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Full text of "Bulletin de la Société géologique de Normandie."

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SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


AOUBLETIN 


DE LA 


ROCIÈTÉ GÉOLOGIQUE 
DE NORMANDIE 


FONDÉE EN 1871 


LPS PSS SL 


TOME XII — ANNÉE 1886 


HAVRE 


Imprimerie du Journal LE HAVRE (E. HusriN, Imprimeur) 


35, RUE FONTENELLE, 35 


1887 


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RÉSUMÉ DES SÉANCES 


SÉANCE, DU :13 JANVIER r886 


Présidence de M. G. LIONNET, Vice-Président. 


Le procès-verbal de la dernière séance est adopté sans 
observations. 


Le Président annonce une présentation. 


M. Fortin présente deux silex taillés qu’il a recueillis à 
Lillebonne, carrière Campion, dans l’argile des terrasses. 


M. Savalle présente une vertèbre de Polyptychodon, prove- 
nant du Kimmeridge de Bléville. 


M. Prudhomme donne lecture du projet de règlement qu'il a 
rédigé conformément à la décision de la Société. Ce projet est 
renvoyé à l'examen d’une Commission et la décision remise 
à la prochaine séance, 


Ô SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


SÉANCE DU 3 MARS 1886 


Présidence de M. G. LENNIER, Président. 


Le procès-verbal de la dernière séance est adopté. 


M. Georges Hamel, présenté à la dernière séance par 
MM. G. Lennier et G. Lionnet, est admis comme Membre 
résidant. 


Le projet de règlement proposé par M. Prudhomme est discuté 
et adopté après modifications. 

Conformément à ce nouveau règlement, il est procédé à 
élection des Membres du Bureau pour l’année 1886. Le 


scrutin donne les résultats suivants 


Président. 's 2! AS A RONA OR MM. G. LENNIER. 
+. | G. LIONNET. 

Pace-Présidents.: ..:. . WEAR | 

VACOSSIN. 
Secrétaire Général............ A. LÉCUREUR. 
Secrétaire des Séances et Trésorier. F. PRUDHOMME. 
Biblhothécairezse, LRO, SAVALLE. 
ArChIDIS le LE ACT LEE ENEE N CH. BEAUGRAND. 

+ À BIOCHET. 

Commission du Bulletin...... 

BIDARD. 


M. Biochet présente plusieurs ossements qui ont été offerts 
au musée de Caudebec par M. Pornet, directeur des établisse- 
ments céramiques de Villequier. Ils ont été recueillis dans les 
aroiles kimméridiennes par M. Gay, contre-maître des terrasse- 
ments qui, avec un soin extrême, a su conserver à chaque 
fragment sa position relative, en sorte qu'il a été possible de 
reconstituer plusieurs os presque en entier. 

M. le Président reconnaît, dans les pièces qui sont présentées, 
des portions de divers os de la tête d’un Zchthyosaurus Cuvieri. 

1° Partie du maxillaire droit de la mâchoire inférieure, portant 
la gouttière alvéolaire dans toute sa longueur, qui est de soixante- 
quinze centimètres. 


En arrière, et juxtaposé à cet os principal, on voit l'os 


RÉSUMÉ DES SEANCES 9 


surangulaire, qui limite et prolonge la gouttière alvéolaire sur une 
longueur de soixante-cinq miilimètres ; 

2° Partie du crâne, composée de l’os intermédiaire supérieur 
gauche ; longueur trois cent vingt-deux millimètres. 

A la face inférieure, on remarque une large surface striée longi- 
tudinalement par la suture avec l’os maxillaire supérieur qui 
manque. 

En arrière, et à la face supérieure, une inflexion profonde 
de l’os indique la position de l’ouverture de la narine gauche. 

La face interne de cet os est dans un état parfait de conser- 
vation, ce qui permet d'étudier la surface de contact des deux 
os intermédiaires, laquelle se dessine par une arête très vive ; 

3° Différents débris difficiles à déterminer, qui proviennent 
du crâne. 

La présence d’os appartenant au maxillaire inférieur droit et 
à la partie supérieure gauche du crâne, laisse à penser que la tête 
pouvait être entière et qu’il y aurait intérêt à faire de nouvelles 
recherches sur le point où ces os ont été trouvés. 

On doit féliciter M. Gay de l'intelligence avec laquelle il a 
réuni ces débris, dont il eut été difhcile, sinon impossible, de 
reconstituer l’ensemble, s’il n’avait eu la bonne pensée de donner 
des numéros à tous les fragments et de les placer sur une 
planche à mesure qu’il les détachait de la masse argileuse. Il 
serait à désirer que tous les chefs de travaux fissent preuve 
d’un dévouement égal, qui profiterait à l'avancement de la 
science. Du reste, M. Gay n’en est pas à son coup d’essai ; il a 
sauvé, précédemment, un débris de tortue et d’autres pièces 
importantes dont M. Pornet a fait don au musée de Caudebec. 


M. Biochet présente aussi plusieurs beaux silex taillés quater- 
naires, trouvés par lui à Sainte-Marguerite-sur-Duclair. 


M. Vacossin présente une très belle hache chelléenne, et 
M. Fortin, plusieurs silex du type Mousterien, recueillis à Lille- 
bonne, carrière Campion. 


M. Prudhomme présente une Belemnitella quadrata provenant 
de la craie blanche de Dieppe. Cette pièce a été recueillie dans la 
partie supérieure d’une carrière ouverte sur la Route du Havre, à 
l'altitude de environ 35 mètres. Cette carrière présente un front 
de taille de 12 à 1$ mètres. 

De cette même carrière, mais des lits inférieurs, proviennent 
aussi plusieurs fossiles, présentés par M. Prudhomme : Serpula 


IO SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


amphisbema, Lima Hoperi, Ostrea Normannie, Cyphosoma Kæœnigii, 
Cyphosoma granulosum, Cyphosoma sp.? Epiaster gibbus, Micraster 
cortestudinarium, Echinoconus conicus, etc. 


SÉANCE DU 12 MAI 1886 


Présidence de M. PRUDHOMME, Trésorier. 


Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté sans 
observations. 


M. A. Noury présente une belle série de silex taillés, trouvés 
au Neubourg, au lieu dit Le Champ de Bataille. 


M. Ch. Beaugrand présente une Pinna non encore décrite du 
Gault du Cap de la Hève, et une Ammonite encore pourvue de 
son rostre, des aroiles supérieures du Kimmeridge. 


M. Savalle présente une hachette en silex poli, et une pointe 
de flèche à aileron provenant de la station d'Octeville. 


SÉANCE DU 7 JUILLET 1886 


Présidence de M. PRUDHOMME, Trésorier. 


Le procès-verbal de dernière séance, lu par le Secrétaire, est 
adopté sans observations. 


Le Président annonce une présentation. h 


M. Savalle annonce qu’il a recueilli dans les briqueteries 
de Bléville et de Frileuse, plusieurs silex chelléens, dont il pré- 
sente quelques beaux exemplaires. M. Savalle a aussi recueilli, 
sur le territoire de Rolleville, un beau racloir néolitique en 
silex blond. . 


M. Beaugrand présente un fruit de conifère provenant des 
aroiles oxfordiennes de Villers. 

M. Hamel présente divers fragments d’un dermo-squelette 
de tortue recueillis par lui dans l'étage kimméridien du cap de la 
Hève. 


RÉSUMÉ DES SÉANCES II 


SÉANCE DU 6 OCTOBRE 1886 


Présidence de M. G. LENNIER, Président. 


Le procès-verbal de la dernière séance est adopté. 


L’admission de M. Paul Bottard, interne à l'hôpital du Havre, 
présenté par MM. W. Partridge et Ch. Beaugrand, est pro- 


noncée à l’unanimiteé. 


M. G. Lionnet fait la communication suivante : 


« J'ai publié, dans le temps, avec notre collègue Brylinsky, un 
essai sur la Géologie des Phosphates de dis Dans mon 
esprit, j'ai toujours pensé compléter et mettre à jour ce travail, 
alors nouveau, je le crois, et où même quelques auteurs ont 
pris depuis sans façon. Mon état de santé actuel m'empêche de 
continuer, en ce moment, ce travail à une fin sérieuse ; mais 
j’ai toujours soigneusement — depuis que la Société géologique 
de Normandie a publié notre essai — pris toutes les notes et 
les renseignements, et gardé tous les documents qui sont, main- 

tenant, considérables sur cette question, et je tiens tout ce que 
j'ai sur ce sujet, ainsi que les indications précises des ouvrages 
où l’on peut trouver ce que je n’ai pas, à la disposition de ceux 
qui voudraient publier une monographie des phosphates de 
chaux. 

» Aujourd'hui, je vous signaleraï la découverte de nouveaux 
gisements, annoncée à la session de l'Association Française pour 
l'avancement des Sciences, à Nancy. Je vous copie textuellement 
le compte-rendu sommaire : 

M. Thomas, Membre de la Commission d’exploration scien- 

» tifique de la Tunisie 2 présenté une note au sujet des nouveaux 
» gisements de phosphate de chaux qu’il a découverts dans la Tuni- 
» sie. Au cours d’une récente exploration, en 188$, M. Thomas 
_» avait signalé les riches gisements éocènes du Sud-Ouest. 
_» Cette année, poursuivant ses recherches dans cette même direc- 
» tion, M. Thomas a reconnu que ces gisements s’étendent vers 
» PEst, jusqu’au Sud de Gassa, et au Nord, dans les Djebels 
» Mratta, Boudinas, etc. Les gisements crétacés de phosphate 
» sont beaucoup plus rares et n’ont été constatés jusqu'ici, en 
» Tunisie, que sur un seul point, au voisinage de Feriana, dans 


12 SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


» le Djebel du même nom; la couche qui renferme les 
» phosphates se compose de calcaires et de marnes gypsifères 
» probablement cénomaniennes, riches en fossiles, dont les moules 
» intérieurs renferment jusqu’à 48 o/o de phosphate tribasique, 
» et rappellent, parles points bruns, verdâtres et luisants, l’as- 
» pect de certains fossiles des Ardennes et du Boulonnais. Les 
» gisements crétacés de phosphate ont déjà été signalés, sur plu- 
» sieurs points de l’Algérie, notamment par M. Le Mesle, dans 
» les marnes Albiennes du département de Constantine. Les 
» gisements de phospate, suivant M. Thomas, sont très abon- 
» dants en Tunisie; ils s'étendent sur toute la moitié occiden- 
» tale de la régence et formerontune source inépuisable d’engrais, 
» lorsque les voies ferrées projetéss permettront d'exploiter le 
» précieux minéral dans des conditions suffisamment écono- 
» miques (Revue scientifique, 2 oct. 86, n° 14, page 434, 3° série, 
nt. 258: 

» On voit que les caractères de gisement de ces phospates 
crétacés sont toujours les mêmes ou analogues à ceux qui ont 
été signalés, non seulement dans les Ardennes et le Boulonnais, 
comme il est dit dans l’article, mais encore à ceux de la Hève 
et de tous les points du pays de Caux, où affleurent les marnes et 
sables Infra-Cénomaniens et Albiens, à ceux du pays de Bray, 
de la Nièvre, de la perte du Rhône, etc., etc. Cette fixité dans les 
caractères des phosphates de cette époque est étonnante (fossiles 
à l’état de moules très phosphatés, glauconie, etc.) et doit se 
rattacher à quelque grand phénomène géologique qui a embrassé 
une étendue énorme de la sürface terrestre : il n’en est pas de 
même des gisements de ce minéral, appartenant à d’autres forma- 
tions qui offrent les caractères les plus divers et les plus variables 
je renvois ici, forcément, à l'ouvrage Brylinsky et Lionnet). 

» Mais, ce qu’on pourrait appeler évènement du jour et ce 
qui, paraît-il, agite vivement les monteurs d’affaires, c’est la 
découverte de gisements de phosphate dans un rayon beaucoup 
plus rapproché et facilement exploitables. Je rends la parole à la | 
Revue Scientifique (mème numéro, page 436). 

» M. Fuchs, ingénieur des mines, insiste sur un gisement nou- 
» vellement découvert dans la Craie du Nord de la France, à 
» Beauval, à sept kilomètres au nord de Doullens. Le sol de la 
» région est formé par la craie à M. Coranguinum, ravinée, et 
» dont les dépressions sont remplies par des glaises sableuses et 
» des sables. Une récente expérience a montré que ces sables, dans 


RÉSUMÉ DES SÉANCES 13 


» une sablière exploitée d’une manière intermittente, depuis plus 
» d’un siècle, étaient (1), du phosphate de chaux pur à la teneur 
» moyennede 70 0/0 de phosphate, résultat d’un lavage naturel 
» et sur place d’une couche de craie mouchetée de phosphate, 
» comme celle de Ciply. Ces sables couvrent, sur ce point, une 
» surface d'environ dix hectares, et peuvent comprendre, d’après 
» les sondages multiples qui ont été faits, une centaine de mille 
» de tonnes de phosphate très pur, et une vingtaine de mille 
» de phosphate un peu moins pur. Des explorations ont été faites 
» dans les sablières du voisinage; elles n’ont, jusqu'ici, donné 
» lieu à aucun résultat ; mais il serait utile de les poursuivre sur 
» toute la lisière de la Somme et de l’Artois. 

» J’espère pouvoir vous présenter échantillons de ces phosphates 
en « sables », car M. Brylinsky, m'écrivant à ce sujet, semble me 
dire qu’il est à même de m’en procurer. » 


M. À. Noury présente un fragment de hache polie, recueilli 
par lui sur le territoire de Saint-Laurent-de-Brèvedent, au nord 
du château, vers Senneville. 


M. G. Hamel donne lecture de l'analyse suivante, d’une note 
de MM. Mariano Barcena et Antonio del Castillo, de Mexico, rela- 
tive à la découverte d’ossements humains préhistoriques, dans la 


Vallée de Mexico : 


ANALYSE D’UNE NOTE DE MM. MARIANO BARCENA ET ANTONIO CASTILLO 


« Au mois de janvier 188$, on fit sauter des roches à la 
dynamite, à quatre kilomètres de Mexico ; cet endroit est situé à 
la base d’une éminence appelée Pic des Bains. L’ingénieur 
Adolpho fut avisé qu’on avait découvert des ossements paraissant 
humains ; une commission scientifique fut nommée pour les 
examiner, et on acquit bientôt la certitude que ces débris étaient 
des restes humains présentant une grande importance pour l’étude 
de l’homme préhistorique au Mexique. 

» Le 2$ décembre 1885, M. Mariano Barcena, accompagné 
du directeur du Musée, le docteur Jésus Sanchez eurent la bonne 
fortune de découvrir en place, un fragment de côte humaine, 
incrustée dans la roche, non loin de l’endroit de la première 


(1) Sic. 


14 SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


découverte. Les restes humains appartiennent à un seul individu 
adulte, comme le démontre le nombre et la forme des dents. 
Quand les ossements furent dégagés de la roche qui les empà- 
tait, on reconnut une partie de la région faciale et un avant-bras. 
La tête a conservé les deux maxillaires, une partie de la région 
faciale gauche, principalement la voûte palatine ; on distingue 
aussi des traces des os nasaux.. 

» Les dimensions du crâne sont celles d’un homme adulte et 
bien constitué. Un autre fragment contient la plus grande partie 
du maxillaire inférieur, ainsi qu’une portion d’un humérus et un 
fragment de vertèbre. Le maxillaire inférieur est ouvert, de cou- 
leur jaune paille et revêtu de la gangue caractéristique des os 
fossiles ainsi que le reste des ossements. Dans le même fragment, 
on voit une partie de deuxincisives, une canine, quatre molaires 
et l'empreinte d’une cinquième. Au maxillaire supérieur adhèrent 
trois incisives, une canine et quatre molaires. On ne trouve de la 
région gauche que quelques fragments. Les dents sont dans un 
très bon état de conservation, l'émail est brillant et les surfaces 
de mastication sont usées. Il est à noter que les dents supérieures 
correspondent exactement avec leurs homologues inférieurs, 
comme cela s’observe dans les races pures; en outre, les canines 
ne sont pas coniques et se rapprochent de la forme des incisives. 


Le tableau ci-dessous contient les dimensions des parties 
décrites : 


Distance du bord inférieur des dents supérieures à la 


VOLE PAlATNE Re LR aus te aide NN STE 2e MO URSS 
Largeur maxima de la couronne d’une incisive supé- 

BU 4 nue ANA see ous je ve SSD EEE O OIO 
Hauteur de la couronne d une incisive supérieure... O 007 
Longueur de la racine d’une incisive supérieure.... © oO16 
Diamètre de la surface de trituration de la quatrième 

mMplaire supérieure... Je, 0 saut nes de CR 
Hauteur du maxillaire inférieur entre sa base et le 

niveau du collet de ses incisives............ él ÉÉTRL OL 


Longueur de la courbure du maxillaire inférieur 
depuis la suture médiane jusqu’à l'emplacement de la 
quatrième molaire. . «4. .4.%444 6 A EE 


» On a aussi trouvé divers os des membres inférieurs et supé- 
rieurs, brisés et placés en désordre. La roche qui empâtait les 
ossements est entièrement formée de calcaire siliceux. Les osse- 


RÉSUMÉ DES SÉANCES 15 
ments présentent tout à fait l'aspect fossile, n’offrent aucune trace 
. de matière organique, sont incrustés de silice et contiennent des 
dendrites de manganèse. L'endroit où ces débris furent décou- 
verts est situé à quatre kilomètres de Mexico, au pied d’une 
colline volcanique, isolée et de moyenne dimension. La masse 
entière est formée de porphyres volcaniques formant une transi- 
tion avec les basaltes. A la base, se trouve une petite plate-forme 
presque horizontale vers le Nord, et constituée par deux forma- 
tions bien séparées, l’inférieure est du calcaire siliceux, de 
couleur grise, d’une épaisseur de un mètre ; au-dessus, se trouve 
une marne blanche, surmontée de terre végétale, le tout d’une 
puissance d'environ vingt centimètres. 

» Le banc de calcaire parait remanié et soulevé, la couche 
supérieure contient un grand nombre de coquilles lacustres dispa- 
rues, mélangées avec de plus récentes, ainsi que les restes de 
l’industrie humaine. 

» La question ainsi posée, il restait à déduire l’âge des 
ossements. Le plus sûr moyen de détermination semblait être 
l’examen des êtres qui les accompagnaient dans le calcaire 
siliceux, mais le test des mollusques lacustres est en trop mau- 
vais état pour permettre une bonne détermination. Quelques 
espèces qui semblent modernes feraient croire à une origine 
récente des ossements, pendant que des espèces éteintes, qu’on y 
rencontre aussi, montrent qu'un temps incalculable s’est écoulé 
depuis leur existence. Si on juge la cause par analogie, on peut 
admettre la contemporanéité des os humains et des restes d’élé- 
phants, de cerfs, de chevaux, etc., que M. Antonio a trouvé au 
pied de la colline de Tepeyac, distante du Pic d’environ quatre 
kilomètres. La roche dans laquelle ils sont incrustés est identique 
à celle qui nous occupe et présente aussi. des coquilles lacustres, 
telles que des planorbes. Cette comparaison semble démontrer l’âge 
quaternaire des ossements. Les empreintes des plantes qui ont 
èté trouvées dans le même terrain montrent que, dans ces temps 
éloignés, cette région était occupée par une exhubérante végéta- 
tion marécageuse. L'aspect des os, leur gangue, labsence de 
matière organique, autant de signes de fossilisation, sont des 
preuves de leur haute antiquité. 


» On peut donc résumer ainsi : 


» 1° Le calcaire siliceux du Pic des Bains diffère des forma- 
tions actuelles par son aspect et par l’absence complète de restes 


16 SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


de l’industrie moderne. La ligne de séparation entre l’assise cal- 
caire et les dépôts récents est, de plus, très marquée ; 

» 2° Larégion mentionnée présente des phénomènes volca- 
niques, dont ilne reste pas trace dans l’histoire moderne, dans 
les traditions et dans les écritures hiéroglyphiques de l’ancienne 
race d'Anahuac ; 

» 3° Le niveau des eaux était, à cette époque, à plus de trois 
mètres au-dessus de la surface actuelle de la lacune de Texcuco; 

» 4° Les caractères ostéologiques du crâne démontrent que 


l’homme du Pic des Bains appartenait à la race indigène pure 
d'Anahuac. » | 


SÉANCE DU 8 DÉCEMBRE 1886 
Présidence de M. G. LENNIER, Président. 


Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté. 


M. Savalle présente une série de silex néolithiques, grattoirs, 
ciseaux et poinçons, recueillis à Fécamp, par M. Tesson et par lui. 


M. Savalle annonce aussi qu’il a trouvé, sous le cap de la Hève, 
dans l’étage kimméridien, trois vertèbres de Polyptichodon. 


M. Beaugrand fait connaître que notre collègue, M. Parsy, a 
trouvé, sur le rivage, vis à vis de la rue de Mer, un silex chelléen, 
provenant vraisemblablement du dépôt de la petite falaise des 
Brindes. 


M. Lionnet exprime en quelques mots les regrets que fait 
éprouver au monde scientifique la mort prématurée de Paul 
Bert. La part importante prise par le regretté professeur à la 
fondation du Laboratoire de Physiologie maritime du Havre, dont 
notre collègue, M. Partridge est directeur, et les travaux accomplis 
par lui et ses élèves, soit dans ce laboratoire, soit dans le labora- 
toire de M. G. Lennier, au Muséum, nous font ressentir encore 
plus vivement sa perte. L'œuvre scientifique de Paul Bert est 
importante ; ses découvertes, sur l'emploi du chloroforme, sur les 
mouvements des plantes, sur l’effet des hautes pressions sur les 
organismes, etc., indiquent une intelligence de premier ordre, 
et font regretter qu’il n’ait pû continuer ces belles études. 


ÉTUDES PALÉONTOLOGIQUES 


DESCRIPTION 


DES 


FOSSILES DU CAP DE LA HÈVE 


Par G. LENNIER 


CHAPITRE PREMIER 
RENSEIGNEMENTS GÉOLOGIQUES 


Au cap de la Hève, le Kimmeridge forme la base des falaises sur 
une épaisseur de 13 mètres au-dessus des basses mers. 

L’étage est formé, sous les signaux, au dessus des hautes mers, 
par les marnes à Piérocères ; ce sont des alternances de calcaire pétri 
de moules intérieurs de coquilles, et de bancs argilo-marneux, dans 
lesquels Ostrea virgula est assez commune. À deux kilomètres 
plus au Nord, à Bléville, les marnes à Ptérocères sont recouvertes 
par quatre mètres d’argile pétrie d’Ostrea virgula. 

_ À Octeville, en face de La moulière, de nouvelles couches appa- 

raissent, etenfin, plus au Nord encore, jusqu’à cinq kilomètres 
de la moulière, on rencontre une série de couches argileuses 
séparées par des bancs de calcaire marneux qui présentent une 
épaisseur de 22 mètres. Ces couches, par suite du plongement 
vers le N.-E., disparaissent au-dessous du niveau des basses mers 
vers Cauville. 

De la Hève à l’entrée de la vallée de Sainte-Adresse, les marnes 
à, Ptérocères forment la partie supérieure du Kimmeridge et sont 


T8 SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


en contact avec les sables du terrain crétacé inférieur. Par suite 
de la direction des falaises, direction qui forme un angle de 90° 
avec la ligne de plus grande pente, les couches paraissent hori- 
zontales. 

On retrouve le Kimmeridge au Sud du vallonde Sainte-Adresse, 
depuis le Casino Marie-Christine jusqu’au droit de la rue du Doc- 
teur-Suriray, au niveau des hautes mers. Au niveau des basses 
mers, les assises kimmeridiennes peuvent être suivies depuis l’ex- 
trémité de la Hève jusqu’au droit de la rue de Mer. Plus au Sud, 
le Kimmeridge disparaît sous des dépôts de formation récente. 


PALÉONTOLOGIE. — Les espèces animales qui ont habité la mer 
kimmeridienne ont laissé dans les vases du littoral leurs ossements 
ou leurs enveloppes testacées, et ce sont ces ossements, ces co- 
quilles que nous retrouvons fossiles dans les argiles. Les espèces 
fossiles du Kimmeridge ne sont pas, en général, répandues dans 
toute la masse de l'étage, elles occupent, au contraire, des hori- 
zons constants, comme nous allons le démontrer. 

A la base de l’étage qui se voit au cap de la Hève, à la basse mer, 
nous avons trouvé, dans les trous que faisaient autrefois les ouvriers 
pour extraire l'argile employée à la fabrication de la tuile et du car- 
reau, une argile brune bleuâtre, dont l’épaisseur, à en juger par les 
sondages, serait de 3 à 4 mètres. Cette argile est peu fossilifère ; 
on y voit cependant quelques traces de moules, de coquilles 
bivalves et des Ostrea bruntrutana. Au-dessus de ces argiles, on 
voit un banc de calcaire compact, quelquefois un peu arénacé, 
peu épais : c’est le banc dans lequel on rencontre l’Amm. Cymo- 
doce, d'Orb. Au-dessus, on voit un lit argilo-marneux peu épais, 
puis ensuite l’assise la plus fossilifère de l’étage, le Calcaire coquil- 
lier. Cette zone du calcaire coquillier est formée par deux bancs 
séparés par un lit mince d’argile grise. C’est à ce niveau que se 
rencontrent les fossiles suivants : Nautilus giganteus ; Litiorina pul- 
cherrima ; Pleurotomaria besione ; Pholadomya Protei, Pholadomya 
acuticosta, Pholadomya gracilis, Pholadomya donacina; Astarte Michau- 
diana ; Trigonia muricata, Trigonia papillata ; Unicardium excentri- 
cum; Nucula Menkii; Montlivaultia Lesueuri ; Serpula gordius ; et plus 
rarement Ammonites Cymodoce; Naricaornata; Nerinea Mose; Ceromya 
excentrica ; Gresslya Lennieri, Gresslya incerta ; Isodonta Kimmeri- 
diensis ; Myoconcha SϾmanni ; Lima proboscidea, Lima spectabihs, 
Lima Magdalena, Lima lepida ; Opis angulosa ; Astarte trigoniarum, 
Astarte Mysis, Astarte scalaria ; Cyprina cornuta, Cyprina crassa, 


ÉTUDES PALÉONTOLOGIQUES 19 


Cyprina Constantin: ; Trigonia Baylei ; Cardila Moriceana ; Apocar- 

dia elecans ; Arca Laura ; Mytilus subpectinatus, Mytilus Lysippus, 
Mytilus Medus, Mytilus jurensis ; Gervilia Kimmeridiensis ; Pinni- 
gena Saussuri; Pinna granulata ; Pecten splendens, FR Midas, 
Pecten Mc, Pecten nations. Lie intertextus, Pecten supraju- 
rensis ; Perna Flambarti ; Hinnites inœquistriatus, Hinnites fallax ; 
Ostrea gibbosa. Des ossements de Téléosaure et d’Ichthyosaure ont 
êté trouvés dans le petit lit d'argile qui sépare les deux bancs 
fossilifères, mais ils y sont rares. 

Les espèces nombreuses que nous venons de citer se trouvent 
pour la plupart à la basse mer dans les bancs qui découvrent en 
face du Casino de la reine Christine ; presque toujours les fossiles 
recueillis en cet endfoit sont en Fa état de conservation, avec 
leur test. Nous désisnerons dorénavant cette zone sous le nom de 
calcaire coquillier, qui lui a été donné par Lesueur. Cette assise, 
nous l'avons dit plus haut, est formée de deux bancs calcaires 
séparés par un lit mince d’argile. Dans le banc inférieur, les Pho- 
ladomya Prole: sont très abondantes et souvent on les rencontre 
encore placées dans leur position normale d’existence, le côté 
anal dirigé vers la partie supérieure du trou que l’animal avait foré 
dans l'argile molle qui lui servait alors d'habitation. A la surface 
des deux bancs, les fossiles sont très nombreux, mais ils sont 
généralement moins bien conservés que ceux qui ont été com- 
plètement enveloppés dans la masse du calcaire ; les Gervilies 
forment surtout des amas considérables dans lesquels on peut 
quelquetois compter une centaine de valves réunies dans un 
espace de 1 mètre carré. 

La couche au-dessus du calcaire coquillier est formée par un 
amas considérable d'Ostrea delioïdea présentant sur quelques points, 
devant le pavillon de la reine Christine, par exemple, une épaisseur 
de 10 à 15 centimètres. Toutes les coquilles ont leurs deux 
valves, et souvent elles sont recouvertes de serpules fossiles. 

Ce banc d’huîtres est séparé du calcaire coquillier par unlit argi- 
leux plus ou moins épais, suivant les endroits, riche en débris de 
vertébrés fossiles. Lesueur,'des amateurs du Havre et moi, y avons 
recueilli des parties de squelettes de tortue, des vertèbres et des 
os longs de Plésiosaure, de Pliosaure et d’Ichthyosaure, des parties 
de tête et des dents de Zeleosaure. On y rencontre aussi des Ano- 
mya adhérentes aux valves d’huîtres ou aux ossements fossiles. 

Les dépôts vaseux de la mer kimmeridienne, dont nous avons 
parlé plus haut, ont formé au-dessus du banc d’huîtres une couche 


20 SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


argileuse de 3 mètres d’épaisseur. Les fossiles y sont très rares. 
On y trouve seulement quelques valves d’Ostrea virgula, d'Ostrea 
delloidea disséminées dans la masse et des moules intérieurs de 
coquilles bivalves indéterminables. 

Au-dessus de l’assise argileuse, les Ostrea deltoïdea forment un 
nouveau lit, peu épais au cap de la Hève, mais qui, à Bléville, au 
niveau des basses mers d’équinoxe, atteint 8 à 10 centimètres 
d'épaisseur. Nous ferons remarquer que sur ce dernier point (à 
Bléville), les Ostrea delloida sont d’une taille beaucoup plus grande 
que partout ailleurs dans nos falaises. Comme le premier banc 
d’huîtres signalé plus haut, celui-ci est encore recouvert par une 
couche argileuse. Cette couche, quoique peu développée, forme 
un niveau très intéressant. Elle est composée d’argile grise, molle, 
pétrie d'Ostrea virgula. Les bois fossiles à l’état de lignites, presque 
toujours perforés par les mollusques Lithodomes, y sont très com- 
muns; on y rencontre aussi des troncs d'arbres qui mesurent jusqu’à 
3 mètres de longueur et que recouvrent des huîtres (Ostrea deltoi- 
dea) dont la coquille en se développant sur leur surface rugueuse, 
a pris les formes les plus bizarres. Mais ce qui donne un véritable 
intérêt à. cette petite couche, ce sont les nombreuses trouvailles 
qui y ont été faites depuis une vingtaine d’années. Les parties de 
squelettes d’Ichthposaurus du Musée du Havre, recueillies par 
Lesueur, proviennent presque toutes de ce niveau ; il en est de 
même de la tête de Pliosaure de la collection d’Orbigny, que 
possède le Musée de Paris. C’est encore là que nous avons trouvé 
la magnifique tête et 40 vertèbres d’un Zchthyosaure appartenant à 
une espèce nouvelle, que M. Valenciennes a décrite sous le nom 
de Zchthyosaurus Cuvieri, VEmys Dollfusi, des parties de squelettes 
de Teleosaurus, un poisson du genre Lepidotus presque entier, des 
appareils dentaires et des dents isolées de Strophodus et de Gyrodus, 
des rayons dorsaux d’Asteracanthus, des crustacés appartenant aux 
genres Eryma, Gliphea et Pithonotea, etc., etc. | 

Au-dessus de cet intéressant niveau se trouve un banc de cal- 
caire gris, dur, susceptible de prendre le poli; les ouvriers le 
désignent sous le nom de Plomb ; il est employé pour la fabri- 
cation de la chaux hydraulique. Les fossiles y sont rares, excepté 
la Terebratula humeralis qui s'y trouve en abondance, surtout à 
la partie supérieure du banc en contact avec l’argile. Cette argile, 
pêtrie d’Ostrea virgula, contient également quelques espèces rares: 
des Avicules, des Pecten ex des radioles d’Echinodermes. 

Le banc qui est au-dessus est encore un banc dur ; il est aussi 


ÉTUDES PALÉONTOLOGIQUES 2I 


exploité pour la fabrication de la chaux. Les fossiles y sont très 
rares. La surface de ces deux bancs est profondément excavée, 
érosée, comme si elle avait été pendant longtemps en contact avec 
l’eau agitée. L’étude de la couche supérieure indique un temps 
d'arrêt dans la formation des dépôts : elle est composée d’un lit de 
calcaire gris, dur, en plaquettes ou en rognons roulés, à surface 
verdâtre, perforé par les mollusques Lithodomes. L’établissement 
des mollusques perforants, les traces d’érosion et les rognons 
roulés qui se trouvent à ce niveau ne laissent aucun doute sur la 
position élevée du terrain par rapport au niveau de la mer au 
moment de sa formation. Ce banc a, pendant un certain temps, 
formé le rivage de la mer kimméridienne. Puis, plus tard, soit 
par suite d’un affaissement du sol, soit en raison d’une plus grande 
élévation des marées, le rivage fut immergé, les eaux apportèrent 
de nouveaux sédiments qui formèrent la couche argileuse dans 
laquelle les Ostrea virgula sont très abondantes. La série des cou- 
ches argileuses, marneuses et calcaires qui suit de bas en haut, a 
une épaisseur totale de 2 mètres à 2 mètres 50. Les fossiles, si on 
en excepte les Ostrea virgula, y sont très rares. À environ 60 cen- 
timètres dans cette couche, on remarque un petit banc de grès 
micacé, épais seulement de 2 à 3 centimètres. Nous signalons ce 
banc, parce qu’il forme un horizon bien constant qui permet de 
reconnaître facilement, sur tous les points, entre le Havre et 
Octeville, la hauteur des différentes couches kimméridiennes par 
rapport au niveau de la mer. 

A la Hève, la partie supérieure du dépôt est formée par les 
marnes à Ptérocères. La plus grande épaisseur de cette couche est 
de 1 mètre 50 à Bléville ; mais, au cap de la HÈve, par suite des 
dénudations qui ont eu lieu avant le dépôt de la craie, Pépaisseur 
est réduite à 90 centimètres. Parmi les fossiles qui ont été recueillis 
à ce niveau, nous citerons des ossements d’Zchthyosaure, de Ple- 
siosaure, de Téléosaure, d'Emys, des débris et appareils dentaires 
de poissons ; des Crustacés, des Serpules, et parmi les mollusques 
les espèces suivantes : Nautilus giganteus, Nautilus subinflatus, 
Amimonites decipiens, Ammonites Cymodoce, Ammonites Eumelus, 
Ammonites Berryeri ; Chemnitzia Delia, Chemnitzia Danae, Natica 
bemisphærica, Natica turbiniformis, Natica Dubia, Pleurotomaria 
hesione ; Pterocera Oceani, Pterocera Ponti, Pterocera lœvis, Pterocera 
palliolata, Pterocera hirsuta, Pterocera fusoides ; Panopea robusta, 
Panopea Aldowni, Panopea teliina, Panopea Idalia ; Pholadomya 
Protei, Pholadomya acuticosta, Pholadomya donacina, Pholadomya 


22 SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


gracilis, Pholadomya Monodi ; Ceromya obovata, Ceromya excentrica ; 
Thracia suprajurensis, Thracia depressa ; Lavignon rugosa ; Cyprina 
cornuta, Cyprina crassa ; Trigonia papillata, Trigonia muricata ; 
Unicardium excentricum, Curdium subrotundum ; Apocardia elegans ; 
Mytilus subpectinatus, Mytilus jurensis, Mytilus Medus, Mytilus 
Lysippus, Mytilus subæquiplicatus, Myochoncha Saemanni, Pecten 
splendens, Pecten lamellosus, Pecten Minerva ; Lima spectabihs, Avicula 
oxyptera, Gervilia Kimmeridiensis ; Hinnites inæquistriatus ; Pinnigena 
Saussurii ; Ostrea deltoidea, Ostrea virgula, Ostrea solitaria, Ostrea 
gibbosa ; Rhynchonella inconstans ; Terebratula subsella, Terebratula 
bumeralis. 

(Echinodermes) Rabdocidaris Orbignyana; Hemicidaris Hoffmanni, 
Hemicidaris sp ? Siomechinus semiplacenta, Holectypus corallinus ; 
Pygurus Royerianus ; Pygaster macrocyphus. 

Parmi les nombreuses espèces des marnes à Ptérocères que je 
viens de citer, les Echinodermes, les Brachiopodes, les Ostrea, les 
Pecten, les Mytilus et les Lima ont seuls conservé leur test ; toutes 
les autres coquilles ne se trouvent qu’à l’état de moule intérieur. 

Les ossements y sont assez communs, mais on les rencontre 
presque toujours isolés et un peu roulés. 

L'ensemble des couches que nous venons de décrire a une 
épaisseur de 13 à 1$ mètres, déjà reconnue et signalée avec moins 
de détails peut-être par tous les géologues qui ont étudié le cap 
de la Hève. 

La partie supérieure du Kimmeridge qui se trouve plus au N., 
a été relevée par moi pendant l’hiver de 1862, à la suite d’une 
tempête qui avait mis les couches argileuses du Kimmeridge supé- 
rieur à découvert, en enlevant les galets et le talus d’éboulement 
de la basse-falaise depuis Bléville jusqu’au N., à environ 3 milles 
de la commune d’Octeville. Entre Bléville et Octeville, on voit, 
de place en place, des lambeaux d’argiles kimméridiennes recou- 
vrir les marnes à Ptérocères. A la hauteur de la moulière, ces 
argiles, auxquelles sont subordonnés des bancs calcaires, com- 
mencent à se montrer d’une manière régulière. On les voit 
augmenter rapidement d’épaisseur, par suite de l'apparition 
successive de nouvelles assises. En suivant la falaise depuis Ble- 
ville et en se dirigeant vers le N., on rencontre les couches 
suivantes : au-dessus des marnes à Ptérocères, une couche argi- 
leuse pétrie d’Ostrea virgula, où un banc de calcaire lumachelle 
très dur, suivant les endroits. Ce calcaire se présente sous le même 
aspect que les lumachelles du pays de Bray. 


ÉTUDES PALÉONTOLOGIQUES 23 


L’assise qui surmonte ce calcaire est formée d’une couche 
argileuse d’environ $ mètres d’épaisseur, séparée, vers le milieu, 
par un banc calcaire que les ouvriers appellent plomb bâtard. Les 
espèces fossiles sont peu nombreuses à ce niveau ; on y rencontre 
des Ostrea multiformis, ©. gibbosa, O. virgula, et plusieurs espèces 
de petites Nucula représentées par le moule intérieur des coquilles 
transformé en sulfure de fer. 

Vient ensuite une petite zone d'argile durcie avec gros rognons 
de calcaire fendillé, mais dont les morceaux ont été maintenus en 
place par l’argile enveloppante. Les fentes qui divisent les rognons 
sont tapissées de chaux carbonatée cristallisée. On trouve ici 
lAmmonites Cymodoce, dont les parties nacrées sont bien conservées. 
Cette couche est recouverte par une assise argileuse de 6 mètres $0 
d'épaisseur. La base de cette argile ne contient que des Ostrea 
virgula en petite quantité. Une couche argileuse séparée en deux 
lits par un banc de calcaire marneux qui contient des coquilles 
de Trigonies et des Gervilies, dont le test est remplacé par du 
sulfure de fer ; des plaquettes mamelonnées de fer sulfuré forment 
le lit supérieur. Ces deux lits sont intercalés dans la couche argi- 
leuse qui se continue au-dessus du lit de plaquettes jusqu'aux 
Argiles à Ammonites. 

Epaisse seulement de $o centimètres, la couche des argiles à 
Ammonites est certainement celle qui contient le plus grand nom- 
bre de fossiles. Les Ammonites avec la bouche, ainsi que les 
Aptychus, y sont assez communs; le Péerocera glauca provient 
aussi de cette couche, mais ce qui abonde, ce sont surtout les 
coquilles de lamellibranches, Astarte, Pholadomya, Cardium, Os- 
trea, etc., etc. Toutes ces coquilles se trouvent avec leur test 
écrasées entre les lits d’argile. Il est très difhcile de les extraire et 
surtout de les conserver, letest tombant en poussière écailleuse 
aussitôt qu'il est détaché de la gangue. On peut cependant réussir 
à former une série de ces curieux fossiles en les conservant sur 
des morceaux d’argile coupés en carré et enduits de gomme 
arabique. 

Les argiles à Ammonites sont recouvertes par une masse argi- 
leuse de 18 mètres d'épaisseur, séparée par des bancs de calcaire 
marneux. 

Cette importante assise est pétrie d’Ostrea virgula de grande 
taille et souvent bilobées, les moules intérieurs de lamellibranches 
y sont aussi assez communs, mais toujours en très mauvais état de 
conservation. 


24 SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


Au-dessus, on voit une alternance de couches argileuses brunes 
et grises qui terminent la série des couches kimmeridiennes que 
nous avons observées au Nord du Cap de la Hève. 

Notre Kimmeridge, ainsi qu’il résulte de l’étude de la coupe 
que nous venons de donner, se divise en trois zones : 1° Les 
argiles à Ammonites ; 2° les marnes à Piérocères ; 3° les calcaires et 
argiles à Trigonies. 

Les calcaires et argiles à trigonies (calcaires coquilliers) paraissent 
reposer à l'extrémité de la Hève, sur des argiles coralliennes, car 
on y a trouvé deux fossiles caractéristiques de ce niveau : le 
Nucleolites scutatus et le Chemnitzia striata. 

Par des sondages entrepris au Havre, et principalement par 
celui récemment fait rue Louis-Philippe, on peut connaître, jusqu’à 
près de 400 mètres, la succession des assises. On rencontre 
d’abord le Corallien argileux, puis lOxfordien, bien caractérisé par 
ses fossiles transformés en fer sulfuré. 

Les zones inférieures du puits dont nous parlons ont dû atteindre 
et traverser le Callovien, puis pénétrer dans la portion supérieure de 
la grande Oolithe. Il est inutile de dire que cette masse argileuse, 
ainsi que nous l’avions prévu au commencement des travaux, a 
été traversée sans résultat pour atteindre la nappe d’eau cherchée 
et qui doit être beaucoup plus bas, dans les marnes du Lias. 


ÉTUDES PALÉONTOLOGIQUES 


Le] 


LEA 


CHAPITRE II 
DESCRIPTION DES FOSSILES 


PREMIER EMBRANCHEMENT. — ANIMAUX VERTÉBRÉS 


CLASSE DES REPTILES 


DINOSAURIENS 


Les Dinosauriens sont remarquables par leur grande taille et 
surtout par certains caractères anatomiques qui semblent être une 
transition entre les reptiles et les mammifères ; ils se rapprochent 
surtout de ces animaux par le grand développement de leurs 
membres. Leurs os longs, grands et forts, sont pourvus d’un canal 
médullaire ; le sacrum est formé de cinq vertèbres soudées, ce 
qui n'existe chez aucun reptile et qui est fréquent chez les 
mammifères. 

Par leurs dents, comprimées et dentelées, les Dinosauriens se 
rapprochent des sauriens et principalement des Iguanes et des 
lézards. Les Dinosauriens, si l’on en juge par la disposition des os 


de leurs membres, ont dû vivre sur la terre ou dans les maré- 
cages. 


Genre Megalosaurus |(Buckland) 


Megalosaurus insignis (Deslongchamps et Lennier. PI. I, 
fig. 1 à 10). 

Cette espèce a été créée par M. E. Deslongchamps et par nous 
sur une partie de dent que j'avais recueillie à Sainte-Adresse, en 


26 SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


face du vallon, sur la plage, au niveau des basses mers moyennes, 
dans le banc d’huîtres (Ostrea deltoïdsa). Elle a été décrite par 
M. Valenciennes, professeur au Muséum, dans l’Extrait des 
comptes rendus de l’Académie des Sciences, le 23 février 1863. 

Description. — Cette dent, dont la pointe manque, est longue 
de 0040 ; elle est lisse, fortement comprimée, recourbée, 
anguleuse et finementdentelée en arrière. 

La collection paléontologique du Musée du Havre possède 
encore plusieurs os que nous croyons devoir rapporter à la 
même espèce (Voir la pl. 1). 


: si FO 2 


En tête de page, Megalosaurus reconstitué d’après les auteurs 
anglais. 


Fig. 1. Dent de Megalosaurus insignis. (Deslongchamps et 
Lennier), 1/2 grandeur. Coll. du Muséum du Havre. 
2. Mème dent, vue en arrière, 1/2 grandeur. 
. Mème dent, section transversale, 1/2 grandeur. 
Os du pied d’un Megalosaurus, vu en-dessus, 1/2 
grandeur. Coll. du Muséum du Havre. 
. Le même os, vu en-dessous, 1/2 grandeur. 
Phalange unguéale (?) de Megalosaurus, vue en-des- 
sous, 1/2 grandeur. Coll. du Muséum du Havre. 
7. La même, vue en-dessus. 
Os du pied, 1/2 grandeur. Coll. du Muséum. 
9. Section d’un os de Dinosaurien, montrant le canal 
médullaire. 
10. Ecusson osseux de la peau d’un Megalosaurus. Coll. 
Poulain. 


LR LU 


a A 


ICHTHYOPTÉRIGIENS 
Genre Ichthyosaurus (Conybeare). 


Les Ichthyosaures Ctaient de grands animaux qui devaient 
habiter les mers anciennes, comme les dauphins de l’époque 
actuelle habitent nos mers ; ils ont, d’ailleurs, avec ces animaux, 
quelques rapports éloignés, notamment par la disposition des 
narines et la forme des nageoires. Leurs dents ressemblent à 


_— 


ÉTUDES PALÉONTOLOGIQUES 27 


celles des crocodiles. Des vertèbres biconcaves, des nageoires de 
- cétacé, mais au nombre de quatre, des yeux énormes protégés 
par une sclérotique osseuse comme chez les oiseaux, tels sont 
les premiers caractères qui frappent à la vue d’un squelette d’Ichtyo- 
saure. D’après ces données, il est facile de concevoir combien 
devaient être redoutables de semblables animaux; leur gueule, 
énormément grande et armée de dents nombreuses, puissantes et 
aiguës, leur fournissait le moyen de combattre et de dévorer leur 
proie, qui ne pouvait leur échapper par la fuite, tant leur course 
devait être rapide à en juger par leurs moyens de locomotion. 

Dans la Faune Kimméridienne de Cap de la Hève, publiée en 
1863, par Aug. Dollfus, l’auteur a signalé dans nos assises kim- 
méridiennes de la Hève, quatre espèces d’Ichthyosaures. I. Cuvieri 
(Valenciennes 1862). Z. Normanniae Val. 1862). I. intermedius ? 
et 1. communis ? 

La comparaison des nombreux ossements que nous possédons 
au Muséum et dont une partie est encore dans la gangue ne nous 
a pas permis de retrouver jusqu’à présent toutes les espèces 
signalées. 


Ichthyosaurus Cuvieri (Valenciennes, 1861). 
PET Het, 2,02 4 5. 


Cette espèce nouvelle a été décrite par M. Valenciennes et 
présentée à l’Institut de France, le 2 décembre 1861, en même 
temps qu’un rapport, auquel nous allons emprunter la description 
qui suit : ( 

« La tête d’Ichthyosaure que je mets sous les yeux de lAca- 
démie, a été trouvée au pied du Cap de la Hève, près le Havre, 
par M. Lennier, conservateur du Musée d'Histoire naturelle de la 
ville. On sait que l'argile de kimmeridge est lune des premières 
assises des terrains jurassiques, et que pour en voir la partie infé- 
rieure, il faut attendre les grandes marées équinoxiales. C’est à 
l’une d’elles que l’habile et zélé conservateur du Musée a reconnu, 
dans un énorme bloc, les deux gros fragments du museau conique 
et pointu de ce saurien extraordinaire. Il fit apporter, dans le 
laboratoire du cabinet, les pièces éparses mais voisines, ainsi que 
les vertèbres qu’il jugea appartenir à l’animal. 

» En visitant le Musée, je vis tous les morceaux de ce gros fos- 
sile, et l’idée me vint de faire quelques recherches pour essayer 
de reconstruire, du moins en partie, un animal dont le Muséum 


28 SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


de Paris ne possède pas d’aussi grands échantillons. Il ne faut pas 
conclure de cette observation que je veuille dire que les parties 
d’Ichthyosaures décrites et figurées par Cuvier, et qu'ila dues à 
l’amitié des savants anglais, MM. de la Bèche, Conybeare, ou aux 
acquisitions personnelles qu'il a saisi l’occasion de faire en Angle- 
terre, ne soient pas des portions d’Ichthyosaures très complètes, 
très intéressantes. Je ne signale: encore ici que la grandeur de 
l'animal que je montre. Pour donner suite à cette entreprise, 
il fallait d’abord envoyer à Paris tout le bloc. M. Lennier, voyant 
bien qu’il n'avait pas auprès de lui les livres, les collections et 
les hommes habitués à ce genre de travail, accepta ma proposition, 
et tout me fut adressé au commencement de l'hiver. 

» Je me mis aussitôt à l’œuvre ; ie dirigeai les recherches, 
je pressai les personnes que j'employais, et je suis parvenu, après 
des efforts persévérants, à faire remettre au jour et à rapprocher les 
os d’une tête remarquable par sa taille. 

» Pour faire comprendre ce que j’ai fait, je vais d’abord dire 
comment se présentait la masse contenant ces différents os. 

» L’Ichthyosaure qui a été enfoui dans la vase après le cata- 
clysme dont les nombreuses espèces de vertébrés et de mollusques 
ont été victimes, a êté couché sur le côté gauche, et sa tête écrasée 
par les matériaux a été tellement disloquée, que les os formant la 
voûte du crâne ont été brisés et dispersés. L’œil gauche, en partie 
détruit, est revenu se placer sur l’œil droit, en arrière des narines, 
et en enlevant les lacrymaux dont je n’ai pas retrouvé de traces. 

» La mâchoire inférieure, brisée à peu près par le milieu, a été 
portée en avant sous l’extrémité des branches, et l’os carré du côté 
gauche est entré dans la sclérotique osseuse du côté droit, de façon 
que la tubérosité de son condyle sortait au travers de l'ouverture 
de la cornée, comme une pierre pyriforme, grosse de 9 centi- 
mètres de long sur 4 de haut. On doit peut-être à ces déplace- 
ments, et surtout à celui de l’os carré, la conservation de Pœil 
droit, qui s’est promptement rempli d’une vase soutenue par ce 
gros os. Enfin, la moitié postérieure ou plutôt supérieure de la 
face brisée et aplatie, était réunie avec les yeux, car la sclérotique 
gauche était en partie attachée sur celle de droite, les deux lacry- 
maux ont été emportés, et les os qui'cernent l'orbite étaient 
cachés dans une vase argileuse devenue plus dure que le marbre, 
et susceptible de prendre comme lui un assez beau poli. Telle était 
la nature de la masse osseuse dont j'ai essayé de tirer les os de 
la tète que je présente ici à l’Académie. 


ÉTUDES PALÉONTOLOGIQUES 29 


» Après cet exposé, et l’extraction des os de leur gangue, la 
description de la tète telle que je l’ai retrouvée devient plus facile 
à faire. En rapprochant de la portion supérieure du museau la 
portion terminale, on voit que le museau était conique. La lon- 
gueur de cône mesurée depuis le bord antérieur de la narine est 
de o® 72 (Fig. 1). 

Le cône du museau est formé par les intermaxillaires (A), ces 
os s'étendent jusqu'aux narines qu'ils cernent en avant et en 
dessous. Les maxillaires (B) peu étendus extérieurement, con- 
courent à la formation du bord inférieur des narines et vont en 
arrière rejoindre le jugal (B”). 

» Les deux intermaxillaires se rapprochent par une suture 
longue de 0" 40 au moins. Au-delà, et entre les deux intermaxil- 
laires, sont placés les deyx os propres du nez{C). Ceux-ci, jusqu’à 
la narine, sont longs de 0" 32, et ils la dépassent au-dessus pour 
la recouvrir, pour atteindre le frontal antérieur et avoir une lon- 
gueur totale de o" 84. Les os propres du nez sont donc deux 
pièces osseuses longues, étroites, triangulaires et terminées en 
avant par une pointe très aiguë. Ils ne recouvrent cependant pas 
une fosse nasale, ou gouttière analogue à celle des crocodiles, car 
ils n’ont pas d’ouverture à l’extrémité de leur long museau. Les 
narines sont courtes et droites et se dirigent en arrière vers le trou 
pariétal. Les Ichthyosaures étaient probablement les souffleurs de 
ces mers. 

» Je parlerai plus loin de la mâchoire inférieure, et je reviendrai 
sur les gouttières alvéolaires qui reçoivent les dents. 

» La pression exercée sur cette tête a fait chevaucher les deux 
naseaux l’un sur l’autre. 

» Il n’y a rien à dire du lacrymal, puisque ces os ont été enle- 
vés. Au-delà j'ai trouvé l’œil (D). Cuvier a démontré ce qu’était la 
sclérotique de ces sauriens. Elle est ici comme à l’ordinaire, dans 
nos espèces de sauriens vivants, composée de pièces osseuses 
plates, rapprochées par des sutures écailleuses, et pouvant jouer 
les unes sur les autres. Cet œil est énorme, son diamètre hori- 
zontal a 0" 22 de long, et le vertical en a 0" 18 de haut. Le trou 
de la cornée en a o® 10 de long et o® 08 de haut. Le nombre des 
pièces osseuses est; de 14 à 15, dans l’espèce que j'ai sous les 
yeux. Elles sont larges, assez épaisses, rudes, mais peu striées. 
Elles sont rapprochées par des sutures écailleuses. Elles sont donc 
un peu différentes des osselets de l’chthyosaurus communis de 
Cuvier. Elles sont aussi moins nombreuses. En comparant l'œil 


30 SOCIÈTE GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


de l’exemplaire que je décris, je crois que la sclérotique est plus 
grande que celle des espèces déjà décrites. 

» Au-dessus de l'œil était encore attaché le bord du frontal 
antérieur (E), et peut-être une portion déplacée et descendue du 
frontal principal. La première de ces deux déterminations ne me 
laisse aucun doute, et je crois que la seconde a également un 
degré satisfaisant de certitude. En arrière, une portion osseuse 
me paraît être du frontal postérieur (F), et les fragments osseux 
déplacés qui suivent ne peuvent être que des démembrements du 
pariétal et du temporal. J'avoue toutefois que je conserve beau- 
coup de doutes sur ces déterminations. 

» J'ai aussi reconnu, et sans qu'il me reste aucun doute, un 
autre os attaché aux branches de la mâchoire inférieure. Cette 
pièce mince, recourbée et relevée en arrière, est l'extrémité du 
ptérygoïdien (G). On voit encore l’adhérence de la suture de cet 
os au bord interne du maxillaire. L’arrière du crâne a été plus 
endommagé, et cependant j’ai pu remettre en place les osselets 
qui appartiennent à l’occipital latéral (H), divisé lui-même en trois 
piliers, supérieur, moyen ou inférieur, lesquels prennent très peu 
de part à l'articulation de la tête avec la colonne vertébrale. Le 
basilaire a tout-à-fait disparu. Cette perte est regrettable à cause 
de la cavité conique si profonde de latlas retrouvé parmi les ver- 
tèbres. On peut se permettre d’en conclure que Papophyse du basi- 
laire était un cône très saillant. Si d’autres hasards mettent les 
zoologistes à même de vérifier cette conjecture, ce caractère 
ajouterait une diagnose importante au caractère spécifique et zoo- 
logique de cet animal. L’articulation condylienne de lapophyse 
basilaire de l’occipital se fait par une tête tout-à-fait ronde. Nous 
en avons au Muséum plusieurs exemples. M. Cuvier l’a très bien 
figuré (1), et cette tête est reçue dans une cavité cotyloïde arrondie 
de la première vertèbre. 

» J'ai dit que los carré (I) avait été porté dans la cavité de la 
sclérotique. C’est un os tout-à-fait différent de l’os de même nom, 
et exerçant une semblable fonction dans l’/chthyosaurus communis 
ou dans l’{chthyosaurus platyodon de Cuvier. 

» La tubérosité articulaire de cet os, mesurée à sa portion infe- 
rieure la plus large, fait à peu près les deux tiers de sa longueur. 
La ligne concave du bord supérieur est très creuse, parce que 


(1) Cuvier, Ossements fossiles, t. V, deuxième partie, PI. XXIV, fig. 11. 


ÉTUDES PALÉONTOLOGIQUES 31 


l'extrémité antérieure se relève beaucoup pour former une apo- 
” physe grosse et rugueuse. Au-devant se prolonge en une crête 
mince ét tranchante la palette qui forme le corps de l’os. 


» Je montre l'os carré de l’Zchthyosaurus platyodon, pour faire 
saisir les caractères différentiels des deux os. Celui-ci a une tubé- 
rosité articulaire plus étroite, surtout vers le bas, son échancrure 
supérieure est plus ouverte, c’est à peine si l’on voit une tubérosité 
apophysaire saillante. 

» La ligne inférieure est très courbée et mince. L’épaisseur du 
condyle n’est que la moitié de la longueur. 


» L’os carré de l’Ichthyosaurus communis, figuré PI. XXIX, fig. 
12 et 13 des Ossements fossiles, t. V, deuxième partie, est encore 
plus différent. La tubérosité du condyle est plus étroite, la palette 
antérieure plus large, il n’y a pas trace de tubérosité apophysaire, 
et le bord est plus arrondi. 

» J'ai insisté sur les différences entre les os, parce que je donne 
une nouvelle preuve de la netteté, de la force des principes zoolo- 
giques de Cuvier. Notre grand et illustre maître ne cessait de 
soutenir que par l’examen attentif d’un seul os, on pouvait recon- 
naître les caractères spécifiques distinctifs entre les espèces voisines 
des vertébrés. Il l’a appliqué avec bonheur à plusieurs mammi- 
fères. Je suis heureux de mon côté d’en faire un usage très certain, 
et j'en pourrais dire autant pour la première vertèbre. 


» La mâchoire inférieure {J), cassée par le milieu, montre de 
la manière la plus nette la gouttière alvéolaire (K). La portion pos- 
térieure, ayant glissé sous l’antérieure, est très éloignée de l'os 
carré. Les dents sont aussi grosses que celles du platyodon, mais 
elles paraissent avoir été moins nombreuses. 

» On voit d’ailleurs sous le dentaire (L) les autres os qui la 
composent, savoir : l’operculaire, angulaire et le surangulaire. 
Le complémentaire a été détaché et perdu. 

» La mâchoire supérieure nous fait voir le maxillaire supé- 
rieur (B). J’ai pu faire dégager entièrement la gouttière alvéolaire 
sur la face palatine. Aussi, en redressant la mâchoire supérieure 
qui, dans ce mouvement, entraine les os propres du nez, on voit 
entre les deux gouttières alvéolaires rapprochées par la compression 
générale de la tête, et entre elles les traces du vomer et des pala- 
tins. Je ne trouve aucune disposition semblable à celle-ci dans les 
pièces fossiles que Cuvier a eues à sa disposition. Je ne puis 
m'empêcher d’avoir un souvenir de regret en pensant que ce 


32 SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


grand zoologiste n’a jamais eu le plaisir de nous peindre, dans 
son étude si profonde, cette disposition caractéristique. 

» Le nom d’Ichthyosaure a été donné par sir Everard Home 
aux sauriens qui nous occupent, par suite d’une idée anatomique 
erronée. L’anatomiste anglais a cru que l’œil de l’Ichthyosaure 
était conformé commé celui d’un poisson, ce qui est tout-à-fait 
inexact. La sclérotique est celle d’un lézard et même d’un oiseau, 
et non pas celle d’un ovipare de la classe des poissons. C’est ce 
que M. Cuvier a démontré de la manière la plus positive dans ses 
admirables mémoires sur ces reptiles ; il a conservé un nom dont 
il signalait les défauts, mais sans le changer, afin de ne pas faire 
du néologisme, ce grand ennemi des sciences naturelles. J’ajoute 
ici que, contrairement à ce que pensent des personnes qui ne 
connaissent pas assez bien les détails ostéologiques de ces verté- 
brés, la forme biconcave des vertèbres n’est pas le caractère 
important des Ichthyosaures, attendu que toutes les vertèbres des 
Ichthyosaures ne sont pas biconcaves, à commencer par la pre- 
mière vertèbre. L’atlas (M) a la face antérieure creuse et conique, 
et la postérieure aplatie ; et l’on pourrait citer plusieurs espèces 
de poissons dont la face antérieure est une tête arrondie comme 
une tête de fémur et dont la face postérieure de la vertèbre n’est 
pas une cavité conique. 

» Ils avaient les dents implantées dans des gencives fibreuses et 
résistantes, sans que, dans l’espèce que je décris, les maxillaires et 
les intermaxillaires soient creusés d’alvéoles pour les recevoir ; 
ces os sont creusés de longues gouttières. Leurs quatre membres 
sont des nageoires adipeuses, membraneuses, soutenues par des 
osselets de phalanges disposés en mosaïque, analogues à ceux de 
plusieurs de nos dauphins. 

» En cela ils diffèrent beaucoup de leurs contemporains, les 
Plésiosaures, dont la face ressemble davantage à celle des croco- 
diles, dont les osselets des nageoires sont disposés en cinq séries 
longitudinales, n'étant pas sans analogie avec les doigts de nos 
baleines. 

» Les Plésiosaures ont existé dans l’oolithe ferrugineuse de la 
Haute-Marne, près Arc-en-Barrois : de grands exemplaires y ont 
été découverts par M. Séjournant, pharmacien à Châteauvillain, 
qui s'occupe avec passion de la géologie de cette contrée ; il a 
envoyé à notre confrère, M. Passy, les beaux et grands osse- 
ments des membres que j’ai le plaisir de mettre sous les yeux de 
l'Académie. Ils vivaient avec les Mégalosaures, grands sauriens 


ÉTUDES PALÉONTOLOGIQUES 33 


qui y étaient les plus abondants, à en juger par les nombreux 
débris d’ossements mêlés avec ceux-ci. 

» En Angleterre, il en existe dans le lias de Lyme-Regis plu- 
sieurs espèces très bien conservées, et il y a lieu de croire que 
PIchthyosaurus platyodon y devenait peut-être plus grand que ceux 
de nos falaises du Havre. Mais les couches de la Hève ne sont 
pas moins riches, et celui-ci, que la ville du Havre va conserver 
dans son Musée, est, après cet Zchthyosaurus platyodon, le plus 
grand que nous ayons encore vu, la longueur totale de la tête 
étant de 1" 55. 

» Je présente encore la demi-mâchoire, trouvée en 1852, au 
Havre, par M. Michaud, professeur de physique au collège du 
Havre. Cet ancien élève de l'Ecole Normale s’est empressé de 
Penvoyer au cabinet dans lequel il avait reçu les premières leçons 
de physique. Elle est de l’espèce de lIchthyposaurus communis de 
M. de la Bèche. On lui compte les quarante-cinq dents indiquées 
par sir Everard Home. Elle porte les marques des alvéoles telles 
que les indique Cuvier, et dont on ne peut voir la moindre trace 
dans notre cspèce. 

» Je crois avoir prouvé, par les détails descriptifs que je viens 
de donner, que l’Ichthyosaure présenté dans cette enceinte est 
d’une espèce distincte. Je la nommerai du nom de Cuvier, 
Ichthyosaurus Cuvieri. 

» La ville du Havre conservera dans son Musée un de ces 
animaux extraordinaires trouvés dans les falaises baignées par la 
mer où le grand anatomiste a fait ses premières et durables 
découvertes, à la fin du siècle dernier, sous la protection d’un 
riche citoyen de la ville, auquel M. Cuvier a témoigné sa gratitude, 
en lui dédiant une de ses belles anatomies, celle du Tritonia 
Homberoii. | 

« Je ne puis résister au plaisir de dire qu’en faisant la restitu- 
tion de ce crâne d’Ichthyosaure, je revenais aux premiers travaux 
de ma jeunesse, je consultais les mêmes fragments que je présen- 
tais à cet excellent maitre, qui m'a honoré du nom de son ami, 
et m'a fait jouir pendant vingt ans de cette vie intellectuelle qu’il 
animait par son génie et qu'il rendait aussi douce qu’agréable par 
l’aménité de son commerce. 

» À cette époque, il y a trente-six ans, M. Merlieux, sculpteur 
de mérite, prêtait déjà à M. Cuvier son ciseau habile, pour rendre 
plus instructiis les morceaux dégagés et retirés de l’argile dure 
comme le marbre qui les masquait. » 


34 SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


En même temps que la tête qui fait l’objet de ce rapport, j'ai 
recueilli un certain nombre d’ossements appartenant au même 
animal. Les fouilles que j’ai faites depuis en ont encore augmenté 
le nombre, et aujourd’hui le Musée du Havre, auquel j'ai offert 
la tête d’Zchthyosaurus Cuvieri, possède quarante vertèbres de la 
partie antérieure du corps de cet animal et un grand nombre 
d’apophyses épineuses et de côtes. 

Les vertèbres, si on excepte l’atlas (PL. IT, fig. 1 M), dont la partie 
postérieure est presque plane, sont toutes biconcaves. Celles du col 
sont presque triangulaires (PI. IL, fig. 3), les dorsales sont rondes 
(Fig. 4), et la première coccygienne, la seule qui ait été trouvée, 
a le diamètre horizontal postérieur plus petit que le même dia- 
mètre antérieur, Toutes ces vertèbres sont très aplaties ; leur 
longueur égale à peu près les 2,5 de leur diamètre. Elles portent 
toutes la trace de larticulation costale (PIL.IT, fig. 2), qui se faisait 
par une double tubérosité placée aux côtés de la vertèbre et tenant 
lieu d’apophyses transverses. Aux vertèbres du col, la tubérosité 
supérieure est placée près de articulation de l’apophyse épineuse 
(PL IL fig. 3) elle s’abaisse graduellement jusqu’à ce qu’elle 
se trouve sur une ligne horizontale avec la partie inférieure du 
corps dela 30° ou 33° vertèbre (Fig. 4). 

Les apophyses épineuses sont aussi larges et même plus larges 
que les vertèbres ; elles s’appuient les unes sur les autres, celle 
d'avant sur la suivante et ainsi de suite. 

Les côtes devaient être très rombreuses ; les quarante vertèbres 
recueillies portent la trace de l'articulation costale (PI. II, fig. 2). 
Les fragments conservés au Musée de la ville semblent différer des 
côtes d’Ichthyosaure que Cuvier a décrites. Elles paraissent avoir 
été courtes et flottantes au col, longues et très comprimées au thorax 
(Pi. IV, fig. s), longues, grêles, arrondies ou triangulaires à lab- 
domen. 

Les os, surtout les vertèbres et les côtes, paraissent avoir ëté 
subosseux. C’est du moins ce que semblent indiquer les déforma- 
tions assez fréquentes que j'ai rencontrées, déformations qui ont 
pu se produire sans que ces os soient brisés. 

Le bon état de conservation de la tête d’Ichthyosaure recueillie 
à Bléville a permis à M. Valenciennes de reconnaître dans cette 
tête des caractères suffisants pour former une nouvelle espèce. 

Nous avons la certitude que si on pouvait se procurer en aussi 
bon état les espèces d’Ichthyosaures de la Hève qui ont êté rap- 
portées aux Jchthyosaurus communis et intermedius, on trouverait 


ÉTUDES PALÉONTOLOGIQUES 35 


dans ces animaux des caractères sufhsants pour en former de nou- 
_velles espèces. Nous fondons cette opinion sur cette règle, que les 
mêmes espèces de poissons, mollusques, etc., ne se rencontrent 
jamais en même temps dans le lias et dans le kimméridge. Cette 
règle est d'autant plus applicable aux Ichthyosaures, qu’il est 
reconnu que ces reptiles étaient très grands, et que, dans les boule- 
versements de la nature, les chances de destruction des espèces 
et de dispersion de leurs débris augmentent en raison directe de 
_ la taille des animaux. 


Ichthyosaurus communis (Cuvier). 


M. Valenciennes, en décrivant l’Zchthyosaurus Cuvieri, a parlé (r) 
d’une demi-mâchoire d’Ichthyosaure, trouvée à la Hève en 1853, 
par M. Michaud, professeur de physique au collège du Havre. 

Cette portion de tête a été rapportée à l'espèce de l’Zchthyo- 
saurus commumnis, de M. de la Bêche, parce que le nombre des 
dents est le même (quarante-cinq). Pour ne pas multiplier les 
noms, nous conservons à cette espèce la désignation qui lui a été 
donnée ; mais nous avons la certitude que le jour où une tête 
complète de ce type sera trouvée, il faudra en faire une espèce 
nouvelle. 

On ne peut admettre, en effet, qu’une même espèce se trouve 
en même temps, nous l'avons déjà dit, dans le lias et dans le 
kimmeridge. 


Ichthyosaurus Normannie (Valenciennes) (2). 


ESC Gt 04.8. —-:Pl.; ITE. 


La partie de tête d’Zchthyosaurus Normanniæe, que nous allons 
maintenant décrire, est figurée PI. IIT. Elle à été recueillie à Blé- 
ville dans les argiles kimmeridiennes, au niveau des basses mers, 
au-dessous du banc à Ostrea delioidea. 

L'ensemble de cette partie de tête comprend : 1° un côté de la 
mâchoire inférieure (PI. IL, fig. 1); 2° les intermaxillaires (PI. HI, 
fig. 2, 3, 4); 3° la partie supérieure de l’orbite (PI. IIL, fig. 2, 


3, 4); 4° la région antérieure des narines (PI. IIL, fig. 2, 3, 4). 


/ 


(1) Voyez p. 25. 


(2) Voyez Comptes rendus de l’Académie des Sciences, 2 Décembre 1861. 


36 SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


Le museau de lZchthvosaurus Normanniæ (V al.) est plus étroit, 
plus grèle que celui de l’Zchthyosaurus Cuvieri, l'œil est propor- 
tionnellement plus grand. 

Les pièces, que nous avons figurées PI. IIT, présentent les 
dimensions suivantes : de l'extrémité du museau au centre de la 
cavité orbitaire, 1" 09 ; longueur de la mâchoire inférieure, 1" 33. 

L’œil mesure o" 23 de diamètre ; la sclérotique est formée de 
treize pièces lamelleuses, ces pièces sont rapprochées par des 
sutures écailleuses. 

Les dents sont généralement plus grèles que dans l’espèce pré- 
cédente (voyez PI. IV, fig. 3); cependant, on en voit une qui est 
restée dans la gouttière alvéolaire du maxillaire droit(Pl. III, 
fig. 1’), et qu'il serait bien difhcile de distinguer si elle était 
mélangée avec des dents d’Zchthvosaurus Cuvieri (Val.). 

La PI. IT figure une partie importante du crâne de l’Zchthyo- 
saurus Normanniæe, d’après l’exemplaire du Muséum du Havre. 
La Fig. 1, nous montre la branche droite de la mâchoire infé- 
rieure. La Fig. 2, représente une partie du crâne, le museau, 
l'œil vu en dessus. Les lettres À” À désignent les intermaxillaires. 
C, un des os du nez. E, le frontal inférieur. F, Le lacryamal. (L’ou- 
verture qui se voit entre E et F, est celle des narines.) G, dé- 
signe le frontal principal. L, le pariètal. La sclérotique (I), est 
formée de treize pièces osseuses. L’Zchthyosaurus Cuvieri en a 
quatorze à quinze. 

Les Fig. 3 et 4 représentent la même partie de tête, Fig. 3, 
vue en dessous, et montrant, dans les gouttières alvéolaires, à 
l’extrémité et jusqu’au tiers antérieur du museau, les renflements 
osseux qui séparent chaque dent. La Fig. 4 nous fait voir le profil, 
ressortir la grande dimension de l'œil et l’acuité du museau. 

« Du sphénoïde (PI. IL, fig. 6, 6’). Si on place le sphénoïde 
dans sa position normale sous la voûte postérieure du palais de 
l’Ichthyosaure et qu’on veuille le décrire, on reconnaît cet os 
dans la très forte saillie globuleuse et supérieure ou interne 
constituant sa portion postérieure (1), ainsi qu'on le voit dans le 
palais de l’Zchthyosaurus intermedius, figuré par Cuvier, Oss., t. V 
(PI. XXIX, fig. 4), dont loriginal est conservé dans la collection 


(1) Les ossements de l’Ichthyosaurus Normanniæ, dont nous parlons mainte- 
nant, sont figurés au quart de grandeur naturelle. (Voyez PI. IL, fig. 6, 6’, 
7, 7, 8, 8, 9.) Ich. Normanniæ, Voyez Val., loc. cit. 


ÉTUDES PALÉONTOLOGIQUES 37 


du Muséum de Paris. La largeur entre les deux tubérosités les 
_ plus grosses est de o® 110. Sa plus grande épaisseur est de 0" 063. 
La partie la plus élevée est creusée d’une profonde gouttière 
(Fig. 6”). Chaque carène se porte en avant en une sorte de selle 
osseuse et épaisse. Sur le dessus, il existe une gouttière très peu 
creuse. Au-dessous d’elle, on trouve une fossette conique dirigée 
en arrière et à sommet obtus. Elle est profonde de 0" 020. De 
chaque côté de cette fossette et sur le devant, il y a deux surfaces 
rugueuses aplaties et dont le bord est une crête assez prononcée. 
Sur elle, on observe deux enfoncements dont l’inférieur est plus 
grand que l’autre. Au-delà et vers le dehors, l’os devient ces 
tubérosités dont j'ai indiqué plus haut l'étendue en donnant la 
largeur de la pièce osseuse. La tubérosité droite se termine par 
une surface rugueuse et creuse ; mais celle de gauche, qui a été 
plus rongée par la mer, n’a plus de trace de cette cavité : ce sont 
les articulations ginglymiaires de cet os avec les ptérygoïdiens. 
Entre la base élargie et aplatie de la tubérosité et la saillie externe 
de la carène supérieure, il y a un creux très profond, et au-des- 
sus un léger enfoncement. Mais ici je dois faire remarquer que le 
côté droit ne ressemble pas au côté gauche que je viens de dé- 
crire. J'ai déjà dit que la surface de la tubérosité, par suite d’éro- 
sion, n'offre plus de dépression. Ce qui est plus distinct, c’est 
que le creux de la base de la tubérosité n’existe pas du tout du 
côté droit. De chaque côté de la gouttière profonde, creusée sur 
la saillie globuleuse du corps de l'os, on voit s'élever deux ma- 
melons osseux à surface rugueuse comme toute la surface externe 
de cet os. Notre large gouttière se rétrécit en descendant près de 
la face inférieure et palatine de‘l’os. Mesurée entre les deux gros 
mamelons, elle à 0" 026 de large, et au bas, en se contournant, 
elle devient si étroite, qu’elle n’a plus que 0" 005. 

» La face inférieure ou palatine est beaucoup plus lisse ou moins 
rugueuse que l’autre. A la base de la tubérosité sphénopalatine, 
nous voyons une cavité transversale oblongue et étroite, au-delà 
des fossettes rugueuses peu profondes. Tout à fait en arrière et 
sur la ligne moyenne il existe une fosse conique, profonde de 
0® OI3 à O* OI4. 

» Sur la ligne médiane inférieure et lisse de la surface palatine 
(Fig. 6) du corps du sphénoïde, l'os se porte en avant en très long 
stylet horizontal, lisse et à peine rugueux en dessous et sur les 
côtés. Il est large et rugueux sur toute la face supérieure aplatie 
qui doit paraître à la face interne de la boîte cérébrale. La lon- 


39 SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


gueur de la portion restante de ce stylet est de o" 112 et de 
0" 018 de large. Cette pointe, cassée à l’extrémité, est loin d’être 
entière. 

» Cet os esttrés différent du sphénoïde des Zchthyosaurus interme- 
dius et Zchthyosaurus tenuirostris de Cuvier que nous pouvons com- 
parer entre eux. Les aïles, spécialement, sont autrement dévelop- 
pées ou figurées. 

» Du basilaire (PI. IT, fig. 7 et 7°). — Il faut placer en arrière du 
sphénoïde le gros occipital inférieur ou basilaire qui était enfermé 
dans le même bloc. Sa largeur, prise en avant de la surface ru- 
gueuse de son articulation avec l’atlas, est de o" 15. Son épaisseur 
est de o" 095 ; le diamètre antéro-postérieur est 0" 083. Une éle- 
vation large de o" o11, creusée d’une gouttière bien marquée (7°), 
dépasse la surface supérieure de l’os. De chaque côté sont les 
faces rugueuses et articulaires des occipitaux latéraux (PI. II, 
fig. 7). Cette cannelure servait de support et de direction à la 
moelle allongée du cerveau de ce reptile. Les deux surfaces 
creuses et rudes reçoivent les occipitaux latéraux supérieurs, en 
dessous nous voyons une gouttière profonde avec les insertions 
des occipitaux latéraux inférieurs. Des insertions des muscles 
cervicaux de l'animal ont laissé de profondes traces sur le corps 
même de la portion sphérique du basilaire. 

» Cet os est moins élargi et moins étendu en dessous. 

» Notre nouvel Ichthyosaure du Havre est donc très différent de 
lIchthyosaurus platyodon de Lyme-Régis, avec lequel son sphé- 
noïde n’est pas sans quelque ressemblance ; elle me décide à faire 
connaître cette singulière forme nouvelle d’un os basilaire et à ne 
pas douter que j’ai sous les yeux une nouvelle espèce de reptile 
de cette famille, pour que les naturalistes puissent reconnaitre les 
animaux nouveaux dont il s’agit, et que cependant nous ne pou- 
vons encore déterminer avec rigueur. Je propose, toutefois, de 
désigner l’animal dont il s’agit sous le nom de Zchthyosaurus Nor- 
manniæ, Val. (1). 

» Des occipitaux supérieurs. — On à trouvé dans le même bloc, 
et presque en place au-dessous dù basilaire, les occipitaux laté- 
raux supérieurs (PI. IL, fig. 8, 8”). Leur surface interne est lisse et 
concave (Fig. 8) pour le passage de la moelle épinière ; la surface 
externé (Fig. 8’) est rugueuse et plate. 


(1) Voyez Académie des Sciences, loc. cit. 


ÉTUDES PALÉONTOLOGIQUES 39 


Ces deux os, très larges, différent tout à fait des congénères 
ficurés par Cuvier. (Oss. foss.), t. V, IE partie, pl. XXIX. » 

La PI. II, fig. 9, représente un os trouvé près des deux occi- 
pitaux supérieurs dont il vient d’être parlé; nous considérons cet 
os comme un occipital latéral. 

La PI. V est la reproduction exacte d’un croquis de Lesueur, 
représentant une partie de squelette d’Ichthyosaure, telle qu’elle 
était disposée sur l’argile kimmeridienne du cap de la Hève, sous 
les signaux de la Hève, en 1843. 

Nous avons fait figurer (PI. IV) quelques os d’Ichthyosaure, 
recueillis au cap de la Hève et qu’il ne nous est pas possible de 
rattacher à une espèce plutôt qu’à une autre. 

Voyez PI. IV, fig. 1, une patte d’Ichthyosaure montrant les 
phalanges, le radius, le cubitus, lhumerus et un os coracoïdien. 
Fig. 2, deux os coracoïdiens dans leurs rapports naturels. Fig. 4, 
une série de huit vertèbres dorsales. Fig. 6, un atlas vu par sa 
face antérieure, très creuse. Fig. 7, le même os vu par sa face 
postérieure, un peu bombée près de la partie annulaire, presque 
plane, avec une petite dépression au centre. 

La Fig. 8, nous montre une vertèbre du cou, remarquable par 
sa forme sub-carénée à la base. Fig. 9, la même vertèbre vue de 
profil, posée à plat. La Fig. 10 représente un humerus avec les os 
de lavant-bras et deux phalanges. Fig. 11, un autre humerus de 
plus grande taille. 


PTÉRODACTYLIENS 
Genre Ptérodactyle (Cuvier). 


Ce genre n’est connu, au cap de la Hève, que par un fragment 
d'os de petite dimension, recueilli à Bléville, par M. Louis Bou- 
tillier. 

Collection L. Boutillier, à Roncherolles, près Rouen. 


ELANIOSAURIENS 
Genre Plésiosaurus (Conybeare). 


Les Plésiosaures étaient de grands animaux remarquables par 
la longueur de leur cou. Leur tête, par sa forme générale, res- 
semble à celle des Crocodiles ; elle est relativement petite. Le 


40 SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


corps et la queue sont plus courts que chez l’Ichthyosaure. Les 
nageoires, au nombre de quatre, sont très allongées. Les pha- 
langes, disposées sur cinq rangées longitudinales, se rapprochent 
par la forme et la disposition des os, des nageoires de nos ba- 
leines actuelles. Les dents, placées dans des alvéoles bien dis- 
tincts, sont longues et minces ; la section transversale montre les 
stries fines qui entourent la dent et font paraître cette section 
comme finement et régulièrement dentelée. 

Les alvéoles sont formés par des cavités bien distinctes placées 
sur le bord interne des os des mâchoires supérieure et infé- 
rieure. En dedans de la rangée de dents placées dans les alvéoles 
dont nous venons de parler, on en voit une autre formée par les 
nouvelles dents qui apparaissent irrégulièrement, mais qui peu- 
vent cependant donner l’apparence d’une seconde rangée de dents 
qui, effectivement, n’existe pas. 

Les vertèbres ont des surfaces planes. Les côtes sont articulées 
par une simple tête. Les apophyses sont longues et larges à la 
partie dorsale. 


Plésiosaurus recentior (Conubeare) 


PL:VE 


Je rapporte, avec quelques doutes à cette espèce, une grande 
quantité d’ossements recueillis au cap de la Hève, et malheureu- 
sement aujourd’hui disséminés dans diverses collections : au 
Muséum de Paris, au Muséum de la Faculté des Sciences de Caen, 
au Musée de Genève, et enfin au Muséum du Havre. Quelques 
ossements de Plésiosaure se trouvent aussi dans des collections 
particulières, au Havre et à Roncherolles, près Rouen, chez 
M. Louis Boutillier. | 

M. Valenciennes a bien voulu présenter à l’Académie des 
Sciences, en 1861 (voyez Académie des Sciences, t. LIV), un 
membre de Plésiosaure que nous avions trouvé au cap de la Hève, 
et qui fait aujourd’hui partie des collections du Muséum de la 
Ville du Havre. 

L’humerus est long de o" 33 et large à la base de 0" r4 ; sa 
forme générale est aplatie. Il offre quelques rugosités près de la 
tête. 

Le cubitus est long de o" 09 sur o" 10 de large ; le radius, un 


ÉTUDES PALÉONTOLOGIQUES 41 


peu plus étroit, mesure o"90 de long. Il y a cinq os du carpe et 
dix phalanges qui ont peut-être appartenu à trois doigts (PI, VI, 
fig. 2). 

Le membre de Plésiosaure, dont nous venons de donner la 
description d’après M. Valenciennes, est pour nous un membre 
postérieur ; il convient donc de changer la désignation des os 
comme suit : l’os désigné sous le nom d’humérus, est un fémur ; 
lés os désignés sous les noms de radius et de cubitus, sont le tibia 
et le péroné ; enfin, les os du carpe deviennent les os du tarse. 

Sur la même Planche VI, nous avons fait figurer un autre 
membre de Plésiosaurus que nous avons recueilli à Bléville, en 
1876, et qui fait partie de la collection du Muséum du Havre. Ce 
membre, plus complet que le précédent, est plus allongé dans son 
ensemble; il nous paraît réunir les caractères assignés par Cuvier 
pour distinguer le fémur de l’humérus. 

« L’humérus et le fémur sont d’abord cylindriques, terminés 
dans le haut par une tête convexe, sans col ni tubérosités, aplatie et 
élargie dans le bas. Cependant l’humérus se distingue du fémur, 
parce qu’il est plus aplati vers le bas et que son bord externe forme 
une courbe plus concave {1}. Les dimensions du membre posté- 
rieur qui nous occupe ici, et que nous avons figuré (PI. VI, fig. 1), 
* sont les suivantes : » 


duree LL. ....:....... OPAT T1)2 
De umprise dors de la base élaroie,....... ot 1 
Pacpmereunce de lh'partie supérieure. . :....... 029 
Longueur totale de l'extrémité du fémur au bout 
MNT phalinpen se... 1220 


Lorsque nous avons recueilli à Bléville, dans l’argile kimméri- 
dienne, au-dessous du lit à Ostrea deltoidea, le membre postérieur 
du Plésiosaure figure (PI. VI, fig. 1), les os du tarse et les pha- 
langes étaient disséminés, sans ordre, sur un espace d’un mètre 
superficiel. Nous les avons rapprochés en les comparant à des 
dessins déjà publiés et à des squelettes de Plésiosaurus complets 
provenant d'Angleterre ; mais nous ne saurions garantir qu’ils se 
trouvent ainsi dans leurs rapports naturels. 

Nous avons commencé cette description des ossements du 
genre Plésiosaurus par une étude des membres, afin de pouvoir 


(1) Cuvier. Ossements fossiles, t. X, p. 459. 


42 SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


citer l'autorité de M. Valenciennes pour établir l’existence du 
genre Plésiosaurus dans le Kimmeridge de la Hève; nous allons 
continuer cette étude par l’examen des autres parties du squelette 
recueillies à la Hève. 

Vertèbres. — Nous avons fait figurer (PI. VI, fig. 3), d’après un 
dessin de Lesueur, une série de neuf vertèbres caudales de Plésio- 
saurus recentior ? (1) Ces vertèbres ont été recueillies par Lesueur 
au cap de la Hève. 

Les Figures 4 et $ de la même planche montrent deux vertèbres, 
vues de côté, de façon à présenter la place de larticulation des 
apophyses transverses ; la Figure 6, même planche, nous fait voir 
une vertèbre par la partie annulaire. 

Les cinq vertèbres figurées même planche n° 7, proviennent de 
Bléville; elles nous paraissent être des vertèbres dorsales. Les 
Figures 8 et 9 font voir deux de ces vertèbres : une par la face 
annulaire antérieure, l’autre par la face annulaire postérieure. 

Un certain nombre de vertèbres isolées de Plésiosaurus ont été 
recueillies au cap de la Hève par Lesueur et dessinées par lui; les 
originaux de ces dessins, que nous croyons inutile de reproduire 
ici, sont au Muséum du Havre. (Bibliothèque du Muséum.) 

Appareil huméro-sternal. — Les os que nous décrivons ici, pré- 
sentent une très grande différence avec ceux qui ont été figurés 
par Cuvier dans les Ossements fossiles (PI. CCLX, fig, 2); nous 
croyons, cependant, que ces différences ne sufhisent pas pour 
séparer notre animal de la Héve du genre Plésiosaure. 

Lesueur a désigné sous le nom de plasiron de Plésiosaure (2), une 
partie d’os recueillie au cap de la Hève, par M. le pasteur Pou- 
lain, en 1845 (3). Un dessin de cette partie d’os se trouve dans les 
cartons de Lesueur. Un amateur du Havre a trouvé, il y a quel- 
ques années, à Bléville, deux os semblables à celui que Lesueur 
avait dessiné. On a bien voulu nous permettre d’en prendre un 
moulage pour le Muséum, et c’est tout ce que nous aurons de 
cette belle pièce qui, depuis, hélas, comme tant d’autres, a été 
vendue au dehors. 

Ces deux grandes pièces que nous avons moulées, et qui sont 


(1) Les originaux sont au Muséum du Havre. 
(2) Manuscrits de C.-A. Lesueur. Bibl. du Muséum. 


(3) La collection du pasteur Poulain est aujourd’hui au Musée de Lau- 
sanne (Suisse), si habilement dirigé par le professeur Rénévier. 


ÉTUDES PALÉONTOLOGIQUES 43 


 figurées (PI. VII), nous pakaissent être des os coracoïdiens, bien 
que, par leur forme générale, ils diffèrent sensiblement, nous 
l’avons dit plus haut, de ceux figurés par Cuvier, et qui pro- 
viennent d’un Plésiosaurus du lias de Lyme Regis. 

Voici les dimensions de nos coracoïdiens : de A à B, o"45 ; de 
B à C, o®so. La suture médiane par laquelle ces deux os se réu- 
nissaient, est très large en avant, au point D elle a une largeur de 
O"I0; en avant, cette surface se rétrécit régulièrement pour 
aboutir au point B. L’os est fortement échancré antérieurement 
par un trou qui était limité, latéralement par les os que Conybeare 
a nommés les omoplates et, antérieurement, par une branche trans- 
versale en forme de croissant, que le même paléontologiste dé- 
signe sous le nom de sternum. 

En rapprochant les deux os coracoïdiens, dans leur position 
normale, on voit qu'ils se rencontrent, sur la partie médiane, sous 
un angle assez aigu, ce qui devait donner à l’animal une poitrine 
disposée de façon à fendre l’eau avec facilité. Nous savions, par le 
nombre et la dimension des nageoires, que les Plésiosaures dispo- 
saient de puissants moyens de locomotion ; la forme anguleuse 
de leur poitrine ne nous laisse aucun doute sur la rapidité de leur 
course. 

En même temps que les os coracoïdiens dont nous venons de 
parler, on a recueilli deux autres os figurés PI. VIII, fig. r et 2. 
Le premier de ces os (Fig. 1), mesure 0"16 de long sur o®10 dans 
la partie médiane ; il a la forme d’un carré long, irrégulier; la 
surface inférieure (Fig. 1), est plane, lisse. La surface supérieure, 
ou interne (Fig. 1’), est irrégulière, rugueuse ; elle augmente 
beaucoup d’épaisseur vers la ligne médiane et forme une arête 
obtuse limitant une suture puissante de o"1$ de longueur sur 
o"05 de largeur vers la partie la plus large, vers le milieu. Cette 
suture (Fig. 1” A) forme, avec la surface plane de l’os que nous 
décrivons, un angle assez aigu, en rapport avec l’angle que nous 
avions déjà signalé dans la suture des os coracoïdiens. Bien qu’il 
nous soit impossible de déterminer la position exacte de l’os que 
nous décrivons dans le squelette du Plésiosaurus de la Hève, nous 
inclinons à penser qu’il provient de la région antérieure du ster- 
num, ainsi que los suivant figuré PI. VIIL, fig. 2.2’; ce dernier os 
mesure 0"20 de longueur; il est en forme de hache, dont le tran- 
chant serait très recourbé et les deux parties supérieure et infé- 
rieure très évidées. La partie qui figurerait la tête de la hache, 
le point d'emmanchure, présente, en arrière, une surface rugueuse 


44 SOCIÈTE GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


triangulaire, qui indique une suture. D’un côté, l’os que nous 
décrivons, est presque plat, la surface est un peu rugueuse et pré- 
sente une légère torsion ; de l’autre côté, on voit sur le milieu de 
los une carène obtuse qui s’étend du bord tranchant de l'os jus- 
qu'aux trois quarts de sa largeur ; sur ce dernier point, la carène, 
dont nous venons de parler, est brusquement déviée pour 
rejoindre la suture et former un des angles de celle-ci (PI. VIIT, 
Ho 20). 


Genre Pliosaurus (Owen). 


Les caractères génériques du genre Pliosaure sont les dents et 
les vertèbres cervicales, suivant Owen. « Si l’on compare, dit-il, 
les dents du Pliosaure avec celles du Plésiosaurus, elles paraissent 
plus grosses en proportion de la longueur; elles sont subtrihé- 
drales dans la section transversale, avec un côté aplati ayant une 
bordure de rayures latérales partant du côté convexe (1). 

» Les vertèbres du cou sont tellement aplaties qu’elles ont 
beaucoup de ressemblance avec celles du genre Jchthyosaurus, 
mais les surfaces articulaires sont plates ; on en compte quelque- 
fois jusqu’à douze dans la partie comprise entre le crâne et le 
scapulaire. 

» Pour le reste, sauf les fortes proportions des mâchoïires et 
des os des nageoires, le squelette du Pliosaure ressemble à celui 
du Plésiosaure. 

» Quelques individus du genre Pliosaurus paraissent avoir eu 
une longueur de 40 pieds. » (2) 

Plusieurs grandes vertèbres, très aplaties, recueillies à Bléville, 
pourraient être, d’après les caractères fixés par Owen, rappor- 
tées au genre Phosaure. 

C’est sous le nom de Pliosaurus grandis que M. Fischer a décrit 
une tête de reptile gigantesque du Kimmeridge du Havre. Les 
ossements décrits et figures par M. Fischer avaient été précédem- 
ment décrits et figurés par E. Deslongchamps, sous le nom de 
Polyptychodon Archiaci (3). C’est donc sous ce dernier nom gènce- 


+ 


(1-2) Owen. Traduit de l'anglais. 


(3) Voyez Etudes géologiques et paléontologiques sur l'embouchure de la 
Seine, p. 30 et suivantes. 


ETUDES PALÉONTOLOGIQUES 45 


- rique que nous décrirons les pièces remarquables du Muséum du 
Havre. 

Nous avons vu plus haut qu’il est très difhcile de distinguer les 
os isolés des genres Pliosaurus, Plésiosaurus et Polyptychodon ; 
aussi n’eussions-nous pas fait figurer le genre Pliosaurus, dans cette 
étude des fossiles du cap de la Hève, si nous n'avions eu des dents 
qui ne nous laissent aucun doute sur la présence de ce genre dans 
nos assises kimméridiennes. (Voir les dents, PI. XII, fig. 4, $, 6, 7.) 
(Ces dents, comme l'indique Owen, sont subtrihédrales dans 
la section transversale et elles présentent un côté aplatien dehors), 
et aussi si nous n’avions dans nos collections une partie impor- 
tante du bassin que nous allons maintenant décrire. 

Os du bassin. — Dans le Numéro 132 (Novembre 1887) du 
Quarterly journal of the Geological Society, p. 716, M. Harry Govier 
Seeley, professeur au King”s Collese de Londres, a décrit et figuré des 
vertèbres et des os de la région pelvienne du Pliosaurus Evansi 
(Seeley), recueillis dans lOxford-clay de St-Neotts et qui font 
partie du Muséum de l’Université de Cambridge. 

L’os ischion figuré p. 227, Fig. 7, présente de très grands rap- 
ports avec un os semblable recueilli à Bléville, par M. Duplessy, 
et qui fait partie de la collection du Muséum du Havre. (Voyez 
PRES. 1.) 

Cette pièce présente les dimensions suivantes : suture mé- 
diane, longueur de 1 à 2, o"45 ; de 2 à 3, 0"73 ; de 3 à 4, o"20 ; 
la surface articulaire du pubis A, mesure o"o9 sur o"10; l’articu- 
lation fémorale B, mesure 0"09 sur 0"08 ; de 2 à $, 0"60. 

Toute la partie postérieure de l’os est très mince sur le bord ; 
de $ à 2, elle présente une épaisseur de o"or à o"or 1/2; de l’ar- 
ticulation fémorale B à V, le bord de los est presque tranchant; il 
augmente d'épaisseur vers Le point À, surface articulaire du pubis ; 
de 4 à 3, le bord de l'os est presque tranchant ; de 3 à 1, le bord 
de l’os prend, vers le milieu, entre ces deux points, une grande 
épaisseur : il mesure 0°06. 


Genre Polyptychodon (Owen). 


Sir Richard Owen a établi le genre Polyptychodon pour des ani- 
maux voisins des Pliosaurus et par la taille et par les caractères, et 
qu'il avait déjà distingués, en 1841, sous le nom de Sauria incertæ 
sedis, dans son rapport sur les fossiles de l'Angleterre. 


46 SOCIËTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


En 1863, M. E. Deslongchamps voulut bien nous prêter son 
concours pour l'étude des ossements fossiles du cap de la Hève, 
et c’est à lui que nous devons la description du Polyptychodon 
Archiaci que l’on va lire. 

« Ce sont, comme les Pliosaures, des animaux voisins des Plé- 
siosaures, dont les mâchoires portent aussi des alvéoles distinctes 
pour les dents, mais qui s’éloignent de ces derniers par la taille 
colossale et surtout par la brièveté de la région cervicale. Les 
dents du Polyptychodon n'offrent plus sur les côtés ces deux 
carènes tranchantes; elles sont presque entièrement arrondies et 
leur pointe seule nous montre sur les côtés, deux carènes beau- 
coup moins prononcées que dans aucune espèce de Pliosaurus. 

» Sir Richard Owen a déjà fait connaître un certain nombre de 
débris appartenant à deux espèces, les Polypiychodon interruptus et 
Polyptychodon continuus provenant des terrains crétacés inférieurs 
de Angleterre. La pièce la plus importante est une partie consi- 
dérable du crâne, figurée PI. IV, fig. 1 du supplément à la mo- 
nographie des reptiles fossiles des couches du Purbeck, dans la 
remarquable collection de mémoires du Palæontographical Society. 
Cette grande portion du crâne, dont les os sont restés en rap- 
port, nous offre les naseaux, les frontaux avec leur articulation 
avec le pariétal, montrant à ce point de jonction, le foramen pa- 
riétal, qu’on retrouve également dans le genre Plésiosaurus et qui 
est si développé dans les Ichthyosaures, où on peut le comparer à 
une véritable fontanelle. On reconnaît également dans cette pièce 
les deux énormes fosses temporales aussi développées que celles 
des Ichthyosaures, les mastoïdiens et le commencement de lar- 
cade zygomatique. 

» La Figure 2 de la même PlancheIV du mémoire de M. Owen, 
nous offre de grandeur naturelle une portion de la partie alvéo- 
laire de la même tête, montrant deux alvéoles privés de leurs 
dents. Tous les caractères de cette portion alvéolaire, la gran- 
deur, la disposition et la structure sont semblables à des parties 
analogues que nous avons observées dans le kimméridien de la 
Hève, et ne nous laissent aucun doute sur l’identité du genre 
auquel elles ont appartenu. Eufin, la Figure 3 (AB) du Mémoire 
déjà cité représente, de grandeur naturelle, deux dents du même 
animal dont la forme est très semblable à celle des échantillons de 
la Hève et n’accuse que des différences spécifiques. 

» Ainsi, bien que les pièces recueillies dans les environs du 
Havre proviennent des assises kimméridiennes, nous ne doutons 


ÉTUDES PALÉONTOLOGIQUES 47 


_pas qu’elles n’appartiennent au même genre que les deux espèces 
crétacées décrites par M. Owen. L’on sait, d’ailleurs, que les 
Mégalosaures, les Pliosaures et autres grands sauriens ont fourni 
dans les deux assises des débris qui ne laissent aucun doute que 
ces animaux n'aient vécu en même temps, à la fin de la période 
jurassique et au commencement de la période crétacée, et la 
même remarque s'applique aux Plésiosaures et aux Ichthyosaures 
qui ont été regardés pendant un grand nombre d’années, comme 
exclusivement propres à la période jurassique. 

» Le Muséum de Paris possède dans sa collection paléontologique, 
les pièces les plus importantes de Polyptychodon recueillies dans 
le kimméridien de la Hève, ce sont : 1° une mâchoire inférieure 
presque complète représentée (PI. X, fig. 1-2), réduite au cin- 
quième, et 2° une grande portion de tête montrant la mâchoire 
supérieure entière, une partie du crâne et une grande portion de 
mâchoire inférieure, le tout dans leurs rapports naturels ; c’est 
celle qui est reproduite ici (PI. XI, fig. 1), vue par dessus, et 
Fig. 2, vue de profil. 

» Cette dernière pièce a été recueillie sous les Phares, par un 
amateur du Havre, en 184$. Lesueur en prit de bons dessins et 
un moule en plâtre qui se voit au Musée. Plus tard, le proprié- 
taire de cette tête l’échangea avec M. Alcide d’Orbigny, contre 
les volumes, texte et planches, de la Paléontologie française, rer- 
rains crétacés. La grande mâchoire inférieure, figurée PI. X, 
fig. 1-2, a aussi été trouvée à la Hève, par un amateur du Havre, 
et achetée pour le Muséum, par M. Alcide d'Orbigny. 

» Ces précieux débris ont été mis généreusement à notre disposi- 
tion, en 1863, par M. d’Archiac, professeur de paléontologie au 
Muséum ; nous devons également des remerciements à M. Gau- 
dry, qui a bien voulu, avec une exquise courtoisie, nous donner 
tous les renseignements à ce sujet et nous céder tous ses droits à 
la description de ces remarquables pièces qu’il a préparées avec 
le plus grand soin. Nous nous proposons de les faire connaître 
plus amplement dans une grande monographie qui comprendra 
la description et l’iconographie de tous les débris de vertébrés dé- 
couverts à la Hève. 

» Le Musée du Havre possède, en outre, un morceau apparte- 
nant à la partie tout à fait terminale de la portion symphysée de la 
mâchoire inférieure. Cette pièce nous montre la trace de trois 
énormes alvéoles du côté gauche, et de deux du côté droit avec 
une dent de remplacement dans le fond de l’un d’entre eux. De 


43 SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


plus, un certain nombre de dents ; enfin, un certain nombre d’os- 
sements dont la position n’a pas encore été déterminée. 

» Bien que ces matériaux soient, comme on le voit, encore peu 
nombreux, ils sont bien suffisants pour nous permettre de recon- 
naître que l’espèce de la Hève était différente des deux espèces 
signalées en Angleterre, et nous proposons, en conséquence, de 
l’inscrire dans le catalogue des fossiles kimméridiens, sous le nom 
de Polyptychodon Archiaci, en l’honneur de notre savant paléon- 
tologiste. 


Polyptychodon Archiaci (Deslongchamps, 1868). 
Synonymie : Pliosaurus grandis (Fischer, 1869). (1) 
PIX CNT 


« La mâchoire inférieure de la collection du Muséum de Paris, 
représentée PI. X, fig. 1-2, nous permet de reconstituer la formule 
dentaire du Polyptychodon Archiaci qui était de 16 dents à chacune 
des branches de la mâchoire inférieure ; cela nous donne donc 
32 dents pour celle-ci, et probablement un nombre égal à la mà- 
choire supérieure, ce qui indique 64 dents en tout. Le museau 
présentait en avant, une partie élargie produite par la dilatation 
de l’os dentaire, et correspondant à la partie symphysée, comme 
cela se voit, du reste, dans les genres Plésiosaurus et Pliosaurus. 
Cette portion comprenait de chaque côté 8 dents, dont les deux 
antérieures sont les plus petites. Elles augmentent de taille jusqu’à 
la quatrième, qui est la plus grosse de toutes, etelles vont ensuite 
en diminuant peu à peu jusqu’à la portion non symphysée, à par- 
tir de laquelle les dents sont de plus en plus petites. Les branches 
de la mâchoire, très divergentes, occupent un espace assez consi- 
dérable et atteignent plus des 2/3 de la longueur totale de cette 
mâchoire. 

» À la région dilatée et symphysée de la mâchoire inférieure, 
correspond, à la supérieure (PI. XI, fig. 1, 2), une partie également 
dilatée formée par les os intermaxillaires (4°), renflés à leur extrémité 
terminale et dont la partie postérieure vient en se rétrécissant former 
deux pointes en rapport d’une part avec les os naseaux (C), de l’autre 


(1) Mémoire sur le Pliosaurus grandis, reptile gigantesque, du Kimmeridge 
du Havre, par M. P. Fischer, attaché au Muséum. Nouvelles Archives du 
Muséum, 1869, p. 253. 


ETUDES PALÉONTOLOGIQUES 49 


- avec les maxillaires supérieurs (D). Ceux-ci sont assez étendus et 
concourent pour une grande partie à former, avec l’intermaxil- 
laire, la région dentaire. La mâchoire présente, au point de jonc- 
tion de ces os maxillaires et intermaxillaires, un étranglement très 
prononcé qui correspond à celui de la mâchoire inférieure et 
marque la séparation ou le point de suture de ces deux os. Les 
naseaux se prolongent ensuite en arrière, concourent avec la 
pointe des intermaxillaires à former l’ouverture antérieure des 
narines qui, comme dans les Plésiosaures, les Pliosaures et les 
Ichthyosaures, sont, par celà même, très rejetées en arrière et 
tout à fait dirigées de côté. Ces os naseaux se prolongent égale- 
ment en dessus et en arrière en formant deux lames parallèles qui 
s’articulent avec le frontal principal (E). Ce dernier, bien plus 
développé que dans le Polpptychodon interruptus (Owen), est large- 
ment dilaté et se termine, en arrière, en s’amincissant et en se 
creusant d’une forte gouttière sur les côtés de laquelle viennent 
s’insérer les pointes des pariétaux, en laissant libre le foramen 
pariétal (F), qui semblait, dans le Polytychodon Archiaci, devoir 
être beaucoup plus étroit que dans les espèces crétacées décrites 
par Sir Richard Owen. » | 

La description qu’on vient de lire du Polyptychodon Archiaci 
(Deslongchamps), a été publiée en 1868 (1). 

En 1869, M. le D' Fischer, dans les Nouvelles Archives du 
Muséum, 4° fascicule, p. 253 et suivantes, décrivait comme suit, 
les mêmes pièces, du Polyptychodon Archiaci, qu’il nomma : Plio- 
saurus grandis. | 

« Mâchoire inférieure (2). — La mâchoire inférieure est incom- 
plète ; les condyles manquent, ainsi qu’une partie du rebord des 
alvéoles. Néanmoins, la branche droite de la mâchoire est longue 
de 1 mètre, et la branche gauche de 116 (PI. X, fig. 1-2). 

» Cette mâchoire provient d’un animal très adulte ; toutes les 
dents sont perdues, à l’exception des dents de remplacement pla- 
cées dans le fond de quelques alvéoles. 

» La symphyse est longue de 0"46, large de 0"18 ; elle est 
remarquable par sa force et son épaisseur. Elle est en forme de 
spatule ; en arrière de la symphyse, la mâchoire se rétrécit ; elle 
n'a plus, en ce point, que o"16 de largeur. » 


(1) Etudes géologiques et paléontologiques, etc., 1868, p. 30 et suivantes. 


(2) Mémoire sur le Pliosaurus grandis, reptile gigantesque du Kimmeridge 
du Havre, par P. Fischer. Nouvelles Archives du Muséum, 1866, p. 253. 


s0 SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


» Le bord inférieur de la symphyse est fortement caréné ; il 
se relève obliquement d’arrière en avant, et de bas en haut, vers 
l'extrémité antérieure de la mandibule qui est, par conséquent, 
peu épaisse. Cette disposition est d’ailleurs indiquée dans la 
Figure 4, PI. 1, du troisième Mémoire d'Owen sur le Pliosaure. 

On aperçoit 14 alvéoles à gauche et r$ à droite ; au-delà, le 
bord alvéolaire des deux branches de la mandibule est détruit. De 
chaque côté, on en trouve 6 ou 10 sur la portion symphysée. 
suivant qu’on examine la mandibule en dessus ou en dessous ; la 
symphyse étant plus longue en dessous. 

» Les dimensions relatives des alvéoles sont assez remarquables 
pour être indiquées. 

» Les premiers alvéoles de droite et de gauche sont tout à fait 
terminaux et séparés sur la ligne médiane par une mince cloison. 
Leur diamètre antéro-postérieur n’excède pas 3,5 centimètres. 
Dans le premier alvéole droit existe une dent de remplacement, 
couchée horizontalement sur le fond de la cavité et la pointe diri- 
gée en avant. 

» Les alvéoles s’élargissent ensuite jusqu’au sixième, dont le 
diamètre tranverse est de $ centimètres et le diamètre antéro- 
postérieur de 5,5 centimètres. Le septième alvéole est un peu 
plus petit ; le huitième et le neuvième diminuent sensiblement et 
n’ont plus que 3 centimètres de diamètre. 

» Les alvéoles, depuis le deuxième jusqu’au septième inclusi- 
vement, présentent encore un caractère particulier ; ils sont diri- 
gés un peu en avant et en dehors, et cette direction est en rapport 
avec la largeur relative de la mâchoire inférieure, qui déborde la 
mâchoire supérieure. Chez les Caïmans, au contraire, la machoire 
supérieure déborde latéralement l’inférieure. 

» Sur la figure du Pliosaurus grandis, d'Owen, les dimensions 
relatives des sept premiers alvéoles sont semblables à celles de 
notre pièce. 

» Par suite de l’élargissement de ces alvéoles, les cloisons qui 
les séparent les uns des autres sont très minces, mais elles s’ac- 
croissent à partir du huitième alvéole. L’intervalle entre le hui- 
tième alvéole droit est de 2 centimètres. 

