Skip to main content

Full text of "Bulletin de la Société zoologique de France"

See other formats


Return  to 
LIBRARY  OF  MARINE  BIOLOGICAL  LABORATORY 

WOODS     HOLE,    MASS. 


LoANED  BY  American  Muséum  of  Natural  History 


1^.  ï,  AsAéeny 


BULLETIN 


DE    LA 


SOCIÉTÉ    ZOOLOGIQUE 


DE    FRANGE 


POUR      L'ANNÉE      1898 


LILLE,    IMPRIMERIE    LE    BIGOT    FRERES 


BULLETIN 


l)K    [.A 


r  ' 


SOCIETE  ZOOLOGIQUE 


DE    FRANGE 


(HECOlSrTMtJE     D'UTILITE     I^UBLICHJE) 


POUR     L'ANNEE     1898 


VINGT-TROISIÈME     VOLUME 


PARIS 

AU     SIÈGE     DE     LA     SOGIRTK 

7.  rue  des  Grands-Augustins,  7 

1898 


AVI  S 


Les  Membres  de   la  Société  sont  instamment   priés  d'adresser, 
d'une  façon  impersonnelle,  tous  les  envois  d'argent  et  les  mandats  à 


Monsieur  le  Trésorier 
DK  LA  Société  Zoologique  de  France 


et  toute  la  correspondance  à 


Moijsieur  le  Secrétaire  Général 
DE  LA  Société  Zoologique  de  Frange, 


/l(»f<î 


LISTE 

DES 

MEMBRES    DE    LA    SOCIÉTÉ 

AU  31  JANVIER  1898 

AVEC   LA  DATE    DE    LEUR   ADMISSION 


Le  nom  des  Membres  fondateurs  est  précédé  de  la  lettre  F 


PRÉSIDENT  HONORAIRE 

F     Vian  (Jules),  élu  le  27  février  1894. 

MEMBRES    HONORAIRES 

1894  Agassiz  (Alexander),  directeur  du  Musée  de  zoologie  compa- 
rée de  Harvard  Collège,  à  Cambridge,  Mass.  (Etats-Unis). 
F      Barboza  du  Bocage  (prof.  José-Vicente),,  membre  de  l'Aca- 
démie royale  des  sciences,  à  Lisbonne  (Portugal). 

1894  Flower  (sir  William  Henry),  K.  C.  B.,  F.  R.  S.,  directeur 

du  British  Muséum  (nalural  history),  président  de  la 
Société  zoologique  de  Londres,  South  Kensington,  à  Lon- 
dres (Angleterre). 

1878  GiiNTHER  (Di"  Albert),  F.  R.  S.,  directeur  de  la  section  zoolo- 
gique du  British  Muséum,  à  Londres  (Angleterre). 

1878  Lacaze-Duthiers  (D''  Henri  de),  membre  de  l'Institut,  profes- 
seur à  la  Sor])Oune,  7,  rue  de  l'Estrapade,  à  Paris. 

1895  Lel'ckart    (Dr    Rudolf),   correspondant  de   l'Académie   de 

médecine,  professeur  à  l'Université  de  Leipzig  (Allemagne). 
1894  LiLLFEBORG  (W.),  profcsscur  émérite  à  l'Université  d'Upsal 

(Suède). 
1886  Milne-Edwards  (Alphonse),  membre  de  l'Institut,  directeur 

du  Muséum  d'histoire  naturelle,  57,  rue  Cuvier,  à  Paris. 

1894  MôBius  (K.),  directeur  du  Musée  zoologique,  43,  Invaliden- 

strasse,  à  Berlin  (Prusse). 

1897  MuRRAY  (John),  Ph.  D.,  directeur  des  publications  de  l'expé- 
dition du  C/K///e//^e/',  Challenger  lodge,  Wardie  à  Edimbourg 
(Ecosse). 

1897  Nansen  (Fridtjof),  professeur  à  l'Université  de  Christiania 
(Norvège). 

1880  N0RDENSK.J0LD  (baron  A.-E.),  associé  étranger  de  l'Académie 
des  sciences,  à  Stockholm  (Suède). 

1878  Selys-Longchamps   (baron  Edmond   de),  membre  de  l'Aca- 
démie royale  de  Belgique,  sénateur,  34,  boulevard  Sauve- 
nière,  à  Liège  (Belgique). 
F      Sharpe  (R.  Bowdlerj,  F.  L.  S,,  chargé  de  la  section  ornitho- 
logique  du  British  Muséum,  à  Londres  (Angleterre). 

1895  Van  Beneden  (Edouard),  membre  de  l'Académie  royale  de 

Belgique,  professeur  à  l'Université  de  Liège  (Belgique). 


MEMBRES  CORRESPONDANTS 


1893  Brusina  (Spiridion),  professeur  à  l'Université,  directeur  du 
Musée  national  zoologique,  à  Agram  (Croatie). 

1886  DuGÈs  (D''  Alfred),  consul  de  France,  à  Guanajuato  (Mexique). 

1888  Fritsh  (D»"  Anton),  professeur   à  l'Université  de  Bohême,  à 
Prague  (Bohême). 

1896  Graff  (L.  von),  professeur  à  l'Université  de  Graz  (Autriche). 

1890  HoRST  (D^  R.),  conservateur  au  Musée  d'histoire  naturelle,  à 

Leide  (Hollande). 

1897  Sluiter,  professeur  à  l'Université,  à  Amsterdam  (Hollande). 

1891  Vejdovsky    (Franz),    professeur  à  l'Université  de  Bohême, 

à  Prague  (Bohême). 


MEMBRES   DONATEURS  DÉCÉDÉS    1) 


F      Branicki  (comte  Constantin),  décédé  en  1884 
1888  Chancel  (M"e  Aline),  décédée  en  1889. 
1888  Guerne  (baron  Frédéric  de),  1822-1888. 

F      Hugo  (comte  Léopold),  décédé  en  189.-). 
1876  Semallé  (vicomte  René  de),  décédé  en  1894. 


(1)  Par  une  délibéralinn  en  date  ilii  i")  janvier  188îi,  le  Conseil  a  décide  de  main- 
tenir perpéfnellement  en  [('le  du  Uullrtin  ia  liste  des  Membres  donateurs  décédés. 


MEMBRES    TITULAIRES    (1) 

1897  AcoMx  (Georges),  avocat,  (5,  rue  des  Chartreux,  à  Paris. 

1890  Albert  K  (S.  A.  S.  le  prince),  prince  de  Monaco  (membre 
donateur),  correspondant  de  l'Institut,  25,  rue  du  Fau- 
bourg-Sa  iut-Honoré,  à  Paris. 

1889  Alluaud  (Ciiarles),  84,  boulevard  Saint-Michel,  à  Paris. 

1895  Amauurut,  professeur  au  lycée,  à  Vesoul  (Haute-Saône). 

187i)  Aaeblard  (Dr Louis),  IMiis,  rue  Paulin, à  Agen(Lot-et-Garonne). 

1892  Ancrv  (Félix),  administrateur-adjoint  de  la  commune  mixte, 
à  Dra  el  Mizau  (Algérie). 

1892  André  (E.),  ancien  notaire,  17,  rue  des  Promenades,  à  Gray 
(Haute-Saone). 

1892  AxGHELESco  (Constantin),  interne  des  hôpitaux,  71,  rue  des 

Saints-Pères,  à  Paris. 

1897  AxiiPA  (D'  Grégoire),  directeur  du  Musée  d'histoire  naturelle^ 
rue  Blona,  à  Bucarest  (Roumanie). 

lo.        1895  ApFELBECFi   (Victor),  conservateur  au   Musée  de   Bosnie  et 
d'Herzégovine,  à  Saraievo  (Bosnie). 

1896  Arechavaleta    (D»"    José),   directeur    général    du    Muséum 

na;ional,  369,  calle  Uruguay,  à  Montevideo  (Uruguay). 

1893  Argod-Vallon  (Albert),  à  Crest  (Drôme). 

1893  Armand  Delille,  étudiant  en  médecine,  7,  rue  Portails,  à 
Paris. 

1893  Arrigoni  degli  Oddi  (comte),  à  Padoue  (Italie). 

1897  Artault  (D'"  Stéphen),  2,  rue  Boutarel,  à  Paris. 

1895  AsTiNGO  (Matheo),  étudiant  en  médecine  et  en  sciences  natu- 
relles, 57,  rue  Rochechouart,  à  Paris. 

1895  Aubert   (Marins),   aide-naturaliste    au    Muséum    d'histoire 

naturelle,  3,  allée  Philippine,  à  Saint-Barnabe,  banlieue  de 
Marseille  (Rouches-du-Rhône). 

1877  Bailly  (J.-F.  D.),  75,  rue  Aylmer,  à  Montréal  (Canada). 

1890  Ballion  (Jean),  367,  chaussée  de  Courtrai,  à  Gand  (Belgique). 

ao.        1880  Bambeke  (D""  Charles  van),  professeur  à  l'Université,  7,  rue 
Haute,  à  Gand  (Belgique). 

1878  Barrois   (Dr    Jules),    villa   Barrois,  Cap   Brun,    à    Toulon 

(Var). 

1880  Barrois  fD^  Théodore-Charles),  professeur  à  l'Université, 
220,  rue  Solférino,  à  Lille  (Nord). 

1896  Barrows  (Walter  B.),  professeur  de  zoologie  et  de  géologie 

au  Collège  d'agriculture,  à  Lansing,  Mich.  (Etats-Unis). 

1890  Barvîr  (Henri),  à  Choltice  (Bohême). 

1891  Baudouin  (D»"  Marcel),  14,  boulevard  Saint-Germain,  à  Paris. 

(1)  La  Sociélé  s'esl  vue  dans  la  nécessité  de  ra^er  de  la  liste  des  membres  un 
rertain  nombre  de  personnes  qui  av;iif  ni  négligé  de  payer  leur  cotisation  {Art.  //  du 
Règlement). 


VIII 

1893  Baurac  (D""  J.  C),  médecin  de  la  marioe,  au  Tranchard,  par 

Verteillac  (Dordogne). 
1879  Bavay,  pharmacien  en  chef  de  la  marine,  membre  du  Conseil 

supérieur  de  santé  de  la  marine,  o9,  rue  Boissière,  à  Paris. 
1889  Bedot  (D""  Maurice),  directeur  du  Musée  d'histoire  naturelle, 

professeur  à  l'Université,  à  Genève  (Suisse), 
1878  Bedriaga  (Dr  Jacques  de),  oo,  boulevard  de  l'Impératrice,  à 

Nice  (Alpes-Maritimes). 

3o.        1880  Beltrémieux  (D""  E.),  président  de  la  Société  des  sciences 
naturellesdelaCharente-Inférieure,àLaRochelle(Charente- 
Inférieure). 
1886  Berthoud  (Léon),  pharmacien  de  l'hospice  de  Bicètre  (Seine). 
F      Bertrand  (Joseph),  (membre  à  rie),  membre  de  l'Institut- 
professeur  au  Collège  de  France,  4,  rue  de  Tournon,  à  Paris 
F     Besnard  (Auguste),  conducteur  des  ponts  et-chaussées,  68, 
route  de  Laval,  au  Mans  (Sarthe). 

1891  BÉTANCÈs  (Dr  Felipe),  à  Jacmel  (Haïti). 

1884  BiBLiOTHÈQLE  de  l'Uni  versi  té  et  de  l'Etat,  à  Strasbourg  (Alsace). 

1889  Bibliothèque  de  l'Université,  à  Grenoble  (Isère). 

1890  Bibliothèque  du   Muséum   d'histoire   naturelle,   2,    rue  de 

Bufïon,  à  Paris. 

1892  Bibliothèque  de  l'Université,  à  Rennes  (lUe-et- Vilaine). 

1884  BiGNON  (Mlle  Fanny),  docteur  ès-scieuces  naturelles,  profes- 
seur à  l'Ecole  Edgard  Quinet,  162,  rue  du  Faubourg- 
Poissonnière,  à  Paris. 

^o.       1884  BiNOT(Jean),  interne  des  hôpitaux,  22,  rue  Cassette,  à  Paris. 

1891  Blanc  (Edouard),   (membre  à  vie),  explorateur,  32,  rue  de 

Yarennes,  à  Paris. 

1892  Blanchard  (M^e  Raphaël),  (membie  donateur),  226,  boulevard 

Saint  Germain,  à  Paris. 
F      Blanchard  (D""  Raphaël),    (membre  dona'enr),  professeur  à 
l'Université,    membre  de  l'Académie  de  médecine,    226, 
boulevard  Saint  Germain,  à  Paris. 

1889  Blasius  (Dr  Rudolph),  23,  Petrithor-Promenade,  à  Bruns- 
wick (Allemagne). 

1889  Blasius  (prof.  Wilhelm),  directeur  du  Musée  d'histoire  natu- 
relle. 7,  Gauss-strasse,  à  Brunswick  (.\llemngne). 

1886  Blavy  (Alfred),  officier  de  l'Instruction  publique,  4.  rue 
Barralerie,  à  Montpellier  (Hérault). 

1881  Blonay  (Roger  de),  23,  rue  de  Larochefoucault,  à  Paris. 
1883  Bolivar  (Ignacio),  professeur  d'entomologie  à  l'Université, 

10,  calle  Academia,  à  Madrid  (Espagne). 

1882  Bonaparte  (le  prince  Roland),  (membre  duiuileiir),  10,  avenue 

d'Iéna,  à  Paris. 


IX 

5o.        1(S93  BoNNAiRE  (Dr  E.),  professeur  agrégé  à  l'Université,  accou- 
cheur des   hôpitaux,  37'^'",  rue  de  Bourgogne,  à    Paris. 

I880  BoNNiKR  (Jules),  directeur-adjoint  de  la  Station  maritime  de 
Wimereux,  75,  rue  Madame,  à  Paris. 

1880  BoucARD  (Adolphe),  otTicier  d'Académie,  Spring  valc,  île  de 
Wight  (Angleterre). 

1885  BouLART  (Raoul),  préparateur  au  Muséum,  6,  rue  de  la 
Cerisaie,  à  Paris. 

1894  BouRET  (Désiré),  étudiant  eu  pharmacie,  51,  rue  Madame,  à 
Paris. 

1897  BouTAx  (D^  Louis),  maître  de  conférences  à  la  Faculté  des 
sciences,  172.  boulevard  Voltaire,  à  Paris. 

1890  Bouvier  (D^"  E.  L.),  professeur  au  Muséum  d'histoire  natu- 
relle, 39,  rue  Claude  Bernard,  à  Paris. 

1893  Brahant  (Edouard),  au  château  de  l'Alouette,  près  Cambrai 

(Nord), 

1889  Branicki  (comte  Xavier),  (inemhrr  à  vie),  10,  rue  Wiejska, 

à  Varsovie  (Russie). 

1890  Braun  (Dr  Max),  professeur  à  l'Université,  directeur  du  Musée 

zoologique,  1,  Sternwartstrasse,  à  Kônigsberg  (Prusse). 
60.        1892  Brian  (Alfred),  {membre  donateur),  6,  via  San  Sebastiano,  à 
Gênes  (Italie). 

1894  Brôlemann  (Henry).  22,  rue  Marignan,  à  Paris. 

1892  Brongniart  (Dr  Charles),  assistant  au  Muséum,  9,  rue  Linné, 
à  Paris. 

1896  Brumpt  (Emile),  licencié  ès-sciences  naturelles,  préparateur 

à    l'Ecole  pratique  des    Hautes-Etudes,   16,   rue  Gustave 
Courbet,  à  Paris. 

1897  Bruyant,  professeur- suppléant  à  l'école  de  Médeine,  26.  rue 

Gaultier-de-Biauzat,  à  Clermont-Ferrand  (Puy-de-Dôme). 

1892  Bl'chet  (Gaston),  rue  de  l'Ecu,  à  Romorantiu  (Loiret  Cher). 

1897  BujOR  (Dr  Paul),  professeur  de  Zoologie  à  la  Faculté  des 
sciences  de  l'Université  d'iassy  (Roumanie). 

1897  BuÉN  (Odôn    de),    professeur    à    l'Université,  à   Barcelone 

(Espagne). 
F     Bureau  (D'"  Louis),    {membre  à  vie),    directeur   du    Musée, 
professeur  à  l'Ecole  de  médecine,  15,  rue  Gresset,  à  Nantes 
(Loire-Inférieure). 
1880  Camerano   (D""  Lorenzo) ,   professeur  à    l'Université,    palais 
Carignan,  à  Turin  (Italie), 
-o.        1880  Camprell  (.Tohn-MacNaught),  C.  E.,  F.  Z.  S.,  senior  assistant 
curator,  Kelvingrove  Muséum,  à  Glasgow  (Ecosse). 

1893  Carus  (J.  Victor),  professeur  à  l'Université.  15,  Uuiversitiils- 

strasse,  à  Leipzig  (Allemagne). 

1897  Carné  (Adrien  de),  à  Vitry-sur-Seine  (Seine). 


1887  Catois  (Dr  Eugène),  professeur  à  l'Ecole  de  médecine,  15,  rue 

Ecuyère,  à  Caen  (Calvados). 

1895  Caustier  (Eugène),  professeur  au  lycée  de  Versailles,  à 
Viroflay  (Seine-et-Oise). 

1880  Certes  (Adrien),  inspecteur  général  des  finances,  53,  rue  de 

Varenne,  à  Paris. 
1891  Chancel  (M™«  Marins),  {membre    donateur),  226,    boulevard 
Saint  Germain,  à  Paris. 

1894  Chapon  (I.ouis),  étudiant  en  médecine,  44,  rue  de  l'Arbre-Sec, 
à  Paris. 

1883  Chatin  (Dï"  Joannès),  membre  de  l'Académie  de  médecine, 
professeur-adjoint  à  l'Université,  174,  boulevard  Saint- 
Germain,  à  Paris. 

1891  Chaves   (Francisco   Affonso) ,    capitaine    au    11«  chasseurs, 
directeur  de  l'Observatoire  météorologique,  à  Ponta  Del- 
gada,  île  Sâo  Miguel  (Açores). 
8o.        1884  Chevreux  (Edonard),  [membre  donateur),  route   du   Cap,   à 
Bône  (Algérie). 

1891  Chevreux  [W^^),  (membre  à  vie),  131,  Grande-Rue,  à  Boulogne- 
sur-Seine  (Seine). 

1888  Claybrooke  (Jean  de),  5,  rue  de  Sontay,  à  Paris. 

1881  Clément   (A.-L.),  (membre  à  vie),    officier    de   l'Instruction 

publique,  dessinateur,  34,  rue  Lacépède,  à  Paris. 
1876  Collardeau   du    Heaume  (Marie-Philéas),  6,  rue   Halévy,  à 

Paris. 
1887  Cos.Movici  (D'  Léon-C),  professeur  à  l'Université,  11,  Stefan 

cel  mare,  à  lassy  (Roumanie). 

1882  Cousin  (Auguste),  à  Quito  (Equateur). 

1883  Crié  (D""  Louis),  professeur  à  l'Université,  à  Rennes  (Ille-et- 

Vilaine). 

1893  Dahl  (Dr  Ferdinand),  professeur  à  l'Université,  à  Kiel  (Alle- 

magne). 
1895  Dalmas  (comte  Raymond  de),  26,  rue  de  Berri,  à  Paris, 
yo.        1897  Dahuty   de  Grandpré  (Albert),  directeur  du  Muséum   Des- 
jardins,  à  Port-Louis  (Ile  Maurice). 

1894  Dassonville  (Charles),  licencié  es  sciences,  vétérinaire  aux 

batteries  de  la  deuxième  Division  de  cavalerie,  à  Lunéville 
(Meurthe-et-Mosellej. 

1884  Dautzenberg  (PhiVimie),  {membre  donateur),  213,  rue  de  l'Uni- 

versité, à  Paris. 
1887  Delage  (Dr  Yves),  professeur  à  l'Université    de   Paris,  villa 
de  Nice,  à  Sceaux  (Seine). 
F      Delamain  (Henri),  négociant,  à  Jarnac  (Charcute). 

1895  Delouche   de   Pémoret   (Paul),  au  château    des  Crubliers, 

commune  d'Arlhon  (Indrej. 


XI 

187()  Demaison  (Louis),  2,\,  rueNitolas  Perseval,  à  Reims  (Marne). 

1880  Deyrolle  (Emile),  40,  rue  du  Bac,  à  Paris. 

F   DoLLFus  (Adrien),  directeur  de  la  Feuille  des  jeunes  natura- 
listes, 35,  rue  Pierre  Charron,  à  Paris. 

1892  DoLLFUs  (Gustave),  (»!<'/»/>/Tf/ii>),  45,  rue  de  Chabrol,  à  Paris, 
ïoo.        1897  DoMET  DE  YoRGES  (Albert),  licenciées-sciences  naturelles,  4, 

avenue  Thiers,  à  Conipiègne  (Oise). 

1887  DoMiMci  (Henri),  licencié  ès-sciences,  10,  place  Delaborde,  à 

Paris. 
1895  DoNCKiER  DE  DoNCEEL  (lleuri),  20,  place  Denfert-Rochereau, 

à  Paris. 
1894  DoNGÉ  (Ernest),  36,  avenue  de  Châtillon,  à  Paris. 
1877  DouviLLÉ,  proiesseur  à  l'Ecole  des   Mines,   207,  boulevard 

Saint-Germain,  à  Paris 
1876  Dubois  (D""  Alphonse),  conservateur  du  Musée  royal  d'histoire 

naturelle,  115,  rue  Franklin,  à  Bruxelles  (Belgique). 

1882  Dubois  (D^  Raphaël),    professeur    à  l'Université,    à    Lyon 

(Rhône). 
1889  DucH.\ussoY  (D'^),  professeur  agrégé  à  la  Faculté  de  médecine, 

8,  rue  des  Beaux-Arts,  à  Paris. 
1882  DuvAL  (Dr  Mathias),  professeur  à  l'Ecole  des  beaux-arts  et  à 

l'Université,  membre  de  l'Académie  de  médecine,  11,  cité 

Malesherbes,  à  Paris. 
1897  DuBoscQ  (Di'  0.),  chef  des  travaux  pratiques  de  Zoologie  de  la 

Faculté  des  sciences,  à  Grenoble  (Isère). 

no.        1895  Ellingsen  (Edvard),  à  Krager0  (Norvège). 

1887  Emery  (D'Emile),  chef  de  clinique  à  la  Faculté  de  médecine, 

5,  rue  de  Rome,  à  Paris. 
1876  Fatio  (Victor),  1,  rue  Bellot,  à  Genève  (Suisse). 

1884  Faurot  (D""  Lionel),  {membre  à  vie),  à  Solignat,  par  Issoire 

(Puy-de  Dôme). 

1885  Ferré  (Dr   Gabriel),  professeur  à  l'Université,  à  Bordeaux 

(Gironde). 

1893  FiELD  (D"^  Herbert  Haviland),  directeur  du  Bureau  bibliogra- 

phique   international,   8,    Universitatsstrasse,    à   Zurich- 
Oberstrass  (Suisse). 

1886  FiLHOL    (Dr  Henri),    membre    de    l'Institut,    professeur    au 

Muséum  d'histoire  naturelle,  9,  rue  Guénégaud,  à  Paris. 

1894  Fischer  (Df"  Henri),  chef  des  travaux  zoologiques  à  l'Univer- 

sité, 9,  rue  Legoiï,  à  Paris. 
1892  Fleutiaux  (Edmond),  1,  rue  Malus,  à  Paris. 

1894  FoÀ  (Edouard),  explorateur  en  Afrique,  62,  rue  Saint-Lazare, 
à  Paris. 
I20.        1895  FocKEU  (D' Henri),  chef  des  travaux  pratiques  d'histoire  natu- 
relle   à    l'Université,     34,    rue    Barthélemy-Delespaul,    à 
Lille  (Nord). 


XII 

1897  Frhyssinge   (Louis),   étudiant  en  pharmacie  et  en  sciences 
naturelles,  28,  rue  d'Assas,  à  Paris. 

1886  François  (Ph.),  secrétaire  général  delà  Société  entomologiquc 

de  France,  26,  boulevard  des  Italiens,  à  Paris. 

1890  Friedlander  (R.)  et  (ils,  libraires,  11,  Carlstrasse,  à  Berlin 
(Prusse). 

1895  FuLLARTON    (Dr   J.-H.),   zoologiste    au    Fishery    Board     for 

Scotland,  à  Saint-Andrews  (Ecosse). 
1884  Gâche  (Henri),  201,  avenue  Victor  Hugo,  à  Paris. 

1881  Gadeau    de    Kerville    (Henri),  7,   rue    Dupont,   à    Rouen 

(Seine-Inférieure). 
1880  Garman  (Samuel),  assistant  of  ichthyology  and  herpetology 

at  the  Muséum  of  Comparative  Zoology,  at  Harvard  Collège, 

à  Cambridge,  Mass.  (Etats-Unis). 
1897  Gaudin,  négociant,  à  Cayenne  (Guyane). 

1894  Gaudry  (Albert),  membre  de  l'Institut,  professeur  au  Muséum 

d'histoire  naturelle,  7  bis,  rue  des  Saints-Pères,  à  Paris. 
i3o.       1895  Gaulle  (Jules  de),  41,  rue  de  Vaugirard,  à  Paris. 

1896  Gauraud  (Emile),  8,  place  des  Acacias,  à  Royan  (Char.-Inf.). 
1879  Gazagnaire  (Joseph),  29,    rue  Centrale,   à   Cannes    (Alpes- 
Maritimes). 

1895  Gervais  (Dr  Henri),  assistant  au  Muséum  d'histoire  naturelle, 

13,  rue  de  Navarre,  à  Paris. 

1887  GiROD   (Dr    Paul) ,  professeur   à    l'Université,    à  Clermont- 

Ferrand  (Puy-de-Dôme). 

1890  GiRODON  (Alphonse),  7,  quai  Saint-Clair,  à  Lyon  (Rhône). 

1897  GouBiE  (Richard),  artiste  peintre,   125,  avenue  de  VVagram, 

à  Paris. 

1888  Greenough  (H.  S.),  12,  avenue  de  Wagram,  à  Paris. 

1894  Grouvelle  (Philippe),  69,  rue  de  Gergovie,  à  Paris. 

1891  Gruvel,  chef  des  travaux  de  zoologie  à  l'Université,  à  Bor- 

deaux (Gironde). 
i4o-        1880  Guerne  (baron  Jules  de),   (membre   donateur),   6,    rue     de 
Tournon,  à  Paris. 

1895  Guiart  (!)••  Jules),  (membre  donateur),  chef  de  travaux  pra- 

tiques de  parasitologie  à  la  Faculté  de  médecine,  19,  rue 

Gay-Lussac,  à  Paris. 
1886  GurfEL  (Frédéric),   maître  de  conférences  à   l'Université,  à 

Rennes  (lUe-et-Vilaine). 
1895  GuYOT,  chef  des  travaux  praticjues  de  zoologie  à  l'Université, 

à  Rennes  (llle-et-Vilaine). 
1891  Hallez  (D^  Paul),  professeur  à  l'Université,  à  Lille  (Nord). 
F     Hamonville  (baron  Louis  d'),  (mentbre  donateur),  conseiller 

général,  au  château  de  Manonville.  par  Noviant-aux-Prés 

(Meurthe-et-Moselle). 


Xtlt 

1888  Hkcht  (D>"  Emile),  12,  rue  Victor  Hugo,  à  Nancy  (Meurtiie- 
et-Moselie). 

1886  HÉKOUARD  (D""   Edgardj,  clief   des    travaux    de    zoologie   à 
l'Université,  9,  rue  de  l'Ei^eron,  à  Paris. 

1892  Herrera  (Alphonse  L.),  aide-naturaliste  au  Muséum  national. 

à  Mexico  (Mexitiue). 

1896  HoussAYE  (Emile),  pharmacien  de  l'Assistance  publique,  5, 
rue  Jomard,  à  Paris, 
loo.        1895  HowARTH  (Elyali),  F.R.A.  S.,  curatorof  the  public  Muséum, 
à  Shetfield  (Angleterre). 
1891  HuBER  (])!■  Adolphe),  12  bis,  place  de  Laborde,  à  Paris. 

lS8o  HuET  (D''  L.),  maître  de  conférences  à  l'Université,  8,  rue 
Pasteur,  à  Caen  (Calvados). 

1898  I.NGUE.MTZKY  (Jcau),  assistant  de  zoologie  à  l'Académie  impé- 
riale de  médecine,  à  Saint-Pétersbourg  (Russie). 

1894  Is.MAÏL   Hakki.   capitaine   vétérinaii-e,    professeur   à    l'Ecole 
vétérinaire  de  Pankalti,  à  Goustaulinople  (Turquie). 

189.J  Jammes  (D'"  L.),  chef  des   travaux   pratiques  de  zoologie  à 
l'Université,  à  Toulouse  (Haute-Garonne). 

1893  Janet  (Armand),   (mi'iiihn'  à  vie),   ancien    ingénieur  de   la 

marine,  29,  rue  des  Volo  itaires,  Paris. 

1890  Janet  (Charles),  ingénieur  des  arts  et  manufactures,  villa  des 

Roses,  près  Beauvais  (Oise). 
1x9."}  Jaqlet   (D''  Maurice),   assistant  à   l'Institut  anatomique  et 

chii'urgical  de  l'Université,  à  Bucarest  (Roumanie). 

1890  JoANiN  (Albert),  préparateur  à  la  Faculté  de  médecine,  4, 
rue  Léopold  Robert,  à  Paris. 
i6o.        1882  JouBiN  (Dr  Louis),  {membre  à  oie),  professeur  à  l'Université, 
à  Rennes  (llle-et-Vilaine). 

1892  JouRDAN  (Etienne),  professeur-adjoint  à  l'Université.  6,  rue 
de  la  Bibliothèque,  à  Marseille  (Bouches-du-Rhône). 

F     Jousseaume  (Dr  Félix),  {membre  à  vie),  29,  rue  de  Gergovie,  à 
Paris. 

1880  JuLiANY  (Joseph),  12,  place  de  l'Hôtel-de-Ville,  à  Manosque 
(Basses-Alpes). 

1895  JuLiN  (Dr  Charles),  professeur  à  l'Université,  131,  rue  Fragnée, 
à  Liège  (Belgique). 

1879  Kempen  (Ch.  van),  12,  rue  Saiut-Bertin,  à  Saint-Omer  (Pas- 
de-Calais). 

1894  Kœhler  (R.),  professeur  à  l'Université,  à  Lyon  (Rhône). 

1888  Kerhervé  (L.-B.  de),  licencié  ès-sciences  naturelles,  à  Lacres, 

par  Samer  (Pas-de  Calais). 

1897  KuNCKSiECii  (Paul),  éditeur,  52,  rue  des  Ecoles,  à  Paris. 

1889  Korotnev,  professeur  à  l'Université  de  Kiev  (Russie),  directeur 

de  la  Station  maritime  de  Villefrauche  (Alpes-xMaritimesj. 


XIV 

i-jo.       1893  Krasilsshtshik  (Isaac),   43,   Leovskaïa,  à  Ki^hiuev  (Russie 
méridionale). 

1879  KûNCKEL  d'Hercl'lais  (Jules),  assistant  au  Muséum  d'histoire 

naturelle,  20,  villa  Saïd,  à  Paris. 

1881  KiiNSTLER  (Jules),  professeur-adjoint  à  l'Université,  à  Bor- 
deaux (Gironde). 

1891  Labbé  (Dr  Alphonse),  préparateur  à  l'Université,  85,  boulevard 
de  Port-Royal,  à  Paris. 

1887  Labonne  (D""  Henri),  directeur  de  la  Société  d'éditions  scieu- 
tiliques,  15,  rue  de  Médicis,  à  Paris. 

1891  Laboratoire  de  zoologie  de  l'École  prali(|ue  des  Hautes-Etudes, 

au  Muséum  d'histoire  naturelle,  55,  rue  de  Buffou,  à 
Paris. 

\S[)2.  Laboratoire  de  zoologie  de  l'Université,  à  Nancy  (Meurthe- 
et-Moselle). 

1895  Lafl'ma  (Emile),  industriel,  à  Paviot,  près  Voiron  (Isère). 

1895  Lallier  (Dr  Paul),  46,   passage  du  Bureau  (rue  Alexandre- 

Dumas),  à  Paris. 
1886  Lamy  (Ernest),  113,  boulevard  Haussmann,  à  Paris. 
j8q         1894  Lance  (Denis),  55,  rue  de  Butïon,  à  Paris. 

1896  Lanceplaine  (Rnymond),  préparateur  à  l'Université,  7,  rue  de 

l'Estrapade,  à  Paris. 

1892  Lande  (D""  Adam),  6,  Maryjânska,  à  Varsovie  (Russie). 

1880  Langlassé  (René),  42,  quai  National,  à  Puteaux  (Seine). 

1894  Laquiante  (Francis),  étudiant  en   médecine  et  en  sciences 

naturelles,  95,  boulevard  Saint-Michel,  à  Paris. 
1883  Larcher   (Df   Oscar),  membre   de    la    Société   de   Biologie, 

95,  rue  de  Passy,  à  Paris. 
1877  Largu[er  des    Bangels   (D'),    conservateur    du    Musée    de 

zoologie  de  Vaud,  29,  rue  de  Bourg,  à  Lausanne  (Suisse). 

1888  LavergiNe  de  Labarrière  (Joseph-Loïs),  inspecteur  d'assu- 
rances, 51,  rue  de  Naples,  à  Paris. 

1895  Leloup  (Di'  Charles),  à  Mennetou  sur-Gher  (Loir-et-Gher). 
1882  Lennier  (G.),  directeur  du  Muséum  d'histoire  naturelle,  22, 

route  de  la  Hève,  à  Sainte-Adresse,  près  le  Havre  (Seine- 
Inférieure). 
1892  LÉON  (D"-  Nicu),  professeur  à  l'Université,  89,  strada  Polona, 
^9^-  à  Bucarest  (Roumanie). 

1891  LÉVEiLLÉ  (Albert),  bibliothécaire  delà  Société  entomologique 

de  France,  10,  rue  du  Dragon,  à  Paris. 
1897  LÉvv  (.Vl«"e  Madelaine),  licenciée  ès-sciences,  7,  rue  Rataud, 

à  Paris. 
1891   LiGNiÈREs  (Joseph),  répétiteur  à  l'École  vétérinaire,  à  Alfort 
(Seine). 


XV 

1887  Li.NARÈs  (de),  professeur  à  l'IJuiversité,  8,  paseo  del  Obelisco, 
à  Madrid  (Espagne). 

1890  LoKioL  (Perceval  de),  au  chalet  des  Bois,  par  Crassier,  canton 

de  Vaud  (Suisse). 
18i>7  LoYEz  (Meiie  Marie),  licenciée  es  sciences  naturelles,  professeur 

à  l'Ecole  Edgard  Quinet,  58,  rue  Bonaparte,  à  Paris. 
1889  LucET  (Adrien),  vétérinaire,  à  Courtenay  (Loiret), 
1893  Maés  (Albert),  39  bis,  rue  du  Landy,  à  Clichy  (Seine). 

1889  Magalhàes  (D""  Pedro  Severiano  dej,  professeur  à  la  Faculté  de 

médecine,  caixa  docorreio  n"  244,  à  Rio-de-Janeiro  (Brésil). 

2O0.        1882  Maggi  (Leopoldo),  professeur  à  l'Université,  à  Pavie  (Italie). 

188<')  MAGNE(Alexaudrej,(///t'//(/y/r^/ouY//(^(y/), 41, rue Fasquier,à Paris. 

18î>.";  Maillet  (Gusiave),  industriel, 32,  rue  du  Luxembourg,  à  Paris. 

18S9  Maisonneuve  (D''  Paulj  ,  professeur  à  l'Université  libre,  à 
Angers  (Maine-et-Loire). 

1897  Malaquln  (D""  A.),  préparateur  à  l'Université,  159,  rue  Brille- 
Maison,  à  Lille  (Nord). 

1884  Man  (D"- J.-G.  de),  à  Jerseke,  Zélande  (Hollande). 

1887  Marchal  (Dr  Georges),  chef  de  travaux  de  médecine  opéra- 
toire et  chef  de  clinique  chirurgicale  à  l'Hôtel-Dieu,  19, 
rue  Robert-de  Luzarches,  à  Amiens  (Somme). 

1887  Mahchal  (D''  Paul),  directeur  de  la  Station  entomologique 
de  Paris,  120,  rue  Boucicaut,  à  Fonlenay-aux-Roses  (Seine). 

1891  iMarconxet  (Ferdinand),  interne  des  hôpitaux,  30,  rue  de 

Metz,  à  Nancy  (Meurthe-et-Moselle). 
1879  Marion,  correspondant  de  l'Institut,  professeur  à  l'Univer- 
sité, à  Marseille  (Bouches-du-Rhône). 

2IO.  F     MarmottaiN  (D'),  31,  rue  Desbordes-Valmore,  à  Paris. 

1895  Marotel  (Gabriel),  répétiteur  de  zoologie  à  l'Ecole  vétéri- 
naire, à  Alfort  (Seine). 

1892  Martel  (E.-A.),  avocat,  secrétaire  général  de  la  Société  de 

spéléologie,  8,  rue  Ménars,  à  Paris. 

1892  Martin  (D''  Henri),  9,  place  Possoz,  à  Paris^ 

1885  Martin  (René),  avocat,  au  Blanc  (Indre). 

1893  Maupas  (E.),  conservateur  de  la  Bibliothè(iue,  rue  de  l'Etat- 

major,  à  Alger  (Algérie). 

1890  Maurice  (D""  Charles),  à  Attiches,  par  Pont-à-Marcq  (Nord). 

1879  MÉGMN  (Pierre),  membre  de  l'Académie  de  médecine, 
4,  avenue  Aubert,  à  Vincennes  (Seine). 

1889  Metshmkov  (D""  Elle),  ex-professeur  à  l'Université  d'Odessa, 
chef  de  service  à  l'Institut  Pasteur,  18,  rue  Dutot,  à  Paris. 

1884  Moniez  (D»"  Romain),  professeur  à  l'Université,  à  Lille  (Nord). 

■2-20.       1887  MoNVENOux  (!)•■  Frédéric),  25,  rue  Grenette,  à  Lyon  (Rhône). 


XVI 

1895  MooRE  (J.  Percy),  iustructor  in  zoology,  University  of 
Pennsylvania,  î\  Pliiladelpliie,  Penna  (Etats  Unis). 

1897  MoRKAU  (Dr  Louis),  189,  Ijoulevard  Saiut-Gerniain,  à  Paris. 

1883  Morgan  (Jacques  dej,  directeur  général  du  Service  des 
antiquités  en  Egypte,  chez  M.  le  comte  de  Saint-Martin, 
26,  rue  Victor-Hugo,  à  Amiens  (Sommej. 

1892  MoLLÉ  (Léon),  vétérinaire  délégué  de  Paris  et  du  département 
de  la  Seine,  116,  avenue  du  Roule,  à  Neuilly-sur-Seine 
(Seine) 

1876  Musée  d'histoire  naturelle,  à  Douai  (Nord). 

1892  Musée  d'histoire  naturelle,  à  Genève  (Suisse). 

1888  Musée  zoologique,  43,  Invalideustrasse,  à  Berlin  (Prusse). 

1883  Musée  national  zoologique,  à  Agram  (Croatie). 

1886  Nabias  (D""  B.  de),  (tneinbre  à  vie),  professeur  à  l'Université, 
17  bis,  cours  d'Aquitaine,  à  Bordeaux  (Gironde). 
2"3o.        1888  Nadar  (Paul),  51,  rue  d'Anjou,  à  Paris. 

1895  Nasonov  (Nicolas),  professeur  de  zoologie  à  rUniversitt;-,  à 

Varsovie  (Russie). 

1891  Ner VILLE  (Ferdinand  de),  ingénieur  des  télégraphes,  116, 
boulevard  Haussmann,  à  Paris. 

1891  Neumann    (Georges)  ,    professeur    à    l'Ecole    vétérinaire,   à 

Toulouse  (Haute-Garonne). 

1896  NEVEu-LEMAmE  (xVIaurice),  préparateur  à  la  Faculté  de  méde- 

ciue,  20,  rue  d'Edimbourg,  à  Paris. 

1897  NoBUE  (Auguste),  aide-naturaliste  à  l'école  polytechnique  de 

Porto  (Portugal). 

1895  Noualhier  (Maurice),  à  Puymaud,  par  Nieul  (Haute-Vienne). 
1876  ÛBERTHUR  (Charlesj,  imprimeur,  à   Renues  ((Ile-et-Vilaine). 

1893  Odier  (Georges),  39,  rue  de  l'Université,  à  Paris. 

1893  Odin  (Amédée),  directeur  du  Laboratoire  maritime,  33,  rue 
de  l'Hôtel-de-Ville,  aux  Sables  d'Olonne  (Vendée). 

240.       1896  Oka  (D^"  Asajiro),  professeur  de  biologie  à  la  Kotô-Gakkô,  à 
Yamaguchi  (Japon). 

1895  Oliveira  (Paulino  d'j,  professeur  à  l'Université,  à  Coimbra 
(Portugal); 

1892  Olivier  (Ernest),  au  château  des  Ramillons,  près  Moulins 

(Allier). 

1895  Olsson  (Dr  Peter),  lector,  à  Ostersund  (Suède). 

1890  Orueta  (Domingo  de),  ingénieur  des  mines,  à  Gijôn  (Espagne). 

1879  Oudri  (Emile),  chef  de  bataillon,  commandant  le  2^  bataillon 

d'infanterie  légère  d'Afrique,  à   Gao-Bang  (Tonkin)  et  à 

Durtal  (Maine-et-Loire). 

1884  Oustalet(D'' Emile),  assistant  au  Muséum,  55,  rue  deBulïon, 

et  121  bis,  rue  Notre-Dame-des-Champs,  à  Paris. 


XVII 

1889  Packard  (A.  S.),   professeur  à  Broun  University,  à  Provi- 

dence, H.  I.  (Etats-Unis). 

1888  Pagks  (D""  Jules),  3,  rue  des  Saussaies,  à  Paris. 

1890  Palacky  (Jean),  professeur  à  l'Université  de  Bohème,  11,  rue 

de  Cracovie,  à  Prague  (Bohème). 

25o.        1889  Paszlavszky   (Joseph),    professeur   à    la   Réaliskola,    Toldy 
Férencz-utcza,  à  Budapest  (Hongrie). 

1892  Pavesi  (Pietro),  professeur  à  l'Université,  5,  via  Belli,  à  Pavie 

(Italie). 

1884  Pavlov  {M^^  Mariej  ,  Sheremetevski  pereulok  ,  maison 
Shercnietiev,  logiïinent  Go,  à  Moscou  (Russie). 

F  Pknnetier  (D""  Georges),  directeur  du  Musée  d'histoire  natu- 
relle, professeur  à  l'École  de  médecine,  9,  rue  Alain-Blan- 
chard, à  Rouen  (Seine-inférieure). 

1887  Peruier  (Edmond),   membre    de    l'Institut,   professeur    au 
Muséum,  28,  rue  Gay-Lussac,  à  Paris. 

1880  Perro.ncito  (D^  Edouard),  correspondant  de  l'Académie  de 
médecioe,  professeur  à  l'Ecole  vétérinaire  et  à  l'Université, 
40,  corso  Vaientino,  à  Turin  (Italie). 

F      Petit  (Louis)  aîné,  naturaliste,  21,  rue  du  Caire,  à  Paris. 

1896  Petit  (  Ernest),  naturaliste,  81,  Ijouievard  Saint-Michel,  à  Paris. 

1897  Philippson  (Maurice),  candidat  en  sciences,  12,  rue  Guimard, 

à  Bruxelles  (Belgique). 

1893  Pic  (Maurice),  {membre  à  cie),  à  Digoin  (Saône-et-Loire). 
260.        1879  PiERsoN  (Henri),  (membre  à  vie),  à  Brunoy  (Seine-et  Oise). 

1895  Pigeot  (P.),  professeur  à  l'Ecole  pratique  d'agriculture,   à 

Rethel  (Ardennes). 

1884  PiLLiET  (D^"  Alexandre),  4,  rue  Richepanse,  à  Paris. 

1879  Plateau  (Félix),  professeur  à  l'Université,  152,  chaussée  de 
Courtrai,  à  Gand  (Belgique). 

1896  Porter  (Charles-E.),  casilla  1108,  à  Valparaiso  (Chili). 

189C  Portier  (Dr  Paul),  préparateur  à  la  Sorbonne,  24,  rue  Nicole, 
à  Paris. 

1895  P0RTEVIN  (Gaston),  12,  rue  de  l'Horloge,  à  Evreux  (Eure). 

1889  Preudhomme  de  Borre  (Alfred),  villa  de  la   Fauvette,  Petit 

Saconnex,  à  Genève  (Suisse). 

1886  Procho  (Henri),  maître  de  conférences  à  l'Université,  72,  rue 
Jeaune-d'Arc,  à  Lille  (Nordj. 

1895  Pruvôt  (D»"  Georges),  professeur  à  l'Université,  6,  rue  des 
Alpes,  à  Grenoble  (Isère). 

2JO.       1893  Racovitza(D' G.  Emile).  140,  boulevard  Saint-Germain, à  Paris. 

1882  Railliet  (A.),  membre  de  l'Académie  de  métleciiie,  professeur 

d'histoire  naturelle  à  l'Ecole  vétérinaire,  à  Alfort  (Seine). 

1897  Rambaud  (Pierre;,  licencié   es  sciences,  76,  rue  d'Assas,  à 

Paris. 

Bull.  Soc.  Zool.  de  Fr.,  189S.  xxiii.  —  i 


XVIIl 


1886  Raspail  (Xavier),  à  Gouvieux  (Oise). 

1890  RÂTz  (D""  Stephau  von),  professeur  à  l'Académie  vétérinaire, 
23,  Rottenbiller  ulcza,  à  Budapest  (Hongrie). 

1879  Regnard  (Dr  Paul),  membre    de  l'Académie  de  médecine, 

professeur  à  l'Institut  national  agronomique,  directeur- 
adjoint  du  laboratoire  de  physiologie  de  la  Sorbonne,  224, 
boulevard  Saint-Germain,  à  Paris. 

1895  RÉGMEH  (Raymond),  greffier  en  chef  du  Tribunal  de  com- 
merce, 12,  cours  Gambetta,  à  Aix  (Bouches-du-Rhône). 

1895  Reyckaert  (J.),  agent  de  la  Société  Zoologique,  7,  rue  des 
Grands-Augustins,  à  Paris. 

1898  Ribemont-Dessaignes  (D^  A.),  professeur  agrégé  à  la  Faculté 
de  médecine,  10,  boulevard  Malesherbes,  à  Paris. 

1887  RiCHARD(DrJules),30,  ruedu  Faubourg- Saint-Honoré, à  Paris. 

2^-       1877  RicHET  (D''  Charles),  professeur  à  l'Université,  15,  rue  de 
l'Université,  à  Paris. 

1897  Robert  (Adrien),  préparateur  au  laboratoire  Arago,  3,  rue 
Nouvelle,  à  Paris. 

1887  Robinet  (Charles),  professeur  de  physique  au  lycée,  13,  rue 

Nicole,  à  Chartres  (Eure-et-Loir). 
1893  RocuÉ  (D''  Georges),  inspecteur  général  des  pèches  maritimes, 
20,  avenue  des  Gobelins,  à  Paris. 

1895  Roche  (Emile),  préparateur  à  la  Sorbonne,  25,  rue  Daguerre, 
à  Paris. 

1890  RoDRiGUEz  (Léopold),  étudiant  en  médecine,  attaché  à  la 
légation  de  Guatemala,  2,  rue  Racine,  à  Paris. 

1888  RoLLiNAT  (Raymond),  à  Argenton  (Indre). 

1895  Ross  (Dr  Norman  G.),  176,  Simeoe  street,  à  Toronto  (Canada). 
F     Rothschild  (baron  Edmond  de),  {membre  donateur),  19,  rue 
LafTite,  à  Paris. 

1880  Rotrou  (Alexandre),  pharmacien,  à  la  Ferté-Bernard  (Sarthe). 
^90.       1895  Roule  (D'  Louis),  professeur  à  l'Université,  19,  rue  d'Alsace- 

Lorraine,  à  Toulouse  (Haute-Garonne). 

1888  Sabatier  (D""  Armand),  correspondant  de  l'Institut,  doyen  de 
la  Faculté  des  sciences,  à  Montpellier  (Hérault). 

1895  Saint-Joseph  (baron  de),  23,  rue  François  le"",  à  Paris. 

1893  Saint-Loup   (Remy),    maître   de  conférences   à  l'Ecole  des 

Hautes-Etudes,  104,  rue  de  la  Tour,  à  Paris. 

1896  Saint-Paul  (Léonard  de  ,  pharmacien  de  l'Assistance  publi- 

que, 10,  rue  Saint-Benoît,  à  Paris. 

1897  Sand  (René),  candidat  en  sciences  à  l'Université,  95,  boule- 

vard du  Nord,  à  Bruxelles  (Belgique). 

1894  Sanquirico  (Charles),  25,  rue  Daguerre,  à  Paris. 

1894  Santos  (Luiz  Francisco  dos),  pharmacien  de  la  flotte  brési- 
lienne, chez  M.  Audibert,  pharmacien,  à  la  Seyne  (Var). 


XIX 

1876  Saunders  (Howard),  F.  Z.  S.,   F.  L.  S.,  7,   Radnor  place, 
Gloiicester  square,  à  Londres  (Angleterre). 

1884  SAUVAGK(D'"EnHle), directeur  houorairede la  Station  aquicole, 
directeur  du  Musée,  39  bis,  rue  Tour  Notre-Dame,  à  Boulo- 
gne (Pas-de-Calais). 
3oo.       i88i  Sauvixet  (L. -Ernest),  assistant  au  Muséum,  47,  rue  Cuvier, 
à  Paris. 

1894  Sauzier  (Théodore),  6,  boulevard  de  Courcelies,  à  Paris. 

1886  ScHLUMBERGER  (ChaHcs),  ingénieur  de  la  marine  en  retraite, 
16,  rue  Christophe-Colomb,  à  Paris. 

1896  Scott  (Thomas),  F.  L.  S.,  uaturalist  to  the  fishery  Board  for 

Scotland,  14,  Lorne  sireel,  à  Leith  (Ecosse). 

1889  Secques  (François),  pharmacien  de  l'Assistance  publique, 
76,  rue  Monge,  à  Paris. 

F     SÉDiLLOT  (Maurice),  20,  rue  de  l'Odéon,  à  Paris. 

1897  Selmons  (G.  C.  M.),  directeur  de  l'Institut  d'histoire  naturelle, 

à  Latsch  (Suisse). 

1895  Selol'S  (Percy  Sherborn),à  Greenville.Michigan  (Etats-Unis). 

1879  SEOANE(Victor-Lopezj,  avocat,  membre  de  l'Académie  royale 
des  sciences  de  Madrid  et  président  du  Conseil  provincial 
d'industrie  et  commerce,  agriculture,  5,  Luchaua,  à  la 
Corogne  (Espagne). 

1876  Shelley  (captain  Georges-Ernest),  {membre  à  vie),  F.  Z.  S., 

7,  Princes  street,  Cavendish  square,  W.,à  Londres  (Angle- 
terre). 

3io.       1897  SzczAwiNSKA  (M^ii'  Wanda),   docteur   ès-sciences,    11,   rue 
Méchain,  à  Paris. 

F     Simon  (Eugène),  16,  villa  Saïd,  à  Paris. 

1892  SoviNSKY,  professeur  à  l'Université,  à  Kiev  (Russie). 

1893  Spengel    (D''   J.   VV.),   professeur  à  l'Université,  à   Giessen 

(Allemagne). 

1877  Steindachner  (Hofrath  D^  Frantz),  Director  des  naturhisto- 

rischen  Hofmuseums,  Burgring,  à  Vienne  (Autriche). 
1889  Stolzmann  (Jean),  10,  rue  Wiejska,  à  Varsovie  (Russie). 
1889  Studer  (D""   Th.),    professeur  à  l'Université,  directeur  du 

Musée,  rue  des  Orphelins,  à  Berne  (Suisse). 

1895  Suard  (D'),  médecin  de  première  classe  de  la  marine,  18, 
avenue  Colbert,  à  Toulon  (Var). 

1888  Suchetet  (André),  au  château  d'Autiville-Bréauté,  par  Goder- 
ville  (Seine-lnférieurej,  et  10,  rue  Alain-Blanchard, à  Rouen. 

1892  Targioni-Tozzetti  (Adolphej,  professeur  à  l'Institut  des  études 

supérieures,  19,  via  Romana,  à  Florence  (Italie). 
320.       1895  Taton-Baulmont  (Edouard),  1,  place  de  la  Sorbonne,  à  Paris. 

1893  Théry  (André),  à  Saint-Charles,  près  Philippeville  (Algérie). 


XX 

1896  Thézée  (Henri),  chargé  de   cours  à   l'Ecole  de   médecine, 

place  Sainte-Croix,  à  Angers  (Maine-et-Loire). 
1895  Thompson  (d'Arcy  W.),  professeur  à  l'Université,  directeur 

du  Musée  zoologique,  à  Dundee  (Ecosse). 
1895  ToMiDA  (Michel),  assistant  au  laboratoire  zoo-physiologique 

de  l'Université,  Sararie,  à  Jassy  (Roumanie). 
1887  TopsENT  (1)^  Emile),  professeur  à  l'Ecole  de  médecine,  30,  rue 

Vasselot,  à  Reunes  (Ille-et-Vilainej. 

1897  ToRRE  (Carlos   de  la),  professeur  d'anatomie  comparée  à 
l'Université  de  la  Havane  (Cuba). 

1878  TouRNEUx  (Dr  Frédéric),  professeur  à  l'Université,  14,  rue 
Sainte-Philomèue,  à  Toulouse  (Haute-Garonne). 

1894  Traizet  (Emile),  42,  rue  Notre-Dame  de  Nazareth,  à  Paris. 

1887  Trapet,   pharmacien-major  de  première  classe  à  l'hôpital 

militaire  du  camp  de  Chàlons,  par  Mourmelon-le-Grand 
(Marne). 

33o.       1895  Trouessart  (D'  Edouard),  112,  avenue  Victor  Hugo,  à  Paris. 

1889  Vaillant  (Léon),  professeur  au  Muséum  d'histoire  naturelle, 
8,  rue  de  Bufïon,  à  Paris. 

1896  Vallé  (Louis),  licencié  es  sciences,  48,  rue  Pernety,  à  Paris- 
Plaisance. 

1891  Vaudremer  (Dr  Albert),  50,  rue  Centrale,  à  Cannes  (Alpes- 
Maritimes). 
F     Vian  (Jules),  (membre  donateur),  42,  rue  des  Petits-Champs, 
à  Paris. 

1876  Vian  (Paul),  notaire,  3,  rueTurbigo,  à  Paris. 

1894  ViGNAL  (Louis),  28,  avenue  Dutjuesne,  à  Paris. 

1876  ViLEMAREST  (barou  ue),  3,  rue  de  Villerse.x.el,  à  Paris. 

1888  ViLLEDiEux  (Léopold),  à  Lariaux,  par  Saint-Rémy  en  Rollal 

(Allier). 
1896  VoiNov  (Demètre) ,  professeur   à    l'Université,   Institut   de 
zoologie,  37,  boulevard  Elisabeth,  à  Bucarest  (Roumanie). 
340.       1897  Ward  (Henry  Baldwiu),professeurà  l'Université  de  Nebraska, 
à  Lincoln,  Nebr.  (Etats-Unis). 
1891  Wardell  Stiles  (D'"  Charles),  correspondant  de  l'Académie 
de  médecine,  Bureau  of  animal  industry,  Department  of 
agriculture,  à  Washington,  D.  C.  (États-Unis). 

1880  Wavrin  (marquis  de),  château  de  Ronsele,  par  Somergem, 

près  Gand  (Belgique). 
1880  Weber  (D""  Max),  professeur  à  l'Université,  3,  Sarphatikade, 

à  Amsterdam  (Hollande). 

1896  Weysse  (Arthur),  6,  rue  des  Écoles,  à  Paris. 

1890  WiERZEjsKY,  professeur  à  l'Université,  6,  Wielopole, à Cracovie 
(Autriche). 

34G.        1891  ZoGRAF  (I)»^  Nicolas),  professeur  à  l'Université,  Musée  poly- 
technique), à  Moscou  (Russie). 


XXI 


LISTE  GÉOGRAPHIQUE   DES   MEMBRES  DE  LA  SOCIÉTÉ 


MH    =   .Mcrnbi-r   linniuMiri',   MC   =   Membre  corrcsponclanl 


FRANGE    (249) 


Allier  (2) 
Olivier 
Villedieux 

Alpes  (Basses)  (i) 
Julifiny 

Ai-pesMariti.mes  (3) 
i!('(lri;iga  (J.  de) 
Gazaijnaire 
VaudremtT 

Ardennes  (1) 
Pigeot 

Boughes-du-Rhôxe  (^4) 
Aiibort 
Jourdan 
Marion 
Régnier 

Calvados  (3) 
Catois 
Huet 
Joyeux-La  iïuie 

Charente  (1) 
Delamain 

Charente-Inférieure  {t) 
Beltrémieux 
Gauraud 


DoRUOliNE   (I) 


Baurac 


Dkôme  (1) 
Argod-Vallon 

Eure  (1) 
Portevin 


Eure-et-Loir  (Ij 
Robinet 

Garonne  (Haute)  (4) 
Jammes 
Xenmann 
Roule 
Tourneux 

Gironde  (4) 
Ferré 
Gruvel 
Kûnstler 
Nabias  (B.  de) 

Hérault  {i) 
Blavy 
Sabatier 

Ille-et-Vilaine  (7) 
Crié 
Guitel 
Guyot 
Joubin 
Oberthiir 

Rennes  (Bibliothéquf) 
Topsent 

Indre  (3) 
Delouche  de  Pémoret 
Martin  (R.J 
Rollinal 

Isère  (4) 
Duboscq 

Grenoble  (Bibliothèque) 
Lafuma 
Pruyôt 


NX  II 


Loir-et-Cher  {i) 

PUY-DE  DÔME   (3) 

Buchct 

Bruyant 

Leloiip 

Faurot 

Girod 

Loire-Inférieure  (1) 

Rhône  (4) 

Bureau 

Dubois  (R.) 

Loiret  (1) 

Girodon 

Lucet 

Kœhler 

Lot-et-Garonne  (1) 

Monvenoux 

Amblanl 

Sartre  (2) 

Maine-et-Loire  (3) 

Besnard 

Rotrou 

Maisonneuve 

Oudri 

Saône  (Haute)  (2) 

Thézée 

Amaudrut 

André 

Marne  (2) 

Saône-et-Loire  (1 

Demaison 

Pic 

Trapet 

Seine  (11) 

Meurthe-et-Moselle  (6) 

■ 

Bertbould 

Dassonville 

Carné  (A.  de) 

Hamonville  (Baron  d') 

Cbevreux  (M'="') 

Hecht 

Delage 

Marconnet 

Langlassé 

Nancy  (Bibliothèque) 

Lignières 

Nancy  (Laboratoire  de  Zoologie) 

Macs 

Nord  (9) 

Marchai  (P.) 

Marrois  (Tb. 

Marotel 

Brabant 

Mégnin 

Douai  (Musée) 

Railliet 

Kockeu 

Paris  (133) 

llaii.z 

Aconin  (Georges) 

Malaquin 

Alluaud 

Maurice 

Anghelesco 

Moniez 

Armand-Delille 

Prouho 

Artaull 

Oise  (3) 

Astingo 

Baudouin 

Doniet  de  Vorscs 

.lanet  (Cb.) 

Bavay 

Bertrand 

Baspaii 

Bignon  (M"") 

Pas-ue-Calais  (3) 

Binot 

Kempen  (Ch.  Van) 

Blanc 

Kerhervé  (L.-B.  de) 

Blanchard  (M"  Ri 

Sauvage 

Blanchard  (R.) 

xxin 


moiiiiy  il!,  lie) 

R(m;ip;ti'tc  (l'iiiicr  l!.| 

Honnairi' 

lîonnirr  ^1.) 

Boulart 

Boiirot 

nmilan 

Bouvier  (E.-L.) 

Brôlemann 

Brongniarl  (Cti.) 

l^rumpt 

Certes 

Chancel  (M""  M.) 

Chapon 

Chatin  (J.) 

Claj'broocko  (J.  de) 

Clément 

CoUardeau  du  Baume 

Dalmas  (Comte  de; 

Dautzenberg 

Deyrolle  (E.) 

Dollfus  (A.) 

Dollfus  IG.) 

Dominici 

Donckier  de  Donceel 

Dongé 

Douvillé 

Duchaussoy 

Duval  (Mathias) 

Eniery 

Filhol 

Fischer 

Fleutiaux 

Foà 

François 

Freyssingue 

Gâché 

Gaudry 

Gaulle  (J.  de) 

Gcrvais 

Goubie 

Greenough 

Grouvelle 

Guerne  (Baron  J.  de) 

Gniarl 


lliTouard 

llubiT 

.loanin 

Jousseaume 

FClincksieck 

Kûnckol  d'Herculais 

Labbc 

La bonne 

Laboratoire  de  Zoologie 

Lacaze-Duthiers  (11.  de),  il.  U. 

Lallier 

Lamy 

Lance 

Lanceplaine 

Laquiante 

Larcher 

Lavergue  de  Labarricre 

Léveillé 

Lévy  (M^"") 

Loyez  (M"'^) 

Magne 

Maillet 

Marmottan 

Martel 

Martin  (D^  H.) 

Metshnikov 

Milne-Edwards  (A.),.»/.  77. 

Moreau 

Moulé 

Muséum  (Bibliothèque) 

Nadar 

Nerville  (F.  de) 

Neveu-Lemaire 

Odier 

Oustaiet 

Pages 

Perrier 

Petit  (E.) 

Petit  (L.) 

Pilliet 

Portier 

Racovitza 

Rambaud 

Régna rd 

Bevckaert 


XXIV 


Richard 

Vignal 

Richet 

Vilemarest  (Baron  de) 

Roche 

Weysse 

Roche 

Seine-et-Oise  (i) 

Rodrigucz 

Caustier 

Rothschild  (Baron  Edm.  de) 

Pierson 

Saint-Joseph  (Baron  de) 

Saint- Loup 

Seine-Inférieure  (4) 

Saint-Paul  (L.  de) 

Gadeau  de  Kerville 

Sanquirico 

Lennier 

Sauvinet 

Pennetier 

Sauzier 

Suchetet 

Schlumberger 

Somme  (I) 

Secques 

Marchai  (G). 

Sédillot 

Var  (4) 

Simon 

Barrois  (J.) 

Szczawinska  {AF"M 

1                  / 

Janet  (A.) 

Taton-Baulmont 

Santos 

Traizet 

Suard 

Trouessart 

Vaillant 

ViENE  (Haute)  (1) 

Vallé 

Noualhier 

Vian  (J.) 

Vendée  (1) 

Vian  (P.) 

Odin 

ÉTRANGER 


EUROPE     (97) 


Açores  (1) 


Chaves 


Allemagne  (10) 
Berlin  (Musée) 
Blasius  (R.) 
Blasius  (W.) 
Braun 
Carus 
Dahl 

Friedlânder 
I.euckart,  M.  IL 
Môbius,  M.  H. 
Spengel 


Alsace  (1) 
Strasbourg  (Bibliothèque) 

Autriche-Hongrie  (IjJ) 

Apfelbeck 

Agram  (Musée) 

Barvir 

lîrusina,  il/.  C. 

Fritsh,  M.  C. 

Graflf  (L.  von),  M.  C. 

Palacky 

Paszlavszky 

RAtz  (S.  von) 


XXV 


Sleimiaclinor 
VejdvosUy,  lU.  C. 
Wiorscjsky 

Belgique  (10) 
l'Killiun 

liambcUc  (Cli.  van) 
Dubois  (Alph.) 
Julin 

Philippsdii 
Plati'au 
Sand 

Selys-Lonjichamps  (Baron  de),  M.  H. 
Van  Reneden  (Ed.),  M.  H. 
Wavrin  (Marquis  de) 

Espagne  (o) 
Bolivar 

Buen  (Odon  de) 
Linarès (de) 
Orueta  (D.  de) 
Seoane 

Grande-Bretagnk  (li| 
Boucard 
Cainpbt'll 

Flower  (Sir  \V.).  .)/.  //• 
Fullarton 
Gûnther,  .V.  FI. 
Howartli 

Murray  (John),  .)/.  //. 
Saunders 
Scott 

Sharpe,  M.  II. 
Shfiiey 
Tliompson 

Hollande  (4) 
Horst,  M.  C. 
Man  f J  -G.  de) 
Shiiter,  M.  C. 
Wcber 

Italie  (  I) 
Arrigoni  degli  Oddi  (Comte) 
Brian 
Camero 
Magffi 
Pavesi 


Porronoito 

Ta  rginni-Tozzetti 

Monaco  (1) 
Albert  I"  (S.  A.  S.  le  Prince) 

NoRViCGE    (2) 

Eilingsen 
Nansen,  M.  H. 

Portugal  (3) 
Barboza  du  Bocage,  M.  IL 
Nobre 
Oliveira  (P.  d') 

Roumanie  (7) 
Antipa 
Bujor 
Cosmovici 
Jaquet 
Léon 
Tomida 
Voinov 

Russie  (9) 
Branicki  (Comte  X.) 
Ivorotnev 
Krasilshtshilv 
Lande 
N'asonov 
Pavlov 
Sovinsky 
Stolzmann 
Zograf 

Suède  (3) 
Lilljeborg,  M.  H. 
Nordenskjôld  (Baron),  M.  B. 
Olsson 

Suisse  (9) 
Bedot 
P^atio 
Field 

Genève  (Musée) 
Larguier  des  Bancels 
Loriol 

Preudhomrae  de  Borre 
Selmons 
Studer. 

Turquie  (I) 
Ismaïl  Hakki 


XXVI 


ASIE     (2) 


Japon  (1) 


Oka 


Algérie  (4) 
Ancpy 

Chevreux  (Ed.) 
iMaupas 
ïhéry 


Brésil  (I) 
Malgalhàes  (P.  S.  rie) 

Canada  (2) 
Railly 
Ross 

Chili  (1) 
Porter 

Cuba  (I) 
Terre  (De  La) 

Equateur  (1) 
Cousin 

Etats-Unis  (Si 
Agassiz,  M.  H. 
Barrows 
Garman 


TONKIN    (1) 


Oiidri 


AFRIQUE    (fi) 


Egypte  (I) 
Morgan  (J.  do) 

Maurice  (Ile)  (1) 
Daruly  de  Grandprc 


AMÉRIQUE     (19) 


Moore 
Packard 
Selous 
Ward 
Wardcll  Stiles 

Guyane  (I) 
Gandin 

Haïti  (1) 
Bétancès 

Mexique  (2; 

Dugès,  M.  C. 
H errera 

Uruguay  (I) 

AriM'liavaiota 


LISTE     DES     MEMBRES     DÉCÉDÉS 


pendant  l'année  i8gy 


1883  Lemoine  (Dr  V.). 
1879  JuLUEN  (D^  J). 
1878  Steenstrup  (Japelus) 


XXVII 


BUREAU  ET  CONSEIL  POUR  L'ANNÉE  1898 


Membres    du    Bureau  : 

MM. 

Présidnit Prof.  H.  Fjlhol. 

Vice- Préside  iilH < 

(  Prof.  Yves  Delage. 

Secrétaire  général D»"  R.  Blanchard. 

Secrétaire  général  adjoint D»"  J.  Guiart. 

\  E.  Caustier. 

Secrétaires {  ^    ^    ^ 

f  Dr  J.  Richard. 

Trésorier Ch.  Schlumberger. 

Archiviste-Bibliothécaire Fr.  Secques. 


Membres   du   Conseil 


I^  Membres  donateurs 

S.  A.   S.  le  prince  Albert  I^r, 

de  Monaco. 
Mme  R    Blanchard. 
Prof.  R.  Blanchard. 
A.  Brian. 
Prince  R.  Bonaparte. 

Mme  M.   ChANCEL. 

Ed.  Chevreux. 
Ph.  Dautzenberg. 
Bo°  ,J.  de  Guerne. 
Dr  J.  Guiart. 
B*""  d'Hamonville: 
A.  Magne. 
Bo"  DE  Rothschild. 
J.  Vian. 

2°  Anciens  présidents 
D""  E.  Oustalet. 


Dr  L.  Faurot. 
Prof.  L.  Vaillant. 
Prof.  E.-L.  Bouvier. 
Prof.  MoNiEz. 


Pour  1896 


Pour  1897 


Pour  1898 


3°  Membres  élus 

A.  Certes. 

*H.  Pierson. 

L.  B.  de  Kerhervé. 

*Ed.  Blanc. 

D''  Ch.  Brongniart. 
D""  F.  Jousseaume. 
E.  Simon. 
Prof.  Max  Weber. 

Ch.  Alluaud. 
Bavay. 

Dr  E.    HÉROUARD. 

Dr  E.  Trouessart. 


XXVllI 


LISTE   DES   PRÉSIDENTS 


DEPUIS  LA  FONDATION  DE  LA  SOCIETE 


Président  liouoraire  :  M.  J.  Vian. 


MM. 


1876  J.  Vian 

1888  J.  JuLLiEN  (t  1897). 

1877  J.  Vian. 

1889  G.  CoTTEAU  (t  1894) 

1878    F.  JOUSSEAUME. 

1890   J.    DE    GUERNE. 

1879  E.  Perrier. 

1891  A.  Railliet. 

1880  J.  Vian. 

1892  Ph.  Dautzenberg. 

1881  F.  Lataste. 

1893    E.  OUSTALET. 

1882  E.  Simon. 

1894  L.  Faurot. 

1883  J.  KiJNCKEL  d'Herculais. 

1895  L.  Vaillant. 

1884  M.  Chaper  (f  1896). 

1896  E.-L.  Bouvier. 

1885    P.   MÉGNIN. 

1897  R.  Montez. 

1886  P.  Fischer  (f  1893). 

1898  H.  FiLHOL. 

1887  A.  Certes. 

MM. 


Séance  du  ii  Jaiwier  i8g8. 
PRÉSIDENCE  DE  M.  CH.   JANET  ET  DE  M.  LE  PROFESSEUR  FILHOL 

En  l'absence  de  M.  Moniez.  M.  Ch.  Janet  prend  place  au  fauteuil 
de  la  Présidence.  11  adresse  les  compliments  de  la  Société  à 
Mra.<i  Blanchard,  Dautzenberg,  Dollfus,  Girodou  et  Richard,  ainsi 
qu'à  M.  Ci.  Aconin,  qui  assistent  à  la  séance. 

M.  le  Secrétaire  général  donne  lecture  d'une  lettre  de  M.  le  prof. 
MoMEz,  président  sortant,  qui  s'excuse  de  ne  pouvoir  assister 
à  la  séance. 

(i  J'aurais  voulu,  dit-il,  remercier  de  nouveau  et  de  vive  voi.x  les 
membres  de  la  Société  pour  le  très  grand  honneur  qu'ils  m'ont  si 
gratuitement  conféré  et  dont  je  conserverai,  en  même  temps  qu'un 
très  flatteur  souvenir,  une  vive  reconnaissance.  Je  vous  prie  de 
vouloir  bien  être  mon  interprète  auprès  de  nos  collègues  et  des 
très  aimables  vice-présidents  qui  ont  eu  la  charge  dont  j'avais  le 
bénéfice.  » 

M.  le  prof.  FiLHOL,  président  pour  l'année  1898,  prend  place  au 
fauteuil  présideutiel  et  prononce  une  allocution. 

M.  le  prof.  R.  Blanchard  remercie  M.  le  prof.  Filhol  des  gra- 
cieuses paroles  qu'il  lui  a  adressées.  En  occupant  cette  année  pour 
la  dernière  fois  le  poste  de  Secrétaire  général,  il  croit  donner  à  la 
Société  une  nouvelle  preuve  de  son  dévouement.  M.  le  D""  (îuiart, 
pour  lequel  le  Conseil  a  créé  cette  année  le  poste  de  Secrétaire 
général  adjoint,  si  vos  suffrages  lui  confèrent  l'année  prochaine  les 
fonctions  de  Secrétaire  général,  fera  tous  ses  efforts  pour  maintenir 
la  Société  dans  la  voie  de  la  prospérité  et  du  progrès  où  elle  est 
entrée  si  heuieusement. 

L'année  dernière  déjà,  grâce  à  son  activité,  dix  membres  nou- 
veaux sont  entrés  à  la  Société.  Ce  résultat  est  d'un  heureux  présage 
et  la  Société  peut  être  certaine  qu'elle  remettra  son  sort  en  de 
bonnes  mains. 

M.  le  président  adresse  les  félicitations  de  la  Société  à  M.Lignières, 
nommé  chevalier  du  Mérite  agricole,  et  à  M.  le  prof.  Edm.  Perrier, 
élu  menibre  de  l'Académie  de  médecine. 

MM,  AcoMN  et  DuBOscQ,  présentés  à  la  dernière  séance,  sont  élus 
Membres  de  la  Société. 


2  SÉANCE   DU    H    JANVIER    1898 

MM.  R.  Blanchard  et  Clément  présentent  M.  le  D^  A.  Ribemont- 
Dessaignes,  professeur  agrégé  à  la  Faculté  de  médecine,  accoucheur 
des  Hôpitaux,  10,  boulevard  Malesherbes,  à  Paris. 

M.  le  Secrétaire  général  adjoint  donne  lecture  d'une  lettre  de 
M.  le  Dr  Racovitza,  de  retour  à  Punla-Arenas,  après  une  excursion 
de  vingt-trois  jours  à  travers  les  pampas  de  la  Patagonie  méridio- 
nale. La  Belijica,  qu'il  avait  précédée,  est  arrivée  à  Punta  Arenas  le 
2  décembre  1897.  Elle  a  dû  en  repartir  le  H  par  le  canal  du  Beagle, 
avec  station  à  Ushuaia,  capitale  de  la  Terre  de  feu  argentine,  où  le 
gouvernement  argentin  met  gratuitement  son  dépôt  de  combustible 
à  la  disposition  de  l'expédition. 

M.  Brolemann  traite  de  la  modification  des  pattes  vers  la  région 
buccale  des  Myriapodes. 

M.  Gh.  Janet  fait  une  communication  sur  l'aiguillon  des  Hymé- 
noptères, en  prenant  pour  type  l'aiguillon  de  la  Myrtnica  rxbra. 
Après  avoir  exposé  ce  qui  est  connu  sur  l'outogéuie  et  la  morpho- 
logie de  l'aiguillon,  il  explique  sou  mode  de  fonctionnement.  Les 
deux  stylets  de  l'aiguillon  sont  pourvus,  chez  l'Abeille,  de  petites 
lamelles  transversales.  Krapelin  et  Beyer  attribuent  à  ces  lamelles 
le  rôle  de  butoirs  élastiques  qui  se  meuvent,  sans  obstacle,  dans  la 
partie  élargie  de  la  cavité  de  l'aiguillon,  mais  se  trouvent  arrêtés 
lorsqu'ils  arrivent  à  l'endroit  où  cette  cavité  se  rétrécit.  La  course 
des  stylets  se  trouve,  ainsi,  assujettie  à  une  limite  qui  ne  peut  être 
franchie.  Si,  en  réalité,  les  lamelles  transverses  peuvent  remplir 
ce  rôle,  il  n'est  pas  le  plus  important,  et  Carlet  paraît  être  dans  le 
vrai  quand  il  attribue  à  ces  lamelles  un  rôle  dans  le  mécanisme 
de  l'expulsion  du  venin.  La  description  qu'il  a  donnée  du  fonction- 
nement de  celte  lamelle  chez  l'Abeille  n'est  pas  très  claire.  Elle  est 
qualifiée,  dans  le  Zoologischer  Jahresbericht  fur  1884   [Arthropoda, 
p.  167),  comme  a  Beschreibung  wegeen  Mangels  an  Abbildungen 
nicht  verstandlich  ».  M.  Janet  a  repris  l'élude  de  ces  lamelles  chez 
la  Myrmica  ruhra  (espèce  chez  laquelle  Beyer  dit,  par  erreur,  qu'elles 
n'existent  pas).  Il  a  été  amené  à  leur  attribuer,  comme  l'avait  fait 
Carlet,  la  fonction  d'organes  servant  à  l'expulsion  du  venin,  et,  de 
plus,  il  a  reconnu   l'existence  d'un  appareil  de  fermeture  de  la 
glande  à  venin,  appareil  qui  ne  paraît  pas  avoir  été  décrit  jusqu'ici. 
Une  note  accompagnée  de  figures  sera  publiée  prochainement  sur 
ces  deux  points. 


SÉANCE    nu    1  l    JANVIER    4898  3 

M.  F.  Skcques,  Bibliothécaire-archiviste,  présente  la  liste  des  publi- 
cations périodiques  reçues  eu  échange  peudaiit  l'année  1897  (1). 

EUROPE 


Aix.     / 
Amiens. 


.\ngers. 


Autun. 

Auxerre. 

Béziers. 
Bordeaux. 

Boulognp-sur-Mer. 

liourg. 

Caon. 

ChAlon-sur-Saône. 

Charleville. 

Chàleauroux. 

Cherbourg. 

Dijon. 
Grenoble.     - 


La  Roclielle. 


Lille. 
Lyon, 

Màcon. 


FRANGE 

Académie  des  sciences. 

Société  linnéenne  du  Nord  de  la  France. 

Hulletin,  XIII,  a""  2813-292,  i8î)0-<J7. 
Société  d'études  scientiliques. 

Bulletin,  XXV,  1895;  XXVI,  189(i. 
Société  d'histoire  naturelle. 

Bulletin,  IX,  189(1. 
Société  des  sciences  historiques  et  naturelles  de  l'Vonne. 

Bulletin,  2'  semestre  1896. 
Société  d'études  des  sciences  naturelles. 
Société  linnéenne. 

ides,  (5),  X,  1896. 
Annules  de  la  station  aquicole. 
Société  des  sciences  naturelles  de  l'Ain. 
Société  linnéenne  de  Normandie. 

Bulletin,  ('•),  X,  n"*  .3,  4  ;  (5),  I,  n"  1,  1897. 
Société  des  sciences  naturelles  de  Saône-et-Loire. 

Bulleiin,  XXIII,  n"  1-12,  1897. 
Société  d'histoire  naturelle  des  Ardennes. 

Bulletin,  (1),  III,  1896. 
Musée  municipal. 

Bulletin,  n'"  9-H,  1897. 
Société  nationale  des  sciences  naturelles  et  mathématiques. 

Mémoires,  (:i),  X,  1896-97. 
.\cadémie  des  sciences,  arts  et  belles-lettres. 
Société  des  sciences  naturelles  du  sud-est. 
Société  de  statistique,  des  sciences  naturelles   et  des  arts 

industriels. 

Bulletin,  (4),  11,  n"'  1,  2,  1894-95;  III,  1897. 
.\cadémie  des  belles-lettres,  sciences  et  arts. 
Société  des  sciences  naturelles  de  la  Charente-Inférieure. 

Annales,  IV,  1897. 
Société  géologique. 
Société  linnéenne. 

Annales,  XLIII,  1896. 
Société  d'histoire  naturelle. 

Bulletin,  n"»6-7,  1897. 


(I)  Les  Sociétés  ou  Académies  avec  lesquelles  la  Société  Zoologique  de  France 
est  en  relations  d'échanges  sont  priées  de  considérer  l'insertion  sur  la  présente 
liste  comme  un  accusé  de  réception  et  de  bien  vouloir  envoyer  les  numéros  qui, 
n'ayant  pas  été  reçus,  ne  figurent  pas  sur  cette  liste. 


4 

Marseille. 

Montpellier. 

Moulins. 

Nancy. 

Nantes. 

Nie.-. 
Paris. 


Rouen. 
Semur. 
Toulouse. 


SÉANCE   DU    11    .I.\NVIi:ii    1898 

Société  scientifique  industrielle. 

Buttetin,  XXIV,  n"  "2-4,  ISÎXJ;  XXV,  n"  1. 
.Académie  des  sciences  et  lettres. 

Mémoires,  (2),  n"*  2-4. 
Revue  scientifique  du  Honrbonnais,  n'  119,  1897. 
Bibliographie  anatowique,  IV,  n°  (î,  V,  n"'  1-5. 
Société  académique. 

Annales,  (7),  VII,  n"*  1-2,  1896. 
Société  des  sciences  naturelles  de  l'Ouest  de  la  France. 

BulleUn,  VI,  n»  4,  1896;  VII,  n"»  1-3. 
Société  des  lettres,  sciences  et  arts  des  Alpes-Maritimes. 

Annales,  XV,  1896. 
.Académie  des  sciences. 

Comptes-rendus,  CXXIV  et  table;  CXXV. 
Annales  des  sciences  naturelles.  Zoologie,  (8),  III,  n"  4-6 : 

IV,  n"  1-6;  V,  n»  1. 
Archives  de  médecine  navale  et  coloniale,  LXVII;  LXVIII. 
h'euille  des  Jeunes  naturalistes,   (3),  XXVII,  n""  813-327. 

Catalogue  de  la  bibliothèque,  XX-XXII. 
Institut  national  agronomique. 

Joumil  de  Conchyliologie,  XLIV,  n»^  2-4;  XLV,  n"'  1-2. 
Muséum  d'histoire  naturelle. 

Actes,  III,  IV,  V. 
Le  Naturnliste,  (2),  n"  23(J-2(». 
La  Kature,  n"'  1231-1283. 

Recueil  de  médecine  vétérinaire,  Alf'ort,  (8),  IV,  n"'  1-23. 
Revue  maritime  et  coloniale  {section  des  pêches),\, n"')-\i. 
Revue  scienttliquc,  (4),  VII-VIIl. 
Revue  des  sciences  naturelles  de  l'Ouest,  VI,  n*  5. 
Revue  des  travaux  scientifiques,  XVI,  n "* 8-12  ;  XVII,  n"*  1-9. 
Société  d'acclimatation. 

Revue  des  sciences  naturelles  appliquées,  iv  11, 1896; 
n'^  1-10,  1897. 
Société  africaine  de  France. 

Bulletin  et  Mémoires,  n"  10-12,  189o. 
Société  d'anthropologie. 

Bulletin,  (4),  VII,  n»  G,  1896;  VIII,  n»»  1-4,  1897. 

Mémoires. 
Société  de  géographie. 

Bulletin,  (7),  XVIIl,  n»'  1-2. 

Comptes-rendus,  n"'  17-19,  1816;  n"»  1-17,  18'.»7. 
Société  géologique  de  France. 
Société  philomathique. 
Société  de  spéléologie. 

Bulletin,  II,  n"8;  III,  n"  9-11. 
Société  des  amis  des  sciences  naturelles. 

Bulletin,  1887-1894. 
Société  des  sciences  historiques  et  naturelles. 

Bulletin,  (2),  n»  9,  1896. 
Académie  des  sciences,  inscriptions  et  belles-lettres. 

Mémoires,  (9),  VIII,  1896. 


1 


SÉANCE    DU    11    JANVlEil    1898 


ALLEMAGNE 


Berlin. 


Bonn. 


Brème. 


Chomnitz. 


Dantzig. 
Dresde. 


Erlangen. 


Francfort-sur-le-Mein 


Francfort-sur-l'Oder. 


Freiburg  i.  Br. 
Giessen. 


Hnlle. 


Hambourg. 


Heidelberg. 


léna. 
Kiel. 


Leipzig. 


Marburg. 


Akademie  der  Wissenschaften. 

SUzungsberickte,  n"  40-5:3,1896;  n"  l-3i»,  1897. 
Gesellschaft  naturforschender  Freundc 

Sitzungsberichte,  189(3. 
Naturhistorischer  Verein  der  preussischen  Rheinlande. 

VerhaniHunfii'n,  LUI,  n"  2,  1890;  LIV,  n»  1,  1897. 

Sitzungsherirhlr  der  niedcrrlieiriisc/K'n  Gesellschaft 
fiir  Naiur-  und  Heilkunde,  n"  1-2,  189(1;  n»  1, 1897. 
Naturwissenselia  f llichtT  Verein. 

Àbhandlungert,  XIV,  n"  2. 
Naturwissenschaftiicher  Gesellschaft. 

BericlU,  XIII,  1892-93. 
Naturforschende  Gesellschaft. 

Musée  de  zoologie,  d'anthropologie  et  d'ethnographie. 
Naturforschende  Gesellschaft  «  Isis  »,  n"  2,  1896;  n»  1,  1897. 
Biolugisches  Cenlralblalt,  XVIÏ,  n"^  1-24,  1897. 
Physikalisch-medicinisclie  Societat. 
Senckenbergische  naturforschende  Gesellschaft. 

Abhandlungen,  XVI,  n-^àA;  XVlll,  n'^  1-4;  XX,  n-  1  ; 
XXIIl,  n"^  1-4. 

Bericfit,  ls97. 

Wissenschajliiclie  Veruffeiillicimngeu,  1826-1897. 
Naturwissenschaftiicher  Verein  des  Regierungs-Bezirks. 

Helios,  XIV. 

Societatum  litterae,  X,  n"^  7-12;  XI,  n""  1-6. 
Naturforschende  Gesellschaft. 
Oberhessische  Gesellschaft  fur  Natur-  und  Heilkunde. 

Bericht,  XXXI,  1896. 

Entoinologische  Zeitschrifl,  X,  n"  11-24;  XI,  n"  1-12. 
Naturforschende  Gesellschaft. 
K.    Leopoldinisch-Carolinische    deutsclie    Akademie    der 

Naturforscher. 
Naturwissenschaftiicher  Verein  von  Hamburg-Altona. 

Ahliandlungeii,  XV,  1897. 

Verhandlungen,  (3),  IV,  1896. 
Naturhistorisches  Muséum. 
Naturhistorisch-niedicinischer  Verein. 

Verhandlungen,  V,  1897. 
Medicinische  naturwissenschaftliche  Gesellschaft. 

lenaische  Zeitschrift,  XXXi,  n"  1-2,  1897. 
Naturwissenschaftiicher  Verein  fur  Schleswig-Holstein. 

Schriften,  XI,  n»  1,  1897. 
Commission    zur    wissenschaftlichen     Untersuchung    der 

deustchen  Meere. 
Zoologischer  Anzeiger,  n"»  522-548. 
Zoologisches  Cenlrulblatt,  n""  1-26. 
Gesellschaft  zur  Befôrderung  der  gesammten  Naturwissen- 

schaften. 

Sitzungsberichte,  1896. 


lUill.  Soc.  Zool.  de  Fr.  1898. 


xxin.  —  3. 


6 

Munich. 

Stuttgart. 
Wiesbaden. 


Agram. 
Budapest. 


Cracovie. 

Graz. 

Innsbruck. 

Klausemburg. 


Prague. 


Sarajevo. 

Trieste. 

Vienne. 


Bruxelles. 


Copenhague. 


SÉANCE    DU    11    JANVIER    1898 

K.  bayerische  Akademie  der  Wissenschaften. 

AbhandluiKjeii. 

i^itzungsherichte,  n"  3-4,  1896;  n"'  \-±,  1897. 
Verein  fur  vaterlândische  Naturkunde  in  Wûrttemberg. 

Jahreshefle,  LUI,  1897. 
Nassauischer  Verein  fur  Naturkunde. 

Jalihiicher,  L,  1897. 

AUTRICHE-HONGRIE 

Societas  historico-naturalis  croatica. 

Kir.  Magy.  természettudomânyi  târsulat  titkàri  hivatala. 

Akademie  der  Wissenschaften. 

Bureau  central  ornithologique. 

Académie  des  sciences. 

Bulletin  international.  Comptes-rendus  des  séances, 
B"  1-9,  1897. 

Sprawozdanic,  XXXI,  1896. 
Naturwissenschaftlicher  Verein  fur  Steiermark. 

MilllieiUin(jen,  1S9;t. 
Naturwissenschaftiich-modizinischer  Verein . 

Bericht,  XXII,  1893-96. 
Société  du  musée  de  Transylvanie. 

Orvos-teriiiészetludoninnyi   értesilô,    XXI,    n»"    2-3; 
XIX,  n'  I,  1897. 
K.  bùhmische  Gesellschaft  der  Wissenschaften. 

Jdhresbericht,  1895. 

