYDROBIID^E 

Hydrobia  (Peringia)   ulvœ   (Pennant). 

1867-69.  Hydrobia  ulvœ  Penn.  Jeffreys,  Brit'  Conch., 
t.  IV,  p.  52;  t.  V,  PI.  LX1X.  fig.  i-3. 

Cette  espèce  très  variable  de  tonne  est  très  abon- 
dante à  l'embouchure  de  l'Orne,  où  on  la  trouve 
quelquefois  en  véritables  amas. 


—  56  — 

Fam.    CJECIDJE, 

Caecum    Brochina)  glabrum  [Montagu). 

1867-69.  Cœcirm  glabrum  Mont.  Jeffreys,  Brit.  Conch., 
t.  IV.  p.  77  ;  t.  V,  PI.  LXX,  fig.  5-50. 

La  drague  m'a  fourni  quelques  spécimens  de  cette 
espèce.  Les  Spatangues  en  contiennent  presque 
toujours  dans  leur  tube  digestif, 

Ptégion  de  Luc  à  Courseulles,  surtout  dans  cette 
dernière  localité. 

Fam.  SCALARLD^E 

Scalaria  (Clathrus)  communis  Lamarch. 

1884.  Scalaria  communis  Lm.  Bucquoy,  Dautzenberg  et 
Dollfus,  Mail.  mar.  Rouss.,  t.  I,  p.  240, 
PI.  XXIII,  fig.  14-17. 

Les  Scalaires,  désignées  dans  la  région  sous  le 
nom  vulgaire  de  Rochelles,  commencent  à  se 
montrer  sur  les  rochers  qui  ne  découvrent  qu'aux 
plus  grandes  marées.  Les  dragages  côtiers  en  rap- 
portent presque  toujours.  Les  spécimens  vivement 
colorés  sont  fréquents. 

Luc  à  Courseulles,  spécimens  vivants  ;  morts, 
partout. 

Fam.    EULIMIDiE 

»  Eulima  polita  (Z-/////C) 

1867-69.  Ettti  m  «  /lo/ita  L.  Jefpreys,  Brit.  Conch.,  t.  IV, 
p.  201;  t,  V,  PI.  LXXVn,  fig.  3. 

Cette  jolie  espèce  m'est  connue  par  deux  individus 
dragués  tous  deux  vivants  l'un   dans    la  région  de 


—  57  — 

Luc  (collection  du  Laboratoire  de  Luc),  l'autre  dans 
la  région  de  Gourseulles. 

J'ai  recueilli  cette  espèce  dans  le  Pliocène  de 
Gourbesville  (Manche). 

Eulima  (Vitreolina)  incurva  (Renieri). 

1SS3.  Eulima  incurva  Renieri.  Bucquoy,  Dautzenberg  et 
Dollfos,  Moll.  mar.  Rouss.,  t.  I,  p.  190, 
PI.  XX,  flg.  19-21. 

J'ai  recueilli  cette  petite  espèce  dans  du  sable  ex- 
trait du  tube  digestif  de  Spatangues  (S.  purpiiveus), 
dragués  dans  la  région  de  Gourseulles.  Je  l'ai  obtenue 
également  de  dragages  effectués  dans  les  mêmes 
parages.  Rare. 

Fam.     PYRAMIDELLID.E 
Eulimella  acicula  [Philippi). 

1883.  Eulimella  acicula  Phil.  Bucquoy,  Dautzenberg  et 
Dollfus,  Moll.  mar.  Rouas,  t.  I,  p.  187, 
PI.  XX,  flg.  17-18. 

Cette  espèce  est  de  forme  assez  variable.  La 
coquille  est  plus  ou  moins  svelte,  les  tours  complète- 
ment plats  ou  légèrement  convexes. 

Très  rare.  Dans  le  sable  des  rochers  de  Bernières. 
Dans  les  dragages  de  la  région  de  Courseulles.  Dans 
le  tube  digestif  des  Spatangues  (S.  purpureus)  pro- 
venant de  cette  dernière  région. 

Aclis  ascaris  (Turton). 

1867-69.  A  dis  ascaris  Turt.  Jeffreys,  Brit.  Conch.,%.  IV, 
p.  102;  t.  V,Pl.LXXn,  Sg.  2. 

Cette  espèce  est  extrêmement    rare.  J'en   ai  un 


-  58  — 

échantillon  complet  recueilli  dans  le  tube  digestif 
d'un  Spatangue  dragué  dans  la  région  de  Courseulles, 
et  un  échantillon  mutilé  dragué  au  large  de  Luc. 

Aclis  supranitida  («S.  Wood). 

L867r69.    Aclis  supranitida   S.    Wood.    Jeffreys,   Brit. 
Conch.,  t.  IV.  i>.  103;  t.  V.  PI.  I.XXII.  fig.3. 

Moins  rare  que  l'espèce  précédente,  j'en  possède 
cinq  à  six  individus  recueillis  dans  les  mêmes  condi- 
tions que  Aclis  ascaris. 

Courseulles.  Dragages  et  tube  digestif  de  Spa- 
taneues. 


■&■ 


Gioniscus  unicus  (Montagu). 

1867-09.  Aclis  unica  Mont.  Jeffreys,  Brit.  Conch.^i.  IV, 
p.  100,  t.  V.  PI.  LXXII,  fig.  1. 

Cette  charmante  espèce  m'est  connue  par  deux 
spécimens  extraits  du  tube  digestif  de  Spatangues 
dragués  dans  la  région  de  Courseulles,  et  par  trois 
autres  individus  dragués  vivants  dans  la  même 
région. 

Je  dois  à  M.  Dautzenberg  la  détermination  de  cette 
espèce. 

Pherusa  Gulsonae  [Clark). 

lsfw-fi'J.    Aclis  gulsonœ  Clark.  Jeffreys.  Brit.    Conch., 

t.  IV.  p.  JOC):  t.  V,  PI.  LXXII.  Bg.  5. 

Kspèce  extrêmement  rare.  Je  n'en  connais  qu'un 
spécimen  extrait  du  tube  digestif  d?un  Spatangue 
péché  dans  la  région  d«j  Courseulles. 

Détermination  de  M.  Dautzenberg. 


-  59  — 

Odostomia  plicata  [Montagû). 

1883.  Odostomia  plicata  Mont.  Bucquoy,  Dautzenderg  et 
Dollfus,  Mail.  mar.  Rouss.,  t.  .1,  p.  163, 
PI.  XIX,  fig.  3-5. 

De  toutes  les  Pyramidellidœ,  c'est  certainement 
0.  plicata  l'espèce  la  plus  abondante.  On  la  trouve 
très  fréquemment  dans  le  sable  provenant  des 
rochers  qui  bordent  la  grève  de  Luc  àBernières.  Elle 
se  rencontre  plus  rarement  dans  les  dragages. 

Espèce  assez  variable  dans  ses  proportions.  Cer- 
tains individus  sont  plus  sveltes,  d'autres  plus 
ramassés  que  la  forme  type  figurée  dans  les  Mollus- 
ques marins  du  Roussillon. 

Odostomia  turrita  Hanta/ . 

18S3.  Odostomia  turrita  Hanl.  Bucquoy,  Dautzenberg  et 
Dollfus,  Moll.  mar.  Rouss.,  t.  I,  .p.  162, 
PL  XIX,  fig.  1-2. 

Espèce  assez  rare  dont  je    n'ai  vu    que   quelques 
coquilles  vides  plus  ou  moins  détériorées.  ' 
Le  sable  des  rochers  côtiers.  Luc  et  Bernières. 

Odostomia   unidentata  [Montagu). 

1883.  Odostomia  unidentata  Mont.  Bucquoy,  Dautzenbekg 
et  Dollfus,  Moll.  mar.  Rouss.,  t.  I,  p.  161, 
PI.  XIX,  fig.  13-14. 

Cette  espèce  est  très  commune  dans  les  eaux  pro- 
fondes que  seule  la  drague  peut  explorer,  à  condi- 
tion que  le  fond  ne  soit  pas  sableux.  Elle  ne  se 
rencontre  pas  sur  les  rochers  littoraux. 

Dragages  de  Luc  à  Courseulles. 


—  60  — 

Odostomia  rissoïdes  lia  nie;/. 

1883.  Odostomia  rissoidesHaril.  Bocqdot, Dadtzenberg  et 
Dollfus,  Moll.  mar.  Rouss.,  t.  I,  p.  164, 
PI.  XIX,  fig.  6-12. 

De  cette  espèce  variable,  la  forme  la  plus  répandue 
dans  notre  région  correspond  assez  exactement  à  la 
fig.  7  des  Mollusques  marins  du  Roussillon.  11 
existe  une  forme  encore  plus  renflée  que  je  rapporte 
à  la  variété  nitida  Aider. 

Sur  les  rochers  de  Luc  à  Bernières,  à  la  limite  des 
plus  basses  marées.  Tous  les  dragages  entre  Luc  et 
Courseulles. 

Odostomia  diaphana  Jeffrey*.  * 

1867-60.  Odostomia  diaphana  Jeffr.  Jeffreys,  Brit. 
Conch.,  t.  IV,  p.  lit  ;  t.  V,  PI.  LXXIV, 
fig.  5. 

J'inscris  sous  ce  nom  une  petite  coquille  draguée 
à  Luc  et  dont  la  forme  s'accorde  bien  avec  la  descrip- 
tion et  la  figure  que  donne  Jeftreys.  La  spire  assez 
allongée,  composée  de  tours  convexes,  coupée  de 
sutures  profondes,  présente  une  forme  cylindrique 
rappelant  un  peu  celle  de  Rissoa  vilrra  (Montagu), 
dont  toute  la  coquille  présente  d'ailleurs  un  peu 
l'aspect.  Aucune  trace  d'ornementation  spirale  n'est 
visible. 

Odostomia  (Auriculina    insculpta  [Montagu). 

1867-69!    Odostomia    insculpta   Mont.    Jeffreys,    Brit. 

Cône/,.,   t.   IV,   p,    L39;  t.    V,  PI.  LXXIV, 
6g.  4. 

Espèce  rare  sur  notre  côte.  Je  l'ai  obtenue  de 
quelques  dragages  effectués  entre  Luc  et  Courseulles. 


—  61  — 

Je  l'ai   également    trouvée  dans  le  sable  extrait  du 
tube  digestif  des  Spatangues. 

Odostomia  (Auriculina)  obliqua  Aider. 

1867-130.  Odostomia  obliqua  Aid.  Jeffreys,  Brit.  Conch., 
t.  IV,  p.  142  ;  t.  V,  PL  LXXIV,  fig.  6. 

Deux  échantillons  provenant  de  dragages  et  que 
je  ne  savais  trop  à  quelle  espèce  attribuer,  m'ont  été 
aimablement  déterminés  par  M.  Dautzenberg.  Leur 
surface,  sans  doute  usée,  ne  présente  pas  les  stries 
spirales  de  0.  obliqua,  mais  la  forme  est  exactement 
celle  d'individus  bien  typiques  de  cette  espèce. 

Odostomia  (Noemiaj  dolioliformis  Jeffreys. 

1867-69.  Odostomia  dolioliformis  Jeffr.   Jeffreys,  Brit. 
Conch.,  t.    X.  p.    144;    t.   V,    PI.   LXXIV, 

flg.  7. 

Cette  jolie  petite  espèce  m'est  connue  par  un  cer- 
tain nombre  d'échantillons  trouvés  dans  du  sable 
recueilli  sur  les  rochers  de  Bernières.  Leur  forme 
s'accorde  parfaitement  avec  la  description  que 
Jeffreys  a  donné  de  l'espèce. 

Parthenina  decussata  [Montagu). 

1883.  Odostomia  decussata  Mont.  Bucquoy,  Dautzenberg 
et  Dollfus,  Moll.  mar.  Rouss.,  t.  I,  p.  174, 
PL  XIX,  flg.  18-19. 

Le  sable  qu'on  peut  recueillir  sur  les  rochers  qui 
découvrent  aux  grandes  basses  mers,  depuis  Luc 
jusqu'à  Bernières,  procure  assez  abondamment  cette 
jolie  espèce,  Les  dragages  la  fournissent  également. 


—  62  — 

Enfin,  on  la  rencontre  aussi  dans  le  tube  digestif  des 
Spa  tangues. 

Parthenina  spiralis  (Montagù). 

1883.  Odostomia  spiralis  Mnnt.  Bocquoy,  Dautzenberg  et 
Dolleus,  Moll.  mar.  Rouss.,  t.  I,  p.  174  (à 
propos  do  0.  turbonilloïdes  Brus.),  PI.  XX, 
fig.  1-2. 

Encore  plus  abondante  que  P.  decussata,  cette 
espèce  se  trouve  exactement  dans  les  mêmes  condi- 
tions de  milieu. 

Parthenina  interstincta  (Montagu). 

1883.  Odostomia  interstincta  Mont.  Bdcquot,  Dautzen- 
berg et  Dollfus,  Moll.  mar.  Rouss.,  t.  I, 
p.  169,  PI.  XX,  fig.  7. 

Beaucoup  plus  rare  que  les  deux  précédentes  es- 
pèces. Dans  le  sable  des  rochers  de  Bernières.  Dra- 
gages de  la  région  de  Luc. 

Parthenina  indistincta  [Montagu). 

1867-69.  Odostomia  indistincta  Mont.  Jrffrets,  Brith. 
Conch.,  t.   IV,    p.    L49;   t.   V,   PI.    LXXV, 

fig.  1. 

Cette  espèce  parait  d'un  classement  difficile. 

Locard  la  range  dans  le  genre  Turbonilla  à  côté 
de  T.  ru  fa.  Garus  la  range  également  dans  le  genre 
Turbonilla,  mais  pour  cet  auteur  T.  rufa  es^  une 
Parthenina,  de  la  section  Pyrgostelis.  D'un  autre 
côté,  P.  interstincta,  forme  très  voisine  de  P.  indis- 
tincta, est  placée  par  Locard  et  par  Carus  dans  le 
genre  Parthenina.  Dautzenberg,  dans  les  Mollusques 
marins  du  Roussîllon,  mentionne  les  étroits  rapports 


—  m  — 

qui  rapprochent  P.   indistincta  de  P.  interstincta, 

cette  dernière  espèce  étant  classée  dans  le  genre 
Parthenin'a,  mais  dans  sa  Faunide  maîacologique 
des  environs  de  Saint- Malo  (1),  P.  indistincta  çst 
cataloguée  comme  Turbonilla. 

P.  indistincta  et  P.  interstincta  appartiennent 
certainement  au  même  genre,  et  comme  la  seconde 
de  ces  deux  espèces  me  paraît  devoir  être  rangée 
dans  le  genre  Parthenina,  la  première  doit  égale- 
ment y  être  placée. 

P.  indistincta  est  rare  sur  notre  côte.  Luc,  Ber- 
nières  dans  le  sable  des  rochers. 

Turbonilla  lactea  (Linné). 

1867-69.  Odostomia  lactea  L.  Jeffreys,  Brit.  Conch., 
t.  IV,  p.  164  ;  t.  V,  PI.  LXXXVI,  fig.  3. 

Cette  espèce  parait  très  rare  dans  notre  région. 
Les  rochers  de  Bernières  seuls,  m'en  ont  fourni 
quelques  individus. 

T.  lactea  a  été  signalée  dans  le  Pliocène  de  Gour- 
besville  (Manche). 

Fam.    NATIGID^E 

Natica    (Naticina)  Alderi    Forbes. 

1883.  Natica  Alderi  Forb.  Bucquoy,  Dautzenberg  et 
Dollfus,  Moll.  mar.  L'ouss.,  t.  I,  p.  143, 
PI.  XVIII,  fig.  13-14. 

Cette  élégante  espèce  se  trouve  communément  à 

(1)  DAUT/.KNiiEiiO  et  Durotjchoux,  Fm/ni/ie  maîacologique  des 
environs  de  Saint-Malo,  Feuille  des  Jeunes  Naturalistes,  1900, 
n"  362. 


64 


une  faible  profondeur  dans  toute  la  région  sableuse 
de  Lion  à  Ouistreham.  Elle  semble  beaucoup  pins 
rare  sur  les  fonds  de  même  nature  des  parages  de 
Gourseulles.  Les  Pagures  transportent  la  coquille 
partout,  et  la  drague  la  rapporte  de  tous  les  points 
de  notre  littoral,  mais  ce  n'est  qu'aux  endroits 
ci-dessus  cités  qu'il  est  possible  de  trouver  des  indi- 
vidus vivants. 

Natica  (Naticina)  catena  [da  Costa). 

1883.  Natica  catena  da  Costa.  Bucquoy,  Dautzenbl:rg  et 
Dollfus,  Moll.  mar.  Rouss.,  t.  I,  p.  146, 
PL  XVII,  fig.  5-6. 

Cette  espèce  se  trouve  vivante  dans  le  sable,  entre 
Lion  et  Ouistreham.  On  la  rencontre  en  abondance 
au  printemps,  lorsqu'elle  s'approche  du  littoral  pour 
y  déposer  sa  ponte. 

Fam.    LAMELLARIDil 

Lamellaria  perspicua  [Linné). 

Je  n'ai  jamais  trouvé  cette  intéressante  espèce. 
Elle  n'existe  ni  dans  les  collections  du  Laboratoire  de 
Luc,  ni  dans  celles  de  la  Faculté  des  Sciences  de 
Caen.  Elle  fait  cependant  partie  de  notre  faune  locale, 
puisque  Eug.  Deslongchamps  (1)  signale  sa  présence 
en  1867,  sur  les  rochers  du  Quihot  à  la  limite  infé- 
rieure de  la  plage  de  Luc. 

l  F..  Deslongchamps,  Remarques  sur  quelques  Mollusques 
marins  observés  à  Luc,  Bull.  Sur.  Linn.  Norm.,  _'  sér.  -'  vol..  18(1", 


—  65  — 

Se  trouve  fossile  dans  le  Pliocène  de  Gourbesville 
(Manche). 

Velutina  laevigata  (Fermant). 

1867-69  Velutina  lœvigata  Penn.  Jeffreys,  Brit.  Conch., 
t.  IV,  p.  240  ;  t.  V,  PI.  LXXIX,  fig.  4. 

Espèce  excessivement  rare  dans  la  région.  Un 
échantillon  dragué  vivant  dans  les  parages  de  Cour- 
seulles,  une  coquille  mutilée  trouvée  sur  les  rochers 
de  Bernières. 

Fam.  ADEORBID^E 

Adeorbis   subcarinatus  (Montagu). 

1886.  Adeorbis  subcarinatus  Mont.  Bucquoy,  Dautzenberg 
el  Dollfus,  Moll.  mar.  Rouss.,  t.  I,  p.  424, 
PI.  LI,  fig.  4-6. 

Très  abondant  partout,  sauf  sur  les  fonds  de  sable 
Egalement  très  abondant  dans  le  Pliocène  de  Gour- 
besville (Manche). 

Fam.     GYPR^EID^E 

Trivia  europaea  (Montagu). 

1883.  Cyprœa  europœa  Mont.  Bucquoy,'  Dautzenberg  et 
Dollfus,  Moll.  mar.  Roicss.,  t.  I,  p.  129, 
PI.  XVI,  fig.  20-24. 

Cette  espèce  n'est  pas  rare  sur  notre  côte.  On 
commence  à  la  trouver  sur  nos  rochers  à  l'extrême 
limite  des  basses  mers  au  moment  des  grandes 
marées.  La  drague  la  rapporte  souvent. 


—  66  — 

Les  spécimens  que  j'ai  examinés  appartiennent  à 
la  forme  type  et  à  la  variété  tripunctata  Requien, 

Dans  le  Pliocène  de  Gourbesville  et  du  Bosc  d'Au- 
bigny  (Manche). 

Fam.   CERITHILD^E 

Cerithiopsis  tubercularis  [Montagu). 

1884.  Cerithiopsis  tubercularis  Mont.  Bucquoy, Daùtzen- 

biîrg  et  Dollfl'S,  Mail.  ~mar.    Ronss.,   t.   I, 
p.  204.  PL  XXVII,  fig.  1-2. 

Sans  être  abondante,  cette  espèce  se  trouve  assez 
fréquemment  à  Bernières  et  à  Luc  sur  les  rochers 
qui  découvrent  à  la  limite  inférieure  de  la  grève. 

Très  abondant  dans  le  Pliocène  de  Gourbesville 
(Manche). 

Triforis  (Biforina    perversus  [Linné). 

1884.  Triforis  perversus  L.  Bugqcoy,  Dautzenberg  et 
Dollfus,  Moll.  mar.  Rouss.j  t.  I,  p.  209, 
PI.  XXVI,  fig.  10-11. 

Quelques  spécimens  recueillis  en  mauvais  état 
dans  le  sable  des  grèves  à  Luc  et  à  Bernières  et  dans 
les  dragages.  Ils  appartiennent  à  la  forme  représentée 
par  les  fig.  10  et  11  des  Mollusques  marins  du  Rous- 
si/Ion, c'est-à-dire  à  la  variété  adversa  Montagu 
=r=  min  or  Monterosato. 

Connu  dans  le  Pliocène  de  Gourbesville  (Manche). 


—  67  — 

Fam.  MURIGID^E 

Murex  (Ocinebra)  erinaceus  [Linné). 

1882.  Murex  erinaceus  L.  Bucquoy,  Dautzenberg  et  Doll- 
fus,  Moll.  mar.  Rouss.,  t.  I.  p.  21,  PI.  II, 
fig.  2. 

Espèce  assez  rare  dans  la  région  où  elle  est  repré- 
sentée par  la  variété  tarentina  Lamarck.  Les  rochers 
de  Luc  à  Bernières. 

Murex  (Ocinebrina)  aciculatus  Lamarck. 

1882.  Murex  aciculatus  Lin.  Bucquoy,  Dautzenberg  et 
Dollfus,  Moll.  mar.  Rouss.,  t.  I,  p.  24, 
PI.  II,  fig.  4. 

Cette  espèce  ne  m'est  connue  que  par  quelque? 
rares  spécimens  trouvés  dans  le  sable  des  rochers 
de  Bernières. 

Purpura  (Polytropa)  lapillus  (Linné). 

1867-69.  Purpura  lapillus  L.  Jeffreys,  Brit.  Conch., 
t.  IV,  p.  276  ;  t.  V,  PI.  LXXXII,  fig.  L 

Cette  espèce  se  trouve  communément  sur  tous  les 
rochers  qui  découvrent  pendant  la  basse  mer.  On  y 
rencontre  non  seulement  le  type,  mais  la  plupart 
des  variétés  connues  : 

Var.  imbricata  Lm.  =  Purpura  imbricata  Lm. 
Var.  major  Jefïr.  =  Purpura  Ce  l  tic  a  Loc   ? 
Var.  minor  Jefifr. 


—  08  — 

Les  individus  ornés  de  zones décurrentes  vivement 
colorées  sont  de  beaucoup  les  moins  fréquents.  La 
variété  imbricata  est  le  plus  souvent  de  couleur 
brune  ou  rouge  foncé,  le  type  et  la  variété  major 
sont  au  contraire  presque  toujours  d'un  blanc  plus 
ou  moins  sale. 

Fam.     NASSID^E 

Nassa    (Hiniaj    reticulata    [Linn 

1882.  Nassa  reticulata  L.  Bucquoy,  Dautzenberg  et  Doll- 
fus,  Moll.  mar.  Rouss.,  I.  I,  p.  49,  PI.  X, 
fig.  8-9. 

Le  degré  d'abondance  de  cette  espèce"  est  très  va- 
riable. Très  rare  certaines  années,  elle  devient  quel- 
quefois subitement  excessivement  commune.  C'est  ce 
qui  se  passe  en  1900,  où  tous  les  rochers  littoraux 
de  Luc  à  Courseulles  présentent  l'espèce  en  quantité. 

Des  variétés  voisines  de N.  nitida  Jeffr.  sont  dra- 
guées à  de  faibles  profondeurs  dans  la  région  sableuse 
de  Lion  à  Ouistreham. 

Nassa  (Tritonella>  incrassata  [Mûller). 

1882.  Nassa  incrassata  Mûll.  Bucquoy,  Dautzenberg  et 
Dqllfus,  Moll.  mar.  Rouss.,  t.  I,  p.  15, 
PI.  XI,  fig.  3-7. 

On  peut  recueillir  cette  espèce  sur  les  rochers  de 
Luc  à  Bernières.  à  la  limite  inférieure  de  la  grève, 
lors  des  grandes  marées  de  printemps  et  d'automne. 
La  drague  la  rapporte  aussi  quelquefois,  mais  c'est 
toujours  une  espèce  assez,  rare. 


--  69  — 

Nassa   (Tritonella)  pygmœa  (Lamarck). 

1882.  Nassa  pygmœa  Lm.  Bucquoy,  Dautzenbekg  et  Doll- 
fds,  Moll.  mar.  Roms..,  t.  I,  p.  47,  PL  XI, 
flg.  11-13. 

•  Quelques  coquilles  appartenant  à  cette  espèce 
ont  été  draguées  entre  Luc  et  Lion.  Elles  étaient 
habitées  par  des  Pagures. 

Fam.   BUGCINIDvE 

Buccinum    undatum    Linné. 

186*7-69,  Buccinum  undatum  L.  Jeffreys,  Brit.  Conch., 
t.  IV,  p.  285  ;  t.  V,  PI.  LXXXII,  fig.  20. 

J'ai  examiné  de  très  nombreux  spécimens  de 
B.  undatum  provenant  de  presque  tous  les  points 
de  la  région,  et  j'ai  pu  constater  combien  cette 
espèce  varie  dans  sa  forme  et  dans  son  ornemen- 
tation. Cependant,  je  n'ai  eu  sous  les  yeux  aucun 
échantillon  présentant  les  caractères  des  variétés 
extrêmes  auxquelles  les  auteurs  ont  attribué  des 
noms  distinctits,  var.  acuminata,  var.  fle.ruo.sa,  var. 
zetlàndicà,  etc.,  mais  seulement  des  formes  inter- 
médiaires entre  le  type  et  ces  variétés. 

Les  Buccins,  quoique  comestibles,  ne  sont  pas 
l'objet  d'une  pêche  spéciale  sur  notre  littoral.  La 
nature  coriace  de  leur  chair  les  empêche  d'ailleurs 
de  constituer  un  mets  agréable.  On  les  désigne  vul- 
gairement sous  le  nom  de  Ran$. 

On  peut  recueillir  en  abondance  à  la  grève  des 
petits   échantillons  de  //.  undatum,   mais  une  cer- 


—  70  — 

taine  habitude  est  nécessaire  pour  les  découvrir.  Ils 
se  tiennent,  en  effet,  presque  complètement  enfouis 
dans  le  sable,  une  très  faible  portion  de  la  région 
dorsale  du  dernier  tour  émergeant  seule.  Les  dra- 
gages en  eau  profonde  peuvent  seuls  procurer  de 
grands  échantillons. 

Fam.     PLEUROTOMIDJ1 

Clathurella  purpurea  [Montàgu). 

1883.  Clathurella  purpurea  Mont.  Bucqloy,  Daûtzbnberg 
et  Dollfos,  Moll.  mar.  Rouss  ,  t.  I,  p.  90, 
PI.  XIV,  fig.  6-7. 

Les  représentants  de  cette  espèce  qui  habitent 
notre  côte,  diffèrent  légèrement  de  ceux  qu'ont 
figurés  les  auteurs  des  Mollusques  marins  du  Rous- 
sillon.  Ils  acquièrent  une  plus  grande  taille,  la  forme 
est  plus  grêle,  la  suture  plus  oblique,  le  canal  plus 
iong,  le  test  plus  mince,  l'ornementation  plus  fine. 
Leur  teinte  générale  est  claire  avec  une  zone  décur- 
rente  bien  visible.  Par  leurs  dimensions,  ils  appar- 
tiennent à  la  var.  major  Monterosato. 

Très  rare.  Trois  spécimens  seulement,  dragués 
morts  entre  Luc  et  Courseulles. 

Clathurella  linearis  [Montagu). 

1883.  Clathurella  linearis  Mont.  Bucquoy,  Dautzenberg 
et  Dollfus,  Moll.  mar.  Rouss.,  t.  I,  p.  96, 
PI.  XIV,  fig.  20-21. 

Les  dragages  effectués  entre  Lion  et  Courseulles 
rapportent  très  souvent  cette  espèce.  Les  individus 


—  71  — 

de  notre  région  paraissent  plus  grêles  que  ceux  du 
Roussillon. 

C.  linearis  est  signalée  dans  le  Pliocène  de  Gour- 
besville  (Manche). 

Mangilia  costata  (Donovan). 

1867-69.  Pleurotoma  costata  Donov.  Jbffreys,  Brit. 
Conclu,  t.  II,  p.  379  ;  t.  V,  PI.  XG,  flg.  3. 

Dans  cette  espèce  le  rapport  de  la  hauteur  du  der- 
nier tour  à  la  hauteur  Lotale  étant  variable,  la  coquille 
peut  présenter  des  aspects  très  différents.  Certains 
spécimens  sont  très  élancés,  d'autres  plus  courts, 
tous  les  intermédiaires  existant.  Par  contre,  la  sculp- 
ture et  la  coloration  paraissent  très  constantes. 

M.  costata  se  trouve  en  abondance  de  Lion  à  Ber- 
nièresdans  la  zone  des  Laminaires. 

Haedropleura  septangularis  [Montagu). 

1883.  Hœdropleura  septangularis  Mont.  Bucquoy,  Daut- 
zenberg  et  Dollfus,  Moll.  ynar .  Rouss.,  t.  I, 
p.  140,  PI.  XIV,  flg.  26-27. 

Quelques  coquilles  appartenant  à  cette  espèce  ont 
été  draguées  dans  la  région  de  Luc.  Elles  étaient 
habitées  par  des  Pagures. 

L'espèce  existe  dans  le  Pliocène  de  Gourbesville 
(Manche). 


—  72  — 

CÉPHALOPODES 

I.  DECAPODES 

Fam,     SEPIOLID^E 

Sepiola  atlantica  cPOrbigny. 

1839.  Sepiola  atlantica  d'Orb.  de  Férussac  et  d'Ôrbigny, 
Hist.  nat.  gén.  et  part,  des  Cèph.  acctab. 
viv.  et  foss.,  p.  235,  PI.  IV  des  Sépioles, 
lig.  1-12. 

J'ai  examiné  un  grand  nombre  de  Sépioles  prises 
sur  notre  littoral.  Toutes  présentaient  le  caractère 
propre  à  S.  atlantica,  la  multiplicité  des  ventouses  à 
l'extrémité  des  bras  sessiles  inférieurs  et  leur  dispo- 
sition en  plusieurs  rangées. 

S.  qtlantica  est  commune  dans  la  région.  On  peut 
facilement  la  capturer  à  marée  basse  dans  les  flaques 
d'eau. 

Fam.    LOLIGINIDiE 

Loligo  vulgaris  Lamarck. 

1869.  Loligo  vulgaris  Lin.  Jefkreys,  Bril.  Conck.,  t.  V, 
p.  37,  PI.  I,  fig.l. 

Le  Calmar  vulgaire  semble  peu  abondant  dans  nos 
parages.  En  dehors  de  l'individu  conservé  au  Labo- 
ratoire de  Luc,  pris  au  chalut  dans  le  voisinage  de 
Lion,  ceux  que  j'ai  eu  l'occasion  d'examiner  s'étaient 


—  73  — 

laissés  capturer  en  poursuivant  leur  proie,  dans  les 
filets  employés  pour  la  pèche  du  Hareng. 
C'est  le  grand  Encornet  de  nos  pêcheurs. 

Loligo  média  {Linné). 

1869  Loligo  média  L.  Jeffkeys,  Brit.  Conch.,  t.  V,  p.  38, 
PI.  II,  fig.  3. 

Beaucoup  moins  rare  que  le  précédent,  ce  Calmar 
est  fréquemment  pris  au  Chalut,  pendant  l'été,  sur 
les  fonds  sableux  de  Lion  à  Ouistreham.  On  le 
désigne  vulgairement  sous  le  nom  de  petit  Encornet. 

'     Fam.   SEPIID^E 

■ 

Sepia    offîcinalis    Linné. 

1869.  Sepia  offîcinalis  L.  Jeffkeys,  Brit.  Conch.,  t.  V, 
p.  40,  PI.  V.  fig.  3. 

Les  Seiches  sont  communes  sur  notre  littoral.  Le 
chalut,  la  senne,  et  en  général  tous  les  engins  qui 
balaient  le  fond,  en  ramènent  souvent  et  quelquefois 
en  très  grandes  quantités. 

II.  OCTOPODES 

Fam.     OGTOPIDJ] 

Octopus  octopodia'-fL//^^'). 

1869.  Octopus  vulgaris  Lra.  Jeffkeys,  Brit.  Conch.,  t.  V, 
p.  39,  PI.  VI,  fig.  1. 

La  présence  du  Poulpe  est  normale  ,dans  nos  pa- 
rages, mais  le  degré  d'abondance  de  ce  Mollusque  y 


u*.±  ^*^ 


—  74 


est  extrêmement  variable.  Assez  rares  autrefois,  les 
Poulpes  ont  pris  subitement  en  effet  un  développe- 
pement  extraordinaire,  au  point  de  constituer  depuis 
quelques  années  un  véritable  fléau.  Leur  voracité 
et  la  terreur  qu'ils  inspirent,  font  rapidement  dimi- 
nuer, dans  les  régions  où  ils  se  iixent,  Poissons, 
Mollusques  et  Crustacés,  et  cela  d'une  façon  malheu- 
reusement très  appréciable. 

Laboratoire  de  Zoologie  de  la  Faculté  des  Sciences 
de  l'Université  de  Caen. 


75 


L.  Brasil.— Observations  sur  la  Faune 
de  la  région  de  Luc-sur-Mer  (Cal- 
vados)*. 


1. 


Sur  les  variations  dans  le  degré  d'abon- 
dance de  quelques  espèces. 

Les  causes  qui  viennent  parfois  favoriser  le  déve- 
loppement d'une  espèce  quelconque,  en  provoquant 
presque  subitement  une  augmentation  considérable 
dans  le  nombre  des  individus  qui  la  représentent, 
nous  échappent  presque  toujours,  soit  à  cause  de 
leur  multiplicité,  soit  parce  que  leur  nature  même 
les  dérobe  à  notre  observation,  ou  les  rend  difficile- 
ment apprécjables  à  nos  sens.  D'un  autre  côté,  nous 
manquons  généralement  d'observations  sériées.  Si, 
dans  des  régions  bien  déterminées,  les  naturalistes 
voulaient  s'astreindre  à  noter  avec  soin,  chaque 
année,  le  nom  de  toutes  les  espèces  dont  le  degré 
d'abondance  aurait  varié  d'une  façon  considérable, 


*  Travail  présenté  à  la  séance  du  3  février  1900  ;  manuscrit  remis 
le  même  jour;  épreuves  corrigées  parvenues  au  Secrétariat  le  15 
février  1901. 


76 


soit  dans  un  sens,  soit  dans  l'autre,  en  notant  en 
même  temps  toutes  les  circonstances  ayant  pu  avoir 
une  influence  sur  le  développement  de  ces  espèces, 
la  comparaison  de  ces  listes  aux  tables  que  dressent 
partout  les  météorologistes,  permettrait  peut-être 
de  déterminer  au  bout  d'un  certain  nombre  d'an-* 
nées,  au  moins  pour  les  organismes  terrestres,  la 
part  d'influence  des  diverses  conditions  atmosphé- 
riques sur  le  développement  de  ceux-ci. 

Le  problème  se  complique  de  ce  qu'aux  causes 
physiques  viennent  s'en  ajouter  d'autres  d'ordre 
biologique,  résultant  de  l'action  réciproque  des  dif- 
férentes espèces  les  unes  sur  les  autres.  Ces  dernières 
causes  de  variation  numérique  paraissent  plus  diffi- 
ciles à  déterminer  que  les  premières,  puisque  leur 
recherche  nécessite  l'étude  simultanée  de  tous  les 
organismes  capables  de  réagir  les  uns  sur  les  autres, 
organismes  souvent  très  différents  ainsi  qu'on  peut 
s'en  rendre  compte  par  l'exemple  suivant  :  Pendant 
l'été  1900,  tous  les  Crustacés  décapodes  sont  rares  à 
Luc,  sauf  les  Paguridâe,  au  contraire  extrêmement 
abondants.  Cette  abondance  coïncide  avec  celle  des 
Poulpes.  Or,  au  printemps  de  la  même  année,  les 
Gastéropodes  étaient  également  plus  nombreux  que 
d'ordinaire,  Buccins,  Nasses.  Pourpres,  etc.,  fourmil- 
laient sur  les  rochers  littoraux.  Victimes  de  la  voracité 
des  Poulpes,  ces  Mollusques  ont  rapidement  diminué 
de  nombre,  laissant  les  grèves  couvertes  de  leur» 
coquilles,  et  donnant  ainsi  aux  Pagures  une  quantité 
d'abris  plus  considérableque  d'habitude, et  par  suite, 
la  possibilité  d'échapper  en  plus  grand  nombre  au 
danger  qui  résulte   du  manque  de  retraite  pour  \\]\ 


—  77  — 

animal  aussi  vulnérable  que  le  Pagure  lorsqu'il  e>t 
nu  (1). 