» La face supérieure de la symphyse, entre les six ou sept pre- 
miers alvéoles, est bombée au centre et pourvue, entre ce bombe- 
ment qui correspond à la suture symphysaire de la ligne des 
alvéoles de chaque côté, de plusieurs petites cavités, dirigées dans 
le même sens que les alvéoles et ayant peut-être renfermé des 


ÉTUDES PALÉONTCLOGIQUES SI 


- dents accessoires. Sur notre pièce, on ne voit que leurs cavités ; 
mais Owen figure (3° Mém., PI. I, fig. 3) de petites dents aiguës, 
placées à droite et à gauche de la saïllie médiane de la face supé- 
rieure de la mandibule. 

» Les alvéoles sont profonds ; leur profondeur maximum est de 
7 centimètres ; le fond est arrondi. Ils s’élargissent graduellement 
depuis le fond jusqu’au bord. Ce sont des alvéoles complets de 
Thécodontes. Plusieurs d’entre eux renferment des dents de rem- 
placement dont la pointe atteint le rebord alvéolaire. Ces dents 
sont couchées sur la paroi externe de l’alvéole et dirigées, par 
conséquent, de dedans en dehors et de bas en haut ; elles ont dû 
laisser une empreinte sur le côté externe des dents qu’elles ont 
chassées, et les ont luxées de dehors en dedans. 

» Leur couronne est conique, aiguë ; l’émail de leur face su- 
périeure ou externe est chargé de plis longitudinaux à arêtes très 
vives. 

» La face inférieure de la mandibule porte en avant une crête 
longitudinale correspondant à la symphyse ; et en arrière, à partir 
de l’écartement des branches, un sillon longitudinal qui se bifurque 
bientôt pour embrasser, dans sa cavité, l’os angulaire. Celui-ci 
est donc compris entre le dentaire en dehors et l’operculaire 
‘sphénial, Owen) en dedans. 

» La ligne de suture de l’operculaire et du dentaire part de la 
symphyse. Quant au surangulaire, nous ne pouvons le distinguer 
sur notre pièce. L’articulaire manque, ainsi que l'extrémité posté- 
rieure de la mandibule. | 

» L’os est partout lisse ; on voit quelques trous nourriciers 
placés en dehors des branches de la mâchoire, sur la ligne paral- 
lèle au bord alvéolaire, et assez rapprochés de celui-ci. Près de 
l'extrémité antérieure de la mâchoire, ces trous sont nombreux, 
mais disposés irrégulièrement. 

» Mächoire supérieure |PI. XT, fig. 1-2).— Cette pièce, quoique 
moins grande que la première, est peut-être plus importante. Elle 
est constituée par le rostre d’un individu jeune ou de petite taille, 
dont les deux mâchoires sont réunies. La mâchoire inférieure est 
cassée au-delà de la symphyse ; la mâchoire supérieure est incom- 
plète, mais une portion du crâne la continue. Sa longueur est de 
73 centimètres, depuis l’extrèmité antérieure du rostre jusqu'au 
trou pariétal. 

» Nous décrirons d’abord la portion de mâchoire inférieure. 

» Ce fragment est solidement uni à la mâchoire supérieure, 


are SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


qui le dépasse un peu en avant comme chez les Crocodiles. La 
portion symphysée a la même forme en spatule que nous avons 
signalée pour la mandibule de notre grand individu. Sa plus 
grande largeur (9,7 centimètres) existe au niveau de la sixième 
dent ; la moindre largeur (8,6 centimètres) au niveau de la neu- 
vième dent. 

» Le rétrécissement du rostre en arrière de la symphyse est 
cependant moins prononcé que le rétrécissement correspondant 
de la mâchoire supérieure ; et, quant on regarde la pièce en dessus, 
on voit une partie de la mâchoire inférieure qui n’est pas recou- 
verte latéralement par la supérieure, et qui la déborde (PI. XI, 
fig. 1). 

» L’extrémité antérieure de la mandibule inférieure est munie 
en dessous d’une carène médiane qui, à partir du cinquième 
alvéole, se dirige obliquement en haut et en avant ; par consé- 
quent, l’épaisseur de l’os décroit assez rapidement jusque vers le 
bout du rostre. 

» L’écartement des branches de la mâchoire commence vers le 
sixième alvéole ; la symphyse est plus courte que dans la mandi- 
bule de notre grand Plhiosaurus ; mais celle-ci ayant appartenu à un 
animal adulte, sinon très âgé, peut avoir une symphyse plus 
longue par suite du progrès de l’ossification. 

» En dessous de la branche gauche de la mandibule, le den- 
taire, l’operculaire et l’angulaire sont séparés par des sillons très 
larges et profonds. 

» On compte 14 ou 15 alvéoles de chaque côté, ils s’élargis- 
sent depuis le deuxième jusqu’au sixième ; celui-ci est le plus large 
de tous, le septième diminue légèrement ; le huitième est étroit, 
ainsi que les suivants. Quelques dents sont conservées, mais leur 
surface est dégradée ; elles sont dirigées de dedans en dehors, et 
d’avant en arrière ; dans leurs intervalles pénètrent les dents de la 
mâchoire supérieure, mais sans régularité ; ainsi, du côté gauche, 
deux dents de la mâchoire inférieure se sont développées, côte à 
côte, et n’admettent pas entre elles de dent de la mâchoire supé- 
rieure (1). 

» Les dents montrent toutes leur couronne; une par- 
tie de la racine dépasse l’alvéole de 2, $ centimètres, ce qui donne 


(1) Cette anomalie dans la dentition est fréquente chez les vrais Delphinus 
et chez les Gavials. (Note de M. Fischer.) 


ÉTUDES PALÉONTOLOGIQUES 53 


à supposer que les téguments qui couvraient le bord alvéolaire 
étaient d’une grande épaisseur. 

» Le mauvais état de ces dents empêche de les décrire ; leurs 
caractères ne les diffèrencient pas des dents de vrais Pliosaurus. 

» La mâchoire supérieure et le fragment de crâne qui lui fait 
suite, se continuent sur un même plan oblique; le crâne ne 
formait pas de saillie très prononcée au-dessus du rostre, comme 
chez les Dauphins. La surface des os est lisse, sans aspérités, 
caractère qu’on retrouve chez les Zchthyosaurus. 

» Le rostre est un peu aplati, allongé, rétréci et spatuliforme 
en avant, élargi, dilaté en arrière, à partir de l’intervalle compris 
entre les cinquième et sixième alvéoles, intervalle qui correspond 
à la suture des os maxillaires et intermaxillaires. 

» Les maxillaires en arrière de cette suture sont élargis et dé- 
clives ; les intermaxillaires, unis sur la ligne médiane dans toute 
leur longueur, se redressent et, soudés probablement aux os du 
nez, constituent deux saillies demi-cylindriques, longitudinales, 
qui surmontent le rostre. Nous n’avons pas pu distinguer la suture 
des os du nez et des intermaxillaires. 

» Les alvéoles sont au nombre de 11 à gauche et de 14 à 
droite ; les cinq premiers sont grands, leurs intervalles ont en 
moyenne I centimètre ; mais entre la cinquième et la sixième dent, 
au niveau de la soudure du maxillaire et de l’intermaxillaire, 
existe une véritable barre de près de 5 centimètres de longueur, 
qui sépare ainsi les dents incisives des dents maxillaires. 

» Cette barre caractéristique permet de distinguer un fragment 
de mâchoire supérieure d’un fragment de mandibule. Elle a été 
figurée par Owen. 

» La sixième et la septième dent sont peu volumineuses ; la 
huitième, la neuvième, la dixième sont très fortes ; le diamètre 
des autres dents diminue ensuite. 

» Ces changements successifs dans la grandeur des alvéoles 
rapprochent les Pliosaurus des Crocodiliens. Ainsi, sur un crâne 
de Caïman nous trouvons 5 dents incisives. dont la troisième et 
la quatrième sont très grosses; une barre au niveau de la suture 
des maxillaires et intermaxillaires; la sixième et la septième 
dent, de taille médiocre ; enfin, les huitième, neuvième et dixième, 
qui sont très fortes comme chez les Pliosaurus. 

» La mâchoire des Pliosaurus, comme celle des Plésiosaurus, 
indique une organisation très éloignée de celle des Zchthyosaurus. 


(Ÿ A0Se SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


Ces animaux n’avaient de commun quela conformation des mem- 
bres, adaptés à un genre de vie analogue. 

» Les dents de Pliosaurus se remplaçaient probablement à tout 
âge ; sur le côté droit de notre maxillaire supérieure, la troisième 
dent, dont l’arête très vive fait saillie en dehors, est certainement 
une dent de remplacement. 

» Ces dents ne donnent lieu à aucune remarque importante ; 
elles sont un peu courbées, de telle sorte que leur face convexe 
est antérieure. 

» À l'extrémité antérieure du rostre, et du côté gauche seule- 
ment, se montre une petite dent sortant au-dessous du bord alvéo- 
laire, et dirigée d’arrière en avant. 

» Cette implantation anormale existe chez quelques Plésiosau- 
rus, où le rebord alvéolaire est tourné directement en avant. 

» Le fragment de crâne attenant au rostre, est composé d’une 
partie de la voûte crânienne jusqu’au trou pariétal. 

» Malheureusement, notre pièce est très incomplète; les ori- 
fices antérieurs des fosses nasales, placés latéralement chez les 
Pliosaurus, comme chez les Plésiosaurus et les Ichthyosaurus, n’ont 
pas été conservés; la portion interne des cavités orbitaires existe, 
mais les arcades zygomatiques manquent; enfin, l’arrière-crâne, 
les fosses temporales, nous font défaut, ainsi que toute la voûte 
palatine. 

» En procédant d’avant en arrière, on aperçoit, sur la ligne 
médiane, les os du nez séparés du frontal moyen ou principal par 
une suture transverse. 

» Nous avons déjà dit qu'il était impossible de reconnaître la 
suture des os du nez et des intermaxillaires ; nous supposons donc 
que ce sont bien les os du nez qui s’articulent avec le frontal 
moyen, comme chez l’Ichthyosaurus et le Plésiosaurus. 

» Le frontal principal est assez étroit, allongé ; un sillon lon- 
gitudinal le divise en deux portions comme chez l’Ichthyosaurus, et 
aboutit en arrière à une dépression qui n’est autre chose que le 
trou pariétal. 

» Le trou pariétal est-il placé au centre du pariétal, ainsi que 
chez les Monitors, ou à la limite du frontal et du pariétal, comme 
chez l’Iguane et l’Ichthyosaure ? Cette dernière interprétation 
paraît plus probable. 

» La profondeur de la fente pariètale rapproche beaucoup le 
Pliosaure des Ichthyosaures. Sa persistance chez les reptiles est 


ÉTUDES PALÉONTOLOGIQUES 55 


un caractère qui, chez les mammifères, se montre seulement à 
état fœtal (fontanelle). 

» En arrière du frontal principal, on trouve, à droite, une dé- 
pression qui indique le commencement de la fosse temporale. 

» Le frontal postérieur, placé en dehors de la fosse temporale, 
fournit en avant une partie du cadre de l'orbite, et, en arrière, 
une apophyse qui doit s’articuler avec le temporal. À droite seu- 
lement persiste un fragment de lapophyse post-orbitaire du fron- 
tal, qui s’unissait par une lamelle fibreuse avec le jugal. Mais 
toutes ces parties sont très incomplètes; elles indiquent pourtant 
un crâne étroit. 

» En avant, et de chaque côté du frontal principal, le frontal 
antérieur constitue en partie les parois orbitaires. Les restes d’or- 
bites que nous possédons sont épais, en forme de calotte lisse. Les 
cavités orbitaires étaient très rapprochées sur la ligne médiane, 
assez vastes, quoique moins amples que celles des Zchthyosaurus ; 
leur diamètre antéro-postérieur atteignait, au minimum, 13 cen- 
timètres. 

» Le bord interne de l’orbite se relève à peine au-dessus du 
plan du frontal, 

» La face inférieure du crâne montre, sur la ligne médiane, 
une rigole longitudinale assez étroite, bordée de chaque côté 
d’une crête, et séparant les deux cavités orbitaires. Ce sillon 
aboutit en arrière au trou pariétal. Il est placé à la face inférieure 
du frontal principal, et nous le retrouvons chez la plupart des 
reptiles : Caïman, Iguane, Monitor, etc. Chez le Monitor, les 
deux crêtes limitant le sillon se soudent et forment un pont au- 
dessous de la lame du frontal (1). 

» Latéralement, enfin, chez le Pliosaure deux autres crêtes 
obliques se dirigent d’arrière en avant et de dedans en dehors. 
Situées à la face inférieure du frontal antérieur, elles doivent 
former la paroi, ou même le bord antérieur de l'orbite. 


(1) Le frontal appartient à la zone orbitaire du crâne et recouvre cette sorte 
de canal qui prolonge en avant la cavité crânienne et qui livre passage aux 
nerfs olfactifs. Chez un grand nombre de Sauriens, Chéloniens et Crocodi- 
liens, le frontal présente, à sa face inférieure, deux crêtes étroites laissant entre 
elles une gouttière transformée par des fibro-cartilages en un canal destiné aux 
nerfs olfactifs (Sfannius). 


56 SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


Polyptychodon sp. ? 


I. Mächoire inférieure du Muséum du Havre.— La mâchoire 
que nous décrivons maintenant, et qui est figurée (PI. XI, 
fig. 3), fait partie de la collection du Muséum du Havre; elle est 
complète, moins les dents ; les alvéoles sont vides, sauf quelques- 
uns dans lesquels on voit des dents de remplacement. 

De Pextrémité de la symphyse à l'extrémité des condyles, sur 
la ligne médiane, on trouve 1"36 de longueur. En suivant la 
courbure des branches des mandibules, depuis le condyle jusqu’au 
bout de la partie symphysée, en avant, on trouve 1"45 de lon- 
gueur. 

La symphyse est longue de 22 centimètres ; dans l’exemplaire 
du Muséum de Paris décrit par M. le D’ Fischer, sous le nom de 
Pliosaurus grandis, la symphyse est longue de 46 centimètres. Le 
bord inférieur de la symphyse était un peu caréné; nous ne pou- 
vons indiquer exactement l’angle et l’étendue de cette carène, 
par suite d’une déformation accidentelle, une sorte d’écrasement 
de cette partie, qui a dû se produire avant la fossilisation, et a en- 
tr'ouvert la symphyse qui réunit les deux mandibules ; l’extrémité 
antérieure des mandibules est peu épaisse, elle se relève d’arrière 
en avant jusqu’au bord des alvéoles qui terminent en avant la 
partie symphysée. La face supérieure de la symphyse est bombée 
au centre. Entre ce bombement, qui correspond à la partie sym- 
physée, et la ligne des alvéoles de chaque côté, on voit des fos- 
settes qui ont renfermé des dents accessoires ; un fragment d’une 
de ces dents accessoires se voit encore dans la première fossette 
du côté droit; cette dent est lisse et présente bien, à la partie 
antérieure, un méplat limité par deux carènes ; le côté manquant 
de cette dent accessoire devait être couvert de stries fines? Du 
même côté gauche, on voit encore deux dents de remplacement 
placées dans les troisième et cinquième alvéoles. Ces dents n'oc- 
cupent pas le centre de la cavité alvéolaire ; elles sont rapprochées 
du bord interne de l’alvéole. Elles présentent bien le méplat lisse, 
les deux petites carènes longitudinales, et enfin la section subtri- 
hédrale ; caractères attribués par Owen au genre Pliosaurus. 

De chaque côté, on compte 27 ou 28 alvéoles ; sur la partie 
symphysée, on compte 7 alvéoles de chaque côté ; le premier 
alvéole de chaque côté, dirigé obliquement en avant, est profond 
de 4 à $ centimètres, le diamètre de l’ouverture est, d'avant en 


ETUDES PALÉONTOLOGIQUES s7 


arrière, de 2 centimètres ; le deuxième alvéole a 3 centimètres de 
diamètre ; le troisième, 3 centimètres 1/2; le quatrième, 4 centi- 
mètres 1/2; le cinquième, $ centimètres ; le sixième n’a plus que 
3 centimètres ; le septième, 2 centimètres ; le huitième, 1 1/2 à 2 
centimètres. Du huitième au dix-septième alvéoles, le diamètre 
des cavités augmente. Le dix-septième alvéole a 3 centimètres 
d'ouverture, d'avant en arrière ; du dix-septième alvéole au vingt- 
huitième et dernier, le diamètre des ouvertures diminue; il n’est 
plus que de 1 centimètre 1/2 au dernier. 

Chez le Pliosaurus grandis, figuré et décrit par M. Fischer, 
les premiers alvéoles de droite et de gauche sont tout à fait ter- 
minaux et séparés sur la ligne médiane par une mince cloison. 
Leur diamètre antéro-postérieur n’excède pas 3,5 centimètres. 
Les alvéoles s’élargissent ensuite jusqu’au sixième, dont le dia- 
mètre transverse est de $ centimètres et le diamètre antéro-posté- 
rieur de $,5 centimètres. Le septième alvéole est un peu plus pe- 
tit ; le huitième et le neuvième diminuent sensiblement et n’ont 
plus que 3 centimètres de diamètre. La formule dentaire de la 
partie symphysée de la mâchoire du Muséum de Paris (Pliosaurus 
grandis (Fischer), diffère donc sensiblement, comme on peut le 
voir, de la formule dentaire de notre espèce. 

La mâchoire de Paris présente 6 à 10 dents sur la partie sym- 
physée ; la nôtre n’en présente que $ de chaque côté. 

La symphyse de la mâchoire du Pliosaurus grandis du Muséum 
de Paris est longue de 46 centimètres. La symphyse de notre 
mâchoire n’a que 23 centimètres. | 

Les alvéoles de la mâchoire du Muséum de Paris s’élargissent 
jusqu’au sixième pour diminuer ensuite graduellement. Dans 
notre exemplaire, le cinquième alvéole est le plus large et 
le sixième diminue très brusquement puisqu'il n’a que trois 
centimètres d'ouverture antéro-postérieure. Ces différences dans 
la dentition, aussi bien que celles qui existent dans l’ensemble de la 
forme de la partie symphysée et dans la longueur de la symphyse, 
paraissent indiquer que les deux mâchoires du Havre et de Paris 
n’appartiennent pas à une même espèce. 

Il existerait pour nous une très grande difficulté à trancher la 
question qui divise MM. Deslongchamps et Fischer, à savoir si les 
grands reptiles qui nous occupent doivent être rangés dans le genre 
Polyptychodon comme le pense M. Deslongchamps, ou bien dans 
le genre Pliosaurus comme le croit M. Fischer. Les dents de 
remplacement que nous avons trouvées sur notre mâchoire du 


58 | SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


Muséum du Havre pourraient trancher la question, car elles ont 
le méplat caractéristique du genre Pliosaurus. Cependant, il ne 
s’agit ici que de dents de remplacement ; peut-être les grandes 
dents qui garnissaient les alvéoles, aujourd’hui vides, avaient-elles 
un autre caractère ? 

La question ne pourrait être élucidée que par la découverte de 
dents en place ; car les deux genres Pliosaurus et Polyptychodon 
ont existé ensemble dans la mer kimméridienne qui a laissé les 
dépôts stratifñiés du cap de la Hève. 


IT. Partie de Mâchoireinférieure du Muséum du Havre (Pl, XI, fig. 4). 
— Cette partie de mâchoire inférieure est longue de 0"59 ; elle est 
formée par lextrémiré des deux branches de l’os dentaire. La 
partie symphysée qui réunit les deux branches de la mâchoire est 
longue de 015$ au-dessous et de 0"25 au-dessus. L’écartement 
des deux branches commence vers le dixième trou alvéolaire ; à 
leur extrémité, ces deux branches ont un écartement de o"23. 

La forme générale de la partie de tête que nous décrivons, vue 
par la face alvéolaire, est spatuliforme en avant ; la partie la plus 
étroite, la plus resserrée, se trouve vers la dixième dent. 

Alvéoles.— Les alvéoles sont au nombre de 30 ou 32 de chaque 
côté. 

La grosseur des dents, si nous en jugeons par le diamètre des 
alvéoles, va en diminuant, d’arrière en avant, de la quatrième 
dent à l'extrémité du museau ; le premier alvéole de chaque côté, 
au bout du museau, n’a guère plus de o"r1$ de diamètre. D’avant 
en arrière, après le cinquième, les alvéoles diminuent de largeur 
à la partie resserrée de la mâchoire jusque vers la dixième ou 
douzième dent; en arrière de cette partie, elles redeviennent plus 
grosses pour diminuer de nouveau en arrière du vingt-troisième 
alvéole et jusqu’au dernier. 

La direction oblique des huit premiers trous alvéolaires, indi- 
que que les dents prémaxillaires se dirigeaient en dehors ; celles 
qui suivent étaient implantées perpendiculairement à la mâchoire. 

De l’extrémité du museau jusqu’au huitième alvéole, il existe, 
près de la symphyse, deux gouttières assez profondes, limitées en 
dehors par le bord des alvéoles, et en dedans par un renflement 
du bord externe des maxillaires. Dans ces gouttières, on voit 
quelques dents placées en face des cloisons qui séparent les alvéoles 
entre elles ; ces dents sont disposées comme suit: à l’extrémité 
du museau, entre la première et la seconde dent prémaxillaire de 


ÉTUDES PALÉONTOLOGIQUES s9 


chaque côté ; entre la troisième et la quatrième de chaque côté ; 
entre la septième et la huitième de chaque côté. Les dents dont 
nous venons de parler ne sont pas semblables entre elles ; les deux 
premières en avant, celles qui sont placées entre le premier et le 
deuxième alvéole, sont ornées de six carènes longitudinales formant 
sur la couronne six petits bourrelets anguleux qui viennent abou- 
tir à l'extrémité de la dent. Les dents qui sont placées entre le 
troisième et le quatrième alvéole, de chaque côté, sont cassées et 
on ne peut voir les stries qui ornaient leur surface. Enfin, les 
dents placées plus en arrière, entre le septième et le huitième 
alvéole, sont implantées très obliquement, la pointe tournée vers 
le bord externe, un peu en avant; ces deux dernières dents por- 
tent des stries assez nombreuses. Voilà donc une mâchoire infé- 
rieure qui porte plusieurs sortes de dents ; nous aurons l’occasion, 
en parlant d’autres espèces d'animaux du Kimmeridge de la Hève, 
de signaler des faits analogues qui prouveront combien il est 
dangereux de créer des genres nouveaux par l'étude d’une seule 
dent isolée, comme cela à été fait quelquefois. 


III. Parties du crâne et des mâchoires supérieures du Muséum du 
Havre (PI. XIT, fig. 1-2).— Richard Owen, en 1851, a décrit et 
figuré (Monography of fossiles reptilia, Tab. IV) une partie impor- 
tante du crâne d’un grand reptile qu’il a nommé Polyptychodon inter- 
ruptus. Cette partie osseuse a la forme générale d’un T ; elle est 
composée par les os mastoïdiens qui limitent en arrière les fosses 
temporales ; parles pariétaux, entre lesquels on voit le foramen 
pariétal ; enfin, en avant, par le prolongement, les os du nez. 

Nous avons recueilli, à Bléville, dans le Kimmeridge, une par- 
tie importante de tête et de mâchoire supérieure d’un Polyptycho- 
don, qui se rapproche beaucoup de celui décrit par Owen. 

L’arrière-crâne de notre sujet qui fait partie des collections du 
Muséum du Havre, mesure, d’un mastoïdien à l’autre, en arrière 
de l’arcade zygomatique, 0"66. Les os pariétaux présentent, en 
avant, l'ouverture du foramen pariétal, dont le bord postérieur 
est à 0"40 du point de jonction des os mastoïdiens sur la ligne 
médiane ; vue de profil, la ligne de jonction des deux os parié- 
taux, en dessus, est un peu bombée, sans cependant former saillie 
au-dessus du rostre (PI. XII, fig. 1-2). 

L’orbite est énorme; l’ouverture d’avant en arrière est de 
0®22, et, au point où nous prenons cette mesure, nous n'avons 


60 SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


pas, à beaucoup près, le grand diamètre qui devait être de près 
0"30. | 

En avant du foramen pariétal, on voit le frontal moyen, et, 
plus en avant encore, les os du nez, brisés presqu’à leur naissance 
à o"to de leur point de jonction avec le frontal moyen. Le frontal 
antérieur forme la partie antéro-supérieure de la cavité orbi- 
taire ; il se soude latéralement au frontal moyen et aux os du nez. 
En dessous, entre les orbites, on voit une large gouttière desti- 
née au passage des nerfs olfactifs ; cette gouttière qui s’élargit en 
avant et en arrière, communique avec le foramen pariétal, dirigé 
obliquement, d'avant en arrière. 

Les maxillaires sont brisés en arrière ; cependant celui de 
gauche doit se raccorder presque exactement avec la partie de 
l’arrière-crâne que nous avons décrite plus haut, et cette réunion 
nous permet de déterminer la longueur totale de la tête qui avait, 
du bout du museau jusqu’à la jonction, en arrière des os mastoï- 
diens, sur la ligne médiane, 1"3$ de longueur. 

Le maxillaire, du côté droit, est brisé en arrière ; il mesure 0"46 
de longueur. Sur les deux maxillaires, on voit la barre, avec écar- 
tement de près de o"o2 entre les dents implantées sur les os 
maxillaires et les intermaxillaires ; barre signalée par Owen et qui 
permet de distinguer un fragment de mâchoire supérieure d’un 
fragment de mandibule. 

Les intermaxillaires montrent 6 alvéoles de chaque côté : les 
quatre premiers alvéoles sont dirigés obliquement en avant; le 
premier alvéole mesure o"ot cent. 1/2 d'ouverture, il est profond 
de o"o3 cent. 1/2; le second alvéole est large de o"o3, profond de 
0"08 ; le troisième alvéole est large de o"o3 cent. 1/2, profond de 
0"09 ; le quatrième a o"o4 de diamètre, sa profondeur ne peut 
être appréciée ; le cinquième alvéole est un peu plus grand que le 
quatrième ; enfin, le sixième est un peu plus petit que le cin- 
quième. C’est en arrière du sixième alvéole que se trouve la 
barre, ou espace de o"or cent. 1/2 placée juste au point corres- 
pondant à la suture des maxillaires et des intermaxillaires. En 
arrière de la suture, les alvéoles, creusés dans l’os maxillaire, 
grandissent d’avant en arrière, depuis le premier alvéole {le 
septième de la mâchoire, à partir de l’extrémité des intermaxil- 
laires) jusqu’au troisième ; plus en arrière, si l’on en juge par les 
deux alvéoles suivants qui sont les onzième et douzième à partir 
de l'extrémité du museau, la grosseur des dents diminue rapide- 
ment. Voici maintenant la dimension des alvéoles creusés dans le 


| 


ETUDES PALÉONTOLOGIQUES GI 


maxillaire : premier alvéole, après la barre, diamètre de l’ouver- 
ture 002 cent. 1/2, profondeur o"os cent. 1/2; deuxième 
alvéole, diamètre 0"o3, profondeur 0o"o7 ; troisième alvéole, 
diamètre 0"04, profondeur o"10 cent. 1/2; quatrième alvéole, 
diamètre o"o$, profondeur o"10 cent. 1/2 ; ce quatrième alvéole 
du maxillaire, qui est le dixième depuis le bout du museau, puis- 
qu'il y a six dents sur l’intermaxillaire, est le plus grand, il est 
parfaitement en rapport, comme dimension, avec la grande dent 
dessinée par Lesueur, et dont nous parlerons plus loin. En 
arrière de ce quatrième alvéole maxillaire, on en voit encore deux 
sur la partie de mâchoire que nous étudions ; le suivant, le cin- 
quième, par conséquent, n’a plus que o"o3 cent. 1/2 de diamètre 
et 0"o9 de profondeur ; enfin, le suivant, dont il est impossible 
de déterminer la profondeur, par suite d’une cassure de l’os qui a 
enlevé le fond de la cavité, ne mesure plus que o"or cent. 1/2 
de diamètre. 

En résumé, pour la partie de mâchoire que nous décrivons, 
sur les os intermaxillaires qui forment le bout du museau (mi- 
choire supérieure), la cinquième dent est la plus grosse, et sur les 
maxillaires, la quatrième dent est la plus grosse (PI. XII, fig. 2). 

Entre le quatrième et le cinquième alvéole, on voit une dent 
supplémentaire, placée en dedans et presque en face, un peu en 
avant, de la cloison qui sépare le quatrième alvéole du cin- 
quième (1). 

La ligne médiane, qui sépare les intermaxillaires, présente, en 
avant, près de l’extrémité des mâchoires, sur les points de jonction 
des deux os intermaxillaires, des surfaces granuleuses qui se pro- 
longent en arrière en s’amincissant jusqu’au niveau de la barre 
qui existe entre la sixième et la septième dent. Plus en arrière, et 
jusqu’à lextrémité des parties d’os que nous étudions, les 
maxillaires, qui étaient en contact latéral avec les os du nez, pré- 
sentent de grandes surfaces couvertes de stries et de sillons recti- 
lignes, obliques, qui se rapprochent, convergent vers un point 
situé entre le cinquième et sixième alvéole, c’est-à-dire entre la 
ligne qui mettait en contact les maxillaires et les intermaxillaires, 
à la partie supérieure du museau, en arrière de la suture maxil- 
laire. 


(1) Cette dent, dont la pointe est cassée, a la couronne lisse, et présente 
deux petites carènes latérales, une en avant, l’autre en arrière. 


62 SOCIËTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


Considérations générales. — Sous les noms de Polyptychodon 
Archiaci (Desl.), de Pliosaurus grandis (Fischer), plusieurs animaux 
nous semblent confondus. Suivant nous : 1° la petite tête trou- 
vée à la Hève par M. Guérin, et qui fait partie de la collection 
d'Orbigny, au Muséum ; 2° la mâchoire supérieure que nous avons 
décrite, et que nous possédons au Muséum du Havre, n’appar- 
tiennent pas à la même espèce que la tête décrite sous le nom 
de Polyptychodon Archaci, par M. Deslongchamps, et sous le 
nom de Pliosaurus grandis, par M. Fischer. 

3° La grande mâchoire inférieure du Muséum du Havre n’ap- 
partient pas à la même espèce que celle figurée et décrite par 
M. Fischer, dans les Archives du Muséum, en 1869 ; et là où l’on 
n’a vu qu’une espèce, il y en aurait trois : 

1° La petite tête trouvée par M. Guérin, dessinée par Lesueur, 
et qui fait partie de la collection d’Orbigny au Muséum. (Pl XI, 
fig. 1-2). 

À cette espèce appartient la mâchoire inférieure que nous avons 
décrite, page 50, et qui est figurée PI. XI, fig. 4, exemplaire du 
Muséum du Havre ; 

2° La partie de mâchoire inférieure du Muséum de Paris, qui 
provient de la collection Guérin, figurée PI. X, fig. 1-2. Cette 
mâchoire inférieure a huit dents de chaque côté sur la partie sym- 
physée ; 

3° La mâchoire inférieure du Muséum du Havre, dont la partie 
symphysée porte six dents de chaque côté, figurée PI. XI, fig. 3. 


En terminant cette étude des genres Pliosaurus et Polyptychodon, 
nous croyons devoir répéter ce que nous avons dit en com- 
mençant ce travail, qui n'est qu’un catalogue descriptif de 
nos espèces de la Hève : Les documents dont nous dispo- 
sons ne nous permettent pas de créer de nouvelles espèces 
dans ces genres peu connus. Nous nous contenterons donc de 
signaler les différences que nous observons entre les types 
décrits et ceux qui sont soumis à notre examen, laissant à 
d’autres, à des spécialistes mieux préparés et mieux renseignés, 
le soin de classer définitivement les pièces que nous désirons 
seulement faire connaître aux savants qui, dans lavenir, recti- 
fieront nos appréciations dans ce qu’elles peuvent avoir d’er- 
roné, ou les accepteront si elles sont reconnues fondées. 

Dents isolées. — La collection du Muséum du Havre ren- 
ferme un certain nombre de dents plus ou moins mutilées; 


ÉTUDES PALÉONTOLOGIQUES 63 


l'une d’elles est représentée (PI. XII, fig. 4), elle mesure, au 
point de contact de la partie émaillée et de la partie alvéolaire, 
0"035 de diamètre. Ces dimensions s’élèvent, dans la portion 
alvéolaire, à 0"040 sur une longueur de o"5$0. La partie émaillée, 
quand elle était complète, ne devait pas mesurer moins de o"oss 
à 0"060. PI. XII, fig. 9, nous représentons une portion de dent 
dont la partie émaillée est complète ; sa coupe, Fig. 6, montre 
une forme un peu triangulaire, mais dont les angles sont forte- 
ment émoussés ; la partie antérieure, presque plane, est marquée 
dans toute sa longueur d’un grand nombre de stries peu appa- 
rentes et comme chagrinées ; elle porte, sur les côtés, deux ca- 
rènes tranchantes, mais peu saillantes. Sur les côtés se voient 
encore, vers le sommet, trois ou quatre carènes tranchantes qui se 
subdivisent bientôt et arrivent, peu à peu, par voie dichotomique, 
à fournir à la base dix petites saillies très tranchantes. Ces saillies 
deviennent en arrière de véritables carènes coupantes très régu- 
lières, qui sont au nombre de vingt environ, et occupent la par- 
tie la plus convexe de la dent. Ces caractères des dents, a dit 
M. Deslongchamps, distinguent parfaitement le Polyptychodon 
Archiaci des autres espèces décrites par M. Owen, et semblent 
établir une transition entre ceux-ci et les Phosaurus. 

La racine et l’intérieur de ces dents sont remplis par une espèce 
de tige qui en occupe le centre, et autour de laquelle la substance 
de la dent forme un très grand nombre de couches concentriques 
(PI. XIL, fig. 10). La partie cannelée de la couronne ne paraît 
guère occuper plus du quart de la longueur totale, le reste est 
lisse et devait être complètement enchassé dans lPalvéole. 

Dans le tome XI du Bulletin de la Société Géologique de Nor- 
mandie, 188$, nous avons figuré et décrit une dent de Polypty- 
chodon, trouvée par Lesueur, en 1844, au cap de la Hève, dans 
le banc d’huiîtres (Ostrea deltoidea), qui se trouve sous les phares (1). 
Nous reproduisons cette figure réduite (PI. XIT, fig. $); l'original 
mesure 0"2$ de long, la circonférence, à moitié de la longueur, 
partie la plus forte, à o"25. 


(1) Voyez Soc. Géol. de Normandie, 1886, p. 23. Note sur des dents de 
Polyptychodon, trouvées par Lesueur, en 1844, au cap de la Hève. 


64 SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


CROCODILIENS 


Emydosauriens (Blainville) 


Nous avons publié, en 1863, avec le concours obligeant de 
M. E. Deslongchamps, le catalogue descriptif accompagné de 
planches de nos espèces de Crocodiliens du Kimmeridge du Cap 
de la Hève ; depuis cette époque, le nombre de ces espèces, par 
suite de nouvelles découvertes, a augmenté et nous sommes 
aujourd’hui appelé à remanier le premier travail. Comme en 1863, 
nous avons, en 1888, trouvé pour nous guider däns cette étude, 
les remarquables travaux de MM. Eudes Deslongchamps et 
Eugène Deslongchamps qui, cette fois encore, a bien voulu nous 
aider de ses conseils et nous autoriser à reproduire ses belles des- 
criptions de nos espèces Kimméridiennes. 

Nous avons aussi consulté avec fruit le mémoire de M. H.-E. 
Sauvage, sur les Dinosauriens et les Crocodiliens fossiles des 
terrains jurassiques de Boulogne-sur-Mer (1). 

L’ordre des Crocodiliens est représenté dans les assises kimmé- 
ridiennes de la Normandie, par deux grandes familles admises 
par Owen : les Téléosauriens et les Streptospondyliens. 


TÉLÉOSAURIENS 


Caractères des Téléosauriens. — Corps des vertèbres terminés en 
avant et en arrière par deux surfaces planes ou concaves. 

Museau plus ou moins allongé. Orbites à contours arrondis 
sans aucune sinuosité, tournés en dessus ou obliquement de côté. 
Voûte palatine aplatie, ou un peu bombée, surtout en arrière (2). 


Genre Teleosaurus 


Nous possédons, dans la collection paléontologique du Muséum 
du Havre, deux crânes provenant du Kimmeridge de Bléville, 
qui appartiennent au genre Teleosaurus. Nous décrirons ces deux 


(1) Société Géologique de France, 2e Série, T. 10. 


(2) Voyez sur les Téléosauriens les travaux de MM. Deslongchamps. 
Société Linnéenne 1863, et Notes paléontologiques du même auteur, 1863- 
1869. 


ÉTUDES PALÉONTOLOGIQUES 65 


belles pièces sous le nom de Teleosaurus Deslongchampsianus, 
pour rendre hommage aux savants professeurs de la Faculté des 
Sciences de Caen, MM. Eudes et Eugène Deslongchamps, dont 
les belles études ont fait si bien connaître l'anatomie des Crocodi- 
liens jurassiques de Normandie (1). 


Teleosaurus Deslongchampsianus (Lennier, 1888) 


PI. XII. 


Comme dans presque toutes les espèces du genre, le museau 
est très long, très faible, les bords alvéolaires sont irréguliers, 
comme festonnés par la saillie des alvéoles. Le museau est 
tronqué obliquement d’arrière en avant, il est élargi à son 
extrémité. Les orbites sont dirigés en dessus. Le crâne forme un 
carré long brusquement déprimé en avant à la naissance des os 
maxillaires, entre les orbites, en avant des fosses temporales. 
Région palatine plane en avant, dans les deux tiers de sa longueur, 
un peu renflée en arrière. 

La mâchoire inférieure est grêle, la partie symphysée mesure 
0®$0 ; les branches 0"35. L’angle formé par l’écartement des 
deux branches est de 40 degrés ; ces branches se joignent plutôt 
en dessous qu’en dessus et il en résulte que la ligne de leur réu- 
nion est oblique en arrière et de haut en bas. A l’origine de la 
symphyse, la mâchoire inférieure mesure 0"06$ de largeur et 
2 centimètres d'épaisseur. À l’extrémité postérieure des branches, 
l’écartement est de 0"18 centimètres. L'ouverture des alvéoles est 
inclinée en dehors. Le prolongement de l’os articulaire en arrière 
de la surface articulaire n’a que o"o$, mais il est cassé sur les deux 
branches à son extrémité ; il devait avoir de 0"08 à 0"09. 

Nos deux têtes paraissent avoir appartenu à des animaux de même 
âge, adultes. La première de ces têtes, figurée PI. XIII, fig. 1-2, 
nous montre les deux mâchoires dans leurs rapports naturels. Elle 
a été recueillie, à Bléville, par un ouvrier de M. Duplessy, occupé 
à extraire de l’argile à brique au pied de la falaise ; elle était 
presque complète, il ne manquait que le bout du museau et l’ex- 
trémité de la imandibule inférieure. La seconde tête de la même 


(1) Voyez Mémoire sur les Téléosauriens de l'époque Jurassique du dépar- 
tement du Cavaldos 1863. Prodrome des Téléosauriens du Calvados. Société 
Linnéenne 1863-1869. 


66 : SOCIËTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


espèce nous a donné la mâchoire supérieure, depuis l'arrière 
crâne jusqu’au bout du museau. C’est en moulant le museau de 
cette dernière pièce que nous avons pu compléter notre premier 
exemplaire figuré pl. XIIE, fig. 1-2. 

Dimensions. — Longueur totale de la tête, prise de loccipital 
au bout du museau, o" 79 ; du bout du museau, en avant des 
orbites, 0"$8. Diamètre de l’orbite, d'avant en arrière, o"oss. 
Largeur du crâne, en arrière des fosses temporales, o"17 ; en 
avant des fosses temporales et en arrière de l'orbite, 0"16. Largeur 
de la partie renflée du museau, o"o$ ; largeur du museau avant 
la partie renflée, 0"03 | 

Le museau est allongé, arrondien dessus jusqu’à la région 
frontale ; les deux côtés du museau sont parallèles jusqu’à plus de 
moitié de leur longueur, ils s’écartent ensuite par l'élargissement 
du crâne qui, en avant des orbites, mesure o"10 de large. En 
arrière des orbites, la tête se dilate très peu, elle mesure 0"r6 en 
avant des fosses temporales eto"19 en arrière de ces mêmes fosses. 
Toute la région du museau est à peu près lisse. Frontal principal 
marqué de fossettes irrégulières. Orbitesovalaires, dirigés en dessus, 
le grand axe d’avant en arrière obliquant en dedans. Crête occipito- 
frontale très longue, étroite vers le milieu, s’élargissant à ses deux 
extrémités ; cette crête mesure 0"13 de longueur, de la naissance 
des fosses temporales jusqu’au niveau du trou occipital. Fosses 
temporales énormes, allongées, quadrilatères, mesurant o"14 
en longueur et 0"o7 1/2 en largeur moyenne, o"o7 de largeur à la 
partie antérieure, 0"08 à la partie postérieure. Les dents, dont 
il ne reste que des fragments dans les alvéoles, étaient au nombre 
de 47 de chaque côté, à la mâchoire supérieure et de 43 seulement 
à la mâchoire inférieure, ce qui donne un total de 180 dents pour 
la mâchoire entière. 

Rapports et différences. — La tête du Teleosaurus Deslong- 
champsianus diffère complètement des espèces figurées par 
M. Deslongchamps. Cependant, celle dont elle se rapproche le 
plus par la forme du museau et son rétrécissement brusque en 
avant des orbitres, est le Teleosaurus Cadomensis. Mais si la partie 
antérieure montre quelques rapports, le crâne et l’arrière-crâne 
de notre espèce présentent de très grandes différences : les fosses 
temporales sont beaucoup plus longues que larges et ce seul 
caractère peut servir à différencier le Teleosaurus Deslongchamp- 
sianus, du Teleosaurus Cadomensis, dont les fosses temporales sont 
plus larges que longues. 


ÉTUDES PALÉONTOLOGIQUES 67 


Enfin, ces mêmes fosses temporales, dans notre espèce, pré- 
sentent l'aspect d’un carré long, beaucoup plus régulier que dans 
les espèces figurées et décrites par MM. Deslongchamps. 

Les dimensions que nous avons données plus haut sont en 
général doubles de celles que M. E. Deslongchamps attribue 
au Zeleosaurus Cadomensis. Cette dernière espèce, suivant 
M. E. Deslongchamps, devait mesurer, de l’extrémité du museau 
au bout de la queue, de deux mètres à deux mètres cinquante ; 
notre espèce de la Hève pouvait atteindre quatre à cinq mètres de 
longueur. 

Bibliographie. — Le Teleosaurus Deslongchampsianus,  Nobis, 
a, pour la première fois, été signalé dans une note publiée dans le 
Bulletin de la Société Géologique de Normandie, T. HI, années 
1875-1876, page 59, par notre collègue M. Savalle. 

La pièce qui fait l’objet de la note de M. Savalle appartient 
aujourd’hui au Muséum de la ville du Havre, c’est elle qui nous a 
permis de reconstituer, par un moulage de la partie antérieure du 
museau, la tête que nous venons de décrire et qui fait aussi partie 
de nos collections. 


STREPTOSPONDYLIENS 


Prosthocæliens (Owen) 


Corps des vertèbres terminé en avant par une surface convexe, 
en arrière par une surface concave. 

Espèces toutes teintes de la période jurassique et crétacée. 

Genres : Streptospondylus, Cetiosaurus. 

Nos possédons parmi nos ossements du Kimmeridge de la Hève 
un certain nombre de débris qui doivent être rapportés au genre 
Streptospondylus ; mais l’ostéologie de ces animaux est trop mal 
connue, quant à présent, pour que nous ayons, au sujet de tous, 
une certitude complète. 

On doit rapporter au genre Sireptospondylus trois os que je pense 
être des vertèbres caudales dont l’état de conservation ne peut, 
toutefois, donner lieu qu’à une détermination bien incertaine et 
qui avaient été également regardées par Lesueur comme apparte- 
nant aux Streptospondyles. L’une d’elles, que nous figurons demi 
grandeur naturelle (PI. XIV, fig. 2), présente bien le caractère 
streptospondylien, c’est-à-dire d’être convexe d’un côté et concave 
de l’autre ; mais elle a été écrasée et son état d’imperfection est 


68 . SOCIËÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


trop grand, pour que l’on puisse dire certainement que cela n’est 
pas dû à une apparence trompeuse, à une déformation causée par 
la pression éprouvée depuis la fossilisation. 

Restent enfin les vertèbres rapportées à tort par Cuvier à son 
crocodile à museau allongé, d’'Honfleur, qui ont donné lieu à tant 
de divergences d’opinion etqui sont maintenant inscrites dans les 
catalogues scientifiques sous le nom de Streptospondylus, d’'Hermann 
de Meyer. 


Genre Streptospondylus (Herman de Meyer) (1). 


J'ai pu étudier, dans la collection du Muséum de Paris, les 
pièces décrites et figurées par Cuvier, et nous avons été autorisé 
à en prendre des dessins que nous reproduirons dans ce travail. 
Ce sont d’abord deux vertèbres cervicales reproduites grandeur 
nature (PI. XIV, fig. 1), et ensuite trois vertèbres, dont la première 
mutilée et les deux autres entières. La première vertèbre mutilée 
a été presque supprimée dans notre dessin ; nous n’avons fait 
figurer que les deux autres qui sont entières. Déjà ces vertèbres 
ont été figurées dans notre ouvrage sur la géologie de l’embou- 
chure de la Seine. Les types figurés ne proviennent pas de la 
Hève, ils ont été, d’après Cuvier, recueillis à Honfleur, et si nous 
les ajoutons à notre faune kimméridienne de la Hève, c’est que 
l'espèce de Honfleur a aussi laissé des débris de son squelette au 
cap de la Hève, des vertèbres caudales que nous décrirons plus 
loin. 

Voici ce que dit Cuvier (2) au sujet des vertèbres dont nous 
avons parlé plus haut : 

« Un grand et beau morceau d'Honfleur nous servira de pre- 


mier échantillon du système convexe. Il offre trois des premières 


vertèbres dorsales et sufhrait, à lui seul, pour démontrer que 
l'animal dont il provient a été un Crocodile, et un Crocodile 
inconnu (3). 


(1) Ces notes nous ont été rédigées par M. E. Deslongchamps. 
(2) Cuvier. Ossements fossiles. 


(3) Rappelons ici que Cuvier n'avait pas séparé des Crocodiles, ni les 
Teleosauriens, ni les Steptospondyliens, et, par conséquent, tout ce qui, pour 
nous, est Séreplospondylus, Teleosaurus, Steneosaurus, Metriorhynchus, etc., est 


compris par Cuvier dans le genre Crocodile. 


PRE NN CR DE. VUS SE 


<td Üà. '0 


ÉTUDES PALÉONTOLOGIQUES 69 


» Le genre résulte d’abord de la suture qui joint le corps de la 
vertèbre à la partie annulaire, et qui ne s’observe que dans les 
Crocodiles et les Tortues ; mais l'espèce se distingue aussitôt par 
beaucoup d’autres caractères 

» 1° En plaçant les vertèbres de manière que la facette articu- 
laire, à qui regarde en dehors, soit la postérieure, la face ante- 
rieure du corps se trouve convexe ; ce serait le contraire dans 
toutes les vertèbres de Crocodiles connus. 

» Cette convexité antérieure se rapporte évidemment à la con- 
cavité de la face postérieure de l’axis et annonce qu’au moins une 
grande partie de l’épine de notre animal avait les faces de ses ver- 
tèbres disposées d’une manière contraire à celles des Crocodiles 
ordinaires ; 

» 2° L’apophyse transverse (C) naît par quatre côtes saillantes 
qui lui font une base pyramidale ; 

» 3° Derrière la facette (D) qui reçoit la tête de la côte est une 
fosse profonde ; ces deux sortes d’inégalités manquent aux Croco- 
diles connus ; 

» 4° Au lieu d’une apophyse épineuse inférieure unique, 
comme elle se voit dans les Crocodiles (1), nous trouvons ici deux 
arêtes terminées chacune en avant par un tubercule. 

» Il y a bien, parmi les quadrupèdes vivipares, des ordres 
entiers, tels que les ruminants et les solipèdes, qui ont le corps de 
leurs vertèbres cervicales convexe en avant, mais toutes leurs 
apophyses sont autrement arrangées. 

» Pour mieux faire saisir les caractères distinctifs de ces ver- 
tèbres, j’en ai représenté une séparée et dans une situation hori- 
zontale. » 


Longueur du corps....... s SES AICOPIOSS 
RO Cheers AQUESS 


Nous reproduisons (PI. XIV, fig. 3) le dessin donné, dans 
ses Recherches sur les ossements fossiles, par Cuvier (PI. CCXXX VI, 
fig. 13), qui poursuit ainsi : 

« Il ne paraît pas, au reste, que ce Crocodile fossile eût, comme 
ceux d’aujourd’hui, toutes les vertèbres convexes à une face et 
concaves à l’autre. 

» La convexité antérieure diminue déjà sensiblement dans un 


(1) Et ajoutons aussi les P/iosaurus. 


10/2, SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


troisième morceau (Pl. CCXXX VII, fig. 10 (1) A) qui est le corps 
d’une dorsale analogue à peu près à la quatrième de notre Croco- 
dile vivant. Sa partie annulaire a été enlevée, mais on voit encore 
les dents de la suture qui l’unissait au corps. On voit aussi la 
facette pour la tête de la côte, et derrière, la fosse profonde, qui 
est un des caractères des vertèbres de notre espèce ; mais iln’ya 
ni arèête, ni tubercules inférieurs. 

» Le corps de cette vertèbre, ainsi que des suivantes, est beau- 
coup plus rétréci dans son milieu que dans les Crocodiles connus. 


Longueur re eee Rte 07,072 
Diamètre d’ufe des faces. . ....... 0% 063 
Diimétre du-culien re re O® O4I 


» Une autre vertèbre, semblable à la précédente, mais qui 
paraît avoir été placée plus en arrière, attendu que sa facette 
costale est un peu plus haut, a déjà les deux faces de son corps à 
peu près égales et planes. 

» Jen trouve ensuite plusieurs (par exemple les trois de la 
fig. 4) qui n’ont plus de facettes costales au corps et qui appar- 
tiennent, par conséquent, ou aux dernières dorsales, ou aux 
lombaires. Pour décider leur place, il faudrait savoir s’il y a une 
telle facette à leur apophyse transverse, et celle-ci a été cassée. 
On voit, du moins, dans deux d’entre elles qui ont conservé leur 
partie annulaire, que l’apophyse transverse naissait aussi d’une 
pyramide formée par des arêtes saillantes comme celle des deux 
premières dorsales que nous avons décrites. Elles appartiennent 
donc, bien sûrement, à une même colonne épinière qui vient 
d’un très grand individu. 


La longueur de la vertèbre entière est de. 0" 092 
Le diamètre de ses faces de........... 0" 083 
Celui de son milen des." "702 0" 038 


L’os représenté PI. XIV, fig. 2, provient de la Hève ; c’est ce 
que Lesueur avait rapporté à son Séreptospondylus Cuviert ; mais 
le mauvais état de conservation, l’écrasement est tel, qu'on ne 
peut rien en déduire de certain : autant qu’on peut en juger, les 
pièces recueillies par Lesueur seraient des vertèbres qui ont dû 
appartenir à la région caudale. 


(1) Cuvier. Ossements fossiles. 


ÉTUDES PALÉONTOLOGIQUES 71 


Genre Metriorhynchus (H. de Meyer, 1830) (1) 


Museau n’atteignant jamais une très grande longueur, quoique 
souvent allongé, arrondi en dessus, offrant toujours en dessous 
une sorte de gouttière longitudinale qui se bifurque en arrière, 
de chaque côté, jusque dans les palatins. Os intermaxillaires 
allongés, ce qui détermine un museau déprimé et non élargi à 
son extrémité antérieure. Région maxillaire tout d’une venue, 
continuant insensiblement la ligne frontale. Naseaux très grands, 
terminés en pointe, où ils sont en rapport avec les os maxillaires, 
atteignant même quelquefois l’intermaxillaire (2), se prolongeant 
en arrière et sur les côtés jusque dans une large gouttière où le 
lacrymal est entièrement caché. Frontal antérieur très grand, 
prolongé en dessus et sur les côtés de l’orbite, comme une sorte 
d’auvent. Trou sous-orbitaire très grand, situé au fond d’une 
gouttière qui sépare les orbites du bord alvéolaire. Orbites à 
contours irréguliers et sinueux en avant et en dessus, entière- 
ment tournés de côté, à peine visibles par la face supérieure. 
Frontal principal très large, dont le bord externe ne forme qu’une 
faible partie du contour de l’orbite, montrant à sa face supérieure 
des fossettes peu nombreuses, peu profondes ou nulles. Fosses 
temporales à peu près carrées. Voüûte palatine déprimée en avant, 
devenant de plus en plus saillante au milieu et presque carénée 
vers sa partie postérieure. Deux gouttières faisant suite aux trous 
palatins antérieurs, longues et très prononcées. Fosses palatines 
ou trous palatins postérieurs très grands. Ouvertures postérieures 
des arrière-narines ovales allongées, dans le sens longitudinal. 


Metriorhynchus Hastifer (Eug. Desl.) 
PI. XV, fig. 1 à 43 PL XVI, fig. 1-2; PL. XVIL fig. 1-2. 


SYNONYMIE. — Gavial à museau court (pars.) Cuvier, Ossem foss. 

Steneosaure à museau court (pars.) Owen, Bukland, Pictet, etc. Non Sfeneo- 
saurus (Geoffroy). 

Genre indiqué, mais non déterminé ni nommé par Geoffroy St-Hilaire. 

Metriorhynchus Geoffroyi (pars.) Hermann de Meyer, Isis 1830, etc., etc. 


(1) L'étude et la description de ces espèces ont été faites, par M. E. Des- 
longchamps. 


(2) Dans une espèce oxfordienne, le Mefriorhynchus Brachyrhynchus (Desl.). 


72 SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


Steneosaurus rostro minor (pars.) Pictet 1853, Traité de Paléontologie, tome Ier, 
p. 492 (1). 

Teleosaurus hastifer (Eudes Deslongchamps) 1866, Bulletin de la Société 
Linnéenne de Normandie, 2e série, 1er vol., p. 146. 

Metriorhynchus hastifier (Eug. Deslongchamps) 1868, prodrome des Téléo- 
sauriens du Calvados. 


Jusqu'ici nous n'avons pu rassembler toutes les parties de 
l’animal, nous sommes donc loin de pouvoir en donner une 
restauration complète. Toutefois, les débris que nous avons eus 
à notre disposition sont bien autrement importants que ceux dont 
Cuvier et les autres paléontologistes avaient pu s’occuper. Les 
restes de Metriorbynchus bastifer les plus remarquables que nous 
ayons pu consulter appartiennent au Musée du Havre, à la 
collection du Muséum de Paris, enfin à notre collection. 

Nous possédons des portions de presque toutes les parties de 
la tête, du corps, de la queue et des membres. Nous pouvons 
même juger, d’après quelques écailles, ce qu'était ie système 
dermique du dos ; quant au système dermique ventral, nous n’en 
avons ehcore aucun débris. Il y a mieux, jusqu'ici je n’ai pu 
trouver d’écailles ventrales appartenant bien certainement à des 
Metriorhynchus, et pourtant les débris de l’une des espèces de ce 
genre, le Metriorhynchus superciliosus, sont répandus, on peut dire 
en très grande quantité, dans les assises oxfordiennes des Vaches- 
Noires. 

Nous décrirons par régions les pièces du Metriorhynchus hastifer 
que nous avons pu consulter et nous commencerons par la tête : 

Pièces se rapportant à la téle. — Nous avons pu étudier quatre 
pièces importantes, dont trois appartiennent au crâne et à la 
mâchoire supérieure, et la dernière à la mâchoire inférieure. La 
première et la plus intéressante est représentée, pl. XV, fig. 2. 
C’est une portion considérable de museau qui, quoique tron- 
quée aux deux extrémités, n’en est pas moins très précieuse, 
parce qu'elle peut nous indiquer la longueur totale ; l’un 
des bouts montrant encore une faible partie de l’os inter- 
maxillaire, l’autre ne s’arrêtant que vers la partie postérieure 
du frontal principal. Cette belle pièce appartient à la collection du 


(1) La fig. XXV de la pl. 9 se rapporte seule à l’espèce kimméridienne ; 
les autres espèces, confondues par Pictet avec celle-ci, sont oxfordiennes. 


ÉTUDES PALÉONTOLOGIQUES 73 


Muséum et nous a été très obligeamment confiée, pour cette 
étude, par l'Administration du Muséum. Nous devons particuliè- 
rement des remerciements à MM. le Vicomte d’Archiac et 
Gaudry, dont la gracieuse bienveillance est d’ailleurs connue de 
tous. 

Vue par sa surface supérieure (fig. 2), elle nous montte : 1° en 
À la partie postérieure terminée en pointe de los intermaxillaire, 
dont la portion terminale est tronquée. On trouve ensuite les 
maxillaires supérieurs B B, qui sont épais, longs, et sont en 
rapport sur la ligne médiane, sur une longueur de o"o8s, où ils 
se séparent ensuite pour donner passage à la pointe des os naseaux. 
Les deux maxillaires, dans l’espace où ils sont réunis, donnent la 
largeur de la partie moyenne du museau, qui était de 0" 070. Les 
naseaux C C, très développés, dirigés en pointe en avant, vonten 
arrière et de côté passer sous les frontaux latéraux et se terminer 
dans une gouttière assez profonde où ils sont en rapport avec les 
lacrymaux, de là ils contournent les frontaux latéraux F, jusqu’à 
leur rencontre avec le frontal principal E, où ils sont arrêtés 
brusquement par la pointe lancéolée que vient faire ce dernier aux 
dépens de ces os naseaux. L’espace où les naseaux sont en rapport 
sur la ligne médiane, c’est-i-dire depuis leur pointe extrême 
jusqu’à la pointe terminale du frontal principal, mesure o"150 de 
longueur. Les frontaux latéraux F sont très développés comme 
dans tout les Metriorhynchus et déterminent deux fortes saillies 
formant, au-dessus de chacun des orbites, comme une sorte 
d’auvent. Le frontal principal E prend, dans cette espèce, une 
forme toute particulière, d’où le nom de hastifer ou porte-lance, 
que mon père avait donné à cette espèce. Ce frontal principal 
nous montre, en effet, absolument la figure du fer d’une hallebarde 
dont l’extrême pointe s’inserrerait entre les naseaux, dont les bords 
denticulés viendraient ensuite constituer les branches latérales, et 
enfin, dont le commencement E? de la crête sagittale ferait le man- 
che. Tous ces os de la face supérieure de la tête : intermaxillaire, 
maxillaire, nasal, frontal externe et frontal principal, ont tous la 
même apparence extérieure ; ils sont à peu près lisses, ne montrent 
aucune fossette et seulement de très légers sillons irréguliers ; tou- 
tefois, ces sillons sont un peu plus apparents sur Le frontal principal 
et disposés en rayons divergents. 

Ce qu’on peut observer à la face inférieure (fig. 1), ne comprend 
guère que la portion maxillaire. Tronquée en arrière, usée et 
corrodée, cette tête avait été roulée avant la fossilisation, car 


747 te SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


toute la partie postérieure est couverte d’huîtres de la section des 
Exogyres, dont la plupart semblentse rapporter à! Exogyra viroula. 
On voit, toutefois, le commencement de la voûte palatine formée 
par la pointe antérieure des palatins D, et qui, comme dans tous 
les Metriorhynchus, est fortement bombée et presque carénée. La 
suture qui marque en avant la jonction des palatins avec le maxil- 
laire supérieur présente deux inflexions, dont la première forme 
une pointe qui atteint l’orifice du trou palatin antérieur, et la 
seconde, un peu moins longue, rejoint par son extrémité et sur la 
ligne médiane, sa congénère du côté opposé. Le maxillaire supé- 
rieur nous montre, très prononcé, l’un des caractères les plus 
remarquables des Metriorhynchus, c’est-à-dire quela partie médiane, 
située entre les deux rangées d’alvéoles, qui est à peu près plane 
ou légèrement convexe dans les Teleosaurus proprement dits, 
présente une large et forte gouttière qui se prolonge d’une extré- 
mité à l’autre, de sorte que sur la coupe de cette partie (fig. 3), 
on aperçoit trois gouttières longitudinales : la 1'° b, pour la rangée 
gauche des alvéoles ; la 2° pour la gouttière médiane ; la 3° 4, 
pour la rangée droite des alvéoles ; deux parties saillantes égale- 
ment longitudinales, beta’, séparent le large sillon médian des 
deux sillons alvéolaires. 

Le second fragment de tête, que nous n'avons point figuré, 
appartient au Musée du Havre ; on y voit les deux naseaux à peu 
près dans leur intégrité, le frontal antérieur gauche, une partie du 
frontal antérieur droit et une grande partie du frontal principal ; 
on peut y observer, surtout bien conservée, la partie de ce dernier 
os qui concourt à former l'orbite, et cela permet de constater que, 
dans cette espèce, l'étendue de cette partie était relativement très 
faible. 

La troisième pièce (collection de M. Eugène Deslongchamps), 
est aussi très importante, car elle complète la première, et nous la 
figurons (PI. XV, fig. 4). 

Nous yreconnaissons en C la partie postérieure des naseaux, en 
F les frontaux antérieurs, dont l’un d’eux, celui de droite, est très 
complet ; le frontal principal E, avec son prolongement en arrière 
formant la moitié de la crête sagittale ; on y voit également une 
petite partie de la fosse temporale dans la composition de laquelle 
entrent une portion du frontal principal E, etune faible partie de 
la grande aile du sphénoïde. La partie postérieure dela crête sagit- 
tale est constituée par le pariétal N, qui concourt à former les 
parois du crâne, dont on voit une faible partie, puis un fragment 


ÉTUDES PALÉONTOLOGIQUES 75 


du tympanyque I ; enfin, nous voyons encore dans cette pièce 
l’occipital supérieur X et une partie assez considérable des occi- 
pitaux latéraux Y. Cette réoion, si on considère le peu d’étendue 
de haut en bas que présentent les occipitaux latéraux, devait 
être beaucoup moins élevée que dans les autres Metriorhynchus ; le 
crâne devait donc être beaucoup plus aplati que celui des autres 
espèces. 

Grâce à ces diverses pièces et en nous aidant de ce que nous 
avons vu dans les Metriorhynchus superciliosus et Bilainvillei, nous 
avons essayé de donner une restauration de la tête du Metr. 
hastifer, c’est celle que nous figurons (PI. XV, fig. $). Nous ne 
pouvons rien préciser relativement à l’extrémité du museau, mais 
cependant nous pensons que notre figure doit être bien près de la 
réalité ; nous en disons autant des arcades temporales et des fosses 
temporales III que nous avons restituées d’après ce que nous en 
avons vu dans le Metr. superciliosus ; cette restauration permet, 
au premier coup-d'œil, de voir les grandes différences que 
présente le Metr. hastifer avec les trois autres espèces. Ce qui 
apparaît tout d’abord, c’est la figure remarquable du frontal 
principal représentant un fer de hallebarde, d’où le nom imposé 
à l’espèce ; la forme massive du museau ne pouvait la faire 
confondre qu’avec le Metr. brachyrhynchus, mais dans ce dernier, 
le museau est bien plus court encore, puisque les os intermaxil- 
laires A et les naseaux C, au lieu d’être séparés entre eux par le 
développement des maxillaires B, viennent non-seulement à se 
toucher, mais encore à empiéter l’un sur l’autre, comme cela se 
voit dans les Crocodiles et les Caïmans. Dans le Metriorhynchus 
superciliosus, le museau est bien plus allongé, bien plus délié et 
les naseaux offrent deux renflements très marqués, tandis que 
dans le hastifer, ces os naseaux sont tout-à-fait aplatis. Nous 
croyons qu’en signalant ces différences, cela sufhra bien ample- 
ment pour caractériser notre Metr. hastifer et empêcher de le 
confondre avec les autres espèces du même genre. 

Mächoire inférieure (voir pl. XVT, fig. I et 2).— Un morceau 
important appartenant au Musée du Havre, et que nous repré- 
sentons réduit (PI. XVI) vu par sa face interne (Fig. 1) et vu de 
profil (Fig. 2), nous fait connaître la plus grande partie du museau 
et une portion assez étendue des branches de cette mâchoire. Au 
premier aspect, on voit qu’elle est très épaisse et beaucoup plus 
robuste que celle des Teleosaurus proprement dits.Les branches 
de la mâchoire sont beaucoup moins écartées, et en se rapprochant 


76 | SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


de la partie symphysée, elles courent presque parallèlement de 
manière à laisser entre elles ur espace excessivement étroit et qui 
se prolonge très loin, tandis que dans tous les Telcosaurus, cette 
symphyse se fait brusquement et sans donner lieu à une partie 
profondément échancrée. Ce même caractère se répète du reste 
dans tous les Metriorhynchus que nous avons pu observer, et par 
exemple dans le Metr. superciliosus où la disposition est à peu 
près identique. 

Dans la pièce du Musée du Havre, nous pouvons observer une 
grande partie dentaire AA nous montrant de chaque côté 16 
alvéoles vides, mais qui, par leur grandeur, indiquaient de très 
fortes dents. Nous y voyons, en outre, une partie considérable 
des os operculaires BB qui sont beaucoup plus développés que 
dans le genre Teleosaurus, et dont lextrème pointe atteignait 
environ la moitié de la longueur du museau. La surface interne 
de cette mâchoire, formée par la réunion des os dentaires et des 
operculaires, au lieu d’être plane ou légèrement convexe comme 
cela a lieu dans les Teleosaurus, répète à peu près la disposition 
déjà observée, quoique plus apparente, sur la mâchoire supérieure, 
c’est-à-dire deux gouttières larges et superficielles qui courent de 
chaque côté de la symphyse, de façon à donner à cette symphyse 
une disposition légèrement carénée. L’os complémentaire est 1c1 
absent, tant d’un côté que de l’autre, mais sa trace se voit en FF 
et nous montre que cet os n’atteignait pas au niveau de la sym- 
physe, tandis qu’il la dépasse dans le genre Zeleosaurus. Nous ne 
connaissons rien des os angulaires, surangulaires et articulaires. 
Ainsi donc et pour résumer, outre la forme si caractéristique de 
sa surface interne, cette mâchoire est remarquable par sa grande 
force et par son épaisseur considérable, tandis que dans les 
Teleosaurus, leurs dimensions relatives sont bien plus petites et 
surtout bien plus grèles. Les Metriorhynchus avaient donc des 
mâchoires bien plus massives et bien plus fortes que celles des 
Téléosaures proprement dits, qui rappellent sous ce rapport les 
proportions des gavials, tandis que les Merriorhynchus montrent 
ces mêmes parties beaucoup plus massives et robustes même que 
ceux de nos Crocodiles et de nos Caïmans actuels. 

Colonne vertébrale et système dermique. — Le morceau le plus 
important que nous ayons à notre disposition est un groupe de 
cinq vertèbres en série, recueillies par M. Lennier dans les argiles 
à trigonies et qui appartient maintenant au Musée du Havre, et 
que nous figurons pl. XVII, fig. 1 et 2. 


ÉTUDES PALÉONTOLOGIQUES si 


Les apophyses transverses sont mutilées plus ou moins à leurs 
extrémités externes. Cependant, on peut reconnaître avec 
certitude les régions auxquelles elles appartiennent. 

Si les observations faites de la suture qui sépare la portion 
annulaire du corps de la vertèbre (1) sont applicables à l'espèce 
décrite ici, les trois premières vertèbres du groupe de la Hève, 
C 5, C6, C7, seraïent les trois dernières cervicales, et les deux 
dernières du même groupe, D 1 et D 2, seraient les deux pre- 
mières dorsales ; mais il se peut que la position de la suture entre 
le corps et l’apophyse annulaire ne soit pas toujours la même. 
D'ailleurs, premières dorsales et dernières cervicales se ressemblent 
tellement qu’il faudrait avoir des colonnes vertébrales en parfait 
état de conservation pour être à l’abri de toutes les chances 
d'erreur. 

Les extrémités antérieures et postérieures des vertèbres de ce 
groupe sont à peine concaves. Leur longueur est à peu près la 
même, 0"06, et leur largeur, à chaque extrémité, de o"o4. Le 
corps présente, de chaque côté, dans sa région moyenne, une 
excavation d’un peu plus d’un centimètre, et en dessous, au milieu, 
une excavation de O"OII à O"O13. 

Le corps de la première vertèbre, C $ de la série, montre sur le 
côté une courte apophyse transverse 4, un peu mutilée, plus rappro- 
chée de l'extrémité postérieure que de l’antérieure ; une large et 
profonde gouttière la sépare de l’apophyse transverse b, de même 
forme et un peu plus grande, qui appartient à la portion annulaire. 
La suture c, qui unit le corps à la portion annulaire, est bien 
marquée, et passe immédiatement en dessous de l’apophyse trans- 
verse de celle-ci. L’apophyse articulaire extérieure e ne dépasse 
pas de beaucoup le niveau du corps de la vertèbre, elle en est 
séparée par une échancrure d, large et profonde à peu près d’un 
centimètre ; l’apophyse articulaire vient rejoindre l’apophyse 
transverse de la partie annulaire, elle est dans ce point prismatique 
et triangulaire. L’apophyse articulaire postérieure & est séparée 
du corps de la vertèbre par une échancrure d’ large de 0"03 et 
dépassant le niveau du corps en arrière de o"ors. 

L’apophyse articulaire antérieure de la seconde vertèbre de la 
série vient se placer dans cette échancrure, au-devant de celle de 


(1) Voir le Mémoire de M. Eudes Deslongchamps, sur les Téléosauriens du 
département du. Calvados. 


78 SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


la précédente. L’apophyse épineuse f” est comprimée, rejetée un 
peu en arrière ; elle mesure 0"03 d’avant en arrière, et depuis les 
apophyses articulaires elle s'élève en dessus à environ 0"03 ; 
son extrémité libre ou supérieure est un peu oblique de haut en 
bas et coupée carrément. 

La seconde vertèbre, de la série C 6, a son corps mutilé en 
dessous ; mais on y distingue bien les apophyses transverses du 
corps et de la partie annulaire séparées, comme dans la précédente, 
par une profonde gouttière ; elles sont un peu plus rapprochées 
l’une de l’autre que sur la première de la série. La suture pour 
l’union de la partie annulaire et du corps est très visible et occupe 
ja même place relative. 

À la troisième vertèbre C 7, les deux apophyses transverses sont 
encore distinctes l’une de l’autre ; maïs la gouttière qui les sépare 
est beaucoup moins profonde. L’apophyse appartenant au corps 
est plus large qu’elle ne l’est à la première, et la suture d'union 
entre le corps et la partie annulaire est plus rapprochée de Papo- 
physe du corps que de celle de la partie annulaire. 

À la quatrième vertèbre D 1, on voit sur les côtés du corps une 
large et superficielle gouttière ; mais, au lieu d’être située au- 
dessus de l’apophyse transverse du corps, elle est située en dessous. 
Celle-ci est un peu plns reportée en haut ; elle devient confluente 
par sa base avec celle de la portion annulaire (les bases seules 
sont conservées), la suture entre le corps et la partie annulaire 
passe entre ces bases. 

Enfin, sur les côtés du corps de la cinquième vertèbre de la 
série D 2, on voit une large gouttière peu profonde, placée tout 
à fait au-dessus des apophyses transverses, devenues confluentes 
et n’en formant plus qu’une seule dont la base {la seule conservée) 
est étendue de plus de o"o2 dans le sens longitudinal. Cette 
apophyse unique se relève un peu en dessus. La suture dont j'ai 
souvent parlé est tout à fait en dessous de lapophyse transverse. 

Je ne décrirai pas séparément les quatre échancrures de cha- 
cune de ces vertèbres que forment les trous de conjugaison, ni les 
quatre apophyses articulaires : elles sont semblables à celles que 
j'ai signalées dans la première vertèbre de la série. 

Les apophyses épineuses ont également une forme semblable ; 
elles vont un peu en s’élevant et en s’élargissant de la première 
à la dernière ; elles sont toutes comprimées et s’épaississent à 
peine un peu à leur extrémité supérieure. Du reste, le dessin en 
dira plus sur les caractères particuliers de ces vertèbres que toutes 


ETUDES PALÉONTOLOGIQUES 79 


les descriptions. Toutes les vertèbres présentent en dessous, sur 
la ligne médiane du corps, une carène très peu saillante et 
d'autant moins prononcée qu’on les examine plus en arrière. 

Ce morceau présente encore deux séries d’écailles dorsales, une 
droite et l’autre gauche, restées en place et correspondant aux 
vertèbres. Ces deux séries se composent de quatre à droite et de 
cinq à gauche. Elles sont couvertes de fossettes plus ou moins 
réculièrement arrondies, de grandeur un peu inégale et dont les 
plus grandes n’atteignent pas 1 centimètre de diamètre. D’après 
leur position sur les vertèbres, elles leur correspondent : aussi les 
les dernières appartiendraient à la région dorsale et les premières 
à la région cervicale ; mais, contrairement à ce qui se voit dans les 
espèces étudiées jusqu'ici, elles possèdent toutes une carène longi- 
tudinale située vers le milieu de l’écaille, et probablement que 
chez cette espèce toutes les écailles supérieures étaient carénées. 
Chez les Téléosaures proprement dits, la carène ne commence à 
devenir sensible que vers la fin de la région dorsale, PI. XVII, 
fig. 2. 

Le Musée du Havre possède, en outre, six vertèbres isolées, 
dont trois cervicales, deux dorsales et une caudale. Ces vertèbres 
sont plus ou moins mutilées et n’offrent rien de bien important à 
noter. 

Nous n'avons jusqu'ici recueilli dans les assises à trigonies 
aucun débris appartenant au système dermique ventral, par con- 
séquent nous ne pouvons savoir si les Metriorhynchus possédaient, 
comme les Zeleosaurus proprement dits, une sorte de plastron 
écailleux analogue à celui qu’on trouve dans les Caïmans à lunettes 
et autres espèces de l’Amérique méridionale, et qu manquent 
absolument dans les Crocodiles, les Gavials etles Caïmans à mu- 
seau de brochet de l’époque actuelle. 

Os des membres. — Nous ne connaissons presque rien de l’ostéo- 
logie des membres du Metriorhynchus hastifer ; cependant le Musée 
du Havre possède deux portions de femur, l’un droit et l’autre 
gauche, appartenant probablement au même individu et qui, 
se complétant l’un par l’autre, nous donnent les dimensions de 
cet os, dont la longueur atteignait 0"34 sur une largeur d’arrière 
en avant de 0"038 et une épaisseur de o"o24. Ce sont les dimen- 
sions habituelles des Téléosauriens ; le fémur des Metriorhynchus 
était donc beaucoup plus long et plus comprimé que celui de nos 
Crocodiliens actuels, et indiquait, par conséquent, des habitudes 
beaucoup plus aquatiques et un être bien mieux conformé pour 


80 SOCIËTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


la natation. Nous ne pouvons rien préjuger des proportions rela- 
tives entre le membre postérieur et le membre antérieur ; toute- 
fois, la forme de ce fémur nous ferait penser, par analogie, qu’il 
devait en être pour les Meiriorhynchus comme pour les Sieneosaurus, 
c'est-à-dire que le membre postérieur était très développé, tandis 
que l’antérieur devait être très réduit, sans toutefois être presque 
rudimentaire, comme cela a lieu dans le genre Téléosaure propre- 
ment dit. 


Metriorynchus incertus (E. Deslongchamps) 


PI. XVI, fig. 3-4; PI. XVIIL fig. 1-2. 


M. Lennier s’est procuré, dans les marnes à Ptérocères, une 
série de huit vertèbres caudales dont les corps sont bien conservés, 
mais dont les aphophyses sont fort mutilées. Ces vertèbres appar- 
tiennent évidemment à un même individu et forment une suite 
continue dont la première À me paraît devoir être la huitième 
ou dixième de la série caudale, dont la dernière H serait par 
conséquent la dix-septième. 

Cette suite de vertèbres appartiendrait, en conséquence, à la 
partie moyenne de la queue, et immédiatement après le point où 
les apophyses transverses cessent dans cette région. La forme 
comprimée et très resserrée en leur centre des corps de ces vertè- 
bres, semblerait d’ailleurs confirmer cette opinion. 

Par leur forme très allongée, ces vertèbres me paraissent 
appartenir à une espèce autre que le Metriorhynchus hastifer et sont 
très semblables à ce qu’on voit dans les Sieneosaurus. Je suis donc 
loin d’être certain que cette espèce appartienne bien et dûment au 
genre Metriorhynchus ; aussi n’est-ce qu’une désignation provisoire 
et qui pourra être modifiée par la suite lorsque nous aurons des 
renseignements plus complets sur cette espèce. 

La première de ces vertèbres nous donne les dimensions sui- 
vantes : 


Lonbteur:. 1: 2.7 OS ER UNES 0® 060 
Diamètre antéro-postérieur à la base... 0" 048 
Largeur ) 07 027040 


Largeur au centre....,.,,, re. CE md: 


ÉTUDES PALÉONTOLOGIQUES SI 


La dernière de cette même série, c’est-à-dire la vertèbre indi- 
quée par la lettre H, nous donne les dimensions : 


1121211 AMIENS Sr ECREUR ER PERTE 0 O50 
Diamètre antéro-postérieur à la base... 0" 027 
Largeur ) CE A de ©) 
PEUR AU CORTE: 00/2. UUIUARES, Se O® OI4 


M. Lennier s’est également procuré, dans les mêmes assises, 
une pièce appartenant au dermo-squelette : c’est une écaille pro- 
venant de la région ventrale où les Téléosauriens possédaient, 
comme on sait, une sorte de plastron analogue à celui qui existe 
dans les Caïmans à lunettes, mais qui manquent dans les Croco- 
diles proprement dits. Cette écaille ressemble beaucoup à celles des 
Steneosaurus ; cela nous apprend peu de choses, comme on 
voit, mais cependant il est bon de signaler cette pièce, quoique 
isolée, parce que cela indiquerait, si toutefois notre animal est un 
Metriorhynchus, que les espèces de ce genre possédaient, comme 
les Teleosaurus, les Stencosaurus, les Pelagosaurus, etc., un plastron 
analogue à celui des autres genres, et que les pièces du dermo- 
squelette, supérieures ou dorsales, seules étaient conformées d’une 
manière différente dans les Sfemeosaurus et les Metriorhynchus. 
(Voir PI. XV, fig. 6.) 

Depuis la publication des Etudes géologiques et paléontologiques, 
etc., nous avons été assez heureux pour recueillir, à Bléville, une 
tête presque complète de l’espèce que M. E. Deslonchamps avait 
désignée, sur les fragments précédemment décrits, sous le nom de 
Métriorhynchus incertus, en 1868. C’est cette tête, figurée pl. XVII, 
fig. I et 2, que nous allons maintenant décrire. 

Comme celle du M. hastifer, le museau du M. incertus est très 
raccourci, robuste, tout d’une venue, depuis son extrémité 
jusqu’à la région orbitaire. 

La longueur totale de la tête, du bout du museau jusqu’à une 
ligne verticale touchant à l’occipital, est de 085. Depuis son 
extrémité jusqu'aux cavités orbitaires, le museau mesure 0"60, 
et cette longueur peut se diviser ainsi : de l'extrémité du museau 
à la pointe des intermaxillaires, 0"24; de la pointe antérieure 
des os naseaux à la partie postérieure des intermaxillaires, o"12 ; 
de la pointe antérieure du frontal principal à la pointe postérieure 
des os naseaux, 0"24. 

La largeur du museau est de o"o7 en arrière de l’ouverture 


82 .  SOCIËTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


des narines, de o"o9 à l’extrémité des os naseaux, de o"22 en 
avant des orbites à la pointe du frontal principal. 

La région du museau et des frontaux est presque lisse, elle ne 
présente que de très légères cavités longitudinales peu apparentes. 

Les frontaux antérieurs, assez développés, recouvrent entière- 
ment les orbites ; ceux-ci sont dirigés de côté, invisibles en dessus. 

La crête sagittale est longue de o"19, très dilatée en avant, 
dans la partie qui prolonge, en arrière, le frontal principal. A o"o8 
de sa naissance, cette crête qui est formée par les pariétaux, se 
rétrécit, puis ensuite se dilate, un peu en arrière, vers l’occipital 
supérieur. L’extrémité postérieure de la crête sagittale, en arrière, 
est assez élevée au-dessus des occipitaux latéraux et des mastoiï- 
diens ; elle forme, en arrière de la partie supérieure du crâne, vue 
en dessus, une saillie très prononcée. 

Les os tympaniques ont leurs extrémités brisées, et toute la 
région palatine a disparu. 

L’espèce que nous décrivonsici et qui est figurée pl. XVIIL, fig. r. 
et2, est voisine du M. hastifer de E. Deslongchamps; elle en 
diffère cependant à première vue, parce qu’elle est moins robuste 
dans son ensemble. Le museau est plus grèle, le frontal principal 
est plus large et moins long. Les frontaux latéraux sont propor- 
tionellement plus grands ; enfin, les os naseaux sont plus petits 
dans M. incertus que dans le M. hastifer. 

Dermo-squelette. — Nous avons précédemment cité la description 
par M. E. Deslongchamps, (1) d’une plaque osseuse du dermo- 
squelette figurée pl. XV, fig. 6. M. E. Sauvage (2) pense que 
la plaque dermique décrite par M. E. Deslongchamps, appartient à 
un Sténéosaurus et très probablement au Sf. Bouchardi; quant aux 
vertèbres, ajoute M. le D' Sauvage, elles indiquent un Méfriorhyn- 
chus d'espèce nouvelle, dont les vertèbres caudales et cervicales 
sont connues et figurées pl. XI, fig. 3 et 4 des Etudes géologiques 
et paléontologiques, etc., publiées par G. Lennier. 

Nous ne saurions être aussi afirmatif que le D' Sauvage qui a 
pu, sur une seule plaque dermique isolée, reconnaître le Siénéo- 
saurus Bouchardi, mais nous avons cru devoir, dans cette étude, 
faire connaître l'opinion de ce savant paléontologiste, pour attirer 
l'attention des chercheurs si nombreux de notre région, sur les 


(1) Voir p.73: 
(2) Mém. de la Soc. Géol. de France, 1874, p. 33 et 34. 


ÉTUDES PALÉONTOLOGIQUES 83 


plaques dermiques de crocodiliens, dont l'étude laisse encore tant 
à désirer, surtout pour nos espèces kimméridiennes. 

En même temps que la tête de Métriorhynchus incertus, dont 
nous venons de donner la description et le dessin (1), on a trouvé 
une série de plaques du dermo-squelette que nous allons mainte- 
tenant décrire. 


Plaques du dermo-squelette trouvées à Bléville en même temps que la 
tête de M. incertus. 


Ces plaques, figurées pl. XIX, sont au nombre de neuf; elles 
faisaient très probablement partie du bouclier dorsal. Les plaques 
sur la planche portent des numéros de 1 à 9 ; c’est dans cet ordre 
que nous ailons les décrire. 

N° 1. Plaque plus large que longue, ayant sa plus grande épais- 
seur vers le milieu, amincie, presque tranchante sur les bords. 
Fossettes peu profondes, irrégulièrement distribuées ; cette plaque 
mesure, bien que cassée à l’une de ses extrémités, o"75 de large, 
0"06 de long. 

N° 2. Plus petite que la précédente, cette plaque est tranchante 
sur les bords ; un peu convexe en dessous, dans le sens de la lar- 
geur ; elle est légèrement concave en dessus. Les fossettes, irré- 
gulièrement distribuées, sont très inégales comme dimension : les 
plus grandes ont 0"006 de diamètre ; les plus petites o"003 seu- 
lement. 

N° 3. Plus mince que les précédentes, cette plaque, de forme 
irrégulière, est amincie sur les bords ; la surface externe de l’os 
brisé ne laisse guère voir que le fond des fossettes, mais la bri- 
sure permet de distinguer la structure de l’os, qui paraît très cel- 
luleuse vers la surface, et présente des côtes et des sillons qui 
rayonnent de la partie antérieure à la partie postérieure de 
’écaille. 

N° 4. Amincie vers les bords, présente vers le centre, sur une 
partie brisée, une épaisseur de o"ots ; largeur de la plaque 0"080 ; 
fossettes nombreuses, irrégulières, quelquefois réunies par un 
sillon qui paraît correspondre à la structure rayonnante de l’os 
signalé plus haut, plaque 3. 

N° 5. Dimension, o"o9 sur cinq bords tranchants, fossettes de 
grandeur très irrégulière. 


(x) Voir pl. XVI, fig. 1 et 2 et pl. XVI, fig. 3 et 4. 


84 *__ SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


N° 6. Fragment brisé à ses deux extrémités et ne montrant que 
des fossettes incomplètes, par suite de la brisure de l’os, dont les 
cellules présentent une structure radiée. 

N° 7. Grande plaque incomplète, peu épaisse au centre, 
0"02 ; bords tranchants ; fossettes nombreuses, irrégulières. 

N° 8. Cette plaque diffère beaucoup, par sa forme générale, de 
celles que nous venons de décrire ; elle est convexe en dessous et 
concave en dessus. Quoi qu'incomplète dans le sens de la lon- 
gueur, elle est beaucoup plus large que longue (largeur 0"o8, 
longueur 0"045). Nous pensons qu’elle se trouvait à la partie anté- 
rieure droite du bouclier dorsal; en avant, sur une longueur de 
0"03,le bord est coupé brusquement et présente une surface 
rugueuse, épaisse de o"o3; plus loin, le bord est tranchant; en 
arrière, le bord est creusé d’une sorte de gouttière, limitée, en 
dessus, par une saillie de l’os, et, en dessous, par deux pointes 
aplaties. 


Metriorhynchus acutus (G. Lennier, 1888) 


PI: AR prete 


Sous le nom de Metriorhynchus acutus, nous décrivons une 
belle pièce, crâne et mâchoire supérieure complets, recueillis par 
nous, au Nord du Cap de la Hève, en 1880, et qui fait aujour- 
d’hui partie des collections du Muséum de la Ville du Havre. 

Il y a quelques années, une partie de mâchoire supérieure 
appartenant à cette espèce nouvelle, avait été trouvée à Bléville, 
par un amateur de notre ville, qui avait bien voulu nous permettre 
d’en prendre un moulage quenous conservons dans nos collections ; 
la partie que nous avions moulée est identique, comme forme et 
comme grandeur, à la partie antérieure de la tête, que nous allons 
maintenant décrire. 

Machoire supérieure, Crâne. — La longueur de cette belle pièce, 
de la région tympanique au bout du museau, est de 0"70 ; sa 
plus grande largeur, en arrière, est de 0"20. 

Le museau est plus effilé chez le M. acutus que dans les types 
décrits et figurés par M. E. Deslongchamps. La tête est déprimée, 
surtout depuis la pointe antérieure des os naseaux jusqu’en arrière 
du frontal principal. 

Depuis son extrémité antérieure jusqu’au niveau des orbites, le 
museau mesure 0" 52 de longueur. Cette longueur peut être ainsi 
divisée : des orbites à la pointe antérieure du frontal 0"08 ; de 


ÉTUDES PALÉONTOLOGIQUES 85 


la pointe antérieure du frontal à la pointe antérieure des os 
naseaux, 018 ; de la pointe antérieure des os naseaux à la pointe 
des intermaxillaires, 0"06 ; de ce dernier point à l'extrémité 
antérieure des intermaxillaires, 0"20. 

La largeur du museau, prise vis-à-vis la pointe postérieure des 
intermaxillaires, est de o"o4 ; prise en avant des frontaux anté- 
rieurs, elle est de o"r1. 

Toute la région supérieure du crâne et des mâchoires dont 
nous venons de parler est presque lisse à la surface; cependant, 
sur les frontaux antérieurs et sur le frontal principal, on voit 
quelques traces de fossettes, peu apparentes. 

Les frontaux antérieurs sont petits. Le frontal principal est 
aussi relativement petit, aplati, en forme de fer de lance, un peu 

_ évidé sur les côtés, par l’empiétement des os frontaux antérieurs. 

Le frontal principal mesure, en longueur, o"16, mesure prise de 
la pointe entre les os naseaux, jusqu’à l'extrémité postérieure 
dépendant de la crête sagittale. A la hauteur des orbites, en arrière 
des os frontaux antérieurs, l’os frontal mesure o"o9. Les orbites 
ont leur ouverture dirigée complètement de côte ; ils sont masqués 
en dessus par les frontaux latéraux, dont la forme est lancéolée, 
lorsqu'on les regarde en dessus. 

La crête sagittale s’amincit régulièrement en arrière, jusqu’à 
environ o"o2 de la partie postérieure des os pariétaux qui, en 
arrière du crâne, vu en dessus, forment une petite surface plane, 
triangulaire, au dessus de l’occipital supérieur. Les fosses tempo- 
rales sont grandes, plus longues que larges (longueur de la fosse 
temporale, d'avant en arrière, le long de la crête sagittale, o"14 ; 
plus grande largeur, 0"085$). Arcades fronto-mastoïdiennes, fortes, 
aplaties en dessus, larges de o"o3 dans leur partie moyenne. 

Vue en dessous, la tête du M. acutus paraît très grêle, elle s’efhle 
presque régulièrement depuis la région tympanique jusqu’au bout 
du museau, ne présentant qu’une légère courbe rentrante. La 
région intermaxillaire est un peu élargie ; on y compte trois dents 
de chaque côté. En arrière de la troisième dent, au point de 
symphyse, entre les intermaxillaires et les maxillaires, on voitun 
espace de o"o3 sans alvéoles. La région alvéolaire est oblique 
en dehors, dans sa partie moyenne, et Les trous alvéolaires parais- 
sent suivre ce mouvement, ce qui indiquerait que toutes les dents 
de cette partie moyenne de la mâchoire supérieure, faisaient 
saillie en dehors; de chaque côté, on compte vingt-cinq à vingt- 
six alvéoles. La région palatine mesure o"o2 de largeur au qua- 


86 i SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


trième alvéole ; 0"03 à la hauteur du douzième ; o"r0 en arrière, 
entre les deux derniers alvéoles, de chaque côté. En dedans des 
alvéoles, les maxillaires, en dessous, vus par la face palatine, 
sont étroits, plats, et ils forment saillie sur les deux lignes alvéo- 
laires. Les palatins, en avant, forment une carène médiane qui 
s’accentue vers les vingt ou vingt-deuxième alvéoles ; en arrière, 
ces os palatins s’élargissent pour border, en avant, la cavité des 
arrière-narines. h 

Les os ptérigoïdiens dont les ailes, de forme triangulaire, sont 
très élargies, forment le fond de la cavité des arrière-narines et se 
soudent au sphénoïde. 

Dents. — Tous les alvéoles sont vides et une seule dent, bien 
conservée, se trouve couchée sur la ligne alvéolaire du côté 
gauche ; cette dent, longue de o"o$, a o"or de diamètre dans sa 
partie la plus forte, vers le tiers inférieur de la dent. La partie de 
la couronne émaillée à o"o2 de longueur, elle est couverte de 
stries fines. 

En mème temps que le crâne, qui fait l’objet de cette descrip- 
tion, nous avons trouvé une partie du maxillaire inférieur du côté 
droit, portion symphysée. Ce fragment, long de o"32, porte 
quatorze trous alvéolaires. 

Nous croyons aussi devoir rapporter à la même espèce, 
M. acutus, une très intéressante partie de tête d’un jeune individu, 
qui fait partie des collections du Muséum. 

Cette tête est brisée en arrière, vers le milieu de la crête sagit- 
tale ; en avant, le bout du nez manque, il a été brisé à o"os de 
la pointe des os intermaxillaires. Les dents sur les deux mâchoires 
sont nombreuses, presque toutes dirigées un peu en avant. 


Genre Steneosaurus 


Steneosaurus recurvirostris (Lennier, 1888) 
Pl. XXL. 


Nous rapportons au genre Steneosaurus (E. Geffroy-S'-Hilaire, 
1831) une partie de museau longue de o"45, recueillie à Bléville 
par un amateur du Havre et qui fait aujourd’hui partie de la col- 
lection paléontologique du Muséum du Havre. Notre fragment 
est formé par les deux maxillaires supérieurs ; en avant, le côté 
droit est brisé à la symphyse des intermaxillaires qui devaient être 


ETUDES PALÉONTOLOGIQUES 87 


très courts ; le côté gauche, également brisé, est plus complet ; il 
se termine un peu en avant de la suture des maxillaires avec l’in- 
termaxillaire, quelques parties de ces derniers os sont encore restées 
adhérentes à la symphyse et leur direction, en dehors des alvéoles, 
indique que le bout du museau était sensiblement élargi. 

En arrière, on voit la pointe des os naseaux qui pénètre entre 
les deux maxillaires sur une longueur de 0"20 ; ces os naseaux, 
comme les intermaxillaires, sont brisés en arrière. 

Vue en dessus, la section transversale du museau est presque 
demi-cylindrique, un peu plus aplatie, cependant, en avant qu’en 
arrière. Le bord alvéolaire est festonné par la saillie des alvéoles. 

Le profil montre que les intermaxillaires suivent, en l’accentuant, 
un mouvement de relèvement, indiqué déjà par la partie anté- 
rieure des maxillaires. Ce relèvement, ce retroussement du nez, ne 
se trouve nulle part aussi accentué dans les espèces décrites par 
MM. Deslongchamps. 

La face inférieure ou palatine, est plate en arrière, un peu 
bombée vers le milieu et s’aplatissant de nouveau en avant, vers 
l'extrémité relevée du museau. 

On voit à gauche quinze alvéoles ; les plus grands sont en ar- 
rière, les plus petits en avant, le dernier se trouve sur l’interma- 
xillaire et doit être le sixième ; il mesure o"or de diamètre ; le 
plus grand, en arrière, mesure 0"02 de diamètre. 

Denis. — Toutes les dents sont absentes ou mutilées. La 
dixième dent du côté droit, dont la pointe manque, dépasse le bord 
alvéolaire de 0"o2; près de la partie cassée, sur une hauteur d’un 
demi-centimètre, on voit encore la partie émaillée qui couvrait la 
couronne, et qui porte des stries nombreuses très fines. On voit 
aussi dans d’autres alvéoles des fragments de dents plus ou moins 
brisées, et quelques dents de remplacement qui ne montrent que 
leur pointe striée. Le mauvais état de ces fragments de dents ne 
nous a pas montré les carênes très saillantes, surtout dans le tiers 
supérieur de la longueur des dents, carènes caractéristiques des 
dents de Sfeneosaurus, suivant M. E. Deslongchamps ; aussi est-ce 
avec quelques doutes, qne nous rapportons notre partie de tête à 
ce dernier genre. 

Si cependant nous consultons le mémoire de M. le D'Sauvage (1), 


(1) Sfeneosaurus robustus, Sauvage. Sur quelques espèces de Sfeneosaurus 
provenant des assises jurassiques de Boulogne-sur-Mer. Journal de l’Institut. 
Soc. philomatique de Paris, t. IX, 1872, p. 178. 


88 :__ SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


nous verrons que le caractère des dents, savoir deux carênes opposées, 
n'a pas une constance absolue ; c’est ainsi, par exemple, que dans 
le S. Megistorhynchus, elles sont très atténuées et qu’elles dispa- 
raissent complètement dans le S. Blumenbachi, de la couche à Ci- 
daris florigemma de Normandie. 

Mächoire inférieure. — La pièce que nous décrivons ici est 
remarquable par sagrande taille ; la partie symphysée mesure 0" 54. 
En arrière, les branches sont brisées, la droite à 0"40 en arrière 
de la symphyse, la gauche a 0"30. La tête entière devait mesurer 
plus d’un mètre de long. 

La face supérieure montre les deux os dentaires. En avant, le 
plateau dentaire est échancré au milieu, au point où les deux os 
sont réunis par la symphyse; la partie antérieure est élargie, un peu 
concave en dessus jusqu’à la quatrième dent qui est la plus grosse. 
En face des trois alvéoles suivants qui sont les cinquième, sixième et 
septième on remärque un étranglemento le plateau dentairene me- 
sure plus que o"oss entreles alvéoles. Enarrière du septièmealvéole, 
l'élargissement est régulier jusqu’à la limite supérieure de la partie 
symphysée ; en face du dix-huitième alvéole, qui correspond à 
cette partie, le plateau dentaire mesure o"16 de largeur. Les 
alvéoles sont, en arrière de la quatrième dent, qui est la plus 
grosse, creusès dans une partie très déclive des bords des maxil- 
laires, ce qui les fait paraître s'ouvrir bien au-dessous du plateau 
dentaire ; tous sont dirigés de dedans en dehors, un peu en avant. 

Les os operculaires, dont les pointes antérieures viennent s’in- 
sérer entre les maxillaires, en face du douzième alvéole, forment, 
en arrière, jusqu à l'extrémité de la partie symphysée, le plateau 
dentaire, et se prolongent ensuite dans les branches. Les os an- 
gulaires, surangulaires, articulaires et complémentaires manquent. 

Vue de profil, cette partie de mâchoire inférieure est très apla- 
tie ; d’abord droite, depuis les branches jusqu’au septième alvéole, 
elle se recourbe brusquement en haut, du huitième au quatrième 
alvéole ; entre le quatrième et le premier, la partie antérieure du 
plateau et la ligne des alvéoles se recourbent en bas. En dessous, 
le relèvement des bouts de la mâchoire commence en face et au- 
dessous des huit alvéoles, et cette disposition a pour effet d’amin- 
cir beaucoup l'extrémité antérieure de la mâchoire inférieure. Il est 
à noter ici que nous avons déjà signalé ce rétrécissement du nez 
en décrivant une partie de mâchoire supérieure de même espèce, 
et que nous avons dit que ce caractère n'avait pas été observé 


ÉTUDES PALÉONTOLOGIQUES 89 


dans les espèces décrites et figurées par MM. E. Deslongchamps 
et Sauvage. 

Dents. — Les dents, plus ou moins mutilées, quelques-unes 
complètes, sont fortes, coniques, finement striées, dépourvues de 
carènes. 

Gisement. — Marnes à Ptérocères, Bléville. 


SUPPLÈMENT AUX DINOSAURIENS 


Genre Tapinocephalus (Owen) (1) 


Voyez pl. IX, fig. 11. 


Nous rapportons au genre Tapinocephalus une grande vertèbre 
et des côtes recueillies récemment dans les couches kimméri- 
diennes du cap de la Hève. Avant de décrire cette vertèbre 
conservée dans la collection du Muséum du Havre, nous croyons 
devoir faire connaître les caractères assignés par Owen (loc. cit.) 
aux vertèbres de Tapinocephalus, ce genre n'ayant pas, croyons- 
nous, encore êté signalé en France. 

« Le plus souvent, les surfaces articulaires des vertèbres, sur la 
plus grande partie de la colonne vertébrale, sont plus ou moins 
aplaties ; elles présentent quelques modifications sur la concavité 
de la surface postérieure, dans la partie antérieure de la colonne 
vertébrale. Les vertèbres ainsi modifiées sont pourvues, à la partie 
antérieure des centrums, d’une cavité en forme de coupe, tandis 
que la vertèbre suivante est disposée en forme de boule. Cette 
modification est nommée Opisthocælienne. » 

Owen n'a jamais constaté chez aucun Dinosaurien la persis- 
tance de cette modification d’un bout à l’autre dans la région 
dorsale. La seule espèce connue du genre Tapinocephalus était 
le Tapinocephalus Atherstonit, dont on ne connaît que les ver- 
tèbres figurées dans le Quarterly Journal. 

» Le centrum, long de 2 pouces 1/2, a $ pouces de largeur et 
4 pouces 1/2 de hauteur. Les deux surfaces articulaires au lieu 


(1) Quarterly Journal of the Geological Society, vol. XXXII, p. 43, pl. IV. 


90 / SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


d’être planes, présentent une faible concavité un peu plus accusée 
à la surface postérieure... 

» Le creux central est petit, sub-circulaire, de 4 à $, rarement 
6 lignes de diamètre. 

» La section longitudinale verticale d’un centrum dorsal a 
présenté une texture fibreuse, serrée, fine, plus compacte à la 
périphérie, avec une ligne élargissant les fibres vers le centre. 

» Le trou central s’ouvrait sur un canal cylindrique, long de 
6 lignes, s’élargissant légèrement, puis se contractant rapidement 
en pointe (1) (pl. IV, fig. 1 c’) avant de rencontrer le sommet 
du cône opposé, au milieu du centrum... 

» La surface articulaire du centrum est sub-ondulée, convexe 
sur le quart de la périphérie... 

» Dans les parties non ossifiées du milieu des centrums des 
vertèbres de Tapinocephalus, nous trouvons des indications d’une 
trace persistante de la corde dorsale primitive. Dans les plus 
grands Dinosauriens, une série de cavités, en forme de chapelet, 
semblerait traverser une partie de la colonne vertébrale comme 
chez certains poissons (Scymnus, Mupgil). C’est la trace d’un 
decré inférieur de la structure vertébrale, un stage du dévelop- 
pement des centrums, et 1l est intéressant par son association 
avec un type Dinosaurien d'âge probablement triasique. » 

Vertèbre de Tapinocephalus sp. ? trouvée au cap de la Héve. — 
La surface articulaire de cette vertèbre mesure, à la partie posté- 
rieure, 18 centimètres de large et 1$ centimètres de hauteur, et 
la même surface antérieure 15 centimètres de hauteur, 16 centi- 
mètres de largeur ; l'épaisseur d'avant en arrière ‘est de 7 centi- 
mètres près de larticulation costale. À 

La partie annulaire antérieure est légèrement concave, perforée 
vers le centre par un trou en entonnoir, large de 1 centimètre, 
et se rétrécissant en pénétrant dans le corps de la vertèbre. La 
demi-circonférence inférieure de ce foramen est entourée par un 
renflement qui fait saillie au centre de la vertèbre. En arrière, sur 
la surface articulaire, vers le centre de la partie annulaire, un peu 
en haut, on voit un foramen semblable à celui de la face antérieure 
de la vertèbre ; ce dernier foramen a 2 centimètres d'ouverture, il 
est rond, un peu triangulaire, conique dans la profondeur. Ces 
deux trous, ou foramen, devaient être en communication comme 
dans les vertèbres décrites et figurées par Owen, par un trou 


(1) Quarterly Journal, loc. cit. 


>û 


ETUDES PALÉONTOLOGIQUES 91 


central. La surface articulaire antérieure est légèrement concave 
à la partie supérieure et sur les côtés ; vers le bord inférieur, elle 
est sensiblement déprimée à partir des tubérosités costales ; toute 
la surface entre la partie annulaire et le foramen central est 
couverte d’ondulations circulaires au nombre de huit ou neuf. 

La surface annulaire postérieure est plus concave que la surface 
antérieure ; les ondulations concentriques y sont moins nom- 
breuses. Vers les deux tiers inférieurs de la partie annulaire, le 
bord de la vertèbre est rejeté en arrière, et cette courbure 
correspond à la dépression signalée sur la surface antérieure. Les 
points d’articulation de l’apophyse épineuse forment, de chaque 
côté de l’échancrure du canal médullaire, deux cavités assez 
profondes qui occupent presque toute la longueur de la vertèbre 
et qui mesurent de $ à 6 centimètres de largeur. L’articulation 
des côtes se faisait, sur la vertèbre que nous décrivons, par 
un renflement, par une tubérosité costale très oblique en arrière, 
formant saillie brusque en avant, et venant rejoindre le bord de 
la partie articulaire en arrière ; la partie inférieure de l’articu- 
lation costale, vue en dessous, forme une tubérosité assez 
accentuée, longue de 2 centimètres 1/2; ces surfaces articulaires 
sont obliques, très rugueuses, hautes de 6 centimètres, larges de 
4 centimètres. 


Côte de Tapinocephalus sp. ? — Nous rapportons au genre 
Tapinocephalus, une partie considérable de côte remarquable par 
ses grandes dimensions. Cette côte, qui a été recueillie à Bléville, 
par M. À. Lemarchand, Président de la Société des Amis des 
Sciences de Rouen, mesure, bien que brisée à la partie inférieure, 
0" 46 centimètres de longueur ; elle est aplatie d’avant en arrière 
dans presque toute sa longueur, sauf près de la tête. A 7 centi- 
mètres de la surface articulaire, elle commence à se renfler, puis 
ensuite à s’arrondir. Le bord externe de la côte est renflé dans 
toute sa longueur, et porte, à 30 centimètres au-dessous de 
l'articulation, une petite saillie (épiphyse) qui n’est qu’une 
déviation vers l’intérieur du bord externe et le point d’insertion 
d'un muscle. La côte est très aplatie dans son ensemble, une des 
faces est légèrement arrondie ; l’autre est creusée par une large 
gouttière qui commence en dessous du renflement qui termine 
la tête de la côte et qui, de là, s'élève jusqu’à la partie inférieure 
brisée. La plus grande largeur de cette côte est près de l’épiphyse, 
6 centimètres ; l'épaisseur au même point est de 3 centimètres. 


92 SOCIËTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


Nous avons été conduit à rapporter cette côte au genre 
Tapinocephalus : 1° parce que la surface articulaire de la vertèbre 
(articulation costale) correspond exactement, comme forme et 
comme dimension, à la surface articulaire de la tête de la côte ; 
2° parce que la dimension de la côte, plus grande que toutes 
celles que nous connaissons, est bien en rapport avec notre 
vertèbre qui, elle aussi, présente un diamètre bien supérieur, 
presque double, des autres vertèbres de même provenance qui 
appartiennent, suivant nous, à des squelettes de Polypiychodon ou 
de Plosaurus. 


CHELONIENS 


Les ossements de Cheloniens ne sont pas très rares dans nos 
assises kimméridiennes : on les rencontre principalement dans la 
partie marneuse de l'étage, au-dessus des marnes a Piérocères et 
dans le petit lit d’Ostrea virgula, si riche en ossements fossiles. 
Ces os, plus ou moins roulés, souvent perforés par des mollusques 
lithodomes, sont rarement assez complets pour permettre une 
bonne description. Aussi, n'est-ce qu’à la suite de longues et 
minutieuses recherches que j'ai pu réunir les matériaux qui m'ont 
servi à faire les études que je résume ici en signalant les espèces 
qui ont habité le littoral de la mer kimméridienne. 


Genre Emys (Dumeril) 
Emys Dollfusii (Lennier, 1863) 
PI. XXII, fig. 1 et 2 


J'ai dédié, cette espèce, en 1863, à M. Auguste Dollfus, auteur 
de la Faune kimméridienne du cap de la Hève, pour rendre hommage 
aux travaux scientifiques de notre concitoyen, et surtout en souve- 
nir des charmantes excursions géologiques que nous avons faites 
ensemble dans nos falaises normandes. 

L’Emys Dollfusii est connue par un magnifique exemplaire qui 
appartient au Muste d’histoire naturelle de la ville du Havre, et 
que j'ai fait figurer, après l’avoir reconstitué (PI. XXIL, fig. r. 
La carapace est presque complète, mais malheureusement la 
tête et les membres manquent, et en dégageant l'argile dure qui 


ÉTUDES PALÉONTOLOGIQUES 93 


en emplissait la cavité viscérale, je n’en ai retrouvé aucune trace. 

Un mot d’abord sur le gisement et sur la position occupée 
dans l’argile par notre fossile. Il a été recueilli à Bléville, au niveau 
des basses mers, dans le petit lit d’'Ostrea virgula. Le plastron se 
trouvait en dessous ; la partie supérieure, ou bouclier dorsal, avait 
été enfoncée par le poids des sédiments qui étaient venus s’ap- 
puyer sur lui après qu’il était déjà recouvert. Toute la surface 
extérieure de la carapace était tapissée d’Ostrea bruntrutana, 
d'Ostrea virgula et de Serpules, ce qui indique que l’animal que 
._ je décris n’a pas été recouvert par les sédiments immédiatement 
après sa mort, mais que ses dépouilles ont séjourné pendant un 
certain laps de temps au fond des eaux ; ce fait d’avoir séjourné 
au fond de l’eau expliquerait la disparition de la tête et des 
membres qui ont dû se détacher par suite de la décomposition, à 
moins qu'ils n'aient été mangés par les nombreux poissons et les 
crustacés qui vivaient à cette époque, comme aujourd’hui, de 
débris d'animaux morts. 

À première vue, les caractères qui distinguent le genre Emys 
de Dumeril se reconnaissent sur notre sujet. Le plastron ou 
sternum est très développé et solidement soudé aux pièces mar- 
ginales ; il est terminé en arrière par une partie angulaire, bilobée. 

