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LIBRARY OF MARINE BIOLOGICAL LABORATORY
WOODS HOLE, MASS.
LoANED BY American Muséum of Natural History
1^. ï, AsAéeny
BULLETIN
DE LA
SOCIÉTÉ ZOOLOGIQUE
DE FRANGE
POUR L'ANNÉE 1898
LILLE, IMPRIMERIE LE BIGOT FRERES
BULLETIN
l)K [.A
r '
SOCIETE ZOOLOGIQUE
DE FRANGE
(HECOlSrTMtJE D'UTILITE I^UBLICHJE)
POUR L'ANNEE 1898
VINGT-TROISIÈME VOLUME
PARIS
AU SIÈGE DE LA SOGIRTK
7. rue des Grands-Augustins, 7
1898
AVI S
Les Membres de la Société sont instamment priés d'adresser,
d'une façon impersonnelle, tous les envois d'argent et les mandats à
Monsieur le Trésorier
DK LA Société Zoologique de France
et toute la correspondance à
Moijsieur le Secrétaire Général
DE LA Société Zoologique de Frange,
/l(»f<î
LISTE
DES
MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ
AU 31 JANVIER 1898
AVEC LA DATE DE LEUR ADMISSION
Le nom des Membres fondateurs est précédé de la lettre F
PRÉSIDENT HONORAIRE
F Vian (Jules), élu le 27 février 1894.
MEMBRES HONORAIRES
1894 Agassiz (Alexander), directeur du Musée de zoologie compa-
rée de Harvard Collège, à Cambridge, Mass. (Etats-Unis).
F Barboza du Bocage (prof. José-Vicente),, membre de l'Aca-
démie royale des sciences, à Lisbonne (Portugal).
1894 Flower (sir William Henry), K. C. B., F. R. S., directeur
du British Muséum (nalural history), président de la
Société zoologique de Londres, South Kensington, à Lon-
dres (Angleterre).
1878 GiiNTHER (Di" Albert), F. R. S., directeur de la section zoolo-
gique du British Muséum, à Londres (Angleterre).
1878 Lacaze-Duthiers (D'' Henri de), membre de l'Institut, profes-
seur à la Sor])Oune, 7, rue de l'Estrapade, à Paris.
1895 Lel'ckart (Dr Rudolf), correspondant de l'Académie de
médecine, professeur à l'Université de Leipzig (Allemagne).
1894 LiLLFEBORG (W.), profcsscur émérite à l'Université d'Upsal
(Suède).
1886 Milne-Edwards (Alphonse), membre de l'Institut, directeur
du Muséum d'histoire naturelle, 57, rue Cuvier, à Paris.
1894 MôBius (K.), directeur du Musée zoologique, 43, Invaliden-
strasse, à Berlin (Prusse).
1897 MuRRAY (John), Ph. D., directeur des publications de l'expé-
dition du C/K///e//^e/', Challenger lodge, Wardie à Edimbourg
(Ecosse).
1897 Nansen (Fridtjof), professeur à l'Université de Christiania
(Norvège).
1880 N0RDENSK.J0LD (baron A.-E.), associé étranger de l'Académie
des sciences, à Stockholm (Suède).
1878 Selys-Longchamps (baron Edmond de), membre de l'Aca-
démie royale de Belgique, sénateur, 34, boulevard Sauve-
nière, à Liège (Belgique).
F Sharpe (R. Bowdlerj, F. L. S,, chargé de la section ornitho-
logique du British Muséum, à Londres (Angleterre).
1895 Van Beneden (Edouard), membre de l'Académie royale de
Belgique, professeur à l'Université de Liège (Belgique).
MEMBRES CORRESPONDANTS
1893 Brusina (Spiridion), professeur à l'Université, directeur du
Musée national zoologique, à Agram (Croatie).
1886 DuGÈs (D'' Alfred), consul de France, à Guanajuato (Mexique).
1888 Fritsh (D»" Anton), professeur à l'Université de Bohême, à
Prague (Bohême).
1896 Graff (L. von), professeur à l'Université de Graz (Autriche).
1890 HoRST (D^ R.), conservateur au Musée d'histoire naturelle, à
Leide (Hollande).
1897 Sluiter, professeur à l'Université, à Amsterdam (Hollande).
1891 Vejdovsky (Franz), professeur à l'Université de Bohême,
à Prague (Bohême).
MEMBRES DONATEURS DÉCÉDÉS 1)
F Branicki (comte Constantin), décédé en 1884
1888 Chancel (M"e Aline), décédée en 1889.
1888 Guerne (baron Frédéric de), 1822-1888.
F Hugo (comte Léopold), décédé en 189.-).
1876 Semallé (vicomte René de), décédé en 1894.
(1) Par une délibéralinn en date ilii i") janvier 188îi, le Conseil a décide de main-
tenir perpéfnellement en [('le du Uullrtin ia liste des Membres donateurs décédés.
MEMBRES TITULAIRES (1)
1897 AcoMx (Georges), avocat, (5, rue des Chartreux, à Paris.
1890 Albert K (S. A. S. le prince), prince de Monaco (membre
donateur), correspondant de l'Institut, 25, rue du Fau-
bourg-Sa iut-Honoré, à Paris.
1889 Alluaud (Ciiarles), 84, boulevard Saint-Michel, à Paris.
1895 Amauurut, professeur au lycée, à Vesoul (Haute-Saône).
187i) Aaeblard (Dr Louis), IMiis, rue Paulin, à Agen(Lot-et-Garonne).
1892 Ancrv (Félix), administrateur-adjoint de la commune mixte,
à Dra el Mizau (Algérie).
1892 André (E.), ancien notaire, 17, rue des Promenades, à Gray
(Haute-Saone).
1892 AxGHELESco (Constantin), interne des hôpitaux, 71, rue des
Saints-Pères, à Paris.
1897 AxiiPA (D' Grégoire), directeur du Musée d'histoire naturelle^
rue Blona, à Bucarest (Roumanie).
lo. 1895 ApFELBECFi (Victor), conservateur au Musée de Bosnie et
d'Herzégovine, à Saraievo (Bosnie).
1896 Arechavaleta (D»" José), directeur général du Muséum
na;ional, 369, calle Uruguay, à Montevideo (Uruguay).
1893 Argod-Vallon (Albert), à Crest (Drôme).
1893 Armand Delille, étudiant en médecine, 7, rue Portails, à
Paris.
1893 Arrigoni degli Oddi (comte), à Padoue (Italie).
1897 Artault (D'" Stéphen), 2, rue Boutarel, à Paris.
1895 AsTiNGO (Matheo), étudiant en médecine et en sciences natu-
relles, 57, rue Rochechouart, à Paris.
1895 Aubert (Marins), aide-naturaliste au Muséum d'histoire
naturelle, 3, allée Philippine, à Saint-Barnabe, banlieue de
Marseille (Rouches-du-Rhône).
1877 Bailly (J.-F. D.), 75, rue Aylmer, à Montréal (Canada).
1890 Ballion (Jean), 367, chaussée de Courtrai, à Gand (Belgique).
ao. 1880 Bambeke (D"" Charles van), professeur à l'Université, 7, rue
Haute, à Gand (Belgique).
1878 Barrois (Dr Jules), villa Barrois, Cap Brun, à Toulon
(Var).
1880 Barrois fD^ Théodore-Charles), professeur à l'Université,
220, rue Solférino, à Lille (Nord).
1896 Barrows (Walter B.), professeur de zoologie et de géologie
au Collège d'agriculture, à Lansing, Mich. (Etats-Unis).
1890 Barvîr (Henri), à Choltice (Bohême).
1891 Baudouin (D»" Marcel), 14, boulevard Saint-Germain, à Paris.
(1) La Sociélé s'esl vue dans la nécessité de ra^er de la liste des membres un
rertain nombre de personnes qui av;iif ni négligé de payer leur cotisation {Art. // du
Règlement).
VIII
1893 Baurac (D"" J. C), médecin de la marioe, au Tranchard, par
Verteillac (Dordogne).
1879 Bavay, pharmacien en chef de la marine, membre du Conseil
supérieur de santé de la marine, o9, rue Boissière, à Paris.
1889 Bedot (D"" Maurice), directeur du Musée d'histoire naturelle,
professeur à l'Université, à Genève (Suisse),
1878 Bedriaga (Dr Jacques de), oo, boulevard de l'Impératrice, à
Nice (Alpes-Maritimes).
3o. 1880 Beltrémieux (D"" E.), président de la Société des sciences
naturellesdelaCharente-Inférieure,àLaRochelle(Charente-
Inférieure).
1886 Berthoud (Léon), pharmacien de l'hospice de Bicètre (Seine).
F Bertrand (Joseph), (membre à rie), membre de l'Institut-
professeur au Collège de France, 4, rue de Tournon, à Paris
F Besnard (Auguste), conducteur des ponts et-chaussées, 68,
route de Laval, au Mans (Sarthe).
1891 BÉTANCÈs (Dr Felipe), à Jacmel (Haïti).
1884 BiBLiOTHÈQLE de l'Uni versi té et de l'Etat, à Strasbourg (Alsace).
1889 Bibliothèque de l'Université, à Grenoble (Isère).
1890 Bibliothèque du Muséum d'histoire naturelle, 2, rue de
Bufïon, à Paris.
1892 Bibliothèque de l'Université, à Rennes (lUe-et- Vilaine).
1884 BiGNON (Mlle Fanny), docteur ès-scieuces naturelles, profes-
seur à l'Ecole Edgard Quinet, 162, rue du Faubourg-
Poissonnière, à Paris.
^o. 1884 BiNOT(Jean), interne des hôpitaux, 22, rue Cassette, à Paris.
1891 Blanc (Edouard), (membre à vie), explorateur, 32, rue de
Yarennes, à Paris.
1892 Blanchard (M^e Raphaël), (membie donateur), 226, boulevard
Saint Germain, à Paris.
F Blanchard (D"" Raphaël), (membre dona'enr), professeur à
l'Université, membre de l'Académie de médecine, 226,
boulevard Saint Germain, à Paris.
1889 Blasius (Dr Rudolph), 23, Petrithor-Promenade, à Bruns-
wick (Allemagne).
1889 Blasius (prof. Wilhelm), directeur du Musée d'histoire natu-
relle. 7, Gauss-strasse, à Brunswick (.\llemngne).
1886 Blavy (Alfred), officier de l'Instruction publique, 4. rue
Barralerie, à Montpellier (Hérault).
1881 Blonay (Roger de), 23, rue de Larochefoucault, à Paris.
1883 Bolivar (Ignacio), professeur d'entomologie à l'Université,
10, calle Academia, à Madrid (Espagne).
1882 Bonaparte (le prince Roland), (membre duiuileiir), 10, avenue
d'Iéna, à Paris.
IX
5o. 1(S93 BoNNAiRE (Dr E.), professeur agrégé à l'Université, accou-
cheur des hôpitaux, 37'^'", rue de Bourgogne, à Paris.
I880 BoNNiKR (Jules), directeur-adjoint de la Station maritime de
Wimereux, 75, rue Madame, à Paris.
1880 BoucARD (Adolphe), otTicier d'Académie, Spring valc, île de
Wight (Angleterre).
1885 BouLART (Raoul), préparateur au Muséum, 6, rue de la
Cerisaie, à Paris.
1894 BouRET (Désiré), étudiant eu pharmacie, 51, rue Madame, à
Paris.
1897 BouTAx (D^ Louis), maître de conférences à la Faculté des
sciences, 172. boulevard Voltaire, à Paris.
1890 Bouvier (D^" E. L.), professeur au Muséum d'histoire natu-
relle, 39, rue Claude Bernard, à Paris.
1893 Brahant (Edouard), au château de l'Alouette, près Cambrai
(Nord),
1889 Branicki (comte Xavier), (inemhrr à vie), 10, rue Wiejska,
à Varsovie (Russie).
1890 Braun (Dr Max), professeur à l'Université, directeur du Musée
zoologique, 1, Sternwartstrasse, à Kônigsberg (Prusse).
60. 1892 Brian (Alfred), {membre donateur), 6, via San Sebastiano, à
Gênes (Italie).
1894 Brôlemann (Henry). 22, rue Marignan, à Paris.
1892 Brongniart (Dr Charles), assistant au Muséum, 9, rue Linné,
à Paris.
1896 Brumpt (Emile), licencié ès-sciences naturelles, préparateur
à l'Ecole pratique des Hautes-Etudes, 16, rue Gustave
Courbet, à Paris.
1897 Bruyant, professeur- suppléant à l'école de Médeine, 26. rue
Gaultier-de-Biauzat, à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme).
1892 Bl'chet (Gaston), rue de l'Ecu, à Romorantiu (Loiret Cher).
1897 BujOR (Dr Paul), professeur de Zoologie à la Faculté des
sciences de l'Université d'iassy (Roumanie).
1897 BuÉN (Odôn de), professeur à l'Université, à Barcelone
(Espagne).
F Bureau (D'" Louis), {membre à vie), directeur du Musée,
professeur à l'Ecole de médecine, 15, rue Gresset, à Nantes
(Loire-Inférieure).
1880 Camerano (D"" Lorenzo) , professeur à l'Université, palais
Carignan, à Turin (Italie),
-o. 1880 Camprell (.Tohn-MacNaught), C. E., F. Z. S., senior assistant
curator, Kelvingrove Muséum, à Glasgow (Ecosse).
1893 Carus (J. Victor), professeur à l'Université. 15, Uuiversitiils-
strasse, à Leipzig (Allemagne).
1897 Carné (Adrien de), à Vitry-sur-Seine (Seine).
1887 Catois (Dr Eugène), professeur à l'Ecole de médecine, 15, rue
Ecuyère, à Caen (Calvados).
1895 Caustier (Eugène), professeur au lycée de Versailles, à
Viroflay (Seine-et-Oise).
1880 Certes (Adrien), inspecteur général des finances, 53, rue de
Varenne, à Paris.
1891 Chancel (M™« Marins), {membre donateur), 226, boulevard
Saint Germain, à Paris.
1894 Chapon (I.ouis), étudiant en médecine, 44, rue de l'Arbre-Sec,
à Paris.
1883 Chatin (Dï" Joannès), membre de l'Académie de médecine,
professeur-adjoint à l'Université, 174, boulevard Saint-
Germain, à Paris.
1891 Chaves (Francisco Affonso) , capitaine au 11« chasseurs,
directeur de l'Observatoire météorologique, à Ponta Del-
gada, île Sâo Miguel (Açores).
8o. 1884 Chevreux (Edonard), [membre donateur), route du Cap, à
Bône (Algérie).
1891 Chevreux [W^^), (membre à vie), 131, Grande-Rue, à Boulogne-
sur-Seine (Seine).
1888 Claybrooke (Jean de), 5, rue de Sontay, à Paris.
1881 Clément (A.-L.), (membre à vie), officier de l'Instruction
publique, dessinateur, 34, rue Lacépède, à Paris.
1876 Collardeau du Heaume (Marie-Philéas), 6, rue Halévy, à
Paris.
1887 Cos.Movici (D' Léon-C), professeur à l'Université, 11, Stefan
cel mare, à lassy (Roumanie).
1882 Cousin (Auguste), à Quito (Equateur).
1883 Crié (D"" Louis), professeur à l'Université, à Rennes (Ille-et-
Vilaine).
1893 Dahl (Dr Ferdinand), professeur à l'Université, à Kiel (Alle-
magne).
1895 Dalmas (comte Raymond de), 26, rue de Berri, à Paris,
yo. 1897 Dahuty de Grandpré (Albert), directeur du Muséum Des-
jardins, à Port-Louis (Ile Maurice).
1894 Dassonville (Charles), licencié es sciences, vétérinaire aux
batteries de la deuxième Division de cavalerie, à Lunéville
(Meurthe-et-Mosellej.
1884 Dautzenberg (PhiVimie), {membre donateur), 213, rue de l'Uni-
versité, à Paris.
1887 Delage (Dr Yves), professeur à l'Université de Paris, villa
de Nice, à Sceaux (Seine).
F Delamain (Henri), négociant, à Jarnac (Charcute).
1895 Delouche de Pémoret (Paul), au château des Crubliers,
commune d'Arlhon (Indrej.
XI
187() Demaison (Louis), 2,\, rueNitolas Perseval, à Reims (Marne).
1880 Deyrolle (Emile), 40, rue du Bac, à Paris.
F DoLLFus (Adrien), directeur de la Feuille des jeunes natura-
listes, 35, rue Pierre Charron, à Paris.
1892 DoLLFUs (Gustave), (»!<'/»/>/Tf/ii>), 45, rue de Chabrol, à Paris,
ïoo. 1897 DoMET DE YoRGES (Albert), licenciées-sciences naturelles, 4,
avenue Thiers, à Conipiègne (Oise).
1887 DoMiMci (Henri), licencié ès-sciences, 10, place Delaborde, à
Paris.
1895 DoNCKiER DE DoNCEEL (lleuri), 20, place Denfert-Rochereau,
à Paris.
1894 DoNGÉ (Ernest), 36, avenue de Châtillon, à Paris.
1877 DouviLLÉ, proiesseur à l'Ecole des Mines, 207, boulevard
Saint-Germain, à Paris
1876 Dubois (D"" Alphonse), conservateur du Musée royal d'histoire
naturelle, 115, rue Franklin, à Bruxelles (Belgique).
1882 Dubois (D^ Raphaël), professeur à l'Université, à Lyon
(Rhône).
1889 DucH.\ussoY (D'^), professeur agrégé à la Faculté de médecine,
8, rue des Beaux-Arts, à Paris.
1882 DuvAL (Dr Mathias), professeur à l'Ecole des beaux-arts et à
l'Université, membre de l'Académie de médecine, 11, cité
Malesherbes, à Paris.
1897 DuBoscQ (Di' 0.), chef des travaux pratiques de Zoologie de la
Faculté des sciences, à Grenoble (Isère).
no. 1895 Ellingsen (Edvard), à Krager0 (Norvège).
1887 Emery (D'Emile), chef de clinique à la Faculté de médecine,
5, rue de Rome, à Paris.
1876 Fatio (Victor), 1, rue Bellot, à Genève (Suisse).
1884 Faurot (D"" Lionel), {membre à vie), à Solignat, par Issoire
(Puy-de Dôme).
1885 Ferré (Dr Gabriel), professeur à l'Université, à Bordeaux
(Gironde).
1893 FiELD (D"^ Herbert Haviland), directeur du Bureau bibliogra-
phique international, 8, Universitatsstrasse, à Zurich-
Oberstrass (Suisse).
1886 FiLHOL (Dr Henri), membre de l'Institut, professeur au
Muséum d'histoire naturelle, 9, rue Guénégaud, à Paris.
1894 Fischer (Df" Henri), chef des travaux zoologiques à l'Univer-
sité, 9, rue Legoiï, à Paris.
1892 Fleutiaux (Edmond), 1, rue Malus, à Paris.
1894 FoÀ (Edouard), explorateur en Afrique, 62, rue Saint-Lazare,
à Paris.
I20. 1895 FocKEU (D' Henri), chef des travaux pratiques d'histoire natu-
relle à l'Université, 34, rue Barthélemy-Delespaul, à
Lille (Nord).
XII
1897 Frhyssinge (Louis), étudiant en pharmacie et en sciences
naturelles, 28, rue d'Assas, à Paris.
1886 François (Ph.), secrétaire général delà Société entomologiquc
de France, 26, boulevard des Italiens, à Paris.
1890 Friedlander (R.) et (ils, libraires, 11, Carlstrasse, à Berlin
(Prusse).
1895 FuLLARTON (Dr J.-H.), zoologiste au Fishery Board for
Scotland, à Saint-Andrews (Ecosse).
1884 Gâche (Henri), 201, avenue Victor Hugo, à Paris.
1881 Gadeau de Kerville (Henri), 7, rue Dupont, à Rouen
(Seine-Inférieure).
1880 Garman (Samuel), assistant of ichthyology and herpetology
at the Muséum of Comparative Zoology, at Harvard Collège,
à Cambridge, Mass. (Etats-Unis).
1897 Gaudin, négociant, à Cayenne (Guyane).
1894 Gaudry (Albert), membre de l'Institut, professeur au Muséum
d'histoire naturelle, 7 bis, rue des Saints-Pères, à Paris.
i3o. 1895 Gaulle (Jules de), 41, rue de Vaugirard, à Paris.
1896 Gauraud (Emile), 8, place des Acacias, à Royan (Char.-Inf.).
1879 Gazagnaire (Joseph), 29, rue Centrale, à Cannes (Alpes-
Maritimes).
1895 Gervais (Dr Henri), assistant au Muséum d'histoire naturelle,
13, rue de Navarre, à Paris.
1887 GiROD (Dr Paul) , professeur à l'Université, à Clermont-
Ferrand (Puy-de-Dôme).
1890 GiRODON (Alphonse), 7, quai Saint-Clair, à Lyon (Rhône).
1897 GouBiE (Richard), artiste peintre, 125, avenue de VVagram,
à Paris.
1888 Greenough (H. S.), 12, avenue de Wagram, à Paris.
1894 Grouvelle (Philippe), 69, rue de Gergovie, à Paris.
1891 Gruvel, chef des travaux de zoologie à l'Université, à Bor-
deaux (Gironde).
i4o- 1880 Guerne (baron Jules de), (membre donateur), 6, rue de
Tournon, à Paris.
1895 Guiart (!)•• Jules), (membre donateur), chef de travaux pra-
tiques de parasitologie à la Faculté de médecine, 19, rue
Gay-Lussac, à Paris.
1886 GurfEL (Frédéric), maître de conférences à l'Université, à
Rennes (lUe-et-Vilaine).
1895 GuYOT, chef des travaux praticjues de zoologie à l'Université,
à Rennes (llle-et-Vilaine).
1891 Hallez (D^ Paul), professeur à l'Université, à Lille (Nord).
F Hamonville (baron Louis d'), (mentbre donateur), conseiller
général, au château de Manonville. par Noviant-aux-Prés
(Meurthe-et-Moselle).
Xtlt
1888 Hkcht (D>" Emile), 12, rue Victor Hugo, à Nancy (Meurtiie-
et-Moselie).
1886 HÉKOUARD (D"" Edgardj, clief des travaux de zoologie à
l'Université, 9, rue de l'Ei^eron, à Paris.
1892 Herrera (Alphonse L.), aide-naturaliste au Muséum national.
à Mexico (Mexitiue).
1896 HoussAYE (Emile), pharmacien de l'Assistance publique, 5,
rue Jomard, à Paris,
loo. 1895 HowARTH (Elyali), F.R.A. S., curatorof the public Muséum,
à Shetfield (Angleterre).
1891 HuBER (])!■ Adolphe), 12 bis, place de Laborde, à Paris.
lS8o HuET (D'' L.), maître de conférences à l'Université, 8, rue
Pasteur, à Caen (Calvados).
1898 I.NGUE.MTZKY (Jcau), assistant de zoologie à l'Académie impé-
riale de médecine, à Saint-Pétersbourg (Russie).
1894 Is.MAÏL Hakki. capitaine vétérinaii-e, professeur à l'Ecole
vétérinaire de Pankalti, à Goustaulinople (Turquie).
189.J Jammes (D'" L.), chef des travaux pratiques de zoologie à
l'Université, à Toulouse (Haute-Garonne).
1893 Janet (Armand), (mi'iiihn' à vie), ancien ingénieur de la
marine, 29, rue des Volo itaires, Paris.
1890 Janet (Charles), ingénieur des arts et manufactures, villa des
Roses, près Beauvais (Oise).
1x9."} Jaqlet (D'' Maurice), assistant à l'Institut anatomique et
chii'urgical de l'Université, à Bucarest (Roumanie).
1890 JoANiN (Albert), préparateur à la Faculté de médecine, 4,
rue Léopold Robert, à Paris.
i6o. 1882 JouBiN (Dr Louis), {membre à oie), professeur à l'Université,
à Rennes (llle-et-Vilaine).
1892 JouRDAN (Etienne), professeur-adjoint à l'Université. 6, rue
de la Bibliothèque, à Marseille (Bouches-du-Rhône).
F Jousseaume (Dr Félix), {membre à vie), 29, rue de Gergovie, à
Paris.
1880 JuLiANY (Joseph), 12, place de l'Hôtel-de-Ville, à Manosque
(Basses-Alpes).
1895 JuLiN (Dr Charles), professeur à l'Université, 131, rue Fragnée,
à Liège (Belgique).
1879 Kempen (Ch. van), 12, rue Saiut-Bertin, à Saint-Omer (Pas-
de-Calais).
1894 Kœhler (R.), professeur à l'Université, à Lyon (Rhône).
1888 Kerhervé (L.-B. de), licencié ès-sciences naturelles, à Lacres,
par Samer (Pas-de Calais).
1897 KuNCKSiECii (Paul), éditeur, 52, rue des Ecoles, à Paris.
1889 Korotnev, professeur à l'Université de Kiev (Russie), directeur
de la Station maritime de Villefrauche (Alpes-xMaritimesj.
XIV
i-jo. 1893 Krasilsshtshik (Isaac), 43, Leovskaïa, à Ki^hiuev (Russie
méridionale).
1879 KûNCKEL d'Hercl'lais (Jules), assistant au Muséum d'histoire
naturelle, 20, villa Saïd, à Paris.
1881 KiiNSTLER (Jules), professeur-adjoint à l'Université, à Bor-
deaux (Gironde).
1891 Labbé (Dr Alphonse), préparateur à l'Université, 85, boulevard
de Port-Royal, à Paris.
1887 Labonne (D"" Henri), directeur de la Société d'éditions scieu-
tiliques, 15, rue de Médicis, à Paris.
1891 Laboratoire de zoologie de l'École prali(|ue des Hautes-Etudes,
au Muséum d'histoire naturelle, 55, rue de Buffou, à
Paris.
\S[)2. Laboratoire de zoologie de l'Université, à Nancy (Meurthe-
et-Moselle).
1895 Lafl'ma (Emile), industriel, à Paviot, près Voiron (Isère).
1895 Lallier (Dr Paul), 46, passage du Bureau (rue Alexandre-
Dumas), à Paris.
1886 Lamy (Ernest), 113, boulevard Haussmann, à Paris.
j8q 1894 Lance (Denis), 55, rue de Butïon, à Paris.
1896 Lanceplaine (Rnymond), préparateur à l'Université, 7, rue de
l'Estrapade, à Paris.
1892 Lande (D"" Adam), 6, Maryjânska, à Varsovie (Russie).
1880 Langlassé (René), 42, quai National, à Puteaux (Seine).
1894 Laquiante (Francis), étudiant en médecine et en sciences
naturelles, 95, boulevard Saint-Michel, à Paris.
1883 Larcher (Df Oscar), membre de la Société de Biologie,
95, rue de Passy, à Paris.
1877 Largu[er des Bangels (D'), conservateur du Musée de
zoologie de Vaud, 29, rue de Bourg, à Lausanne (Suisse).
1888 LavergiNe de Labarrière (Joseph-Loïs), inspecteur d'assu-
rances, 51, rue de Naples, à Paris.
1895 Leloup (Di' Charles), à Mennetou sur-Gher (Loir-et-Gher).
1882 Lennier (G.), directeur du Muséum d'histoire naturelle, 22,
route de la Hève, à Sainte-Adresse, près le Havre (Seine-
Inférieure).
1892 LÉON (D"- Nicu), professeur à l'Université, 89, strada Polona,
^9^- à Bucarest (Roumanie).
1891 LÉVEiLLÉ (Albert), bibliothécaire delà Société entomologique
de France, 10, rue du Dragon, à Paris.
1897 LÉvv (.Vl«"e Madelaine), licenciée ès-sciences, 7, rue Rataud,
à Paris.
1891 LiGNiÈREs (Joseph), répétiteur à l'École vétérinaire, à Alfort
(Seine).
XV
1887 Li.NARÈs (de), professeur à l'IJuiversité, 8, paseo del Obelisco,
à Madrid (Espagne).
1890 LoKioL (Perceval de), au chalet des Bois, par Crassier, canton
de Vaud (Suisse).
18i>7 LoYEz (Meiie Marie), licenciée es sciences naturelles, professeur
à l'Ecole Edgard Quinet, 58, rue Bonaparte, à Paris.
1889 LucET (Adrien), vétérinaire, à Courtenay (Loiret),
1893 Maés (Albert), 39 bis, rue du Landy, à Clichy (Seine).
1889 Magalhàes (D"" Pedro Severiano dej, professeur à la Faculté de
médecine, caixa docorreio n" 244, à Rio-de-Janeiro (Brésil).
2O0. 1882 Maggi (Leopoldo), professeur à l'Université, à Pavie (Italie).
188<') MAGNE(Alexaudrej,(///t'//(/y/r^/ouY//(^(y/), 41, rue Fasquier,à Paris.
18î>."; Maillet (Gusiave), industriel, 32, rue du Luxembourg, à Paris.
18S9 Maisonneuve (D'' Paulj , professeur à l'Université libre, à
Angers (Maine-et-Loire).
1897 Malaquln (D"" A.), préparateur à l'Université, 159, rue Brille-
Maison, à Lille (Nord).
1884 Man (D"- J.-G. de), à Jerseke, Zélande (Hollande).
1887 Marchal (Dr Georges), chef de travaux de médecine opéra-
toire et chef de clinique chirurgicale à l'Hôtel-Dieu, 19,
rue Robert-de Luzarches, à Amiens (Somme).
1887 Mahchal (D'' Paul), directeur de la Station entomologique
de Paris, 120, rue Boucicaut, à Fonlenay-aux-Roses (Seine).
1891 iMarconxet (Ferdinand), interne des hôpitaux, 30, rue de
Metz, à Nancy (Meurthe-et-Moselle).
1879 Marion, correspondant de l'Institut, professeur à l'Univer-
sité, à Marseille (Bouches-du-Rhône).
2IO. F MarmottaiN (D'), 31, rue Desbordes-Valmore, à Paris.
1895 Marotel (Gabriel), répétiteur de zoologie à l'Ecole vétéri-
naire, à Alfort (Seine).
1892 Martel (E.-A.), avocat, secrétaire général de la Société de
spéléologie, 8, rue Ménars, à Paris.
1892 Martin (D'' Henri), 9, place Possoz, à Paris^
1885 Martin (René), avocat, au Blanc (Indre).
1893 Maupas (E.), conservateur de la Bibliothè(iue, rue de l'Etat-
major, à Alger (Algérie).
1890 Maurice (D"" Charles), à Attiches, par Pont-à-Marcq (Nord).
1879 MÉGMN (Pierre), membre de l'Académie de médecine,
4, avenue Aubert, à Vincennes (Seine).
1889 Metshmkov (D"" Elle), ex-professeur à l'Université d'Odessa,
chef de service à l'Institut Pasteur, 18, rue Dutot, à Paris.
1884 Moniez (D»" Romain), professeur à l'Université, à Lille (Nord).
■2-20. 1887 MoNVENOux (!)•■ Frédéric), 25, rue Grenette, à Lyon (Rhône).
XVI
1895 MooRE (J. Percy), iustructor in zoology, University of
Pennsylvania, î\ Pliiladelpliie, Penna (Etats Unis).
1897 MoRKAU (Dr Louis), 189, Ijoulevard Saiut-Gerniain, à Paris.
1883 Morgan (Jacques dej, directeur général du Service des
antiquités en Egypte, chez M. le comte de Saint-Martin,
26, rue Victor-Hugo, à Amiens (Sommej.
1892 MoLLÉ (Léon), vétérinaire délégué de Paris et du département
de la Seine, 116, avenue du Roule, à Neuilly-sur-Seine
(Seine)
1876 Musée d'histoire naturelle, à Douai (Nord).
1892 Musée d'histoire naturelle, à Genève (Suisse).
1888 Musée zoologique, 43, Invalideustrasse, à Berlin (Prusse).
1883 Musée national zoologique, à Agram (Croatie).
1886 Nabias (D"" B. de), (tneinbre à vie), professeur à l'Université,
17 bis, cours d'Aquitaine, à Bordeaux (Gironde).
2"3o. 1888 Nadar (Paul), 51, rue d'Anjou, à Paris.
1895 Nasonov (Nicolas), professeur de zoologie à rUniversitt;-, à
Varsovie (Russie).
1891 Ner VILLE (Ferdinand de), ingénieur des télégraphes, 116,
boulevard Haussmann, à Paris.
1891 Neumann (Georges) , professeur à l'Ecole vétérinaire, à
Toulouse (Haute-Garonne).
1896 NEVEu-LEMAmE (xVIaurice), préparateur à la Faculté de méde-
ciue, 20, rue d'Edimbourg, à Paris.
1897 NoBUE (Auguste), aide-naturaliste à l'école polytechnique de
Porto (Portugal).
1895 Noualhier (Maurice), à Puymaud, par Nieul (Haute-Vienne).
1876 ÛBERTHUR (Charlesj, imprimeur, à Renues ((Ile-et-Vilaine).
1893 Odier (Georges), 39, rue de l'Université, à Paris.
1893 Odin (Amédée), directeur du Laboratoire maritime, 33, rue
de l'Hôtel-de-Ville, aux Sables d'Olonne (Vendée).
240. 1896 Oka (D^" Asajiro), professeur de biologie à la Kotô-Gakkô, à
Yamaguchi (Japon).
1895 Oliveira (Paulino d'j, professeur à l'Université, à Coimbra
(Portugal);
1892 Olivier (Ernest), au château des Ramillons, près Moulins
(Allier).
1895 Olsson (Dr Peter), lector, à Ostersund (Suède).
1890 Orueta (Domingo de), ingénieur des mines, à Gijôn (Espagne).
1879 Oudri (Emile), chef de bataillon, commandant le 2^ bataillon
d'infanterie légère d'Afrique, à Gao-Bang (Tonkin) et à
Durtal (Maine-et-Loire).
1884 Oustalet(D'' Emile), assistant au Muséum, 55, rue deBulïon,
et 121 bis, rue Notre-Dame-des-Champs, à Paris.
XVII
1889 Packard (A. S.), professeur à Broun University, à Provi-
dence, H. I. (Etats-Unis).
1888 Pagks (D"" Jules), 3, rue des Saussaies, à Paris.
1890 Palacky (Jean), professeur à l'Université de Bohème, 11, rue
de Cracovie, à Prague (Bohème).
25o. 1889 Paszlavszky (Joseph), professeur à la Réaliskola, Toldy
Férencz-utcza, à Budapest (Hongrie).
1892 Pavesi (Pietro), professeur à l'Université, 5, via Belli, à Pavie
(Italie).
1884 Pavlov {M^^ Mariej , Sheremetevski pereulok , maison
Shercnietiev, logiïinent Go, à Moscou (Russie).
F Pknnetier (D"" Georges), directeur du Musée d'histoire natu-
relle, professeur à l'École de médecine, 9, rue Alain-Blan-
chard, à Rouen (Seine-inférieure).
1887 Peruier (Edmond), membre de l'Institut, professeur au
Muséum, 28, rue Gay-Lussac, à Paris.
1880 Perro.ncito (D^ Edouard), correspondant de l'Académie de
médecioe, professeur à l'Ecole vétérinaire et à l'Université,
40, corso Vaientino, à Turin (Italie).
F Petit (Louis) aîné, naturaliste, 21, rue du Caire, à Paris.
1896 Petit ( Ernest), naturaliste, 81, Ijouievard Saint-Michel, à Paris.
1897 Philippson (Maurice), candidat en sciences, 12, rue Guimard,
à Bruxelles (Belgique).
1893 Pic (Maurice), {membre à cie), à Digoin (Saône-et-Loire).
260. 1879 PiERsoN (Henri), (membre à vie), à Brunoy (Seine-et Oise).
1895 Pigeot (P.), professeur à l'Ecole pratique d'agriculture, à
Rethel (Ardennes).
1884 PiLLiET (D^" Alexandre), 4, rue Richepanse, à Paris.
1879 Plateau (Félix), professeur à l'Université, 152, chaussée de
Courtrai, à Gand (Belgique).
1896 Porter (Charles-E.), casilla 1108, à Valparaiso (Chili).
189C Portier (Dr Paul), préparateur à la Sorbonne, 24, rue Nicole,
à Paris.
1895 P0RTEVIN (Gaston), 12, rue de l'Horloge, à Evreux (Eure).
1889 Preudhomme de Borre (Alfred), villa de la Fauvette, Petit
Saconnex, à Genève (Suisse).
1886 Procho (Henri), maître de conférences à l'Université, 72, rue
Jeaune-d'Arc, à Lille (Nordj.
1895 Pruvôt (D»" Georges), professeur à l'Université, 6, rue des
Alpes, à Grenoble (Isère).
2JO. 1893 Racovitza(D' G. Emile). 140, boulevard Saint-Germain, à Paris.
1882 Railliet (A.), membre de l'Académie de métleciiie, professeur
d'histoire naturelle à l'Ecole vétérinaire, à Alfort (Seine).
1897 Rambaud (Pierre;, licencié es sciences, 76, rue d'Assas, à
Paris.
Bull. Soc. Zool. de Fr., 189S. xxiii. — i
XVIIl
1886 Raspail (Xavier), à Gouvieux (Oise).
1890 RÂTz (D"" Stephau von), professeur à l'Académie vétérinaire,
23, Rottenbiller ulcza, à Budapest (Hongrie).
1879 Regnard (Dr Paul), membre de l'Académie de médecine,
professeur à l'Institut national agronomique, directeur-
adjoint du laboratoire de physiologie de la Sorbonne, 224,
boulevard Saint-Germain, à Paris.
1895 RÉGMEH (Raymond), greffier en chef du Tribunal de com-
merce, 12, cours Gambetta, à Aix (Bouches-du-Rhône).
1895 Reyckaert (J.), agent de la Société Zoologique, 7, rue des
Grands-Augustins, à Paris.
1898 Ribemont-Dessaignes (D^ A.), professeur agrégé à la Faculté
de médecine, 10, boulevard Malesherbes, à Paris.
1887 RiCHARD(DrJules),30, ruedu Faubourg- Saint-Honoré, à Paris.
2^- 1877 RicHET (D'' Charles), professeur à l'Université, 15, rue de
l'Université, à Paris.
1897 Robert (Adrien), préparateur au laboratoire Arago, 3, rue
Nouvelle, à Paris.
1887 Robinet (Charles), professeur de physique au lycée, 13, rue
Nicole, à Chartres (Eure-et-Loir).
1893 RocuÉ (D'' Georges), inspecteur général des pèches maritimes,
20, avenue des Gobelins, à Paris.
1895 Roche (Emile), préparateur à la Sorbonne, 25, rue Daguerre,
à Paris.
1890 RoDRiGUEz (Léopold), étudiant en médecine, attaché à la
légation de Guatemala, 2, rue Racine, à Paris.
1888 RoLLiNAT (Raymond), à Argenton (Indre).
1895 Ross (Dr Norman G.), 176, Simeoe street, à Toronto (Canada).
F Rothschild (baron Edmond de), {membre donateur), 19, rue
LafTite, à Paris.
1880 Rotrou (Alexandre), pharmacien, à la Ferté-Bernard (Sarthe).
^90. 1895 Roule (D' Louis), professeur à l'Université, 19, rue d'Alsace-
Lorraine, à Toulouse (Haute-Garonne).
1888 Sabatier (D"" Armand), correspondant de l'Institut, doyen de
la Faculté des sciences, à Montpellier (Hérault).
1895 Saint-Joseph (baron de), 23, rue François le"", à Paris.
1893 Saint-Loup (Remy), maître de conférences à l'Ecole des
Hautes-Etudes, 104, rue de la Tour, à Paris.
1896 Saint-Paul (Léonard de , pharmacien de l'Assistance publi-
que, 10, rue Saint-Benoît, à Paris.
1897 Sand (René), candidat en sciences à l'Université, 95, boule-
vard du Nord, à Bruxelles (Belgique).
1894 Sanquirico (Charles), 25, rue Daguerre, à Paris.
1894 Santos (Luiz Francisco dos), pharmacien de la flotte brési-
lienne, chez M. Audibert, pharmacien, à la Seyne (Var).
XIX
1876 Saunders (Howard), F. Z. S., F. L. S., 7, Radnor place,
Gloiicester square, à Londres (Angleterre).
1884 SAUVAGK(D'"EnHle), directeur houorairede la Station aquicole,
directeur du Musée, 39 bis, rue Tour Notre-Dame, à Boulo-
gne (Pas-de-Calais).
3oo. i88i Sauvixet (L. -Ernest), assistant au Muséum, 47, rue Cuvier,
à Paris.
1894 Sauzier (Théodore), 6, boulevard de Courcelies, à Paris.
1886 ScHLUMBERGER (ChaHcs), ingénieur de la marine en retraite,
16, rue Christophe-Colomb, à Paris.
1896 Scott (Thomas), F. L. S., uaturalist to the fishery Board for
Scotland, 14, Lorne sireel, à Leith (Ecosse).
1889 Secques (François), pharmacien de l'Assistance publique,
76, rue Monge, à Paris.
F SÉDiLLOT (Maurice), 20, rue de l'Odéon, à Paris.
1897 Selmons (G. C. M.), directeur de l'Institut d'histoire naturelle,
à Latsch (Suisse).
1895 Selol'S (Percy Sherborn),à Greenville.Michigan (Etats-Unis).
1879 SEOANE(Victor-Lopezj, avocat, membre de l'Académie royale
des sciences de Madrid et président du Conseil provincial
d'industrie et commerce, agriculture, 5, Luchaua, à la
Corogne (Espagne).
1876 Shelley (captain Georges-Ernest), {membre à vie), F. Z. S.,
7, Princes street, Cavendish square, W.,à Londres (Angle-
terre).
3io. 1897 SzczAwiNSKA (M^ii' Wanda), docteur ès-sciences, 11, rue
Méchain, à Paris.
F Simon (Eugène), 16, villa Saïd, à Paris.
1892 SoviNSKY, professeur à l'Université, à Kiev (Russie).
1893 Spengel (D'' J. VV.), professeur à l'Université, à Giessen
(Allemagne).
1877 Steindachner (Hofrath D^ Frantz), Director des naturhisto-
rischen Hofmuseums, Burgring, à Vienne (Autriche).
1889 Stolzmann (Jean), 10, rue Wiejska, à Varsovie (Russie).
1889 Studer (D"" Th.), professeur à l'Université, directeur du
Musée, rue des Orphelins, à Berne (Suisse).
1895 Suard (D'), médecin de première classe de la marine, 18,
avenue Colbert, à Toulon (Var).
1888 Suchetet (André), au château d'Autiville-Bréauté, par Goder-
ville (Seine-lnférieurej, et 10, rue Alain-Blanchard, à Rouen.
1892 Targioni-Tozzetti (Adolphej, professeur à l'Institut des études
supérieures, 19, via Romana, à Florence (Italie).
320. 1895 Taton-Baulmont (Edouard), 1, place de la Sorbonne, à Paris.
1893 Théry (André), à Saint-Charles, près Philippeville (Algérie).
XX
1896 Thézée (Henri), chargé de cours à l'Ecole de médecine,
place Sainte-Croix, à Angers (Maine-et-Loire).
1895 Thompson (d'Arcy W.), professeur à l'Université, directeur
du Musée zoologique, à Dundee (Ecosse).
1895 ToMiDA (Michel), assistant au laboratoire zoo-physiologique
de l'Université, Sararie, à Jassy (Roumanie).
1887 TopsENT (1)^ Emile), professeur à l'Ecole de médecine, 30, rue
Vasselot, à Reunes (Ille-et-Vilainej.
1897 ToRRE (Carlos de la), professeur d'anatomie comparée à
l'Université de la Havane (Cuba).
1878 TouRNEUx (Dr Frédéric), professeur à l'Université, 14, rue
Sainte-Philomèue, à Toulouse (Haute-Garonne).
1894 Traizet (Emile), 42, rue Notre-Dame de Nazareth, à Paris.
1887 Trapet, pharmacien-major de première classe à l'hôpital
militaire du camp de Chàlons, par Mourmelon-le-Grand
(Marne).
33o. 1895 Trouessart (D' Edouard), 112, avenue Victor Hugo, à Paris.
1889 Vaillant (Léon), professeur au Muséum d'histoire naturelle,
8, rue de Bufïon, à Paris.
1896 Vallé (Louis), licencié es sciences, 48, rue Pernety, à Paris-
Plaisance.
1891 Vaudremer (Dr Albert), 50, rue Centrale, à Cannes (Alpes-
Maritimes).
F Vian (Jules), (membre donateur), 42, rue des Petits-Champs,
à Paris.
1876 Vian (Paul), notaire, 3, rueTurbigo, à Paris.
1894 ViGNAL (Louis), 28, avenue Dutjuesne, à Paris.
1876 ViLEMAREST (barou ue), 3, rue de Villerse.x.el, à Paris.
1888 ViLLEDiEux (Léopold), à Lariaux, par Saint-Rémy en Rollal
(Allier).
1896 VoiNov (Demètre) , professeur à l'Université, Institut de
zoologie, 37, boulevard Elisabeth, à Bucarest (Roumanie).
340. 1897 Ward (Henry Baldwiu),professeurà l'Université de Nebraska,
à Lincoln, Nebr. (Etats-Unis).
1891 Wardell Stiles (D'" Charles), correspondant de l'Académie
de médecine, Bureau of animal industry, Department of
agriculture, à Washington, D. C. (États-Unis).
1880 Wavrin (marquis de), château de Ronsele, par Somergem,
près Gand (Belgique).
1880 Weber (D"" Max), professeur à l'Université, 3, Sarphatikade,
à Amsterdam (Hollande).
1896 Weysse (Arthur), 6, rue des Écoles, à Paris.
1890 WiERZEjsKY, professeur à l'Université, 6, Wielopole, à Cracovie
(Autriche).
34G. 1891 ZoGRAF (I)»^ Nicolas), professeur à l'Université, Musée poly-
technique), à Moscou (Russie).
XXI
LISTE GÉOGRAPHIQUE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ
MH = .Mcrnbi-r linniuMiri', MC = Membre corrcsponclanl
FRANGE (249)
Allier (2)
Olivier
Villedieux
Alpes (Basses) (i)
Julifiny
Ai-pesMariti.mes (3)
i!('(lri;iga (J. de)
Gazaijnaire
VaudremtT
Ardennes (1)
Pigeot
Boughes-du-Rhôxe (^4)
Aiibort
Jourdan
Marion
Régnier
Calvados (3)
Catois
Huet
Joyeux-La iïuie
Charente (1)
Delamain
Charente-Inférieure {t)
Beltrémieux
Gauraud
DoRUOliNE (I)
Baurac
Dkôme (1)
Argod-Vallon
Eure (1)
Portevin
Eure-et-Loir (Ij
Robinet
Garonne (Haute) (4)
Jammes
Xenmann
Roule
Tourneux
Gironde (4)
Ferré
Gruvel
Kûnstler
Nabias (B. de)
Hérault {i)
Blavy
Sabatier
Ille-et-Vilaine (7)
Crié
Guitel
Guyot
Joubin
Oberthiir
Rennes (Bibliothéquf)
Topsent
Indre (3)
Delouche de Pémoret
Martin (R.J
Rollinal
Isère (4)
Duboscq
Grenoble (Bibliothèque)
Lafuma
Pruyôt
NX II
Loir-et-Cher {i)
PUY-DE DÔME (3)
Buchct
Bruyant
Leloiip
Faurot
Girod
Loire-Inférieure (1)
Rhône (4)
Bureau
Dubois (R.)
Loiret (1)
Girodon
Lucet
Kœhler
Lot-et-Garonne (1)
Monvenoux
Amblanl
Sartre (2)
Maine-et-Loire (3)
Besnard
Rotrou
Maisonneuve
Oudri
Saône (Haute) (2)
Thézée
Amaudrut
André
Marne (2)
Saône-et-Loire (1
Demaison
Pic
Trapet
Seine (11)
Meurthe-et-Moselle (6)
■
Bertbould
Dassonville
Carné (A. de)
Hamonville (Baron d')
Cbevreux (M'="')
Hecht
Delage
Marconnet
Langlassé
Nancy (Bibliothèque)
Lignières
Nancy (Laboratoire de Zoologie)
Macs
Nord (9)
Marchai (P.)
Marrois (Tb.
Marotel
Brabant
Mégnin
Douai (Musée)
Railliet
Kockeu
Paris (133)
llaii.z
Aconin (Georges)
Malaquin
Alluaud
Maurice
Anghelesco
Moniez
Armand-Delille
Prouho
Artaull
Oise (3)
Astingo
Baudouin
Doniet de Vorscs
.lanet (Cb.)
Bavay
Bertrand
Baspaii
Bignon (M"")
Pas-ue-Calais (3)
Binot
Kempen (Ch. Van)
Blanc
Kerhervé (L.-B. de)
Blanchard (M" Ri
Sauvage
Blanchard (R.)
xxin
moiiiiy il!, lie)
R(m;ip;ti'tc (l'iiiicr l!.|
Honnairi'
lîonnirr ^1.)
Boulart
Boiirot
nmilan
Bouvier (E.-L.)
Brôlemann
Brongniarl (Cti.)
l^rumpt
Certes
Chancel (M"" M.)
Chapon
Chatin (J.)
Claj'broocko (J. de)
Clément
CoUardeau du Baume
Dalmas (Comte de;
Dautzenberg
Deyrolle (E.)
Dollfus (A.)
Dollfus IG.)
Dominici
Donckier de Donceel
Dongé
Douvillé
Duchaussoy
Duval (Mathias)
Eniery
Filhol
Fischer
Fleutiaux
Foà
François
Freyssingue
Gâché
Gaudry
Gaulle (J. de)
Gcrvais
Goubie
Greenough
Grouvelle
Guerne (Baron J. de)
Gniarl
lliTouard
llubiT
.loanin
Jousseaume
FClincksieck
Kûnckol d'Herculais
Labbc
La bonne
Laboratoire de Zoologie
Lacaze-Duthiers (11. de), il. U.
Lallier
Lamy
Lance
Lanceplaine
Laquiante
Larcher
Lavergue de Labarricre
Léveillé
Lévy (M^"")
Loyez (M"'^)
Magne
Maillet
Marmottan
Martel
Martin (D^ H.)
Metshnikov
Milne-Edwards (A.),.»/. 77.
Moreau
Moulé
Muséum (Bibliothèque)
Nadar
Nerville (F. de)
Neveu-Lemaire
Odier
Oustaiet
Pages
Perrier
Petit (E.)
Petit (L.)
Pilliet
Portier
Racovitza
Rambaud
Régna rd
Bevckaert
XXIV
Richard
Vignal
Richet
Vilemarest (Baron de)
Roche
Weysse
Roche
Seine-et-Oise (i)
Rodrigucz
Caustier
Rothschild (Baron Edm. de)
Pierson
Saint-Joseph (Baron de)
Saint- Loup
Seine-Inférieure (4)
Saint-Paul (L. de)
Gadeau de Kerville
Sanquirico
Lennier
Sauvinet
Pennetier
Sauzier
Suchetet
Schlumberger
Somme (I)
Secques
Marchai (G).
Sédillot
Var (4)
Simon
Barrois (J.)
Szczawinska {AF"M
1 /
Janet (A.)
Taton-Baulmont
Santos
Traizet
Suard
Trouessart
Vaillant
ViENE (Haute) (1)
Vallé
Noualhier
Vian (J.)
Vendée (1)
Vian (P.)
Odin
ÉTRANGER
EUROPE (97)
Açores (1)
Chaves
Allemagne (10)
Berlin (Musée)
Blasius (R.)
Blasius (W.)
Braun
Carus
Dahl
Friedlânder
I.euckart, M. IL
Môbius, M. H.
Spengel
Alsace (1)
Strasbourg (Bibliothèque)
Autriche-Hongrie (IjJ)
Apfelbeck
Agram (Musée)
Barvir
lîrusina, il/. C.
Fritsh, M. C.
Graflf (L. von), M. C.
Palacky
Paszlavszky
RAtz (S. von)
XXV
Sleimiaclinor
VejdvosUy, lU. C.
Wiorscjsky
Belgique (10)
l'Killiun
liambcUc (Cli. van)
Dubois (Alph.)
Julin
Philippsdii
Plati'au
Sand
Selys-Lonjichamps (Baron de), M. H.
Van Reneden (Ed.), M. H.
Wavrin (Marquis de)
Espagne (o)
Bolivar
Buen (Odon de)
Linarès (de)
Orueta (D. de)
Seoane
Grande-Bretagnk (li|
Boucard
Cainpbt'll
Flower (Sir \V.). .)/. //•
Fullarton
Gûnther, .V. FI.
Howartli
Murray (John), .)/. //.
Saunders
Scott
Sharpe, M. II.
Shfiiey
Tliompson
Hollande (4)
Horst, M. C.
Man f J -G. de)
Shiiter, M. C.
Wcber
Italie ( I)
Arrigoni degli Oddi (Comte)
Brian
Camero
Magffi
Pavesi
Porronoito
Ta rginni-Tozzetti
Monaco (1)
Albert I" (S. A. S. le Prince)
NoRViCGE (2)
Eilingsen
Nansen, M. H.
Portugal (3)
Barboza du Bocage, M. IL
Nobre
Oliveira (P. d')
Roumanie (7)
Antipa
Bujor
Cosmovici
Jaquet
Léon
Tomida
Voinov
Russie (9)
Branicki (Comte X.)
Ivorotnev
Krasilshtshilv
Lande
N'asonov
Pavlov
Sovinsky
Stolzmann
Zograf
Suède (3)
Lilljeborg, M. H.
Nordenskjôld (Baron), M. B.
Olsson
Suisse (9)
Bedot
P^atio
Field
Genève (Musée)
Larguier des Bancels
Loriol
Preudhomrae de Borre
Selmons
Studer.
Turquie (I)
Ismaïl Hakki
XXVI
ASIE (2)
Japon (1)
Oka
Algérie (4)
Ancpy
Chevreux (Ed.)
iMaupas
ïhéry
Brésil (I)
Malgalhàes (P. S. rie)
Canada (2)
Railly
Ross
Chili (1)
Porter
Cuba (I)
Terre (De La)
Equateur (1)
Cousin
Etats-Unis (Si
Agassiz, M. H.
Barrows
Garman
TONKIN (1)
Oiidri
AFRIQUE (fi)
Egypte (I)
Morgan (J. do)
Maurice (Ile) (1)
Daruly de Grandprc
AMÉRIQUE (19)
Moore
Packard
Selous
Ward
Wardcll Stiles
Guyane (I)
Gandin
Haïti (1)
Bétancès
Mexique (2;
Dugès, M. C.
H errera
Uruguay (I)
AriM'liavaiota
LISTE DES MEMBRES DÉCÉDÉS
pendant l'année i8gy
1883 Lemoine (Dr V.).
1879 JuLUEN (D^ J).
1878 Steenstrup (Japelus)
XXVII
BUREAU ET CONSEIL POUR L'ANNÉE 1898
Membres du Bureau :
MM.
Présidnit Prof. H. Fjlhol.
Vice- Préside iilH <
( Prof. Yves Delage.
Secrétaire général D»" R. Blanchard.
Secrétaire général adjoint D»" J. Guiart.
\ E. Caustier.
Secrétaires { ^ ^ ^
f Dr J. Richard.
Trésorier Ch. Schlumberger.
Archiviste-Bibliothécaire Fr. Secques.
Membres du Conseil
I^ Membres donateurs
S. A. S. le prince Albert I^r,
de Monaco.
Mme R Blanchard.
Prof. R. Blanchard.
A. Brian.
Prince R. Bonaparte.
Mme M. ChANCEL.
Ed. Chevreux.
Ph. Dautzenberg.
Bo° ,J. de Guerne.
Dr J. Guiart.
B*"" d'Hamonville:
A. Magne.
Bo" DE Rothschild.
J. Vian.
2° Anciens présidents
D"" E. Oustalet.
Dr L. Faurot.
Prof. L. Vaillant.
Prof. E.-L. Bouvier.
Prof. MoNiEz.
Pour 1896
Pour 1897
Pour 1898
3° Membres élus
A. Certes.
*H. Pierson.
L. B. de Kerhervé.
*Ed. Blanc.
D'' Ch. Brongniart.
D"" F. Jousseaume.
E. Simon.
Prof. Max Weber.
Ch. Alluaud.
Bavay.
Dr E. HÉROUARD.
Dr E. Trouessart.
XXVllI
LISTE DES PRÉSIDENTS
DEPUIS LA FONDATION DE LA SOCIETE
Président liouoraire : M. J. Vian.
MM.
1876 J. Vian
1888 J. JuLLiEN (t 1897).
1877 J. Vian.
1889 G. CoTTEAU (t 1894)
1878 F. JOUSSEAUME.
1890 J. DE GUERNE.
1879 E. Perrier.
1891 A. Railliet.
1880 J. Vian.
1892 Ph. Dautzenberg.
1881 F. Lataste.
1893 E. OUSTALET.
1882 E. Simon.
1894 L. Faurot.
1883 J. KiJNCKEL d'Herculais.
1895 L. Vaillant.
1884 M. Chaper (f 1896).
1896 E.-L. Bouvier.
1885 P. MÉGNIN.
1897 R. Montez.
1886 P. Fischer (f 1893).
1898 H. FiLHOL.
1887 A. Certes.
MM.
Séance du ii Jaiwier i8g8.
PRÉSIDENCE DE M. CH. JANET ET DE M. LE PROFESSEUR FILHOL
En l'absence de M. Moniez. M. Ch. Janet prend place au fauteuil
de la Présidence. 11 adresse les compliments de la Société à
Mra.<i Blanchard, Dautzenberg, Dollfus, Girodou et Richard, ainsi
qu'à M. Ci. Aconin, qui assistent à la séance.
M. le Secrétaire général donne lecture d'une lettre de M. le prof.
MoMEz, président sortant, qui s'excuse de ne pouvoir assister
à la séance.
(i J'aurais voulu, dit-il, remercier de nouveau et de vive voi.x les
membres de la Société pour le très grand honneur qu'ils m'ont si
gratuitement conféré et dont je conserverai, en même temps qu'un
très flatteur souvenir, une vive reconnaissance. Je vous prie de
vouloir bien être mon interprète auprès de nos collègues et des
très aimables vice-présidents qui ont eu la charge dont j'avais le
bénéfice. »
M. le prof. FiLHOL, président pour l'année 1898, prend place au
fauteuil présideutiel et prononce une allocution.
M. le prof. R. Blanchard remercie M. le prof. Filhol des gra-
cieuses paroles qu'il lui a adressées. En occupant cette année pour
la dernière fois le poste de Secrétaire général, il croit donner à la
Société une nouvelle preuve de son dévouement. M. le D"" (îuiart,
pour lequel le Conseil a créé cette année le poste de Secrétaire
général adjoint, si vos suffrages lui confèrent l'année prochaine les
fonctions de Secrétaire général, fera tous ses efforts pour maintenir
la Société dans la voie de la prospérité et du progrès où elle est
entrée si heuieusement.
L'année dernière déjà, grâce à son activité, dix membres nou-
veaux sont entrés à la Société. Ce résultat est d'un heureux présage
et la Société peut être certaine qu'elle remettra son sort en de
bonnes mains.
M. le président adresse les félicitations de la Société à M.Lignières,
nommé chevalier du Mérite agricole, et à M. le prof. Edm. Perrier,
élu menibre de l'Académie de médecine.
MM, AcoMN et DuBOscQ, présentés à la dernière séance, sont élus
Membres de la Société.
2 SÉANCE DU H JANVIER 1898
MM. R. Blanchard et Clément présentent M. le D^ A. Ribemont-
Dessaignes, professeur agrégé à la Faculté de médecine, accoucheur
des Hôpitaux, 10, boulevard Malesherbes, à Paris.
M. le Secrétaire général adjoint donne lecture d'une lettre de
M. le Dr Racovitza, de retour à Punla-Arenas, après une excursion
de vingt-trois jours à travers les pampas de la Patagonie méridio-
nale. La Belijica, qu'il avait précédée, est arrivée à Punta Arenas le
2 décembre 1897. Elle a dû en repartir le H par le canal du Beagle,
avec station à Ushuaia, capitale de la Terre de feu argentine, où le
gouvernement argentin met gratuitement son dépôt de combustible
à la disposition de l'expédition.
M. Brolemann traite de la modification des pattes vers la région
buccale des Myriapodes.
M. Gh. Janet fait une communication sur l'aiguillon des Hymé-
noptères, en prenant pour type l'aiguillon de la Myrtnica rxbra.
Après avoir exposé ce qui est connu sur l'outogéuie et la morpho-
logie de l'aiguillon, il explique sou mode de fonctionnement. Les
deux stylets de l'aiguillon sont pourvus, chez l'Abeille, de petites
lamelles transversales. Krapelin et Beyer attribuent à ces lamelles
le rôle de butoirs élastiques qui se meuvent, sans obstacle, dans la
partie élargie de la cavité de l'aiguillon, mais se trouvent arrêtés
lorsqu'ils arrivent à l'endroit où cette cavité se rétrécit. La course
des stylets se trouve, ainsi, assujettie à une limite qui ne peut être
franchie. Si, en réalité, les lamelles transverses peuvent remplir
ce rôle, il n'est pas le plus important, et Carlet paraît être dans le
vrai quand il attribue à ces lamelles un rôle dans le mécanisme
de l'expulsion du venin. La description qu'il a donnée du fonction-
nement de celte lamelle chez l'Abeille n'est pas très claire. Elle est
qualifiée, dans le Zoologischer Jahresbericht fur 1884 [Arthropoda,
p. 167), comme a Beschreibung wegeen Mangels an Abbildungen
nicht verstandlich ». M. Janet a repris l'élude de ces lamelles chez
la Myrmica ruhra (espèce chez laquelle Beyer dit, par erreur, qu'elles
n'existent pas). Il a été amené à leur attribuer, comme l'avait fait
Carlet, la fonction d'organes servant à l'expulsion du venin, et, de
plus, il a reconnu l'existence d'un appareil de fermeture de la
glande à venin, appareil qui ne paraît pas avoir été décrit jusqu'ici.
Une note accompagnée de figures sera publiée prochainement sur
ces deux points.
SÉANCE nu 1 l JANVIER 4898 3
M. F. Skcques, Bibliothécaire-archiviste, présente la liste des publi-
cations périodiques reçues eu échange peudaiit l'année 1897 (1).
EUROPE
Aix. /
Amiens.
.\ngers.
Autun.
Auxerre.
Béziers.
Bordeaux.
Boulognp-sur-Mer.
liourg.
Caon.
ChAlon-sur-Saône.
Charleville.
Chàleauroux.
Cherbourg.
Dijon.
Grenoble. -
La Roclielle.
Lille.
Lyon,
Màcon.
FRANGE
Académie des sciences.
Société linnéenne du Nord de la France.
Hulletin, XIII, a"" 2813-292, i8î)0-<J7.
Société d'études scientiliques.
Bulletin, XXV, 1895; XXVI, 189(i.
Société d'histoire naturelle.
Bulletin, IX, 189(1.
Société des sciences historiques et naturelles de l'Vonne.
Bulletin, 2' semestre 1896.
Société d'études des sciences naturelles.
Société linnéenne.
ides, (5), X, 1896.
Annules de la station aquicole.
Société des sciences naturelles de l'Ain.
Société linnéenne de Normandie.
Bulletin, ('•), X, n"* .3, 4 ; (5), I, n" 1, 1897.
Société des sciences naturelles de Saône-et-Loire.
Bulleiin, XXIII, n" 1-12, 1897.
Société d'histoire naturelle des Ardennes.
Bulletin, (1), III, 1896.
Musée municipal.
Bulletin, n'" 9-H, 1897.
Société nationale des sciences naturelles et mathématiques.
Mémoires, (:i), X, 1896-97.
.\cadémie des sciences, arts et belles-lettres.
Société des sciences naturelles du sud-est.
Société de statistique, des sciences naturelles et des arts
industriels.
Bulletin, (4), 11, n"' 1, 2, 1894-95; III, 1897.
.\cadémie des belles-lettres, sciences et arts.
Société des sciences naturelles de la Charente-Inférieure.
Annales, IV, 1897.
Société géologique.
Société linnéenne.
Annales, XLIII, 1896.
Société d'histoire naturelle.
Bulletin, n"»6-7, 1897.
(I) Les Sociétés ou Académies avec lesquelles la Société Zoologique de France
est en relations d'échanges sont priées de considérer l'insertion sur la présente
liste comme un accusé de réception et de bien vouloir envoyer les numéros qui,
n'ayant pas été reçus, ne figurent pas sur cette liste.
4
Marseille.
Montpellier.
Moulins.
Nancy.
Nantes.
Nie.-.
Paris.
Rouen.
Semur.
Toulouse.
SÉANCE DU 11 .I.\NVIi:ii 1898
Société scientifique industrielle.
Buttetin, XXIV, n" "2-4, ISÎXJ; XXV, n" 1.
.Académie des sciences et lettres.
Mémoires, (2), n"* 2-4.
Revue scientifique du Honrbonnais, n' 119, 1897.
Bibliographie anatowique, IV, n° (î, V, n"' 1-5.
Société académique.
Annales, (7), VII, n"* 1-2, 1896.
Société des sciences naturelles de l'Ouest de la France.
BulleUn, VI, n» 4, 1896; VII, n"» 1-3.
Société des lettres, sciences et arts des Alpes-Maritimes.
Annales, XV, 1896.
.Académie des sciences.
Comptes-rendus, CXXIV et table; CXXV.
Annales des sciences naturelles. Zoologie, (8), III, n" 4-6 :
IV, n" 1-6; V, n» 1.
Archives de médecine navale et coloniale, LXVII; LXVIII.
h'euille des Jeunes naturalistes, (3), XXVII, n"" 813-327.
Catalogue de la bibliothèque, XX-XXII.
Institut national agronomique.
Joumil de Conchyliologie, XLIV, n»^ 2-4; XLV, n"' 1-2.