Sitziinçjsberichte,  I,  II,  18.t.ï. 
Fiihrer  durcli  die  Samintungen  dfs  Hlii^euiini  de.^  Kôni- 

greirhes  lUJhinen,  1897. 
Musée  de  Bosnie  et  d'Herzégovine. 

WissensclKtf'lliche  Mitlhediiiigen,  V,  1697. 
Museo  civico  di  storia  naturale. 
Società  adriatica  di  scienze  naturali. 
K.  k.  Akademie  Wissenschaften. 

Sitzungsberich,tederwalli.nat.Classe,CW,B'*i-\0,\S'J{j. 
K.  k.  zoologisch-botanische  Gesellschaft. 

Verhandlungen,  XLVI,  n^  10,  189<);  XLVIl,  n''  1-9,  1897. 
K.  k.  naturhistoriches  Hofmuseum. 

Annalen,  XI,  n"'  1-4,  1896;  XII,  n"  1. 

BELGIQUE 

Académie  royale  des  sciences  de  Belgique. 

Bulletin,  (3),  X.XXII,  n"  12;  XXXIII,  n"'  1-11. 
Société  entomologique  de  Belgique. 

Annales,  XL,  1896. 
Société  royale  malacologique  de  Belgique. 
Musée  royal  d'histoire  naturelle. 

DANEMARK 

.Xaturhistorik  Forening. 

\ UlcnskabeUye  Meidelelser,  189<i. 


SÉANCE    DU    11    .lANVIKU    1898 


Madrid. 


Helsinirfors. 


DubliQ. 


Ediinboui'ir. 


Glascow. 

Liverpool, 

Londres. 


Manchester. 
Plvmouth. 


Tring. 


Det  k.  danske  Vidonskabernes  Selskab. 
Oversigt,  n«  G,  18%  ;  n"  i-.i,  18.^7. 
Mémoires. 

ESPAGNE 

Aeademia  real  de  cicncias. 

Sociedad  espanola  de  historia  natural. 

Aclas,  n''  1-3  ;  5-9. 

Anales,  XXV,  n»  :i  ;  XXVI,  n»  1-2. 

FINLANDE 

Snrietas  pro  faiina  et  pro  (lora  fennica. 

GRANDE-BRETAGNE 

Royal  Dublin  Society. 

Proceedings. 

Transaction.^. 

Irish  Naluralist,  VI,  n"  \-ï>. 
Royal  Society  of  Edinburtrli. 

Proceedings. 

Transaclions. 
Royal  Physical  Society. 

Proceedings. 
Royal  Collège  of  PhysLcians. 

Reports. 
Scottish  natural  history. 

Annals,  n"^  2i-2iJ,  l«'.t7. 
Natural  history  Society. 

Transactions,  IV,  n»  :j,  189;j-96  ;  V,  n»  1,  1890-97. 
Biological  Society. 

Proceedings  and  Transaclions,  X  ;  XI,  1896-97. 
Zoological  Society. 

List  of  Fellows,  1897. 

Proceedings,  n"  4,  1890;  n"  1-3,  1897. 

Transactions,  XIV,  n"  3-4,  1897. 
Royal  microscopical  Society. 

Journal,  n""  1-6,  1897. 
The  international  Jonrnal  of  microscopy   and  natural 

science  VI,  n"»  34-36. 
The  Zoologist,  (4),  I,  n"'  1,  3-12. 
Linnean  Society. 

Journal,  XXV,  n"^  163-165;  XXVI,  n-  166-167,    1897. 

Proceedings. 
Science-Gossip,  III,  n"  33-35. 
Literary  and  philosophical  Society.- 

Memoirs  and  Proceedings,  XLI,  n"  1-4,  189<J-97. 
Marine  biological  association  of  the  United  Kingdoin. 

Journal,  IV,  n°  4,  1897;  V,  n"  1,  1897. 
Nocitates  Zoologicae,  IV,  n"  1-4,  1897. 


SÉANCE   DU    H    JANVIER    1898 


Amsterdam. 


Harlem. 


Leyde. 


Acireale. 
Bologne. 
Catane. 


Florence 
G^'oes. 


Modène. 
Naples. 


Padoiio. 


Pavie. 

Plse. 

Porto  Maurizio. 

Rome. 


Sienne. 


HOLLANDE 

Académie  des  sciences. 

Jaarboek,  18%. 

Verslagen,  n»  ."i,  l89()-97. 
Société  hollandaise  des  sciences  exactes  et  naturelles. 

Archives  néerlandaises  des  sciences  cvuctes  et  natu- 
relles, XXX,  n"^  4-;i;  (2),  I,  n"'  1-:i 
Nederlandsche  dierkundige  Vereeniging. 

Tijdschrifl,  (2),  V,  n"  1,  1896. 

Calalogus  der  Biblioteek,  n"  4,  1897. 
ISotes  froni    the  Leyden  Muséum,    XVIIl,  n""  1-4,    1896; 

XX,  n'  1-2. 

ITALIE 

Accademia  di  scienze,  lettere  e  arti  dei  Zelanti. 
Accademia  délie  science  dell'  Istituto  di  Rologna. 
Accademia  gioenia  di  scienze  naturaii. 

Atti,  (4),  IX,  18!)6. 

nullettino  délie  sediite,  n"'  44-49,  1896-97. 
Monitore  zoologico  italiano. 
Museo  civico  di  storia  naturale. 

Annali,  (2),  XVII,  1897. 
Socielà  ligustica  di  scienze  naturaii. 

Atli,  VI(,  n"^3-4,  1896;  VIII,  n»  1. 
Società  di  naturalisti. 

Atti,  Mrniorie,  (3),  XIV,  n»  2. 
Mittheilungen  uns  der  zoolugisclien  Siatiiin,\ïl,n"^,  1807. 
Società  di  naturalisti. 

Uolletino,  (1),  X,  189(i. 
Società  reale  di  Napoli. 
Accademia  délier  scienze  lisiche  e  mathematiche. 

Rendiconli,  (3),  II,  n"  12,  1896;  III,  n"»  Ml,  1897. 
Società  veneto-trentina  di  scienze  naliicali. 

A  LU,  (2),  m,  n»  1,  1897. 

Uullettino. 
Bollrttino  scienlifico,  XVIII,  n"  2-4;  XIX,  n"  1-3. 
Sociftà  toscana  di  scienze  naturaii. 
Associazione  scientilica  ligure. 
.\ccademia  dei  Lincei. 

Memorie. 

Rendiconti,  1"  et  2«  semestres  1897. 
Istituto  anatomico  délia  R.  Università  di  Roma. 

Riccrclie  fatte  ncl  laboralorio  di  anatomia  normal^ 
VI,  n»  1. 
Società  romana  per  gli  sludi  zoologici. 

Ilollettmo,  V,  n"«  3-6. 
.accademia  dei  lisiocritici. 
RivisLa    italiana    di   scienze    naturaii    c    holletino    dei 

naturalista,    XV,    n"'    l-H;    supplément,    n"*'  1-12; 

XVI,  n"'  1-1 1;  supplément,  n  »  1-10. 


SKANCK    hll     II    .lANVIKR    18U8 


9 


Tu  ri  11. 


Vonise. 


LuM'inlKiiiri;. 


Bergen. 


Christiania. 


Stavanger. 
Tromso. 


Lisbonne 


Porto. 


luriev  (Dorpat) 


Kazan. 


Kharkov. 


Acciilcmiii   i-ralr  dcllc  sci(!nze. 

Àlli,  .\.\.\II,  n'    11:',   ISOt;  «JT. 
.Miisei  (li  Zoolditia  td   analomia  coniparala. 

nollellinii,  XI,  n»*  2G0-3O4. 
Reale  Istituto  veneto  di  scicnze,  lettcre  ed  arti. 

MU,  (7),  VII,  n"'  o-lU;  VIII,  n^^  1-2. 

LUXEMBOURG 

Institut  myal  grand-dueal  de  Luxembourg,  .\XV,  I8t)7, 

NORVÈGE 

Muséum. 

Aarbog,  18%. 

0.  Sars,  Ci'iishicPd  of  Noncaij,  I,  n"-  1-8. 
Ciiristiania  Vidcnskabs-Selslvab. 

Forhandiiuger,  189.S. 

Ovci'nifil. 

Skrifter  aj'  ukiIIi.  naliuvid.  Kla.'^sc,  ISKIi,  IS%. 

fILsti)risk-/il()S()/ii<ke  Klasse. 
\yl  mngazin  [i>r  Nalurvidenskaberne,  XXXVI,  n"  1-2. 
Den  Norske  Nordliavs-expedition,  187r>-7S,  XXIV,  Bolanii<  : 

PralDpkyUi. 
Muséum. 
Musée  d'Iiistoiri'  naturelle 

Aarshcller,  n»  18,  I8!«  (1897). 

Aarsherelnirig,  1s9'i  (18%). 

PORTUGAL 

Academia  real  das  sciencias. 

Jornal   de  sciencias  math.,  pliys.  e   natur.,  (2),  IV, 
no  16;  V,  n»  17. 
Sociedade  Carlos  Ribeiro. 

Revista  de  sciencias  naturues  e  sociaes,  V,  n'"  17-19. 

Annaes,  n»  I,  1894. 

RUSSIE 

Naturforschende  (îesellschaft. 

Archiv  fiir   dte   Naturkionde   Lir-,  Ehst^   loid   Kiir- 

lanils,  n"  2,  189f). 
SUzungsherichle,  XI,  n"  2,  1890. 
Schriflen,  IX,  189C). 

OômocTBo  ecTecTBOHcnbiTaTe.ieM  npii  hmii.  \\.\- 

saHCKOMTî  ynHBepciiTex'È. 

OômecTBO    oiibiTHbix'b    iiayKT>  npii   hmii.   Kapb- 

KOBCKOM'b  yHUBepCJITeT'fe. 

OômecTBO  iiayqHoii  MeAHUiiHM   ii   inneHbi. 
TpviiBi. 


10 


SÉANCE   DU    11    .lANVIER    1898 


Kiev. 
Moscou . 


Odessa. 


Saint-Pélersbourf,'. 


OôuuecTBo  ecTecTBoiicnBiTaTe.neH. 
Société  impériale  des  naturalistes. 

Kullelin,  n"  2,  1896. 
OômecTBo  jiiooiiTe.TeM  ecxecTBOHHaniii.  aHxjjono- 

JioriH  »  9THorpa<MH. 
HoBopocciilcKoe     ooiucctbo     ecTecTBOncntiTa- 

Te.ieil. 

3anHCKH   {Mémoires). 
Académie  impériale  des  sciences. 

AnniKtire  chi   Mvxée  zoologi(p(p,  n»  4,  1S%  ;  n""  1-3, 

1897. 
ISullelin,  il)\  III,  n"=  2-0,  1895;  IV,  n"  l-o,   1S9H;  V, 
n"  1-u,  18%;  VI,  n"^  1-3. 
Société  des  naturalistes. 

Tp}7I]J.  —  Section  de  botanicjue,  XXVII,  n"  2,  1897. 
—  Section  de  zoologie  et  de  pliysiolotrie.  —  Sec- 
tion de  fféologie  et  de  minéralogie,  XXIV. 
IIpOTOKO.TW. 


Lund. 
Stockholm. 


SUEDE  . 

Acia  Univp'sitatis  hindensis,  XXXII,  189fi. 
Elof  Tegnér,  l.unds  Universitel.  1872-1897. 
Académie  des  sciences. 

nandlingar,  XXII,  n»  4,  1896-97;  XXVII,  n"  l-'i. 

Ofversigt,  n'»  I,  3,  3,  n,  7,  9,  10,  1895;  n"»  2,  5,  6,  6, 
8,  8,  10,  10,  1896. 
Sveriges  olîentliga  bibliotek. 

Accessions-Katalog,  n"  M,  1896. 


SUISSE 


Berne. 

Genève. 
Lausanne 


NeuIcbiUel. 
Zurich. 


Naturforschende  Gesellschaft. 

Miltheihmgev,  n"  i:i7:M'«35,  189<;-97. 
Société  helvétique  des  sciences  naturelles. 
Société  de  physique  et  d'histoire  naturelle 

Mémoires,  XXXIl,  n»  2. 
Société  vaudoise  des  sciences  naturelles. 

BullcUn,  (4),  XXX II,  n°'  122-125. 
Université  de  Lausanne. 
Société  des  sciences  naturelles. 
Naturforschende  Gesellschaft. 


AFRIQUE 


Bônr. 


ALGERIE 

Académie  d'Hippùne. 

Conijitr.'i-midiis  des  rdiittioioi,  n'  1-3,  1897. 


SKANCli    DU    11    .IANVIi:U    I8U8 


II 


Pnom-ponli. 


Colombo. 


Saigon. 
Bombay. 

r 

Calcutta. 


TitUio. 


ASIE 

CAMBODGE 

Comitc"   (rt'tudcs  airrk-olos,  industrielles  et  eommerciales 
(lu  Cambodge. 

CEYLAN 

Hoyal  Asiatic  Society,  Ceylon  branch. 
.Ion  m  al,  XIV,  n»  47,  1897. 

COCHINCIIINE 

Société  des  études  indo-chinoises. 
Hulletin,  n"  3-'i,  1896. 

INDES 

Natural  history  Society. 

Journal,  n'^  'i-o,  1897  ;  1  ;  II  ;  III  ;  V,  n"  I. 
.\siatic  Society  of  Bengal. 

Journal,   LXV,   part   II,  n'  .3-4,  1896;  part  III,  n"  1, 
1896  ;  LXVI,  part  II,  n"^  1-3,  1897. 

l'vocpedmfjs.  n"  6-10,  18t)6;  n"  1-8,  1897. 

JAPON 

Collegr  of  science.  Impérial  University. 

Journal,  IX,  n»  2,  1897;  X,  n"  2,  1897. 

Caleiidar,  1896-97. 
Zoological  Society. 

Zoological  magazine,  VIII.  n"  98-99. 

Aunolationes  zoologicae  japonenses,  I,  n»  l-'i,  1897. 


l'a  ni. 

Rio  de  Janeiro. 

Halifax. 
Ottawa. 
Toronto. 


AMERIQUE 

BP.ÉSIL 

.Museu  paraense. 

JJoIclin,  II,  n"  1,   1>97. 
Musée  national. 

irrhiros,  VIII,   I8',»2. 

CANADA 

Nova  Scotian  Institute  of  natural  science. 

Proceeding.''  and  Transactions,  IX,  n"  2. 
Geological  and  natural  history  Survey  of  Canada,  VII,  1897. 

Cartes:,  n"  ;i.%,  ;;;>7,  i")6l,  b62,  563,  567,  ;)71. 
Canadian  Institute. 

Transactions. 

Proceedings,  I,  n"  1,   1897. 


12 


SÉANCE   DU    11    .lANVIKM    1898 


Santiago. 


San-Josc. 


CHILI 

Société  scifnliliiiiic  ilii  Cliili. 

Actes,  V,  n"  5,  i8t>5(1897);  VI.  n"*  2-3,  I^ÎMi:  Vil,  n  '  \-.\. 

Congrrso  cienti/ico  jeneral  Cliilnio,  IB'J'i. 

COSTA-RICA 

Museo  nacional. 

Informe  del  Musea  nacional. 

Maniij'eros,  Insectos,  Molvscos  /e7T(".s7re.s  y  fluviaiilea. 

ÉTATS-UNIS 


Baltimore. 


Boston. 


Brookville. 
Cambridge,  Mass. 


Champalgn,  III. 


Chicago. 


Cincinnati. 

(jranviilc,  Oiiio. 

ilamlinc,  Minn. 
lionghlon,  Midi. 
Indianapolis,  Ind. 

Lawrence. 
Moriden,  Con. 
Milwaultee,  Wis. 


.lohn  Hopkins  University. 

John  Hopkins  Hospital  Bulletin.  VII,   n"  7n-72,  74. 

Circulai-,  n»^  I.SO-i:n. 
Society  of  Natural  Ilistory. 

rroceedings,  XXVII,  p.  7;)-.330  ;  XXVIII,  n"  \-\  18'I7. 
American  .\cademy  of  Arts  and  Sciences. 

Proceerhnrjs,  XXXI,  189G  ;  XXXII,  n"»  1-4,  I.SyC  ;  r)-l7, 
1897;  XXXIII,  n"'  1-4. 
Society  of  Natural  History. 
Muséum  of  comparative  Zooiogy  at  Harvard  Collège. 

Annual  report,  18%-1)7. 

Bulletin,  XXVIII,  n»  3  ;  XXX,  n"^  3-C.  ;  XXXI,  n"'  1-4. 

Memoirs,  XIX,  n"  2  ;  XX,  XXI  et  atlas  ;  XXII  et  atlas  ; 
XXXIII,  n"  1. 
Cambridge  entomological  (]lub. 
Illinois  State  Laboratory  of  natural  history. 

Bulletin,  IV,  n"  l\  l8iJ.T. 

Biennal  report,  1893-94. 
Academy  of  sciences. 

Report,  1896. 
Field  Columbian  Muséum. 

Annual  report,  181-6. 

Publications,  n""  11-13. 
Gcological  and  natural  history  Siirvey. 

Bulletin,  n"  1 . 
Society  of  natural  History. 

Journal.  XIX,  n'>  2,  IS'J7. 
Bulletin  of  t/ie  scienti/ic  laboraluries  of  Dcni.son  Vnioer 

sity,  IX,  n"  1,  189i5  ;  I-VIII  (contents). 
Hamline  University. 

Cataloqne  of  the  Michigan  Mining  Schof)t.   Is94-9ti. 
Indiana  Academy  of  sciences. 

Proceedings,  1894,  1895. 
Tlu  Kansas  Unirersitg  qiialerltj,  V,  n»  2,  1896. 
Meridcn  Scicntific  Association. 
Natural  history  Society  of  Wisconsin. 
rnblic  Muséum. 

IhHinl  of  Tru^lee^,  isn.'i-îr,. 


vSÉANCi:    DU    11    .lANVIKU    1808 


Minni'.ipdlis,  Minn. 

N'ow-lliivcn. 
New-York. 


Pliiladclphip. 


Portland,  Maino. 

Ralfigh,  .\.  C. 
Hochestor. 
Saint-Louis,  Miss. 

Salem,  Mass. 


San-Diego,  Calif. 
San-Francisco. 


Tronton,  X.  Y 
Tufts  Collège. 
Washington. 


l'Iir  ireological  ami  nadiral  liistory  Siirvey  of  Mintusola. 
Minnesota  Araih'my  of  natiiral  scii-nce. 
Conneetieut  Acailemy  of  arts  and  soienccs. 
New-Y(irii  Academy  of  sciences. 
Ànnals,  IX,  n"  4-12,   1897. 
Transactions,  XV,  18«.)o-l>6. 
Ameriean  Muséum  of  Natural  History. 
Animal  Report,  \HU(\. 

liullelin,  VIII,  1896;  IX,  n"'  3,  o,  7,  10,  13-17,  18,  19, 
21,  22,  24,  27,  28. 
Aeademy  of  natural  sciences. 

Journal,  (2),  X,  n»  4;  XI,  n"  1,  1897. 
Proceedings,  n»»  2-3,  1896;  n"'  1-2,  1897. 
American  Naturalist,  n"^  361-371. 
Zoological  Society. 

Annual  Report,  1896. 
American  philosophical  Society. 

Proceedings,  XXXV,  n°'  I."1-Id3;  XXXVI,  n"  l;i4-lo-;. 
Transactions,  XIX,  n"  I,  1896. 
University  of  Pennsylvania. 

Vnirersity  médical  magazine,  n""  G-12  ;  X,  n"'  1-3. 
Portland  Society  of  natural  history. 

Proceedings,  II,  n"  4. 
Elisha  Mitchell  scientific  Society. 
Academy  of  science. 
.Academy  of  sciences. 

Transactions,  VII,  n""  4-16,  1893-96. 
American  Association  for  the  advancement  of  sciences. 

Proceedings,  XLV,  1896. 
Essex  Institute. 
Society  of  natural  history. 
California  Academy  of  sciences. 
Occasional  papers,  V,  1897. 

Proceedings,  (2),   VI,  1896  ;  Bolany ,  (3),   I,  n»   I  : 
Geologij,  (3),  I,  n»^  1-2  ;  Zoolngtj,  (3),  I,  n"»  1-4. 
The  Trenton  natural  history  Survey. 
Tufts  Collège  studies. 
Smithsonian  Institution. 

Report,  1894. 
American    monthly   microscopical  Journal,   u"'  200-205, 

209-214. 
U.  S.  National  Muséum. 

Bulletin,  n"  49,  1S96  ;  n"  47,  part  I,  1896. 
Oceanic  Iclithyology,  1  vol. 
tiorth  American  Birds. 
Proceedings,  XIX,  p.  787-824. 
Report,  1894. 
U.  S.  Geological  Survey. 
U.  S.  Department  of  agriculture. 

North  American  fauna.  Bulletin,  n"  13. 


14 


SÉANCK  DU  II  JANVIER  1898 


Mexico. 

Orizaba. 

Buenos- Aires. 

Cordoba. 
La  Plata. 

Montevideo. 


Farmer's  Bulletin,  a"  54,  1897. 

Yearbook,  18%. 
Division  of  Entomology. 
Division  of  Ornitliology  and  Mammaio^y. 
Section  of  foreign  markots. 
Bureau  of  animal  industry. 

Report,  1895,  1896. 

MEXIQUE 

Sociedad  mexicana  de  historlu  n;iliu-al. 

La  Naturaleza,  II,  n"'  !0-ll. 
Sociedad  cientifica  «  Antonio  Alzalc  ». 

Meniorias,  X,  n»'  1-4. 
Sociedad  Sanchez  Oropesa, 

RÉPUBLIQUE   ARGENTINE 

Museo  publico. 

Anales,  V,  1896-97. 

Memoria,  1894,  189.S,  1896. 
Academia  nacional  de  ciencias. 

Boletin,  XV,  n"  \-X 
Museo  de  la  Plata. 

Revista,  VII,  n»  2,  1896 

URUGUAY 

Museo  nacional. 

Anales,  VI,  1897. 


OCEANIE 


Adélaïde. 

Brisbane. 
Melbourne. 


>ydney. 


AUSTRALIE 

Royal  Society  of  South  Australia. 

South   Australian  Zoological  and  acclimatizalion   Society. 

Anniial  report,  1806-97. 
Natural  history  Society  of  Queenslaml. 
Royal  Society  of  Queensland. 
Royal  Society  of  Victoria. 

l'roceedings,  VIII;  IX:  X,  n°  1,  1897. 

Transactiong. 
Field  Naturalisl's  Club  of  Victoria. 

Viclorian  NaturaUsl,Xm,  n"=  9-12;  XIV,  n"  1-7. 
Thr  Australian  Muséum. 

Ijgt  of  Llie  inseciivorous  Uirds,  n"  2,  1897. 

Memoirf,  III,  n"»  l-.>. 

Records,  III,  n"'  l-H,  1897. 

Ueporl,  1896. 
Linnean  Society  of  New  South-Wales. 

Proceedings,  (2),  X,  n"  4,  189o. 
Royal  Society  of  New  South-Wales. 


SÉANCE   DU    11    JANVIKIl    18î)8  15 

Journal  and  Proceedings,  XXX,  1896. 
Batavia.  Natuurkundig    Tijdsc/irif't  voor  Ncdertaiidscfi-ln'iië,  ("J), 

LVI,  1897. 

NOUVELLE-ZÉLANDE 

WcllinL'ton.  New  Zcalanil  Institiitc. 


■e 


Iransaclionsand  Proceedings,  XXIX,  1896. 


u\ 


Séance  du  a 5  Janvier  i8g8 
PRÉSIDENCE  DE  M.   KILHOL,  PRÉvSIDENT. 

M.  Ch.  Porter,  directeur  du  Musée  d'histoire  naturelle  de  Valpa- 
raiso  (Chili),  fait  part  de  sa  récente  nomination  à  ce  litre  et  se  met 
à  l'entière  disposition  des  Membres  de  la  Société. 

M.  Ribemont-Dessaignes,  présenté  à  la  précédente  séance,  est  élu 
Membre  de  la  Société. 

MM.  de  Guerne  et  R.  Martin  présentent  M.  Inguenitzky,  assistant 
de  Zoologie  à  l'Académie  impériale  de  médecine  de  Saint-Péters- 
bourg (Russie). 

MM.  Bavay  et  Vignal  sont  nommés  Membres  de  la  commission 
de  vérification  des  comptes. 

M.  le  Président  annonce  à  la  Société  la  prochaine  ouverture  des 
nouvelles  galeries  d'Aualomie  comparée  du  Muséum.  Il  se  propose 
de  convier  les  Membres  de  la  Société,  à  une  date  qui  sera  ultérieu- 
lement  fixée,  pour  les  leur  faire  visiter  avant  ([ue  les  portes  ne 
soient  ouvertes  au  public. 


17 

Séance  du  8  Février  i8g8 
PliÉSIUENCE  DE  M.  DALJTZENBElUi.  ANCIEN   PRÉSIMKNT 

M.  IxGUENiTZKY,  préseuté  à  la  tiernière  séance,  est  élu  Membre 
de  la  Société. 

M.  le  Secrétaire  géuéral  rappelle  aux  Membres  présents  le 
programme  de  la  cinquième  Assemblée  générale  annuelle  et  les 
prie  de  vouloir  bien  s'inscrire  pour  les  communications  et  le 
banquet. 

M.  R.  Blanchard  fait  une  communication  sur  les  Hirudinées  du 
détroit  de  Mazellau,  recueillies  par  M.  Michaelsen. 


Ouvrages  reçus  depuis  le  26  octobre  1897 

J.  DE  Bedriaga,  Di>  Lvrchfnnna  Europa's.  II,  Urodela,  Schivaiizlurche  ;  in-S", 
4:{o  p.,  Moskaii,  1S97. 

A.  Dubois,  Remarques  sur  certains  Oiseaux  supposés  nouveaux,  Proc.  Zoolog. 
Soc.  of  Loiidon,  june  1897. 

1.  H.  (iADEAU  DE  Kerville.  Expériences  physiologiques  sur  le  Dyticus  margi- 
nalis  L.  Bull,  de  la  Soc.  entomolog.  de  France,  février  1897. 

i.  Id.,  Deux  observations  personnelles  sur  l'extension  de  la  huppe,  des  ailes 
et  de  la  queue  connue  tnoyen  de  défense  et  d'attaque  chez  les  Oiseaux.  Bull,  de 
la  Soc.  Zoolog.  de  France,  XXII,  février  1897. 

:i  lu.,  La  richesse  faunique  de  la  Normandie.  Le  Naturaliste,  lo  mars  1897. 

4.  Id.,  Sur  un  poussin  monstrueux  du  genre  déradelphe.  Le  Naturaliste, 
15  juin  1897. 

J.  Gal,  Le  castoreum  du  Gardon.  Bull,  de  la  Soc.  d'étude  des  sciences  natur.  de 
Nîmes,  n°  \,  1897. 

A.  Herrera.  Recueil  des  lois  de  la  biologie  générale.  Mexico,  in-8°  de  xii- 
140  p  ,  1897. 

1.  0.  E.  Imhof,  Die  Forlschritte  inder  Erforschung  der  Thierwelt  der  Seen. 
Coinpte-reudn  de  la  Société  helvétique  des  se.  nalur.,  Davos,  1890. 

2.  Id.,  Progrannii  zu  einer  monographischen  Bearbeitung  eines  grosseren 
Sees.  Biologisches  Centralblatt,  XI 1,  n"'  IG  et  17,  1892. 

3.  Id.,  Thierwelt  der  hochaipinen  Seen.  Ibidem,  XV,  n»  13,  1895. 

4.  Id.,  Summarische  Beitrdge  zur  Kenntnis  der  aqualilia  Invertebrata  der 
Schweiz.  Ibidem,  XV,  a»  19,  1895. 

A.  Kem-ma,  P.  J.  van  Beneden,  la  vie  et  l'œuvre  d'un  zoologiste.  Anvers,  in-8"» 
de  137  p.,  1897. 

F.  Le  Dantec,  La  forme  spécifique,  types  d'êtres  unicellulaires.  Paris,  10-8" 
de  178  p..  1897. 

J.  Le  Gouz  de  Saint-Seine,  Notice  sur  les  Nouvelles-Hébrides.  Mém.  de  la  Soc. 
bourguignonne  de  géographie  et  dhisloire.  Dijon,  1897. 

1.  M.  Pawlow,  Sur  un  MaminouLh  trouvé  en  1896  prés  de  la  ville  de  laros- 
laww.  Annuaire  géolog.  et  minéral,  de  la  Bussie,  II,  n"  3,  Varsovie,  1897, 


18  SÉANCE  DU  8  FÉVRIER  1898 

2.  Id.,  Etude  stir  les  Mastodontes  trouvés  en  Russie.  Bull,  de  la  Soc.  impériale 
des  Datur.  de  Moscou,  n»  2,  1894. 

F.  Plateau,  Comment  les  fleurs  attirent  les  Insectes,  n<"  4  et  5.  Bull,  de  l'Aca- 
démie de  Belgique,  n"'  9,  10  et  11,  1897. 

E.  DE  PoNciNs,  Chasses  et  explorations  dans  la  région  des  Pamirs.  Paris,  io-S» 
de  257  p.  et  1  carte,  1897. 

1.  C.  E.  Porter,  Boletin  de  sesiones  de  la  Sociedad  cientijica  de  Vaiparaiso, 
n'  i,  1896. 

2.  Id.,  Vocabulario  de  historia  natural.  Vaiparaiso,  1897. 

'.'t.  I».,  Cundrns  sinôpticos  de  las  dioisiones  de  las  historia  natxtral  y  de  las 
grandfs  dioisiones  de  los  reiihos  animal  i  végétal.  Vaiparaiso,  in-8*  de  5  p.,  1897. 

G.  RocHÉ,  La  culture  des  mers.  Paris,  in -8"  de  328  p.,  1898. 

E.  Simon,  Catalogue  des  espèces  actuellement  connues  de  la  famille  des  Tro- 
chilides.  Paris,  in-8"  de  46  p.,  1897. 

L.  Vaillant,  Noie  sur  l'œuvre  ichthyologique  du  C.A.  Lesueur.  Bull,  de  la 
Soc.  philoinal.  de  Paris  (8),  Ylll,  n"  1,  1895-96  (Brochure  accom|)agnée  de  3o  planches 
inédites  ou  rares  sur  les  Poissons  et  recueillies  par  M.  le  Prof.  L.  Vaillant). 

Ouvrages  offerts  par  M.  le  Professeur  K.  Blanchard  : 

J.  B.  (iÉHiN,  Notes  pour  sercir  «  l  histoire  des  Insectes  nuisibles  it  l'agricul- 
ture, à  l'horticulture  et  ii  In  sylviculture  dans  le  département  de  la  Moselle, 
n'  .),  Insectes  qui  attaquent  les  Poiriers,  I"  partie,  Coléoptères.  Bull,  de  la  Soc- 
d'hist.  nalur.  du  département  de  la  Moselle.  18.56-1857. 

H.  (jERVAiset  F.  Ameghino,  Les  Mammifères  fossiles  de  l'Amérique  du  Nord. 
Paris  et  Buenos  .\ires,  in-8"  de  225  p.,  1880. 

F.  CiiDON,  Venins  multiples  et  toxicité  humorale  chez  les  Batraciens  indigènes. 
Paris,  in-B"  de  74  p.,  1897. 

1.  Ch.  Gouheau,  Les  lïisectes  nuisibles  aux  arbustes  et  aux  plantes  de  parterre. 
Paris,  in-8»  de  144  p.,  1869. 

2.  Id.,  les  Insectes  nuisibles  aux  forêts  et  aux  arbres  d'avenues.  Pans,  in-S» 
de  374  p.,  1867. 

3.  Id..  Le:^  Insectes  nuisibles  aux  arbres  fruitiers,  aux  plantes  potagères, 
industrielles  et  économiques,  aux  céréales  et  aux  plantes  fourragères, n"  2,  sup- 
plément. Paris,  in-B"  de  147  p.,  1865. 

L.  Olivier,  Répertoire  illustré  de  la  Revue  générale  des  sciences  pures  et 
appliquées.  Paris,  in-8°  de  300  p.,  1894. 

A.  Sabatier,  Etudes  sur  le  cœur  et  la  circulation  centrale  dans  la  série  des 
Vertébrés.  Montpellier,  in-8»  de  459  p.  et  18  pi..  1873. 

A.  SucHKTET,  Les  Oiseaux  hybrides  rencontrés  à  l'état  sauvage,  V  partie, 
additions  et  corrections.  Lille,  XX,  p.  473-873,  1895. 

A.  ÏARi.ioNi-TozzETTi,  AnimctH  ed  insecti  del  tabacco  in  erba  e  del  tabacco 
secco.  Firenze,  Ronia,  in-S"  de  '.UCt  p.,  1891. 

G.  Vasseur,  Recherches  géologiques  sur  les  terrains  tertiaires  de  la  France 
occidentale,  in  S"  de  432  p.  et  4  cartes. 

Offert  par  M.  Ad.  Dollfus  : 

A.  Lucante,  Essai  géographique  sur  les  cavernes  de  la  France  et  de  l'étranger. 
Bull,  de  la  Soc.  d'études  scieutifiques  d'Angers,  in-8»  de  210  p.,  1882. 


, 


19 


Séance  du  ai   Février  i8gS 

CINQUIÈME    ASSEMBLÉE    GÉNÉRALE    ANNUELLE 

PRÉSIDENCE  DE  MM.  BUREAU,  PRÉSIDENT  D'HONNEUR 
ET  EILHOL,  PRÉSIDENT 

M.  le  Président  souhaite  la  bienvenue  aux  Membres  de  province 
venus  pour  l'Assemblée  générale  et  remercie  M.  Bureau  d'en  avoir 
accepté  la  Présidence  d'honneur. 

Sont  présents:  MM.  Aconin,  Alluaud,  Bavay,  Blanchard,  Brumpl, 
Bureau,  Certes,  Dautzenberg,  Delage,  DoUfus,  Domet  de  Vorges, 
Filhol ,  Freyssinge,  Gadeau  de  Kerville,  de  Guerne ,  Guiart, 
Hérouard,  A.  Janet,  Ch.  Janet,  Joubin,  Meii«  Loyez,  MM.  P.  Mar- 
chai, Neumann,  Neveu -Lemaire,  E.  Petit,  Pic,  Richard,  Robert, 
Sanquirico,  Schlumberger,  Secques,  Vaillant, 

MM.  Fatio,  Juliu,  Moniez,  Olivier,  Raspail,  Trouessart  et  Vignal 
s'excusent  par  lettre  de  ne  pouvoir  assister  à  la  séance. 

M.  le  Président  adresse  les  félicitations  de  la  Société  à  MM.  Rail- 
LiET  et  RoLLiNAT,  récemmeut  promus  Ofliciers  d'Académie,  ainsi 
qu'à  M,  le  D^  Pruvot,  professeur  à  l'Université  de  Grenoble,  nommé 
récemment  Sous-Directeur  Chef  des  travaux  de  Zoologie  pratique 
et  appliquée  à  l'Université  de  Paris,  et  à  M.  le  D»"  Malaquin,  chargé 
de  conférences  à  l'Université  de  Lille. 

M.  le  Professeur  R.  Leuckart,  Membre  honoraire  de  la  Société, 
est  décédé  à  Leipzig  le  6  février,  dans  sa  76®  année.  En  apprenant 
cette  triste  nouvelle,  M.  le  Secrétaire  général  a  fait  parvenir  à  la 
veuve  de  l'illustre  zoologiste  un  télégramme  de  condoléance. 

M.  R.  Blanchard.  —  J'ai  l'honneur  d'offrir  à  la  Société  le  premier 
fascicule  des  Archives  de  parasitotogie.  Ce  nouveau  périodique 
paraîtra  tous  les  trois  mois,  sous  ma  direction.  Il  est  consacré, 
comme  son  nom  l'indique,  à  l'étude  des  agents  animés  qui  sont 
susceptibles  de  provoquer  des  maladies  chez  l'Homme  et  chez  les 
Animaux. 

L'histoire  de  la  médecine  depuis  quinze  ans  démontre  d'une  façon 
éclatante  quel  rôle  prépondérant  jouent  en  pathologie  humaine  et 
animale  ces  parasites  divers,  encore  si  mal  connus.  C'est  vers  leur 
étude  que  s'oriente  résolument  la  médecine  scientifique  ;  l'histoire 
naturelle   médicale,  trop    longtemps  attardée  dans  l'étude  de  la 


20  SÉANCE  DU  21  FÉVRIER  1898 

botanique  descriptive,  revendique  à  son  tour  la  place  qui  lui 
revient  de  droit  dans  ses  investigations  nouvelles  :  ni  l'helmintho- 
logie,  ni  la  bactériologie,  ni  la  mycologie  ne  sauraient  lui  rester 
étrangères,  sans  parler  des  Sporozoaires,  des  Acariens  et  de  bien 
d'autres  parasites,  qu'il  importe  d'étudier  aussi  bien  au  point  de 
vue  de  leur  structure,  de  leurs  métamorphoses,  de  leurs  migra- 
tions, qu'à  celui  des  accidents  morbides  qu'ils  provoquent. 

Les  Archives  rie  parasitolonie  sont  destinées  à  centraliser  les 
travaux  originaux  répondant  à  ce  vaste  programme.  En  de  pareilles 
questions,  la  médecine  humaine  est  condamnée  à  l'impuissance,  si 
elle  ne  s'éclaire  au  flambeau  de  la  médecine  comparée  :  le  temps 
n'est  plus  où  le  médecin  et  le  vétérinaire  n'avaient  ni  la  même 
science  ni  le  même  langage  et  vivaient  cote  à  côte  sans  se  con- 
naître ;  aujourd'hui,  un  lien  étroit  et  indissoluble  les  unit  l'un  à 
l'autre  :  c'est  uniquement  la  parasitologie  qui  a  effectué  ce  rappro- 
chement fécond.  Aussi  les  Archives  publieront-elles  des  travaux  rela- 
tifs aussi  bien  à  la  médecine  vétérinaire  qu'à  la  médecine  humaine. 

Elles  feront  plus  encore,  puisqu'elles  accueilleront  avec  une  égale 
faveur  les  travaux  concernant  les  parasites  et  les  maladies  parasi- 
taires des  animaux  n'ayant  pour  l'Homme  aucune  utilité  directe. 
Les  enseignements  les  plus  précieux  et  les  plus  fertiles  en  déduc- 
tions scientifiques  ont  résulté  trop  souveut  de  semblables  recher- 
ches pour  que  la  publication  dans  les  Archives  de  travaux  de  cet 
ordre  ne  soit  pas  amplement  justifiée. 

Le  premier  fascicule  montre  déjà  quelle  allure  je  compte  donner 
au  nouveau  journal  dont  j'entreprends  la  publication.  11  renferme 
onze  mémoires  originaux,  dont  deux  en  langue  anglaise.  Au 
nombre  des  collaborateurs  ligurent  nos  confrères  MM.  Lucet, 
Marotel,  Mégnin,  Railliet  et  Wardell  Stiles. 

Persuadé  que  la  connaissance  des  langues  étrangères  est  l'une 
des  principales  qualités  que  doit  posséder  actuellement  l'homme 
de  science,  je  publierai  dans  leur  langue  originale  les  mémoires  qui 
me  seront  envoyés  de  l'étranger.  Toutefois,  je  bornerai  à  quatre 
(allemand,  anglais,  espagnol  et  italien)  le  nombre  des  langues 
étrangères  que  je  suis  disposé  à  accueillir. 

J'enverrai  directement  à  la  bibliothèque  de  la  Société  les  fasci- 
cules suivants,  au  fur  et  à  mesure  de  leur  apparition. 

M.  FiLHOL.  —  Au  nom  de  la  Société  zoologique  de  France,  je 
remercie  M.  Blanchard  de  ce  nouveau  témoignage  de  dévouement 
à  la  Société  et  à  la  Science  et  je  lui  adresse  nos  vœux  les  plus 
sincères  pour  le  succès  des  Archives  de  'parasitologie. 


sÉANCK  DU  21  fp:vriek  1898  21 

Couforinémeat  îi  l'art.  XIV  des  Statuts,  M.  le  Trésorier  rend 
compte  de  sa  gestion  pendant  l'année  1897. 

MM.  Bavay  et  Vignal  donnent  communication  de  leur  rapport 
sur  les  comptes  du  Trésorier  pour  l'année  1897.  Ils  concluent  à  la 
parfaite  régularité  des  écritures  et  proposent  d'adresser  de  chaleu- 
reux remerciements  à  M.  Schlumberger  pour  sa  bonne  gestion  et 
son  dévouement  aux  intérêts  de  la  Société. 

Cette  proposition  est  adoptée  à  l'unanimité. 

M.  DE  GuEKNE,  Secrétaire  général  de  la  Société  nationale  d'Accli- 
matation de  France,  invite  les  Membres  présents  à  se  rendre  le 
vendredi  25  février,  à  3  heures  et  demie,  au  siège  de  la  Société,  41, 
rue  de  Lille,  pour  assister  à  la  séance  générale  annuelle. 

M.  le  prof.  FiLHOL  se  met  à  la  disposition  des  Membres  de  la 
Société  pour  leur  faire  visiter  la  nouvelle  installation  des  galeries 
d'Anatomie  comparée  du  Muséum  d'histoire  naturelle  de  Paris. 
Rendez-vous  est  pris  pour  mercredi  à  3  heures. 


Le  mercredi  23  février,  à  3  heures,  un  grand  nombre  de  Membres 
de  la  Société  étaient  fidèles  au  rendez  vous.  La  place  nous  manque 
malheureusement  pour  décrire  la  merveilleuse  installation  des 
nouvelles  galeries  d'Anatomie  comparée.  Elles  font  grand  honneur 
au  savant  qui  a  présidé  à  leur  organisation  et  qui,  avec  art  et  talent, 
a  su  mettre  à  profit  l'emplacement  et  la  lumière,  pour  faciliter 
l'étude  de  ces  immenses  collections.  M.  R.  Blanchard  s'est  fait,  du 
reste,  l'interprète  de  tous  en  félicitant  M.  Filhol  et  en  lui  adres- 
sant, ainsi  qu'à  M.  le  D''  H.  Gervais,  tous  nos  remerciements  pour 
l'aimable  accueil  fait  aux  Membres  de  la  Société  zoologique  de 
France. 

Les  Membres  présents,  avant  de  quitter  le  Muséum,  visitent  la 
nouvelle  galerie  de  Paléontologie.  Nous  renouvelons  ici  nos  sin- 
cères remerciements  à  M.  Boule,  qui  a  bien  voulu  nous  y  servir  de 
guide. 


Le  jeudi  24  février,  à  sept  heures  et  demie  du  soir,  les  Membres 
de  la  Société  se  sont  réunis  en  un  banquet,  au  restaurant  Marguery, 
sous  la  présidence  d'honneur  de  M.  le  professeur  Bureau  et  sous  la 
présidence  de  M.  le  professeur  Filhol. 

Bull.  Soc.  Zoulog.  ck-  Fr.   1898.  xxiii.   —  i. 


22  SÉANCE  DU  21  FÉVKIER  1898 

Etaient  présents:  MM.  Alluaud,  Artault,  Bavay,  Blanc,  R.  Elan 
cliard,  prince  R  Bonaparte,  Bureau,  Certes.  De  Claybrooke,  Daut- 
zenberjï,  Doniet  deVorges,  Donckier  de  Donceel,  Dollfus,  Filhol, 
Freyssinge,  Gadeau  de  Kerville,  Guiart,  d'Hamonville,  Hérouard, 
A.  Janet,  Ch.  Janet,  Jouiîin,  P.  Marciial,  Neveu  Lemaire,  Olivier, 
Oustalet,  L.  Petit,  Richard,  Sanquirico,  Sauvage,  Schlumberger, 
Secques,  Simon,  Vaillant,  L.  Vignal,  P.  Vignal. 

S'étaient  excusés  :  MM.  Aconin,  Faurot,  De  Guerne  et  R.  Martin. 

M.  Clément,  dont  les  Membres  de  la  Société  ont  pu,  depuis  long- 
temps, apprécier  le  talent,  avait,  comme  par  le  passé,  offert  aux 
convives  un  artistique  menu,  tiré  en  lithographie,  reproduisant  les 
traits  de  M.  Bureau  et  rappelant  ses  travaux  sur  les  Mormonidés. 

M.  le  professeur  Bureau,  président  d'honneur,  ouvre  la  série  des 
toasts  par  le  discours  suivant  : 

SUR  LES  MAMMIFÈRES  ET  LES  OISEAUX    EN  VOIE   DE  DISPARITION 

DE  LA  FAUNE  FRANÇAISE 

((  Messieurs  et  chers  Collègues, 

»  Je  suis  profondément  touché  de  l'honneur  que  vous  avez  bien 
voulu  me  faire  en  m'appelant  à  présider  notre  S"^"  Assemblée  géné- 
rale annuelle.  Car  je  vois,  dans  cette  marque  d'estime,  un  souvenir 
des  années  déjà  reculées,  où  nous  fondions,  avec  plusieurs  d'entre 
vous,  la  Société  zoologique  de  France. 

»  Je  m'honore  aussi  de  voir  à  notre  tête  M.  le  professeur  Filhol, 
le  savant  éminent,  qui,  montrant  dans  ses  études  une  grande 
pénétration  de  vue,  s'est  fait  un  nom  impérissable,  par  ses  recher- 
ches sur  les  Mammifères  des  phosphorites  du  Quercy,  du  miocène 
de  Ronzon  et  de  Saint-Gérand-le-Puy  et  qui,  continuant  à  Sansan 
les  fouilles  de  Lartet  et  de  M.  Alphonse  Milue-Edwards,  nous  a 
révélé  l'ancienneté  des  Lémuriens  sur  notre  sol  et  l'affinité  de  cette 
faune  avec  la  faune  africaine.  Ces  travaux  sont  du  nombre  de  ceux 
qui  élèvent  l'esprit  par  leur  portée  philosophique. 

»  Que  dirai-je  aussi,  Messieurs,  de  cette  puissance  de  travail,  de 
cet  esprit  d'organisation  et  de  ce  goût  exquis  dont  notre  Président 
nous  a  donné  la  preuve,  en  nous  appelant  hier  à  visiter,  avant 
l'heure,  cette  merveilleuse  galerie  d'Anatomie  comparée  qui  a  fait 
notre  admiration  et  dont  l'inauguration  prochaine  est  destinée  à 
un  grand  retentissement. 

»  La  science  que  nous  aimons  tous  est  si  vaste  que  personne 


SÉANCE  DU  21  FÉVRIER  1898  23 

aujourd'hui  ne  songe  à  en  approfondir  toutes  les  parties,  aussi 
voyons-nous  s'étiiblir  la  division  tlu  travail.  Beaucoup  d'entre  vous, 
par  un  louable  patriotisme,  montrent  une  prédilection  pour  l'étude 
de  la  faune  française. 

»  Le  champ  d'exploration  est  vaste  ;  il  l'est  surtout  en  ce  qui 
concerne  les  Invertébrés.  Mais  heureusement,  cette  faune  ne  subit 
pas  de  pertes  sensibles.  Elle  se  maintient  assez  bien  sur  notre  sol, 
malgré  les  progrès  de  la  civilisation.  Les  travailleurs  ont  donc  tout 
le  temps  d'y  faire  des  découvertes  nouvelles  et  ils  peuvent  compter 
sur  leurs  successeurs  pour  achever  leur  œuvre. 

))  iMais,  hélas!  il  n'en  est  pas  de  même  des  animaux  supérieurs 
dont  le  nombre  diminue  graduellement  au  point  que  certaines 
espèces  ont  récemment  disparu  de  notre  faune  et  que  d'autres, 
plus  nombreuses,  sont  en  voie  de  disparition. 

»  C'est  pour  ce  motif,  Messieurs,  qu'arrivés  au  terme  du  XIX^ 
siècle,  il  m'a  semblé  qu'il  y  aurait  intérêt  à  jeter  un  coup  d'œil  sur 
les  pertes  que  nous  avons  faites  et  sur  celles  dont  nous  sommes 
menacés  dans  uu  avenir  prochain. 

»  Avant  de  déplorer  la  perle  d'êtres  iuoiïensifs  qui  sont  autant 
de  fleurons  enlevés  à  la  faune  française,  il  est  juste  toutefois  de  se 
réjouir,  au  nom  des  éleveurs,  et  même  de  la  sécurité  publique,  de 
la  disparition  prochaine  du  Loup,  le  plus  redoutable  de  nos 
animaux  carnassiers. 

»  Ces  fauves  qui,  dans  la  première  partie  de  ce  siècle,  infestaient 
la  France,  ont  été  de  tous  côtés  l'objet  de  poursuites  actives,  en 
raison  des  ravages  qu'ils  commettaient  dans  les  troupeaux  et  des 
dangers  auxquels  l'homme  lui  même  se  trouvait  exposé.  A  l'heure 
actuelle,  la  horde  sauvage,  entièrement  décimée,  s'est  retranchée 
dans  des  régions  circonscrites,  éloignées  les  unes  des  autres,  où 
elle  est  vouée  à  une  extermination  certaine.  On  en  peut  donner 
pour  preuve  leur  disparition  récente  de  plusieurs  régions  où  ils 
s'étaient  réfugiés,  comme  la  chaîne  des  Pyrénées  et  la  région  médi- 
terranéenne dont  le  centre  est  occupé  par  le  déparlement  du  Gard. 

»  Peut-être,  cependant,  quelques  sujets  errent-ils  encore  dans 
la  chaîne  des  Corbières.  Quoi  qu'il  en  soit  de  ces  animaux  isolés, 
dont  la  tin  est  prochaine,  on  peut  dire  que  les  derniers  représen- 
tants de  lespèce  sont  aujourd'hui  confinés  dans  trois  régions  de  la 
France,  dont  les  centres  sont:  la  Meuse  à  l'est,  le  Bretagne  et  la 
Dordogne  à  l'ouest. 

))  La  région  de  la  Meuse  n'est  plus  habitée  que  par  un  très  petit 
nombre  de  Loups. 


24  SÉANCE  DU  21  FÉVRIER  1898 

»  Eq  Bretagne,  la  diminution  de  ces  animaux  a  fait  de  tels  pro- 
grès, dans  ces  dernières  années,  que  tout  fait  prévoir  leur  dispa- 
rition prochaine.  En  Loire-Inférieure,  le  dernier  fut  tué,  il  y  a 
environ  12  ans,  sur  le  champ  de  manœuvre  du  Petit-Port,  près 
Nantes,  par  un  adjudant.  Il  me  faudrait  rappeler  des  souvenirs  qui 
datent  de  loin,  pour  citer  d'autres  exemples  de  sa  présence  dans  ce 
département.  Le  19  octobre  1869,  me  trouvant  à  la  chasse  avec  un 
de  mes  cousins,  à  proximité  de  la  forêt  d'Ancenis,  un  Loup,  par 
imprévoyance  ou  par  audace,  ne  craignit  pas  de  s'avancer  à 
quelques  mètres  de  nous,  pour  chercher  à  s'emparer,  à  la  tombée 
du  jour,  d'un  mouton  qu'il  avait  abandonné  dans  un  fossé,  après 
l'avoir  égorgé  quelques  heures  avant.  Un  coup  de  feu  ne  l'arrêta 
pas  sur  place.  L'animal  gagna  la  forêt,  et,  la  nuit  tombant,  les 
recherches  furent  infructueuses.  En  1872,  un  loup  se  montra  dans 
la  même  région  et  on  n'en  vit  plus  depuis. 

»  L'espèce  s'est  maintenue  plus  longtemps  dans  l'Ille-et-Vilaine. 
Dans  une  chasse  faite  le  4  juillet  1879,  avec  MM.  Le  Cour  Grand- 
maison,  propriétaires  de  la  forêt  d'Araize,  nous  enlevâmes  deux 
louveteaux  âgés  de  deux  à  trois  mois  et  MM.  Levesque  ont  offert  au 
Muséum  de  Nantes  une  louve  tuée  dans  la  forêt  de  Paimpont  en 
janvier  1884. 

»  Les  Loups  se  montrent  encore,  il  est  vrai,  dans  l'Ille-et-Vilaine, 
le  Morbihan  et  le  Finistère  :  mais  ce  ne  sont  guère  que  des  animaux 
errants. 

))  Graduellement  refoulés  du  sud  au  nord  dans  la  presqu'île 
Armoricaine,  par  les  progrès  de  la  civilisation,  ils  opèrent  leur 
retraite  vers  le  département  des  Côtes-du-Nord  où  des  forêts, 
situées  au  milieu  des  landes  arides  et  désertes,  leur  servent  encore 
de  refuge. 

»  Dans  les  départements  qui  avoisinent  la  Dordogne,  la  Charente 
et  la  Vienne,  la  dimiuutiou  de  ces  animaux,  sans  être  aussi  rapide, 
s'accentue  chaque  année,  et  leur  retraite  s'effectue  graduellement 
de  la  périphérie  au  centre. 

»  Comme  on  le  voit,  la  disparition  de  l'espèce  est  proche,  et  l'on 
peut  entrevoir  déjà  quelle  sera  sa  marche. 

))  Le  Loup  disparaîtra  de  l'est  sous  les  effets  meurtriers  de  la 
strychnine. 

»  En  Bretagne,  graduellement  refoulé  vers  le  nord,  nous  le 
verrons  établir  ses  derniers  retranchements  dans  le  département 
des  Côtes-du-Nord,  probablement  dans  le  voisinage  de  la  forêt  de 
Loudéac,  d'où  j'obtins  encore  un  vieux  mâle  le  18  avril  1896. 


fi 


SÉANCE  DU  21  FÉVRIER  1898  25 

»  Enfm,  nous  le  verrons  survivre  peodaDt  quelque  temps  dans 
le  centre  et  c'est  sans  doute  dans  les  parties  les  plus  retirées  de  la 
Dordogne  qu'aura  lieu  l'extermination  de  l'espèce. 

»  Puisque  ce  dénouement  est  fatal,  nourrissons  au  moins  l'espoir 
que  le  dernier  survivant  échappe  au  poison  meurtrier  et  qu'il  soit 
réservé  à  un  Nemrod  de  se  rencontrer  un  jour  avec  le deinier Loup 
de  la  France. 

»  Un  animal  de  plus  faible  taille,  mais  plus  souple,  plus  rusé  et 
peut-être  plus  sanguinaire,  le  Lynx,  doit  sa  disparition  prochaine, 
si  ce  n'est  un  fait  accompli,  à  ses  déprédations  et  peut  être  aussi  à 
la  beauté  de  sa  fourrure.  Confiné  dans  les  régions  montagneuses, 
le  Lynx  habitait  les  parties  élevées  et  boisées  des  Hautes  et  Basses- 
Alpes,  de  l'Isère,  de  la  Dordogne  et  du  Jura.  On  manque  toutefois 
de  documents  précis  sur  les  captures  faites  dans  ces  différentes 
régions.  Le  frère  Ogérien  a  cependant  établi,  d'après  des  renseigne- 
ments de  la  Préfecture  de  Lons-le-SauInier,  que,  dans  le  Jura,  les 
deux  derniers  spécimens  auraient  été  tués  en  1824  et  1834. 

»  Aujourd'hui,  on  aurait  peine  à  citer,  dans  les  Alpes  françaises, 
de  récentes  captures,  aussi  n'entendrez-vous  peut-être  pas  sans 
intérêt  les  derniers  renseignements  que  j'ai  pu  recueillir.  Un  de 
mes  correspondants,  M.  Berlie,  de  Tournoux,  bien  connu  des 
ornithologistes,  m'écrivit  à  la  date  du  6  février  1886,  qu'en  avril 
1872,  il  apprit  au  village  de  Vars,  dans  les  Hautes-Alpes,  qu'un 
Lynx  venait  d'être  tué  dans  les  environs  de  Guillestre.  Il  se  hâta  de 
s'y  rendre  pour  obtenir  sa  dépouille,  mais  l'animal  avait  été  porté 
à  Embrun  et  vendu  à  vil  prix.  Puis,  après  m'avoir  décrit  le  refuge 
des  Lynx,  sur  un  petit  plateau  couvert  de  blocs  éboulés,  situé  sur 
la  haute  montagne  qui  domine  la  vallée  de  Seillac,  il  ajoute  ces 
mots  :  ((  C'est  là  que  pour  la  première  fois  je  remarquai,  en  frisson- 
nant, les  traces  de  ces  sanguinaires  félins  ». 

»  Si  le  Lynx  se  montre  encore  dans  cette  région  de  la  chaîne 
alpine,  on  peut  dire  qu'il  est  complètement  détruit,  et  depuis  bien 
des  années  déjà,  dans  les  Pyrénées  françaises.  L'histoire  n'en  a  du 
reste  enregistré  que  trois  captures  dont  nous  ne  possédons  même 
pas  les  dates  précises. 

»  En  1821,  Companyo,  répondant  à  G.  Cuvier,  qui  le  priait  de 
vouloir  bien  le  renseigner  sur  l'existence  du  Lynx  dans  les  Pyré- 
nées, lui  écrivit  qu'un  sujet  avait  été  tué  dans  la  forêt  de  Formi- 
guères  située  dans  les  Pyrénées  occidentales. 

))  Plus  tard,  dans  son  Catalogue  des  Mammifères,  qui  date  de  1841, 
le  même  auteur  signale  un  second  Lynx,  provenant  de  Salvanère, 


26  SÉANCE  DU  21  FÉVRIER  1898 

déposé  au  Musée  de  Perpignan.  Un  troisième  sujet,  enfin,  dont  on 
a  conservé  le  souvenir,  aurait  été  tué,  me  dit  M.  Gourdon,  il  y  a 
45  ans  environ,  dans  les  forêts  de  pins  de  la  base  du  pic  de  Padenne, 
sur  le  versant  espagnol,  à  deux  heures  de  marche  de  la  frontière, 
par  un  habitant  de  la  petite  ville  de  Venasque. 

»  Le  Lynx  a  donc  disparu  de  la  chaîne  des  Pyrénées,  ne  laissant, 
on  le  voit,  comme  preuve  de  son  existence  ancienne,  qu'une  seule 
dépouille  dans  les  collections  françaises. 

))  D'autres  Carnivores  diminuent  sans  doute  et  deviennent  assez 
rares  ;  de  ce  nombre  sont  le  Chat  sauvage  et  l'Ours  brun.  La  Genelte 
même  serait,  dit-on,  eu  voie  de  disparition  dans  les  départements 
méridionaux;  mais  elle  se  maintient  encore  en  nombre  dans  certaines 
régions,  particulièrement  en  Vendée,  d'où  les  fourreurs  de  Nantes 
reçoivent  de  nombreux  sujets,  surtout  lorsque  la  terre  est  couverte 
de  neige. 

»  Je  ne  pousserai  pas  le  culte  de  la  Zoologie  jusqu'à  demander 
que  des  mesures  soient  prises  pour  arrêter  la  destruction,  en  France, 
des  animaux  carnassiers.  Tout  en  les  livrant  à  la  vindicte  publique 
n'oublions  pas  cependant  qu'il  est  temps  de  recueillir  les  dernières 
pages  de  leur  histoire,  et  reportons  notre  sollicitude  sur  les  espèces 
inotïensives  dont  la  disparition  n'a  pour  cause  que  l'appât  du  gain 
et  souvent  même  le  plaisir  de  la  destruction. 

))  De  ce  nombre  est  le  Castor,  sur  lequel  M.  Valéry  Mayet  nous  a 
présenté  une  intéressante  étude  au  Congrès  de  zoologie  de  1889. 
Récemment,  M.  Galien  Mingaud  a  de  nouveau  plaidé  la  cause  de 
cet  intéressant  animal. 

»  Chacun  sait  que  le  Castor  existe  encore  sur  le  Gardon,  sur  le 
Rhône,  entre  Arles  et  Pont  Saint-Louis,  et  sur  le  Petit-Rhône,  entre 
Beaucaire  et  la  mer.  M.  Valéry  Mayet  évaluait  dernièrement  le 
nombre  des  Castors,  encore  vivants  en  France,  à  moins  d'un  cent, 
70  ou  80  seulement.  Une  prime  de  15  fr. ,  allouée  pour  chaque 
capture,  par  le  Syndicat  des  digues  du  Rhône,  qui  s'exagérait  les 
dégâts  produits  par  ces  animaux,  allait,  à  bref  délai,  produire  un 
effet  décisif.  Emu  de  ces  funestes  résultats,  notre  collègue  prit  en 
mains  la  cause  de  l'inofïensif  animal  et  obtint,  en  1891,  la  suppres- 
sion de  la  prime.  Cette  mesure  semble  avoir  produit  l'effet  qu'on 
en  attendait.  La  chasse  est  devenue  moins  active  et  l'on  peut 
espérer  avoir  momentanément  arrêté  la  disparition  de  l'espèce. 

»  Parmi  les  Ruminants,  je  citerai  le  Bouquetin  qui  tend,  en  ce 
moment,  à  disparaître  des  Alpes  et  des  Pyrénées.  C'est  une  des  pertes 
importantes  que  nous  avons  à  constater  pour  la  zoologie  française. 


SÉANCE    DU    21    FKVRIKR    1898  27 

»  Daus  les  Alpes,  en  elïet,  le  Bouquetin  ne  fait  plus  d'apparitions 
sur  notre  territoire,  ni  même  sur  les  montagnes  de  la  Suisse  II  est 
aujourd'hui  cantonné  sur  le  versant  italien,  dans  les  Alpes  piémon- 
taises.  Quelques  petites  troupes  hahiteut  le  Mont-Rose,  d'autres, 
plus  rapprochées  de  la  France,  vivent  à  proximité  de  la  Haute- 
Savoie,  sur  les  hauts  sommets  de  Courmayeur  qui  dominent  la 
vallée  d'Aost.  Bien  qu'une  loi  sévère  et  une  surveillance  active  les 
protègent,  les  braconniers  font  assez  de  victimes  pour  qu'il  soit 
expédié,  chaque  année,  dans  les  Musées  de  province,  plusieurs  de 
ces  animaux. 

»  Le  Bouquetin  des  Pyrénées,  qui  constitue  une  race  distincte  de 
celui  des  Alpes,  est  aujourd'hui  refoulé  sur  le  versant  espagnol.  Il 
ne  se  montre  même  plus  sur  la  Maladetta.  Le  dernier  sujet  de  cette 
région  fut  tué,  en  effet,  il  y  a  environ  vingt  ans,  dans  la  vallée  de 
Malibierne  et  apporté  à  Guillaume  III  de  Nassau,  roi  de  Hollande, 
qui  se  trouvait  alors  à  Luchon.  On  lui  en  demanda  le  prix  exorbi- 
tant de  1.000  francs,  qui  ne  fut  pas  consenti.  Dix  ans  plus  tard,  la 
peau  fut  vendue,  sans  les  cornes,  pour  naturaliser.  On  peut  donc 
se  demander,  non  sans  quelque  inquiétude  pour  l'étude  de  nos 
races  locales,  de  quelle  parure  est  aujourd'hui  ornée  la  tête  du 
dernier  Bouquetin  de  la  Maladetta  (1). 

)i  Quelques  sujets  habitent  encore,  sur  le  versant  espagnol  du 
cirque  de  Gavarni,  la  région  du  Mont-Perdu,  dans  la  vallée  d'Arras, 
appelée  aussi  Otdessa,  dépendant  des  villages  de  Torla  et  Fanlo. 

»  Ils  y  recherchent,  dans  les  régions  élevées,  les  corniches  étroites, 
les  plus  difficilement  accessibles,  formées  par  les  bancs  verticale- 
ment redressés  des  calcaires  uummulitiques.  Les  succès  de  sirBriick, 
qui  s'est  fait  un  nom  comme  sportsman,  par  sou  intrépidité  et  ses 
aventures  à  la  chasse  du  Bouquetin  des  Pyrénées,  n'ont  pas  été 
étrangers  aux  mesures  prises,  il  y  a  environ  dix  ans  déjà,  par  les 
communes  espagnoles  pour  arrêter  l'extermination  de  l'espèce. 

»  Enfin,  parmi  les  Cétacés,  la  Baleine  des  Basques,  Balœna 
biscayenùs,  ne  fait  plus  que  de  rares  apparitions  sur  nos  côtes.  Sa 
pèche  fut,  au  moyen-âge,  dans  le  golfe  de  Gascogne,  sur  les  côtes  de 
France  et  d'Espagne,  la  source  d'une  active  industrie.  Dès  le 
XVIIIe  siècle,  l'espèce  était  devenue  rare,  et,  aujourd'hui,  la  capture 
d'un  de  ces  animaux  est  un  fait  assez  intéressant  pour  qu'il  soit 
consigné  dans  les  publications  scientifiques.  Cette  diminution  doit 
être  attribuée,  sans  doute,  à  la  pêche  immodérée  qui  en  a  été  faite  ; 

(1)  Les  cornes  el  le  crâne  font  partie  de  la  collection  de  M.  Maurice  Gourdon. 


28  SÉANCE  DU  21  FÉVRIER  189S 

mais  elle  a  aussi  sa  source  dans  les  mœurs  de  l'animal  qui  favo- 
risent son  extinction  :  les  mâles  eu  efïet  demeurent  au  large,  tandis 
que  les  femelles,  après  avoir  mis  bas,  se  rapprochent  des  côtes,  en 
janvier  ou  février,  avec  leurs  baleineaux.  L'histoire  a  relaté  leur 
amour  maternel  qui  leur  fait  affronter  tous  les  dangers  plutôt  que 
d'abandonner  leur  progéniture. 

»  J'en  arrive  à  la  diminution  progressive  des  Oiseaux  qui 
préoccupe  les  ornithologistes  au  point  qu'un  Comité  international 
s'est  constitué  pour  demander,  en  faveur  de  la  gent  emplumée, 
l'intervention  des  pouvoirs  publics.  Assurément,  le  nombre  des 
Oiseaux  a  diminué  d'une  façon  notable  et  tous  ceux  qui  ont  acquis 
déjà  une  assez  longue  expérience  sont  là  pour  le  constater.  Leurs 
craintes  sont  donc  justifiées. 

»  Certaines  espèces,  ne  trouvant  plus  d'endroits  assez  retirés  pour 
se  reproduire  en  paix,  ont  à  peu  près  abandonné  notre  pays. 

»  L'Outarde  barbue,  qui  se  reproduisait  autrefois  en  assez  grand 
nombre  dans  les  immenses  plaines  de  la  Champagne,  aux  environs 
deChàlons-sur-Marne,  en  a  complètement  disparu.  En  1849,  sur  les 
renseignements  qui  lui  étaient  communiqués  par  le  D^'  Dorin, 
Degland  écrivait  que  ce  bel  oiseau  se  reproduisait  encore  cliaque 
année  sur  quelques  points  seulement  des  environs  de  Ghàlons; 
mais  qu'il  avait  déjà  cessé  de  nicher  dans  la  Champagne  pouilleuse. 
Aujourd'hui,  la  grande  Ouiarde  n'est  plus  un  oiseau  indigène.  Elle 
a  quitté  la  France  pour  n'y  faire  que  de  rares  apparitions  dans  les 
hivers  rigoureux  et  regagner  ensuite  les  vastes  plaines  de  l'Espagne 
et  du  Bas  Danube. 

»  Le  grand  Coq  de  Bruyère,  le  Tétras  à  queue  fourchue,  la  Geli- 
notte, sont  des  Oiseaux  des  régions  montagneuses  dont  l'existence 
est  de  plus  en  plus  menacée. 

))  Le  Héron  cendré  ne  trouve  plus,  en  France,  de  localités  assez 
sûres  pour  y  fonder  des  colonies.  Les  héronnières  des  environs  de 
Fontainebleau,  si  propices  du  temps  de  François  r=i",  ont  disparu, 
et,  à  leur  suite,  celles  qui  se  trouvaient  encore  disséminées  sur  diffé- 
rents points  de  la  France.  En  Bretagne,  la  héronnière  citée,  dans  le 
Finistère,  au  Château  de  Cosribin  (1),  commune  de  Guipa  vas,  près 
Brest,  n'aurait  jamais  existé,  d'après  l'enquête  que  j'y  ai  pu  faire, 
et  celle  de  Brouolou,  près  Carhaix,  a  disparu  vers  1872,  en  même 
temps  que  les  Chênes,  les  Hêtres  et  les  Conifères  séculaires  qui 
entouraient  le  château.  Aujourd  hui,  on  ne  connaît  plus,  en  France, 
qu'une  héronnière,  celle  d'Ecury-le-Grand,  dans  la  Marne,  établie 

(1)  Les  trois  règnes  île  In  nature,  I,  1864. 


SÉANCi:   DU  21   FÉVRIER   1898  29 

dans  le  parc  de  la  famille  de  Sainte-Suzanne,  où  elle  est  heureu- 
sement l'objet  d'une  surveillance  active. 

))  Le  Flamant  au  plumage  rose  et  aux  ailes  de  feu,  l'un  des  plus 
grands  et  des  plus  beaux  Oiseaux  de  l'Europe,  ne  se  reproduit,  en 
France,  que  sur  un  des  points  les  plus  ditïicilement  accessibles  des 
immenses  plaines  marécageuses  de  la  basse  Camargue  où  il  forme 
une  colonie,  dont  l'existence  est  des  plus  précaire.  Peut  être  même, 
ces  Oiseaux  avaient-ils  disparu  pendant  quelque  temps,  car,  en 
1850.  Jaubert  et  Barthélemy-Lapommeraye  ne  craignaient  pas 
d'écrire  que  «  les  Omelettes  de  feu  iM.  Grespon  d'une  part  et,  de 
l'autre,  la  culture  du  riz  les  en  avaient  expulsés.  »  Les  Flamants 
sont  cependant  toujours  établis  dans  la  basse  Camargue  :  leur 
haute  stature  et  leur  port  majestueux,  sous  l'action  du  mirage,  les 
font  ressembler  à  une  armée  qui  s'avancerait  à  l'horizon.  Ils  ont 
repris  possession  de  leurs  places  à  nids;  mais  sans  cesse  inquiétés, 
ils  peuvent  disparaître  pour  ne  plus  revenir.  Des  mesures  sévères 
pourraient  donc  seules  entraver  cette  perte  dont  est  menacée  d'un 
moment  à  l'autre  l'Ornithologie  française. 

»  Je  ne  multiplierai  point  ces  citations  ;  niais  je  dois  ajouter 
cependant  qu'on  ne  peut  se  rendre  compte  des  pertes  que  subit 
aujourd'hui  l'Ornithologie  de  la  France,  qu'en  explorant  nos  côtes 
et  principalement  les  îlots  et  les  récifs  qui  les  avoisinent.  Mon 
intention  n'est  point  de  vous  faire  parcourir  les  falai.ses  maritimes, 
pas  plus  que  de  vous  inviter  à  débarquer  sur  les  innombrables 
récifs  qui  entourent  la  Bretagne.  Dans  cette  dernière  région,  que  de 
changements  cependant  se  sont  opérés  depuis  un  petit  nombre 
d'années. 

»  Les  phares,  les  sémaphores,  les  sirènes,  si  néces.saires  à  la 
navigation,  se  sont  multipliés  sur  les  côtes  et  les  principales  îles; 
des  constructions  se  sont  élevées  sur  des  îles  jusque-là  inhabitées. 
Sur  les  moindres  îlots  s'établissent,  pendant  la  belle  saison,  dans 
des  cabanes  ou  même  de  simples  anfractuosités  de  rochers,  de 
malheureux  pêcheurs  ;  ailleurs,  ce  sont  des  Moutons  que  l'on  par- 
vient à  débarquer,  non  sans  danger,  et  qne  l'on  abandonne  sur  des 
récifs  escarpés,  recouverts,  au  sommet,  d'une  maigre  pelouse; 
partout  enfin,  la  pêche  se  pratique  avec  ardeur,  et,  si  le  temps  le 
permet,  le  pêcheur  se  délasse  des  fatigues  de  son  dur  métier,  en 
descendant  sur  les  îlots  pour  se  livrer  à  la  récolte  des  œufs. 

))  Il  en  résulte  que,  chaque  année,  nous  voyons  les  oiseaux  de 
mer  diminuer  de  nombre,  changer  de  résidence  ou  abandonner 
quelques-unes  de  leurs  places  à  nids. 


30  SÉANCE  DU  21  FÉVRIER  1898 

»  Il  n'est  même  pns  impossible  que  quelques  espèces  aient  dis- 
paru déjà  sans  avoir  laissé  des  tnices  de  leur  existence. 

»  Permettez-moi,  Messieurs,  de  vous  citer,  en  terminant,  un 
exemple  qui  justifie  assez  celle  supposition. 

»  Le  Puffin  mank  ou  des  Anglais  qui  se  tient  habituellement  en 
mer  pour  n'atterrir  qu'à  l'époque  des  nichées,  se  reproduit  sur  les 
îlots  des  côtes  occidentales  des  îles  Britanniques,  dans  des  terriers 
qu'il  se  creuse  à  l'instar  des  Lapins  avec  lesquels  il  fait  parfois 
compagnie.  Au  moment  de  la  reproduction,  on  le  voit  cependant,  en 
bandes  nombreuses,  longer  les  côtes  de  Bretagne,  à  la  poursuite 
de  bancs  de  sardines,  et,  il  y  aurait  lieu  d'être  surpris  de  sa  pré- 
sence, à  cette  époque,  dans  nos  parages,  si  on  ne  constatait  que  ces 
sujets  ne  sont  pas  en  état  de  se  reproduire. 

»  Cependant,  un  jour,  le  hasard  me  lit  abattre,  en  mer,  dans  le 
voisinage  de  la  presqu'île  de  Crozon,  une  femelle  dont  les  signes 
extérieurs  et  l'examen  anatomique  attestaient  qu'elle  avait  pondu, 
probablement  le  jour  même.  Elle  ne  pouvait  donc  venir  des  côtes 
d'Angleterre. 

»  Dès  ce  moment,  j'eus  le  ferme  espoir  de  découvrir  la  retraite 
de  celte  espèce  dans  les  parages  d'Ouessaut  ou  de  Molène.  Mes 
prévisions  ne  tardèrent  pas  à  se  réaliser.  Le  27  mai  1880,  arrivé  au 
terme  de  mes  recherches  ornilhologiques  sur  les  côtes  de  Bretagne, 
dontj'avais  exploré  toutes  les  sinuosités  et  tous  les  récifs,  je  reconnus 
enfin,  sur  l'îlot  le  plus  avancé  en  mer,  de  ce  dernier  archipel,  celui 
de  Bannec,  quelques  terriers  de  Puflms  des  Anglais.  Rien  du  reste 
ne  décelait,  par  ailleurs,  la  présence  de  ces  Oiseaux  qui,  pour  ue 
pas  être  découverts,  restent  cachés  tout  le  jour  et  prennent  des  habi- 
tudes nocturnes  pendant  leur  séjour  sur  les  lieux  de  reproduction. 
Les  terriers  se  trouvaient  dans  le  sable  meuble,  un  peu  à  l'écart 
d'autres  trous  habiles  pardes  Macareux.  Mais  presque  tous  avaient 
été  fouillés  par  une  famille  de  pêcheurs,  venue  sur  l'île  passer  la 
belle  saison,  avec  des  volailles  et  des  moutons,  dans  une  misérable 
masuie.  Je  sondai,  avec  un  bois,  les  rares  terriers  intacts  et,  de 
l'un  d'eux,  je  relirai,  en  allongeant  le  bras,  un  couple  de  Putlîns, 
établi  sur  son  nid,  sans  pouvoir  atteindre  l'œuf  qu'il  devait  con- 
tenir. Api'ès  les  avoir  examinés,  je  les  remis  dans  leur  trou  dont  ils 
gagnèrent  rapidement  le  fond.  Je  parcourus  ensuite  le  reste  de  l'ile 
examinant  le  sol,  sans  découvrir  de  nouvelles  traces  de  Putïins, 
puis,  eu  revenant  à  mon  embarcation  je  me  dirigeai  vers  une  croix, 
plantée  dans  le  sable  et  déjelée  par  le  vent.  Pour  unique  inscription 
elle  portait  «  Madame  Valanzutla  née  Martin  ».  Là  aussi  reposaient 


SÉANCE  DU  21  FÉVRIER  1898  'M 

les  restes  de  trois  hommes  qui  avaient  succombé  dans  le  môme 
naufraî^e.  Groupés  autour  de  ce  tertre  se  voyaient  les  orilices  béants 
de  quelques  terriers  qui  s'en[onçaient  obliquement  sous  les  tombes. 
Des  plumes  de  FufTins  répandues  à  l'entrée  ne  laissaient  aucun 
doute  sur  l'existence  d'Oiseaux  retirés  dans  ces  profondeurs. 

»  Aucune  main  n'y  avait  porté  atteinte.  Par  respect,  les  pécheurs 
et  les  habitants  de  l'île  avaient  épari^né  ces  sinistres  retraites  dans 
lesquelles  huit  ou  dix  couples  de  PufTius  des  An;.^lais,  les  seuls  sans 
doute,  qui  existassent  sur  les  côtes  de  France,  vivaient  en  p:iix 
à  l'abri  des  morts. 

«J'emportai  de  cette  visite  une  vive  impression  en  songeant  à 
quelle  étrange  circonstance  cette  espèce  devait,  sur  nos  côtes,  le 
prolongement  de  son  existence. 

»  Je  termine,  Messieurs,  cet  exposé  bien  incomplet  de  nos  préoc- 
cupations à  l'égard  de  certains  Vertébrés  de  la  faune  française  en 
vous  remerciant,  encore  une  fois,  de  l'honneur  que  vous  m'avez  fait 
eu  m'appelant  à  la  présidence  de  cette  belle  fêle  de  famille. 

»  Heureux  de  me  retrouver  au  milieu  de  vous,  je  siisis,  avec  une 
indicible  satisfaction  l'occasion  qui  m'est  donnée  de  boire  à  la 
prospérité  de  la  Société  zoologique  de  France,  à  son  dévoué 
Secrétaire  général  M.  Raphaël  Blanchard  et  à  son  savant  président 
M.  Filhol,  qui  dirige  avec  tant  d'autorité  vos  travaux  ». 

M.  le  prof.  FiLHOL,  en  réponse  au  discours  de  M.  Bureau,  lui 
adresse  alors  l'allocution  suivante  : 

((  Monsieur, 

»  C'est  pour  moi  un  véritable  plaisir  d'avoir  à  répondre,  ce  soir, 
à  votre  discours.  Tout  d'abord  parce  que  le  souvenir  d'un  passé 
déjà  lointain  revient  à  mon  esprit,  ensuite  parce  que  je  tiens  en 
grand  honneur  et  grande  estime  votre  vie  et  vos  œuvres  scientifiques. 

»  C'est  en  1871  que  j'ai  eu  l'honneur  de  vous  connaître,  et  cela, 
dans  cette  petite  maison  du  Jardin  des  Plantes,  si'uéeau  milieu 
d'arbres  et  de  fleurs,  où  se  trouvait  être  installé  le  laboratoire  de 
notre  maître  H.  Milne-Eilvvartls.  C'était  là  que  sous  la  direction  de 
l'illustre  savant,  puissamment  secondé  déjà  par  son  fils,  je  venais 
au  sortir  du  concours  de  l'Internat  chercher  à  agrandir  mes  connais- 
sances en  étudiant  les  sciences  naturelles.  Je  ne  me  doutais  guère 
que  vingt-sept  ans  après  j'aurais  l'honneur  de  présider  la  Société 
zoologique  de  France  et  de  répondre  à  un  discours  prononcé  par  un 
jeune  homme  assis  à  une  table  voisine  et  qui  composait  un  travail 
du  plus  haut  intérêt  sur  la  mue  du  bec  de  ces  Oiseaux  aux  formes 


32  SÉANCE  DU  21  FÉVRIER  1898 

et  aux  allures  si  étranges  qu'on  nomme  les  Macareux.  En  effet  ce 
n'était  qu  uq  couiplément  d'instruction  que  je  venais  chercher  dans 
cette  maison  si  hospitalière,  car  l'exercice  de  la  chirurgie  était  à 
ce  moment  le  but  réel  de  ma  vie. 

»  Mais  il  paraît  qu'il  existe  dans  les  laboratoires  de  zoologie  un 
microbe  particulier,  non  encore  décrit,  mais  dont  les  effets  ne  sau- 
raient être  mis  en  doute.  Sous  son  influence  et  je  n'eu  parle  pas 
seulement  par  ma  propre  expérience,  car  je  fus  une  de  ses  victimes, 
mais  d'après  de  nombreux  faits  survenus  autour  de  moi,  tous  les 
projets  formés  depuis  longtemps  sur  la  direction  qu'on  donnera  à 
son  existence  et  qui  paraissaient  immuables,  disparaissent  et  l'on 
ne  songe  qu'à  se  consacrer  à  l'étude  de  la  nature.  Tous  les  deux 
nous  avons  subi  l'influence  de  cet  infiniment  petit,  mais  de  façon 
inégale.  D'abord  quand  je  vous  rencontrai  vous  étiez  complètement 
contaminé  et  d'autre  part,  le  virus  qui  vous  avait  frappé  était 
beaucoup  plus  virulent  que  ne  le  fut  celui  qui  devait  m'atteindre. 
L'action  fut  telle  sur  vous  qu'en  quelques  années,  tout  ce  qui  ne 
se  rapportait  pas  au  culte  des  sciences  naturelles  vous  laissait  indif- 
férent. A  un  ami,  bien  dévoué,  qui  vous  demandait  pourquoi  vous 
ne  vous  mariez  pas,  vous  répondiez  :  «  Mais  que  ferais-je  d'une 
femme,  n'ai-je  pas  déjà  épousé  la  science!  »  Comme  je  le  disais,  il 
n'y  a  qu'un  instant,  l'action  microbienne  fut  moins  dominatrice 
sur  moi,  elle  se  montra  aussi  plus  atténuée  sur  beaucoup  de  nos 
confrères  réunis  ici  ce  soir.  Nous  pûmes  conserver  un  peu  la  libre 
disposition  de  nous-mêmes  et  nous  devînmes  des  Bigames,  et  des 
Bigames  très  heureux.  Je  regrette  que  vous  n'ayez  pu  nous  imiter 
et  jouir  des  plaisirs  de  notre  Mormonisme  d'un  genre  tout  nouveau. 

))  Issu  d'une  de  ces  très  anciennes  et  très  grandes  familles  bour- 
geoises, qui,  hélas,  disparaissent  si  vite  à  notre  époque,  dans  les- 
quelles sans  bruit,  sans  éclat,  bien  aimer  son  pays  et  le  bien  servir, 
fut  considéré  comme  le  premier  et  le  plus  sacré  des  devoirs,  vous 
fûtes  amené  tout  jeune,  par  les  exemples  qu'on  vous  rappelait,  par 
ceux  qui  s'oflraient  autour  de  vous,  à  mépriser  une  vie  de  bien-être 
et  d'oisiveté  et  à  en  lui  préparer  une  de  travail,  de  labeur,  de 
dévouement  incessant  à  la  science. 

»  L'exemple  de  votre  frère  aîné,  aujourd'hui  notre  cher  collègue 
du  Muséum,  ne  devait-il  pas  aussi  agir  profondément  sur  votre 
esprit.  A  l'époque  à  laquelle  je  vous  connus,  vous  le  trouviez  à 
Paris,  mais  votre  séjour  auprès  de  lui  ne  fut  pas  de  longue  durée. 
A  peine  le  travail,  que  vous  éliez  venu  achever  était-il  terminé,  à 
peine  aviez-vous  acquis  votre  diplôme  de  médecin,  que  vous  repre- 


« 


SÉANCE  DU  21  FÉVRIEK  1898  33 

niez  la  route  de  Nantes. Vous  obéissiez  en  ce  moment  à  une  pensée 
d'une  délicatesse  inlinie  :  un  enfant  eu  dehors  du  foyer,  c'était  déjà 
beaucoup  pour  ceux  qui  y  restaient,  deux,  cela  eût  été  trop.  Et 
c'est  alors  que  vous  devîntes,  de  par  votre  admirable  volonté,  je  ne 
dirai  pas  un  savant  de  province,  car  on  joint  à  ces  mots  un  certain 
esprit  de  raillerie,  mais  un  savant  en  province. 

))  Pourtant  la  vie  de  Paris,  cette  vie  de  lutte  incessante,  eût  plu  à 
votre  esprit  et  grâce  à  votre  énergie,  grâce  à  votre  amour  passionné 
du  travail  vous  seriez  devenu  un  des  meilleurs  parmi  les  meilleurs. 

»  N'est  ce  pas  en  elïet  au  concours  que  dés  le  début  de  votre  vie 
scientifique  vous  demandez  la  situation  que  vous  aurez.  En  1872, 
vous  vous  présentez  au  concours  de  l'internat  des  hôpitaux  de 
Nantes  et  vous  êtes  reçu  le  premier;  en  1877  vous  devenez  par  le 
concours  chef  de  travaux  à  l'école  de  Médecine  de  la  même  ville, 
enfin,  en  1880  vous  concourez  une  dernière  fois  et  vous  obtenez  le 
titre  de  Professeur. 

))  Fixé  ainsi  définitivement  à  Nantes  vous  trouvez  que  les  fonc- 
tions d'enseignement  que  vous  avez  à  remplir  ne  sont  pas  si  absor- 
bantes, qu'elles  ne  vous  laissent  quelques  instants  de  liberté.  A 
quoi  allez-vous  les  utiliser,  car  avec  votre  caractère  vous  ne  sauriez 
admettre  qu'ils  fussent  perdus,  qui  allez-vous  en  faire  profiter? 

»  Vous  allez  en  faire  profiter  votre  ville  natale,  et  cela  en  organi- 
sant un  Musée  d'Histoire  naturelle,  des  plus  beaux  et  surtout  des 
plus  instructifs  qu'il  y  ait  en  France. 

»  Le  goût  des  sciences  naturelles  fut  dès  le  commencement  de  ce 
siècle  très  répandu  dans  celte  portion  de  la  Bretagne  que  vous  habi- 
tez. Nous  voyons  dès  1802.  des  amateurs  léguer  en  mourant  leurs 
collections  à  la  ville  de  Nantes,  établissant  ainsi  les  premières  assises 
d'une  œuvre  à  laquelle  était  réservé  un  si  grand  avenir  de  prospé- 
rité. La  Municipalité  comprit  l'importance  et  la  valeur  des  dons 
qui  lui  étaient  faits  ;  elle  les  accueillit  avec  reconnaissance  et  ils 
furent  installés  dans  un  local  spécial.  Ces  exemples  ne  tardèrent 
pas  à  avoir  d'heureuses  conséquences.  De  nouvelles  collections 
vinrent  s'ajouter  aux  premières  et  il  arriva  vite  un  momeut  où  il 
fut  nécessaire  de  songer  à  les  abriter  dans  des  salles  plus  vastes  que 
celles  où  elles  se  trouvaient.  On  ne  prévoyait  pas  alors  que  l'élan 
donné  ne  cesserait  pas  et  que  les  richesses  scientifiques  afflueraient 
si  nombreuses  dans  le  nouveau  Musée  et  que  celui-ci,  en  quelques 
années,  deviendrait  encore  insuffisant. 

»  En  1875,  la  Municipalité  inaugura  un  grand  bâtiment,  qu'elle 
venait  de  faire  construire,  où  devaient  être  aménagées  les  collections 


34  SÉANCE  DU  21  FÉVRIER  1898 

et  dont  les  locaux  se  trouvaient  être  assez  vastes  pour  assurer  leur 
(lével(if)pemenl  futur.  La  construction  des  salles,  leur  ordounance- 
nient  fut  fait  d'une  manière  parfaite,  témoignant  d'une  grande 
intelligence  et  d'une  grande  bonne  volonté  de  la  part  de  ceux  qui 
y  présidaient. 

))  C'est  dans  ce  Musée  que  vous  êtes  entré  comme  Directeur  en 
1882  et  quelque  fut  sa  prospérité  à  cette  époque,  l'on  peut  dire  que 
ce  n'est  qu'à  partir  de  ce  moment  qu'il  a  pris  son  véritable   essor. 