La carapace est presque ronde : la plus grande longueur est de 
050 et la plus grande largeur, un peu en arrière, à la hauteur de 
la naissance des trous qui donnaient passage aux cuisses, est de 
047. Le contour horizontal est caréné sur lés côtés et en arrière; 
cette dernière partie n’est pas sensiblement dentelée. En avant de 
l’ouverture des membres antérieurs, le bord est caréné et forme 
une sorte de bourrelet qui ne se prolonge pas jusqu’à la partie 
médiane. 

Le bouclier dorsal présente quelques traces de emplacement 
des écailles; il est déprimé dans son ensemble, non caréné; il 
rejoint, sans laisser de vides, les pièces marginales du pourtour 
auxquelles ils se soude. 

La partie du squelette des tortues que les zoologistes désignent 
sous le nom de sternum, est ordinairement formée par neuf pièces 
différemment disposées suivant les genres. Cuvier considérait 
ce nombre de pièces comme invariable. De nouvelles et nom- 
breuses observations ont démontré que cette règle présente des 
exceptions, non-seulement suivant les genres, mais encore suivant 
les espèces et même suivant les individus. Chez le Sraurotypus 
odorans, par exemple, les plaques sternales sont en nombre variable, 


94 SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


de huit à onze. Ce nombre de neuf pièces sternales n’est pas 
invariable non plus chez les espèces fossiles. L’Emys levis, de 
Bell, diffère essentiellement des Emys connues, dit M. Pictet, par 
deux pièces irrégulières arrondies, intercalées dans le plastron 
entre les hysternaux et les hyposternaux vers leurs bords externes. 
Cette espèce devrait probablement rentrer dans le genre Pleuroster- 
non, d'Owen, qui réunit déjà un certain nombre de Cheloniens de 
l’époque crétacée dont le caractère générique est précisément 
celui indiqué par Bell, pour l’Emys levis, d’avoir des plaques 
supplémentaires au plastron. Ces plaques sont désignées par 
M. Owen sous le nom de mesosternales. 

Sur l’exemplaire que je décris ici, les deux os qui forment la 
partie antérieure du plastron, les épisternaux, manquent. 

Les hysternaux, pièces de la seconde paire, sont très dévelop- 
pés, larges et épais; en avant, ils sont tronqués et portent une 
Surface lisse qui servait à l'articulation des épisternaux, qui sont 
détachés. A leur point de jonction avec les plaques du disque, les 
hysternaux sont légèrement échancrés pour donner passage aux 
membres antérieurs, et ils donnent une forte apophyse qui s’élève 
obliquement en avant et va se souder au bouclier dorsal ; les 
bords extérieurs se soudent aux pièces marginales et, en arrière, 
ils joignent les pièces de la troisième paire. Ces pièces sont les 
hyposternaux, ils sont moins larges que les hysternaux et ils se 
soudent aussi très fortement aux pièces marginales. En arrière, ils 
sont largement échancrés et donnent naissance à une apophyse 
très forte qui va s'appliquer à la partie interne du bouclier dorsal 
et limite antérieurement l’échancrure qui servait au passage des 
membres postérieurs. 

Le plastron est terminé par les os de la quatrième paire, les 
xyphisternaux; ils sont un peu triangulaires, se prolongent en 
arrière et forment une pointe très obtuse qui était bilobée à son 
extrémité. 

Les six pièces que je viens de décrire forment l’ensemble qui 
nous reste du sternum de notre espèce; je vais maintenant exa- 
miner les particularités que présentent ces os. 

Au point où devraient se réunir l’angle des pièces de la troi- 
sième et de la quatrième paire, au milieu du plastron, ces pièces 
sont fortement échancrées par une ouverture ovale, longue de 
o"r1 et large de o"r0. L’angle des quatre pièces est également 
échancré pour former cette ouverture, et les bords qui la circons- 
crivent sont très amincis, presque tranchants. Cette particularité 


ETUDES PALÉONTOLOGIQUES 95 


! 


indique, selon nous et d’après l'étude d’un certain nombre de 
sujets vivants, que malgré l’épaisseur assez grande (o"or) des 
pièces osseuses du plastron et l’ossification du bouclier dorsal, le 
sujet que je décris n’est pas adulte. 

J'ai dit que les hysternaux étaient tronqués en avant et portaient 
une surface articulaire lisse qui servait d'attache aux épisternaux. 
On sait que les pièces fixes du sternum des tortues de terre et des 
Emydes s’articulent entre elles au moyen de petites pointes et de 
creux qui leur correspondent, ce qui constitue une sorte d’engre- 
nage. Ce mode d’articulation se retrouve parfaitement sur l’Emys 
Dollfusii pour la réunion des pièces du sternum et la jonction de 
ces os avec le bouclier dorsal ; mais il n’existe plus sur la surface 
antérieure des hysternaux : cette surface est parfaitement lisse, ce 
qui annonce une disposition particulière déjà signalée par les 
anatomistes chez les Chéloniens de la section des Elodides. Les 
tortues de cette section, quelquefois désignées sous le nom de 
tortues à boîtes, peuvent fermer plus ou moins hermétiquement leur 
carapace en relevant les pièces de leur plastron. Ce mouvement 
nécessite une articulation particulière qui se fait au moyen d’un 
large ligament. Suivant les genres, les deux extrémités du plastron 
sont mobiles sur une pièce fixe (genre Cistosterna) ; ou bien la 
partie antérieure seule est articulée comme dans Emys subnigra, 
clausa, Schneideiri, etc. Notre espèce se rapprocherait de cette 
dernière section par son sternum, lequel, en avant, devait être 
formé par deux pièces {les épisternaux), qui s’articulaient par un 
large ligament élastique aux hysternaux. Cette disposition devait 
permettre à l’animal de fermer en avant sa carapace. Si la surface 
articulaire des hysternaux ne paraissait pas une preuve suffisante 
pour justifier le rapprochement que je viens de faire au point de 
vue du mode de fermeture de la carapace de l’Emps Dollfusii aux 
tortues à boîtes, l’absence des épisternaux ne pourrait-elle pas 
fournir un puissant argument en faveur de ce rapprochement ? En 
effet, notre sujet est parfaitement conservé, aucune des parties 
engrenées de la carapace ne s’est détachée, attendu qu’elles ne 
pouvaient être détachées que par un choc déterminant une rupture ; 
tandis que si nous admettons que les épisternaux n’étaient atta- 
chès que par un ligament, nous expliquerons très facilement leur 
disparition, par suite de la putréfaction du ligament qui les unissait 
à la carapace. 

Le plastron de notre Emys Dollfusii devait donc être formé en 
tout de huit pièces, la pièce impaire, l’endosternal manquant, 


96 ‘ SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


puisque la partie antérieure du bord des hysternaux ne porte 
aucune échancrure pour la recevoir. 

Vertèbres. — Les cervicales manquent sur notre sujet; la pre- 
mière vertèbre restée attachée au bouclier dorsal est celle que 
Cuvier considère comme la deuxième dorsale; elle est moitié 
moins longue que les suivantes, elle mesure 0"030 de longueur à 
sa surface inférieure, elle est carénée en dessous et porte anté- 
rieurement deux fortes apophyses latérales ; l’apophyse épineuse 
est brisée, mais on voit, par les traces qu’elle a laissées, qu'elle 
devait s’attacher à la partie inférieure de la voûte formée par le 
bouclier dorsal. La troisième dorsale, longue de o"o45, s’engrène 
avec le bouclier dorsal par son apophyse épineuse. Le corps de 
cette troisième vertèbre, comme celui des suivantes jusqu’à la 
dixième, est fortement comprimé latéralement, s’élargit un peu 
en arrière près de la surface articulaire, et en avant pour donner 
naissance à deux branches sur lesquelles viennent s’articuler la 
tête des côtes. 

Le bouclier dorsal est formé par huit paires de côtes, séparées 
sur la ligne médiane par.une série de plaques anguleuses qui alter- 
nent avec les corps des vertèbres qu’elles recouvrent. | 

La fossilisation et surtout l’incrustation de la carapace de notre 
sujet par le fer sulfuré a presque complètement effacé la trace des 
sutures, aussi est-il impossible d'indiquer ici la forme des plaques 
médianes. 

Les côtes de la seconde, de la troisième et de la quatrième 
paire s’articulent, par leur tête, entre deux corps de vertèbres ; 
celles de la cinquième, sixième et septième paire s'appuient plus 
en arrière, et s’articulent avec le corps de la septième, huitième 
et neuvième vertèbre dorsale. La huitième et dernière côte se 
divise en deux branches, et vient s’articuler sur le milieu du corps 
de la dixième et de la onzième. Cette disposition est particulière à 
notre espèce et peut servir à la distinguer des espèces connues et 
chez lesquelles, croyons-nous, la tête des côtes s'articule toujours 
entre deux corps de vertèbres. 

Le bouclier dorsal est ossifié dans toutes ses parties ; les côtes 
s’engrènent entre elles dans toute leur longueur et se soudent par 
leur extrémité aux plaques marginales. Celles-ci forment une bor- 
dure continue autour de la carapace ; mais par suite de la dispa- 
rition des sutures, il est impossible d'indiquer le nombre et la 
forme particulière de chacune d’elles. 


ETUDES PALÉONTOLOGIQUES 97 


Emys sp ? 


Nous rapportons encore à ce genre des fragments très intéres- 
sants d’une grande tortue trouvée au Cap de la Hève, par Lesueur, 
et figurés PI. XXII, flg. 3 à 6. 

Ces ossements sont surtout remarquables par leur grande 
épaisseur, particularité déjà citée par Cuvier pour des parties de 
carapaces et de plastrons qu’il a décrits dans son ouvrage (Recherches 
sur les Ossements fossiles). 

Les os que nous signalons ici ont appartenu à un sujet de 
grande taille ; ils peuvent être désignés ainsi : 

4. Partie antérieure du bouclier dorsal. 

s- Pièce du bouclier dorsal avec côte, vue de profil. 

6. Pièce du bouclier dorsal, vue en dessous et montrant la tête 
de la côte (Voir pl. XXII). 

Gisement. — Calcaire coquillier. 

Localité. — Cap de la Hève. 

Les pièces que nous venons de décrire ont été trouvées à la Hève 
par le pasteur Poulain, vers 1845 ; il en donna une partie, celle 
que nous figurons ici, à Lesueur, et le reste doit se trouver au 
Musée paléontologique de Lausanne, qui a acheté la collection 
Poulain. 

Voici, à ce sujet, la note que nous avons trouvée dans les ma- 
nuscrits de Lesueur : 

« Dans un morceau de calcaire jurassique assez compacte qui 
me fut remis par M. Poulain, se trouvaient des fractions d’os. 
Le calcaire en était pour ainsi dire lardé...» 

Lesueur se mit en devoir d’extraire ces parties d’os, qu'il ne 
put obtenir que par fragments; il y reconnut bientôt une partie 
de squelette de tortue qu’il attribua au genre Emys. Les os, 
dégagés par Lesueur, lui furent offerts par M. Poulain, les autres 
restèrent la propriété de ce dernier. Voir note au crayon de 
Lesueur et dessins. Archives de Lesueur, Bibliothèque du Muséum. 


98 SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


Genre Pelobatochelis (J].-F. Blake) 


Pelobatochelys Sp ? 


Sous le nom générique de Pelobatochelis, le Rév. J.-F. Blake 
a décrit une carapace de Chelonien voisin des Emydes, dans le 
Quaterley Journal of the Geological Society. Vol. XXXI, mai 1875, 
[RAR LP AO GE LE 

Le fragment de carapace figuré pl. XXI, is. 7, Mparaîit se 
rapprocher beaucoup de ce genre; cependant, nous ne pouvons 
rien afhrmer, notre exemplaire étant trop incomplet, nous voulons 
seulement, en le faisant connaître dans cette publication, attirer 
l'attention des chercheurs. 


RREUES 


SUR 


TREIZE TÉTES. DE FLÉCHES 
Trouvées à Cauville et à Octeville (1882-1888) 


Par E.' SAVALLE. 


Depuis plusieurs années que nous employons nos heures 
libres à la recherche des silex des époques Paléolithique et Néoli- 
thique, dans les briqueteries et dans les champs de labour des 
environs du Havre, nous avons réussi à recueillir un nombre 
considérable de pièces intéressantes, telles que haches taillées 
ou polies, têtes de flèches, lames, pointes, grattoirs. 

Les treize têtes de flèches, qui figurent dans la planche ci-jointe, 
ont été trouvées à Cauville, section de la plaine de Villequier, 
et à Octeville, hameau du Tot, dans des pièces de terre en labour, 
très sableuses, et avoisinant le sommet des falaises. 

Cette première série, qui sera continuée, comprend des types 
très différents et la plupart de nos spécimens peuvent être com- 
parés, sans trop de désavantage, avec les plus beaux qui ont êté 
déjà publiés dans les ouvrages scientifiques en renom. 

En voici la description aussi exacte que possible : 

Nr Dimensions :44 /7 X.22 X 4-1/2; patine jaune, 
profonde ; retouchée sur les bords seulement, à pédon- 
cule et à barbelures, épointées, forme lancéolée. 

N° 2. Dimensions : 32 "/" X 24 x 4 1/2 ; silex blond, patine 
légère ; retouchée entièrement sur les deux faces ; à 
pédoncule et à barbelures (l’une de ces dernières époin- 
tée), la ligne des côtés s’infléchit près des barbelures. 

N° 3. Dimensions : 30 */" X 20 X 7 1/2 ; silex blond, retou- 

_ chée entièrement sur les deux faces, à pédoncule et à 
barbelures, triangulaire à côtés droits. 


100 


N° 


N° 


N° 


N° 


N° 


N° 


N° 


N° 


N° 


N° 


4. 


S- 


6. 


7: 


8. 


9. 


IO. 


II. 


12. 


13: 


SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


Dimensions : 27 w/" X 21 X 6; silex blond, patine 
légère, retouchée entièrement sur les deux faces, à pé- 
doncule et à barbelures (l’une de ces dernières à moitié 
cassée), dentelée sur les côtés, lancéolée (Octeville, Le 
Tot 1883). 

Dimensions : 27 "/" X 19 X 4, silex gris, opaque; 
patine légère ; retouchée sur les bords seulement, à pé- 
doncule et à barbelures, forme lancéolée. 

Dimensions : 25 "/" X 16 X 6; silex blond; retou- 
chée entièrement sur les faces, à pédoncule et à bar- 
belures ; forme triangulaire à côtés droits ; même type 
que le n° 3, plus petit. 

Dimensions : 21 X 16 X 2; silex blond foncé ; retou- 
chée sur les bords seulement, pédoncule et barbelures 
cassés ; légèrement lancéolée (Cauville, plaine de Ville- 
quier, 1884). 

Dimensions : 27 "/" X 20 X 6 ; silex blond, retouchée 
sur les deux faces entièrement, sans pédoncule, l’une 
des barbelures moins longue que l’autre, côtés droits. 

Dimensions : 20 */" X 25 X 5 ; silex blond clair, trans- 
lucide, patine légère, retouchée sur les deux faces, 
avariée, à pédoncule et à barbelures (Octeville, Le 
Tot, 1883). 

Dimensions: 26 "/" X 20 X 5 ; silex blond foncé, 
retouchée sur les deux faces entièrement, à pédoncule 
et à barbelures (l’une de celles-ci cassée), forme lancéolée 
(Cauville, plaine de Villequier), trouvée sur un tas de 
cendres provenant d’herbes brülées récemment. 

Dimensions : 27 "/" X 23 X 6 ; silex blond, retouchée 
sur une seule des faces ; pédoncule et barbelures cassés, 
lancéolée (Cauviile, plaine de Villequier, 1884). 
Dimensions : 35 "/" X 25 X 11; silex blond, patine 
légère, retouchée entièrement sur les deux faces, trace 
de pédoncule et d’une barbelure, forme lancéolée. 

Dimensions: 38 ”/" K 25 X 6 ; silex blond, pas de 
patine, retouchée seulement sur les bords, sans pédon- 
ducule, à deux barbelures, forme lancéolée. 


INOUTE 


SUR UNE 


VERTÈBRE D'ELEPHAS PRIMIGENIUS 


Des Alluvions quaiernaïres de la Vallée de la Seine à St-Aubin 


Par Eug. LEMARCHAND. 


L’ossement fossile de Proboscidien que je présente, provient 
des alluvions quaternaires de la Vallée de la Seine, dans nos 
environs. Il a été trouvé à Saint-Aubin, avec divers . débris, 
d'Equus, Cervus, Bos, etc. J’attribue cette vertèbre au Mammouth 
Elephas primegenius (Blumenbach). Elle est dorsale comme Pin- 
diquent les facettes articulaires costales des apophyses transverses. 
Sa forme et ses proportions générales me font supposer que c’est 
la troisième. En outre, elle est d’un animal jeune, puisque l’exa- 
men des points épiphysaires, montre que les épiphyses du corps 
de la vertèbre et celle du sommet de l’apophyse épineuse ne sont 
pas encore ankylosées. 

Bien que cet os n’ait pas encore atteint son complet développe- 
ment, il est d’une dimension remarquable. 

Dans son étude sur les éléphants vivants, Cuvier donne (p. 30) 
comme longueur de l’apophyse épineuse d’un éléphant de l’Inde, 
adulte, 356 “/". Cette même dimension est, dans la pièce pré- 
sentée, de 490"/", soit, pour ainsi dire, une fois et demie la 
première mesure. 

Il existe, au British Museum, une troisième vertèbre dorsale de 
Mammouth décrite dans le vol. 35, p. 149, des Mémoires de la 
Société Paléontographique de Londres et provenant de la collection 
de l’amiral Kellet, recueillie dans la baie d’Eschscholtz (Amérique 
arctique) et qui appartient également à un animal adolescent, mais 


102 SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


elle est plus petite que celle de Saint-Aubin, comme on peut s’en 
assurer par les dimensions comparées : 


ELÉPHANT EÉLÉPHANT 
D ESCHSCHOLTZ DE ST-AUBIN 


— —— 


Éauteur du centre, 5: 0802 112 135 
» du trou vertébral.... 76 80 
Longueur de l’apophyse {sans 
r+ Pépiphyse)s see COR 320 440 
Longueur de l’épiphyse...... — so 
» totale développée... — 705 
Lirpeur rente ere IIS 145 
Epæseur du centre ere — 65 
Largeur totale extrême ...... 254 358 
» du trou vertébral.... 122 75 


Toutes ces mesures sont bien proportionnelles, la largeur du 
canal médullaire, dans les deux vertèbres, est seule, comparée à sa 
hauteur, dans un rapport différent, au lieu d’avoir une section se 
rapprochant d’un triangle équilatéral, la base est un tiers plus 
large dans la pièce d’Eschscholtz, et la nôtre aurait précisément les 
dimensions de pièces attribuées à l’Elephas meridionalis ou à 
l'Elephas antiquus ; mais comme cette attribution d’espèce paraît 
assez douteuse, je me borne à signaler le fait, puisque je ne puis 
le discuter par d’autres comparaisons. 

Les dimensions de quelques autres vertèbres voisines, première 
et deuxième dorsales, également relevées dans les Mémoires de la 
Société Paléontographique de Londres, donnentaussi des dimensions 
comparées plus petites. Je ne connais au Museum de Paris que le 
monstrueux éléphant de Durfort, Elephas méridionalis (Nesté) qui 
arrive à ces dimensions, et encore si la longueur de l’apophyse 
épineuse et la largeur extrème des apophyses transverses sont 
légèrement supérieures, l’os de Saint-Aubin a un échantillon 
plus fort du diamètre antéro-postérieur de l’épine. Il est à remarquer 
que les ossements d’animaux ruminants trouvés dans le même 
quartier sont également de très forte dimension. 

Il y aurait donc lieu de supposer que la faune de cette région 
était à cette époque de très grande taille. Il est également à noter 
que cette vertèbre n’est pas roulte, et qu’elle a pour ainsi dire été 
enfouie aux abords de son lieu de dépôt. 

La présence de cet animal dans nos régions est d’ailleurs bien 
connue, beaucoup de débris de Mammouth, principalement des 


VERTÈBRE D'ELEPHAS PRIMIGENIUS 103 


dents ayant été trouvés dans les graviers des vallées sur tout 
le sol de la France, ses ossements ont été dragués jusque dans la 
Manche, sur la côte anglaise, en même temps que ceux de 
'Elephas antiquus et de l'Elephas méridionalis et associés aux débris 
d'Equus Caballus, Cervus, etc. 

Il est du reste contemporain de l’homme et à survécu à l’âge de 
pierre, puisqu'on en trouve des dessins (caverne de la Madeieine, 
Dordogne). Des dents d’éléphas ont été trouvées à Oissel et à 
Sotteville. L’ossement présenté affirme donc une fois de plus la 


présence du Mammouth dans notre région. 


APPENDICE 


Extraits des Mémoires de la Paleontographical Society 


ELEPHAS MERIDIONALIS 


3° VERTÈBRES, DORSALES ET LOMBAIRES 


En ce qui concerne les autres os de la colonne vertébrale, la 
dimension seule mérite d’être observée. 

Ün centre de première vertèbre dorsale, de la collection de 
M.R. Johnson, mesure 7°4 X 10°, 4 pouces (188 m/m — 264 m/m. 
en diamètre et 3°$ pouces (89 m/m) en épaisseur. 

Il existe une grande deuxième dorsale, n° 27,878 Br. Mus. 
couverte de bernacles et de serpules, draguée au large de Clastont 
Essex. 

À part le bout de l’apophyse qui n’existe pas, l’os est entier, 
Sa hauteur est de 22 pouces (559 m/m) avec une largeur maximum 
de 13 pouces (330 m/m). Le centre a une épaisseur de 2’2 pouces 
(56 m/m), sa hauteur est $’4 pouces (137 m/m) et sa largeur 
65 pouces (165 m/m). Le canal médullaire a presque la forme 
d'un triangle équilatéral ayant 2°7 pouces (69 m/m) de hauteur, 
sur 28 pouces (71 m/m) de largeur à la base. 

Il existe dans cette collection, provenant de la même localité, 
deux autres spécimens, l’un d’une première dorsale, l’autre venan 
du milieu de la série. Il se pourrait cependant que tous les deux 


: 


104 SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


proviennent de l'E. Antiquus. La première vertèbre de 3°6 X 2’8 
pouces (91 m/m X 71 m/m) de largeur; le centre a une hauteur de 
s pouces (127 m/m), sur une largeur de 6 pouces (153 m/m). La 
hauteur de l’apophyse et du canal médullaire est de 14 pouces 
(356 m/m), l'épaisseur est2’4 pouces (61 m/m). La moyenne 
dorsale présente un canal moins triangulaire, il a 2°$ X 2’8 
pouces (63 m/m X 71 m/m) en largeur, avec un centre de 
s pouces (127 m/m) de haut sur 6 pouces (153 m/m) de large. La 
hauteur à partir du corps, et en comprenant l’apophyse, est 165$ 
pouces (419 m/m) et l’épaisseur du centre est 2’4 pouces (61 m/m). 


ÉLÉPHAS PRIMIGENIUS 
VERTÈBRES DORSALES ET LOMBAIRES 


La première vertèbre dorsale (PI. XVII, Fig. 7) a été draguée 
au large de Lowestoft, Suffolk, et appartient à M. J.-J. Colman, 
Esq. de Corton, qui a eu la complaisance de me procurer une 
excellente photographie de la pièce entière. Il serait difficile de 
dire avec certitude à laquelle des trois espèces elle appartient; 
cependant, il est probable que c’est une première dorsale de 
Mammouth, étant donné que par ses caractères et par sa taille 
elle s’accorde avec de semblables pièces authentiques provenant 
des dépôts Britanniques et Arctiques. La hauteur totale est de 
20 pouces (508 m/m) ; hauteur de l’apophyse épineuse et du canal 
vertébral 14 pouces (356 m/m); apophyse du canal vertébral 
au sommet 11°5 pouces (292 m/m); largeur totale 13°$ pouces 
(343 m/m) ; hauteur du corps de la vertèbre, 6 pouces (152 m/m); 
largeur du corps 6’$ pouces (165$ m/m); épaisseur 3 pouces 
(76 m/m); canal vertebral 3 X 48 pouces (76 m/m X 122 m/m) 
en largeur. 

Une première vertèbre dorsale, appartenant probablement au 
même animal que l’axis provenant de Shandon Cave C° (Caverne 
de Shandon, Waterford, Irlande, conservée au Musée des 
sciences et arts de Dublin), a une hauteur de 13 pouces (330 m/m) 
sur une largeur extrème de 11’$ pouces (292 m/m); le canal 
vertébral à 2°4 pouces (61 m/m) de hauteur, sur 3°$ pouces 
(89 m/m) de largeur. Ces deux échantillons indiquent assez bien 
les dimensions de l’os dans le Mammouth. Par rapport aux 
éléphants d'Asie et d’Afrique, le contour du canal vertébral se 


VERTÈBRE D'ELEPHAS PRIMIGENIUS 105 


rapproche plus du premier. Je n’ai aucune donnée avec laquelle je 
puisse comparer la pièce en question et de semblables pièces des 
deux autres espèces éteintes d’éléphants, voyant que dans ces 
échantillons les apophyses sont rarement assez préservées pour 
admettre la comparaison. 

Une troisième vertèbre dorsale de Mammouth, dans le British 
Museum, venant de la collection de l’Amiral Kellet, faite dans la 
baie Eschscholtz, Amérique arctique, est presque entière, à part 
la perte du neural apophysis, laquelle n’a pas été ankylosée à 
lapophyse épineuse, et par conséquent appartient à un individu 
jeune. 

La hauteur est 20 pouces (508 m/m) ; largeur maximum 
10 pouces (254 m/m); corps 45 X 44 pouces au diamètre tran- 
verse (114 m/m X 112 m/m). 

Le canal vertébral est semblable à celui de la Fig, 7 (draguée à 
Lowestoft). 

Une dorsale postérieure, du même Muséum, venant du détroit 
de Kotzebue, Amérique arctique, avait appartenu à un très jeune 
individu, les surfaces antérieure et postérieure du corps étant sans 
épiphyses,et la neuralspine manquant. 

La longueur entière est de 18 pouces (457 m/m); largeur 
maximum IO pouces (254 m/m); corps 4 X 44 pouces 
(102 m/m X 112 m/m). Le canal vertébral a 19 X 24 pouces 
(48 m/mX 61 m/m); épaisseur 21 pouces (53 m/m). Il existe 
des corps et parties d’autres vertèbres dorsales au British 
Museum et ailleurs, mais aucune ne semble digne d’une mention 
particulière, comme ne présentant pas de caractères diagnostiques 
importants, à part qu'elles sont petites, comparées avec les échan- 
tillons du Forest-Bed, se rapportant à VE. Méridionalis et à 
VE. Antiquus comme on le verra plus tard. 


N'OPES 


SUR 
QUELQUES ROCHES RECUEILLIES A LA HAGUE 


Par G. LENNIER 


Dans nos courses sur le littoral de la Manche, entre la vallée 
de la Dive et le cap de la Hague, nous avons, depuis quelques 
années, recueilli de nombreux documents que nous nous pro- 
posons de publier dans un travail d’ensemble qui fera suite à 
PEstuaire de la Seine. 

Nous détachons de nos observations générales celles qui ont 
trait à l'étude des roches de la Hague. M. de Lapparent, avec 
une obligeance extrême, a bien voulu examiner ces roches et nous 
en donner la détermination ; nous sommes heureux de pouvoir 
ici, lui adresser tous nos remerciments. 

M. Bigot a aussi donné au Muséum du Havre, une série de 
roches recueillies par lui dans la Hague; nous joignons ces 
échantillons à ceux que nous avons recueillis personnellement, et 
qui ont été déterminés par M. de Lapparent. 

De nombreux travaux ont déjà été publiés sur la région qui 
nous occupe : M. de Caumont en a publié la carte géologique, 
dans le premier Mémoire de l'Institut des Provinces. M. Bonissent, 
dans son essai géologique du département de la Manche, publié 
en 1870, donne de nombreux renseignements sur les terrains 
qui font l’objet de cette étude; enfin plus récemment, M. Bigot, 
dans une série de notes publiées dans le Bulletin de la Société 
Linnéenne de Normandie, a apporté de nouveaux et très précieux 
documents sur la géologie des environs de Cherbourg et de la 
région située plus à l’O., et connue sous le nom de Hague. 

Enfin, le savant professeur de géologie à la Sorbonne, M. Hébert, 
a aussi étudié la Hague, dans un mémoire publié en 1887, sur les 
Phyllades de Saint-Lô et Conglomerats pourprés. 


ROCHES RECUEILLIES A LA HAGUE 107 


La règion dont nous allons parler est dejà bien connue, nous le 
répétons, et nous n’en eussions pas entrepris une nouvelle étude, 
si nous n’y avions été conduit par l’examen des côtes dont nous 
avons fait le relevé, des roches et écueils du large, dont nous 
désirions connaître la composition. 

On rencontre dans la Hague : 

1° Sol primordial : granite, gneiss, protogines, talcites ; 

2° Silurien inférieur : phyllades, grès, schistes ; 

3° Silurien moyen : grès et schistes ; 

4° Terrain quaternaire formant des dépôts assez considérables 
de gros blocs roulés, mélangés de sables et d’argiles, et qui se 
rencontrent généralement un peu au-dessus du niveau de la mer, 
formant de petites falaises littorales (Auderville, Baie d’Ecalgrain); 

s° Roches éruptives formant des filons dans les roches 
anciennes, et des dépôts d’épanchement. 


CATALOGUE DES ROCHES 


CHERBOURG ET ENVIRONS 


. Schiste ferrugineux de la base des schistes à Calymene tristani. 
Près du Moulin Ingay, la Glacerie(M. Bigot). 

Porphyre quartzifère à feldspath injecté dans les schistes à 
Calymene. Au S. du Roule, Cherbourg (M. Bigot). 

Grès ferrugineux de la base des schistes à Calpmene tristani. La 
Glacerie, près le Moulin-Ingay, Cherbourg (M. Bigot). 

Talcites phylladiformes, Cambrien. Carrière du Cauchin, Cher- 
bourg (M. Bigot). 

Grès micacé avec Orihis Budleighensis, Davidson. De la He 
schisteuse à Calymene tristani, Silurien moyen. Route neuve de 
Martinvast, à Cherbourg, près Le tunnel du chemin de fer (M. Bigot). 

Schistes à Calymene tristani, Silurien moyen ; Route de Cher- 
bourg à Martinvast, près le Château d'Eau de Cherbourg 
(M. Bigot). 

Quartz et chlorite dans le talcite phylladiforme, Cambrien. 
Carrière du Cauchin, Cherbourg (M. Bigot.) 

Grès pseudo-poudingique à ciment de baryte sulfatée. La 
Fauconnière, Cherbourg (M. Bigot). 

Steaschites noduleux, Cambrien. Hameau Gerry, Equeurdre- 
ville, Cherbourg (M. Bigot). 


108 SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


Fraidronite décomposée dans les talcites de Bellevue. Octeville 
(M. Bigot). 


OMONVILLE-LA-ROQUE 


Arkose du sommet des grès pourprés (silurien). Carrière de 
M. Langlois. 

Poudingue pourpré. Omonville-la-Roque. Carrière de M. 
Langlois. 

Grès feldspathique pourpré (silurien). Carrière de M. Langlois. 

Grès pourprés et poudingiques (silurien). Carrière de M. Lan- 
glois. 

Roche schisteuseinjectée de quartz. Plage d'Omonville-la-Roque, 
NO: dela jetée." 

Granite avec tendance vers l’état granulitique, caractérisé par la 
présence de microcline et celle d’un peu de mica brun. Sur le 
rivage, Omonville-la-Roque. 

Schiste fortement métamorphique par injection de granulite. 
Sur la plage, Omonville-la-Roque. 

Schiste des grès pourprés, petite carrière du haut. Omonville- 
la-Roque. 

Phyllade micacé fortement granulitisé par injection. Plage 
d'Omonville-la-Roque, au N. de la jetée. 

Grauwacke phylladienne. Plage d'Omonville-la-Roque, N. de 
la jetée. 

Syenite pseudo-gneissique formant un filon dans le diorite à 
grain moyen grisâtre, extrémité N. de la pointe du Gerdheux. 
Omonville-la-Roque (M. Bigot). 

Porphyre dioritique à grain fin gris-verdâtre dans le diorite à 
grain moyen grisâtre, pointe du Gerdheux. Omonville-la-Roque 
(M. Bigot). 

Diorite à grain fin, noir, en filons dans le diorite à grain moyen 
grisâtre, pointe du Gerdheux. Omonville-la-Roque (M. Bigot). 

Schiste métamorphique par injection de granulite. Omonville- 
la-Roque, sur le rivage. 


ECULLEVILLE 


Boule de fraidronite dans la fraidronite en décomposition, en 
filon, dans le diorite. Eculleville (M. Bigot). 
Protogine granitoïde de Val Ferrant. Eculleville (M. Bigot. 


ROCHES RECUEILLIES A LA HAGUE 109 


BAIE SAINT-MARTIN 


Granulite à mica blanc, grande masse de rochers, au-dessus de 
la batterie, à terre, au S. de la route, dans l'alignement des 
roches du Friard. 

Porphyrite micacée décomposée. 

Granulite qui forme avec la granulite à mica blanc, la grande 
masse de rochers à terre, dans l’alignement du Friard. 

Granulite à grain fin, en filon. Anse de Plainvi, baie Saint- 
Marun. | 

Phyllade granulitisé, en partie décomposé. Anse Saint-Martin 


(rochers qui forment le fond de la baie). 
SAINT-GERMAIN-DES-VAUX 


Diabase typique en filons. Le Houffet, niveau des marées 
moyennes. 

Quartz calcédonieux en filon. Saint-Germain-des-Vaux, en face 
de la roche Becchue, sur le rivage, niveau des marées moyennes. 

Pegmatite à mica noir, pointe N.-O. à basse mer, au N.-O. de 
la roche Jalletin. 

Filon de granulite rose, à grain fin, dans le granit à amphibole. 
Saint-Germain-des-Vaux, N.-O. de la roche Jalletin, basses mers 
moyennes. 

Roche d’Epidote, avec feldspath rose, en grands cristaux. 
Pointe du Houffet; 400 mètres, N.-O. de la roche Jalletin, sur la 
plage, niveau des marées moyennes. 

Granulite à mica rose. Pointe N.-O. du rocher Jalletin, marées 
moyennes. Saint-Germain-des-Vaux. 

Pegmatite à mica chloriteux. Pointe des Grouins, Saint-Ger- 
main-des-Vaux. 

Granulite à mica noir. Pointe des Grouins. 

Granulite. Pointe des Grouins. 

Granite à amphibole. Pointe des Grouins. 

Granulite stratoïde. Pointe du Houffet, Saint-Germain-des-Vaux. 

Porphyrite micacée. Pointe des Grouins. 

Granite amphibolique. Pointe du Houffet, basses mers 
moyennes. 

Porphyrite pyroxénique en filon. Anse à l’est des Grouins. 

Granulite rose à mica noir et vert, sur la plage, N.-O. du 
rocher Jalletin. Saint-Germain-des-Vaux. 


110 SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


Granulite rose, très compacte (typique). Plage du Houffet, 
niveau des marées moyennes. 

Granite à mica chloriteux. Saint-Germain-des-Vaux, le long du 
petit chemin qui conduit à la mer, à so mètres au S.-O. du rocher 
Jalletin. 

Granite à grain fin, sur le rivage, en face la roche Becchue. 

Granulite formant affleurement sur la route de Goury à Saint- 
Germain-des-Vaux. 


AUDERVILLE, GOURY 


Porphyrite décomposée en filon, sur la plage, marée moyenne, 
alignement du phare par le magasin de sauvetage, Goury. 

Granite à amphibole et sphène, tendantau microgranite, roche 
formant filon sur la plage, direction E.-O., au S. du sémaphore 
d'Auderville. 

Porphyrite altérée formant des filons dans le massif granulitique 
de Goury. Sur la plage, au N. du port, au-dessous des habitations. 

Kersantite altérée en filon dans les falaises, en face de la roche 
Goufitière, un peu auS. de l’anse de Goury. 

Granulite tendant au microgranulite, plage de Goury. Cette 
roche forme les rochers au N. du port. 

Diabase schisteuse avec parties chloriteuses dans la granulite, 
en filons orientés N.-S. Goury. 

Granite rose à grain fin, dans une rothe de même nature à plus 
gros grains. Port de Goury, côtes. 

Grès feldspathique altéré par la minéralisation, roche injectée de 
fer oligiste, au S. de Goury, sous la Roque, niveau des marées 
moyennes. 

Phyllade micacé et chloriteux imprégné de fer oligiste. Goury, 
sud du port, sous la Roque. 

Porphyrite altérée, roche en filon orienté N.-S, près de la 
redoute de Goury, marée moyenne. 

Fraidronite en filon, ©. 2"50 de largeur sur la plage, en face le 
rocher de Crénéquet (la Roque) Goury. 

Fraidronite en filon, dirigé O.-S.-O., E.-N.-E. Petite Anse 
(la Roque) Goury. 

Granulite rose à grain fin, dans une roche de même nature à 
plus gros grain. Port de Goury S. 

Grès feldspathique, altéré par la minéralisation, roche encais- 
sante du minerai de fer, sous la Roque, S. de Goury. 


ROCHES - RECUEILLIES A LA HAGUE SE à: 


Grès arkose fortement agglutiné. 200 mètres au S. du séma- 
phore d’Auderville, sur la plage. 

Granulite, rocher de Diotret, au large d’Auderville. 

Poudingue pourpré, à 20 mètres au-dessus de la mer. Anse de 
Sailly, Auderville. 

Pegmatite à grain chloriteux. Auderville. 

Porphyrite micacée (minette), très décomposée. Sailly. 

Granulite compacte, traversée par des filons de quartz. Auderville. 

Granulite à microcline abondant, sans mica blanc. Petite Anse, 
Auderville. 

Diabase, très belle roche à pyroxène labrador, magnetite et 
pyrite. Petite Anse, Auderville. 

Fer oligiste dans l’arkose feldspathique (Saut du doigt, S. de 
Goury). 

Phyllade micacé et chloriteux, imprégné de fer oligiste. Goury, 
sous la Roque, sur la plage. 

Granite à grain fin, d’apparence stratifiée, en bancs minces. 
Longue-Equette, roches en mer, N. du port de Goury. 

Granulite métamorphique, rocher de Diotret, en mer. Goury. 

Granite à amphibole et sphère, tendant au microgranite, en filon 
dirigé E.-O, auS. du sémaphore d’Auderville, environ 300 mètres. 

Porphyrite altérée formant des filons dans le massif granulitique 
de Goury, au N. du port, sur la plage, au-dessous des habitations. 

Granulite. Rocher Gros du Ras, sur lequel est construit le phare 
d’Auderville. | 

Granite granulitique à grain fin. Rocher de Longue-Equette. 
La masse de ce rocher a une apparence stratifiée. 

Granite granulitique à grain fin. Rocher de Longue-Equette. 

Fer oligiste dans le grès feldspathique en filon, sur la plage, 
sous la Roque, anse de Sailly. 

Diabase schisteuse (?) avec petites parties chloriteuses. Goury, 
en filon sur la plage, niveau des marées moyennes, orienté N.-S. 

Granulite à quartz, orthose, oligoclase et mica noir cristallisé. 

Grèsfeldspathique. Rocher de Crénéquet, dansle ras Blanchard. 

Grès arkose à grain fin. Rocher de Crénéquet. 

Granulite presque pegmatite, en filons, sur la plage, entre le 
sémaphore d’Auderville et la Roche Becchue. 


112 ; SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


LE CALENFRIER, grande masse de rochers formant falaise, au 
S. de Goury. 


Grès arkose, 20 mètres au-dessus de la mer, dans la falaise. 
Anse de Sailly, au S. de Goury. 

Grès feldspathique métamorphique, sommet du Calenfrier, près 
Goury. 

Quartz blanc, en filon, dans le grès feldspathique métamor- 
phique du Calenfrier. Ce quartz blanc forme des filons, des veines 
et des veinules qui injectent la roche granulitique. 

Granulite, Calenfrier. 

Granulite injectée de quartz blanc. Calenfrier. 

Granulite, variété, en face du rocher de Crénéquet, dans la 
falaise. 


BAIE D’ECALGRAIN 


Schiste gréseux, route de Laye, près de l’ancien moulin. 

Quartzite verdâtre micacé. Carrière du moulin, Ecalgrain. 

Schiste du silurien. Au S. du moulin d’Ecalgrain. 

Grauwacke psammitique, route qui monte de la baie d’Ecalgrain 
au village de Laye. 

Poudingue pourpré silurien. Au haut de la route de Laye à 
Ecalgrain. 

Arkose. Route de Laye à Ecalgrain. 

Arkose feldspathique. Baie d’Ecalgrain, près du rivage, Laye. 

Arkose en contact avec le poudingue silurien. Haut de la côte 
de Laye. 

Grès arkose, très fortement cimenté. Au S. de Laye, sur la 
plage. 

Granulite décomposée. Carrière de Laye, près du Hameau. 

Schiste gréseux silurien, très fossilifère, basses mers moyennes. 
Ecalgrain. 

Grès schisteux. Carrière au N. du moulin. 

Schiste verdâtre. Partie inférieure de laroute de Laye à Ecalorain. 

Galet de calcaire compact, dansle grès silurien. Falaise de Laye. 

Schiste silurien. Petite carrière près du moulin d’Ecalgrain. 

Phyllade satiné. Carrière du moulin d’Ecalgrain. 

Quartzite silurien, au contact des schistes fossilifères. Baie 
d’Ecalgrain, au S. 


ROCHES RECUEILLIES À LA HAGUE 113 


Arkose du silurien. Dans le talus de la route qui va de la mer 
au village de Laye. 
Grès schisteux. Au nord de l’étang du moulin d’Ecalgrain. 


Schiste psammitique silurien. Au bas de la route de Laye à 
Ecalgrain. 


CULERON, BLETTE ROMPUE, entre Ecalgrain et Jobourg 


Phyllade granulitisé altéré ; cette roche présente le maximum 
de métamorphisme. 

Schiste métamorphique injecté de granulite. 

Schiste métamorphique très altéré. 

Phyllade micacé contourné, fortement granulitisé par injection. 

Schiste silurien métamorphique, injecté de granulite. 

Pegmatite feldspathique. 

Granulite. 

Phyllade granulitisé par injection. 

Filon de Pegmatite à feldspath rose, commencement de 
métamorphisme par injection du schiste silurien. 

Roche présentant un commencement de métamorphisme par 
injection du schiste silurien. 

Porphyrite micacée, kersantite. 

Roche du contact de la granulite avec les phyllades siluriens 
qu'elle métamorphise. 

Roche qui représente le maximum du métamorphisme du schiste 
silurien par la granulite. 

Porphyrite micacée ou kersantite en filon, dirigé N.-N.-E., 
S.-S.-O, anse de Culeron. 

Phyllade granulitisé. Blette rompue. 


BEAUMONT 


Poudingue fortement cimenté du sommet des poudingues 
pourprés. Carrière de Beaumont, vieille route. 

Grès micacé, fortement contourné, très dur, de couleur bigarrée, 
silurien moyen, partie supérieure du grès armoricain. Entre Her- 
quemoulin et Pipe, sur le rivage; Beaumont (M. Bigot,. 

Grès pourpré, au-dessus des phyllades. Silurien moyen. Vallée 
de Herquemoulin, Beaumont (M. Bigot. 

Porphyre rouge qui a soulevé les schistes à Calymene tristani, 
du bois de Beaumont au confluent du ruisseau qui vient de la 


114 SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


maison Mach, et celui qui part du château de Beaumont. Silurien 
moyen. Beaumont (M. Bigot). 

Grauwacke oréseux, alternant avec des schistes. Vallée de 
Herquemoulin, Beaumont, Hague (M. Bigot). 


GRÉVILLE, LANDEMER 


Schiste Cambrien, phyllades de Cherbourg, métamorphique par 
injection granulitique. Sous la maison Millet, au bord de la route 
Landemer. | 

Phyllade un peu granulitisé, sous la maison Millet, Landemer. 

Phyllade granulitisé par injection, sous la maison Millet, 
Landemer. 

Phyllade talqueux ou sériciteux. Le Ralet, Gréville. 

Phyllade fortement granulitisé. La pissotierre. Gréville. 

Phyllade décomposé, en partie granulitisé. Landemer, sous 
la maison Millet. 

Porphyrite altérée. Gréville. 

Porphyrite décomposée, amphibolique. Gréville. 

Pelagite à grain moyen dans la protogine (Ralet). Gréville 
(M. Bigot). 

Talc blanc et vert dans la protogine, rocher du Ralet. Gréville 
(M. Bigot). 

Serpentine ollaire associée au talc, rocher du Ralet. Gréville 
(M. Bigot). 


SAINTE-CROIX HAGUE 


4 Phyllade Cambrien. Sainte-Croix Hague (M. Bigot,. 
Protogine micacée, schisteuse passant au gneiss. Chemin de 
Nacqueville à Sainte-Croix Hague, près d'Eudal (M. Bigot). 


VASTEVILLE 


Porphyre rouge, injecté dans les schistes à Calymène. Hameau 
Fendet, Vasteville (M. Bigot,. 


HAIMENVILLE 


Calcédoine blanche, en filon dans la protogine. Près du moulin 
Gigault-de-Bellefonds, Haimenville (M. Bigot. 


ROCHES RECUEILLIES A IA HAGUE II15 


MARTINVAST 


Barytine empâtant des matières phylladiennes. Tranchée du 
chemin de fer. Martinvast (M. Bigot). 

Barytine dans la limonite. Tranchée du chemin de fer, Martin- 
_vast (M. Bigcot). 

Schistes avec empreintes d'organismes de la partie supérieure des 
phyllades, supportant immédiatement le grès armoricain, terrain 
Cambrien. Près du tunnel du chemin de fer, route de Martinvast 
(M. Bigot). 

Anagénite poudingique, terrain Cambrien. Tranchée de la 
Héronnière, Martinvast, (M. Bigot). 

Phragmite schisteuse. Tranchée du chemin de fer, Martinvast 
(M. Bigot). 

Limonite dans les Phyllades, terrain Cambrien. Tranchée de la 
Heronnière, Martinvast (M. Bigot). 


COUVILLE 


Schistes à Calyméne tristani, Silurien moyen. Tranchée du Pont- 
aux-Etiennes, Couville (M. Bigot). 

Grès armoricain, Silurien. Tranchée du chemin de fer, la 
Neuvillerie, Couville (M. Bigot). 

Grès feldspathique passant au grès armoricain, Silurien moyen. 
Tranchée du chemin de fer, pont de la Neuvillerie, Couville 
(M. Bigot). 

Grès feldspathique, Silurien moyen. Carrière au S. de lPEpglise 
de Couville (M. Bigot). 

Nodule dans les schistes à Calymene tristani. Tranchée de 
Couville (M. Bigot). 

Schistes ferrugineux de la base des schistes à Calymene tristani, 
Silurien moyen. Tranchée du chemin de fer, Pont-aux- Etiennes, 


Couville (M. Bigot). 
SOTTEVAST 


Grès de May, Psammites des grès, Silurien moyen. Tranchée 
de la Brière, à Sottevast (M. Bisot.. 

Grès de May avec blende. Tranchée de la Brière à Sottevast 
(M. Bigot). 


116 Û SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


Grès de May, Psammites des grès. Tranchée de la Brière, à Sotte- 
vast (M. Bigot). 

Grès armoricain type avec Tigillites Dufrenoyi Rouault, partie 
supérieure du grès, Silurien moyen. Tranchée du Roquier, à 
Sottevast (M. Bigot). 

Schistes blanc à Trinucleus ornatus avec moules de turbo. Tran- 
chée du chemin de fer entre Sottevast et Couville (M. Bigot). 

Schistes à Trinucleus ornatus avec moules de turbo. Tranchée 
du chemin de fer entre Sottevast et Couville (M. Bigot). 

Grès de May, avec Jaspe rouge et quartz-hyalin cristallisé. 
Tranchée du chemin de fer entre Sottevast et Couville (M. Bigot). 

Jaspe et quartz, dans le grès de May. Tranchée de la Brière, 
Sottevast (M. Bigot,. 


FLAMANVILLE 


Leptynite (?) en taches dans le granite porphyroïde. Flaman- 
ville (M. Bigot). 


BRETTEVILLE 


Fraidronite et quartz dans les phyllades. Bretteville (M. Bigot). 


TOCQUEVILLE 


Feldspath, talc et quartz dans la protogine gneissique. Tocque- 
ville (M. Bigot). 


PAVRACES RECUS 


PAR LA 


SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


EN 1886 


Séance du 13 Janvier 


Revue des Travaux Scientifiques, tome V, n° 3 et 4. 
Académie d'Hippone, Bulletin n° 21, fasc. 1° et 2. 
Feuille des Jeunes Naturalistes. 
Verhandlungen der Kaiserlich Koeniglische geologische Reich- 
sanstalt. Vienne, 1885, n° 13 et 14. 
GRIESBACH. — Geologische Notitzen aus Afghanistan, 
LOEFFELHOLTZ. — Vibrationsrisse im Kalkstein. 
V. Joan. — Olivingabbro von Szarvasko. 
TELLER. — Ein neuer Fundorf triadischer Cephalopoden in Sud- 
Steiermark. 
TEGLAS. — Ueber Schlagende Wetter. 
NIEDzwIEDZKI. — Bisherige Ergebnisse der Tiefbohrungin Kossocice. 
RzEHAK.— Ueber das Auftreten der gattung Epistomina im Eocen 
Nieder-Oesterreichs. 
Roprer. — Das Knochenlager und die fauna von Maragha. 
Trerze. — Notitzen aus dem nordwestlichen Ungarn. 


Mémoires du Comité Géologique de S'-Pétersbourg, vol. II. — 
Carte Géologique de la Russie, feuille, 93. 


Séance du 3 Mars 


Revue des Travaux Scientifiques, Tome V, n° 5, 6 et 7. 
Bulletin de la Société de Géographie, Paris, 1885, 4° trimestre, 


CH. VELAIN. — Esquisse Géologique de la Guyane Française. 


Bulletin de la Société Normande de Géographie,Rouen, Novembre- 
Décembre, 1885. 


118 SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


Bulletin de la Société d'Etudes des Sciences Naturelles d’Elbeuf, 
1885. 


Bulletin du Cercle Pratique d’'Horticulture et de Botanique du 
Havre, 1665n°4/5iet6: 


Bulletin de la Société des Sciences et des Arts agricoles et Horticoles 
du Havre, 188. 


Bulletin de la Société Académique Franco-Hispano-Portugaise, 
Toulouse, tome VI, n° 1 et 2. 


Feuille des Jeunes naturalistes. 


Quarterly Journal of the Geological Society of London, vol. XLII, 
n°” 165. 


R. OwEex, — On the Premaxillaries and scalpriform Teeth of a 
large extinct Wombat. - 

Hicxs. — On the results of recent researches in some Bone-Caves 
in North Wales with an appendix, by Mr M. Davies. 

R. LYDEKKER. — On the occurence of the crocodilian genus 
Tomistoma in the miocene of the maltese islands. 

R. LYDEKKER. — On the cranium of a new species of Erinaceus 
from the upper miocene of Œningen. 

WHITAKER. — On some Borings in Kent. 

J. W. jupp. — On the Gabbros, Dolerites, and Basalts of tertiary 
age in Scotland and Ireland. 

G. W. ORMEROD. — On old Sea Beaches at Teignmouth, Devon. 

M. Duncan. — On the Astrocoeniae of the Sutton stone and other 
deposits of the infra Lias of Southwales. 

M. Duncan. — On the structure and classificatory position of some 
madreporaria from the secondary Strata of England and South 
Wales. 

F. A. BATHER.— On the Liasic and oolitic Rocks of Fawler in 
oxfordshire and on the arrangement of those Rocks near 
Charlbury. 


Verhandlungen der Kaiserlich KϾniglische Geologische Reich- 
sanstatiVienne; n° 15,16, T'AÉCIED: 


TELLER. — Fossil Führende horizonte in der oberen Trias der 
Sannthaler alpen. 

HiLBER. — Zur frage der Exotischen Blœcke in den Karpathen. 

À. PENCK. — Ueber interglaciale Breccien der Alpen. 

BITTNER. — Ueber die Plateaukalke des Untersberges. 

E. Tierze. — Zur Frage der Exotischen Blœæcke in den Karpathen. 

TouLA.— Suesswasserablagerungen mit unionen in der Neulinggasse 
in Wien. 

HANDMANN. — Zur Suesswasserkalkablagerung in Baden. 

HANDMANN. — Ueber Neritina Prevostiana. 

F. SANDBERGER. — Fossile Binnenconchylien aus den Inzersdorfer 
Schichten von Leobersdorf in Niederoesterreich und von Baden, 


OUVRAGES REÇUS I19 


PENECKE. — Notitzen ueber einige Formen aus den Paludinen- 
schichten von Krajova in Rumänien. 

Haas. — Bemerkungen bezüglich der Brachiopodenfauna von Castel 
Tesino. 

E. Krac. — Die Fossile Saeugethierfauna von Maragha in Persien. 

WozpricH. — Ueber eigenthümliche Graphit-concretionen von 
Schwatzbach in Boehmen. 

V. FOULLON. — Quarze aus carrara. 


Annales du Muséum d'Histoire naturelle de Vienne, tom I, n° 7, 
1885. 

Societa Toscana di Scienze naturali di Pise, procès-verbaux des 
séances. 

U.S. Geological Survey Washington, 4 ‘!. annual Report 1882-83 
(Bulletins n°® 7, 8, 9, 10, I1, 12, 13 et 14). 


No 7.— A catalogue of Geological maps relative to North and South 
America. 

No 8. — On secondary enlargements of mineral fragments in certain 
Rocks. | 

No 9. — A Report of Works done in the Washington laboratory 
during the fiscal year 1883-1884 

No 10. — On the Cambrian Faunas of North America. 

No 11.— On the Quaternary and Recent mollusca of the great basin, 
with description of new formes. 

No 12. — A crystallographic Study of the Thinolite of Lake Lahontan. 


No 13. — Boundaries of the United States and of the several states 
and territories with a historical Sketch of the territorial changes. 
No 14. —— On the physical characteristies of the iron carburets, 


more particulary on the Galvanic Thermo-Electric and Magnetic 
Properties, of throught Iron steel and east iron in different 
states of hardness, together with a physical diagram for the 
classification of iron Carburets. 


Séance du 7 Avril 


Bulletin de la Société Linnéenne de Lyon, année 1883-84. 

Socièté de Géographie de Paris, compte-rendu des séances. 

Bulletin de l’Académie d'Hippone, tome XXI, fasc. 3. 

Feuille des Jeunes Naturalistes. 

Verhandlungen der Kaiserlich KϾniglische Geologische Reich- 
sanstalt, Vienne, 1886, n° 1, 2, 3, 4. 


Toura. — Der Bergrücken von Althofen in Karnten. 
W. Deecxe. — Ueber ein von Herrn Oberbergrath Stache in den 
Steiner Alpen gesammeltes saurierfragment. 


120 


SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


À. BITTNER. — Ueber das Vorkommen von Koninckinen und vern- 
andten Brachiopodengattungen im Lias der ostalpen und in der 
Alpinen Trias. 

R. HANDMANN. — Ein Neuer Aufschluss von Tertiaer — conchylien 
bei Voeslan. 

GRESLEY.— Ueber das Vorkommen von Quarzit Geroellen in einem 
kohlenfloetze in Lincolnshire. 

NIkITIN. — Das Russische Geologische comite. 

STACHE. — Ueber die Terra Rossa und ihr Verhaeltniss zum Karst- 
Relief des Küstenlandes. 

F. von HAUER. — Die Annalen der K K Naturhist. Hof Museum. 


SCHUSTER. — Ueber den Hemimorphismus der Rothgiltigerzes. 

VAcEKk. — Ueber den geologischen Bau des Centralalpen Zwischen 
Enrs und Mur. 

V. PouLron. — Ueber die Grauwack von Eïisenerz. 

NITTNER. — Aus den Ennsthaler Kalkhochgebirge. 

TELLER. — Zur Entstehung des Thalbeckens von Ober-Seeland in 
Kärnten. 

SCHARIZER. — Das Turmalinvorkommen von Schüttenhofen in 
Bœhmen. 


Bulletin U. S. Geological Survey Washington. 


No 24.— List of Marine Mollusca comprising the Quaternary fossils 
and recent forms from american localities between cape Hatteras 
and cape Roque including the Bermudas. 

No 25. — The present technical condition of the steel industry of 
the United States. 

No 26. — Copper Smelting. 


Annales de la Société Géologique du Nord, Lille, année 1884-85 : 


CH. Barrois. — Le granit de Rostrennen. 

GossELET. — Fossiles du grès de Jeumont. 

À. Six. — Dinosauriens de Bernissart. 

CAMBESSEDES. — Sondages en Hainaut. 

JANNEL. — Ligne de Mezy à Romilly. 

CALDERON. — Résumé de quelques recherches orographiques dans 
le plateau central de l'Espagne. 

Barrois. — Légende de la feuille de Granville. 


CH. Maurice. — Le lac tertiaire de Florissant (Colorado). 

LEcoco. — Excursion à Thenay. 

Cu. Barrois. — Observations sur les sédiments clastiques du 
bassin de Paris. 

GossELET. — Notes sur les schistes de Bastogne. 

GossELET. — Notes sur la structure géologique de l’Ardenne. 

AcH. Six. — Le granit ardennais. 

AcCH. Six. — Les scorpions fossiles. 

GossELET. — Divers sondages faits aux environs de Lille. 


FocquEu. — Notes sur la craie de Lille, 


OUVRAGES REÇUS 21 


J. GossELET. — Aperçu géologique sur le Grand-duché de Luxem- 


bourg. 
J. GossELET. — Communication sur les schistes d’'Etagnières. 
BOUSsEMAER. — La colline de Mons en Barœuil. 
J. PEROCHE. — Les révolutions solaires au point de vue géologique. 
BarRois. — Sur les derniers tremblements de terre de l’Andalousie. 
GossELET. — Sur le Taunusien dans le bassin de Luxembourg. 
Ac. Six. — Le métamorphisme par torsion dans la chaîne Hercy- 
nienne. 
J. GosseLET. — Notice nécrologique sur M. Duponchelle. 
A. EECKMANN. — Notes sur le chêne retiré du Rhône, à la Balme 


en Savoie, au pied du Fort de Pierre Chatel. 

LADRIERE. — Compte-rendu de l’excursion de la Société Géologique 
du Nord aux environs de Lille et considérations sur les terrains 
quaternaires et récents des vallées de la Lys et de la Veule. 


Séance du 12 Mai 


Revue des Travaux scientifiques, tome VI, fasc. 1 et 2. 
Feuille des Jeunes Naturalistes. 
Bulletin de la Société des Amis des Sciences naturelles de Rouen, 

À année 188$, 1°’ semestre. 

Bulletin de la Société de Géographie de Paris, année 1886, 
1°* trimestre. 

Bulletin de la Société Normande de Géographie, Rouen, Janvier- 
Février 1886. 

Bulletin de la Société des Sciences et des Arts Agricoles 
et Horticoles du Havre. 

Bulletin de la Société Géologique de Belgique, tome XII, année 
1884/85. 


STERRY HUNT.- Les divisions du système Taconique de l’Amérique 


du Nord. 

DE LA VALLÉE Poussix et A. RENARD. — Sur le mode d’origine 
des roches cristallines de l’Ardenne française. 

E. DEzvaux. — Documents sur la position stratigraphique du ter- 


rain diluvien et des étages tertiaires inférieurs qui forment le sous- 
sol de la commune de Flobecq, recueillis lors du forage d’un 
puits artésien, exécuté en Octobre 1884. 

M. LAURENT. — Le conglomerat à silex et les gisements de Phos- 
phate de chaux de la Hesbaye. 

G. CEsaro. — Note sur une méthode simple pour effectuer le chan- 
gement d’axes cristallographiques. 


G. CEsaro. — Description d’un cristal de topaze présentant un 
double hemimorphisme. 


122 SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


E. DELvaAux. — Les alluvions de l’Escaut et les tourbières aux. 
environs d’Audenarde. 

G. CEsARo. — Etude chimique et cristallographique de la Destinézite. 

G. CEsaro. — Note sur la Delvauxite pseudomorphe du gypse. 

A. Vox KŒNEN. — Comparaison des couches de l’oligocène supé- 
rieur et du miocène de l’Allemagne septentrionale avec celles de 
la Belgique. 

H. DE DorLopoT. — Note sur la discordance du dévonien sur le 
silurien dans le bassin de Namur. 

M. LAURENT. — De la structure de certaines anthracites de Visé. 


Verhandlungen der Kaiserlich Kæniglische Geologische Reïch- 
sanstalt, Vienne, 1886, n° $ et 6 : 


B. Von FouLrLon.— Ueber die Verbreitung des Blasseneck Gneiss. 

A. BITINER. — Ueber die Koninckiniden von St-Cassian. 

SANDBERGER. — Bemerkungen ueber einige Binnen conchylien des 
Wiener Beckens. 

Pocra. — Notitz ueber eine neue corallengattung aus den Bœhmis- 
chen Cenoman. 

V. Hier. — Zur Frage der exotischen Blæke in den Karpathen. 

GRIESBACH. — Mittheilung aus Afghanistan. 

E. DœLL. — Ueber swei neue kriterien für die orientirung der 
Meteoriten. 

STUR. — Vorlage der Flora von Hætting bei Innsbruck. 

TouLa.— Neuer Inoceramenfund im Wienersandstein der Leopolds- 
berges bei Wien. 


RzEeHac. — Die Neogenformation in der Umgebung von Znaim. 

BITTNER. — Bemerkungen zu Herrn G. Geyers Arbeit. Ueber die 
Lagerungsverhaeltntsse der Hierlatz schichten. 

PauL. — Zur Geologie der Westgaltzischen Carpathen. 


Uuxzic. — Ueber das gebict von Rauschenbach. 


Section des travaux géologiques du Portugal. 


J.-F.-N. DELGADO. — Etude sur les Bilobites et autres fossiles du 
terrain paléozoïque du Portugal. 


Séance du 7 Juillei 


Revue des Travaux Scientifiques, tome VI, n° 3. 

Feuille des Jeunes Naturalistes. 

Société de Géographie de Paris. Procès-Verbaux des Séances. 

Bulletin de la Société libre d’Emulation du Commerce et de 
l'Industrie de la Seine-[nférieure, Rouen, 1885-86. 


OUVRAGES REÇUS 123 


Bulletin de la Société Normande de Géographie, Rouen. Mars- 
Avril 1886. 


Bulletin de la Socièté Franco-Hispano-Portugaise, Toulouse, 
1886, 1° trimestre. 


Bulletin de la Société d’Horticulture du Centre de la Normandie, 
Lisieux, tome IV, n° tr. 


Quarterly Journal of the Geological Society of London, 
vol. XLII, n° 166. 


M. HUDLESTON. — On a recent section through Walton Common. 

R. LyDEkKER. — On the Fossil Mammalia of Maragha in N.-W. 
Persia. 

H. PoBiG. — On the Pliocene of Maragha ; on Fossil Elephant 
remains of Caucasia and Persia ; and on the Fossil Elephants of 
Germany and Italy. 

G.-A.-J. Core. — On the alteration of coarsely spherulitic Rocks. 

J.-A. BrowN. — On the Thames Valley Surface-Deposits of the 
Ealing district. 

W. Hizz. and A.-J. Juxes BRowNE. — On the Melbourne Rocks 
and the zone of Belemnitella Plena from Cambridge to the 

Chiltern Hills. 

P.-F. KENDALL and R.-G. BELL. — On the Pliocene Beds of Saint- 
Erth. 

W. Hiz.— Onthe Beds between the Upperand Lower chalkofDover 
and their comparaison with the middle chalk of Cambridgeshire. 

W.-T. BLANFORT. — On the occurence of glacial conditions in the 
Paleozoïc era and on the Beds with Plants of Mesozoïc type in 
India and Australia. | 


Verhandlungen der Kaiïserlich Kœæniglische Reichsanstalt, Vienne, 
1886,n° 7,8 et 9. 


LAURE. — Ueber Bœhmische Kreideammoniten. 

BLaas. — Ein Bcitrag zu den Pseudoglacialen Erscheinungen. 

V. Moyjsissovics. — Vorlage der Werkes arktische Triasfaunen. 

WAEHNER. — Zur heteropischen differenzirung der alpinen Lias. 

WoLDRICH. — Paleontologische Beitraege. 

TauscH. — Ueber die Bezichungen der Fauna Von Ajka zu jenen 
der Laramiebildungen Nord Amerikas. 


Société Impériale des Naturalistes de Moscou, 1885, n°° 2, 3 et 4. 


Antonio del Castillo y Mariano Barcena. — Antropologia mexi- 
cana ; el Hombre del Penon, Mexico 1885. 


U.-S. Geological Survey Washington, 5‘ annual, Report 1883-84 


124 SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


Séance du 6 Octobre 


Revue des Travaux scientifiques, tome VI, n° s. 

Bulletin de la Société des Amis des Sciences naturelles de 
Rouen, 2° semestre, 1885. 

Bulletin de la Société de Géographie de Paris, 2° trimestre 1886. 

Feuille des Jeunes Naturalistes. 

Quarterly Journal of the Geological Society of London, tome 
RLIE n°107: 


WITCHELL. — On the Basement Beds of the Inferior oolite of 
Gloucestershire. 

BroDIE. — On two Rhaetic sections in Warwickshire. 

LAMPLUGH. — On glacial shell Beds in British-Columbia. 

WoopwarD. — On a well-sinking at Swindon. 

J. BackHoUSE. — On a Mandible of Machairodus from the forest Bed 
with an Appendix by R. Lydekker. 

WorTH — On the existence of a submarine Triasic outlier in the 
English channel off the Lizard. 

NEWTON. — On the Cetacea of the Norfolk Forest Beds. 

CoRNET.— On the upper cretaceous series and the Phosphatic Beds 
in the neighbourhood of Mons. 


WyYNNE. — On a certain Fossiliferous pebble Band in the olive 
Group of the Eastern Salt Range, Panjab. 
Hicxs. — On the Precambrian age of certain Granitoiïd, Felsitic, 


and other Rocks in N.-W. Pembrokeshire. 

J. BONNEY. — On some Rocks specimens collected by Dr Hicke in 
Pembrokeshire. 

LyDEKKER. — On some Vertebrata from the Red crag. 

STRAHAN.— On the glaciation of south Lancashire, Cheshire and the 
Welsh Border. 


RUTLEY. — On some Eruptive Rocks from the neighbourhood of 
Saint-Minver, Cornwall. 

MoxcxToN and HERRIES. — On the Bagshot Beds of the London . 
Basin. 


DurHAM. — On the Volcanic Rocks of tke North-East of Fife with 
an appendix by J.-W. Judd. 
HuLxe. — On the Maxilla of Iouanodon. 


Verhandlungen der Kaiserlich Kæniglische geologische Réich- 
sanstalt, Vienne, 1886, n° 10 et 11. 


CxrusTscHOFF. — Microlithologische Mittheilungen. 
GEYER. — Ueber das sengsengebirge und dessen nœærdliche Vor- 
lagen. 


LEICHLEITNER. — Zur Rofangruppe. 


OUVRAGES REÇUS 125$ 


LEICHLEITNER. — Das sonnenwendjochgebirge bei Brilegg. 

LEICHLEITNER. — Recente Bildung von Markasit in Inkrustionen im 
moore von Marienbad. 

TELLER. — Die Silurischen Ablagerungen der Ost-Karawanken. 


Séance du 6 Décembre 


Revue des travaux scientifiques, Paris, tome VI, n°° 6 et 7. 

Société de Géographie de Paris, Procès-verbaux des séances. 

Feuille des Jeunes Naturalistes. 

Mémoires de l’Académie nationale des Sciences, Arts et Belles- 
Lettres de Caen, 1886. 

Bulletin de la Société Normande de Géographie, Rouen, Sep- 
tembre-Octobre 1886. 

Bulletin de la Société d’Emulation de Cambrai, 1886, n° 41. 

Dagincourt. Annuaire Géologique Universel. 

Quaterly Journal of the Geological Society of London, 1886, 
tome XLII, n° 168. 


DEELy. — On the Pleistocene Succession in the Trent Basin. 

CALLAwWAY. — On some derived fragments in the Longmynd and 
newer Archaean Rocks in Shropshire. 

STRAHAN. — On the relations of the Lincolnshire Earstone. 

BECHER. — On some Cupriferous Shales in the Province of Hon-Peh, 
China. 

Jones and KiRkByY. — On the distribution of the Ostracoda of the 


Carboniferous formations of the British isles. 
GiLPIN. — On the Geology of cape Breton island, Nova Scotia. 
HUGHES. — On some Perched blocks and associated Phenomena. 


LYDEKKER. — On a new Emydine Chelonian from the Pliocene of 
India, 

Je CARTER. — On the Decapod Crustaceans of the Oxford Clay. 

MERRITT. — On the Cascade Anthracitic coal field of the Rocky 
Mountains Canada. 

GRIFFITHS. — On certain Eocene Formations of Western Servia. 


Bulletin de la Société Impériale des Naturalistes de Moscou, 1886, 
nier 2. 


SLOUDSKY. — La figure de la terre d’après les observations du 
Pendule. 

PavLow. — Note sur l’histoire de la faune Kimmeridienne de la 
Russie. 


126 SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


Verhandlungen der Kaiserlich Kæniglische Geologische Reich- 
sanstalt, Vienne, 1886, n° 12 et 13. 


SCHARIZER. — Der Erste oest Monazitfund. 

TELLER. — Ein Zinnober führender Horizon von den Silurablage- 
rungen der Karawanken. 

CATHREIN. — Zur Gliederung des Rothensandsteins in Nord Tirol. 

PicHer. — Vom Sonnenwendjoch. 

UuxzeG. — Reisebericht aus des Karpathensandsteinzone Schlesiens. 


Proceedings of the Canadian Institute, Toronto, 1886. 
U. S. Geological Survey, Washington. 


No 27 — Works done in the division of Chemistry and Physics 
mainly during the fiscal year, 1884-85. 

No 28. — The Gabbros and associated Hornblende Rocks occuring 
in the Neïighbourhood of Baltimore. 

No 29. — On the freshwater invertebrate of the Nord American 
Jurassic. 


COMPTE DES RECETTES ET DÉPENSES 


DE L'ANNÉE 1886 


a — 


RECETTES 
AE... ..,.. Fr 920 
ES... 5.4 .. 804 
Subvention du Conseil général pour 1885....... 300 
Subvention. de la Ville du Havre pour 1886...... 400 
D 0 Compte dépot... .....:.:.......... 6 

F.:. 2:430 
DÉPENSES 
ER LEN 1 776 
Frais d'envoi du Bulletin et de l’Estuaire de la Seine. 74 
Contribution à la publication de l’Estuaire de la 
1 . 168 
Impression et frais d’envoi du Compte-Rendu des 
donne ce. 151 
Frais de recouvrement des cotisations .......... 22 
Impressions, Correspondance et Divers......... 56 
F.° 1249 
En Caisse au 31 Décembre..... 1.181 


F8. 2430 


Le Trésorier, 


F. PRUDHOMME. 


ETS 


DES 


SOCIÉTÉS CORRESPONDANTES 


ARPERSSS NS 
TEL AA 


Cambrai .... 


Cherbourg . 


Evreux. .... 


Le Havre.... 


» on 
Las ee 


Lisieux . . .…. 


FRANCE 


Société d'Etudes Scientifiques. 

Société d'Etude des Sciences naturelles. 

Société Académique. 

Association Normande. 

Académie Nationale des Sciences, Arts et Belles- 
Pertes. 

Société Linnéenne de Normandie. 

Muséum d'Histoire naturelle. 

Société d'Emulation. 

Société Nationale des Sciences naturelles et 
Mathématiques. 

Société d'Enseignement Mutuel des Sciences 
naturelles. 

Société libre d'Agriculture, des Sciences, Arts et 
Belles-Lettres du département de l'Eure. 

Cercle Pratique d'Horticulture et de Botanique de 
l'arrondissement du Havre. 

Société Havraise d'Etudes diverses. 

Société des Sciences et des Arts agricoles et 
horticoles. 

Société d’Initiative pour la propagation de l’Ensei- 
gnement Scientifique par l’Aspect. 

Société de Géographie Commerciale du Havre. 

Socièté Géologique du Nord. 

Société d’'Horticulture et de Botanique du Centre 
de la Normandie. 

Société Linnéenne de Lyon. 

Société d'Etude des Sciences naturelles. 


LISTE DES SOCIËTÉS CORRESPONDANTES 129 


POFS Se 5 SE Association française pour l'avancement des 
:- Sciences. 
ASSET Feuille des Jeunes Naturalistes. 
| RE Er Société de Géographie. 
| ASP TEE Société française de Numismatique et d’Archéo- 
| logie. 
Rouen....... Société libre d’'Emulation du Commerce et de 
l’Industrie de la Seine-Inférieure. 
» ....... Société des Amis des Sciences naturelles. 
» ....... Société Normande de Géographie. 
» ....... Muséum d'Histoire naturelle. 
Saint-Lô..... Société d'Agriculture, d'Archéologie et d'Histoire 
naturelle du département de la Manche. 
Toulouse ..... Société Académique Franco-Hispano-Portugaise. 
DS Société Académique d'Agriculture, des Sciences, 
Arts et Belles-Lettres du département de l’Aube. 
Valognes .... Société Archéologique, Artistique, Littéraire et 


Scientifique de lArrondissement de Valognes. 


: ALGÉRIE 
Bône........ Académie d'Hippone. 
AUTRICHE 
OR... Kaiserlich, Kœniglische Geologische Reichsans- 
talt. 
BELGIQUE 
Bruxelles. ... Société Royale malacologique. 
[NOR Société Géologique de Belgique. 


GRANDE BRETAGNE 


Londres ..... Geological Society of London. 
Manchester... Geographical Society. 
ITALIE 


D Es Societa Toscana di Scienze Naturali. 


130 


Lisbonne .….... 


» 


Moscou enr 
St-Pétersbourg 


Neuchätel.... 


Toronto..... 


Washington. . 


» 


Ballaraat.... 


SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


PORTUGAL 


Section des Travaux Géologiques. 
.. Associaçao dos Jornalistos e Ecriptores Portu- 


guezes. 


RUSSIE 


Société Impériale des Naturalistes. 


Comité Géologique. 
SUISSE 
Société des Sciences naturelles. 
CANADA 
Canadian Institute. 


ETATS-UNIS 


Smithsonian Institution. 
U. S. Geological Survey. 


AUSTRALIE 
School of Mines. 


LISTE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ 


Bureau pour l'Année 1886 : 


MM. G. LENNIER, Président ; 
G. LIONNET, 
A. VACOSSIN, 
A. LÉCUREUR, Secrélaire général ; 

F. PRUDHOMME, Secrétaire des Séances, Trésorier ; 
Ch. BEAUGRAND,, Archiviste ; 

E. SAVALLE, Bibliothécaire. 


Vice-Présidents ; 


Membres honoraires : 


MM. G. COTTEAU, juge honoraire, Auxerre. 


MM. 


A. DAUBRÉE, membre de l’Institut, directeur de l'Ecole des Mines. 

Eug.-E. DESLONGCHAMPS, professeur de géologie à la Faculté des 
Sciences, Caen. 

Ed. HEBERT, Membre de l’Institut, professeur de géologie à la 
Sorbonne, Paris. 

Alb. de LAPPARENT, professeur de géologie à l’Institut Catholique, 
Paris. 

A. LETELLIER père, conservateur du Musée, Alençon. 

Eug. MARCHAND, pharmacien, membre du Conseil d'Hygiène de 
l’arrondissement du Havre, Fécamp. 

MORIÈRE, doyen de la Faculté des Sciences, Caen. 

Marquis G. de SAPORTA, correspondant de l’Institut, Aix. 


Membres résidents : 


E. BASSET, négociant, 19, rue Mare. 

Ch. BEAUGRAND, contrôleur des Douanes, 50, rue Louis-Philippe. 
E. BENARD), architecte, 9, rue des Pénitents. 

L. BIDARD fils, chimiste, 39, rue Saint-Thibault. 

P. BOTTARD), interne à l'Hôpital du Havre. 

Albert COURANT, manufacturier, 42, rue Demidoff. 
Georges DROUAUX, courtier, 8, place de la Sous-Préfecture. 
E. DUBOSC, négociant, 16, rue Jules-Lecesne. 

J. DUPASQUIER, négociant, 26, rue de la Côte. 

Alfred DURET, négociant, 8, rue aux Cailloux. 

F. FOLLAIN, négociant, 25, rue de la Paix. 

FORGET, 55, rue de Saint-Quentin. 

GAZÉ, 21, rue Diderot, 


132 


MM. 


SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


E. GIBERT, docteur-médecin, 41, rue Séry. 

L. HALLAURE, maire de Bléville, 24, place de l’Hôtel-de-Ville. 

H. JARDIN, négociant, 273, rue de Normandie. ; 

KABLÉ, courtier, 84, rue d'Orléans. 

LEBRIS, négociant, 56, rue du Lycée. 

A. LÉCUREUR, rédacteur en chef du Journal Le Havre, 35, rue 
Fontenelle. 

E. LEFRANÇOIS, courtier, 38, rue de la Bourse. 

G. LENNIER, conservateur du Muséum d’Histoire naturelle. 

G. LIONNET, courtier, 17, rue Escarpée. 

J. LOUER, rentier, 20, rue d’Etretat. 

F. MALLET, Président de la Chambre de Commerce, 25, rue de 
l’Orangerie. 

MARICAL, pharmacien honoraire, $, rue des Elus. 

Ph. MONOD, négociant, 57, rue de la Côte. 

Raoul NICOLE, négociant, 59, rue de la Bourse. 

À. NOURY, professeur de dessin au Lycée du Havre, 14, rue Molière, 

PARSY, 32, rue Séry. 

Wm PARTRIDGE, assureur, 17, rue de la Bourse. 

PELOT père, Sainte-Adresse. 

Constant PERRET, négociant, 11, rue aux Caïlloux. 

POULAIN, 2, rue Charlemagne. 

F. PRUDHOMME, 13, rue Piedfort. 

Charles QUIN, 2, rue Piedfort. 

Aug. RISPAL, négociant, adjoiat au Maire, 200, boulevard de 
Strasbourg. : 

J. ROEDERER fils, négociant, 51, rue de la Côte. 

E. SAVALLE, 99, rue de la Mailleraye. 

J. SIEGFRIED, député, 22, rue de la Côte. 

SOCLET jeune, conducteur des Ponts et Chaussées, 17, rue de Paris. 

TESSON, rue de Fauville, à Sanvic. 

Léon TORQUET, banquier, 17, rue Jeanne-Hachette. 

A. VACOSSIN, agent-voyer d’arrondissement, 13, rue Lemaistre. 


Membres correspondants : 


J. ADAM fils, manulacturier........ .......-.. Sainte-Austreberthe, 
par Pavilly (Seine-Inférieure) 

BADIN manner, de Barentin (Seine-Inférieure) 
BAILLEUL., maire .,....%6x,. Caudebec-en-Caux (Seine-Inférieure) 
G. BRIOCHET, notaire honoraire, Caudebec-en-Caux (Seine-[nférieure) 
Paul BIZET, conducteur des Ponts et Chaussées ...... Bellème (Orne) 
BRULÉ, entrepreneur de travaux publics............. Chenu (Sarthe) 
M. BRYLINSKI, négociant, 7, rue d'Uzès..................... Paris 
C. BRYLINSKI, négociant, 7, rue d’Uzès............ 2358 SR Paris 
E. BUCAILLE, 132, rue Saint-Vivien....... Rouen (Seine-Inférieure) 
CLOUET, professeur de chimie à l'Ecole de Médecine......... Rouen 
(Seine-Inférieure) 


LISTE DES MEMBRES DE LA SOCIÈTÉ 133 


MO RC PA MERS MATE ... 5... cou ca ous oo Montivilliers 
LAbREPMANET; curé de....:....... Saint-Martin-d’Aspres (Orne) 
45, ruc de Chabrol... ...,...,...... 0,0... Paris 
ÉTIENNE, pharmacien. .......... Gournay-en-Brai (Seine-Inférieure) 
RM EORTIN, 24, rue du Pré ............ Rouen (Seine-Inférieure) 
D DP professeur au Lycée... ......4...:,....... Caen (Calvados) 
MATPPRNEUR, maire .:...:....... Nogent-le-Rotrou (Eure-et-Loir) 
A ED. nes mm eo on de o ae « Pont-Audemer (Eure) 
D IEEE pharmacien... ............... Bolbec (Seine-Inférieure) 
Eug. LEMARCHAND, constructeur aux Chartreux. .... Petit-Quevilly 

près Rouen (Seine-Inférieure) 
Emme MALSABRIER, avenue de Caen... ........,....... Rouen 
D CEHAND Industriel 4. 0..........,..., Passy (Seine) 
MASSIEU, professeur de minéralogie ........ Rennes (Ille-et-Vilaine) 
PIRE... peer sono Pont-Audemer (Eure) 
J. de MORGAN, 10, rue Sainte-Catherine-d’Enfer. .......,..,... Paris 
D PP meme Danerpe.s Lin. ere. Paris 
D 'PENNEPIER, conservateur du Museum. .............,... Rouen 
PR CODEN. ............ NRC Domfront (Orne) 
D D D TAgÉDiEUT CIVIL. 24. 0... 5e nues ee Eu 


Arthur de VILLE-D’AVRAY......... ER ee oh Es gels Honfleur 


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TABLE DES MATIÈRES 


Pages 
Se NS A EEE 7 
Description des Fossiles du Cap de la Hève, par G. Lennier : 
Chapitre ler. — Renseignements géologiques...........,......... 17 
Chapitre II. — Descriptions des Fossiles : Reptiles............... 25 
Dinosauriens ,...... nt ou ti seule a gone à » 6 25 
Mens on n doses cu se 26 
tue crane vosemesoueese es OA 
AO AMIENS. 2... 20, 89 
ne ere teerooton 92 
Note sur 13 têtes de flèches, trouvées à Cauville et à Octeville, par 
Lu nu n lus etoue ee 99 
Note sur une Vertèbre d'Elephas primigenius des Alluvions quaternaires 
de la Vallée de la Seine à St-Aubin, par Eug. Lemarchand, ....... 101 
Notes sur quelques Roches recueillies à la Hague, par G. Lennier.... 106 
Ouvrages reçus par la Société Géologique de Normandie en 1886..... 17 
Mn ds recettes et dépenses de l’année 1886 ................... 127 
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PLANCHE I 


MEGALOSAURUS INSIGNIS 


(DEsL. ET LENNIER) 


Au haut de la planche est figurée une restitution de lespèce 
au 1/400 environ. 


Fig. 1. Dent de Megalosaurus insignis. (Deslongchamps et 
Lennier), 1/2 grandeur. Coll. du Muséum du Havre. 

2. Mème dent, vue en arrière, 1/2 grandeur. 

Même dent, section transversale, 1/2 grandeur. 

Os du pied d’un Mecalosaurus, vu en-dessus, 1/2 

grandeur. Coll. du Muséum du Havre. 

s. Le même os, vu en dessous, 1/2 grandeur. 

6. Phalange unguéale {?) de Megalosaurus, vue en des- 
sous, 1/2 grandeur. Coll. du Muséum du Havre. 


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7. La même, vue en dessus. 
8. Os du pied, 1/2 grandeur. Coll. du Muséum. 
Section d’un os de Dinosaurien, montrant le canal 
médullaire. 
10. Ecusson osseux de la peau d’un Megalosaurus. Coll. 
Poulain. 


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Bulletin”de la Société Géologique de Normandie. — Tome XII 


Imp. Fouilleul, Havre. 


PLANCHE II 


ICHTHYOSAURUS CUVIERI 


Valenciennes, 1861 (pages 19-27) 


Tête conservée au Muséum du Havre, au 1/7. 


Fig. 1. Crâne et maxillaire supérieur : A. intermaxillaires ; 
B. maxillaire ; B’ jugal ; C. os du nez; D. scléro- 
tique ; E. frontal antérieur ; F. frontal postérieur ? ; 
G. extrémité du pterygoïdien ; H. occipital latéral ; 
I. os carré ; J. mâchoire inférieure ; K. gouttière 
alvéolaire ; L. dentaire ; M. atlas ; N. apophyse 
de Patlas. 

2. Vertèbres dorsales montrant l'articulation costale, 
au 1/4. 

3. Vertèbres du col ; fig. 4, vertèbres dorsales ; fig. 5, 
vertèbres du thorax, au 1/4. 


Dans l’angle supérieur gauche de la planche est figuré la 
restitution du squelette entier de l’espèce, au 1/60. 


ICHTHYOSAURUS NORMANNIÆ 


Valenciennes, 1861 (pages 27-31) 
Muséum du Havre 


Fig. 6 6 sphénoïde ; fig. 7 7° basilaire ; 8 8 occipital latéral 
supérieur ; fig. 9, occipital latéral. 
Les fig. 6 à 9, au 1/4 de la grandeur. 


Bulletin de la Société Géologique de Normandie. — Tome XII. 


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PLANCHE III 


ICHTHYOSAURUS NORMANNIÆ 


(Suite) 


Exemplaire du Muséum du Havre 


Fig. 1. Branche droite de la mâchoire inférieure, au 1/6. 
1” Dent du maxillaire droit inférieur, grandeur naturelle. 
2. Partie du crâne, le museau, l’œil, vus en dessus, 


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3. Partie du crâne, le museau, l’œil, vus en dessous, 
au 1/6. 

4. Partie du crâne, le museau, lPœil, was-deproal 
an T6: 


A À” intermaxillaires ; C: os du nez; E: frontalmienent 
F. Lacrymal ; G. frontal principal ; H. dentaire ; I. sclérotique ; 
L. pariétal. 


Bulletin de la Société Géologique de Normandie. — Tome XII, 


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PLANCHE IV 


GENRE ICHTHYOSAURUS 
(Page 31) 


Patte antérieure montrant les phalanges, le radius, le 
cubitus, l’humerus et un os caracoïdien, au 1/12. 
Deux os caracoïdiens dans leur rapport naturel, 
au 1/8. 

Bloc calcaire contenant des dents de l’Ichthyosaurus 
Normanniæ (voir page 28), au 1/3. 

Série de huit vertèbres dorsales, au 1/7. 

Côtes et vertèbres (voir page 26), au 1/7. 

Atlas vu par sa face antérieure, au 1/5. 

Le même vu par sa face postérieure, au 1/5. 

Vertèbre du col, au 1/4. 

La même, vue de profil, au 1/4. 

Humerus avec les os de l’avant-bras et deux phalanges, 
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Autre humerus de plus grande taille, au 1/5. 


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PLANCHE V 


Partie de squelette d’chthyosaurus recueillie, par Lesueur, au 
Cap de la Hève. Notre dessin est la reproduction d’une esquisse 
faite par Lesueur, en 1842, pour indiquer la position des divers 
ossements tels qu’ils se trouvaient disposés dans l'argile au moment 
de leur découverte. 

La lettre À indique une partie importante de la tête : mâchoires 
inférieure et supérieure incomplètes (elles sont brisées, en avant, 
près de l’extrémité du museau qui manque) ; en arrière, la cassure 
se trouve à la mâchoire supérieure vers l’endroit où s'ouvrent les 
narines, la mâchoire inférieure était presque complète. La colonne 
vertébrale B est représentée par une cinquantaine de vertèbres 
disséminées dans l'argile durcie. 

C os coracoïdien, D humérus brisé, E côtes. 


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de la Société Géologique de Normandie. — Tome XII. 


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PLANCHE VI 


Plésiosaurus 


. Membre antérieur de Plésiosaurus recentior (Conybeare). 


Coll. du Muséum, Havre. Moins robuste que le 
membre figuré même planche (fig. 2), l’humérus de la 
figure 1 est plus aplati, plus allongé, plus grèle que 
le fémur de la figure 2, et ce caractère suffit pour 
distinguer ces deux os entre eux. (Voir les dimen- 
sions, p. 33.) 

Membre postérieur du Plésiosaurus recentior, fémur, 
os du carpe, phalanges. Cette pièce du Muséum 
du Havre, restituée par le professeur Valenciennes, 
a été présentée à l’Académie des Sciences, en 1861. 

Série de neuf vertèbres caudales figurées d’après un 
dessin de Lesueur. (Bibl. du Muséum du Havre.) 
Types coll. du Muséum du Havre. 

Quatrième vertèbre de la série, vue en dessous et 
montrant la place des apophyses latérales. 

La même vertèbre vue de profil. 


. La même vertèbre vue de face en arrière. 


Série de cinq vertèbres dorsales de Plésiosaurus. 
(NOTA. — Par suite d’une erreur du dessinateur, le 
corps de ces vertèbres est trop grêle.) 

et 9. Quatrième vertèbre de la série (fig. 7) montrant 
les surfaces annulaires antérieures et postérieures. 


Bulletin de la Société Géologique de Normandie. — Tome XII 


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PLANCHE VII 


Plésiosaurus 


Os coracoïdiens de Plésiosaurus sp. ? dessinés d’après un mou- 
lage de pièces recueillies à Bléville, par M. Savalle (moulages au 
Muséum du Havre et au Muséum de Paris : 

De :À à B; loncuear: 

De D à À, suture longitudinale ; 

B épisternum ; 

E F surfaces articulaires scapulo humérales. 


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PLaxcurs IX 


Fig. 1. Osischrion d’un Pliosaurus ; dimensions de IT à I, 
0" 45 ; de Il à ML 0273 del Ce 
surface articulaire du pubis, 0" o9 sur o" 10; B. 
articulation fémorale, 0" 09 sur o" o9. De II à V, 
0" 60. 

2. Fémur d’un grand Pliosaurus ? trouvé à Sainte-Adresse 
dans le Kimmeridge de la plage en 1845 (vu de 
profil) ; longueur totale de l’os, 0" 92; largeur de 
los prise à la partie inférieure au point le plus large, 
fig. 2,0" 47; la circoniérence de la partie supé- 
rieure de l’os, près de l’articulation, mesure 0"64: 

3. Le même fémur vu de profil. 

3 Le même fémur, section de los. 

Note. — Deux fémurs semblables, y compris celui 
que nous avons figuré ici, d'après les dessins 
originaux de Lesueur, se trouvent dans la collec- 
tion du Museum du Havre ; ils ont été recueillis 
au-dessous du banc d’huiîtres (Ostrea delloidea) 
qui forme affleurement sur la plage, sous le pavillon 
Marie-Christine. 


4. Côte de Pliosaurus ou de Polyptychodon, longueur 0" 40. 
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7. Vertèbre de Pliosaurus ? montrant les apophyses 


transverses. Diamètre vertical de la partie annulaire, 
0% 13; diamètre transversal de la partie articulaire, 
0" 15 ; longueur antero-postérieure prise en desssus, 
0" 07 ; prise en dessous, 0" 07. 

8. Vertèbre de Pliosaurus ? diamètre de la partie annu- 
laire prise transversalement, 0" 14; dimension antéro- 
postérieure, O" IO. 

9-10. Deux vertèbres de Phosaurus ? vues par la face infé- 
rieure ; mêmes dimensions que la fig. 8. 

(1. Vertèbre de Tapinosaurus sp ? trouvée au cap de la 
Hève. Dimensions : surface articulaire postérieure, 
o" 18 de largeur, o" 1$ de hauteur; surface anté- 
rieure, 0" 15 de hauteur, 0" 16 de largeur ; épaisseur 
mesurée d'avant en arrière, 0" 07 près de l'articulation 
costale. 


Tome XII 


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POLYPTYCHODON ARCHIACI (Desr. 1863) 


Pliosaurus Grandis (Fischer 1869) 


Fig. 1. Mâchoire inférieure presque complète réduite au 1/5, 
vue de profil; I. os dentaire. 
2. I. Os dentaire ; O. os operculaire ; P. os angulaire. 


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PLANCHE XI 


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POLYPTYCHODON 


Fig. 1. Tête de Polyptychodon Archiaci, Desl. 1863, vue en 


dessus. À. intermaxillaire ; B. maxillaire ; C. nasal; 
D. frontal; E. trou pariètal; F. fosse temporale ; 
= G. frontal postérieur ; H. frontal antérieur. 

2. Polyptychodon  Archiaci, Desl., vue de profil. 
1. Dentaire; K. barre de la mâchoire supérieure; 
B. cavité orbitaire. 

3. Mâchoire inférieure d’un  Polyptychodon  d’espèce 
nouvelle, coll. du Muséum du Havre. A. dentaire ; 
B. os operculaire ; G. angulaire; D. surangulaire ; 
F. complémentaire ; G. face supérieure de la 
symphyse. 

4. Partie de mâchoire de Polyptychodon du Muséum du 
Havre, longueur 0,59. A. partie symphysée. 


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POLYPTYCHODON Sp ? 


Parties du crâne et de la mâchoire supérieure d’un 
Polyptychodon du Muséum du Havre. A. Mastoidien ; 
B. naissance de l’arcade zygomatique ; C. fosse 
temporale; D. os pariétal ; E. foramen pariétal ; 
F. frontal; G. frontal postérieur ; H. maxillaire ; 


Ï. intermaxillaire; J. frontal antérieur ; K. cavité 
orbitaire. 


. Intermaxillaire et partie du maxillaire montrant les 


cavités alvéolaires. M. (fig. 2) position de la barre 
(ou espace de 0" or 1/2) placée au point corres- 
pondant à la suture des maxillaires et des inter- 
maxillaires. 


. Partie de mâchoire de Polyptychodon, Sp. Kimmeridge 


de Bléville. Muséum du Havre. 


. Portion de dent montrant les carènes. 


. Dent de Polyptychodon décrite et figurée dans le t. XI 


du Bulletin de la Soc. Géol. de Normandie 1885. 
(Muséum du Havre, Bibliothèque, dessin de Lesueur;. 


. Section de dent de Polyptychodon, dent sub-triangu- 


laire, portant de nombreuses carènes ou stries aux 
parties latérale et extérieure ; lisse, sans stries n1 
carènes à la partie interne. 


. Dent de Polyptychodon (stries ; carènes intérieurement 


lisse à l'extérieur). 


. Section de dent de Pliosaurus (ronde et régulièrement 


cannelée). 
Dent de Polyptychodon, Museum du Havre. 


10. Intérieur d’une dent de Polybtychodon, montrant la 


tige formée de lames concentriques. 


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PLANCHE XIII 


TELEOSAURUS DESLONGCHAMPSIANUS 


LENNIER 1887) 


Fig. 1. Tête de Teleosaurus Deslongchampsianus vue en- 
dessus, longueur totale prise de l’occipital au bout 


du museau, 0" 79. 
2. La même tête vue en-dessous. 
. Mâchoire inférieure vue en-dessus, montrant l'écar- 
tement des branches et les dispositions des alvéoles. 


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PLANCHE XIV 


STREPTOSPONDYLUS CUVIERI (DesL.) 


(D après un dessin de M.E. DESLONGCHAMPS) 


1. Deux Vertèbres cervicales appartenant au Muséum de 
Paris, recueillies à Honfleur. 


2. Vertèbre de la région caudale. 
3. Une Vertèbre ertodale d'après un dessin de Cuvier. 


Ossements fossiles. 
4. Trois Vertèbres dorsales ou lombaires." 


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PLANCHE XV 


METRIORHYNCHUS 


Fig. 1. Partie considérable du museau d’un Metriorynchus 
hastifer. (Desl.) vue en-dessous. Coll. du Muséum 
de Paris. 

2. Même pièce, vue en-dessus, montrant la partie posté- 
rieure, terminée en pointe, des os intermaxillaires 

À. est tronqué; les maxillaires supérieurs B. sont 
complets, on les voit par leur face supérieure, fig. 2. 
inférieute fig. 1 ; C. indique les os naseaux 

très développés, dirigés en pointe en avant ; F. fron- 

= taux latéraux ; F° frontal principal; E’ crètesagittale ; 

2 D. Os palatins. 

| 3. Section de la mâchoire montrant les trois gouttières 

. longitudinales. 

| 4. C. partie postérieure des naseaux ; F. frontaux anté- 

Eee rieurs ; E. frontal principal et crête sagittale, partie 

É antérieure ; N. partie postérieure de la crête sagit- e 

tale formée par le pariétal. | 

. Plaque dermique de Metriorynchus 1ncertus. 


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PLANCHE XVI 


METRIORHYNCHUS HASTIFER (E. Desr..) 
M. INCERTUS (E. Drsr.) 


. Partie de mâchoire inférieure vue par sa face interne. 

. La même mâchoire vue de profil. 

. Série de huit vertèbres de la série caudale du Metrio- 
rynchus incertus (E. Deslongchamps), vues par la 
face supérieure. 

4. Les mêmes vertèbres vues de profil et montrant les 
apophyses restituées (d’après un dessin de M. E. Des- 
longchamps). 


Bulletin de la Societé Géolopique de Normandie _ Tome XII. 


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PLANCHE XVII 


PLAQUES DERMIQUES ET VERTÈBRES 
DU METRIORHYNCHUS INCERTUS Desr.. 


(D'après un dessin de M. E. DESLONCHAMPS) 


Fic. 1. Montre la partie inférieure de la plaque formée par le 
corps des vertèbres et leurs apophyses. Museum du 
Havre. | 
2. La même plaque vue par la face supérieure et montrant 
deux rangées d’écailles dorsales. | 
3. Vertèbre montrant son apophyse épineuse et ses apo- 
physes costales. 
4. La même vertèbre vue en dessous. 


Photo. Jjthe . F' Fouilleul . Havre 


PLANCHE XVIII 


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METRIORHYNCHUS INCERTUS (Desr.) 


Fic. 1 Tête presque complète du Metrioryuchus incertus vue 
_ en dessus. Museum du Havre. 


2. La même tête vue en dessous ; longueur totale o" 85. 


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PLANCHE XIX 


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PLANCHE XX 


METRIORHYNCHUS ACUTUS 


(LENNIER 1887) 


Fic. 1. La tête vue en dessus. 
2. La tête vue en dessous ; longueur nr o" 70, plus 
grande largeur de la tête prise en arrière o" 20. 


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PLANCHE XXI 


STENEAUSAURUS RECURVIROSTRIS 


(LENNIER 1887) 


Fic. 1. Partie du museau; mâchoire supérieure montrant le 
redressement du museau. 

2. La même partie, vue en dessous, montrant la face 
palatine. 

4. Mâchoire inférieure vue par la face dentaire. 

3. Parties de mâchoire inférieure du Metriorhynchus 
acutus ? d’après un moulage de la collection du 
Museum du Havre. L’original a été vendu au dehors 
par la personne qui le possédait. 


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PLANCHE XXII 


EMYS DOLLFUSII 


(LENNIER 1863) 


Fic. 1. Emys Dolfusti, type du Museum du Havre; dimen- 
sions : longueur o" 50 ; plus grande largeur o" 47. 
2. Colonne vertébrale et côtes dela même. 
3, 4, $, 6. Parties de tortues remarquables parier 
épaisseur. | 
7. Partie du bouclier dorsal d’une tortue marine. Museum 
du Havre. 


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de la Société Géologique de Normandie, — Tome XII, 


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Fig. 1. Vertèbre dorsale vue par sa face antérieure. 
Fig. 2. La même, face postérieure. 
Fig. 3. La même, de profil. 


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Pour les Membres Pour le Public: 


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BULLETIN 


DE LA 


SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


RÉSUMÉ DES SÉANCES 


SÉANCE DU 12 JANVIER 1887 


Présidence de M. G. LENNIER, Président 


Le procès-verbal de la dernière séance, lu par Le Secrétaire, est 


adopté sans observations. 


M. Savalle présente plusieurs silex du type Chelléen qu'il a 
recueillis à Sanvic, dans les briqueteries Thirel et Manoury, et une 
hachette polie, provenant de la briqueterie Thirel. 

M. Vacossin présente une série de silex Néolithiques, grattoirs, 
lames et perçoirs, recueillis sur les territoires des communes de 
Sainte-Marie-du-Mont et de Vattetot-sur-Mer. 


M. Lionnet fait la communication suivante : 


NOTE SUR LES EMPREINTES FOSSILES APPELÉES BILOBITES, 
PAR G. LIONNET 


« Dans une série de notes reproduites par plusieurs publications 
périodiques, on a parlé de la similitude qui existerait entre les 
empreintes laissées sur des fonds vaseux par divers animaux 
marins, et qui auraient la plus grande analogie avec certaines 
empreintes fossiles (Bilobites), rangées en dernier lieu dans la 


catégorie d'empreintes végétales. Les expériences ont porté, 


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fe. ; paraît-il, principalement sur des crustacés. M. Bureau, qui nous 
+ appartient je crois, a étudié, entre autres, « les pistes qu’on peut 
» observer sur les grèves de l'Ouest, dans les localités où la mer 
» se retire beaucoup. Près de la Bernerie (Loire-Inférieure), 

: » l’époque d’une grande marée, il a vu, sur un fond vaseux, des 
» empreintes formées de deux sillons accolés. Il en a pris le 
» moulage et a obtenu ainsi en relief des Bilohites très caractérisés. 
» L'animal qui produit les empreintes en question n’est autre que 
» la crevette. Lorsque ce crustacé, en nageant, touche le sol avec 
» sa nageoire caudale, il produit un double sillon rectiligne ; s’il 
» donne un coup de queue, le sillon est brusquement courbé. 
» Les Bilobites de la Bernerie s’entre-coupent comme les Bilo- 
» bites Siluriens, c’est-à-dire nettement, sans qu’il y ait rien de 
» confus ni de dérangé au point de contact; cette netteté des 
» croisements est une raison sérieuse pour considérer ces fossiles 
À » comme des empreintes dues à des animaux marins. » 

| » L’explication nous paraît fort ingénieuse, et notre première 
impression a été de l’accueillir facilement. Nous avions nous 
| même souvent remarqué sur le sable un peu sec, à mer basse, les 
a traces laissées par des crabes (notre vulgaire crabe) ou par l’étrille. 
E Ces traces, toutes différentes d’ailleurs de celles que l’on désigne 
sous le nom de Bilobites, offraient toutefois de frappantes analo- 
À gies avec des sillons de formes plus ou moins nattées ou tressées, 
que présentent assez Ne certaines empreintes des ter- 
rains anciens rapportées à des algues. Je m'étais souvent promis 
d’essayer d’en prendre des moulages, mais je dispose de peu de 
— temps et il en faut bzaucoup pour ces opérations toujours délicates. 
Se Bref je n'ai rien entrepris, mais en voyant les diverses notes 
publiées sur ce sujet, et qui, jusqu’à présent, ne semblent guère 
viser que la forme Bilobée, reproduite par des Crangons ou crus- 
; tacés de la même famille, j’ai facilement admis l’explication donnée. 
& Toutefois, en y réfléchissant, cette explication fort ingénieuse, 
| acceptable peut-être, possible en tous cas, soulève quelques difh- 
cultés à la réflexion. 


F » D'abord, les empreintes observées et moulées par les observa- 
=” teurs actuels ont été obtenues sur des fonds argileux ; or, les 
É | empreintes fossiles appelées Bilobites se rencontrent, je crois, à 
A peu près exclusivement dans les Grès, c’est-à-dire dans des roches 
Le composées d'éléments relativement grossiers, peu propres, à l’ori- 
ee gine, à conserver une empreinte. On peut objecter, il est vrai, que 


nous avons généralement l'empreinte en relief et que cette 


RÉSUMÉ DES SÉANCES 7 


empreinte a pu se former dans le moule primitif argileux, et par 
la superposition des couches. Nous devrions alors trouver des 
Bilobites moulés en creux, aussi bien que des Bilobites moulés en 
relief, En trouve-t-on ? et ces moules sont-ils comme le moule en 
relief, de nature sableuse ou de nature argileuse ? Ceci est une 
simple question que je pose, et l’objection n’a peut être qu’une 
valeur bien médiocre, mais voici qui mérite une réponse, à mon 
avis moins facile. 

» Comment sefait-il que depuis l’époque primaire, on ne trouve 
ni dans le Jurassique ni dans le Cretacé, ni dans aucun terrain de 
la série Tertiaire, voire même de l’époque Quaternaire, aucune 
trace ayant quelque rapport avec la forme bilobée? Les sédiments 
capables de prendre et de garder une empreinte n’y manquent 
pas, non plus que les crustacés des genres qui pourraient avoir 
fourni ces empreintes bilobées. On n’a qu'à se rappeler entre 
autres les superbes crustacés fossiles des calcaires marneux de 


Solenhofen, dont le musée du Havre possède de beaux exem-- 


plaires. 
» Nulle part aucune trace bilobée pendant une si longue 


période : voilà de quoi étonner et qui déroute un peu la pensée 
après les explications ingénieuses fournies ces temps derniers. 
Peut-être a-t-on été trop vite. Peut-être les auteurs tout pleins de 
leur sujet, ravis de cette trouvaille scientifique, l’ont-ils un peu 
trop généralisée ! Si tant est que la nature se soit dans les pre- 
miers temps du monde, montrée une « mouleuse » de tant 
d'ingéniosité, pourquoi aurait-elle si longtemps abandonné Ja 
partie ? Pourquoi des animaux constitués de telle sorte, qu’ils pro- 
duisaient instinctivement (et non pas sans doute uniquement pour 
exercer la sagacité des géologues de l'avenir), pourquoi ces ani- 
maux, ayant à leur portée les éléments nécessaires, et j’ajouterai la 
structure nécessaire, puisqu'ils nous ont laissé leurs dépouilles, 
auraent-ils cessé tout à coup de laisser ces traces mystérieuses ? 

» Il serait désirable que ceux des Membres de la Société qui 
ont souvent l’occasion de faire des observations sur nos plages, se 
munissent des objets indispensables à quelques moulages, et 
s'occupent à leur tour de ces études encore isolées. Il y a là, nous 
semble-t-il, un « champ d’expériences intéressantes. » 


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SÉANCE DU 9 FÉVRIER 1887 


Présidence de M. G. LENNIER, Président. 


Le procès-verbal de la dernière séance est lu par le Secrétaire 
et adopté sans observation. 

M. le Président communique une lettre de M. Romain, ancien 
sociétaire, demandant sa réadmission. À 

La réadmission de M. Romain est prononcée à l’unanimité. 

M. Prudhomme, au nom de M. G. Lionnet, dépose sur le 
bureau trois échantillons du phosphate de chaux des environs de 
Doullens, envoyés par notre collègue M. M. Brylinski. Un de ces 
échantillons provient du gisement de Beauval, un autre du 
gisement d’Orville, le troisième de Terramesnil. 


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M. Prudhomme lit ensuite au nom de M. G. Lionnet la 
communication suivante : 


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NOTE SUR LES GISEMENTS DE PHOSPHATE DE CHAUX DES ENVIRONS 
DE DOULLENS, PAR G. LIONNET. 


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« J'ai signalé vers la fin de l’année dernière, les gisements de 
phosphates récemment découverts en Picardie aux environs de 
Doullens. Je n’avais à cette époque aucun autre document qu’un 
compte rendu sommaire de la Revue scientifique, rédigé en des 
termes assez ambigus, sinon étranges, et dont le défaut capital était 
surtout une description de la substance et des gisements tout à 
fait extraordinaire, étant données les connaissances acquises par 
l'expérience, sur les conditions habituelles des gisements de 
phosphates. 

» Aujourd’hui, grâce à l’obligeance de notre collègue | 
M. Brylinski, je me trouve à même de présenter à la Société des 
échantillons de la poudre phosphatée et de la roche crayeuse 
encaissante, provenant des gisements de Beauval, Terramesnil, 
Orville, etc. Ces échantillons ont été offerts au Muséum du Havre 
où chacun pourra les examiner. 

» Je n’ai pas eu de renseignements personnels sur les gisements 
indiqués, mais notre collègue M. Biochet m'a remis le n° 712 | 
(22 janvier 1887) de La Nature, dans lequel se trouve un article | 


_ RÉSUMÉ DES SÉANCES 


de M. Stanislas Meunier, où il en est question, et qui donne les 
descriptions nécessaires. J'ai pensé qu’il serait utile de le voir 
reproduire, au moins en extrait dans notre Bulletin qui contient 
déjà une monographie des phosphates de chaux fossiles (année 
1877, tome IV) et plusieurs articles additionnelssur cette substance, 
publiés depuis. 

» M. Stanislas Meunier raconte d’abord d’une façon pittoresque 
la manière dont ces gisements de Picardie ont été découverts, et 
l'aspect de ce pays subitement transformé, « en pays de placers », 
le terrain gagnant du jour au lendemain une valeur considérable. 
Il cite entre autres un terrain acheté 2,000 francs et dont on 
refuse quelques jours après 65,000 francs. Raisons ébranlées, 
procès, cimetières violés pour atteindre le précieux minéral, rien 
n’y manque, pas même le chien qui accompagne le guide des 
visiteurs et qui porte le beau nom de « Phosphate ». 