Le  même  exemple  nous  permet  de  constater 
une  fois  de  plus  ce  fait,  qu'il  n'existe  pas  à  propre- 
ment parler  de  causes  entraînant  par  elles-mêmes 
l'augmentation  du  nombre  des  représentants  d'une 
espèce,  mais  seulement  des  causes  restreignant  plus 
ou  moins  la  destruction  de  ceux-ci. 

L'objet  principal  de  la  présente  note  est  l'indica- 
tion d'un  certain  nombre  d'espèces  animales  qui  se 
sont  fait  remarquer  par  une  abondance  anormale  au 
cours  de  l'année  1900,  dans  la  région  de  Luc-sur- 
Mer. 

Les  Poissons  sont  généralement  en  diminution 
accentuée  :  Influence  des  Poulpes.  Cependant  les 
espèces  suivantes  ont  été  remarquablement  mieux 
représentées  que  dans  les  années  précédentes  : 

Labrax  lupus  Guvier. 

Cantharus  griseus  (Linné). 

(1)  Voici  un  fait  qui  permet  d'expliquer  autrement  l'abondance 
des  Pagures  sur  les  grèves  où  les  Poulpes  sont  nombreux.  Sur  les 
grèves  sableuses,  les  Poulpes  se  dissimulent  en  s'enfouissant  com- 
plètement dans  le  sable,  mais  leur  présence  esl  souvent  décelée  par 
un  amas  considérable  de  Pagures  vivants,  amas  pouvant  être 
composé  de  plusieurs  centaines  d'individus.  A  ce  voisinage,  peut- 
être  quelquefois  dangereux,  le  Pagure  trouve  sans  doute  un  bénéfice, 
et  cela,  bien  probablement  dans  l'abondante  nourriture  que  lui 
procurent  les  proies  incomplètement  dévorées  du  Poulpe.  Mainte- 
nant, ces  amas  sont-ils  aussi  considérables,  parce  que  les  Paguns 
sont  plus  nombreux,  ou  les  Pagures  paraissent-ils  plus  nombreux 
parce  qu'ils  sont  réunis  en  amas  compacts-,  c'est  là  un  point  difficile 
a  éclaircir. 


-  78  — 

Lepadoq  aster  bimaculatus  (Pennant). 

Hippocamptts  èrevirpstris  Cuvier. 

Pour  cette  dernière  espèce,  l'accroissement  numé- 
rique n'est  peut-être  qu'apparent.  Il  est  possible 
qu'on  soit  simplement  en  présence  d'un  phénomène 
d'émigration  Voici  les  faits.  Pendant  l'été  1900, 
l'Hippocampe,  cependant  réputé  comme  fort  rare  sur 
notre  côte,  a  été  capturé  à  diverses  reprises  dans  la 
zone  littorale  par  des  pêcheurs  de  crevettes,  alors 
qu'on  ne  l'avait  jamais  trouvé  dans  une  station  aussi 
voisine  du  rivage.  Les  rares  individus  conservés 
dans  les  collections  locales,  ont  été,  en  effet,  généra- 
lement ramenés  du  fond,  enroulés  sur  les  cordes  des 
lignes  jetées  par  les  pêcheurs  au  lieu  dit  «  le  Raz  », 
à  environ  quatre  kilomètres  au  large  de  Langrune. 
Là,  la  nature  du  fond,  roches  escarpées  couvertes 
d'une  abondante  végétation,  interdit  l'emploi  de  la 
drague  et  du  chalut,  si  bien  que  l'exploration  est 
presque  impossible  et  la  faune  très  mal  connue. 
L'Hippocampe  pourrait  être  là  fort  commun,  son 
apparente  rareté  n'étant  que  le  fait  du  manque  de 
moyens  de  capture.  La  faune  icthyologique  de  ce 
point  est  d'ailleurs  très  spéciale.  C'est  <r  au  Raz  »  et 
uniquement  «  au  Raz  »  que  les  pêcheurs  de  la  cote 
vont  pêcher  à  la  ligne  le  Bar  et  la  Brème  (1).  Si 
lllippocampe,  comme  cela  est  fort  possible,  y  est 

1 1  Os  deux  Poissons  se  réunissent  d'ailleurs  au  P.az  pour  des 
raisons  très  différentes.  Le  premier  y  retrouve  les  eaux  agitées  dans 
lesquelles  il  se  plaît  et  que  la  hauteur  et  la  nature  rocheuse 
ilu  fond  entretiennent  constamment  en  ce  point.  L'escarpemenl  des 
roelies  et  l'abondance  de  la  végétation  donnent  au  second  ses 
retraites  préférées. 


—  79  — 

également  abondant,  nous  pourrions  bien  n'être 
qu'en  présence  d'un  phénomène  d'émigration,  ainsi 
que  nous  le  disions  plus  haut,  la  station  habituelle 
étant  devenue  inhabitable  pour  une  raison  quel- 
conque. (L'abondance  des  Poulpes  provoquant  direc- 
tement la  fuite  de  l'Hippocampe,  ou  rendant  son 
départ  inévitable  par  suite  de  la  disparition  de  la 
nourriture  habituelle  ou  de  l'occupation  des  lieux  de 
retraite  peut  être  encore  invoquée). 

Parmi  les  Mollusques  nous  avons  reconnu   l'ex- 
trême abondance  des  espèces  suivantes  ; 
Octopus  octopodia  (Linné). 
Sepia  ofjicinalis  Linné. 
Nassa  reticulata  (Linné),  généralement  rare. 
Nucula  nucleus  (Linné),   extrêmement  abondant 
dans  les  dragages  côtiers. 

Les  Crustacés  décapodes  ont  été  généralement 
rares,  sauf  cependant  les  Pagures  dont  on  pouvait 
observer  de  véritables  amoncellements  sur  les  plages 
sableuses  des  environs  de  Lion. 

Enfin  l'année  paraît  avoir  été  très  favorable  aux 
Insectes,  principalement  à  certains  Hyménoptères 
prédateurs,  Philanthus,  Bembex,  Cerceris,  dont  les 
terriers  criblaient  les  dunes,  et  généralement  tous  les 
endroits  sablonneux  exposés  au  soleil. 

§  2- 
Sur  Alpheus  megacheles  (Hailstone). 

Du  groupe  des  Alphées,  en  général  si  abondam- 
ment représenté  dans  les  mers  chaudes,  deux  espèces 


—  80  — 

paraissent  être  seules  à  habiter  nos  régions,  Alpheus 
rubet  Milne-Edwards  et  Alpheus  mègache les (Hails- 

tone).  Encore  ces  espèces  y  sont-elles  peu  répandues, 
si  on  en  juge  par  le  petit  nombre  des  localités  où 
quelques  rares  individus  ont  pu  être  capturés. 

Pour  ce  qui  concerne  la  Normandie,  la  littérature 
ne  mentionne  la  présence  de  ces  deux  Alphées  qu'à 
Jersey  et  à  Herm,  où  Sinel  et  Kœhler  ont  vu  la 
première,  Guise  et  Norman  la  seconde.  A  ces  deux 
localités,  mais  pour  l'une  seulement  des  deux  espèces, 
A  megacheles,  nous  ajouterons  Luc-sur-Mer,  un 
individu  vivant  ayant  été  capturé  par  nous,  sur  les 
rochers  qui  découvrent  aux  grandes  marées  devant 
le  Laboratoire  de  Zoologie. 

Commun  dans  la  Méditerranée,  aux  Açores,  dans 
le  Golfe  de  Gascogne,  A.  megacheles  existerait  éga- 
lement sur  les  côtes  américaines  où  Guérin-Menne- 
ville  l'aurait  décrit  sous  le  nom  de  A.  Candei  (Cuba) 
et  Lockington  sous  ceux  de  A.  bar  bar  a  et  A.  cla- 
mator  (Basse-Californie)  (1).  En  Angleterre,  Hails- 
tone  l'a  signalé  à  Hastings,  Sp.  Bâte  à  Dodman. 
Très  anciennement  connu,  très  fréquemment  décrit, 
A.  megacheles  possède  de  nombreux  synonymes. 
Dans  la  liste  suivante,  on  trouvera  la  plupart  des 
noms  que  les  descripteurs  lui  ont  imposés  en  Europe. 

183.")  Hyppolite  rubra  Westwood. 

—  —        megacheles  Hailstone. 

—  Dienecia  rubra  Westwood. 


(1)  Coutièhe  (H.),   Les  Alphéidse',   Ann.   Se.    Nat.,  Zool.,    1899, 
vin-  Sér.,  t.  IX. 


-   81  — 

1837  Alpheus  Edwardsi  H.  Milne-Edwards,  non 

Audouin. 
1830-1844  Cryptophthalmus  ruber  Costa. 

1849  Alpheus  Edwardsi  Lucas,  non  Audouin. 
1851         —  —        Hope,  non  Audouin. 

—  —       lalimanus  (A.  Costa)  Hope. 

1856        —      Miinei  Guérin-Méneville. 
1863        —      platyrhynchus  Heller. 
1868        —      mcgacheles  Norman. 

L'individu  recueilli  à  Luc  se  tenait  sous  une  pierre 
dans  cette  partie  des  rochers  du  Quihot  qui  ne 
découvre  que  lors  des  plus  grandes  marées.  Mis  à 
découvert,  il  n'a  manifesté  ni  crainte,  ni  surprise,  et 
s'est  laissé  prendre  sans  essayer  de  fuir  ou  de  se 
défendre.  Transporté  à  Caen,  il  a  vécu  quelques 
jours  dans  une  cuvette  d'eau  de  mer  en  compagnie 
d'autres  animaux  marins  capturés  le  même  jour  que 
lui.  Très  peu  actif,  il  restait  immobile  la  plupart 
du  temps,  se  bornant  à  faire  éclater  ses  surprenants 
claquements,  chaque  fois  qu'un  de  ses  compagnons 
de  captivité  venait  à  son  contact. 

§   3- 
Sur  Cistella  capsula  (Jeffreys). 

En  dehors  de  Cistella  cistellula  (Searles  Wood) 
signalé  en  1866  par  Eugène   Deslongchamps  (1),  qui 

(1)  E.  Deslosochamps,  Note  sur  la  présence  de  l'Arf/iope  cistel- 
lula sur  la  côte  de  Porl-en-Bessin,  Bull. Soc  Linn.  Norm.,  2°  sér., 
Ier  vol.,  1867,  p.  360,  l'I.  X,  6g.   3-5. 

G 


-  82  — 

qui  l'avait  recueilli  sur  desPecten  maximus  dragués 
au  large  de  Port-en-Bessin,  aucun  Brachiopode  ne 
paraît  avoir  été  observé  sur  les  côtes  du  Calvados. 

Dans  des  sables  dragués  à  environ  deux  lieues  au 
large'  de  Courseulles,  nous  avons  trouvé  quelques 
individus  de  C.  cistelhda,  mais  beaucoup  plus  abon- 
damment C.  capsula  (Jeffreys).  Cette  dernière  espèce 
pour  laquelle  King  a  cru  devoir  créer  le  genre 
Gwynia  a  déjà  été  signalée  dans  la  région  normande 
à  Etretat  et  à  Guernesey,  par  Jeffreys  lui-même. 

§    4. 

Sur   quelques  Poissons  nouveaux  pour 
notre  région. 

Siphonostoma  typhlk  (Linné).  —  Espèce  très 
commune  à  Luc,  fréquemment  capturée  dans  les 
lilets  à  crevettes.  Malard  la  signale  à  Saint- Vaast, 
Cadeau  de  Kerville  à  G-ranville  et  à  Gbausey. 

Blennius  ocellaris  Linné.  —  D'après  Lennicr, 
cette  Blenniese  trouverait  sous  les  pierres,  au  Havre, 
à  Ste-Adresse,  à  la  llève.  Gadeau  de  Kerville  n'ajoute 
aucune  localité.  Deux  individus  de  Blennius  ocel- 
laris dragués  récemment  dans  la  région  de  Cour- 
seulles font  partie  des  Collections  de  la  Faculté  des 
Sciences  de  Caen.  Ne  parait  pas  habiter  ici  la  zone 
littorale. 

Serranus  cabrilla  ,  Linné).  —  Cette  espèce  est 
signalée  dans  les  eaux  de  Cherbourg  par  Jouai)  et 
Moreau.  Un  individu  a  été   pris  à  la  ligne  à  Luc,  en 


83 


septembre  1890,  par  M.  Lemanissier  et  gracieuse- 
ment offert  pour  ses  Collections,  au  Laboratoire  de 
Luc. 

Lepadogaster  bimaculatus  (Pennant  L  —  Ce 
Lepadogastère,  qui  n'avait  pas  encore  été  signalé  à 
Luc,  était  très  abondant  sous  les  pierres  des  rochers 
littoraux  pendant  l'été  de  1900. 


Laboratoire   de  Zoologie  de   1 1    Faculté  des  Sciences 
de  l'Université  de  Caen. 


84  — 


A.  Vaullegeard.  —  Etude  expérimen- 
tale et  criticfiie  sur  l'action  dc§ 
Helminthes  :  I.  Cestodes  et  Xéum- 
todes  (*). 


HISTORIQUE 

Depuis  l'antiquité,  les  médecins  et  les  malades  ont 
constaté  la  présence  de  certains  vers  et  ont  regardé 
ces  êtres  comme  la  cause  des  maladies. 

Au  début  du  XIXesiècle,  il  se  produisit  une  opinion 
toute  différente:  Un  grand  nombre  de  médecins, 
parmilesquelsilconvientde  citer  Bremser,  pensaient 
que  les  helminthes  sont  le  produit  de  la  maladie  et 
non  sa  cause;  certains  médecins  même  croyaient 
avec  Rush  que  les  vers  sont  utiles  à  la  santé  ;  tous 
professaient  la  doctrine  de  la  génération  spontanée 
des  parasites 

Raspail(  1847)  fit  justice  de  toutes  ces  théories,  il 
fut  le  précurseur  des  idées  modernes,  car  il  comprit 
que  la  cause  des  maladies  ne  doit  pas  être  cherchée  à 
l'intérieur  des  humeurs  du  malade,  mais  qu'elle  pro- 

(*)  Travail  communiqué  à  la  Société  dans  la  séance  du  12  no- 
vembre 1900;  Manuscrit  remis  le  même  jour;  Epreuves  corrigées 
reçues  au  Sccrètarial  le  22  février  1901. 


—  85  — 

vient  du  milieu  extérieur.  Il  accusa  les  vers  d'être  la 
cause  d'un  grand  nombre  de  maladies. 

Bien  que  Raspail  n'eut  aucune  situation  officielle, 
le  public,  en  dépit  des  cabales,  adopta  sa  théorie. 

L'illustre  Van  Beneden(1849j  combattit  la  doctrine 
de  la  génération  spontanée  ;  il  démontra  les  migra- 
tions de  plusieurs  Cestodes  ;  mais  il  s'occupa  peu  de 
leur  rôle  pathologique  :  les  vers  lui.  paraissaient 
même  sans  rapport  avec  la  santé  de  leur  hôte,  au 
point  que  les  animaux  en  bon  état  logent  souvent  plus 
de  vers  que  les  autres. 

Les  médecins  se  rallièrent  alors  aux  idées  de  Ras- 
pail. Ils  accusèrent  les  parasites  d'être  les  auteurs 
d'un  grand  nombre  de  maladies. 

Les  physiologistes  donnèrent  une  explication  des 
symptômes  des  maladies  parasitaires  :  pour  eux,  les 
troubles  constatés  sont  des  réflexes  provoqués  par 
l'irritation  des  vers. 

Les  helminthologistes  Miram,  Cobbold,  Bastian, 
Huber,  PvAillet  (1895),  ayant  constaté  sur  eux  cer- 
tains troubles  coïncidant  avec  le  maniement  de  cer- 
tains vers,  pensèrent  que  les  parasites  agissaient  par 
leurs  sécrétions.  Leugkart  émit  l'hypothèse  que 
l'agent  actif  est  soluble  dans  l'alcool.  Mourson  et 
Schlagdenhauffen  constatèrent  la  toxicité  du  liquide 
provenant  de  l'écrasement  des  cysticerques  et  A.  Gau- 
tier (1896)  réussit  à  tuer  des  cobayes  et  des  lapins  en 
leur  injectant  le  liquide  obtenu  en  comprimant  les 
Ascaris. 

Bruno  Galli  Valerio  (1899)  explique  l'action  de 
tous  les  parasites  par  la  sécrétion  de  toxines,  mais  il 
ne  les  définit  pas. 


86 


En  présence  de  toutes  ces  théories  successives,  il 
m'a  paru  intéressant  et  pratique  d'étudier  les  faits  de 
plus  près,  en  vue  d'analyser  les  causes  et  le  méca- 
nisme des  symptômes  morbides  des  maladies  parasi- 
taires. 

Je  divise  mon  exposé  en  deux  parties. 

1°  Etude  expérimentale. 

2°  Etude  critique. 


PREMIERE   PARTIE 

ÉTUDE     EXPÉRIMENTALE 


CHAPITRE  1 


Recherches  sur  le  mécanisme  de  l'action 
des  Cestodes. 

J'ai  recherché  les  effets  dûs  à  l'action  mécanique 
et  ceux  dûs  à  l'action  chimique  afin  de  faire  la  part  de 
chacune  de  ces  actions. 

1»  ACTION   MÉGANIQUE 

L'observation  montre  que  les  larves  de  cestodes  se 
développant  au  sein  des  tissus,  amènent  des  com- 
pressions et  par  suite  un  désordre  dans  le  fonction- 
nement des  organes. 


—  87  — 

Pour  les  Cestodes  adultes,  au  contraire,  nous 
n'avons  pas  observé  d'action  mécanique  suffisante 
pour  expliquer  les  troubles  fonctionnels.  Au  cours  de 
mes  recherches,  j'ai  constaté  que  les  Tœnia  du  chien 
formaient  parfois  des  amas  qui  obstruaient  l'intestin. 
Je  n'ai  jamais  observé  aucune  irritation  de  la 
muqueuse  autour  des  points  où  se  fixent  les  têtes  des 
Cestodes,  j'ai  vu  parfois  une  dépression  intéressant 
seulement  la  portion  épithéliale  de  l'organe.  Mes 
observations  ont  porté  sur  les  intestins  de  poissons 
et  sur  ceux  du  chien. 

2°  ACTION  CHIMIQUE 

L'action  chimique  des  Cestodes  est  beaucoup  plus 
importante;  elle  est  encore  en  grande  partie  ignorée. 
Raillet  l'a  soupçonnée. 

J'ai  recherché  les  substances  actives  contenues 
dans  les  Cestodes  et  l'action  physiologique  de  ces 
principes  immédiats. 

Absence  de  ferments  digestifs 

Frédéric  (1878)  a  montré  que  le  Taenia  serrata 
Goëze  ne  contient  aucun  ferment  digestif.  Mes  expé- 
riences sur  le  Bolhriocephalus  punctatas  Rud. 
confirment  ce  fait. 

Il  résulte  de  l'absence  de  ferment  que  les  Cestodes 
ne  pouvant  digérer  par  eux-mêmes  absorbent  seu- 
lement les  matières  préparées  par  leur  hôte.  C'est 
là  une  perte  considérable,  car  le  développement  de 
vers  est  assez  rapide.  Ces  faits  expliquent  l'appétit 
souvent  exagéré  des  porteurs  de  Taenia. 


—  88  — 

Présence  de  substances  toxiques 
1°  Chez  les  Cvsticerques 

D'après  les  observations  médicales,  la  rupture  des 
Eehinocoques  au  sein  des  tissus  amène  des  désordres 
importants  ;  Mourson  et  Schlagdenhauffen  (d'a- 
près R.  Blanchard)  ont  reconnu  que  le  liquide  de  la 
vésicule  du  Cystycercus  pisiformis  llud.i  Teenia  ser- 
rata  larva)  renferme  de  l'albumine  et  des  leuco- 
maïnes  et  possède  des  propriétés  vénéneuses  très 
accusées. 

Mes  expériences  m'ont  montré  que  le  liquide  pro- 
venant de  l'écrasement,  soit  des  Cysticercus  pisi- 
formis Rud.,  soit  des  eehinocoques,  tue  les  gre- 
nouilles auxquelles  on  l'injecte;  les  animaux  meurent 
avec  des  manifestations  de  paralysie. 

J'ai  constaté  que  le  liquide  ainsi  obtenu  contient 
deux  sorles  de  produits  actifs  :  1°  une  substance 
soluble  dans  l'alcool  ;  2°  une  substance  insoluble  dans 
ce  dissolvant.  Nous  renvoyons  à  plus  loin  pour 
l'exposé  des  propriétés  de  ces  deux  substances,  car  il 
nous  a  été  plus  facile  de  les  étudier  plus  complète- 
ment chez  les  cestodes  adultes. 

2°  Chez  le  Taenia  Neumannei 

J'ai  écrasé  dans  une  petite  quantité  d'eau  quelques 
serments  murs  du  Tœnia  Neumannei  Munie/,  et  j'ai 
injecté  le  liquide  ainsi  obtenu  dans  le  péritoine  d'un 
cobaye.  L'animal  montra  au  début  une  certaine  agi- 
tation, puis  tomba  dans  une  période  d'abattement,  le 
corps  secoué  de  frissons.  Au  bout  d'une  heure,  les 


—  89  - 

frissons  cessèrent,  mais  l'animal  resta  immobile  et 
peu  excitable  ;  il  finit  par  se  remettre  de  cette  indis- 
position. 

3°  Chez  le  Taenia  serra  ta 

Un  Tasniû  serrât  a  Goëze,  adulte,  bien  lavé,  a  été 
conservé  par  moi  15  heures  dans  une  faible  quantité 
de  sérum  de  Hayem,  puis  j'ai  comprimé  le  ver  afin 
d'obtenir  le  liquide  contenant  les  produits  fournis 
par  le  ver.  J'ai  constaté  la  toxicité  de  ce  liquide  par 
les  expériences  dont  voici  le  compte-rendu. 

Expériences  sur  la  grenouille 

L'injection  de  1  cm.  cube  provoque  une  excitation 
immédiate  qui  dure  deux  minutes.  La  respiration 
devient  saccadée  ;  l'agilité  diminue  en  même  temps 
que  les  réflexes  se  montrent  de  plus  en  plus  difficiles 
à  produire. 

Dix  minutes  après  l'injection,  l'animal  nous  sur- 
prend par  quelques  mouvements  en  apparence 
spontanés  ;  mais,  en  réalité,  ces  mouvements  sont  la 
réponse  retardée  des  excitations  antérieures  pro- 
duites sur  l'animal,  car  ils  durent  peu  et  l'animal 
redevient  immobile  et  peu  excitable. 

Une  nouvelle  dose  de  1  cm.  cube  accentue  les 
troubles,  mais  elle  ne  reproduit  pas  la  période  d'ex- 
citation constatée  dans  le  début  de  ces  expériences  ; 
la  respiration  s'accélère.  Les  mouvements  en  appa- 
rence spontanés  se  produisent  une  minute  après  les 
légers  mouvements  réflexes  provoqués  par  des 
piqûres.  Il  semble  que  ces  mouvements  épuisent 
rapidement  l'animal,  car  ils  durent  peu. 


—  90  — 

La  grenouille,  mise  dans  l'eau,  flotte  dans  une 
position  un  peu  inclinée,  et  40  minutes  après  la  pre- 
mière injection,  nous  constatons  une  incoordination 
dans  les  mouvements:  ranimai,  en  sautant,  retombe 
sur  le  côté. 

La  sensibilité  semble  diminuer  surtout  pour  les 
membres  postérieurs.  La  respiration  se  ralentit  pen- 
dant les  périodes  de  repos,  mais  elle  s'accélère  à  la 
suite  des  excitations. 

La  grenouille,  replacée  dans  l'eau,  semble  revenir 
à  la  san  té,  et  au  bout  de  trois  heures,  je  retrouve  mon 
batracien  bien  portant. 

L'ébullition  modifie  peu  les  effets  physiologiques 
de  cette  solution,  car  l'injection  de  2  cm.  cubes 
amène  une  période  d'excitation  plus  longue  que 
dans  l'expérience  précédente;  au  bout  de  25  minutes, 
l'immobilité  a  succédé  à  l'excitation,  mais  les  réflexes 
ne  sont  pas  abolis.  Au  bout  d'une  heure,  lagrenouilie 
semble  remise,  mais  18  heures  après  le  début  de 
l'expérience,  je  trouve  l'animal  mort. 

Expérience  sur  le  chien 

J'ai  injecté  à  un  jeune  chien  le  liquide  provenant 
d'une  macération  de  70  gr.  de  Taenia  île  chien.  Le 
jeune  animal  soumis  à  cette  expérience  n'éprouva 
pas  de  troubles  marqués.  Je  constatai  seulement 
quelques  frissons  et  une  dilatation  de  la  pupille.  Ces 
phénomènes  morbides  s'atténuent  rapidement. 

Cette  expérience  est  intéressante,  car  dit1  nous 
montre  la  résistance  du  chien  aux  produits  de  ses 
propres  parasites  plus  grande  que  celle  de  la  gre- 
nouille. 


—  91  — 

Chez  le  Bothriocephalus  punctatus 

Le  Bothriocephalus  punctatus  Rud.,  très  abondant 
chez  le  turbot,  m'a  permis  de  poursuivre  mes  recher- 
ches. 

Après  avoir  bien  lavé  les  vers,  je  les  écrase  dans 
l'eau  distillée  et  le  liquide  obtenu,  décanté  et  filtré,  a 
servi  aux  expériences  suivantes  : 

Expériences  sur  les  grenouilles 

Une  grenouille  reçoit  1  cm.  cube  en  injection 
hypodermique  ;  elle  ne  tarde  pas  à  présenter  les 
troubles  suivants  : 

1°  Lenteur  des  réflexes  ; 

2°  Difficulté  dans  les  mouvements  provoqués  par 
les  excitation?  ; 

Au  bouf  d'un  instant,  l'animal  revient  à  la  santé. 

Une  injection  de  2  cm.  cubes  produit  les  mêmes 
effets  ;  mais,  en  injectant  une  nouvelle  dose  de  2  cm. 
cubes,  les  phénomènes  morbides  se  compliquent  : 
1°  par  la  suppression  totale  des  mouvements  spon- 
tanés ;  2°  par  des  arrêts  respiratoires  ;  3u  par  un 
affaiblissement  des  mouvements  du  cœur.  Les 
réflexes  persistent  longtemps,  mais  il  faut  une  exci- 
tation violente  pour  les  provoquer.  La  grenouille, 
mise  dans  l'eau,  ne  cherche  pas  à  nager,  elle  finit  par 
mourir. 

Analyse  des  produits  toxiques  du  Bothrio- 
cephalus punctatus 

Le  liquide  obtenu,  comme  il  a  été  dit  plus  haut, 
est  légèrement  opalescent  ;  il  précipite   par  l'alcool. 


—  92  - 

J'ai  étudié  séparément  : 

1°  Le  précipité  obtenu  par  l'alcool  ; 

2°  Les  substances  qui   restent  en  solution  après 

l'action  de  ce  réactif;  on  l'isole  par  l'évaporation  dans 

le  vide. 

Etude  du  précipité 

Le  précipité  recueilli  sur  un  filtre  est  dessécbé 
dans  le  vide  et  mis  en  suspension  dans  la  glycérine, 
une  faible  portion  se  redissout  dans  ce  réactif;  la 
partie  insoluble  est  formée  d'albuminoïdes. 

Nous  ne  pouvons  étudier  directement  les  pro- 
priétés physiologiques  de  la  partie  dissoute  dans  la 
glycérine  à  cause  des  propriétés  toxiques,  pour  les 
grenouilles,  de  ce  dissolvant  Pour  tourner  la  diffi- 
culté, nous  traitons  la  glycérine  par  l'alcool,  il  se 
produit  un  précipité  ;  nous  le  recueillons  sur  un 
filtre  et  nous  le  lavons  à  l'alcool  pour  le  débarrasser 
de  toute  trace  de  glycérine. 

Le  produit  ainsi  obtenu  est  en  trop  faible  quantité 
pour  me  permettre  de  reconnaître  tous  ses  carac- 
tères cbimiques.  Ce  que  nous  avons  constaté,  joint 
aux  propriétés  physiologiques,  nous  permet  de 
ranger  ce  produit  dans  le  groupe  des  toxines-fer- 
ments. 

Pour  étudier  les  propriétés  physiologiques  de  ce 
corps,  je  le  redissous  dans  l'eau  et  je  l'utilise  pour 
les  expériences  suivantes  : 

Expériences  sur  les  grenouilles 

Une  grenouille  reçoit  1  cm.  cube  de  la  solution  en 
injection  hypodermique  et  nous  constatons  : 


93 


1°  Une  période  d'excitation  intense  ; 

2°  Une  période  d'activité  ; 

3°  Au  bout  de  20  minutes,  la  respiration  devient 
saccadée  et  intermittente;  elle  s'arrête  momenta- 
nément'au  bout  de  3/4  d'heure  ; 

4°  En  même  temps  que  la  respiration  se  trouve 
atteinte,  les  mouvements  spontanés  cessent  et  la  gre- 
nouille se  montre  peu  excitable.  Nous  constatons 
que  les  muscles  ne  sont  pas  atteints  dans  leur 
contractilité,  car  ils  se  contractent  par  l'électricité. 
Le  système  nerveux,  au  contraire,  est  atteint,  car 
nous  pouvons  pincer  l'animal  sans  provoquer  aucun 
mouvement.  L'animal,  mis  dans  l'eau,  nage  dans  une 
position  légèrement  inclinée  ;  si  on  met  la  grenouille 
sur  le  dos,  elle  ne  peut  se  relever,  il  y  a  des  phéno- 
mènes d'incoordination  dans  les  mouvements. 

Au  bout  d'une  heure,  l'animal  semble  revenir  à  la 
santé,  mais  il  se  produit  de  temps  en  temps  des  arrêts 
prolongés  de  la  respiration  et  le  batracien  meurt  au 
bout  de  trois  heures. 

En  portant  la  dose  à  2  cm.  cubes,  les  phénomènes 
se  précipitent  :  la  période  d'activité  se  réduit  à 
8  minutes.  L'excitabilité  diminue  encore,  les  mouve- 
ments réflexes  sont  de  moins  en  moins  généralisés, 
les  troubles  respiratoires  apparaissent.  Au  bout  de 
20  minutes  la  grenouille  semble  sur  le  point  de 
mourir  ;  je  mets  à  nu  les  nerfs  des  membres  posté- 
rieurs et  je  les  sectionne  ;  l'excitation  du  bout  péri- 
phérique amène  la  contraction  des  muscles,  tandis 
que  l'excitation  du  bout  central  n'amène  aucun 
réflexe. 


—  04  — 


A  L'autopsie;  les  poumons  se  montrent  gorgés  de 


sang. 


Ces  expériences  me  permettent  de  conclure  que 
telle  toxine- ferment  agit  sur  les  centrés-nerveux. 

Cette  toxine  n'est  pas  sensiblement  modifiée  par 
l'ébullition. 

Etude  de  la  portion  soluble  dans  l'alcool 

Le  procédé  décrit  plus  haut  (p.  92),  ne  permet  pas 
d'obtenir  une  grande  quantité  de  toxine,  et  il  a  le 
défaut  d'être"  long,  puisqu'il  nécessite  l'évaporalion 
dans  le  vide  d'une  certaine  quantité  d'alcool;  aussi, 
après  avoir  constaté  par  une  expérience  préliminaire 
l'existence  d'une  substance  toxique  pour  les  gre- 
nouilles, j'ai  modifié  la  technique. 

Les  BothHocephalus  punctatus  Rud.  sont  lavés, 
puis  mis  dans  l'alcool  à  90"  et  triturés  dans  ce  dissol- 
vant. La  solution  alcoolique  ainsi  obtenue  est  filtrée, 
l»u is  évaporée  dans  le  vide.  Le  résidu  jaunâtre  ainsi 
obtenu  est  redissout  dans  l'eau  pour  servir  aux  expé- 
riences suivantes  : 

Expériences  sur  la  grenouille 

Les  injections  sous-cutanées  faites  sous  la  peau  du 
dos  des  grenouilles  déterminent  une  période  d'exci- 
tabilité pendant  laquelle  ranimai  saute  en  poussant 
un  cri  particulier  dès  qu'on  l'excite.  Cette  période  a 
duré  7  minutes  dans  une  de  mes  expériences.  Au 
bout  de  ce  temps,  nous  voyons. l'animal  répondant  de 
moins  en    moins    aux    excitations,  et    au    bout  de 


95 


20  minutes,  il  demeure  inerte,  le  cœur  seul  continue 
à  battre. 

L'infection  faite  dans  le  rectum  des  grenouilles 
se  montre  beaucoup  moins  active:  au  début,  le  batra- 
cien s'agite,  puis  ses  mouvements  deviennent  de  plus 
en  plus  difficiles,  et  au  bout  de  10  minutes,  le  train 
postérieur  est  presque  paralysé,  tandis  que  les  mem- 
bres antérieurs  ont  conservé  leur  mobilité  presque 
intacte.  La  respiration  n'est  pas  atteinte  dans  son 
amplitude,  mais  elle  est  ralentie.  La  paralysie  tend  à 
se  généraliser,  elle  ne  devient  pas  totale. 

Cette  expérience  nous  montre  que  l'absorption  de 
la  toxine  soluble  par  l'intestin  produit  des  effets  ana- 
logues à  l'injection  sous-cutanée. 

Pour  me  rendre  compte  de  l'action  du  poison,  j'ai 
préparé  une  grenouille  comme  dans  l'expérience  de 
Claude  Bernard,  relative  au  curare. 

Je  lie  la  grenouille  en  laissant  en  dehors  de  la  liga- 
ture les  nerfs  des  membres  postérieurs.  J'injecte 
alors  la  partie  antérieure  et  peu  de  temps  après  je 
constate  que  la  piqûre  des  membres  antérieurs  pro- 
voque les  mouvements  réflexes  des  membres  posté- 
rieurs, alors  que  les  membres  antérieurs  restent 
inertes. 

Dans  une  autre  expérience  préparée  de  la  même 
façon,  j'ai  pu,  outre  les  constatations  précédentes, 
sectionner  les  nerfs  d'un  membre  antérieur,  et  j'ai 
constaté  que  l'excitation  du  bout  périphérique  n'ame- 
nait pas  la  contraction  des  muscles,  tandis  que  l'ex- 
citation du  bout  central  amenait  des  réflexes  dans  les 
membres  non  soumis  à  l'action  du  poison. 


96 


Ces  expériences  montrent  que  ce  poison  agit  sur  la 
mobilité  sans  agir  sur  la  sensibilité;  les  centres  ner- 
veux ne  sont  pas  atteints.  Ce  poison  est  donc  une 
sorte  de  curare  agissant  sur  les  terminaisons  mo- 
trices des  nerts. 

Expériences  sur  un  rat 

J'ai  pu  injecter  10  cm.  cubes  d'une  solution  toxique 

pour  les  grenouilles  à  la  dose  de  2  gr.  Les  seuls  effets 

constatés  ont  été:  1°  une  excitation  momentanée  due 

peut-être    à    la   douleur    produite  par   la    piqûre; 

2°  quelques  mouvements  saccadés  de  la  mâchoire,  le 

poil  hérissé  ;  4°  l'excitation  a  fait  place  à  une  légère 

diminution   de   l'activité;    la   respiration   n'est  pas 

modifiée  ;  enfin,  le  lendemain,  le  rat  est  parfaitement 

remis. 

Caractères  chimiques 

La  solution  aqueuse  est  opalescente  ;  elle  ne  préci- 
pite pas  par  l'alcool  ;  l'iodure  de  potassium  iodé 
donne  un  précipité  brun  ;  le  tanin  en  solution 
aqueuse  donne  un  précipité  floconneux  abondant.  Le 
chlorure  d'or  donne  un  précipité  grisâtre.  L'iodure 
double  de  potassium  et  de  mercure  donne  un  préci- 
pité; l'acide  sulfurique  ne  donne  rien;  l'acide  azo- 
tique ne  donne  rien  à  froid,  mais  l'ébullition  fait 
apparaître  un  précipité  blanchâtre  ;  l'acide  picrique 
ne  donne  rien  ;  le  papier  de  tournesol  bleuit. 

Parmi  ces  propriétés,  la  solubilité  dans  l'eau,  dans 
l'alcool,  les  réactions  de  l'iodure  de  potassium  iodé, 
du  tanin,  du  chlorure  d'or,  de  l'iodure  double,  de 
mercure  et  de  potassium,  tendent  à  faire  classer  ce 
corps  parmi  les  alcaloïdes. 