Muséum d'histoire naturelle.
Actes, III, IV, V.
Le Naturnliste, (2), n" 23(J-2(».
La Kature, n"' 1231-1283.
Recueil de médecine vétérinaire, Alf'ort, (8), IV, n"' 1-23.
Revue maritime et coloniale {section des pêches),\, n"')-\i.
Revue scienttliquc, (4), VII-VIIl.
Revue des sciences naturelles de l'Ouest, VI, n* 5.
Revue des travaux scientifiques, XVI, n "* 8-12 ; XVII, n"* 1-9.
Société d'acclimatation.
Revue des sciences naturelles appliquées, iv 11, 1896;
n'^ 1-10, 1897.
Société africaine de France.
Bulletin et Mémoires, n" 10-12, 189o.
Société d'anthropologie.
Bulletin, (4), VII, n» G, 1896; VIII, n»» 1-4, 1897.
Mémoires.
Société de géographie.
Bulletin, (7), XVIIl, n»' 1-2.
Comptes-rendus, n"' 17-19, 1816; n"» 1-17, 18'.»7.
Société géologique de France.
Société philomathique.
Société de spéléologie.
Bulletin, II, n"8; III, n" 9-11.
Société des amis des sciences naturelles.
Bulletin, 1887-1894.
Société des sciences historiques et naturelles.
Bulletin, (2), n» 9, 1896.
Académie des sciences, inscriptions et belles-lettres.
Mémoires, (9), VIII, 1896.
1
SÉANCE DU 11 JANVlEil 1898
ALLEMAGNE
Berlin.
Bonn.
Brème.
Chomnitz.
Dantzig.
Dresde.
Erlangen.
Francfort-sur-le-Mein
Francfort-sur-l'Oder.
Freiburg i. Br.
Giessen.
Hnlle.
Hambourg.
Heidelberg.
léna.
Kiel.
Leipzig.
Marburg.
Akademie der Wissenschaften.
SUzungsberickte, n" 40-5:3,1896; n" l-3i», 1897.
Gesellschaft naturforschender Freundc
Sitzungsberichte, 189(3.
Naturhistorischer Verein der preussischen Rheinlande.
VerhaniHunfii'n, LUI, n" 2, 1890; LIV, n» 1, 1897.
Sitzungsherirhlr der niedcrrlieiriisc/K'n Gesellschaft
fiir Naiur- und Heilkunde, n" 1-2, 189(1; n» 1, 1897.
Naturwissenselia f llichtT Verein.
Àbhandlungert, XIV, n" 2.
Naturwissenschaftiicher Gesellschaft.
BericlU, XIII, 1892-93.
Naturforschende Gesellschaft.
Musée de zoologie, d'anthropologie et d'ethnographie.
Naturforschende Gesellschaft « Isis », n" 2, 1896; n» 1, 1897.
Biolugisches Cenlralblalt, XVIÏ, n"^ 1-24, 1897.
Physikalisch-medicinisclie Societat.
Senckenbergische naturforschende Gesellschaft.
Abhandlungen, XVI, n-^àA; XVlll, n'^ 1-4; XX, n- 1 ;
XXIIl, n"^ 1-4.
Bericfit, ls97.
Wissenschajliiclie Veruffeiillicimngeu, 1826-1897.
Naturwissenschaftiicher Verein des Regierungs-Bezirks.
Helios, XIV.
Societatum litterae, X, n"^ 7-12; XI, n"" 1-6.
Naturforschende Gesellschaft.
Oberhessische Gesellschaft fur Natur- und Heilkunde.
Bericht, XXXI, 1896.
Entoinologische Zeitschrifl, X, n" 11-24; XI, n" 1-12.
Naturforschende Gesellschaft.
K. Leopoldinisch-Carolinische deutsclie Akademie der
Naturforscher.
Naturwissenschaftiicher Verein von Hamburg-Altona.
Ahliandlungeii, XV, 1897.
Verhandlungen, (3), IV, 1896.
Naturhistorisches Muséum.
Naturhistorisch-niedicinischer Verein.
Verhandlungen, V, 1897.
Medicinische naturwissenschaftliche Gesellschaft.
lenaische Zeitschrift, XXXi, n" 1-2, 1897.
Naturwissenschaftiicher Verein fur Schleswig-Holstein.
Schriften, XI, n» 1, 1897.
Commission zur wissenschaftlichen Untersuchung der
deustchen Meere.
Zoologischer Anzeiger, n"» 522-548.
Zoologisches Cenlrulblatt, n"" 1-26.
Gesellschaft zur Befôrderung der gesammten Naturwissen-
schaften.
Sitzungsberichte, 1896.
lUill. Soc. Zool. de Fr. 1898.
xxin. — 3.
6
Munich.
Stuttgart.
Wiesbaden.
Agram.
Budapest.
Cracovie.
Graz.
Innsbruck.
Klausemburg.
Prague.
Sarajevo.
Trieste.
Vienne.
Bruxelles.
Copenhague.
SÉANCE DU 11 JANVIER 1898
K. bayerische Akademie der Wissenschaften.
AbhandluiKjeii.
i^itzungsherichte, n" 3-4, 1896; n"' \-±, 1897.
Verein fur vaterlândische Naturkunde in Wûrttemberg.
Jahreshefle, LUI, 1897.
Nassauischer Verein fur Naturkunde.
Jalihiicher, L, 1897.
AUTRICHE-HONGRIE
Societas historico-naturalis croatica.
Kir. Magy. természettudomânyi târsulat titkàri hivatala.
Akademie der Wissenschaften.
Bureau central ornithologique.
Académie des sciences.
Bulletin international. Comptes-rendus des séances,
B" 1-9, 1897.
Sprawozdanic, XXXI, 1896.
Naturwissenschaftlicher Verein fur Steiermark.
MilllieiUin(jen, 1S9;t.
Naturwissenschaftiich-modizinischer Verein .
Bericht, XXII, 1893-96.
Société du musée de Transylvanie.
Orvos-teriiiészetludoninnyi értesilô, XXI, n»" 2-3;
XIX, n' I, 1897.
K. bùhmische Gesellschaft der Wissenschaften.
Jdhresbericht, 1895.
Sitziinçjsberichte, I, II, 18.t.ï.
Fiihrer durcli die Samintungen dfs Hlii^euiini de.^ Kôni-
greirhes lUJhinen, 1897.
Musée de Bosnie et d'Herzégovine.
WissensclKtf'lliche Mitlhediiiigen, V, 1697.
Museo civico di storia naturale.
Società adriatica di scienze naturali.
K. k. Akademie Wissenschaften.
Sitzungsberich,tederwalli.nat.Classe,CW,B'*i-\0,\S'J{j.
K. k. zoologisch-botanische Gesellschaft.
Verhandlungen, XLVI, n^ 10, 189<); XLVIl, n'' 1-9, 1897.
K. k. naturhistoriches Hofmuseum.
Annalen, XI, n"' 1-4, 1896; XII, n" 1.
BELGIQUE
Académie royale des sciences de Belgique.
Bulletin, (3), X.XXII, n" 12; XXXIII, n"' 1-11.
Société entomologique de Belgique.
Annales, XL, 1896.
Société royale malacologique de Belgique.
Musée royal d'histoire naturelle.
DANEMARK
.Xaturhistorik Forening.
\ UlcnskabeUye Meidelelser, 189<i.
SÉANCE DU 11 .lANVIKU 1898
Madrid.
Helsinirfors.
DubliQ.
Ediinboui'ir.
Glascow.
Liverpool,
Londres.
Manchester.
Plvmouth.
Tring.
Det k. danske Vidonskabernes Selskab.
Oversigt, n« G, 18% ; n" i-.i, 18.^7.
Mémoires.
ESPAGNE
Aeademia real de cicncias.
Sociedad espanola de historia natural.
Aclas, n'' 1-3 ; 5-9.
Anales, XXV, n» :i ; XXVI, n» 1-2.
FINLANDE
Snrietas pro faiina et pro (lora fennica.
GRANDE-BRETAGNE
Royal Dublin Society.
Proceedings.
Transaction.^.
Irish Naluralist, VI, n" \-ï>.
Royal Society of Edinburtrli.
Proceedings.
Transaclions.
Royal Physical Society.
Proceedings.
Royal Collège of PhysLcians.
Reports.
Scottish natural history.
Annals, n"^ 2i-2iJ, l«'.t7.
Natural history Society.
Transactions, IV, n» :j, 189;j-96 ; V, n» 1, 1890-97.
Biological Society.
Proceedings and Transaclions, X ; XI, 1896-97.
Zoological Society.
List of Fellows, 1897.
Proceedings, n" 4, 1890; n" 1-3, 1897.
Transactions, XIV, n" 3-4, 1897.
Royal microscopical Society.
Journal, n"" 1-6, 1897.
The international Jonrnal of microscopy and natural
science VI, n"» 34-36.
The Zoologist, (4), I, n"' 1, 3-12.
Linnean Society.
Journal, XXV, n"^ 163-165; XXVI, n- 166-167, 1897.
Proceedings.
Science-Gossip, III, n" 33-35.
Literary and philosophical Society.-
Memoirs and Proceedings, XLI, n" 1-4, 189<J-97.
Marine biological association of the United Kingdoin.
Journal, IV, n° 4, 1897; V, n" 1, 1897.
Nocitates Zoologicae, IV, n" 1-4, 1897.
SÉANCE DU H JANVIER 1898
Amsterdam.
Harlem.
Leyde.
Acireale.
Bologne.
Catane.
Florence
G^'oes.
Modène.
Naples.
Padoiio.
Pavie.
Plse.
Porto Maurizio.
Rome.
Sienne.
HOLLANDE
Académie des sciences.
Jaarboek, 18%.
Verslagen, n» ."i, l89()-97.
Société hollandaise des sciences exactes et naturelles.
Archives néerlandaises des sciences cvuctes et natu-
relles, XXX, n"^ 4-;i; (2), I, n"' 1-:i
Nederlandsche dierkundige Vereeniging.
Tijdschrifl, (2), V, n" 1, 1896.
Calalogus der Biblioteek, n" 4, 1897.
ISotes froni the Leyden Muséum, XVIIl, n"" 1-4, 1896;
XX, n' 1-2.
ITALIE
Accademia di scienze, lettere e arti dei Zelanti.
Accademia délie science dell' Istituto di Rologna.
Accademia gioenia di scienze naturaii.
Atti, (4), IX, 18!)6.
nullettino délie sediite, n"' 44-49, 1896-97.
Monitore zoologico italiano.
Museo civico di storia naturale.
Annali, (2), XVII, 1897.
Socielà ligustica di scienze naturaii.
Atli, VI(, n"^3-4, 1896; VIII, n» 1.
Società di naturalisti.
Atti, Mrniorie, (3), XIV, n» 2.
Mittheilungen uns der zoolugisclien Siatiiin,\ïl,n"^, 1807.
Società di naturalisti.
Uolletino, (1), X, 189(i.
Società reale di Napoli.
Accademia délier scienze lisiche e mathematiche.
Rendiconli, (3), II, n" 12, 1896; III, n"» Ml, 1897.
Società veneto-trentina di scienze naliicali.
A LU, (2), m, n» 1, 1897.
Uullettino.
Bollrttino scienlifico, XVIII, n" 2-4; XIX, n" 1-3.
Sociftà toscana di scienze naturaii.
Associazione scientilica ligure.
.\ccademia dei Lincei.
Memorie.
Rendiconti, 1" et 2« semestres 1897.
Istituto anatomico délia R. Università di Roma.
Riccrclie fatte ncl laboralorio di anatomia normal^
VI, n» 1.
Società romana per gli sludi zoologici.
Ilollettmo, V, n"« 3-6.
.accademia dei lisiocritici.
RivisLa italiana di scienze naturaii c holletino dei
naturalista, XV, n"' l-H; supplément, n"*' 1-12;
XVI, n"' 1-1 1; supplément, n » 1-10.
SKANCK hll II .lANVIKR 18U8
9
Tu ri 11.
Vonise.
LuM'inlKiiiri;.
Bergen.
Christiania.
Stavanger.
Tromso.
Lisbonne
Porto.
luriev (Dorpat)
Kazan.
Kharkov.
Acciilcmiii i-ralr dcllc sci(!nze.
Àlli, .\.\.\II, n' 11:', ISOt; «JT.
.Miisei (li Zoolditia td analomia coniparala.
nollellinii, XI, n»* 2G0-3O4.
Reale Istituto veneto di scicnze, lettcre ed arti.
MU, (7), VII, n"' o-lU; VIII, n^^ 1-2.
LUXEMBOURG
Institut myal grand-dueal de Luxembourg, .\XV, I8t)7,
NORVÈGE
Muséum.
Aarbog, 18%.
0. Sars, Ci'iishicPd of Noncaij, I, n"- 1-8.
Ciiristiania Vidcnskabs-Selslvab.
Forhandiiuger, 189.S.
Ovci'nifil.
Skrifter aj' ukiIIi. naliuvid. Kla.'^sc, ISKIi, IS%.
fILsti)risk-/il()S()/ii<ke Klasse.
\yl mngazin [i>r Nalurvidenskaberne, XXXVI, n" 1-2.
Den Norske Nordliavs-expedition, 187r>-7S, XXIV, Bolanii< :
PralDpkyUi.
Muséum.
Musée d'Iiistoiri' naturelle
Aarshcller, n» 18, I8!« (1897).
Aarsherelnirig, 1s9'i (18%).
PORTUGAL
Academia real das sciencias.
Jornal de sciencias math., pliys. e natur., (2), IV,
no 16; V, n» 17.
Sociedade Carlos Ribeiro.
Revista de sciencias naturues e sociaes, V, n'" 17-19.
Annaes, n» I, 1894.
RUSSIE
Naturforschende (îesellschaft.
Archiv fiir dte Naturkionde Lir-, Ehst^ loid Kiir-
lanils, n" 2, 189f).
SUzungsherichle, XI, n" 2, 1890.
Schriflen, IX, 189C).
OômocTBo ecTecTBOHcnbiTaTe.ieM npii hmii. \\.\-
saHCKOMTî ynHBepciiTex'È.
OômecTBO oiibiTHbix'b iiayKT> npii hmii. Kapb-
KOBCKOM'b yHUBepCJITeT'fe.
OômecTBO iiayqHoii MeAHUiiHM ii inneHbi.
TpviiBi.
10
SÉANCE DU 11 .lANVIER 1898
Kiev.
Moscou .
Odessa.
Saint-Pélersbourf,'.
OôuuecTBo ecTecTBoiicnBiTaTe.neH.
Société impériale des naturalistes.
Kullelin, n" 2, 1896.
OômecTBo jiiooiiTe.TeM ecxecTBOHHaniii. aHxjjono-
JioriH » 9THorpa<MH.
HoBopocciilcKoe ooiucctbo ecTecTBOncntiTa-
Te.ieil.
3anHCKH {Mémoires).
Académie impériale des sciences.
AnniKtire chi Mvxée zoologi(p(p, n» 4, 1S% ; n"" 1-3,
1897.
ISullelin, il)\ III, n"= 2-0, 1895; IV, n" l-o, 1S9H; V,
n" 1-u, 18%; VI, n"^ 1-3.
Société des naturalistes.
Tp}7I]J. — Section de botanicjue, XXVII, n" 2, 1897.
— Section de zoologie et de pliysiolotrie. — Sec-
tion de fféologie et de minéralogie, XXIV.
IIpOTOKO.TW.
Lund.
Stockholm.
SUEDE .
Acia Univp'sitatis hindensis, XXXII, 189fi.
Elof Tegnér, l.unds Universitel. 1872-1897.
Académie des sciences.
nandlingar, XXII, n» 4, 1896-97; XXVII, n" l-'i.
Ofversigt, n'» I, 3, 3, n, 7, 9, 10, 1895; n"» 2, 5, 6, 6,
8, 8, 10, 10, 1896.
Sveriges olîentliga bibliotek.
Accessions-Katalog, n" M, 1896.
SUISSE
Berne.
Genève.
Lausanne
NeuIcbiUel.
Zurich.
Naturforschende Gesellschaft.
Miltheihmgev, n" i:i7:M'«35, 189<;-97.
Société helvétique des sciences naturelles.
Société de physique et d'histoire naturelle
Mémoires, XXXIl, n» 2.
Société vaudoise des sciences naturelles.
BullcUn, (4), XXX II, n°' 122-125.
Université de Lausanne.
Société des sciences naturelles.
Naturforschende Gesellschaft.
AFRIQUE
Bônr.
ALGERIE
Académie d'Hippùne.
Conijitr.'i-midiis des rdiittioioi, n' 1-3, 1897.
SKANCli DU 11 .IANVIi:U I8U8
II
Pnom-ponli.
Colombo.
Saigon.
Bombay.
r
Calcutta.
TitUio.
ASIE
CAMBODGE
Comitc" (rt'tudcs airrk-olos, industrielles et eommerciales
(lu Cambodge.
CEYLAN
Hoyal Asiatic Society, Ceylon branch.
.Ion m al, XIV, n» 47, 1897.
COCHINCIIINE
Société des études indo-chinoises.
Hulletin, n" 3-'i, 1896.
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Natural history Society.
Journal, n'^ 'i-o, 1897 ; 1 ; II ; III ; V, n" I.
.\siatic Society of Bengal.
Journal, LXV, part II, n' .3-4, 1896; part III, n" 1,
1896 ; LXVI, part II, n"^ 1-3, 1897.
l'vocpedmfjs. n" 6-10, 18t)6; n" 1-8, 1897.
JAPON
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l'a ni.
Rio de Janeiro.
Halifax.
Ottawa.
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AMERIQUE
BP.ÉSIL
.Museu paraense.
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Cartes:, n" ;i.%, ;;;>7, i")6l, b62, 563, 567, ;)71.
Canadian Institute.
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Proceedings, I, n" 1, 1897.
12
SÉANCE DU 11 .lANVIKM 1898
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San-Josc.
CHILI
Société scifnliliiiiic ilii Cliili.
Actes, V, n" 5, i8t>5(1897); VI. n"* 2-3, I^ÎMi: Vil, n ' \-.\.
Congrrso cienti/ico jeneral Cliilnio, IB'J'i.
COSTA-RICA
Museo nacional.
Informe del Musea nacional.
Maniij'eros, Insectos, Molvscos /e7T(".s7re.s y fluviaiilea.
ÉTATS-UNIS
Baltimore.
Boston.
Brookville.
Cambridge, Mass.
Champalgn, III.
Chicago.
Cincinnati.
(jranviilc, Oiiio.
ilamlinc, Minn.
lionghlon, Midi.
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Moriden, Con.
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Circulai-, n»^ I.SO-i:n.
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Proceerhnrjs, XXXI, 189G ; XXXII, n"» 1-4, I.SyC ; r)-l7,
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Annual report, 18%-1)7.
Bulletin, XXVIII, n» 3 ; XXX, n"^ 3-C. ; XXXI, n"' 1-4.
Memoirs, XIX, n" 2 ; XX, XXI et atlas ; XXII et atlas ;
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Cambridge entomological (]lub.
Illinois State Laboratory of natural history.
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Biennal report, 1893-94.
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Field Columbian Muséum.
Annual report, 181-6.
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Society of natural History.
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Bulletin of t/ie scienti/ic laboraluries of Dcni.son Vnioer
sity, IX, n" 1, 189i5 ; I-VIII (contents).
Hamline University.
Cataloqne of the Michigan Mining Schof)t. Is94-9ti.
Indiana Academy of sciences.
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Tlu Kansas Unirersitg qiialerltj, V, n» 2, 1896.
Meridcn Scicntific Association.
Natural history Society of Wisconsin.
rnblic Muséum.
IhHinl of Tru^lee^, isn.'i-îr,.
vSÉANCi: DU 11 .lANVIKU 1808
Minni'.ipdlis, Minn.
N'ow-lliivcn.
New-York.
Pliiladclphip.
Portland, Maino.
Ralfigh, .\. C.
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Saint-Louis, Miss.
Salem, Mass.
San-Diego, Calif.
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Tronton, X. Y
Tufts Collège.
Washington.
l'Iir ireological ami nadiral liistory Siirvey of Mintusola.
Minnesota Araih'my of natiiral scii-nce.
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Animal Report, \HU(\.
liullelin, VIII, 1896; IX, n"' 3, o, 7, 10, 13-17, 18, 19,
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Vnirersity médical magazine, n"" G-12 ; X, n"' 1-3.
Portland Society of natural history.
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Elisha Mitchell scientific Society.
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North American fauna. Bulletin, n" 13.
14
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Orizaba.
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Montevideo.
Farmer's Bulletin, a" 54, 1897.
Yearbook, 18%.
Division of Entomology.
Division of Ornitliology and Mammaio^y.
Section of foreign markots.
Bureau of animal industry.
Report, 1895, 1896.
MEXIQUE
Sociedad mexicana de historlu n;iliu-al.
La Naturaleza, II, n"' !0-ll.
Sociedad cientifica « Antonio Alzalc ».
Meniorias, X, n»' 1-4.
Sociedad Sanchez Oropesa,
RÉPUBLIQUE ARGENTINE
Museo publico.
Anales, V, 1896-97.
Memoria, 1894, 189.S, 1896.
Academia nacional de ciencias.
Boletin, XV, n" \-X
Museo de la Plata.
Revista, VII, n» 2, 1896
URUGUAY
Museo nacional.
Anales, VI, 1897.
OCEANIE
Adélaïde.
Brisbane.
Melbourne.
>ydney.
AUSTRALIE
Royal Society of South Australia.
South Australian Zoological and acclimatizalion Society.
Anniial report, 1806-97.
Natural history Society of Queenslaml.
Royal Society of Queensland.
Royal Society of Victoria.
l'roceedings, VIII; IX: X, n° 1, 1897.
Transactiong.
Field Naturalisl's Club of Victoria.
Viclorian NaturaUsl,Xm, n"= 9-12; XIV, n" 1-7.
Thr Australian Muséum.
Ijgt of Llie inseciivorous Uirds, n" 2, 1897.
Memoirf, III, n"» l-.>.
Records, III, n"' l-H, 1897.
Ueporl, 1896.
Linnean Society of New South-Wales.
Proceedings, (2), X, n" 4, 189o.
Royal Society of New South-Wales.
SÉANCE DU 11 JANVIKIl 18î)8 15
Journal and Proceedings, XXX, 1896.
Batavia. Natuurkundig Tijdsc/irif't voor Ncdertaiidscfi-ln'iië, ("J),
LVI, 1897.
NOUVELLE-ZÉLANDE
WcllinL'ton. New Zcalanil Institiitc.
■e
Iransaclionsand Proceedings, XXIX, 1896.
u\
Séance du a 5 Janvier i8g8
PRÉSIDENCE DE M. KILHOL, PRÉvSIDENT.
M. Ch. Porter, directeur du Musée d'histoire naturelle de Valpa-
raiso (Chili), fait part de sa récente nomination à ce litre et se met
à l'entière disposition des Membres de la Société.
M. Ribemont-Dessaignes, présenté à la précédente séance, est élu
Membre de la Société.
MM. de Guerne et R. Martin présentent M. Inguenitzky, assistant
de Zoologie à l'Académie impériale de médecine de Saint-Péters-
bourg (Russie).
MM. Bavay et Vignal sont nommés Membres de la commission
de vérification des comptes.
M. le Président annonce à la Société la prochaine ouverture des
nouvelles galeries d'Aualomie comparée du Muséum. Il se propose
de convier les Membres de la Société, à une date qui sera ultérieu-
lement fixée, pour les leur faire visiter avant ([ue les portes ne
soient ouvertes au public.
17
Séance du 8 Février i8g8
PliÉSIUENCE DE M. DALJTZENBElUi. ANCIEN PRÉSIMKNT
M. IxGUENiTZKY, préseuté à la tiernière séance, est élu Membre
de la Société.
M. le Secrétaire géuéral rappelle aux Membres présents le
programme de la cinquième Assemblée générale annuelle et les
prie de vouloir bien s'inscrire pour les communications et le
banquet.
M. R. Blanchard fait une communication sur les Hirudinées du
détroit de Mazellau, recueillies par M. Michaelsen.
Ouvrages reçus depuis le 26 octobre 1897
J. DE Bedriaga, Di> Lvrchfnnna Europa's. II, Urodela, Schivaiizlurche ; in-S",
4:{o p., Moskaii, 1S97.
A. Dubois, Remarques sur certains Oiseaux supposés nouveaux, Proc. Zoolog.
Soc. of Loiidon, june 1897.
1. H. (iADEAU DE Kerville. Expériences physiologiques sur le Dyticus margi-
nalis L. Bull, de la Soc. entomolog. de France, février 1897.
i. Id., Deux observations personnelles sur l'extension de la huppe, des ailes
et de la queue connue tnoyen de défense et d'attaque chez les Oiseaux. Bull, de
la Soc. Zoolog. de France, XXII, février 1897.
:i lu., La richesse faunique de la Normandie. Le Naturaliste, lo mars 1897.
4. Id., Sur un poussin monstrueux du genre déradelphe. Le Naturaliste,
15 juin 1897.
J. Gal, Le castoreum du Gardon. Bull, de la Soc. d'étude des sciences natur. de
Nîmes, n° \, 1897.
A. Herrera. Recueil des lois de la biologie générale. Mexico, in-8° de xii-
140 p , 1897.
1. 0. E. Imhof, Die Forlschritte inder Erforschung der Thierwelt der Seen.
Coinpte-reudn de la Société helvétique des se. nalur., Davos, 1890.
2. Id., Progrannii zu einer monographischen Bearbeitung eines grosseren
Sees. Biologisches Centralblatt, XI 1, n"' IG et 17, 1892.
3. Id., Thierwelt der hochaipinen Seen. Ibidem, XV, n» 13, 1895.
4. Id., Summarische Beitrdge zur Kenntnis der aqualilia Invertebrata der
Schweiz. Ibidem, XV, a» 19, 1895.
A. Kem-ma, P. J. van Beneden, la vie et l'œuvre d'un zoologiste. Anvers, in-8"»
de 137 p., 1897.
F. Le Dantec, La forme spécifique, types d'êtres unicellulaires. Paris, 10-8"
de 178 p.. 1897.
J. Le Gouz de Saint-Seine, Notice sur les Nouvelles-Hébrides. Mém. de la Soc.
bourguignonne de géographie et dhisloire. Dijon, 1897.
1. M. Pawlow, Sur un MaminouLh trouvé en 1896 prés de la ville de laros-
laww. Annuaire géolog. et minéral, de la Bussie, II, n" 3, Varsovie, 1897,
18 SÉANCE DU 8 FÉVRIER 1898
2. Id., Etude stir les Mastodontes trouvés en Russie. Bull, de la Soc. impériale
des Datur. de Moscou, n» 2, 1894.
F. Plateau, Comment les fleurs attirent les Insectes, n<" 4 et 5. Bull, de l'Aca-
démie de Belgique, n"' 9, 10 et 11, 1897.
E. DE PoNciNs, Chasses et explorations dans la région des Pamirs. Paris, io-S»
de 257 p. et 1 carte, 1897.
1. C. E. Porter, Boletin de sesiones de la Sociedad cientijica de Vaiparaiso,
n' i, 1896.
2. Id., Vocabulario de historia natural. Vaiparaiso, 1897.
'.'t. I»., Cundrns sinôpticos de las dioisiones de las historia natxtral y de las
grandfs dioisiones de los reiihos animal i végétal. Vaiparaiso, in-8* de 5 p., 1897.
G. RocHÉ, La culture des mers. Paris, in -8" de 328 p., 1898.
E. Simon, Catalogue des espèces actuellement connues de la famille des Tro-
chilides. Paris, in-8" de 46 p., 1897.
L. Vaillant, Noie sur l'œuvre ichthyologique du C.A. Lesueur. Bull, de la
Soc. philoinal. de Paris (8), Ylll, n" 1, 1895-96 (Brochure accom|)agnée de 3o planches
inédites ou rares sur les Poissons et recueillies par M. le Prof. L. Vaillant).
Ouvrages offerts par M. le Professeur K. Blanchard :
J. B. (iÉHiN, Notes pour sercir « l histoire des Insectes nuisibles it l'agricul-
ture, à l'horticulture et ii In sylviculture dans le département de la Moselle,
n' .), Insectes qui attaquent les Poiriers, I" partie, Coléoptères. Bull, de la Soc-
d'hist. nalur. du département de la Moselle. 18.56-1857.
H. (jERVAiset F. Ameghino, Les Mammifères fossiles de l'Amérique du Nord.
Paris et Buenos .\ires, in-8" de 225 p., 1880.
F. CiiDON, Venins multiples et toxicité humorale chez les Batraciens indigènes.
Paris, in-B" de 74 p., 1897.
1. Ch. Gouheau, Les lïisectes nuisibles aux arbustes et aux plantes de parterre.
Paris, in-8» de 144 p., 1869.
2. Id., les Insectes nuisibles aux forêts et aux arbres d'avenues. Pans, in-S»
de 374 p., 1867.
3. Id.. Le:^ Insectes nuisibles aux arbres fruitiers, aux plantes potagères,
industrielles et économiques, aux céréales et aux plantes fourragères, n" 2, sup-
plément. Paris, in-B" de 147 p., 1865.
L. Olivier, Répertoire illustré de la Revue générale des sciences pures et
appliquées. Paris, in-8° de 300 p., 1894.
A. Sabatier, Etudes sur le cœur et la circulation centrale dans la série des
Vertébrés. Montpellier, in-8» de 459 p. et 18 pi.. 1873.
A. SucHKTET, Les Oiseaux hybrides rencontrés à l'état sauvage, V partie,
additions et corrections. Lille, XX, p. 473-873, 1895.
A. ÏARi.ioNi-TozzETTi, AnimctH ed insecti del tabacco in erba e del tabacco
secco. Firenze, Ronia, in-S" de '.UCt p., 1891.
G. Vasseur, Recherches géologiques sur les terrains tertiaires de la France
occidentale, in S" de 432 p. et 4 cartes.
Offert par M. Ad. Dollfus :
A. Lucante, Essai géographique sur les cavernes de la France et de l'étranger.
Bull, de la Soc. d'études scieutifiques d'Angers, in-8» de 210 p., 1882.
,
19
Séance du ai Février i8gS
CINQUIÈME ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ANNUELLE
PRÉSIDENCE DE MM. BUREAU, PRÉSIDENT D'HONNEUR
ET EILHOL, PRÉSIDENT
M. le Président souhaite la bienvenue aux Membres de province
venus pour l'Assemblée générale et remercie M. Bureau d'en avoir
accepté la Présidence d'honneur.
Sont présents: MM. Aconin, Alluaud, Bavay, Blanchard, Brumpl,
Bureau, Certes, Dautzenberg, Delage, DoUfus, Domet de Vorges,
Filhol , Freyssinge, Gadeau de Kerville, de Guerne , Guiart,
Hérouard, A. Janet, Ch. Janet, Joubin, Meii« Loyez, MM. P. Mar-
chai, Neumann, Neveu -Lemaire, E. Petit, Pic, Richard, Robert,
Sanquirico, Schlumberger, Secques, Vaillant,
MM. Fatio, Juliu, Moniez, Olivier, Raspail, Trouessart et Vignal
s'excusent par lettre de ne pouvoir assister à la séance.
M. le Président adresse les félicitations de la Société à MM. Rail-
LiET et RoLLiNAT, récemmeut promus Ofliciers d'Académie, ainsi
qu'à M, le D^ Pruvot, professeur à l'Université de Grenoble, nommé
récemment Sous-Directeur Chef des travaux de Zoologie pratique
et appliquée à l'Université de Paris, et à M. le D»" Malaquin, chargé
de conférences à l'Université de Lille.
M. le Professeur R. Leuckart, Membre honoraire de la Société,
est décédé à Leipzig le 6 février, dans sa 76® année. En apprenant
cette triste nouvelle, M. le Secrétaire général a fait parvenir à la
veuve de l'illustre zoologiste un télégramme de condoléance.
M. R. Blanchard. — J'ai l'honneur d'offrir à la Société le premier
fascicule des Archives de parasitotogie. Ce nouveau périodique
paraîtra tous les trois mois, sous ma direction. Il est consacré,
comme son nom l'indique, à l'étude des agents animés qui sont
susceptibles de provoquer des maladies chez l'Homme et chez les
Animaux.
L'histoire de la médecine depuis quinze ans démontre d'une façon
éclatante quel rôle prépondérant jouent en pathologie humaine et
animale ces parasites divers, encore si mal connus. C'est vers leur
étude que s'oriente résolument la médecine scientifique ; l'histoire
naturelle médicale, trop longtemps attardée dans l'étude de la
20 SÉANCE DU 21 FÉVRIER 1898
botanique descriptive, revendique à son tour la place qui lui
revient de droit dans ses investigations nouvelles : ni l'helmintho-
logie, ni la bactériologie, ni la mycologie ne sauraient lui rester
étrangères, sans parler des Sporozoaires, des Acariens et de bien
d'autres parasites, qu'il importe d'étudier aussi bien au point de
vue de leur structure, de leurs métamorphoses, de leurs migra-
tions, qu'à celui des accidents morbides qu'ils provoquent.
Les Archives rie parasitolonie sont destinées à centraliser les
travaux originaux répondant à ce vaste programme. En de pareilles
questions, la médecine humaine est condamnée à l'impuissance, si
elle ne s'éclaire au flambeau de la médecine comparée : le temps
n'est plus où le médecin et le vétérinaire n'avaient ni la même
science ni le même langage et vivaient cote à côte sans se con-
naître ; aujourd'hui, un lien étroit et indissoluble les unit l'un à
l'autre : c'est uniquement la parasitologie qui a effectué ce rappro-
chement fécond. Aussi les Archives publieront-elles des travaux rela-
tifs aussi bien à la médecine vétérinaire qu'à la médecine humaine.
Elles feront plus encore, puisqu'elles accueilleront avec une égale
faveur les travaux concernant les parasites et les maladies parasi-
taires des animaux n'ayant pour l'Homme aucune utilité directe.
Les enseignements les plus précieux et les plus fertiles en déduc-
tions scientifiques ont résulté trop souveut de semblables recher-
ches pour que la publication dans les Archives de travaux de cet
ordre ne soit pas amplement justifiée.
Le premier fascicule montre déjà quelle allure je compte donner
au nouveau journal dont j'entreprends la publication. 11 renferme
onze mémoires originaux, dont deux en langue anglaise. Au
nombre des collaborateurs ligurent nos confrères MM. Lucet,
Marotel, Mégnin, Railliet et Wardell Stiles.
Persuadé que la connaissance des langues étrangères est l'une
des principales qualités que doit posséder actuellement l'homme
de science, je publierai dans leur langue originale les mémoires qui
me seront envoyés de l'étranger. Toutefois, je bornerai à quatre
(allemand, anglais, espagnol et italien) le nombre des langues
étrangères que je suis disposé à accueillir.
J'enverrai directement à la bibliothèque de la Société les fasci-
cules suivants, au fur et à mesure de leur apparition.
M. FiLHOL. — Au nom de la Société zoologique de France, je
remercie M. Blanchard de ce nouveau témoignage de dévouement
à la Société et à la Science et je lui adresse nos vœux les plus
sincères pour le succès des Archives de 'parasitologie.
sÉANCK DU 21 fp:vriek 1898 21
Couforinémeat îi l'art. XIV des Statuts, M. le Trésorier rend
compte de sa gestion pendant l'année 1897.
MM. Bavay et Vignal donnent communication de leur rapport
sur les comptes du Trésorier pour l'année 1897. Ils concluent à la
parfaite régularité des écritures et proposent d'adresser de chaleu-
reux remerciements à M. Schlumberger pour sa bonne gestion et
son dévouement aux intérêts de la Société.
Cette proposition est adoptée à l'unanimité.
M. DE GuEKNE, Secrétaire général de la Société nationale d'Accli-
matation de France, invite les Membres présents à se rendre le
vendredi 25 février, à 3 heures et demie, au siège de la Société, 41,
rue de Lille, pour assister à la séance générale annuelle.
M. le prof. FiLHOL se met à la disposition des Membres de la
Société pour leur faire visiter la nouvelle installation des galeries
d'Anatomie comparée du Muséum d'histoire naturelle de Paris.
Rendez-vous est pris pour mercredi à 3 heures.
Le mercredi 23 février, à 3 heures, un grand nombre de Membres
de la Société étaient fidèles au rendez vous. La place nous manque
malheureusement pour décrire la merveilleuse installation des
nouvelles galeries d'Anatomie comparée. Elles font grand honneur
au savant qui a présidé à leur organisation et qui, avec art et talent,
a su mettre à profit l'emplacement et la lumière, pour faciliter
l'étude de ces immenses collections. M. R. Blanchard s'est fait, du
reste, l'interprète de tous en félicitant M. Filhol et en lui adres-
sant, ainsi qu'à M. le D'' H. Gervais, tous nos remerciements pour
l'aimable accueil fait aux Membres de la Société zoologique de
France.
Les Membres présents, avant de quitter le Muséum, visitent la
nouvelle galerie de Paléontologie. Nous renouvelons ici nos sin-
cères remerciements à M. Boule, qui a bien voulu nous y servir de
guide.
Le jeudi 24 février, à sept heures et demie du soir, les Membres
de la Société se sont réunis en un banquet, au restaurant Marguery,
sous la présidence d'honneur de M. le professeur Bureau et sous la
présidence de M. le professeur Filhol.
Bull. Soc. Zoulog. ck- Fr. 1898. xxiii. — i.
22 SÉANCE DU 21 FÉVKIER 1898
Etaient présents: MM. Alluaud, Artault, Bavay, Blanc, R. Elan
cliard, prince R Bonaparte, Bureau, Certes. De Claybrooke, Daut-
zenberjï, Doniet deVorges, Donckier de Donceel, Dollfus, Filhol,
Freyssinge, Gadeau de Kerville, Guiart, d'Hamonville, Hérouard,
A. Janet, Ch. Janet, Jouiîin, P. Marciial, Neveu Lemaire, Olivier,
Oustalet, L. Petit, Richard, Sanquirico, Sauvage, Schlumberger,
Secques, Simon, Vaillant, L. Vignal, P. Vignal.
S'étaient excusés : MM. Aconin, Faurot, De Guerne et R. Martin.
M. Clément, dont les Membres de la Société ont pu, depuis long-
temps, apprécier le talent, avait, comme par le passé, offert aux
convives un artistique menu, tiré en lithographie, reproduisant les
traits de M. Bureau et rappelant ses travaux sur les Mormonidés.
M. le professeur Bureau, président d'honneur, ouvre la série des
toasts par le discours suivant :
SUR LES MAMMIFÈRES ET LES OISEAUX EN VOIE DE DISPARITION
DE LA FAUNE FRANÇAISE
(( Messieurs et chers Collègues,
» Je suis profondément touché de l'honneur que vous avez bien
voulu me faire en m'appelant à présider notre S"^" Assemblée géné-
rale annuelle. Car je vois, dans cette marque d'estime, un souvenir
des années déjà reculées, où nous fondions, avec plusieurs d'entre
vous, la Société zoologique de France.
» Je m'honore aussi de voir à notre tête M. le professeur Filhol,
le savant éminent, qui, montrant dans ses études une grande
pénétration de vue, s'est fait un nom impérissable, par ses recher-
ches sur les Mammifères des phosphorites du Quercy, du miocène
de Ronzon et de Saint-Gérand-le-Puy et qui, continuant à Sansan
les fouilles de Lartet et de M. Alphonse Milue-Edwards, nous a
révélé l'ancienneté des Lémuriens sur notre sol et l'affinité de cette
faune avec la faune africaine. Ces travaux sont du nombre de ceux
qui élèvent l'esprit par leur portée philosophique.
» Que dirai-je aussi, Messieurs, de cette puissance de travail, de
cet esprit d'organisation et de ce goût exquis dont notre Président
nous a donné la preuve, en nous appelant hier à visiter, avant
l'heure, cette merveilleuse galerie d'Anatomie comparée qui a fait
notre admiration et dont l'inauguration prochaine est destinée à
un grand retentissement.
» La science que nous aimons tous est si vaste que personne
SÉANCE DU 21 FÉVRIER 1898 23
aujourd'hui ne songe à en approfondir toutes les parties, aussi
voyons-nous s'étiiblir la division tlu travail. Beaucoup d'entre vous,
par un louable patriotisme, montrent une prédilection pour l'étude
de la faune française.
» Le champ d'exploration est vaste ; il l'est surtout en ce qui
concerne les Invertébrés. Mais heureusement, cette faune ne subit
pas de pertes sensibles. Elle se maintient assez bien sur notre sol,
malgré les progrès de la civilisation. Les travailleurs ont donc tout
le temps d'y faire des découvertes nouvelles et ils peuvent compter
sur leurs successeurs pour achever leur œuvre.
)) iMais, hélas! il n'en est pas de même des animaux supérieurs
dont le nombre diminue graduellement au point que certaines
espèces ont récemment disparu de notre faune et que d'autres,
plus nombreuses, sont en voie de disparition.
» C'est pour ce motif, Messieurs, qu'arrivés au terme du XIX^
siècle, il m'a semblé qu'il y aurait intérêt à jeter un coup d'œil sur
les pertes que nous avons faites et sur celles dont nous sommes
menacés dans uu avenir prochain.
» Avant de déplorer la perle d'êtres iuoiïensifs qui sont autant
de fleurons enlevés à la faune française, il est juste toutefois de se
réjouir, au nom des éleveurs, et même de la sécurité publique, de
la disparition prochaine du Loup, le plus redoutable de nos
animaux carnassiers.
» Ces fauves qui, dans la première partie de ce siècle, infestaient
la France, ont été de tous côtés l'objet de poursuites actives, en
raison des ravages qu'ils commettaient dans les troupeaux et des
dangers auxquels l'homme lui même se trouvait exposé. A l'heure
actuelle, la horde sauvage, entièrement décimée, s'est retranchée
dans des régions circonscrites, éloignées les unes des autres, où
elle est vouée à une extermination certaine. On en peut donner
pour preuve leur disparition récente de plusieurs régions où ils
s'étaient réfugiés, comme la chaîne des Pyrénées et la région médi-
terranéenne dont le centre est occupé par le déparlement du Gard.
» Peut-être, cependant, quelques sujets errent-ils encore dans
la chaîne des Corbières. Quoi qu'il en soit de ces animaux isolés,
dont la tin est prochaine, on peut dire que les derniers représen-
tants de lespèce sont aujourd'hui confinés dans trois régions de la
France, dont les centres sont: la Meuse à l'est, le Bretagne et la
Dordogne à l'ouest.
)) La région de la Meuse n'est plus habitée que par un très petit
nombre de Loups.
24 SÉANCE DU 21 FÉVRIER 1898
» Eq Bretagne, la diminution de ces animaux a fait de tels pro-
grès, dans ces dernières années, que tout fait prévoir leur dispa-
rition prochaine. En Loire-Inférieure, le dernier fut tué, il y a
environ 12 ans, sur le champ de manœuvre du Petit-Port, près
Nantes, par un adjudant. Il me faudrait rappeler des souvenirs qui
datent de loin, pour citer d'autres exemples de sa présence dans ce
département. Le 19 octobre 1869, me trouvant à la chasse avec un
de mes cousins, à proximité de la forêt d'Ancenis, un Loup, par
imprévoyance ou par audace, ne craignit pas de s'avancer à
quelques mètres de nous, pour chercher à s'emparer, à la tombée
du jour, d'un mouton qu'il avait abandonné dans un fossé, après
l'avoir égorgé quelques heures avant. Un coup de feu ne l'arrêta
pas sur place. L'animal gagna la forêt, et, la nuit tombant, les
recherches furent infructueuses. En 1872, un loup se montra dans
la même région et on n'en vit plus depuis.
» L'espèce s'est maintenue plus longtemps dans l'Ille-et-Vilaine.
Dans une chasse faite le 4 juillet 1879, avec MM. Le Cour Grand-
maison, propriétaires de la forêt d'Araize, nous enlevâmes deux
louveteaux âgés de deux à trois mois et MM. Levesque ont offert au
Muséum de Nantes une louve tuée dans la forêt de Paimpont en
janvier 1884.
» Les Loups se montrent encore, il est vrai, dans l'Ille-et-Vilaine,
le Morbihan et le Finistère : mais ce ne sont guère que des animaux
errants.
)) Graduellement refoulés du sud au nord dans la presqu'île
Armoricaine, par les progrès de la civilisation, ils opèrent leur
retraite vers le département des Côtes-du-Nord où des forêts,
situées au milieu des landes arides et désertes, leur servent encore
de refuge.
» Dans les départements qui avoisinent la Dordogne, la Charente
et la Vienne, la dimiuutiou de ces animaux, sans être aussi rapide,
s'accentue chaque année, et leur retraite s'effectue graduellement
de la périphérie au centre.
» Comme on le voit, la disparition de l'espèce est proche, et l'on
peut entrevoir déjà quelle sera sa marche.
)) Le Loup disparaîtra de l'est sous les effets meurtriers de la
strychnine.
» En Bretagne, graduellement refoulé vers le nord, nous le
verrons établir ses derniers retranchements dans le département
des Côtes-du-Nord, probablement dans le voisinage de la forêt de
Loudéac, d'où j'obtins encore un vieux mâle le 18 avril 1896.
fi
SÉANCE DU 21 FÉVRIER 1898 25
» Enfm, nous le verrons survivre peodaDt quelque temps dans
le centre et c'est sans doute dans les parties les plus retirées de la
Dordogne qu'aura lieu l'extermination de l'espèce.
» Puisque ce dénouement est fatal, nourrissons au moins l'espoir
que le dernier survivant échappe au poison meurtrier et qu'il soit
réservé à un Nemrod de se rencontrer un jour avec le deinier Loup
de la France.
» Un animal de plus faible taille, mais plus souple, plus rusé et
peut-être plus sanguinaire, le Lynx, doit sa disparition prochaine,
si ce n'est un fait accompli, à ses déprédations et peut être aussi à
la beauté de sa fourrure. Confiné dans les régions montagneuses,
le Lynx habitait les parties élevées et boisées des Hautes et Basses-
Alpes, de l'Isère, de la Dordogne et du Jura. On manque toutefois
de documents précis sur les captures faites dans ces différentes
régions. Le frère Ogérien a cependant établi, d'après des renseigne-
ments de la Préfecture de Lons-le-SauInier, que, dans le Jura, les
deux derniers spécimens auraient été tués en 1824 et 1834.
» Aujourd'hui, on aurait peine à citer, dans les Alpes françaises,
de récentes captures, aussi n'entendrez-vous peut-être pas sans
intérêt les derniers renseignements que j'ai pu recueillir. Un de
mes correspondants, M. Berlie, de Tournoux, bien connu des
ornithologistes, m'écrivit à la date du 6 février 1886, qu'en avril
1872, il apprit au village de Vars, dans les Hautes-Alpes, qu'un
Lynx venait d'être tué dans les environs de Guillestre. Il se hâta de
s'y rendre pour obtenir sa dépouille, mais l'animal avait été porté
à Embrun et vendu à vil prix. Puis, après m'avoir décrit le refuge
des Lynx, sur un petit plateau couvert de blocs éboulés, situé sur
la haute montagne qui domine la vallée de Seillac, il ajoute ces
mots : (( C'est là que pour la première fois je remarquai, en frisson-
nant, les traces de ces sanguinaires félins ».
» Si le Lynx se montre encore dans cette région de la chaîne
alpine, on peut dire qu'il est complètement détruit, et depuis bien
des années déjà, dans les Pyrénées françaises. L'histoire n'en a du
reste enregistré que trois captures dont nous ne possédons même
pas les dates précises.
» En 1821, Companyo, répondant à G. Cuvier, qui le priait de
vouloir bien le renseigner sur l'existence du Lynx dans les Pyré-
nées, lui écrivit qu'un sujet avait été tué dans la forêt de Formi-
guères située dans les Pyrénées occidentales.
)) Plus tard, dans son Catalogue des Mammifères, qui date de 1841,
le même auteur signale un second Lynx, provenant de Salvanère,
26 SÉANCE DU 21 FÉVRIER 1898
déposé au Musée de Perpignan. Un troisième sujet, enfin, dont on
a conservé le souvenir, aurait été tué, me dit M. Gourdon, il y a
45 ans environ, dans les forêts de pins de la base du pic de Padenne,
sur le versant espagnol, à deux heures de marche de la frontière,
par un habitant de la petite ville de Venasque.
» Le Lynx a donc disparu de la chaîne des Pyrénées, ne laissant,
on le voit, comme preuve de son existence ancienne, qu'une seule
dépouille dans les collections françaises.
)) D'autres Carnivores diminuent sans doute et deviennent assez
rares ; de ce nombre sont le Chat sauvage et l'Ours brun. La Genelte
même serait, dit-on, eu voie de disparition dans les départements
méridionaux; mais elle se maintient encore en nombre dans certaines
régions, particulièrement en Vendée, d'où les fourreurs de Nantes
reçoivent de nombreux sujets, surtout lorsque la terre est couverte
de neige.
» Je ne pousserai pas le culte de la Zoologie jusqu'à demander
que des mesures soient prises pour arrêter la destruction, en France,
des animaux carnassiers. Tout en les livrant à la vindicte publique
n'oublions pas cependant qu'il est temps de recueillir les dernières
pages de leur histoire, et reportons notre sollicitude sur les espèces
inotïensives dont la disparition n'a pour cause que l'appât du gain
et souvent même le plaisir de la destruction.
)) De ce nombre est le Castor, sur lequel M. Valéry Mayet nous a
présenté une intéressante étude au Congrès de zoologie de 1889.
Récemment, M. Galien Mingaud a de nouveau plaidé la cause de
cet intéressant animal.
» Chacun sait que le Castor existe encore sur le Gardon, sur le
Rhône, entre Arles et Pont Saint-Louis, et sur le Petit-Rhône, entre
Beaucaire et la mer. M. Valéry Mayet évaluait dernièrement le
nombre des Castors, encore vivants en France, à moins d'un cent,
70 ou 80 seulement. Une prime de 15 fr. , allouée pour chaque
capture, par le Syndicat des digues du Rhône, qui s'exagérait les
dégâts produits par ces animaux, allait, à bref délai, produire un
effet décisif. Emu de ces funestes résultats, notre collègue prit en
mains la cause de l'inofïensif animal et obtint, en 1891, la suppres-
sion de la prime. Cette mesure semble avoir produit l'effet qu'on
en attendait. La chasse est devenue moins active et l'on peut
espérer avoir momentanément arrêté la disparition de l'espèce.
» Parmi les Ruminants, je citerai le Bouquetin qui tend, en ce
moment, à disparaître des Alpes et des Pyrénées. C'est une des pertes
importantes que nous avons à constater pour la zoologie française.
SÉANCE DU 21 FKVRIKR 1898 27
» Daus les Alpes, en elïet, le Bouquetin ne fait plus d'apparitions
sur notre territoire, ni même sur les montagnes de la Suisse II est
aujourd'hui cantonné sur le versant italien, dans les Alpes piémon-
taises. Quelques petites troupes hahiteut le Mont-Rose, d'autres,
plus rapprochées de la France, vivent à proximité de la Haute-
Savoie, sur les hauts sommets de Courmayeur qui dominent la
vallée d'Aost. Bien qu'une loi sévère et une surveillance active les
protègent, les braconniers font assez de victimes pour qu'il soit
expédié, chaque année, dans les Musées de province, plusieurs de
ces animaux.
» Le Bouquetin des Pyrénées, qui constitue une race distincte de
celui des Alpes, est aujourd'hui refoulé sur le versant espagnol. Il
ne se montre même plus sur la Maladetta. Le dernier sujet de cette
région fut tué, en effet, il y a environ vingt ans, dans la vallée de
Malibierne et apporté à Guillaume III de Nassau, roi de Hollande,
qui se trouvait alors à Luchon. On lui en demanda le prix exorbi-
tant de 1.000 francs, qui ne fut pas consenti. Dix ans plus tard, la
peau fut vendue, sans les cornes, pour naturaliser. On peut donc
se demander, non sans quelque inquiétude pour l'étude de nos
races locales, de quelle parure est aujourd'hui ornée la tête du
dernier Bouquetin de la Maladetta (1).
)i Quelques sujets habitent encore, sur le versant espagnol du
cirque de Gavarni, la région du Mont-Perdu, dans la vallée d'Arras,
appelée aussi Otdessa, dépendant des villages de Torla et Fanlo.
» Ils y recherchent, dans les régions élevées, les corniches étroites,
les plus difficilement accessibles, formées par les bancs verticale-
ment redressés des calcaires uummulitiques. Les succès de sirBriick,
qui s'est fait un nom comme sportsman, par sou intrépidité et ses
aventures à la chasse du Bouquetin des Pyrénées, n'ont pas été
étrangers aux mesures prises, il y a environ dix ans déjà, par les
communes espagnoles pour arrêter l'extermination de l'espèce.
» Enfin, parmi les Cétacés, la Baleine des Basques, Balœna
biscayenùs, ne fait plus que de rares apparitions sur nos côtes. Sa
pèche fut, au moyen-âge, dans le golfe de Gascogne, sur les côtes de
France et d'Espagne, la source d'une active industrie. Dès le
XVIIIe siècle, l'espèce était devenue rare, et, aujourd'hui, la capture
d'un de ces animaux est un fait assez intéressant pour qu'il soit
consigné dans les publications scientifiques. Cette diminution doit
être attribuée, sans doute, à la pêche immodérée qui en a été faite ;
(1) Les cornes el le crâne font partie de la collection de M. Maurice Gourdon.
28 SÉANCE DU 21 FÉVRIER 189S
mais elle a aussi sa source dans les mœurs de l'animal qui favo-
risent son extinction : les mâles eu efïet demeurent au large, tandis
que les femelles, après avoir mis bas, se rapprochent des côtes, en
janvier ou février, avec leurs baleineaux. L'histoire a relaté leur
amour maternel qui leur fait affronter tous les dangers plutôt que
d'abandonner leur progéniture.
» J'en arrive à la diminution progressive des Oiseaux qui
préoccupe les ornithologistes au point qu'un Comité international
s'est constitué pour demander, en faveur de la gent emplumée,
l'intervention des pouvoirs publics. Assurément, le nombre des
Oiseaux a diminué d'une façon notable et tous ceux qui ont acquis
déjà une assez longue expérience sont là pour le constater. Leurs
craintes sont donc justifiées.
» Certaines espèces, ne trouvant plus d'endroits assez retirés pour
se reproduire en paix, ont à peu près abandonné notre pays.
» L'Outarde barbue, qui se reproduisait autrefois en assez grand
nombre dans les immenses plaines de la Champagne, aux environs
deChàlons-sur-Marne, en a complètement disparu. En 1849, sur les
renseignements qui lui étaient communiqués par le D^' Dorin,
Degland écrivait que ce bel oiseau se reproduisait encore cliaque
année sur quelques points seulement des environs de Ghàlons;
mais qu'il avait déjà cessé de nicher dans la Champagne pouilleuse.
Aujourd'hui, la grande Ouiarde n'est plus un oiseau indigène. Elle
a quitté la France pour n'y faire que de rares apparitions dans les
hivers rigoureux et regagner ensuite les vastes plaines de l'Espagne
et du Bas Danube.
» Le grand Coq de Bruyère, le Tétras à queue fourchue, la Geli-
notte, sont des Oiseaux des régions montagneuses dont l'existence
est de plus en plus menacée.
)) Le Héron cendré ne trouve plus, en France, de localités assez
sûres pour y fonder des colonies. Les héronnières des environs de
Fontainebleau, si propices du temps de François r=i", ont disparu,
et, à leur suite, celles qui se trouvaient encore disséminées sur diffé-
rents points de la France. En Bretagne, la héronnière citée, dans le
Finistère, au Château de Cosribin (1), commune de Guipa vas, près
Brest, n'aurait jamais existé, d'après l'enquête que j'y ai pu faire,
et celle de Brouolou, près Carhaix, a disparu vers 1872, en même
temps que les Chênes, les Hêtres et les Conifères séculaires qui
entouraient le château. Aujourd hui, on ne connaît plus, en France,
qu'une héronnière, celle d'Ecury-le-Grand, dans la Marne, établie
(1) Les trois règnes île In nature, I, 1864.
SÉANCi: DU 21 FÉVRIER 1898 29
dans le parc de la famille de Sainte-Suzanne, où elle est heureu-
sement l'objet d'une surveillance active.
)) Le Flamant au plumage rose et aux ailes de feu, l'un des plus
grands et des plus beaux Oiseaux de l'Europe, ne se reproduit, en
France, que sur un des points les plus ditïicilement accessibles des
immenses plaines marécageuses de la basse Camargue où il forme
une colonie, dont l'existence est des plus précaire. Peut être même,
ces Oiseaux avaient-ils disparu pendant quelque temps, car, en
1850. Jaubert et Barthélemy-Lapommeraye ne craignaient pas
d'écrire que « les Omelettes de feu iM. Grespon d'une part et, de
l'autre, la culture du riz les en avaient expulsés. » Les Flamants
sont cependant toujours établis dans la basse Camargue : leur
haute stature et leur port majestueux, sous l'action du mirage, les
font ressembler à une armée qui s'avancerait à l'horizon. Ils ont
repris possession de leurs places à nids; mais sans cesse inquiétés,
ils peuvent disparaître pour ne plus revenir. Des mesures sévères
pourraient donc seules entraver cette perte dont est menacée d'un
moment à l'autre l'Ornithologie française.
» Je ne multiplierai point ces citations ; niais je dois ajouter
cependant qu'on ne peut se rendre compte des pertes que subit
aujourd'hui l'Ornithologie de la France, qu'en explorant nos côtes
et principalement les îlots et les récifs qui les avoisinent. Mon
intention n'est point de vous faire parcourir les falai.ses maritimes,
pas plus que de vous inviter à débarquer sur les innombrables
récifs qui entourent la Bretagne. Dans cette dernière région, que de
changements cependant se sont opérés depuis un petit nombre
d'années.
» Les phares, les sémaphores, les sirènes, si néces.saires à la
navigation, se sont multipliés sur les côtes et les principales îles;
des constructions se sont élevées sur des îles jusque-là inhabitées.
Sur les moindres îlots s'établissent, pendant la belle saison, dans
des cabanes ou même de simples anfractuosités de rochers, de
malheureux pêcheurs ; ailleurs, ce sont des Moutons que l'on par-
vient à débarquer, non sans danger, et qne l'on abandonne sur des
récifs escarpés, recouverts, au sommet, d'une maigre pelouse;
partout enfin, la pêche se pratique avec ardeur, et, si le temps le
permet, le pêcheur se délasse des fatigues de son dur métier, en
descendant sur les îlots pour se livrer à la récolte des œufs.
)) Il en résulte que, chaque année, nous voyons les oiseaux de
mer diminuer de nombre, changer de résidence ou abandonner
quelques-unes de leurs places à nids.
30 SÉANCE DU 21 FÉVRIER 1898
» Il n'est même pns impossible que quelques espèces aient dis-
paru déjà sans avoir laissé des tnices de leur existence.
» Permettez-moi, Messieurs, de vous citer, en terminant, un
exemple qui justifie assez celle supposition.
» Le Puffin mank ou des Anglais qui se tient habituellement en
mer pour n'atterrir qu'à l'époque des nichées, se reproduit sur les
îlots des côtes occidentales des îles Britanniques, dans des terriers
qu'il se creuse à l'instar des Lapins avec lesquels il fait parfois
compagnie. Au moment de la reproduction, on le voit cependant, en
bandes nombreuses, longer les côtes de Bretagne, à la poursuite
de bancs de sardines, et, il y aurait lieu d'être surpris de sa pré-
sence, à cette époque, dans nos parages, si on ne constatait que ces
sujets ne sont pas en état de se reproduire.
» Cependant, un jour, le hasard me lit abattre, en mer, dans le
voisinage de la presqu'île de Crozon, une femelle dont les signes
extérieurs et l'examen anatomique attestaient qu'elle avait pondu,
probablement le jour même. Elle ne pouvait donc venir des côtes
d'Angleterre.
» Dès ce moment, j'eus le ferme espoir de découvrir la retraite
de celte espèce dans les parages d'Ouessaut ou de Molène. Mes
prévisions ne tardèrent pas à se réaliser. Le 27 mai 1880, arrivé au
terme de mes recherches ornilhologiques sur les côtes de Bretagne,
dontj'avais exploré toutes les sinuosités et tous les récifs, je reconnus
enfin, sur l'îlot le plus avancé en mer, de ce dernier archipel, celui
de Bannec, quelques terriers de Puflms des Anglais. Rien du reste
ne décelait, par ailleurs, la présence de ces Oiseaux qui, pour ue
pas être découverts, restent cachés tout le jour et prennent des habi-
tudes nocturnes pendant leur séjour sur les lieux de reproduction.
Les terriers se trouvaient dans le sable meuble, un peu à l'écart
d'autres trous habiles pardes Macareux. Mais presque tous avaient
été fouillés par une famille de pêcheurs, venue sur l'île passer la
belle saison, avec des volailles et des moutons, dans une misérable
masuie. Je sondai, avec un bois, les rares terriers intacts et, de
l'un d'eux, je relirai, en allongeant le bras, un couple de Putlîns,
établi sur son nid, sans pouvoir atteindre l'œuf qu'il devait con-
tenir. Api'ès les avoir examinés, je les remis dans leur trou dont ils
gagnèrent rapidement le fond. Je parcourus ensuite le reste de l'ile
examinant le sol, sans découvrir de nouvelles traces de Putïins,
puis, eu revenant à mon embarcation je me dirigeai vers une croix,
plantée dans le sable et déjelée par le vent. Pour unique inscription
elle portait « Madame Valanzutla née Martin ». Là aussi reposaient
SÉANCE DU 21 FÉVRIER 1898 'M
les restes de trois hommes qui avaient succombé dans le môme
naufraî^e. Groupés autour de ce tertre se voyaient les orilices béants
de quelques terriers qui s'en[onçaient obliquement sous les tombes.
Des plumes de FufTins répandues à l'entrée ne laissaient aucun
doute sur l'existence d'Oiseaux retirés dans ces profondeurs.
» Aucune main n'y avait porté atteinte. Par respect, les pécheurs
et les habitants de l'île avaient épari^né ces sinistres retraites dans
lesquelles huit ou dix couples de PufTius des An;.^lais, les seuls sans
doute, qui existassent sur les côtes de France, vivaient en p:iix
à l'abri des morts.
«J'emportai de cette visite une vive impression en songeant à
quelle étrange circonstance cette espèce devait, sur nos côtes, le
prolongement de son existence.
» Je termine, Messieurs, cet exposé bien incomplet de nos préoc-
cupations à l'égard de certains Vertébrés de la faune française en
vous remerciant, encore une fois, de l'honneur que vous m'avez fait
eu m'appelant à la présidence de cette belle fêle de famille.
» Heureux de me retrouver au milieu de vous, je siisis, avec une
indicible satisfaction l'occasion qui m'est donnée de boire à la
prospérité de la Société zoologique de France, à son dévoué
Secrétaire général M. Raphaël Blanchard et à son savant président
M. Filhol, qui dirige avec tant d'autorité vos travaux ».
M. le prof. FiLHOL, en réponse au discours de M. Bureau, lui
adresse alors l'allocution suivante :
(( Monsieur,
» C'est pour moi un véritable plaisir d'avoir à répondre, ce soir,
à votre discours. Tout d'abord parce que le souvenir d'un passé
déjà lointain revient à mon esprit, ensuite parce que je tiens en
grand honneur et grande estime votre vie et vos œuvres scientifiques.
» C'est en 1871 que j'ai eu l'honneur de vous connaître, et cela,
dans cette petite maison du Jardin des Plantes, si'uéeau milieu
d'arbres et de fleurs, où se trouvait être installé le laboratoire de
notre maître H. Milne-Eilvvartls. C'était là que sous la direction de
l'illustre savant, puissamment secondé déjà par son fils, je venais
au sortir du concours de l'Internat chercher à agrandir mes connais-
sances en étudiant les sciences naturelles. Je ne me doutais guère
que vingt-sept ans après j'aurais l'honneur de présider la Société
zoologique de France et de répondre à un discours prononcé par un
jeune homme assis à une table voisine et qui composait un travail
du plus haut intérêt sur la mue du bec de ces Oiseaux aux formes
32 SÉANCE DU 21 FÉVRIER 1898
et aux allures si étranges qu'on nomme les Macareux. En effet ce
n'était qu uq couiplément d'instruction que je venais chercher dans
cette maison si hospitalière, car l'exercice de la chirurgie était à
ce moment le but réel de ma vie.
» Mais il paraît qu'il existe dans les laboratoires de zoologie un
microbe particulier, non encore décrit, mais dont les effets ne sau-
raient être mis en doute. Sous son influence et je n'eu parle pas
seulement par ma propre expérience, car je fus une de ses victimes,
mais d'après de nombreux faits survenus autour de moi, tous les
projets formés depuis longtemps sur la direction qu'on donnera à
son existence et qui paraissaient immuables, disparaissent et l'on
ne songe qu'à se consacrer à l'étude de la nature. Tous les deux
nous avons subi l'influence de cet infiniment petit, mais de façon
inégale. D'abord quand je vous rencontrai vous étiez complètement
contaminé et d'autre part, le virus qui vous avait frappé était
beaucoup plus virulent que ne le fut celui qui devait m'atteindre.
L'action fut telle sur vous qu'en quelques années, tout ce qui ne
se rapportait pas au culte des sciences naturelles vous laissait indif-
férent. A un ami, bien dévoué, qui vous demandait pourquoi vous
ne vous mariez pas, vous répondiez : « Mais que ferais-je d'une
femme, n'ai-je pas déjà épousé la science! » Comme je le disais, il
n'y a qu'un instant, l'action microbienne fut moins dominatrice
sur moi, elle se montra aussi plus atténuée sur beaucoup de nos
confrères réunis ici ce soir. Nous pûmes conserver un peu la libre
disposition de nous-mêmes et nous devînmes des Bigames, et des
Bigames très heureux. Je regrette que vous n'ayez pu nous imiter
et jouir des plaisirs de notre Mormonisme d'un genre tout nouveau.