» Je transcris maintenant le texte même de M. St. Meunier, 
qui résume les recherches effectuées par lui sur une surface 
d'environ 10 kilomètres sur 4, au Sud de Doullens (Somme), 
spécialement à Orville, à Beauval, à Terramesnil et à Candas. 

« ..... Nous sommes sur le plateau de Picardie, presque 
horizontal, coupé de nombreux vallons et dont le sol est formé 
d’un limon épais, très caillouteux vers le bas, qui porte le nom 
local de bief. C’est la même formation qu’on appelle ailleurs argile 
à silex ou terrain superficiel de la craie. La craie, en effet, forme le 
sous-sol, et des puits de recherches, larges de deux mètres, per- 
mettent tout d’abord de voir sa relation avec les masses superpo- 
sées. L'un de ces puits montre, par exemple, 4 mètres so de bief 
recouvert de limon fertile, voisin du loëss, puis $ mètres de 
phosphate sur lequel nous allons revenir, etau-dessous, la craie... 
La limite supérieure de la craie, au lieu d’être à peu près horizon- 
tale, comme celle du sol à la surface, est extraordinairement 
irrégulière. Elle est creusée de poches, de puits, parfois de plu- 
sieurs mètres de profondeur, que des substances diverses sont 
venues combler. Ces poches sont de formes très variables, et, 
dans l’une des exploitations, on en a trouvé deux en cônes ren- 
versés de 3 à 4 mètres de diamètre, séparés seulement par 20 ou 
25 centimètres de craie. 

» La paroi interne des poches est polie comme celle des mar- 
mites et de beaucoup de puits naturels, témoignant ainsi d’une 
dissolution lente de la roche calcaire par un liquide corrosif qui 
ne pouvait être que de l’eau chargée d’acide carbonique. 


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7 


SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


» Les matériaux qui remplissent les cavités de la craie y sont 


strictement ordonnés; sur la roche secondaire est déposé un 


revêtement, parfois fort épais, de phosphate de chaux. A l’intérieur 


de la gaîne phosphatée dont la surface supérieure, quoique moins 


accidentée est déprimée en cuvette, se trouve de largile. Celle-ci, 
colorée par l’oxide de fer, renferme parfois, à son contact avec le 
sable de phosphorite, une quantité de phosphate pouvant aller, 
m'a-t-on dit, jusqu’à 30 pour 100. On y voit aussi des mouches 
noires d'oxyde de manganèse faisant ressortir très nettement la 
forme de la surface de jonction. Cette argile, qui rappelle le 
lHthomarge, et qu’on ne distinguerait pas du remplissage des por- 
tions étroites de tous les puits naturels, constitue à son tour 
comme une cuvette, moins concave que les précédentes, emboîtée 
dans le phosphate qui est lui-même emboîté dans la craie. Par 
dessus se montre la vraie argile à silex, qui a nivelé à peu près 
les irrégularités des masses sous-jacentes, et qui supporte les 
limons superficiels et la terre végétale. 

» En certains points, l'épaisseur superposée à la craie, dans 
l’axe des puits, atteint 14 mètres 50. On voit, d’après cette cons- 
titution, qu’une coupe horizontale menée à une hauteur conve- 
nable dans le dépôt, donnera à l’intérieur de la paroi crayeuse, 
une manche de phosphate enveloppant une sorte d’axe argileux. 

» Jai dit que l'argile peut, vers sa partie marginale, contenir 
une proportion notable de phosphorite : la craie excavée est toute 
remplie de petits grains de même nature. Or, il est parfaitement 
certain que le phosphate s’est accumulé dans les puits de la craie 
au fur et à mesure du creusement de ceux-ci sous influence des 
agents de corrosion. Cette origine, par voie de dénudation 
subaérienne, est identique à celle qu’il faut attribuer aussi à l'argile 
à silex et ne suppose aucune réaction différente de celles dont 
nous sommes témoins tous les jours. 

» À cet égard, il semble bien établi que les masses crayeuses 
non phosphatées et riches en silex d’où dérive le bief, étaient à 
Beauval, originairement superposées aux couches crayeuses phos- 
phatées. La dénudation, par infiltration descendante d'eau carbo- 
niquée, s’est d’abord exercée à leurs dépens ; puis les couches 
phosphatées ont été attaquées à leur tour, et le phosphate est resté 
en résidu après la dissolution du calcaire, comme précédemment 
l'argile à silex. Et c’est comme conséquence de cette corrosion 
successive que se comprend le glissement du cylindre argileux 
dans l’axe du puits à phosphate, comme se comprend celui des 


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RÉSUMÉ DES SÉANCES II 


lits de cailloux dans l’axe des puits naturels du calcaire grossier 
d’Ivry. 
» Une circonstance qui ajoute beaucoup d'intérêt à la manière 
‘être du phosphate à Beauval, c’est qu’elle n’est pas exception- 
nelle. On la retrouve trait pour trait dans plusieurs localités des 
environs de Mons, en Belgique, que j'ai eu l’occasion de visiter il 


y a quelques années sous la conduite de M. Cornet lui-même. 


(BIBLIOTHÈQUE DE LA NATURE : Excursion géologique à travers la 
France, page 302). En Picardie, comme en Belgique, la matière 
phosphatée se présente sous la forme d’un sable très fin, de 
couleur blonde ; au microscope, on constate que les grains de 
phosphorite reproduisent fréquemment les formes les plus 
caractéristiques des produits concrétionnés et en particulier des 
silex ; ce sont souvent des globules presque parfaits, à surface 
lisse, parfois géminés, en forme de gourdes, parfois pourvus 
d’une petite queue, comme des larmes, et dont la coupe présente 
des couches concentriques. | 

» D'ailleurs le phosphate de Beauval diffère de celui de Mons 
par l’absence presque complète de fragments de coquilles, très 
nombreux au contraire dans le dernier. 

» Je n'ai pu pousser très loin l’étude stratigraphique, mais il se 
pourrait que la craie phosphatée de Beauval fût un peu plus ancienne 
que la craie phosphatée de Belgique. Celle-ci, d’après M. Cornet, 
est plus récente que la craie de Spienne, qui repose elle-même 
sur la craie de Nouvelles, contemporaine de nos couches de 
Meudon. Or, à Beauval abonde Belemnitella quadrata, c’est-à-dire 
un fossile antérieur à B. Mucronata, et qui ne se montre qu'au 
niveau de Beynes. Il est du reste évident que l’âge du phosphate 
est très postérieur à celui de la roche qui le contient. » 


(La Nature, n° 712, 22 janvier 1887). 


M. Parsy présente plusieurs silex Chelléens qu’il a recueillis sur 
la plage du Havre, en basse mer, sur un banc caillouteux qui découvre 
en face la Rue de la Batterie. On y remarque cinq belles pièces 
du type de Saint-Acheul, et plusieurs silex de formes diverses 
offrant des caractères de taille intentionnelle. Quelques autres 
pièces paraissent douteuses à plusieurs membres. Toutes sont en 
silex noir du Cénomanien de la Hève. 

Une discussion s’engage à ce sujet entre MM. Lennier, Biochet, 
Vacossin et Prudhomme sur les vestiges qu’ont pu laisser sur nos 
plages les travaux de taille du caillou pincé de la Hève, dont on 


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12 SOCIËTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


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De s'est servi dans les environs jusqu’à ces derniers temps pour les 
2548 constructions, travaux qui ont dù laisser sur les lieux d'exploitation 

des débris auxquels quelques uns des fragments recueillis par 

78 M. Parsy pourraient peut-être être rapportés. 

M. Biochet signale la découverte récemment faite à Villequier, 


ne d’ossements de Plésiosaure dans l'argile du Kimmeridge. 1 
$ L 3 M. Noury présente quelques fossiles provenant de la carrière 
278 de Sully, près Bayeux. On y remarque Amm. Humphreysianus 
De Terebratula Philippsii de la grande Oolite et Belem. gigantea du 


ES: :: Lias Supérieur. 

| M. Beaugrand rappelle que la Société a décidé dans une séance 
précedente de diriger au printemps une série d’excursions géolo- 
giques dans les environs du Havre ; il croit le moment venu de 
dresser le programme de ces excursions, 

M. Lennier pense qu’il serait utile de faire précéder ces excur- 
sions de conférences dans lesquelles la géologie des localités à 
explorer serait décrite, et qui seraient complétées par des projections 
à la lumière oxyhydrique. 

MM. Beaugrand et Prudhomme sont chargés de préparer avec 
M. G. Lennier un programme d’excursion avec conférences. 


SÉANCE DU 2 MARS 1887 


Présidence de M. A. LÉCUREUR, Secrétaire Général 


Le Procès-Verbal de la dernière séance, lu par le Secrétaire, est 
adopté sans observations. À 

M. le Président expose que la Commission nommée à la 
dernière séance, a décidé d’organiser deux excursions, l’une le 
dimanche 6 mars à Tancarville et Lillebonne, l’autre le 20 mars 
au cap de la Hève. Ces deux excursions seront précédées de 
conférences faites par M. G. Lennier. 

La Société approuve ces dispositions, et les membres présents 
s'inscrivent pour l’excursion du 6 mars. 

M. Savalle a trouvé le 13 février dernier, sur la plage du Havre, 
deux haches chelléennes en silex, et le mème jour, à Montivilliers, 
derrière la propriété de M. Méd. Deschamps, une assez nom- 
breuse série de silex néolithiques, quarante échantillons environ. 


RÉSUMÉ DES SÉANCES 13 


M. Savalle a aussi recueilli à Saint-Martin-du-Manoir, au lieu 


. dit la Briganderie, deux grattoirs et un fragment de hachette polie. 


Dans une excursion à Lillebonne, le 27 février dernier, 
M. Savalle a trouvé dans la briqueterie Campion, un silex du 
type du Moustier, et sur le plateau entre Saint-Jean-de-Folleville 
et Saint-Nicolas-de-la-Taille, une vingtaine de grattoirs et de 
lames. 

M. Hamel a aussi trouvé dans la même excursion quelques 
beaux spécimens. 


SÉANCE DU 6 AVRIL 1887 


Présidence de M. F. PRUDHOMME, Trésorier. 


Le procès-verbal de la dernière séance est adopté sans 
observations. 

M. le Président annonce les présentations suivantes : 

M. Ch. MEurA, courtier au Havre, présenté par MM. 
G. Lennier et F. Prudhomme ; 

M. BaBeau, à Graville-Sainte-Honorine, présenté par MM. 
G. Lennier et Ch. Beaugrand ; 

M. Hauvizze, au Havre, présenté par MM. G. Lennier et 
Ch. Beaugrand. 

M. Romain a recueilli sur la plage du Havre.entre les rues de 
Mer et Frédéric-Bellanger, sur trois petits bancs argileux qui 
découvrent à basse mer, une vingtaine de haches en silex dont il 
soumet les meilleurs échantillons à l’examen de la Société. On y 
remarque particulièrement une belle hache en silex blond, 
mesurant 22 centimètres de longueur. 

M. Romain signale sur ces mêmes bancs la présence 
d’ossements, et présente plusieurs os longs qu’il y a recueillis. 

Ces os sont examinés avec intérêt ; quelques-uns par leur état 
de fossilisation paraissent bien devoir dater de l’époque 
quaternaire ; les autres paraissent à plusieurs membres ne devoir 
appartenir qu'aux temps contemporains. 

MM. Parsy et Hamel ont recueilli sur le même gisement 
plusieurs haches en silex qu’ils présentent à l'examen de leurs 
colièoues. 


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M. Savalle soumet aussi à l’examen de la Société deux silex 
provenant du même endroit. 

M. Savalle a aussi trouvé à la Mare-aux-Clercs, ee 
Maillard, dans les résidus d’extraction de largile à briques une 
très belle hache Chelléenne taillée à grands éclats, retouchée à 
petits éclats sur les bords, à patine blanche profonde. | 


M. Savalle fait ensuite la communication suivante : 


« Le 27 Mars dernier, nous nous sommes dirigés sur Cauville, 
KES dans l'espoir que les forts vents de Sud qui régnaient depuis quel- 
2 ques jours, auraient découvertlesargileskimméridiennessupérieures 
É dans la zône du balancement des marées ; désillution complète ! 
; La plage étant entièrement recouverte de galets et de sables, nous 
n'avons pas jugé à propos de descendre au bord de la mer ; nous 
nous sommes bornés à mesurer une crevasse de deux cents pas 
environ, qui courtau haut de la falaise parallèlement à celle-ci sur 


Fe: une largeur de 15 à 20 mètres ; la surface du sol a fléchi d’environ 
4 quarante centimètres dans la partie menacée. Le poste de la douane 
est coupé par le milieu. La falaise n’étant pas, en bas, soutenue 
de par des éboulis anciens, il se prépare à cet endroit, etdans un avenir 
e- peu éloigné, un éboulement important des couches cénomaniennes 
& surmontées d’argiles à silex. La distance entre l’éboulementde 1884 
3 et celui que nous vous signalons comme prochain, est d’un kilo- 
É: mètre et demi environ, vers le Sud. 

& » Notre cueillette de silex Néolithiques a été peu abondante à 
à la station Sud de Cauville : les terres ne sont pas sufisamment 
% retournées. À citer néanmoins, un beau ciseau droit, plusieurs 
ù poinçons et une certaine quantité de grattoirs et de lames. 

à. » Après déjeuner, contrariés par le mauvais temps, nous avons 
É< jeté à la hâte, un coup d'œil, — coup d’œil désolé, — sur la sta- 
es tion Nord, toujours en herbage, hélas ! ; trouvé là deux poinçons 
# sur des taupinières. | 
à | Le Secrétaire, au nom de M. G. Lionnet, fait la communication 
s. , suivante : 

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5€ 2° NOTE SUR LES EMPREINTES FOSSILES APPELÉES BILOBITES, 
k PAR G. LIONNET 

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à « J'ai soumis récemment quelques réflexions au sujet des 
4 empreintes bilobées — nommées Bilobites — que M. Bureau, 


le savant professeur du Muséum, attribue à des pistes d'animaux. 


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RÉSUMÉ DES SÉANCES 15 


J'avais l'intention de présenter quelques observations à cet endroit, 
mais commé je n'avais pas encore pu me procurer le texte même 
du rapport de M. Bureau, je préfère remettre ces observations au 
moment venu. 

» En attendant, notre collèoue M. Skrodzky, de Bayeux, en ce 
moment à Domfront, c’est-à-dire dans une région primaire où les 
traces en question ne sont pas rares, et qui a certainement lu ce 
rapport, me communique les réflexions suivantes dans une 
lettre que l’on sera sans doute fort aise de lire. 

» ....M. St. Meunier, séance du 7 Juin 1886, a fait connaître 
» à la Société Géologique de France qu’il avait découvert de 
» véritables bilobites dans le terrain jurassique supérieur des 
» environs de Boulogne-sur-Mer. M. Terquem en a découvert 
» également dans l’Infra-Lias. Les Bilobites découverts par 
» M. Meunier sont accompagnés de Tigillites (Bulletin Société 
» Géologique de France, T. XIV, planches XXIX et XXX). 
» M. Meunier ne conclut pas au sujet de leur origine. M. E. Bureau, 
» très afhrmatif, dit : « .... On n’en possède (des Bilobites) que 
» des tronçons, sans jamais voir le commencement ni la fin. C’est le 
» creux qu'il est nécessaire d'observer, et non le relief. Malheureu- 
» sement, 2] n'arrive à peu près jamais qu’on puisse voir ce creux. 
» Les empreintes ont été tracées dans la mer Silurienne à la 
» surface d’une argile qui a été ensuite recouverte par du sable. 
» Aujourd'hui ce sable est un banc de grés compact portant à sa 
» face inférieure les Bilobites en saillie, mais l'argile a très peu 
» changé : elle est devenue schisteuse et si friable qu’on ne peut 
» soulever le grès sans qu’elle tombe en menus fragments. Il faut 
» donc renoncer à voir la piste elle-même. » 

« J'ai voulu avant de vous écrire, continue notre collègue, 
» revoir certaines petites carrières abandonnées ou encore exploi- 
» tées qui se trouvent aux environs de Domfront. Dans une de ces 
» carrières, avec deux variétés de bouts de canne, une ronde (type 
» normal), l’autre ovalaire, j'ai trouvé des empreintes de Bilobites 
» situées 4 la surface d'une dalle; j'ai trouvé un autre Bilobite sur la 
» face supérieure d’une autre dalle, au Nord-Est sous le donjon de 
» Domfront. Ces différents exemplaires ont leurs contours trés nets ; 
» siles sillons ou côtes des Bilobites sont peu visibles, deux surtout 
» laissent parfaitement voir la fn de l’empreinte. Les Bilobites, plus 
» petits que ceux du genre Cruziana, ont la forme de « pas-de- 
» bœufs » très allongés. 

» Leur forme terminale est celle des pas-de-bœufs. 


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16 SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


» Si les Bilobites sont les traces du passage de crustacés, les 
» pas-de-bœufs, qui ont la même forme terminale, forme bien 
» connue, devraient être aussi destraces de crustacés. Or, que sont 
» devenues les carapaces de ces crustacés alors que nous trouvons 
» les carapaces si fragiles des Trilobites ? Si, comme le pensent 
» certains géologues, cesempreintes proviennent du passage d’énor- 
» mes annélides, où sont les mâchoires ? Mais tousles géologues qui 
» soutiennent ces thèses n’ont vu que des débris de Bilobites ; ils se 
» gardent bien d’attribuer la même origine aux pas-de-bœufs et aux 
» bouts de cannes dont tout le monde connaît la forme bien définie. 
» Pour moi les pas-de-bœufs sont les empreintes d’une algue se 
» rapprochant peut-être des Rivularia de nos jours. Personne n’at- 
» tribue aux « bouts de canne et aux « pas-de-bœufs » une ori- 
» gine animale (origine due au passage d’un être animé). Tous ceux 
» qui verront l’empreinte, et surtout la fin de la piste seront forcés 
» de renoncer à cette hypothèse. Mais les partisans du passage de 
» crustacés ne peuvent être convaincus par la discussion : il faudrait 
» donc les conduire devant les pistes de Domfront. Inutile donc 
» de discuter ; cependant vous pouvez annoncer à la Société, 
» si vous le jugez convenable, les faits suivants, dont le premier 
» est déja connu, et que M. E. Bureau, membre de la Société Géo- 
» logique de France, ne pouvait ignorer : 

» 1° L’empreinte des Bilobites n’existe pas seulement que sur des 
» schistes, mais bien aussi sur le grés lui-même. Ex : les Bilobites 
» de Boulogne (Jurassique supérieur) et les Bilobites de Domfront 
» et de Bagnoles (Orne). 

» 2° On trouve à Domfront des Bilobites entiers (petite espèce). 
» Ces Bilobites se terminant par la séparation des deux lobes arron- 
» dis à leur extrémité, ressemblent à des « pas-de-bœufs» très 
» allongés. » 

En attendant le rapport de M. Bureau, que j’espère me procurer 
afin d’avoir tous les documents sous les yeux, on voit que la lettre 
de M. Skrodzky contient des renseignements de visu fort intéres- 
sants. J’ai lu avec attention la note de M. St. Meunier que notre 
collègue indiquait aussi dans sa lettre, et qui m’avait échappé, 
ayant paru en juin-juillet 1886, c’est-à-dire à une époque où l’état 
de ma santé m'avait un peu séparé des choses de ce monde.... 
Cette note est accompagnée de planches qui seront sans doute 
intéressantes pour nos collègues. 

» Je me plais à faire remarquer ici combien le système adopté 
par M. Skrodzky a du bon. Le milieu un peu étranger aux 


DÉROULÉ RS un, à 


RÉSUMÉ DES SÉANCES 17 


sciences dans lequel les conditions de la vie nous placent presque 
tous ici, ne permet pas toujours les recherches désirables. On n’a 
souvent pour cela ni le temps, ni les moyens pratiques : n’est-il 
pas très heureux alors, lorsqu'une question est posée et pendante, 
que les bonnes volontés comme celle de notre collègue, apportent 
les renseignements qu’elles ont sur un fait spécial, qui peuvent 
être si utiles et éviter tant de perte de temps à ceux qui ont posé 
- la question et qui poursuivent une solution. Pour ma part je suis 
très reconnaissant à M. Skrodzky d’avoir si franchement apporté 
le résultat de ses recherches dont les conclusions offrent à mon avis 
un véritable intérêt. » 


SÉANCE DU 4 MAI 1887 


Présidence de M. F. PRÜUDHOMME, Trésorier 


Le procès-verbal de la dernière séance est lu par le Secrétaire 
et adopté sans observations. 

L’admission des membres suivants est prononcée à l’unanimité : 

M. Cu. MEURA, courtier au Havre, présenté par MM. Lennier 
et Prudhomme ; 

M. BaBEau, de Graville Sainte-Honorine ; 

M. HAUvirre, au Havre, présentés par MM. Lennier et 
Beaugrand. | 

M. Romain présente un fragment de roche erratique provenant 
des poudingues ferrugineux du cap de la Hève. De même qu’un 
autre fragment trouvé antérieurement par M. Romain, et décrit 


par M. G. Lionnet {1}, c’est un quartz en filon dans des Schistes ; 


il provient, suivant toute apparence, de la région de Cherbourg. 
M. Romain, dans une excursion aux environs d’Abbeville a pu 
recueillir quelques silex taillés provenant des carrières de Moulin- 
Quignon, qu’il soumet à l'examen de la Société. M.Romain présente 
aussi un fragment de mâchoire humaine qu’il a recueillie en 1877 
à Abbeville dans les déblais tourbeux provenant du creusement 
des fossés du faubourg de la Portelette, entre la gare et la Somme. 


(1) Contribution à l’étude des roches erratiques. Bull. Soc. Géol. de Norm., 
t. XI, année 1885, p. 16. | 


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18 SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


M. Bottard pense que cette mâchoire, qui ne présente aucun 
caractère d'ancienneté, est contemporaine. 

M. Hamel fait la communication suivante : | 

« Dans une excursion faite le 17 du mois dernier en compagnie 
de M. Forget et de mon frère, nous avons visité Trouville où 
j'ai recueilli, carrière d’Aguesseau, un Hemicidaris crenularis de 
bonne grosseur ; Heuqueville où j’ai détaché du corallien une dent 
de Strophodus ; Villerville, puis Criquebœuf, dont la tourbière 
nous a donné de nombreux ossements : une mâchoire inférieure 
de cerf, un atlas et un axis, des os des membres, des côtes, les os 
naseaux du même animal; nous espérions trouver le crâne, mais 
nous le cherchâmes en vain. 

» Aux endroits où la mer a enlevé la tourbe, on remarque au- 
dessous une couche d’argile bleue avec de nombreuses coquilles 
les unes terrestres (Helix, Cyclostoma) les autres d’eau douce 
(Lymnea, Planorbis) ; c’est à la surface de cette argile que j’ai trouvé 
un grand fragment de vase, gaulois d’après M. Baillard. Le 21, 
je retournai à Criquebœuf d’où je rapportai un pied postérieur 
complet de cheval. Je ne sais si ces débris peuvent daterlatourbière, 
car je n'ai malheureusement pas pu trouver de bois de cerf. 

Le 24, je suis allé à Cauville pour explorer le Kimmeridge 
supérieur, Aussitôt arrivés, nous constatons que l’éboulementdont 
M. Savalle a signalé l’imminence à la dernière séance est un fait 
accompli depuis une quinzaine de jours. La falaise s’est creusée en 
un cirque immense et le terrain a glissé refoulant le galet et les 
éboulis antérieurs. Une grande étendue de gaize se trouve à nu. Le 
Kimmeridge était parfaitement dégagé à la limite Sud de l’éboule- 
ment sur au moins 100 mètres. La récolte fut abondante et facile, 
nous rapportämes une vingtaine d’Aptychus dont quelques-uns de 
grande taille. Danslelit d’Ostrea Virgula, inférieur à ce niveau, nous 
avons trouvé une vertèbre d’Ichtyosaure etune dent de crocodilien. 
Le Cénomanien moyen du même endroit nous a donné un fragment 
de maxillaire inférieur de poisson muni d’une partie de ses dents. 

» Quelques visites à l’Aptien de Sainte-Adresse nous ont procuré 
une petite série des fossiles de cet étage : Fragments de mâchoires 
de Chimeridae, Janira, Pecten, Ostrea, Terebratula, Serpula dont 
un grand échantillon intact. Il existe à cet endroit dans la partie 
DAS un niveau relativement très fossilifere. 

» Je vous présente aussi un crustacé, provenant du Cénomanien 
de Bléville, trouvé dans une excursion antérieure et qui est remar- 
qubale par la longueur de ses pinces. » 


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RÉSUMÉ DES SÉANCES 19 


M. Savalle dans une excursion à Bénerville, près Trouville-sur- 
Mer, a recueilli au sommet du mont Canisy quelques silex taillés, 
à patine profonde blanche, et sur le versant Ouest de la butte 
près de la chapelle, dans le lit de Cardium, déjà signalé en 1882, 
(r) un grattoir grossièrement taillé. | 

A Rolleville, malgré la difficulté des recherches dans un sol 
poudreux, M. Savalle a obtenu une trentaine de silex taillés. 
Enfin M. Savalle présente une hache quaternaire, à peu près 
triangulaire, taillée à grands éclats sur une seule face, retouchée 
sur les côtés à petits éclats, patine noire, recueillie à mer basse 
sur la plage du Havre, banc des Huguenots. 

M. Forget présente aussi une hache Chelléenne, provenant du 
même endroit. 


SÉANCE EXTRAORDINAIRE DU 17 JUIN 1887 


Présidence de M. G. LENNIER, Président. 


Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté. 

M. A. Vacossin, vice-président, rappelle que la Société se 
réunit aujourd’hui en séance extraordinaire pour exprimer à son 
président, M. G. Lennier, ses félicitations à l’occasion de sa 
nomination dans l’ordre national de la Léoion d'honneur. 

Il donne la parole à M. A. Lécureur, secrétaire-général, qui 
s'exprime en ces termes: 


Messieurs, 


» Les amis de notre honoré président, M. G. Lennier, ont déjà 
fèté comme il convient, sa nomination si tardive et en même 
temps si justifiée dans l’ordre national de la Légion d’honneur. 

» C'était un devoir en même temps qu’un plaisir. Mais un 
pareil devoir incombe aux membres de la société scientifique qui 
n'est pas, nous en avons conscience non sans quelque orgueil, 
Pune des créations les moins utiles etles moins honorées du Maître. 


(1) Bulletin, t. IX, p. 18. Note sur un gisement de Cardium edule, à 
Bénerville. 


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» C’est pourquoi votre Bureau, Messieurs, a cru devoir vous 
convoquer aujourd’hui en séance extraordinaire, afin d'apporter au 
savant éminent qui nous à donné à tous, ou du moins à presque 
tous le baptême géologique, le tribut reconnaissant de notre 


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+ admiration ; pour offrir au professeur qui a su se faire des amis de 
ne tous ses élèves, l’assurance de notre profonde affection. 

#6 » Messieurs, il serait au moins étrange de faire devant vous 
a 51° . . 1 ñ . . 

3 l’historique de la Société Géologique de Normandie, vous le con- 
ne: naissez certes comme moi etje ne m’étendrai pas longuement 


| sur ce point. Permettez-moi cependant d’y insister un peu, ne. 
= fut-ce que pour montrer la part incessante et toujours prépondé- 


4 . rante que notre dévoué président a eue dans le succès de 
12 notre œuvre commune. 

a » C’est lui seul, vous le savez, qui a fait la Société, après avoir 
pris la peine de former des géologues : double création, double 
1240 mérite ; c’est lui encore qui a su donner dès le début à nos publi- 


De cations un intérêt tel, que beaucoup de sociétés savantes françaises 
et étrangères, et des plus grandes et des plus fameuses, ont consenti 
ou demandé l’échange. C’est lui qui a su grouper cette foule de 
collaborateurs dont les recherches et les études ont donné à nos 
Bulletins un remarquable caractère de diversité et d’intérêt : les 
Biochet, les Bucaille, les Gustave Lionnet, les Brylinski, les 
Prudhomme, les Savalle et tant d’autres que j'oublie parmi les 
meilleurs. C’est lui enfin qui a projeté et mis sur pied cette 
remarquable exposition géologique et paléontologique de 1877, 
qui fut tant admirée par les membres du congrès de l’Association 
française pour l’avancement des sciences, et qui a contribué pour 
8 une bonne part à répandre au loin le renom de cette Société. 

» Il n’est que juste d'évoquer ces souvenirs en toute circons- 
tance ; mais, en reportant au Maitre l'immense part de mérite qui 


d lui revient, il nous est bien permis d’éprouver quelque fierté en 
s songeant que la Société qui lui doit tant a une part toute petite 
Fe dans la distinction honorifique, d’ailleurs si bien gagnée, qui lui 
De: est attribuée aujourd’hui, puisque M. Lennier est décoré comme 
ÿ Président de la Société Géologique de Normandie. Comme le 
Êa” disait hier dans une autre enceinte avec autant d’esprit que de 


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4 | gaieté notre collègue M. Drouaux, un petit bout de ce ruban 
rouge revient à la Société qui, de par le décret présidentiel, se 
trouve un peu à l'honneur, après avoir eu sa part de la peine. 
Elle peut l’accepter, Messieurs, puisqu’en bonne justice la fille doit 
hériter du père. D'ailleurs, il n’y a pas indiscrétion : Le titulaire 


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RÉSUMÉ DES SÉANCES 21 


sera toujours assez riche sur ce point, car ainsi que disait encore 
hier un de nos collègues M. le D' Gibert, M. Lennier est de ceux 
qui honorent le ruban rouge en mème temps qu’ils sont honorés 
par lui. 

» De nouveau, Monsieur et cher Président, veuillez agréer 
hommage respectueux que vous présentent aujourd’hui vos co- 
sociétaires, qui sont aussi vos amis. 

» Quant à vous, Messieurs, je vous propose de marquer ce jour 
par un acte de juste reconnaissance envers celui qui, après avoir 
fait la Société ce qu’elle est, l’associe aujourd’hui à Phonneur qui 
lui échoit, et fait rejaillir sur elle une partie de l’éclat qui s’attache 
à son nom : 

» Je vous propose, par une dérogation aux statuts, de nommer 
M. Lennier Président à vie de la Société Géologique de Nor- 
mandie. » 

La proposition de M. Lécureur est adoptée à l’unanimité et par 
acclamation. 

M. G: Lennier remercie chaleureusement ses collègues. Il 
reporte sur la Société toute entière, et principalement sur 
M. G. Lionnet, vice-président, que son état de santé tient 
malheureusement encore éloigné de nos séances, une notable part 
des mérites qui se trouvent aujourd’hui récompensés en sa 
personne. 

M. Basset remercie M. Lécureur d’avoir si bien exprimé les 
sentiments dont sont animés tous les collègues et amis de 


M. G. Lennier. 


SÉANCE DU 12 OCTOBRE 1887 


Présidence de M. G. LENNIER, Président, 


Le procès-verbal de la dernière séance est adopté sans 
observations. 

M. le Président annonce deux présentations : 

M. le D' LECÈNE, au Havre, présenté par MM. G. Lennier et 
A. Noury ; 

M. CHarLessow, à Honfleur, présenté par MM. Savalle et 
Fesson. 


22: SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


M. Romain présente une série de‘14 haches en silex du type 
Chelléen qu'il a trouvées comme les précédentes sur la plage du 
Havre. Deux d’entre elles mesurent 18 centimètres de longueur. 
M. Romain ajoute qu'il a maintenant réuni 45 pièces provenant 
de ce gisement ; il a aussi recueilli d'assez nombreux ossements. 
Ges débris se rencontrent principalement sur trois bancs d’argile 
jaure, situés entre la batterie et l’extrémité de la rue Frédéric- 
Bellanger. M. Romain estime qu’il a existé à cet endroit un atelier 
de BEBE 

M: Lennier ne croit pas que les silex, pas plus que l’argile qui 
lés renferme, soient en place à cet endroit ; il appelle à ce sujet 
l'attention des géologues sur le phénomène du ruissellement que 
subissent les argiles à silex dans la cavée de Sanvic. Il serait 
possible que par un même phénomène de ruissellement les silex 
recueillis soient descendus des plateaux voisins. M. Lennier n’in- 
siste pas davantage d’ailleurs sur l’observation qu’il vient d’émettre. 

_M. Biochet émet l’hypothèse que la petite falaise des Brindes, 
laquelle est surmontée d’une terrasse d’argile quaternaire a pu 
à cet endroit être détachée en îlot par les tempêtes et avoir ensuite 
lentement disparu laissant intacts et non roulés les silex taillés. 


M. Savalle se demande si étant donnée l'existence près de 
l'endroit où ont été trouvés les silex, de l’ancien Port aux Bateaux, 
il n’y aurait pas eu apport de matériaux provenant de la terrasse 
voisine, matériaux qui, lavés par les vagues, n'auraient plus 
laissé sur place que l'argile et les silex. 

M. Noury fait observer que les ossements trouvés pourraient 
peut être éclairer la question. 

M. Lennier attribue à un cétacé divers fragments d’os plats. 

M. Romain présente une empreinte d’algue, provenant des sables 
ferrugineux du Cap de la Hève, et que M. Lennier reconnaît être 
le Tœnidium pinnatisectun décrit par M. de Saporta dans notre 
bulletin (Tome VI). 

M. Romain présente aussi de nombreux silex Néolithiques, 
grattoirs et éclats, qu'il a trouvés sur la falaise, dans les champs, 
entre les phares du Cap dela Hève et les signaux d’Octeville. 

M. Savalle rappelle à ce propos qu'il a déjà, dans ces mêmes 
localités, ramasse une magnifique pointe de flèche et une hachette 
polie, entre autres objets, et qu’il a indiqués comme. provenant 
de la Fougère, commune de Bléville. 

M. Forget présente trois haches Chelléennes et un fragment de 


| RÉSUMÉ DES SÉANCES 23 


dent d’Elephas’ prôvénant des” bancs de la plage du Havre, et 
Rene silex Néolithiques trouvés au Mont-Caber, près Harfleur. 

M. Babeau présente une série de fossiles provenant de la 
carrière de Rogerville, ouverte dans le Cénomanien supérieur et 
le Turonien. On y remarque : Vertèbres de squales, dent palatine 
de Raie, pinces de crustacés, Nautilus Sp ?, Ammonites Mantelli, 
_ Amm. varians, Turrilites Schulzerianus, Hamites simplex, Baculites 
Baculoïdes, Pleurotomaria Turbinoïdes PI. perspectiva, Lima 
clypeiformis. 

M. Biochet a apporté deux vertèbres de Plesiosaure recueillies 

dans les argiles Kimméeridiénnes de Villequier par M. Boistelle 
et offertes au Musée de Caudebec. Cette trouvaille est d’autant 
plus intéressante que ces vertèbres sont les premières trouvées à 
Villequier qui appartiennent à ce genre dè Saurien. 
_ M. Savalle soumet à l’examen de la Société un certain nombre 
de silex préhistoriques, ciseaux, lames, grattoirs, trouvés aux 
différents endroits qu’il a l’habitude d’explorer, plus trois pointes 
de flèche et deux hachettes en bronze ; ces deux hachettes ont été 
trouvées en 1856 au Barvalet, près des signaux de la Hève. 


SÉANCE DU 9 NOVEMBRE 1887 
Présidence de M. PRUDHOMME, Trésorier. 


Le procès-verbal de la dernière séance est adopté sans observa- 
tions. 

L'admission des membres suivants présentés à la dernière séance 
est prononcée : 

M. le Docteur LECÈNE, au Havre, présenté par MM. Lennier 
et Noury. 

M. CHarLessoON, à Honfleur, présenté par MM. Savalle et Tesson. 

‘élection du bureau pour 1888 est renvoyée à la prochaine 
séance, vu le petit nombre de Sociétaires présents. 

M. Romain expose sur le bureau une vertèbre de HTEES 
trouvée à Bléville dans les poudingues ferrugineux Aptiens, et 
qui paraît avoir quelqu’analogie avec les vertèbres caudales 
d'Ichtyosaure; une vertèbre de poisson provenant du Cénomanien, 
et un polypier des poudingues ferrugineux. 


SOCIËTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE Æ 


dure 


M. Romain soumet également à l’examen de la Société de 
nombreux silex Néolithiques trouvés par lui à Sainte-Adresse. 
M. Noury a aussi trouvé entre Saint-Laurent et Epretot un 


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= certain nombre de silex, dont quelques-uns présentent le type 
Æ Moustérien ; ils ont été recueillis à la naissance de la vallée, où 
+ le ruissellement est le plus considérable. 

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pr SEANCE DU 7 DÉCEMBRE 1887 

L- Présidence de M. G. LENNIER, Président. 

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Re: Le procés-verbal de la dernière séance, lu par le Secrétaire est 
£ adopté sans observations. 


Il est ensuite procédé au scrutin pour le renouvellement du 
bureau. 

La Société ayant dans sa séance de Juillet proclamé M. G. 
Lennier président à vie, il n’y a lieu de procéder qu’à l’élection 
des Vice-Présidents et autres Membres du bureau. 

Sont élus : 


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Vice-Présidents....... MM. LioNNET et VACOSSIN 
Secrétaire-général. .... LÉCUREUR 
Secrétaire des séances. 


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Biblothécaite::5252822 BEAUGRAND 
ATCHIVIStE. ie LC ESS SAVALLE 


Sur la proposition de M. le Président, le nombre des membres 
de la Commission du bulletin est porté de deux à trois. 

Sont élus : MM. Biocxer, BoTrARD et NoURy. 

É Les comptes du Trésorier sont ensuite présentés et approuvés. 

M. Babeau présente une vertèbre de cétacé provenant des déblais 
du canal de Tancarville. 

M. Hauville présente une série de fossiles du Cénomanien du 
cap de la Hève. 

M. Forget présente plusieurs silex Néolithiques trouvés sur le 
territoire de Bléville. 

M. Romain présente une série de fossiles de lAptien et du 
Gault du cap de la Hève; parmi ces fossiles on remarque une 


_ RÉSUMÉ DES SÉANCES 25 


algue (Cylindrites latifrons) de l’aptien en bon état de conservation. 
M. Prudhomme présente plusieurs Echinidesde la craie blanche de 
Dieppe et M. Savalle un silex Chelléen recueilli à Sanvic. 


Le Secrétaire, au nom de M. G. Lionnet fait la communication 
suivante : 


COMMUNICATION AU SUJET D'ÉCLATS DE SILEX, FRAGMENTS DE 
COUTEAUX ET AUTRES OBJETS PRÉHISTORIQUES, PROVENANT DE 
LA CÔTE DE BEAUREGARD, PRÈS NEMOURS, PAR G. LIONNET. 


« Ayant été passer quelques temps chez un ami, en Juillet-Aoùût 
1887, à la suite d’une longue convalescence qui m'éloigne encore 
de nos réunions, j'ai eu la bonne fortune d’être présenté à M. E. 
Doigneau, qui habite la petite cité de Nemours, et a réuni une 
des plus belles collections d’objets préhistoriques qu'il soit 
possible de rencontrer chez un amateur. Ces objets proviennent 
pour la presque totalité, — si je ne me trompe — de la région 
avoisinante, et tous les types connus y sont représentés (percu- 
teurs, perçoirs, pierres de frondes, couteaux, pointes de flèches, 
haches, casse-têtes, etc., etc., de diverses époques, depuisles silex 
taillés à grands éclats jusqu'aux haches de jade polies. 

» M. E. Doïgneau, après m'avoir fait les honneurs de son 
Musée, et m'avoir montré une superbe pierre à polissoirs qu'il a 
acquise et qui se trouve dans son jardin, après m'avoir offert le 
moulage d’une autre pierre à polissoirs que j'ai été heureux d’offrir 
au Muséum du Havre — la pierre de la Brèche-au-Diable — a 
bien voulu me servir de guide à la colline de Beauregard, située 
à un peu plus d’un kilomètre vers le Sud-Est à la gauche de la 
route de Nemours à Montargis, et au sommet de laquelle se 
trouve un remarquable atelier de taille de pierre ainsi que des 
débris culinaires. 

» Je veux donner tout d’abord un rapide aperçu de la géologie 
de la vallée de Nemours dont le fond est parcouru par la déli- 
cieuse rivière le Loing. Le sous-sol de la vallée est occupé par 
la craie supérieure, au dessus de laquelle se trouvent diverses 
formations de l’époque tertiaire. On rencontre, de bas en haut, 
au-dessus de la craie : l’argile plastique (Eocène inférieur) dont 
le sommet forme un niveau d’eau constant qui sert à alimenter 
_ toutes les sources de la ville : c’est à ce niveau et retenu par cette 
roche imperméable que coule le Loing. 


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26 , SOCIËÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 1 


» On trouve ensuite une couche de tuf marneux, puis le 
poudingue dit Poudingue de Nemours formé d’une agglomération 
de galets cretacés soudés entre eux par un ciment, tantôt marneux, 
tantôt sableux et siliceux, et dont la position géologique » dans 
le temps » a fait l’objet de tant de controverses. Au-dessus 
s'étendent des calcaires exploités sur plusieurs points des environs 
de Nemours (Souppes-Glandelles) et que l’on appelle pierre de 
Château- Landon o ou calcaire de Brie, ou travertin inférieur du groupe 
miocène. | 

» Viennent ensuite les sables et grès de Fontainebleau qui, sur 
plusieurs points, sont d’une blancheur éclatante et sont exploités 
pour la fabrication du verre, et exportés jusqu’en Angleterre, en 
Allemagne, en Suède, en si et même en 1 Amérique » (E. 
Doigneau, Nemours). | Lx 

» La formation du calcaire supérieur (calcaire de Beauce) recouvre 
les sables de Fontainebleau, mais on ne la rencontre pas d’une 
manière uniforme ; et notamment sur le point que nous avons 
visité au Beauregard, cette formation manque. 

» Les sommets sont formés par des lambeaux de graviers et de 
terre à brique appartenant au diluvium (époque quaternaire) ; 
c'est dans un lambeau de ce diluvium, sur lequel quelques 
bruyères végètent seules, que nous avons aperçu les premières 
traces de fragments d'outils préhistoriques. 

» C’est en somme dans le terrain tertiaire que le Loing à a creusé 
la vallée, ét les formations partielles de ce terrain se retrouvent à 
droite et à gauche du fleuve, dans leur ordre régulier : c’est une 
vallée d’érosion. Nous ne nous étendrons pas da antage ici sur la 
géologie de ce délicieux pays : les quelques détails qui précèdent, 
que nous avons donnés d’une manière succincte, avaient pour but 
simplement, de préciser la position de l'atelier préhistorique que 
nous avons visite. | | 

» Cet atelier se trouve, avons-nous dit, au Beauregard. [ci nous 
laissons la parole à M. E. Doigneau (Nemours, Paris, Garcet et 
Nisius, 1884, page 93). | 

» Ce plateau (Le Béauregard) de rochers, à l'altitude de 125 
mètres, est de so à 60 mètres plus élevé que le fond de la vallée. 
Il se termine brusquement par un escarpement très raide, couvert 
de roches énormes, au bas duquel coule la rivière. 

» C’est sur ce plateau, et principalement vers le versant exposé au 
midi que s’est tenue la peuplade qui y a taillé le silex. Les déchets 
de ce travail, les éclats, les fragments, s’y trouvent en quantité 


27 
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RÉSUMÉ DES SEANCES | 27 


innombrables. . . Nulle part, dans nos environs, on ne femarque, 

comme au Beauregard, cette abondance d’éclats de toutes dimen- 

sions non utilisés et les déchets d’une fabrication prolongée qui 
caractérisent un véritable atelier. 

» Les sables primitivement blancs qui recouvrent ce sommet, 
_ont été profondément imprégnés par le diluvium rouge, qui s’est 
élevé à ces hauts plateaux. Aujourd’hui sa couche superficielle, 
depuis longtemps lavée par les eaux pluviales, est noircie par la 
décomposition des racines de bruyère. 

« C’est dans les deux premières couches de terrain : la terre de 
bruyère et la terre à briques, surtout dans cette dernière, que se 
trouvent les éclats de silex.... épars..... depuis la surface du 
sol jusqu’à 1 mètre à 1 mètre so au fond de la couche de sable 
argileux, très clairsemés en certains endroits, très nombreux dans 
d’autres, et surtout dans certaines anfractuosités qui séparent les 
roches. 

» Et non seulement les silex se trouvent autour des roches, 
mais encore sous les roches elles-mêmes, avec le diluvium dans 
lequel sont enfouis ces blocs de grès....» 

» À ce sujet, et aussi à propos de ce fait que, parmi les silex, 
les uns sont revêtus d’une patine quiindique un long séjour à l’air 
et les effets des agents atmosphériques, tandis que les autres pré: 
sentent des surfaces fraîches et semblent taillés d'hier, l’auteur 
exprime l’opinion qu'il faut rapporter ces différences d’aspect, 
ainsi que plusieurs autres faits, à deux époques différentes, à deux 
périodes distinctes. | 

Les indices industriels, ajoute-t-il (la forme spéciale des 
outils), loin de contredire ces indications géologiques, semblent 
vouloir les confirmer. 

» En effet, parmi les milliers d’éclats sans valeur, déchets de 
fabrication de toutes formes et de toutes dimensions, les instru- 
ments de silex les plus remarquables qu’on trouve ça et là sont ces 
lames étroites et minces plus ou moins longues, qu’on appelle cou- 
teaux ; les unes intactes, les autres ayant servi, ainsi que l’indiquent 
certaines parties émoussées du tranchant. Les unes arrondies par 
un bout ou des deux bouts, reproduisentexactement les grattoirs des 
cavernes du Périgord ; d’autres sont retaillées en pointes obliques 
ou droites ; un certain nombre offrent la forme qui caractérise les 
pointes du Moustier, c’est-à-dire l'extrémité ogivale et la courbure 
de l'éclat; d’autres silex très épais sont aussi arrondis d’un côté ; 
d’autres encore ont leur bord ébréché comme des scies ; d’autres 


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28 SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


enfin, avec des formes les plus diverses, ont reçu des retouches 
en vue d’une destination spéciale inconnue, et dont on ne 
retrouve les pareils dans aucune autre de nos stations. 

» La taille du silex, au Beauregard, indique évidemment une 
. grande habileté dans ce genre de travail. Ces lames minces et 
longues, si nombreuses, montrent combien ces tailleurs de pierre 
enlevaient lestement les éclats sur les nuclèus, et cependant on 
n'y trouve aucune de ces armes en silex, ces pointes de lances ou 
de flèches, si remarquables dans certaines’ localités. On peut en 
inférer qu’on y fabriquait spécialement des outils de silex, devant 
eux-mêmes servir à la confection d’autres objets en bois, en os ou 
en su ou des vêtements de peau. | 

> Chose singulière ! Parmi cette grande quantité d’éclats et de 
D on ne rencontre aucun percuteur, le marteau de silex si 
commun sur les autres lieux de campement. 

Quant aux types si communs sur les stations de l’autre rive 
(du Loing), ils font complètement défaut. Inutile d’y chercher, 
par exemple, les fragments de hache polie; les casse-têtes en 
amande..... niles grattoirs arrondis en castagnettes, ni les petites 
bachettes-ciseaux triangulaires et autres objets de l’époque néoli- 
thique, si ce n’est une seule hache, bien taillée, non polie, 
paraissant destinée à l’être, mais aucune ébauche de hache. 

» En somme, c’est le type des grands grattoirs ou des lames 
qui domine, c'est-à-dire les É caractéristiques de l’époque 
du renne {du Moustier ou de la Madeleine), et qui appartient, par 
conséquent, à la période quaternaire. 

» Pour confirmer ces indices industriels et géologiques, il serait 
nécessaire d’avoir ceux que fournit la paléontologie ; mais jusqu’à 
présent, aucun des fragments d’os que j’ai tirés de ces terrains 
n’est assez volumineux pour reconnaître l’animal auquel il 
appartenu. 

» Ces fragments sont cependant assez nombreux. Dans une 
partie de ce plateau ta plus dégarnie de roches, la couche de 
terre à briques qu’on rencontre à 1 mètre environ de la surface 
présente l'aspect des brèches des cavernes de /4 Madeleine : une 
terre glaise brun foncé très compacte, et comme pétrie de petits 
fragments d’os brûlés et d’éclats de silex. C’est évidemment le sol 
que foulaient aux pieds les hommes qui ont taillé ces silex, et, 
comme dans les Kjoeckken-moëddings ou dans les grottes du 
Périgord, ce sont bien les restes de leurs repas, les débris des 
animaux dont ils se sont nourris, que nous retrouvons dans cette 


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RÉSUMÉ DES SÉANCES 29 


boue durcie; malheureusement, ces restes sont de dimensions 
presque microscopiques et indéterminables. 

» À 500 ou 600 mètres au Sud du Beauregard, sur le second 
plateau situé au bord de lescarpement, se trouve un gisement 
moins étendu. On y peut faire sur l’enfouissement profond des 
Silex, leur forme, leur couleur, etc., les mêmes observations que 
sur l'emplacement principal (1). » (Nemours, par E. Doigneau, 
. Paris, P. Garcet et Nisius, 1884, page 93 à 97. 


SEANCE DU 21 MARS 1888 


Présidence de M. G. LENNIER, Président 


Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté sans 
observations. 

Le Trésorier présente le compte financier de l’année 1887. 
La Société en vote l'approbation. 

M. Babeau présente une hachette polie, un grattoir et deux 
silex taillés, qu’il a recueillis dans les fouilles exécutées pour 
l'établissement du boulevard de Graville: Ces silex ont été trouvés 
à la distance de 150 mètres environ au Sud de la rue de 
Normandie. | et 

M. Babeau présente aussi trois silex Chelléens provenant du 
gisement déjà exploité par plusieurs de nos collègues sur la plage 
du Havre, en face la batterie des Huguenots. Ces silex sont 
remarquables par leur grande taille et l’un d'eux mesure 24 
centimètres de longueur. M. Babeau présentre, en outre, trois 
silex Néolithiques provenant des Brindes et une ammonite des 
couches Turoniennes d’Orcher. 

M. Forget a aussi recueilli sur la plage dans le même gisement 
plusieurs silex Chelléens. 


(1) Les divers objets préhistoriques que j'ai pu me procurer à Nemours, et 
aussi le moulage d’une superbe pierre à polissoirs dite Brèche au Diable, sont 
maintenant au Muséum du Havre. : (G. LIONNET) 


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30 SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


M. Romain présente quelques ossements provenant du même 
endroit. 
M. Lennier demande à M. Romain si, au cours de ses 


recherches sur la plage il a remarqué, dans l'alignement de la 
batterie des Huguenots, à l’extrème limite des basses mers aux 
bords de la petite anse qui fut autrefois le Port aux Bateaux 
la présence de blocs de craie. Le fait serait intéressant à constater 
car la présence de ces blocs ne pourrait s'expliquer que par 
l'apport qui en aurait été fait en vue d’empierrer les abords du 
Port aux Bateaux. La limite des anciens éboulements des falaises 
est parfaitement indiquée par la position de la Roche Beaufils et les 
roches qui pourraient se trouver sur la plage au Sud de cet 
alignement ne peuvent y avoir été amenées naturellement. 

M. Romain n’a jusqu'à présent rien remarqué mais son 
attention se portera dorénavant sur la constatation de ce fait 
intéressant. 

M. Romain a aussi recueilli sur la petite falaise des Brindes 
un poinçon et divers silex taillés. 


SÉANCE DU 2 MAI 1888 4 


Présidence de M. F. PRUDHOMME, Trésorier 


Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté sans 
observations. 

M. Romain présente plusieurs silex Chelléens provenant de la 
plage du Havre, du banc situé en face la rue Frédéric-Bellanger ; 
les deux autres bancs, au droit de la batterie des Huguenots 
tendant à se couvrir de vase. Les silex présentés onr été recueillis 
à l’extrème limite des basses mers et ne sont pas roulés. À 
M. Romain a aussi recueilli quelques ossements au même endroit. 1 

M. Savalle présente une série de silex quaternaires trouvés à la 
briqueterie de Bléville. Parmi ces silex qui tous sont remarquables 


commme taille et comme dimension, quelques uns présentent une : 
forme allongée caractéristique, les autres présentent la forme | 
ordinaire du type Chelléen. À 


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RÉSUMÉ DES SÉANCES 31 


Le Secrétaire, au nom de M. Skrodsky, lit la note suivante : 


NOTE SUR LE MOUVEMENT DE RECUL DES RIVAGES DU DÉPARTEMENT 
DU CALVADOS, PAR J. SKRODZKY. 


« En Mars 1888, les journaux bretons et normands reprodui- 
saient une correspondance adressée au Temps, dont nous donnons 
les principaux passages : 


» Les dernières marées, lisons-nous, ont opéré sur les plages 
» bretonnes, entre Saint-Malo et Saint-Lunaire, au voisinage de 
» Saint-Enogat, notamment au lieu dit «Port-Blanc » le dépla- 
» cement d'une masse considérable de sables, sur une épaisseur 
» de trois ou quatre mètres. Des forêts, ensevelies depuis dix-huit 
» ou vinot siècles, sont apparues aux yeux étonnés des marins du 
» pays, qui, de mémoire d'homme, n'avaient jamais entendu 
» parler d’un pareil phénomène. 

» La marée dernière, écrit le correspondant du Temps, à la 
» date du 6 Mars, a enlevé une hauteur considérable de sables et 
» mis ainsi à nu une houillière en formation. On y reconnait les 
» fougères, les troncs d’arbres couchés, les écorces en pleine voie 
» de décomposition, déjà plus que de la tourbe, car ils présentent 
» ces lamelles, ces tranches qu'offre le charbon (1). Il y a là de 
» gros troncs d'arbres de 4 mètres so de longueur, très distincts 
» encore, quoique s’activant dans leur transformation. On vient 
» même de loin les déterrer et les recueillir en guise de combus- 
» tible. C’est le reste de l'antique forêt de Scilly, etc. » 


Ce serait l’occasion de faire acte d’érudition pour les igno- 
rants (si toutefois les bulletins de la Société leur passent sous les 
yeux), de compilation pour nos collègues — bien que l’on ne 
doive nullement dédaigner une compilation intelligente — en 
reproduisant une partie de ce qui a été écrit au sujet des oscilla- 
tions de la presqu’ile scandinave, et de l’affaissement du sol de la 

Hollande et du Pas-de-Calais; nous parlerions également de la 
disparition de cette forêt de Scilly ou Scissey, connue plus tard 
sous le nom de Chezé, et enfin de Chausey, qui fut envahie par 
la mer, ainsi que les nombreux monastères qu’elle renfermait, 


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(1) Ce prétendu charbon, en formation, n’est autre chose qu’un lit de 
tourbe, semblable à celui qui existe en face Asnelles, Colleville-sur-Mer, etc., 
et dont nous allons avoir l’occasion de faire mention. 


32 SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


vers le commencement du VII siècle; nous aurions également 
soin de ne pas oublier les anciennes forêts de Cantias, de Coat-Is, 
etc., contigües à celle de Scilly. Enfin, après une digression 
géographique, ethnologique et philosophique sur la fameuse 
Atlantide de Platon, nous terminerions par la célèbre ville d'Is, | 
détruite en 444, et par sa légende. Cette ville, dont on voit encore . 4 
aujourd’hui, paraît-il, quelques débris à marée basse, va devenir | 
bien connue à la suite de la représentation de l’opéra du « Roi 
d’Is » en ce moment à l’étude, et qui met en scène « l'antique et | 
mystérieuse cité», suivant l'expression du correspondant du 
Temps. Nous formons des vœux pour que son succès popularise 
la connaissance de la ville disparue et attire l’attention sur les 
phénomènes en question. 

» Mais nous préférons de beaucoup, au lieu de relater des faits | 
bien connus, ne traiter que ce qu’il nous a été donné d’observer É 
sur le littoral du Calvados, depuis Meuvaines jusqu’à l’embouchure 
de la Vire. 

» Avant d'entrer dans le vif de la question, qu’il nous soit | 
permis de citer l'opinion de l’un des maîtres de la science géolo- 
gique, parce que nous combattrons respectueusement ses con- 
clusions, pour cette fois, diamétralement opposées aux nôtres. 


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» Il n’est pas un seul des déplacements de rivages, observés 
» depuis les temps historiques, qui puisse, avec certitude, être 
» attribué à de lents mouvements de l’écorce, dit M. de Lappa- 
» rent (1). Et la même conclusion s’appliquerait à la majorité, 
» sinon à la totalité, des faits du même genre dont l’époque qua- 
» ternaire nous a légué des traces. 

» Mais quoique l’on puisse penser à cet égard, il nous semble 
» aujourd’hui bien établi qu’il faut renoncer absolument à l’ancien 
» dogme de la stabilité et de la régularité du niveau des mers. La 
» forme de la surface libre de la masse océanique obéit à des | 
» influences aussi diverses que variables et quand les relations de | 
» cette surface avec la terre ferme viennent à changer, ce n’est 
» qu'avec une extrème prudence qu'il faut se hasarder à formuler 
» quelque conclusion impliquant la mobilité de la croûte solide. » 

» Nous partageons certes l’opinion de notre savant collègue 
en ce qui concerne la formation des montagnes, et, avec lui, nous 
attribuons leur apparition à des « phénomènes orogéniques, corres- 


(1) Soc. Géolog. de France, 3e série, t. XIV, p. 384. 


RÉSUMË DES SÉANCES 33 


pondant à des ruptures d’équilibre, survenant à des intervalles 
éloignés (1}», mais si les montagnes sont dues à des mouvements 
paroxysmiques du sol, d’une assez longue durée et agissant par 
poussées éloignées, et si, d’un autre côté «il n’est pas un seul des 
déplacements de rivages, observés, depuis les temps historiques, 
qui puisse, avec certitude, être attribué à de lents mouvements de 
l'écorce» comme le soutient M. de Lapparent, à quelle cause 
devons nous attribuer lenvahissement si rapide du littoral du 
Calvados par les eaux de la Manche, alors que, depuis la fin de 
la période glaciaire, il n’y a dans la région y compris les îles 
Britanniques, #1 glaciers ni même de volcans dont le voisinage serait 
ume des principales causes du soulèvement de la couche des eaux ? (2). 

» L’effet doit cependant disparaître avec la cause. 

» Il y aurait, d’après nous, un moyen beaucoup plus certain 
de s’assurer si la terre ferme est soumise à des mouvements 
d'oscillation que d’examiner le niveau de la mer. La croûte 
terrestre eststable comme le prétend M. de Lapparent, ou elle est 
soumise à de lentes oscillations, ainsi que nous le pensons avec de 
nombreux géologues; le centre des continents est donc également 
immobile on participe à ces mouvements de bascule. C’est par 
conséquent en relevant scrupuleusement et fréquemment l'altitude 
de différents points, choisis dans l’intérieur des terres, plutôt que 
le niveau de la ligne des eaux, très mobile par lui-même, que l’on 
sera fixé sur celle des deux hypothèses qui doit être considérée 
comme étant une loi géologique. 

» Toutefois, nous devons reconnaître quela masse descontinents, 
attirant celle des eaux, lui imprime un mouvement de soulève- 
ment, et que linfiltration des eaux pluviales, là où se 
rencontrent les falaises, qui, au sujet de l’élévation de la ligne des 
eaux, peuvent, sur notre littoral, être considérées comme une 
quantité négligeable, sont deux causes qui augmentent les effets 
de lérosion. 

» Toutefois ces causes ne produisent pas un effet aussi 

énergique qu’on serait tout d’abord tenté de le penser. 

» D'un côté, l'élévation du littoral du Calvados est pour ainsi 
dire nulle ou fort peu sensible ; les rivages sont plats ou bordés de 

falaises peu élevées, dont l’attraction devait être encore moindre, 


(1) Loc. cit. p. 384. 
(2) Loc. cit. p. 380 et 381, 383 et 384. 


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34 SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


lorsqu'elles se trouvaient éloignées de la mer, que de nos jours ; 
de l’autre, si les déblais qui, par suite des éboulements, s’accumu- 
lent au pied des falaises sont emportés vers l'Est par le flux, ils 
sont ramenés vers l'Ouest par le jusant : ce double mouvement 
affaiblit, il est vrai, le remblai qui protège le pied de la falaise 
contre les morsures du flot, mais tend à combler les anses du 
rivage et, en ces endroits, oppose une sérieuse barrière aux progrès 
des vagues. Les vents du Sud, s'ils font disparaître les relais des 
marées précédentes, nivellent la surface de la Manche, repoussent 
les eaux vers le large et neutralisent complétement l'érosion; les 
vents du Nord amènent un remblai de sables ou de galets, voire 
même d'énormes blocs, comme à l'Ouest de Port-en-Bessin, contre 
lequel se brisent les efforts des vagues dès la seconde marée, et ce 
remblai est d'autant plus puissant que le vent est plus violent. 

» Notons, en passant, qu’en beaucoup d’endroits, la mer ne 
baigne le pied des falaises que dans les grandes marées. 

» Ainsi donc, si érosion fait disparaître, à la longue, une petite 
bande du littoral, ses effets, si lents, ne nous semblent pas suffisants 
pour expliquer le recul, si accentué, des rivages du Calvados. 

» Examinons seulement les progrès des eaux pendant l’époque 
contemporaine : 

» Vers 1750 ou 1760, car en 1740, d’après des témoignages 
sérieux, la section de falaise à laquelle les « Roches de Fontenailles » 
ont appartenu, faisait encore partie de la terre ferme (1), un 
éboulement considérable des couches supérieures de la falaise, eut 
lieu en face du village de Fontenailles; trois énormes blocs de 
bathonien inférieur émergeaient au milieu des déblais. En 1834, 
deux apparaissaient encore, déjà éloignés du pied de la falaise ; 
enfin, un tableau, brossé par Gudin, le célèbre peintre de marine, 
vers 1838, n'en montre plus qu’un, celui qui reste de nos jours, 
grâce aux travaux de consolidation entrepris en 1880. Aujourd'hui 
ce bloc, connu sous le nom de « Demoiselle de Fontenailles » et 
but de promenade pour les baigneurs d’Arromanches, est encore 
d’une hauteur d'environ 2$ mètres et se trouve à plus de 60 
mètres du pied de la falaise. C’est donc o"so environ que la mer 
gagne chaque année sur la falaise, en face de Fontenailles. 

» En cet endroit, la falaise est formée par les couches du 
bathonien inférieur, qui sont protégées contre les grandes marées, 


(1) Echo Bayeusain, 13 Septembre 1878. 


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220 (h 


RÉSUMÉ DES SÉANCES 35 


les seules qui les atteignent, par d'énormes blocs de pierre. Peut 
on penser, en pareil cas, que lérosion, même aidée par les 
éboulements dus aux infiltrations des eaux pluviales — la é 
principale cause de la perte du sol ferme sur notre littoral — ait 
pu faire disparaître une telle étendue de terrain, offrant une 
assez grande résistance, sans un affaissement du sol ? 

» La mer, sur d’autres points, empiète encore plus vite. 

» Entre Colleville-sur-Mer et Sainte-Honorine-des-Pertes, dont 
non-seulement l’épithète mais surtout les restes des fondations de 
maisons, suspendues au-dessus de la grève {au val des Moulins), | 
indiquent si bien le retrait de la ligne du rivage, se trouve une : 
chapelle, connue sous le nom de chapelle Saint-Simeon. Cette 
chapelle, lieu de pélérinage et d’assemblée pour les habitants des 
environs, était située à une centaine de mètres d’une autre, dont 
on voyait encore les ruines il y a deux ans. De vieux marins, fort , 
croyables pour nous, qui les connaissons depuis notre enfance, 
nous ont afhirmé que leurs parents, alors qu’ils les conduisaient, 
tous jeunes, en pélérinage à cette seconde chapelle, leur ont 
raconté bien des fois qu’elle avait été bâtie pour en remplacer une 
autre, tombée dans la mer à la suite du progrès des eaux sur la | - 
falaise. Celle-ci a sa base formée par le bajocien supérieur depuis 
Port-en-Bessin jusqu’à Colleville-sur-Mer. 

» De mémoire d’homme, la chapelle actuelle ne serait donc que a. 
la troisième, et non la deuxième, comme on le croit générale- 
ment. 1 

» Le progrès des eaux sur la terre ferme devrait être moindre, 
là ou le rivage est plat, que lorsque la côte est abrupte, sil’érosion 
et surtout l'infiltration des eaux pluviales étaient les seules causes à 
de ce progrès. Voyons s’il en est ainsi. # 

» L'examen du littoral nous indique tout le contraire. A | 
Meuvaines, les marais s’étendaient beaucoup plus du côté de la 
mer ; On se souvient aussi que la distance qu’il fallait parcourir du 
village de Colleville-sur-Mer pour gagner le rivage, où la Manche 
roule sur le sable un énorme remblai de galets et découvre de | 
temps en temps une couche de tourbe, était beaucoup plus 3 
considérable que de nos jours. Depuis huit ans, et pour ainsi dire 
sous nos yeux, une langue de terre, limitée par un fossé planté 
de tamaris, a complètement disparu ; les racines des arbustes sont 
maintenant exposées à l'air. 

» En face Vierville, nous a dit un vieillard de la localité, il 
existait une plage où se trouvaient de grandes mares dans 


om" 


PORRER SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


lesquelles les habitants mettaient le chanvre à rouir. Aujourd’hui, 
même en #orte eau, la mer recouvre ce terrain, toujours exondé 
il n’y a pas cent ans. 

» Nous avons vu à l'Est de Grandcamp, il y a environ cinq 
ans, des maisons abandonnées à la suite de l’envahissement 
progressif des eaux. Les portes et les fenêtres avaient été enlevées, 
et les murs, très solides, restaient seuls, donnant l’idée, si la 
teinte noirâtre des murailles, due aux années, n’avait pas été là, 
de maisons inachevées. La falaise, qui fournit des pierres, presque 
préparées, explique cet abandon des matériaux. L’eau entrait 
par la porte, à la haute mer ; aujourd’hui, ces maisons sont sans 
doute écroulées. 

» Bien d’autres maisons sont ainsi disparues en face d’Asnelles, 
etc. 

» Nous pourrions multiplier ces exemples, destinés à faire 
connaître l’envahissement progressif de la mer sur les rivages du 
Calvados, que la plage soit plate ou bordée par les falaises, si 
nous ne pensions que ce phénomène est maintenant parfaitement 
reconnu. 

Toutefois, bien qu’elle se trouve en dehors du rayon de nos 
recherches, nous en fournirons cependant encore une preuve, 
relevée dernièrement, et qui est des plus concluantes au sujet du 
lent affaissement de notre littoral. 

» Notre érudit collègue, M. de Ville-d’Avray, a rencontré à la 
suite de fouilles pratiquées à marée basse, à une distance de 200 
mètres du rivage d’'Honfleur, pendant ce même mois de Mars 1880, 
deux voies romaines, parallèles au rivage et se dirigeant vers l'Est 
ou l'Ouest. Deux autres, au Nord de Honfleur, et conduisant 
l’une vers Brionne et l’autre vers Pont-l’Evêque, avaient déjà été 
découvertes antérieurement dans l'estuaire de la Seine. 

» Or, sices routes, bordées de villas, dont on retrouve les 
traces, et qui ont été construites à l’époque Gallo-Romaine, à une 
certaine distance du rivage, étaient disparues à la suite des effets 
de l'érosion, nullement aidée par un affaissement du littoral, les 
vagues eussent dispersé leurs débris, nivelé la place qu’elles occupaient, 
et il serait impossible d'en retrouver les traces de nos jours. 

» D'un autre côté, si la mer apportait des sédiments assez 
abondants pour combattre les effets de l’érosion et pour recouvrir 
les débris du passé, comme ce canot du XV° siècle, trouvé par 
M. Quenault, à 6 mètres au-dessous du niveau des plus basses 
mers d’équinoxe, près de Caen, et si le littoral n’éprouvait pas 


CE 


RÉSUMÉ DES SÉANCES 37 


un lent affaissement, /e fond de la mer s’exhausserait peu à peu le 
long du rivage, qui se trouverait à la longue, éloigné du battant des 
plus hautes marées. 

» Il ne nous reste plus qu’à expliquer la présence de la tourbe 
sur divers points du littoral du Calvados, et ce que nous en dirons 
s’appliquera à celle qui a été trouvée dans la baie du Mont 
Saint-Michel. 

» La couche de tourbe que l’on trouve ez différents endroits 
sableux, depuis Meuvaines jusqu’après Vierville, est le reste de 
marais tourbeux, plus ou moins grands, enclavés dans l’immense 
forêt, s’étendant sur tout le littoral, et à peine séparée de celle de 
Criquebœuf, par le cours de la Seine, alors qu’elle se réunissait 
aux forêts de la Bretagne par celle dont on a trouvé les débris en 
face de Cherbourg. 

» Nous avons insisté sur ce mot : « par endroits » parce que la 
tourbe ne peut se rencontrer uniformément partout. 

» Le terrain, rongé maintenant par la mer, formait une plage 
plate, recouverte d’une épaisse forêt, et entaillée par de petites décli- 
vités, continuant les failles des falaises, perpendiculaires au rivage, 
ou formées par les eaux sauvages dans les parties les plus basses du 
terrain. Lorsque les eaux se trouvaient rassemblées dans unbas fond, 
une couche de tourbe prenait naïssance, et s’avançait jusque dans 
les parties basses des failles de la falaise, comme on le voit à Vier- 
ville, à Colleville, etc. La mer a fait disparaître tout vestige de la 
forêt là où elle s’étendait sur un sol ferme, mais la tourbe, qui 
pouvait avoir une grande épaisseur — dans le département de la 
Manche, aux environs de Chef-du-Pont, trois poteaux téléora- 
phiques enfoncés dans la tourbe l’un sur l’autre, n’ont pu rencon- 
trer le sol ferme — à, par son tissu feuilleté, arrêté les sables, et 
leur manteau a protégé les couches inférieures de la tourbe et les 
fossiles qu’elle renfermait. Cette tourbe, dont les couches supé- 
rieures sont mélangées avec le sable marin, exhale une odeur 
vaseuse, mêlée à celle du gaz acide sulfhydrique ; on y rencontre- 
rait sans nul doute dans les couches inférieures le fer limoneux, 
formé par une diatomée, la Gallionella ferruginea. On y trouve 
les essences de nos forêts : hêtres, aulnes, bouleaux, saules, 
chênes, et des noisettes, ainsi que des ossements de ruminants, 
des défenses de sangliers et des coquilles des eaux marécageuses. 

» La tourbe de Bernières et d’Asnelles, connue sous le nom de 
fourban ou forban, dans ces localités, à servi, il ya quelques années, 
d'après M. Tesnières, qui présentait, à la séance du ro janvier 


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38 SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


1887 de la Société Linnéenne de Normandie, un bois de cerf 
trouvé dans les filets d’un pêcheur, en face Bernières, à frauder 
l’engrais fabriqué au Moulin-au-Roï, près de Caen. Nous nous 
souvenons également que cette tourbe fut exploitée, il y a déjà 
longtemps, pour frauder le guano. 

». Si vraiment le sol est immobile — ce que nous révélera 
l’examen de la stabilité du centre des continents — et si la diminu- 
tion bien constatée du littoral n’est due qu'aux effets de l’érosion, 
nous demandons à nos contradicteurs, pour terminer, à quelle 
cause ils attribuent l’exhaussement, également bien reconnu, de 
divers points des continents ? » 


SÉANCE DU 6 JUIN 1888 


Présidence de M. G. LENNIER, Président 


Le procès-verbal de la dernière séance, lu par le Secrétaire est 
adopté sans observations. - 

Le Président donne connaissance d’une lettre de M. Morière, 
secrétaire général de la Société Linnéenne de Normandie, invi- 
tant la Société à prendre part à la réunion annuelle qui se tiendra 
à Bellème les 30 Juin et 1° Juillet prochain. Les excursions géolo- 
giques autour de Bellème, seront dirigées par notre collègue 
M. Bizet, et permettront d’étudier les couches qu’il a si bien 
décrites dans notre bulletin. 

M. le Président annonce que MM. Lennier et Prudhomme se 
rendront à Bellème au nom de la Société Géologique. 

M. Romain présente une série d’ossements provenant de la 
tourbière de Criquebeuf, près Honfleur. On y remarque une 
mâchoire inférieure de bovidé en parfait état de conservation. 

M. Babeau présente plusieurs silex provenant de la briqueterie 
de Bléville, ainsi qu’un grattoir recueilli -sur la tourbe, dans une 
tranchée, rue Demidoff. 

M. Forget présente une corne de bovidé provenant des bas- 
niveaux de la Seine à Paris, ainsi qu’une dent de squale qu'il a 
recueillie dans les poudingues ferrugineux du cap de la Hève. 


RÉSUMÉ DES SÉANCES 39 


SÉANCE DU 11 JUILLET 1888 


Présidence de M. A. VACOSSIN, vice-président 


Le procès-verbal de la dernière séance est lu par le Secrétaire 
et adopté. 

Le Secrétaire lit une lettre de M. Ernest Leborgne, de Fécamp, 
ancien Membre correspondant, demandant sa réadmission comme 
Membre de la Société. La réadmission de M. Ernest Leborgne, 
est votée à l'unanimité. 

MM. G. Lennier et F. Prudhomme présentent, comme 
membre résidant, M. André Desplanques, du Havre. Cette présen- 
tation est prise en considération. 


M. Ch. Beaugrand offre à l'examen de la Société, une série de 
fossiles et de roches provenant des étages devonien et carbonifère 
de Ferques, de Blacourt et d’Ardinghen ainsi que divers ossements 
provenant des cavernes quaternaires de la vallée d'Hydrequent. 


Quelques-unes de ces cavernes, coupées par la tranchée du 
chemin de fer, ont été étudiées il y a quelques années par 
M. Lejeune, qui y a recueilli de nombreux échantillons de la 
faune quaternaire et quelques silex du type moustérien ; ce sont 
ces cavernes que M. Beaugrand a examinées, et dans lesquelles 
il a recueilli les quelques ossements présentés. Des fouilles suivies 
donneraient certainement, dans ces grottes, d’excellents résultats, 
aussi bien au point de vue géologique, que pour l’archéologie 
préhistorique. 

M. Beaugrand présente aussi une belle hache polie, en silex 
zoné, trouvée à Montivilliers. 


M. Forget présente une série de silex néolithiques, grattoirs, 
perçoirs, éclats, etc., provenant de Montivilliers, côte de la 
Justice. Quelques pièces en silex noir ont une taille très soignée. 

M. Romain présente une géode des sables néocomiens de 
Cauville, près la Hève, renfermant des Thetis Lœvigata en fer 
pyriteux. 

M. Babeau présente une empreinte végétale provenant de la 
carrière Bally, ouverte à Orcher dans l'étage cénomanien. 


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M. F. Prudhomme fait la communication suivante : 


CoMPTE-RENDU DE LA RÉUNION DE LA SOCIÈTÉ LINNÉENNE DE 
NORMANDIE, A BELLÈME (ORNE), PAR F. PRUDHOMME. 


« La réunion de la Société Linnéenne de Normandie à Bellème 
avait cette année le grand attrait de faire connaître aux Géologues, 
dans un rayon de quelques lieux et sous la direction d’un guide 
aussi savant que modeste, toute la série du terrain jurassique, 
depuis le Bathonien jusqu’au Kimmeridge, surmonté de la craie 
glauconieuse. 

Dans les excursions dont il avait dressé le programme, notre 
savant confrère M. P. Bizet, nous a conduits aux localités si bien 
décrites dans ses études géologiques sur le Perche Ornais, et nous 
avons pu, dans les riches gisements du Champ-Rouge et de la 
Basse-Sussaye, étudier particulièrement tout l’étage callovien, 
bien développé et surtout fort riche en restes organiques. 

Nous suivons, pour nous ‘rendre à Bellême, la ligne de 
Mesnil-Mauger à Sainte-Gauburge dont le profil géologique relevé 
par M. P. Bizet, a été publié dansle Bulletin de la Société Géologique 
de Normandie. (1) L'heure matinale à laquelle nous sommes partis 
de Lisieux, nous permet de nous arrêter un instant à Echauftour 
pour y visiter le Corallien à Diceras. Les carrières ouvertes près 
du chemin de fer nous font voir le Coral Rag sous forme d’un 
calcaire blanc ou jaunâtre, caverneux, très dur, surmonté de 
couches sableuses avec Diceras et Nerinées. 

A Sainte-Gauburge, nous nous rencontrons avec les Membres 
de la Société Linnéenne et nous arrivons à huit heures et demie 
du soir à la gare de Bellême-Saint-Martin, où nous attendent 
MM. P. Bizet et Gouverneur. M. Bansard des Bois, Maire de 
Bellème, les accompagne et offre à la Société Linnéenne les 
souhaits de bienvenue de la Ville qu’il administre. 

Non content de cette délicate attention, M. Bansard des Bois 
nous ouvre ses salons et une charmante réception nous permet 
d'apprécier, dès notre arrivée, l’hospitalité Bellèmoise. 


(1) Bullelin de la Société Géologique de Normandie, tome IX, p. 37. 


RÉSUMÉ DES SÉANCES 41 


JOURNÉE DU 30 JUIN 


Dès six heures nous sommes debout, mais, hélas le temps, 
très beau la veille, s’est mis tout à fait au mauvais et c’est sous 
une pluie battante que nous prenons possession des voitures qui 
doivent nous conduire par la forêt de Bellème jusqu’au magnifique 
point de vue de la Perrière. 

Malgré ce fâcheux début, nous nous engageons bientôt dans les 
longues avenues de la forêt dont nous admirons la végétation 
vigoureuse. Sous l'abri des hautes futaies s'étendent de toutes 
parts d’épais fourrés qui promettent aux Botanistes une abondante 
moisson. Ces Messieurs commencent aussitôt leurs recherches sous 
la direction de M. l'abbé Rechin, professeur au collège de 
Mamers. 

Les géologues continuent leur route et nous arrivons vers 
huit heures à la Perrière, dont nous gravissons les pentes ; du 
cimetière qui entoure l'Eglise et qui domine l’ancien rempart 
démantelé d’une enceinte féodale, le point de vue est admirable. 
En face, la forêt de Perseigne, recouvrant les schistes et les grès 
du massif silurien d'Alençon, borne l’horizon de son sombre feuil- 
lage ; à droite le terrain ondule et descend à perte de vue jusque 
vers Alençon dont on devrait apercevoir les clochers ; à gauche le 
regard s’étend dans la direction du Mans. 

Sous un beau soleil, par un temps clair,. le spectacle serait 
merveilleux, mais un brouillard épais se résolvant en pluie nous 
masque les derniers plans du tableau, nous laissant le regret, 
par ce que nous en voyons, de ne pouvoir admirer dans son 
ensemble ce merveilleux panorama. 

La forêt de Bellème recouvre un plateau étroit et allongé 
dominant de 80 mètres les coteaux environnants et formé par 
les couches de l’étage cénomanien, reposant sur le substratum 
jurassique qui forme le relief inférieur du pays. 

Nous pouvons observer au pied même du mamelon de la 
Perrière les sables cénomaniens supérieurs dans une vaste carrière 
d'extraction. Ces sables, siliceux, renferment des veines ferru- 
gineuses et sont en tout semblables d’aspect aux sables 
néocomiens qui forment à la Hève la base de la série crétacée. 
Comme eux ils sont à peu près sans fossiles. 

Ils recouvrent la craie de Rouen à Amm. Rothomagensis, dont nous 
n'avons pu voir le contact à ce point, mais qui, quelques mètres 
plus bas, forme les talus de la route. Descendant au Sud vers Suré, 


TL rer 


42 SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


nous voyons successivement apparaître dans les talus, la craie 
glauconieuse à Amm. Manielli, dont quelques exemplaires en 
mauvais état sont recueillis, puis la glauconie à Ostrea Vesiculosa. 

Celle-ci recouvre directement l’Oxford clay que nous n’avons 
pu reconnaître, masqué qu’il est par le manteau de terre végétale. 

Puis vient le callovien aussi recouvert; enfin, dans une petite 
tranchée sur la hauteur au Nord de Suré, un calcaire oolitique 
que M. Bizet avait d’abord rangé dans la série callovienne infé- 
rieure, mais qui semble à plusieurs des géologues excursionnistes 
pouvoir plutôt appartenir au Cornbrash. La faune qu’il renferme 
se compose de terebratules fort voisines des espèces calloviennes 
avec quelques échinides. En somme, pas d’espèces bien caractéris- 
tiques. Les couches inférieures peu visibles sont formées d’argiles. 

À Suré, l'aspect lithologique change ; après les marnes ferrugi- 
neuses du callovien, nous voyons apparaître un calcaire blanc 
compact, de grain très fin, c’est le calcaire sublitographique qui forme 
la base de l’oolite miliaire ; il contient quelques fossiles à létat 
de moule, nous y recueillons la Pholad. Vezelaii ; à la sortie de 
Suré, nous voyons ce calcaire surmonté des couches de loolite 
miliaire dont il forme la base’ A partir de ce point jusqu’à Mamers, 
la route courant sur le sol, nous n’avons plus d'observations à 
faire ; d’ailleurs l’heure s’avance et les voitures se hâtent, carle 
déjeûner nous attend et nous avons ensuite à explorer les riches 
gisements du callovien. 

Après un déjeûner réparateur, nous nous rendons à la gare de 
Mamers et, nous dirigeant vers l’Est, nous suivons la voie établie 
sur ce point dans l'étage callovien. 

La petite tranchée du Bon-Repos à 2 kilomètres de la gare de 
Mamers, nous présente d’abord une coupe intéressante du Callo- 
vien moyen sous forme de calcaire jaune alternant avec des lits 
argilo-sableux ; nous y recueillons de nombreux fossiles : 


Amm. Backerie Ostrea amor 

»  modiolaris »  alimena 

»  tumidus Terebratula umbonella 
Pholadomya crassa » pala 

» decussata » biappendiculata 

Mytilus gibbosus » Soemanni 
Avicula inaëquivalvis Rhynconella Fischeri 
Pecten fibrosus » KRoyeriana 


Plicatula peregrina Collyrites elliptica 


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< RÉSUMÉ DES SÉANCES 43 


Nous voyons ensuite les strates du callovien moyen s’abaisser 
et faire place aux lits ferrugineux du callovien supérieur, qui, à la 
tranchée du Champ-Rouge, nous offrent une grande variété de 
fossiles en telle abondance et en si bel état de conservation, qu’on 
peut considérer cette station comme une des plus remarquables 
de l’Etage Callovien. 

_ Parmi les nombreuses espèces dont M. Bizet a publié la liste, 
je citerai seulement comme les plus remarquables : 


Nautilus subangulatus Ostrea Alimena 
Amm. Backeriæ Terebratula dorsoplicata 
»  anceps » Trigeri 
»  lunula » umbonella 
»  Pustulatus » biappendiculata 
»  Coronatus Rhynchonella Oppeli 
» Jason » Fischeri 
Pholadomya decussata » KRoyeriana 
ES carinata Collyrites elhiptica 
Pinna rugosa radiata Holectypus depressus 
Mytilus Gibbosus Stomechinus calloviensis 


Lima Gibbosa 


Abondamment chargés, nous retournons vers Mamers, mais 
avant de quitter la ligne du chemin de fer, nous allons de l’autre 
côté de la gare, dans la direction de la Hutte, donner un coup 
d'œil au callovien inférieur qui présente dans la tranchée de Mamers 
une coupe de 10 mètres de hauteur. 

Il renferme à sa base une faune de Brachiopodes, et à sa partie 
supérieure une faune d’échinodermes dans un lit peu épais que 
M. Bizet considère comme la limite inférieure du callovien moyen. 
Nous y recueillons : 


Pholadomya decussata Rhynconella Royeriana 
Terebratula obovata Collyrites elliptica 
» subcanaliculata | Echinobrissus clunicularis 


Il est six heures et les voitures nous attendent pour rentrer à 
Bellème. En passant, nous visitons les carrières de la Basse- 
Sussaye où les trois étages du callovien réduits à une épaisseur 
totale de trois mètres, recouvrent un pointement de grès armoricain, 
écueil de la mer callovienne. Nous y faisons une station prolongée 
et y recueillons une abondante récolte. 


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44 SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


Il reste encore pour accomplir le programme de cette journée 
si bien remplie, à voir l’oxfordien, exploité dans les briqueteries 
de St-Fulgent, au pied de la côte d’Igé, le calcareous grit et le 
coral Rag qui forment le sommet de cette côte, et y présentent de 
belles coupes, mais l’heure est trop avancée, et nous devons nous 
contenter de les saluer en passant. Nous verrons du reste le Coral 
Rag demain à la gare de Bellème. 

Il est neuf heures quand nous rentrons à Bellème, mais une 
riche moisson de fossiles nous récompense des fatigues de cette 
excursion que le temps avait contrariée tout d’abord, mais qui s’est 
achevée sous un ciel plus clément. 


JOURNÉE DU DIMANCHE 1* JUILLET 


Dès le matin nous sommes debout ; il s’agit d’explorer le 
Kimmeridge et le Coral Rag, qui sont visibles dans deux carrières 
ouvertes dans la ville même de Bellème. 

Le Coral Rag à Diceras se présente sous la forme d’un calcaire 
blanc, compact, peu fossilifère, exploité comme pierre à bâür ; 
il présente un front de taille de 4 à $ mètres. Sa surface supérieure 
est perforée par les lithodomes, et il est surmonté d’un calcaire 
gris fendillé, renfermant des astartes et le Mytilus jurensis, ce 
dernier fossile est généralement de grande taille, C’est le calcaire 
à astartes, base de l’Etage Kimmeridgien. 

Notre excellent guide nous conduit ensuite dans son cabinet 
où nous pouvons admirer une magnifique collection de fossiles 
dont l’excellent état de conservation et la beauté des échantillons, 
sont absolument remarquables. Toutes ces belles espèces du 
callovien dont nous venons d’explorer les gisements sont là, 
représentés par des échantillons admirables, les diceras du coral- 
lien, et les belles et nombreuses espèces du cénomanien sableux 
complètent un ensemble des plus remarquables de la faune secon- 
daire de Normandie. 

Nous remarquons aussi une belle série d’outils en silex parmi 
lesquels de superbes lames. 

En descendant la côte de Bellème pour gagner la forèt où nous 
devons retrouver les Botanistes, nous observons le coral-rag dans 
la tranchée du chemin de fer, près la gare. Ici ce sont des couches 
un peu inférieures au calcaire exploité dans les carrières de la 


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RÉSUMÉ DES SÉANCES 45 


Ville et qu’une faille a rejetées à l’altitude de 150 m. au lieu de 
200 m. qu’atteint le sommet de la côte. 

Nous gagnons ensuite la forêt de Bellème, qu’une promenade 
à travers bois nous permet d’examiner à loisir, et nous rejoignons 
les Botanistes à la Fontaine-de-la-Herse, lieu de rendez-vous fort 
réputé ; c’est une source ferrugineuse entourée de pierres portant 


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des inscriptions gallo-romaines. Nous rentrons à 11 heures : 


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Bellème pour nous préparer à la séance publique, qui se tient à 
2 heures à l’'Hôtel-de-Ville. 

Le fauteuil présidentiel est occupé par M. le Docteur Fayel, 
vice-président de la Société Linnéenne, assisté de MM. Bansard 
des Bois, maire de Bellème, Lennier, Morière et le Commandant 
Jouan. Après une allocution du Président, M. Morière, aux 
applaudissements d’une nombreuse assemblée, offre, au nom du 
Conseil Municipal, à M. Bansard des Bois, les insignes d'Officier 
d’Académie. 

M. Bizet, dans un résumé clair et concis, nous expose d’abord 
la géologie de Bellème et de ses environs ; sa description est 
appuyée par la présentation de fossiles, dont de superbes échan- 
tillons, tirés de sa collection, sont exposés dans la salle des 
séances ainsi transformée en un véritable musée. 

Puis M. Lecornu, ingénieur des mines, fait, dans une causerie 
rapide, l’histoire du soulèvement du Merlerault qui a exercé une 
grande influence sur l’orographie et la géographie de la Nor- 
mandie. 

Enfin, M. Letellier, directeur du Musée d'Alençon, lit le précis 
d’une étude sur la géologie des deux cantons d'Alençon. 

Notre collègue, M. Gouverneur, maire de Nogent-le-Rotrou, 
nous fait connaitre « Un coin du Perche historique et préhistorique », 
fine et spirituelle étude sur Bellême et ses environs. 

Des communications des Botanistes, et une causerie humoris- 
tique de M. le Commandant Jouan, sur les erreurs des voyageurs, 
terminent la séance après laquelle nous recevons l’hospitalité 
gracieuse de M. Bansard des Bois. 

Le soir un banquet amical réunit les excursionnistes qui se 
séparent le lendemain matin, emportant les meilleurs souvenirs 
de ces deux charmantes journées. 


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SÉANCE DU 1: AOÛT 1888 


Présidence de M. G. LENNIER, Président. 


Le procès-verbal de la dernière séance est adopté sans obser- 
vations. 

M. André Desplanques, présenté à la dernière séance par 
MM. G. Lennier et F. Prudhomme, est admis comme Membre 
résidant. 

M. Romain lit une note sur ses récentes trouvailles de silex sur 
la plage du Havre, et présente un fragment de côte d’éléphant 
qu’il a recueilli dans ce même gisement. 

M. Babeau présente un grand outil chelléen en silex bleu zoné 
provenant de la briqueterie Thirel, à la Mare-aux-Clercs, et une 
portion de bassin de Plésiosaure, provenant du Kimmeridge du 
cap de la Hève. Ces deux belles pièces ont été trouvées par 
M. Badais, qui les a confiées à notre collègue. 


SÉANCE DU 3 OCTOBRE 1888 


Présidence de M. G. LENNIER, président 


Le procès-verbal de la dernière séance est lu par le Secrétaire, 
et adopté sans observations. ; 

M. Babeau présente une série de fossiles provenant de la Craie 
cénomanienne d'Orcher ; M. Lennier y reconnait Nautilus subra- 
diatus et Ammonites splendens. 

M. Romain présente d'importants fragments d’une côte 
d’éléphant, fragments qu’il a réunis et qui représentent la côte 
presque entière, moins son apophyse. Ces débris ont été trouvés 
par M. Romain, sur la plage, au droit de la rue de Mer, dans 
le gisement qui lui a déjà donné de nombreux silex chelléens. 

M. Romain dépose aussi sur le bureau, des échantillons de 
elauconie qu’il a recueillis dans la petite falaise des Brindes. Il 
en tire cette conclusion, que la craie glauconieuse constitue cette 


falaise. 


RÉSUMÉ DES SÉANCES 47 


M. Lennier lui fait remarquer que les échantillons qu’il présente 
paraissent être formés de grains glauconieux, entrainés par le 
ruissellement sur les pentes et agglomérés à nouveau, fait qui 
se représente très souvent, dans les talus d’éboulement de nos 
falaises. Du reste, ajoute M. Lennier, on ne saurait tirer aucune 
conclusion de la présence d’une roche quelconque dans les Brindes, 
_cette petite falaise n’étant, en réalité, que la terminaison coupée 
verticalement, d’un immense talus d’éboulement qui renferme, 
mêlées, toutes les roches constitutives du massif sur lequel s’appuie 
ce talus. En ce qui concerne la craie glauconieuse, elle existe en 
place dans la falaise à une altitude de 30 m. supérieure à celle de 
l'endroit où M. Romain a recueilli ses échantillons. 


SÉANCE DU 7 NOVEMBRE 1888 


Présidence de M. F. PRUDHOMME, Trésorier. 


Le procès-verbal de ja dernière séance est lu et adopté sans 
observations. 

Le secrétaire donne lecture d’une lettre de M. Romain, qui 
donne sa démission de membre de la Société. 

M. Babeau présente plusieurs fossiles provenant du Kimmeridge 
du cap de la Hève : mâchoires de Gyrodus, dents de Strophodus, 
Belemnites Nitidus et Radioles de Cidaris. 

M. Babeau présente aussi une dent de raie de la craie 
turonienne d’Orcher, et annonce qu’il a recueilli dans la brique- 
terie Dubosc un silex taillé en place à la profondeur de $ à 6 mètres 
dans l'argile à brique. 

M. Prudhomme rappelle que jusqu’à présent les trouvailles de 
silex în situ ont êté excessivement rares et quelques-uns de nos 
collègues contestent même le gisement dans l'argile à brique des 
silex taillés. La trouvaille de M. Babeau a donc un grand intérêt. 
M. Prudhomme prie M. Babeau de présenter à une prochaine 
séance la pièce qu’il a recueillie. 


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SÉANCE DU s$ DÉCEMBRE 1888 
Présidence de M. G. LENNIER, Président. 


Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté sans 
observations. 

M. Desplanques présente plusieurs fossiles du Kimmeridge du 
cap de la Hève : Cidaris Poucheti, Rhabdocidaris Orbignyi, Amm. 
Cymodoce et un superbe cidaris du turonien avec ses radioles encore 
en contact. 

M. Babeau présente une côte de plésiosaure, et un fragment de 
mâchoire inférieure d’Ichtyosaure provenant du Kimmeridge de la 
Hève, ainsi qu'un Amm. Gentoni du Cénomanien d’Orcher. 

M. Savalle présente une pointe de flèche en silex qu'il a 
trouvée à Graville-Sainte-Honorine, ainsi qu’une série de silex 
paléolithiques recueillis à Chaumont (Seine-et-Oise), par M. 
Courché fils. 

M. Lennier expose, qu’invité par la Commission d'Hygiène de 
la Ville du Havre, à dresser un plan géologique du territoire de 
la Ville, il réunit les documents nécessaires à ce travail. Il prie les 
membres de la Socièté de lui communiquer tous les renseigne- 
ments qu'ils possèdent sur la constitution géologique du sol sur 
lequel la Ville est bâtie et particulièrement sur les limites aussi 
exactes que possible de lextension des bancs de tourbe et de galets. 


SÉANCE DU 9 JANVIER 1889 
Présidence de M. G. LENNIER, Président 


Le procès-verbal de la dernière séance est adopté. Il est ensuite 
procédé aux élections pour le renouvellement du bureau. 
Par suite de ces élections, le bureau est ainsi compose : 


Prédidebts sis .. MM. G. Lennier 
l ie G. Lionnet 
Vice-Présidents .... % < 
A. Vacossin 
Secrétaire-Général.... A. Lécureur 
Secrétaire des séances 
ACTE F. Prudhomme 
et Trésorerie 
Archiviste ..... AD Er Ch. Beaugrand 


Bibliothécaire ....... E. Savalle 


RÉSUMÉ DES SÉANCES 


Le Secrétaire donne lecture des deux communications 
suivantes : 


LE Mont CERisy, PAR J. SKRODZKY. 


« Vers la fin de décembre 1888, plusieurs journaux du dépar- 
tement de l’Orne et des régions voisines ont fait paraître la note 
suivante : 


Le Mont de Cerisy-Belle-Etoile, arrondissement de Domfront (Orne), a 
baissé de So centimètres environ depuis 2 ans. La semaine dernière, des cre- 
vasses larges et profondes se sont ouvertes et des arbres séculaires ont été 
déracinés. Tous les puits et sources de la contrée sont à sec et des bruits sourds 
et intérieurs se font entendre. Une partie de la population de Cerisy a aban- 
donné les maisons. Le sous-préfet et les autorités sont arrivés avant-hier sur 
les lieux. Plusieurs géologues examinent le terrain et recherchent les causes 
des éboulements intérieurs qui se produisent continuellement. 


Espérons que nous saurons, d'ici peu, à quoi nous en tenir sur cet étrange 
phénomène. 


« Le mont Cerisy, situé près du village de Cerisy-Belle-Etoile, 
arrondissement de Domfront (Orne), est formé par une granulite 
éruptive, composée d’orthose oligoclase, quartz et mica blanc. 

» Ily a deux ou trois ans, la Société Flammarion (d’Argentan), 
a publié une notice sur l’affaissement, dûment constaté, du mont 
Cerisy. La nouvelle à sensation que nous reproduisons ci-dessus 
d'après divers journaux n'ayant eu aucune suite, nous nous 
demandons si cet affaissement continue réellement, ou si la notice 
de la Société Flammarion, tombant sous les yeux d’un rédacteur 
à court de copie, -ne lui a pas simplement suggéré l’idée de lancer 
un canard dont le vol s’est étendu assez loin. 

» N'habitant plus Domfront, nous n’avons pu contrôler la véra- 
cité de l’affaissement, plusou moins accentué, du mont Cerisy, mais 


une socièté savante l'ayant officiellement constaté il y a une 


couple d'années, il nous a paru bon, au moment ou nous adres- 
sons à notre Société, notre « Nofe sur le mouvement de recul du 
littoral du Calvados » dà, selon nous, à un abaissement du littoral, 
venant en aide au rongement des flots et aux infiltrations des eaux 
pluviales, de signaler celui du mont Cerisy dont la granulite, qui 
est synchrone de celle du canton de Domfront, a dû, suivant nos 
observations, faire son apparition au commencement de la période 
Dévonienne, sinon vers la fin de la période Silurienne. 


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NouveLLE NOTE sur LE RECUL Du LrrToraz pu CaLvapos, 
PAR J. SKRODZKY. 


» L'année dernière, nous avons adressé à la Société une note 
sur le « mouvement de recul du littoral du Calvados » et nous avons 
attribué ce recul, tout en tenant compte des diverses autres 
causes, à un léger mouvement d’affaissement du sol, arrivé depuis 
les temps historiques. 

» Le 12 novembre 1888, à la séance de l’Académie des Sciences, 
M. de Quatrefages a présenté une note de M. du Châtelier, sur 
l’affaissement de notre littoral. M. du Chitelier a eu Poccasion, 
lors de la grande marée de septembre dernier, d’observer, aux 
environs de Pont-l'Abbé (Finistère), une forêt submergée et wn 
monument romain qui actuellement, est toujours couvert par les 
eaux. La coïncidence de ces deux observations prouve, dit M. du 
Châtelier, que la forêt a du être submergée du V° au VF siècle 
de notre ère. 

» Ainsi, sans connaître nos recherches réciproques, nous en 
sommes arrivés, M. du Chitelier et moi, à la même conclusion ; 
c’est-à-dire à penser que le littoral N. O. de la France s’affaisse 
lentement depuis 12 à 1,300 ans environ. 

» Et comme la tradition orale, reposant sur un fait certain — si 
les détails sont à écarter, étant généralement le produit de l’imagi- 
nation — ne doit point être négligée, nous ajoutons à notre 
travail de l’année dernière la note suivante : 

» Un vieillard de Colleville-sur-Mer nous a dit, l’été dernier, que 
le rocher « des moines » — un énorme bloc de bajocien supérieur 
qui se trouve à une quinzaine de mètres de la falaise — avait pris 
son nom d’une ancienne abbaye qui existait dans les environs. 
Dans mon enfance, a ajouté ce vieillard, j'ai entendu dire à des 
personnes très âgées, que des habitants de Colleville avaient été 
autrefois chercher dans les ruines de l’abbaye, abandonnée par 
suite des progrès de la mer, des poutres pour construire la char- 
pente du toit de leurs maisons, et que ces poutres étaient en 
châtaignier. » 


Le Secrétaire donne ensuite lecture au nom de M. G. Lionnet, 
d’un compte-rendu scientifique du journal Le Temps, relatant la 
communication faite à l’Académie des Sciences par M. Bouquet 
de la Grye, au sujet de l’affaissement du sol du littoral de la 
Manche. Cet affaissement serait prouvé, d’après M. Bouquet de 


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RÉSUMÉ DES SÉANCES SI 


la Grye, par une différence constante depuis 1832 dans l'élévation 
des marées. 

Cette communication soulève une discussion : M. Lennier fait 
remarquer qu'en ce qui concerne le Havre particulièrement, des 
conclusions basées sur des différences constatées dans l'élévation 
des marées ne sauraient présenter des garanties sérieuses d’exac- 
titude. En effet la hauteur d’eau est chaque jour influencée par 
les vents, et le régime de la baie de Seine, d’autre part, a été 
profondément modifié, tant par l’ensablement progressif qu’elle 
subit que par les grands travaux d’endiguement qui y ont été 
accomplis. En outre le sol du Havre, en grande partie tourbeux, 
peut avoir une tendance à s’affaisser par suite du tassement des lits 
de tourbe, sans que pour cela on puisse en déduire un affaissement 
général de la région. 


SÉANCE DU 6 FÉVRIER 1889 


Présidence de M. F. PRUDHOMME, Trésorier 


Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté sans 
observations. 

Le Président donne lecture d’une lettre-circulaire de M. le 
Ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts, déterminant 
les conditions dans lesquelles les Sociétés savantes disposées à 
prendre part à l'Exposition universelle de 1889 seront admises à 
exposer. Elles seront groupées dans l'Exposition organisée par le 
Ministère de Instruction publique. En conséquence, M. le Ministre 
invite les Sociétés exposantes à lui faire parvenir tous les volumes 
qu'elles ont publiés depuis 1879. 

La Société décide de participer à l'Exposition dans les conditions 
fixées par la circulaire ministérielle, et le Secrétaire’est chargé de 
prendre les mesures nécessaires pour faire exposer les Bulletins 
publiés depuis le 1° janvier 1879, ainsi que l’Estuaire de la Seine. 


Le Secrétaire donne lecture de la note suivante : 


NouvELLE NOTE SUR L’'AFFAISSEMENT DU LITTORAL NORD, 
DE LA FRANCE, PAR J. SKRODSKY. 


Le lundi 7 janvier 1889, M. Bouquet de la Grye a lu à la séance 
de l’Académie des Sciences, présidée par M. Janssen, une note de 


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s2 SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


M. le général de Tillo contestant des conclusions formulées par 
M. de la Grye sur l’affaissement de la côte Nord de la France. En 
réponse à cette note, M, Bouquet de la Grye a prouvé que, même 
en tenant compte des erreurs probables, ses conclusions persistent. 
Pour lever tous les doutes à cet égard, il a repris les cahiers des 
marées de M. Beautemps-Beaupré, au Havre en 1834, à Cherbourg 
en 1832 et 1833. Il en résulte la constatation d’un affaissement de 
005 au Havre et de 0"o2 à Cherbourg depuis quarante ans. 

Sans nous arrêter sur les travaux de MM. J. Girard, A. 
Chevremont, Goulier (colonel), l’ingénieur des mines Lallemand, 
et de tant d’autres en tête desquels il faudrait citer, à cause de 
l’époque oùil écrivait, Nicolas Desmarets, membre de cette même 
Académie des Sciences, qui publia, en 1751, un mémoire 
démontrant que Angleterre a été réunie au continent, nous dirons 
pour terminer que, si on discute encore sur l'intensité du 
phénomène, l’affaissement lent du littoral Nord de la France n’est 
plus contesté sérieusement. 

Nous prions nos collègues de bien vouloir nous excuser de 
revenir si souvent sur la question de l’affaissement de notre 
littoral, mais nous savons qu’ils sont les premiers à demander que 
chaque théorie s’appuie sur des témoignages les plus nombreux 
possibles, et nous ne saurions citer de meilleures autorités que 
les travaux des membres de l’Académie des Sciences de Paris. 


SÉANCE DU 6 MARS 1889 
Présidence de M. G. LENNIER, Président 
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté sans 
observations. 
Le Secrétaire lit la note suivante: 
L’INFRA-LIAs D'AGY, D'APRÈS M. DE CAUMONT, PAR J. SKRODZKY 


« Le calcaire de Valognes, assez répandu dans le Cotentin, 
n’a encore été reconnu dans le Calvados qu’à Osmanville (1), 
et peut être à Agy, arrondissement de Bayeux » dit M. de Cau- 


(1) Près Isigny. 


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RÉSUMÉ DES SÉANCES 53 


mont (1), qui sur sa carte géologique du Calvados, dressée en 
1825, indique un petit ilot d’infra-lias (Hettangien supérieur 
niveau de ?’Ammonites planorbis) entre Campigny et Agy, en 
contact avec le lias d’une part et le red-marle (saliférien) de l’autre. 

» M. E. Deslongchamps ne pense pas que ces dépôts aient pu 
s’avancer aussi près de Bayeux. « D'ailleurs, dit le savant profes- 
» seur (2), les carrières ont été comblées et n'ont pu être vues 
» qu’un instant ; la présence de gryphées arquées, de nombreuses 
» pinnes et enfin d’ammonites de très grand volume qui ne peu- 
» vent guère appartenir qu'à l’Ammonite bisulcatus, me parait 
» exclure entièrement l’idée de couches appartenant au calcaire 
» d'Osmanville et de Valognes, où jamais on n’a cité de pareils 
» fossiles ; c'était probablement un faciès particulier, peut être 
» littoral, du lias inférieur proprement dit. » 

» M. de Caumont s’est évidemment trompé, et si nous recher- 
chons la cause qui a pu l’induire en erreur, ce n’est pas pour faire 
ressortir une des fautes du géologue normand, dont l’ouvrage 
— un petit chef-d'œuvre pour l’époque — est encore consulté 
aujourd’hui avec fruit, alors que, depuis sa publication, notre 
science a marché à pas de géant, mais bien pour attirer l'attention 
de nos confrères sur ces modifications latérales des couches qui 
occasionnent de si sérieuses difficultés lorsque, les fossiles carac- 
téristiques faisant défaut, le géologue n’a pour se guider que 
l'aspect souvent trompeur des dépôts, et aussi pour signaler la 
présence du lias inférieur près de Bayeux. 

» Bien queles fossiles caractéristiques de chaque niveau ne fussent 
pas de son temps connus comme aujourd’hui, M. de Caumont, 
observateur consciencieux, habitué aux divers faciès des terrains 
du département, n’a pu prendre pour le calcaire de Volognes, 
qu'une roche présentant une ressemblance assez directe avec 
Pinfra-lias. 

» Or, si nous visitons la carrière qui se trouve à Subles, sur la 
rive droite de la Drôme et proche Agy, carrière maintenant aban- 
donnée mais ouverte depuis fort longtemps et la seule des 
environs de Bayeux qui permette de voir le passage du lias infé- 
rieur au lias moyen, nous trouvons que le premier de ces sous- 
étages y est représenté par des argiles noirâtres avec Geryphea arcuata, 
var : Mac-Cullocchi de petite taille, et divers autres petits fossiles 


(:} Essai sur la topographie géognostique du département du Calvados. 
(2) Etudes sur les étages Jurassiques inférieurs de la Normandie, p. 11. 


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de ce niveau. Les couches du las moyen présentent leur faciès 
habituel des environs de Bayeux; quant au niveau à Ammonites 
bifrons, c’est un calcaire marneux, gris-jaunâtre, pouvant être 
confondu, lorsqu'il n’est pas in situ, avec le niveau de la Terebratula 
numismalis de certaines autres carrières, mais, par cela même, 
n'ayant aucune ressemblance avec l’infra-lias. 

» Une petite carrière que l’on ouvre en ce moment (1) près de la 
ferme de Peserolle, nous a montré le banc à Pecten aequivalvis du 
lias moyen, plus compactet moins fossilifère que celui de la carrière 
de Subles, dont il n’est cependant que la continuation; sauf une 
coloration jaunâtre moins prononcée, à première vue, il se rap- 
proche un peu de différents bancs du corallien moyen à Diceras 
ou encore de certaines couches du Danien. 

» Enun mot, aucune des diverses couches que nous venons de 
citer n'a pu être prise par M. de Caumont pour un représentant 
du calcaire de Valognes. 

» Aussi sommes nous persuadé qu’il existe près d’Agy, des 
couches faisant suite à celles dont nous allons parler et se rappro- 
chant encore plus, peut être parce qu’elles sont plus littorales, de 
l’Hettangien supérieur. 

» En allant visiter les carrières de lias moyen quise trouvent sur 
la commune de Bernières-Bocage, près Juaye-Mondaye, et qui 
sont loin de valoir celle de Tilly-sur-Seulles (2), notre attention 
fut attirée par un affleurement d’un aspect tout particulier, se trou- 
vant à gauche de la route de Bayeux à Trungy, à $o mètres 
environ au-dessus du chemin qui conduit de cette route au hameau 
de Blary, en passant par le pont d’Ione, sur l’Aure supérieure. 

» Cet affleurement, alors formé par des débris de plaques 
calcaires, mélangées au diluvium, et dont la partie visible était 
déchiquetée par les intempéries de plusieurs hivers (3), nous 
donna quelques mauvaises cardinies, à test spathique, spécifique- 
ment indéterminables. Sauf que ce calcaire était moins gréseux que 


(1) Mars 1889. 