—  97  - 

Ce  corps  toxique,  soluble  dans  l'alcool,  est  donc 
une  sorte  d'alcaloïde  analogue  à  la  curarine,  mais  il 
diffère  chimiquement  de  cet  alcaloïde,  notamment 
par  l'action  des  acides  qui  ne  donnent  pas  de  réaction 
colorée. 

CONCLUSIONS 

Mes  expériences  personnelles  sur  tous  les  cestodes 
étudiés  par  moi  (Ci/sticercus  pisiformis  Rud.,  Echi- 
nocoques,  Tœnia  serrata  Goëze,  Tœnia  canina  L., 
Bothriocephalas  punctatus  R.ud.),  nous  ont  montré 
que  les  produits  solubles  dans  l'eau  contenaient  deux 
sortes  de  substances  :  une  soluble  dans  l'alcool  et 
l'autre  précipitant  par  ce  réactif.  Mes  recherches  sur 
le  Bothriocephalus  punctatus  Rud.  m'ont  permis  de 
reconnaître  : 

1°  Un  alcaloïde  soluble  dans  l'alcool  à  fonction 
curarique; 

2°  Une  sorte  de  toxine-ferment  précipitée  par  l'al- 
cool et  dont  l'action  se  fait  sentir  sur  les  centres  ner- 
veux et  désorganise  les  relations  entre  les  cellules 
nerveuses. 

L'action  de  ces  substances  est  assez  énergique  pour 
produire  des  troubles.  Nous  verrons  dans  la  partie 
critique  quels  sont  les  symptômes  morbides  explica- 
bles par  ces  agents  chimiques. 


—  98  — 

CHAPITRE  II 
Expériences  sur  les  Nématodes 

On  sait  que  ['Ascaris  mrgalocephala  Gloquet 
=  A.  e quorum  Gœze  contient  des  substances  actives 
qui  ont  parfois  incommodé  les  naturalistes  Miran, 
Gobbold,  Bastian,  Hubert,  Raillet  (1895). 

A.  Gautier  (1896)  a  pu  tuer  des  cobayes  et  des 
lapins  avec  le  liquide  provenant  de  l'écrasement  des 
vers  appartenant  à  cette  espèce. 

J'ai  porté  mes  recherches  sur  ['Ascaris  lumbri- 
cqïdes  L.,  variété  suis,  fréquent  dans  l'intestin  du 
porc. 

Rôle  mécanique 

J'ai  observé  souvent  l'intestin  du  porc  rempli  de 
vers  et  je  n'ai  pu  trouver  de  lésion  notable. 

L'intestin  est  souvent  obstrué  par  des  paquets  de 
vers  qui  apportent  forcément  une  difficulté  dans  la 
marche  du  contenu  intestinal. 

Le  Dr  Gatois  m'a  signalé  un  cas  d'appendicite 
explicable  par  l'encombrement  de  l'appendice  par  le 
Trichocephalus  Hominis  Schrank. 

Rôle    chimique 

J'ai  trituré  un  certain  nombre  d'Ascaris  lumbri- 
coïdes  L.  provenant  du  porc  ;  je  les  ai  soumis  à  une 
forte  compression  et  j'ai  ainsi  obtenu  une  certaine 
quantité   de  liquide  jaune  ambré,   légèrement  rou- 


il!) 


geâtre.  C'est  ce  liquide  qui  m'a  servi  dans  les  expé- 
riences ci-dessous  : 

Expériences  sur  le  Cobaye 

Je  prends  un  cobaye  de  taille  moyenne  ;  je  lui 
injecte  2  cm.  cubes;  il  ne  se  produit  pas  de  période 
d'excitation.  5  minutes  après  le  début  de  l'expérience, 
je  constate  que  l'animal  se  tient  immobile,  et  qu'il 
traîne  le  train  de  derrière  lorsqu'on  le  force  à  mar- 
cher. Au  bout  de  10  minutes,  le  cobaye  est  pris  d'un 
tremblement  général,  sa  respiration  devient  rapide 
(55  mouvements  respiratoires  par  minute). 

Un  quart  d'heure  après  le  début  de  l'expérience,  je 
constate  que  l'animal  marche  les  doigts  repliés. 

La  respiration  s'accélère  au  bout  de  U)  minutes, 
elle  atteint  64. 

L'animal  reste  dans  le  même  état  ;  en  le  pinçant 
nous  le  faisons  crier,  mais  il  ne  pousse  aucun  cri 
spontanément.  La  respiration,  extrêmement  fré- 
quente (70),  présente  quelques  irrégularités.  La  tem- 
pérature prise  dans  le  rectum  est  de  39,2  (1)  une 
heure  après  le  début  de  l'expérience.  La  démarche 
s'améliore  un  peu. 

24  heures  après  l'injection,  je  retrouve  mon  ani- 
mal l'air  hébété,  il  marche  encore  difficilement  et  par 
moments  il  est  pris  de  frissons,  la  respiration  est 
tombée  à  45  battements  par  minute. 

Il  meurt  dans  la  nuit  entre  la  30e  et  la  40e  heure 
après  le  début  de  l'expérience. 

A  l'autopsie,  je  constate  une  congestion  des  pou- 
mons. 

(1)  La  température  d'un  cobaye  on  bonne  santé  est  39,4. 


—  100  — 

Expériences  sur  le  Chien 

L'injection  faite  à  un  jeune  chien  amène  des  trou- 
bles moins  accusés.  Je  suis  obligé  de  renouveler  l'in- 
jection pour  rendre  les  phénomènes  saillants. 

Dès  que  la  dose  atteint  3  cm.  cubes,  l'animal  paraît 
fatigué  ;  lorsque  nous  sommes  arrivés  à  8  cm.  cubes, 
il  ne  tarde  pas  à  s'endormir  d'un  sommeil  calme,  sa 
respiration  n'est  pas  modifiée. 

Lorsque  la  dose  atteint  10  cm.  cubes  (une  heure 
après  le  début  de  l'expérience),  la  respiration  ne 
compte  que  20  mouvements  par  minute,  mais  ils 
atteignent  une  grande  amplitude.  La  démarche  n'est 
pas  encore  modifiée.  Peu  de  temps  après,  je  cons- 
tate que  mon  chien  a  l'air  fatigué,  triste  et  ahuri, 
puis  il  est  pris  de  vomissements  répétés,  séparés  par 
de  courtes  périodes  de  sommeil  ;  sa  démarche  est 
lente. 

24  heures  après,  tous  ces  phénomènes  se  sont  dis- 
sipés. 

Séparation  de  diverses  substances  toxiques 

Le  liquide  obtenu  par  la  compression  des  Ascaris 
est  additionné  d'nn  volume  double  d'alcool  à  90°  ;  je 
laisse  le  vase  24  heures  pour  permettre  au  précipité 
de  se  former,  je  filtre  et  j'étudie  séparément  la  partie 
soluble  et  le  précipité. 

Pour  obtenir  la  partie  soluble,  j'évapore  la  liqueur 
hydro-alcoolique  dans  le  vide  et  pour  la  purifier  je  la 
redissous  dans  l'alcool  à  90°,  je  filtre  et  j'évapore  de 
nouveau  dans  le  vide. 


—  101  — 

Poison  insoluble 

Le  précipité  obtenu  par  l'alcool  est  débarrassé  de 
ce  réactif  par  l'évaporation  dans  le  vide;  on  le  redis- 
sout partiellement  dans  l'eau,  il  se  montre  peu  actif  sur 
les  Rats  et  les  Cobayes.  Pour  obtenir  un  liquide  plus 
actif,  nous  le  reprécipitons  par  l'alcool,  et,  cette  fois, 
nous  l'obtenons  exemptd'albumine, puisque  ce  corps 
est  resté  dans  la  partie  du  premier  précipité  qui  ne 
s'est  pas  redissoute.  Le  deuxième  précipité  étant  pur, 
je  le  redissous  totalement  dans  une  petite  quantité 
d'eau.  C'est  avec  cette  solution  que  je  fais  les  expé- 
riences suivantes  : 

Expérience  sur  le  Cobaye 

Un  jeune  cobaye  reçoit  en  injection  sous-cutanée 
1  cm.  cube;  nous  notons  une  excitation  passagère, 
une  accélération  de  la  respiration,  une  incoordination 
dans  les  mouvements,  des  frissons,  des  convulsions 
de  la  face. 

En  augmentant  la  dose,  nous  accentuons  tous  ces 
phénomènes  et  nous  constatons  en  outre  le  refroi- 
dissement des  membres  et  des  irrégularités  dans  la 
respiration. 

L'animal  se  remet  de  cette  indisposition. 

Cette  expérience  nous  permet  de  conclure  que  ce 
poison  est  analogue  à  celui  que  nous  avons  trouvé 
chez  les  Cestodes. 

Expérience  sur  la  Grenouille 

Une  injection  sur  la  grenouille  verte  amène  peu  à 
peu  une  moins  grande  agilité  et  une  légère  incoordi- 


—  102  — 

nation   dans  les  mouvements,    la  sensibilité   paraît 
diminuée. 

Une  injection  de  2  cm.  cubes  tue  la  grenouille 
rapidement.  Au  bout  d'une  heure,  elle  ne  répond  que 
par  de  très  faibles  mouvements  aux  plus  fortes  exci- 
tations. 

Poison    soluble 

La  matière  soluble  dans  l'alcool,  préparée  comme 
il  a  été  dit  plus  haut,  est  redissoute  dans  l'eau  et  sert 
aux  expériences  suivantes  : 

Expérience  sur  le  Cobaye 

L'injection  sur  le  cobaye  provoque  au  début  une 
période  d'excitation,  puis  l'animal  s'arrête,  fait  le 
gros  dos,  éprouve  des  frissons  :  la  respiration  s'accé- 
lère ;  les  excrétions  sont  exagérées,  car  notre  cobaye 
urine  quatre  fois  en  une  heure.  Les  mouvements  sont 
violents  lorsqu'on  exciie  l'animal  et  il  y  a  des  convul- 
sions. Puis  il  revient  à  la  santé. 

Expériences  sur  les  Grenouilles 

L'injection  de  1  cm.  cube  à  une  grenouille  produit 
rapidement  l'immobilité,  mais  des  excitations  vio- 
lentes l'en  font  sortir.  Gel  état  s'aggrave  après  un 
mieux  extrêmement  passager,  mais  considérable. 
L'animal  tombe  dans  un  état  comateux,  d*où  il  ne 
sort  que  sous  l'influence  d'excitations  violentes  pour 
retomber  aussitôt  dans  l'immobilité. 

Au  bout  de  20  minutes,  la  grenouille  revient  à  la 
santé,  elle  cherche  à  s'échapper  et  se  met  à  nager 
dans  l'étang  au  bord  duquel  je  fais  cette  expérience. 


—    103  — 

J'ai  recommencé  cette  expérience  en  portant  la 
dose  à  2  cm.  cubes;  au  bout  de  10  minutes,  les 
réflexes  se  sont  montrés  très  faibles;  au  bout  d'un 
quart  d'heure,  la  grenouille  semblait  morte.  Nous 
pratiquons  une  incision  à  la  peau  du  ventre,  il  se 
produit  alors  quelques  mouvements  respiratoires, 
mais  aucune  contraction  des  membres  ;  25  minutes 
après,  l'animal  meurt.  A  l'autopsie,  les  poumons  sont 
vides  d'air. 

J'ai  voulu  voir  si  cette  substance  agissait  comme 
celle  signalée  plus  haut  chez  les  Cestodes.  Pour  cela, 
j'ai  préparé  une  grenouille  comme  pour  l'expérience 
sur  le  curare,  et  j'ai  pu  constater  que  l'injection  dans 
la  partie  antérieure  supprimait  la  motricité  de  cette 
partie  sans  agir  sur  la  partie  non  inoculée,  de  sorte 
que  l'excitation  des  membres  antérieurs  provoque  des 
mouvements  réflexes  des  membres  postérieurs. 

Il  m'a  en  outre  semblé  que  cette  substance  était 
moins  active  que  chez  les  Cestodes,  car  nous  avons 
besoin  d'une  solution  plus  concentrée  pour  obtenir 
les  mêmes  effets. 

Extraits  de  Nématodes 

Après  avoir  extrait  mécaniquement  le  liquide  des 
•Ascaris  lumbricoïdes  L.,  je  les  épuise  par  de  l'eau 
salée  à  5  %•  La  solution  obtenue  se  coagule  partielle- 
ment à  l'ébullition  ;  elle  précipite  par  l'alcool. 

Nous  recherchons  ses  propriétés  physiologiques. 

Expériences  sur  le  Rat 

Une  injection  de  3  cm.  cubes  a  amené  la  mort  d'un 
rat  en  moins  de  24  heures.  Au  début,  le  rongeur  était 


—  104  — 

peu  malade,  mais  au  bout  d'une  heure  il  faisait  le  gros 
dos  et  s'agitait  peu.  10  heures  après,  il  était  encore 
dans  le  même  état. 

Expériences  sur  le  Cobaye 

L'injection  de  2  cm.  cubes  amène  la  mort  du  cobaye 
en  2  h.  10. 

Dès  le  début,  l'animal  reste  immobile  et  stupide, sa 
respiration  s'accélère  et  atteint  un  maximum  de  68 
un  quart  d'heure  après  l'injection,  puis  elle  diminue, 
l'animal  est  pris  de  diarrhée,  puis  il  se  refroidit  et 
meurt. 

Je  constate  que  l'animal  avait  éjaculé  pendant  son 
agonie. 

Expériences  sur  le  Chien 

Une  injection  de  10  cm.  cubes  chez  un  jeune  chien 
provoque  une  dilatation  de  la  pupille. 

En  portant  la  dose  à  20  cm.  cubes,  la  démarche 
devient  lente,  il  va  se  coucher  et  éprouve  de  temps 
en  temps  des  convulsions,  la  température  rectale  est 
39,6.  La  respiration  présente  quelques  irrégularités 
dans  sa  durée  et  dans  son  amplitude.  La  diarrhée 
survient.  Le  chien  se  remet  de  son  indisposition. 

Il  résulte  de  ces  expériences  que  l'extrait  par  l'eau 
salée  jouit  des  mêmes  propriétés  que  le  liquide 
obtenu  par  compression  ;  il  en  est  de  même  de  la 
solution  aqueuse  obtenue  en  lavant  le  résidu  dans 
l'eau,  mais  le  liquide  obtenu  est  plus  dilué.  Il  faut 
8  cm.  cubes  pour  tuer  un  cobaye  en  16  heures,  après 
avoir  présenté  des  troubles  respiratoires. 


—  105  — 

Solution   alcoolique 

Les  vers  pressurés,  épuisés  successivement  par 
l'eau  salée  et  par  l'eau,  sont  épuisés  par  l'alcool. 

La  solution  alcoolique  est  évaporée  à  base  tempé- 
rature, 38°,  et  le  résidu  est  redissous  dans  l'eau  et  je 
l'injecte  à  un  chien. 

Expérience  sur  le  Chien 

L'injection  amène  un  ralentissement  dans  la  mar- 
che ;  la  température  monte  à  39°,4.  Le  chien  ne 
semble  pas  souffrir,  mais  il  traîne  le  train  de  derrière; 
il  urine  abondamment  deux  fois  en  deux  heures  et  se 
remet  de  son  indisposition  au  bout  de  deux  heures. 
Les  jours  suivants,  il  va  bien. 

Solution  éthérée 

La  partie  qui  ne  s'est  pas  dissoute  dans  l'alcool  est 
épuisée  par  l'éther  et  la  solution  éthérée  est  évaporée. 
L'injection  du  dépôt,  mis  en  suspension  dans  une 
petite  quantité  d'eau,  se  montre  inactive. 

CONCLUSIONS 

Mes  expériences  ci-dessus  mentionnées  montrent 
donc  que  les  Nématodes  contiennent  comme  les  Ces- 
tories  deux  sortes  de  produits  toxiques. 

1°  Une  substance  soluble  dans  l'eau,  insoluble  dans 
l'alcool,  agissant  sur  le  système  nerveux  ; 

2°  Une  substance  soluble  dans  l'eau,  soluble  dans 
l'alcool,  insoluble   dans  l'éther.  Cette  substance   se 


mjfk 


—   106  — 

montre  paralysante  comme  la  substance  curarique 
des  Cestodes,  mais  c'est  un  curare  moins  actif. 

C'est  cette  substance  qui,  provoquant  l'arrêt  com- 
plet des  muscles  chez  les  batraciens,  produit  la 
fatigue  et  la  gêne  locomotrice  constatées  chez  les 
mammifères  soumis  à  mes  expériences. 


DEUXIEME     PARTIE 

ÉTUDE     CRITIQUE 


Dans  cette  partie  de  mon  travail,  j'ai  cherché  à  dis- 
tinguer, parmi  les  troubles  reconnus  et  attribués  aux 
vers,  ceux  qui  sont  dus  aux  agents  chimiques  et  ceux 
qui  sont  dus  à  l'action  mécanique. 

Les  Nématodes  et  les  Cestodes  vivant  tantôt  dans 
l'intestin  et  tantôt  en  dehors,  j'ai  dû  diviser  la  partie 
critique  en  quatre  chapitres. 


chaWtrè  i 

Troubles  causés  par  les  Cestodes 
parasites  des  tissus 

Les  Cestodes  vivant  dans  les  organes  autres  que  le 
tube  digestif  sont  pour  la  plupart  des  formes  larvaires 
destinées  à  se  développer  dans  l'intestin  d'autres 
animaux. 


—  107  - 

FORMES    LARVAIRES 

Les  Cestodes  à  l'état  larvaire  se  rencontrent  dans 
les  animaux  les  plus  variés  ;  nous  allons  passer  rapi- 
dement en  revue  les  diverses  classes  du  règne 
animal. 

Parasites  des  Invertébrés 

Les  Vers  de  terre  logent  des  larves  connues  sous 
le  nom  de  Pleurocercus  Villot,  d'après  Haswell  et 
Hill  (1894)  et  la  larve  du  Tœnia  (Dicranotœnia) 
cuneata  Linstow. 

Les  Arthropodes  terrestres  ont  des  parasites  variés. 

Les  Glomeris  logent  des  espèces  appartenant  aux 
trois  formes: Urocystis,  Staphylocyslis  etCystycercus 
d'après  Villot  (1880  et  1881). 

Les  insectes  hébergent  la  larve  du  Tœnia  (  Hyme- 
nolepis  di/ninataRu.d.,  d'après  Villot, et  probable- 
ment plusieurs  autres  Hymenolepis.  La  larve  du 
T.  (Davainea)  cesticeUus  Molin  vit  dans  les  Lépidop- 
tères et  dans  les  Coléoptères,  d'après  Grussi  et 
Ronelli  (cités  d'après  Raillet). 

Le  Tœnia  (Dipylidium)  canina  L.  commence  son 
développement  dans  le  Pulex  irritans  L.  et  P.  serra- 
ticeps  Gervais,  d'après  les  observations  de  Grassi  et 
dans  le  Trichodectes  canis  Retzius,  d'après  les  expé- 
riences de  Melnikow. 

Les  Crustacés  sont  les  "hôtes  intermédiaires  d'un 
grand  nombre  de  Cestodes. 

Les  Crustacés  inférieurs  logent  les  larves  du  sous- 
genre  Dicranotœnia,  car  le  Tœnia  (Dicranotœnia)  co- 
ronula  Duj.  se  développe  chez  les  Ostracodes,  d'après 


—  108  — 

Mrazek  (1891)  et  Rosseter  (1891),  sous  la  forme 
Cercocystis  Villot. 

La  plupart  des  Taenia  du  sous-genre  Drepanido- 
tsenia  ©nt  pour  larves  des  Cercocystis  parasites  des 
Crustacés  :  le  T.  (D.)  gracilis  Zeder,  vit  d'abord  dans 
les  Cypris,  d'après  R.  Rlanchard  et  Mrazek  (1891)  ; 
le  T.  (D.)  tenuirostris  Rud.,  a  été  rencontré  dans  les 
Gammarus  par  Hamann  (1891),  et  dans  les  Cyclops, 
par  Mrazek  (1891),  et  par  Rosseter  (1891). 

Mrazek  (1891)  et  Richard  (1893)  nous  ont  fait 
connaître  d'autres  formes  larvaires  dont  ils  n'ont  pu 
spécifier  l'espèce  adulte. 

VEchinocotylf  Rosseteri  R.  Bl.  habite  les  Cypris, 
d'après  R.  Blanchard  (1891). 

Giard  et  Bonnier  (1887)  ont  rencontré  dans 
les  Crabes  la  larve  du  Tetrarhynchus  ruficoUis  Eisen- 
hard,  je  l'ai  signalé  dans  un  grand  nombre  de  Crus- 
tacés décapodes. 

On  ne  connaît  qu'un  petit  nombre  de  Mollusques 
parasités  par  des  Cestodes  :  ce  sont  les  Arion  ru  fus 
et  A.  empyrîcorwn,  hôtes  du  Cysticercus  ario- 
nis  Von  Siebold  ;  les  Hélix,  hôtes  du  Tœnia  (Davai- 
nea)  tetragona  Molin,  d'après  Piana  ;  les  Limaces, 
hôtes  du  T.  proglottina  Dav.;  la  Scpia  officinalis 
L.  et  VOclopus  vulgaris  Cuv.,  hôtes  du  Tetrarkyn- 
chus  bisuicalus  Linton  ;  les  Solen  et  les  Cardium, 
hôtes  de  YEchinobothrium  typus  Van  Beneden. 

Les  troubles  causés  chez  les  invertébrés  par  les 
larves  de  Cestodes  sont  trop  peu  connus  pour  que 
nous  puissions  en  chercher  le  mécanisme. 


—  109  — 

Parasites  des  Poissons 

Les  poissons  logent  dans  leurs  tissus  un  très  grand 
nombre  de  parasites  et  on  en  trouvera  la  liste  dans 
Von  Linstow  (1878  et  1889). 

Parmi  les  genres  de  Cestodes,  parasites  des  Pois- 
sons, je  citerai  les  genres  suivants  :  Tetrarhynchus, 
Triâsnophorus,  Taenia  (des  poissons),  Bothriotaenia, 
Bolhriocephalus,  Ligula. 

Un  de  ces  parasites  intéresse  l'homme,  c'est  le 
Bothriocephalus  lotus  L.,  on  l'a  signalé  dans  les 
Lottes,  Brochets,  Perches,  Ombre-Chevalier,  Truites, 
Fera  et  Onchorhynchus  Perryi. 

Il  est  certain  que,  sauf  la  Ligule,  les  larves  de  Ges- 
todes ne  font  pas  mourir  les  Poissons,  car  on  trouve 
très  souvent  ces  êtres  envahis  d'un  grand  nombre  de 
vers  et  ne  paraissant  pas  moins  vigoureux;  ces  larves 
causent  cependant  une  certaine  infériorité  dans  la 
lutte  pour  la  vie,  lorsque  les  organes  viscéraux  et  de 
la  locomotion  sont  trop  fortement  envahis.  Il  peut 
arriver  que  les  Poissons  parasités  soient  plus  souvent 
mangés  par  les  Sélaciens  que  les  autres;  ce  préjudice 
causé  à  l'hôte  est  favorable  au  Cestode,  puisqu'il  aug- 
mente ses  chances  de  parvenir  dans  l'intestin  des 
êtres  où  il  peut  se  développer. 

Parasites  des  Mammifères 

Les  médecins,  les  vétérinaires  et  les  naturalistes 
ont  noté  avec  soin  un  grand  nombre  d'observations 
sur  les  troubles  causés  par  les  larves  de  Cestodes.  Le 
sujet  est  trop  classique   pour  que  j'aie   besoin  de 


—   110  - 

décrire  toutes  les  maladies  causées  par  les  Cysticer^ 
ques,  Cœnures  et  Echinocoques.  Je  veux  seulement 
étudier  le  mécanisme  par  lequel  les  troubles  sont 
produits. 

Les  larves  de  Cestodes  provoquent  des  désordres 
locaux,  variables  suivant  l'organe,  et  des  désordres 
généraux  indépendants  de  la  localisation  du  parasite. 

Effets  locaux 

II  est  évident  que  les  vers,  en  se  développant  au 
milieu  d'un  organe,  agissent  mécaniquement  sur  cet 
organe  et  parfois  sur  les  organes  voisins  qui  se  trou- 
vent comprimés  II  y  a  donc  lieu  de  tenir  compte  des 
facteurs  suivants  ; 

1°  Volume  et  rapidité  d'accroissement  ; 

2°  Organe  attaqué. 

Influence  du   Volume 

Le  volume  de  la  larve,  relativement  à  l'animal  et  à 
l'organe  attaqué,  est  un  facteur  évidemment  impor- 
tant ;  aussi,  au  début  de  l'infection,  les  troubles  sont 
beaucoup  plus  légers  que  dans  la  suite.  (Ce  n'est  que 
dans  des  expériences  que  Baillet,  Van  Beneden  et 
autres  ont  pu  tuer  des  animaux  dès  les  premiers 
temps  de  l'infection  ;  cet  effet  était  dû  au  grand 
nombre  de  jeunes  vers). 

C'est  seulement  lorsque  la  larve  a  acquis  un  cer- 
tain volume  que  les  symptômes  deviennent  caracté- 
ristiques. 

Plus  le  volume  du  parasite  est  considérable,  plus 
les  troubles  sont  importants  ;    ce  facteur  nous  rend 


—  111  — 

compte  des  effets  des  Echinoœques,  plus  accentués 
que  ceux  du  Cysticerque.  La  vitesse  d'accroissement 
est  un  facteur  important  dans  la  résistance  des 
organes,  car  c'est  à  la  compression  que  j'attribue  les 
kystes.  Or,  nous  savons  que  le  kyste  est  une  néofor- 
mation protectrice;  il  s'épaissit  en  même  temps  que 
le  parasite  s'accroît. 

Influence  de  V Organe 

Marche  de  f invasion.  —  Les  œufs  de  Cestode  éclo- 
sent  dans  l'intestin  après  ramollissement  de  leur 
coque  protectrice  sous  l'influence  du  suc  gastrique. 
L'embryon  hexacanthe  traverse  les  parois  du  tube 
digestif  sans  produire  de  troubles  appréciables,  il  est 
ensuite  entraîné  par  le  courant  circulatoire  et  va  se 
loger  dans  les  divers  organes. 

Les  désordres  provoqués  varient  avec  l'organe  ; 
nous  sommes  donc  amenés  à  étudier  successivement 
les  parasites  des  divers  organes. 

Parasites  du  Foie 

C'est  naturellement  dans  le  foie  que  les  embryons 
de  Gestodes  font  leur  premier  arrêt.  Aussi  le  foie  est- 
il  l'organe  le  plus  fréquemment  atteint  parles  Cysti- 
cerques  et  par  les  Echinocoques  (1).  Un  certain 
nombre  de  larves  se  trouvent  détruites,  dans   le  foie. 

(.1)  Tœnia  serrata  Goëze,  chez  le  lapin. 
T.  marginata  Batsch,  chez  le  porc. 

7'.  echinococcus  Von  Siebold,  chez  les  Ruminants,  les  Solipécles, 
l'Homme,  etc. 


112 


Le  développement  de  la  larve  dans  le  foie  amène 
une  augmentation  considérable  dans  le  volume  de  cet 
organe  et  des  modifications  dans  la  structure  de  cette 
glande  :  Il  se  produit  une  prolifération  du  tissu 
conjonctif  autour  des  parasites.  L'explication  de  ces 
faits  doit  être  cherchée  dans  l'action  mécanique. 

Les  transformations  du  tissu  du  foie  jouent  un  cer- 
tain rôle  dans  les  manifestations  de  la  maladie. 

Lorsque  l'hydatide  est  trop  grosse,  elle  produit  des 
déplacements  de  l'organe  et  môme  des  lésions  des 
organes  voisins;  elle  peut  déprimer  le  diaphragme  et 
s'enfoncer  dans  le  poumon.  Les  troubles  respiratoires 
qui  surviennent  alors  sont  dûs  à  une  action  méca- 
nique. 

La  larve,  après  s'être  développée  dans  le  foie,  peut 
tomber  dans  le  péritoine  et  s'y  développer  ;  l'effet 
local  est  alors  relativement  faible. 

J'ai  constaté  plusieurs  fois  des  épidémies  meur- 
trières chez  les  jeunes  lapins  ;  elles  étaient  dues  à 
l'envahissement  du  foie  par  un  grand  nombre  de 
cysticerques  du  Taenia  serrata  Gœze. 

Parasites  des  Organes  respiratoires 

Les  larves  emportées  par  le  courant  circulatoire 
peuvent,  après  avoir  traversé  le  foie,  s'arrêter  dans 
le  poumon. 

Les  hydatides  du  poumon  sont  rares  chez  l'Homme, 
mais  elles  sont  fréquentes  chez  les  Ruminants.  Les 
vésicules  du  Taenia  cchinococcus  étant  alors  peu 
comprimées  par  le  tissu  élastiquedu  poumon,  acquiè- 
rent un  volume  considérable  ;   la  poitrine  elle-même 


—  113  — 

s'élargit,  il  se  forme  souvent  des  adhérences  entre  le 
poumon  et  la  plèvre.  Il  peut  se  produire  des  compres- 
sions sur  l'aorte  ou  sur  les  artères  pulmonaires,  il  en 
résulte  des  troubles  circulatoires  pouvant  occasionner 
la  mort.  Tous  ces  troubles  sont  évidemment  dûs  à 
l'action  mécanique. 

L'irritation  causée  par  le  Tsenia  echinococcus  Von 
Siebold  amène  des  transformations  histologiques. 
Nous  les  avons  constatées  sur  un  poumon  de  Mouton. 

Le  tissu  qui  entoure  immédiatement  la  vésicule  du 
T.  echinococcus  est  un  tissu  fibreux  formé  de  fibres 
élastiques  et  de  quelques  rares  cellules  embryon- 
naires. Un  peu  au-dessus,  le  tissu  change  progressi- 
vement d'aspect  ;  on  trouve  des  fibres  conjonctives 
serrées  et  de  jeunes  cellules  plurinuclées  ;  plus  exté- 
rieurement, on  voit  du  tissu  muqueux  et  enfin  le 
parenchyme  normal  du  poumon. 

Le  développement  de  ces  kystes  ressemble  à  celui 
des  tumeurs  fibroplastiques.  Le  parenchyme  excité 
revient  à  l'état  primitif,  puis,  après  avoir  proliféré,  se 
transforme  en  tissu  fibreux  et,  comme  la  vésicule 
continue  à  croître,  la  zone  génératrice  se  trouve 
reportée  de  plus  en  plus  à  l'intérieur  du  tissu  pul- 
monaire de  sorte  que  l'on  a  dans  le  kyste  des  tissus 
stratifiés  à  divers  degrés  de  transformation. 

Les  hydatides  que  l'on  trouve  dans  la  plèvre  doivent 
provenir  de  la  paroi. 

Parasites  des  autres  viscères 

Les  Gysticerques  peuvent  se  développer  dans  pres- 
que tous  les  organes  ;  il  en  résulte  des  troubles  fonc- 
tionnels. 

8 


—  114  — 

Les  organes  génitaux  de  la  femme  sont  souvent 
parasités  par  YEchinocoquc.  On  l'a  rencontré  dans 
les  parois  de  l'utérus,  dans  les  ovaires,  c'est  une  des 
causes  de  stérilité. 

Parasites'des  organes  du  mouvement 

Les  os  sont  parfois  le  siège  des  Echinocoques.  Dans 
ce  cas,  les  vésicules  ne  sont  pas  enkystées,  elles  res- 
tent petites  au  milieu  du  tissu  osseux;  elles  amènent 
parfois  des  fractures  spontanées. 

Les  muscles  et  le  tissu  conjonctif  intermusculaire 
et  sous- cutané  peuvent  abriter  de  nombreux  para- 
sites (1). 

Lorsque  lecysticerque  du  Taenia  solium  L.,  habite 
ces  tissus,  il  ne  cause  que  peu  de  troubles  et  peut 
passer  inaperçu  même  à  la  visite  sanitaire  des  viandes 
de  Porc.  On  le  reconnaît  chez  le  Porc  en  tâtant  la 
langue,  car  il  est  démontré  depuis  longtemps  que 
chez  cet  animal  les  cysticerques  de  ce  Tœnia  sont 
plus  fréquents  dans  la  région  linguale  que  dans  les 
autres. 

(1)  Tœ.nia  saginala  Gœze,  chez  les  Bovidés  et  Ovidés. 

T.  Solium  L.,  chez  le  Porc  et  l'Homme. 

T:  crassicollis  Hud.,  chez  les  Rongeurs  et  les  Insectivores. 

T.  Krabbei  Maniez,  chez  les  Rennes. 

T.  Gritnaldi  Moniez,  chez  le  Dauphin. 

T.   (Cœnurm.)  serialis  Gervais,  chez  les  lapins. 

T.  Echinococcus  Von  Siebold,  chez  l'Homme  et  un  grand  nombre 
de  Mammifères. 

Tsenia  cœnurus  Kuchenmeister,  égarés  dans  les  muscles  du 
Mouton. 

C;/sticercus  lo.ngicollis  Bremser,  dans  la  Taupe. 


115 


Le  Taenia  saginata  Gœze,  produit  encore  moins  de 
dégâts. 

Les  observations  médicales  sont  nombreuses  sur 
les  Echinocoqitcs,  les  troubles  fonctionnels  varient 
avec  la  région,  car  ils  dépendent  de  l'action  méca- 
nique. 

Lorsque  les  vers  habitent  le  tissu  musculaire  du 
cœur,  ils  amènent  directement  de  la  dyspnée,  des  syn- 
copes, des  battements  de  cœur  et,  par  suite  de  ces 
désordres  circulatoires,  des  troubles  psychiques  avec 
ou  sans  épilepsie,  avec  ou  sans  apoplexie. 

Parasites  du  système  nerveux 

Lorsque  les  vers  habitent  les  centres  nerveux,  ils 
causent  des  troubles  graves  qui  se  traduisent  par  un 
mal  de  tête,  de  la  somnolence,  des  vertiges,  des  atta- 
ques d'épilepsie  et  de  paralysie.  Pour  expliquer  ces 
désordres,  il  ne  semble  pas  nécessaire  de  faire  inter- 
venir les  produits  de  sécrétion,  car  l'action  méca- 
nique sulfit. 

On  trouvera  dans  R.  Blanchard  (1889)  le  résumé 
des  observations  de  Kuchenmeister  (1868)  et  de 
Dresel  (1887)  sur  les  troubles  provoqués  chez 
l'homme  par  la  présence  dans  les  centres  nerveux  du 
cysticerque  du  Taenia  soliwn  L.  sous  la  forme  Cysli- 
cercus  ;  acemosus  Heller. 

Le  Taenia  echinococcus  Von  Siebold  a  une  action 
analogue,  il  est  plus  rare  que  le  T.  solium  L. 

Nous  renvoyons  à  l'excellent  ouvrage  de  Neumann 
pour  la  description  des  troubles  causés  par  le  Taenia 
Cœnurus  Van  Ben.  chez  les  animaux  domestiques. 


—  116  — 

Les  organes  des  sens  peuvent  loger  des  larves  de 
Tœnia. 

L'Œil  est  assez  souvent  le  siège  des  Cysticer- 
ques  (1).  Les  troubles  qui  en  sont  la  conséquence 
sont  décrits  dans  l'ouvrage  classique  de  R.  Blan- 
chard ;  leur  explication  est  évidemment  due  à  l'ac- 
tion mécanique. 

Effets  généraux 

En  même  temps  que  les  effets  locaux,  on  voit  par- 
fois des  effets  dans  des  organes  éloignés. 

Les  médecins  ont  remarqué  des  cas  d'urticaires  dûs 
à  la  rupture  accidentelle  ou  chirurgicale  desEchino- 
coques  au  sein  des  tissus.  Debove  (1887)  en  a  donné 
une  explication  à  la  fois  par  l'action  du  contenu  des 
vésicules  et  par  la  réaction  individuelle  des  sujets. 
Des  cas  de  mort  par  arrêt  du  cœur  ou  de  la  respira- 
tion ont  été  signalés  dans  les  mêmes  circonstances. 

VEchinocoque  cause  l'anémie  pernicieuse  chez 
l'Homme  et  chez  les  Ruminants,  ainsi  que  beaucoup 
de  vers  parasites.  Ce  fait  doit  être  attribué,  selon  moi, 
à  l'action  chimique;  le  poison-ferment  diffuse  à  tra- 
vers les  membranes,  agit  sur  le  système  nervçux,  et 
par  suite  désorganise  toute  coordination  entre  les 
tissus. 

FORMES  ADULTES 

Les  cestodes  adultes  n'habitent  pas  normalement 
les  tissus  ;  ce  n'est  qu'exceptionnellement  qu'on  les 

(1)  Taenia  solium  L.,  chez  l'Homme. 