»  Les  collections  de  zoologie  étaient  importantes,  mais  elles 
étaient  montées  sans  goût  et  déjà,  beaucoup  des  objets  qui  les  com- 
posaient se  trouvaient  être  altérés,  quels  qu'aient  été  les  soins 
employés  à  les  préserver.  Aussi,  peut-on  dire  qu'en  dehors  de  la 
collection  de  Mollusques  et  de  celle  de  Minéralogie,  tout  était 
à  refaire.  Ce  travail  énorme  ne  vous  effraya  pas  et  l'isolement  dans 
lequel  on  se  trouve  en  province  et  qui  rend  souvent  difficiles  des 
actes  à  accomplir  ne  vous  donna  aucune  inquiétude.  Vous  vous 
dîtes  qu'avec  la  bonne  volonté  et  la  persévérance,  on  vient  à  bout 
de  tout,  et  vous  eûtes  raison. 

))  Votre  dévouement  amena  bientôt  des  esprits  éclairés  aimant 
les  choses  de  la  nature,  à  se  grouper  autour  de  vous.  Ou  s'intéressa  à 
votre  œuvre,  on  prit  de  plus  en  plus  goût  aux  sciences  naturelles. 
Enfin,  le  moment  vint  où  tout  ces  bons  sentiments  prirent  corps 
et  où  se  fonda,  en  1891,  venant  établir  sa  demeure  dans  votre 
Musée,  montrant  ainsi  combien  elle  liait  son  existence  à  la  sienne, 
la  Société  des  Sciences  naturelles  de  l'Ouest.  Une  clause  de  ses 
statuts  disait,  qu'elle  faisait  don  au  Muséum  de  Nantes,  non-seule- 
ment des  livres  qu'elle  recevrait  en  échange  de  ses  publications, 
mais  encore  de  toutes  les  acquisitions  que  ses  ressources  lui  per- 
mettraient de  faire.  Aujourd'hui  sa  prospérité  lui  a  permis,  tout 
en  publiant  de  beaux  bulletins,  de  capitaliseï'  eu  moins  de  sept  ans 
8,000  fr.  Et  j'ajouterai  qu'il  est  dit,  que  si  elle  venait  à  se  dissoudre, 
le  capital  qu'elle  aurait  accumulé  deviendrait  la  propriété  du  Musée. 

»  C'est  là  je  crois  un  des  exemples  les  plus  remarquables  de  soli- 
darité scieulilique,  qui  puisse  êtie  cité  et  un  de  ceux  qu'on  ne 
saurait  trop  faire  connaître  Quel  contraste  entre  ce  concours  de 
bonnes  volontés,  s'unissanf  pour  faire  grandir  et  prospérer  l'œu- 
vre commune,  et  le  spectacle  que  nous  donnent  certains  centres 
scienli(i(|ues,  où  des  sociétés  rivales  se  forment  pour  lutter  les  unes 
contre  les  autres,  où  les  passions,  les  intérêts  personnels  inter- 
viennent seuls,  alors  que  de  grands  établissements  comme  votre 
Musée,  deviennent  les  victimes  de  cet  état  lamentable  de  choses. 


SÉANCE  DU  21  FÉVRIER  1898  35 

»  L'on  peut  dire  qn';^  jiartir  du  moment  où  la  Société  d'Histoire 
naturelle  de  l'Ouest  vint  donner  son  appui  à  votre  Muséum,  l'ave- 
nir de  celui-ci  fut  assuré.  La  ville  vous  a'icordait  un  crédit  sulïi- 
sant,  l'État  en  différentes  occasions  vous  témoignait  de  l'intérêt 
qu'il  portait  à  votre  œuvre,  le  Muséum  participait  à  l'accroissement 
de  vos  collections,  des  dons,  et  des  dons  très  importants  devenaient 
de  plus  en  plus  nombreux. 

»  Il  fallait  songer  à  aménager  toutes  les  richesses  qui  affluaient  et 
à  en  tirer  le  plus  grand  profit,  d'une  part  pour  les  savants,  d'autre 
part  pour  l'instruction  du  public.  C'est  alors  que  vous  conçûtes  un 
plan,  et  un  plan  excellent.  Etablir  des  collections  générales,  grâce 
auxquelles  l'éducation  se  ferait  aisément  et  des  collections  régio- 
nales se  rapportant  aux  départements  de  la  Vendée  r^t  de  la  Bre- 
tagne, qui  feront  connaître  d'une  manière  aussi  complète  que  possi- 
ble l'Histoire  naturelle  de  ces  provinces.  Vous  vous  mîtes  résolu- 
ment à  l'œuvre,  et  en  quelques  années  vous  avez  constitué  des 
séries  régionales  admirables  de  zoologie,  de  botanique,  de  géologie, 
de  minéralogie.  Vous  avez  ainsi  fait  de  votre  Musée,  non-seulement 
un  établissement  des  plus  beaux  et  des  plus  riches  de  province, 
mais  incontestablement  le  premier  pour  la  rigueur  des  détermina- 
tions scientifiques  et  la  précision  des  renseignements  qui  accom- 
pagnent les  échantillons. 

))  Vous  avez  donné  là,  Monsieur,  un  bel  exemple.  La  Société  zoo- 
logique de  France  ne  saurait  trop  souhaiter  de  voir  se  développer 
le  i;oùt  de  ces  collections  régionales  dont  vous  avez  compris  toute 
l'importance  et  la  grande  valeur.  Aujourd'hui,  profondément  recon- 
naissante de  tout  ce  que  vous  avez  fait  pour  l'avancement  des 
sciences  et  cela  d'une  façon  si  modeste,  si  désintéressée,  ne  songeant 
à  faire  le  bien  que  pour  le  bien,  elle  vous  transmet  par  ma  voix, 
tous  ses  plus  sincères  remerciements. 

»  Permettez-moi,  Messieurs,  d'adresser  un  souvenir  à  tous  ceux 
de  nos  Confrères  qui  n'ont  pu  se  joindre  à  nous  ce  soir,  et  plus 
spécialement  à  l'un  d'entre  eux,  qui  fut  toujours  un  des  fidèles  de 
nos  réunions  annuelles,  à  M.  Lenier,  qu'un  deuil  cruel  éloigne  de 
nous. 

»  Lui  aussi  a  fait  beaucoup  pour  les  sciences  naturelles.  Le 
Musée  du  Havre,  qu'il  dirige,  renferme  des  collections  de  paléonto- 
logie locale  admirables  et  je  suis  sûr  d'être  votre  interprète  en 
l'assurant  de  notre  bien  sincère  sympathie  et  en  lui  témoignant 
toute  l'estime  que  nous  avons  pour  son  œuvre  scientifiijue. 

»  Je  bois.  Monsieur,  à  votre  sanlé,  à  la  réalisation  de  tous  vos 


36 


SÉANCE  DU  21  FÉVRIER  1898 


vœux,  de  toutes  vos  espérances,  à  la  prospérité  de  l'œuvre  à  laquelle 
vous  consacrez  votre  vie. 

M.  R.  Blanxhard,  Secrétaire  général,  présente  les  excuses  des 
personnes  qui  n'ont  pu  assister  au  banquet,  il  remercie  les  mem- 
bres présents  et  en  particulier  ceux  de  province.  Il  adresse  les 
remerciements  de  la  Société  à  M.  Clément,  auteur  du  menu  artis- 
tique, et  à  M.  L.  Petit,  qui,  comme  les  années  précédentes,  a  voulu 
que  les  convives  pussent  rapporter  chez  eux  de  gracieux  souvenirs 
du  banquet. 

M.  le  Di  J.  GuiART,  Secrétaire-général  adjoint,  adresse  alors  à  la 
Société  quelques  paroles  de  remerciements  : 

((  Permettez  moi,  Messieurs  et  chers  Collègues,  de  profiter  de  ce 
que  vous  êtes  rassemblés  ici  en  grand  nombre  pour  remercier  la 
Société  Zoologique  de  France  du  grand  honneur  qu'elle  m'a  fait  en 
m'appelant  à  son  bureau  en  qualité  de  Secrétaire-général-adjoint. 
J'associe  dans  une  même  reconnaissance  la  Société  zoologique  tout 
entière  qui  m'a  proclamé  et  le  Conseil  qui  a  bien  voulu  me  pré- 
senter à  vos  suffrages.  Je  vous  remercie  tous,  mes  chers  Collègues, 
mais  vous  voudrez  bien  me  permettre  d'adresser  un  hommage 
public  de  reconnaissance  à  M.  le  professeur  R.  Blanchard  qui, 
depuis  que  je  l'ai  connu  parmi  vous,  n'a  cessé  de  me  combler  de 
ses  faveurs.  Grâce  à  lui  je  suis  assuré  maintenant  de  résider  à 
Paris,  et  de  pouvoir  dès  lors  assister  régulièrement  à  nos  séances. 
La  vie  que  nous  menons  en  commun  dans  le  même  laboratoire 
lui  permet  de  me  familiariser  avec  les  difficullés  du  Secrétariat 
général  et  je  vous  promets  de  ne  point  lui  marchander  mon  dévoue- 
ment. Je  n'aurai  du  reste  d'autre  objectif  que  de  suivre  ses  traces 
car  je  suis  certain  que  ce  sera  pour  moi  le  meilleur  moyen  de  méri- 
ter votre  approbation  et  de  conserver  la  Société  zoologique  dans  le 
degré  de  prospérité  où  M.  Blanchard  a  su  l'élever  avec  l'aide  du 
Conseil  et  des  Présidents  qui  se  sont  succédé. 

»  Mais  avant  de  terminer,  permettez-moi  de  vous  rappeler  que, 
pour  maintenir  la  Société  prospère,  il  est  besoin  du  dévouement 
constant  de  chacun  de  nous.  Durant  la  seule  année  qui  vient  de 
s'écouler,  j'ai  eu  le  plaisir  d'amener  à  la  Société  dix  membres  actifs 
nouveaux.  Je  voudrais  voir  mon  exemple  suivi  par  un  plus  grand 
nombre,  car  il  faut  que  de  nombreux  adhérents  nous  viennent  sans 
cesse  ;  par  lA  nous  serons  riches  et  parlant  plus  florissants.  An  cours 
de  l'année  1897  nous  avons  eu  à  enregistrer  30  membres  nouveaux, 
ce  qui  porte  le  nombre  actuel  de  nos  Membres  actifs  à  346,  déduc- 


SÉANCE  DU  21  FÉVRIER  1898  *  37 

tioii  laite  des  trois  décès  que  nous  avons  eu  à  déplorer  et  des  per- 
sonnes que  nous  avons  dû  rayer  pour  retard  dans  le  paiement  des 
cotisations.  Nous  avons  eu  également  à  enregistrer  un  Membre 
honoraire,  un  Membre  correspoudaut  et  deux  Membres  donateurs. 
»  Je  me  permets  d'adresser  nos  sincères  remerciements  à  ceux 
de  nos  collègues  qui  ont  bien  voulu  contribuer  à  venir  grossir  nos 
rangs.  La  Société  zoologique  de  France  fera  tout  ce  qui  dépendra 
d'elle  pour  leur  donner  toute  satisfaction,  mais  elle  leur  demande 
en  échange  de  nous  amener  à  leur  tour  de  nouveaux  adhérents.  Ce 
sera  le  meilleur  moyen  de  faire  plaisir  à  leurs  aines,  et  tous  seront 
les  bienvenus,  car  il  n'y  a,  à  la  Société  zoologique  de  France,  que 
des  Collègues,  j'ose  dire  des  amis  dévoués,  n'ayant  d'autre  but  que 
de  se  rendre  utiles  les  uns  aux  autres  pour  le  plus  grand  bien  de 
la  Zoologie.  » 


Le  vendredi  25  février,  à  huit  heures  et  demie  du  soir,  la  Société 
s'est  réunie  en  séance  extraordinaire,  dans  la  grande  salle  de  la 
Société  nationale  d'acclimatation  de  France,  pour  entendre  la  con- 
férence de  M.  le  professeur  Cuénot,  sur  les  moyens  de  défense  chez 
les  animaux.  Cette  conférence,  dont  on  trouvera  le  texte  ci-après, 
était  accompagnée  de  nombreuses  projections  à  la  lumière  oxhydri- 
que. M.  le  président  d'honneur  s'est  fait  ensuite  l'interprète  de  la 
Société  et  des  personnes  présentes,  en  adressant  ses  remerciements 
à  M.  le  professeur  Cuénot. 


LES  MOYENS  DE  DÉFENSE  CHEZ  LES  ANIMAUX 


PAR 


L.  CUENOT, 

Chargé  de  cours  à  l'Université  de  Nancy  (1}. 

Mesdames,  Messieurs, 

La  Société  Zoologique  de  France  ayant  bien  voulu  me  charger  de 
la  conférence  à  l'occasion  de  sa  Réunion  générale  annuelle,  j'ai 
choisi  comme  sujet  un  épisode  de  la  lutte  pour  l'existence,  l'histoire 
des  moyens  de  défense. 

(1)  Conférence  faite  le  25  février  1898,  à  l'occasion  de  l'Assemblée  générale 
annuelle  de  la  Société. 

Bull.  Soc.  Zool.  de  Fr.  1898.  xxni.  —  5. 


38  SÉANCE  DU  21  FÉVRIER  1898 

Aux  yeux  superficiels,  la  Nature  apparaît  calme,  paisible,  égayée 
par  les  Oiseaux,  les  Insectes  qui  voltigent  de  fleur  en  fleur,  peuplée 
par  des  milliers  d'êtres  qui  jouissent  dans  la  plénitude  de  leur 
vigueur  d'une  existence  en  apparence  exempte  de  soucis  ;  mais  ce 
qu'on  ne  voit  pas,  et  ce  qui  est  cependant  la  réalité,  c'est  que 
l'Oiseau  cherche  à  dévorer  les  Insectes,  l'Insecte  cherche  à  en 
manger  d'autres  ou  à  échapper  à  ses  ennemis  ;  on  ne  voit  pas  la 
recherche  quotidienne,  incessante  de  la  nourriture,  cette  mêlée  que 
les  Grecs  nommaient  d'un  mot  si  expressif,  le  mangement  réci- 
proque des  êtres  (àXXr,XocpaYia).  Dans  une  région  donnée,  les  dévo-  " 
rants  et  les  dévorés  se  maintiennent  dans  un  état  d'équilibre  ï^ 
instable,  d'harmonie,  aurait-on  dit  autrefois,  de  sorte  que  bon  an,  % 
mal  an,  le  nombre  des  individus  d'une  même  espèce  reste  à  peu 
près  le  même;  cet  équilibre  est  la  résultante  d'une  quantité  de 
conditions  complexes,  parmi  lesquelles  les  moyens  de  défense 
jouent  un  rôle  important. 

Grâce  à  ceux-ci,  dans  une  espèce  quelconque,  il  échappe  toujours 
aux  attaques  un  nombre  suffisant  d'individus  qui  perpétuent 
l'espèce  ;  les  malchanceux  qui  succombent  suffisent  à  entretenir  la 
vie  d'un  certain  nombre  de  carnassiers. 

Les  moyens  de  défense  sont  extraordinairement  variés,  et  pour 
ne  pas  nous  y  perdre,  nous  serons  forcés  de  les  catégoriser  d'une 
façon  plus  ou  moins  naturelle  et  de  faire  un  choix  d'exemples. 

I.  Fuite,  autotomie.  —  Quand  l'assailli  n'a  pas  été  surpris  et 
étourdi  du  premier  coup,  il  prend  la  fuite,  se  mettant  hors  de 
portée  d'un  coup  d'aile  ou  d'un  saut  brusque;  beaucoup  d'espèces 
munies  de  longs  appendices  faciles  à  saisir  y  ajoutent  un  perfec- 
tionnement, ï autotomie.  Avez  vous  poursuivi  des  Lézards?  Si  on 
cherche  à  les  arrêter  dans  leur  fuite  rapide  en  saisissant  leur  longue 
queue,  neuf  fois  sur  dix,  elle  se  brise,  un  morceau  se  tortillant 
comme  un  ver  vous  reste  dans  la  main,  et  le  Lézard  mutilé,  profi- 
tant de  votre  immanquable  stupéfaction,  disparaît  au  plus  vite. 
Prenez  un  peu  brusquement  une  Sauterelle  par  une  de  ses  grandes 
pattes,  elle  vous  la  laissera  bien  entière  et  s'échappera  d'un  saut, 
sacrifiant  la  partie  pour  sauver  le  tout.  Les  Crabes  de  nos  côtes,  les 
Faucheurs  à  longues  pattes  {Phalangiuni),  et  bien  d'autres  encore, 
présentent  le  même  phénomène. 

Comme  tous  les  moyens  de  défense,  ce  n'est  pas  un  acte  rai- 
sonné, volontaire;  c'est  un  pur  réflexe,  c'est  à-dire  un  acte  invo- 
lontaire, de  même  nature  que  l'abaissement  brusque  des  paupières 
au  devant  de  l'œil  menacé  d'un  choc  ;  il  faut,  pour  le  déterminer,  une 


SÉANCE   DU   21    FÉVRIER    1898  39 

pression  assez  forte  qui  puisse  impressionner  le  nerf  de  la  patte; 
comme  vous  le  montre  celle  photographie,  ou  peut  ainsi  faire  tom- 
ber successivement  toutes  les  pattes  d'un  Crabe,  qui  ne  se  doute 
pas  que  la  vie  lui  devient  impossible.  Attachez  un  Lézard  par  la 
queue,  sans  que  le  lien  soit  trop  serré,  le  patient  se  débattra,  mais 
l'autotomie  libératrice  ne  se  produira  pas,  tant  qu'une  blessure 
n'aura  pas  déterminé  l'ébranlement  nécessaire  pour  mettre  en  jeu 
le  réflexe.  La  rupture  est  déterminée  par  une  contraction  muscu- 
laire brusque  qui  casse  l'organe  en  un  point  de  moindre  résistance, 
disposé  de  telle  façon  qu'il  n'y  a  aucune  hémorragie  par  la  surface 
sectionnée. 

Il  est  certain  qu'à  l'état  de  nature,  l'autotomie  doit  être  d'un 
fréquent  usage;  on  trouve  communément  des  Crabes  qui  n'ont  pas 
leurs  pattes  au  complet  ou  des  Lézards  à  queue  tronquée;  la  perte 
est  d'ailleurs  de  minime  importance,  une  nouvelle  queue,  de  nou- 
velles pattes  se  reformant  assez  vite  à  la  place  des  anciennes.  La 
Sauterelle  n'a  pas  le  même  avantage  ;  la  rupture  de  la  patte  est  un 
acte  héroïque  qui  la  laisse  boiteuse  pour  le  restant  de  ses  jours. 

IL  Ci'iRASSE,  PIQUANTS.  —  Beaucoup  d'animaux,  tels  que  les  che- 
valiers du  moyen-âge  entièrement  bardés  de  fer,  sont  enfermés 
dans  une  cuirasse  à  l'épreuve  de  la  griffe  et  de  la  dent,  formée  soit 
par  l'endurcissement  de  la  peau  comme  chez  les  Tatous,  les  Tortues, 
beaucoup  d  Insectes,  soit  dans  une  enveloppe  calcaire,  comme  la 
coquille  des  Mollusques,  dans  laquelle  l'animal  peut  s'abriter  à  la 
moindre  attaque,  ou  encore  par  un  abri  emprunté  au  monde  exté- 
rieur (Pagures,  larves  de  Phrygane  et  de  Cryptocéphale). 

Ces  derniers  n'ont  qu'une  cuirasse  partielle,  un  casque  si  l'on 
veut,  le  reste  du  corps  étant  très  mou  ;  ils  le  protègent  en  traînant 
après  eux  une  cuirasse  empruntée,  dans  laquelle  l'animal  entier 
peut  se  blottir  en  cas  de  besoin,  en  fermant  l'orifice  par  son  casque 
céphalique.  Le  Pagure  ou  Bernard  rErinite.  si  abondant  sur  nos 
plages,  s'empare  d'une  coquille  vide,  de  taille  proportionnée  à  la 
sienne,  à  laquelle  il  se  cramponne  solidement  par  deux  crochets 
situés  à  l'extrémité  du  corps  ;  il  ne  dépas.se  par  l'ouverture  que  la 
tête  et  les  pattes,  ce  qu'il  faut  pour  marcher  et  manger.  La  larve 
de  Phrygane,  habitant  les  ruisseaux,  se  fabrique  ello-mème  un  tube 
avec  ce  qu'elle  trouve  autour  d'elle  :  morceaux  de  bois,  cailloux,  etc.. 
qu'elle  cimente  et  relie  par  un  solide  tissu  de  soie;  la  larve  du 
Cryptocéphale,  petit  Coléoptère  terrestre,  utilise  tout  prosaïquement 
ses  propres  excréments  et  en  façonne  une  coque  résistante  qu'elle 
traîne  avec  elle  (fig.  1). 


40 


SÉANCE  DU  21  JANVIER  1898 


Chez  les  petits  Coléoptères  qui  n'échappent  à  leurs  congénères 
carnassiers  que  grâce  à  leur  cuirasse,  l'épaisseur  et  la  dureté  de 
celle-ci  ont  moins  d'importance  que  sa  forme  bombée  et  le  poli  de 
sa  surface  (Coccinelle,  Timarche);  les  mandibules  des  carnassiers 
glissent  sur  elle  sans  pouvoir  l'entamer,  tandis  qu'ils  déchirent 
rapidement  des  cuirasses  plus  solides,  mais  qui  offrent  des  orne- 
ments servant  de  points  d'appui. 

La  cuirasse  peut  être  lourde  à  porter,  mais  quel  abri  incompa- 
rable quand  elle  est  bien 
ajustée  !  La  Tortue  qui 
rentre  dans  sa  carapace 
la  tête  et  les  pattes,  pour 
un  temps  indéterminé , 
capable  de  lasser  la  pa- 
tience la  plus  robuste,  est 
à  l'abri  de  tout  dommage, 
à  moins  d'employer  le  pro- 


Fig.  1 


Larve  de  Cryptocephalus  avec  sa 
coque  protectrice:  X  •^• 


cédé  de  l'Aigle  dont  nous 
parle  La  Fontaine;  un  Tatou  de  la  République  Argentine,  le  Dasypus 
tricinctus  L.,  s'enroule  sur  lui-même  et  devient  une  boule  roulante, 
sans  le  moindre  point  vulnérable,  contre  laquelle  les  Chiens  s'achar- 
nent en  vain.  Les  Pangalins  revêtus  d'écaillés  pointues,  s'enroulent 
également,  ne  laissant  dépasser  que  la  queue,  encore  mieux  proté- 
gée que  le  reste  du  corps  ;  les  Léopards  qui  les  attaquent  souvent, 
paraît-il,  se  blessent  aux  écailles,  sans  pouvoir  entamer  l'animal. 

Quelques  animaux  ont,  à  la  place  de  la  cuirasse  unie  ou  écail- 
leuse,  un  revêtement  de  piquants  aigus,  comme  les  Porcs  Epies,  lis 
Hérissons,  les  Echidnés,  les  Diodons,  les  Oursins  et  bien  d'autres  ; 
à  la  moindre  émotion,  les  piquants  s'érigent,  menaçants  de  toutes 
parts,  mettant  en  sang  le  téméraire  qui  ose  affronter  leur  contact. 
Bien  des  chasseurs  ont  pu  voir  la  piteuse  figure  d'un  Chien  de 
chasse  aux  prises  avec  un  Hérisson,  lorsque  ce  dernier,  en  s'enrou- 
lant,  s'est  transformé  en  une  inabordable  pelote  d'aiguilles. 

Piquantf!  actifs.  —  Au  lieu  d'agir  d'une  façon  passive,  par  leur 
simple  présence,  les  piquants  peuvent  devenir  des  armes  blanches 
redoutables,  dont  l'animal  cherche  à  frapper  l'assaillant,  à  défaut 
de  griffes  ou  de  dents.  Les  Uromastix,  Lézards  d'Asie  et  d'Afrique, 
dont  on  voit  souvent  la  dépouille  chez  les  marchands  de  curiosités, 
ont  le  corps  nu,  mais  la  queue  est  revêtue  de  rangées  d'épines 
courtes  et  pointues,  en  manière  de  masse  d'armes  ;  lorsqu'on  les 


SÉANCE  DU  21  FÉVRIER  1898 


41 


saisit,  ils  se  défendent  en  donnant  de  violents  coups  de  queue  de 
droite  et  de  ^^auche. 

Sur  nos  côtes,  on  rencontre  assez  souvent  une  Raie  très  redoutée 
des  pécheurs,  la  Pasteuague  (Trygon  pastinaca  Cuv.);  elle  porte 
sur  la  queue  (fig.  2)  un  lonjjc  aiguillon  osseux,  revêtu  par  la  peau, 
véritable  poignard  élégamment  barbelé  sur  les  côtés.  La  Pastenague 
attaquée  cherche  à  enrouler  sa  longue 
queue  autour  de  l'assaillant  et  presse 
avec  force  son  aiguillon  contre  celui-ci  ; 
elle  produit  ainsi  de  profondes  blessures, 
qui  s'enveniment  facilement,  et  ont  par- 
fois donné  lieu  à  des  accidents  mortels. 

III.    DÉFENSES   ÉLECTRIQUES.    —    PaSSOnS 

à  des  combattants  plus  modernes,  aux 
Poissons  électriques  :  ceux-là  n'ont  ni 
cuirasse  ni  mouvements  rapides;  ils  sont 
même  remarquablement  mous,  massifs 
et  indolents,  mais  ils  renferment  une 
fabrique  d'électricité,  capable  de  fou- 
droyer ou  tout  au  moins  d'engourdir  les 
imprudents  qui  les  harcèlent. 

Les  Torpilles  sont  assez  fréquentes  sur 
nos  côtes  de  l'Océan  et  de  la  Méditerra- 
née, et  on  en  voit  souvent  des  individus 
vivants  dans  les  aquariums  des  stations 
zoologiques;  ce  sont  de  lourdes  Raies, à 
contours  arrondis  et  à  peau  nue,  qui 
vivent  à  demi  enterrées  dans  la  vase,  à 
une  faible  profondeur.  Lorsqu'on  les 
saisit  par  un  point  quelconque ,  mais 
surtout  par  les  côtés  du  corps,  là  où  se 
trouve  Vorgane  électrique,  on  ressent 
une  secousse  assez  forte,  très  analogue, 


^  1 


\\ 


Fig.  2.  —  Queue  de  Trygon 
pastinaca  Cuv.,  montrant 
l'aiguillon  dorsal;  X  1/3- — 
A  droite,  aiguillon  vu  par 
sa  face  inférieure,  dépouil- 
lé de  la  peau  qui  le  revêt; 
X  V2. 


comme  le  dit  Réaumur,  à  la  sensation 

douloureuse  que  l'on  éprouve  dans  le  bras  lorsqu'on  s'est  frappé 
rudement  le  coude  contre  quelque  objet  dur.  Les  Gymnotes,  sortes 
de  grosses  Anguilles  qui  habitent  les  petits  cours  d'eau  et  les 
mares  vaseuses  de  l'Amérique  du  Sud,  sont  non  moins  célèbres 
que  les  Torpilles  par  la  violence  de  leurs  commotions  électriques, 
assez  fortes,  paraît-il,  pour  engourdir  des  Chevaux. 
IV.   DÉFENSES  CHIMIQUES.    —  La   chimic  fournit  largement   son 


42  SÉANCE  DU  24  FÉVRIKR  1898 

contingent  aux  moyens  de  défense,  depuis  les  substances  gluantes 
agissant  simplement  par  leur  action  physique,  comme  le  mucus, 
jusqu'aux  poisons  les  plus  variés  et  les  plus  actifs  inoculés  par  des 
appareils  ad  hoc,  en  passant  par  les  produits  d'odeur  ou  de  goût 
repoussants  et  les  substances  caustiques. 

La  vulgaire  Limace  est  un  bon  exemple  des  sécrétions  muqueuses; 
quand  on  la  saisit,  elle  se  contracte  et  se  couvre  instantanément 
d'une  bave  glissante,  gluante,  tenace,  qui  la  fait  rejeter  aussitôt 
par  le  carnassier  le  plus  alïamé. 

Un  animal  marin  du  groupe  des  Holothuries,  V Holuthuria  Forshali 
Chiaje,  possède  le  moyen  défensif  le  plus  extraordinaire   qu'on 
puisse  imaginer;  assez  fréquente  sur  les  côtes  de  France  et  d'An- 
gleterre, cette  espèce  a  été  appelée  la  lileuse  de  coiou,  cotton-spinncr, 
par  les  marins  anglais,  vous  allez  voir  pourquoi  :  si  ou  irrite  la 
peau,   en   la  piquant  par  exemple,  l'Holothurie  rejette   tout  d'un 
coup,  par  son  orifice  cloacal,  cinq  à   huit  cylindres  blancs,  très 
longs,  qui  filent  au  dehors  comme  des  llèches;  pendant  les  quelques 
secondes  qui  suivent  leur  rejet,  ces  cylindres  sont  extrêmement 
collants  et  adhèrent  très  solidement  à  tous  les  objets  qu'ils  rencon- 
trent. L'assaillant,  Crabe  ou  Poisson,  est  touché  presque  infaillible- 
ment par  plusieurs  tubes  qui,  à  la  moindre  traction,  se  déroulent, 
s'étirent  et  peuvent  atteindre  une  lon.çueur  vingt  fois  plus  grande 
que  celle  du  cylindre  primitif,  tout  en  restant  collants  et  solides; 
imaginez,  si  vous  voulez,  un  long  peloton  de  ficelle  dont  les  torons 
déroulables  seraient  enduits  de  glu.  Plus  l'assaillant  cherche  à  se 
dépêtrer,  plus  il  s'empêtre,  se  ligotte  lui-même  de  liens  inextri- 
cables ;  Peach  dit  avoir  vu  un  Crabe  si  complètement  embrouillé 
dans  les  fils  qu'il  ne  pouvait  remuer,  et  un  Poisson  qui  n'a  pu  se 
dégager  qu'après  une  longue  lutte;  d'après  Minohin,  les  pêcheurs 
de  Plymouth  voient  souvent  des  Homards  si  bien  ligollés  qu'ils 
peuvent  à  peine  se  mouvoir;  dans  ce  tableau  (fig.  3),  j'ai  essayé  de 
vous  représenter  le  combat  dont  j'ai  été  témoin  entre  un  Crabe  de 
grande  taille  (Carcimis  mœnas  Penn.)  et  l'Holothurie,  combat  ter- 
miné d'ailleurs  tout  à  fait  à  l'avantage  de  cette  dernière.  Au  bout 
de  quelque  temps  les  lils  perdent  de  leur  ténacité  et  le  prisonnier 
peut  s'en  défaire  assez  facilement  ;  il  est  probable  qu'une  expérience 
doit  lui  suffire  et  qu'il  n'a  pas  envie  de  revenir  à  la  charge. 

Vous  connaissez  sans  doute  les  Carabes,  ces  beaux  Insectes  mor- 
dorés à  allure  rapide,  que  l'on  rencontre  fr-^quemment  en  été:  ils 
se  vengent  de  la  prise  en  rejetant  par  l'anus  un  liquide  volatil, 
d'une  odeur  repoussante,  qui  est  sécrété  par  des  glandes  spéciales; 


sÉANCK  nu  21  FÉvRiEu  1898  43 

l'etïet  de  ce  liquide  puant  est  immanquable  sur  les  Grenouilles,  les 
Lézards  et  même  les  Oiseaux  insectivores  (Picus  mnpr  (..),  avec 
lesquels  j'ai  expérimenté;  le  Carabe  est  rejeté  immédiatement, 
intact,  l'assaillant  donnant  tous  les  sig:nes  du  dégoût  le  plus  pro- 
fond. De  petits  Carabiques,  les  Bombardiers  [Brachynus],  voisins 
des  précédents,  projettent  aussi  par  l'anus  un  liquide  brûlant,  acide, 
qui  se  vaporise  immédiatement  en  produisant  une  détonation  très 


Vig.  3.  —  Holuthuria  Forakali  Chiaje  attaquée  par  un  Carcinus  tnœnas  Penn. 
L'Holothurie  rejette  cinq  tubes  défensifs  par  son  orifice  cloacal.  D'après  nature. 
(Océan) ;  X  1/4. 

perceptible;  lorsqu'on  soulève  une  pierre  sous  laquelle  sont  tapis 
des  Brachynes,  ils  fuient  de  tous  côtés  en  multipliant  les  décharges, 
une  douzaine  environ  par  individu,  jusqu'à  ce  que  leur  arsenal  soit 
épuisé;  les  différentes  espèces  de  Brachynes  ont  d'ailleurs  reçu  des 
noms  qui  rappellent  celte  propriété  [creiritans  L.,  explodens  Duft., 
sclopeta  F.). 

Mais  l'animal  qui  parait  le  mieux  doué  sous  ce  rapport,  c'est  un 
petit  Carnassier  d'Amérique,  assez  voisin  du  Putois,  la  Moufette 
(Mephitis)  :  lorsqu'on  la  poursuit,  elle  s'arrête  tranquillement,  relève 
sa  queue  touffue  et  expulse  par  l'anus,  jusqu'à  une  distance  de  trois 
mètres,  un  liquide  d'une  puanteur  fabuleuse,  telle  que  les  auteurs 
qui  en  parlent  ne  trouvent  pas  d'adjectifs  suffisants  pour  en  donner 
une  idée;  elle  peut  rendre  une  maison  inhabitable,  faire  perdre 
leur  valeur  à  toutes  les  marchandises  d'un  magasin  où  on  a  tué 
une  Moufette,  persister  sur  des  habits  pendant  plusieurs  semaines 
malgré  des  lavages  réitérés,  etc.  Azara  va  jusqu'à  dire  «  que  si  une 
»  Moufette  lâchait  une  de  ses  bouffées  au  centre  de  Paris,  on  s'en 
»  ressentirait  dans  toutes  les  maisons  de  la  ville  ».  On  voit  bien 
qu'Azara  est  du  Midi. 

Le  Mydœiis  meliceps  F.  Cuv.,  le  Blaireau  puant  de  Sumatra,  est 
très  analogue  au  type  précédent  ;  il  rejette  en  cas  de  danger  un 


44  SÉANCE  DU  21  FÉVRIER  1898 

liquide  poisseux,  dont  l'odeur  est  telle  que  les  gens  tomberaient  en 
syncope  s'ils  ne  pouvaient  s'éloigner  à  temps.  Notre  Putois  use 
aussi  de  ce  moyen  de  défense,  mais  quoique  très  odorante,  sa  sécré- 
tion est  loin  d'être  à  la  hauteur  de  celles  de  la  Moufette  et  du  Mydœus. 

L'expulsion  de  liquides  mal  odorants  et  plus  ou  moins  causti- 
ques est  très  répandue  chez  les  Insectes,  notamment  chez  les 
Coléoptères  et  les  Hémiptères;  il  suffit  de  citer  la  tribu  des  Punaises 
pour  que  vous  soyez  édifiés.  L'acide  formique,  caustique  violent, 
est  particulièrement  commun  ;  les  grosses  Fourmis  des  bois  [For- 
mica rufa  L.)  en  projettent  des  quantités  considérables  lorsqu'on 
trouble  la  tranquillité  de  leur  fourmilière,  assez  pour  qu'on  en  per- 
çoive facilement  l'odeur  au-dessus  du  nid;  la  Chenille  de Dicranura 
vinula  émet  par  un  orifice  prothoracique  un  jet  d'acide  formique 
presque  pur.  Les  Faussas,  qui  vivent  dans  les  fourmilières,  rejet- 
tent, quand  ils  sont  irrités,  un  liquide  extrêmement  corrosif,  qui 
renferme  de  l'iode  libre  ;  on  a  trouvé  de  l'acide  salicylique  dans  le 
liquide  opalin  très  odorant  qui  sort  des  verrues  latérales  du  corps 
des  larves  de  Melasoma;  enfin  les  glandes  cutanées  latérales  {fura- 
men  repugnatoria)  de  petits  Diplopodes  (Paradesmus  gractlis  G.  L. 
Koch  et  Polydesmus  virginiensis)  sécrètent  de  l'acide  prussique,  ce 
roi  des  poisons. 

Faut-il  vous  citer  les  venins  des  Serpents  venimeux,  ceux  du 
Crapaud,  de  la  Salamandre,  de  la  Vive,  des  Scorpions,  des  Chenilles 
processionnaires,  des  Abeilles,  des  Méduses,  inoculés  par  des 
appareils  variés  ou  épandus  simplement  à  la  surface  du  corps  ? 

Saignée  réflexe.  —  Chez  quelques  Insectes,  le  procédé  mis  en 
œuvre  pour  faire  parvenir  au  dehors  les  substances  vénéneuses  ou 
simplement  repoussantes  qu'ils  renferment,  est  tout  à  fait  singulier 
et  en  apparence  aussi  bizarre  que  l'autotomie  :  je  veux  parler  de  la 
saignée  réflexe  des  Cantharides,  Coccinelles  et  bien  d'autres.  Si  une 
Cantharide  est  simplement  touchée  par  un  Insecte  prédateur  ou  un 
Lézard,  elle  roule  sur  le  flanc,  morte  en  apparence,  et  on  voit  sortir 
des  articulations  fémoro-tibiales  des  six  pattes  de  grosses  gouttes 
d'un  liquide  un  peu  visqueux,  d'un  jaune  clair  ;  ce  liquide  n'est 
autre  chose  que  le  sang  même  de  l'animal,  coulant  par  une  petite 
blessure  temporaire  de  la  patte  et  renfermant  un  toxique  puissant, 
la  cantharidine,  le  même  produit  qui  agit  dans  les  vésicatoires.  Le 
Lézard,  mouillé  par  ce  sang  chargé  de  cantharidine,  lâche  immé- 
diatement prise,  et  frotte  ses  mâchoires  de  côté  et  d'autre  pour  les 
débarrasser  du  li(|uide  brûlant  dont  elles  sont  enduites.  La  Cantha- 
ride, au  bout  de  quelques  minutes  d'attente,  se   remet  sur  pied  et 


SÉANCE  DU  21  FÉVRIER  1898  45 

s'en  va  traiiqiiilloment,  sans  avoir  à  craindre  une  nouvelle  attaque; 
une  expérience  sulHt  à  l'assaillant. 

Vous  n'avez  qu'à  prendre  une  Coccinelle  au  printemps  prochain 
pourvoir  sourdre  le  sang,  de  couleur  jaune  d'or  et  d'odeur  assez 
désagréable,  par  les  genoux  des  six  pattes.  D'autres  Coléoptères, 
les  Timarches,  rejettent  leur  sang  rouge  groseille  par  la  bouche;  il 
renferme,  paraît-il,  une  toxine  capable  de  tuer  rapidement  de  petits 
Vertébrés.  De  même  que  le  Lézard  et  le  Crabe  faisaient  le  sacrihce 
d'un  membre  pour  sauver  le  reste,  ces  Insectes  faisaient  le  sacrifice 
de  quelques  gouttes  de  sang,  à  chaque  attaque,  pour  faire  parvenir 
au  dehors  le  poison  qu'il  tient  en  dissolution. 

Savew  désagréable.  —  Il  y  a  probablement  beaucoup  d'espèces 
qui,  sans  posséder  de  défenses  mécaniques  ou  chimiques  externes, 
telles  que  poils,  piquants,  mucus,  poisons,  produits  odorants,  ont 
néanmoins  in  toto  une  saveur  désagréable,  autrement  dit  ne  sont 
pas  comestibles  pour  les  carnassiers  qui  pourraient  y  trouver  une 
proie  facile.  Si  ces  carnassiers  ont  une  mémoire  de  longue  durée 
(ce  qui  ne  peut  guère  être  admis  que  pour  des  vertébrés  supérieurs), 
ils  doivent  garder  le  souvenir  des  expériences  fâcheuses  faites  dans 
le  jeune  âge,  et  par  suite  dédaigner  l'espèce  non  comestible  lorsqu'ils 
la  reconnaissent.  Sa  saveur  désagréable  deviendrait  alors  pour  elle 
un  moyen  de  défense  très  efTicace. 

Il  est  possible  que  ce  soit  le  cas  des  Zygènes,  Papillons  à  couleurs 
voyantes,  à  vol  très  lourd,  dépourvus  en  apparence  de  tout  moyen 
défensif;  bien  qu'ils  soient  eutièrement  faciles  à  prendre,  ils  ne 
paraissent  pas  être  mangés  volontiers  par  les  Oiseaux,  leurs  seuls 
ennemis  possibles.  Je  n'ai  jamais  vu  un  Poisson  ou  un  Trison 
avaler  une  Sangsue,  même  de  très  petite  taille;  ils  se  jettent  parfois 
sur  elles,  les  mordent,  mais  les  rejettent  aussitôt,  soit  parce  qu'elles 
sont  trop  coriaces,  soit  parce  qu'elles  ont  une  saveur  qui  leur 
déplaît. 

V.  Mort  apparente.  —  Beaucoup  d'animaux  cuirassés  ou  à 
défenses  chimiques  ne  cherchent  pas  leur  salut  dans  la  fuite,  au 
contraire;  ils  ont  recours  à  un  stratagème  tout  opposé  :  à  la  moin- 
dre alerte,  ils  replient  leurs  appendices,  roulent  sur  le  dos  ou 
le  flanc,  et  gardent  pendant  plus  ou  moins  longtemps  une  immo- 
bilité parfaite;  on  dit  très  justement  qu'ils  font  le  mort.  S'ils  sont 
cuirassés,  ils  s'enroulent  en  ressort  de  montre,  comme  les  Jules, 
ou  en  boule,  comme  les  Tatous,  les  Pangolins,  les  Héri.ssons,  les 
Trilobites,  les  Glomeries,  divers  Isopodes,  les  Chitons,  de  façon  à 
cacher  au  centre  les  parties  vulnérables  et  à  ne  montrer  que  des 


46  SÉANCE  DU  21  FÉVRIER  1898 

surfaces  impénétrables;  s'ils  possèdent  des  produits  repoussants, 
ceux  ci  sont  évacués  au  dehors  à  l'instant  même  où  ils  fout  le  mort. 
Certains  cuirassés,  tels  que  nos  Bousiers  {Geatrupes),  tout  en  faisant 
le  mort,  étendent  les  pattes  avec  raideur,  comme  s'ils  tombaient  en 
catalepsie,  ce  qui  leur  donne  un  aspect  bizarre  et  en  même  temps 
singulièrement  incommode  pour  leurs  ennemis. 

Celle  ruse  a  un  double  avantage  :  1"  elle  déroute  les  ennemis  qui 
ne  se  nourrissent  que  de  proies  mobiles,  tels  que  les  Batraciens  et 
les  Lézards;  en  effet,  comme  ceux-ci  attendent  toujours,  pour 
happer  leur  proie,  qu'elle  se  soit  remise  en  marche,  il  arrive  sou- 
vent qu'ils  perdent  patience,  bien  qu'ils  en  aient  une  bonne  dose, 
ou  que  leur  attention  est  détournée  par  un  autre  objet;  2°  les  petits 
Insectes,  les  petits  Escargots,  etc.,  qui  vivent  sur  les  hautes  herbes 
et  s'en  détachent  au  moindre  attouchement,  tombent  à  terre  où  ils 
se  perdent  parmi  les  mille  détritus  du  sol;  ils  ont  ainsi  bien  des 
chances  d'échapper  aux  Oiseaux  qui  ont  déterminé  leur  chute.  Il 
n'est  pas  d'entomologiste  qui  n'ait  été  bien  souvent  déçu  par  cette 
ruse,  quelque  soin  que  l'on  apporte  à  chercher  les  Insectes  tombés, 
devenus  introuvables. 

VI.  Matamores.  —  D'autres  animaux,  véritables  matamores, 
présentent  un  processus  tout  diflérenl  ;  lorsqu'ils  sont  irrités  ou 
attaqués,  ce  qui  revient  d'ailleurs  au  même,  ils  hérissent  leurs 
poils,  plumes  ou  autres  appendices  cutanés,  se  gonflent,  émettent 
des  sons  sauvages  s'ils  eu  sont  capables,  ce  qui  leur  donne  un 
aspect  parfois  grotesque,  souvent  terrifiant,  Darwin  dit  avoir  vu 
un  Chimpanzé  qu'alarmait  la  figure  insolite  d'un  charbonnier  tout 
noirci  ;  son  poil  était  hérissé,  il  faisait  de  petits  mouvements  en 
avant,  comme  pour  fondre  sur  cet  homme,  sans  aucune  intention 
d'en  rien  faire  ;  mais,  disait  son  gardien,  dans  l'espoir  de  l'effrayer. 
Le  Gorille  en  fureur  dresse  sa  crête  de  poils  et  la  projette  en  avant, 
ses  narines  se  dilatent,  sa  lèvre  inférieure  s'abaisse,  montrant  ses 
terribles  dents;  il  se  bat  la  poitrine  avec  ses  énormes  poings  et  fait 
retentir  la  forêt  de  formidables  rugissements  ;  il  faut  sûrement  un 
sang-froid  peu  commun  pour  ne  pas  se  laisser  impressionner  par 
cette  terrifiante  mise  en  scène. 

Tout  le  monde  a  vu  un  Chat  en  colère,  abaissant  ses  oreilles, 
hérissant  ses  poils,  particulièrement  ceux  de  la  queue  et  de  la  ligne 
médio-dorsale,  montrant  ses  dents  en  grondant;  il  prend  un  aspect 
quasi  formidable,  et  nul  doute  que  cet  aspect,  et  rien  que  cela,  ne 
fasse  reculer  maint  adversaire  peut-être  plus  robuste. 

Certains   Serpents,  notamment   les  Cobra  di  Capello  de  l'Inde 


SÉANCE  DU  21    FÉVRIi:i!    1898  47 

{^aja  fripiidiana  Merr.),  lorsqu'ils  sont  excités,  dilutent  loiir  cou 
d'uue  façon  étouuaute,  eu  étendant  les  côtes  de  celte  région,  et  se 
dressent  tout  droit  en  ouvrant  largement  la  gueule;  les  taches  foncées 
qui  se  trouvent  sur  le  cou  dilaté  (d'où  leur  nom  de  Serpent  à 
lunettes)  contribuent  encore  à  les  transformer.  Les  Grenouilles  et 
les  Crapauds  avalent  de  l'air  et  se  gonflent  prodigieusement  lors- 
qu'ils sont  imiuiets,  et  Gunther  pense  que  beaucoup  de  ces  animaux, 
eu  augmentant  ainsi  leur  volume,  échappent  au  danger  d'être 
dévorés  par  des  Serpents  de  petite  taille,  qui  ne  peuveut  plus  les 
engloutir. 

Vil.  HoMOCHROMiE.  —  Lcs  animaux  pourvus  des  moyens  de 
défense  que  je  viens  d'énumérer,  ne  cherchent  pas  à  se  dissimuler 
à  la  vue  de  leurs  ennemis  ;  aussi  la  plupart  d'entre  eux  se  meuvent- 
ils  librement,  sans  se  soucier  d'être  aperçus;  ils  ont  déplus  des 
couleurs  quelconques,  parfois  très  brillantes,  comme  les  Limaces 
rouges,  les  Carabes  dorés,  les  Moufettes  noir  et  blanc,  les  Coccinelles 
rouge,  jaune  et  noir,  etc.,  de  sorte  qu'elles  tranchent  plus  ou  moins 
vivement  sur  leur  substratum  habituel.  Pour  un  nombre  considé- 
rable d'espèces,  le  procédé  protecteur  est  tout  différent  ;  l'animal 
a  approximativement  la  même  teinte  que  celle  du  milieu  où  il 
vit  habituellement,  végétaux,  pierres,  sable,  etc.,  de  sorte  que  s'il 
reste  immobile,  il  est  tout  à  fait  impossible  de  le  voir,  même 
à   une  petite   distance  :   c'est  ce   que  j'ai   appelé   Vhomochromie. 

L'hon)ochromie  est  à  son  état  le  plus  parfait  {homochroniie  mimé- 
tique! ou  copiante)  lorsque,  non  seulement  la  teinte  générale,  mais 
aussi  les  petits  accidents  de  surface  et  de  coloris  du  support  sont 
copiés  exactement  (nervures  des  feuilles,  lichens  et  mousses  des 
arbres),  de  sorte  que  l'animal  ressemble  en  entier  à  un  objet  inanimé, 
brindilles  de  bois,  feuilles,  écorces,  algues  ou  même  excréments 
d'autres  animaux. 

L'exemple  peut-être  le  plus  parfait  que  l'on  puisse  citer  est  celui 
de  grands  Papillons  des  Indes  et  de  Malaisie,  les  Kallima.  Je  laisse 
la  parole  à  Wallace  :  «  Ce  sont  des  Papillons  très  voyants,  plutôt 
grands,  de  couleur  orange  et  bleue  en  dessus,  qui  volent  très  vite  et 
fréquentent  les  forêts  sèches.  Ils  ont  pour  habitude  de  se  poser  par- 
tout où  se  trouve  du  feuillage  en  décomposition,  et  la  forme  et  la 
couleur  de  leurs  ailes,  en  dessous,  produisent  une  imitation  absolu- 
ment parfaite  d'une  feuille  morte.  Cette  imitation  est  ainsi  produite  : 
le  Papillon  se  pose  toujours  sur  une  tige,  avec  la  queue  de  ses  ailes 
postérieure  appuyée  dessus,  et  formant  le  pédoncule  de  la  feuille. 
De  là,  une  ligne  courbe  court  à  travers  les  deux  ailes,   imitant  la 


48  SÉANCE  DU  21  FÉVRIER  1898 

nervure  médiane,  d'où  partent  des  deux  côtés  des  lignes  obliques, 
formées  en  partie  par  des  marques,  qui  lui  donnent  l'apparence  de 
la  nervation  ordinaire  d'une  feuille.  La  tête  et  les  antennes  entrent 
exactement  entre  les  ailes  supérieures,  repliées  de  façon  à  ne  pas 
déranger  la  silhouette  qui  présente  ce  degré  de  courbure  irrégulière 
qu'on  trouve  chez  les  feuilles  sèches  et  flétries.  Leur  couleur  est  très 
remarquable  par  son  extrême  variabilité,  passant  du  rouge  brun 
foncé  à  l'olive  ou  au  jaune  pâle,  sans  que  deux  exemplaires  soient 
exactement  pareils,  mais  elle  est  toujours  comprise  dans  la  gamme 
des  couleurs  du  feuillage,  il  y  a  mieux  encore  ;  les  ailes  portent 
deux  petits  points  transparents,  sans  écailles,  qui  rappellent  d'une 
façon  étonnante  les  perforations  produites  sur  les  feuilles  sèches  par 
des  Insectes.  Vous  comprendrez,  en  regardant  ce  tableau,  qui  n'est 
qu'une  copie  fidèle  du  Kallima,  que  le  Papillon,  si  voyant  qu'il 
puisse  être  au  vol,  disparaît  comme  par  magie  lorsqu'il  se  pose  sur 
un  buisson  en  repliant  les  ailes. 

Les  Phyllies,  orthoptères  herbivores  qui  habitent  les  îles  tropi- 
cales de  l'ancien  monde,  sont  la  copie  non  moins  étonnante  d'une 
feuille  verte  ;  les  deux  élytres  en  se  réjoignant,  dessinent  exactement 
le  contour  et  la  nervation  d'une  grande  feuille  elliptique  ;  la  tète  et 
les  pattes  qui  dépassent  le  corps  aplati  portent  de  petites  expansions 
foliacées  qui  complètent  l'illusion.  La  couleur  est  identique  à  celle 
des  végétaux  vivants,  et  il  paraît  même  qu'il  y  a  identité  profonde 
entre  les  pigments  des  Phyllies  et  des  plantes  :  en  effet,  les  élytres 
doivent  leur  teinte  à  des  granulations  vertes,  solubles  dans  l'alcool, 
qui  présentent  très  exactement  le  même  spectre  que  la  chlorophylle. 
Rien  d'étonnant  à  ce  que,  comme  le  rapporte  Lister,  les  Phyllies 
affamées  se  mangent  réciproquement  les  élytres,  en  guise  de  nour- 
riture végétale. 

Je  vous  ai  d'abord  cité  ces  exemples  exotiques,  parce  qu'ils  sont 
frappants,  mais  notre  faune  nous  en  offre  de  presque  aussi  remar- 
quables. 

Une  de  nos  chenilles  arpenteuses,  VUraptn-y.r  sambucaria  L.,  vaut 
bien  la  Phyllie  ou  le  Kallima;  son  corps  cylindrique  est  brun 
comme  une  écorce  et  parsemé  de  nodosités  comme  une  petite  bran- 
che; elle  a  de  plus  pour  habitude  de  se  tenir  fixé  à  la  plante  nour- 
ricière seulement  par  leurs  deux  dernières  paires  de  pattes,  le 
corps  étant  tendu  et  rigide,  et  de  rester  parfaitement  immobile  pen- 
dant un  temps  très  long  ;  voici  ce  qu'en  dit  un  entomologiste  anglais 
Jenner  Weir  :  «  Après  m'être  occupé  pendant  trente  ans  d'ento- 
mologie, je  fus  moi-même  trompé,  et  je  pris  mon  sécateur  pour 


SÉANCE  DU  21  FÉVIUER  1898  49 

couper  sur  un  })runier,  un  éperon  que  je  crus  avoir  oublie''.  F.e  soi- 
disaut  éperou  se  trouva  être  une  CJienille  arpenteuse,  lonj^^ue  de 
deux  pouces.  Je  la  montrai  à  plusieurs  membres  de  ma  famille,  et 
je  marquai  un  espace  de  quatre  pouces  tout  autour  pour  circons- 
crire les  recherches,  mais  aucun  d'eux  ne  put  s'apercevoir  que 
c'était  une  Chenille.  »  Quand  vous  verrez  une  Chenille  d'Urapleryx, 
qui  n'est  pas  rare  dans  les  jardins,  sur  le  Sureau,  le  Tilleul,  le 
Trocne,  vous  serez  convaincus  qu'il  n'y  a  pas  un  mot  d'exagéré 
dans  les  lignes  précédentes.  J'y  ai  été  pris,  comme  Weir,  mais  par 
une  autre  espèce  :  un  jour,  j'ai  ramassé  à  terre,  dans  une  forêt,  un 
morceau  de  bois  cylindrique  qui  me  paraissait  recouvert  d'une 
moisissure  blanche,  et  ce  n'est  qu'après  quelques  secondes  d'exa- 
men attentif  que  j'ai  reconnu  le  Papillon  Phaber  bucephala  L.,  au 
repos. 

Je  pourrai  encore  citer  de  nombreux  exemples  d'homochromie  : 
la  robe  blanche  de  beaucoup  d'animaux  polaires,  qui  vivent  dans 
les  neiges,  les  teintes  fauves  des  animaux  des  sables  désertiques,  le 
vert  des  arboricoles,  la  faune  des  Sargasses,  brun  tacheté  de  blanc 
comme  ces  algues,  les  couleurs  indécises  du  gibier  de  la  plaine  et 
des  bois,  qui  le  rendent  si  difTicile  à  trouver  lorsqu'il  est  à  terre,  le 
mode  de  fermeture  des  ailes  chez  les  Papillons  diurnes  posés,  qui 
réduit  la  partie  visible  à  une  mince  lame  de  couleur  terne,  et  mille 
autres  encore. 

Naturellement  le  déguisement  homochromique  ne  peut  avoir 
d'effet  défensif  que  si  l'animal  reste  sur  son  support,  et  si  ses  mou- 
vements sont  suffisamment  lents  ou  rares  pour  ne  pas  le  déceler; 
le  fait  est  que  beaucoup  d'espèces  homochromes  sont  remarqua- 
blement paresseuses  (Chenilles  arpenteuses,  Phyllie,  Bacille),  ou 
ne  présentent  la  coloration  protectrice  qu'au  repos  (Orthoptères 
sauteurs.  Papillons,  Oiseaux  posés).  Il  y  a  néanmoins  là  un  incon- 
vénient :  diverses  espèces  à  mouvements  très  vifs  et  fréquents 
présentent  une  homochromie  bien  plus  perfectionnée,  leur  couleur 
se  modifiant  d'elle-même  et  très  rapidement  lorsqu'ils  changent  de 
milieu,  de  sorte  qu'elle  est  toujours  appropriée  à  celle  des  objets 
qui  les  environnent  {homochromie  mobile  de  divers  Poissons,  Batra- 
ciens, Sauriens,  Crustacés  et  xVIollusques). 

Le  Caméléon  en  est  un  exemple  bien  connu  :  au  repos,  il  a  une 
couleur  verdâtre,  s'harmonisant  plus  ou  moins  avec  celle  du  feuil- 
lage où  il  vit  habituellement.  11  peut  passer  du  gris  au  brun  grisâtre 
jusqu'au  noir,  du  bleu  violacé  au  gris  bleuâtre,  d'un  brun  de  rouille 
à  une  couleur  chair,  suivant  son  entourage.  On  voit  qu'il  a  une 


50  SÉANCE  DU  21  FÉVRIEH  1898 

pnlette  assez  riche,  et  qu'il  pourrait  s'ofïrir  des  excursions  sur  les 
tons  les  plus  variés,  si  sa  paresse  ne  l'en  dispensait  ;  son  huniochro- 
mie  mobile  est  d'ailleurs  le  seul  moyen  de  défense  de  ce  Lézard 
inerte  et  inoffensif. 

La  Rainette  (llyla  viridis  L.),  sans  avoir  une  gamme  aussi  variée, 
change  également  de  teinte  avec  facilité  :  habituellement  d'un  vert 
magnifique  comme  les  prés  ou  les  feuilles  qu'elle  habite,  elle  devient 
brune  ou  grise  sur  les  écorces,  dorée,  paraît-il,  auprès  d'objets  mé- 
lalii(jues.  Mais  c'est  peut-être  chez  des  Mollusques  marins,  les 
Céphalopodes,  que  cette  faculté  est  la  plus  développée,  et  ils  la 
combinent  avec  une  ruse  des  plus  curieuses  dont  M.  Joubin  vous  a 
parlé  dans  sa  conférence  de  l'année  dernière  :  quand  un  Poisson 
houspille  une  Seiclie  ou  une  Sépiole,  celle-ci,  d'un  jaune  clair 
comme  le  sable  qu'elle  affectionne,  devient  instantanément  d'un 
brun  foncé,  signe  de  colère  ;  si  l'attaque  continue,  elle  rejette  le 
contenu  de  sa  poche  à  encre,  qui  forme  dans  l'eau  un  petit  nuage 
opaque  à  peu  près  de  sa  taille;  la  Sépiole  rechange  alors  de  teinte, 
devient  à  peu  près  incolore  et  s'enfuit  à  toute  vitesse,  pendant  que 
l'assaillant  se  jette  sur  le  nuage  noir,  croyant  saisir  la  Sépiole,  qui 
s'est  empressée  de  s'enfouir  dans  le  sable,  à  un  d<^mi-mètre  de  là. 

Ces  changements  de  coloration  ont  pour  point  de  départ  les 
impressions  lumineuses  perçues  par  la  rétine  (un  animal  aveuglé 
ne  change  plus  de  teinte)  ;  l'ébranlement  nerveux  est  transmis  par 
un  trajet  compliqué  jusqu'à  des  cellules  colorées  de  la  peau,  qui,  en 
se  contractant  ou  en  s'élalant, composent  une  palette  plus  ou  moins 
riche. 

Bien  qu'on  ne  l'ait  pas  démontré  expérimentalement,  tout  le 
monde  accorde  à  l'homochromie  fixe  ou  mobile  une  valeur  défen- 
sive vis  à-vis  des  carnassiers  qui  chassent  leur  proie  à  la  vue, 
comme  la  plupart  des  Vertébrés  et  probablement  les  Céphalopodes 
Si  l'Homme  est  trompé  par  ces  ressemblances  de  forme  et  de  couleur, 
il  est  bien  possible  qu'il  en  soit  de  même  pour  les  autres  animaux, 
mais  il  ne  serait  pas  superflu  d'en  faire  l'expérience  ;  je  remarque  en 
efïet  que  les  Buses  (Biiseo  vulgaris  L.)  et  les  Chouettes  se  nourrissent 
presque  exclusivement  de  petits  Mammifères.  Campagnols,  Mulots 
et  Musaraignes,  qui  sont  cependant,  à  notre  point  de  vue,  parfaite 
ment  homochromes  avec  la  terre.  D'autre  part,  il  me  semble  que  les 
Reptiles,  Batraciens  et  Poissons  sont  assez  peu  attirés  par  les 
couleurs  et  qu'ils  ne  se  jettent  que  sur  les  objets  en  mouvement, 
de  sorte  qu'une  proie,  non  homochrome  avec  son  support,  mais 
immobile,   n'est  pas  sensiblement  plus  en   danger  qu'une  autre 


SÉANCE  nu  21  FÉVRIER  1898  31 

parfaitement  homochrome.  11  y  aurait  peut-être  lieu  de  restreindre 
beaucoup  les  cas  d'homochromie  vraiment  etficaces  comme  moyens 
de  défense. 

VIII.  Mimétisme.  —  Le  mimétisme  est  un  phénomène  encore  plus 
sinpjulier  que  rhomochromie  :  une  espèce,  tout  en  jçardant  les 
caractéristiques  anatomiques  du  groupe  auquel  elle  appartient,  est 
la  copie  extérieure  plus  ou  moins  exacte,  par  sa  forme  et  surtout 
par  ses  couleurs,  d'une  autre  espèce  dont  elle  est  extrêmement 
éloiî?née  comme  parenté;  la  première  miwe  la  seconde,  d'où  le  nom 
anglais  de  mimicry.  Voici  une  Guêpe  de  grande  taille,  à  aiguillon 
redoutable,  la  trop  commune  Veapa  crnboL.;  voici  un  Papillon 
inoiïensif,la  Sésie  (TrorhUiuni apiforme  C\.), que  l'on  trouve  au  mois 
de  juin  sur  les  Peupliers  des  grandes  routes;  vous  voyez^que  la 
Sésie  ne  ressemble  pas  du  tout  à  un  Papillon  ordiniire;  c'est  tout 
à  fait  une  Guêpe,  par  ses  ailes  enfumées  et  transparentes,  par  la 
coloration  jaune  et  noire  de  son  corps,  par  son  faciès  élancé,  si 
bien  qu'il  faut  un  examen  attentif  pour  la  distinguer  de  l'Hymé- 
noptère.  Une  de  nos  Couleuvres  inoffensives,  le  Tropidonotus 
viperinm  Merr.,  ressemble  tellement  par  sa  taille  et  ses  couleurs  à 
la  Vipera  benis  L.,  que  Duméril,  herpétologiste  de  mérite,  a  été 
mordu,  dans  la  forêt  de  Senart,  par  une  Vipère  qu'il  avait  prise 
pour  une  Couleuvre  vipérine.  Dans  l'Amérique  tropicale,  on  cite 
trois  genres  de  Serpents  inoffensifs,  qui  copient  de  très  près  les 
Elaps,  très  venimeux,  dont  la  coloration,  unique  parmi  les  Ophidiens, 
est  constituée  par  des  anneaux  alternativement  rouges,  noirs  et 
jaunes.  Je  me  bornerai  à  citer  ces  quelques  exemples,  mais  il  y  en 
a  beaucoup  d'autres. 

Si  l'on  remarque  que  les  animaux  copiés  sont  pourvus  de  puis- 
sants moyens  de  défense,  tandis  que  l'espèce  mimante  n'en  a  pas, 
qu'ils  habitent  les  mêmes  localités,  avec  prédominance  très  notable 
comme  nombre  d'individus  de  l'espèce  copiée,  on  sera  disposé  à 
attribuer  au  mimétisme  un  effet  défensif.  La  ressemblance  est 
tellement  décevante,  que  les  carnassiers  ne  peuvent  pas  distinguer 
l'original  bien  défendu  de  la  copie  inoffensive;  s'ils  connaissent, 
par  une  expérience  acquise  dans  le  jeune  âge,  qu'il  est  bon  d'éviter 
le  premier,  ils  doivent  dédaigner  l'un  et  l'autre  ;  l'espèce  mimante 
sera  aussi  très  efTicacement  protégée  par  sa  ressemblance. 

Celte  théorie,  très  longtemps  admise  sans  conteste,  n'a  jamais 
reçu  de  vérification  expérimentale  et  reste  encore  une  simple  vue 
de  l'esprit.  Naturellement  le  mimétisme  ne  pourrait  avoir  d'effet 
que  sur  des  animaux  doués  de  mémoire  et  de  quelque  réflexion. 


52 


SÉANCE  DU  21  FÉVRIER  1898 


c'est-à  dire  sur  des  Oiseaux  et  des  Mammifères;  il  faudrait  savoir  si 
ceux-ci  confondent  la  Sésie  et  la  Guêpe,  si  les  Carnassiers  serpen- 
tivores  ne  mangent  pas  indifîéremment  les  espèces  venimeuses  et 
non  venimeuses,  etc.  Toutes  questions  à  résoudre  pour  chaque  cas 
en  particulier. 

IX.  CoMMENSALisME.  —  Qu'y  a-t-il  de  plus  prudent,  dans  ce  monde 
semé  d'enibùches,  que  de  s'associer  avec  une  espèce  redoutée  par 
ses  armes,  qui,  en  échange  de  quelques  menus  services,  voire  même 
gratuitement,  vous  fournira  un  abri  sûr  en  cas  de  danger?  C'est  le 
commensalisme  défensif. 

Je  vous  ai  parlé  plus  haut  de  la  cuirasse  artificielle  que  se  procu- 
rent les  Pagures  pour  abriter  leur  abdomen  sans  défense  ;  la  coquille 


Fig.4.  —  Pagurus  striaius  Latreille,  associé  avec  une  Eponge,  Siibcrile.^  domun- 
cula  Olivi.  A  la  surface  de  l'Eponge  on  voit  de  nombreuses  cavités,  dont  chacune 
loge  un  petit  Amphipode  commensal,  le  De.vaiitine  gibbosa  Bâte.  D'a])rès  nature 
(Méditerranée)  ;  X  1/2. 

qu'ils  adoptent  n'est  pas  sans  inconvénients  :  sa  forme  est  rarement 
adéquate  à  celle  de  l'occupant,  et  lorsqu'il  grandit,  il  doit  en  chan- 
ger, opération  dangereuse  à  pratiquer.  Le  Pagure  que  je  vous 
présente  (fig.  4)  n'a  aucun  reproche  à  adresser  à  son  enveloppe  ; 
c'est  une  Eponge  bien  vivante  (Suberites  domunculu  Olivi)  qui  s  est 
fixée  toute  jeune  sur  une  petite  coquille,  et  a  poussé  en  même  temps 
que  le  Pagure,  épousant  ses  contours  d'une  façon  scrupuleusement 
exacte  et  lui  constituant  un  abri  sîir,  épais  bien  que  léger,  non 
comestible,  impossible  à  forcer;  il  est  probable,  que  de  son  côté, 
l'Eponge  relire  des  avantages  de  l'association,  car  juscju'ici  on  n'a 


SÉANCE  DU  21  FÉVRIEK  1898 


53 


|ins  trouvé  le  Suberite^  fixé  sur  des  corps  inertes,  comme  les  autres 
Epouges  ;  il  est  toujours  eu  com|);ignie  de  Pagures. 

Sur  la  coquille  habitée  par  un  autre  Pagure,  s'installe  une  Ané- 
mone àe  mer  (Adanisia  palliata  Boh.),  animal  redouté  s'il  en  fut: 
l'Actinie  borde  exactement  l'orlfîce  de  la  coquille,  sa  bouche  en 
dessous  de  celle  du  Pagure.  C'est  un  gardien  bien  armé,  très  rébar- 
batif, qui  ne  laisse  pas  molester  son  compagnon  ;  en  retour  celui-ci 
lui  assure  une  nourriture  abondante  et  toute  préparée.  Séparés,  les 
deux  associés  finissent  mal  :  l'Actinie  meurt  de  faim  ou  à  peu  près; 
le  Pagure,  très  incomplètement  abrité,  ne  tarde  pas  à  être  la  proie 
de  ses  ennemis. 
fyUn  poisson  de  nos  rivières  (fig.  5),  la  Bouvière  (Rhodeus  amarus 


■^i 


Fig.  o.  —  Femelle  de  Rhodeus  atnarus  Bloch  pondant  dans  les  orifices  sipbonaux 
d'un  Unio  hatavus  M.  R.  (Meurllie).  Grandeur  naturelle. 

Bloch  )  pond  ses  œufs  dans  la  cavité  branchiale  d'un  Mollusque  vivant 
(Unio),  au  moyen  d'un  long  oviducte  qui  peut  atteindre  plusieurs 
centimètres  de  long  et  n'apparaît  chez  la  femelle  qu'au  moment  du 
frai  (printemps).  Les  jeunes  se  développent  dans  les  branchies  du 
Mollusque,  à  l'abri  des  attaques  qui  déciment  les  embryons,  et  ne 
sortent  qu'à  l'état  d'alevins. 


Bull.  Soc.  Zool.  de  Fr.,  1898. 


XXIII.  —  6. 


54  SÉANCE  DU  21  FÉVRIER  1898 

Un  Poisson  de  nos  côtes,  voisin  du  Maquereau,  le  Trachurus  îra- 
churus  L.,  vit  en  commensalisrne  dans  son  jeune  âge  avec  des  Médu- 
ses, animaux  bien  défendus  et  non  comestibles  :  dans  les  moments 
de  calme,  les  jeunes  Poissons  voguent  de  concert  avec  la  Méduse, 
en  dehors  d'elle,  voire  à  quelques  mètres,  mais  sans  jamais  s'en 
éloigner,  ni  la  dépasser  ;  dès  qu'un  danger  les  menace,  ils  regagnent 
à  toute  vitesse  leur  prolectrice,  et  beaucoup  se  logent  même  dans 
les  cavités  internes  de  la  Méduse.  Bien  avant  d'êlre  adultes,  les 
Trachurus  vivent  complètement  libres,  comme  les  Bouvières.  On 
peut  remarquer  que  les  animaux  vivant  en  commensalisme,  notam- 
ment les  Poissons,  sont  souvent  de  jeunes  individus,  mauvais 
nageurs  et  dépourvus  de  tout  moyen  de  défense;  il  est  curit;ux  de 
constater  que  les  hôtes  ne  cherchent  pas  du  tout  à  se  débarrasser 
des  commensaux  auxquels  ils  sont  habitués,  bien  que  ceux  ci  soient 
parfois  très  gênants;  ils  sont  devenus  pour  ainsi  dire  insensibles 
au  contact  plus  ou  moins  rude  de  leurs  compagnons. 

Individus  spéciaux  préposés  a  la  défense  des  colonies. 

Je  ne  ferai  qu'indiquer  ici  ce  paragraphe,  qui  demanderait  de 
longs  développements.  Dans  les  colonies  ou  sociétés  animales,  il 
arrive  souvent,  par  une  division  du  travail,  que  les  fonctions  défen- 
sives sont  attribuées  exclusivement  à  certains  individus  spécialisés 
qui  sont  nourris  par  le  reste  de  la  colonie.  Certains  Bryozoîiires 
marins,  par  exemple,  présentent  des  individus  très  transformés, 
dépourvus  de  bouche  et  de  tube  digestif,  qui  ont  pour  rôle  de  luer 
ou  d'écarter  les  petits  animalcules  qui  pourraient  se  fixer  sur  la 
colonie  et  l'étouffer  :  les  uns  {amculaires),  ont  l'aspect  d'un  bec 
d'oiseau  ou  d'une  forte  pince,  aux  branches  largement  ouvertes, 
qui  se  ferment  vivement  au  contact  d'un  corps  étranger;  les  autres 
{vibraculaires)  balaient  la  surface  de  leurs  compagnons  d'un  mou- 
vement lent  et  uniforme. 

Parmi  les  Insectes  qui  vivent  en  sociétés,  les  Fourmis  et  les  Ter- 
mites ont  souvent  des  soldats,  individus  à  grosse  tête,  munie  de 
mandibules  gigantesques,  qui  veillent  autour  du  nid  et  le  protègent 
en  cas  d'attaque  ;  ils  sont  assez  spécialisés  dans  leur  rôle  pour  être 
incapables  de  se  nourrir  eux-mêmes  ;  chez  les  Termites,  les  soldats 
sont  indifféremment  mâles  ou  femelles,  tandis  que  chez  les  Four- 
mis, ce  sont  toujours  des  femelles  transformées. 

Considérations  générales.  —  Après  cet  exposé  des  moyens  de 
protection,  il  est  une  objection  qui  vient  naturellement  à  l'esprit  : 
puisque  la  grande  majorité  des  animaux  possède  un  ou  plusieurs 


SÉANCE  nu  21  FÉVRIER  1898  55 

procédés  défeusifs,  comment  se  tait  il  qu'il  y  en  ait  un  si  grand 
nombre  qui  succombent  sous  l'attaque  des  carnassiers? 

Quand  on  constate  e.rpcrimentaleiiient  que  telle  particularité  ou 
tel  réllexed'uu  animal  a  pour  elïet  de  repousser  un  ennemi  naturel 
de  celui-ci,  on  dit  que  ce  réflexe  ou  ce  caractère  organique  est  un 
moyen  de  défense  contre  cet  ennemi:  mais  il  est  bien  évident  qu'il 
ne  sera  pas  également  efficace  contre  tous  les  ennemis  possibles  de 
l'espèce  considérée.  Les  Grenouilles  et  les  Crapauds  avalent  sans  le 
moindre  inconvénient  les  Cantharides,  malgré  leur  mort  apparente 
et  leur  cantbaridine,  très  toxique  pour  les  Insectes,  les  Lézards  et 
les  Mammifères  ;  les  Crapauds  et  les  Momeaux  mangent  très  volon- 
tiers les  Abeilles,  malgré  leur  aiguillon  empoisonné.  Tel  moyen 
défensif  efficace  in  vitro  contre  un  assaillant  de  vigueur  et  d'appétit 
modérés  devient  insuffisant  contre  un  autre  plus  robuste  et  plus 
aflamé  :  en  examinant  le  contenu  du  tube  digestif  de  Lézards  libres, 
j'y  ai  trouvé  souvent  des  proies  qu'ils  refusent  presque  toujours  en 
captivité,  soit  parce  qu'ils  ont  moins  faim,  soit  parce  que  leurs 
forces  soient  moindres  (par  exemple  des  Coccinelles,  Bourdons, 
Hémiptères  à  sécrétions  puantes,  Glomeris,  Chenilles  poilues,  etc.). 
Enfin,  il  y  a  bien  des  moments  dans  la  vie  où  le  moyen  défensif 
fonctionne  mal  ou  fait  défaut;  si  l'attaque  a  lieu  à  ce  moment,  la 
proie  succombe  fatalement;  par  exemple,  les  animaux  cuirassés 
perdent  leur  armure  au  moment  des  mues  et  on  sait,   pour  les 
Crabes,  par  exemple,  qu'ils  sont  détruits  en  quantité  pendant  ces 
périodes  ;  les  sécrétions  repoussantes  ne  se  produisent  plus  quand 
l'animal  est  fatigué,  mal  nourri  ou  âgé  ;  les  animaux  homochromes 
deviennent  très  visibles  lorsqu'ils  quittent  leur  support  habituel, 
pour  une  raison  ou  pour  une  autre,  etc. 

Il  se  fait  ainsi  une  sélection  deatructive  dans  deux  sens  différents  : 
les  carnassiers  actifs,  vigoureux,  bous  chasseurs,  se  nourrissent 
aux  dépens  des  proies  que  le  hasard  leur  livre,  tandis  que  les 
faibles  meurent  de  faim  et  sont  éliminés.  Les  individus  dont  les 
moyens  de  défense  sont  moins  bien  développés  qu'à  l'état  normal 
ou  qui  changent  de  territoire  et  rencontrent  des  ennemis  nouveaux, 
sont  dévorés  presque  fatalement  et  ne  laissent  pas  de  postérité. 
Ainsi  se  maintiennent  à  un  degré  relatif  de  perfection  les  moyens 
de  défense  et  les  armes  d'attaque. 

Comment  les  espèces  ont-elles  acquis  les  moyens  de  défense  ? 
Pendant  longtemps  on  a  accepté  la  réponse  darwinienne,  basée  sur 
l'hypothèse  de  la  sélection  constructive  .  supposons,  par  exemple, 
une  espèce  herbivore  colorée   en  jaune  ;  de  temps  en  temps,  il 


56  SÉANCE  DU  21  FÉVRIER  1898 

apparaîtra  par  variation  des  individus  dont  le  jaune  tendra  un  peu 
sur  le  vert:  comme  ils  se  confondront  mieux  que  les  autres  avec 
leur  entourage,  ils  auront  plus  de  chances  de  sortir  indemnes  de  la 
lutte  pour  la  vie  ;  le  caractère  utile  se  transmettra  à  leur  postérité, 
et  s'amplifiant  de  génération  en  génération,  arrivera  à  constituer 
une  homochromie  parfaite.  Même  raisonnement  pour  les  défenses 
chimiques  et  mécaniques.  Pour  ma  part,  avec  Mivart,  avec  l'école 
biomécanique  moderne,  je  ne  puis  accepter  cette  explication  :  pour 
qu'un  moyen  soit  efficace  (et  encore  !),  il  faut  qu'il  soit  très  perfec- 
tionné, et  il  n'y  a  aucune  raison  pour  que  des  individus  soient 
sélectionnés  parce  qu'ils  présentent  un  rudiment  d'organe  élec- 
trique,ou  une  peau  un  peu  plus  dure,  ou  une  teinte  se  rapprochant 
de  celle  de  leur  support  habituel.  Il  y  a  trop  de  hasards  dans  le 
struggle  for  life  pour  qu'un  avantage  aussi  problématique  leur 
assure  la  prépondérance. 

Voici  comment  je  conçois  l'apparition  d'un  moyen  de  défense  : 
quand  un  animal  est  attaqué  par  un  autre,  la  surprise  ou  l'effroi 
détermine  chez  lui  des  réflexes  émotifs,  qui  n'ont  aucune  utilité 
pour  lui  :  telle  espèce  expulse  sa  salive  (Orthoptères  sauteurs)  ou  le 
contenu  de  ses  glandes  cutanées  (sueur  froide  de  l'Homme)  ou  son 
urine  (Couleuvre),  ou  même  son  tube  digestif  (Holothuries);  telle 
autre  hérisse  ses  poils  (chair  de  poule),  ou  au  contraire  se  pelotonne, 
réduit  son  volume  et  reste  immobile  (Perdrix  effrayées  par  un  Oiseau 
de  proie).  Que  maintenant,  le  hasard  des  variations  et  de  l'évolution 
modifie  la  sécrétion,  jadis  inofïensive,  en  y  introduisant  un  produit 
chimique  désagréable  aux  ennemis  de  l'espèce,  que  les  appendices 
cutanés  deviennent  durs  et  aigus,  que  l'immobilité  devienne  mort 
apparente  et  voilà  le  réflexe  émotif  transformé  en  un  moyen  de 
défense  plus  ou  moins  efficace. 

Explication  analogue  pour  les  colorations  homochromiques  :  les 
conditions  multiples  qui  constituent  un  cas  d'homochromie  se 
retrouvent  dissociées  chez  des  espèces  voisines,  où  elles  ne  peuvent 
avoir  aucune  signification  utile, étant  séparées:  par  exemple,  dans 
le  groupe  des  chenilles  arpenteuses,  il  en  est  qui  ont  la  forme  de 
brindilles  de  bois  sans  en  avoir  la  couleur  ;  d'autres  qui  en  ont  la 
couleur  sans  en  avoir  la  forme  ;  d'autres  enfin  qui,  tout  en  n'ayant 
ni  couleur  ni  forme  spéciales,  prennent  volontiers  l'aspect  rigide 
d'une  branche  et  restent  longtemps  immobiles  :  qu'une  chenille, 
comme  celle  de  ïUraperix  .se»«ftw6ana  et  quelques  autres,  cumule 
par  hasard  ces  trois  particularités,  et  voilà  créée  une  ressemblance 
qui  nous  étonne  par  son  exacte  api)roprialion,  et  qui  peut  avoir  un 


SÉANCE    DU    21    FÉVRIER    1898 


57 


effet  prolecteur.  Il  n'y  a  plus  lieu  de  s'étonuer  qu'il  y  ait  eu  somme 
peu  d'espèces  chez  lesquelles  les  coïucideuces  aient  été  assez  favo- 
rables pour  produire  ces  types  extraordinaires  comme  la  Phyllie  et 
le  Kalliina. 

Bien  des  espèces,  d'autre  part,  présentent  une  fausse  homochro- 
mie  qui  n'aurait  que  bien  peu  de  chemin  à  faire  pour  devenir  aussi 
parfaite  que  daus  les  cas  précédents.  Par  exemple,  une  petite  Pha- 
lène de  nos  bois,  la  Venilia  macularia  L.  (ûg.  6),  jaune  tacheté  de 
noir,  est  tout-à-fait  invisi- 
ble lorsqu'on  la  pose  sur  /J 
une  feuille  morte,  jaunie 
et  tachée  ;  mais  dans  la 
nature,  on  ne  rencontre  la 
Venilia  qu'en  mai  et  juin, 
à  une  époque  où  il  n'y  a 
guère  de  feuilles  mortes  ; 
et  elle  se  pose  indifïérem- 
ment  sur  le  sol  et  les  plan- 
tes vertes  où  elle  est  fort 
visible.  Qu'une  variété  de 
Venilia  devienne  stricte- 
ment automnale  etaitl'iQS- 
tinct  de  se  poser  exclusi- 
vement sur  les  feuilles 
mortes ,  son  homochro- 
mie,  jusqu'ici  latente  et 
inutile,  deviendra  aussi 
surprenante  que  celle  du 
Kallima.  Et  cependant  la 
sélection  n'y  aura  été  pour  rien. 

Je  termine  ici  ce  trop  long  abrégé  de  ce  que  l'on  interprète  comme 
moyens  de  défense  contre  les  carnassiers.  Bien  que  le  sujet  ait  été 
souvent  étudié,  je  crois  qu'il  y  a  encore  beaucoup  à  glaner,  surtout 
à  soumettre  au  contrôle  de  l'expérience  bien  des  hypothèses  sédui- 
santes, mais  hypothèses  toutefois.  On  a  été  trop  longtemps  imbu 
du  dogme  de  l'utilité,  en  se  figurant  que  chaque  espèce  était 
merveilleusement  adaptée  à  son  milieu,  de  par  la  toute-puissance 
de  la  sélection  naturelle,  et  que  la  plus  petite  particularité  orga- 
nique devrait  avoir  une  signification.  Il  ne  semble  pas  en  être 
ainsi  ;  il  n'y  a  pas  de  raison  pour  que  le  dessin  particulier  d'une 
coquille  ou  de  l'aile  d'un  Insecte  ait  une  utilité  quelconque  pour  le 


Fiif.  6 


•  Exemple  de  fausse  homochromie  : 
Venilia  macularia  L  ,  posée  sur  une  feuille 
de  Bouleau  jaunie  et  tachée  (d'après  Pla- 
teau). Grandeur  naturelle. 


58  SÉANCE  DU  21  FÉVRIER  1898 

possesseur;  l'aiiinifil  a  peut-être  beaucoup  d'organes  inutiles,  ou 
qui  fonctionnent  tant  bien  que  mal,  plutôt  mal  que  bien. 

D'autre  part,  on  a  trop  souvent  jugé  les  moyens  de  défense  à  un 
point  de  vue  humain,  sans  penser  que  les  animaux  peuvent  avoir 
des  appréciations  et  des  sensations  absolument  différentes  des 
nôtres  ;  ce  n'est  que  l'observation  critique,  l'expérience  précise,  qui 
permettront  de  donner  des  bases  solides  à  cette  partie  si  intéres- 
sante de  la  Biologie. 


SUR  LA  FAUNE  DES  VERTÉBRÉS  SAUVAGES  DE  LA  NORMANDIE, 

PAR 

HENRI    GADEAU    DE    KERVILLE. 

J'ai  l'honneur  d'offrir,  pour  la  bibliothèque  de  notre  Société,  le 
quatrième  fascicule  de  ma  Faune  de  la  iXormandie  (1),  fascicule 
contenant  la  lin  des  Vertébrés,  auxquels  j'ai  consacré,  en  tout, 
1330  pages  enviiou. 

11  n'est  pas  sans  intérêt,  je  le  crois  du  moins,  de  résumer  ici  la 
richesse  de  la  faune  normande,  dans  l'embranchement  des  Verté- 
brés, résumé  que  j'ai  fait  aussi  bref  que  possible;  les  personnes 
qui  désirent  avoir  des  détails  étant  priées  de  consulter  les  quatre 
fascicules  en  question. 

Aux  cinq  départements  dont  l'ensemble  est  appelé  Normandie, 
soit  la  Seine  Inférieure,  l'Eure,  le  Calvados,  l'Orne  et  la  Manche, 
j'ai  cru  devoir  ajouter,  au  i»oint  de  vue  fauuique,  une  bande  litto- 
rale d'une  largeur  qui,  évidemment,  est  tout  à  fait  conventionnelle. 
Bien  que  le  petit  archipel  de  Chausey,  situé  en  face  de  Granville 
(Manche),  soit  presque  complètement  en  dehors  de  cette  bande,  la 
logique  oblige  à  le  rattacher  en  entier  au  département  de  la  Manche. 

La  Normandie  ainsi  délimitée,  fauniquemeut  parlant,  je  dois 
dire  que,  dans  mon  ouvrage,  je  mentionne  toutes  les  espèces  et 
toutes  les  variétés  de  Vertébrés  sauvages  dont  la  présence,  en 
dehors  du  concours  de  l'homme,  fut  constatée  d'une  manière  cer- 
taine dans  cette  province. 

Voici  le  résumé  en  question  : 

Vertébrés  :  575  espèces  (dont  569  formes  typiques  et  6  variétés), 

(1)  In  BuUeliade  la  Société  des  Amis  dt^s  Sciences  naturelles  de  Rouen,  2'  semes- 
tre 18%.  —  Tiré  à  part,  Paris,  J.-B.  Baiilière  et  fils,  1897  (même  pagination). 


SÉANCE    DU    21     FKVRIF.K     1S98  o9 

plus  12  variétés  dont  les  formes  typiques  sont  au  nombre  des  pré- 
cédentes, sauf  une  variété  d'oiseau  :  VUria  lomma  (L.)  mr.  ringvia 
Briiuu.  (Guillemot  lummo  var.  bridée),  dont  la  forme  typique  n'a 
pas,  à  ma  connaissance,  été  observée  en  Normandie,  mais  dont  je 
compte  ici,  comme  espèce,  la  var.  Troile  (L.)  (var.  de  Troïl).  Ce  total 
des  espèces  de  Vertébrés  sauvages  observées  en  Normandie  se 
décompose  de  la  manière  suivante  en  les  cinq  classes  qui  consti- 
tuent cet  embranchement  : 

Mammifères  :  62  espèces  et  1  variété  de  l'une  d'elles. 

Oiseaux  :  322  espèces  (dont  318  formes  typiques  et  4  variétés), 
plus  10  variétés  dont  les  formes  typiques  sont  au  nombre  des  pré- 
cédentes, sauf  VUria  lomma  (L.)  var.  ringmn  Brûnn.  (Guillemot 
lumme  var.  bridée),  dont  la  forme  typique  n'a  pas,  à  ma  coun  lis- 
sance,  été  observée  en  Normandie,  mais  dont  je  compte  ici,  comme 
espèce,  la  mr.  Troile  (L.)  (var.  de  Troïl). 

Reptiles  :  12  espèces. 

Batraciens  :  16  espèces  (lo  formes  typiques  et  une  variété). 

Poissons  :  163  espèces  (dont  162  formes  typiques  et  1  variété), 
plus  une  variété  dont  la  forme  typique  est  au  nombre  des  pré- 
cédentes. 


SUR  L'ACCOUPLEMENT  DES  OPHIDIENS 
A  LA  FIN  DE  L'ÉTÉ  ET  AU  COMMENCEMENT  DE  L'AUTOMNE, 


PAR 


RAYMOND    ROLLINAT. 


TROPmONOTUS    VIPERINUS. 


Le  Tropidonote  vipérin  est  très  commun  dans  le  département  de 
l'Indre.  11  habite  les  bords  ou  les  endroits  peu  éloignés  des  rivières, 
des  ruisseaux,  des  mares  ou  des  étangs;  on  peut  dire  qu'on  le  ren- 
contre partout  oîi  il  y  a  de  l'eau.  J'ai  trouvé  dans  le  tube  digestif 
de  cette  espèce  des  Grenouilles  adultes,  des  larves  de  Rana  viridia 
et  d'Alytes  ohstetricans,  des  Tritons  palmés  adultes  et  des  Poissons 
de  petite  taille,  jam;iis  de  petits  xMammifères  Ou  de  Lézards. 