(2) La carrière de Tilly à 6 kilomètres d’Audrieu (première station de 
Bayeux à Caen), offre une très belle série des couches du l'as, depuis le niveau 
de l’Ammoniles opalinus jusqu’au Sinémurien, avec de rares fossiles de la 
malière, remaniés dans le diluvium. 


(3) Le talus du fossé ayant été avivé pour faciliter l'écoulement des eaux, 
cet affleurement ne présente plus aujourd’hui que l’aspect des bancs de la 
carrière dont il va être question. 


RÉSUMÉ DES SÉANCES s5 


celui de Valognes, on eut dit se trouver en présence d’un 
affleurement d'Hettangien. 

» Fort intrigué par ce faciès, nous résolumes de fouiller les 
environs, et, quelque temps après, nous nous dirigeâmes vers le 
pont d’Ione, par le chemin qui y conduit du hameau de Cremel 
(route de Bayeux à Tilly-sur-Seulles), en traversant Monceaux. 

» Un peu après les dernières maisons de ce village, le talus de la 
route présente un afleurement fort curieux : on y voit un gros 
banc de calcaire grisâtre, azoïque (en ce qui concerne l’affleure- 
ment), surmontant un petit niveau très réduit, mais bien recon- 
naissable, de lias supérieur appartenant au niveau de l’Ammonites 
opalinus (primordialis). Ce calcaire gris ne peut représenter que le 
niveau de la Tereb. perozalis et de la Lima heteromorpha de 
l'Aalénien (malière des géologues normands). 

» Quelques mètres plus loin, on rencontre une petite couche 
d'argile d’un gris-noirâtre qui semble être la même que celle que 
lon trouve sur la route de Bayeux à Barbeville et qui, par 
conséquent, appartiendrait au quaternaire (1). 

» Guidé, lors de l’excursion dont nous venons de parler, par les 
traces d’une voiture, chargée de pierres, nous suivimes le chemin 
qui passe devant le moulin du pont d’Ione, et à une cinquantaine 
de mètres de là, dans un champ à gauche, deux excavations 
pratiquées pour l’extraction de la pierre, servant à l’empierrement 
des chemins, nous donnèrent la réponse cherchée. 

» La carrière est formée par un calcaire blanc-jaunâtre en petits 
lits de o"o7 à o"10, très fracturés, séparés par de petits cordons 
marneux, dont deux, à 065 l’un de l’autre, sont un peu plus épais 
et plus noirâtres que les autres. 

» Lorsque les pluies ont débarrassé le calcaire de la couche 
marneuse, certains bancs offrent à la superficie, devenue sableuse, 
une teinte roussâtre et les fossiles se voient assez facilement ; à 
l’intérieur des pierres, dont le centre présente souvent une teinte 
bleuâtre, ils font corps avec le calcaire et sont des plus difficiles à 
extraire. Ces fossiles, peu variés mais suffisants pour déterminer 
l’âge du terrain, sont : Gryphea arcuata, var : Mac-Cullocchi (abon- 
dante mais de petite taille) ; Macromya Liasiana (rare) ; valves 
spathiques de cardinies (assez communes) ; Ammonites bisulcatus, 


(1) Voir dans ce même volume la note sur « les Sables des environs de 
Bayeux ». 


s6 SOCIÈTE GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


type (une moitié de grande taille), et encore des débris de petits 
pectens. 

» Nousnoustrouvons donc en présence du Sinémurien supérieur 
non encore signalé dans le canton de Bayeux, et cet ilot de lias inférieur, 
d'un faciès tout particulier, est encastré entre le lias moyen et le lias 
supérieur. Par sa position, il devrait appartenir à la partie supérieure 
du niveau à G. Mac Callocchi, auquel les ouvriers donnent le 
nom de pierre bise (Longeau près Cronay), mais son aspect le 
rapproche plutôt des couches profondes de ce niveau, désignées 
sous celui de castine (Crouay, Saon). 

» Ce sont sans doute ces couches du pont d’Ione que M. de 
Caumont a trouvée près d’Agy, et qu’il a prises pour l’infra-lias; 
il suffisait du reste pour cela que la station fût plus gréseuse et 
qu’elle renfermât moins de gryphées. Ce fait est des plus 
probables, malgré le peu de distance qui existe entre les deux 
localités. 

» Ne voyons nous pas en effet, de nos jours, la mer déposer sur 
son littoral, ici de la vase, là des sables vaseux, plus loin du sable 
fin ou des galets. Il en était autrefois comme aujourd’hui, et un 
changement dans la nature des sédiments amenait la modification 
de la faune ; puis la vase a produit la marne, la vase plus calcaire 
a donné naissance à des calcaires plus ou moins noirâtres, les 
sables à des grès, etc. | 

» Aussi ne devons nous pas nous étonner si nous trouvons, 
même dans un périmètre peu étendu, non seulement un étage, 
mais encore le niveau d’un fossile, présenter différents caractères 
minéralogiques, et devons nous attendre, avant de nous croire en 
présence de tel ou tel terrain, quelque soit le faciès de la roche, 
que la paléontologie soit venue nous fixer sur l’âge des couches 
que nous observons. » 


SÉANCE DU 8 MAI 1889 
Présidence de M. G. LENNIER, Président. 


Le procès-verbal de la dernière séance lu par le Secrétaire, est 
adopté sans observations. 

M. Beaugrand présente un Nautilus subradiaius qu’il a recueilli 
à Octeviile lors de la dernière excursion, ce fossile provient du 


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RÉSUMÉ DES SÉANCES 7 


Cenomanien inférieur dans la zone de fossiles remaniés de la 
Gaize. 

M. Beaugrand présente aussi quelques fossiles qu’il a recueillis 
près de Falaise, dans l’étage Bathonien, on y remarque Khyn- 
conella spinosa qui paraît fort commune à cet endroit, tandis 


qu’elle est fort rare dans les couches de Luc ; Belemnites sp. ? 


Lima. etc. 


Le Secrétaire donne lecture des deux notes suivantes : 


NOTE SUR LES ARGILES A Poissons (MARNES A POSIDONIES) 
D'ARGANCHY (CALVADOS), PAR J. SKRODZKY. 


« Les marnes à posidonies du Toarcien inférieur (argiles à 
poissons des marnes infra-oolithiques, Deslonchamps) n’avaient 
pas été rencontrées, jusqu’à ce jour, dans le Calvados, au delà de 
Bayeux. On avait donc tout lieu de croire avec le savant géologue 
normand « qu’au delà de Bayeux, et dans toute la région qui 
s'étend depuis cette ville jusqu'à Ste-Marie-du-Mont, on n’en 
voit aucune trace, et que les couches marno-calcaires à Amm. 
bifrons et Hollandræi y reposent directement sur le lias à belem- 
nites...» (1). 

La carrière de Subles, exploitée de nouveau depuis quelques 
semaines, continue, il est vrai, à donner raison à M. Deslong- 
champs, mais un nouveau chantier, ouvert dans la carrière 
d'Arganchy (2), y a révélé la présence inattendue des argiles à 
poissons, et a démontré que la fameuse rade de Curcy est venue, 
d'un côté, se terminer vers cet endroit — puisqu'elle ne s’étend 
pas jusqu’à Subles — et cela avec une profondeur relativement 
assez grande pour une station côtière, à moins d'admettre un 
affaissement lent et continu du fond de la mer. 

» Les couches de la carrière d’Arganchy plongent versl’Ouest, et 
si à l'Est, le diluvium vient encore raviner le petit banc calcaire 
(B 2) des argiles à poissons, par suite de l’érosion, qui, à Subles, 


(1) Deslongchamps. Etudes sur les étages jurassiques inférieurs de la Nor- 
mandie, p. 76. 


(2) Pour se rendre à la carrière d’Arganchy, prendre le chemin à gauche 
avant d'arriver au château de Cambes, sur la route de Bayeux à Subles, et le 
suivre toujours tout droit ; la carrière se trouve à main droite, sur le bord du 
chemin, à environ $oo m. de la route nationale. : 


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58 SOCIËTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


a également fait disparaître le niveau de !’Amm. opalinus, que l’on 
retrouve à Vaucelles, sur la rive gauche de la Drôme (1), à 
l'Ouest, vers le petit château appartenant à M° Lefèvre, on voit 
la série complète des marnes infra-oolithiques (lias supérieur) 
jusqu’au niveau de la L. heleromorpha ([mâlière des géologues 
normands) ; peut être même ce dernier niveau est-il représenté 
par les silex roulés du diluvium, qui renferment des fossiles de 
l’aalénien à Tilly-sur-Seulles (2). 

» Les aroiles à poissons d’Arganchy, d’une épaisseur maximum 
de 4 mètres, vont en s’amincissant vers l'Ouest, et ne semblent 
contenir — fait singulier pour un point littoral — que des mor- 
ceaux de bois flottants, très usés, supportant quelquefois des débris 
d’une petite huitre, voisine de la variété plate de lOstrea obscura, et 
de fort rares empreintes de posidonies (vers la base). Lorsque la 
butte d’Arganchy sera plus entamée dans la direction du Nord, 
le front de la carrière présentera sans doute partout les mêmes 
niveaux, mais il est douteux que les argiles soient alors plus 
épaisses qu’elles ne le sont en ce moment. 

» Comment se fait-il que les argiles à poissons des environs de 
Bayeux soient si pauvres en fossiles (à Vieux-Pont nous n'avons 
trouvé qu’une ammonite, à Tilly-sur-Seulles, seulement un 
poisson, mais toujours beaucoup de bois flotté (3) ? Nous laissons 
à de plus savants que nous le soin de l’expliquer. 

» Les argiles d’Arganchy présentent aujourd’hui (4) à POuest 
de la carrière, la succession suivante, prise de bas en haut. 


À. — Lias moyen. 
B. — Argiles à poissons (marnes à posidonies). 


» b 1. — Calcaire marneux bleuâtre au centre (blanchâtre il y 
a trois ou quatre mois, alors que l’on ne faisait que de le rencontrer 
et renfermant alors vers sa base de très rares empreintes de posi- 
donies), 2 mètres. 


(1) Dans le talus droit de la route de Bayeux à Tours, après avoir franchi 
le pont de Vaucelles. 


(2) Nous ne saurions trop recommander à nos confrères la visite de la 
carrière de Tilly-sur-Seulles, à 6 k. d’Audrieu, sur la route de Caen à Bayeux, 
on y rencontre non seulement le lias moyen, mais encore les marnes infra- 
oolithiques (lias supérieur) jusqu’à l’aalénien. 


(3) Bull, Société Géolog. de Normandie, tome IX, année 1882. 
(4) Mars 1889. 


RÉSUMÉ DES SÉANCES s9 


» b 2.— Banc de calcaire blanc-jaunâtre, très fracturé, o m. 20. 

» b3.— Marne d’un brun foncé, très feuilletée, dont les 
tranches deviennent rougeâtres par suite de leur exposition à l’air, 
surmontée par un lit de marne d’un gris jaunâtre, 1 m. $o environ. 

C. — Lias supérieur 

» c 1. — Calcaire marneux à Ammonites bifrons (faciès de Tilly- 
sur-Sculles et de Vieux-Pont et non de Subles). 

» c2.— Calcaire rougeâtre à oolithes très fines à Ammonites 
opalinus. 

» Bien que l’on ne rencontre à Arganchy aucun fossile caracté- 
ristique, les marnes en question intercalées entre le niveau supé- 
rieur du lias moyen et le niveau de l'Ammonites bifrons, ne 
peuvent être assimilées qu'aux argiles à poissons de Tilly-sur- 
Seulles et de Vieux-Pont, et il nous paraît intéressant, au point 
de vue des limites de la mer de la première période du lias 
supérieur, de signaler sa présence à Arganchy, point littoral où il 
devait exister un bas fond voisin du rivage. 


NOTE SUR LES SABLES DES ENVIRONS DE BAYEUX (CALVADOS), 
PAR J. SKRODZKY 


« C’est la formation des premières couches du globe, l’appa- 
rition de la vie sur notre planète, ainsi que les phénomènes de la 
période glaciaire, que le géologue ne peut complètement démontrer 
et dont il ne soumet certaines hypothèses scientifiques qu'avec 
réserve. Aussi la géologie peut-elle être comparée à un livre dont 
le premier et le dernier chapitre ne sont qu’ébauchés ; les périodes 
primaire et quaternaire sont, en effet, les moins explicites des 
divers feuillets que le passé de la terre présente à notre sagacité. 

» Bien que les matériaux d'étude en ce qui concerne la période 
quaternaire ne fassent pas absolument défaut dans les environs de 
Baveux, le manque de coupes, lorsqu'ils sont relativement bien 
représentés — le creusement des puits pouvant seul nous rensei- 
gner à leur égard — leur peu d'épaisseur — ce qui est le plus 
ordinaire — le mélange en certains endroits des caractères du 
lehm et du fauvet, ne permettant pas de savoir si l’on se trouve 
en présence du diluvum supérieur ou inférieur, rendent l'étude de 
cette période des plus difficiles. 

» Il en est du reste ainsi un peu partout et, sauf pour certaines 
localités favorisées, ces observations sont générales, surtout pour 
nos contrées où, il faut aussi l'avouer, l’étude du quaternaire a été 


60 SOCIËTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


un peu négligée. Par conséquent ne saurions nous trop accumuler 
les observations au sujet d’une période que la géologie ne fait 
qu’arriver à débrouiller, et c’est à ce titre que nous adressons à la 
Société nos remarques sur les sables des environs de Bayeux, 
toutes incomplètes qu’elles soient, persuadé, ainsi que nous 
l’avons déjà écrit, que ces sortes d’études locales peuvent seules 
permettre aux maîtres de la science de coordonner leurs études et 
d'arriver à la connaissance exacte du passé de la terre. 

» Revenons à nos sables dont la principale carrière, ouverte en 
avant de l’église St-Vigor-le-Grand, semble seule avoir attiré 
l’attention des géologues et qui sont désignés comme tertiaires 
par les uns, quaternaires par les autres, mais dont l’étendue et 
l’origine n’ont pas encore été indiquées, sauf erreur de notre pat. 


1 
» Ces sables s'étendent des deux côtés de l’Aure supérieure et | 


dépassent la Drôme, vers Crenay. 


Rive droite de l’Aure. 


» Lorsque lon se rend d’Arromanches à Bayeux et, qu'après , 
avoir laissé derrière soi la côte de Pouligny on arrive dans la plaine 
de St-Vigor on voit, à droite de la route, une excavation à demi 
comblée qui indique l’emplacement de la carrière d’où sont sortis | 
les fossiles que d’Orbigny indique dans le ro° étage de son È 
Prodrome comme provenant de Bayeux; à gauche, à une centaine ; 
de mètres dans les champs, s'ouvre une carrière, aujourd’hui aban- < 
donnée, qui entame les différentes couches du bajocien (oolithe 
blanche, oolithe ferrugineuse, conglomerat à Bel. giganteus, et 
mâlière). Uu peu plus loin, de ce même côté (au haut d’une petite 
côte) une excavation, ouverte au bas de la route dans la partie 
inférieure de l’aalénien, démontre qu’entre cette excavation et les r 
anciennes carrières dont il vient d’être fait mention, le bajocien | 
supérieur (oolithe blanche) vient butter contre l’aalénien (mâlière) 
par suite d’une faille dont l’emplacement exact ne peut être déter-. 
miné, les phénomènes diluviens ayant arasé la crête des plisse- 
ments du terrain. 


MI ÈS ei. 


» Quelques pas après avoir franchi la côte, on voit les sables 
afleurer sur le bord de la route, et se continuer vers Bayeux ; à 
gauche, ils s'étendent jusqu’auprès d’Esquay-sur-Seulles et bien i 
au-delà de Saint-Martin-des-Entrées (après le cimetière Saint- 
Germain), où ils viennent s’arrêter entre des dépôts d’un diluvium 
argilo-sableux ou d’argile rougeâtre. Peut-être aussi viennent-ils 
finir en biseau au-dessous des différentes variétés du diluvium ; 


27 


de 


RÉSUMÉ DES SÉANCES GI 


nous pensons que les dépôts des divers modes du diluvium affectent 
en général, une forme lenticulaire, dans les environs de Bayeux. 

» Avant d'arriver au hameau de Bussy, nous trouvons les sables 
remplacés, sur une ligne oblique, dirigée vers Esquay-sur-Seulles, 
par un diluvium sableux, rougeitre, alors que plus bas le lehm (1), 
représenté par une argile rouge d’une grande épaisseur, se voit 
seul dans la profonde tranchée que l’on rencontre au-dessus du 
château de Bellefontaine, après avoir franchi le pont du chemin 
de fer sur la route de Condé-sur-Seulles (2). En suivant toujours 
cette même route, on rencontre plus loin une argile sableuse, avec 
silex plus ou moins décomposés (3), puis avec fragments de 
silex compact, à arêtes vives, qui annonce le voisinage de la 
mâlière que l’on retrouve proche le hameau des Ruisseaux. 

» La ville de Bayeux est bâtie en partie sur les sables — rues 
Saint-Floxel, de la Cave ; — et en partie sur un diluvium plus ou 
moins épais — rues Saint-Patrice, Saint-Mälo, etc., — reposant, 
comme les sables, sur la mâlière, ainsi que nous l’ont démontré 
les travaux entrepris pour mettre la ville à l’abri des inondations 
de lAure supérieure. Cette rivière a, en effet, creusé son lit dans 
les couches inférieures de la mâlière, en deçà et au-delà de la ville. 

» Les sables atteignent une puissance maximun de 30 à 
40 mètres. 

» Dans la carrière Lebel qui se trouve sur la route d’Esquay-sur- 
Seulles, proche l’octroi de la route de Caen, les ouvriers s’arrêtent 
sur une couche de sable ferrugineux, jaune brun, inattaquable à 
la bèche; mais dans la sablonnière en avant de l’église de 
Saint-Vicor-le-Grand, cette couche de sable fait défaut et une 
petite couche marneuse, sur laquelle viennent s’arrêter les eaux, 
marque la base de la carrière. 

» Cette marne repose sur l’aalénien (mâlière) (4). 


(1) Et peut-être aussi le fauvet. 


(2) Les sables affleurent encore dans un petit chemin qui, derrière le 
château de Bellefontaine, mène dans les champs ; l'argile rouge ne commence 
donc qu’un peu plus bas et vers la droite. 


(3) Nous signalerons l’existence de ce diluvium argilo-sableux, à silex, où 
il se présentera, parce qu’il nous semble être une modification latérale des 
sables, tandis que, par exemple, le diluvium sableux, rougeâtre, se rapproche 
plutôt de l'argile supérieure. 


(4) Cette couche marneuse se retrouve peut être également à la base des 
sables grossiers à silex roulés (diluvium argilo-sableux). 


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Le 7. 


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» L'ensemble des sablonnières est formé par des accumulations 
de sables de différentes grosseurs et diversement colorés du blanc 
au jaune foncé. Aucune stratification n’est visible sur une certaine 
étendue, et ces amas de sables semblent être juxtaposés et non 
superposés, ce qui est la règle même pour les dépôts diluviens, 
considérés dans leur ensemble. Ainsi ici on trouve un amas de 
sablonnette ; tout à côté, plus hautet plus bas, ce sont des sables de 
grosseur et de coloration différentes, toutefois la teinte semble 
généralement se foncer à mesure que l’on se rapproche du sommet. 
Des silex en pleine décomposition, ne dépassant guère la grosseur 
du poing, et des petits quartz roulés, irréguliers, de la dimension 
d'une tête de grosse épingle ou au maximum d’une petite noisette, 
ordinairement blanchâtres, quelquefois bleuâtres, sont répandus 
ça et là dans la masse du sable. Les couches supérieures, remamiées, 
renferment par places de toutes petites poches ou de petites lentilles 
d'une marne sableuse, blanchâtre, ayant de o"o3 à o"10, et 
pénétrant parfois dans le piqueret, sous forme de veinuless’entre- 
croisant (1). 

» Les ouvriers nomment cette couche de marne « la glaise ». 

» Sous ce nom: le piqueret ou le piqueray, ces mêmes ouvriers 
désignent une couche des plus irrégulières, de o"10 à 2 mètres, 
d’un sable assez ferrugineux, renfermant une multitude de petits 
galets de quartz, roulés, irréguliers, gros en moyenne comme 
une grosse noix, qui forme, abstraction faite de l’argile diluvieune, 
le sommet des sablonnières. 

» Le dépôt du piqueret n’a pas eu lieu immédiatement après 
celui des sables, car le ravinement de ces derniers, très marqué, 
frappe les yeux les moins exercés. 

» Les torrents diluviens qui ont déposé le piqueret, comme ceux 
qui ont donné naissance aux sables, ont dû commencer par être 
des eaux limoneuses, pour avoir occasionné la formation du cordon 
marneux qui est subordonné aux sables (sables proprement dits) et 
de celui qui supporte le piqueret ; car tout fait supposer que la 
couche ferrugineuse de la carrière Lebel n’est qu’un accident local, 
fait des plus ordinaires pour un terrain aussi hétérogène que celui 
que nous étudions, et que la marne se retrouve au-dessous. 


(1) Voir à ce sujet, la carrière à gauche de la route de Bayeux à Tours, 
avant la maison qui précède celle dite « la cité Angers » ; le ravinement des 
sables est surtout visible dans cet endroit. 


VF. 


RÉSUMÉ DES SÉANCES 63 


» Dans un travail précédent: « L’Infra-Lias d’Agy, d’après 
M. de Caumont » (1) c’est à la couche inférieure de la marne 
que -nous avons déjà rapporté celle qui se rencontre au-dessus de 
l’affleurement de la mâlière sur la route du pont d’Ione par 
Monceaux. Nous retrouverons également une couche de marne 
sut la route de Bayeux à Barbeville, et bien qu’elle soit directement 
recouverte par le piqueret {voir à droite de la route), sa position à 
l'extrémité d’une butte sableuse, son épaisseur toujours égale au- 
dessus de l’aalénien qui la supporte, sa composition nullement 
sableuse, nous la fait assimiler également à la couche marneuse 
inférieure des sables et non à celle qui est subordonnée au piqueret. 

» Dans les environs de Bayeux, le diluvium, renfermant des 
débris des roches sous-jacentes, est à peine indiqué au-dessus de 
l’oolithe blanche et de la mâlière, lorsque ces terrains forment 
butte ; sur les sables, il est brun jaunâtre et plus ou moins 
développé ; il n’atteint une grande épaisseur que sur les bas fonds, 
le plus souvent sous forme d’argile rouge, empâtant parfois des 
silex, provenant des couches de la mâlière. 

» Résumons : Sur la rive droite de l’Aure supérieure, les sables 
avec piqueret, composés d’amas de sablonnette et de sables de 
différentes grosseurs, juxtaposés et non superposés, reposent sur 
l’aalénien (mâlière), qui les borde de différents côtés. 

» Ces sables sont en contact avec des dépôts argilo-sableux avec 
silex plus ou moins décomposés (fauvet) et avec des argiles 
diluviennes de composition variable. L’argile rouge, représentant 
le lehm, et même le fauvet dans certaines localités, ainsi que nous 
le verrons plus loin, repose sur la mâlière, comme les autres 
dépôts diluviens qui enserrent Bayeux ; la mâlière servant de 
plancher à l'argile rouge est alors souvent à une altitude inférieure 
à celle de la couche de l’aalénien qui supporte les sables voisins. 

» Les sables de St-Vigor-le-Grand correspondent au diluvium le 
plus inférieur ; le piqueret à la fin dela première période diluvienne, 
ou au commencement de la seconde. 


Rive gauche de l’Aure. 


» De Vaux-sur-Aure à Bayeux, plus l’étendue de terrain qui 
englobe le quartier St-Patrice, le cimetière, et se termine sans 
doute en forme de pointe vers le pont Roch (route de Bayeux à 


(1) Voir dans ce même volume la note sur l’Infra-Lias d’Agy. 


k. 
ne - 


64 SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


Littry) sur un affleurement du lias (lias moyen ?), dont on voit 
encore les traces de l’ancienne exploitation, un diluvium formé 
d’une argile colorée par les sels de fer, semblable au lehm que 
l’on trouve après le pont de Bellefontaine, recouvre directement la 
mâlière, ainsi que nous l’avons constaté en suivant le creusement 
de différents puits. Un de ces puits, à gauche de la route de 
Bayeux à Vaux-sur-Aure, nous a montré ce diluvium (argile rouge) 
reposant sur la couche supérieure de la mâlière, renfermant ses 
fossiles caractéristiques : Ter. perovalis, Amm. Brocchi, Bayleanus, 
eic, et portant encore les traces du conglomerat à Bel. giganteus et Amm. 
Sowerbyi. . 

» Buttant contre l’oolithe blanche du côté de Port-en-Bessin, 
l’argile passe aux sables avec piqueret sur la route de Bayeux à 
Tours, à la hauteur de l’avenue du Jardin Botanique, et ces sables 
s'étendent jusqu’au haut de la côte de Vaucelles, où ils viennent | 
s'arrêter sur la mâlière. A gauche, reposant toujours sur ce 
même terrain, et intercalés entre l'argile rouge et le diluvium 
argilo-sableux à silex, ils dépassent la route de Bayeux à Barbeville. 

» Nous voyons le diluvium argilo-sableux, avec silex plus ou 
moins décomposés (1), souvent même ne formant plus qu’un 
amas de silice pulvérulente, dans la tranchée du chemin de fer 
qui coupe à St-Loup-Hors la route de Bayeux à Subles, et se : 
prolonge au-dessus du pont connu sous le nom de Pont-Rouge. 
Cette sorte de sable grossier, plus ou moins marneux, se retrouve 
encore dans la tranchée suivante qui commence après Ranchy, 
sur le lias moyen (2), et se termine auprès de la route de 
Littry. Enfin, un peu plus loin, à Crenay, sur le lias inférieur 
(niveau de la G. Arcuata et dela G. Mac.-Cullocchi), nous nous 
trouvons en présence d’une lentille de couches sableuses différant 
peu de celles de St-Vigor-le-Grand et de Vaucelles. 

» De ce côté, le diluvium supérieur varie comme puissance et 
comme composition suivant les différentes sortes de terrains qu’il 
recouvre et suivant les accidents du sol, ce que nous avons déjà 
vu sur la rive droite de l’Aure ; des deux côtés, il semble souvent 
faire défaut sur le sable grossier à silex qui supporte directement 
l’humus, et n’être représenté qu’au dessus du piqueret. 

» Les sables fins ne s’étendent pas au-dessus de Crenay, et ne 
dépassent pas la Drôme au-delà de Barbeville et de Vaucelles. 


(1) Ces silex renferment quelquefois quelques fossiles de l’aalénien. 


(2) Sur la rive gauche de la Drôme. 


“PSS È RÉSUME DES SÉANCES 6s 


» Quant au piqueret, s’il provient du dépôt d’eaux courant de 
l'Ouest à l'Est, comme le prétend M. de Caumont (1), il peut se 
rencontrer au-delà de la Drôme; il serait alors le produit du 
remaniement des couches supérieures des galets roulés du salifé- 
rien par des torrents diluviens. 


» Faute de coupes, nous ne pouvons indiquer qu’approximati- 
vement les limites des sables et les différentes localités où ils se 
rencontrent ; toutefois, nous pensons avoir tracé les grandes lignes 
du périmètre qu’ils occupent. 

» Partout, sauf au Sud-Ouest, où ils semblent empiéter sur un 
lambeau de lias moyen et inférieur, les sables reposent sur la 
mâlière, dont la partie supérieure a disparu, ce qui n'arrive pas 
lorsqu’elle supporte l'argile rouge. 

» Avant de poser nos conclusions, nous donnons la coupe 
synthétique de la terminaison d’une butte sableuse, coupe qui en 
réalité ne se rencontre nulle part au complet, mais qui, grâce à ce 
que nous connaissons déjà, et à ce qui se voit sur la route de 
Bayeux à Barbeville, un peu avant d’arriver au pont jeté sur la 
Drôme, nous permet de savoir comment se trouve constitué le 
_point de contact des diverses couches du terrain qui nous occupe. 


» En ce dernier endroit, à gauche de la route, on voit qu’une 
couche marneuse, grisâtre, d’environ o m. 35 — celle de la base 
de la sablonnière de St-Vigor-le-Grand — repose sur la mâlière ; 
un peu plus loin, à droite, le piqueret, subordonné à l'argile 
diluvienne, recouvre le sable dont il suit la courbure, comme il 


le fait à St-Vigor-le-Grand et à Vaucelles. 


» Le piqueret s’est donc modelé sur la forme des buttes sableu- 
ses préexistantes. 


» Coordonnant nos observations, nous obtenons la coupe 
synthétique suivante pour les sables à piqueret : 


(1) Top. géogn. du Calvados (argile de Port-en-Bessin, diluvium). Pourquoi 
le piqueret qui existe sur certains lambeaux de Fuller’s earth, etc., ne se 
retrouve-t-il pas au-dessus des sables argileux des tranchées du chemin de fer ? 


Nous laissons à de plus savants que nous le soin d’élucider la question. 


66 SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


Coupe de l'extrémité d'une butte sableuse des environs de Bayeux (1) 


% 


A tx x + re + 
ET IL II TL III I01/27 07/0222 077777 
fe Er 


1 


=: 7IRRE 
Dilmvrum Piqueret Marne su Sables Marne inf* Aalénien 
(Lekm) (Glarse) (SVigor, etr) filière ) ù 


» Si hous ne voyons pas les sables orossiers à silex roulés, ou les 
sables fins avec piqueret s'étendre jusqu’au bord de la Drôme, et 
faire également défaut sur les rives de l’Aure supérieure, nous 
devons en inférer que les deux rivières avaient autrefois un débit 
beaucoup plus considérable que de nos jours et que leurs eaux 
ont emporté le sable sur la petite étendue de terrain qui sépare 
leur lit actuel de la base des buttes sableuses. Il y a donc eu deux 
périodes diluviennes : la première, peut-être la plus importante, a 
donné naissance aux sables ; la deuxième, au piqueret et au lehm. 
Si les deux rivières — l’Aure supérieure et la Drôme — avaient 
un cours plus considérable qu’aujourd’hui au moment de la seconde 
période de réchauffement, il faut reconnaitre qu’elles suivaient 
cependant le même trajet que de nos jours. 


si : Boss De. 6. 


» Nous concluons de ces premisses : 


» 1° Que la période quaternaire comprend deux périodes de 
réchauffement : la première intercalée entre deux périodes de 
refroidissement ; la seconde se continuant encore de nos jours ; 

» 2° La marne inférieure peut provenir du premier dépôt d'eaux 
n'ayant encore raviné que des terrains riches en calcaires, comme 
par exemple l’oolithe blanche et mème l'assise supérieure de la 
mälière, dont la partie inférieure est exclusivement formée, en 
certains endroits, par des lits de silex ; 

» 3°Les sables proviennent du remaniement sur place des couches 
de la mâlière. Les torrents diluviens ont peul-être déposé les sables 


F M M dt TV NN ST. TA 


(1) Dans cette coupe synthétique, le rapport des couches, au point de vue de 
leur puissance, n’a pas été observé, leur succession étant le seul but cherché. 


RÉSUMÉ DES SÉANCES 67 


fins dans les endroits, sans doute les plus profonds (?), où les 


_ remous étaient les plus violents, et les sables grossiers, plus ou 


moins marneux, avec éclats de silex, dans les endroits où les 
eaux étaient moins agitées ; 

» 4° Bien que les périodes de réchauffement aient du s'étendre 
du Sud au Nord et les eaux s’écouler du Nord au Sud, les torrents 
de la première période de réchauffement ont dû avoir dans notre 
récion, une direction secondaire dirigée du Nord-Est au Sud- 
Ouest, ainsi qu’il appert de l'orientation des sables ; 

» $° Les sables représentent le diluvium inférieur ; 

» 6° Le piqueret, datant du commencement de la seconde pé- 
riode de réchauffement, est venu se déposer sur les buttes sableuses 
dont il suit les ondulations, et a été recouvert lui-même par l'argile 
diluvienne (Lehm). 

» Nous avouons humblement n’avoir aucune donnée sur l’ori- 
gine de la marne supérieure « glaise des ouvriers » et du piqueret. 

» La cause qui a donné naissance à cette seconde couche 
marneuse est-elle la même que celle qui a produit la marne 
inférieure ? 

» Le piqueret a-t-il été apporté par des eaux ayantune direction 
secondaire orientée de l'Ouest à l'Est ? 

» Pourquoi n'existe-t-il que sur les sables fins qu’il ravine pro- 
fondément ? 

» Autant de questions qui sont pour nous $ans réponse ; 

» 7° L’argile rouge, représentant sur la route de Vaux-sur-Aure, 


etc., non seulement le lehm mais encore le fauvet, a peut-être été 


produite en ces endroits par le remaniement sur place de l’oolithe 
ferrugineuse à Ammonites Humphriesianus et du conglomerat à 
Belemn. giganteus, dont les vestiges ont été mêlés aux autres 
troubles de la seconde période torrentielle ; 

» 8° Le piqueret et largile rouge représentent le diluvium 
supérieur ; 

» 9° Tous les dépôts diluviens sont juxtaposés et non superposés (x), 
et semblent affecter une forme lenticulaire. 


Sables de la Falaise Est de Port-en-Bessin 


» Dans la falaise à l'Est de Port-en-Bessin, à 10 kil. de Bayeux, 
au-dessus de la Goulette de Vary et en face du village de Longues, 


(1) Sauf bien entendu lorsque les deux couches du diluvium (l’inférieur et 
le supérieur) sont représentées dans la même localité, 


a v, 


— + 


68 SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


il existe, face à la mer, des sables jaunâtres ayant quelque 
ressemblance avec ceux de Bayeux, ce qui nous oblige à en 
faire mention. Mais lorsque nous aurons dit que, près de la 
Goulette de Vary, les couches inférieures de ces sables nous ont 
fourni un assez grand fragment de la tige d’un pentacrine batho- 
nien, non roulé, et que nous avons trouvé, dans les couches 
moyennes des sables de Longues, des empreintes, bien fragiles à 
la vérité mais cependant bien reconnaissables, de valves de lamel- 
libranches, on comprendra que, sans pousser plus loin l'étude de 
ces couches, la trouvaille des fossiles en question, classe les sables 
de la falaise Est de Port-en-Bessin dans la série sédimentaire 
(période bathonienne), et que leur étude ne saurait entrer dans 
le cadre de ce travail. 


ADDENDUM 


» On sera porté à penser que les sables des environs de Bayeux, 
correspondent aux graviers d’alluvion, et ont été déposés par 
l’Aure, au moment de la période quaternaire. 

» En ce cas, pourquoi ces graviers n’existent-ils pas parallèle- 
ment sur les deux rives, pourquoi s’étendent-ils loin de la rivière 
dans la direction de Crenay, pourquoi enfin au lieu de s'étendre 
dans la direction des cours d’eau, leur plus grande largeur est-elle 
de l'Ouest à l'Est ? | | 

» Il faut alors admettre que lAure inférieure et la Drôme ne 
formaient qu'un seul cours d’eau, là où se trouve aujourd’hui 
Bayeux, et que les sables s’y sont déposés dans un espèce de 
remous. | 

» Après tout, c’est très possible, mais il faudrait également 
admettre pour être logique, l’union de la Seulles avec les cours 
d’eau précités. 

» Mais quand bien même ce mode de dépôt serait reconnu le 
vrai, l’âge relatif des différentes couches des sables, n’en resterait 
pas moins établi comme précédemment. » 


RÉSUMÉ DES SÉANCES 69 


SÉANCE DU 5 JUIN 1889 


Présidence de M. G. LENNIER, Président. 


Le procès-verbal de la dernière séance, lu par le Secrétaire, est 
adopté sans observations. 

Le Secrétaire donne lecture d’une lettre-circulaire émanant du 
Comité pour la réunion à Paris, au mois d'Août prochain, d’un 
Congrès d'Archéologie préhistorique. Sur la proposition de 
M. le Président, la Société décide d’adhérer au Congrès et de s’y 
faire représenter. Le Trésorier est invité à faire parvenir au 
Comité du Congrès la souscription demandée. 


Le Secrétaire lit les deux notes suivantes : 


NOTE SUR LES TERRAINS DÉCOUVERTS DANS LA MAYENNE (Les 
CoEvrONS ET LA CHARNIE) PAR M. ŒHLERT, PAR ]. SKRODZKY. 


« M. P. Œhlert (de Laval) a lu à la séance du 17 Juin 1889, de 
la Société Géologique de France, le résumé d’une note présentée 
à l’Institut et dans laquelle il a signalé dans les massifs siluriens 
situés à l’extrémité occidentale de la Mayenne (Les Coëvrons et 
la Charnie), une série d’assises qui, jusqu'ici, n'avait pas été 
constatée dans la région armoricaine. Les couches décrites dans cette 
note sont comprises entre le poudingue pourpré, à la base, et le grès 
armoricain, au sommet. Certains bancs, qui occupent une place 
relativement élevée dans cet ensemble, sont fossilifères et 
renferment des Lingules; d’autres, ayant une place plus inférieure, 
indiquent l'existence d'éruptions intenses comtemporaines, dont les 
éléments remaniés ont donné naissance à des poudingues et à des brèches 
porphyritiques, ainsi qu'a des tufs. Ces roches ne peuvent être 
synchronisées avec les éruptions analogues du Pays de Galles et 
du Trégorrois, qui sont inférieures au poudingue pourpré, 
c'est-à-dire qui appartiennent au Précambrien. 

» Si nous attirons l'attention de la Société Géologique de 
Normandie, sur la note de notre savant Coliègue, c’est que nous 
cragnons d’être accusé d’avoir un peu abusé des oscillations du 
sol, dans notre travail sur la « Géologie du canton de Domfront, » 
et que la découverte de M. Œhlert vient appuyer victorieusement 
nos dires. 


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70 SOCIETE GEOLOGIQUE DE NORMANDIE 


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» La stabilité apparente du sol à notre époque, et l'oubli que 
les oscillations du sol, dans les temps passés, bien que très 
fréquentes, étaient cependant séparées par un long intervalle, 
surtout si l’on songe à l'énorme laps de temps que certaines 
strates ont mis à se déposer, font que les géologues paraissent faire 
intervenir trop fréquemment les oscillations du sol, afin d'expliquer 
le manquement d’un ou de plusieurs niveaux, dû peut être à de 
violents courants. 

» La découverte des couches des Coëvrons et de la Charnie, 
comprenant à leur base des vestiges de roches éruptives, dont 
l'apparition coïncida évidemment avec le plissement du sol 
émergé et sans doute aussi avec l’augmentation de son étendue, 
démontre non seulement que l'instabilité des rivages était le 
régime ordinaire de la période primaire, mais encore que nous 
avions raison en indiquant une période d’émersion du sol de la 
région Domfrontaise entre le dépôt des schistes cambriens et 
celui des grès armoricains. 

» L’appparition des roches éruptives de la Mayenne, vers la fin 
de la période cambrienne, amena le plissement et l’émersion du 
sol de la région voisine qui s’affaissa lentement et progressivement 
plus tard ; car, en règle générale, pendant la période primaire, 
l’émersion du sol a été rapide et son affaissement assez lent, 
tandis que pendant la période secondaire, les mouvements 

’émersion et d’affaissement ont été généralement moins brusques, 
c’est-à-dire que le sol semble alors avoir été soumis à des mouve- 
ments de bascule assez lents. 

» Mais nous nous éloignons de la question. 

» Une des oscillations brusques du sol da massif Domfrontais, 
indiquée par nous, vient d’être prouvée par la découverte des 
couches subordonnées aux grès armoricains des Coëvrons, et 
nous ne doutons pas que des découvertes ultérieures ne prouvent 
également les autres oscillations du sol, indiquées par nous dans 
le massif Domfrontais pendant les périodes cambrienne et 
silurienne. » 


DEUXIÈME NOTE sUR L’INFRA-LIAS D’AGY, PAR ]. SKRODZKY. 
? 


« Il y a quelque temps, nous adressions à la Société une note 
au sujet du pseudo-infra-lias d’Agy (d’après M. de Caumont) et 
nous disions que ce terrain, dont le faciès avait trompé M. de 


RÉSUMÉ DES SÉANCES 71 


Caumont, devait être rapporté au lias inférieur, dont un affleure- 
ment, offrant l'aspect de l’Hettangien, se voit près du Pont d’Ione 
sur l’Aure-Inférieure, un peu au-dessus de Monceaux. 


» Nous avons êté assez heureux pour retrouver d’autres petites 
excavations, ouvertes dans ce même terrain, et pour arriver à 
fixer sa position exacte. 

» Le lias inférieur à faciès Hettangien se voit sur la rive droite 
de l’Aure-Inférieure, depuis le Pont d’Ione jusqu'auprès des 
carrières de Bernières-Bocage, sous lesquelles il disparaît. Ces 
carrières appartiennent au lias moyen, et les derniers bancs, 
niveau de la T. numismalis, reposent sur une couche d’argile 
noire, qui se retrouve également à Vieux-Pont, à Arganchy, à 
Subles, et qui forme le niveau supérieur du lias inférieur. 


.» Nos bancs calcaires sont donc subordonnés à cette marne 
imperméable, qui, arrêtant les eaux, limite la profondeur qu’attei- 
gnent les différentes exploitations. 


» Nous ne doutons pas que ces bancs, dont l’épaisseur maxi- 
mum, correspondant au centre du dépôt, qui affecte sans nul doute 
une forme lenticulaire, se trouve entre Bernières-Bocage et le Pont 
d'Ione, ne se prolongent en s’amincissant jusqu’auprès d’Agy, où 
M. de Caumont les aura rencontrés, amenés au jour par un 
accident du terrain. 

» Nous nous faisons un devoir d’adresser un échantillon de ce 
faciès particulier du lias inférieur des environs de Bayeux à nos 
savants Collègues, afin qu’ils puissent constater une fois de plus 
combien les caractères d’une roche sédimentaire sont trompeurs, 
par suite des dépôts lenticulaires, ainsi que des modifications 
latérales des couches, et aussi l’importance que nous devons 
attacher à la faune des différentes couches que nous étudions, seul 
moyen que nous ayons de connaître leur âge relatif. ; 


» Les échantillons que nous avons l'honneur de mettre sous les 
yeux de nos Collègues du Havre, ont été trouvés dans une petite 
carrière ouverte à l'intersection d’un nouveau chemin conduisant 
à Trungy et du chemin passant devant les fours à chaux de 
Bernières-Bocage. 


» Nous avons trouvé en cet endroit divers fossiles, encore 
indéterminés, mais dont nous devons posséder déjà plusieurs 
spécimens dans notre collection. 

» Entre autres : Panopæa... Thracia ?, Myoconcha ?, Lima. .., 
Lima gigantea (moules de grande taille, très nombreux) Pecten. .…, 


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72 SOCIETE GEOLOGIQUE DE NORMANDIE Le 


Gryphea arcuata, va Mac Cullocchi, et différents débris de 
l’'Ammonites bisulcatus. » 


M. Babeau présente divers ossements provenant des fouilles de 
la nouvelle cale sèche près du Bassin de l'Eure. Ces ossements ont 
été recueillis par 17 mètres en profondeur. 

M. Babeau présente aussi plusieurs fossiles de lOxfordien de 
Villers : Trigonia clavellata, Ostrea Marshii, Perna quadrata, 
Mytilus, Panopea decemcostata, Lima proboscidea, Ammonites Dun- 
cani, Amm. Cordatus, ainsi que deux fossiles du Cenomanien 
d’'Orcher : Nautilus Fleuriausianus et Hallirhoe costalus. 

M. Prudhomme présente divers fossiles provenant de la Craie 
blanche de Dieppe. 


SÉANCE DU 1:11 SEPTEMBRE 1889 


Présidence de M. G. LENNIER, Président. 


Le procès-verbal de la dernière séance, lu par le Secrétaire, est 
adopté sans observations. 


M. P. Bottard fait hommage à la Société d’un exemplaire de 
sa thèse de doctorat : Sur les Poissons Venimeux. 


M. Babeau présente plusieurs silex néolithiques, grattoirs, 
perçoirs, etc., recueillis par lui à Saint-Laurent-de-Brévedent, 
dans la vallée. Ces silex proviennent des terrassements exécutés 
pour la pose de la deuxième conduite d’eau. Ils ont été trouvés 
dans la tourbe, à 1"s0 de profondeur, dans le milieu de la 
vallée. 


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RÉSUMË DES SÉANCES 


7] 
#2] 


SÉANCE DU 6 NOVEMBRE 1889 


Présidence de M. G. LENNIER, Président. 


Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté sans 
observations. 

= M. le Président donne connaissance des lettres de démission de 
MM. G. Dollfus, de Paris, et Pellot, de Sainte-Adresse. 

M. le Président annonce ensuite les deux présentations 
suivantes : 

M. Bansard des Bois, Conseiller général et Maire de Bellème, 
présenté par MM. G. Lennier et P. Bizet ; 

M. Ovide Leroy, Conseiller d'arrondissement à Bellème, 
présenté par MM. G. Lennier et P. Bizet. 

M. Savalle présente un fragment de tige d’encrine du Kim- 
meridge du Cap de la Hève. Ce fragment, assez important, 
comprend une quinzaine d'articles. 

M. Savalle présente aussi une pointe de flèche en silex 
qu'il a recueillie au Mont-Caber, près Harfleur, ainsi qu’une 
série de pièces : grattoirs, ciseaux, tranchets, provenant de la 
Côte de la Justice à Montivilliers. 

M. Prudhomme, en examinant ces pièces, émet l’opinion que 
une d'elles présente des rapports de forme avec les pierres à 
feu qui armaient les anciens mousquets. 

M. Lennier dit à ce propos qu'il serait fort à désirer qu’on 
pût recueillir des renseignements, tant sur la forme affectée par 
les pierres des armes à feu primitives, que sur les procédés et 
les lieux de fabrication de ces pierres dans nos contrées, où cette 
industrie à été exercée jusqu’au commencement de ce siècle. 

M. Savalle présente aussi quelques pièces, dont un poinçon, 
provenant de Graville-Sainte-Honorine. 

M. Babeau présente une Belemnite de l’oxfordien de Villers. 

M. Biochet présente des fragments de bois fossile provenant 
. de Trouville, où ils ont été recueillis dans le Corallien inférieur, 
zone à Nucleolites scutatus. | 


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Ed  SEANCE DU 4 DÉCEMBRE 1889 


Présidence de M. G. LENNIER, Président 


Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté sans 
observations. 

Le Président proclame l’admission, comme membres corres- 
pondants, de MM. Bansard des Bois, Conseiller Général et Maire 
de Bellème, Ovide Leroy, Conseiller d’Arrondissement, à Bellème, 
présentés à la dernière séance par MM. Lennier et Bizet. 

M. Lennier fait connaître la récente découverte dans un 
Le champ, sur le territoire d’Harfleur, d’une sépulture renfermant 
trois squelettes : homme, femme et enfant. On n’a pù recueillir 
que les crânes et quelques ossements, le reste tombant en 
ee poussière aussitôt la venue au jour. Il est fort difficile de se 
prononcer sur l'ancienneté de cette sépulture, les crânes ne 
présentant aucun caractère ethnique spécial. Il a été trouvé 
aussi quelques monnaies romaines de bronze ainsi que des 
monnaies du moyen âge à types Bretons; ce qui laisserait 
supposer au moins des superpositions, sinon un remaniement. 
Æ M. Savalle présente une série de grattoirs et pointes en silex 
Re: provenant de Fécamp, sur le plateau, au Nord, non loin et 
3 au delà du champ de courses. 

ME - M. Forget présente quelques grattoirs et lames qu’il a récoltés 
sur la falaise, sur le territoire de Bléville, entre la limite de 
€ Sainte-Adresse et les signaux d’Octeville. 

M. Babeau signale la découverte, dans la vallée de .Saint- 
Laurent, dans les fouilles nécessitées par les travaux de pose 
<. de la deuxième conduite d’eaux, de deux squelettes humains, 
dont les débris ont été dispersés par les ouvriers. M. Babeau 
présente un fragment de calotte crânienne appartenant à l’un 
dés deux sujets. Ce fragment offre une épaisseur considérable. 

‘A M. Bottard constate, après examen des sutures, que ce crâne 
? appartenait à un sujet âgé de quarante ans environ. 


DESCRIPTION GÉOLOGIQUE 


DU CANTON DE DOMFRONT 


Par J. SKRODZKI 


TERRAINS SÉDIMENTAIRES 


CAMBRIEN 


PHYLLADES CAMBRIENS — ÉTAGE B 


Les phyllades cambriens, synchrones des phyllades de Saint-Lô, 
etc., — étage B de Barrande — constituent le premier étage 
sédimentaire du canton de Domfront (Orne). (1) 

Comme tous les terrains soumis directement aux effets de 

. l'érosion, les phyllades ont largement payé tribut à ce phénomène, 
surtout à cause du peu de cohésion de leurs strates ; aussi ne les 
retrouve-t-on que dans deux communes, et encore excessivement 
réduits. (2) 

Nous les avons fait figurer sur notre carte, alors même qu'ils 
ne se montrent que sous forme de parcelles schisteuses, mêlées à 
la terre arable ; peut-être même eussions nous encore pu les 
représenter, à ce titre, entre la route de la Barroche-sous-Lucé, le 
ruisseau du Longet et celui de Bazeilles, ainsi que près Bellieu et 
Saint-Front, où l’on rencontre aussi quelques traces de phyllades 

… cambriens reposant sur la diorite en pleine décomposition. 

_. Ce sont cependant ces mêmes phyllades qui atteignent un si 

_ grand développement dans le Calvados, principalement près de 

Caumont-l’Eventé, où on les exploite comme schiste ardoisier. 


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(1) M. P. Lebesconte range les phyllades de St-Lô dans les assises silu- 
riennes inférieures. 


Soc. Géol. de France. Séance du 3 novembre 1890. 


(2) L'apparition des roches éruptives, et en particulier de la granulite, frac- 
.  turant les terrains supérieurs, est la cause qui les a fait se montrer à découvert, 


_ Étant subordonnés en stratification discordante aux grès armoricains. 


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dE 76 » SOCIETE GEOLOGIQUE DE NORMANDIE 


Bien qu’il les ait confondus avec les schistes à Calymènes, M. de 
Caumont ne les a pas moins très bien définis en disant que « les 
3 phyllades offrent de nombreuses modifications depuis les schistes 
“4e tégulaires, bleuâtres ou noirs (ardoises) et les schistes argileux, 
RE très fins et doux au toucher, gris, jaunâtres, jusqu'aux schistes 
pe noduleux (1). » 
En effet, au-dessus du hameau de la Pierre, près Saint-Front, 
æ | * on trouve quelques schistes noduleux, et tout près d’une carrière 
de ballast à gauche de la ligne de Domfront à Alençon, ainsi que 
dans une autre excavation, de l’autre côté de la route de la Barroche- 
$ sous-Lucé, on rencontre des schistes argileux, onctueux, gris- 
bleuâtres, avec de petites oolithes dues à la limonite ; près Bellieu, 
ces mêmes schistes, un peu plus jaunâtres, ne renferment pas 
d’oolithes. Sur le flanc N. du Mont-Margantin, les phyllades, bien 
que contenant de la disthène, n’offrent jamais de vraies mâcles, 
_ et passent, à mesure que l’on descend la colline, aux schistes 
aroileux, avec oolithes (limonite), ayant leurs fissures de stratifi- 
cation recouvertes par un enduit d’oxyde de fer ; plus bas 
encore, ce sont des schistes argileux — si l’on peut encore employer 
le mot schistes — sans stratification apparente. En d’autres 
endroits, les phyllades semblent encore légèrement varier. 

La diorite, qui les traverse par places et sur laquelle ils reposent, 
semble en beaucoup d’endroits ne pas les avoir modifiés, ainsi que 
l’a déjà remarqué M. A. Guyerdet (2). 

Des filons de quartz, depuis 0"002 jusqu’à 0"2$ de puissance, 
traversent le sommet de la diorite et les couches les plus inférieures 
des phyllades. Ce quartz, dans les gros filons, plus particuliers à la 
diorite, est un quartz gras, d’un blanc laiteux, quelquefois bleuâtre 

7 et même, mais plus rarement, complètement noir. 

| Les phyllades cambriens du canton de Domfront sont jusqu'a 
ce jour considérés comme azoïques, mais des recherches ultérieures 
4 dirigées de préférence dans les régions voisines, y feront peut-être 
découvrir quelques uns des fossiles trouvés par M. Lebesconte 
dans les schistes dé Rennes. Cependant les ardoïses de Caumont- 
l'Eventé et de Saint-Lô n’ont encore fourni aucun fossile, peut-être 
bien aussi par ce qu’elles n’ont jamais été sérieusement fouillées 
par les géologues. 


D, (1) De Caumont. Essai sur la topographie géognostique du Calvados. 
(Phyllades et Grauwackes.) 


(2) Bulletin de la Société Linnéenne de Normandie, 1853-84. 


| DESCRIPTION GÉOLOGIQUE 


Notons, pour être complet, qu’un de nos confrères, à l'opinion 
duquel nous ne saurions nous rallier (1), considère les phyllades 
des environs de Domfront comme des schistes à C. Tristan, 
modifiés. 


SILURIEN. — ETAGE D. 
GRÈS ARMORICAIN A TIGILLITES (d?). 


Les grès armoricains à Tigillites sont trop connus des géolo- 
gues pour que nous nous étendions à leur sujet. 

Les grès à Tigillites de Domfront, Bagnoles, etc., semblent 
appartenir aux dernières couches de ce sous-étage (2) ; les bancs 
inférieurs paraissent azoïques ; plus haut, au-dessous du niveau 
à Tigillites et à Bilobites, nous avons trouvé à la Croix-des- 
Landes, près de Domfront, un petit niveau fossilifère de o"os à 
0®06 d'épaisseur. On y rencontre les espèces suivantes : Lingula, 
Arca, Orthonoia, Ctenodonta, Trigonia, etc. En suivant le sentier, 
conduisant au point 233, une autre carrière laisse voir, au-dessus 
du niveau à Bilobites, dont les empreintes sont fort mauvaises en 
cet endroit, une variété de bouts de canne, intermédiaire entre le 

type normal (forme ronde) et les empreintes qui se voient à 
Bagnoles, dans le parc de M. Goupil (forme ellipsoïde) (3). 

D'une forme ovalaire, ces empreintes ont une longueur de 

0"04, une largeur de 0"o2 et une profondeur (au centre) de 

… o"o15. Des bouts de canne du type normal, c’est-à-dire d’une 

forme à peu près ronde, se voient dans une carrière située à 

environ 150 mètres du point 233, ainsi que dans celle de la 

. Jominière, sur la route de Domfront à Lonlay-l’Abbaye. Souvent 

. la couche supérieure qui à rempli ces creux y laisse le bouchon, 

brisé à la ligne de contact des deux bancs; on remarque, 

lorsque l’on peut les enlever, que beaucoup de ces bouchons 
présentent des stries longitudinales, très bien marquées. 


2 (x) Monsieur M. Potel, licencié es-sciences naturelles, nous a soutenu cette 


hypothèse lors d’une excursion faite en commun dans les environs de 
= Domfront. 


… (2) Les généralités concernant l’arête quartzeuse sur laquelle s'élève Dom- 
front s'appliquent aux autres lambeaux des grès armoricains que l’on rencontre 


es 
_ dans le canton. 


L (31 Ces carrières étaient ouvertes en 1888, et bien qu’abandonnées ne 
paraissent pas devoir être comblées de longtemps. 

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78 SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


Les bancs supérieurs des grès armoricains s’observent au Nord 
de Domfront, au-dessous des ruines du donjon, sur la route des. 
Tanneries au Pont-de-Caen. Ces couches, fort dures, sont exploi- 
tées pour faire des pavés, des matériaux de construction et pour 
l’empierrement des routes. L’extraction de la pierre a été con- 
duite, autrefois, de la façon la moins régulière, aussi ne peut on 
donner une coupe du terrain aussi exacte qu’on le désirerait. Au 
mois de Juin 1888, lorsque nous avons visité l’exploitation, 
alors en pleine activité, on voyait de bas en haut : 

A. D’épaisses couches de grès, sans tigillites. | 

B. D’autres bancs d’un grès grisâtre, également sans tigillites. 

C. Un banc dont la surface est tachée par de petits cercles dus 
à l’oxyde de fer. | 

D. Des grès grisâtres avec tigillites nombreux ; la surface 
du banc supérieur montre des bouts de canne (type normal) dont 
les bouchons sont brisés à la ligne de contact des deux bancs. 

E. Un banc, semblable aux précédents, surmonté par un 
banc-limite, très bien marqué. Ce banc-limite, avec foralites et 
traces du ruissellement des eaux, porte d’assez bonnes empreintes 
de bilobites. 


F. Un deuxième banc-limite, mal indiqué avec de mauvaises 


empreintes de bilobites, surmontant des bancs d’un grès grisâtre 
dont les joints de stratification et les fissures sont fortement 
teintés en rouge brun par l’oxyde de fer. (1) 

G. Enfin, plus haut, en suivant toujours la route, on trouve 
des bancs formés par un conglomerat à grains moyens, sorte 
d’arkose, composée de grains de quartz roulés de couleur blanche, 
grise ou noire, unis par un ciment siliceux. 

Il est malheureusement impossible de voir le point de contact 
de l’arkose avec les schistes à Calymènes qui lui sont superposés, 
et de savoir s’il existe un banc-limite au sommet de l’arkose. Nous 
ne savons pas non plus si l’arkose ne passe pas progressivement au 
schiste — ce qui est cependant douteux — et si ce dernier terme 
des grès armoricains n’est pas dû seulement à une modification 
dans la nature du dépôt, occasionnée par une oscillation de la 
ligne des eaux. Cependant, l'absence des schistes à grands Trinu- 


————————_—_—__—_—_—_———@ ——— 


(1) C'est à ce niveau que nous avons trouvé un petit bilobite présentant, 
non plus une empreinte en relief, mais bien un moule offrant la face inférieure 
et la face supérieure. Cet échantillon qui détruit la théorie des pisies est entre 
nos mains. 


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DESCRIPTION GÉOLOGIQUE 79 


cleus d'Angers, etc., donne lieu de penser qu’il a dû exister une 


. période de retrait des eaux entre le dépôt des grès et celui des 


schistes à Calymènes. 

Il est à remarquer que, dans tous les terrains, les Bilobites 
se rencontrent toujours avec les bancs-limites, c’est-à-dire à la 
surface des couches littorales. Si ces traces sont dues à des spon- 
giaires, ainsi que le prétend M. Lebesconte {1), pourquoi ne les 
retrouve-t-on que sur les rivages, alors qu’à la suite d’un long 
charriage ils étaient déja décomposés pour la plupart, et jamais 
dans les endroits où vivaient leurs colonies ? L'origine animale des 
Bilobites nous semble loin d’être démontrée ; nous n’oserions 
non plus afhrmer que les Tigillites sont des traces d’Annelides. 

Nous trouvons, en effet, dans les schistes inférieurs de Dom- 
front (route des Tanneries au Pont-de-Caen) et principalement 
dans les psammites de la Haute-Chapelle des traces de vers dont 
la forme et la dimension ne diffèrent pas sensiblement des pistes 
des Annelides de nos jours, tandis que si l’on considère la lon- 
gueur des Tigillites — près de Mortain (Manche) nous en avons 
vu de plus de trois mètres, traversant différents bancs de grès — 
leur verticalité et leur nombre, on en est à se demander quelle 
sorte d’arenicole à pu laisser de telles traces, si rapprochées les 
unes des autres. Et il faut alors supposer une espèce toute parti- 
culière, privée de la faculté de pouvoir changer de place — ce 
qui est bien hasardé. 


SCHISTES A CALYMÈNES (D* (?) et d”’) 


Les schistes à Calymènes, qui reposent en stratification concor- 
dante sur les grès armoricains, sont supérieurs aux ardoises de la 
Couyère, et forment le dernier terme de la série des schistes 
ardoisiers inférieurs (niveau des C. Tristani et Aragoi). 

Quant aux schistes de la base, subordonnés au minerai de fer, 
on ne saurait affirmer, par suite du peu d’étendue de la partie 

soumise à l’observation, s’ils représentent la partie inférieure des 
schistes d'Angers (d“), et s’il y a eu une période de retrait des 


_ eaux entre leur dépôt et celui des couches supérieures ; toutefois 


on peut penser qu'ils ne sont qu’une modification latérale de la 
partie inférieure des grès des Moitiers d’Allonne (Manche) et 
qu'ils forment la base du niveau d”. 


(1) Lebesconte. Bull. Sec. Géol. de France, 3° série, tome XIV, n°0 8, p. 810. 


80 __ SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


É<: Les schistes à Calymènes de Domfront montrent leurs couches 
k | inférieures sur la route de la Porte du Château au Pissot, sous 
Re: forme de schistes bleus-noirâtres, très fins, passant à des schistes 
ER noduleux un peu terreux, puis à des schistes franchement terreux 
A subordonnés à un grès très ferrugincux, d’environ deux mètres de 
É : puissance. Ces dernières couches sont seulement visibles sur la 
Men - route des Tanneries au Pissot, à quelques mètres au-dessus de 
ce l’arkose, dans une excavation à droite de la route, et renferment: 
| Orthis Lusitanica, Illænus Salteri et de nombreuses empreintes 
Fe d'algues (?) ainsi que des tracés de grosses annélides, enroulées 
as sur elles-mêmes ou serpentant dans les schistes sur une longueur 
moyenne de 0*10 ; ces traces d'annelides se rencontrent égale- 
Ex ment dans le grès ferrugineux, qui renferme aussi quelques débris 
PR de Trilobites. Vu s21 puissance, égale à celle du minerai de fer 
FE oolithique (fer hydroxydé) de la forèt de Halouze, nous nous 
“3e demandons si ce grès qui se retrouve également près de Bagnoles- 
LA de-lOrne, dans le canton de Juvigny-sous-Andaines, ne serait pas 

É une modification latérale du minerai. 
FE Arrivé au hameau du Pissot, le géologue trouve à droite de la 
route, les couches supérieures des schistes, reposant sur un grès 
noirâtre en couches minces {1}, déjà rencontré aux environs de 
Mortain par Dalimier. Nous renvoyons pour la liste des fossiles 
LR qui s’y rencontrent, principalement dans une petite excavation, 
Lire creusée par le marteau des géologues, dans le chemin qui conduit 
au Val-Nicole, à la note de M. de Tromelin (Etude sur les terrains 
paleozoïques de la Basse-Normandie) (2). Quelques moules de petits 
EN gastéropodes sont localisés dans une couche de Limonite d'environ 
100 002 qui, séparée d’une deuxième par 0"25 de schistes, se trouve 
3 dans la partie tout à fait supérieure du terrain à quelques pas au- 
| dessus de la petite excavation dont il vient d’être question. 

On rencontre encore quelques traces des couches inférieures et 
. du grès ferrugineux près de Grille-Souris, à l'extrémité O. du 
= canton. Le diluvium qui recouvre le grès armoricain, derrière la 
ferme-école du Sault-Gauthier, renferme aussi quelques nodules 


CPE noirâtres, contenant de rares fossiles du niveau à Calymènes, 
es derniers vestiges de ce terrain, enlevé en cet endroit comme en 
D. (1) Sous les maisons à droite de la route, à quelques pas avant le sentier 
ne du Val-Nicole. 

 d ns | 

#4; (2) Association française pour l'avancement des sciences. Congrès du 


+4 Havre, 1877. 


DESCRIPTION GÉOLOGIQUE Sr 


bien d’autres par l'érosion. Notons aussi pour mémoire, ne 
ayant pas trouvé nous-même, un chloroschiste, du niveau à 
Calymènes, mis au jour en creusant un puits aux Basses-Maphar- 
dières. 


GRÈS DE LA HAUTE-CHAPELLE (d°) 


Les grès de la Haute-Chapelle sont intercalés entre les schistes 


\ 


à Calymènes et le grès culminant (d°), les ardoises à Trinucleus 


(d“) faisant défaut dans la région. 

Ces couches n’ont pas été encore étudiées, peut-être parce que 
les carrières de la Pichellerie, du Val-Nicole et du tertre Chapron 
qui, par leur réunion, permettent de faire la synthèse des grès de la 
Haute-Chapelle, n'étaient pas ouvertes lorsque M. de Tromelin 
habitait Domfront. 

Les couches inférieures se voient dans une ancienne carrière, 
maintenant à peu près comblée, qui se trouve à quelques pas de 
lPexcavation pratiquée dans les schistes du chemin du Val-Nicole, 
ou encore un peu avant d'arriver au village de la Haute-Chapelle, 
sur le chemin de la Pichellerie. Ces couches sont blanchîtres, d’un 
orain très fin, azoïques, et ressemblent à certains bancs des grès à 
Ticillites. Au-dessus du dernier banc, d’une épaisseur de o"50, 
se trouvent de petits lits gréseux, renfermant de nombreuses 
petites lentilles schisteuses d’un diamètre variable, séparés les uns 
des autres par de petits cordons de schistes micacés. C’est dans 
les débris de ces petits bancs, nommés salard ou salards par les 
ouvriers, que nous avons trouvé dans la carrière de la Pichellerie, 
avec des craquelures et des foralites, des empreintes de Bilobites, 
adressées aussitôt à M. de Saporta qui les a sans doute reçues. 

Viennent ensuite de gros bancs de grès, colorés sur une plus 
ou moins grande étendue par l’oxyde de fer. La masse de la pierre 
est totalement colorée en rose ou en rouge brun ou seulement 
mouchetée par de petits points rougeûtres irréguliers ; les dessins, 
fort bizarres, forment partois des sortes de larmes, localisées à la 
base et au sommet du banc, ou encore une simple tache 
centrale plus ou moins grande. S'ils n'étaient d’un grain plus fin, 
certains de ces bancs offriraient tout à fait le faciés des grès de 
May-sur-Orne. A noter : un banc grisâtre, intercalé entre deux 
bancs plus ou moins rougeîtres. | 

Dans la carrière du tertre Chapron, ces bancs semblent sur- 
montés par une nouvelle couche de salards, recouverts eux-mêmes 
par d’épais bancs de grès, blanchâtres ou rougeâtres, comprenant 


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82 SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


une assise supérieure, d'environ cinq mètres, d’un gris bleuâtre, 
intercalée entre deux lits de schistes micacés. 

La couche schisteuse inférieure a de 0"03 à o"os d’épaisseur, 
et la couche supérieure plus d’un mètre. Cette dernière, formée 
par des schistes noirs, très micacés, friables, renferme des traces 
de grosses Annelides et ne paraît pas contenir d’autres vestiges 
d'êtres organisés. 

Enfin, le tout est surmonté par de petits bancs de grès, de 
psammites en plaquettes et de petits bancs gréseux, plus ou 
moins ferrugineux. Ces psammites et ces grès se rencontrent 
avant d’arriver au passage à niveau du Pont-de-Caen, et dans la 
tranchée du chemin de fer. Nos recherches, dirigées principale- 
ment dans la tranchée, ont été couronnées de succès : les grès 
ferrugineux ont fourni des débris de Trilobites, etles psammites, 
encore plus riches, des traces de grosses Annelides, une Asterie, 
des fragments de diverses petites coquilles, et l’Orthis redux. 

Réunies, les différentes assises des grès de la Haute-Chapelle 
peuvent avoir une puissance d’une centaine de mètres, et ne sont 
que le prolongement des grès de May-sur-Orne, Feuguerolles, 
etc. Si ces derniers sont de beaucoup les plus fossilifères, les 
grès de la Haute-Chapelle ne sont cependant pas complètement 
azoïques, ainsi qu’on le pense généralement. Les couches infé- 
rieures (salards) contiennent des Bilobites et des Foralites ; les 
schistes micacés supérieurs des Annelides ; enfin les couches supé- 
rieures (psammites, grès ferrugineux) des Trilobites, des Annelides, 
une Asterie, etc. Ces trois niveaux, imparfaitement étudiés, ren- 
ferment sans nul doute une faune beaucoup plus riche, mais 
malheureusement ils se présentent à l’observation dans de déplo- 


rables conditions. 
GRÈS CULMINANT (d°) 


Le grès culminant (grès supérieur silurien) qui se rencontre 
près de Domfront se voit également à May, mais fait défaut près 
de Mortain, d’après M. de Lapparent (1). 

On peut hardiment affirmer que ce terrain est encore plus 
pauvre en fossiles que les grès de la Haute-Chapelle, et que la 
teinte bleue-noirâtre que lui accorde M. de Tromelin n’est parti- 
ticulière qu’à deux des bancs du grès, et à certaines couches des 


schistes. 


(1) Soc. Géol, de France, 3° série, tome V, page 578. 


DESCRIPTION GÉOLOGIQUE 83 


Le grès culminant est visible : 1° Dans les carrières de la Croix- 
Pavée, à droite de la route de Domfront à Dompierre; 2° dans 
le talus de la route du Pont-de-Caen à St-Bômer-les-Forges, 
à quelques mètres au-dessus de l’ancienne route de Tinchebray. 

Les carrières de la Croix-Pavée, peu profondes lorsque nous 
les avons visitées, nous ont donné la série suivante, prise de haut 


_en bas : 


Des grès grisâtres à grains fins, dont les couches diffèrent de 
puissance, surmontant une couche de grès bleu-noirâtre ; puis 
des grès blanchâtres, en plaquettes très peu épaisses, d’une puis- 
sance de plus d’un mètre, recouvrant une couche de grès bleuûtre. 

Ces mêmes couches sont encore exploitées: le grès bleuûtre, 
près de la Philippardière, derrière le tertre Chapron ; les couches 
en plaquettes, dans diverses carrières sur la rive gauche du ruisseau 
de Choiïseul. Les couches de la route du Pont-de-Caen à 
St-Bômer-les-Forges consistent en une alternance de grès gris 
jaunâtres et de schistes jaunâtres ou noirâtres, micacés et très fins. 
C’est une de ces couches qui se trouve à droite de la route de 
Champsecret, un peu avant son raccord avec la route de Dom- 
front à Dompierre. 

Une fissure, remplie par une espèce de brèche ocreuse, et 
connue des ouvriers sous le nom de filon, traverse les couches 
supérieures des grés de la Croix-Pavée ; cette couche est sans 
doute celle qui se retrouve, mais alors horizontale, dans une 
carrière abandonnée ouverte à gauche de la route de St-Bômer, 
un peu au-dessus de la Largrinière. | 


SCHISTES AMPÉLITEUX. — ETAGE E. FAUNE lIIl° 


Les schistes ampéliteux à graptolithes forment le dernier terme 
de la série sédimentaire du canton de Domfront. 

Ils se composent de schistes ampéliteux, dont le nom a servi 
à les désigner, de schistes noduleux, et de schistes durs, peu 
fissiles et très pyriteux. La faune des schistes ampéliteux, étudiée 
par M. de Tromelin, est celle de la faune IIT° Silurienne. 

Les schistes à graptolithes affleurent : 1° à gauche de la route 
de Ger à Lonlay-l’Abbaye, ils sont très réduits en cet endroit ; 
2° sur la route de Lonlay à Domfront, à gauche et au-dessus du 
chemin de la Bourrie; 3° au-dessus du ruisseau de Choiseul, à 
gauche de l’ancienne route de Domfront à Tinchebray, un peu 
avant le chemin de la Haute-Boudière; 4° sur la rive gauche du 
ruisseau d'Andainette, au-dessous du pont du moulin des Loges. 


84: SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


M. de Tromelin les indique encore au tertre Bizet et à la Guerche, 
dans la commune de Lonlay-l’Abbaye. Des puits nous les ont 
révélés : 1° à la Prévotière, à la Richardière et à la Marette, dans 
cette même commune ; 2° à la Foisonnière et à la Haute-Boudière, 
dans la commune de la Haute-Chapelle ; 3° à KRiantel, dans la 
commune de St-Front, ce dernier point est du reste bien connu, 
grâce à une ancienne carrière, aujourd’hui comblée. 

Les schistes à graptolithes existent donc sur une bande étroite, 
dirigée de l'Est à l'Ouest, comme les autres terrains sédimentaires. 

Nous pouvons supposer que ce sont également les schistes à 
graptolithes qui ont été rencontrés entre le tertre Ruault et le 
moulin Plain, sous forme d’une terre noire, ainsi que nous la dit un 
habitant du village. 


ROCHES ÉRUPTIVES ® 
GRANITE 


Le granite commun dit « granite de Vire » forme deux petits 
îlots au milieu de la granulite. Le premier se trouve à droite de 
l’ancienne route de Tinchebray, entre la Roche-L’Hômer, connue 
aussi sous le nom de « la carrière, » et la Guillonnière. 

Les travaux ont cessé en cet endroit depuis une vingtaine 
d'années, et cinq excavations, perdues au milieu d’un taillis, sont 
les seuls vestiges de l’ancienne exploitation. Le second îlot est à 
gauche de la ligne de Domfront à St-Bômer-Champsecret, en 
face des anciennes forges de Varennes. L’eau gagnant peu à peu 
le fond de la carrière, et les bénéfices de l’exploitation ne 
permettant pas de l’épuiser complètement, le travail devra 
également cesser dans peu d’années en cet endroit. 

Le point de contact des deux roches est difhcile à trouver, on 
voit cependant que le granite a été modifié à son point de contact 
avec la granulite. 

GRANULITE 


Une granulite jaunâtre ou rousse, passant à l'arène en 
beaucoup d’endroits, forme la presque totalité du sous sol de la 


(1) Bien que cette roche se trouve un peu en dehors du canton, nous 
signalerons, parce qu’il n’en a jamais été fait mention, un filon de pegmatite 
(pegmatite graphique) au sommet de la butte de la Trousserie, près la 
Vannerie (Commune de Dampierre, sur la limite des deux cantons de 
Domfront et de Messai) en contact avec la diorite au Nord et avec la 
granulite au Sud. 


DESCRIPTION GÉOLOGIQUE 85 


commune de Céaucé, et se retrouve au Nord de Domfront, 
intercalée entre deux filons de diorite. 

En plus des deux principales bandes granulitiques, on rencontre 
encore six petits îlots formés par la granulite : un au Sud 
de Domfront, près du Sault-Gauthier, etles cinq autres au Nord 
_de la ville : 1° sous la forêt de Halouze, la granulite s’y trouve, 
comme auprès du Sault-Gauthier en contact avec les grès 
armoricains et la diorite ; 2° entre la Vallée-le-Coq et les ruines 
du château de Jumilly, en contact avec le grès culminant et la 
diorite; 3° entre l'Auvraye et les Bages; 4° dans la forèt 
d'Andaïines, au carrefour de la petite Etoile — ces deux derniers 
afkeurements en pleine diorite ; $° enfin en demi cercle sur les 
routes de la Sauvagère et de l’Etre-Guerin, à une centaine de 
mètres environ avant d'arriver au rond-point de la Belle-Etoile, 
également en pleine diorite, et formant avec les deux précédents 
affleurements une ligne orientée de l’Est à l'Ouest ; elle est peu 
modifiée au contact de la diorite. 


DIORITE 


La diorite des environs de Domfront est d’une couleur verte 
foncée, mais elle est rarement compacte et se présente le plus 
souvent sous forme de pierres ou de plaquettes sableuses, 
quelquefois chloriteuses, nommé #uf ou fuffeau par les paysans du 
Passais, ou encore marne lorsqu'il est argileux. 

La marne renferme, ça et là, de gros blocs irréguliers de diorite, 
préservés par leur plus grande dureté contre la décomposition des 
couches supérieures, et de petits spheroïdes dont la superficie 
subissant un commencement de décomposition s’enlève par 
couches concentriques. Les premiers sont connus sous le nom de 
bizgeu, les seconds sous celui de boulards ; on rencontre ces 
derniers non seulement dans la marne, mais encore reposant sur 
la granulite, où, venus du filon situé au Nord de cette dernière, 
ils forment de véritables petits blocs erratiques. Quelques boulards 
présentent une structure un peu plus granitoïde que les autres 
et paraissent alors offrir une moindre résistance aux effets de la 
décomposition. La diorite, véritable protée, prend également 
la forme schisteuse, et perd sa couleur verte qu’elle ne conserve 
du reste qu’à l’état compacte. Schisteuse ou sableuse, la diorite 
est le plus souvent jaunitre. 


La diorite, orientée de l'Est à l’Ouest, comme la granulite 


à PAPER 


É SET SOCIËTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


qu’elle encaisse, s'étend en nappe des deux côtés de la bande 
quartzeuse sur laquelle est bâtie la ville de Domfront. 
; Cette roche semble être mal connue. 

M. Michel déclare bien dans sa note sur la géologie des 
environs de Domfront (1) que « les diorites accompagnent le | 
granit du côté de St-Bômer et qu’elles ont été souvent méconnues 
à cause de ce voisinage » mais, après avoir reconnu que le 
hameau de la Barthelière est bâti sur le granite (notre granulite) 
il fait continuer cette roche jusqu'aux schistes ampeliteux à 
graptolithes, bien qu’elle soit remplacée longtemps avant d’y 
arriver par la diorite. 

En suivant l’ancienne route de Domfront à Tinchebray, il est 
du reste facile de voir la granulite succéder à la diorite, et cela 
au bas de la côte, à une cinquantaine de mètres après avoir franchi 
| le chemin de la Barthelière à l’ancienne route de Tinchebray; 
| or, si la diorite change souvent d’aspect, elle n’en tranche pas 
moins d’une façon visible sur le faciés de la granulite, toujours 
facilement reconnaissable, soit à l’état de roche compacte soit à 
celui d'arène. 


“és » 2 


« 
dde. 


FIG. 1. — COUPE DU POINT 329 AU RUISSEAU DE CHOISEUL 


En passant par la Peignerie-Bouvet, La Roche-L’Hômer et le point de raccord 
du chemin de la Barthelière avec l’ancienne route de Tinchebray. 


Pont 329 
sd La Pagnerie Boxvet 


! La Roche l'Homer Sentier de Ia Barthelière 


Sentier du chemin Gripan 


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MA [TT 
Diorite Granulite Granite Grés culmmant Sclustes ampéliteux 
à Graptohthes . 


| En revenant vers Domfront, près le chemin de la Bussardière, 

B on voit que le quartz en filons, dont nous avons déjà parlé au 

sujet des phyllades cambriens, n’est pas particulier au Mont- 
Margantin et qu’il se retrouve également dans la diorite, au Nord 
des grès armoricains. 

> un ie 2 CR CR 


(1) Société Géologique de France. Séance du 8 juin 1860. 


DESCRIPTION GÉOLOGIQUE 87 


Un peu plus loin, près du sentier qui conduit au Chemin- 


Gripon, quelques coups de marteau suffisent pour montrer qu’en 
cet endroit, le grès culminant, recouvert un peu plus bas par les 
schistes à graptolithes, semble avoir subi l’action du feu; et que 
les nombreuses petites cavités qu’il renferme sont à demi rem- 

_ plies par une sorte de scorie ferrugineuse. Le métamorphisme a 
été produit par l’éruption dioritique. 


Au Sud de Domfront, la diorite s’étend depuis les grès armori- 


cains, relevés par une grande faille, parallèle à leur direction, 
jusqu’à la granulite, et est recouverte en partie, vers l'Est, par les 
phyllades cambriens qu’elle perce en différents endroits. 


FIG. 2. — COUPE DE DOMFRONT A LA BRISSOLLIÈRE (COMMUNE DE CÉAUCÉ), 


PAR SAINT-BRICE ET LA THIAUDIÈRE, 


Domfront 
Fuissemt de PBareilles 
StBrr ZaBrissolliére 
Z N Brice La Thiandière : 
PRE Re = RTE SP 
re 2 PS MES EM ERU EE LE 
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Grés armorican Diorite Thylades Ganukbte 
a M glhtes cambriens 


La diorite se montre souvent sous forme de plaquettes sablon- 


neuses, ainsi que nous l’avons déjà dit ; aussi M. Michel, dans sa 
coupe de Domfront au Mont-Margantin, a-t-il pris la diorite à 
’état sableux et d’un blanc jaunître, pour une variété des phylla- 
des cambriens, car ces derniers ne se montrent pas auprès des 
grès armoricains, mais seulement auprès du ruisseau de Bazeiïlles, 
et ne sont « jamais très micacés, sableux et friables » ainsi qu’il 
le prétend (1), tandis que ces caractères sont parfaitement ceux 
de la diorite mrce 


La diorite perd sa couleur verte au contact de la granulite et 


devient olivâtre, peut-être à cause d’un refroidissement plus 
prompt. 


Par sa décomposition, la diorite a fourni les principaux éléments 


d’une couche d’argile à foulon (Fuller’s earth, Walkerde) qui se 


\ 


trouve près le hameau de la Picaudière, et des argiles à potier, 
exploitées à la Goulande, au Fresne, à Champsecret, où l’argile 
est noire, etc. 


(1) Soc. Géol. de France. Loc. cit. 


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8s SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


M. Dufour, du restaurant de la Gare, a entre les mains des 
haches en diorite de la période néolithique, trouvées, nous a-t-il 
dit, dans les environs d’Avranches (Manche) ; le Passais, qui 
renferme plusieurs dolmens, ne semble pas avoir été habité avant 
cette époque ; toutefois il n’a encore fourni aucun ustensile en 
silex, même de la période néolithique. 


SÉDIMENTATION 
ÉRUPTIONS ET OSCILLATIONS DU SOL 


Maintenant que nous connaissons les diverses roches du canton 
de Domfront, nous allons examiner dans quelles conditious elles 
ont pris naissance. 


TERRAIN PRIMITIF ET CAMBRIEN 


Dans le canton de Domfront, les phyllades cambriens reposent 
sur la diorite ; quel fut leur swbstratum primitif ? Sans doute les 
schistes cristallins que le géologue rencontre dans les régions 
voisines ; toutefois nous ne saurions nous prononcer à cet égard, 
et, à l'encontre de Petit-Jean, nous avouerons que : ce que nous 
savons le moins c’est notre commencement ; nous pensons cepen- 
dant que le granite est postérieur à la période primitive, et que 
ses îlots ne sont que Îles débris d’une bande de cettte roche frac- 
turée et mise au jour par l’éruption granulitique. 

Les phyllades cambriens, déposés horizontalement comme 
tout terrain sédimentaire, ont été soulevés par un plissement du 
massif qui amena leur émersion depuis Mortain (Manche) jus- 
qu’auprès de Castillon, de La Bazoque, etc., dans le Calvados, et 
peut-être encore plus loin, les sédiments postérieurs dissimulant 
leur présence. Ils restèrent exondés pendant le dépôt des grès 
pourprés et des couches les plus inférieures des grès armoricains ; 
s’ils sont si peu développés dans le canton de Domfront, nous 
attribuons ce fait aux suites des phénomènes diluviens. 


Eruption du Granite 


Si le granite commun dit de Vire n’est pas primitif, comme le 
pensent certains géologues, mais bien cambrien, ce que semblent 
indiquer les mâcles formées à son contact dans les phyllades cam- 
briens de Mortain et de tant d’autres localités, cette roche fit son 
apparition lors du premier ridement des phyllades cambriens ; 
les éruptions de la matière centrale étant toujours contempo- 


l 
À 
è 
4 
1 
2 
4 
; 


DESCRIPTION GÉOLOGIQUE 89 


raines des grands plissements de la croûte terrestre, et chaque 
roche éruptive apparaissant généralement vers le commencement 
d’une période géologique pour finir à peu près avec elle. 


SILURIEN 


A la suite d’un affaissement général du massif, la mer des grès 


_armoricains à Tigillites (Etage D. d°) vint réoccuper peu à peu 


le sol émergé, déposant dans notre région ces couches de Dom- 
front, Bagnoles, etc., qui semblent postérieures aux grès de 
Pontrean, Crozon, Paimpont, etc. 

Après le dépôt des dernières strates des grès armoricains à 
Tigillites (couches littorales à Bilobites et arkoses), les eaux 


reculèrent lentement vers le Sud, puisque les schistes à grands 


Trilobites de Cabrières (Hérault), de Laillé (Ille-et-Vilaine), etc., 
font défaut. Un nouvel envahissement des eaux permit le dépôt 
des couches supérieures des schistes ardoisiers inférieurs (d*) et, 
par suite d’une modification dans la nature des sédiments, devenus 
sableux, de vaseux qu'ils étaient auparavant, des orès de la Haute- 
Chapelle. Jusqu'à la fin de la période d° (grès de la Haute-Cha- 
pelle) la sédimentation a été continue, et des dépôts sableux ou 
vaseux ont donné naissance à des grès et à des schistes qui, pour 
la plupart, ne renferment aucun fossile. Quant aux salards, puis- 
qu'ils sont des couches littorales, ils indiquent une diminution de 
la couche des eaux, due à deux petites oscillations locales ; 
toutefois on ne saurait affirmer qu’il y ait eu une courte période 
d'émersion du sol après leur dépôt, bien que ce phénomène soit 
parfaitement admissible. Par contre, on ne saurait nier le retrait 
des eaux lors du dépôt des schistes à Trinucleus, schistes ardoi- 
siers supérieurs (d‘), qui font défaut dans le canton. Le fond de la 
mer fut alors exondé, sans doute sous forme d’une plage basse, 
comme devaient être toutes les terres de la période primaire, 
traversée ça et là par de petits détroits de la mer à Trinucleus, 
dont on retrouve, du reste, dés traces dans plusieurs endroits en 
dehors du canton de Domfront. 

Cette plage fut totalement recouverte par les eaux qui déposè- 
rent les couches sableuses ou vaseuses du grès culminant (d°), du 
moins dans le canton, car elles manquent près de Mortain, ce qui 
prouve, entre parenthèse, que, sur le terrain, l’étude de la géologie 
ne se compose que d'épisodes régionaux, et que les couches 
qui se rencontrent dans une localité font souvent défaut dans une 
région très voisine, ou sont soumises à de grandes modifications. 


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90 SOCIËTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


Les schistes ampeliteux qui succèdent normalement au grès 4 
culminant ne semblent pas devoir être attribués à une autre ] 
période d’extension des eaux. Leur apparition a été motivée par 
un changement dans la nature des sédiments entraînant une plus 
rapide évolution de la faune par suite de la modification du 
modus vivendi. Ce fait qui se présente toujours en pareil cas ne 
nous semble pas devoir être considéré comme plus particulier au 
Silurien, bien qu’il soit peut-être plus tranché dans cet étage. | 

Peut-être aussi que les schistes à graptolithes ont été surmontés 
par le calcaire ampéliteux, représentant la partie la plus élevée 
du Silurien dans la Normandie. 

Le lambeau du sous-étage rhénan qui existe à Glatigny-en- 
St-Nicolas-des-Bois, et qui permet d'affirmer que la mer 
Dévonienne s’est avancée jusqu’au delà d'Alençon, sinon encore 
plus loin ; les rognons de l’étage Cénomanien qui se trouvent, 
paraît-il, à la base du diluvium des environs de Bayeux, et qu 
relient la craie chloritée du Calvados au grès vert calcarifère de | 
Chef-du-Pont (Manche) (1), et surtout le témoin de ce même étage 
au Plessis-Grimoult, indiquant d’une façon indiscutable l'extension 
de la mer Cénomanienne, offrent de tels exemples de la puissance 


; 
! . - x F. 
de l'érosion que notre hypothèse ne peut paraitre trop hasardée (2). | 
È 
FIG. 3. — COUPE SCHEMATIQUE DU BASSIN DE DOMFRONT AVANT L'ÉRUPTION Ë 
DE LA GRANULITE É 
* 
BR 
LLÉECEERE EE ÉREFFEEEREE 


(LIN Es 


Phyllades cambriens  Granite dit  Crés aærmoricain 
zedevéspaærunphssement de Vire  etterrains SuperIeurs 
antesiburien dû à l'éruption 

dn gramte 


rechauffement ayant dû s'étendre du Sud au Nord. 


(2) Ce lambeau du Cénomanien, situé à 14 lieues de la zone crayeuse, 
et subordonné à une marne noire, attribuée à la période tertiaire par de 
nombreux géologues, permet de supposer que les eaux sont venues, sinon 
recouvrir, du moins baigner une île Normanno-Bretonne, formée par la partie 
centrale des terrains primitifs de la région, lors de la période Cénomanienne et 
à l'époque tertiaire, 


(1) Ces rognons ne peuvent venir que du Nord, les périodes de | 
à 
, 
1 
n. 


DESCRIPTION GÉOLOGIQUE 91 


Eruption de la granulite 


Nous ne saurions donc affirmer si la granulite à fait son 
apparition avant ou après le dépot du calcaire ampéliteux, mais sa 
venue concorda certainement avec le plissement du massif, et eut 
pour suite l’éruption dioritique, ainsi que l’a reconnu M. A. 
Guyardet (1). 

DÉVONIEN OU HOUILLIER 
Eruption de la diorite 


La diorite, modifiant encore une fois l’orographie du massif, 
apparut pendant la période Dévonienne ou peut-être pendant la 
péroide Houillière. 

Suivant relativement de près l’éruption de la granulite, elle a la 
même orientation que cette dernière qu’elle a brisée et dont elle 
a amené, empâtés au milieu d’elle, divers fragments (carrefour de 
la Petite-Etoile, etc.). 

Comme pour ia granulite, l’éruption de la diorite a pu avoir lieu 
en différentes poussées, chacune d’elles dilatant de plus en plus 
les fissures du sol et augmentant le plissement des couches, mais 
nous ne pensons pas que l’on doive pour cela en faire autant 
d’éruptions distinctes, malgré les périodes d’accalmie qui ont 
pu exister entre elles ; chaque roche éruptive du canton 
appartenant bien à la même époque géologique. 


Mouvements du sol postérieurs à la période Dévonienne 


Si la mer Cénomanienne, à ne considérer que cette période 
d'extension des eaux, n’est pas venue couvrir le massif et réunir 
les marnes du Plessis-Grimoult au Cénomanien du Maine — ce 
qui, quoique probable, ne saurait être afhirmé, .car c’est en 
géologie principalement que l'imagination doit voler avec des ailes 
de plomb — on est forcé de reconnaître qu’à ce moment, comme 
pendant la période tertiaire, le massif Domfrontais dut participer 
à ces grandes commotions qu’éprouva la contrée tout entière, 
abstraction faite de bien d’autres dont le contre-coup dut se faire 
également ressentir dans notre région. De là ces nombreuses 
failles qui la traversent en tous sens, et qui, par suite de 
Pinclinaison donnée aux couches, aidèrent puissamment les effets 
de lérosion. Et nous admettons d’autant mieux ces effets de 
l’érosion, que nous ne les faisons pas seulement consister dans la 


(3) Bull. Soc. Linnéenne de Normandie. Loc. cit. 


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CNT 


SE NT SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


dénudation occasionnée par le passage des torrents de la période 
glaciaire, comprenant une période de rechauffement intercalée 
entre deux périodes de refroidissement, mais encore dans la 
résultante de tous les phénomènes atmosphériques auxquels le sol 
a été exposé depuis son émersion définitive, c’est-à-dire depuis 
la fin de la période armoricaine {calcaire à graptolithes), tout en 
laissant de côté les nombreuses époques glaciaires, admises 
par bon nombre de géologues, partisans de leur périodicité. : 

En ne tenant compte que des principales oscillations des rivages É 
dans le canton de Domfront pendant la période primaire, les k 
mouvements d'extension et de retrait de la ligne des eaux, et les 


éruptions des roches ignées, peuvent se résumer ainsi qu’il suit : 


PÉRIODE PRIMITIVE 


J 

L- 

Bépôt des schistes cristal{ins.. MR GT RSR EEE Etage A. : 

CAMBRIEN | 

Dépôt dés phyllades cambriens 2 sue PRE 

ire période de retrait des eaux, pendant le dépôt des{ Etages B ; 
: : Faune Ire 

BTES POULURES : dns se de ME NI M NE UE ét Es $ 

Eruption du granite dit de Vire. Plissement du massif. . 3 

SILURIEN d 

ire période d’extension des eaux. Dépôt des grès armori- 3 

CUS. SU ES RE RS RE CRETE Etage D, Faune Ile ; 

2° période de retrait des eaux, pendant le dépôt des schistes É 

de Cabrières, de Laillé, d'Angers, etc.:; d?,....... ; » à 

pe , . da . È 

2e période d'extension des eaux. Dépôt des schistes de { 

” 


Domfront d%*, et des couches les plus inférieures des 


grès de k Haüte-Ehapelle Sr PR ele *p » > 
3e période de retrait des eaux {double oscillation locale). 

Dépôt des couches à Bilobites (salards) d5.......... Ù » 
3e période d’extension des eaux. Dépôt des grès, schistes 

et psammites de la Haute-Chapelle d3........ = , , 
4° période de retrait des eaux, pendant le dépôt des ardoises 

4° lrinnclur de, 2, LS à ts PEN EE CURE ' Ô 


4e période d’extension des eaux. Dépôt du grès culminant 
d’, des schistes ampéliteux à graptolithes (colonie ?) et 
du calcaire à graptolithes.........:....4 se Etage E, Faune IIIe 
s< période de retrait des eaux. Eruption de la granulite. Plissement et émersion 
définitive du massif. 


OR TP Re ET UT à NON IEN E Te  VE 


DÉVONIEN OU HOUILLIER 


Eruption de la diorite. Nouveau plissement du massif. 


Si « souvent une lacune dans la sédimentation n'indique pas 
forcément l'absence de la mer à une époque, puisque nous connais- 
sons nombre de points actuels sous-marins, où il ne se forme pas 


DESCRIPTION GÉOLOGIQUE 93 


- de sédiments (1) » nous ne pouvons attribuer l'absence de certains 

J niveaux dans le canton de Domfront qu’au retrait de la ligne des 
eaux, occasionné par une oscillation plus ou moins étendue du 
sol, et non à de violents courants, entraînant les sédiments; on 
en chercherait vainement la cause dans les premières mers, si peu 
profondes et si largement ouvertes, car « lors de la période 

- Silurienne, la division en bassins, autant que l’on peut en juger 
par la distribution géographique des faunes, était infiniment moins 
accentuée que de nos jours (2) » (3). Du reste, l'étude des premières 
couches sédimentaires, en quelque lieu qu’elle se fasse, montre que 
Pinstabilité était le régime ordinaire des rivages. 

Comme nous l’avons déjà dit, la plupart des oscillations étaient 
locales, et si dans une localité nous pouvons établir des divisions 
qui concordent avec les limites réelles des divers niveaux, ces 
niveaux se terminant en biseau, nos divisions sont, pour la plu- 
part, inapplicables si Pon s'éloigne de la région étudiée. Nos 
divisions en géologie étant donc des limites arbitraires, faites pour 
faciliter l’étude de cette science, nous nous gardons bien de 
vouloir généraliser nos observations applicables peut-être seule- 
ment au canton de Domfront, notre intention n’étant que de faire 

— connaître un épisode régional des périodes Cambrienne, Silurienne 
et Devonienne, pour permettre d’arriver à débrouiller les phéno- 
mènes des premiers âges de notre planète (4). 


(1) G. Dollfus. Principes de géologie transformiste, p. 95. 
(2) de Lapparent. Traité de Géologie. p. 677. 


(3) L'effet des marées était, par cela même, moins puissant que de nos 
jours, mais les tempêtes, très fréquentes, devaient modifier énormément les 
rivages de ces terres basses, soumises à de brusques et violentes commotions. 


(4) M. Daubrée, l'éminent directeur honoraire de l'Ecole des Mines, a 
— terminé, à la séance de l’Académie des Sciences du 1er novembre 1890, sa 
…. communication relative aux actions exercées sur les roches par des gaz doués 
— de hautes pressions et de mouvements rapides. 
fé Il a démontré que ces actions ont pu produire des éruptions verticales de granit, etc. 
et ne se sont pas bornées au phénomène géologique des puits diamantifères 
… du Cap. 

Cette théorie explique comment l’on trouve, dans les environs de Domfront, 
certains îlots de roches éruptives empâtés au milieu de filons appartenant 
également à des roches éruptives. 

On peut également admettre, selon nous, qu’une roche éruptive brisant, 
lors de son apparition, une roche préexistante, a pu en entraîner des fragments 
plus ou moins considérables que l’on retrouve englobés au milieu d’elle. 
(Nofe ajoutée pendant limpression). 


rés. nt BL VE Ca PE eh. je À 7 no: EP 
TO oi Ar UP TE TAN PES ep, 
rs =. , 


94 SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE -DE NORMANDIE 


ADDENDUM 


Depuis notre départ de Domfront, une petite carrière a été 
ouverte, paraît-il, tout près de la gare dans des schistes « sans 
fossiles » nous écrivait-on. La lettre qui portait ce fait à notre 
connaissance ne donnait pas de plus amples détails. 

Nous avons fait figurer sur notre carte ce petit lambeau de 
schistes, dont nous ignorons le périmètre, comme phyllades 
Cambriens. Ce dernier terrain doit du reste exister encore dans 
certains endroits, où il est masqué par le diluvium — par exemple 
dans les environs de St-Gilles-des-Marais. 

Nos collègues voudront bien excuser nos erreurs, fréquentes 
lorsqu'il s’agit de cartes géologiques à une grande échelle, alors 
surtout que l’on n’a aucun travail similaire pour vous venir en aide. 

Quant à la vaste étendue de terrain occupée par la granulite et 
la diorite dans le canton de Domfront, nous ferons remarquer 
qu’il estimpossible, vu son faciès constant, de confondre la première 
de ces roches avec une autre, et, pour la seconde, nous ferons 
observer qu’aux Etats-Unis, près du célèbre filon d’or et d’argent 
de Comstock, la diorite offre un développement de plus de 300 
mètres de diamètre, si l’on s’en rapporte à la carte de M. Roland- 
Duer Irving, reproduite par M. A. Daubrée, Membre de l’Institut, 
dans ses Régions invisibles du globe et des espaces célestes, et encore 
le filon de diorite ne semble-t-il être reproduit qu’en partie, et, 
par conséquent, peut offrir plus loin un diamètre encore plus 
considérable. 

Sur cette mème carte, la diabase qui semble entourer l’épan- 
chement dioritique, a plus de 600 mètres de diamètre du côté de 
Virgina-City. (D’après certains géologues, la diorite du canton de 
Domfront ne serait qu’une diabase.) 

Pourquoi ces filons en nappe seraient-ils plus impossibles dans 
le Passais qu'aux Etats-Unis ? 


np Vs Cid: St. : 75 À 


a 
La 


CONSIDÉRATIONS 
GÉOLOGIQUES & PALÉONTOLOGIQUES 


SUR LES TERRAINS DES 


ENVIRONS DE BELLÈME ET DE MAMERS 


Par PauL BIZET 


Conducteur des Ponts et Chaussées à Bellème 


Membre des Societés Géologique et Linnéenne de Normandie 


A loccasion de lexcursion extraordinaire de la Société 
Linnéenne de Normandie à Bellème, à laquelle assistait une 
délécation de la Société Géologique de Normandie, représentée 
par M. Lennier, son savant président, et M. Prudhomme, son 
dévoué secrétaire, j'ai tenu à fournir à mes chers collècues 
quelques explications verbales sur l'allure générale de nos terrains 
et sur les fossiles qu’ils renferment. ; 

Le temps ayant manqué pour suivre l'itinéraire que j'avais 
proposé, et visiter tous les affleurements remarquables, je crois 
devoir présenter cette étude pour fixer leurs souvenirs, tout en 
leur donnant des détails sur la composition et la superposition 
des couches que la rapidité de l’exploration n’a pas permis de 
relever sur les lieux mêmes. 

Ces notes ne seront peut-être pas sans intérêt pour ceux 
d’entre-eux que l’accomplissement des devoirs professionnels 
a empêché de prendre part à cette belle promenade scientifique 
qui a été aussi attrayante pour le botaniste, par la richesse et la 
vigueur de la flore de cette délicieuse contrée, qu’elle a été 
captivante pour le géologue par la diversité des terrains soumis à 
ses investigations. 

Elles seront, en tout cas, utiles pour l'interprétation d’une 
partie du profil d'Alençon à Nogent-le-Rotrou et Beaumont-les- 
Autels que j'ai l'honneur d'adresser à la Société. 


Le point de départ, pour tout géologue qui veut étudier la 
région, est la .ville de Mamers, ou mieux encore, le bourg de 


PEAR D'OR 


96 SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


Villaine-la-Carelle ; c’est en partant de cette dernière localité et 
en se dirigeant vers Bellème qu’on retrouve, dans leur ordre de 
succession naturelle, toute la série des terrains jurassiques depuis le 
Bajocien jusqu’au Kimméridoien, et le terrain crétacé depuis la 
glauconie jusqu'aux sables cénomaniens supérieurs ; si l’on s’enfonçait 
davantage dans la partie orientale du Perche, par Nogent-le- 
Rotrou, on trouverait la craie turonienne, voire mème la craïe 
sénonienne de lhorizon de Villedieu, puis l'argile à silex recouvrant 
d'immenses surfaces. On y rencontrerait aussi, accidentellement, 3 
des sables de l’époque tertiaire et des dépôts lacustres avec 
meulière de l’âge du calcaire de St-Ouen. 

Le profil géologique d’Alençon à Nogent-le-Rotrou et à 
Beaumont-les-Autels, que j'ai l'honneur de présenter à la Société 
géologique de Normandie, montre très clairement l'allure générale 
de nos terrains. En le comparant avec d’autres coupes, prises dans 
diverses directions, on reconnaît que toutes les couches ont leur 
pendage sensiblement à l'Est, c’est-à-dire vers le centre du bassin 
parisien. 

Je vais indiquer avec quelques détails, les caractères principaux 
que présentent les différents terrains dans les environs de Bellème 
et de Mamers, en commençant par celui qui est le plus ancien 
dans la série des temps ({r). 


LIAS 


Le lias ne se rencontre, dans cette région, qu’en rive de la forêt e 
de Perseigne où il s’appuie sur les phyllades de St-Lô. Il y affleure 
en une bande étroite s’étendant depuis St-Remy-du-Plain jusqu’à 
Villaine-la-Carelle. On peut lobserver dans les talus de la route 
nationale près de Chaumiton, ainsi que dans le flanc du coteau 
que couronne le bourg de St-Rémy. Il est représenté par les deux 
assises suivantes : 

Le lias moyen, sableux, avec Belemmites niger et pernes ; 

Le lias supérieur, argilo-calcaire, avec Ammomites bifrons, 
serpentinus, et pholadomyes. 

Ces dépôts sont loin de présenter ici la puissance et la richesse 
en débris organiques qu’ils montrent dans le Calvados et dans le 
Nord-Ouest du département de l'Orne. 

Ils sont même beaucoup trop rudimentaires pour qu’il soit 
intéressant d’en faire une étude approfondie, mais, grâce aux beaux 


(1) Consulter la carte de l'Etat-Major, feuille de Nogent-le-Rotrou n° 78, 
pour connaître la position des localités désignées dans ce mémoire. 


+ ESS Lu ah 


CONSIDÈRATIONS GÉOLOGIQUES ET PALÉONTOLOGIQUES 97 


travaux de MM. Deslongchamps et Morière, les coupes détaillées 
de cet étage ne manquent pas aux géologues. Ils n’ont qu’à visiter 
les carrières classiques de Subles, Curcy, May, La Caine, Vieux- 
Pont, etc., pour avoir une idée complète dela succession des diver- 
ses assises qui le constituent et de leurs caractères pétrographiques 
et paléontologiques. 


BAJOCIEN 


Cet étage se montre à l'Ouest de Mamers vers Louvigny, 
St-Remy-du-Plain et Villaine. Il forme un assez vaste plateau 
faiblement ondulé et très peu planté d’arbres. On peut y établir 
deux divisions, savoir : 

L’oolithe inférieure à Terebratula perovalis. 

L’oolithe inférieure à Ammonites Parkinsoni. 

La première de ces deux assises occupe la partie inférieure. 
Elle peut être facilement étudiée, soit dans les carrières souter- 
raines de Villaine, soit dans les carrières à ciel ouvert du Grand- 
Moulin, soit encore dans les talus du nouveau chemin vicinal qui 
relie Villaine à St-Longis. Elle existe également dans le fond du 
ravin creusé par le ruisseau du Rutin, où plusieurs excavations la 
font apparaître au jour. 

Caractères minéralogiques. — L’oolithe inférieure à Terebratula 
perovalis est constituée par des couches de sables calcaires 
blanchâtres et par une succession de bancs plus ou moins épais 
d’un calcaire grisâtre à oolithes fines et régulières. On y rencontre 
parfois des assises, ou plutôt des lentilles, d’un calcaire à 
nombreuses lamelles spathiques, très dur, formé par l’agrégation 
de petits fragments arrondis de deux à sept ou huit millimètres 
de longueur. C’est à ce niveau que les fossiles se rencontrent le 
plus ordinairement. 

Vis-à-vis de la ferme du Grand-Moulin, il existe une carrière 
qui permet d’en relever une bonne coupe. 


Au fond de cette carrière. sables blanchâtres, assez fins, avec 


CE Mines sens de cet n ete AT 
Couche de gros sable blanchâtre..... EE RP DE ET 0.25 
MADIeTOUSSAITE à PTOS STAINS...................:.:. 0:15 à. 0.35 
Banc de calcaire poudingiforme à lamelles spathiques...o.30 à 0.45 
Sable blanchâtre et calcaire sableux avec coquilles brisées . 0.20 
Banc de calcaire avec noyaux gréseux. .........:......... 0.15 


Banc de calcaire blanchâtre à oolithes fines et régulières .... 0.75 

Huit autres gros bancs de calcaire jaunâtre à oolithes fines, 
Do nos ndillées ti... ii. s LRU 

Calcaire désagrégé, sableux vers le sommet .... ....0.30 à 1.00 


tt 


D pa 


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] ( é NE Le 


98 SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


Tout ce système a son pendage vers l’Est. 

Dans les bancs inférieurs on remarque des taches ocreuses, 
mais nulle part on ne trouve l’oolithe ferrugineuse de Bayeux et 
des Hachettes près de Port-en-Bessin. 

Les matériaux de cette carrière donnent des pierres d’appareil 
d’un très beau grain, qui se prêtent bien à l’ornementation. 

Caractères paléontologiques. — Les fossiles de cet horizon sont 
les suivants : Ammonites Murchisonæ (Sow. tr) — Pholadomya 
fidicula (Sow. r) — Ceromya Bajociana (d’Orb.) — Lima bhetero- 
morpha (Deslong.) — Pecten pinulus (Lam.) — Hinnites tuberculatus 
(d’Orb.) — Ostrea polymorpha (d'Orb.) — Ostrea Buckmanni (Sow.) 
— Rhynchonella Wrightii (Davidson) — Terebratula perovalis (Sow.) 
— Terebratula Eudesi'(Deslong.) — Terebratula Wrightii (David- 
son). — Terebratula ovoides (Sow.) — Clypeus Deshayesi (Cotteau). 
— Echinobrissus Deshayesi (Cotteau). — Pseudodiadema depressum 
(Desor). 

L’oolithe inférieure repose sur le lias supérieur à Ammonites ser- 
pentinus. On peut voir cette superposition dans la côte de Chaumi- 
ton et dans les flancs du côteau de Saint-Rèmy-du-Plain. L’oolithe 
inférieure à Ammonites Parkinsoni succède normalement à l’assise 
que je viens de décrire. Elle occupe d'assez grands espaces sur les 
hauteurs de Villaine-la-Carelle et de Chaumiton. Près de Mamers 
on la trouve sur les bords du Rutin et à la carrière de la Grille. 
Elle se montre aussi dans les talus du chemin vicinal de Villaine 
à Saint-Longis et sur plusieurs autres points de faible altitude. On 
en retrouve un affleurement, dans nos limites percheronnes, près 
du village des Marais (commune de Suré). A la Grille, elle repose 
visiblement sur un pointement de grès armoricain. 

Caracières minéralogiques. — La partie supérieure de l'étage 
Bajocien se compose de calcaires oolithiques roussâtres ou très 
légèrement brunâtres d’une contexture un peu sableuse et à 
oolithes très fines, souvent même peu discernables ; quelquefois 
elle est représentée par des calcaires blanchâtres, sonores et plus 
ou moins compactes. Sur d’autres points, au contraire, l'élément 
sableux domine, mais on n’y rencontre pas de bancs de silex 
comme cela se voit dans la section inférieure et les sables ne 
deviennent jamais siliceux. 

Cette assise fournit des pierres de taille estimées que l’on exploite 
dans plusieurs localités. 

Caractères paléontologiques. — Voici les fossiles que l’on recueille 
à ce niveau dans les environs de Mamers et de Suré. 