T.  echinococcus  Von  Siebold,  chez  les  Ruminants. 

T.  cœnurus  Van  I3en.,  »'\yaivs  chez  le  Veau  et  chez  l'Antilojijie. 


—  117  — 

rencontre  ainsi  à  la  suite  d'une  perforation  de  l'in- 
testin. 


CHAPITRE    II 

Troubles  causés  par  les  Cestodes 
dans  l'intestin 

CESTODES    LARVAIRES 

Les  Cestodes  larvaires  sont  peu  nombreux,  leurs 
dégâts  sont  très  faibles. 

CESTODES   ADULTES 

Effets  locaux 

Les  Cestodes  adultes  habitent  l'intestin  ;  ils  adhè- 
rent à  la  muqueuse  par  des  trompes  ou  par  des  ven- 
touses. Le  strobile  tout  entier  se  meut  au  milieu  du 
contenu  intestinal,  il  s'allonge,  se  replie,  se  contracte, 
mais  tous  ces  mouvements  sont  lents  et  ne  peuvent 
amener  d'irritation  notable  de  la  muqueuse.  Une  trop 
grande  accumulation  de  vers  peut  obstruer  l'intestin 
et  amener  quelques  troubles  dus  à  une  action  méca- 
nique. 

Effets  généraux 

Les  Cestodes  adultes  ne  semblent  pas  dangereux 
pour  les  animaux  vivant  dans  des  conditions  nor- 


—  118  — 

maies  ;  il  n'en  est  pas  de  même  chez  les  animaux 
domestiques  et  chez  l'Homme.  Il  est  permis  de  se 
demander  si  nous  sommes  bien  renseignés  sur  les 
animaux  sauvages  ? 

Van  Beneden  a  constaté  que  les  Poissons  les  plus 
vigoureux  sont  les  plus  attaqués  parles  parasites.  J'ai 
pu,  par  mes  observations  personnelles,  confirmer  le 
fait,  mais  il  s'explique  fort  bien  :  les  êtres  les  plus 
vigoureux  mangent  plus  que  les  autres  et  par  consé- 
quent ont  plus  de  chance  de  gagner  des  parasites. 

Les  Oiseaux  sauvages  sont  souvent  remplis  deCes- 
todes  et  paraissent  en  bonne  santé.  Cependant  l'étude 
attentive  montre  des  épidémies  meurtrières  :  c'est 
ainsi  que  l'on  voit  nos  Gallinacés  maigrir,  puis  mou- 
rir sous  l'influence  du  Taenia  (Davainéa)  proglot- 
tina  Dav. 

Les  symptômes  de  l'affection  sont  la  perte  de 
l'appétit,  la  tristesse,  la  diarrhée,  la  démarche  raide, 
les  accès  épileptiformes.  J'attribue  la  modification 
dans  la  marche  à  faction  de  l'alcaloïde.  Les  accès 
épileptiformes  me  paraissent  dûs  à  l'action  du  fer- 
ment-toxique. 

Chez  les  Mammifères,  les  observations  sont  nom- 
breuses. Tantôt  l'animal  n'éprouve  aucun  trouble, 
tantôt  il  présente  des  troubles  intestinaux,  tantôt  il 
ressent  des  attaques  épileptiformes  et  des  accidents 
nerveux. 

Le  Chien  est  attaqué  par  de  nombreuses  espèces  de 
vers;  souvent  sa  santé  n'est  pas  altérée  ou  elle  pré- 
sente quelques  troubles  digestifs  légers;  l'on  peut  les 
expliquer  par  une  action  mécanique.  Parfois  on  voit 
les  Chiens  s'agiter,   pousser  des  cris,  éprouver  des 


119 


attaques  épileptiformes  et  des  convulsions.  Ces  mani- 
festations nerveuses  sont  dues  aux  sécrétions  du  ver. 
Parfois  les  symptômes  rappellent  la  rage. 

Les  faits  sont  analogues  chez  les  Moutons.  On  a 
signalé  des  convulsions  chez  cet  animal. 

Outre  ces  symptômes,  Raillet  a  observé  que  les 
vers  intestinaux  provoquent  souvent  l'anémie  perni- 
cieuse des  animaux  domestiques. 

Il  n'est  pas  rare  de  trouver  des  Hommes  porteurs  de 
Tœnia  ou  de  Bothriocephales  dont  la  santé  n'est  pas 
troublée.  J'ai  connu  un  de  mes  amis  qui  a  gardé  son 
ver  5  ans  ;  il  s'agissait  d'un  Tœnia  saginata  Gœze.  Ce 
parasite  ne  le  faisait  nullementsouffrir,  maisil  estbon 
de  constater  dans  ce  cas  la  régularité  du  tube  diges- 
tif sans  aucun  trouble.  Ce  fait  a,  je  crois,  une  grande 
importance,  car,  lorsque  les  produits  de  la  digestion 
circulent  normalement,  ils  entraînent  avec  eux  les 
produits  de  sécrétion  du  ver,  et  le  peu  de  ces  subs- 
tances, introduites  par  absorption  dans  l'organisme, 
s'élimine  au  fur  et  à  mesure,  de  sorte  que  l'organisme 
n'en  contient  jamais  une  dose  dangereuse. 

Les  crampes,  la  fatigue  sont  produites  par  l'alca- 
loïde. 

Da vaine  (1860),  Gobbold  (1879),  R.  Blanchabd 
(1889),  Raillet  (1895),  ont  décrit  les  troubles  causés 
par  les  Tœnia  chez  l'Homme.  Ils  ont  signalé  des 
embarras  gastriques, de  la  diarrhée  ou  de  la  constipa- 
tion, des  démangeaisons  de  l'anus,  une  salivation 
abondante,  des  coliques.  Je  crois  que  tous  ces  trou- 
bles sont  dûs  à  l'action  directe  du  ver  dans  l'intestin. 
A  ces  troubles  s'ajoutent  des  palpitations  de  cœur, 
des  syncopes,  des  convulsions, étudiées  spécialement 


-    120  — 

par  Féréol(1876)  et  par  Léontieff  (1885).  Raspail 
a  constaté  que  ces  troubles  disparaissent  lorsque  le 
traitement  vermifuge  a  chassé  une  partie  du  ver. 
Cette  observation  s'oppose  à  l'explication  des  méde- 
cins pour  lesquels  ces  troubles  sont  d'ordre  réflexe. 
Pour  moi,  les  troubles  cardiaques  et  nerveux  sont 
dûs  à  des  phénomènes  d'intoxication  causée  par  la 
toxine-ferment. 


CHAPITRE  III 

Troubles  provoqués  par  les  Nématodes 
parasites  des  tissus 

Les  tissus  contiennent  des  Nématodes  à  divers 
degrés  de  développement;  nous  allons  les  passer  en 
revue  successivement. 

I.  —  NÉMATODES  LARVAIRES 

Les  Nématodes  sous  la  forme  larvaire  sont  fré- 
quents dans  presque  tous  les  embranchements  du 
règne  animal.  On  connaît  en  effet  les  Cucullanns 
èlegans  Rud.,  chez  les  Cyclopes,la  Fila  ri  n  medinensis 
Velsh,chez  les  mêmes  Crustacés,  la  F.  Immitîs  Leidy, 
chez  VHematopinus  pilifer^la.  F.  reçondita  Crassi, 
chez  les  Puces  et  Ixodes,  la  F.  Bancrofti  Cobbold, 
dans  les  Moustiques,  le  Spîroptera  mnguinolenta 
Rud.,  chez  les  Blates,  YOllulanus  tricuspis  Leuckart, 
chez  les  Souris,  etc. 


—  121  — 

Les  Vertébrés  sont  particulièrement  atteints.  Je  ne 
parlerai  que  des  vers  intéressant  l'homme  et  les  ani- 
maux domestiques. 

—La  Trichina  spiralis  Owen,  se  développe  au  milieu 
du  tissu  conjonctif  d'un  grand  nombre  de  Mammi- 
fères, dont  Raillet  (1889)  a  donné  une  longue  liste. 

Le  ver  adulte  vit  et  pond  dans  l'intestin,  les  œufs 
éclosent  aussitôt  et  les  embryons  gagnent  les  tissus 
du  même  hôte  où  ils  se  développent.  L'accroissement 
lent  du  ver  irrite  le  tissu  conjonctif  et  entraîne  une 
modification  profonde  de  ces  éléments.  Les  fibres 
connectives  s'hypertrophient,  les  cellules  font  retour 
à  l'état  embryonnaire,  puis  elles  se  multiplient  en 
formant  une  masse  granuleuse  qui  écarte  les  faisceaux 
musculaires  primitifs. 

La  modification  des  tissus,  s'opposant  à  l'activité 
des  échanges,  amène  la  Trichine  à  tomber  dans  un 
état  de  vie  latente. 

La  néoformation  granuleuse  s'indure,  le  kyste 
s'épaissit  et  peut  s'isoler  ou  se  renforcer  aux  dépens 
du  tissu  conjonctif  avoisinant. 

La  formation  du  kyste  est  lente  dans  le  tissu 
adipeux,  qui  est  peu  apte  à  proliférer. 

Le  kyste  se  détruit  au  bout  d'un  certain  temps.  Ce 
fait  me  parait  explicable  par  le  rôle  des  Macro- 
phages (1),  ces  cellules  se  détachent  des  parois  dès 
que  le  vers  ne  secrète  plus  de  substance  paralysante, 
elles  deviennent  graisseuses  et  forment  finalement 
une  masse  adipeuse  qui  se  calcifié  plus  tard. 


(1)  Voir  à   ce  sujet  l'analyse  que   j'ai  faite  (Bull.  Soc.  Linn.  de 
Norm.,  séance  du  7  mai  1900,  sur  un  travail  de  Matchinsky). 


—  122   - 

Les  symptômes  de  la  Trichine  ont  été  étudiées  par 
Gobbold  et  Davaine  (1860).  Les  désordres  intes- 
tinaux sont  dûs  aux  vers  adultes  vivant  dans  le  tube 
digestif.  Leuckakt  croit  que  la  perforation  de  l'in- 
testin par  les  embryons  peut  amener  une  péritonite. 
Les  désordres  dans  les  mouvements  sont  les  résul- 
tats des  modifications  histologiques  des  muscles.  Les 
Porcs  meurent  fréquemment,  les  Rats  survivent  quel- 
que temps  puis  meurent  dans  le  marasme,  consé- 
quence de  l'anémie  pernicieuse.  L'Homme  peut 
résister  longtemps. 

— La.Fi/aria  irritans Rivolta,est  connue  seulement 
à  l'état  de  larve,  elle  détermine  la  formation  des 
plaies  ûPeVe'Bouley  ou  Dermite  granuleuse  du  Cheval 
et  de  l'Ane. 

— Les  jeunes  Sclerostomum  equinumO.  F.  Muller, 
vivent  dans  les  vaisseaux  sanguins  du  Cheval.  La 
présence  de  ces  vers  dans  les  artères  explique  les 
anévrismes  qui  sont  fréquents  chez  le  Cheval,  car  les 
larves,  obstruant  les  artères,  élèvent  la  tension  san- 
guine en  arrière  des  points  où  elles  forment 
barrage. 

C'est  Bollinger  (1870)  qui  a  montré  que  les  coli- 
ques des  Chevaux  proviennent  des  embolies  ainsi 
provoquées. 

H.  -    NÉMATODES  ADULTES 

Les  Nématodes  adultes,  normalement  parasites 
des  tissus,  appartiennent  aux  familles  Strongilidés, 
Filaridés,  Trichocephalidaî. 


—  123  — 

On  en  rencontre,  soit  au  milieu  des  tissus,  soit  dans 
les  cavités  des  organes  excréteurs. 

Parasites  des  tissus  conjonctif  et  musculaire 

— Le  Stepanuras  dentatns  Diesing,  creuse  des  gale- 
ries dans  le  tissu  adipeux  des  Porcs,  il  peut  ainsi 
provoquer  des  épanchements  dans  le  péritoine  ou 
pénétrer  dans  le  rein,  les  capsules  surrénales  ou  le 
foie. 

Les  troubles  dépendent  alors  de  l'organe. 

— Le  Spiroptérareliculaia  Diesing, habite  les  fibres 
musculaires  du  cheval  ;  il  détermine  des  nodules 
sous-cutanés  ou  l'hypertrophie  des  tendons.  La  for- 
mation de  ces  fibromes  parasitaires  amène  parfois 
des  boiteries. 

— La  Filaria  equina  Abildgaard,du  Cheval, ne  cause 
souvent  aucun  trouble,  mais  d'autres  fois  elle  pro- 
voque la  cachexie  ou  des  tumeurs  cutanées. 

— La  Filaria  labiato-papiUosa  Alessandrini  habile 
la  cavité  péritonéaledes  Bovidés  et  des  Cervidés  ;  elle 
ne  semble  pas  altérer  la  santé.  Cependant  Gotti, 
d'après  Raillet.(1895)  a  constaté  un  cas  de  marasme 
consécutif  à  une  diarrhée  persistante  et  conco- 
mittante  avec  la  présence  de  nombreux  vers. 

— La  Filaria  hœmorrhagica  Raillet,  vit  dans  les  tis- 
sus conjonctifs  de  l'Ane  etdu Cheval;  elle  provoquedes 
accidents  analogues  à  ceux  de  Filaria  medinensis 
Velsch  chez  l'homme. 

— La  Filaria  medinensis  Velsch, se  manifeste  parfois 
par  une  sensation  de  pesanteur  et  de  plénitude,  la 
peau  devient  douloureuse,  il  se  forme  un  abcès.  Ce 


—   124  — 

dernier  s'ouvre  à  l'extérieur  ;  il  en  sort  d'abord  du 
pus,  puis  le  ver,  que  l'on  doit  extraire  avec  précau- 
tion. Ces  accidents  sont  dûs  à  l'action  mécanique  du 
ver.  Lorsque  ce  dernier  se  brise,  la  partie  encore 
incluse  se  rétracte  ;  il  en  résulte  une  vive  douleur, 
une  suppuration  abondante  et  la  mort.  Ces  désordres 
sont  dûs  à  l'action  chimique  du  vers. 

—  La  Filaria  labiaîis  Pane  (1884)  a  déterminé  une 
pustule  blanche  sur  la  lèvre. 

—  La  Filaria  lymphàtica  Teutler  amène  la  tumé- 
faction des  ganglions  lymphatiques. 

—  Le  Gnatltostoma  siamense  Levinsen,  observé 
chez  une  Siamoise,  a  déterminé  des  tumeurs  sous- 
cutanées  de  la  poitrine  de  cette  femme. 

La  maladie  débuta  par  un  état  fébrile  qui  fut  suivi 
de  tuméfaction  douloureuse  de  la  poitrine.  Cette 
tumeur  devint  bleue  puis  disparut.  C'est  alors  que 
l'on  vit  dans  la  peau  des  nodules  arrondis  de  la  taille 
d'un  haricot  ;  plus  tard  ils  s'atténuèrent,  puis  re- 
parurent ;  de  l'un  d'eux  s'échappa  un  vers. 

Nielly  a  vu  chez  un  homme  des  papules  analogues 
au  crawcraw  causés  parle  Rhabditis  Nielly  R  Blan- 
chard. 

D'autres  Rhabditisont  été  trouvés  accidentellement 
chez  le  Chien,  le  Renard,  le  Cheval  ;  ils  coïncident 
avec  des  désordres  cutanés,  mais  leur  présence  n'a 
pas  été  constatée  assez  souvent  pour  que  l'on  puisse 
les  regarder  comme  étant  la  cause  des  accidents 
constatés. 


—   125  — 

Parasites  des  viscères 

— Les  Scleroslomum  equirium  Muller,  et  S.tetra- 
canthum  Mehlis, déterminent  la  formation  de  tumeurs 
de  la  muqueuse  intestinale  du  Cheval. 

—  UOlluiantis  ttîcuspis  Leuckart  vit  dans  l'esto- 
mac du  Chat.    Ses  œufs,  destinés  à  se  développer 
chez  la  Souris  éclosent  parfois  dans  le  tube  digestif 
du  Chat  et  les  larves  se  développent  alors  dans  les 
organes  viscéraux  de  ce  carnassier. 

—  Le  Spiroptera  megastoma  Rud.  du  Cheval  nous 
montre  le  peu  d'importance  des  réflexes  dans  les 
manifestations  vermineuses.  En  effet,  ces  vers  déter- 
minent des  tumeurs  creusées  dans  le  tissu  sous- 
muqueux  et  dans  lesquels  se  loge  le  ver,  et  si  les 
manifestations  étaient  dues  aux  réflexes,  les  symp- 
tômes seraient  très  accusés.  Or,  les  vétérinaires  n'ont 
noté  que  des  troubles' légers. 

—  Le  Spiroptera  sanguinolenta  Rud.  cause  des 
tumeurs  dans  des  organes  variés  chez  le  chien,  le 
Loup,  le  Renard  et  divers  autres  Carnassiers.  On 
connaît  en  effet  des  tumeurs  du  tube  digestif,  des 
tumeurs  de  l'aorte,  des  lymphatiques  ou  du  poumon. 
Il  en  résulte,  soit  des  désordres  intestinaux,  soit  des 
anévrismes,  soit  des  pleurésies.  Ces  symptômes  sont 
évidemment  clùs  à  une  action  mécanique  .directe  du 
ver. 

Les  symptômes  rabiformes  constatés  parfois  chez 
les  Chiens  attaqués  par  le  Spiroptère  sont  dûs  à  une 
action  chimique. 

—  UCEsophagosiornâ  columbiamim  Curtice  vit 
dans  l'intestin   ;    ses   larves  se  développent  dans  la 


—   126  — 

muqueuse  et  donnent  de  petites  tumeurs  sous- 
muqueuses.  Il  en  résulte  une  anémie  insidieuse  qui 
conduit  peu  à  peu  les  Moutons  au  marasme. 

— Le  Stronyylus  Osfpr/ayi  Stiles  se  loge  dans  l'épi- 
thélium  de  la  caillette  du  Bœuf. Sa  présence  provoque 
la  formation  de  nodules  creux.  Les  troubles  sont  peu 
accusés;  ce  n'est  que  lorsque  le  ver  est  abondant 
qu'il  détermine  une  anémie  pernicieuse.  Ce  dernier 
symptôme  semble  pouvoir  être  expliqué  par  l'action 
directe  du  Strongle,  car  il  suce  le  sang  des  capillaires 
et  amène  des  inflammations  de  la  muqueuse. 

—  Le  Gongylomenë scutaium  Muller  provoque  de 
même  la  formation  de  nodules  ou  de  galeries  dans 
l'épithélium  de  l'œsophage. 

—  Les  Disparagns  agissent  de  même  chez  les 
Oiseaux. 

—  Le  Simodosia  paradoxa  Cobbold  se  développe 
dans  les  glandes  gastriques  du'  Porc  ;  il  provoque  la 
formation  de  kystes. 

—  Le  Synyamus  trachealis  Yon  Siebold  vit  dans  la 
trachée  et  dans  les  grosses  bronches  des  Oiseaux.  Il 
est  répandu  chez  les  Gallinacés;  sa  présence  déter- 
mine, surtout  chez  les  jeunes,  la  maladie  désignée  en 
Angleterre  sous  le  nom  de  «  Gapes  »  ;  il  peut  pro- 
voquer la  mort.  Les  désordres  respiratoires  peuvent 
s'expliquer  par  l'action  mécanique. 

—  Le  Trichosoma  œorophyUum  Creplin  a  été  ren- 
contré dans  la  trachée  du  Renard,  du  Chat,  et  dans  le 
poumon  d'une  Martre. 

— La  FilariaOsleri  Cobbold. vivant  dans  le  poumon 
des  Chiens,  détermine  la  production  de  tubercules 
renfermant  chacun  plusieurs  individus  et  amène  tan- 


—  127  — 

tôt  la  bronchite  vermineuse,  tantôt  de  légers  troubles 
respiratoires. 

— Le  Strongylus  filaria  Rud.  vit  dans  les  poumons 
des  Ruminants;  il  est  fréquent  chez  les  Moutons;  il 
détermine  par  lui-même,  par  ses  œufs  et  par  ses 
embryons,  des  bronchites  vermineuses. 

—  Le  Strongylus  ru fescens  Leuckart  du  Mouton, 
de  la  Chèvre  et  du  Chevreuil,  le  S.  micrurus 
Mehlis,  des  Bovidés,  le  S.  pulmonaris  Ercolani,  du 
Veau,  le  S.  Arnfieldi  Cobbold,  du  Cheval  et  de 
l'Ane,  le  S.  pusillus  Muller,  du  Chat,  et  le  S.  Com- 
mutatus  Diesing,  du  Lièvre  produisent  les  mêmes 
troubles. 

—  Les  symptômes  de  ces  affections  sont  la 
dyspnée,  la  toux,  le  jetage;  la  maladie  est  souvent 
mortelle. 

Les  effets  mécaniques  des  vers  expliquent  suffisam- 
ment les  symptômes  ;  ils  ont  pour  résultat  la  des- 
truction du  tissu  pulmonaire  et  par  suite  l'expulsion 
des  embryons  et  la  dissémination  de  la  maladie. 

—  VEustrongylus  gigasDiesïng  habite  le  rein  d'un 
grand  nombre  de  Carnassiers  (Chien,  Loup,  Martre, 
Putois,  Loutre,  Phoque,  etc.),  d'Herbivores  (Bœuf, 
Cheval,  etc.),  et  de  l'Homme.  Il  habite  le  bassinet. 
Parfois  l'effet  est  si  faible  que  l'on  ne  reconnaît  la 
présence  du  parasite  qu'à  l'autopsie.  Le  plus  souvent, 
le  ver  détermine  la  destruction  de  la  substance 
rénale;  il  en  résulte  les  symptômes  suivants  :  urines 
sanguinolentes,  bourbeuses,  purulentes.  En  même 
temps,  la  démarche  devient  taide,  vacillante,  la  voix 
rauque.  Il  se  produit  des  troubles  nerveux  rabi  formes 
et  un  changement  de  caractère;  ces    phénomènes, 


128 


constatés  chez  le  Chien,  s'expliquent  par  une  action 
chimique. 

Les  observations  cliniques  de  ce  ver  chez  l'homme 
sont  incomplètes.  Aubinais  (1846)  a  observé  des  dou- 
leurs aiguës  et  protondes  dans  la  région  du  rein.  Au 
bout  de  3  ans,  le  malade  maigrit  et  mourut.  Le  rein 
était  réduit  de  moitié. 

—  La  Filaria  restiformis  Leidy  a  été  observée  par 
Leidy  (1880)  dans  la  vessie  d'un  Homme;  RAiLLETl'a 
regardée  comme  un  pseudo-parasite;  ce  ver  avait 
provoqué  une  sorte  de  Blennorhagie. 

Parasites  du  système  neroeux 

Les  Nématodes  sont  rares  dans  les  centres  ner- 
veux, et  ils  sont  parvenus  dans  ces  organes  acciden- 
tellement. D'après  Raillet  (189ô), Ip  Filaria  Iiwmor- 
rhagica  Raillet,  creuse  parfois  des  trajets  filiformes 
dans  la  moelle  épinière  de  l'Ane.  Cette  lésion  se  tra- 
duit par  une  paralysie  mortelle. 

Certains  Nématodes  peuvent  habiter  l'œil,  leurs 
effets  sont  très  variables.  Tantôt  ils  ne  provoquent 
que  des  troubles  légers  (c'est  parfois  le  cas  des  Filaires 
de  l'œil  chez  l'Homme,  chez  le  Chien  et  chez  le  Mou- 
ton) ;  tantôt  le  ver  siégeant  sur  la  conjonctive, 
(c'est  le  cas  de  la  Filaria  lao  Guyot)ne  détermine  que 
des  démangeaisons  et  une  irritation  de  l'œil,  puis 
tous  ces  symptômes  s'évanouissent  ;  tantôt  les  trou- 
bles des  fonctions  visuelles  sont  très  accusés  (c'est  le 
cas  de  la  Filaria  eqïrinà  Abildgaard,siégeantdansles 
milieux  transparents  de  l'œil  du  Cheval,  de  la  Filaria 


-  129  — 

labiato-papillosa  Alessandrini,  amenant  l'inflamma- 
tion et  l'opacité  de  la  cornée  du  Bœuf,  de  la  Filaria 
oculi  kominis  Nordmann,  amenant  des  cataractes 
chez  l'Homme). 

Lorsque  les  vers  vivent  au  voisinage  de  l'œil,  il  en 
résulte  de  violentes  douleurs  et  l'irritation  peut  ame- 
ner la  tuméfaction  de  l'organe,  c'est  le  cas  de  la 
Fi/aria  lacrymaLïs  6ur.lt,  vivant  dans  les  canaux 
excréteurs  des  glandes  lacrymales  des  Bovidés  et  pou- 
vant se  glisser  sur  la  surface  de  l'œil  ;  elle  provoque 
une  conjonctivite  vermineuse  ;  il  en  est  de  même 
de  la  Filaria  palpebralis  Wilson,  du  Cheval. 

III.  —  NÉMATODES  ERRATIQUES 

On  désigne  sous  ce  nom  des  vers  égarés  hors  de 
leur  habitat  ordinaire. 

Pendant  leur  vie  intestinale,  les  Ascaris  Lumbri- 
coides  peuvent  parfois  pénétrer  dans  les  canaux  du 
pancréas  ou  du  foie.  Ils  peuvent  déterminer  alors  de 
graves  lésions  et  amener  la  mort.  Il  y  a  d'abord  ictère, 
puis  formation  de  pus  et  inflammation  pouvant  se 
propager  jusqu'au  tissu  hépatique. 

Kirkland  a  vu  un  abcès,  ainsi  formé  dans  le  foie, 
s'ouvrir  par  la  peau  et  un  Ascaris  en  sortir.  LEBRETa 
vu  un  abcès  analogue  se  faire  jour  par  le  poumon. 

L'Ascaris  peut  aussi  s'égarer  dans  le  péritoine,  soit 
en  écartant  les  fibres  de  l'intestin,  soit  grâce  à  des 
abcès  qui  peuvent  être  dûs  à  l'excitation  mécanique 
des  lèvres  de  l'Ascaris.  Il  en  résulte  parfois  une  péri- 
tonite. Cette  dernière  complication  est  relativement 

9 


—   130  — 

si  rare,  que  Davaine  croit  que  les  Ascaris  ne  gagnent 
généralement  le  péritoine  qu'après  la  mort. 

—  L'A.  equorum  Gœze,  peut  également  s'engager 
dans  le  canal  cholédoque  d'après  l'observation  de 
Rool  ou  dans  le  canal  pancréatique  d'après  Gene- 
ral^ cité  d'après  Raillet,  1895),  il  peut  aussi  pé- 
nétrer dans  le  péritoine. 

Zurn  a  fait  connaître  des  Heterakis  gallopavonis 
Gmelin,  erratiques  chez  les  Gallinacés  ;  on  peut 
en  trouver  dans*  les  œufs  d'après  les  observations 
d'ALDROVANDE  et  de  Farrice  d'Acquapendente 
rapportées  dans  Raillet  (1895). 

L'expulsion  anormale  des  Nématodes  par  des  abcès 
et  par  des  trajets  fistuleux  est  dangereuse  :  Minaglia 
a  vu  un  Ascaris  himbricoïdes  L.  pénétrer  dans  les 
corps  vertébraux;  il  détermina  une  méningite  mor- 
telle ;  Lepelletier  en  a  vu  un  autre  pénétrant  dans 
le  poumon. 

Lorsque  les  Ascaris  lumbricoïdes  L.  sont  expulsés 
par  la  bouche,  il  peut  arriver  que  le  ver  fasse  fausse 
route  :  en  s'introdnisant  dans  les  voies  respiratoires, 
il  peut  amener  la  mort  par  suffocation;  en  pénétrant 
par  la  trompe  dEustache  dans  l'oreille  et  ses  annexes, 
il  provoque  de  vives  douleurs. 

IV.  —  ADULTES,  ŒUFS  ET  LARVES 
AGISSANT  A  LA  FOIS  DANS  LE  MEME 
TISSU. 

Dans  ce  cas,  les  troubles  les  plus  importants  sont 
dûs  à  la  présence  des  œufs  et  des  embryons. 


—  131  — 

—  La  Filaria  immitis  Leidy,  habite  le  cœur  et 
les  gros  vaissaux  du  Chien.  Ercolani  a  montré  que 
l'on  rencontrait  cette  filaire  dans  le  tissu  conjonctif. 

On  comprend  fort  bien  que  ce  ver,  habitant  le  sys- 
tème sanguin,  provoque  mécaniquement  l'hyperthro- 
phiedu  cœur,  l'endocardite,  la  thrombose,  et  secon- 
dairement par  les  troubles  circulatoires,  l'ictère, 
l'ascite,  la  toux,  les  boîteries. 

A  ces  symptômes  s'ajoute  l'anémie,  que  je  rapporte 
à  une  action  chimique. 

— .  La  Filaria  Bancrofti  Cobbold,  plus  connue 
sous  le  nom  de  Filaire  du  sang  de  l'homme,  rem- 
plit de  ses  embryons  les  vaissaux  sanguins  et  lym- 
phatiques. 

Les  œufs  de  filaires  sont  arrêtés  dans  les  capillaires 
par  suite  de  leurs  dimensions,  38  X 14  ;j.;  il  en  résulte 
des  arrêts  locaux  dans  la  circulation  et  des  variations 
de  pression  sanguine. 

Ces  faits  expliquent  (1)  les  symptômes  variés  de  la 
fîlariose  :  hydrocèle  chyleuse,  Elephantiasis  des 
Arabes,  varices  lymphatiques  cutanées  et  abcès  lym- 
phatiques, la  chylurie  ou  l'hématochylurie. 

La  léthargie  des  nègres  causée  par  les  formes  à 
larves  persistantes  me  semble  provoquée  par  une 
sécrétion. 

(1)  Cette  théorie  appartient  à  Manson,  elle  est  adoptée  par 
Raillet,  R.  Blanchard,  et  bien  que  très  séduisante,  elle  n'est  pas 
admise  par  tous  les  médecins. 


132  — 


CHAPITRE   IV 
Nématodes  intestinaux 

Les  Nématodes  sont  nombreux  dans  l'intestin,  il 
n'est  guère  d'espèce  de  Vertébrés  qui  ne  loge 
dans  ses  intestins  plusieurs  espèces  de  ces  vers.  Le 
plus  souvent  les  Nématodes  ne  provoquent  pas  des 
désordres  graves;  ce  n'est  que  lorsqu'ils  sont  nom- 
breux qu'ils  allèrent  la  santé. 

Certaines  espèces  se  montrent  fort  dangereuses, 
elles  appartiennent  aux  genres  AnkyJostomum,  Scle- 
rostomum,  Strongj/lus,  Spiroptera,  Oxytifis,  As- 
caris. 

—  U Ankylostomum  duodenale  Dubini,  provoque 
chez  l'Homme  l'anémie  des  mineurs,  la  chlorose 
d'Egypte,  la  cachexie  aqueuse  des  nègres  des  Antilles. 

Le  mécanisme  par  lequel  ces  divers  états  sont  pro- 
duits est  facile  à  saisit',  car  on  constate  que  l'armature 
buccale  puissante  fixe  l'animal  en  perçant  la  muqueuse 
et  en  dilacérant  les  capillaires.  Le  ver  peut  enfoncer 
toute  sa  partie  antérieure  dans  la  muqueuse  ou  même 
tout  son  corps  dans  des  cavités  pleines  de  sang. 
(D'après  Bilharz,  Grassi  et  Niepce). 

Le  ver  se  gorge  de  sang,  et  si  les  saignées  sont 
nombreuses,  il  en  résulte  uneanémie.  Je  ne  crois  pas 
ici  nécessaire  de  faire  intervenir  les  toxines  (1). 

(1)  Lussana  a  prétendu  que  l'Ankyloslome    inocule   des  produits 
propres  a  dissoudre  l'hémoglobine   d'après  FUillet,  1893  . 


—  133  — 

D'autres  Ankylostomes  vivent  dans  les  animaux;  ils 
y  provoquent  des  troubles  considérables.  C'est  ainsi 
que  Y Ankylostomum  trigonodephalum  Rud.  tue  les 
Chiens  et  les  Chats. 

^Le Sclerostomùm  tetraçanthum  Mehlis  provoque 
par  le  même  mécanisme  l'anémie  des  Chevaux.  Le 
S.  equinum  Mulleragitde  même,  mais  en  outre  les 
larves  pénètrent  dans  les  vaisseaux  sanguins  et  ajou- 
tent leur  action  à  celle  des  vers  intestinaux. 

—  Le  S.  micriirus  provoque  l'anémie  du  Bœuf. 

—  Les  Spiroptera  microstoma  Schneider  agissent 
mécaniquement,  car  on  trouve  leur  extrémité  cépha- 
lique  engagée  dans  les  glandes  de  l'estomac  de  l'Ane, 
et  il  en  résulte  une  inflammation  et  un  épaississement 
de  cette  membrane. 

—  Le  Spiroptera  sangïiinolenta  Rud.  vit  à  la  fois 
dans  l'intestin  et  dans  les  tissus.  Nous  avons  vu  plus 
haut  ses  effets  mécaniques  sur  les  tissus. 

—  Le  Strongylus  ovihus  Fabricius  vit  dans  la 
caillette  et  dans  le  duodénum  des  Ruminants;  il  s'at- 
taque à  la  muqueuse,  la  perfore  pour  sucer  le  sang. 
Ces  lésions  déterminent  une  anémie  meurtrière. 
Cette  affection  provoque  parfois  des  épidémies  si- 
gnalées en  Allemagne  et  en  Algérie.  Dans  ce  pays, 
on  connaît  la  maladie  sous  le  nom  de  Roch. 

—  Le  Strongylus  kistabiiïs  Raillet,  vivant  dans  les 
mêmes  conditions,  détermine  les  mêmes  désordres. 
Ces  deux  espèces  sont  souvent  associées. 

—  Le  Strongylus  strigiûosus  Duj.  agit  de  même 
sur  l'estomac  du  Lapin. 

—  Le  Strongylus  Ostertagi  Stiles  détermine  des 
nodules  dans  l'épithélium  de.   l'estomac  des  Bœufs. 


—   134  — 

Ces  nodules  présentent  un  orifice  par  lequel  la  tête 
fait  saillie  dans  l'intestin.  Le  S.  vicarius  Stadelmann, 
produit  les  mêmes  lésions  chez  le  Mouton. 

— La  Trichine  spiralis  Owen vit  à  l'étatadulte  clans 
l'intestin;  c'est  à  ce  vers  qu'il  convientd'attribuer  les 
troubles  du  début  de  la  trichinose,  consistant  dans 
les  troubles  des  fonctions  digestives. 

—  Les  deux  parasites  les  plus  fréquents  chez 
l'homme  sont  VAscaris  lumbricoïdes  L.et  VOxyuris 
vermiciilaris. 

Les  médecins  ont  tour  à  tour  admis  et  repoussé  ces 
êtres  comme  agents  pathogènes.  Le  public  a  toujours 
cru  aux  vers  et  a  même  exagéré  leur  importance. 

Il  est  certain  que  les  symptômes  qui  fontlabasedu 
diagnostic  ordinaire  sont  bien  dûs  aux  parasites,  car 
ces  troubles  (dilatation  de  la  pupille,  irrégularité  de 
la  respiration,  sommeil  agité,  irrégularités  de  la  cir- 
culation, convulsions,  paralysies)  sont  précisément 
ceux  que  j'ai  pu  produire  dans  mes  expériences  sur 
le  Chien,  le  Cobaye,  la  Grenouille.  J'en  conclus  que 
ces  désordres  sont  dûs  à  l'action  chimique. 

Les  produits  toxiques  pourraient,  même  en  agissant 
sur  la  respiration,  expliquer  la  croyance  populaire 
que  les  enfants  peuvent  être  étouffés  par  les  vers. 

Il  est  reconnu  que  l'importance  des  troubles  dépend 
du  nombre  (1)  des  vers, de  l'âge  etdu  tempéramment 
du  sujet  Ce  fait  confirme  la  théorie  de  l'action  chi- 
mique. 

(1)  On  peut  consulter  a  ce  sujel  1rs  zoologies  médicales,  en  parti- 
culier celle  de  R.  Blanchard,  on  y  trouvera  les  quantités  de  vers 
observés. 


—  135  — 

On  sait  que  lorsque  les  Ascaris  ou  les  Oxyures 
pénètrent  dans  l'estomac,  ils  provoquent  des  vomis- 
sements :  cet  effet  peut  être  regardé  comme  un  phé- 
nomène réflexe. 

C'est  à  l'excitation  mécanique  que  l'on  rapporte  le 
prurit  anal  dont  les  porteurs  d'Oxyures  re  plaignent 
fréquemment.  Lorsque  les  vers,  leurs  œufs  ou  leurs 
embryons  pénètrent  dans  la  vulve,  ils  déterminenl 
un  prurit  désagréable  et  peuvent  amener  une  leucor- 
rhée. 