)) Issu d'une de ces très anciennes et très grandes familles bour-
geoises, qui, hélas, disparaissent si vite à notre époque, dans les-
quelles sans bruit, sans éclat, bien aimer son pays et le bien servir,
fut considéré comme le premier et le plus sacré des devoirs, vous
fûtes amené tout jeune, par les exemples qu'on vous rappelait, par
ceux qui s'oflraient autour de vous, à mépriser une vie de bien-être
et d'oisiveté et à en lui préparer une de travail, de labeur, de
dévouement incessant à la science.
» L'exemple de votre frère aîné, aujourd'hui notre cher collègue
du Muséum, ne devait-il pas aussi agir profondément sur votre
esprit. A l'époque à laquelle je vous connus, vous le trouviez à
Paris, mais votre séjour auprès de lui ne fut pas de longue durée.
A peine le travail, que vous éliez venu achever était-il terminé, à
peine aviez-vous acquis votre diplôme de médecin, que vous repre-
«
SÉANCE DU 21 FÉVRIEK 1898 33
niez la route de Nantes. Vous obéissiez en ce moment à une pensée
d'une délicatesse inlinie : un enfant eu dehors du foyer, c'était déjà
beaucoup pour ceux qui y restaient, deux, cela eût été trop. Et
c'est alors que vous devîntes, de par votre admirable volonté, je ne
dirai pas un savant de province, car on joint à ces mots un certain
esprit de raillerie, mais un savant en province.
)) Pourtant la vie de Paris, cette vie de lutte incessante, eût plu à
votre esprit et grâce à votre énergie, grâce à votre amour passionné
du travail vous seriez devenu un des meilleurs parmi les meilleurs.
» N'est ce pas en elïet au concours que dés le début de votre vie
scientifique vous demandez la situation que vous aurez. En 1872,
vous vous présentez au concours de l'internat des hôpitaux de
Nantes et vous êtes reçu le premier; en 1877 vous devenez par le
concours chef de travaux à l'école de Médecine de la même ville,
enfin, en 1880 vous concourez une dernière fois et vous obtenez le
titre de Professeur.
)) Fixé ainsi définitivement à Nantes vous trouvez que les fonc-
tions d'enseignement que vous avez à remplir ne sont pas si absor-
bantes, qu'elles ne vous laissent quelques instants de liberté. A
quoi allez-vous les utiliser, car avec votre caractère vous ne sauriez
admettre qu'ils fussent perdus, qui allez-vous en faire profiter?
» Vous allez en faire profiter votre ville natale, et cela en organi-
sant un Musée d'Histoire naturelle, des plus beaux et surtout des
plus instructifs qu'il y ait en France.
» Le goût des sciences naturelles fut dès le commencement de ce
siècle très répandu dans celte portion de la Bretagne que vous habi-
tez. Nous voyons dès 1802. des amateurs léguer en mourant leurs
collections à la ville de Nantes, établissant ainsi les premières assises
d'une œuvre à laquelle était réservé un si grand avenir de prospé-
rité. La Municipalité comprit l'importance et la valeur des dons
qui lui étaient faits ; elle les accueillit avec reconnaissance et ils
furent installés dans un local spécial. Ces exemples ne tardèrent
pas à avoir d'heureuses conséquences. De nouvelles collections
vinrent s'ajouter aux premières et il arriva vite un momeut où il
fut nécessaire de songer à les abriter dans des salles plus vastes que
celles où elles se trouvaient. On ne prévoyait pas alors que l'élan
donné ne cesserait pas et que les richesses scientifiques afflueraient
si nombreuses dans le nouveau Musée et que celui-ci, en quelques
années, deviendrait encore insuffisant.
» En 1875, la Municipalité inaugura un grand bâtiment, qu'elle
venait de faire construire, où devaient être aménagées les collections
34 SÉANCE DU 21 FÉVRIER 1898
et dont les locaux se trouvaient être assez vastes pour assurer leur
(lével(if)pemenl futur. La construction des salles, leur ordounance-
nient fut fait d'une manière parfaite, témoignant d'une grande
intelligence et d'une grande bonne volonté de la part de ceux qui
y présidaient.
)) C'est dans ce Musée que vous êtes entré comme Directeur en
1882 et quelque fut sa prospérité à cette époque, l'on peut dire que
ce n'est qu'à partir de ce moment qu'il a pris son véritable essor.
» Les collections de zoologie étaient importantes, mais elles
étaient montées sans goût et déjà, beaucoup des objets qui les com-
posaient se trouvaient être altérés, quels qu'aient été les soins
employés à les préserver. Aussi, peut-on dire qu'en dehors de la
collection de Mollusques et de celle de Minéralogie, tout était
à refaire. Ce travail énorme ne vous effraya pas et l'isolement dans
lequel on se trouve en province et qui rend souvent difficiles des
actes à accomplir ne vous donna aucune inquiétude. Vous vous
dîtes qu'avec la bonne volonté et la persévérance, on vient à bout
de tout, et vous eûtes raison.
)) Votre dévouement amena bientôt des esprits éclairés aimant
les choses de la nature, à se grouper autour de vous. Ou s'intéressa à
votre œuvre, on prit de plus en plus goût aux sciences naturelles.
Enfin, le moment vint où tout ces bons sentiments prirent corps
et où se fonda, en 1891, venant établir sa demeure dans votre
Musée, montrant ainsi combien elle liait son existence à la sienne,
la Société des Sciences naturelles de l'Ouest. Une clause de ses
statuts disait, qu'elle faisait don au Muséum de Nantes, non-seule-
ment des livres qu'elle recevrait en échange de ses publications,
mais encore de toutes les acquisitions que ses ressources lui per-
mettraient de faire. Aujourd'hui sa prospérité lui a permis, tout
en publiant de beaux bulletins, de capitaliseï' eu moins de sept ans
8,000 fr. Et j'ajouterai qu'il est dit, que si elle venait à se dissoudre,
le capital qu'elle aurait accumulé deviendrait la propriété du Musée.
» C'est là je crois un des exemples les plus remarquables de soli-
darité scieulilique, qui puisse êtie cité et un de ceux qu'on ne
saurait trop faire connaître Quel contraste entre ce concours de
bonnes volontés, s'unissanf pour faire grandir et prospérer l'œu-
vre commune, et le spectacle que nous donnent certains centres
scienli(i(|ues, où des sociétés rivales se forment pour lutter les unes
contre les autres, où les passions, les intérêts personnels inter-
viennent seuls, alors que de grands établissements comme votre
Musée, deviennent les victimes de cet état lamentable de choses.
SÉANCE DU 21 FÉVRIER 1898 35
» L'on peut dire qn';^ jiartir du moment où la Société d'Histoire
naturelle de l'Ouest vint donner son appui à votre Muséum, l'ave-
nir de celui-ci fut assuré. La ville vous a'icordait un crédit sulïi-
sant, l'État en différentes occasions vous témoignait de l'intérêt
qu'il portait à votre œuvre, le Muséum participait à l'accroissement
de vos collections, des dons, et des dons très importants devenaient
de plus en plus nombreux.
» Il fallait songer à aménager toutes les richesses qui affluaient et
à en tirer le plus grand profit, d'une part pour les savants, d'autre
part pour l'instruction du public. C'est alors que vous conçûtes un
plan, et un plan excellent. Etablir des collections générales, grâce
auxquelles l'éducation se ferait aisément et des collections régio-
nales se rapportant aux départements de la Vendée r^t de la Bre-
tagne, qui feront connaître d'une manière aussi complète que possi-
ble l'Histoire naturelle de ces provinces. Vous vous mîtes résolu-
ment à l'œuvre, et en quelques années vous avez constitué des
séries régionales admirables de zoologie, de botanique, de géologie,
de minéralogie. Vous avez ainsi fait de votre Musée, non-seulement
un établissement des plus beaux et des plus riches de province,
mais incontestablement le premier pour la rigueur des détermina-
tions scientifiques et la précision des renseignements qui accom-
pagnent les échantillons.
)) Vous avez donné là, Monsieur, un bel exemple. La Société zoo-
logique de France ne saurait trop souhaiter de voir se développer
le i;oùt de ces collections régionales dont vous avez compris toute
l'importance et la grande valeur. Aujourd'hui, profondément recon-
naissante de tout ce que vous avez fait pour l'avancement des
sciences et cela d'une façon si modeste, si désintéressée, ne songeant
à faire le bien que pour le bien, elle vous transmet par ma voix,
tous ses plus sincères remerciements.
» Permettez-moi, Messieurs, d'adresser un souvenir à tous ceux
de nos Confrères qui n'ont pu se joindre à nous ce soir, et plus
spécialement à l'un d'entre eux, qui fut toujours un des fidèles de
nos réunions annuelles, à M. Lenier, qu'un deuil cruel éloigne de
nous.
» Lui aussi a fait beaucoup pour les sciences naturelles. Le
Musée du Havre, qu'il dirige, renferme des collections de paléonto-
logie locale admirables et je suis sûr d'être votre interprète en
l'assurant de notre bien sincère sympathie et en lui témoignant
toute l'estime que nous avons pour son œuvre scientifiijue.
» Je bois. Monsieur, à votre sanlé, à la réalisation de tous vos
36
SÉANCE DU 21 FÉVRIER 1898
vœux, de toutes vos espérances, à la prospérité de l'œuvre à laquelle
vous consacrez votre vie.
M. R. Blanxhard, Secrétaire général, présente les excuses des
personnes qui n'ont pu assister au banquet, il remercie les mem-
bres présents et en particulier ceux de province. Il adresse les
remerciements de la Société à M. Clément, auteur du menu artis-
tique, et à M. L. Petit, qui, comme les années précédentes, a voulu
que les convives pussent rapporter chez eux de gracieux souvenirs
du banquet.
M. le Di J. GuiART, Secrétaire-général adjoint, adresse alors à la
Société quelques paroles de remerciements :
(( Permettez moi, Messieurs et chers Collègues, de profiter de ce
que vous êtes rassemblés ici en grand nombre pour remercier la
Société Zoologique de France du grand honneur qu'elle m'a fait en
m'appelant à son bureau en qualité de Secrétaire-général-adjoint.
J'associe dans une même reconnaissance la Société zoologique tout
entière qui m'a proclamé et le Conseil qui a bien voulu me pré-
senter à vos suffrages. Je vous remercie tous, mes chers Collègues,
mais vous voudrez bien me permettre d'adresser un hommage
public de reconnaissance à M. le professeur R. Blanchard qui,
depuis que je l'ai connu parmi vous, n'a cessé de me combler de
ses faveurs. Grâce à lui je suis assuré maintenant de résider à
Paris, et de pouvoir dès lors assister régulièrement à nos séances.
La vie que nous menons en commun dans le même laboratoire
lui permet de me familiariser avec les difficullés du Secrétariat
général et je vous promets de ne point lui marchander mon dévoue-
ment. Je n'aurai du reste d'autre objectif que de suivre ses traces
car je suis certain que ce sera pour moi le meilleur moyen de méri-
ter votre approbation et de conserver la Société zoologique dans le
degré de prospérité où M. Blanchard a su l'élever avec l'aide du
Conseil et des Présidents qui se sont succédé.
» Mais avant de terminer, permettez-moi de vous rappeler que,
pour maintenir la Société prospère, il est besoin du dévouement
constant de chacun de nous. Durant la seule année qui vient de
s'écouler, j'ai eu le plaisir d'amener à la Société dix membres actifs
nouveaux. Je voudrais voir mon exemple suivi par un plus grand
nombre, car il faut que de nombreux adhérents nous viennent sans
cesse ; par lA nous serons riches et parlant plus florissants. An cours
de l'année 1897 nous avons eu à enregistrer 30 membres nouveaux,
ce qui porte le nombre actuel de nos Membres actifs à 346, déduc-
SÉANCE DU 21 FÉVRIER 1898 * 37
tioii laite des trois décès que nous avons eu à déplorer et des per-
sonnes que nous avons dû rayer pour retard dans le paiement des
cotisations. Nous avons eu également à enregistrer un Membre
honoraire, un Membre correspoudaut et deux Membres donateurs.
» Je me permets d'adresser nos sincères remerciements à ceux
de nos collègues qui ont bien voulu contribuer à venir grossir nos
rangs. La Société zoologique de France fera tout ce qui dépendra
d'elle pour leur donner toute satisfaction, mais elle leur demande
en échange de nous amener à leur tour de nouveaux adhérents. Ce
sera le meilleur moyen de faire plaisir à leurs aines, et tous seront
les bienvenus, car il n'y a, à la Société zoologique de France, que
des Collègues, j'ose dire des amis dévoués, n'ayant d'autre but que
de se rendre utiles les uns aux autres pour le plus grand bien de
la Zoologie. »
Le vendredi 25 février, à huit heures et demie du soir, la Société
s'est réunie en séance extraordinaire, dans la grande salle de la
Société nationale d'acclimatation de France, pour entendre la con-
férence de M. le professeur Cuénot, sur les moyens de défense chez
les animaux. Cette conférence, dont on trouvera le texte ci-après,
était accompagnée de nombreuses projections à la lumière oxhydri-
que. M. le président d'honneur s'est fait ensuite l'interprète de la
Société et des personnes présentes, en adressant ses remerciements
à M. le professeur Cuénot.
LES MOYENS DE DÉFENSE CHEZ LES ANIMAUX
PAR
L. CUENOT,
Chargé de cours à l'Université de Nancy (1}.
Mesdames, Messieurs,
La Société Zoologique de France ayant bien voulu me charger de
la conférence à l'occasion de sa Réunion générale annuelle, j'ai
choisi comme sujet un épisode de la lutte pour l'existence, l'histoire
des moyens de défense.
(1) Conférence faite le 25 février 1898, à l'occasion de l'Assemblée générale
annuelle de la Société.
Bull. Soc. Zool. de Fr. 1898. xxni. — 5.
38 SÉANCE DU 21 FÉVRIER 1898
Aux yeux superficiels, la Nature apparaît calme, paisible, égayée
par les Oiseaux, les Insectes qui voltigent de fleur en fleur, peuplée
par des milliers d'êtres qui jouissent dans la plénitude de leur
vigueur d'une existence en apparence exempte de soucis ; mais ce
qu'on ne voit pas, et ce qui est cependant la réalité, c'est que
l'Oiseau cherche à dévorer les Insectes, l'Insecte cherche à en
manger d'autres ou à échapper à ses ennemis ; on ne voit pas la
recherche quotidienne, incessante de la nourriture, cette mêlée que
les Grecs nommaient d'un mot si expressif, le mangement réci-
proque des êtres (àXXr,XocpaYia). Dans une région donnée, les dévo- "
rants et les dévorés se maintiennent dans un état d'équilibre ï^
instable, d'harmonie, aurait-on dit autrefois, de sorte que bon an, %
mal an, le nombre des individus d'une même espèce reste à peu
près le même; cet équilibre est la résultante d'une quantité de
conditions complexes, parmi lesquelles les moyens de défense
jouent un rôle important.
Grâce à ceux-ci, dans une espèce quelconque, il échappe toujours
aux attaques un nombre suffisant d'individus qui perpétuent
l'espèce ; les malchanceux qui succombent suffisent à entretenir la
vie d'un certain nombre de carnassiers.
Les moyens de défense sont extraordinairement variés, et pour
ne pas nous y perdre, nous serons forcés de les catégoriser d'une
façon plus ou moins naturelle et de faire un choix d'exemples.
I. Fuite, autotomie. — Quand l'assailli n'a pas été surpris et
étourdi du premier coup, il prend la fuite, se mettant hors de
portée d'un coup d'aile ou d'un saut brusque; beaucoup d'espèces
munies de longs appendices faciles à saisir y ajoutent un perfec-
tionnement, ï autotomie. Avez vous poursuivi des Lézards? Si on
cherche à les arrêter dans leur fuite rapide en saisissant leur longue
queue, neuf fois sur dix, elle se brise, un morceau se tortillant
comme un ver vous reste dans la main, et le Lézard mutilé, profi-
tant de votre immanquable stupéfaction, disparaît au plus vite.
Prenez un peu brusquement une Sauterelle par une de ses grandes
pattes, elle vous la laissera bien entière et s'échappera d'un saut,
sacrifiant la partie pour sauver le tout. Les Crabes de nos côtes, les
Faucheurs à longues pattes {Phalangiuni), et bien d'autres encore,
présentent le même phénomène.
Comme tous les moyens de défense, ce n'est pas un acte rai-
sonné, volontaire; c'est un pur réflexe, c'est à-dire un acte invo-
lontaire, de même nature que l'abaissement brusque des paupières
au devant de l'œil menacé d'un choc ; il faut, pour le déterminer, une
SÉANCE DU 21 FÉVRIER 1898 39
pression assez forte qui puisse impressionner le nerf de la patte;
comme vous le montre celle photographie, ou peut ainsi faire tom-
ber successivement toutes les pattes d'un Crabe, qui ne se doute
pas que la vie lui devient impossible. Attachez un Lézard par la
queue, sans que le lien soit trop serré, le patient se débattra, mais
l'autotomie libératrice ne se produira pas, tant qu'une blessure
n'aura pas déterminé l'ébranlement nécessaire pour mettre en jeu
le réflexe. La rupture est déterminée par une contraction muscu-
laire brusque qui casse l'organe en un point de moindre résistance,
disposé de telle façon qu'il n'y a aucune hémorragie par la surface
sectionnée.
Il est certain qu'à l'état de nature, l'autotomie doit être d'un
fréquent usage; on trouve communément des Crabes qui n'ont pas
leurs pattes au complet ou des Lézards à queue tronquée; la perte
est d'ailleurs de minime importance, une nouvelle queue, de nou-
velles pattes se reformant assez vite à la place des anciennes. La
Sauterelle n'a pas le même avantage ; la rupture de la patte est un
acte héroïque qui la laisse boiteuse pour le restant de ses jours.
IL Ci'iRASSE, PIQUANTS. — Beaucoup d'animaux, tels que les che-
valiers du moyen-âge entièrement bardés de fer, sont enfermés
dans une cuirasse à l'épreuve de la griffe et de la dent, formée soit
par l'endurcissement de la peau comme chez les Tatous, les Tortues,
beaucoup d Insectes, soit dans une enveloppe calcaire, comme la
coquille des Mollusques, dans laquelle l'animal peut s'abriter à la
moindre attaque, ou encore par un abri emprunté au monde exté-
rieur (Pagures, larves de Phrygane et de Cryptocéphale).
Ces derniers n'ont qu'une cuirasse partielle, un casque si l'on
veut, le reste du corps étant très mou ; ils le protègent en traînant
après eux une cuirasse empruntée, dans laquelle l'animal entier
peut se blottir en cas de besoin, en fermant l'orifice par son casque
céphalique. Le Pagure ou Bernard rErinite. si abondant sur nos
plages, s'empare d'une coquille vide, de taille proportionnée à la
sienne, à laquelle il se cramponne solidement par deux crochets
situés à l'extrémité du corps ; il ne dépas.se par l'ouverture que la
tête et les pattes, ce qu'il faut pour marcher et manger. La larve
de Phrygane, habitant les ruisseaux, se fabrique ello-mème un tube
avec ce qu'elle trouve autour d'elle : morceaux de bois, cailloux, etc..
qu'elle cimente et relie par un solide tissu de soie; la larve du
Cryptocéphale, petit Coléoptère terrestre, utilise tout prosaïquement
ses propres excréments et en façonne une coque résistante qu'elle
traîne avec elle (fig. 1).
40
SÉANCE DU 21 JANVIER 1898
Chez les petits Coléoptères qui n'échappent à leurs congénères
carnassiers que grâce à leur cuirasse, l'épaisseur et la dureté de
celle-ci ont moins d'importance que sa forme bombée et le poli de
sa surface (Coccinelle, Timarche); les mandibules des carnassiers
glissent sur elle sans pouvoir l'entamer, tandis qu'ils déchirent
rapidement des cuirasses plus solides, mais qui offrent des orne-
ments servant de points d'appui.
La cuirasse peut être lourde à porter, mais quel abri incompa-
rable quand elle est bien
ajustée ! La Tortue qui
rentre dans sa carapace
la tête et les pattes, pour
un temps indéterminé ,
capable de lasser la pa-
tience la plus robuste, est
à l'abri de tout dommage,
à moins d'employer le pro-
Fig. 1
Larve de Cryptocephalus avec sa
coque protectrice: X •^•
cédé de l'Aigle dont nous
parle La Fontaine; un Tatou de la République Argentine, le Dasypus
tricinctus L., s'enroule sur lui-même et devient une boule roulante,
sans le moindre point vulnérable, contre laquelle les Chiens s'achar-
nent en vain. Les Pangalins revêtus d'écaillés pointues, s'enroulent
également, ne laissant dépasser que la queue, encore mieux proté-
gée que le reste du corps ; les Léopards qui les attaquent souvent,
paraît-il, se blessent aux écailles, sans pouvoir entamer l'animal.
Quelques animaux ont, à la place de la cuirasse unie ou écail-
leuse, un revêtement de piquants aigus, comme les Porcs Epies, lis
Hérissons, les Echidnés, les Diodons, les Oursins et bien d'autres ;
à la moindre émotion, les piquants s'érigent, menaçants de toutes
parts, mettant en sang le téméraire qui ose affronter leur contact.
Bien des chasseurs ont pu voir la piteuse figure d'un Chien de
chasse aux prises avec un Hérisson, lorsque ce dernier, en s'enrou-
lant, s'est transformé en une inabordable pelote d'aiguilles.
Piquantf! actifs. — Au lieu d'agir d'une façon passive, par leur
simple présence, les piquants peuvent devenir des armes blanches
redoutables, dont l'animal cherche à frapper l'assaillant, à défaut
de griffes ou de dents. Les Uromastix, Lézards d'Asie et d'Afrique,
dont on voit souvent la dépouille chez les marchands de curiosités,
ont le corps nu, mais la queue est revêtue de rangées d'épines
courtes et pointues, en manière de masse d'armes ; lorsqu'on les
SÉANCE DU 21 FÉVRIER 1898
41
saisit, ils se défendent en donnant de violents coups de queue de
droite et de ^^auche.
Sur nos côtes, on rencontre assez souvent une Raie très redoutée
des pécheurs, la Pasteuague (Trygon pastinaca Cuv.); elle porte
sur la queue (fig. 2) un lonjjc aiguillon osseux, revêtu par la peau,
véritable poignard élégamment barbelé sur les côtés. La Pastenague
attaquée cherche à enrouler sa longue
queue autour de l'assaillant et presse
avec force son aiguillon contre celui-ci ;
elle produit ainsi de profondes blessures,
qui s'enveniment facilement, et ont par-
fois donné lieu à des accidents mortels.
III. DÉFENSES ÉLECTRIQUES. — PaSSOnS
à des combattants plus modernes, aux
Poissons électriques : ceux-là n'ont ni
cuirasse ni mouvements rapides; ils sont
même remarquablement mous, massifs
et indolents, mais ils renferment une
fabrique d'électricité, capable de fou-
droyer ou tout au moins d'engourdir les
imprudents qui les harcèlent.
Les Torpilles sont assez fréquentes sur
nos côtes de l'Océan et de la Méditerra-
née, et on en voit souvent des individus
vivants dans les aquariums des stations
zoologiques; ce sont de lourdes Raies, à
contours arrondis et à peau nue, qui
vivent à demi enterrées dans la vase, à
une faible profondeur. Lorsqu'on les
saisit par un point quelconque , mais
surtout par les côtés du corps, là où se
trouve Vorgane électrique, on ressent
une secousse assez forte, très analogue,
^ 1
\\
Fig. 2. — Queue de Trygon
pastinaca Cuv., montrant
l'aiguillon dorsal; X 1/3- —
A droite, aiguillon vu par
sa face inférieure, dépouil-
lé de la peau qui le revêt;
X V2.
comme le dit Réaumur, à la sensation
douloureuse que l'on éprouve dans le bras lorsqu'on s'est frappé
rudement le coude contre quelque objet dur. Les Gymnotes, sortes
de grosses Anguilles qui habitent les petits cours d'eau et les
mares vaseuses de l'Amérique du Sud, sont non moins célèbres
que les Torpilles par la violence de leurs commotions électriques,
assez fortes, paraît-il, pour engourdir des Chevaux.
IV. DÉFENSES CHIMIQUES. — La chimic fournit largement son
42 SÉANCE DU 24 FÉVRIKR 1898
contingent aux moyens de défense, depuis les substances gluantes
agissant simplement par leur action physique, comme le mucus,
jusqu'aux poisons les plus variés et les plus actifs inoculés par des
appareils ad hoc, en passant par les produits d'odeur ou de goût
repoussants et les substances caustiques.
La vulgaire Limace est un bon exemple des sécrétions muqueuses;
quand on la saisit, elle se contracte et se couvre instantanément
d'une bave glissante, gluante, tenace, qui la fait rejeter aussitôt
par le carnassier le plus alïamé.
Un animal marin du groupe des Holothuries, V Holuthuria Forshali
Chiaje, possède le moyen défensif le plus extraordinaire qu'on
puisse imaginer; assez fréquente sur les côtes de France et d'An-
gleterre, cette espèce a été appelée la lileuse de coiou, cotton-spinncr,
par les marins anglais, vous allez voir pourquoi : si ou irrite la
peau, en la piquant par exemple, l'Holothurie rejette tout d'un
coup, par son orifice cloacal, cinq à huit cylindres blancs, très
longs, qui filent au dehors comme des llèches; pendant les quelques
secondes qui suivent leur rejet, ces cylindres sont extrêmement
collants et adhèrent très solidement à tous les objets qu'ils rencon-
trent. L'assaillant, Crabe ou Poisson, est touché presque infaillible-
ment par plusieurs tubes qui, à la moindre traction, se déroulent,
s'étirent et peuvent atteindre une lon.çueur vingt fois plus grande
que celle du cylindre primitif, tout en restant collants et solides;
imaginez, si vous voulez, un long peloton de ficelle dont les torons
déroulables seraient enduits de glu. Plus l'assaillant cherche à se
dépêtrer, plus il s'empêtre, se ligotte lui-même de liens inextri-
cables ; Peach dit avoir vu un Crabe si complètement embrouillé
dans les fils qu'il ne pouvait remuer, et un Poisson qui n'a pu se
dégager qu'après une longue lutte; d'après Minohin, les pêcheurs
de Plymouth voient souvent des Homards si bien ligollés qu'ils
peuvent à peine se mouvoir; dans ce tableau (fig. 3), j'ai essayé de
vous représenter le combat dont j'ai été témoin entre un Crabe de
grande taille (Carcimis mœnas Penn.) et l'Holothurie, combat ter-
miné d'ailleurs tout à fait à l'avantage de cette dernière. Au bout
de quelque temps les lils perdent de leur ténacité et le prisonnier
peut s'en défaire assez facilement ; il est probable qu'une expérience
doit lui suffire et qu'il n'a pas envie de revenir à la charge.
Vous connaissez sans doute les Carabes, ces beaux Insectes mor-
dorés à allure rapide, que l'on rencontre fr-^quemment en été: ils
se vengent de la prise en rejetant par l'anus un liquide volatil,
d'une odeur repoussante, qui est sécrété par des glandes spéciales;
sÉANCK nu 21 FÉvRiEu 1898 43
l'etïet de ce liquide puant est immanquable sur les Grenouilles, les
Lézards et même les Oiseaux insectivores (Picus mnpr (..), avec
lesquels j'ai expérimenté; le Carabe est rejeté immédiatement,
intact, l'assaillant donnant tous les sig:nes du dégoût le plus pro-
fond. De petits Carabiques, les Bombardiers [Brachynus], voisins
des précédents, projettent aussi par l'anus un liquide brûlant, acide,
qui se vaporise immédiatement en produisant une détonation très
Vig. 3. — Holuthuria Forakali Chiaje attaquée par un Carcinus tnœnas Penn.
L'Holothurie rejette cinq tubes défensifs par son orifice cloacal. D'après nature.
(Océan) ; X 1/4.
perceptible; lorsqu'on soulève une pierre sous laquelle sont tapis
des Brachynes, ils fuient de tous côtés en multipliant les décharges,
une douzaine environ par individu, jusqu'à ce que leur arsenal soit
épuisé; les différentes espèces de Brachynes ont d'ailleurs reçu des
noms qui rappellent celte propriété [creiritans L., explodens Duft.,
sclopeta F.).
Mais l'animal qui parait le mieux doué sous ce rapport, c'est un
petit Carnassier d'Amérique, assez voisin du Putois, la Moufette
(Mephitis) : lorsqu'on la poursuit, elle s'arrête tranquillement, relève
sa queue touffue et expulse par l'anus, jusqu'à une distance de trois
mètres, un liquide d'une puanteur fabuleuse, telle que les auteurs
qui en parlent ne trouvent pas d'adjectifs suffisants pour en donner
une idée; elle peut rendre une maison inhabitable, faire perdre
leur valeur à toutes les marchandises d'un magasin où on a tué
une Moufette, persister sur des habits pendant plusieurs semaines
malgré des lavages réitérés, etc. Azara va jusqu'à dire « que si une
» Moufette lâchait une de ses bouffées au centre de Paris, on s'en
» ressentirait dans toutes les maisons de la ville ». On voit bien
qu'Azara est du Midi.
Le Mydœiis meliceps F. Cuv., le Blaireau puant de Sumatra, est
très analogue au type précédent ; il rejette en cas de danger un
44 SÉANCE DU 21 FÉVRIER 1898
liquide poisseux, dont l'odeur est telle que les gens tomberaient en
syncope s'ils ne pouvaient s'éloigner à temps. Notre Putois use
aussi de ce moyen de défense, mais quoique très odorante, sa sécré-
tion est loin d'être à la hauteur de celles de la Moufette et du Mydœus.
L'expulsion de liquides mal odorants et plus ou moins causti-
ques est très répandue chez les Insectes, notamment chez les
Coléoptères et les Hémiptères; il suffit de citer la tribu des Punaises
pour que vous soyez édifiés. L'acide formique, caustique violent,
est particulièrement commun ; les grosses Fourmis des bois [For-
mica rufa L.) en projettent des quantités considérables lorsqu'on
trouble la tranquillité de leur fourmilière, assez pour qu'on en per-
çoive facilement l'odeur au-dessus du nid; la Chenille de Dicranura
vinula émet par un orifice prothoracique un jet d'acide formique
presque pur. Les Faussas, qui vivent dans les fourmilières, rejet-
tent, quand ils sont irrités, un liquide extrêmement corrosif, qui
renferme de l'iode libre ; on a trouvé de l'acide salicylique dans le
liquide opalin très odorant qui sort des verrues latérales du corps
des larves de Melasoma; enfin les glandes cutanées latérales {fura-
men repugnatoria) de petits Diplopodes (Paradesmus gractlis G. L.
Koch et Polydesmus virginiensis) sécrètent de l'acide prussique, ce
roi des poisons.
Faut-il vous citer les venins des Serpents venimeux, ceux du
Crapaud, de la Salamandre, de la Vive, des Scorpions, des Chenilles
processionnaires, des Abeilles, des Méduses, inoculés par des
appareils variés ou épandus simplement à la surface du corps ?
Saignée réflexe. — Chez quelques Insectes, le procédé mis en
œuvre pour faire parvenir au dehors les substances vénéneuses ou
simplement repoussantes qu'ils renferment, est tout à fait singulier
et en apparence aussi bizarre que l'autotomie : je veux parler de la
saignée réflexe des Cantharides, Coccinelles et bien d'autres. Si une
Cantharide est simplement touchée par un Insecte prédateur ou un
Lézard, elle roule sur le flanc, morte en apparence, et on voit sortir
des articulations fémoro-tibiales des six pattes de grosses gouttes
d'un liquide un peu visqueux, d'un jaune clair ; ce liquide n'est
autre chose que le sang même de l'animal, coulant par une petite
blessure temporaire de la patte et renfermant un toxique puissant,
la cantharidine, le même produit qui agit dans les vésicatoires. Le
Lézard, mouillé par ce sang chargé de cantharidine, lâche immé-
diatement prise, et frotte ses mâchoires de côté et d'autre pour les
débarrasser du li(|uide brûlant dont elles sont enduites. La Cantha-
ride, au bout de quelques minutes d'attente, se remet sur pied et
SÉANCE DU 21 FÉVRIER 1898 45
s'en va traiiqiiilloment, sans avoir à craindre une nouvelle attaque;
une expérience sulHt à l'assaillant.
Vous n'avez qu'à prendre une Coccinelle au printemps prochain
pourvoir sourdre le sang, de couleur jaune d'or et d'odeur assez
désagréable, par les genoux des six pattes. D'autres Coléoptères,
les Timarches, rejettent leur sang rouge groseille par la bouche; il
renferme, paraît-il, une toxine capable de tuer rapidement de petits
Vertébrés. De même que le Lézard et le Crabe faisaient le sacrihce
d'un membre pour sauver le reste, ces Insectes faisaient le sacrifice
de quelques gouttes de sang, à chaque attaque, pour faire parvenir
au dehors le poison qu'il tient en dissolution.
Savew désagréable. — Il y a probablement beaucoup d'espèces
qui, sans posséder de défenses mécaniques ou chimiques externes,
telles que poils, piquants, mucus, poisons, produits odorants, ont
néanmoins in toto une saveur désagréable, autrement dit ne sont
pas comestibles pour les carnassiers qui pourraient y trouver une
proie facile. Si ces carnassiers ont une mémoire de longue durée
(ce qui ne peut guère être admis que pour des vertébrés supérieurs),
ils doivent garder le souvenir des expériences fâcheuses faites dans
le jeune âge, et par suite dédaigner l'espèce non comestible lorsqu'ils
la reconnaissent. Sa saveur désagréable deviendrait alors pour elle
un moyen de défense très efTicace.
Il est possible que ce soit le cas des Zygènes, Papillons à couleurs
voyantes, à vol très lourd, dépourvus en apparence de tout moyen
défensif; bien qu'ils soient eutièrement faciles à prendre, ils ne
paraissent pas être mangés volontiers par les Oiseaux, leurs seuls
ennemis possibles. Je n'ai jamais vu un Poisson ou un Trison
avaler une Sangsue, même de très petite taille; ils se jettent parfois
sur elles, les mordent, mais les rejettent aussitôt, soit parce qu'elles
sont trop coriaces, soit parce qu'elles ont une saveur qui leur
déplaît.
V. Mort apparente. — Beaucoup d'animaux cuirassés ou à
défenses chimiques ne cherchent pas leur salut dans la fuite, au
contraire; ils ont recours à un stratagème tout opposé : à la moin-
dre alerte, ils replient leurs appendices, roulent sur le dos ou
le flanc, et gardent pendant plus ou moins longtemps une immo-
bilité parfaite; on dit très justement qu'ils font le mort. S'ils sont
cuirassés, ils s'enroulent en ressort de montre, comme les Jules,
ou en boule, comme les Tatous, les Pangolins, les Héri.ssons, les
Trilobites, les Glomeries, divers Isopodes, les Chitons, de façon à
cacher au centre les parties vulnérables et à ne montrer que des
46 SÉANCE DU 21 FÉVRIER 1898
surfaces impénétrables; s'ils possèdent des produits repoussants,
ceux ci sont évacués au dehors à l'instant même où ils fout le mort.
Certains cuirassés, tels que nos Bousiers {Geatrupes), tout en faisant
le mort, étendent les pattes avec raideur, comme s'ils tombaient en
catalepsie, ce qui leur donne un aspect bizarre et en même temps
singulièrement incommode pour leurs ennemis.
Celle ruse a un double avantage : 1" elle déroute les ennemis qui
ne se nourrissent que de proies mobiles, tels que les Batraciens et
les Lézards; en effet, comme ceux-ci attendent toujours, pour
happer leur proie, qu'elle se soit remise en marche, il arrive sou-
vent qu'ils perdent patience, bien qu'ils en aient une bonne dose,
ou que leur attention est détournée par un autre objet; 2° les petits
Insectes, les petits Escargots, etc., qui vivent sur les hautes herbes
et s'en détachent au moindre attouchement, tombent à terre où ils
se perdent parmi les mille détritus du sol; ils ont ainsi bien des
chances d'échapper aux Oiseaux qui ont déterminé leur chute. Il
n'est pas d'entomologiste qui n'ait été bien souvent déçu par cette
ruse, quelque soin que l'on apporte à chercher les Insectes tombés,
devenus introuvables.
VI. Matamores. — D'autres animaux, véritables matamores,
présentent un processus tout diflérenl ; lorsqu'ils sont irrités ou
attaqués, ce qui revient d'ailleurs au même, ils hérissent leurs
poils, plumes ou autres appendices cutanés, se gonflent, émettent
des sons sauvages s'ils eu sont capables, ce qui leur donne un
aspect parfois grotesque, souvent terrifiant, Darwin dit avoir vu
un Chimpanzé qu'alarmait la figure insolite d'un charbonnier tout
noirci ; son poil était hérissé, il faisait de petits mouvements en
avant, comme pour fondre sur cet homme, sans aucune intention
d'en rien faire ; mais, disait son gardien, dans l'espoir de l'effrayer.
Le Gorille en fureur dresse sa crête de poils et la projette en avant,
ses narines se dilatent, sa lèvre inférieure s'abaisse, montrant ses
terribles dents; il se bat la poitrine avec ses énormes poings et fait
retentir la forêt de formidables rugissements ; il faut sûrement un
sang-froid peu commun pour ne pas se laisser impressionner par
cette terrifiante mise en scène.
Tout le monde a vu un Chat en colère, abaissant ses oreilles,
hérissant ses poils, particulièrement ceux de la queue et de la ligne
médio-dorsale, montrant ses dents en grondant; il prend un aspect
quasi formidable, et nul doute que cet aspect, et rien que cela, ne
fasse reculer maint adversaire peut-être plus robuste.
Certains Serpents, notamment les Cobra di Capello de l'Inde
SÉANCE DU 21 FÉVRIi:i! 1898 47
{^aja fripiidiana Merr.), lorsqu'ils sont excités, dilutent loiir cou
d'uue façon étouuaute, eu étendant les côtes de celte région, et se
dressent tout droit en ouvrant largement la gueule; les taches foncées
qui se trouvent sur le cou dilaté (d'où leur nom de Serpent à
lunettes) contribuent encore à les transformer. Les Grenouilles et
les Crapauds avalent de l'air et se gonflent prodigieusement lors-
qu'ils sont imiuiets, et Gunther pense que beaucoup de ces animaux,
eu augmentant ainsi leur volume, échappent au danger d'être
dévorés par des Serpents de petite taille, qui ne peuveut plus les
engloutir.
Vil. HoMOCHROMiE. — Lcs animaux pourvus des moyens de
défense que je viens d'énumérer, ne cherchent pas à se dissimuler
à la vue de leurs ennemis ; aussi la plupart d'entre eux se meuvent-
ils librement, sans se soucier d'être aperçus; ils ont déplus des
couleurs quelconques, parfois très brillantes, comme les Limaces
rouges, les Carabes dorés, les Moufettes noir et blanc, les Coccinelles
rouge, jaune et noir, etc., de sorte qu'elles tranchent plus ou moins
vivement sur leur substratum habituel. Pour un nombre considé-
rable d'espèces, le procédé protecteur est tout différent ; l'animal
a approximativement la même teinte que celle du milieu où il
vit habituellement, végétaux, pierres, sable, etc., de sorte que s'il
reste immobile, il est tout à fait impossible de le voir, même
à une petite distance : c'est ce que j'ai appelé Vhomochromie.
L'hon)ochromie est à son état le plus parfait {homochroniie mimé-
tique! ou copiante) lorsque, non seulement la teinte générale, mais
aussi les petits accidents de surface et de coloris du support sont
copiés exactement (nervures des feuilles, lichens et mousses des
arbres), de sorte que l'animal ressemble en entier à un objet inanimé,
brindilles de bois, feuilles, écorces, algues ou même excréments
d'autres animaux.
L'exemple peut-être le plus parfait que l'on puisse citer est celui
de grands Papillons des Indes et de Malaisie, les Kallima. Je laisse
la parole à Wallace : « Ce sont des Papillons très voyants, plutôt
grands, de couleur orange et bleue en dessus, qui volent très vite et
fréquentent les forêts sèches. Ils ont pour habitude de se poser par-
tout où se trouve du feuillage en décomposition, et la forme et la
couleur de leurs ailes, en dessous, produisent une imitation absolu-
ment parfaite d'une feuille morte. Cette imitation est ainsi produite :
le Papillon se pose toujours sur une tige, avec la queue de ses ailes
postérieure appuyée dessus, et formant le pédoncule de la feuille.
De là, une ligne courbe court à travers les deux ailes, imitant la
48 SÉANCE DU 21 FÉVRIER 1898
nervure médiane, d'où partent des deux côtés des lignes obliques,
formées en partie par des marques, qui lui donnent l'apparence de
la nervation ordinaire d'une feuille. La tête et les antennes entrent
exactement entre les ailes supérieures, repliées de façon à ne pas
déranger la silhouette qui présente ce degré de courbure irrégulière
qu'on trouve chez les feuilles sèches et flétries. Leur couleur est très
remarquable par son extrême variabilité, passant du rouge brun
foncé à l'olive ou au jaune pâle, sans que deux exemplaires soient
exactement pareils, mais elle est toujours comprise dans la gamme
des couleurs du feuillage, il y a mieux encore ; les ailes portent
deux petits points transparents, sans écailles, qui rappellent d'une
façon étonnante les perforations produites sur les feuilles sèches par
des Insectes. Vous comprendrez, en regardant ce tableau, qui n'est
qu'une copie fidèle du Kallima, que le Papillon, si voyant qu'il
puisse être au vol, disparaît comme par magie lorsqu'il se pose sur
un buisson en repliant les ailes.
Les Phyllies, orthoptères herbivores qui habitent les îles tropi-
cales de l'ancien monde, sont la copie non moins étonnante d'une
feuille verte ; les deux élytres en se réjoignant, dessinent exactement
le contour et la nervation d'une grande feuille elliptique ; la tète et
les pattes qui dépassent le corps aplati portent de petites expansions
foliacées qui complètent l'illusion. La couleur est identique à celle
des végétaux vivants, et il paraît même qu'il y a identité profonde
entre les pigments des Phyllies et des plantes : en effet, les élytres
doivent leur teinte à des granulations vertes, solubles dans l'alcool,
qui présentent très exactement le même spectre que la chlorophylle.
Rien d'étonnant à ce que, comme le rapporte Lister, les Phyllies
affamées se mangent réciproquement les élytres, en guise de nour-
riture végétale.
Je vous ai d'abord cité ces exemples exotiques, parce qu'ils sont
frappants, mais notre faune nous en offre de presque aussi remar-
quables.
Une de nos chenilles arpenteuses, VUraptn-y.r sambucaria L., vaut
bien la Phyllie ou le Kallima; son corps cylindrique est brun
comme une écorce et parsemé de nodosités comme une petite bran-
che; elle a de plus pour habitude de se tenir fixé à la plante nour-
ricière seulement par leurs deux dernières paires de pattes, le
corps étant tendu et rigide, et de rester parfaitement immobile pen-
dant un temps très long ; voici ce qu'en dit un entomologiste anglais
Jenner Weir : « Après m'être occupé pendant trente ans d'ento-
mologie, je fus moi-même trompé, et je pris mon sécateur pour
SÉANCE DU 21 FÉVIUER 1898 49
couper sur un })runier, un éperon que je crus avoir oublie''. F.e soi-
disaut éperou se trouva être une CJienille arpenteuse, lonj^^ue de
deux pouces. Je la montrai à plusieurs membres de ma famille, et
je marquai un espace de quatre pouces tout autour pour circons-
crire les recherches, mais aucun d'eux ne put s'apercevoir que
c'était une Chenille. » Quand vous verrez une Chenille d'Urapleryx,
qui n'est pas rare dans les jardins, sur le Sureau, le Tilleul, le
Trocne, vous serez convaincus qu'il n'y a pas un mot d'exagéré
dans les lignes précédentes. J'y ai été pris, comme Weir, mais par
une autre espèce : un jour, j'ai ramassé à terre, dans une forêt, un
morceau de bois cylindrique qui me paraissait recouvert d'une
moisissure blanche, et ce n'est qu'après quelques secondes d'exa-
men attentif que j'ai reconnu le Papillon Phaber bucephala L., au
repos.
Je pourrai encore citer de nombreux exemples d'homochromie :
la robe blanche de beaucoup d'animaux polaires, qui vivent dans
les neiges, les teintes fauves des animaux des sables désertiques, le
vert des arboricoles, la faune des Sargasses, brun tacheté de blanc
comme ces algues, les couleurs indécises du gibier de la plaine et
des bois, qui le rendent si difTicile à trouver lorsqu'il est à terre, le
mode de fermeture des ailes chez les Papillons diurnes posés, qui
réduit la partie visible à une mince lame de couleur terne, et mille
autres encore.
Naturellement le déguisement homochromique ne peut avoir
d'effet défensif que si l'animal reste sur son support, et si ses mou-
vements sont suffisamment lents ou rares pour ne pas le déceler;
le fait est que beaucoup d'espèces homochromes sont remarqua-
blement paresseuses (Chenilles arpenteuses, Phyllie, Bacille), ou
ne présentent la coloration protectrice qu'au repos (Orthoptères
sauteurs. Papillons, Oiseaux posés). Il y a néanmoins là un incon-
vénient : diverses espèces à mouvements très vifs et fréquents
présentent une homochromie bien plus perfectionnée, leur couleur
se modifiant d'elle-même et très rapidement lorsqu'ils changent de
milieu, de sorte qu'elle est toujours appropriée à celle des objets
qui les environnent {homochromie mobile de divers Poissons, Batra-
ciens, Sauriens, Crustacés et xVIollusques).
Le Caméléon en est un exemple bien connu : au repos, il a une
couleur verdâtre, s'harmonisant plus ou moins avec celle du feuil-
lage où il vit habituellement. 11 peut passer du gris au brun grisâtre
jusqu'au noir, du bleu violacé au gris bleuâtre, d'un brun de rouille
à une couleur chair, suivant son entourage. On voit qu'il a une
50 SÉANCE DU 21 FÉVRIEH 1898
pnlette assez riche, et qu'il pourrait s'ofïrir des excursions sur les
tons les plus variés, si sa paresse ne l'en dispensait ; son huniochro-
mie mobile est d'ailleurs le seul moyen de défense de ce Lézard
inerte et inoffensif.
La Rainette (llyla viridis L.), sans avoir une gamme aussi variée,
change également de teinte avec facilité : habituellement d'un vert
magnifique comme les prés ou les feuilles qu'elle habite, elle devient
brune ou grise sur les écorces, dorée, paraît-il, auprès d'objets mé-
lalii(jues. Mais c'est peut-être chez des Mollusques marins, les
Céphalopodes, que cette faculté est la plus développée, et ils la
combinent avec une ruse des plus curieuses dont M. Joubin vous a
parlé dans sa conférence de l'année dernière : quand un Poisson
houspille une Seiclie ou une Sépiole, celle-ci, d'un jaune clair
comme le sable qu'elle affectionne, devient instantanément d'un
brun foncé, signe de colère ; si l'attaque continue, elle rejette le
contenu de sa poche à encre, qui forme dans l'eau un petit nuage
opaque à peu près de sa taille; la Sépiole rechange alors de teinte,
devient à peu près incolore et s'enfuit à toute vitesse, pendant que
l'assaillant se jette sur le nuage noir, croyant saisir la Sépiole, qui
s'est empressée de s'enfouir dans le sable, à un d<^mi-mètre de là.
Ces changements de coloration ont pour point de départ les
impressions lumineuses perçues par la rétine (un animal aveuglé
ne change plus de teinte) ; l'ébranlement nerveux est transmis par
un trajet compliqué jusqu'à des cellules colorées de la peau, qui, en
se contractant ou en s'élalant, composent une palette plus ou moins
riche.
Bien qu'on ne l'ait pas démontré expérimentalement, tout le
monde accorde à l'homochromie fixe ou mobile une valeur défen-
sive vis à-vis des carnassiers qui chassent leur proie à la vue,
comme la plupart des Vertébrés et probablement les Céphalopodes
Si l'Homme est trompé par ces ressemblances de forme et de couleur,
il est bien possible qu'il en soit de même pour les autres animaux,
mais il ne serait pas superflu d'en faire l'expérience ; je remarque en
efïet que les Buses (Biiseo vulgaris L.) et les Chouettes se nourrissent
presque exclusivement de petits Mammifères. Campagnols, Mulots
et Musaraignes, qui sont cependant, à notre point de vue, parfaite
ment homochromes avec la terre. D'autre part, il me semble que les
Reptiles, Batraciens et Poissons sont assez peu attirés par les
couleurs et qu'ils ne se jettent que sur les objets en mouvement,
de sorte qu'une proie, non homochrome avec son support, mais
immobile, n'est pas sensiblement plus en danger qu'une autre
SÉANCE nu 21 FÉVRIER 1898 31
parfaitement homochrome. 11 y aurait peut-être lieu de restreindre
beaucoup les cas d'homochromie vraiment etficaces comme moyens
de défense.
VIII. Mimétisme. — Le mimétisme est un phénomène encore plus
sinpjulier que rhomochromie : une espèce, tout en jçardant les
caractéristiques anatomiques du groupe auquel elle appartient, est
la copie extérieure plus ou moins exacte, par sa forme et surtout
par ses couleurs, d'une autre espèce dont elle est extrêmement
éloiî?née comme parenté; la première miwe la seconde, d'où le nom
anglais de mimicry. Voici une Guêpe de grande taille, à aiguillon
redoutable, la trop commune Veapa crnboL.; voici un Papillon
inoiïensif,la Sésie (TrorhUiuni apiforme C\.), que l'on trouve au mois
de juin sur les Peupliers des grandes routes; vous voyez^que la
Sésie ne ressemble pas du tout à un Papillon ordiniire; c'est tout
à fait une Guêpe, par ses ailes enfumées et transparentes, par la
coloration jaune et noire de son corps, par son faciès élancé, si
bien qu'il faut un examen attentif pour la distinguer de l'Hymé-
noptère. Une de nos Couleuvres inoffensives, le Tropidonotus
viperinm Merr., ressemble tellement par sa taille et ses couleurs à
la Vipera benis L., que Duméril, herpétologiste de mérite, a été
mordu, dans la forêt de Senart, par une Vipère qu'il avait prise
pour une Couleuvre vipérine. Dans l'Amérique tropicale, on cite
trois genres de Serpents inoffensifs, qui copient de très près les
Elaps, très venimeux, dont la coloration, unique parmi les Ophidiens,
est constituée par des anneaux alternativement rouges, noirs et
jaunes. Je me bornerai à citer ces quelques exemples, mais il y en
a beaucoup d'autres.
Si l'on remarque que les animaux copiés sont pourvus de puis-
sants moyens de défense, tandis que l'espèce mimante n'en a pas,
qu'ils habitent les mêmes localités, avec prédominance très notable
comme nombre d'individus de l'espèce copiée, on sera disposé à
attribuer au mimétisme un effet défensif. La ressemblance est
tellement décevante, que les carnassiers ne peuvent pas distinguer
l'original bien défendu de la copie inoffensive; s'ils connaissent,
par une expérience acquise dans le jeune âge, qu'il est bon d'éviter
le premier, ils doivent dédaigner l'un et l'autre ; l'espèce mimante
sera aussi très efTicacement protégée par sa ressemblance.
Celte théorie, très longtemps admise sans conteste, n'a jamais
reçu de vérification expérimentale et reste encore une simple vue
de l'esprit. Naturellement le mimétisme ne pourrait avoir d'effet
que sur des animaux doués de mémoire et de quelque réflexion.
52
SÉANCE DU 21 FÉVRIER 1898
c'est-à dire sur des Oiseaux et des Mammifères; il faudrait savoir si
ceux-ci confondent la Sésie et la Guêpe, si les Carnassiers serpen-
tivores ne mangent pas indifîéremment les espèces venimeuses et
non venimeuses, etc. Toutes questions à résoudre pour chaque cas
en particulier.
IX. CoMMENSALisME. — Qu'y a-t-il de plus prudent, dans ce monde
semé d'enibùches, que de s'associer avec une espèce redoutée par
ses armes, qui, en échange de quelques menus services, voire même
gratuitement, vous fournira un abri sûr en cas de danger? C'est le
commensalisme défensif.
Je vous ai parlé plus haut de la cuirasse artificielle que se procu-
rent les Pagures pour abriter leur abdomen sans défense ; la coquille
Fig.4. — Pagurus striaius Latreille, associé avec une Eponge, Siibcrile.^ domun-
cula Olivi. A la surface de l'Eponge on voit de nombreuses cavités, dont chacune
loge un petit Amphipode commensal, le De.vaiitine gibbosa Bâte. D'a])rès nature
(Méditerranée) ; X 1/2.
qu'ils adoptent n'est pas sans inconvénients : sa forme est rarement
adéquate à celle de l'occupant, et lorsqu'il grandit, il doit en chan-
ger, opération dangereuse à pratiquer. Le Pagure que je vous
présente (fig. 4) n'a aucun reproche à adresser à son enveloppe ;
c'est une Eponge bien vivante (Suberites domunculu Olivi) qui s est
fixée toute jeune sur une petite coquille, et a poussé en même temps
que le Pagure, épousant ses contours d'une façon scrupuleusement
exacte et lui constituant un abri sîir, épais bien que léger, non
comestible, impossible à forcer; il est probable, que de son côté,
l'Eponge relire des avantages de l'association, car juscju'ici on n'a
SÉANCE DU 21 FÉVRIEK 1898
53
|ins trouvé le Suberite^ fixé sur des corps inertes, comme les autres
Epouges ; il est toujours eu com|);ignie de Pagures.
Sur la coquille habitée par un autre Pagure, s'installe une Ané-
mone àe mer (Adanisia palliata Boh.), animal redouté s'il en fut:
l'Actinie borde exactement l'orlfîce de la coquille, sa bouche en
dessous de celle du Pagure. C'est un gardien bien armé, très rébar-
batif, qui ne laisse pas molester son compagnon ; en retour celui-ci
lui assure une nourriture abondante et toute préparée. Séparés, les
deux associés finissent mal : l'Actinie meurt de faim ou à peu près;
le Pagure, très incomplètement abrité, ne tarde pas à être la proie
de ses ennemis.
fyUn poisson de nos rivières (fig. 5), la Bouvière (Rhodeus amarus
■^i
Fig. o. — Femelle de Rhodeus atnarus Bloch pondant dans les orifices sipbonaux
d'un Unio hatavus M. R. (Meurllie). Grandeur naturelle.
Bloch ) pond ses œufs dans la cavité branchiale d'un Mollusque vivant
(Unio), au moyen d'un long oviducte qui peut atteindre plusieurs
centimètres de long et n'apparaît chez la femelle qu'au moment du
frai (printemps). Les jeunes se développent dans les branchies du
Mollusque, à l'abri des attaques qui déciment les embryons, et ne
sortent qu'à l'état d'alevins.
Bull. Soc. Zool. de Fr., 1898.
XXIII. — 6.
54 SÉANCE DU 21 FÉVRIER 1898
Un Poisson de nos côtes, voisin du Maquereau, le Trachurus îra-
churus L., vit en commensalisrne dans son jeune âge avec des Médu-
ses, animaux bien défendus et non comestibles : dans les moments
de calme, les jeunes Poissons voguent de concert avec la Méduse,
en dehors d'elle, voire à quelques mètres, mais sans jamais s'en
éloigner, ni la dépasser ; dès qu'un danger les menace, ils regagnent
à toute vitesse leur prolectrice, et beaucoup se logent même dans
les cavités internes de la Méduse. Bien avant d'êlre adultes, les
Trachurus vivent complètement libres, comme les Bouvières. On
peut remarquer que les animaux vivant en commensalisme, notam-
ment les Poissons, sont souvent de jeunes individus, mauvais
nageurs et dépourvus de tout moyen de défense; il est curit;ux de
constater que les hôtes ne cherchent pas du tout à se débarrasser
des commensaux auxquels ils sont habitués, bien que ceux ci soient
parfois très gênants; ils sont devenus pour ainsi dire insensibles
au contact plus ou moins rude de leurs compagnons.
Individus spéciaux préposés a la défense des colonies.
Je ne ferai qu'indiquer ici ce paragraphe, qui demanderait de
longs développements. Dans les colonies ou sociétés animales, il
arrive souvent, par une division du travail, que les fonctions défen-
sives sont attribuées exclusivement à certains individus spécialisés
qui sont nourris par le reste de la colonie. Certains Bryozoîiires
marins, par exemple, présentent des individus très transformés,
dépourvus de bouche et de tube digestif, qui ont pour rôle de luer
ou d'écarter les petits animalcules qui pourraient se fixer sur la
colonie et l'étouffer : les uns {amculaires), ont l'aspect d'un bec
d'oiseau ou d'une forte pince, aux branches largement ouvertes,
qui se ferment vivement au contact d'un corps étranger; les autres
{vibraculaires) balaient la surface de leurs compagnons d'un mou-
vement lent et uniforme.
Parmi les Insectes qui vivent en sociétés, les Fourmis et les Ter-
mites ont souvent des soldats, individus à grosse tête, munie de
mandibules gigantesques, qui veillent autour du nid et le protègent
en cas d'attaque ; ils sont assez spécialisés dans leur rôle pour être
incapables de se nourrir eux-mêmes ; chez les Termites, les soldats
sont indifféremment mâles ou femelles, tandis que chez les Four-
mis, ce sont toujours des femelles transformées.
Considérations générales. — Après cet exposé des moyens de
protection, il est une objection qui vient naturellement à l'esprit :
puisque la grande majorité des animaux possède un ou plusieurs
SÉANCE nu 21 FÉVRIER 1898 55
procédés défeusifs, comment se tait il qu'il y en ait un si grand
nombre qui succombent sous l'attaque des carnassiers?
Quand on constate e.rpcrimentaleiiient que telle particularité ou
tel réllexed'uu animal a pour elïet de repousser un ennemi naturel
de celui-ci, on dit que ce réflexe ou ce caractère organique est un
moyen de défense contre cet ennemi: mais il est bien évident qu'il
ne sera pas également efficace contre tous les ennemis possibles de
l'espèce considérée. Les Grenouilles et les Crapauds avalent sans le
moindre inconvénient les Cantharides, malgré leur mort apparente
et leur cantbaridine, très toxique pour les Insectes, les Lézards et
les Mammifères ; les Crapauds et les Momeaux mangent très volon-
tiers les Abeilles, malgré leur aiguillon empoisonné. Tel moyen
défensif efficace in vitro contre un assaillant de vigueur et d'appétit
modérés devient insuffisant contre un autre plus robuste et plus
aflamé : en examinant le contenu du tube digestif de Lézards libres,
j'y ai trouvé souvent des proies qu'ils refusent presque toujours en
captivité, soit parce qu'ils ont moins faim, soit parce que leurs
forces soient moindres (par exemple des Coccinelles, Bourdons,
Hémiptères à sécrétions puantes, Glomeris, Chenilles poilues, etc.).
Enfin, il y a bien des moments dans la vie où le moyen défensif
fonctionne mal ou fait défaut; si l'attaque a lieu à ce moment, la
proie succombe fatalement; par exemple, les animaux cuirassés
perdent leur armure au moment des mues et on sait, pour les
Crabes, par exemple, qu'ils sont détruits en quantité pendant ces
périodes ; les sécrétions repoussantes ne se produisent plus quand
l'animal est fatigué, mal nourri ou âgé ; les animaux homochromes
deviennent très visibles lorsqu'ils quittent leur support habituel,
pour une raison ou pour une autre, etc.
Il se fait ainsi une sélection deatructive dans deux sens différents :
les carnassiers actifs, vigoureux, bous chasseurs, se nourrissent
aux dépens des proies que le hasard leur livre, tandis que les
faibles meurent de faim et sont éliminés. Les individus dont les
moyens de défense sont moins bien développés qu'à l'état normal
ou qui changent de territoire et rencontrent des ennemis nouveaux,
sont dévorés presque fatalement et ne laissent pas de postérité.
Ainsi se maintiennent à un degré relatif de perfection les moyens
de défense et les armes d'attaque.
Comment les espèces ont-elles acquis les moyens de défense ?
Pendant longtemps on a accepté la réponse darwinienne, basée sur
l'hypothèse de la sélection constructive . supposons, par exemple,
une espèce herbivore colorée en jaune ; de temps en temps, il
56 SÉANCE DU 21 FÉVRIER 1898
apparaîtra par variation des individus dont le jaune tendra un peu
sur le vert: comme ils se confondront mieux que les autres avec
leur entourage, ils auront plus de chances de sortir indemnes de la
lutte pour la vie ; le caractère utile se transmettra à leur postérité,
et s'amplifiant de génération en génération, arrivera à constituer
une homochromie parfaite. Même raisonnement pour les défenses
chimiques et mécaniques. Pour ma part, avec Mivart, avec l'école
biomécanique moderne, je ne puis accepter cette explication : pour
qu'un moyen soit efficace (et encore !), il faut qu'il soit très perfec-
tionné, et il n'y a aucune raison pour que des individus soient
sélectionnés parce qu'ils présentent un rudiment d'organe élec-
trique,ou une peau un peu plus dure, ou une teinte se rapprochant
de celle de leur support habituel. Il y a trop de hasards dans le
struggle for life pour qu'un avantage aussi problématique leur
assure la prépondérance.
Voici comment je conçois l'apparition d'un moyen de défense :
quand un animal est attaqué par un autre, la surprise ou l'effroi
détermine chez lui des réflexes émotifs, qui n'ont aucune utilité
pour lui : telle espèce expulse sa salive (Orthoptères sauteurs) ou le
contenu de ses glandes cutanées (sueur froide de l'Homme) ou son
urine (Couleuvre), ou même son tube digestif (Holothuries); telle
autre hérisse ses poils (chair de poule), ou au contraire se pelotonne,
réduit son volume et reste immobile (Perdrix effrayées par un Oiseau
de proie). Que maintenant, le hasard des variations et de l'évolution
modifie la sécrétion, jadis inofïensive, en y introduisant un produit
chimique désagréable aux ennemis de l'espèce, que les appendices
cutanés deviennent durs et aigus, que l'immobilité devienne mort
apparente et voilà le réflexe émotif transformé en un moyen de
défense plus ou moins efficace.
Explication analogue pour les colorations homochromiques : les
conditions multiples qui constituent un cas d'homochromie se
retrouvent dissociées chez des espèces voisines, où elles ne peuvent
avoir aucune signification utile, étant séparées: par exemple, dans
le groupe des chenilles arpenteuses, il en est qui ont la forme de
brindilles de bois sans en avoir la couleur ; d'autres qui en ont la
couleur sans en avoir la forme ; d'autres enfin qui, tout en n'ayant
ni couleur ni forme spéciales, prennent volontiers l'aspect rigide
d'une branche et restent longtemps immobiles : qu'une chenille,
comme celle de ïUraperix .se»«ftw6ana et quelques autres, cumule
par hasard ces trois particularités, et voilà créée une ressemblance
qui nous étonne par son exacte api)roprialion, et qui peut avoir un
SÉANCE DU 21 FÉVRIER 1898
57
effet prolecteur. Il n'y a plus lieu de s'étonuer qu'il y ait eu somme
peu d'espèces chez lesquelles les coïucideuces aient été assez favo-
rables pour produire ces types extraordinaires comme la Phyllie et
le Kalliina.
Bien des espèces, d'autre part, présentent une fausse homochro-
mie qui n'aurait que bien peu de chemin à faire pour devenir aussi
parfaite que daus les cas précédents. Par exemple, une petite Pha-
lène de nos bois, la Venilia macularia L. (ûg. 6), jaune tacheté de
noir, est tout-à-fait invisi-
ble lorsqu'on la pose sur /J
une feuille morte, jaunie
et tachée ; mais dans la
nature, on ne rencontre la
Venilia qu'en mai et juin,
à une époque où il n'y a
guère de feuilles mortes ;
et elle se pose indifïérem-
ment sur le sol et les plan-
tes vertes où elle est fort
visible. Qu'une variété de
Venilia devienne stricte-
ment automnale etaitl'iQS-
tinct de se poser exclusi-
vement sur les feuilles
mortes , son homochro-
mie, jusqu'ici latente et
inutile, deviendra aussi
surprenante que celle du
Kallima. Et cependant la
sélection n'y aura été pour rien.
Je termine ici ce trop long abrégé de ce que l'on interprète comme
moyens de défense contre les carnassiers. Bien que le sujet ait été
souvent étudié, je crois qu'il y a encore beaucoup à glaner, surtout
à soumettre au contrôle de l'expérience bien des hypothèses sédui-
santes, mais hypothèses toutefois. On a été trop longtemps imbu
du dogme de l'utilité, en se figurant que chaque espèce était
merveilleusement adaptée à son milieu, de par la toute-puissance
de la sélection naturelle, et que la plus petite particularité orga-
nique devrait avoir une signification. Il ne semble pas en être
ainsi ; il n'y a pas de raison pour que le dessin particulier d'une
coquille ou de l'aile d'un Insecte ait une utilité quelconque pour le
Fiif. 6
• Exemple de fausse homochromie :
Venilia macularia L , posée sur une feuille
de Bouleau jaunie et tachée (d'après Pla-
teau). Grandeur naturelle.
58 SÉANCE DU 21 FÉVRIER 1898
possesseur; l'aiiinifil a peut-être beaucoup d'organes inutiles, ou
qui fonctionnent tant bien que mal, plutôt mal que bien.