CONSIDÉRATIONS GÉOLOGIQUES ET PALÉONTOLOGIQUES 99 


Belemnites giganteus (Schlot.)— Ammonites Parkinsoni (Sow.) — 
Amm. subradiatus (Sow.) — Trigonia costata (Park.) — Trigonia 
striata (Sow.) — Arca elongata (Sow.) — Arca sublineata (d’'Orb.) 
— Lima Hermione (d'Orb.) — Lima Hesione (d'Orb.) — Lima 
Hippona (d’Orb.) — Ostrea Kunkeli (Ziet.) — Ostrea polymorpha 
(d’Orb.). Ces fossiles sont assez rares et presque toujours empâtés 
_ dans la roche, ce qui rend difficile leur détermination spécifique. 


Parmi les stations les plus fossilifères, je citerai les carrières de 
la Grille, de Villaine et de Chaumiton. 


BATHONIEN 


Le Fuller’ s earth par lequel débute cet étage, en Normandie, ne 
paraît pas être représenté dans nos contrées. Du moins on n’y a 
pas encore signalé la présence de }’Hemithyris spinosa qui le carac- 
térise si nettement dans les environs de Caen et de Falaise. 
Cependant ce fossile a été recueilli par M. Albert Guillier beaucoup 
plus au Sud du département de la Sarthe, par Avoise, Asnières et 
Chassillé. Je lai moi-même rencontré à Noyen, dans la tranchée 
du chemin de fer, au dessus des assises à Ammonites Parkinsoni. La 
nature oolithique de la roche qui le renferme semble constituer 
une zône de passage entre le Bajocien et le Bathonien et c’est pro- 
bablement à cette circonstance qu’il a jusqu’à ce jour, échappé, 
chez nous, aux recherches des géologues. 


1° Calcaire sublithographique. — Le premier membre du 
Bathonien dans les environs de Mamers et de Suré est un calcaire 
blanc marneux, très fissile, tachant les doigts, comme la craie, 
traversé par des bancs d’un calcaire compacte sublithographique 
blanchâtre, ou gris-bleuâtre, à cassure conchoïde. Sur quelques 
points c’est le calcaire marneux qui prédomine (Suré) ; dans 
d’autres endroits c’est au contraire le calcaire compacte qui acquiert 
le plus d'importance (Mamers, Marcoué). L’épaisseur de cette 
assise est de huit à dix mètres. Jusqu’à présent je n’ai pu trouver 
une coupe assez franche pour reconnaître les particularités que 
présente sa surface de jonction avec l’assise sous-jacente. 


La Société Linnéennea étudié ce sous-étage entre SuréetMamers. 
Plusieurs fossiles y ont été recueillis : Pholadomya Vezelayi (Lajoye) 
— Lucina Bellona (d'Orb.) — Terebraiula submaxillata (Sow.) 
et une grande quantité de moules de nérinées et de bivalves indé- 
terminables à cause de leur mauvais état de conservation et de leur 
empâtement. | 


SAP ARE Tu CRE UD NA PEN ARE TI ENIE E 


100 SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


Le calcaire sublithographique se rencontre encore près du 
cimetière de Mamers et au hameau de l’Arche, sur la route 
d'Alençon. En ce dernier point on voit, au fond d’une cour, le 
contact de ce calcaire avec l’oolithe miliaire qui le surmonte. De 
examen des surfaces en rapport il semblerait résulter qu’un 
certain temps se serait écoulè entre les deux dépôts, car il n'y a 
aucune liaison entre eux. Néanmoins je n’y ai pas reconnu de 
traces d'usure bien évidente. 

2° Oolithe miliaire. — Au dessus du calcaire compacte viennent 
de gros bancs d’un calcaire oolithique jaunâtre dont la puissance 
totale atteint une dizaine de mètres. C’est cette assise, correspon- 
dant au great oolithe des anglais, que certains géologues ont désignée 
sous le nom d’oolithe de Mamers. Elle affleure dans le flanc des 
côteaux qui bordent la rivière de Dive et du ruisseau du Rutin. 
C’est elle qui supporte une grande partie de Mamers et des 
bourgades de Saint-Longis et de Marollette. On peut l’étudier 
dans diverses carrières ouvertes au sein même de la ville, dans les 
rues de Marollette, des Carrières et de Saint-Cosmes. Elle est 
exploitée sur une assez grande échelle aux carrières de Marcoué, 
sur la route du Mans. 

Caractères paléontologiques. — L’oolithe miliaire est toujours 
d’une grande pauvreté en débris organiques. On n’y découvre que 
des dents de sauriens et de poissons avec quelques rares Ostrea 
costata (Sow.) et Terebratula maxillata (Sow.). — Toutefois on 
rencontre à la partie supérieure de cette roche des empreintes de 
végétaux fossiles qui, depuis leur découverte par M. Desnoyers, 
ont attiré l'attention des savants. Ces empreintes sont aujourd’hui 
extrêmement rares, et celles que le hasard fait encore recueillir 
sont d’une grande fragilité. Parmi les plantes fossiles qui ont été 
trouvées à différentes époques nous indiquons les genres et espèces 
suivantes (1) : 


Fougères. Lomatopieris Desnoyersii (Brongn.) 
Conifères. Brachyphyllum Desnoyersii (Brongn.) 
Cycadées. Olozamites graphicus (Schimper). 


» » Brongniarti (Schimper). 
» » Lagotis (Brongn.) 

» » marginatus (de Saporta). 
» ) Reglei (de Saporta). 


(1) A. Guillier, Géologie du département de la Sarthe, pages 135 et 136. 


COXSIDÉRATIONS GÉOLOGIQUES ET PALÉONTOLOGIQUES  IOI 


Cycadées. Otozamites Mamertina (Crié). 
) Cycadites Delessei (de Saporta). 


» »  Saportana (Crié). 
) Zamites Mamertina (Crié). 
» Bolbopodium Mamertinutmn (Cri). 


Ces vestiges de végétaux terrestres indiquent qu’à la fin du 
. dépôt de l’oolithe miliaire les mers étaient très peu profondes dans 
l'emplacement de la ville de Mamers et que même certaines parties 
étaient exondées. Mais un retour de peu de durée de la mer batho- 
nienne vint mettre de nouveau sous les eaux les parties émergées. 
Ce fait est indiqué d’une façon fort nette sur plusieurs points, 
notamment dans la carrière de Marcoué, où l’on voit la partie 
supérieure de l’oolithe miliaire ravinée, durcie, perforée et 
couverte d’huîtres plates, ce qui indique bien un temps d’arrêt 
dans la sédimentation. À l'Ouest de Mamers, on rencontre sur le 
chemin de fer de la Hutte, au piquet 20 k. $, la petite tranchée 
du pont de Bray qui offre une coupe extrêmement intéressante en 
ce qu’elle montre des traces d’usure tellement incontestables 
qu’elles ont toute la valeur d’une discordance de stratification. 


3° Couches à Terebratula digona. — C’est le retour de la mer qui 
donna lieu à la formation du calcaire lamelleux ou sableux qui 
surmonte l’oolithe miliaire à Mamers et aux couches marneuses 
qui remplacent parfois les assises calcaires. Ce dépôt, qui n’a guère 
que 1" $o à 2 mètres de puissance, est caractérisé par des fossiles 
qui ne laissent aucun doute sur la place qu’il occupe dans la série 

_ géologique. Les strates calcaires renferment des fragments d’Apio- 
crinus Parkinsoni, de Terebratula digona et de Rynchonella concinna 
qui le font rapporter, sans hésitation, au Bradford-clay des Anglais. 


Dans les couches marneuses de la tranchée du pont de Bray, on 
constate la présence des fossiles les plus communs de cet horizon 
dans un excellent état de conservation, savoir : Lima gibbosa 
(Sow.) — Lima duplicata (Deshayes). — Ostrea costata (Sow.) — 
Rhychonella varians (Schl.) — Rhynchonella concinna (d'Orb.) — 
KRhynchonella obsoleta (Sow.) — Terebratula bicanaliculata (Sch1.) 
— Terebratula digona (Sow.) — Terebratula cardium (Lamk.) — 
Terebratula coarctata (Park.) — Collyrites analis (Agass). — Pygurus 
Michelini (Cotteau). — Echinobrissus clunicularis (d'Orb.) — 
Echinobrissus elongatus (d'Orb.) — Holectypus depressus (Desor.) 


Au pont de Bray et au-dessous de la gare de Mamers on 
remarque, au-dessus des couches marneuses à Tereb. digona, un 


js # 
a. L 
ont 


102 SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


banc de calcaire gris-bleuâtre dont la cassure laisse voir de nom- 
breuses coquilles spathiques indéterminables. Ce banc appartient- 
il encore au bradford-clay ou bien fait-il partie d’un horizon plus 
élevé de la grande oolithe ? C’est là une question que je ne suis 
pas encore en mesure de pouvoir résoudre d’une manière certaine. 
Tout ce que je puis dire, quant à présent, c’est qu'il porte à sa sur- 
face supérieure des traces de discordance qui le font rentrer dans 
la série des couches bathoniennes. On y remarque, en effet, une 
surface durcie, criblée de trous de lithophages comblés par des 
cristaux de sulfate de chaux, et couverte d’huîtres adhérentes, qui 
indique sa séparation évidente d'avec les dépôts calloviens à 
Amm. macrocebhalus qui le surmontent. 

4° Cornbrash ? Sur les hauteurs de Suré, les Membres de la 
Société ont observé, dans les talus du chemin de la Perrière, des 
couches d’un calcaire désagrégé dontles caractères pétrographiques 
sont à peu près ceux de la grande oolithe, mais avec un mélange 
de la faune bathonienne et de la faune callovienne. Plusieurs 
membres ont cru voir dans ce dépôt un représentant du Cornbrash, 
sans pouvoir toutefois appuyer leur opinion de preuves paléon- 
tologiques positives. Parmi les fossiles que j’ai présentés se trou- 
vaient deux échinides, le Pygaster Trigeri (Cotteau) et le Clypeus 
Boblayei (Mich.) recueillis par moi dans ces couches, lesquels 
étaient associés à de nombreuses terebratules très voisines et même 
analogues des espèces calloviennes. Les membres qui soutenaient 
ce rapprochement se basaient surtout sur la nature oolithique de 
la roche, mais on sait combien sont fugaces les caractères miné- 
ralogiques et le peu de valeur qu’on doit leur accorder en strati- 
graphie. Dans mes précédents travaux, j'avais classé dans le 
callovien inférieur ce petit dépôt, mais avec beaucoup d’hésitation, 
je l'avoue ; j'avais été amené à cette classification par l'absence 
complète des espèces les plus caractéristiques du cornbrash, 
notamment de la Terebratula lagenalis. Les deux échinides 
rencontrés au sein de cette roche, sans autres fossiles bien déter- 
minés, peuvent-il être considérés comme suffisants pour établir 
le niveau géologique de ce terrain ? C’est aux paléontologistes 
stratigraphes à se prononcer. | 

Quoi qu’il en soit, la question est délicate et je compte bien 
utiliser mes moments de loisirs à l’étudier pour en faire l’objet 
d’une note spéciale. 

Je terminerai ces explications en présentant trois coupes qui 
feront bien comprendre la composition du bathonien dans les 


k! 


fax PL Aa EL 
PT TS 


inférieure. 


Terre végétale . ... 


BRADFORD-CLAY.. 


p 
2 _ OOLITHE MILITAIRE 


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+. TE a: ; EX . 
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pe. ; … 


| 
‘ 


__ CONSIDÉRATIONS GÉOLOGIQUES ET PALÉONTOLOGIQUES 


Coupe de la carrière de la rue de Marolletie, à Mamers. 


Calcaire lamelleux en plaquettes à Rhync. concinna 
Calcaire sableux avec bancs interrompus de calcaire 

lamelleux à apiocrinites et Terebralula digona ., 
Calcaire lamelleux (niveau des végétaux fossiles. 


Calcaire à oolithes fines et irrégulières ......... 
Calcaire subcompacte à oolithes mal définies. ... 
Men: AleuTe 454150 201.2 LA RE UUS NEE FeS 
DE CSA À SA NC nn ae an M à ÉLES ds 
Calcaire subcompacte à contexture un peu sa- 

picgse flond:de Ia-CarniÈre)-252" 0 40 ve se. 
Calcaire subcompacte à contexture sableuse (l’ex- 

ploitation n’atteint pas ce banc)............. 
Calcaire sublithographique à Pholadomya Vexelayi. 


Coupe de la tranchée du pont de Bray. 


 CALLOVIEN INFT .. 


_  BRADFORD-CLAY.. | 


Alternance de bancs de calcaire marneux et de 
couches d’argile bleue à Terebratula obovata et 
sublagenalis, etc. .. RPM CA PTS 0) 

Calcaire marneux à Pholadomya decussata et Tere- 
F0 AIT ERNST ENTRER AO RER 

RE RE ER SEE : 

Calcaire bleuâtre marneux....... ASSET 

Argile bleue avec Phaladomya decussata et Ostrea 
ner LAON L: 1 CUS 6 OUEN OS RS QUE 


Calcaie blenâtre subcompacte ::......4.. 4. L 
Argile bleue à Am. macrocephalus et bullatus..... 
Calcaire bleuâtre avec Pholadomya decussata et Tere- 

MORE CROOQNRE SET, STE 
D ah arte dd ré dau . 
Calcaire compacte légèrement ferrugineux avec 

coquilles spathiques (surface d’usure).. ....... 
Marne grisâtre à Tereb. digona et bicanaliculata . .… 
Cale uarnenx QUE. nid iles an de 


Marne blanchäâtre à Tereb. digona, Tereb. bicanali- 
culala, Rhync. concinnm ..................... 
Calcaire jaunâtre un peu argileux ............. 


Calcaire jaunâtre, agregat de débris de coquilles 

ESC) AR ns edrces 
Mince Couche d'argiler, A ai ee. HONE 
Calcaire grenu jaunâtre ...... Medal à ARRET 


103 


| environs de Mamers et de Suré et ses relations avec l’oolithe 


LOU ent = EP CC NT 


104 SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


Diagramme indiquant la succession des assises Bajociennes et Batho- 
miennes sur le chemin vicinal de Villaine-la-Carelle à St-Longis. 


StLonûis 
Ze Carrefour 
( 


La Te se 


Carrière 


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LE ORDRES 


130 


[+ = = 


Echelles cs 0"02$ pour I kilom. 
. 00005 pour 1 mètre. 
6 — Callovien inférieur. 
BATHONIEN ...4 5 — Oolithe miliaire et Bradford-clay, 
\ 4 — Calcaire sublithographique et calcaire marneux. 


3 — Oolithe inférieure à Ammonites Parkinsoni. 
BAJOCIEN .. ... 2 — Oolithe inférieure à Terebralula perovalis. 
1 — Lias supérieur à Ammoniles serpentinus. 


Lorsqu'on suit les assises bajociennes et bathoniennes entre 
Villaine et Mamers, on remarque que la zône caractérisée par la 
Terebratula perovalis s’amincit graduellement et finit par disparaître 
en deçà de Mamers ; elle est débordée par l’assise supérieure 
qui, elle-même, diminue beaucoup en épaisseur. On peut cons- 
tater ce fait à la carrière de la Grille, où l’on voit les couches à 
Am. Parkinsoni reposer seules sur les quartzites siluriens. Mais à 
l’époque géologique où ces terrains étaient en voie de formation 
sous les eaux, il y avait là un groupe de petits récifs de grès 
armoricain (la Grille, la Roche, la Basse-Sussaye) qui ont dû 
occasionner des remous et modifier la disposition des sédiments 
des mers. Les coupes me manquent malheureusement pour 
reconnaître d’une manière précise, si, au delà des récifs, les 
couches reprennent leur allure normale. 

On s'aperçoit également dans ce parcours que les assises de 
ces terrains ont une inclinaison assez prononcée vers l'Est, et 
qu’elles s’infléchissent dans cette direction avec des ondulations 
qui donnent lieu à un léger bombement de la grande oolithe 
visible dans les tranchées du chemin de fer et sur la route 
d'Alençon. 


CONSIDÉRATIONS GÉOLOGIQUES ET PALÉONTOLOGIQUES 105 


CALLOVIEN 


Les dernières assises, dont je viens de parler, correspondent à 
une période d’affaissement du bassin de Paris ; maintenant une 
période d’exhaussement va commencer, et elle débute par une 
série de dépôts argileux qui tranchent par leur composition et leur 
couleur sur Les calcaires oolithiques qu’ils recouvrent en stratifica- 
tion discordante. 

La composition générale du Callovien dans cette région 
permet d’y reconnaître trois niveaux constants. 

1° Callovien inférieur à 4m. macrocephalus et bullatus. 

2° Callovien moyen à Am. modiolaris et à Serpula quadran- 
gularis. 

3° Callovien supérieur à Am. anceps et coronatus. 

Je vais entrer dans quelques détails sur ces trois divisions, que 
les membres de la Société ont étudiées dans leur excursion. 

1° Callovien inférieur. — Le callovien inférieur est puissamment 
représenté dans la grande tranchée de Mamers. Il est composé de 
couches d’argile d’un bleu noirâtre alternant avec des bancs peu 
épais de calcaire marneux de même couleur. Toutefois, cette 
nuance foncée n’est pas un caractère fixe de la roche car on la 
voit se modifier dans le même banc et passer au jaunâtre ou au 
gris-bleuâtre. Cette assise se sépare assez nettement de la zone 
moyenne par une série de fossiles particuliers à ce niveau, et dont 
quelques-uns ont des formes peu éloignées de celles qu’on 
rencontre dans le Bradford-Clay. Elle est surtout bien limitée 
par une couche marneuse renfermant de nombreux échinides et 
des terebratules très voisines de la Terebratula digona. 


Caractères paléontologiques. — Les fossiles que l’on rencontre le 
plus ordinairement sont les suivants : Ammonites Backerie (Sow.) 
— Am. macrocephalus (Schl.) — Ammonites bullatus (d'Orb.) — 
Am. Herveyi (Sow.) — Pholadomya decussata (Agas.) — Ceromya 
elegans (Deshayes) — Ostrea Knorrii (Volt.) — Pecten fibrosus 
(Sow.) — Terebratula obovata (Sow.) — Terebratula subcana- 
liculata (Oppel) — Terebratula digona ? (sublagenalis ou fausse 
digona de Triger). — Collyrites elliptica (Desmoulins) — Echino- 
brissus clunicularis (d'Orb.) — Echinobrissus orbicularis (Deslong.) 
— Holectypus depressus (Des.) — Pseudodiadema Wrightii (Cotteau). 

Cette assise a, près de Mamers, une épaisseur de 8 à 9 mètres. 
Sa discordance avcc le Bathonien s’y voit d’une façon fort nette 
près de la gare. 


2 Moi à 


106 SOCIËÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


Dans les calcaires graveleux de la ferme d’Aulne et à Suré on 
trouve : Am. macrocephalus (Schl.) R — Lima gibbosa (Sow.) A.C. 
— Ostrea Knorrii (Volt.) — Pecten fibrosus (Sow.) C. — Ceromya 
elesans (Desl.) — Terebratula obovata (Sow). C. — Rhynchonella 
spathica (Lamk.) — Clypeus Boblayer: (Mich.) R. — Echinobrissus 
clunicularis (d'Orb.) T. C. — Pyvaster Trigeri (Cott.) KR. — Py- 
gurus depressus (Agas.) À. R. — Holectypus depressus (Desor) A. KR. 
— Holectypus orbicularis (Deslong.) KR. 

Dans les argiles bleues de la carrière de la Basse-Sussaye, j'ai 
recueilli a lenert le Clypeus Boblayei avec de nombreuses Ostrea 
amor et Terebraitula obovata. 

2° Callovien moyen. — Cette section est constituée par des 
calcaires noduleux jaunâtres ou grisâtres, faiblement agrécés et 
par des couches argileuses ou sableuses. C’est elle que la Société 
a visitée dans la tranchée de la Cour-du-Bois, dans la côte du 
Pont d’Aulne (route de Bellème) et sur le chemin de fer entre 
Mamers et le Champ-Rouge. 

Caractères  paléontologiques. — Voici les fossiles que l’on 
recueille dans cette assise : Nautilus hexagonus (Sow.) — Ammonites 
modiolaris (Lwyd.) — Am. tumidus (Ziet.) — Am. Backeriæ (Sow.) 
— Am. Herveyi (Sow.) — Am. hecticus (Hartin.) — Pholadomya 
crassa (Agas.) — Phol. decussata (Agas.) — Ceromya elegans 
(Deshayes.) — Ceromya sarthacensis (d’Orb.) — Isocardia tener 
(Sow.) — Mytilus solenoides (d'Orb.) — Mitilus gibbosus (d’Orb.) 
— Avicula inequivaluis (Sow.)— Pecten fibrosus (Sow.)— Plicatula 
peregrina (d'Orb.) — Ostrea amor (d’'Orb.) — Ostrea amata. (d'Orb.) 
— Ostrea alimena (d'Orb.) — Rhynchonella Fischeri (Rouil.) — 
Rhync. Royeriana (d’Orb.)— Rhync. spathica (Lamk.) — Terebratula 
umbonella (Lamk.) — Tereb. reticulata (Sow.) — Tereb. biap- 
pendiculata (Oppel.)— Tereb. pala (de Buch.) — Tereb. Sœmanni 
(Oppel.) — Collyrites elliptica Desmoulins.) — Holectypus depressus 
(Desor.) — Serpula quadrangularis (Lamk.) 

La puissance du callovien moyen est de 15 à 20 mètres. 

3° Callovien supérieur. — Cette assise n’atteint pas une grande 
épaisseur (4 à $ mètres au plus) mais elle est extrèmement intéres- 
sante par l’abondance et la bonne conservation de ses fossiles. 
Elle se compose de plusieurs bancs d’un calcaire marneux rempli 
de petites oolithes ferrugineuses, qui donnent à la masse une 
couleur rougeñtre très particulière, et qui la font souvent recon- 
naître de loin. Elle est très constante dans sa composition miné- 
ralogique, et forme, par cela même, un excellent horizon pour 


CONSIDÉRATIONS GÉOLOGIQUES ET PALÉONTOLOGIQUES 107 


l'étude géologique de la contrée. C’est le véritable Ke/loway-Rock 
des Anglais. 

Malheureusementles belles coupes qu’en a présentées M. Eugène 
Deslongchamps, par Exmes et les Bois d’Auge, ont été envahies 
par la végétation et ne peuvent plus être étudiées avec fruit. 

Une récente excursion que je viens de faire au célèbre gisement 
du Châlet, en Montreuil-Bellay (Maine-et-Loire), m'a fait recon- 
naître également que les géologues ne peuvent plus compter 
sur cette station, jadis si riche en fossiles d’une merveilleuse 
conservation. Ces carrières ne sont plus exploitées depuis plu- 
sieurs années et elles sont même rendues à la culture. C’est seule- 
ment grâce aux bonnes indications et à l’extrème obligeance de 
M. André Paschevre, fils du propriétaire, qu’il m'a été donné de 
pouvoir recueillir quelques bons spécimens dans des fragments de 
roches, épars dans les trèfles et les luzernes. 

Il en est de même des localités de Montbizot, de Commerveil 
et de Pizieux (Sarthe), tant citées par les auteurs. Aujourd’hui, 
les travaux de terrassement nécessités par l’établissement des voies 
ferrées ou des routes sont achevés, les carrières sont comblées 
et on ne trouve plus rien. 

Je donne ces renseignements pour mettre les paléontologistes 
en garde contre toute pensée d’exploration qui ne pourrait leur 
causer qu’une réelle déception. 

Mais si les anciennes stations fossilifères s’épuisent ou dispa- 
raissent, de nouveaux gîtes se découvrent sur d’autres points. J'ai 
signalé, depuis plusieurs années, le Champ-Rouge comme un lieu 
remarquable par labondance et la belle conservation des fossiles. 
Il se trouve à 2 k. 7 de Mamers, à la bifurcation des lignes de 
Bellème et de St-Calais. Là, une petite tranchée a été ouverte pour 
le passage du chemin de fer, et un emprunt de terre a été fait 
pour l’exécution des terrassements. C’est dans les talus de ces 
déblais que l’on découvre les types les plus parfaits des espèces 
calloviennes, principalement dans la classe des Cephalopodes 
(voir la carte ci-contre). 

J'indiquerai également, dans le canton de Bellème, la carrière 
de la Basse-Sussaye (commune de Chemilly); on voit, au dessus 
d’un pointement de grès armoricain exploité pour l’entretien des 
routes, un abrégé de l’ensemble des assises calloviennes avec de 
nombreux fossiles. Maloré le peu d'épaisseur des différentes couches, 
cette carrière se prête dans d’excellentes conditions pour une étude 
synthétique de cet étage géologique. 


108 SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


Caractères paléontologiques. — Les assises supérieures du terrain 
callovien présentent une grande variété dans les vestiges d’êtres 
organisés qu’elles renferment. La carrière de la Basse-Sussaye 
(commune de Chemilly) et les talus du chemin de fer du Champ- 
Rouge (bifurcation des chemins de Bellême et de Saint-Calais) 
sont particulièrement fossilifères. 

Dans son prodrome de paléontologie stratigraphique, Alcide 
d'Orbigny donne une longue liste des espèces qui ont été recueillies 
à Pizieux il y a une cinquantaine d'années, au moment de l’ouver- 
ture des voies de communication qui desservent la contrée. Cette 
localité est située à 3 kilomètres 1/2 à l'Ouest du Champ-Rouge, 
dans la même situation géognostique que ce dernier endroit. Mais 
si à Pizieux le callovien supérieur est nettement représenté sur les 
hauteurs, entre le bourg et Commerveil, on y rencontre aussitoute 


Extrait de la carte géologique des environs de Mamers. 


ANS 


ki 


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à 


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tr 
© 


B, Oolithe inférieure. — G O, Oolithe miliaire. — Call. Callovien argileux 
et sableux, — Kw, Callovien supérieur, assise ferrugineuse, — Ox, Oxfordien 
inférieur, couches à Ammonites athleta. 


CONSIDÉRATIONS GÉOLOGIQUES ET PALÉONTOLOGIQUES 109 


la série des couches du callovien inférieur et du callovien moyen 
et, un peu au dela de Commerveil, les premiers dépôts de l’oxfor- 
dien inférieur à Am. athleta de l'horizon de Marolles, localité 
également citée dans le Prodrome. 

Il en résulte que les indications fournies par d’Orbigny peuvent 
conduire à de sérieuses méprises sur la distribution verticale des 
espèces. Je vais essayer autant que possible de combler cette 
lacune d'après mes propres observations sur les terrains de Pizieux, 
de Mamers, du Champ-Rouge et de la Basse-Sussaye. Le tableau 
suivant montre les horizons où se rencontrent les fossiles recueillis. 
J'indique par * ceux que j’ai trouvés moi-même et qui font partie 
de ma collection, par ? les espèces signalées par Alc. d'Orbigny, 
mais que je n'ai pas rencontrées ou sur la détermination desquelles 
je n'ose me prononcer en raison de leur mauvais état de conserva- 
tion, surtout pour la classe des gastéropodes qui sont presque 
toujours à l’état de moules ou fort encroûtés. 

Cette distribution des espèces calloviennes est basée sur 
les nombreuses recherches auxquelles je me suis livré dans le cours 
de quinze années, soit seul, soit en compagnie de plusieurs 
géologues. Elle pourra donc être considérée comme présentant 
un assez grand degré d’exactitude. Cependant de nouvelles 
observations pourront peut-être lui faire subir quelques légères 
modifications dans l’avenir. 


à: 
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Ù | 110 1 SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 
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Ne TABLEAU INDICATIF 
S DE LA DISTRIBUTION VERTICALE DES ESPÈCES DANS LES ASSISES CALLOVIENNES 
+ signifie espèce rare | ** assez rare | X*** commune | XX*X très commune. 
Le signe ? précédant les noms des espèces indique qu’il y a doute sur leur détermination 
ou gwelles n’ont pas élé rencontrées. 
| < PE =, 4 
re CALLOVIEN | CALLONIEN | CALLOVIEN ë 
PE assise argilo- bars à 14 : ê 
INDICATION assise argileuse|  sableuse assise ferrugineuse 3 «2 
mo | le sl 
5 o m| ue À v NECRE 
Fete les Se eee An ee 
GENRES ET DES ESPÈCES rie ÿ à Ë à He ic 2 Ê à RE 
R RE RE 0 
é |, | FRERE 
c D  — _ 
| CRUSTACÉS 
| * Glyphea sp. ind........... 4 4 5 FT OR TUE IPN FILS ESS 
à CÉPHALOPODES 
* Belemnites hastatus (Blainv).......| x x x NOTES Pit EE 
*''Nautilus hexagonus (SOw. J.-L MAUR x 4 ve SRE LRMEFREES 
| an subbiangulatus (d'Orb)... |... mue * PAR DEAR RO 4 
* Axmmonites ‘hecticus (Hartm) $ } 4 ESA EEE x 
; ; » macrocephalus (Schl.).| xx | x ||. ESS OR SS 
» Herveyi (Sow.)....... sr)" RIRE s [= TRES 4 
| , » bullatus (d'Orb.)...... pe | e LES OPSR NES ei 
| s » subBackeriæ (d’Orb.). SEX * * ” * xXX 
d D pustulatus (Kad): 5. Aer ten PS Nr: 
| à » lunula (Zietn.) RE CR MER RE ue xxx | xxx | xxx | D : 
; » Athieta (Philip). rie suse | res 
res ? » Pottingeri (Sow.). . 412.2.) NN F. 
ÿ ; anceps (Rein) 65:54 Me) SE PR EPA EPS PPS 
7 x » coronatus {Brug.} #3 SAP SR ES ve. l'enrel ie CI 
n ü » Banksii (Sow.). 0e d'OS CSP CRT ARS ve anus! D 
244 d » modiolaris {L'wyd). ARE * CAR ER LEON DATE 
1 à » tumidus {7kt.) RS Me GR CT + 
148 » Lambert (SOW,)15 10 0 D ARR A EL TE | 
Sa ? » Chauvinianus (d'Orb.)|..… |... |. |". PSS | À 
Lo | » Sutherlandiæ (Murch) .| |. |... LT RITES AT R 
4 ? » Lalandeanus (d'Orb.)..|…… DO MERS DRAM (CE M 
4 / » bipartitus (Ziet.)..... [2 |. PTS 
% è » Baugieñ (d’Orb.)'. 7 MSA LT s [Te 1 
‘M ; » Jason (Ziet.)..... MERE, CAT Een en Le PP | 
L » calloviensis (Sow.)....[ » ||... |... |)... |" 
14 ? » Ajax (d'Orb.) ;:. 5,5 ASS y Vic lo | 
À “ Ancyloceras calloviense (Morris)...1 % | | Eu Ar se 
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4 


CONSIDÉRATIONS .GÉOLOGIQUES ET PALÉONTOLOGIQUES III 
2 
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CALLOVIEN| CALLOVIEN | CALLOVIEN : 
MOYEN ù ÿ 
INFÉRIEUR | Assise argilo- SUPÉRIEUR si ë 
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INDICATION assise argileuse|  sableuse assise ferrugineuse Sa 
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GASTÉROPODES 
* Chemnitzia Bellona (d'Orb.)....... * 
? » Hedonia (d’Orb.)... 
? » Mysis (d’Obr.) ..... + 


* Natica Chauviniana (d’Orb.) ....., 
? Neritopsis inœqualicosta (d’Orb.)... 
* Trochus Halesus (d'Orb.) .... Le UNE, Lee 
D chrum Sarthacense (d’Orb.)..... |. 1 | 1) TAG EAST" OREA REMRUE 
* Turbo Meriani (Goldf.).... 

De, Darius (d'Oxrb.)........ 


* Phasianella striata (d'Orb.) ..... “240 SM 
* Pleurotomaria Cyprea (d'Orb.)..... x 
è » Cytherea (d’Orb.) .. |. 
à » Cydippe (d’Orb.)....| ? 
? Pterocera Arthemis CR et, as: 
? ne spas, (l'Orb.}52....L 7 
? » Ai (d'Orher.... |. 
? » Mine (ONE RL. LE | 
1? » Amyntas. (d'Orb:}..:.:.1: 
? » LATE C0 7 A ORAN RS 
à Spinigera compressa (d'Orb.) ......|. 
1 Purpurina brevis (d’Orb.) .........| 
Dhelcion Arsinoe (d’Orb.)..…...:....|. |. RER NE 
LAMELLIBRANCHES 
Mn Panopea Elea (d’Orb.)............ 
|" » LL UQUX®, A PEARERRES 
| » Pholadomya carinata (Goldf.) ..... 
» decussata (Agass.). YX* 


F crassa (Agass.). ...... 
É » trapezicosta (d’Orb.). .. 
x » angulifera (Sow.) .....|. 
“4 » clytia (d’Orb.)........ 
|” » inornata (SOW.) .. 
© Ceromya elegans (d’Orb.).. 
|| >  concentrica (d'Orb. ME . 


» Sarthacensis (d'Orb.) . 
Î? Thracia Chauviniana LA: 0A CEMS 
u? »  triangularis (d’Orb.).. 


LIN 


BA 1, à 


I12 


INDICATION 
des 


GENRES ET DES ESPÈCES 


Periploma Chauviniana (d'Orb.) ... 
» OVALLAC OPA. 0uR CE 
»”-}elonpata(d'Orb, LEA LE 


Anatina Bellona (d’Orb.).......... LAS 


Lafispon ovalis (d'Orb:)2726:0.5 
Astarte AChiles:(d'Orb):2.72543-12%8 
Cyprina subcordiformis (d'Orb.).... 
» obliquissima (d'Orb.)..... 
Cypricardia Phidias (d’Orb.)....... 
» subobesa (d'Orb.)...... 
Trigonia elongata (d'Orb.) ........ 
Cardium Pictaviense (d’Orb.)...... 
Unicardium Calloviense (d’Orb.) .. 
Isacardia tener (SOw.) 2.508212, 
» Campaniensis (d’Orb.).... 
Corbis inœquilateralis (d’Orb.)..... 
Lucina Sarthacensis (d'Orb.)....... 
Area Gnomald'OrD) Ste 
>». SChauviniana (d'Orbi.5:2 10% 
Pinna rugoso-radiata (d’Orb.)..... 


CALLOVIEN CALLOVIEN 
MOYEN 
assise argilo- 

assise argileuse sableuse 
un. OS 


INFÉRIEUR 


| 
| 


Tranchée de Mamers 
et Suré 
Carrière de 
la Basse-Sussaye 
Pizieux 
environs du bourg 
Tranchée de la 
Cour-du-Bois-Zône 
moy. de la B.-Sussaye 


SOCIËTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


CALLOVIEN 
SUPÉRIEUR 
assise ferrugineuse 


OxrFoRDIEN inférieur 


Pizieux 
chemin de Commerveil 


Tranchée 
du Champ-Rouge 


à Am. Athleta 
horizon de Marolles et des Carreaux 


Carrière 
de la Basse-Sussaye 


Myochoncha obtusa (d'Orb.)....... 


Mytilus solenoides (d’Orb.)....... 
*. à ambricatus (d'Orb.)5,,,.4 
».". eibbosus (d'Orb;);,, 1. 


>. subpéctinatus (d’Orb.).: 1% 


Lima gibbosa (Sow.) .......... PT 
s'"-Guplicata (Desh.).,::4:,25.% 
r'Vobscurd (SO, ARCS OR 4 
».: proboscided (Soi, 5:50 

Avicula inœquivalvis (Sow.)....... 

Gervilia aviculoides (Sow.)........ 

Pecten fibrosus [Sow) 5 AE 

»  demissus (Bean)....... MS - 
»:1 Palinurüus (d'Orb.)55545 2: 
Hinnites Pamphilus (d'Orb.) ...... 
Plicatula peregrina (d'Orb.)....... 
» cotyloides (Deslong.) ..... 
Ostrea Knettii{Vol.)..5..:6:,554 
> -2mMOr (UD)... 100 


umbonella (Lamk.) ou 
T.Royeriana (d'Orb.| .. | 
sublagenalis (Dav.) ou 
fausse’ digona (Triger) 


y : 
Æ CONSIDÉRATIONS GÉOLOGIQUES ET 
CALLOVIEN 
INFÉRIEUR 
INDICATION aura A 
des e à = 
GENRES ET DES ESPÈCES VASE à 
0 
Ostrea amata (d’Orb.) ....... EME) Er-AES 0 
“ Dao (d'Orb.)..........- ON) OP 
3 LU CEE TS ARE QE es 
BRACHIOPODES | 
* RhynchonellaFischeri (Rouill.) ou R. 
quadriplicata (d’Orb.), ,, | .. 
“ » Royeriana (d’Orb.) ...| .. a 
$ » tiplicosa (Quenst)....| |. 
* » Bipreu-(Deslong-)., het 
sd » Badensis (Oppel.)....| , |. 

\ 1 » DO ER 0 
1 » vorians (SCD. -: : RAS 
‘ » minuta (Buv.)....... aan 
* Terebratula subcanaliculata (Oppel)| 

ou T. bicanaliculata 
OM nc CAT 
à » intermedia (Oppel) var. 
Fleischeri ou Tereb. 
Linneana (d'Orb.)...| .. . 
3 » Sœmanni (Oppel) ou T.| 
Calloviensis (d’Orb.).| L 
L » reticulata (Sow.)...... . ; 
à » dorsoplicata (Suess)ouT.. 
bicanaliculata (d’Orb.)| .. |... 
» dorsoplicata var. Perrieri| 
LE TITLES OI NON FRA eee 
4 » Trigeri (Deslong.).....| EL 
à » Smitti (Oppel)........ NU 
( Waldheimia) obovatal 
= «= GPA PE à 
pala (de Buch) ou T. 
Chauviniana (d’Orb.)) , à 
biappendiculata (Desl.).| | 
| ornithocephala (Sow) ..| .. | .. 
| 


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PALEONTOLOGIQUES 113 
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CALLOVIEN CALLOVIEN 2 
MOYEN ; Ex 
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114 


INDICATION 


des 


GENRES ET DES ESPÈCES 


ECHINODERMES 


Stomechinus calloviensis (Cotteau). 
» serratus (Desor)...... 
» Heberti (Cotteau) .... 
Hemicidaris Guerangeri (Cotreau) .. 
Rhabdocidaris guttata (Cotteau) . ... 
Rhabdocidaris sp. ind. voisin du 


Rhab;copeoides 17. PR LR MR PE 
Pseudodiadema inœquale (Desor)... 
» Wrightii (Cotteau).. 
CE. Calloviense (Cotteau, 
Pedina Gervilli-(Agass:) 1%: 525 
Acrosalenia spinosa (Agass.)...... 
» radians (Desor) ....... 
Pygaster Trigeri (Cotteau) ........ 
Holectypus depressus (Desor) ...... 
» stnatus (d'Orbi} 422 
Echinobrissus clunicularis (d’Orb.).. 
» orbicularis ( Desor.).. 
» micraulus (d’Orb.)... 
» pulvinatus (Cotteau).. 
Clypeus Boblayei (Mich.)......... 
Pygurus depressus (Agass.)........ 
»  Michelini (Cotteau)..... 
»..  Martonti (Beagd:}.106 
Collyrites elliptica (Desmoulins) .. 
» dorsalis (d’Orb.)........ 


ANNELIDES 


Serpula quadrangularis (Lamk.) .... 


ZOOPHITES | 


Montlivaultia regularis (d’Orb.).... 


CALLOVIEN | CALLOVIEN 


MOYEN 


INFÉRIEUR 


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SOCIËTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


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CONSIDÉRATIONS GÉOLOGIQUES ET PALÉONTOLOGIQUES 115 


Il résulte de l’examen du tableau précédent que, dans nos 
contrées, les trois divisions du terrain callovien sontrigoureusement 
caractérisées par l’ensemble des fossiles suivants : 


CALLOVIEN INFÉRIEUR (assise argileuse) 


Am. Bullatus. — Am. macrocephalus. — Am. Herveyi. — 
 Ostrea Knorrii. — Terebratula obovata. — Tereb. sublagenalis. 
Rhynchonella Badensis. Une assez grande quantité d’oursins 
parmi lesquels : Siomechinus serratus. — Clypeus Boblayei. — 
Pygaster Trigeri. — Echinobrissus clunicularis. — Echinob. 
orbicularis, etc. | 


CALLOVIEN MOYEN (assise argilo-sableuse) 


Am. modiolaris. — Am. tumidus. — Terebratula Sœmanni. — 


Tereb. pala. — Téereb. reticulata. — Nombreuses Ostrea amor 


et amata. — Serpula quadrangularis. 


CALLOVIEN SUPÉRIEUR (assise ferrugineuse) 


Am. Jason. — Am. anceps. — Am. lunula. — Am. pustulatus. 
— Am. coronatus. — Am. Banksii. — Terebratula Trigeri. 
— Tereb. Smitti. — Tereb. dorsoplicaia. — Tereb. Oppeli. — 
Tereb. biappendiculata. — Nombreuses Rhynchonella spathica. — 
Rhyn. minuia. — Et parmi les oursins : Hemicidaris Guerangeri. 
— Pseudodiadema inæquale. — Pseud. Calloviense. — Pedina 
Gervillii, etc. 

Pour bien montrer la composition du terrain callovien, je vais 
donner la coupe détaillée de la grande tranchée de Mamers et celle 
du Champ-Rouge que j'ai eu la bonne fortune de pouvoir relever 
au moment de exécution des travaux, en 1878, et qui, par leur 
netteté et la grande abondance des fossiles, sont appelées à 
devenir classiques. 


116 


SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


Coupe de la grande tranchée de Mamers. 


Terre végétale... 


CALLOVIEN MOYEN 


CALLOVIEN INFr.. | 


Alternance de calcaire marneux ou graveleux et 
de calcaire noduleux subcompacte avec Terebra- 
tula Sœmanni, Terebratula pala, Rhynchonella 
Fischeri, Plicatula peregrina, Pholadomya decussata, 
Ostrea amor, Ostrea amata, Ostrea alimena, Serpula 
quadranpalarts, etc) UTP ER AREE EERRRERS 


Calcaire compacte à lumachelle............... 
Calcaire lamelleux avec nombreux fossiles spa- 
tiques. et Cipe r ee Se ta 


Calcaire lamelleux à oolithes ferrugineuses fines. 
Calcaire marneux délité avec Terebratula Sœmanni, 
T. pala et Collyrites elliptica assez nombreux ... 
Calcaire marneux subcompacte.......... ..... 
Calcaire marneux désagrégé avec Rhynchonella 
Royeriana, R. Fischeri, R. spathica et terebratules 
Calcaire subcompacte très fossilifère (fossiles spa- 
thiques) . LORIENT SAME 
Calcaire très mameux 0 Ve 
Calcaire compacte lamelleux et oolithes ferrugi- 
neuses disséminées irrégulièrement........... 


Argile sableuse traversée par des cordons inter- 
rompus de calcaire marneux avec Tereb. obovaia, 
Tereb. sublagenalis, T. subcanaliculata. — Oursins 
assez nombreux : Coll. elliptica, Holec. depressus, 
Echinob. clunicularis et orbicularis. ........... 


“ 


Calcaire subcompacte gris bleuâtre à surface 
rouillée (petites oolithes ferrugineuses)....... 
Arpgile sableuse’jaunâtre, ;. . 20 Re 
Calcaire marneux jaunâtre., / 2. 2/7.04 JE 000 
Argile sableuse jaunâtte. :. 15402 Re ei 
Calçaire marheux 4.1.2, 7,802 SNS 
Argile sableuse jaunâtre à Collyrites elliptica, Echi- 
nobrissus clunicularis, Echin. orbicularis ....... 
Calcaire jaunâtre subcompacte à lamelles spathiques 
Argile jaunâtre mouchetée de bleu............ 
Calcaire marneux bleuâtre à petits Pecten fibrosus 
Arpile bleué:,55..,,.:1..42e, 00e 
Calcaire bleuätre subcompacte à surface ocreuse 
avec Tereb. subcanaliculata.................. 
Argile-blerie 52,444, 220000 
Calcaire marneux bleuâtre à Rhynchonella Fischeri 
et Osfrea Kporrit.. : 0 OR 
Argile bleu-noirâtre à Terebratula obovata et subla- 
genalis ; Collyrites elliptica, Holectypus depressus.. 
Calcaire bleuâtre à surface jaunâtre 


3.00 
0.15 


0.35 
0.20 


0.40 
0.25 


CONSIDÉRATIONS GÉOLOGIQUES ET PALÉONTOLOGIQUES  I17 


| Argile d’un bleu-noirâtre à Zerebratula obovata et 


UT 6 160 RSR EE CO: HÉNSPN NNNMRNRNRES 0.45 
Calcaire argileux bleu-noirâtre................ O, 15 
Argile bleu-noirâtre à Terebratula obovala et petits 

Ce ET OST NE DRE PRE ER AREP ERREUR 0.45 
Calcaire argileux bleu-noirâtre à Ammonites Herveyi, 

macrocephalus et bullatus.................... 0.25 
Argile bleu-noirâtre à Pholadomya decussata nom- 

UC Le CE Le ne 0.45 

. SRE, Calcaire argileux néant A. Hi tan 0.20 
\ Argile bleu-noirâtre à nombreuses Terebratula 

obovata et quelques Tereb. sublagenalis......... 0.55 
Calcaire argileux bleu-noirâtre à Ammon. bullatus. 0.25 
Argile bleu-noirâtre à Terebratula obovata....... 0.35 
Calcaire argileux bleu-noirâtre à Ammonites macro- 

hais et Flers Les ins 4 0.25 


Argile bleu-noirâtre avec bancs de calcaire HT 
en alternance avec Pholadomya decussata et Ostrea 
RU A NE 2.50 
| Niveau des rails au tiers inférieur de cette Ciel 
Surface d'usure. 


Calcaire légèrement ferrugineux à lamelles spathi- 


eo Porte nnarhles} nur 1. 7. 2: 0.50 
GRANDE oo11rar. ) Calcaire désagrégé sableux à Rhynchonella concinna 
et Terebratula divona (Bradford-clay)........... 1.35 
Surface d'usure. — Niveau des végétaux fossiles. 
AO CT EE SR NES PO RES gà10m 
NoTa. — Les couches inférieures à la ligne ferrée ont été observées dans 


les fondations des maisons voisines du passage à niveau de la route du Mans. 


La limite entre le callovien inférieur et le callovien moyen est 
toujours assez difhcile à bien saisir ; je crois cependant qu’il 
convient d'en placer la ligne séparative au-dessus d’une couche 
argilo-sableuse renfermant d’assez nombreux échinodernes associés 
aux Zerebratula obovata et sublagenalis si caractéristiques de la base 
de l’étage. Au-dessus de cette couche, d’ailleurs, les caractères 
minéralogiques de la roche commencent à se modifier et les 
espèces propres à l’assise moyenne y font leur première apparition. 


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118 SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


Coupe de la tranchée du Champ-Rouge. 


| Alternance de calcaire argileux et de calcaire gra- 
veleux très ferrugineux. Ces couches sont extré- 
mement fossilifères, principalement au contact 
du banc ferrugineux : Ammonites anceps, Am. 
coronatus, Am. lunula, Am. pustulatus ; Terebratula 
dorsoplicata, Tereb. Trigeri, Tereb. biappendiculata, 
Tereb. umbonella ; Rynchonella Fischeri, Rynch. 

CALLOVIEN SUP. Royeriana, Rynch. Oppeli, etc., etc............ 3.00 
Banc de calcaire ferrugineux désagrégé dans cer- 
taines parties et plus compacte dans d’autres 


(très fossilifére) (rl: LR TRE 0.25 
Sable calcaire roussâtre: ; 4.12 MERS 0.20 
Bart de calcaire ferrugiienx TRES 0.12 

| -Calcaire graveleux: 222 MOSS RE 0.10 
| Banc de calcaire férruginéux, "CPE 0.12 


Calcaire noduleux désagrégé avec parties sableuses. 
Tereb. pala; Rynch. Fischeri et Royeriana ; nom- 


breuses pholadoryes. . …. 200000 0.35 
| Banc de calcaire noduleux gris bleuâtre, très fossi- 
[0 MTS US PEAR RS 0.25 


Calcaire sableux grisâtre avec bancs de calcaire 
noduleux discontinus avec pholadomyes et tere- 


bratules 25/0 MERS 0.60 
Calcairegrisätre sableux à nombreuses pholadomyes 
et à térébratules (T. Sœmanni et pala)........ 0.25 


Calcaire grisâtre argileux désagrégé très fossilifère 
(Pholadomya decussata, crassa et autres ; Ostrea 
CALLOVIEN MOYEN | alimena, O. Amor, ©. amata ; Plicatula peregrina ; 
Tereb. Sœmanni et pala ; Rhync. Fischeri, etc.. 0.80 
| Banc de calcaire noduleux, gris bleuâtre, avec 
pholadomyes (Phol. decussata et crassa)........ 0.30 
Calcaire gris bleuâtre désagrégé avec Am. Backerie, 
Am. modiolaris ; Pholadomya decussata, Phol. crassa ; 
Phol. carinata ; Ostrea Amor, Ostrea amata, Ostrea 
alimena ; Plicatula pereorina ; Terebratula Sæœmanni 
et reticulata; Rynchonella Fischeri et spathica ; 
Serbula quadrangularis.. .... 17354 RS 1.60 
(Ces couches se retrouvent dans la tranchée de la Cour 
| du Bois, au kil. 1.8). 
Fond de la tranchée. 


(1) Ce banc est très apparent dans les talus où il tranche sur les autres 
couches par sa couleur brun foncé. Comme il affecte une pente assez prononcée 
vers le S.-E., il s’abaisse au niveau de la ligne au passage du chemin vicinal 
de Commerveil, puis il s’enfonce, au-delà, vers la ferme du Champ-Rouge. 


CONSIDÉRATIONS GÉOLOGIQUES ET PALÉONTOLOGIQUES 


Coupe de la carrière de la Basse-Sussaye 
COTÉ EST 


Echelle de o® o2 pour 1 m. 


Terre végétale. 


Argile grise légèrement sableuse. 


Plaquettes de grès calcaire grisâtre, 
Argile grise avec Ostrea dilalata. 


Argile grise sableuse à Ostrea dilatata. 


ocreuse. 


Guerangeri. 


Veine d’argile roussâtre. 


umbonella, etc. 
Veine d’argile ocreuse. 


Calcaire grisâtre, ferrugineux, très fissile, 
pala. 
Calcaire marneux gris-bleuâtre. 


Argile bleue à Terebratula obovata, etc. 


Calcaire bleu noirâtre subcompacte avec Pholadomya decussata. 


119 


Plaquettes de grès calcaire avec empreintes d’Am”. Athleta et Lamberti. 


Conglomérat de nodules aplatis de fer limoneux remplis d’argile 


Calcaire ferrugineux à Am. coronatus, lunula, anceps, etc. Hemicidaris 


Calcäire grisâtre à Oolithes ferrugineuses avec Terebratula dorsoplicata 


Caicaire grisâtre, marneux, à Oolithes ferrugineuses peu abondantes. 


Trois bancs de calcaire gris-jaunätre à Terebratula Sœmanni et Tereb, 


0.3£ s : T110) Calcaire bleu noirâtre, marneux, à 4m. macrocephalus et Ostrea Knorri. 

010 EE" Argile bleu foncé à Ostrea amor nombreuses, 

9.15 P RCA 7 X0/1) Calcaire bleu noirâtre à Terebratula obovata, Ostrea Knorrii et autres. 
V7 Es Argile bleue à Clypeus Boblayai. 


Pointement de grès Armoricain. 


1 Es 


120 SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


Diagramme montrant la succession des assises calloviennes sur le 
chemin de fer de Mamers à Belléme 


GE tranchée $ 
E 5 { L. o"o20 pour 1 kil. 
A È EA | H. o"o00$ pour 1 mètre. 


À\ Gare de Mamers 
& ; 


! : 


oË' 'Mipeau !: aide Ia Mer'# 
L ue 


€ Rde oc$---#-P 0015 Xfaliern--"""" "nt dou" xE coke. Po05 > 
6 — Callovien supérieur à Am. coronatus. 
CALLOVIEN ....... s — Callovien moyen à 41». modiolaris. 
| 4 —:Callovien inférieur à Am. macrocephalus. 
3 — Bradford-clay à Tereb. dioonu. 
BATHONIEN ....... 2 — Oolithe miliaire ou Oolithe de Mamers. 
1 — Calcaire sublithographique. 
OXFORDIEN 


A l’exemple de MM. Eugène Deslongchamps, Albert Guillier 
et autres savants Maîtres, je fais commencer l'étage oxfordien 
immédiatement au-dessus des couches ferrugineuses du Kelloway- 
Rock. Je trouve que cette division, en raison des différences 
minéralogiques des assises en contact, a l'avantage de bien 
accuser le trait de démarcation qui sépare les deux étages. 

Ainsi limité à sa base, l’oxfordien est constitué comme il suit 
dans les environs de Bellème. 

Calcaire gris verdâtre et sables à Am. athleta et à Am. Lambert. 

Calcaire marneux et argiles à Am perarmatus et à Am. Marie. 

Calcaire argileux et argiles bleues à Perna mytiloides. 

Sables ocreux avec grès calcaire concrétionné (Calcareous-grit)- 

1° Assise à Am. Athleta. — Le contact de la première assise 
de l’oxfordien avec le callovien ferrugineux se voit dans la 


CONSIDÉRATIONS GÉOLOGIQUES ET PALÉONTOLOGIQUES  IZ21I 


carrière de la Basse-Sussaye. Elle repose sur un lit de nodules 
terreux entourés de limonite de fer; son épaisseur est très faible 
sur ce point, mais elle prend un grand développement par 
Vaunoise et St-Fulgent-des-Ormes où sa puissance est de plus de 
30 mètres. On la retrouve également, au Nord, par Chemilly et 
Origny-le-Butin. Cette assise se compose de calcaire argileux 
gris-verdâtre se débitant en minces plaquettes, ou de calcaire 
noduleux en bancs peu épais, alternant avec des couches de sable 
jaunâtre ou d’argile plus ou moins sableuse de même couleur. 

Quelquefois l'argile se montre presque pure et contient de 
nombreuses cristallisations de sulfate de chaux en forme de 
prismes, de crêtes ou de roses (Tranchées de Montmarlo et des 
Chaises). Dans ce cas elle est bleuâtre, très compacte et à cassure 
subconchoïde. Son aspect rappelle celui qu’elle possède dans la 
falaise classique des Vaches-Noires, près de Dives. Dans les déblais 
de la gare de Vaunoise et à la base de la tranchée du château des 
des Chaises, j’ai rencontré les fossiles suivants : 

Belemnites hastaius (Blainv.). — Belemnites (Sp. indéterminé de 
plus de vingt centimètres de longueur). — Ammonites Backeriæ 
(Sow.) — Am. Athleta (Phil.) — Am. Lamberti (Sow.) — Am. 
hecticus (Hartm).— Am. Lalandeanus (d'Orb.) — Pholadomya decus- 
sata (Agas.) — Pholadomya carinata (Gol.)— Ostrea dilatata (Desh.) 
— Rhpnchonella Fischeri (Rouiïl.) — Rhynch. Royeriana (d’'Orb.) 
— Rhynch. Thurmanni (Voltz.) — Collyriles elliptica (Desmoul.) 
— Collyrites dorsalis (d’Orb.) — Holectypus depressus (Desor). 

Cet horizon présente des caractères particuliers aux environs de 
Mortagne, aux Carreaux et à Courtoulin, où il est très fossilifère ; 
les échinodermes surtout y sont abondants et de genres variés; 
les Collyrites elliptica etdorsalis,  Holectypus depressus,  Echinobrissus 
puluinatus, V’'Echinob. micraulus, le Rhabdocidaris guttata, le Stome- 
chinus Heberii s’y rencontrent principalement, associés aux 4m”. 


Atbleta et Duncani. D 


Je reviendrai sur ce terrain dans mes études géologiques sur le 
Perche-Ornais, mais, au préalable, j'ai besoin de consulter le 
savant et bienveillant paléontologiste, M. Cotteau, sur des espèces 
ou des variétés spéciales à ces localités et que je crois nouvelles. 

2° Assise à Am. perarmatus. — Il n’existe pas, dans les environs 
de Bellème, de coupe où cette assise puisse être bien étudiée. Ce 
n'est que dans les excavations faites pour l'extraction de l'argile 
nécessaire aux tuileries locales qu’on peut porter ses recherches et 
cela ne suffit pas pour reconnaître les relations des faunes succes- 


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122 SOCIËÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


sives et fixer leurs limites. Cependant les coupes que j’ai relevées 
dans diverses directions m’ont permis de les établir assez approxi- 
mativement en profitant de toutes les données d’une scrupuleuse 
observation. 

La butte élevée du Tertre-Lorillière, que la Société a gravie, en 
revenant de Mamers à Bellème, a sa base formée par les argiles 
bleuâtres de ce niveau. Plusieurs petites carrières y sont ouvertes 
et m'ont permis d'y recueillir quelques fossiles caractéristiques : 
Ammonites perarmatus (d'Orb.) — Am. Marie (d'Orb.) — Amm. 
plicatilis, varièté convolutus interruptus (Quenst.) — Am. oculatus 
(Bean) et nombreuses Rhynchonella Thurmanni (Voltz.). 

3° Assise à Perna mytiloides. — Au-dessus de l’assise que je viens 
de décrire se montrent des couches d’argile bleue, plus ou moins 
épaisses, en alternance avec des bancs de calcaire bleuâtre argileux, 
très fissile. C’est le niveau des argiles à pernes que l’on trouve en 
divers points sur les communes de Vaunoise et du Gué-de-la- 
Chaîne (tranchée des Cerisiers — Tuilerie des Vaux-Chaperons — 
pied de la butte de l’'Hôtel-Beaumont). 

Voici la liste des fossiles de cet horizon : Belemnites hastatus 
(Blainv.) — Ammonites Goliathus (d'Orb.) — Trigonia clavellata 
(Park.) — Mytilus subpectinatus (d’Orb.) — Mytilus imbricatus 
(d’Orb.) — Gervilia aviculoides {Sow.) — Perna mytiloïdes (Lamk.) 
Perna Bachelieri (d’'Orb.) — Pecten subfibrosus (d'Orb.) — Ostrea 4 
gregaria (Sow.) — Rhynchonella Thurmanni (Voltz). — Terebratula | 
insignis (Sch.) — Millericrinus ornatus (d’Orb.) 

4° Sables roussâtres du Calcareous-grit. — Les sables ferrugineux | 
qui surmontent l’assise précédente terminent la série oxfordienne. 
Quelques géologues les rangent même dans l'étage corallien, 
mais des considérations paléontologiques ont conduit divers 
auteurs à les rattacher à l’oxfordien, et je partage cet avis appuyé 
par tout ce qu’il m’a été possible d'observer jusqu’à ce jour. 

Ces sables se montrent en plusieurs endroits, notamment sur 
le sommet de la côte du Tertre-Lorillière (Igé) près du château des 
Chaises (Vaunoïise) et à Grand-Mont (Gué-de-la-Chaïîne). Ils 
renferment de gros noyaux de grès calcaire concrétionné qui 
affectent parfois des formes très bizarres. J'en avais exposé plusieurs 
spécimens dans la salle où s’est tenue la séance publique et ils ont 
attiré l’attention de quelques membres qui croyaient y reconnaître 
des fruits pétrifiés. Mais il n’en est rien, et un simple examen des 
lieux où on les rencontre sufhrait pour les en convaincre car ils 
pourraient se rendre compte de leur mode de formation. 


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4 | 1 À À 52 


CONSIDÉRATIONS GÉOLOGIQUES ET PALÉONTOLOGIQUES 123 


On trouve aussi des bancs de calcaires caverneux d’une grande 
dureté intercalés dans les couches sableuses ; quelquefois ils 
forment de petits cordons qui alternent avec les sables. Dans ces 
calcaires se voient assez souvent des empreintes de grandes 
trigonies clavellées et plus rarement l’Ammonites plicatilis (Sow.) et 
Ammonites cordatus (Sow.)— Dans les sables on trouve Echinobrissus 
scutatus (d’Orb.) et des articulations d’encrines et de pentacrines. 

Le diagramme que je présente ci-dessous montre la succession 
des assises qui constituent l’oxfordien dans la région qu’a explorée 
la Société Linnéenne. 

Il résulte de cette coupe que l'étage dont ii s’agit a une puis- 
sance de plus de cent mètres à la butte du Tertre-Lorillière. à 

D’après les nombreuses cotes de nivellement que j'ai relevées, 
ses couches seraient inclinées de o"ors par mètre vers l'Est. 


Diagramme montrant les relations des assises oxfordiennes visibles sur 
le chemin vicinal d’'Origny-le-Roux à Igé : 
Tertre Lorillière 


Echelles À L: 00015 pour 1 kilom. 
+0,000$ pour I mètre. 


Tranchée 
de Hontmarlo 


Miveau de La Mer 
6 — Coral-rag à Astarte Nysa et trigonies. 


s — Sables roussâtres du calcareous-grit. 
4 — Argiles bleues à Perna mytiloides. 
OXFORDIEN : 3 , 
3 — Argiles et calcaires argileux à Am. perarmatus. 


2 — Calcaires et sables à Am. Athleta. 
1 — Callovien supérieur à Am. coronatus. 


Ve 


124 SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


CORALLIEN 


Cet étage offre ce caractère spécial qu’il est caractérisé par une 
telle abondance de coraux, de dicérates et de nérinées que la roche 
en est pour ainsi dire pétrie. Cette nouvelle assise, sur laquelle 
sont édifiés les faubourgs de la ville de Bellème, repose en strati- 
fication concordante sur l’oxfordien supérieur. 

Sa puissance est d'environ 25 mètres. On peut y établir trois 
divisions qui se montrent dans l’arrondissement de Mortagne avec 
une grande constance, savoir : 

Calcaire oolithique grisâtre avec astartes à la base ; 

Calcaire marneux à grosses oolithes et pisolithes à la partie 
moyenne ; 

Calcaire à dicerates et nérinées à la partie supérieure. 

La première de ces divisions est caractérisée par de grandes 
trigonies du groupe des clavellées, l’Astarte Nysa (d’Orb.) l'Echi- 
nobrissus scutatus (d'Orb.) 

Dans la seconde se montrent de grosses oolithes et pisolithes 
atteignant souvent de huit à dix millimètres de longueur et qui 
sont très abondantes. C’est le niveau des espèces fossiles suivantes : 
Pholadomya paucicosta (Rœmer). — Pinnigera Saussurii (d’'Orb.) — 
Perna Corallina (d'Orb.) — Terebratula insignis (Sch.) — Zeilleria ? 
(petite espèce indéterminée.) — Pyoaster umbrella (Agas.) — 
Holectypus Corallinus (d’Orb.) 

La division supérieure est constituée tantôt par un calcaire 
compacte exploité comme pierre de taille (Le Bois-Fézédin), tantôt 
par un calcaire désagrégé, incohérent, que l’on utilise pour sabler 
les allées et les cours {la Croix-Verte en Sérigny). 

Au-dessus du calcaire à dicérates on remarque, dans la carrière 
de la rue de Nogent, à Bellème, un gros banc oolithique de 4 m. 
environ de hauteur, presque sans fossiles, exploité comme pierre 
de taille de médiocre qualité, mais c’est là un fait anormal, et, en 
s’avançant vers l'Est, on voit ce banc disparaître ou se réduire à 
quelques centimètres d'épaisseur seulement (Bois Fézédin). Quel 
que soit le faciès de la roche, voici les fossiles qui la caractérisent: 
Ammonites (sp. indéterm.) — Diceras minor (Desh.) — Nérinées 
(plusieurs moules et empreintes indéterminés.) — Cardium seph- 
ferum. — Astartes (moules indét.) — Clypeus (sp. indét.) — 
Hemicidaris crenularis (Agas.) — Acrosalenia decorata (Wrigh.) 


CONSIDÉRATIONS GÉOLOGIQUES ET PALÉONTOLOGIQUES 125 


Coupe prise près de Belléme, montrant la succession des assises 


coralliennnes. 
ès | H. 0,0005$ pour 1 mètre. Ur 
Echelles L. o0,012$ pour 100 mètres. È So ChdAppeñay 
EU 3 So c 2 
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Ferme des Sablons K 
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s — Calcaire à Astartes (Kimméridgien).. 

4 — Calcaire à dicérates et nérinées. 

3 — Calcaire Oolithique et Pisolithique. 

2 — Calcaire à trigonies et Asfarte Nysa. 

1 — Sables du Calcareous-grit (Oxfordien supérieur). 
KIMMÉRIDGIEN 


Le kimméridgien ne présente, dans le Perche, que ses premiers 
dépôts, c’est-à-dire les calcaires à Astartes. On n’y rencontre pas 
le Ptérocérien et le Virgulien qui en forment les parties plus 
élevées. | 

L'astartien paraît en stratification concordante sur les calcaires 
à dicérates. Cependant on remarque, sur plusieurs points, que la 
surface supérieure de cette dernière assise est durcie et corrodée, 
d’où on est conduit à présumer qu’un certain laps de temps s’est 
écoulé entre la fin du corallien, et le dépôt des premiers sédiments 
du kimméridgien. 

Le sous-étage, dont il s’agit, est constitué d’une manière géné- 


A 


rale par des calcaires lithographiques, gris-bleuâtre, à cassure 


conchoïde, alternant avec des bancs de calcaire marneux, des 


couches de marnes blanchâtres et de sable fin, parfois un peu 


micacé. On y rencontre assez fréquemment de gros bancs de 
calcaire compacte, bleuâtre, très dur, formant une véritable luma- 
chelle d'Ostrea Bruntrutana et autres petites huîtres. Quelquefois 
aussi, les sables, agrégés par un ciment siliceux, ont donné 
naissance à des grès fins et lustrés que l’on a essayé d’utiliser pour 
le pavage des rues de la ville. 


SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


Les fossiles de cet horizon sont : Nautilus giganteus (d'Orb.) — 
et becs de nautiles — Nerinea Gosæ (Rœm.) — Natica turbinifor- 
mis (R.) — Pholadomya Protei (Defr.) — Cerotnya excentrica (Agas.) 
— Astarte minima (Sow.) — Trigonia Bronni (Agas.) — Trigonia ? 
sp. ind. — Mytilus subpectinaius (d’Orb.) — Mytilus Jurensis 
(Mérian). — Pinna Saussurii (d'Orb.) — Ostrea deltoïdea (Sow.) — 
Ostrea solitaria (Sow.) — Ostrea Brunirutana (Thurm.) — Rhyn- 
chonella inconstans (d’Orb.) — Rhypnch. subsella (d'Orb.) — 

Hemicidaris stramonium (Agas.) — Equisetum Guillieri (Crié.) 
= La coupe de la carrière de la rue de Nogent, que je donne ci- 
dessous, fera voir la composition de notre astartien et ses rapports 
avec l’étage sous-jacent : 


Coupe de la Carrière de la rue de Nogent, à Belléme 


KIMMÉRIDGIEN 

Terre végétale... 42 PUS OMR ES PRNEERREREEES PL 
Calcaire gris bleuâtre formant lumachelles par places..........,..., RS 
Marne grisâtre : ., an ee EEE RE ROUE PETER 0.25 
Sable argileux légèrement branâtre. OP E ER RE EE Se 0.20 
Sable fin jéunatre. 242020 LR USSR RUE RITES 0.30 
Calcaire désagrégé grisâtre, très hssile Sec me eee 0.15 
Marne grisâtre.; :2302.2 2 ADEME RCE ON RER 0.50 
Calcaire subcompacte à Mytilus subpectinatus, Astarte minima et pernes. 0.35 
Marne grisâtre avec Nüalica turbiniformis ........:.... 2% 0.08 
Sable très fin, jaunâtre, un peu argileux et moucheté de gris......... 0.15 
Calcaire subcompacte à Natica turbiniformis....................... 0.1 
Marne blanchâtre et calcaire marneux: 40,252 2 RER 0.18 
Gros banc de calcaire compacte, bleuâtre, avec Myfilus subpectinatus 

formant lumachelles d’Ostrea Bruntrutana par places.............. 0.55 
Marnegrisatre. 0050044 24 4 SR de PS RS EEE 0.15 
Calcaire marneux grisâtre, très fossilifère (Asfarte minima et Ostrea 

Bruniruland) 2.02 2h uc 2-8 sje 2106 ele CU ER PACE 0 - (TO 
Sable”argileux roussâtre, fin. .: 4044504 NE R RP 0.10 
Argile brunâtre sableuse avec petites huîtres ...................... . 0.03 
Argile sableuse, avec nombreuses Ostrea Bruntrutana et Astarte minima. 0.05 
Calcaire subcompacte, gris bleuâtre, très fossilifère.................. 0.20 
Sable’fin jaunâtré: .. 7454307 ANS ON ENS ENCRES EMA 0.02 
Banc de grès calcaire brunâtre.................................. 0.10 
Mince couche de sable, un peu argileux, de 0.03 à........ ....... 0.08 
Calcaire subcompacte avec Nautilus giganteus et Mylilus subpectinatus... 0.35 
Marne'blanthâtre, 5: AL OS RES ee Se SENIORS 0.20 
Veine d'argile sableuse............./.:................ 40% 0.02 
Calcaire sublithographique ..................................... 0.35 
Marne blanchâtre compacte, très tossilifère (Natica turbiniformis, Myti- 

lus Jurensis et Terebratula subsella)............................. . 0.80 
Calcaire compacte bleuâtre, avec traces ferrugineuses, à Ostrea delloidea, 

Nalica turbiniformis, Ostrea solilaria...... RESTE (RAP ETC 


CONSIDÉRATIONS GÉOLOGIQUES ET PALÉONTOLOGIQUES 127 


Surface corrodée au contact du Corallien 


CORALLIEN 
Calcaire oolithique subcompacte avec très rares dicérates (banc exploité) 3.80 
Calcaire oolithique compacte avec nombreuses dicérates (Diceras minor) ? ? 
Coupe de la Carrière du Bois-Fézédin 
Située à 1,500 mètres à l'Est de Bellème 
KIMMERIDGIEN 

Mere vente 1... D PE UT ER De 0.70 
PA REG, re or. Bat LA RCE AE RE 0.15 
Calcaire marneux mélangé de pierraïlles..… .....,24,:.,.t.14 2150185 
MANS ein), OS 0.15 
ire (blpedille) ru nes dE nee, 0.30 
Calcaire bleuâtre compacte, très fissile, avec lumachelle d’Osérea Brun- 

TC MA CR ne me ges mou ae Ye ence 6e 0 0 35 
Argile compacte gris violacé avec Ostrea Bruntrutana .. ............ 0.20 
Done avec débrirde coquilles, 9:11. LULU. 0.12 
Calcaire compacte gris bleuâtre à cassure conchoïde avec Nautilus gigan- 

OS SAS LL LL ON Hot ee à suce 0.50 
Marne blanchâtre avec calcaire à Asfarte minima ................... 0.70 
Pre ubcompAacte à Surface rouilléé. . 2. .."............ 0.10 
Calcaire compacte gris bleuâtre à cassure conchoïde, très fossilifère 

(Natica turbiniformis — Mytilus Jurensis — Ostrea solitaria)........ 0.25 
Calcaire marneux grisâtre à Nautilus giganteus et Mytilus Jurensis..... 0.60 
es 1 3... id. 0.25 
Banc de calcaire de contexture sableuse à la partie supérieure et sub- 

compacte à la base avec astartes et Nafica furbiniformis. .......... 0.60 

Surface corrodée au contact du Corallien 
CORALLIEN 

D Dieux avec quelques dicérates. ., ...:........,..:..,4,.:. 0.20 


Calcaire marneux avec nombreuses dicérates (Diceras minor) et Nérinées 0.25 
Calcaire à Diceras minor, Cardium septiferum et nombreuses Astartes et 
Nérinées en gros bancs très compactes (bancs en exploitation). ..... 1.60 


Lorsque le calcaire à astartes est recouvert par la glauconie, on 


V 


trouve à sa partie supérieure une petite couche de o m. 10 à 


© m. 40 d'épaisseur de silex brisés, de calcaire siliceux en frag- 


ments, ou des grès ferrugineux dont les arêtes sont arrondies et 
qui semblent avoir été roulés. Cette petite couche est très cons- 
tante à ce niveau : on la retrouve dans les environs de Mortagne 
(Villiers), Nocé (M" du Blanchard) et de Nogent-le-Rotrou 
(Souancé). Vraisemblablement elle a dû se former dans les longs 
siècles pendant lesquels le kimméridgien est resté émergé dans 
cette région. On n’y trouve malheureusement aucun fossile qui 
puisse éclairer la question. 


128 SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


SYSTÈME CRÉTACÉ 


Dans la communication que j'ai eu l'honneur de faire à la 
Société Linnéenne, lors de son excursion de 188$ à Vimoutiers, 
sur les terrains sédimentaires représentés dans l'Est du départe- 
ment de l’Orne, j'ai donné les renseignements les plus circons- 
tanciés sur la composition des terrains crétacés dans les arrondis- 
sements de Mortagne et d’Argentan, et sur les fossiles qu’on y 
rencontre. 

D'un autre côté les profils géologiques que jai publiés dans les 
bulletins de la Société géologique de Normandie, de 1883 à 1886, 
montrent très clairement les relations des assises crétacées dans 
nos régions. Il en est de même du profil d'Alençon à Nogent-le- 
Rotrou et à Beamont-les-Autels, qui fait suite à ce mémoire. 

Je ne reviendrai donc pas, ici, sur ces détails qui m’entraine- 
raient à des redites inutiles. Je me contenterai de rappeler que 
les étages crétacés inférieurs (néocomien, aptien et albien) (1) 
n’existent pas dans le Perche, et que les couches puissantes du 
cénomanien s’y rencontrent seules, ainsi qu'on le verra sur le 
profil dont il vient d’être question. | 

Elles reposent normalement sur un banc de silex roulés ou sur 
un conglomérat ferrugineux, à éléments médiocres usés et arron- 
dis par le transport, de o m. 10 à o m. 4$ d’épaisseur. Mais ces 
couches s'appuient également sur les terrains d’âges bien différents; 
tantôt, en effet, elles s'étendent sur le corallien (Igé), tantôt sur 
le calcareous-grit (Bazoches-sur-Huisne) ou même sur l'Oxfordien 
moyen (La Perrière, Blèves, St-Martin-de-Blavon), tantôt, enfin, 
sur les différents membres de létage callovien (La Hutte- 
Montignv) (Sarthe). 

Mon honorable et savant ami M. Letellier père, signale même 
la présence à Radon et St-Nicolas, près Alençon, de deux petits 
lambeaux crétacés laissés comme témoins à la lisière des schistes 
ampéliteux, à une altitude de 180 mètres (2). 

La plupart des géologues désignent sous le nom de craie de Rouen 
toute la masse crayeuse comprise entre la glauconie à Osirea 
vesiculosa et les sables du Perche. 

Dans nos contrées la nature minéralogique de la roche et ses 
caractères paléontologiques, surtout, ne permettent pas d'admettre 


(1) On constate cependant un petit affleurement du gaul! entre Souancé et 
Coudray, à l'Est de Nogent. 
(2) Carte géologique des deux Cantons d'Alençon. 


CONSIDÉRATIONS GÉOLOGIQUES ET PALÉONTOLOGIQUES 129 


cette classification qui n’est pas rationnelle. La craie glauconieuse 
verdâtre ou jaunûtre, à nombreux points de glauconie d’un vert 
foncé, y prend un si grand développement et s’y montre avec des 
fossiles si particuliers qu’on est forcé de la séparer de la craie de 
Rouen proprement dite, c’est-à-dire de l’assise qui renferme 
Am. Rhotomagensis, le Scaphites æqualis et le Baculiies baculoïdes. 

La craie glauconieuse, bien développée au champ de foire de 

- Bellème, atteint en effet sur ce point comme dans tout l’arrorn- 

dissement du reste, une puissance de 20 à 30 mètres et plusieurs 
des fossiles qu’elle recèle ne sortent pas de ses couches. L’4m"- 
monites Mantelli, le Turrilites tuberculatus, les Cardium hillanum et 
Moutonianum, V'Ostrea haliotidea et l’Epiaster distinctus, par exemple, 
sont cantonnés à ce niveau et ne s'élèvent jamais jusque dans la 
craie à Ammonites Rhothomagensis et Scaphites œqualis. Ils deviennent, 
dès lors, absolument caractéristiques de cet horizon géologique. 

D'un autre côté la craie de Rouen possède des fossiles qui lui 
sont propres et qui la font partout aisément reconnaître. 

Je propose donc pour ces motifs de subdiviser l’étage céno- 
manien comme l'indique la coupe théorique suivante : 


Coupe idéale indiquant la succession des assises cénomaniennes dans 
le Perche. 


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Craie Slaucon:. F 
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2 Am Martel: Furrikites FAITES 
Craie de Bellême 


g 


(1) La partie supérieure des sables Cénomaniens supérieurs est généralement 
— remaniée. Lorsqu'ils sont en place comme à Longny et à Nogent-le-Rotrou, 


ils sont recouverts par les marnes Turoniennes à Inoceramus labiatus et à 
_ Rhynch. Cuvieri. 


130 SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


Dans les flancs escarpés du coteau qui supporte l’église de la 
Perrière on pouvait facilement voir, il y a quelques années, les 
rapports qui existent entre ces différentes assises. Aujourd’hui la 
végétation a envahi les talus, alors fraîchement taillés, et les 
carrières en exploitation sont comblées; néanmoins la société a pu 
y reconnaître encore les divisions dont je préconise l'adoption. 


La glauconie se différencie toujours très bien de la craie glau- 
conieuse par sa couleur d’un vert foncé et cette dernière se 
manifeste par sa couleur jaunâtre ou verdâtre, piquée de nombreux 
points de glauconie, toujours discernables à la loupe, surtout 
lorsque la roche est humide. 


Quant à la craie de Rouen, proprement dite, elle est sur tous les 
points reconnaissable à ses caractères minéralogiques et aux silex 
gristres qu'elle renferme. Ses fossiles sont d’ailleurs des plus 
caractéristiques ; tels sont entr'autres l'A». Rhotomagensis, le 
Scaphites æqualis, le Baculites baculoides le Turrilites costatus qui ne 
descendent jamais dans l’assise inférieure. 


Il a existé près de l’église de la Perrière une carrière où on 
pouvait étudier le passage de la craie aux sables cénomaniens. 
Voici la coupe que j’y ai relevée dans une de mes excursions : 
La craie de Rouen, d’abord blanche et assez compacte dans le 
cœur de la roche, devient de plus en plus marneuse à la partie 
supérieure, puis se charge de sable roussâtre sur un mètre 
environ d'épaisseur. Ensuite la couche passe à l’état sableux et de 
gros blocs de grès grossiers, très ferrugineux, formés de sable 
agolutiné, s’y montrent de place en place. Enfin les sables à grains 
siliceux, de la nature de ceux que la Société a examinés dans une 
carrière voisine du château de Mortimer, prennent un grand 
développement et constituent toute la partie supérieure du coteau. 
Les grisons ferrugineux apparaissent encore au milieu d’eux, mais 
en bancs, ou plutôt en plaques, en coulées irrégulières et inter- 
rompues. 


Presque toujours les sables cénomaniens sont recouverts, dans 
le Perche, par l’argile à silex en place, voire même par l'argile à 
silex remaniée. Mais quand la série est complète, comme à 
Nogent-le-Rotrou et à Longny, la craie turonienne à /noceramus 
labiatus et à Rhynchonella Cuviert recouvre les sables, qui deviennent 
grossiers à leur ligne de contact et renferment d'assez nombreuses 
coquilles d’huîtres (Ostrea Columba — Ostrea carinata) et des 
moules de trigonies. 


CONSIDÉRATIONS GÉOLOGIQUES ET PALÉONTOLOGIQUES 131 


Les grisons sont fort irrégulièrement répartis dans les sables. Ils 
sont abondants dans certaines localités et assez rares en d’autres 
endroits ; on ne saurait donc se baser sur eux pour établir des 
repères ou des divisions dans la masse sableuse. 


Résumé. — Il résulte de ce qui précède que l'étude des terrains 
des environs de Bellème et de Mamers est fort intéressante pour le 
géologue ; que huit étages jurassiques et un étage crétacé, se 
subdivisant en vingt assises, y sont nettement représentés et 
rigoureusement caractérisés par une série bien déterminée de A. 
fossiles, savoir : 

SYSTÈME JURASSIQUE 


. Assise à Terebratula perovalis. 


LE I 
Etage Bajocien ..... Te k 3 ; 
8 ] 2. Assise à Ammonites Parkinsonti. 


. Calcaire sublithographique à Pholadomya Vexzelayi. 
. Oolithe de Mamers ou oolithe miliaire. | 
. Bradford-Clay à Terebratula divona. #4 


Etage Bathonien.... 


. Assise à Ammonites macrocephalus. 
. Assise à Am. modiolaris. © 
. Assise ferrugineuse à Am”. coronatus. 2 


. Assise à Am. Athleta. 


I 
2 
3 
I 
Etage Callovien..... 2 
3 
I ' 
2. Assise à Am. perarmatus et Am. Marie. F 4 
| Â 
4 
I 
2 
3 
I 


DRE. . Assise à Perna mytiloides. 


. Calcareous-grit (Sables à Echinobrissus scutatus). 
. Assise à Astarte Nysa. 

. Assise à grosses oolithes et pisolithes. ; 
. Assise à dicérates (Diceras minor) et Nérinées. | 


Etage Corallien. 


LS 


22" 


Etage Kimméridgien. . Assise à Astarte minima. 


SYSTÈME CRÉTACÉ 


. Glauconie à Ostrea vesiculosa. 

. Craie glauconieuse à Am. Mantelli. 

. Craie tuffeau à Am. Rhotomagensis (craie de Rouen). 

. Sables du Perche à Am. navicularis et Ostrea cari- 
nala. 


Etage Cénomanien.. 


sd" CPE È  « 
RL tte MAN À à 


R » D 


EOCÈNE 


1. Argile à silex avec fossiles de la craie supérieure & 
Etage Suessonien . (Micraster coranguinun — Echinocorys vulgaris 
— Echinocorys conicus, etc., à l’état siliceux). 


En comparant les listes des fossiles afférentes à chacune de ces 
assises, 1l sera facile de reconnaître les espèces qui les caractérisent 


rigoureusement de celles qui passent indifféremment d’une couche 4 
à l’autre. ‘J 


L 


132 SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


De plus, les recherches auxquelles je me suis livré m’ont permis 
de mettre en relief des faits stratigraphiques dignes d’attention. 
Ce sont des discordances de stratification accusées, soit par des 
inclinaisons différentes de deux couches en rapport, soit par des 
surfaces d’usure annonçant un arrêt dans la sédimentation, soit 
enfin par la disparition graduelle d’une assise qui se trouve débor- 
dée par celle qui la surmonte. On trouve de ces discordances : 

1° Entre l’oolithe inférieure à Terebratula perovalis et l’oolithe 
inférieure à Am. Parkinsoni (discordance légère et peut-être 
locale) ; 

2° Entre l’assise à Am. Parkinsoni et le calcaire sublithogra- 
phique (hiatus causé par l'absence de Fuller’s earth) ; 

3° Entre le calcaire sublithographique et l’oolithe miliaire 
(manque de liaison entre les deux assises) ; 

4° Entre l’oolithe miliaire et le Bradtord-Clay (discordance 
certaine indiquée par une surface usée et criblée de trous de 
lithophages) ; 

s° Entre le Bradford-Clay et le callovien (discordance profonde 
et générale accusée par une surface d’usure avec une différence 
d’inclinaison entre les couches en contact) ; 

6° Entre le corallien et le Kimméridgien (discordance rendue 
apparente par une surface durcie trouée par les pholades) ; 

7° Entre le cénomanien et les autres étages jurassiques (dis- 
cordance profonde et générale s’accusant partout de la manière la 
plus évidente). 

En rédigeant ces notes, j'ai eu pour but de montrer à mes chers 
collègues de la Société Linnéenne et de la Société Géologique de 
Normandie l'allure générale de nos terrains et les caractères 
pétrographiques et paléontologiques qu’ils présentent dans ce 
petit coin de notre riche province qu’on appelle le Perche-Ornais. 

Je me suis efforcé, en outre, de rechercher des coupes bien 
nettes et facilement accessibles afin de permettre aux jeunes 
savants de notre belle Faculté normande de venir appliquer, dans 
nos régions, les grands principes d’analyse et de synthèse qu'ils 
tiennent de maîtres éminents, tels que MM. Morière et Deslon- 
champs, dont la science déplore la perte récente. 

Je m’estimerai bien heureux si j’ai pu atteindre ce double 
résultat. 


INErETÈE 


A L'APPUI DU 


PROFIL GÉOLOGIQUE D’ALENÇON 


A 


NOGENT-LÉE-ROTROU ET A BEAUMONT-LES-AUT ELS 
Par Pau BIZET 


Conducteur des Ponts et Chaussées à Bellème 
Membre des Sociètés Géologique et Linnéenne de Normandie 


Exposé. — Le profil que j'ai l’honneur de présenter à la Société 
Géologique de Normandie a pour origine la ville d'Alençon, et il 
se termine à Beaumont-les-Autels sur les hauts plateaux argilo- 
siliceux du Perche-Gouet, en passant par Mamers, Bellème et 
Nogent-le-Rotrou. Sur ce parcours de 75 kilomètres, on peut 
observer les affleurements de nombreuses assises et constater les 
modifications que plusieurs grandes failles ont apportées dans 
l'allure générale des terrains de cette région. 

Ce profil a été relevé suivant la direction de la route nationale 
qui réunit les villes précitées, depuis Alençon jusqu’au hameau 
des Gauchetières, près de Nogent; au-delà il est dirigé en ligne 
droite sur le vieux château de Saint-Jean, Trizay, Coutretot et 
Beaumont-les-Autels. | 

Entre Alençon et Nogent, les altitudes ont été déduites de 
nivellements de précision, mais, entre cette dernière ville et 
Beaumont, elles ont été obtenues à l’aide d’un baromètre holos- 
térique de bonne construction; elles ne sont donc exactes qu’à 
un ou deux mètres près, malgré le soin que j’ai pris de me sous- 
traire aux influences atmosphériques susceptibles d’entacher 
d'erreur les résultats de mes opérations. 

Le profil dont il s’agit donne un relevé exact des faits géo- 
logiques au niveau du sol et à une profondeur plus ou moins 
grande ; mais, au-dessous, les tracés ne sont que des probabilités 
résultant de données sur l'allure générale des terrains dans la 
zône observée. Ces probabilités ne deviendront certitudes qu’au fur 
et à mesure des fouilles et des sondages opérés dans cette direction. 


ETS ont on 


134 SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


J'ajouterai aussi que pour rendre sensibles les variations du sol, 
les hauteurs sont exagérées dans le dessin et que leur échelle est 
vingt fois celle des longueurs. Il résulte de ce mode de représen- 
tation que les pentes peu sensibles paraissent assez accusées ; 
néanmoins il sera toujours facile, au moyen des cotes, de se rendre 
compte de la véritable inclinaison des couches. 


On peut diviser ce profil en trois sections : 

D’Alençon jusqu’à l’extrémité de la forêt de Perseigne, on 
rencontre les terrains anciens à fleur de sol ou à une faible 
profondeur au-dessous de la surface des terrains secondaires qui 
les recouvrent ; de ce dernier point, jusqu’à Bellème, les différents 
membres du terrain Jurassique se montrent sans discontinuité ; 
enfin le terrain crétacé prend un grand développement dans la 
direction de Nogent et de Beaumont, et, sauf une courte réappari- 
tion du kimméridgien au fond des vallées de l’Erre et de la Berthe 
(Nocé et Coutretot), il masque entièrement les assises jurassiques. 

Mais il n’est pas nécessaire de scruter l’intérieur du sol pour 
reconnaître ces trois divisions ; les différents aspects que présente 
la région sufhisent pour les révéler de loin à l'observateur. Les 
terrains anciens s’accusent toujours par leur couleur sombre, leurs 
pentes abruptes et leurs gorges profondes ; la végétation y est très 
vigoureuse et souvent ils supportent de belles forêts. 

L’oolithe inférieure et la grande oolithe se distinguent, au 
contraire, par la couleur brunâtre ou jaunâtre des terres, par de 
vastes plaines dont l’uniformité n’est interrompue que par quelques 
rares vallées, et par le groupement particulier des habitations. La 
végétation y est peu active, le bouleau, le genèêt et la bruyère y 
sont presque inconnus, on n'y voit guère que des ormeaux tortueux, 
soigneusement émondés, dont la cime forme une aigrette de 
feuillage. C’est la véritable terre à céréales qui, à l'été, se couvre 
de riches moissons. 

Le callovien et l’oxfordien se font reconnaître par leurs vallons 
aux croupes arrondies, par leur végétation active, et par l’abondance 
des cours d’eau aux crues rapides. 

Le corallien et le kimméridgien constituent également un terrain 
de plaines, mais avec des aspects un peu différents de ceux de la 
grande oolithe. Les inégalités du sol y sont plus multipliées, les 
vallons plus étroits, les pentes des coteaux plus accusées, les 
cultures plus diverses. Les habitations y sont disséminées et non 
oroupées. La division des propriétés est rendue apparente par des 
haies vives, et les champs sont plantés de beaux et vigoureux 


NOTICE A L'APPUI DU PROFIL GÉOLOGIQUE D'ALENÇON 135 


pommiers dont le feuillage sombre contribue à donner au pays 
son aspect bocager. 

La base dela craie cénomanienne (Glauconie etcraieglauconieuse) 
contraste d’une manière frappante avec les terrains oolithiques. 
Aux vastes plaines succèdent des collines basses et arrondies, très 
fertiles et couvertes d’une abondante végétation. La craie de Rouen 
présente une surface un peu moins accidentée et un peu moins 
couverte ; les sables du Perche qui la surmontent forment des 
monticules assez élevées (de 120 à 200" d'altitude) assez souvent 
couronnés par des taillis d’une bonne venue. Le bouleau, le genêt, 
la bruyère, si rares sur le sol oolithique, reparaissent ici dans tous 
les bois et sur tous les terrains en friche. Les maisons, au lieu d’être 
agglomérées, sont isolées, quoique cependant assez rapprochées 
les unes des autres. Les vallées y sont généralement assez larges 
et d’une extrême fertilité. 

Les terrains tertiaires (argile à silex et meulière) forment de 
grandes plaines d’une médiocre valeur, où seules, les céréales sont 
cultivées. Les ruisseaux limpides et À régime constant des 
formations calcaires, sont remplacés par des torrents boueux, À sec 
‘été et débordant l’hiver à la moindre pluie. Les sécheresses 
prolongées, en déchaussant les récoltes, causent de véritables 
désastres sur ces sols d’ailleurs peu productifs et que de rares 
cours d’eau viennent arroser. Dans les bois des terrains tertiaires 
on retrouve le bouleau, la bruyère, le genêt, et toutes les essences 
propres aux terrains sableux. Les habitations y sont groupées et 
éloignées les unes des autres, et cet isolement cause une impres- 
sion pénible au voyageur qui traverse ces contrées peu favorisées. 

Tels sont les caractères généraux propres aux différentes forma- 
tions que nous allons étudier, lesquels peuvent, dans une certaine 
mesure, guider le géologue dans ses recherches. 

Orientation.— À partir d'Alençon, la route suivie pour le relevé 
du profil est dirigée par N. 99°S. jusqu’au faite de la forêt 
domaniale de Perseigne, où elle s’infléchit par une courbe assez 
prononcée vers N.140° S. pour gagner le petit bourg de 
Neufchâtel. De cette localité jusqu’à la ferme de l’Arche, près de 
Mamers, elle revient à N. 112° S. puis prend une position plus 
orientale encore entre cette ferme et le point où elle coupe 

_ l'avenue du château de Chèreperrine. Son orientation est N. 71° 
S. jusqu'au Gué-de-la-Chaîne d’où elle s'incline de nouveau vers 
l'Est pour arriver à Bellème. Au delà de cette ville elle prend, 
abstraction faite des courbes, une direction d'ensemble N. 110°S. 


L 


136 SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


jusqu’au hameau des Gauchetières, faubourg de Nogent-le-Rotrou. 
La ligne du profil quitte la route en cet endroit et se continue 
directement à travers champs sous un angle N. 122°S. par le vieux 
château de Saint-Jean, Trizay, Coutretot et Beaumont-les-Autels, 
point terminus du profil. 

En somme, la route suivie est composée de grands alignements 
droits et de courbes plus ou moins développées dessinant, comme 
ensemble, un S très allongé couché, de l'Ouest à l’Est, dont la 
sécante générale, ayant Alençon et Nogent pour extrémités, est 
orientée N. 102° S. Cette sécante coupe la route près de Grand- 
Mont, à 34 kilomètres de son origine, en passant à 3 kilomètres 6 
au Nord de Mamers et à 1 kilomètre 8 au Sud de Bellème. Les 
abcisses cumulées, correspondant à ces deux villes, sont respective- 
ment de 23 et de 36 kilomètres à partir de Notre-Dame d'Alençon. 

Stratigraphie. — C’est dans le massif granitique d'Alençon 
que prend naissance le profil géologique que je présente. Dans 
cette roche on reconnaît toujours d’une façon très distincte les 
trois éléments qui la constituent, savoir : le feldspath-orthose d’un 
blanc grisâtre, le quartz brunâtre et le mica blanc argentin en 
petites lamelles irrégulières. Très accidentellement on y rencontre 
aussi des cristaux de tourmaline, de grenat et de béryl. La partie 
superficielle de la roche est grisâtre, à gros grains, et assez peu 
résistante ; ce n’est que dans les carrières d’une certaine profondeur 
que l’on trouve le beau granite bleuâtre à grain fin, d’une grande 
dureté et d’une parfaite homogénéité. 

L'oolithe inférieure recouvre directement le granite et elle présente 
ici deux faciès bien différents : l’oolithe siliceuse, ou arkose d’ Alençon 
et l’oolithe inférieure calcareo-sableuse, maïs ces deux formes appar- 
tiennent à une même époque géologique, ainsi que le prouvent les 
débris organiques qu’elles renferment ; ce sont deux dépôts 
absolument contemporains juxtaposés. 

L’arkose se compose de roches très variées ; le plus ordinairement 
c’est un grés formé d’éléments granitiques réunis par un ciment 
siliceux ou barytifère. 

Voici la description qu’en donne notre savant ami, M. Letellier 
père, dans ses belles études géologiques sur les deux cantons du 

chef-lieu du département de l'Orne (1) : 


« L’arkose repose partout sur le granite dont elle suit les | 


afleurements. Sous Alençon, elle en est séparée par une couche de 


(1) Bulletin de la Société Linnéenne de Normandie, 4e série, 2e vol. 
Année 1887-88. 


NOTICE A L’APPUI DU PROFIL GÉOLOGIQUE D'ALENÇON 137 


sable graveleux de quelques décimètres à un mètre d’épaisseur, 
provenant de la décomposition de la roche éruptive. 

« Dansses parties les plus compactes, l’arkose n’est pas stratifiée ; 
elles est seulement divisée en blocs irréguliers par des fissures en 
tous sens, remplies d'argile rougeûtre, et elle varie d’aspect et de 
composition presque d’un bloc à l’autre. Au fond des puits et en 
général au cœur des massifs, on trouve des blocs noirs, très durs, 
à crains fins indiscernables à l’œil nu, qu’on prendrait pour de la 
diorite ; d’autres, grisâtres, ressemblent à des quartzites ; d’autres 
sont bréchiformes ou poudingiformes, étant formés de cristaux de 
quartz cimentés par de la silice presque cristalline ; il y en a qui 
sont imprégnés de calcaire et ont l’aspect du marbre ; quelques- 
uns contiennent des cristaux de feldspath, des mouchetures ou de 
petits nids de galène, de blende, de fer sulfuré prismatique, de 
barytine, ou des cavités tapissées de quartz hyalin, de barytine et 
de fluorine. 

« À mesure qu'on s'approche de la surface, la roche devient 
grise, blanchâtre ou noirâtre, caverneuse ou même spongieuse, se 
charge de fer oxydé et passe à la limonite. Quelquefois, la silice 
devient surabondante, et forme des masses jaspoïdes ou des silex 
noirs. Dans tous les cas, la roche est plus ou moins imprégnée de 
barytine, tantôt en petits filons, tantôt en amas remplaçant des fossi- 
les. Sur les flancs du dépôt d’arkose, on trouve en plusieurs endroits 
une roche grise, caverneuse, très calcarifère, stratifiée en couches 
interrompues et constellée d’articulations de pentacrinites. Le 
tout est généralement recouvert ou accompagné de lits assez épais 
d'un sable rougeâtre contenant des coquilles et des polypiers 
transformés en sulfate de baryte ; à Alençon, toutes les variétés de 
l’arkose, même les plus compactes, les plus cristallines, contiennent 
des fossiles silicifiës ou transformés en barytine. Les plus ordinaires 
sont : Panopæa elongala (d’Orb.) R— Pholadomya fidicula (Sow.)R 
— Asiarte elegans (Sow.) À. R — Astarte excavata (Sow.) KR. — 
Lima heteromorpha (Des].) C — Lima proboscidea (Sow.) À. C — 
Pecten silenus (d'Orb.) À. R.— Hinnites tuberculosus (d'Orb.) A. KR. 
— Rhynchonella Wrightii (Davidson) T C — Terebratula submaxil- 
lata (Davids.) À C — Terebratula perovalis (Sow.) C — Pygaster 
semi-sulcatus (Agas). » 

L'arkose forme le sous-sol des parties basses d'Alençon, elle 
occupe la vallée de la Brillante et, à l'Ouest de la ville, elle s’étend 
de chaque côté du chemin de Cuissay sur près de 4 kilomètres 


de longueur. La belle Eglise de Notre-Dame, origine du profil, est 


138 SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


édifiée sur ce petit dépôt d’une superficie d'environ 20 kilomètres 
carrés et dont la puissance ne dépasse guère une dizaine de mètres. 

L'Oolithe inférieure calcareo-sableuse des environs d'Alençon se 
rencontre par Condé-sur-Sarthe et Cuissay; elle est représentée 
par des calcaires spathiques roussâtres constellés de lamelles 
d’encrines et de baguettes d’échinides qui leur donnent un aspect 
miroitant. On y trouve les mêmes fossiles que dans l’arkose. 

L’oolithe inférieure ne présente aucun affleurement dans la 
direction suivie. Dès l’église de Monsort, larkose, qui lui est 
stratigraphiquement parallèle, comme on vient de le voir, est 
recouverte par les calcaires Bathoniens. On ne la retrouve plus 
qu'à 17 kilomètres plus loin, sur les hauteurs de Chaumiton. A la 
sortie du faubourg de Montsort, près du passage à niveau du 
chemin de fer du Mans à Caen, plusieurs carrières sont ouvertes 
dans la grande oolithe. Voici une coupe que j’y ai relevée en 
compagnie de M. Letellier qui, avec son obligeance habituelle, 
avait bien voulu m’accompagner dans mes explorations autour 
de sa résidence et me faire profiter du fruit de ses judicieuses 
observations. 


Galcaire oolithique’en-plaqueties 277 Re RARE NT LS 54250 
Oolithe”miliaire,..,...% 80 RS CNRS 2 00 
Calcaïre-Compacte bleuâtréou blahehatre 040 CRE HR LE A7 I 00 
Calcaire finement oolithique à oolithes irrégulières parfois peu discer- 

nables avec Purpurina minax et Lucina bellona ................... 2 60 


Un peu plus bas que le fond actuel des carrières, M. Letellier 
a constaté la présence d’un calcaire oolithique sableux qui pourrait 
bien dépendre de l’étage bajocien. Malheureusement aucun fossile 
caractéristique n’est venu appuyer cette hypothèse. 

Vis-à-vis de Saint-Pater se voient des calcaires compactes ou 
marneux en plaquettes : c’est le Bradford-clay ou partie supérieure 
de la grande oolithe. On y rencontre la Terebratula digona, la 
Rhynchonella concinna et l'Echinobrissus clunicularis. On suit cette 
mince assise, en partie masquée par des alluvions récentes, jusqu'au 
ruisseau de Sorre où elle plonge sous les dépôts argileux de 
l’oolithe moyenne. 

A la côte de Malèfre, le callovien inférieur à Ammonites macroce- 
phalus et à Pholadomya decussata peut être étudié dans les talus de 
la route. Les caractères paléontologiques laissent présumer qu'en 
cet endroit, et dans le voisinage d'Alençon, les couches calloviennes 
sont un peu moins anciennes que celles que l’on trouve à la base 
de la grande tranchée de Mamers où on voit les Ammonites macro- 


NOTICE A L’APPUI DU PROFIL GÉOLOGIQUE D’ALENÇON 139 


cephalus et bullatus associées à de nombreux oursins (Collyrites 
elliptica, Holectypus depressus, Echinobrissus orbicularis, Ech. clu- 
nicularis) et à des térébratules très voisines de la Terebratula 
digona du Bradford-clay. Ici rien de semblable ne se présente et 
c’est ce qui me conduit à considérer ces couches comme n’apparte- 
nant pas au callovien le plus inférieur. 

À la borne 19 k. 8 on reconnaît la présence du callovien 
supérieur à Ammoniles coronatus, avec nombreux silex roulés à la 
surface, puis, un peu plus loin, celle des argiles bleuâtres de la 
partie supérieure de l’Oxford-clay. Mais bientôt les assises 
jurassiques disparaissent sous la glauconie visible vers le sommet 
de la côte de la Coletterie et qui se continue jusqu’à l'entrée de la 
forêt de Perseigne. 

Ce petit dépôt glauconieux est adossé aux phyllades de St-Lô 
qui constituent une grande partie du massif ancien que recouvre 
cette belle forêt. On peut les observer depuis la borne 17 K. 5 
jusqu’à la borne 9 k. $, c’est-à-dire sur une distance de huit 
kilomètres. C’est un schiste argileux gris bleuâtre, plus ou moins 
fissile, traversé par des veines ou petits filons de quartz. 
L’épaisseur en est extrêmement considérable. 

Vers la borne 14 k. les phyllades de St-Lô ont livré passage 
à un épanchement de porphyre pétrosiliceux rosâtre, d’une largeur 
de deux à huit cents mètres sur quatre kilomètres de longueur, qui 
les sépare des grès armoricains dont les masses apparaissent non 
loin de là, un peu plus au Nord de la route. Un échantillon du 
porphyre de Perseigne a été décrit et figuré par MM. Fouqué et 
Michel Lévy. En voici la description (1) : 

«I Mice noir, oligoclase, orthose, quartz bipyramideé. » 

« Il Sphérolithes à croix noire, magma pétrosiliceux.» 

« III Quartz grenu développé dans le magma, filonnets de 
calcédoine. » 

« L’oligoclase présente de belles associations de macles de 
l’albite et du péricline. Le quartz bipyramidé est remarquable par 
les pédoncules du magma qui y pénètrent. Dans plusieurs variétés 
de porphyre de la région, l’orthose passe au microcline à très 
fines lamelles hémitropes. Parfois il y a quelques petits cristaux 
de zircon. » 


(1) Fouqué et Michel Lévy, in Guillier. — Géologie du Département de la 
Sarthe. 


140 SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


Au kilomètre 9.5 la masse puissante des phyllades de St-Lô est 
recouverte par les dépôts argilo-sableux du Zias moyen à Belemnites 
niger, surmontés, eux mêmes par les couches argilo-calcaires du 
las supérieur à Amm. serpentinus. Ces deux assises ont, dans la 
côte de Chaumiton, une puissance d’environ trente mètres, mais 
elles diminuent rapidement en épaisseur et elles n’existent déjà 
plus sous la ville de Mamers qui n’est distante que de 7 kilomètres 
seulement. 

L'oolithe inférieure à Terebratula perovalis repose sur le lias à 
Amm. serpentinus. Le contact est visible dans les talus, près du 
carrefour de Chaumiton. Plusieurs carrières ouvertes en cet 
endroit permettent d'observer cette assise. Voici la liste des fossiles 
qui y ont été recueillis : 4m. Murchisonæ (Sow.) TR — Nautilus 
lineatus (Sow.) R. — Mytilus Sowerbyanus (d’Orb.) AR. — Lima 
semi-circularis (Gold.) R.— Lima heteromorpha (Desl.) AC. — 
Ostrea Bruckmanni (Sow.j AC. — Rhynchonella Wrightii (Sow.) 
AC. — Tercbratula perovalis (Sow.) AC. — Echinobrissus 
Deshayesi (Cott.) T. R. — Pseudodiadema depressum (Desor) K. 

L’oolithe inférieure à Am. Parkinsoni se montre au-dessus de la 
couche à Terebratula perovalis dans plusieurs carrières, mais la 
séparation de ces deux assises est souvent assez difficile à faire, tant 
à cause de la rareté des fossiles que de la similitude des caractères 
pétrographiques des deux roches. C’est surtout dans le ravin 
creusé par le ruisseau du Rutin et dans la série de carrières ouvertes 
sur le chemin vicinal de Villaine à St-Longis que cette distinction 
peut s'établir le plus facilement (r). 

Un peu au delà de Chaumiton, au pied d’une petite côte (borne 
7 k. 5) on reconnaît les calcaires sublithographiques qui forment 
la base de l’oolithe miliaire. Ils sont surtout très visibles dans la 
tranchée voisine ouverte pour le passage du chemin de fer de la 
Hutte. En ce point, ces calcaires affleurent à une altitude de 
180 mètres. Ils s’abaissent au hameau de l’Arche à la cote 
128 mètres et à Mamers à 119 mètres; ils ont doncune inclinaison 
assez prononcée vers l'Est, mais leur surface est affectée d’amples 
ondulations. 

Un peu avant la ferme de la Mare apparaît l’oolithe miliaire qui 
se continue jusqu'à Mamers en passant sous le lambeau callovien 
de St-Jean et que l’on retrouve très nettement caractérisée dans 


(1) Considération géologiques sur les terrains des environs de Bellème et 
de Mamers, voir précédemment, page 95. 


NOTICE A L'APPUI DU PROFIL GÉOLOGIQUE D'ALENÇON I4I 


des carrières ouvertes au sein même de la Ville (rue de Marollette 
et rue des Carrières). 

Le contact de l’oolithe miliaire avec le calcaire sublithographique 

se voit en montant la côte sur le bord droit de la route, au fond 
d’une cour, à deux cents mètres environ au delà de la ferme de 
l'Arche. C’est un point assez intéressant, signalé précédemment à 
cause du défaut de liaison qui semble exister entre le calcaire 
compacte et l’assise oolithique. 
_ À Ja partie supérieure de l’oolithe miliaire de Mamers, formée 
par plusieurs gros bancs d’un calcaire finement oolithique, on 
trouve un calcaire lamellaire en plaquettes, plus ou moins 
désagrégé, renfermant des Rhynchonella concinna, des Terebratula 
digona et des calices d’Apiocrinus Parkinsoni. C’est à la base de 
cette petite assise, qui semble, par ses fossiles, devoir être rapportée 
au Bradford clay, que M. Desnoyers a découvert des vestiges de 
plantes terrestres. 