Ordinairement  cette  espèce  paraît  en  mars  et  disparaît  en  novem- 
bre. Elle  passe  la  mauvaise  saison,  souvent  en  compagnie  nom- 


60  SÉANCE  DU  21  FÉVRIER  1898 

breuse,  dans  sa  retraite  de  terre  ou  de  rocher,  mais  ue  s'engourdit 
jamais  complètement. 

Ayant  disséqué  un  grand  nombre  de  sujets  de  cette  espèce,  eu 
des  femelles  captives  qui  ont  pondu  dans  mes  cages,  découvert  et 
fait  développer  les  œufs  des  femelles  ayant  pondu  à  l'état  sauvage, 
je  puis  décrire  sommairement,  mais  d'une  façon  exacte,  les  mœurs 
et  la  reproduction  de  ce  Tropidonote,  nie  réservant  de  faire  con- 
naître plus  longuement,  —  dans  un  travail  qui  doit  faire  suite  à 
d'autres  travaux  que  j'ai  publiés  sur  les  Reptiles  (1)  — ,  la  façon  de 
vivre  et  de  se  reproduire  de  cet  intéressant  Ophidieu. 

Les  œufs  qui  doivent  être  pondus  dans  le  courant  de  l'année  se 
développent  rapidement  au  printemps  et  quittent  les  ovaires  en 
juin;  ils  s'introduisent  alors  dans  les  oviductes,  au  pavillon  ou  à 
l'intérieur  desquels  ils  sont  fécondés;  là  ils  sont  ensuite  revêtus 
de  leur  enveloppe  fibreuse,  chargée  de  carbonate  de  chaux,  que 
sécrètent  les  oviductes  devenus  épais  et  très  opaques. 

C'est  vers  la  fin  de  juin  ou  en  juillet  que  la  femelle  pond  de 
quatre  à  quinze  œufs  à  coque  d'un  blanc  mat,  parfois  très  légère- 
ment jaunâtre,  souple  et  parcheminée.  On  rencontre  des  œufs 
collés  les  uns  aux  autres  et  formant  ainsi  un  petit  paquet,  mais 
souvent  ils  sont  libres.  En  cherchant  dans  les  galeries  abandonnées 
des  Taupes,  des  Mulots  et  des  Campagnols,  j'ai  bien  souvent  trouvé 
la  ponte  de  cette  espèce;  c'est  principalement  dans  les  petites 
banquettes  des  routes,  à  proximité  des  cours  d'eau,  dans  les 
endroits  bien  exposés,  ou  bien  encore  dans  les  talus,  que  j'ai  récolté 
bon  nombre  d'œufs.  Le  Tropidonote  vipérin  ne  donne  qu'une  ponte 
chaque  année  et,  d'ordinaire,  vide  complètement  ses  oviductes  en 
une  seule  fois.  Les  petits  naissent  en  septembre  ou  octobre,  gran- 
dissent lentement  et  ne  sont  en  état  de  se  reproduire,  les  femelles 
surtout,  que  vers  leur  quatrième  année;  les  mâles  sont  plus 
précoces. 

L'œuf  qui  vient  de  quitter  l'un  des  ovaires,  laisse  à  cet  organe 
l'enveloppe  qui  le  contenait.  Cette  enveloppe,  au  milieu  de  laquelle 
on  remarque  une  fente  longitudinale  par  où  s'est  échappé  l'œuf, 
et  qui  contient  un  peu  de  matière  blanchâtre  ou  légèrement  jau- 
nâtre, résidu  de  la  formation  du  vitellus,  se  rétrécit  rapidement, 
devient  l)runàtre,  se  désorganise  et  se  résorbe,  mais  ne  disparaît 
complètement  qu'en  janvier  ou  lévrier  suivant,  parfois  même  plus 

(1)  R.  RoixiNAT,  Mœurs  et  reproductinn  rie  l'Orvet  fragile.  Mémoires  de  la 
Société  Zoologique  do  Finnce.  1897.  —  Idem,  Mœurs  el  reproduction  du  Lézard 
des  murailles.  Bulletin  de  la  Société  nationale  d'Acclimatation,  juillet  1897. 


SÉANCE  DU  21  FÉVRIER  1898  61 

tard;  il  est  donc  très  facile  de  recoauaitre,  par  l'examen  des 
ovaires,  et  jusqu'en  janvier,  février  ou  mars,  si  une  femelle  a  pondu 
en  juin  ou  juillet  précédent. 

De  plus,  les  oviductes  des  femelles  qui  ont  pondu  sont  toujours 
plus  épais  et  un  peu  plus  opaques  que  ceux  des  femelles  qui  n'ont 
jamais  pondu. 

Jusqu'à  ce  jour  les  erpétolosistes  ont  cru,  et  je  croyais  moi- 
même,  <]ue  cette  espèce  ne  s'accouplait  qu'en  mars  ou  avril,  selon 
la  précocité  des  beaux  jours. 

Le  l^r  novembre  1896,  je  fus  fort  surpris,  en  examinant  au 
microscope  le  contenu  des  oviductes  d'une  femelle  très  adulte,  de 
rencontrer  une  quantité  énorme  de  spermatozoïdes  dans  la  partie 
postérieure  de  ces  organes,  ce  qui  indiquait  qu'un  accouplement 
récent  venait  de  se  produire.  Désirant  continuer  mes  observations 
à  ce  sujet,  et  les  cajjtures  à  l'extérieur  n'étant  pas  faciles  à  cette 
époque  de  l'année,  je  priai  les  terrassiers  et  carriers  des  environs 
de  vouloir  bien  m'apporter  les  Ophidiens  qu'ils  mettraient  à  décou- 
vert pendant  leurs  travaux  ;  je  fis  même  opérer  des  fouilles  dans 
les  endroits  fréquentés  par  les  Reptiles,  mais  les  résultats  furent 
nuls  et  il  me  fut  impossible  de  me  procurer  une  seule  femelle  de 
Tropidonote  pendant  la  mauvaise  saison. 

En  novembre  et  décembre  1897,  je  fus  plus  heureux,  j'eus  le 
plaisir  de  faire  des  captures  lors  des  quelques  beaux  jours  de 
novembre,  et  des  carriers  m'apportèrent  de  nombreux  individus 
des  deux  sexes.  Dans  toutes  les  femelles  adultes  ayant  pondu  en 
juin  ou  juillet  précédent,  c'est-à-dire  dans  celles  où  les  ovaires 
portaient  les  vestiges  bruns  des  enveloppes  d'où  étaient  sortis  les 
œufs  de  l'année,  et  dont  les  oviductes  avaient  les  parois  épaisses 
et  opaques,  j'ai  rencontré  une  grande  quantité  de  sperme  épais 
extrêmement  riche  en  spermatozoïdes  bien  vivants.  Chez  les  unes, 
le  sperme  était  localisé  dans  la  partie  postérieure  des  oviductes,  ce 
qui  dénotait  un  accouplement  récent,  chez  d'autres,  les  sperma- 
tozoïdes étaient  remontés  assez  haut  dans  les  organes,  ce  qui 
prouvait  que  l'accouplement  était  un  peu  plus  ancien.  Enfin,  chez 
les  femelles  non  encore  adultes  quoique  d'assez  belle  taille,  c'est- 
à-dire  chez  celles  dont  les  ovaires  ne  contenaient  aucune  trace 
d'enveloppes  et  dont  les  oviductes  étaient  à  parois  minces  et  trans- 
parentes, il  me  fut  impossible  de  trouver  le  moindre  spermato- 
zoïde; cela  me  laisse  supposer  que  chez  les  femelles  qui  s'accou- 
plent pour  la  première  fois,  l'accouplement  a  lieu  après  la  période 
d'hibernation,  en  mars  ou  avril. 


62  SÉANCE  DU  21  FÉVRIER  1898 

En  ce  qui  concerne  les  femelles  très  adultes,  l'accouplement  a 
donc  lieu  avant  l'hiver,  entre  l'époque  de  la  ponte  et  celle  de  l'hi- 
beruation,  en  octobre  ou  pendant  les  beaux  jours  de  novembre,  car 
chez  celles  que  j'ai  disséquées  en  aoiU  et  septembre  je  n'ai  pas, 
jusqu'ici,  rencontré  de  spermatozoïdes. 

On  pourrait  supposer  que  des  spermatozoïdes  provenant  d'un 
accouplement  ayant  eu  lieu  en  mars  ou  avril  peuvent  rester  encore 
en  nombre  dans  les  oviductes  après  la  ponte.  Le  plus  souvent  il 
n'en  reste  aucun.  En  1897,  j'ai  mis  en  cage  trois  femelles  de  Tropi- 
donotus  viperinua  capturés  en  juin  et  qui  pondirent  les  12,  17  et  31 
juillet.  Ces  femelles,  tuées  et  disséquées  les  24  août,  5  novembre  et 
20  décembre  de  la  même  année,  portaient  des  traces  brunes  d'en- 
veloppes aux  ovaires,  avaient  les  oviductes  à  parois  assez  épaisses 
et  opaques,  mais  ne  contenaient  pas  uu  seul  spermatozoïde;  il  n'en 
reste  donc  pas  ordinairement  dans  les  oviductes  après  la  ponte. 
Cependant  il  m'est  arrivé  de  rencontrer  quelques  très  rares  sperma- 
tozoïdes dans  les  oviductes  des  femelles  venant  de  pondre,  mais  il 
sont  immobiles,  en  mauvais  état  et  souvent  leur  corps  est  séparé 
de  l'appendice  filiforme;  ils  y  sont  d'ailleurs,  je  le  répète,  extrême- 
ment rares. 

J'ai  examiné  les  organes  génitaux  des  mâles  pendant  chaque 
mois  de  l'année.  11  résulte  de  cet  examen  que  les  testicules  sont  en 
travail  pendant  presque  toute  l'année  et  que  la  période  de  repos  est 
en  avril  et  mai  ;  à  cette  époque,  chez  beaucoup  de  sujsts  les  testi- 
cules fournissent  moins  de  spermatozoïdes  aux  spermiductes  que 
pendant  les  autres  mois.  Pendant  toute  l'année  les  spermiductes 
des  mâles  contiennent  une  assez  grande  quantité  de  sperme  extrê- 
mement riche  en  spermatozoïdes,  mais  c'est  surtout  d'août  à  avril 
que  ces  canaux  sont  gonflés  de  sperme.  Les  mâles  sont  donc  en  état 
de  s'accoupler  aussi  bien  en  octobre  et  novembre  qu'en  mars  et 
avril. 

CORONELLA   L^EVIS 

Cette  espèce  est  ovovivipare;  elle  est  moins  commune  que  la 
précédente. 

Aux  vestiges  brunâtres  des  enveloppes  des  œufs  qui  ont  quilté  les 
ovaires  en  mai  ou  juin  et  se  sont  introduits  dans  les  oviductes,  aux 
oviductes  boursouflés  et  congestionnés  aux  endroits  où  les  œufs 
ont  séjourné  et  où  se  sont  développés  les  embryons,  on  reconnaît 
facilement,  pendant  plusieurs  mois,  qu'une  femelle  a  fait  ses  petits 
en  août  ou  septembre. 

Cette  Corouelle  n'attend  pas  l'automne  pour  s'accoupler,  car  dès 


SÉANCE  nu  21  FKVRIER  1898  63 

la  fin  d'août  et  septembre  j'ai  trjuvé,  dans  lesoviducles  de  femelles 
qui  avaient  vidé  depuis  peu  leurs  orji:aaes,  udo  quantité  énorme  de 
spermatozoïdes  bien  vivants,  prouvant  qu'un  accouplement  récent 
venait  de  se  produire. 

Sur  les  mâles  de  cette  espèce,  j'ai  fait  les  mêmes  observations  que 
sur  ceux  de  l'espèce  précédente.  S'il  y  a  une  légère  dépression  dans 
les  organes  génitaux,  c'est  aussi  fin  avril  et  en  mai.  En  toutes  sai- 
sons, leurs  spermiductes  sont  gonflés  de  sperme  très  riche  en 
spermatozoïdes. 

ViPERA   ASPIS 

Cet  Ophidien,  très,  commun,  s'accouple  ordinairement  en  mars; 
si  ce  mois  est  très  froid,  l'accouplement  à  lieu  dans  les  premiers 
jours  d'avril. 

Les  organes  génitaux  des  mâles  sont  en  état  de  fonctionner  pen 
dant  presque  toute  l'année;  en  juin  et  juillet  cependant  les  sper- 
miductes sont    un  peu  moins  gonflés  de  sperme   qu'aux   autres 
époques. 

Malgré  l'état  favorable  des  organes  génitaux  des  mâles,  l'accou- 
plement n'a  lieu  qu'à  la  fin  de  l'hiver  ou  au  premier  printemps.  Je 
n'ai  jamais  trouvé  de  spermatozoïdes  daus  les  oviductes  des 
femelles,  entre  l'époque  de  la  naissance  des  petits,  en  septembre 
ordinairement,  et  la  seconde  quinzaine  de  mars.  Je  n'ai  donc 
aucune  preuve  que  la  Vipère  aspic  s'accouple  dès  l'automne, 
quoique  plusieurs  fois  des  personnes,  que  leurs  occupations 
appellent  journellement  dans  les  bois,  m'aient  affirmé  avoir  rencon- 
tré des  Vipères  accouplées  et  fixées  par  le  cloaque  de  la  même 
façon  que  celles  qu'elles  rencontraient  en  mars  ou  avril. 


LES  LAMELLICORNES  COPROPHAGES  DES  ILES  MASCAREIGNES 

ET  SËCHELLES 


PAR 


CHARLES    ALLUAUD 


L'existence  des  Coléoptères  coprophages  étant  intimement  liée  à 
celle  des  Mammifères,  leur  étude  présente  un  intérêt  tout  parti- 
culier au  point  du  vue  zoogéographique  dans  l'examen  des  faunes 
insulaires. 


64  SÉANCE  DU  21  FÉVRIER  1898 

Par  exemple,  l'abondance  des  types  spéciaux  de  Coléoptères 
coprophages  à  Madagascar  (genres  EpillHsus,  ■\ulonocnemis,  Ontho- 
phagus,  Oniticelhis  (1),  Aphodius,  etc.),  prouvent  que  la  grande  île 
est  ou  a  été  habitée  depuis  une  époque  reculée  par  des  Mammifères 
indigènes  d'une  certaine  taille  et  qu'avant  l'acclimatation  du  Bœuf 
(au  sujet  de  laquelle  on  n'est  pas  encore  bien  fixé)  il  y  avait  des 
Herbivores  qui  ont  dû  disparaître  à  une  époque  relativement 
récente.  Le  lait  est  déjà  prouvé  pour  deux  espèces  d'Hippopotame. 

Les  Mascareignes  au  contraire,  îlots  volcaniques,  véritables 
types  d'îles  océaniques,  n'ont  jamais  dû  avoir  de  Mammifères  indi- 
gènes et  par  conséquent  les  rares  Coléoptères  vraiment  copropha- 
ges que  nous  y  rencontrons  ont  dû  être  introduits. 

Les  principales  acclimatatioos  de  gros  Mammifères  aux  Masca- 
reignes et  aux  Séchelles,  consistent  en  Bœufs  à  bosse  que  l'on 
exporte  de  Madagascar  et  en  Cerfs  asiatiques  qui  prospèrent  admi- 
rablement à  l'île  Maurice,  où  leur  chasse  constitue  un  sport  en 
grande  faveur  chez  les  Mauriciens. 

Nous  devrons  donc  chercher  l'origine  des  Coléoptères  en  ques- 
tion dans  les  faunes  malgache  et  indo-malaise,  tout  en  considérant 
qu'il  n'est  pas  absolument  établi  que  les  espèces  des  genres  Sapro- 
sites,  Rhysfiemus  et  lihyparus  dont  il  sera  question  plus  loin  et  qu'il 
est  convenu  de  classer  parmi  les  coprophages,  le  soient  réellement 
par  leurs  mœurs. 

Au  sujet  de  la  rareté  de  ces  Insectes  dans  les  îles  qui  nous  occu- 
pent, mes  recherches  ont  pleinement  confirmé  les  observations  de 
Charles  Coquerel  à  la  Réunion  :  u  A  Bourbon,  je  n'ai  jamais  trouvé 
))  comme  en  France  les  bouses  de  vaches  renfermant  des  Aphodius 
))  par  milliers;  on  ne  les  rencontre  guère  qu'en  très  petit  nombre, 
»  presque  isolés.  Le  plus  souvent  on  le  prend  au  vol.  »  (2) 

I.    COPRINI 

Sisyphus  Regnardi,  nov.  sp. 

Long.  4  mill.  (Agrandissement  linéaire  de  la  figure  =  4  fois). 

Entièrement  d'un  brun  brillant,  plus  sombre  en  dessous,  tête  et 
prothorax  avec  un  léger  reflet  métallique. 

Tète  fortement  ponctuée  ;  yeux  visibles  en  dessus  par  deux  échan- 
crures  obliques  ;  chaperon  quadridenté. 

(1)  Les  Oniticellus  à  faciès  d'Onthophagus  (comme  i'O.  giganteus  Har.)  si 
abondants  à  Madagascar,  devront  peiil-èire  rentrer  dans  le  genre  Liatongus 
Reilter. 

(2)  Cf.  Ch.  Coquerel,  Faune  de  Bourbon,  in  Ann.  Soc.  Ent.  Fr.  1806,  p.  329. 


SÉANCE  DU  21  FÉVIUKR  1898 


63 


Thorax  atténué  en  avant,  avec  les  bords  sinués  avant  les  angles 
antérieurs  qui  sont  proéminents  ;  angles  postérieurs  largement 
arrondis.  Base  entièrement  et  nettement  rebordée.  Disque  très 
fortement  marqué  d'impressions  allongées  Irrégulières  et  obliques 
et  de  gros  points  enfoncés. 

Klijtres  en  demi  ovale  court,  striés  ;  les  stries  marquées  de  points 
superficiels  et  chaque  point  portant  un  poil  blaucbàtre  court  et 
couché. 

Patfes  longues;  fémurs  renflés  avant  le  sommet,  les  postérieurs 
formant  une  véritable  massue.  Tibias  antérieurs  tridentés  à  l'extré- 
mité au  côté  externe  ;  tous  les  tibias  avec  un 
éperon  au  côté  interne  ;  tibias  postérieurs 
tordus.  Les  pattes  postérieures,  y  compris  les 
tarses  filiformes,  deux  fois  plus  longues  que  le 
corps  (au  total  8  mill.). 

La  forme  et  la  longueur  des  pattes  posté- 
rieures, et  la  teinte  submétallique  de  la  tète  et 
du  pronotum  rendent  cette  espèce  fort  remar- 
quable, mais  son  caractère  le  plus  saillant  est 
d'avoir  la  base  du  prothorax  nettement  rebor- 
dée. 

La  découverte  à  l'île  Maurice  de  ce  genre  dont  on  ne  connaît 
encore  aucun  représentant  à  Madagascar  ni  à  la  Réunion  m'a 
causé  une  vive  surprise  et  est  fort  intéressante. 

L'unique  exemplaire  qui  m'a  servi  à  faire  la  description  et  la 
ligure  qui  précèdent  a  été  pris  devant  moi  par  M.  Gabriel  Reguard 
au  cours  d'une  ascension  que  nous  faisions  ensemble  au  «  Pouce  », 
montagne  la  plus  élevée  de  l'île  Maurice,  le  11  mars  1897. 

C'est  pour  le  moment  le  seul  Copride  des  Mascareignes  et  je  n'eu 
connais  pas  venant  des  Séchelles.  Je  crois  qu'il  faudra  chercher  les 
affinités  de  cette  espèce  dans  la  faune  indienne  plutôt  que  dans  la 
faune  éthiopienne. 

Les  SIsi/phus,  comme  les  Atheacus  ou  Scarabées  sacrés  des  anciens, 
forment,  avec  des  excréments  d'animaux,  des  boules  au  centre 
desquelles  ils  déposent  leur  œuf  et  les  roulent  au  moyen  de  leurs 
pattes  postérieures  et  la  tète  en  bas,  jusqu'à  ce  qu'ils  aient  trouvé 
un  endroit  favorable  pour  les  enfouir. 

II.  Aphodiini. 

1.  Aphodias  lividus  F. 
Long,  o  mill. 


66  SÉANCE  DU  21  FÉVRIER  1898 

Insecte  allongé,  jaunâtre  avec  la  partie  antérieure  du  pronotum 
rembrunie  et  la  suture  noire. 

Je  ne  reproduirai  pas  la  longue  synonymie  de  cette  espèce  euro- 
péenne et  cosmopolite.  Je  ne  l'ai  pas  trouvée  aux  îles  Séchelles, 
mais  elle  en  est  signalée  par  Fairmaire;  elle  ne  semble  pas  rare  à 
l'île  Maurice  et  a  été  prise  à  la  Réunion  par  Coquerel. 

2.   Aphodius  nigrita  F. 

Long.  3  4  mill. 

Entièrement  couleur  de  poix.  Moins  allongé  que  le  précédent. 

C'est  une  espèce  de  Madagascar  déjà  signalée  de  Maurice  par 
Dejt'an  dans  son  catalogue  sous  le  nom  à' A.  tenebrosns.  Coquerel 
ne  l'a  pas  rencontrée  à  la  Réunion,  mais  dans  la  collection  Dejean, 
aujourd'hui  chez  M.  René  OberthiJr,  il  y  eu  a  un  exemplaire  étiqueté 
«  Bourbon  ».  Je  l'ai  trouvée  à  Maurice  et  aux  Séchelles  dans  1  île 
La  Digue. 

3.  Saprosites  laticeps  Fairm.  [sub  Psammodius]. 

Long.  3  mill. 

Petit  insecte  allongé,  peu  convexe,  ayant  la  tète  aussi  large  que 
le  pronotum  et  entièrement  d'un  uuirdepoix.  Elytresplus  ou  moins 
profondément  striés. 

J'ai  acquis  la  conviction  que  le  Psammodius  (ou  mieux  Psam- 
mobius)  laticeps  décrit  de  St'^-Marie-de-Madagascar  par  Fairmaire 
doit  rentrer  dans  le  geure  Saprosites  qui  existe  en  Amérique,  à 
Ceylan  et  à  Taiti. 

Cette  espèce  doit  être  fort  commune  à  Madagascar  ;  je  l'ai  prise  à 
Diego  Suarez  et  reçue  de  divers  points  de  la  grande  île.  Aux 
Séchelles,  je  l'ai  rencontrée  dans  l'île  La  Digue  et  en  ai  pris  un 
exemplaire  à  Curepipe  au  centre  de  l'île  Maurice. 

4.  Rhyssemus  Goudoti  Har. 

Long.  3,5  mill. 

Entièrement  brun  de  poix.  Grosses  côtes  transversales  sur  le 
pronotum. 

Espèce  de  Madagascar  retrouvée  à  Obock  et  en  Egypte  ;  elle  est 
assez  variable  et  il  est  probable  que  la  plupart  des  espèces  de  ce 
genre  décrites  de  Madagascar  doivent  en  être  synonymes.  Elle  n'est 
pas  encore  signalée  des  Mascareignes,  mais  j'en  ai  pris  un  exem- 
plaire aux  Séchelles  dans  l'île  Mahé.  Elle  a  parfois  été  confondue 
avec  lih.  germanus  L.  (asper  F.)  d'Europe. 


SÉANCE  DU  21  FÉVRIER  1898  67 

5.   lihyssemns  tunalis  Ch.  Waterh. 

Espèce  décrite  de  l'île  Rodrij^ue.  Elle  m'est  inconnue;  c'es*  proba- 
blemeul  encore  une  variété  de  la  précédente. 

6.   lihyparus  Desjaniinsi  VVestw. 

Long.  5  mill. 

Insecte  noir,  allongé.  Fortes  côtes  sur  le  pronotum  et  les  élytres; 
iutervHJles  des  côtes  des  élytres  couverts  d'une  pubescence  jaunâ- 
tre. Côtés  du  prothorax  sinués. 

Celte  espèce  a  été  découverte  à  l'île  Maurice  par  Desjardins  et 
prise  à  la  Réunion  par  Coquerel  dans  la  «  Plaine  des  Cafies,  peu 
commune  sous  les  pierres,  dans  les  endroits  humid'^s  ». 

Une  seconde  espèce  de  ce  genre  vient  tout  récemment  d'être 
reçue  des  Comores  et  décrite  par  Fairmaire. 


ANTHICIDES  ET  XYLOPHILIDES  [Col.]  DE  LA  RÉGION  Mi^LGACHE 
ET    D'AFRIQUE    DANS    LA    COLLECTION    DE   M.   CHARLES   ALLUAUD, 


PAR 


MAURICE    PIC. 

Les  espèces  faisant  l'objet  de  cet  article  proviennent  de  Madagas- 
car et  de  l'île  Maurice,  moins  Anthicus  posticatns  Pic  de  Djibouti  et 
Xylophilus  maculipennis  n.  sp.  du  territoire  d".\ssinie  dans  l'Afrique 
occidentale.  Pour  faciliter  l'étude  des  Xylophilus,  tous  nouveaux, 
j'ai  dressé  des  tableaux  synoptiques  qui  serviront  à  mieux  les  dis- 
tinguer entre  eux  ;  ils  sont  tous  décrits  sur  des  exemplaires 
uniques  appartenant  à  M.  Ch.  Alluaud. 

ï.    ÂNTHICm^ 

Leptaleus  brevior  Frm.  Madagascar  :  Diego-Suarez  (Bourgeois,  in 
coll.  Alluaud). 
Anthicus?  halteatus  Laf.  Madagascar:  Suberbieville,  Anlongil. 

—  Andreœ  Laf.  Madagascar  :  Majunga  (Ch.  Alluaud  1897). 

—  tohins  Mars.  Ile  Maurice  :  Cuiepipe  (Ch.  Alluaud  1897). 
C'est  une  intéressante  localité  nouvelle  pour  cette  espèce  connue 

seulement  dans  l'Asie  Centrale. 

Anthicus  posticatus  Pic.  Djibouti  (Ch.  Alluaud  1897). 


68  SÉANCE   DU    21    FÉVRIER    1898 

II.    XYL0PH1L1D.E 

Xylophilus  {?  Pseitdeuglcnes)  Alluaudi  n.  sp.  Ile  Maurice  :  Gurepipe 
(Ch.  Alluaud  1897). 

—  (Pseudcuglenes)  mauritiensis  n.  sp.  Ile  Maurice  :  Cure- 

pipe  (Ch.  Alluaud  1897). 

—  {?  Ariotus)  soareziciis  n.  sp.  Madagascar  :  Diego-Suarez 

(Ch.  Alluaud  1893). 

—  {? Eugl,enes)dilaticornls n.  sp.  Madagascar:  Diego-Suarez 

(Ch.  Alluaud  1893). 

—  {Euglenes)  maculipennis  u.  sp.  Assinie  :  côte  occiden- 

tale d'Afrique  (Ch.  Alluaud  1886). 

TABLEAU    SYNOPTIQUE 

1.  Tête  tronquée  en  arrière,  non  ou  à  peine  plus  large  que  le 
devant  du  protliorax,  ce  dernier  dépourvu  de  fossettes  ou  impres- 
sions basales.  Forme  élytrale  subparallèle 3. 

—  Tète  arquée  en  arrière,  tout  à-fait  transversale  et  bien  plus 
large  que  le  devant  du  prothorax,  ce  dernier  orné  de  fossettes  ou 
impressions  basales.  Forme  élytrale  subovalaire.  (Insectes  imitant 
un  peu  certains  Olotelus  avec  les  antennes  courtes  bien  épaissies 
à  l'extrémité  rappelant  celles  du  sous  genre  Pseudeiiglenes  Pic, 
groupe  dans  lequel  je  les  range  provisoirement) 2. 

2.  Elytres  ornés  de  fascies  ou  taches  pubescentes  grises  sur  colo- 
ration générale  foncée.  Prothorax  et  antennes  foncés.  Long.  2  raill. 
environ.  Ile  Maurice Alluaudi  n.  sp. 

—  Elytres  non  ornés  de  fascies.  Elytres  roussâtres  avec  une  très 
large  macule  noire  prolongée  sur  l'extrémité  sans  s'étendre  sur  les 
côtés.  Prothorax  et  antennes  roussâtres.  Long.  1,6.  mill. 

Ile  Maurice mauritiensis  n.  sp. 

3.  Yeux  plus  ou  moins  éloignés  sur  le  front  ;  derniers  articles 
des  antennes,  avant  le  terminal,  transverses.  Entièrement  concolore 
d'un  roux  testacé  moins  les  yeux  et  parfois  l'extrémité  des  antennes 
noirs 4. 

—  Yeux  très  rapprochés  en  avant,  gris.  D'un  roux  testacé  avec 
une  tache  brune  suturale  médiane.  Tête  noire.  Derniers  articles  des 
antennes  avant  le  terminal  en  carré  long.  Long.  2,3  mill. 

Assinie maciiUpennis  n.  sp. 

4.  Tête  pas  plus  large  que  le  devant  du  prothorax.  Antennes 
tout  à  fait  épaissies  à  l'extrémité,  noires  sur  cette  partie  avec  l'ar- 
ticle terminal  robuste,  relativement  long.  Long.  2,5  mill. 

Madagascar dilaticornis  n.  sp. 


SÉANCE    DU    21    FÉVRIEEI    1898  69 

—  Tète  iiD  peu  plus  l;irj;e  que  le  devant  du  prothorax.  Antennes 
à  peine  dilatées  à  l'exliéunté,  concolores  avec  l'article  terminal 
relativeuient  court.  Long.  2,l\  niill. 

Madagascar aoarezica.'i  n.  sp. 

DKSCRieTlONS 

Xylophilus  (  Z  Pseudciiglenes)  Alluaudi  n.  sp.  —  Petit,  subovalaire, 
noir,  vaguement  brunâtre  sur  les  élytres  qui  sont  fascies  de  gris. 
Pattes  testacées  avec  les  cuisses  et  tibias  en  partie  obscurcis.  Tête 
large,  arrondie  en  arc  en  arrière,  à  ponctuation  dense  et  pubescence 
grisâtre  fine;  yeux  noirs,  gros,  éloignés,  atteignant  le  bord  posté- 
rieur de  la  tète.  Antennes  noires,  courtes,  insérées  un  peu  en  dedans 
des  yeux,  épaissies  à  l'extrémité  :  2^  article  subcarré,  plus  gros  et 
égalant  à  peu  près  le  3«,  les  derniers  transverses  avec  le  terminal 
court,  un  peu  tronqué  en  avant.  Prothorax  à  peine  plus  long  que 
large,  noir  avec  pubescence  grisâtie.  bien  diminué  en  avant,  mar- 
qué d'impressions  basales  en  torme  de  fossettes  bien  accentuées; 
ponctuation  forte,  rapprochée.  Ecusson  transversal.  Elytres  subo- 
valaires,  bien  arrondis  aux  épaules,  à  ponctuation  forte,  peu  rappro- 
chée ;  ils  sont  d'un  noir  brunâtre  et  présentent  2  fascies  pileuses  gri- 
sâtres :  la  Ire  sur  le  milieu,  en  forme  de  W,  la  2"  post-médiane,  irré- 
gulière et  courte,  plus  large  sur  son  côté  interne.  Pattes  courtes  et 
grêles,  testacées  avec  les  cuisses  et  les  tibias  en  partie  obscurcis. 
Dessous  du  corps  foncé,  pubescent.  9  Long,  2.  mill.  environ. 

Ile  Maurice  :  Curepipe  (Ch.  Alluaud  1897). 

Cette  espèce,  et  surtout  la  suivante,  sont  très  remarquables  par 
la  forme  des  antennes  courtes  et  élargies  à  l'extrémité,  elles  sont 
bien  différentes  de  dessins  et  un  peu  de  l'orme  de  Pseudnir/lcncs 
5 — toinom  Thoms.  type  du  sous-genre  ;  provisoirement  je  les  range 
dans  le  même  sous-genre. 

Xylophilus  {?  Pseiideu(ilenes)  maariticnsis  n.  sp.  —  Petit,  subova- 
laire, roussàtre  avec  la  tète  et  une  large  tache  sur  la  moitié  i»osté- 
rieure  des  élytres  noires  Antennes  et  pattes  testacées,  ces  dernières 
en  partie  obscurcies.  Tète  noire,  large  et  courte,  légèrement  arron- 
die en  arc  en  arrière,  à  ponctuation  dense;  yeux  noirs,  gros,  éloi- 
gnés, atteignant  le  bord  postérieur  de  la  tète.  Antennes  testacées, 
courtes,  insérées  un  peu  en  dedans  des  yeux,  épaissies  à  l'extré- 

Biill.  Soc.  Zool.  (le  Kr.,  1898.  xxui.   —  7. 


70  SÉANCE   DU    2J    FÉVRIEIl    1898 

mité  :  le^  et  surtout  2™"  articles  sub^lobuleux,  ,'3"»^  ,^,q  peu  plus 
long,  plus  étroit  ;  les  derniers  ti-ansverses  avec  le  terminal  court,  un 
peu  et  obliquement  tronqué  en  avant.  Prothorax  un  peu  plus  long 
que  large,  roussàtre,  assez  diminué  en  avant,  marqué  sur  le  disque 
et  en  arrière  d'impressions  ])eu  accentuées;  ponctuation  pai-aissant 
dense.  Ecusson  petit.  Elytres  subovalaires,  arrondis  aux  épaules, 
un  peu  dilatés  après  le  milieu,  à  ponctuation  paraissant  dense; 
ils  sont  fauves  avec  le  calus  humerai  rembruni,  marqués  d'une 
large  tache  noire  })ost-médiane  n'atteignant  pas  les  côtés,  mais 
prolongée  jusqu'à  l'extrémité.  Pattes  courtes  et  grêles,  testacées 
avec  les  cuisses  et  tibias  en  partie  obscurcis.  Dessous  du  corps  en 
|)arlie  roussàtre  $.  Long.  4,(i  mill. 

Ile  Maurice  :  Curepipe  (Ch.  Alluaud,  1897). 

Xylopkllus  (?  Ariotus)  soarezicus  n.  sp.  —  Peu  allongé,  parallèle, 
peu  brillant,  entièrement  testacé,  roussàtre,  moins  les  yeux  noirâ- 
tres ;  des  soies  claires  mi-dressées  sur  le  corps.  Tête  un  peu  plus 
large  que  le  prothorax,  tronqué  en  arrière,  un  peu  convexe,  à  ponc- 
tuation forte  et  écartée,  suture  de  l'épistôme  très  profonde  ;  yeux 
noirâtre,  gros,  éloignés,  à  peine  échancrés,  atteignant  presque  le 
bord  postérieur  de  la  tète.  Antennes  testacées,  assez  courtes,  fortes 
(à  2™e  article  plus  gros  et  un  peu  plus  court  que  le  3"^*^)  progressive- 
ment épaissies  à  l'extrémité  avec  les  derniers  articles  transverses, 
le  terminal  plus  gros,  court,  terminé  en  pointe  courte  et  émoussée. 
Prothorax  un  peu  plus  long  que  large,  convexe,  un  peu  diminué  en 
avant,  à  ponctuation  granuleuse  rapprochée.  Ecusson  petit.  Elytres 
un  peu  allongés,  parallèles,  légèrement  convexes,  arrondis  aux 
épaules,  un  peu  atténués  à  l'extrémité,  à  ponctuation  très  forte, 
rapprochée,  garnis  de  poils  grisâtres  espacés  dessinant  de  vagues 
fascies  transversales.  Pattes  assez  fortes,  peu  longues,  pileuses. 
Dessous  du  corps  de  la  coloration  du  dessus.  Long.  2,3mill.  1  ex. 
probablement  9. 

Madagascar  :   Diego-Suarez  (Ch.  Alluaud,   1893). 

.le  l'ange  avec  doute  cette  espèce  dans  le  sous-genre  américtain 
Ariotm  Casey;  par  la  forme  des  antennes  elle  se  rapproche  un  peu 
des  2  espèces  précédentes.  Par  sa  forme  générale  elle  rappelle  assez 
X]ilof)hilus  [Emelinus]  Ashmendi  Cassey  9  d'Amérique.  Espèce  parti- 
culière dans  la  faune  africaine  par  sa  coloration  jointe  à  sa  forme. 

A ///o/) ////?/. s  (  /  F.iK/lcnes)  dUalironns  n.  sp.  —  Peu  allongé,  subpa- 


SIJANCE    DU    21    FKVIIIER     18'.)8  71 

rallèle,  biilltint,  eulièreiuent  teslacé  roussàtre,  moins  les  yeux,  et  les 
derniers  articles  des  antennes  noirs;  des  soies  mi-dressées  sur  le 
corps.  Tète  pas  plus  large  que  le  prolliorax,  troniiuée  en  arrière, 
à  ponctuation  forte  et  écartée,  suture  de  l'épistome  peu  mar((uée; 
yeux  noirs,  assez  gros,  peu  rapprochés  en  avant  sur  le  front  et 
n'atteignant  pas  le  bord  postérieur  de  la  tête.  Antennes  particu- 
lières, roussâtres,  rembrunies  sur  les  premiers  articles  avec  les  4 
à  o  derniers  noirs,  progressivement  épaissies  ;  i'  article  très  long, 
2^  court  subcarré,  3''  très  long  et  mince,  4®  un  peu  plus  court,  les 
4-6  allongés,  les  a  derniers  nettement  et  de  plus  en  plus  élargis 
avec  le  terminal  long,  cylindrique,  tronqué  au  sommet.  Prothorax 
pas  plus  large  que  la  tète,  long,  presque  droit  sur  les  côtés  avec 
une  sorte  de  dépression  transversale  médiane,  ponctuation  forte  et 
écartée.  Ecusson  petit.  Elytres  subparallèles,  sensiblement  atténués 
vers  l'extrémité,  à  ponctuation  très  forte,  espacée.  Pattes  anté- 
rieures (seules  existantes)  teslacées,  assez  fortes  avec  les  tibias  un 
peu  arqués.  Dessous  du  corps  testacé  roussàtre,  densément  couvert 
d'une  pubescence  grise.  Long.  2,o  mill.  1  ex.  probablement  c^. 

Madagascar  :  Diego-Suarez  Ch.  Alluaud  1893). 

Par  la  structure  de  ses  antennes,  cette  espèce  est  tout-à-fait  à 
part;  je  la  range  provisoirement  dans  les  Eaglenes.  Peut-être  pour- 
rait-on établir  en  son  honneur  une  coupe  sous-générique  nouvelle; 
des  matériaux  d'étude  plus  complets  sont  nécessaires  pour  cela. 

Xylophilits  {Euglenes)  maculipcunis  n.  sp.  —  Peu  allongé,  subpa- 
rallèle, entièrement  testacé  moins  la  tète  noire  avec  une  tache  sutu- 
rale  rembrunie  sur  le  milieu  des  élytres  ;  pubescence  assez  courte, 
mi-dressée.  Tête  forte,  noire,  tronquée,  à  peu  près  de  la  largeur  du 
prothorax,  à  ponctuation  forte  et  espacée,  yeux  gris,  très  gros^ 
échancrés,  rapprochés  sur  le  front,  atteignant  le  bord  postérieur 
de  la  tête.  Antennes  testacées,  fortes,  presque  filiformes,  à  articles 
subcarrés,  insérées  dans  l'échancrure  des  yeux,  article  terminal 
tout  à  fait  long,  terminé  en  pointe.  Prolliorax  presque  carré,  droit 
sur  les  côtés,  un  peu  déprimé,  arrondi  aux  angles  antérieurs  avec 
une  vague  dépression  transversale  médiane  ;  ponctuation  forte, 
espacée.  Ecusson  petit.  Elytres  subparallèles,  sensiblement  atténués 
vers  l'extrémité  avec  les  épaules  arrondies,  ornés  d'une  sorte  de 
dépression  oblique  post-humérale,  ponctuation  très  forte  et  espacée, 
les  élytres  sont  d'un  testacé  plus  pâle  que  le  prothorax  avec  une 
tache  suturale  d'un  brun  noirâtre  sur  leur  milieu.  Pattes  testacées, 


72 


SÉANCE  DU  21  FÉVRIER  1898 


fortes,  avec  les  cuisses  postérieures  énormes.  Dessous  du  corps  de 
la  couleur  du  dessus,  peu  pubescent.  cf'.  Long.  2,5  mill. 

Assinie  :  Côte  occidentale  d'Afrique  (Ch.  Alluaud  1886). 

A  placer  près  de  Eutjlenes  sulcatubis!  Pic,  de  Guinée,  en  diffère 
par  la  macule  élytrale,  l'aspect  plus  brillant,  la  ponctuation  élytrale 
forte  et  écartée,  etc. 


CoRRiGENDA.  —  VAuthlcus  dout  j'ai  parlé  (Bull.,  1898,  p.  67)  sous 
le  nom  de  tobias  Mars,  après  l'étude  des  types  de  cette  espèce,  se 
trouve  être  une  variété  très  voisine,  mais  particulière,  que  je  dési- 
i::nerai  sous  le  nom  de  mauritiensis.  A.  tobias  var.  mauritiensà  Pic 
olïre  une  coloration  générale  plus  foucée  que  A.  tobias  Mars,  ses 
épaules  sont  noirâtres,  etc. 


7;{ 


Séance  du  8  Mars  i8g8. 
PRÉSIDENCE  DE  M.  LE  PHOE.  EILHOL,  PHÉSIDENT 

M>^'|'  Lévy  et  .M.  Neveu  Lcinaire  présentent  M.  Emile  Davhnikrk, 
licenciées  sciences,  demeurant  47,  rue  Monsieur-le  Prince. 

M.  ScHLUMREUGER  anuoncc  que,  la  Société  Géologique  de  France 
ayant  décidé  de  transporter  sou  siégea  l'Hôtel  des  Sociétés  Savantes, 
la  Société  Zoologique  se  trouve  dans  la  nécessité  d'abandonner  le 
local  actuel.  Une  Commission  nommée  par  le  Conseil  et  composée 
de  MM.  R.  Blancharo,  de  Guerne,  Guiart  et  Schlumherger  est  en 
train  d'étudier  la  question. 

M.  de  Guerne  présente  un  travail  de  M.  Inguenitzky  sur  les 
Odonates  de  la  Pologne  russe.  Renvoyé  aux  Mémoires. 


GORDIENS  DU  MEXIQUE 

PAR 

LORENZO    CAMERANO 

Professeur  à  l'Universilé  de  Turin. 

Jusqu'à  présent  on  ne  connaît  qu'une  seule  espèce  de  Gordiens 
appartenant  au  Mexique.  Cette  espèce  est  le  Paragordius  varius 
(Leidy)  (1).  Par  conséquent,  il  me  paraît  très  intéressant  d'étudier 
une  petite  collection  de  Gordiens  de  Guanajuald  e  d'Altoyac  (Vera- 
Cruz)  que  le  D^  A.  Dugès  a  envoyé  au  Prof.  R.  Blanchard,  qui,  de 
son  côté,  a  eu  l'amabilité  de  me  les  envoyer  en  communication. 

Chordodes  Dugesi,  nova  species. 

Altoyec  (Vera-Cruz). 

Un  exemplaire  cf.  —  Longueur  0,'»322;  largeur  maxima  0,°»002. 

(1)  L.  Canurano,  Svr  quplqueat  Gordiens  nouveaux  ou  peu  connus.  Bull. 
Soc.  Zool.  (le  Erance,  XVIH,  p.  216,  1893.  —  Monografia  dei  Gordii.  .Meui. 
Accad.  scienzô  di  Torino,  (2),  XLVll,  p.  402,  18;t7. 


74  SÉANCK    DU    8    MAl'.S    1898 

Le  corps  s'ainiucil  graduellement  vers  l'extréinilé  aiiLérieure  et 
légèremeut  aussi  vers  l'extrémité  postérieure. 

La  coloration  générale  est  noire;  l'extrémité  antérieure  est  blan- 
châtre comme  la  région  circumcloacale. 

La  couche  cuticulaire  extérieure  présente  deux  sortes  d'aréoles  : 
1"  aréoles  relativement  très  grandes  (30-S7  y.  de  largeur),  de  couleur 
noire,  avec  un  contour  irrégulier  et  une  surface  jjourrelée.  Ces 
aréoles  ne  sont  pas  très  élevées:  dans  leur  surface  supérieure  elles 
sont  aplaties  ou  arrondies.  Les  aréoles  de  cette  sorte  sont  très  nom- 
breuses, isolées  ou  rapprochées  entre  elles,  deux  à  deux.  Parmi  ces 
dernières,  au  milieu  de  la  ligne  qui  les  unit,  on  voit  un  pore-canal, 
très  clair.  Vers  l'extrémité  antérieure  de  l'animal  ces  aréoles  sont 
beaucoup  plus  grosses  et  proéminentes  et  ressemblent  à  des  petits 
tubercules  noirs,  qu'on  peut  aisément  observer,  même  avec  une 
loupe  à  faible  grossissement. 

2°  aréoles  plus  basses,  plus  claires  et  beaucoup  plus  petites, 
situées  entre  les  aréoles  du  premier  groupe.  Elles  ont  un  contour 
irrégulier,  paraissent  fissurées  et  même  divisées  en  plusieurs  par- 
ties. Entre  les  aréoles  on  voit  des  pores-canaux  clairs  comme  ceux 
des  aréoles  accouplées,   susdites. 

Pour  ce  qui  est  du  système  des  aréoles  de  la  couche  cuticulaire 
extérieure,  cette  espèce  ressemble  au  Chordodex  pardaiis  Camer.  de 
Madagascar.  {Monoyrafia  dei  Gordli,  op.  cit.  p.  379,  tav.  I,  fig.  12), 
mais  elle  en  diffère  par  la  dimension  relativement  beaucoup  plus 
grande  des  aréoles  noires  de  la  première  sorte,  par  leur  forme 
différente,  bourrelée,  et  par  les  aréoles  du  deuxième  groupe,  qui, 
dans  le  C.  pardaiis,  sont  relativement  plus  grandes,  plus  régulières 
et  plus  rapprochées  entre  elles.  Le  C.  Dugesi  diffère  encore  du 
C.  pardaiis  par  la  coloration  générale. 

Chordodes  Griffinii,  nova  species. 

Altoyac  (Vera-Cruz), 

Un  exemplaire  r^.  —  Longueur,  0i"0()5.  Largeur,  0f"0004. 

Un  exemplaire  9.  Longueur,  OmilO.  Largeur,  0'"0006. 

La  femelle  présente  une  couleur  brun-clair;  l'extrémité  anté- 
rieure postérieure  est  un  peu  plus  claire.  Le  mâle  a  une  teinte 
plus  foncée  que  la  femelle. 

La  couche  cuticulaire  extérieure  présente  deux  sortes  d'aréoles 
papillaires.  Les  aréoles  de  la  première  sorte  sont  légèrement  rele- 
vées, à  contour  arrondi  et  de  couleur  claire,  souvent  pourvues  de 
formations  réfringentes  accouplées.    Les  aréoles  de  là  deuxième 


SKANCK    1»IJ    S    MAKS     I8'.)8  75 

soilc  8()i)t  plus  grosses,  plus  proéminenles,  plus  foucées,  anoudies 
à  leur  base  et  souvent  pourvues  d'un  prolongeuieut  aigu,  réfria- 
gent.  Deux,  trois  ou  quatre  de  ces  aréoles  sont  parfois  très  rappro- 
chées entre  elles,  presque  au  contact  et  forment  des  séries  irrégu- 
lières. Kn  général,  les  aréoles  [)apillaii'es,  surtout  celles  de  la  pre- 
mière sorte,  ne  sont  pas  à  contact,  mais  entre  elles  ou  observe  \ui 
espace  relativemeni  grand,  dans  lequel  il  y  a  des  granulations 
réfringentes.  Par  ci  par  là  on  observe  aussi  quelques  prolongements 
réfringents  plus  grands.  Dans  la  partie  inférieure  de  l'extrémité 
postérieure  du  mâle  les  prolongements  clairs  deviennent  considé- 
rablement longs. 

Cette  espèce  ressemble  au  Chordodes  W'eheri  (  Villot).  Elle  en  diffère 
cependant  beaucoup,  parce  dans  le  Chordodes  Widieri  les  aréoles 
papillaires  sont  égales  entre  elles,  par  les  dimensions  et  la  proémi- 
nence et  sont  très  rapprochées.  On  peut  ajouter  aussi  que  les 
aréoles  pourvues  d'un  prolongement  sont  plus  foncées  que  les  autres 

Paragokdius  varius  (Leidy). 

Camerauo,  Monogr.  dei  Gordii  {op.  citât.),  p.  402,  tav.  111.  (îoy 
33-35-36.  Altoyac  (Vera-Cruz). 

Un  exemplaire  Ç.  Longueur.  0,105.  —  Collier  noir  bien  marqué. 
Coloration  générale  brun-clair;  lobes  postérieurs  légèrement  plus 
foncés  à  leur  extrémité. 

GoRDius  suBSPiRALis  Dicslng. 

Camerano.  Munogr.  dn  Gordii.  Mem.  R.  Acad.  délie  Scienze  di 
Torino,  (2),  XLVII,  p.  407  (1897).  Guanajuato  (Mexique). 

o^  Longueur  m.  0,160.  Largeur  maxima  m.  0,0005.  Coloration 
générale  brun-foncé;  collier  noir  bien  marqué,  large  de  un  milli- 
mètre environ;  il  n'y  a  pas  de  bandes  longitudinales  brunes;  la  lame 
postcloacale  est  peu  développée  et  noirâtre;  les  lobes  de  l'extrémité 
postérieure  sont  courts  et  lisses;  si  on  les  regarde  de  côté,  ils  parais- 
sent brusquement  amincis.  Sur  toute  la  surface  du  corps  on  remar- 
que de  nombreuses  petites  taches  plus  claires,  à  contour  arrondi 
et  de  grandeur  très  variable.  Ces  petites  taches  sont  plus  nom- 
breuses vers  la  région  postérieure  du  corps;  on  peut  les  voir  même 
avec  une  loupe  simple.  La  couche  cuticulaire  extérieure  n'est  pas 
aréolée  et  présente  un  petit  nombre  de  petites  formations  en  croix. 

$  Longueur  m.  0,227.  Largeur  maxima  m.  0,0008. 

Coloration  générale  brun  clair.  Collier  noir  bien  marqué,  mais 


76  SÉANCE   DU    <S   MARS    1898 

largeur  maxiiiia  d'un  demi-millimètre.  Il  n'y  a  pas  de  bandes  brunes 
longitudinales.  L'extrémité  postérieure  présente  un  orifice  cloacal 
terminal:  elle  est  dépourvue  de  contour  noir.  La  couche  culiculaire 
n'est  pas  aréolée  ;  elle  présente  les  lignes  croisées  caractéristiquesi 
qui  limitent  des  espaces  en  losange  peu  marqués.  On  observe  par 
ci  par  là  de  très  petites  et  peu  nombreuses  formations  en  croix. 

Je  rapporte  ces  deux  individus  au  (i.  subspiralis  Diesing,  comme 
déjà  j'avais  rapporté  à  cette  espèce  un  exemplaire  9  di»  Texas,  dans 
une  de  mes  notes  précédentes.  (Notes  from  the  Leyden  Muséum, 
XVII,  p.  1).  Il  paraît  que  cette  espèce  représente  dans  l'Amé- 
rique septentrionale  et  centrale  le  (/.  Villoti  de  la  région  paléarctique. 


Ouvrages  reçus  depuis  le  21  févrieu  1898 


1.  E.  Arrigoni  DEGLi  Oddi,  Suchctet,  Gli  Ibridi  naturali  tra  gli  Ucelli.  .\vi- 
cula,  giomnle  ornilologico  il^liano,  I,  n"  0,  1897. 

2.  In.,  Nota  supra  un  Gennaja   Peldegtîi  Srhlegel  colto  in  Calabria.  Ibidem, 
I,  no  6,  1897. 

3.  Id.,  Sopra  gli  Ibridi  del  tipo  Anas  boscas  Linné,  e  Ghaulelasmus  streperus 
Linné.  Alti  del  R.  Istituto  Veneto  di  scienze,  lettere  ed  arli  (7),  VIT,  1896-97. 

4.  Id..  La  tiidiprazione  del  Milvus  migrans  fioddaert  nel  territorio  Veronese. 
Ibidem,  7,  IX,  1897-98. 

5.  Id.,  Notes  on  nome  spécimens  of  Anatida'  in  the  late  count  Ninni's  collec- 
tion. Ibis,  january,  1898. 

6.  Id.,  Nota  sopra  una  varieta  di  colonto  obserrata  in  un'  Anas  bosca  Linné. 
Alli  della  Sociela  itatiana  di  scienze  naturali,  Milano,  XXXVII,  1898. 

7.  In.,  Le  recenli  comparse  del   Fufïinns   Kiihli  Boie,  nel    Veneziano.    Ibid. 
XXXVII,  1898. 

1.  Brôlemann,  Matériaux  pour  servir  ii  une  faune  des  Myriapodes  de  France. 
Feuille  des  Jeunes  Naturalistes,  Paris  (3),  XXVl.  n»^  308-3(J9,  189f;. 

2.  II).,  Matériaux  jiour   sercir  ii  une  famine  des  Myriapodes  de  France,  etc. 
lijidem,  n»  311,  189»i. 

3.  In.,  Matériaux  pour  serrir  à  une  jaune  des  Myriapodes  île  France.  Ibidem, 
n»  318,  1897. 

4.  In.,  Matériaux  pour  serrir  ii  une  faune  des  Myriapodes  de  France.  Ibidem, 
n"  32(1,   1897. 

5.  Myriapodes  recueillt.'<  a  Vile  Madère  par  M.  A.  Fauvel  en  I89G.  Bull,  de  la 
Soc.  entomolog.  de  Krance.  Paris,  n"  7,  1897. 

H.  Id.,  Deux  Iulides  nouveaux  de  tu  région  méditerranéenne .  Ibidem,  n"  10, 
1897. 


sÉANCK  niî  8  MAiss  18DS  77 

7.  II).,  liilldt's  (l'Àlijérie.  Annales  des  sciences  naiurolles,  Zooloj^ie,  (8),  IV,  [t. 
253- 27r),  et  pi.  :\-i. 

D.XRUTY  HE  Ghandpkk,  Vade-iii ecuii}  du  Inhlinlhéeairr  ou  rrgles  pratiquer  pour 
la  réduction  des  ralnlogucs  et  le  classenienl  des  volumes,  suivies  d'une  instruc- 
lion  j'alsoimée  sur  le  format  des  livres.  In-8",  G4  p.,  Paris,  1897. 

II.  Fisc.HKR,  \ofPS  stir  la  faune  du  liaut-Tnnkin.  III,  Liste  des  Mollwiques 
recueillis  par  le  D'  A.  liillel.  Bull,  scienlif.  de  la  France  et  de  la  Belgique,  XXVIII. 
18U8. 

r.H.  .Iankt,  Notice  sur  les  travaux  scientifiques  de  M.  Cli.  Janet.  Lille,  in-8», 
94  p.,  18<.KÎ. 

J.  G.  DR  Man.  Bericht  iiher  die  von  Hern  Schiffscapitiin  Storm  zu  Atjet,  an 
der  uesllichen  Kiisten  ron  Malnkka,  Bornéo  und  Celehes  sowwie  in  der  Java- 
sec  gesammelten  Decapnden  und  Somatopodeu,  n"  6,  (fin).  Zooloj^isches  lahr- 
buch,  léna,  p.  677-708  et  pi.  28-38. 

1.  L.  Maggi,  .4  proposito  délie  nssa  hregmaliche  nei  fossili.  Rend,  de!  M.  Ist. 
Lonib.  di  scienze  e  letl.,  Milano,  2,  XXX.  1897. 

2.  Id.,  Altri  resultati  di  richerche  morfologiche  intorno  ad  ossa  cranlali, 
cranio-fdcciali  e  fontanelle  dell'Uomo  e  d'altri  Mammiferi,  conimunicazione 
preventiva.  Ibidem,  XXX,  1897. 

3.  II).,  AUri  resultati  di  richerche  morfologiche  intorno  ad  ossa  craniali, 
cranio-facciali  e  fontanelle  ileU'Uomo  e  il  altri  Mammiferi.  Belletino  scientiQco, 
Fa  via,  n»  3,  p.  87.  1897. 

4.  Id.,  Les  os  hregmatiques  chez  les  fossiles.  Archives  italiennes  de  Biologiei 
Turin,  XXVII,  n»  3,  1897. 

G.  MiNOAijD,  Liste  de  quelques  (hrysides  capturés  aux  environs  de  Nîmes. 
Captures  de  Castors  dans  le  Rhône  et  le  Gardon  pendant  l'année  1897.  La  cas- 
toriculture.  Bulletin  de  la  Société  il'études  des  se    nat.de  Nimes,  n"  4,  1897. 

L.  BooLE,  L'anatomie  comparée  des  animaux  basée  sur  l'embryologie.  Paris, 
2  vol.  in-S»  XXVI,  1971  p.,  et  1202  fig.,  1S98. 

R.  Sand,  Les  laboratoires  maritimes  de  Zoologie.  Revue  de  ["Université  de 
Bruxelles,  III.  1897-98. 

Offert  par  M.  Ch.  K.  Porter  : 

E.  Riggenbach,  Bothriotœnia  chilensis,  nov.  spec.  Actes  de  la  Soc.  scienlll.  du 
Chili,  Santiago,  VII,  n°  2,  1897. 


78 


Séance  du  '2a  Mars  iSgS 
PHÉSIDENCE  UI-:  M.  LE  PlîOF.  KILHOL,  PKÉSIDtNT 

M.  Davënière,  présenté  à  la  dernière  séance,  est  élu  Membre  de 
la  Société. 

M.  Dautzenberg  présente  un  Pleurotomaire  du  Japon. 

M.  L.  Petit  préseule  à  la  Société  un  jeune  Mouton  qu'il  a  reçu  eu 
février  dernier  du  département  du  Pas-de-Calais  pour  le  natura- 
liser. Il  fait  remarquer  que  cet  agneau  venu  à  terme  a  le  corps  nor- 
malement conformé,  la  tète  seule  semblant  manquer.  On  ne  remar- 
que en  effet,  à  1  extrémité  supérieure  du  cou,  que  deux  oreilles  bien 
développées,  réunies  par  leur  base  et  entre  lesquelles  se  trouve  un 
oriiice  unique.  Il  prie  M.  Neveu-Lemaire,  à  qui  il  a  remis  la  pièce 
au  laboratoire  de  Parasitologie  de  la  Faculté  de  Médecine,  de  vouloir 
bien  donner  à  la  Société  quelques  renseignements  complémentaires. 


SUR  LA  DÉMONSTRATION  DE  QUELQUES  FAITS  INTÉRESSANT 
L'HÉRÉDITÉ  ET  LA  CONSANGUINITÉ  (Résumé) 


PAU 


A.-L.     HERRERA,    a,.  Mexico 

1.  Lors  de  mes  études  suv  rOri</in<'  des  indltidns  et  la  construc- 
tion de  l'organisme  par  les  conditions  internes  (1),  je  me  suis  vu 
obligé  de  dresser  les  tables  suivantes  pour  faciliter  la  discussion 
de  certains  faits  concernant  Pliérédité  et  surtout,  pour  prouver  que 
les  plus  petites  tares  de  nutrition  ou  tares  héréditaires,  acquièrent 
un  développement  intense  chez  les  descendants  directs. 

b,  c,  d,  p  =  niàles. 

b',  c',  d',  p'  =  femelles. 

1,  2,  3,  lo  =  valeurs  par  exemple  de  l'excès  de  la  taille  de  b,  c,  d, 
p  ou  b',  c',  d',  p'  sur  la  moyenne,  ou  encore  coefficient  de  nutrition 
de  leur  protoplasma. 

(1)   Mémoires  et  Revue  de  la  Société  scienliflque  <•  .\nlonio  Alzale  »,  janvier, 
lévrier  et  mars  1898. 


SÉANf.K    \)V    ï'2   MARS    189S 


7!) 


2.  Les  éléineuts  sexuels  n'ont  pas  toujours  la  même  dimension 
chez  une  même  espèce  (Godaud,  Latastk,  etc.)  (l).  Ils  peuvent 
théoriquement  varier  entre  j-^-^  en  b  I,  et  b'  1'  (Table  11)  et  '^-^^j^. 
Alors  l'hérédité  de  la  taille  ne  serait  point  ici  un  phénomène  si 
mystérieux  et  nous  n'aurions  guère  besoin  de  recourir  à  la  théorie 
de  VVeismann  pour  l'expliquer. 

3.  Bien  entendu,  j'ai  laissé  de  cùté  pour  le  moment  les  influences 
perturbatrices,  en  considérant  de  préférence,  les  cas  les  plus  faciles 
d'hérédité  bilatérale  égale  et  directe  et  de  production  de  deux  petits 
seulement  par  |tortée. 


Tableau  I. 


i  o^.    ..   b,  c,  d   ..     p.  =  1,  2,  3,  4....   15. 
/  9....  b\c\d'    ..   p'.  =  l'.2',3',4'...  15'. 


cf 

b.l 

C.2 

3 

d.3 

4 

e.4 

0 

f.  5 
6 

g- 6 

h.  7 

i.8 
9 

j.9 
10 

k.lO 
11 

l.  11 
12 

111.12 

n.l3 

0.14 

p.  15 

ih'.r. 

2 

7 

8 

13 

14 

15 

16 

c'.  2'. 

3 

4 

5 

fi 

7 

8 

9 

10 

11 

12 

13 

14 

15 

16 

17 

iV.  3'. 

4 

5 

6 

7 

8 

9 

10 

11 

12 

13 

14 

15 

16 

17  1  18 

e'.  4'. 

i) 

C. 

7 

8 

9 

10 

11 

12 

13 

14 

15 

16 

17 

^8   19 

f .  5'  . 

6 

7 

8 

9 

10 

11 

12 

13 

14 

15 

16 

17 

18 

19 

20 

g.  6-. 

7 

8 

9 

10 

11 

12 

13 

14 

15 

16 

17 

18 

19 

20 

21 

h'.  7'. 

8 

9 

10 

11 

12 

13 

14 

15 

16 

17 

18 

19 

20 

21 

22 

i:.  8'. 

9 

10 

11 

12 

13 

14 

15 

16 

17 

18 

19 

20 

21 

22 

23 

r.9\ 

10 

11 

12 

13 

14 

15 

16 

17 

18 

19 

20 

21 

22. 

23 

24 

k'.  JO' 

11 

12 

13 

14 

15 

16 

17 

18 

19 

20 

21 

22 

28 

24 

25 

r.  \v 

12 

13 

14 

15 

16 

17 

18 

19 

20 

21 

22 

23 

24 

25 

m 

m  .  VS 

13 

14 

15 

16 

17 

18 

19 

20 

21 

22 

23 

24 

25 

26 

27 

n'.  13' 

14 

15 

1<) 

17 

18 

19 

20 

21 

22 

23 

24 

25 

26 

27 

28 

0'.  14' 

15 

16 

17 

18 

19 

20 

21 

22 

23 

24 

25 

26 

27 

28 

29 

p'.  15' 

16 

17 

18 

19 

20 

21 

22 

23 

24 

25 

26 

27 

28 

29 

30 

EXE 

MPLES  : 

d.  3  - 

V.  0 

= 

8  (c*)  - 

8'  (5 

) 

e'.  4'.  -H 

p.  15  =  19  (a 

')   -4- 

19-  (9) 

1 

p.  15 

-  b' 

r.  = 

=  16  l-f)   — 

<5'  (+) 

1 

(1)  Lallfmand,  Variations  des  sperinalnzoUh.-!.  Ann.  Se.  Nal.,  1841.  (2), XI,  p.  30. 
—  C.  E.  PoHTER,  Sobre  un  espermatozoide  Qiydiile.-co  en  et  séiiien  liumano. 
Actes  de  la  Soc.  scient,  du  Chili,  iV,  p.  lxxu  et  p.  cvi.  —  Lataste.  Reciierches  de 
Zooétiiique,  :i~  avril  1S89,  p.  642.  —  Beauregard  et  Galippe,  Guide  de  microgra- 
phie. Paris,  1888,  p.  560,  etc. 


80 


SÉANCE    DU    22    MA[îS    1898 


c 


a: 

< 

o 

o 


< 


00 

(M 

CO 


GO 

O 

(M 

CO 


«^ 


^ 


J2     -a 


"b 


CM- 


.S 

CO 

^  i 

S3 

23 

«si- 
oc 

ro 

^1 

ôô 

•* 

X 

o 

^J 

«* 

(M 

O 

■^  Si 

(M 

.  00 

J2   ^4 

O  •  ■   ■ 

j?.  ;  ;   ; 

JS 

g  ;  M  ; 

?i 

îs  :  M  ;  : 

^ 

r-q  :  :  :  :  :  : 
M  :  :  :  :  :  : 

«o  :  :  :  :  :  ;  -■ 

^ 

(Xi 

(M 

v* 

- 

iM  : 

'b 

■    •    • 
—  Vi  .*  X 

•-■,■,•  ^  ao 

.  -  •  .    ,    X  -i  '^l  (M  V.- 

:£  ;i  ^  î;  vl  -  2  ?i 

5:^ 

2J 

ôô 

00  (£ 

g  ET, 

SÉANCE    UV   22   MARS    1898  81 

Unions  de  la  même  femelle  avec  des  mâles  de  plus  en  plus  vigoureux  {\  )  : 
d'.3'  +  c.2  =  o  4  5';  d'.3'  -f  e.4  =  7  +  7';  d'.S' 4- i.8  =  11  +-  11'. 
Unions  de  la  même  femelle  avec  des  mâles  de  moins  en  moins  vù/oureux  : 
d'.3'  +  p.lo  =  18  4- 18'  ;  d'.3'  +  k.lO  =  13  4- 13',  etc. 

Unions  éyales  :  p'.lS'  +  p.  15  =  30  +  30';  m. 12  +  m'. 12'  =  24  4-  24'. 

Hérédité  bilatérale  égale  :  m' 12'  -j-  m. 12  =  24  +  24'. 

e'.4      e.4 
Hérédité  bilatérale  croisée  :  e'.4'  +  e.4  =  8  --  8'  ou  — —  4-  -^^ 

o  o 

Hérédité  prépondérante  :  e4  4-  f'.5'.  =  {4  4-  5')  4-  (4  -f  5'). 

Hérédité  homochrone  :  t  =  temps  :  (e4)t  4-  (e'4')t'  =  (8)'  +  (8')^'. 

Hérédité  atavique  :  p.  15  ^  p'.  15'  =  (k.  10  4  0'.14'.  r  g.6.)  4-  (K'IC. 
4-O.I4  +  g'6'.) 

Superposition  ou  décomposition  des  caractères  :  (b,  c,  d 0.  et 

b',  c',  d' 0'  seraient  les  ascendants'de  p.  et  p')  : 

p.l5  1-  p'.  15.  =  (b'I'  -^  b.l. )  4-  (d'.3'.  4- d.3)  +  (f.5.  +  f'.5'.)  +  (g'.6'. 
-h  g.6.)  =  (2  ^  2')  4-  (6'  4-6)4-0  4-  9')  4-  (13'  4-  13),  etc. 

Unions  consanguines  :  de  b.l.  X  b'.2;  b.2  X  b'.2'.,  etc. 

4.  Il  y  aurait  donc  des  unions  consanguines  très  favorables  ou 
très  défavorables,  la  taille  s'élevant  ou  s'abaissant  de  32  768  niilli- 
mètres  dans  la  16'^  génération,  selon  que  b.l.  et  b'I'  aurait  unmilli- 
inètre  en  plus  ou  en  moins,  sur  la  taille  moyenne  de  l'espèce  ou 
de  la  race  ! 

5.  Exemple^. 

a.  L'histoire  généalogique  des  Chevaux  de  course,  célèbres  par 
les  prix  importants  qu'ils  ont  gagnés,  appreud  qu'un  grand  nombre 
est  le  résultat  d'unions  consanguines. 

b.  Les  effets  de  la  consanguinité  sont  favorables  chez  les  Lapins  ;i 
poils  fauves  ou  roux  (les  plus  vigoureux)  et  ils  sont  défavorables 
chez  les  Lapins  qui  portent  du  blanc  dans  la  robe  (les  moins  vigou 
reux)  (2). 

(1)  Il  faut  se  rappeler  cepenilanl  de  la  Loi  de  Gallon  sur  la  tendance  à  revenir  à 
une  taille  moyenne  ou  retour  vers  la  médiocrité. 

(2)  Voir  :  Cornevin,  Traité  de  Zootechnie  générale.  Pans,  1891,  p.  580. 


82 


SÉANCK   DU    il    MARS    J898 


NOTE  SUR  UN  JEUNE  MOUTON  TRIOCÉPHALE 


PAR 


M.    NEVEU-LEMAIRE 

Le  jeune  Mouton  présenté  par  M.  L.  Petit  appartient  au  sexe 
féminin  et  ne  montre  d'anomalie  qu'au  niveau  de  la  tête  qui  semble 
absente  au  premier  abord.  Après  l'avoir  examiné  rapidement  au 
laboratoire,  j'ai  assisté  au  dépouillage  de  l'animal  et  j'ai  pu  cons- 
tater qu'aucun  organe  du  thorax  ou  de  l'abdomen  n'était  anormal. 
Aussi,  je  ne  n'ai  conservé  que  la  portion  supérieure  du  cou  et  la 
tête,  afin  de  les  étudier  plus  en  détail.  Je  me  propose  de  faire  plus 
tard,  à  ce  sujet,  uue  communication  à  la  Société;  pour  le  moment, 
je  jne  contenterai  de  donner  quelques  explications  sur  ce  cas  de 
tératologie  assez  rare  et  intéressant. 

Chez  cet  Agneau,  la  face  n'existe  pas,  ou  plus  exactement,  n'est 
représentée  que  par  les  oreilles  soudées  par  leur  base  à  la  partie 
supérieure  et  antérieure  du  cou.  Le  crâne  doit  être  de  très  petit 


volume,  car  il  ne  se  distingue  pas  du  cou  terminé  en  cône  à  sommet 
arrondi.  En  écartant  les  oreilles,  qui  pendent  appliquées  l'une 
contre  l'autre,  on  voit  à  leur  point  d'union  quelques  saillies  Scius 
forme  qui  ne  permettent  pas  d'y  reconnaître  une  partie  quelconque 
de  la  face  même  très  atrophiée;  et,  intérieurement,  caché  parle  bord 
des  oreilles,  un  petit  orifice  quadrangulaire  de  8  millimètres  de 
large  sur  o  de  iiaut.  En  introduisant  une  sonde  dans  cet  orifice, 


SÉANCE    DU    22   MARS    ISOS  83 

on  est  arrùtc  à  5  centimètres  environ  par  un  cul-de-sac  ;  mais  en 
exploiant  avec  la  sonde  le  fond  de  ce  cul-de-sac  on  trouve,  non  sans 
quelques  dllficultés,  un  orifice  étroit  qui  mène  dans  un  conduit 
dont  on  ne  peut  atteindre  le  fond.  Une  dissection  ultérieure  me 
permit  de  constater  que  le  cul-de-sac  qui  mettait  d'abord  obstacle 
à  l'inti'oduction  de  la  soude  au-delà  de  5  centimètres,  était  le  fond 
du  pbarynx,  à  la  partie  postérieure  duquel  se  trouvait  un  petit 
orifice  qui  conduisait  dans  un  vaste  œsopbage,  et  un  autre  antérieur 
recouvert  par  l'épiglotle  et  qui  aboutissait  au  larynx  et  à  la  trachée. 
La  sonde  parvenue  à  l'uu  ou  l'autre  de  ces  orifices  n'était  plus  arrêtée 
par  aucun  obstacle.  11  y  avait  donc  communication  entre  l'orifice 
unique  extérieur  d'une  part,  que  l'on  pourrait  appeler  la  bouche, 
et  l'œsophage  et  la  trachée  de  l'autre. 

Une  dissection  plus  approfondie  me  fournira,  j'espère,  des  docu- 
ments plus  précis,  mais  les  quelques  caractères  que  je  viens  de 
passer  en  revue  me  permettent  déjà  de  ranger  le  cas  qui  nous  occupe 
daus  la  classification  tératologiquc  d'Is.  Geolïroy-Saint-Hilaire.  Ce 
jeune  Mouton  appartient  à  la  famille  des  Otoréplialiens,  caractérisée 
par  le  rapprochement  ou  la  réunion  sur  la  ligne  médiane  des  oreilles 
dans  la  région  inférieure  de  la  face.  Ne  possédant  ni  œil,  ni  trompe 
nasale,  rudiment  de  l'appareil  olfactif,  il  doit  être  placé  dans  le 
genre  Triocqjhale,  dont  les  caractères  sont  les  suivants  :  Point 
d'yeux,  point  de  trompe  nasale,  les  deux  oreilles  rapprochées  ou 
soudées  sur  la  ligne  médiane,  les  canaux  auriculaires  confondus 
formant  une  pseudo-cavité  buccale. 


En  raison  des  fêtes  dePà([ues,  la  séance  du  12  avril  n'a  pas  eu  lieu. 


84 


Séance  du  a 6  Avril  i8qS 
PRÉSIDENCt:  DE  M.  CH.  JANET,  VICE-PRÉSIDENT. 


MM.  R.  Blanchard  et,  Filhol  s'excusent  de  ne  pouvoir  assister  à 
la  séance. 

M.  le  Président  présente  les  félicitations  de  la  Société  à  xM.  le 
Professeur  R.  Blanchard,  élu  Membre  correspondant  de  la  Société 
royale  des  sciences  de  Liège. 

.M.  Milne-Edwauds, directeur  du  Muséum,  adresse  le  programme 
des  cours,  pour  l'enseignement  des  voyageurs  : 

21  avril    Leçon  d'ouverture  ....  M.  MrLNii-EDWAHDS. 

23  —       U Homme  dans  ses  rapports 

zoologiques M.  Hamy. 

26    —      L'Homme  dans  ses  travaux 

et  son  industrie  ....  M.  N'kbneal". 

28     —      Mammifères M.  E.  Oustalet. 

30  —       Oiseaux M.  E.  Oustalet. 

3  mai     Reptiles  et  Poissons.   ...  M.  L.  Vaillant. 

0    —      Mollusques M.  de  Rochëbkune. 

7     —       Vers  et  Zooplu/tes   ....  M.  E.  Peiîrier. 
10    —       Crustacés,  Arachnides,  My- 

riapodes M.  Bouvier. 

12    —       Insectes M.  Ch.  Brongnfart. 

14     —      Anatomie  comparée.   .    .    .  .M.   H.  Filhol. 

17     —       Plantes  phanérogames   .    .  M.  E.  Bureau. 

21     —       Plantes  cryptogames  .    .    .  M.  Murot, 

24  —      Plantes  vicantes M.  Bois. 

26     —       Géologie M.  St.  Meunier. 

28     —      Minéralogie M.  Lacroix. 

31  —       Paléontologie M.  Boule. 

2  juin     Hygiène  des  Voyageurs  .    .  .M.  (Ikéhant. 

4  —      Météorologie .M.   11.  Becquerel. 

7     —       Détermination  du  point  en 

vogage.  Notions  sommai- 
res  de  géodésie  et  de  topo- 
graphie   M.  Bigourdan. 

9  —  Des  divers  modes  d'impres- 
sion des  clichés  photogra- 
phiques   M.  Davanne. 


SÉANCE    DU    2G    AVRIL    1898  85 

11  juiD  fji  Photogritpliie  dam  la 
ronstructiun  de^  cartes  ri 
///u».s' M.  le  coiumandaiit  Javary. 

Les  levons  coinmeiieerout  le  jeudi  21  avril,  à  10  heures  du  matin, 
dans  ramphiliiéàlre  de  la  (ialerie  de  zoologie,  et  couliQueroul  les 
samedis,  mardis  et  jeudis  suivants,  à  la  même  heure. 

Dans  des  Conférences  pratiques  faites  dans  les  laboratoires  ou  sur 
le  terrain,  les  auditeurs  seront  initiés  à  la  récolte  ou  à  la  i)répara- 
tion  des  collections,  aux  relevés  photographi(iues,  à  la  détermina- 
tion du  point  de  voyage  et  à  des  notions  sommaires  de  Géodésie  et 
de  Topograpliie. 

Les  jours  et  lieures  de  ces  conférences  seront  indiqués  à  la  suite 
des  leçons. 

En  réponse  à  diverses  demandes  d'informations,  le  Comité  de 
Réception  du  Congrès  de  Cambridge  nous  transmet  quelques  rensei- 
gnements complémentaires  qu'il  nous  prie  de  vouloir  bien  trans- 
mettre aux  intéressés. 

Les  congressistes  pourront  se  loger  de  trois  manières  ditïérentes  : 

1"  Dans  un  Collège.  Plusieurs  Collèges  ont  en  etïet  placé  des 
chambres  (chambre  à  coucher  et  petit  salon  dans  chaque  cas)  à  la 
disposition  du  Comité,  mais  ces  logements  ne  peuvent  convenir 
aux  dames. 

2°  Dans  un  hôtel.  Ici,  le  nombre  des  chambres  disponibles  sera 
relativement  restreint.  En  outre,  dans  ce  cas,  le  Comité  ne  retiendra 
un  petit  salon  ou  cabinet  de  travail,  que  par  ordre  exprès. 

3°  Dans  une  maison  f/arnie.  Le  logement  se  composera  toujours 
d'une  chambre  à  coucher  et  d'un  petit  salon. 

On  pourra  commander  son  premier  déjeuner  où  l'on  sera  des- 
cendu, mais  des  arrangements  particuliers  seront  faits  au  sujet  du 
second  déjeuner  et  du  dîner  des  membres  qui  seront  logés  dans  un 
collège  ou  une  maison  garnie. 

Le  Comité  pense  que,  selon  toutes  probabilités,  les  frais  do  séjour 
à  Cambridge  seront  d'environ  12  fr.  50  par  jour  pour  une  seule 
personne,  logement,  service  et  repas  compris. 

Du  reste,  une  circulaire  plus  détaillée  indiquant  également  le 
prix  des  hôtels  et  le  prix  du  voyage,  aller  et  retour,  de  tous  les 
points  du  continent,  pour  Londres,  sera  adressée  à  toute  personne 
qui  voudra  bien  en  faire  la  demande  à  Messieurs  les  Secrétaires  du 
Comité  de  Réception  du  quatrième  Congrès  international  de  Zoologie, 
the  Muséums,  Cambridge,  England. 

Itull.  Soc.  Zool.  de  Fr.  1898.  xxiii.  —  S. 


86 


SÉANCE   DU    26   AVRIL    1898 


M.  Herrera  nous  adresse  la  communication  suivante  : 

((  M.  Engelmann  a  prouvé  que  les  germes  sexuels  s'attirent  eu 
raison  inverse  du  carré  des  distances  (1  ).  Il  y  a  donc  là  une  j3reuve 
de  plus  en  faveur  de  ma  théorie  sur  la  fécondation  par  attiactiun 
moléculaire.  En  outre,  j'ai  pu  constater  que  l'expérience  réussit 
parfaitement  bien  avec  des  gouttes  d'huile  de  lin  glissant  sur  une 
assiette  dont  la  surface  a  été  humectée  avec  l'acide  acétique.  » 

M.  Ch.  Janet  fait  une  rectification  au  résumé  d'une  communica- 
tion qu'il  a  faite  à  la  séance  du  14  décembre  dernier.  Cette  com- 
munication doit  être  résumée  comme  suit  :  u  Après  avoir  rappelé 
quel  est  le  rôle  de  petits  muscles  de  structure  ordinaire  pour  la 
mise  en  position  des  ailes  et  le  rôle  de  grands  muscles  de  structure 
particulière  qui  servent  à  produire  les  vibrations  du  vol,  M.  Janet 
montre  quelles  sont  les  relations  de  ces  muscles  avec  les  pièces  du 
squelette  du  corselet.  » 

M.  Janet  présente  à  la  Société  de  beaux  échantillons  de  Mijrme- 
cocystus  melligerus  du  Mexique,  qui  viennent  de  lui  être  remis  par 
M.  Douvillé.  Il  prolite  de  la  circonstance  pour  rappeler  en  quelques 
mots  la  façon  dont  les  ouvrières  à  gros  abdomen  dilaté  se  com 
portent  dans  les  colonies. 

M.  P.  Marchal  fait  une  communication  sur  le  cycle  évolutif  de 
VEncyrlus  fuscicoUis,  Hyménoptère  parasite  à  l'état  larvaire  dans 
le  corps  des  chenilles  de  l'Hyponomeute  du  Fusain. 


(1)  Gallardo,  La  Carioquinesis.  Anales  delà  Sociedad  Cientilica  Argenlina,  1897. 


SÉANCE    Dr    li)    AVKIL    181)8  8" 


LHOMOCHROMIE  DE  LA    VEN1LIA  MACVLARIA  L. 


PAR 


F.    PLATEAU, 

l'rofesseur  à  l'Université  de  Gand. 

J'ai  vu  avec  étoiinement  que  M.  Cuénot,  dans  son  intéressaule 
conférence  sur  Les  moyens  de  défense  des  animaux  (1),  considère  la 
ressemblance  protectrice  de  la  Venilia  wacularia,  petite  Phalène 
jaune  tachetée  de  noir  se  dissimulant  en  se  posant  sur  les  feuilles 
de  Bouleau  jaunies  et  tachées,  comme  un  cas  de  fausse  homochro- 
mie;  «  On  ne  rencontre,  dit-il,  la  Venilia  qu'en  mai  et  juin,  à  une 
époque  où  il  n'y  a  pas  de  feuilles  mortes  (2)  ». 

M.  Cuénot  commet  ici  une  erreur  :  à  la  date  de  l'apparition  de  la 
Venilia,  des  masses  de  feuilles  jaunes  pointillées  de  noir  existent 
de  tous  côtés  dans  les  taillis  de  Bouleaux  et  de  jeunes  Peupliers, 
tombées  ou  séchées  sur  lei  arbres.  C'est  précisément  cette  particu- 
larité et  le  fait  que  j'aur.iis  observé  personnellement  le  Lépidoptère 
s'appliquant  sur  les  feuilles  maculées  qui  m'ont  conduite  signaler 
ce  cas  curieux  dans  l'article  publié  autrefois  dans  le  Natuniliste 
sous  le  titre  :  La  ressemblance  protectrice  chez  les  Lépidoptères  euro- 
péens (3). 

Je  suis,  comme  M.  Cuénot,  persuadé  que  beaucoup  de  cas  de 
mimétisme  ou  de  ressemblance  protectrice,  demandent  soit  de  nou- 
velles observations  sur  le  vivant,  soit  des  vérifications  expérimen- 
tales, mais  j'ai  été  trop  frappé  par  la  netteté  de  celui  ofïert  par  la 
Venilia  pour  mettre  sa  valeur  en  doute. 


(1)  liullelin  de  la  Socirir  zoolut/iquc  île  France,  XXIII,  p.  :>7,  I89S. 

ii]  Id.,  p.  57. 

(:3)  l.c  yalitralisle,  !«' novcinlirc  iN'.ii. 


88 


SÉANCF.    T)U    26    AVRIL    1898 


NOTE  PRÉLIMINAIRE  SUR  LES  HOLOTHURIES 
PROVENANT  DES  DRAGAGES  DU  YACHT   PRINCESSE  ALICE 


PAR 


EOGARD    HEROUARD. 


Parmi  les  Elasipodes  recueillis  par  S.  A.  le  prince  de  Monaco, 
par  38004'  N.,  23027'  0.  et  4  360  m.  de  profondeur,  une  nouvelle 
espèce  de  Deima,  reprelsentée  par  cinq  exemplaires,  a  été  ramenée 
en  compagnie  de  divers  Pseudostichopus,  Scotoanassa  et  Elpidiineae. 

On  ne  connaissait  encore  dans  l'Atlantique  qu'une  seule  espèce 
de  ce  genre,  la  Deima  Blalcei,  décrhe  par  TheeLdii  golfe  du  Mexique. 

Notre  nouvelle  espèce  que  nous  appellerons  Deima  atlanticum 
(n.  sp.)  ne  se  rapproche  cependant  pas  de  cette  dernière  par  ses 
caractères,  mais  du  Deinta  fastosum  (Theèl)  trouvée  parle  Challen- 
ger dans  le  Pacifique. 


b     A     f 


O^Clq 


d 


t'ig.  1. 


Fis.  2. 


Deima  atlanticum  présente  105  mi  11.  de  longueur  sur  54  mi  11.  de 
largeur,  il  est  plus  large  que  le  l>.  fastoaum,  mais  le  nombre  et  la 
disposition  de  ses  papilles  dorsales  et  de  ses  tubes  ambulacraires 
ventraux  sont  identiques  à  ceux  de  cette  dernière  espèce,  tandis 
que  leur  longueur  y  est  plus  grande.  Les  plaques  calcaires  don 
nent  à  l'exlérieur  du  corps  une  api)arence  craquelée;  ces  plaques 
qui  représentent  les  corpuscules  pi-ofonds  sont  ovalaires,  foruK'es 
fie  deux  réseaux  superposés  et  réunis,  en  différents  points,  par  des 
treillis  de  soutien,  tandis  que,  sur  leur  bord,  ils  se  rapprochent  et 
deviennent  coalescents. 

Les  corpuscules  superficiels  (fig.    Ij  sont  présents  et  constitués 
par  Vr  fondamental,  les  extrémités  des  branches  sont  pourvues 


SÉANCK   DU  26   AVRIL   1898  80 

d'iiiic  biUucatiuii  de  1®'  cl  même  de  2«  ordre.  I^es  brauelies  de  l'.f 
présentent  souvent  des  longueurs  inégales  et  des  malformations, 
des  atrophies  qui  eu  altèrent  la  forme  essentielle. . 

La  face  interne  des  téguments  présente  aussi  des  corpuscules 
calcaires  de  la  forme  qui  vient  d'être  décrite  et,  dans  les  organes 
génitaux,  on  rencontre  de  ces  formations,  mais,  plus  complexes. 
Au-dessous  de  l'anneau  aquifère  le  tube  digestif  présente  une  cou- 
leur brune  sur  une  région  de  14  mill.  étranglée  en  son  milieu,  et 
la  région  qui  vient  ensuite  est  dilatée  et  de  couleur  jaune;  avant 
d'atteindre  le  cloaque  (15  mill.)  le  tube  digestif  se  rétrécit  brus- 
quement pour  se  continuer  eu  un  canal  étroit  jusqu'au  cloaque 
qui,  lui,  est  extrêmement  réduit. 

Le  canal  madréporique  recourbé  en  forme  de  V  est  contenu  dans 
le  mésentère  dorsal  (fig.  2). 

Les  glandes  génitales  (r/l)  situées  de  chaque  côté  du  mésentère 
débouchent  à  la  face  dorsale  du  corps  par  un  large  conduit  (c.gtx), 
courant  au-dessous  de  l'angle  du  V  formé  par  le  canal  madrépo- 
rique is).  - 

Le  D.  atlanticum  est  la  5«  espèce  connue  du  genre  Demui. 


90 


SÉANCE   DU    26   AVRIL    1898 


NOTE  SUR  MUTILLA  M  AURA  L. 
ET  M.  MACULAT  A  CYRILLE,  DE  L'ILE  DE  CHYPRE 


l'AK 


EMILE    DESCHAMPS 


11  me  paraît  ici  intéressant  de  faire  connaître  une  propriété  que 
passent  pour  avoir,  dans  l'île  de  Chypre,  ces  deux  espèces  de 
Mutilles,  répandues  d'ailleurs  dans  toute  l'Europe.  11  est  vrai  que 
l'on  connaît  peu  les  mœurs  de  ces  parasites  d'autres  Hyménoptères, 
principalement  des  Mellifères.  La  connaissance  de  cette  nouvelle 
propriété  déterminera  peut-être,  de  la  part  de  spécialistes,  des 
observations  qui  concourront  à  une  connaissance  plus  approfondie 
des  détails  de  lexistence  de  ces  Insectes. 

On  ne  peut  résider  longtemps  dans  l'île  grecque,  aujourd'hui 
occupée  par  les  Auglais,  sans  entendre  parler  des  Sphalamjis,  la 
terreur  qu'ils  inspirent,  les  rendant  populaires  dans  tous  les  dis- 
tricts, dans  les  villes  comme  dans  les  campagnes.  Le  Sphalangi  est 
la  MutiUa  maiira  ou  la  ^f.  maculata,  au  moins  pour  la  plupart  de 
ceux  qui  me  l'ont  désigné,  car  dans  certaines  régions,  on  donne 
aussi  ce  nom,  ainsi  qu'on  le  verra,  à  d'autres  Insectes  ou  à  un  Ara- 
chnide, ce  qui  n'a  rien  qui  doive  étonner. 