D'autre part, on a trop souvent jugé les moyens de défense à un
point de vue humain, sans penser que les animaux peuvent avoir
des appréciations et des sensations absolument différentes des
nôtres ; ce n'est que l'observation critique, l'expérience précise, qui
permettront de donner des bases solides à cette partie si intéres-
sante de la Biologie.
SUR LA FAUNE DES VERTÉBRÉS SAUVAGES DE LA NORMANDIE,
PAR
HENRI GADEAU DE KERVILLE.
J'ai l'honneur d'offrir, pour la bibliothèque de notre Société, le
quatrième fascicule de ma Faune de la iXormandie (1), fascicule
contenant la lin des Vertébrés, auxquels j'ai consacré, en tout,
1330 pages enviiou.
11 n'est pas sans intérêt, je le crois du moins, de résumer ici la
richesse de la faune normande, dans l'embranchement des Verté-
brés, résumé que j'ai fait aussi bref que possible; les personnes
qui désirent avoir des détails étant priées de consulter les quatre
fascicules en question.
Aux cinq départements dont l'ensemble est appelé Normandie,
soit la Seine Inférieure, l'Eure, le Calvados, l'Orne et la Manche,
j'ai cru devoir ajouter, au i»oint de vue fauuique, une bande litto-
rale d'une largeur qui, évidemment, est tout à fait conventionnelle.
Bien que le petit archipel de Chausey, situé en face de Granville
(Manche), soit presque complètement en dehors de cette bande, la
logique oblige à le rattacher en entier au département de la Manche.
La Normandie ainsi délimitée, fauniquemeut parlant, je dois
dire que, dans mon ouvrage, je mentionne toutes les espèces et
toutes les variétés de Vertébrés sauvages dont la présence, en
dehors du concours de l'homme, fut constatée d'une manière cer-
taine dans cette province.
Voici le résumé en question :
Vertébrés : 575 espèces (dont 569 formes typiques et 6 variétés),
(1) In BuUeliade la Société des Amis dt^s Sciences naturelles de Rouen, 2' semes-
tre 18%. — Tiré à part, Paris, J.-B. Baiilière et fils, 1897 (même pagination).
SÉANCE DU 21 FKVRIF.K 1S98 o9
plus 12 variétés dont les formes typiques sont au nombre des pré-
cédentes, sauf une variété d'oiseau : VUria lomma (L.) mr. ringvia
Briiuu. (Guillemot lummo var. bridée), dont la forme typique n'a
pas, à ma connaissance, été observée en Normandie, mais dont je
compte ici, comme espèce, la var. Troile (L.) (var. de Troïl). Ce total
des espèces de Vertébrés sauvages observées en Normandie se
décompose de la manière suivante en les cinq classes qui consti-
tuent cet embranchement :
Mammifères : 62 espèces et 1 variété de l'une d'elles.
Oiseaux : 322 espèces (dont 318 formes typiques et 4 variétés),
plus 10 variétés dont les formes typiques sont au nombre des pré-
cédentes, sauf VUria lomma (L.) var. ringmn Brûnn. (Guillemot
lumme var. bridée), dont la forme typique n'a pas, à ma coun lis-
sance, été observée en Normandie, mais dont je compte ici, comme
espèce, la mr. Troile (L.) (var. de Troïl).
Reptiles : 12 espèces.
Batraciens : 16 espèces (lo formes typiques et une variété).
Poissons : 163 espèces (dont 162 formes typiques et 1 variété),
plus une variété dont la forme typique est au nombre des pré-
cédentes.
SUR L'ACCOUPLEMENT DES OPHIDIENS
A LA FIN DE L'ÉTÉ ET AU COMMENCEMENT DE L'AUTOMNE,
PAR
RAYMOND ROLLINAT.
TROPmONOTUS VIPERINUS.
Le Tropidonote vipérin est très commun dans le département de
l'Indre. 11 habite les bords ou les endroits peu éloignés des rivières,
des ruisseaux, des mares ou des étangs; on peut dire qu'on le ren-
contre partout oîi il y a de l'eau. J'ai trouvé dans le tube digestif
de cette espèce des Grenouilles adultes, des larves de Rana viridia
et d'Alytes ohstetricans, des Tritons palmés adultes et des Poissons
de petite taille, jam;iis de petits xMammifères Ou de Lézards.
Ordinairement cette espèce paraît en mars et disparaît en novem-
bre. Elle passe la mauvaise saison, souvent en compagnie nom-
60 SÉANCE DU 21 FÉVRIER 1898
breuse, dans sa retraite de terre ou de rocher, mais ue s'engourdit
jamais complètement.
Ayant disséqué un grand nombre de sujets de cette espèce, eu
des femelles captives qui ont pondu dans mes cages, découvert et
fait développer les œufs des femelles ayant pondu à l'état sauvage,
je puis décrire sommairement, mais d'une façon exacte, les mœurs
et la reproduction de ce Tropidonote, nie réservant de faire con-
naître plus longuement, — dans un travail qui doit faire suite à
d'autres travaux que j'ai publiés sur les Reptiles (1) — , la façon de
vivre et de se reproduire de cet intéressant Ophidieu.
Les œufs qui doivent être pondus dans le courant de l'année se
développent rapidement au printemps et quittent les ovaires en
juin; ils s'introduisent alors dans les oviductes, au pavillon ou à
l'intérieur desquels ils sont fécondés; là ils sont ensuite revêtus
de leur enveloppe fibreuse, chargée de carbonate de chaux, que
sécrètent les oviductes devenus épais et très opaques.
C'est vers la fin de juin ou en juillet que la femelle pond de
quatre à quinze œufs à coque d'un blanc mat, parfois très légère-
ment jaunâtre, souple et parcheminée. On rencontre des œufs
collés les uns aux autres et formant ainsi un petit paquet, mais
souvent ils sont libres. En cherchant dans les galeries abandonnées
des Taupes, des Mulots et des Campagnols, j'ai bien souvent trouvé
la ponte de cette espèce; c'est principalement dans les petites
banquettes des routes, à proximité des cours d'eau, dans les
endroits bien exposés, ou bien encore dans les talus, que j'ai récolté
bon nombre d'œufs. Le Tropidonote vipérin ne donne qu'une ponte
chaque année et, d'ordinaire, vide complètement ses oviductes en
une seule fois. Les petits naissent en septembre ou octobre, gran-
dissent lentement et ne sont en état de se reproduire, les femelles
surtout, que vers leur quatrième année; les mâles sont plus
précoces.
L'œuf qui vient de quitter l'un des ovaires, laisse à cet organe
l'enveloppe qui le contenait. Cette enveloppe, au milieu de laquelle
on remarque une fente longitudinale par où s'est échappé l'œuf,
et qui contient un peu de matière blanchâtre ou légèrement jau-
nâtre, résidu de la formation du vitellus, se rétrécit rapidement,
devient l)runàtre, se désorganise et se résorbe, mais ne disparaît
complètement qu'en janvier ou lévrier suivant, parfois même plus
(1) R. RoixiNAT, Mœurs et reproductinn rie l'Orvet fragile. Mémoires de la
Société Zoologique do Finnce. 1897. — Idem, Mœurs el reproduction du Lézard
des murailles. Bulletin de la Société nationale d'Acclimatation, juillet 1897.
SÉANCE DU 21 FÉVRIER 1898 61
tard; il est donc très facile de recoauaitre, par l'examen des
ovaires, et jusqu'en janvier, février ou mars, si une femelle a pondu
en juin ou juillet précédent.
De plus, les oviductes des femelles qui ont pondu sont toujours
plus épais et un peu plus opaques que ceux des femelles qui n'ont
jamais pondu.
Jusqu'à ce jour les erpétolosistes ont cru, et je croyais moi-
même, <]ue cette espèce ne s'accouplait qu'en mars ou avril, selon
la précocité des beaux jours.
Le l^r novembre 1896, je fus fort surpris, en examinant au
microscope le contenu des oviductes d'une femelle très adulte, de
rencontrer une quantité énorme de spermatozoïdes dans la partie
postérieure de ces organes, ce qui indiquait qu'un accouplement
récent venait de se produire. Désirant continuer mes observations
à ce sujet, et les cajjtures à l'extérieur n'étant pas faciles à cette
époque de l'année, je priai les terrassiers et carriers des environs
de vouloir bien m'apporter les Ophidiens qu'ils mettraient à décou-
vert pendant leurs travaux ; je fis même opérer des fouilles dans
les endroits fréquentés par les Reptiles, mais les résultats furent
nuls et il me fut impossible de me procurer une seule femelle de
Tropidonote pendant la mauvaise saison.
En novembre et décembre 1897, je fus plus heureux, j'eus le
plaisir de faire des captures lors des quelques beaux jours de
novembre, et des carriers m'apportèrent de nombreux individus
des deux sexes. Dans toutes les femelles adultes ayant pondu en
juin ou juillet précédent, c'est-à-dire dans celles où les ovaires
portaient les vestiges bruns des enveloppes d'où étaient sortis les
œufs de l'année, et dont les oviductes avaient les parois épaisses
et opaques, j'ai rencontré une grande quantité de sperme épais
extrêmement riche en spermatozoïdes bien vivants. Chez les unes,
le sperme était localisé dans la partie postérieure des oviductes, ce
qui dénotait un accouplement récent, chez d'autres, les sperma-
tozoïdes étaient remontés assez haut dans les organes, ce qui
prouvait que l'accouplement était un peu plus ancien. Enfin, chez
les femelles non encore adultes quoique d'assez belle taille, c'est-
à-dire chez celles dont les ovaires ne contenaient aucune trace
d'enveloppes et dont les oviductes étaient à parois minces et trans-
parentes, il me fut impossible de trouver le moindre spermato-
zoïde; cela me laisse supposer que chez les femelles qui s'accou-
plent pour la première fois, l'accouplement a lieu après la période
d'hibernation, en mars ou avril.
62 SÉANCE DU 21 FÉVRIER 1898
En ce qui concerne les femelles très adultes, l'accouplement a
donc lieu avant l'hiver, entre l'époque de la ponte et celle de l'hi-
beruation, en octobre ou pendant les beaux jours de novembre, car
chez celles que j'ai disséquées en aoiU et septembre je n'ai pas,
jusqu'ici, rencontré de spermatozoïdes.
On pourrait supposer que des spermatozoïdes provenant d'un
accouplement ayant eu lieu en mars ou avril peuvent rester encore
en nombre dans les oviductes après la ponte. Le plus souvent il
n'en reste aucun. En 1897, j'ai mis en cage trois femelles de Tropi-
donotus viperinua capturés en juin et qui pondirent les 12, 17 et 31
juillet. Ces femelles, tuées et disséquées les 24 août, 5 novembre et
20 décembre de la même année, portaient des traces brunes d'en-
veloppes aux ovaires, avaient les oviductes à parois assez épaisses
et opaques, mais ne contenaient pas uu seul spermatozoïde; il n'en
reste donc pas ordinairement dans les oviductes après la ponte.
Cependant il m'est arrivé de rencontrer quelques très rares sperma-
tozoïdes dans les oviductes des femelles venant de pondre, mais il
sont immobiles, en mauvais état et souvent leur corps est séparé
de l'appendice filiforme; ils y sont d'ailleurs, je le répète, extrême-
ment rares.
J'ai examiné les organes génitaux des mâles pendant chaque
mois de l'année. 11 résulte de cet examen que les testicules sont en
travail pendant presque toute l'année et que la période de repos est
en avril et mai ; à cette époque, chez beaucoup de sujsts les testi-
cules fournissent moins de spermatozoïdes aux spermiductes que
pendant les autres mois. Pendant toute l'année les spermiductes
des mâles contiennent une assez grande quantité de sperme extrê-
mement riche en spermatozoïdes, mais c'est surtout d'août à avril
que ces canaux sont gonflés de sperme. Les mâles sont donc en état
de s'accoupler aussi bien en octobre et novembre qu'en mars et
avril.
CORONELLA L^EVIS
Cette espèce est ovovivipare; elle est moins commune que la
précédente.
Aux vestiges brunâtres des enveloppes des œufs qui ont quilté les
ovaires en mai ou juin et se sont introduits dans les oviductes, aux
oviductes boursouflés et congestionnés aux endroits où les œufs
ont séjourné et où se sont développés les embryons, on reconnaît
facilement, pendant plusieurs mois, qu'une femelle a fait ses petits
en août ou septembre.
Cette Corouelle n'attend pas l'automne pour s'accoupler, car dès
SÉANCE nu 21 FKVRIER 1898 63
la fin d'août et septembre j'ai trjuvé, dans lesoviducles de femelles
qui avaient vidé depuis peu leurs orji:aaes, udo quantité énorme de
spermatozoïdes bien vivants, prouvant qu'un accouplement récent
venait de se produire.
Sur les mâles de cette espèce, j'ai fait les mêmes observations que
sur ceux de l'espèce précédente. S'il y a une légère dépression dans
les organes génitaux, c'est aussi fin avril et en mai. En toutes sai-
sons, leurs spermiductes sont gonflés de sperme très riche en
spermatozoïdes.
ViPERA ASPIS
Cet Ophidien, très, commun, s'accouple ordinairement en mars;
si ce mois est très froid, l'accouplement à lieu dans les premiers
jours d'avril.
Les organes génitaux des mâles sont en état de fonctionner pen
dant presque toute l'année; en juin et juillet cependant les sper-
miductes sont un peu moins gonflés de sperme qu'aux autres
époques.
Malgré l'état favorable des organes génitaux des mâles, l'accou-
plement n'a lieu qu'à la fin de l'hiver ou au premier printemps. Je
n'ai jamais trouvé de spermatozoïdes daus les oviductes des
femelles, entre l'époque de la naissance des petits, en septembre
ordinairement, et la seconde quinzaine de mars. Je n'ai donc
aucune preuve que la Vipère aspic s'accouple dès l'automne,
quoique plusieurs fois des personnes, que leurs occupations
appellent journellement dans les bois, m'aient affirmé avoir rencon-
tré des Vipères accouplées et fixées par le cloaque de la même
façon que celles qu'elles rencontraient en mars ou avril.
LES LAMELLICORNES COPROPHAGES DES ILES MASCAREIGNES
ET SËCHELLES
PAR
CHARLES ALLUAUD
L'existence des Coléoptères coprophages étant intimement liée à
celle des Mammifères, leur étude présente un intérêt tout parti-
culier au point du vue zoogéographique dans l'examen des faunes
insulaires.
64 SÉANCE DU 21 FÉVRIER 1898
Par exemple, l'abondance des types spéciaux de Coléoptères
coprophages à Madagascar (genres EpillHsus, ■\ulonocnemis, Ontho-
phagus, Oniticelhis (1), Aphodius, etc.), prouvent que la grande île
est ou a été habitée depuis une époque reculée par des Mammifères
indigènes d'une certaine taille et qu'avant l'acclimatation du Bœuf
(au sujet de laquelle on n'est pas encore bien fixé) il y avait des
Herbivores qui ont dû disparaître à une époque relativement
récente. Le lait est déjà prouvé pour deux espèces d'Hippopotame.
Les Mascareignes au contraire, îlots volcaniques, véritables
types d'îles océaniques, n'ont jamais dû avoir de Mammifères indi-
gènes et par conséquent les rares Coléoptères vraiment copropha-
ges que nous y rencontrons ont dû être introduits.
Les principales acclimatatioos de gros Mammifères aux Masca-
reignes et aux Séchelles, consistent en Bœufs à bosse que l'on
exporte de Madagascar et en Cerfs asiatiques qui prospèrent admi-
rablement à l'île Maurice, où leur chasse constitue un sport en
grande faveur chez les Mauriciens.
Nous devrons donc chercher l'origine des Coléoptères en ques-
tion dans les faunes malgache et indo-malaise, tout en considérant
qu'il n'est pas absolument établi que les espèces des genres Sapro-
sites, Rhysfiemus et lihyparus dont il sera question plus loin et qu'il
est convenu de classer parmi les coprophages, le soient réellement
par leurs mœurs.
Au sujet de la rareté de ces Insectes dans les îles qui nous occu-
pent, mes recherches ont pleinement confirmé les observations de
Charles Coquerel à la Réunion : u A Bourbon, je n'ai jamais trouvé
)) comme en France les bouses de vaches renfermant des Aphodius
)) par milliers; on ne les rencontre guère qu'en très petit nombre,
» presque isolés. Le plus souvent on le prend au vol. » (2)
I. COPRINI
Sisyphus Regnardi, nov. sp.
Long. 4 mill. (Agrandissement linéaire de la figure = 4 fois).
Entièrement d'un brun brillant, plus sombre en dessous, tête et
prothorax avec un léger reflet métallique.
Tète fortement ponctuée ; yeux visibles en dessus par deux échan-
crures obliques ; chaperon quadridenté.
(1) Les Oniticellus à faciès d'Onthophagus (comme i'O. giganteus Har.) si
abondants à Madagascar, devront peiil-èire rentrer dans le genre Liatongus
Reilter.
(2) Cf. Ch. Coquerel, Faune de Bourbon, in Ann. Soc. Ent. Fr. 1806, p. 329.
SÉANCE DU 21 FÉVIUKR 1898
63
Thorax atténué en avant, avec les bords sinués avant les angles
antérieurs qui sont proéminents ; angles postérieurs largement
arrondis. Base entièrement et nettement rebordée. Disque très
fortement marqué d'impressions allongées Irrégulières et obliques
et de gros points enfoncés.
Klijtres en demi ovale court, striés ; les stries marquées de points
superficiels et chaque point portant un poil blaucbàtre court et
couché.
Patfes longues; fémurs renflés avant le sommet, les postérieurs
formant une véritable massue. Tibias antérieurs tridentés à l'extré-
mité au côté externe ; tous les tibias avec un
éperon au côté interne ; tibias postérieurs
tordus. Les pattes postérieures, y compris les
tarses filiformes, deux fois plus longues que le
corps (au total 8 mill.).
La forme et la longueur des pattes posté-
rieures, et la teinte submétallique de la tète et
du pronotum rendent cette espèce fort remar-
quable, mais son caractère le plus saillant est
d'avoir la base du prothorax nettement rebor-
dée.
La découverte à l'île Maurice de ce genre dont on ne connaît
encore aucun représentant à Madagascar ni à la Réunion m'a
causé une vive surprise et est fort intéressante.
L'unique exemplaire qui m'a servi à faire la description et la
ligure qui précèdent a été pris devant moi par M. Gabriel Reguard
au cours d'une ascension que nous faisions ensemble au « Pouce »,
montagne la plus élevée de l'île Maurice, le 11 mars 1897.
C'est pour le moment le seul Copride des Mascareignes et je n'eu
connais pas venant des Séchelles. Je crois qu'il faudra chercher les
affinités de cette espèce dans la faune indienne plutôt que dans la
faune éthiopienne.
Les SIsi/phus, comme les Atheacus ou Scarabées sacrés des anciens,
forment, avec des excréments d'animaux, des boules au centre
desquelles ils déposent leur œuf et les roulent au moyen de leurs
pattes postérieures et la tète en bas, jusqu'à ce qu'ils aient trouvé
un endroit favorable pour les enfouir.
II. Aphodiini.
1. Aphodias lividus F.
Long, o mill.
66 SÉANCE DU 21 FÉVRIER 1898
Insecte allongé, jaunâtre avec la partie antérieure du pronotum
rembrunie et la suture noire.
Je ne reproduirai pas la longue synonymie de cette espèce euro-
péenne et cosmopolite. Je ne l'ai pas trouvée aux îles Séchelles,
mais elle en est signalée par Fairmaire; elle ne semble pas rare à
l'île Maurice et a été prise à la Réunion par Coquerel.
2. Aphodius nigrita F.
Long. 3 4 mill.
Entièrement couleur de poix. Moins allongé que le précédent.
C'est une espèce de Madagascar déjà signalée de Maurice par
Dejt'an dans son catalogue sous le nom à' A. tenebrosns. Coquerel
ne l'a pas rencontrée à la Réunion, mais dans la collection Dejean,
aujourd'hui chez M. René OberthiJr, il y eu a un exemplaire étiqueté
« Bourbon ». Je l'ai trouvée à Maurice et aux Séchelles dans 1 île
La Digue.
3. Saprosites laticeps Fairm. [sub Psammodius].
Long. 3 mill.
Petit insecte allongé, peu convexe, ayant la tète aussi large que
le pronotum et entièrement d'un uuirdepoix. Elytresplus ou moins
profondément striés.
J'ai acquis la conviction que le Psammodius (ou mieux Psam-
mobius) laticeps décrit de St'^-Marie-de-Madagascar par Fairmaire
doit rentrer dans le geure Saprosites qui existe en Amérique, à
Ceylan et à Taiti.
Cette espèce doit être fort commune à Madagascar ; je l'ai prise à
Diego Suarez et reçue de divers points de la grande île. Aux
Séchelles, je l'ai rencontrée dans l'île La Digue et en ai pris un
exemplaire à Curepipe au centre de l'île Maurice.
4. Rhyssemus Goudoti Har.
Long. 3,5 mill.
Entièrement brun de poix. Grosses côtes transversales sur le
pronotum.
Espèce de Madagascar retrouvée à Obock et en Egypte ; elle est
assez variable et il est probable que la plupart des espèces de ce
genre décrites de Madagascar doivent en être synonymes. Elle n'est
pas encore signalée des Mascareignes, mais j'en ai pris un exem-
plaire aux Séchelles dans l'île Mahé. Elle a parfois été confondue
avec lih. germanus L. (asper F.) d'Europe.
SÉANCE DU 21 FÉVRIER 1898 67
5. lihyssemns tunalis Ch. Waterh.
Espèce décrite de l'île Rodrij^ue. Elle m'est inconnue; c'es* proba-
blemeul encore une variété de la précédente.
6. lihyparus Desjaniinsi VVestw.
Long. 5 mill.
Insecte noir, allongé. Fortes côtes sur le pronotum et les élytres;
iutervHJles des côtes des élytres couverts d'une pubescence jaunâ-
tre. Côtés du prothorax sinués.
Celte espèce a été découverte à l'île Maurice par Desjardins et
prise à la Réunion par Coquerel dans la « Plaine des Cafies, peu
commune sous les pierres, dans les endroits humid'^s ».
Une seconde espèce de ce genre vient tout récemment d'être
reçue des Comores et décrite par Fairmaire.
ANTHICIDES ET XYLOPHILIDES [Col.] DE LA RÉGION Mi^LGACHE
ET D'AFRIQUE DANS LA COLLECTION DE M. CHARLES ALLUAUD,
PAR
MAURICE PIC.
Les espèces faisant l'objet de cet article proviennent de Madagas-
car et de l'île Maurice, moins Anthicus posticatns Pic de Djibouti et
Xylophilus maculipennis n. sp. du territoire d".\ssinie dans l'Afrique
occidentale. Pour faciliter l'étude des Xylophilus, tous nouveaux,
j'ai dressé des tableaux synoptiques qui serviront à mieux les dis-
tinguer entre eux ; ils sont tous décrits sur des exemplaires
uniques appartenant à M. Ch. Alluaud.
ï. ÂNTHICm^
Leptaleus brevior Frm. Madagascar : Diego-Suarez (Bourgeois, in
coll. Alluaud).
Anthicus? halteatus Laf. Madagascar: Suberbieville, Anlongil.
— Andreœ Laf. Madagascar : Majunga (Ch. Alluaud 1897).
— tohins Mars. Ile Maurice : Cuiepipe (Ch. Alluaud 1897).
C'est une intéressante localité nouvelle pour cette espèce connue
seulement dans l'Asie Centrale.
Anthicus posticatus Pic. Djibouti (Ch. Alluaud 1897).
68 SÉANCE DU 21 FÉVRIER 1898
II. XYL0PH1L1D.E
Xylophilus {? Pseitdeuglcnes) Alluaudi n. sp. Ile Maurice : Gurepipe
(Ch. Alluaud 1897).
— (Pseudcuglenes) mauritiensis n. sp. Ile Maurice : Cure-
pipe (Ch. Alluaud 1897).
— {? Ariotus) soareziciis n. sp. Madagascar : Diego-Suarez
(Ch. Alluaud 1893).
— {? Eugl,enes)dilaticornls n. sp. Madagascar: Diego-Suarez
(Ch. Alluaud 1893).
— {Euglenes) maculipennis u. sp. Assinie : côte occiden-
tale d'Afrique (Ch. Alluaud 1886).
TABLEAU SYNOPTIQUE
1. Tête tronquée en arrière, non ou à peine plus large que le
devant du protliorax, ce dernier dépourvu de fossettes ou impres-
sions basales. Forme élytrale subparallèle 3.
— Tète arquée en arrière, tout à-fait transversale et bien plus
large que le devant du prothorax, ce dernier orné de fossettes ou
impressions basales. Forme élytrale subovalaire. (Insectes imitant
un peu certains Olotelus avec les antennes courtes bien épaissies
à l'extrémité rappelant celles du sous genre Pseudeiiglenes Pic,
groupe dans lequel je les range provisoirement) 2.
2. Elytres ornés de fascies ou taches pubescentes grises sur colo-
ration générale foncée. Prothorax et antennes foncés. Long. 2 raill.
environ. Ile Maurice Alluaudi n. sp.
— Elytres non ornés de fascies. Elytres roussâtres avec une très
large macule noire prolongée sur l'extrémité sans s'étendre sur les
côtés. Prothorax et antennes roussâtres. Long. 1,6. mill.
Ile Maurice mauritiensis n. sp.
3. Yeux plus ou moins éloignés sur le front ; derniers articles
des antennes, avant le terminal, transverses. Entièrement concolore
d'un roux testacé moins les yeux et parfois l'extrémité des antennes
noirs 4.
— Yeux très rapprochés en avant, gris. D'un roux testacé avec
une tache brune suturale médiane. Tête noire. Derniers articles des
antennes avant le terminal en carré long. Long. 2,3 mill.
Assinie maciiUpennis n. sp.
4. Tête pas plus large que le devant du prothorax. Antennes
tout à fait épaissies à l'extrémité, noires sur cette partie avec l'ar-
ticle terminal robuste, relativement long. Long. 2,5 mill.
Madagascar dilaticornis n. sp.
SÉANCE DU 21 FÉVRIEEI 1898 69
— Tète iiD peu plus l;irj;e que le devant du prothorax. Antennes
à peine dilatées à l'exliéunté, concolores avec l'article terminal
relativeuient court. Long. 2,l\ niill.
Madagascar aoarezica.'i n. sp.
DKSCRieTlONS
Xylophilus ( Z Pseudciiglenes) Alluaudi n. sp. — Petit, subovalaire,
noir, vaguement brunâtre sur les élytres qui sont fascies de gris.
Pattes testacées avec les cuisses et tibias en partie obscurcis. Tête
large, arrondie en arc en arrière, à ponctuation dense et pubescence
grisâtre fine; yeux noirs, gros, éloignés, atteignant le bord posté-
rieur de la tète. Antennes noires, courtes, insérées un peu en dedans
des yeux, épaissies à l'extrémité : 2^ article subcarré, plus gros et
égalant à peu près le 3«, les derniers transverses avec le terminal
court, un peu tronqué en avant. Prothorax à peine plus long que
large, noir avec pubescence grisâtie. bien diminué en avant, mar-
qué d'impressions basales en torme de fossettes bien accentuées;
ponctuation forte, rapprochée. Ecusson transversal. Elytres subo-
valaires, bien arrondis aux épaules, à ponctuation forte, peu rappro-
chée ; ils sont d'un noir brunâtre et présentent 2 fascies pileuses gri-
sâtres : la Ire sur le milieu, en forme de W, la 2" post-médiane, irré-
gulière et courte, plus large sur son côté interne. Pattes courtes et
grêles, testacées avec les cuisses et les tibias en partie obscurcis.
Dessous du corps foncé, pubescent. 9 Long, 2. mill. environ.
Ile Maurice : Curepipe (Ch. Alluaud 1897).
Cette espèce, et surtout la suivante, sont très remarquables par
la forme des antennes courtes et élargies à l'extrémité, elles sont
bien différentes de dessins et un peu de l'orme de Pseudnir/lcncs
5 — toinom Thoms. type du sous-genre ; provisoirement je les range
dans le même sous-genre.
Xylophilus {? Pseiideu(ilenes) maariticnsis n. sp. — Petit, subova-
laire, roussàtre avec la tète et une large tache sur la moitié i»osté-
rieure des élytres noires Antennes et pattes testacées, ces dernières
en partie obscurcies. Tète noire, large et courte, légèrement arron-
die en arc en arrière, à ponctuation dense; yeux noirs, gros, éloi-
gnés, atteignant le bord postérieur de la tète. Antennes testacées,
courtes, insérées un peu en dedans des yeux, épaissies à l'extré-
Biill. Soc. Zool. (le Kr., 1898. xxui. — 7.
70 SÉANCE DU 2J FÉVRIEIl 1898
mité : le^ et surtout 2™" articles sub^lobuleux, ,'3"»^ ,^,q peu plus
long, plus étroit ; les derniers ti-ansverses avec le terminal court, un
peu et obliquement tronqué en avant. Prothorax un peu plus long
que large, roussàtre, assez diminué en avant, marqué sur le disque
et en arrière d'impressions ])eu accentuées; ponctuation pai-aissant
dense. Ecusson petit. Elytres subovalaires, arrondis aux épaules,
un peu dilatés après le milieu, à ponctuation paraissant dense;
ils sont fauves avec le calus humerai rembruni, marqués d'une
large tache noire })ost-médiane n'atteignant pas les côtés, mais
prolongée jusqu'à l'extrémité. Pattes courtes et grêles, testacées
avec les cuisses et tibias en partie obscurcis. Dessous du corps en
|)arlie roussàtre $. Long. 4,(i mill.
Ile Maurice : Curepipe (Ch. Alluaud, 1897).
Xylopkllus (? Ariotus) soarezicus n. sp. — Peu allongé, parallèle,
peu brillant, entièrement testacé, roussàtre, moins les yeux noirâ-
tres ; des soies claires mi-dressées sur le corps. Tête un peu plus
large que le prothorax, tronqué en arrière, un peu convexe, à ponc-
tuation forte et écartée, suture de l'épistôme très profonde ; yeux
noirâtre, gros, éloignés, à peine échancrés, atteignant presque le
bord postérieur de la tète. Antennes testacées, assez courtes, fortes
(à 2™e article plus gros et un peu plus court que le 3"^*^) progressive-
ment épaissies à l'extrémité avec les derniers articles transverses,
le terminal plus gros, court, terminé en pointe courte et émoussée.
Prothorax un peu plus long que large, convexe, un peu diminué en
avant, à ponctuation granuleuse rapprochée. Ecusson petit. Elytres
un peu allongés, parallèles, légèrement convexes, arrondis aux
épaules, un peu atténués à l'extrémité, à ponctuation très forte,
rapprochée, garnis de poils grisâtres espacés dessinant de vagues
fascies transversales. Pattes assez fortes, peu longues, pileuses.
Dessous du corps de la coloration du dessus. Long. 2,3mill. 1 ex.
probablement 9.
Madagascar : Diego-Suarez (Ch. Alluaud, 1893).
.le l'ange avec doute cette espèce dans le sous-genre américtain
Ariotm Casey; par la forme des antennes elle se rapproche un peu
des 2 espèces précédentes. Par sa forme générale elle rappelle assez
X]ilof)hilus [Emelinus] Ashmendi Cassey 9 d'Amérique. Espèce parti-
culière dans la faune africaine par sa coloration jointe à sa forme.
A ///o/) ////?/. s ( / F.iK/lcnes) dUalironns n. sp. — Peu allongé, subpa-
SIJANCE DU 21 FKVIIIER 18'.)8 71
rallèle, biilltint, eulièreiuent teslacé roussàtre, moins les yeux, et les
derniers articles des antennes noirs; des soies mi-dressées sur le
corps. Tète pas plus large que le prolliorax, troniiuée en arrière,
à ponctuation forte et écartée, suture de l'épistome peu mar((uée;
yeux noirs, assez gros, peu rapprochés en avant sur le front et
n'atteignant pas le bord postérieur de la tête. Antennes particu-
lières, roussâtres, rembrunies sur les premiers articles avec les 4
à o derniers noirs, progressivement épaissies ; i' article très long,
2^ court subcarré, 3'' très long et mince, 4® un peu plus court, les
4-6 allongés, les a derniers nettement et de plus en plus élargis
avec le terminal long, cylindrique, tronqué au sommet. Prothorax
pas plus large que la tète, long, presque droit sur les côtés avec
une sorte de dépression transversale médiane, ponctuation forte et
écartée. Ecusson petit. Elytres subparallèles, sensiblement atténués
vers l'extrémité, à ponctuation très forte, espacée. Pattes anté-
rieures (seules existantes) teslacées, assez fortes avec les tibias un
peu arqués. Dessous du corps testacé roussàtre, densément couvert
d'une pubescence grise. Long. 2,o mill. 1 ex. probablement c^.
Madagascar : Diego-Suarez Ch. Alluaud 1893).
Par la structure de ses antennes, cette espèce est tout-à-fait à
part; je la range provisoirement dans les Eaglenes. Peut-être pour-
rait-on établir en son honneur une coupe sous-générique nouvelle;
des matériaux d'étude plus complets sont nécessaires pour cela.
Xylophilits {Euglenes) maculipcunis n. sp. — Peu allongé, subpa-
rallèle, entièrement testacé moins la tète noire avec une tache sutu-
rale rembrunie sur le milieu des élytres ; pubescence assez courte,
mi-dressée. Tête forte, noire, tronquée, à peu près de la largeur du
prothorax, à ponctuation forte et espacée, yeux gris, très gros^
échancrés, rapprochés sur le front, atteignant le bord postérieur
de la tête. Antennes testacées, fortes, presque filiformes, à articles
subcarrés, insérées dans l'échancrure des yeux, article terminal
tout à fait long, terminé en pointe. Prolliorax presque carré, droit
sur les côtés, un peu déprimé, arrondi aux angles antérieurs avec
une vague dépression transversale médiane ; ponctuation forte,
espacée. Ecusson petit. Elytres subparallèles, sensiblement atténués
vers l'extrémité avec les épaules arrondies, ornés d'une sorte de
dépression oblique post-humérale, ponctuation très forte et espacée,
les élytres sont d'un testacé plus pâle que le prothorax avec une
tache suturale d'un brun noirâtre sur leur milieu. Pattes testacées,
72
SÉANCE DU 21 FÉVRIER 1898
fortes, avec les cuisses postérieures énormes. Dessous du corps de
la couleur du dessus, peu pubescent. cf'. Long. 2,5 mill.
Assinie : Côte occidentale d'Afrique (Ch. Alluaud 1886).
A placer près de Eutjlenes sulcatubis! Pic, de Guinée, en diffère
par la macule élytrale, l'aspect plus brillant, la ponctuation élytrale
forte et écartée, etc.
CoRRiGENDA. — VAuthlcus dout j'ai parlé (Bull., 1898, p. 67) sous
le nom de tobias Mars, après l'étude des types de cette espèce, se
trouve être une variété très voisine, mais particulière, que je dési-
i::nerai sous le nom de mauritiensis. A. tobias var. mauritiensà Pic
olïre une coloration générale plus foucée que A. tobias Mars, ses
épaules sont noirâtres, etc.
7;{
Séance du 8 Mars i8g8.
PRÉSIDENCE DE M. LE PHOE. EILHOL, PHÉSIDENT
M>^'|' Lévy et .M. Neveu Lcinaire présentent M. Emile Davhnikrk,
licenciées sciences, demeurant 47, rue Monsieur-le Prince.
M. ScHLUMREUGER anuoncc que, la Société Géologique de France
ayant décidé de transporter sou siégea l'Hôtel des Sociétés Savantes,
la Société Zoologique se trouve dans la nécessité d'abandonner le
local actuel. Une Commission nommée par le Conseil et composée
de MM. R. Blancharo, de Guerne, Guiart et Schlumherger est en
train d'étudier la question.
M. de Guerne présente un travail de M. Inguenitzky sur les
Odonates de la Pologne russe. Renvoyé aux Mémoires.
GORDIENS DU MEXIQUE
PAR
LORENZO CAMERANO
Professeur à l'Universilé de Turin.
Jusqu'à présent on ne connaît qu'une seule espèce de Gordiens
appartenant au Mexique. Cette espèce est le Paragordius varius
(Leidy) (1). Par conséquent, il me paraît très intéressant d'étudier
une petite collection de Gordiens de Guanajuald e d'Altoyac (Vera-
Cruz) que le D^ A. Dugès a envoyé au Prof. R. Blanchard, qui, de
son côté, a eu l'amabilité de me les envoyer en communication.
Chordodes Dugesi, nova species.
Altoyec (Vera-Cruz).
Un exemplaire cf. — Longueur 0,'»322; largeur maxima 0,°»002.
(1) L. Canurano, Svr quplqueat Gordiens nouveaux ou peu connus. Bull.
Soc. Zool. (le Erance, XVIH, p. 216, 1893. — Monografia dei Gordii. .Meui.
Accad. scienzô di Torino, (2), XLVll, p. 402, 18;t7.
74 SÉANCK DU 8 MAl'.S 1898
Le corps s'ainiucil graduellement vers l'extréinilé aiiLérieure et
légèremeut aussi vers l'extrémité postérieure.
La coloration générale est noire; l'extrémité antérieure est blan-
châtre comme la région circumcloacale.
La couche cuticulaire extérieure présente deux sortes d'aréoles :
1" aréoles relativement très grandes (30-S7 y. de largeur), de couleur
noire, avec un contour irrégulier et une surface jjourrelée. Ces
aréoles ne sont pas très élevées: dans leur surface supérieure elles
sont aplaties ou arrondies. Les aréoles de cette sorte sont très nom-
breuses, isolées ou rapprochées entre elles, deux à deux. Parmi ces
dernières, au milieu de la ligne qui les unit, on voit un pore-canal,
très clair. Vers l'extrémité antérieure de l'animal ces aréoles sont
beaucoup plus grosses et proéminentes et ressemblent à des petits
tubercules noirs, qu'on peut aisément observer, même avec une
loupe à faible grossissement.
2° aréoles plus basses, plus claires et beaucoup plus petites,
situées entre les aréoles du premier groupe. Elles ont un contour
irrégulier, paraissent fissurées et même divisées en plusieurs par-
ties. Entre les aréoles on voit des pores-canaux clairs comme ceux
des aréoles accouplées, susdites.
Pour ce qui est du système des aréoles de la couche cuticulaire
extérieure, cette espèce ressemble au Chordodex pardaiis Camer. de
Madagascar. {Monoyrafia dei Gordli, op. cit. p. 379, tav. I, fig. 12),
mais elle en diffère par la dimension relativement beaucoup plus
grande des aréoles noires de la première sorte, par leur forme
différente, bourrelée, et par les aréoles du deuxième groupe, qui,
dans le C. pardaiis, sont relativement plus grandes, plus régulières
et plus rapprochées entre elles. Le C. Dugesi diffère encore du
C. pardaiis par la coloration générale.
Chordodes Griffinii, nova species.
Altoyac (Vera-Cruz),
Un exemplaire r^. — Longueur, 0i"0()5. Largeur, 0f"0004.
Un exemplaire 9. Longueur, OmilO. Largeur, 0'"0006.
La femelle présente une couleur brun-clair; l'extrémité anté-
rieure postérieure est un peu plus claire. Le mâle a une teinte
plus foncée que la femelle.
La couche cuticulaire extérieure présente deux sortes d'aréoles
papillaires. Les aréoles de la première sorte sont légèrement rele-
vées, à contour arrondi et de couleur claire, souvent pourvues de
formations réfringentes accouplées. Les aréoles de là deuxième
SKANCK 1»IJ S MAKS I8'.)8 75
soilc 8()i)t plus grosses, plus proéminenles, plus foucées, anoudies
à leur base et souvent pourvues d'un prolongeuieut aigu, réfria-
gent. Deux, trois ou quatre de ces aréoles sont parfois très rappro-
chées entre elles, presque au contact et forment des séries irrégu-
lières. Kn général, les aréoles [)apillaii'es, surtout celles de la pre-
mière sorte, ne sont pas à contact, mais entre elles ou observe \ui
espace relativemeni grand, dans lequel il y a des granulations
réfringentes. Par ci par là on observe aussi quelques prolongements
réfringents plus grands. Dans la partie inférieure de l'extrémité
postérieure du mâle les prolongements clairs deviennent considé-
rablement longs.
Cette espèce ressemble au Chordodes W'eheri ( Villot). Elle en diffère
cependant beaucoup, parce dans le Chordodes Widieri les aréoles
papillaires sont égales entre elles, par les dimensions et la proémi-
nence et sont très rapprochées. On peut ajouter aussi que les
aréoles pourvues d'un prolongement sont plus foncées que les autres
Paragokdius varius (Leidy).
Camerauo, Monogr. dei Gordii {op. citât.), p. 402, tav. 111. (îoy
33-35-36. Altoyac (Vera-Cruz).
Un exemplaire Ç. Longueur. 0,105. — Collier noir bien marqué.
Coloration générale brun-clair; lobes postérieurs légèrement plus
foncés à leur extrémité.
GoRDius suBSPiRALis Dicslng.
Camerano. Munogr. dn Gordii. Mem. R. Acad. délie Scienze di
Torino, (2), XLVII, p. 407 (1897). Guanajuato (Mexique).
o^ Longueur m. 0,160. Largeur maxima m. 0,0005. Coloration
générale brun-foncé; collier noir bien marqué, large de un milli-
mètre environ; il n'y a pas de bandes longitudinales brunes; la lame
postcloacale est peu développée et noirâtre; les lobes de l'extrémité
postérieure sont courts et lisses; si on les regarde de côté, ils parais-
sent brusquement amincis. Sur toute la surface du corps on remar-
que de nombreuses petites taches plus claires, à contour arrondi
et de grandeur très variable. Ces petites taches sont plus nom-
breuses vers la région postérieure du corps; on peut les voir même
avec une loupe simple. La couche cuticulaire extérieure n'est pas
aréolée et présente un petit nombre de petites formations en croix.
$ Longueur m. 0,227. Largeur maxima m. 0,0008.
Coloration générale brun clair. Collier noir bien marqué, mais
76 SÉANCE DU <S MARS 1898
largeur maxiiiia d'un demi-millimètre. Il n'y a pas de bandes brunes
longitudinales. L'extrémité postérieure présente un orifice cloacal
terminal: elle est dépourvue de contour noir. La couche culiculaire
n'est pas aréolée ; elle présente les lignes croisées caractéristiquesi
qui limitent des espaces en losange peu marqués. On observe par
ci par là de très petites et peu nombreuses formations en croix.
Je rapporte ces deux individus au (i. subspiralis Diesing, comme
déjà j'avais rapporté à cette espèce un exemplaire 9 di» Texas, dans
une de mes notes précédentes. (Notes from the Leyden Muséum,
XVII, p. 1). Il paraît que cette espèce représente dans l'Amé-
rique septentrionale et centrale le (/. Villoti de la région paléarctique.
Ouvrages reçus depuis le 21 févrieu 1898
1. E. Arrigoni DEGLi Oddi, Suchctet, Gli Ibridi naturali tra gli Ucelli. .\vi-
cula, giomnle ornilologico il^liano, I, n" 0, 1897.
2. In., Nota supra un Gennaja Peldegtîi Srhlegel colto in Calabria. Ibidem,
I, no 6, 1897.
3. Id., Sopra gli Ibridi del tipo Anas boscas Linné, e Ghaulelasmus streperus
Linné. Alti del R. Istituto Veneto di scienze, lettere ed arli (7), VIT, 1896-97.
4. Id.. La tiidiprazione del Milvus migrans fioddaert nel territorio Veronese.
Ibidem, 7, IX, 1897-98.
5. Id., Notes on nome spécimens of Anatida' in the late count Ninni's collec-
tion. Ibis, january, 1898.
6. Id., Nota sopra una varieta di colonto obserrata in un' Anas bosca Linné.
Alli della Sociela itatiana di scienze naturali, Milano, XXXVII, 1898.
7. In., Le recenli comparse del Fufïinns Kiihli Boie, nel Veneziano. Ibid.
XXXVII, 1898.
1. Brôlemann, Matériaux pour servir ii une faune des Myriapodes de France.
Feuille des Jeunes Naturalistes, Paris (3), XXVl. n»^ 308-3(J9, 189f;.
2. II)., Matériaux jiour sercir ii une famine des Myriapodes de France, etc.
lijidem, n» 311, 189»i.
3. In., Matériaux pour serrir à une jaune des Myriapodes île France. Ibidem,
n» 318, 1897.
4. In., Matériaux pour serrir ii une faune des Myriapodes de France. Ibidem,
n" 32(1, 1897.
5. Myriapodes recueillt.'< a Vile Madère par M. A. Fauvel en I89G. Bull, de la
Soc. entomolog. de Krance. Paris, n" 7, 1897.
H. Id., Deux Iulides nouveaux de tu région méditerranéenne . Ibidem, n" 10,
1897.
sÉANCK niî 8 MAiss 18DS 77
7. II)., liilldt's (l'Àlijérie. Annales des sciences naiurolles, Zooloj^ie, (8), IV, [t.
253- 27r), et pi. :\-i.
D.XRUTY HE Ghandpkk, Vade-iii ecuii} du Inhlinlhéeairr ou rrgles pratiquer pour
la réduction des ralnlogucs et le classenienl des volumes, suivies d'une instruc-
lion j'alsoimée sur le format des livres. In-8", G4 p., Paris, 1897.
II. Fisc.HKR, \ofPS stir la faune du liaut-Tnnkin. III, Liste des Mollwiques
recueillis par le D' A. liillel. Bull, scienlif. de la France et de la Belgique, XXVIII.
18U8.
r.H. .Iankt, Notice sur les travaux scientifiques de M. Cli. Janet. Lille, in-8»,
94 p., 18<.KÎ.
J. G. DR Man. Bericht iiher die von Hern Schiffscapitiin Storm zu Atjet, an
der uesllichen Kiisten ron Malnkka, Bornéo und Celehes sowwie in der Java-
sec gesammelten Decapnden und Somatopodeu, n" 6, (fin). Zooloj^isches lahr-
buch, léna, p. 677-708 et pi. 28-38.
1. L. Maggi, .4 proposito délie nssa hregmaliche nei fossili. Rend, de! M. Ist.
Lonib. di scienze e letl., Milano, 2, XXX. 1897.
2. Id., Altri resultati di richerche morfologiche intorno ad ossa cranlali,
cranio-fdcciali e fontanelle dell'Uomo e d'altri Mammiferi, conimunicazione
preventiva. Ibidem, XXX, 1897.
3. II)., AUri resultati di richerche morfologiche intorno ad ossa craniali,
cranio-facciali e fontanelle ileU'Uomo e il altri Mammiferi. Belletino scientiQco,
Fa via, n» 3, p. 87. 1897.
4. Id., Les os hregmatiques chez les fossiles. Archives italiennes de Biologiei
Turin, XXVII, n» 3, 1897.
G. MiNOAijD, Liste de quelques (hrysides capturés aux environs de Nîmes.
Captures de Castors dans le Rhône et le Gardon pendant l'année 1897. La cas-
toriculture. Bulletin de la Société il'études des se nat.de Nimes, n" 4, 1897.
L. BooLE, L'anatomie comparée des animaux basée sur l'embryologie. Paris,
2 vol. in-S» XXVI, 1971 p., et 1202 fig., 1S98.
R. Sand, Les laboratoires maritimes de Zoologie. Revue de ["Université de
Bruxelles, III. 1897-98.
Offert par M. Ch. K. Porter :
E. Riggenbach, Bothriotœnia chilensis, nov. spec. Actes de la Soc. scienlll. du
Chili, Santiago, VII, n° 2, 1897.
78
Séance du '2a Mars iSgS
PHÉSIDENCE UI-: M. LE PlîOF. KILHOL, PKÉSIDtNT
M. Davënière, présenté à la dernière séance, est élu Membre de
la Société.
M. Dautzenberg présente un Pleurotomaire du Japon.
M. L. Petit préseule à la Société un jeune Mouton qu'il a reçu eu
février dernier du département du Pas-de-Calais pour le natura-
liser. Il fait remarquer que cet agneau venu à terme a le corps nor-
malement conformé, la tète seule semblant manquer. On ne remar-
que en effet, à 1 extrémité supérieure du cou, que deux oreilles bien
développées, réunies par leur base et entre lesquelles se trouve un
oriiice unique. Il prie M. Neveu-Lemaire, à qui il a remis la pièce
au laboratoire de Parasitologie de la Faculté de Médecine, de vouloir
bien donner à la Société quelques renseignements complémentaires.
SUR LA DÉMONSTRATION DE QUELQUES FAITS INTÉRESSANT
L'HÉRÉDITÉ ET LA CONSANGUINITÉ (Résumé)
PAU
A.-L. HERRERA, a,. Mexico
1. Lors de mes études suv rOri</in<' des indltidns et la construc-
tion de l'organisme par les conditions internes (1), je me suis vu
obligé de dresser les tables suivantes pour faciliter la discussion
de certains faits concernant Pliérédité et surtout, pour prouver que
les plus petites tares de nutrition ou tares héréditaires, acquièrent
un développement intense chez les descendants directs.
b, c, d, p = niàles.
b', c', d', p' = femelles.
1, 2, 3, lo = valeurs par exemple de l'excès de la taille de b, c, d,
p ou b', c', d', p' sur la moyenne, ou encore coefficient de nutrition
de leur protoplasma.
(1) Mémoires et Revue de la Société scienliflque <• .\nlonio Alzale », janvier,
lévrier et mars 1898.
SÉANf.K \)V ï'2 MARS 189S
7!)
2. Les éléineuts sexuels n'ont pas toujours la même dimension
chez une même espèce (Godaud, Latastk, etc.) (l). Ils peuvent
théoriquement varier entre j-^-^ en b I, et b' 1' (Table 11) et '^-^^j^.
Alors l'hérédité de la taille ne serait point ici un phénomène si
mystérieux et nous n'aurions guère besoin de recourir à la théorie
de VVeismann pour l'expliquer.
3. Bien entendu, j'ai laissé de cùté pour le moment les influences
perturbatrices, en considérant de préférence, les cas les plus faciles
d'hérédité bilatérale égale et directe et de production de deux petits
seulement par |tortée.
Tableau I.
i o^. .. b, c, d .. p. = 1, 2, 3, 4.... 15.
/ 9.... b\c\d' .. p'. = l'.2',3',4'... 15'.
cf
b.l
C.2
3
d.3
4
e.4
0
f. 5
6
g- 6
h. 7
i.8
9
j.9
10
k.lO
11
l. 11
12
111.12
n.l3
0.14
p. 15
ih'.r.
2
7
8
13
14
15
16
c'. 2'.
3
4
5
fi
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
iV. 3'.
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17 1 18
e'. 4'.
i)
C.
7
8
9
10
11
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(1) Lallfmand, Variations des sperinalnzoUh.-!. Ann. Se. Nal., 1841. (2), XI, p. 30.
— C. E. PoHTER, Sobre un espermatozoide Qiydiile.-co en et séiiien liumano.
Actes de la Soc. scient, du Chili, iV, p. lxxu et p. cvi. — Lataste. Reciierches de
Zooétiiique, :i~ avril 1S89, p. 642. — Beauregard et Galippe, Guide de microgra-
phie. Paris, 1888, p. 560, etc.
80
SÉANCE DU 22 MA[îS 1898
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SÉANCE UV 22 MARS 1898 81
Unions de la même femelle avec des mâles de plus en plus vigoureux {\ ) :
d'.3' + c.2 = o 4 5'; d'.3' -f e.4 = 7 + 7'; d'.S' 4- i.8 = 11 +- 11'.
Unions de la même femelle avec des mâles de moins en moins vù/oureux :
d'.3' + p.lo = 18 4- 18' ; d'.3' + k.lO = 13 4- 13', etc.
Unions éyales : p'.lS' + p. 15 = 30 + 30'; m. 12 + m'. 12' = 24 4- 24'.
Hérédité bilatérale égale : m' 12' -j- m. 12 = 24 + 24'.
e'.4 e.4
Hérédité bilatérale croisée : e'.4' + e.4 = 8 -- 8' ou — — 4- -^^
o o
Hérédité prépondérante : e4 4- f'.5'. = {4 4- 5') 4- (4 -f 5').
Hérédité homochrone : t = temps : (e4)t 4- (e'4')t' = (8)' + (8')^'.
Hérédité atavique : p. 15 ^ p'. 15' = (k. 10 4 0'.14'. r g.6.) 4- (K'IC.
4-O.I4 + g'6'.)
Superposition ou décomposition des caractères : (b, c, d 0. et
b', c', d' 0' seraient les ascendants'de p. et p') :
p.l5 1- p'. 15. = (b'I' -^ b.l. ) 4- (d'.3'. 4- d.3) + (f.5. + f'.5'.) + (g'.6'.
-h g.6.) = (2 ^ 2') 4- (6' 4-6)4-0 4- 9') 4- (13' 4- 13), etc.
Unions consanguines : de b.l. X b'.2; b.2 X b'.2'., etc.
4. Il y aurait donc des unions consanguines très favorables ou
très défavorables, la taille s'élevant ou s'abaissant de 32 768 niilli-
mètres dans la 16'^ génération, selon que b.l. et b'I' aurait unmilli-
inètre en plus ou en moins, sur la taille moyenne de l'espèce ou
de la race !
5. Exemple^.
a. L'histoire généalogique des Chevaux de course, célèbres par
les prix importants qu'ils ont gagnés, appreud qu'un grand nombre
est le résultat d'unions consanguines.
b. Les effets de la consanguinité sont favorables chez les Lapins ;i
poils fauves ou roux (les plus vigoureux) et ils sont défavorables
chez les Lapins qui portent du blanc dans la robe (les moins vigou
reux) (2).
(1) Il faut se rappeler cepenilanl de la Loi de Gallon sur la tendance à revenir à
une taille moyenne ou retour vers la médiocrité.
(2) Voir : Cornevin, Traité de Zootechnie générale. Pans, 1891, p. 580.
82
SÉANCK DU il MARS J898
NOTE SUR UN JEUNE MOUTON TRIOCÉPHALE
PAR
M. NEVEU-LEMAIRE
Le jeune Mouton présenté par M. L. Petit appartient au sexe
féminin et ne montre d'anomalie qu'au niveau de la tête qui semble
absente au premier abord. Après l'avoir examiné rapidement au
laboratoire, j'ai assisté au dépouillage de l'animal et j'ai pu cons-
tater qu'aucun organe du thorax ou de l'abdomen n'était anormal.
Aussi, je ne n'ai conservé que la portion supérieure du cou et la
tête, afin de les étudier plus en détail. Je me propose de faire plus
tard, à ce sujet, uue communication à la Société; pour le moment,
je jne contenterai de donner quelques explications sur ce cas de
tératologie assez rare et intéressant.
Chez cet Agneau, la face n'existe pas, ou plus exactement, n'est
représentée que par les oreilles soudées par leur base à la partie
supérieure et antérieure du cou. Le crâne doit être de très petit
volume, car il ne se distingue pas du cou terminé en cône à sommet
arrondi. En écartant les oreilles, qui pendent appliquées l'une
contre l'autre, on voit à leur point d'union quelques saillies Scius
forme qui ne permettent pas d'y reconnaître une partie quelconque
de la face même très atrophiée; et, intérieurement, caché parle bord
des oreilles, un petit orifice quadrangulaire de 8 millimètres de
large sur o de iiaut. En introduisant une sonde dans cet orifice,
SÉANCE DU 22 MARS ISOS 83
on est arrùtc à 5 centimètres environ par un cul-de-sac ; mais en
exploiant avec la sonde le fond de ce cul-de-sac on trouve, non sans
quelques dllficultés, un orifice étroit qui mène dans un conduit
dont on ne peut atteindre le fond. Une dissection ultérieure me
permit de constater que le cul-de-sac qui mettait d'abord obstacle
à l'inti'oduction de la soude au-delà de 5 centimètres, était le fond
du pbarynx, à la partie postérieure duquel se trouvait un petit
orifice qui conduisait dans un vaste œsopbage, et un autre antérieur
recouvert par l'épiglotle et qui aboutissait au larynx et à la trachée.
La sonde parvenue à l'uu ou l'autre de ces orifices n'était plus arrêtée
par aucun obstacle. 11 y avait donc communication entre l'orifice
unique extérieur d'une part, que l'on pourrait appeler la bouche,
et l'œsophage et la trachée de l'autre.
Une dissection plus approfondie me fournira, j'espère, des docu-
ments plus précis, mais les quelques caractères que je viens de
passer en revue me permettent déjà de ranger le cas qui nous occupe
daus la classification tératologiquc d'Is. Geolïroy-Saint-Hilaire. Ce
jeune Mouton appartient à la famille des Otoréplialiens, caractérisée
par le rapprochement ou la réunion sur la ligne médiane des oreilles
dans la région inférieure de la face. Ne possédant ni œil, ni trompe
nasale, rudiment de l'appareil olfactif, il doit être placé dans le
genre Triocqjhale, dont les caractères sont les suivants : Point
d'yeux, point de trompe nasale, les deux oreilles rapprochées ou
soudées sur la ligne médiane, les canaux auriculaires confondus
formant une pseudo-cavité buccale.
En raison des fêtes dePà([ues, la séance du 12 avril n'a pas eu lieu.
84
Séance du a 6 Avril i8qS
PRÉSIDENCt: DE M. CH. JANET, VICE-PRÉSIDENT.
MM. R. Blanchard et, Filhol s'excusent de ne pouvoir assister à
la séance.
M. le Président présente les félicitations de la Société à xM. le
Professeur R. Blanchard, élu Membre correspondant de la Société
royale des sciences de Liège.
.M. Milne-Edwauds, directeur du Muséum, adresse le programme
des cours, pour l'enseignement des voyageurs :
21 avril Leçon d'ouverture .... M. MrLNii-EDWAHDS.
23 — U Homme dans ses rapports
zoologiques M. Hamy.
26 — L'Homme dans ses travaux
et son industrie .... M. N'kbneal".
28 — Mammifères M. E. Oustalet.
30 — Oiseaux M. E. Oustalet.
3 mai Reptiles et Poissons. ... M. L. Vaillant.
0 — Mollusques M. de Rochëbkune.
7 — Vers et Zooplu/tes .... M. E. Peiîrier.
10 — Crustacés, Arachnides, My-
riapodes M. Bouvier.
12 — Insectes M. Ch. Brongnfart.
14 — Anatomie comparée. . . . .M. H. Filhol.
17 — Plantes phanérogames . . M. E. Bureau.
21 — Plantes cryptogames . . . M. Murot,
24 — Plantes vicantes M. Bois.
26 — Géologie M. St. Meunier.
28 — Minéralogie M. Lacroix.
31 — Paléontologie M. Boule.
2 juin Hygiène des Voyageurs . . .M. (Ikéhant.
4 — Météorologie .M. 11. Becquerel.
7 — Détermination du point en
vogage. Notions sommai-
res de géodésie et de topo-
graphie M. Bigourdan.
9 — Des divers modes d'impres-
sion des clichés photogra-
phiques M. Davanne.
SÉANCE DU 2G AVRIL 1898 85
11 juiD fji Photogritpliie dam la
ronstructiun de^ cartes ri
///u».s' M. le coiumandaiit Javary.
Les levons coinmeiieerout le jeudi 21 avril, à 10 heures du matin,
dans ramphiliiéàlre de la (ialerie de zoologie, et couliQueroul les
samedis, mardis et jeudis suivants, à la même heure.
Dans des Conférences pratiques faites dans les laboratoires ou sur
le terrain, les auditeurs seront initiés à la récolte ou à la i)répara-
tion des collections, aux relevés photographi(iues, à la détermina-
tion du point de voyage et à des notions sommaires de Géodésie et
de Topograpliie.
Les jours et lieures de ces conférences seront indiqués à la suite
des leçons.
En réponse à diverses demandes d'informations, le Comité de
Réception du Congrès de Cambridge nous transmet quelques rensei-
gnements complémentaires qu'il nous prie de vouloir bien trans-
mettre aux intéressés.
Les congressistes pourront se loger de trois manières ditïérentes :
1" Dans un Collège. Plusieurs Collèges ont en etïet placé des
chambres (chambre à coucher et petit salon dans chaque cas) à la
disposition du Comité, mais ces logements ne peuvent convenir
aux dames.
2° Dans un hôtel. Ici, le nombre des chambres disponibles sera
relativement restreint. En outre, dans ce cas, le Comité ne retiendra
un petit salon ou cabinet de travail, que par ordre exprès.
3° Dans une maison f/arnie. Le logement se composera toujours
d'une chambre à coucher et d'un petit salon.
On pourra commander son premier déjeuner où l'on sera des-
cendu, mais des arrangements particuliers seront faits au sujet du
second déjeuner et du dîner des membres qui seront logés dans un
collège ou une maison garnie.
Le Comité pense que, selon toutes probabilités, les frais do séjour
à Cambridge seront d'environ 12 fr. 50 par jour pour une seule
personne, logement, service et repas compris.
Du reste, une circulaire plus détaillée indiquant également le
prix des hôtels et le prix du voyage, aller et retour, de tous les
points du continent, pour Londres, sera adressée à toute personne
qui voudra bien en faire la demande à Messieurs les Secrétaires du
Comité de Réception du quatrième Congrès international de Zoologie,
the Muséums, Cambridge, England.
Itull. Soc. Zool. de Fr. 1898. xxiii. — S.
86
SÉANCE DU 26 AVRIL 1898
M. Herrera nous adresse la communication suivante :
(( M. Engelmann a prouvé que les germes sexuels s'attirent eu
raison inverse du carré des distances (1 ). Il y a donc là une j3reuve
de plus en faveur de ma théorie sur la fécondation par attiactiun
moléculaire. En outre, j'ai pu constater que l'expérience réussit
parfaitement bien avec des gouttes d'huile de lin glissant sur une
assiette dont la surface a été humectée avec l'acide acétique. »
M. Ch. Janet fait une rectification au résumé d'une communica-
tion qu'il a faite à la séance du 14 décembre dernier. Cette com-
munication doit être résumée comme suit : u Après avoir rappelé
quel est le rôle de petits muscles de structure ordinaire pour la
mise en position des ailes et le rôle de grands muscles de structure
particulière qui servent à produire les vibrations du vol, M. Janet
montre quelles sont les relations de ces muscles avec les pièces du
squelette du corselet. »
M. Janet présente à la Société de beaux échantillons de Mijrme-
cocystus melligerus du Mexique, qui viennent de lui être remis par
M. Douvillé. Il prolite de la circonstance pour rappeler en quelques
mots la façon dont les ouvrières à gros abdomen dilaté se com
portent dans les colonies.
M. P. Marchal fait une communication sur le cycle évolutif de
VEncyrlus fuscicoUis, Hyménoptère parasite à l'état larvaire dans
le corps des chenilles de l'Hyponomeute du Fusain.
(1) Gallardo, La Carioquinesis. Anales delà Sociedad Cientilica Argenlina, 1897.
SÉANCE Dr li) AVKIL 181)8 8"
LHOMOCHROMIE DE LA VEN1LIA MACVLARIA L.
PAR
F. PLATEAU,
l'rofesseur à l'Université de Gand.
J'ai vu avec étoiinement que M. Cuénot, dans son intéressaule
conférence sur Les moyens de défense des animaux (1), considère la
ressemblance protectrice de la Venilia wacularia, petite Phalène
jaune tachetée de noir se dissimulant en se posant sur les feuilles
de Bouleau jaunies et tachées, comme un cas de fausse homochro-
mie; « On ne rencontre, dit-il, la Venilia qu'en mai et juin, à une
époque où il n'y a pas de feuilles mortes (2) ».
M. Cuénot commet ici une erreur : à la date de l'apparition de la
Venilia, des masses de feuilles jaunes pointillées de noir existent
de tous côtés dans les taillis de Bouleaux et de jeunes Peupliers,
tombées ou séchées sur lei arbres. C'est précisément cette particu-
larité et le fait que j'aur.iis observé personnellement le Lépidoptère
s'appliquant sur les feuilles maculées qui m'ont conduite signaler
ce cas curieux dans l'article publié autrefois dans le Natuniliste
sous le titre : La ressemblance protectrice chez les Lépidoptères euro-
péens (3).
Je suis, comme M. Cuénot, persuadé que beaucoup de cas de
mimétisme ou de ressemblance protectrice, demandent soit de nou-
velles observations sur le vivant, soit des vérifications expérimen-
tales, mais j'ai été trop frappé par la netteté de celui ofïert par la
Venilia pour mettre sa valeur en doute.
(1) liullelin de la Socirir zoolut/iquc île France, XXIII, p. :>7, I89S.
ii] Id., p. 57.
(:3) l.c yalitralisle, !«' novcinlirc iN'.ii.
88
SÉANCF. T)U 26 AVRIL 1898
NOTE PRÉLIMINAIRE SUR LES HOLOTHURIES
PROVENANT DES DRAGAGES DU YACHT PRINCESSE ALICE
PAR
EOGARD HEROUARD.
Parmi les Elasipodes recueillis par S. A. le prince de Monaco,
par 38004' N., 23027' 0. et 4 360 m. de profondeur, une nouvelle
espèce de Deima, reprelsentée par cinq exemplaires, a été ramenée
en compagnie de divers Pseudostichopus, Scotoanassa et Elpidiineae.
On ne connaissait encore dans l'Atlantique qu'une seule espèce
de ce genre, la Deima Blalcei, décrhe par TheeLdii golfe du Mexique.
Notre nouvelle espèce que nous appellerons Deima atlanticum
(n. sp.) ne se rapproche cependant pas de cette dernière par ses
caractères, mais du Deinta fastosum (Theèl) trouvée parle Challen-
ger dans le Pacifique.
b A f
O^Clq
d
t'ig. 1.
Fis. 2.