Les  auteurs  rapportent  à  l'action  mécanique  l'exci- 
tation génitale  causée  parles  Oxyures  vermiculaires. 
C'est  évidemment  un  des  modes  d'action,  mais  je 
crois  que  l'action  chimique  s'ajoute  à  l'excitation 
mécanique.  Pour  le  prouver,  je  rappelle  que  j'ai  vu 
un  cobaye  éjaculer  avant  de  mourir  dans  une  de  mes 
expériences  (p.  104). 

— Chez  leCheval,  V Ascaris  equorum  Gœze(=A.me- 
galocephala  Cloquet)  produit  parfois  chez  les  Equi- 
dés  des  troubles  intestinaux  (catarrhe  intestinal, 
diarrhée,  coliques  vermineuses,  etc.),  et  des  troubles 
généraux  (vertige,  épilepsie,  tétanos,  etc.). 

C'est  le  maniement  des  vers  de  cette  espèce  qui  a 
produit  chez  quelques  naturalistes  des  accidents  pas- 
sagers (mal  de  tête,  gonflement  des  doigts,  des  pau- 
pières, et  parfois  de  l'urticaire). 

—  V Ascaris  mystax  Rud.  est  fréquent  chez  les 
Chats  et  les  jeunes  Chiens,  il  est  rare  chez  l'Homme  ; 
il  agit  comme  VA.  lumbricoïdes.  En  remontant  dans 
l'estomac,  il  provoque  mécaniquement  par  réflexe 
des  vomissements. 

—  UHeterakis  Gallopavonis  Gmelin    cause  des 


—  136  — 

épizooties    sur    les    Oiseaux     de    nos    basses-cours 
(poules,  dindons). 

—  L77.  columbse  Gmelin  =  H.  maculosa  Rud. 
amène  rapidement  la  mort  des  Pigeons  et  des 
Faisans. 

—  VH.  papillosa  produit,  d'après  Raillet.  une 
typhlite  mortelle  pour  les  poussins. 

—heBhabondema  intestinale  &élé  accusé  de  causer 
la  dyssenterie  grave  de  Cochinchine.Maisce  parasite 
a  été  reconnu  endémique  dans  cette  région,  où  bon 
nombre  d'Européens  l'hébergent  sans  en  souffrir.  Ce 
parasite  ne  devient  dangereux  que  lorsqu'une  indis- 
position a  débilité  l'homme,  d'après  Nordmann 
(1876).  Cette  théorie  n'a  été  vérifiée  ni  par  Chauvin 
(1878),  ni  par  Ghastang  :  ils  ont  trouvé  ce  vers  rare 
au  début  de  la  diarrhée.  Ce  vers  aggrave  cette 
maladie  en  produisant  des  lésions  épithéliales.  obser- 
vées par  Dounon  et  par  Golgi  et  Monti. 

—  UAnguillula  vivipara  Probsmayer  vit  dans  l'in- 
testin du  Cheval  sans  provoquer  aucun  trouble.  Il  en 
est  généralement  de  même  des  Trichocephalus. 

Rœderer  etWAGLER  ont  accusé  le  Trichocephalus 
de  causer  la  fièvre  typhoïde,  Rokytansky  a  émis  une 
opinion  analogue;  Delle  Ciiiaje  croit  que  ce  ver 
contribue  au  choléra.  Ces  opinions  n'ont  plus  qu'un 
intérêt  historique. 

Les  cas  de  bénignité  deNématodes  semblentdùs au 
peu  de  produits  sécrétés.  C'est  ainsi  que  le  Trichoce- 
phalus hominis,  quand  il  est  peu  nombreux,  ne 
cause  aucun  désordre.  Rudolphi  a  même  vu  le  cas 
d'une  femme  renfermant  1000  vers   sans    présenter 


-   137  — 

rien  d'anormal  :  tandis  qu'une  fillette  de  4  ans, 
observée  par  Félix  Pascal,  en  mourut  après  des 
phénomènes  cérébraux,  une  autre  fillette  de  6  ans 
soignée  par  Daniel  Gibson,  fut  paralysée,  mais 
guérit  après  l'évacuation  d'un  grand  nombre  de  vers. 
Barth  a  vu  une  femme  mourir  avec  les  symptômes 
d'une  méningite  et  a  trouvé  l'encéphale  sain  ;  mais 
l'intestin  renfermait  de  nombreux  Trichocéphales. 

Le  Dr  Catois  m'a  communiqué  une  observation 
personnelle  de  Trichocéphale  ayant  provoqué  un 
appendicite  par  son  action  mécanique. 

CONCLUSIONS 

En  étudiant  les  produits  contenus  dans  diverses 
espèces  de  Vers,  nous  avons  isolé  deux  produits  toxi- 
ques, dont  l'un  agit  sur  les  centres  nerveux,  tandis 
que  l'autre  agit  sur  les  muscles.  Nous  étions  donc  en 
droit  de  soupçonner  l'importance  de  ces  facteurs  dans 
les  maladies  vermineuses.  L'étude  critique  nous  a 
permis  de  rencontrer  un  grand  nombre  de  symp- 
tômes analogues  à  ceux  que  provoquent  les  injections 
des  substances  toxiques.  En  outre  il  y  a  lieu  de 
remarquer  que  les  désordres  nerveux  varient  peu 
avec  le  siège  du  ver  chez  un  même  animal. 

Ce  fait  ne  s'explique  pas  par  la  théorie  des  méde- 
cins partisans  de  l'explication  par  les  réflexes,  car 
alors  l'excitation  diffère  avec  l'organe  attaqué  et  par 
conséquent  le  résultat  par  voie  de  réflexe  devrait 
varier.  La  théorie  de  l'action- chimique,  au  contraire, 

explique  fort  bien    que  l'effet  soit  le  même,  quel  que 

soit  le  siège  des  vers. 


—  138  — 

A  côté  de  l'action  chimique,  nous  avons  reconnu 
une  action  locale  due  à  une  action  mécanique.  Cette 
action  varie  avec  les  organes  et  avec  les  espèces. 

Notre  théorie  chimique,  basée  sur  des  expériences, 
permet  en  outre  de  comprendre  comment  la  bonne 
santé  est  possible  malgré  la  présence  des  vers.  Ce 
résultat  doit  se  produire  toutes  les  fois  que  l'excrétion 
élimine  une  quantité  égale  à  l'absorption,  car  dans  ce 
cas  la  dose  contenue  dans  l'organisme  n'est  pas  suffi- 
samment active.  Les  troubles  correspondent  à  l'accu- 
mulation de  produits  toxiques  ;  on  comprend  facile- 
ment que  lorsqu'une  cause  morbide  quelconque  agit, 
elle  peut  déterminer  l'apparition  de  symptômes  dûs 
à  des  vers,  qui  existaient  depuis  longtemps  sans  se 
manifester. 


Liste  des  Ouvrages  cités  : 

Baiit  (1884).  L*anchilostome   duodenale   et  l'anémie  des 

mineurs     (Union     médicale,      t.     XWYII,     p. 
p.  525). 

Beneden  (Van)  (1849).  Les  helminthes  considérés  sous 
le  rapport  de  leurs  métamorphoses  (Bull.  Acad. 
R.de  Belgique,  t.  XVI,  p.  269-282). 

Id.  (1850).  Recherches  sur  la  faune  littorale  de 
Belgique  :  les  vers  Cestoïdes  (Mém.  Acad.  R. 
deBclg.,t.  XXV). 

II).  (1870).  Les  poissons  des  côtes  de  Belgique. 
commensaux  et  parasites  (Bruxelles). 


—  139  — 

Blanchahd  R.  (1889).  Traité  de  Zoologie  médicale 
(Paris,  Ballière). 

Id.       (1891). Notices  helminthologiques,  2e  sér.  (Mém. 
Soc.  Zool.  de  France,  t.  IV,  p.  420-266). 

Bollinger  (1870).  Die  Kolik  der  Pjerdeo  und  dus  Wur- 
maneurysma  denEingefveidearierien(M.uncheri). 

Bremser  (1824).  Traité  zoologique  et  physiologique  sur 
les  vers  intestinaux  de  l'homme,  traduit  de  l'édi- 
tion allemande  de  1819,  par  Giiandler  (Paris). 

Bruno-Galli  Valerio  (1897).  Le  point  de  vue  actuel  de 
l 'enseignement  de  la  parasitologie  (Bull.  Soc. 
Vaudoise  des  Se.  Nat.  (Lausanne),  t.  XXXIII, 
p.  213-220.) 

Chastang  (1878).  Diarrhée  de  Cochinchine.  Quelques 
notes  sur  son  origine  parasitaire  et  son  traite- 
ment par  la  Chiorodyne  (Archiv.  deMéd.  Nav., 
t.  XXX,  p.  29). 

Chauvin  (1878).  L 'Anguillule  stercorale  dans  la  dyssen- 
terie  des  Antilles  (Archiv.  de  Méd.  Nav.,  t. 
XXIX,  p.  154). 

Cobbold  (1879).  Parasites;  a  Treatise  on  the  Entozoa 
of  Man  and  Animais  (London). 

Davaine  (1860).  Traité  des  entozoaires  et  des  maladies 
vermineuses  de  l'homme  et  des  animaux  (Paris). 

In.       2e  édition  (1877). 

Debove  (1877).  Pathologie  de  l'urticaire  hydatique 
(G.  R.  Acad.  Se,  Paris,  t.  CV,  p.  1285). 

Dresel  (1887).  Zur  Statistik  des  Cysticercus  cellulosse 
(Berlin). 


—  140  - 

F-EDSCHENKO  (1871  .  (en  Russe),  Structure  et  multiplica- 
tion (le  lu  Filaria  medinensis  (Procès-verb. 
des  séances  de  la  Soc.  des  Amis  des  Sc.Xatur. 
de  Moscou,  t.  VIII). 

Id.  (1872)  (en  Russe).  Sur/es  parasites  de  l'homme 
rencontrés  au  Turkestan  (Journ.  du  Turkes- 
tan,  nos  1  et  2). 

Gautier  A.  (1806).  Les  toxines  microbiennes  et  animales 
(Paris). 

Giard  et  Ronnier  (1887).  Contribution  à  l'étude  des 
Bopyriens  (p.  240,  note  1). 

Goi  Gi  et  Monti,  (1884)-.  Note  sur  une  question  helmintho- 

lo^ique  (Arch.  ltal.  de  Riol.,  t.  V,  p.  305). 

Ghassi    (1870).    fnterno    ad    un    caso    d'Anchilostomias 
(Arch.  Scienze  Mëd.,  t.  III,  n°  20). 

Humanw  (1800).   Cysticercoïd  with  caudal  appenda^esin 
Gamniurus  pule.r  (Journal  of  the  R.   Microsc. 
Soc.  1800,  p.  334.  .Analyse  d'un    travail  paru 
dans  Ienaisch  Zeitschr.  f.  Naturw,t.XVI,  p.  1-0 
(1880),  1  PI. 

h).  (1802).  Tailed  Cysticercus  id.  1802.  p.  40). 
Analyse  d'un  travail  paru  (id.,  t.  \\\  .  p. 
381-402. 

HaswèlL    et  HlLL    (1894).  Polycercus  (Journal    of   the 

R.  Microsc  Soc.  (1894),  p.  455).  Analyse  d'un 
travail  paru  dans  Proc.Linn.  Soc.  N.  S.Wales, 
t.  VII,  p.  365-376,  2  PI. 

Leuckart  (1880). Des  Menschlichen  Parasiten (Leipzig). 

Linstow  (1878).  Compendium  der  ffefnunfholot>ie. 


—  141  — 

LlNSTOW  (1889).  Compendium  Nachtrag. 
Manson  (1875). Renia rks  on  lymph  scotum,  Eléphant iasis 
and    Chiluria   (China  Custoras   med.    reports, 

t.  X). 

Id.  (1884).  La  métamorphose  de  la  Filaria  san- 
guinis  hominis  dans  le  Moustique  (Archiv.  de 
Méd.  Nav.,t.  XLII). 

Melnikow.  L'eber  die  Jugendrustahde  der  Tsenia  cucu- 
merina  (Arch.  fur  Naturgeschichte). 

Megnin  (1882).  Du  râle  des  Ankylostomes  et  des  Tricho- 
cephales  dans  le  développement  des  anémies 
pernicieuses.  (G.  R.  Soc.  Biol.,  série  7,  t.  V, 
p.  172). 

Id.  (1883).  L'anémie  pernicieuse  des  chiens  de 
meute  causée  par  CAnkyiostome  (l'Acclima- 
tation). 
Mhazel  (1891).  Développement  of  some  Tsenia  of  Bird 
(Journal  of  the  R.  Mikrosc.  society  (1891), 
PV,  p.  744-745).  Analyse  du  travail  paru  dans 
S.  B.  K.  Boluu  Ges.  Wiss.  (Prog.  1891,  p.  97- 
131,  2  PI.). 

Nkumann  (1892).  Traité  de?  maladies  parasitaires  non 
microbiennes  des  animaux  domestiques  (Paris). 

NoiîDMANN  (1876).  Sur  la  maladie  dite  diarrhée  de 
Cochinchine  (R.  Acad.  de  Paris,  t.  LXXXIII, 
p.  316). 

Raillet  (1895).  Traité  de  Zoologie  médicale  et  agricole 
(Paris). 

Raspail  (1843).  Histoire  naturelle  de  la  santé  et  de  la 
maladie  (Paris). 


—   142  — 

Rossetek  (1891).  Sur  un  cysticercoïde  des  Ostracodes, 
capable  de  se  développer  dans  /intestin  des 
Canards  (Bull.  Soc.  Zool.  de  France,  t.  X^  I, 
n°  8,  p.  224-229). 

Villot  (1880).  Sur  une  nouvelle  forme  de  vers  vésicu- 
laires  à  bourgeonnement  exogène  (C.  R.  Acad. 
Se,  Paris,  t.  XCI,,  p.  838-840). 
lu,  (1881).  Sur  une  nouvelle  forme  de  Cestoïde  du 
type  Cysticerque  de  l'Àrion  (C.  R.  Acad.  Se, 
Paris,  t.  XGII,  p.  418-420). 

Zenleh  (1882).  Ueber  den  Cysticercus  racemosus  de^ 
Gehirns  (Bëtrage  zur  Anat.  und  Embryol.  als 
Festgabe  Jacob  Henle,  4  avril  1882). 


143  - 


A.  Vaullegeard.  —  Description  «1»  Disto- 
mum  pristis  Deslongchamps  *. 


En  1824,  Deslongchamps  (1)  rencontra  ce  ver 
dans  les  intestins  du  merlan  et  de  la  petite  morue. 

Dujardin,  Diesing  et  Cobbold  l'ont  décrit  d'après 
Deslongchamps. 

Ce  distome  armé  a  été  retrouvé  par  Stossich  .(2) 
dans  l'intestin  du  Gadus  euxinus. 

Dans  son  travail  de  1899,  Stossich  (3)  range  ce  ver 
dans  le  genre  Anuitostoma,  Stossich  dont  le  type  est 
le  Disïomum  colostomum  L'oos  (4)  du  pélican. 

Le  Dis tomum  pristis  Deslongchamps  est  assez  fré- 
quent dans  les  merlans  (Merlangus  vulgaris)  de  la 
côte  du  Calvados. 

*  Travail  présenté  à  la  Société   le   7  mai   1900  ;  manuscrit  remi 
le  même  jour  ;  épreuves   corrigées  parvenues    au   Secrétariat  le  10 
février  1901. 

(1)  Deslongchamps,  Encyclopédie  méthodique  (article  Distomes). 

(2)  Stossich,  /  Distomi  dei  pesci  marini  e  d'acqua  dolce,  in 
Boll.  délia  Soc.  Adriatica  di  Se.  Naturali  in  Trieste,  t.  •  IX, 
(1886),  p.  45,  PI.  VIII,  fig.  33,  et  in  Programmo  den  Ginnasio 
Comunale  superiori  di  Trieste,  dell'  anno  188,  p.  36.  —  Saggiodi 
una  fauna  elmintologia  di  Trieste  e  provincie  contermini  in 
Progr.  dell,  Civica ScuolaReale  publicato,  alla  fine  dell' ann  1898, 
p.  54. 

(3)  Stossich,  La  sezione  degli  Echinostomi,  (Boll.  délia  Soc. 
Adriatica  di  Se.  Naturali  in  Trieste,  t.  XIX). 

(4)  Loos,  Faune  paras,  de  l'Egypte  (1896),  p.  101.  PI.  VII, 
fig.  66-68. 


144 


Va.-. 


CD.. 


Il  habite  les  appendices  pyloriques  et  la  portion  de 
jj     l'intestin   voisine   de  ces  organes. 
-BP        Ce  ver  est  allongé,  cylindrique, 
semi-transparent  ;  il  se  prête  assez 
bien  à  l'étude  anatomique  des  prin- 
0&    cipaux  organes. 

•**       Nous    l'avons   représenté  sur  le 
.1      dessin  ci-contre. 

La  longueur  est  assez  variable  : 
p     elle   peut  atteindre  15  m/m.  Le  ver 
est  mince,   blanchâtre,  avec    trois 
taches  transparentes. 

Sa  tête  est  constituée  par  la  ven- 
touse orale.  Celle-ci  est  hémisphé- 
rique ;  l'orifice  buccal  B  est  circu- 
G  laire,  large  de  1  m/'".  L'orifice  posté- 
rieur de  la  ventouse  est  petit  et  en 
continuité  avec  un  bulbe  pharyn- 
gien 13P. 

Le  bulbe  buccal  est  entouré  d'une 

...T 

double    rangée  de  gros   crochets. 
Ces  crochets  sont  coniques,  longs 
v    de  80  \l  et  larges  de  15  u. 

La  ventouse  ventrale  VP  est  un 
peu  plus  grande  que  la  ventouse 
"" T  orale,  très  faiblement  pédicellée  ; 
c'est  pour  cela  que  Diesing  la  décrit 
sessile,  bien  que  Deslongchamps 
n'ait  pas  indiqué  ce  caractère. 

Le  cou,  c'est-à-dire  la  partie  com- 
prise entre  les  deux  ventouses,  est 
'..  ig  couvert    de    petits    aiguillons   sur 


—  145  - 

toute  sa  surface,  bien  que  Deslongchamps  parle  seu- 
lement d'aiguillons  sur  les  bords. 

Les  aiguillons  dépassent  un  peu  la  ventouse  ventrale 
sur  certains  individus;  il  est  possible  qu'ils  soient 
assez  facilement  détachés  sur  le  corps,  ce  qui  expli- 
querait leur  extension  variable  avec  les  individus. 

Le  corps  est  long,  cylindrique,  terminé  en  pointe 
à  son  extrémité  postérieure  où  débouche  l'appareil 
excréteur. 

L'appareil  digestif  comprend:  1°  la  bouche  B  entou- 
rée par  la  ventouse  buccale,  dont  nous  avons  déjà 
parlé  ;  2°  un  bulbe  pharyngien  BP,  petit,  faisant 
suite  à  la  ventouse  buccale  ;  3°  un  œsophage  0,  dont 
la  portion  postérieure  est  entourée  d'un  bulbe  puis- 
sant BO,  analogue  à  celui  du  D.  tennissime ,  décrit 
par  Sinton  ;  4°  un  intestin  bifurqué,  dont  les  bran- 
ches I  se  poursuivent  sans  se  diviser  jusqu'à  l'extré- 
mité du  corps. 

Ses  annexes  sont  deux  glandes  salivaires  placées 
sur  les  côtés  de  l'œsophage. 

L'appareil  génital  débouche  à  l'extérieur  par  un 
orifice  unique  OG,  situé  entre  la  ventouse  ventrale 
et  le  niveau  de  division  de  l'intestin.  Cet  orifice 
conduit  dans  un  cloaque  génital  unique,  garni  de 
fins  piquants,  et  contournant  la  ventouse  ventrale 
du  côté  gauche.  Les  autres  parties  des  canaux  gé- 
nitaux sont  séparées,  et  pour  les  décrire  nous  de- 
vons parler  1°  de  l'appareil  mâle  ;  2°  de  l'appareil 
femelle. 

L'appareil  mâle  comprend  deux  glandes  testicu- 
laires  T,  placées  dans  la  moitié  postérieure  du  ver, 
l'une  en  avant  de  l'autre.  Ces  deux  organes  sont  volu- 

JO 


—   146  — 

mineux,  transparents  ;  ils  forment  deux  taches 
claires,  visibles  à  l'œil  nu. 

Un  canal  déférent  CD  part  de  chaque  glande  et  se 
réunit  à  son  congénère  un  peu  en  avant  du  testicule 
antérieur;  il  se  termine  par  un  petit  canal  large  P, 
garni  de  petits  crochets. 

L'appareil  temelle  comprend  :  1°  un  germigène  G 
placé  entre  le  testicule  antérieur  et  la  ventouse  ;  2°  les 
vitellogènes  Y, formés  de  nombreuses  glandes,  réunies 
entre  elles  par  un  canal  de  chaque  côté  du  corps,  de 
sorte  que  ces  glandes  forment  deux  grappes  latérales 
s'étendant  dans  les  4/s  postérieurs  de  l'animal. 

L'oviducte  U  part  du  germigène  G;  c'est  un  canal 
relativement  court,  ne  décrivant  qu'un  petit  nombre 
de  sinuosités;  dans  sa  partie  terminale  V  il  devient 
externe  par  rapport  au  canal  déférent  auquel  il  se 
réunit  au  fond  du  cloaque  génital. 

Les  œufs  sont  elliptiques,  légèrement  colorés  en 
brun  ;  ils  sont  peu  nombreux  dans  l'utérus. 

Nous  ignorons  encore  les  migrations  de  ce  ver, 
car  on  ne  connaît  pas  chez  les  animaux  marins  de 
cercaire  armée. 

Les  particularités  anatomiques  rapprochent  le 
D.  pristis  du  D.  temie-temtisshitc,  mais  je  ne  crois 
pas  à  leur  identité  à  cause  des  différences  notables  de 
longueur. 


147  — 


Bigot.  —  Notice  explicative  de  la 
Feuille  «  les  Pieux  ». 


INTRODUCTION 

La  feuille  des  Pieux  comprend  l'extrémité  N.  O.du 
Cotentin  et  une  partie  de  l'archipel  anglo-normand. 
Cette  région  est  essentiellement  formée  par  des  ter- 
rains primaires  et  des  roches  éruptives.  Le  Silurien 
y  est  disposé  en  trois  synclinaux  ;  les  synclinaux  de 
Jobourg  et  de  Siouville  correspondent  à  peu  près  à 
l'ancien  pays  de  la  Hague,  limité  au  S.  E.  par  le  cours 
de  la  Divette,  au  Sud  par  la  Diélette.  Le  Dévonien 
constitue  au  Sud  de  la  feuille  un  bassin  discordant 
comme  direction  avec  les  synclinaux  siluriens. 

Le  pays,  sillonné  de  nombreux  cours  d'eau  coulant 
dans  les  vallées  très  encaissées,  est  très  accidenté, 
bien  que  son  altitude  ne  dépasse  pas  179  mètres.  Il 
est  souvent  terminé  sur  la  mer  par  de  hautes  falaises 
(128  mètres  au  Nez  de  Jobourg).  La  plupart  des 
cours  d'eau  ont  une  direction  indépendante  de  la 
structure;  ce  n'est  qu'exceptionnellement  que  cette 
direction  est  déterminée  par  la  disposition  des  bandes 
dures  et  tendres,  comme  c'est  le  cas  pour  la  Divette, 
coulant  sur  les  schistes  cambriens  parallèlement  au 
Grès  armoricain.  Les  cours  d'eau,  en  voie  d'évolution 


—  148  - 

par  suite  d'un  abaissement  relativement  récent  de 
leur  niveau  de  base,  conservent  jusqu'à  leur  embou- 
chure un  régime  torrentiel,  particulièrement  net 
pour  les  ruisseaux  du  versant  Nord  et  de  l'extrême 
pointe  de  la  Hague. 

L'intérieur  du  pays  rappelle  le  Bocage.  —  Le  Nord 
de  la  Hague,  avec  ses  grandes  landes  d'ajoncs  et  de 
bruyères,  ses  côtes  découpées,  ses  falaises  abruptes, 
sa  bordure  d'écueils,  a  un  cachet  plutôt  armoricain. 

Ce  caractère  armoricain  se  retrouve  à  Aurigny, 
sorte  de  talus  incliné  au  Nord,  terminé  au  Sud  par 
des  falaises  presque  inabordables,  et  que  prolonge  à 
l'Ouest  la  chaîne  des  récifs  de  Burhou  et  des  Cas- 
quets;  il  est  plus  accentué  encore  à  Serk,  véritable 
plateau  dont  l'accès  n'est  possible  qu'en  deux  ou 
trois  points,  et  dont  la  mer  a  déjà  séparé  l'îlot  de 
Brecqhou,  comme  elle  travaille  à  en  détacher  le  Petit 
Serk. 

DESCRIPTION  SOMMAIRE  DES  TERRAINS  SÉDIMENTAIRES 

a  Les  alluvions  modernes  n'ont  que  peu 
d'importance,  en  raison  du  peu  de  largeur  des  val- 
lées, parcourues  par  des  cours  d'eau  demeurés  pour 
la  plupart  à  l'état  de  jeunesse.  —  Des  tourbières 
sous-marines  avec  troncs  d'arbres  couchés  et 
souches  en  place  existent  dans  certaines  baies 
(Sainte-Anne,  Nacqueville,  Saint-Martin);  à  Cher- 
bourg où  elles  ont  été  rencontrées  jusqu'à  (i  mètres 
au-dessous  du  zéro  des  cartes  marines,  elles  con- 
tenaient des  objets  de  la  période  du  bronze.  Leur 
submersion  est  postérieure  à  l'époque  romaine  car 


—   140  — 

on  y  a  recueilli  à  Nacqueville  des  meules  romaines 
et  une  monnaie  gauloise. 

A  Des  dunes  existent  dans  les  baies  de  la  côte 
Ouest.  Dans  l'anse  de  Vauville  les  sables  recouvrent 
jusqu'à  l'altitude  de  80  mètres  des  collines  de  roches 
anciennes;  dans  cette  anse  la  propagation  de  ces 
sables  vers  l'Est  est  manifeste  à  Biville,  mais  plus  au 
Sud  le  ruisseau  du  Pont  des  Sablons  limite  leur 
extension  en  les  ramenant  à  la  mer.  Une  station  néo- 
lithique, évidemment  établie  sur  un  point  non 
encore  occupé  par  les  sables,  existe  à  Biville  au  point 
culminant  de  la  dune. 

a' b  Les  limons  sont  jaunâtres,  très  argileux,  non 
calcarifères.  Leur  formation  par  ruissellement  est 
difficilement  compatible  dans  beaucoup  de  cas  avec 
leur  situation  culminante  (179  mètres  à  Flotteman- 
ville,  point  le  plus  élevé  de  la  région);  ils  peuvent 
représenter  le  dernier  terme  de  l'altération  sur  place 
de  dépôts  crétacés  ou  tertiaires. 

a'a  Une  étroite  terrasse  pleistocène  pouvant 
atteindre  20  mètres  de  hauteur  (sous  Beaumont) 
borde  presque  partout  la  côte.  Le  dépôt  supérieur 
qui  existe  souvent  seul  est  formé  d'une  accumulation 
de  gros  blocs  anguleux,  dont  les  angles  sont  émous- 
sés  seulement  au  voisinage  des  vallées;  ils  provien- 
nent exclusivement  des  roches  qui  affleurent  à 
l'intérieur  dans  leur  voisinage  immédiat  et  sont 
noyés  dans  une  argile  sableuse  jaunâtre,  prédo- 
minant parfois  pour  former  un  véritable  limon.  A  la 
pointe  du  Jerd'heux  (Omonville  la  Bogue)  un  de  ces 
lits  de  limon  a  fourni  un  coup-de-poing  chelléen. 
Ce  dépôt  supérieur  correspond  à  une  recrudescence 


-     150  — 

des  phénomènes  d'érosion  continentaux,  à  un  rajeu- 
nissement du  cycle  des  cours  d'eau,  conséquence 
d'un  abaissement  de  leur  niveau  de  base.  —  Le 
dépôt  inférieur,  souvent  absent,  est  formé  par  des 
graviers  ou  un  cordon  de  gros  galets  parfaitement 
arrondis,  provenant  pour  la  plupart  des  roches 
littorales,  mais  comprenant  aussi  des  silex  crétacés. 
Ce  dépôt  marin  s'élève  jusqu'à  3  mètres  au-dessus  du 
niveau  des  hautes  mers.  —  Les  terrasses  littorales  se 
retrouvent  à  Aurigny  et  sur  quelques  écueils  du 
littoral. 

c7  Sur  le  granité  de  Flamanville  s'est  conservé, 
grâce  à  sa  transformation  en  argile  à  silex,  un 
témoin  de  Crétacé.  La  présence  dans  ces  silex  de 
baguettes  et  de  fragments  de  test  de  gros  Cida/is, 
l'existence  de  YAnanchytes  ovata  dans  les  silex  de 
l'alluvion  ancienne  de  Bricquebec,  le  voisinage  du 
Campanien  du  Cotentin  nous  ont  fait  rapporter  ce 
lambeau  au  Sénonien. 

d21'  Les  schistes  et  calcaires  de  Néhou  se 
présentent  avec  leur  aspect  normal  dans  le  Sud  de  la 
feuille. 

Les  calcaires  sont  plus  ou  moins  développés  aux 
dépens  des  schistes,  dons  lesquels  ils  ne  forment 
parfois  que  de  minces  couches  ;  de  petits  bancs  de 
grès  bruns  (grauwackes)  alternant  avec  les  schistes 
renferment  :  ChonetessarcînùlùiaSchloth.  Wilsonia 
sub.-Wilsoni  (d'Orb.),  Spirifer  Venus  d'Orb.  —  A 
Baubigny,  au-dessus  de  ces  schistes,  est  un  gros 
banc  à  Stromatoporides  et  Polypiers  {Fa  rosi  les  mil- 
lepunctata  Bouillier,  Acervularia  Namnetensis 
Barrois),  puis  dans  la  grande  carrière  de  Baubigny 


151 


des  calcaires  gris,  mal  lités,  passant  latéralement  à 
des  calcaires  à  Crinoïdes,  Polypiers,  Stromatoporides 
qui  contiennent  abondamment  :  Goldius  GérvUlei 
(Barr.),  Calymene  reperta  Œhlert,  Rhynchonella 
fallaciosa  Bayle,  WiUonia  Henrici  (Barr.),  Pen- 
tamerus  OEhlerti  Barrois,  Megalanteris  inornata 
(d'Orb.),  Cri/ptonella  Juno  (Barrois),  Spirifer  Tri- 
geri  de  Vern,,  Sp.  Davousti  de  Vern.,  espèces  rares 
dans  le  calcaire  typique  de  Néhou.  Ces  calcaires  à 
faune  spéciale,  d'origine  subcoralligène,  sont  recou- 
verts par  le  calcaire  de  Néhou  avec  sa  faune  et  ses 
caractères  lithologiques  normaux. 

Le  niveau  de  Néhou  borde  à  l'Ouest  le  granité  de 
Flamanville.  Dans  la  partie  la  plus  éloignée  du  gra- 
nité (Mont  Saint-Gilles),  il  est  formé  de  grès  con- 
tenant la  faune  de  Néhou,  Chonetes  sarcinulatd 
Schloth.,  Orthis  vulvarius  Schloth.,  Spirifer  leniis 
d'Orb.,  Athyris  undata  (Defr.),  Wilsonia  sub-Wil- 
soni  (d'Orb.)  et  de  schistes  à  Retepora  avec  lentilles 
de  Polypiers  (Favo.sites,  Acervularid).  —  Autour  du 
granité  cette  série  est  fortement  modifiée,  trans- 
formée en  schistes  grenatifères  et  calcarifères, 
schistes  à  chiastolithe,  cornes  vertes  amphiboliques, 
cornes  pyroxéniques  ;  le  grenat  grossulaire  forme 
parfois  des  couches  de  plusieurs  mètres  d'épaisseur; 
des  traces  de  fossiles  à  l'état  pyriteux  sont  encore 
reconnaissables  dans  les  schistes  à  chiastolithe  et  les 
cornes. 

C'est  dans  ces  roches  métamorphisées  que  s'inter- 
calent des  couches  de  minerai  de  fer  oxydulé  et 
oligiste  dont  on  connaît  l'affleurement  sur  4  kilo- 
mètres parallèlement  à  la  côte  et  qui  ont  été  exploi- 


—  159  — 

tées  à  Diélette.  —  A  Pierreville  et  à  Surtainville  un 
filon  de  galène  avec  pyrite  et  fer  carbonate  traversant 
le  calcaire  a  été  l'objet  d'une  concession  abandonnée 
depuis  1830. 

Les  calcaires  dévoniens,  spécialement  ceux  de 
Baubigny,  fournissent  presque  toute  la  chaux  que  les 
agriculteurs  de  la  région  emploient  comme  amen- 
dement. 

d' b  Les  grès  à  Orthis  Monnieri  occupent  une 
assez  grande  surface  dans  le  bassin  méridional.  Ils 
sont  formés  de  grès  et  de  schistes  toujours  grossiers, 
en  petits  bancs  bruns,  ou  verdâtres,  avec  fossiles 
peu  abondants  :  Pterinées,  Orthis  Monnieri  Rouault, 
Plearodictyum  problematicum  Goldfuss. 

S*  Le  Gothlandien  comprend  au  sommet  des 
schistes  ampéliteux  à  graptolithes  avec  nodules  à 
Orthocères  et  Gardioles,  surmontant  des  grès  gris  ou 
noirâtres.  Il  est  très  développé  mais  peu  visible  dans 
le  synclinal  de  Rauville,  particulièrement  au  Vrétot. 
Il  borde  la  côte  au  nord  de  Siouville  et  forme  le  sou- 
bassement des  grandes  dunes  littorales.  A  Siouville, 
au  voisinage  du  granité  de  Flamanville,  les  ampélites 
sont  légèrement  modifiées  et  les  graptolithes  trans- 
formées en  stéatite. 

S3  Dans  l'Ordovicien  supérieur  se  trouvent 
plusieurs  niveaux  que  la  discontinuité  des  affleu- 
rements et  la  rareté  des  fossiles  n'ont  pas  permis 
de  séparer  :  1°  des  schistes  se  plarant  probablement 
sur  le  niveau  des  schistes  à  Trinucleus  de  la  feuille 
Cherbourg  ;  —  2°  des  grès  avec  lits  de  schistes,  qui 
contiennent  à  Quettetot,  le  Vrétot,  Héauville  :  Houki- 
Ignotus  Bonissoili  Morière,  Cadomia  typa  de  Tro- 


—  153  — 

melin,  Orthis  Budleighensis  Davidson;  —  3°  des 
schistes  avec  petits  bancs  de  grès  renfermant  à 
Jobourg  (Écalgrain)  :  Trinucleus  Grenieri  Bergeron, 
Calymene  Lennieri  Bergeron  ;  —  4°  un  horizon  infé- 
rieur de  grès. 

Au  contact  du  granité,  à  Siouville  et  au  sud  de 
Flamanville,  les  grès  de  l'Ordovicien  supérieur  sont 
transformés  en  leptynite  avec  quartz  nourris  et 
quelques  lamelles  de  biotite  ;  cette  biotite  devient 
plus  abondante  et  forme  ciment  dans  les  variétés  qui 
étaient  primitivement  schisteuses.  Dans  l'anse  d'E- 
calgrain,  au  contact  du  massif  granitique  de  la  Hague 
les  grès  présentent  des  modifications  analogues. 

Les  niveaux  gréseux  de  cet  horizon  sont  exploités 
pour  les  constructions  et  l'empierrement. 

S2  L'Ordovicien  moyen  est  surtout  constitué 
par  des  schistes  à  Calymènes  qui  forment  un  niveau 
très  constant  et  très  bien  caractérisé.  A  leur  base  se 
développe  un  horizon  de  grès  durs,  ferrugineux,  de 
couleur  sombre,  avec  Calymene  Tfistani  (Brongt), 
Homalonotus,  Ascocrinus  Barrandei  de  Trom.  ;  cet 
horizon  devient  calcaritère  dans  les  rochers  littoraux 
sous  Vauville  et  Beaumont.  Des  couches  ferru- 
gineuses dépendant  de  ce  même  horizon  existent  à 
Helleville  (Le  Riglon). 

Les  schistes  à  Calymènes  ont  été  fortement  in- 
fluencés par  le  granité  de  Flamanville;  ils  sont 
transformés  en  schistes  micacés  et  tachetés,  avec 
chiastolithe  quartz  et  séricite,  renfermant  encore 
(Val  Mulet)  des  empreintes  de  Calymènes. 

Les  schistes  de  l'Ordovicien  moyen  ont  été  exploités 
à  Helleville  comme  ardoises  grossières. 