Suivant  les  Chypriotes,  la  piqûre  du  Sphalangi  est  infailliblement 
mortelle  comme  la  morsure  du  Cobra  à  Ceylan,  ou  du  Serpent  à 
sonnette  au  Brésil,  si  on  n'a  recours  aux  empiriques  indigènes 
dont  le  plus  connu  est  un  moine  du  couvent  du  Mâcheras,  en  rési- 
dence à  Nicosie.  Les  médecins  anglais,  au  dire  de  tous,  resteraient 
impuissants  avec  leurs  remèdes  d'Occident.  Dans  le  début  de  l'occu- 
pation, en  1878,  beaucoup  de  soldats  anglais  seraient  morts,  dit-on, 
de  la  piqûre  de  cet  Insecte,  sur  le  chemin  du  Trôodos,  l'Olympe  des 
anciens,  où  on  le  rencontre  abondamment 

Au  début  de  mon  arrivée  dans  l'île  j'en  entendis  parler,  et,  évi- 
demment, j'eus  de  suite  le  désir  de  connaître  cet  éliange  petit  ani- 
mal auquel  un  renom  si  terrible  était  attaché,  d'autant  que  j'appre- 
nais qu'il  était,  dans  certaines  régions,  répandu  à  foison.  Mais  là  se 
présenta  la  première  difficulté.  Une  personne  de  Nicosie  m'affirma 
qu'ayant  demandé  à  des  paysans  de  lui  apporter  des  Sphnlangis, 
ceux-ci  lui  avaient  présenté  toute  une  série  d'animaux  qui  for 
maient,  ensemble,  la  gamme  presque  complète  de  la  classe  des 


SÉANGK    DU    2('»    AVRIL    1898  91 

lusectes;  il  y  avait  même,  dans  le  nombre,  une  pelitt;  Araignée 
noire  à  laquelle  on  donnait  le  môme  nom  qu'à  la  grosse  Tarenlnlc 
noire  très  abondante.  A  moi-même,  dans  un  village,  on  me  montra 
par  la  suite,  une  Abeille,  comme  devant  être  un  Sphalangi. 

J'en  étais  donc  arrivé  à  conclure  que  l'histoire  du  Sphalangi 
n'était  qu'une  légende,  à  moins  qu'il  ne  fut  un  Insecte  quelcon(jue 
communiquant  l'infection  charbonneuse. 

Cette  supposition  était  basée  sur  ce  fait  que  le  Charbon  est  com- 
mun à  Chypre,  les  animaux  morts  étant  abandonnés  au  premier 
endroit  venu  et  les  bêtes  domestiques  en  étant  souvent  attaquées. 
Les  effets  de  l'infection  septicémique  sont  assez  terribles  pour 
frapper  les  esprits  d'une  population  ignorante  et  la  faire  attribuer 
à  l'insecte  même,  simple  véhicule  du  mal. 

Ce  qui  corroborait  encore  cette  opinion,  que  je  n'ai  pas  aban- 
donnée entièrement,  c'est  que  les  elïels  du  mal  déterminé  par  l'In- 
secte sont  assez  similaires  avec  ceux  du  Charbon  :  bouton,  tumé- 
faction au  point  touché,  cercle  très  noir  en  ce  point,  enflure  consi- 
dérable se  communiquant  à  tout  le  corps  qui  se  ballonne. 

Par  la  suite  j'arrivai  à  identifier  enfui  le  fameux  Sphalangi  assez 
souvent  pour  être  parfaitement  certain  que  ce  nom  était  donné  aux 
deux  Mutilles  :  }I.  inauni  et  .1/.  luaculata.  Ce  que  je  recueillis  des 
mœurs  de  cet  Hyménoptère  est  de  peu  d'importance  ;  il  naît  ailé  et 
devient  rapidement  aptère  ;  on  le  trouve  en  mai  surtout,  sous  les 
pierres,  sur  la  terre  nue,  se  mouvant  lentement.  Je  l'ai,  pour  mon 
compte,  toujours  trouvé  sous  les  pierres.  C'est  l'été  surtout,  pen- 
dant les  mois  les  plus  chauds,  qu'il  est  le  plus  à  craindre.  L'hiver 
il  s'enterre,  je  puis  certifier  qu'on  l'a  rencontré  jusqu'à  cinq  pieds 
de  profondeur  dans  les  interstices,  les  crevasses  du  sol.  Dans  les 
lieux  humides,  il  n'est  point  à  craindre,  sa  piqûre  ne  donnant  lieu, 
dans  ces  conditions,  qu'à  une  légère  inflammation  sans  offrir  de 
danger.  Le  chef  du  village  de  Kythrœa,  l'ancienne  Cythère,  auprès 
de  qui  je  m'enquérais,  me  répondit  :  «  Ici  ils  ne  sont  pas  à  craindre, 
il  y  trop  d'eau  ».  Il  ne  se  souvenait  que  de  deux  cas  de  blessures 
faites  par  cet  animal,  et  aucun  d'eux  n'avait  eu  de  suites  fâcheuses. 

A  Nicosie,  capitale  de  l'île,  un  de  mes  premiers  soins  fut  d'aller 
visiter  le  moine  du  Macharas,  qui  y  dirige  un  petit  couvent,  suc- 
cursale de  celui  de  la  montagne.  C'est  un  grand  vieillard  qui  se 
mit  très  aimablement  à  ma  disposition. 

Malheureusement,  suivant  lui,  on  ne  connaissait  pas  les  Mutilles 
dans  tous  les  villages  et  c'est  de  là  que  viennent  tant  d'erreurs  et 
tant  d'accidents  mortels.  Je  lui  montre  ceux  que  j'ai  recueillis  :  il 


92  SÉANCE   DU, 26   AVRIL    1898 

reconnaît  que  c'est  bien  là  le  vrai  Sphalangi.  Pour  le  traitement,  il 
se  fait  un  peu  tirer  l'oreille  ;  il  semble  llairer  un  concurrent!  Enfin 
j'appreiuls  qu'après  que  le  sujet  a  été  Idessé,  on  doit  attendre  quel- 
que temps  avant  de  commencer  la  cure,  mais  ne  pas  dépasser  le 
sixièuie  jour,  car  ce  serait  trop  tard.  Le  traitement  dure  de  vingt 
jours  à  uu  mois,  jusqu'à  complet  rétablissement.  C'est  au  moyen 
d'herbes,  de  lui  connues,  qu'il  annule  l'effet  du  poison,  et  c'est 
avec  des  remèdes  ordinaires  qu'il  traite  les  incisions  en  croix  qu'il 
fait  avec  son  bistouri  à  l'endroit  blessé.  11  reçoit,  bon  an  mal  an. 
un  quarantaine  de  malades  à  son  mouastère;  et  il  prétend  les  sau- 
ver tous  quand  ils  n'ont  pas  trop  tardé  à  se  présenter,  11  ajoute 
que  nombreux  sont  ceux  qui,  dans  les  villages,  meurent  de  ce  mal, 
pour  n'être  pas  venus  se  confier  à  ses  soins.  Comme  région  où  l'In- 
secte est  le  plus  abondant,  il  me  cita  Dali,  emplacement  de  l'an- 
cienne Idalium,  et,  chose  curieuse,  Kythrœa,  dont  il  n'aurait  pas  dû 
parler  ])uisque  d'après  les  indigènes  mêmes,  il  ne  présente,  à  cet 
endroit,  aucun  danger.  D'autre  part,  j'ai  aussi  souvent  entendu 
citer  les  environs  de  la  montagne  deKansara,  Le  Candaire  des  Fran- 
çais, uu  des  chàleaux-forts  inexpugnables  que  les  Lusignans  et  les 
Bysanlins  avaient  élevés  pour  se  défendre  des  pirates.  Mon  moine 
me  confirma  enfin  que  les  mois  de  juin,  juillet  et  aoiU,  les  plus 
chauds,  sont  aussi  les  plus  dangereux  pour  les  blessés. 

Quant  à  l'ensemble  de  la  médication,  aux  herbes  qu'il  emploie 
aux  autres  substances  qu'il  y  mêle,  cela  constitue  son  secret  qu'il 
tient  d'un  autre  moine  du  même  couvent  et  qu'il  repassera,  avant 
de  mourir,  à  un  confrère  du  monastère,  il  est  muet  à  ce  sujet,  et  il 
n'y  a  pas  à  insister. 

Maintenant  jusqu'à  quel  point  ces  deux  Mutilles,  répandues 
partout  en  Europe,  sont  elles  coupables  des  méfaits  que  les  Chy- 
priotes leur  attiibuent?  Il  serait  difficile  de  le  dire  pour  le  moment. 
Il  m'a  cependant  paru  intéressant  de  faire  connaître  les  faits  qui 
précèdent  pour  appeler  l'attention  des  Entomologistes  sur  ces  deux 
Hyménoptères. 


o:^ 


iyéatice  du  lo  Mai  i8yS. 
PRÉSIDENCE  DE  M.  CH.  .lANET,  VICE-FHÉSIDENT 

M.  le  Secrétaire  géuéral  douue  lecture  de  la  liste  des  personnes 
déléguées  par  le  Ministère  de  l'Instruction  publique  et  par  l'Uni- 
versité de   Paris,    pour   représenter  la  France  au  Congrès  inter 
national  de  Zoologie  de  (Cambridge. 

Délégation  du  Ministère:  MM.  Milne-Edwards,  Président;  Th. 
Barrois,  professeur  à  l'Université  de  Lille;  Bigot,  professeur  à 
l'Université  de  Caen  ;  R.  Blanchard,  professeur  à  l'Université  de 
Paris;  Calllery,  maître  de  conférences  à  l'Université  de  Lyon; 
Y.  Delage.  professeur  à  l'Université  de  Paris:  Filhol,  membre  de 
rinstitut,  professeur  au  Muséum  de  Paris;  Girod,  professeur  à 
l'Université  de  Clermont-Ferrand  ;  de  Guerxe,  secrétaire  général 
de  la  Société  nationale  d'Acclimatation  de  France;  Joubin,  pro- 
fesseur à  l'Université  de  Rennes;  Lambert,  professeur  agrégé  à 
l'Université  de  Nancy;  Lortet,  doyen  de  la  Faculté  de  médecine  de 
Lyon;  Ed.  Perrier,  membre  de  l'institut,  professeur  au  Muséum 
de  Paris;  Roule,  professeur  à  l'Université  de  Toulouse;  Schlum- 
BKRGER,  trésorier  de  la  Société  Zoologique  de  France  et  L.  Vaillant, 
professeur  au  Muséum  de  Paris. 

Délégation  de  l'Université  de  Paris  :  MM.  Milxe-Edwards  et  R. 
Blanchard. 

La  Société  décide  également  de  déléguer  au  Congrès  les  Membres 
suivants  :  MM.  R.  Blanchard.  Certes,  Cuéxot,  Daltzenberg,  Y. 
Delage,  Filhol,  J.  Guiart,  Hérouard,  Ch.  Janet,  Joubin,  Kœhler 
et  Roule. 

M.  Foster,  Président  du  quatrième  Congrès  international  de 
Physiologie,  annonce  à  la  Société  Zoologique  de  France  que  ce 
Congrès  aura  lieu  cette  année  à  Cambridge,  du  23  au  26  août,  c'est- 
à-dire  à  la  même  époque  que  le  Congrès  de  Zoologie. 

Peuvent  être  admis  comme  Membres  :  1"  les  professeurs,  agrégés 
et  assistants  de  Physiologie  et  de  sciences  similaires;  —  2°  les 
membres  de  Sociétés  de  physiologie  ou  de  sciences  similaires;  — 
3°  les  personnes  proposées  par  leur  Comité  national. 

Chaque  Membre  versera  la  somme  de  J2  fr.  50  comme  partici- 
pation aux  frais;  il  recevra  en  échange  une  carie  de  Membre  du 
Congrès. 

Les  séances  seront  consacrées  spécialement  à  des  démonstra- 

Rull.  Soc.  Zool.  de  Fr.  1898.  xxui.  —  9. 


94  SÉANCE  DU  iO  :\iAi  1898 

tions  expérimeutales,  et  une  Expositiou  d'appareils  de  Physiologie 
aura  lieu  duraut  le  Congrès. 

Pour  tous  renseignements,  s'adressera  M.  Léon  Frédéricq,  secré- 
taire, 18,  rue  de  Pitteurs,  Liège. 

M.  L.  Petit  signale  l'arrivée  des  Hirondelles,  le  12  avril  dernier, 
dans  la  forêt  de  Fontainebleau,  et  celle  des  Martinets  le  25  avril  à 
Paris.  L'arrivée  des  Hirondelles  a  été  constatée  également  le  8  avril 
à  Pau  par  M.  Certes  et  le  10  avril  à  Tours  par  M.  Dautzenberg. 

Au  nom  de  S.  A.  S.  le  Prince  de  Monaco,  M.  J.  Richard  olïre  à  la 
Société  le  douzième  fascicule  des  HésuUals  des  campaynes  scienti- 
fiques accomplies  sur  son  tjacld  par  Albert  Z'"'",  Prince  souverain  de 
Monaco.  Ce  fascicule,  accompagné  de  10  planches,  se  rapporte  aux 
Échinides  et  Ophiures  provenant  des  campagnes  du  yacht  VHvron- 
délie  ;  ce  sujet  a  été  traité  par  notre  collègue  le  professeur  Kœhler, 
de  l'Université  de  Lyon.  Dans  un  appendice,  M.  J.  Bonuier  décrit 
le  Pionodes moles  phormosoniae,  Copépode  parasite  extrêmement 
remarquable,  qui  habite  des  galles  déterminées  par  lui  à  la  face 
interne  du  test  de  Phormosoma  uranm. 

M.  le  Président  adresse  à  S.  A.  le  Prince  de  Monaco  les  remer- 
ciements de  la  Société. 


A  PROPOS  D'UN  ŒUF  NAIN  DE  LINOTTE  VULGAIRE 


PAR 


XAVIER   RASPAIL 

Sous  cette  dénomination  d'œuf  nain,  j'entends  parler  de  tout 
œuf  de  dimension  exiguë  ne  contenant  pas  de  vitellus  comme  en 
pondent  fréquemment  les  Poules. 

Les  Oiseaux  vivant  à  l'état  de  liberté,  en  produisent  aussi,  mais 
beaucoup  plus  rarement.  A  la  vérité,  le  D''  Paul  Leverkùhn,  orni- 
thologiste distingué,  aujourd'hui  directeur  des  missions  et  biblio- 
thèques scientifiques  du  prince  de  Bulgarie,  m'écrivait  il  y  a  quel- 
ques années,  qu'il  possédait  une  importaute  collection  d'oeufs  nains 
de  Passereaux.  Mais  cette  collection  doit  représenter  les  récoltes 
faites  par  de  nombreux  explorateurs,  si  j'en  juge  d'après  les  rares 
exemplaires  (pie  j'ai  pu  trouver  moi-même  depuis  l'époque,  déjà 


SÉANCE    DU    Kl    M.U    181)8  9o 

lointaine,  où  j'ai  comnieDcé  mes  recherches  sur  h\  nidification  des 
Oiseaux,  et  encore,  en  ce  (|ui  concerne  les  Passereaux,  se  réduisent- 
ils  au  modeste  chifïre  de  quatre  tournis  par  les  espèces  suivantes  : 
Pic  Ejjciclie,  Pie,  Geai  et  Linotte  vulgaire.  C'est  peu  trouvera  t-on, 
et  cependant,  je  puis  dire  que  le  nombre  de  nids  qui  m  ont  passé 
sous  les  yeux  est  considéral)le. 

Parmi  les  œufs  nains  de  Poules  et  d'autres  Oiseaux  de  basse-cour 
et  de  volière,  il  en  est  qui  renferment  au  centre  de  l'albumine  uu 
petit  corps  de  forme  irrégulière,  souvent  allongée,  provenant  soit 
d'un  germe  avarié  sur  lequel  s'est  déposée  plus  ou  moins  de  matière 
vitelliue,  soit  de  débris  ovariens,  tombés  dans  le  pavillon  de 
l'oviducte;  dans  ce  cas,  la  formation  de  cet  œuf  dans  le  trajet  de 
ce  canal,  suit  une  marche  analogue  à  celle  de  l'œuf  normal;  il 
constitue  ce  que  l'on  a  appelé  avec  assez  de  raison,  une  monstruosité 
en  moins  ou  par  défaut. 

Mais  telle  n'est  pas  l'origine  des  œuts  nains  que  j'envisage  ici, 
qui  ne  contiennent  absolument  que  de  l'albumine  et  dont  celui  que 
j'ai  trouvé  dans  un  nid  de  Linotte  vulgaire  [Cannabina  linota  G.-R. 
Gray  ex.  Gm.)  présente  un  intérêt  tout  particulier  par  les  déduc- 
tions qu'il  permet  d'en  tirer. 

On  sait  que  vulgairement  ces  produits  anormaux  ont  été  appelés 
œufs-de-coq:  or,  eu  dépit  de  cette  absurdité  d'attribuer  au  mâle  la 
faculté  d'accomplir  une  fonction  dévolue  au  sexe  contraire,  plu- 
sieurs savants,  dans  le  doute  où  ils  étaient  eux-mêmes  et  ne  pouvant 
trouver  une  meilleure  explication,  allèient  jus(|u'à  eu  examinr  la 
possibilité.  Vauquelin  avança  que  «  pour  en  former  entièrement 
uu  dans  le  corps  d'un  coq,  il  suffirait  qu'une  certaine  quantité  de 
glaire  ou  d'albumen  rassemblée  dans  le  cloaque,  y  séjournât  quelque 
temps  et  que  les  urines,  en  y  arrivant,  la  recouvrissent  de  carbonate 
de  chaux  dont  elles  sont  toujours  saturées  ».  Mais  ce  chimiste  se 
garda  bien  d'expliquer  comment,  avec  les  matières  albumineuses 
et  calcaires  dont  il  découvrait  la  présence  au  milieu  des  excréments 
contenus  dans  le  cloaque,  il  pouvait  se  former  de  toutes  pièces, 
dans  cette  cavité,  un  véritable  œuf  au  point  de  vue  bien  entendu 
de  la  forme  extérieure. 

Pour  0.  des  Murs,  cette  croyance  aux  œufs  de  coq  avait  dû 
s'établir  sur  une  simple  erreur  de  sexe  et  il  cite  à  l'appui  de  cette 
supi)osition,  le  fait  suivant  dont  il  fut  témoin  dans  une  ferme.  Un 
jour  qu'on  allait  tuer  un  soi  disant  jeune  coq,  qui  venait  de  pondre 
un  de  ces  œufs  nains,  ou  reconnut  qu'on  avait  affaire  à  une  jeune 
Poult^  de  l'année  imitant  le  chant  du  mâle.  Il  est  évident  que,  si 


96  SÉANCE    DU    10   MAI    1898 

cette  jeune  Potile  chantait  comme  un  Coq,  on  pouvait  se  tromper 
sur  sou  véritable  sexe.  Mais,  chantait-elle  réellement  comme  un 
coq  et  était  on  garanti  sur  ce  point  contre  toute  erreur?  Il  est 
peruiis  d'en  douter. 

0.  des  Murs  se  rangea  à  l'opiuion  de  Bufïon,  qui  considérait  ces 
œufs  nains  saus  vitellus  comme  le  premier  produit  d'uue  Poule 
trop  jeune  ou  le  dernier  etïort  d'une  Poule  épuisée  par  sa  fécoudité 
même. 

Or,  ces  deux  hypothèses  ne  sont  vraies  ni  l'une  ni  l'autre  et  notre 
œuf  nain  de  Linotte  permet  d'en  faire  la  preuve. 

Ce  petit  œuf,  véritable  miniature  dans  son  genre,  a  uue  forme 
ovalaire  régulière;  sa  coquille,  dont  le  grain  est  moins  lin  que  celui 
des  œufs  ordinaires  de  la  Linotte  dont  la  forme  est  ovée,  ne  porte 
aucune  tache;  la  coloration  bleu  pâle  en  est  seulement  un  peu  plus 

accusée.  Les  diamètres  sont  -^^^,  tandis  que,  pour  les  cinq  œufs 
que  contenait  le  nid,  la  moyenne  est  de  ^^  ^^|.|  ;  mais  ces  chiffres  ne 
sauraient  donner  une  idée  de  la  ditïérence  qui  existe  entre  cet  œuf 
nain  et  les  œufs  normaux.  Placé  près  de  ces  derniers,  il  paraît  si 
petit,  à  première  vue,  qu'on  lui  donnerait  à  peine  le  tiers  de  leur 
volume. 

C'est  le  4  juillet  1893  que  je  trouvai  le  nid  de  Linotte  complète- 
ment terminé  et  le  lendemain,  à  ma  tournée  du  matin,  il  contenait 
un  œuf,  plus  l'œul-nain  en  question,  tous  les  deux  ayant  été  cer- 
tainement pondus  à  peu  de  distance  l'un  de  l'autre. 

Par  là,  on  a  déjà  la  preuve  que  la  première  hypothèse  émise  par 
Buffon  et  adoptée  par  la  plupart  des  ornithologistes,  est  dénuée  de 
fondement,  puisque,  au  mois  de  juillet,  la  femelle  Linotte  en  était 
à  sa  troisième  ponte.  La  seconde  hypothèse,  qui  attribuait  cette 
monstruosité  en  moins,  au  dernier  etïort  d'une  femelle  épuisée, 
n'a  pas  plus  de  valeur;  elle  se  trouve  victorieusement  réfutée  par 
ce  fait  qu'après  la  production  de  cet  œuf  nain,  les  quatre  autres 
œufs  complétant  la  ponte  ont  été  pondus  sans  interruption  et  sans 
modification  dans  la  forme  aussi  bien  que  dans  la  coloration. 

11  reste  donc  à  rechercher  l'origine  de  l'œuf  nain  saus  vitellus  et, 
pour  arriver  à  la  déterminer,  il  suffit  d'examinei-  les  phénomènes 
qui  s'opèrent  dans  le  tube  ovarien  après  que  l'œuf  expulsé  du 
calice  et  saisi  par  le  pavillon  de  l'oviducte,  s'est  engagé  dans  la 
première  portion  de  ce  canal. 

L'œuf  —  de  même  que  tout  autre  corps  provenant  accidentelle- 
ment de  l'ovaire  —  a  pour  effet  de  provoquer  par  sa  présence  dans 
le  tube  musculeux,  d'abord  un  véritable  mouvement  péristaltique 


SÉANCK    DU    10   MAI    1898  97 

qui  le  pousse  en  nvnut  en  lui  donnant  une  impulsion  rotative  sur 
sou  axe;  en  second  lieu,  une  sécrétion  abondante  d'albumine  dont 
il  s'enveloppe  successivement  et  régiilièremenl  grâce  à  ce  mouve- 
ment de  rotation  qui  lui  est  imprimé  pendant  le  cours  de  son 
cheminement  jusqu'à  un  point  rétréci  de  l'oviducte  appelé  Vislhmc 
Là  s'arrête  la  production  de  l'albumine  et  commence  une  nouvelle 
sécrétion  qui  consiste  en  filaments  déliés  qui  se  tissent  en  mem- 
brane et  enveloppent  l'cEuf  à  mesure  qu'il  parcourt  cette  portion 
de  l'oviducte;  lorsqu'il  est  parvenu  à  l'extrémité  de  celui-ci,  c'est 
sur  le  feuillet  externe  de  cette  membrane,  dite  coqaHlière,  que  se 
déposent  la  couche  calcaire  formant  la  coquille,  puis  la  couche 
épidermoïde  qui  contient  la  matière  colorante  des  œufs  du  plus 
grand  nombre  des  Oiseaux. 

Ceci  n'est  que  la  théorie  très  élémentaire  de  la  composition  de 
l'œuf  chez  les  Oiseaux,  mais  elle  suffit  pour  ma  démonstration. 

Plusieurs  auteurs  disent  que  l'œuf  en  arrivant  dans  le  tube 
ovarien  y  truiae  une  grande  quantité  d'albumine  et  s'en  enveloppe, 
semblant  admettre,  par  là,  la  permanence  de  l'albumine  dans  la 
première  portion  de  l'oviducte  ;  ce  qui  ne  saurait  être.  La  muqueuse, 
en  effet,  ne  sécrète  cette  matière  qu'au  moment  oîi  l'œuf  se  trouve 
eu  contact  avec  elle  et  cette  sécrétion  cesse  successivement  à 
mesure  qu'il  avance.  S'il  en  était  autrement,  des  masses  d'albu- 
mine seraient  entraînées  à  sa  suite  par  les  contractions  mêmes  du 
tube  musculeux. 

Mais  il  peut  arriver  que,  sous  l'influence  d'une  excitation  quel- 
conque, la  muqueuse  exsude,  soit  avant,  soit  après  le  passage  d'un 
œuf,  une  certaine  quantité  d'albumine  qui,  prenant  la  forme  ovoïde 
par  l'impulsion  rotative  qu'elle  reçoit,  jouera  le  rôle  d'un  œuf 
ordinaire.  Arrivée  dans  la  partie  rétrécie,  cette  petite  masse 
appellera  autour  d'elle  la  formation  de  la  membrane  coquillière 
sur  laquelle  à  son  tour,  se  déposeront  la  couche  calcaire  et  la 
matière  colorante  comme  sur  l'œuf  normal. 

Notre  œuf  nain  a  exactement  cette  composition.  Si  nous  l'exami- 
nons, en  effet,  en  procédant  de  l'extérieur  à  l'intérieur,  nous  trou- 
vons bien  :  d'abord,  la  couche  épidermoïde,  la  coquille,  la  mem- 
brane à(louf)le  feuillet,  enfin  l'albumine  et  uniquement  l'albumine. 

Ces  œufs  nains  ne  contiennent  donc  rien  de  l'ovaire;  ils  ne  sont 
qu'un  produit  accidentel  émanant  directement  de  l'oviducte.  C'est 
ce  que  je  voulais  démontrer. 


98 


Séance  du  i>4  ^^^  ^8g8 
PHKSIUKNCb;  l>K  M.  Cil.  .JANF-T,  VICE-PRÉSIDENT. 

M.  le  Président  fait  part  à  la  Société  du  décès  de  M.  Maurice 
NouALHiER,  Membre  de  la  Société  depuis  1893.  M.  Noualhier  a  légué 
sa  riche  collection  d'Hémiptères  au  Muséum  d'histoire  naturelle  et 
sa  bibliothèque  à  la  Société  entomologique  de  France. 

M.  le  Président  souhaite  la  bienveuue  à  M.  le  Capitaine  Chaves, 
Directeur  de  l'Observatoire  météorologique  de  Ponta  Delgada 
(Açores):  à  M.  le  professeur  Wm.  Thklease,  Directeur  du  Missouri 
Roîanical  (iarden  à  Saint-Louis  (Missouri)  ;  à  M.  Lennier,  Directeur 
du  Muséum  d'histoire  naturelle  du  Havre  et  à  M.  le  comte  De 
Dalmas,  présents  à  la  séances. 

M.  le  Secrétaire  Général  donne  lecture  d'une  lettre  de  M.  Edm. 
Pehrier,  président  du  S"""^  Congrès  international  de  pêches  mari- 
times. Ce  Congrès  doit  se  tenir  à  Dieppe  du  1"  au  o  septembre  1898. 
En  réponse  à  cette  lettre,  M.M.  de  Gukrne,  Lennier  et  Secques  sont 
délégués  pour  représenter  la  Société  Zoologique  de  France  au 
Congrès  de  Dieppe. 

M.  le  Capitaine  Chaves  rend  compte  à  la  Société  de  la  mission 
dont  il  a  été  chargé  par  le  gouvernement  Portugais,  sur  l'initiative 
de  S.  A.  S.  le  prince  de  Monaco,  près  des  différents  gouvernements 
de  l'Europe  en  vue  de  l'installation  au.x  Açores  d'un  Observatoire 
météorologique  international.  Il  montre  l'importance  des  Açores 
au  point  de  vue  météorologique  et  magnétique,  traite  de  la  propa- 
gation des  espèces  dans  ces  îles  et  expose  les  raisons  qui  rendent 
probable  la  non  existence  de  l'ancienne  .\llantide  qui,  d'après 
beaucoup  d'auteurs,  aurait  existésur  l'emplacement  des  îles  Açores. 
Il  termine  eu  se  mettant  à  la  disposition  des  .Membres  de  la  Société 
pour  leur  adresser  tous  les  matériaux  zoologiques  dont  ils  pour- 
ront avoir  besoin. 

M.  Dautzenberg  fait  une  communication  sur  l'origine  de  la  faune 
abyssale  du  Tanganyika . 

M.  Brumpt  rend  compte  d'un  travail  sur  le  l'hascoUon  stronibi, 
Géphyrien  vivant  caché  dans  différentes  coquilles  de  Mollusques. 

M.  Certes  traite  de  la  coloration  des  tissus  vivants  et  de  quelques 
déformations  pathologiques  des  Infusoires  par  les  matières  colo- 
rantes. 


SKAXCK  ni'  24  MAI   IS98  !>9 

.M.  J.  Richard,  au  nom  de  Son  Altesse  Albert  I-^',  Prince  de  Mooaco, 
invile  les  Membres  de  la  Société  à  se  rendre  au  Havre  vers  le  15 
juin  pour  visiter  le  nouveau  yacht  Princease  Alice.  Une  excursion 
au  Havre,  avec  billets  de  chemin  de  fer  à  prix  réduit,  sera  orga- 
nisée par  la  Société  pour  cette  époque. 


LA  FAUSSE  HOMOGHROMIE  DE    VENILIA  MACULARIA  L. 
A  PROPOS  D'UNE  NOTE  DE  M.  PLATEAU. 


PAR 


L.    CUENOT 

Chargé  de  cours  à  l'Université  de  Nancy. 

Dans  ma  conférence  sur  les  moyens  de  défense  (1),  j'avais  cité  la 
Venilia  macularia  L.,  petite  Phalène  jaune  tachetée  de  noir,  comme 
exemple  de  fausse  homochromie,  c'est  à  dire  comme  exemple  d'ani- 
mal qui  pourrait  trouver  dans  la  nature  des  substratums  sur 
lesquels  il  serait  parfaitement  dissimulé  (feuilles  mortes),  et  qui 
cependant  ne  profile  pas  de  cette  coïncidence.  M.  Plateau  (2),  qui  a 
vu  la  Venilia  posée  effectivement  sur  des  feuilles  mortes  de  Bou- 
leaux et  de  Peupliers,  d'un  jaune  maculé  de  noir,  considère  au 
contraire  cette  espèce  comme  présentant  une  véritable  homochro- 
mie, comparable  aux  cas  classiques  du  Kallima  et  de  la  chenille 
d'Urapteryx,  et  il  me  reproche  mon  interprétation  (3). 

Je  n'ai  jamais  douté  de  l'affirmation  de  mon  illustre  contradic- 
teur, et  la  meilleure  preuve,  c'est  que  j'ai  reproduit  d'après  lui  la 
figure  de  Venilia  posée  sur  une  feuille  morte  de  Bouleau,  où  elle  est 
à  peu  près  invisible.  Mais  dans  les  forêts  de  Lorraine,  il  n'y  a  pour 
ainsi  dire  pas  de  Bouleaux  et  de  Peupliers,  et  en  mai  et  juin,  mois 
où  on  rencontre  la  Venilia,  il  n'y  a  réellement  pas  de  feuilles  mortes 
visibles  dans  les  bois;  depuis  1891,  date  à  laquelle  M.  Plateau  a 
publié  son  intéressant  article  sur  la  Ressemblance  protectrice,  j'ai 
cherché  exprès  la  Venilia,  soit  pour  me  rendre  compte  par  moi- 
même  de  son  homochromie,  soit  pour  la  montrer  à  mes  élèves,  et 

(1)  L.  CuÉNOT,  Les  Moyens  de  de'lmse  chez  les  animaux.  Ruil.  Soc.  Zool.  de 
France,  XXIII,  1898,  p.  37. 

(2)  F.  Plateau,  La  ressenihlance  proleclrice  chez  les  Lépidoptères  européens. 
Le  N;ituraiisto,  XIII,  1891,  p.  251. 

(3)  Id.,  U homochromie  de  la  Venilia  macularia  /..  Bull.  Soc.  Zool.  de 
France,  XXIIl,  1898,  p.  87. 


100  SÉANCE   DU    24    MAI    1898 

les  très  nombreux  individus  que  jai  vus  étaient  tous  posés  sur  des 
surfaces  plates,  assez  larges  pour  qu'ils  puissent  étaler  leurs  ailes 
(feuilles  vertes,  sol,  etc.),  mais  sans  la  moindre  préoccupation 
d'homochrotnie.  Je  suis  donc  en  droit  de  penser  que  dans  les  loca- 
lités où  je  l'ai  observée,  l'espèce  en  question  n'a  pas  besoin  pour  se 
maintenir  du  moyen  de  défense  homoclironiique,  que  si  elle  se 
pose  sur  des  feuilles  mortes,  comme  l'a  vu  M,  Plateau,  c'est  un 
accident  local,  et  non  une  règle,  qu'il  n'y  a  pas  entre  ses  mœurs  et 
sa  couleur  la  corrélation  nécessaire  pour  créer  un  déguisement 
utile,  en  d'autres  termes,  qu'elle  présente  une  homochromie  inutile, 
latente  ou  fausse,  comme  on  voudra  l'appeler,  mais  qui  n'a  que 
bien  peu  de  chemin  à  faire  pour  devenir  parfaite. 


Ouvrages  reçus  depuis  le  8  mars  1898 

J.  V.  Barboza  nu  Hocaue,  .S'(/./'  uiir  noarelle  espère  de  Cyiionycteris  Aiiffoln. 
Journal  de  sciencias  malhem.  phys.  c  natur.  (2),  V^  n»  19.  Lisboa.  189S. 

R.  Blanchard,  Nf>tc^  sur  la  faune  du  H(iut-Tonki)t.  —  IV,  Nouveau  tijpe 
d'Hinidniée  (Torix  mirus).  Bulletin  scienUf.  de  la  Krance  et  de  la  Beli^ique, 
XXVIII,  1898. 

K.  BucQL'OY  Ph.  Dautzf.ncerg  et  G.  Dollfus,  Les  Mollusques  marins  du  Rnus- 
sillou,  11,  fascicule  12  (Pelecypoda),  p.  (SI  ti89,  pi.  8995,  Paris  1898. 

H  DucHAussoy,  Le  grand  Pingouin  du  Muse'e  d'histoire  naturelle  d'Amiens. 
Mém.  de  la  Soc.  Linnéenne  du  nord  de  la  Fiance.  IX,  1892-98. 

.I..I.  Gerassimov,  Ueber  die  Copulation  der  zweikernigen  Zellen  hei  Spiropyra. 
Bulletin  de  la  Soc.  Impér.  des  Nalural.  de  Moscou,  n"  '.),  1897. 

Ch.  .],\îiET,  Eludes  sur  les  Fourmis,  les  Guêpes  et  les  Abeilles,  n"  14  ;  Rapports 
des  animaux  nujrniécupkiles  avec  les  Fourmis,  in-8",  98  p.,  Limoges,  1897. 

K.  Meunier,  Les  types  ancestraux  des  [nsectes.  Bull,  de  la  Société  scient,  de 
Bruxelles,  octobre  1897. 

K.  .MôBius,  Nackioort  zur  Thierwelt  Ostafrikas,  in-4°,  6  p.  Berlin,  1898. 

G.  Radde  et  Kawraisky,  Die  Litchse  des  Kaukasus,  n"  2,  in-S",  79  p.  et  '6'6  pi  . 
Tiflis,  1897. 

A.  Hassall,  Check  list  of  the  animal  parasites  of  Geese  (Anser  domesticus). 
U.  S.  Department  of  agriculture.  Bureau  of  animal  industry.  Circular  n"  14,  1S97. 

Id.,  Clierk  list  of  animal  parasites  of  Pigeons  (Coluuitia  livia  domesli('a).  Ibidem. 

(^n.  Wardki.u-Stiles,  Tlie  rnuntry  slauijliterliouse  as  a  factor  m  the  spread  of 
disease.  Yearbook  of  the  Département  of  Agricidture  for  1^9fi. 

In..  Address  to  médical  graduâtes.  The  médical  news,  sept.  18"6. 

lo.,  Some  nf  the  dangers  arising  from  slang li i erhouses  with  suggestions  for 
meeting  thein.  Maryland  médical  journal  déc.  1897. 

Offert  par  S.  \.  le  Prince  de  Monaco  : 

l>.  Knh:LHER.  Echinides  et  Ophiures  provenant  des  campagnes  du  yacht  THiron- 
delle.  Golfe  de  Gascogne,  Acores,  Terre-Neuve,  in-S",  78  p.  et  10  pi.,  Monaco. 
1898. 


loi 


OBSERVATIONS  SUR   DIVERS  CÉPHA.LOPODES. 

[Quatrième  note). 

GRIMA L DITEUTHIS    RIC HARDI, 

PAB 

L.   JOUBIN, 
Professeur  à  l'Université  de  Rennes. 

Parmi  les  Céphalopodes,  aussi  nombreux  qu'intéressants,  captu- 
rés pendant  les  récentes  campagnes  de  la  Princrasc  Alice  el  dont 
S.  A.  S.  le  Prince  de  Monaco  a  bien  voulu  me  conlier  l'étude,  se 
trouve  un  animal  nouveau  fort  curieux  sous  plus  d'uu  rapport. 
Sans  attendre  la  publication,  cependant  prochaine,  du  second 
volume  sur  les  Céphalopodes  qui  doit  prendre  place  dans  la  magni- 
fique collection  que  publie  le  Prince  Albert,  je  crois  utile,  dans 
cette  note  préliminaire,  d'énumérer  les  caractères  particulièrement 
intéressants  qui  m'ont  amené  à  établir  un  genre  et  une  espèce  nou- 
veaux pour  ce  Céphalopode. 

Cet  animal  a  été  capturé  par  M.  le  D'^  Richard  à  la  surface  de  la 
mer  le  17  août  1896  à  la  Station  IIM),  par  23'39'  longitude  Ouest  et 
SS^oo'  de  latitude  Nord.  C'est  donc  un  pélagique  de  haute  mer  et 
probablement  de  surface. 

J'ai  donné  à  ce  Céphalopode  le  nom  générique  de  Grijnalditeuthis 
en  l'honneur  de  S.  A.  S.  le  Prince  de  Monaco  et  le  nom  spécifique 
de  Hirhardi  en  souvenir  de  la  capture  qui  en  a  été  faite,  à  bord  de 
la  Princesse- A  lice,  par  le  D»"  J.  Richard. 

Je  dois,  au  sujet  de  cette  dénomination,  adresser  à  M.  le  D'  C. 
PFKFFKR,du  Muséum  d'histoire  naturelle  de  Hambourg,  si  connu  par 
ses  beaux  travaux  sur  les  Céph  ilopodes,  mes  sincères  remercie- 
ments. Lui  ayant  demandé  son  opinion  au  sujet  de  cet  intéressant 
animal,  il  me  répondit  qu'il  en  possédait  un  analogue,  mais  en 
mauvais  état;  plus  tard,  il  m'écrivit  que  d'autres  travaux  retar- 
daient la  publication  de  son  mémoire  et  qu'il  me  priait  de  ne  pas 
m'en  préoccuper  pour  la  continuation  de  mes  recherches. 

Aussitôt  après  sa  capture,  l'animal  fut  plongé  dans  une  solution 
de  formol  à  deux  pour  cent  ;  il  y  a  conservé  sa  transparence  et  ses 
couleurs  naturelles  sans  se  déformer.  Plus  tard,  craignant  que 
l'action  prolongée  du  formol  ne  nuise,  à  la  longue,  à  la  bonne 
conservation  des  tissus,  j'ai  plongé  l'animal  dans  l'alcool  à  70"  ;  mais 


102  SÉANCE    DU    24    MAI    1S98 

je  n'ai  pas  eu  à  me  louer  de  ce  changement  ;  les  ineuibranes  se  sont 
ramollies,  la  transparence  a  en  gi-ande  partie  disparu,  et  de  nom- 
breux plis  ont  rendu  ce  Céphalopode  fort  différent  de  ce  qu'il  était 
dans  le  formol.  A  part  la  séparation  qui  s'est  faite,  au  moment  de 
la  capture,  de  l'appendice  caudal,  lequel  a  été  soigneusement  con- 
servé, l'échantillon  était  absolument  intact,  sans  déchirure  et  sans 
déformation  ;  les  plus  petits  détails  y  sont  admirablement  conser- 
vés et  la  description  peut  être  considérée  comme  ayant  été  faite 
sur  l'animal  vivant. 

Ce  qui  frappe  tout  d'abord,  quand  on  observe  ce  Céphalopode, 
c'est  sou  exti-aordinaire  transparence.  A  travers  la  tête,  on  aperçoit 
nettement  le  cerveau  et  la  plupart  des  nerfs  qui  en  partent,  les 
ganglions  optiques,  l'œsophage  et  les  gros  vaisseaux.  A  travers 
les  bras,  on  distingue  le  nerf  fl^'xueux  qui  en  parcourt  l'axe  en 
donnant  une  branche  à  chaque  ventouse.  Les  nerfs  sont  d'ailleurs 
devenus  encore  plus  visibles  après  la  mise  en  alcool. 

La  nageoii'e  caudale  est  si  transparente,  que,  n'étaient  ses  chro- 
matophores  bruns,  on  ne  la  verrait  pas  dans  l'eau.  Je  l'ai  photo- 
graphiée sur  un  fond  mi-parti-noir  et  blanc,  reposant  sur  une  petite 
étiquette  imprimée;  on  lit  presque  aussi  clairement  ce  qui  est  écrit 
sur  l'étiquette  dans  la  partie  que  recouvre  la  nageoire  que  dans 
celle  qui  est  à  côté  (fig.  1).  La  masse  des  viscères  rend  la  partie 
centrale  du  corps  moins  transparente. 

Un  autre  fait  très  intéressant  que  je  désire  mettre  immédiate 
ment  eu  évidence,  est  l'absence  de  tentacules.  Ce  Céphalopode  est 
par  tous  ses  caractères  fondamentaux  un  Décapode  œgopsidé,  voi- 
sin des  Chiroteuthis,  ainsi  que  je  le  montrerai  plus  loin  ;  il  devrait 
donc  avoir  dix  bras.  Or  il  n'en  a  que  huit.  La  première  supposition 
que  l'on  peut  faire  est  qu'il  a  perdu  ses  tentacules  au  moment  de 
sa  capture  et  que  l'on  doit  en  retrouver  la  base  parmi  les  autres 
bras  au-dessus  de  l'œil.  Mais  là  les  tissus  cutanés  .se  continuent 
nettement  et  sans  aucune  solution  ou  cicatrice  superficielle  d'aucun 
genre  entre  les  bras  de  troisième  et  de  quatrième  paires.  Mais  on 
aperçoit  sous  la  peau,  à  une  petite  profondeur,  un  nerf  qui  se 
termine  brusquement  par  un  renflement  peu  accentué  juste  au 
point  où  devrait  être  le  tentacule.  Je  considère  cela  comme  un  ren- 
tlement  cicatriciel  du  nerf  tentaculaire  ;  il  a  sûrement  fallu  un  long 
temps  pour  que  ce  fait  se  produise  et  cela  me  fait  supposer  que  la 
perte  des  tentacules  a  eu  lieu  pendant  le  jeune  âge.  On  doit  alors  se 
demander  si  c'est  là  un  fait  accidentel  ou  normal,  ou  si  l'on  se 
trouve  en  présence  d'un  échantillon  monstrueux.  Je  crois  que  cette 


s  F.  A  NT,  K    m]    î\    MAI     I  89(S 


lOH 


dernière  hypothèse  peut  être  rejetée,  car  l'animal,  parfaitement 
bien  constitué  par  ailleurs,  ne  présente  aucune  trace  de  difformité. 
Je  ne  serais  pas  éloigné  de  croire  que  c'est  là  une  disposition  nor- 
male; ces  animaux  perdraient  leurs  tentacules,  probablement  atro- 
phiés, dans  le  jeune  âge.  J'ai  quelque  raison  de  penser  que  cette 
particularité,  au  premier  abord  accidentelle,  constatée  ciiez  d'au- 


Fii".  1. 


1res  Céphalopodes,  eu  particulier  chez  Chiroteuthifi  Bomplandi,  par 
Vérany,  est  la  règle  générale  dans  ce  genre.  Cette  dernière  espèce 
est  très  voisine  de  celle  qui  nous  occupe  en  ce  moment  et  me  paraît 
destinée  à  être  enlevée  du  genre  Chirotputhis  pour  être  transférée 
dans  ce  nouveau  genre  Grimalditeuthis. 

Description  de  l'animal.  —  Le  corps  a  l'aspect  général  d'un 
Calmar  portant  au  bout  de  sa  nageoire  un  appendice  foliacé  qui 
constitue  une  seconde  nageoire  derrière  la  première. 

Le  corps,  transparent,  a  la  forme  d'un  cornet  assez  aigu,  à  ouver- 
ture évasée,  légèrement  rentlé  vers  le  milieu  ;  il  se  termine  progres- 
sivement en  une  pointe  qui  fait  saillie  sous  la  première  nageoire 


104 


SÉANCE   DU    24    MAI    I 898 


pour  arriver  enfin  à  constituer  le  pédoncule  auquel  est  appendue 

la  seconde  ffig.  2). 
Le  bord  de  l'ouverture  palléale  est  beaucoup  [)lus  élevé  dorsale- 

nient  que  veutralement.  Du  côté  du  dos  il  forme  un  grand  angle 

saillant  appliqué  sur  le  cou,  il  y  adhère  par  une  longue  crête  ver- 
ticale et  médiane,  qui,  jouant  le 
rôle  de  bouton,  entre  dans  une 
cavité  correspondante  du  cou.  Il 
n'y  a  donc  pas  continuité  entre  la 
peau  du  dos  et  celle  de  la  nuque. 
Du  côlé  du  ventre,  le  bord  palléal 
s'abaisse  sous  le  siphon  et  forme 


une  grande    échancrure  à 


angles 


peu  marqués.  Sous  ces  angles  le 
bord  palléal  adhère  par  une  sou- 
dure ovale,  solide,  au  bord  dn 
siphon.  On  ne  peut  détruire  l'adhé- 
rence sans  déchirer  les  tissus. 

A  travers  la  peau  de  la  ligne 
médiane  dorsale  on  distingue  la 
pUime  sur  la  structure  de  laquelle 
je  reviendrai  tout  à  l'heure. 

Le  cou  est  assez  long,  bien  déve- 
loppé en  largeur  et  passe  insensi- 
blement à  la  lête  qui  n'est  pas 
beaucoup  plus  large  que  lui.  Du 
côté  du  ventre  on  peut  y  noter  la 
présence  de  deux  ligaments  mem- 
braneux symétriques  qui  tixent  le 
siphon.  Sur  la  ligue  médiane  dor- 
sale du  cou  se  voit  la  boutonnière 
adhésive  dorsale.  Cet  organe  a  une 
structure  tout  à  fait  spéciale.  Il  est 
trans|)arent,  encastré  entre  les 
bords  postérieurs  des  deux  clapets 
latéraux  du  siphon  (|ui,  par  consé- 
quent, font  le  tour  presque  complet  du  cou.  La  boutonnière  est 
assez  peu  solide  et,  sous  ce  rapport,  ne  ressemble  guère  aux  puis- 
sants cartilages  de  certains  Céphalopodes.  Celui-ci  est  mou,  a  l'as- 
pect de  gelée  vitreuse  et  ne  doit  pas  opposer  une  bien  forte  résis- 
tance aux  tractions.  Cette   boutonnière  consiste  en    une  surface 


Fig.  2.  —  Grimaldilputhis  Richarrli 
.loiihin. 


SÉANCE     DU    21    MAI     1898  lOo 

ovale,  légèrement  coocave,  dont  les  horcls  relevés  forment  une 
saillie  assez  prononcée  entre  les  clapets  du  siplion.  C'est  là  que 
s'applique  la  crèle  palléale,  peu  saillante,  dont  le  sommet  de  la 
plume  forme  le  squelette.  Une  mince  couche  épithéliale  recouvre 
cette  portion  de  la  plume  et  laisse  saillantes  les  deux  fines  crêtes 
parallèles  qui  pénètrent  dans  la  rainure  correspondante  de  la 
boutonnière. 

La  tète  est  peu  saillante;  elle  est  un  peu  plus  large  que  le  cou 
et  que  le  pédoncule  connnun  des  bras  qui  la  surmonte.  Les  yeux 
ne  font  pas  une  très  notable  saillie  sur  ses  côtés.  Elle  est  légèrement 
aplatie  dorso-ventralement  et  assez  transparente  pour  que  l'on 
puisse  voir  le  cerveau  et  les  nerfs  qui  en  partent  à  travers  la  peau 
et  le  cartilage  crânien. 

Toute  cette  masse  céphalique  présente  à  un  haut  degré  l'aspect 
vacuolaire  que  Ton  observe  en  d'autres  points  du  corps,  mais 
moins  nettement;  cela  ressemble  à  de  la  mousse  de  savon  dont  les 
bulles  seraient  remplies  d'un  liquide  parfaitement  incolore  et 
transparent. 

La  peau  qui  recouvre  la  tète  est  molle  et  porte  de  grands  chro 
matophores,  groupés  çà  et  là  en  amas  plus  denses,  parmi  lesquels 
je  puis  citer  surtout  une  barre  transversale  qui  réunit  les  deux  yeux. 
Ces  derniers  organes  se  voient  par  transparence  coin  me  deux  grosses 
taches  noires  ovales,  qui  rendent  encore  plus  apparentes  deux 
amas  de  chromatophores  foncés  dorsaux  qui  les  surmontent.  Les 
cristallins  font  une  légère  saillie  hors  de  la  tête  dont  ils  débordent 
légèrement  la  ligne  de  contour.  Il  n'y  a  pas  de  sinus  lacrymal,  mais 
l'œil  est  libre  dans  une  cavité  orbitaire  très  développée,  surtout  en 
haut.  Le  bord  supérieur  de  l'orbite  est  constitué  par  un  bourrelet 
ou  sourcil  épais,  tandis  que  le  bord  inférieur  est  mince  et  mem- 
braneux. Une  bande  de  chromatophores  serrés  monte  du  bord 
supérieur  de  l'orbite  vers  le  troisième  bras,  tandis  qu'une  autre 
symétrique  descend  du  milieu  du  bord  inférieur  vers  le  sommet 
du  clapet  correspondant  du  siphon.  Ces  deux  bandes  sont  formées 
de  chromatophores  situés  à  des  profondeurs  variées  de  la  peau. 
Le  cristallin  est  entouré  par  une  membrane  iridiforme  circulaire, 
de  couleur  foncée.  L'ensemble  de  l'œil  qui,  dans  le  formol,  avait 
un  aspect  vert  irisé,  l'a  presque  complètement  perdu  dans  l'alcool. 

Sur  la  ligne  qui  joint  l'œil  au  clapet  correspondant  du  siphon, 
mais  plus  près  de  ce  dernier  organe,  on  voit  un  petit  bouton  en 
forme  de  massue,  de  trois  à  quatre  millimètres  de  long;  on  distin 
gue  nettement  un  nerf  qui  provient  de  la  région  profonde  de  la 


lOH 


SÉANCE   DV   ''1\   MAI    189S 


peau  et  pénètre  dans  le  pédoncule;  c'est  l'organe  olfactif.  Il  porte 
plusieurs  gros  chromatophores. 

Le  bulbe  buccal  est  médiocrement  développé,  à  peine  enfoncé 
entre  la  base  des  bras  où  il  fait  par  conséquent  une  saillie  très 
prononcée.  Il  est  maintenu  en  place  par  des  lames  membraneuses 
transparentes  verticales.  11  repose  sur  une  sorte  de  pédoncule  court, 
étroit,  limité  par  une  rainure  circulaire  profonde  que  coupent  les 
meuïbraues  verticales  datlache.  L'ensemble  de  ces  caractères  le 
fait  ressembler  à  un  bouton  de  tleur  de  Mauve  près  de  s'ouvrir. 

Les  membranes  bulbaires  sont  réparties  de  la  manière  suivante  : 
entre  les  bras  ventraux  une  paire  se  lixe  sur  la  face  interne  de 
chacun  d'eux  ;  elles  sont  donc  très  voisines  l'une  de  l'autre.  Une 
autre  sattache  sur  le  bord  ventral  du  troisième  bras;  une  autre  sur 
le  bord  dorsal  du  second;  enfin  sur  la  ligne  médiane  dorsale  on 
voit  une  seule  membrane  qui  se  bifurque  uu  peu  au  delà  du  bulbe 
et  dont  chaque  moitié  vient  s'attacher  sur  la  face  dorsale  des  deux 
bras  de  la  première  péiire. 

Ces  minces  membiaoes  laisstint  voir  par  transparence,  dans  leur 
épaisseur,  uu  nerf  flexueux  qui.  monte  du  fond  de  la  rainure,  se 
coude  au  milieu  de  son  parcours,  suit  la  crête  membraneuse  sur  la 
face  libre  du  bulbe  buccal,  et  finit  par  aboutir  dans  une  des  dents 
qui  marquent  le  bord  de  la  lèvre. 

Le  bulbe  a  la  forme  d'un  double  cône  tronqué.  L'orifice  supérieur 
peut  se  dilater  en  déplissant  la  lèvre  dentelée  qui  le  limite;  celle-ci 
doit  aussi  pouvoir  s'allonger  grâce  à  l'élasticité  de  ses  tissus;  on 
trouve  quelque  chose  d'aualogue  chez  les  Chiroleuthis. 

Le  cône  inférieur  repose  sur  le  pédoncule  bulbaire  et  se  soude 
par  sa  grande  base  avec  la  membrane  labiale  supérieure;  il 
est  fixé  dans  la  rainure  qui  l'entoure  par  les  lames  verticales 
d'attache. 

La  surface  de  la  membrane  supérieure  est  plissée  longitudina- 
lement  de  stries  parallèles  aux  crêtes.  Si  on  écarte  cette  membrane 
on  voit,  par  l'orifice,  la  lèvre  proprement  dite;  elle  est  circulaire, 
charnue,  et  limitée  en  dedans  pai-  un  cercle  de  petites  papilles 
coniques  disposées  sur  deux  ou  trois  rangs.  Par  l'orifice  on  distingue 
la  pointe  des  mandibules  cornées,  noires,  qui  paraissent  être 
excessivement  réduites. 

Tout  ce  bulbe  est  très  petit  par  rapport  à  la  grande  dimension  de 
l'animal,  et  sa  partie  principale  est  formée  par  la  lèvre  supérieure 
conique.  Je  ne  connais  guère  d'autre  Céphalopode  ayant  uu  appareil 
masticateur  d"un  vohimt'  relativement  aussi  restreint. 


SBANCK    l»r    l"l     MAI     I89(S  107 

Il  est  encore  à  noter  ([ue  ce  bulbe  porte  des  chromatopliores  sur 
sa  face  dorsale  seulement;  il  n'y  eu  a  aucun  sur  toute  sa  moitié 
veutrale.  lis  sont  disposés  en  files  longitudinales,  et  s'enfoncent 
jusque  dans  la  rainure  péribulbaire.  Les  lames  de  soutien  n'en 
présentent  qu'un  très  petit  nombre,  et  seulement  sur  leur  face 
dorsale.  Ils  sont  petits,  de  couleur  uniforme  et  très  foncée. 

Le  siphon,  extrêmement  développé,  remonte  jusqu'au  niveau  du 
bord  supérieur  des  yeux;  sa  base  est  presque  aussi  large  que  le 
cou,  contre  lequel  elle  s'applique  et  ses  deux  grands  clapets  laté- 
raux vont  rejoindre  les  bords  du  bouton  adhésif  dorsal.  L'ensemble 
de  l'organe  fait  le  tour  presque  complet  du  cou. 

Le  siphon  renferme  une  valvule  bien  développée,  longue  d'un 
centimètre  environ,  large  de  cinq  a  six  millimètres. 

L'adhérence  du  siphon  au  manteau,  ainsi  que  je  l'ai  dit,  est  com- 
plète ;  les  surfaces  soudées  ont  environ  un  centimètre  de  long  et 
sont  ovales.  De  plus  deux  brides  membraneuses  attachent  la  face 
dorsale  du  siphon  à  la  base  de  la  tète  et  du  cou.  On  voit  par  trans- 
parence pénétrer  dans  chacune  d'elles  un  nerf  que  l'on  peut  suivre 
jusqu'à  son  point  d'émergence  à  la  face  inférieure  du  cerveau. 

La  paroi  du  siphon  ainsi  que  des  valves  latérales  est  mince,  peu 
musculaire,  à  demi  transparente  et  pourvue  d'un  petit  nombre  de 
chromatophores  disséminés  sur  sa  face  ventrale.  Sur  les  valves  on 
n'en  voit  guère  que  sur  leur  face  supérieure  en  contact  avec  le 
cou.  L'orifice  de  sortie  du  siphon  est  large,  en  forme  de  fente  trans- 
versale. Sous  sa  base  on  distingue  le  tubercule  anal,  petit,  dont 
l'orilice  est  muni  de  deux  minuscules  appendices  latéraux  en  forme 
de  spatule.  Je  n'ai  pas  pu  contrôler  si  le  siphon  contient  un  organe 
de  Verrill  ;  il  eut  fallu  trop  endommager  l'échantillon  pour  le  voir. 

Les  bras  sont  à  peu  près  de  la  même  taille,  sauf  cependant  ceux 
de  la  quatrième  paire  qui  paraissent  un  peu  plus  petits;  mais 
comme  ils  ont  tous  les  deux  perdu  leur  pointe  il  est  probable  que 
la  ditlérence  avec  les  autres  est  minime.  Ils  sont  arrondis  et  vont  en 
s'atténuant  régulièrement  jusqu'à  leur  extrémité  libre  qui  porte  un 
organe  spécial.  Ils  sont  dépourvus  de  toute  espèce  de  membrane  ou 
crête  natatoire. 

Ces  bras,  très  transparents  comme  le  reste  du  corps,  laissent 
apercevoir  le  nerf  axial  qui  les  parcourt  et  vient  se  terminer  dans 
le  bouton  ovale,  noir,  eu  forme  de  massue  qui  les  surmonte.  La 
face  bombée  externe  est  toute  couverte  de  petits  chromatophores 
bruns;  au  contraire,  les  deux  faces  latérales  des  bras  eu  sont 
presque  complètement  dépourvues;    on   les  retrouve  sur  la   face 


108  SÉANCE    DU    24    MAI    1898 

buccale  parmi  les  ventouses  ;  là  ils  sout  de  deux  sortes  :  les  uds 
petits,  irrégulièieiueul  disséminés,  les  autres  gros,  transversaux, 
et  dont  on  voit  un  seul  sur  la  base  du  pédoncule  de  chaque  ven- 
touse du  côté  tourné  vers  la  bouche. 

Sur  chacune  des  trois  paires  dorsales  de  bras  j'ai  compté  84  ven- 
touses; les  deux  bras  ventraux  étant  incomplets  je  ne  puis  donner 
un  cliitïre  exact  mais  il  me  semble  qu'il  y  en  avait  un  peu  moins  et 
qu'elles  y  sont  moins  réguliéi-ement  disposées  que  sur  les  autres 
bras,  où  elles  alternent  avec  une  parfaite  régularité. 

Le  renflement  terminal  noirâtre  est  long  d'environ  3  millimètres, 
en  forme  de  massue,  dépourvu  de  ventouses,  sauf  une  minuscule 
pi  es  de  la  base.  Sur  des  coupes,  on  voit  qu'il  est  constitué  par  le 
bout  du  nerf  brachial  qui  en  occupe  l'axe  entouré  d'un  étui  de 
tissu  conjouctif  lacunaire;  vient  ensuite  une  zone  épaisse  de  chro- 
matopliores  sur  plusieurs  rangées,  et  un  épidémie  mince  recouvre 
le  tout.  Quelques  chromalophores  profonds  entourent  la  gaine 
du  nerf. 

Le  nerf  brachial  est  légèrement  tlexueux  et  de  l'angle  de  chaque 
ondulation  part  un  nerf  que  l'on  voit  se  diriger  vers  une  ventouse. 

Les  ventouses  sout  petites,  de  couleur  jaune  et  de  forme  ovale. 
Elles  sont  plantées  ch;icune  sur  un  grêle  pédoncule  liliforme  porté 
lui-même  sur  une  sorte  de  piédestal.  Celui-ci  consiste  en  une 
papille  translucide,  courte,  surmontée  de  quatre  cornes;  trois  sont 
transparentes,  coniques  et  recourbées;  la  quatrième  est  pi'écisé- 
meul  le  pédoncule  grêle  qui  supporte  la  ventouse.  Toutes  ces  parties 
sont  très  transparentes  et  préseuleut  à  un  haut  degré  l'aspect  de 
mousse  de  savon  qui  a  été  déjà  signalé. 

Les  ventouses,  très  obliques,  ont  une  ouverture  circulaire  dirigée 
vers  la  bouche.  Le  pédoncule  s'insère  sur  leur  base,  dans  une 
fossette,  à  90  du  plan  de  l'orilice.  Le  cercle  corné  s'élargit  dans  sa 
partie  opposée  à  la  bouche  et  se  rétrécit  au  contraire  beaucoup  dans 
sa  partie  située  sous  l'orilice  de  la  ventouse.  Celui-ci  est  garni,  en 
haut,  de  six  petites  dents  cornées  brunes,  dont  trois  obliquent  vers 
la  droite  et  les  trois  autres  vers  la  gauche,  laissant  entre  elles  une 
sorte  d'échancrure  médiane.  Le  cadre  dentaire  corné  n'occupe  pas 
la  surface  môme  de  l'orifice  ;  il  est  lui-même  recouvert  par  un 
bourrelet  membraneux  transparent  ;  une  sorte  de  voile  mince 
ferme  la  moitié  inférieure  de  l'orifice  de  la  ventouse  ;  il  correspond 
à  la  partie  du  cercle  corné  dépourvue  de  dents. 

Les  nageoires  fournissent  un  des  caractères  les  plus  intéressants 
de  ce  Céphalopode.   11   y  en  a  deux  superposées;  l'une  arrondie, 


SÉANCE  DU  24  MAI  1898  loi) 

ap|»liqiiée  contre  la  partie  étroite  du  corps,  qui  l'ail  une  saillie  sur 
l'axe  de  sa  face  ventrale  ;  l'autre  terniiuale,  à  pans  coupés,  allachée 
à  rextréinité  pointue  du  corps.  Elle  y  est  attachée  par  un  court 
pédoncule  ;  toute  sa  longueur  est  parcourue  par  la  plume. 

La  première  nageoire  est  très  grande  par  rapport  à  la  taille  de 
l'animal.  Elle  es^t  formée  de  deux  moitiés  demi  ci  rculaires  séparées 
par  le  dos  de  l'animal  :  mais  la  peau  du  dos  et  celle  de  la  nageoire 
se  continuent  si  directement  qu'il  n'y  a  pas  d'interruption  d'une 
moitié  à  l'autre.  En  haut  seulement,  de  chaque  côté  du  corps,  à  son 
point  d'insertion  supérieur,  le  bord  libre  décrit  une  petite  courbe 
rentrante;  à  part  cela,  le  contour  est  régulièrement  arrondi  sans 
aucun  angle  saillant.  Sur  la  lace  ventrale,  le  corps  fait  saillie  sous 
forme  d'un  cylindre  au  travers  duqmd  on  distingue  la  plume  ;  il 
dépasse  le  bord  inférieur  du  corps  de  la  nageoire  pour  former  le 
pédoncule  de  suspension  de  la  seconde  nageoire.  Les  chromato- 
phores,  grands  et  nombreux  sur  le  milieu  de  la  face  dorsale,  se 
raréfient  en  approchant  des  bords  qui  en  sont  presque  dépourvus. 
Du  côté  ventral,  le  maximum  de  densité  des  chroniatophores  se 
trouve  de  chaque  côté  du  corps  cylindrique  saillant;  les  bords  en 
manquent  presque  complètement  et  le  corps  n'en  porte  qu'un  très 
petit  nombre. 

La  seconde  nageoire  est  plus  mince  que  la  première,  plus  trans- 
parente, et  à  bords  découpés  ;  elle  se  termine  en  pointe.  Elle  pré- 
sente assez  bien  la  forme  d'uue  feuille  dont  le  contour  offre  sept 
angles  saillants  et  une  échancrure  supérieure  pour  l'insertion  du 
pédoncule. 

Le  corps  se  termine  eu  pointe  sur  la  face  ventrale  de  cette  nageoire 
et  la  plume  qui  s'y  continue  forme  la  saillie  terminale  extrême. 

La  transparence  parfaite  de  cette  nageoire  laisse  distinguer  sa 
structure  alvéolaire;  de  fines  cloisons  limitent  des  alvéoles  poly- 
gonales qui  ressemblent  à  des  rayons  de  cire  d'abeilles;  elles 
deviennent  de  plus  en  plus  petites  à  mesure  qu'elles  s'approchent 
du  bord  libre;  les  plus  grosses  a  voisinent  la  plume.  Cet  appendice 
supplémentaire  est  des  plus  remarquables  et  correspond  probable- 
ment à  ceux  de  Doratopsls  Kermicularis,  où.  d'ailleurs,  ils  sont 
rudimentaires  et  irréguliers. 

La  face  dorsale  est  couverte  de  cliromatophores  qui  manquent 
sur  la  face  ventrale;  mais  par  transparence  on  voit  nettement  ceux 
du  dos. 

La  plume  qui  occupe  tout  l'axe  dorsal  forme  le  squelette  de  la 
boutonnière  dorsale  supérieure  et  descend  ju.squ'à  Textrême  pointe 

Bull.  Soc.  Zuul.  Ue  t'r.,  1898.  xxni.   —  10. 


110  SÉANCE    DU    24    MAI    1898 

de  la  nageoire  postérieure.  Elle  est,  sur  toute  sa  longueur,  si  mas- 
quée par  les  chromatophores  qu'on  en  peut  voir  les  détails  par 
transparence;  ne  voulant  pas,  en  l'extrayant,  détériorer  l'écliau 
tillon,  je  ne  puis  en  donner  une  description  précise.  Sur  des  frag- 
ments détachés  on  peut  constater  que  la  plume,  dans  sou  dernier 
quart,  est  tubulaire,  à  section  triangulaire,  dont  l'angle  dorsal  et 
les  deux  ventraux  sont  pourvus  d'une  légère  cièle  saillante.  La 
partie  la  plus  large  de  ce  tube  me  parait  correspondre  à  la  nageoire 
ronde  supérieure. 

Il  reste  maintenant  à  indiquer  les  mesures  principales  de  l'échan- 
tillon en  millimètres. 

Longueur  totale 420 

»          de  la  tête 33 

»          du  siphon  au-dessus  de  l'oritice  palléal 47 

»          du  lei'  bras  (dorsal) 115 

»          du  2e 115 

.)          du  3e 120 

))          du  4'î  (ventral-incomplet) 85 

»          du  corps,  y  compris  les  deux  nageoires  (dos).   .    .  225 

))                »                                     »                 (ventre).   .    .  210 

))          de  la  première  nageoire 70 

»          de  la  deuxième 73 

Distance  du  cristallin  à  l'orifice  palléal  (ventre) 45 

))                   ))                    ))                   (dos) 38 

»                   »          à  la  naissance  des  bras 23 

Diamètre  de  la  tête 33 

))        du  cou 23 

»        de  l'ouverture  palléale 48 

))        du  corps 44 

))        de  la  première  nageoire 100 

I»        de  la  nageoire  caudale Ho 

Longueur  de  la  plume  (incomplète) 220 

Diamètre  de  la  naissance  des  bras 28 

Nombre  de  ventouses  du  premier  bras  (dorsal) 84 

»                   du  deuxième 83 

»                   du  troisième 84 

»                   du  quatrième ? 

Ces  mesures  ne  doivent  pas  être  considérées  comme  absolues, 
car  le  corps  est  si  mou  et  si  élastique  que  les  moindres  tractions 
amènent  des  plis  ou  des  allongements. 


SÉANCE   DU   24   MAI    189S  ^  Ul 

Des  caractères  anatomiques  ([ui  viennent  d'être  exposés  il  faut 
maintenant  essayer  de  déduire  la  place  que  l'on  peut  assigner  au 
genre  (irimalditeutlns  dans  la  série  des  Décapodes  Oegopsidés. 

Sans  aucun  doute  il  appartient  à  la  famille  des  Tnonotciuliidae, 
dont  il  présente  tous  les  caractères  fondamentaux,  en  tenant  compte 
toutefois  que,  contrairement  à  la  règle  générale,  le  manteau  et  le 
siphon  sont  soudés. 

Ce  genre  appartient  aussi  à  la  sous-famille  des  Chiroteuthidae 
dont  il  présente  la  transparence  gélatineuse;  il  se  rapproche  sur- 
tout du  genre  Chiroteuthix  dont,  entre  autres  caractères,  il  a  la 
plume  tubulaire.  Mais  il  eu  diiïère  par  ses  boutons  adhésifs  du 
siphon  complètement  soudés  au  manteau. 

Je  propose,  pour  préciser  la  position  de  ce  genre,  de  diviser  les 
Taonoteuthiflac  selon  le  tableau  (page  112).  Il  va  sans  dire  que 
ce  tableau  dichotomique  n'a  pas  la  prétention  de  donner  une  idée 
complète  des  caractères  de  chaque  genre;  il  est  seulement  destiné 
à  mettre  eu  relief  ceux  qui,  par  leur  importance  ou  par  la  facilité 
de  leur  constatation,  permettent  d'arriver  rapidement  à  reconnaître 
les  relations  des  genres  entre  eux.  Ainsi,  par  exemple,  j'ai  divisé 
les  Taonoteuthidae  en  sections  selon  qu'ils  présentent  ou  non  des 
organes  lumineux  ;  je  crois  que  cette  division  est  utile  et  naturelle 
car,  d'abord,  on  peut  constater  facilement  la  présence  de  ces 
organes  superficiels  sans  aucune  dissection  ni  difficulté,  et  ensuite 
parce  que  ces  appareils  ne  se  rencontrent  que  chez  des  animaux 
qui  ont  d'autres  caractères  permettant  de  les  réunir  en  un  groupe 
parfaitement   naturel. 

Dans  ce  tableau,  les  deux  genres  Entomopsis  et  Doratopsis  corres- 
pondent à  l'ancienne  famille  de  Pfetïer,  les  Hyaloteuthidae. 

DIAGNOSES 

Grimalditeuthis,  nov.  gen. 

(îorps  allongé  transparent  :  manteau  présentant  une  longue 
boutonnière  linéaire  dorsale,  soudé  au  siphon  par  deux  surfaces 
ovales  palléales  ventrales.  Valvule  dans  le  siphon.  Tête  peu  sail- 
lante. Yeux  sans  sinus  lacrymal.  Nageoire  suivie  d'un  appendice 
terminal.  Plume  tubulaire  étroite.  Ventouses  des  bras  à  petits  cro- 
chets. Tentacules  inconnus  ;  pas  de  membranes  natatoires  hra 
chiales. 

Gt^iinalditeuthis  Hichardi,  nova  species. 
Caractères  du  genre  et  de  plus  :  Bras  à  peu  près  égaux.  Ventouses 


112 


SÉANCE   DU   24   MAI    1898 


< 

Q 

l-l 
Eh 

m 
o 

o 
<1 


5J 


'O 


o 


<!:) 

ce 

■»o 

w< 

O 

o 

< 

;^ 

^ 

O 

« 

■^^ 

^ 

l'^ 

03 

kj 

ù 

• 

© 

^«3 

^ 

a 

3 

u 

« 

o 

a 

u 

o 

a 

Oi 

o 

tXi 

='w 

U 

D 

ce 

6C 

sa. 


o 
Q 


1; 


ce 

î; 

sa. 

Ho 

o 

^ 

•ï*a 

co 

V3 

•i?»i 

03 

as 

es 

a 
o 


3 

■3 
3 
O 

■/: 


!» 

a. 
u 
o 
o 


s 

a 

o 


o 
o 

S 
CD 


en 

O 


o 


O    à 


o     4j 
(U    U 

Se '5 


D 
CL 


C 
O 

a 

•3 

a 
o 
f-i 

o 
u 

c 
<t 

es 

a 


03 


u 
o 


t/3 

z 

3 

« 

O 


«3 

-a 
en 


a 


ce 


a; 


en 

es 
U 


en 

O 


o 


—  3 


3    =  r  c 

s  ±  :=.  ^ 

2  c«  =  - 

S)  g  U  5 


C 

_j 

?: 

C 

C 

ce 

br 

e 

a:) 

tx 

s 
o 

3 

O 

es 


en 

C 


D 
U 

< 

Z 


OC 
<D 

•D 

a. 

o. 

_o 

"S 
> 

•CD 
^  3 


en 

(B 

■aj 
a 
a. 
o 

"3 
> 

•s 

en 

-<» 


a 

en 


•Si    e 


en       ~ 

•w        S 

a     ^ 

03 
en 

•03 

a. 


o 


1^ 


en 

es 

5  I 


D 
[d 
Z 


SÉANCE  DU   24  MAI    1898  113 

ovales  à  oritlce  dirigé  vers  la  bouche,  portées  sur  un  petit  pédon- 
cule filiforme  occupant  l'un  des  quatre  angles  d'une  sorte  de  pié- 
destal dont  les  trois  autres  s'élèvent  en  forme  de  cornes  recourbées. 
Deux  nageoires  superposées  dont  la  première  est  ovale  et  la  seconde, 
terminale,  à  pans  coupés,  ressemble  à  une  feuille  transparente. 
Angle  dorsal  du  manteau  fortement  saillant.  Organe  olfactif  en 
massue,  à  pédoncule  grêle.  Au  bout  de  chaque  bras  une  petite 
massue  ovoïde  noirâtre. 
Animal  pélagique.  Océan  Atlantique. 

Parasite.  —  J'ai  trouvé  sur  ce  Céphalopode,  en  deux  ou  trois 
points  des  bras  éloignés  les  uns  des  autres,  ainsi  que  sur  quelques 
ventouses,  des  filaments  jaunâtres,  flexueux,  ramifiés,  sous-épider- 
miques.  J'ai  cru  tout  d'abord  que  c'étaient  des  spermatophores  qui 
s'étaient  aiusi  fixés  là.  Mais  la  présence  de  ces  petits  corps  sur  les 
ventouses,  dans  l'épaisseur  de  la  membrane  qui  recouvre  le  cercle 
corné,  m'a  bientôt  fait  renoncer  à  cette  interprétation. 

A  un  fort  grossissement  on  y  reconnaît  des  tubes  à  parois  minces 
et  transparentes,  renflés  çà  et  là  en  massue  et  entièrement  remplis 
de  corpuscules  ovoïdes,  très  régulièrement  striés  de  fines  lignes 
spirales.  Ils  ressemblent  assez  à  de  petits  cocons  de  Vers  à  soie.  Ils 
renferment  un  noyau  dans  un  contenu  granuleux. 

Je  suppose  que  c'est  là  un  parasite,  peut-être  même  un  Sporo- 
zoaire;  mais  n'ayant  rien  vu  de  l'évolution  ni  de  la  structure  intime 
de  cet  être,  je  ne  veux  hasarder  aucune  supposition  plus  précise. 


114 


Séance  du  j//   Juin   iSgS 
PRÉSIDENCE  DE  M.  LE  PROF.  FILHOL,   PRÉSIDENT 

M.  R.  Blanchard  se  fait  excuser. 

M.  le  Cap.  Chaves  assiste  à  la  séance. 

M.  le  Présideot  adresse  les  plus  vives  félicitations  de  la  Société 
à  M.  Thézée,  uoinmé  professeur  d'histoire  naturelle  à  l'École  de 
uiédecine  d'Angers.  Il  félicite  également  M.  Xavier  Raspail,  à  qui 
la  Société  protectrice  des  animaux  vient  de  décerner  une  médaille 
d'argent  pour  ses  nombreux  travaux  ornithologiques  et  ses  publi- 
cations en  faveur  de  la  protection  des  Oiseaux  utiles  à  l'agriculture. 

M.  DE  GuERNE  présente  à  la  Société  un  des  Tina  mous  {Rliyncotus 
rufesrem)  récemment  importés  de  La  Plata  par  les  soins  de  la  Société 
nationale  d'Acclimatation  de  France.  Il  décrit  les  mœurs  de  cet 
animal  que  l'on  essaie  d'acclimater  dans  les  chasses  françaises. 

M.  E.  Petit  adresse  à  la  Société  un  cas  d'albinisme  chez  le  Martin- 
pécheur.  Cet  Oiseau,  de  sexe  mâle,  a  été  pris  dans  les  environs  de 
Paris.  Il  possède  la  plus  grande  partie  de  ses  rémiges  entièrement 
blanches,  ainsi  que  les  plumes  du  dessous  de  l'aîle  et  du  ventre. 
Les  ongles  sont  également  blancs,  de  même  que  la  pointe  du  bec 
remarquablement  court. 

M.  le  Secrétaire  général  adjoint  annonce  que  l'excursion  du 
Havre,  annoncée  dans  la  précédente  séance  aura  lieu  le  dimanche 
19  juin  courant.  On  partira  par  l'express  de  8  h.  10  du  matin  pour 
rentrer  le  soir  même  à  Paris. 


Excursion    du    Havre. 

Le  dimanche  19  juin  1898,  un  certain  nombre  de  Membres  de  la 
Société  Zoologique  de  France  se  rendaient  au  Havre  pour  visiter  le 
nouveau  yacht  Princesse- Alice  et  assister  au  banquet  que  S.  A. 
Albert  I^i,  Prince  de  Monaco,  offrait  aux  membres  de  l'Académie 
des  Sciences  et  à  ses  nombreux  collaborateurs. 

Parmi  ceux  de  nos  collègues  qui  ont  assisté  au  banquet,  nous 
citerons  :  MM.  R.  Blanchard,  Chaves,  D.uttzenberg,  A.  Dollfus, 
FiLHOL,  H.  Gervais,  Hérouard,  Lennier,  Milne-Edwards,  Régnard, 
Richard,  Ch.  Richet  et  Vaillant.  De  nombreux  toasts  furent  portés 
en  l'honneur  du  Prince  et  de  la  campagne  scientifique  qu'il  entre- 


sÉA^'CE  DU  14  juin  1898  11b 

prend  cette  année  au  Spitzberg.  Puis  eut  lieu  la  visite  du  yacht  sous 
la  conduite  de  S.  A.  Albeht  h^\  MM.  Domet  de  Vohgics.  H.  Fischer. 
GuiAHT,  .M*'i'e  Levy,  mm.  Neveu,  Lemaihe,  Pennetier  et  Secques 
étaient  venus  se  joindre  aux  convives. 

Le  nouveau  navire  vient  d'être  construit  à  Birkenhead  (Angle- 
terre) dans  les  chantiers  de  MM.  Laird.  Il  est  exclusivement 
aménagé  en  vue  de  recherches  de  zoologie  marine  et  réalise,  dans 
ce  genre,  l'idéal.  11  est  long  de  73  m.  15,  large  de  10  m.  40,  d'un 
tonnage  de  138(1  tonnes  et  d'un  tirant  d'eau  moyen  de  4  mèlres;  sa 
vitesse  peut  atteindre  12  nœuds;  il  est  actionné  par  deux  chaudières 
d'une  puissance  totale  de  1000  chevaux.  Ses  soutes  peuvent  contenir 
245  tonnes  de  charbon  ;  avec  une  consommation  de  13  tonnes  par 
24  heures,  à  pleine  marche,  il  peut  donc  tenir  la  mer  pendant 
19  jours.  Son  prix  atteindra,  dit-on,  presque  2  millions  de  francs. 

Nous  ne  dirons  rien  des  appartements,  des  salons,  de  la  salle  à 
manger  et  des  installations  extra-scientifiques,  qui  sont  pourtant 
dignes  de  remarque;  tout  cela  est  d'un  confort  exquis.  La  partie 
scientifique  mériterait  une  description  détaillée,  avec  plans  et 
dessins  ;  sa  construction  et  son  agencement  font  le  plus  grand  hon- 
neur au  prince,  qui  a  étudié,  discuté  et  vérifié  chaque  détail,  ainsi 
qu'à  son  savant  collaborateur,  M.  .1.  Richard,  dont  la  parfaite  con- 
naissance des  choses  de  la  mer  et  l'ingéniosité  sont  bien  connues. 

Cette  partie  scientifique  occupe  une  tranche  spéciale  du  bateau, 
indépendante  de  tout  le  reste  et  placée  immédiatement  en  avant 
des  machines.  Elle  occupe  trois  étages  : 

Sur  le  pont,  la  chambre  de  sonde  avec  toute  sa  curieuse  instru- 
mentation; puis  une  grande  pièce  qui  est  une  sorte  d'arsenal  :  au 
plafond  et  sur  les  parois  sont  accrochés  ou  suspendus  une  foule 
d'instruments,  harpons  pour  la  chasse  des  Cétacés,  mortiers  pour 
les  lancer,  appareils  pour  prélever  des  échantillons  du  sol  sous- 
marin  ou  des  échantillons  d'eau  à  toute  profondeur,  thermomètres 
pour  les  grands  fonds,  chaluts,  appareils  pour  la  pèche  pélagique 
ou  bathypélagique,  etc.  Un  bon  nombre  de  ces  appareils,  construits 
d'après  les  plans  du  prince  ou  perfectionnés  par  lui  ou  par  M.  J. 
Richard,  sont  d'une  rare  ingéniosité.  C'est  encore  dans  cette  vaste 
cabine  que  doivent  être  introduits  et  disséqués  les  grands  animaux 
que  leur  taille  ou  leur  odeur  ne  permet  pas  de  descendre  dans 
l'entrepont. 

A  l'avant  du  pont  se  voient  encore  deux  grandes  bobines  sur 
lesquelles  sont  enroulées  12000  mètres  de  câble  d'acier  ayant 
jusqu'à  14  millimètres  de  diamètre  et  pouvant  résister  à  une  trac- 


116  SÉANCE  DU  14  JUIN  1898 

lion  de  7  tonnes.  Ces  bobines  sont  mues  chacune  par  un  dynamo 
de  la  force  de  quatre  chevaux.  Leur  câble  est  destiné  aux  chaluts 
et  aux  nasses,  qu'on  peut  ainsi  lancer  jusqu'aux  plus  grandes 
profondeurs,  opération  longue  et  laborieuse,  puisqu'elle  exige  un 
jour  entier;  ce  câble  est  viré  par  des  treuils  à  vapeur. 

A  l'entrepont  se  trouve  un  laboratoire  communiquant  par  une 
trappe  avec  celui  du  pont.  Il  est  long  de  6  mètres,  large  de  5  mètres, 
éclairé  par  quatre  hublots  et  une  claire-voie  et  huit  fortes  lampes 
électrifiues.  Il  est  pourvu  de  quatre  tables  à  roulis  et  d'une  grande 
table  fixe,  d'un  évier  avec  prises  d'eau  de  mer  et  d'eau  douce,  de 
nombreuses  armoires  pour  la  bibliothèque,  la  verrerie,  les  appareils 
et  les  produits  chimiques.  Un  cabinet  photographique  y  est  annexé, 
aiusi  que  quatre  cabines  pour  les  travailleurs. 

Le  troisième  étage  est  représenté  par  une  vaste  cale  où  sont 
emmagasinées  des  réserves  de  toutes  sortes. 

Le  Prince  de  Monaco  a  déjà  commencé  sa  nouvelle  croisière,  en 
compagnie  de  notre  collègue,  M.  J.  Richard.  Il  emmène  également 
M.  J.  BucH.\NAN,  qui  était  physicien  sur  le  Challenger,  et  qui  se 
propose  d'étudier  la  structure  des  glaces  ;  M.  Brandt,  de  Kiel,  qui 
va  continuer  ses  recherches  sur  le  plankton  ;  M.  Baraduc,  médecin; 
M.  LovATELLi,  peintre;  M.  Neuville,  préparateur  du  professeur 
KiLHOL,  au  Muséum. 

De  Kiel,  où  il  se  trouve  actuellement  (29  juin),  il  doit  partir,  le 
3  juillet,  pour  Bergen,  Tromso,  le  Spitzberg  et  les  régions  sub- 
polaires. Il  ne  poursuit  point  la  conquête  chimérique  du  pôle,  mais 
se  propose  d'explorer  les  grands  fonds  au  point  de  vue  de  la  faune, 
de  la  géologie  et  de  la  physique.  L'expédition  hollandaise  du  Willem 
Barents,  celle  plus  récente  et  mieux  outillée  des  Norvégiens,  ont 
déjà  fait  connaître  une  foule  de  faits  intéressant  ces  régions  déso- 
lées. On  peut  être  certain  que  la  Prnices>ie-ÀUce,  fidèle  au  passé  de 
V Hirondel le  et  du  yacht  du  même  nom  qu'elle  remplace,  va  multi- 
plier les  découvertes  précieuses,  grâce  à  son  organisation  gran- 
diose, à  l'habileté  et  à  l'énergie  du  prince  et  des  savants  qui 
l'accompagnent. 

Nous  remercions  également  M.  Lennier  (jui,  après  la  visite  de 
la  Princesse- A  lice,  conviait  tous  les  membres  présents  à  venir 
visiter  le  Musée  d'histoire  naturelle  du  Havre,  dont  nous  n'avons 
plus  à  faire  l'éloge,  après  les  paroles  de  M.  le  prof.  Filhol  à  notre 
dernier  banquet.  Il  possède  en  effet  des  richesses  locales  remar- 
quables et  la  collection  des  dessins  de  Pérou  et  Lesueur  pourrait, 
à  elle  seule,  suffire  à  sa  juste  renommée. 


H7 


Séance  du   -jS  Juin  i8g8. 
IMlKSlDIiNCE  DE  M.  CH.  JANET,  VlGE-PKÉSIDEiNT 

M.  le  Président  adresse  les  félicitatioQS  de  la  Sociélé  à  M.  le 
D''  Uiheinout-Dessai^iies,  professeur  agrégé  à  la  Faculté  de  méde- 
cine, élu  .Membre  de  l'Académie  de  médecine. 

A  la  demande  des  personnes  présentes,  M.  le  prof.  Vaillant 
décrit  l'installation  du  nouveau  yacht  Princesse-Alice. 

M.  Bavay  donne  quelques  renseignements  sur  les  prétendus 
Serpents  de  mer  dont  la  présence  a  été  signalée  récemment  sur 
les  cotes  du  Toukin. 

Le  prochain  Congrès  de  l'Association  Française  pour  l'avance- 
meut  des  Sciences  se  réunissant  à  Nantes  du  4  au  11  août  1898, 
M.  le  baron  J.  de  Guerne,  Président  de  la  10^  Section  (Zoologie, 
Anatomie  et  Physiologie) ,  sollicite  les  Membres  de  la  Société 
Zoologique  à  participer  au  Congrès. 

Toute  liberté  est  laissée  dans  le  choix  des  communications, 
toutefois  on  appelle  particulièrement  l'attention  des  Congressistes 
sur  les  questions  suivantes  :  domestication  de  l'Eléphant  d'Afrique; 
introduction  et  acclimatation  des  Salmonidés  des  États-Unis  dans 
les  eaux  françaises;  question  des  Sardines.  Les  adhésions  devront 
être  adressées  au  Secrétariat  de  l'Association,  28,  rue  Serpente. 


CONSERVATION  DES  MATÉRIAUX  INCLUS  DANS  LA  PARAFFINE 
ET  INALTÉRABILITÉ  DE  L'ALBUMINE  DE  MEYER 

PAR 

CH.    JANET 

On  hésite  parfois  à  utiliser,  pour  des  coupes  en  série,  des  maté- 
riaux inclus  dans  la  paraffine  depuis  un  temps  un  peu  long. 
L'expérience  démontre,  cependant,  que  les  tissus  qui  ont  été 
inclus  dans  de  bonnes  conditions  se  conservent,  pour  ainsi  dire, 
indéliniment  dans  ce  milieu.  Voici  une  série  de  coupes  que  je 
viens  de  pratiquer  dans  le  corselet  d'une  Myrmica  qui  était  enrobée 

BuU.  Soc.  Zool.  de  Fr.,  1898.  xxiii.   -  11. 