Deima atlanticum présente 105 mi 11. de longueur sur 54 mi 11. de
largeur, il est plus large que le l>. fastoaum, mais le nombre et la
disposition de ses papilles dorsales et de ses tubes ambulacraires
ventraux sont identiques à ceux de cette dernière espèce, tandis
que leur longueur y est plus grande. Les plaques calcaires don
nent à l'exlérieur du corps une api)arence craquelée; ces plaques
qui représentent les corpuscules pi-ofonds sont ovalaires, foruK'es
fie deux réseaux superposés et réunis, en différents points, par des
treillis de soutien, tandis que, sur leur bord, ils se rapprochent et
deviennent coalescents.
Les corpuscules superficiels (fig. Ij sont présents et constitués
par Vr fondamental, les extrémités des branches sont pourvues
SÉANCK DU 26 AVRIL 1898 80
d'iiiic biUucatiuii de 1®' cl même de 2« ordre. I^es brauelies de l'.f
présentent souvent des longueurs inégales et des malformations,
des atrophies qui eu altèrent la forme essentielle. .
La face interne des téguments présente aussi des corpuscules
calcaires de la forme qui vient d'être décrite et, dans les organes
génitaux, on rencontre de ces formations, mais, plus complexes.
Au-dessous de l'anneau aquifère le tube digestif présente une cou-
leur brune sur une région de 14 mill. étranglée en son milieu, et
la région qui vient ensuite est dilatée et de couleur jaune; avant
d'atteindre le cloaque (15 mill.) le tube digestif se rétrécit brus-
quement pour se continuer eu un canal étroit jusqu'au cloaque
qui, lui, est extrêmement réduit.
Le canal madréporique recourbé en forme de V est contenu dans
le mésentère dorsal (fig. 2).
Les glandes génitales (r/l) situées de chaque côté du mésentère
débouchent à la face dorsale du corps par un large conduit (c.gtx),
courant au-dessous de l'angle du V formé par le canal madrépo-
rique is). -
Le D. atlanticum est la 5« espèce connue du genre Demui.
90
SÉANCE DU 26 AVRIL 1898
NOTE SUR MUTILLA M AURA L.
ET M. MACULAT A CYRILLE, DE L'ILE DE CHYPRE
l'AK
EMILE DESCHAMPS
11 me paraît ici intéressant de faire connaître une propriété que
passent pour avoir, dans l'île de Chypre, ces deux espèces de
Mutilles, répandues d'ailleurs dans toute l'Europe. 11 est vrai que
l'on connaît peu les mœurs de ces parasites d'autres Hyménoptères,
principalement des Mellifères. La connaissance de cette nouvelle
propriété déterminera peut-être, de la part de spécialistes, des
observations qui concourront à une connaissance plus approfondie
des détails de lexistence de ces Insectes.
On ne peut résider longtemps dans l'île grecque, aujourd'hui
occupée par les Auglais, sans entendre parler des Sphalamjis, la
terreur qu'ils inspirent, les rendant populaires dans tous les dis-
tricts, dans les villes comme dans les campagnes. Le Sphalangi est
la MutiUa maiira ou la ^f. maculata, au moins pour la plupart de
ceux qui me l'ont désigné, car dans certaines régions, on donne
aussi ce nom, ainsi qu'on le verra, à d'autres Insectes ou à un Ara-
chnide, ce qui n'a rien qui doive étonner.
Suivant les Chypriotes, la piqûre du Sphalangi est infailliblement
mortelle comme la morsure du Cobra à Ceylan, ou du Serpent à
sonnette au Brésil, si on n'a recours aux empiriques indigènes
dont le plus connu est un moine du couvent du Mâcheras, en rési-
dence à Nicosie. Les médecins anglais, au dire de tous, resteraient
impuissants avec leurs remèdes d'Occident. Dans le début de l'occu-
pation, en 1878, beaucoup de soldats anglais seraient morts, dit-on,
de la piqûre de cet Insecte, sur le chemin du Trôodos, l'Olympe des
anciens, où on le rencontre abondamment
Au début de mon arrivée dans l'île j'en entendis parler, et, évi-
demment, j'eus de suite le désir de connaître cet éliange petit ani-
mal auquel un renom si terrible était attaché, d'autant que j'appre-
nais qu'il était, dans certaines régions, répandu à foison. Mais là se
présenta la première difficulté. Une personne de Nicosie m'affirma
qu'ayant demandé à des paysans de lui apporter des Sphnlangis,
ceux-ci lui avaient présenté toute une série d'animaux qui for
maient, ensemble, la gamme presque complète de la classe des
SÉANGK DU 2('» AVRIL 1898 91
lusectes; il y avait même, dans le nombre, une pelitt; Araignée
noire à laquelle on donnait le môme nom qu'à la grosse Tarenlnlc
noire très abondante. A moi-même, dans un village, on me montra
par la suite, une Abeille, comme devant être un Sphalangi.
J'en étais donc arrivé à conclure que l'histoire du Sphalangi
n'était qu'une légende, à moins qu'il ne fut un Insecte quelcon(jue
communiquant l'infection charbonneuse.
Cette supposition était basée sur ce fait que le Charbon est com-
mun à Chypre, les animaux morts étant abandonnés au premier
endroit venu et les bêtes domestiques en étant souvent attaquées.
Les effets de l'infection septicémique sont assez terribles pour
frapper les esprits d'une population ignorante et la faire attribuer
à l'insecte même, simple véhicule du mal.
Ce qui corroborait encore cette opinion, que je n'ai pas aban-
donnée entièrement, c'est que les elïels du mal déterminé par l'In-
secte sont assez similaires avec ceux du Charbon : bouton, tumé-
faction au point touché, cercle très noir en ce point, enflure consi-
dérable se communiquant à tout le corps qui se ballonne.
Par la suite j'arrivai à identifier enfui le fameux Sphalangi assez
souvent pour être parfaitement certain que ce nom était donné aux
deux Mutilles : }I. inauni et .1/. luaculata. Ce que je recueillis des
mœurs de cet Hyménoptère est de peu d'importance ; il naît ailé et
devient rapidement aptère ; on le trouve en mai surtout, sous les
pierres, sur la terre nue, se mouvant lentement. Je l'ai, pour mon
compte, toujours trouvé sous les pierres. C'est l'été surtout, pen-
dant les mois les plus chauds, qu'il est le plus à craindre. L'hiver
il s'enterre, je puis certifier qu'on l'a rencontré jusqu'à cinq pieds
de profondeur dans les interstices, les crevasses du sol. Dans les
lieux humides, il n'est point à craindre, sa piqûre ne donnant lieu,
dans ces conditions, qu'à une légère inflammation sans offrir de
danger. Le chef du village de Kythrœa, l'ancienne Cythère, auprès
de qui je m'enquérais, me répondit : « Ici ils ne sont pas à craindre,
il y trop d'eau ». Il ne se souvenait que de deux cas de blessures
faites par cet animal, et aucun d'eux n'avait eu de suites fâcheuses.
A Nicosie, capitale de l'île, un de mes premiers soins fut d'aller
visiter le moine du Macharas, qui y dirige un petit couvent, suc-
cursale de celui de la montagne. C'est un grand vieillard qui se
mit très aimablement à ma disposition.
Malheureusement, suivant lui, on ne connaissait pas les Mutilles
dans tous les villages et c'est de là que viennent tant d'erreurs et
tant d'accidents mortels. Je lui montre ceux que j'ai recueillis : il
92 SÉANCE DU, 26 AVRIL 1898
reconnaît que c'est bien là le vrai Sphalangi. Pour le traitement, il
se fait un peu tirer l'oreille ; il semble llairer un concurrent! Enfin
j'appreiuls qu'après que le sujet a été Idessé, on doit attendre quel-
que temps avant de commencer la cure, mais ne pas dépasser le
sixièuie jour, car ce serait trop tard. Le traitement dure de vingt
jours à uu mois, jusqu'à complet rétablissement. C'est au moyen
d'herbes, de lui connues, qu'il annule l'effet du poison, et c'est
avec des remèdes ordinaires qu'il traite les incisions en croix qu'il
fait avec son bistouri à l'endroit blessé. 11 reçoit, bon an mal an.
un quarantaine de malades à son mouastère; et il prétend les sau-
ver tous quand ils n'ont pas trop tardé à se présenter, 11 ajoute
que nombreux sont ceux qui, dans les villages, meurent de ce mal,
pour n'être pas venus se confier à ses soins. Comme région où l'In-
secte est le plus abondant, il me cita Dali, emplacement de l'an-
cienne Idalium, et, chose curieuse, Kythrœa, dont il n'aurait pas dû
parler ])uisque d'après les indigènes mêmes, il ne présente, à cet
endroit, aucun danger. D'autre part, j'ai aussi souvent entendu
citer les environs de la montagne deKansara, Le Candaire des Fran-
çais, uu des chàleaux-forts inexpugnables que les Lusignans et les
Bysanlins avaient élevés pour se défendre des pirates. Mon moine
me confirma enfin que les mois de juin, juillet et aoiU, les plus
chauds, sont aussi les plus dangereux pour les blessés.
Quant à l'ensemble de la médication, aux herbes qu'il emploie
aux autres substances qu'il y mêle, cela constitue son secret qu'il
tient d'un autre moine du même couvent et qu'il repassera, avant
de mourir, à un confrère du monastère, il est muet à ce sujet, et il
n'y a pas à insister.
Maintenant jusqu'à quel point ces deux Mutilles, répandues
partout en Europe, sont elles coupables des méfaits que les Chy-
priotes leur attiibuent? Il serait difficile de le dire pour le moment.
Il m'a cependant paru intéressant de faire connaître les faits qui
précèdent pour appeler l'attention des Entomologistes sur ces deux
Hyménoptères.
o:^
iyéatice du lo Mai i8yS.
PRÉSIDENCE DE M. CH. .lANET, VICE-FHÉSIDENT
M. le Secrétaire géuéral douue lecture de la liste des personnes
déléguées par le Ministère de l'Instruction publique et par l'Uni-
versité de Paris, pour représenter la France au Congrès inter
national de Zoologie de (Cambridge.
Délégation du Ministère: MM. Milne-Edwards, Président; Th.
Barrois, professeur à l'Université de Lille; Bigot, professeur à
l'Université de Caen ; R. Blanchard, professeur à l'Université de
Paris; Calllery, maître de conférences à l'Université de Lyon;
Y. Delage. professeur à l'Université de Paris: Filhol, membre de
rinstitut, professeur au Muséum de Paris; Girod, professeur à
l'Université de Clermont-Ferrand ; de Guerxe, secrétaire général
de la Société nationale d'Acclimatation de France; Joubin, pro-
fesseur à l'Université de Rennes; Lambert, professeur agrégé à
l'Université de Nancy; Lortet, doyen de la Faculté de médecine de
Lyon; Ed. Perrier, membre de l'institut, professeur au Muséum
de Paris; Roule, professeur à l'Université de Toulouse; Schlum-
BKRGER, trésorier de la Société Zoologique de France et L. Vaillant,
professeur au Muséum de Paris.
Délégation de l'Université de Paris : MM. Milxe-Edwards et R.
Blanchard.
La Société décide également de déléguer au Congrès les Membres
suivants : MM. R. Blanchard. Certes, Cuéxot, Daltzenberg, Y.
Delage, Filhol, J. Guiart, Hérouard, Ch. Janet, Joubin, Kœhler
et Roule.
M. Foster, Président du quatrième Congrès international de
Physiologie, annonce à la Société Zoologique de France que ce
Congrès aura lieu cette année à Cambridge, du 23 au 26 août, c'est-
à-dire à la même époque que le Congrès de Zoologie.
Peuvent être admis comme Membres : 1" les professeurs, agrégés
et assistants de Physiologie et de sciences similaires; — 2° les
membres de Sociétés de physiologie ou de sciences similaires; —
3° les personnes proposées par leur Comité national.
Chaque Membre versera la somme de J2 fr. 50 comme partici-
pation aux frais; il recevra en échange une carie de Membre du
Congrès.
Les séances seront consacrées spécialement à des démonstra-
Rull. Soc. Zool. de Fr. 1898. xxui. — 9.
94 SÉANCE DU iO :\iAi 1898
tions expérimeutales, et une Expositiou d'appareils de Physiologie
aura lieu duraut le Congrès.
Pour tous renseignements, s'adressera M. Léon Frédéricq, secré-
taire, 18, rue de Pitteurs, Liège.
M. L. Petit signale l'arrivée des Hirondelles, le 12 avril dernier,
dans la forêt de Fontainebleau, et celle des Martinets le 25 avril à
Paris. L'arrivée des Hirondelles a été constatée également le 8 avril
à Pau par M. Certes et le 10 avril à Tours par M. Dautzenberg.
Au nom de S. A. S. le Prince de Monaco, M. J. Richard olïre à la
Société le douzième fascicule des HésuUals des campaynes scienti-
fiques accomplies sur son tjacld par Albert Z'"'", Prince souverain de
Monaco. Ce fascicule, accompagné de 10 planches, se rapporte aux
Échinides et Ophiures provenant des campagnes du yacht VHvron-
délie ; ce sujet a été traité par notre collègue le professeur Kœhler,
de l'Université de Lyon. Dans un appendice, M. J. Bonuier décrit
le Pionodes moles phormosoniae, Copépode parasite extrêmement
remarquable, qui habite des galles déterminées par lui à la face
interne du test de Phormosoma uranm.
M. le Président adresse à S. A. le Prince de Monaco les remer-
ciements de la Société.
A PROPOS D'UN ŒUF NAIN DE LINOTTE VULGAIRE
PAR
XAVIER RASPAIL
Sous cette dénomination d'œuf nain, j'entends parler de tout
œuf de dimension exiguë ne contenant pas de vitellus comme en
pondent fréquemment les Poules.
Les Oiseaux vivant à l'état de liberté, en produisent aussi, mais
beaucoup plus rarement. A la vérité, le D'' Paul Leverkùhn, orni-
thologiste distingué, aujourd'hui directeur des missions et biblio-
thèques scientifiques du prince de Bulgarie, m'écrivait il y a quel-
ques années, qu'il possédait une importaute collection d'oeufs nains
de Passereaux. Mais cette collection doit représenter les récoltes
faites par de nombreux explorateurs, si j'en juge d'après les rares
exemplaires (pie j'ai pu trouver moi-même depuis l'époque, déjà
SÉANCE DU Kl M.U 181)8 9o
lointaine, où j'ai comnieDcé mes recherches sur h\ nidification des
Oiseaux, et encore, en ce (|ui concerne les Passereaux, se réduisent-
ils au modeste chifïre de quatre tournis par les espèces suivantes :
Pic Ejjciclie, Pie, Geai et Linotte vulgaire. C'est peu trouvera t-on,
et cependant, je puis dire que le nombre de nids qui m ont passé
sous les yeux est considéral)le.
Parmi les œufs nains de Poules et d'autres Oiseaux de basse-cour
et de volière, il en est qui renferment au centre de l'albumine uu
petit corps de forme irrégulière, souvent allongée, provenant soit
d'un germe avarié sur lequel s'est déposée plus ou moins de matière
vitelliue, soit de débris ovariens, tombés dans le pavillon de
l'oviducte; dans ce cas, la formation de cet œuf dans le trajet de
ce canal, suit une marche analogue à celle de l'œuf normal; il
constitue ce que l'on a appelé avec assez de raison, une monstruosité
en moins ou par défaut.
Mais telle n'est pas l'origine des œuts nains que j'envisage ici,
qui ne contiennent absolument que de l'albumine et dont celui que
j'ai trouvé dans un nid de Linotte vulgaire [Cannabina linota G.-R.
Gray ex. Gm.) présente un intérêt tout particulier par les déduc-
tions qu'il permet d'en tirer.
On sait que vulgairement ces produits anormaux ont été appelés
œufs-de-coq: or, eu dépit de cette absurdité d'attribuer au mâle la
faculté d'accomplir une fonction dévolue au sexe contraire, plu-
sieurs savants, dans le doute où ils étaient eux-mêmes et ne pouvant
trouver une meilleure explication, allèient jus(|u'à eu examinr la
possibilité. Vauquelin avança que « pour en former entièrement
uu dans le corps d'un coq, il suffirait qu'une certaine quantité de
glaire ou d'albumen rassemblée dans le cloaque, y séjournât quelque
temps et que les urines, en y arrivant, la recouvrissent de carbonate
de chaux dont elles sont toujours saturées ». Mais ce chimiste se
garda bien d'expliquer comment, avec les matières albumineuses
et calcaires dont il découvrait la présence au milieu des excréments
contenus dans le cloaque, il pouvait se former de toutes pièces,
dans cette cavité, un véritable œuf au point de vue bien entendu
de la forme extérieure.
Pour 0. des Murs, cette croyance aux œufs de coq avait dû
s'établir sur une simple erreur de sexe et il cite à l'appui de cette
supi)osition, le fait suivant dont il fut témoin dans une ferme. Un
jour qu'on allait tuer un soi disant jeune coq, qui venait de pondre
un de ces œufs nains, ou reconnut qu'on avait affaire à une jeune
Poult^ de l'année imitant le chant du mâle. Il est évident que, si
96 SÉANCE DU 10 MAI 1898
cette jeune Potile chantait comme un Coq, on pouvait se tromper
sur sou véritable sexe. Mais, chantait-elle réellement comme un
coq et était on garanti sur ce point contre toute erreur? Il est
peruiis d'en douter.
0. des Murs se rangea à l'opiuion de Bufïon, qui considérait ces
œufs nains saus vitellus comme le premier produit d'uue Poule
trop jeune ou le dernier etïort d'une Poule épuisée par sa fécoudité
même.
Or, ces deux hypothèses ne sont vraies ni l'une ni l'autre et notre
œuf nain de Linotte permet d'en faire la preuve.
Ce petit œuf, véritable miniature dans son genre, a uue forme
ovalaire régulière; sa coquille, dont le grain est moins lin que celui
des œufs ordinaires de la Linotte dont la forme est ovée, ne porte
aucune tache; la coloration bleu pâle en est seulement un peu plus
accusée. Les diamètres sont -^^^, tandis que, pour les cinq œufs
que contenait le nid, la moyenne est de ^^ ^^|.| ; mais ces chiffres ne
sauraient donner une idée de la ditïérence qui existe entre cet œuf
nain et les œufs normaux. Placé près de ces derniers, il paraît si
petit, à première vue, qu'on lui donnerait à peine le tiers de leur
volume.
C'est le 4 juillet 1893 que je trouvai le nid de Linotte complète-
ment terminé et le lendemain, à ma tournée du matin, il contenait
un œuf, plus l'œul-nain en question, tous les deux ayant été cer-
tainement pondus à peu de distance l'un de l'autre.
Par là, on a déjà la preuve que la première hypothèse émise par
Buffon et adoptée par la plupart des ornithologistes, est dénuée de
fondement, puisque, au mois de juillet, la femelle Linotte en était
à sa troisième ponte. La seconde hypothèse, qui attribuait cette
monstruosité en moins, au dernier etïort d'une femelle épuisée,
n'a pas plus de valeur; elle se trouve victorieusement réfutée par
ce fait qu'après la production de cet œuf nain, les quatre autres
œufs complétant la ponte ont été pondus sans interruption et sans
modification dans la forme aussi bien que dans la coloration.
11 reste donc à rechercher l'origine de l'œuf nain saus vitellus et,
pour arriver à la déterminer, il suffit d'examinei- les phénomènes
qui s'opèrent dans le tube ovarien après que l'œuf expulsé du
calice et saisi par le pavillon de l'oviducte, s'est engagé dans la
première portion de ce canal.
L'œuf — de même que tout autre corps provenant accidentelle-
ment de l'ovaire — a pour effet de provoquer par sa présence dans
le tube musculeux, d'abord un véritable mouvement péristaltique
SÉANCK DU 10 MAI 1898 97
qui le pousse en nvnut en lui donnant une impulsion rotative sur
sou axe; en second lieu, une sécrétion abondante d'albumine dont
il s'enveloppe successivement et régiilièremenl grâce à ce mouve-
ment de rotation qui lui est imprimé pendant le cours de son
cheminement jusqu'à un point rétréci de l'oviducte appelé Vislhmc
Là s'arrête la production de l'albumine et commence une nouvelle
sécrétion qui consiste en filaments déliés qui se tissent en mem-
brane et enveloppent l'cEuf à mesure qu'il parcourt cette portion
de l'oviducte; lorsqu'il est parvenu à l'extrémité de celui-ci, c'est
sur le feuillet externe de cette membrane, dite coqaHlière, que se
déposent la couche calcaire formant la coquille, puis la couche
épidermoïde qui contient la matière colorante des œufs du plus
grand nombre des Oiseaux.
Ceci n'est que la théorie très élémentaire de la composition de
l'œuf chez les Oiseaux, mais elle suffit pour ma démonstration.
Plusieurs auteurs disent que l'œuf en arrivant dans le tube
ovarien y truiae une grande quantité d'albumine et s'en enveloppe,
semblant admettre, par là, la permanence de l'albumine dans la
première portion de l'oviducte ; ce qui ne saurait être. La muqueuse,
en effet, ne sécrète cette matière qu'au moment oîi l'œuf se trouve
eu contact avec elle et cette sécrétion cesse successivement à
mesure qu'il avance. S'il en était autrement, des masses d'albu-
mine seraient entraînées à sa suite par les contractions mêmes du
tube musculeux.
Mais il peut arriver que, sous l'influence d'une excitation quel-
conque, la muqueuse exsude, soit avant, soit après le passage d'un
œuf, une certaine quantité d'albumine qui, prenant la forme ovoïde
par l'impulsion rotative qu'elle reçoit, jouera le rôle d'un œuf
ordinaire. Arrivée dans la partie rétrécie, cette petite masse
appellera autour d'elle la formation de la membrane coquillière
sur laquelle à son tour, se déposeront la couche calcaire et la
matière colorante comme sur l'œuf normal.
Notre œuf nain a exactement cette composition. Si nous l'exami-
nons, en effet, en procédant de l'extérieur à l'intérieur, nous trou-
vons bien : d'abord, la couche épidermoïde, la coquille, la mem-
brane à(louf)le feuillet, enfin l'albumine et uniquement l'albumine.
Ces œufs nains ne contiennent donc rien de l'ovaire; ils ne sont
qu'un produit accidentel émanant directement de l'oviducte. C'est
ce que je voulais démontrer.
98
Séance du i>4 ^^^ ^8g8
PHKSIUKNCb; l>K M. Cil. .JANF-T, VICE-PRÉSIDENT.
M. le Président fait part à la Société du décès de M. Maurice
NouALHiER, Membre de la Société depuis 1893. M. Noualhier a légué
sa riche collection d'Hémiptères au Muséum d'histoire naturelle et
sa bibliothèque à la Société entomologique de France.
M. le Président souhaite la bienveuue à M. le Capitaine Chaves,
Directeur de l'Observatoire météorologique de Ponta Delgada
(Açores): à M. le professeur Wm. Thklease, Directeur du Missouri
Roîanical (iarden à Saint-Louis (Missouri) ; à M. Lennier, Directeur
du Muséum d'histoire naturelle du Havre et à M. le comte De
Dalmas, présents à la séances.
M. le Secrétaire Général donne lecture d'une lettre de M. Edm.
Pehrier, président du S"""^ Congrès international de pêches mari-
times. Ce Congrès doit se tenir à Dieppe du 1" au o septembre 1898.
En réponse à cette lettre, M.M. de Gukrne, Lennier et Secques sont
délégués pour représenter la Société Zoologique de France au
Congrès de Dieppe.
M. le Capitaine Chaves rend compte à la Société de la mission
dont il a été chargé par le gouvernement Portugais, sur l'initiative
de S. A. S. le prince de Monaco, près des différents gouvernements
de l'Europe en vue de l'installation au.x Açores d'un Observatoire
météorologique international. Il montre l'importance des Açores
au point de vue météorologique et magnétique, traite de la propa-
gation des espèces dans ces îles et expose les raisons qui rendent
probable la non existence de l'ancienne .\llantide qui, d'après
beaucoup d'auteurs, aurait existésur l'emplacement des îles Açores.
Il termine eu se mettant à la disposition des .Membres de la Société
pour leur adresser tous les matériaux zoologiques dont ils pour-
ront avoir besoin.
M. Dautzenberg fait une communication sur l'origine de la faune
abyssale du Tanganyika .
M. Brumpt rend compte d'un travail sur le l'hascoUon stronibi,
Géphyrien vivant caché dans différentes coquilles de Mollusques.
M. Certes traite de la coloration des tissus vivants et de quelques
déformations pathologiques des Infusoires par les matières colo-
rantes.
SKAXCK ni' 24 MAI IS98 !>9
.M. J. Richard, au nom de Son Altesse Albert I-^', Prince de Mooaco,
invile les Membres de la Société à se rendre au Havre vers le 15
juin pour visiter le nouveau yacht Princease Alice. Une excursion
au Havre, avec billets de chemin de fer à prix réduit, sera orga-
nisée par la Société pour cette époque.
LA FAUSSE HOMOGHROMIE DE VENILIA MACULARIA L.
A PROPOS D'UNE NOTE DE M. PLATEAU.
PAR
L. CUENOT
Chargé de cours à l'Université de Nancy.
Dans ma conférence sur les moyens de défense (1), j'avais cité la
Venilia macularia L., petite Phalène jaune tachetée de noir, comme
exemple de fausse homochromie, c'est à dire comme exemple d'ani-
mal qui pourrait trouver dans la nature des substratums sur
lesquels il serait parfaitement dissimulé (feuilles mortes), et qui
cependant ne profile pas de cette coïncidence. M. Plateau (2), qui a
vu la Venilia posée effectivement sur des feuilles mortes de Bou-
leaux et de Peupliers, d'un jaune maculé de noir, considère au
contraire cette espèce comme présentant une véritable homochro-
mie, comparable aux cas classiques du Kallima et de la chenille
d'Urapteryx, et il me reproche mon interprétation (3).
Je n'ai jamais douté de l'affirmation de mon illustre contradic-
teur, et la meilleure preuve, c'est que j'ai reproduit d'après lui la
figure de Venilia posée sur une feuille morte de Bouleau, où elle est
à peu près invisible. Mais dans les forêts de Lorraine, il n'y a pour
ainsi dire pas de Bouleaux et de Peupliers, et en mai et juin, mois
où on rencontre la Venilia, il n'y a réellement pas de feuilles mortes
visibles dans les bois; depuis 1891, date à laquelle M. Plateau a
publié son intéressant article sur la Ressemblance protectrice, j'ai
cherché exprès la Venilia, soit pour me rendre compte par moi-
même de son homochromie, soit pour la montrer à mes élèves, et
(1) L. CuÉNOT, Les Moyens de de'lmse chez les animaux. Ruil. Soc. Zool. de
France, XXIII, 1898, p. 37.
(2) F. Plateau, La ressenihlance proleclrice chez les Lépidoptères européens.
Le N;ituraiisto, XIII, 1891, p. 251.
(3) Id., U homochromie de la Venilia macularia /.. Bull. Soc. Zool. de
France, XXIIl, 1898, p. 87.
100 SÉANCE DU 24 MAI 1898
les très nombreux individus que jai vus étaient tous posés sur des
surfaces plates, assez larges pour qu'ils puissent étaler leurs ailes
(feuilles vertes, sol, etc.), mais sans la moindre préoccupation
d'homochrotnie. Je suis donc en droit de penser que dans les loca-
lités où je l'ai observée, l'espèce en question n'a pas besoin pour se
maintenir du moyen de défense homoclironiique, que si elle se
pose sur des feuilles mortes, comme l'a vu M, Plateau, c'est un
accident local, et non une règle, qu'il n'y a pas entre ses mœurs et
sa couleur la corrélation nécessaire pour créer un déguisement
utile, en d'autres termes, qu'elle présente une homochromie inutile,
latente ou fausse, comme on voudra l'appeler, mais qui n'a que
bien peu de chemin à faire pour devenir parfaite.
Ouvrages reçus depuis le 8 mars 1898
J. V. Barboza nu Hocaue, .S'(/./' uiir noarelle espère de Cyiionycteris Aiiffoln.
Journal de sciencias malhem. phys. c natur. (2), V^ n» 19. Lisboa. 189S.
R. Blanchard, Nf>tc^ sur la faune du H(iut-Tonki)t. — IV, Nouveau tijpe
d'Hinidniée (Torix mirus). Bulletin scienUf. de la Krance et de la Beli^ique,
XXVIII, 1898.
K. BucQL'OY Ph. Dautzf.ncerg et G. Dollfus, Les Mollusques marins du Rnus-
sillou, 11, fascicule 12 (Pelecypoda), p. (SI ti89, pi. 8995, Paris 1898.
H DucHAussoy, Le grand Pingouin du Muse'e d'histoire naturelle d'Amiens.
Mém. de la Soc. Linnéenne du nord de la Fiance. IX, 1892-98.
.I..I. Gerassimov, Ueber die Copulation der zweikernigen Zellen hei Spiropyra.
Bulletin de la Soc. Impér. des Nalural. de Moscou, n" '.), 1897.
Ch. .],\îiET, Eludes sur les Fourmis, les Guêpes et les Abeilles, n" 14 ; Rapports
des animaux nujrniécupkiles avec les Fourmis, in-8", 98 p., Limoges, 1897.
K. Meunier, Les types ancestraux des [nsectes. Bull, de la Société scient, de
Bruxelles, octobre 1897.
K. .MôBius, Nackioort zur Thierwelt Ostafrikas, in-4°, 6 p. Berlin, 1898.
G. Radde et Kawraisky, Die Litchse des Kaukasus, n" 2, in-S", 79 p. et '6'6 pi .
Tiflis, 1897.
A. Hassall, Check list of the animal parasites of Geese (Anser domesticus).
U. S. Department of agriculture. Bureau of animal industry. Circular n" 14, 1S97.
Id., Clierk list of animal parasites of Pigeons (Coluuitia livia domesli('a). Ibidem.
(^n. Wardki.u-Stiles, Tlie rnuntry slauijliterliouse as a factor m the spread of
disease. Yearbook of the Département of Agricidture for 1^9fi.
In.. Address to médical graduâtes. The médical news, sept. 18"6.
lo., Some nf the dangers arising from slang li i erhouses with suggestions for
meeting thein. Maryland médical journal déc. 1897.
Offert par S. \. le Prince de Monaco :
l>. Knh:LHER. Echinides et Ophiures provenant des campagnes du yacht THiron-
delle. Golfe de Gascogne, Acores, Terre-Neuve, in-S", 78 p. et 10 pi., Monaco.
1898.
loi
OBSERVATIONS SUR DIVERS CÉPHA.LOPODES.
[Quatrième note).
GRIMA L DITEUTHIS RIC HARDI,
PAB
L. JOUBIN,
Professeur à l'Université de Rennes.
Parmi les Céphalopodes, aussi nombreux qu'intéressants, captu-
rés pendant les récentes campagnes de la Princrasc Alice el dont
S. A. S. le Prince de Monaco a bien voulu me conlier l'étude, se
trouve un animal nouveau fort curieux sous plus d'uu rapport.
Sans attendre la publication, cependant prochaine, du second
volume sur les Céphalopodes qui doit prendre place dans la magni-
fique collection que publie le Prince Albert, je crois utile, dans
cette note préliminaire, d'énumérer les caractères particulièrement
intéressants qui m'ont amené à établir un genre et une espèce nou-
veaux pour ce Céphalopode.
Cet animal a été capturé par M. le D'^ Richard à la surface de la
mer le 17 août 1896 à la Station IIM), par 23'39' longitude Ouest et
SS^oo' de latitude Nord. C'est donc un pélagique de haute mer et
probablement de surface.
J'ai donné à ce Céphalopode le nom générique de Grijnalditeuthis
en l'honneur de S. A. S. le Prince de Monaco et le nom spécifique
de Hirhardi en souvenir de la capture qui en a été faite, à bord de
la Princesse- A lice, par le D»" J. Richard.
Je dois, au sujet de cette dénomination, adresser à M. le D' C.
PFKFFKR,du Muséum d'histoire naturelle de Hambourg, si connu par
ses beaux travaux sur les Céph ilopodes, mes sincères remercie-
ments. Lui ayant demandé son opinion au sujet de cet intéressant
animal, il me répondit qu'il en possédait un analogue, mais en
mauvais état; plus tard, il m'écrivit que d'autres travaux retar-
daient la publication de son mémoire et qu'il me priait de ne pas
m'en préoccuper pour la continuation de mes recherches.
Aussitôt après sa capture, l'animal fut plongé dans une solution
de formol à deux pour cent ; il y a conservé sa transparence et ses
couleurs naturelles sans se déformer. Plus tard, craignant que
l'action prolongée du formol ne nuise, à la longue, à la bonne
conservation des tissus, j'ai plongé l'animal dans l'alcool à 70" ; mais
102 SÉANCE DU 24 MAI 1S98
je n'ai pas eu à me louer de ce changement ; les ineuibranes se sont
ramollies, la transparence a en gi-ande partie disparu, et de nom-
breux plis ont rendu ce Céphalopode fort différent de ce qu'il était
dans le formol. A part la séparation qui s'est faite, au moment de
la capture, de l'appendice caudal, lequel a été soigneusement con-
servé, l'échantillon était absolument intact, sans déchirure et sans
déformation ; les plus petits détails y sont admirablement conser-
vés et la description peut être considérée comme ayant été faite
sur l'animal vivant.
Ce qui frappe tout d'abord, quand on observe ce Céphalopode,
c'est sou exti-aordinaire transparence. A travers la tête, on aperçoit
nettement le cerveau et la plupart des nerfs qui en partent, les
ganglions optiques, l'œsophage et les gros vaisseaux. A travers
les bras, on distingue le nerf fl^'xueux qui en parcourt l'axe en
donnant une branche à chaque ventouse. Les nerfs sont d'ailleurs
devenus encore plus visibles après la mise en alcool.
La nageoii'e caudale est si transparente, que, n'étaient ses chro-
matophores bruns, on ne la verrait pas dans l'eau. Je l'ai photo-
graphiée sur un fond mi-parti-noir et blanc, reposant sur une petite
étiquette imprimée; on lit presque aussi clairement ce qui est écrit
sur l'étiquette dans la partie que recouvre la nageoire que dans
celle qui est à côté (fig. 1). La masse des viscères rend la partie
centrale du corps moins transparente.
Un autre fait très intéressant que je désire mettre immédiate
ment eu évidence, est l'absence de tentacules. Ce Céphalopode est
par tous ses caractères fondamentaux un Décapode œgopsidé, voi-
sin des Chiroteuthis, ainsi que je le montrerai plus loin ; il devrait
donc avoir dix bras. Or il n'en a que huit. La première supposition
que l'on peut faire est qu'il a perdu ses tentacules au moment de
sa capture et que l'on doit en retrouver la base parmi les autres
bras au-dessus de l'œil. Mais là les tissus cutanés .se continuent
nettement et sans aucune solution ou cicatrice superficielle d'aucun
genre entre les bras de troisième et de quatrième paires. Mais on
aperçoit sous la peau, à une petite profondeur, un nerf qui se
termine brusquement par un renflement peu accentué juste au
point où devrait être le tentacule. Je considère cela comme un ren-
tlement cicatriciel du nerf tentaculaire ; il a sûrement fallu un long
temps pour que ce fait se produise et cela me fait supposer que la
perte des tentacules a eu lieu pendant le jeune âge. On doit alors se
demander si c'est là un fait accidentel ou normal, ou si l'on se
trouve en présence d'un échantillon monstrueux. Je crois que cette
s F. A NT, K m] î\ MAI I 89(S
lOH
dernière hypothèse peut être rejetée, car l'animal, parfaitement
bien constitué par ailleurs, ne présente aucune trace de difformité.
Je ne serais pas éloigné de croire que c'est là une disposition nor-
male; ces animaux perdraient leurs tentacules, probablement atro-
phiés, dans le jeune âge. J'ai quelque raison de penser que cette
particularité, au premier abord accidentelle, constatée ciiez d'au-
Fii". 1.
1res Céphalopodes, eu particulier chez Chiroteuthifi Bomplandi, par
Vérany, est la règle générale dans ce genre. Cette dernière espèce
est très voisine de celle qui nous occupe en ce moment et me paraît
destinée à être enlevée du genre Chirotputhis pour être transférée
dans ce nouveau genre Grimalditeuthis.
Description de l'animal. — Le corps a l'aspect général d'un
Calmar portant au bout de sa nageoire un appendice foliacé qui
constitue une seconde nageoire derrière la première.
Le corps, transparent, a la forme d'un cornet assez aigu, à ouver-
ture évasée, légèrement rentlé vers le milieu ; il se termine progres-
sivement en une pointe qui fait saillie sous la première nageoire
104
SÉANCE DU 24 MAI I 898
pour arriver enfin à constituer le pédoncule auquel est appendue
la seconde ffig. 2).
Le bord de l'ouverture palléale est beaucoup [)lus élevé dorsale-
nient que veutralement. Du côté du dos il forme un grand angle
saillant appliqué sur le cou, il y adhère par une longue crête ver-
ticale et médiane, qui, jouant le
rôle de bouton, entre dans une
cavité correspondante du cou. Il
n'y a donc pas continuité entre la
peau du dos et celle de la nuque.
Du côlé du ventre, le bord palléal
s'abaisse sous le siphon et forme
une grande échancrure à
angles
peu marqués. Sous ces angles le
bord palléal adhère par une sou-
dure ovale, solide, au bord dn
siphon. On ne peut détruire l'adhé-
rence sans déchirer les tissus.
A travers la peau de la ligne
médiane dorsale on distingue la
pUime sur la structure de laquelle
je reviendrai tout à l'heure.
Le cou est assez long, bien déve-
loppé en largeur et passe insensi-
blement à la lête qui n'est pas
beaucoup plus large que lui. Du
côté du ventre on peut y noter la
présence de deux ligaments mem-
braneux symétriques qui tixent le
siphon. Sur la ligue médiane dor-
sale du cou se voit la boutonnière
adhésive dorsale. Cet organe a une
structure tout à fait spéciale. Il est
trans|)arent, encastré entre les
bords postérieurs des deux clapets
latéraux du siphon (|ui, par consé-
quent, font le tour presque complet du cou. La boutonnière est
assez peu solide et, sous ce rapport, ne ressemble guère aux puis-
sants cartilages de certains Céphalopodes. Celui-ci est mou, a l'as-
pect de gelée vitreuse et ne doit pas opposer une bien forte résis-
tance aux tractions. Cette boutonnière consiste en une surface
Fig. 2. — Grimaldilputhis Richarrli
.loiihin.
SÉANCE DU 21 MAI 1898 lOo
ovale, légèrement coocave, dont les horcls relevés forment une
saillie assez prononcée entre les clapets du siplion. C'est là que
s'applique la crèle palléale, peu saillante, dont le sommet de la
plume forme le squelette. Une mince couche épithéliale recouvre
cette portion de la plume et laisse saillantes les deux fines crêtes
parallèles qui pénètrent dans la rainure correspondante de la
boutonnière.
La tète est peu saillante; elle est un peu plus large que le cou
et que le pédoncule connnun des bras qui la surmonte. Les yeux
ne font pas une très notable saillie sur ses côtés. Elle est légèrement
aplatie dorso-ventralement et assez transparente pour que l'on
puisse voir le cerveau et les nerfs qui en partent à travers la peau
et le cartilage crânien.
Toute cette masse céphalique présente à un haut degré l'aspect
vacuolaire que Ton observe en d'autres points du corps, mais
moins nettement; cela ressemble à de la mousse de savon dont les
bulles seraient remplies d'un liquide parfaitement incolore et
transparent.
La peau qui recouvre la tète est molle et porte de grands chro
matophores, groupés çà et là en amas plus denses, parmi lesquels
je puis citer surtout une barre transversale qui réunit les deux yeux.
Ces derniers organes se voient par transparence coin me deux grosses
taches noires ovales, qui rendent encore plus apparentes deux
amas de chromatophores foncés dorsaux qui les surmontent. Les
cristallins font une légère saillie hors de la tête dont ils débordent
légèrement la ligne de contour. Il n'y a pas de sinus lacrymal, mais
l'œil est libre dans une cavité orbitaire très développée, surtout en
haut. Le bord supérieur de l'orbite est constitué par un bourrelet
ou sourcil épais, tandis que le bord inférieur est mince et mem-
braneux. Une bande de chromatophores serrés monte du bord
supérieur de l'orbite vers le troisième bras, tandis qu'une autre
symétrique descend du milieu du bord inférieur vers le sommet
du clapet correspondant du siphon. Ces deux bandes sont formées
de chromatophores situés à des profondeurs variées de la peau.
Le cristallin est entouré par une membrane iridiforme circulaire,
de couleur foncée. L'ensemble de l'œil qui, dans le formol, avait
un aspect vert irisé, l'a presque complètement perdu dans l'alcool.
Sur la ligne qui joint l'œil au clapet correspondant du siphon,
mais plus près de ce dernier organe, on voit un petit bouton en
forme de massue, de trois à quatre millimètres de long; on distin
gue nettement un nerf qui provient de la région profonde de la
lOH
SÉANCE DV ''1\ MAI 189S
peau et pénètre dans le pédoncule; c'est l'organe olfactif. Il porte
plusieurs gros chromatophores.
Le bulbe buccal est médiocrement développé, à peine enfoncé
entre la base des bras où il fait par conséquent une saillie très
prononcée. Il est maintenu en place par des lames membraneuses
transparentes verticales. 11 repose sur une sorte de pédoncule court,
étroit, limité par une rainure circulaire profonde que coupent les
meuïbraues verticales datlache. L'ensemble de ces caractères le
fait ressembler à un bouton de tleur de Mauve près de s'ouvrir.
Les membranes bulbaires sont réparties de la manière suivante :
entre les bras ventraux une paire se lixe sur la face interne de
chacun d'eux ; elles sont donc très voisines l'une de l'autre. Une
autre sattache sur le bord ventral du troisième bras; une autre sur
le bord dorsal du second; enfin sur la ligne médiane dorsale on
voit une seule membrane qui se bifurque uu peu au delà du bulbe
et dont chaque moitié vient s'attacher sur la face dorsale des deux
bras de la première péiire.
Ces minces membiaoes laisstint voir par transparence, dans leur
épaisseur, uu nerf flexueux qui. monte du fond de la rainure, se
coude au milieu de son parcours, suit la crête membraneuse sur la
face libre du bulbe buccal, et finit par aboutir dans une des dents
qui marquent le bord de la lèvre.
Le bulbe a la forme d'un double cône tronqué. L'orifice supérieur
peut se dilater en déplissant la lèvre dentelée qui le limite; celle-ci
doit aussi pouvoir s'allonger grâce à l'élasticité de ses tissus; on
trouve quelque chose d'aualogue chez les Chiroleuthis.
Le cône inférieur repose sur le pédoncule bulbaire et se soude
par sa grande base avec la membrane labiale supérieure; il
est fixé dans la rainure qui l'entoure par les lames verticales
d'attache.
La surface de la membrane supérieure est plissée longitudina-
lement de stries parallèles aux crêtes. Si on écarte cette membrane
on voit, par l'orifice, la lèvre proprement dite; elle est circulaire,
charnue, et limitée en dedans pai- un cercle de petites papilles
coniques disposées sur deux ou trois rangs. Par l'orifice on distingue
la pointe des mandibules cornées, noires, qui paraissent être
excessivement réduites.
Tout ce bulbe est très petit par rapport à la grande dimension de
l'animal, et sa partie principale est formée par la lèvre supérieure
conique. Je ne connais guère d'autre Céphalopode ayant uu appareil
masticateur d"un vohimt' relativement aussi restreint.
SBANCK l»r l"l MAI I89(S 107
Il est encore à noter ([ue ce bulbe porte des chromatopliores sur
sa face dorsale seulement; il n'y eu a aucun sur toute sa moitié
veutrale. lis sont disposés en files longitudinales, et s'enfoncent
jusque dans la rainure péribulbaire. Les lames de soutien n'en
présentent qu'un très petit nombre, et seulement sur leur face
dorsale. Ils sont petits, de couleur uniforme et très foncée.
Le siphon, extrêmement développé, remonte jusqu'au niveau du
bord supérieur des yeux; sa base est presque aussi large que le
cou, contre lequel elle s'applique et ses deux grands clapets laté-
raux vont rejoindre les bords du bouton adhésif dorsal. L'ensemble
de l'organe fait le tour presque complet du cou.
Le siphon renferme une valvule bien développée, longue d'un
centimètre environ, large de cinq a six millimètres.
L'adhérence du siphon au manteau, ainsi que je l'ai dit, est com-
plète ; les surfaces soudées ont environ un centimètre de long et
sont ovales. De plus deux brides membraneuses attachent la face
dorsale du siphon à la base de la tète et du cou. On voit par trans-
parence pénétrer dans chacune d'elles un nerf que l'on peut suivre
jusqu'à son point d'émergence à la face inférieure du cerveau.
La paroi du siphon ainsi que des valves latérales est mince, peu
musculaire, à demi transparente et pourvue d'un petit nombre de
chromatophores disséminés sur sa face ventrale. Sur les valves on
n'en voit guère que sur leur face supérieure en contact avec le
cou. L'orifice de sortie du siphon est large, en forme de fente trans-
versale. Sous sa base on distingue le tubercule anal, petit, dont
l'orilice est muni de deux minuscules appendices latéraux en forme
de spatule. Je n'ai pas pu contrôler si le siphon contient un organe
de Verrill ; il eut fallu trop endommager l'échantillon pour le voir.
Les bras sont à peu près de la même taille, sauf cependant ceux
de la quatrième paire qui paraissent un peu plus petits; mais
comme ils ont tous les deux perdu leur pointe il est probable que
la ditlérence avec les autres est minime. Ils sont arrondis et vont en
s'atténuant régulièrement jusqu'à leur extrémité libre qui porte un
organe spécial. Ils sont dépourvus de toute espèce de membrane ou
crête natatoire.
Ces bras, très transparents comme le reste du corps, laissent
apercevoir le nerf axial qui les parcourt et vient se terminer dans
le bouton ovale, noir, eu forme de massue qui les surmonte. La
face bombée externe est toute couverte de petits chromatophores
bruns; au contraire, les deux faces latérales des bras eu sont
presque complètement dépourvues; on les retrouve sur la face
108 SÉANCE DU 24 MAI 1898
buccale parmi les ventouses ; là ils sout de deux sortes : les uds
petits, irrégulièieiueul disséminés, les autres gros, transversaux,
et dont on voit un seul sur la base du pédoncule de chaque ven-
touse du côté tourné vers la bouche.
Sur chacune des trois paires dorsales de bras j'ai compté 84 ven-
touses; les deux bras ventraux étant incomplets je ne puis donner
un cliitïre exact mais il me semble qu'il y en avait un peu moins et
qu'elles y sont moins réguliéi-ement disposées que sur les autres
bras, où elles alternent avec une parfaite régularité.
Le renflement terminal noirâtre est long d'environ 3 millimètres,
en forme de massue, dépourvu de ventouses, sauf une minuscule
pi es de la base. Sur des coupes, on voit qu'il est constitué par le
bout du nerf brachial qui en occupe l'axe entouré d'un étui de
tissu conjouctif lacunaire; vient ensuite une zone épaisse de chro-
matopliores sur plusieurs rangées, et un épidémie mince recouvre
le tout. Quelques chromalophores profonds entourent la gaine
du nerf.
Le nerf brachial est légèrement tlexueux et de l'angle de chaque
ondulation part un nerf que l'on voit se diriger vers une ventouse.
Les ventouses sout petites, de couleur jaune et de forme ovale.
Elles sont plantées ch;icune sur un grêle pédoncule liliforme porté
lui-même sur une sorte de piédestal. Celui-ci consiste en une
papille translucide, courte, surmontée de quatre cornes; trois sont
transparentes, coniques et recourbées; la quatrième est pi'écisé-
meul le pédoncule grêle qui supporte la ventouse. Toutes ces parties
sont très transparentes et préseuleut à un haut degré l'aspect de
mousse de savon qui a été déjà signalé.
Les ventouses, très obliques, ont une ouverture circulaire dirigée
vers la bouche. Le pédoncule s'insère sur leur base, dans une
fossette, à 90 du plan de l'orilice. Le cercle corné s'élargit dans sa
partie opposée à la bouche et se rétrécit au contraire beaucoup dans
sa partie située sous l'orilice de la ventouse. Celui-ci est garni, en
haut, de six petites dents cornées brunes, dont trois obliquent vers
la droite et les trois autres vers la gauche, laissant entre elles une
sorte d'échancrure médiane. Le cadre dentaire corné n'occupe pas
la surface môme de l'orifice ; il est lui-même recouvert par un
bourrelet membraneux transparent ; une sorte de voile mince
ferme la moitié inférieure de l'orifice de la ventouse ; il correspond
à la partie du cercle corné dépourvue de dents.
Les nageoires fournissent un des caractères les plus intéressants
de ce Céphalopode. 11 y en a deux superposées; l'une arrondie,
SÉANCE DU 24 MAI 1898 loi)
ap|»liqiiée contre la partie étroite du corps, qui l'ail une saillie sur
l'axe de sa face ventrale ; l'autre terniiuale, à pans coupés, allachée
à rextréinité pointue du corps. Elle y est attachée par un court
pédoncule ; toute sa longueur est parcourue par la plume.
La première nageoire est très grande par rapport à la taille de
l'animal. Elle es^t formée de deux moitiés demi ci rculaires séparées
par le dos de l'animal : mais la peau du dos et celle de la nageoire
se continuent si directement qu'il n'y a pas d'interruption d'une
moitié à l'autre. En haut seulement, de chaque côté du corps, à son
point d'insertion supérieur, le bord libre décrit une petite courbe
rentrante; à part cela, le contour est régulièrement arrondi sans
aucun angle saillant. Sur la lace ventrale, le corps fait saillie sous
forme d'un cylindre au travers duqmd on distingue la plume ; il
dépasse le bord inférieur du corps de la nageoire pour former le
pédoncule de suspension de la seconde nageoire. Les chromato-
phores, grands et nombreux sur le milieu de la face dorsale, se
raréfient en approchant des bords qui en sont presque dépourvus.
Du côté ventral, le maximum de densité des chroniatophores se
trouve de chaque côté du corps cylindrique saillant; les bords en
manquent presque complètement et le corps n'en porte qu'un très
petit nombre.
La seconde nageoire est plus mince que la première, plus trans-
parente, et à bords découpés ; elle se termine en pointe. Elle pré-
sente assez bien la forme d'uue feuille dont le contour offre sept
angles saillants et une échancrure supérieure pour l'insertion du
pédoncule.
Le corps se termine eu pointe sur la face ventrale de cette nageoire
et la plume qui s'y continue forme la saillie terminale extrême.
La transparence parfaite de cette nageoire laisse distinguer sa
structure alvéolaire; de fines cloisons limitent des alvéoles poly-
gonales qui ressemblent à des rayons de cire d'abeilles; elles
deviennent de plus en plus petites à mesure qu'elles s'approchent
du bord libre; les plus grosses a voisinent la plume. Cet appendice
supplémentaire est des plus remarquables et correspond probable-
ment à ceux de Doratopsls Kermicularis, où. d'ailleurs, ils sont
rudimentaires et irréguliers.
La face dorsale est couverte de cliromatophores qui manquent
sur la face ventrale; mais par transparence on voit nettement ceux
du dos.
La plume qui occupe tout l'axe dorsal forme le squelette de la
boutonnière dorsale supérieure et descend ju.squ'à Textrême pointe
Bull. Soc. Zuul. Ue t'r., 1898. xxni. — 10.
110 SÉANCE DU 24 MAI 1898
de la nageoire postérieure. Elle est, sur toute sa longueur, si mas-
quée par les chromatophores qu'on en peut voir les détails par
transparence; ne voulant pas, en l'extrayant, détériorer l'écliau
tillon, je ne puis en donner une description précise. Sur des frag-
ments détachés on peut constater que la plume, dans sou dernier
quart, est tubulaire, à section triangulaire, dont l'angle dorsal et
les deux ventraux sont pourvus d'une légère cièle saillante. La
partie la plus large de ce tube me parait correspondre à la nageoire
ronde supérieure.
Il reste maintenant à indiquer les mesures principales de l'échan-
tillon en millimètres.
Longueur totale 420
» de la tête 33
» du siphon au-dessus de l'oritice palléal 47
» du lei' bras (dorsal) 115
» du 2e 115
.) du 3e 120
)) du 4'î (ventral-incomplet) 85
» du corps, y compris les deux nageoires (dos). . . 225
)) » » (ventre). . . 210
)) de la première nageoire 70
» de la deuxième 73
Distance du cristallin à l'orifice palléal (ventre) 45
)) )) )) (dos) 38
» » à la naissance des bras 23
Diamètre de la tête 33
)) du cou 23
» de l'ouverture palléale 48
)) du corps 44
)) de la première nageoire 100
I» de la nageoire caudale Ho
Longueur de la plume (incomplète) 220
Diamètre de la naissance des bras 28
Nombre de ventouses du premier bras (dorsal) 84
» du deuxième 83
» du troisième 84
» du quatrième ?
Ces mesures ne doivent pas être considérées comme absolues,
car le corps est si mou et si élastique que les moindres tractions
amènent des plis ou des allongements.
SÉANCE DU 24 MAI 189S ^ Ul
Des caractères anatomiques ([ui viennent d'être exposés il faut
maintenant essayer de déduire la place que l'on peut assigner au
genre (irimalditeutlns dans la série des Décapodes Oegopsidés.
Sans aucun doute il appartient à la famille des Tnonotciuliidae,
dont il présente tous les caractères fondamentaux, en tenant compte
toutefois que, contrairement à la règle générale, le manteau et le
siphon sont soudés.
Ce genre appartient aussi à la sous-famille des Chiroteuthidae
dont il présente la transparence gélatineuse; il se rapproche sur-
tout du genre Chiroteuthix dont, entre autres caractères, il a la
plume tubulaire. Mais il eu diiïère par ses boutons adhésifs du
siphon complètement soudés au manteau.
Je propose, pour préciser la position de ce genre, de diviser les
Taonoteuthiflac selon le tableau (page 112). Il va sans dire que
ce tableau dichotomique n'a pas la prétention de donner une idée
complète des caractères de chaque genre; il est seulement destiné
à mettre eu relief ceux qui, par leur importance ou par la facilité
de leur constatation, permettent d'arriver rapidement à reconnaître
les relations des genres entre eux. Ainsi, par exemple, j'ai divisé
les Taonoteuthidae en sections selon qu'ils présentent ou non des
organes lumineux ; je crois que cette division est utile et naturelle
car, d'abord, on peut constater facilement la présence de ces
organes superficiels sans aucune dissection ni difficulté, et ensuite
parce que ces appareils ne se rencontrent que chez des animaux
qui ont d'autres caractères permettant de les réunir en un groupe
parfaitement naturel.
Dans ce tableau, les deux genres Entomopsis et Doratopsis corres-
pondent à l'ancienne famille de Pfetïer, les Hyaloteuthidae.
DIAGNOSES
Grimalditeuthis, nov. gen.
(îorps allongé transparent : manteau présentant une longue
boutonnière linéaire dorsale, soudé au siphon par deux surfaces
ovales palléales ventrales. Valvule dans le siphon. Tête peu sail-
lante. Yeux sans sinus lacrymal. Nageoire suivie d'un appendice
terminal. Plume tubulaire étroite. Ventouses des bras à petits cro-
chets. Tentacules inconnus ; pas de membranes natatoires hra
chiales.
Gt^iinalditeuthis Hichardi, nova species.
Caractères du genre et de plus : Bras à peu près égaux. Ventouses
112
SÉANCE DU 24 MAI 1898
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SÉANCE DU 24 MAI 1898 113
ovales à oritlce dirigé vers la bouche, portées sur un petit pédon-
cule filiforme occupant l'un des quatre angles d'une sorte de pié-
destal dont les trois autres s'élèvent en forme de cornes recourbées.
Deux nageoires superposées dont la première est ovale et la seconde,
terminale, à pans coupés, ressemble à une feuille transparente.
Angle dorsal du manteau fortement saillant. Organe olfactif en
massue, à pédoncule grêle. Au bout de chaque bras une petite
massue ovoïde noirâtre.
Animal pélagique. Océan Atlantique.
Parasite. — J'ai trouvé sur ce Céphalopode, en deux ou trois
points des bras éloignés les uns des autres, ainsi que sur quelques
ventouses, des filaments jaunâtres, flexueux, ramifiés, sous-épider-
miques. J'ai cru tout d'abord que c'étaient des spermatophores qui
s'étaient aiusi fixés là. Mais la présence de ces petits corps sur les
ventouses, dans l'épaisseur de la membrane qui recouvre le cercle
corné, m'a bientôt fait renoncer à cette interprétation.
A un fort grossissement on y reconnaît des tubes à parois minces
et transparentes, renflés çà et là en massue et entièrement remplis
de corpuscules ovoïdes, très régulièrement striés de fines lignes
spirales. Ils ressemblent assez à de petits cocons de Vers à soie. Ils
renferment un noyau dans un contenu granuleux.
Je suppose que c'est là un parasite, peut-être même un Sporo-
zoaire; mais n'ayant rien vu de l'évolution ni de la structure intime
de cet être, je ne veux hasarder aucune supposition plus précise.
114
Séance du j// Juin iSgS
PRÉSIDENCE DE M. LE PROF. FILHOL, PRÉSIDENT
M. R. Blanchard se fait excuser.
M. le Cap. Chaves assiste à la séance.
M. le Présideot adresse les plus vives félicitations de la Société
à M. Thézée, uoinmé professeur d'histoire naturelle à l'École de
uiédecine d'Angers. Il félicite également M. Xavier Raspail, à qui
la Société protectrice des animaux vient de décerner une médaille
d'argent pour ses nombreux travaux ornithologiques et ses publi-
cations en faveur de la protection des Oiseaux utiles à l'agriculture.
M. DE GuERNE présente à la Société un des Tina mous {Rliyncotus
rufesrem) récemment importés de La Plata par les soins de la Société
nationale d'Acclimatation de France. Il décrit les mœurs de cet
animal que l'on essaie d'acclimater dans les chasses françaises.
M. E. Petit adresse à la Société un cas d'albinisme chez le Martin-
pécheur. Cet Oiseau, de sexe mâle, a été pris dans les environs de
Paris. Il possède la plus grande partie de ses rémiges entièrement
blanches, ainsi que les plumes du dessous de l'aîle et du ventre.
Les ongles sont également blancs, de même que la pointe du bec
remarquablement court.
M. le Secrétaire général adjoint annonce que l'excursion du
Havre, annoncée dans la précédente séance aura lieu le dimanche
19 juin courant. On partira par l'express de 8 h. 10 du matin pour
rentrer le soir même à Paris.
Excursion du Havre.
Le dimanche 19 juin 1898, un certain nombre de Membres de la
Société Zoologique de France se rendaient au Havre pour visiter le
nouveau yacht Princesse- Alice et assister au banquet que S. A.
Albert I^i, Prince de Monaco, offrait aux membres de l'Académie
des Sciences et à ses nombreux collaborateurs.
Parmi ceux de nos collègues qui ont assisté au banquet, nous
citerons : MM. R. Blanchard, Chaves, D.uttzenberg, A. Dollfus,
FiLHOL, H. Gervais, Hérouard, Lennier, Milne-Edwards, Régnard,
Richard, Ch. Richet et Vaillant. De nombreux toasts furent portés
en l'honneur du Prince et de la campagne scientifique qu'il entre-
sÉA^'CE DU 14 juin 1898 11b
prend cette année au Spitzberg. Puis eut lieu la visite du yacht sous
la conduite de S. A. Albeht h^\ MM. Domet de Vohgics. H. Fischer.
GuiAHT, .M*'i'e Levy, mm. Neveu, Lemaihe, Pennetier et Secques
étaient venus se joindre aux convives.
Le nouveau navire vient d'être construit à Birkenhead (Angle-
terre) dans les chantiers de MM. Laird. Il est exclusivement
aménagé en vue de recherches de zoologie marine et réalise, dans
ce genre, l'idéal. 11 est long de 73 m. 15, large de 10 m. 40, d'un
tonnage de 138(1 tonnes et d'un tirant d'eau moyen de 4 mèlres; sa
vitesse peut atteindre 12 nœuds; il est actionné par deux chaudières
d'une puissance totale de 1000 chevaux. Ses soutes peuvent contenir
245 tonnes de charbon ; avec une consommation de 13 tonnes par
24 heures, à pleine marche, il peut donc tenir la mer pendant
19 jours. Son prix atteindra, dit-on, presque 2 millions de francs.
Nous ne dirons rien des appartements, des salons, de la salle à
manger et des installations extra-scientifiques, qui sont pourtant
dignes de remarque; tout cela est d'un confort exquis. La partie
scientifique mériterait une description détaillée, avec plans et
dessins ; sa construction et son agencement font le plus grand hon-
neur au prince, qui a étudié, discuté et vérifié chaque détail, ainsi
qu'à son savant collaborateur, M. .1. Richard, dont la parfaite con-
naissance des choses de la mer et l'ingéniosité sont bien connues.
Cette partie scientifique occupe une tranche spéciale du bateau,
indépendante de tout le reste et placée immédiatement en avant
des machines. Elle occupe trois étages :
Sur le pont, la chambre de sonde avec toute sa curieuse instru-
mentation; puis une grande pièce qui est une sorte d'arsenal : au
plafond et sur les parois sont accrochés ou suspendus une foule
d'instruments, harpons pour la chasse des Cétacés, mortiers pour
les lancer, appareils pour prélever des échantillons du sol sous-
marin ou des échantillons d'eau à toute profondeur, thermomètres
pour les grands fonds, chaluts, appareils pour la pèche pélagique
ou bathypélagique, etc. Un bon nombre de ces appareils, construits
d'après les plans du prince ou perfectionnés par lui ou par M. J.
Richard, sont d'une rare ingéniosité. C'est encore dans cette vaste
cabine que doivent être introduits et disséqués les grands animaux
que leur taille ou leur odeur ne permet pas de descendre dans
l'entrepont.
A l'avant du pont se voient encore deux grandes bobines sur
lesquelles sont enroulées 12000 mètres de câble d'acier ayant
jusqu'à 14 millimètres de diamètre et pouvant résister à une trac-
116 SÉANCE DU 14 JUIN 1898
lion de 7 tonnes. Ces bobines sont mues chacune par un dynamo
de la force de quatre chevaux. Leur câble est destiné aux chaluts
et aux nasses, qu'on peut ainsi lancer jusqu'aux plus grandes
profondeurs, opération longue et laborieuse, puisqu'elle exige un
jour entier; ce câble est viré par des treuils à vapeur.
A l'entrepont se trouve un laboratoire communiquant par une
trappe avec celui du pont. Il est long de 6 mètres, large de 5 mètres,
éclairé par quatre hublots et une claire-voie et huit fortes lampes
électrifiues. Il est pourvu de quatre tables à roulis et d'une grande
table fixe, d'un évier avec prises d'eau de mer et d'eau douce, de
nombreuses armoires pour la bibliothèque, la verrerie, les appareils
et les produits chimiques. Un cabinet photographique y est annexé,
aiusi que quatre cabines pour les travailleurs.
Le troisième étage est représenté par une vaste cale où sont
emmagasinées des réserves de toutes sortes.
Le Prince de Monaco a déjà commencé sa nouvelle croisière, en
compagnie de notre collègue, M. J. Richard. Il emmène également
M. J. BucH.\NAN, qui était physicien sur le Challenger, et qui se
propose d'étudier la structure des glaces ; M. Brandt, de Kiel, qui
va continuer ses recherches sur le plankton ; M. Baraduc, médecin;
M. LovATELLi, peintre; M. Neuville, préparateur du professeur
KiLHOL, au Muséum.
De Kiel, où il se trouve actuellement (29 juin), il doit partir, le
3 juillet, pour Bergen, Tromso, le Spitzberg et les régions sub-
polaires. Il ne poursuit point la conquête chimérique du pôle, mais
se propose d'explorer les grands fonds au point de vue de la faune,
de la géologie et de la physique. L'expédition hollandaise du Willem
Barents, celle plus récente et mieux outillée des Norvégiens, ont
déjà fait connaître une foule de faits intéressant ces régions déso-
lées. On peut être certain que la Prnices>ie-ÀUce, fidèle au passé de
V Hirondel le et du yacht du même nom qu'elle remplace, va multi-
plier les découvertes précieuses, grâce à son organisation gran-
diose, à l'habileté et à l'énergie du prince et des savants qui
l'accompagnent.
Nous remercions également M. Lennier (jui, après la visite de
la Princesse- A lice, conviait tous les membres présents à venir
visiter le Musée d'histoire naturelle du Havre, dont nous n'avons
plus à faire l'éloge, après les paroles de M. le prof. Filhol à notre
dernier banquet. Il possède en effet des richesses locales remar-
quables et la collection des dessins de Pérou et Lesueur pourrait,
à elle seule, suffire à sa juste renommée.
H7
Séance du -jS Juin i8g8.
IMlKSlDIiNCE DE M. CH. JANET, VlGE-PKÉSIDEiNT
M. le Président adresse les félicitatioQS de la Sociélé à M. le
D'' Uiheinout-Dessai^iies, professeur agrégé à la Faculté de méde-
cine, élu .Membre de l'Académie de médecine.
A la demande des personnes présentes, M. le prof. Vaillant
décrit l'installation du nouveau yacht Princesse-Alice.
M. Bavay donne quelques renseignements sur les prétendus
Serpents de mer dont la présence a été signalée récemment sur
les cotes du Toukin.
Le prochain Congrès de l'Association Française pour l'avance-
meut des Sciences se réunissant à Nantes du 4 au 11 août 1898,
M. le baron J. de Guerne, Président de la 10^ Section (Zoologie,
Anatomie et Physiologie) , sollicite les Membres de la Société
Zoologique à participer au Congrès.