—  154  — 

S'  Le  grès  armoricain,  base  de  i'Ordovicien, 
forme  comme  partout  dans  le  Cotentin  un  horizon 
très  bien  caractérisé  de  quartzites  en  gros  bancs, 
dont  l'affleurement,  morcelé  par  des  failles  trans- 
versales, se  suit  cependant  avec  une  grande  con- 
tinuité. 

Il  fournit  la  plus  grande  partie  des  matériaux 
d'empierrement  utilisés  dans  la  région. 

Sb  Le  Cambrien  se  termine  par  des  grès  felds- 
pathiques  de  couleur  claire,  d'un  grain  très 
uniforme,  ne  contenant  que  rarement  des  galets  de 
quartz  très  disséminés.  Ces  grès  n'existent  que  dans 
le  nord  de  la  feuille,  où  ils  forment  une  partie  des 
landes  de  la  Hague.  Vers  Herqueville,  ils  sont  rem- 
placés par  une  alternance  de  grès  feldspathiques, 
quartzophyllades  et  schistes  qui  ne  se  séparent  pas 
du  niveau  inférieur  (Sa).  Entre  Cherbourg  et  le 
Rozel,  et  dans  le  synclinal  de  Rauville,  le  faciès  des 
grès  feldspathiques  disparait;  il  est  peut-être  rem- 
placé par  le  sommet  des  schistes  inférieurs  (S1)- 

A  Sainte-Croix-Hague,  ce  grès  est  exploité  pour 
moellon  et  pierre  de  taille,  les  sables  qui  résultent 
de  sa  décomposition  sont  utilisés  pour  la  fabrication 
des  mortiers. 

Sa  Des  schistes  verdâtres  en  haut,  rouges  en  bas, 
avec  petits  lits  de  grès,  séparent  au  nord  de  la 
Hague  les  grès  feldspathiques  des  arkoses  de  la  base 
du  Cambrien  ;  ils  ne  renferment  pas  de  lits  calcaires. 
Vers  Herqueville  etBeaumont  ils  sont  remplacés  par 
des  quartzophyllades  avec  petits  bancs  de  grès  qui  se 
lient  à  ceux  décrits  ci-dessus.  Autour  de  Cherbourg, 
et  jusqu'au  Rozel,  ainsi  qu'au  bord  du  synclinal  de 


—   155  — 

Rauville,  ces  schistes  sont  très  développés,  avec 
rares  bancsde  grès,  presque  exclusivementverdâtres, 
sauf  au  sommet  où  ils  sont  ferrugineux.  Leur  grand 
développement  dans  ces  points  est  probablement  dû 
à  une  transformation  du  niveau  des  grès  feldspa- 
thiques,  auxquels  ils  correspondraient  ainsi  par  leur 
sommet.  Vers  Cherbourg  les  schistes  se  transforment 
en  schistes  satinés  avec  séricite,  exploités  pour 
ardoises  et  moellons  aux  environs  de  Cherbourg. 

Au  voisinage  du  granité  de  Flamanville,  les 
schistes  sont  d'abord  jaunâtres,  avec  pseudo-mâcles 
charbonneuses  (Les  Pieux,  Benoistville)  ;  plus  près 
du  contact,  ils  prennent  l'apparence  de  micaschistes. 

Sp  Des  arkoses  forment  la  base  du  Cambrien. 
D'abord  grossières,  en  gros  bancs  avec  lits  de 
poudingues,  elle  deviennent  en  haut  plus  fines,  de 
couleur  rouge,  en  bancs  moins  épais,  séparés  par 
des  schistes  grossiers  de  couleur  lie  de  vin  qui 
préparent  le  niveau  schisteux  du  Sa. 

Cet  horizon  très  développé  surtout  au  sud  du 
synclinal  de  la  Hague  se  continue  avec  des  caractères 
identiques  à  l'angle  E.  d'Aurigny  et  dans  la  chaîne 
des  Casquets.  Les  poudingues  des  bancs  inférieurs 
renferment  de  nombreux  galets  de  roches  très 
variées:  granité,  granulite,  pegmatites,  microgra- 
nulites,  porphyres  pétrosiliceux,  brèches  pétrosili- 
ceuses,  grès  sériciteux,  schistes  métamorphiques, 
jaspe,  quartz,  etc.  — A  Tonneville  et  Hainneville,  ces 
arkoses  sont  chargées  de  séricite  et  rappellent  la 
Blaviérite  (Stéaschistes  noduleu.c)  ;  le  quartz  en 
filons  noduleux  devient  abondant  ;  la  roche  a  une 
tendance  à    devenir    schistoïde.    La    séricite  et  la 


—   I ÔO  — 

schistosité  se  développent  dans  la  même  région  où 
les  schistes  du  Sa  deviennent  eux-mêmes  ardoisiers 
et  sériciteux. 

A  Auderville,  au  contact  du  granité,  les  arkoses 
sont  fortement  cristallisées  ;  l'aspect  élastique  des 
éléments  a  totalement  disparu  ;  la  disposition  strati- 
forme  est  masquée,  la  roche  rappelle  les  granulites. 

Les  arkoses  sont  exploitées  à  Couville,  Gréville, 
etc.,  comme  moellons  et  pierre  de  taille  ;  les  sables 
qui  résultent  de  leur  altération  servent  à  la  fabrica- 
tion des  mortiers. 

X  Le  Précambrien  se  présente  sous  divers  aspects  : 
Les  schistes  de  Saint-Lô  (Xa)  ont  rarement  conservé 
leurs  caractères  primitifs.  Au  nord  de  la  feuille,  sur 
le  rivage  entre  Nacqueville  et  Urville,  les  schistes 
sont  verdâtres.  peu  modifiés,  ou  noirs,  graphiteux, 
avec  petits  filons  interstratifiés  de  quartz  blanc.  — 
Presque  partout  au  nord  de  la  feuille  ces  schistes 
sont  fortement  granitisés  (Xa-f)  transformés  en  cornes 
et  en  pseudo-gneiss,  avec  gros  cristaux  de  feldspath 
ou  lits  feldspathiques  séparés  par  du  mica.  —  Au  Sud 
du  synclinal  de  la  Hague,  entre  Briquebecq  et  Saint- 
Germain-le-Gaillard,  le  Précambrien  change  de  carac- 
tère ;  les  schistes  verdâtres  avec  petits  lits  degrés 
grossiers  [tassent  à  des  brèches  d'abord  schisteuses 
(X1')  puis  compactes  (Xe).  Ces  brèches  porphyriques, 
très  cristallines,  tantôt  violacées  (Caudard),  tantôt 
verdâtres  Bricquebosq),  sont  fréquemment  altérées, 
et  donnent  lieu  à  des  arènes  qui  se  distinguent 
difficilement  de  celles  du  (Sp  ). 

Les  schistes  granitisés  fournissent  des  moellons  et 
des  matériaux  d'empierrement. 


—  157  — 

TERRAINS    CRISTALLOPHYLLIENS 

Ss  Des  micaschistes  en  strates  presque  horizon  taies 
forment  la  pins  grande  partie  de  Serk. 

Ç1  Des  gneiss  glanduleux,  à  gros  cristaux  d'or- 
those  rougeâtre,  avec  lits  irréguliers  de  mica  noir, 
supportent  près  de  Creux  Harbour  les  micaschistes 
de  Serk. 

TERRAINS    ÉRUPTIFS 

v  Des  porphyrites  micacées  à  feldspaths  arbo- 
risés  forment  dans  les  schistes  cambriens  du  Rozel 
des  filons  d'apparence  interstratifiée  ;  de  petits  filons 
de  ces  porphyrites  traversent  les  granités  d'Auder- 
ville  et  les  schistes  ordoviciens  sous  Beaumont. 

X  La  kersantite  forme  de  petits  filons  dans  la 
région  dévonienne. 

ï)  Les  diabases  forment  dans  la  Hague  et  dans  les 
îles  anglo- normandes  de  nombreux  filons.  Dans  la 
Hague,  elles  sont  généralement  ophitiques,  à  grain 
plus  fin  sur  les  bords,  et  deviennent  schisteuses  dans 
les  filons  minces,  riches  en  amphibole  et  sphène  : 
elles  sont  parfois  porphyroïdes,  à  deux  temps 
distincts.  A  Guernesey  et  à  Aurigny,  elles  passent 
auxgabbros. 

■y  Les  filons  de  microgranulite  sont  très  abon- 
dants dans  le  granité  de  Flamanville  et  dans  la  région 
qui  l'avoisine.  Elles  passent  parfois  de  la  micropegma- 
tite  et,  notamment  dans  la  Hague,  à  des  porphyres 
pétrosiliceux,  quelquefois  à  texture  tluidale  avec 
sphérolithes  feldspathiques  et  quartzeux. 

Y1  La  granulite  presque  sans    mica,  de  couleur 


—  158  - 

rouge  forme  de  nombreux  filons  minces  dans  le 
granité  de  Flamanville  ;  elle  passe  parfois  à  la 
pegmatite.  Getle  roche  ne  prend  un  peu  d'impor- 
tance que  dans  la  Hague,  où  elle  constitue  un  petit 
massif  à  l'Est  de  l'anse  Saint-Martin. 

Yi  y1  La  plus  grande  partie  du  massif  éruptif  de  la 
Hague  est  formée  d'un  granité  très  pauvre  en  mica, 
à  quartz  en  plages  peu  étendues,  passant  à  la  texture 
granulitique.  Dans  les  filons  minces,  il  prend  un 
aspect  rubané  très  spécial  (Omonville-la-Hague). 

Yi  Le  granité  à  grands  cristaux  forme  au  Sud  du 
synclinal  de  Siouville  un  intéressant  culot  qui  a 
découpé  sa  place  au  milieu  des  bandes  siluriennes  et 
dévoniennes  métamorphisées  à  son  contact.  Dans  la 
Hague,  ce  granité  à  grands  cristaux  d'orthose  rouge 
brun  forme  de  petits  massifs  à  Beaumont,  Herque- 
ville,  Digulleville  ;  dans  l'anse  Saint-Martin,  il  est 
chargé  de  nombreuses  enclaves  ;  il  paraît  dans  la 
Hague  antérieur  à  toutes  les  roches  éruptives  de 
cette  région,  à  l'exception  du  granité  à  amphibole. 

Le  massif  de  Flamanville  est  l'objet  d'une  active 
exploitation  et  son  granité  fournit  d'excellentes 
pierres  d'appareil. 

Yi  a  Le  granité  à  amphibole  est  très  répandu  dans 
les  îles  anglo-normandes  ;  il  se  retrouve  à  Omonville 
et  Herqueville.  Il  apparaît  comme  la  roche  la  plus 
ancienne  de  la  région,  antérieur  au  Gambrien  dont 
les  arkoses  de  base  contiennent  à  Aurignv  des  galets 
de  la  microgranulite  qui  traverse  ce  granité.  Il  est 
activement  exploité  à  Aurigny,  au  Nord  de  Guernesey, 
pour  pavés  et  empierrement. 


-  159 


FILONS 


Q  Les  filons  de  quartz  sont  nombreux,  mais 
généralement  très  minces.  Les  plus  importants  sont 
celui  d'Herqueville  et  le  filon  de  quartz  blanc  calcé- 
donieux  de  Hainneville  exploité  pour  empierrement. 

REMARQUES    STRATIGRAPHIQUES 

Le  synclinal  de  Siouville,  largement  étalé  à  l'Ouest, 
a  une  allure  assez  régulière,  bien  qu'il  soit  morcelé 
par  des  failles  transversales  et  des  tailles  de  tassement 
avec  rejets  horizontaux  des  bandes  tronçonnées.  Le 
synclinal  de  Jobourg,  séparé  du  précédent  par 
l'anticlinal  transversal  de  Beaumont,  est  fortement 
comprimé  entre  deux  massifs  éruptifs,  contre  les- 
quels les  assises  de  sa  lèvre  Nord  sont  fortement 
redressées,  tandis  que  les  assises  de  la  lèvre  Sud 
sont  disparues  par  tassement.  Le  synclinal  de  Rau- 
ville  est  partout  incomplet  sur  sa  lèvre  Ouest,  et 
l'anticlinal  précambrien  qui  le  sépare  du  synclinal 
de  Siouville  n'existe  plus  dans  la  région  Sud. 

Malgré  la  continuité  primitive  de  ces  synclinaux, 
évidente  surtout  pour  ceux  de  la  Hague  et  de  Siou- 
ville, le  Cambrien  supérieur  s'y  présente  sous  deux 
aspects  ;  arénacé  à  la  fin  du  Cambrien  dans  le  Nord 
de  la  Hague,  il  reste  vaseux  dans  le  Sud  et  dans  le 
bassin  de  Rauville  ;  les  grès  feldspathiques  y  dispa- 
raissent ou  sont  en  tout  cas  considérablement  réduits. 

L'ensemble  de  la  région  silurienne  se  comporte 
comme  une  région    de  fractures    ovi    seraient  dis- 


-  160  — 

posées  en  éventail.  Cet  éventail  étalé  au  N.  0.  est 
ouvert  à  près  de  90';  la  direction  des  fractures, 
N.  O.-S.  E.  suivant  la  bissectrice  (lîeaumont,  Teur- 
théville,  Gouville),  s'infléchit  jusqu'à  la  direction 
E.  0.  pour  les  fractures  méridionales.  La  région  ap- 
paraît ainsi  comme  ayant  subi  un  mouvement  de 
torsion  autour  d'un  point  situé  au  S.  E.  En  outre, 
elle  s'est  trouvée  portée  au  N.  0.  par  un  mouvement 
d'ensemble  qui  a  amené  les  couches  de  la  lèvre 
Nord  des  synclinaux  de  Jobourg  et  de  Siouville  à  S3 
redresser  et  à  se  renverser  contre  le  noyau  résistant 
de  précambrien  et  de  roches  éruptives;  dans  ce 
mouvement  d'ensemble,  les  compartiments  compris 
entre  fractures  se  sont  déplacés  inégalement  et  les 
différentes  bandes  ont  été  décrochées  ;  ces  bandes 
subissent  une  série  de  rejets,  particulièrement 
évidents  dans  les  bandes  de  grès  armoricain  et  d'ar- 
koses  de  la  base  du  Gambrien.  Enfin,  au  bord  Sud 
des  synclinaux  de  la  Hague  et  de  Siouville  des  failles 
parallèles  de  tassement  suppriment  une  partie  des 
assises  et  font  naître  des  contacts  anormaux  que 
leur  situation  au  bord  le  moins  relevé  des  syn- 
clinaux ne  permet  pas  d'attribuer  à  des  failles  d'éti- 
rement. 

Les  axes  des  synclinaux  de  la  région  dévonienne, 
occupés  par  les  schistes  et  calcaire  de  Néhou  ont  une 
direction  tout  à  fait  différente  de  celle  des  axes  de  la 
région  silurienne  ;  toutefois,  la  direction  de  ceux-ci 
se  retrouve  dans  l'anticlinal  transversal  qui  fait  ap- 
paraître au  Vrétot  le  Gothlaudien  et  qui,  relevant 
les  grès  à  Orthis  Monnieri,  interrompt  la  continuité 
des   deux   synclinaux  de   Néhou    et   Baubigny     La 


101 


retombée  des  flancs  de  cet  axe   amène  un   contact 
par  faille  avec  la  région  silurienne  du  Nord. 

Le  tracé  de  ces  failles  explique  dans  une  certaine 
mesure  l'apparition  du  granité  de  Flamanville  au 
flanc  Sud  du  synclinal  de  Siouville,  si  l'on  admet 
que  les  bords  Nord  et  Sud  du  granité  sont  en  relation' 
avec  des  fractures. 

CULTURES.   —  NIVEAUX  AQUIFÈRES 

Le  pays  est  généralement  fertile,  surtout  dans 
l'intérieur.  Seules,  les  crêtes  gréseuses  sont  restées 
à  peu  près  improductives,  couvertes  de  landes  ou  de 
taillis,  bien  que  dans  beaucoup  de  points  l'épaisseur 
du  limon  doive  permettre  de  les  mettre  en  valeur. 
La  région  dévonienne  et  celles  où  prédominent  les 
schistes  et  les  roches  éruptives  sont  essentiellement 
des  pays  de  pâturages,  la  culture  du  blé  et  du  sar- 
rasin décroissant  de  plus  en  plus.  Les  plantations  de 
pommiers  sont  prospères  et  donnent  dans  la  région 
de  Bricquebec  des  crûs  estimés.  La  propriété  est 
partout  très  morcelée. 

Il  n'y  a  pas  à  proprement  parler  de  niveaux  aqui- 
fères.  Cependant  les  massifs  gréseux,  surtout  les 
arkoses  du  Cambrien,  notamment  dans  les  landes  de 
Beaumont  et  dans  la  région  de  Gouville,  constituent 
une  réserve  aquifère  donnant  des  eaux  d'une  excel- 
lente qualité,  s'écoulant  par  des  sources  nombreuses, 
mais  d'un  débit  généralement  faible. 

DOCUMENTS   CONSULTÉS 

Travaux  de  MM.  Bigot,  Bonissent,  Brongniart, 
de  Gaumont,  Dalimier,  Daubrée,  Dele^se,  Duhamel, 

il 


—  162  - 

Hill,   Le  Cornu,  Lennier,    Michel-Lévy,    d'Omalius 
d'Halloy. 

Cartes  géologiques  :  Carte  géologique  de  la 
France,  par  MM.  Dufrénoy  et  Elie  de  Beaumont 
(1842).  —  Carte  géologique  du  département  de  la 
Manche,  par  MM.  Vieillard,  Potier  et  de  Lapparent 
(1880). 


—  163  — 


Abbé  AL.  Letacq.  —  Recherches  pour 
servir  à  l'Histoire  des  Etudes 
géologiques  dans  le  département 
de  l'Orne  jusqu'en  18TO,  extraites 
en  partie  d'un  manuscrit  de  M.  de 
la  Sicotière. 


M.  de  la  Sicotière  mériterait  à  non  moins  juste 
titre  que  M.  Auguste  Leprévost  d'être  appelé  le  Pau- 
sanias  normand.  Véritable  encyclopédiste,  «  il  avait 
touché  à  tout,  à  l'économie  politique,  comme  à  l'agri- 
culture, aux  monuments  comme  aux  anciens  textes,- 
aux  légendes,  aux  traditions,  aux  chansons  popu- 
laires comme  à  la  bibliographie  des  personnages 
célèbres.  Il  avait  disserté  sur  mille  questions  variées 
avec  la  même  ardeur  et  une  étonnante  facilité  (1)  ». 

L'Histoire  et  l'Archéologie  occupent  sans  doute  le 
premier  rang  dans  ses  travaux,  mais  les  Sciences 
naturelles  peuvent  aussi  en  réclamer  une  petite  part  : 
les  rapports  sur  la  destruction  des  Insectes  nuisibles 
et  la  conservation  des  Oiseaux  utiles  à  l'agriculture, 
les  notes  sur  l'Horticulture,  le  gui  de  chêne  et  les 
vieux  arbres  dans  le  département  de  l'Orne,  de  nom- 
breuses observations  sur  nos  terrains  disséminées 
i  ça  et  là  dans  plusieurs  ouvrages  témoignent  de  ses 

(1)    E.  de   Beaurepaire,   Léon   de  la   Sicolière,  Bulletin  monu- 
mental, 1895,  p.  HO. 


—  164  — 

connaissances  variées  sur  la  Faune,  la  Flore  et   la 
Géologie  (1). 

La  Géologie  eut  même  toujours  ses  préférences  et 
dès  le  début  de  sa  carrière,  il  s'intéressait  vivement 
à  la  vulgarisation  de  ces  études,  a  qui  tendent  à  élever 
notre  esprit,  à  agrandir  nos  idées,  et  en  présence 
des  révolutions  immenses  qui  ont  bouleversé  la  sur- 
face du  globe,  nous  font  sentir  la  supériorité  et  la 
dignité  de  l'Histoire  de  la  nature  (2)  ».  Il  fut  l'un  des 
organisateurs  les  plus  actifs  des  réunions  de  la 
Société  Géologique  de  France  à  Alençon  en  1837  ; 
notre  Musée  riche  surtout  en  échantillons  de  Géo. 
logie  et  de  Minéralogie  le  réclame  pour  son  fonda- 
teur ;  on  lui  doit  la  découverte  des  grès  à  empreintes 
de  Saint-Léonard-des-Bois  et  de  Bagnoles,  et  il  avait 
recueilli  lui-même  une  assez  riche  collection  de 
roches  et  de  fossiles. 

Mais  si  les  travaux  historiques  s'ajoutant  aux 
devoirs  imposés  par  le  Barreau  et  le  Parlement  ne 
laissaient  plus  depuis  longtemps  à  M.  de  la  Sicotière 
les  loisirs  suffisants  pour  se  livrer  aux  observations, 
incessantes  pour  être  fructueuses,  que  l'Histoire 
naturelle  exige  de  ses  adeptes,  il  voulut  du  moins 
encore  apporter  une  nouvelle  pierre  à  nos  études 
scientifiques  :  armé  d'une  patience  d'archéologue,  il 
recueillit  dans  les  livres  et  les  ouvrages  souvent  les 

(1)  Léon  Duchesne  de  la  Sicotière  ;  sa  vie,  ses  œuvres,  par 
Robert  Trioer.  —  Bibliographie  de  ses  écrits,  par  M. -Louis 
Polai.n.  Alençon,  E.  Renaut-de  Broise,  1900,  in-8*,  245  p. 

(2)  L.  DE  LA  SlCOTlÈUE,  Discours  d'adieu  à  la  Société  Géologique 
de  France,  réunie  à  Alençon  du  S  au  10  septembre  fSS7,  Bulletin  - 
de  la  Société  Géologique  de  France,  t.  VIII,  1836-37,  pp.  368-371, 


—  465  — 

plus  hétérogènes  et  les  moins  connus  les  observations 
anciennes,  auxquelles  avaient  donné  lieu  la  Zoologie, 
la  Botanique  et  la  Géologie  ornaises,  et  en  dressa  le 
Catalogue  raisonné. 

Les  notes  qu'il  a  laissées  sur  la  Faune  et  la  Flore 
présentent  beaucoup  moins  d'intérêt  que  celles  qui 
ont  trait  à  la  Géologie  ;  elles  ont  du  reste  été  recher- 
chées et  publiées  dans  divers  travaux  récents  sur 
l'Histoire  naturelle  de  l'Orne  ;  les  reproduire  serait 
s'exposer  à  des  redites  (1).  Mais  aucun  spécialiste  ne 
s'est  occupé  de  retracer  d'une  façon  un  peu  détaillée 
les  observations  de  nos  anciens  Géologues  et  de 
rendre  justice  à  leurs  efforts.  C'est  le  motif  qui  me 
décide  à  faire  paraître  le  manuscrit  de  M.  de  la 
Sicotière,  après  l'avoir  complété  sur  plusieurs  points 
et  ajouté  les  annotations,  qui  sont  de  rigueur  dans 
une  notice  historique.  J'ai  suivi,  autant  que  le 
permet  un  pareil  sujet,  l'ordre  chronologique  adopté 
par  l'auteur  (2). 

(1)  A.-L.  Letagq,  Notices  sur  quelques  botanistes  ornais  et 
Essai  sur  la  bibliographie  botanique  du  département  de  l'Orne, 
B.  S.  L.  N.,  4"  série,  2"°  vol.,  1887-88,  p.  228-291;  Recherches  sur- 
la  bibliographie  scientifique  du  département  de  V Orne, précédées 
d'une  Introduction  sur  l'Histoire  des  Sciences  dans  celte  région, 
Bull.  Soc.  liist.  etarcta.  de  l'Orne,  t.  X,  XI  et  XII  ;  Les  Etudes 
scientifiques  dans  le  département  de  l'Orne,  Rapport  lu  au 
Congrès  de  la  Société  bibliographique  tenu  au  Mans  les  13  et  1A 
novembre  IS9,j,  sous  la  présidence  de  M.  Sénart,  membre  de 
l'Institut,  Annuaire  Normand,  1894,  p.  240-284;  Aperçu  sur  la 
flore  de  l'arrondissement  d' Alençon (Phanérogames  et  Muscinées), 
Bull.  Soc.  d'Horticulture  de  l'Orne,  1"  semestre  1896.  p.  54-75  ;  La 
Zoologie  clans  le  département  de  l'Orne  et  ses  récents  progrès, 
Annuaire  Normand,  1900,  p.  77-111. 

(2)  Je  ne  saurais  trop  remercier  M""  de  la  Sicotière  qui  a  bien 
voulu  m'autoriser  à  prendre  copie  du  manuscrit  et  à  le  publier. 


—  160  — 

Cette  publication,  j'ose  l'espérer,  ne  sera  pas 
inutile  aux  sciences  géologiques,  mais  je  veux  aussi 
qu'elle  soit  un  hommage  de  reconnaissance  à  la 
mémoire  vénérée  de  M.  de  la  Sicotière,  qui  s'est 
toujours  montré  pour  moi  d'une  si  grande  bienveil- 
lance et  encouragea  vivement  dès  le  début  mes 
recherches  sur  l'Histoire  naturelle  de  notre  pays. 

Je  divise  cet  aperçu  historique  en  deux  périodes  : 
la  première  où  l'on  ne  trouve  guère  que  des  essais, 
des  observations  incomplètes  ;  la  seconde,  qui 
commence  à  l'époque  où  les  découvertes  de  YVerner, 
de  Desmarets  et  de  Cuvier  avaient  donné  une  forme 
scientifique  à  la  Géologie. 

lre  Période  (1746-1820) 

Les  documents  les  plus  anciens  que  nous  possédions 
sur  la  Géologie  ornaise  sont  dus  à  Guettard,  élève 
de  Réaumur,  entré  en  1743  à  l'Académie  des  Sciences. 
Botaniste  et  géologue,  il  fut  amené  par  suite  de  sa 
liaison  avec  son  illustre  maître,  qui  passait  ses 
vacances  au  château  de  la  Bermondière,  près  de 
Gouterne,  à  explorer  la  flore  et  le  sol  de  notre  pays. 
Il  le  visita  au  moins  à  deux  reprises  différentes,  en 
1746  et  en  1757,  l'année  même  où  mourut  Réaumur, 
n'ayant  d'autre  itinéraire  que  les  terrains  les  plus 
intéressants  à  étudier.  Près  de  Couterne  et  de 
Bagnoles  il  recueille  des  notes  sur  le  granit  ;  un 
séjour  assez  prolongé  à  Alençon  lui  permet  d'observer 
les  granits  de  Hertré  et  du  Pont-Percé  (1),  les  fossiles 

(1)  Mém.  de  l'Acad.  des  Se,  l.  C.  1751,  p.  239,  édit.  in-12. 


167 


de  la  fontaine  de  Ouéramé  (1),  les  importants  gise- 
ments de  kaolin  à  Montpertuis,  avec  lequel  il  essaie 
plus  tard  de  fabriquer  de  la  porcelaine  (2),  les  schistes 
de  la  Ferrière-Béchet  (3),  les  sols  calcaires  de  Mor- 
tagne,deBrullemail,du  Merleraut  et  leurs  nombreux 
fossiles(4).  Les  argiles  à  silex  de  Laigle  et  les  curieux 
phénomènes  de  la  perte  de  nos  rivières,  le  Guiel, 
l'Iton,  la  Rille,  les  ruisseaux  du  Fontenil  et  de  Nor- 
mandel  provoquent  aussi  son  examen  et  deviennent 
l'objet  d'importantes  communications  faites  à  l'Aca- 
démie des  Sciences  (5).  J'en  ai  longuement  parlé  dans 
un  article  précédent  (6)  et  depuis  lors  MM.  René  de 
Brébisson  et  Duval  ont  traité  avec  développements  un 
point  spécial  de  la  question  (7);  aussi  je  ne  mentionne 
ici  les  travaux  de  Guettard,  dont  M.  de  la  Sicotière 
n'a  rien  dit,  que  pour  indiquer  l'ordre  chronologique 
des  recherches  faites  sur  nos  terrains. 

(1)  Ibid.  1755,  p.  331. 

(2)  Guettard.  Mémoires  sur  différentes  parties  des  Sciences 
et  des  Arts.,  t.  1,  5mo  Mém.  (1768)  ;  Hist.  de  l'Académie  des  Sciences, 
t,  CXLII  des  Mém.  p.  76  ;  Odolant-Desnos,  Mém.  hist.  sur  Alençon 
(1787).,  t.  II,  p.  473. 

(3)  Mém.  de  l'Acad.  des  Se,  1757,  t,  CXVI,  p.  47,  édit.  in-12. 

(4)  Ibid.,  1755,  p.  46. 

(5)  Mém.  Ac.  des  Sciences,  1758,  t.  GXLI1I,  p.  71. 

(6)  A.-L.  Letacq,  Notice  sur  les  travaux  scientifiques  de 
Guettard  aux  environs  d' Alençon  et  de  Laigle  (Orne).  Bulletin 
de  la  Sociéié  Linnéenne  de  Normandie,  4m°  série,  5"°  vol.  1891. 
Tir.  à  part.  Gaen,  Delesques,  1891,  in-8,  21  pages. 

(7)  L.  Duval,  La  découverte  du  Kaolin  aux  environs  d' Alençon, 
Revue  Normande  et  Percheronne,  1"  année,  juillet  et  août  1892  ; 
Alençon.  Herpin.  —  R.  de  Brébisson,  Le  Kaolin  des  environs 
d'Alençon,  Annuaire  Normand  1895,  p.  207-234. 


—  168  — 

Profitant  sans  doute  de  ces  premières  indications, 
Valmont  de  Bomare,  ayant  reçu  en  1762  la  mission 
d'étudier  au  point  de  vue  de  l'agriculture  le  sol  de  la 
généralité  d'Alençon,  parcourut  notre  pays  et  con- 
signa ses  observations  dans  un  rapport  assez  suc- 
cinct, qui  n'a  été,  croyons-nous,  imprimé  que  dans 
ces  derniers  temps  par  M.  Veuclin,  de  Bernay.  Les 
terrains  variés,  qui  environnent  notre  ville,  semblent 
avoir  particulièrement  excité  son  intérêt,  car  ses 
recherches  y  furent  longues  et  minutieuses.  Il  visita, 
guidé  peut-être  par  Odolant-Desnos  lui-même,  et 
décrivit  avec  détails  la  Butte  Chaumont  et  le  sol  qui 
l'avoisine,  les  minerais  de  fer  de  la  Ferrière-Bochard, 
la  granités  et  le  kaolin  d'Alençon,  les  schistes  ampé- 
liteux  de  la  Ferrière-Béchet  (1). 

Ces  schistes  alors  exploités  dans  une  carrière,  qui 
se  voyait  encore,  il  y  a  moins  de  vingt  ans,  dans  l'en- 
clos du  presbytère,  furent  analysés  vers  la  même 
époque  par  Monnet,  pharmacien  et  chimiste  à  Bouen, 
à  qui  l'on  doit  également  quelques  notes  sur  les 
mines  de  Fer  de  Normandie  et  les  «  pyrites  vitrio- 
liques  »  de  Valframbert  (2). 

(1)  Valmont  i>e  Bomare,  Traité  de  Minéralogie,  Paris,  1776, 
2  vol.  in-S°;  cfr.  t.  H,  p.  92,  203,  271,  290,  292,  365,  397,  447; 
Dictionnaire  raisonné  universel  d'Hisloire  naturelle,  Paris,  3*  édit. 
1776,  v.  les  art.  :  Crayon  noir  (Ampélite)  de  la  Ferrière-Béchet, 
Granité  (Granité  d'Alençon),  Kaolin  d'Alençon,  (Schiste)  de  la 
Ferrière-Béchet;  Odolant-Desnos,  Méui.  hist.  sur  Alemon,  t.  II, 
p.  471  et  suiv. 

(2)  Monnet  (A. -G.),  Mémoire  sur  la  carrière  de  «  Chyle  »  de 
l,i  Ferrière-Béchet,  Journal  de  Physique,  t.  X.  sept.  177.  p.  213- 
219;  Mines  de  Fer  de  la  Xonuandie,  Mercure  de  France,  Janvier 
1768,  p.  173    Mém.  hist.  sur  Alençon,t.  II,  \>.  175. 


169 


Odolant-Desnos,  qui  donne,  dans  ses  Mémoires 
historiques  sur  Alençon  (1181),  un  aperçu  des  tra- 
vaux de  Guettard  et  de  Valmont  de  Bomare,  paraît 
être  le  premier  qui  remarqua  les  caractères  particu- 
liers de  TArkose  employée  dès  le  VIIIe  siècle  pour 
faire  des  meules  à  moudre  le  grain  et  jusques  dans 
ces  derniers  temps  pour  le  pavage  de  nos  rues  et 
comme  moellon  dans  les  constructions  ;  il  profita  du 
passage  à  Alençon  du  physicien  Desmarets  pour  le 
conduire  à  la  carrière  du  Gué  de  Gesne,  où  on  l'ex- 
•  ploitait  en  grand,  et  la  lui  faire  déterminer.  «  Ce  très 
habile  naturaliste  l'ayant  examinée  avec  le  plus  grand 
soin,  reconnut  que  c'était  une  espèce  d'albâtre.  » 
Détermination  plus  que  contestable  au  sens  actuel  du 
mot  albâtre,  puisque  l'Arkose  est  un  grès  siliceux, 
mais  qui  montre  bien  que  Desmarets  ne  confondait 
pas  cette  roche  avec  nos  autres  grès  (1). 

Les  quartz  enfumés  désignés  sous  le  nom  vulgaire 
de  diamants  cï Alençon  sont  connus  depuis  temps 
immémorial.  La  première  mention  que  j'en  trouve 
est  dans  l'Histoire  de  Normandie,  par  Gabriel  Du- 
moulin, curé  de  Maneval.  «  Vers  Alençon;  dit-il,  on 
tire  des  Hertrez  et  autres  pierres  naturellement  tail- 
lées en  pointe  de  diamants  et  qui  souvent  chez  les 
lapidaires  et  orfèvres,  passent  pour  vrays  aux  yeux 
des  dupes  (2)  ».  Si  le  bon  curé  eut  connu   nos    pré- 

(1)  Mém.  hist.  sur  Alençon,  t.  II.  p.  476;  M.  Letellier,  l'Arkose 
d  Alençon,  Bulletin  de  la  Société  Linnéenne  de  Normandie,  1892, 
p.  245-268,  et  tir.  à  part  23  p.  avec  carte.  —  La  carrière  du  Gué 
de  Gesne,  visitée  par  Desmarets  et  aujourd'hui  comblée,  se  trouvait 
dans  l'espace  compris  entre  le  Champ  du  Roi  et  la  Sarthe. 

'2)  Histoire  générale  de  Normandie,  Rouen,  1631,  in-fol.  p.  10. 


—  170  — 

tendus  diamants,  il  n'aurait  pas  admis  une  aussi 
absurde  supposition.  Je  ne  trouve  dans  les  écrivains 
postérieurs  aucun  détail  qui  permette  d'apprécier 
même  approximativement  l'importance  du  commerce, 
dont  ils  étaient  l'objet  et  qui  dut  toujours  être  fort 
restreint,  car  on  rencontre  peu  d'anciens  bijoux  en 
diamants  d'Alençon.  «  Les  orfèvres  de  cette  ville,  dit 
Odolant-Desnos,  mettent  proprement  en  oeuvre  des 
cristallisations  connues  dans  le  public  sous  le  nom  de 
diamants  d'Alençon  ;  ces  crislallisations  sont  toutes 
d'une  couleur  plus  ou  moins  enfumée  ;  quand  on 
veut,  on  leur  donne  le  blanc  en  les  mettant  avec  du 
suif  dans  un  creuset  à  feu  modéré.  Comme  elles  se 
trouvent  plus  abondamment  dans  les  carrières  de 
Hertré  et  du  Pont-Percé  que  dans  les  autres  car- 
rières de  granit,  on  les  connaît  aussi  sous  le  nom  de 
diamants  de  Hertré (1)  ». 

Le  Béryl  jaune,  que  l'on  rencontre  dans  les  car- 
rières de  granité  du  Pont-Percé  et  dans  le  voisinage 
des  quartz  enfumés,  y  fut  obervé  vers  1817  par  M.  de 
la  Foye,  professeur  de  mathématiques  au  Collège 
d'Alençon  (2).  M.  Thierry,  professeur  de  chimie  à  la 
Faculté  des  Sciences  de  Caen,  en  fit  l'analyse  et  y 
trouva  la  glucine,  qu'il  employa  dans  ses  cours. 

C'est  le  moment  de  parler  de  nos  minerais  de  fer 
et  des  industries  métallurgiques  si  prospères  autrefois 
chez  nous.  Le  minerai  de  fer  est  très  répandu  dans 
l'Orne  :  on  le  voit  à  Saint-Patrice-du-Désert,  au  Châ- 

(1)  Mém.  hisl.  sur  Alençon,  t.  Il,  p.  468. 

(2)  Note  sur  le  Beril-Aigue  marine  d'Alençon;  lue  à  la  séance 
de  la  Société  Linnéenne  de  Normandie  du  ■'<  avril  1824.  Mém. 
S.  L.,  t.  I",  p.  215-218. 