118  SÉANCE   DU  28  JUIN   1898 

daus  la  paraffine  depuis  huit  années.  L'inclusion  ayant  été  faite 
dans  une  paratTine  un  peu  trop  molle  j'ai,  au  moment  du  débitage, 
remplacé  la  paraffine  extérieure  à  l'objet  par  une  paraffine  plus 
dure,  qui,  suffisamment  résistante  pour  maintenir  l'extérieur  de 
la  chitine,  a  réduit  à  peu  de  chose  les  dislocations  qui  se  sont 
produites  pendant  l'opération. 

La  préparation,  n'ayant  pas  été  colorée  in  toto  avant  l'inclusion, 
a  été  colorée  sur  la  lame,  par  Ihématoxyline,  après  l'exécution  des 
coupes.  On  voit  que  les  tissus  n'avaient  pas  perdu  leur  affinité  pour 
cette  matière  colorante. 

Daus  une  publication  parue  il  y  a  quelques  années,  il  est  dit  que 
l'albumine  de  Meyer  ne  possède  plus,  au  bout  d'une  année  environ, 
les  propriétés  adhésives,  si  remarquables,  que  l'on  met  à  contri- 
bution pour  le  collage  des  coupes.  La  préparation  que  vous  avez 
sous  les  yeux  montre  que  cela  n'est  pas  exact,  car  les  coupes  ont 
été  très  solidement  collées  avec  de  l'albumine  de  Meyer  préparée 
depuis  plus  de  cinq  années,  et  que  la  présence  d'un  très  petit 
morceau  de  camphre  et  d'uu  très  petit  fragment  de  thymol  avait 
efficacement  protégée  contre  toute  altération. 


SUR  LE  PROTOPLASMA  SYNTHÉTIQUE  ET  LA  FORCE  VITALE  (1) 


PAR 


ALFONSO    L.     HERRERA, 

Professeur  à  Mexico. 

On  trouvera  sous  cette  enveloppe  une  petite  quantité  de  proto- 
plasma synthétique,  artificiel,  que  j'ai  fait  avec  quelques-uns  des 
composants  du  Fuliyn  sejjtka  :  pepsine  (préparée  par  Me  Kesson), 
peptone,  fibrine  acéti(iue,  acide  oléïque,  savon,  sucre,  extrait  de 
bile,  carbonate  de  soude  (en  quantité  considérable),  carbonates  de 
chaux  et  d'ammoniaque,  lactate  de  chaux,  phosphates  de  chaux  et 
de  magnésie,  sulfates  de  chaux  et  de  fer,  chlorure  de  sodium, 
savon  (Analyse  de  Reincke).  Ce  produit,  vu  au  microscope,  après 
addition  d'eau,  sans  trituration  préalable,  montre  un  grand  nombre 
de  courants  de  diffusion.  Ces  granulations  cheminent  en  divers  sens, 

(1)  Extrail  de  l'ouvrage:  L'origine  doi  individus  et  la  construction  de  l'or  a  a- 
nisme  par  les  conditions  inlernes. 


SÉANCE  DU  28  JUIN  1898  119 

avec  une  vitesse  variable.  Ou  observe  ici  la  reproduction  fidèle  du 
luouveineul  intérieur  du  proloplasma  décrit  par  Van  Tie^iiein. 
Mais  aussitôt  l'équilibre  des  liquides  réalisé,  les  courants  de  dilïu- 
sion  disparaisseul,  leur  duré(ï  ne  dépassant  pas  une  ou  deux 
minutes.  Si  on  y  ajoute  niaiutenaut  un  liquide  plus  ou  moins 
volatil  (pétrole,  alcali  volatil,  etc.),  les  courants  sont  plus  intenses 
encore  et  ils  ont  des  changements  de  direction  précédés  d'un 
instant  de  repos.  La  durée  est  de  quelques  heures.  Nul  doute  que  le 
dégagement  des  vapeurs  soit  la  cause  mécanique  des  courants  et 
du  déplacement  des  granulations,  parce  que  chaque  molécule  qui 
se  dégage  est  animée  d'une  certaine  vitesse  et  elle  heurte  en  pas- 
sant les  molécules  liquides  et  les  granulations.  Si  le  dégagement 
est  intermittent,  si  les  courants  d'air  le  favorisent,  si  enlin  il  y  a 
rupture  soudaine  de  la  couche  superlicielle  par  les  vapeurs  accu- 
mulées, l'on  observe  aussitôt  un  ébranlement  particulier  et  parfois 
un  changement  de  direction  dans  les  courants  de  granulations. 

Mais  quelle  sera  donc  la  cause  des  courants  du  protoplasma 
naturel?  L'acide  carbonique,  le  produit  de  tous  les  actes  considérés 
naguère  comme  vitaux!  En  elïet,  ses  molécules,  toujours  en  état 
d'équilibre  instable  au  sein  des  dissolutions,  heurtent,  en  se  déga- 
geant, les  molécules  liquides  ou  solides  du  protoplasma.  Prenez 
donc  le  protoplosma  artiliciel  (qui  renferme  une  certaine  quantité 
de  carbonates)  et,  après  ramollissement  par  l'eau,  ajoutez-y  de 
l'acide  tartrique  solide  et  quelques  gouttes  d'eau  :  observez  au 
microscope.  L'eau  chargée  d'acide  carbonique  peut  substituer  le 
mélange  d'acide  et  de  carbonate,  ou  bien  vous  pouvez  mettre  le 
protoplasma  sur  une  feuille  verte,  fraîche  (Se  rappeler  que  Mexico 
est  situé  à  2268  mètres  au-dessus  de  l'Océan  et  tout  naturellement 
l'acide  carbonique  se  dégage  ici  avec  une  vitesse  singulière  et  les 
courants  ont  aussi  une  vivacité  très  considérable).  Il  est  presque 
certain  que,  dans  des  conditions  favorables  de  température  et  de 
mobilité,  le  mouvement  intérieur  sera  suivi  du  mouvement  extérieur  : 
j'ai  vu  une  seule  fois,  en  observant  une  goutte  mise  sur  l'huile,  la 
production  d'un  pseudopode  avec  la  zone  claire  périphérique.  «  On 
voit,  disent  Vogt  et  Yung,  l'endosarc  des  Amides,  se  porter  par  un 
courant  plus  ou  moins  rapide  vers  le  point  où  pousse  le  pseudopode, 
et  à  mesure  que  celui-ci  s'allonge,  le  courant  intérieur,  accusé  par 
le  mouvement  des  granulations,  avance  vers  la  périphérie.  »  J'ai 
vu  que  le  courant  latéral  s'étant  trouvé  en  conflit  avec  un  grand 
courant  axial,  s'est  retourné  ou  renversé  pour  produire  le  pseudo- 
pode. Donc,  par  ce  qui  touche  la  prétendue   force  vitale,  il  est 


120  SÉANCE  DU  28  JUIN  1898 

extrêmement  probable  que,  au  moins  chez  les  êtres  inférieurs,  le 
mouvement  est  dû  à  Vaction  mécanique  des  molécules  gazeuses  qui  se 
dégagent  au  sein  du  protoplasma.  Ranvier  dit  que  u  les  prolonge- 
ments des  leucocytes  en  expérience  se  produisent  du  côté  où 
l'oxygène  arrive  »  pour  produire  l'acide  carl)onique.  Se  rappeler 
aussi  les  expériences  de  Brown-Séquard  et  de  Cl.  Bernard,  D'ail- 
leurs, la  vie  est  impossible  sans  la  respiration. 

D'autre  part,  une  goutte  {ovule)  de  protoplasma  synthétique, 
attire  énergiquement  une  autre  goutte  plus  petite  [spermatozoïde]  : 
voilà  certes  une  preuve  nouvelle  de  ma  théorie  sur  la  fécondation 
par  les  attractions  moléculaires  (i). 

Enfin,  pour  moi,  le  protoplasma  est  un  suc  digestif  libre  (Pro- 
tistes, etc.)  ou  emprisonné  (cellule).  II  a  des  pepsines,  du  glyco- 
gène,  etc.,  et  je  ne  vois  rien  d'extraordinaire  à  ce  que  les  Amibes 
soient  capables  de  se  rouler  mécaniquement  sur  les  algues,  pour 
les  dissoudre  et  profiter  des  principes  assimilables  (Se  rappeler  les 
digestions  artificielles). 

Il  faudrait  maintenant  former  un  protoplasma  capable  de  res- 
pirer (avec  la  fibrine  humide  peut-être).  Mais  le  problème  de  la  vie 
s'est,  si  je  ne  me  trompe,  quelque  peu  simplifié.  Notez,  en  effet,  je 
vous  prie,  l'action  du  soutïle  ou  bien  des  attouchements  ou  ébran- 
lements portés  sur  le  protoplasma  synthétique  avec  une  épingle. 
Parfois  les  courants  y  produisent  une  striation  superficielle,  et 
il  est  très  probable  que  l'oxygène  est  capable  de  produire  ces 
courants  (2). 

Addenda.  —  A  l'intérieur  d'une  grande  goutte  de  protoplasma 
synthétique,  s'est  formé,  avec  l'acide  tartrique,  uo  nucléus  de 
granulations  agglomérées,  par  suite  de  l'action  des  courants  et  des 
attractions  moléculaires. 


(1)  Voir  Bull.  Soc.  Zool.  France,  1898,  p.  86. 

{i)  Ces  expériences  ont  été  failen,  à  Mexico,  devant  la  Société  Alzate. 


121 


Séance  du  la  Juillet  i8g8 
PRKSlDENCb:  DE   M.   DAUTZKNBKlKi,  ANCIEN  PRÉSIDENT 

M.  R.  Blanchard  s'excuse  de  oe  pouvoir  assister  à  la  séance. 

M.  le  Président  présente  les  félicitations  de  la  Société  à  M.  le 
D""  G.  RocHÉ,  inspecteur  général  des  pèches  maritimes,  nommé 
Chevalier  de  la  Légion  d'honneur. 

M.  le  Secrétaire  général-adjoint  annonce  que  le  yacht  Princesse- 
Alice,  après  un  arrêt  de  quelques  jours  à  Kiehl,  vient  d'arriver  à 
Bergen  le  7  juillet.  Le  Prince  de  Monaco  et  ses  colhdjorateurs  se 
proposent  de  faire  une  rapide  visite  de  l'Exposition,  après  quoi  le 
navire  partira  pour  le  Spitzberg. 


MOUVEMENTS 
DU    PROTOPLASME    PAR    DÉGAGEMENT    D'ACIDE    CARBONIQUE 

PAR 

ALFONSO    L.    HERRERA. 

II  est  certain  que  le  dégagement  de  CO-  a  pour  cause  l'oxyda- 
tion des  graisses  ou  des  sucres,  favorisée  par  un  état  de  division 
particulier.  Les  graisses  sont  très  répandues  dans  l'organisme. 
Elles  existent  dans  presque  tous  les  liquides,  dans  tous  les  tissus; 
elles  accompagnent  toutes  les  substances  protéiques  et  histogé- 
nétiques. 

Le  spermatozoïde  a  de  la  lécithine  et  de  la  graisse,  par  contre,  le 
disque  germinatif  consiste  principalement  en  albuminoïdes.  Par 
son  développement  l'embryon  s'eniichit  en  graisse.  «  Les  matières 
grasses  semblent  jouer  un  rôle  considérable  dans  les  phénomènes 
du  Iractioiuicinoit  du  vitellus  et  dans  la  formation  des  cellules 
histogéniques  (1).  »  Endn,  on  a  observé  l'augmentation  des  oxyda- 
lions  physiologiques  sous  riuduence  de  la  spermiue. 

La  question  a  sans  doute  un  intérêt  considérable  :  peut-être 
l'acide  carbonique  a  t-il  un  rôle  mécanique  important  dans  les 
processus   cellulaires?   L'expérience  suivante   est  pour  moi   très 

(1)  iMilne-Edwards,  Phys.  et  Anat.,  VIII,  p.  392. 


122  SÉANCE   DU    12   JUILLET    1898 

démonstrative  :  Dans  une  coupe  à  moitié  pleine  d'eau  on  verse 
de  l'huile  de  lin  et  de  grands  morceaux  de  fibrine  de  bœuf  gonflée 
par  l'acide  acétique.  Au  bout  de  dix  jours,  on  observe  la  production 
d'une  pellicule  intermédiaire  entre  l'huile  et  l'eau,  à  la  surface  de 
laquelle  il  y  a  un  grand  nombre  de  mamelons.  Ils  sn)U  susceptibles 
de  croissa7ice.  Si  l'on  met  un  peu  plus  tard  un  morceau  de  fibrine, 
de  telle  sorte  qu'il  repose  légèrement  sur  la  pellicule,  on  voit 
sortir,  sur  certains  points  de  la  surface,  des  ampoules  réticulées, 
dont  le  volume  augmente  lentement.  Le  microscope  montre  un 
grand  nombre  de  vésicules  qui,  par  soudure  et  par  pression 
mutuelle,  forment  un  tissu  polygonal.  Pour  moi,  la  fibrine  humide 
respire  et  les  gaz  produits  provoquent  dans  ces  conditions  la 
croissance  du  tissu. 


NOTE    SUR    LES    ISOPODES    TERRESTRES    DU    SÉNÉGAL 


PAR 


ADRIEN    DOLLFUS. 

La  faune  isopodique  du  Sénégal  est  intermédiaire  entre  celle 
de  la  Mauritanie  et  des  archipels  atlantiques  et  celle  du  golfe  de 
Guinée.  Si  on  y  trouve  encore  des  espèces  européennes  telles  que 
Philoscia  couchi  Kinahan  et  Tijlos  armadIUo  Latreille,  on  y  voit 
aussi  apparaître  le  genre  Mesarmadillo,  qui  paraît  être  très  répandu 
dans  les  pays  tropicaux  et  dont  nous  avons  signalé  plusieurs 
espèces  du  golfe  de  Guinée  (1).  M.  Chevreux  a  récolté  à  Rufisque 
le  Hhi/scotus  turgifrons  BL.  de  l'Amérique  et  de  l'Afrique  tropicales. 

Les  espèces  du  Sénégal,  du  reste  peu  nombreuses,  que  nous 
avons  pu  examiner  jusqu'à  présent,  proviennent  des  récoltes  faites 
par  MM.  Thibeaudeau,  Blondel,  Dr  Nodier,  commandant  Dorr, 
Ed.  Chevreux  et  Maindron. 

Mesarmadillo  senegalensis,  n.  sp. 

Corps  ovale-oblong,  lisse,  très  finement  ponctué.  Cephalon  : 
prosépistome  presque  plan;  appliqué  et  ne  dépassant  pas  la  ligne 
frontale,  muni  de  part  et  d'autre,  en  avant  des  yeux,  d'un  processus 

(1)  A.  DoLLFus.  Voyage  de  M.  Cli.  Alluaud  dans  le  territoire  d'Assinie:  Crus- 
tacés isopodes  terrestre.^.  .\nn.  Soc.  enloni.  France,  décembre  I8H2. 


SÉANCE   nu    12   JUILLET    1898 


123 


(tubercule  ;intennaire)  peu  développé,  obtuséuient  triangulaire. 
Antennes  courtes,  à  trois  premiers  articles  très  courts;  fouet  (ine- 
nient  poilu,  premier  article  plus  court  que  le  second.  Antennules 
en  forme  de  rame  courte,  non  articulée.  Pereion  :  premier  seg- 
ment à  peu  près  deux  fois  plus  long  que  le  suivant,  sans  relief 
tuberculeux;  coxopodile  distinct  sur  toute  la  longueur  de  la  face 


1.  Mesarmadillo  senegalensis,  nova  species.  —  a,  cephalon  et  premier  segment 
pereial  :  b,  cini^uième  segment  pleonal,  pleotelson  et  nroporlos  ;  c,  ceplmlon  vu 
en  dessous  (epistome)  ;  d,  segments  pereiaux  1  à  III,  vus  en  dessous  (coxopo- 
dites)  ;  e,  uropodes  vu  en  dessous  ;  /,  premier  pléopode  chez  le  c^. 


supérieure  et  formant  un  bourrelet  tout  le  long  du  côté  de  ce 
segment;  il  est  à  peine  divergent  postérieurement  et  forme  en 
dessous  un  fort  repli  dentiforme.  Deuxième  segment  à  coxopodite 
visible  seulement  en  dessous  et  formant  un  repli  assez  large.  Un 
petit  repli  indique  en  dessous  le  coxopodite  du  troisième  segment. 
Pleon  :  les  processus  latéraux  des  segments  sont  bien  développés 


124 


SÉANCE   DU    12   JUILLET    1898 


et  peu  larges,  ceux  du  cinquième  segment  un  peu  convergents; 
exopodite  des  premiers  pléopodes,  chez  le  niàle,  obliquement  trian- 
gulaire, à  sommet  obtus;  endopodile  très  allongé,  se  terminant 
par  un  renflement  poilu  et  un  petit  processus  du  côté  interne. 
Pleotelson  aussi  long  que  large,  triangulaire,  à  côtés  incurvés  et 
terminé  par  une  pointe  arrondie.  Uropodes  à  base  plus  longue  que 
large;  endopodite  droit,  atteignant  presque  l'extrémité  du  pleo- 
telson ;  exopodite  apical,  très  petit.  Couleur  :  fond  blanchâtre,  avec 
une  tache  brun  foncé  de  chaque  côté  des  segments  pereiaux  ;  la 
partie  médiane  est  brune  et  de  part  et  d'autre  se  trouvent  des 
linéoles  claires  sur  fond  brun;  pleon  brun  avec  taches  et  bords 
marginaux  clairs;  uropodes  rouges.  Dimensions:  longueur,  12  mil- 
limètres; largeur,  4,b  millimètres. 

Dakar  (Blondel).  Dakar,  jardin  public,  détritus  humides  (Dr  No- 
dier); phare  Mamelle,  près  Dakar  (Blondel);  Rufisque  (Chevreux); 
oasis  de  Sebikotou  (Chevreux). 

Porcellio  Nodieri,  n.  sp. 

Corps  allongé,  peu  large,  couvert  de  granulations  assez  fortes 
sur  la  tête  et  la  partie  médiane  du  pereion.  Cephalon  :  lobes  fron- 


11  b 


lia 


'X.. i^ 


<î?:^^ 


-  -=::^-i:i.-i;7»;«Ï^W*^-ï»VR? 


/; 


l:; 


■:=:r 


JI.  Porcellio  Nodieri,  nova  specics  —  a,  cephalon  el  premier  se^'inent  pereial  ; 
h,  cinquième  sef^ment  [)leonai,  pleolelson  el  uropodes;  c,  ceplialon  vn  en  dessous 
(épislome)  ;  r/,  premier  plLO))oile. 


taux  bien  développés,  de  longueur  à  peu  près  égale;  les  lobes 
latéraux  sont  obliques,  presque  quadrangulaires,  à  angle  interne 
arrondi  ;  le  lobe  médian  est  triangulaire  ariundi.  Prosépistome  un 


SÉANCE  DU  12  JUILLKT  1898  125 

peu  convexe,  avec  un  tubercule  peu  distinct.  Yeux  moyens,  envi- 
ron dix-huit  ocelles.  Antennes  courtes,  à  tige  sillonnée;  fouet  des 
articles  suhégaux  (le  premier  un  peu  plus  court  que  le  second). 
Pereion  :  bord  postérieur  du  premier  segment  médiocrement 
sinueux.  Pieon,  telsou  :  Pleopodes  de  la  première  paire,  chez  le 
mâle,  à  exopodite  court  et  tronqué,  arrondi  du  côté  interne.  Pleo- 
telson  un  peu  plus  long  que  large,  plan,  à  pointe  assez  allongée, 
subaiguë;  uropodes  à  base  n'atteignant  pas  tout  à  fait  l'extrémité 
du  pleotelson  ;  endopodite  dépassant  à  peine  la  pointe,  exojiodite 
lancéolé,  douleur:  brun  foncé,  avec  linéoles  claires;  pleotelson  et 
uropodes  clairs,  sauf  le  sommet  de  l'exopodite,  qui  est  brun  foncé; 
les  deux  premiers  articles  des  antennes  sont  clairs.  Dimensions  : 
longueur,  8  millimètres;  largeur,  2,8  millimètres. 

Dakar,  dans  le  tronc  pourri  d'un  Baobab.  Un  exemplaire  mâle 
(D>f  Nodier). 

PoRCELLio  L.EVis  Latrcille. 
Dakar  (Blondel). 

Metoponorthus  PRUiNOsns  Brandt. 

Dakar,  détritus  de  jardins  (Commandant  Dorr  et  D^  Nodier); 
id.,  tronc  pourri  d'un  Baobab  (D^  Nodier);  Rufisque  (Ed.Chevreux); 
cercle  de  Podor  (iMaindron,  Muséum  de  Paris). 

Rhyscotus  turgifrons  Budde-Lund. 

Rufisque  (Ed.  Ghevreux). 

Cette  espèce,  découverte  dans  l'Amérique  tropicale,  se  retrouve 
en  Afrique  jusqu'au  golfe  de  Guinée. 

?  Leptotrichus  squamatus  Budde-Lund. 

Dakar  (Ed.  Ghevreux). 

(Morphologiquement  conformes  à  la  description  que  donne 
Budde-Lund  de  celte  espèce,  découverte  à  Landana  et  Ghinchoxo, 
les  exemplaires  recueillis  par  M.  Ghevreux  au  Sénégal  sont  blan- 
châtres au  lieu  d'être  grisâtres). 

Philoscia  Gouchi  Kinatan. 

Dakar,  niveau  des  pleines  mers,  exemplaires  jeunes  (Ed.  Ghe- 
vreux). 


126  SÉANCE   DU    12    JUILLET    1898 

LlGlA   EXOTICA   Roux. 

Saint-Louis  (Thibeaudeau)  ;  Dakar  (Blonclel)  ;  Dakar  (Ghevreux). 

LiGiA  GRACiLiPES  Budde-Lund. 

Dakar  (Ed.  Ghevreux). 

(Très  voisine  de  L.  italica,  de  la  Méditerranée,  cette  petite  espèce, 
caractérisée  surtout  par  l'extrême  longueur  des  uropodes,  qui 
dépasse  celle  du  corps,  avait  été  découverte  à  Landana). 

Tylos  Armadillo  Latreille. 

Dakar,  derrière  l'ambulance,  aux  pleines  mers  de  syzygies 
(Ghevreux);  Rufisque,  dans  le  sable  au  bord  de  la  mer  (Ghevreux). 


127 


Séance  du  26  Juillet  i8g8 
PRÉSIDENCE  DE  M.  Cil.  JANET,  VICE-PRÉSIDENT. 

MM.  R.  Blanchard  et  J.  Guiart  s'excusent  de  ne  pouvoir  assister 
à  la  séance. 

M.  le  Président  présente  les  félicitations  de  la  Société  Zoologique 
de  France  à  M.  le  prof.  Filhol,  président  de  la  Société,  qui  vient 
d'être  nommé  Officier  de  la  Légion  d'honneur  à  l'occasion  de  l'inau- 
guration de  la  nouvelle  Galerie  d'anatomie  comparée  du  Muséum 
de  Paris. 

M.  Neveu-Lemaire,  au  nom  de  l'auteur,  ofïre  à  la  Société  un 
mémoire  de  M.  le  prof.  R.  Blanchard  sur  lea  Myriapodes  pseudo- 
parasites  (le  l'Homme.  Ce  travail  est  paru  dans  le  dernier  fascicule 
des  Archives  de  Parasitologie. 

M.  Cil.  Janet  appelle  l'attention  sur  une  observation  qui  lui  est 
communiquée  par  le  docteur  Robert,  de  Lyon,  Cet  entomologiste, 
qui  a  fait  d'abondantes  récoltes  de  Coléoptères  myrmécophiles 
dans  les  nids  de  Fourmis  de  sa  région,  a  remarqué  que,  soit  en 
plaine,  soit  en  montagne  haute  ou  basse,  les  nids  en  dôme  de  la 
F.  rufa  ne  donnent  presque  rien  pendant  l'été,  tandis  qu'en  automne 
les  nids  de  la  plaine  fournissent  souvent  des  récoltes  abondantes. 

M.  Robert  se  demande  si  la  raison  de  ce  fait  est  que  les  Coléop- 
tères myrmécophiles  s'enfoncent  plus  profondément  dans  le  nid 
pendant  l'été,  ou  si  elle  est  en  rapport  avec  l'époque  des  éclosions. 

L'époque  des  éclosions  peut,  en  eiïet,  très  bien  expliquer  le  fait 
qui  nous  occupe  ici,  dans  le  cas  d'espèces  à  vie  courte  ;  mais  il  est 
indubitable  que  certains  myrmécophiles  ont  une  vie  assez  longue. 

M.  Janet  a  démontré  (1)  par  des  élevages  faits  dans  des  nids 
artificiels  que  leClaviger  lestacens,  arrivé  à  l'état  d'imago, peut  vivre 
pendant  plus  de  quatre  années. 

Avec  une  vie  aussi  longue,  l'époque  des  éclosions  ne  peut  plus 
avoir,  sur  le  nombre  des  exemplaires  vivant  à  un  moment  donné, 
une  influence  aussi  considérable  que  pour  une  espèce  à  vie  courte. 

Il  est  possible  que  certaines  espèces  myrmécophiles  capables,  à 
certains  moments  de  l'année,  de  vivre  hors  des  fourmilières,  soient 
attirées  à  nouveau,  aux  premiers  froids  de  l'automne,  par  la  tempé- 
rature relativement  élevée  qu'elles  trouvent  dans  les  nids. 

(1)  Cb.  Janet.  Etudes  sur  les  Fourmis,  les  Guêpes  et  les  Abeilles.  Note  14,  p.  45. 


128  SÉANCE   DU   26   JUILLET    1898 


SUR  LA  MANIÈRE 

DE  PRODUIRE  CERTAINS  MOUVEMENTS  AMIBOÏDES 

PAR  UN  DÉGAGEMENT  D'ACIDE  CARBONIQUE 

PAR 

ALFONSO  L.  HERRERA. 

La  méthode  la  plus  simple  consiste  à  mélanger  avec  le  bicarbo- 
nate de  soude  en  poudre  une  petite  quantité  d'enci^e  d'imprimerie 
française,  dont  les  propriétés  physiques  se  prêtent  à  merveille  aux 
expériences.  Ensuite  on  verse  une  goutte  du  produit  qui  devra  avoir 
la  consistance  du  protoplasma  (c'est-à-diie  d'un  sirop  très  épais) 
sur  un  porte-objet  dont  la  surface  aura  été  préalablement  humectée 
avec  une  solution  faible  d'acide  tartrique,  lequel  détermine  le 
dégagement  de  l'acide  carbonique.  On  devra  ajouter,  s'il  y  a  besoin, 
de  nouvelles  quantités  de  la  solution  acide,  en  ayant  soin  de  couvrir 
la  goutte  avec  le  couvre-objet,  surtout  au  cas  où  les  mouvements 
seront  très  faibles.  Le  dégagement  de  l'acide  carbonique  devra  être 
uniforme  et  presque  imperceptible,  les  grandes  bulles  s'opposent 
toujours  à  l'observation.  D'une  part,  l'altitude  de  Mexico  (2260"^) 
et,  d'autre  part,  la  qualité  de  l'encre  d'imprimerie,  peuvent  avoir 
influencé  les  résultais  que  j'ai  pu  obtenir.  Les  encres  d'imprimerie 
généralement  en  usage  eu  France  sont  composées  d'huile  cuite  et 
de  noir  de  fumée,  mais  l'on  ajoute  aussi  diverses  substances,  telles 
que  le  baume  de  copahu,  l'indigo  et  le  bleu  de  Prusse,  le  savon  de 
résine,  etc.  D'ailleurs  les  mouvements,  les  vacuoles,  les  palpita- 
lions,  le  nombre  et  la  longueur  des  pseudopodes  varient  assez 
suivant  la  consistance,  les  quantités  relatives  de  bicarbonate  et 
d'acide,  la  température,  etc.  Si  l'on  ajoute  à  la  fois  les  poudres  de 
bicarbonate  de  soude  et  d'acide  tartrique  et  que  l'on  dépose  la 
masse  sur  le  verre  humide,  il  y  a  locomotion  et  l'illusion  d'un  être 
vivant  y  est  complète.  J'espère  que  dans  l'avenir  on  trouvera  quel- 
ques substances  qui,  ajoutées  à  mon  protoplasma  synthétique  ou 
même  à  celui  de  Biitsclili,  lui  donneront  la  propriété  d'adhérer  aux 
surfaces  polies  et  de  cheminer  au  moyen  des  pseudopodes,  toujours 
par  l'action  de  l'acide  carbonique. 

J'ai  obtenu  avec  l'encre  une  Amibe  très  semblable  à  celle  que 
représentent  Vogt  et  Yung  à  la  page  57  du  Traité  d'Anatomie  corn- 
parée  pratique.  J'ai  observé   des  vacuoles  extrêmement  variables 


SKANCK  DU  20  JUILLKT  1898  129 

quant  à  leur  nombre  et  ù  leur  volume.  On  les  voit  se  former,  par 
Taclion  du  i-az,  à  îles  endroits  indéterminés,  grossir  successive- 
ment, conlluer  souvent  ensemble  ou  aussi  se  diviser.  Quebjuefois 
elles  deviennent  énormes  et  atleignent  alors  la  sui-face,  soulevant 
celle  ci  en  une  mince  pellicule.  Parvenue  à  ce  développement,  la 
vacuole  se  vide  subitement.  On  n'aperçoit  jamais  d'ouverture  f)ar 
laquelle  elle  épauclierait  son  contenu  au  dehors.  Cette  description 
est  la  même  que  donnent  MM.  Vogt  et  Yung.  Il  y  a  aussi  émission 
de  pseudopodes  semblables  à  des  hernies,  lobés  ou  ramifiés,  et  qui 
se  confondent  souvent  les  uns  avec  les  autres,  coulUient  en  masse 
et  se  séparent  de  nouveau  ou  rentrent  dans  la  masse  d'encre. 

Voici  quelques  faits  pouvant  s'expliquer  par  le  dégagement 
d'acide  carbonique. 

Selon  Allen  et  Pepys.  Prout,  Hervier,  Saint-Lager,  Scharling, 
Boussingault,  etc.,  il  y  a  diminution  de  l'acide  carbonique  exhalé 
pendant  le  sommeil  (59  centigrammes  au  lieu  de  94  chez  un  oiseau, 
par  exemple),  ce  qui  expli((uerait  la  contraction  des  cellules  ner- 
veuses, phénomène  qui  s'observe  aussi  à  la  suite  de  la  fatigue  ou 
par  l'action  des  excitations  de  diverse  nature  (1).  J'ai  dit  (jue  selon 
Luciani,  il  y  a  aussi  contraction  des  Amibes  par  les  secousses,  les 
courants  électriques  et  les  autres  causes  du  dégagement  intense  de 
l'acide  carbonique,  ou  encore  dans  le  cas  où  il  n'y  a  pas  production 
suffisante  de  ce  gaz. 

Il  faut  rapprocher  de  ma  théorie  une  étude  de  Cloes  sur  l'action 
favorable  de  la  lumière  sur  l'oxydation  des  graisses  (ce  qui  expli- 
querait l'inflence  de  cet  agent  sur  les  Amibes).  Les  rayons  les  plus 
réfrangibles  sont  bien  ceux  qui  activent  surtout  la  réaction,  ce  qui 
expliquerait  aussi  les  expériences  de  Yung,  qui  prouvent  le  déve- 
loppement plus  rapide  sous  les  rayons  les  plus  réfrangibles  du 
spectre  solaire. 

Enfin,  les  vacuoles  contractiles  sont  dues  aux  explosions  de 
l'acide  carbonique. 

Si  on  examine  un  Infusoire  de  grande  taille,  on  ne  tarde  pas  à 
apercevoir  que  la  vésicule  contractile  est  entourée  d'autres  petites 
vacuoles  allongées  qui  se  dilatent  au  moment  où  la  vésicule  se 
contracte  (2).  Elles  s'observent  aussi  sur  les  pellicules  d'encre 
d'imprimerie,  ainsi  que  les  mouvements  de  dilatation  lente  et  de 

(1)  M.  M.  DuvAL.  L'aviœboïsme  du  système  nerveux  et  la  théorie  du  sommeil. 
—  B.  Odier,  L'amœboisme  des  cellules  nerveuses.  Revue  scientifique,  1898,  vol.  IX* 
p.  324  et  697. 

(2)  Pelletan,  Le  Microscope,  p.  606. 


130  SÉANCE  DU  26  JUILLET  1898 

contraction  subite,  comme  sous  l'action  d'un  sphincter.  Chez  un 
grand  nombre  d'infusoires,  on  remarque  deux,  trois  vésicules 
contractiles  et  même  davantage  (1).  Le  nombre  des  vésicules  de 
l'encre  est  aussi  de  deux,  trois  ou  plus,  suivant  l'intensité  du  déga- 
gement gazeux.  Les  Radiolariés  coustituent  un  groupe  formé  d'êtres 
dans  lesquels  ou  constate  toujours  la  présence  d'une  vésicule 
contractile  qui  fait  souvent  hernie  au  dehors  (2).  J'ai  vu  dans  les 
pellicules  d'encre  des  vésicules  périphériques,  contractiles,  tout  à 
fait  analogues  à  celle  de  VActinoplinjs  sol.  La  contraction  rapide  des 
vacuoles,  très  facile  à  voir  dans  les  Protococciis,  Chlannjdomonas, 
etc.,  se  produit,  d'après  G.  Busch,  toutes  les  quarante  secondes 
et  est  suivie  d'une  diastole  lente.  C'est-à-dire  qu'il  y  a  là  une  explo- 
sion d'acide  carbonique,  dont  la  périodicité  est  en  rapport  avec  les 
résistances  et  l'énergie  du  dégagement.  C'est  au  moins  ce  que  j'ai 
été  à  même  de  vérifier  avec  les  pellicules  d'encre. 

Je  dirai  en  passant  que  les  Amibes  et  les  leucocytes  restent 
adhérents  au  porte-objet  et  leur  locomotion  se  lait  de  la  même 
manière  que  dans  les  disques  de  cire  blanche  imprégnée  de  bicar- 
bonate de  soude,  qui  glissent  sur  un  verre  humecté  avec  la  solution 
d'acide  tartrique,  à  savoir  :  par  la  poussée  de  bulles  imperceptibles 
qui  se  sont  accumulées  à  la  face  inférieure  de  la  masse.  Calculez 
niaintenaut  les  dimensions  possibles  des  bulles  de  gaz  carbonique 
qui  se  dégagent  lentement  d'un  leucocyte  de  5  à  12  [x  de  diamètre  ! 


OBSERVATIONS  DE  M.  PIEPERS  SUR  DES  CHENILLES  MYRMÈCOÏDES 


PAR 


CH.    JANET. 

Dans  la  Note  récente  (3)  où  j'ai  étudié  les  rapports  qui  existent 
entre  les  Fourmis  et  celte  nombreuse  catégorie  d'animaux  qui 
sout  qualifiés  du  nom  de  myrmécophiles,  j'ai  omis,  en  parlant  des 
Lépidoptères,  de  signaler  l'existence  de  chenilles  myrmécoïdes. 
M.  C.  Piepers  m'apprend,  à  ce  sujet,  que  les  individus  jeunes  et 
semi-adultes  de  la  chenille  du  Stauioiriis  siJd-i menais  Moore,  Bombyx 

(1)  Imi).,  p.  (107. 

(2)  Ibid.,  p.  629. 

i'.i)  i:tu(ies  sur  les  l'cmrinis,  les  Guêpes  et  les  Abeilles,  Note  14. 


SÉANCE  DU  20  JUILLKT  1898  131 

de  la  famille  des  Solodontidae  ressemblent,  d'une  façon  remar- 
quable, à  des  Fourmis.  Cette  espèce  tire  sou  nom  spéci(i(|ne  de 
u  Sikkini  )>,  nom  d'une  contrée  du  Nord  de  l'iude  anglaise,  mais 
elle  est,  aussi,  coinniune  à  Javii,  où  M.  C.  Piepers  l'a  observée.  Les 
pattes  antérieures  de  la  chenille,  surtout  la  deuxième  et  la  troi- 
sième paires,  sont  très  allongées.  Tant  que  l'aninial  est  encore  jeune 
et  que  sa  taille  ne  dépasse  pas  celle  de  plusieurs  grandes  espèces 
de  Fourmis  qui  habitent  la  même  île,  il  fait  vibrer  presque  coati- 
nuellemeut  ses  longues  pattes,  ce  qui  suffît  déjà  à  le  faire  ressem- 
bler à  ces  grandes  Fourmis  qui  ont,  elles  aussi,  l'habitude  de 
remuer  continuellement  leurs  pattes,  également  très  longues.  Cette 
ressemblance  est  si  frappante  que  AI.  Piepers  a  souvent  entendu 
les  indigènes  la  faire  remarquer.  Elle  s'augmente  encore  par  le 
fait  que  la  tête  de  la  chenille  ressemblée  celle  d'une  grosse  Fourmi. 
Mais,  fait  remarquable,  lorsque  ces  chenilles  ont  grandi  au  point 
qu'il  n'est  plus  possible  de  les  confondre  avec  des  Fourmis,  elles 
cessent  aussi  d'agiter  leurs  pattes. 

Tous  les  individus  que  M.  Piepers  a  eus  entre  les  mains  lui  ont 
été  apportés  par  des  chasseurs  indigènes  et  se  trouvaient  sur  des 
feuilles  variées,  car  c'est  une  chenille  polyphage  comme  l'est  aussi 
l'espèce  européenne,  le  Stauropus  fiufi  L.  qui,  d'ailleurs,  lui  res- 
semble beaucoup.  M.  Piepers  ajoute  qu'il  ne  connaît  pas  d'obser- 
vations relatives  à  cette  espèce  européenne.  Il  serait  intéressant 
de  savoir  si  ses  jeunes  chenilles  font  aussi  remuer  leurs  longues 
pattes  de  cette  manière,  ou  si  cette  habitude  leur  fait  défaut,  car 
en  Europe,  il  n'y  a  pas  de  Fourmis  faisant  vibrer  leurs  pattes  à  la 
façon  des  Fourmis  de  Java  mentionnées  ci-dessus. 


VOYAGE  DE  M.  GASTON   BUCHET 
AUX  ILES  CANARIES  ET  SUR  LES  COTES   MÉRIDIONALES  DU  MAROC 

(1896-1897) 
ISO  PO  DES  TERRESTRES 

PAK 

ADRIEN    DOLLFUS 

Les  récoltes  d'Isopodes  terrestres  que  M.  G.  Buchet  a  faites  en 
1896  et  en  1897  aux  îles  Canaries  et  aux  environs  de  Mogador  (Maroc) 
nous  permettent  de  constater  l'étroite  parenté  de  la  faune  isopodique 


132  SÉANCE  DU  26  JUILLET  1898 

du  Maroc  méridional  avec  celle  des  îles  Canaries  orientales  et  de 
l'Algérie  occidentale. 

Dans  notre  étude  sur  les  Isopodes  terrestres  du  voyage  de  M.  Ch. 
Alluaud  aux  (Canaries  (1),  nous  avons  déjà  fait  ressortir  le  caractère 
particulier  de  la  faune  des  Isopodes  dans  la  partie  E.  de  rArcliipel  : 
îles  de  Lanzarote,  Fuerteveutura,  Canaria.  PorcelUo  spinipes,  qui 
rappelle  P.  albinm  du  Sahara,  et  qu'on  y  trouve  en  abondance,  a  été 
depuis  cette  époque  rencontrée  au  cap  Blanc  par  M.  le  comte  de 
Dalmas  (2).  M.  Buchet  l'a  retrouvé  près  de  Mogador.  Il  y  a  recueilli 
aussi  en  très  grande  quantité  et  dans  plusieurs  localités,  PorcelUo 
variabilis  Lucas,  espèce  très  commune  en  Algérie,  assez  variable 
comme  taille  et  comme  coloration,  et  dont  nous  avions  décrit  par 
eireur  sous  le  nom  de  PorccUio  Alliiaudi  (3)  un  bon  nombre  d'exem- 
plaires proveuant  des  Canaries  orientales.  Enfin,  Mctopunoithus 
se.rfasciatus  BL.  et  Ariiiadillidiam  inilgare  Latr.  paraissent  aussi 
communs  sur  la  cùto  marocaine  que  dans  les  îles,  mais  ces  deux 
dernières  espèces  s'étendent  bien  plus  loin  et  sont  aussi  bien  euro- 
péennes que  nord-africaines.  Une  seule  espèce,  PorcelUo  Hoffmann- 
seggi,  déjà  signalée  au  Nord  du  Maroc  et  trouvée  près  de  Mogador, 
par  M.  Buchet,  ne  parait  pas  appartenir  à  la  faune  Canarienne.  Elle 
est  par  contre  répandue  en  Andalousie  et  dans  l'Algérie  occidentale. 

CANARIES 
Armadillidium  vulgare  Latreille. 

Ténérifïe  :  forêt  de  las  Mercedes  ;  La  Palma  :  Baranco  del  Rio, 
B.  de  las  Nieves  et  B.  de  la  Madera,  près  Santa- Cruz  de  la  Palma. 

Porcellio  Canariensis  DoUfus. 
La  Palma  :  Baranco  de  la  Madera,  près  Santa-Cruz. 

Porcellio  l.^vis  Latreille. 
Cornera  :  San  Sébastian,  près  de  la  lagune  de  la  plage. 

(1)  A.  DoixFus,  Voyage  de  M.  Ch.  Alluaud  aux  îles  Canaries:  Isopodes  ter- 
restres. Mém.  Soc.  ZooL  France,  18'j:i,  p.  4(i. 

(i)  Les  Isopodes  lerreslres  du  Nord  de  l'Afrique,  du  Cap  Blanc  à  Tripoli. 
Mém.  Soc.  Zool.  France,  1896,  p.  523. 


SÉANCE    DU    20   JLIILLKT    1898 


133 


PoRCKLLio  L/KVissiMUS,  iiovd   spccies. 

(lorp-i  oonvexo.  assez  larii:e,  très  lisse.  —  Cephalou  :  lobes  fron- 
taux liicii  (iévelo[)pés,  les  latéraux  étroits,  obliques,  le  inédiau 
Iriaugulaire  ol)tus.  Prosépisloiue  un  peu  convexe,  mais  dépourvu 
de  tubercule  médian.  Yeux  assez  grands.  Fouets  des  antennes  à 
articles  subégaux.  —  Pereion  :  premier  segment  à  bord  postérieur 
sinueux  de  chaque  côté:  les  premiers  segments  sont  munis  sur 
les  parties  latérales  d'une  minuscule  granulation  perliforme.  — 
Pleon  :  processus  latéraux  assez  larges.  ^  Pleotelsou  :  triangulaire 
avec  une  faible  dépression  centrale,  prolongé  en  pointe  subaiguë; 
uropodes  à  base  atteignant  presque  l'extrémité  du  pleotelson, 
endopodite  la  dépassant  un  peu,  exopodite  étroitement  lancéolé.  — 


B 


PorceKio  Isevissiinus,  nova  species.  —  A,  cephalou  et  premier  segment  pei fiai  ; 
B,  cephalon  vu  en  dessous  (epislome)  ;  C,  cinquième  segment  pleonai,  pleoielson 
et  uropoiles. 

Couleur  :  gris,  avec  des  linéoles  claires  de  part  et  d'autre  de  la 
ligne  médiane  et  une  tache  claire  de  chaque  côté  des  segments 
pereiaux.  —  Dimensions  :  longueur,  14  millimètres;  largeur, 
6,0  millimètres. 

Celte  espèce  diffère  du  Porcellio  lœvis,  avec  lequel  il  paraît  avoir 
des  affinités,  par  sa  lévite  complète,  l'absence  de  tubercule  sur  le 
prosépislome,  la  forme  des  lobes  frontaux  et  la  sinuosité  plus 
accentuée  du  bord  postérieur  du  premier  segment  pereial;  les 
taches  claires  sont  aussi  bien  plus  accusées  que  dans  P.  hevis.  Je 
n'ai  vu  que  deux  9,  et  n'ai  pu  constater,  par  conséquent,  la  forme 


Bull.  Suc  Zool.  (Je  Fv..   18W8. 


XXUI. 


\-2 


134  SÉANCE  DU  26  JUILLET  1898 

des  pléopodes  de  la  première  paire  ciiez  le  cf,  caractère  si  impo^-- 
tanl  pour  la  spécification  des  Porcellio. 
La  Palma  :  Baranco  de  Quintero,  près  Santa-Cruz  (deux  9). 

Metoponorthus  pruinosus  Brandt. 
La  Paloia  :  Marzo. 

MetopOiNORthus  sexfascfatus  Budde-Lund. 

La  Palma  :  Barancos  de  la  Madera  et  del  Rio,  près  Santa-Cruz; 
Marzo. 

Metoponorthus  strictigauda  Dollfus. 
La  Palma  :  Baranco  de  Quintero,  près  Santa-Cruz. 

MAROC 

Armadillidium  vulgare  Latreille. 
De  Zawitmoulaihassam  à  Taiandud. 

Porcellio  Hoffmannseggi  Brandt. 

Rive  gauche  de  l'Oued  Ida  ou  Guert,  à  cinq  heures  de  Diabet, 
près  Mogador.  Un  cT,  une  9  appartenant  à  la  variété  ex  colore 
d'un  gris  noirâtre  uniforme. 

Porcellio  variabilis  Lucas. 

Mogador.  —  Cap  Slm,  près  Mogador.  —  Oued-Sidi-Hamadsec'h, 
près  Diabet.  —  Heri,  Harhar,  Borajanua  et  Bihi,  rive  gauche  de 
rOued  Ida  ou  Guert,  à  cinq  heures  de  Diabet,  près  Harsa  Sultan  et 
forêt  d'Arganiers,  rive  gauche  de  l'Oued  Ida.  Oued  Melha,  Sidi 
M'bork,  à  trois  iieures  de  Mogador.  —  De  Zawitmoulaihassam  à 
Taiandud.  d"  9. 

Cette  espèce,  de  grandeur  et  de  couleur  variables,  est  bien  la 
même  que  celle  d'Algérie  et  on  doit  y  rapporter  aussi  le  Porcellio 
Alluaudi  Dollfus,  des  îles  Canaries  orientales. 

Porcellio   spinipes  Dollfus. 

Oued  Melha  Sidi  M'bork,  à  trois  heures  de  Mogador. 

Quatre   exemplaires,  dont  un  cf,  plus  petits  (jeunes?)  que  les 


CONGRÈS    DK    CAMBRIDGE  135 

exemplaires  recueillis  par  M.  Alluaud  aux  Canaries;  ils  ne 
dépassent  pas  10  uiilliuiètres  de  loug  sur  5  de  large;  la  pigmeu- 
talion  est  plus  forte  et  forme  des  marbrures  et  une  ligne  foncée 
médiane,  de  chaque  côté  de  laciuelle  se  trouve  une  tache  claire  bien 
délimitée,  bords  clairs.  Est-ce  une  variété  de  cette  espèce  qui,  aux 
Canaries  même,  présente  une  variabilité  de  couleur  assez  grande? 
Il  me  paraît,  en  tous  les  cas,  impossible,  en  l'absence  d'autres 
caractères  morphologiques  différents,  de  la  considérer  comme  une 
espèce  distincte. 

Metoponorthus  sexfasciatus  Budde-Lund. 
Du  Diabet  au  cap  Si  m,  près  Mogador. 


QUATRIÈME  CONGRÈS  INTERNATIONAL  DE  ZOOLOGIE 
tenu  à  Cambridge  (Angleterre)  en  août   i8g8 


compte-rendu  sommaire 


PAR 


LE  D'^  JULES  GUIART 


I^'importance  d'un  Congrès  tient  beaucoup  plus  à  la  qualité  et  la 
quantité  de  ses  membres  qu'à  celle  des  communications  que  l'on 
y  fait.  Ce  qu'il  faut  y  voir,  c'est  une  réunion  de  savants  venus  pour 
discuter  eu  commun  certaines  questions  d'intérêt  général,  venus 
aussi  pour  mieux  se  connaître.  Que  de  solides  amitiés  sont  nées  de 
la  sorte,  entre  gens  qui  ne  se  connaissaient  auparavant  que  de  nom  1 
Les  zoologistes  apprécient  certainement  de  tels  avantages,  si  l'on 
en  juge  par  l'empressement  avec  lequel  ils  sont  venus  à  Cambridge  ! 

Le  Congrès  de  Leyde  comptait  250  membres  :  cette  fois,  ce  sont 
380  membres  (sur  440  inscrits)  qui  se  sont  trouvés  réunis  à  Cam- 
bridge. C'est  donc  un  succès  sérieux  et  la  Société  Zoologique  de 
France,  à  qui  revient  l'honneur  d'avoir  pris  l'initiative  du  premier 
Congrès  international  de  zoologie,  doit  donc  se  réjouir  de  voir  son 
œuvre  prospérer  de  la  sorte  et  rencontrer  un  accueil  si  favorable 
près  des  zoologistes  du  monde  entier. 

La  plupart  des  congressistes,  arrivés  à  Cambridge  dans  la  journée 
du  lundi  22  août,  se  trouvaient  réunis  le  soir  même  dans  la  grande 


136  CONGRÈS    DE   CAMBRIDGE  ' 

salle  du  Guildhall,  où  le  Maire  et  M'^'-  Ginn  ofïraieut  une  réception 
en  l'honneur  des  membres  du  Congrès  de  zoologie  et  du  Congrès  de 
physiologie.  Six  cents  personnes  environ  assistaient  à  la  fête.  Après 
que  le  Maire,  puis  le  Vice  Chancelier  de  l'Université  eurent  souhaité 
la  bienvenue  aux  personnes  présentes,  des  chanteurs  se  firent 
entendre,  mais  nous  devons  à  la  vérité  de  dire  qu'ils  furent  peu 
écoutés,  tant  était  grand  le  plaisir  que  chacun  avait  de  rencontrer 
de  vieux  amis,  des  collègues  estimés  ou  des  camarades  des  précé- 
dents Congrès.  En  somme,  bonne  soirée,  faisant  bien  augurer  de  la 
session  qui  allait  s'ouvrir. 

Parmi  les  membres  de  la  Société  Zoologique  de  France,  présents 
à  Cambridge,  nous  citerons  :  M.  Milne-Edwards,  R.  Blanchard, 
Delage,  Filhol,  de  Guerne,  Joubin,  Schlumberger  et  Vaillant,  délé- 
gués du  Gouvernement  ;  MM,  Certes,  Cuénot,  Dautzenberg,  J.  Guiart 
et  Ch.  Janet,  délégués  de  la  Société  Zoologique  de  France  ;  MM.  Bou- 
vier, Brusina,  Cosmovici,  A.  Dollfus,  H.  Field,  Gadeau  de  Kerville, 
von  Gratï,  van  Kempen,  iMobius,  E.  Olivier,  Pruvot,  Railliet,  Simon, 
Spengel,  \V.  Stiles  et  Vejdovsky,  membres  de  la  Société.  Parmi  les 
dames  :  M^'-  et  M^e  R.  Blanchard,  M^'^''  Certes,  Delage,  Dollfus, 
Simon  et  M^^  Vaillant. 

Au  nombre  des  Français  ne  faisant  pas  partie  de  notre  Société, 
nous  avons  remarqué  :  MM.  Bouin,  CauUery,  Fauvel,  Marey,  Mesnil 
et  de  Pousargues. 

Nous  citerons  ensuite  au  nombre  des  savants  venus  d'Allemagne, 
M.  E.  Haeckel,  M.  et  M"^**  R.  Herlwig,  M.  Mobius,  M.  et  M»'«  L.  Plate, 
MM.  F.  E.  Schultze  et  Spengel  ;  d'Autriche,  M.  von  Grafï  ;  de 
Bohême,  M.  Vejdovsky;  de  Belgique,  M.  Pelseneer  ;  de  Croatie, 
M.  Brusina  ;  des  Etats  Unis,  MM.  Marsh  et  W.  Stiles  ;  de  Hollande, 
MM.  van  Bemmelen,  Hoek,  M.  et  M^e  Horst,  M.  et  M™**  Hubrecht, 
MM.  Jentink  et  Piepers  ;  de  Hongrie,  M.  et  M™e  Apâthy  ;  d'Italie, 
MM.  Carruccio  et  A.  Dohrn  ;  du  Japon,  M.  Mitsukuri  ;  de  Norvège, 
M.  R.  Collett  ;  de  Roumanie,  M.  Cosmovici  ;  de  Russie,  M.  Salensky, 
M.  et  Mme  sheviakov  ;  de  Suisse,  MM.  Blanc,  Field  et  Zschokke.  Nous 
ne  parlerons  pas  des  zoologistes  anglais,  qui  étaient  tous  présents. 

I.    —    SÉANCES    GÉNÉRALES 

Le  mardi  23  août,  à  10  heures  du  matin,  a  lieu  la  séance  d'inau- 
guration, sous  la  présidence  de  sir  John  Lubbock.  Autour  du 
Président,  ont  pris  place  sur  l'estrade,  le  Vice-Chancelier  de  l'Uni- 
versité et  les  délégués  des  différents  pays. 


CONr.RKS    DE    CAMBIUDGE  137 

Lecture  est  ilonnée  d'une  lettre  par  laquelle  sir  W.  Flower, 
président  désij;né  par  le  Conjures  de  Leyde,  exprime  le  regret  que 
l'état  de  sa  santé  ne  lui  ait  pas  permis  de  présider  le  Congrès  actuel. 

Le  Président  déclare  ensuite  la  session  ouverte  et  prononce  un 
remarquable  discours.  11  souhaite  que  le  nombre  des  zoologistes 
s'accroisse  dans  l'avenir,  car,  si  nos  collections  augmentent,  les 
travailleurs  manquent  pour  les  décrire.  Les  jeunes  gens  ont  le  tort 
de  croire  que  le  champ  de  la  découverte  est  bien  près  d'être  épuisé; 
en  réalité,  l'Océan  commencée  peine  à  nous  dévoiler  ses  mystères, 
l'histoire  de  nos  espèces  les  plus  communes  est  souvent  inconnue, 
beaucoup  de  problèmes  de  l'anatomie  et  de  la  physiologie  comparées 
restent  encore  à  résoudre  et  les  applications  de  la  zoologie  à  la 
médecine  ménagent  des  découvertes  d'une  grande  importance 
pratique.  En  fait,  nous  ne  sommes  encore  que  sur  le  seuil  du 
Temple  de  la  Science. 

Le  Vice-Chancelier,  au  nom  des  Membres  de  l'Université,  remercie 
le  Quatrième  Congrès  international  de  Zoologie  d'avoir  choisi  la  ville 
de  Cambridge  comme  centre  de  ses  délibérations.  Puis  MM.  Milne- 
Edwards,  Schultze,  Hubrecht,  Marsh,  Salensky  et  Mitsukuri, 
présidents  des  délégations  française,  allemande,  hollandaise,  amé- 
ricaine, russe  et  japonaise,  adressent  leurs  remerciements  aux 
organisateurs  du  Congrès  de  Cambridge.  M.  le  professeur  Newton, 
président  du  comité  de  réception,  rappelle  alors  le  nom  des  grands 
Zoologistes  qui  ont  illustré  Cambridge,  après  quoi  on  procède  à 
l'élection  des  vice-présidents  et  des  secrétaires,  pour  les  sections 
du  Congrès. 

M.  le  prof.  R.  Blanchard  lit  son  rapport  sur  les  prix  institués  en 
1892  par  le  Congrès  de  Moscou.  Les  conclusions  du  rapport  étant 
adoptées  à  l'unanimité,  M.  E.  de  Pousargues,  préparateur  au  Muséum 
d'histoire  naturelle  de  Paris  et  auteur  d'une  i^fî^f?''  sur  les  Rummanls 
de  l'Asie  centrale,  est  proclamé  lauréat  du  prix  de  S.  M.  l'Empereur 
Alexandre  III,  et  M.  le  D^  Hecht,  préparateur  de  zoologie  à  l'Univer- 
sité de  Nancy,  est  proclamé  lauréat  du  prix  de  S.  M.  l'Empereur 
Nicolas  II  pour  un  travail  intitulé  :  (Contribution  à  l'étude  des  Audi- 
branches. 

Ce  dernier  travail  est  paru  en  1896  dans  les  Mémoires  de  la  Société 
Zoologique  de  France  et  nous  avons  le  plaisir  d'annoncer  à  nos 
collègues  que  le  travail  de  M.  de  Pousargues  sera  publié  dans  les 
Mémoires  de  1898. 

M.  le  D""  W.  Stiles  fait  ensuite  l'exposé  des  décisions  prises  par 
la  commission  internationale  de  la  Nomenclature  zoologique.  Sur 


138  CONGRÈS   DE   CAMBRIDGE 

la  proposition  de  M.  Sclatkr,  membre  de  la  commission,  le  rapport 
est  renvoyé  au  prochain  Congrès,  pour  permettre  de  nouvelles 
additions  aux  règles  de  la  nomenclature. 

M.  le  D""  HocK  rappelle  que  le  Congrès  de  Leyde  avait  résolu  de 
saisir  la  Commission  postale  internationale  d'une  demande  tendant 
à  autoriser  la  circulation  des  spécimens  zoologiques  aux  mêmes 
conditions  que  les  échantillons  commerciaux.  Ce  vœu  a  été  accueilli 
favorablement  par  la  Commission  et  les  échantillons  zoologiques 
ou  commerciaux  seront  dorénavant  taxés  au  môme  prix. 

Le  mercredi  matin,  24  août,  nouvelle  séance  générale,  sous  la 
présidence  de  M.  le  prof.  F.  E.  Schultze.  M,  le  prof.  Yves  Delage 
ouvre  la  discussion  sur  la  position  des  Eponges  dans  te  règne  animal. 

Le  point  en  litige,  dit-il,  est  de  savoir  si  les  Eponges  doivent  être 
regardées  comme  un  phylum  entièrement  distinct  ou  si  elles 
doivent  être  rattachées  aux  Cœlentérés.  La  raison  principale  qui 
empêche  l'orateur  d'admettre  cette  dernière  opinion  tient  à  ce  que 
les  larves  d'Épongés  présentent  deux  types  cellulaires  distincts  :  les 
cellules  à  collerettes  munies  de  flagelles  et  histologiquement  de 
nature  ectodermique  ;  les  cellules  vitellines  histologiquement  endo- 
dermiques.  Or,  contrairement  à  ce  qui  se  passe  pour  le  reste  du 
règne  animal,  c'est  l'ectoderme  qui  s'invagine  dans  l'endoderme. 
Il  en  conclut  que  les  Eponges  se  développent  d'abord  comme  les 
autres  Métazoaires,  mais  se  séparent  des  Cœlentérés  au  stade  cor- 
respondant à  la  blastula. 

M.  MiNCHiN,  d'Oxford,  qui  lui  succède,  reprend  l'historique  de  la 
question  et  conclut  que  toutes  les  probabilités  sont  en  faveur  de  la 
descendance  indépendante  des  Eponges  du  groupe  des  Choanofla- 
gellés. 

M.  le  prof.  Hackel  monte  alors  à  la  tribune  pour  soutenir  sa 
théorie.  Les  Cœlentérés  doivent  comprendre,  suivant  lui,  les  Cné- 
daires,  les  Eponges  et  les  Platodes.  Tous  sont  alors  caractérisés  par 
ce  fait  qu'ils  ont  un  simple  canal  gastro  vasculaire,  se  développant 
cKix  dépens  de  deux  feuillets  primitifs  et  sont  dépourvus  de  vais- 
seaux sanguins  et  de  cœlôme. 

M.  le  D'  Vosmaer,  d'Lftrecht,  est  au  contraire  d'avis  que,  dans 
l'état  actuel  de  nos  connaissances,  tout  ce  qu'on  peut  faire  est  de 
confesser  son  ignorance  sur  la  place  possible  des  Eponges. 

Telle  n'est  pas  toutefois  l'opinion  de  M.  Saville-Kent,  qui  déclare 
que  les  Eponges  descendent  des  Choanoflagellés  et  développe  ses 
idées  personnelles  sur  ce  sujet. 

Enfin,  pour  M.  le  prof.  Schultze,  qui  est  le  dernier  orateur,  les 


CONGRÈS    PE   CAMBRIDGE  139 

iMetdzoaires  doivent  èlre  divisés  en  deux  groupes  :  ceux  dont  les 
éléments  sont  disposés  radiairenient  (et  parmi  eux  il  place  les 
Eponges)  et  ceux  qui  présentent  une  disposition  bilatérale. 

Le  lendemain  jeudi,  25  août,  séance  générale  sons  la  présidence 
de  M.  le.  prof.  lluBiiKCHT,  |)our  discuter  loriginc  des  Mammifères. 

M.  le  prof.  Seelev,  de  Londres,  montre  tout  d'abord  les  relations 
des  Reptiles  avec  les  Mammifères.  De  ce  que  certains  Reptiles 
fossiles  possèdent  quelques  pièces  du  squelette  absolument  idenli- 
([ues  aux  pièces  correspondantes  chez  les  Oiseaux,  on  réunit  aujour- 
d'hui Reptiles  et  Oiseaux  sous  la  dénomination  de  Sauropsidiens. 
Mais  de  même  certains  Reptiles  éteints  possédaient  des  os  qui  ne 
peuvent  être  distingués  de  ceux  des  Mammifères,  à  tel  point  qu'on 
les  rangea  d'abord  parmi  ceux-ci.  Ces  Reptiles  (Anomodontes)  et 
ces  Mammifères  furent  alors  réunis  en  un  nouveau  groupe,  qui 
reçut  le  nom  de  Théropsidiens.  L'orateur  montre  les  différences  de 
structure  entre  les  Anomodontes  et  les  Mammifères  primitifs  ;  il  en 
conclut  que  les  Anomodontes  ne  sont  pas  les  ancêtres  des  Mammi- 
fères, mais  un  groupe  collatéral  et  indépendant,  et  que  leurs 
ancêtres  communs  restent  encore  à  découvrir, 

M.  le  prof.  OsBORN,  de  New-Yoïk,  est  du  même  avis  que  le 
prof.  Seeley  en  ce  qui  concerne  les  Anomodontes  ;  il  n'est  plus 
d'accord  avec  lui  au  sujet  des  ancêtres  communs  des  Anomodontes 
et  des  Mammifères.  En  efïet,  le  prof.  Hubrecht  a  montré  que  l'œuf 
des  Mammifères  est,  par  ses  caractères,  plus  amphibien  que  celui 
des  Reptiles,  d'où  il  résulte  que  les  Mammifères  peuvent  être 
descendus  de  Reptiles  ayant  gardé  certains  caractères  amphibiens. 

M.  le  prof.  Marsh  pense  que,  dans  l'état  actuel  de  la  science,  on 
ne  sait  encore  rien  de  la  descendance  des  Mammifères.  Il  pense 
toutefois  que  leurs  ancêtres  ne  sont  pas  les  Anomodontes,  mais  des 
animaux  plus  primitifs. 

M.  Sedgwick  place  les  ancêtres  de  tous  les  groupes  existants  dans 
la  période  précambrienne,  mais  foute  trace  en  aurait  été  perdue. 

Le  prof.  Hubrecht,  fermant  la  discussion,  prédit  que,  dans 
l'avenir,  la  lutte  se  localisera  à  la  question  de  savoir  si  les  Mammi- 
fères descendent  d'ancêtres  ovipares. 

Le  vendredi  26  août,  M.  le  prof.  Hackel,  d'Iéna,  fait  une  confé- 
rence sur  l'état  de  jios  connaissances  sur  la  descendance  de  l'Homme; 
la  séance  est  présidée  par  Sir  .John  Lubbock. 

L'origine  monophylétique  de  tous  les  Mammifères,  depuis  les 
Monotrêmes  jusqu'à  l'Homme,  est  un  fait  aujourd'hui  positivement 


140  CONGRÈS    DE   CAMBRIDGE 

établi.  Tous  les  Mammifères  vivants  et  éteints,  que  nous  connais- 
sons, sont  descendus  d'une  seule  forme  ancestrale  commune,  qui 
vivait  dans  la  période  triasique  ou  permienne,  et  cette  forme  est 
elle  même  dérivée  de  quelque  Reptile  permien  ou  peut-être  carbo- 
nifère, dérivant  lui-même  d'un  Amphibien  carbonifère.  Celui  ci 
descendrait  des  Poissons  dévoniens  qui  dérivaient  eux  mêmes  des 
Vertébrés  primitifs.  La  manière  dont  ceux-ci  sont  descendus  des 
Invertébrés  est  beaucoup  plus  obscure.  Mais  le  fait  important,  c'est 
que  l'Homme  est  un  Primate  (Linné)  et  que  tous  les  Primates 
(Lémuriens,  Singes  et  Hommes)  descendent  d'une  souche  commune 
(Huxley).  La  Zoologie  peut  être  fière  d'avoir  prouvé  ce  fait,  basé  sur 
les  théories  de  Lamarck  (1809)  et  de  Darwin  (1839).  L'immense 
progrès  qui  en  est  résulté  sera  une  des  plus  grandes  conquêtes  du 
XIX^  siècle. 

Après  une  discussion  entre  l'orateur  et  le  rév.  Stebbi.ng  sur  la 
durée  des  temps  géologiques,  M.  le  prof.  Marey,  de  Paris,  monte  à 
la  tribune  pour  montrer  la  nécessité  du  concours  de  la  physiologie 
et  de  l'anatomie  comparées  pour  la  connaissance  de  la  locomotion 
animale. 

Le  samedi  matin,  à  neuf  heures  et  demie,  dernière  réunion  géné- 
rale du  Congrès.  Au  nom  des  délégués  allemands,  M.  le  professeur 
MôBius  invite  le  Congrès  à  siéger  en  Allemagne  en  1901.  La  propo- 
sition est  adoptée  sans  discussion. 

Le  président  sir  Jolin  Lubbock  propose  de  voter  des  remerciements 
à  l'Université  et  aux  Collèges  de  Cambridge  pour  leur  cordiale 
hospitalité,  ainsi  qu'au  Maire  et  au  Conseil  municipal.  Cette  propo- 
sition est  votée  à  l'unanimité.  M.  le  prof.  A.  Newton  remercie  au  nom 
de  l'Université  et  le  Maire  de  Cambridge, au  nom  de  la  municipalité. 

M.  le  prof.  Y.  Delage  remercie  ensuite  le  Congrès  au  nom  de  la 
Société  Zoologique  de  France  et  fait  voter  des  remerciements  au 
Président  et  aux  Secrétaires. 

Sur  la  proposition  du  prof.  J.  Bell,  un  comité  composé  de 
MM.  Evans,  Mark,  Pelseneer  et  Schultze  est  nommé,  dans  le  but 
d'établir  les  règles  de  la  terminologie. 

Le  Congrès  s'ajourne  alors  et  les  membres  se  donnent  rendez- 
vous  à  Londres,  où  des  réceptions  doivent  avoir  lieu  durant  les  jours 
suivants. 

IL    —  SÉANCES    DES    SECTIONS 

A.  —  Zoologie  générale  :  Séance  du  '23  août,  sous  la  prési- 
dence de  M.  h'  prof.  Spengel.  —  (iOmmunications  de  M.  le   pn»f. 


CONGRÈS    DK   CAMBRIDGE  141 

MiTsi'Ki'Ri  sur  les  matériaux  zoologiques  du  Japon  ;  de  M.  le  prof. 
Salensky  sur  l'Iiétéroblastie  ;  de  M.  J.  Stanley  Gardner  sur  la 
construction  des  atolls. 

Séance  du  "24  août,  sous  la  présidence  de  M.  le  prof.  Milne-Edwards. 
—  Communications  de  M.  le  prof.  Haeckel  sur  la  classification 
phylogénétique  ;  de  M.  le  prof,  von  Graff  sur  le  tégument,  le  sys- 
tème nerveux  et  les  organes  des  sens  des  Planaires  terrestres  ;  de 
M.  (î.  C.  BoLRNE  sur  la  structure  et  la  formation  du  squelette  calcaire 
chez  les  Antliozoaires. 

Séance  du  26  août,  sous  la  présidence  de  s?r  John  Lubbock,  Président 
du  Congrès.  —  Communications  de  sir  H.  Maxwell  sur  la  législa- 
tion récente  concernant  la  protection  des  Oiseaux  en  Grande-Bre- 
tagne; de  M.  le  prof.  Mac  BRmE  sur  l'origine  des  Echinodermes  ; 
de  M.  J.  A.  Harvie  Brown  sur  la  loi  des  couleurs. 

6.  —  Vertébrés  :  Séance  du  23  août,  sous  la  présidence  de 
M.  le  Dr  Jentlnk.  —  Communications  de  M.  le  prof.  Milne-Edwards 
sur  les  animaux  éteints  de  Madagascar  ;  de  M.  le  prof.  Marsh  sur 
la  valeur  des  spécimens  types  et  l'importance  de  leur  conservation  ; 
de  M.  le  D^  Wolterstorff  sur  les  Urodèles  de  l'Ancien  Monde  ;  de 
M.  Graham  Kerr  sur  le  développement  du  Lepidosiren  (avec  projec- 
tions). 

Séance  du  24  août,  sous  la  présidence  de  Sir  Jou^  Lubboch,  Président 
du  Congrès.  —  Communications  de  MM.  Heymans  et  Van  der  Stricht 
sur  le  système  nerveux  de  ÏAmphioxus':  de  M.  le  prof.  Ewart  sur 
les  Hybrides  du  Cheval  et  du  Zèbre  (avec  projections)  ;  de  MM.  Kan- 
THACK  et  DuRHAM  sur  une  affection  parasitaire  des  Mammifères  ;  de 
M.  W.  Saville-Kent  sur  la  locomotion  bipède  chez  certains  Lézards 
(avec  démonstration). 

Séance  du  25  août,  sous  la  présidence  de  M.  Saville-Kent.  —  Com- 
munication de  M.  le  prof.  Mac  Lntosh  sur  des  expériences  scienti- 
fiques, faites  de  1886  à  1897,  pour  montrer  les  elïets  du  Trawling 
dans  les  eaux  écossaises. 

Séance  d\i  26  août,  sous  la  présidence  de  M.  le  prof.  Hackel.  — 
Communications  de  M,  le  prof.  Hubrecht  sur  les  processus  hémato- 
poiétiques  dans  le  placenta  ;  de  M.  le  prof.  Osborn  sur  un  Hyracoïde 
fossile  du  Pliocène  inférieur;  de  M.  le  prof.  Vaillant  sur  la  struc- 
ture spéciale  des  épines  chez  les  Apogonini  et  quelques  autres 
Poissons  acanthoptérygiens  ;  de  M.  le  prof.  Salensky  sur  le  déve- 
loppement de  l'ichthyoplerygium  ;  de  M.  E.  de  Pousargues  sur  le 
lihinopitheois  Bieti  ;  de  M.  le  prof.  Milne-Edwards  sur  \es  .Epyornis 
et  les  Oiseaux  éteints  de  Madagascar  ;  de  M.  le  prof.  Carruccio  sur 


142  CONGRÈS   DE   CAMBRIDGE 

les  Vertébrés  de  la  nouvelle  Collection  régionale  romaine;  de  M.  H. 
NiTSCHESur  la  ramure  du  Cerf  et  les  cornes  des  Ruminants  eu  général. 

C.  —  Invertébrés  (à  l'exception  des  Arthropodes)  :  Séance  du 
23  août,  sous  la  présidence  de  M.  te  D^  Boas.  —  Communications  de 
M.  le  Dr  Plate  sur  l'analomie  comparée  des  Chitons  et  sur  un  nou- 
veau parasite  intracellulaire  (avec  démonstration)  ;  de  M.  E.  S. 
Goodrich  sur  un  nouveau  type  de  néphridie  chez  Glycera  ;  de  M.  C. 
RoussELET  sur  les  Rotifères. 

Séance  du  ^4  août,  nous  la  •présidence  de  M.  H.  Blanc  —  Commu- 
nications de  M.  Pelseneer  sur  l'utilité  de  l'uniformité  d'orientation 
zoologique  et  sur  la  condensation  embryogéuique  chez  un  Nudi- 
branche  ;  de  M.  le  prof.  Vedjovsky  sur  la  fertilisation  de  l'œuf  de 
Rhynchelmis,  et  sur  un  nouvel  organe  des  sens  tégumentaire  chez 
les  Rhynchobdellides  ;  de  M.  le  prof.  Hicksox  sur  les  Méduses  de 
Millepora. 

Séance  du  26  août,  sous  la  présidence  de  M.  le  D^  VV,  Stiles.  — 
Communications  de  M.  le  D'  Zschokke  sur  les  Entozoaires  des 
Mammifères  aplacentaires  ;  de  MM.  Caullery  et  Mesnil  sur  les 
formes  épitoques  des  Annélides  et  en  particulier  des  Cirratuliens, 
sur  les  Monstrillidae,  Copépodes  parasites  des  Annélides,  et  sur 
Metshnikovella,  parasite  des  Grégarines  ;  de  M.  E.  L.  Mark  sur  un 
nouveau  type  d'Actinie;  de  M.  F.  W.  Harmer  sur  la  distribution 
dans  le  temps  et  dans  l'espace  de  Fusus  antiqnus  et  des  espèces 
voisines;  de  M.  Mâlard  sur  les  relations  à  établir  entre  les  diffé- 
rents laboratoires  maritimes  pour  l'étude  de  certaines  questions  de 
biologie  générale  des  êtres  marins;  de  M,  le  prof.  W.  Sheviakov 
sur  un  nouveau  mode  de  coloration  des  cils,  flagella  et  autres 
organes  locomoteurs  des  Protozoaires  (avec  démonstration)  ;  de 
M.  P.  Fauvel  sur  les  stades  post-larvaires  des  Arénicoles. 

D.  —  Arthropodes  :  Séance  du  23  août,  sous  la  présidence  de 
M.  le  Dr  Sharp.  —  Communications  de  M.  C.  E.  Piepers  sur  l'évolu- 
tion de  la  coloration  chez  les  Lépidoptères  ;  de  M.  Bordage  sur  la 
relation  qui  existe  entre  la  couleur  du  milieu  et  la  couleur  des 
Chrysalides  de  certains  Lépidoptères  ;  de  M.  le  D»'  Sharp  sur  quel- 
ques points  de  la  classification  des  Insectes. 

Séance  du  24  août,  sous  la  présidence  de  Lord  Walsingham.  — 
Communications  de  M.  A.  Dollfus  sur  la  distribution  géographique 
des  Isopodes  dans  le  nord  de  l'Afrique;  de  M.  Ch.  Jankt  sur  la 
constitution  morphologique  de  la  tête  de  l'Insecte  arrivé  à  l'état 
d'imago  ;  de  M.  E.  Olivier  sur  les  affinités  des  Coléoptères  Lampy- 
rides  des  Antilles  ;  de  M.  le  prof.  Bouvier  sur  les  caractères  du 
Peripatus. 


CONGRÈS    DE   CAMBRIDGE  143 

[II.  —  Exposition  zoologiquk  et  démonstrations 

Le  Comité  d'organisation  avait  eu  l'heureuse  idée  d'installer  dans 
le  laboratoire  de  zoologie  une  sorte  de  musée  où  les  congressistes 
pouvaient  exposer  les  pièces  et  les  préparations  anatomi(iues  ayant 
servi  de  base  à  leurs  travaux.  C'était  là  le  complément  indispen- 
sable des  réunions  de  sections,  et  j'avoue  que  pour  ma  part,  lorsque 
j'avais  entendu  une  communication  m'intéressant  plus  particuliè- 
rement, il  m'était  infiniment  agréable  de  monter  au  musée  constater 
de  visu  les  observations  de  l'auteur.  La  mémoire  oculaire  est 
généralement  plus  sûre  que  la  mémoire  auditive  et  pour  se  rappeler 
un  fait  important,  il  n'est  rien  de  tel  que  de  l'observer  soi-même. 
C'est  ce  qui  explique  sans  doute  le  succès  de  cette  exposition  dont 
nous  allons  citer  brièvement  les  principales  attractions.  Avaient 
exposé  : 

MM.  Apathv  :  cellules  et  fibres  nerveuses  (coupes). 
AssHETON  :  segmentation  de  l'œuf  du  Mouton. 
Bateson  :  exposition  de  Papillons  et  tableau  de  la  distribution 

des  variétés  de  Pararge  egeria. 
BuDGETT  :  développement  de  la  Phyllomedusa  hypochondrialis 

(Batracien  anoure  sud-américain). 
Caullery  et  Mesnil  :  Metshmkovella  (parasite  des  Grégarines). 
DuRHAM  :  parasites  de  la  Tsetse. 
H.  H.  Field  :  exposition  bibliographique. 
S.  Gardner  :  Madréporaires  des  îles  Fidji. 
GiLSON  :  nouveaux  Nématodes  des  îles  Fidji. 
Haeckel  :  collection  des  Radiolaires. 
Harmer  :  Cephalodixcus  (coupes)  ;  TuhuHpora  plumosa  et  Crisia 

(échantillons  et  coupes). 
Heymons  :  développement  de  Scolopemlra  et  de  GriUotalpa. 
Haviland  :  collection  de  Termites. 
HicKsoN  :  MiUepora  et  Méduses  de  Millepom. 
Hubrecht  :  processus  hématopoiétique  dans  le  placenta  des 

Mammifères  (coupes). 
Graham  Keer  :  développement   du  Lepkhsiren  depuis  l'œuf 

jusqu'à  l'âge  de  18  mois  (32  préparations)  ;  adultes  et  sque- 
lette. 
Lister  :  Foraminifères. 
Mac  Bride  :  développements  d'Asterina  gibbosa,  d'Amphinra 

squamota  et  de  ÏAmphioius  (coupes). 


144  CONGRÈS   DE   CAMBRIDGE 

Plate  :  parasites  intracellulaires  de  la  cavité  palléale  du 
Chiton  (coupes). 

RoussELET  :  collection  de  Rotifères. 

Sedgwick  :  Peripatus  capensis  et  sou  développement. 

SwAiNsoN  :  larves  de  Diptères. 

Vedjovsky  :  fécondation  (préparations  microscopiques). 

WiLLEY  :  Nautiles  et  œufs  de  Nautile  ;  Peripatus  Novae-Britan- 
niae  (coupes);  Asymmetron  caudatuni  (Amphyioxus  de  Nou- 
velle-Calédonie); Ptychodera  de  Grande-Bretagne. 

IV.    —    RÉCEPTIONS,    FÊTES    ET    EXCURSIONS 

Après  la  vieille  et  pittoresque  cité  de  Leyde,  la  ville  de  Cambridge 
était  tout  indiquée  comme  siège  du  quatrième  Congrès  international 
de  Zoologie.  Ici  nous  sommes  transportés  en  plein  moyen-àge  et 
tous  ceux  qui  ont  pu  loger  dans  un  collège  conserveront  de  leur 
séjour  un  souvenir  inoubliable.  Pour  ceux  qui  n'ont  pas  vécu, 
quelques  jours  au  moins,  de  cette  vie  de  l'Etudiant  ou  du  Fetloïc 
anglais,  il  est  presque  impossible  de  s'en  faire  une  idée. 

Les  collèges  sont  de  simples  pensions  où  l'étudiant  loge  et  prend 
ses  repas;  les  cours  ont  lieu  à  l'Université.  L'étudiant  français  se 
refuserait  à  ce  régime,  mais  peu  importe  la  liberté  à  l'étudiant 
anglais  pourvu  qu'il  ait  ses  après-midi  libres  pour  les  sports  athlé- 
tiques. Quant  au  Felloïc,  c'est  une  sorte  de  moine  laïque,  un  ancien 
étudiant  qui  a  cultivé  autre  chose  que  le  cricket  ou  le  football  et  à 
qui  les  collèges  reconnaissants  délivrent  durant  sept  ans  une 
pension  annuelle,  lui  permettant  de  travailler  sans  avoir  à  s'occuper 
d'assurer  son  existence  journalière  et  ne  lui  demandant  rien  eu 
échange,  sinon  de  contribuer  dans  la  mesure  du  possible  à  assurer 
la  gloire  de  l'Université  dont  il  dépend. 

Ces  collèges,  dont  certains  possèdent  des  revenus  colossaux,  sont 
ici  en  grand  nombre.  Leur  fondation  remonte  du  XII''  au  XVI«  siècle 
et  leur  architecture  originale  est  en  général  fort  bien  conservée. 
Aussi,  lorsqu'on  arrive  dans  une  vieille  ville  universitaire  anglaise, 
à  Oxford  ou  à  Cambridge,  reste-ton  fout  d'abord  étonné  de  l'aspect 
moyen-àgeux  de  tout  ce  qui  vous  environne.  Cette  impression  tient 
surtout  à  l'abondance  et  à  l'architecture  des  collèges,  ainsi  qu'au 
costume  pittoresque  des  .Membres  de  l'Université;  elle  s'accentue 
encore,  pour  peu  que  l'on  assiste  à  une  cérémonie  de  graduation 
avec  discours  latin  ou  à  quelque  réception  officielle. 

Le  mardi  25  août,  les  congressistes  sont  conviés  par  le  D^^  Mann 


CONGRÈS    DK    CAMBRIDGK  14") 

à  un  récital  d'ori^ue  dans  la  splendide  chapelle  de  Kiwfa  Collège. 
11  nous  sutlira  dt'  dire  que  nos  yeux  et  nos  oreilles  furent  charmés 
tout  à  la  fois,  car  nous  nous  trouvions  dans  un  des  chefs-d'œuvre 
du  gothique  anglais.  La  chapelle,  véritable  dentelle  de  pierre,  date 
du  XV^  siècle,  et  le  buftet  d'orgue,  splendide  spécimen  de  l'art 
italien,  est  un  don  d'Anne  de  Holeyn,  femme  de  Henri  Vlll. 

Le  même  soir  une  réception  est  donnée  par  le  Vick-Chancelier  de 
l'Université  dans  le  parc  de  Doicning  Collège éclaivé  a  giorno  par  des 
guirlandes  de  lampes  électriques. 

Le  lendemain  soir,  24  août,  conversazione  au  Fitzirilliam  Muséum 
splendidement  illuminé  ;  les  invités  peuvent  à  loisir  admirer  les 
belles  collections  de  tableaux,  de  statues  et  d'antiquités  égyp- 
tiennes, grecques  et  romaines. 

Dans  l'après-midi  du  25  août,  au  Sévat  de  l'Université,  a  lieu  la 
remise  des  degrés  honoraires  aux  personnages  marquants  des 
Congrès  de  Zoologie  et  de  Physiologie.  Les  Zoologistes  promus 
docteurs  honoraires  au  cours  de  cette  curieuse  cérémonie  sont  : 
MM.  DoHRN,  Haeckel,  Hubrecht,  Marey  et  Milne  Edwards.  Nous 
croyons  intéressant  de  reproduire  ici  le  texte  latin  de  la  présenta- 
tion de  M.  Milne-Edwards  au  Vice-Chancelier  par  l'Orateur  public 
de  l'Université  : 

((  Gallorum  e  gente  insigui,  non  vicinitatis  tantum  vinculis 
nobiscum  conjuncta,  ad  litora  nostra  advectum  salutamus,  patris 
doctriua  multiplici  ornati  filiuni,  quem  ipsum  talium  convenluum 
n«n  modo  praesidein  primum  sedeliam  auctorem  priucipehi  atque 
adeo  patrem  nomiuaverim.  Avium  in  scieutiti  diu  versatus,  etiam 
ex  ipsis  saxis  avium  formas  latentes  quam  sollerter  elicuit  ;  rerum 
naturae  museo  maximo  inter  Parisieuses  praepositus,  navium  bene 
uominatarum  auxilio,  etiam  Oceani  ipsius  e  profundo  rerum 
naturae  veritatem  quam  féliciter  extraxit.  Quid  non  potuit  rerum 
naturae,  quid  non  potuit  veritatis  amor? 

»  Merses  profundo,  pulchrior  evenit  ». 

On  se  rend  ensuite  au  Jardin  botanique  de  l'Université  pour  une 
garden  party. 

Le  vendredi  soir,  26  août,  nous  sommes  conviés  à  Triniîy  Collège 
pour  assister  au  banquet  de  clôture  du  Congrès.  Ce  banquet,  par 
souscription,  réunit  environ  225  personnes.  Les  règlements  du 
Collège  s'opposant  à  l'admission  des  dames, celles-ci  ne  sont  admises 
dans  la  tribune  du  Hall  qu'au  moment  des  toasts,  qui  furent  nom- 
breux. 


146  CONGRÈS    DE    CAMBRIDGE 

Ici  se  termine  la  partie  des  fêtes  et  réceptions  offertes  aux 
congressistes  à  Cambridge. 

Alors  commencent  les  réceptions  de  Londres.  Le  samedi,  vers 
midi,  les  membres  du  Congrès  prennent  le  train  pour  Londres,  où 
ils  sont  attendus  au  jardin  de  la  Société  zoologique.  Des  tentes  et  des 
butïets  ont  été  dressés  et  les  invités  sont  reçus  par  M.  le  D""  Sclater, 
secrétaire  de  la  Société,  et  par  M.  Meudard.  Si  une  pluie  torrentielle 
vient  gâter  la  réunion,  elle  ne  peut  empêcher  cependant  les  visi- 
teurs de  parcourir  les  merveilles  zoologiques  de  ce  jardin.  Nous 
n'entreprendrons  pas  de  les  décrire  ici  ;  toutefois,  nous  croyons 
être  agréable  à  nos  collègues  en  leur  signalant  au  nombre  des 
principales  curiosités  actuelles  : 

Parmi  les  Mammifères  :  Cercopithecus  Thoesti,  Pitliecia  chiropotes, 
Rhinocéros  lasiotis,  Tragelaplius  Selousi,  Strepsiceros  iinberbls  et  Babi- 
russa  alfurus. 

Parmi  les  Oiseaux  :  Psephotus  chrysopterygius,  Chunga  Burmeis- 
teri,  Aptenodytes  Forsteri,  Aptéryx  Haasti,  Struthio  niolybdophanes, 
S.  australis  et  Casuarius  Pliilipi. 

Parmi  les  Reptiles,  Batraciens  et  Poissons  :  Mncroclemmys 
Teinmlncki,  Python  reticnlatus,  DasypeUis  scabra,  Naia  bungarus, 
Amphluma  inraiis,  Ceratodus  Forsteri,  plus  une  splendide  exposi- 
tion de  60  Tortues  géantes,  réunies  par  M.  W.  Rothschild,  et 
appartenant  aux  espèces  suivantes  :  Testudo  Daudini,  T.  elephantina, 
T.  gigantea,  T.  inepla,  T.  vicina  et  T.  ephippium. 

Le  soir,  un  grand  nombre  de  congressistes  se  rendent  à  l'invi- 
tation de  Sir  John  Lubbock.  La  réception  a  lieu  dans  le  grand  hall 
du  Muséum  d'histoire  naturelle  de  South  Kensington,  qui  se  prête 
merveilleusement  à  de  pareilles  fêtes. 

Le  musée  étant  ouvert  le  lendemain  dimanche,  on  s'y  donne 
rendez-vous  pour  visiter  en  détail  ces  magnifiques  collections  d'his- 
toire naturelle  dont  l'Angleterre  a  lieu  d'être  lière.  MM.Woodward, 
Sharpe  et  Ridevvood,  qui  nous  en  ont  fait  les  honneurs,  ont  droit  à 
tous  nos  remerciements. 

Nous  devons  également  remercier  le  Président  et  le  Comité  du 
«  Royal  Socitties"  Club  »  qui,  le  même  soir,  offraient  une  réception 
aux  Membres  du  Congrès  et  leur  accordaient  le  titre  de  Membre 
honoraire  jusqu'à  la  fin  du  mois. 

La  visite  à  South  Kensington  devait  être  tout  naturellement 
complétée  par  une  excursion  à  Tring,  pour  visiter  les  magnifiques 
collections  de  M.  Walter  Rothschild.  Un  train  spécial  conduit  les 


CONGRÈS    DE   CAMBRIDGE  147 

invités,  au  noinitre  de  KiU  environ,  jusqu'à  Tring  ;  des  voitures  les 
atleudeut  à  hi  j;are  pour  les  transporter  au  château.  Ou  admire  le 
musée,  où  M.  W.  Rothschild  accueille  avec  tant  de  boaue  grâce  les 
travailleurs.  On  parcourt  le  parc,  où  sont  de  nombreux  Kan^uroos 
et  Casoars  ;  puis  on  se  rend  à  la  ferme  où  le  lunclicun  est  servi. 
MM.  Jenïink  et  Vaillant  se  font  les  interprèles  de  tous  en  remer- 
ciant notre  hùte  de  sa  cordiale  et  magnifique  réception.  Puis  on 
reprend  à  regret  le  train  spécial  qui  nous  ramène  à  Londres. 