Toute liberté est laissée dans le choix des communications,
toutefois on appelle particulièrement l'attention des Congressistes
sur les questions suivantes : domestication de l'Eléphant d'Afrique;
introduction et acclimatation des Salmonidés des États-Unis dans
les eaux françaises; question des Sardines. Les adhésions devront
être adressées au Secrétariat de l'Association, 28, rue Serpente.
CONSERVATION DES MATÉRIAUX INCLUS DANS LA PARAFFINE
ET INALTÉRABILITÉ DE L'ALBUMINE DE MEYER
PAR
CH. JANET
On hésite parfois à utiliser, pour des coupes en série, des maté-
riaux inclus dans la paraffine depuis un temps un peu long.
L'expérience démontre, cependant, que les tissus qui ont été
inclus dans de bonnes conditions se conservent, pour ainsi dire,
indéliniment dans ce milieu. Voici une série de coupes que je
viens de pratiquer dans le corselet d'une Myrmica qui était enrobée
BuU. Soc. Zool. de Fr., 1898. xxiii. - 11.
118 SÉANCE DU 28 JUIN 1898
daus la paraffine depuis huit années. L'inclusion ayant été faite
dans une paratTine un peu trop molle j'ai, au moment du débitage,
remplacé la paraffine extérieure à l'objet par une paraffine plus
dure, qui, suffisamment résistante pour maintenir l'extérieur de
la chitine, a réduit à peu de chose les dislocations qui se sont
produites pendant l'opération.
La préparation, n'ayant pas été colorée in toto avant l'inclusion,
a été colorée sur la lame, par Ihématoxyline, après l'exécution des
coupes. On voit que les tissus n'avaient pas perdu leur affinité pour
cette matière colorante.
Daus une publication parue il y a quelques années, il est dit que
l'albumine de Meyer ne possède plus, au bout d'une année environ,
les propriétés adhésives, si remarquables, que l'on met à contri-
bution pour le collage des coupes. La préparation que vous avez
sous les yeux montre que cela n'est pas exact, car les coupes ont
été très solidement collées avec de l'albumine de Meyer préparée
depuis plus de cinq années, et que la présence d'un très petit
morceau de camphre et d'uu très petit fragment de thymol avait
efficacement protégée contre toute altération.
SUR LE PROTOPLASMA SYNTHÉTIQUE ET LA FORCE VITALE (1)
PAR
ALFONSO L. HERRERA,
Professeur à Mexico.
On trouvera sous cette enveloppe une petite quantité de proto-
plasma synthétique, artificiel, que j'ai fait avec quelques-uns des
composants du Fuliyn sejjtka : pepsine (préparée par Me Kesson),
peptone, fibrine acéti(iue, acide oléïque, savon, sucre, extrait de
bile, carbonate de soude (en quantité considérable), carbonates de
chaux et d'ammoniaque, lactate de chaux, phosphates de chaux et
de magnésie, sulfates de chaux et de fer, chlorure de sodium,
savon (Analyse de Reincke). Ce produit, vu au microscope, après
addition d'eau, sans trituration préalable, montre un grand nombre
de courants de diffusion. Ces granulations cheminent en divers sens,
(1) Extrail de l'ouvrage: L'origine doi individus et la construction de l'or a a-
nisme par les conditions inlernes.
SÉANCE DU 28 JUIN 1898 119
avec une vitesse variable. Ou observe ici la reproduction fidèle du
luouveineul intérieur du proloplasma décrit par Van Tie^iiein.
Mais aussitôt l'équilibre des liquides réalisé, les courants de dilïu-
sion disparaisseul, leur duré(ï ne dépassant pas une ou deux
minutes. Si on y ajoute niaiutenaut un liquide plus ou moins
volatil (pétrole, alcali volatil, etc.), les courants sont plus intenses
encore et ils ont des changements de direction précédés d'un
instant de repos. La durée est de quelques heures. Nul doute que le
dégagement des vapeurs soit la cause mécanique des courants et
du déplacement des granulations, parce que chaque molécule qui
se dégage est animée d'une certaine vitesse et elle heurte en pas-
sant les molécules liquides et les granulations. Si le dégagement
est intermittent, si les courants d'air le favorisent, si enlin il y a
rupture soudaine de la couche superlicielle par les vapeurs accu-
mulées, l'on observe aussitôt un ébranlement particulier et parfois
un changement de direction dans les courants de granulations.
Mais quelle sera donc la cause des courants du protoplasma
naturel? L'acide carbonique, le produit de tous les actes considérés
naguère comme vitaux! En elïet, ses molécules, toujours en état
d'équilibre instable au sein des dissolutions, heurtent, en se déga-
geant, les molécules liquides ou solides du protoplasma. Prenez
donc le protoplosma artiliciel (qui renferme une certaine quantité
de carbonates) et, après ramollissement par l'eau, ajoutez-y de
l'acide tartrique solide et quelques gouttes d'eau : observez au
microscope. L'eau chargée d'acide carbonique peut substituer le
mélange d'acide et de carbonate, ou bien vous pouvez mettre le
protoplasma sur une feuille verte, fraîche (Se rappeler que Mexico
est situé à 2268 mètres au-dessus de l'Océan et tout naturellement
l'acide carbonique se dégage ici avec une vitesse singulière et les
courants ont aussi une vivacité très considérable). Il est presque
certain que, dans des conditions favorables de température et de
mobilité, le mouvement intérieur sera suivi du mouvement extérieur :
j'ai vu une seule fois, en observant une goutte mise sur l'huile, la
production d'un pseudopode avec la zone claire périphérique. « On
voit, disent Vogt et Yung, l'endosarc des Amides, se porter par un
courant plus ou moins rapide vers le point où pousse le pseudopode,
et à mesure que celui-ci s'allonge, le courant intérieur, accusé par
le mouvement des granulations, avance vers la périphérie. » J'ai
vu que le courant latéral s'étant trouvé en conflit avec un grand
courant axial, s'est retourné ou renversé pour produire le pseudo-
pode. Donc, par ce qui touche la prétendue force vitale, il est
120 SÉANCE DU 28 JUIN 1898
extrêmement probable que, au moins chez les êtres inférieurs, le
mouvement est dû à Vaction mécanique des molécules gazeuses qui se
dégagent au sein du protoplasma. Ranvier dit que u les prolonge-
ments des leucocytes en expérience se produisent du côté où
l'oxygène arrive » pour produire l'acide carl)onique. Se rappeler
aussi les expériences de Brown-Séquard et de Cl. Bernard, D'ail-
leurs, la vie est impossible sans la respiration.
D'autre part, une goutte {ovule) de protoplasma synthétique,
attire énergiquement une autre goutte plus petite [spermatozoïde] :
voilà certes une preuve nouvelle de ma théorie sur la fécondation
par les attractions moléculaires (i).
Enfin, pour moi, le protoplasma est un suc digestif libre (Pro-
tistes, etc.) ou emprisonné (cellule). II a des pepsines, du glyco-
gène, etc., et je ne vois rien d'extraordinaire à ce que les Amibes
soient capables de se rouler mécaniquement sur les algues, pour
les dissoudre et profiter des principes assimilables (Se rappeler les
digestions artificielles).
Il faudrait maintenant former un protoplasma capable de res-
pirer (avec la fibrine humide peut-être). Mais le problème de la vie
s'est, si je ne me trompe, quelque peu simplifié. Notez, en effet, je
vous prie, l'action du soutïle ou bien des attouchements ou ébran-
lements portés sur le protoplasma synthétique avec une épingle.
Parfois les courants y produisent une striation superficielle, et
il est très probable que l'oxygène est capable de produire ces
courants (2).
Addenda. — A l'intérieur d'une grande goutte de protoplasma
synthétique, s'est formé, avec l'acide tartrique, uo nucléus de
granulations agglomérées, par suite de l'action des courants et des
attractions moléculaires.
(1) Voir Bull. Soc. Zool. France, 1898, p. 86.
{i) Ces expériences ont été failen, à Mexico, devant la Société Alzate.
121
Séance du la Juillet i8g8
PRKSlDENCb: DE M. DAUTZKNBKlKi, ANCIEN PRÉSIDENT
M. R. Blanchard s'excuse de oe pouvoir assister à la séance.
M. le Président présente les félicitations de la Société à M. le
D"" G. RocHÉ, inspecteur général des pèches maritimes, nommé
Chevalier de la Légion d'honneur.
M. le Secrétaire général-adjoint annonce que le yacht Princesse-
Alice, après un arrêt de quelques jours à Kiehl, vient d'arriver à
Bergen le 7 juillet. Le Prince de Monaco et ses colhdjorateurs se
proposent de faire une rapide visite de l'Exposition, après quoi le
navire partira pour le Spitzberg.
MOUVEMENTS
DU PROTOPLASME PAR DÉGAGEMENT D'ACIDE CARBONIQUE
PAR
ALFONSO L. HERRERA.
II est certain que le dégagement de CO- a pour cause l'oxyda-
tion des graisses ou des sucres, favorisée par un état de division
particulier. Les graisses sont très répandues dans l'organisme.
Elles existent dans presque tous les liquides, dans tous les tissus;
elles accompagnent toutes les substances protéiques et histogé-
nétiques.
Le spermatozoïde a de la lécithine et de la graisse, par contre, le
disque germinatif consiste principalement en albuminoïdes. Par
son développement l'embryon s'eniichit en graisse. « Les matières
grasses semblent jouer un rôle considérable dans les phénomènes
du Iractioiuicinoit du vitellus et dans la formation des cellules
histogéniques (1). » Endn, on a observé l'augmentation des oxyda-
lions physiologiques sous riuduence de la spermiue.
La question a sans doute un intérêt considérable : peut-être
l'acide carbonique a t-il un rôle mécanique important dans les
processus cellulaires? L'expérience suivante est pour moi très
(1) iMilne-Edwards, Phys. et Anat., VIII, p. 392.
122 SÉANCE DU 12 JUILLET 1898
démonstrative : Dans une coupe à moitié pleine d'eau on verse
de l'huile de lin et de grands morceaux de fibrine de bœuf gonflée
par l'acide acétique. Au bout de dix jours, on observe la production
d'une pellicule intermédiaire entre l'huile et l'eau, à la surface de
laquelle il y a un grand nombre de mamelons. Ils sn)U susceptibles
de croissa7ice. Si l'on met un peu plus tard un morceau de fibrine,
de telle sorte qu'il repose légèrement sur la pellicule, on voit
sortir, sur certains points de la surface, des ampoules réticulées,
dont le volume augmente lentement. Le microscope montre un
grand nombre de vésicules qui, par soudure et par pression
mutuelle, forment un tissu polygonal. Pour moi, la fibrine humide
respire et les gaz produits provoquent dans ces conditions la
croissance du tissu.
NOTE SUR LES ISOPODES TERRESTRES DU SÉNÉGAL
PAR
ADRIEN DOLLFUS.
La faune isopodique du Sénégal est intermédiaire entre celle
de la Mauritanie et des archipels atlantiques et celle du golfe de
Guinée. Si on y trouve encore des espèces européennes telles que
Philoscia couchi Kinahan et Tijlos armadIUo Latreille, on y voit
aussi apparaître le genre Mesarmadillo, qui paraît être très répandu
dans les pays tropicaux et dont nous avons signalé plusieurs
espèces du golfe de Guinée (1). M. Chevreux a récolté à Rufisque
le Hhi/scotus turgifrons BL. de l'Amérique et de l'Afrique tropicales.
Les espèces du Sénégal, du reste peu nombreuses, que nous
avons pu examiner jusqu'à présent, proviennent des récoltes faites
par MM. Thibeaudeau, Blondel, Dr Nodier, commandant Dorr,
Ed. Chevreux et Maindron.
Mesarmadillo senegalensis, n. sp.
Corps ovale-oblong, lisse, très finement ponctué. Cephalon :
prosépistome presque plan; appliqué et ne dépassant pas la ligne
frontale, muni de part et d'autre, en avant des yeux, d'un processus
(1) A. DoLLFus. Voyage de M. Cli. Alluaud dans le territoire d'Assinie: Crus-
tacés isopodes terrestre.^. .\nn. Soc. enloni. France, décembre I8H2.
SÉANCE nu 12 JUILLET 1898
123
(tubercule ;intennaire) peu développé, obtuséuient triangulaire.
Antennes courtes, à trois premiers articles très courts; fouet (ine-
nient poilu, premier article plus court que le second. Antennules
en forme de rame courte, non articulée. Pereion : premier seg-
ment à peu près deux fois plus long que le suivant, sans relief
tuberculeux; coxopodile distinct sur toute la longueur de la face
1. Mesarmadillo senegalensis, nova species. — a, cephalon et premier segment
pereial : b, cini^uième segment pleonal, pleotelson et nroporlos ; c, ceplmlon vu
en dessous (epistome) ; d, segments pereiaux 1 à III, vus en dessous (coxopo-
dites) ; e, uropodes vu en dessous ; /, premier pléopode chez le c^.
supérieure et formant un bourrelet tout le long du côté de ce
segment; il est à peine divergent postérieurement et forme en
dessous un fort repli dentiforme. Deuxième segment à coxopodite
visible seulement en dessous et formant un repli assez large. Un
petit repli indique en dessous le coxopodite du troisième segment.
Pleon : les processus latéraux des segments sont bien développés
124
SÉANCE DU 12 JUILLET 1898
et peu larges, ceux du cinquième segment un peu convergents;
exopodite des premiers pléopodes, chez le niàle, obliquement trian-
gulaire, à sommet obtus; endopodile très allongé, se terminant
par un renflement poilu et un petit processus du côté interne.
Pleotelson aussi long que large, triangulaire, à côtés incurvés et
terminé par une pointe arrondie. Uropodes à base plus longue que
large; endopodite droit, atteignant presque l'extrémité du pleo-
telson ; exopodite apical, très petit. Couleur : fond blanchâtre, avec
une tache brun foncé de chaque côté des segments pereiaux ; la
partie médiane est brune et de part et d'autre se trouvent des
linéoles claires sur fond brun; pleon brun avec taches et bords
marginaux clairs; uropodes rouges. Dimensions: longueur, 12 mil-
limètres; largeur, 4,b millimètres.
Dakar (Blondel). Dakar, jardin public, détritus humides (Dr No-
dier); phare Mamelle, près Dakar (Blondel); Rufisque (Chevreux);
oasis de Sebikotou (Chevreux).
Porcellio Nodieri, n. sp.
Corps allongé, peu large, couvert de granulations assez fortes
sur la tête et la partie médiane du pereion. Cephalon : lobes fron-
11 b
lia
'X.. i^
<î?:^^
- -=::^-i:i.-i;7»;«Ï^W*^-ï»VR?
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JI. Porcellio Nodieri, nova specics — a, cephalon el premier se^'inent pereial ;
h, cinquième sef^ment [)leonai, pleolelson el uropodes; c, ceplialon vn en dessous
(épislome) ; r/, premier plLO))oile.
taux bien développés, de longueur à peu près égale; les lobes
latéraux sont obliques, presque quadrangulaires, à angle interne
arrondi ; le lobe médian est triangulaire ariundi. Prosépistome un
SÉANCE DU 12 JUILLKT 1898 125
peu convexe, avec un tubercule peu distinct. Yeux moyens, envi-
ron dix-huit ocelles. Antennes courtes, à tige sillonnée; fouet des
articles suhégaux (le premier un peu plus court que le second).
Pereion : bord postérieur du premier segment médiocrement
sinueux. Pieon, telsou : Pleopodes de la première paire, chez le
mâle, à exopodite court et tronqué, arrondi du côté interne. Pleo-
telson un peu plus long que large, plan, à pointe assez allongée,
subaiguë; uropodes à base n'atteignant pas tout à fait l'extrémité
du pleotelson ; endopodite dépassant à peine la pointe, exojiodite
lancéolé, douleur: brun foncé, avec linéoles claires; pleotelson et
uropodes clairs, sauf le sommet de l'exopodite, qui est brun foncé;
les deux premiers articles des antennes sont clairs. Dimensions :
longueur, 8 millimètres; largeur, 2,8 millimètres.
Dakar, dans le tronc pourri d'un Baobab. Un exemplaire mâle
(D>f Nodier).
PoRCELLio L.EVis Latrcille.
Dakar (Blondel).
Metoponorthus PRUiNOsns Brandt.
Dakar, détritus de jardins (Commandant Dorr et D^ Nodier);
id., tronc pourri d'un Baobab (D^ Nodier); Rufisque (Ed.Chevreux);
cercle de Podor (iMaindron, Muséum de Paris).
Rhyscotus turgifrons Budde-Lund.
Rufisque (Ed. Ghevreux).
Cette espèce, découverte dans l'Amérique tropicale, se retrouve
en Afrique jusqu'au golfe de Guinée.
? Leptotrichus squamatus Budde-Lund.
Dakar (Ed. Ghevreux).
(Morphologiquement conformes à la description que donne
Budde-Lund de celte espèce, découverte à Landana et Ghinchoxo,
les exemplaires recueillis par M. Ghevreux au Sénégal sont blan-
châtres au lieu d'être grisâtres).
Philoscia Gouchi Kinatan.
Dakar, niveau des pleines mers, exemplaires jeunes (Ed. Ghe-
vreux).
126 SÉANCE DU 12 JUILLET 1898
LlGlA EXOTICA Roux.
Saint-Louis (Thibeaudeau) ; Dakar (Blonclel) ; Dakar (Ghevreux).
LiGiA GRACiLiPES Budde-Lund.
Dakar (Ed. Ghevreux).
(Très voisine de L. italica, de la Méditerranée, cette petite espèce,
caractérisée surtout par l'extrême longueur des uropodes, qui
dépasse celle du corps, avait été découverte à Landana).
Tylos Armadillo Latreille.
Dakar, derrière l'ambulance, aux pleines mers de syzygies
(Ghevreux); Rufisque, dans le sable au bord de la mer (Ghevreux).
127
Séance du 26 Juillet i8g8
PRÉSIDENCE DE M. Cil. JANET, VICE-PRÉSIDENT.
MM. R. Blanchard et J. Guiart s'excusent de ne pouvoir assister
à la séance.
M. le Président présente les félicitations de la Société Zoologique
de France à M. le prof. Filhol, président de la Société, qui vient
d'être nommé Officier de la Légion d'honneur à l'occasion de l'inau-
guration de la nouvelle Galerie d'anatomie comparée du Muséum
de Paris.
M. Neveu-Lemaire, au nom de l'auteur, ofïre à la Société un
mémoire de M. le prof. R. Blanchard sur lea Myriapodes pseudo-
parasites (le l'Homme. Ce travail est paru dans le dernier fascicule
des Archives de Parasitologie.
M. Cil. Janet appelle l'attention sur une observation qui lui est
communiquée par le docteur Robert, de Lyon, Cet entomologiste,
qui a fait d'abondantes récoltes de Coléoptères myrmécophiles
dans les nids de Fourmis de sa région, a remarqué que, soit en
plaine, soit en montagne haute ou basse, les nids en dôme de la
F. rufa ne donnent presque rien pendant l'été, tandis qu'en automne
les nids de la plaine fournissent souvent des récoltes abondantes.
M. Robert se demande si la raison de ce fait est que les Coléop-
tères myrmécophiles s'enfoncent plus profondément dans le nid
pendant l'été, ou si elle est en rapport avec l'époque des éclosions.
L'époque des éclosions peut, en eiïet, très bien expliquer le fait
qui nous occupe ici, dans le cas d'espèces à vie courte ; mais il est
indubitable que certains myrmécophiles ont une vie assez longue.
M. Janet a démontré (1) par des élevages faits dans des nids
artificiels que leClaviger lestacens, arrivé à l'état d'imago, peut vivre
pendant plus de quatre années.
Avec une vie aussi longue, l'époque des éclosions ne peut plus
avoir, sur le nombre des exemplaires vivant à un moment donné,
une influence aussi considérable que pour une espèce à vie courte.
Il est possible que certaines espèces myrmécophiles capables, à
certains moments de l'année, de vivre hors des fourmilières, soient
attirées à nouveau, aux premiers froids de l'automne, par la tempé-
rature relativement élevée qu'elles trouvent dans les nids.
(1) Cb. Janet. Etudes sur les Fourmis, les Guêpes et les Abeilles. Note 14, p. 45.
128 SÉANCE DU 26 JUILLET 1898
SUR LA MANIÈRE
DE PRODUIRE CERTAINS MOUVEMENTS AMIBOÏDES
PAR UN DÉGAGEMENT D'ACIDE CARBONIQUE
PAR
ALFONSO L. HERRERA.
La méthode la plus simple consiste à mélanger avec le bicarbo-
nate de soude en poudre une petite quantité d'enci^e d'imprimerie
française, dont les propriétés physiques se prêtent à merveille aux
expériences. Ensuite on verse une goutte du produit qui devra avoir
la consistance du protoplasma (c'est-à-diie d'un sirop très épais)
sur un porte-objet dont la surface aura été préalablement humectée
avec une solution faible d'acide tartrique, lequel détermine le
dégagement de l'acide carbonique. On devra ajouter, s'il y a besoin,
de nouvelles quantités de la solution acide, en ayant soin de couvrir
la goutte avec le couvre-objet, surtout au cas où les mouvements
seront très faibles. Le dégagement de l'acide carbonique devra être
uniforme et presque imperceptible, les grandes bulles s'opposent
toujours à l'observation. D'une part, l'altitude de Mexico (2260"^)
et, d'autre part, la qualité de l'encre d'imprimerie, peuvent avoir
influencé les résultais que j'ai pu obtenir. Les encres d'imprimerie
généralement en usage eu France sont composées d'huile cuite et
de noir de fumée, mais l'on ajoute aussi diverses substances, telles
que le baume de copahu, l'indigo et le bleu de Prusse, le savon de
résine, etc. D'ailleurs les mouvements, les vacuoles, les palpita-
lions, le nombre et la longueur des pseudopodes varient assez
suivant la consistance, les quantités relatives de bicarbonate et
d'acide, la température, etc. Si l'on ajoute à la fois les poudres de
bicarbonate de soude et d'acide tartrique et que l'on dépose la
masse sur le verre humide, il y a locomotion et l'illusion d'un être
vivant y est complète. J'espère que dans l'avenir on trouvera quel-
ques substances qui, ajoutées à mon protoplasma synthétique ou
même à celui de Biitsclili, lui donneront la propriété d'adhérer aux
surfaces polies et de cheminer au moyen des pseudopodes, toujours
par l'action de l'acide carbonique.
J'ai obtenu avec l'encre une Amibe très semblable à celle que
représentent Vogt et Yung à la page 57 du Traité d'Anatomie corn-
parée pratique. J'ai observé des vacuoles extrêmement variables
SKANCK DU 20 JUILLKT 1898 129
quant à leur nombre et ù leur volume. On les voit se former, par
Taclion du i-az, à îles endroits indéterminés, grossir successive-
ment, conlluer souvent ensemble ou aussi se diviser. Quebjuefois
elles deviennent énormes et atleignent alors la sui-face, soulevant
celle ci en une mince pellicule. Parvenue à ce développement, la
vacuole se vide subitement. On n'aperçoit jamais d'ouverture f)ar
laquelle elle épauclierait son contenu au dehors. Cette description
est la même que donnent MM. Vogt et Yung. Il y a aussi émission
de pseudopodes semblables à des hernies, lobés ou ramifiés, et qui
se confondent souvent les uns avec les autres, coulUient en masse
et se séparent de nouveau ou rentrent dans la masse d'encre.
Voici quelques faits pouvant s'expliquer par le dégagement
d'acide carbonique.
Selon Allen et Pepys. Prout, Hervier, Saint-Lager, Scharling,
Boussingault, etc., il y a diminution de l'acide carbonique exhalé
pendant le sommeil (59 centigrammes au lieu de 94 chez un oiseau,
par exemple), ce qui expli((uerait la contraction des cellules ner-
veuses, phénomène qui s'observe aussi à la suite de la fatigue ou
par l'action des excitations de diverse nature (1). J'ai dit (jue selon
Luciani, il y a aussi contraction des Amibes par les secousses, les
courants électriques et les autres causes du dégagement intense de
l'acide carbonique, ou encore dans le cas où il n'y a pas production
suffisante de ce gaz.
Il faut rapprocher de ma théorie une étude de Cloes sur l'action
favorable de la lumière sur l'oxydation des graisses (ce qui expli-
querait l'inflence de cet agent sur les Amibes). Les rayons les plus
réfrangibles sont bien ceux qui activent surtout la réaction, ce qui
expliquerait aussi les expériences de Yung, qui prouvent le déve-
loppement plus rapide sous les rayons les plus réfrangibles du
spectre solaire.
Enfin, les vacuoles contractiles sont dues aux explosions de
l'acide carbonique.
Si on examine un Infusoire de grande taille, on ne tarde pas à
apercevoir que la vésicule contractile est entourée d'autres petites
vacuoles allongées qui se dilatent au moment où la vésicule se
contracte (2). Elles s'observent aussi sur les pellicules d'encre
d'imprimerie, ainsi que les mouvements de dilatation lente et de
(1) M. M. DuvAL. L'aviœboïsme du système nerveux et la théorie du sommeil.
— B. Odier, L'amœboisme des cellules nerveuses. Revue scientifique, 1898, vol. IX*
p. 324 et 697.
(2) Pelletan, Le Microscope, p. 606.
130 SÉANCE DU 26 JUILLET 1898
contraction subite, comme sous l'action d'un sphincter. Chez un
grand nombre d'infusoires, on remarque deux, trois vésicules
contractiles et même davantage (1). Le nombre des vésicules de
l'encre est aussi de deux, trois ou plus, suivant l'intensité du déga-
gement gazeux. Les Radiolariés coustituent un groupe formé d'êtres
dans lesquels ou constate toujours la présence d'une vésicule
contractile qui fait souvent hernie au dehors (2). J'ai vu dans les
pellicules d'encre des vésicules périphériques, contractiles, tout à
fait analogues à celle de VActinoplinjs sol. La contraction rapide des
vacuoles, très facile à voir dans les Protococciis, Chlannjdomonas,
etc., se produit, d'après G. Busch, toutes les quarante secondes
et est suivie d'une diastole lente. C'est-à-dire qu'il y a là une explo-
sion d'acide carbonique, dont la périodicité est en rapport avec les
résistances et l'énergie du dégagement. C'est au moins ce que j'ai
été à même de vérifier avec les pellicules d'encre.
Je dirai en passant que les Amibes et les leucocytes restent
adhérents au porte-objet et leur locomotion se lait de la même
manière que dans les disques de cire blanche imprégnée de bicar-
bonate de soude, qui glissent sur un verre humecté avec la solution
d'acide tartrique, à savoir : par la poussée de bulles imperceptibles
qui se sont accumulées à la face inférieure de la masse. Calculez
niaintenaut les dimensions possibles des bulles de gaz carbonique
qui se dégagent lentement d'un leucocyte de 5 à 12 [x de diamètre !
OBSERVATIONS DE M. PIEPERS SUR DES CHENILLES MYRMÈCOÏDES
PAR
CH. JANET.
Dans la Note récente (3) où j'ai étudié les rapports qui existent
entre les Fourmis et celte nombreuse catégorie d'animaux qui
sout qualifiés du nom de myrmécophiles, j'ai omis, en parlant des
Lépidoptères, de signaler l'existence de chenilles myrmécoïdes.
M. C. Piepers m'apprend, à ce sujet, que les individus jeunes et
semi-adultes de la chenille du Stauioiriis siJd-i menais Moore, Bombyx
(1) Imi)., p. (107.
(2) Ibid., p. 629.
i'.i) i:tu(ies sur les l'cmrinis, les Guêpes et les Abeilles, Note 14.
SÉANCE DU 20 JUILLKT 1898 131
de la famille des Solodontidae ressemblent, d'une façon remar-
quable, à des Fourmis. Cette espèce tire sou nom spéci(i(|ne de
u Sikkini )>, nom d'une contrée du Nord de l'iude anglaise, mais
elle est, aussi, coinniune à Javii, où M. C. Piepers l'a observée. Les
pattes antérieures de la chenille, surtout la deuxième et la troi-
sième paires, sont très allongées. Tant que l'aninial est encore jeune
et que sa taille ne dépasse pas celle de plusieurs grandes espèces
de Fourmis qui habitent la même île, il fait vibrer presque coati-
nuellemeut ses longues pattes, ce qui suffît déjà à le faire ressem-
bler à ces grandes Fourmis qui ont, elles aussi, l'habitude de
remuer continuellement leurs pattes, également très longues. Cette
ressemblance est si frappante que AI. Piepers a souvent entendu
les indigènes la faire remarquer. Elle s'augmente encore par le
fait que la tête de la chenille ressemblée celle d'une grosse Fourmi.
Mais, fait remarquable, lorsque ces chenilles ont grandi au point
qu'il n'est plus possible de les confondre avec des Fourmis, elles
cessent aussi d'agiter leurs pattes.
Tous les individus que M. Piepers a eus entre les mains lui ont
été apportés par des chasseurs indigènes et se trouvaient sur des
feuilles variées, car c'est une chenille polyphage comme l'est aussi
l'espèce européenne, le Stauropus fiufi L. qui, d'ailleurs, lui res-
semble beaucoup. M. Piepers ajoute qu'il ne connaît pas d'obser-
vations relatives à cette espèce européenne. Il serait intéressant
de savoir si ses jeunes chenilles font aussi remuer leurs longues
pattes de cette manière, ou si cette habitude leur fait défaut, car
en Europe, il n'y a pas de Fourmis faisant vibrer leurs pattes à la
façon des Fourmis de Java mentionnées ci-dessus.
VOYAGE DE M. GASTON BUCHET
AUX ILES CANARIES ET SUR LES COTES MÉRIDIONALES DU MAROC
(1896-1897)
ISO PO DES TERRESTRES
PAK
ADRIEN DOLLFUS
Les récoltes d'Isopodes terrestres que M. G. Buchet a faites en
1896 et en 1897 aux îles Canaries et aux environs de Mogador (Maroc)
nous permettent de constater l'étroite parenté de la faune isopodique
132 SÉANCE DU 26 JUILLET 1898
du Maroc méridional avec celle des îles Canaries orientales et de
l'Algérie occidentale.
Dans notre étude sur les Isopodes terrestres du voyage de M. Ch.
Alluaud aux (Canaries (1), nous avons déjà fait ressortir le caractère
particulier de la faune des Isopodes dans la partie E. de rArcliipel :
îles de Lanzarote, Fuerteveutura, Canaria. PorcelUo spinipes, qui
rappelle P. albinm du Sahara, et qu'on y trouve en abondance, a été
depuis cette époque rencontrée au cap Blanc par M. le comte de
Dalmas (2). M. Buchet l'a retrouvé près de Mogador. Il y a recueilli
aussi en très grande quantité et dans plusieurs localités, PorcelUo
variabilis Lucas, espèce très commune en Algérie, assez variable
comme taille et comme coloration, et dont nous avions décrit par
eireur sous le nom de PorccUio Alliiaudi (3) un bon nombre d'exem-
plaires proveuant des Canaries orientales. Enfin, Mctopunoithus
se.rfasciatus BL. et Ariiiadillidiam inilgare Latr. paraissent aussi
communs sur la cùto marocaine que dans les îles, mais ces deux
dernières espèces s'étendent bien plus loin et sont aussi bien euro-
péennes que nord-africaines. Une seule espèce, PorcelUo Hoffmann-
seggi, déjà signalée au Nord du Maroc et trouvée près de Mogador,
par M. Buchet, ne parait pas appartenir à la faune Canarienne. Elle
est par contre répandue en Andalousie et dans l'Algérie occidentale.
CANARIES
Armadillidium vulgare Latreille.
Ténérifïe : forêt de las Mercedes ; La Palma : Baranco del Rio,
B. de las Nieves et B. de la Madera, près Santa- Cruz de la Palma.
Porcellio Canariensis DoUfus.
La Palma : Baranco de la Madera, près Santa-Cruz.
Porcellio l.^vis Latreille.
Cornera : San Sébastian, près de la lagune de la plage.
(1) A. DoixFus, Voyage de M. Ch. Alluaud aux îles Canaries: Isopodes ter-
restres. Mém. Soc. ZooL France, 18'j:i, p. 4(i.
(i) Les Isopodes lerreslres du Nord de l'Afrique, du Cap Blanc à Tripoli.
Mém. Soc. Zool. France, 1896, p. 523.
SÉANCE DU 20 JLIILLKT 1898
133
PoRCKLLio L/KVissiMUS, iiovd spccies.
(lorp-i oonvexo. assez larii:e, très lisse. — Cephalou : lobes fron-
taux liicii (iévelo[)pés, les latéraux étroits, obliques, le inédiau
Iriaugulaire ol)tus. Prosépisloiue un peu convexe, mais dépourvu
de tubercule médian. Yeux assez grands. Fouets des antennes à
articles subégaux. — Pereion : premier segment à bord postérieur
sinueux de chaque côté: les premiers segments sont munis sur
les parties latérales d'une minuscule granulation perliforme. —
Pleon : processus latéraux assez larges. ^ Pleotelsou : triangulaire
avec une faible dépression centrale, prolongé en pointe subaiguë;
uropodes à base atteignant presque l'extrémité du pleotelson,
endopodite la dépassant un peu, exopodite étroitement lancéolé. —
B
PorceKio Isevissiinus, nova species. — A, cephalou et premier segment pei fiai ;
B, cephalon vu en dessous (epislome) ; C, cinquième segment pleonai, pleoielson
et uropoiles.
Couleur : gris, avec des linéoles claires de part et d'autre de la
ligne médiane et une tache claire de chaque côté des segments
pereiaux. — Dimensions : longueur, 14 millimètres; largeur,
6,0 millimètres.
Celte espèce diffère du Porcellio lœvis, avec lequel il paraît avoir
des affinités, par sa lévite complète, l'absence de tubercule sur le
prosépislome, la forme des lobes frontaux et la sinuosité plus
accentuée du bord postérieur du premier segment pereial; les
taches claires sont aussi bien plus accusées que dans P. hevis. Je
n'ai vu que deux 9, et n'ai pu constater, par conséquent, la forme
Bull. Suc Zool. (Je Fv.. 18W8.
XXUI.
\-2
134 SÉANCE DU 26 JUILLET 1898
des pléopodes de la première paire ciiez le cf, caractère si impo^--
tanl pour la spécification des Porcellio.
La Palma : Baranco de Quintero, près Santa-Cruz (deux 9).
Metoponorthus pruinosus Brandt.
La Paloia : Marzo.
MetopOiNORthus sexfascfatus Budde-Lund.
La Palma : Barancos de la Madera et del Rio, près Santa-Cruz;
Marzo.
Metoponorthus strictigauda Dollfus.
La Palma : Baranco de Quintero, près Santa-Cruz.
MAROC
Armadillidium vulgare Latreille.
De Zawitmoulaihassam à Taiandud.
Porcellio Hoffmannseggi Brandt.
Rive gauche de l'Oued Ida ou Guert, à cinq heures de Diabet,
près Mogador. Un cT, une 9 appartenant à la variété ex colore
d'un gris noirâtre uniforme.
Porcellio variabilis Lucas.
Mogador. — Cap Slm, près Mogador. — Oued-Sidi-Hamadsec'h,
près Diabet. — Heri, Harhar, Borajanua et Bihi, rive gauche de
rOued Ida ou Guert, à cinq heures de Diabet, près Harsa Sultan et
forêt d'Arganiers, rive gauche de l'Oued Ida. Oued Melha, Sidi
M'bork, à trois iieures de Mogador. — De Zawitmoulaihassam à
Taiandud. d" 9.
Cette espèce, de grandeur et de couleur variables, est bien la
même que celle d'Algérie et on doit y rapporter aussi le Porcellio
Alluaudi Dollfus, des îles Canaries orientales.
Porcellio spinipes Dollfus.
Oued Melha Sidi M'bork, à trois heures de Mogador.
Quatre exemplaires, dont un cf, plus petits (jeunes?) que les
CONGRÈS DK CAMBRIDGE 135
exemplaires recueillis par M. Alluaud aux Canaries; ils ne
dépassent pas 10 uiilliuiètres de loug sur 5 de large; la pigmeu-
talion est plus forte et forme des marbrures et une ligne foncée
médiane, de chaque côté de laciuelle se trouve une tache claire bien
délimitée, bords clairs. Est-ce une variété de cette espèce qui, aux
Canaries même, présente une variabilité de couleur assez grande?
Il me paraît, en tous les cas, impossible, en l'absence d'autres
caractères morphologiques différents, de la considérer comme une
espèce distincte.
Metoponorthus sexfasciatus Budde-Lund.
Du Diabet au cap Si m, près Mogador.
QUATRIÈME CONGRÈS INTERNATIONAL DE ZOOLOGIE
tenu à Cambridge (Angleterre) en août i8g8
compte-rendu sommaire
PAR
LE D'^ JULES GUIART
I^'importance d'un Congrès tient beaucoup plus à la qualité et la
quantité de ses membres qu'à celle des communications que l'on
y fait. Ce qu'il faut y voir, c'est une réunion de savants venus pour
discuter eu commun certaines questions d'intérêt général, venus
aussi pour mieux se connaître. Que de solides amitiés sont nées de
la sorte, entre gens qui ne se connaissaient auparavant que de nom 1
Les zoologistes apprécient certainement de tels avantages, si l'on
en juge par l'empressement avec lequel ils sont venus à Cambridge !
Le Congrès de Leyde comptait 250 membres : cette fois, ce sont
380 membres (sur 440 inscrits) qui se sont trouvés réunis à Cam-
bridge. C'est donc un succès sérieux et la Société Zoologique de
France, à qui revient l'honneur d'avoir pris l'initiative du premier
Congrès international de zoologie, doit donc se réjouir de voir son
œuvre prospérer de la sorte et rencontrer un accueil si favorable
près des zoologistes du monde entier.
La plupart des congressistes, arrivés à Cambridge dans la journée
du lundi 22 août, se trouvaient réunis le soir même dans la grande
136 CONGRÈS DE CAMBRIDGE '
salle du Guildhall, où le Maire et M'^'- Ginn ofïraieut une réception
en l'honneur des membres du Congrès de zoologie et du Congrès de
physiologie. Six cents personnes environ assistaient à la fête. Après
que le Maire, puis le Vice Chancelier de l'Université eurent souhaité
la bienvenue aux personnes présentes, des chanteurs se firent
entendre, mais nous devons à la vérité de dire qu'ils furent peu
écoutés, tant était grand le plaisir que chacun avait de rencontrer
de vieux amis, des collègues estimés ou des camarades des précé-
dents Congrès. En somme, bonne soirée, faisant bien augurer de la
session qui allait s'ouvrir.
Parmi les membres de la Société Zoologique de France, présents
à Cambridge, nous citerons : M. Milne-Edwards, R. Blanchard,
Delage, Filhol, de Guerne, Joubin, Schlumberger et Vaillant, délé-
gués du Gouvernement ; MM, Certes, Cuénot, Dautzenberg, J. Guiart
et Ch. Janet, délégués de la Société Zoologique de France ; MM. Bou-
vier, Brusina, Cosmovici, A. Dollfus, H. Field, Gadeau de Kerville,
von Gratï, van Kempen, iMobius, E. Olivier, Pruvot, Railliet, Simon,
Spengel, \V. Stiles et Vejdovsky, membres de la Société. Parmi les
dames : M^'- et M^e R. Blanchard, M^'^'' Certes, Delage, Dollfus,
Simon et M^^ Vaillant.
Au nombre des Français ne faisant pas partie de notre Société,
nous avons remarqué : MM. Bouin, CauUery, Fauvel, Marey, Mesnil
et de Pousargues.
Nous citerons ensuite au nombre des savants venus d'Allemagne,
M. E. Haeckel, M. et M"^** R. Herlwig, M. Mobius, M. et M»'« L. Plate,
MM. F. E. Schultze et Spengel ; d'Autriche, M. von Grafï ; de
Bohême, M. Vejdovsky; de Belgique, M. Pelseneer ; de Croatie,
M. Brusina ; des Etats Unis, MM. Marsh et W. Stiles ; de Hollande,
MM. van Bemmelen, Hoek, M. et M^e Horst, M. et M™** Hubrecht,
MM. Jentink et Piepers ; de Hongrie, M. et M™e Apâthy ; d'Italie,
MM. Carruccio et A. Dohrn ; du Japon, M. Mitsukuri ; de Norvège,
M. R. Collett ; de Roumanie, M. Cosmovici ; de Russie, M. Salensky,
M. et Mme sheviakov ; de Suisse, MM. Blanc, Field et Zschokke. Nous
ne parlerons pas des zoologistes anglais, qui étaient tous présents.
I. — SÉANCES GÉNÉRALES
Le mardi 23 août, à 10 heures du matin, a lieu la séance d'inau-
guration, sous la présidence de sir John Lubbock. Autour du
Président, ont pris place sur l'estrade, le Vice-Chancelier de l'Uni-
versité et les délégués des différents pays.
CONr.RKS DE CAMBIUDGE 137
Lecture est ilonnée d'une lettre par laquelle sir W. Flower,
président désij;né par le Conjures de Leyde, exprime le regret que
l'état de sa santé ne lui ait pas permis de présider le Congrès actuel.
Le Président déclare ensuite la session ouverte et prononce un
remarquable discours. 11 souhaite que le nombre des zoologistes
s'accroisse dans l'avenir, car, si nos collections augmentent, les
travailleurs manquent pour les décrire. Les jeunes gens ont le tort
de croire que le champ de la découverte est bien près d'être épuisé;
en réalité, l'Océan commencée peine à nous dévoiler ses mystères,
l'histoire de nos espèces les plus communes est souvent inconnue,
beaucoup de problèmes de l'anatomie et de la physiologie comparées
restent encore à résoudre et les applications de la zoologie à la
médecine ménagent des découvertes d'une grande importance
pratique. En fait, nous ne sommes encore que sur le seuil du
Temple de la Science.
Le Vice-Chancelier, au nom des Membres de l'Université, remercie
le Quatrième Congrès international de Zoologie d'avoir choisi la ville
de Cambridge comme centre de ses délibérations. Puis MM. Milne-
Edwards, Schultze, Hubrecht, Marsh, Salensky et Mitsukuri,
présidents des délégations française, allemande, hollandaise, amé-
ricaine, russe et japonaise, adressent leurs remerciements aux
organisateurs du Congrès de Cambridge. M. le professeur Newton,
président du comité de réception, rappelle alors le nom des grands
Zoologistes qui ont illustré Cambridge, après quoi on procède à
l'élection des vice-présidents et des secrétaires, pour les sections
du Congrès.
M. le prof. R. Blanchard lit son rapport sur les prix institués en
1892 par le Congrès de Moscou. Les conclusions du rapport étant
adoptées à l'unanimité, M. E. de Pousargues, préparateur au Muséum
d'histoire naturelle de Paris et auteur d'une i^fî^f?'' sur les Rummanls
de l'Asie centrale, est proclamé lauréat du prix de S. M. l'Empereur
Alexandre III, et M. le D^ Hecht, préparateur de zoologie à l'Univer-
sité de Nancy, est proclamé lauréat du prix de S. M. l'Empereur
Nicolas II pour un travail intitulé : (Contribution à l'étude des Audi-
branches.
Ce dernier travail est paru en 1896 dans les Mémoires de la Société
Zoologique de France et nous avons le plaisir d'annoncer à nos
collègues que le travail de M. de Pousargues sera publié dans les
Mémoires de 1898.
M. le D"" W. Stiles fait ensuite l'exposé des décisions prises par
la commission internationale de la Nomenclature zoologique. Sur
138 CONGRÈS DE CAMBRIDGE
la proposition de M. Sclatkr, membre de la commission, le rapport
est renvoyé au prochain Congrès, pour permettre de nouvelles
additions aux règles de la nomenclature.
M. le D"" HocK rappelle que le Congrès de Leyde avait résolu de
saisir la Commission postale internationale d'une demande tendant
à autoriser la circulation des spécimens zoologiques aux mêmes
conditions que les échantillons commerciaux. Ce vœu a été accueilli
favorablement par la Commission et les échantillons zoologiques
ou commerciaux seront dorénavant taxés au môme prix.
Le mercredi matin, 24 août, nouvelle séance générale, sous la
présidence de M. le prof. F. E. Schultze. M, le prof. Yves Delage
ouvre la discussion sur la position des Eponges dans te règne animal.
Le point en litige, dit-il, est de savoir si les Eponges doivent être
regardées comme un phylum entièrement distinct ou si elles
doivent être rattachées aux Cœlentérés. La raison principale qui
empêche l'orateur d'admettre cette dernière opinion tient à ce que
les larves d'Épongés présentent deux types cellulaires distincts : les
cellules à collerettes munies de flagelles et histologiquement de
nature ectodermique ; les cellules vitellines histologiquement endo-
dermiques. Or, contrairement à ce qui se passe pour le reste du
règne animal, c'est l'ectoderme qui s'invagine dans l'endoderme.
Il en conclut que les Eponges se développent d'abord comme les
autres Métazoaires, mais se séparent des Cœlentérés au stade cor-
respondant à la blastula.
M. MiNCHiN, d'Oxford, qui lui succède, reprend l'historique de la
question et conclut que toutes les probabilités sont en faveur de la
descendance indépendante des Eponges du groupe des Choanofla-
gellés.
M. le prof. Hackel monte alors à la tribune pour soutenir sa
théorie. Les Cœlentérés doivent comprendre, suivant lui, les Cné-
daires, les Eponges et les Platodes. Tous sont alors caractérisés par
ce fait qu'ils ont un simple canal gastro vasculaire, se développant
cKix dépens de deux feuillets primitifs et sont dépourvus de vais-
seaux sanguins et de cœlôme.
M. le D' Vosmaer, d'Lftrecht, est au contraire d'avis que, dans
l'état actuel de nos connaissances, tout ce qu'on peut faire est de
confesser son ignorance sur la place possible des Eponges.
Telle n'est pas toutefois l'opinion de M. Saville-Kent, qui déclare
que les Eponges descendent des Choanoflagellés et développe ses
idées personnelles sur ce sujet.
Enfin, pour M. le prof. Schultze, qui est le dernier orateur, les
CONGRÈS PE CAMBRIDGE 139
iMetdzoaires doivent èlre divisés en deux groupes : ceux dont les
éléments sont disposés radiairenient (et parmi eux il place les
Eponges) et ceux qui présentent une disposition bilatérale.
Le lendemain jeudi, 25 août, séance générale sons la présidence
de M. le. prof. lluBiiKCHT, |)our discuter loriginc des Mammifères.
M. le prof. Seelev, de Londres, montre tout d'abord les relations
des Reptiles avec les Mammifères. De ce que certains Reptiles
fossiles possèdent quelques pièces du squelette absolument idenli-
([ues aux pièces correspondantes chez les Oiseaux, on réunit aujour-
d'hui Reptiles et Oiseaux sous la dénomination de Sauropsidiens.
Mais de même certains Reptiles éteints possédaient des os qui ne
peuvent être distingués de ceux des Mammifères, à tel point qu'on
les rangea d'abord parmi ceux-ci. Ces Reptiles (Anomodontes) et
ces Mammifères furent alors réunis en un nouveau groupe, qui
reçut le nom de Théropsidiens. L'orateur montre les différences de
structure entre les Anomodontes et les Mammifères primitifs ; il en
conclut que les Anomodontes ne sont pas les ancêtres des Mammi-
fères, mais un groupe collatéral et indépendant, et que leurs
ancêtres communs restent encore à découvrir,
M. le prof. OsBORN, de New-Yoïk, est du même avis que le
prof. Seeley en ce qui concerne les Anomodontes ; il n'est plus
d'accord avec lui au sujet des ancêtres communs des Anomodontes
et des Mammifères. En efïet, le prof. Hubrecht a montré que l'œuf
des Mammifères est, par ses caractères, plus amphibien que celui
des Reptiles, d'où il résulte que les Mammifères peuvent être
descendus de Reptiles ayant gardé certains caractères amphibiens.
M. le prof. Marsh pense que, dans l'état actuel de la science, on
ne sait encore rien de la descendance des Mammifères. Il pense
toutefois que leurs ancêtres ne sont pas les Anomodontes, mais des
animaux plus primitifs.
M. Sedgwick place les ancêtres de tous les groupes existants dans
la période précambrienne, mais foute trace en aurait été perdue.
Le prof. Hubrecht, fermant la discussion, prédit que, dans
l'avenir, la lutte se localisera à la question de savoir si les Mammi-
fères descendent d'ancêtres ovipares.
Le vendredi 26 août, M. le prof. Hackel, d'Iéna, fait une confé-
rence sur l'état de jios connaissances sur la descendance de l'Homme;
la séance est présidée par Sir .John Lubbock.
L'origine monophylétique de tous les Mammifères, depuis les
Monotrêmes jusqu'à l'Homme, est un fait aujourd'hui positivement
140 CONGRÈS DE CAMBRIDGE
établi. Tous les Mammifères vivants et éteints, que nous connais-
sons, sont descendus d'une seule forme ancestrale commune, qui
vivait dans la période triasique ou permienne, et cette forme est
elle même dérivée de quelque Reptile permien ou peut-être carbo-
nifère, dérivant lui-même d'un Amphibien carbonifère. Celui ci
descendrait des Poissons dévoniens qui dérivaient eux mêmes des
Vertébrés primitifs. La manière dont ceux-ci sont descendus des
Invertébrés est beaucoup plus obscure. Mais le fait important, c'est
que l'Homme est un Primate (Linné) et que tous les Primates
(Lémuriens, Singes et Hommes) descendent d'une souche commune
(Huxley). La Zoologie peut être fière d'avoir prouvé ce fait, basé sur
les théories de Lamarck (1809) et de Darwin (1839). L'immense
progrès qui en est résulté sera une des plus grandes conquêtes du
XIX^ siècle.
Après une discussion entre l'orateur et le rév. Stebbi.ng sur la
durée des temps géologiques, M. le prof. Marey, de Paris, monte à
la tribune pour montrer la nécessité du concours de la physiologie
et de l'anatomie comparées pour la connaissance de la locomotion
animale.
Le samedi matin, à neuf heures et demie, dernière réunion géné-
rale du Congrès. Au nom des délégués allemands, M. le professeur
MôBius invite le Congrès à siéger en Allemagne en 1901. La propo-
sition est adoptée sans discussion.
Le président sir Jolin Lubbock propose de voter des remerciements
à l'Université et aux Collèges de Cambridge pour leur cordiale
hospitalité, ainsi qu'au Maire et au Conseil municipal. Cette propo-
sition est votée à l'unanimité. M. le prof. A. Newton remercie au nom
de l'Université et le Maire de Cambridge, au nom de la municipalité.
M. le prof. Y. Delage remercie ensuite le Congrès au nom de la
Société Zoologique de France et fait voter des remerciements au
Président et aux Secrétaires.
Sur la proposition du prof. J. Bell, un comité composé de
MM. Evans, Mark, Pelseneer et Schultze est nommé, dans le but
d'établir les règles de la terminologie.
Le Congrès s'ajourne alors et les membres se donnent rendez-
vous à Londres, où des réceptions doivent avoir lieu durant les jours
suivants.
IL — SÉANCES DES SECTIONS
A. — Zoologie générale : Séance du '23 août, sous la prési-
dence de M. h' prof. Spengel. — (iOmmunications de M. le pn»f.
CONGRÈS DK CAMBRIDGE 141
MiTsi'Ki'Ri sur les matériaux zoologiques du Japon ; de M. le prof.
Salensky sur l'Iiétéroblastie ; de M. J. Stanley Gardner sur la
construction des atolls.
Séance du "24 août, sous la présidence de M. le prof. Milne-Edwards.
— Communications de M. le prof. Haeckel sur la classification
phylogénétique ; de M. le prof, von Graff sur le tégument, le sys-
tème nerveux et les organes des sens des Planaires terrestres ; de
M. (î. C. BoLRNE sur la structure et la formation du squelette calcaire
chez les Antliozoaires.
Séance du 26 août, sous la présidence de s?r John Lubbock, Président
du Congrès. — Communications de sir H. Maxwell sur la législa-
tion récente concernant la protection des Oiseaux en Grande-Bre-
tagne; de M. le prof. Mac BRmE sur l'origine des Echinodermes ;
de M. J. A. Harvie Brown sur la loi des couleurs.
6. — Vertébrés : Séance du 23 août, sous la présidence de
M. le Dr Jentlnk. — Communications de M. le prof. Milne-Edwards
sur les animaux éteints de Madagascar ; de M. le prof. Marsh sur
la valeur des spécimens types et l'importance de leur conservation ;
de M. le D^ Wolterstorff sur les Urodèles de l'Ancien Monde ; de
M. Graham Kerr sur le développement du Lepidosiren (avec projec-
tions).
Séance du 24 août, sous la présidence de Sir Jou^ Lubboch, Président
du Congrès. — Communications de MM. Heymans et Van der Stricht
sur le système nerveux de ÏAmphioxus': de M. le prof. Ewart sur
les Hybrides du Cheval et du Zèbre (avec projections) ; de MM. Kan-
THACK et DuRHAM sur une affection parasitaire des Mammifères ; de
M. W. Saville-Kent sur la locomotion bipède chez certains Lézards
(avec démonstration).
Séance du 25 août, sous la présidence de M. Saville-Kent. — Com-
munication de M. le prof. Mac Lntosh sur des expériences scienti-
fiques, faites de 1886 à 1897, pour montrer les elïets du Trawling
dans les eaux écossaises.
Séance d\i 26 août, sous la présidence de M. le prof. Hackel. —
Communications de M, le prof. Hubrecht sur les processus hémato-
poiétiques dans le placenta ; de M. le prof. Osborn sur un Hyracoïde
fossile du Pliocène inférieur; de M. le prof. Vaillant sur la struc-
ture spéciale des épines chez les Apogonini et quelques autres
Poissons acanthoptérygiens ; de M. le prof. Salensky sur le déve-
loppement de l'ichthyoplerygium ; de M. E. de Pousargues sur le
lihinopitheois Bieti ; de M. le prof. Milne-Edwards sur \es .Epyornis
et les Oiseaux éteints de Madagascar ; de M. le prof. Carruccio sur
142 CONGRÈS DE CAMBRIDGE
les Vertébrés de la nouvelle Collection régionale romaine; de M. H.
NiTSCHESur la ramure du Cerf et les cornes des Ruminants eu général.
C. — Invertébrés (à l'exception des Arthropodes) : Séance du
23 août, sous la présidence de M. te D^ Boas. — Communications de
M. le Dr Plate sur l'analomie comparée des Chitons et sur un nou-
veau parasite intracellulaire (avec démonstration) ; de M. E. S.
Goodrich sur un nouveau type de néphridie chez Glycera ; de M. C.
RoussELET sur les Rotifères.
Séance du ^4 août, nous la •présidence de M. H. Blanc — Commu-
nications de M. Pelseneer sur l'utilité de l'uniformité d'orientation
zoologique et sur la condensation embryogéuique chez un Nudi-
branche ; de M. le prof. Vedjovsky sur la fertilisation de l'œuf de
Rhynchelmis, et sur un nouvel organe des sens tégumentaire chez
les Rhynchobdellides ; de M. le prof. Hicksox sur les Méduses de
Millepora.
Séance du 26 août, sous la présidence de M. le D^ VV, Stiles. —
Communications de M. le D' Zschokke sur les Entozoaires des
Mammifères aplacentaires ; de MM. Caullery et Mesnil sur les
formes épitoques des Annélides et en particulier des Cirratuliens,
sur les Monstrillidae, Copépodes parasites des Annélides, et sur
Metshnikovella, parasite des Grégarines ; de M. E. L. Mark sur un
nouveau type d'Actinie; de M. F. W. Harmer sur la distribution
dans le temps et dans l'espace de Fusus antiqnus et des espèces
voisines; de M. Mâlard sur les relations à établir entre les diffé-
rents laboratoires maritimes pour l'étude de certaines questions de
biologie générale des êtres marins; de M, le prof. W. Sheviakov
sur un nouveau mode de coloration des cils, flagella et autres
organes locomoteurs des Protozoaires (avec démonstration) ; de
M. P. Fauvel sur les stades post-larvaires des Arénicoles.
D. — Arthropodes : Séance du 23 août, sous la présidence de
M. le Dr Sharp. — Communications de M. C. E. Piepers sur l'évolu-
tion de la coloration chez les Lépidoptères ; de M. Bordage sur la
relation qui existe entre la couleur du milieu et la couleur des
Chrysalides de certains Lépidoptères ; de M. le D»' Sharp sur quel-
ques points de la classification des Insectes.
Séance du 24 août, sous la présidence de Lord Walsingham. —
Communications de M. A. Dollfus sur la distribution géographique
des Isopodes dans le nord de l'Afrique; de M. Ch. Jankt sur la
constitution morphologique de la tête de l'Insecte arrivé à l'état
d'imago ; de M. E. Olivier sur les affinités des Coléoptères Lampy-
rides des Antilles ; de M. le prof. Bouvier sur les caractères du
Peripatus.
CONGRÈS DE CAMBRIDGE 143
[II. — Exposition zoologiquk et démonstrations
Le Comité d'organisation avait eu l'heureuse idée d'installer dans
le laboratoire de zoologie une sorte de musée où les congressistes
pouvaient exposer les pièces et les préparations anatomi(iues ayant
servi de base à leurs travaux. C'était là le complément indispen-
sable des réunions de sections, et j'avoue que pour ma part, lorsque
j'avais entendu une communication m'intéressant plus particuliè-
rement, il m'était infiniment agréable de monter au musée constater
de visu les observations de l'auteur. La mémoire oculaire est
généralement plus sûre que la mémoire auditive et pour se rappeler
un fait important, il n'est rien de tel que de l'observer soi-même.
C'est ce qui explique sans doute le succès de cette exposition dont
nous allons citer brièvement les principales attractions. Avaient
exposé :
MM. Apathv : cellules et fibres nerveuses (coupes).
AssHETON : segmentation de l'œuf du Mouton.
Bateson : exposition de Papillons et tableau de la distribution
des variétés de Pararge egeria.
BuDGETT : développement de la Phyllomedusa hypochondrialis
(Batracien anoure sud-américain).
Caullery et Mesnil : Metshmkovella (parasite des Grégarines).
DuRHAM : parasites de la Tsetse.
H. H. Field : exposition bibliographique.
S. Gardner : Madréporaires des îles Fidji.
GiLSON : nouveaux Nématodes des îles Fidji.
Haeckel : collection des Radiolaires.
Harmer : Cephalodixcus (coupes) ; TuhuHpora plumosa et Crisia
(échantillons et coupes).
Heymons : développement de Scolopemlra et de GriUotalpa.
Haviland : collection de Termites.
HicKsoN : MiUepora et Méduses de Millepom.
Hubrecht : processus hématopoiétique dans le placenta des
Mammifères (coupes).
Graham Keer : développement du Lepkhsiren depuis l'œuf
jusqu'à l'âge de 18 mois (32 préparations) ; adultes et sque-
lette.
Lister : Foraminifères.
Mac Bride : développements d'Asterina gibbosa, d'Amphinra
squamota et de ÏAmphioius (coupes).
144 CONGRÈS DE CAMBRIDGE
Plate : parasites intracellulaires de la cavité palléale du
Chiton (coupes).
RoussELET : collection de Rotifères.
Sedgwick : Peripatus capensis et sou développement.
SwAiNsoN : larves de Diptères.
Vedjovsky : fécondation (préparations microscopiques).
WiLLEY : Nautiles et œufs de Nautile ; Peripatus Novae-Britan-
niae (coupes); Asymmetron caudatuni (Amphyioxus de Nou-
velle-Calédonie); Ptychodera de Grande-Bretagne.
IV. — RÉCEPTIONS, FÊTES ET EXCURSIONS
Après la vieille et pittoresque cité de Leyde, la ville de Cambridge
était tout indiquée comme siège du quatrième Congrès international
de Zoologie. Ici nous sommes transportés en plein moyen-àge et
tous ceux qui ont pu loger dans un collège conserveront de leur
séjour un souvenir inoubliable. Pour ceux qui n'ont pas vécu,
quelques jours au moins, de cette vie de l'Etudiant ou du Fetloïc
anglais, il est presque impossible de s'en faire une idée.
Les collèges sont de simples pensions où l'étudiant loge et prend
ses repas; les cours ont lieu à l'Université. L'étudiant français se
refuserait à ce régime, mais peu importe la liberté à l'étudiant
anglais pourvu qu'il ait ses après-midi libres pour les sports athlé-
tiques. Quant au Felloïc, c'est une sorte de moine laïque, un ancien
étudiant qui a cultivé autre chose que le cricket ou le football et à
qui les collèges reconnaissants délivrent durant sept ans une
pension annuelle, lui permettant de travailler sans avoir à s'occuper
d'assurer son existence journalière et ne lui demandant rien eu
échange, sinon de contribuer dans la mesure du possible à assurer
la gloire de l'Université dont il dépend.
Ces collèges, dont certains possèdent des revenus colossaux, sont
ici en grand nombre. Leur fondation remonte du XII'' au XVI« siècle
et leur architecture originale est en général fort bien conservée.
Aussi, lorsqu'on arrive dans une vieille ville universitaire anglaise,
à Oxford ou à Cambridge, reste-ton fout d'abord étonné de l'aspect
moyen-àgeux de tout ce qui vous environne. Cette impression tient
surtout à l'abondance et à l'architecture des collèges, ainsi qu'au
costume pittoresque des .Membres de l'Université; elle s'accentue
encore, pour peu que l'on assiste à une cérémonie de graduation
avec discours latin ou à quelque réception officielle.
Le mardi 25 août, les congressistes sont conviés par le D^^ Mann
CONGRÈS DK CAMBRIDGK 14")
à un récital d'ori^ue dans la splendide chapelle de Kiwfa Collège.
11 nous sutlira dt' dire que nos yeux et nos oreilles furent charmés
tout à la fois, car nous nous trouvions dans un des chefs-d'œuvre
du gothique anglais. La chapelle, véritable dentelle de pierre, date
du XV^ siècle, et le buftet d'orgue, splendide spécimen de l'art
italien, est un don d'Anne de Holeyn, femme de Henri Vlll.
Le même soir une réception est donnée par le Vick-Chancelier de
l'Université dans le parc de Doicning Collège éclaivé a giorno par des
guirlandes de lampes électriques.
Le lendemain soir, 24 août, conversazione au Fitzirilliam Muséum
splendidement illuminé ; les invités peuvent à loisir admirer les
belles collections de tableaux, de statues et d'antiquités égyp-
tiennes, grecques et romaines.
Dans l'après-midi du 25 août, au Sévat de l'Université, a lieu la
remise des degrés honoraires aux personnages marquants des
Congrès de Zoologie et de Physiologie. Les Zoologistes promus
docteurs honoraires au cours de cette curieuse cérémonie sont :
MM. DoHRN, Haeckel, Hubrecht, Marey et Milne Edwards. Nous
croyons intéressant de reproduire ici le texte latin de la présenta-
tion de M. Milne-Edwards au Vice-Chancelier par l'Orateur public
de l'Université :
(( Gallorum e gente insigui, non vicinitatis tantum vinculis
nobiscum conjuncta, ad litora nostra advectum salutamus, patris
doctriua multiplici ornati filiuni, quem ipsum talium convenluum
n«n modo praesidein primum sedeliam auctorem priucipehi atque
adeo patrem nomiuaverim. Avium in scieutiti diu versatus, etiam
ex ipsis saxis avium formas latentes quam sollerter elicuit ; rerum
naturae museo maximo inter Parisieuses praepositus, navium bene
uominatarum auxilio, etiam Oceani ipsius e profundo rerum
naturae veritatem quam féliciter extraxit. Quid non potuit rerum
naturae, quid non potuit veritatis amor?
» Merses profundo, pulchrior evenit ».
On se rend ensuite au Jardin botanique de l'Université pour une
garden party.
Le vendredi soir, 26 août, nous sommes conviés à Triniîy Collège
pour assister au banquet de clôture du Congrès. Ce banquet, par
souscription, réunit environ 225 personnes. Les règlements du
Collège s'opposant à l'admission des dames, celles-ci ne sont admises
dans la tribune du Hall qu'au moment des toasts, qui furent nom-
breux.
146 CONGRÈS DE CAMBRIDGE
Ici se termine la partie des fêtes et réceptions offertes aux
congressistes à Cambridge.
Alors commencent les réceptions de Londres. Le samedi, vers
midi, les membres du Congrès prennent le train pour Londres, où
ils sont attendus au jardin de la Société zoologique. Des tentes et des
butïets ont été dressés et les invités sont reçus par M. le D"" Sclater,
secrétaire de la Société, et par M. Meudard. Si une pluie torrentielle
vient gâter la réunion, elle ne peut empêcher cependant les visi-
teurs de parcourir les merveilles zoologiques de ce jardin. Nous
n'entreprendrons pas de les décrire ici ; toutefois, nous croyons
être agréable à nos collègues en leur signalant au nombre des
principales curiosités actuelles :
Parmi les Mammifères : Cercopithecus Thoesti, Pitliecia chiropotes,
Rhinocéros lasiotis, Tragelaplius Selousi, Strepsiceros iinberbls et Babi-
russa alfurus.
Parmi les Oiseaux : Psephotus chrysopterygius, Chunga Burmeis-
teri, Aptenodytes Forsteri, Aptéryx Haasti, Struthio niolybdophanes,
S. australis et Casuarius Pliilipi.
Parmi les Reptiles, Batraciens et Poissons : Mncroclemmys
Teinmlncki, Python reticnlatus, DasypeUis scabra, Naia bungarus,
Amphluma inraiis, Ceratodus Forsteri, plus une splendide exposi-
tion de 60 Tortues géantes, réunies par M. W. Rothschild, et
appartenant aux espèces suivantes : Testudo Daudini, T. elephantina,
T. gigantea, T. inepla, T. vicina et T. ephippium.
Le soir, un grand nombre de congressistes se rendent à l'invi-
tation de Sir John Lubbock. La réception a lieu dans le grand hall
du Muséum d'histoire naturelle de South Kensington, qui se prête
merveilleusement à de pareilles fêtes.