En sortant de la ville de Mamers on voit tout le système de la 
grande oolithe s’enfoncer sous les dépôts du ferrain callovien qui 
prend, à partir de ce point, un très grand développement. Pour 
bien étudier cet étage géologique, il faut visiter la grande tranchée 
du chemin de fer de Mamers à la Hutte, près de la gare. C’est 
une des plus belles coupes que l’on puisse trouver, et où appa- 
raissent nettement les assises les plus inférieures du callovien, 
caractérisées par les fossiles suivants : Am. macrocephalus, Am. 
Herveyi, Am. bullatus, Terebratula digona ? (très voisine), Terebra- 
tula obovata, Terebratula snbcanaliculata, Clypeus Boblayei, Holec- 
typus depressus, Collyrites elliptica, Echinobrissus clunicularis, Echi- 
nobrissus orbicularis... | 

Au-dessus d’un banc de calcaire marneux renfermant de 
nombreux collyrites on peut observer les diverses assises du 
callovien moyen caractérisé par une série de fossiles : Am. modiolaris, 
Am. tumidus; Nautilus hexagonus, Ostrea amor ; Ostrea amata, 
Ostrea alimena, Terebratula Semanni, Terebratula pala ; Rhynchonella 
Fischeri, Rhynchonella Royeriana, Serpula quadrangularis... mais 
à ce niveau les Ammonites macrocephalus et bullatus ne se voient plus 
ainsi que les Zerebratula digona et obovata ; les oursins, d’abon- 
dants qu’ils sont dans l’assise inférieure, deviennent rares à cet 
horizon. On retrouve les mêmes assises sur la route nationale 
n° 155 dans les côtes du Pont-d’Aulne et de la Mare-Jaune. En ce 
dernier point une nouvelle couche commence à se montrer sur les 
sommets, c’est le callovien supérieur, très ferrugineux, avec de 


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LL 


142 SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


nombreux fossiles que l’on recueille en abondance à la carrière de 
la Basse-Sussaye, située sur la droite de la route à 1 k. du Pérou. 
On y trouve principalement : Nautilus hexagonus, Ammonites 
Jason, Am. lunula, Am. anceps, Am. Backeriæ, Pholadonrya decussata, 
Phol. trapexicosia, Phol. angulifera, Phol. carinata, Phol. clyha, 
Phol. inornata, Panopea Elea, Isocardia tener, Lima gibbosa, Lima 
duplicata, Lima proboscidea, Pecten fibrosus, Ostrea alimena, Rhyn- 
chonella  Fischeri, Rh. “Royeriana, “Rh. Oppeli, “Rh. spathica, 
Terebratula subcanaliculata, Tereb. dorsoplicata, Tereb. umbonella, 
Tereb. biappendiculata, Tereb. Trigeri, — Collyrites ellhiptica, Holec- 
typus depressus, Pseudodiadema calloviense, Pseud. inæquale, Stome- 
chinus calloviensis, Stom. Heberti, Pedina Gervillii, Hemicidaris 
Guerangeri, Rhabdocidaris, sp. ind. (1) 

Les assises du callovien supérieur, toujours remarquables par 
leur aspect ferrugineux, disparaissent au village du Pérou, et les 
calcaires argilo-sableux gris bleuâtre de l’exfordien inférieur leur 
succèdent. C’est le niveau des Ammonites athleta, Am. Lamberti, 
Am. perarmatus, Am. Lalandeanus, dont de bons spécimens ont 
été rencontrés dans la petite tranchée de la Renardière, mais ces 
fossiles sont rares aujourd’hui. 

À la tuilerie des Vaux-Chaperons se montrent les argiles bleues 
à Perna mytiloïdes et Ostrea gregarea. Il existe en ce point plusieurs 
excavations qui ont été pratiquées pour l’extraction de l'argile. Les 
fossiles y sont assez rares et presque toujours dans un mauvais 
état de conservation. 

Au détour de la route, près de la borne kilométrique n° 23, les 
argiles sont surmontées par les sables ocreux du calcareous grit qui 
terminent la série oxfordienne. Ils sont visibles dans le talus gauche 
près d’un calvaire élevé en ce lieu. Ces sables sont presque 
azoïques, mais ils renterment des concrétions grèseuses de formes 
bizarres (2). Ils n’ont pas une grande épaisseur et ils sont bientôt 
recouverts par les calcaires caverneux à Astarte Nysa du terrain 
corallien. Ce nouveau terrain peut s’observer dans plusieurs 
carrières abandonnées près du Gué-de-la-Chaîne et aussi à la 
rencontre du chemin de fer, en face de la maisonnette du Nouveau- 


(1) Spécimen probablement nouveau, voisin du Rhabdocidaris copeoïdes dontil 
diffère cependant par ses ambulacres couverts de granules plus inégaux et 
plus irrégulièrement disposés (lettre de M. Cotteau.) 


(2) Ces concrétions sont surtout abondantes au village de Îa Bigotière, 
dans une carrière ouverte près de l’avenue du château des Chaises. 


NOTICE A L’APPUI DU PROFIL GÉOLOGIQUE D'ALENÇON 143 


Monde. Si l’on portait son attention sur les tranchées ouvertes pour 
le passage de la ligne ferrée vers Mamers, on reconnaîtrait facile- 
ment les trois zônes signalées précédemment dans cet étage, 
c’est-à-dire le calcaire à grandes astartes, le calcaire à oolithes et 
pisolithes et enfin le calcaire à dicérates. 

Les fossiles du corallien de Bellème sont nombreux en individus, 
mais les espèces n’y sont pas abondantes. On y trouve : Astarie 
Nysa (AC), Cardium septiferum (CC), Pholadomya paucicosta (AR), 


_Trigonia ? sp. ind. de l’ordre des clavellées (AC), Diceras minor 


d 
n 


(TTC), Terebratula insignis (R), Tereb. subsella (AR), Hemicidaris 
crenularis (R), Hemicidaris stramonium (TR), Acrosalenia decorata 
(TR), Pseudodiadema Orbignyana (R), Pygaster umbrella (R), Echi- 
nobrissus scutatus (R), Clypeus subalatus (TTR), de nombreux 
moules indéterminables d’astartes, de peignes et de nérinées, ainsi 
qu’une grande variété de coraux. 

En montant la côte du Nouveau-Monde, on voit afleurer 
l’astartien, la glauconie et enfin la craie glauconieuse à Am. Man- 
tells et Turrilites tuberculatus à la hauteur du champ de foire. 

Un petit ilôt de craie à Am. Rothomagensis existe sous l’antique 
chapelle de St-Santin et les sables cénomaniens supérieurs ont été 
rencontrés à la base du mamelon où s’élevait jadis le château-fort 
des Talvas. Ces sables sont recouverts par un peu d’argile à silex. 

Mais toute cette série de couches a été disloquée par une faille 
qui traverse la ville à la hauteur de la rue Boucicaut, et qui a 
occasionné une dénivellation de près de cinquante mètres. Sur la 
lèvre occidentale de cette faille, les couches coralliennes et 
kimméridgiennes ont été assez fortement redressées, de sorte qu’on 
retrouve la base de l’astartien à une altitude de 220 mètres, tandis 
que près du chemin de fer, elle afleure à 172 mètres. 

Au sein même de la ville (rue de Paris et rue de Nogent), des 
carrières sont ouvertes dans le corallien et le kimméridgien. 

Les coupes que nous avons données précédemment font 
connaître la composition de ces terrains. Voici les principaux 
fossiles que renferment ces carrières : Ecailles de Lepidotus lævis, 
carrière de M. Loriot, route de Remalard (TR), Nautilus giganteus 
(AR) — Nerinea Gosæ (TR), Natica turbiniformis (TC), 
Ostrea. solitaria (AC), Ostrea deltoidea (C), Ostrea Bruntrutana 
(TC), Ostrea minima (TC), Pholadomya Protei (AC), Trigonia 
Bronni ? (moules) R, Ceromya excentrica (AC), Mytilus subpecti- 
nätus (AC), Mytilus Jurensis (C), Perna suprajurensis ? AC. Pinna 
Saussurii (R), Rhynchonella inconstans (R) et dans les argiles du 


: C2 
CT 


144 SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


sommet du côteau de Sérigny, sur le chemin du Theiïl, Eguisetum 
Guillieri (TR). 

En s’avançant vers Nogent, on retrouve /’Astartien à la Bulardière 
et au pied de la côte de la Barre où il plonge sous les couches 
cénomaniennes. 

Il n'apparaît plus, dans cette direction, qu’à Saïnt-Martin-du- 
Douet, au Pont-aux-Anes, et au hameau de la Madeleine, mais 
si on se portait vers la gauche de la route, on le retrouverait 
encore dans les bas fonds de Corubert et de Nocé avec un faciès 
un peu différent de celui qu’il présente à Bellème. Sur la rive 
gauche de l’Erre, au Gué des Aulnais (Nocé) on peut l’observer 
dans un chemin creux qui gravit le coteau. [l se compose d’une 
alternance de sable jaunâtre fin et un peu micacé, de couches 
graveleuses de calcaire oolithique faiblement agrégé et de calcaires 
marneux très fissiles avec Pholadomya Protei et Ceromya excentrica 
assez communes. 

Ainsi qu'il a été dit précédemment, le kimméridgien est 
surmonté par les assises crayeuses du terrain Cénomanien, qui 
débutent par une argile fortement glauconieuse d’un vert noirûtre, 
mais il en est toujours séparé par une mince couche de cailloux 
roulés ferrugineux visibles au Nord du Moulin du Blanchard (Nocé) 
dans un carrefour et dont on constate toujours la présence à ce 
niveau (gare de Bellème, Nocé, Souancé, etc.) Elle n’a souventque 
quelques centimètres d’épaisseur ; elle atteint exceptionnellement, 
une cinquantaine de centimètres au Blanchard. Malheureusement 
elle ne renferme aucun fossile qui puisse jeter quelque lumière 
sur son âge et sur son origine. 

À la glauconie, succède la craie glauconieuse ou craie de Bellême, 
composée d’une marne sableuse, vert foncé, en couches plus ou 
moins épaisses avec spongiaires, alternant avec des bancs de 
calcaires jaunâtres terreux ou de calcaires bleuâtres un peu silicifiés, 
piqués de nombreux points de glauconie. On peut l’étudier dans 
les côtes de la Barre, du Pont-aux-Anes, et de la Madeleine. 

Les fossiles les plus communs sont : 


CÉPHALOPODES 


Nautilus elegans (Sow.) AC......... Bellême (champ-de-foire). La Brau- 

dière.Côte dela Madeleine. Berd’huis. 

» Largilliertianus (d’Orb.) AR.. Bellème. Côte de la Madeleine. Ber- 
d’huis. Trizay. 

Ammonites Mantelli (Sow.) C....... Bellême, La Chevrolière. Côte de la 

Madeleine. Berd’huis, 


NOTICE A L’APPUI DU PROFIL GÉOLOGIQUE D'ALENÇON 145 


Ammonites varians (Sow.) AC....... Bellème. La Chevrolière. Côte de la 
Madeleine. Berd’huis. 
»  Beaumonti (d'Orb.) TR.. La Braudière. Côte de la Madeleine. 
» falcatus (Mantell) AR. ... Bellème. Berd’huis. Trizay. 
» Largilliertianus (d’Orb.)TR Côte de la Madeleine. Trizay. 
Turrilites tuberculatus (Bosc) C...... Bellème. Côte de la Madeleine. Trizay. 


GASTÉROPODES 


Turritella Cenomanensis (d'Orb.) TR. Côte de [a Madeleine. 


Pleurotomaria Lahayesii (d’Orb.) AR. St-Jean-la-Forêt. Côte de la Madeleine. 


Berd’huis. Trizay. 


Rostellaria Mailleana (d’Orb.) R..... St-Jean-la-Forêt. Côte dela Madeleine. 
Berd’huis. Trizay. 
Dentalium lineatum (Guer) AR...... St-Jean-la-Forêt. Côtede la Madeleine. 


Berd'huis. Trizay. 


LAMELLIBRANCHES 
Trigonia crenulata (Lamk) AC,...... Bellême. St-Jean-la-Fôret. Côte de la 
Madeleine. 
ARSOMOst (Park TR... ..,.. Bellême. St-Jean-la-Forêt. Côte de la 
Madeleine. 
Corbis rotuntada (d’Orb.) AC ....... Côte de la Madeleine. Berd’huis. 
Cardium hillanum (Sow.) C......... Bellème. St-Jean-la-Forêt. Côte de la 


Madeleine. Berd’huis. 
»  Moutonianum (d'Orb.) AC.. Bellême. La Chevrolière, Berd’huis. 


Arcacarinata (Sow.) AC............ Ù La Braudière. Côte de la 
Madeleine. 
» Cenomanensis (d’Orb.) R ...... La Braudière. Dame-Marie. 
» Ligeriensis (d'Orb.) AC........ » Côte de la Madeleine, 
Lima Reichenbachii (Grin) AR....... La Braudière. Berd’huis. 
Lima Galliennei (d’Orb.) TR........ Côte de la Madeleine. Berd’huis. 
D ceuasper (Pamk) Ci :......... Bellême. Côte de la Madeleine. Ber- 
d'huis. Trizay. 
»  orbicularis (Sow.) R. ........ La Chevrolière. Berd’huis. 
- Janira quinquecostata (d’Orb.) TC.... Bellème. La Madeleine. Berd’huis. 
Trizay. 
 Hinnites gigantea (Guer) TR. ....... Côte de la Madeleine 
Spondylus striatus (Gold.) AR ...... St-Jean-la-Forêt. Côte dela Madeleine. 
Berd’huis. 
Ostrea carinata (Lamk) TC.......... St-Jean-la-Forêt.La Madeleine. Trizay. 
»  haliotidea (d’Orb.) AR ....... » 
En colombe (Desh.)} TC. ....... » Côte de la Made- 
leine. Trizay. 
M couEt (d'OFD.) RL St-Jean-la-Forêt. Côte de la Made- 
leine. 
BRYOZOAIRES 


_ Defrancia elegans (d'Orb.) R......... St-Jean-la-Forêt. La Braudière. 


10. 


éd Aa 
1" 
& | 


146 SOCIËTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 
ECHINODERMES 
Epiaster crassissimus (Def.) TR...... Mauves. Côte de la Madeleine. Ber- 
d’huis. 
> - distinctus (Ag4S )J'AR:, 27. La Chevrolière. Berd'huis. Coutretot. 
Hemiaster bufo(Brong.) AR.......... La Braudière Berd'huis. Coutretot. 
Holaster carinatus (Lamk) AC ....... » ù 


Pseudodiadema variolare (Brong.) AR. Côte de la Madeleine. Coutretot. 


ZOOPHYTES 
Ceriopora papularia (Mich.) AR...... St-Jean-la-Forèt. La Braudière. 
SPONGIAIRES 


Siphonia (hallirhoæa) costata (Mich.) AC La Braudière. Côte de la Madeleine. 
Guettardia stellata (Mich.) AC....... La Braudière. La Chevrolière. Côte de 

la Madeleine. 
Chenendoporafungiformis (Lamouroux) 


AG De rotin pcs ARNO ORRE St-Jean-la-Forêt. La Braudière. Côte 
de la Madeleine. 
» subplena (Mich.) AR... Champ-de-foire de Bellême. 
Hippalinus furcata (d’Orb.) AR....... St-Jean-la-Forêt. La Braudière. Côte 


de la Madeleine. 


Au-dessus de la Craie glauconieuse de Belléme, dont la puis- 
sance totale varie de 20 à 30 mètres, selon les localités, on trouve 
la craie à Ammonites Rhotomagensis et à Scaphites æqualis dite Craie 
de Rouen. Elle est exploitée pour les constructions du pays à 
l’'Hôtel-Méteil, aux Arpents, et à Launay, près de Nogent-le- 
Rotrou. Cette craie correspond au même niveau géologique que 
celle qu’on utilise pour les travaux de larchitecture locale dans 
les environs de Mortagne (La Mesnière, Loisé, Champaillaume, 
Mauves, St-Ouen) et j’établirai ce parallélisme dans une pro- 
chaine étude générale sur cette région. 

C’est une craie tuffeau jaunâtre et tendre en carrière, mais qui 
devient presque blanche et durcit assez promptement à l'air. Elle 
renferme de nombreux silex grisâtres mal délimites et pour ainsi 
dire fondus dans sa pâte. À sa partie supérieure, surtout, les 
bancs crayeux, d’épaisseur variable, sont séparés par des couches 
de marne glauconieuse grisâtre, très fossilifère. 

Voici les principales espèces que l’on rencontre dans la craie 
de Rouen et qui la caractérisent : 


CÉPHALOPODES 


Nautilus triangularis (Montf.) AR.... LaPerrière. L'Hôtel-Méteil. Nogent-le 
Rotrou. Beaumont-les-Autels. 

Ammonites Rhotomagensis (Defr.) C. LaPerrière. L'Hôtel-Méteil. Nogent-le- 
Rotrou. Beaumont-les-Autels. 


Le Dé 
L «Ya 


hd 
à 
NOTICE A L’APPUI DU PROFIL GÉOLOGIQUE D'ALENÇON 147 


Ammonites Cunningtoni (Sharp) R. .. Bourg du Mage (Orne). Gare de No- 
gent (tranchée du chemin de fer). 


» varians (Sow.) AC ...... La Perrière. Nogent. Beaumont. 
» Cenomanensis(d’Arch.)?AC Gare de Nogent (tranchée du chemin 
de fer). 
Scaphites œqualis (Sow.) AC ...,... La Perrière. Nogent. Beaumont. 
» obliquus (Sow.) AR ....... » » Ù 
Ancyloceras armatum (d'Orb.) TR.... La Perrière. Gare de Nogent. Carrière 
du Val. 
Baculites baculoides (d’Orb.) C ...... La Perrière.Garede Nogent. Beaumont. 
_ Hamites simplex (d’Orb.) AC........ » » » 
Turrilites costatus (Lamk) AC........ ) » » 
, Desnoyersi (d’Orb.) TR.... Anciennes carrières de Guilbault (cne 


de Moutiers-au-Perche, Orne). 
Scheuchzerianus (Bosc) R.. Carrières de Launay, près de Nogent. 
Le Val, 


GASTÉROPODES 


Avellana cassis (d’Orb.) AC ......... La Perrière. Côte de la Madeleine. 
Nogent. Beaumont. 
Pleurotomaria Lahayesi (d'Orb.) AR.. L’'Hôtel-Méteil. Nogent. Beaumont. 


» Marrotiana (d’Orb.)? AC Nogent. Beaumont. 
Fusus Cenomanensis (Guer.) AC..... La Perrière. Nogent. Beaumont. 
Rostellaria Mailleana (d'Orb.) R..... Nogent. Beaumont. 
LAMELLIBRANCHES 
Corbis rotundata (d’Orb.) AC ....... La Perrière. L’Hôtel-Méteil. Nogent. 
Beaumont. 
Cyprina Ligeriensis (d'Orb.) AC ..... La Perrière. L’Hôtel-Méteil. Nogent. 
Beaumont. 
MA obotpa (dOrb.}R:..;:.... La Rouge, près de Nogent. 
Trigonia spinosa (Park.) AC ........ La Perrière. L’Hôtel-Méteil. Nogent. 
La Rouge. 
He crenulata (Lamk) AC....... La Perrière. L'Hôtel-Méteil. Nogent. 
La Rouge. 
Mytilus Ligeriensis (d’Orb.) AC...... La Perrière. L’Hôtel-Méteil. Nogent. 
La Rouge. 
Lima clypeiformis (d’Orb.} AC... .. La Perrière. L'Hôtel-Méteil. Nogent. 
La Rouge. 

D mupiex (d'Orb) R......... :. Nogent. La Rouge. Miles. 
Inoceramus striatus (Mantell) AR..... La Perrière. Nogent. Beaumont. 
Pinna quadrangularis (Goldf.) TR. .. Bourg du Mage (Orne). Gare de No- 

gent. 
Du sper (Lamk)C...:.....,.... La Perrière. Nogent. Beaumont. 
ouGalliennei(d'Orb.) AR....... » Gare de Nogent. Le Val. 
» elongatus (Lamk) AR ........ » Nogent. Le Val. 
» orbicularis (Sow.) R ......... » » 
Janira quinquecostata (d’Orb.) C..... » » Beaumont. 
» œquicostata (d’Orb.) AR ..... » » » 


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148 SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


Ostrea carinata (d’Orb.) C.......... La Perrière. Nogent. Beaumont. 
s* columba (Desh.)C ..:,..:... » ° , 
»  haliotidea (d’'Orb.)R......... » » » 


BRACHIOPODES 


Rhynchonella Lamarckiana (d'Orb.)R. Nogent. Beaumont. 


» alata (Lamk) C....... La Perrière. L’Hôtel-Méteil. Nogent. 
Beaumont. 
Terebratulabiplicata (Defr.), variété, R. La Perrière. Nogent. Le Val. 
» Fra (DE Y'A TUECR .. Gare de Nogent (tranchée du chemin 
de fer). 
» lacrymosa (d’Orb.) R..... Gare de Nogent. 
Crania Cenomanensis (d’Orb.) TR ..… » 
ECHINODERMES 


Holaster suborbicularis (Agass.) AR.. La Perrière, Nogent. Beaumont. 
» subglobosus (Lesk) AC. ... Gare de Nogent TC. Condé-sur-Huine, 
près de Nogent. 


» carinatus (Lamk) AR....... La Perrière. Nogent. Condé. Beau- 

mont. | 

Hemiaster bufo (Brong.) AR........ La Perrière. Nogent. Condé. Beau- 
mont. 

Carotomus faba (Agass.) R.......... La Perrière. Nogent. 

Catopygus carinatus {Goldf.) AC .... » » Condé. 

Discoidea subuculus (Klein) AC...... s Ù » Beau- 
mont. 

Peltastes acanthoides (Agass.) AR .... La Perrière. Gare de Nogent. 

»  clathratus (Cotteau) TR..... La Perrière. (carrière Champion). 
Cidaris vesiculosa (Goldf.) TR ...... Gare de Nogent. Beaumont. 
Pseudodiadema variolare (Brong) AR.. La Perrière. Nogent. Condé. 

> macropygus(Cotteau) TR La Perrière. (carrière Champion). 
» annulare (Desor) R .... » Nogent. Condé. 
> tenue (Desor) AR ...... » , » 
Giyphocyphus radiatus (Hæn) AR ..….. » » > Beau- 
mont. a 
Cottaldia Bennettiæ (Kæœn) AR...... La Perrière. Nogent. Condé. Beau- 
mont. 


Pentacrinus Cenomanensis (d'Orb.) AR Gare de Nogent. Beaumont. 
SPONGIAIRES 


Hippalimus pateræformis (Mich.) R... Rémalard. 
Ierea Desnoyersi (Mich.) R.......... » 
» pyriformis (Lam.) AR.......... » 


La craie de Rouen n’a guère été utilisée jusqu’à ce jour que 
comme pierre de taille tendre ou comme marne pour les ame 
dements agricoles. Cependant le tuffeau exploité à St-Ouen-de-la= 
Cour, à cinq kilomètres au N. de Bellème, comme pierre d” appa 


in A re 


NOTICE A L’APPUI DU PROFIL GÉOLOGIQUE D’ALENÇON 149 


reil, pourrait offrir un grand intérêt à l’industrie en ce que la 
proportion d'argile qu’il renferme permettrait de l'utiliser avec 
avantage pour la fabrication du ciment romain et du ciment de 
Portland. Voici analyse qui en a été faite, sur ma demande, au 
laboratoire de l'Ecole des Ponts-et-Chaussées : 


Banc supérieur Bancs intermédiaires 


No 1 


No 2 


Résidu argileux insoluble dans 
les acides : 26.05 


2.15 0.85 
38.55 38.75 


Magnésie s 0.30 0.30 


Perte au feu ue : 32.95 33.80 


100.00 100.00 


0.68 0,68 


Les sables cénomaniens supérieurs ou sables du Perche recouvrent 
la craie de Rouen à la butte de Croizille et dans le parc de Launay, 
non loin de la limite des départements de l’Orne et d'Eure-et-Loir, 
mais on ne les retrouve plus dans le coteau escarpé, de même 
altitude, que couronne le vieux château de Nogent. Ce coteau 
est constitué par la craie sénonienne et par des dépôts de calcaire 
lacustre avec meulière. Ces sables ont subi un affaissement consi- 
dérable par suite d’une faille qui passe près de la gare, et ils se 
trouvent descendus au-dessous de la rivière d’Huisne où ils sont 
masqués par des alluvions anciennes et modernes, mais où leur 
présence a été constatée dans les tentatives qui ont été faites pour 
le forage d’un puits artésien dans la tannerie Gaté. 

Une autre petite faille, passant un peu au-delà du ruisseau de 
Pados, les à redressés par un mouvement de bascule, de sorte 
qu'ils afleurent de nouveau à la ferme de la Pousserais, La déni- 
vellation importante qui existe entre les meulières du plateau de 


St-Jean et celles du coteau de la Pitière et du moulin à papier 


surtout, conduisent à admettre la possibilité d’une brisure en cet 
endroit ; l’hypothèse d’un simple redressement des assises dislo- 


… quées par la faille de la gare ne semble pas suffisante pour expli- 


150 SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


quer les rapports orométriques qui existent entre les diverses 
assises d’une même époque géologique. 

Un peu au-delà de la ferme de la Pousserais, près du Grand- 
Plessis, une troisième rupture des couches vient ramener au jour, 
entre Trizay et Coutretot, le terrain kimméridgien qui, après 
avoir affecté un léger bombement, plonge sous les couches 
crétacées avec une légère inclinaison vers l’Est, et disparait défini- 
tivement de ces régions. 

Entre Coutretot et Beaumont-les-Autels, la craie glauconieuse 
et la craie de Rouen prennent un grand développement et 
atteignent une puissance de près de 90 mètres sur les sommets. 
Elles renferment les mêmes fossiles que ceux que nous avons 
indiqués précédemment pour ces deux horizons. Aux premières 
maisons du bourg de Beaumont, on voit les sables du Perche 
terminer la série Cénomanienne et servir de support à Pimmense 
nappe d’argile à silex remaniée, qui forme le sous-sol de cette 
partie du territoire Percheron. 

Le banc à Ostrea biauriculata qui a traversé du N.-E. au S.-O. 
le département de la Sarthe, vers la fin de l’époque cénoma- 
nienne, ne s’est guère étendu au-delà de la Ferté-Bernard ; on ne 
trouve donc aucune trace des marnes à ostracées dans la direc- 
tion du profil. 


Les environs de Nogent-le-Rotrou sont surtout intéressants à 
visiter pour le géologue, car il peut y étudier la succession de 
plusieurs terrains dont l'allure a été profondément modifiée par 
les failles dont il vient d’être question. 

La craie turonienne occupe la partie basse de la ville où elle 
est masquée par les alluvions de l’'Huisne. Elle affleure visible- 
ment dans les flancs du ravin du Val-Roquet, sur les rives de la 
rivière de Rhône et à la Plante. Au Nord, on la retrouve à la Motte- 
du-Thuré et à Margon. Cette craie très marneuse, avec silex 
tuberculeux noirâtres, comprend deux divisions, savoir : l’assise à 
Inoceramus labiatus et Rhynchonella Cuvieri à la base, et lassise à 
Terebratella Bourgeoisi à la partie supérieure. 

Comme on ne voit nulle part son contact avec les sables du 
Perche, il n’a pas été possible de s’assurer si elle débute par la 
petite couche à Terebratella carentonensis d’une constance si remar- 
quable dans tout le département de la Sarthe. 

On ne rencontre guère que les fossiles suivants dans la craie 
turonienne de cette partie du Perche et encore les coupes se 


NOTICE A L'APPUI DU PROFIL GÉOLOGIQUE D'ALENÇON ISI 


présentent-elles assez mal pour une étude rigoureuse des espèces 
propres aux deux assises qui la constituent. 


Inoceramus problematicus (d'Orb.) ou à 
Inoc. labiatus (Brong.) AC........ Margon. Le Val-Roquet. Longny. Î 
Ostrea columba (Desh.) R.......... »  Longny. 4 
Rhynchonella Cuvieri (d'Orb.) AC... » Le Val-Roquet. Longny. À 
Terebratella Bourgeoisi (d’Orb.) AC... Cimetière de Margon. La Plante (fond L 
de la carrière). 4 

Cidaris Ligériensis (Cotteau) R...... Ferme de Montganier, près de Nogent. | Le. 
_ Cyphosoma perfectum (Agass.) R ... Ù » ÿ a 
Echinoconus subrotundus (d’Orb.) R. Longny (carrière Lirochon). À 
Discoidea minima (Agass.) R........ Longny, les Menus, près de Ealoupe. ‘a 
Ù THEN EPIÉSO IR. 0... Montganier, près de Nogent. 4 

Ù subuculus (Klein) R....... Margon. Eongny. : 
Au-dessus de la craie marneuse à Terebratella Bourgeoisi se pe 
trouve la craie Sénonienne de l'horizon de Villedieu (Loir-et-Cher). = 
C’est cette craie un peu cristalline et à noyaux siliceux qui À 
constitue la majeure partie du coteau que couronne le vieux À 
château ; elle est exploitée à la Plante pour la fabrication de la Fe 
chaux et, en cet endroit, sa position au-dessus de la marne à +) 


4 


terebratelles est facile à constater. Quoique les fossiles soient 
peu abondants on y trouve cependant : Spondylus spinosus. — 


Janira quadricostata. — Ostrea auricularis. — ‘“Rhynchonella 
vespertilio (variété moins dilatée latéralement que le type). — 
Rhynchonella difformis. — Terebratula semiglobosa. — Crania igna- 
bergensis. — Cidaris subvesiculosa. 


La partie supérieure du coteau de St-Jean est constituée par 
des dépôts d’eau douce, accompagnés de meulière, dont il est 
difficile, en ce point, de bien établir les relations stratigraphiques 
avec les terrains sous-jacents. Mais si l’on s’avance vers l’Est, 
dans la direction de Thiron-Gardais, on reconnaît que ces dépôts 
reposent sur des sables roussâtres visibles dans une carrière située 
sur le bord de la route, près d’une tuilerie appartenant à Madame 
Veuve Doullay. Ces sables s'appuient à leur tour sur largile à gros 
silex tuberculeux qui émerge un peu plus loin dans la côte de 
Chainville. Sur d’autres points, assez voisins, cette superposition 
peut également se constater, notamment sur les bords de la 
rivière la Cloche. 

Ces rapports ont été d’ailleurs mis en évidence par les tranchées 
récemment ouvertes pour amener à Nogent les eaux de la 
fontaine des Lamberts, qu’une généreuse propriétaire, Madame 
Hardy-Noblet, a gracieusement concédées à sa ville natale. 


bris Aie 2! 


152 SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


Si du sommet de la côte de Chainville on descendait le chemin 
vicinal de Trizay on retrouverait, au-dessous de Pargile à silex, 
les sables du Perche et toute la série des assises cénomaniennes de 
la région. ! 

Si lon examinait la position de l'argile à silex en place avec les 
terrains qui lui sont subordonnés, on verrait que tantôt elle 
recouvre la craie sénonienne, tantôt la craie turonienne, tantôt les 
sables du Perche, voire même la craie de Rouen. Cette argile est 
donc indépendante de ces terrains et de la formation lacustre de 
Nogent qui la surmonte et avec laquelle elle se trouve en complète 
discordance, puisque les sables qui l’en séparent n’existent pas 
toujours. 

Or M. Hébert, l’éminent professeur de la Sorbonne, a victorieu- 
sement établi que largile à silex en place, c’est-à-dire celle qui 
renferme de gros silex tuberculeux non roulés ni brisés, formait, 
le premier membre de la série tertiaire. 

Cette donnée permet de reconnaître que les sables presque 
azoïques de la tuilerie Doullay sont tertiaires et qu’ils n’ont aucun 
rapport d’origine avec les sables secondaires du Perche. Par la 
position qu’ils occupent, ils doivent, vraisemblablement, corres- 
pondre aux sables de Beauchamp ou aux grès à Sabalites de la 
Sarthe, c’est-à-dire à la partie moyenne de l’étage parisien du 
terrain éocène {sous étage Bartonien de M. de Lapparent). 

Ces sables seraient un peu plus récents que les poudingues dont 
on rencontre de gros blocs à la partie supérieure de l'argile à silex, 
lesquels correspondraïient à la fin de l’étage suessonien. Ceux qui 
sont en rapport avec les formations d’eau douce seraient peut-être 
le résultat d’un épanchement de la silice en dissolution sur les 
bords du bassin où la meulière s’est formée. C’est une opinion qui 
a été émise par M. Albert Guillier, le savant auteur de la géologie 
du département de la Sarthe. Dans ce cas, ces conglomérats 
devraient être classés dans l'étage parisien. 

Quant aux calcaires lacustres et à la meulière de Nogent, les 
fossiles qu’ils renferment permettent de fixer avec plus de certitude 
la place qu’ils occupent dans la série géologique. La Lymnea 
longiscata, le Planorbis rotundaius qu'on y rencontre assez 
fréquemment, ainsi que des graines de chara, les font immédia- 
tement ranger dans l'étage parisien, au niveau du calcaire de 
St-Ouen, dont ces coquilles sont caractéristiques. 

Comme dans les carrières des environs de Paris, on y trouve le 
silex ménilite passant au silex nectique. 


Ces 


NOTICE A L’APPUI DU PROFIL GÉOLOGIQUE D'ALENÇON 153 


Les calcaires et les meulières renferment les mêmes espèces et 
on ne saurait les séparer stratigraphiquement. Du reste les 
meulières ne sont dues qu’à une infiltration de silice dans la masse 
crayeuse et cela est si évident qu’on trouve parfois des fragments 
dont une partie est restée à l’état de calcaire, tandis que l’autre 
partie est passée progressivement à la meulière. 

Les caractères paléontologiques du dépôt d’eau douce de 
Nogent montrent que ces sédiments sont plus anciens que les 
meulières de Beauce, voire même que les calcaires de Brie, rangés 
par les géologues dans le terrain tertiaire moyen, ou terrain 
miocène. On doit en conclure qu'avant la formation du grand lac 
de Beauce, qui a occupé de larges espaces par Fontainebleau, 
Rambouillet, Trappes, Etampes..... il existait déja dans nos 
contrées, à la fin de l’époque éocène, de nombreux lacs dont les 
eaux couvraient des surfaces assez étendues dans les environs de 
Bonnétable, de Prevelles, de la Bosse, de Duneau, de la Chapelle- 
St-Aubin (Sarthe), où se rencontrent des meulières et des calcaires 
lacustres du même âge que ceux du plateau de St-Jean. 

La situation géognostique de la ville de Nogent et de ses 
alentours a été interprétée diversement par plusieurs géologues. 
Les auteurs de la carte géologique d’Eure-et-Loir limitent par des 
failles l’affaissement dans lequel se sont déposés les calcaires 
lacustres et la meulière du plateau de Saint-Jean. 

M. Guillier a également admis les failles de Nogent dans la 
feuille n° 78 de la carte géologique détaillée de la France. 

Un professeur d’un très grand renom, à qui la science est rede- 
vable de magniques travaux de géologie générale, nie d’une façon 
absolue l’existence de ces failles et admet, au contraire, que les 
terrains lacustres se sont déposés dans les parties profondes d’une 
forte ondulation du système crétacé. 

En présence de semblables dissentiments entre hommes d’une 
si haute compétence, je m'expose à paraître bien téméraire en 
hasardant, sur le sujet qui les divise, une opinion personnelle. 
Cependant j'ai étudié consciencieusement les environs de Nogent 
et je crois pouvoir afhrmer que, dans la direction de mon profil, 
il existe deux grandes failles, l’une passant près de la gare et l’autre 
près de la ferme du Grand-Plessis. Une petite déchirure, d’ailleurs 
de peu d’étendue, doit exister également sur la rive gauche du 
ruisseau de Pados, dans les flancs du mamelon de la Pitière et 
elle a vraisemblablement occasionné la dénivellation des dépôts 
lacustres de l’ancien moulin à papier. 


154 | 


SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


La prairie de l’Huisne (altitude 104) aux abords de la ville, 
repose sur 7 à 8 mètres d'alluvions anciennes et modernes qui sont 
supportées par les sables du Perche, selon toute probabilité, 
puisque la craie à inocerames se trouve sous la principale rue et que 
partout, dans la région, cette craie succède aux sables. En admettant 
que les sables aient seulement 10 mètres d'épaisseur en ce point 
(ce qui est peu puisqu'ils atteignent normalement 40 ou $o mètres 
à de puissance), leur contact avec la craie de Rouen serait à une 
| altitude de 8$ mètres environ. Or, à 1 kilomètre 1/2 à l'Ouest de 
Nogent, sur la route de Bellème, on voit ce contact à une altitude 
de 154 mètres à la base de la butte de Croïzille. Entre ce point et 
la vallée de l'Huisne on ne trouve plus de traces de ces sables et 
la craie de Rouen se montre seule dans les carrières des Gauche- 
tières (130 mètres) dans la tranchée du chemin de fer (115 mètres) 
et près du cimetière (110 mètres). De même sur la rive gauche de 
l’Huisne on ne les rencontre plus, et, dans le flanc du coteau de 
Saint-Jean, on ne trouve que la craie turonienne à la base puis, au- 
dessus, la craie sénonienne supportant à son tour les dépôts 
lacustres. Ce n’est qu’à 3 kilomètres au delà de Nogent, à la ferme 
de la Pousserais, que les sables du Perche apparaissent de nouveau à 
une altitude de 166 mètres à leur contact avec la craie de Rouen, 
dont on voit les bancs plonger fortement vers l'Ouest (vieille route 
' de Beaumont), tandis qu’un peu plus loin, sur le chemin de Trizay, 
| les couches de la craie glauconieuse à Am. Mantelh se montrent 
dans une position sensiblement horizontale. 

Etant donnés ces points d’affleurement des sables, je ne conçois 
pas comment on pourrait raccorder les massifs sableux de Croizille 
et de la Pousserais par une courbe rationnelle. La coupe de Nogent- 
. le-Rotrou, présentée par le savant auteur des ondulations de la 
craie dans le Nord de la France, ne me semble donc pas admissible. 
Toutefois, je n’abandonne pas la question et j’ai projeté de dresser, 
avec le concours de notre excellent collègue M. Gouverneur, une 
carte très détaillée des environs de cette ville avec de nombreuses 
coupes divergentes. Peut-être ressortira-t-il de ce travail des 
indications précieuses sur la structure du sol de ce petit coin très 
mouvementé et, stratigraphiquement, fort intéressant. 

Résumé. — Le profil géologique d'Alençon à Nogent-le-Rotrou 
età Beaumont-les-Autels indique d’une manière visible les rapports 
stratigraphiques qui existent entre les différents terrains. Il montre : 
1° Qu’aux environs d'Alençon le terrain jurassique s’appuie di- 

rectement sur les roches anciennes (Granulite ou phyllades), mais 


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NOTICE A L’APPUI DU PROFIL GÉOLOGIQUE D'ALENÇON 155 


qu’on n’y rencontre que les assises de l’oolithe inférieure, de la grande 
oolithe, du callovien, de quelques strates de l’oxfordien surmontées 
par les premiers dépôts de la mer Cénomanienne ; 

2° Que les mers liasiques de la haute Normandie, contournant 
les récifs de Montabard et d’Essai, se sont avancées jusque sur le 
bord oriental du massif ancien de Perseigne, sans toutefois 
s'étendre beaucoup au-delà de cette limite ; 

3° Que les mers bajociennes et bathoniennes ont succédé au lias 
mais qu’elles ne semblent pas avoir notablement dépassé, vers 


. l'Ouest, l'emplacement de Mamers ; 


4° Que les mers calloviennes et oxfordiennes se sont largement 
étendues à l'Ouest et au Sud de cette ville et qu’elles y ont laissé 
de puissants dépôts qui ont recouvert les petits récifs siluriens de 
l’époque précédente ; 

s° Qu’aux environs de Bellème le corallien s’est déposé en 
couches épaisses, mais que le kimméridgien n’y est représenté que 
par les calcaires à astartes de sa base ; 

6° Qu’au delà de Bellème le terrain crétacé (Cénomanien) prend 
un très grand développement et qu’il s’y accuse par de puissantes 
couches en complète discordance de stratification avec les assises 
jurassiques ; 

7° Que les sables cénomaniens supérieurs, ou sables du Perche, 
recouvrent directement la craie de Rouen à Scaphites æqualis ; 

8° Qu’enfin la craïe turonienne et la craie sénonienne, de l'horizon 
de Villedieu, ont laissé quelques témoins aux environs de Nogent- 
le-Rotrou et qu’elles y sont surmontées par l'argile à silex et par 
des dépôts d’eau douce de l’âge du calcaire de Saint-Ouen. 

Le profil montre en outre la position géognostique de la ville 
de Bellème assise sur les lèvres d’une forte brisure des assises 
jurassiques. 

Il exprime également les modifications apportées à l’allure géné- 
rale des couches par les failles de Nogent telles que je les conçois. 

Les Elèves de l’école supérieure des Mines et les élèves de la 
Faculté des Sciences de Paris, sous la conduite de leurs professeurs, 
ont déjà, à diverses reprises, porté leurs études vers nos régions. 

J'espère que les détails descriptifs dans lesquels je suis entré 
attireront encore l'attention des géologues sur cette partie de 
l’ancienne province du Perche, aussi intéressante par la variété de 
ses terrains et de ses richesses paléontologiques, que par les 
splendides horizons qu’elle déroule sous les regards émerveillés 
de ses explorateurs. 


OUVRAGES RECGURS 


‘ 4 | PAR LA 
SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 
EN 1887, 1888 et 1889 


Séance du 12 Janvier 1887 


: Et Socièté de Géographie de Paris, Compte Rendu des Séances. 

5 Mémoires de la Société académique d’Agriculture, des Sciences, 
Arts et Belles-Lettres du département de Aube, Troyes, 1885. 

Bulletin de la Société Franco-Hispano-Portugaise, Toulouse, 4 
2e trimestre 1886. 

Feuille des Jeunes Naturalistes. . 0 

Annales de la Société Malacologique de Belgique, Bruxelles, tome 
XX, 1885. L 
ÈS Verhandlungen der K. K. Geologische Reichsanstalt, Vienne, 

FF 1886, n° 14, IS et 16. 

LS | Commission des Travaux géologiques du Portugal : P. CHOFFARD, 

Fossiles des Terrains crétacés du Portugal. 

J.-B. Gourer : Catalogue des coléoptères de l’ordre des carabides. 


Séance du 9 Février 


Revue des Travaux Scientifiques, tome VI, n°° 8 et 9. 

Feuille des Jeunes Naturalistes. 

Bulletin de la Société de Géographie, Paris, 3"° trimestre 1886, 
et Procès-Verbaux des Séances. 

Bulletin de la Société d'Etudes Scientifiques d’Angers, Supplément 
de 1884, et 1885, nouvelle série, tome 1°. 

Bulletin de la Société libre d'Agriculture, Arts et Belles-Lettres de 
l'Eure, tome VI, 4° série, 1882 à 1885. 

Bulletin de la Société de Géographie Commerciale du Havre. 

Verhandlungen der K. K. Geologische Reichsanstalt, Vienne, 
1886, n° 17. 0 

Bulletin de la Société Impériale des Naturalistes de Most | 

1886, n° 2 


OUVRAGES REÇUS 157 


_ Séance du 2 Mars 


Bulletin de la Société de Géographie de Paris, 4° trimestre 1886, 
et Compte Rendu des Séances. 

Feuille des Jeunes Naturalistes. 

Bulletin de la Socièté Normande de Géographie, Rouen, Novem- 
bre et Décembre 1886. 

Bulletin de la Société des Amis des Sciences Naturelles de Rouen, 
1°" semestre 1886. 

Société Géologique de Belgique, Liège, Procès-Verbal de PAs- 
semblée générale du 21 Novembre 1886. 

Annual Report of Smithsonian Institut 1884, Part 2. 


Séance du 6 Avril 


Société de Géographie de Paris, Procès-Verbaux des Séances. 

Annuaire des Musées Cantonaux. 

Feuille des Jeunes Naturalistes. 

Annales de la Société Géologique du Nord, Lille, 1885/86. 

Bulletin de la Société de Géographie commerciale du Havre, 
Janvier/Février 1887. 

Quarterly Journal of the Geological Society of London, Tome 
XLIIT, n° 169. 

U. S. Geological Survey, Bulletins n° 30, 31, 32 et 33. 

Bulletin de la Société Impériale des Naturalistes de Moscou, 
1886, n° 3. 

Verhandlungen der K. K. Geologische Reïichsanstalt, 1886, n° 18, 
ERA Pr. 2,3 et4. 

E. Bucaize : Compte Rendu de l’Excursion de Fécamp, partie 
géologique (Extrait du Bulletin de la Société des Amis des 
Sciences naturelles de Rouen). 


Séance du 4 Mai 


Revue des Travaux Scientifiques, tome VI, n° 10, 11 et 12. 


_ Société de Géographie de Paris, Procès-Verbaux des Séances. 


Feuille des Jeunes Naturalistes. 

Bulletin de la Société des Sciences et des Arts Agricoles et Horti- 
coles du Havre, 1886, 4° trimestre et 1887, 1° trimestre. 

Bulletin de l’Académie d'Hippone, Bône, tome 21, fasc. 4. 

Bulletin de la Société Normande de Géographie, Rouen, Janvier 
et Février 1887. 


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158 SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


Atti della Societa Toscana di Scienze Naturali, Pise, tome VII et 
Procès-Verbaux des Séances. 

Verhandlungen der K. K. Geologische Reichsanstalt, Vienne, 
1887, n° $ et 6. 

Annal. Naturhistorische Hof Museum, Vienne. 

U. S. Geological Survey, Washington, Mineral resources of 
America, 1885. 

Proceedings of the Canadian institute, Toronto, 1886. 


Séance du 17 Juin 


Société de Géographie de Paris, Procès-Verbaux des Séances. 

Feuille des Jeunes Naturalistes. 

Bulletin de la Société d'Etudes des Sciences naturelles de Nîmes, 
1886. 

Bulletin de la Société des Amis des Sciences Naturelles de Rouen, 
2° semestre, 1886. 

Bulletin de la Société Normande de Géographie, Rouen, Mars, 
Avril, 1887. 

Bulletin de la Société de Géographie Commerciale du Havre, 
Mars, Avril 1887. 

Bulletin de la Société des Sciences de Neuchatel, Tom. XV. 

Quarterly Journal of the Geological Society of London, tome 
XLIII, n° 170. 

Verhandlungen der K. K. Geologische Reïichsanstalt 1887, n° 7 
et 8. 

Atti della Societa Toscana di Scienze Naturali, Pise, tome VII, 
fasc. 1* et Procès-Verbaux des Séances. 

U.S. Geologicai Survey, vol. X : Dinocerata. 

U. S. Geological Survey. 6‘ Annual Report of the State minera- 
logist. Part 1 et 2. 


Séance du 12 Octobre 


Revue des Travaux Scientifiques, tome VII, fasc. 1 et 2. 

Feuille des Jeunes Naturalistes. 

Bulletin de la Société de Géographie, Paris, 1887, 1° trimestre et 
Procès-Verbaux des Séances. 

Bulletin de la Société Normande de Géographie, Rouen, Mai, 
Juin, Juillet, Août 1887. 

Bibliothèque des Travaux historiques et archéologiques, liv. 1, 2 
ét°2. 


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OUVRAGES REÇUS 159 


Bibliographie des Sociétés Savantes de la France. 

Bulletin de la Société des Sciences et des Arts agricoles et horti- 
coles du Havre, 2° trimestre 1887. 

Bulletin de la Société de Géographie Commerciale du Havre, 
Mai, Juin, Juillet, Août 1887. 

Bulletin de l’Acadëmie d’'Hippone, tome 22, fasc. 1°, 

À. DE LAPparENT : Le Loess et le limon des Plateaux. 

Bulletin de la Société Impériale des Naturalistes de Moscou, 1887, 
HAE et 2: 


. Atti della Societa Toscana di Scienze Naturali, Pise, tome VIII, 


fasc. 2 et Procès-Verbaux des Séances. 

Verhandlungen der K. K. Geologische Reïichsanstalt, Vienne, 
1887, n°® 9 et IO. 

U. S. Geological Survey, 6* Annual Report 1884/8 s. 


Séance du 9 Novembre 1887 


Revue des Travaux Scientifiques, tome VII, n° 3 et 4. 

Feuille des Jeunes Naturalistes. 

Builetin de la Société de Géographie, Paris, 2"° trimestre 1887. 

Bulletin de la Société libre d’Emulation du Commerce et de 
l'Industrie de la Seine-Inférieure, Rouen, 1886/87. 

Bulletin de la Société d'Etude des Sciences naturelles de Nîmes, 
1886. 

Annales de la Société Royale Malacologique de Belgique, Bruxelles, 
tome XXI, 1886. 

Quarterly Journal of the Geological Society of London, tome 
MAUL n°171. 

Verhandlungen der K. K. Geologische Reichsanstalt, Vienne, 
RAIN LEE, 12, 13- 

Annual Report of the Board of Regents of Smithsonian Institu- 
tion, 1885/86. 

California State Mining Bureau, 6 # Annual Report, 1887. 


Séance du 7 Décembre 


Revue des Travaux Scientifiques, tome VII, n° s et 6. 

Feuille des Jeunes Naturalistes. 

Bulletin de la Socièté de Géographie, Paris, 3"° trimestre 1887, 
et Procès-verbaux des Séances. 

Bulletin de la Société Normande de Géographie, Rouen, Sep- 
tembre, Octobre 1887. 


VER 
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Nés x 


160 SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


Bulletin de la Société de Géographie Commerciale du Havre, 
Septembre, Octobre 1887. 

Bulletin de la Société d’Emulation de Cambrai, tome XLII. 

Bulletin de la Société des Sciences et des Arts agricoles et horti- 
coles du Havre, 3"° trimestre 1887. 

Bulletin de l’Académie d’Hippone, Bône, 22° année, fasc. 2. 

Congrès International de Géologie. 

Quarterly Journal of the Geological Society of London, tome 
XLIT,.n°-172 

Annales de la Société Géologique de Belgique, Liège, tome XIIT. 

Verhandlungen der K. K. Geologische Reichsanstalt, Vienne, 
1007, NPA, 15 ET:EGE 

Proceedings of the Canadian Institute, Octobre 1887. 


Séance du 21 Mars 1888 


Revue des Travaux Scientifiques, tome VII, n°° 7 et 8. 

Feuille des Jeunes Naturalistes. 

Bulletin de la Société de Géographie, Paris, 4"° trimestre 1887 et 
Procès-verbaux des Séances. 

Bulletin de la Société Normande de Géographie, Rouen, 
Novembre, Décembre 1887. É 

Bulletin de la Société de Géographie Commerciale du Havre, 
Novembre, Décembre 1887. | 

Bulletin de la Société des Amis des Sciences Naturelles de Rouen, 
1°" semestre 1887. 

Annales de la Société Géologique du Nord, Lille, tome XIV, 
1886/87. 

Quarterly Journal of the Geological Society of London, tome 
XLIV, n° 173. ; 

Verhandlungen der K. K. Geologische Reïchsanstalt, Vienne, 
1887, 0° 47 et 18: 

Societa Toscana di Scienze Naturali, Pise, Procès-verbaux des 
Séances. 

Comité Géologique de Russie, vol. IT. 4 

Bulletin de la Société Impériale des Naturalistes de Moscou, 185) 
n°° 3 et 4. 

U.S. Geological Survey ; Mineral resources of United States, 1886. 

Proceedings ofthe Canadian Institute, 3"° série, tome V, n° 1. 


; 
» 
ais Or, As < 1e LEEDS A (DS 


OUVRAGES REÇUS 161 


Séance du 2 Mai 


Revue des Travaux Scientifiques, tome VII, n° 9 et 10. 

Feuille des Jeunes Naturalistes. 

Société de Géographie de Paris, Procès-verbaux des Séances. 

Bulletin de la Société des Sciences et des Arts agricoles et horti- 
coles du Havre, 4"° trimestre, 1887. 

Bulletin de la Société Normande de Géographie, Rouen, Janvier, 
Février 1888. 

Bulletin de la Société de Géographie Commerciale du Havre, 
Janvier, Février 1888. 

Bulletin de l’Académie d’Hippone, Bône, tome XXII, fasc. 3. 

Verhandlungen der K. K. Geologische Reïchsanstalt, Vienne, 
OS PE; -2. 3: ct À. 

Canadian Institute, Toronto ; Annual Report 1886/87. 

Transactions of the Wagner Free Institute of Science of Philadel- 
phia, vol. 1, 1887. 


Séance du 6 Juin 


Revue des Travaux Scientifiques, tome VII, n°% 11 et 12. 

Feuille des Jeunes Naturalistes. 

Bulletin de la Société de Géographie de Paris, 1° trimestre 1888, 
et Comptes-rendus des Séances. 

Bulletin de la Société Normande de Géographie, Rouen, Mars, 
Avril 1888. 

Bulletin de la Société de Géographie Commerciale du Havre, 
Mars, Avril 1888. 

LEA de la Société des Amis des Sciences ruelles de Rouen, 
2° semestre 1887. 

Bulletin de la Société Linnéenne de Normandie, Caen, 1886/87. 

Quarterly Journal of the Geological Society of London, tome 
XLIV, n° 174. 

Verhandlungen der K. K. Geologische Reïchsanstalt, Vienne, 
1888, n° 5. 


Saënce du 1r Juillet 


» Revue des Travaux Scientifiques, tome VIIE, n° 1 
Feuille des Jeunes Naturalistes, 
Société de Géographie de Paris, Procès-verbaux des Séances. 


162 SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


Bulletin de l1 Société des Sciences et des Arts agricoles et horti- 
coles du Havre, 1° trimestre, 1888. 

Bulletin de la Société d'Etudes des Sciences Naturelles de Nimes. 

Verhandlungen der K. K. Geologische Reichsanstalt, Vienne, 
19886, /.0% ét 7. 

Boletino delle opere moderne Straniere, tome III, n° 1 et 2. 

Bulletin de la Société Imperiale des Naturalistes de Moscou, 1888, 
n° I. 

Annales di Museo Nacional de Costarica, San Jose, 1887, vol. 1. 


Séance du 1* Août 


Revue des Travaux Scientifiques, tome VIII, n° 2 

Feuille des Jeunes Naturalistes. 

Société de Géographie de Paris, Procès-verbaux des Séances. 
Bulletin de la Société Normande de Géographie, Rouen, Mai, 


Juin 1888. 

Bulletin de la Socièté de Géographie Commerciale du Havre, 
Mai, Juin 1888. 

Bulletin de la Socièté d’Horticulture et de Botanique du Centre 
de la Normandie, Lisieux, tome V, n° 3. 

Quarterly Journal of the Geological Society of London, tome 
ALIVS 475. 

Verhandlungen der K. K. Geologische Reïichsanstalt, Vienne, 
1888, n°% 8 et 9. 


Séance du 3 Octobre 


Revue des Travaux Scientifiques, tome VIIL, n° 3. 

Feuille des Jeunes Naturalistes. 

Bulletin de la Société de Géographie de Paris, ame trimestre, 1888, 
et Procès-verbaux des Séances. 

Bulletin de la Société Normande de Géographie, Rouen, Juillet, 
Août 1888. 

Bulletin de la Société de Géographie Commerciale du Havre, 
Juillet, Août 1888. 

Bulletin de la Société des Sciences et des Arts agricoles et horti- 
coles du Havre, 2° trimestre 1888. 

Bulletin de l’Académie d’Hippone, Bône, tome XXII. 

Bulletin de la Société Impériale des Naturalistes de Moscou, 
1888, n° 2. 

Proceedings of the Canadian Institute, Toronto. 


FAP 


OUVRAGES REÇUS 163 


Séance du 7 Novembre 


Revue des Travaux Scientifiques, tome VIIL, n° 4 et s. 

Feuille des Jeunes Naturalistes. 

Société de Géographie de Paris, Procès-verbaux des Séances. 

Bulletin de la Société d'Emulation du Commerce et de l’Industrie 
de la Seine-Inférieure, Rouen, 1887/88. 

Bulletin de la Société d'Etude des Sciences Naturelles de Nimes. 

Bulletin du Comité Géologique de Saint-Pétersbourg, années 
1887 et 1888. 


| Verhandlungen der K. K. Geologische Reichsanstalt, Vienne, 


1598, °°10; II et 12. 


U. S. Geological Survey, Geology and mining industry of Lead- 
ville, Colorado, 1 vol., 1 atlas. 


Séance du 9 Janvier 1889 


Revue des Travaux Scientifiques, tome VIIL n° 6, 

Société de Géographie de Paris, Procès-verbaux des Séances. 

Feuille des Jeunes Naturalistes. 

Bulletin de la Société Normande de Géographie, Rouen, 
Septembre et Octobre 1888. 

Bulletin de la Société de Géographie Commerciale du Havre, 
Septembre et Octobre 1888. 

Bulletin de la Société des Sciences et des Arts agricoles et 
horticoles du Havre, 3° trimestre 1888. 

Bulletin de la Société d'Emulation de Cambrai, tome XLIII. 

Annales de la Société Royale Malacologique de Belgique, 
Bruxelles, tome XXII, 1887. 

Quarterly Journal of the Geological Society of London, tome 
XLIV, n° 176. 

Verhandlungen der K. K. Geologische Reïchsanstalt, Vienne, 
1888, n° 13 et 14. 


Séance du 6 Février 


Revue des Travaux Scientifiques, tome VIII n° 7. 

Feuille des Jeunes Naturalistes. 

Bulletin de la Société de Géographie de Paris, 4° trimestre 1888, 
Procès-verbaux des Séances. 

Bulletin de la Société Géologique de France, Paris, tome XVI, 

3° série, n° 8 et 9. 


164 SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


Bulletin de la Société Normande de Géographie, Rouen, 
Novembre et Décembre 1888. 

Bulletin de la Société de Géographie Commerciale du Havre, 
Novembre et Décembre 1888. 

Annales de la Société Géologique de Belgique, Liège, tome XV, 
n° 2"et 3: 

Atti della Societa Toscana di Scienze Naturali, Pise, tome IX. 

Comité des Travaux Géologiques du Portugal ; Faune Crétacique 
du Portugal (Echinodermes). 

Boletino delle Opere Moderne Straniere, vol. II, n° s. 

Journal of Manchester Geographical Society, 1888, Janvier à 
Juin. 

Verhandlungen der K. K. Geologische Reïichsanstalt, Vienne, 
1008, N° IS, 16, F7 Et 16. | 


Séance du 6 Mars 


Société de Géographie de Paris, Procès-verbaux des Séances. 

Feuille des Jeunes Naturalistes. 

Bulletin de la Société Géologique de France, tome XVIL n° 1 
ete 

Annales de la Société Géologique du Nord, Lille, tome XV, 
1887/88. 

Bulletin de la Société d'Etudes Scientifiques d'Angers. 

Bulletin de la Société des Sciences et des Arts agricoles et horti- 
coles du Havre, 4° trimestre 1838. 

Quarterly Journal ofthe Geological Society, Londres, tome XLV, 
N° 177. 

Verhandlungen der K. K. Geologische Reichsanstalt, Vienne, 
1889, n* 1 et 2. 

Bulletin de la Société Impériale des Naturalistes de Moscou, 1888, 
VASE 

Journal ofthe Elisha Mitchell Scientific Society, Chapel Hill N. C., 
1888, part. 2. 


Séance du 8 Mai 


Revue des Travaux Scientifiques, tome VII, n° 8. 

Feuille des Jeunes Naturalistes. 

Bulletin de la Société Géologique de France, tome XVII, n° 3. 

Bulletin de la Société de Géographie, Paris; 1°* trimestre 1889et 
Procès-verbaux des Séances. 


OUVRAGES REÇUS 165 


Bulletin de la Société Normande de Géographie, Rouen, Janvier 
et Février 1889. 

Bulletin de la Société de Géographie Commerciale du Havre, 
Janvier et Févier 1889. 

Catalogue de la Bibliothèque de la Société de Géographie Com- 
merciale du Havre. 

_ Bulletin de la Société des Sciences Naturelles de Neuchatel, tome 
XVI, 1888. 

Verhandlungen der K. K. Geologische Reichsanstalt, Vienne, 
1889, n° 3 et 4. 

Archives du Musée National de Rio-de-Janeiro, vol. VII. 

Bulletin of the Minnesota Academy of Natural Sciences, vol. 3, 
n° 1, 1889. 


Séance du $ | Juin 


Revue des Travaux Scientifiques, tome VIII, n° 9. 

Feuille des Jeunes Naturalistes. 

Société de Géographie de Paris, Compte rendu des Séances. 

Bulletin de la Société Normande de Géographie, Rouen, Mars, 
Avril 1889. 

Bulletin de la Société de Géographie Commerciale du Havre, 
Mars, Avril 1889. 

Bulletin de la Société des Sciences et des Arts agricoles et horti- 
coles du Havre, 1° trimestre 1889. 

Mémoires de la Société Académique d'Agriculture, de Sciences, 
Arts et Belles Lettres du département de l’Aube, Troyes. 

Bulletin de la Société d'Etudes des Sciences Naturelles de Nîmes, 
1889, n% I et 2. 

Quarterly Journal of the Geological Society of London, tome XLV, 
n° 178. 

Verhandlungen der K. K. Geologische Reïchsanstalt, Vienne, 
1889, n° 5 et 6. 

Boletino delle Opere Moderne Straniere, vol. IV, n° 3 et 4. 

United States Geological Survey, Bulletin, n°° 40 à 47. 

U.S. Geological Survey, Mineral resources of United States, 1887. 

Proccedings of the Canadian Institute, Toronto. 


Séance du 11 Septembre 


Revue des Travaux Scientifiques, tome VIII, n° 10. 
Feuille des Jeunes Naturalistes. 


166 SOCIËTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


Société de Géographie de Paris, Compte rendu des Séances. 

Bulletin de la Société Géologique de France, Paris, tome XVII, 
3° série, n° 4et 5. 

Bulletin de la Société des Amis des Sciences Naturelles de Rouen, 
1888, 2° semestre. 

Bulletin de la Société Normande de Géographie, Rouen, Mai, 
Juin 1889. 

Bulletin de la Société de Géographie Commerciale du Havre, 
Mai, Juin 1889. 

Bulletin de l’Académie d’Hippone, Bone, 1889, tome XXIV. 

H. GapEau DE KERvILLE. Sur un type probablement nouveau 
d'anomalie entomologique présenté par un insecte coleoptère, 
Rouen, 1889. 

Annales de la Société Géologique de Belgique, Liège, tome XVI, 
n° I. 

Bulletin de la Bibliothèque Nationale Victor-Emmanuel, Rome, 
tome III, 1888. 

Boletino delle Opere Moderne Straniere, vol. IV, n° s. 

Bulletin de la Société Impériale des Naturalistes de Moscou, 1889, 
NL Et 

Verhandlungen der K. K. Geologische Reïchsanstalt, Vienne, 
1889, n° 7 et 8. 


Séance du 6 Novembre 


Revue des Travaux Scientifiques, tome VIIT, n°° 11 et 12, tome 
EXT Et 

Feuille des Jeunes Naturalistes. 

Société de Géographie de Paris, Compte rendu des Séances. 

Bulletin de la Société Géologique de France, Paris, tome XVII, 
n° 6. 

Bulletin de la Société Linnéenne de Normandie, Caen, 4° série, 
tome II. 

Bulletin de la Société d'Etude des Sciences Naturelles de Nimes. 

Bulletin de la Société Normande de Géographie, Rouen, Juillet, 
Août 1889. 

Bulletin de la Société de Géographie Commerciale du Havre, 
Juillet, Août 1889. 

Bulletin de la Société des Sciences et des Arts agricoles et horti- 
coles du Havre, 2° trimestre 1889. 

Revue des Sciences Naturelles appliquées. 


OUVRAGES REÇUS 167 


Quarterly Journal of the Geological Society of London, tome 
XLV, n° 179. 

ARTHUR W. WATER, Bryozoa, Londres 1889. 

Verhandlungen der K. K. Geologische Reïichsanstalt, Vienne, 
1009429; 10; II et 12. 

Annual Report of the Board of Regents of the Smithsonian Institu- 
tion, 1888. 


Séance du 4 Décembre 


Revue des Travaux scientifiques, tome IX, n°% 3, 4ets. 

Feuille des Jeunes Naturalistes. 

Société de Géographie de Paris, Compte rendu des séances. 

Bulletin de la Société d’'Emulation de Cambrai, tome XLIV. 

Bulletin de la Société libre d'Emulation du Commerce et de l’In- 
dustrie de la Seine-Inférieure, Rouen, 1888/89. 

Bulletin de la Société des Sciences et Arts de l’Ile de la Réunion, 
année 1888. 

Bulletin de la Société Normande de Géographie, Rouen, Sept. / 
Octobre 1889. 

Bulletin de la Société de Géographie commerciale du Havre, 
Sept./Octobre 1889. 

Annales de la Société Géologique de Belgique, Liège, tome XVI. 

Quarterly Journal of the Geological Society of London,tome XLV, 
n° 180. 

Commission des Travaux Géologiques du Portugal : P. CHOFFARD, 
Etude géologique du Tunnel de Roce. 

Bulletin de la Société impériale des Naturalistes de Moscou, 1889, 
me ct 4. 


COMPTE DES RÉCETTES ET DÉPENSES 


DE L'ANNÉE 1887 


RECETTES | 
En Caisse au rer Janvier 5 See RS OR PES F2 BRSS 
Cotisations encaissées . 2. 5: 5 sos 2e eee ee 720 — 
Subvention du Conseil général pour 1886..,...........,.... 300 — 
Subvention de la Ville du Havre pour 1887................. 400 — 
Intérèts du Compte dépôt oi, RES 13 55 
F. 2.614 90 

DÉPENSES 

Impression du Bulletin: 514 SU0MER SRE MERS F. 1.262 80 
Prais d'ENvor . 4.1: 50 CREME OR RO RS REPREES ET - 29 55 
Impression et frais d'envoi du Compte Rendu des Séances... 78 — 
Frais de recouvrement des Cotisations ........... Re 7e 21 70 
Impressions, Correspondance et Divers..................... 144 O5 
F:,1:536 418 
En Caisse au 31 Décembre....... 1.078 80 
F. 2.614 90 


COMPTE DES RECETTES ET DÉPENSES 


DE L'ANNÉE 1888 


RECETTES 
En Gausse au 1er Janvier 2 PS OR PR F. 1.078 80 
Cotisations ericaissées 7... LR RE CRE RTE 696 — 
Subvention du Conseil général pour 1887.................. 300 — 
Subvention de la Ville du Havre pour 1888................. 400 — 
Vente dé Ballet... nine Eee CCR 12 — 
Intérêts du Compte dépôt. STE RE 8 30 
F. 2.495 

DÉPENSES 
Impression du Bulletin 572,525 me OR Fa 491 85 
Frais d'envoi. 7.2 ::1824e 2 ee 0e D RES 18 70 
Impression et frais d'envoi du Compte Rendu des Séances .... 63 — 
Frais de recouvrement des Cotisations ..................... 27 25 
Impression, Correspondance et Divers...................... 109 90 
F 710 70 
En Caisse au 31 Décembre....,.. 1.784 40 
F* 2.495 10 


REED EE 


nn . 


d VOD À Pr 


MA? 
ne 


à PL, ne * 


BILAN DE LA SOCIÉTÉ 


COMPTE DES RECETTES ET DÉPENSES 
DE L'ANNÉE 1889 


RECETTES 


# 
D Cause an mfanvér, 1/4 le. une Fo x. 


Cotisations encaissées 

Subvention du Conseil général pour 1888 
_ Subvention de la Ville du Havre pour 1889 
- Vente du Bulletin 


2. 


DÉPENSES 


EE date eme coctooe k: 
_ Impression et frais d'envoi du Compte Rendu des Séances ..… 

_ Frais d’encaissement des Cotisations 

_ Impressions, Correspondance et Divers 


k; 
En Caisse au 31 Décembre je 


2. 


Le Trésorier, 


F. PRUDHOMME. 


784 40 
144 — 
300 — 
300 — 
39 40 
235 


570 15 


249 95 
320 20 


570 15. 


E LS e 


DES 


SOCIÉTÉS CORRESPONDANTES 


FRANCE 
ANgerS. 2. Société d'Etudes Scientifiques. 
DRE Société d'Etude des Sciences Naturelles. 
AN RER EE Société Académique. 
CoRE 8e Association Normande. 
» ro Académie Nationale des Sciences, Arts et Belles- 
Lettres. ; 
D'OR ME Société Linnéenne de Normandie. 
SRE PS Musée d'Histoire Naturelle. 
Cambrai .... Société d'Emulation. 
Cherbourg ... Société Nationale des Sciences Naturelles et 
Mathémathiques. 
FlbAe 2e Société d'Enseignement mutuel des Sciences 
Naturelles. 
Evreux. .... Société libre d'Agriculture, des Sciences, Arts et 
Belles-Lettres du département de l'Eure. 
Le Havre.... Cercle pratique d'Horticulture et de Botanique 
de l'arrondissement du Havre. 
» _.... Société Havraise d'Etudes diverses. 
» : .... Société. des Sciences et des Arts Apricoles 
Horticoles. 
» _.... Socièté d'initiative pour la propagation de l’Ensei- 
gnement Scientifique par l’Aspect. 
» _.... Société de Géographie Commerciale du Havre. 
SF TP OpOr Las Société Géologique du Nord. 
Lisieux. .... Société d'Horticulture et de Botanique du centre 
de la Normandie. 
ET PETER Société Linnéenne de Lyon. 
NME, 50 Société d'Etude des Sciences Naturelles. 
PAT E TEE Association française pour l'avancement des 


Sciences. 


LISTE DES SOCIÈTÉS CORRESPONDANTES 171 
DIS sx Société Géologique de France. 
CERN Société de Géographie. 
as - Société française de Numismatique et d’Archéo- 
logie. 
ONCE Feuille des Jeunes Naturalistes. 
DS à Société libre d’Emulation du Commerce et de 
l'Industrie de la Seine-Inférieure. 
ne ee Société des Amis des Sciences Naturelles. 
| 1 FRCRrESRRES Société Normande de Géographie. 
LRÉPATE Museum d'Histoire Naturelle. 
_; 5e FERRER Société d'Agriculture, d'Archéologie et d'Histoire 
Naturelle du département de la Manche. 
Toulouse .... Société Académique Franco-Hispano-Portugaise. 
Draps Société Académique d'Agriculture des Sciences, 
Arts et Belles-Lettres du département de l’Aube. 
Valognes .... Société Archéologique, Artistique, Littéraire et 
Scientifique de l’arrondissement de Valognes. 
ALGÉRIE 
Bône ..... .. Académie d'Hippone. 
COLONIES FRANÇAISES 
… St-Denis .... Société des Sciences et des Arts de l'Ile de la 
Réunion. 
AUTRICHE 
Dome... Kaiserlich Kœniglische Geologische Reichsanstalt. 
25 9e Naturistorische Hof Museum. 
BELGIQUE 
Bruxelles. ... Société Royale Malacologique. 
 -- Société Géologique de Belgique. 
GRANDE BRETAGNE 
Londres ..... Geological Society of London. 
Manchester...  Geographical Society. 
ITALIE 


Societa Toscana di Scienze Naturali. : 
Bibliothèque Nationale Victor Emmanuel. 


172 SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


PORTUGAL 


Lisbonne .... Comité des Travaux Géologiques. 


RUSSIE 
St-Pétersbourg Comité Géologique. 
Moscou ..... Société impériale des Naturalistes. 
SUISSE 
Neuchatel.... Société des Sciences Naturelles. 
CANADA 
Toronio Canadian Institute. 
Halifax..... Nova Scotian Institute of Natural Science. 
ETATS-UNIS 
Washington ..  U. S. Geological Survey. 
) ..  Smithsonian Institution. 
Philadelphie... Wagner Free Institute of Science. 
Sacramento .. California State Mining Bureau. 


Minneapolis... Minnesota Academy of Natural Science. 


Chapel Hill..  Elisha Mitchell Scientific Society. 
(North Carolina) 


BRÉSIL 
Rio-de-Janeiro. Museo Nacional. 
COSTA-RICA 
San-Jose..... Museo Nacional. 


AUSTRALIE 


Ballaraat.... School of Mines. 


LISTE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ 


Composition du Bureau 


MM. G. LENNIER, Président ; 
GULIONNE Eu) 2 1 

A. VACOSSIN, Vice-Présidents ; 

A. LÉCUREUR, Secrétaire général ; 

F. PRUDHOMME, Secrétaire des séances, Trésorier; 

Ch. BEAUGRAND, Archiviste ; 


E. SAVALLE, Bibliothecaire. 


Membres bonoraïres : 


MM. G. COTTEAU, juge honoraire, Auxerre. 

A. DAUBRÉE, membre de l’Institut, directeur de l’Ecole des 
Mines, Paris. 

Ed. HÉBERT, membre de l’Institut, professeur de géologie à la 
Sorbonne, Paris. 

Aïb. de LAPPARENT, professeur de géologie à l’Institut Catho- 
lique, Paris. 

A. LETELLIER père, conservateur du Musée, Alençon. 

Eug. MARCHAND, pharmacien, membre du Conseil d'Hygiène 
de l’arrondissement du Havre, Fécamp. 

Marquis G. de SAPORTA, correspondant de l’Institut, Aix. 


Membres résidents : 


A De Graville-Sainte-Honorine. 
PORASSR Te "HéPOCANt.. ESS 19, rue Mare. 
Ch. BEAUGRAND, contrôleur des 

LL TELE Na TRE EE re rue de Montivilliers. 

MAP OTE  Archieele mie. 0. 9, rue des Pénitents. 
A. BOTTARD, docteur-médecin ...... boulevard de Strasbourg. 
Alb. COURANT, manufacturier. ...... 42, rue Demidoff. 
A SP EANQUES:. 55.05. 0 11, rue du Dr-Cousture. 
CORROUAUX); courtier, .......:.1t 8, place dela Sous-Préfecture. 
Pr DHBOSC; sméaodant.......:...... 16, rue Jules-Lecesne. 
J. DUPASQUIER, négociant.......... 26, rue de la Côte. 
PRUDPBIRET-/HÉs0cAnt.......,...... 8, rue aux Cailloux. ’ 
DAROPERIN HépOciAftiou ue ce 25, rue de la Paix. 
LEA EI REPORT TEASER 84, boulevard François-1er. 
E. GIBERT, docteur-médecin..,....... 41, rue Séry. 
L. HALLAURE, maire de Bléville..... 24, place de l’'Hôtel-de-Ville. 


D ai cu rue de la Bourse. 


174 


MM. 


MM. 


SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


HAUVILLE 12. ACL CH CRAN OMR 14, rue de Toul. 
H-JARDIN, hésobiant ss AUS 2e 273, rue de Normandie. 
‘Ch: KABLÉ, courtier: Re 84, rue d'Orléans. 

LEBRIS "néso0ant AN cher AL IERRERe 56, rue du Lycée. 
LECESNE, docteur-médecin........, 15, place de l’Hôtel-de-Ville. 
A. LÉCUREUR, rédacteur en chef du 

journal Laure RER 35, rue Fontenelle. 
E; LEFRANCÇOIS, couftier rares 38, rue de la Bourse. 
G. LENNIER, conservateur du Muséum 

d'Histoire naturelles... 7 14 ue 2, rue B.-de-St-Pierre. 
G. LIONNET, cousfiers. Ain 17, rue Escarpée. 
Je: EOUER. PARIS VAE boulevard François-rer. 
F. MALLET, président de la Chambre 

de Commerce. 01 MUR . 25, rue de l’Orangerie. 
MARICAL, pharmacien honoraire... .. S$, rue des Elus. 
Ch. MEURA Score: 7e ARS UE 90, rue Victor-Hugo. 
Ch;:MONOPD.nésocant: 200 S7: rue dela /G6te. 
A. NOURY, professeur de dessin au 

lycée du-Hatre Eee 55, rue de Montivilliers. 
PARIS TT SR Deer ne CU CRE 32, rue Séry. 
WmPARTRIDGE -assuréur. 2727 17, rue de la Bourse. 
PÉEOT PET. RS Re LS Sainte-Adresse. 
Constant PERRET; népocunt}... 11, rue aux Cailloux. 
POULAIN ESS AROR"S RRN  INERrE 2, rue Charlemagne. 
F. PRUDEOMME ee 7e 13, rue Piedfort. 
Ch QUEN SERA SN RER Re 2, rue Piedfort. 
Aug. RISPAL, négociant, adjointau Maire 200, boulevard de Strasbourg 
J. RŒDERER AIS (Hésochate te 0 s1, rue de la Côte 
ESROMAIN PIRATES Mr", à rue du Docteur-Cousture. 
E. SAVALELE hs PU Re 90, rue de la Mailleraye. 
]. SIEGFRIED dÉPUR Re 22, rue de la Côte. 
SOCLET J., ingénieur-voyer de la Ville 

Qu FANTS. en NE RE 17, rue de Paris. 
TESSON.. ue Are RO NE rue de Fauville, à Sanvic. 
EL. TORQUET; banquier 17, rue Jeanne-Hachette. 
A. VACOSSIN, agent-voyer d’arrondis- 

sement: AS AR M 13, rue Lemaistre. 

Membres correspondants : 

J. ADAM fils, manufacturier AS D RAA Sainte-Austreberthe (S.-Inf.) 
BADIN-‘madtisctutier. feras Barentin (S.-Inf.) 
E. BANSARD des BOIS, conseiller général Bellème (Orne). 
G. BIOCHET, notaire honoraire....... Caudebec-en-Caux (S.-Inf.) 
P. BIZET, conducteur des Ponts-et-chaus- 


sÉes, 1e TE AE LA TA PSN Bellême (Orne). 
BRULÉ, entrepreneur de travaux-publics. Chenu (Sarthe). 
M. BRYLINSKI, négociant, 7 rue d’Uzès. Paris. 
C. BRYLINSKI, négociant, 7 rue d’Uzès. Paris. 


175 LISTE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ 
E. BUCAILLE, 132, rue St-Vivien..... Rouen. 
CHARCESON; négociant ;.:..,./.,. Honfleur (Calvados). 
Méd. DESCHAMPS, conseiller général.. Montivilliers. 
PAP DIAVET, curé de ........., St-Martin-d'Aspres (Orne). 
G. DOLLEUS, 45, rue de Chabrol..... Paris. 
ETIENNE, pharmacien. ............. Gournay-en-Brai (S.-Inf.) 
Raoul FORTIN, 24, rue du Pré....... Rouen. 
H. GADEAU de KERVILLE, re 
De DOnLe SAR SL 71... Jin Rouen. 
GOESLE, professeur au Lycée..:...... Caen. 
GOUVERNEUR, conseiller général .... Nogent-le-Rotrou(E.-et-L.) 
OMR DA NMaCIeN.. 2.0... Pont-Audemer (Eure). 
CIRE -phainmacien: 5%. 205 Bolbec (S.-Inf.) 


Ern. LEBORGNE, rue Charles-Leborgne. Fécamp (S.-Inf.) 
Eug. LEMARCHAND), constructeur, 

aux Chartreux, Petit-Quevilly, près Rouen. 
en EEMERAY NL... A. Hérouville-St-Clair (Calvad.) 
O. LEROY, conseiller d'arrondissement.  Bellême (Orne). 
Emm. de MALSABRIER, avenue de Caen Rouen. 
MASSIEU, professeur de minéralogie... Rennes. 


PRCANTIER, mure de.........:... Pont-Audemer (Eure). 

J. de MORGAN, 10, rue Ste-Catherine- 
RD EE Lu suis. ‘Hatty Paris. 

Paul NICOLE, rue de Lancry ......... Paris. 

E. PENNETIER, conservateur du Museum Rouen. 

EF SKRODSKI . .. ... 7 ER EN ERRER Bayeux (Calvados). 

VARAMBAUX, ingénieur civil........ Eu (S.-Int.) 


Aude VILEE-d'AVRAY. ..........2. Honfleur. 


NÉCROLOGIE 


! 


Depuis la publication de notre dernier Bulletin, la Société a 
perdu deux de ses Membre résidents : 


MM. RaouL NICOLE ; 
BIDARD. 


M. Raoul Nicole portait le plus vif intérêt aux travaux et aux 
progrès de la Société. M. Bidard, chimiste, a laissé sa trace dans 
nos Bulletins par ses connaissances techniques qu’il mettait avec 
bienveillance à la disposition de ses collègues. 


M. CHarLes CLOUET, professeur de chimie à l’Ecole de 
médecine de Rouen, membre correspondant de la Société, 
nous a été également enlevé par la mort. Nous nous faisons 
un devoir de consigner ici l'expression de nos plus sympathiques 
condoléances. 


La science géologique, et avec elle notre Société dont ils 
avaient suivi les progrès avec bienveillance ont aussi à déplorer 
la perte de deux maîtres éminents, M. P. J. MoriÈRE, doyen 
honoraire à la faculté des sciences de Caen et M. Euc. Eupes 
DEscoxGcHamPs, professeur de géologie à la même faculté, tous 
deux membres honoraires de la Société. 


Des plumes plus autorisées ont retracé dans d’autres recueils la 
vie et les travaux de ces deux savants géologues ; nous voulons 
seulement rappeler ici la part importante qu'ils ont prise tous 
deux dans l’étude du sol de notre province normande. 


Avec de nombreux travaux sur la Botanique, M. Morière nous 
a laissé des notes géologiques sur les grès de Ste-Opportune, les 
grès de May et de Bagnoles, des études sur les crustacés, sur les 
Crinoïdes Jurassiques, sur les Trilobites des grès de May, etc. 

Nous devons à M. E. E. Deslongchamps des études sur les 
terrains jurassiques inférieurs de la Normandie, des mémoires sur 
les Téléosauriens, sur les Brachiopodes, etc., son Jura Normand, 
malheureusement inachevé. 

Leur mort laisse un vide qui sera ressenti par tous les géologues. 


TABLE DES MATIÈRES 


D Sn nu ee ven ve vie De dre au e 608 © «ne 
Notes sur les empreintes fossiles appelées Bilobites par G. Lionnet.. 
Note sur les gisements de Phosphate de chaux des environs de Doullens, 
en eco ts omega sn 
Communication sur l’état de la falaise de Cauville, par E. Savalle.... 
Deuxième note sur les empreintes fossiles appelées Bilobites, par 


a nn se D eme o muse cu ds nv e ten va 
Communication sur l’état des falaises par Gr me. ne vase de 
Séance extraordinaire du 17 Juin 1887, discours de M. Lecureur...... 
Communication au sujet d’éclats de silex, objets préhistoriques provenant 

Er PMU. 5 med voeu ne 
Note sur le mouvement de recul des rivages du département Fe Calva- 

ee eme ee cn uno ge vie 
Compte-rendu de la réunion de la Société Linnéenne de Normandie, à 

D ne, par be Prudhomme....:........1..........., 
pat} SOS. 5. -:.2....................0. 


Nouvelle note sur le recul du littoral du Calvados, par J. Skrodsky.... 
Note sur l’affaissement du littoral nord de la France, par J. Skrodsky.. 


L’infralias d’Agy, par J. Skrodsky ....... PR ee ie sale 
Note sur les argiles à Poissons d’Arganchy, par J. Skrodsky.......... 
Note sur les sables des environs de Bayeux, par J. Skrodsky ......... 
Note sur les terrains découverts dans la Mayenne par M. Œlhert, par 
ed ln se ae viaue nada ess » aies 
Deuxième note sur l’Infralias d’Agy, par J. Skrodsky................ 
Description géologique du canton de Domfront, par J. Skrodski. ...... 
Considérations géologiques et paléontologiques sur les terrains des envi- 
PO eHEÈmRe et de Mamers, par P. Bixet........:,.......,... 

Notice à l’appui du profil géologique d’Alençon à Nogent le Rotrou et 
D RS DE PDT... 201, dé sou sense 8e 
Ouvrages reçus par la Société Géologique de Normandie ............ 

D ompte des recettes et dépenses .................... PPS EL RS 
D Liste des Sociétés correspondantes. . .........2......ee.. coco 
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suivant la Route Nationale N° 155. | 
par PAUL BIZET, Conducleur dk Tonts. et.Chaussées, Membre des Sociétés Glologique 
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DE LA 
SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 
Pour les Membres Pour le Public 

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» ASE LORS PERS DRE EN. S » 
» PILE TS RS -TO rer rare 3» ER. 
» EN CB ques ie: S » IO. » 
» LV; POTO RE de Pre: de 3 5 ST 

» . T. VI, 1879 (Exposition Géo- 

logique et Paléontologique de 

1879. Résumé sur la Géologie 
normande) ÉPSEU RMS PRE USE 12. » 20 » 
» RNA ram eos $S > I0O » 
» SLANISÈE Ci SR RE S » 10 » 
» REX 82 es RE Be. (SE) IO » 
» TX: 1883-84 RÉ OR + Pr RP ÉO EN 
» Li XE 1885... DD Qt 4 nt S-" > 10 » 
» ANRT DR Le PR LL sS > IO » 


Bibliographie Géologique de la Norman- 
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DE NORMANDIE 


FONDÉE EN 1871 


TOME XIV. — ANNÉE 1890 


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[Imprimerie du Journal LE HAVRE (L. MURER, imprimeur) 


35, RUE FONTENELLE, 35 


1892 


BULLETIN 


DE LA 


SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


RÉSUMÉ DES SÉANCES 


SÉANCE DU 12 FÉVRIER 1890 


Présidence de M. G. LENNIER, Président. 


Le procès-verbal de la dernière séance est lu par le Secrétaire 
et adopté sans observations. 

Le Secrétaire donne lecture d’une lettre-circulaire du Comité 
formé à Caen pour l'érection d’un buste de M. Morière, doyen 
honoraire de la Faculté des Sciences de Caen et Membre hono- 
raire de la Société. 

La Société décide de souscrire une somme de 25 fr., que le 
Trésorier est chargé de faire parvenir au Comité. 

M. le Président annonce une présentation : M. F. Fouilleul, 
oraveur-lithographe au Havre, présenté par MM. G. Lennier et 
F. Prudhomme. 

Il est ensuite procédé aux élections pour le renouvellement du 
bureau. Avant de passer au vote, le Président donne lecture d’une 
lettre de M. G. Lionnet, offrant sa démission de Vice-Président, 
motivée par le mauvais état de sa santé. 

La Société regrette vivement que l’état de santé de notre 
dévoué Vice-Président ne lui permette pas de prendre part à nos 
réunions, et espère que M. Lionnet acceptera encore, pour cette 
année, les fonctions qu’il a remplies avec tant de dévouement jus- 
qu'au moment où la maladie l’a tenu éloigné de nos séances. 


6 SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


À la suite des divers scrutins, le Bureau pour 1890 est ainsi 
compose : 


Président 2... 04 ... MM. G. LENNIER ; 
Vice-Présidents ..... G. LioNNET et À. VACOSsIN ; 
Secrétaire nénÉral,. :: À. LÉCUREUR ; | 
Secrétaire des séances 

et ALréspriort 0": À F. PRUDHOMME ; 
Bibliothécaire....... E. SAVALLE ; 
A FCRITISEE" se ane CH. BEAUGRAND. 


MM. Biochet, Bottard et Noury sont élus membres de la 
Commission du Bulletin. 

M. Savalle présente une petite hachette en silex poli qu’il a 
recueillie à Octeville. Cette pièce est remarquable par son parfait 
état de conservation comme par ses petites dimensions. Elle ne 
mesure pas plus de 7 cent. en longueur et 2 cent. 1/2 dans sa 
plus grande largeur, au tranchant. Son épaisseur est de r cent. 1/2. 

M. Savalle présente aussiune hachette en silex poli de plus grande 
dimension provenant de Bléville, hameau du Bois-de-Bléville, 
ainsi qu’un fragment de hachette recueilli à la Sous-Bretonne, 
limite des communes de Sanvic et de Bléville. 

M. Savalle a aussi recueilli, à la Briqueterie Raverat, hameau 
de la Mare-Rouge, plusieurs silex paléolithiques dont il présente 
les mieux conservés. 

M. Forget présente une pointe de flèche en parfait état de 
conservation provenant de Bléville. 

M. Babeau présente divers fossiles provenant du Turonien de 
Rogerville : deux pinces de crustacés du genre glyphea et une 
grosse coquille enroulée offrant l’aspect d’une natice. 

M. Lennier, au sujet de ce fossile, fait la communication sui- 
vante : 

« Sous le nom de Pterocera incerta, d’Orbigny a décrit un moule 
de gastéropode de grande taille, qui avait été recueilli dans la 
craie chloritée du Mans. La planche 215$ de la Paléontologie 
française (1), terrains crétacés, représente un individu de très 
grande taille réduit de moitié et un autre individu jeune, beaucoup 
plus petit. En examinant les deux figures de la Paléontologie, on 
a peine à concevoir que les deux dessins puissent représenter une 


(1) Pal. Franc, ‘“Terr: Crétace, p'308, pl215: 


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RÉSUMÉ DES SÉANCES 7 


même espèce ; non-seulement la forme des deux sujets figurés 
est très différente, ce qui pourrait s'expliquer par une différence 
d'âge, mais encore les sillons qui ornent le dernier tour sur le 
moule intérieur sont très dissemblables dans leurs positions res+ 
pectives. 

» Dans la fig. 1 pl. 215 du sujet adulte, on compte huit sillons 
séparant de grosses côtes sur le dernier tour ; ces sillons sont 
disposés par série inégalement espacée, dans l’ordre suivant : près 
de la base, trois sillons également espacés, puis ensuite un espace 
un peu plus large, suivi de deux sillons ; enfin, l’espace entre ces 
deux sillons qui sont les quatrième et cinquième est encore orné 
de deux sillons également espacés et suivis d’un large espace lisse 
séparé en deux parties, vers son milieu, par un dernier sillon. 

» Dans la figure 2, l’auteur de la Paléontologie a figuré 
sous le nom de P. incerta un moule de coquille qu’il considère 
comme le jeune de cette espèce. Cette dernière coquille diffère 
essentiellement de celle figurée sur la même planche fig. 1 ; elle 
en diffère surtout par la disposition des sillons qui, au lieu d’être 
disposés en séries inégalement espacées, sont à distance égale les 
uns des autres ; ils sont seulement au nombre de six. Ces carac- 
tères nous avaient depuis longtemps fait penser que deux espèces 
différentes avaient été confondues sous un même nom. En outre, 
la planche n° 214 du même ouvrage représente, sous le nom de 
Strombus inornatus (Pterocera inornata), une espèce complètement 
lisse. L’étude que nous avons pu faire de sujets du P. inornata 
trouvés au Havre, au cap de la Hève et à Orcher, ne nous laisse 
maintenant aucun doute sur cette confusion de deux espèces 
distinctes. En effet, en brisant un certain nombre de gros moules 
intérieurs de gasteropodes du Cénomanien supérieur des jocalités 
que nous avons citées plus haut, nous avons pu isoler les premiers 
tours de spire qui ont la forme, l’ornementation et la taille du sujet 
jeune figuré pl. 215 de la Paléontologie Française. Seulement 
les sujets adultes d’où nous avons retiré ces premiers tours de 
spire diffèrent essentiellement du type de d’Orbigny pl. 215 fig. 1. 
Les moules sont complètement lisses et ne peuvent être rapportés 
au genre Pterocera, ils se rapprocheraient plutôt des Dolium, ou 
bien formeraient un genre nouveau. C’est à cette dernière opinion 
que nous nous sommes arrêté, surtout depuis la découverte à 
Orcher, par notre collègue M. Babeau, d’un sujet adulte dont le 
dernier tour trés développé donne à la coquille laspect d’une 
grosse natice. 


8 SOCIËTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


» Jai voulu seulement, par cette communication, Messieurs, 
attirer votre attention sur un fossile intéressant que je me propose 
de décrire dans un de nos prochains bulletins, après avoir comparé 
mes échantillons avec les types de d’Orbigny conservés au 
Muséum de Paris et pris l’avis de paléontologistes compétents. » 

M. Lennier présente une série d’ossements quaternaires recueillis 
dans la Briqueterie Dubosc à Frileuse et offerts par notre collègue 
M. E. Dubosc au Muséum du Havre. Ces ossements ont été 
trouvés dans le limon à la profondeur de 12 mètres. Ils gisaient 
en deux tas voisins l’un de l’autre. Parmi ces ossements, on 
remarque des fragments de molaire d’Elephas, de nombreux 
débris de Bos primigenius : une corne de grande dimension avec 
un fragment de frontal, des os du crâne, des vertèbres, un cubitus ; 
des dents de cheval et une dent de grand carnassier, probablement 
d'ours. Les os longs sont cassés. 

Cette trouvaille, la première faite en place dans les limons de 
nos plateaux, offre une grande importance. L'association dans 
un mème endroit de débris d'animaux aussi différents, leur état 
fracturé, permettent de supposer qu'ils ont été apportés par 
l’homme, Un des os paraît avoir été travaillé. Enfin, il a été 
trouvé à ce niveau de nombreux silex taillés. On pourrait raison- 
nablement en conclure que l’on se trouve en présence de débris 
de repas de l’homme quaternaire. 


SÉANCE DU $s MARS 1890 


Présidence de M. G. LENNIER, Président. 


Le procès-verbal de la dernière séance est Lu par le Secrétaire 
et adopté sans observations. 

M. le Président proclame ensuite l’admission, comme membre 
résidant, de M. F. Fouilleul, graveur-lithographe au Havre, pré- 
senté à la dernière séance par MM. G. Lennier et F. Prudhomme. 

Le Secrétaire, au nom de M. G. Lionnet, présente deux 
pointes et un magma de silex provenant des cavernes de Menton, 
près de Nice, ainsi qu’un magma d’os et de dents de cheval 
provenant de la station classique de Solutré. Ces divers objets 
sont offerts par M. G. Lionnet au Muséum du Havre. 


RÉSUMÉ DES SÉANCES 9 
Le Secrétaire lit ensuite la note suivante : 


Note sur une Pierre à Polissoirs La RocHEe AU DrABLE, près de 
Nemours, dont le moulage est déposé au Muséum du Havre 


Par G. LIONNET. 


Pendant un séjour que j'ai fait à Nemours, en juillet-août 
1887, j'ai pu obtenir de M. E. Doigneau, qui a réuni une superbe 
collection d’objets préhistoriques, le moulage d’une superbe 
pierre à polissoirs, qu’il a acquise et qui se trouve dans son 
jardin, moulage que j'ai été heureux d’offrir au Muséum du 
Havre, où il vient d’être exposé. 

J’emprunte à l’ouvrage de M. Doigneau, sur Nemours (1), 
les renseignements sur cette pierre, bien rare dans un musée. 

Je passe d’abord rapidement sur le côté légendaire de cette 
roche, représentant sous une forme sans doute un peu légère la 
lutte du bien et du mal, de Dieu et du Diable. Tous deux jouent 
au palet. Ils’agit de jeter son palet à travers la vallée, en moyenne 
2,000 mètres. Ils saisissent chacun un rocher. Le Bon Dieu lance 
le sien qui va tomber près du but. C’est une pierre que l’on 
nomme dans le pays « Petite Pierre pite », sorte de petit menhir 
d’ailleurs peu remarquable, sinon par sa présence à peu de distance 
d’un véritable menhir, appelé menbir des Ortures ou Pierre pite, 
de 4 mètres de hauteur au-dessus de terre, situé sur le territoire 
de Nanteau-sur-Lunain, à 8 ou 900 mètres du hameau des 
Ortures. De son côté, Satan, être présomptueux comme toujours, 
veut battre son adversaire. Il saisit une grosse roche plate et ras- 
semble ses efforts pour la lancer, mais « soit maladresse ou défaut 
» de vigueur, il sent son gros palet s'échapper deses doigtscrochus. 
» Il serre plus fortement ses griffes, mais il a beau faire, saroche ne 
» franchit même pas la vallée, elle va s’enfoncer dans la prairie, au 
» bord du Lunain, où elle est encore, et l’on peut voir surle grés 
» les quatre empreintes profondes que ses ongles y ont creusées et 
» qui ne permettent pas le moindre doute sur l'authenticité du 
» récit. T'out de même, dit un paysan un peu sceptique déjà, la 
» trace de ses griffes y est ». 

» D'ou le nom de Roche au Diable. 

» Cette roche est située à 4 ou 500 mètres au Nord-Est du 
hameau de Guerlot, près de Ténières, sur la limite du canton. 


(x) Nemours, par E. Doigneau, membre de la Société archéologique de 
Seine-et-Marne. Paris, 1884. 


IO SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


Elle oît dans la prairie à 31 mètres du Lunain; il faut en être tout 
près pour l’apercevoir, car la partie la plus saillante n’a guère plus 
de 0"3$ à o"40 hors de terre, et l’on ne peut connaître sa 
dimension entière. 

» La partie de la roche à découvert a environ 1 m. 50 de long 
sur 1 mètre de large ; sa surface, très fruste et raboteuse, est légè- 
rement inclinée du côté de la rivière, et c’est sur cette partie 
inclinée qu'ont été creusées quatre rainures, dont trois, parallèles 
entre elles, ont 0"80, 0"$5 et 0"60 de longueur et sont espacées 
de 0"04 ; la quatrième s’écarte dans une direction oblique et n’a 
que 0"40 de long. 

» Toutes présentent la forme régulière et rectiligne d’un fuseau 
très allongé ayant 3 à 4 centimètres de profondeur vers le milieu 
sur 6 à 7 centimètres de large et finissant à rien aux extrémités. 
La coupe en travers, au milieu, donne la forme évasée d’une ogive 
renversée dont le sommet ou le fond est légèrement arrondi, 
c’est-à-dire le creux, le moule élargi de la moitié de l’objet qui a 
èté frotté, usé sur ce grés. 

» Ces rainures sont évidemment le résultat du polissage des 
haches de pierre. 

» Si les auteurs de la légende y avaient regardé de plus près, ils 
auraient remarqué encore d’autres traces de frottement. C’est une 
légère dépression, en forme de cuvette très évasée, de 30 à 35 
centimètres de diamètre environ, qu'on devait s'attendre à trouver 
à côté des rainures, car les traces d’usure qu’on remarque sur ces 
pierres sont différentes suivant qu’elles ont été produites par la 
partie large du tranchant ou par celui des arêtes latérales. Dans 
le premier cas, la surface de la roche a d’abord été dressée à plat, 
puis, en continuant, creusée en cuvette sur une étendue plus ou 
moins grande. Dans le second, on obtient des rainures plus ou 
moins étroites et aigues selon l’épaisseur de la hache, et plus ou 
moins profondes selon la durée du frottement. » 

Dans ia Roche au Diable, dont le moulage appartient main- 
tenant au Museum du Havre, — le seul dans ce cas, je crois bien, 
— Jes rainures ne sont pas très profondes ni les lèvres extérieures 
toujours très nettement indiquées. Cela tient à la nature de la 
roche qui constitue ce polissoir, du Grès dit Grès de Fontai- 
nebleau et aux mauvaises conditions dans lesquelles elle se trouve, 
exposée à plat aux intempéries de l’air qui, peu à peu en a désa- 
grégé la surface. J'ai vu dans le jardin de M. E. Doigneau 
l'original même d’une autre roche à polissoir, dont la surface 


RÉSUMÉ DES SÉANCES II 


était mieux conservée, étant une surface oblique par rapport à la 
position de la base de la pierre, et la pierre ne se trouvant pas 
enterrée aussi profondément que la Roche-au-Diable. Jignorais, 
malheureusement, que cette pierre fut obtenable pour de largent 
et n'avais osé en demander que le moulage pour lequel les dispo- 
sitions étaient prises par un ami que je possède à Nemours, lorsque 
le propriétaire tomba malade. Depuis, j’appris que la pierre avait 
été achetée... 100 fr.! Elle valait beaucoup mieux. Mais aussi 
comment supposer que le propriétaire, qui est millionnaire, 
penserait à la vendre ! Comment même oser le lui proposer! 
Comme dit le proverbe : il n’y a que les honteux qui perdent ; 
aujourd’hui cette belle pierre serait au Musée du Havre, comme 
devait l’être son moulage et comme heureusement est maintenant 
le moulage de la Roche-au-Diable, dont le propriétaire ne songe 
guère à se défaire. 

J'aurais voulu y joindre au moins un échantillon de hache 
polie dont la forme est assez différente de celles qu’on trouve 
dans notre région, plus rondes et plus épaisses par rapport à la 
longueur et la partie amincie en hache formant une ogive par 
conséquent plus ouverte que celle des nôtres. Malheureusement, 
et quoique la collection que j'ai vue à Nemours soit extrêmement 
riche, il ne m'a été offert aucun échantillon. Par contre, M. E. 
Doigneau a bien voulu me mener lui-même à un atelier préhis- 
torique, situé au Beauregard, à peu de distance de Nemours. Cet 
atelier a, bien entendu, été fouillé avec soin ; j’ai pu, toutefois, y 
trouver encore quelques éclats intéressants que j’offre au Musée, 
quelques nucléi et fragments d’autres objets, un percuteur, une 
hachette ébauchée à grands éclats, enfin, une série de petites 
pièces connues sous le nom de poinies de fées. 

Tous ces objets proviennent du Beauregard, alt. 125 mètres, 
soit de $0 à 60 mètres au-dessus du niveau de la vallée au milieu 
de bois de sapins qui couronnent cette colline couverte de gros 
blocs de grés de Fontainebleau, bouleversés au milieu du sable 
de même nom. 

« Les sables primitivement blancs qui recouvrent ce sommet 
ont été profondément imprégnés par le diluvium rouge, qui 
s’est élevé à ces hauts niveaux. Aujourd’hui, sa couche super- 
ficielle, depuis longtemps lavée par les eaux pluviales, est 
noircie par la décomposition des racines de bruyères. » 

C’est dans cette terre végétalisée et dans le limon que se 
trouvent en grande quantité les éclats de silex, rejets de fabri- 


F2 0 SOCIËÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


- 


cation. Les taupes, en rejetant ce limon sous-jacent, sont des 
indicatrices fort utiles, mais, hélas! ceux qui nous guidaient et 
auxquels appartient cette partie de la forêt ont depuis longtemps 
fait la moisson des belles pièces. Il faudrait y aller librement et 
armé d’une pioche ; nul doute alors qu’on ne fasse encore quel- 
ques glanes heureuses, car à en juger par les éclats et les morceaux 
de pièces cassées, le gisement est prodigieusement riche. Un fait 
à remarquer, tous les éclats trouvés enfouis ont conservé la 
fraicheur du silex fraîchement cassé, ce qui tient peut-être à la 
nature de ce sol essentiellement constitué de sable de Fontai- 
nebleau. Au contraire, les objets peu enterrés ou à l'air sont 
tous recouverts d’une couche de cacholong. Je renvoie au livre 
de M. Doigneau pour les explications sur ce point trop longues 
à donner ici. 

La petite collection de pointes de fées, pointes ébauchées, 
ébauches de flèches, etc., provient de l’atelier du Beauregard où 
je l’ai ramassé moi-même. Elle constituera, je l’espère, malgré 
le peu de perfection des exemplaires, un ensemble intéressant et, 
je crois, nouveau pour le Musée. 

J'ai joint à ces pièces divers objets, généralement recouverts 
d’une patine de cacholong, grattoirs, racloirs, etc., qui provien- 
nent de la vallée de Fay, autre point des environs de Nemours, 
et qui ont êté ramassés par un de mes amis. Un fait intéressant à 
noter de ce côté, c’est la présence d’une autre pierre à polissoirs, 
connue sous le nom de Polissoir de Laveau, qui se trouve à 
l’extrémité de la vallée de Fay, à $ kilomètres de la rivière et à 120 
mètres d'altitude. Ordinairement, les polissoirs se trouvent au 
voisinage d’un cours d’eau indispensable à lopération. Cette 
pierre, on le voit, se trouve dans des conditions toutes différentes. 
L'auteur du livre cité pense qu’il y a lieu de supposer qu'à 
l’époque préhistorique, cette vallée du Fay, aujourd’hui à sec, était 
alors inondée à 7$ ou 80 mètres d’altitude, ce qui expliquerait la 
présence d’ateliers sur les hauteurs. 

Il me reste, en terminant, à rappeler dans toute cette région 
la présence, sous le grés de Fontainebleau, du poudingue de 
Nemours, dont les galets agglomérés ont, la plupart du temps, 
fourni la matière première des armes préhistoriques. qu'on 
retrouve aujourd’hui dans cette région. La hachette ébauchée 
que contient mon envoi renferme une rhynchonelle que l'on 
peut, sans trop de crainte, quoiqu’elle soit peu visible, rapporter 
à la craie blanche. 


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RÉSUMÉ DES SÉANCES IE 


M. Savalle présente un ciseau en silex qu’il a recueilli sur le 
plateau de Frileuse, commune de Graville-Sainte-Honorine, et 
une géode présentant l’apparence d’une dent de crocodilien, qu’il 
a trouvée dans les sables ferrugineux Néocomiens de Bléville. 

Cette géode, examinée par les membres présents, paraît réelle- 
ment être formée par une dent de crocodilien autour de laquelle 
des grains ferrugineux se sont agelomérés en couches concen- 
triques. 

M. Prudhomme présente plusieurs fossiles de la craie blanche 
de Dieppe : Lima Hoperi, Ostrea Normanniæe, Cyphosoma granulo- 
sum, Cidaris Sceprifera (Radioles), Pentagonaster quinqueloba. 


SÉANCE DU 9 AVRIL 1890 


Présidence de M. G. LENNIER, Président. 


Le procès-verbal de la dernière séance, lu par le Secrétaire, est 
adopté sans observations. 

M. le Président donne connaissance de la correspondance 
échangée avec le Secrétaire de la Société Linnéenne de Nor- 
mandie au sujet de la Réunion annuelle de cette Société. Cette 
réunion se tiendra cette année au Havre vers la fin du mois de juin. 

Sur la demande du Secrétaire, M. Lennier a dressé un pro- 
gramme d’excursions, qui sera soumis à l’examen de la Société 
Linnéenne. : 

M. À. Noury présente deux lames en silex provenant de Ja côte 
de Neubourg, près Elbeuf. L’une de ces lames, d’une conserva- 
tion parfaite, mesure 177 millimètres de longueur pour une lar- 
geur maxima de 32 millimètres mesurée à 110 millimètres de la 
pointe. L'autre lame plus large est un peu moins longue. Ces 
deux pièces magnifiques ont été recueillies dans les tranchées du 
chemin de fer d'Orléans à la côte de Neubourg, près Elbeuf. 

M. Noury présente en même temps une hachette polie qu’il a 
trouvée sur le rivage, dans les galets, sous Octeville. Cette pièce 
quoique un peu roulée, est encore en bon état de conservation. 

M. Babeau présente divers fossiles provenant de la carrière 
ouverte à Orcher, dans l’étage cénomanien : Dent de crocodilien, 
Lima clypeiformis, Polypiers, etc. 


14 SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


SÉANCE DU 14 MAI 1890 


Présidence de M. G. LENNIER, Président. 


Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté sans 
observations. 

M. le Président fait part du décès de M. Gustave Lionnet, vice- 
président de la Société. Il rappelle la part importante prise par 
notre regretté collègue dans nos travaux, ses nombreuses com- 
munications insérées dans nos Bulletins et exprime les profonds 
regrets que cause sa mort prématurée. 

M. Savalle annonce qu’il a constaté, dans le limon des pla- 
teaux, dans les exploitations de la briqueterie E. Dubosc, à Fri- 
leuse, l’existence, à la profondeur de $ mètres, d’un amas de 
petites coquilles terrestres, dont il a recueilli d’assez nombreux 
échantillons, qu’il dépose sur le bureau. Cet amas de coquilles est 
très rapproché de l’endroit où ont été trouvés les ossements dont 
la découverte a été signalée par M. Lennier dans la séance du 12 
février dernier. 

M. Prudhomme donne lecture d’une communication de notre 
collècue M. G. Hamel, en ce moment à Tunis, où il accomplit 
son service militaire. M. Hamel, dans des excursions autour de 
Turis, a recueilli de nombreux fossiles et relevé quelques coupes 
intéressantes de la craie inférieure. 


SÉANCE DU 4 JUIN 1890 


Présidence de M. G. LENNIER, président. 


Le procès-verbal de la dernière séance, lu par le Secrétaire, 
est adopté sans observations. 

La correspondance comprend une lettre du Secrétaire de la 
Société Linnéenne de Normandie annonçant que la Réunion 
annuelle se tiendra au Havre les 27, 28 et 29 juin et invitant les 
membres de la Société Géologique à y assister. 

La Société décide que cette invitation sera portée à la .con- 
naissance des Sociétaires par une lettre-circulaire qui leur indi- 
quera en même temps le programme des excursions. 


RÉSUMÉ DES SÉANCES 15 


M. Babeau présente une série de fossiles de l’étage Parisien, 
provenant de Pierrefonds. 

M. Noury présente une hache en silex poli recueillie au Cap de 
la Hève, en haut de l’avaleuse des Phares. Cette hache offre une 
forme particulière large et aplatie, rare dans notre région. 
M. Noury présente aussi quatre haches polies en silex provenant 
de Neufchâtel-en-Brai, ainsi qu’un outil de forme allongée. 

M. Beaugrand présente un fragment d’ossement recueilli à 
Villers-sur-Mer, dans les argiles oxtordiennes. 

M. Lennier y reconnaît l’extrémité du fémur d’un ichtyosaure 
ou d’un plesiosaure. 

M. Savalle fait la communication suivante : 


Coup d'œil sur létat des falaises, de Cauville à Sainte-Adresse 


Par E. SAVALLE. 


En visitant, le 1$ mai dernier, les argiles kimméridgiennes 
supérieures d'Octeville, j'ai recueilli à la valeuse de la rue 
d’Ecqueville, au niveau bien connu des aptychus, de nombreux 
fragments d’'Emys Dollfusii et, à 80 centimètres plus bas dans le 
banc d’Ostrea virgula, un humerus droit d’un jeune ichtyosaure. 

La glaise y est visible sur une centaine de mètres de longueur, 
au-dessus de la zone de galets du balancement des marées, c’est 
le meilleur et presque le seul endroit de la falaise où il soit 
possible d’apercevoir un lambeau de létage kimméridgien. 