Le  lendemain  mardi,  50  congressistes  environ  se  rendent  à 
Vabbaye  de  Woburn,  où  le  duc  de  Bedford  les  a  conviés  à  venir  voir 
les  Cerfs  et  autres  animaux  qui  vivent  en  liberté  dans  le  parc.  Le 
luncheon  est  servi  à  l'abbaye,  après  quoi  on  reprend  la  visite  du 
parc.  Tous  nos  remerciements  au  duc  de  Bedford  et  à  M.  Lydekker, 
qui  fut  un  guide  charmant  et  de  beaucoup  d'intérêt. 

Nous  ne  parlerons  pas  des  excursions  au  laboratoire  de  la  «  Marine 
biological  Association  »  et  à  celui  de  Port-Erin,  car  quelques  congres- 
sistes seulement  s'y  rendirent. 

En  terminant  cette  trop  courte  notice,  nous  croyons  exprimer  le 
sentiment  de  tous  en  remerciant  la  ville  de  Cambridge,  sa  munici- 
palité et  ses  Collèges  du  charmant  accueil  que  nous  avons  reçu. 
Nous  adressons  en  particulier  de  bien  sincères  félicitations  au 
distingué  Président,  Sir  John  Lubbock,  qui  a  su  diriger  les  débats 
avec  une  telle  autorité  ;  au  Secrétaire,  M.  J.  Bell,  dont  la  bonne 
humeur  et  l'amabilité  ont  pu  être  appréciées  de  chacun  de  nous  ; 
au  Comité  de  réception  tout  entier,  et  en  particulier  à  MM.  Shipley 
et  Har.mer,  dont  nous  avons  dû  si  souvent  mettre  à  l'épreuve  l'inal- 
térable obligeance. 


148 


Séance  du  'j5   Octobre  iSgS. 
FUKSIDENCE  DK  M.  CH.  .lANKT,  VlCE-PHLSIDKiNï 


M.  le  prof.  R.  Blanchard  s'excuse  de  ne  pouvoir  assister  à  la 
séance. 

M.  le  Président  présente  les  félicitations  de  la  Société  à  M.  le 
prof.  R.  Blanchard,  nommé  Commandeur  de  l'ordre  de  Danilo  I^"". 

Le  Congrès  des  Sociétés  savantes  se  tiendra  à  Toulouse  en  1899. 
Parmi  les  questions  mises  à  l'ordre  du  jour,  nous  extrayons  les 
suivantes  : 

Répartition  des  Salmonidés  dans  le  bassin  de  la  Garonne. 

Monographies  relatives  à  la  faune  et  à  la  flore  des  lacs  français. 

Faune  et  flore  des  eaux  souterraines. 

Recherches  sur  les  méthodes  microphotographiques;  applications 
notamment  aux  études  histologiques  et  médicales. 

A  la  suite  du  décès  de  M.  Crosse,  la  propriété  du  Journal  de 
Conchijliologit'  vient  de  passer  entre  les  mains  de  M.  Henri  Fischer, 
qui  vient  de  s'adjoindre  comme  co-directeurs  MM.  DautzenberG  et 

G.  DOLLFUS. 

Les  nouveaux  directeurs  espèrent  que  leurs  collègues  de  la 
Société  zoologique  de  France  voudront  bien  les  aider  à  assurer  la 
prospérité  de  leur  recueil  en  leur  adressant  des  travaux  et  en  faisant 
connaître  le  Journal  de  Conchyliologie  à  toutes  les  personnes  qui 
peuvent  s'y  intéresser.  MM.  Fischer,  Dautzenberg  et  G.  Dollfus  ont 
toujours  été  pour  nos  publications  de  dévoués  collaborateurs  et  la 
Société  zoologique  de  France  est  heureuse  de  pouvoir  leur  adresser 
ses  meilleurs  souhaits. 

M.  LE  Secrétaire  général  adjoint.  —  J'ai  reçu  récemment  une 
planche  au  lavis  très  bien  exécutée  et  dont  la  reproduction  par  la 
phototypie  se  trouvait  toute  indiquée.  Malheureusement,  l'auteur 
avait  souillé  tout  le  fond  de  la  planche  par  des  écritures  nombreuses. 
Elle  fut  envoyée  néanmoins  à  la  phototypie,  mais  on  dut  gouacher 
le  fond  du  cliché,  travail  assez  difficile  dans  les  conditions  parti- 
culières, d'où  augmentation  des  frais  pour  la  Société.  Pour  éviter 
des  dépenses  inutiles  du  fait  des  publications,  je  prie  donc  les 
auteurs  de  ne  rien  écrire  sur  les  dessins  originaux,  de  faire  ces 
derniers  sur  papier  ou  bristol  bien  blanc  et  d'écrire  toutes  les 
indications  (lettres,  chiffres,  explication  des  figures,  etc.)  sur  le 


SÉANCE  DU  25  OCTOBRE  1898  149 

papier  calque  recouvrant  le  dessin.  Dans  ces  conditions,  rien  n'em- 
pêchera la  reproduction  directe  des  planches  ou  dessins  dans  tous 
les  cas  où  il  sera  possible  d'y  recourir. 

Je  me  permets  aussi  d'attirer  l'attention  des  auteurs  sur  les 
résultats  particulièrement  satisfaisants  obtenus  par  l'emploi  du 
crayon  VVolff  et  de  l'encre  de  Chine.  Je  demande  donc  que  l'on 
veuille  bien  renoncer  le  plus  possible  au  crayon  à  la  mine  de  plomb, 
tout  au  moins  pour  les  dessins  qui  doivent  être  reproduits  directe- 
meiit  par  la  zincographie.  Ces  recommandations  n'ont  d'autre  but 
que  de  réduire  les  dépenses  de  la  Société  tout  en  assurant  le 
maximum  de  perfection  dans  la  reproduction  des  dessins. 

M.JouBiN  fait  une  communication  sur  le  genre  Cucioleuthis  et 
sur  un  nouvel  organe  des  sens  observé  chez  les  Céphalopodes. 


OBSERVATIONS  SDR  DIVERS  CÉPHALOPODES 

Cinquième  note  :  SUR  LE  GENRE  CUCIOTEUTHIS 


PAR 


M.    L.    JOUBIN, 

Professeur  à  l'Université  de  Rennes. 

J'ai  déjà  eu  l'honneur  de  parler  à  la  Société  zoologique  de  France 
de  divers  Céphalopodes  intéressants  capturés  par  S.  A.  S.  le  Prince 
de  Monaco  au  cours  des  campagnes  de  son  yacht  la  Princesse- Alice. 

J'ai  l'intention  de  présenter  aujourd'hui  quelques  observations  au 
sujet  de  deux  représentants  d'un  genre  à  peu  près  inconnu,  qui  ne 
comprend  actuellement  qu'une  espèce  :  Cucioteuthis  unguiculata. 
L'un  des  animaux  que  je  rattache  à  cette  espèce  a  été  capturé  à  la 
surface  de  la  mer  où  des  Oiseaux  étaient  en  train  de  le  déchiqueter  ; 
l'autre  a  été  trouvé  dans  l'estomac  d'un  Cachalot  capturé  aux  Açores 
en  1895. 

J'ai  déjà  parlé  ici  de  ce  Cachalot  ;  je  tiens  à  faire  remarquer 
encore  une  fois  que  ce  Cétacé  avait  collectionné  dans  son  estomac 
toute  une  série  de  Céphalopodes  les  uns  à  peu  près  inconnus,  les 
autres  absolument  nouveaux,  d'autres  enfin  très  rares  et  qui  se 
sont  trouvés  là  dans  un  état  parfait  de  conservation. 

On  pourrait  presque  dire  qu'il  n'y  avait  pas  un  seul  Céphalopode 
commun. 

Bull.  Soc.  Zool.  de  Fr..  1898.  xxiif.  —  13 


! 


150  SÉANCE  DU  23  OCTOBRE  1898 

J'ai  rencontré  là  une  quantité  d'animaux  du  plus  grand  intérêt 
dont  l'étude  m'a  permis  de  combler  quelques  lacunes  regrettables 
et  d'élucider  divers  points  contestés. 

Il  est  certain  que  ce  Cétacé  se  nourrit  principalement  de  Cépha- 
lopodes pélagiques  vivant  à  une  certaine  profondeur,  et  qui,  à  en 
juger  par  leurs  puissantes  nageoires,  doivent  être  d'excellents 
nageurs.  Les  filets  pélagiques  de  surface  ne  les  atteignent  pas  ;  ils 
sont  assez  forts  et  assez  agiles  pour  éviter  promptemeut  les  chaluts 
ou  en  sortir  si  par  hasard  ils  s'y  sont  laissés  prendre.  Il  en  résulte 
que  les  très  rares  exemplaires  que  nous  possédons  sont  ceux  qui, 
blessés  par  des  Cétacés,  sont  venus  mourir  à  la  surface,  ou  bien 
ceux  qui,  ayant  été  avalés  par  quelqu'un  de  ces  animaux  ont  été 
retrouvés  dans  leur  estomac,  plus  ou  moins  digérés. 

CuciOTEUTHis  Steenstrup  1882. 
Cucioteuthis  unguiculatus  (Molina)  Steenstrup. 

1782.  Sepia  ungmculata  Molina.  Saggio  Stor.  nat.  Chili,  p.  199. 

1818.  Onychoteuthis Molinœ  Lichtenstein.Sepien  mit  Kralleu,p.l3. 

1835.  Enoploteulhls  Molinae  d'Orbigny.  Ceph.  Acet.,  p.  339. 
1861.  »  »       Harting.Verh.k.Akad.Weten.IX,pl.III. 

1881.  Enoploteuthis  Cookii  Owen.  Tr.  Zool.  Soc,  XI. 

1882.  CucioteutJns  unguiculatus  Steenstrup.  Notae  teuthologicae,  III, 

p.  153. 

A.  Campagne  de  1895.  Dans  l'estomac  d'un  Cachalot.   Stn.  588. 

18  juillet. 

B.  Campagne  de  1897.  29  juin.  Stu.  793.  Pris  à  la  surface. 

Les  deux  échantillons  dont  on  va  lire  la  description  sont  incom- 
plets et  en  mauvais  état.  L'un,  trouvé  avec  beaucoup  d'autres 
Céphalopodes  dans  l'estomac  d'un  Cachalot,  est  réduit  à  la  couronne 
brachiale.  L'autre  est  plus  complet,  car,  outre  la  couronne,  fort 
mutilée  du  reste,  on  trouve  le  corps  entier  qui  y  tenait  encore,  au 
moment  de  la  capture,  par  un  lambeau  de  peau.  Mais  il  y  manque 
la  tête  entière,  le  cou  presque  entier  et  le  siphon. 

On  verra  pour  quelles  raisons  je  crois  pouvoir  dire  que  ces  deux 
échantillons  appartiennent  à  la  même  espèce,  laquelle,  jusqu'à 
présent,  n'est  connue  que  par  des  fragments  de  bras,  quelques 
ventouses,  un  bulbe  buccal,  décrits  par  Harting  et  Owen.  Les 
anciens  auteurs  ont  donné  des  descriptions  fort  vagues  de  Céphalo- 
podes que  Steenstrup  et  Hoyle  ont  cru  pouvoir,  dans  leur  biblio- 


SÉANCE  DU  25  OCTOBRE  1898  131 

graphie,  assimiler  au  genre  Cucioteiithis.  C'est  pour  rappeler  leur 
opinion  que  j'ai  cité  leurs  ouvrages,  mais  je  ne  la  partage  pas. 

Quoi  qu'il  en  soit,  je  crois  qu'il  n'est  pas  sans  intérêt  de  faire 
connaître  dans  sa  forme  presque  complète  un  animal  de  grande 
taille  dont  les  rares  et  miuimes  fragments  décrits  jusqu'à  ce  jour 
ne  pouvaient  donner  aucune  idée.  Le  genre  quasi-problématique 
Cucioteiithis  devient  ainsi  une  réalité. 

D'autre  part,  j'ai  créé  le  genre  Lepidoteuthis  pour  le  corps  d'un 
énorme  Céphalopode  couvert  d'écaillés.  On  m'a  objecté  que  proba- 
blement la  couronne  de  tentacules  que  je  rapportais  au  genre 
Cucioteiithis  appartenait  au  corps  sans  tête  de  Lepidoteuthis. 

Je  me  refusais  à  faire  cette  assimilation  ne  trouvant  pas  que  cette 
couronne  s'adaptât  exactement  au  corps  de  Lepidoteuthis  ;  ce  n'était 
pas  non  plus  la  même  peau,  ni  la  même  consistance  de  tissus,  ni 
la  même  teinte  ;  en  un  mot  les  deux  parties  n'allaient  pas  ensemble. 
La  découverte  du  2™^  échantillon,  complet  ou  à  peu  près,  de  Cucio- 
teuthis,  est  venue  me  donner  raison.  La  tète  de  Cuoioteuthis  ne  doit 
pas  s'adapter  au  corps  de  Lepidoteuthis  ;  Cucioteuthis  en  est  absolu- 
ment différent,  et  constitue  un  genre  parfaitement  distinct,  de 
même  que  Lepidoteuthis  iorme  un  genre,  jusqu'ici  sans  tête  connue, 
nettement  caractérisé  par  la  forme  et  le  revêtement  écailleux  de 
son  corps. 

Avant  de  discuter  les  raisons  qui  me  font  rapporter  ces  deux 
échantillons  au  genre  Cucioteuthis  et  de  les  comparer  aux  fragments 
publiés  par  Hartinget  Owen,je  dois  donner  la  description  de  chacun 
des  deux  échantillons  séparément.  Il  y  aura  à  voir  ensuite  si  réelle- 
ment ils  appartiennent  tous  les  deux  à  la  même  espèce. 

Echantillon  A  .  —  Une  couronne  de  bras  sans  tentacules,  recueillie 
dans  l'estomac  d'un  Cachalot,  capturé  aux  Açores,  le  18  juillet  189o, 
station  588.  —  Ce  fragment  devait  appartenir  à  un  gros  Cépha- 
lopode, remarquable  par  la  puissance  de  sa  musculature. 

Les  huit  bras  qui  composent  à  peu  près  tout  ce  qui  reste  de  l'ani- 
mal sont  relativement  courts  et  proportionnellement  très  épais. 
Bien  qu'incomplets,  il  est  probable  que  leur  extrémité  déliée  man- 
que seulement  et  ce  qui  reste  peut  suffire  à  indiquer  la  forme  géné- 
rale de  ces  organes.  Chaque  bras  est  très  épais  à  sa  base,  davantage 
encore  au  milieu,  puis  va  en  diminuant  rapidement,  ce  qui  donne 
à  plusieurs  d'entre  eux  la  forme  d'un  cigare. 

Les  huit  bras  sont  portés  sur  un  socle  charnu  et  solide,  formé  de 
l'entrecroisement  de  leurs  musculatures  respectives.  Les  formes 
en  sont  massives  et  la  tête  qui  portait  cet  ensemble  devait  être  très 


152  SÉANCE  DU  25  OCTOBRE  1898 

puissante;  on  peut  d'ailleurs  se  rendre  compte  de  l'importance 
de  son  diamètre,  d'après  les  lambeaux  de  peau  des  orbites  restés 
adhérents  à  la  couronne  tentaculaire. 

La  section  des  bras  perpendiculairement  à  leur  axe  a  sensible- 
ment la  forme  d'un  trapèze.  La  face  interne,  qui  vient  aboutir  à  la 
bouche  centrale,  est  étroite  et  porte  les  ventouses  à  crochets  en 
deux  rangs  alternants  ;  elle  est  limitée  par  une  arête  assez  nette  de 
chaque  côté.  Les  deux  surfaces  latérales,  en  contact  par  conséquent 
avec  les  deux  bras  voisins,  sont  lisses,  elles  divergent  assez  rapi- 
dement et  se  terminent  à  la  face  externe,  à  surface  cylindrique, 
opposée  à  la  face  cupulifère. 

La  face  interne  et  la  moitié  adjacente  de  chacune  des  faces  laté- 
rales sont  de  couleur  gris-blanchàtre.  Au  contraire,  la  face  externe 
et  les  deux  moitiés  adjacentes  sont  d'un  gris  bleuté  ardoisé. 

L'action  corrosive  des  liquides  digestifs  de  l'estomac  du  Cachalot 
n'a  pas  fait  entièrement  disparaître  des  crêtes  natatoires  occupant 
l'arête  externe  des  bras.  Ce  qui  en  reste  de  plus  net  apparaît  sur  le 
2e  et  sur  le  3^  bras. 

Les  deux  bras  ventraux  étaient  séparés  par  un  très  profond 
sillon. 

Sur  plusieurs  bras  on  distingue  des  cicatrices  rondes,  comme 
enlevées  à  l'emporte-pièce  ;  elles  doivent  avoir  été  produites  par 
les  ventouses  d'autres  gros  Céphalopodes  qui  s'y  sont  violemment 
attachés  et  ont  emporté  les  rondelles  de  peau  au  moment  où  elles 
ont  lâché  prise. 

J'ai  mesuré  les  longueurs  des  bras  en  partant  du  bec  corné:  j'ai 
pensé  que  cette  méthode  serait  plus  sûre  que  celle  que  l'on  emploie 
habituellement,  car  l'arrachage  de  la  tête  ne  permet  guère  de  dis- 
tinguer nettement  la  limite  externe  des  bras.  D'autre  part  les  bras 
sont  reliés  à  la  bouche  par  une  membrane  mince  qui,  déchirée  eu 
certains  points,  intacte  ailleurs,  ne  permet  pas  d'apprécier  les 
dimensions  dans  les  mêmes  conditions  pour  tous  les  bras. 

Ces  bras,  comme  je  l'ai  dit,  sont  incomplets,  il  manque,  approxi- 
mativement, de  10  à  15  centimètres  à  chacun  d'eux. 

i^r  bras  (dorsal).     ...  37  centimètres. 

»      ....  33  )) 

»      .     .      .      .  3i  )) 

(ventral)    ...  34  » 

Les  tentacules  manquent  absolument,  leur  base  a  été  arrachée 
dès  l'insertion. 


2, 

» 

3e 

)) 

4e 

» 

SÉANCK  DU  2o  OCTOHUE  1898  l.'l.'i 

Mesuivs  à  1^  ceuliinètres  environ  de  la  bouche,  ces  bras  ont 
comme  pourtour  : 

!<"■  bras  (dorsal).     .           .  14  rentimètres. 

'2e       ))  »      ....  17            )) 

3e      »  »      ....  15            » 

4^       ))  ))....  13            » 

La  racine  du  tentacule  m'a  paru  avoir  de  2  à  3  cent,  de  diamètre. 

11  ne  faut  pas  oublier  que  ces  dimensions  ont  dû  être  plus  consi- 
dérables sur  le  vivant,  le  séjour  dans  l'estomac  du  Cachalot,  puis 
ensuite  pendant  plusieurs  anuées  dans  l'alcool,  ont  sans  aucun 
doute  occasionné  des  rétractions  considérables. 

Entre  les  bras,  les  membranes  palmaires  sont  peu  développées; 
elles  sont  cependant  mieux  marquées  entre  les  bras  ventraux. 

Les  ventouses  étaient  toutes  profondément  détériorées  ou  même 
complètement  enlevées;  deux  seulement  présentaient  encore  adhé- 
rent leur  cercle  corné  garni  d'un  crochet.  Ce  qui  restait  de  ces  ven- 
touses a  permis  de  constater  que  la  partie  principale  était  un  disque 
charnu,  épais,  dans  les  grandes  ventouses,  de  3  à  6^'^,  formé  de 
fibres  musculaires  verticales  juxtaposées.  Un  grêle  pédicule, 
quoique  très  solide  et  de  consistance  fibreuse,  long  de  2  ou  3™™  au 
plus,  s'insère  sur  le  bord  même  du  disque  charnu  le  plus  voisin  de 
la  bouche.  Les  plus  grands  disques  avaient  15  ou  16°i'^de  diamètre. 
Ils  étaient  surmontés  d'une  sorte  de  toiture  conique,  assez  élevée, 
percée  d'un  orifice  en  forme  de  fente,  tourné  vers  la  bouche,  par 
lequel  sortait  la   pointe  d'un  crochet. 

C'est  le  deuxième  bras  qui  m'a  paru  avoir  porté  les  plus  grosses 
ventouses  ;  c'est  aussi  lui  qui  est  le  plus  robuste.  Les  plus  grandes 
ventouses  occupaient  les  places  de  18  à  28  ;  plus  près  de  la  bouche 
elles  étaient  plus  petites,  et  elles  diminuaient  de  l'autre  côté 
jusqu'à  la  pointe  du  bras.  Les  plus  petites  que  j'ai  pu  observeront 
de  5  à  6™ni  de  diamètre,  mais  il  est  probable  qu'il  y  en  avait  de 
plus  petites  encore  à  la  pointe  effilée  du  bras. 

Entre  les  ventouses  on  distingue  des  tubercules  mousses  assez 
bas,  alternant  avec  les  pédicules  et  contribuant  à  former  la  crête 
limitant  la  face  interne  cupulifère. 

A  cause  de  la  détérioration  des  bras  il  est  impossible  de  dire  si 
leur  pointe  était  occupée  par  des  ventouses  ou  par  des  crochets. 

Comme  je  l'ai  dit,  deux  ventouses  seulement  avaient  encore  leur 
crochet  adhérent;  mais  cela  a  suffi  à  déterminer  la  provenance  de 
35  à  40  autres  recueillis  dans  l'estomac  du  Cachalot  parmi  une 
foule  d'autres  débris.  Ces  crochets  étaient  de  tailles  variées.  Ils  se 


154  SÉANCE  DU  25  OCTOBRE  1898 

composent  d'un  anneau  corné,  de  couleur  jaune,  sur  le  bord  duquel 
se  dresse  une  grande  pointe  aiguë,  courbée  vers  l'orifice  de  l'anneau, 
et  extrêmement  dure.  Le  bord  du  cercle  est  lisse  et  ne  présente 
aucune  autre  dentelure. 

Ces  divers  crochets  ont  tous  été  plus  ou  moins  déformés,  au 
moins  dans  leur  base  annulaire,  par  le  suc  gastrique  du  Cétacé.  On 
pourrait  croire  que  ces  objets  solides  résistent  mieux  que  les  parties 
molles;  il  n'en  est  rien;  et  ce  sont  ces  parties  cornées  qui  sont  les 
premières  attaquées. 

Voici  les  dimensions  d'un  des  plus  grands  crochets  recueillis. 
Diamètre  externe  de  l'anneau  ....     âO^m 

»         interne             ))           ....       7 
Hauteur  de  la  pointe 12 

J'ai  trouvé  un  crochet  de  forme  différente  et  beaucoup  plus  grand 
que  les  autres. 

Je  suppose  qu'il  devait  appartenir  à  quelque  grande  ventouse  du 
tentacule.  Bien  que  très  déformé  par  le  suc  gastrique  du  Cachalot 
qui  a  produit  la  foute  et  la  torsion  d'une  grande  partie  de  la  pointe, 
il  mesure  encore  :  'i 

Diamètre  externe  de  l'anneau.     .     .      .        32^^ 

))         interne  »         ....         19 

Longueur  du  crochet  (incomplet).     .     .        24 

L'orifice  de  l'anneau  est  légèrement  ovale.  Ce  crochet  iutacl 
devait  être  extraordinairement  puissant  et  devait  reposer  sur  une 
énorme  ventouse. 

Les  bases  des  bras  sont  reliées  par  une  mince  membrane,  très 
développée,  de  contour  hexagonal,  qui  recouvre  comme  d'un  voile 
la  profonde  fosse  oîi  repose  le  bulbe  buccal. 

Cette  membrane  s'attache  au  pourtour  de  la  lèvre  papilleuse 
buccale,  et  s'avance  horizontalement  sur  les  racines  des  bras.  Elle 
s'y  arrête  brusquement  à  un  cadre  hexagonal,  formé  par  des  arêtes 
rectilignes  charnues  assez  saillantes,  et  dont  les  angles  sont  occupés 
par  de  longues  et  minces  languettes.  Sur  la  ligue  médiane  ventrale, 
entre  les  deux  bras  ventraux,  la  languette  triangulaire  et  étroite, 
mesure  environ  3-'".  Au  point  où  elle  s'insère  sur  la  crête,  celle-ci 
renferme  une  sorte  de  nodosité  cartilagineuse. 

Dans  l'angle  médian  dorsal,  ou  voit  une  languette  analogue,  de 
4cm  environ,  à  base  plus  étroite  que  la  ventrale,  et  portée  par  une 
nodosité  cartilagineuse  rudimentaire. 

Quatre  autres  languettes,  de  forme  analogue,  occupent  les  autres 
angles.  Celles  qui  correspondent  à  la  3'  paire  de  bras  sont  au  niveau 


Ml 


SÉANCE  DU  25  OCTOBRE  1898  155 

du  bord  vont  ni  1,  et  celles  ([ui  correspondent  à  la  2<=  paire,  sont  au 
niveau  du  bord  dorsal  de  ces  bras. 

La  lèvre,  directement  en  contact  avec  les  mandibules,  est  char- 
nue, saillante,  recouverte  eu  dedans  par  de  gros  tubercules  irrégu- 
liers et  courts.  La  fente  buccale  est  très  allongée  dans  le  plan  antéro- 
postérieur. 

Un  sillon  profond  sépare  cette  lèvre  de  la  membrane  hexagonale; 
il  s'atténue  sur  la  ligne  médiane  ventrale  ;  sa  paroi  externe  est 
assez  solide  et  vient  s'insérer  sur  le  bord  de  la  lèvre  bulbaire. 

Deux  papilles  plus  distinctes  et  plus  saillantes  que  les  autres  se 
trouvent  à  l'angle  dorsal  de  l'ouverture  buccale. 

Il  est  presque  impossible  de  rien  dire  de  la  tête,  dont  il  ne  reste 
que  des  morceaux  de  cartilage  et  de  muscles,  avec  quelques  lam- 
beaux de  peau.  Les  paupières  cutanées  qui  entouraient  l'œil  d'un 
cercle  résistant  ont  seules  persisté.  Celui-ci  devait  être  énorme. 

Je  n'ai  pas  voulu  extraire  le  bulbe  buccal  pour  ne  pas  achever  de 
détériorer  la  pièce.  Je  ne  peux  donc  rien  dire  des  mandibules,  qui 
sont  de  forte  taille. 

Echantillon  B.  —  Cet  échantillon  a  été  recueilli  à  la  surface  de  la 
mer.  Il  venait  d'être  tué  par  quelque  Marsouin  ou  Dauphin  dont  ou 
trouve  la  trace  des  dents  sur  la  peau.  Il  est  probable  que  le  Cétacé 
avait  saisi  le  Céphalopode  en  travers,  par  le  milieu  du  corps,  et 
qu'il  lui  a  ainsi  enlevé  presque  toute  la  tête  et  les  viscères,  ainsi 
que  la  plupart  des  bras  de  l'animal,  qui  se  débattait.  Des  Oiseaux 
étaient  en  train  de  déchiqueter  à  la  surface  le  cadavre  flottant  de 
l'animal,  et  de  nombreux  lambeaux  manquant  sur  divers  points 
marquent  la  trace  de  leurs  coups  de  bec.  De  tout  cela  il  résulte  que 
ce  Céphalopode  était  en  piteux  état.  Mais  cependant  un  fait  impor- 
tant a  pu  être  constaté.  Au  moment  où  on  l'a  recueilli,  la  couronne 
tentaculaire  était  encore  adhérente  au  corps  par  un  lambeau  de 
peau.  C'est  grâce  à  ce  simple  détail  que  l'on  connaît  maintenant  la 
forme  du  corps  du  genre  Cucioteuthis  et  que  l'on  peut  atlirmer  que 
le  corps  de  Lepidoteuthis  ne  s'adapte  réellement  pas  à  la  couronne 
brachiale  trouvée  dans  l'estomac  du  même  Cachalot. 

C'est  d'après  cet  échantillon  que  j'ai  fait  la  reconstitution  de 
l'animal  que  représente  la  figure  ci-jointe. 

Les  bras  sont  tous  mutilés;  les  uns  complètement  arrachés,  les 
autres  épointés.  Ce  qui  reste  de  la  couronne  brachiale  comprend  ce 
qui  suit  : 

A  droite  :  /«^  bras  (dorsal).  Un  fragment  de  4'^'",  portant  deux 
ventouses. 


156 


SÉANCE  DU  25  OCTOBRE  1898 


I 


2e  bras.  C'est  le  plus  complet  de  ce  qui  reste;  un  fragment  long 
de  24'"'"  environ,  manque  de  bout;  à  en  juger  par  l'épaisseur,  il  doit 
en  manquer  environ  10*^"'.  C'est  un  bras  charnu,  puissant,  ayant 
environ  11<="'  de  périphérie  à  10^'"  de  la  base.  11  possède  une  crête 

natatoire  assez  charnue  à 
environ  la  moitié  de  sa 
hauteur.  Il  porte  encore 
22  ventouses  intactes. 

5«  bras.  11  en  reste  envi- 
ron 15  à  16'''",  il  est  un  peu 
plus  épais  que  le  précé- 
dent, il  porte  encore  16 
ventouses;  on  voit  un 
commencement  de  crête 
natatoire  vers  sa  face  dor- 
sale. 

4^  bras  (ventral).  Il  n'a 
plus  que  11'^'";  il  porte  en- 
core 8  ventouses  et  a  10'"' 
de  périphérie. 

A  gauche  :  /«r  bras  (dor- 
sal). Il  en  reste  environ 
23™';  on  y  voit  13  ventou- 
ses, les  plus  grosses  man- 
quent. 

5«  bras.  Réduit  à  un  moi- 
gnon de  3  ou  4*^"",  ne  porte 
plus  que  2  ventouses. 

3"  bras  manque  complè- 
tement. 

4*  bras.  11  n'en  reste  plus 
qu'un  rudiment  insigni- 
fiant. 

Il  n'y  a  pas  trace  de  ten- 
tacules. 

Les  ventouses  sont  coniques,  percées  d'une  fente  latérale  par  le 
sommet  de  laquelle  sort  la  pointe  du  crochet,  dirigée  vers  la  bou- 
che. La  base  de  la  ventouse  est  ronde,  charnue,  portée  sur  un  petit 
pédoncule  exentrique  tout-à-fait  pareil  à  celui  qui  a  été  décrit  pour 
le  premier  échantillon.  Le  crochet  est  également  de  même  forme, 
et  il  est  inutile  de  revenir  sur  la  description  qui  a  déjà  été  donnée. 


Fig.  1.  —  Reconstitution  de  Cucioleiithis  ungui- 
culata  d'après  les  deux  échantillons.  Les  lignes 
en  pointillé  représentent  les  parties  qui  n'ont 
pas  été  retrouvées. 


SÉANCE  DU  25  OCTOBRK  1898  l.")7 

La  couleur  de  ces  bras  est  d'uu  rouge  violacé,  plus  clair  que  sur 
le  corps. 

Au  centre  du  bras,  on  aperçoit  la  bouche  s'ouvrant  au  milieu 
d'une  lèvre  charnue,  couverte  de  grosses  papilles  déchiquetées. 
Autour  de  cette  lèvre  s'étend  une  membrane  qui  paraît  avoir  été 
tout-à-fait  semblable  à  celle  du  premier  échantillon;  mais  elle  est 
en  lambeau.K.  On  peut  cependant  y  reconnaître  les  languettes  qui 
occupent  les  angles  de  l'he.Kagone  qui  la  limitent.  Elles  m'ont  paru 
identiques  à  celles  de  l'autre  individu,  mais  il  est  diffîcile,  vu  le 
mauvais  état  de  la  pièce,  de  préciser  les  détails. 

Le  corps  de  l'animal  comprend  le  sac  viscéral  et  la  nageoire.  La 
forme  générale  est  très  spéciale  et  diffère  beaucoup  de  ce  que  l'on 
voit  dans  les  autres  Céphalopodes  à  crochets,  les  Oniichoteuthldx. 
Si  l'on  regarde  le  corps  par  le  dos,  on  ne  voit  absolument  que  la 
nageoire;  elle  est  tellement  grande  que  de  toute  part  elle  le  masque. 
Du  côté  du  ventre  le  sac  viscéral  est  appliqué  contre  la  nageoire 
sur  laquelle  il  fait  saillie.  11  n'y  est  adhérent  que  par  une  surface 
assez  étroite,  de  sorte  que  l'on  peut  dire  que  la  nageoire  est  l'or- 
gane principal,  sur  lequel  est  posé,  comme  un  accessoire,  le  sac 
viscéral. 

L'ensemble  rappelle  par  sou  contour  une  Raie  bouclée  dont  on 
aurait  supprimé  la  queue.  L'aspect  strié  et  l'épaisseur  des  nageoires 
charnues  complètent  la  ressemblance. 

La  hauteur  totale  du  corps  est,  sur  la  face  ventrale,  de  31  à  32^™, 
sur  la  face  dorsale  de  38''"'.  Sa  contraction,  due  au  séjour  dans 
l'alcool,  est  assez  importante,  puisque  j'ai  pu  recueillir  les  frag- 
ments de  la  plume,  qui,  bien  qu'incomplète,  mesure  encore  40-"^ 

L'ouverture  du  sac  mesure  environ  13^'".  L'envergure  des  nageoi- 
res est  de  38"";  elles  sont  donc  aussi  hautes  que  larges. 

La  pointe  dorsale  du  sac  s'articulait  à  la  tète  par  une  longue  et 
large  surface  cartilagineuse,  malheureusement  en  trop  mauvais 
état  pour  que  je  puisse  en  donner  une  figure  exacte.  De  même  sur 
le  bord  ventral  du  manteau  on  trouve  la  trace  de  deux  crêtes 
adhésives.  L'une  surtout  est  assez  bien  conservée;  elle  est  droite, 
ou  très  légèrement  arquée,  peu  saillante,  et  ne  présente  rien  dé 
remarquable;  sa  longueur  est  de  3  à  i*^"". 

L'ensemble  de  la  nageoire  et  du  sac  viscéral  est  d'un  violet  très 
foncé;  l'animal  semble  avoir  eu  cette  couleur  uniforme  sur  toute 
sa  surface. 

Le  corps  ou  sac  viscéral  a  la  forme  d'un  cornet  régulier,  relative- 
ment court,  terminé  en  arrière  par  une  pointe  mousse.  Son  ouver- 


158  SÉANCE  DU  25  OCTOBRE  1898 

ture  supérieure  est  large,  léj^èrement  évasée,  son  bord  ventral  nu 
peu  sinueux.  Le  bord  dorsal  beaucoup  plus  élevé  que  le  ventral  porte 
la  crête  adhésive  en  dedans  et  la  nageoire  en  dehors.  Cette  portion 
est  cartilagineuse. 

La  nageoire  est  énorme;  elle  occupe  toute  la  hauteur  du  corps 
et  son  diamètre  en  dépasse  la  longueur.  Elle  forme  une  pointe 
inférieurement,  contournant  le  sac  viscéral.  Ses  angles  latéraux 
sont  arrondis  :  les  bords  sont  minces,  tandis  que  la  partie  centrale 
est  très  épaisse.  La  musculature  est  remarquablement  développée. 
Les  paquets  de  muscles,  non  interrompus  sur  le  dos,  passent  d'une 
nageoire  à  l'antre.  Ils  sont  disposés  par  faisceaux  parallèles,  hori- 
zontaux, que  l'on  voit  très  bien  à  travers  la  peau  ;  c"est  ce  qui 
contribue  le  plus  à  donner  à  cette  nageoire  l'aspect  de  celle  d'une 
Raie.  Sur  le  milieu  du  dos  l'épaisseur  de  la  musculature  est  de  plus 
d'un  centimètre  et  demi. 

La  ])lume  est  mince,  peu  solide,  très  transparente.  Elle  est  formée 
d'un  axe  renflé  dorsalement,  ce  qui  détermine  une  gouttière  ven- 
trale. Il  est  flanqué,  de  chaque  côté,  d'une  lame  mince  de  1  à  2 
centimètres  de  large,  qui  augmente  de  largeur  insensiblement  du 
haut  vers  le  milieu  du  corps  et  diminue  de  même  jusqu'à  la  pointe. 
Je  n'aî  pas  vu  de  cornet  terminal. 

Parmi  les  débris  de  viscères  contenus  dans  le  sac,  j'ai  trouvé  les 
restes  d'unovaire et  de  deuxgrossesglandes  nidamentaires  blanches, 
ovales,  fendues  en  deux  par  un  sillon. 

En  nous  basant  sur  les  faits  constatés  chez  ces  deux  échantillons 
de  Céphalopodes,  il  est  facile  de  montrer  que  certainement  ils 
appartiennent  à  la  même  espèce.  L'un  d'eux,  réduit  à  la  couronne 
tentaculaire,  est  beaucoup  plus  grand,  et  le  second,  à  peu  près 
complet,  doit,  malgré  sa  grande  taille,  être  considéré  comme  un 
individu  non  arrivé  à  sa  dimension  définitive.  Nous  ne  pouvons, 
dans  ces  deux  échantillons,  comparer  que  la  couronne  brachiale, 
puisque  le  plus  considérable  est  réduit  à  ce  fragment. 

En  prenant  point  par  point  les  divers  organes  qui  composent  ces 
couronnes,  nous  arrivons  à  établir  leur  identité  spécilique.  Les 
ventouses  dans  tous  leurs  détails  :  forme  arrondie  de  la  base,  pédon- 
cule excentrique  et  court,  fente  allongée,  cercle  corné  et  crochet, 
sont  absolument  semblables  dans  les  deux  cas.  La  lèvre  buccale  et 
la  membrane  hexagonale  sont  aussi  parfaitement  semblables  ;  les 
languettes  des  angles  paraissent  aussi  se  ressembler  beaucoup  ;  je 
ne  puis  l'aflirmer  absolument  parce  que  dans  l'un  des  échantillons 
elles  étaient  très  détériorées. 


SÉANCE  DU  2n  OCTOBRE  1808  i59 

La  luiissaTito  iiiiiscuUiluri'  des  bras,  leur  forme  courte  et  trapue, 
le  rap|)ort  de  leur  périphérie  à  leur  longueur,  la  façou  dont  ils  se 
groupent  autour  de  la  bouche,  les  membranes  palmaires  rudimen- 
taires  qui  les  unissent,  tout  cela  prouve  la  complète  ressemblance 
des  deux  échantillons. 

Je  regarde  donc  comme  parfaitement  sûre  l'assimilation  spécifique 
des  deux  Céphalopodes. 

Il  faut  maintenant  se  demander  à  quel  genre  ils  appartiennent. 
Comme  je  l'ai  dit  plus  haut,  je  ne  crois  pas  qu'il  soit  possible 
d'assimiler  cette  espèce  aux  Céphalopodes  signalés  par  Molina  et 
Lichtenstein.  Je  ne  puis  suivre  Hoyle  et  Steeustrup  dans  cette  voie. 
C'est  cependant  par  suite  de  cette  opinion  que  ce  Céphalopode 
porte  le  nom  spécifique  de  inu/ulculatus,  que  je  dois  nécessairement 
suivre. 

D'Orbigny  nomma  ensuite  Enoploteuthis  Molinœ  un  fragment  de 
bras  de  Céphalopode  à  crochets  communiqué  par  Owen. 

Or  ce  fragment  doit  être  celui  que  Owen  a  figuré  en  1881  ;  le  bout 
de  bras  est  accompagné  d'un  bulbe  buccal  et  de  quelques  autres 
minimes  débris. 

Harting  décrit  en  1861  un  fragment  de  bras  et  le  bulbe  buccal 
d'un  Céphalopode  qui  est  évidemment  le  même  individu  que  celui 
dont  parle  d'Orbigny  et  qui  sera  décrit  ensuite  par  Owen. 

Le  fragment  de  bras  est  très  gros,  très  musculeux,  et  se  rapproche 
beaucoup  de  ce  que  j'ai  observé.  Il  y  a  identité  entre  la  structure 
des  ventouses  et  des  crochets  et  ceux  que  j'ai  observés  dans  mes 
deux  échantillons.  Il  en  est  de  même  des  détails  de  la  lèvre  buccale. 

Voici,  extrait  du  mémoire  de  Harting,  le  passage  relatif  à  la 
dénomination  de  ce  Céphalopode  : 

«...  L'absence  totale  aux  bras  de  cupules  ordinaires  à  cercle 
corné  denticulé,  toutes  étant  remplacées  par  des  crochets,  suffit 
pour  le  rapporter  au  genre  Enoploteuthis  de  d'Orbigny,  qui  se  dis- 
tingue par  ce  caractère  des  vrais  Enoploteutkis.  Oa  peut  admettre 
encore  avec  une  certaine  vraisemblance  que  l'espèce  est  la  même 
dont  on  conserve  des  fragments  au  Musée  huntérien,  mais  dont  je 
ne  connais  que  la  seule  figure  des  parties  intérieures  de  la  bouche 
publiée  par  M.  Owen  (article  Cephalopoda  de  la  Cyclopedia  of 
Anatomy  and  Physiology).  Cette  figure  répond  assez  bien  à  l'objet 
dont  j'ai  donné  la  description,  mais  elle  ne  suffit  pas  à  elle  seule 
pour  établir  l'identité. 

»  De  Férussac  croit  que  cette  espèce  est  la  même  que  la  Sepia 
unguiculata  de  Molina.  Aussi  M.  Owen  la  désigne  til  sous  le  nom 


160  SÉANCE  DU  25  OCTOBRE  1898 

d'Enoplotenthis  iinguiculata.  Je  crois  cependant  que  d'Orbigny  a 
raison  en  cliangeant  ce  nom  spécifique  qui  est  applicable  à  plus 
d'une  espèce  en  celui  (ÏEnoploteuthls  Molinœ.  » 

Remarquons  que  le  changement  de  nom  spécifique  proposé  n'est 
pas  valable,  et  puisque  la  Sepia  unguiculata  de  Molina  appartient, 
selon  cet  auteur,  à  la  même  espèce,  elle  doit  être  nommée  Enoplo- 
teuthis  unguiculata. 

Owen  a  décrit  en  1881  les  débris  du  gros  Céphalopode  du  Musée 
huntérien,  dont  il  a  déjà  été  question  et  les  nomma  Enoploteuthia 
Cooki. 

Owen  a  observé  un  fragment  de  bras,  un  bulbe  buccal  compre- 
nant la  langue,  le  bec  et  la  lèvre;  un  cœur;  la  pointe  extrême  du 
corps  avec  un  minime  fragment  de  nageoire  de  chaque  côté. 

Le  bras,  le  bulbe  buccal  et  les  ventouses  à  crochet  se  rapportent 
sans  aucun  doute  à  la  même  espèce  décrite  par  Harting  et  aux  deux 
individus  que  j'ai  examinés.  Quant  au  bout  de  queue  dessiné  par 
Owen  sur  un  fragment  desséché,  il  est  impossible  de  dire  s'il  appar- 
tient au  même  Céphalopode  dont  il  avait  les  fragments  sus-énoncés 
dans  l'alcool.  D'ailleurs,  ce  fragment  est  si  réduit  qu'il  est  chimé- 
rique  d'essayer  de  reconstituer  l'ensemble  de  la  nageoire  en  se  \ 

basant  sur  sa  forme.  Je  ne  puis  dire  si  dans  mon  individu  entier 
l'extrémité  du  corps  est  semblable  à  celle  que  décrit  Owen,  car 
cette  partie  a  été  spécialement  déchiquetée  par  les  Oiseaux. 

Owen  n'a  donc  vu,  de  tout  le  corps,  que  ce  fragment  desséché  ;  il 
s'est  basé  là-dessus  pour  tenter  une  reconstitutiou  de  l'animal  qui 
est  absolument  fantaisiste.  Si  l'on  examine  en  effet  la  ligure  1  de 
sa  planche  33  et  qu'on  la  compare  au  dessin  que  je  donne  de 
l'échantillon  recueilli  par  la  Princesse-Alice,  on  constatera  de  suite 
qu'il  n'y  a  aucun  rapport  entre  les  deux  Céphalopodes.  La  forme 
grêle  et  en  cornet  de  la  figure  donnée  par  Owen  ne  s'explique  pas 
avec  une  puissance  de  musculature  des  bras  comme  celle  qu'il  avait 
pu  constater;  il  fallait  une  nageoire  en  rapport  de  puissance  et 
un  corps  trapu  et  solide  pour  porter  une  pareille  couronne  brachiale. 

Enfin  Steenstrup,  en  1882,  a  discuté  la  valeur  de  ces  divers  frag- 
ments et  a  reconnu  la  nécessité  de  les  réunir  dans  un  genre 
nouveau  qu'il  a  nommé  Cucioteuthis,  voisin  d'ailleurs  d'Enoplo- 
teutliis.  11  a  conservé  l'ancien  nom  spécifique  unguiculata  de  Molina. 
Comme  je  l'ai  dit,  il  n'y  a  pour  moi  aucun  rapprochement  à  faire 
entre  les  deux  types. 

On  peut  donc,  en  résumé,  considérer  les  documents  sur  lesquels 
est  basée  l'espèce  en  question  comme  constitués  par  une  série  de 


SÉANCE  DU  23  OCTOBRK  1898  161 

frajïments;  les  plus  anciens  ne  sont  pas  ceux  de  Molina  et  Liclitens- 
teiu,  mais  les  fragments  de  bras,  bulbe,  œil  et  appendice  caudal, 
communiqués  par  Owen,  qui  les  avait  trouvés  au  Musée  huntérien, 
à  d'Orbif;uy  ;  ces  fragments  ont  été  ensuite  dessinés  par  Owen  lui- 
même.  Ensuite  les  débris  d'un  bras,  le  bulbe  bivccal  et  un  œil, 
décrits  par  Harting  et  provenant  du  Musée  zoologi(iue  d'Amsterdam. 
Enfin  les  deux  individus  ([ue  j'ai  décrits  ici,  l'un,  comprenant  toute 
la  couronne  brachiale,  sauf  les  tentacules,  l'autre,  comprenant  à 
peu  près  tout  l'animal  auquel  il  ne  manque  que  la  portion  centrale 
de  la  tête,  le  siphon  et  les  tentacules. 

D'après  ce  qui  vient  d'être  décrit,  on  peut  considérer  Cuciuteuthis 
unguiculata  comme  un  Céphalopode  connu  maintenant,  au  moins 
dans  ses  grandes  lignes,  mais  dont  les  desiderata  les  plus  impor- 
tants sont  encore  les  tentacules  et  le  siphon. 


NOTE  SUR  LES  MOLLUSQUES  DU  CANAL  DE  SUEZ 


PAR 


M.  BAVAY, 


L'année  dernière  (séance  du  26  octobre),  je  vous  ai  signalé  l'entrée 
dans  le  canal  de  Suez  du  Murex  tribulus  L.,  Mollusque  de  l'océan 
indien,  en  route  pour  la  Méditerranée,  en  vous  faisant  remarquer 
que  déjà  M.  Dautzenberg  avait  annoncé  l'arrivée  sur  les  côtes  de 
Tunisie  d'un  Pélécypode  de  la  mer  Rouge,  Meleagrina  radiata 
Deshayes.  Je  vous  signalais  l'intérêt  qu'il  pourrait  y  avoir  à  surveil- 
ler et  à  étudier  le  passage  des  animaux  marins  d'une  mer  à  l'autre. 
Aujourd'hui,  grâce  au  concours  de  M.  Tillier,  chef  du  transit  du 
Canal,  je  puis  vous  communiquer  toute  une  liste  de  Mollusques 
marins  engagés  dans  cet  étroit  passage  et  allant  les  uns  du  nord  au 
sud,  c'est-à-dire  de  la  Méditerranée  vers  la  mer  Rouge,  les  autres, 
plus  nombreux,  du  sud  au  nord,  c'est-à-dire  de  la  mer  Rouge  vers 
la  Méditerranée.  Quelques-uns  sont  assez  avancés  dans  leur  voyage, 
d'autres  le  commencent  à  peine. 

Disons  d'abord  rapidement  quelles  sont  les  circonstances  qui 
favorisent  le  passage  d'une  mer  à  l'autre  et  celles  qui  peuvent 
contrarier  ces  échanges  entre  les  deux  faunes. 

En  été,  c'est-à-dire  de  juillet  à  janvier,  le  niveau  de  la  Méditer- 


162  SÉANCE  DU  25  OCTOBRE  1898 

ranée  est  eu  moyenne  de  0"40  plus  élevé  que  celui  de  la  Mer  Rouge 
et  le  courant  général  du  Canal  porte  du  nord  au  sud;  en  hiver, 
c'est-à-dire  de  janvier  à  juillet,  c'est  la  mer  Kouge  qui  est  de  0°i30 
plus  élevée  que  la  Méditerranée,  et  le  courant  va  du  sud  au  nord. 

En  outre,  les  -marées  de  la  Méditerranée  se  font  sentir  jusqu'au 
fond  du  lac  Mensaleh  ;  mais  comme  ces  marées  sont  elles-mêmes 
très  faibles,  leur  influence  est  aussi  très  restreinte.  Les  marées  de 
la  mer  Rouge  se  font  sentir  jusqu'à  l'entrée  des  lacs  amers  avec  une 
certaine  force  de  courant,  qui  ne  dépas'se  jamais  cependant  cinq 
kilomètres  à  l'heure. 

Remarquons  que  c'est  pendant  la  saison  où  la  majorité  des  larves 
viennent  à  éclore,  c'est-à-dire  dans  les  premiers  mois  de  l'année, 
que  les  courants  portent  dans  le  Canal  du  sud  au  nord  et  qu'il  doit 
eu  résulter  un  avantage  pour  la  propagation  dans  ce  sens  des  ani- 
maux qui  nous  occupent. 

Jadis  un  fort  volume  d'eau  douce  venait  se  déverser  dans  le  lac 
Timsah  et  détruisait  au  point  d'arrivée  un  bon  nombre  d'organismes 
marins.  Il  créait  ainsi  un  obstacle  réel  au  passage  des  animaux 
marins  et  surtout  des  Mollusques  d'une  mer  à  l'autre.  Aujourd'hui 
cet  apport  d'eau  douce  n'existe  plus,  le  canal  qui  le  produisait 
ayant  été  conduit  jusqu'à  Port-Saïd.  Maintenant  c'est  une  cause 
contraire  qui  vient  gêner,  nous  ne  savons  pas  au  juste  dans  quelle 
mesure,  le  passage  des  espèces.  Le  fond  des  lacs  amers  est  formé 
sur  uue  immense  surface  d'une  couche  de  sels  qui,  se  dissolvant 
dans  l'eau  déjà  fortement  salée  venue  de  la  mer  Rouge,  amène  cette 
eau  à  un  degré  de  salure  très  fort,  75  kilogrammes  par  mètre  cube. 
Tandis  que  la  salure  de  la  Méditerranée  est  à  Port-Saïd  de  35  kilog. 
par  mètre  cube  en  dehors  de  la  période  de  crue  du  Nil,  de  24  kilog. 
pendant  cette  période;  la  moyenne  peu  variable  de  salure  do  la  mer 
Rouge  est  de  45  kilog.  ;  enfin  les  eaux  du  Canal,  en  dehors  des  lacs 
amers,  tiennent  en  été  51  kilog.  et  en  hiver  40  kilog.  On  comprend 
donc  que  le  passage  à  travers  les  eaux  lourdes  des  lacs  amers 
puisse  être  dilficile  pour  un  grand  nombre  d'animaux,  et  pour  les 
Mollusques  en  particulier.  Ces  renseignements  sur  les  courants  et 
sur  la  salure  des  eaux,  je  les  dois,  tout  comme  les  Mollusques  qui 
font  l'objet  de  cette  note,  à  l'obligeance  de  M.  Tillier. 

Quatre  stations  échelonnées  le  long  du  Canal  ont  été  jusqu'à 
présent  explorées  par  lui  à  ce  point  de  vue  des  Mollusques.  Ce  sont  : 
n"  1,  lac  Mensaleh  ;  n^  2,  lac  Timsah  ;  n"  3,  grand  lac  Amer  ;  n^  4, 
petit  lac  Amer.  Le  résultat  des  recherches  peut  être  résumé  dans 
le  tableau  ci-contre  où  la  lettre  M  indique  les  espèces  de  la  Médi- 
terranée et  la  lettre  K  celles  de  la  mer  Rouge. 


SÉANCE  DU  25  OCTOBRE  1898 


163 


Mollusques  marins  recueillis  dans  le  Canal  de  Suez  (1896-97) 


Murex  Iribtilus  L.    R.   . 

Fusus  marniordlus  Plil.     R 

Odoslemia  spec.     R 

»  spcc.     R 

Cerithium  variegatum  Quoy.    R.   .   .   . 

Cerithidea  conica  I31ul.     R. 

Patella  lusitanica  Gm.     M.  ....    . 

l'holas  {Dartylina)  Dactylu!^.    M..    .    . 

Solen  marginatus  Pennant.     M  .    .   .   . 

Mactra  Olorina  Piiilippi.     R.   .   .   .    .   , 

Psainmobia  RuppeUiana  Reeve.     R.   . 
»  Weinkauffl  Crosse.     R.  (1). 

Tellina  {.Melis)  coxa  Jotisseaume  .     R. 
Circe  pcclinata  Lmk.     R.      .    .    .    .   . 

Tapes  decussatus  L.    M. 

Venus  (Anaïtis)  Roemeriana  Issel,    R 
Dosinia  erytiirœa  Rœmer.    R.    .   .   . 
Caj'dium  edule  L.    M ......    ■ 

»         papyraccum  Chemnitz.     R. 

«         tenuicosiatnm  Lmk.    R.  .    . 

Lucina  Fischeriana  Issel.     R 

Mytilus  exustus   Lmk.      R 

Meleagrina  radiala  Deshayes.     R. .    . 

Pinna  stuchburyi  Reeve.     R 

Ostrea  sieuiina  Payraudeau.     M.   .   . 


STATIONS 


3 


X 

X 
X 
X 
X 


X 
X 


X 
X 

X 
X 


X 


X 
X 


X 
X 


X 


X 
X 


X 
X 


X 
X 


X 
X 
X 
X 


X 
X 

X 
X 


X 
X 


X 
X 
X 


(1)  (Jette  espèce  a  été  décrite  par  Crosse  comme  provenant  d'Alger,  mais 
celte  provenance  est  certainement  erronée,  l'espèce  est  bien  érythréenne. 


Ce  tableau  renferme  25  espèces,  dont  six  seulement,  soit  un  peu 
moins  d'un  quart,  sont  de  la  Méditerranée.  Sur  ces  six  espèces 
méditerranéennes,  une,  le  Solen  marginatus,  n'est  encore  signalée 
que  dans  le  lac  Mensaleh,  dans  sa  partie  sud  il  est  vrai.  11  en  est  de 
même  de  VOstrea  stentina  ;  le  Cardiuin  edule  est  rendu  au  petit  lac 
Amer  aussi  bien  que  Patella  lusitanica.  Des  dix-neuf  espèces  de  la 
mer  Rouge,  une,  la  Meleafji'ina  radiata,  est  rendue  sur  les  côtes  de 
Tunisie;  cinq  autres,  Cerithidea  conica,  Mactra  olorina,  Psaniinohia 


f 


164  SÉANCE  DU  2o  OCTOBRE  1898 

Ruppelliana,  Circe  pectinataei  Cardium  tenuicostatum  sont  rendus  au 
lac  Mensaieh, 

Il  serait  évidemment  nécessaire,  pour  compléter  cette  étude,  de 
connaître  les  résultats  de  quelques  dragages  effectués  en  dedans  et 
en  dehors  des  jetées  de  Port-Saïd,  ainsi  que  dans  la  rade  de  Suez  ; 
nous  espérons  toujours,  grâce  au  concours  de  M.  Tillier,  pouvoir 
vous  faire  connaître  ces  résultats  l'année  prochaine. 


DESCRIPTION    D'UNE  OPHIURE    LITTORALE    NOUVELLE  ' 

DE  L'OCÉAN  INDIEN  (OPHIOTHRIX  INNOCENS) 

I 
PAR  r 

R.   KŒHLER,  î 

Professeur  à  l'Université  de  Lyon 

Dans  un  travail  publié  récemment  (1),  j'ai  décrit  les  Ophiures 
littorales  recueillies  par  V fnvestigator  dans  l'océan  Indien.  L'objet 
de  la  présente  note  est  la  description  d'une  Ophiothrix  dont  il  n'a 
pas  été  fait  mention  dans  ce  mémoire  et  que  je  considère  comme 
nouvelle.  Je  propose  de  lui  appliquer  le  nom  d'Ophiothrix  innocens. 

Ophiothrix  innocens  sp.  nov. 

Le  diamètre  du  disque  est  de  6  millimètres;  les  bras  sont  cassés 
à  40  millimètres  du  disque. 

Le  disque  est  subpentagonal.  La  face  dorsale  est  couverte  de 
cylindres  très  courts,  peu  serrés,  larges,  ordinairement  terminés 
par  trois  spioules  courtes,  épaisses  et  coniques,  plus  espacées 
sur  les  boucliers  radiaux  que  sur  les  espaces  interradiaux,  où 
ils  sont  plus  serrés  et  plus  lins.  Le  contour  des  boucliers  radiaux 
est  assez  nettement  iudiqué.  Ces  boucliers  sont  grands,  plus  longs 
que  le  demi-rayon  du  disque  ;  ils  sont  contigus  en  dehors  sur  une 
faible  partie  de  leur  longueur  et  séparés  en  dedans  par  un  espace 
triangulaire.  Vers  le  bord  du  disque,  les  cylindres  commencent  à 
s'allonger  et  sur  la  face  ventrale  ils  deviennent  de  petits  piquants 
cylindriques  ^terminés  par  deux  ou  trois  spinules  très  courtes. 

(1)  R.  KcEHLER,  Echinodermes  recueillis  par  /'Investigator  dans  l'océan  Indien. 
—  Deuxième  Mémoire  :  Les  Ophiures  littorales.  Bulletin  scientifique  de  la 
France  et  de  la  Bclgitiue.  T.  XXXI. 


SÉANCK  DU  23  OCTOBRE  1898  165 

Les  boucliers  buccaux  sout  losangiques,  beaucoup  plus  larges 
que  lougs,  avec  les  angles  arrondis.  Les  plaques  adorales  sont 
assez  grandes,  deux  fois  plus  longues  que  larges,  plus  épaisses  en 
dehors  ([u'en  dedans.  Les  papilliîs  dentaires,  grosses  et  fortes,  sont 
disposées  sur  trois  rangs. 

Les  plaques  brachiales  dorsales  sont  grandes,  quadrangulaires, 
non  caréuées,  avec  le  bord  distal  large  et  convexe,  le  bord  distal 
étroit  et  concave  et  les  côtés  latéraux  divergents.  Leur  surface  est 
très  finement  chagrinée,  mais  en  outre  elle  présente  de  très  petits 
grauules,  peu  nombreux  et  irrégulièreuient  distribués.  Vers  la  base 
des  bras,  ces  granules  sout  un  peu  plus  gros  que  sur  le  reste  de  la 
longueur  et  leur  surface  se  montre  un  peu  irrégulière. 

La  première  plaque  brachiale  ventrale  est  carrée;  les  suivantes 
sont  rectangulaires,  un  peu  plus  longues  que  larges,  avec  un  bord 
distal  arrondi  et  plus  grand,  un  bord  proximal  plus  étroit  et  un 
peu  concave  et  des  côtés  latéraux  légèrement  excavés  par  les  pores 
tentaculaires. 

Les  plaques  latérales  offrent  d'abord  neuf,  et,  ensuite,  huit 
piquants  :  les  deux  preuiiers  sont  très  courts  et  le  troisième  égale 
l'article;  la  longueur  augmente  jusqu'au  sixième  qui  est  égal  à 
deux  articles  ;  les  septième  et  huitième  piquants  sont  plus  courts. 
Ces  piquants  ont  l'extrémité  obtuse  et  ils  sont  garnis  de  fortes 
dents  aiguës  et  coniques  sur  toute  leur  longueur. 

Les  écailles  tentaculaires  sont  petites,  courtes  et  spiniformes. 

Couleur  générale  :  rose. 

Je  ne  puis  rapprocher  VOph.  innocens  que  de  VOph.  parasitica 
MûUer  et  Troschel  ;  elle  se  distingue  facilement  de  cette  dernière 
espèce  par  ses  bras  non  carénés  sur  la  face  dorsale  et  par  l'absence 
d'une  saillie  tuberculitorme  sur  le  bord  distal  des  plaques  dorsales. 
Le  rapport  entre  la  longueur  des  bras  et  le  rayon  du  disque  est 
beaucoup  plus  grand  chez  VOph.  innocens  que  chez  ÏOph.  parasitica. 

L'échantillon  unique  qui  m'a  servi  à  établir  cette  espèce  a  été 
recueilli  par  V [ndestigator  au  sud  de  Ceylan,  par  64'  lat.  N.  et81<>16' 
long.  E.  (1),  à  une  profondeur  de  34  brasses. 

(1)  Méridien  de  Greenwich. 


Bull.  Soc.  Zool.  de  Fr.,  1898.  xxm.  -  14. 


166  SÉANCE   DU   25   OCTOBRE    1898 

COPÉPODES  ET  CLADOCÈRES  DE  L'ILE  BORKUM 

PAR 

J.    RICHARD. 

Il  y  a  deux  ans  M.  le  professeur  0.  Schneider,  de  Dresde,  a  bien 
voulu  me  communiquer  les  Copépodes  et  Cladocères  non  marins 
qu'il  a  recueillis  à  l'île  Borkum.  11  eu  a  publié  récemment  la  liste, 
que  je  lui  en  avais  dressée,  dans  son  intéressant  mémoire  sur 
l'ensemble  de  la  faune  de  cette  île  (1).  Je  crois  utile  de  reproduire 
ici  cette  liste,  parce  qu'il  y  a  lieu  d'y  ajouter  quelques  observalious. 

Borkum  est  une  île  qui  forme  la  partie  la  plus  nord-ouest  de 
l'Allemagne,  à  l'embouchure  de  l'Ems.  Elle  a  environ  30  kilomètres 
carrés  de  surface.  La  plage,  très  étroite  dans  l'ouest,  très  large  et 
plate  dans  le  nord  et  dans  le  sud,  est  formée  de  sable  fin.  L'île  est 
entourée  eu  grande  partie  par  des  dunes  qui  atteignent  jusqu'à  18 
mètres  de  hauteur  ;  entre  ces  dernières  se  trouvent  des  mares  d'eau 
douces  et  d'eau  saumàlre  (2). 

Copépodes 

1.  Cyclops  strenuus,  Fischer.  —  Espèce  commune  partout. 

2.  —      vtrUiis,  Juriue.  —  Id. 

3.  —  vernalis,  Fischer.  —  Espèce  beaucoup  plus  rare  que 
les  précédentes.  Certains  exemplaires  ont  été  récoltés  dans  les 
fossés  d'eau  saumàtre,  ce  qui  a  été  rarement  signalé,  bien  que  cette 
espèce  soit  connue  dans  un  lac  salé  situé  près  de  Halle. 

4.  Cyclops  bicuspidatus,  Claus. 

5.  —  —  —  var.  odessana,  Schemuk.  —  Va- 
riété fréquente  dans  l'eau  saumàtre,  ce  qui  est  ici  le  cas. 

6.  Cyclops  sernilatus,  Fischer.  —  Espèce  cosmopolite. 

7.  —  phaleratus,  Koch.  —  Assez  nombreux  exemplaires 
recueillis  au  printemps,  par  le  Prof.  Schneider,  dans  la  partie 
orientale  de  l'île  et  en  un  seul  point. 

8.  Canthocamptus  staphyUnus,  Jurine.  —  Espèce  très  répandue. 

9.  —  minutus,  Claus.  —  Forme  également  assez 
commune. 

10.  —  crassus,  Sars.  —  Cette  espèce  est  très  rare. 

(1)  0.  Schneider,  Die  Tierwelt  der  Kordsee-  Insel  Borkum,  tinter  Berikk- 
sichtigxmq  der  von  den  iibrigen  oxtfriesischen  Insein  bekannten  Arten,  Abh. 
nat.  Vfr.  Brrmrn,  vol.  XVI,  p.  KiU,  1898. 

(:J)  Renseignements  pris  dans  le  mémoire  ci-dessus. 


SÉANCE  DU  25  OCTOBRE  1898  167 

Elle  a  été  citée  pour  la  première  fois  en  Allemagne  par  0.  Schmeil, 
près  lie  Halle,  près  de  Kiel,  aux  environs  de  Gôttingue  et  dans  le 
grand  lac  de  Pion  (1). 

11.  Canthocamptus  pygmceus  Sars.  —  Comme  la  précédente,  cette 
espèce  est  très  rare.  Elle  a  été  signalée  déjà  en  Allemagne  par 
0.  Schmeil  (1)  (près  Possneck  en  Thuringe)  et  avant  lui  par  Poppe 
en  18S9  (dans  plusieurs  étangs  du  nord-ouest  de  rAUemagne),  sous 
le  nom  de  C.  Btirchcrdingi,  d'après  l'identification  faite  par  Schmeil. 
C.  Borcherdlnf)i  serait,  d'après  cet  auteur,  tout  au  plus  une  variété 
de  C.  pygmœus.  Je  ne  puis  que  confirmer  cette  opinion. 

Cladocères 

1.  Daphnia  mar/na,  Straus,  —  Dans  de  l'eau  légèrement  sau- 
mâtre. 

2.  Daphnia  longispina  (var.  ?).  —  Détermination  de  Kœlbel, 
d'après  une  communication  du  Prof.  Schneider.  Je  n'ai  pas  vu 
d'exemplaires  de  cette  espèce  dont  il  existe  tant  de  variétés. 

3.  Daphnia  curoirostris,  Eylm.  ;  var.  insnlana,  Moniez.  —  Dans 
des  eaux  plus  ou  moins  saumàtres.  Cette  forme  se  présente  en 
certains  points  avec  des  caractères  intermédiaires  à  insulana  et 
à   Whitmani. 

4.  Ceriudaphnia  reticulata,  Juriue  (var.).  —  Variété  munie  de 
10  dents  grêles  aux  griffes  terminales  du  postabdomen.  Fornix  très 
développée,  triangulaire.  Réliculation  très  marquée. 

5.  Ceriodaphnia  quadrangula,  0.  F.  Mûller. 

6.  —  laticaudata,  P.  E.  Millier. 

7.  Simocephalus  vetulus,  0.  F.  Mûller.  —  Espèce  cosmopolite. 

8.  —  exspinosus,  Koch.  —  Dans  l'eau  douce  et  dans 
l'eau  légèrement  saumàtre. 

9.  Scapholeheiis  mucronata,  0.  F.  Millier.  —  Variété  à  front 
lisse  et  à  épines  postérieures  courtes. 

10.  Moina  rectirostris,  Jurine.  —  Les  rares  exemplaires  que  j'ai 
observés  avaient  été  pris  dans  des  eaux  légèrement  saumàtres,  soit 
avec  D.  magna,  soit  avec  D.  curmrostris  insulana. 

11.  Moina  sp.  —  Indication  de  Kôlbel  d'après  une  communi- 
cation du  prof.  Schneider.  Je  n'ai  pas  vu  les  exemplaires  en  ques- 
tion, qui  se  rapportent  probablement  à  l'espèce  précédente. 

12.  Alona  ajjinis,  Leydig. 

(1)  0.  Schmeil,  DeuUchlands  SUsswasser-Copepoden.  II.  Earpaclicidœ.  Bibl. 
zool.  Ltuckart  u.  Chun,  1893. 


168 


SÉANCE  DU  25  OCTOBRIi  1898 


13.  Alona  tenuicaudis,  Sars.  —  Forme  assez  rare. 

14.  —      guttata,  Snrs.  —  En  très  petit  nombre. 

15.  Pleuroxus  aduncus,  J urine. 

16.  —         excisus,  Fischer. 

17.  Chydorus  sphœricus,  0.  F.  Mûller.  —  Espèce  cosmopolite. 

A  la  suite  de  la  liste  précédente  je  crois  intéressant  de  donner  un 
aperçu  sur  les  associations  de  quelques  espèces. 

I.  —  Eau  légèrement  saumâtre. 

I).  curmrosiris  insulana  9  TC  (1)  cf  AC. 
Moina  rectirostris  TR. 
Simocephalus  exspinosus  TR. 
Alona  affinis  TR. 

II.  —  Cyclops  virulis  AC. 

—  bicuspidatus  AC. 

—  aerrulatus  AC. 

D.  currirostris  insulana  R. 
Ceriodaphnia  taticavdata  TR. 
Chydorus  sphœricus  R. 

-  Eau  légèrement  saumàtre  : 


III 


IV 


Daphnia  magna  9  TC  cT  AR. 
Moina  rectirostris  R. 


-  Simocephalus  cetulus  TC. 
ScaphoU'heris  mucronata  R. 
Chydorus  sphœricjis  R. 
Canthocamptus  minutus  R. 

—  crassus  R. 

—  pggmœ.us  R, 

Cette  dernière  association  est  particulièrement  remar(|uable,  car 
il  est  rare  de  trouver  ensemble  3  espèces  de  Canthocamptus. 


(1)  C  =  commun  ;  R  =  rare  ;  A  =■  assez  ;  ï 


très. 


169 


Séance  du  8  Novembre  i8gS. 
PUKSIDENCE  DE  M.  CH.  JANET,  VICE-PKÉSIDEINT 

M.  Gaudin,  de  Cayeniie,  assiste  à  la  séance. 

M.  (lUiART  donue  communication  d'un  travail  sur  Francesco  Redi, 
paru  dans  le  troisième  fascicule  des  Archives  de  parasitologie. 

M.  R.  Blanchard  communique  un  nouveau  cas  de  pseudo- parasi- 
tisme d'un  Géophilide  dans  le  tube  digestif  d'une  fillette  de  13  ans. 
Trois  exemplaires,  i-eudus  vivants  par  l'anus,  ont  été  recueillis  par 
M.  le  Dr  H.  Fockeu  et  déterminés  par  M.  H.-W.  Brolemann.  Ce  sont 
trois  mâles  adultes  de  Stigmatogmter  subterraneus  (Leach,  1817). 

M.  BauMi'T  présente  à  la  Société  une  famille  de  Muscardins  de 
France  (Muscardiitiis  avcllanarius)  trouvée  par  lui  à  Gouvieu.x  (Oise). 
D'après  M.  X.  Raspail,  l'introduction  de  cet  animal  dans  la  contrée 
serait  de  date  récente. 

M.  Brumpt  annonce  son  prochain  départ  pour  Oran  et  se  met  à 
la  disposition  de  nos  collègues  pour  toutes  les  recherches  zoologi- 
ques qu'on  voudra  bien  lui  indiquer. 


DESCRIPTION 
D'UN  GENRE  NOUVEAU  ET  DE  SEPT  COLÉOPTÈRES  EXOTIQUES 


PAR 


M.    MAURICE    PIC. 

1°  Genre  nouveau.  [Pour  Mezium  Echinatinn  Peringuay].  M.  Perin- 
guay  a  décrit  de  Cape  Tovvn  (i)  comme  Meziiini,  une  très  curieuse 
espèce,  que  j'ai  reçue  dernièrement  de  M.  A.  Raffray,  ce  qui  me 
permet  d'établir  à  son  profit  une  coupe  généri(|ue  nouvelle  sous  le 
nom  de  Mcziomorphum. 

Le  genre  Meziomorphum,  par  la  structure  de  son  prothorax,  se 
rapproche  très  vaguement  du  genre  Mezium  Curtis,  mais  ce  pro- 
thorax e.st  très  transversal,  non  revêtu  de  pubescence  dense  et  par- 
ticulièrement sculpté,  enfin  la  forme  des  élytres  est  bien  difTérente, 
ceux-ci  étant  anguleux  vers  les  épaules,  très  peu  en  forme  d'am- 

(1)  Trans.  South.  Af.  1886,  p.  H3. 


170  SÉANCE   DU    8   NOVEMBRF    1898 

poule  en  dessous,  nettement  ponctuées  en  dessus.  Dans  ses  con- 
tours Meziomorphum  rappelle  un  peu  le  genre  Thorictus  Germ. 

Chez  M.  Echinatum  Peringuay  le  prothorax  jaunâtre  est  bour- 
souflé, profondément  creusé  au  milieu  avec  une  profonde  fossette 
médiane  et  orné  de  dépressions  latérales  et  de  sillons  sur  sa  partie 
antérieure;  vu  de  profil  il  est  élevé  au-dessus  des  élytres.  Les 
antennes  et  les  pattes  sont  pubescentes  de  jaune  et  ces  dernières 
sont  ornées  extérieurement  de  quelques  longs  poils  raides  en  forme 
d'épines.  Les  élytres  roussàtres  sont  ornés  de  lignes  longitudinales 
de  fines  épines  et  présentent  quelques  côtes  plus  ou  moins  saillantes. 

2»  Cinq  Ptinus  L.,  du  Brésil. 

Les  Ptinus  décrits  ici,  recueillis  de  septembre  à  novembre  1897, 
à  Jatahy,  dans  la  province  de  Goyas,  m'ont  été  cédés  par  M.  H. 
Donckier.  Les  trois  premières  espèces  sont  voisines  entre  elles  par 
la  structure  de  leur  prothorax  dépourvu  d'oreillettes  et  se  rappro- 
chent par  là  de  maculithorax  Pic  et  du  groupe  européen  Gynoptents 
Muls.  et  Rey.  ;  les  deux  dernières  possèdent  des  oreillettes  pileuses 
et  doivent  se  placer  dans  le  voisinage  de  tomentosus  Boield. 

Ptinus  semibrunneus.  —  Court  et  assez  large,  presque  parallèle, 
noir  avec  les  pattes  et  la  majeure  partie  du  milieu  des  élytres  d'un 
brun  roux  ;  soies  dressées  longues  et  claires.  Tête  noire,  avec  les 
yeux,  pas  plus  large  que  le  prothorax,  garnie  en  avant  de  pubes- 
cence  blanche  ;  antennes  longues,  épaisses,  foncées.  Prothorax  noir, 
un  peu  plus  long  que  large,  élevé  en  bosse  transversale  sur  son 
milieu,  celle-ci  se  dilatant  un  peu  sur  les  côtés,  avec  un  faible  et 
court  sillon  longitudinal  médian,  1res  peu  diminué  en  avant,  assez 
étranglé  devant  la  base,  puis  un  peu  élargi  ensuite  sur  les  côtés  en 
arrière.  Ecusson  foncé,  presque  en  triangle.  Elytres  courts  et  bien 
plus  larges  que  le  prothorax,  droits  en  avant  (avec  les  épaules  obli- 
quement diminuées  antérieurement  et  saillantes),  courtenient  atté 
nues  à  l'extrémité,  peu  convexes  mais  déprimés  légèrement  vers 
l'écusson  ;  ils  sont  en  majeure  pnrtie  d'un  brun  roux  et  ne  présen- 
tent en  coloration  noire  qu'une  bordure  externe  antérieure  et  une 
tache  scutellaire  diminuée  en  arrière  et  prolongée  un  peu  après  le 
milieu;  stries  pontuées,  fines  sur  le  disque  avec  des  intervalles 
assez  larges,  plus  fortes  avec  les  intervalles  plus  étroits  sur  les 
côtés.  Pattes  assez  robustes,  d'un  brun  roussàtre.  —  Longueur, 
2  mm.  2. 

Espèce  particulière  dans  le  genre  par  sa  coloration;  élytres  moins 
courts  que  chez  uiucuUthorax  Pic  avec  le  prothorax  dépourvu  de 


SÉANCE   DU   8    NOVEMBRE    1898  471 

pubesceuce  blanche  sur  la  base,   la  ponctuation  élytrale   moins 
forte,  etc. 

Ptinus  Thereme.  —  Peu  allongé,  presque  parallèle,  noir  orné  de 
dessins  blancs  avec  les  pattes  roussâlres  ;  soies  dressées  longues 
et  claires.  Tête  noire,  avec  les  yeux  pas  plus  large  que  le  prothorax, 
garnie  en  avant  de  pubesceuce  blanche;  antennes  foncées,  assez 
épaisses,  à  premiers  articles  n'étant  pas  plus  larges  que  longs,  les 
derniers  un  peu  plus  élargis.  Prothorax  un  peu  plus  long  que  large, 
élevé  en  bosse  transversale  sur  son  milieu,  celle-ci  se  dilatant  un 
peu  sur  les  côtés,  peu  étranglé  devant  la  base  et  droit  ensuite  sur  les 
côtés,  la  base  légèrement  ornée  de  pubescence  blanche  fine.  Ecus- 
son  large,  pubescent  de  blanc.  Elytres  bien  plus  larges  que  le  pro- 
thorax, peu  longs,  droits  en  avant  et  sur  les  côtés  antérieurs  (avec 
les  épaules  arrondies  et  saillantes),  un  peu  atténués  à  l'extrémité, 
peu  couvexes  mais  légèrement  déprimés  vers  l'écussou;  ils  sont 
d'un  noir  brillant  et  présentent  sur  chacun  une  fascie  sinueuse 
interrompue,  située  en  dessous  des  épaules,  et  deux  taches  oblique- 
ment disposées,  l'interne  près  de  la  suture  et  au-dessus  de  l'externe, 
la  fascie  et  les  taches  faites  d'une  pubescence  écailleuse  blanche  ; 
stries  ponctuées  modérément  fortes  sur  le  disque  avec  les  inter- 
valles larges,  plus  fortes  sur  les  côtés.  Pattes  assez  robustes,  rous- 
sàtres.  —  Longueur  2  mm.  6. 

Un  peu  moins  large  que  l'espèce  précédente  et  très  caractérisé 
par  ses  dessins  élytraux.  Dédié  à  Madame  Thérèse  Pic,  qui  veut 
bien  m'aider  à  l'occasion  dans  mes  travaux  entomologiques. 

Ptinus  Donckieri.  —  Peu  allongé,  subparallèle,  entièrement  d'un 
noir  métallique  brillant,  sans  taches,  avec  les  pattes  en  partie  rem- 
brunies; soies  dressées  longues  et  claires.  Tête,  avec  les  yeux,  un 
peu  plus  large  que  le  prothorax,  garnie  en  avant  de  pubescence 
blanche  ;  antennes  foncées,  assez  grêles,  à  articles  nettement  plus 
longs  que  larges.  Prothorax  à  peine  plus  long  que  large,  élevé  en 
bosse  transversale  sur  son  milieu,  celle-ci  à  peine  dilatée  sur  les 
côtés,  assez  étranglé  devant  la  base  et  ensuite  un  peu  élargi  sur  les 
côtés  en  arrière.  Ecusson  noir,  presque  triangulaire.  Elytres  bien 
plus  larges  que  le  prothorax,  peu  long,  droits  en  avant  (avec  les 
épaules  arrondies  et  saillantes)  et  sur  les  côtés  antérieurs,  un  peu 
dilatés  après  le  milieu  puis  obliquement  diminués  vers  l'extrémité 
qui  est  légèrement  explanée;  ils  sont  d'un  noir  métallique,  dépour- 
vus de  dessins  et  présentent  des  stries  ponctuées  fortes  et  des  inter- 
valles peu  larges.  Pattes  peu  épaisses,  foncées,  en  partie  roussâtres. 
—  Longueur,  2  mm.  o. 


172  SÉANCE   DU   8    NOVEMBRE    1898 

Voisin  de  l'espèce  précédente,  mais  forme  élytrale  différente; 
surtout  caractérisé  par  l'absence  de  dessins  blancs,  ce  qui  lui  doune, 
avec  la  forme  de  son  prothorax,  un  aspect  à  part  dans  le  genre. 
Dédié  à  M.  Donckier,  bien  connu  dans  le  monde  entomologique. 

Ptinus  goyasensis.  —  Large,  foncé,  orné  de  dessins  compliqués, 
en  partie  d'un  gris  jaunâtre,  eu  partie  orangés  avec  les  pattes  en 
majeure  partie  foncées  et  irrégulièrement  pubescentes;  soies 
dressées  de  deux  tailles,  les  unes  courtes,  peu  redressées  et  ordi- 
nairement claires,  les  autres  plus  longues,  plus  droites  et  plus  ou 
moins  foncées.  Tête  assez  longue  mais  peu  large,  très  inclinée  en 
avant;  antennes  assez  fortes,  un  peu  diminuées  à  l'extrémité, 
claires  avec  les  premiers  articles  foncés,  le  premier  très  gros,  les 
derniers  plus  longs  que  larges.  Prothorax  un  peu  plus  long  que 
large,  orné  sur  son  milieu  de  4  oreillettes  pileuses  saillantes,  sépa- 
rées par  des  sillons  profonds,  atténué  en  arrière  des  oreillettes  laté- 
rales, fortement  étranglé  en  avant  de  la  base  et  ensuite  un  peu 
élargi  sur  les  côtés  en  arrière;  les  oreillettes  en  arrière  et  le  milieu 
devant  l'étranglement  sont  ornés  de  poils  orangés.  Ecusson  petit, 
revêtu  d'une  pubescence  blanchâtre.  Elytres  très  larges  et  courts, 
bien  plus  larges  que  le  prothorax,  droits  en  avant  (avec  les  épaules 
arrondies,  peu  saillantes)  et  sur  les  côtés  antérieurs,  courtement 
atténués  vers  l'extrémité  qui  est  légèrement  explanée,  légèrement 
déprimés  en  dessus  surtout  antérieurement;  ils  sont  foncés  et  ornés 
de  dessins  compliqués  qui  couvrent  la  majeure  partie  des  élytres 
en  laissant  sur  leur  milieu  une  grande  tache  brillante,  n'atteignant 
pas  la  suture  et  diminuée  en  arrière.  Le  dessin  élytral  est  ainsi 
composé  :  1»  suture  et  extrémité  plus  ou  moins  garnies  de  poils 
orangés;  2°  une  bande  blanchâtre  arquée  en  dedans,  située  près  de 
l'extrémité,  remontant  assez  haut  sur  la  suture,  celle-ci  émettant 
une  courte  ligne  en  arrière  et  suivie  postérieurement  de  quelques 
macules  irrégulières  de  même  duvet;  3"  une  sorte  de  fascie,  faite 
de  poils  variés,  anguleuse  en  arrière  sur  son  milieu;  tout  le  devant 
de  cette  fascie  est  orné  de  taches  variables  plus  ou  moins  rappro- 
chées de  duvet  varié.  Stries  ponctuées  peu  marquées  sur  le  disque 
avec  les  intervalles  larges,  plus  fortes  sur  les  côtés.  Pattes  foncées, 
en  partie  roussàtres,  avec  les  cuisses  variablement  annelées  de 
pubescence  grise  ou  jaunâtre.  —  Longueur  3  mm.  environ. 

A  placer  près  de  toinentosus  Boild;  diffère  à  première  vue  de 
cette  espèce  par  les  poils  orangés  de  la  suture  et  la  disposition  pos- 
térieure des  dessins  des  élytres. 

Ptinus  vittalas.  —  Assez  large,  foncé,  orné  de  dessius  compliqués, 


SÉANCE    DU    S    NOVI.MBRB    1898  173 

en  partie  blanc,  en  partie  d'un  jaune  orangé  avec  les  pattes  et  les 
antennes  remiirunies;  soies  dressées  de  deux  tailles,  les  unes 
courtes  et  claires,  peu  redressées,  les  autres  plus  lougues,  plus 
droites  et  plus  ou  moins  foncées.  Tête  petite,  pas  plus  large  que  le 
prothorax,  plus  ou  moins  pubescente;  antennes  brunâtres,  peu 
fortes,  atténuées  à  l'extrémité  avec  le  premier  article  gros.  Prollio- 
rax  très  élargi  et  subglobuleux  en  avant,  à  base  élargie  après 
l'étranglement  qui  est  bien  marqué,  avec  4  oreillettes  pileuses, 
modérément  saillantes,  les  2  médianes  séparées  par  un  sillon  très 
marqué,  cet  organe  orné  de  taches  blanches  sur  les  côtés  et  en 
arrière.  Ecusson  large,  à  pubescence  grisâtre.  Elytres  foncés,  larges 
et  assez  courts,  droits  en  avant  (avec  les  épaules  arrondies  peu 
saillantes,  celles-ci  parfois  rembrunies)  et  sur  les  côtés  antérieurs, 
obli(iuement  atténués  vers  l'extrémité  qui  est  faiblement  explanée 
et  plus  ou  moins  roussàlre,  légèrement  déprimé  en  dessus,  surtout 
vers  l'écusson;  ils  sout  ornés  des  dessins  suivants  sur  chaque  ély- 
tre  :  1"  une  tache  préscutellaire,  parfois  étendue  sur  les  épaules,  et 
une  étroite  bordure  suturale,  celle  ci  n'atteignant  pas  l'extrémité, 
faites  d'une  pubescence  jaune  orangée  ;  2°  des  macules  variables 
près  de  l'extrémité  ou  sur  la  suture,  parfois  réunies,  et  3°  3  fascies 
différentes  blanches,  la  première  après  les  épaules,  presque  droite 
ou  un  peu  arquée  en  avant  par  côté,  la  deuxième  sur  le  milieu, 
courte,  oblique  partant  de  la  suture,  la  troisième  avant  l'extrémité 
suboblique  et  arquée  eu  arrière.  Stries  ponctuées  bien  marquées, 
avec  les  intervalles  peu  étroits.  Pattes  brunâtres,  peu  longues, 
pubescentes  de  grisâtre.—  Longueur,  2  mm.  3  à  2  mm.  5. 

Diffère  de  l'espèce  précédente  par  les  oreillettes  latérales  du  pro- 
thorax moins  marquées,  le  dessin  élytral,  etc. 

3°  Deux  Bruchidx  ou  Mylabridce  du  Soudan  et  des  Indes. 

Caryopemon  luteonotatus.  —  Noir,  revêtu  d'une  très  fine  pubes- 
cence couchée,  jaune  sale  à  l'état  frais,  plus  ou  moins  glabre  à 
l'état  épilé,  et  orné  de  dessins  à  pubescence  épaisse  d'un  gris  jau- 
nâtre ou  jaune  sale.  Tête  longue,  carénée  sur  le  front;  antennes 
noires,  fortement  serriformes  et  dilatées  sur  le  milieu.  Prothorax 
progressivement  diminué  en  avant,  sinué  sur  la  base  avec  le  lobe 
médian  très  large  et  en  arc.de  cercle,  les  angles  postérieurs  sail- 
lants en  arrière,  orné  d'une  dépression  longitudinale  irrégulière 
suivie  disque  et  de  chaque  côté  d'une  large  et  irrégulière  impres- 
sion; il  offre  une  ponctuation  très  forte  et  plus  ou  moins  écartée 
et  il  est  noir,  orné  d'une  bande  médiane  étroite  située  sur  le  milieu 
du  disque  et  de  deux  latérales  plus  courtes,  une  de  chaque  côté, 


174  SÉANCE    DU    8    NOVEMBRE    1898 

(ces  baudes  sont  parfois  eu  partie  oblitérées)  faites  d'une  pubes- 
cence  jaune  sale  ou  d'un  gris  jaunâtre;  bords  latéraux  garnis  de 
même  duvet,  plus  largement  en  avant.  Ecusson  petit,  allongé, 
foncé.  Elytres  foncés,  un  peu  dilatés,  arrondis  aux  épaules,  bien 
atténués  à  l'extrémité,  légèrement  tronqués  sur  cette  partie,  très 
déprimés  sur  leur  partie  médiane  antérieure,  finement  striés  et 
ornés  des  dessins  (faits  d'une  pubescence  épaisse  d'un  gris  jau- 
nâtre ou  jaune  sale)  suivants  :  1®  une  sorte  d'  L  renversé  sur  le 
milieu  de  la  base  près  de  l'écusson  et  longeant  la  moitié  antérieure 
de  la  suture  sans  l'atteindre  ;  2°  derrière  cet  L,  deux  macules,  la 
dernière  placée  un  peu  en  debors  et  plus  petite;  3*^  deux  macules 
sur  le  milieu  des  élytres,  longitudinalement  disposées,  la  première 
en  dessous  des  épaules  et  plus  en  dehors,  la  deuxième  vers  le 
milieu;  4»  deux  autres  macules  allongées  près  du  bord  externe, 
la  première  plus  grande  située  un  peu  au-dessous  de  la  médiane 
antérieure,  la  deuxième  en  dessous  de  la  deuxième  médiane.  Pygi- 
dium  foncé  sur  sa  partie  médiane.  Dessous  du  corps  très  pubescent 
à  l'état  frais.  Pattes  antérieures  petites,  pubescentes.  Fémurs  pos- 
térieurs très  épaissis,  noirs  postérieurement  et  annelés  de  gris  blanc 
sur  cette  partie,  ornés  en  dessous  de  3  ou  4  dents  longues  et  d'un 
appendice  subpectiné;  tibias  postérieurs  fortement  arqués.  —  Lon- 
gueur, 6  7  mm. 