—  171  — 

tellier,  à  Saint-Clair-de-Halouze,  à  la  Ferrière-aux- 
Etangs,  formant  une  couche  du  terrain  silurien  ; 
entre  Briouze  et  Ecouché  il  correspond  à  une  espace 
annulaire  s'étendant  sur  Rànes,  Saint-Brice,  Fave- 
rolles,  Lougé,  Les  Yveteaux,  Saint-Ouen,  Sevrai, 
Joué-du-Plain,  où  il  appartient  au  lias  ;  près  d'Alen- 
çon,  à  La  Ferrière-Bochard  et  à  Saint-Céneri,  il  cons- 
titue deux  lambeaux  de  Cénomanien  surmontant  le 
cambrien  et  est  connu  sous  le  nom  vulgaire  de  rons- 
sard;  mais  il  n'est  nulle  part  plus  abondant  que  dans 
toute  la  nappe  tertiaire  qui  couvre  la  partie  des 
arrondissements  de  Mortagne  et  d'Argentan,  située  à 
l'Est  d'une  ligne  tracée  de  Rémalard  à  Vimoutiers  ; 
les  gens  du  pays  l'appellent  grisou. 

L'exploitation  de  ces  différents  minerais  remonte 
à  une  haute  antiquité.  A  l'époque  gallo-romaine  et 
durant  tout  le  Moyen-Age  on  employait  les  forges  à 
bras  dont  il  est  facile  de  fixer  les  emplacements  par 
les  amas  de  scories,  assez  nombreux  en  particulier 
aux  environs  de  Laigle.  Je  voyais  encore,  il  y  a 
quelques  mois,  lors  d'une  excursion  faite  avec  mon 
excellent  ami,  M.  Le  Sénéchal,  la  trace  d'une  de  ces 
forges  à  Heugon  dans  un  pré  situé  sur  le  bord  du 
Guiel,  qui  a  conservé  jusqu'à  nos  jours  le  nom 
significatif  de  Pré  de  la  Forge. 

Les  Forges  à  bras  furent  abandonnées  peu  à  peu, 
probablement  à  partir  du  commencement  du  XVIe 
siècle,  car  dès  cette  époque  deux  forges  hydrauliques 
étaient  installées  sur  les  bords  de  la  Bille,  aux 
environs  de  Laigle.  (1) 

(1)  G.  Valgeois,  Histoire  des  Antiquités  de  la  ville  de  Laigle 


—  172  — 

En  1789  on  comptait  16  hauts-fourneaux  dans  le 
département  de  lOrne  :  Carrouges,  la  Roche-Mabile, 
Le  Champ-de-la-Pierre,  Saint-Denis-sur-Sarthon , 
Cossé,  Saint-Patrice-du-Désert,  Bagnoles,  Champ- 
secret,  Halouse,  Varennes,  Boucé,  Rànes,  St-Evroult, 
Aube,  Le  Moulin-Renaud  (commune  de  la  Madeleine- 
Bouvet),  Longni,  Bandonnai  Précédemment  il  y  avait 
eu  d'autres  fourneaux  à  Irai,  LaSauvagère,  La  Made- 
leine-Bouvet, aux  Loges,  à  Saint-Martin-d'Ecublei, 
Touquettes  et  Tourouvre.  Ce  dernier  dit  de  la  fonte 
fut  celui  où  Ton  coula  les  fers  employés  à  la  construc- 
tion du  Pont  des  Arts  à  Paris  (1). 

Les  16  forges  en  activité  en  1789  occupaient  2,150 
ouvriers  gagnant  0  fr.  90  à  1  fr.  10  par  jour,  et  pro- 
duisaient 58,610  quintaux  de  fonte  en  gueuse,  16,300 
de  fonte  moulée,  9,925  de  fer  en  barre,  24,730  de  fer 
de  fonderie  et  4,800  de  diverses  autres  espèces  (2). 

Le  minerai  leur  était  fourni  par  les  localités  sui- 
vantes: Bânes,  LaFerrière-Bochard,  Goult,  St-Céneri- 
le-Géret,  St-Brice,  Les  Yvetaux,  Forêt  d'Andaine, 
St-Clair-de-Halouze,  La  Ferrière-aux-Etangs,  Champ- 
Haut,  Heugon,  Villers-en-Ouche,  St-Evroult,  N.-D. 
du  Bois,  Moulicent,  Longni,  La  Madeleine-Bouvet. 

En  1834,  il  y  avait  encore,  dans  l'Orne,  11  hauts- 

et  de  ses  environs,  Laigle,  imp.  Brédif,  1841  in-8,  XXXII,  590  p. 
—  V,  p.  486,  Histoire  et  description  des  forges  à  bras  en  général  et 
particulièrement  de  celles  qui  ont  existé  au  voisinage  de  Condé-sur- 
Iton. 

(1)  J.  Odolant-Desnos,  Dépari .  de  VOrne,  (Collect.  Loriol).  Paris 
1834,  in-8,  p.  10IÎ. 

(2)  Louis  Doval,  Anciennes  industries  de  VOrne,  Annuaire 
normand,  1900,  p.  37. 


—  173  — 

fourneaux  :  Carrouges,  Champ-de-la-Pierre,  St-Denis- 
sur-Sarthon,Varennes,  Rânes,  Boucé, Moulin-Renaud, 
Longny,  Bouvet,  Rainville,  Aube  et  Randonnai. 

En  1867,  Varennes,  Boucé,  Champ-de-la-Pierre, 
Bouvet  n'existent  plus,  mais  dans  l'intervalle  les 
forges  d'Irai,  de  Rai,  de  Logeard  (comm.  de  St-Martin- 
des-Loges),  de  Pontchardon  se  sont  établies  ou 
reconstituées  et  elles  s'approvisionnent  toujours  dans 
le  pays. 

Aujourd'hui  cette  industrie  est  presque  complè- 
tement tombée  et  nos  quelques  hauts-fourneaux  ne 
tirent  plus  leur  minerai  de  la  région. 

Il  est  bon  cependant  d'ajouter  que  l'exploitation 
des  anciennes  minières  de  la  Ferrière-aux-Etangs  et 
de  la  Coulonche  a  été  reprise  depuis  plusieurs  an- 
nées. Elle  se  fera  désormais,  grâce  à  la  concession 
définitivement  accordée  à  la  société  de  Denain  et 
d'Anzin  (19  avril  1901)  sur  une  très  vaste  échelle  et 
sera,  espérons-le,  pour  l'industrie  régionale  une  ère 
nouvelle  de  richesse  et  de  prospérité.  On  trouve 
dans  le  gisement  du  carbonate  de  fer  et  de  l'hématite. 
Le  minerai  très  riche,  au  dire  des  ingénieurs,  doit 
subir  sur  place  un  premier  traitement  pour  le  déba- 
rasser  de  la  majeure  partie  de  la  gangue  siliceuse  ; 
quant  au  traitement  définitif,  il  se  fait  à  Anzin  (1). 

La  plupart  des  amas  de  scories  seraient  également 
susceptibles  d'être  soumis  à  une  fusion  nouvelle  et 
plus  complète. 

(1)  Communication  de  M.  l'abbé  Frébet  au  Confiés  de  l'Associa- 
tion n.ormande  tenu  à  la  Ferté-Macé  en  189?,  Annuaire  Normand 
pour  I9()(),  p.  GO.  —  Journal  d'Alençon,  n°  du  23  avril  1901. 


174 


On  a  cru  longtemps  à  l'existence  du  charbon  de 
terre  dans  le  département  de  l'Orne.  Dès  avant  la 
Révolution,  à  la  demande  de  Jullien,  -intendant  de  la 
généralité  d'Alençon,  des  recherches  furent  faites 
dans  diverses  localités,  en  particulier  à  Fontaine- 
Riant  et  à  Sévigny  pour  trouver  le  précieux  combus- 
tible, mais  en  vain  (1).  L'historien  Odolant-Desnos 
prenait  pour  de  la  houille  le  schiste  à  mâcles  de 
Saint-Rarthélemy  et  de  Saint-Germain-du-Gorbéis  (2). 
Son  petit-fils,  qui  s'occupait  de  minéralogie  et  avait 
parcouru  notre  pays  en  tous  sens  crut  longtemps  à  la 
possibilité  d'en  trouver  du  côté  de  Tinchebray;  s'au- 
torisant  des  observations  de  Fangneux,  ingénieur  des 
mines  (3),  il  regardait  comme  desgrès  houillers  les  af- 
fleurements de  schistes  noirs,  qui  se  voient  entre 
Tinchebray  et  l'étang  de  Rrousse  (4). 

Toutes  ces  prétendues  mines  de  houille  n'ont 
malheureusement  existé  que  dans  l'imagination  des 
chercheurs,  et  comme  l'ont  prouvé  depuis  Rlavier(5) 

(1)  Généralité  d'Alençon.  Avis  concernant  la  recherche  des 
Mines  de  Charbon  de  terre.  Aleneon,  imp.  veuve  Malassis,  l'aîné, 
1784,  in-8%  4  p. 

(2)  Mém.  hist.sur  Alençon,  t.  II,  p.  416;  L.  Desnos,  Note  sur 
les  eaux  minérales  de  Saint-Barthélémy  ù  Saint-Germain-du- 
Corbéis  et  sur  divers  échantillons  de  lignite  découverts  dans 
celte  commune,  Annuaire  Normand,  18:>7,  p.  262-265. 

(3)  Mémoire  sur  plusieurs   indices  et    recherches    de    houille 
dans  les  départements  de  la  Manche,  du  Calvados  et  de  l'Orne 
Journal  des  Mines,  1806. 

(4)  J.  Odolant-Desnos,  L'Orne,  p.  8. 

(5)  Eludes  géologiques  sur  le  département  de  l'Orne,  Annuaire 
de  l'Orne,  1874,  p.  94. 


175 


et  surtout  M.  Letellier  dans  une  étude  pleine  d'in- 
térêt (1),  malgré  les  désirs  et  les  espérances  de 
quelques  personnes,  on  ne  pourra  jamais  rencontrer 
de  charbon  de  terre  dans  le  département  de  l'Orne. 

11  faut  encore  reléguer  parmi  les  légendes  les  mines 
d'or  des  environs  de  la  Trappe,  les  mines  d'anti- 
moine de  Sées,  les  variétés  d'agathes,  qu'au  mois  de 
juin  1808  Pienaut  crut  avoir  découvertes  parmi  des 
quartz  aux  environs  d'Alençon,  les  volcans  !  de  Soli- 
gny.  Delestang,  sous- préfet  de  Mortagne  jusqu'en 
1815,  auteur  de  nombreux  ouvrages  sur  la  statistique 
de  son  arrondissement,  avait  cité  comme  des  produits 
volcaniques  les  scories  de  forges  si  abondantes  à  So- 
ligny,  Lignerolles,  Tou rouvre  et  environs  (2). 

Nous  arrivons  à  la  fondation  des  Ecoles  (Centrales, 
sortes  de  Facultés  établies  diins  les  chets-lieux  de 
département,  qui  eurent  une  durée  trop  éphémère 
(1798-1806)  pour  arriver  à  des  résultats  sérieux  au 
point    de    vue    scientifique.    A    Alençon    le  cours 

(1)  Note  sur  les  recherches  de  Charbon  de  terre  dans  VOrne 
au  XVIII*  siècle,  Bulletin  de  la  Société  Linnéenne  de  Normandie, 
2*  série,  9°  vol.  1874-75  ;  Peut-on  trouver  du  Charbon  de  terre 
dans  le  département  de  VOrne?  Bulletin  de  la  Société  historique 
et  archéologique  de  l'Orne,  t.  II  (1883),  p.  110-119. 

(2)  Dei.estang,  Cliorographie  de  V arrondissement  de  Mortagne, 
Argentan,  Marie,  an  XI,  in-8°,  p.  36  et  128;  J.  Odolant-Desnos, 
Statistique  de  l'Orne,  p.  8  ;  Dumoulin,  la  Géographie  ou  descrip- 
tion générale  du  royaume  de  France,  Généralité  d'Alençon,  Paris, 
1767,  in-8°,  p.  15  ;  Journal  de  l'Orne,  30  octobre  1808.  —  Savary, 
dans  son  Dictionnaire  du  Commerce,  1748,  in-fol.,  t.  I",  p.  107, 
cite  encore  parmi  les  substances  minérales  de  notre  pays  le  cinabre 
du  Mesnil-Dot  ;  oi ,  il  n'y  a  dans  l'Orne  ni  commune  de  Mcsnil-Dot, 
ni  cinabre  (sulfure  de  mercure). 


176 


d'Histoire  naturelle  fut  confié  à  Renaut,  dont  l'en- 
seignement pédantesque  et  dénué  d'intérêt  était 
heureusement  suppléé  par  un  zèle  admirable  de 
collectionneur.  De  concert  avec  Berthelmy,  alors 
ingénieur  à  Alençon,  il  réunit  des  échantillons  de 
toutes  les  substances  minérales  de  l'Orne  et  à  l'ins- 
tigation du  Lycée  des  Sciences  et  des  Arts  d'Alençon 
rédigea,  en  1800,  un  mémoire  sur  l'état  des  carrières 
dans  le  département  (1). 

La  description  abrégée  du  département  de  l'Orne 
publiée  peu  après  par  le  Lycée  d'Alençon  est  beaucoup 
trop  succinte  et  ne  renferme  sur  la  Minéralogie  du 
département  que  des  notions  vagues  et  insuffisantes. 
Mais  les  documents  statistiques  et  les  collections  sur 
lesquelles  elle  avait  été  rédigée  furent  utilisés  par 
Louis  Dubois  pour  la  composition  d'une  grande 
statistique  du  département  de  l'Orne.  Elle  n'a  point 
été  imprimée,  mais  des  fragments  en  parurent  dans 
les  Annuaires  de  l'Orne  de  1808  à  1812.  Quelques  uns 
concernent  la  géologie  du  département;  ils  renferment 
assurément  beaucoup  d'erreurs  ;  les  observations 
n'ont  été  faites  qu'à  la  surface  et  en  courant  par  des 
hommes  dépourvus  des  connaissances  suffisantes.  La 
nomenclature  n'est  pas  suffisamment  technique,  mais 
il  faut  avouer  que  la  science  géologique  était  encore 

(1)  L.  I)i  val.  Les  Bibliothèques  et  les  Musées  du  département 
de  l'Orne  pendant  la  Révolution,  Bulletin  de  la  Société  historique 
et  archéologique  de  l'Orne,  t.  III  1884,  p.  114.  —  Les  collections 
formées  par  Renaul  furent  très  remarquées  du  physicien  Biot,  lors 
du  voyage  qu'il  fit  dans  l'Orne  en  1803  pour  constater  le  phénomène 
de  la  pluie  de  pierres  de  Laigle.  Relation  d'un  voyage  fait  dans 
le  département  de  l'Unie,  p.  12. 


—  177  — 

dans   l'enfance  ;    ces    essais    ne    sont   donc    pas    à 
dédaigner.  (1) 

IIe  Période  (1820-1870) 

Jules  Desnoyers  et  Joseph  Odolant-Desnos  sont  les 
premiers  qui  aient  entrepris  l'étude  méthodique  de 
la  Géologie  ornaise.  Ils  visitèrent  notre  région  dans 
toutes  les  directions,  en  s'appliquant  à  l'observation 
détaillée  des  faits  :  les  limites  des  différents  terrains 
et  la  recherche  des  substances  minérales,  dont  l'agri- 
culture et  l'industrie  pourraient  profiter,  semblent 
avoir  tout  particulièrement  attiré  leur  attention.  Ils 
firent  en  commun  plusieurs  excursions  aux  environs 
de  Domfront  et  découvrirent  un  des  filons  de  dia- 
base,  qui  au  sud  et  à  l'ouest  de  cette  ville,  traversent 
le  granité  et  les  phyllades.  «  Nous  avons  observé,  dit, 
J.  Odolant-Desnos,  de  compagnie  avec  M.  Jules  Des- 
noyers, une  espèce  de  courant  de  20  à  30  pieds  de 
large  venant  de  la  commune  de  Saint-Cyr  (départe- 
ment de  la  Manche)  et  se  dirigeant  sur  Mantilly,  une 
des  dernières  communes  du  département  de  lOrne, 
où  ce  courant  se  divise  en  deux  branches,  dont  l'une 
se  porte  sur  l'Epinay  et  l'autre  vers  Vancé  et  Am- 
brières  (département  de  la  Mayenne).  Ce  courant, 
qui  n'avait  point  encore  été  observé  avant  qu'il  fixât 
notre  attention,  est  rempli  de  diorites  ou  diabases 
globuleuses  (grunstein)  de  toutes  grosseurs,  entassées 
pêle-mêle  au  milieu  de  terres  résultant  de  la  décom- 
position des  couches  extérieures  de  ces  globules.  Ces 

(1)  Annuaire  de  l'Orne,  1811,  topographie,  p.  53-82. 

12 


—  178  — 

terres  servent  de  marnes  dans  ce  pays  et  y  sont  d'un 
grand  secours  à  cause  de  l'absence  de  pierres  cal- 
caires dans  tous  les  environs  (1)  ».  Ces  filons  de  dia- 
bases  ont  été  depuis  lors  observés  par  Blavier  (2). 
J.  Skrodsky  (3)  et  surtout  M.  Letellier  (4)  qui  en  a 
relevé  et  figuré  plus  de  20  sur  une  largeur  de  12  à  13 
kilomètres,  mais  aucun  de  ces  auteurs  n'a  fait  allu- 
sion à  la  découverte  d'Odolant-Desnos. 

Les  premières  recherches  de  Desnoyers  dans 
l'Orne  remontent  à  l'année  1822,  époque  à  laquelle  il 
signala  la  tartuffite  (bois  à  odeur  de  truffe)  à  Fresnai- 
le-Buffard,  Ecouché  et  Gasprée  (5).  Il  recueillit  même 
durant  les  années  suivantes,  un  assez  grand  nombre 
d'observations  sur  nos  terrains  pour  annoncer  en 
1836  à  l'Association  normande  réunie  à  Alençon,  son 
projet  de  publier  un  travail  d'ensemble  sur  la  géologie 
du  département  de  l'Orne.  (6)  Ce  projet  ne  fut  pas 

(1)  J.  Odolant-Des.nos,  Statistique  de  l'Orne,  p.  7  ;  Précis  de 
Minéralogie  moderne,  Paris,  1828.  in-8°,  164  p.  ;  v.  p.  94.  Art. 
Grunstein  :  Diabase  de  Brongniart,  Diorite  d'Haiïy. 

(2)  Etudes  géologiques  sur  le  département  de  l'Orne,  p.  14. 

(3)  Description  géologique  du  canton  de  Domfronl,  Bull.  Soc. 
Géologique  de  Normandie,  1890,  p.  75. 

(4)  Terrains  au  sud  des  collines  de  Normandie  compris  dans 
la  feuille  d' Alençon  de  la  carte  géologique  détaillée  de  la 
France,  B.  S.  L.  .\,  4,  VI,  1892,  p.  103  ;  Feuille  d' Alençon,  par 
M.  Bigot,  avec  la  collaboration  de  MM.  Bizet  et  Letelliei  (1894). 

(5)  Notice  sur  le  fossile  à  odeur  de  truffes.  Mémoires  de  la 
Société  d'Histoire  naturelle  de  Paris,  1822,  tn-4*,  23  p.  et  1  pi. 
Nouvelles  observation»  sur  le  terrain  qui  contient,  en  Normandie 
(Orne)  le  bois  fossile  à  odeur  de  truffes.  Annales  des  Sciences 
naturelles,  t.  I,  p.  58. 

(6)  Annuaire  normand,  1836,  p.  83. 


—  179  — 

exécuté,  mais  Desnoyers  a  fait  paraître  depuis  lors 
toute  une  série  de  mémoires  sur  nos  formations 
oolithiques,  nos  terrains  tertiaires,  les  argiles  à  silex 
de  la  craie  et  les  sables  du  Perche  La  position  stra- 
tigraphique  de  ces  derniers  fut  même  l'occasion 
d'une  polémique  avec  Triger,  le  savant  géologue  de 
la  Sarthe.  (1) 

Ce  fut  Desnoyers  qui  le  premier  reconnut  dans 
l'oolithe  inférieure  ou  Bajocien  des  environs  d'Alen- 
çon  deux  systèmes,  l'un  calcaire  et  l'autre  siliceux  et 
barytifère  :  il  compara  ce  dernier  aux  arkoses  de  la 
Bourgogne,  et  depuis  lors  ce  nom  a  été  donné  par 
tous  les  auteurs  à  la  roche  sur  laquelle  est  fondée  la 
majeure  partie  de  notre  ville. 

Les  observations  de  Desnoyers  réunies  à  celles 
d'Odolant-Desnos  furent  mises  à  profit  par  ce  dernier 
pour  l'article  géologique  placé  en  tète  de  sa  descrip- 


(1)  J.  Desnoyers.  Mémoires  sur  les  terrains  tertiaires  du  Nord- 
Oaest  de  la  France  autres  que  la  formation  des  faluns  de  la 
Loire,  Bulletin  de  la  Société  géologique  de  France,  t.  II,  p.  414-418; 
Observations  sur  quelques  systèmes  de  la  formation  oolithique 
du  N.-O.  de  la  France,  Annales  des  Sciences  naturelles,  lr*  série, 
t.  IV,  p.  353  ;  Nouvelles  observations  sur  quelques  terrains 
tertiaires  du  N.-O.  de  la  France  contemporains  du  bassin  de 
Paris,  Bulletin  de  la  Société  géologique  de  France  (Séance  du  3 
décembre  1855)  ;  Héponse  aux  observations  de  M.  Triger  sur  les 
sables  des  environs  de  Nogenl-le-Rotrou,  Ibid.  2m°  série,  t.  XIII, 
p.  177-186  ;  Note  sur  les  argiles  à  silex  de  la  craie,  sur  les  sables 
du  Perche,  et  d'autres  dépôts  tertiaires,  qui  leur  sont  subor- 
donnés, Ibid.  3m°    série,  t.  XIX,  p.  205. 

Triger,  Observations  sur  les  sables  des  environs  de  Nogenl-le- 
Rotrou,  Ibid.  2°'  série,  T.  XIII,  p.  118-124. 


—  180  — 

tion  du  département  de  l'Orne  (1).  Ce  n'est,  comme 
ceux  de  M.  de  Caumont  (2j  publiés  peu  après,  qu'une 
simple  esquisse,  mais  le  nombre  des  faits  précis  et 
des  localités  signalées  montre  que  ces  auteurs 
avaient  attentivement  parcouru  notre  région. 

La  nature  du  sol  des  environs  de  Laigle  et  de 
Mortagne,  qui  dès  1826  avait  attiré  l'attention  de 
Vaugeois  (3),  fut  étudiée  par  M.  de  la  Sicotière  dans 
une  statistique  postérieure  de  quelques  années  aux 
recberches  de  De  Caumont  et  d'Odolant-Desnos  (4) 

C'est  à  Emile  Lepuillon,  de  Boblaye,  alors  capitaine 
d'Etat-major  et  qui,  après  avoir  pris  la  part  la  plus 
distinguée  aux  travaux  de  l'expédition  de  Morée, 
devait  mourir  quelques  années  après  membre  de  la 
Chambre  des  Députés,  que  revient  le  principal  hon- 
neur de  l'impulsion  donnée  aux  études  géologiques 
dans  la  contrée  d'Alençon.  Il  y  avait  été  envoyé  vers 

(1)  J.  Odolant-Desnos,  Statistique  de  l'Ortie  (1831).  p.  ."i-12. 

(2)  A.  de  Caumont,  Coup  d'œil  sur  la  constitution  </éoynoslique 
des  cinq  départements  de  la  Normandie,  Annuaire  normand,  1836, 
p.  57-%;  Orne,  p.  83-87;  Soles  géologiques  sur  le  département 
de  l'Orne,  Congrès  scientifique  de  France,  4m'  session  tenue  à  Blois, 
1836,  p.  19-21.  Vers  la  même  époque  le  même  auteur  présenta  à  la 
Société  Linnéenne  de  Normandie,  une  carte  géologique  de  l'arron- 
dissement d'Argentan,  mais  j'ignore  si  elle  a  été  publiée.  On  trouvera 
encore  des  notes  sur  la  géologie  de  l'Orne  dans  un  mémoire  du 
même  auteur  publié  par  l'Institut  des  Prorinces,  t.  1.  p.  280. 

(3)  Essai  sur  la  constitution  géognostique  de  V arrondissement 
de  Mortagne.  Mémoires  de  la  Société  Linnéenne  de  Normandie,  3m° 
vol.  1825-20,  p.  56-61.  Ce  ne  seul  que  des  extraits  de  ce  travail  qui 
n'a  pas  été  publie  in-extenso. 

(4)  Notice  sur  l'arrondissement  de  Mortagne,  Annuaire  normand, 
1838.  p.  253-281. 


—  181  — 

1835  pour  tracer   la  grande  carte   du   Dépôt  de  la 
Guerre.  Il  en  profita  pour  faire  une  foule  d'obser- 
vations sur  la  nature  du  sol  et  des  roches,  la  tempé- 
rature des  sources  et  même  les  antiquités  du  pays. 
Une  ^arte  géologique   des  environs   à  l'échelle  de 
1/40000,  sur  laquelle  il   avait  inscrit   les  points  de 
contact  des  altitutes  des  diverses  formations  et  qui 
doit  se  trouver  au  Ministère  de  la  Guerre  eut  dû  être 
publiée.  A  la  réunion  de  l'Association   normande,  à 
Alençon  en  septembre  1836,  il  donna  d'intéressants 
détails  sur  la  géologie  des  cantons  d  Alençon,  Sées, 
Exmes,  Moulins-la-Marche  et  le  Merleraut,  en  ayant 
soin    de  signaler  les  caractères   topographiques  et 
les  cultures  particulières  qui  correspondent  à  chaque 
formation.  Ils  ont  été  reproduits  par  extraits  dans  le 
procès-verbal  de  cette  réunion  (1). 

Cet  habile  géologue  en  observant  l'élévation  suc- 
cessive des  couches  de  l'oolithe  moyenne  depuis  la 
mer  jusqu'à  la  ligne  des  buttes  de  Champ-Haut  et  de 
Brulleinail  et  leur  abaissement  progressif  à  partir  de 
cette  ligne,  fut  le  premier  à  signaler  l'existence  de 
l'axe  anticlinal  du  Merleraut,  si  bien  étudié  depuis 
par  Eugène  Deslongchamps,  et  M.  Lecornu  (2). 


(1)  Annuaire  normand,  1S37,  p.  247-251. 

(2)  Boblaye,  communication  faite  à  la  Société  Géologique  de 
France,  réunion  d'Alençon  ;  Bulletin,  t.  VIII,  tir.  à  part,  p.  29; 
Blavier,  Eludes  géol.  sur  le  département  de  l'Orne,  \  .  60  ; 
D'Archiac,  Histoire  des  progrès  de  la  Géologie,  t.  IV,  1"  partie; 
E.  Deslongchamps,  Eludes  sur  les  étages  jurassiques  inférieurs  de 
la  Normandie.  Mém.  de  la  S.  L.  N.,  14°  vol.,  p.  246;  L.  Lecornu, 
L'Axe  du  Merleraut,  B.  S.  L.  N.,  1887-88,  p.  291. 


—  182  — 

C'est  à  l'instigation  de  Poblaye  que  la  Société  Géo- 
logique de  France  se  décida  à  tenir  à  Alençon  sa  ses- 
sion extraordinaire  en  1837.  Elle  dura  quatre  jours 
sous  la  présidence  du  D1'  Robertson.  Parmi  les  per- 
sonnes qui  prirent  part  à  ses  travaux,  nous  pouvons 
citer  Boblaye  ;  Blavier,  qui  devait  plus  tard  faire  la 
description  géologique  du  département  de  l'Orne; 
M.  de  la  Sicotière  ;  Triger,  l'auteur  de  la  belle  carte 
géologique  de  la  Sarthe  ;  le  vénérable  Cauvin,  du 
Mans,  et  sa  digne  compagne,  que  l'on  appelait  Philé- 
mon  et  Baucis  de  la  Science  ;  Hardouin  ;  Michelin  ;  de 
Yerneuil  et  Buckland,  l'illustre  professeur  d'Oxford, 
que  sa  vaillante  compagne  accompagnait  aussi  dans 
toutes  ses  excursions. 

Le  premier  jour,  la  Société  visita  les  oolithes  de  la 
plaine  au  sud  d'Alençon,  le  contact  du  grès  et  du 
granité  aux  Aulnais,  le  kaolin  de  Chauvigny,  les 
Schistes  mâcliferes  etlasource  ferrugineuse  de  Saint- 
Barthélemi,  les  carrières  de  granité  du  Pont-Percé 
et  de  la  Boissière,  les  arkoses  de  Gondé-sur-Sarthe. 

Le  second  jour  elle  parcourut  les  différents  étages 
de  l'oolithe  de  Saint-Paterne,  le  callovien  de  Malèfre, 
les  argiles  glauconieuses  du  Buisson,  les  phyllades 
de  Perseigne,  les  porphyres  de  Neufchâtel,  les  cal- 
caires de  Cbaumiton,  les  grès  à  empreintes  de  Saint- 
Rémy-du-Plain  et  les  calcaires  compacts  de  Vezot. 
Cette  exploration  se  passait  sur  le  territoire  de  la 
Sarthe. 

La  troisième  journée  fut  consacrée  à  l'exploration 
des  arkoses  de  Damigny,  du  beau  kaolin  de  Mont- 
pertuis,  des  calcaires  batboniens  de  Lonray,  des  allu- 
vions  qui  s'étendent  au  pied  des  collines  d'Ecouves, 


—  183  — 

sur  Saint-Nicolas  et  Colombiers,  des  schistes  (à  Caly- 
mènes)  de  Saint-Nicolas,  du  porphyre  de  Livaie  et 
enfin  du  singulier  prisme  de  grès  sur  lequel  reposent 
les  ruines  de  l'ancien  château  de  la  Roche-Mabile. 

La  dernière  course  eut  lieu  dans  la  Sarthe,  dans  la 
direction  de  la  route  du  Mans,  puis  de  Fresnai.  La 
grande  oolithe  à  Béthon  et  à  Oisseau  les  grès  à  ma- 
gnifiques empreintes  végétales  de  Fyé,  les  trilobites 
de  Vaux,  les  calcaires  dolomitiques  de  Fresnai 
fixèrent  surtout  l'attention  de  la  Société. 

Les  procès-verbaux  de  ces  excursions  et  des  discus- 
sions intéressantes  qui  les  suivirent,  restèrent  long- 
temps le  manuel  de  ceux  qui  voulurent  étudier  la 
géologie  si  riche  et  si  curieuse  des  environs 
d'Alençon. 

A  la  séance  de  clôture,  l'illustre  Buckland  pro- 
clama en  termes  émouvants  l'analogie  singulière  des 
terrains  parcourus  par  la  Société  Géologique  de 
France  aux  environs  d'Alençon  avec  ceux  de  quelques 
parties  de  sa  chère  Angleterre  ;  il  rendit,  aussi  un 
solennel  hommage  à  l'importance  des  services  rendus 
à  la  science  par  M.  Boblaye.  Puis  M.  de  la  Sicotière 
prononça  le  discours  d'adieu  remerciant  la  Société 
d'avoir  choisi  la  ville  d'Alençon  comme  lieu  de  ses 
réunions,  et  exprimant  le  vœu  que  ces  excursions  et 
ces  séances  toujours  si  bien  suivies  excitent  dans  la 
région  le  zèle  de  la  Géologie  et  de  l'Histoire  natu- 
relle. (1). 

(1)  Le  compte-rendu  des  séances  extraordinaires  de  la  Société 
Géologique  de  France  à  Alençon,  en  1837,  publié  dans  le  Bulletin, 
t.  VIII,  fut  rédigé  par  Boblaye  et  Triger,  —  V.  Notice  sur  Boblaye, 


184 


Cette  réunion  fut  en  effet  féconde  en  résultats  ;  elle 
stimula  les  études  scientifiques  et  servit  de  point 
d'appui  pour  la  formation  du  Musée  d'Alençon. 

C'est  en  1837,  en  effet,  que  dans  une  pétition  adres- 
sée au  Conseil  municipal  et  qui  fut  imprimée,  M.  de 
la  Sicotière  sollicita  avec  insistance  l'établissement 
de  ce  Musée.  Le  Conseil  municipal  répondit  à  cette 
demande  par  l'allocation  magnifique  d'une  somme 
de  50  fr.  !  avec  laquelle  fut  construite  la  première 
armoire. 

Quelques  débris  de  l'ancien  cabinet  de  l'Ecole  cen- 
trale formé  par  Renaut,  des  échantillons  offerts  par 
M.  Sevestre  constituèrent  un  premier  noyau. 

Mais  en  1838,  le  Conseil  général  cédant  à  une  heu- 
reuse inspiration  vota  la  somme  nécessaire  pour  faire 
dans  le  département  des  études  géologiques,  dont  on 
attendait  certains  résultats  au  point  de  vue  agrono- 
mique et  industriel. 

Ces  études  furent  confiées  à  M.  Blavier,  ingénieur 
en  chef  des  Mines,  à  la  résidence  du  Mans,  qui  déjà 
avait  fait  un  travail  de  même  genre  pour  le  départe- 
ment de  la  Mayenne. 

Le  résultat  en  fut  publié  en  1842  (1). 

Ce  travail  n'a  pas  été  également  apprécié  par  tous 
ceux  qu'il  intéresse.  Peut-être  eut-il  demandé  plus 
de  développements.  Peut-être  aussi  renferme-t-il 
quelques  erreurs  inévitables  dans  une  œuvre  aussi 

par    le  vicomte   d'Arcjiiae   dans  la    Biographie  uni  crise  lie  de  Mi- 
chaud.  (Suppl.). 
(1)  Etudes  géologiques  xm-  le  département  de  l'Orne  (6  pi.  et 

1  carte),  Annuaire  de  l'Orne  pour  18 42  :  tir.    ;i  part.  !ii  p. 


185 


complexe  et  à  une  époque  où  les  observations  étaient 
plus  difficiles  qu'aujourd'hui.  Il  n'en  a  pas  moins  une 
grande  importance  comme  plan  général  et  on  le  con- 
sulte toujours  avec  fruit. 

Les  échantillons  que  Blavier  avait  recueillis  et  clas- 
sés à  l'appui  de  son  mémoire  furent  offerts  au  Musée 
d'Alençon^  dont  ils  forment  une  des  séries  les  plus 
importantes  (1). 

M.  Bachelier,  de  Sainte-Scolasse,  qui  s'était  épris 
un  peu  tard,  mais  avec  une  ardeur  toute  juvénile 
d'une  véritable  passion  pour  la  géologie,  fit  vers  la 
même  époque  une  très  curieuse  découverte.  Il  trouva 
à  Sainte-Scolasse  même  dans  une  assise  quartzeuse 
jaunâtre  appartenant  aux  argiles  d'Oxford  plusieurs 
variétés  nouvelles  de  crustacés  fossiles  qui  furent 
décrites  dans  un  savant  mémoire  de  M.  Eudes-Des- 
longcbamps  (2). 

M:  Bachelier  se  livra  ensuite  à  la  confection  de 
cartes  géologiques  communales  fort  intéressantes  à 
raison  des  détails  qu'elles  présentent.  Le  Musée 
d'Alençon  en  possède  quelques  unes  copiées  par 
M.  Letellier.  Les  autres  sont  au  Musée  de  Mamers. 

Pourquoi  ces  cartes  du  territoire  de  l'Orne  avec 

(2)  M.  Letellier,  Musée  d'Histoire  naturelle  d'Alençon.  An- 
nuaire Normand,  1895,  p.  237-245. 

(1)  Eudes-Deslongciia.mps,  Crustacés  fossiles  de  Sainte-Scolasse, 
trouvés  par  M.  Bachelier,  Mémoires  de  la  Société  Linnéenne  de 
Normandie,  VII"  volume,  1842  ;  Revue  de  l'Instruction  publique 
et  des  Sociétés  savantes  de  l'Académie  de  Caen,  1840-41,  t.  II. 
p.  374;  Revue  de  l'Orne,  29  août  1841.  —  Bachelier,  Note  sur  les 
terrains  jurassiques  des  environs  de  Sainte-Scolasse,  Bulletin 
de  la  Société  Géologique  de  France,  3°  série,  t.  VIII,  1850. 


—  186  — 

les  échantillons  précieux  qui  les  accompagnent  ont-ils 
été  offerts  à  une  petite  ville  du  département  de  la 
Sarthe  ? 