Un peu au Nord, à l’extrémité même du territoire d’Octeville, 
l’'éboulement d’il y a deux ans avait surtout poussé à la mer des 
masses de sables néocomiens et aptiens, aujourd’hui disparues ; il 
reste quelques roches de craie à visiter, mais peu fossilifères. 

Au Nord de la valeuse de Cauville, les argiles en place du 
Gault, ont conservé le même aspect qu’à l’époque de la dernière 
excursion de la Société. 

En revenant vers le Havre, de la rue d’Ecqueville au Tot, les 
basses falaises sont herbées, et la plage est encombrée de galets ; 
la recherche des fossiles ne donne aucun résultat. 

Sous le four à chaux du Tot, un lambeau de kimmeridge 
supérieur et des sables néocomiens éboulés sont à examiner. 

Aux signaux d’Octeville, il y a, zone des galets, plusieurs blocs 
de craie cénomanienne qui m'ont paru intéressants ; la falaise 
présente là, une coupe presque complète des sables néocomiens, 
sous le même aspect qu’il y a quinze ans, quand je les ai étudiés 
avec notre regretté vice-président Lionnet. 


16 SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


Le galet, poussé très haut, s’appuie contre le banc à ptérocères, 
autrefois si riche en cet endroit, que ies éboulis de sables achè- 
vent de masquer. 

Un peu au Nord de la Guilleuse, il n’y a plus que quelques 
roches provenant des anciens éboulements si importants, fouillés 
avec succès par notre regretté collègue M. Constantin : peu de 
cénomanien, peu de gault, peu d’aptien. Tout celà est bien 
pauvre ! Qaunium mutatus..…..? 

À la pigeonnière, où le banc ptérocérien nous donna jadis tant 
de cidaris, de stomechinus, d’ossements, etc., rien, absolument 
rien, que le souvenir. 

À la valeuse Duplessy, le nombre des roches éboulées est 
toujours respectable ; les différents niveaux du cénomanien y 
sont représentés, mais je ne crois pas qu’on y recueille beaucoup 
de fossiles ; quelque blocs de gaize. 

Des ouvriers extraient dans ces parages le calcaire marneux, ou 
plomb, à chaux hydraulique ; en passant, se défier des explosions, 
les ouvriers se préviennent entr’eux, mais oublient parfaitement 
de crier : Gare aux pêcheurs ou aux géologues. 

Sous le four Bocquet, le galet a recouvert en grande partie 
les débris de l’éboulement considérable qui avait enlevé la moitié 
de la briqueterie d’en haut, il y a quelques années ; plusieurs 
grosses roches sont à présent très avancées en mer et entièrement 
recouvertes de balanes, de moules, de littorines, d'algues. 

Plus au Sud, le banc à ptérocères, si riche autrefois, est caché 
sous les galets qui atteignent une épaisseur de 4 à $ mètres. Un 
éboulement assez récent, signalé, je crois, au commencement de 
l’année dernière (craie verte et gaize) offre plusieurs roches 
d’aspect attrayant; s’il y a des fossilles à recueillir, c’est sans 
doute à cet unique endroit. 

À mesure que nous nous approchons du Cap de la Hève, les 
basses falaises diminuent, disparaissent même à certaines places, 
plus de ces sentiers herbés que l’on suivait pour éviter le galet; la 
plupart des talus d’éboulements, quand il y en a, sont inaccesi- 
bles, et, très souvent, l1 mer bat à deux pas de la muraille de la 
falaise. Cette situation présage-t-elle, dans un avenir rapproché, 
la disparition complète des basses falaises que nous aurons tant 
fréquentées, pour aboutir à une série nouvelle de grands éboule- 
ments, comme il y a trente ans ? 

La Grosse Roche, de Bléville, si connue naguère, et qui nous 
a longtemps servi de repère, en bas, a disparu entièrement; elle 
est allée rejoindre la Cormorante. 


. 
… 


RÉSUMÉ DES SEANCES 17 


À deux pas, un éboulement important, sur lequel la Société a, 
dans une de ses excursions, il y a quinze ans, campé et déjeuné 
dans l’herbe, n’existe plus aujourd’hui que comme soupçon : les 
eaux de sources, les pluies, les galets en ont eu raison. 

Sous le four Agasse, quelques roches de craie verte attirent le 
chercheur de fossiles, lequel s’écarte, bien vite, désillusionné. 

L’étage néocomien est en partie visible à cet endroit; saluons 
rapidement encore les restes de cette énorme roche, cénomanien 
supérieur, qui, 2# 1llo lempore, a fourni à plusieurs d’entre nous 
de beaux pseudodiadèmes, des cidaris, des janires. Ci-giît : Le 
Dolmen. 

Puis, coupe très intéressante de l’étage néocomien, le flot bat, 
à pleine mer, les couches sableuses inférieures : lits très ferrugi- 
neux avec lentilles argileuses, à Tænidium pinnatisectum, lignes de 
brisures transversales très apparentes ; au bout, petit éboulis de 
blocs de gaize et d’argiles du gault. 

Mais où donc est le kimméridge ? Enseveli sous les galets. 

Au fond d’Ignauval, versant Nord, quelques roches, fraîche- 
ment détachées, essayent timidement de dégringoler jusqu’en 
bas, et restent suspendues à quelques mètres au-dessus de la zone 
des marées. Versant Sud : les sables néocomiens en place sont 
visibles sur toute la hauteur de l’étage, à partir du galet jusqu'aux 
couches aptiennes auxquelles ils sont subordonnés, et que l’on 
aperçoit assez nettement. Plage de sable fin, pas de brindes de 
galets, aucun bloc éboulé, pas de fossiles ; d’ailleurs cette partie 
de la falaise a été, vous le savez, exploitée un assez long temps 
par un entrepreneur qui a, bien entendu, fait disparaître tout ce 
qui était à sa portée et pour lui, matière à moëllons. Les étages 
albien et cénomanien offrent une très belle coupe à étudier. 

Fond des Phares, quelques blocs, éboulés anciennement, c’est 
maigre ! Puis, sur une longueur de $o mètres à peine, le banc à 
ptérocères, généralement sali et caché à la vue par les éboulis. 

Nous arrivons sous le Cap, où tiennent bon encore les deux 
immenses roches bien connues qui, depuis nombre d’années, 
protègent les Phares. Au Sud de ces roches, des éboulis sableux 
masquent les couches kimméridgiennes dont on n’aperçoit que 
les deux bancs de plomb. 

En face des signaux de la Hève et du Barvalet, vous avez pu 
vous assurer, maintes fois, que les blocs cénomaniens éboulés 
sont très peu fossilifères. C’est à regretter fort le Becquet et son 
kimméridge. 


18 SOCIËTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


Voilà, Messieurs, un très rapide aperçu de la falaise depuis 
Cauville jusqu’à Sainte-Adresse ; vous jugerez, sans doute, que 
la disette de fossiles n’est pas près de finir pour les amateurs 
havrais. 

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J'allais oublier de vous dire que les deux meilleures valeuses 
sont celle de la fontaine de Cauville et celle du Tot; les autres 
ressemblent trop à des casse-cou. 


SÉANCE DU 9 JUILLET 1890 


Présidence de M. A. VACOSSIN, Vice-Président 


Le procès-verbal de la dernière séance, lu par le Secrétaire, est 
adopté sans observations. 

M. Savalle présente une série de silex, grattoirs et lames, qu’il 
a recueillis dans ses dernières excursions à Cauville et à Monti- 
villiers. 

M. Savalle lit ensuite la note suivante : 


La Société Linnéenne de Normandie au Havre 


(Compte-rendu sommaire des journées des 27, 28 et 29 juin 1890) 


La Société Linnéenne de Normandie, notre sympathique 
voisine de Caen, avait décidé de tenir, en 1890, au Havre, la 
séance solennelle qu’elle a l'habitude de tenir chaque année dans 
une des villes de la Basse-Normandie. M. Lenniér, notre prési- 
dent, et M. Savalle, bibliothécaire, se rendirent à Villers le 27 
juin, et souhaitèrent la bienvenue à MM. les géologues de la 
Linnéenne. 

D’après le programme adopté par la Société Linnéenne, les 
botanistes devaient, de leur côté, se rendre à Pont-Audemer, 
puis au Marais-Vernier, pour s’y livrer à leurs recherches scienti- 
fiques. Les deux sections, botanistes et géologues, se réuniraient 
le 29 au Havre, pour assister, en commun, au banquet d’usage 
et ensuite à la non moins traditionnelle séance solennelle, qui 


devait être tenue à l'Hôtel de Ville. 


RÉSUMÉ DES SÉANCES 19 


De la gare de Villers à la Plage, le trajet à pied se fit avec la 
plus charmante gaîté ; on se rappelait les anciennes excursions 
faites ensemble à travers la Basse-Normandie, les sérieuses 
études sur le terrain, les discussions graves, les joyeux propos. 

Un contre-temps. À cause des heures des marées et des départs 
du bateau de Trouville pour le Havre, on dut renoncer à aller 
aux Vaches-Noires jeter un coup d’œil sur les assises argileuses 
de l’étage Oxfordien. Force était de se contenter de visiter les 
assises moyennes du même étage, visibles au bord de la mer, au 
pied du mont Canisy, à Bénerville. Rares fossiles recueillis. 

A Trouville, les paléontologues furent plus heureux. La car- 
rière de la rue d’Aguesseau, en plein étage Corallien, nous 
fournit entre’autres fossiles, plusieurs très beaux hemicidaris 
crenularis, espèce très recherchée. 

Puis, déjeuner dans un hôtel de Trouville, repas auquel on fit 
grand honneur. 

Le soir, retour au Havre. Repos bien mérité. 

Le 28, en route, sac au dos, pour Cauville. Après un léger 
déjeuner à l'auberge Couchaux (il faut prendre des forces, la 
course sur le galet devant être longue et pénible), nous descen- 
dons par la valeuse, au bord de la mer. Là, les excursionnistes 
assistent à une conférence de M. Lennier, sur les terrains de la 
Hève. On a sous les yeux le splendide spectacle d’une falaise 
admirable, courant du cap d’Antifer à Sainte-Adresse. À Cau- 
ville, la coupe offre, en bas, les couches supérieures à ammonites 
de l’étage Kimméridgien ; puis, les étages Néocomien et Aptien, 
voilés par les éboulis; puis les argiles du gault, la gaize, les 
sables verts, la craie glauconieuse et les autres couches céno- 
maniennes, surmontées des argiles à silex et des sables quater- 
naires. 

M. Lennier complète ces explications par une magnifique 
étude d'ensemble sur la stratigraphie et la paléontologie du 
jurassique supérieur et du crétacé inférieur de la Hève à Villers. 

Chacun se livre alors à la recherche des fossiles dans les blocs 
cénomaniens éboulés, et surtout dans la petite falaise kimmé- 
ridgienne, lambeau dont il faut se contenter aujourd’hui, les 
sables et les galets recouvrant partout, du Havre à Cauville, cet 
étage, riche entre tous, en espèces fossiles si belles et si rares! 
L'horizon à aptychus est vite exploré, fouillé, vidé : plusieurs 
très beaux échantillons sont recueillis par MM. Gouverneur, 
D' Hommey et Guérin. 


20 SOCIËTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


Mais le temps, jusqu'alors beau, s’assombrit. Les excursion- 
nistes doivent penser au retour, à pied, soit 12 kilomètres. On 
remonte la valeuse de la rue d’Ecville, en suivant le haut de la 
falaise et l’on fait halte quelques instants dans le grand Val d'Oc- 
teville. On se repose dans l’herbe : quelques-uns, débouclant leurs 
sacs, font une rapide collation, et... le groupe est photographié. 
Etaient présents : MM. Lennier, Bigot, le commandant Jouan, 
Leborgne, de Fécamp; D' Hommey, Bizet, Guérin, Savalle 
et... le photographe resté derrière l’objectif, pour mémoire, 
photographe auquel nous adressons ici tous nos remerciements, 
tous nos compliments. 

À partir de ce moment, commence la pluie, fine d’abord. Au 
Tot, trois intrépides, malgré la pluie battante et les difficultés de 
la recherche, ramassent, en quelques minutes, plusieurs silex 
taillés, dans les champs signalés déjà par M. Savalle. 

Inutile, n'est-ce pas, de raconter la fin de cette excursion si 
belle, si agréable, si bien commencée, si heureuse jusqu’à present. 
Voici le compte-rendu : pluie à torrents, pas d’abri, débandade, 
sauve qui peut. 

Le dimanche 29, l’excursion projetée au Cap dut être abon- 
donnée, à cause du mauvais temps, et fut remplacée par une visite 
aux belles collections du Muséum, sous la conduite de M. Len- 
nier. 

À onze heures et demie, un banquet réunissait, à l’hôtel d’An- 
gleterre, géologues et botanistes. Beaucoup d’entrain. Au des- 
sert, toasts portés : par M. Charbonnier, président de la Lin- 
néenne, à Linné et à la Municipalité Havraise; par M. Lennier, 
à la Linnéenne, aînée de la Société Géologique de Normandie ; 
par M. le D' Fayel à M. Lignier, organisateur de cette fête et 
dont l'absence est très regrettée; par M. Gouverneur, maire de 
Nogent-le-Retrou, à M. Bigot, paroles très applaudies. M. Bigot 
se lève, à son tour, pour adresser de chaleureux remerciements à 
M. Lennier, qui a tant aidé au succès des excursions. Enfin, la 
Scie du Géologue Havraïs, chantée par un géologue fantaisiste, a 
déridé les visages. 

C’est à l'Hôtel de Ville, dans une salle mise gracieusement à 
la disposition de la Linnéenne par la Municipalité Havraise, que 
se tient la séance solennelle, à deux heures et demie. 

Plusieurs notabilités havraises y assistaient, citons : M. Quinette 
de Rochemont, ingénieur en chet du Port du Havre, et M. Bazan, 
vice-président du Conseil général. 


RÉSUMÉ DES SÉANCES 21 


Allocution de M. Charbonnier, président; allocution de 
M. Lennier, saluant la Linnéenne et rappelant le programme de 
ses fondateurs. Exposé de la situation de la Société depuis la 
réunion de Bellème, la par M. le D' Fayel, en labsence de 
M. Lignier ; notice nécrologique sur M. Eugène Eudes-Deslong- 
champs, par M. Bigot, étude très claire sur la vie et les travaux du 
reoretté géologue normand; herborisation bryologique dans les 
vallons de Saint-Aubin-Routot et d’Oudalle, par M. Thériot, 
directeur de l'Ecole primaire supérieure du Havre et membre de 
la Linnéenne ; travail sur l'appareil lactifère des fumariacées, par 
M. J. Léger, et enfin causerie de M. le commandant H. Jouan, 
sur les époques et modes d'apparition des différentes espèces de 
poissons, sur les côtes des environs de Cherbourg, causerie très 
intéressante, pleine de renseignements utiles et semée de traits 
humoristiques, qui a été accueillie par les applaudissements de 
l'auditoire charmé. 


Tel est, Messieurs, le résumé de cette visite de la Linnéenne 
au Havre, visite si cordiale, qui nous a laissé à tous les plus 
agréables souvenirs, qui a fortement resserré les liens d'amitié 


profonde qui unissaient déjà les deux Sociétés. 


SÉANCE DU 10 SEPTEMBRE 1890 


Présidence de M. G. LENNIER, Président, 


Le procès-verbal de la dernière séance est lu par le Secrétaire 
et adopté sans observations. 


M. Prudhomme donne lecture d’une lettre qu’il a reçue de 
M. P. Bizet, dans laquelle notre collègue de Bellème exprime le 
désir de voir la Société organiser chaque année des excursions 
accompagnées de réunions dans une localité de la Normandie ; 
on pourrait fixer ces réunions au dimanche et au lundi de Pen- 
tecôte qui sont jours fériés. M. Bizet pense que la Société y 
trouverait de grands avantages et que les sociétaires verraient 
avec plaisir ces réunions qui permettraient de resserrer leur lien 
d'amitié et de confraternité scientifique. 


22 SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


Cette communication est écoutée avec un vif intérêt, et le 
Conseil d'administration est invité à étudier la question posée 
par notre collèoue M. Bizet. 

Sur la proposition de M. G. Lennier, la Société décide qu’il 
sera écrit à M. Alb. Gaudry, membre de l’Institut, pour lui offtir 
le titre de membre honoraire de la Société. 

M. Beaugrand, dans une récente excursion en Belgique, 
a visité les Houillières de l’Agrappe, situées dans le Borinage. Il 
a obtenu de la générosité d’un des ingénieurs une collection d’em- 
preintes végétales, dont il soumet plusieurs échantillons à l’examen 
de ses collègues. 

M. Beaugrand présente aussi un échantillon de minerai de 
cuivre qu’on lui a dit provenir d'Australie. 

M. Lennier constate dans cet échantillon la présence de la 
Panabase, espèce minérale qui ne s’est jusqu’à présent rencontrée 
que dans les minerais du Chili. Il prie M. Beaugrand de s’assurer 
si l'échantillon présenté provient bien réellement d’Australie, le 
cas étant intéressant. 

M. Savalle présente une pointe de flèche à tige et à ailerons en 
parfait état de conservation qu'il a recueillie à Octeville, hameau 
du Tôt. 

M. Lennier annonce que les travaux de terrassement pour 
l’élargissement du chemin de grande communication d’Harfleur 
à Saint-Laurent-de-Brèvedent ont mis à jour, sur le territoire de 
Gournay, un dépôt de tuf ou travertin. Ce dépôt, adossé à la 
colline de craie, au Sud de la vallée, comprend deux niveaux, 
séparés par un lit tourbeux. La roche ressemble aux calcaires 
tertiaires. C’est cependant un dépôt quaternaire ou peut-être 
même contemporain. On n’y rencontre pas de coquilles marines, 
ce qui s'explique aisément, la vallée de Gournay s'étant trouvée 
de bonne bonne heure barrée par une digue de galets. Les coquil- 
les terrestres, par contre, y sont assez nombreuses. 

M. Babeau présente une hache polie en silex qu’il a recueillie à 
Frileuse, sur le plateau, au Nord du Fort. Elle mesure 14 cent. 
et son taillant a une forme arrondie. C’est la quatrième trouvée 
à cet endroit. 

La Société décide qu’une excursion publique sera faite à 
Fécamp le dimanche 21 septembre. 


RÉSUMÉ DES SÉANCES 23 


SÉANCE DU 1r* OCTOBRE 1890 


Présidence de M. F. PRUDHOMME, Trésorier. 


Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté sans 
observations. 

MM. Prudhomme et Savalle présentent, comme membre actif 
résidant, M. Georges Collos, employé de commerce au Havre. 
Cette présentation est prise en considération. 

Le Président rappelle en quelques mots l’excursion que la 
Socièté a faite à Fécamp le dimanche 21 septembre. Reçus à la 
gare par notre collègue M. Ernest Le Borgne et quelques amis, 
les excursionnistes, sous la direction de M. G. Lennier, président 
de la Société, se sont d’abord rendus au pied du cap Fagnet, dont 
la falaise présente une coupe très nette montrant à la base, le 
cénomanien supérieur en contact avec l’étage turonien, et ce 
dernier surmonté par la craie blanche qui occupe la partie supé- 
rieure de la falaise. On se rend ensuite à l'Hôtel de Villé où, en 
présence de nombreux auditeurs, M. Lennier, dans une confé- 
rence improvisée, décrit à grands traits la géologie du plateau 
cauchois et l’accident remarquable qui, à Fécamp même, a fracturé 
la craie, amenant en contact, par une dénivellation qui atteint 
environ I$o mètres, la craie blanche avec le cénomanien 
supérieur. 

Après une visite aux monuments et un réconfortant déjeuner, 
les excursionnistes se dirigent sur le Val-aux-Clercs, en passant 
chez notre collègue M. E. Le Borgne, qui nous fait admirer ses 
belles collections. Les carrières du Val-aux-Clercs, qui ne sont, 
du reste, plus exploitées depuis déjà longtemps, livrent encore 
aux chercheurs quelques bons échantillons. On prend ensuite le 
chemin de la gare après une journée bien remplie, qui laissera 
d'excellents souvenirs aux excursionnistes charmés de l’hospitalité 
de leurs amis de Fécamp. 

M. Beaugrand fait connaître que le minerai de cuivre dont il a 
présenté un échantillon dans la dernière séance et dont l’origine 
avait donné lieu à discussion provient bien réellement d'Australie. 

M. Beaugrand présente ensuite divers fossiles provenant du 
calcaire grossier de Chaumont-en-Vexin. 

M. Savalle présente quelques silex taillés recueillis dans ses 
dernières excursions. 


24 SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


SÉANCE DU $ NOVEMBRE 1890 


Présidence de M. G. LENNIER, Président. 


Le procès-verbal de la dernière séance est lu par le Secrétaire 
et adopté sans observations. 

M. Georges Collos, présenté à la dernière séance par MM. 
Prudhomme et Savalle, est admis comme membre résidant. 

M. Lennier fait connaître à la Société qu’une nouvelle décou- 
verte d’ossements quaternaires vient d’être faite dans les exploi- 
tations de la briqueterie E. Dubosc, à Frileuse. Comme précé- 
demment, ces ossements gisaient dans le limon des plateaux à la 
profondeur de 11 mètres. La couche qui les renfermait, inclinée 
en forme de cuvette, contenait aussi des coquilles d’eau douce. 
On peut supposer qu'il existait à cet endroit une mare ou un 
amas d’eau. 

Parmi ces débris se rencontre une importante partie de crâne 
d’un rhinocéros (Rh. Tichorhinus) comprenant l'arrière crâne et 
une partie de la mâchoire supérieure. C’est la première fois que 
l'existence du rhinocëéros est constatée sur le plateau cauchois. 

Les autres os sont pour la plupart des os longs du même 
animal et de Bos. L'absence ou la rareté d’autres parties du sque- 
lette permettrait d'émettre l'hypothèse du transport. 

Tous ces ossements ont été gracieusement offerts au Muséum 
par M. E. Dubosc, notre collègue. 

La Société remercie M. E. Dubosc de ce don, qui permet de 
conserver pour la science les témoins d’une faune dont l’existence 
sur nos plateaux n’avait été jusqu’à présent constatée que par de 
rares débris. 

M. Lennier ajoute qu’il serait intéressant de rechercher si, au- 
delà de la vallée de Montivilliers, on trouve aussi dans le limon 
des ossements quaternaires. 

_ M. Babeau dit en avoir trouvé à Gainneville par 10 mètres de 
profondeur, à l’altitude de 98 m. 

M. Savalle rend compte d’une excursion qu’il a faite à Cau- 
ville. Le niveau à Aptychus, dans le Kimmeridge supérieur est 
bien découvert, mais la falaise est maintenant attaquée par la mer. 

M. Hamel présente une intéressante série de tossiles des 
environs de Tunis ; Belemnites du Néocomien, Nummulites 
du tertiaire inférieur, Hippurites, etc. 


RÉSUMÉ DES SÉANCES 25 


SÉANCE DU 17 DÉCEMBRE 1890 


Présidence de M. G. LENNIER, Président. 


Le procès-verbal de la dernière séance est lu par le Secrétaire 
et adopté. 

MM. Savalle et Beaugrand présentent, comme membre corres- 
pondant, M. Duchesnay, maître d'hôtel à Pont-Audemer. 

M. Savalle annonce qu’il a, ces jours derniers, fait une excur- 
sion dans Ja falaise, sous Cauville et Octeville. Les basses falaises 
sont presque partout disparues, la mer bat en côte à plusieurs 
endroits et le pied de la falaise est, par places, bien dégagé ; le 
Kimmeridge est visible sur plusieurs points. Cet état de choses 
amènera, dans un avenir peu éloigné, une nouvelle série d’ébou- 
lements. 

M. Lennier annonce que M. E. Dubosc à fait don au Muséum 
d'une importante série de silex quaternaires provenant des 
fouilles exécutées à sa briqueterie de Frileuse. 

M. Lennier, à ce propos, exprime le désir de voir le Muséum 
posséder des spécimens des silextrouvés déjà en assez grand nombre 
sur la plage du Havre. 


DESCRIPTION 


DE 


DEUX ESPÈCES NOUVELLES DE POISSONS 


DU 


TERRAIN KIMMERIDGIEN DU CAP DE LA HÈVE 


Par H.-E. SAUVAGE 


LEPIDOTUS LENNIERI, Sauvage 
PISE 


Agassiz a décrit sous le nom de Lepidotus lœvis une espèce du 
calcaire à tortues de Soleure basée sur l’examen de deux fragments, 
une portion de rayon de nageoire et une écaille du dos, par cela 
même peu caractéristique, de telle sorte que l’espèce a été mé- 
connue par la plupart des paléontologistes. 

Plus tard, en 1860, Pictet et Jaccard ont décrit sous le même 
nom une grande partie d’un poisson recueillie dans la carrière 
même dont provenait le type de l’espèce établie par Agassiz et 
c’est au mémoire des deux paléontologistes suisses, que nous 
venons de citer, qu’il faut se rapporter lorsque l’on étudie le 
Lepidotus lœuvis. 

Dans les couches de l’étage kimméridgien inférieur des environs 
du Havre, à Bléville, M. G. Lennier a découvert la plus grande 
partie d’un poisson qui a les plus grands rapports avec le Lepidotus 
lœvis, Ag. Le Lepidotus du Havre diffère toutefois de l’espèce 
figurée par Pictet et Jaccard par des caractères tels que nous ne 
pouvons assimiler les deux espèces : la tête est plus petite, les 
dents plus coniques, moins surbaissées, les écailles de la partie 
antérieure du tronc plus petites ; de plus ces écailles, non ornées 
de stries rayonnantes, sont dentelées au bord postérieur et non 
entières ; nous regardons, dès lors, l'espèce trouvée par M. Len- 
nier comme nouvelle ; en voici la description : 

Le poisson, d'assez grande taille, a 0,600 sans la sidi Le 
corps, qui devait être épais, est de forme ovalaire ; la hauteur 
maximum du tronc est contenue près de trois fois dans la lon- 


DEUX ESPÈCES NOUVELLES DE POISSONS 27 


gueur, sans la caudale ; le dos et le ventre, qui sont arqués, ont 
même courbure; le pédicule caudal est robuste, assez long, sa 
hauteur étant contenue deux fois et demie dans la hauteur maxi- 
mum du tronc. 

La tête est relativement petite et sa longueur est comprise trois 
fois trois quarts dans la longueur du corps, sans la caudale; elle 
est un peu plus longue que haute, un peu bombée en dessus ; les 
os de la partie supérieure sont fortement granuleux. Le museau 
est arrondi, près de deux fois aussi long que le diamètre de l’or- 
bite, qui est compris près de cinq fois dans la longueur de la tête. 
L’orbite, qui est placée haut, est sensiblement située au milieu de 
la longueur de la tête, protégée par une sorte d’auvent; l’espace 
interorbitaire, un peu bombé, est deux fois aussi large que le 
diamètre de l'orbite. L’orbitaire antérieur est grand, de forme 
ovalaire, rugueuse ; l’orbitaire inférieur est allongé; le postor- 
bitaire est large. Les frontaux antérieurs sont étroits, le crâne étant 
rétréci dans cette région. L’opercule est grand, formant près du 
tiers de la longueur de la tête, à bord inférieur un peu arrondi. 
Le sous-opercule est étroit et continue la courbe du préopercule, 
de telle sorte que ces deux os décrivent un arc de cercle très 
régulier. Le préopercule est étroit, coudé et se prolonge jusque 
sous le niveau du milieu de l'orbite. Les rayons branchiostèges, 
peu robustes, sont au nombre de cinq de chaque côté. 

L’intermaxillaire, peu long, porte douze dents cylindro-coni- 
ques, lisses, tronquées à leur extrémité. Le maxillaire supé- 
rieur est élargi à l’extrémité postérieure et porte des dents dans 
la moitié environ de sa longueur. La bouche est peu fendue. 
Le maxillaire inférieur est robuste, très dilaté à son extrémité 
postérieure, qui forme une large plaque venant embrasser la 
partie postérieure du maxillaire supérieur. 

Les écailles sont lisses, brillantes, au nombre de trente-huit à la 
ligne latérale, qui est placée un peu au-dessus de la moitié de la 
hauteur du tronc. 

Les trois ou quatre rangées d’écailles derrière la tête décrivent 
une courbe assez prononcée; ces écailles sont grandes, un peu 
plus hautes que longues. Les séries d’écailles deviennent légère- 
ment sinueuses, au nombre de dix-neuf dans une rangée perpen- 
diculaire ; ces écailles, au moins dans la partie moyenne du tronc 
portent au bord postérieur une dizaine de denticulations assez 
fortes, de telle sorte qu’elles sont pectinées. Au niveau des 
ventrales, les écailles commencent à diminuer très régulièrement 


28 SOCIËTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


de grandeur; vets le niveau de l’anale elles prennent peu à peu 
une forme losangique, de telle sorte qu’au pédicule caudal elles 
sont allongées dans le sens de la longueur. On compte quinze 
écailles dans une ligne allant du niveau de la partie postérieure de 
l’anale à la partie postérieure de la dorsale. 

Les écailles du ventre sont plus petites que celles du tronc, et 
de forme irrégulière. 

Derrière la tête, les écailles, plus petites que celles des flancs, 
sont allongées dans le sens de la longueur, la partie postérieure 
étant prolongée en pointe. Les écailles de la partie moyenne du 
dos forment une rangée impaire ; elles sont fortes, relevées en 
dos d’âne en leur milieu, pointues en arrière. Contre la base de 
la nageoïire caudale les écailles se relèvent, puis on voit de gros 
fulcres, disposés sur deux rangs, au nombre de quatre sur chaque 
rangée. Derrière la dorsale on voit sept grandes écailles ovalaires, 
puis deux grandes écailles allongées et, à la base de la caudale, 
un gros fulcre. 

Entre les ventrales et l’anale, les écailles, semblables à celles 
qui se trouvent entre les pectorales et les ventrales, sont disposées 
suivant quatre séries; à la base de l’anale est une grande écaille 
fortement dentelée à son bord postérieur. 

La dorsale occupait le niveau de l'intervalle qui sépare les ven- 
trales de l’anale. 

L’anale a disparu, mais on voit qu’elle s’insérait plus près des 
ventrales que de la base de la caudale. 

Les pectorales sont grandes, larges ; le premier rayon, qui est 
fort, porte une quarantaine de fulcres, disposés sur deux rangées, 
diminuant régulièrement de force de la base à l’extrémité. 

Les dimensions prises sur l’exemplaire que nous étudions, sont 
les suivantes : 


Longueur du corps sans la caudale................ om 600 
» de)la:tète 12 9 USE ILE MIRE TERRES O 175 

» du MUSEMS 575 Re ESS « dénérr 0 /RS 

» du pédicule :caudal ‘chute RTS O IIS 
Hauteur maxigium du CODE 2 detre CURE O 250 
» au péenle CAULar,S00 RERO CAUSE O 095 
Diamètre de:l'orbitei:.4 I ANR RUE CN NRRESS O 035 
Largeur de l’espace interorbitaire................ Oo 063 
Longueur dè lpectorale, Rs ns RSR O IIS 
Û approximative de la dorsale. ............. O0 070 

# » GS L'ART en ru re O 070 
Distance de la base de la pectorale à la ventrale...... O 180 
» de la base de la ventrale à l’anale.......... O 127 


DEUX ESPÈCES NOUVELLES DE POISSONS 29 


PACHYCORMUS INSIGNIS, Sauvage 
PI. Il, fig. 1-3 


La tête, d'environ 0,120 de long, est peu large ; le museau est 
arrondi. La bouche est très largement fendue et s’étend sur près 
des deux tiers de la longueur de la tête, jusque derrière le niveau 
postérieur de l'orbite. 

La partie supérieure de la tête étant écrasée, il nous est impos- 
sible d’étudier les os ; les frontaux sont ornés de vermiculations 
assez prononcées ; les os de la partie postérieure du crâne portent 
des points en creux. 

La partie antérieure du museau devait être formée par un 
intermaxillaire court, formant environ le quart de la longueur 
de la mâchoire. Le maxillaire est recouvert par l’intermaxillaire 
dans une très faible partie de son étendue; cet os est très allongé, 
lisse, à peine courbé, grêle en avant ; il s’élargit un peu en arrière; 
tout le long du bord du maxillaire sont des dents implantées sui- 
vant une seule série, au nombre d'environ quarante; ces dents sont 
fortes, coniques. La partie antérieure et interne du maxillaire est 
élargie, plane, pour former une partie de la voûte palatine et se 
réunir au vomer, qui porte des dents assez fortes et aiguës. Nous 
voyons des dents semblables à celles de la mâchoire insérées sur 
le palatin qui, par suite d’un déplacement, est venu, dans la pièce 
que nous étudions, se placer directement sous le maxillaire supé- 
rieur. À la partie postérieure du maxillaire, à l’union avec larti- 
culaire, une suture indique que cette partie .est formée par une 
pièce accessoire qui, chez Pachycormus macropterus, Ag., du Lias 
supérieur, occupe la place d’une pièce que l’on voit chez les 
Amia. 

La mandibule est légèrement tordue sur elle-même vers la 
partie antérieure, ne présentant latéralement qu’une faible surface, 
de telle sorte que la face du dentaire qui devrait être latérale est 
presque inférieure. L’angulaire est grand et arrive en une pointe 
assez longue dans le dentaire; larticulaire, dirigé d’avant en 
arrière, de haut en bas, est relativement long et fort. A la partie 
antérieure du dentaire, nous voyons onze dents plus grèles, mais 
plus longues que celles de la mâchoire supérieure, subulées, à 
pointe aiguë un peu dirigée en avant; ces dents sont lisses; on 
compte ensuite une trentaine de dents qui ont la base plus forte 
que celles de la partie antérieure de la mandibule. En dedans de 


30 SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


la rangée externe de dents se trouve un assez large espace qui ne 
porte pas de dents, puis l’on voit une rangée de dents plus faibles 
que celles de la rangée externe, lisses et pointues ; ces dents, au 
nombre d’une cinquantaine, sont un peu plus longues en avant. 

L’orbite est placée un peu en avant du milieu de la longueur 
de la tête ; son diamètre est contenu environ trois fois dans la 
longueur du museau et un peu plus de huit fois dans la longueur 
de la tête. Le préorbitaire est grand ; Le jugal est peu haut, surtout 
à sa partie postérieure. 

Nous voyons deux postorbitaires relativement peu développés. 

L'appareil operculaire fait un peu plus du tiers de la longueur 
de la tête ; le bord postérieur du préopercule est arrondi; l’opercule 
est orné de stries divergeant du bord antérieur, assez fortes, 
rugueuses à la partie inférieure de l'os. 

Ainsi que nous l'avons dit, la face latérale de la mandibule est, 
en réalité, inférieure ; l’espace compris entre les deux mandibules 
est comblé, à la gorge, par une large plaque ornée de rides assez 
fortes dans sa partie antérieure. Les rayons branchiostèges sont 
nombreux. 

Le poisson que nous venons de décrire se différencie des Eury- 
cormus et, en particulier, de Eurycormus grandis, Smith Wood- 
ward, du terrain kimméridgien d’Ely (1) par Pétroitesse du 
maxillaire et par quelques autres caractères. Les Pachycormus et, 
en particulier, Pachycormus macropterus, Ag., du Lias supérieur 
d'Allemagne, de Bourgogne, de Normandie (2) ont une tête très 
semblable à celle que nous venons d’étudier; même forme du 
museau, du maxillaire, de l’appareil operculaire, même large 
plaque hyoïidienne. Chezles Pachycormus, toutefois, nous ne voyons 
pas l’aplatissement de la mandibule, de plus les dents de la partie 
antérieure de l2 mandibule sont de même taille que les autres. Ce 
dernier caractère ne nous semble pas avoir une valeur générique 
suffisante pour séparer des Pachycormus l'espèce trouvée à Octe- 
ville, dans les couches Kimméridgiennes. 


(1) On a head of Eurycormus from the Kimmeridge clay of Ely. (Geologicul 
Magasine, 1890). 


(2) H.-E. Sauvage : Note sur le genre Pachycormus. (Bull. Soc. Linnéenne de 
Normandie, 1883). 


ÉTUDES PALÉONTOLOGIQUES 


DESCRIPTION 


FOSSILES DU CAP DE LA HÈVE 
Par G. LENNIER (Suite) > 


CHAPITRE II ( 


DESCRIPTION" DES” FOSSIEES 


PREMIER EMBRANCHEMENT.— ANIMAUX VERTÉBRÉS 


CLASSE DES POISSONS 


Le Muséum de la ville du Havre possède une intéressante 
série de poissons fossiles recueillis dans nos assises kimmeridiennes 
du cap de la Hève, par Lesueur et par nous. Auguste Dollfus (2), 
. en 1863, a publié une liste de six espèces; en 1868 (3), nous en 
avons signalé neuf. | 

Depuis notre publication sur les fossiles de la Hève (1868), de 
nouvelles découvertes ont été faites, et nous pouvons donner 
maintenant une liste plus complète des espèces kimmeridiennes 
du cap de la Hève et des falaises situées au Nord. 

Dans un remarquable travail : Poissons fossiles des formations 
secondaires du Boulonnais, couronné par la Société académique de 
Boulogne-sur-Mer, M. E. Sauvage, en 1867, a fait connaître les 


(x) Voir description des reptiles. Bulletin de la Société Géologique de Normandie, 
tome XII, pages 17 à 98, 1880. 


(2) La faune kimmeridienne du cap de la Hève, etc. 


(3) Etudes géologiques et paléontologiques, etc. 


32 SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


espèces de cette région recueillies dans les terrains jurassiques 
supérieurs. Le travail de M. le D' Sauvage nous servira de guide 
pour la rédaction de cette note. 

À Boulogne, comme au cap de la Hève, les dépôts supérieurs 
du kimmeridge sont des dépôts côtiers qui ne renferment que des 
ossements plus ou moins roulés après la mort des animaux. Dans 
ces dépôts, à Boulogne comme au cap de la Hève, on ne trouve 
jamais d’animaux vertébrés entiers et les poissons n’y sont repré- 
sentés que par des vertèbres, des écailles ou des dents isolées. 
Dans la partie inférieure du kimmeridge de la Hève, partie qui 
parait s'être déposée dans les eaux tranquilles, les squelettes 
recueillis sont plus complets, les ossements des grands animaux, 
s’ils n'ont pas conservé exactement leurs rapports naturels, ne se 
trouvent cependant pas très éloignés les uns des autres, ainsi 
qu’on peut le voir dans la planche V de la première partie de ce 
travail, où nous avons fait représenter, d’après un dessin de 
Lesueur, un squelette d’ichthyosaure tel qu’il se trouvait dans 
l'argile kimmeridienne. C’est dans ces assises inférieures que les 
beaux exemplaires de poissons que nous allons décrire ont été 
recueillis. 

Je dois remercier ici M. le D" Sauvage pour l’extrême obli- 
geance qu’il a eue de déterminer toutes les espèces des collections 
du Muséum du Havre que nous lui avons soumises. 


POISSONS GANOIDES 
FAMILLE DES LEPIDOIDES (AGASSIZ) 


Genre Lepidotus (Agassiz). 


Le genre Lepidotus renferme un grand nombre d'espèces 
répandues dans les terrains jurassiques, crétacés et tertiaires. Ces 
poissons sont caractérisés par leurs écailles osseuses rhomboï- 
dales, épaisses, et dont la partie visible est recouverte d’une forte 
couche d’émail. 

Les lepidotus ont le corps oblong, épais, robuste, leur tête est 
large et médiocrement longue, le pédicelle de leur queue. forme 
au moins le tiers de la longueur du tronc. 

Les nageoires dorsales et anales sont opposées ; elles ont de 
gros rayons à leur partie antérieure. 


Les dents sont obtuses, étranglées à leur base. 


y ps CES ES CAES ic dr 


ÉTUDES PALÉONTOLOGIQUES 33 


Lepidotus loevis (Agassiz). 


Sous ce nom, Agassiz a créé une espèce sur une seule écaille 
du dos recueillie dans le Portlandien de Soleure. 

Auguste Dollfus (1), en 1863, signalait un exemplaire de 
lepidotus trouvé par moi au Nord du cap de la Hève et que je lui 
avais donné en communication : la détermination générique est 
certaine, disait alors Dollfus. Quant à la détermination spécifique, 
on ne peut poser rien d’absolu. 

En 1867, M. le D' Sauvage (2) signale la découverte du 
Lepidotus loevis dans les étages Portlandien et Kimmeridien du 
Boulonnais ; il donne la description et le dessin de plusièurs 
écailles. 

Au moment de publier ce travail, nous avons communiqué, 
à M. le D' Sauvage, les types que nous possédons au Muséum : 
1° l’exemplaire presque complet étudié par Dollfus ; 2° un magni- 
fique sujet, malheureusement incomplet (la tête en partie manque 
ainsi que la queue); les écailles, qui gisaient dans l’argile, sont 
toutes détachées les unes des autres ; 3° un exemplaire de grande 
taille dont la tête est complète et auquel il ne manque que la 
queue. C’est avec ces beaux documents que M. Sauvage 2 cru 
devoir, après une étude approfondie, créer une nouvelle espèce 
pour notre Lepidotus de la Hève qu ‘il a fait connaître sous le nom 


de Lepidotus Lennieri. 


FAMILLE DES PYCNODONTES (AGASSIZ) 


Poissons à corde dorsale non ossifiée ; osselets supplémentaires 
verticaux ; dents en pavés arrondis. 


Genre Pycnodus (Agassiz) 
Ce genre est représenté dans nos assises kimméridiennes par 
des dents. | 
Pycnodus Dutertrei (Sauvage) 
Gervais, zoologie et paléontologie gen. pl. I, fig. 3. 


Sauvage, catalogue des poissons du Boulonnais, p. 81, pl. I, fig. 7. 


Quelques dents isolées et un vomer très complet portant 
dix-sept dents font partie de la collection du Muséum de la ville. 
Ces pièces ont été recueillies à Bléville. 


{1) Faune kimmeridienne du cap de la Hève, p. 32. 


(2) Catalogue des Poissons des formations secondaires du Boulonnais. 


34 SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


Pycnodus Lartéti (Sauvage) 
Gervais, zool. et pal. gen. pl. L, fig: 5. 


Sauvage, loc, cit., pl. IL, fig. 1 
Maxillaire inférieur. Dents disposées sur quatre rangées. 
Notre exemplaire, incomplet, présente deux dents de la série 
interne, quatre dents obliques de la seconde rangée, six dents de 
la troisième, cinq dents de la rangée externe. Localité Bléville. 


Pycnodus Didymus (Munster) 


Dents de la rangée médiane du vomer au nombre de neuf, 
espacées, transversalement ovalaires ; rangée de dents latérales 
beaucoup plus petites, contigues. Maxillaire inférieur avec six 
rangées de dents ; dents de la série interne en deux rangées, 
arrondies, petites ; dents de la série principale grandes, transver- 
salement ovalaires, diminuant graduellement de grandeur ; série 
externe avec trois rangées de petites dents arrondies. Toutes les 
dents sont lisses. — Bléville. 

Collection du Muséum du Havre. Dents isolées. 


Pycnodus sp. 


Un certain nombre de dents isolées et des parties de vomer 
figurent encore dans la collection, mais elles ne sont pas suffisam- 
ment caractérisées pour permettre une détermination exacte. 


Genre Gyrodus (Agassiz) 


Les poissons du genre gyrodus ont les formes extérieures des 
pycnodus. Leurs dents sont elliptiques ou circulaires et diffèrent 
de toutes celles des genres voisins, parce qu’elles sont ombiliquées, 
c’est-à-dire entourées d’un sillon qui sépare le sommet de la dent 
de son pourtour. 


Gyrodus Cuvieri (Agassiz) 
Gervais, zool. et pal. gen. PI. L, fig. 11. 
Sauvage, loc. cit. p. 43, pl. IL, fig. 13. 
Le vomer de cette espèce est grand, les dents sont ombiliquées, 
pointillées et ridées. 
Nous possédons de cette espèce un vomer portant vingt-six 
dents disposées en quatre rangées. Localité, la Hève 


Gyrodus Wannerius (Lesueur, 1842) 


Cette espèce signalée par Lesueur, en 1842, dans les Vues et 
coupes du Cap de la Hève provient des marnes à Ptérocères. La 


ÉTUDES PALÉONTOLOGIQUES 35 


figure me paraît représenter le vomer. On voit sur la ligne 
médiane cinq dents arrondies qui vont en diminuant de grosseur 
d’arrière en avant. De chaque côté de cette rangée médiane, on 
voit deux autres rangées de quatre dents chacune, disposées en 
deux lignes droites de chaque côte de la ligne médiane. Sur le 
bord extérieur de l'os, il existe une troisième série de dents, huit 
de chaque côté. Ces dernières dents sont petites, oblongues. 

Dans les dessins de Lesueur nous avons retrouvé le dessin 
original du Gyrodus Wannerius type donné par Lesueur. Le 
type lui-même n’a pas été retrouvé dans les collections de ce 
savant données au Muséum du Havre. Peut être appartenait-il à 
M. Wanner, ex-consul de Suisse au Havre. 

Nous avons rapporté avec quelques doutes à cette espèce, un 
vomer brisé à ses deux extrémités, cinq maxillaires de petite 
taille et un autre maxillaire plus grand portant deux rangées de 
huit dents chacune. — Marnes à Ptérocères. Localité, cap de la 
Hève. 


Gyrodus jurassicus (Agassiz) 


Le type de cette espèce a été trouvé à Soleure dans les calcaires 
à tortues et présente des dents parfaitement lisses. 

Du Cap de la Hève, nous avons au Muséum du Havre une 
partie de vomer portant six dents médianes larges de huit à dix 
millimètres ; les quatre premières sont creusées à leur surface d’un 
sillon qui se termine de chaque côté par une sorte de fossette 
oblongue, les deux dents qui suivent sur la même ligne, sont 
transversalement oblongues et leur surface est lisse ; les dents 
latérales, de forme assez irrégulière, sont disposées sur deux 
rangs ; quelques-unes ont à la suface une petite fossette. 

Longueur de notre exemplaire trente-cinq millimètres, largeur 
vingt-trois millimètres. — Marnes à Ptérocères. Localité, cap de 
la Hève. 


Genre Microdon (Agassiz). 


Les espèces de ce genre ont été séparées des Pycnodus à cause 
de leurs dents beaucoup plus petites, toutes d’égale forme sur le 
vomer. 


Microdon Hugii (Agassiz). 


Espèce voisine du P. Larteti. Les dents du M. Hugii sont 
arrondies sur le vomer, assez régulièrement disposées. Les dents 
les plus externes sont petites, allongées d’avant en arrière, tran- 


: BA, [ = 


36 SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


chantes. Le maxillaire inférieur présente quatre rangées de dents : 
1° une série de petites dents, au nombre de sept sur notre frag- 
ment de mâchoire; 2° une série de huit dents en forme de 
losange, plus larges que longues; 3° une série de treize dents à 
surface plane, comme usée, plus petites en avant qu’en arrière ; 
4° une série externe de dents assez allongées, à couronne très 
oblique vers l’intérieur de la bouche. 

Un maxillaire droit, un vomer, Muséum du Havre. — 
Marnes à Ptérocères. Localité, cap de la Hève. 


Genre Mesodon (Wagner). 


Dents en pavé formant un ovale allongé, légèrement creusées et 
striées. 


Mesodon loevior (Fricke). 


Die fossiles Firche au dey oberen Juraschichten von Hanover : Paleont. 
XXII, p. 364, pl. 2 fig. 9,12, pl. 3 fig. 1,2. 

Nous ne possédons de cette espèce qu’un fragment de maxil- 
laire inférieur long de 35 millimètres ; il porte une série de 
quatre dents ovalaires, lisses, placées obliquement d’avant en 
arrière, flanquées en dessus et en dessous de deux séries de petites 
dents arrondies, irrégulièrement disposées. 

Marnes à Ptérocères. Localité, cap de la Hève. 


Mesodon granulatus (Munst.) 


Reiïtz J. Petrefac, helj VII, Bayreuth 1846, p. 44, j IT fig. 11, 12. — 
Fricke, op. tit, p:559, pl e-x 5: 


De cette espèce, nous ne possédons qu’un maxillaire droit long 
de 30 millimètres, orné d’une série de onze dents de la série 
externe, en dedans de laquelle deux autres séries peu distinctes de 
dents plus petites. La troisième série est formée de dents plus 
régulières, au nombre de douze ou treize, diminuant de grosseur 
d'avant en arrière, ces dernières portent les stries rayonnantes 
caractéristiques de l’espèce. 

Marnes à Ptérocères. Localité, Bléville. 


Genre Pachycormus (Agassiz). 


Le genre Pachycormus a été créé par Agassiz pour des pois- 
sons sauroïdes au corps très renflé, à la caudale large et fotte- 
ment échancrée, non garnie de fulcres ; la dorsale, peu déve- 
loppée, est insérée entre l’anale et les ventrales, les pectorales sont 
très grandes ; les mâchoires sont ornées de dents fines et nom- 


\ 


ÉTUDES PALÉONTOLOGIQUES 37 


breuses ; les rayons brachiostèges qui sont serrés, sont en très 
grand nombre ; le corps est revêtu d’écailles très minces et 
cycloïdes (1). 

Pachycormus insignis (Sauvage 1891) 


Espèce nouvelle décrite par M. le D' Sauvage, p. 26, pl. II, 
Société Géologique de Normandie. 


PLACOÏDES 
FAMILLE DES CESTRACIONTES (Apassiz). 


Le squelette des poissons placoïdes est cartilagineux ; les dents 
sont plus ou moins allongées, en forme de rectangle ou de 
parallèlogramme, souvent tordues ou infléchies dans le sens de 
leur longueur ; surface ridée ou réticulée, racine plate aussi 
large que les dents. 


Genre Strophodus (Agassiz). 


Dents allongées, tronquées aux deux bouts et sensiblement 
tordues. La surface est réticulée ou striée. 


Strophodus subreticulatus (Agassiz). 
Poissons fossiles t. III, p. 127, vol. 3, tab. 18, fig. 16-25. E. Sauvage. 
Catalogue des poissons fossiles des form. secondaires du Boulonnaïis, p. 50. 
Les dents moyennes de cette espèce sont grandes, larges, forte- 
ment bombées à la partie antérieure. Les dents antérieures sont 
bombées au milieu, et c’est de ce centre que rayonnent les stries. 
D’autres dents sont plates, obliquement tronquées aux deux 
extrémités. | 

La plus grande de nos dents mesure so mill. de longueur sur 
20 mill. de largeur. 

Le S. subreticulatus est l'espèce dont les dents se rencontrent 
fréquemment dans nos assises kimmeridiennes de la Hève. 


Strophodus Normanianus (Dollfus 1865). 
Fig. Faune Kimm. du cap de la Hève, pl. 1. 


Cette espèce a été créée par À. Dollfus, sur une série de sept 
dents appartenant à la rangée du bord versle milieu de la mà- 
choire. Ces dents font aujourd’hui partie de la collection du 
Muséum de la ville du Havre. 


(1) Voyez sur ce genre la note publiée par M. le Dr E. Sauvage. Soc. 
Linn. de Normandie, année 1882-83, page 144. 


38 SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


FAMILLE DES HYBODONTES (AGASSIZ) 


Genre Hybodus (Agassiz) 


Les dents de ces poissons sont, par leur forme, très voisines de 
celles des squalides, elles sont grêles et portent un cône médian, 
ordinairement allongé, subulé et pointu à son extrémité, des deux 
côtés, cette pointe centrale est flanquée de cônes secondaires 
qui vont en décroissant à mesure qu’ils s’éloignent du cône 
médian. | 

Les nageoires sont armées de rayons très grands, de forme 
arquée et se terminant en pointe. La partie qui se trouvait cachée 
dans les chairs est longue et ouverte en arrière par un trou qui 
se prolonge dans los par une cavité intérieure. Le bord posté- 
tieur des rayons porte deux rangées de grosses dents. 


Hybodus reticulatus (Agassiz) 


Cette espèce du lias se trouve dans le kimmeridge de Boulogne 
et du Havre, elle est aussi représentée par des fragments de rayons 
que l’on ne peut séparer de A. reticulatus. Ces rayons sont striés 
dans le sens de leur longueur ; ils portent en arrière deux séries 
de tubercules alternant ; deux d’entre eux ne portent point de 
pointes recourbées en arrière bien qu'ils soient pour le reste 
semblabes aux autres. — Localité Bléville. 


 Hybodus crassus (Fricke) 
Loc. cit. p. 398, pl. 4, fig. 19. 
Dents épaisses ; cône médian fort, épais, fortement strié à la 
base, ainsi que les dentelures latérales. 
Six dents de cette belle espèce figurent dans nos collections. 
— Localité Bléville. 


Hybodus acutus (Agassiz) 
T. TL p.45, veLuit2b:x0, fe 45 


Cette espèce est caractérisée par ses rayons un peu comprimés; 
les dents du bord postérieur sont légèrement arquées et disposées 
sur deux rangées très rapprochées. 

La collection paléontologique du Muséum possède trois beaux 
exemplaires de rayons dorsaux de cette espèce ; ils portent de 
très fines côtes longitudinales, au nombre de quatre sur un .de 
nos échantillons, de six sur l’autre et de cinq sur le troisième. En 
arrière du rayon on voit deux séries de pointes recourbées alter- 
nantes. 


ÉTUDES PALÉONTOLOGIQUES 39 


Dimensions de nos trois exemplaires : 1° presque complet, un 
peu brisé à la base, 0" 21 cent.; 2° presque complet, un peu brisé 
aux deux extrémités, o" 18 cent. ; 3° un peu brisé à la base, 
12 cent. 1/2. La cavité qui existe en arrière, à la base de ses rayons, 
est ouverte jusqu’à environ moitié de leur longueur. — (Marnes 
de Ptérocères). — Localité Bléville. 


Hybodus sp. ? 


Dans nos collections figure encore un rayon dorsal long de 
7 cent. 1/2 brisé à la base, portant de fines côtes longitudinales 
et une seule rangée de tubercules recourbés en arrière. Ce 
rayon doit appartenir à une espèce très voisine de 1. reticu- 
latus, auquel nous n'avons pas cru cependant devoir le réunir. 


— Marnes à Ptérocères, Hève. 
Hybodus sp. ? 


Un autre rayon cassé à ses deux extrémités et mesurant 11 
centimètres est couvert de fines striées et porte en arrière deux 
séries alternantes de pointes recourbées. — Localité Bléville. 


Genre Asteracanthus (Agassiz) 


Les poissons de ce genre sont connus par de grands rayons 
légèrement arqués, arrondis à leurs bords antérieurs. Le bord 
postérieur est orné de deux rangées de dents assez rapprochées. 
La surface libre est couverte de tubercules arrondis à l’extrémité, 
étiolés à la base. 

La base des rayons, dans la partie engainée par la peau, est 
lisse ; elle est creusée profondément. 


Asteracanthus Lepidus (Dollfus, 1865) 


Fig. Faune kimméridienne du Cap de la Hève, pl. 11, fig. 1-7. 


Dollfus a décrit et figuré cette belle espèce représentée par de 
grands rayons couverts de tubercules elliptiques presque lisses, 
ornés seulement de quelques stries rayonnantes, à peine visibles 
à l’œil nu. Les dents qui garnissent la face postérieure du rayon 
sont rapprochées, presque lisses. 


Asteracanthus ornatissimus (Agassiz) 


La collection du Muséum renferme un certain nombre de 
fragments de rayons de cette espèce et deux rayons complets. 

Dimensions rayon A, Muséum du Havre. Longueur totale 
0"31 cent. 


40 SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


Partie lisse qui était engaînée dans la peau, o"r$s cent. en 
arrière, O"IO cent. en avant. 

En arrière, la partie creuse est largement ouverte, elle s’étend 
de la base des rayons jusqu’à 9 cent. de la pointe qui, au-dessus 
de la partie creuse, est lisse ou ornée seulement de stries longi- 
tudinales fines. 

Dimensions rayon B, Muséum du Havre. Longueur totale 
o"2$ cent. (la base n’est pas complète). 

Partie lisse qui était engaînée dans la peau, o"12 en arrière 
0"6 cent. en avant. 

La partie creuse en arrière s'étend depuis la base jusqu’à 
0"6 cent. de la pointe. Cette pointe en arrière porte deux rangées 
de tubercules. — calc. coquillier, cap de la Hève. 


Asteracanthus semiverucosus (Egerton) 


Mem. Géological Survey. Dec. VIII, 1855 


Epine caractérisée par des tubercules forts, irrégulièrement 
disposés, ornés de quelques stries rayonnantes ; ces tubercules 
diminuent de force vers le bord postérieur de l’épine ; les tuber- 
cules sont coalescents en divers points et sont entremèêlés de 
crêtes qui rappellent celles des hybodus; ces crêtes prédominent 
dans la partie inférieure de l’aiguillon. 

Le type est du Purbeck de Surindge. 

Nous possédons une partie de rayon dorsal, un peu roulée par 
la mer, longue de o"7 cent., brisée à ses deux extrémités, qui 
appartient à cette espèce. — Et. kimméridgien. Localité Hève. 


FAMILLE DES CHIMÉRIDES 


Genre Ischyodus (Everton) 


Ce genre a été créé par Sir Philip Egerton pour des Chimires 
qui ont les tubercules de trituration très développés et séparés 
les uns des autres ; celui du milieu est très large. Ce sont, dit le 
D' Sauvage, des espèces robustes, à mâchoires larges, d’un tissu 
grossier. 


Ischyodus Rigauxt (Sauvage) 


Le Musée de Boulogne possède de beaux exemplaires de cette 
espèce. Au Cap de la Hève, nous n’avons rencontré que des 
fragments, qui cependant sont sufhisants pour reconnaître 
l'espèce. 


ÉTUDES PALÉONTOLOGIQUES 41 


Les exemplaires du Musée de Boulogne sont ainsi caractérisés 
par le D' Sauvage : 

« Maxillaire robuste, ornée de trois tubercules de trituration, 
le grand tubercule est très large, très allongé, et occupe les deux 
tiers de la surface de l’os. La symphyse est large, profonde, à 
coupe ovalaire, à bord externe plus saillant que l’externe ». 

Au Cap de la Hève, les os de Chimerides sont très rares, nous 
ne possédons au Muséum que des fragments de mâchoires qui, 
cependant, ne nous laissent aucun doute sur la présence de 
Ischyodus Rigauxi dans notre étage kimmériditn. C’est un 
maxillaire inférieur, bien caractérisé, long de 6"8 cent., et un 
certain nombre de pièces plus ou moins brisées, mais cependant + 
très déterminables comme genre. — zone à Ostrea deltoïdea. 
Localité Cap de la Hève. 


ÉTUDE SUR UN SONDAGE 


Fait au Havre, rue Louis-Philippe, par MM. Paillette et Docher 
en 1887 


Par G. LENNIER 


Nous avons publié déjà un certain nombre de documents 
relatifs aux sondages faits dans notre région soit pour la recherche 
de la houille, soit pour la recherche des eaux. (1) 

Aujourd'hui, nous donnons le résultat d’un sondage fait au 
Havre, par MM. Paillette et Docher, sondage dont les 
échantillons, malheureusement lavés, ne nous ont guère permis 
d'étudier les sédiments fins. Les fossiles recueillis prouvent, d’une 
manière évidente, que le sondage après avoir traversé le kimme- 
ridge, le corallien argileux et l’oxfordien également argileux, est 
-entré dans les couches du bathonien où il s’est arrêté. 

Le sondage dont nous allons donner la coupe eût été perdu 
pour la science, si un de nos collègues de la Société Géologique de 
Normandie, M. Prudhomme, n’eût, avec un zèle très louable, 
obtenu de M. Docher une série d'échantillons qui a été soumise 
à notre examen. 

Le puits de sondage, dont nous allons étudier les échantillons, 
n’a pas été tubé, les parois sont restées sans soutien, le travail a 
toujours été interrompu la nuit, l’eau a envahi le puits dès le 
début du sondage. Dans ces conditions très défectueuses, l’ordre 
de superposition des couches reste très douteux dans les détails ; 
les éboulis ont dû souvent combler partiellement le fond du puits 
et les échantillons ont pu être ramenés plusieurs fois, provenant de 
niveaux différents. Ces faits étant bien établis, 1l nous a paru 
qu'un grand intérêt s’attachait encore au sondage de la rue 
Louis-Philippe, en raison de la grande profondeur qu’il a atteinte. 
En effet, ce sondage nous fait connaître le sol jusqu’à la profon- 
deur de 397 mètres, il traverse le kimmeridge, le corallien argi- 


ro 


(1) Voir Bulletin de la Société Géologique de Normandie, tome Ier, année 1873, 
tome VI, année 1879. 


ÉTUDE SUR UN SONDAGE 43 


leux, l’oxfordien et pénètre jusqu'aux couches supérieures du 
bathonien. 

Comme nous l’avions déjà fait remarquer dans une publication 
antérieure, le corallien au Havre ne se présente pas sous la forme 
de récif corralligène comme à Trouville et surtout à Benerville, 
il est représenté par des marnes argileuses qui se confondent, 
d’une part, à la partie inférieure avec l’oxfordien, à la partie supé- 
rieure avec le kimméridien. 


ROCHES RECUEILLIES DANS LE SONDAGE 


1 à 62" Terrain superficiel, sol d’allluvion, argile kimme- 
ridienne. 

63"  Aroile et calcaire marneux, radioles d’Hemicidaris, 
Ostrea virgula. 

73"  Argile et marne grise contenant des oolithes cal- 
caires, radioles d'Hemicidaris, Ostrea virgula type 
des calcaires coquillers de la Hève, Serpula, 
espèce enroulée, portant quatre carènes sail- 
lantes (adhérente à un fragment de coquille bi- 
valve). 

77% Marne grise oolithique, Ostrea Bruntrutana, Serpula 
beliciformis (Goldf. Lethea Bruntrutana) (Tour- 
nouer et Etallon, p. 445. pl. LX, fig. 28. 

82" Marne grise oolithique, Serpula heliciformis Goldf. 
Ostrea Brunirutana, radioles d’Hemicidaris, frag- 
ment de tige de Millecrinus Beaumontianus 
(d’Orb.). 

88% Marne grise et calcaires, partie d’un tour de spire 
(moule intérieur) de Trochus ; la surface de ce 
fossile est couverte de cristaux microscopiques 
de fer sulfuré et de chaux carbonatée. — Valves 
d'Ostrea, fragments de test de Pecten. Serpula 
beliciformis Goldf. 

93% Marne argilo-calcaire grise avec fer sulfuré cristal- 
lisé, radioles d’Hemicidaris, Pentacrinites, ostrea sp? 
Belemnites pistilliformis. 

95% Marne grise, Belemnites pistilliformis, Ostrea sp? 
Pecten sp ? Serpula sp ? Leda sp? Cardita. Serpules, 
radioles d’Hemicidaris. 


44 SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


97* Marne oolithique, Ostrea. 

98%  Marneetcalcaire gris; quelques oolithes ferrugineux, 
Ammonites sp ? Jeune exemplaire en fer sulfuré : 
Ostrea, Cerithium millepunctatum, radioles d’He- 
micidaris, Rynchonella sp ? Serpula, Pecten sp ? 


99%  Calcaire marneux gris blanchâtre avec fragments de 
grande Ostrea sp ? 

103% Marne grise et calcaire de même couleur. Cerithium 
millepunctatum (Desl.), Soc. Linn.1842, tom. VII, 
pl. 11, fig. 24, 25, 26, 27 et 28. Exovyra reni- 
formis Goldf. Pecten subfibrosus (d'Orb.), Leda sp ? 
Ostrea nana (d’'Orb.), Serpula heliciformis, Turri- 
tella unicarinata (Desl.) Soc. Linnéenne 1842, 
tom. VII, Millecrinus Beaumontianus, Nuculu sp., 
moules internes en fer sulfurè, Leda sp., moule 
interne en fer sulfuré. 

104" Marne oolithique grise, Serpula heliciformis. 

106®  Calcaire marneux gris, Turritella unicarinata (Del.). 
Cerithium millepunctatum (Desl.). 

109 Marne oolitique et calcaire gris blanchâtre, Turri- 
tella unicarinata (Desl.), Cerithium millepunctaium, 
Ostrea nana, Pecten subfibrosus, Millecrinus Beau- 
montianus, fragments d’Ammonites Bacheriæ ? 

110% Marne grise, Cerithium millepunctatum (Desl.), 
moule intérieur de la même espèce, en fer sul- 
furé. 

110% Marne grise oolithique, Ostrea dilatata, Ostrea nana, 
Serpula, Rynchonella varians (d’Orb.). 


112% Marne grise oolithique, Certthium millepunciatum, 
Ostrea nana ; Turritella unicarinata (Desi.), frag- 
ments d’Ammonites Backeriæ ? 

113" Marne bleue oolithique et banc de calcaire marneux, 
Cerithium millepunctatum, Turritella unicarinata, 
Ostrea nana, radioles et parties de test d’Echino- 
dermes. 

114% Marne grise oolithique, Cerithium millepunctatum, 
radioles, Ammonites Lamberti. 


115% Marne grise oolithique, Cerithium millepunctatum, 
Turitella unicarinata, Ostrea nana, nombreux 
fragments de coquilles, radioles. 


116" 


118" 


120" 


LM 


124% 


ÉTUDE SUR UN SONDAGE 45 


Oolithe ferrugineuse, Turritella unicarinata, Ceri- 
thium millepunctatum, Pecten, Serpula, Pentacri- 
nites, fragments de Pecten, fragment d’une grande 
Ostrea. 

Marne calcaire grise, Ostrea nana, radioles, Serpula 
Thurmani (Contejean), espèce à tube quadran- 
gulaire. 

Cerithium millepunctatum,  Turritella unicarinata, 
Encrinites, Pentacrinites, Ostrea nana, Nucula sp ? 
nombreux fragments de coquilles. 

Ammoniles (fragment), Cerithium millepunciatum, 
Turritella unicarinata, Ostrea nana, Ostrea gre- 
garia. : 

Marne argileuse grise, Ammonites Lamberti, Ceri- 
thium mallepunctatum, Belemnites pishlliformis, 
Pecten subfbrosus, Pentacrinus sp ? Nucula ? Arca ? 

Marne argileuse, Cerithium millepunctatum, Turri- 
tella unicarinata. 

Ammonites Lamberti, Cerithium millepunctatum, Tu- 
ritella unicarinata, Nucula sp ? Ammonites Su- 
therlandiæ (Marsh.), Ammonites Lunula? (Zieten). 

Marne argileuse grise, Certihium millepunctatum, 
Pecten subfibrosus. 

Serpula sp ? Cerithium mullepuncitätum, Turritella 
unicarinata, Pecten subfibrosus, Avicula sp ? frag- 
ments, Zrigonia clavellata (Park.). 

Argile marneuse un peu oolithique, Cerithium 
millepunctatum. | 

Aroile marneuse, Cerithium, fragments d’huiîtres. 

Argile marneuse, Ammonites Lamberti, Cerithium 
millepunctatum, Turritella unicarinata, Pecten sub- 
fibrosus. 

Ammonites Lamberti, Amm. Duncani, Amm. sp ? 
Cerithium millepunctatum, Avicula sp ? 

Argile grise, Belemnites pistilliformis, Ammonites sp ? 
Cerithium millepunctatum, Pecten subfibrosus, Nu- 
cula sp ? Ostrea nana. 

Argile marneuse grise, Belemnites pistilliformis, 
Ammonites Lamberti, Cerithium millepunctatum, 
Turitella unicarinata, Astarte sp ? fragment, Ser- 
pula sp ? 


46 


149" 


Re js 


151" 


151" 


12% 


156" 
159" 
163" 
166" 


173" 
177" 


190" 
1947 
196" 
203% 


204" 
209" 


219% 
PA % Lo 
221 
pate 


2307 


SOCIËTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


Argile, Ammonites sp ? fragment, Cerithium mille- 
punctatum, Turritella unicarinata, Pecten subfibro- 
sus, Ostrea nana. 

Aroile, Belemnites pistilliformis, Ammonites Lamberti, 
Cerithium millepunctatum, Ostrea nana, Astarte sp ? 

Belemnites pisiilliformis, Ammonites Lunula, (Zieten), 
Ammonites Duncan, Kosiellaria sp. ?, Cerithium 
millepunctatum, Turbo Meriani, Gold. Pecten sub- 
fibrosus, Avicula sp ? 

Belemnites pistilliformis, Pecten subfibrosus, Trigonia 
clavellata, Astarte sp ? 

Belemnites pistillitormis, Ammonites sp ? (petite jeune), 
Amm. Lamberti, Cerithium millepunctatum, Turri- 
tella unicarinata, Ostrea dilatata. 

Cerithium millepunctatum. 

Argile marneuse grise, Belemnites pishilliformis, 
Pecten subfibrosus, nombreux fragments, 

Argile grise, Belemnites pistilliformis. 

Belemnites pishilliformis, Pentacrinites sp ?, Astartesp? 
Pecten subfibrosus. 

Serpula sp ?, Pentacrinus sp ? 

Belemnites pistilliformis, Pecten subfibrosus, Penta- 
crinus Sp ? 

Pholadomya sp ?, Belemnites pistilliformis, Serpula sp ? 

Marne argileuse, Rynchonella varians, nombreux 
fragments de coquilles. 

Argile calcaire, Nucula sp ?, Rynchonella varians. 

Aroile orise, Certthium millepunctatum. 

Argile marneuse, Rynchonella varians. 

Belemnites pistilliformis, Pecten subfibrosus, tiges d’en- 
crinites et de Pentacrinites. 

Tiges d’encrinites, Pecten subfibrosus. 

Marne durcie blanchîitre, Ostrea nana. 

Marne grise avec fer sulfuré, Belemnites pishilliformis, 
Pecten subfibrosus, Ammonites Duncani, nombreux 
fragments de coquilles, Encrinites. 

Marne calcaire, fragments d’Ammonites Lambertr, 
fragments d’Ostrea sp ? | 
Argile grise, Ammoniles Duncani, Amm. sp. ? jeune, 
Pecten subfibrosus, Thracia sp?, Rynchonella sp ?, 

tige d’encrine. 


232" 
238" 
241" 


245" 


245" 
247 


251” 
255" 


258" 


260" 


261" 
2627 
264" 


264" 


265". 


268" 


270" 


15 
ak" 


#72" 


ÉTUDE SUR UN SONDAGE 47 


Aroile sableuse, Pecten subhbrosus. 

Belemnites pistilliformis, Nucula sp ? 

Marne grise, Belemnites pistilliformis, fragments 
d'Ostrea dilatata. 

Marne durcie avec oolithes blanchâtres, Ammonites 
Duncani, Amm. sp. ? 

Marne blanche sans fossiles. 

Ammonites Jason jeune, Serpula sp. ? Pecten subji- 
brosus. 

Argile sableuse, Pecten subfibrosus. 

Sables et graviers siliceux dans l'argile, Pecten sub- 
fibrasus. 

Sables blancs et gris, mélange d’oxfordien et de 
Bathonien, Terebraiula hemispherica ? 

Mélange de fossiles oxfordiens provenant des par- 
ties supérieures du sondage et de calcaires blan- 
châtres qui doivent appartenir à l’étage Batho- 
nien, petite térébratule ressemblant à Terebra- 
tula coarciata jeune, nombreux débris de bryo- 
zoaires. 

Sables, mélange d’oxfordien et de bathonien. 

Sables, mélange d’oxfordien et de bathonien. 

Graviers et fragments de calcaires marneux, avec 
fragments de fossiles oxfordiens. Cet échantillon 
est tombé des parois du sondage au fond du 
puits. 

Sables, mélange d’oxfordien et de bathonien, frag- 
ment de coquille, peut-être Terebraiula coarctata. 
Graviers et sables oxfordiens, retombés dans le 
tond du puits. 

Graviers et sables avec fragments de Pecten subji- 
brosus, très probablement retombés des zones 
supérieures. 

Sables grossiers, graviers, débris de fossiles indéter- 
minables. 

Sables, mélange d’oxfordien et de bathonien. 

Sables grossiers et graviers de couleur grise sans 
fossiles. 

Graviers de couleur bleuître, fragments d’une grosse 
Rynchonelle. (Cette Rynchonelle paraît être cal- 
lovienne ou bathonienne.) 


48 


273" 


273" 50 
274° 
2760" 
270" 
280" 


281" 


283" 
283"50 
234" 
285" 
286" 
287" 


288" 
296"50 


298" 
2997 
300" 
3027 
304" 
306" 
LA do 
314" 
317% 
329" 


3 29° 
338" 


345" 


349" 


SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


Sables grossiers, nombreux fossiles indétermi- 
nables. | 

Sables grossiers, Terebraiula sp ? jeune. 

Sables et graviers. 

Sable grossier avec fragments et coquilles. 

Marne grise durcie sans fossiles. 

Sables grossiers avec fragments de coquilles et tiges 
de polypiers Bathoniens ? 

Sables grossiers, avec fragments de Belemnites pis- 
tilliformis. Ces fragments retombés de plus haut. 

Sables et graviers bleus et gris. 

Sables et graviers, débris de coquilles. 

Sables et graviers, débris de Rynchonella sp ? 

Sables et graviers, débris de coquilles bivalves. 

Sables et graviers, Terebratula flabellum. 

Sables et graviers avec fragments de coquilles 
bivalves. 

Sables et graviers. 

Graviers bleuâtres ou gris avec une petite terebra- 
tule, voisine de TZerebratula hemispherica. 

Graviers avec Rynchonella sp ? 

Marne calcaire argileuse compacte. 

Marne grise, graviers, Rynchonella sp ? 

Marne grise et graviers, Rynchonella sp ?, très abon- 
dante. 

Sables et graviers, avec fragments de coquilles. 

Argile, marne et graviers, fragments de coquilles. 

Sables et graviers, fragments de coquilles. 

Calcaire marneux blanchâtre avec Zerebratula fla- 
bellum et graviers provenant des assises supé- 
rieures. 

Graviers provenant des couches supérieures, poly- 
piers branchus du bathonien. 

Graviers de couleur bleuâtre, débris de fossiles 
bivalves indéterminables. 

Graviers, petite Astarte du Bathonien. d 
Calcaire marneux dur, avec fragments de char- 
nières de Nucula sp ? | 
Sables et graviers avec fragments de coquilles bi- 

valves. 

Sables blancs et gris. 


349° 


354" 
, Dhs 
358" 


359" 
363" 


364® 
365" 
370" 
TS 3 
302" 


333" 
385" 


386" 
389" 
390" 


3927 
32 
394” 


ex TS 


396" 


396%50 


397" 


ÉTUDE SUR UN SONDAGE 49 


Marne grise, avec fragments d’Osfrea indétermi- 
nables. 

Sables blancs et gris. 

Sables blancs et gris. 

Marnes avec fossiles divers en fragments provenant 
des parties supérieures du puits. 

Sables et graviers. 

Sables et graviers avec fragments d’une tige de Pen- 
tacrinites. 

Fragments de calcaire blanc jaunitre. 

Marne blanche. 

Marne argileuse grise avec fragments de Gastero- 
podes. 

Marne argileuse grise avec Rynchonella sp. ? Penta- 
crinites, Terebratula flabellum (Bathonien). 

Belemnites sp. ? Ammonites, fragments indétermi- 
nables. 

Marne calcaire bleuâtre et blanchître. 

Argile oxfordienne retombée des parois supérieurs 
du puits. 

Oxfordien, Pentacrinites, fer sulfuré : roches re- 
tombées des parois supérieurs du sondage. 

Fragments de calcaire avec fer sulfuré. 

Argile oxfordienne retombée, Belemnites. Calcaire 
marneux oris, Nucula, moules intérieurs en fer 
sulfuré. 

Argile roussâtre sans fossiles. : 

Sable quartzeux blanc et rose. 

Sable grossier et graviers de quartz rose ou rou- 
geûtre, graviers de quartz hyalin. 

Sable quartzeux et graviers roses et blancs, frag- 
ments d’une roche micacée verdâtre. Argile sa- 
bleuse jaunâtre et rougeître. 

Sable jaunâtre quartzeux et Pentacrinites, venant 
très probablement de plus haut. 

Graviers, Serpula, Rynchonella sp ? la même que plus 
haut, oxfordien très probablement retombe, Nu- 
cula sp. avec stries suivant les lignes d’accroisse- 
ment. 

Roche quartzeuse micacée grisûtre. 


so SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


Nora : Le broyage des échantillons, rend très difficile la déter- 
mination précise des roches. La lévigation a enlevé les argiles 
qui formaient presque toute la masse. 

La coloration bleue domine et les roches Bathoniennes que 
nous voyons dans les falaises sont des roches décolorées par les 
agents atmosphériques. Ces roches, d’ailleurs, ne sont souvent 
décolorées qu’à la surface et près des fentes. 

La présence de Zerebratula flabellum à 379" indique l'étage 
Bathonien. 

La présence à 392" d’argiles roussâtres, les sables quartzeux 
(393") indiquent, croyons-nous, une zone de remaniement ou de 
chute de sédiments, provenant des parois des puits qui se sont 
mélangés aux roches en place. 

À 397", la roche quartzeuse micacée grisâtre ne nous laisse aucun 
doute, c’est le Silurien, c’est une arête jalonnée par les contreforts 
de May, de Dives, où le Silurien a aussi été rencontré dans un 
sondage récent. 


DR PAMRE 1 SES ENVIRONS 


AUX TEMPS PRÉHISTORIQUES 


Par E. SAVALLE 


PÉRIODE NÉOLITHIQUE 


IT. — Pointes de flèches (1) 


Dans le tome XII, du Bulletin de la Société, nous avons 
décrit treize pointes de flèches, trouvées dans les plaines avoi- 
sinant Le Havre. 

Voici une nouvelle série, comprenant 12 échantillons recueillis 
dans les mêmes conditions, et qui nous paraissent aussi remar- 
quables, aussi intéressants, que ceux qui ont été précédemment 
décrits ici. 

N° 14. Dimensions : 28 "/" X 26 X 4; silex bleu foncé, re- 
touchée entièrement sur les deux faces ; à pédoncule 
et à barbelures ; forme triangulaire (Rolleville, ferme 
Debray), sol : argilo-sableux. 

N° 15. Dimensions: 28 m/" X 21 X 4 ; silex gris, opaque ; pa- 
tinée ; à surfaces unies, lisses, retouchées sur les 
bords ; à pédoncule et à barbelures ; forme lancéolée. 
Intacte, type identique au n° $ de ma note précé- 
dente. (Octeville, Le Tot.) Sableux. 

N° 16. Dimensions : 28 /" X 17 X 7 ; silex très clair, trans- 
lucide, retouchée entièrement sur les deux faces ; à 
pédoncule et à barbelures ; légèrement épointée; 
triangulaire ; très beau spécimen. (Octeville, Le Tot.) 
Sableux. 

N° 17. Dimensions : 28 m/" X 18 x 6 ; silex blond, clair ; à 
pédoncule et à barbelures intacts ; retouchée en- 


. 
re 


(1) Voir : Bulletin de la Société Géologique de Normandie, tom. XII, année 
1886, p. 99 et 100. 


S2 


N° 


N° 


No 


N° 


N° 


N° 


N° 


N° 


SOCIËTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


tièrement et finement sur les deux faces ; un des plus 
beaux spécimens de nos environs. (Epouville, ferme 
du Gray.) Argiïlo-sableux. 

18. Dimensions : 30 "/® X 20 X 6 ; silex blond; retouchée 
entièrement sur les deux faces; à pédoncule sans 
barbelures ; triangulaire. (Octeville, Le Tot.) Sa- 
bleux. 

19. Dimensions : 31 "/" X 17 X 5; Patine bleuâtre (peut- 
être cette pièce a-t-elle passé au feu comme le n° 10 
de notre première note); retouchée entièrement et 
très finement sur les deux faces; triangulaire, à angle 
très aigu ; à pédoncule et à barbelures à bords den- 
tés. (Cauville, champ au Sud de la Valeuse.) Sableux. 

20. Dimensions: 21 "/" X 19 X 4; silex gris; patine lé- 
gère ; retouchée sur les deux faces ; à pédoncule et à 
barbelures, dont une avariée; type voisin du type 
n° 10 de ma note précédente. (Harfleur, Mont-Cabert.) 
Argilo-sableux. 

21. Dimensions : 34 */" X 30 X 6 ; silex très clair; retou- 
chée entièrement sur les deux faces , la base portant 
trace d’une forte cassure; peut-être cet échantillon, 
très remarquable, a-t-il été primitivement à pédoncule. 
(Octeville, Le Tot.) Sableux. 

22. Dimensions : 20 */" X 18 x 6; silex blond; retouchée 
entièrement sur les deux faces; pédoncule, barbelures 
et pointe cassés; travail fin. (Harfleur, Mont-Cabert.) 
Argile sableux. 

23. Dimensions : 34 "/" X 27 X 7; silex gris-clair; retou- 
chée entièrement sur les deux faces ; triangulaire, à 
base rectiligne ; pièce remarquable. (Cauville, Sud de 
la Valeuse.) Sableux. 

24. Dimensions: 30 “/® X 24 X 6; silex blond patiné; re- 
touchée entièrement sur les deux faces ; triangulaire, à 
base rectiligne ; intacte ; pièce complète. (Cauville, 
plaine de Villequier.) Sableux. 

25. Dimensions: 33 ®/" X 29 X $ ; silex blond, retouchée 
entièrement sur les deux faces ; pointe cassée ; trian- 
gulaire, à base rectiligne, (Octeville, Le Tot.) Sa- 
bleux. | 

Poids moyen des pointes de flèches à pédoncule : 2 1/2 
à 3 grammes. 


gs 


LE HAVRE ET SES ENVIRONS 53 


Les pièces n°% 1, 2, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13 de la pré- 
cédente note, tome XII, et 14, 18, 19, 20, 21, 22, 
23, 24 et 25 de la présente note, ont été offertes par 

nous, au Muséum du Havre, et figurent dans les vi- 
trines. 


III. — Lames à double tranchant. 


Jusqu’à présent, peu de lames intactes, ont été recueillies aux 
environs du Havre. 

La rareté des lames néolithiques s’explique aisément par la 
fragilité de pareils objets, déposés dans un sol fréquemment la- 
bouré. Mais combien doivent être considérées comme rares, les 
deux lames figurées pl. II, n°% r et 2, en parfait état de conser- 
vation, trouvées sur la plage du Havre, au nord de la batterie des 
Huguenots, dans la zone du balancement des marées, sur les 
débris de la terrasse quaternaire, où il a déjà été ramassé environ 
200 haches du type Chelléen ? Le n° r, en silex ocreux, mesure 
12 cent. de long sur 2 à 2 1/2 de large, et le n° 2, en silex blond 
a 10 ‘/" de long sur 3 ‘/" de large ; tous deux sans retouches, à 
grands éclats ; on voit encore sur le n° 2 plusieurs balanes ins- 
crustées, très caractéristiques du gisement. 

A côté de ces deux pièces, exceptionnelles, nous avons groupé, 
sur la même planche, une série de lames néolithiques de diverses 
provenances, choisies également dans notre collection. Deux 
beaux spécimens viennent de Fécamp : len° 3, de 9 °/" X 21/*°/m, 
à bout droit ayant été rabattu ; et le n° 8 de 8‘/", X 2 !/!, sans 
retouches et se terminant en pointe ; tous deux en silex noir 
de la localité. 

Le n° 4, recueilli dans la plaine de Frileuse, à Graville-Sainte- 
Honorine, sur la ferme d’Aplemont, ayant 10 ‘/" X 21/°, offre 
cette particularité, que ses deux extrémités ont été retouchées 
en poinçon ; silex noir, patine blanche ou cendrée. 

Le n° 5, 2°/1/2 X 1 1/23 fragment d’une très belle lame ; 
patine jaunâtre, à deux arètes sur une des faces; le n° 6, 
7°] X 2 1/2; retouchée sur un bord, à talon rond et à pointe, 
silex gris ; etle n° 10, 61/2 ‘/" X 1 1/2, silex gris-foncé, ont été 
ramassés à Octeville, hameau du Tot, dans les mêmes sillons qui 
nous ont fourni nos plus belles pointes de flèches. Ces mêmes 
sillons ont été, lors de la guerre de 1870-1871 profondément 
remués pour l'établissement d’une batterie. 


54 


C’est 


SOCIËÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


de Cauville, champ au Syd de la Valeuse, que viennent 


les deux pièces n° 7 et9, l’une en silex noir, 8 ‘/" X 2 °/" (faible) ; 


courbe, 


et l’autre plate, silex cendré-opaque, 6 1/2°/" X 1 à 1 1/2. 


Ce champ a été également bouleversé, et l’on distingue encore 
un fossé, arasé par la charrue, qui le traverse par le milieu. 

Ce même endroit et un autre, situé aussi à Cauville, dans la 
plaine de Villequier, au nord de la Valeuse, nous ont fourni les 
neuf lames qui figurent pl. III. 


Nos le 


2; 
3» 
4; 
S> 


Tous 


10 X 2 1/2 à 3 ‘/", silex gris-foncé, zoné ; 
10 1/2 X 3, silex gris-foncé, très belle pièce ; 
“91/2X2à2 1/2, silex blond, courbe; 
8X 2 1/4, silex blond, retouchée sur les bords ; 
6 X 2, deux arêtes, patine profonde, fragment très 
remarquable, 
TOUT T/22 2)" ;'silex blonds 
7 X 2°/* (faible), silex ocreux, courbe; rareté, très bel 
échantillon ; 
7 X 21/4, silex gris-cendré, patiné ; 
8 X 21/2, silex gris-cendré, patiné. 
ces outils sont reproduits de grandeur naturelle. 


Au Muséum. 


IV. — Forets. 


Proviennent également de Cauville, les forets, figurés pl. IV, 
à l'exception du n° 1, qui a été recueilli au Tot, à Octeville. 

Ce genre d’outils néolithiques, très nombreux à Cauville, se 
rapportent aux types ‘déjà publiés et bien connus. Le n° $ offre 
cette particularité d’avoir la pointe recourbée. 

Les spécimens représentés, sont en silex blond ou gris de la 


région. 


Reproduction en grandeur naturelle. 
Au Muséum. 


OUVRAGES REÇUS 


PAR LA 
SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


DANS L'ANNÉE 1890 


Séance du 12 Février 


Revue des Travaux scientifiques, tome IX, n° 6 et 7. 

Feuille des Jeunes Naturalistes. 

Société Géographique de Paris. Procès-verbaux des séances. 

Bulletin de la Société d'Etude des Sciences naturelles de Nîmes, 
17° année, n° 4. 

Le Naturaliste, revue illustrée. 

Le Musée Scolaire. 

Revue des Sciences naturelles appliquées. 

U. S. Geological Survey, bulletins n°° 48 à 53. 

Annuaire de l'Observatoire Astronomique National de Tacubaya. 

Quarterly Journal of the Geological Society, n° 181. 

Verhandlungen der K. K. Geologische Reichsanstalt, Vienne 
1889, n°% 13 et I4. 


Séance du $ Mars 


Feuille des Jeunes Naturalistes. 

Bulletin de la Société de Géographie de Paris, 3° trimestre 1889. 
Compte-rendu des séances. 

Bulletin de la Société Normande de Géographie, Novembre, 
Décembre 1889. 

Bulletin de la Société de Géographie Commerciale du Havre, 
Novembre, Décembre 1889. 

Bulletin de la Société des Amis des Sciences naturelles de 
Rouen, 1889, 1° semestre. 


56 SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


Annales de la Société Géologique du Nord, Lille, tome XVI, 
1888-89. 

Journal of Manchester Geographical Society, 1888, Juillet à 
Décembre. 

Verhandlungen der K. K. Geologische Reiïichsanstalt, Vienne 
LO09, MIS MN. 

Atti della Societa Toscana di Scienze Naturali, Pise. Procès-ver- 
baux des séances. 


Séance du 9 Avril 


Revue des Travaux scientifiques, tome IX, n°° 7 et 8. 

Feuille des Jeunes Naturalistes. 

Société de Géographie de Paris. Compte-rendu des séances. 

Bulletin de la Société de Géographie Commerciale du Havre, 
Janvier, Février 1891. 

Bulletin de la Société d’Etude des Sciences Naturelles de Nîmes. 

Verhandlungen der K. K. Geologische Reïichsanstalt, Vienne 
FO9O NS IEPET. 2 

Annales de la Société Géologique de Belgique, Liège, tome XVI, 
n° 2. 

Proceedings of the Nova Scotian Institute of Natural Science, 
vol. VII. 


Séance du 14 Mai 


Bulletin de la Société de Géographie de Paris, 4° trimestre 1889. 
Compte-rendu des séances. 

Bulletin de la Société Normande de Géographie, Janvier, Février 
1890. 

Feuille des Jeunes Naturalistes. 

Revue des Sciences naturelles appliquées. 

Bulletin de la Société Géologique de France, tome XVIIE, n° 1. 

Bulletin de l’Académie d’Hippone, Bône 1889. 

Quarterly Journal of the Geological Society of London, n° 182. 

Journal of Manchester Geographical Society, 1889, 1 à 6. 

Proceedings of the Canadian Institut, Toronto, vol. XXV. 

Atti della Societa Toscana di Scienze Naturali, Pise. Procès-ver- 
baux des séances. 

Boletino delle Opere moderne Straniere, vol. IV, n° s. 


OUVRAGES REÇUS $7 


Séance du 10 Septembre 


Revue des Travaux scientifiques, tome IX, n° 10. 

Bulletin de la Société de Géographie de Paris, 1° trimestre 1890, 
Compte-rendu des séances. 

Bulletin de la Socièté de Géographie Commerciale du Havre, 
Mai, Juin 1890. 

Feuille des Jeunes Naturalistes. 

Revue des Sciences naturelles appliquées. 

Bulletin de la Société Géologique de France, tome XVIII, 
n° 3 et 4. : 
Bulletin de la Société d'Etude des Sciences naturelles de Nimes. 

U. S. Geological Survey, bulletins n°% 54 à s7. 
» » Annual Report 1886-87. 
Verhandlungen der K. K. Geologische Reïichsanstalt, Vienne 
non" Det 7. 
Atti della Societa Toscana di Scienze Naturali, Pise, vol. X. 


Séance du 1* Octobre 


Société de Géographie de Paris. Compte-rendu des séances. 

Bulletin de la Société Normande de Géographie, Mai, Juin 1890. 

Bulletin de la Société de Géographie Commerciale du Havre, 
Juillet, Août 1890. 

Feuille des Jeunes Naturalistes. | 

Revue des Sciences naturelles appliquées. 

Bulletin de l'Académie d’Hippone, Bône 1890. 

Bulletin de la Société Géologique de France, tome XVIII, n° 5. 

Journal of Manchester Geographical Society, 1889. 

Annales de la Société Géologique de Belgique, Liège, tome 
XVIL, 1. 

Boletino delle Opere moderne Straniere, vol. V, n° 1. 

Bulletin du Comité Géologique de Saint-Pétersbourg. 


Séance du 4 Juin 


Revue des Travaux scientifiques, tome IX, n° 9. 
Feuille des Jeunes Naturalistes. 
Socièté de Géographie de Paris. Compte-rendu des séances. 


ve IS D 2 TA... is OT DS Ar CNE 


58 SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


Bulletin de la Société de Géographie Commerciale du Havre, 
Mars, Avril 1890. 

Bulletin de la Société Linnéenne de Normandie, Caen, 4° série, 
tome 3. 

Bulletin de la Société des Amis des Sciences naturelles de Rouen, 
1889, 2° semestre. 

Verhandlungen der K. K. Geologische Reïchsanstalt, Vienne, 
nv 32 

Bulletin de la Société Impériale des Naturalistes de Moscou, 
1889, n° 4. 


Séance du 9 Juillet 


Société de Géographie de Paris. Compte-rendu des séances. 

Bulletin de la Société Normande de Géographie, Mars, Avril 
1890. 

Feuille des Jeunes Naturalistes. 

Revue des Sciences naturelles appliquées. 

Bulletin de la Société d'Etude des Sciences naturelles de Nimes. 

Bulletin de la Société Géologique de France, tome XVIII, n° 2. 

Quarterly Journal of the Geological Society of London, n° 183. 

Boletino delle Opere moderne Straniere, vol. IV, n° 6. 

Atti della Societa Toscana di Scienze Naturali, Pise. Procès-ver- 
baux des séances. 

U. S. Geological Survey. Mémoires : Tome XV, Palesozoïc 
fishes, par W.-M. Fontaine ; tome XVI, The Potomac or 
younger Mezozoic flora, par J.-S. Newberry. 


Séance du $ Novembre 


Revue des Travaux scientifiques : Tome IX, n% 11 et 12; 
tome X, n° I et 2. 

Feuille des Jeunes Naturalistes. 

Société de Géographie de Paris. Compte-rendus des séances. 

Bulletin de la Société Normande de Géographie, Juillet, Août 
1890. 

Bulletin de la Société Géologique de France, tome XVIII, n°6. 

Quarterly Journal of the Geological Society of London, n° 184. 

Verhandlungen der K. K. Geologische Reichsanstalt, Vienne, 
n°:65:9:et:10: 


+ 7... PALER A FR" pre LA Le FN bé À ' ai ee 
158 Let LL 
LES 


OUVRAGES REÇUS 59 


Proceedings of the Canadian Institute, Toronto. 

Transactions of the Wagner Free Institute of Sciences, Philadel- 
phie. 

Comité Géologique du Portugal. Faune Jurassique. P. de Loriol. 
Echinodermes. 


Séance du 17 Décembre 


Revue des Travaux scientifiques, tome X, n° 3 et 4. 

Feuille des Jeunes Naturalistes. 

Bulletin de la Société de Géographie de Paris, 2° trimestre 1890. 
Compte-rendu des séances. 

Bulletin de la Société Normande de Géographie, Septembre, 
Octobre 1890. 

Bulletin de la Société de Géographie Commerciale du Havre, 
Septembre, Octobre 1890. 

Bulletin de la Société d'Etude des Sciences naturelles de Nîmes. 

Revue des Sciences naturelles appliquées. 

Bulletin de la Société Géologique de France, tome XVIII, n° 7. 

Bulletin de la Société Impériale des Naturalistes de Moscou, 
1890, n° I et2. 

Annales de la Société Géologique de Belgique, Liège, tome 
XVII, 2. 

Bulletin of the Minnesota Academy of Natural Sciences. 

Boletino delle Opere moderne Straniere, vol. V, n° 2. 

Atti della Societa Toscana di Scienze Naturali, Pise. Procès-ver- 
baux des séances. 

Verhandlungen der K. K. Geologische Reïchsanstalt, Vienne, 
M ER CE 72. 


COR ENDE LAINE 
#' 


COMPTE DES RECETTES ET DÉPENSES 
DE L'ANNÉE 1890 


ep 


RECETTES 
En Caisse a 1*-TAnvier: 2 Fi, T°320%0 
Cotisations :EnCaissées OR EUR RE 744 — 
Subvention du Conseil Général pour 1889...... 300 — 
Subvention de la Ville du Havre pour 1890 .... 300 — 
Vente du Bulletin 550 Re re 28 — 
Intéréts du Compte dépot: LLC re RSS SD 
F1, 2.60 

DÉPENSES 
Impressions du Bulletin... ARR E. 900 — 
Frais d'envoi du Bullétins, 2H RS 17 20 

Impression et frais d'envoi du Compte-Rendu des 

SÉANCES 2. unten ee DDR CRE 117 95 
Frais d’encaissement des Cotisations........... AA TT 
Achat de deux vitrines pour la Bibliothèque .... 120 — 
Impressions, Correspondance, Frais divers ...... 251 80 
F:2 164%0 70 
En Caisse au 31 Décembre..... 1.264 OS 
F;:r°2,694:7s 


Le Trésorier, 


F. PRUDHOMME. 


MM. 


MM. 


LISTE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ 


Composition du Bureau : 


MM. G. LENNIER, Président ; 


G. LIONNET, Vice-Président ; 

A. VACOSSIN, » ; 
A. LÉCUREUR, Secrétaire général ; 

F. PRUDHOMME, Secrétaire des Séances et Trésorier ; 

E. SAVALLE, Bibliothécaire ; 

Ch. BEAUGRAND, Archiviste. 


Membres honoraires : 


G. COTTEAU, juge honoraire, Auxerre. 

A. DAUBRÉE, membre de l’Institut, directeur de l’Ecole des Mines, 
Paris. 

Ed. HEBERT, membre de l’Institut, professeur de géologie à la Sor- 
bonne, Paris. 

Alb. de LAPPARENT, professeur de géologie à l’Institut Catholique, 
Paris. 

A. LETELLIER père, conservateur du Musée, Alençon. 

Eug. MARCHAND, pharmacien, membre du Conseil d'Hygiène de 
l’Arrondissement. : 

Marquis G. de SAPORTA, correspondant de l'Institut, Aix. 


Membres résidents : 


E. BABEAU, Graville-Sainte-Honorine. 

E. BASSET, négociant, 19, rue Mare. 

Ch. BEAUGRAND), contrôleur des Douanes, 39, rue de Montivilliers. 
À. BOTTARD, docteur-médecin, 67, boulevard de Strasbourg. 
G. COLLOS, employé de commerce, Havre. 

Alb. COURANT, manufacturier, 42, rue Demidoff. 
DESPLANQUES, André, 11, rue Docteur-Cousture. 

G. DROUAUX, courtier, 8, place de la Sous-Préfecture. 

E. DUBOSC, négociant, 16, rue Jules-Lecesne. 
DUCHESNAY, maître d’hôtel, Pont-Audemer, (Eure). 

J- DU PASQUIER, négociant, 26, rue de la Côte. 

Alf. DURET, négociant, 8, rue aux Caïlloux. 

F. FOLLAIN, négociant, 1, place des Halles Centrales. 


62 


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SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE NORMANDIE 


MM. FORGET, 84, boulevard François-Ier. 


MM. 


EOUILLEUL, graveur lithographe, 30, rue du Canon. 

E. GIBERT, docteur-médecin, 41, rue Séry. 

G. HAMEL, 17, rue de la Bourse. 

HAUVILLE, 14, rue de Toul. 

H. JARDIN, négociant, 273, rue de Normandie. 

Ch. KABLÉ, courtier, 84, rue d'Orléans. 

LE BRIS, négociant, 56, rue du Lycée. 

LECÈNE, docteur-médecin, 15, place de l’Hôtel-de-Ville. 

A. LÉCUREUR, rédacteur en chef au journal Le Havre, 35, rue 
Fontenelle. 

E. LEFRANÇOIS, courtier, 38, rue de la Bourse. 

G. LENNIER, conservateur du Museum d'Histoire Naturelle, 2, rue 
Bernardin-de-Saint-Pierre. 

J. LOUER, boulevard François-1er, 92. 

F. MALLET, Président de la Chambre de Commerce, 25, rue de 
l’Orangerie. 

MARICAL, pharmacien honoraire, $s, rue des Elus. 

Ch. MEURA, courtier, 90, rue Victor-Hugo. 

Ch. MONOD, négociant, 57, rue de la Côte. 

P. NICOLE, négociant, 59, rue de la Bourse. 

A. NOURY, professeur de dessin au lycée du Havre, 55, rue de 
Montivilliers. 

PARST, 32; re SÉrY. 

W. PARTRIDGE, assureur, 17, rue de la Bourse. 

PERRET, Constant, négociant, 11, rue aux Çailloux. 

POULAIN, 2, rue Charlemagne. 

PRUDHOMME, Félix, 13, rue Piedfort. 

RISPAL, Auguste, négociant, adjoint au Maire, 200, boulevard de 
Strasbourg. 

J. RŒDERER, négociant, 51, rue de la Côte. 

E. SAVALLE, 96, rue de la Maïlleraye. 

SIEGFRIED, Jules, député, 22, rue de la Côte. 

J. SOCLET, ingénieur-voyer de la ville, 17, rue de Paris. 

TESSON, rue Séry, à Sanvic. 

L. TORQUET, banquier, 17, rue Jeanne-Hachette. 

A. VACOSSIN, agent-voyer-chef de l’arrondissement, 13, r. Le Maistre. 


Membres correspondants : 


J. ADAM fils, manufacturie:, Sainte-Austreberthe (Seine-Inférieure). 
BADIN, manufacturier, Barentin (Seine-Inférieure). 

E. BANSARD pes BOIS, conseiller général, Bellême (Orne). 

G. BIOCHET, notaire honoraire, Caudebec-en-Caux (Seine-Inférieure). 
P. BIZET, conducteur des Ponts et Chaussées, Bellême (Orne). 

M. BRYLINSKI, négociant, 7, rue d’Uzès, Paris. 

C. BRYLINSKI, négociant, 7, rue d’Uzès, Paris. 

E. BUCAILLE, 132, rue St-Vivien, Rouen. 


LISTE DES MEMBRES DE LA SOCIÈTÉ 63 


MM. CHARLESSON, négociant, Honfleur (Calvados). 


DESCHAMPS, Médéric, conseiller général, Montivilliers. 

l'Abbé F. DIAVET, curé de St-Martin-d’Aspres (Orne). 

G. DOLLEUS, 45, rue de Chabrol, Paris. 

ETIENNE, pharmacien, Gournay-en-Bray (Seine-Inférieure). 

FORTIN, Raoul, 24, rue du Pré, Rouen. 

H. GADEAU de KERVILLE, zoologiste, rue du Pont, 7, Rouen. 

GOESLE, professeur au lycée, Caen. 

GOUVERNEUR, conseiller général, Nogent-le-Rotrou (Eure-et-Loir). 

HOMO, pharmacien, Pont-Audemer (Eure). 

LACAILLE, pharmacien, Bolbec (Seine-Inférieure). 

LEBORGNE, Ernest, rue Charles-Leborgne, Fécamp. 

Eug. LEMARCHAND, constructeur, aux Chartreux, Petit - Quevilly 
(Seine-Inférieure). 4 

LEMERAY, Maurice, Herouville-St-Clair (Calvados). 

O. LEROY, conseiller d’arrondissement, Bellême (Orne). 

Emm. de MALSABRIER, avenue de Caen, Rouen. 

MASSIEU, professeur de minéralogie, Rennes (Ille-et-Vilaine). 

E. MONTIER, maire de Pont-Audemer (Eure). 

J. de MORGAN, 10, rue Ste-Catherine-d’Enfer, Paris. 

E. PENNETIER, conservateur du Muséum, Rouen. 

J. SKRODSKI, Bayeux (Calvados). 

VARAMBAUX, ingénieur civil, Eu (Seine-Inférieure). 

À. de VILLE D’AVRAY, Honfleur. 


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NÉCROLOGIE 


La Société Géologique de Normandie a été éprouvée par des 
pertes très sérieuses, très sensibles, dans le courant de l’année 
1890. 

Nous avons, en effet, perdu trois de nos membres résidents : 
M. Paul-Gustave Lionnet, courtier de commerce, vice-président 
de la Société, décédé le 8 mai ; M. Léon-Elie Hallaure, maire de 
Bléville, président de la Société d'Horticulture, décédé le 31 mai, 
et M. Louis-Charles Quin, ancien vice-président de la Société, 
décédé le 21 août. 


Nous extrayons du discours prononcé par M. G. Lennier, pré- 
sident de la Société, sur la tombe de notre regretté vice-président 
le passage suivant : 


Paul-Gustave Lionnet naquit au Havre, en 1841. Fils d’un négociant jus- 
tement estimé, il reçut au collège du Havre une instruction solide qui devait 
le préparer aux études supérieures, aux études scientifiques pour lesquelles il 
avait des dispositions spéciales. 

Aimant passionnément la science, à laquelle il eût voulu consacrer sa vie, il 
fut conduit par la force des choses à s'occuper d’affaires commerciales. Jeune 
encore, il voyagea en Amérique pour étudier le coton, sa culture, le com- 
merce important auquel ce précieux textile donne lieu entre l’ancien et le 
nouveau Monde. De retour en France, il devint le collaborateur et bientôt 
l'associé de son frère, Eugène Lionnet, notre condisciple au collège du Havre, 
qui, hélas ! dans la tombe, a déjà devancé son frère. 

Gustave Lionnet avait un caractère sensible, aimable, une grande ardeur 
pour le travail, un esprit délicat et fin. Il était bienveïllant et enjoué, avant 
que la maladie qui devait l'enlever à notre estime et à notre affection, eut 
frappé son intelligence d'élite, en creusant les sillons de douleur qui devaient 
le conduire au tombeau. 

De la carrière commerciale de notre regretté collègue on vous parlait tout- 
à-l’heure, pour vous dire qu’elle avait été digne et honorable. 

Membre de la Société Géologique de France, G. Lionnet était depuis 1878 
vice-président de la Société Géologique de Normandie. s 

C’est surtout dans les relations suivies que nous eûmes dans l’Administra- 
tion de cette dernière Société, qu’il me fut donné d’apprécier à leur juste 
valeur les connaissances aussi variées qu'étendues de notre regretté collègue. 
Je conserverai toujours le bon souvenir des longues soirées d’hiver que nous 
avons passées avec Lionnet et quelques-uns de nos collègues à préparer le 
résumé sur la Géologie Normande, publié en 1878, cet ouvrage, œuvre de re- 


NÉCROLOGIE 65 


cherches biographiques considérables, est dû, en partie, au travail assidu de 
son esprit synthétique qui jetait dans ses écrits de lumineuses clartés. 

Traducteur dn géologue Ussher, G. Lionnet nous a fait connaître les tra- 
vaux de ce savant anglais sur les terrains triasiques de Normandie. 

Les coupes et notes que G. Lionnet publia er 1876, pour servir à l’histoire 
géologique des rivages du Havre, sont remplis de remarques et d’observations 
très judicieuses. 

En collaboration avec un de nos collègues. M. Mathieu Brylinski, G. Lion- 
net publia en 1877 une étude très remarquée sur les phosphates de chaux, 
leur provenance, ieur application à l’agriculture. 

Nous citerons encore, au nombre des publications de notre collègue dans 
les Mémoires de la Société Géologique de Normandie: une notice sur la 
Bourboule ; le compte rendu d’excursions géologiques à Tancarville, à Bolbec 
et à Fécamp ; une étude sur la réunion de la Société Einnéenne à CherBourg ; 
enfin, des notes sur les blocs erratiques du terrain crétacé inférieur du cap de 
la Hève. : 


M. Léon Hallaure, conseiller général, quoique ne prenant 
pas paït à nos travaux, nous prêtait néanmoins un concours 
très précieux, très dévoué auprès de lAdministration. C’est un 
homme de bien que nous avons à regretter, qui avait et qui 
méritait les sympathies de tous. 

M. L.-Charles Quin, notre ancien vice-président, avait long- 
temps participé à nos séances et à nos excursions. Parmi les nom- 
breuses brochures qu’il a publiés sur différents sujets, nous cite- 
rons celles qui se rattachent à notre genre d’études, « Sol et 
Rivage primitifs du Havre », « Le Havre avant l'Histoire et 
l'antique ville de Leure ». M. Quin s’occupait particulièrement 
d'archéologie et, à cet égard, était un vaillant collaborateur à la 
Société Havraise d'Etudes Diverses dont il était secrétaire général. 


M. Quin était un bon vieillard qui ne comptait que des amis au 
Havre. 


TABLE DES MATIÈRES 


Pages 
Résumé des Séances..... an a de de 25 sd de s 
Note sur le Pferocera incerta de d’Orbigny, par G. Lennier ...... 6 


Note sur une Pierre à Polissoirs La Roche au Diable, près de 
ER D One Re... Te 9 

Coup d’œil sur l’état des Falaises, de Cauville à Sainte-Adresse, 
nn ns imre de mn à nd œvu e à 15 

La Société Linnéenne de Normandie au Havre, compte-rendu som- 
maire des journées des 27, 28 et 29 Juin 1890, par E. Savalle. 18 

Description de deux Espèces nouvelles de Poissons du Terrain Kimme- 


ridgien du Cap de la Hève, par le Dr H.-E. Sauvage............... 26 
Etudes Paléontologiques. Description des Fossiles du Cap de la Hève (suite), 

Dem a tenue me me cg eo à» 31 
Etude sur un sondage fait au Havre, rue Louis-Philippe, par MM. Paillette 

Per Cure RE G Eentier. 15.2... ... 42 
Le Havre et ses Environs, aux temps préhistoriques, par E. Savalle..... SI 
Ouvrages reçus par la Société géologique de Normandie, dans l’année 1890. 55 
Compte des Recettes et Dépenses de l’année 1890....,............... 60 
Liste des Membres de la Société........ 2 RLINRE ROME EE 61 


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1879. Résumé sur la Géologie 


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