Indes,  collection  Pic.  Reçu  du  D'"  Staudinger  et  de  M.  H.  Donckier. 
Bien  différent  des  C.  4-guUatus  Chevr.  et  hieroglypJiicus  Jekel  par 
ses  dessins  et  la  majeure  partie  du  dessus  du  corps  glabre  ou  peu 
pubescent,  au  lieu  d'être  revêtu  d'une  épaisse  pubescence  inter- 
rompue par  quelques  dessins  glabres  ou  peu  pubescents. 

Caryoborus  longipcimis.  -  En  ovale  très  allongé,  à  coloration 
uniforme  d'un  testacé  roussàtre  revêtu  d'une  pubescence  cendrée 
peu  serrée.  Tète  à  peine  carénée  ayant  les  yeux  noirs,  très  grands. 
Antennes  teslacées,  courtes,  n'atteignant  pas  le  milieu  du  corps, 
relativement  minces,  à  articles  peu  dilatés  et  dentés  au  sommet. 
Protborax  plus  large  que  long,  assez  diminué  en  avant,  presque 
droit  sur  les  côtés  en  arrière,  sinué  sur  la  base  avec  le  lobe  médian 
large  et  subarrondi,  les  angles  postérieurs  presque  droits.  Ecusson 
petit,  subtriangulaire,  revêtu  d'une  pubescence  cendrée  dense. 
Elytres  tout  à  fait  longs,  en  ovale  allongé  (avec  les  épaules  élevées 
et  arrondies),  séparément  subarrondis  à  l'extrémité,  à  peine  Gon- 
vexes,  ayant  des  stries  assez  marquées  avec  les  intervalles  finement 
ponctuées.  Dessous  du  corps  de  la  coloration  du  dessin,  pubescent. 
Pygidium  non  saillant,  très  pubescent.  Pattes  d'un  testacé  roussâ- 


SÉANCE   DU    8   NOVEMBRE    1898  175 

tre,  les  4  antérieures  simples,  les  postérieures  à  cuisses  très  ren- 
flées munies  eu  arrière  d'une  suite  de  petites  dents  avec  les  tibias 
postérieurs  très  arqués.  —  Longueur,  5  mm.  5. 

Haut-Soudan,  collection  Pic.  Provenant  de  la  collection  Hénon. 
A  placer  près  de  (\  paiiidiis  Oliv.  dont  il  se  distinguera  facile- 
ment, ainsi  que  des  espèces  voisines,  par  ses  élytres  très  longs. 


Ouvrages  reçus  depuis  le  24  mai  1898 

1.  C.  Bero,  Descriptinucs  Hydrometridai'uiii  novarum  Reipuhlicae  Argentinae. 
Comunicaciones  del  Miiseo  nncional  de  Buenos  Aires.  I,  p.  3-6,  1898. 

2.  Id.,  Observations  sur  l'JEg]ea  lœvis  (Latr.)  Leach.  Ibidem,  p.  7-8,  1898. 

3.  Id.,  Cninunicaciones  ictiolôgicas.  Ibidem,  p.  9-13,  1898. 

4.  Id.,  Varitilinn  de  régime.  Ibidem,  p.  14-lo,  1898. 

5.  Id.,  Lobodon  carcinophagus  {H.  J.)  (ir.  en  el  Rio  de  la  Plata.  Ibidem,  p.  15, 
1898. 

6.  Id.,  Suhstituciôn  de  nombres  genericos.  Ibidem,  p.  16-19,  1898. 

7.  Id.,  Dolichotis  salinicola  Uurm.  est  bona  species.  Ibidem,  p.  23  24,  1898. 

1 .  R.  Blanchard, Hirudinées  du  musée  de  Leyde.  Notes  from  Ihe  Leyden  muséum, 
XIX,  p.  73-113  et  pi   IV-VI,  1897. 

2.  Id.,  Hirudinées  des  Indes  néerlandaises.  Zoologische  Ergebnisse  einer  Reise 
in  niederlândisch  Ost-Indien,  IV,  p.  332-3.o6,  Leiden,  1897. 

3.  Id.,  Aotices  bibliographiques  :  1,  Rodolphe  Leuckart.  Archives  de  Parasilo- 
logie,  I.  p.  183-190,  Paris,  1898. 

4.  Id.  Sur  le  pseudo-parasitisme  des  Myriapodes  chez  l'Homme.  Ibidem,  p.  452- 
492,  1898. 

K.  BoENSEL,  Die  Lidbcwegungen  des  Hundes.  Giessen,  in-8,  42  p.,  1897. 

A.  Brauch.  t'ber  die  Mresie  der  fotalen  Harnrohre  ttnd  deren  Fulgezustdnde 
Giessen,  in-8,  3G  p.  et  3  pi.,  1897. 

0.  Rrettel,  liber  das  anatomische  Yerhalten  und  die  pathologische  Bedeutuny 
ziceiteiliger  Aortenklappen.  Giessen,  in-8,  42  p.,  1897. 

E.  BccQtov,  Ph.  Dautzenberg  et  G.  Dollfus,  Les  Mollusques  marins  du  Rous- 
sillon,  II,  n»  13  et  dernier,  octobre  1898. 

Ph.  Dautzenberg,  Coup  d'œil  sur  la  faune  du  département  de  la  Loire-Infé- 
rieure :  Mollusques.  Nantes,  in-8,  24  p.,  3  pi..  1898. 

1..\d.  Doi.i.vvs,Note préliminaire  sur  les  Tanaidae  recueillis  aux  Arnres  pen- 
dant les  campagnes  de  rHirondelle  {ISfl7-fS8S).  Bulletin  de  la  Société  Zoologiqiie  de 
France.  XXI,  p.  207-215,  1897. 

2.  Id.,  Sur  deux  types  nouveaux  de  Crustacés  Isopodes  appartenant  à  la  faune 
souterraine  des  Cévennes.  Bulletin  du  Muséum  d'Histoire  naturelle  de  Paris, 
p.  35,  189S. 

3.  Id.  Campagnes  du  Travailleur  et  du  Talisman  :  Neotanais  Edwardsi,  sp.  nov. 
Ibidem,  p.  77,  1898. 

4.  Id.,  Sur  une  nouvelle  espèce  de  Cfecosphaeroma.  Ibidem,  p.  271,  1898. 

5.  Campagnes  de  la  Melita.  Tanaidae  récoltés  par  M.  Ed.  Chevreux  dans 
l'Atlantique  et  dans  la  Méditerranée.  Mémoires  de  la  Société  Zoologique  de 
France,  XI,  p.  .33,  1898. 

6.  Id.,  Isopodes  terrestres  des  Indes  néerlandaises  recueillis  par  MM.  Max 


176  SÉANCE   DU    8   NOVEMBRE    1898 

Weber,  Fritz  et  P.  Sarasin.  Zoologische  Ergebnisse  einer  Reise  in  Niederlândisch 
Ost-Indien,  IV,  p.  357-382  et  pi.  XlII-XV,  Leiden.  1898. 

J.  M.  Harkaca,  Contributions  ii  l'étude  de  l'hérédité  et  des  principes  de  la  for- 
mation des  races.  Paris,  in-18,  172  p.  (s.  d.). 

1.  R.  Heymons,  Uber  die  Forlpflanzung  und  Entwickelungsgeschichte  der 
Ephemera  vulgala  f..  Sitzungs-Berichte  der  Gesellscliafl  naturforsclien  der  Freunde 
zu  Berlin,  p.  82-96,  1896. 

2.  Id.,  Die  Segmentirung  des  Insectenkorpers.  Sitz-Ber.  der  Konig-Preuss.  Aka 
demie  der  Wissensch^iften  zu  Berlin.  XVIII.  4  april  1895. 

3.  Id..  Grundzuge  der  Enlwickelung  und  des  Korperbaues  von  Odonaten  und 
Epliemeriden.  Ibidem,  XL,  22  october  1896. 

4.  Id.  Uber  die  Organisation  und  Entwickelung  von  Bacillus  Rossii  Fabr. 
Ibidem,  XVI,  18  marz  1897. 

F.  Hknckel,  Beitràge  zur  Entwickelungsgeschichte  des  menschlichen  Auges. 
Wiesbaden,  in-8,  24  p. 

L.  HiRscHLAND,  Beili'dge  zur  ersten  Entwickelung  der  Mammarorgarne  beivi 
Menschen.  Wiesbaden.  in-8,  22  p. 

H.  KoEPPE,  Vergleichende  Untersuchungen  uber  den  Salzehalt  der  Frauenund 
KuhUnich.  Leipzig,  in-8,  48  p. 

1.  L.  Maggi,  Postfrontaux  chez  les  Mammifères.  Archives  italiennes  de  Biologie, 
Turin,  XXVIII,  n»  3,  1897. 

2.  1d.,  h  canale  cranio-faringeo  negli  Ittiosauri  omologo  a  quello  dell'  Uomo 
e  d'aliri  Mammiferi.  Rendic.  del  R.  Ist.  Lomb.  di  Se.  e  Lelt  (2),  XXXI,  1898. 

3.  Id.,  Omologie  craniali  fra  Ittiosauri  e  feti  dell'  Uomo  et  d'altri  îlamniiferi. 
Ricerche  e  considerazioni  relative  ail'  onlogenia  dei  fossili.  Ibidem,  XXXI,  1898. 

4.  Id.,  Placche  osteodermiche  interparietali  degli  Stegocephali  e  rispodenti 
centri  di  ossificazione  interparietali  dell'  Uomo.  Ibidem,  XXXI,  1898. 

P.  Maiso.nneuve,  Alphonse  Toussenel  et  l'esprit  des  bêtes.  La  Quinzaine,  Paris, 
16  août  1898. 

J.  C.  de  Man,  Description  d'une  espèce  nouvelle  du  genre  Potamon  Sav.  pro- 
venant du  pays  des  Somalis.  Annali  del  museo  civico  di  storia  naturale  di  Genova, 
2,  XIX,  1898. 

G.  MiNGAUD,  Le  Castor  du  Rhône.  Note  sur  un  Castor  du  Rhône.  Une  légende 
sur  les  Couleuvres.  Le  Corœbus  bifasciatus  dans  les  environs  de  yîmes  en  /898. 
Bulletin  de  la  Société  d'études  des  sciences  naturelles  de  Nîmes,  n"'  1-2,1898. 

K.  MôBius,  Uber  Umfang  und  die  Einrichtung  des  zoologischen  muséum  zu 
Berlin.  Sitzungsber.  der  konig-Preuss.  Akademie  der  Wisseaschaften  zu  Berlin, 
XXIX,  1898. 

J.  Palacky,  Die  Verbreitung  der  Balriacher  auf  der  Erde.  Verhandlungen  der 
K.  K.  zoologbotan.  Gesellschaft  in  VVien,  1898. 

Piètrement.  Sur  les  niots  Solipède  et  solipédisation.  Bulletin  de  la  Société 
centrale  vétérinaire,  12  mai  1898. 

L.  Rosenblatt,  Der  congénitale  hydrocephalus  und  seine  beziehung  zur 
Geburt.  Wiesbaden,  in-8,  46  p. 

L.  Scotti,  La  distribuzione  dei  Fesci  d'acqua  dolce  in  Italia.  Giornale  italiano 
di  pe.«ca  e  acquicoltura,  n"*  16,  1898. 

J.  WiLi.ERDi.NG,  Hamburgers  Blulk'ôrperchenmelhode  in  ihren  Beziehungen 
zu  den  Gesetzen  des  osmolischen  Drucks.  Giessen,  in-8,  68  p.,  1898. 


177 

Séance  du  a  a  Novembre  i8g8 
PRÉSIDENCK  DE  M.  Ch.   WARDELL  STILES, 

M.  Cil.  Janet  s'excuse  de  ne  pouvoir  assister  à  la  séance. 

M.  le  Secrétaire  général  porte  à  la  connaissance  de  la  Société  la 
liste  des  candidats  présentés  par  le  Conseil  pour  le  Bureau  et  le 
renouvellement  des  Membres  sortants. 

Dans  sa  dernière  séance,  le  Conseil  a  décidé  également  que  la 
Société  participerait  à  l'Exposilion  de  1900.  On  exposera  la  collec- 
tion des  publications  et  si  possible  un  certain  nombre  de  spécimens 
des  planches  parues  dans  les  Mémoires. 

M.  le  Secrétaire  général  fait  l'importante  communication  sui- 
vante : 

Il  est  à  peu  près  constant  que  les  savants  américains  avec  lesquels 
j'ai  l'honneur  d'être  en  relation  me  fassent  parvenir  leurs  tirés  à 
part  par  l'intermédiaire  de  la  Smithsonian  Institution,  c'est-à-dire 
par  le  Service  des  échanges  internationaux.  Bien  plus,  les  publi- 
cations des  savants  mexicains  et  canadiens  suivent  presque  toujours 
la  même  voie.  Il  est  donc  admis  en  Amérique  que  le  service  des 
échanges  internationaux  soit  libéralement  ouvert  non  seulement 
aux  Sociétés  savantes,  mais  aussi  aux  particuliers,  vraisemblable- 
ment, pourvu  qu'ils  occupent  dans  l'Enseignement  une  situation 
officielle.  Je  n'ai  pas  besoin  de  faire  ressortir  combien  une  mesure 
aussi  libérale  facilite  les  relations  entre  les  savants  des  divers  pays 
pour  le  plus  grand  bien  de  leurs  études  et  de  la  science.  La  publi- 
cation d'un  mémoire  scientifique  est  presque  toujours  onéreuse 
pour  son  auteur  et,  comme  aux  frais  considérables  qu'entraînent 
l'impression  et  la  gravure  viennent  encore  s'ajouter  des  droits  de 
poste  très  élevés,  il  en  résulte  que  beaucoup  d'auteurs  hésitent  à 
distribuer  leurs  travaux  à  des  collègues  qui  auraient  cependant  le 
plus  grand  intérêt  à  les  connaître.  Je  me  suis  donc  adressé  à  M.  le 
Ministre  de  l'Instruction  publique,  par  une  lettre  datée  du  10 
novembre,  et  lui  ai  signalé  cet  état  de  choses,  très  préjudiciable 
aux  intérêts  de  la  science.  Je  lui  ai  demandé,  en  conséquence,  de 
vouloir  bien  étendre  aux  auteurs  de  travaux  scientifiques  accom- 
plis dans  les  établissements  de  l'Etat  (Facultés,  Musées,  Labora- 
toires, etc.)  la  faveur  dont  jouissent  actuellement  toutes  les 
Sociétés  savantes,  c'est-à-dire  la  possibilité  de  distribuer  leurs 
publications  par  la  voie  du  Service  des  échanges  internationaux. 

Par  une  lettre  en  date  du  14  novembre,  M.  le  Ministre  de  Tins- 


178  SÉANCE  DU  22  NOVEMBRE  1898 

traction  publique  me  faisait  savoir  que  son  Administration  se 
chargerait  «  de  la  transmission  eu  franchise  de  tous  les  ouvrages 
que  les  Sociétés  savantes,  les  établissements  scientifiques  et  les 
professeurs  français  désirent  offrir  à  des  établissements  ou  à  des 
savants  étrangers  ».  11  suffit  que  les  donateurs  se  conforment,  eu  ce 
qui  concerne  ces  envois,  aux  prescriptions  contenues  dans  le  règle- 
ment relatif  à  l'échange  des  publications  entre  les  Sociétés  savantes. 

Le  règlement,  modifié  suivant  l'esprit  de  la  précédente  décision 
ministérielle,  est  le  suivant  : 

Adresser  directement  au  Ministre  toutes  les  publications  et 
annoncer  leurs  envois  par  une  seule  lettre  d'avis  contenant  la  liste 
générale  des  destinataires,  afin  qu'il  soit  possible  de  vérifier  le 
nombre  des  exemplaires  transmis  et  de  reconnaître  quels  sont  les 
exemplaires  qui  manquent,  si  l'envoi  n'est  pas  parvenu  complet. 

Chaque  destinataire  doit  être  classé,  dans  cette  liste,  sous  un 
numéro  d'ordre,  qui  est  reproduit  sur  la  bande  de  l'exemplaire 
qui  lui  est  destiné. 

La  bande  de  chaque  exemplaire  doit  être  en  papier  très  fort, 
maintenue  par  une  ficelle  croisée. 

Si  le  nombre  total  des  exemplaires  d'un  même  volume  ou  d'une 
même  brochure  est  trop  considérable  pour  être  envoyé  en  un  seul 
paquet,  il  peut  être  divisé  en  plusieurs  paquets,  dont  les  envois 
doivent  être  successifs  (chaque  paquet  remis  à  la  poste  ne  doit  pas 
peser  plus  de  5  kilos).  Néanmoins  ces  envois  successifs  devront 
être  annoncés  par  une  seule  lettre  d'avis  collective,  contenant  la  liste 
générale  des  destinataires,  le  nombre  des  paquets  et  la  date  de 
chaque  envoi. 

Tous  les  envois  seront  adressés  à  M.  le  Ministre  de  l'Instruction 
publique  et  des  Beaux-Arts,  à  Paris  {Service  des  Echanges  interna- 
tionaux) . 

Tous  nos  collègues  comprendront  certainement  toute  l'importance 
de  cette  innovation  qui  va  réduire  d'une  façon  très  appréciable  les 
dépenses  que  chacun  de  nous  doit  s'imposer  lors  de  la  publication 
d'un  mémoire  scientifique. 

M.  le  prof.  Wardell  Stiles  fait  une  communication  sur  les 
Oxyures  et  les  Uncinaires  parasites  du  Phoque. 


SÉANCE   DU   22   NOVEMBRE    1898  179 


DESCRIPTION  D'UN  COLÉOPTÈRE  LONGICORNE  DU  TURKESTAN 

PAR 

M.  PIC. 

Aganpantlna  latior.  —  Large,  noir,  revêtu  d'une  puhescence  gri- 
sâtre presque  continue  sur  les  élytres,  avec  une  bordure  latérale  de 
poils  serrés  d'un  gris  jaunâtre.  Tête  petite,  ornée  sur  le  vertex  d'une 
ligne  de  poils  serrés  d'un  gris  jaunâtre  qui  se  prolonge  sur  tout  le 
milieu  du  prothorax;  ce  dernier  un  peu  élargi  en  arrière  et  orné 
sur  chaque  côté  d'une  autre  ligne  pubescente.  Antennes  noires,  à 
3«  article  et  suivants  largement  pubescents  de  gris  à  la  base  et  cou- 
leur foucière  vaguement  fauve,  le  .3e  article  et  les  suivants  non 
ornés  d'une  brosse  de  poils  foncés  sur  leur  extrémité.  Ecusson 
assez  large,  arrondi  en  arc  au  sommet,  déprimé  au  milieu,  orné 
d'une  pubescence  dense  d'un  gris  jaunâtre.  Elytres  relativement 
courts,  tout  à  fait  larges  aux  épaules,  bien  atténués  à  l'extrémité, 
ornés  de  poils  mi-dressés,  plus  courts  postérieurement;  ils  sont 
revêtus  d'une  pubescence  grisâtre  (passant  peut-être  au  jaune  à 
l'état  frais)  presque  continue,  mélangée  de  points  forts,  irréguliers 
et  possédant  une  bordure  latérale  faite  de  poils  serrés  d'un  gris 
jaunâtre.  Dessous  du  corps  pubescent  de  grisâtre.  Pattes  foncées, 
revêtues  d'une  pubescence  fine,  grisâtre,  avec  quelques  longs  poils 
dressés.  Longueur  21  mm.  Turkestan  (collection  Pic). 

Voisin  de  lateralis  Ganglb.  mais  ayant  une  forme  élytrale  plus 
courte  et  plus  élargie  aux  épaules  avec  le  3^  article  dépourvu  d'une 
brosse  de  poils  à  son  extrémité. 


NOTE  SUR  DEUX  ÉLATÉRIDES  DU  CHILI 
APPARTENANT     A     LA     TRIBU     DES       LUDIIDES. 

PAR 

ED.    FLEUTIAUX. 

La  place  du  Deromeciis  paraUelus  de  Solier  est  restée  douteuse. 
Les  spécialistes  se  le  sont  renvoyé  mutuellement  ;  Candèze  le 
rejette  et  Bonvouloir  n'en  veut  pas. 

11  constitue  évidemment  une  de  ces  formes  aberrantes  assez  nom- 


180  SÉAiNCE   DU    22   NOVEMBRE    1898 

breuses  qui  relient  étroitement  les  Elatérides  et  les  Eucuémides  en 
s'opposrint  à  leur  séparation  comme  familles  distinctes. 

En  ce  qui  concerne  cette  espèce,  je  me  range  à  l'avis  de  Bonvouloir. 

L'épislome,  pour  être  complet,  surtout  dans  la  nouvelle  espèce 
décrite  plus  loin  [Protelahr  Gennaini)  et  dans  celles  de  Nouvelle- 
Zélande  qui  ont  servi  au  D""  D.  Sharp  à  l'établissement  du  genre, 
ne  suffit  pas  pour  le  placer  parmi  les  Eucuémides,  comme  l'a  fait 
Candèze.  Etant  donnée  cette  opinion,  quant  à  l'espèce  de  Solier,  on 
ne  s'explique  pas  qu'il  en  ait  eu  une  toute  différente,  relativement 
à  celles  de  Sharp. 

Tout  en  accordant  une  grande  importance  à  l'épistome,  il  faut 
reconnaître  qu'il  n'est  pas*  l'apanage  exclusif  des  Eucuémides,  et 
qu'on  le  retrouve  à  des  degrés  variables  chez  les  Throscides,  les 
Rhipicérides,  les  Dascyllides  {Brachypscctra),  chez  certains  Parni- 
des  et  Anobiides.  Bonvouloir  a  trouvé  que  chez  le  Deromecus  paral- 
lelus  il  est  situé  sur  un  plan  inférieur  à  la  courbure  normale  du 
front,  ce  qui  suffît  à  lui  enlever  le  véritable  cachet  qu'il  revêt  chez 
les  Eucuémides. 

Candèze  avant  lui,  je  l'ai  dit  tout  à  l'heure,  a  pensé  que  ce  carac- 
tère devait  primer  tous  les  autres. 

Je  suis  surpris  que  ni  l'un  ni  l'autre  n'ait  observé  le  mode  d'in- 
sertion des  antennes  qui  joue  un  rôle  si  important  dans  la  classi- 
ficatioG.  Elles  prennent  bien  naissance  dans  l'échancrure  basale  de 
l'épistome,  comme  cela  a  lieu  chez  les  Eucuémides,  mais  contre  les 
yeux,  comme  chez  les  Elatérides. 

On  voit,  il  est  vrai,  quelquefois  chez  les  Eucuémides,  les  antennes 
insérées  près  des  yeux,  mais  seulement  lorsque  la  largeur  de  l'épis- 
tome à  la  base  ne  laisse  entre  lui  et  l'œil  que  juste  la  place  néces- 
saire; les  antennes  n'en  sont  pas  moins  toujours  logées  dans  le 
fond  de  l'échancrure  de  la  base  de  l'épistome. 

Chez  les  Protelater  qui  nous  occupent,  le  labre  est  apparent  et 
libre,  caractère  particulier  aux  Elatérides  proprement  dits.  Je  sais 
bien  qu'il  est  également  distinct  chez  quelques  Eucuémides  du 
groupe  de  la  fin,  mais  c'est  toujours  à  l'état  rudimentaire.  C'est 
dans  ce  même  groupe  que  la  largeur  de  la  base  de  l'épistome 
rapproche  forcément  les  antennes  des  yeux. 

Le  prosternum  prolongé  en  mentonnière  a  été  invoqué  par 
Bonvouloir  pour  exclure  le  Deromecus  parallelus  des  Eucnémides. 
Cependant  il  est  ainsi  conformé  dans  le  genre  Ceropinjtum,  accepté 
par  lui  et  considéré  par  presque  tout  le  monde  comme  appartenant 
à  cette  famille,  ou  formant  une  subfamille  équivalente  (Leconte  et 


SKANCR   DU   22    NOVEMBRE   1898  181 

ITorn).  Larordaire,  lui,  à  l'exemple  de  Latreille,  l'a  érigé  en  famille 
disliiicte  ([u'il  repousse  jusqiies  après  les  Cébrionides  et  avant  les 
Khipicérides. 

Par  contre,  il  est  tronqué  en  avant  chez  certains  Elatérides 
comme  il  l'est  chez  presque  tous  les  Eucnémides  et  les  Cébrionides. 

Le  prosternum,  terminé  en  arrière  par  une  pointe  plus  ou  moins 
longue,  logée  dans  une  cavité  ou  une  échancrure  mésosternale, 
caractère  propre  à  tous  les  Buprestides,  Eucnémides,  Throcéides, 
Cébrionides,  se  retrouve  aussi  chez  Monoramides,  Hyrrhides  et  très 
souvent  chez  les  Dascyllides. 

Nous  venons  de  voir  que,  malgré  son  prosternum  à  mentonnière, 
le  genre  Cerophytum  est  un  Eucnémide,  je  pourrais  ajouter  malgré 
aussi  ses  hanches  postérieures  enfouies,  quand  elles  sont  relevées 
en  lame,  de  manière  à  cacher  plus  ou  moins  les  cuisses,  chez  tous 
les  autres  Eucnémides;  chez  les  Elatérides,  sauf  dans  le  genre 
Pachyelnter  récemment  décrit  par  M.  Lesne;  et  chez  les  Throscides, 
Rhipicérides,  Dascyllides,  Anobiides. 

On  remarque  tour  à  tour  la  présence  et  l'absence  de  sillons 
antenuaires  aussi  bien  chez  les  Eucnémides  que  chez  les  Elatérides. 

Tout  ceci  prouve  qu'il  n'y  a  pas  de  classification  absolument 
rigoureuse  possible  et  que  souvent  l'auteur  est  embarrassé  par 
les  exceptions.  Il  est  amené  ainsi,  par  une  sorte  de  compromis,  à 
placer  dans  les  plateau.x  de  la  balance,  les  caractères  différents  avec 
des  coefTicients  qui  représentent  la  valeur  qu'il  leur  donne. 

Sans  sortir  des  familles  dont  il  vient  d'être  question,  je  citerai 
encore  quelques  anomalies  remarquables  : 

Le  nombre  des  articles  des  antennes,  qui  semble  devoir  être  une 
base  sérieuse  de  classilication,  n'est  pas  non  plus  immuable.  11  est 
normalement  de  onze  chez  les  Elatérides,  pour  ne  parler  que  d'eux, 
à  l'exception  toutefois  du  genre  Heinirhipus  et  du  Ttlrigus  [Ntjcte- 
rilampus)  vclutinua  Fleutiaux  qui  en  ont  douze,  et  du  Pachyelater 
qui  n'en  a  que  huit. 

Ainsi  le  nombre  des  articles  des  tarses,  qui  a  servi  à  une  classi- 
fication généralement  admise,  n'est  pas  non  plus  d'une  observation 
exacte;  n'a-t-on  pas  laissé  des  genres  hétéromères  parmi  les  pen- 
tamères? 

Les  pattes  fouisseuses  chez  les  Dicronyclius,  Pachyelater,  Physo- 
(lactylus,  et  chez  les  Cébrionides  sont  une  exception  due  au  genre 
de  vie. 

Les  tarses,  dans  les  genres  Hemiops  et  Plectrosternus  ressemblent 
beaucoup  à  ceux  des  Rhipicérides  et  des  Dascyllides;  ceux  de 


Bull.  Soc.  Zool.  de  Fr.,  1898.  xxiii.  —  la. 


182  SÉANCE   DU   22   NOVEMBRE    1898 

quelques  Eucnémides  [Galba,  Pterotarsus.Tliylacosternus,  Soleniscus) 
ont  une  certaine  analogie  avec  ceux  des  IAi^sudius. 

Les  Cébrionides,  malgré  leurs  6  segments  abdominaux,  sont  con- 
sidérés par  Leconte  et  Horn  comme  formant  une  sous-famille  des 
Elatérides,  au  même  titre  que  les  Eucnémides,  Cérophytides,  Péro- 
thopides. 

Mais  tous  ces  points  de  ressemblance  ne  sont  rien  à  côté  de  cer- 
taines formes  au  sujet  desquelles  on  a  bien  de  la  peine  à  se  mettre 
d'accord;  ÏHijpocephalus,  par  exemple,  pour  ne  citer  que  lui,  a  déjà 
été  l'objet  de  bien  des  propositions. 

Mais  revenons  au  Deromecus  parallelus,  dont  je  m'éloigne.  Défini- 
tivement, je  le  placerai  dans  le  genre  Protelaterde  Sharp,  avec  une 
autre  espèce  nouvelle,  également  chilienne,  que  M.  Germain  m'a 
envoyée  dernièrement  et  à  qui  je  suis  heureux  de  la  dédier.  Jusqu'à 
présent,  ce  genre  ne  contenait  que  des  espèces  de  la  Nouvelle- 
Zélande.  Candèze,  dans  son  dernier  catalogue,  l'a  classé  près  des 
Betarmon,  bien  qu'il  ne  considère  pas  ce  genre  comme  Ludiide. 

Lacordaire  comprend  comme  Ludiides,  tous  les  Elatérides  à  front 
sans  carène  continue;  mais  n'a  pas  à  parler  du  genre  Betarmon 
fondé  plus  tard  par  Kiesenwelter  aux  dépens  des  Agriotes  (carène 
marginale  du  prouotum  se  dirigeant  au-dessous  de  l'œil). 

Jacquelin  Duval  conçoit  d'une  façon  différente  cette  subdivision; 
il  y  admet  cependant  les  Betarmon  et  aussi  les  Corymbites.  —  Leconte 
et  Horn  (Classif.  Col.  N.  Am.)  restreignent  les  Ludiides  à  deux 
genres;  ils  en  séparent  les  Corynibites,  et  avec  eux  les  Betarmon.  11 
convient  de  faire  remarquer  que  ces  derniers  auteurs  n'ont  étudié 
que  des  faunes  locales  relativement  assez  restreintes,  et  que  par 
conséquent  ils  n'ont  pas  eu  à  tenir  compte  des  mêmes  raisons  que 
Lacordaire  pour  établir  leurs  groupements.  Tandis  que  celui-ci 
a  donné  une  grande  importance  à  la  carène  frontale,  suivant  qu'elle 
est  entière  ou  interrompue,  ceux-là  ont  pensé  devoir  baser  leur 
classification  surtout  d'après  la  forme  des  hanches  postérieures, 
brusquement  ou  graduellement  rétrécies  en  dehors.  Encore  ne 
paraissent-ils  pas  toujours  d'accord  sur  l'interprétation  de  ces 
expressions. 

Enfin  Sharp  décrit  le  genre  Protelater  à  la  suite  les  Elater  et 
avant  le  genre  iXeocharis  qui  appartient,  je  crois,  aux  Eucnémides. 
Il  constate  le  rapport  étroit  de  son  nouveau  genre  avec  eux  et  les 
Throscides,  quant  à  la  conformation  de  la  tête,  et  déclare  qu'elle 
est  un  obstacle  à  la  séparation  de  ces  familles. 

Cette  opinion  vient  à  l'appui  de  l'avis  exprimé  par  Schiodte,  qui 


SÉANCE   DU    '22.  NOVEMBRE    1898  183 

groupe  ensemble  les  Elatérides,  les  Eucnémides  et  ïluoscides;  de 
la  classilicatiou  de  Kieseuwelter  qui  réunit  les  Tliroscides  aux 
Eucnémides,  tout  eu  laissant  à  part  les  Elatérides;  de  celle  de 
Leconte  et  Horn,  eu  ce  qui  touche  les  Eucuémides  par  rapport  aux 
Elatérides.  Les  auteurs  américains,  d'un  autre  côté,  séparent  les 
Tliroscides  eu  se  basant  sur  des  caractères  ayant  plus  de  valeur  à 
leurs  yeux  que  la  conformation  de  la  tète  :  l'immobilité  relative  du 
thorax,  la  place  des  cavités  des  hanches  antérieures  et  les  antennes 
quelquefois  terminées  en  massue. 

Bonvouloir,  dans  sa  monographie  des  Throscides,  repousse  l'opi- 
nion émise  par  Kiesenwetter,  de  réunir  les  Throscides  aux  Eucné- 
mides. Il  se  trouve  en  cela  d'accord  avec  la  classilicatiou  proposée, 
beaucoup  plus  tard,  par  Leconte  et  Horn.  Quelques  années  après, 
dans  sa  monographie  des  Eucnémides,  il  énumère  une  foule  de 
raisons  pour  lesquelles  il  tient  à  les  séparer  des  Elatérides  en 
famille  distincte.  Là  ce  n'est  plus  la  communion  d'idées  avec  les 
Américains,  relativement  à  ces  deux  autres  familles. 

Les  Protelater  du  Chili,  décrits  plus  loin,  ne  diffèrent  de  ceux 
de  Nouvelle-Zélande  que  par  la  forme  des  ongles,  des  tarses  qui 
sont  courts,  fortement  épaissis  à  la  base  et  unidentés  chez  les 
seconds,  tandis  qu'ils  sont  tout  à  fait  simples  chez  les  premiers. 

Protelater  [Deromecus]  parallelus  Sol. 

Gay,  Hist.  Chil.,  V.  1831,  p.  15. 

6  1/2  à  7  mill.  Corps  allongé,  parallèle,  assez  convexe;  d'un  noir 
peu  brillant,  couvert  d'une  pubescence  grise  peu  serrée,  obscure 
en  dessus,  orné  sur  les  élytres  de  taches  jaunâtres  quelquefois 
effacées  et  remplacées  par  la  pubescence  blanche  serrée  qui  les 
couvre.  Tète  prolongée  en  avant  à  la  façon  des  Silesis  et  continuée 
en  épistome  en  dessous,  grossièrement  ponctuée.  Antennes  noires, 
dentées  à  partir  du  quatrième  article  chez  le  mâle,  cylindriques 
chez  la  femelle,  dépassant  la  base  du  prothorax;  troisième  article 
pas  plus  long  que  large,  un  peu  plus  court  que  le  deuxième;  qua- 
trième presque  deux  fois  plus  long  que  les  deux  précédents  réunis; 
suivants  un  peu  plus  courts,  subégaux.  Pronotura  noir  avec  les 
angles  postérieurs  quelquefois  jaunâtres,  beaucoup  plus  long  que 
large,  convexe  en  avant,  sillonné  au  milieu  dans  toute  sa  longueur, 
grossièrement  ponctué,  marqué  de  deux  impressions  en  avant  et 
déprimé  latéralement  de  chaque  côté  ;  angles  postérieurs  longs  et 
divergents.  Ecusson  cordiforme  assez  allongé,  enfoncé  en  avant, 
presque  lisse.  Elytres  noirs  parallèles,  ornés  de  taches  jaunes  recou- 


1S4  SÉANCE    DU   22   NOVEMBRE    1S98 

vertes  d'une  pubescence  blanche  serrée  ;  trois  petites  disposées  en 
triangle  au  premier  tiers  et  une  bande  sinueuse  assez  large,  placée 
transversalement  au  dernier  tiers  et  n'atteignant  pas  la  suture  ; 
quelquefois  ce  dessin  est  nul  et  indiqué  seulement  par  la  pubes- 
cence blanche;  profondément  striés-ponctués.  Dessous  du  corps 
noir;  ponctuation  assez  forte  et  serrée  sur  le  propectus,  fine  sur 
les  autres  parties.  Mentonnière  du  prosternum  assez  abaissée; 
saillie  longue,  déprimée,  brusquement  etrUée  au-delà  des  hanches; 
sutures  sillonnées  en  avant.  Hanches  postérieures  subparallèles. 
Pattes  d'un  brun  plus  ou  moins  clair.  Tarses  à  troisième  et  qua- 
trième articles  munis  d'un  lobe  membraneux.  Ongles  courts  et 
simples. 

Chili. 

Cette  espèce  offre  une  certaine  ressemblance  avec  le  ProteJater 
guttalus  Sharp,  à  cause  des  taches,  mais  elle  est  plus  grande,  d'un 
aspect  moins  brillant,  l'épistome  est  graduellement  rétréci  en 
avant  et  tronqué,  le  prouotum  un  peu  moins  long,  moins  convexe, 
profondément  sillonné  au  milieu. 

FiJOTELATER    GeRMAINI    U.  Sp. 

iO  mill.  Corps  allongé,  atténué  en  arrière,  d'un  noir  brillant  avec 
deux  grandes  taches  rouges  à  la  base  des  élytres,  couvert  d'une 
pubescence  grise  très  clairsemée.  Tête  plane  à  ponctuation  nette  et 
peu  serrée;  front  impressionné.  Carènes  sus-antennaires  saillantes. 
Epistome  étroit  à  la  base,  très  élargi  au-delà,  échancré  en  avant 
et  découvrant  le  labre.  Antennes  noires,  dépassant  la  base  du  pro- 
thorax, dentées  à  partir  du  quatrième  article  ;  deuxième  très  petit; 
troisième  un  peu  plus  long;  quatrième  presque  aussi  long  que  les 
deux  précédents  réunis;  suivants  subégaux.  Prouotum  plus  long 
que  large,  sub-parallèle,  sinué  sur  les  côtés,  rétréci  tout  à  fait 
en  avant,  assez  convexe,  sillonné  au  milieu  dans  toute  sa  longueur; 
marqué  d'une  tache  jaune  aux  angles  antérieurs;  ponctuation  très 
écartée,  surtout  en  arrière;  angles  postérieurs  très  divergents  et 
recourbés  en  dedans  au  sommet.  Ecusson  noir,  subcordiforme, 
plan,  incliné,  presque  lisse.  Elytres  atténués  graduellement  en 
arrière,  noirs  avec  une  large  tache  rouge  à  l'épaule  n'atteignant 
pas  la  suture,  ponctués  en  stries,  la  rangée  suturale  enfoncée,  les 
extérieures  moins  marquées,  sauf  la  dernière.  Dessous  du  corps 
d'un  noir  brillant  avec  la  même  pubescence  grise;  ponctuation  fine. 
Mentonnière  du  prosternum  abaissée  ;  saillie  efiiiée,  déprimée  au 


SKANCE   DU   22   NOVKMBUE    1898 


183 


sommet:  sutures  faihlemont  sillouuées  en  avant.  Hanclics  posté- 
rieures étroites  parallèles.  Pattes  noires.  Troisième  et  quatrième 
articles  des  tarses  munis  de  lamelles  membraneuses.  Ongles  assez 
longs  et  simples. 

Chili.  —  Forêts  qui  avoisinent  les  sources  thermales  du  Chillan 
(dermain). 

Cette  espèce,  par  sa  coloration,  rappelle  certains  Cardiorliinus 
noirs  à  taches  humérales  rouges. 


UN  CAS  D'ALBINISME  PARTIEL  CHEZ  L'ECUREUIL 

PAR 

L.    PETIT 

Il  y  a  quelques  années,  j'ai  eu  l'honneur  de  présenter  à  la  Société, 
à  titre  de  curiosité,  un  cas  (Valbinisme  complet  chez  un  écureuil  tué 
dans   les   Pyrénées.    Le  cas   d'albinisme  partiel  que  je   présente 


aujourd'hui  me  semble  non  moins"curieux.  L'écureuil  moitié  brun 
et  moitié  blanc,  dont  je  donne  ci-contre  deux  reproductions  photo- 
graphiques, a  été  tué  aux  environs  de  Paris,  dans  les  bois  de 
Grisy-Suisnes  (Seine-et-Marne). 


186 


Séance  du  i3  Décembre  i8g8 
PRÉSIDENCE  DE  M.   LE  PROF.  .lOURIN. 

M.  Janet  s'excuse  de  ne  pouvoir  assister  à  la  séance. 

M.  Verdun,  professeur  agrégé  à  la  Faculté  de  médecine  de  Lille, 
assiste  à  la  séance. 

MM.  Joîinin  et  Secques  présentent  M.  A.  Brissemoret,  chef  de 
laboratoire  à  la  Faculté  de  Médecine  de  Paris.  08,  rue  La  Fontaine, 
Paris. 

MM.  de  Dalmas  et  de  Guerne  présentent  M.  J.  Versluys,  Docti' 
ès-sciences,  80,  Middellaao,  Plantage  à  Amsterdam  (Hollande). 

MM.  Oustalet  et  D^'  Marmottan  présentent  M.  Louis  Ternier, 
avocat,  13,  rue  de  l'Ancienne-Comédie,  Paris,  et  à  Hoofleur  (Calvados). 

MM.  Joubin  et  R.  Blanchard  présentent  M.  Bondouy,  préparateur 
à  la  Faculté  des  sciences,  Rennes  (111e  et-Vilaine). 

Mii*^'  SzczAwiNSKA  fait  une  communication  sur  la  structure  des 
cellules  nerveuses  chez  les  Sélaciens. 

M.  le  Comte  de  Dalmas  annonce  son  prochain  départ  pour  les  îles 
Bahamas,  où  il  se  propose  de  faire  de  nouvelles  recherches  zoolo- 
giques. 


SUR  LA  NON-EXISTENCE  DES  SERPENTS  VENIMEUX  TERRESTRES 
A  LA  NOUVELLE-CALÉDONIE 


PAR 


LE   DOCTEUR    ED.  TROUESSART. 


Dans  le  travail  que  M.  J.  Palacky  vient  de  publier  dans  les 
Mémoires  de  la  Société  (XI,  1898,  p.  121),  sur  la  Distribution  géogra- 
phique des  Ophidiens,  l'auteur  me  cite,  «  d'après  M.  Vaillant  », 
comme  autorité  pour  l'existence  d'un  Xeelaps  v.eocaledonicus  à  la 
Nouvelle-Calédonie. 

C'est  dans  mon  livre  intitulé  :  La  Géographie  zoologique  (1890, 
p.  141),  que  j'ai  indii^ué,  sous  le  nom  de  Neelaps  caIedo7iicus  (et  non 
ncocaledonicus),  cette  pi'étendue  espèce.  J'avais  emprunté  ce  rensei- 
gnement à  M.  C.  K.  Hoffmann,  le  rédacteur  des  Reptiles  dans  le 


SÉANCE  DU  13  DÉCEMBRE  1898  187 

grand  ouvrai^e  de  Buonn  :  Klaxi^en  u)ui  Ordnunr/pp,  des  Thienrirhs. 
Comme  j'abordais,  à  cette  époque,  pour  la  première  fois  l'étude  de 
la  distribiitiou  des  Ophidiens,  j'avais  accepté  sans  discussion  l'as- 
sertion d'un  naturaliste  que  j'étais  en  droit  de  considérer  comme 
un  spécialiste. 

Bientôt  après  cependant,  notre  collègue  M.  Bavay,  si  compétent 
en  herpétologie,  et  qui  a  pu  étudier  par  lui-même  la  faune  de  la 
Nouvelle-Calédonie,  me  signalait  cette  assertion  comme  une  erreur. 
«  Il  n'existe  pas  de  Serpents  venimeux  terrestres  dans  cette  île  », 
affirmait  M.  Bavay.  En  même  temps,  M.  le  professeur  Vaillant 
appelait  également  mon  attention  sur  ce  point,  en  me  demandant 
«  où  se  trouvait  décrit  ce  prétendu  Nedaps  néo-calédonien  »  ? 
Ainsi  mis  en  demeure,  il  me  fut  facile  de  remonter  à  la  source  de 
l'erreur. 

C'est  dans  le  chapitre,  d'ailleurs  très  soigné,  que  M.  C.  K.  Hoff- 
mann consacrée  la  distribution  géographique  des  Ophidiens,  et  qui 
est  accompagné  de  tableaux  synoptiques  montrant  la  distribution 
des  familles  et  des  genres,  que  se  trouve  l'indication  suivante  : 
«  Neelaps  caledonkus  Gûnther,  Anjials  and  Magazine  Nat.  Hist.,  XI, 
1863,  p.  24  »  (Hoffmann,  Bronn's  Klass,  u.  Ordn.,  Reptilia,  III,  p. 
1788). 

Or,  si  l'on  se  reporte  à  la  description  originale  de  Gûnther,  on 
trouve  tout  autre  chose.  L'espèce  décrite  par  Giinther  à  la  page 
indiquée  s'appelle  .\eelaps  calonotus  et  provient  de  Baranquilla 
(Nouvelle  Grenade),  c'est-à-dire  de  la  région  néo-tropicale,  patrie 
ordinaire  des  Serpents  du  ^enveElaps. 

11  est  dès  lors  évident  qu'en  recopiant  ses  notes  manuscrites, 
M.  Hotïmann  aura  lu  «  calédoniens  »  pour  «  calonotus  »  et  «  Nou- 
velle Calédonie  ))  pour  «  Nouvelle  Grenade  ».  On  voit  que  cette 
erreur,  très  regrettable,  n'est  fondée  que  sur  un  lapsus  calami. 

J'ai  déjà  signalé  cette  rectification  à  M.  le  professeur  Vaillant. 
Il  est  fàoheux  que  M.  J.  Palacky  n'en  ait  pas  eu  connaissance  avant 
de  mettre  le  bon  à  tirer  sur  la  fin  de  son  mémoire. 

J'ajoute  qu'outre  le  Typhlops  angusticeps  Peters,  signalé  par 
M.  Palacky,  il  existerait  à  la  Nouvelle-Calédonie  une  autre  espèce 
de  Serpent  du  groupe  des  Opisthoglyphes  ;  c'est  VAnoplodipsas 
viridis  Peters  [M.-B.  Akad.  Berlin,  1869,  p.  442),  qui  ne  m'est  d'ail- 
leurs connu  que  par  cette  description. 

I 


188 


Séance  du  aj  Décembre  i8g8. 
PIŒSIDENCE  DE  M.  LE  PROF.  FILHOL,  PRÉSIDENT 

M.  Ch.  Janet  s'excuse  de  ne  pouvoir  assister  à  la  séance. 

M.  le  Président  annonce  le  décès  de  M.  le  D'  E.  Beltrémieux, 
président  de  la  Société  des  Sciences  naturelles  de  la  C.hareute-Iufé- 
Heure. 

MM.  BoNDOUY,  Brissemoreï.  Versluys  et  Terxier,  présentés  à  la 
précédente  séance,  sont  élus  Membres  de  la  Société. 

M.  L.  Petit  fait  une  comniunicalion  sur  l'Ornithologie  congolaise. 

M.  Secoues  prie  les  Membres  de  la  Société  de  vouloir  bien  lui 
transmettre  des  renseignements  sur  l'élevage  et  l'importation  en 
France  de  l'Ecrevisse  de  Russie  {Astacus  leptodactylus). 

M.  le  prof.  Filhol  se  trouvant  dans  l'impossibilité  de  rester  plus 
longtemps  à  la  séance,  M.  Dautzenberg  le  remplace  au  fauteuil  de 
la  Présidence. 

M.  le  prof.  KovALKvsKY,  de  Saint-Pétersbourg,  Membre  corres- 
pondant de  l'Institut,  est  proclamé  Membre  honoraire  de  la  Société. 

L'ordre  du  jour  appelle  le  dépouillement  du  scrutin  pour  l'élec- 
tion du  Bureau  et  du  tiers  sortant  du  Conseil.  MM.Moreau,  L.  Petit 
et  de  VoRGES  sont  nommés  scrutateurs.  Sur  423  votants,  sont  élus: 

Président  :  M.  Ch.  Janet  ....     par     122  voix. 

^  ,  .-  (  M.  le  prof.  Y.  Delage.    .    .     122    » 

Vice-Présidents:  ]  ,,  ,    J;,.rp  .ai 

(  M.  le  D' Trouessart.   .    .    .     121     » 

Secrétaire  général  :  M.  le  prof.  R.  Blanchard  .     123    » 

Secrétaire  général  adjoint  :     M.  le  D'"  (îuiart 122     » 

^       ,     .  (  M.  Neveu-Lemaire   ....     122     » 

Secrétaires  :  W,f   i>  k^î» 

I  M.  Richard 122    » 

Trésorier  :  M.  Schlumberger 122     » 

Archiviste-bibliothécaire  :      M.  Secques 122     » 

M.  Brôlemax 121     )) 

T^.      u        1     /•  1  j  M.  Certes 122     » 

Membres  du  Conseil  :  \  ,,   ,.  .^^ 

M.  Marchal 122    » 

M.  Oustalet 122     » 

Une  place  se  trouvant  vacante  dans  le  Conseil  par  suite  de  la 
noniinalion  de  M.  Trouessart  en  qualité  de  Vice-Président,  M.  d. 
Dollfus  est  proclamé  Membre  du  Conseil. 


SÉANCE   DU    27    DÉCEMBRE    1898  189 

CIRRHIPÈDES  NOUVEAUX 

PROVENANT    DES    CAMPAGNES    SCIENTIFIQUES 

DE  S.  A.  S.  LE  PRINCE  DE  MONACO 

PAIt 

CARL  W.  S.  AURIVILLIUS 

La  collection  des  Girrhipèdes,  provenant  des  campagnes  de 
VHirondrlle  (1885-1888)  et  de  la  Princesse-Alice  (1891-1897),  dont 
S.  A.  S.  le  Prince  de  Monaco  a  daigné  me  confier  l'étude,  contient 
43  Lepadidae  et  Balanidae,  dont  presque  la  moitié  sont  nouveaux 
pour  la  science.  Parmi  ceux-ci  se  trouvent  des  espèces  très  inté- 
ressantes au  point  de  vue  morphologique  et  systématique;  d'autres, 
déjà  connues,  contribuent  pour  une  part  importante  à  la  connais- 
sance du  développement  des  Lepadidés  des  grandes  profondeurs 
de  la  mer.  Sauf  quelques  espèces  de  la  surface  ou  des  couches 
d'eau  superficielles,  Tensemble  de  la  collection  témoigne  d'une 
richesse  de  formes  imprévue  jusqu'ici  pour  les  abîmes  de  l'Atlan- 
tique nord. 

Pour  le  moment  je  me  borne  à  donner  un  aperçu  des  espèces 
nouvelles  dans  l'espoir  de  donner  par  la  suite  un  mémoire  détaillé, 
accompagné  de  figures  et  concernant  la  collection  tout  entière.  Ce 
mémoire  formera  un  fascicule  de  l'importante  publication  con- 
sacrée par  le  Prince  aux  résultats  de  ses  campagnes  scientifiques. 

SCALPELLUM    DEBILE,    n.    Sp. 

Diagn.  Capitulum  valvulis  12,  ex  parte  membrauaceis.  Carina 
arcuata,  umbone  ab  apice  paullulo  remolo,  postice  plana,  margi- 
nibus  carinatis.  Lateralia  formam  V  praebentia,  umbone  ad  angulum 
segmentorum  sito  (Hactenus  :  Scalpellum  marginatum  Hoek,  sed  :) 
Cutis  non  spinosa.  Margo  basalis  scutorum  fere  reclus.  Segmentum 
tergale  scutorum  gracillimum  a  segmento  occludenti  minus  diver- 
gens,  segmeulum  carinale  tergorum  non  attiugens.  Segmentum 
occludens  tergorum  eu  m  segmento  occludenti  scutorum  arcum 
aequuin  exiguum-nec  angulum-formans.  Segmentum  carinale  ter- 
gorum infra  non  vel  vix  dilatatum.  Pars  prajumbonalis  carinae 
dimidiam  partem  spatii  iuter  unbonem  carinae  et  apices  tergorum 
interjecti  elficiens.  Segmenta  lateralium  duo  fere  œque  lata,  seg- 
mentum  scutale   interdum    furcillatum.   Umbo   carinolateralium 


190  SÉANCE  DU  27  DÉCEMBRE  1898 

extra  carinam  vix  exstans,  segmentis  magis  divergeutibus.  Infra- 
mediaua  basi  dilatata.  Rostrum  triangulare. 

Pedunculus  seriebus  circa  9  alternantibus  squamarum  circa  9 
confertoriini  instructus. 
Magnit.     Longitudo  capituli  exemplaris  maximi,         32™™. 
Latitudo  maxima        do  do  17™™. 

Longitudo  pedunculi  exemplaris  maximi,     llmm. 
Habit.  -  StD.  650  (1),  prof.  4400™.  1  ex.  —  Stn.  652,  prof.  426 1"^ 
1  ex.  —  Stn.  749,  prof.  5005™.  1  ex. 

SCALPELLUM    RIGIDUM,    n.    Sp. 

Diag.  Capitulum  valvulis  13  rigidis,  tenuissime  striatis,  cute 
pubescenti  tectis.  Carina  arcuata,  postice  plana  marginibus  cari- 
natis,  lateribiis  distinctis.  Subcarina  et  rostrum  desunt.  Lateralia 
minima,  triangularia  (Hactenus  =  Scalpclhim  vitreum  Hoek,  sed)  : 
Margines  occludentes  scutorum  tergorumque  vix  arcum  formantes. 
Terga  fere  regulariter  triangularia,  marginibus  rectis,  carina 
mediana  absente,  apice  acute  exstante  (non  recurvato).  Carina 
superue  fortius  curvata.  Margo  rostralis  rostrolateralium  marginem 
scutalem  fere  aequans. 

Pedunculus  pubescens  seriebus  circiter  octo  alternantibus  squa 
marum  cire.  10  instructus. 

Magnit.  Longitudo  capituli,  29™™. 

Latitudo  maxima  capituli,  14™^. 
Longitudo  pedunculi,  7™™. 

Habit.  —  Stn.  161,  prof.  1267'^'.  In  Flustra  abyssicola  Sars,  exem- 
plaria  nonnulla  pusilla  (verisimiliterad  hanc  speciem  referenda).— 
Stn,  527,  prof.  4020>n.  1  ex.  —  Stn.  650,  prof.  4400^1.  1  ex.  —  Stn. 
652,  prof.  4261™.  14  ex.  —  St.  753,  prof.  4360™.  1  ex. 

SCALPELLUM    SOROmUM,    n.    Sp. 

Diagn.  Capitulum  valvulis  14  rigidis,  cute  pubescenti  tectis. 
Carina  arcuata.  Subcarina  deest.  Rostrum  superficie  ovali,  sub 
cute  occulta,  rostrolateralibas  iatera  tegenlibus.  Umbones  carino- 
lateralium  extra  carinam  valde  exstantes.  Lateralia  triangularia. 
(Hactenus  =  Scalpellum  velutinum  Hoek,  sed  :  )  Carina  magis  erecta, 
terga  in  medio  sentis  mullo  latiora,  apices  scutorum  rétro  curvati. 

Pedunculus  pubescens  seriebus  solum  sex  alternantibus  squa- 
marum 5  validarum  exstantium  instructus. 

(I)  Voir  la  liste  ilétaiiléc  des  localités  à  la  fin  de  la  note. 


SÉANCE  DU  27  DÉCEMBRE  1898  191 

Mnijnit.  Longitudo  capitiili  exeinplaris  inaximi,  34"^"^. 

Latitiulo  capituli  maxima       id.       id.         20""". 

Longitudo  pediinculi  17n>i". 

Hab.  Stn.  101,  prof.  1207™.  1  ex.  —  Stn.  515,  prof.  2028m.  3  ex. 

SCALPKLLUM    MAMILLATUM,    n.    Sp. 

Diagn.  Capitulum  valviilis  14  rigidis.  Carina  arcuata.  Subcarina 
deest.  Rostrum  miuutissimum  a  rostrolateralibus  pone  occultum. 
Inframediana  umhone  termiuali  prominulo.  (Hactenus,  sicut  forma 
lateralium,  sculorum,  rostrolateralium,  inframedianorum  etcarino- 
lateraliiim,  =ScalpeUum  truncatiim  Hock,  sed  :)  Terga  Iriangularia, 
margine  occludenti  ciim  margine  occludenti  sciitoruin  arcum  aequum 
(nec  angulum)  formante.  Carina  aequaliter  arcuata. 

Pedunculus  seriebus  decem  squamarum  alternantium  cire.  12-13 
conferlarum,  iucequalium,  exstautium  instructus. 

AJagnit.   Longitudo  capituli  exemplaris  maximi,  20^™ 
Latitudo  maxima  capituli  ))        ll™f"5 

Longitudo  pedunculi  »  7™"^. 

^    Hab.  Stn.  527,  prof.  4020°^.  1  ex.  —  Stn.  652,  prof.  4261°».  1  ex. 

SCALPELLUM    ANCEPS,    n.    Sp. 

Diagn.  Capitulum  valvulis  14,  rigidis.  Habitu  Scapelli  abyssicolse 
Hoek,  nempe  carina  arcuata,  plana,  marginibus  vix  carinatis,  sub- 
carina deest;  inframedia  oblongo-quadrangularia,  in  medio  cons- 
tricta  ;  sed  :  Rostrum  minutissimum,  cunéiforme.  Scuta  prope 
marginem  tergalem  distincte  sinuata,  umbone  lateralium  sinum 
occupante.  Lateralibus  sicut  in  Scapeilo  distincto  Hoek,  sexagonis. 

Pedunculus  brevis,  vix  pubescens,  seriebus  octo  squamarum 
alternantium  cire.  5  instructus. 

Magnit.  Longitudo  capituli  exemplaris  maximi,  15™°». 
Latituda  maxima  capituli     »  »  7mm. 

Longituda  pedunculi  4mm. 

Habit.  Stn.  652,  prof.  4261°».  2  ex. 

SCALPELLUM    MOLLE,    n.    Sp. 

Diagn.  Capitulum  valvulus  14  rigidis,  cute  pubescenti  tectis. 
Carina  arcuata,  lateribus  leviter  convexis.  Subcarina  deest.  Ros- 
trum verisimiliter  sub  cute  occultum  (rostrum  exemplaris  unici 
rostrolateralibus  corrosis  denudatum).  Umbo  carinolateralium  à 
basi  remotus.  Lateralia  triangularia.  (Haclenus  =  Sca/pp/iMm  ?«o/mc- 
can?/m  Hoek,  sed  :)  Scutorum  tergorumque  margines  occludentes 
inter  se  angulum  non  formantes.  Margo  superior  rostrolateralium 


192  SÉANCE  DU  27  DÉCEMBRE  1898 

horizontalis.  Carinolateralium  margines  posteriores  basi  non  cou- 
tiDgentes,  vix  arcuati. 

Pedunculus  valde  pubescens  seriebus  octo  alteruantibus  squa- 
niarum  cire.  9  instructus. 
Magnit.     I.ODgitudo  capiluli,  28™™. 

Latitudo  maxima  capituli,  17™"». 
Longitude  pedunculi,  12'"™. 
Habit.       Stn.  527,  prof.  4020™.  1  ex. 

SCALPELLUM    ERECTUM,    n.    Sp. 

IHugn.  Capitulum  valvulis  14  rigidis,  cute  pubesceuti  tectis. 
Carina  arcuata  postice  plana.  Subcarina  deest.  Rostrum  superficie 
paBne  triangulari,  sub  cute  occulta,  rostrolateralibus  latera  tegen- 
tibus.  Umbones  carinolateralium  extra  carinam  valde  exstantes. 
Lateralia  triangularia.  (Hactenus  =  Scalpellum  velutinum  Hoek, 
sed  :  )  Terga  erecta  margine  occludenti  marginem  scuto-lateralem 
fere  asquante.  Carinae  pars  superior  magis  erecta.  Carinolateralia 
altiora. 

Pedunculus  pubescens  seriebus  cire,  novem  alternantibus  squa- 
marum  6-12  instructus. 

Magnit.  Longitudo  capituli,  20^™. 

Latitudo   maxima  capituli,  11mm. 
Longitudo  pedunculi,  8™™. 

Habit.  Stn.  227,  prof.  1135'".  1  ex.  —  Stn.  578,  prof.  1165™.  1  ex. 

Scalpellum  grimaldii  (1),  n.  sp. 

Diagn.  Capitulum  valvulis  13,  validis,  nudis  ;  primariis  (scit. 
sentis,  tergis  et  carina).  lougioribus,  trigono-pyramidalibus  ;  sccun- 
dariis  (scit.  subcarina,  carinolateralibus,  lateralibus,  rostrolatera- 
libus et  rostro)  brevibus,  incurvatis,  basin  illarum  seriebus  tribus 
cingentibus  ;  omnibus  reticulatostriatis.  Apices  scutorum  tergo- 
rumque  prominentes,  apex  carinae  — saltem  apud  seniores —  inler 
terga  incurvatus  vix  latens.  (Hactenus  =  Sfirt//«'//wm  gemma  Aur., 
sed  :)  Scuta  longitudinem  tergorum  fere  aequautia.  Terga  apice  non 
retroflexo,  fere  in  medio  carinata.  Carina  erecta,  basin  scutorum 
infra  attingens.  Subcarina  tertiam  modo  partem  rostri  aequans. 
Lateralia  inœqualia,  lata. 

Pedunculus  brevis,  subconicus  squamis  validis,  imbricatis, 
appressis,  rotundatis. 

(I)  A  nominc  principis  serenissinii  Albert  I  de  Monaco  app(>llatum. 


SÉANCE  DU  27  DKCF.MBRF.  189S  193 

J/a^fH/V.  Long^itudo  capituli,      .'iOm™. 

I.atitudo  niaxima,         21')^^. 

Longitudo  peduuculi,  10'"'», 
llahil.  Slu.  584,  prof.  845"»,  1  ex.  —  Stn.  602,  prof.  1230m,  2  ex. 

SCALPELLUM   CALYCULLS,    H.    Sp. 

Diagn.  Capitiiluin  valvulis  14,  validis  oudis;  primarm  (scit. 
scutis,  tergis  et  carina)  longioribus,  trigono-pyramidalibus;  secun- 
(lariis  (scit.  subcariua,  cariuolateralibus,  lateralibus,  rostrolatera- 
libus,  rostro  et  subrostro),  brevibus,  apicibiis  incurvatis,  basin 
illariim  seriebiis  tribus  cingentibus  ;  omnibus  plus  minusve 
distincte  reticulato  striatis.  Apices  scutorum,  tergorum  et  (apud 
juniores)  carinae  proiniuentes  (apex  carinae  seniorum  vix  inter 
ttTga  latens).  Pedunculus  verticillis  cire.  18  confertis  squamarum 
rigidarum,  exstantium,  alternantium  instructus  (Hactenus  =  Sca- 
pelliim  gemma  Aur.,  sed  :).  Terga  apice  erecto,  sicut  scuta  fere  in 
iiiedio  carinata.  Carina  (prœsertim  in  junioribus)  erecta,  basin 
scutorum  infra  (vix)  attingens.  Subcarina  subrostrum  lougitudine 
et  latitudine  fere  aequans,  rostro  minor.  Lateralia  inaequalia,  lata. 

Magnit.  Longitudo  capituli  exemplaris  maximi     IT^m. 
Latitudo  capituli  maxima  (inter  apices 

subcarinaetrostri)  exemplaris  maximi     15™"i. 
Longitudo  pedunculi  8"^™. 

Habit.  Stu.  584;  prof.  845".  3  ex.  —  Stu.  838,  prof.  880™.  I  ex. 

SCALPELLUM    FALCATL'M,    U.    Sp. 

Diagn.  Capitulum  valvulis  14,  rigidis,  cute  brunnea  tectis  ;  ]ni- 
mariis  (scit.  sentis,  tergis  et  carina)  longioribus,  trigono-pyrami- 
dalilnis;  secnndariis  (scit.  subcarina,  carinolateralibus,  lateralibus, 
rostrolateralibus,  rostro  et  subrostro)  brevibus,  apicibus  (rostri 
subrostrique  exceptis)  incurvatis,  basin  illarum  seriebus  tribus  ciu- 
gentibus  ;  omnibus  plus  minusve  distincte  reticulato-striatis.  Apices 
scutorum  tergorumque  prominentes.  {iiaclenus  =  Scalpellnin gemma 
Aur.  et  ScalpcUum  calyculus  n.  sp.  —  vide  supra  — ,  sed  :  )  Cariua 
fortiter  curvata  apice  inter  terga  latente.  Terga  et  scuta  non  erecta, 
sed  prona,  haec  in  medio  carinata.  Rostrum  et  subrostrum  exstantia, 
illum  subcarinara  longitudins  fere  œquans.  Lnteralia  inaequalia. 
lala. 

Pedunculus  longior,  paene  cylindricus,  verticillis  confertis  squa- 
marum instructus;  squamis  minutis,  in  parte  inferiori  conicis,  in 
parte  superiori  rotundatis,  sat  appressis. 


194 


SÉANCE  DU  27  DÉCEMBRE  1898 


11 


,Uagnit.  Longitudo  capitiili,  10™™. 

Latiludo  maxima  capituli  (inter 
apices  rostri  et  subcariuae),      7m™o. 

Longitudo  peduDculi,  7™™. 

Habit.  Stn.  234,  prof.  434™.  1  ex. 

SCALHELLUM   INCISUM,    U.    Sp. 

Diagn.  Capitulum  valvulis  14,  rigidis,  cute  pubescenti  tectis. 
Carina  arcuata.  Subcarioa  deest.  Rostrum  superficie  minuta  trian- 
gulari  (lateribus  rostrolateralium  verisimiliter  occulta;.  UuTbo 
carinolateralium  paene  ad  basin  situs.  (Hacteous  :  Scalpellum 
antarcticum  Hoek,  sed  :  )  Scuta  margine  laterali  distincte,  sed  leviter 
siuuato.  Inframediana  graciilime  triaogularia.  Carinoiateralia  mar- 
gine interiori  —  lateralia  versus  —  fere  recto,  contra  carinam 
augulum  acutiorem  quam  apud  S.  antarcticum  formantia. 

Pedunculus  pubescens  seriebus  octo  squamarum  cire,  olatarum, 
exstantium,  confertarura  instructus. 

Magnit.     Longitudo  capituli  exemplaris  niaximi,  13™™, 


Latitudo  »  »  » 

Longitudo  pedunculi 
Habit.  Stn.  616,  pr(jf.  1022™.  3  ex. 

Scalpellum  pusillum,  n.  sp. 

Diagn.  Capitulum  valvulis  14,  rigidis,  cute  pubescenti  tectis. 
Carina  arcuata.  Subcarina  deest.  Forma  carinae,  carinolateralium, 
inframedianorum,  lateralium  et  scutorum  sicut  in  Scalpello  niinuto 
Hoek,  sed  terga  magis  prona,  rostrolateralium  bumiliora  ;  rostrum 
minutum  superficie  triangulari. 

Pedunculus  pubescens  seriebus  cire.  7-8  squamarum  alternantium 
confertarum  instructus. 

Magnit.  Longitudo  capituli,      3™™o. 
Latitudo  maxima,         2™™. 
Longitudo  pedunculi,  2™™. 

Hab.  Stn.  161,  prof,  1267™,  3  ex.  —  Stn.  188,  prof.  2000™,  2  ex. 
{verisimiliter  ad  banc  speciem  referenda). 

POECILASMA    UNGUICULUS,    U.    Sp. 

Dm^n. Valvulae  5  (tergis  praesentibus).  Terga  infra  acute  (vel  non 
abrupte)  desinentia.  Scuta  non  divisa  (Hactenus  =  P.  cra.s'^?/m  Graj% 
sed  :).  Scuta  angulato-ovalia  costisbinis  radiantibus,  margine  basali 
oblique  acclivi.  Carina  ascuto  paullulo  remola,  parti  inferiori  non 
incurvata.  Terga  parva,  carina  vix  latiora,  supra  apices  scuto- 
rum non  porrecta. 


SÉANCE  DU  27  HKCEMBRE  1898  195 

Pedunciilus  brevis,  obconicus  (cfr.  F.  fissum  vel  P.  eburneniii  .') 
Habit.  Stn.  838,  prof.  880"".  2  ex. 

Verruca  recta,  n.  sp. 

Diagn.  Testa  sat  depressa.  Sciitum  mobile  subtns  impressione 
musculi  iustructuni  ;  crista  articularis  inferior  superiori  latior. 
(Hacleuus=  V.  Icerigata  Sow.,  sed  :  )  Crisla  Siperior  scuti  vix  cons- 
picua  !  Crista  articularis  superior  tergi  niobilis  apice  rotiindato, 
média  ceteris  nonnihil  brevior,  ab  interiori  parte  non  conspicua, 
inferior  non  expansa.  Margo  articularis  operculi  (h.  e.  scuti  et  tergi 
mobilis)  plane  rectus.  Superficies  testa  lineis  solum  incrementi 
—  non  costis  longitudinalibus  —  instructa. 

Mmjnit.  Dimetiens  maxima  textae 8°i™. 

Latitudomaxima  (=  basis)  operculi,  4™™o 
Altitudo  maxima 3™°". 

Ihibit.  Stn.  227,  prof.  1 135^,  2  ex.—  Stn .  242,  prof.  861^.—  Stn.  533. 
prof.  1385^,2 ex.—  Stn. 6U2,  prof.  1230'°,  1  ex.—  Stn. 616,  prof.  1022^, 
3  ex.  —  Stn.  618,  prof.  1143™.  Ex.  nounulla. 

Verruca  cost.\ta,  n.  sp. 

Diagn.  Testa  non  depressa.  Sculum  mobile  costa  longitudinali 
una  margini  tergali  proxiraa  instruclum.  Apex  carinae  non  acute 
prominens.  (Hactenus=  F.  incerta  Hoek,  sed  :  )  Tergum  mobile 
fere  rhombicum  costis  articularibus  5,  quarum  secunda  {—  supe- 
riori proxima)  minima,  instructum.  Scutum  mobile  costis  (vel 
cristis)  articularibus  4,  quarum  ceteris  paullo  latior.  Scutum  ter- 
gumque  immobilia  infra  margines  articulares  inter  se  angulum 
obtusum  formantes,  costis  binis  instructa;  tergum  scuto  altius. 
Carina  valvulas  ceteras  superat.  Valvulae  omnes  striis  incrementi 
distinctis  latis,  valvulae  testae  insuper  costis  longitudiualibus  plus 
minusve  distinctis  instructae. 
Magnit.  Dimetiens  maxima  testae,     S^"™. 

Altitudo  maxima  »         3'^'^3. 

Latitudo        )^       operculi,     4mm. 

Altitudo        »  ))  3mm. 

Ilahil.  Stn.  198,  prof.  800^.  —  Stn.  198.  2  ex.  in  Fiisus  Borngei 
Fischer.  —  Stn.  227,  prof.  1135^.  1  ex.  —  Stn.  234,  prof.  454™.  2  ex. 
in  Turbo  peloritanm  Canbr.  et  in  Fusus  Bocagei  Fischer.  —  Stn.  503, 
prof.  748-1262^.  Ex.  non  nuUa.  —  Stn.  587,  prof.  793^.  1  ex.  in 
Fusus  Bocagei  Fischer.  —  Stn.  616,  prof.  1022™.  2  ex. 


196  SÉANCE  DU  27  DÉCEMBRE  1898 

Verruca  -■equaus,  n.  sp. 

Diagn.  Testa  non  depressa.  Scutum  mobile  Costa  longitudinali 
una  margini  tergali  proxima  iiistructum.  Apex  carinae  non  exstans, 
(Hacteniis=F.  incerta  Hoek,sed  :)  Tergum  mobile,  (ère  rhombicum, 
costis  arlicularibus  3,  quarum  média  longitudinem  superioris  fere 
aequans,  instruclum.  Scutum  mobile  costis  arlicularibus  solum  2 
(costalongitudinali  harum  una).  Scutum  tergumqueimmobiliainfra 
margines  arliculares,  inter  se  angiilum  obtusum  formantes,  costa 
singula  instrucla,  in  scuto  a  margine  magis  quam  in  tergo  remota  ; 
tergum  scuto  non  altius.  Rostrum  altitudine  carinam  fere  aequans. 
Valvula  omnes  striis  incrementi  distinctis  latis  —  nec  costis  longi- 
tudinalibus  —  instructa. 

Magnit.     Dimetiens    maxima   testae,    o.oi^". 
Altitudo  ))  »        3,5""". 

Latitudo  »      operculi,  3,5™™. 

Altitudo  »  »  2,5™™. 

Habit.  -  Stn.  227,  prof.  1135™.  1  ex.  —  Stn.  553,  prof.  1385"!. 
1  ex.  —  Stn.  616,  prof.  1022™.  2  ex. 

Veuruca  inermis,  n.  sp. 

Diagn.  Testa  non  dcpressa.  Scutum  mobile  costa  longitudinali 
una  margini  tergali  proxima  instructuni.  Apex  carinae  non  acute 
prominens  (Hactenus  =  V.  incerta  Hoek,  sed:).  Tergum  mobile 
inaequaliter  rhombicum  costis3,  quarum  média  brevis  in  incisuram 
desinens.  Scutum  mobile  costis  articularibus  2  (côsta  longitudinali 
excepta)  gracillimis,  parum  conspicuis  prœditum.  Scutum  ter- 
gumciue  immobilis  infra  margines  arliculares,  inter  se  angulum 
obtusissimum  formantes,  costis  (vel  potius  sulcis)  2  tenuissimis 
inter  se  approximalis  sed  a  marginibus  arlicularibus  valde  diver- 
gentibus  spatio  lato  triangulari  interjecto.  Tergum  immobile  scuto 
non  altius.  Carina  valvulas  ceteras  altitudine  superans.  Valvulae 
omnes  slriis  incrementi  distinctis  latis  —  non  costis  longitudina- 
libus  —  instructae. 

Magnit.   Dimetiens  maxima  teslae  6mm. 

Altitudo  »  ))       {—  carinae)     ^^m. 

Latitudo  »         operculi  5">'". 

Altitudo  »  ))  3""". 

Itabit.  Stn.  616,  prof.  1022™.  2  ex. 

Verruca  crenata,  n.  sp. 
Diagn.  Testa  non  depressa.  Scutum   mobile  costa  longitudinal! 


SÉANCE  DU  27  DÉCEMBRE  1898  197 

una  margini  terg;ali  proxima  instructum.  Apex  carinae  non  acule 
proiniueus.  (Hacleuus^K.  incerta  Hoek,  sed  :).  Tergum  inéequaliter 
quadraugulare,  costis  ut  videtur  3,  quaruni  duae  duplices,  instruc- 
tum. Scutum  mobile  costis  articularibus  2  (costa  lougitudinaii 
excepta)  gracilibus  prœditum.  Scutum  tergumque  immobilia  infra 
margines  arliculares,  iuter  se  augulum  obtusum  formantes,  costis 
3-4  pauUos  curvatis,  ab  apicibus  radiantibus  instructa.  Tergum 
immobile  scuto  altius.  Cariua  valvulas  coteras  altitudine  superans. 
Valvula  omues  striis  iucrementi  creberriuiisoruatae. 
Magnil.  Dimetiens  maxima  testae,     2n>m. 

Altitudo  »  »  2mrao. 

Latitudo  o       operculi  2'°'no. 

Altitudo  »  ))        2"'^, 

Habit.  Stn.  o84,  prof.  845°^.  Ex.  nonnuUa. 

Verruca  gornuta,  n.  sp. 

Diagn.  Testa  non  depressa.  Scutum  mobile  costis  longitudina- 
libus  3,  quarum  exterae  minus  exsculptae  (Obs.  uou  nisi  in  Verruca 
nexa  Darw.  costae  tresscuti  mobilis  adsunt). Tergum  mobile  oblique 
quadraugulare  costis  tribus,  incisuris  duabus  marginis  inter  se 
separatis,  média  superiori  pauUo  longiore  instructum.  Scutum 
mobile  costis  articularibus  2,  quarum  superior  inferiori  circiter 
dimidio  longior.  Scutum  tergumque  immobilia  infra  margines 
articulares  inter  se  lineam  fere  rectam  formantes  costis  a  singulo 
apice  radiantibus  4-5,  crebris.  Tergum  immobile  scuto  altius  apice 
retroflexo,  Cariua  valvulas  ceteras  altitudine  superans.  Rostrum 
apice  libère  exstante. 

Maynit.  Dimetiens  maxima  testae,       3'°ino. 
Altitudo  »  »  3ni«i. 

Latitudo  »    operculi,     3mm. 

Altitudo  »  »  3mm. 

Habit.  Stn.  234,  prof.  454^.  2  ex.  —  Stn.  o87,  prof.  793^.  3  ex. 
—  Stn.  597-",  prof.  523^.  3  ex. 

Verruca  sculpta,  n.  sp. 

Diagn.TesVd  non  depressa.  Scutum  mobile  Costa  longitudinali  una 
margini  tergali  proxima  instructum.  Apex  carinae  non  acutepromi- 
nens  (Hactenus  =  Y.  incerta  Hoek,  sed:).  Tergum  inœqualiter 
quadraugulare  costis  3,  quarum  superior  ut  média  a;quales  infe- 
riori breviores.  Scutum  mobile  costis  articularibus  2,  quarum 
superior  gracillima  fere  occulta,  inferiori  dimidio  brevior.  Scutum 

Bull.  Soe.  Zool.  d€  Fr.,  1898.  xxiii.  —  U\ 


198 


SÉANCE  DU  27  DÉCEMBRE  1898 


tergunique  imiiiobilia  infra  margiiies  articulares  lineam  fere  rec- 
tam  (autleviter  curvatam)  inter  se  formantes,  costis  5-6  ab  apicibus 
radiantibus  instructa.  Tergum  immobile  sciito  non  altius.  Carina 
valvulas  esteras  paullo  superat.  Valvulae  testae  minus  distincte 
longitudinaliter  costatae. Valvulae  omnes  striis  incrément!  distinctis 
sat  crebris. 

Magnit.  Dimetiens  maxima  basis  testae    10""!. 
Altitudo  »         testae  1^^^. 

Latitude  »         operculi  T^mg. 

Altitudo  »  ))  4mra5, 

Habit.  Stn.  234,  prof.  454"».  1  ex. 


en 
Z 
O 

S    % 

(« 

a 

rJ^A^TE 

Latit.  N. 

LONGIT.    0. 

(paris) 

Profon- 
deur 
en   mètres 

161 

2  août  1887 

.     46»04'40" 

49''02'30" 

1267 

Près  Terre-Neuve. 

188 

17-18  juillet  18e 

8.     38  ■59' 

30  41' 12" 

2000 

Açores 

198 

25          —      - 

.38''26'25" 

30  59'10" 

800 

— 

227 

15  août 

.     38"23' 

30''46'52" 

1135 

— 

234 

19    -            - 

.     39°01'40" 

30''15'40" 

454 

— 

242 

22    — 

-  .     38"48'30" 

30''19' 

861 

— 

o03 

29  août  1894.   . 

.     47"  10' 

8"08' 

1262-748 

Au  larfi;e  de  Brest- 

ol5 

17  juin  1895. 

.     38"21' 

12<-02' 

2028 

Côte  de  Portuiial. 

527 

25    -      —  . 

.     38'09' 

25'3C)' 

4020 

Açores. 

553 

3  juillet—  . 

.     37»42'40" 

27''25,30" 

13S5 

— 

578 

14      -        - 

38°26' 

28"51' 

1165 

— 

584 

16      -       - 

,     38''3r 

20"09'30"- 

-        845 

— 

597 

23      —        - 

.  .     38»27' 

30"23'40" 

;;23 

— 

602 

24      —       - 

.     38"38'30" 

30''33'20" 

1230 

— 

616 

1  août       — 

.     38"47'40" 

30"37'20" 

1022 

— 

618 

i     -         — 

.     38<'52'45" 

30''26'15" 

1143 

— 

650 

i2  juin  1896 

.    36''54' 

23''06'30" 

4400 

1 

652 

23    —      - 

.     36-55' 

24°43' 

4261 

Entre  le  Portugal 

749 

16-17  août   18! 

•6.    38°54' 

23"27' 

5005 

et  les Açores. 

753 

18-19    —       — 

39°50' 

20"18' 

43(îO 

838 

22  juillet  1897 

,     37"55' 

27"44' 

880 

Açores . 

199 


ESPÈCES     ET    (.ENRES     NOUVEAUX 

DKGRITS    DANS    LE   BULLETIN   DE    1898 


ECHINODERMES 

Pages  Pages 

Deima  atlanticum  Hérouard.  .   .      88       Ophiolhrix  innocens  Kœhler  .   .  IGi 

Gordiens 

Chordodes  Diigesi  Camerano.  .    .      73       Clwrdodes  Grifflni  Cam  ...       .  73 

CÉPHALOPODES 

Grima Iditeuthis  Richardi  Joubin 101 

CiRRHIPÈDES 

Scalpellum  débile  Auriviliius  .   .     189      Scalpellum  incisum  A.  .    .   .   .  194 

—  rigidum  A 190               —         pusillum  A 194 

—  sordidum  A 190      Pœcilasma  unguiculus  A .   .   .   .  194 

—  mamillatuin    A.   .   .     191       Verruca  recta  A 195 

—  anceps    A 191             —      costata  A 195 

—  nwlle  A 191              —      œqualis  A 196 

—  erectum  A.  .....     192             —      inermis  A 196 

—  Grimaldii  k 19i             —      crenata   A 196 

—  Calyculus  A 193             —      cornuta  A 197 

—  falcatum   A.   .   .   .   .     193             —      sculpta    A 197 

ISOPODES 

Mesarmadillo    senegalensis     A.               Porcellio  Nodieri  A.   D 124 

Dollfus      122              —        lœvissinius  A.  D.   ...  133 


200 


Insectes 


Pages 
Sisyphus  Regnardi  Alluaud  ...  64 
Xylophilus  {?  Pseudeuglenes)  Al- 

luaudi  Pic 69 

Xy lophilus (? Pserideug lenes)  mau- 

ritiensis,  Pic 09 

Xylophilus  (?  Ariotus)  soarezicus 

Pic 70 

Xylophilus   {?   Euglenes)   dilali- 

cornis  Pic 70 

Xylophilus  {Euglenes)  uiaculipen- 

nis  Pic 71 


Pages 

Meziornorphum  (n.g.)  échinalum 

Periaguay 169 

Ptinus  seoiibrunneus  Pic.    .   .   .  170 

—  Theresae  Pic 171 

—  Donckieri  Pic 171 

—  goyasensis  Pic.  .....  172 

—  vittatus  Pic 172 

Caryopemon  luteonotatus  Pic.   .  173 

Carynborus  longipennis  Pic.    .   .  174 

Aganpanthia  lalior  Pic 179 

Frotelaler  Gcrmaini  FleuUaux  .  184 


201 


TAIÎLE    DES    MATIÈRES 
PAR    ORDRE    ALPHABÉTIQUE    D'AUTEURS 


Pages 

Ch.  Alluaui).  —  Les  Lamollicornos   coprophages  des  îles  Mascareignes  et 

Séchellcs "'^ 

C.  AuRiviLLius.  —  Cirrliipèdes  nouveaux  provenant  des  campagnes  scienti- 
fiques de  S.  A.  S.  le  Princt;  de  Monaco 189 

Bavay.  —  Note  sur  les  Mollusques  du  canal  de  Suez 161 

L.  Camerano.  —  Gordiens  du  Mexique 73 

L.  CuÉNOT.  —  Les  Moyens  de  défense  chez  les  animaux 37 

—        —  La  fausse  liomochromie  de  Veailia  macularia  L.,  à  propos 

d'une  note  de  M.  Plateau 99 

E.  Deschamps.  —  Note  sur  muilla  mura  L.  et  M.  inaculata  Cyrille,  de  l'île 

de  Chypre 90 

A.  DoLLFCs.  —  Note  sur  les  Isopodes  terrestres  du  Sénégal 122 

_         _  Voyage  de  M.  G.  Buchet  aux  îles  Canaries  et  sur  les  côtes 

méridionales  du  Maroc  (1896-97).  Isopodes  terrestres 131 

Ed.  Fleutiaux.  —  Note  sur  deux  Elatérides  du  Chili  appartenant  à  la  tribu 

des  Ludiides 179 

H.  G.\DEAU  DE  Kerville.  —  Sur  la  faune   des  Vertébrés   sauvages  de  la 

Normandie o8 

J.  GuiART.  —  Compte-rendu  sommaire  du  quatrième  Congrès  international 

de  zoologie,  tenu  à  Cambridge  (Angleterre)  en  août  1898  ....     133 

E.  Hérouard.  —  Note  préliminaire  sur  les  Holothuries  provenant  des  dra- 
gages du  yacht  Princesse-Alice 88 

A.  L.  Herrera.  —  Sur  la  démonstration  de  quelques  faits  intéressant  l'hé- 
rédité et  la  consanguinité 78 

—  —  Sur  le  protoplasma  synthétique  et  la  force  vitale.  ...     118 

—  —  Mouvements   du    protoplasme   par  dégagement   d'acide 
carbonique 121 

—  —  Sur  la  manière  de  produire  certains  mouvements  ami- 
boïdes  par  un  dégagement  d'acide  carbonique 128 


202 

Pages 

Ch.  Janet.  —  Conservation  des  matériaux  inclus  dans  la  paralïine  et  inalté- 
rabilité de  l'albumine  de  Meyer 117 

—  —  Observations  de  M.  Piepers  sur  les  Chenilles  myrmécoïdes.   .  130 

L.  JouBiN. —  Observations  sur  divers  Céphalopodes  (Quatrième  note).  Gr*- 

malditeutlns  Richardi 101 

—  —  Observations  sur  divers  Céphalopodes.   Cinquième  note  :  sur 

le  genre  Cucioteuthis 140 

R.  KœHLER.  —  Description  d'une  Ophiure  littorale  nouvelle  de  l'Océan  indien  : 

Ophiothrix  innocens 164 

M.  Neveu-Lemaike.  —  Note  sur  un  jeune  Mouton  triocéphale 82 

L.  Petit.  — Un  cas  d'albinisme  partiel  chez  l'Ecureuil l8o 

M.  Pic.   -  Authicides  et  Xylophilides  de  la  région  malgache  et  d'Afrique  dans 

la  collection  de  M.  Ch.  Alluaud Ij7 

—  —  Description  d'un  genre  nouveau  et  de  sept  Coléoptères  exotiques  .  Ui9 

—  —  Description  d'un  Coléoptère  longicorne  du  Turkestan 179 

F.  Plateau.  —  L'homochromie  de  la  Venilia  macularia  L 87 

X.  R.\sPAiL.  —  A  propos  d'un  œuf  nain  de  Linotte  vulgaire.    . 94 

J.  Richard.  —  Copépodes  et  Cladocères  de  l'île  Borkum 166 

R.  RoLLiNAT.  —  Sur  l'accouplement   des  Ophidiens   à  la   fin  de  l'été  et  au 

commencement  de  l'automne 39 

Ed.  Trouessart.  —  Sur  la  non  existence  des  Serpents  venimeux  terrestres 

à  la  Nouvelle-Calédonie 186 


203 


TAIU.E 
PAR    UliDUb:    DES    MATIÈRES 


Pages 

Liste  des  Membres ....  v 

Liste  géographique  des  Membres xxi 

Liste  des  Membres  décédés .  x.wi 

Bureau  et  Conseil xxvii 

Liste  des  Présidents  depuis  la  fondation  de  la  Société .       .    .  xxviii 

Séance  du  11  janvier  1898. '.    .    .  1 

—  25      —      16 

—  8  février 17 

—  21      —      (cinquième  Assemblée  générale  annuelle) 19 

—  8  mars 73 

—  22    —     .   . 78 

—  26  avril 84 

10  mai 93 

—  24    - 98 

—  14  juin .  114 

Excursion  du  Havre 114 

Séance  du  28  juin. 117 

—  12  juillet 121 

—  26      - 127 

Congrès  de  Cambridge 135 

Séance  du  25  octobre 148 

—  8  novembre. 169 

—  22          -           177 

—  13  décembre. 186 

—  27        — 188 

Espèces  et  genres  nouveaux  décrits  dans  le  Bulletin  de  1898 199 

Table  des  matières  par  ordre  alphabétique  d'auteurs 201 

Table  des  matières  .       203 


le  Secrétaire  général  adjoint.  Le  Secrétaire  général,  Gérant, 

D'  J.  GUIART.  Prof.  R.  BLANCHARD. 


1