L'histoire  en  serait  triste  à  raconter.  M.  Bachelier 
voulait  donner  toute  sa  collection  au  musée  d'Alen- 
çon.  Froissé  à  tort  ou  à  raison  par  l'accueil  peu 
bienveillant  qu'il  avait  trouvé  dans  le  Prétét  et  dans 
le  Maire,  c'est  au  Musée  de  Mamers  alors  presque 
vide  qu'il  la  donna.  Il  lui  légua  en  même  temps  son 
squelette  qui  devait  être  placé  dans  une  des  salles. 

La  ville  toutefois  ne  le  fit  point  disséquer  pour 
s'emparer  du  squelette  et  cette  inexécution  des 
conditions  du  legs  lui  était  reprochée  par  les  repré- 
sentants du  zélé  naturatiste,  mais  d'autres  motifs 
pouvaient  rendre  le  legs  caduc  et  la  ville  n'a  pu 
garder  la  collection  qu'en  payant  une  partie  de  la 
valeur  (1).  _ 

Vers  le  même  temps  aussi  M.  Sevestre,  avoué  à 
Alençon,  esprit  curieux  et  sagace,  publia  quelques 
notes  géologiques  dans  les  journaux  de  cette  ville  (2). 
Il  donna  en  1840  des  notes  pour  servir  à  la  statistique 
géologique  du  département  qui  renfermaient  le 
tableau  par  communes  et  même  par  réages  des 
roches  formant  le  sol  des  deux  cantons  d'Alençon  (3). 

(1)  Bachelier  (L*  uis-Marin),  né  à  Mamers  le  29  mars  IIS.-;,  avait 
pendant  sa  jeunesse  travaillé  à  l'horlogerie  dans  l'Est  de  la  Frauce, 
en  particulier  à  Strasbourg.  En  1815,  il  revint  exercer  sa  profession 
à  Fresnay-sur-Sarthe,  puis  à  Mamers.  Vers  1826,  il  alla  habiter 
Sainte-Scolasse,  où  il  ne  s'occupa  plus  que  de  Géologie.  En  1S.">2,  il 
donna  ses  i-ollertions  à  sa  ville  natale  ;  il  y  mourut  le  17  février  1861. 

(1)  Gazette  d'Alençon,  Revue  de  l'Orne,  Pilote  du  Calvados. 

(2)  Notes  pour  servir  ù  lu  statistique  géologique  du  départe- 
ment de  l'Orne.  Annuaire  normand.  1841,  p.  307-316, 


—  187  - 

M.  Letellier,  alors  professeur  à  l'Ecole  normale, 
commençait  à  se  liyrer  aux  Sciences  naturelles,  et 
dans  le  petit  cercle  de  chercheurs  qui  s'était  formé 
à  Alençon,  sous  les  auspices  de  de  Brébisson,  et  qui 
compta  Giilet,  Lissajous,  D1  Prévost,  Labillardière, 
Henri  Beaudouin,  il  était  le  seul  représentant  de  la 
Géologie.  Tout  en  étudiant  la  flore  avec  ses  confrères, 
il  recueillit  de  nombreuses  observations  sur  nos 
terrains  et  en  acquit  bien  vite  une  connaissance  suf- 
fisante pour  y  servir  de  guide  à  plusieurs  géologues 
illustres,  Elie  de  Beaumont,  Delesse,  de  Verneuil, 
Triger,  Villanova.  Ce  fut  dans  une  de  ces  courses 
faites  en  1850  avec  Triger  et  de  Verneuil,  que  celui-ci 
reconnut  comme  dévonien  un  petit  lambeau  de  ter- 
rain très  fossilifère,  situé  au  Hamel  sur  Saint-Nico- 
las-des-Bois,qui  avait  déjà  été  remarqué  par  Boblaye 
et  Blavier  (1). 

Les  grès  de  la  Piquerie  ou  de  Sainte-Opportune 
signalés  par  Blavier  comme  pouvant  se  rattacher  à  la 
partie  inférieure  de  la  formation  crétacée  ont  été 
l'objet  d'un  examen  plus  approfondi  de  la  part  de 
' l'éminent  professeur  Morière.  Ses  premières  obser- 
vations sur  ce  dépôt  remontent  à  l'année  1846  ;  après 
une  fructueuse  herborisation  dans  les  marais  de 
Briouze,  il  eut  l'occasion  en  revenant  à  Fiers  d'étu- 
dier sur  place  le  grès  de  la  Piquerie  et  de  faire 
une  ample  provision  de  moellons  lardés  de  Térébra- 
tules.  Ayant  continué  ses  recherches  pendant  plu- 
sieurs années  et  découvert  de  nombreuses  espèces 

(1)  M.    Letellier,    Études  géologiques  sur    le   massif  silurien 
d'Ecouves,  B.  S.  G.  N.,  t.  XVIII;  tir.  à  part,  p.  30. 


-188 


de  fossiles,  Peignes,  Bélemnites,  Têrébratnles,  Am- 
monites et  même  des  échantillons  authentiques 
des  genres  Spiriferina,  Cardinia,  Staropalus,  etc 

qui  appartiennent  au  lias,  il  put  constater  que  le 
grès  de  Sainte-Opportune  et  de  plusieurs  localités 
voisines,  Briouze,  Sainte-Honorine-la-Guillaume,  est 
très  véritablement  un  grès  liasique.  Poussant  plus 
loin  ses  investigations,  il  a  reconnu  que  contrairement 
à  l'opinion  des  illustres  auteurs  de  la  carte  géologique 
de  France  et  du  vicomte  d'Archiac,  le  lias  que  Ton 
avait  supposé  s'arrêter  en  deçà  du  récif  de  Montabard 
pour  ne  reparaître  qu'au  midi,  du  département  de  la 
Sarthe  se  retrouvait  de  l'autre  côté  de  ce  récif  sur 
divers  points  du  département  de  l'Orne  tels  que 
Bazoches,  Habloville,  Fresnay-le-Buffard,  Ecouché 
et  même  que  tout  le  minerai  de  fer  des  cantons  de 
Briouze  et  d'Ecouché,  (Lougé,  Saint-Ouen,  Les 
Yveteaux,  3aint-Brice,  Rasnes,  Faverolles,  etc.)  rangé 
dans  le  tertiaire  par  Blavier,  devait  être  rapporté  à 
la  même  formation.  (1) 

Les  grès  basiques  de  Sainte-Honorine-la-Guillaume 


(1)  Eudes-Desl.onocha.hps,  Note  sur  des  échantillons  de  grès 
recueillis  à  Sainte-Opportune  par  M.  Morière.  Procès-verbal  des 
séances  de  l'Institut  des  provinces  tenues  à  Caen  en  Octobre  18it>, 
p.  7-13;  Mémoires  de  la  Soriété  Linnéenne  de  Normandie,  8m°  vol. 
1849,  p.  XXXIII. 

Morière  (J.).  .Vo/e  sur  un  dépôt  de  grès  situé  dans  la  commune 
de  Sainte-Opportune,  Mém.  S.  L.  N.  9"'  vol.  lS-'i:!:  Note  sur  le 
grès  de  Ste-Opportune  cl  lu  formation  liasique  dans  le  dépar- 
tement de  l'Orne,  Mém.  de  l'Académie  dis  Sciences,  Belles-Lettres 
•  l  Vrts  de  Caen.  Tir.  à  part,  Caen,  A.  Hardel,  18t>3,  in-8,  35  pages; 
Ass.  fr.  av.  Se.  1877,  p.  82  et  suiv. 


—  189  — 

ont  été  plus  tard  pour  Morière  l'objet  de  très  beaux 
travaux  de  paléontologie  végétale  (1). 

A  l'époque  où  Morière  publiait  son  mémoire  sur  le 
grès  de  Sainte-Opportune,  M.  Michel  relevait  le  profil 
des  assises  siluriennes  de  Domfront  (2),  Eugène  Des- 
longchamps,  qui  à  la  suite  du  D1'  Perrier  (3)  avait 
déjà  étudié  le  callovien  des  environs  d'Argentan  (4), 
publiait  sa  monographie  des  étages  jurassiques  infé- 
rieurs de  la  Normandie.  Cette  œuvre  magistrale,  qui 
plaçait  son  auteur  parmi  les  premiers  statigraphes 
de  l'Ecole  française,  comprend  la  description  du  lias 
des  environs  d'Argentan  et  de  Domfront,  la  coupe 
géologique  de  Sées  aux  Authieux  par  le  Merleraut, 
l'extension  des  divers  étages  jurassiques  dans  l'Orne 
et  met  en  pleine  lumière  l'axe  anticlinal  de  Champ- 
Haut  (5). 

Ce  bel  ouvrage  était  bientôt  suivi  de  la  description 
des  téléosauriens  fossiles  des  formations  jurassiques 
de  la  Normandie,  dont  plusieurs  espèces  sont  signa- 

(1)  A.  Bigot,  Progrès  des  Sciences  Géologiques  en  Basse-Nor- 
mandie, de  1875  à  1895,  B.  S.  L.  N„  4'  série,  10"  vol.  (1896),  p.  112. 

(2)  Coupe  du  terrain  silurien  aux  environs  de  Domfront, 
B.  S.  G.  F,  IP  série,  t.  XVII,  1860,  p.  698. 

(3)  Note  sur  le  Kellovay-rock  et  le  Cornsbrali  des  environs 
d'Argentan,  B    S.  L.  N.,  1"  série,  t.  I",  1855-50,  p.  81. 

(4)  Note  sur  le  Callovien  des  environs  d'Argentan  :  -1°  Coupe 
cV Argentan  à  la  butte  des  bois  d'Auge;  T  Coupe  d'Argentan  à 
la  butte  de  l'Egrefin  ;  3"  Coupe  d'Argentan  à  Exmes  (avec  pi. 
lithographiée),  Ibid.  1857-58,  p.  216-228. 

(5)  Etudes  sur  les  étages  jurassiques  inférieurs  de  la  Nor- 
mandie (avec  coupes  et  cartes  géologiques),  Thèse  de  Doctorat, 
1864,  M.  S.  L.  N.,  14-  vol.,  p.  1-296.  -  Gfr.  A.  Bigot,  Notice  sur 
Eugène  Deslongchamps,  B.  S.  L.  N.,  3°  vol.,  1890,  p.  83. 


—  190  — 

lées  à  Bazoches-en-Houlme,  aux  carrières  de  Bissey 
près  d'Habloville,  et  à  Alrnenèches  (1). 

Les  Congrès  de  l'Association  normande  tenus  à 
Falaise  en  1864  et  à  Fiers  en  1868,  donnèrent  à  M.  de 
Gaumont  l'occasion  d'enrichir  notre  littérature  scien- 
tifique de  deux  nouveaux  mémoires,  l'un  sur  les 
environs  d'Argentan  (2),  l'autre  sur  la  distribution 
des  roches  dans  l'arrondissement  de  Domfront  (3). 

Le  D1'  Jousset,  auquel  rien  de  ce  qui  touchait  à  son 
cher  Bellème,  ne  fut  étranger,  publiait  aussi  vers  le 
même  temps  un  aperçu  sur  la  constitution  géologique 
de  sa  région,  mais  sans  apporter  à  la  science  aucun 
document  inédit  (4). 

Parmi  les  problèmes  de  la  géologie  ornaise  qui  ont 
le  plus  exercé  la  sagacité  des  savants,  il  faut  citer  en 

(1)  Note  sur  le  squelette  et  la  restauration  du  Teleosaurus 
Cadomensis,  B.  S.  L.  N.,  2» série,  2°  vol,,  1867,  p.  381-373.  —  Note 
sur  les  Reptiles  fossiles,  dont  les  débris  ont  été  recueillis  dans 
les  assises  jurassiques  de  la  Normandie,  B.  S.  G.  F.,  3"  série, 
t.  XX VII,  1870,  p.  299-351. 

(2)  Annuaire  Normand,  1865,  p.  182-185.—  Cette  note  était  une 
réponse  à  M.  de  Diguères  qui  soutenait,  malgré  l'inutilité  îles  tenta- 
tives faites  au  siècle  dernier,  que  l'un  pouvait  reprendre  avec  succès 
l'exploitation  des  prétendues  min  s  de  bouille  de  Sévigny.  [Ann. 
Nonn.,  lhid.  p.  120,  Hist.  de  Sévigny,  p.  27).  M.  de  Caumont, 
après  M.  l'ingénieur  Gaudin.  donna  ensuite  quelques  explications 
sur  les  formations  Liasiques  de  l'Orne  el  du  Calvados. 

(3)  A.  de  Gai  mont:  Notes  sur  la  distribution  des  roc/tes  dans 
l'arrondissement  de  domfront  extraites  des  Eludes  géologiques 
sur  le  département  de  l'Orne,  par  M.  Blavier.  Annuaire  Nor- 
mand, 1869,  p.  100-112. 

(4)  Bellème  sous  l'eau  avant  la  création  de  l'homme,  Nogcnt-le- 
liotrnii.  iniji.  et  lilli.  A.  Gouverneur,  1868,  in-8*,  30  p. 


—  191  — 

première  ligne  les  empreintes  des  Vaux-d'Obin  et  de 
Bagnoles  connues  sous  le  nom  vulgaire  de  Pas  de 
Bœufs. 

Elles  se  trouvent  à  la  surface  des  grès  armoricains 
ressemblant  les  unes  à  des  pas  de  bœufs,  les  autres  à 
des  pas  de  cbèvre  ou  de  mouton,  d'autres  à  des 
espèces  de  virgules  dirigées  dans  tous  les  sens, 
d'autres  enfin  offrant  des  cercles  réguliers,  s'inscri- 
vant  parfois  l'un  dans  l'autre,  et  d'un  diamètre  pour 
la  plupart  de  20  centimètres,  quelques-uns  plus 
petits. 

Les  empreintes  des  Vaux-d'Obin  sont  connues 
depuis  temps  immémorial  et  leur  explication  a  beau- 
coup moins  embarrassé  les  gens  du  pays  que  les 
géologues.  D'après  la  légende  populaire,  les  plus 
grandes  seraient  des  traces  de  pas  de  bœufs  et  les 
plus  petites  auraient  été  produites  par  le  bâton  de 
V Homme  à  la  calotte  rouge,  qui  conduisait  le  trou- 
peau. 

Quelques-uns  de  nos  auteurs  locaux  ont  aussi  tenté 
une  explication  et  ce  serait  vraiment  laisser  dans 
l'ombre  le  côté  humoristique  de  la  question  que  de 
priver  les  lecteurs  de  leurs  singulières  hypothèses. 
Philippe  Le  Bailly,  ancien  inspecteur  de  l'Académie 
de  Douai,  mort  à  Exmes  le  19  décembre  1874,  y 
voyait  un  cadran  lunaire  établi  par  les  cyclopes, 
Chrétien,  de  Joué-du-Plain,  les  considérait  comme 
des  signes  tracés  par  les  druides  pour  indiquer  la 
marche  du  soleil  dans  le  zodiaque.  Mais  ce  qui  paraît 
encore  plus  étrange  c'est  de  voir  M.  l'abbé  Hom- 
mey  faire  siennes  les  idées  de  Chrétien  dans  sa  toute 
récente  Histoire  du  diocèse  de  Sées.  Je  le  cite  textuel- 


—  192  — 

lement  :  «  Nous  n'avons  pas  encore,  dit-il,  le  dernier 
mot  de  ces  monuments  grossiers  auxquels  on  peut 
ajouter,  au  canton  de  Trun,  le  Vau-d'Obin,  commune 
de  Guêprei.  Celui-ci  est  un  rocher  plat,  sur  lequel  on 
a  gravé  des  traces  de  pas  de  bœufs,  comme  elles 
s'imprimeraient  sur  un  sol  mou.  On  y  avait  ajouté  la 
trace  du  bâton  du  conducteur.  On  a  cru  que  c'étaient 
des  points  de  repères  formant  les  divisions  d'un 
cadran  solaire  tracé  d'après  la  science  astronomique 
des  Druides  ;  mais  il  est  difficile  de  sonder  cette 
science  élémentaire  que  possédait  l'antiquité.  »  (1) 

Laissons  de  côté  toutes  ces  rêveries  et  arrivons 
aux  études  sérieuses. 

C'est  à  partir  de  1826  que  la  question  des  em- 
preintes des  Vaux-d'Obin  semble  avoir  attiré  l'atten- 
tion du  monde  savant.  Elles  furent  ainsi  que  celle 
de  Vignats  (Cavados),  visitées  à  cette  époque  par  de 
Brébisson,  de  Bazoches  et  Antoine  Passy  ;  ce  dernier 
pensait  que  les  cavités  des  grès  siluriens  connues 
sous  le  nom  de  pas  de  bœufs,  étaient  des  empreintes 
non  de  pas,  mais  de  corps  organisés.  Décrites  plus 
tard  par  Duval  (2)  qui  avait  assisté  aux  réunions  de 
la  Société  Géologique  de  France  à  Alençon  en  1837, 
et  ensuite  par  Salt<\»%  (3)  qui  les  considérait  comme 
des  traces  d'Amélides,  elles   furent  signalées  en  1854 

(1)  Histoire  dn  diocèse  de  Sées,  Alençon,  RenaXTt-de  Broise,  1899, 
in-8°,  t.  1",  p.  10. 

(2  Ao/e  sur  des  empreintes  gravées  dans  un  guarlzile  ii  <lm:/>rey 
(Orne),  nommées  \'\>  m;  Bcbufs,  I!.  S.  <;.  F..  1"  série,  vol.  9,  p.  199. 

3  Sur  des  empreintes  existant  sur  les  qnartzites  des  W.u.i- 
d'Aubin,près  Argentan.  Iliid.  i.  XYII1,  p.  :  i  G  s  -  ;  i  7 1 .  —  Cette  note 
i  st  suivie  d'observations  de  M.  Barrande. 


-  193  — 

par  Auguste  Le  Prévost  à  l'attention  de  M.  Eudes- 
Deslongchamps.  L'éminent  paléontologiste,  dans  un 
mémoire  accompagné  delà  plaque  des  grès  des  Vaux- 
d'Obin,  inclinait  à  attribuer  ces  singulières  em- 
preintes à  la  présence  d'animaux  mous,  tels  que  des 
Actinies  ou  des  Ascidies  ayant  vécu  sur  le  fond  de 
sable,  qui  en  se  durcissant  est  devenu  la  rocbe  ac- 
tuelle et  qui  auraient  pour  ainsi  dire  moulé  la  forme 
de  leurs  corps,  avant  qu'ils  ne  se  fussent  entièrement 
dissous.  Toutefois  après  avoir  examiné  et  discuté  les 
différentes  hypothèses  proposées,  M.  Eudes-Deslong- 
champs  avoue  ne  pas  avoir  trouvé  la  solution  du 
problème.  «  Explique  qui  voudra  ou  qui  pourra 
trouver  la  cause  de  ces  empreintes,  dit-il,  quant  à 
moi,  j'y  renonce  »  (1). 

En  1862,  l'abbé  Bidard,  curé  de  Tournay-sur- 
Dives,  dans  une  note  adressée  à  l'Académie  des 
Sciences,  les  compare  à  celles  que  laisseraient  des 
pieds  de  ruminants.  Ce  n'est  au  fond  que  l'opinion 
populaire  traduite  en  langage  scientifique  (2). 

M.  le  vicomte  d'Archiac,  en  1866,  considère   les 

(1)  Notice  sur  des  empreintes  ou  traces  d'animaux  existant  à 
la  surface  d'une  roche  de  grès  au  lieu  dit  les  Vaux-d'Aubin,  près 
Argentan,  département  de  VOrne,  et  coiinus  dans  le  pays  sous 
le  nom  de  Pas  de  Bœufs.  Mém.  S.  L.  N.,  10°  vol.-  (1856),  p.  19-44, 
avec  uue  pi.  lithographiée.  —  Comptes-rendus  de  l'Académie  des 
Sciences,  vol.  XL,  p.  972,  1855. 

Deslongchamps  (Eugène),  Supplément  à  la  Notice  sur  des  em- 
preintes ou  traces  d'animaux  existant  à  la  surface  d'une  roche  de 
grès  au  lieu  dit  les  Vaux-d'Aubin,  près  Argentan,  département 
de  l'Orne.  M.  S.  L.  IN.,  1857,  8  p. 

(2)  Comptes-rendus,  vul.  LV,  p.  218,  1862. 

13 


-  194  - 

empreintes  desVaux-d'Obin  comme  ayant  uneorigine 
végétale,  ce  sont  d'après  lui  de  véritables  Criiziaha, 
sortes  d'Algues  gigantesques  ensevelies  sur  place, 
qui  avaient  une  importance  considérable  dans  la  flore 
marine  des  temps  primitifs  (1). 

La  question  en  était  là,  quand  à  la  fin  de  l'année 
1865,  M.  de  la  Sicotière  découvrit  tout  auprès  de 
Bagnoles,  dans  le  parc  de  M.  Goupil,  sur  de  larges 
plates-formes  de  grès  armoricains  des  empreintes 
présentant  une  analogie  évidente  avec  celles  des 
Vaux-d'Obin,  mais  le  gisement  est  plus  riche  et  les 
empreintes  beaucoup  plus  variées  que  tout  ce  qu'on 
connaissait  jusqu'alors  dans  nos  régions.  M.  de  la 
Sicotière  rendit  compte  de  sa  bonne  fortune  dans  une 
lettre  à  M.  Deslongchamps,  où  après  avoir  décrit  les 
empreintes,  il  fait  l'historique  de  cette  intéressante 
question.  Un  Post-scriptum  de  quelques  lignes  parle 
d'empreintes  annulaires  observées  à  Saint-Léonard- 
des-Bois  (Sarthe),  sur  un  rocher  de  grès  armoricain, 
qui  évidemment  sont  dues  aux  mêmes  causes  et  sou- 
lèvent les  mêmes  problèmes  qu'à  Bagnoles  (2). 


(3)  Géologie  et  Paléontologie,  Paris,  Savy,  186li,  in-8%  p.  313  ; 
Paléontologie  de  la  France,  Paris,  Impr.  Impériale,  1867,  in-8*, 
p.  28. 

(I)  Lettre  à  M.Eudes-Deslongchamps  sur  des  empreintes  nom- 
breuses visibles  à  la  surface  d'un  rocher  de  grès  de  Bagnoles 
(Orne)  avec  Post-scriptuh  sur  des  empreintes  annulaires  visibles 
sur  un  rocher,  situé  cuire Sainl-Céneri-le-Gérey  urne  cl  Saint- 
Léonard-des-Bois  (Sarlhe)  et  réponse  de  M.  Eudes-Deslong champs 
à  celte  lettre,  B.  S.  L.  N.,  iSlio-lV6,  p.  83-89;  Lettre  à  M.  Vimont 
sur  tes  empreintes  i/cs  grès  de  Bagnoles,  Bull.  Soc  scientifique 
Rlammarion  d'Argentan,  t.  VI    1888},  p.  -260. 


-   195  — 

La  Société  Linnéenne  de  Normandie  ayant  tenu 
l'année  suivante  sa  réunion  publique  à  Bagnoles,  les 
Pas  de\Bœufs  furent  visités  par  les  excursionnistes 
et  le  compte-rendu  publié  par  M.  Albert  Fauvel  donne 
une  description  très  détaillée  des  empreintes  avec  un 
dessin  lithographie,  mais  après  examen  et  discussion 
la  cause"  de  ces  singuliers^  phénomènes  restait  tou- 
jours énigmatique  (1). 

Deux  ans  plus  tard,  la  Société  Linnéenne,  qui  a 
tant  contribué  à  la  vulgarisation  des  sciences  natu- 
relles dans  notre  pays,  visitait  de  nouveau  le  dépar- 
tement de  l'Orne  ;  guidée  par  le  savant  et  regretté 
M.  Letellier  (2),  elle  fit  aux  environs  d'Alençon  une 
excursion  géologique  des  plus  fructueuses.  A  la 
séance  publique,  M.  de  la  Sicotière  appela  l'attention 
de  ses  confrères  sur  les  empreintes  des  grès  de 
Bagnoles  et  de  Saint-Léonard-des-Bois  ;  des  idées" 
furent  échangées,  mais  comme  conclusion  on  dut 
déclarer  que  la  nature  des  empreintes  gardait  encore 
le  secret  de  son  mystère  (2). 

Le  mystère  paraît  aujourd'hui  dévoilé  ;  l'origine 


(i)  Compte-rendu  de  VExcuision  Linnéenne  à  Bagnoles-de- 
l'Orne,  les  15  el  16  juin  1867.  B.  S.  L.  H,  2'  série,  2'  vol.  (1867), 
p.  523-534. 

(2)  A.-L.  Letacq,  M.-J.  Letellier,  sa  vie,  ses  travaux  scienti- 
fiques. Lecture  faite  à  la  séance  publique  de  la  Société  histo- 
rique et  archéologique  de  l'Orne,  tenue  à  Argentan,  le  19  octobre 
1898.  Bulletin,  t  XVII  (1898),  p.  453-473,  tir.  à  part,  Alençon,  E. 
Renaut-de  Broise,  1898,  iu-8%  23  p. 

(3)  M.  Letellier,  Excursion  de  la  Société  Linnéenne  de  Nor- 
mandie à  Alençon,  les  samedi  3  et  dimanche  4  juillet  -1869.  B.  S. 
L.  N,,  2' série,  t.  IV,  1868-69,  p.  27-290. 


—  196  — 

végétale  des  empreintes  soutenue  par  d'Archiac, 
reprise  par  Gaston  de  Tromelin  (1)  et  par  Morière  à 
la  suite  de  Schimper  et  de  Saporta  (2)  est  maintenant 
rejetée  par  la  plupart  des  géologues,  qui  avec  un 
savant  suédois  M.  Nathorst  les  regardent  comme  des 
pistes  d'animaux  (3).  Ainsi,  à  l'aide  d'expériences  ingé- 
nieuses, cet  habile  naturaliste  a  obtenu  des  empreintes 
absolument  semblables  à  celles  du  Cruziana  Bagno- 
lensis  Mor.  en  faisant  cheminer  sur  la  vase  le  Coro- 
phium  longicorne,  espèce  de  la  classe  des  crustacés 
commune  sur  nos  côtes  (4). 

Ici  doit  se  terminer  l'inventaire  historique  et  biblio- 


(1)  Présentation  des  fossiles  paléozoïques  du  département 
d'Ille-et-Vilaine  ;  note  additionnelle  sur  la  faune  de  l'Ouest  de 
la  France.  Ass.  fr.  ar.  se,  Congrès  de  Nantes,  1855  ;  Observations 
sur  les  terrains  paléozoïques  de  la  Basse-Normandie,  B.  S.  L. 
N.,  2e  série,  2"  vol.,  1877-78,  p.  6. 

(2)  Moriére;  Note  sur  le  ores  de  Bagnoles  (Orne).  Ihid.,  id. 
p.  20-32,  avec  1  pi.  —  Cet  article  contient  un  résumé  historique 
auquel  j'ai  fait  plusieurs  emprunts. 

L.  Du  val,  Le  Vau-d'Obin,  Revue  Normande,  mai  et  juillet  1900, 
Alençon,  Herpin. 

(3)  A.  m:  La?parent,  Traité  de  néologie,  1885,1"  édit.,  p.   680. 

(4)  A.  Bigot,  La  Plage  silurienne  de  Bagnoles,  B.  S.  L,  N., 
'r  série,  (>'  vol.,  1892,  p.  81  :  Progrès  des  sciences  géologiques  en 
Bassè-Nôrmandie,  etc.— JL'ouvrage  de  H.  Nathorst,  iutitulé  :  Om  spar 
af  riagra  everlebrerade  djurm.  m  .  ôch  deraspaleonlologiska  Bety- 
deZse(Kongl.Sv.  Vet,  Akad.  Handl.,  t.  XVI11,  1881, 11  Tafl.)  a  étéen 
partie  traduit  en  français  par  F.  Schulthers,  et  cette  traduction 
publiée  dans  le  même  recueil  est  jointe  au  mémoire  lui-même  dans 
le  tir.  a  part,  103  p.  et  11  pi.  Le  résumé  historique  qui  n'a  pas  été 
traduit,  accorde  une  mention  spéciale  aus  notes  de  Duval  (1838  .  de 
Deslongchamps  (1856)  et  de  IIorière(1878  ,  précédemmenl  citées. 


—  197  — 

graphique  des  notes  publiées  sur  la  Géologie  ornaise 
jusqu'en  1870.  Nous  entrons  alors  dans  ce  que  j'ap- 
pellerais volontiers  la  troisième  période  d'études,  car 
les  progrès  de  la  science,  les  recherches  rendues 
plus  faciles  par  le  percement  des  routes  et  des  voies 
terrées  ont  permis  à  nos  travailleurs,  parmi  lesquels 
MM.  Letellier  et  Bizet  (1)  méritent  une  mention 
spéciale,  d'apporter  plus  de  précision  dans  la  déter- 
mination des  roches  et  des  assises  du  sol,  de  complé- 
ter les  observations  anciennes,  d'élucider  bien  des 
points  obscurs.  Une  plume  des  plus  autorisées  en  a 
retracé  le  tableau  fidèle,  en  constatant,  à  notre 
honneur,  que  des  trois  départements  de  la  Basse- 
Normandie  c'est  certainement  celui  de  l'Orne  dont  la 
Géologie  a  fait  le  plus  de  progrès  depuis  1875  (2). 

Cependant,  malgré  le  nombre  et  l'importance  des 
découvertes  faites  dans  ces  dernières  années,  l'analyse 
des  travaux  de  nos  devanciers  ne  parait  pas  dénuée 
d'intérêt.  Ceux  qui  creusent  les  fondements  de 
l'édifice  sont-ils  moins  méritants  que  ceux  qui  le 
couronnent  ?  Leur  travail,  pour  être  plus  obscur, 
doit-il  être  dédaigné  ?  Ne  devons-nous  pas  plutôt,  en 
présence  des  résultats,  auxquels  ils  sont  arrivés 
malgré  l'imperfection  de  leurs  moyens  d'étude, 
admirer  leur  patience  et  leur  sagacité  ?  C'est  donc 
faire  œuvre  de  reconnaissance  et  de  justice  que  de 
rappeler  des  observations  souvent  vagues  et  insuf- 


(1)  A.-L.  Letacq,  Notice  sur  Paul  Bizel,  conducteur  des  Ponts 
et  Chaussées  à  Bellême  et  Géologue,  Documents  sur  la  province  du 
Perche,  43°"  et  44me  fascicules,  1901,  Mortagne,  impr.  Meaux. 

(2)  A.  Bigot,  Progrès  des  Sciences  géologiques,  etc.,  p.  104. 


—  198  — 

Osantes,  il  est  vrai,  mais  qui  pourtant  ont  servi 
de  point  de  départ  à  des  recherches  plus  appro- 
fondies. 

«  L'exposition  de  la  science  serait  incomplète  et 
fausse,  a  dit  J.-B.  Dumas,  si  dans  le  tableau  du  pré- 
sent on  négligeait  les  droits  et  les  travaux  du 
passé  »  (1). 


(1)  Discours  et    Eloges  académiques,   P;nis,   Gauthiers-Villars 
1885,  t.  Ier,  p.   11. 


TABLE     DES    MATIÈRES 


Pages 
Composition  du  bureau  de  la  Société  pour  Tan- 
née 1900 III 

Liste  générale  des  Membres  de  la  Société  au  15 

janvier  1901 V 

Liste  des  Sociétés  savantes  et  établissements 
avec  lesquels  la  Société  fait  des  échanges  de 
publications XV 

PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES 

Séance  du  15  Janvier.  —  Tison:  Production 

de  glace  par  le  Verbesina  virginiaca     .      .      .       XXIX 

Séance  du  5  Février.  —  Gallier  :  Anctinomy- 
cose. —  DsGiDON  :  Stations  nouvelles  de  plantes. 
Bigot  :  Helicoprion  ;  Callovien  inférieur  de 
Villers-sur-Mer XXXI 

Séance  du  5  Mars. — Dr  Gidon:  Renseignements 
géologiques  donnés  par  M.  de  Bras.  —  Dela- 
vigne  :  Rana  esculenta  à  cinq  pattes. — Bigot: 
Sur  le  Pithecanthropus XXXIV 

Séance  du  2  Avril.  —  Tison  :  Sur  la  chute  des 
reuilles.  —  Dr  Gidon  :  Orange  double  ;  Fou- 
gères bifides.  —  CheviîEL  :  Anomalie  chez 
Aslerias  rubens.  —  Lettre  de  A.  Chevalier.  XXXVII 


—  200  - 

Pages 
Séance  du  7  Mai.  —  Bigot  :  Notice  sur  P.  Bizkt. 
—  F.  MoUTIBB  :  Fleurs  prolifères  (/'Anémone 
pavomina  ;  Gui  sur  un  tilleul  ;  Zone  à  Cœloce- 
ras  Blagdeni  à  Fontenay-le-Marmion . — Vaul- 
legeard  :  Anomalie  d' une  fleur  d'Anémone. — 
Marinesco  :  Sur  le  Mécanisme  de   la   séni-lité 
et  de  la    mort  des  cellules   nerveuses  (analyse 
par  M.  Vaullegeard).  —    Matchinsky  :  Sur 
l'atrophie  des  ovules  (analyse  par  M.  Vaulle- 
geard. —  Vaullegeard  :    Sur  le    Distomum 

pristis XLII 

Séance  du  19  Juin.  — F.  Moutier  :  Anomalies 
florales  de  Matricaria  et  Catleya.  —  Brasil  : 
Présence  rf'Alpheus  megacheles  et  Cistella 
capsula  à  Luc.  —  Dr  Moutier  :  Gui  sur  un 
saule.  —  Lignier  :  Ophyris  muscifera  à  Chi- 
cheboville  ;  Orohanche  géante. —  L.-J.  Léger  : 
Orientation  de  la  feuille  par  rapport  à  la  tige. 
—  Lignier  :  Racines  adventives  de  Thuya.  — 
Bigot  :  Terrasses  quaternaires  de  l'Orne  ; 
Ruisseau  de  Pcrriercs XLYIII 

Séance  du  2  Juillet.  —  Lignier  :    Gui  sur  un 

saule .  —  LÉGER  :  Anomalie  sur  une  clématite.  LI 

Séance  du  12  Novembre. —  Vaullegeard  :  Ac- 
tion des  Cestodcs  et  Nématodes.  —  F.  Mou- 
tier :  Aberration  lutescens  du  Calimorpha 
liera.  —  Brasil  :  Fréquence  de  certaines  cs- 
pèces  sur  le  littoral  du  Calvados.  —  de  La 
Thuillerie  :  Daucus  carolta  et  gummifer.  — 
Matte  :  Présentation  de  silex  néolithiques.  — 


~-  201  — 


Pages 


Bigot  :    Présentation  d'exemples    (/Abrasion 
provenant  des  dunes  de  Biville LUI 

Séance  du  3  Décembre.  —  Brasil  :  Catalogue 
des  Mollusques  de  la  Faune  marine  de  Luc- 
sur-Mer.  —  F.  Moutier  :  Supplément  à  la 
Faune  des  Mollusques  terrestres  et  fluviatiles 
des  environs  de   Caen LVI 


TBAVAUX     OBIGINAUX 

L. -Jules  Léger. — Sur  l'orientation  de  la  feuille 

en  anatomie  végétale 3 

F.  Moutier.  —  Supplément  au  Catalogue  des 
Mollusques  terrestres  et  fluviatiles  des  envi- 
rons de  Caen 8 

L.  Brasil.  —    Faune    marine   de   la  région  de 

Luc-sur-Mer .  18 

L.  Brasil.  —  Observations  sur  la  Faune  de  la 

région  de  Luc-sur-Mer  (Calvados)  ....  75 

A.  Vaullegeard.  —  Etude  expérimentale  et 
critique  sur  l'action  des  Helminthes  :  I.  Ces- 
todes  et  Nématodes 84 

A.  Vaullegeard.  —  Description  du   Distomum 

pristis  Deslongchamps 143 

A.  Bigot.  —  Notice   explicative    de   la  Feuille 

«   Les  Pieux  » .•  147 


202  — 


Pages 


Abbé  A.-L.  Letacq.  —  Recherches  pour  servir 
à  l'Histoire  des  Etudes  géologiques  dans  le 
département  de  l'Orne  juscpi'en  1870,  ex- 
traites en  partie  d'un  manuscrit  de  M.  de  la 
Sicotière 163 

TARLE  DES  MATIÈRES  . 199 


L  Imprimeur- Gérant, 

E.  LANIER. 


Gak.n.  —  Imprimerie  K.  LANIER,  1  ft  i,  rue  Guiixaumb.  —  H.  2243 


L.-Jules   LEGER 


BULLETIN 


l)K    LA 


r  jr 


SOC]  ETE  LINNE ENNE 


DE  NORMANDIE 

FONDÉE  EN   1823 

tët   reconnue   d'utilité   publique   par   décret   du   ±2   avril    1863 

5e    SÉRIE.   —   5e    VOLUME 

ACTIVÉE     lOOij 


CAEN 

E.   LANIER,   Imprimeur 

IÎLE    GUILLAUME-LE-CoNQUÉRANT,    1    fr   3 


1902 


MCI.  WHOI   LIBRARY 


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