Le musée étant ouvert le lendemain dimanche, on s'y donne
rendez-vous pour visiter en détail ces magnifiques collections d'his-
toire naturelle dont l'Angleterre a lieu d'être lière. MM.Woodward,
Sharpe et Ridevvood, qui nous en ont fait les honneurs, ont droit à
tous nos remerciements.
Nous devons également remercier le Président et le Comité du
« Royal Socitties" Club » qui, le même soir, offraient une réception
aux Membres du Congrès et leur accordaient le titre de Membre
honoraire jusqu'à la fin du mois.
La visite à South Kensington devait être tout naturellement
complétée par une excursion à Tring, pour visiter les magnifiques
collections de M. Walter Rothschild. Un train spécial conduit les
CONGRÈS DE CAMBRIDGE 147
invités, au noinitre de KiU environ, jusqu'à Tring ; des voitures les
atleudeut à hi j;are pour les transporter au château. Ou admire le
musée, où M. W. Rothschild accueille avec tant de boaue grâce les
travailleurs. On parcourt le parc, où sont de nombreux Kan^uroos
et Casoars ; puis on se rend à la ferme où le lunclicun est servi.
MM. Jenïink et Vaillant se font les interprèles de tous en remer-
ciant notre hùte de sa cordiale et magnifique réception. Puis on
reprend à regret le train spécial qui nous ramène à Londres.
Le lendemain mardi, 50 congressistes environ se rendent à
Vabbaye de Woburn, où le duc de Bedford les a conviés à venir voir
les Cerfs et autres animaux qui vivent en liberté dans le parc. Le
luncheon est servi à l'abbaye, après quoi on reprend la visite du
parc. Tous nos remerciements au duc de Bedford et à M. Lydekker,
qui fut un guide charmant et de beaucoup d'intérêt.
Nous ne parlerons pas des excursions au laboratoire de la « Marine
biological Association » et à celui de Port-Erin, car quelques congres-
sistes seulement s'y rendirent.
En terminant cette trop courte notice, nous croyons exprimer le
sentiment de tous en remerciant la ville de Cambridge, sa munici-
palité et ses Collèges du charmant accueil que nous avons reçu.
Nous adressons en particulier de bien sincères félicitations au
distingué Président, Sir John Lubbock, qui a su diriger les débats
avec une telle autorité ; au Secrétaire, M. J. Bell, dont la bonne
humeur et l'amabilité ont pu être appréciées de chacun de nous ;
au Comité de réception tout entier, et en particulier à MM. Shipley
et Har.mer, dont nous avons dû si souvent mettre à l'épreuve l'inal-
térable obligeance.
148
Séance du 'j5 Octobre iSgS.
FUKSIDENCE DK M. CH. .lANKT, VlCE-PHLSIDKiNï
M. le prof. R. Blanchard s'excuse de ne pouvoir assister à la
séance.
M. le Président présente les félicitations de la Société à M. le
prof. R. Blanchard, nommé Commandeur de l'ordre de Danilo I^"".
Le Congrès des Sociétés savantes se tiendra à Toulouse en 1899.
Parmi les questions mises à l'ordre du jour, nous extrayons les
suivantes :
Répartition des Salmonidés dans le bassin de la Garonne.
Monographies relatives à la faune et à la flore des lacs français.
Faune et flore des eaux souterraines.
Recherches sur les méthodes microphotographiques; applications
notamment aux études histologiques et médicales.
A la suite du décès de M. Crosse, la propriété du Journal de
Conchijliologit' vient de passer entre les mains de M. Henri Fischer,
qui vient de s'adjoindre comme co-directeurs MM. DautzenberG et
G. DOLLFUS.
Les nouveaux directeurs espèrent que leurs collègues de la
Société zoologique de France voudront bien les aider à assurer la
prospérité de leur recueil en leur adressant des travaux et en faisant
connaître le Journal de Conchyliologie à toutes les personnes qui
peuvent s'y intéresser. MM. Fischer, Dautzenberg et G. Dollfus ont
toujours été pour nos publications de dévoués collaborateurs et la
Société zoologique de France est heureuse de pouvoir leur adresser
ses meilleurs souhaits.
M. LE Secrétaire général adjoint. — J'ai reçu récemment une
planche au lavis très bien exécutée et dont la reproduction par la
phototypie se trouvait toute indiquée. Malheureusement, l'auteur
avait souillé tout le fond de la planche par des écritures nombreuses.
Elle fut envoyée néanmoins à la phototypie, mais on dut gouacher
le fond du cliché, travail assez difficile dans les conditions parti-
culières, d'où augmentation des frais pour la Société. Pour éviter
des dépenses inutiles du fait des publications, je prie donc les
auteurs de ne rien écrire sur les dessins originaux, de faire ces
derniers sur papier ou bristol bien blanc et d'écrire toutes les
indications (lettres, chiffres, explication des figures, etc.) sur le
SÉANCE DU 25 OCTOBRE 1898 149
papier calque recouvrant le dessin. Dans ces conditions, rien n'em-
pêchera la reproduction directe des planches ou dessins dans tous
les cas où il sera possible d'y recourir.
Je me permets aussi d'attirer l'attention des auteurs sur les
résultats particulièrement satisfaisants obtenus par l'emploi du
crayon VVolff et de l'encre de Chine. Je demande donc que l'on
veuille bien renoncer le plus possible au crayon à la mine de plomb,
tout au moins pour les dessins qui doivent être reproduits directe-
meiit par la zincographie. Ces recommandations n'ont d'autre but
que de réduire les dépenses de la Société tout en assurant le
maximum de perfection dans la reproduction des dessins.
M.JouBiN fait une communication sur le genre Cucioleuthis et
sur un nouvel organe des sens observé chez les Céphalopodes.
OBSERVATIONS SDR DIVERS CÉPHALOPODES
Cinquième note : SUR LE GENRE CUCIOTEUTHIS
PAR
M. L. JOUBIN,
Professeur à l'Université de Rennes.
J'ai déjà eu l'honneur de parler à la Société zoologique de France
de divers Céphalopodes intéressants capturés par S. A. S. le Prince
de Monaco au cours des campagnes de son yacht la Princesse- Alice.
J'ai l'intention de présenter aujourd'hui quelques observations au
sujet de deux représentants d'un genre à peu près inconnu, qui ne
comprend actuellement qu'une espèce : Cucioteuthis unguiculata.
L'un des animaux que je rattache à cette espèce a été capturé à la
surface de la mer où des Oiseaux étaient en train de le déchiqueter ;
l'autre a été trouvé dans l'estomac d'un Cachalot capturé aux Açores
en 1895.
J'ai déjà parlé ici de ce Cachalot ; je tiens à faire remarquer
encore une fois que ce Cétacé avait collectionné dans son estomac
toute une série de Céphalopodes les uns à peu près inconnus, les
autres absolument nouveaux, d'autres enfin très rares et qui se
sont trouvés là dans un état parfait de conservation.
On pourrait presque dire qu'il n'y avait pas un seul Céphalopode
commun.
Bull. Soc. Zool. de Fr.. 1898. xxiif. — 13
!
150 SÉANCE DU 23 OCTOBRE 1898
J'ai rencontré là une quantité d'animaux du plus grand intérêt
dont l'étude m'a permis de combler quelques lacunes regrettables
et d'élucider divers points contestés.
Il est certain que ce Cétacé se nourrit principalement de Cépha-
lopodes pélagiques vivant à une certaine profondeur, et qui, à en
juger par leurs puissantes nageoires, doivent être d'excellents
nageurs. Les filets pélagiques de surface ne les atteignent pas ; ils
sont assez forts et assez agiles pour éviter promptemeut les chaluts
ou en sortir si par hasard ils s'y sont laissés prendre. Il en résulte
que les très rares exemplaires que nous possédons sont ceux qui,
blessés par des Cétacés, sont venus mourir à la surface, ou bien
ceux qui, ayant été avalés par quelqu'un de ces animaux ont été
retrouvés dans leur estomac, plus ou moins digérés.
CuciOTEUTHis Steenstrup 1882.
Cucioteuthis unguiculatus (Molina) Steenstrup.
1782. Sepia ungmculata Molina. Saggio Stor. nat. Chili, p. 199.
1818. Onychoteuthis Molinœ Lichtenstein.Sepien mit Kralleu,p.l3.
1835. Enoploteulhls Molinae d'Orbigny. Ceph. Acet., p. 339.
1861. » » Harting.Verh.k.Akad.Weten.IX,pl.III.
1881. Enoploteuthis Cookii Owen. Tr. Zool. Soc, XI.
1882. CucioteutJns unguiculatus Steenstrup. Notae teuthologicae, III,
p. 153.
A. Campagne de 1895. Dans l'estomac d'un Cachalot. Stn. 588.
18 juillet.
B. Campagne de 1897. 29 juin. Stu. 793. Pris à la surface.
Les deux échantillons dont on va lire la description sont incom-
plets et en mauvais état. L'un, trouvé avec beaucoup d'autres
Céphalopodes dans l'estomac d'un Cachalot, est réduit à la couronne
brachiale. L'autre est plus complet, car, outre la couronne, fort
mutilée du reste, on trouve le corps entier qui y tenait encore, au
moment de la capture, par un lambeau de peau. Mais il y manque
la tête entière, le cou presque entier et le siphon.
On verra pour quelles raisons je crois pouvoir dire que ces deux
échantillons appartiennent à la même espèce, laquelle, jusqu'à
présent, n'est connue que par des fragments de bras, quelques
ventouses, un bulbe buccal, décrits par Harting et Owen. Les
anciens auteurs ont donné des descriptions fort vagues de Céphalo-
podes que Steenstrup et Hoyle ont cru pouvoir, dans leur biblio-
SÉANCE DU 25 OCTOBRE 1898 131
graphie, assimiler au genre Cucioteiithis. C'est pour rappeler leur
opinion que j'ai cité leurs ouvrages, mais je ne la partage pas.
Quoi qu'il en soit, je crois qu'il n'est pas sans intérêt de faire
connaître dans sa forme presque complète un animal de grande
taille dont les rares et miuimes fragments décrits jusqu'à ce jour
ne pouvaient donner aucune idée. Le genre quasi-problématique
Cucioteiithis devient ainsi une réalité.
D'autre part, j'ai créé le genre Lepidoteuthis pour le corps d'un
énorme Céphalopode couvert d'écaillés. On m'a objecté que proba-
blement la couronne de tentacules que je rapportais au genre
Cucioteiithis appartenait au corps sans tête de Lepidoteuthis.
Je me refusais à faire cette assimilation ne trouvant pas que cette
couronne s'adaptât exactement au corps de Lepidoteuthis ; ce n'était
pas non plus la même peau, ni la même consistance de tissus, ni
la même teinte ; en un mot les deux parties n'allaient pas ensemble.
La découverte du 2™^ échantillon, complet ou à peu près, de Cucio-
teuthis, est venue me donner raison. La tète de Cuoioteuthis ne doit
pas s'adapter au corps de Lepidoteuthis ; Cucioteuthis en est absolu-
ment différent, et constitue un genre parfaitement distinct, de
même que Lepidoteuthis iorme un genre, jusqu'ici sans tête connue,
nettement caractérisé par la forme et le revêtement écailleux de
son corps.
Avant de discuter les raisons qui me font rapporter ces deux
échantillons au genre Cucioteuthis et de les comparer aux fragments
publiés par Hartinget Owen,je dois donner la description de chacun
des deux échantillons séparément. Il y aura à voir ensuite si réelle-
ment ils appartiennent tous les deux à la même espèce.
Echantillon A . — Une couronne de bras sans tentacules, recueillie
dans l'estomac d'un Cachalot, capturé aux Açores, le 18 juillet 189o,
station 588. — Ce fragment devait appartenir à un gros Cépha-
lopode, remarquable par la puissance de sa musculature.
Les huit bras qui composent à peu près tout ce qui reste de l'ani-
mal sont relativement courts et proportionnellement très épais.
Bien qu'incomplets, il est probable que leur extrémité déliée man-
que seulement et ce qui reste peut suffire à indiquer la forme géné-
rale de ces organes. Chaque bras est très épais à sa base, davantage
encore au milieu, puis va en diminuant rapidement, ce qui donne
à plusieurs d'entre eux la forme d'un cigare.
Les huit bras sont portés sur un socle charnu et solide, formé de
l'entrecroisement de leurs musculatures respectives. Les formes
en sont massives et la tête qui portait cet ensemble devait être très
152 SÉANCE DU 25 OCTOBRE 1898
puissante; on peut d'ailleurs se rendre compte de l'importance
de son diamètre, d'après les lambeaux de peau des orbites restés
adhérents à la couronne tentaculaire.
La section des bras perpendiculairement à leur axe a sensible-
ment la forme d'un trapèze. La face interne, qui vient aboutir à la
bouche centrale, est étroite et porte les ventouses à crochets en
deux rangs alternants ; elle est limitée par une arête assez nette de
chaque côté. Les deux surfaces latérales, en contact par conséquent
avec les deux bras voisins, sont lisses, elles divergent assez rapi-
dement et se terminent à la face externe, à surface cylindrique,
opposée à la face cupulifère.
La face interne et la moitié adjacente de chacune des faces laté-
rales sont de couleur gris-blanchàtre. Au contraire, la face externe
et les deux moitiés adjacentes sont d'un gris bleuté ardoisé.
L'action corrosive des liquides digestifs de l'estomac du Cachalot
n'a pas fait entièrement disparaître des crêtes natatoires occupant
l'arête externe des bras. Ce qui en reste de plus net apparaît sur le
2e et sur le 3^ bras.
Les deux bras ventraux étaient séparés par un très profond
sillon.
Sur plusieurs bras on distingue des cicatrices rondes, comme
enlevées à l'emporte-pièce ; elles doivent avoir été produites par
les ventouses d'autres gros Céphalopodes qui s'y sont violemment
attachés et ont emporté les rondelles de peau au moment où elles
ont lâché prise.
J'ai mesuré les longueurs des bras en partant du bec corné: j'ai
pensé que cette méthode serait plus sûre que celle que l'on emploie
habituellement, car l'arrachage de la tête ne permet guère de dis-
tinguer nettement la limite externe des bras. D'autre part les bras
sont reliés à la bouche par une membrane mince qui, déchirée eu
certains points, intacte ailleurs, ne permet pas d'apprécier les
dimensions dans les mêmes conditions pour tous les bras.
Ces bras, comme je l'ai dit, sont incomplets, il manque, approxi-
mativement, de 10 à 15 centimètres à chacun d'eux.
i^r bras (dorsal). ... 37 centimètres.
» .... 33 ))
» . . . . 3i ))
(ventral) ... 34 »
Les tentacules manquent absolument, leur base a été arrachée
dès l'insertion.
2,
»
3e
))
4e
»
SÉANCK DU 2o OCTOHUE 1898 l.'l.'i
Mesuivs à 1^ ceuliinètres environ de la bouche, ces bras ont
comme pourtour :
!<"■ bras (dorsal). . . 14 rentimètres.
'2e )) » .... 17 ))
3e » » .... 15 »
4^ )) )).... 13 »
La racine du tentacule m'a paru avoir de 2 à 3 cent, de diamètre.
11 ne faut pas oublier que ces dimensions ont dû être plus consi-
dérables sur le vivant, le séjour dans l'estomac du Cachalot, puis
ensuite pendant plusieurs anuées dans l'alcool, ont sans aucun
doute occasionné des rétractions considérables.
Entre les bras, les membranes palmaires sont peu développées;
elles sont cependant mieux marquées entre les bras ventraux.
Les ventouses étaient toutes profondément détériorées ou même
complètement enlevées; deux seulement présentaient encore adhé-
rent leur cercle corné garni d'un crochet. Ce qui restait de ces ven-
touses a permis de constater que la partie principale était un disque
charnu, épais, dans les grandes ventouses, de 3 à 6^'^, formé de
fibres musculaires verticales juxtaposées. Un grêle pédicule,
quoique très solide et de consistance fibreuse, long de 2 ou 3™™ au
plus, s'insère sur le bord même du disque charnu le plus voisin de
la bouche. Les plus grands disques avaient 15 ou 16°i'^de diamètre.
Ils étaient surmontés d'une sorte de toiture conique, assez élevée,
percée d'un orifice en forme de fente, tourné vers la bouche, par
lequel sortait la pointe d'un crochet.
C'est le deuxième bras qui m'a paru avoir porté les plus grosses
ventouses ; c'est aussi lui qui est le plus robuste. Les plus grandes
ventouses occupaient les places de 18 à 28 ; plus près de la bouche
elles étaient plus petites, et elles diminuaient de l'autre côté
jusqu'à la pointe du bras. Les plus petites que j'ai pu observeront
de 5 à 6™ni de diamètre, mais il est probable qu'il y en avait de
plus petites encore à la pointe effilée du bras.
Entre les ventouses on distingue des tubercules mousses assez
bas, alternant avec les pédicules et contribuant à former la crête
limitant la face interne cupulifère.
A cause de la détérioration des bras il est impossible de dire si
leur pointe était occupée par des ventouses ou par des crochets.
Comme je l'ai dit, deux ventouses seulement avaient encore leur
crochet adhérent; mais cela a suffi à déterminer la provenance de
35 à 40 autres recueillis dans l'estomac du Cachalot parmi une
foule d'autres débris. Ces crochets étaient de tailles variées. Ils se
154 SÉANCE DU 25 OCTOBRE 1898
composent d'un anneau corné, de couleur jaune, sur le bord duquel
se dresse une grande pointe aiguë, courbée vers l'orifice de l'anneau,
et extrêmement dure. Le bord du cercle est lisse et ne présente
aucune autre dentelure.
Ces divers crochets ont tous été plus ou moins déformés, au
moins dans leur base annulaire, par le suc gastrique du Cétacé. On
pourrait croire que ces objets solides résistent mieux que les parties
molles; il n'en est rien; et ce sont ces parties cornées qui sont les
premières attaquées.
Voici les dimensions d'un des plus grands crochets recueillis.
Diamètre externe de l'anneau .... âO^m
» interne )) .... 7
Hauteur de la pointe 12
J'ai trouvé un crochet de forme différente et beaucoup plus grand
que les autres.
Je suppose qu'il devait appartenir à quelque grande ventouse du
tentacule. Bien que très déformé par le suc gastrique du Cachalot
qui a produit la foute et la torsion d'une grande partie de la pointe,
il mesure encore : 'i
Diamètre externe de l'anneau. . . . 32^^
)) interne » .... 19
Longueur du crochet (incomplet). . . 24
L'orifice de l'anneau est légèrement ovale. Ce crochet iutacl
devait être extraordinairement puissant et devait reposer sur une
énorme ventouse.
Les bases des bras sont reliées par une mince membrane, très
développée, de contour hexagonal, qui recouvre comme d'un voile
la profonde fosse oîi repose le bulbe buccal.
Cette membrane s'attache au pourtour de la lèvre papilleuse
buccale, et s'avance horizontalement sur les racines des bras. Elle
s'y arrête brusquement à un cadre hexagonal, formé par des arêtes
rectilignes charnues assez saillantes, et dont les angles sont occupés
par de longues et minces languettes. Sur la ligue médiane ventrale,
entre les deux bras ventraux, la languette triangulaire et étroite,
mesure environ 3-'". Au point où elle s'insère sur la crête, celle-ci
renferme une sorte de nodosité cartilagineuse.
Dans l'angle médian dorsal, ou voit une languette analogue, de
4cm environ, à base plus étroite que la ventrale, et portée par une
nodosité cartilagineuse rudimentaire.
Quatre autres languettes, de forme analogue, occupent les autres
angles. Celles qui correspondent à la 3' paire de bras sont au niveau
Ml
SÉANCE DU 25 OCTOBRE 1898 155
du bord vont ni 1, et celles ([ui correspondent à la 2<= paire, sont au
niveau du bord dorsal de ces bras.
La lèvre, directement en contact avec les mandibules, est char-
nue, saillante, recouverte eu dedans par de gros tubercules irrégu-
liers et courts. La fente buccale est très allongée dans le plan antéro-
postérieur.
Un sillon profond sépare cette lèvre de la membrane hexagonale;
il s'atténue sur la ligne médiane ventrale ; sa paroi externe est
assez solide et vient s'insérer sur le bord de la lèvre bulbaire.
Deux papilles plus distinctes et plus saillantes que les autres se
trouvent à l'angle dorsal de l'ouverture buccale.
Il est presque impossible de rien dire de la tête, dont il ne reste
que des morceaux de cartilage et de muscles, avec quelques lam-
beaux de peau. Les paupières cutanées qui entouraient l'œil d'un
cercle résistant ont seules persisté. Celui-ci devait être énorme.
Je n'ai pas voulu extraire le bulbe buccal pour ne pas achever de
détériorer la pièce. Je ne peux donc rien dire des mandibules, qui
sont de forte taille.
Echantillon B. — Cet échantillon a été recueilli à la surface de la
mer. Il venait d'être tué par quelque Marsouin ou Dauphin dont ou
trouve la trace des dents sur la peau. Il est probable que le Cétacé
avait saisi le Céphalopode en travers, par le milieu du corps, et
qu'il lui a ainsi enlevé presque toute la tête et les viscères, ainsi
que la plupart des bras de l'animal, qui se débattait. Des Oiseaux
étaient en train de déchiqueter à la surface le cadavre flottant de
l'animal, et de nombreux lambeaux manquant sur divers points
marquent la trace de leurs coups de bec. De tout cela il résulte que
ce Céphalopode était en piteux état. Mais cependant un fait impor-
tant a pu être constaté. Au moment où on l'a recueilli, la couronne
tentaculaire était encore adhérente au corps par un lambeau de
peau. C'est grâce à ce simple détail que l'on connaît maintenant la
forme du corps du genre Cucioteuthis et que l'on peut atlirmer que
le corps de Lepidoteuthis ne s'adapte réellement pas à la couronne
brachiale trouvée dans l'estomac du même Cachalot.
C'est d'après cet échantillon que j'ai fait la reconstitution de
l'animal que représente la figure ci-jointe.
Les bras sont tous mutilés; les uns complètement arrachés, les
autres épointés. Ce qui reste de la couronne brachiale comprend ce
qui suit :
A droite : /«^ bras (dorsal). Un fragment de 4'^'", portant deux
ventouses.
156
SÉANCE DU 25 OCTOBRE 1898
I
2e bras. C'est le plus complet de ce qui reste; un fragment long
de 24'"'" environ, manque de bout; à en juger par l'épaisseur, il doit
en manquer environ 10*^"'. C'est un bras charnu, puissant, ayant
environ 11<="' de périphérie à 10^'" de la base. 11 possède une crête
natatoire assez charnue à
environ la moitié de sa
hauteur. Il porte encore
22 ventouses intactes.
5« bras. 11 en reste envi-
ron 15 à 16'''", il est un peu
plus épais que le précé-
dent, il porte encore 16
ventouses; on voit un
commencement de crête
natatoire vers sa face dor-
sale.
4^ bras (ventral). Il n'a
plus que 11'^'"; il porte en-
core 8 ventouses et a 10'"'
de périphérie.
A gauche : /«r bras (dor-
sal). Il en reste environ
23™'; on y voit 13 ventou-
ses, les plus grosses man-
quent.
5« bras. Réduit à un moi-
gnon de 3 ou 4*^"", ne porte
plus que 2 ventouses.
3" bras manque complè-
tement.
4* bras. 11 n'en reste plus
qu'un rudiment insigni-
fiant.
Il n'y a pas trace de ten-
tacules.
Les ventouses sont coniques, percées d'une fente latérale par le
sommet de laquelle sort la pointe du crochet, dirigée vers la bou-
che. La base de la ventouse est ronde, charnue, portée sur un petit
pédoncule exentrique tout-à-fait pareil à celui qui a été décrit pour
le premier échantillon. Le crochet est également de même forme,
et il est inutile de revenir sur la description qui a déjà été donnée.
Fig. 1. — Reconstitution de Cucioleiithis ungui-
culata d'après les deux échantillons. Les lignes
en pointillé représentent les parties qui n'ont
pas été retrouvées.
SÉANCE DU 25 OCTOBRK 1898 l.")7
La couleur de ces bras est d'uu rouge violacé, plus clair que sur
le corps.
Au centre du bras, on aperçoit la bouche s'ouvrant au milieu
d'une lèvre charnue, couverte de grosses papilles déchiquetées.
Autour de cette lèvre s'étend une membrane qui paraît avoir été
tout-à-fait semblable à celle du premier échantillon; mais elle est
en lambeau.K. On peut cependant y reconnaître les languettes qui
occupent les angles de l'he.Kagone qui la limitent. Elles m'ont paru
identiques à celles de l'autre individu, mais il est diffîcile, vu le
mauvais état de la pièce, de préciser les détails.
Le corps de l'animal comprend le sac viscéral et la nageoire. La
forme générale est très spéciale et diffère beaucoup de ce que l'on
voit dans les autres Céphalopodes à crochets, les Oniichoteuthldx.
Si l'on regarde le corps par le dos, on ne voit absolument que la
nageoire; elle est tellement grande que de toute part elle le masque.
Du côté du ventre le sac viscéral est appliqué contre la nageoire
sur laquelle il fait saillie. 11 n'y est adhérent que par une surface
assez étroite, de sorte que l'on peut dire que la nageoire est l'or-
gane principal, sur lequel est posé, comme un accessoire, le sac
viscéral.
L'ensemble rappelle par sou contour une Raie bouclée dont on
aurait supprimé la queue. L'aspect strié et l'épaisseur des nageoires
charnues complètent la ressemblance.
La hauteur totale du corps est, sur la face ventrale, de 31 à 32^™,
sur la face dorsale de 38''"'. Sa contraction, due au séjour dans
l'alcool, est assez importante, puisque j'ai pu recueillir les frag-
ments de la plume, qui, bien qu'incomplète, mesure encore 40-"^
L'ouverture du sac mesure environ 13^'". L'envergure des nageoi-
res est de 38""; elles sont donc aussi hautes que larges.
La pointe dorsale du sac s'articulait à la tète par une longue et
large surface cartilagineuse, malheureusement en trop mauvais
état pour que je puisse en donner une figure exacte. De même sur
le bord ventral du manteau on trouve la trace de deux crêtes
adhésives. L'une surtout est assez bien conservée; elle est droite,
ou très légèrement arquée, peu saillante, et ne présente rien dé
remarquable; sa longueur est de 3 à i*^"".
L'ensemble de la nageoire et du sac viscéral est d'un violet très
foncé; l'animal semble avoir eu cette couleur uniforme sur toute
sa surface.
Le corps ou sac viscéral a la forme d'un cornet régulier, relative-
ment court, terminé en arrière par une pointe mousse. Son ouver-
158 SÉANCE DU 25 OCTOBRE 1898
ture supérieure est large, léj^èrement évasée, son bord ventral nu
peu sinueux. Le bord dorsal beaucoup plus élevé que le ventral porte
la crête adhésive en dedans et la nageoire en dehors. Cette portion
est cartilagineuse.
La nageoire est énorme; elle occupe toute la hauteur du corps
et son diamètre en dépasse la longueur. Elle forme une pointe
inférieurement, contournant le sac viscéral. Ses angles latéraux
sont arrondis : les bords sont minces, tandis que la partie centrale
est très épaisse. La musculature est remarquablement développée.
Les paquets de muscles, non interrompus sur le dos, passent d'une
nageoire à l'antre. Ils sont disposés par faisceaux parallèles, hori-
zontaux, que l'on voit très bien à travers la peau ; c"est ce qui
contribue le plus à donner à cette nageoire l'aspect de celle d'une
Raie. Sur le milieu du dos l'épaisseur de la musculature est de plus
d'un centimètre et demi.
La ])lume est mince, peu solide, très transparente. Elle est formée
d'un axe renflé dorsalement, ce qui détermine une gouttière ven-
trale. Il est flanqué, de chaque côté, d'une lame mince de 1 à 2
centimètres de large, qui augmente de largeur insensiblement du
haut vers le milieu du corps et diminue de même jusqu'à la pointe.
Je n'aî pas vu de cornet terminal.
Parmi les débris de viscères contenus dans le sac, j'ai trouvé les
restes d'unovaire et de deuxgrossesglandes nidamentaires blanches,
ovales, fendues en deux par un sillon.
En nous basant sur les faits constatés chez ces deux échantillons
de Céphalopodes, il est facile de montrer que certainement ils
appartiennent à la même espèce. L'un d'eux, réduit à la couronne
tentaculaire, est beaucoup plus grand, et le second, à peu près
complet, doit, malgré sa grande taille, être considéré comme un
individu non arrivé à sa dimension définitive. Nous ne pouvons,
dans ces deux échantillons, comparer que la couronne brachiale,
puisque le plus considérable est réduit à ce fragment.
En prenant point par point les divers organes qui composent ces
couronnes, nous arrivons à établir leur identité spécilique. Les
ventouses dans tous leurs détails : forme arrondie de la base, pédon-
cule excentrique et court, fente allongée, cercle corné et crochet,
sont absolument semblables dans les deux cas. La lèvre buccale et
la membrane hexagonale sont aussi parfaitement semblables ; les
languettes des angles paraissent aussi se ressembler beaucoup ; je
ne puis l'aflirmer absolument parce que dans l'un des échantillons
elles étaient très détériorées.
SÉANCE DU 2n OCTOBRE 1808 i59
La luiissaTito iiiiiscuUiluri' des bras, leur forme courte et trapue,
le rap|)ort de leur périphérie à leur longueur, la façou dont ils se
groupent autour de la bouche, les membranes palmaires rudimen-
taires qui les unissent, tout cela prouve la complète ressemblance
des deux échantillons.
Je regarde donc comme parfaitement sûre l'assimilation spécifique
des deux Céphalopodes.
Il faut maintenant se demander à quel genre ils appartiennent.
Comme je l'ai dit plus haut, je ne crois pas qu'il soit possible
d'assimiler cette espèce aux Céphalopodes signalés par Molina et
Lichtenstein. Je ne puis suivre Hoyle et Steeustrup dans cette voie.
C'est cependant par suite de cette opinion que ce Céphalopode
porte le nom spécifique de inu/ulculatus, que je dois nécessairement
suivre.
D'Orbigny nomma ensuite Enoploteuthis Molinœ un fragment de
bras de Céphalopode à crochets communiqué par Owen.
Or ce fragment doit être celui que Owen a figuré en 1881 ; le bout
de bras est accompagné d'un bulbe buccal et de quelques autres
minimes débris.
Harting décrit en 1861 un fragment de bras et le bulbe buccal
d'un Céphalopode qui est évidemment le même individu que celui
dont parle d'Orbigny et qui sera décrit ensuite par Owen.
Le fragment de bras est très gros, très musculeux, et se rapproche
beaucoup de ce que j'ai observé. Il y a identité entre la structure
des ventouses et des crochets et ceux que j'ai observés dans mes
deux échantillons. Il en est de même des détails de la lèvre buccale.
Voici, extrait du mémoire de Harting, le passage relatif à la
dénomination de ce Céphalopode :
«... L'absence totale aux bras de cupules ordinaires à cercle
corné denticulé, toutes étant remplacées par des crochets, suffit
pour le rapporter au genre Enoploteuthis de d'Orbigny, qui se dis-
tingue par ce caractère des vrais Enoploteutkis. Oa peut admettre
encore avec une certaine vraisemblance que l'espèce est la même
dont on conserve des fragments au Musée huntérien, mais dont je
ne connais que la seule figure des parties intérieures de la bouche
publiée par M. Owen (article Cephalopoda de la Cyclopedia of
Anatomy and Physiology). Cette figure répond assez bien à l'objet
dont j'ai donné la description, mais elle ne suffit pas à elle seule
pour établir l'identité.
» De Férussac croit que cette espèce est la même que la Sepia
unguiculata de Molina. Aussi M. Owen la désigne til sous le nom
160 SÉANCE DU 25 OCTOBRE 1898
d'Enoplotenthis iinguiculata. Je crois cependant que d'Orbigny a
raison en cliangeant ce nom spécifique qui est applicable à plus
d'une espèce en celui (ÏEnoploteuthls Molinœ. »
Remarquons que le changement de nom spécifique proposé n'est
pas valable, et puisque la Sepia unguiculata de Molina appartient,
selon cet auteur, à la même espèce, elle doit être nommée Enoplo-
teuthis unguiculata.
Owen a décrit en 1881 les débris du gros Céphalopode du Musée
huntérien, dont il a déjà été question et les nomma Enoploteuthia
Cooki.
Owen a observé un fragment de bras, un bulbe buccal compre-
nant la langue, le bec et la lèvre; un cœur; la pointe extrême du
corps avec un minime fragment de nageoire de chaque côté.
Le bras, le bulbe buccal et les ventouses à crochet se rapportent
sans aucun doute à la même espèce décrite par Harting et aux deux
individus que j'ai examinés. Quant au bout de queue dessiné par
Owen sur un fragment desséché, il est impossible de dire s'il appar-
tient au même Céphalopode dont il avait les fragments sus-énoncés
dans l'alcool. D'ailleurs, ce fragment est si réduit qu'il est chimé-
rique d'essayer de reconstituer l'ensemble de la nageoire en se \
basant sur sa forme. Je ne puis dire si dans mon individu entier
l'extrémité du corps est semblable à celle que décrit Owen, car
cette partie a été spécialement déchiquetée par les Oiseaux.
Owen n'a donc vu, de tout le corps, que ce fragment desséché ; il
s'est basé là-dessus pour tenter une reconstitutiou de l'animal qui
est absolument fantaisiste. Si l'on examine en effet la ligure 1 de
sa planche 33 et qu'on la compare au dessin que je donne de
l'échantillon recueilli par la Princesse-Alice, on constatera de suite
qu'il n'y a aucun rapport entre les deux Céphalopodes. La forme
grêle et en cornet de la figure donnée par Owen ne s'explique pas
avec une puissance de musculature des bras comme celle qu'il avait
pu constater; il fallait une nageoire en rapport de puissance et
un corps trapu et solide pour porter une pareille couronne brachiale.
Enfin Steenstrup, en 1882, a discuté la valeur de ces divers frag-
ments et a reconnu la nécessité de les réunir dans un genre
nouveau qu'il a nommé Cucioteuthis, voisin d'ailleurs d'Enoplo-
teutliis. 11 a conservé l'ancien nom spécifique unguiculata de Molina.
Comme je l'ai dit, il n'y a pour moi aucun rapprochement à faire
entre les deux types.
On peut donc, en résumé, considérer les documents sur lesquels
est basée l'espèce en question comme constitués par une série de
SÉANCE DU 23 OCTOBRK 1898 161
frajïments; les plus anciens ne sont pas ceux de Molina et Liclitens-
teiu, mais les fragments de bras, bulbe, œil et appendice caudal,
communiqués par Owen, qui les avait trouvés au Musée huntérien,
à d'Orbif;uy ; ces fragments ont été ensuite dessinés par Owen lui-
même. Ensuite les débris d'un bras, le bulbe bivccal et un œil,
décrits par Harting et provenant du Musée zoologi(iue d'Amsterdam.
Enfin les deux individus ([ue j'ai décrits ici, l'un, comprenant toute
la couronne brachiale, sauf les tentacules, l'autre, comprenant à
peu près tout l'animal auquel il ne manque que la portion centrale
de la tête, le siphon et les tentacules.
D'après ce qui vient d'être décrit, on peut considérer Cuciuteuthis
unguiculata comme un Céphalopode connu maintenant, au moins
dans ses grandes lignes, mais dont les desiderata les plus impor-
tants sont encore les tentacules et le siphon.
NOTE SUR LES MOLLUSQUES DU CANAL DE SUEZ
PAR
M. BAVAY,
L'année dernière (séance du 26 octobre), je vous ai signalé l'entrée
dans le canal de Suez du Murex tribulus L., Mollusque de l'océan
indien, en route pour la Méditerranée, en vous faisant remarquer
que déjà M. Dautzenberg avait annoncé l'arrivée sur les côtes de
Tunisie d'un Pélécypode de la mer Rouge, Meleagrina radiata
Deshayes. Je vous signalais l'intérêt qu'il pourrait y avoir à surveil-
ler et à étudier le passage des animaux marins d'une mer à l'autre.
Aujourd'hui, grâce au concours de M. Tillier, chef du transit du
Canal, je puis vous communiquer toute une liste de Mollusques
marins engagés dans cet étroit passage et allant les uns du nord au
sud, c'est-à-dire de la Méditerranée vers la mer Rouge, les autres,
plus nombreux, du sud au nord, c'est-à-dire de la mer Rouge vers
la Méditerranée. Quelques-uns sont assez avancés dans leur voyage,
d'autres le commencent à peine.
Disons d'abord rapidement quelles sont les circonstances qui
favorisent le passage d'une mer à l'autre et celles qui peuvent
contrarier ces échanges entre les deux faunes.
En été, c'est-à-dire de juillet à janvier, le niveau de la Méditer-
162 SÉANCE DU 25 OCTOBRE 1898
ranée est eu moyenne de 0"40 plus élevé que celui de la Mer Rouge
et le courant général du Canal porte du nord au sud; en hiver,
c'est-à-dire de janvier à juillet, c'est la mer Kouge qui est de 0°i30
plus élevée que la Méditerranée, et le courant va du sud au nord.
En outre, les -marées de la Méditerranée se font sentir jusqu'au
fond du lac Mensaleh ; mais comme ces marées sont elles-mêmes
très faibles, leur influence est aussi très restreinte. Les marées de
la mer Rouge se font sentir jusqu'à l'entrée des lacs amers avec une
certaine force de courant, qui ne dépas'se jamais cependant cinq
kilomètres à l'heure.
Remarquons que c'est pendant la saison où la majorité des larves
viennent à éclore, c'est-à-dire dans les premiers mois de l'année,
que les courants portent dans le Canal du sud au nord et qu'il doit
eu résulter un avantage pour la propagation dans ce sens des ani-
maux qui nous occupent.
Jadis un fort volume d'eau douce venait se déverser dans le lac
Timsah et détruisait au point d'arrivée un bon nombre d'organismes
marins. Il créait ainsi un obstacle réel au passage des animaux
marins et surtout des Mollusques d'une mer à l'autre. Aujourd'hui
cet apport d'eau douce n'existe plus, le canal qui le produisait
ayant été conduit jusqu'à Port-Saïd. Maintenant c'est une cause
contraire qui vient gêner, nous ne savons pas au juste dans quelle
mesure, le passage des espèces. Le fond des lacs amers est formé
sur uue immense surface d'une couche de sels qui, se dissolvant
dans l'eau déjà fortement salée venue de la mer Rouge, amène cette
eau à un degré de salure très fort, 75 kilogrammes par mètre cube.
Tandis que la salure de la Méditerranée est à Port-Saïd de 35 kilog.
par mètre cube en dehors de la période de crue du Nil, de 24 kilog.
pendant cette période; la moyenne peu variable de salure do la mer
Rouge est de 45 kilog. ; enfin les eaux du Canal, en dehors des lacs
amers, tiennent en été 51 kilog. et en hiver 40 kilog. On comprend
donc que le passage à travers les eaux lourdes des lacs amers
puisse être dilficile pour un grand nombre d'animaux, et pour les
Mollusques en particulier. Ces renseignements sur les courants et
sur la salure des eaux, je les dois, tout comme les Mollusques qui
font l'objet de cette note, à l'obligeance de M. Tillier.
Quatre stations échelonnées le long du Canal ont été jusqu'à
présent explorées par lui à ce point de vue des Mollusques. Ce sont :
n" 1, lac Mensaleh ; n^ 2, lac Timsah ; n" 3, grand lac Amer ; n^ 4,
petit lac Amer. Le résultat des recherches peut être résumé dans
le tableau ci-contre où la lettre M indique les espèces de la Médi-
terranée et la lettre K celles de la mer Rouge.
SÉANCE DU 25 OCTOBRE 1898
163
Mollusques marins recueillis dans le Canal de Suez (1896-97)
Murex Iribtilus L. R. .
Fusus marniordlus Plil. R
Odoslemia spec. R
» spcc. R
Cerithium variegatum Quoy. R. . . .
Cerithidea conica I31ul. R.
Patella lusitanica Gm. M. .... .
l'holas {Dartylina) Dactylu!^. M.. . .
Solen marginatus Pennant. M . . . .
Mactra Olorina Piiilippi. R. . . . . ,
Psainmobia RuppeUiana Reeve. R. .
» Weinkauffl Crosse. R. (1).
Tellina {.Melis) coxa Jotisseaume . R.
Circe pcclinata Lmk. R. . . . . .
Tapes decussatus L. M.
Venus (Anaïtis) Roemeriana Issel, R
Dosinia erytiirœa Rœmer. R. . . .
Caj'dium edule L. M ...... ■
» papyraccum Chemnitz. R.
« tenuicosiatnm Lmk. R. . .
Lucina Fischeriana Issel. R
Mytilus exustus Lmk. R
Meleagrina radiala Deshayes. R. . .
Pinna stuchburyi Reeve. R
Ostrea sieuiina Payraudeau. M. . .
STATIONS
3
X
X
X
X
X
X
X
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X
X
X
(1) (Jette espèce a été décrite par Crosse comme provenant d'Alger, mais
celte provenance est certainement erronée, l'espèce est bien érythréenne.
Ce tableau renferme 25 espèces, dont six seulement, soit un peu
moins d'un quart, sont de la Méditerranée. Sur ces six espèces
méditerranéennes, une, le Solen marginatus, n'est encore signalée
que dans le lac Mensaleh, dans sa partie sud il est vrai. 11 en est de
même de VOstrea stentina ; le Cardiuin edule est rendu au petit lac
Amer aussi bien que Patella lusitanica. Des dix-neuf espèces de la
mer Rouge, une, la Meleafji'ina radiata, est rendue sur les côtes de
Tunisie; cinq autres, Cerithidea conica, Mactra olorina, Psaniinohia
f
164 SÉANCE DU 2o OCTOBRE 1898
Ruppelliana, Circe pectinataei Cardium tenuicostatum sont rendus au
lac Mensaieh,
Il serait évidemment nécessaire, pour compléter cette étude, de
connaître les résultats de quelques dragages effectués en dedans et
en dehors des jetées de Port-Saïd, ainsi que dans la rade de Suez ;
nous espérons toujours, grâce au concours de M. Tillier, pouvoir
vous faire connaître ces résultats l'année prochaine.
DESCRIPTION D'UNE OPHIURE LITTORALE NOUVELLE '
DE L'OCÉAN INDIEN (OPHIOTHRIX INNOCENS)
I
PAR r
R. KŒHLER, î
Professeur à l'Université de Lyon
Dans un travail publié récemment (1), j'ai décrit les Ophiures
littorales recueillies par V fnvestigator dans l'océan Indien. L'objet
de la présente note est la description d'une Ophiothrix dont il n'a
pas été fait mention dans ce mémoire et que je considère comme
nouvelle. Je propose de lui appliquer le nom d'Ophiothrix innocens.
Ophiothrix innocens sp. nov.
Le diamètre du disque est de 6 millimètres; les bras sont cassés
à 40 millimètres du disque.
Le disque est subpentagonal. La face dorsale est couverte de
cylindres très courts, peu serrés, larges, ordinairement terminés
par trois spioules courtes, épaisses et coniques, plus espacées
sur les boucliers radiaux que sur les espaces interradiaux, où
ils sont plus serrés et plus lins. Le contour des boucliers radiaux
est assez nettement iudiqué. Ces boucliers sont grands, plus longs
que le demi-rayon du disque ; ils sont contigus en dehors sur une
faible partie de leur longueur et séparés en dedans par un espace
triangulaire. Vers le bord du disque, les cylindres commencent à
s'allonger et sur la face ventrale ils deviennent de petits piquants
cylindriques ^terminés par deux ou trois spinules très courtes.
(1) R. KcEHLER, Echinodermes recueillis par /'Investigator dans l'océan Indien.
— Deuxième Mémoire : Les Ophiures littorales. Bulletin scientifique de la
France et de la Bclgitiue. T. XXXI.
SÉANCK DU 23 OCTOBRE 1898 165
Les boucliers buccaux sout losangiques, beaucoup plus larges
que lougs, avec les angles arrondis. Les plaques adorales sont
assez grandes, deux fois plus longues que larges, plus épaisses en
dehors ([u'en dedans. Les papilliîs dentaires, grosses et fortes, sont
disposées sur trois rangs.
Les plaques brachiales dorsales sont grandes, quadrangulaires,
non caréuées, avec le bord distal large et convexe, le bord distal
étroit et concave et les côtés latéraux divergents. Leur surface est
très finement chagrinée, mais en outre elle présente de très petits
grauules, peu nombreux et irrégulièreuient distribués. Vers la base
des bras, ces granules sout un peu plus gros que sur le reste de la
longueur et leur surface se montre un peu irrégulière.
La première plaque brachiale ventrale est carrée; les suivantes
sont rectangulaires, un peu plus longues que larges, avec un bord
distal arrondi et plus grand, un bord proximal plus étroit et un
peu concave et des côtés latéraux légèrement excavés par les pores
tentaculaires.
Les plaques latérales offrent d'abord neuf, et, ensuite, huit
piquants : les deux preuiiers sont très courts et le troisième égale
l'article; la longueur augmente jusqu'au sixième qui est égal à
deux articles ; les septième et huitième piquants sont plus courts.
Ces piquants ont l'extrémité obtuse et ils sont garnis de fortes
dents aiguës et coniques sur toute leur longueur.
Les écailles tentaculaires sont petites, courtes et spiniformes.
Couleur générale : rose.
Je ne puis rapprocher VOph. innocens que de VOph. parasitica
MûUer et Troschel ; elle se distingue facilement de cette dernière
espèce par ses bras non carénés sur la face dorsale et par l'absence
d'une saillie tuberculitorme sur le bord distal des plaques dorsales.
Le rapport entre la longueur des bras et le rayon du disque est
beaucoup plus grand chez VOph. innocens que chez ÏOph. parasitica.
L'échantillon unique qui m'a servi à établir cette espèce a été
recueilli par V [ndestigator au sud de Ceylan, par 64' lat. N. et81<>16'
long. E. (1), à une profondeur de 34 brasses.
(1) Méridien de Greenwich.
Bull. Soc. Zool. de Fr., 1898. xxm. - 14.
166 SÉANCE DU 25 OCTOBRE 1898
COPÉPODES ET CLADOCÈRES DE L'ILE BORKUM
PAR
J. RICHARD.
Il y a deux ans M. le professeur 0. Schneider, de Dresde, a bien
voulu me communiquer les Copépodes et Cladocères non marins
qu'il a recueillis à l'île Borkum. 11 eu a publié récemment la liste,
que je lui en avais dressée, dans son intéressant mémoire sur
l'ensemble de la faune de cette île (1). Je crois utile de reproduire
ici cette liste, parce qu'il y a lieu d'y ajouter quelques observalious.
Borkum est une île qui forme la partie la plus nord-ouest de
l'Allemagne, à l'embouchure de l'Ems. Elle a environ 30 kilomètres
carrés de surface. La plage, très étroite dans l'ouest, très large et
plate dans le nord et dans le sud, est formée de sable fin. L'île est
entourée eu grande partie par des dunes qui atteignent jusqu'à 18
mètres de hauteur ; entre ces dernières se trouvent des mares d'eau
douces et d'eau saumàlre (2).
Copépodes
1. Cyclops strenuus, Fischer. — Espèce commune partout.
2. — vtrUiis, Juriue. — Id.
3. — vernalis, Fischer. — Espèce beaucoup plus rare que
les précédentes. Certains exemplaires ont été récoltés dans les
fossés d'eau saumàtre, ce qui a été rarement signalé, bien que cette
espèce soit connue dans un lac salé situé près de Halle.
4. Cyclops bicuspidatus, Claus.
5. — — — var. odessana, Schemuk. — Va-
riété fréquente dans l'eau saumàtre, ce qui est ici le cas.
6. Cyclops sernilatus, Fischer. — Espèce cosmopolite.
7. — phaleratus, Koch. — Assez nombreux exemplaires
recueillis au printemps, par le Prof. Schneider, dans la partie
orientale de l'île et en un seul point.
8. Canthocamptus staphyUnus, Jurine. — Espèce très répandue.
9. — minutus, Claus. — Forme également assez
commune.
10. — crassus, Sars. — Cette espèce est très rare.
(1) 0. Schneider, Die Tierwelt der Kordsee- Insel Borkum, tinter Berikk-
sichtigxmq der von den iibrigen oxtfriesischen Insein bekannten Arten, Abh.
nat. Vfr. Brrmrn, vol. XVI, p. KiU, 1898.
(:J) Renseignements pris dans le mémoire ci-dessus.
SÉANCE DU 25 OCTOBRE 1898 167
Elle a été citée pour la première fois en Allemagne par 0. Schmeil,
près lie Halle, près de Kiel, aux environs de Gôttingue et dans le
grand lac de Pion (1).
11. Canthocamptus pygmceus Sars. — Comme la précédente, cette
espèce est très rare. Elle a été signalée déjà en Allemagne par
0. Schmeil (1) (près Possneck en Thuringe) et avant lui par Poppe
en 18S9 (dans plusieurs étangs du nord-ouest de rAUemagne), sous
le nom de C. Btirchcrdingi, d'après l'identification faite par Schmeil.
C. Borcherdlnf)i serait, d'après cet auteur, tout au plus une variété
de C. pygmœus. Je ne puis que confirmer cette opinion.
Cladocères
1. Daphnia mar/na, Straus, — Dans de l'eau légèrement sau-
mâtre.
2. Daphnia longispina (var. ?). — Détermination de Kœlbel,
d'après une communication du Prof. Schneider. Je n'ai pas vu
d'exemplaires de cette espèce dont il existe tant de variétés.
3. Daphnia curoirostris, Eylm. ; var. insnlana, Moniez. — Dans
des eaux plus ou moins saumàtres. Cette forme se présente en
certains points avec des caractères intermédiaires à insulana et
à Whitmani.
4. Ceriudaphnia reticulata, Juriue (var.). — Variété munie de
10 dents grêles aux griffes terminales du postabdomen. Fornix très
développée, triangulaire. Réliculation très marquée.
5. Ceriodaphnia quadrangula, 0. F. Mûller.
6. — laticaudata, P. E. Millier.
7. Simocephalus vetulus, 0. F. Mûller. — Espèce cosmopolite.
8. — exspinosus, Koch. — Dans l'eau douce et dans
l'eau légèrement saumàtre.
9. Scapholeheiis mucronata, 0. F. Millier. — Variété à front
lisse et à épines postérieures courtes.
10. Moina rectirostris, Jurine. — Les rares exemplaires que j'ai
observés avaient été pris dans des eaux légèrement saumàtres, soit
avec D. magna, soit avec D. curmrostris insulana.
11. Moina sp. — Indication de Kôlbel d'après une communi-
cation du prof. Schneider. Je n'ai pas vu les exemplaires en ques-
tion, qui se rapportent probablement à l'espèce précédente.
12. Alona ajjinis, Leydig.
(1) 0. Schmeil, DeuUchlands SUsswasser-Copepoden. II. Earpaclicidœ. Bibl.
zool. Ltuckart u. Chun, 1893.
168
SÉANCE DU 25 OCTOBRIi 1898
13. Alona tenuicaudis, Sars. — Forme assez rare.
14. — guttata, Snrs. — En très petit nombre.
15. Pleuroxus aduncus, J urine.
16. — excisus, Fischer.
17. Chydorus sphœricus, 0. F. Mûller. — Espèce cosmopolite.
A la suite de la liste précédente je crois intéressant de donner un
aperçu sur les associations de quelques espèces.
I. — Eau légèrement saumâtre.
I). curmrosiris insulana 9 TC (1) cf AC.
Moina rectirostris TR.
Simocephalus exspinosus TR.
Alona affinis TR.
II. — Cyclops virulis AC.
— bicuspidatus AC.
— aerrulatus AC.
D. currirostris insulana R.
Ceriodaphnia taticavdata TR.
Chydorus sphœricus R.
- Eau légèrement saumàtre :
III
IV
Daphnia magna 9 TC cT AR.
Moina rectirostris R.
- Simocephalus cetulus TC.
ScaphoU'heris mucronata R.
Chydorus sphœricjis R.
Canthocamptus minutus R.
— crassus R.
— pggmœ.us R,
Cette dernière association est particulièrement remar(|uable, car
il est rare de trouver ensemble 3 espèces de Canthocamptus.
(1) C = commun ; R = rare ; A =■ assez ; ï
très.
169
Séance du 8 Novembre i8gS.
PUKSIDENCE DE M. CH. JANET, VICE-PKÉSIDEINT
M. Gaudin, de Cayeniie, assiste à la séance.
M. (lUiART donue communication d'un travail sur Francesco Redi,
paru dans le troisième fascicule des Archives de parasitologie.
M. R. Blanchard communique un nouveau cas de pseudo- parasi-
tisme d'un Géophilide dans le tube digestif d'une fillette de 13 ans.
Trois exemplaires, i-eudus vivants par l'anus, ont été recueillis par
M. le Dr H. Fockeu et déterminés par M. H.-W. Brolemann. Ce sont
trois mâles adultes de Stigmatogmter subterraneus (Leach, 1817).
M. BauMi'T présente à la Société une famille de Muscardins de
France (Muscardiitiis avcllanarius) trouvée par lui à Gouvieu.x (Oise).
D'après M. X. Raspail, l'introduction de cet animal dans la contrée
serait de date récente.
M. Brumpt annonce son prochain départ pour Oran et se met à
la disposition de nos collègues pour toutes les recherches zoologi-
ques qu'on voudra bien lui indiquer.
DESCRIPTION
D'UN GENRE NOUVEAU ET DE SEPT COLÉOPTÈRES EXOTIQUES
PAR
M. MAURICE PIC.
1° Genre nouveau. [Pour Mezium Echinatinn Peringuay]. M. Perin-
guay a décrit de Cape Tovvn (i) comme Meziiini, une très curieuse
espèce, que j'ai reçue dernièrement de M. A. Raffray, ce qui me
permet d'établir à son profit une coupe généri(|ue nouvelle sous le
nom de Mcziomorphum.
Le genre Meziomorphum, par la structure de son prothorax, se
rapproche très vaguement du genre Mezium Curtis, mais ce pro-
thorax e.st très transversal, non revêtu de pubescence dense et par-
ticulièrement sculpté, enfin la forme des élytres est bien difTérente,
ceux-ci étant anguleux vers les épaules, très peu en forme d'am-
(1) Trans. South. Af. 1886, p. H3.
170 SÉANCE DU 8 NOVEMBRF 1898
poule en dessous, nettement ponctuées en dessus. Dans ses con-
tours Meziomorphum rappelle un peu le genre Thorictus Germ.
Chez M. Echinatum Peringuay le prothorax jaunâtre est bour-
souflé, profondément creusé au milieu avec une profonde fossette
médiane et orné de dépressions latérales et de sillons sur sa partie
antérieure; vu de profil il est élevé au-dessus des élytres. Les
antennes et les pattes sont pubescentes de jaune et ces dernières
sont ornées extérieurement de quelques longs poils raides en forme
d'épines. Les élytres roussàtres sont ornés de lignes longitudinales
de fines épines et présentent quelques côtes plus ou moins saillantes.
2» Cinq Ptinus L., du Brésil.
Les Ptinus décrits ici, recueillis de septembre à novembre 1897,
à Jatahy, dans la province de Goyas, m'ont été cédés par M. H.
Donckier. Les trois premières espèces sont voisines entre elles par
la structure de leur prothorax dépourvu d'oreillettes et se rappro-
chent par là de maculithorax Pic et du groupe européen Gynoptents
Muls. et Rey. ; les deux dernières possèdent des oreillettes pileuses
et doivent se placer dans le voisinage de tomentosus Boield.
Ptinus semibrunneus. — Court et assez large, presque parallèle,
noir avec les pattes et la majeure partie du milieu des élytres d'un
brun roux ; soies dressées longues et claires. Tête noire, avec les
yeux, pas plus large que le prothorax, garnie en avant de pubes-
cence blanche ; antennes longues, épaisses, foncées. Prothorax noir,
un peu plus long que large, élevé en bosse transversale sur son
milieu, celle-ci se dilatant un peu sur les côtés, avec un faible et
court sillon longitudinal médian, 1res peu diminué en avant, assez
étranglé devant la base, puis un peu élargi ensuite sur les côtés en
arrière. Ecusson foncé, presque en triangle. Elytres courts et bien
plus larges que le prothorax, droits en avant (avec les épaules obli-
quement diminuées antérieurement et saillantes), courtenient atté
nues à l'extrémité, peu convexes mais déprimés légèrement vers
l'écusson ; ils sont en majeure pnrtie d'un brun roux et ne présen-
tent en coloration noire qu'une bordure externe antérieure et une
tache scutellaire diminuée en arrière et prolongée un peu après le
milieu; stries pontuées, fines sur le disque avec des intervalles
assez larges, plus fortes avec les intervalles plus étroits sur les
côtés. Pattes assez robustes, d'un brun roussàtre. — Longueur,
2 mm. 2.
Espèce particulière dans le genre par sa coloration; élytres moins
courts que chez uiucuUthorax Pic avec le prothorax dépourvu de
SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 1898 471
pubesceuce blanche sur la base, la ponctuation élytrale moins
forte, etc.
Ptinus Thereme. — Peu allongé, presque parallèle, noir orné de
dessins blancs avec les pattes roussâlres ; soies dressées longues
et claires. Tête noire, avec les yeux pas plus large que le prothorax,
garnie en avant de pubesceuce blanche; antennes foncées, assez
épaisses, à premiers articles n'étant pas plus larges que longs, les
derniers un peu plus élargis. Prothorax un peu plus long que large,
élevé en bosse transversale sur son milieu, celle-ci se dilatant un
peu sur les côtés, peu étranglé devant la base et droit ensuite sur les
côtés, la base légèrement ornée de pubescence blanche fine. Ecus-
son large, pubescent de blanc. Elytres bien plus larges que le pro-
thorax, peu longs, droits en avant et sur les côtés antérieurs (avec
les épaules arrondies et saillantes), un peu atténués à l'extrémité,
peu couvexes mais légèrement déprimés vers l'écussou; ils sont
d'un noir brillant et présentent sur chacun une fascie sinueuse
interrompue, située en dessous des épaules, et deux taches oblique-
ment disposées, l'interne près de la suture et au-dessus de l'externe,
la fascie et les taches faites d'une pubescence écailleuse blanche ;
stries ponctuées modérément fortes sur le disque avec les inter-
valles larges, plus fortes sur les côtés. Pattes assez robustes, rous-
sàtres. — Longueur 2 mm. 6.
Un peu moins large que l'espèce précédente et très caractérisé
par ses dessins élytraux. Dédié à Madame Thérèse Pic, qui veut
bien m'aider à l'occasion dans mes travaux entomologiques.
Ptinus Donckieri. — Peu allongé, subparallèle, entièrement d'un
noir métallique brillant, sans taches, avec les pattes en partie rem-
brunies; soies dressées longues et claires. Tête, avec les yeux, un
peu plus large que le prothorax, garnie en avant de pubescence
blanche ; antennes foncées, assez grêles, à articles nettement plus
longs que larges. Prothorax à peine plus long que large, élevé en
bosse transversale sur son milieu, celle-ci à peine dilatée sur les
côtés, assez étranglé devant la base et ensuite un peu élargi sur les
côtés en arrière. Ecusson noir, presque triangulaire. Elytres bien
plus larges que le prothorax, peu long, droits en avant (avec les
épaules arrondies et saillantes) et sur les côtés antérieurs, un peu
dilatés après le milieu puis obliquement diminués vers l'extrémité
qui est légèrement explanée; ils sont d'un noir métallique, dépour-
vus de dessins et présentent des stries ponctuées fortes et des inter-
valles peu larges. Pattes peu épaisses, foncées, en partie roussâtres.
— Longueur, 2 mm. o.
172 SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 1898
Voisin de l'espèce précédente, mais forme élytrale différente;
surtout caractérisé par l'absence de dessins blancs, ce qui lui doune,
avec la forme de son prothorax, un aspect à part dans le genre.
Dédié à M. Donckier, bien connu dans le monde entomologique.
Ptinus goyasensis. — Large, foncé, orné de dessins compliqués,
en partie d'un gris jaunâtre, eu partie orangés avec les pattes en
majeure partie foncées et irrégulièrement pubescentes; soies
dressées de deux tailles, les unes courtes, peu redressées et ordi-
nairement claires, les autres plus longues, plus droites et plus ou
moins foncées. Tête assez longue mais peu large, très inclinée en
avant; antennes assez fortes, un peu diminuées à l'extrémité,
claires avec les premiers articles foncés, le premier très gros, les
derniers plus longs que larges. Prothorax un peu plus long que
large, orné sur son milieu de 4 oreillettes pileuses saillantes, sépa-
rées par des sillons profonds, atténué en arrière des oreillettes laté-
rales, fortement étranglé en avant de la base et ensuite un peu
élargi sur les côtés en arrière; les oreillettes en arrière et le milieu
devant l'étranglement sont ornés de poils orangés. Ecusson petit,
revêtu d'une pubescence blanchâtre. Elytres très larges et courts,
bien plus larges que le prothorax, droits en avant (avec les épaules
arrondies, peu saillantes) et sur les côtés antérieurs, courtement
atténués vers l'extrémité qui est légèrement explanée, légèrement
déprimés en dessus surtout antérieurement; ils sont foncés et ornés
de dessins compliqués qui couvrent la majeure partie des élytres
en laissant sur leur milieu une grande tache brillante, n'atteignant
pas la suture et diminuée en arrière. Le dessin élytral est ainsi
composé : 1» suture et extrémité plus ou moins garnies de poils
orangés; 2° une bande blanchâtre arquée en dedans, située près de
l'extrémité, remontant assez haut sur la suture, celle-ci émettant
une courte ligne en arrière et suivie postérieurement de quelques
macules irrégulières de même duvet; 3" une sorte de fascie, faite
de poils variés, anguleuse en arrière sur son milieu; tout le devant
de cette fascie est orné de taches variables plus ou moins rappro-
chées de duvet varié. Stries ponctuées peu marquées sur le disque
avec les intervalles larges, plus fortes sur les côtés. Pattes foncées,
en partie roussàtres, avec les cuisses variablement annelées de
pubescence grise ou jaunâtre. — Longueur 3 mm. environ.
A placer près de toinentosus Boild; diffère à première vue de
cette espèce par les poils orangés de la suture et la disposition pos-
térieure des dessins des élytres.
Ptinus vittalas. — Assez large, foncé, orné de dessius compliqués,
SÉANCE DU S NOVI.MBRB 1898 173
en partie blanc, en partie d'un jaune orangé avec les pattes et les
antennes remiirunies; soies dressées de deux tailles, les unes
courtes et claires, peu redressées, les autres plus lougues, plus
droites et plus ou moins foncées. Tête petite, pas plus large que le
prothorax, plus ou moins pubescente; antennes brunâtres, peu
fortes, atténuées à l'extrémité avec le premier article gros. Prollio-
rax très élargi et subglobuleux en avant, à base élargie après
l'étranglement qui est bien marqué, avec 4 oreillettes pileuses,
modérément saillantes, les 2 médianes séparées par un sillon très
marqué, cet organe orné de taches blanches sur les côtés et en
arrière. Ecusson large, à pubescence grisâtre. Elytres foncés, larges
et assez courts, droits en avant (avec les épaules arrondies peu
saillantes, celles-ci parfois rembrunies) et sur les côtés antérieurs,
obli(iuement atténués vers l'extrémité qui est faiblement explanée
et plus ou moins roussàlre, légèrement déprimé en dessus, surtout
vers l'écusson; ils sout ornés des dessins suivants sur chaque ély-
tre : 1" une tache préscutellaire, parfois étendue sur les épaules, et
une étroite bordure suturale, celle ci n'atteignant pas l'extrémité,
faites d'une pubescence jaune orangée ; 2° des macules variables
près de l'extrémité ou sur la suture, parfois réunies, et 3° 3 fascies
différentes blanches, la première après les épaules, presque droite
ou un peu arquée en avant par côté, la deuxième sur le milieu,
courte, oblique partant de la suture, la troisième avant l'extrémité
suboblique et arquée eu arrière. Stries ponctuées bien marquées,
avec les intervalles peu étroits. Pattes brunâtres, peu longues,
pubescentes de grisâtre.— Longueur, 2 mm. 3 à 2 mm. 5.
Diffère de l'espèce précédente par les oreillettes latérales du pro-
thorax moins marquées, le dessin élytral, etc.
3° Deux Bruchidx ou Mylabridce du Soudan et des Indes.
Caryopemon luteonotatus. — Noir, revêtu d'une très fine pubes-
cence couchée, jaune sale à l'état frais, plus ou moins glabre à
l'état épilé, et orné de dessins à pubescence épaisse d'un gris jau-
nâtre ou jaune sale. Tête longue, carénée sur le front; antennes
noires, fortement serriformes et dilatées sur le milieu. Prothorax
progressivement diminué en avant, sinué sur la base avec le lobe
médian très large et en arc.de cercle, les angles postérieurs sail-
lants en arrière, orné d'une dépression longitudinale irrégulière
suivie disque et de chaque côté d'une large et irrégulière impres-
sion; il offre une ponctuation très forte et plus ou moins écartée
et il est noir, orné d'une bande médiane étroite située sur le milieu
du disque et de deux latérales plus courtes, une de chaque côté,
174 SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 1898
(ces baudes sont parfois eu partie oblitérées) faites d'une pubes-
cence jaune sale ou d'un gris jaunâtre; bords latéraux garnis de
même duvet, plus largement en avant. Ecusson petit, allongé,
foncé. Elytres foncés, un peu dilatés, arrondis aux épaules, bien
atténués à l'extrémité, légèrement tronqués sur cette partie, très
déprimés sur leur partie médiane antérieure, finement striés et
ornés des dessins (faits d'une pubescence épaisse d'un gris jau-
nâtre ou jaune sale) suivants : 1® une sorte d' L renversé sur le
milieu de la base près de l'écusson et longeant la moitié antérieure
de la suture sans l'atteindre ; 2° derrière cet L, deux macules, la
dernière placée un peu en debors et plus petite; 3*^ deux macules
sur le milieu des élytres, longitudinalement disposées, la première
en dessous des épaules et plus en dehors, la deuxième vers le
milieu; 4» deux autres macules allongées près du bord externe,
la première plus grande située un peu au-dessous de la médiane
antérieure, la deuxième en dessous de la deuxième médiane. Pygi-
dium foncé sur sa partie médiane. Dessous du corps très pubescent
à l'état frais. Pattes antérieures petites, pubescentes. Fémurs pos-
térieurs très épaissis, noirs postérieurement et annelés de gris blanc
sur cette partie, ornés en dessous de 3 ou 4 dents longues et d'un
appendice subpectiné; tibias postérieurs fortement arqués. — Lon-
gueur, 6 7 mm.
Indes, collection Pic. Reçu du D'" Staudinger et de M. H. Donckier.
Bien différent des C. 4-guUatus Chevr. et hieroglypJiicus Jekel par
ses dessins et la majeure partie du dessus du corps glabre ou peu
pubescent, au lieu d'être revêtu d'une épaisse pubescence inter-
rompue par quelques dessins glabres ou peu pubescents.
Caryoborus longipcimis. - En ovale très allongé, à coloration
uniforme d'un testacé roussàtre revêtu d'une pubescence cendrée
peu serrée. Tète à peine carénée ayant les yeux noirs, très grands.
Antennes teslacées, courtes, n'atteignant pas le milieu du corps,
relativement minces, à articles peu dilatés et dentés au sommet.
Protborax plus large que long, assez diminué en avant, presque
droit sur les côtés en arrière, sinué sur la base avec le lobe médian
large et subarrondi, les angles postérieurs presque droits. Ecusson
petit, subtriangulaire, revêtu d'une pubescence cendrée dense.
Elytres tout à fait longs, en ovale allongé (avec les épaules élevées
et arrondies), séparément subarrondis à l'extrémité, à peine Gon-
vexes, ayant des stries assez marquées avec les intervalles finement
ponctuées. Dessous du corps de la coloration du dessin, pubescent.
Pygidium non saillant, très pubescent. Pattes d'un testacé roussâ-
SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 1898 175
tre, les 4 antérieures simples, les postérieures à cuisses très ren-
flées munies eu arrière d'une suite de petites dents avec les tibias
postérieurs très arqués. — Longueur, 5 mm. 5.
Haut-Soudan, collection Pic. Provenant de la collection Hénon.
A placer près de (\ paiiidiis Oliv. dont il se distinguera facile-
ment, ainsi que des espèces voisines, par ses élytres très longs.
Ouvrages reçus depuis le 24 mai 1898
1. C. Bero, Descriptinucs Hydrometridai'uiii novarum Reipuhlicae Argentinae.
Comunicaciones del Miiseo nncional de Buenos Aires. I, p. 3-6, 1898.
2. Id., Observations sur l'JEg]ea lœvis (Latr.) Leach. Ibidem, p. 7-8, 1898.
3. Id., Cninunicaciones ictiolôgicas. Ibidem, p. 9-13, 1898.
4. Id., Varitilinn de régime. Ibidem, p. 14-lo, 1898.
5. Id., Lobodon carcinophagus {H. J.) (ir. en el Rio de la Plata. Ibidem, p. 15,
1898.
6. Id., Suhstituciôn de nombres genericos. Ibidem, p. 16-19, 1898.
7. Id., Dolichotis salinicola Uurm. est bona species. Ibidem, p. 23 24, 1898.
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2. Id., Hirudinées des Indes néerlandaises. Zoologische Ergebnisse einer Reise
in niederlândisch Ost-Indien, IV, p. 332-3.o6, Leiden, 1897.
3. Id., Aotices bibliographiques : 1, Rodolphe Leuckart. Archives de Parasilo-
logie, I. p. 183-190, Paris, 1898.
4. Id. Sur le pseudo-parasitisme des Myriapodes chez l'Homme. Ibidem, p. 452-
492, 1898.
K. BoENSEL, Die Lidbcwegungen des Hundes. Giessen, in-8, 42 p., 1897.
A. Brauch. t'ber die Mresie der fotalen Harnrohre ttnd deren Fulgezustdnde
Giessen, in-8, 3G p. et 3 pi., 1897.
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ziceiteiliger Aortenklappen. Giessen, in-8, 42 p., 1897.
E. BccQtov, Ph. Dautzenberg et G. Dollfus, Les Mollusques marins du Rous-
sillon, II, n» 13 et dernier, octobre 1898.
Ph. Dautzenberg, Coup d'œil sur la faune du département de la Loire-Infé-
rieure : Mollusques. Nantes, in-8, 24 p., 3 pi.. 1898.
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France. XXI, p. 207-215, 1897.
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souterraine des Cévennes. Bulletin du Muséum d'Histoire naturelle de Paris,
p. 35, 189S.
3. Id. Campagnes du Travailleur et du Talisman : Neotanais Edwardsi, sp. nov.
Ibidem, p. 77, 1898.
4. Id., Sur une nouvelle espèce de Cfecosphaeroma. Ibidem, p. 271, 1898.
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l'Atlantique et dans la Méditerranée. Mémoires de la Société Zoologique de
France, XI, p. .33, 1898.
6. Id., Isopodes terrestres des Indes néerlandaises recueillis par MM. Max
176 SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 1898
Weber, Fritz et P. Sarasin. Zoologische Ergebnisse einer Reise in Niederlândisch
Ost-Indien, IV, p. 357-382 et pi. XlII-XV, Leiden. 1898.
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2. Id., Die Segmentirung des Insectenkorpers. Sitz-Ber. der Konig-Preuss. Aka
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3. Id.. Grundzuge der Enlwickelung und des Korperbaues von Odonaten und
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Ibidem, XVI, 18 marz 1897.
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Ricerche e considerazioni relative ail' onlogenia dei fossili. Ibidem, XXXI, 1898.
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J. WiLi.ERDi.NG, Hamburgers Blulk'ôrperchenmelhode in ihren Beziehungen
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177
Séance du a a Novembre i8g8
PRÉSIDENCK DE M. Ch. WARDELL STILES,
M. Cil. Janet s'excuse de ne pouvoir assister à la séance.
M. le Secrétaire général porte à la connaissance de la Société la
liste des candidats présentés par le Conseil pour le Bureau et le
renouvellement des Membres sortants.
Dans sa dernière séance, le Conseil a décidé également que la
Société participerait à l'Exposilion de 1900. On exposera la collec-
tion des publications et si possible un certain nombre de spécimens
des planches parues dans les Mémoires.
M. le Secrétaire général fait l'importante communication sui-
vante :
Il est à peu près constant que les savants américains avec lesquels
j'ai l'honneur d'être en relation me fassent parvenir leurs tirés à
part par l'intermédiaire de la Smithsonian Institution, c'est-à-dire
par le Service des échanges internationaux. Bien plus, les publi-
cations des savants mexicains et canadiens suivent presque toujours
la même voie. Il est donc admis en Amérique que le service des
échanges internationaux soit libéralement ouvert non seulement
aux Sociétés savantes, mais aussi aux particuliers, vraisemblable-
ment, pourvu qu'ils occupent dans l'Enseignement une situation
officielle. Je n'ai pas besoin de faire ressortir combien une mesure
aussi libérale facilite les relations entre les savants des divers pays
pour le plus grand bien de leurs études et de la science. La publi-
cation d'un mémoire scientifique est presque toujours onéreuse
pour son auteur et, comme aux frais considérables qu'entraînent
l'impression et la gravure viennent encore s'ajouter des droits de
poste très élevés, il en résulte que beaucoup d'auteurs hésitent à
distribuer leurs travaux à des collègues qui auraient cependant le
plus grand intérêt à les connaître. Je me suis donc adressé à M. le
Ministre de l'Instruction publique, par une lettre datée du 10
novembre, et lui ai signalé cet état de choses, très préjudiciable
aux intérêts de la science. Je lui ai demandé, en conséquence, de
vouloir bien étendre aux auteurs de travaux scientifiques accom-
plis dans les établissements de l'Etat (Facultés, Musées, Labora-
toires, etc.) la faveur dont jouissent actuellement toutes les
Sociétés savantes, c'est-à-dire la possibilité de distribuer leurs
publications par la voie du Service des échanges internationaux.
Par une lettre en date du 14 novembre, M. le Ministre de Tins-
178 SÉANCE DU 22 NOVEMBRE 1898
traction publique me faisait savoir que son Administration se
chargerait « de la transmission eu franchise de tous les ouvrages
que les Sociétés savantes, les établissements scientifiques et les
professeurs français désirent offrir à des établissements ou à des
savants étrangers ». 11 suffit que les donateurs se conforment, eu ce
qui concerne ces envois, aux prescriptions contenues dans le règle-
ment relatif à l'échange des publications entre les Sociétés savantes.
Le règlement, modifié suivant l'esprit de la précédente décision
ministérielle, est le suivant :
Adresser directement au Ministre toutes les publications et
annoncer leurs envois par une seule lettre d'avis contenant la liste
générale des destinataires, afin qu'il soit possible de vérifier le
nombre des exemplaires transmis et de reconnaître quels sont les
exemplaires qui manquent, si l'envoi n'est pas parvenu complet.
Chaque destinataire doit être classé, dans cette liste, sous un
numéro d'ordre, qui est reproduit sur la bande de l'exemplaire
qui lui est destiné.
La bande de chaque exemplaire doit être en papier très fort,
maintenue par une ficelle croisée.
Si le nombre total des exemplaires d'un même volume ou d'une
même brochure est trop considérable pour être envoyé en un seul
paquet, il peut être divisé en plusieurs paquets, dont les envois
doivent être successifs (chaque paquet remis à la poste ne doit pas
peser plus de 5 kilos). Néanmoins ces envois successifs devront
être annoncés par une seule lettre d'avis collective, contenant la liste
générale des destinataires, le nombre des paquets et la date de
chaque envoi.
Tous les envois seront adressés à M. le Ministre de l'Instruction
publique et des Beaux-Arts, à Paris {Service des Echanges interna-
tionaux) .
Tous nos collègues comprendront certainement toute l'importance
de cette innovation qui va réduire d'une façon très appréciable les
dépenses que chacun de nous doit s'imposer lors de la publication
d'un mémoire scientifique.
M. le prof. Wardell Stiles fait une communication sur les
Oxyures et les Uncinaires parasites du Phoque.
SÉANCE DU 22 NOVEMBRE 1898 179
DESCRIPTION D'UN COLÉOPTÈRE LONGICORNE DU TURKESTAN
PAR
M. PIC.
Aganpantlna latior. — Large, noir, revêtu d'une puhescence gri-
sâtre presque continue sur les élytres, avec une bordure latérale de
poils serrés d'un gris jaunâtre. Tête petite, ornée sur le vertex d'une
ligne de poils serrés d'un gris jaunâtre qui se prolonge sur tout le
milieu du prothorax; ce dernier un peu élargi en arrière et orné
sur chaque côté d'une autre ligne pubescente. Antennes noires, à
3« article et suivants largement pubescents de gris à la base et cou-
leur foucière vaguement fauve, le .3e article et les suivants non
ornés d'une brosse de poils foncés sur leur extrémité. Ecusson
assez large, arrondi en arc au sommet, déprimé au milieu, orné
d'une pubescence dense d'un gris jaunâtre. Elytres relativement
courts, tout à fait larges aux épaules, bien atténués à l'extrémité,
ornés de poils mi-dressés, plus courts postérieurement; ils sont
revêtus d'une pubescence grisâtre (passant peut-être au jaune à
l'état frais) presque continue, mélangée de points forts, irréguliers
et possédant une bordure latérale faite de poils serrés d'un gris
jaunâtre. Dessous du corps pubescent de grisâtre. Pattes foncées,
revêtues d'une pubescence fine, grisâtre, avec quelques longs poils
dressés. Longueur 21 mm. Turkestan (collection Pic).
Voisin de lateralis Ganglb. mais ayant une forme élytrale plus
courte et plus élargie aux épaules avec le 3^ article dépourvu d'une
brosse de poils à son extrémité.
NOTE SUR DEUX ÉLATÉRIDES DU CHILI
APPARTENANT A LA TRIBU DES LUDIIDES.
PAR
ED. FLEUTIAUX.
La place du Deromeciis paraUelus de Solier est restée douteuse.
Les spécialistes se le sont renvoyé mutuellement ; Candèze le
rejette et Bonvouloir n'en veut pas.
11 constitue évidemment une de ces formes aberrantes assez nom-
180 SÉAiNCE DU 22 NOVEMBRE 1898
breuses qui relient étroitement les Elatérides et les Eucuémides en
s'opposrint à leur séparation comme familles distinctes.
En ce qui concerne cette espèce, je me range à l'avis de Bonvouloir.
L'épislome, pour être complet, surtout dans la nouvelle espèce
décrite plus loin [Protelahr Gennaini) et dans celles de Nouvelle-
Zélande qui ont servi au D"" D. Sharp à l'établissement du genre,
ne suffit pas pour le placer parmi les Eucuémides, comme l'a fait
Candèze. Etant donnée cette opinion, quant à l'espèce de Solier, on
ne s'explique pas qu'il en ait eu une toute différente, relativement
à celles de Sharp.
Tout en accordant une grande importance à l'épistome, il faut
reconnaître qu'il n'est pas* l'apanage exclusif des Eucuémides, et
qu'on le retrouve à des degrés variables chez les Throscides, les
Rhipicérides, les Dascyllides {Brachypscctra), chez certains Parni-
des et Anobiides. Bonvouloir a trouvé que chez le Deromecus paral-
lelus il est situé sur un plan inférieur à la courbure normale du
front, ce qui suffît à lui enlever le véritable cachet qu'il revêt chez
les Eucuémides.
Candèze avant lui, je l'ai dit tout à l'heure, a pensé que ce carac-
tère devait primer tous les autres.
Je suis surpris que ni l'un ni l'autre n'ait observé le mode d'in-
sertion des antennes qui joue un rôle si important dans la classi-
ficatioG. Elles prennent bien naissance dans l'échancrure basale de
l'épistome, comme cela a lieu chez les Eucuémides, mais contre les
yeux, comme chez les Elatérides.
On voit, il est vrai, quelquefois chez les Eucuémides, les antennes
insérées près des yeux, mais seulement lorsque la largeur de l'épis-
tome à la base ne laisse entre lui et l'œil que juste la place néces-
saire; les antennes n'en sont pas moins toujours logées dans le
fond de l'échancrure de la base de l'épistome.
Chez les Protelater qui nous occupent, le labre est apparent et
libre, caractère particulier aux Elatérides proprement dits. Je sais
bien qu'il est également distinct chez quelques Eucuémides du
groupe de la fin, mais c'est toujours à l'état rudimentaire. C'est
dans ce même groupe que la largeur de la base de l'épistome
rapproche forcément les antennes des yeux.
Le prosternum prolongé en mentonnière a été invoqué par
Bonvouloir pour exclure le Deromecus parallelus des Eucnémides.
Cependant il est ainsi conformé dans le genre Ceropinjtum, accepté
par lui et considéré par presque tout le monde comme appartenant
à cette famille, ou formant une subfamille équivalente (Leconte et
SKANCR DU 22 NOVEMBRE 1898 181
ITorn). Larordaire, lui, à l'exemple de Latreille, l'a érigé en famille
disliiicte ([u'il repousse jusqiies après les Cébrionides et avant les
Khipicérides.
Par contre, il est tronqué en avant chez certains Elatérides
comme il l'est chez presque tous les Eucnémides et les Cébrionides.
Le prosternum, terminé en arrière par une pointe plus ou moins
longue, logée dans une cavité ou une échancrure mésosternale,
caractère propre à tous les Buprestides, Eucnémides, Throcéides,
Cébrionides, se retrouve aussi chez Monoramides, Hyrrhides et très
souvent chez les Dascyllides.
Nous venons de voir que, malgré son prosternum à mentonnière,
le genre Cerophytum est un Eucnémide, je pourrais ajouter malgré
aussi ses hanches postérieures enfouies, quand elles sont relevées
en lame, de manière à cacher plus ou moins les cuisses, chez tous
les autres Eucnémides; chez les Elatérides, sauf dans le genre
Pachyelnter récemment décrit par M. Lesne; et chez les Throscides,
Rhipicérides, Dascyllides, Anobiides.
On remarque tour à tour la présence et l'absence de sillons
antenuaires aussi bien chez les Eucnémides que chez les Elatérides.
Tout ceci prouve qu'il n'y a pas de classification absolument
rigoureuse possible et que souvent l'auteur est embarrassé par
les exceptions. Il est amené ainsi, par une sorte de compromis, à
placer dans les plateau.x de la balance, les caractères différents avec
des coefTicients qui représentent la valeur qu'il leur donne.
Sans sortir des familles dont il vient d'être question, je citerai
encore quelques anomalies remarquables :
Le nombre des articles des antennes, qui semble devoir être une
base sérieuse de classilication, n'est pas non plus immuable. 11 est
normalement de onze chez les Elatérides, pour ne parler que d'eux,
à l'exception toutefois du genre Heinirhipus et du Ttlrigus [Ntjcte-
rilampus) vclutinua Fleutiaux qui en ont douze, et du Pachyelater
qui n'en a que huit.
Ainsi le nombre des articles des tarses, qui a servi à une classi-
fication généralement admise, n'est pas non plus d'une observation
exacte; n'a-t-on pas laissé des genres hétéromères parmi les pen-
tamères?
Les pattes fouisseuses chez les Dicronyclius, Pachyelater, Physo-
(lactylus, et chez les Cébrionides sont une exception due au genre
de vie.
Les tarses, dans les genres Hemiops et Plectrosternus ressemblent
beaucoup à ceux des Rhipicérides et des Dascyllides; ceux de
Bull. Soc. Zool. de Fr., 1898. xxiii. — la.
182 SÉANCE DU 22 NOVEMBRE 1898
quelques Eucnémides [Galba, Pterotarsus.Tliylacosternus, Soleniscus)
ont une certaine analogie avec ceux des IAi^sudius.
Les Cébrionides, malgré leurs 6 segments abdominaux, sont con-
sidérés par Leconte et Horn comme formant une sous-famille des
Elatérides, au même titre que les Eucnémides, Cérophytides, Péro-
thopides.
Mais tous ces points de ressemblance ne sont rien à côté de cer-
taines formes au sujet desquelles on a bien de la peine à se mettre
d'accord; ÏHijpocephalus, par exemple, pour ne citer que lui, a déjà
été l'objet de bien des propositions.
Mais revenons au Deromecus parallelus, dont je m'éloigne. Défini-
tivement, je le placerai dans le genre Protelaterde Sharp, avec une
autre espèce nouvelle, également chilienne, que M. Germain m'a
envoyée dernièrement et à qui je suis heureux de la dédier. Jusqu'à
présent, ce genre ne contenait que des espèces de la Nouvelle-
Zélande. Candèze, dans son dernier catalogue, l'a classé près des
Betarmon, bien qu'il ne considère pas ce genre comme Ludiide.
Lacordaire comprend comme Ludiides, tous les Elatérides à front
sans carène continue; mais n'a pas à parler du genre Betarmon
fondé plus tard par Kiesenwelter aux dépens des Agriotes (carène
marginale du prouotum se dirigeant au-dessous de l'œil).
Jacquelin Duval conçoit d'une façon différente cette subdivision;
il y admet cependant les Betarmon et aussi les Corymbites. — Leconte
et Horn (Classif. Col. N. Am.) restreignent les Ludiides à deux
genres; ils en séparent les Corynibites, et avec eux les Betarmon. 11
convient de faire remarquer que ces derniers auteurs n'ont étudié
que des faunes locales relativement assez restreintes, et que par
conséquent ils n'ont pas eu à tenir compte des mêmes raisons que
Lacordaire pour établir leurs groupements. Tandis que celui-ci
a donné une grande importance à la carène frontale, suivant qu'elle
est entière ou interrompue, ceux-là ont pensé devoir baser leur
classification surtout d'après la forme des hanches postérieures,
brusquement ou graduellement rétrécies en dehors. Encore ne
paraissent-ils pas toujours d'accord sur l'interprétation de ces
expressions.
Enfin Sharp décrit le genre Protelater à la suite les Elater et
avant le genre iXeocharis qui appartient, je crois, aux Eucnémides.
Il constate le rapport étroit de son nouveau genre avec eux et les
Throscides, quant à la conformation de la tête, et déclare qu'elle
est un obstacle à la séparation de ces familles.
Cette opinion vient à l'appui de l'avis exprimé par Schiodte, qui
SÉANCE DU '22. NOVEMBRE 1898 183
groupe ensemble les Elatérides, les Eucnémides et ïluoscides; de
la classilicatiou de Kieseuwelter qui réunit les Tliroscides aux
Eucnémides, tout eu laissant à part les Elatérides; de celle de
Leconte et Horn, eu ce qui touche les Eucuémides par rapport aux
Elatérides. Les auteurs américains, d'un autre côté, séparent les
Tliroscides eu se basant sur des caractères ayant plus de valeur à
leurs yeux que la conformation de la tète : l'immobilité relative du
thorax, la place des cavités des hanches antérieures et les antennes
quelquefois terminées en massue.
Bonvouloir, dans sa monographie des Throscides, repousse l'opi-
nion émise par Kiesenwetter, de réunir les Throscides aux Eucné-
mides. Il se trouve en cela d'accord avec la classilicatiou proposée,
beaucoup plus tard, par Leconte et Horn. Quelques années après,
dans sa monographie des Eucnémides, il énumère une foule de
raisons pour lesquelles il tient à les séparer des Elatérides en
famille distincte. Là ce n'est plus la communion d'idées avec les
Américains, relativement à ces deux autres familles.
Les Protelater du Chili, décrits plus loin, ne diffèrent de ceux
de Nouvelle-Zélande que par la forme des ongles, des tarses qui
sont courts, fortement épaissis à la base et unidentés chez les
seconds, tandis qu'ils sont tout à fait simples chez les premiers.
Protelater [Deromecus] parallelus Sol.
Gay, Hist. Chil., V. 1831, p. 15.
6 1/2 à 7 mill. Corps allongé, parallèle, assez convexe; d'un noir
peu brillant, couvert d'une pubescence grise peu serrée, obscure
en dessus, orné sur les élytres de taches jaunâtres quelquefois
effacées et remplacées par la pubescence blanche serrée qui les
couvre. Tète prolongée en avant à la façon des Silesis et continuée
en épistome en dessous, grossièrement ponctuée. Antennes noires,
dentées à partir du quatrième article chez le mâle, cylindriques
chez la femelle, dépassant la base du prothorax; troisième article
pas plus long que large, un peu plus court que le deuxième; qua-
trième presque deux fois plus long que les deux précédents réunis;
suivants un peu plus courts, subégaux. Pronotura noir avec les
angles postérieurs quelquefois jaunâtres, beaucoup plus long que
large, convexe en avant, sillonné au milieu dans toute sa longueur,
grossièrement ponctué, marqué de deux impressions en avant et
déprimé latéralement de chaque côté ; angles postérieurs longs et
divergents. Ecusson cordiforme assez allongé, enfoncé en avant,
presque lisse. Elytres noirs parallèles, ornés de taches jaunes recou-
1S4 SÉANCE DU 22 NOVEMBRE 1S98
vertes d'une pubescence blanche serrée ; trois petites disposées en
triangle au premier tiers et une bande sinueuse assez large, placée
transversalement au dernier tiers et n'atteignant pas la suture ;
quelquefois ce dessin est nul et indiqué seulement par la pubes-
cence blanche; profondément striés-ponctués. Dessous du corps
noir; ponctuation assez forte et serrée sur le propectus, fine sur
les autres parties. Mentonnière du prosternum assez abaissée;
saillie longue, déprimée, brusquement etrUée au-delà des hanches;
sutures sillonnées en avant. Hanches postérieures subparallèles.
Pattes d'un brun plus ou moins clair. Tarses à troisième et qua-
trième articles munis d'un lobe membraneux. Ongles courts et
simples.
Chili.
Cette espèce offre une certaine ressemblance avec le ProteJater
guttalus Sharp, à cause des taches, mais elle est plus grande, d'un
aspect moins brillant, l'épistome est graduellement rétréci en
avant et tronqué, le prouotum un peu moins long, moins convexe,
profondément sillonné au milieu.
FiJOTELATER GeRMAINI U. Sp.
iO mill. Corps allongé, atténué en arrière, d'un noir brillant avec
deux grandes taches rouges à la base des élytres, couvert d'une
pubescence grise très clairsemée. Tête plane à ponctuation nette et
peu serrée; front impressionné. Carènes sus-antennaires saillantes.
Epistome étroit à la base, très élargi au-delà, échancré en avant
et découvrant le labre. Antennes noires, dépassant la base du pro-
thorax, dentées à partir du quatrième article ; deuxième très petit;
troisième un peu plus long; quatrième presque aussi long que les
deux précédents réunis; suivants subégaux. Prouotum plus long
que large, sub-parallèle, sinué sur les côtés, rétréci tout à fait
en avant, assez convexe, sillonné au milieu dans toute sa longueur;
marqué d'une tache jaune aux angles antérieurs; ponctuation très
écartée, surtout en arrière; angles postérieurs très divergents et
recourbés en dedans au sommet. Ecusson noir, subcordiforme,
plan, incliné, presque lisse. Elytres atténués graduellement en
arrière, noirs avec une large tache rouge à l'épaule n'atteignant
pas la suture, ponctués en stries, la rangée suturale enfoncée, les
extérieures moins marquées, sauf la dernière. Dessous du corps
d'un noir brillant avec la même pubescence grise; ponctuation fine.
Mentonnière du prosternum abaissée ; saillie efiiiée, déprimée au
SKANCE DU 22 NOVKMBUE 1898
183
sommet: sutures faihlemont sillouuées en avant. Hanclics posté-
rieures étroites parallèles. Pattes noires. Troisième et quatrième
articles des tarses munis de lamelles membraneuses. Ongles assez
longs et simples.
Chili. — Forêts qui avoisinent les sources thermales du Chillan
(dermain).
Cette espèce, par sa coloration, rappelle certains Cardiorliinus
noirs à taches humérales rouges.
UN CAS D'ALBINISME PARTIEL CHEZ L'ECUREUIL
PAR
L. PETIT
Il y a quelques années, j'ai eu l'honneur de présenter à la Société,
à titre de curiosité, un cas (Valbinisme complet chez un écureuil tué
dans les Pyrénées. Le cas d'albinisme partiel que je présente
aujourd'hui me semble non moins"curieux. L'écureuil moitié brun
et moitié blanc, dont je donne ci-contre deux reproductions photo-
graphiques, a été tué aux environs de Paris, dans les bois de
Grisy-Suisnes (Seine-et-Marne).
186
Séance du i3 Décembre i8g8
PRÉSIDENCE DE M. LE PROF. .lOURIN.
M. Janet s'excuse de ne pouvoir assister à la séance.
M. Verdun, professeur agrégé à la Faculté de médecine de Lille,
assiste à la séance.
MM. Joîinin et Secques présentent M. A. Brissemoret, chef de
laboratoire à la Faculté de Médecine de Paris. 08, rue La Fontaine,
Paris.
MM. de Dalmas et de Guerne présentent M. J. Versluys, Docti'
ès-sciences, 80, Middellaao, Plantage à Amsterdam (Hollande).
MM. Oustalet et D^' Marmottan présentent M. Louis Ternier,
avocat, 13, rue de l'Ancienne-Comédie, Paris, et à Hoofleur (Calvados).
MM. Joubin et R. Blanchard présentent M. Bondouy, préparateur
à la Faculté des sciences, Rennes (111e et-Vilaine).
Mii*^' SzczAwiNSKA fait une communication sur la structure des
cellules nerveuses chez les Sélaciens.
M. le Comte de Dalmas annonce son prochain départ pour les îles
Bahamas, où il se propose de faire de nouvelles recherches zoolo-
giques.
SUR LA NON-EXISTENCE DES SERPENTS VENIMEUX TERRESTRES
A LA NOUVELLE-CALÉDONIE
PAR
LE DOCTEUR ED. TROUESSART.
Dans le travail que M. J. Palacky vient de publier dans les
Mémoires de la Société (XI, 1898, p. 121), sur la Distribution géogra-
phique des Ophidiens, l'auteur me cite, « d'après M. Vaillant »,
comme autorité pour l'existence d'un Xeelaps v.eocaledonicus à la
Nouvelle-Calédonie.
C'est dans mon livre intitulé : La Géographie zoologique (1890,
p. 141), que j'ai indii^ué, sous le nom de Neelaps caIedo7iicus (et non
ncocaledonicus), cette pi'étendue espèce. J'avais emprunté ce rensei-
gnement à M. C. K. Hoffmann, le rédacteur des Reptiles dans le
SÉANCE DU 13 DÉCEMBRE 1898 187
grand ouvrai^e de Buonn : Klaxi^en u)ui Ordnunr/pp, des Thienrirhs.
Comme j'abordais, à cette époque, pour la première fois l'étude de
la distribiitiou des Ophidiens, j'avais accepté sans discussion l'as-
sertion d'un naturaliste que j'étais en droit de considérer comme
un spécialiste.
Bientôt après cependant, notre collègue M. Bavay, si compétent
en herpétologie, et qui a pu étudier par lui-même la faune de la
Nouvelle-Calédonie, me signalait cette assertion comme une erreur.
« Il n'existe pas de Serpents venimeux terrestres dans cette île »,
affirmait M. Bavay. En même temps, M. le professeur Vaillant
appelait également mon attention sur ce point, en me demandant
« où se trouvait décrit ce prétendu Nedaps néo-calédonien » ?
Ainsi mis en demeure, il me fut facile de remonter à la source de
l'erreur.
C'est dans le chapitre, d'ailleurs très soigné, que M. C. K. Hoff-
mann consacrée la distribution géographique des Ophidiens, et qui
est accompagné de tableaux synoptiques montrant la distribution
des familles et des genres, que se trouve l'indication suivante :
« Neelaps caledonkus Gûnther, Anjials and Magazine Nat. Hist., XI,
1863, p. 24 » (Hoffmann, Bronn's Klass, u. Ordn., Reptilia, III, p.
1788).
Or, si l'on se reporte à la description originale de Gûnther, on
trouve tout autre chose. L'espèce décrite par Giinther à la page
indiquée s'appelle .\eelaps calonotus et provient de Baranquilla
(Nouvelle Grenade), c'est-à-dire de la région néo-tropicale, patrie
ordinaire des Serpents du ^enveElaps.
11 est dès lors évident qu'en recopiant ses notes manuscrites,
M. Hotïmann aura lu « calédoniens » pour « calonotus » et « Nou-
velle Calédonie )) pour « Nouvelle Grenade ». On voit que cette
erreur, très regrettable, n'est fondée que sur un lapsus calami.
J'ai déjà signalé cette rectification à M. le professeur Vaillant.
Il est fàoheux que M. J. Palacky n'en ait pas eu connaissance avant
de mettre le bon à tirer sur la fin de son mémoire.
J'ajoute qu'outre le Typhlops angusticeps Peters, signalé par
M. Palacky, il existerait à la Nouvelle-Calédonie une autre espèce
de Serpent du groupe des Opisthoglyphes ; c'est VAnoplodipsas
viridis Peters [M.-B. Akad. Berlin, 1869, p. 442), qui ne m'est d'ail-
leurs connu que par cette description.
I
188
Séance du aj Décembre i8g8.
PIŒSIDENCE DE M. LE PROF. FILHOL, PRÉSIDENT
M. Ch. Janet s'excuse de ne pouvoir assister à la séance.
M. le Président annonce le décès de M. le D' E. Beltrémieux,
président de la Société des Sciences naturelles de la C.hareute-Iufé-
Heure.
MM. BoNDOUY, Brissemoreï. Versluys et Terxier, présentés à la
précédente séance, sont élus Membres de la Société.
M. L. Petit fait une comniunicalion sur l'Ornithologie congolaise.
M. Secoues prie les Membres de la Société de vouloir bien lui
transmettre des renseignements sur l'élevage et l'importation en
France de l'Ecrevisse de Russie {Astacus leptodactylus).
M. le prof. Filhol se trouvant dans l'impossibilité de rester plus
longtemps à la séance, M. Dautzenberg le remplace au fauteuil de
la Présidence.
M. le prof. KovALKvsKY, de Saint-Pétersbourg, Membre corres-
pondant de l'Institut, est proclamé Membre honoraire de la Société.
L'ordre du jour appelle le dépouillement du scrutin pour l'élec-
tion du Bureau et du tiers sortant du Conseil. MM.Moreau, L. Petit
et de VoRGES sont nommés scrutateurs. Sur 423 votants, sont élus:
Président : M. Ch. Janet .... par 122 voix.
^ , .- ( M. le prof. Y. Delage. . . 122 »
Vice-Présidents: ] ,, , J;,.rp .ai
( M. le D' Trouessart. . . . 121 »
Secrétaire général : M. le prof. R. Blanchard . 123 »
Secrétaire général adjoint : M. le D'" (îuiart 122 »
^ , . ( M. Neveu-Lemaire .... 122 »
Secrétaires : W,f i> k^î»
I M. Richard 122 »
Trésorier : M. Schlumberger 122 »
Archiviste-bibliothécaire : M. Secques 122 »
M. Brôlemax 121 ))
T^. u 1 /• 1 j M. Certes 122 »
Membres du Conseil : \ ,, ,. .^^
M. Marchal 122 »
M. Oustalet 122 »
Une place se trouvant vacante dans le Conseil par suite de la
noniinalion de M. Trouessart en qualité de Vice-Président, M. d.
Dollfus est proclamé Membre du Conseil.
SÉANCE DU 27 DÉCEMBRE 1898 189
CIRRHIPÈDES NOUVEAUX
PROVENANT DES CAMPAGNES SCIENTIFIQUES
DE S. A. S. LE PRINCE DE MONACO
PAIt
CARL W. S. AURIVILLIUS
La collection des Girrhipèdes, provenant des campagnes de
VHirondrlle (1885-1888) et de la Princesse-Alice (1891-1897), dont
S. A. S. le Prince de Monaco a daigné me confier l'étude, contient
43 Lepadidae et Balanidae, dont presque la moitié sont nouveaux
pour la science. Parmi ceux-ci se trouvent des espèces très inté-
ressantes au point de vue morphologique et systématique; d'autres,
déjà connues, contribuent pour une part importante à la connais-
sance du développement des Lepadidés des grandes profondeurs
de la mer. Sauf quelques espèces de la surface ou des couches
d'eau superficielles, Tensemble de la collection témoigne d'une
richesse de formes imprévue jusqu'ici pour les abîmes de l'Atlan-
tique nord.
Pour le moment je me borne à donner un aperçu des espèces
nouvelles dans l'espoir de donner par la suite un mémoire détaillé,
accompagné de figures et concernant la collection tout entière. Ce
mémoire formera un fascicule de l'importante publication con-
sacrée par le Prince aux résultats de ses campagnes scientifiques.
SCALPELLUM DEBILE, n. Sp.
Diagn. Capitulum valvulis 12, ex parte membrauaceis. Carina
arcuata, umbone ab apice paullulo remolo, postice plana, margi-
nibus carinatis. Lateralia formam V praebentia, umbone ad angulum
segmentorum sito (Hactenus : Scalpellum marginatum Hoek, sed :)
Cutis non spinosa. Margo basalis scutorum fere reclus. Segmentum
tergale scutorum gracillimum a segmento occludenti minus diver-
gens, segmeulum carinale tergorum non attiugens. Segmentum
occludens tergorum eu m segmento occludenti scutorum arcum
aequuin exiguum-nec angulum-formans. Segmentum carinale ter-
gorum infra non vel vix dilatatum. Pars prajumbonalis carinae
dimidiam partem spatii iuter unbonem carinae et apices tergorum
interjecti elficiens. Segmenta lateralium duo fere œque lata, seg-
mentum scutale interdum furcillatum. Umbo carinolateralium
190 SÉANCE DU 27 DÉCEMBRE 1898
extra carinam vix exstans, segmentis magis divergeutibus. Infra-
mediaua basi dilatata. Rostrum triangulare.
Pedunculus seriebus circa 9 alternantibus squamarum circa 9
confertoriini instructus.
Magnit. Longitudo capituli exemplaris maximi, 32™™.
Latitudo maxima do do 17™™.
Longitudo pedunculi exemplaris maximi, llmm.
Habit. - StD. 650 (1), prof. 4400™. 1 ex. — Stn. 652, prof. 426 1"^
1 ex. — Stn. 749, prof. 5005™. 1 ex.
SCALPELLUM RIGIDUM, n. Sp.
Diag. Capitulum valvulis 13 rigidis, tenuissime striatis, cute
pubescenti tectis. Carina arcuata, postice plana marginibus cari-
natis, lateribiis distinctis. Subcarina et rostrum desunt. Lateralia
minima, triangularia (Hactenus = Scalpclhim vitreum Hoek, sed) :
Margines occludentes scutorum tergorumque vix arcum formantes.
Terga fere regulariter triangularia, marginibus rectis, carina
mediana absente, apice acute exstante (non recurvato). Carina
superue fortius curvata. Margo rostralis rostrolateralium marginem
scutalem fere aequans.
Pedunculus pubescens seriebus circiter octo alternantibus squa
marum cire. 10 instructus.
Magnit. Longitudo capituli, 29™™.
Latitudo maxima capituli, 14™^.
Longitudo pedunculi, 7™™.
Habit. — Stn. 161, prof. 1267'^'. In Flustra abyssicola Sars, exem-
plaria nonnulla pusilla (verisimiliterad hanc speciem referenda).—
Stn, 527, prof. 4020>n. 1 ex. — Stn. 650, prof. 4400^1. 1 ex. — Stn.
652, prof. 4261™. 14 ex. — St. 753, prof. 4360™. 1 ex.
SCALPELLUM SOROmUM, n. Sp.
Diagn. Capitulum valvulis 14 rigidis, cute pubescenti tectis.
Carina arcuata. Subcarina deest. Rostrum superficie ovali, sub
cute occulta, rostrolateralibas iatera tegenlibus. Umbones carino-
lateralium extra carinam valde exstantes. Lateralia triangularia.
(Hactenus = Scalpellum velutinum Hoek, sed : ) Carina magis erecta,
terga in medio sentis mullo latiora, apices scutorum rétro curvati.
Pedunculus pubescens seriebus solum sex alternantibus squa-
marum 5 validarum exstantium instructus.
(I) Voir la liste ilétaiiléc des localités à la fin de la note.
SÉANCE DU 27 DÉCEMBRE 1898 191
Mnijnit. Longitudo capitiili exeinplaris inaximi, 34"^"^.
Latitiulo capituli maxima id. id. 20""".
Longitudo pediinculi 17n>i".
Hab. Stn. 101, prof. 1207™. 1 ex. — Stn. 515, prof. 2028m. 3 ex.
SCALPKLLUM MAMILLATUM, n. Sp.
Diagn. Capitulum valviilis 14 rigidis. Carina arcuata. Subcarina
deest. Rostrum miuutissimum a rostrolateralibus pone occultum.
Inframediana umhone termiuali prominulo. (Hactenus, sicut forma
lateralium, sculorum, rostrolateralium, inframedianorum etcarino-
lateraliiim, =ScalpeUum truncatiim Hock, sed :) Terga Iriangularia,
margine occludenti ciim margine occludenti sciitoruin arcum aequum
(nec angulum) formante. Carina aequaliter arcuata.
Pedunculus seriebus decem squamarum alternantium cire. 12-13
conferlarum, iucequalium, exstautium instructus.
AJagnit. Longitudo capituli exemplaris maximi, 20^™
Latitudo maxima capituli )) ll™f"5
Longitudo pedunculi » 7™"^.
^ Hab. Stn. 527, prof. 4020°^. 1 ex. — Stn. 652, prof. 4261°». 1 ex.
SCALPELLUM ANCEPS, n. Sp.
Diagn. Capitulum valvulis 14, rigidis. Habitu Scapelli abyssicolse
Hoek, nempe carina arcuata, plana, marginibus vix carinatis, sub-
carina deest; inframedia oblongo-quadrangularia, in medio cons-
tricta ; sed : Rostrum minutissimum, cunéiforme. Scuta prope
marginem tergalem distincte sinuata, umbone lateralium sinum
occupante. Lateralibus sicut in Scapeilo distincto Hoek, sexagonis.
Pedunculus brevis, vix pubescens, seriebus octo squamarum
alternantium cire. 5 instructus.
Magnit. Longitudo capituli exemplaris maximi, 15™°».
Latituda maxima capituli » » 7mm.
Longituda pedunculi 4mm.
Habit. Stn. 652, prof. 4261°». 2 ex.
SCALPELLUM MOLLE, n. Sp.
Diagn. Capitulum valvulus 14 rigidis, cute pubescenti tectis.
Carina arcuata, lateribus leviter convexis. Subcarina deest. Ros-
trum verisimiliter sub cute occultum (rostrum exemplaris unici
rostrolateralibus corrosis denudatum). Umbo carinolateralium à
basi remotus. Lateralia triangularia. (Haclenus = Sca/pp/iMm ?«o/mc-
can?/m Hoek, sed :) Scutorum tergorumque margines occludentes
inter se angulum non formantes. Margo superior rostrolateralium
192 SÉANCE DU 27 DÉCEMBRE 1898
horizontalis. Carinolateralium margines posteriores basi non cou-
tiDgentes, vix arcuati.
Pedunculus valde pubescens seriebus octo alteruantibus squa-
niarum cire. 9 instructus.
Magnit. I.ODgitudo capiluli, 28™™.
Latitudo maxima capituli, 17™"».
Longitude pedunculi, 12'"™.
Habit. Stn. 527, prof. 4020™. 1 ex.
SCALPELLUM ERECTUM, n. Sp.
IHugn. Capitulum valvulis 14 rigidis, cute pubesceuti tectis.
Carina arcuata postice plana. Subcarina deest. Rostrum superficie
paBne triangulari, sub cute occulta, rostrolateralibus latera tegen-
tibus. Umbones carinolateralium extra carinam valde exstantes.
Lateralia triangularia. (Hactenus = Scalpellum velutinum Hoek,
sed : ) Terga erecta margine occludenti marginem scuto-lateralem
fere asquante. Carinae pars superior magis erecta. Carinolateralia
altiora.
Pedunculus pubescens seriebus cire, novem alternantibus squa-
marum 6-12 instructus.
Magnit. Longitudo capituli, 20^™.
Latitudo maxima capituli, 11mm.
Longitudo pedunculi, 8™™.
Habit. Stn. 227, prof. 1135'". 1 ex. — Stn. 578, prof. 1165™. 1 ex.
Scalpellum grimaldii (1), n. sp.
Diagn. Capitulum valvulis 13, validis, nudis ; primariis (scit.
sentis, tergis et carina). lougioribus, trigono-pyramidalibus ; sccun-
dariis (scit. subcarina, carinolateralibus, lateralibus, rostrolatera-
libus et rostro) brevibus, incurvatis, basin illarum seriebus tribus
cingentibus ; omnibus reticulatostriatis. Apices scutorum tergo-
rumque prominentes, apex carinae — saltem apud seniores — inler
terga incurvatus vix latens. (Hactenus = Sfirt//«'//wm gemma Aur.,
sed :) Scuta longitudinem tergorum fere aequautia. Terga apice non
retroflexo, fere in medio carinata. Carina erecta, basin scutorum
infra attingens. Subcarina tertiam modo partem rostri aequans.
Lateralia inœqualia, lata.
Pedunculus brevis, subconicus squamis validis, imbricatis,
appressis, rotundatis.
(I) A nominc principis serenissinii Albert I de Monaco app(>llatum.
SÉANCE DU 27 DKCF.MBRF. 189S 193
J/a^fH/V. Long^itudo capituli, .'iOm™.
I.atitudo niaxima, 21')^^.
Longitudo peduuculi, 10'"'»,
llahil. Slu. 584, prof. 845"», 1 ex. — Stn. 602, prof. 1230m, 2 ex.
SCALPELLUM CALYCULLS, H. Sp.
Diagn. Capitiiluin valvulis 14, validis oudis; primarm (scit.
scutis, tergis et carina) longioribus, trigono-pyramidalibus; secun-
(lariis (scit. subcariua, cariuolateralibus, lateralibus, rostrolatera-
libus, rostro et subrostro), brevibus, apicibiis incurvatis, basin
illariim seriebiis tribus cingentibus ; omnibus plus minusve
distincte reticulato striatis. Apices scutorum, tergorum et (apud
juniores) carinae proiniuentes (apex carinae seniorum vix inter
ttTga latens). Pedunculus verticillis cire. 18 confertis squamarum
rigidarum, exstantium, alternantium instructus (Hactenus = Sca-
pelliim gemma Aur., sed :). Terga apice erecto, sicut scuta fere in
iiiedio carinata. Carina (prœsertim in junioribus) erecta, basin
scutorum infra (vix) attingens. Subcarina subrostrum lougitudine
et latitudine fere aequans, rostro minor. Lateralia inaequalia, lata.
Magnit. Longitudo capituli exemplaris maximi IT^m.
Latitudo capituli maxima (inter apices
subcarinaetrostri) exemplaris maximi 15™"i.
Longitudo pedunculi 8"^™.
Habit. Stu. 584; prof. 845". 3 ex. — Stu. 838, prof. 880™. I ex.
SCALPELLUM FALCATL'M, U. Sp.
Diagn. Capitulum valvulis 14, rigidis, cute brunnea tectis ; ]ni-
mariis (scit. sentis, tergis et carina) longioribus, trigono-pyrami-
dalilnis; secnndariis (scit. subcarina, carinolateralibus, lateralibus,
rostrolateralibus, rostro et subrostro) brevibus, apicibus (rostri
subrostrique exceptis) incurvatis, basin illarum seriebus tribus ciu-
gentibus ; omnibus plus minusve distincte reticulato-striatis. Apices
scutorum tergorumque prominentes. {iiaclenus = Scalpellnin gemma
Aur. et ScalpcUum calyculus n. sp. — vide supra — , sed : ) Cariua
fortiter curvata apice inter terga latente. Terga et scuta non erecta,
sed prona, haec in medio carinata. Rostrum et subrostrum exstantia,
illum subcarinara longitudins fere œquans. Lnteralia inaequalia.
lala.
Pedunculus longior, paene cylindricus, verticillis confertis squa-
marum instructus; squamis minutis, in parte inferiori conicis, in
parte superiori rotundatis, sat appressis.
194
SÉANCE DU 27 DÉCEMBRE 1898
11
,Uagnit. Longitudo capitiili, 10™™.
Latiludo maxima capituli (inter
apices rostri et subcariuae), 7m™o.
Longitudo peduDculi, 7™™.
Habit. Stn. 234, prof. 434™. 1 ex.
SCALHELLUM INCISUM, U. Sp.
Diagn. Capitulum valvulis 14, rigidis, cute pubescenti tectis.
Carina arcuata. Subcarioa deest. Rostrum superficie minuta trian-
gulari (lateribus rostrolateralium verisimiliter occulta;. UuTbo
carinolateralium paene ad basin situs. (Hacteous : Scalpellum
antarcticum Hoek, sed : ) Scuta margine laterali distincte, sed leviter
siuuato. Inframediana graciilime triaogularia. Carinoiateralia mar-
gine interiori — lateralia versus — fere recto, contra carinam
augulum acutiorem quam apud S. antarcticum formantia.
Pedunculus pubescens seriebus octo squamarum cire, olatarum,
exstantium, confertarura instructus.
Magnit. Longitudo capituli exemplaris niaximi, 13™™,
Latitudo » » »
Longitudo pedunculi
Habit. Stn. 616, pr(jf. 1022™. 3 ex.
Scalpellum pusillum, n. sp.
Diagn. Capitulum valvulis 14, rigidis, cute pubescenti tectis.
Carina arcuata. Subcarina deest. Forma carinae, carinolateralium,
inframedianorum, lateralium et scutorum sicut in Scalpello niinuto
Hoek, sed terga magis prona, rostrolateralium bumiliora ; rostrum
minutum superficie triangulari.
Pedunculus pubescens seriebus cire. 7-8 squamarum alternantium
confertarum instructus.
Magnit. Longitudo capituli, 3™™o.
Latitudo maxima, 2™™.
Longitudo pedunculi, 2™™.
Hab. Stn. 161, prof, 1267™, 3 ex. — Stn. 188, prof. 2000™, 2 ex.
{verisimiliter ad banc speciem referenda).
POECILASMA UNGUICULUS, U. Sp.
Dm^n. Valvulae 5 (tergis praesentibus). Terga infra acute (vel non
abrupte) desinentia. Scuta non divisa (Hactenus = P. cra.s'^?/m Graj%
sed :). Scuta angulato-ovalia costisbinis radiantibus, margine basali
oblique acclivi. Carina ascuto paullulo remola, parti inferiori non
incurvata. Terga parva, carina vix latiora, supra apices scuto-
rum non porrecta.
SÉANCE DU 27 HKCEMBRE 1898 195
Pedunciilus brevis, obconicus (cfr. F. fissum vel P. eburneniii .')
Habit. Stn. 838, prof. 880"". 2 ex.
Verruca recta, n. sp.
Diagn. Testa sat depressa. Sciitum mobile subtns impressione
musculi iustructuni ; crista articularis inferior superiori latior.
(Hacleuus= V. Icerigata Sow., sed : ) Crisla Siperior scuti vix cons-
picua ! Crista articularis superior tergi niobilis apice rotiindato,
média ceteris nonnihil brevior, ab interiori parte non conspicua,
inferior non expansa. Margo articularis operculi (h. e. scuti et tergi
mobilis) plane rectus. Superficies testa lineis solum incrementi
— non costis longitudinalibus — instructa.
Mmjnit. Dimetiens maxima textae 8°i™.
Latitudomaxima (= basis) operculi, 4™™o
Altitudo maxima 3™°".
Ihibit. Stn. 227, prof. 1 135^, 2 ex.— Stn . 242, prof. 861^.— Stn. 533.
prof. 1385^,2 ex.— Stn. 6U2, prof. 1230'°, 1 ex.— Stn. 616, prof. 1022^,
3 ex. — Stn. 618, prof. 1143™. Ex. nounulla.
Verruca cost.\ta, n. sp.
Diagn. Testa non depressa. Sculum mobile costa longitudinali
una margini tergali proxiraa instruclum. Apex carinae non acute
prominens. (Hactenus= F. incerta Hoek, sed : ) Tergum mobile
fere rhombicum costis articularibus 5, quarum secunda {— supe-
riori proxima) minima, instructum. Scutum mobile costis (vel
cristis) articularibus 4, quarum ceteris paullo latior. Scutum ter-
gumque immobilia infra margines articulares inter se angulum
obtusum formantes, costis binis instructa; tergum scuto altius.
Carina valvulas ceteras superat. Valvulae omnes striis incrementi
distinctis latis, valvulae testae insuper costis longitudiualibus plus
minusve distinctis instructae.
Magnit. Dimetiens maxima testae, S^"™.
Altitudo maxima » 3'^'^3.
Latitudo )^ operculi, 4mm.
Altitudo » )) 3mm.
Ilahil. Stn. 198, prof. 800^. — Stn. 198. 2 ex. in Fiisus Borngei
Fischer. — Stn. 227, prof. 1135^. 1 ex. — Stn. 234, prof. 454™. 2 ex.
in Turbo peloritanm Canbr. et in Fusus Bocagei Fischer. — Stn. 503,
prof. 748-1262^. Ex. non nuUa. — Stn. 587, prof. 793^. 1 ex. in
Fusus Bocagei Fischer. — Stn. 616, prof. 1022™. 2 ex.
196 SÉANCE DU 27 DÉCEMBRE 1898
Verruca -■equaus, n. sp.
Diagn. Testa non depressa. Scutum mobile Costa longitudinali
una margini tergali proxima iiistructum. Apex carinae non exstans,
(Hacteniis=F. incerta Hoek,sed :) Tergum mobile, (ère rhombicum,
costis arlicularibus 3, quarum média longitudinem superioris fere
aequans, instruclum. Scutum mobile costis arlicularibus solum 2
(costalongitudinali harum una). Scutum tergumqueimmobiliainfra
margines arliculares, inter se angiilum obtusum formantes, costa
singula instrucla, in scuto a margine magis quam in tergo remota ;
tergum scuto non altius. Rostrum altitudine carinam fere aequans.
Valvula omnes striis incrementi distinctis latis — nec costis longi-
tudinalibus — instructa.
Magnit. Dimetiens maxima testae, o.oi^".
Altitudo )) » 3,5""".
Latitudo » operculi, 3,5™™.
Altitudo » » 2,5™™.
Habit. - Stn. 227, prof. 1135™. 1 ex. — Stn. 553, prof. 1385"!.
1 ex. — Stn. 616, prof. 1022™. 2 ex.
Veuruca inermis, n. sp.
Diagn. Testa non dcpressa. Scutum mobile costa longitudinali
una margini tergali proxima instructuni. Apex carinae non acute
prominens (Hactenus = V. incerta Hoek, sed:). Tergum mobile
inaequaliter rhombicum costis3, quarum média brevis in incisuram
desinens. Scutum mobile costis articularibus 2 (côsta longitudinali
excepta) gracillimis, parum conspicuis prœditum. Scutum ter-
gumciue immobilis infra margines arliculares, inter se angulum
obtusissimum formantes, costis (vel potius sulcis) 2 tenuissimis
inter se approximalis sed a marginibus arlicularibus valde diver-
gentibus spatio lato triangulari interjecto. Tergum immobile scuto
non altius. Carina valvulas ceteras altitudine superans. Valvulae
omnes slriis incrementi distinctis latis — non costis longitudina-
libus — instructae.
Magnit. Dimetiens maxima teslae 6mm.
Altitudo » )) {— carinae) ^^m.
Latitudo » operculi 5">'".
Altitudo » )) 3""".
Itabit. Stn. 616, prof. 1022™. 2 ex.
Verruca crenata, n. sp.
Diagn. Testa non depressa. Scutum mobile costa longitudinal!
SÉANCE DU 27 DÉCEMBRE 1898 197
una margini terg;ali proxima instructum. Apex carinae non acule
proiniueus. (Hacleuus^K. incerta Hoek, sed :). Tergum inéequaliter
quadraugulare, costis ut videtur 3, quaruni duae duplices, instruc-
tum. Scutum mobile costis articularibus 2 (costa lougitudinaii
excepta) gracilibus prœditum. Scutum tergumque immobilia infra
margines arliculares, iuter se augulum obtusum formantes, costis
3-4 pauUos curvatis, ab apicibus radiantibus instructa. Tergum
immobile scuto altius. Cariua valvulas coteras altitudine superans.
Valvula omues striis iucrementi creberriuiisoruatae.
Magnil. Dimetiens maxima testae, 2n>m.
Altitudo » » 2mrao.
Latitudo o operculi 2'°'no.
Altitudo » )) 2"'^,
Habit. Stn. o84, prof. 845°^. Ex. nonnuUa.
Verruca gornuta, n. sp.
Diagn. Testa non depressa. Scutum mobile costis longitudina-
libus 3, quarum exterae minus exsculptae (Obs. uou nisi in Verruca
nexa Darw. costae tresscuti mobilis adsunt). Tergum mobile oblique
quadraugulare costis tribus, incisuris duabus marginis inter se
separatis, média superiori pauUo longiore instructum. Scutum
mobile costis articularibus 2, quarum superior inferiori circiter
dimidio longior. Scutum tergumque immobilia infra margines
articulares inter se lineam fere rectam formantes costis a singulo
apice radiantibus 4-5, crebris. Tergum immobile scuto altius apice
retroflexo, Cariua valvulas ceteras altitudine superans. Rostrum
apice libère exstante.
Maynit. Dimetiens maxima testae, 3'°ino.
Altitudo » » 3ni«i.
Latitudo » operculi, 3mm.
Altitudo » » 3mm.
Habit. Stn. 234, prof. 454^. 2 ex. — Stn. o87, prof. 793^. 3 ex.
— Stn. 597-", prof. 523^. 3 ex.
Verruca sculpta, n. sp.
Diagn.TesVd non depressa. Scutum mobile Costa longitudinali una
margini tergali proxima instructum. Apex carinae non acutepromi-
nens (Hactenus = Y. incerta Hoek, sed:). Tergum inœqualiter
quadraugulare costis 3, quarum superior ut média a;quales infe-
riori breviores. Scutum mobile costis articularibus 2, quarum
superior gracillima fere occulta, inferiori dimidio brevior. Scutum
Bull. Soe. Zool. d€ Fr., 1898. xxiii. — U\
198
SÉANCE DU 27 DÉCEMBRE 1898
tergunique imiiiobilia infra margiiies articulares lineam fere rec-
tam (autleviter curvatam) inter se formantes, costis 5-6 ab apicibus
radiantibus instructa. Tergum immobile sciito non altius. Carina
valvulas esteras paullo superat. Valvulae testae minus distincte
longitudinaliter costatae. Valvulae omnes striis incrément! distinctis
sat crebris.
Magnit. Dimetiens maxima basis testae 10""!.
Altitudo » testae 1^^^.
Latitude » operculi T^mg.
Altitudo » )) 4mra5,
Habit. Stn. 234, prof. 454"». 1 ex.
en
Z
O
S %
(«
a
rJ^A^TE
Latit. N.
LONGIT. 0.
(paris)
Profon-
deur
en mètres
161
2 août 1887
. 46»04'40"
49''02'30"
1267
Près Terre-Neuve.
188
17-18 juillet 18e
8. 38 ■59'
30 41' 12"
2000
Açores
198
25 — -
.38''26'25"
30 59'10"
800
—
227
15 août
. 38"23'
30''46'52"
1135
—
234
19 - -
. 39°01'40"
30''15'40"
454
—
242
22 —
- . 38"48'30"
30''19'
861
—
o03
29 août 1894. .
. 47" 10'
8"08'
1262-748
Au larfi;e de Brest-
ol5
17 juin 1895.
. 38"21'
12<-02'
2028
Côte de Portuiial.
527
25 - — .
. 38'09'
25'3C)'
4020
Açores.
553
3 juillet— .
. 37»42'40"
27''25,30"
13S5
—
578
14 - -
38°26'
28"51'
1165
—
584
16 - -
, 38''3r
20"09'30"-
- 845
—
597
23 — -
. . 38»27'
30"23'40"
;;23
—
602
24 — -
. 38"38'30"
30''33'20"
1230
—
616
1 août —
. 38"47'40"
30"37'20"
1022
—
618
i - —
. 38<'52'45"
30''26'15"
1143
—
650
i2 juin 1896
. 36''54'
23''06'30"
4400
1
652
23 — -
. 36-55'
24°43'
4261
Entre le Portugal
749
16-17 août 18!
•6. 38°54'
23"27'
5005
et les Açores.
753
18-19 — —
39°50'
20"18'
43(îO
838
22 juillet 1897
, 37"55'
27"44'
880
Açores .
199
ESPÈCES ET (.ENRES NOUVEAUX
DKGRITS DANS LE BULLETIN DE 1898
ECHINODERMES
Pages Pages
Deima atlanticum Hérouard. . . 88 Ophiolhrix innocens Kœhler . . IGi
Gordiens
Chordodes Diigesi Camerano. . . 73 Clwrdodes Grifflni Cam ... . 73
CÉPHALOPODES
Grima Iditeuthis Richardi Joubin 101
CiRRHIPÈDES
Scalpellum débile Auriviliius . . 189 Scalpellum incisum A. . . . . 194
— rigidum A 190 — pusillum A 194
— sordidum A 190 Pœcilasma unguiculus A . . . . 194
— mamillatuin A. . . 191 Verruca recta A 195
— anceps A 191 — costata A 195
— nwlle A 191 — œqualis A 196
— erectum A. ..... 192 — inermis A 196
— Grimaldii k 19i — crenata A 196
— Calyculus A 193 — cornuta A 197
— falcatum A. . . . . 193 — sculpta A 197
ISOPODES
Mesarmadillo senegalensis A. Porcellio Nodieri A. D 124
Dollfus 122 — lœvissinius A. D. ... 133
200
Insectes
Pages
Sisyphus Regnardi Alluaud ... 64
Xylophilus {? Pseudeuglenes) Al-
luaudi Pic 69
Xy lophilus (? Pserideug lenes) mau-
ritiensis, Pic 09
Xylophilus (? Ariotus) soarezicus
Pic 70
Xylophilus {? Euglenes) dilali-
cornis Pic 70
Xylophilus {Euglenes) uiaculipen-
nis Pic 71
Pages
Meziornorphum (n.g.) échinalum
Periaguay 169
Ptinus seoiibrunneus Pic. . . . 170
— Theresae Pic 171
— Donckieri Pic 171
— goyasensis Pic. ..... 172
— vittatus Pic 172
Caryopemon luteonotatus Pic. . 173
Carynborus longipennis Pic. . . 174
Aganpanthia lalior Pic 179
Frotelaler Gcrmaini FleuUaux . 184
201
TAIÎLE DES MATIÈRES
PAR ORDRE ALPHABÉTIQUE D'AUTEURS
Pages
Ch. Alluaui). — Les Lamollicornos coprophages des îles Mascareignes et
Séchellcs "'^
C. AuRiviLLius. — Cirrliipèdes nouveaux provenant des campagnes scienti-
fiques de S. A. S. le Princt; de Monaco 189
Bavay. — Note sur les Mollusques du canal de Suez 161
L. Camerano. — Gordiens du Mexique 73
L. CuÉNOT. — Les Moyens de défense chez les animaux 37
— — La fausse liomochromie de Veailia macularia L., à propos
d'une note de M. Plateau 99
E. Deschamps. — Note sur muilla mura L. et M. inaculata Cyrille, de l'île
de Chypre 90
A. DoLLFCs. — Note sur les Isopodes terrestres du Sénégal 122
_ _ Voyage de M. G. Buchet aux îles Canaries et sur les côtes
méridionales du Maroc (1896-97). Isopodes terrestres 131
Ed. Fleutiaux. — Note sur deux Elatérides du Chili appartenant à la tribu
des Ludiides 179
H. G.\DEAU DE Kerville. — Sur la faune des Vertébrés sauvages de la
Normandie o8
J. GuiART. — Compte-rendu sommaire du quatrième Congrès international
de zoologie, tenu à Cambridge (Angleterre) en août 1898 .... 133
E. Hérouard. — Note préliminaire sur les Holothuries provenant des dra-
gages du yacht Princesse-Alice 88
A. L. Herrera. — Sur la démonstration de quelques faits intéressant l'hé-
rédité et la consanguinité 78
— — Sur le protoplasma synthétique et la force vitale. ... 118
— — Mouvements du protoplasme par dégagement d'acide
carbonique 121
— — Sur la manière de produire certains mouvements ami-
boïdes par un dégagement d'acide carbonique 128
202
Pages
Ch. Janet. — Conservation des matériaux inclus dans la paralïine et inalté-
rabilité de l'albumine de Meyer 117
— — Observations de M. Piepers sur les Chenilles myrmécoïdes. . 130
L. JouBiN. — Observations sur divers Céphalopodes (Quatrième note). Gr*-
malditeutlns Richardi 101
— — Observations sur divers Céphalopodes. Cinquième note : sur
le genre Cucioteuthis 140
R. KœHLER. — Description d'une Ophiure littorale nouvelle de l'Océan indien :
Ophiothrix innocens 164
M. Neveu-Lemaike. — Note sur un jeune Mouton triocéphale 82
L. Petit. — Un cas d'albinisme partiel chez l'Ecureuil l8o
M. Pic. - Authicides et Xylophilides de la région malgache et d'Afrique dans
la collection de M. Ch. Alluaud Ij7
— — Description d'un genre nouveau et de sept Coléoptères exotiques . Ui9
— — Description d'un Coléoptère longicorne du Turkestan 179
F. Plateau. — L'homochromie de la Venilia macularia L 87
X. R.\sPAiL. — A propos d'un œuf nain de Linotte vulgaire. . 94
J. Richard. — Copépodes et Cladocères de l'île Borkum 166
R. RoLLiNAT. — Sur l'accouplement des Ophidiens à la fin de l'été et au
commencement de l'automne 39
Ed. Trouessart. — Sur la non existence des Serpents venimeux terrestres
à la Nouvelle-Calédonie 186
203
TAIU.E
PAR UliDUb: DES MATIÈRES
Pages
Liste des Membres .... v
Liste géographique des Membres xxi
Liste des Membres décédés . x.wi
Bureau et Conseil xxvii
Liste des Présidents depuis la fondation de la Société . . . xxviii
Séance du 11 janvier 1898. '. . . 1
— 25 — 16
— 8 février 17
— 21 — (cinquième Assemblée générale annuelle) 19
— 8 mars 73
— 22 — . . 78
— 26 avril 84
10 mai 93
— 24 - 98
— 14 juin . 114
Excursion du Havre 114
Séance du 28 juin. 117
— 12 juillet 121
— 26 - 127
Congrès de Cambridge 135
Séance du 25 octobre 148
— 8 novembre. 169
— 22 - 177
— 13 décembre. 186
— 27 — 188
Espèces et genres nouveaux décrits dans le Bulletin de 1898 199
Table des matières par ordre alphabétique d'auteurs 201
Table des matières . 203
le Secrétaire général adjoint. Le Secrétaire général, Gérant,
D' J. GUIART. Prof. R. BLANCHARD.
1